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.

COURS
Cours
DE

LANGUE MATERNELLE .

Lasege
L
Les formalités exigées par la loi pour assurer la
propriété ont été remplies ; tous les exemplaires sont
revêtus de la signature de l'auteur.

thB Furawr

INP. DE F. PARENT, MONTAGNE De sios, 17 .


COURS
DE

LANGUE MATERNELLE
OU

EXPOSITION SIMPLE ET RAISONNÉE

DES ÉLÉMENTS DU LANGAGE,

CONSIDÉRÉ SOUS LE DOUBLE RAPPORT DE L'EXPRESSION ORALE ET DE


L’EXPRESSION ÉCRITE ;

Paw Ch . Braun ,
PROFESSEUR DE PÉDAGOGIE RT DE MÉTHODOLOGIE A L'ECOLE NORMALE
DE L'ÉTAT , A NIVELLES.

MANUEL DE L'ÉLÈVE .
( LE MANUEL DU MAITRE se vend SÉPARÉMENT .)

« Bien parler, c'est bien penser . »

Deuxième édition .

Bruxelles ,
LIBRAIRIE DE DEPREZ-PARENT ,
Rue de la Violette, 15 .
P. PARENT , ÉDITEUR .

1848 .
AVANT -PROPOS.

Le titre du livre que nous publions aujour


d’hui en explique suffisamment le but. Ceux
qui connaissent l'état de nos écoles primaires
et la manière de présenter les règles adoptées
par les meilleurs grammairiens, décideront
s'il était nécessaire d'ajouter un ouvrage de
plus au grand nombre de ceux qui existent
déjà sur cette matière . Ce livre est destiné aux
instituteurs et aux élèves . Les premiers y trou
veront, choisis et resserrés dans un cadre peu
étendu, des matériaux suffisants pour l'ensei
gnement de la langue maternelle, tant sous le
rapport verbal ou oral que sous celui de l'ex
pression de la pensée . Aux seconds il fournira,
par des exemples bien appropriés, l'occasion
de perfectionner la faculté du langage et d'ac
quérir en même temps l'aptitude nécessaire
pour rédiger les écrits les plus indispensables
dans la vie ordinaire .
L'auteur n'a pas la prétention d'avoir fait
une oeuvre originale . Son seul mérite (si mé
rite il y a), c'est d'avoir rassemblé, avec tout le
soin et tout le discernement dont il a été ca
pable, des matériaux répandus dans un grand
VI AVANT - PROPOS .

nombre d'ouvrages français ou allemands , et


auxquels il a joint les observations qu'une
longue expérience lui a donné l'occasion de
faire ; il a cru surtout être utile en présentant
ces matériaux et ces observations sous un
point de vue nouveau , point de vue éminem
ment rationnel , et le seul peut-être duquel on
puisse attendre d'heureux résultats dans l'en
seignement de la langue maternelle .
L’AUTEUR .

Nivelles, juin 1847.


1
COURS
DE

LANGUE MATERNELLE .

CHAPITRE PREMIER .
DU SUBSTANTIF .

§ 1er .
Indication d'objets d'après les divers endroits dans
lesquels ils se trouvent.
Nº 1. Indiquez des objets qui se trouvent dans l'école.
Par exemple : la table, le banc, le pupitre.
(Mettez une virgule après chacun de ces mots, et un point
après le dernier .)
N ° 2. Rapportez les noms des objets qui se trou
vent :
a ) Dans la maison, b) dans le salon , c) dans la cui
sine, d) dans la cave, e) dans la grange, dans
l'étable, g ) dans l'écurie, --- h) dans la cour, i) dans
le jardin , -1) dans l'église , - k) dans le champ, - 1) dans
l'air , m ) dans l'eau, n) dans le village , o ) dans
la ville.
P. Ex. : Dans la maison se trouve un escalier .
Dans la maison se trouvent des chambres.
Dans la maison se trouvent des armoires.

S II .
Nommez des :
a ) aliments , -b) boissons , - c) animaux (quadrupèdes ),
1
2 DU SUBSTANTIF .

d ) oiscaux, e) poissons, - ) insectes, g) amphi


bies, – h) vers, - i) reptiles, - ;) arbres, - k) arbustes,
1) herbes, m) pierres, - n) métaux, o) meubles
de cuisine, p) objets servant à écrire , 9) instruments
aratoires, -
ro) outils , s) instruments de musique,
t) monnaies , -U) corps célestes.
S III .
Indication d'objets d'après les matériaux dont ils se
composent.
Indiquez des objets qui soient faits :
a ) de bois, – 6) de fer, c) de cuir, d ) de verre,
e) de toile, f) de soie , g) de pierre, h) de cuivre,
.
i ) d'étain . - j) d'argent, k) d'or, 1) de drap, -
m ) de papier , - n ) de fer -blanc, -o) de bronze, -p) d'os,
9) de terre, - *) d'acier, -s) de marbre , t ) de plomb,
u) de paille, · v) de corne.
P. Ex. : Objets qui sont en bois : la règle, la table, lc
tableau , l'armoire, le bois de lit, la commode, le plancher,
le banc.

SIV .
Indiquez des objets qui se trouvent sur, dans, ay
dessous, au -dessus, près, à côté, entre, derrière
d'autres objets.
Nº 1. Nommez des objets qui se trouvent sur
d'autres objets .
P.Ex.: Sur la maison se trouve un toit .
Sur le clocher est une croix .
Sur la table de ma mère se trouvent des épingles,
des aiguilles , du fil, un dé à coudre, des ciseaux.
Dans le champ il y a du seigle, du trèfle, des fé
veroles, du maïs, du froment, des pommes de
terre.

N° 2. Indiquez des objets qui se trouvent dans


DU SUBSTANTIF . 3
d'autres objets. ( Le mot dans exprimé par par , aú, a
la, aux . )
P.Ex. : Au ciel se trouvent : le soleil , la lune et les étoiles .
A la muraille sont attachés les tableaux et la glace.
Au jardin sont des pommiers, des abricotiers, des
roses et des fraises .
N° 3. Désignez des objets qui se trouvent au
dessus d'autres objets :
P. Ex.: Le ciel est au-dessus de la terre.
Le rez -de -chaussée est au-dessus de la cave .
Le grenier est au-dessus du dernier étage.
N° 4. Citez des objets qui soient au-dessous d'autres
objets.
P. Ex.: Le cou est au - dessous de la tête.
Le poisson vit au -dessous de l'eau .
La taupe marche au-dessous du sol.
No 5. Indiquez des objets qui soient près d'autres
objets.
P. Ex.;La mère est près de ses enfants.
Le faubourg est près de la ville.
L'écurie est près de la grange.
Nº 6. Nommez des objets qui se trouvent à côté
d'autres objets.
P. Ex.:Le cimetière est à côté de l'église.
Le jardin est à côté de la maison.
L'accotement est à côté de la chaussée.
N° 7. Désignez des objets qui soient entre d'autres
objets.
P. Ex.:La vallée est entre deux montagnes.
La lune est entre le soleil et la terre .
Le fleuve coule entre deux rives .

N° 8. Marquez des objets qui se trouvent derrière


d'autres objets.
4 DU SUBSTANTIF .

P. Ex.:Le verger est derrière la haie.


La ferme est derrière la basse-cour.
La sacristie est derrière l'autel.

S v.
Indication des parties extérieures d'un objet.
Quelles sont les parties de la salle d'école ?
3) > de la table ?
» de la chaise ?
» ) du livre ?
>> d'une plume ?
») » d'un couteau ?
d'un animal ?
de la fenêtre ?
du poêle ?
>> >> d'un arbre ?
P. Ex.: Les parties d'une salle d'école sont le plancher ,les
murailles, le plafond.
La plume a un tuyau , une barbe, un dos, un bec.
De quoi se compose le poêle ?
>> le miroir ?
)) > le chandelier ?
» >>
le parapluie ?
)) la roue d'une voiture ?
Réponse : La roue se compose.......
Quelles sont les parties principales d'un quadrupède ?
) » d'un oiseau ?
>> d'une plante ?
»

Quelles parties distingue-t-on dans un cheval ?


2) un âne ?
>) une brebis ?
> un chien ?
3) un chat ?
DU SUBSTANTIF . 5

Quelles parties distingue-t-on dans une pomme de


terre ?
> ))
une tulipe ?
)) un tournesol ?
)) un lis ?
Quelles sont les parties principales du corps humain ?
Indiquez des objets dont les mots suivants consti
tuent une partie .
La porte , la poche , - l'écorce, la cave , le toit,
le pied, le bec, la trompe , la moustache,
la graine , le nez , le doigt, l'oreille, -
· le feuillet.
Ex . Le feuillet est une partie du livre .
Faites connaître des noms qui désignent des :
a ) Hommes , b ) animaux, c) des objets inanimés.
Combien y a-t-il en conséquence de noms pour
désigner les objets ?
EXPLICATION ,
Le mot qui indique le nom d'une
personne ou d'un objet se nomme SUBSTANTIF .
LE BIENPAIT ( 1 ).
A. - Lecture.

à As-tu bien un plus grand bienfaiteur que moi parmi les ani
maux , demanda l'abeille à l'homme ? Certainement, répondit
celui-ci . Et qui? - La brebis ; car sa laine m'est nécessaire ;
tandis que ton miel ne m'est qu'agréable. »
Exercice. - Qui interroge ici ? — L'abeille . Qui interroge-to
( 1 ) Comme le même livre de lecture n'est pas introduit dans toutes
les écoles, nous avons trouvé bon d'intercaler ici un morceau choisi
à volonté.
Les pédagogues les plus renommés de nos jours sont d'avis
que l'enseignement doit être plus pratique que théorique. Nous nous
rangeons d'autant plus volontiers de leur côté dans le présent ou
vrage, que nous avons acquis, par notre propre expérience, la cer
titude qu'on obtient les meilleurs résultats en faisant marcher de
pair les leçons de lecture et de grammaire. C'est pourquoi nous dé
sirons que chaque paragraphe de la grammaire, après qu'il aura été
traité en lui-même, soit rattaché à un morceau de lecture choisi à
volonté , et qu'on y applique, au moyen d'exercices pratiques spé
1.
6 DU SUBSTANTIF .
elle ? L'homme. Que demande l'abeille ? Si l'homme a un
plus grand bienfaiteur . Où cela ? Parmi les hommes . Com
parativement à qui ? — A l'abeille . Que répond l'homme à cette
demande ? Certainement. Que veut dire l'homme par cela ? -

Qu'il a un plus grand bienfaiteur parmi les animaux . Qui, nommé


ment ? – La brebis. Pourquoi ? — Parce que la laine de la brebis
est nécessaire à l'homme . En quoi ? — Pour le vêtir. — Qu'est par
suite la laine pour l'homme ? Un grand bienfait. Et la brebis
elle -même ? Son bienfaiteur . Qu'y-a-t-il au contraire à dire
du miel des abeilles ?-Qu'il n'est pas nécessaire å l'homme (comme
nourriture) , mais qu'il lui est uniquement agréable à cause de sa
douce saveur .

B. - Exercice (analyse) grammatical.


Que désignent les mots : bienfaiteur, animaux, abeille, homme,
brebis, laine, miel ?
Ces mots désignent des hommes, des animaux ou des êtres inani
més. Ces mots sont-ils les objets mêmes ? Non, ce ne sont
que les noms qui servent à les indiquer.
Outre les noms des objets, y a -t-il encore d'autres mots ? 1
Nommez-en . As, tu,, bien , un, plus, grand, parmi, les, de
manda, etc. Comment avons-nous nommé les mots qui désignent
des hommes ou des choses ? Nous avons nommé ces mots des
substantifs. Quelle espèce de mot est bienfaiteur ? Pour
quoi ? – Et le mot laine? etc.
Nommez maintenant tous les substantifs qui se trouvent dans le
morceau et indiquez chaque fois pourquoi c'est un substantif.
N. B. On traitera de la même manière plusieurs autres morceaux
de lecture, par rapport à l'explication du substantif.
S VI .
Nombre singulier et nombre pluriel d'un substantif.
Dans les phrases précédentes, dites-nous quels objets
ne se trouvent cités qu'une fois , lesquels le sont deux
ou plusieurs fois.
ciaux, ce qu'on vient de voir dans la théorie. Les enfants joindront
leurs explications sur les parties du discours, sur ce qu'il y a de
plus intéressant quant à la formation et à la composition des
mots, etc., au morceau de lecture, et les répéteront pendant l'heure.
consacrée à la lecture . Nous donnerons quelques exemples qui
feront mieux comprendre le mode de ce genre d'exercices .
Le Maitre . Prenez vos livres de lecture et ouvrez à la page...
le morceau nº... intitulé :
DU SUBSTANTIF . 7

Indiquez de combien d'objets il est question dans


chacune des phrases suivantes :
Le poisson nage ; Les poissons nagent .
L'oiseau vole ; Les oiseaux volent .
La feuille est verte ; Les feuilles sont vertes .
EXPLICATION .
Lorsqu’un substantif ne désigne
qu'un objet, il est au singulier ; lorsqu'un substantif
désigne deux ou PLUSIEURS objets, il est au PLURIEL .
À quel nombre est le substantif lorsqu'il ne désigne
qu'un seul objet?
A quel nombre est le substantif lorsqu'il désigne
plusieurs objets ?
Quand un substantif est-il au singulier ? quand est- il
au pluriel ?
Transcrivez les substantifs suivants et mettez -les
du singulier au pluriel :
Bord , prune , – roi, main , enfant, – tête,
.

bouche, rose , -pomme, -- table ,-maison , -chanson ,


plume, – plancher, - forêt, - carton, - livre , -papier,
- jardin, – arbre, - chemin, – ville, - bourg ,-- village,
- église, homme, chien , -
chat, crayon ,
orange , fille, frère, · sæur, bonnet, – robe
habit, --soulier, -pied, -jambe, - poitrine, -oreille,
-feuille, - rue,-branche, - rivière,- fleuve, -marché ,
-

- place, - chaumière, – toit, - paille, - fleur, -par


terre, planche.
Ajoutez à la fin du substantif au singulier un set
vous aurez le pluriel .
Ex. : Bord, bords.
Prune, prunes.
Roi, rois .
Transcrivez les substantifs suivants et mettez-les
du singulier au pluriel . — N'y ajoutez rien.
8 DU SUBSTANTIF .

Fils , – nez, · bras, dos , bois , voix , - paix ,


- noix, preux , héros, faux , croix , succès, -

- mois , avis, - villageois, - commis , -choix, -bas.


P. Ex. : Fils, fils.
Nez, nez .
1

(Le maitre expliquera pourquoi ces substantifs restent


invariables .)
Transcrivez les substantifs suivants et mettez-les
du singulier au pluriel . — Ajoutez un « à la fin .
Boyau , feu , vaisseau, cheveu, chou , - dra
-

peau , di eu , anne au , j e u , lieu , fardeau ,


you , chapeau, neveu , taureau, oiseau , -
ga pau , milieu, ruisseau, hameau .
P. Ex.: Boyau , - boyaux.
Feu , feux.
Vaisseau , vaisseaux.
Transcrivez les substantifs suivants mettez -les du
singulier au pluriel . — Changez les terminaisons al et
ail en aux .
Cheval , travail , - local ,
-
corail , amiral ,
email , – maréchal , — bail, général , - tribunal ,
signal , canal , cardinal , - mal , - total , capital,
-- journal , arsenal , hôpital, métal , bocal,
madrigal , vassal. Ail fait au pluriel aula .
P. Ex.:Cheval, chevaux .
Travail , travaux .
Local, locaux .
(Le maître doit expliquer pourquoi les substantifs en al et
plusieurs en ail changent ces terminaisons en aux pour la
formation du pluriel .)
Transcrivez les substantifs suivants et mettez-les
u singulier au pluriel. Exceptions.
Aïeul,
Cicl ,
Eil,
DU SUBSTANTIF . 9

(Le maitre expliquera comment ces substantifs forment


exceptionnellement leur pluriel.)
Indiquez maintenant de quelle manière se forme le
pluriel des substantifs. Fermez le livre et trans
crivez par ceur vingt substantifs qui prennent un s
au pluriel ; transcrivez-en par cour autant que vous
en connaissez qui restent invariables au pluriel ; qui
prennent un x au pluriel ; qui changent au pluriel al
et ail en aux, et enfin ceux qui forment exception.
Mettez du singulier ay pluriel les substantifs sui
vants :
Émail, nez, fils, frère, canal , · seur ,
clef, cheveu , ciel , · nom , cheval, chamois ,
empereur , dos, amiral , bail, fort, rue,
amitié, noix , roi, neveu, — pou, — chat, - boeuf,
veau , banc , table, - aïeul , parent, — cousin,
cousine, général , cil, canon , hibou,
signal , bannière, drapeau , autel , dieu ,
S

procès , intérêt , succès , fil, -voix, - ciel, – fir


mament , nuage , tombeau , moisson , trèfle,
poire, - capitale, somme , village, hamcan,
cour , dos, - pied , talon .

Écrivez au singulier et au pluriel des objets qui


désignent des vêtements.
P. Ex. : La robe, les robes .
Le pantalon , - les pantalons.
Le bas , les bas .
Énoncez ce que sont ces objets.
P. Ex.:La robe est un vêtement . -
Les robes sont des vêtements .
Le gilet est un vêtement .
Les gilets sont des vêtements.
EXPLICATION . -
Lorsqu'on exprime la manière
fètre des objets, on énonce un jugement. Un jugement ·
10 DU SUBSTANTIF .

exprimé par des mots se nomme proposition (1 ) .


Écrivez au singulier et au pluriel les noms d'objets
qui désignent des :
a) Aliments, -b)boissons, -c) animaux (quadrupèdes ),
d) oiseaux, - e) poissons, - | insectes, – 9 ) amphi
bies, —h) vers, -i) arbres , – k) arbrisseaux, 1) herbes,
·m ) pierres, — n) métaux, - 0) meubles de cuisine, -
p ) objets servant à écrire, 9) instruments aratoires et de
jardinage, - m) outils, - s) instruments de musique, -
t) monnaies, -
u) corps célestes .
Formez une phrase de chacun de ces substantifs,
en indiquant à quelle espèce d'objets il appartient .
Mettez un point à la fin de chaque phrase et com
mencez-la par une lettre majuscule .
P. Ex.: Le pain est un aliment .
Les pains sont des aliments.
L'alouette est un oiseau.
Les alouettes sont des oiseaux.
Le violon est un instrument de musique.
Les violons sont des instruments de musique.
Répondez par des phrases complètes aux questions
suivantes :
Qu'est-ce que la vache ? l'abeille ? la charrue?
le vin ? la viande ? - la scie ? l'âne ? la mouche ?
-
le franc ? - le thé ?
-
le gilet ? la flûte ? - le paon ?
le rosier ? le blé ? le fer ? - l'eau ? - le diamant ?
- les pincettes ? l'encrier ? la hache ? le soleil ?
la guêpe ? - l'astre ? - l'éléphant ? - la bière ? — le ver
luisant ? la grenouille ? la carpe ?
-
le brochet ?
le chêne ? le cèdre ?
P.Ex.:La vache est un mammifère.

(1 ) Le maitre pourra expliquer brièvement la différence qu'il y


a entre proposition et phrase, et dira pourquoi il se sert de ce der
nier mot pour l'expression de tout jugement.
DU SUBSTANTIF .
L'abeille est un insecte.
Le vin est une boisson.
Répondez également en phrases complètes aux ques
tions qui suivent ?
A quels objets appartient : le lait ? - la plume? -- le
miroir ? - le tableau ? la pomme? le canard ? l'a
raignée ? la cravate? · le centime ? la trompette ?
le ciseau ? le soc ? l'or ? - le rubis ? l'anguille ?
le papier ? - l'écumoire ? - l'hydromel ? - le dromadaire?
le lion ? - le gâteau ? - la planète ? - le crapaud ? -- la gui
tare ? - le lézard ?-la herse ?- le louis d'or ? - le crocodile ?
Rangez les objets suivants sous les trois rubriques
que voici : la rubrique des
Animaux. | Plantes. | Minéraux .
Le plomb, – le pou, - l'orme, - le chêne,- l'escargot,
le caillou , l'agneau, la puce , le hêtre, - le
pêcher , la violette , le lièvre , l'abeille, la chaux,
la craie , la carotte , le peuplier , le navet , - le
lapin , - le colibri , le palmier , l'or, · le mercure,
le palissandre , le chameau , ·la jument, la biche,
– l'églantier , – l'argent , – le zinc, — le platine , – le
rosier, le frêne, le mûrier, la souris , le castor ,
- la fouine, le grain de sable , la topaze , - le dia
mant, le chat, - la vache, le chien , -
la mouche à
miel, le colibri , l'abricotier , la salade, le chou,
- le persil, le soufre, le bronze, le laurier,
l'oeillet, -- le scarabée , — l'aigle , – le dahlia .
LA PETITE BIENFAITRICE ,
A. — Lecture.
C'était par un hiver froid et rigoureux. La petite Mina , fille
unique de parents bienfaisants, ramassa les bribes qui restaient
après les repas et les conserva . Deux fois par jour elle allait à la
cour et répandait les miettes qu'elle avait recueillies . Les petits
oiscaux s'approchèrent et s'en nourrirent avidement, mais la petite
fille avait les mains glacées . Les parents qui observaient leur fille
se réjouirent de sa bonne action et dirent : « Pourquoi fais - tu cela,
Mina ?
12 DU SUBSTANTIF .

Tout n'est - il pas couvert de neige et de glace ? répondit la pe


tite Mina , de telle sorte que les petits oiseaux ne trouvent rien ;
maintenant ils sont pauvres,c'est pourquoi je les nourris, de même
que les hommes riches protégent et nourrissent les pauvres gens .
Tu ne peux cependant pas les soigner tous , lui répondit
son père ?
· Les autres enfants ne font -ils pas comme moi, dans le monde
entier, et toutes les personnes riches ne prennent-elles pas soin des
pauvres ? répliqua la bonne petite Mina. o
Le père, attendri , dit en regardant la mère de son enfant : « Oh !
la touchante simplicité ! »
Exercice. — Qui était Mina ? · Que ramassa - t - elle ? - Quand ?
Que fit - elle avec les bribes de la table? Où ? — Combien de fois ?
Que firent les petits oiseaux ? Qu'arriva-t-il à la petite fille ? -
Par quoi avait -elle les mains glacées ? — Qui l'observa ? - Que res
sentirent les parents ? — Que dirent-ils ? Que répondit Mina ?
Pourquoi Mina qualifia -t-elle les petits oiseaux de pauvres ?
Quelle opinion avait-elle des hommes riches ? Que demanda le
père ? Que lui répondit Mina ? Quelle fut l'exclamation de
son père ? Pourquoi ? - Parce qu'elle ne pensait qu'en biendes
hommes . Comment Mina agit-elle envers les petits oiseaux ?
Comment la qualifie-l- on pour cette raison ?
B. Analyse grammaticale.
De combien de personnes parle-t-on dans le titre ? -- Nommez
d'autres substantifs qui se trouvent dans le morceau cité , et
qui désignent plusieurs objets. – Citez tons les substantifs qui ne
désignent qu'un objet. Qu'avons -nous dit des substantifs qui ne
désignent qu'un objet ? - Qu'avons-nous dit de ceux qui en dési
gnent plusieurs. - Répondez de nouveau aux questions: Quand un
substantif est-il au singulier et quand est-il au pluriel? - Indiquez
tous les substantifs qui se trouvent dans le morceau et qui sont au
singulier, ensuite tous ceux qui sont au pluriel . Quel est le sin
gulier de oiseaux ? — Jevais écrire ce mot au tableau . P. dictera. Si
vous voulez écrire le pluriel de ce mot, qu'y ajouterez -vous ? .
Pourquoi ? Quelle est la règle précédemment établie ? A quoi
distinguez -vous au premier abord que le substantif hommes est au
pluriel ? — Si dans cette phrase il n'était question que d'un homme,
comment dirait-on ? Quelle modification le substantif homme
a-t-il subie au pluriel ? Qui peut de nouveau me dire comment on
forme en général le pluriel ?
RECAPITULATION .

Qu'est-ce qu'un substantif?


Quand un substantif est -il au singulier ?
Quand un substantif est-il au pluriel ?
DU SUBSTANTIF . 13
Comment se forme ordinairement le pluriel dans
les substantifs ?
Quels substantifs restent invariables au pluriel ?
Quels substantifs prennent un x au pluriel?
Comment se forme le pluriel du plus grand nombre
des substantifs terminés en al et en ail ?
Quand énonce - t -on un jugement?
Qu'est -ce qu'une phrase ( proposition )?
S VII.
Genre des substantifs.
Lisez les substantifs suivants et placez devant cha
cun la particule le ou la, suivant l'usage.
Maison , - palais , rue, chemin , — sentier , --coin ,
- rivière, - ruisseau , - fleuve, - prairie, - forêt, -
champ , bois , chambre, cave, - salle, grenier,
caveau , cheminée, cuisine , forge, maitre,
domestique, bourgeois , marbre, pierre, -
poêle, · plume , table, crayon , papier , - roue,
-

chaîne , vache, timon, – joug, - saint, - livre,


- bible, banc, tableau , - règle, - pupitre, - cou
teau , fourchette, - cuiller, noix, prune, ci
tron , vin , bière, - rôti, - veau , miette.
EXPLICATION .
Ces particules le et la s'appel
lent ARTICLES .
Écrivez les substantifs qui précèdent et placez de
vant chacun l'article qui lui convient.
P. Ex.: Le chien, la maison .
Le fils, la fille .
EXPLICATION .
Lorsqu'un substantif commence
par une voyelle ou un 1 muet, l'article Le ou la perd
la voyelle E, A, qui est remplacée par le signe (') qu'on
nomme APOSTROPHE .
DU SUBSTANTIF.

Lisez avec l'article les substantifs suivants :


Ormeau, - école, – arbre, – usurier, – bistoire, -
auberge, autel, ermitage, ivresse, — itinéraire,
- outil, – ortolan , arme , étable, - écurie, - eau,
osier, - ordre, abbé, abbaye, - escorte, - herbe,
homme, ustensile, - oiseau .
Écrivez ces substantifs et faites- les précéder de l'ar
ticle modifié par l'apostrophe.
P. Ex.: L'oiseau , l'école, l'herbe .
Lisez à haute voix les substantifs suivants et placez
devant chacun la particule un ou une, suivant l'usage.
Arbuste, - barbe, - bourbier, -
bourdon , - four,
fourniture, verre, chaise, bibliothèque, image,
m . mur , toit, tapis, – plancher, - table, - plume,
sablier, carton , carte, carreau , vitre,
fenêtre, fauteuil, - canapé, — poêle,
poêle , - cheminée, -
livre, armoire, commode, - eahier , - pupitre,
piano, - flûte, - violon , ciseau, rabot, scie, 1

clocher , église, croix, drapeau , enfant,


cheval, grenouille, - grenade, – jardin, - bordure,
fleur, damas, violette, lis, haie.

Écrivez les substantifs précédents et placez devant


chacun la particule du genre qui lui convient .
P. Ex.:Un arbuste, - une barbe .
Un maître , une école ,

Le et un sont des articles du genre masculin .


La et une sont des articles du genre féminin .
EXPLICATION . Tous les substantifs devant les
quels one place ordinairement le ou un, sont des sub
stantifs MASCULINS.
Tous lessubstantifs devant lesquels on place ordi
nairement LA QU une, sont des substantifs FÉMININS.
DU SUBSTANTIF. 15
Tracez une ligne verticale qui divise votre ardoise
en deux colonnes ,
Substantiſs masculins . Substantifs féminins.
le . 1
la .
et transcrivez les substantifs suivants en les ran :
geant d'après leur genre .
Vertu, vice, · faute, bonté , mont, * mon
tagne, point, pointe, sommet, voûte, cor
don , tonneau , tonné , neige, temps, pluie,
vent, lundi , fête, tonnerre, pensée, fër ,
cause, - pot, faux , grain , faucille, bâton ,
--- fourche, - rive, - globe, - goutte, - froid , - fonte,
- dard , - tort, grappe, groupe, loup, louvē,
- lion , tigresse , merle , serin , jour; nuit ,
— lendemain , - printemps , - charge, - propriétaire , -
propriété , paysan , cité, - rêve ,— sommeil ,-berlue ,
force, faiblesse, rayon , tablette, berger, -

påtre, - bergerie, - pâture, pré, colline, Ver


sant , chaussée , rocher , mousse, licrre,
pied , - jambe, faute, coup , bal, - botte,
soulier , - culotte, - casquette, - bonnet, - jupon , -
jaqnette, - collerette, - poupée, - soldat, - vivandière,
- bannière, - sabre, - fusil, - baïonnette, - giberne,
pompong chacal , sac, médecin, prêtre,
médecine , - charité , - pauvreté , - poing, - poitrine,
ventre, trait, paix , guerre, - joie, félicité .
Tracez de nouveau une ligne qui divise votre ar
doise en deux colonnes,
Substantifs masculins . Substantifs féminins.
Un . Une .
et copiez les substantifs suivants en les casant d'après
leur genre .
Brioche, - fromage, - beurre, - soupe, - bouillon ,
chaire, dessert , tarte, poire, sel, poivre,
16 DU SUBSTANTIF .

saladière, cruche ,
quart d'heure, montre,
pendule, maçon , charpente, couvreur , lucarne,
substance , nourriture, lettre , - cire, cachet,
canif, rasoir , - bêche, - lime , soufflet, ma

réchal, - marteau , foire, forgeron , boutique,


pavé, tombeau , monument , statue, niche ,
chapelet, chapelle, – royaume, - reine, - diadème,
couronne, sceptre, trône, chose, – raison,
vérité, mensonge, péché, - modestie, candeur,
- trajet, projet, longitude, — latitude, - degré,
- pôle, -justice, - béatitude, - grâce, - peuple, --
habitant, — juge, - cause, – procès, – plainte, - sou,
- obole, - liard, aunc, - devoir, - existence, - mort,
- vie, --science, -hôtel,-bonheur ,-humanité, -fin .
Ouvrez votre livre à la page :

LA PETITE SOURIS .

A. — Lecture .
Une petite souris sortant de son trou vit une brique suspendue.
« Hé , hé! dit-elle , voilà une attrape ! Qu'ils sont malins les
hommes! Ils placent sous une grosse brique trois petites réglettes
à l'une desquelles ils attachent un peu de lard fumé, et ils nomment
cette belle invention une souricière. Mais nous autres, petites sou
ris, nous sommes plus fines : nous savons fort bien que, si on se laisse
aller à manger de ce lard, pouff ! la pierre tombe et écrase la gour
mande. Non, non, votre malice m'est connue et je me passeraibien
de toucher au lard .
» Mais y flairer ne peut pas me nuire. Cela ne fera pas tomber la
pierre. »
Elle approcha, puis de plus près flaira le lard , le heurta du nez,
si bien que soudain la souricière se ferma et l'imprudente souris
fut écrasée.
Exercices. - De quoi parle-t-on ici ? — D'où venait-elle ? — Que
vit la souris ? - Que dit-elle ? — Comment nomma- t -elle les hommes ?
Pourquoi ? Comment font - ils ? Toutes les souricières sont
elles ainsi faites ? Qui en connait d'autres ? Quel éloge fit la
souris d'elle et de ses semblables ? - Que savait - elle ? Que con
naissait-elle ? Que voulait-elle néanmoins se permettre ? – Quel
jugement porta-l-elle sur le plaisir de flairer ? Comment quali
fierez -vousla souris qui avait une si grande envie de flairer lelard
dangereux ? - Que fit- elle ? — Que lui arriva - t- il ?- Comment l'ap
pelle -t-on au titre ? - Etait -elle réellement maligne ? - Quel défaut
était plus grand que sa malice ? - Son imprudence. — Les souris sa
DU SUBSTANTIF . 17
vent donc parler ? Ce conte est-il donc vrai ? Pourquoi est-il
imaginé ? Que nous apprend cette histoire ? - Celui qui ne sait
pas vaincre son avidité en éprouvera tôt ou tard le danger. (Un récit
imaginé, dans lequel les animaux et quelquefois les objets sont repré
sentés comme des êtres doués de la parole, et dont nous pouvons
tirer un enseignement utile, se nomme une fable. )
B. Analyse grammaticale.
Comment se nomment les substantifs dans la pièce qui précède?
- Souris , trou , brique, attrape, souricière, homme, réglette, lard,
invention, pierre, gourmande, envie . Quel mot est placé devant
souris, devant trou, devant brique, etc.?
Comment avons -nous nommé les particules le , la ? De quel
genre est le ?—De quel genre est la ? --De quel genre est le substantif
souris précédé de la ? — Quelle espèce de substantif est le mot trou ,
puisqu'il est précédé de la particule le ? - Pourquoi dites- vous que
le substantif souris est un substantif féminin ? - Citez tous les sub
stantifs masculins qui se trouvent dans cette leçon. Citez égale
ment tous les substantifs féminins . - Nommez , chacun à votre tour,
un substantif , et que le voisin y ajoute l'article correspondant .
RECAPITULATION .

1. Qu'est-ce qu'un substantif?


2. Quand un substantif est -il au singulier ?
3. Quand un substantif est - il au pluriel?
4. Comment se forme ordinairement le pluriel
dans les substantifs ?
5. Quels substantifs restentinvariables au pluriel ?
6. Quels substantifs prennent un x au pluriel ?
7. Comment se forme le pluriel du plus grand
nombre des substantifs terminés en al et en ail ?
8. Quand énonce-t-on un jugement ?
9. Qu'est-ce qu'une phrase (proposition )?
10. Qu'est-ce que l'article ?
11. Qu'entend-on par apostrophe ?
12. Quel est son emploi par rapport au substantif ?
13. Comment divise - t -on les substantifs par rap
port au genre ?
14. Qu'est-ce qu'un substantifmusculin ?
15. Qu'est-ce qu'un substantif féminin ?
2.
18 DES PARTIES DE LA PHRASE .

CHAPITRE II.
DES PARTIES DE LA PHRASE .

Répétez : Qu'est -ce qu'une phrase ?


EXPLICATION . Attention ! Une phrase consiste
en deux parties principales, savoir : le sujet et l'AT
TRIBUT .
Le mot dont on affirme quelque chose se nomme
SUJET .
Се que l'on en affirme, se nomme ATTRIBUT .
Quelle partie de phrase se nomme sujet ?
Quelle partie de phrase se nomme attribut?
a) Écrivez les phrases suivantes et soulignez les
sujets.
L'eau coule, le ver rampe , l'or reluit, la brebis
bele, Le
-
chat miaule, l'arbre fleurit, -
la mort
effraie, - l'élève apprend, - le poltron tremble, le soleil
brille, le temps marche, le rossignol chante,
l'homme parle , le malade souffre, le flot gronde,
l'éclair éblouit.
b) Lisez les phrases suivantes et indiquez les attri
buts ( 1)
Le tonnerre gronde, le cheval hennit, le feu brûle ,
la cloche sonne , le musicien joue, le loup hurle,
-- le prêtre prie, - la médecine guérit, - le livre instruit,
la corde vibre, - le poison tue, la vertu console,
le criminel souffre, le général commande, le soldat
obéit .

c) Trouvez un attribut qui convienne aux sujets


suivants :

( 1 ) Les exercices se font toujours verbalement d'abord , ensuite


les élèves travaillent par écrit.
DE L'ADJECTIF. 19
La fleur la chandelle » , le lièvre
2 , les
nuages la pierre les ruisseaux les hi
boux les guerriers le vent-

d ) Trouvez un sujet qui convienne aux attributs


qui suivent :
pensent, flambent, nagent, rou

lent, grogne, résonnent , pleurent ,


pétille, nourrit.
e) Affirmez quelque chose des sujets suivants :
La neige -
7 le maréchal l'oiseau 9 le chien
le pêcheur l'herbe le bouf le
moulin le vent > le chat l'éclair le
marchand

f) Complétez les phrases qui suivent en ajoutant à


l'attribut un sujet convenable.
conduit , coud , file, écrit,
éclaire, pique, crie , bruit, silfle,
coasse, croasse , murmure , mugit ,
hennit , · brille , pétille, chauffe,
éclate, sonne .

9) Complétez pareillement les phrases suivantes et


liez l'attribut au sujet par le moyen du mot est.
profonde, grise, grand, pointü ,
blanche, - anguleux, ronde, haut,
bas, long , appliqué , vieux , fort,
tranchant , noirâtre, obscure, clair .

CHAPITRE III.
S VIII .
DE L'ADJECTIF .

Nommez des objets qui possèdent l'une ou l'autre


des qualités exprimées par les mots suivants :
20 de L'ADJECTIF .
Anguleux, — rond , étroit, -
large, court,
rapide, - long, - bas, non uni, – grand, - petit, -
haut, droit, chaud, pauvre, sauvage , plat,
riche, familier , courbe, flexible, cassant ,
- émoussé, – pointu, – profond, - glissant, - coulant,
raboteux, blanc, · humide , mouillé, dur,
froid, affamé,
-
méchant, — jeune, vieux, - vide,
joyeux, honnête, gentil, triste, fort ,
-

courageux , aisé , rassasié,


.
grossier , cher ,
nuisible, – utile, - nécessaire, - indispensable, -inutile,
- superflu .
P.Ex.: Le diamant est dur.
Le luxe est superflu .
L'instruction est nécessaire .
Quel est le mot qui convient aux substantifs sui
vants ?
Le banc, - l'habit, – le jardin, le bois, le vi
naigre, – le vin, - le poêle, - le malade, - le verre, -
le couteau , le fer , le miroir, le ruisseau , le
plomb, - le pain .
EXPLICATION
Les mots qui, comme ceux qui
précèdent, marquent les qualités des objets ( qui font
connaitre comment sont les objets), s'appellent qua
LIFICATIFS OU ADJECTIFS ( 1 ) .
Formation du féminin dans les adjectifs.
Commençons par les exemples :
1. Un principe sage.
Une opinion sage.
2. Le globe est rond.
La terre est ronde.

( 1) Les questions du maitre conduiront les élèves à trouver eux


mêmes et sans difficulté cette définition ou du moins quelque chose
d'équivalent.
DE L'ADJECTIF . 21
3. Le rideau est blanc .
La neige est blanche.
4. Un homme vif.
Une femme vive .
8. Le chemin est long.
La route est longue.
6. Le loup not cruel.
La louve est cruelle .
7. Le cheval est beau.
Le cheval est un bel animal ,
La rose est une belle fleur.
8. Le bon garçon, la bonne fille.
9. Un gros raisin , une grosse pomme .
10. Tout homme est sujet aux lois de son pays .
La mer des Indes est sujette aux tempêtes.
11. Le voleur est trompeur, l'apparence est trompeusa.
12. Un crime inouï, une action inouïe.
Demande. De quel genre est globe ? Réponse .
Dem. De quel genre est terre ? . Rép .
Dem . Que remarquez -vous à l'adjectif souligné
joint au mot globe et au mot terre (1 ) ?
EXPLICATION .
Puisque l'adjectif prend deux
formes différentes pour le masculin et pour le féminin ,
et qu'il se met au pluriel lorsque le substantif auquel
il est joint se trouve au pluriel, on dit que l'adjectif
s'accorde ayec le substantif en GENRE et en NOMBRE ,
Ajoutez aux substantifs féminins les adjectifs que
vous trouvez ci-dessous joints aux substantifs mascu
lins, mais en leur donnant la forme convenable :
Le saint père. La vierge.
Le petit garçon . La fille .
Un mot vrai. Une maxime

(1 ) Le maître continuera à questionner pour tous les autres ad


jectifs, sans oublier le premier, sage, qui ne varie pas.
DE L'ADJECTIF.
Le pied nu. La jambe
Un caur franc. Une âme
L'été est sec. La terre est
Le culte juif. La religion
Un enfant naïf. Une parole
Il est bref, Elle est
Un habit neuf. Une robe
Le Père éternel. La vie
Le teint vermeil. La joue
Le livre pareil. L'étoffe
Mon frère est gentil. Ma seur est
Nul plaisir n'est durable. Nulle tristesse
Un vieil ( 1 ) homme. Une femme.
Le nouvel (2) arrangement . La grammaire .
Un fol (3) orgueil. Une idée .
Le principe chrétien . La modestie
Le temps païen, L'antiquité
Le bois est épais. La forêt est
Le beuf gras. La vache
Le voyageur est las. Sa compagne est * .
Un corps douillet. Une main
L'esprit sot . La pensée
Un enfant muet. Une bouche
Un jeune homme replet. Une mère
Un discours flatteur. Une harangue
Un combat dangereux . Une bataille
Il est jaloux. Elle est
Nous allons citer quelques adjectifs dont le féminin
ne se forme pas exactement d'après les règles qui pré
cèdent . 1
1
Ex. : Caduc, caduque ; - public, publique ; – turc,
turque ; grec , grecque.
Favori, favorite ; - béni, bénite.
(1 ) Fairë observer qu'on dit au masculin vieux .
( 2) Masc. nouveau , et quand.
Fon .

!
DE L'ADJECTIF .
Mahometan , mahométane; masculin , mascu
line.
Bénin , bénigne ; – malin, maligne.
Ras , rase ; mauvais, mauvaise.
Tiers, tierce ; – frais, fraiche.
Secret, secrète ; - inquiet, inquiète .
Bigot, bigote ; dévot, devote.
Meilleur , meilleure ; - supérieur, supérieure.
Inférieur, inférieure ; - antérieur, antérieure.
Doux , douce ; roux, rousse .
Faux, fausse.
Dem . Comment mettez-vous au pluriel les mots :
Un bon homme ?
Un bel enfant ?
Le compte général ?
Ainsi le pluriel se forme dans les adjectifs de la
même manière que dans les substantifs.
Mettez au pluriel ces mots :
La raison réelle , la verte prairie , le bon ami, - le
bien national , un angle égal, le nombre cardinal, -

la vertu cardinale, -- le point capital (1), - le beau cheval,


le projet téméraire.
On compte aussi parmi les adjectifs les noms de
nombre : un, deux, trois, quatre, etc.
Écrivez les noms de nombre jusqu'à ....., en ajou
tant un substantif différent à chacun .
Ces noms sont appelés adjectifs de nombre cardinal ;
vingt, cent, million , etc. , sont les seuls qui prennent
la forme du pluriel.
Ex. : Quatre-vingts , – trois cents, deux millions.
Dem . Quel rang ou quel ordre occupe l'élève qui
travaille avec le plus de fruit ?
(1 ) Le maître fera connaitre les adjectifs qui n'ont pas de mascu
lin pluriel,tels que filial, vénal, naval, pastoral, trivial, etc. -
Bleu prend un s.
24 DE L'ADJECTIF .

Rép. Le premier rang . - Et celui qui suit im


médiatement après ? Le second ou le deuxième.
Quels nombres viennent ensuite ?
Tous ces noms de nombre servant à marquer l'ordre
qu’occupent les objets, se nomment ordinaux .
Comment forme-t -on les noms de nombre ordinal ?
Ex. : Deux- ième, trois -ième, cinq -uième, six - ième.
Et trente, quarante, neuf, mille ?
Comment nommez -vous le nombre qui suit le ving
tième ? Et celui qui suit le dixième ?
a) Dites comment sont les objets suivants. Réflé
chissez à leur couleur, à leur forme, à leur saveur
(goût).
Par ex. , dites : Le miel est doux.
Le sucre, la boule , l'encre, la salade, - le .

brouillard, la poni me , le citro n , la cerise, le


bois de lit, la lèvre , l'arc- en - ciel, la taille , la
lèvre, le ballon, · le chapeau, le voisin, la (0
lombe, - le givre, - la chambre .
b) Mettez au pluriel ceux de ces objets qui en sont
susceptibles.
P. Ex . : Les pommes sont douces .
c) Le contraire de blanc est noir. Quel est le con
traire de :
Clair ? - haut? - long ? — gros ? -
rond ? — courbe ?
- pesant ? large ? -
- froid ? dur ? attentif?
grand ? prudent ? vertueux ?

d ) Formez des phrases avec ces qualificatifs.


P. Ex. : Les pierres sont dures, le beurre est mou .
Quelles qualités peuvent avoir les objets suivants ?
Le chien, le chat,
la brebis, le porc, - le cheval,
la maison , la chambre, l'assiette , le poêle ,
la table, - le jardin , - le bois , – la terre, - le chemin ,
l'eau, le temps, - l'air, - le ciel .
DE L'ADJECTIF. 25
P. Ex. : Le chien peut être petit,, grand, gras, naigre,
laid, beau, hargneux , fou , fidèle, obéissant, docile, velu ,
tondu , tacheté , blanc , gris, noir, rougeâtre, jeune, vieux.
e) Mettez les phrases suivantes au pluriel :
L'onde est pure , la cuisine est obscure, la maison
est massive, - le pain est moisi, cette plante est véné
neuse , le serpent est venimeux , - le bouf est herbivore,
- le livre est instructif, l'homme est raisonnable, – le
cheval est robuste, - l'àne est lent, – l'étoile est brillante ,
la mère est bonne, -
le sentier est étroit, l'été est
chaud, la feuille est verte , - l'ami est précieux, – la
pierre est dure.
f) Quelles qualités peut avoir un élève ?
Quelles qualités doit avoir un élève ?
Quelles qualités a rarement un élève ?
Comment peut être l'ouvrier ?
Comment doit être l'ouvrier ?
Comment ne doit pas être l'ouvrier ?
g ) Comment doit être un enfant :
1 ) Chez lui ?
2) Dans la rue ?
3) A l'école ?
4 ) A l'église?
Comment ne doit pas être un enfant :
1) Chez lui ?
2) Dans la rue ?
3) A l'école ?
4) A l'église ?
h ) Demande. Qu'est - ce que le chêne ?
Réponse. Le chêne est un arbre.
D. Quelle espèce d'arbre est le chêne ?
R. Le chêne est un arbre vigoureux .
D. Qu'est - ce que le verre ?
26 DE L'Adjectif .
R , Le verre est un corps.
D. Quelle espèce de corps est le verre ?
R. Le verre est un corps transparent.
D. Qu'est - ce que la ciguë ?
R. La ciguë est une plante .
D. Quelle espèce de plante est la ciguë ?
R. La ciguë est une plante vénéneuse .
D. Qu'est -ce que l'aiguille ?
R. L'aiguille est un instrument .
D. Quelle espèce d'instrument est l’aiguille ?
R. L'aiguille est un instrument pointu .
i) Procédez de la même manière pour les phrases sui
vantes, en vous servant de l'article indéterminé un,
une .
P. Ex . : Un automne humide est désagréable , - poéle
est chaud, - planche est polie, couteau est tranchant,
botte luit , porc est gras , homme ne res

pire pas, branche ne fleurit pas, main écrit,


eau est saine , temps est malsain , tor

rent est dangereux , livre est utile , · homme


est aimé , âme est méprisable , inaction est
nuisible .
k) Dans les phrases suivantes ajoutez au sujet un
qualificatif convenable avec l'article le ou la ,
P. Ex. : L'homme vivant respire.
oiseau ne chante pas , alouette chante ,
cheval s'échauffe, homme a chaud, – grain
-pourrit, – poule -- pond peu d'oufs, - brin - jaunit,
-enfant tremble, enfant apprend quelque chose,
enfant est aimé, enfant mérite des reproches.
1) Écrivez des phrases contenant plusieurs substan
tifs comme attributs ( ou régimes) qui soient déter
minés avec plus de précision par des qualificatifs con
venables ou par d'autres substantifs.
DE L'ADJECTIF.
P. Ex. : Le boeuf a une grosse tête, de grandes cornes, un
sabot fendu et une longue queue.
Le lièvre a (complétez) L'arbre a
Le cochon a L'église a
Le cheval a L'homme a
La rose a
Le menuisier fait des armoires grandes et petites,
des bois de lit de bois de sapin , de chêne et de hêtre,
des tables rondes et carrées.
Le maçon fait Le sellier fait
Le tailleur (d'habits) fait Le ferblantier fait
Avec du fer on fait de grands et de petits clous,
des couteaux pointus ou arrondis, des cercles et des
crampons légers et pesants .
Avec du bois on... Avec de l'or on...
Avec de la terre on ... Avec des cornes on.is
Avec du cuivre on ... Avec des pierres on construit
m) Formez des phrases dans lesquelles le substantif
explicatif du sujet soit déterminé par un qualificatif.
P. Ex.: La couleur du feuillage frais est verte, tendre.
La lecture de l'écriture — est très-salutaire .
Les désirs de l'homme sont souvent satisfaits.
n) Formez des phrases dans lesquelles le substantif
attribut soit déterminé avec plus de précision par un
qualificatif.
P. Ex.:Le travail réussit à l'élève diligent.
L'homme de précaution a échappéà un granddanger.
La vertu réjouit les cours - .
La solitude effraye les âmes
Le chien est un animal
Le diamant est une pierre — .
S IX .
Des degrés de l'adjectif (qualificatif).
Si vous comparez entre eux les animaux : chien ,
28 DE L'ADJECTIF.
boeuf, cheval, sous le rapport de la grandeur, vous
vous demanderez lequel possède au plus haut degré
cette qualité de grand, et lequel la possède à un degré
inférieur ? En exprimant cette comparaison dans une
phrase, nous aurons :
Comparaison ascendante. Le chien est grand , le
beuf est plus grand, le cheval est le plus grand.
Comparaison descendante. Le cheval est grand, le
bæuf est moins grand , le chien est le moins grand.
Formez des comparaisons semblables par l'emploi
des qualificatifs : fort, long, petit, pesant, léger, gros,
mince.
Pour comparer, combien faut- il d'objets au moins ?
Devant quels mots place-t-on les termes servant de
comparaison ? - Quels sont ces termes?
Formez des phrases dans lesquelles deux objets
soient comparés par rapport à leurs qualités. L'ad
jectif en lui-même a une signification positive .
Quand je dis : Le peuplier est grand, j'affirme que
le peuplier a cette qualité sans examiner s'il l'a a un
degré plus ou moins grand que tout autre arbre.
Dans ce cas on appelle l'adjectif un qualificatif po
SITIF .

EXPLICATION . — Lorsque l'adjectif indique qu'un


objet possède la qualité prise pour terme de compa
raison à un plus haut ou d un moindre degré, on le
dit au COMPARATIF .
P. Ex. : La neige est plus blanche que le papier.
Ou : Le papier est moins blanc que la neige.
Écrivez des phrases qui expriment qu'un être ou
objet, comparé à d'autres êtres ou objets de même
nature, possède une qualité au plus haut ou au
de L'ADJECTIF. 29

moindre degré . Dans ce cas on dit que l'adjectif est au


SUPERLATIF RELATIF ( 1 ) .
P. Ex. : L'éléphant est le quadrupède le plus fort.
Le colibri est le moins grand des oiseaux.
EXPLICATION .
Il y a un autre superlatif qu'on
nomme ABSOLU ; on le forme en plaçant devant l'ad
jectif un des mots : TRÈS , FORT , EXTRÊMEMENT , BIEN >

EXCESSIVEMENT , etc.
P. Ex. : La baleine est très-grande.
Cet hiver est excessivement rigoureux .
Le calcul est une science bien utile.
La mer des Indes est extrêmement agitée.
Formez des comparaisons ascendantes et descen
dantes, en employant les adjectifs fort, faible, large,
profond, haut, beau, courageux .
LES PEPINS DE POMME,

A. Lecture.
La petite Marie venait de manger une pomme et allait en
manger également les pepins, au moment où son frère Frédéric, plus
agé qu'elle, revenait de l'école. « Bonne sæur, dit-il, si tu savais
ce que je sais , tu ne mangerais certainement pas les pepins? – Et
que sais -tu , demanda Marie ? Notre maitre, reprit Frédéric,
nous a dit qu'en plantant en automne des pepins , il pourrait
sortir de chacun, avec le temps , un arbre qui porterait beaucoup
de beaux fruits. »
Cela parut incompréhensible à la petite fille, mais, sur le dire de
son frère, elle résolut de tenter un essai . Les enfants allèrent en
semble au jardin et semèrent les pepins dans un coin isolé . Au prin
temps suivant ils eurent le plaisir de voir germer de jeunes arbris
seaux ; en peu d'années, ceux-ci s'élevèrent et formèrent de petits
troncs. Les enfants prirent soin de les débarrasser des mauvaises
herbes et de les attacher à des tuteurs afin de les faire croilre
bien droit. Frédéric ayant appris d'un jardinier la manière de
greffer, se procura quelques greffes pour améliorer les troncs sau
vages. Bientôt le frère et la sœur eurent le plaisir de manger les
premiers fruits des arbres qu'ils avaient plantés eux-mêmes et qui,
(1 ) Le maitre fera bien de familiariser les élèves avec les quel
ques adjectifs dont les degrés ne se forment pas régulièrement, tels
quc : bon, meilleur, le meilleur, méchant , pire ,petit,moindre, etc.
3.
30 DE L'ADJECTIF .
d'année en année, leur fournirent une moisson plus abondante .
En se réjouissant un jour de leur production, Frédéric dit à sa sæur :
« Ne te félicites-tu pas de n'avoir point mangé jadis les pepins qui
anjourd'hui nous donnent ces beaux fruits ? Certes, répondit
Marie; mais ce qui est plus important encore, c'est que tu aies été
à l'école où l'on enseigne des choses si utiles. »
B. — Analyse grammaticale .
Comment qualifie- t-on Marie ? La petite Marie. Par le
mot petite , que nous apprend-on de la jeune enfant ? Une
qualité, c'est- à - dire qu'elle était encore petite. On attribue aussi
à son frère Frédéric une qualité . Comment est-il désigné? – Son
frère plus âgé. Par quoi détermine-t-on les fruits , ou quelle
qualité leur attribue-t - on ? Beaux . A cette qualité je puis re
connaitre les fruits, les distinguer des fruits qui sont mauvais et de
ceux qui sont laids.
Comment se nomment les mots qui marquent les qualités des objets ?
Répétez : L'adjectif est un mot ? — Quelle espèce de mots sont :
petit, agé, beau ; Se présente-t-il encore d'autres adjectifs dans
cette pièce ? - Citez -les avec les substantifs auxquels ils sont
joints et ajoutez-y les articles nécessaires.
Le coin retiré, le printemps suivant , les troncs sauvages ,
les beaux fruits .
Quels adjectifs désignent une couleur , une saveur , une direction ,
une matière , la forme, la grandeur des choses ? Lesquels dési
gnent une qualité aperçue par un des cinq sens ( l'ouïe, la vue, le
toucher, l'odorat, le goût ) ? Lesquels désignent des qualités non
matérielles ?
RÉCAPITULATION.

1. De combien de parties se compose une phrase?


2. Nommez-les et définissez - les.
3. Qu'est -ce qu'un adjectif ?
4. Comment se forme le féminin des adjectifs ?
5. Comment se forme le pluriel des adjectifs ?
6. Un substantif étant donné, quelle forme doit
prendre l'adjectif qui l'accompagne ?
7. Quand dit-on que l'adjectif estau positif ?
8. Quand dit-on que l'adjectif estau comparatif ?
9. Qu'entendez -vous par comparaison ascen
dante et comparaison descendante ?
10. Qu'est-ce que le superlatif ?
DU PRONOM. 31
11. Qu'entendez-vous par superlatif relatif?
12. Qu'entendez -vous par superlatif absolu ?

CHAPITRE IV.
DU PRONOM .

SX .
Le pronom personnel.
Lisez la phrase suivante :
Si Pierre n'est pas attentif, Pierre apprendra peu
de chose, et Pierre retirera peu de fruits de l'instruc
tion .
Combien de fois le mot Pierre est-il répété ?
Au lieu de répéter le mot Pierre, ne pouvez -vous
pas employer un autre mot ?
Comment diriez-vous en ce cas ?
Quelle espèce de mot est Pierre ?
Faites attention ! Le mot il est substitué à un
substantif qui désigne une personne (nom) ; voilà pour
quoi on l'appelle pronom personnel ( 1 ) .
Le maître . Sais-je écrire moi seul ?
L'ÉLÈVE . Non , nous aussi nous savons écrire . .
(Le maitre écrit quelques mots sur le tableau.)
LE MAÎTRE .-Charles, comment diras-tu en faisant
ce que je fais ?
Réponse . J'écris..
Demande . Comment diras-tu en parlant à ton
voisin à l'instant où il fait la même chose ?

( 1 ) Le maitre expliquera de la même manière les autres pronoms


personnels :je (moi), tu (toi), il, elle, nous, vous, ils, eur , elles.
32 DU PRONOM .

Réponse. Tu écris.
Demande. Comment t'exprimeras -tu en t'adressant
à ton voisin pour lui dire que ton père ou ta mère,
qui ne sont pas ici présents, écrit ?
Réponse. Il écrit .
Elle écrit.
Demande. Lorsque tu me dis : L'écris, de qui
veux-tu parler ?
Réponse. De moi parlant.
Demande. Lorsque tu dis : Tu écris, de qui
parles -tu ?
Réponse. Du voisin .
Demande. A qui parles-tu ?
Réponse. Au voisin .
Le voisin est donc la personne à qui tu t'adresses.
Demande. Quand tu dis : il, elle écrit , parles-tu
de celui auquel tu t'adresses ?
Réponse. Non . — De qui donc? De celui dont
je parle.
Il suit de là que :
EXPLICATION . JE (moi) marque la personne qui
parle.
Tu ( toi) marque la personne à qui l'on parle.
IL
Elle marque la personne de qui l'on parle.
ON
Par nous ( 1 ) on désigne tous ceux qui parlent.
Par vous on désigne tous ceux à qui l'on parle.
Par ILS
on désigne tous ceux de qui l'on parle.
Par ELLES
}
(1 ) Par quelques périphrases on comprendra facilement le pluriel
de ces pronoms : nous, vous, ils, elles.
DU PRONOM .

La personne qui parle se nomme aussi la pre


mière personne.
La personne à qui l'on parle se nomme aussi la
deuxième personne.
La personne dont on parle se nomme aussi la
troisièrne personne.
EXERCICE . Lisez les phrases suivantes, et à
chaque pronom que vous rencontrerez, indiquez la
personne à laquelle il appartient.
P. Ex. : Si tu vis sobrement, tu seras bien portant.
T'u (toi), pronom de la 2e personne, au singulier.
Si vous priez , vous aurez soin de diriger vos pensées vers
Dieu . Dieu sait tout ; il voit chaque larme ; il entend le
moindre soupir ; il est extrêmement bon et miséricordieux ;
il s'abaisse avec amour vers les hommes ; il nous soutient
lorsque nous sommes dignes de secours. -

Confions-nous
toujours en Dieu . Ne devons-nous pas craindre Dieu ?
Vous devez fréquenter assidûment l'école, car elle est la pé
pinière de la jeunesse . - Les enfants bons aiment à aller à
l'école ; ils n'en restent pas éloignés sans motifs graves ; ils

sont tranquilles et attentifs. — J'écris, il calcule, nous ques


tionnons , vous répondez. L'enfant agit raisonnablement
lorsqu'il s'applique avec zèle. - Vous savez bien que nous
pouvons nous passer de beaucoup de choses. La fortune
ne distribue pas toujours ses faveurs avec justice ; pendant
qu'elle çaresse le méchant, elle poursuit quelquefois l'homme
probe de sa haine.
Copiez les phrases suivantes et énoncez -les à toutes
les personnes. P. Ex . écrivez :
J'aime à travailler . Tu aimes à travailler. II, elle
aime à travailler . - Nous aimons à travailler.- Vousaimez
à travailler. — Ils, elles aiment à travailler.
Procédez de la même manière pour les exemples
suivants :
34 DU PRONOM .

Il a prié avec ferveur. Tu apprends avec ardeur.


Nous honorons la vieillesse. Vous vous taisez, parce que
vous n'avez pas fait attention . · L'homme doit beaucoup
apprendre avant qu'il devienne sage. — Si je fréquente di
ligemment l'écolc , je deviendrai de jour en jour plus habile.
Dans le cours de la vie il faut s'attacher à devenir de
jour en jour meilleur. Nous devons être honnêtes envers
tout le monde. Je ne copie pas mon devoir. Si j'ai
bien travaillé, je puis me reposer. Si tu es paresseux, tu
te prépares de cuisants regrets. Tu ne dois avoir rien de
commun avec les hommes méchants.
Essayez maintenant de former vous-mêmes des
phrases qui contiennent successivement tous les pro
noms personnels .

S XI .
Modifications du pronom personnel.
Demande. Vous avez vu les expressions : j'écris, je
sais écriré. Si vous vouliez énergiquement soutenir
que c'est vous, et pas un autre, qui écrivez, comment
diriez-vous ?
Réponse. Moi, j'écris ; moi, je sais écrire.
Dem . Comment faut-il dire : mon père promet à
moi un cadeau ?
Rép. Mon père me promet un cadeau .
Dem . Comment faut-il dire au lieu de : Je vois
toi ? Je donne à toi ?
Rép . Je te vois. Je te donne.
Dem . Comment modifierez-vous cette phrase : Je
vois Paul , je gronde Paul et je punis Paul ?
Rép. Je vois Paul, je le gronde et je le punis.
Dem . Comment rendrez-vous le pronom féminin
esce , DU PRONOM .

de la troisième personne dans cette phrase ; Sa sæur


est tellement bonne qu'il faut chérir elle ?
Rép. Sa sæur est tellement bonne qu'il faut la chérir .
Dem. Comment renforcerez - vous le pronom mas
culin de la troisième personne dans cette phrase : Il
sait calculer ?
Rép. Lui, il sait calculer.
Dem . Peut-on dire : Le maître a donné des livres
à lui ?
Rép. Non ; il faut dire : Le maître lui a donné
des livres .
On dit aussi au féminin lui dans ce sens .
Ex. : J'ai été trouver ma seur , et je lui ai parlé ; ce qui
veut dire : et j'ai parlé à elle .
Dem . Au lieu de Louis vante Louis, faut- il dire :
Louis vante soi ?
Rép . Non , mais bien : Louis se vante.
Dem . Il fait un plaisir à soi, est-ce bien s'exprimer ?
Rép. Non , il faut dire : il se fait un plaisir .
Dem . Dites bien cette phrase : La haine poursuit
eux , elles.
Rép. La haine les poursuit.
Dem . Comment exprimez - vous correctement les
phrases suivantes : L'honneur commande à nous ? -
La religion ordonne à vous ? La justice fait un
devoir à eux ? - Vous parlez à elles ?
Rép. L'honneur nous commande . - La religion
vous ordonne. La justice leur fait un devoir .
Vous leur parlez .
EXERCICE ( 1 ) . Lisez les phrases suivantes, en in
( 1 ) Le maître lâchera de faire comprendre à ses élèves ce qu'on
entend par régime direct et régine indirect. Il devra s'efforcer de
rendre la chose aussi simple et aussi claire que possible.
36 DU PRONOM .

diquant chaque fois le nombre (singulier ou pluriel) et


la personne ( 1 " , 2°, ou 39) des pronoms personnels
que vous rencontrerez .
P. Ex. : Je vous instruis avec plaisir, quand je vois que
vous êtes attentifs.
Je, pronom personnel, au singulier , à la première per
sonne .

Dem . Qui parle ici ? Rép . C'est moi; donc je ou moi


est le sujet de la phrase.
Je vous instruis est mis pour : j'instruis quelqu'un, et ce
quelqu'un c'est vous ; donc :
Vous, pronom personnel, au pluriel, à la seconde per
sonne .

Le second vous est de la même personne et du même


nombre, mais il est sujet.
Le criminel finit toujours par être malheureux ; il est
$ déjà puni en ce monde , car sa conscience lui fait des re
proches et le tourmente Mon ami m'aime, et je l'aime
en retour, parce qu'il en est digne. - Il m'a déjà plusieurs
fois assisté ; aussi je ferai tous mes efforts pour lui être utile.
Vous ne devez pas oublier les bons enseignements qui
vous sont donnés à l'école. A quoi sert-il d'avoir entendu
beaucoup de bonnes choscs, si nous ne les retenons et si
nous ne les employons pas? Dieu nous envoie des peines
lorsque nous le méritons, afin que nous nous corrigions.
Si nous supportons nos peines avec patience et avec humilité,
la pensée que Dieu nous débarrassera un jour de toute souf
france, nous consolera .

S XII.
Le pronom indéterminé ou indéfini.
Lisez la phrase qui suit et indiquez s'il y a un pro
nom, et lequel
Lorsqu'on fait son devoir, on trouvera agréable la
DU PRONOM . 37

chose dont on se sent péniblement privé, lorsque l'on


vit dans le mécontentement.
Le pronom en question marque-t-il la personne qui
parle , celle à qui l'on parle , ou celle de qui l'on parle ?
EXPLICATION . Comme le pronom on laisse indé
terminée ou indéfinie la personne dont il occupe la
place, on le nomme
Pronom indéfini.
Les autres pronoms indéfinis sont : chacun, aucun ,
pas un, personne, quiconque, quelqu'un , tel, qui que
ce soit, les uns et les autres .
EXERCICE . Lisez, ensuite transcrivez les phrases
suivantes , en remplaçant les pronoms indéfinis par
d'autres pronoms personnels.
P. Ex. : Si l'on mène une vie pieuse, on mourra un jour
en repos .
Si l'on possède du bien, on est obligé de venir en aide
aux pauvres .-- Quand on est jeune, on a le temps et l'occa
sion d'acquérir des connaissances utiles . On est souvent
trop sévère envers les autres et trop indulgent envers soi
même. Lorsqu'on donne un mauvais exemple au pro
chain , on l'entraîne facilement au mal .
Faites des phrases sur les autres pronoms indéfinis.
P. Ex . : Pas un n'est revenu nous dire ce qui se passe
dans l'autre monde.
Quiconque observe bien la doctrine du Sauveur sera éter
nellement heureux .

S XIII.
Pronoms possessifs.
Lisez la phrase que voici et dites à propos de quel
objet ou affirme quelque chose.
1
38
DU PRONOM .

Mon crayon marque bien .


A qui est le crayon dont on dit qu'il marque bien ?
Quel mot désigne que je parle de mon crayon et
pas d'un autre crayon ? — Qu'indique alors le mot
mon ?
Dans la phrase : ton frère est malade, quel est le
mot qui marque le frère de qui il est question ?
ainsi
EXPLICATION . On nomme ces pronoms ,
que les mots : SON , NOTRE , VOTRE , LEUR ,

Pronoms possessifs ( 1 ) .
Pourquoi nomme-t-on ainsi ces mots ?
Les trois premiers, c'est-à-dire, mon, ton, son,
ont chacun trois formes différentes, une pour le mas
culin singulier, une pour le féminin singulier, et une
troisième pour les deux genres au pluriel ..
Les trois autres , savoir : notre , votre, leur, n'ont
une forme différente que pour marquer le pluriel .
P. Ex. : Mon père, Mes frères et
Ma mère, Mes saurs .
Ton pupitre, Tes livres et
Ta plume, Tes bonnes notes.
Son compas , Ses cahiers et
Sa réglette, Ses images.
Notre Père qui êtes au ciel.
Nos devoirs et nos bonnes actions.
Votre maison,
Vos champs et toutes vos propriétés .

( 1 ) Dans la grammaire élémentaire, on aurait tort de faire de longs


commentaires pour savoir si les mots suivants sont des pronoms
possessifs ou des adjectifs possessifs. Les définitions sont de peu
d'importance dans un livre pratique comme celui- ci.
DU PRONOM . 39

Leur caractère,
Leurs penchants et
Leurs mæurs.
EXERCICES . a) Lisez les phrases suivantes et an
notez les pronoms possessifs qui s'y trouvent .
Mon père et ma mère me font beaucoup de bien .
Mon et ma sont des pronoms possessifs, parce que.....
Profite de tes jeunes ans pour former ton esprit, fortifier
ta pensée et ennoblir ton cæur . “ Le maître aime ses élèves
et no veut que leur bien . Les élèves doivent pareille
ment aimer leur maître et le respecter.— Devenir plus sages
et meilleurs, voilà notre principale mission ici-bas . - Que
vos efforts constants tendent à faire le bien et à éviter
le mal !

b) Copiez les phrases suivantes et ajoutez les pro


noms possessifs omis .
Le soleil éclaire les planètes avec lumière . - Chaque
créature a destination .Le pauvre se souvient de
bienfaiteur. -

Şi je n'aime pas prochain, je n'aime pas


non plus Père qui est au ciel. - Dans l'école attachez
pensées à l'instruction . Si tu remplis - devoir, con

science ne te fera pas de reproche.


c) Formez vous-mêmes des phrases avec mon, ma,
mes, ton , ta, tes, son, sa, ses, notre, nos, votre, vos,
leur, leurs .
Dem. Comment peut-on tourner la seconde partie de
cette phrase : Voici un chapeau, il est à moi ?
Rép. C'est le mien .
Dem . Qu'exprime ce mot mien ?
Rép. Que le chapeau est à moi, est en ma possession , par
conséquent le mien est aussi un pronom possessif.
d) Il en est de même des mots suivants :
La mienne, les miens , les miennes.
Le tien , la tienne, les tiens, les tiennes .
40 DU PRONOM .

Le sien , la sienne, les siens , les siennes.


Le nôtre, la nôtre, les nôtres .
Le vôtre , la vôtre, les vôtres .
Le leur , la leur, les leurs .
Ex. Ce n'est pas mon opinion , mais la tienne, qui a prévalu .
De qui le père, qui est au ciel , est-il le père ? C'est le
nôtre .
Faites des phrases avec les autres pronoms possessifs.
e) Lisez les phrases suivantes ct anuotez les pro
noms possessifs qui y figurent.
Son zèle se ralentit , le tien ne se ralentit pas. Ton
opinion était juste, la mienne était faussc . Le domes
tique a bien exécuté son ouvrage, mais la servante a né
gligé le sien . - Dans le bonheur de leurs enfants les parents
trouvent aussi le leur . Chers élèves , chacun ici a ses
devoirs, il ne suffit pas que je fasse le mien, vous devez
aussi faire le vôtre. Dieu récompensera un jour les siens.

S XIV .

Les pronoms démonstratifs.


a) Lisez la phrase que voici : Ce livre est le mien,
et dites si vous savez bien de quel livre je veux
parler ? Par quel mot ai-je désigné ceci ?
Quand je dis : Cet élève-ci est attentif ,
Celui -là est fort distrait,
par quels mots ai- je fait savoir de quels élèves il est
question ? — Par quel mot ai-je désigné l'élève le
plus rapproché , et par quel mot , l'élève le plus
éloigné ?
EXPLICATION .-- Comme ces mots servent à montrer
des objets rapprochés ou éloignés , on est convenu de
Jes nommer
DU PRONOM .

Pronoms démonstratifs ( 1 ) .
Voici les pronoms démonstratifs sous leurs diffé
rentes formes :
Ce verre , cet homme , cette maison , ces jardins .
Celui, celle, ceux, celles.
Celui-ci, celle-ci, ceux-ci, celles -ci.
Celui-là, — celle-là , – ceux -là, — celles-là .
Ce, ceci, cela .
b) EXERCICE . Indiquez dans les phrases suivantes
les pronoms démonstratifs.
Ésaü et Jacob étaient de caractères différents : celui- là
était vif et brusque ; celui- ci, au contraire, était doux et
tranquille. - Deux frères , Constant et Bernard , fréquen
taient l'école, celui-ci était laborieux et attentif, celui- là dis
trait et remuant ; c'est pourquoi celui-ci faisait des progrès,
tandis que celui-là restait ignorant. Cette vie-ci nous offre
bien de l'amertume, mais nous éprouvons de la consolation
et du contentement en pensant à celle -là (à la vie éternelle) .
c) Ajoutez aux phrases qui suivent les pronoms dé
monstratifs omis .
· arbres ne portent pas de fruits. Le père de gar
çons est maladedepuis longtemps . -- Le propriétaire de -
jardin est très riche . Le mois et le jour sont des divi
sions du temps ; une longue, - une courte. Le chêne
et le pin sont des arbres ; a des feuilles dentelées,-des
feuilles aciculaires . Le plomb et l'or sont des métaux ;
est précieux , commun ,

d) Copiez les phrases suivantes et soulignez les


pronoms démonstratifs.
Le mensonge est une vilaine action ; connais-tu les suites

( 1 ) Le maitre pourra faire remarquer aux élèves que le mot dé


monstratifn'estpas heureusementchoisi, car ce pronom ne démontre
rien, mais il montre, il indique, il désigne l'objet.
4.
42 DU PRONOM .
de ce défaut ? - O homme ! la terre est ta demeure, mais
en seras-tu toujours habitant ? -- Ce globe est une petite partie
du monde. -L'homme est mortel, cela n'a pas besoin d'être
prouvé. Ceux qui nous conduisent dans le sentier de la .
vertu sont les meilleurs guides.
e) Cherchez à composer des phrases sur les mots
qui suivent :
Се ci ; celui- là
P. Ex. : Ce garçon-ci écrit bien , celui-là écrit mal.
Cette là – ; celle-ci
Dieu est clément, ceci
Celui qui
Celle que

S XV.
Pronoms relatifs.
Ces mots :
Qui a bien fait son devoir,
renferment- ils une pensée complète ?
Mais si je dis :
Voici L'ÉLÈVE qui a bien fait son devoir,
la pensée sera-t-elle complète ?
A quel mot de la première partie de la phrase
(voici l'élève) se rapporte la seconde (qui a bien fait
son devoir) ? — Quel mot indique cela ?
EXPLICATION . Le mot qui se rapportant, c'est-à
dire, étant relatif à un mot de la précédente partie ,
prend le nom de
Pronom relatif
Les relatifs sont : qui, que, lequel, laquelle, les
quels, lesquelles, duquel, auquel; desquels, desquelles,
auxquels , auxquelles .
DU PRONOM . 43

D'autres relatifs moins faciles à distinguer sont :


dont, quoi, le, la, les, en, y.
EXERCICES . -a) Lisez les phrases suivantes et indi
quez les pronoms relatifs.
Dieu qui m'a créé est infiniment bon . Les enfants qui
sont sages seront chéris . Voici le livre que j'ai acheté.
Les arbres que j'ai plantés portent déjà des fruits.
L'ami auquel il s'est adressé est parti. – L'imprimerie est
un art dont les anciens n'avaient aucune idée . - Tu as d'ex
cellents parents, aime-les toujours. Il faut assister les
malheureux autant que vous le pouvez. L'eau est une
bonne boisson , j'en bois souvent . L'homme qui aime le
travail est rarement dans le besoin . Un cæur qui est pur
et vertueux plaît à Dieu. Remplis les devoirs de la pro
fession que tu as choisie . La victoire qu'on remporte sur
soi-même est la plus belle et la plus glorieuse.
b) Copiez les phrases suivantes et soulignez les pro
noms relatifs.
Tout vice auquel l'homme s'adonne le conduit à sa
perte. Dieù récompensera le verre d'eau que tu auras
donné au pauvre . Un plaisir dont nous usons avec excès
se change en dégoût. Le tonnerre , dont le bruit effraie
les ignorants, n'est jamais dangereux, mais l'éclair l'est réel
lement ; les effets en sont parfois désastreux .
L'animalcule le plus insignifiant, dont nous ne compré
nons pas toujours l'utilité, n'est pas créé sans une sage in
tention . L'homme au cour noble vient en aide aux en
fants auxquels la mort a enlevé trop tôt leur père ou leur
mère ., - . C'est une bonne personne ; fiez- vous-y .
.

c) Cherchez, pour compléter les exemples suivants,


une seconde partie de phrase convenable en y joi
gnant un relatif.
Aime tes parents Habitucz-vous au genre de tra
vail ; - Le vin ne vaut rien pour des personnes
44 DU PRONOM .

Honore la vieillesse Ne te fie pas à un flatteur


Suis les bons conseils
P. Ex. : Aime tes parents qui te font tant de bien , ou
aime tes parents auxquels tu as coûté tant de peines.
d) Formez vous-mêmes des phrases sur :
Celui qui - ; celle qui — ; ceux qui - ; celles qui -- ;
celui dont -
; celui duquel - ; celles dont - ; ceux des
quels
S XVI .
Pronoms interrogatifs.
Demande. Comment tourneriez-vous ces questions :
Quel homme est là ? Quelle chose faites-vous ?
A quel objet pensez-vous?
Réponse . Qui est là ? Que faites-vous ? - A
quoi pensez-vous ?
Es. Que peut-on faire de mieux que d'aimer Dieu au -dessus
de toutes choses, et son prochain comme soi-même ?-Qu'y
a-t-il d'étonnant que les hommes méchants soient tou
jours malheureux ? -- De quoi s'occuperait-on préférablement
à son instruction ?
A. Lecture.
LES DEUX chèvres .
Deux chèvres se rencontrèrent dans un sentier étroit, élevé au
dessus d'un torrent profond et rapide; l'une voulait aller delà, l'autre
deçà .
« Retire - toi de mon chemin ! dit l'une . Ce serait trop de com
plaisance, s'écria l'autre. Retire-toi toi -même et laisse-moi passer ;
j'étais la première au ponton .
-Quelle idée teprend -il? répliqua la première; je suis ton ainée
en age, et je te céderais le pas ? Jamais, au grand jamais ! »
Toutes deux se refusèrent opiniâtrėment à se faire quelque con
cession ; chacune prétendit passer la première, et de la querelle on
en vint à la rixe et aux voies de fait . Elles avancèrent leurs cornes
et se précipitèrent furieuses l'une sur l'autre . Un chóc vigoureux
leur fit perdre à toutes deux l'équilibre, et les précipita ensem
ble de l'étroit ponton dans le torrent impétueux, d'où elles ne se
retirèrent et n'atteignirent la rive qu'après de grands efforts.
C'est l'histoire des enfants obstinés et présomptueux .
DU PRONOM . 45
Obstiné se dit de celui qui se refuse à céder, par caprice, aux
représentations les plus convaincantes.
Présomptueux. La présomption est un défaut qui prend sa source
dans un amour-propre mal placé, qui a fort souvent pour effet de
vouloir imposer sa volonté et conduit à l'obstination, d'où résultent
des querelles et des rixes .
Morale. Sois indulgent envers tout le monde, mais particulière
ment envers les gens obstinés et présomptueux . Un homme raison
nable et un obstiné ne rompront pas un brin d'herbe, car lorsque
l'obstiné tire , l'homme raisonnable cède , et si le premier lâche,
le but de celui-ci est atteint .

B. - Analyse grammaticale.
Si la fable des deux chèvres était conçue en ces termes : Deux
chèvres rencontrèrent deux chèvres dans un sentier étroit conduisant
vers un torrent profond et rapide . L'une voulait aller deçà, l'autre
delà . « Retire la chèvre du chemin de la chèvre ! dit l'une. Се
serail trop de complaisance , dit l'autre. · Que la chèvre retire la
chèvre et laisse passer la chèvre ; la chèvre était la première sur le
ponton ! Quelle idée prend à la chèvre ? répliqua la première;
la chèvre est l'ainée en åge de la chèvre, et la chèvre céderait le
pas à la chèvre ? Jamais, au grand jamais ! » —Comment cela sonne
rait-il ?-Quelle espèce de mots avons -nous appris à connaitre pré
cédemment à l'effet d'éviter de semblables répétitions ? – A la place
de quels mots met-on des pronoms ? Répétez-nous ce que c'est
qu'un pronom ? Nommez tous les pronoms qui se trouvent dans
la fable ( 1 ) .
RÉCAPITULATION.

1. Qu'est-ce qu'un pronom personnel ?


2. Combien y en a - t - il ?
3. Qu'est-ce que le pronom de la première, de la
deuxième, et de la troisième personne ?
4. Citez les modifications que peut subir le pro
nom personnel de la première personne singulière?

( 1 ) Nous croyons avoir démontré suffisamment dans les exemples


qui précèdent ce que nous entendons par cet avis : Le maitre met
tra continuellement en regard les exercices de grammaire et l'en
seignement de la lecture et il rattachera la partie grammalicale
au livre de lecture. Ce procédé est si facile et si conforme à la
nature de la chose, que nous nous croyons dispensé d'ajouter des
exemples aux paragraphes suivants .
46 DU VERBE

5. Citez les modifications que peut subir le pro


nom personnel de la deuxième personne singulière ?
6. Citez les modifications que peut subir le
pronom personnel de la troisième personne singu
lière ?
7. Citez les modifications que peut subir le pro
nom personnel de la troisième personne plurielle.
8. Qu'entend-on par pronom indéterminé ou in ="
défini? Exemples .
9. Qu'entend -on par pronom possessif ? Exem
ples.
10. Qu'entend -on par pronom démonstratif ?
Exemples.
11. Qu'entend -on par pronom relatif ? Exemples.
12. Qu'entend -on par pronom interrogatif ? Exem
ples.

CHAPITRE V.

S XVII .
DU VERBE .

Quels étres animés (c'est-à -dire qui ou quoi) peu


vent marcher ?
Réponse. Le garçon , la fille, le jeune homme ;
bref, les hommes en général ; de même le beuf, le
cheval , le chien , et, en général, tous les animaux
peuvent marcher.
a) Qui ou quoi reste debout ? est couché ?
croit ? coule ? -
vole ? — Quels objets mange
t- on ? boit-on ? lave-t-on ? coud-on ?
moud -on ?
DU VERBE . 47
P. Ex. : On moud le grain, le froment, le seigle, l'orge,
l'avoine, le maïs ; -ou : le grain, le froment, le seigle, l'orge,
l'avoine, le maïs sont moulus .
Qui ou quoi, sur qui ou quoi, avec qui ou quoi est
écrit ? - fauché ? cousu ? frappé ? rentré ?
battu ? séparé ? dessiné ? peint?
P.Ex.: La lettre est écrite .
La lettre est écrite sur du papier.
La lettre est écrite avec la plume.
La lettre est écrite avec la plume sur du papier.
b) Que font avec la voix les animaux dont les noms
suivent :
Le cheval, - l'âne, le bæuf, le mouton, le co
chon , le chien , le chat, - l'oiseau.
P. Ex. : Le cheval hennit, les chevaux hennissent.
EXPLICATION . - Ce que l'on fait s'appelle action .
c) Quelles actions fait un élève :
1)A l'école ?
2)Dans la rue ?
3)Chez lui ?
4) A l'église ?
P. Ex. : A l'école . Les actions que fait l'élève à l'école
sont celles de : lire, écrire, calculer , chanter, compter, ré
pondre, parler, écouter, prier, dessiner, demander, réflé
chir, obéir, saluer.
Que fait le maître ? - le menuisier ? le tailleur ?
- le bottier ? — le jardinier ? -- le boulanger ?
le cultivateur ? - le marchand ? -la couturière ?
-

la servante ? le soldat ? le cheval ? le pom


mier ? l'eau ? le feu ? la poule ? l'oie ?
- le porc?
(OBSERVATION . Indiquez autant d'actions que possible.)
P. Ex. : Le maître enseigne, parle, prie, chante, calcule,
questionne, trace des lignes, taille les plumes. 2sonile . *
48 DU VERBE .

avec
d) Que fait-on avec la pomme de terre ?
la viande ? avec le bois ? dans le jardin ?
sur le champ ?
P. Ex. : La pomme de terre est pelée, coupée en tranches;
lavée, cuite, frite, mangée.
Que fait -on avec la main ? avec l'aiguille ? avec le
couteau ? avec la scie ? avec la plume ? avec le peigne ?
avec le rabot ? avec la charrue ? avec le dé ? avec le
marteau ? avec le hameçon ? avec la pelle ?
P. Ex. : Avec la main on peut toucher, saisir, tenir, faire
signe, presser, pousser, lever, tirer, traîner, lancer, cla
quer , prendre, gratter , jouer, filer , tricoter , coudre , tisser ,
marteler, écrire, dessiner, peindre, raboter.
e) Que fait le menuisier pour la confection d'une
chaise ?
(Les actions seront énumérées dans l'ordre exact, telles
qu'elles se présentent durant le travail .)
Que fait le cultivateur dans les champs depuis le
printemps jusqu'à l'automne ?
EXPLICATION . D'après ce qui précède, vous
comprendrez facilement que les mots qui indiquent ce
que les objets font ou ce qu'on fait avec les objets, se
nomment verbes ( 1 ) .
f) EXERCICE . — Formez de petites phrases dans les
quelles entrent les substantifs et les verbes suivants .
Temps, conformer.— Assiduité, encourager. Pardon ,
demander. Conseil, servir. —Paroles, rappeler . - Cour,
battre . Prière, refuser. – Chagrin, attirer. Erreur ,
fortifier. Plainte, faire. Commission , donner.
P. Ex . : Il faut se conformer au temps .

(1 ) A notre avis on peut se contenter de cette définition dans l'en


scignementprimaire, bien que le grammairien sévère puisse n'en
pas être satisfait.
DU VERBE . 49
g) Formez de petites phrases avec les verbes sui
vants :
Conseiller , retenir, - étudier, - habiter, – prendre,
marcher, courir, veiller , reposer, cueillir,
- voir, - croire, chanter, nicher , écrire,
tracer, — surprendre, — prêter, - rendre, - sortir,
battre, — polir, planter.
P. Ex. : Retenez bien les maximes morales.

S XVIII .
Les trois temps principaux du verbe.
Louis , qu’as-tu l'habitude de faire habituellement le
matin ?
Réponse. J'ai l'habitude de me lever, de prier, de m'ha
biller, de me laver, de me démêler les cheveux, de saluer
mon père , ma mère et les personnes de la maison , de
prendre mon déjeuner, de corriger mon devoir de la veille,
d'aller à l'église, d'aller à l'école, d'y lire, écrire, calculer,
chanter, etc.
Lorsque tu fais en réalité tout cela , comment t'ex
primes- tu ?
Rép. Je me lève, je pric, je m'habille, etc.
EXPLICATION .
Lorsque le verbe exprime qu'une
action est faite présentement , c'est -à -dire dans le mo
ment même où l'on parle, on dit : le verbe est au présent.
Mais après que tu auras fait tout cela, comment faut-il
que tu t'exprimes ?
Réponse. Je me suis levé, j'ai prié , je me suis habillé, je
me suis lavé, etc.
-
EXPLICATION . Quand le verbe exprime qu'une
action est faite, on dit que le verbe est au passé.
Mais si tout cela te reste à faire, s'il faut que tu le fasses
prochainement, comment diras-tu ?
Réponse. Je me lèverai, je prierai, je m'habillerai, etc.
5
50 DU VERBE .

EXPLICATION . - Quand le verbe exprime qu'une


action se fera prochainement ou à l'avenir, on dit : le
verbe est au futur .
Ou :
Tu parles à un menuisier et tu lui demandes ce qu'il fait
aujourd'hui.
Je travaille .
Tu lui demandes ce qu'il a fait hier.
J'ai travaillé.
Tu lui demandes ce qu'il fera demain, après-demain.
Je travaillerai.
Donnez les trois réponses du menuisier.
Je travaille, - j'ai travaillé, je travaillerai.
Faites -en autant pour le verbe lire.
Je lis , j'ai lu , - je lirai.
Faites de même pour le verbe manger .
Je mange, — j'ai mangé, - je mangerai.
Si tu dis : je mange, que fais-tu pendant que tu parles ?
Je mange. Si tu dis : j'ai mangé, quelle action s'est
faite la première, celle de parler ou celle de manger ?
Celle de manger . Quelle action suit? — Celle de parler.
Lorsque tu dis : Je mangerai , quelle action feras-tu, toi
qui parles ? - Celle de manger .-- Laquelle des deux actions
précède ? laquelle suivra ?
Il suit de là que :
1 ° Les deux actions (parler et manger) sont simul
tanées.
Elles se font actuellement, c'est- à -dire au présent.
Ex . : Je mange.
2° L'action de parler suit l'action de manger .
Cette dernière est faite, c'est- à -dire qu'elle est au
passé.
Ex. : J'ai mangé.
3° L'action de parler précède l'action de manger .
DU VERBE . 51

Celle-ci se fera dans un temps à venir , c'est- à -dire


au futur.
Ex. : Je mangerai.
EXPLICATION . Il suit de là que le verbe peut
exprimer le présent, le passé ou le futur ; et c'est ce
qu'on nomme les temps du verbe .
Le passé se forme avec le secours du verbe avoir
ou du verbe être.
Les verbes avoir et être sont pour cette raison ap
pelés VERBES AUXILIAIRES .
Mettez les verbes qui suivent le modèle ci -dessous
au présent, au passé et au futur, en employant les pro
noms personnels je, tu, il , elle, nous, vous, ils, elles.
a) P. Ex. : PRIER .
Présent. Passé. Putur .
Je prie . J'ai prié . Je prierai .
To pries. Tu as prié. Tu prieras.
Il prie. Il a prié. 11 priera.
Elle prie. Elle a prié . Elle priera.
· Nous prions . Nous avons prié. Nous prierons.
Vous priež . Vous avez prié. Vous prierez .
Ils prient . Ils ont prié . Is prieront .
Elles prient. Elles ont prié . Elles prieront.
Autre exemple : TOMBER.
Je tombe. Je suis tombé . Je tomberai .
Tu tombes . Tu es tombé . Tu tomberas .
Il tombe . Il est tombé . Il tombera .
Elle tombe . Elle est tombée. Elle tombera .
Nous tombons . Nous sommes tombés Nous tomberons.
( tombées).
Vous tombez. Vous êtes tombés Vous tomberez.
( tombées) .
Ils tombent . Ils sont tombés . Ils tomberont .
Elles tombent. Elles sont tombées . | Elles tomberont .
b) Troisième exemple : FINIR.
Je finis. JJ'ai fini. Je finirai.
Tu finis . Tu as fini. Tu finiras.
Il finit . Il a fini . Il finira .
Nous finissons . Nous avons fini. Nous finirons.
Vous finissez. Vous avez fini. Vous finirez .
Ils finissent. Ils ont fini. Ils finiront.
82 DU VERBE .

c) Quatrième excmple : RECEVOIR .


Présent. Passé . Putur.
Je reçois. J'ai reçu . Je recevrai .
Tu reçois. Tu as reçu . Tu recevras .
Il reçoit. Il a reçu . Il recevra .
Nous recevons . Nous avons reçu . Nous recevrons .
Vous recevez . Vous avez reçu . Vous recevrez .
Ils reçoivent. Us ont reçu . Ils recevront .
d ) Cinquième exemple : VENDRE.
Je vends . J'ai vendu . | Je vendrai .
Tu vends . Tu as vendu. Tu vendras.
Il vend . Il a vendu . Il vendra .
Nous vendons . Nous avons vendu . Nous vendrons.
Vous vendez . Vous avez vendu . Vous vendrez .
Ils vendent . Ils ont vendu . Ils vendront .
Nota . Réciter les différentes formes d'un verbe
d'après un ordre donné, se nomme conjuguer un
verbe .
a) Porter, livrer, chanter, marquer, ôter, armer, conter,
cultiver, arpenter, tramer, filer, tricoter, jouer, brûler,
éluder, sauter, regarder, fumer , couler, rôder, confier .
b) Finir, bénir, vernir, polir, saisir, jaillir, unir, subir,
ensevelir, vomir, punir, rôtir, tarir, rétrécir, bâtir, jaunir,
maigrir, gravir , farcir, établir , choisir, bondir.
c) Apercevoir, devoir, concevoir, percevoir ( 1 ).
d) Tondre, fendre, pondre, mordre, dépendre, tordre,
perdre, répandre, rendre, attendre, prendre, fondre, ré
pondre. — Peindre, craindre, enfreindre, teindre , plaindre,
atteindre .

Mettez les verbes des phrases suivantes du présent


au passé et au futur .
1 ° Je paie la dette. J'envoie maintenant une lettre par
la poste . J'entends Charles toucher du piano . Je loue
celui qui le mérite. Vous êtes gentils et bons . Ils ont
beaucoup d'argent. Tu es envoyé .
(1 ) La plupart des verbes en oirsubissentune modification très -pro
noncée au présent ; le maitre s'efforcera d'en expliquer quelques
uns : voir, valoir, revoir, mouroir, prévoir, asseoir, pouvoir.
DU VERBE . 55
P. Ex. : J'ai payé la dette . Je paierai la dette .
Mettez les verbes qui suivent au présent.
2° Paul a dessiné. J'ai ouvert la fenêtre . Mon frère
se corrigera . Nous bêcherons au jardin. — Je lui ai donné
ma plume. -
- Le berger gardera ses troupeaux . Vous
avez bien travaillé .
P. Ex. : Paul dessine .
3° Répondez aux questions qui suivent :
Qu'a fait l'élève à l'école ?
Qu'a fait le cultivateur pendant l'été ?
Qu'a fait Joseph en Égypte ?
Qu'a fait le petit berger David ?
Qu'avez-vous fait hier après la classe ?
P. Ex. : David a composé de beaux psaumes ; il a gardé
les troupeaux ; il a vaincu le géant Goliath ; il a ranimé par
ses chants sur la harpe le mélancolique Saül.
Qu'est-ce qui précédera la fin du monde ?
Que fera le Seigneur au jugement dernier ?
Que fera le jardinier au printemps dans son jardin ?
Que ferez - vous pendant les vacances ?
S XIX .
d ais
Quan je dis : je chant , tu partis , cela veut-il dire que
je chante ou que je chanterai , que tu pars ou que tu par
tiras ?
Réponse. Non ; cela veut dire que j'ai chanté pendant
qu’une autre action s'est faite ; que tu es parti dans un temps
qui n'est plus .
Ce sont donc aussi des passés que l'on désigne,
ainsi que le premier que nous avons vu , par des noms
différents .
La fourmi demande à la cigale :
Que faisiez -vous au temps chaud ?
Nuit et jour à tout venant
5.
84 DU VERBE .

Je chantais, ne vous déplaise.


Vous chantiez ! j'en suis fort aise,
Eh bien , dansez maintenant.
Vous faisiez, je chantais, vous chantiez, sont des
passés , mais pour ainsi dire présents par rapport à
un temps passé . On nomme par conséquent ce temps :
passé imparfait, ou simplement imparfait. L'imparfait
dans toutes les personnes est :
Chanter . Finir. apercevoir. Rendre .

Je chantais, finissais, apercevais, rendais.


Tu chantais, finissais, apercevais, rendais.
II chantait, finissait, apercevait, rendait.
Nous chantions, finissions, apercevions, rendions .
Vous chantiez , finissiez, aperceviez, rendiez .
Ils chantaient, finissaient, apercevaient, rendaient.
Ex. : Je priais, tu finissais, il recevait, elle savait, nous
vendions, vous parliez, ils chantaient, elles envoyaient.
Nous avons parlé d'un autre passé : je partis, tu
partis ?
Ce passé l'est complétement ; aussi le nomme- t - on
passé défini.
EXEMPLES .
Je parlai. Je choisis . Je voulus.
Tu parlas. Tu choisis . Tu voulus .
Il parla . U choisit . Il voulut.
Nous parlames. Nous choisimes . Nous voulûmes .
Vous parlates . Vous choisites . Vous voulûtes .
Ils parlèrent. Ils choisirent. Ils voulurent .

Voici une phrase dans laquelle se retrouvent les trois


espèces de passés : l'avais vingt ans lorsque je quittai
ma patrie ; je suis venu en Belgique où je me suis
établi comme négociant.
Vous allez voir qu'avec ces trois passés on ne peut pas
encore exprimer toutes ses pensées sur une action qui n'est
plus.
Je dinais lorsque j'avais fini mon devoir. Qu'ai-je fait en
premier lieu , diné ou fini mon devoir ?
DU VERBE . 55
Réponse. Fini mon devoir . - Jedinaisest une action passée ;
mais fini était déjà passé au moment où cette action commen
çait ; aussi pour distinguer ce dernier temps du passé propre
ment dit, on l'appelle plus - que- passé ou plus -que - parfait.
Ex. : Tu étais parti quand je suis venu.
Il avait cessé de vivre au moment où le médecin est
arrivé .
J'aurai fini mon travail deux heures, est -ce la même
chose que si je disais : Je finirai mon travail à deux heures ?
Non .

Je finirai indique simplement une action qui se


fera, mais j'aurai fini marque un passé dans le futur,
c'est-à -dire qu'une autre action future se faisant, celle-là
sera déjà faite .
J'aurai fini mon travail à deux heures, est comme
s'il у avait : lorsque la deuxième heure sera venue ou
aura sonné, j'aurai fini mon travail .
Demande. Est-ce l'heure qui sonnera la première, ou le
travail sera-t-il fini auparavant ?
Réponse. Le travail sera fini, j'aurai fini le travail quand
l'heure sonnera .
EXPLICATION . J'aurai fini est par cette raison
un futur, mais un futur passé par rapport à l'heure
future; on le nomme futur passé ou composé .
EXERCICE . Mettez au futur passé dans toutes
les personnes les verbes suivants :
Venir, aller, courir, boire, manger, écrire, permettre.
Qui peut me dire combien de différentes formes nous
avons vues dans chacun des trois temps proprement dits ?
S XX .
Les Modes du verbe .
Les trois temps décomposés en sept , que nous ve
nons d'examiner, présentent l'action exprimée par le
56 DU VERBE .

verbe d'une manière positive, d'une manière indica


tive ; aussi appelle-t-on cette manière d'être du verbe
la manière indicative, le mode indicatif, ou , plus sim
plement , l'indicatif.
EXPLICATION . Ainsi , je dessine, tu lisais , il
partit , elle est revenue , nous avons joué, vous aviez
rêvé, ils répondront, elles auront joué, sont à l'indica
tif, parce qu'ils expriment l'action d'une manière posi
tive .
Demande. J'écrirais bien si j'avais une bonne plume ,
est- ce une manière d'agir positive que j'exprime?
Réponse. Non. Je n'écris pas, je n'écrivais pas, je n'é
crirai pas posilivement, il manque une condition .
EXPLICATION . Aussi cette manière de présenter
l'action se nomme-t-elle mode conditionnel ou condi
tionnel.
Dem . Si j'effaçais le s dans j'écrirais, j'aurais j'écrirai,
à quel temps se trouve le mot ainsi écrit ?
Rép. Au futur.
Donc en ajoutant un sau futur, on a le conditionnel .
Ex. : Je sauterais, je parlerais , je finirais, je recevrais,
j'apprendrais.
Vous allez voir que les autres personnes se forment
de même très - facilement.
J'aurais , Nous aurions ,
Tu aurais, Vous auricz ,
Il aurait , Ils auraient .
Mettez au conditionnel les verbes :
Vendre, mourir, vivre, prier, bénir, craindre , apprendre,
voir.
EXPLICATION Ces conditionnels s'appellent con
ditionnels simples ou conditionnels présents.
Vous auriez appris votre leçon, si vous n'aviez pas été si
paresseux , n'est- ce pas la même chose que si je disais :
DU VERBE . 57

Vous apprendriez votre leçon si vous n'étiez pas si pares


seur ?

Rép . Non . Dans cette dernière phrase, vous appren


driez votre leçon, la condition est présente , elle peut dispa
raître ; mais vous auriez appris veut dire vous auriez appris
hier, le mois passé, naguère, votre leçon . C'est comme si
l'on disait : Vous avez été paresseux, sans cela vous auriez
appris votre leçon. La condi on est passée et le conditionnel
prend le nom de conditionnel composé ou conditionnel
passé.
Mettez au conditionnel passé les verbes :
Peindre, vernir, croire, placer , penser, coudre, concevoir,
composer, plaindre, tordre, pendre.
Ex. : J'aurais peint.
On m'obéit. Si je mettais avant ces mots : je veux , com

ment faudrait - il dire ?


Je veux qu'on m'obéisse.
Placez devant je faisais ces mots : vous voudriez . Comment
direz-vous en ce cas ?
Vous voudriez que je fisse.
Elle est laborieuse, on désire qu'elle soit laborieuse .
Ils ont réussi , Je doute qu'ils aient réussi .
Vous aviez mieux travaillé, —- j'aurais souhaité que vous
eussiez mieux travaillé.
Qu'observez-vous dans toutes ces phrases ?
Rép. Rien de positif, mais de l'incertitude, des désirs,
des souhaits . Cette manière de présenter l'action se
nomme le subjonctif.
S XXI ,
Formes des verbes au subjonctif.
Présent. Imparfait.
Que je file. Que je filasse.
Que je finisse. Que je finisse .
Que j'aperçoive . Que j'aperçusse .
Que je répande. Que je répandisse.
38
DU VERBE .

Passé . Plus- que-parfait.


Que j'aie filé. Que j'eusse filé.
Que j'aie fini. Que j'ensse fini.
Que j'aie aperçu. Que j'eusse aperçu.
Que j'aie répandu . Que j'eusse répandu .
La troisième personne du présent du singulier est
pour tous les verbes semblable à la première. Exemple :
Qu'il file, qu'il finisse, qu'il aperçoive, qu'il répande.
La deuxième personne du même temps est formée de
la première en ajoutant un s à la fin . Ex . : que tu
files, que tu finisses.
La troisième personne du pluriel prend nt pour ter
minaison . Ex . : qu'ils filent, répandent, aperçoivent,
finissent.
La formation de la première et de la secondo per
sonne du pluriel demande communément la connais
sance d'un autre mode que nous verrons plus tard .
L'imparfait du subjonctif se forme du passé défini.
Vous rappelez-vous encore les formes du passé défini
de l'indicatif ?
Rép. J'eus, je fus, je parlai, je finis, je répandis, j'a
perçus .
A la seule exception des verbes qui ont le prétérit
en ai, comme je parlai, je sautai, je touchai, dont il
faut prendre la deuxième personne, tu parlas, sautas,
touchas, on forme l'imparfait du subjonctif en ajou
tant à la fin la syllabe se .
Ex. : Que j'eusse , que je fusse, que je parlasse, que je
finisse, que je répandisse, que j'aperçusse.
Ajoutez un s à la fin et vous aurez la seconde
personne du singulier.
Ex. : Que tu eusses, fusses, parlasses, finisses, répan
disses , aperçusses .
DU VERBE . 59

Pour avoir la troisième personne du singulier,


prenez le passé défini; changez le s final en t et placez
un accent circonflexe sur la voyelle qui précède ce t.
Ex . : Qu'il eût, fût , parlåt, finit, répandit, aperçût.
La première et la seconde personne du pluriel s'ob
tiennent quand on ajoute sions, siez au prétérit défini.
Ex. : Que nous eussions, fussions, parlassions, finissions,
répandissions, aperçussions; que vous eussiez, fussiez, par
lassiez , finissiez, répandissiez, aperçussiez.
Ajoutez au prétérit défini la syllabe sent, et vous
aurez la troisième personne plurielle .
Ex . : Qu'ils eussent, fussent, parlassent, finissent, répan
dissent, aperçussent.
Dites-moi maintenant toutes les personnes du pré
sent du subjonctif que vous connaissez .
Ex. : Que je parle, que tu parles , qu'il parle, qu'ils parlent.
Récitez l'imparfait du subjonctif des verbes tirer,
mener, unir, recevoir, répondre.
Ex. : Que je parlasse, que tu parlasses, qu'il parlåt, etc.
Jusqu'à présent nous avons vu tous les temps de
l'indicatif, du conditionnel et du subjonctif. Quelle
différence avez-vous remarquée entre plusieurs temps
comme ceux-ci :
Je parle, je parlerai, je parlais, je parlai, je parlerais,
que je parle, que je parlasse,
et

J'ai parlé, j'avais parlé, j'aurai parlé, j'aurais parlé, que


j'aie parlé, que j'eusse parlé ?
Rep. Je remarque que les premiers temps, je parle, je
parlais, etc. , se forment sans le secours d'un autre verbe, et
que les autres : j'ai parlé, j'avais parlé, etc., sont formés à
l'aide du verbe auxiliaire.
EXPLICATION . Les temps d'un verbe qui se for
60 DU VERBE .

ment sans le secours d'aucun autre verbe se nomment


temps simples.
Les temps d'un verbe qui se forment à l'aide de
l'auxiliaire se nomment temps composés .
Écrivez les temps simples des verbes :
Rémunérer, verser, gémir, vendre.
Écrivez les temps composés des verbes :
Chanter, tenir, vouloir, courir, perdre.
Dem . Pierre, reste tranquille et lis plus haut; Paul, finis
de jouer et parle plus bas. Qu'ai-je fait ici ?
Rep. Vous avez commandé de rester tranquille, de lire
plus haut, de finir de jouer, de parler plus bas.
Je me suis donc servi d'un ton , ou , mieux, d'une manière
impérative. Aussi cette manière de présenter l'action ou
l'affirmation s'appelle-t-elle impératif.
Rien de plus facile que de former ce mode ; c'est
tout simplement la seconde personne du présent de
l'indicatif sans les pronoms tu et vous .
Nota . — Les verbes terminés en er, tels que parler,
jouer, marcher, causer, elc. , perdent les de la seconde
personne à l'impératif.
Ex. : Singulier. Tu parles, tu gémis, tu vois , tu réponds.
Parle, gémis, vois , réponds.
Pluriel. Vous parlez , vous gémissez, vous voyez, vous
répondez.
Parlez , gémissez , voyez, répondez.
Mettez au singulier et au pluriel de l'impératif ces
verbes :
Bécher, puiser, écrire, tondre, croire, bénir.
Que remarquez-vous dans ces expressions :
Bavarder n'est pas raisonner ;
On peut parler sans crier ;
C'est un devoir d'assister les pauvres ;
C'est chose agréable que de rendre service ?
DU VERBE . 61
Rép. Je ne remarque pas de personne qui fasse l'action
exprimée par les mots bavarder, raisonner, parler, crier,
assister, ni de singulier ni de pluriel .
EXPLICATION . L'action est exprimée ici dans un
sens général , d'une manière indéfinie ; aussi appelle
t-on cette manière le mode infinitif ou l'infinitif.
Maintenant que vous savez ce que c'est que l'infi
nitif, que vous avez vu aussi qu'il a différentes termi
naisons , savoir : en er, ir, oir, re, comme
Par ex. : blám -er , brand-ir , recev-oir , connait-Re, je
vous dirai qu'on a divisé tous les verbes français en
quatre catégories nommées les quatre conjugaisons.
On dit qu'un verbe est de la première conjugaison si
l'infinitif est terminé en er , de la deuxième s'il est
terminé en ir, de la troisième s'il est terminé en oir,
et de la quatrième s'il est terminé en re.
Ex. : Apprendre, avoir , étre, sortir, voir, aller, vivre,
mourir, sont des infinitifs .
Dem . Il faut être heureux pour comprendre le bonheur
d'autrui . Bien qu'il ne soit question de personne dans
cette phrase, les deux infinitifs, être et comprendre, expriment
néanmoins un temps. Quel temps : le présent , le passé ou le
futur ?
Rép. Le présent; car c'est comme si j'avais dit :
On ne comprend le bonheur d'autrui que pour autant
qu'on soit heureux soi-même.
Ce n'est pas le tout d'avoir compris la vertu, il faut aussi
la pratiquer.
Que signifie cette phrase et à quel temps se trouvent les
infinitifs ?
Rép. Elle signifie qu'on a compris la vertu , que cela ne
suffit pas, mais qu'il faut encore qu'on la pratique.
Ainsi le preinier infinitif avoir compris est au
passé ; le second , pratiquer, au présent.
6
62 DU VERBE .

Mettez au passé de l'infinitif les verbes :


Étudier, régler, chanter, calculer, chercher , trouver,
frapper , dormir, servir, sentir, mentir, pressentir, aperce
voir, devoir, concevoir, attendre, descendre, rendre, com
battre, entendre.
Ex. : Avoir chanté, avoir dormi, avoir aperçu, avoir at
tendu .

S XXII .
; Le Participe du verbe.
Comment pourriez-vous exprimer dans le même sens ces
parties de phrases : C'est un homme parlant bien, aimant
son prochain et priant Dieu .
Une personne connaissant les deux langues...
La mère épiant le moindre mouvement de son enfant... ?
Rép. C'est un homme qui parle bien, qui aime son prochain
et qui prie Dieu .
Une personne qui connaît les deux langues.
La mère qui épie le moindre mouvement de son enfant.
Comment ai-je appelé l'homme ?
Rép. Aimant.
EXPLICATION . — Je lui ai donc donné une qualité,
j'ai qualifié l'homme , mais la qualité est agissante,
puisque je puis la traduire par qui aime. Ainsi ce mot
aimant
foi
cst en quelque sorte verbe et adjectif à la
s ; il tient du verbe et de l'adjectif ; il participe aux
deux espèces de mots : c'est pourquoi on le nomme
participe.
Une personne connaissant le français et l'anglais ... est-ce
une personne qui connaîtra, qui a connu ou qui connaît ces
langues ?
Rép. C'est une personne qui connaît ces langues actuel
lement.
Le mot connaissant marque donc quel temps ?
Rép. Le présent.
DU VERBE . 63

Le participe présent est toujours terminé en ant et


ne prend la forme ni du féminin ni du pluriel.
Ex. : Rêvant , unissant , devant, perdant, craignant,
voyant .
EXPLICATION . Il y a deux sortes de participes ;
nous venons de voir le premier terminé toujours en
ant. La seconde espèce , qu'on nomme habituellement
participe passé, a différentes terminaisons, et s'accorde
en genre et en nombre avec le nom auquel est joint,
toutes les fois qu'il n'est pas accompagné d'un des verbes
être ou avoir.
Dans le second cas il y a des règles pour la concor
dance que nous verrons plus tard .
Ex. : Un garçon aimé, une fille chérie de ses parents.
Des parents honorés de leurs enfants .-Des mesures prises
d'un commun accord .

Nous avons vu que, parmi les temps, les uns sont


simples , les autres composés.
Nommez les temps simples dans tous les modes , y
compris le participe .
Nommez les temps composés .
Comment vous exprimez -vous pour dire que vous êtes sur
le point d'acquérir de l'habileté dans l'écriture ?
Réponse. J'acquiers de l'habileté.
Demande. Que vous devez aller quelque part à l'instant ?
Rép. Je vais.
Dem . Que vous devez sentir que vous avez mal fait ?
Rép. Je sens que j'ai mal fait.
a) Les verbes acquérir, aller, sentir, sont au pré
sent de l'infinitif.
A quel temps sont les mêmes verbes à l'indicatif : j'ac
quiers, je vais, je sens ?
b) Rép. Au présent de l'indicatif.
64 DU VERBE .

AUTRES EXEMPLES .

Infinitif. Présent de l'indicatif.


Avoir, j'ai .
Être, je suis .
Manger , je mange.
Verdir, je verdis .
Percevoir , je perçois.
Contraindre, je contrains.
Traduire , je traduis.
Dem . A quel temps de l'indicatif sont ces mots :
J'aimai, je servis, j'aperçus , je répondis , je craignis ?
c) Rép. Au passé défini.
Dem . Le père mourut bénissant ses enfants ?
d) Rép. Bénissant est au premier participe ou au participe
présent.
Dem. Une créature aimée de tout le monde ?
Rép. Aimée est au second participe, autrement dit au par
ticipe passé.
Prenons les verbes aimer, sentir, répondre, et con
juguons-les à tous ces temps dans l'ordre suivant.
PRÉSENT PREMIER DEUXIÈME PRÉSENT PASSÉ
infinitif. participe. participe. de l'indicatif. défini.
Aimer . Aimant . Aimé , J'aime . J'aimai .
Sentir . Senlant. Senti . Je sens . Je sentis .
Répondre. Répondant. Répondu . Je réponds . Je répondis.
Comment appelons-nous ces temps ?
Rép . Temps simples.
Outre que ces temps sont simples, on les appelle encore
temps primitifs, parce qu'ils ne sont pas formés d'autres
temps, mais qu'au contraire ils servent à former les
autres temps simples , que l'on nomme temps simples
dérivés, par la raison qu'on les fait dériver d'autres
temps ; il est par conséquent indispensable de connaître
les temps primitifs pour conjuguer un verbe.
1. Formation du futur et du conditionnel présent.
DU VERBEY 65

Prenez les quatre infinitifs : songer, dormir, pré


voir, entendre.
Si vous retranchez l'e final du dernier mot, vous
formerez le futur simple en ajoutant la syllabe ai ; et
le conditionnel présent, en ajoutant la syllabe ais :
Futur : Je songer -Al, dormir -al, prévoir -A1, en
tendr - Al.
Conditionnel présent : Je songer-ais, dormir -ais,
prévoir-ais, entendr -Ais.
Mettez au futur simple les verbes suivants :
Chanter, verser, croiser, armer, mentir, ouvrir, sévir,
grandir, pourvoir, plaire, connaître, fondre, craindre.
Placez-les dans toutes les personnes, c'est-à-dire
conjuguez le futur simple.
Mettez les mêmes verbes au conditionnel présent.
Conjuguez-les également à toutes les personnes.
S XXIII .
Formation du pluriel du présent de l'indicatif, de
l'imparfait de l'indicatif et du présent du sub
jonctif.
a) Écrivez les participes :
Visant, jaunissant, apercevant, rendant.
Quelle terminaison se retrouve dans tous les quatre ?
Rép. Ant.
Écrivez ces mots en omettant la terminaison ant.
Vis... | Jauniss... | Apercev ... | Rend...
Ajoutez à ces mots incomplets les syllabes ons , ez ,
ent, quels mots aurez -vous ?
Visons , visez , visent.
Jaunissons, jaunissez, jaunissent.
Rendons, rendez , rendent.
6.
66 DU VERBE .

Ajoutez : nous, vous, ils, et vous aurez le pluriel


du présent de l'indicatif.
Formez le pluriel du présent de l'indicatif des par
ticipes suivants :
Fermant, connaissant, vendant , sortant, craignant .
b) Écrivez les participes :
Cousant, rôdant, sentant, tendant.
Faites ce que nous avons fait plus haut, c'est-à
dire, effacez la syllabe ant, et remplacez-la par ces
syllabes, ais, ait, ions, iez, aient, quels mots aurez
vous ? (Ajoutez aussi les pronoms personnels .)
Rép. J'aurai :
Je cousais, tu cousais, il cousait, nous cousions, vous
cousiez, ils cousaient. Je rödais , tu rôdais , etc.
Faites-en autant des participes :
Boudant, mordant, languissant, écrivant.
c) Écrivez les participes :
Plantant, souriant, mettant, sachant .
Remplacez la syllabe finale par e, es, e, ions, iez,
ent, et vous aurez le présent du subjonctif.
Ex. : Que je plante, que tu plantes, qu'il plante, que nous
plantions, que vous plantiez , qu'ils plantent.
S XXIV .
Formation de l'imparfait du subjonctif.
Indiquez-moi le prétérit ou passé défini des verbes
semer , finir, jouir, répondre, recevoir .
Rép. Tu semas , tu jouis, tu répondis , tu reçus.
Ajoutez à cette seconde personne les syllabes se,
ses, sions, siez, sent ; changez pour la troisième per
sonne du singulier le s final en t, placez un accent
circonflexe sur la voyelle qui précède , et vous aurez
l'imparfait du subjonctif.
DU VERBE . 67

Ex. : Que je semasse, que tu semasses , qu'il semât,


que nous semassions, que vous semassiez , qu'ils semas
sent ( 1 ).
S XXV .
Quelle différence de forme remarquez -vous entre ces ex
pressions : j'étudie, j'ai étudié, j'étudiais, j'avais étudié, j'é
tudierai, j'aurai étudié, je viens, je suis venu, je viendrai,
j'étais venu ?
Rép . Je remarque que les unes sont simples , les autres
composées .
Quelles sont les expressions simples ? Quelles sont les
composées ? — Que remarquez -vous à chaque temps composé ?
Rép. Je remarque que le verbe qu’on conjugue est partout
au participe passé et accompagné d'un temps du verbe avoir
ou du verbe être.
Qu'est-ce que nous devons bien connaître avant d'ap
prendre la formation des temps composés ?
Rép. La conjugaison des verbes avoir et être.
Comme vous avez déjà vu la plupart des formes sous les
quelles se produisent ces deux verbes, je vais vous les donner
ici comme répétition pour vous indiquer l'ordre dans lequel
on fait suivre la conjugaison .
Nota . J'omettrai les pronoms personnels ; vous saurez
bien les suppléer vous-mêmes.
S XXVI .
Verbe AVOIR .
Temps primitifs. Avoir, ayant , eu , j'ai, j'eus.
Indicatif
Présent. Ai , as , a , avons, avez , ont.
Imparfait. Avais, avais , avait, avions , aviez, avaient.
Pretérit défini. Eus , eus, eut, eûmes , eûtes , eurent.
Pretérit indéfini. Ai eni, as eu , a eu; avons eu, avez cu ,
ont eu .

(1 ) Ici le maitre doit récapitaler tout ce qui vient d'être dit sur
les temps primitifs et les temps simples dérivés.
68 DU VERBE .

Plus- que-parfait. Avais eu , avais eu , avait eu , avions eu ,


aviez eu, avaient eu .
Futur simple. Aurai , auras, aura, aurons, aurez , auront.
Futur composé. Aurai eu , auras eu , aura eu , aurons eu ,
aurez eu , auront eu .
Conditionnel.
Présent. Aurais , aurais, aurait, aurions, auriez, auraient.
Passé. Aurais eu, aurais eu, aurait eu, aurions eu, au
riez eu, auraient eu .
Impératif.
Aie, ayons, ayez.
Subjonctif.
Présent ( ajoutez que avant le pronom, par exem
ple : que j'aie) :
Aie, aies, ait, ayons, ayez, aient.
Imparfait. Eusse, eusses , eût, eussions , eussiez, eussent.
Passé. Aie eu , aies eu, ait eu, ayons eu , ayez eu , aient eu.
Plus-que-parfait. Eusse eu, eusses eu, eût eu, eussions eu ,
eussiez eu, eussent eu .
Infinitif.
Présent. Avoir. Passé . Avoir eu .
Participe.
Présent. Ayant . Passé. Ayant eu.
S XXVII.
Verbe ÊTRE .
Temps primitifs. Être, étant, été, je suis, je fus.
Indicatif.
Présent. Suis, es , est, sommes, êtes, sont.
Imparfait. Étais, étais, était, étions, étiez, étaient.
Passé défini. Fus , fus, fut, fûmes, fûtes , furent.
Passé indefini. Ai été, as été, a été, avons été, avez été,
ont été .
Plus-que-parfait. Avais été, avais été, avait été, avions
été, aviez été, avaient été.
DU VERBE . 69
Futur simple. Serai, seras , sera , serons, serez, seront.
Futur composé. Aurai été, auras été, aura été, aurons été,
aurez été, auront été.
Conditionnel.
Présent. Serais, serais, serait, serions, seriez, seraient.
Passé. Aurais été, aurais été, aurait été, aurions été,
auriez été, auraient été.
Impératif.
Sois, soyons, soyez .
Subjonctif.
Présent. Sois , sois, soit, soyons, soyez, soient.
Imparfait. Fusse, fusses, fût, fussions, fussiez, fussent.
Passé. Aie été, aies été, ait été, ayons été, ayez été,
aient été .
Plus-que-parfait. Eusse été, eusses été, eût été, eussions
été, eussiez été, cussent été.
Infinitif.
Présent. Être. Passé. Avoir été.
Participe.
Présent. Étant . - Passé. Ayant été.
S XXVIII .
Formation des temps composés.
Qui pourra me dire de quoi est composé le préterit indé
fini du verbe avoir ?
Rép. J'ai eu est composé du présent de l'indicatif et du
participe passé du verbe avoir.
Et le prétérit indéfini du verbe être ?
Rép. J'ai été est composé du présent de l'indicatif du verbe
avoir et du participe passé du verbe étre.
A quel temps se trouve le verbe : j'ai prié ?
Rép. Au prétérit indéfini .
De quoi est- il composé ?
Rép. Du présent de l'indicatif du verbe avoir et du parti
cipe passé de prier .
70 DU VERBE .

A quel temps se trouve le verbe : je suis allé ?


Rép. Aussi au prétérit indéfini.
De quoi est-il composé ?
Rép. Du présent de l'indicatif du verbe être et du parti
cipe passé du verbe aller.
EXPLICATION . —Ainsi , le prétérit indéfini se forme
du participe passé du verbe que l'on conjugue, précédé
du présent de l'indicatif du verbe avoir ou du verbe
ÊTRE .
Mettez au prétérit indéfini les verbes :
Venir, louer, accourir, blâmer , sortir, sarcler, naitre.
P. Ex. : Je suis venu ( 1 ) , j'ai loué .
Conjuguez ces mots à toutes les personnes.
A quel temps se trouvent les verbes :
J'avais confié, j'étais retourné, j'avais garanti ?
Rép. Au plus -que -parfait de l'indicatif.
De quoi est-il composé (2) ?
Nommez maintenant tous les temps primitifs, en
prenant pour exemple le verbe passer.
Nommez les temps simples dérivés et expliquez
comment on les a formés . Prenez le verbe rouler.
Nommez les temps composés du verbe écrire, et
expliquez comment chacun de ces temps est formé.
Vous conjuguerez bien maintenant les verbes ré
guliers dans tous les temps, modes et personnes .
P. Ex. : Les verbes chanter, finir, apercevoir, vendre.
Je vais vous marquer les temps primitifs et vous
indiquer le commencement de chaque temps .
( 1 ) Il faudra expliquer, aussi simplement que possible, qu'avec
le verbe être le participe passé prend le signe du féminin el du
pluriel . Les difficultés du participe seront réservées pour plus tard .
(2 ) Le maitre fera les mêmes questions pour le futur composé, le
passé du conditionnel, du présent et du prétérit du subjonctif.
DU VERBE . 71

Indicatif.
Présent. Je chante . Je finis .
J'aperçois . Je vends .
Imparfait. Je chantais. Je finissais.
J'apercevais . Je vendais .
Pretérit défini. Je chantai . Je finis .
J'aperçus. Je vendis .
Prétérit indéfini. J'ai chanté . J'ai fini.
J'ai aperçu . J'ai vendu .
Plus- que-parfait. J'avais chanté . J'avais fini.
J'avais aperçu . J'avais vendu.
Futur simple. Je chanterai . Je finirai.
J'apercevrai. Je vendrai.
Futur composé. J'aurai chanté . J'aurai fini.
J'aurai aperçu . J'aurai vendu .

Conditionnel.
Présent. Je chanterais. Je finirais .
J'apercevrais . Je vendrais .
Passé . J'aurais chanté . J'aurais fini.
J'aurais aperçu . J'aurais vendu .
Impératif.
Chante. Finis .
Aperçois. Vends .
Subjonctif.
Présent. Que je chante. Que je finisse.
Que j'aperçoive. Que je vende.
Imparfait. Que je chantasse . Que je finisse.
Que j'aperçusse. Que je vendisse.
Pretérit. Que j'aie chanté. Que j'aie fini.
Que j'aie aperçu . Que j'aie vendu.
Plus- que- parfait. Que j'eusse chanté . Que j'eusse fini.
Que j'eusse aperçu. Que j'eusse vendu.
Infinitif.
Présent. Chanter . Finir.
Apercevoir. Vendre .
Passé . Avoir chanté. Avoir fini.
Avoir aperçu . Avoir vendu ,
Présent. Chantant. Finissant .
Apercevant. Vendant.
Passé . Ayant chanté. Ayant fini.
Ayant aperçu . Ayant vendu .
TEMPS PRIMITIFS .
Infinitif. Chanter. Finir.
Apercevoir , Vendre .
72 DU VERBE .

Participe présent. Chantant . Finissant.


Apercevant. Vendant.
Chanté . Fini .
Participe passé. Vendu .
Aperçu .
Présent de l'ind . Je chante . Je finis .
J'aperçois. Je vends .
Pretérit défini. Je chantai . Je finis .
J'aperçus. Je vendis .

CHAPITRE VI .
S XXIX .
Le Complément du verbe.
LE VERBE ACTIF .

Dans cette phrase :


Le cultivateur nettoie.
Quel est le sujet, quel est l'attribut ?
Qu'exprime l'attribut (nettoie) ? -
Une action : est net

toyant.
Qu'est-ce que le cultivateur peut nettoyer ? Le cultiva
teur peut nettoyer le champ, les bestiaux, les chevaux, l'é
table, l'écurie, le bouge, le blé, le froment.
Quels objets éprouvent l'action de nettoyer ?
Le champ, les bestiaux, les chevaux , etc.
Sur quels objets est dirigée l'action de nettoyer ?
Sur le champ, sur les bestiaux, sur les chevaux, etc.
Que seront ces objets par cette action ? Nettoyés.
EXPLICATION . L'objet qui éprouve l'action du
sujet se nomme complément, ou l'objet sur lequel se
dirige l'action se nomme complément ou régime.
EXERCICE . Formez avec les mots suivants des
phrases dans lesquelles l'action exprimée par le verbe
passe à plusieurs autres objets.
Meunier, moudre . Boucher, tuer . - Chasseur, tirer.
Tailleur , confectionner. Aubergiste, servir.- Cuisinière,
acheter. - Maître, écrire. Menuisier, raboter. Badi
DU VERBE . 73
geonneur, peindre. Maréchal ferrant, forger. Enfant,
aimer . Marchand vendre .
EXPLICATION . Les verbes qui expriment une
action faite par le sujet, action qui passe directement
à un autre objet, se nomment VERBES ACTIFS,
Ou :

Le verbe actif est celui qui exprime un attribut,


qui exige pour ainsi dire un complément, en ce qu'on
est tenté de demander QUI OU QUOI .
Ex . : L'enfant aime ( est aimant)... qui ou quoi ?
Ses parents .
Le complément qui répond à la question qui ou
QUOI s'appelle RÉGIME Direct . Ainsi dans :
J'écris une lettre, Paul étudie sa leçon , le paysan laboure
son champ, le tailleur fait des habits, le juge condamne les
coupables, le maître instruit les élèves , je vous interroge,
vous m'écoutez ;
Les mots : lettre, sa leçon, son champ, des habits,
les coupables, les élèves , vous, me, sont des com
pléments ou régimes directs, et les verbes dont ils com
plètent l'attribut sont des verbes actifs.
Nota. Le régime qu'ont certains verbes et qui répond à
une des questions, de qui, à qui, sur qui, dans qui, etc. , ou
de quoi, à quoi, sur quoi, se nomme régime indirect.
P. Ex.: Tu parles à dessourds ou dans le désert. - Occupez
vous de vos affaires.-- Le pauvre dort sur la paille. — Le maître
donne des devoirs à ses élèves . - On s'instruit dans les livres.
Tu parles ... à qui ?... à des sourds .
Dites-moi les régimes contenus dans la dernière phrase.
Rép. On s'instruit... qui ? soi (régime direct) , dans
quoi ? - dans les livres (régime indirect) .

7
74 DO VERBE .

S XXX .
Le Verbe passif
Nous venons de voir que dans le verbe actif le
sujet fait l'action ; dans le verbe passif au contraire
le sujet REÇOIT L'Action, ou l'action est faite par le
sujet.
Dans la phrase :
Le maître instruit les élèves ;
Le verbe instruit est actif, pourquoi? Quel est son
régime ?
Comment faudrait - il dire, si l'on voulait changer le régime
les élèves en sujet, tout en conservant le même sens à la phrase?
Les élèves sont instruits par le maître.
Tournez par le passif les phrases suivantes :
J'écris un billet. Tu aimes ton prochain . Le jardi
nier bêche le jardin . — Le forgeron forge le fer . – L'impri
meur imprime les livres. Le peintre fait des tableaux. -

Je sais ma leçon . Une taupe a détruit mon parterre.


P. Ex. : Mon parterre a été détruit par une taupe.
Comme vous connaissez la conjugaison du verbe
être, celle du passif ne vous présentera plus de diffi
culté, car le verbe étre et le participe passé du verbe
qu'on veut conjuguer composent toute la conjugaison
du passif.
Nota . Le participe passé d'un verbe passif s'ac
corde en genre et en nombre avec le pronom ou le sujet.
Je vais vous marquer le commencement de chaque
temps et de chaque mode du verbe passif être aimé,
vous compléterez la conjugaison ,
Indicatif.
Présent. Je suis aimé(féminin, aimée, nous sommes aimés,
aimées),
DU VERBE . 78
Imparfait. J'étais aimé.
Passé défini. Je fus aimé.
Passé indéfini. J'ai été aimé.
Plus-que- parfait. J'avais été aimé.
Futur . Je serai aimé.
Futur passé. J'aurai été aimé.
Conditionnel.
Présent. Je serais aimé.
Passé. J'aurais été aimé (ou j'eusse été aimé).
Impératif.
Sois aimé.
Subjonctif.
Présent. Que je sois aimé.
Imparfait. Que je fusse aimé.
Passé. Que j'aie été aimé.
Plus-que-parfait. Que j'eusse été aimé.
Infinitif.
Présent. Être aimé.-- Passé . Avoir été aimé.
Participe.
Présent. Étant aimé. Passé. Ayant été aimé.
Mettez au passif les phrases suivantes :
Ma mère aimait bien ma suur.
De tout temps les avares ont aimé l'or .
On me grondera.
Tu avais bien fait ton devoir .
Mon chien m'eût mordu , si...
Tu demandes si je te protége.
Je voudrais que mon père achetât la maison de N.
Nous souhaitions que le roi eût commué la peine.
S XXXI.
Le Verbe neutre .
EXPLICATION . Le verbe neutre marque , comme
le verbe actif, une action faite par le sujet, action qui
76 DU VERBE .

ne se porte pas néanmoins sur un autre objet ou qui


ne s'y porte qu'indirectement. Autrement dit, le verbe
neutre (le mot a pour signification : ni actif , ni passif)
n'a pas de régime direct.
Plaire, vivre, mourir , languir, marcher, sortir, etc. , sont
des verbes neutres.
Car on ne peut pas dire : je plais quelqu'un ou quelque
chose, nous mourrons... nous languissons...
On dit bien : je sors toute la journée, mais vous vous con
vaincrez aisément que l'expression toute la journée n'est pas
un régime direct, en ce qu'elle ne répond pointà la question
qui ou quoi. Il y a un mot d'omis dans cette expression, tel
que pendant ou durant.
Mais ces verbes ont des régimes indirects.
Je dors d'un bon sommeil; -- il languit dans sa pauvreté ;
nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. -Il faut vivre
dans la piété. Ne sortons pas du chemin de la vertu .
-

Quant à la conjugaison de ces verbes , elle se confond


avec celle du verbe actif, et nous n'y avons pas eu
égard dans nos précédents exemples . Dans les verbes
dont vous connaissez la signification, l'usage vous dira
si dans les temps composés il faudra vous servir du
verbe avoir ou du verbe être.
Ainsi, vous ne direz pas : je suis vécu, j'ai mort,
j'ai sorti, je suis plu ; mais :
J'ai vécu, je suis mort, je suis sorti, j'ai plu.
S XXXII.
Verbes réfléchis ou pronominaux.
EXPLICATION .
Je me ruine, tu te plains, il
s'ennuie , nous nous conduisons bien , vous vous défen
dez, ils se vantent, sont des verbes réfléchis ou pro
nominaux, parce qu'ils expriment l'action du sujet qui
DU VERBE . 77

agit ou se réfléchit sur le sujet même, soit directement ,


comme dans les exemples qui précèdent, soit indirec
tement, comme dans ceux qui suivent :
Je me nuis, tu te fais une loi, il se rappelle. Ici
me, te, se sont mis pour à moi, à toi, à soi ; c'est
comme s'il y avait : Je nuis A Moi, tu fais une loi a
toi , il rappelle a sor .
Dans le premier cas le verbe réfléchi est formé d'un
verbe actif , parce qu'il a un pronom pour régime
direct ; dans le second cas il est formé d'un verbe neu
tre , parce que le pronom régime est indirect .
Vous verrez qu'il est très-important de bien retenir
que les temps composés des verbes réfléchis se conju
guent avec le verbe être à la place du verbe avoir, et
que le participe s'accorde en genre et en nombre avec ce
régime s'il est direct, et ne s'accorde pas s'il est indirect.
Ex. : Une femme qui avait à se plaindre et qui l'a fait,
dira : je me suis plainte. Nous nous sommes plaints (si ce
sont des êtres du genre masculin qui parlent), nous nous
sommes plaintes (dans le cas contraire) .
En mettant le verbe avoir à la place du verbe être,
on découvre facilement si le pronom est régime direct
ou indirect .
P. Ex. : Madame s'est plainte, dites : madame A PLAINT...
qui? elle (régime direct). Les hommes se sont ennuyés,
dites : les hommes ONT ENNUYÉ... qui ? eux (direct). - Les chré
tiens se sont fait une loi de s'entr'aimer , dites : les chrétiens
ONT FAIT une loi... à qui ?... à eux de s'entr'aimer .
On donne le nom de verbes pronominaux à des
verbes qui se conjuguent avec des pronoms de la
même personne, mais qui ne sont que des verbes
passifs, moins la forme.
Ex . : L'affaire se traite à l'amiable. -
La maison se
7.
78 DU VERBE .

loue trop cher. Les denrées coloniales se vendent bien .


Au premier abord on voit que la maison ne se loue
pas elle-même, l'affaire ne se traite pas, les denrées ne
se vendent pas.Ces manières de parler sont mises pour :
L'affaire est traitée à l'amiable. Cette maison EST LOUÉE
trop cher.- Les denrées coloniales sont bien VENDUES, c'est
à -dire, sont d'un débit facile.
S XXXIII.
Verbes réciproques.
Ces deux garçons se battent. - Les gens colériques
se disent des injures. Nous nous entr'aiderons tou
jours.
Ici les sujets : garçons, gens colériques, nous ex
priment l'action de plusieurs sujets agissant respecti
vement ou réciproquement les uns sur les autres.
Les verbes qui expriment cette action se nomment
verbes réciproques .
Lesgens colériques se disent pour disent a Eux (indir. )
des injures. — Mettons-les au prétérit indéfini féminin
pluriel pour voir l'accord du participe.
Les furies se sont querellées ( pourquoi ? ). Les parties
adverses se sont dit (pourquoi ?) des injures. Seront ré
compensés après la mort ceux qui se seront entr'aidés (pour
quoi au masculin pluriel ?) .

S XXXIV .
Le Verbe impersonnel ou unipersonnel.
Le verbe unipersonnel ne s'emploie qu'à la troi
sième personne du singulier. Tels sont : falloir,
pleuvoir, neiger, y avoir, etc.
Ex. : Il faut, il fallait, il fallut, il a fallu , il avait fallu ,
il faudra , il aura falln , il faudrait, il aurait fallu , qu'il faille,
DU YERBE . 79

qu'il fallût, qu'il ait fallu , qu'il eût fallu, avoir fallu , ayant
fallu .

S XXXV .
Modifications que subissent quelques verbes bien
qu'ils soient réguliers,
a) Écrivez à l'imparfait, au prétérit, à l'imparfait du
subjonctif les verbes :
Manger, loger, bouger, etc.
L'élève ne manquera pas d'écrire je logais, je bougai, etc.
Lisez ce que vous venez d'écrire....
Pour que le g conserve sa prononciation douce, il
faut le faire suivre d'un e chaque fois qu'il précède
O , O, u.
Ainsi vous écrirez :
Je mangeais, je mangeai, que je mangeasse.
Faites de même pour les autres personnes et les
autres verbes où le même cas se représente.
Quel est l'infinitif des présents : j'appelle, j'amon
celle, je nivelle .
Rép. Appeler, amonceler, niveler.
D'un côté vous ne voyez qu'un l, de l'autre il y en
a deux .
Dans tous les verbes terminés ainsi (en eler ), il
faut doubler la lettre l chaque fois qu'elle est suivie
d'un e muet .
P. Ex. : Tu appelles, il nous appellera, nous chancelle
rions .
Présent, futur et conditionnel de jeter, cacheter,
acheter ; je jette, je jetterai, je jetterais.
Comment se forme au présent le verbe achever ?
Rép . J'achève. --Qu'avez-vous fait pour rendre l'e
long ?
80 DU VERBE .

Conjuguez ce présent en entier.


Conjuguez de même mener , peser, enlever, amener .
Dites l'infinitif des verbes je menaçais, j'effaçai,
que j'agaçasse , nous plaçons.
La lettre c est-elle écrite de même ? Pourquoi
pas ?
J'aperçois vient d'apercevoir, pourquoi le c a - t - il
pris le signe d'adoucissement ?
Les verbes de la première conjugaison terminés en
yer, tels que appuyer, ployer, octroyer, envoyer, etc. ,
prennent un i au lieu de l'y dans j'emploie, tu em
ploies, il emploie, ils emploient; j'emploierai, etc.;
emploie ; que j'emploie, que tu emploies, qu'il emploie,
qu'ils emploient. Le verbe envoyer fait au futur j'en
verrai, et au conditionnel j'enverrais.
b) Je hais , tu hais, il hait... Quel est l'infinitif de
ce présent?
Nota . Les verbes terminés à l'infinitif en oir, tels que
concevoir, devoir, ne présentant pas de régularité dans leurs
différentes formes , le maitre devra s'en occuper plus spé
cialement. C'est surtout le présent de l'indicatif qui s'éloigne
de la racine du verbeetdes formes ordinaires. Ex.: concevoir,
je conçois ; devoir , je dois.

CHAPITRE VII .
S XXXVI .
Des Verbes irréguliers.
Lisez les verbes suivants :
Aller , mourir, savoir, prendre.
Si tu es allant, comment t'exprimeras-tu ?
Je vais. Deuxième personne, tu vás. Troisième personne,
il va. Troisième personne plurielle, ils vont.
DU VERBE . 81
Quelle ressemblance trouvez-vous entre aller et je vais,
tu vas, il va , ils vont ?
Rép. Aucune.
Ainsi nous disons que vais, vas, va , vont, ne sont
nullement de la même racine qu'aller. Aller n'a pas de
présent, ni de futur simple, ni de conditionnel pré
sent régulier. Il faut les remplacer par d'autres mots.
Ces mots, vous les connaissez maintenant pour le pré
sent singulier et la troisième personne plurielle (la
première et la deuxième personne plurielle sont régu
lières : nous allons, vous allez ).
Au futur vous direz : j'irai, tu iras, etc.
Au conditionnel : j'irais, tu irais, etc.
Il existe encore une petite irrégularité dans les trois
personnes du singulier du présent du subjonctif, et
la troisième personne du pluriel : que j'aille, que tu
ailles, qu'il aille, qu'ils aillent.
Impératif : va .
Tout le reste est régulier . Temps primitifs : aller,
allant, allé, je vais, j'allai.
Conjuguez maintenant le verbe en entier .
C'est le seul verbe irrégulier de la première con
jugaison .
IRRÉGULIERS
.
DES
VERBES
PRIMITIFS
TEMPS

PRÉSENT PRÉSENT
PARTICIPE PASSÉ .
OBSERVATIONS
.DE
L'INFINITIF L’INDICATIP
DE
.P.PRÉSENT
. ASSÉ .
DÉPINI

.
CONJUGAISON
SECONDE
bouillant
Ibouilli
Bouillir bo
jeus .
bouill
lje is
cueilli
Cueillir
cueillant cueill
je e .
cueill
je is CFut
.Jcueillerai
cueillerais
eondit
LLIR tressailli
tressaillant
Tressaillir .
tressaillis
tressaille
je
Faillir failli .
faillis
je
.Idormi
Dormir
MIR
dormant dors
je dormis
.lje
Tenir
tenant
tenu tiens
lje .tins
je .Jllsueue
tPrés
tiens
itiens
Stient
,q.Qtiennent
tienne
je
ubj
ue
NIR
.
tc.
eut
,.tiennent
u'ils
u'il
Ftienne
eJqtiendrai
tiennes
tu
Venir
enant
.vvenu viens
je .vins
je Mémes
formes
.que
tenir
acquéra
Acquéri
acquis rnt j'acqui
.Qacquiers ue
Sacquiert
ubj
,itJP.acquière
llsu'acquier
rés
acquièren
acquière
.,tuu'ils
acquières
qj'acquièr u'il
ue
'acquerrai
J,eFut
. tc.
Courir courant couru ,eJcourrai
courrais
CFtc.
courus
cours
je
.lje eondit
ut
RIR
. Mourir mourant mort mourus
.je Jmourrai
eondit
ut
,q.QSmourrais
meure
je
tu ue
ubj
ue
CFmeurs
meurent
u'ils
qmeure
., u'il
meures
Offrir offrant offert j'offre
.
j'offris
Ouvrir ouvrant ouvert .j'ouvre
j'ouvris
Mentir mentant menti mentis
je
. je
mens
Sentir sentant senti sentis
lje
.je
sens
S. ortir
TIR sortant sorti sortis
je
.je
sors
Partir partant parti je
.pars .
partis
je
Vêtir vêtant vêtu je
vêts
.
vêtis
je
DIR
.Fuir Ifuyant fui je
fuis
.je
PRÉSENT PRÉSENT
PARTICIPE
PARTICIPE PASSÉ OBSERVATIONS
.
.
L'INPINITIP
DE .
PRÉSENT L'INDICATIF
.
PASSÉ
.DE DÉFIN
).

TROISIÈME
CONJUGAISON
.

CHDéchoir déchu ,etc.


JFchu
pCdécherrai
part
le
que
Dn'a
eassé
.déchois
déchus
je hoir
échoir
ut
OI
É. choi
Rr échéant échu JFut'écherrais
Condit
.,etc.
'écherrai
j'échus
.j'échois
A
. sseoir
EOIR asseyant assis Ind
nassieds
vassied
,iasseyons
.asseyez
asseient
u
.llsous
j'assieds
.Tj'assis
.Jtc.
,eFut
m'asseierai
je
et
m'assiérai
e
j.,eOn'assoyais
'assoirai
:lte
quelquefois
aussi
conjugue
'assois
Falloir fallu CFut
SIfaudra
.Qfaudrait
faille
ubj
ond
.lu'il
fallut
il
faut
Valoir valant valu vaux
je Condit
valus
.je vau
vaudrai
vaut
.J,eF vauxut
itIltc.
uend
je vaille
,qtu u'il
u'ils
vaille
vailles
ue
etc.
.Qdrais
Subj
ue
vaillent
.
.
LOIR
prévala
Prévaloint
r prévalu prévalent
u'ils
prévales
,q. u'il
tu ue
Qprévale
.Sje
prévaux
je ubj
prévalus
Vouloir
voulant voulu veux
je voudrai
veulent
veut
veux ubj
eut
llsund
voulus
.JI,t,i.FSje
veuillent
u'ils
veuilles
tu ue
veuille
.,qQue
jeu'il
Voir voyant
vu vois
je .vis
je .Jverrai
,eFut
tc.
e
Pourvoir pourvu
pourvoyant pourvois
.Jtc.
,eFut
pourvus
.je pourvoirai
e
Mouvoir mû
mouvant
meuve
meuvent
,je
meus
.QSmeut
imcus
tJIje mus
.je ubjue
llsuend
meus
emouvrai
Jmeuvent
qmeuve
meuves eut
u'ils
u'il
,.F,que
tutc.
VOIR
. pleuvan
Pleuvoirplu
t il
plut
pleut
.
pouvant
Pouvoirpu peuvent
peut
.,ipeux
Iluls
pus
je
ou
peux end
it.Jje puisse
je
,qSubj
.Que
ue
puis pourraitc.
eut
puissent
u'ils
,e.JFpuisse
u'il
qtu
puisses
Savoir
. sachantsu sais
je Ssaurai
Jsait
sais mp
ui
lueache
.sus
.IF,itje nd
PRÉSENT PARTICIPE PARTICIPE PRÉSENT PASSÉ
OBSERVATIONS
.
L’INPINITIP
.DE PRÉSENT
. PASSÉ
. .
DE
L'INDICATIT DÉPINI
.

QUATRIÈME
CONJUGAISON
.
jabsous
.(faAbsoudre
|ém
'absous
bsolvant
abso
) ute
réso
,r.Réso
réso
réso
je usudre
lvan
u t
ésollus
C oudr
DRE
,cous
cous ant
ue couds
je .
cousis
je
moulant
Moudre
moulu .moulu
moudss
je
Joind
joign ant
joint re .joins
joignis
je
je
Prendre prends
je
prenant
pris
.
pris
je
Répondre
répondant
répondu
.
répondis
réponds
je
Braire il
brait braira
Cbrairont
llsondit
Ibrairait
,iFut
.brairaient
,
AIRE
Faire
faisant
fait fais
je .fis
je
Traire
trait
trayant tra
jeis
Bruire
bruyant bruit
il Imparf
bruyait
bruyaient
.,iIlls
Circoncire
Icirconcisant
.circoncis
circoncis
circoncis
je
Confire
confisant
confit confis
je con
.je fis
Dire
disan
dit t dis
je .
dis
je
Écrir
écriv
écriteant j'écris .
j'écrivis
.Maudireant
IRE
maudit
maudis
.maudiss
maudis
je
Lire
lisant
lu lis
je .lus
je
Lui
luisant
luire lui
je s
Nui
nuire
sant nui nuis
je
DET .
nuisis
je
Rire
riant ri ris .ris
je
Suffir
Isuffi e
sant sutfliaesuffi
lje s .
suffis
je
PRÉSENT PARTICIPE PARTICIPE PRÉSENT PASSÉ
OBSERVATIONS
.
L'INFINITIV
.DE PRÉSENT
. .
PASSÉ .
L'INDICATIP
DE .
DÉPINT

QUATRIÈME
CONJUGAISON
.SUITE
LA
DE
Boire buvant bu bois
je .
bus
lje
OIRE
.
Croire croyant cru croi
. s
crus
je
(Clore clos clos
je
ORE
. Éclore éclos éclôt
il
Conclure concluant conclu conc
je
. lus
.
URE E( xclure clus
excluant exclu .
j'ex
(Naitre naissantné nais
je naquis
.je
P. aitre
AITRE paissant il
pait Jtc.
Ful
paitrai
,eCondit
ipaitrais
.JImp
ndic
ee
Ste
,eQpaissais
paisses
.tu
ubj
ue
Battre battant battu bats
je .
batti
je s
C. roître
TRE croissantcrû crois
je .crus
je
Mettre mettant mis mets
je .mis
je
Suivre suivant suivi sui
je s .
suivis
je
VRE
. Vivre vivant vécu vis
je vécus
.je
Vaincre vainquant vaincu vaincs
je vainquis
.je
Rompre rompant rompu je
romps rompis
.je
86 DU VERBE.

Les mots composés d'un de ces verbes au moyen


d'une préfixe, se conjuguent comme le verbe primitif,
Écrivez les temps primitifs des verbes suivants :
Prévoir , revêtir, ressortir , consentir, acquérir , par
venir, endormir, recueillir, s'abstenir, se souvenir, eont
tenir, souvenir, revoir , concourir, retenir, ressentir , par
courir.

Quel est le mot primitif dans les verbes que voici :


Apprendre, défaire, extraire, dédire , relire , souscrire,
reluire , sourire , accroire , renaître , repaître , abattre ,
accroitre, admettre , revivre, remettre, méprendre, refaire,
surprendre, abstraire, comprendre, médire, reprendre, sous
traire, combattre, surfaire, redire , connaître , décroitre,
débattre, commettre, survivre, démettre, convaincre, pro
mcttre , corrompre, permettre, soumettre ?
S XXXVII .

Quelques observations sous forme de règles.


Quelles sont les terminaisons de la première per
sonne du singulier de l'indicatif ?
Rép. e, is, ois, s. (Ex . : Je parle, finis, aper
çois, vends. - Vous voyez par là qu'à l'exception des
verbes de la première conjugaison, tous sont terminés
en s. ( Quelques-uns en x, nommez-les.)
Écrivez la seconde personne du singulier dans tous
les temps des verbes :
Avoir, étre, remuer, subir, devoir , rendre.
Ex. : Tu remues, tu remuais, remuas, remueras, remue
rais, que tu remues, que tu remuasses. Quelle est la lettre
finale ?
Ainsi , toutes les secondes personnes du singulier
sont terminées on s (il faut excepter l'impératif de la
première conjugaison qui est terminé en e , comme
DU VERBE . 87

glisse, le verbe aller qui fait va, et quelques verbes


irréguliers qui ont un ).
Toutes les secondes personnes du pluriel sont ter
minées en ez, excepté : vous êtes, vous dites et vous
faites, et les secondes personnes du prétérit défini.
Mettez à la première personne plurielle du prétérit
défini les verbes :
Crier, unir, vouloir, prendre.
Ex. : Nous criâmes, unimes, voulûmes, primes.
D'où la règle que cette personne dans tous les
verbes a une des terminaisons âmes , imes, úmés
(remarquez l'accent circonflexe ).
Quelle est la seconde personne plurielle des mêmes
verbes ?
Vous criates, unites, voulůtes, prites.
Et la troisième personne ?
Ils crièrent, unirent, voulurent, prirent.
La première et la deuxième personne de l'imparfait
de l'indicatif au singulier sont toujours terminées en
ais, et la troisième personne en ait .
Donnez des exemples.
Le pluriel a pour terminaisons : ions, iez, aient.
Ex. : Comment font au futur simple les verbes :
Savoir , aller, mettre, sortir, pouvoir, être ?
Je saurai, irai, mettrai, sortirai, pourrai, serai (ai, as,
dig ons, ez , ont) .
Et au conditionnel présent ?
Je saurais, irais, mettrais, sortirais, pourrais, seráis (ais,
ait, ions, iez, aient).
Quelle différence trouvez-vous entre la première
personne du futur, et la première du conditionnel ?
Rép. Le conditionnel a un s à la fin que le futur n'a pas.
88 DU VERBE .

Règle générale, ajoutez un s au futur et vous aurez


le conditionnel,

S XXXVIII.
Diverses applications ayant rapport au verbe.
RÉGIME DIRECT .

Formez avec les verbes suivants des phrases dans


lesquelles le substantif complément soit régime direct.
Servir son maître . Suivre son chef. Assister les
pauvres. Éviter les méchants. Fréquenter l'office
divin . Respecter la vérité. Honorer père et mère. .

Semer le grain. Sarcler le jardin. - Cueillir les fruits.


Assiéger la ville . Vendre le nécessaire. Acheter des
objets de luxe. Étudier la langue . Former le cœur .
Battre les animaux . Hausser les épaules. Chauffer
l'appartement. Secourir les malheureux.
P. Ex. : Un bon domestique sert bien son maître.
RÉGIME INDIRECT .
Ressembler aux parents . S'opposer aux bons conseils.
- N'ajouter pas foi au menteur. N'en vouloir point au
maitre. Résister à la méchanceté. — Échapper au danger.
- Dresser des embûches au voleur. Être attentif aux
paroles du maître. S'intéresser aux orphelins.
P. Ex. : Les élèves sont attentifs aux paroles du maître.
AUTRE RÉGIME INDIRECT.
Avoir besoin d'un guide. S'acquitter des fonctions de
bourgmestre. Êtreprivé des commodités de la vie.
Se souvenir de la mort. Faire mention du crime. Se
moquer de l'enfant. S'armer de courage. Mourir de
faiblesse ou de misère. S'inquiéter de son sort. - Se ré
jouir de la vie. Se vanter deses avantages.- Se souvenir
du bienfaiteur.
FORMATION DE LA PHRASE . 89

CHAPITRE VIII .
FORMATION PLUS DÉVELOPPÉE DE LA PHRASE .
S XXXIX.
Détermination de lieu .
Déterminez l'action exprimée par les verbes sui
vants avec une plus grande précision en marquant le
lieu, en réponse aux questions : où, d'où, par où ?
P. Ex. : Marcher dans le jardin . Aller au lit.
Aller être assis , vivre - , demeurer
- résider , se tenir debout , être couché
rester , labourer monter
voyager
placer > planter bâtir chasser >

conduire trotter , venir > croitre


souffler tomber

Qui peut me donner une phrase composée d'un


sujet, d’un verbe et d'un complément ?
Lejardinier plante un arbre.
Quel mot est le sujet dans cette phrase ?
Pourquoi nommez-vous ce mot sujet ?
Indiquez le verbe de la phrase.
Quel mot indique ce que le jardinier plante ?
A quel objet se rapporte l'action du jardinier ?
Quel mot de la phrase marque cela ?
De quoi est composée cette phrase ?
Où le jardinier plante-t-il un arbre ?
Le jardinier plante un arbre dans le jardin .
A quelle question répondent les mots ajoutés dans le
jardin ?
A la question où.
Qu'avons-nous précisé par ces mots : dans le jardin ?
Le lieu .
Observez bien.
8.
90 FORMATION DE LA PARASE .

EXPLICATION . Les mots dans la phrase qui


indiquent où se fait une chose ( qui déterminent le
lieu de l'action) se nomment DéTERMINATION DU LIEU.
La phrase : Le jardinier plante un arbre dans le jardin ,
consiste donc :
En un sujet, un verbe, un complément et une détermina
tion de lieu .

Formez des phrases semblables avec les substantifs


suivants employés comme sujets.
Détermination
Sujet. Verbe . Complément. de lieu .
Le menuisier >>

L'instituteur
L'élève
Le maréchal ferrant ,
Le cheval >>

Le chien
Le médecin » »

Le cordonnier
L'horloger
Le soleil
La lune
Formez des phrases semblables avec le verbe au
passif.
P. Ex. : Le lièvre a été tué par le chasseur au bois.
Sujet. Verbe . Complément. Déterm , de lieu .
La voiture
La lettre »

Le foin
Le froment
Le pain D

Le voleur >>

Le vaisseau
La guerre
L'église >>
FORMATION DE LA PARASE . 94
Le dessin
Le torrent
La croix

S XL .
Détermination du temps .
Qui peut me dire quand les oiseaux de passage s'en vont ?
· En automne.
Qu'avez-vous désigné par les mots en automne ?
Le temps .
A quel mot de la question a -t -il été particulièrement ré
pondu ?
Au mot quand .
Annotez ceci :
EXPLICATION . Les mots qui précisent le temps
se nomment DÉTERMINATION DU TEMPS , et celle -ci ré
pond toujours à la question QUÁND ?
Répondez aux questions suivantes par la détermi
nation du temps :
P.Ex. : Quand les jours sont- ils le plus longs ?
Les jours sont le plus longs en été.
Quand les jours sont-ils le plus courts ?
Quand naquit le Sauveur ?
Quand mourut le Sauveur ?
Quand ressuscita le Sauveur ?
Quand le Sauveur monta-t-il au ciel ?
Quand le Sauveur a - t -il envoyé le Saint-Esprit ?
Quand commence l'année ecclésiastique ?
Quand finit l'année ecclésiastique ?
Quand se lève le soleil ?
Quand se couche le soleil ?
Quand commence la classe ?
Quand finit -elle ?
Quand les feuilles tombent- elles des arbres ?
92 FORMATION DE LA PHRASE . !

Formez des phrases complètes avec les détermina


tions de temps qui suivent :
P. Ex.: Se lever le matin, Le soleil se lève le matin et
Se coucher le soir. } se couche le soir.
Briller le jour ,
Éclairer la nuit. }
Commencer à huit heures,
Finir à quatre. }
Prier avant la leçon ,
Être attentif pendant la classe. } ..
Verdir au printemps ,
Mûrir en été. }
Moissonner en automne,
Reposer en hiver. }
Examinons de nouveau la première phrase :
Le jardinier plante un arbre dans le jardin .
Qui pourrait mieux élaborer cette phrase en y ajoutant la
détermination du temps ?
Le jardinier plante un arbre dans le jardin en automne.
De quoi se compose maintenant cette phrase ?
Comment se nomme le sujet ? le verbe ? le complément ? la
détermination du licu ? la détermination du temps ?
Formez vous-mêmes des phrases semblables avec
Déterm , de Déterm . de
Sujet. Verbe. Complém . lieu . temps.
Mon père cueillera des poires au verger à la St. - Jean .
Faites des phrases du même genre avec des verbes
passifs.
Ex. : L'homme fut formé de Dieu dans le Paradis ter
restre le sixième jour de la création .
FORMATION DE LA PHRASE .
93
S XLI .
Manière d'être du verbe.
Répondez à la question :
Cornment peut-on travailler ?
On peut travailler lentement. On peut travailler mal.
On peut travailler avec précaution. On peut travailler
avec plaisir ?
Que marquent les mots : lentement, mal, avec précaution ,
avec plaisir ?
Ces mots marquent de quelle manière, comment on peut
travailler .
A quel mot de la question ces mots se rapportent -ils par
ticulièrement ? Aux mots comment, de quelle manière.
EXPLICATION . Les mots qui, comme ceux dont
nous venons de parler, marquent comment une chose
peut se faire se nomment déteRMINATION DE LA MANIÈRE.
La détermination de la manière répond toujours à
la question comment ?
EXERCICE .
Répondez aux questions par des
phrases dans lesquelles vous ferez entrer la détermi
nation de la manière ,
Que peut-on faire avec joie ?
Que peut-on supporter avec patience ?
Que peut-on faire rapidement ?
Que peut-on faire lentement ?
Que peut-on faire volontiers ?
Comment peut-on lire ?
Comment doit-on lire ?
Comment faut -il qu'on parle ?
Formez avec les données qui suivent des phrases
dans lesquelles le verbe soit déterminé avec plus de
précision par la détermination de la manière .
Ex. : Traiter avec bonté. G Le maitre traite ses élèves
avec bonté .
94 FORMATION DE LA PHRASE .

Procéder avec précaution. Écouter attentivement.


Reprocher sévèrement. Remercier cordialement.
Fleurir avec beaucoup d'é- Avertir sérieusement.
clat. Prier honnêtement.
Travailler avec effort. Se comporter convenable
Écrire sans faute. ment .
Agir sans égoïsme. Apprendre diligemment.
Souffrir sans plainte. Recevoir amicalement.
Vivre en accord . Entrer et sortir décemment .
Voyager à pied.
Revenons derechef à notre première phrase :
Lejardinier plante un arbre dans le jardin en automne, et
dites -moi comment le jardinier plante l'arbre.
Avec attention , avec adresse, avec prudence, avec ardeur,
lentement, rapidement, avec persévérance, avec connais
sance de cause .
Que nous apprennent tous ces mots de l'action du jar
dinier ?
Ces mots nous indiquent comment le jardinier plante, ou,
encore, la manière de planter.
Nous avons donc complété la phrase par ?...
Par la détermination de la manière.

Répétez les éléments de la phrase.


Quel mot est le sujet ?
Quel mot est le complément ?
Quel mot est la détermination du lieu ?
Quel mot est la détermination du temps ?
Quel mot est la détermination de la manière ?
Qui saurait former une phrase composée de :
Sujet, verbe, complément, détermination du lieu ,
du temps et de la manière ?
Prenez pour sujet le maréchal ferrant.
Le maréchal ferre avec adresse, le matin, le cheval dans
le travail (machine de bois).
FORMATION DE LA PHRASE . 918
Formez six phrases avec le même nombre d'élé
ments .

S XLII .
Indication de la cause .
Que peut-on faire par imprévoyance ?
On peut tomber par imprévoyance.
Vous voyez de prime abord dans cette phrase que les mots
par imprévoyance marquent la cause de la chute.
Ce verbe tomber est conséquemment mieux déterminé
par ? ...
EXPLICATION . Les mots qui exprimentce qui a
causé l'action se nomment la DÉTERMINATION DE LA
CAUSE .
EXERCICE . Répondez aux questions suivantes :
Que peut-on faire par imprévoyance ?
Que peut-on faire par précipitation ?
Que peut-on faire par inadvertance ?
Que peut-on faire avec joie ?
Que peut-on faire avec crainte ?
Que peut-on faire avec douleur ?
Que peut-on faire avec lassitude ?
Formez avec les données suivantes des phrases dans
lesquelles l'action exprimée par le verbe est définie avec
plus de précision par la détermination de la cause .
Assister par pitié, Mourir de faim . Pâlir de peur .
Trembler d'effroi.. Succomber d'épuisement.-- Fondre
de chaleur . Tomber par malheur dans la misère. - Être
puni pour ses fautes. Être récompensé pour son zèle.
Pleurer de joie. Tomber malade de chagrin.
Ajoutez maintenant à notre phrase déjà plusieurs
fois répétée la détermination de la cause .
Le jardinier plante un arbre dans son jardin, en au
tomne, avec adresse, par amusement.
96 FORMATION DE LA PHRASE .

Qui pourrait mieux arranger les mots de cette


phrase ?
En automne le jardinier plante avec adresse et
par amusement un arbre dans son jardin .
La phrase se compose de sept éléments :
1. Sujet.
2. Verbe.
3. Complément.
4. Détermination du lieu .
5. Détermination du temps .
6. Détermination de la manière .
7. Détermination de la cause .
Faites une phrase qui renferme tous ces éléments
en prenant pour sujet : le maître.
S XLIII .
Indication de l'avantage ou du désavantage que nous
occasionnent les objets ou les animaux .
EXPLICATION . Vous comprendrez facilement
que les déterminations qui nous apprennent à quoi un
objet nous sert ou en quoi il nous nuit, peuvent être
désignées sous le nom de DÉTERMINATION DE L'Avan
TAGE OU DU DÉSAVANTAGE .
EXERCICE . Répondez aux questions suivantes,
sans avoir égard aux déterminations précédentes.
Énoncez les réponses en plusieurs petites phrases.
P. Ex. : De quelle utilité est pour nous le bois ?
Réponse. Le bois nous est utile de différentes manières.
It sert à la construction des maisons, des bateaux,
des vaisseaux .
Nous en confectionnons divers beaux meubles.
Il sert aussi à l'entretien, à l'alimentation du feu .
A quoi nous sert le feu ? A quoi nous sert l'argent ?
FORMATION DE LA PHRASE . 97
A quoi nous sert l'eau ? A quoi nous sert l'or ?
A quoi nous sert la pluie ? A quoi nous sert le sel ?
A quoi nous sert l'orage ? A quoi nous sert la chaux ?
A quoi nous sert le fer ? A quoi nous sert la pierre ?
A quoi nous sert le plomb ? A quoi nous sert la brique ?
A quoi nous sert le cuivre ?
En quoi la souris nous nuit -elle ?
Rép. La souris nous nuit en ce qu'elle mange la graisse,
le grain, le pain, la farine. Elle ronge aussi les meubles, les
livres et autres choses utiles.

En quoi nous nuit la taupe ? En quoi nous nuit l'eau ?


En quoi nous nuitle moineau? En quoi nous nuit l'éclair ?
Enquoi nous nuitle hanneton ? En quoi nous nuit l'orage ?
En quoi nous nuit le feu ?
Ajoutez maintenant à la première phrase : Lejardi
nier, etc., la détermination de l'utilité ou du tort.
De combien d'éléments se compose la phrase ainsi
conçue ?
Exprimez la phrase d'une manière convenable.
Formez vous-mêmes des phrases renfermant les
éléments suivants :
a.) Sujet. -6.) Verbe. — c.) Complément. - d .) Déter
mination du lieu .-- e .) Détermination du temps.-- f.) Déter
mination de la manière. g.) Détermination de la cause.
- h.) Indication de l'utilité ou du tort.
RECAPITULATION .
1. Qu'appelez - vous action ?
2. Comment se nomme le mot qui exprime une action ?
3. Quels sont les temps principaux du verbe ?
4. Quand dit - on qu’un verbe est au présent?
5. Quand dit - on qu’un verbe est au passé ?
6. Quand dit -on qu’un verbe est au futur ?
7. A quoi servent les verbes auxiliaires, quels sont-ils,
et pourquoi les nomme- t -on ainsi ?
9
98 DE L'ADVERBE .
8. Combien y a - t-il d'espèces de temps passés ?
9. Combien y a - t-il d'espèces de futurs ?
10. Qu'est-ce que l'indicatif, le conditionnel, le sub
jonctif, etc. ?
11. Qu'appelez -vous temps simple ?
12. Qu'appelez - vous temps compose ?
13. Que signifie le mot participe ?
14. Combien de participes ayons-nous?
15. Qu'est -ce qu'un temps primitif ?
16. Qu'est-ce qu'un temps dérivé ?
17, Comment se forme limparfait du subjonctif ?
18. Qu'appelle -t -on verbe actif, verbe passif, etc. ?
19. Qu'est-ce qu'un verbe irrégulier ?
20. Qu'appelez -vous régime , combien y a -t- il d'es
pèces de régimes ?
21. Qu'est-ce que le régime direct ? Qu'est- ce que
le régime indirect ?
22. Qu'entendez -vous par détermination de lieu ?
23. Comment appelez -vous les déterminations qui
nous indiquent quand l'action a eu lieu ?
24. Qu'est -ce que la détermination de la manière? -
la détermination de la cause ? la détermination de
l'utilité ou du tort ?

CHAPITRE IX .
S XLIV .
DE L'ADVERBE .
Lisez la phrase suivante :
Le lièvre court.
Je vais y ajouter un petit mot :
Le lièvre court VITE .
Quel mot ai-je ajouté ? Quelmot a été déterminé avec
DE L'ADVERBE . 99
plus de précision par cette addition ? Quelle espèce de
mot est-ce ?
Lisez la phrase que voici :
Le cheval est fort.
Quel est le qualificatif ou l'adjectif dans cette phrase ?
Je vais qualifier cet adjectif par un autre mot :
Le cheval est très-fort.
Par quel mot l'adjectif fort a -t- il été qualifié ?
Nous avons en conséquence dans la première phrase
un verbe, dans la seconde un adjectif qui ont été
mieux qualifiés.
ATTENTION. Un inot qui détermine avec plus de
précision ou qui qualifie un verbe ou un adjectif, se
nomme

Adverbe .
Lisez la phrase qui suit :
Le paresseua (quadrupède) marche lentement.
Quel est dans cette phrase l'adverbe ?
Quel mot ai-je ajouté dans cette phrase-ci :
Le paresseux marche très-lentement ?
Quel mot a été qualifié par cette adjonction ?
Ainsi l'adverbe peut, outre le verbe et l'adjectif,
qualifier aussi un autre adverbe .
Répondez maintenant par une phrase complète à
cette question :
Qu'est- ce qu'un adverbe ?
EXERCICE . Qualifiez les adjectifs des phrases
suivantes :
Le monde est grand. La glace est glissante.
L'herbe est verte. Le verre est- cassant. Le cheval
est - fier . La brebis est utile.

Qualifiez les adjectifs des phrases qui suivent :


Sur la glace unie on tombe facilement. - Un élève
sage est aimé du maître. Le pain cuit a un bon goût.
100 DE L'ADVERBE .
On ne doit pas séjourner dans une chambre blanchie.
1. En disant : l'homme agit prudemment, quelle
espèce de qualification ai-je donnée à l'action d'agir de
l'homme ?
Rép. L'espèce de manière d'agir. - Adverbe de manière.
2. Que détermine-t - on par les adverbes dans ces
phrases :
L'élève fait d'abord son devoir , ensuite il joue ;
Il faut se procurer premièrement le nécessaire, puis
l'utile, enfin l'agréable ?
Rép. L'ordre . Adverbes d'ordre .
3. Dem . Je suis ici, Dieu est partout ?
Rép. Le lieu. Advertes de lieu .
4. Dem . Aujourd'hui c'est mon tour, demain ce
sera le tien .
Pierre étudie toujours, Jacques souvent, Charles
jamais.
Rép . Le temps . Adverbes de temps.
5. Dem . Que détermine -t-on par les adverbes :
assez , beaucoup, combien , guère, peu , tant, trop,
Comme dans les exemples : Les hommes qui parlent beau
coup réfléchissent peu . — Combien de gens qui possèdent trop,
tandis que tant d'autres n'ont pas assez ?
Rép. La quantité. — Adverbes de quantité.
6. Dem . Et par ceux-ci : aussi, autant, plus,
moins ?
Ex. : Je suis aussi avancé que mon voisin . L'éléphant
est très-grand.
Rep. La comparaison. - Adverbes de comparaison ( 1 ).
(1 ) On pourrait faire trois classes supplémentaires, telles que :
Adverbesd'interrogation.Ex.: Pourquoi ?comment? quand ? où ?
Adverbes d'affirmation et de négation. Ex. : Certes, certaine
ment, oraiment,nullement, oui, non, ne pas, ne point, ne plus.
Adverbes de doute . Ex.: Peut-être, donc, ainsi, conséquemment.
DE L'ADVERBE. 101

Classez en six catégories les adverbes suivants :


ADVERBES .
Exemple.
1. 2. 3. 4. 5. 6.
De manière . D'ordre . De lieu . De temps. De quantité . De comparaison .

Sagement. Postérieu- Ailleurs . Jadis. Beaucoup. Moins .


rement.

Auparavant, distinctement, troisièmement, dehors, après


demain, poliment, auprès, modestement, loin, dernière
ment, là, tard, tôt, dessus, dessous, autrefois, maintefois,
franchement, aisément, pêle-mêle, où, y, naguère, tantôt,
bientôt, depuis.
Presque tous les qualificatifs peuvent devenir ad
verbes . Le changement est en général fort facile à
opérer.
Ex.: Juste, justement ; utile, utilement ; poli , poliment ;
ingénieux, ingénieusement.
Dem . Qu'ai-je ajouté à l'adjectif pour former l'adverbe ?
Rép. La syllabe ment.
Dem . Par quoi sont terminés les adjectifs qui précèdent ?
Rép. Par e , i, u, c'est-à-dire, par une voyelle.
Retenez bien, chaque fois que l'adjectif se termine
au masculin par une voyelle, vous formerez l'adverbe
en
y ajoutant ment. (Excepté impuni, qui fait impuné
Inent ( 1 ) . )
Formez des adverbes au moyen des adjectifs sui
vants :
Large, libre, infini, résolu , tendre, uni .
De quels adjectifs sont formés les adverbes suivants :
Grandement, bonnement, civilement, présentement, len
tement, franchement, doucement, mollement, follement ?
( 1 ) Dans les adverbes formés des adjectifs commode, conforme,
énorme, l’e muet se change en é fermé : commodément, etc.
9.
102 DE L'ADVERBE .
En retranchant la syllabe ment, qu'est-ce qui vous
reste ?
Ainsi , pour former les adverbes d'adjectifs non
terminés par une voyelle au masculin, on ajoute ment
au féminin .
Qui saura me dire quel est l'adjectif masculin sin
gulier des adverbes qui suivent :
Éminemment, impertinemment, élégamment, précédem
ment, prudemment, évidemment, abondamment, apparem
ment , différemment ?
Quelques-uns sont irréguliers, bien (bon ), mal
(mauvais), peu (petit).
L'adjectif sans changement est souvent adverbe.
Ex. : Voir clair, parler haut, parler bas, chanter juste,
couper court, coûter cher, sentir bon.
L'adverbe devient quelquefois substantif.
Ex. : Le trop et le trop peu nuisent également. Le moins
et le plus que je puisse faire pour vous, c'est de...
S XLV .
Degrés dans l'adverbe.
Dem . Qui me dira les degrés de l'adjectif såvant?
Changez cet adjectif en adverbe.- Ajoutez - y : plus, moins,
le plus, le moins, et vous aurez ...
D'où il suit que l'adverbe a trois degrés formés de
la même manière que les degrés dans l'adjectif.
Quelques comparatifs et superlatifs ne suivent pas
la règle générale pour leur formation .
Bien , mieux , le mieux . Peu , moins, le moins.
Mal, pis, le pis. - Beaucoup , plus, le plus.
EXERCICES . a ) Formez des phrases conformé
ment à cet exemple :
Le cheval court lestement, le lévrier plus lestement, le cerf
très -lestement.
DE LA PRÉPOSITION. 103

b) Formez des phrases avec les adverbes que voici :


Généralement, supérieurement, le mieux , le plus tôt,
prochainement, d'abord, enfin .
c) Formez des phrases semblables à celle qui suit :
La bougie brûle vivement, la chandelle moins vivement, la
lampe le moins vivement.
RÉCAPITULATION.
1. Qu'est -ce qu’un adverbe ?
2. Combien y a -t-il d'espèces d'adverbes ?
3. Qu'est-ce qu'un adverbe de manière ? un ad
verbe d'ordre ? - un adverbe de lieu ? un adverbe
de temps ? -
un adverbe de quantité ? un adverbe de
comparaison ?
4. Commentse forment les adverbes terminés en ment?
5. Comment forme-t-on les degrés dans l'adverbe ?

CHAPITRE X.
S XLVI.
DE LA PRÉPOSITION .
Lisez la phrase suivante :
Le cultivateur sème en automne du trèfle dans son champ.
Dem . Quelle est l'idée principale exprimée ici ?
Rép. Le cultivateur sème du trèfle.
Dem. La phrase serait - elle encore complète si j'ajoutais le
mot en , par exemple : Le cultivateur sème du trèfle en.
Rép. Non. - Qu'est-ce qui manque ? – Un complément
ou un régime deen que l'on trouveen faisant la question quand.
Ce sera donc en hiver, en été ou en automne, c'est- à -dire
n une saison de l'année.
Il faut donc dire : Le cultivateur sème du trèfle en au
tomne ; ou : Le cultivateur sème en automne du trèfle.
104 DE LA PRÉPOSITION .

En ajoutant à cette phrase le mot dans, aurai-je complété


la phrase ? Non, il manquera de nouveau un régime ou
complément qu'on trouve en faisant la question : Dans quoi ?
Rép. Dans son jardin.
Pouvez-vous dire : Je viens avec ? Non, il faut dire
avec qui ou quoi. Exemple : Je viens avec vous, je viens avec
mon ami, je viens avec mes effets.
Que manque -t-il dans les phrases suivantes :
Le cimetière est autour ? (Rép . De l'église .) Je ne l'ai
plus vu depuis ? (Rép. Trois jours.) — Que fit Dieu durant ?
(Compl. Les six premiers jours.) - Je parie dix contre ? (Rép .
Un .) — La vallée est l'espace compris entre ? ( Rép. Deux
montagnes .) On travaille tous les jours excepté ou sauf ?
(Rép. Les dimanches et les jours de fête.)
Les mots que nous venons de voir : en, dans, avec,
autour , depuis, durant, contre, entre, excepté, n'ex
priment donc pas une idée complète par eux -mêmes,
mais réclament un complément.
Ces sortes de mots , à l'exception d'un seul , durant,
qu'on peut placer après le substantif qui le complète
( il a été heureux toute sa vie durant), se posent devant
les substantifs, les pronoms, les verbes, et prennent
pour cette raison le nom de prépositions.
Écrivez les phrases suivantes et soulignez les pré
positions.
Les élèves prient avant et après la classe. Souvent on
n'entreprend rien vu la difficulté de réussir . L'enfant
n'est jamais mieux qu'auprès de sa mère. - Après la classe
nous allons chez nous . La probité se trouve aussi bien
en deçà qu'au delà de la mer. Les jardins sont derrière
les maisons . Nous avons fait connaissance dès les pre
miers jours. Il est des hommes qui se battraient avec
et contre tous. Voici les plans, voilà les devis. Il y a
environ autant d'hommes que de femmes. Depuis Adam
DE LA PRÉPOSITION. 105

jusqu'à Jésus-Christ on compte environ quatre mille ans.


L'exilé soupire loin de sa patrie. -- L'iris bleu croît le long
des rivières. - Le malade mange malgré lui.—Tout homme
peut apprendre quelque chose d'utile moyennant une bonne
volonté. L'homme bon sauve son semblable nonobstant
les plus grands dangers. Le juste trouve souvent ici-bas
la récompense de ses puvres outre celle qui l'attend au ciel.
-Lejour et la nuit sont produits par la rotation de la terre.
Nul n'est parfait parmi les hommes. La nature se re
pose pendant l'hiver. - On étudie pour s'instruire. - Lors
qu'on chancelle, on est près de tomber. L'école est proche
de notre maison . On ne peut pas être heureux sans la
tranquillité de l'âme.-- La terre tourne autour du soleil, selon
Copernic; d'après les anciens astronomes, le soleil roulait au
tour de la terre. Les taupes se logent sous la terre.
Suivant les commandements de Dieu , il ne faut pas médire .
- Le palais du roi est vis-à-vis de la chambre des représen
tants. — Beaucoup d'hommes se laissent corrompre par l'or.
Dem . Que remarquez-vous au sujet des régimes qui sui
vent les prépositions ?
Rép. Je vois que les uns sont directs, les autres indirects.
Dem . Citez-moi les prépositions qui ont des régimes di
rects . Citez celles à régimes indirects .
Lisez les phrases suivantes en ajoutant les préposi
tions omises .
Mainte ville a ses murs, de belles places et - ces
places de beaux jardins . notre intelligence nous savons
distinguer les effets causes . Les poissons ne peuvent
pas vivre l'eau. les affaires importantes il faut de
mander conseil-- des hommes sages . — Tâche de te réconci
lier tes ennemis. Noé sortit l'arche -
le déluge .
Les malades doivent se traiter les prescriptions du
médecin .
Transcrivez toutes les prépositions que nous avons
vues et formez une phrase sur chacune d'elles .
106 DE LA CONJONCTION .

CHAPITRE XI.
S XLVII .
DE LA CONJONCTION .

Prenons deux mots qui désignent des objets différents :


la rose, l'aillet ?
Quel mot suppléerez -vous pour n'en faire qu'une partie
de phrase ? — Rép. Le mot et, exemple : la rose et l'æillet.
Quelle est la fonction de ce mot ? - Il joint les deux objets.
Faites une réunion simplifiée des deux propositions :
Tu vas à l'école, je vais à l'école.
Tu vas à l'école, moi aussi.
Que fait ici le mot aussi ?
Faites-en autant avec ces autres propositions :
Ne tourmente pas les hommes, ne tourmente pas les ani
maux.

Ne tourmente pas les hommes ni les animaux, ou


Ne tourmente ni les hommes ni les animaux.
Comment corrigerez-vous cette locution : Pierre est éga
lement remuant et paresseux ? Pierre est aussi remuant
que paresseux ?
EXPLICATION , Les mots ET , AUSSI , NI , QUE , ser
vent à JOINDRE plusieurs objets, ou plusieurs propo
sitions (parties de phrases ) , ou plusieurs phrases
ensemble ; c'est pourquoi on les nomme CONJONCTIONS.
Phrases dans lesquelles la conjonction exprime
quelquefois une réserve.
Dieu est miséricordieux , mais il est juste. Charles est
un bon garçon, quoiqu'il étudie peu. Nous devons aimer
notre prochain , même notre ennemi, bien qu'il ne nous aime
pas. Il faut pardonner avec douceur, quand même on
vous nuirait . - La terre est grande, néanmoins elle est fort
DE LA CONJONCTION . 107
petite comparativement au soleil. Il ne vient pas, cepen
dant il me l'avait promis . Tous les hommes sont frères,
pourtant il y en a peu qui s'aiment comme tels .
Comment simplifierez -vous les deux dernières propositions
de cette phrase : Quel est le plus utile de ces deux animaux :
est -ce le beuf, est - ce le cheval ?
Rép . Le bæuf ou le cheval.
Les conjonctions savoir, et, c'est- à -dire, servent à .
expliquer ou à préciser ce qu'on énonce dans la pre
mière partie de la phrase.
P. Ex. : Il y a quatre points cardinaux, savoir : le nord,
le sud, l'est et l'ouest. Je suis content de vous , c'est-à
dire du plus grand nombre.
Faites des phrases avec les conjonctions suivantes :
Quand, comme, lorsque, tandis que, pendant que, tant
que, dès que, avant que, aprèsque, depuis que, jusqu'à ce que.
Ex. : Vous irez jouer quand votre devoir sera fini.
Quoique la conjonction serve à lier des idées ou des
parties de phrases entre elles, il n'est pas toujours né
cessaire qu'une idée ou une partie de phrase la pré
cède ; mais elle peut commencer la phrase.
Ex. ; Și vous voulez qu'on vous regarde comme un homme
d'esprit, pensez bien et parlez peu.- En cas que vous soyez
empéché de venir, veuillez me le faire savoir ,
Les conjonctions qui marquent une condition veu
lent le verbe au subjonctif (excepté si, sinon, sans
quoi). Si vous êtes sages, vous serez aimés ; sinon (ou
sans quoi) on vous réprimandera.
Complétez les phrases suivantes :
Nous irons nous promener , à moins que
Tout homme peut s'instruire , pourvu que
Il m'a promis son appui, à condition que
D'autres conjonctions expliquent la cause, le motif
ou la conséquence d'une proposition ; telles sont :
108 DE LA CONJONCTION .

Car, puisque, vu que, parce que, dès que, c'est pourquoi,


afin de ; il en est de même de : afin que, de peur que , de
crainte que . Ces trois dernières veulent le verbe au sub
jonctif.
Ex. : Travaillez avec zèle ; car le temps perdu ne se rat
trape plus. Les hommes doivent s'entr'aider, vu qu'ils
sont tous frères.
Complétez les phrases suivantes :
Le renard trouva le raisin trop vert, parce que
Père et mère honoreras, afin que
Ne t'expose pas à la tentation , de peur que
Une autre catégorie de conjonctions sert à passer
d'une proposition à l'autre.
Ex. : Tous les hommes sont mortels ; or , je suis homme ;
donc, je suis mortel. Dieu est le père de toutes les créa
tures ; par conséquent il est le mien. On érige une statue
à Godefroid de Bouillon ; il la mérite en effet. · Le compte
est juste ; au reste , nous le reverrons tantôt . Vous voilà
rétabli ; ainsi nous pourrons entreprendre notre voyage.
Il m'a rendu un grand service ; aussi ma reconnaissance ne
finira-t- elle qu'avec ma vie. Le prix du pain va toujours
en augmentant, de sorte qu'il a atteint le chiffre de
C'est un jeune hommebien sage ; de plus, il est très-studieux.
.

Vous avez, dites-vous, fait ce que je vous ai ordonné ;


encore faut-il que je le sache ( subjonctif ). — J'ai bien appris
ma leçon ; d'ailleurs c'était mon devoir.
La conjonction la plus commune est le que qui dé
termine le sens de la première proposition .
Ex. : Je crois que l'âme est immortelle. Je sais qu'il
est arrivé à bon port. La religion nous apprend qu'il y a
une récompense et une punition éternelle . - Je crains qu'il
ne lui soit arrivé un malheur . Je doute que le méchant
triomphe toujours ( 1 ) .
(1 ) Le maitre expliquera avec détail quelles sont les conjonctions
qui veulent le verbe suivant au subjonctif.
L'INTERJECTION . 109

CHAPITRE XII.

S XLVIII.
L'Interjection ( l'exclamation ).
Lorsqu'un enfant, dont la mère bien -aimée est près de
mourir, énonce l'idée : Ma mère meurt ! quelle sensation
éprouve -t-il ?
Lisez la phrase suivante et indiquez quel mot on ajoutc.
Ah (hélas)! ma mère meurt!
A quoi sert le petit mot ah ?
A exprimer la douleur que l'enfant ressent à la pensée
qui suit .
Lorsqu'un enfant, dont le père a été longtemps en voyage,
conçoit la pensée : Mon père va revenir , - éprouve-t-il
de la douleur ou de la joie ?
Par quel mot pourrait-il tout au commencement de la
phrase exprimer sa sensation ?
Également par le petit mot ah ! ou oh !
Comment pourrait-on nommer ces mots exprimant la sen
sation ?
Exclamation , mais on a généralement adopté le mot d'in
terjection .
Qu'est- ce qu'une interjection ?
Indiquez les interjections dans les phrases sui
vantes :
Hélus ! mon chagrin ne finira point !
Holà , hé ! mes braves gens.
Ah ! je l'ai brisé.
Formez des phrases dans lesquelles vous ferez entrer
les interjections suivantes :
Ha , ah, oh, f, fi donc, ouf, çà , allons, courage, chul,
paisc !
10
110 L'INTERJECTION .
RÉCAPITULATION .
1. Qu'est- ce qu'une préposition ?
2. A quoi servent les prépositions ?
3. Comment se divisent -elles par rapport au régime ?
4. Qu'est-ce qu'une conjonction ?
5. Combien y en a - t - il d'espèces ?
6. Que nommez -vous interjection ?
DEUXIÈME PARTIE .
EXERCICES DE STYLE.

CHAPITRE PREMIER .

4 .-- NATURE DES OBJETS, LEURS RAPPORTS ENTRE EUX


ET RELATIVEMENT A L'HOMME .

a) Jugements simples sur différents objets pris


isolément (petites descriptions).
S 10T.
OBJETS DANS L'ÉCOLE .

1. La table (1 ).
La table est un meuble . Elle se compose de la ta
blette, du châssis et des pieds . La table est faite de
bois . Le menuisier l'a faite . On s'y met pour
manger et pour écrire.
2. La fenêtre.
La fenêtre est dans la muraille . Elle a huit car
reaux de vitre . Ceux-ci sont carrés , en verre et trans
parents .-- Les châssis sont en bois, mais les largettes sont
en fer. Elle sert à laisser entrer la lumière dans la
chambre, et en même temps à renouveler l'air.

(1 ) Ces données sont répétées successivement par plusieurs


enfants. A chaque répétition le maitre aura soin que l'ensemble
devienne plus coulant et s'arrondisse . Toutes les petites phrases
seront jointes les unes aux autres au moyen de conjonctions conve
nables dont le maître fera remarquer le bon emploi dans les phrases
réunies. Par exemple, les deux dernières phrases de l'exemple précé
denton les liera par la conjonction afin que ( afin qu'on s'y mettepour
manger et pour écrire). Le maitre profitera de l'occasion pour
faire l'une ou l'autre observation sur l'emploi du mot nouvellement
ajouté (par exemple, afin que désigne la proposition qui suit comme
cause, moyen ou but).
112 EXERCICES DE STYLE .

3. L'ardoise .
L'ardoise est un objet d'école. Elle consiste en une
plaque pierreuse . Celle-ci est encadrée dans un châssis
en bois . Le feuillet d'ardoise est extrait de dessous
terre . On le fend et on le convertit en plaques car
rées . Le menuisier fait le châssis . Je me sers de
l'ardoise pour y écrire avec une touche de la même es
pèce de pierre .
4. La paroi.
5. Le poêle.
6. Le livre (1 ) .
S II .
OBJETS DANS LA MAISON .

7. La porte .
La porte est généralement faite en bois . Elle se
compose du bois de la porte, des gonds et de la serrure .
Les gonds ' et la serrure sont en fer. Le menuisier
et le serrurier font la porte. On la ferme la nuit afin
que les voleurs ne puissent pas entrer dans la maison .
8. Le toit.
9. La cheminée .

S III .
DIVERS BATIMENTS ,

10. L'habitation .
L'habitation est un bâtiment . Elle se compose des
divers étages , des fondements, de la cave , du grenier et
du toit . Elle a une façade et un côté de derrière .
Le maçon , le charpentier, le menuisier, le plafonneur et
le couvreur ont construit la maison . Il y demeure des

(1 ) Le mailre trailera dela même manière, par des demandes bien


appropriées , les nos 4, 5 , 6 , et lous les thèmes proposés à la suite des
exemples donnés comme modèles .
EXERCICES DE STYLE . 113
personnes qui y ont apporté tous leurs meubles et usten
siles .
11. La grange.
12. L'étable et l'écurie .
13. L'église .
14. L'école .

S IV .
OBJETS DANS LE JARDIN .

15. Le pommier.
Le pommier est un arbre fruitier. Il nous donne
des pommes . - Il porte des fleurs blanches et rouges .
Il a des racines, un tronc et des branches ; aux branches
se trouvent des rameaux, à ceux-ci des feuilles, des fleurs
et des fruits. Le bois du pommier est un combustible .
· Le menuisier fait souvent un bon usage du bois du
pommier.
16. La planche.
17. Le chemin .
18. La haie .
19. Le berceau .
20. Les fleurs .
21. Les légumes .
Sv .
DIFFÉRENTS OUTILS .
22. La scie .
La scie est un outil des menuisiers et des charpentiers,
elle consiste dans la feuille et la monture . La feuille
est longue, large et brettelée . La monture a deux
parties qui sont tenues en respect et à distance par un
bâton passant du milieu de l'une à l'autre extrémité ; aux
deux extrémités de devant est fixée la feuille, les deux
côtés opposés sont liés par une corde composée, traver
10 .
EXERCICES DE STYLE .

sée par une baguette. Au moyen de celle-ci on peut


tendre la feuille . On la tourne autour de la corde, ce
qui raccourcit celle-ci . — On se sert de la scie pour scier
le bois . Il y a aussi des scies avec lesquelles on scie
le fer et la pierre.
23. Le rabot.
24. L'aiguille.
25. Le marteau .

S VI.
DIFFÉRENTS OISEAUX .
26. La poule .
La poule appartient aux oiseaux domestiques et habite
un poulailler.- Elle a des pattes courtes, à chacune des
quelles sont trois doigts en avant et un en arrière. A
la racine du bec la poule a une peau charnue . Elle
pond des eufs et nous mangeons aussi la chair de cet
oiseau . — La poule caquette. Elle mange des graines.
27. Le moineau .
28. Le pigeon .
29. L'oie .

S VII .
DIFFÉRENTS ARBRES .
50. Le erisier .
Le cerisier a des fleurs blanches . Il porte des fruits
mangeables que nous nommons cerises. - Celles-ci sont
noires ou rouges et de forme ronde. Elles sont d'une
saveur aigre ou douce. La cerise a dans l'intérieur
un noyau auquel est fixée une queue longue et mince.
Le cerisier a une écorce lisse et des feuilles en forme
de lancette .
31. Le hêtre .
52. Le pin .
EXERCICES DE STYLE .

3 35. Le saule .
On traitera dans le même genre
S VIII .
DIFFÉRENTS MÉTAUX .
34. Le plomb.
35. Le fer.
36. Le cuivre .
37. Le laiton .
38. L'argent.
S IX .
DIFFÉRENTS EFFETS D'HABILLEMENT ,
39. L'habit.
40. La chemise .
41. La botte.

S'x.
LES PHÉNOMÈNES DE LA NATURE (météores, météorologie).
42. La neige.
43. La pluie .
44. L'orage.
45. Les nuages .
46. L'étoile filante.
S XI.
LES ALIMENTS .

47. Le pain .
48. La pomme de terre .
49. La viande.
416 EXERCICES DE STYLE .

CHAPITRE II .
S XI .
TRAITEZ LES QUESTIONS SUIVANTES : DONNEZ LES RÉPONSES EN
PHRASES COMPLETES ET ÉCRIVEZ - les ,
A. Du plomb. Comment est le plomb? - Qu'en
fait - on ? Comment le travaille - t-on ?
B. Du fer . Comment est le fer ? Que fait le
maréchal avant de le travailler ? Qu'en fait le maré
chal ? Que remarque -t-on au fer après qu'on l'a
trempé dans l'eau ?
C. — De l'argent. -- Indiquez quelques qualités de
l'argent. Comment est l'argent comparé au plomb et
au fer ? Que mêle-t-on souvent avec l'argent?-Qu'en
fait -on ? Nommez plusieurs sortes de monnaie
d'argent.
L'habit . Qu'est-ce qu'un habit ? Par qui
est-il fait ? En quoi le fait- on ? De quoi se com
pose-t-il ? A quoi sert l'habit? A quoi servent les
boutons ?-A quoi servent les poches? -Combien y a - t -il
de poches et où se trouvent- elles ? --- Comment peut être
l'habit ? - Quelles espèces d'habits porte-t- on en été?
en hiver ?
E. De l'enfant. Comment sont les enfants ?
Où vont les enfants pour apprendre quelque chose ?
Par qui sont-ils instruits à l'école ? Qu'est-ce que les
enfants apprennent à l'école ? Comment doivent être
les enfants à l'école ? — Quelles sont les suites de l'inat
tention ? Comment sont les enfants sages? Que
veux -tu toujours être ? Que fait un enfant sage le
matin ? chez lui ? à l'église ? à l'école ? - dans
la rue ? Comment nomme-t-on l'enfant qui va à l'école ?
EXERCICES DE STYLE . 117
Comment nomme- t - on l'enfant qui a perdu ses pa
rents ?
F. De la viande, Qu'est-ce que la viande ?
D'où l'obtenons- nous ? - De quels animaux mange-t-on
la chair ? Quels animaux des forêts fournissent éga
lement une chair mangeable ? Comment nomme-t -on
la chair des animaux des forêts ? -Quelle volaille mange
t - on fréquemment ? De quels autres animaux mange
t-on encore la chair ?-Que peut- on faire avec la viande ?
- Comment nomme-t-on la viande non cuite ?-Quelles
qualités peut avoir la viande fraiche ? — Chez qui achète
t - on ordinairement la viande ? En quoi consiste le
travail du boucher ?
G. De l'eau . D'où provient l'eau ? Quelles
espèces d'eaux y a-t-il ? — Quelles qualités l'eau a - t-elle
en général ? – Quelles qualités doit avoir l'eau qu'on
boit ? -- Quelle est l'eau la plus pure? — Quelles qua
lités connais-tu à l'eau de mer ? Que s'opère-t-il dans
l'eau par un grand froid ? Que lui arrive-t-il dans
une grande chaleur ? — A quoi sert l'eau ? Quels sont
les ouvriers qui ne peuvent pas se passer d'eau ?
H. --- Du jardin.- Qu'est-ce que le jardin ? -Quelles
espèces de jardins y a-t-il ? — Que plante-t-on au jardin
potager ? Avec quoi borde-t -on fréquemment les che
mins du jardin? - Quel travail exigent les parterres des
jardins ? Quel travail réclament les jeunes plantes
lorsqu'il ne pleut pas à temps ? Que trouve-t-on dans
beaucoup de cabinets de jardins ? - Pourquoi les jar
dins sont-ils entourés de murailles, de palissades ou de
haies?-Quels animaux causent beaucoup de dommages
dans les jardins ? Quel amusement nous procure un
beau jardin ?
I. De l’orage. Dans quelle saison se forment les
orages ? Comment est l'air avant un orage ? – Quelle
118 EXERCICES DE STYLE .

influence cette pesanteur exerce-t-elle sur les hommes et


surles animaux? --- Que remarque- t-on auciel à l'approche
d'un orage ? - Que voit-on dans l'air ? -Qu'entend-on ?
Qu'est-ce qui précède le plus souvent les orages ?
A quoi reconnait-on qu’un orage est proche ? - Qu'ob
serve - t -on aux fenêtres lorsqu'il tonne très-fort ? Quel
dommage cause la foudre ? Au moyen de quoi pré
serve-t-on les bâtiments de la foudre ? Où tombe le
plus souvent la foudre ? Quelles mesures de précaution
faut-il prendre lorsqu'on se trouve en plein air pendant
un orage ? De quoi les orages sont -ils presque tou
jours accompagnés ? Comment est l'air pendant un
orage ? Comment est l'air après un orage? Quel
effet bienfaisant les orages exercent- ils sur les hommes
et sur les animaux ? - Quelle autre utilité procurent les
orages ? Comment se conduisent les enfants et les per
sonnes déraisonnables pendant l'orage ?

CHAPITRE III .
B. - LA DESCRIPTION . -
PREMIER DEGRÉ .
S XIII .
EN FORME ORDINAIRE .

La table .
1. Espèce. 2. Matériaux . 3. Parties . - 4. Cou
leur. 5. Forme . 6. Confectionneur. 7. Utilité.
8. Espèces .
1. La table est un meuble. 2. Elle est faite de bois.
3. Elle se compose du dessus , du châssis et des pieds.
4. Elle en a quatre. 6. La table est peinte en rouge .
6. Elle est carrée . 7. Le menuisier l'a faite. 8. L'utilité
de la table est multiple. On s'en sert pour y écrire,
jouer, manger et pour y placer divers objets. On lui
donne différents noms suivant sa destination . - Ainsi, on
EXERCICES DE STYLE . 119
a des tables de jeu, des tables de salon , de cuisine, des
tables à déballage, de nuit , etc.
Mon livre de lecture ,
1. Nom du livre . 2. Lieu où il a été imprimé.
3. Auteur. 4. Forme . 8. Parties . 6. Brochage.
- 7. Relieur . 8. Nombre de pages. 9. Contenu .
10. But ou usage .
1. Le livre dont je me sers en classe se nomme livre de
lecture. 2. Il a été imprimé à Bruxelles. 3. Il est écrit
par un homme qui s'appelle Braun . 4. Il est carré, mais
plus long que large. - 5 . Il se compose de plusieurs feuilles.
6. Celles-ci sont pliées et réunies, 7. Le relieur l'a
broché. Sur la couverture se trouve une image gravée.
8. Chaque feuillet a deux pages. - Tout le livre contient
82 feuillets ou 164 pages . 9. Il s'y trouve beaucoup de
jolies histoires, quelques notions sur Dieu, sur la géographie
et sur l'histoire naturelle. 10. Je dois lire attentivement
dans ce livre de lecture aussi bien chez moi qu'à l'école .
Faites une petite composition sur :
1. La plume.
Réfléchissez attentivement sur :
1. Les parties de la plume.
2. La qualité de ces parties.
3. L'origine de la plume.
4. L'espèce de plume et l'usage qu'on en fait.
5. Les changements qu'elle peut subir.
6. Les qualités et les dénominations qu'elle obtient par
ces changements.
7. La matière dont on peut faire certaines plumes.
2. La chaise ,
Réfléchissez à ce qui peut se dire d'une chaise et con
sidérez-la sous les divers points de vue suivants :
1. Sous le rapport des objets auxquels elle appartient.
2. Relativement à ses diverses parties.
3. Par rapport à son usage.
120 EXERCICES DE STYLE .

4. Par rapport à sa confection .


8. Par rapport à la qualité et à ce qui constitue ses di
verses parties.
3. Le papier .
Laissez-vous guider dans vos réflexions par les points
suivants :
a ) Confection . 6) Matériaux. c) Espèces. — d ) Cou
leur. -
e) Forme. -
D) Qualités des diverses espèces.
9) Marque de fabrique. h ) Main , rame. - i) Prix .
1) Usage.
4. La craie .

Au moyen des données suivantes , dites ce que vous


pensez de la craie et transcrivez le résultat de vos
pensées.
a) Couleur. b) Formc. c) Forme ordinaire.
d ) Comm ent on l'obt ient. e) Quali tés qu'on remarque par
le toucher . f ) Usage.
5. Le chapeau .
Observez les points suivants et réfléchissez - y .
a) A quelle espèce d'objets il appartient. -- b) Matériaux .
c) Forme. d) Différentes espèces de chapeaux.
e) Parties . f ) Couleur. g) Ornement . h) Utilité .
a . Éponge . m . Pain .
b . Cire à cacheter . n . Bière .
c. Crayon . 0. Lait .
d. Encre . p. Village .
e . Cruche . . Nuage.
f . Miroir . r. Vent.
g . Pendule . s. Pluie .
h. Couteau . t. Pierre.
i, Brosse. u. Or.
j. Tonneau . v . Soufre .
k . Manteau . X. Sel .
1. Gant.
EXERCICES DE STYLE . 121

Pour faciliter la marche de la pensée, observez les


points suivants :
1. Espèces. 2. Matière. 3. Parties. 4. Couleur .
- 8. Forme. 6. Confection . . 7. Utilité. 8. Sortes .

9. Usage. 10. Lieu où ils se trouvent. 11. Manière


de s'en servir. 12. Provenance . - 13. Rapport entre les
parties et le tout .

CHAPITRE IV .
C. COMPARAISON D'OBJETS .
S XIV .
A. RESSEMBLANCE ENTRE DEUX OBJETS .

1. Couteau et ciseaux .
Le couteau et les ciseaux sont des produits de l'art.
Tous les deux sont faits par le coutelier.
Tous les deux sont des instruments tranchants .
Tous les deux ont un tranchant , un dos et une pointe.
La pointe de ces deux objets est souvent arrondie.
Tous les deux sont faits en acier ou en fer.
Tous les deux s'émoussent par le fréquent usage.
Tous les deux doivent être repassés ou aiguisés de
temps en temps .
On peut avec tous les deux se blesser facilement.
Ce sont deux outils indispensables dans tout ménage.
2. L'eau et le lait,
L'eau et le lait sont des corps liquides.
Tous les deux sont des boissons saines .
Tous les deux entrent dans la fabrication du pain et
des gâteaux .
Avec l'un et avec l'autre on prépare différents mets.
L'un et l'autre sont des corps inodores.
3. Le cheval et l'âne.
Le cheval et l'âne sont des animaux quadrupèdes.
11
122 EXERCICES DE STYLE,

Tous les deux sont des animaux domestiques.


Tous les deux se contentent d'une faible nourriture .
Tous les deux sont très-utiles à l'homme pour le trans
port de différents objets.
Tous les deux sont très - dociles.
La partie de leurs pieds , qui est de corne, se nomme
sabot.
On les ferre tous les deux .
4. L'église et la maison .
L'église et la maison sont des bâtiments.
Toutes les deux sont composées de murs et d'un
toit .
L’une et l'autre sont construites par le maçon et le
charpentier.
L'une et l'autre ont des fenêtres et une porte.
L'une et l'autre abritent les hommes contre l'intem
périe de l'air.
S XV.
B. DIFFÉRENCES,
1. La plume et le canif.
Les oiseaux nous fournissent la plume; le canif est
fait par le coutelier.
La plume est une production de la nature ; le canif est
un produit de l'art.
La plume est plus grande que le canif ; mais elle est
beaucoup plus légère.
La plume a une barbe, un tuyau et un bec ; le canif
à une lame et un manche.
On se sert de la plume pour écrire, du canif pour
couper ou tailler.
La plume s'use plus vite que le canif.
Le canif n'est pas aussi pliable que la plume.
La plume coute beaucoup moins que le canif.
EXERCICES DE STYLE . 123
2. Le chien et le chat.
Le chien est très - familier , le chat ne s'apprivoise guère.
Le chat a des griffes, le chien des ongles .
Le chien se défend en mordant, le chat en égratignant.
Le chien aboie, le chat miaule.
Le chien est docile, le chat conserve son instinct
naturel .
Le chien est, en général, plus grand que le chat.
La tête du chat est plus ronde que celle du chien.
3. Le champ et le jardin .
Le champ est cultivé au moyen de la charrue, lejardin
est bêché .
Dans le champ on égalise le terrain avec une herse,
dans le jardin avec un râteau .
Dans les champs on cultive le blé et les fourrages ;
dans le jardin il y a des arbres fruitiers et des légumes .
Le jardin est entouré de murailles ou de haies, le
champ est ouvert.
Dans le jardin on plante des fleurs, dans les champs
on s'attache seulement à l'utile .
Le champ est ensemencé d'un même produit, le jardin
est partagé en parterres séparés par des chemins.
C. - COMPARAISONS ET DIFFÉRENCES DES OBJETS .
Recherchez en quoi se ressemblent et en quoi diffèrent
les objets suivants :
1. La craie et le crayon .
Usage. · Usages des deux, où.
Produits de l'art .
Durée. Pointus . — Forme des deux objets.
Utilité.
Matériaux . Origine. Dissemblance des deux objets
sous le rapport de la forme. — Parties constituantes.- Prix.
2. La table et lardoise ,
Toutes deux sont des corps.- Produits de l'art. — Usages
des deux , où . Parties qui les constituent. · Origine.
Durée . -
Matériaux. Confection .
124 EXERCICES DE STYLE .

3. Le vaisseau et la voiture.
Matériaux . - Usages . Locomotion . Parties. Con
-

struction . Fixation . Forme . Rame. Voiles.


Où l'on se sert de l'un et de l'autre . Lieu de séjour.
Qui conduit l'un et l'autre .
4. L'enfant et le bouton de rose .
Croissance. -
Tous les deux sont à leur développement.
Sort . Besoins. Changement de nom . · Différents
noms . .
Différence de rapidité dans le développement.
Nourriture. Forme . Mouvement . Besoins.

S xvi .
5. Jour et nuit .
1. Ressemblances.
2. Différences . Similitudes .
Comparez entre eux les objets suivants et indiquez
aussi bien les similitudes que les dissemblances :
1. La porte et la fenêtre.
2. Le couteau et la fourchette.
3. L'armoire et le poêle .
4. L'encre et l'eau .
5. Le bois et la pierre.
6. La main et le pied.
7. Le cahier et le livre.
8. La chaux et la terre glaise.
9. La pomme de terre et la pomme,
10. La vache et l'âne .
11. La maison et l'école .
12. L'élève et l'arbrisseau .
13. L'instituteur et le jardinier.
14. Le sommeil et la mort .
15. L'existence (la vie) et le fleuve.
46. La vieillesse et la moisson .
EXERCICES DE STYLE . 425

CHAPITRE V.
S XVII .
DESCRIPTION SOUS FORME DE LETTRE ,
Mon cher Henri,
Comme tu m'as promis de venir bientôt me voir, je
vais te décrire le chemin qui conduit à la maison de mon
père, et cette maison elle -même. Par ce moyen tu te
rendras plus facilement dans notre village et å ta desti
nation . Parti de chez toi, tu te dirigeras toujours en ligne
droite jusqu'à ce que tu arrives à une grande maison qui
est un hôtel , sur l'enseigne duquel se trouve un sapin .
Tu tourneras ensuite à droite, et après quelques pas tu
apercevras l'église. Tu passeras outre en la laissant à
droite, et tu arriveras à cinq maisons qui se trouvent en
face de toi. Parmi celles-ci tu trouveras facilement celle
de mes parents , quand tu sauras que, devant la porte,
est un cerisier, et que les volets sont peints en vert.
D'après ce qui précède, tu n'auras plus de chemin à de
mander à personne et tu trouveras certes facilement
Ton ami ,
TAOMAS .
Nivelles , le
Cher ami ,
Notre maitre nous montra hier une plante vénéneuse .
Nous devions la regarder attentivement et en faire la des
cription . Il nous raconta aussi une triste histoire de deux
garçons qui faillirent mourir pour avoir mangé des fruits
de cette plante. On la nomme parisette (Paris quadri
folia ); elle n'a qu'un empan d'élévation , et a quatre
feuilles ovales, mais pointues , situées sur la croix , et une
fleur gris jaune avec huit filaments . La corolle renferme
11 .
426 EXERCICES DE STYLE .

quatre pétales. La fleur fanée, il lui succède un fruit noir


bleuâtre, qui a presque la grosseur d'une cerise et qui
est terminal. Toute la plante exhale une mauvaise odeur
et croit en abondance dans les forêts touffues . Tu la con
nais certainement déjà et tu ne la confondras point avec
d'autres .
Ton ami ,
PIERRE .
Bruxelles , le
Mon bon Jean ,
Nous nous sommes bien amusés hier dans notre vil
lage. Il y vint un homme conduisant deux grands ours
qu'il fit danser. As-tu déjà vu un animal de cette espèce ?
Fais attention , je vais te décrire son extérieur aussi bien
que je le pourrai . Il a certes quatre pieds de longueur , des
pieds assez courts et lourds, et un poil sale de couleur
brune. Il a une grosse tête, un museau aplati et une queue
très -courte. Notre maitre nous raconta après le spectacle
que l'ours vit de la chair d'autres animaux, mais aussi
de végétaux , et qu'il réunit presque toute sa force dans
les pattes de devant avec lesquelles il est capable de ter
rasser un bouf. Le miel est son mets favori; c'est par cet
appât que les chasseurs s'en emparent souvent. En
somme, ceux-ci avaient l'air bien stupide et dansaient très
maladroitement . En dansant ils grommelaient de temps
à autre, ce qui excita les enfants à s'en moquer. Peut-être
l'homme aux animaux curieux viendra-t-il aussi dans
ton village. Dans ce cas, je te prie d'en informer,
Ton ami ,
ÉDOUARD.
Nivelles, le
Nota . Pour écrire une lettre, ayez soin d'observer les
règles suivantes :
EXERCICES DE STYLE. 127
1. On écrit une lettre sur de bon papier rogné.
2. Elle doit être écrite lisiblement, proprement et sans
tache d'encre .
3. A gauche laissez une marge.
4. Le nom , le titre ou la qualité de la personne à la
quelle on s'adresse, se placent à peu près au milieu de
la page. La date et l'endroit d'où l'on écrit se mettent au
bas de la lettre , vis - à -vis du nom de celui qui écrit.
5. La lettre est pliée simplement et avec propreté.
6. On la cachette avec du pain à cacheter ou de la cire.
7. Sur le dehors, du côté opposé au cachet, on place
l'adresse, c'est - à -dire le nom, la profession (l'état) et la
demeure de la personne à laquelle on écrit.
Avec les données suivantes formez des descriptions en
forme de lettre, en prenant pour modèles les deux lettres
qui précèdent (1 )
A.
1. Bertrand écrit à Christophe :
2. Qu'il a pris aujourd'hui un magnifique papillon ;
3. Qüe le maître lui a dit qu'on le nomme papillon - paon ;
4. Que les ailes sont déchiquetées et de couleur rouge
brun ;
8. Avec une bordure gris cendré ;
6. Que sur chaque aile se trouve une tache semblable,
quant à la beauté, aux yeux marqués sur les plumes de la
queue du paon ;
7. Que le dessous des ailes est noir et a au contraire un
point jaune ;
8. Que le corps est brun et couvert d'un duvet;
9. Que les antennes sont en forme de massue, et jaunes
aux extrémités supérieures.
10. Bernard invite Christophe à venir le voir bientôt pour
lui montrer sa belle prise.
( 1 ) Plus tard les enfants seront tenus à créer eux -mêmes les ma
tériaux.
128 EXERCICES DE STYLE .

B.
1. Maurice à Théodore.
2. Maurice mande que le maître leur a appris naguère un
nouveau jeu qui amuse beaucoup tous les élèves.
3. Maurice essaie de faire la description de ce jeu afin que
Théodore l'apprenne aussi.
4. On place vingt à trente pierres en deux rangées et à
distances égales dans un endroit uni , tel qu'une cour, une
prairie ou un large chemin .
5. On peut, au lieu de pierres, faire des trous dans la terre.
6. Il peut y avoir autant de joueurs, plus un, qu'il n'y a
de pierres ou de trous . "
7. Chacun choisit sa place auprès d'une des pierres.
8. Le joueur qui n'a pas de pierre se place à l'intérieur
de la double rangée et au milieu .
9. Aussitôt que ce dernier donne un signal en battant des
mains, tous les joueurs placés devant leurs pierres ou trous
respectifs doivent incontinent changer de place.
10. A cette occasion, celui qui est au milieu s'efforcera
aussi de se procurer une place près d'une pierre.
11. S'il réussit, il y aura naturellement un des autres
joueurs qui n'aura plus de place
19. Indépendamment de ce qu'on rit de sa déconvenue,
celui-ci doit aller prendre la place du milieu et battre des
mains en guise de signal. 1

13. Il arrive souvent que le joueur dépossédé, malgré ses


battements de mains et tous les changements de place, ne
parvient pas à se caser près d'une pierre des rangées.
14. C'est alors qu'il prete davantage à rire.
15. Maurice ajoute que ce jen,est très-facile, qu'il a procuré
beaucoup de plaisir à tous les élèvès, et qu'ils lejouent souvent.
16. Il conseille à Théodore de l'indiquer à ses condisciples
et espère qu'il leur procurera beaucoup d'agrément.
17. Mauriće salue Théodore et se dit son ami.
>

C. - Philippe à Matthieu .
1. Philippe communique à Matthieu la nouvelle qu'hier
EXERCICES DE STYLE . 129
son grand -père (bon papa) lui a procuré une grande joie.
2. Philippe dit que son grand -père lui a fait cadeau de
deux jolis lapins soyeux, animaux de toute beauté.
3. Il les décrit de la manière suivante :
4. Ils sont un peu plus petits que des lièvres, et ont aussi
des oreilles plus courtes, bien qu'assez longues cependant.
8. Que la moustache consiste en poils longs, raides et la
téralement placés , et que les yeux sont tout rouges .
6. Que la queue est courte, le poil de la robe blanc et
moelleux comme la soie.
7. Que les jambes de derrière dépassent en longueur celles
de devant .
8. Philippe ajoute que les lapins se levant en sursaut et
s'enfuyant frappent fortement la terre avec leurs longues
jambes de derrière.
9. Que son père lui a dit que ces lapins soyeux feraient
plus tard des petits.
10. Dans ce cas il en promet un couple à son ami .

CHAPITRE VI.
S XVIII . *
LA NARRATION .

I. Le Friand puni .
Henri se promenant dans le jardin de son père s'arrêta
devant un petit arbre élancé qui portait quelques grosses
pommes. « Henri, dit le père, ne touche pas aux pommes
de cet arbre , ce sont les premières qu'il porte et je désire
savoir si l'espèce en est bonne . » A peine le père fut- il parti,
que son filsdésobéissant essaya de se procurer une de
ces pommes. Henri empoigna le tronc de l'arbre et le
secoua autant qu'il put. Une pomme se ,détacha et tomba
roide et avec force sur la tête de l'enfant friand . La dou
leur lui fit jeter les hauts cris.« Vois-tu, lui dit le père qui
était revenu sur ses pas, c'est la punition de ta friandise. »
150 EXERCICES DE STYLE .

II . Le Menteur.
Paul, garçon berger, avait pris l'habitude de mentir et
croyait que le mensonge, comme badinage , n'était pas
une chose répréhensible. Faisant paitre un jour son trou
peau non loin d'un grand bois, il voulut faire une espiè
glerie et se mit à crier d'une voix tremblante : Le loup !
le loup ! Les paysans du village voisin arrivèrent aussitôt,
munis de haches, de fourches et de fléaux, dans l'intention
de tuer l'animal malfaisant. Et comme ils ne virent pas
de loup, ils retournèrent, et Paul se moqua d'eux en ca
chette.
Le lendemain il fit de nouveau le même mauvais ba
dinage en criant : Le loup ! le loup ! Les paysans se hâ
tèrent d’accourir derechef, mais en moins grand nombre
que la veille ; et voyant qu'ils avaient été trompés par
Paul , ils secouèrent la tête et retournèrent chez eux fort
mécontents .
Le troisième jour, un loup vint en réalité. Paul cria à
faire pitié : Au secours ! au secours ! le loup ! le loup !
Mais les paysans se dirent : Nous le connaissons. Per
sonne ne porta secours, et le loup égorgea à son aise le
troupeau . Paul s’en plaignit plus tard , mais on lui ré
pliqua par cette maxime :
« Dit -il la bonne vérité,
Le menteur n'est point écouté. »
III . Le Petit Bienfaiteur.
L'hiver était rude. Une pauvre vieille, appuyée sur son
bâton , se trainait le long des maisons ; elle tremblait de
froid , car elle n'avait qu'un mince vêtement sur le corps ;
son visage était sillonné par les souffrances et faisait pitié
à voir. En ce moment une dame richement parée vint à
passer ; la pauvre vieille tourna vers elle un regard mém
lancolique, mais le cour de la belle dame ne fut point
EXERCICES DE STYLE . 131
touché : elle passa outre en hâtant le pas. Un petit garçon
assez pauvrement vêtu avait remarqué cette scène ; il
parla à voix basse à sa sœur, tira de sa poche un papier,
le déplia , courut vers la pauvre femme et lui mit pres
tement une petite pièce de monnaie dans sa main amai
grie. Un prêtre, quí vint à passer, se réjouit de cet acte
de bienfaisance et appela le petit garçon ; mais celui- ci
détourna timidement les yeux . Le prêtre dit : « Cher petit,
pourquoi ne me regardes-tu pas en face ? Pourquoi être
honteux, puisque tu n'as rien fait de mal ? Qu'as -tu
donné ä la pauvre femme ? - Hélas ! répondit l'enfant,
rien qu'un sou, je n'avais pas davantage, » Le prêtre lui
dit : « C'est bien , mon bon enfant, et pour te prouver qu'un
semblable bienfait est agréable à Dieu et aux hommes, je
te rends cet argent que tu sais employer si à propos,
quoique tu en aies peut-être besoin toi -même. » Et il lui
donna une pièce de dix sous. Le jeune garçon refusa de la
prendre, mais après beaucoup d'instances, il l'accepta et
s'en alla tout joyeux. Le bon ecclésiastique le suivit des
yeux et fit des võux pour que Dieu voulut bénir cet ens
fant. Le petit garçon dirigea de nouveau sa course vers
la pauvre vieille femme, lui mit dans les mains la pièce
qu'il venait de recevoir et s'enfuit à toutes jambes, afin
que le prêtre ne pût pas le rappeler.
Heureux les enfants bienfaisants : miséricorde leur
sera faite !
IV . Une Action magnanime.
En 1662 une longue et cruelle famine régnait à Paris.
Un soir d'été, au retour d'une promenade , M. de Sallo ,
conseiller du parlement, accompagné d'un domestique,
se disposait à rentrer chez lui , lorsqu'un homme lui
posa sur la poitrine un pistolet, demandant sa bourse,
mais en tremblant , comme un homme qui n'était pas
exercé au métier qu'il faisait. « Vous vous adressez mal,
132 EXERCICES DE STYLE .

dit M. de Sallo, je ne vous enrichirai pas ; car je n'ai


sur moi que trois pièces d'or que je vous donne de bon
cæur. » L'étranger les accepta et s'éloigna sans demander
davantage.
M. de Sallo ordonna à son domestique de suivre cet
homme à distance afin de savoir où il irait . Le domes
tique suivit le voleur à travers quelques rues étroites et
le vit bientôt entrer chez un boulanger où il acheta un
pain pour le paiement duquel il changea une des pièces
d'or. Dix à douze maisons plus loin il entra dans une
maison où il ne régnait d'autre lumière que la faible
lueur de la lune. Après avoir monté quatre escaliers, il
entra dans une chambre, et, jelant le pain sur la table en
pleurant, il dit à sa femme et à ses enfants : « Tenez,
mangez! ce pain me coûte assez cher ! » Sa femme
pleura et tâcha de le consoler le mieux qu'elle put ; en
suite elle prit le pain , en donna à quatre enfants qui se
mouraient de faim . Le domestique ayant vu et entendu
tout ce qu'il avait besoin de savoir, descendit aussi dou
cement qu'il était monté et alla rendre un compte fidèle
à son maître .
Le lendemain, à cinq heures du matin , M. de Sallo se
fit accompagner par son domestique à la demeure du
malheureux , et s'adressant à une vieille femme qui se
trouvait à la porte de sa demeure : « Ne pourriez-vous me
dire quel homme demeure dans cette maison au qua
trième étage ? C'est , répondit la bonne femme,
un cordonnier, homme probe et laborieux, qui a une
nombreuse famille et qui , dans ces temps difficiles, souffre
d'une extrême misère . » Une autre personne vint con
firmer le fait, et M. de Sallo monta et frappa à la porte
du malheureux malfaiteur. Le pauvre ouvrier sauta les
tement du lit, mit ses guenilles, ouvrit la porte, et
reconnut au premier aspect le monsieur qu'il avait volé
EXERCICES DE STYLE . 133
la veille. On se figure facilement quelle fut sa terreur.
Il se jeta aux pieds du gentilhomme et lui demanda pardon
au nom et pour l'amour de ses enfants.
« Soyez sans inquiétude, dit M. de Sallo, je ne viens
nullement dans l'intention de vous nuire. Je vous ferai
remarquer cependant que vous avez essayé un métier
dangereux qui vous conduirait à votre perte. Je sais que
vous êtes cordonnier de profession . Voici trente pièces
d'or, je vous en fais cadeau. Achetez du cuir, et gagnez
par votre travail ce qu'il vous faut pour vous et pour vos
enfants . »
V. - Amour de l'humanité .
Un dégel subit succéda au rude hiver de 1783 à 1784.
La neige fondit, les ruisseaux et les rivières grossirent;
les fleuves et les torrents rompirent leur glace, s'enflè
rent terriblement et entrainèrent avec eux des glaçons
d'une grosseur immense. Alors bien des maisons situées
sur les rives furent entrainées, bien des hommes péri
rent dans les flots.
A Vérone, en Italie, il y avait un grand pont sur l'A
dige, rivière qui, des hautes montagnes glaciales du
Tyrol , se précipite vers l'Italie. Sur le pont se trouvait
une maisonnette habitée par le receveur des droits de
péage et sa famille. A la crue rapide du torrent il vit sa
chétive habitation instantanément entourée d'eau . La
marche des glaçons était tellement puissante, que plu
sieurs piliers, solidement bâtis, sur lesquels reposaient
les arcades du pont, se rompirent et celles-ci s'écroulèrent.
La partie du pont sur laquelle se trouvait la mai
sonnette du receveur resta néanmoins debout la der
nière, parce qu'elle était appuyée sur les piliers les plus
solides ; mais il était évident qu'en un temps plus ou
moins rapproché elle serait inévitablement entraînée . Le
pauvre homme, sa femme et ses enfants demandaient
12
134 EXERCICES DE STYLE .

du secours d'une voix lamentable. Plusieurs milliers


d'hommes étaient présents sur les rives ; certes, tous
eurent pitié de ces malheureux ; mais il semblait impos
sible d'arriver sur le torrent rapide, à travers lesimmenses
glaçons, jusqu'aux malheureux qui s'y trouvaient sup
pliants, et de retirer quelque succès d'une tentative aussi
périlleuse.
Le comte Spolverini vint à cheval jusqu'aux bords de
l'eau , et trouvant le danger de la malheureuse famille
réellement aussi grand qu'on le lui avait rapporté, il
montra une bourse renfermant deux cents ducats , et pro
clama à haute voix qu'il la donnerait à celui qui sauve
rait ces infortunés . Mais la conviction de courir à une
mort certaine retint tout le monde , même les bateliers,
qui n'osèrent tenter l'épreuve. Cependant l'eau montait
toujours et étreignait de plus en plus la hutte du receveur.
En ce moment survint un paysan autrichien ; il en
tendit les cris d'angoisse des malheureux et se sentit le
ceur ému. Il saute dans un canot et a le courage de tra
verser les glaçons et les flots. Il réussit à approcher sans
accident de la maisonnette ; mais le receveur a une nom
breuse famille et le canot ne peut pas être surchargé.
Le paysan y reçoit donc d'abord trois personnes et les
amène saines et sauves sur la rive . Il hasarde jusqu'à
deux fois d'accomplir cette æuvre périlleuse, et il a le
bonheur de sauver toute la famille. A peine est-il hors
de danger que le reste du pont s'écroule dans les flots ,
entraînant la maison du receveur dans sa chute .
Les spectateurs des deux rives avaient vu non sans ad
miration le dévouement du pauvre paysan , et l'applau
dissaient. Le comte s'approcha de lui, et, tendantla bourse
contenant de l'or, lui dit : « Prends-la, tu l'as bien
méritée ! - Non, répondit le paysan , on ne fait pas de
semblables choses pour de l'argent ; sans posséder beau
EXERCICES DE STYLE . 158
coup, j'ai cependant assez. Donnez votre or aux pauvres
gens du pont qui ont tout perdu . »
A ces mots il s'éloigna sans qu'on ait pu savoir depuis
ni son nom ni sa demeure .
Faites du bien à tous, prêtez sans en rien espérer,
votre récompense sera grande et vous serez les enfants
du Très -Haut. (Saint Luc, VI, 35.)
Charité .
I.
Il y a quelques années , un incendie consuma tout un
village et réduisit à la misère plus de trente familles qui,
aux approches de l’hiver, ne savaient où trouver un abri.
Le respectable curé du village incendié; qui avait lui
même perdu tout son avoir, était moins inquiet de son
sort que de celui de ses paroissiens . Il parcourut les vil
lages voisins pour recueillir des secours en faveur de ses
malheureux paroissiens , et fit insérer dans les journaux
le récit de l'événement affreux qui les avait réduits à la
misère . Ses efforts furent couronnés d'un plein succès .
Il reçut de tous côtés de l'argent, des vivres et des objets
d'habillement. Un jour qu'il réfléchissait au meilleur
usage qu'il pourrait faire des derniers secours qui lui
étaient parvenus , il vit entrer à la cure un jeune enfant
des environs qui lui remit une pièce de deux francs et
un vieil habit, en le suppliant de vouloir bien accepter
ce don pour les incendiés . « Je sais , dit-il au curé, que
c'est peu de chose, et si j'avais écouté ma seur, je ne
serais jamais venu jusqu'ici pour vous remettre une aussi
mince offrande ; mais enfin le malheur de votre com
mune m'a touché, et il m'a été impossible de résister à
l'envie de vous offrir le peu que je possède, » A ces mots,
le curé ne put retenir ses larmes ; elles coulèrent en
abondance, et il dit au vertueux enfant en l'embrassant :
136 EXERCICES DE STYLE .

« Tu as donné, comme la veuve de l'Évangile, tout ce que


tu avais , et par conséquent tu as donné plus que tous les
autres. Ton offrande est agréable au Seigneur. Conserve,
Ô mon fils, tes excellentes dispositions, et Dieu te
bénira . »
II .

Constant et Claude allèrent à la campagne par un


grand froid d'hiver. Ils trouvèrent en route un homme
couché sur la neige et qui paraissait profondément en
dormi . Constant eut pitié de lui et, craignant qu'il ne
mourût de froid , s'approcha pour le réveiller. Mais, quoi
qu'il le secouât fortement, l'homme ne se réveillait pas.
« Tu auras beau le secouer, s'écria Claude en ricanant, il
ne se réveillera pas ; ne vois-tu pas qu'il est ivre ? Laisse
là cet homme et viens , il fait froid . - Non, répondit Con
stant, il m'est impossible d'abandonner ce malheureux
et de l'exposer au danger de mourir de froid . Quand
même il serait ivre , c'est un homme qui a besoin de se
cours , et je ferai tout ce qui dépend de moi pour sauver
ses jours. -- Fais ce que tu voudras , murmura Claude , je
ne me soucie pas de rester plus longtemps au froid , » et
il continua sa route. Mais Constant couvrit de neige le
pauvre engourdi , parce qu'il avait entendu dire que la
neige réchauffait, et courut au village voisin pour cher
cher du secours . Il revint bientôt avec quelques hommes
de bonne volonté qui rappelèrent à la vie son malheu
reux protégé.
Modestie .
La modestie est la compagne fidèle du vrai mérite ;
c'est une vertu charmante qui est d'autant plus digne de
louanges qu'elle les recherche moins . Dieu a placé la
modestie à côté de toutes les autres vertus , pour nous
rendre plus aimables et d'un abord plus facile.
EXERCICES DE STYLE . 137

S XIX .
QUELQUES FABLES ET PARA BOLES .
1. Le Petit Arbre .
Un père entreprit un voyage en pays étranger par
delà les mers ; mais avant de partir il réunit ses enfants.
Il tenait à la main un arbrisseau que tous plantèrent en
commun . Alors le père dit : « A la vue de cet arbrisseau,
souvenez-vous de votre père absent et éloigné. Avant qu'il
fleurisse pour la troisième fois, j'espère être de retour
auprès de vous, si Dieu le permet. >>
Il dit et partit, et l'arbrisseau fleurit bien la première
année .
Mais le père étant en mer, une violente tempête s'é
leva , le vaisseau fut lancé contre des rochers , et le père
fut enseveli dans les flots.
Les enfants attristés pleurèrent plusieurs mois , et sur
tout à l'époque où l'arbrisseau jeta ses bourgeons et
fleurit, les enfants l'entourèrent et donnèrent un libre
cours à leurs larmes .
Alors un homme prudent , ami du défunt, s'approcha
des enfants et leur parla ainsi : « Cet arbre a perdu sa
signification , il est devenu un sujet de douleur ; per
mettez que je l'enlève et que je le plante ailleurs pour
que sa vue ne vous afflige pas plus longtemps ! »
Et les enfants, d'un commun accord, répondirent :
as Oh ! non , laisse-nous notre arbrisseau ! S'il ne
fait pas couler des pleurs de joie mais de douleur, au
moins ces pleurs sont des larmes d'amour et d'une mé
lancolie filiale. Oh ! non, ne nous enlève pas le petit
arbre ! »
II . L'Homme, la Joie et la Douleur .
« Toi , être aimable, qui es-tu ? dit l'homme. -L'on
me nomme le Plaisir. Et toi , dans les sombres traits
12 .
138 EXERCICES DE STYLE .

de qui se peignent l'ennui et le chagrin ? Je suis la


Douleur . Je ne te veux point. Mais toi , gracieux
Plaisir, tu seras à moi et ne me quitteras jamais .-- Non ,
bon ami , reprit le plaisir, ce que tu demandes ne peut
pas se faire. Celui qui me désire doit s'accommoder à
prendre en même temps ma voisine, que le ciel m'a
donnée pour compagne. Depuis que la main du Sort nous
a unis, l'on ne nous a jamais trouvés séparés . Tantôt je
la suis, tantôt je marche en avant et lui montre le
chemin . »
III . - Les Trois Amis .
Un homme avait trois amis . Il y en avait deux qu'il af
fectionnait beaucoup , le troisième lui était indifférent,
bien que celui-ci lui voulut le plus de bien . Un jour il fut
cité devant la justice où , quoique innocent, il était dé
noncé pour un fait grave. « Qui de vous , dit -il, ira avec moi
et sera témoin en ma faveur ? car je suis gravement accusé
et le roi est courroucé eontre moi . » Le premier de ses amis
s'excusa aussitôt de ce que d'autres occupations l'empê
chaient de venir avec lui . Le deuxième l'accompagna
jusqu'à la porte du tribunal ; là il s'arrêta et retourna
sur ses pas par crainte du juge sévère. Le troisième, sur
lequel il avait compté le moins, entra avec lui, parla en
sa faveur et témoigna avec tant de joie et de conviction
de l'innocence de l'accusé, que celui-ci fut non-seule
ment acquitté, mais que le juge le combla d'éloges.
L'homme a trois amis dans ce monde . Comment se
conduisent-ils à l'heure de la mort , lorsque Dieu l'ap
pelle à son tribunal ?
L'argent, son meilleur ami, l'abandonne le premier et
ne l'accompagne pas. Ses parents et ses amis l'accompa
gnent jusque sur le bord de la tombe, puis ils s'en re
tournent chez eux. Le troisième , que pendant la vie il
oubliait le plus, c'est l’escorte de ses bonnes enores qui
EXERCICES DE STYLE . 459
l'accompagnent jusque devant le trône du juge, le pré
cèdent, parlent pour lui et lui font trouver grâce et mi
séricorde.
IV . - La Souris et le Lion .
Le lion sommeillait dans sa caverne ; autour de lui
jouait une troupe joyeuse de souris. Une de celles -ci
s'étant avancée trop sur la pointe d'un rocher, tomba et
réveilla le lion qui posa sur elle sa griffe puissante.
« Hélas ! disait-elle en suppliant , sois généreux envers
moi, pauvre et insignifiante créature ! Je n'ai pas voulu
t'offenser ; je n'ai fait qu'un faux pas et je suis tombée
du rocher. A quoi te servirait ma mort ? Fais-moi
grâce de la vie et je serai reconnaissante envers toi ma
vie durant.
Va, » dit le lion d'un ton magnanime, et il laissa
échapper sa prisonnière. Mais il sourit et dit : « Être re
connaissante ! Je serais curieux de voir comment une
souris peut se montrer reconnaissante envers un
lion ! »
Peu de temps après la même souris courait par la forêt
cherchant des noisettes ; tout à coup elle entendit les ru
gissements plaintifs d'un lion . « Celui-là est en danger ! »
se dit-elle, et elle se rendit à l'endroit d'où partaient les
cris .
Elle trouva le lion magnanime enlacé dans un filet
solide qu'un chasseur avait artistement étendu dans le
but de prendre du gros gibier. Les lacets s'étaient si
bien resserrés que le lion ne put faire usage ni de ses
dents ni de ses griffes pour les rompre .
C
Attends, mon ami, dit la souris, je puis t’être utile ! »
Elle accourut, rongea les filets qui tenaient les pattes de
devant du captif, et celles-ci étant libres, le lion déchira le
reste des lacets et fut ainsi remis en liberté par le se
cours de la petite souris.
140 EXERCICES DE STYLE .
V. - Le Dragon et les Renards.

Un dragon gardait un trésor dans une profonde ca


verne ; il veillait jour et nuit pour le conserver . Deux
renards, grands fourbes et grands voleurs de leur métier,
s'insinuèrent auprès de lui par leurs flatteries. Ils de
vinrent ses confidents . Les gens les plus plaisants et les
plus empressés ne sont pas toujours les plus sûrs . Ils le
traitaient de grand personnage, admiraient toutes ses fan
taisies, étaient toujours de son avis, et se moquaient entre
eux de leur dupe . Enfin , le dragon s'endormit un jour au
milieu d'eux ;. ils l'étranglèrent et s'emparèrent de son
trésor. Il fallut le partager entre eux . C'est une affaire
bien difficile, car deux scélérats ne s'accordent que pour
faire le mal . L'un d'eux se mit à moraliser : « A quoi ,
disait -il, nous servira tout cet argent ? Un peu de chasse
nous vaudrait mieux : on ne mange point de métal ; les
pistoles sont de mauvaise digestion . Les hommes sont des
fous d'aimer tant de fausses richesses : ne soyons pas
aussi insensés qu'eux . » L'autre fit semblant d'être touché
de ces réflexions, et assura qu'il voulait vivre en philo
sophe comme Bias, portant tout son bien sur lui. Chacun
fit semblant de quitter le trésor : mais ils se dressèrent
des embùches et s'entre-déchirèrent . L'un d'eux, en
mourant, dit à l'autre qui était aussi blessé que lui : « Que
voulais -tu faire de cet argent ?-La même chose que tu
voulais en faire, répondit l'autre, » -Un homme passant
apprit leur aventure et les trouva bien fous, « Vous ne
l'êtes pas moins que nous, lui dit un des renards. Vous
ne sauriez , non plus que nous, vous nourrir d'argent, et
vous vous tuez pour en avoir. Du moins, notre race jus
qu'ici a été assez sage pour ne mettre en usage aucune
monnaie . Ce que vous avez introduit chez vous pour
votre commodité fait votre malheur. Vous perdez les
vrais biens pour chercher les biens imaginaires.
EXERCICES DE STYLE . 141

CHAPITRE VII .
S XX .
LA NARRATION . LE SUJET EST DONNÉ EN PETITES PARASES .

I. L’Apparence trompe .
Le père d'Arnould a deux oiseaux en cage. Un rossi
gnol et un serin . Arnould entend un beau chant . · II
désire voir le chantre !-- Le père le conduit auprès des deux
oiseaux. Arnould doit découvrir lui-même le chantre.
Il montre le serin . Qu'un oiseau avec un plumage aussi
joli doit bien chanter ! Pendant ce temps le rossignol re
commence son chant. Honte d’Arnould . Bonne leçon
du père : Ne méprisez personne à cause de ses vêtements
simples.
II . -Dieu est juste .
Hubert, un garçon mineur. Son père est garde fores
tier à N. Est tué dans le bois par un braconnier. Le
meurtrier n'est pas découvert. La veuve élève le garçon ,
Au bout de vingt ans , celui-ci obtient la place du père.
Un jour Hubert chasse dans le bois avec d'autres cama
rades. Il voit une biche, tire et manque. Des la
mentations plaintives sortent du buisson immédiatement
après le coup . Omon Dieu , je suis atteint! Hubert
approche soudain. Un vieillard roule par terre baigné
dans son sang . La société des chasseurs se réunit.
Hubert se lamente à haute voix et supplie le mourant de lui
pardonner. Il affirme qu'il ne l'a pas aperçu .
Celui-ci dit : Tu n'as pas de pardon à me demander .
cette même place, j'ai autrefois tué ton père. Tu es
-
le
fils de l'assassiné . Dieu le veut ainsi . Il est juste.
Effroi de tous les assistants.
III . Manie du luxe ,
Charlemagne, puissant empereur des Francs, se costumait
très-simplement. - Un habit en toile . - Revêtu d'un manteau
142 EXERCICES DE STYLE .

bleu . Les gens de sa cour, ses serviteurs , etc. , affection


naient de brillants costumes . Des manteaux de couleurs
variées , galonnés d'or, garnis de pelleteries. — Charles, vou
lant les en déshabituer , les emmène chaque jour après l'office
divin , vêtus de leurs précieux costumes, avec lui à la chasse,
quelque temps qu'il fasse.--Les habits magnifiques s'usent ;
la pluie les fane et les gâte . Le vêtement simple reste
bon . Charles rit d'eux, leur fait l'éloge de son costume.
Ils comprennent son intention.
IV . Ne traite personne avec dédain .
Un jeune page de Louis XII, roi de France, traita un
jour un paysan avec dédain et grossièreté . - Le roi en fut
-

instruit et ordonna qu'à table on ne servit au jeune sot que


du vin et de la viande . Le page demande du pain.
Personne ne se rend à son désir. Il fait sa plainte au roi.
Le roi demande pourquoi il ne se contente pas de vin et
de viande ? — Le page pense qu'il lui faut du pain ; '- qu'il
est nécessaire à la conservation de la vie. Le roi lui
frappe sur l'épaule. -
Eh ! si tu estimes tant le pain et
le déclares nécessaire , pourquoi méprises-tu le paysan qui
le produit à la sueur de son front ? Le page reconnaît son
tort et s'en montre honteux . Il se corrige.
V. - Une bonne action trouve sa récompense.
Émilie se promène au bord de l'eau. -- Des gens sont sur
le point de noyer un vilain chien. Par compassion Émilie
achète la pauvre bête moyennant quelques sous. A la
maison on se moque d'elle .
Le chien témoigne partout à Émilie le plus grand attache
ment . Un soir elle était sur le point de se mettre au lit.
Le chien aboie sans discontinuer, toujours tourné vers
le dessous du lit, Émilie en est surprise . Elle appelle
-

les gens de la maison . - On découyre sous le lit un voleur.


C'était un brigand fameux qu'on avait depuis longtemps
poursuivi en vain.
EXERCICES DE STYLE .

CHAPITRE VIII.
S XXI .
LA NARRATION EN FORME DE LETTRE .

Chère Ida ,
Figure -toi tout ce que j'ai vu hier. Le maître intro
duisit à l'école un homme qui portait une grande caisse
sur le dos . Celui -ci la déposa à terre . Devine ce qu'il y avait
dedans ? 0 surprise ! il en sortit deux tortues , deux
perroquets vivants et un oiseau de paradis empaillé ! Cet
homme nous montra aussi des écailles et des pierres ad
mirables ; le maitre expliqua ce que c'était et d'où tout
cela provenait. Ce qui m'a cependant plu au plus haut
point, c'est l'oiseau de paradis . Quelles superbes plumes
il avait ! J'aurais voulu que tu eusses été avec nous afin
de te réjouir avec
Ton AMÉLIE.
Bruxelles, le 15 mai 1847.
Cher Victor,
Nous avions hier un magnifique jour de printemps. Le
soleil était si serein , si chaud , le ciel si pur et les oiseaux
gazouillaient si gaiement sur les cimes verdoyantes des
arbres , qu'on en éprouvait les plus douces émotions .
C'était précisément un dimanche , par conséquent notre
père avait le temps de faire la promenade avec nous .
Dans l'après-dinée, après l'office, nous nous mimes tous
en route et nous allâmes à Waterloo . Nous y prîmes place
dans un jardin , nous mangeâmes et bûmes à volonté,
ensuite nous jouâmes parmi les parcs fleuris. Je crois
que de ma vie je n'ai encore été aussi joyeux qu'hier.
Arrivé à la maison, j'étais bien fatigué et je me mis bientot
au lit. Mais aujourd'hui il pleut très-fort, et commeje ne
144 EXERCICES DE STYLE .

puis pas traverser la rue et moins encore aller te voir,


je me suis assis là et je t'ai écrit ce petit billet. Tu peux y
trouver la preuve avec quel plaisir je pense à toi .
Ton ANTOINE.
Nivelles , le 18 mai 1847 .

Formez avec les plans suivants des narrations sous


forme de lettres, et prenez les précédentes pour modèles.
I. PLAN D'UNE NARRATION EN FORME DE LETTRE .

1. Frédéric écrit à son ami Jean .


2. Il raconte que le maître leur a communiqué une his
toire assez triste .
3. Que le maître leur a dit qu'à N. deux jeunes garçons
avaient mangé des fruits d'une plante vénéneuse, la belladone.
4oy Que les jeunes garçons étaient morts peu de temps
après dans des souffrances atroces.
8. Que le maître avait rapporté la terrible plante et la
leur avait montrée pour qu'ils pussent se préserver d'un sem
blable malheur.
6. Qųe chaque élève devait en faire la description.
7. Que le maître lui avait donné (à lui Frédéric ), après la
classe, la plante qui occasionne la mort.
8. Qu'il l'a mise dans un verre rempli d'eau .
9. Frédéric prie Jean de venir ' le voir afin que celui- ci
puisse examiner la plante.
II . ROSALIE ÉCRIT A DOROTHÉE .
1. Qu'on a célébré sa fête patronale il y a quatre semaines.
2. Que ce jour, sa mère lui a fait cadeau d'un rosier .
3. Qu'à cette date, le rosier n'avait pas encore de boutons.
4. Qu'elle l'a activement arrosé, l'a porté chaque jour au
soleil, et que peu après il avait montré ses premiers boutons.
5. Que ceux - ci avaient grossi de jour en jour, et qu'hier
deux d'entre eux étaient éclos .
6. Elle dit que les roses fraiches sont très jolies .
7. Qu'elles ont des feuilles d'un rouge foncé et qu'à l'in
EXERCICES DE STYLE . 145
térieur se trouvent des filaments jaunes en très- grand
nombre.
8. Qu'elles répandent en même temps une odeur délicieuse.
9. Elles la réjouissent beaucoup .
10. Elle prie son amie de venir la voir sans retard afin
qu'elle puisse lui montrer les petites roses .
Nota Les narrations du livre de lecture offrent de nom
breux sujets pour des lettres de ce genre, si toutefois le
maitre veut en faire usage.

CHAPITRE IX .

S XXII .
TRADUCTION DE LA POÉSIE EN PROSE .

1. — La Bienfaisance.
Mortels, tout est pour votre usage ;
Dieu vous comble de ses présents .
Ah ! si vous êtes son image,
Soyez comme lui bienfaisants.
Le premier des plaisirs et la plus belle gloire,
C'est de répandre des bienfaits.
Si vous en recevez , publiez-le à jamais ;
Si vous en répandez, perdez- en la mémoire.
TRADUCTION EN PROSE .

Hommes, tout ce qui se trouve sur la terre, s'y trouve


pour votre usage ; ainsi Dieu vous comble de ses présents .
Et comme vous êtes faits à l'image de Dieu, soyez aussi
bienfaisants envers vos semblables que Dieu l'est envers
vous. Le plus grand des plaisirs, la plus belle gloire con
siste à répandre des bienfaits autour de soi . Faites con
naître à tout le monde le bien que d'autres vous font,
mais oubliez celui que vous faites vous-mêmes. (Que la
main gauche ignore l'aumône que fait la droite.)
13
446 EXERCICES DE STYLE .

II . · A Mme ***9 qui fondait une salle d'asile .


Les lionceaux ont des asiles ,
Les oiseaux du ciel ont des nids ,
Les pauvres mères de nos villes
N'ont point de toits pour leurs petits !
Oh ! rouvrez-leur des bras de mère,
Donnez-leur le lait et le pain,
Et gardez de la graine amère
Le van qui leur épand le grain.
Et vous , venez , timide enfance,
Bénissez Dieu sur leurs genoux ;
Jamais sa tendre providence
Ne sourit sous des traits plus doux .
III . Dieu couronne la vertu .

Une barque légère


Conduisit fils et père
Vers le bord d'un ruisseau .
Le temps était tranquille ;
De loin on vit la ville,
Et tout proche un hameau.
« Mon fils, disait le père,
Si toujours tu veux plaire
A l'Être tout- puissant,
Sois vertueux et sage,
Puis un sort sans nuage
Jusqu'au tombeau t'attend.
Vois , contemple cette onde,
Et tel estdans le monde
Un homme vertueux .
Son cour plein d'innocence
Adore la clémence
Et la bonté des cieux.
Au bout de sa carrière,
En faisant sa prière,
EXERCICES DE STYLE . 147
Il joint ses mains et meurt.
Alors l'Être suprême
Vient couronner lui-même
Sa vertu , sa candeur. »

IV . Dialogue entre la Tombe et la Rose.


La Tombe dit à la Rose :
Des pleurs dont l'aube t'arrose
Que fais -tu , fleur des amours ?
La Rose dit à la Tombe :
Que fais-tu de ce qui tombe
Dans ton gouffre ouvert toujours ?
La Rose dit : Tombeau sombre ,
De ces pleurs je fais dans l'ombre
Un parfum d'ambre et de miel .
La Tombe dit : - Fleur plaintive,
De chaque âme qui m'arrive
Je fais un ange du ciel !
V. La Mort et le Bûcheron .
Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumière enfumée .
Enfin , n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur .
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est- il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos :
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier et la corvée,
Lui font d'un malheureux la peinture achevée .
Il appelle la Mort. Elle vient sans tarder ,
Lui demande ce qu'il faut faire.
C'est, dit-il, afin de m'aider,
A recharger ce bois, tu ne tarderas guère.
148 EXERCICES DE STYLE ,

Le trépas vient tout guérir ;


Mais ne bougeons d'où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir ,
C'est la devise des hommes .

VI .Le Papillon .
Naitre avec le printemps, mourir avec les roses,
Sur l'aile du zephyr nager dans un ciel pur ;
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur,
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles,
Voilà du papillon le destin enchanté ;
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté.

VII. - La Brebis et l'Agneau.


Une brebis, un jour, disait à son agneau :
« Mon fils, je suis toute saisie
En songeant aux dangers qui menacent ta vie :
Tout le monde t'en veut ; le maître du troupeau
Attend que tu fasses envie
A quelque bon boucher, autrement dit bourreau ,
Qui nous prend, nous achète, et, sans cérémonie,
De sang -froid vient nous égorger.
Son confrère le loup t'épie,
Comme lui voulant te manger .
Enfin , contre mon fils tout à la fois conjure!
Tu vois le jour à peine, on va te le ravir ;
Et, plus vieille que toi, je te verrai mourir,
Contre l'ordre de la nature.
Hélas ! répond l'agneau , c'était un de mes veux ;
Mourir jeune n'est pas un destin si contraire :
Je serais bien plus malheureux
Si je survivais à ma mère ! »
EXERCICES DE STYLE . 149
VIII . L'Écolier .
Un tout petit enfant s'en allait à l'école.
On avait dit : Allez ! ... Il tâchait d'obéir ;
Mais son livre était lourd, il ne pouvait courir.
Il pleure et suit des yeux une abeille qui vole.
G
Abeille, lui dit-il, voulez-vous me parler ?
Moi, je vais à l'école : il faut apprendre à lire ;
Mais le maître est tout noir et je n'ose pas rire :
Voulez -vous rire , abeille, et m'apprendre à voler ?
--- Non, dit-elle ; j'arrive et je suis très-pressée.
J'avais froid ; l'aquilon m'a longtemps oppressée :
Enfin , j'ai vu les fleurs, je redescends du ciel ,
Et je vais commencer mon doux rayon de miel.
Voyez ! j'en ai déjà puisé dans quatre roses ;
Avant une heure encor nous en aurons d'écloses .
Vite, vile à la ruche ! on ne rit pas toujours :
C'est pour faire le miel qu'on nous rend les beauxjours. »
Elle fuit et se perd sur la route embaumée.
Le frais lilas sortait d'un vieux mur entr'ouvert ;
Il saluait l'Aurore et l'Aurore charmée
Se montrait sans nuage et riait de l'hiver.
Une hirondelle passe : elle efflcure la joue,
Du petit nonchalant qui s'attriste et qui joue :
Et dans l'air suspendue, en redoublant sa voix,
Fait tressaillir l'écho qui dort au fond des bois .
« Oh ! bonjour, dit l'enfant qui se souvenait d'elle :
Je t'ai' vue à l'automne. Oh ! bonjour, hirondelle !
Viens, tu portais bonheur à ma maison, et moi
Je voudrais du bonheur. Veux -tu m'en donner, toi ?
Jouons . Je le voudrais , répond la voyageuse ,
Car je respire à peine, et je me sens joyeuse.
Mais j'ai beaucoup d'amis qui doutent du printemps :
Ils rêveraient ma mort si je tardais longtemps .
Non , je ne puis jouer . Pour finir leur souffrance,
J'emporte un brin de mousse en signe d'espérance.
13 .
130 EXERCICES DE STYLE .

Nous allons relever nos palais dégarnis :


L'herbe croît, c'est l'instant des plaisirs et des nids.
J'ai tout vu . Maintenant, fidèle messagère,
Je vais chercher mes seurs , là-bas sur le chemin.
Ainsi que nous, enfant, la vie est passagère,
Il en faut profiter. Je me sauve. A demain ! »
L'enfant reste muet, et la tête baissée,
Rêve et compte ses pas pour tromper son ennui,
Quand le livre importun, dont sa main est lassée,
Rompt ses fragiles nouds et tombe auprès de lui.
Un dogue l'observait du seuil de sa demeure.
Stentor, gardien sévère et prudent à la fois,
De peur de l'effrayer retient sa grosse voix.
Hélas ! peut-on crier contre un enfant qui pleure ?
« Bon dogue, voulez-vous que je m'approche un peu !
Dit l'écolier plaintif. Je n'aime pas mon livre ;
Voyez, ma main est rouge, il en est cause. Au jeu
Rien ne fatigue, on rit ; et moi je voudrais vivre
Sans aller à l'école où l'on tremble toujours.
Je n'en plains tous les soirs et j'y vais tous les jours ;
J'en suis très-mécontent . Je n'aime aucune affaire .
Le sort des chiens me plait , car ils n'ont rien à faire.
Écolier ! voyez -vous ce laboureur aux champs ?
Eh bien ! ce laboureur, dit Stentor, c'est mon maître .
Il est très-vigilant; je le suis plus, peut-être.
Il dort la nuit, et moi j'écarte les méchants.
J'éveille aussi ce bouf qui, d'un pied lent, mais ferme,
Va creuser les sillons quand je garde la ferme.
Pour vous-même on travaille ; et, grâce à vos brebis,
Votre mère, en chantant, vous file des habils.
Par le travail tout plait, tout s'unit, tout s'arrange.
Allez donc à l'école, allez, mon petit ange !
Les chiens ne lisent pas, mais la chaîne est pour eux :
L'ignorance toujours mène à la servitude ;
L'homme est fin, l'homme est sage, il nous défend l'étude :
EXERCICES DE STYLE , 151

Enfant, vous serez homme, et vous serez heureux;


Les chiens vous serviront. » L'enfant l'écouta dire,
Et même il le baisa . Son livre était moins lourd.
En quittant le bon dogue il pense, il marche, il court.
L'espoir d'être homme un jour lui ramène un sourire.
A l'école, un peu tard, il arrive gaiment,
Et dans le mois des fruits il lisait couramment.

IX . Le Coucher d'un petit garçon .


Couchez-vous, petit Paul! Il pleut.C'est nuit : c'est l'heure.
Les loups sont au rempart. Le chien vient d'aboyer.
La cloche a dit : « Dormez ! » et l'ange gardien pleure,
Quand les enfants si tard font du bruit au foyer .
Je ne veux pas toujours aller dormir ; ct j'aime
A faire étinceler mon sabre au feu du soir ;
Et je tûrai les loups ! jc les tûrai moi-même ! »
Et le petit méchant, tout nu, vint se rasseoir.
« Où sommes-nous ? mon Dieu ! donnez-nous patience ;
Et surtout soyez, Dieu, soyez lent à punir :
L'âme qui vient d'éclore a si peu de science !
Attendez sa raison, mon Dieu ! dans l'avenir .
L'oiseau qui brise l'æuf est moins près de la terre :
Il vous obéit mieux, au coucher du soleil,
Un par un descendus dans l'arbre solitaire,
Sous le rideau qui tremble ils plongent leur sommeil.
Au colombier fermé nul pigeon ne roucoule ;
Sous le cygne endormi l'eau du lac bleu s'écoule ;
Paul, trois fois la couveuse a compté ses enfants ;
Son aile les enferme; et moi, je vous défends !
La lune qui s'enfuit, toute pâle et fåchée,
Dit : Quel est cet enfant qui ne dort pas encor ?
Sous son lit de nuage elle est déjà couchée ;
Au fond d'un cercle noir la voilà qui s'endort .
152 EXERCICES DE STYLE .

Le petit mendiant, perdu seul à cette heure,


Rôdant avec ses pieds las et froids, doux martyr !
Dans la rue isolée où sa misère pleure,
Mon Dieu ! qu'il aimerait un lit pour s'y blottir ! »
Et Paul qui regardait encor sa belle épée,
Se coucha doucement en pliant ses habits :
Et sa mère bientôt ne fut plus occupée
Qu'à baiser ses yeux clos par un ange assoupis !

X. - L'Oreiller d'une petite fille.


Aux petits des oiseaux il donne la påture,
Et sa bonté s'étend sur toute la nature.
Racine , Athalie.
« Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc ! et fait pour moi !
Quand on a peur du vent, des loups , de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !
Beaucoup, beaucoup d'enfants pauvres et nus , sans mère,
Sans maison , n'ont jamais d'oreiller pour dormir ;
Ils ont toujours sommeil. O destinée amère !
Maman ! douce maman ! cela me fait gémir.
Et quand j'ai prié Dieu pour tous ces petits anges
Qui n'ont pas d'oreiller, moi j'embrasse lc mien.
Seule, dans mon doux nid qu'à tes pieds tu m'arranges,
Je te bénis, ma mère, et je touche le tien .
Je ne m'éveillerai qu'à la lueur première
De l'aube au rideau bleu ; c'est si gai de la voir !
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière :
Donne encore un baiser , douce maman ! Bonsoir ! »
Prière.
Dieu des enfants ! le cour d'une petite fille,
Plein de prière (écoute !) , est ici sous ma main
On me parle toujours d'orphelins sans familles
Dans l'avenir, mon Dieu, ne fais plus d'orphelins
EXERCICES DE STYLE . 433
Laisse descendre au soir un ange qui pardonne,
Pour répondre à des voix que l'on entend gémir.
Mets, sous l'enfant perdu que la mère abandonne,
Un petit oreiller qui le fera dormir !

XI. Dicu est toujours là.


Oh ! que l'été brille ou s'éteigne !
Pauvres, ne désespérez pas.
Le Dicu qui souffrit et qui règne
A mis ses pieds où sont vos pas !
Pour vous couvrir il se dépouille ;
Bon même pour l'homme fatal
Qui , comme l'airain dans la rouille,
Va s'endurcissant dans le mal !
Tendre, même en buvant l'absinthe,
Pour l'impie au regard obscur
Qui l'insulte sans plus de crainte
Qu'un passant qui raie un vieux mur !
Ils ont beau traîner sur les claies
Ce Dieu mort dans leur abandon ;
Ils ne font couler de ses plaies
Qu'un intarissable pardon .
Il n'est pas l'aigle altier qui vole,
Ni le grand lion ravisseur ;
Il compose son auréole
D'une lumineuse douceur !
Quand sur nous une chaîne tombe,
Il la brise anneau par anncau .
Pour l'esprit il se fait colombe,
Pour le cæur il se fait agneau !
Vous pour qui la vie est mauvaise,
Espérez! il veille pour vous !
Il sait bien ce que cela pèse,
Lui qui tomba sur ses genoux !
154 EXERCICES DE STYLE .

Lorsqu'il est temps que l'été meure


Sous l'hiver sombre et solennel,
Même à travers le ciel qui pleure
On voit son sourire éternel !

Car sur les familles souffrantes,


L'hiver, l'été, la nuit, le jour,
Avec des urnes différentes
Dieu verse à grand flot son amour !

XII. L’Ami dans le besoin .


Dans un vaste incendie Arète
En une nuit perd tout son bien :
Neveu , cousin , ami, poète,
Tout, il perd tout jusqu'à son chien.
Un chat seul lui reste fidèle,
Lui seul partage sa douleur ;
Le cri de l'animal rappelle
Au délaissé tout son malheur.

« Seul tu me restes, dit Arète,


Mon seul ami dans mon chagrin.
Pourquoi suis-je si pauvre ? Arrête,
Il me reste un morceau de pain .
De ce pauvre trésor, humide
De mes pleurs, viens prendre ta part.
Je l'ai flairé, » dit lo perfide,
Il dévore le pain et part .

XIII. La Chute des feuilles.


De la dépouille de nos bois
L'automne avait jonché la terre ;

Triste et mourant, à son aurore,


Un jeune malade à pas lents
EXERCICES DE STYLE . 185
Parcourait une fois encore
Le bois cher à ses premiers ans .
« Bois que j'aime, adieu ! ... Je succombe ;
Votre deuil me prédit mon sort,
Et dans chaque feuille qui tombe
Je vois un présage de mort.
Fatal oracle d'Épidaure !
Tu m'as dit : Les feuilles des bois
A tes yeux jauniront encore...
Mais c'est pour la dernière fois.
L'éternel cyprès t'environne,
Plus pâle que le pâle automne,
Tu t'inclines vers le tombeau ;
Ta jeunesse sera flétrie
Avant l'herbe de la prairie,
Avant les pampres du coteau .
» Et je meurs ! ... De leur froide haleine
M'ont touché les sombres tans ,
Et j'ai vu comme une ombre vaine
S'évanouir mon beau printemps !
Tombe, tombe, feuille éphémère,
Voile aux yeux ce triste chemin ;
Cache au désespoir de ma mère
La place où je serai demain.
.

Il dit, s'éloigne, et sans retour :


La dernière feuille qui tombe
A signalé son dernier jour.
156 EXERCICES DE STYLE .

XIV . Le Trône de neige.


Qui n'aime à voir folâtrer des enfants ?
On se croit de leur âge : ô douce jouissance
De pouvoir quelquefois se rappeler ce temps
Si regretté, bien qu'il ait ses tourments !
Un rien suffit pour amuser l'enfance ;
Mais dans ses jeux plus qu'on ne pense
S'introduisent déjà les passions des grands.
Un jour, échappés du collége,
Des écoliers d'onze à douze ans
Aperçurent un tas de neige...
Le plus âgé qu'on avait nommé roi ,
Dit que de son pouvoir il en faisait le siége,
Le trône enfin ; et le cortege
Donne à ce vou force de loi.
Le trône était froid comme glace ;
N'importe, avec plaisir s'y place
Cette éphémère majesté.
On s'enivre de la puissance...
Peut-on impunément avoir l'autorité ?
Chez notre prince l'insolence
Surpasse encor la dureté :
Des malheureux sujets la moindre négligence
Est réprimée avec sévérité.
De Tarquin -le -Superbe il avait l'arrogance ;
Et de Néron, plus tard , suivant toute apparence
Il aurait eu la cruauté .
Pourtant le soleil le dérange :
Le trône qui se fond d'une manière étrange,.
Avant la fin du jour s'abat...
Bientôt l'orgueilleux potentat
Se voit au milicu de la fange.
Redoutez un destin pareil ,
Vous que la fortune protége;
Vous êtes sur un tas de neige...
Gare le rayon du soleil !
EXERCICES DE STYLE . 157
XV. - Les Deux Chauves .
Un jour, deux chauves dans un coin
Virent briller certain morceau d'ivoire .
Chacun d'eux veut l'avoir : dispute et coups de poings.
Le vainqueur y perdit, comme vous pouvez croire,
Le peu de cheveux gris qui lui restaient encor.
Un peigne était le beau trésor
Qu'il eut pour prix de sa victoire.

XVI . Naïveté.

- Infâme paresseux, tu ne veux donc rien faire ?


Dit un jour un maitre en colère
A son valet sous un arbre endormi .
Au lieu de travailler, dormir en plein midi !
Tu ne mérites pas que le soleil t'éclaire.
· Vous avez bien raison , ma foi !
Dit le dormeur, et mes torts sont sans nombre ;
Le soleil n'est pas fait
pour moi,
Voilà pourquoi je me suis mis à l'ombre . »

XVII . La Gucnon , le Singe et la Noix .


Une jeune guenon cueillit
Une noix dans sa coque verte ;
Elle y porte la dent, fait la grimace ... « Ah ! certe,
Dit-elle, ma mère mentit
Quand elle m'assura que les noix étaient bonnes ,
Puis, croyez aux discours de ces vieilles personnes
Qui trompent la jeunesse ! Au diable soit le fruit !
Elle jette la noix. Un singe la ramasse ,
Vite entre deux cailloux la casse,
L'épluche, la mange, et lui dit :
« Votre mère cut raison , ma mie,
Les noix ont fort bon goût ; mais il faut les ouvrir.
14
158 EXERCICES DE STYLE .

Souvenez- vous que, dans la vie,


Sans un peu de travail on n'a point de plaisir. »

XVIII. - Le Poisson volant.


Certain poisson volant , mécontent de son sort,
Disait à sa vieille grand'mère :
« Je ne sais comment je dois faire
Pour me préserver de la mort.
De nos aigles marins je redoute la serre
Quand je m'élève dans les airs ;
Et les requins me font la guerre
Quand je me plonge au fond des mers. »
La vieille lui répond : « Mon enfant, dans ce monde,
Lorsqu'on n'est pas aigle ou requin ,
Il faut tout doucement suivre un petit chemin,
En nageant près de l'air, et volant près de l'onde. »

XIX . Le Laboureur et ses Enfants.


Travaillez , prenez de la peine :
C'est le fonds qui manque le moins.
Un riche laboureur, sentant sa mort prochaine,
Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
a Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage
Que nous ont laissé nos parents,
Un trésor est caché dedans .
Je ne sais pasl'endroit , mais un peu de courage
Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
Remuez votre champ , dès qu'on aura fait l'août ;
Creusez, fouillez , bêchez, ne laissez nulle place,
Où la main ne passe et repasse . »
Le père mort, les fils vous retournent le champ
Decà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
D'argent, point de caché. Mais le père fut sage
EXERCICES DE STYLE . 159
De leur montrer, avant sa mort,
Que le travail est un trésor.
XX . La Parente .
Certain Gascon , pressé d'argent
Vint dire au bon Fleury : « Je suis votre parent,
Monseigneur. - Mon parent ? - Oui, répondit le drille,
Je le suis . Par où donc ? Eh ! du côté d'Adam . >>
Lors le prélat, d'un sou le régalant,
Lui dit : « Cousin , passez dans toute la famille,
Et que chacun vous donne autant. »
XXI. Le Danseur de corde et le Balancier .
Sur la corde tendue un jeune voltigeur
Apprenait à danser, et déjà son adresse,
Ses tours de force, de souplesse,
Faisaient venir maint spectateur .
Sur son étroit chemin on le voit qui s'avance,
Le balancier en main , l'air libre, le corps droit,
Hardi , léger autant qu'adroit ;
Il s'élève, descend, va, vient, plus haut s'élance,
Retombe, remonte en cadence,
Et, semblable à certains oiseaux
Qui rascnt en volant la surface des eaux,
Son pied touche, sans qu'on la voie,
A la corde qui plie et dans l'air le renvoie.
Notre jeune danseur, tout fier de son talent ,
Dit un jour : « A quoi bon ce balancier pesant
Qui me fatigue et m'embarrasse ?
Si je dansais sans lui , j'aurais bien plus de grâce,
De force et de légèreté .
Aussitôt fait que dit. Le balancier jeté,
Notre étourdi chancelle , étend le bras et tombe.
Il se cassa le nez , et tout le monde en rit .
Jeunes gens, jeunes gens, ne vous a-t-on pas dit
Que sans règle et sans frein tôt ou tard on succombe ?
160 EXERCICES DE STYLE .

La vertu , la raison , les lois, l'autorité ,


Dans vos désirs fougueux vous causent quelque peinc :
C'est le balancier qui vous gêne,
Mais qui fait votre sûreté.
XXII . Les Nids d'oiseaux.
(A un enfant.)
Oh ! ne déniche point les oiseaux dans tes jeux !
Les oiseaux ont de Dieu reçu leur existence ;
C'est Dieu qui leur apprend, dans sa toute-puissance.
A tresser sans effort leur nid si gracieux .
Les oiseaux, comme nous, ressentent la souffrance,
Cher enfant, que dirait ta pauvre mère un jour,
Si de ce petit lit où fleurit ton enfance
Quelque méchant t'allait ravir à son amour ?
Ta mère pleurerait, et, pleine de tristesse,
Elle t'appellerait, hélas ! peut-être en vain ;
Et toi de qui la joie est toute en sa tendresse,
Et toi, que dirais-tu, George, le lendemain ?
Prends donc aussi pitié de la frêle famille
Qui dort sur les rameaux ou dans le vert gazon,
De ce jeune oisillon qui gazouille et sautille,
Et n'a point peur de toi, parce qu'il te croit bon.
Enfant, si dans ton cour la charité demeure,
Le ciel te laissera ta mère à caresser ,
Et ton ange viendra de sa sainte demeure
Auprès de ton chevet chaque nuit se poser.
XXIII. La Providence ,
0 sage Providence !
Je mets ma confiance
En tes divins décrets.
J'admire ta puissance,
Je bénis ta clémence
Qui me comble de tes bienfaits.
EXERCICES DE STYLE . 161

En sources d'allégresse
Ta profonde sagesse
Vient convertir nos pleurs :
Quand le mal est extrême
C'est ta force suprême
Qui nous soutient dans nos douleurs .
Oui , tout ce qui respire
Atteste ton empire,
Est l'objet de tes soins :
Dieu ! ta main paternelle
Ne négligerait - elle
Que tes enfants dans leurs besoins !
O sage Providence !
Je mets ma confiance
En tes divins décrets ;
J'attends de ta puissance
Les dons que ta clémence
Prépare à mes justes souhaits.

XXIV . - Les Enfants dans une prairie.


A poser de la mousse au fond d'une corbeille
Des enfants, dans un pré, s'occupaient tout joyeux,
Et, de leur douces mains, disputaient à l'abeille
La fleur à peine éclose aux caresses des cieux.
Ils folâtraient, courant dans le sein de la plaine,
En sautant, en riant, en chantant leur refrain ;
Mais leur plus jeune seur , les suivant avec peine,
S'assied , tout en pleurant, sur le bord du chemin .
Auprès d'elle accourut cette troupe empressée,
Lui tressant à l'envi ses plus brillantes fleurs ;
Et sur son jeune front la couronne placée
Fit en un doux sourire alors changer ses pleurs.
Dans ses cheveux bouclés le bluet étincelle,
La pure marguerite y mêle sa ancheur ;
14 .
162 EXERCICES DE STYLI .

Et les enfants, formant une ronde avec elle,


Aidaient les pas craintifs de leur gentille sæur.
Que d'éclats d'un franc rire, et quels roses visages !
Quels regards rayonnant de bonheur, de plaisir !
Que de gazons foulés dans leurs danses volages,
Et pour le lendemain quel joyeux souvenir !
C'était délicieux ! ... Cette vue enivrante
A mon âme apportait un suave frisson ;
Et mon cour s'unissait à leur joie innocente,
Et ma voix se mêlait à leur vive chanson.

XXV . -- Le Printemps du pauvre enfant.


Oh ! comme l'hiver était dur !
Combien j'ai vu souffrir ma courageuse mère !
Combien j'ai déploré, dans notre asile obscur,
Mon impuissance et sa misère !
Cependant nous avons vécu ,
Nous avons traversé cette saison terrible ;
Une providence visible
A nos pressants besoins chaque jour a pourvu.
Et voici, maintenant qu'a cessé la froidure,
Voici revenir le printemps,
Et la douce chaleur , et la fraiche verdure,
Nouveaux bienfaits de Dieu pour les pauvres enfants.
Soleil , dont la chaleur doucement me pénètre,
Que tu me fais plaisir, que tu nous fais du bien !
Près de sa petite fenêtre ,
Maman va se chauffer sans qu'il en coûte rien.
Tes rayons sont pour tout le monde ;
Tu n'exiges nul prix pour tes nombreux bienfaits,
Et tu verses les feux de ta clarté féconde
Sur la cabane et le palais.
La commune fontaine, ouverte à l'indigence,
Ne présentera plus ses arides glaçons;
EXERCICES DE STYLE . 163
Librement nous y puiserons
Cette eau, premier besoin qu'ignore l'opulence.
Que ce printemps nouveau nous promet de douceurs !
Que j'aime ce naissant feuillage !
Le pauvre se console en dormant sous l'ombrage,
Bercé par le zephyr que parfument les fleurs.
Et voici, près de sa croisée,
Les bons petits oiseaux qui vont faire leurs nids ;
Ils ne me fuiront pas, car, la saison passée,
Alors qu'ils avaient faim , mon pain les a nourris .
Il faut si peu pour satisfaire
Aux modestes besoins du petit passereau !
Tout pauvre que je suis , hélas ! dans ma misère,
J'avais encore de quoi secourir un oiseau .
Que grâce en soit rendue au Dieu de la nature,
Qui veille sur tous ses enfants;
Au Dieu qui donne la pâture
A l'insecte, au lion , aux faibles, aux puissants !
Dieu qui m'as conservé ma mère,
Dieu qui m'as exaucé lorsque je l'ai prié ;
Quand tu rends le printemps aux pauvres de la terre,
Que ton nom soit glorifié !

XXVI. Le Pauvre Aveugle.


Au pied d'une antique chapelle
Un pauvre aveugle était assis ;
Près de lui faisait sentinelle
Un chien , le meilleur des amis .
Damon passé... son char rapide
Écrase l'appui du malheur ...
Le vieillard aux cris de son guide
Exhale en ces mots sa douleur :
« Si de mon front sexagénaire
Les rides causaient tes dédains,
104 EXERCICES DE STYLE .

Si ' es lambeaux de ma misère


Blessaient tes regards inhumains ,
De mon existence pénible
Tu pouvais trancher le lien ,
Mais, dis-moi, jeune homme insensible,
Dis-moi, que te faisait mon chien ?
» Alors que d'une voix mourante,
Dévoré par l'horrible faim ,
Je tendais une main tremblante
Pour mendier un peu de pain,
Avare de ton opulence
Tu pouvais ne me donner rien ;
Tu détruis ma scule espérance ;
Je ne vivais que par mon chien .
» Il veillait sur moi dès l'aurore,
Présentant la coupe aux bienfaits ;
La nuit, Médor veillait encore
Le réduit où je reposais .
Mon chien était dans ma détresse
Mon seul ami , mon seul soutien ...
Où puis -je traîner ma vicillesse,
Jeune homme, regarde mon chien !
» Comme toi je fus jeune et riche,
Je montais un coursier fougueux !
Mais dans ce rang que l'or affiche
Je respectais le malheureux.
Quand un vieillard, sur la poussière,
De moi réclamait quelque bien ,
Mon cour soulageait sa misère,
Et ma main caressait son chien .
» Si quelque jour le sort contraire
Te réduisait à mendier ;
Si le passant à ta prière
Refusait un simple denier,
EXERCICES DE STYLE . 165
Ah ! puisses-tu dans tes alarmes
Trouver un Médor pour soutien ,
Et, repentant, verser des larmes
De m'avoir privé de mon chien ! »

CHAPITRE X.

S XXIII.
LA DESCRIPTION . DEUXIÈME DEGRÉ (1 ) .
1. Les plumes.
1. Qu'est-ce que les plumes ?
2. Quelles parties distingue-t-on dans la plume ?
a) Le tuyau.
b) La tige.
c) La barbe.
3. A quoi servent- elles ?
a) A réchauffer (lit de plumes , duvet).
A ramer (plumes de la queue).
c) A voler (plumes des ailes) .
4. Quelle utilité les plumes ont-elles pour nous (les
hommes) ?
a) On en fait des lits .
b) Elles servent à écrire et à dessiner.
c) On les emploie pour ornement (plumets) .
Pour être mieux compris, nous ferons suivre ce plan
de l'exécution .
Les plumes .
Les plumes sont le vêtement des oiseaux. Chaque plume
consiste en une partie cornée, creuse dans l'intérieur , que
l'on nomme tuyau. La tige a sur ses deux côtés opposés une
( 1) Dans l'élaboration des descriptions du premier degré, on a
indiqué aux enfants la succession des pensées par des plans, des
résumés, des annotations écrites, ainsi que par des lectures, tandis
qu'ici letravail de la composition est entièrement laissé à l'habileté
acquise des élèves ,
166 EXERCICES DE STYLE .

double rangée de petites plumes fines qui portent le nom


collectif de barbe. Sous le rapport de la grandeur, les plumes
sont différentes. Le plus grand nombre sont petites. Elles
servent de vêtement aux oiseaux qui les portent et les garan
tissent contre le froid ; c'est pourquoi on les nomme plumes
tectrices. Les plumes fines qui ont leur siége principal sous
le ventre des oiseaux se nomment duvet. Les plumes longues
de la queue dirigent le vol des oiseaux dans tel ou tel sens.
Elles remplissent conséquemment la même fonction que le
gouvernail entre les mains du pilote. Dans les ailes sont les
plus fortes plumes , au moyen desquelles l'oiseau s'élance
dans les airs . Chez les oiseaux de proie on les nonime pennes
et cerceaux .

Les plumes ne servent pas seulement aux oiseaux, mais


aussi aux hommes. Au moyen des plumes tectrices et du
duvet nous confectionnons des matelas , des duvets et des
oreillers pour nous coucher mollement et pour nous tenir
chaud. Avec les plumes fortes des ailes d'oie, de cygne et de
corbcau nous écrivons et nous dessinons. Nous prenons les
plumes de la queue des oiseaux à beau plumage pour nous
orner . C'est ainsi que le soldat porte un plumet. Les dames
portent aussi parfois une ou plusieurs plumes blanches ou
de couleur sur leurs chapeaux. Chez les peuples primitifs
de l'Amérique , les plumes font l'ornement principal. Là,
hommes et femmes les portent sur la tête comme couvre
chef, et autour des hanches en forme de ceinture.
II . La voiture .

1. Quelles sont les principales parties constitutives


d'une voiture ?
Les roues , l'essieu , le timon , le brancard, les échelles,
l'arbre de l'échelle , la traverse, l'empanon , l'avant-train ,
l'arrière- train .
2. Qui confectionne la voiture ?
Le charron et le maréchal ferrant.
3. Utilité de la voiture.
EXERCICES DE STYLE . 167
4. Diverses espèces de voitures .
Char, charrette, fourgon , diligence, vigilante, carrosse.
En quoi une espèce diffère- t - elle de l'autre ?
III . La pluie .
1. Qu'est-ce que la pluie et d'où provient - elle ?
(Phénomène aqueux de l'air.-- Les vapeurs ou nuages
se changent en gouttes. )
2. Quelles espèces de pluie y a-t-il ?
Pluie universelle , pluie locale, pluie fine, pluie glacée,
giboulées .
3. Utilité de la pluie .
Favoriser la végétation , alimenter les ruisseaux, les
rivières et les fleuves, rafraichir les couches inférieures
de l'air .
4. Sécheresse , inondation .
EXECUTION .

La pluie est du nombre des phénomènes aqueux de l'air.


Des vapeurs sortent de la terre, de l'eau, des plantes et des
animaux , montent dans l'air et y forment des nuages . Ces
vapeurs forment, par l'adhésion des molécules, des gouttes
qui tombent et rafraichissent la terre. C'est cette chute de
gouttes que l'on nomme pluie . La pluie qui s'étend sur une
grande superficie de pays prend le nom de pluie générale ou
universelle. S'il n'existe que peu de nuages et si la pluie ne
tombe que dans quelques localités isolées , elle porte le nom
de pluie locale. Si les gouttes sont minces, légères et fines, on
la dit pluie fine; si les gouttes sont bien grosses, on se sert
du mot giboulée ou ondée. La pluie est d'une très-grande
utilité. Sans elle les plantes ne croîtraient pas, elles dessé
cheraient bientôt . Sans pluie il n'y aurait ni sources ni ri
vières. En été la pluie rafraichit l'air et ranime la nature.
Une année dans laquelle il tombe trop peu de pluie pendant
la saison chaude, s'appelle une année sèche; mais l'année
dans laquelle il en tombe trop pendant la même saison , est
168 EXERCICES DE STYLE .

une année pluvieuse ou humide. L'une et l'autre nuisent à la


santé de l'homme, à la croissance et au développement de
la végétation .
IV . Le lin et sa préparation .
1. Quelle partie de la plante de lin utilise-t-on tout
particulièrement ?
Les filaments qui se trouvent entre l'épiderme et la
partie ligneuse.
2. Comment sépare - t-on ces filaments des autres
parties ?
Par a) le rouissage, b) le routoir, c) le brisoir, d) l'é
chanvroir .
3. Que fait -on avec le lin ainsi préparé ?
Sérançage (séran , sérancer) . Étoupe.
V. Préparation ultérieure du lin.
1. Dans la famille .
a) Filage, b) dévidage, c) cuisson du fil, d) tordage .
2. Par des artisans.
a ) Confection de dentelles avec des fils fins (1 ) : den
telles de Bruxelles, de Malines. b) Confection de la toile
par le tisserand .
3. Opérations que l'on fait subir à la toile.
a) Blanchissage, b) impressions, teinture, c) amidon
nage (bougran ).
EXÉCUTION .
VI . Description du procédé d'améliorer les arbres
fruitiers .
1. But de l'amélioration .
Les sauvageons et arbrisseaux à fruit porteront , ar
rivés à leur croissance parfaite, de meilleurs fruits.
2. Conditions requises pour l'amélioration .
(1 ) Barbe Uttmann, née en 1514 dans le bourg d'Etterlein, dans
l'Erzgebirg, inventa l'art de faire la dentelle au fuseau, à Annaberg,
où elle mourut en 1375 .
EXERCICES DE STYLE . 169

a) Un bon tronc, b) une serpette d'un bon tranchant,


c) mastic à enter (cire, suif, résine) , écorces à lier.
3. Différents genres d'amélioration et procédésà suivre .
a) Inoculation .
Greffe ( empeau). Incision dans le sauvageon en
forme d'un T. Liens en écorce .
b) Ensemencement.
Étêtement du sauvageon . Fente de la tête. In
troduction de la greffe dans la fente .
c) Par superposition .
La greffe et le sauvageon sont coupés en biais, et exac
tement appliqués l'une sur l'autre (1 ) .
VII . Organisation de la commune.
1. Qu'appelle -l-on commune ?
Réunion de plusieurs familles. Celles-ci constituent
un grand ménage. - Elles ont pour but : l'assistance ré
ciproque dans les dangers, la garantie des personnes et
des propriétés ; de faciliter l'acquisition de propriétés et
de connaissances nécessaires .
2. Assistance réciproque dans le danger.
a) Lors d'un incendie, pompes à feu, sociétés d'assu
rance .

b) Dans les inondations.


c) Soutien des pauvres ( hospices, aumônes , hospice
des orphelins, hopital).
3. Garantie des personnes et des propriétés.
a) Dissensions levées par les autorités (bourgmestre,
échevin , conseil communal, greffier, juge de paix, ex
perts).

( 1 ) Le maître apportera quelques branches en classe et montrera


aux élèves le procédé. Mieux vaut encore, s'il est possible, donner
cette instruction au jardin en faisant l'application réelle à de bons
arbres .

15
170 EXERCICES DE STYLE .

b) Garde de nuit, garde champêtre, garde forestier,


commissaire et agents de police.
c) Punition des voleurs et des méchants en général,
(tribunal, juges , procureurs, prisons) .
4. Elles facilitent l'acquisition des propriétés.
a) Entretien des routes, chaussées, pavés, chemins vi
cinaux , des fontaines.
b) Inspection des forêts.
c) Pâtures publiques .
3. Ellesfacilitentl'acquisition de connaissances utiles.
a) Curé (vicaire) , église, elerc .
b) Instituteur, maison d'école.
6. La conservation de toutes ces institutions exige de
l'argent. D'ou
a) Les impôts.
b) Droits d'entrée (taxe municipale).
c) Contributions volontaires.

CHAPITRE XI.

S XXIV .
LA DESCRIPTION EN FORME DE LETTRE . DEUXIÈME DEGRÉ.

1. Thème.
Henri écrit à son ami Adolphe et lui explique le pro
cédé à suivre pour la formation d'un herbier.
Coordination des idées.
1. Adolphe a ou l'herbier de Henri, et veut s'en
former un semblable ; c'est pourquoi il demande conseil
à son ami, conseil que Henri lui donne.
2. Qu'y a - t -il à observer lors de l'herborisation ?
a) Il faut prendre les plantes par un temps sec, b) Elles
doivent être parfaites et, autant que faire se peut, porter
des fruits .
EXERCICES DE STYLE . 171

3. Qu'y a - t -il å observer dans l'étalage ?


a) La position doit être naturelle.
b) La fleur sera placée de manière à en faire voir l'inté
rieur.
c) Les parties étendues seront fixées dans cette posi
tion au moyen de cailloux, de marbres, de petits disques
en plomb, de médaillons ou de pièces de monnaie .
4. Qu'observera-t-on en pressant les plantes ?
a) Qu'elles ne soient pas écrasées .
b) Elles seront plusieurs fois retournées .
c) Elles seront placées entre des feuilles de papier
frais et sec.
3. Comment préserve - t-on les plantes séchées ?
a) En les déposant dans un lieu sec et bien aéré.
b) Par une visite souvent répétée .
EXÉCUTION .

Cher Adolphe,
Je suis charmé de ce que mon petit herbier t'a plu.
J'apprends également avec satisfaction que tu as l'intention
de t'en former un de même genre, et je me fais un plaisir
de te dire comment j'ai procédé pour réunir ma collection .
Afin d'éviter que les plantes ne se tachettent, tu auras
soin de les recucillir par un jour sec ; car il faut qu'elles ne
soient nullement humides . Attache-toi à n'emporter jamais
un exemplaire défectueux ou imparfait; ne destine à ta
collection que les plantes qui fleurissent, et, si c'est possible,
qui portent des graines . Tu dois également extraire les ra
cines autant que le permet la grandeur de la plante, et les
nettoyer proprement avant la dessiccation .
Les plantes étant recucillies conformément à ces principes,
tu procéderas de la manière suivante : Prends une couche
de trois à quatre feuilles de papier gris sur laquelle tu éten
dras la plante. Tu auras un soin tout particulier de faire en
sorte qu'elle conserve sa position naturelle, c'est- à -dire, la
172 EXERCICES DE STYLE .

forme et la direction qu'elle avait lorsqu'elle était encore en


terre. Comme il est indispensable qu'on examine toutes les
parties d'une plante, une fleur au moins sera étendue ouverte,
afin qu'on voie les étamines, etc. Pour maintenir pendant
l'opération tes végétaux dans la position déterminée, tu
chargeras, à mesure que tu avanceras, chaque partie de pe
tits cailloux, de morceaux de plomb aplatis ou de pièces de
monnaie. Lorsque tout sera en re, tu enlèveras les poids '
et tu couvriras immédiatement la plante d'une autre couche
de papier gris.
Cela fait, tu procéderas à la presse en chargeant les
plantes de quelque corps pesant , de livres par exemple ;
mais n'oublie pas qu'en exagérant le poids tu pourras écraser
la plante. Ne néglige pas non plus de retourner les plantes
souvent, tous les jours, si possible, et de les mettre dans un
autre papier gris bien sec .
La principale précaution à prendre pour que ton herbier
ne se détériore pas, c'est de le mettre dans une place sèche
et aérée et de le feuilleter souvent. Par ce moyen les insectes
s'y introduiront fort difficilement.
Je pense que voilà ce qu'il t'importe le plus de savoir pour
le moment. Lors d'une prochaine entrevue nous traiterons
verbalement la matière plus en détail. C'est pourquoi je
t'engage à ne pas trop différer de rendre visite à
Ton ami,
HENRI .
Nivelles , le
II . Thème.
Emma décrit à sa petite amie Amélie la manière de
faire le beurre .
Suite dans les pensées.
1. Emma a été naguère en visite à une grande cam
pagne et y a appris , entre autres choses, à faire le beurre.
Elle tâche de décrire et d'expliquer à son amie l'instruc
tion qu'elle y a reçue à cet égard .
EXERCICES DE STYLE . 173
2. Matière principale : le lait. Ses éléments .
Parties huileuses et grasses ou crème.
Par le repos le lait s'aigrit, la crème surnage, et en
suite les parties visqueuses ou caséeuses se séparent des
parties aqueuses (petit-lait). La crème est convertie en
beurre .
3. Manière d'opérer.
La crème est versée dans une baratte . Par le batte
ment ou le tournoiement les parties aqueuses et vis
queuses (babeurre) se séparent tout à fait de la crème.
On verse le babeurre, on pétrit la crème dans l'eau .
Mélange avec un peu de sel . On le presse dans une forme,
dans des pots, ou enfin on lui donne une forme au moyen
d'un instrument, tel que cuiller, fourchette, etc.
4. Conclusion . Emma fera elle -même l'essai de
la confection du beurre et régalera de sa production son
amie Amélie, si celle-ci veut lui faire le plaisir de lui
rendre visite .
III . Thème.

V. a eu occasion de voir une fabrique de poudre à


tirer, et il décrit à son ami B. les dispositions de l'établis
sement ainsi que la confection de la poudre.
Suite dans les idées.
1. V. a fait un petit voyage, et ce qu'il a vu de plus
remarquable, c'est une fabrique de poudre qu'il décrit
à son ami .
2. Composition de la poudre.
Du salpêtre (un sel) , du soufre et du charbon broyé
d'un bois tendre .
3. Préparation de ces matériaux :
On les broie au moulin à poudre pour en faire une
poussière très-fine, et on les humecte souvent pour em
pêcher qu'ils ne prennent leu .
15 .
174 EXERCICES DE STYLE .

4. Disposition de la fabrique.
Hutte en planches semblable à une scierie. Le pro
duit du broiement se nomme pulvérin .
5. Opérations qu'on fait subir au pulvérin.
On le pétrit dans un grand baquet. Au moyen d'une
pression on fait passer le pétrin dans un tamis plus ou
moins fin, opération qui donne naissance aux graines.
6. Conclusion . Faire mention du danger que cou
rent ceux qui travaillent dans une pareille fabrique et
même les voisins trop rapprochés (aussi ces sortes de fa
briques sont-elles situées isolément et à une certaine dis
tance d'autres bâtiments) . Joie de V. après qu'il eut heu
reusement tourné le dos à ce bâtiment.

CHAPITRE XII .
S XXV .
LETTRE NARRATIVE . DEUXIÈME DEGRÉ .
1. Thèine.
Joseph raconte à son frère, qui se trouve en pays
étranger, tous les changements qui ont eu lieu pendant
les six derniers mois écoulés dans la maison paternelle,
et lui donne quelques détails sur ce qui s'est passé de nou
veau en ville .
Suite dans les idées .

1. Sur la recommandation du père , fort occupé, c'est


Joseph qui écrit maintenant, le frère aîné ayant trouvé
du travail chez un maitre où il a pris sa demeure.
2. Il informe le frère de l'état de la santé des parents ,
frères, sæurs, etc.
3. Il raconte les changements survenus par rapport
aux personnes prénommées.
4. Changements au ménage et à la maison ,
EXERCICES DE STYLE . 178

5. Il raconte en outre ce qui s'est passé de plus im


portant en ville .
a) Concernant les parents et les amis.
b) En ce qui concerne d'autres personnes .
6. Conclusion . Le père fait recommander au fils le
travail et la probité . —Maxime de Tobie : Conserve toute
ta vie Dieu sous les yeux et dans le cour, et garde-toi de
consentir au péché et d'agir contrairement au comman
dement de Dieu !
EXÉCUTION .
Mon cher frère,
Depuis longtemps déjà tu aurais reçu une lettre de nous
si nous avions connu ta résidence. Ce ne fut que la semaine
passée que le messager nous apporta ta chère missive, qui
nous apprend que tu as trouvé de l'ouvrage chez un brave
industriel à Liége. Notre père t'aurait répondu lui-même à
l'instant, si des occupations nombreuses et des voyages qui
s'y rattachent ne l'en avaient constamment empêché jus
qu'à ce jour. Hier il était décidé à t'écrire ; mais un surcroît
de travail étant de nouveau survenu, il perdit patience et
me chargea de cette mission . La première chose dont tu
t'informes, c'est l'état de notre santé. J'ai la satisfaction de
t'apprendre que nous sommes tous très-bien portants et
disposés à vaquer à nos devoirs. Vers la Pentecôte, maman
eut quelques nouvelles attaques de goutte, mais , Dieu merci,
cela n'a pas duré longtemps.
Charles n'est plus maintenant à la maison ; il est entré en
apprentissage chez M. François. Bien qu'il n'y soit que depuis
denx mois, il a néanmoins déjà fait quelques progrès ; ce qui
le prouve, c'est qu'il y a peu de jours il a apporté à papa une
boîte à tabac qu'il a confectionnée tout seul. Notre maison
a aussi subi quelques changements : la belle vigne qui en
cadrait toutes les fenêtres de l'étage supérieur est morte in
stantanément, sans doute par suite des blessures dont a
souffert la partie inférieure de l'écorce. Notre père l'a coupée
176 EXERCICES DE STYLE .

et a fait badigeonner derechef toute la maison , qui a l'ap


parence d'être toute neuve.
Nos parents et nos amis te saluent bien cordialement . Ils
sont tous frais et dispos, hormis le cousin N. qui souffre
plus que jamais de l'hydropisie, et dont l'état devient de jour
en jour plus désespéré. On serait véritablement tenté de
souhaiter que le bon Dieu voulůt mettre un terme à ses
souffrances en l'appelant à lui.
Rien de fort intéressant du reste ne s'est passé en ville
depuis ton départ. Notre père te fait conseiller de continuer
à être actif et honnête, afin que tu lui fasses honneur à l'é
tranger comme autrefois sous le toit paternel. Il rappelle à
ton souvenir la recommandation que Tobie adressa à son fils
lors de son départ : « Conserve toute ta vie Dieu devant les
yeux et dans le cour, et garde-toi de consentir au péché ou
d'agir contrairement au commandement de Dieu. »
Porte-toi bien et pense souvent à nous tous et plus spé
cialement à
Ton frère,
JOSEPH.
Namur, le
II . Thème.
Mathilde raconte à son amie Louise les progrès qu'elle
a faits jusqu'ici dans l'instruction.
Plan .
1. Louise a manifesté le désir de connaitre quelques
détails des progrès de son amie.
2. Mathilde satisfait franchement à ce désir et regrette
seulement qu'une maladie lait empêchée de faire davan
tage.
3. Elle raconte ensuite où elle en est :
a) En doctrine chrétienne ;
6) En histoire ;
c) En géographie ;
d) Dans la grammaire et la langue en général ;
EXERCICES DE STYLE . 177
e) Dans le calcul , et
1) Dans les ouvrages de main .
4. Mathilde certifie avoir fait tout ce qu'elle a pu , et
assure qu'elle viendra voir son amie l'été prochain .
Elles uniront alors leurs efforts et travailleront ensemble .
Nota . Les élaborations et dispositions précédentes ont
pour unique but de servir de modèle à des exercices de style
où l'on fasse quelque chose de plus que d'ordinaire. Les in
stituteurs qui ont une classe d'élèves assez avancés pour en
treprendre des travaux du genre de ceux du chapitre intitulé :
Description, deuxième degré, ne seront pas embarrassés,
j'ose l'affirmer, de préparer eux -mêmes de semblables élu
cubrations écrites suivant les besoins de leur classe. On re
connaîtra sans peine la raison qui nous a porté à nous borner
à un si petit nombre d'exemples du dernier degré.

CHAPITRE XIII.

S XXVI.
EXPLICATION D'EXPRESSIONS FIGURÉES ET DE PROVERBES .
1. Au combat le soldat est un lion .
2. Dans ton travail tu imites la marche des écrivains .
3. A peine avais- je escaladé la colline que j'aperçus
une forêt de baïonnettes .
4. L'homme vertueux reste inébranlable dans le mal
heur comme le roc dans la tempête .
5. Le soleil de ma vie peut s'éclipser d'un moment à
l'autre.
6. Le malheur était tellement grand , qu'une pierre s'en
serait émue .
7. Oh ! quand le jour poindra-t-il dans la tête ?
8. Les apotres répandirent la lumière de l'Évangile
sur le globe entier .
178 EXERCICES DE STYLE.

9. L'hypocrite ne veut avoir que l'apparence de la


piété.
10. Le sort est inexorable et le malheur marche à
grands pas.
11. L'homme bon brûle du désir d'être utile à ses
semblables .
12. Le chagrin ronge le cæur.
13. Une maladie continue abat le courage le plus fort.
14. Les fruits que vous retirerez de votre application
feront votre bonheur dans l'âge mûr et votre consolation
dans la vieillesse .
15. Il n'y a pas de pire eau que l'eau qui dort.
16. Qui dort dine.
17. Le calomniateur est fortdangereux, ne vous frottez
pas à son contact.
18. Aide-toi, le ciel t'aidera.
19. Que le Seigneur vous couvre de ses ailes.
20. Il faut avoir un cour d'airain pour ne point com
patir aux maux d'autrui .
21. L'insouciant attend que les alouettes lui tombent
toutes rôties dans la bouche .
22. Néron et Caligula étaient des monstres altérés de
sang ; toute leur vie ne fut qu'un amas de crimes.
23. Ce qui est amer à la bouche est doux au cour.
24. Les petits présents entretiennent l'amitié.
25. Tout par amour, rien par force,
26. Il faut pour faire fortune avoir plus d'une corde
à son arc.
27. La belle plume fait le hel oiseau.
28. Un tien vaut mieux que deux tu l'auras.
29. Une souris qui n'a qu'un trou est bientôt prise.
30. Le sage entend à demi mot.
31. A quelque chose malheur est bon.
32. Un homme d'honneur n'a que sa parole.
EXERCICES DE STYLE . 179
33. Il a la langue bien pendue.
34. A cheval donné on ne regarde pas la bouche.
35. L'habit ne fait pas le moine.
36. A brebis tondue Dieu mesure le vent.
37. Il dit cela, mais le cæur n'y touche.
38. Chacun parle le jargon de son pays .
39. Petit à petit l'oiseau fait son nid.
40. L'homme propose , Dieu dispose.
41. Qui n'a pas de mémoire, a des jambes.
42. Ce qui vient au son de la flûte s'en retourne au
son du tambour .
43. Chacun son métier, les vaches seront bien gardées.
44. On ne saurait sonner les cloches et aller à la pro
cession.
45. Il vaut mieux faire envie que pitié.
46. Tout se découvre avec le temps.
47. A beau mentir qui vient de loin.
48. Quand on veut noyer son chien, on dit qu'il est
enragé.
49. Beaucoup de bruit et peu de besogne.
50. Chat échaudé craint l'eau froide.
51. Qui se ressemble s'assemble.
52. A chose faite il n'y a point de remède.
53. Les menaces ne tuent point.
64. Il n'est pas si petit métier qui ne nourrisse son
maitre .
55. Le bon sens est de tous les pays.
56. La pelle se moque du fourgon.
37. Qui bien commence a moitié fait.
88. Mauvaise herbe croit toujours.
59. Il faut se faire à l'air du monde.
60. Il est réglé comme un papier de musique.
61. Se servir de la patte du chat pour tirer les mar
rons du feu .
180 EXERCICES DE STYLE .

62. Les alouettes roties ne se trouvent pas sur les haies.


63. Aujourd'hui debout, demain enterré .
64. Il donne un auf pour un bæuf.
65. On trouve remède à tout, fors la mort .
66. C'est bonnet blanc et blanc bonnet.
67. Il est frisé comme une poule mouillée .
68. Tel qui cherche noise, finit souvent par se faire
frotter .
69. Telle vie, telle fin .
70. Qui s'acquitte, s'enrichit.
71. Ventre affamé n'a pas d'oreille.
72. Bon chien chasse de race .
73. La belle cage ne nourrit pas l'oiseau .
74. Les loups ne se mangent pas les uns les autres.
75. Qui hante les méchants périra avec eux.
76. Il se laisse manger la laine sur le dos.
77. La méfiance est la mère de la sûreté .
78. Tel en pâtit qui n'en peut mais...
79. A bon entendeur demi-mot .
80. Je ne sais plus où donner de la tête.
Donnez une autre forme aux phrases suivantes
(périphrases).
1. l'essaim joyeux des mouches à miel se livre, infa
tigable, à ses travaux.
2. Sous le sceptre sage de notre roi prospèrent les arts
et les sciences .
3. Que l'étoile de la sagesse te guide dans les sentiers
de la vie .
4. Ah ! qu'elles se fanent vite les fleurs de la jeunesse !
5. L'automne de la vie a aussi ses fleurs .
6. L'homme laborieux ne moissonne pas toujours les
fruits de ses peines.
7. La Palestine est un pays où coulaient le lait et le miel.
EXERCICES DE STYLE . 181

8. L'homme sera purifié par le feu de la douleur.


9. Les plus dangereux criminels sont ceux qui se cou
vrent du voile de la piété.
10. Les valets sont les souffre -douleur des grands.
11. Ce que Dieu garde est bien gardé.
12. C'est une gêne continuelle que de passer sa vie
avec des gens cérémonieux.
13. La conscience est un juge incorruptible .
14. Rien ne sèche plus vite qu'une larme .
15. La gironette du sort tourne facilement.
16. Combien les grands sont malheureux d'être presque
toujours trompés.
17. La vieillesse est à la fois l'objet de nos désirs et
de nos murmures .

18. Notre vie est un torrent qui forme à la fin un lac


paisible et se perd sous le sable.
19. La paresse chemine si lentement que la pauvreté
l'a bientôt atteinte .
20. On devient bon ou méchant, selon l'éducation que
l'on reçoit.
21. Malheur à qui ne sait pas sacrifier un jour de
plaisir aux devoirs de l'humanité .
22. La poésie est la musique de l'âme.
23. Ne laissez pas croitre l'herbe sur le chemin de
l'amitié .
24. La plus sûre compagnie de la vertu est la reli
gion .
25. Les larmes sont le langage muet de la douleur.
26. Le plaisir est une fleur qui nait sur la tige de la
vertu ,
27. Le bienfaiteur grave son nom dans la main de
celui qui reçoit les bienfaits .
28. L'égoïste mettrait le feu à la maison de son voisin
pour faire cuire un auf.
16
182 EXERCICES DE STYLE .

29. La seule précaution contre les attaques de la mort


est l'innocence de la vie .
30. Quiconque rejette le bouclier de la religion se
trouve sans défense au moment du combat .
31. Les lettres sont l'aliment de la jeunesse , la passion
de l'âge mûr et l’amusement de la vieillesse.
32. Les actions sont plus sincères que les paroles.
33. Le sage est lent dans ses discours et prompt dans
ses cuvres .

34. Les hommes sont comme des girouettes qui ne se


fixent que quand elles sont rouillées.
35. Le temps marche à pas de voleur jour et nuit,
36. La vie est un arbre dont le fruit est souvent amer.
37. Une once de vanité détruit un quintal de mérite.
38. Les caresses des méchants couvrent toujours quel
ques perfidies.
39. L'âme sensible est comme une harpe aérienne que
le souffle fait retentir.
40. La religion est la chaine d'or qui suspend la terre
au trône de l'Éternel .
41. Les aumônes sont des remises faites sur l'éternité ;
à son arrivée chacun les trouvera payables à vue.
42. Les hommes sont si injustes, qu'à leurs yeux être
malheureux c'est avoir tort.

Rendez en d'autres mots les expressions proverbiales ,


les pensées et les maximes qui suivent.
1. Aide-toi, le ciel t'aidera .
2. Si tu aimes la vie, ne gaspille pas le temps, car
c'est l'étoffe dont la vie est faite .
3. Renard qui dort n'attrape pas de poules.
4. La paresse rend tout difficile, mais le travail rend
tout aisé .
5. Celui qui vit d'espérance mourra de faim .
EXERCICES DE STYLE . 183
6. La faim regarde dans la maison du travailleur, mais
elle n'ose pas y entrer .
7. Qui sert les malheureux sert la Divinité.
8. A la longue la goutte d'eau creuse le rocher.
9. Emploie bien ton temps si tu veux avoir du loisir.
10. Trois déménagements valent un incendie .
11. Celui qui veut s'enrichir par la charrue doit la
conduire lui-même .
12. La cuisine grasse rend le testament maigre.
13. Quand le puits est à sec, on connaît la valeur de
l'eau .
14. Ne pas surveiller ses ouvriers, c'est leur laisser
sa bourse ouverte.

C'est, en quelque sorte , participer à une bonne action


que de la louer de bon cour.
L'esclave n'a qu'un maitre, l'ambitieux en a autant
qu'il y a de gens utiles à sa fortune.
Celui qui compte dix amis, n'en a pas un .
Vouloir oublier quelqu'un , c'est y penser.
La pauvreté manque de beaucoup de choses, l'avarice
manque de tout.
Un discours à contre-temps est comme une musique
pendant le deuil .
N'entretenez pas de votre bonheur un homme moins
heureux que vous .
On n'est jamais si heureux ni si malheureux qu'on se
l'imagine .
Quiconque n'a pas de caractère n'est pas un homme,
c'est une chose.
Celui-là est vraiment grand qui a une grande charité.
La colère commence par la folie et finit par le repentir.
On ne donne rien aussi libéralement que ses conseils .
Assez est un peu plus que ce que chacun a.
184 EXERCICES DE STYLE .

Une réponse douce apaise la colère ; une parole fâ


cheuse augmente l'irritation .
L'économie est fille de l'ordre et de l'assiduité .
L'ennui est entré dans le monde par la paresse.
Ceux qui se plaignent de la fortune n'ont souvent à se
plaindre que d'eux -mêmes.
Le malheur ne sortira jamais de la maison de celui qui
rend le mal pour le bien.
Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort.
Il n'y a point de paix pour le méchant.
La force et le courage ne mentent jamais .
Voulez-vous qu'on dise du bien de vous , n'en dites
point.
Apprends à bien vivre, et tu sauras bien mourir.
Quand on a pardonné les offenses, il ne faut plus s'en
souvenir.
Les gens faibles ne plient jamais quand ils le doivent.
Les paresseux ont toujours envie de faire quelque
chose.
Qui parle, sème; qui écoute, récolte.
Le fruit du travail est le plus doux des plaisirs.

CHAPITRE XIV .
S XXVII .
TABLEADX (1 ).
I .-- . L'alouette chante .
Réflexions sur le printemps.
Nota . Le maître débattra verbalement sous ses différentes
faces et mûrement ce thème avec les enfants ; ce n'est qu'après
( 1) « Les morceaux suivants presupposent la faculté de penser
déjà bien développée et une grande habileté dans la connaissance
de la langue; ils marquent conséquemment les limiles des travaux
EXERCICES DE STYLE . 189

avoir pour ainsi dire épuisé la matière qu'il les engagera à


entreprendre le tableau par écrit en se conformant aux
notions suivantes .

1. L'alouette chante. 2. Les jours allongent.


3. Le soleil décrit un arc plus développé et nous envoie
des rayons plus ardents . 4. La neige fond. 5. Le
manteau de glace des ruisseaux et des rivières se déchire.
- 6. Des torrents sortent de tout côté de la terre dé
gelée . 7. Le feuillage se montre ; l'herbe sort de terre.
8. Les fleurs apparaissent. 9. Une nouvelle vie
anime le monde animal . 10. Chant des oiseaux .
11. Activité des hommes . 12. Contentement intérieur
de celui qui écrit.
II.- Description (tableau) d'un incendie.
1. Peignez d'abord le calme profond de la nuit.
2. Le sommeil nécessaire et fortifiant. 3. L'effroi
subit, le terrible cri : Au feu ! 4. On frappe aux
portes des maisons menacées. 5. Le tocsin . - 6. Le
roulement des pompes à feu . 7. Les pas précipités et
les cris des hommes accourant au secours . 8. Les
flammes montent . -

9. La fumée tourbillonne.
10. Essais pour éteindre le feu . 11. Comment on se
procure l'eau . 12. Désordre . — 13. Enfoncement des
toits . 14. Détresse des malheureux incendiés .
15. Efforts pour préserver les objets non entamés .
16. Étendue du malheur. 17. Assistance et bienfai
sance des voisins .

par écrit dans les bonnes et même les meilleures écoles élémentaires,
limites que l'instituteur de ce degré ne doit pas dépasser ; la solu
tion de ce problème est en même temps le but vers lequel il faut
tendre dans les écoles primaires et qui peut être atteint avec des
enfants de 13 à 14 ans . » (BARTHEL, dir, de l'école normale à
Breslau .)
*16 .
186 EXERCICES DE STYLE .
III . · L’Orage.
1. Atmosphère étouffante . 2. Relâchement des
forces de l'homme. 3. Les plantes se fanent. — 4. Le
ciel se trouble . Les nuages s'amoncellent, 6. Le
vent surgit, murmure et secoue la cime des arbres .
7. Éclat du premier éclair. --- 8. Le tonnerre gronde. -
9. Tout fuit le ciel ouvert et cherche un abri.-- 10 , Les
troupeaux s'inquiètent. - 11. Les oiseaux voltigent en
tremblant . 12. Les torrents de pluie tombent.
13. Les ruisseaux se gonflent. · 14. Les ondées s'écou
lent . – 15 . Le ciel s'éclaircit . –16. L'air est rafraichi,
la nature est fortifiée . - 17. Peut-être y a-t-il des mal
heurs à constater .
IV . La Vie de l'homme .

1. L'enfance : impossibilité absolue de suffire à l'exis


tence ; faiblesse, ignorance. — 2. Éducation physique et
morale donnée par les parents et les instituteurs.
3. Dangers auxquels est exposée l'enfance . Bonheur de
l'enfance : ne connaît pas les soucis , toutes les impres
sions tristes s'effacent vite. Les objets les plus insigni
fiants fournissent matière à l'amusement. 4. La jeu
nesse : sortie de l'école. La première communion.
5. Choix d'un état : acquisition d’utiles connaissances
professionnelles. - 6. Vivre éloigné de la maison pater
nelle : insensiblement plus indépendant. - 7. L'âge
viril : l'homme se construit son propre foyer. 8. En

treprise de devoirs importants : soucis, peines , sacrifices,


affaiblissement , décadence. 9. Vieillesse : faiblesse
de l'âge, indifférence pour ce qui l'entoure. Se concentre
en elle-même . -
10. Préparation sérieuse à la mort.
11. Sa fin . --- 12 . La religion doit sanctifier toute la vie :
elle remplira l'enfance de pressentiments heureux. Elle
fortifiera la jeunesse et la garantira des penchants au vice.
EXERCICES DE STYLE . 187
Elle soutiendra l'homme dans l'âge viril au milieu des
tourments de la vie. Elle accompagnera la vieillesse en
l'éclairant d'un rayon d'espérance en la vie éternelle.
1 . Le Sommeil,
Les forces défaillantes s'arrêtent tout à fait. Toute
vie est supprimée . -- Plus d'impression des sens, plus
de conscience de soi- même . Plus de liaison avec le
monde extérieur .--L'homme endormi est couché comme
un être engourdi . Il ne pressent plus de danger.
Le sang seul continue sa course de circonvolution .
L'âme reste active , elle rêve . Le sommeil est bienfai
teur : il fortifie contre les fatigues. Ranime les souf
frants. Le malade dort .---

Espoir de le sauver.
L'enfant dort. La mère goûte le repos . Le querel
leur dort . Les gens de la maison vivent tranquilles.
L'ivrogne dort et retrouve l'usage de la raison . Le
blessé dort. La blessure se cicatrise .
Le sommeil est consolateur dans les soucis ou les
peines , dans la vieillesse , dans un long voyage . Le
malade dort une bonne partie de la pénible période d'é
preuve . L'homme soucieux est débarrassé de ses
Heor
soucis. -- Il respire plus librement, se sent fortifié, re y
prend un nouveau courage . Le malheureux enfin
$

tombe dans un sommeil bienfaisant, il est délivré de sa


frayeur, se place au delà du temps de l'angoisse. Par
exemple, un homme abandonné, égaré, blessé au champ
de bataille ; ou un homme enseveli sous un éboulement
auquel on cherche à arriver pour le sauver.
Le corps et l'âme de tous se fortifient d'une manière
miraculeuse . Particularités chez beaucoup de per
sonnes endormies : parler, rire, chanter, pleurer, ronfler .
VI . - Matin et soir .
Nouvelle sérénité et raréfaction . - Force et affaiblis
sement, commencement et fin . -- Mouvement bruyant et
188 EXERCICES DE STYLE .

repos . Espoir et accomplissement, fardeau et dé


livrance ; – expérience, - événements, – souffrances,
jouissances , – plaisirs , peines. --- Projets le
matin, – repentir le soir ; prière au matin , - re
merciment le soir, etc.
Peuvent servir à de semblables compositions :
1. La vie d'école.
2. Le chasseur, un jour de sa vie.
3. Le jour solennel de la dédicace .
4. Voiture et vaisseau ,
5. Le monde et un bâtiment .
6. L'hiver et le printemps.
7. La vie et un voyage .
8. L'homme et un pèlerin.
TROISIÈME PARTIE.
EXERCICES DE COMPOSITION .

CHAPITRE UNIQUE.
EXERCICES DE COMPOSITIONS PROFESSIONNELLES

OU COMMERCIALES (1 ) .
I. Factures .
Observation . Les factures sont des tableaux dési
gnant des marchandises fournies ou des ouvrages faits
avec indication du prix . Elles contiennent :
1 ° En tête le nom de l'endroit qu'habite le fournisseur,
ainsi que la date ;
2° Le nom de la personne qui reçoit, suivi du mot doit
(doivent, s'il y en a plusieurs);
3° Le nom du fournisseur, sa qualité et sa demeure
(rue et numéro) ;
4° La cause de la dette , c'est- à -dire ces mots : Pour

( 1 ) Tous les instituteurs sont sans doute convaincus de l'impor


tance de ces exercices; tous reconnaitront la gaucherie des enfants,
lorsque après avoir quitté l'école ils sont tenus de faire pour leurs
parents ou leurs maîtres un compte, une quittance, une lettre ou
une autre composition semblable. La faute en est au maitre, parce
qu'il a négligé d'occuper les enfants à des exercices de cette nature,
et de leur faire ainsi acquérir une certaine habileté ; parce qu'il s'est
borné à dicter des modèles , ce qui a empêché les enfants d'écrire
coulamment leurs pensées ; et enfin parce que les moyens ne leur
en étant pas donnés, les élèves n'ontpas eu occasion de se former
une collection de modèles à l'usage de leur vie à venir, collection à
laquelle ils pourraient, dans des cas douteux, avoir recours . Nous
nous permettrons par suite des considérations qui précèdent de
conseiller aux instituteurs de faire inscrire proprement , dans un
cahier solidement relié , les travaux satisfaisants après qu'ils
auront été scrupuleusement examinés et corrigés . Ce livre sera
soumis à l'inspection des personnes qui viendront assister aux
examens . On conseillera souvent aux enfants, et particulièrement
au moment de leur sortie de l'école, de bien conserver ce livre,
parce que plus tard ils en feront certainementun bon et utile emploi .
190 EXERCICES DE COMPOSITIONS
vente et livraison des marchandises suivantes, ou : Pour
travaux faits et livrés, etc.
Tout ce qui précède forme l'entête du compte ou de la
facture qu'on sépare de ce qui suit par un double trait.
Vient ensuite le compte proprement dit, formant un ta
bleau divisé en trois colonnes, la première et la dernière
étroites . La première contient la date de la livraison , la
deuxième la désignation de l'objet fourni, et la troisième
(subdivisée pour notre monnaie nationale en deux) le
prix de l'objet. Si le compte se paie immédiatement, on
écrira en dessous les mots : Pour acquit, suivis de la si
gnature du fournisseur.
L'écriture ne doit pas être trop rapprochée de la marge
gauche, parce que les négociants qui ont de l'ordre et
qui sont dans le cas de recevoir un grand nombre de fac
tures les font souvent relier ,
I. Modèle d'une facture.
Bruxelles, le 30 mars 1847.
Nº 1. - M. BRUNO, à Bruxelles, Doit
à L.-F. RENALD ,
Menuisier, marchand de bois,
Rue Notre -Dame- aux - Neiges, no 49 bis, à Bruxelles,
Pour confection, vente et livraison des ouvrages suivants :
Fr. C.
1846. 24 nov . 100 pieds bois blanc pour rayons
d'une bibliothèque. 14 60
2 déc. Pour clous, vis et une journée d'ou
vrier . 6 15
1847. 8 janv. Pour une table de cuisine en bois de
chêne. 25 00
15 Pour raccommodage du plancher de
la salle à manger , 18 97
25 fév . Pour pupitre en bois de hêtre . 15 00
1er mars . Pour tableau en bois blanc et mise
en couleur noire. 11 75
TOTAL ... 91 47
Pour it.
L.-F. RENALD .
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 191

Exercice ,
N° 2. - Dressez une facture de tailleur en utilisant les
données suivantes :
N. N. habit en drap bleu, boutons, doublure, bougran,
soie , velours.
Au fils Frédéric, redingote grise retournée ; à Mlle Marie ,
jaquette, doublure, rubans, velours, ouate,, soie et petits
boutons .

N° 3. — Dresser le mémoire (facture) d'un serrurier.


Réparé la serrure de la porte d'entrée ; liens de fer et
gonds ; serrure neuve et gonds ; forcé une serrure et
fait une nouvelle clef ; serrure à un secrétaire ; - garni
ture de trois volets de fenêtre; une nouvelle porte de
poêle ; fourni les tuyaux du poêle de la salle à manger ;
deux treillis de fenêtre , etc.
N° 4 . Faites la note (la facture, le mémoire ou le
compte) d'un marchand, et inventez les noms et la quantité
des marchandisesainsique leurs prix paraune (on ne porte
dans la colonne des sommes dues que le total par article).
II. - Quittances.
Observation . Les quittances sont des déclarations
par écrit constatant qu'on a reçu comptant et exactement
une somme due. La quittance doit contenir en toutes
lettres la quotité de la somme reçue, le nom de celui qui
paie, l'indication du pourquoi, le jour de la perception
et le nom de celui qui reçoit. On fait les quittances de
différentes manières. Autrefois on faisait les reçus (les
quittances) d'une manière assez détaillée. Aujourd'hui
on suit un formulaire plus concis. Il est à conseiller d'a
dopter ce dernier système.
N° 1 . Reçu .
Je déclare avoir reçu de M. Dujardin, propriétaire en
cette ville, la somme de deux cents francs (fr. 200) à titre
192 EXERCICES DE COMPOSITIONS

d'intérêt pour la présente année d'un capital de 4,000 fr.


à 5 pour cent.
Louvain , le 30 décembre 1846 .
S.-S. DENONNE .
Fr. 200 .

N ° 2. - Je soussigné déclare par la présente que


M. Vigneron, maitre menuisier à Genappe, m'a remis
aujourd'hui au comptant, et contre le billet de la créance,
la somme de cent francs (fr. 100) que je lui ai prêtée
le 17 novembre 1845 , ainsi que les intérêts de cette
somme .

Charleroi, le 2 février 1847 .


Ch . DUJARDIN .
Fr. 100 .

N° 3.- Reçu sept francs quatre centimes (7 fr. 04 c.)


de M. le commissaire de district N. N. , pour ouvrages
de serrurerie .
Nivelles, le 24 juin 1846. Castelle,
Maître serrurier .
Thèmes .
1. Formulez une quittance de 16 fr. 25 c. pour
ouvrages de menuiserie .
2. Faites un reçu du droit de fermage, en ayant soin
de bien déterminer le terme de l'échéance .
3. Faites une quittance du prix du loyer d'une maison ;
déterminez le terme précis de l'échéance.
4. Écrivez une déclaration attestant que vous avez reçu
une somme x à titre de subside (ou de secours).
5. Faites le mémoire d'un bottier cordonnier en indi
quant les dates des livraisons par article.
6. Faites la quittance d'un capital rendu.
Monsieur le commissaire de district N. N. m'a payé
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 195

en argent comptant sept francs vingt-quatre centimes


(7 fr . 24 c .) pour ouvrages de serrurerie.
Nivelles, le 24 juin 1846 .
CASTELLE,
Maître serrurier .
Devoir.
1. Faites une quittance de 16 fr. 25 c. pour travaux
de menuiserie .
2. Faites un reçu d'un loyer de fermage payé; vous aurez
soin de déterminer avec précision l'époque de l'échéance.
3. Faites une quittance du paiement du loyer d'une
maison , avec indication de l'échéance.
4. Faites un reçu d'un subside .
5. Faites un mémoire acquitté d'ouvrages de cordon
nier et marquez les époques de chaque fourniture.
6. Faites un reçu d'un capital remboursé.
III . -- Actes, bulletins, certificats.
On nomme ainsi des déclarations par écrit, constatant
qu’on a reçu certains objets à l'effet de les utiliser, de les
conserver, de les expédier ailleurs , d'en prendre con
naissance, etc. , ou :
a) Créances (billets).
Nº 1. -- Je soussigné reconnais par la présente avoir
reçu de M. Lacourt, propriétaire, la somme de cinq cents
francs (fr. 500) , à titre de prêt et pour un an ; je m'en
gage à rembourser ladite somme à l'intérêt légal de
5 pour cent au mois de novembre 1848 .
Waterloo, le 2 février 1847 .
François, aubergiste.
N° 2 . J'ai reçu de M. Félix , marchand de bois,
douze chevrons, huit traverses , douze poteaux et une
demi-mesure de menu bois , le tout pour en faire tel usage
que bon me semblera ; je prends l'engagement de resti
17
194 EXERCICES DE COMPOSITIONS

tuer avec reconnaissance la même quantité de matériaux de


construction, de qualité équivalente, avant Pâques 1849.
Malines, le 1er avril 1847 .
VIGNERON, architecte.
N° 3.— Faites le projet d'une lettre de créance de 150 fr .
à deux mois de date et à raison de 6 pour cent d'intérêt .
N° 4. Faites un billet constatant que vous avez reçu
du blé de semence (seigle , orge, avoine) que vous vous
engagez à restituer en quantité et en qualité égales à la
Saint-Martin .
b) Reçu en dépôt.
N° 1 . Le soussigné déclare avoir reçu de son ami
le professeur N. N. la somme de cent francs en dépôt ,
somme qu'il promet de remettre à son retour au déposant
ou à toute autre personne fondée de ses pouvoirs .
Namur, le 4 février 1847.
BLANCHART, rentier.
N° 2.- Monsieur N. N. , domicilié en cette commune ,
a confié à ma garde, sans les clefs, une caisse carrée
oblongue, garnie de fer, fermée au moyen de deux ca
denas et marquée aux lettres H. S.
Pendant son absence, j'aurai soin de cette caisse comme
d'un objet à moi appartenant, sans toutefois me porter
garant des risques qu'elle pourrait courir par accident ou
cas fortuit.
Seneffe, le 31 décembre 1846.
J.-B. DUSAUPAY .
N° 3 . Dépôt d'une caisse avec des marchandises.
N° 4 . Reçu d'une somme en dépòt.
N° 5 . Dépôt de deux montres, l'une en argent,
l'autre en or et à répétition . On promet de les entretenir
en bon état.
Nota . De même qu'on donne à une personne en dépôt un
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 198
objet, on peut lui céder une autorisation , un droit sous de
certaines conditions .
N° 6 . - Faites un écrit qui vous accorde la faculté de
traverser le jardin de votre voisin , à la condition que vous
n'envisagerez jamais cette autorisation comme un droit
et que vous reconnaissez que cette faculté pourra en tout
temps vous être retirée .
c) Reçu .
Nº 1. - Le voiturier N. N. , de Namur, m'a remis au
jourd'hui une lettre bien cachetée et un paquet marqué
H. C. L.
Lierre, le 4 février 1847 .
C. Hainaut, aubergiste.
Nº 2. — J'ai reçu par les soins du sieur Limmermann ,
de Wavre, une caisse ainsi qu'une lettre qui m'engage à
la diriger par la poste sur Mons .
Nivelles, le 2 décembre 1846 .
F. RASE .
N° 3 . Dressez un reçu d'une somme d'argent ex
pédiée pour une certaine destination .
N° 4 . Faites un reçu de pots de beurre livrés.
N° 5 . Donnez un reçu d'un livre (indiquer avec
précision le titre) que vous avez pris en lecture à la bi
bliothèque de l'école .
d) Mandats, pleins pouvoirs.
Nº 1. - M. Muquardt, libraire à Bruxelles, aura la
bonté de remettre au porteur de la présente, M. Collard ,
instituteur en cette ville, en échange de ce mandat , la
somme de cent francs qu'il me portera en compte.
Nivelles, le 10 février 1847 .
TH . BRAUN .
N° 2. - Monsieur N. N. , propriétaire, est prié de
m'expédier par le porteur de la présente, à mon compte et
196 EXERCICES DE COMPOSITIONS

contre échange de ce mandat, 2,000 kilogr. de pommes


de terre .
Hal, le 2 janvier 1847 .
LEROY, économe.
N° 3 . Faites un mandat du paiement des intérêts
d'un capital.
N° 4 . Dressez le mandat du prix d'achat de grains
livrés .
N° 5 . Projetez un mandat à un garde champêtre
de vous expédier par le porteur une quantité déterminée
de bois avec la déclaration que le propriétaire du bois a
déjà reçu le prix d'achat.
N° 6. Je donne à M. le greffier Hairiet le plein
pouvoir de vendre en mon nom et au plus offrant une
prairie à moi appartenant, sise non loin du moulin de la
ville. Je m'engage à considérer ce qu'il ſera comme si je
l'avais fait moi-même . Je fais en même temps la promesse
à mon mandataire de l'indemniser de tous les frais et des
avances que lui occasionnera cette affaire.
FR . Dubois, propriétaire.
Baulers, le 15 mars 1847 .
N° 7 . Faites le projet d'un acte de plein pouvoir
dont vous investissez un de vos cohéritiers par la raison
qu'il demeure à proximité du tribunal .
Nº 8. - Accordez à un voisin les pleins pouvoirs qui
lui permettent de lever dans différents endroits de la
ville de l'argent en échange de quittances signées par
vous pour acquit.
Nº 9. --- Dressez un acte de pleins pouvoirs par lequel
vous confiez à quelqu'un la gestion de toutes vos affaires
pendant le temps que vous serez en voyage.
IV . - Certificats.
T. Berger, natif de Manage, a servi chez moi en qua
lité de domestique pendant deux ans, savoir : depuis la
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 197
fête de Noël 1844 jusqu'à Noël 1846 , et pendant tout
ce temps il s'est montré laborieux , docile, fidèle et d'une
parfaite moralité . Pleinement satisfait de ses services , je
ne l'aurais pas congédié si je n'avais été obligé de rece
voir un parent dans la famille. Je désire sincèrement
qu'il trouve bientôt à se replacer avantageusement.
S. LEBOULLE .
Quatre - Bras, le 16 mars 1847 .
N° 2. - Jeanne Gillement, de Soignies, a servi chez
moi en qualité de cuisinière pendant un an , depuis le
mois de septembre 1845 jusqu'à la même époque 1846 ,
et n'a cessé pendant ce laps de temps de faire son devoir.
Je la renvoie parce que jejuge un changement nécessaire
dans mon personnel domestique .
De GREENVEY .
Huy , le 6 avril 1847 .
N° 3 . Donnez un certificat à un domestique dont
on a été très-content et qui quitte le service pour amé
liorer sa position .
N° 4 . Composez un certificat pour un garçon berger
qui a dû être congédié à cause de quelques petits vols.
Consignez son défaut d'une manière assez bienveillante,
comme par exemple : Je l'ai congédié parce que je ne
croyais pas pouvoir me fier complétement à sa fidélité.
Nº 5. - Faites le congé d'un apprenti digne de tout
éloge.
N° 6 . Projetez un certificat pour un ouvrier qui
montrait beaucoup de bonne volonté, mais qui n'était pas
assez habile pour faire de l'ouvrage tel que le demandent
les personnes de la ville.
V. Avis, annonces, affiches.
A cette catégorie appartiennent les annonces publiques
de vente , les catalogues . On dresse des catalogues d'es
pèces de grains et graines, de meubles, d'ustensiles de
17 .
198 EXERCICES DE COMPOSITIONS

ménage, d'outils, d'objets divers provenant de mor


tuaires , de livres, de musique, etc. , etc. Lorsqu'ils sont
d'une grande étendue et de quelque importance, on les
désigne sous le nom d'
Inventaire.
Les annonces comprennent grand nombre d'objets
offerts dans les gazettes et feuilles publiques, soit en vente,
soit à l'échange, soit en location . Souvent elles figurent
sous la simple forme d'invitation de venir voir les mar
chandises .
a) Catalogue. Inventaire.
Tout le monde pouvant se trouver dans le cas d'être
choisi à l'effet de régler les affaires provenant d'un décès,
nous donnerons ici, comme un des plus usités, le formu
laire suivant d'une succession .
Inventaire

De la succession provenant de feu N , N., de son vivant (qualité)


à (lieu de résidence) , mort le (mois et année) .
Titre jer.
En biens immobiliers et biens - fonds.
Titre II .
En actif et créances non rentrées :
a) Sur hypothèques ;
6) En lettres de créances publiques (gages dûment
constatés, rentes sur l'État, actions d'entreprises);
c) En lettres de change ;
d) En prêts sur signature;
e) En prêts sur parole.
Titre III.
En argent comptant.
Titre IT.
En médailles d'or, d'argent cu autres métaux et mon
naies étrangères.
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 199
Titre V.

En joyaux et pierres précieuses.


Titre VI.
En pendules, montres, tabatières, pièces curieuses et
ornements artistiques .
Titre VII .
En vaisselle d'or et d'argent .
Titre VIII .
En poterie, faïence et porcelaine.
Titre IX .
En verre .
Titre x.

En étain, cuivre, plomb, fer ou autres métaux .


Titre XI.
En linge et literie :
a) Linge de corps ;
b) Linge de table;
c) Linge et draps de lit ;
d) En objets de diverse nature.
Titre XII.
En meubles et ustensiles de ménage.
Titre XIII.
En objets d'habillement :
a) Pour hommes ;
b) Pour femmes.
Titre XIV.
En voitures , équipages, attirail.
Titre XV .
En chevaux.
Titre XVI.
En toute espèce d'objets à l'usage d'un ménage.
200 EXERCICES DE COMPOSITIONS

Titre XVII.
En tableaux, gravures, lithographies, dessins, album,
instruments de mathématiques , armes.
Titre XVIII.
En livres et manuscrits .
Titre XIX .
En portefeuilles et documents.
Titre XX .
En passif et dettes :
a) Hypothèques ;
b) Réclamations de famille ;
c) Lettres de change ;
d) Obligations;
e) Marchandises frais pour travaux à achever ;
Frais d'enterrement et service religieux.
Récapitulation .
Total de l'actif ......
A soustraire le total du passif.....
Excédant (en plus ou moins) . .
( Signature de l'exécuteur testamentaire et des héritiers.)
L'instituteur fera remplir ce formulaire par les en
fants s'il le trouve convenable, et leur fera ajouter le
prix aux différents articles.
N° 2 . Dressez l'inventaire des objets appartenant à
l'école .
N° 3 . Faites le catalogue des grains de toute nature
qui doivent être vendus en vente publique et à l'enchère.
N 4. Dressez l'inventaire de ce que vous possédez
en objets d'habillement, linge et livres.
N° 5 . Faites le catalogue des arbres fruitiers et des
fleurs qui se trouvent chez un jardinier fleuriste . Annolez
le prix de chaque article.
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 201

b) Annonces publiques.
Ce genre de publications doit être fait avec la plus
grande précaution et conçu en termes brefs, par la raison
qu'on paie à tant la ligne . Elles ont rapport aux rela
tions d'homme à homme , aux circonstances de la vie les
plus différentes.
c) Conventions et contrats.
Le plus grand nombre de contrats , notamment ceux
qui concernent des ventes, sont du domaine judiciaire.
Un citoyen ordinaire, soit citadin , soit campagnard, se
trouvera pour cette raison rarement dans le cas d'en
dresser . Il lui est néanmoins loisible de faire des con
trats (connus sous le nom d'actes sous seing privé) tou
chant le loyer, le fermage, etc. , actes qui doivent être
écrits sur timbre .
N° 1. - Le propriétaire N. N. ayant résolu de placer
son fils N. N. chez N. N. , maître maçon , pour y ap
prendre la profession de la maçonnerie, les parties con
tractantes sont convenues de ce qui suit :
Le maître macon N. N. prend en apprentissage chez
lui le fils du propriétaire N. N. , s'engage à lui donner
lui-même et à lui faire donner par des ouvriers expéri
mentés l'instruction et la pratique nécessaires, à lui pro
curer dans la suite l'occasion de se perfectionner dans sa
profession, et à lui fournir , autant que faire se peut, tous
les moyens de s'exercer dans le dessin , l'écriture, le
calcul, les plans et devis de plans de construction, ainsi
que dans l'architecture en général pendant les mois
d'hiver . Il promet en outre de ne jamais employer l'ap
prenti à des travaux exclusivement domestiques ; de lui
donner la table et le logement, et de le rendre libre de sa
personne et de ses actions au bout de quatre ans.
Le propriétaire N. N. , de son côté, s'engage à fournir
202 EXERCICES DE COMPOSITIONS

une pension de quatre cents francs payables à la fin de


chaque trimestre par quart (100 fr.) ; il promet en outre
de prendre à sa charge l'habillement, les outils et les
instruments et matériaux d'écriture et de dessin néces
saires à son fils. L'apprenti, pour sa part, promet atten
tion , zèle et obéissance au maitre et aux ouvriers, sans
prétention à aucun salaire pendant la durée de l'appren
tissage.
Pour confirmer ce qui précède, le présent acte est
dressé en double expedition , signé et scellé par chacune
des parties contractantes .
N. N. , propriétaire.
N. N. , maître maçon.
Mons, le 24 février 1847 .
N° 2 . Dressez le contrat à intervenir entre un père
qui veut faire apprendre le commerce à son fils, et un
négociant .
N° 3 . Actė passé entre un maître serrurier qui con
sent à admettre un jeune homme en apprentissage, sans
honoraires, et le père du jeune homme qui s'engage à
fournir l'habillement et à payer le lavage.
N° 4 . Contrat de location .
Les soussignés ont de commun accord dressé, sous la
date de ce jour, le contrat qui suit :
1 ° Je soussigné A. F. , drapier et propriétaire en cette
ville, d'une part, cède en location à M. S. , tailleur, le
premier étage de ma maison , sise rue de Loxum , nº
composé de deux places ayant vue sur la rue, de deux
places donnant sur la cour, et d'une alcôve.
2° Je lui cède en outre la moitié de la cave et deux
chambres au rez-de-chaussée .
3° Je lui abandonne dans la cour un bûcher , le tout
pour quatre ans .
PROFESSIONNELLES OU COMMERCIALES . 203
Le tailleur S. , d'autre part, s'engage envers le drapier
et propriétaire A. F.:
a) A payer pour lesdites pièces un loyer annuel de
480 fr. , payables par trimestre et par anticipation
(120 fr .);
b) A faire opérer à son compte , aux pièces et aux
chambres à son usage, toutes les réparations qui ne dé
passeront pas la somme de 120 fr., et enfin
c) A causer le moins de dommage possible auxdites
places d'habitation.
Ont signé le présent acte en double les deux parties
contractantes , dont chacune est dépositaire d'une expé
dition originale .
A. F. , propriétaire,
Bruxelles, le 23 mars 1847 . S. , locataire.
N° 5 . Bail passé entre un propriétaire et un maitre
bottier, qui loue pour six ans une devanture de maison
pour la vente de sa marchandise.
N ° 6. — Location d'un appartement meublé (composé
de deux chambres) pour un mois , à huit francs par se
maine .
N° 7 . Bail ,

Sous la date d'aujourd'hui , le bail qui suit a été passé


entre le propriétaire foncier A. M. d'une part, et le jar
dinier F. R. d'autre part :
Le propriétaire A. M. cède en location au jardinier
F. R. la pièce de terre sise à droite à la sortie du village,
d'une contenance de mètres , au prix de 240 francs,
par an , et ce aux conditions suivantes :
1. Le bail est passé pour six années consécutives et
commencera à la Saint-Michel de la présente année pour
finir à la Saint-Michel de l'année 1832 .
2. Le fermage est payable par semestre et par antici
pation à la Saint-Michel et à la fin du mois de mars ; le
204 EXERCICES DE COMPOSITIONS , ETC.
locataire souscrit en sus à la condition qu'au cas où il ne
paierait pas exactement à une desdites époques , le bail
sera rompu sans qu'il puisse prétendre au moindre dé
dommagement pour engrais ni pour travaux de labour.
3. Outre le fermage, le locataire remettra annuelle
ment, à la Saint-Michel, vingt-cinq bottes de paille de
seigle au propriétaire.
4. Le champ est cédé sans labour et sans semaille le
jour de la Saint-Michel ; il doit être rendu dans le même
état à l'expiration du bail .
5. La marne pure est interdite comme engrais ; un fu
mier composé d'engrais animal et de marne par moitié
est de rigueur.
6. Le locataire renonce avec connaissance de cause et
expressément à toute réclamation de remise, quels qu'en
soient la nature et le motif, pour dommages éprouvés par
l'effet de l'humidité, de la sécheresse , de la grêle, de
l'inondation, des calamités de la guerre, etc.
7. Les contributions sont à la charge du propriétaire.
Le locataire déclare connaitre suffisamment la super
ficie et la nature du champ et renonce à toute espèce de
contestation .
Les parties contractantes se promettent mutuellement
l'exécution pleine et entière du présent bail , et le signent
en deux expéditions .
A. M. , propriétaire.
Namur, le 25 aoút 1846. F. R. , locataire.
N° 8. ---- Bail passé entre un propriétaire foncier et
un cultivateur, ayant pour objet la location d'une pièce
de terre d'une contenance de trois hectares et demi pour
la durée de neuf ans .
Nº 9. – Bail passé entre un propriétaire seigneurial
et un laboureur. L'objet du bail est un verger avec jardin
légumier d'une contenance de quatre hectares.
TABLE DES MATIÈRES .

Pages.
AVANT- PROPOS.
PREMIÈRE PARTIE.
SUR LES DIX PARTIES DU DISCOURS .

CHAPITRE PREMIER .

Du Substantif.
1er.- Indication d'objets d'après les divers endroits
dans lesquels ils se trouvent . 1
$ 2. ib .
$ 3. Indication d'objets d'après les matériaux dont
ils se composent . 2

$ 4. -
Indiquez des objets qui se trouvent sur, dans,
au -dessous, au-dessus, près, à côté, entre,
derrière d'autres objets. ib .
8. — Indication des parties extérieures d'un objet. 4
6. Nombre singulier et nombre pluriel d'un sub
stantif. . 6
87. - Genre des substantifs . . . 13
CHAPITRE II .
18

Des Parties de la phrase


CHAPITRE III .

De l'Adjectif.
$ 8. - De l'adjectif. . 19

$ 9.- Des degrés de l'adjectif (qualificatif) 27


CHAPITRE IV .

Du Pronom .
$ 10 .--- Le pronom personnel . 31
$ 11.- Modifications du pronom personnel. . 34
$ 12.- Le pronom indéterminé ou indéfini. 36
18
206 TABLE DES MATIÈRES .
$ 13.— Pronoms possessifs. 37
14.- Les pronoms démonstratifs . 40
$ 18.- Pronomsrelatifs . . 42
$ 16.- Pronoms interrogatifs. 44
CHAPITRE V.

Du Verbe.
ſ 17.- Du verbe .. 46
ſ 18.- Les trois temps principaux du verbe . 49
ſ 19 .- 53
ſ 20.- Les modes du verbe. .
55
$ 21.- Formes des verbes au subjonctif. 57
§ 22.- Le participe du verbe. 62
$ 23.- Formation du pluriel du présent de l'indicatif,
de l'imparfait de l'indicatif et du présent du
subjonctif. . 68
$ 24.- Formation de l'imparfait du subjonctif. 66
$ 25 , . 67
26.- Conjugaison de l'auxiliaire avoir . ib.
$ 27.- Conjugaison de l'auxiliaire être O 68
$ 28.– Formation des temps composés 69
CAAPITRE VI .

Le Complément du verbe.
$ 29.- Le verbe actif . .
72
$ 30.- Le verbe passif. 74
s 31.- Le verbe neutre. . 75
$ 32.- Verbes réfléchis ou pronominaux 76
$ 33.— Verbes réciproques. . 78
$ 34.- Le verbe impersonnel ou unipersonnel. ib .
$ 38.- Modifications que subissent quelques verbes
bien qu'ils soient réguliers. 79
CHAPITRE VII .

Des Verbes irréguliers.


S 36.- Des verbes irréguliers. 80
$ 37.- Quelques observations sous forme de règles. .
86
$ 38.- Diverses applications ayant rapport au verbe. 88
TABLE DES MATIÈRES . 207
CHAPITRE VIII .

Formation plus développée de la phrase.


89
39.— Détermination du lieu.
$ 40.— Détermination du temps. 91
$ 41.- Manière d'être du verbe . . 93
95
$ 42.- Indication de la cause. .

$ 43.- Indication de l'avantage ou du désavantage que


nous occasionnent les objets ou les animaux. 96
CHAPITRE IX .

De l'Adverbe.
$ 44.— De l'adverbe. . 98
$ 45.- Degrés dans l'adverbe. · 102
CHAPITRE X.

De la Preposition .
$ 46.- De la préposition : . 103
CHAPITRE XI .

De la Conjonction .
$ 47.- De la conjonction . . 106
CHAPITRE XII .

De l’Interjection.
48.-L'interjection (l'exclamation ). • 109

DEUXIÈME PARTIE.
EXERCICES DE STYLE .

CHAPITRE PREMIER .

A. · Nature des objets , leurs rapports entre eux et re


lativement à l'homme. Jugements simples sur diffé
rents objets pris isolément (petites descriptions).
§ 1er.- Objets dans l'école. 111
2. Objets dans la maison . .
112
$ 3. Divers bâtiments ib .
§ 4. Objets dans le jardin . 113
$ 6. Différents outils. . ib .
208 TABLE DES MATIÈRES.
$ 6. Différents oiseaux 114
$ 7. Différents arbres . ib .
$ 8. Différents métaux 115
$ 9. Différents effets d’habillement
-
ib .
§ 10.- Les phénomènes de la nature (météores , mé
téorologie) ib .
$ 11.- Les aliments ib .
CHAPITRE II .

Questions à traiter.
$ 12.- Donnez les réponses en phrases complètes et
écrivez -les . 116
CHAPITRE III .

B.- La Description . Premier degré.


§ 13.- En forme ordinaire : . 118
CHAPITRE IV ..

C. - Comparaison d'objets .
$ 14.- A. Ressemblance entre deux objets . 121
$ 15.- B. Différences . 122
$ 16.— Différences et similitudes . 124
CHAPITRE V.

$ 17.- Description sous forme de lettre. . . 125


CHAPITRE VI .

ſ 18.- La narration 129


$ 19.- Quelques fables et paraboles . 137
CHAPITRE VII .

$ 20.- La narration . - Le sujet est donné en petites


phrases . 141
CHAPITRE VIII .

$ 21.- La narration en forme de lettre . . 143


CHAPITRE IX .
145
9 22.- Traduction de la poésie en prosc.
CHAPITRE X.

23. La description. Deuxièmc degré . 168


+
TABLE DES MATIÈRES . 209
CHAPITRE XI .

$ 24.- La description en forme de lettre. Deuxième


degré. . 170
CHAPITRE XII .

$ 25.- Lettre narrative. Deuxième degré. 174


CHAPITRE XIII .

S 26.- Explication d'expressions figurées et de pro


verbes 177
CHAPITRE XIV .

$ 27.- Tableaux . 184

TROISIÈME PARTIE.
EXERCICES DE COMPOSITION .

CAAPITRE UNIQUE.

Exercices de compositions professionnelles ou commer. 189


ciales .

FIN DE LA TABLE .

19 .
1.

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