Mardi 28 septembre 2021

De nouvelles approches

JM Keynes : 1883-1946

Continuité = rémunérations du capital et du travail tendent à la leur productivité marginale.

Correctif :
- Facteur capital : demande effective / demande constaté (défaut d’information).
- Facteur travail : rigidités du marché
Importance des négociations pour fixer les salaires : rôle des syndicats

Autorisation des syndicats :

- Royaume-Uni : 1871
- France : 1884

L’École de la Régularisation
Aglietta M, Régularisation et crises du capitalisme (1976 réed 1997)
Boyer R, La Théorie de la régularisation : une analyse critique, 1986

5 formes institutionnelles :
 Forme de la contrainte monétaire
 Configuration du rapport salarial
 Forme de la concurrence
 Forme de l’État
 Modalité d’adhésion au régime international

Un mode de régulation désigne l’articulation, à une période donnée, de ces formes institutionnelles.

- Mode de régularisation concurrentiel (1850-1913) : rapport salarial caractérisé par un

contrat individuel de travail et la flexibilité à la baisse des salaires. (Salaire minimum : le
salarié est considéré comme un coût pour l’entreprise).
- Mode de régularisation monopoliste (fordiste) (Trente Glorieuses) : rapport salarial
institutionnalisé qui permet une croissance du pouvoir d’achat.
- Mode de régularisation post-fordiste (Précarisation du statut du salarié).

 Influence des institutions entendues comme l’ensemble des règles et pratiques instituées qui
influencent le fonctionnement de l’économie, les choix des agents.

Les évolutions de la distribution fonctionnelle en France :

Document 8
Évolution France : vérifie la Loi de Bowley : 2/3 (pour les salaires), 1/3 (pour les profits)
Stabilité de long terme
Document 10
- Trente Glorieuses
Compromis fordiste
Forts gains de productivité (5% PAR AN) = stabilité
- Coût du pétrole
Ralentissement des gains de productivité
- Politique de rigueur : modération salariale
 Contre choc pétrolier

3 types d’explications :
- Évolution du coût des matières premières
- Évolution des gains de productivité
- Environnement politique et social

Concilier 2 impératifs :
- Maintenir des salaires assez élevés pour soutenir la consommation.
- Maintenir des profits assez élevés pour permettre les investissements
Théorème de Schmidt (1974)

« Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain »

Philippe Askenazy (né 1971)

Chercheur au CNRS et à l’École d’économie de Paris
Dénonce le « propriétarisme »

Piketty T, Capital et idéologie, 2019 :

Les inégalités ne sont jamais « naturelles » : tout régime les justifie par une idéologie et les construit
par la loi, l’impôt, l’organisation de la propriété, le système éducatif. Il dénonce « l’idéologie
propriétariste »
Une mobilisation politique et idéologique est nécessaire (propriété sociale, propriété temporaire,
héritage pour tous).

3- Comment expliquer les inégalités de salaire ?

Étude de la répartition hiérarchique

Rappel :
- Disparités (Document 11)
Écarts d’une variable (ici, le salaire) entre 2 populations considérés comme différentes
(statistiquement)
- Dispersion (Document 12)

Quantile = valeur seuil d’une variable qui permet de partitionner la population en sous-ensembles de
taille égale. Ex :
Quartiles = 3 valeurs qui divisent la population en 4 sous-groupes représentant chacun 25%
de la population
Décile = 9 valeurs… 10 sous-groupes
Rapport interquantile = Rapport entre deux revenus extrêmes

Le salaire est proportionnel à la productivité du travailleur :

Analyse néoclassique

Offre de travail = fonction croissante du salaire réel (arbitrage)

Chaque individu échange au mieux sur le marché sa dotation en facteurs de production.
Les inégalités de salaire reflètent une différence de calcul et une inégalité d’investissement du salarié
dans son acceptation du travail
NB : fonction de production néoclassique Cobb-Douglas : seule la quantité de travail est prise en
compte

Le capital humain

Théodore Schultz (1902-1998), économie du développement PN 1979

Schultz T, Investment in Human capital (1961)
“Les individus acquièrent des savoir-faire et des savoirs utiles” qui constituent une forme de capital,
produit d’un investissement délibéré.
Importance qualitative du facteur travail (qui améliore la productivité agricole).
5 sources de production et d’amélioration du capital humain :
- Infrastructures et services de santé
- Formation professionnelle en entreprises
- Formation pour adultes hors entreprises
- Système éducatif de l’école élémentaire au supérieur
- Migration des individus et des familles

Gary Becker (1930-2014) PN 1992

Becker G, Human capital: a theoretical and empirical analysis (1964)

Capital humain = « l’ensemble des capacités productives qu’un individu acquiert par accumulation de
connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire », valorisables sur le marché du travail

Axiome = rationalité des agents économiques

Choix d’investir, calcul coût-avantage de la part de l’agent économique (qui a toutes les informations
nécessaires et fait les bonnes anticipations) > homo oeconomicus dans le domaine de l’éducation

Document 13 : Le choix de poursuivre ses études

La théorie du signal :

Michael Spence (né 1943) PN 2001

Spence M.A, Market Signaling; informational; transfer in hiring and related screening process (1974)

Signal = information donnée par un agent économique à un autre agent non informé (récepteur).
Situation d’information imparfaite.

Le salaire (proportionnel au diplôme) reflète la productivité espérée

Le salaire dépend d’autres logiques (Nouvelle Économie Keynésienne)

La théorie du salaire d’efficience : « modèle Shapiro-Stiglitz »

Joseph Stiglitz (né 1943) PN 2001

Carl Shapiro (né 1955)
Shapiro C et Stiglitz

Salaire d’efficience = salaire supérieur à celui du marché.

Permet de pallier 2 risques liés aux asymétries d’information :
 Antisélection (sélection adverse) = ECRIRE DEF
 Aléa moral = ECRIRE DEF
La productivité du travailleur dépend de son salaire.
La théorie des contrats implicites (rigidité du marché)

Stiglitz J, « Implicit Contracts and fixed Price Equilibria” (1983)

Environnement incertain Contrats implicites
Aversion naturelle pour le risque Lissage du salaire sur la durée du contrat de travail

Différentes catégories de salaire :

Dualisme du marché du travail

Doeringer P et Piore M, Internal labor markets and manpower analysis (1971)
Segmentation du marché du travail :
Marché primaire interne / marché secondaire externe

Insiders et outsiders : des rigidités à l’embauche sur le marché

Lindbeck A et Snower D, The Insider-Outsider Theory of Employment and Unemployment (1989)
(premier article 1986)
Insiders = ECRIRE DEF
Outsiders = ECRIRE DEF
Marché du travail japonais ou cette catégorie d’emploi était considéré à vie (conditions exigeantes
mais avantage d’un emploi régulier et salaire supérieur au marché) ; à contrario des exclus de cette
catégorie là (ex : femmes) avec main-d’œuvre plus flexible ; emploi plus précaires (fin du modèle de
l’emploi à vie, soit moins d’emploi)

Les inégalités de salaires en France

Évolution historique

Document 14

Stabilité des inégalités sur le long terme

Masse salariale = ensemble des salaires versés

Piketty (2013) : XX°s pouvoir d’achat des salaires x par 5 mais pas d’évolution dans la hiérarchie
globale.
Domestiques ; salaires d’emplois peu qualifiés et très bas n’ont pas disparus
Récuse/refuse la courbe de Kuznets (1955)
Diminution des inégalités sans intervention de l’état ; cette augmentation de la production ne se fait
par un transfert des emploi primaires vers les secteurs secondaires ; mécaniquement va entrainer
une diminution des inégalités (transfert de main d’œuvre) ; pour piketty, cette évolution globale
démontre que Kuznet avait tort, malgré une stabilisation des inégalités (en France : légère diminution
des inégalités qui est originale par rapport aux autres pays de l’OCDE)

Document 15

Le rôle des pouvoirs publics influence le niveau et l’évolution des salaires

Par la législation du travail :

1950 SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti)
1970 SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance), indexé sur la hausse des prix)
Revalorisation octobre 2021 : +2,2%
« Coup de pouce » possible.
Dernier = 2012 (+0,6%)
Décembre 2018 : augmentation de la prime d’activité mais pas de coup de pouce (loi Gilets jaunes)
Effet de diffusion (nécessité pour les entreprises de maintenir une hiérarchie dans la grille salariale).

Par la politique de rémunération de l’État employeur :

Fonctionnaires = 19,9% des emplois
5,4 millions de personnes
(Fonction publique d’État, territoriale, hospitalière).
Traitement des fonctionnaires en fonction du corps, grade et point d’indice

Point d’indice = valeur qui permet de calculer toutes les rémunérations des fonctionnaires ; bloqué
entre 2010 et 2016, bloqué depuis 2017.

Par la politique en matière d’éducation :

 1936 : obligation scolaire de 13 à 14 ans
 1959 : obligation jusqu’à 16 ans
 1975 : loi Haby collège unique
 1985 : objectif de 80% d’une génération au niveau du baccalauréat
(résultats baccalauréat 2019 = 79,7% d’une génération)
(résultats baccalauréat 2020 = 87% d’une génération)

Démocratisation scolaire qui peut expliquer la baisse du niveau de salaire des diplômés (paradoxe
d’Anderson 1961).

La spécificité des inégalités homme-femmes

Un rattrapage des salaires :

Document 16

Généralisation du travail salarié des femmes ; augmentation du taux d’activité des femmes, avec une
présence essentiellement dans les services ; une augmentation de la qualification aussi ; élévation du
niveau de qualification des femmes (présence importante dans les écoles d’ingénieurs et de
management, bien qu’il y ait encore une ségrégation des études et métiers encore incontestables)

Document 17

Le maintien d’inégalités :
Écarts de temps de travail : 80% des temps partiels sont des femmes.
En salaire réel (en non EQTP), les femmes touchent 23% de moins que les hommes.
Différences de type d’emploi occupé.
2020 : femmes = 48% pop. Active
20% des chefs d’entreprises (10 salariés et plus)
42% des cadres et professions intellectuelles supérieures
24% des ingénieurs
75% des employés
20% des ouvriers

Document 18 Document 19 : Piketty

Plafond de ver = ECRIRE DEF

 B- La répartition secondaire : redistribuer

Redistribution (INSEE) = Ensemble des opérations qui visent à modifier la répartition primaire des
revenus. La redistribution a une fonction de solidarité. Elle a pour objectif de réduire la disparité et la
dispersion des revenus.

Solidarité = faire cause commune avec les membres d’une communauté (liens)
E. Durkheim, De la division du travail social (1893)
Solidarité mécanique / organique (pour les sociétés modernes)

1- Les analyses économiques de la redistribution

Concilier efficacité et éthique (contre-exemple : optimum de Pareto)

Rappel : l’héritage grec

Aristote, Ethique à Nicromaque (334-330 av JC)
 Justice commutative = échange à l’équivalent (distinction entre les individus).
 Justice distributive = égalité proportionnelle (rémunération en fonction de sa valeur).

Laisser faire le marché (justice commutative)

Smith A, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)
Le marché représente « l’accord admirable de l’intérêt et de la justice ».
Les inégalités résultent de l’usage différent que les individus usent de leurs libertés : résultat de leurs
usages différents
 Importance de l’égalité des droits (isonomie).
Prône une justice commutative, sans redistribution.

Spencer H, Principes de la sociologie (1898) : darwinisme social (les moins performants car sont les
plus faible et pour permettre une efficacité complète = supprimer les plus faibles, car affaiblissent le
groupe) = ECRIRE DEF EXACTE

Friedrich Hayek (1899-1992) PN 1974 (ultralibéraux)

Hayek F, La route de la servitude (1944)
Hayek F, Law, Legislation and Liberty (vol. 1) (1973)
L’homme ne peut pas comprendre le marché, car auto-régularisation : toute intervention
humaine fausse les lois du marché. Pour lui, il faut qu’il y ait égalité des droits (car garanti
que chacun soit récompensé en fonction de son mérite) ; les inégalités sont justes : elles sont
inévitables et souhaitables, car va permettre de stimuler les individus et assure la dynamique
de l’économie
La justice sociale est malhonnête : elles répondent aux intérêts de quelques-uns et limite la
liberté à un plus petit nombre (soit préférable de laisser faire les lois du marché)

Kuznets S, Economic Growth and Income Inequality, American Economic Review (1955)

Corriger le marché (justice distributive)

John Stuart Mill (1806-1873) disciple de Bentham

Mill J, Principes d’économie politique (1848) > égalité des chances
« Si beaucoup d’individus échouent alors même qu’ils travaillent plus que ceux qui réussissent, cela
tient moins à une différence dans leur capacité qu’à une égalité de leurs chances ».
Keynes JM, Théorie générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie (1936) > pertinence
économique de la redistribution
Les inégalités sont excessives, elles deviennent nuisibles (il faut qu’il y ait des riches car
épargne pour investissement ; la redistribution au profit des plus pauvres stimule la
consommation et va être le moteur de l’économie

John Rawls (1921-2002) philosophe politique

Rawls J, Théorie de la justice (1971)
Comment articuler rationnellement liberté individuelle et solidarité sociale ?
Une approche contractualiste : le voile d’ignorance (il ne savent pas prévoir leurs vies : penser
rationnellement à une adhésion pour définir les principes de la société)
2 principes hiérarchisés :
- Principe de liberté
- Principe de différence : les inégalités peuvent être acceptées si égalité des chances
Maximin = les inégalités sont justes si elles bénéficient plus largement les revenus aux plus
pauvres ECRIRE DEF EXACTE

Rawls John, Théorie de la justice (1971)

Sen A, Repenser l’inégalité (2000) : capabilités
La véritable égalité repose sur la capabilité, ou les individus peuvent choisir leur vie, leur
Voie ; distinction entre égalité et inégalité par les biens ou l’accès à des fonctions (liberté
Réelle : la capacité à concrétiser le choix d’un individu)

Pour une égalité réelle

Communisme (abolition de la propriété privée : moyen de production et source de la lutte des

classes) ; pensée marxiste ; phase de transition avec la dictature de prolétariat (sans état et sans
propriété privé)

Marx K, Critique du programme de Gotha (1875)

« De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».

1991 : faillite du modèle communiste

Dubet F, Les Places et les chances. Repenser la justice sociale (2010)

La méritocratie est la société la plus juste. Il dit que cette méritocratie est biaisée en faveur de ceux
qui ont les capitaux les plus élevée dès le départ (prône donc l’égalité des places : garantir l’accès à
certaines formations aux plus défavorisée > limiter les écarts sociaux, car égalité des chances est un
faux espoir qui perdure les inégalités selon les situations familiales).
Dubet F, La préférence pour l’inégalité (2014)
Discrimination positive = ECRIRE DEF (Affirmative action universités américaines)
Quotas ? boursiers = 37% des étudiants en France
12% écoles de commerce
23% écoles d’ingénieurs

Piketty T, Une brève histoire de l’égalité (2021)

1950 Inde : « réservations » au bénéfice des Intouchables (université + emplois publics).
Le revenu moyen des Basses castes a augmenté (de 57% en 1950 à 74% en 2020)
BILAN
Gamel C, Économie de la justice sociale – Repères éthiques du capitalisme, Ed Cujas, 1992

Tentatives de nos sociétés pour concilier 3 approches :

 Approche utilitariste : le plus grand bonheur du plus grand nombre
 Approche parétienne : en lésant le moins de monde possible
 Approche contractualiste : avec l’accord de tous

Social-démocratie :
Redistribuer les richesses par l’action de l’État-providence en essayant de perturber le moins possible
le fonctionnement des marchés

2- Par quels moyens la redistribution est-elle réalisée ?

Les acteurs de la redistribution à travers l’histoire

 Avant le XIX°s :

Logique familiale ou clientélaire

Rome antique :
- client / patron
- empereur : annone = la distribution gratuite de pain par l’empereur aux citoyens romains.
- évergétisme = ECRIRE DEF

Dimension morale et hiérarchique (St Thomas d’Aquin (XIII°s))

Moyen-âge : rôle de l’Église : dîme / Hôtel-Dieu.
Arnoux M, Le temps des laboureurs. Travail, ordre social et croissance en Europe (XI° XIV°s) (2012)
Ancien-Régime : rôle du pouvoir royal
- Police des grains
Kaplan S, Bread, Politics and political economy (1976)
- Hôpital général de Paris (1656)
Foucault M, Surveiller et punir (1975) « grand renfermement »
- Systèmes de retraite des marins (1673)

 A partir du XIX°s :

Le développement / Un glissement vers des systèmes collectifs (privés)

Les sociétés de secours mutuels : « Charte de la mutualité » 1898

La mise en place de systèmes publics : le système bismarckien

Chancelier allemand Otto von Bismarck (1815-1898)
« État social »
1883 : assurance maladie
1884 : assurance contre accidents de travail Logique assurantielle
1889 : assurance vieillesse et invalidité
A l’origine : destinés aux ouvriers qui s’étend ensuite à toutes les catégories professionnelles ;
protection qui repose sur l’exercice du travail qui ouvre des droits ; système obligatoire par l’État et
financé par la participation financière par les cotisations sociales des ouvriers et employeurs,
proportionnel à l’activité professionnelle et non au risque (racine de l’État providence corporatiste)
  En France :
1898 : loi sur les accidents du travail
1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes (échec)
1928 / 1930 : loi Assurance maladie + vieillesse pour tous les salariés
1932 / 1939 : Allocations familiales

 A partie de 1945 : le développement de l’État-Providence

État qui intervient dans le domaine social afin de garantir un minimum de bien-être à l’ensemble de
la population, en particulier par le biais d’un système étendu de protection sociale.

Le système beveridgien
1942 : rapport de William Beveridge (1879-1963)
 Welfare State = ECRIRE DEF
- Universalité
- Uniforme Logique assistancielle
- Unité
Contexte : crise économique et guerre
1941 : Charte de l’Atlantique
Nécessité de « garantir l’amélioration de la condition ouvrière, le progrès économique et la sécurité
sociale ».
1944 : Organisation Internationale du Travail (OIT)
Déclaration de Philadelphie
But = « le plein-emploi et l’élévation des niveaux de vie, l’obtention d’un salaire minimum,
l’extension de mesures de sécurité sociale en vue d’assurer un revenu de base à tous ceux qui ont
besoin d’une telle protection, ainsi que des soins médicaux complets, une protection adéquate de la
vie et de la santé des travailleurs dans toutes les occupations et la protection de l’enfance et de la
maternité ».

Les 3 modèles de l’État-Providence

Gosta Esping-Andersen (danois né en 1947)
Esping-Andersen G, Les trois mondes de l’État-Providence (1990)
- 3 acteurs : famille / marché / secteur public
- 3 modèles d’État-Providence :
o État-Providence libéral (résiduel)
Ex : États-Unis :
1935 : Social Security Act
1965 : Medicaid + Medicare
2010 : « Obamacare »
o État-Providence corporatiste
o État-Providence social-démocrate (universaliste).

L’État-Providence français

Une construction historique

1864 : député Émile OLLIVIER
Programme CNR
5 octobre 1945 : création de la Sécurité sociale
« Il est institué une organisation de la Sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs
familles contre les risques de toute natures susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de
gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent. »
Vieillesse / Santé / Famille
 1945 : ¼ des actifs sont à l’écart du système de protection
 1974 : projet de protection sociale universelle mis en œuvre en
 1978 (système assurantiel)
Évolution vers une logique universelle pour la maladie :
 1999 : CMU
 2016 : PUMA = Protection Universelle Maladie
Élargissement des « risques » :
Chômage : 1958 UNEDIC et ASSEDIC / 1967 : ANPE / 2008 : Pôle emploi
Aides au logement : 1948 ALF / 1971 ALS / 1977 APL
Risque d’exclusion : 1989 : RMI / 2008 : RSA, 2016 : Prime d’activité
Dépendance : 1997 / 2003 : Allocation Personnalisée d’Autonomie (1956 : minimum vieillesse)