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Séance du 13/04 

- Visionnage du travail du groupe 3 qui ont retravaillé leur projet : interface Instagram qu’ils
ont rendu plus visible, l’aspect collectif est devenu beaucoup plus présent, zapping d’une
petite vidéo à une autre qui pouvait créer une forme de frustration (et qui est très
caractéristique des réseaux sociaux) Possibilité pour pousser cette idée de collectif d’artistes :
rédaction d’un manifeste ? (un peu à la manière des surréalistes)

Texte de Marc Boucher « Nouvelles technologies et illusion d’immédiateté »

- Sensation de présence tellement intense dans Entrée du train en gare de La Ciotat des frères
Lumière que les personnes assises dans la salle se sont baissées, de peur de se faire écraser par
ce train.
- Marc Boucher soulève le fait que la présence ne vient pas de l’extérieur, c’est nous qui
donnons valeur de présence à ce que l’on voit  adhésion à ce que l’on perçoit en projetant
par exemple sur des animaux des intentions humaines. C’est nous qui projetons la présence
sur l’environnement, c’est dans cette croyance en la présence que se fonde son intensité. Ce
qui est perçu comme présent « a une qualité vivifiante », ainsi en ressentant cette présence, je
me sens moi-même plus présent et donc plus en vie. C’est quelque chose dont on peut faire
l’expérience dans notre quotidien, nous parlons à un acteur comme s’il était devant nous, à
une machine comme si elle pouvait nous répondre…
- Qu’est-ce qui provoque le sentiment de présence? Vraisemblance des comportements
sensibles qui vont permettre l’immersion du spectateur et son adhésion. L’ouïe, la vue jouent
un rôle très important dans ce sentiment de présence, ainsi que la « proprioception » =
capacité de se représenter soi-même dans l’espace.

NB : Travaux de Gabriele Sofia Les acrobaties du spectateur : le fait de voir une action stimule dans
le cerveau, les neurones miroirs et c’est ce qui fait que l’on a l’impression de faire nous-mêmes
l’action.

- Exercices en théâtre sur le développement de la perception : se concentrer sur la vue, l’ouïe,


l’odorat, le goût, le toucher. En se concentrant sur notre perception, il y a une ouverture au
monde que l’on ressent et cette sensation d’être de plus en plus présent.e.
- Notion de présence qui est subjective au théâtre pour Marc Boucher, en effet, je peux ne pas
arriver à détacher mon regard d’un acteur que je trouve extrêmement présent tandis que la
personne a côté de moi le trouvera peu convainquant.  être touché par la présence, l’aura de
quelqu’un est quelque chose de subjectif puisque cela signifie que je me reconnais en cette
personne. Sentiment de présence qui est « conditionné par des facteurs psychologiques et
culturels » pour M. Boucher.
- Types de présence qui peuvent être divers, cela peut aller de l’hyperréalisme (ex : les passages
où les comédiens jouent leurs propres rôles dans les mises en scène de Frank Castorf) à un
aspect beaucoup plus performatif.
- Marc Boucher évoque également la notion « d’interfaces comportementales » qu’il présente
comme une interface matérielle crée pour explorer un comportement humain. C’est à travers
ces interfaces comportementales que les personnes qui créent des logiciels de réalité virtuelle
donnent une impression de réalité, de naturel dans leurs logiciels. Nous ne pouvons alors
qu’adhérer à cette réalité virtuelle puisqu’elle nous paraît aller de soi… C’est un principe que
l’on retrouve dans les réseaux sociaux qui monopolisent notre temps de présence.

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- L’auteur pose également les conditions d’une immersion à travers le prisme de la réalité
augmentée.
- La contextualisation et historicisation de la notion de présence permettent de mieux
comprendre les enjeux politiques que posent la question de la réalité virtuelle, des réseaux
sociaux.

Synthèse du cours :

Au vue de la situation actuelle, la responsabilité de l’artiste est d’autant plus d’actualité.


Responsabilité de l’art de réfléchir à un environnement, une vision du monde et de la formuler afin
qu’on se rassemble autour de cette réflexion, qu’on reconnaisse cette vision du monde et que l’on
puisse ainsi produire de l’imaginaire pour l’avenir.  Réflexion autour du contemporain, du rôle de
l’art et cette caractéristique de notre époque et cette hyper présence du numérique. Cela pose des
questions sociales, politiques mais aussi artistiques.
Dans l’idée de cet usage des outils numériques, nous avons étudié cette notion de «  théâtre
rhapsodique » qui remet en question le théâtre traditionnel. Le théâtre rhapsodique vient rompre avec
cette idée d’une narration linéaire. On voit de plus en plus de metteurs en scène qui vont travailler sur
la volonté de créer une expérience plutôt que de raconter une histoire vraisemblable. Dans le théâtre
rhapsodique, les propositions seront multi médiales, fragmentaires avec une déhiérarchisation des
médias utilisés. Processus de création qui sera ainsi plus orienté vers la recherche, une démarche
expérimentale où l’on essayera d’intégrer le spectateur dans le dispositif.
C’est dans la réception du spectateur que le spectacle va s’accomplir. Dispositif que l’on peut définir
comme une mise en réseau de différents éléments qui fonctionnent ensemble et qui vont mettre en jeu
des stratégies de pouvoir DISPOSITIF (idée que l’on retrouve dans la philosophie de Michel
Foucault). Exemple du dispositif du confinement. Question de l’intermédialité qui est également
centrale dans la perception du spectateur et le processus de remédiation.
Accès à des dimensions cachées grâce aux dispositifs numériques utilisés dans les mises en scène
théâtrales, le spectateur est immergé et devient presque un acteur du spectacle (dimension interactive
dans la flûte enchantée de l’opéra de Vichy par exemple)  Est-ce parce que nous avons de plus en
plus de mal à rester attentif.ve dans le temps que les dispositifs mettent de plus en plus les
spectateurs.rices dans un rôle actif ? Dans ce type de dispositif, présence du spectateur qui serait
différente ?
Exemple de « Rimini Protokoll » qui porte à l’extrême cette question de l’immersion du spectateur qui
suit un scénario, qui a un rôle bien particulier dans le spectacle.
Comme nous avons pu le voir dans le texte de Marc Boucher, un des enjeux essentiels c’est le rapport
à l’humain et notre rapport à l’autre, à l’environnement qui nous entoure, c’est notre perception qui est
au cœur de la question de l’immersion dans la réalité virtuelle, dans les réseaux sociaux…

Questions qui restent en suspens : Comment recréer ce sentiment de collectivité, de connivence que
l’on peut ressentir lorsque l’on sort d’un spectacle et que l’on discute de ce que l’on vient de voir. En
effet, ce moment d’échange informel participe à la réception du spectacle, au même titre que le temps
de la représentation. C’est peut être là que se situe la limite du numérique, dans cette impossibilité à
construire du commun, à se sentir appartenant à une assemblée au sens de force politique,
philosophique. Question de l’accessibilité des théâtres, de l’habitus de chacun.e qui rentre en jeu dans
la fréquentation des lieux culturels  Est-ce que le numérique peut permettre de résorber
partiellement ces inégalités d’accès ? Question de l’usage de ces outils numériques qui se pose, quelle
est l’intention que l’on met derrière notre usage des réseaux ? (dimension éminemment politique).

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NB : Ecrits de Bernard Stiegler sur le fait que la technologie ne serait peut être pas synonyme de
progrès  cf entretien : https://www.youtube.com/watch?v=uoDDPSShxqM + textes de Barbara
Stiegler (philosophe) sur la démocratie.

IMPORTANT : Travail de fin de semestre à envoyer max le 3 mai par mail en format pdf ! Si
besoin de retours sur le dossier rendu, faire une demande par mail !

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