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.Çje-joternSrz. — zJt Octobre. />9^.

i/5ie.n Complet.

atu^jd
48

/5
.*&4

»
N.o i. i
A Nancy, un Cordon"
mer égorge un Huf"
jard bltjjê au moment
'Jeudi r Septemb. où il recevait Us jacr.

JOURNAL
pE LA i«E*Ô*U Rj E T «ELaViLLE.
■ ' ~ ■■■■■■■■ ■ - ■» — ■ I ■ I —| .!■!
, . , • — . Tout hifeui de Journal doit tribut au malin
./'Fontaine.
_—, ■ j ■ .. . i, , j «■
Q uàfi'wn h réjoudre.
Convient-il de nov.mer royaume
Un état qui n'a plus de Roi ,
Quand , ikchiquete p:jr la loi, .
L'on peur y fuppjcer loyaume*
Mot technique; & qu'au jeu de paulme
Oq trouveroir de bon aloi;
Quand l'ivreire de l'anarchie
Fait de la Fiance un échiquier ;
Quand le plus cjuiif boutiquier
Va diflequant la monarchie ;
-,.0, Quand je "vois la langue enrichie
lie l'idiome plebcicn ,
"_. Civiftne, liberté, patrie,
Trois grands mots qui ne difect rien j
Où la lictnce le rallie.
De flqs en plus pirrouirrr
Sur les merven|es qu'on publie
Dans la commune frenefic ,
Il me femble eue je peux bien
M ériger en grainmairven ,
SouS les grelots de la folie.

ASSEMBLÉE NATIONAL E.
■-;..-. Séance du 30 Août,
U N décret déclare qee la ceuîtitution fêta revue, lorCt
Tome V. Année 175H. A
que trois légiflatures aviroBt décidé qu'il y a des change-
mens à faite. — Les uégocians du Havre Se de Bordeaux dû*
xnaudtnc la fuipenfion du décret du ij.

VARIÉTÉS.»
Foï me fur le décret concernant les Princes,
Âti ! quelle fentenee cruelle
Pour Philippe le mal blanchi !
C'eft le portrait de Scanarelle:
■Le voilà prince malgré lui.
Eiitr'eux la feule différence /
Tient à quelques coups de bâton.
Je me charge de la façon, -..
Pour completter la reffemblance.

Pour ne pas déplaire aux jacobins d- Befançon , nous


n'inférerons pas dans notre journal , des lettres que nous
venons de recevoir d'Allemagne. On nous mindè, entr'au-
tres choft-s: la preuve qu'on a eu tort de nous com-
prendrt dans la lifte des officiers conftitutionnels ,
c'eft que nous vous écrivons de JSf^onns le 13 août
1791- -'

Le décret qui ftatue que les membres de la famille


royale ne porteront plus que le titre de prince, & qui
ptojciic ceux d'Artois, de Ccndè , de Conty , a été
fort applaudi par le duc d'Or...,.: il a un Ci grand intérêt
à fai c oublier le fien , que nous n'eu fomrnes point
étonnsis.
» i' ■ ■"■. J'9 .' • •• - "• •'■"
.-. v. :
(3)

Bruxelles , i j ^fow i 7'p*


Il m'cft impoflibîe de me rcfulcr la fatisfaûion de vous
kendre' tompte de la firnplc & touchante cérémonie d'où je
fors à t'iaftaot ; peut-être auiai-je bien de la peine à aller
jufqu'au bout, car mes. yeux gonfles Se tout troublés pac
les larmes que je m'efforce d'armer, me refufent le fer-
vice. Le gouvernement a été bien féverc ; il ne nous a per
mis qu'une mefic-bauc, & Vexaudiat chanté à la fin ;
nuis avec quel recueillement & quelle ferveur cette me île
a été entendue! avec quelle ienlibiiité Vexaudiat a été
chanté , par le nombre immtnfe de Français . réunis ! IL
n'en manquoit pas un fcul ; hommes, IciwiKs , enfans ,
maîtres .& domeltiqucs. Ah ! s'il croit n'être pas aitcé ,
celui pour qui nous venons de répandre tant de larmes
aux pieds des autels, il le trompe bien ! Pcifle-t-il avoir
au moins la confolation d'apprendre avec quelle unanimité,
avec quelle ferveur les fidèles fujets ont demandé ce ma
tin au fouverniu maître des empires fa délivrance, te
rétabliffement de fon autorité, & une fuite c!c profpérités
gui puilîe compenfer fes malheurs! PùilIc-r-H erre • biert
teerfuade que c'eft lui que nous voulons pour maître ,'tfué
nous n'en voulons pas d'autre, que nos cauis flétris par
)a douleur, mais pilrs & loyaux, font à lui, à lui feuij
& qu'il n'eft pas un de nous qui ne foit prêt à lui fà*
crifier fa vie! Je ne vous en élirai pas plus long; rues
yeux Se ma main ne me lof. pci mettent pas.
Le foir on donna à la comédie, Richard , eccur de
Lion. A ces mots: l'univers t'abandonne, tous *es Français
montèrent fur le rteàtrc:, Se l'epee duc, jurèrent de né
jamais abandonne!: Lovas.

L'habile Goudard a prouvé qu'en 1789, le commerce


étoit plus brillaiit en France qu'en 1788. Pourquoi n'a-t-il
pas entiepvis de nous prouver qu'en 1790 Si. 17^1, il étoif
eacore plus bïillant ? Cela ne lui auroit pas coûté davan*
(4)
tage. îjos députés cous font l'honneur de nous croire
aulO imbéciles qu'ifs l'eioicnt , lorsqu'on leur faifoit dan»
leur enfance des. contes de Peau d'Ane & de Mtte l'Oie.

r ./..•.'• ' :•■•■•■ ■ .Vit: 11

Extrait d'une lettre de Lille. —La diligence dans


laquelle nous avons voyagé , a été arrêtée en arrivant
ici. Meilleurs de Sta.., & de Ranti , officiers municipaux j
bous ont fait la même réception qu'on fit à la vieille fet-
vante de Cune'gonde , lorfqu'elle fut ptife par des «orfaires ,
& conduite à Gaïette; c'etl-à-dire, qu'on nous a dépouille»
nads comme ries finges, & qu'on nous a mis le do'gt dan»
un endroit où " on ne fc laide mettre ordinairement que
des icanulc. — De ce comité de recherches , villette-rnetit
patriotique, on nous a conduits en priion , 8t on ne nous f
a lailfé que trois jours, peut nous prouver que la liberté
étoit aufti bien en acViviré à Lille 'qu'à l'aris. • ■ ■ •>:>

Nous n'avons pas d'inquiétudes pour nos frontières, &


l'on va probablement licencier l'année!, —M. Regnaùtt
de St: Jeaii-d'Angely., avocat ,"«" charge, avec '50 pa
triotes pris^ à l'avaBture dùns.la gardé nationale des 8$
«leparternens , de combattre & détruire les vils ftipendiaîres
3e tous les dcfpotes, c'ett-à-dire les armées de toutes les
più (Tance/ dé 1 Europe.
Un officier- général très-expérimenté ,- préfent à cette
offre très-civique , a eu l'i.np. ujençe d'en haufler lés épaules
& de la traiter non pas feulement 'de "fanfaronnade, mais
de bètife. —Nous rappelions à cet officier-gen.cral ,.' que
fi Samfon, de judaïque mémoire , à lui'feujj, avec une' mâ
choire d'àne, détruit trente m!i;e Philiftuis , rien h'tmpéche
que M. Reg/iault avec les deux heenes & i;>n petit dé*
tachement , ne detruife le monde eutier.

. Quatre député* du côté gauche bien maigres, bica


jaunes t les yeux bien {ombres , le regard bien finillre, s'ea»
(<>
«retenoïent enfemble de la féconde legUhtttrc. Je \% craint
plus, dit l'un d'eux , que les émigrans & la coalition. Nous
lui laillons le royaume deforganifé, ks finances dans le
plus grand defordre , le peuple fans argent , du papier dit»
crédite, le commerce anéanti, le crédit nul, la miferc 8ï
le feu de la difcordcl par-tout : ils ne s'en tirctoiit qu'en
cous prenant à partie ; & gaue la hart I

Bruxelles, le m Août 174*.


Depuis quelques josrs le» nouvelles font bormts ; cbaq»f
tourner en apporte de meilleures. Il n'eft-ptuspofiîble d'à»
Voir des doutes; l'es troupes font en marche : le Roi ti«
Pruflc a écrit à Monficur , qu'il employerçit-toutes/fesfovr
«es pour rétablir l'autorité du Roi, 3c qu'Une foufFtiroit
aucun démembrement dcl'empire -fiançai?. L'entrevue d*
l'Empereur, du Roi de Prude St de M. le comte d'Artoi*,
<ft pour convenir du plan d'attaque. Suivant toutes les-pro-
feabilirés, on entrera en France vers la fin <l'oéïobre-, la»
-troupes nepeurvent jpns être raltémblées avant cette époquq.

~.b

Tournay, :,{ Août. Vous favez que toutes les lois qui
»nt voulu prohiber l'émigration, ont produit un effet direc
tement contraire. Tous les jours nous voyons .arriver ici,
ou dans les villes voifines, une foule de gentilshommes ■&
tgens-dfc bonne volonté , qui fe réunifient A la -malle. Les nou
velles d'hier , de Coblait-x, de Bruseile, âc.d; l'Alkmagne,
-font -décrives ^Scnouv ont j are dar.s une ivreffe xle joie qutf
j'e'ffayerois vainement de vous dépeindre. Toutes les diffi
cultés font levées : il y en avoit deux entr'autre», qrt'on n'ef-
péroit pas voir s'applanir fit oc ; je veux dire la guerre c'u
Turc & le peu d'apparence à'uvk ifltëlfif-e»ce' parfaite entre
les cours de Vienne Se de Berlin. Un intérêt commun a réuni
ces deux puiâànces rivaks : le fait clt certain: Léopold $C
Guillaume 'four d'accord, Se la France éft fauvée.
Tout ceci a'eft, pas' Vpffaire, d'u^mgment: Ijtrriarçhî. dejs
(*) . ,
t'vchèmens n'eft pas aoffi rapide que l'imagination... ardente it
nos jeunes érriigrés, "que le moindre retard fair frémir d'in-
«fignation & d'irtïpatience : ils vOrdroïent que lès troupes des
puiilances cpiftifcés *ufl"cnt|des aile-.- pouf arriver plus vite.
' .On dit' ici i'ta c^fhédr'ale' une grande m;lîe céfébrée par l'é-
veqè'e Jd*A tintr/s1 , cp l'hpnneur Ht la ft'tç de notre bon Roi ,
où tous les Français font'invités à fe Tendre.' Dicn fait comme
le Domine , falvum faç^Regem va y être chanté! Quant
à moi,fije m'y enroue, ce ne fera ni le gentem n\\ek-
gemepù ea:£4t,ont, Ja Caufc. Ce foir on donnera Richard,
cœur de lion, parles principaux acteurs de Lille. Vous
yen'ez qu'on n'èubliîia p&s l'ariette 6 Richard , 6 mon Roi,
l'univers t'abandonne. Ecrivant ces, paroles , je fens mes
veux qui fe .remplirent de larmes, N>ous chanterons, nous
pleurerons; nos piier«t^'.çl(;v,eront jufcu'à l'être des êtres:
fans, doute il écoutera rios foupks , &i il couvriia de fon aile
l'intonuné Louis XVI! Lç; fciYtirrtçnt.ti'cit pas encore mort
iâans le cœur des Français [ ■.:.'.. ; ■ ■
- Ces Français tant calomnies, que, la perfecution a forcés
<Je s'exiler des lieux chéris qui les,. on,t vu naître , ne font
j>oint tels que la méchanceté a cherché à les rèyrçfeiuci ;
ils ne défirent de vaincre, que pour avoir le plaifit de par
donner. - - -.

..-^ (A Pv.oanue, le ii Août 1751.) .


'JLettre des Chaffeiirs à cheval du quatrième
- Régiment , ci-devant de Franche-Comté ,
détachés a Roanne , à M. le comte de
Maumigni , nommé Colonel de ce régi-
V .. ment.
1. . .. . . './ •• :_
% . Notre Colonel,
m Permettez que es chalTeurs de votre régiment , détachés
. à ï&artfx , vous térnoigiient leur, vive fatisfaâion de la
nouvelle qu'ils vinnéne' d'apprendre." A peine inftruits de
la retraite" de M. de Durfort , le vceu ununim: ici tous
en
«voit nommé pour le.remplacer. Le roi a confirmé le cnoîi:
de nos coeurs : il nous en feroit plus cher , ce bon roi , fi
nous pouvions l'aimer davantage : que d'autres béniflenc
la révolution , parce qu'elle leur donne un fupplément de
paye, ou l'cfpoir de parvenir aux emplois. Sen premier
bienfait pour nous fera de vous avoir place' a notre cétc.'
Croyez, notre colon: 1 , croyez à notre fraacfaife ; des
foliiats qui faverjt voas apprécier font incapables de feindre»
Ce qui met le comble à notre joie , c'eft que nous fomme*
fùrs que la façon de penfer du corps. entier eft confpure
à la nôtre. Nous envifageons l'époque de votre promo»
tion , comme devant, être celle du repentir des erieurs;
ce refpect , cette confiance que nous devons à nos officiels
rentreront dans tous les cœurs ; la loi cédera d'être violée ;
la difcipliue s'obfervera fans murmure ; l'ordre enfin va
régner , & le regimert jadis cité , autant pour fa bonne
conduite, que pour fa bravoure, en reprenant les anciens
principes, va recouvrer fon premier luftre. Tel cil, notre
colonel, notre defïr & notre efpérance.
Nous fommes avec les fentimens que des enfans doivent
à leur père , Se de fidèles foldats à leur chef,
Notre coloncA ,
Vos très-humbles & très-obéîffans fer-
viieurs , le- fous-officiers & chaf-
feurs du détachement de Roanne.
Suivent les fignatures de quarante-neuf , tant fous-offi-
cîers, foutriers, brigadiers, appoiniés , que chatfeurs.
N. B. Il eft à obfcrver que dans la ville de Roanne il n'y
a point de club de jacobins. • ** , '

M. Burckt vient encore une fois de Vcevoir l'homtmg»


de toutes les univcrfiYés d'Angleterre & d'Irlande , pour
fb.B dernier ouvtnge , auquel perfonnç n'a tép00^41 1 P*r.ee
qu'il n'eft pas facile de rirondre à ce qui eft vrai, ra ifonnè,
ptoÏQc.à & fublime.
jTh'ut halU-Ga\ettet
m
ANNONCE.
! . . • ' - t

Flà t'ipii sUJi dit & paffi h la Halk.


■ Ce dialogue entre M. Brijfotin de Zfarvillettz oa
!&riiryili*gt , vénérable citoyen , defigné par les corde*
fiers , les jacobins le les pique -poux pour la prochaine
légiflawite, Si trois dames de la hatle , intéielfe par de*
"reiités, rl-ont la dernière n'eft pas la moins piquaute. Se
trouve chez tes marchands de nouveautés.

, livrt nouveau.
KvcfClovtDlv. doacUique, ou annales inftruftives, formant
«teueil de toutes Çbtccs «Le remèdes, recettes ,. préfet»
.. vatifs , euratifs de diverfes maladies £c incommodités de#
hommes & des a^issaux; de feercts, d'inventions t dç
«Itoouverccs utiles & agréables dans les feieoces & dans
les arts , & généiaiernent de tout ce qui peut inrérefler
la fanté,'la be«iré,Ha enriofité , c'eft-à-dire, les befoini
Se les agrémcr.s de la vie morale & phyfiquc, à Vnfage
,des deux fexes de la ,cout , de la ville & de la cam-»
"' pagne.
Un volume uz-Za. d'environ 470 pages. A Paris;
che[ Laurent jeune , imprimeur-libraire , rue St.
■Ja-cques', Ne. 37. Prix , 4 liv. 4 (ois broché pour Paris,
& 5 liv. franc de port par la polie.

Errata <du Numéro d'hier.


Page 494 , vers 9 , transformer en ohaflfetirs; Hfeç, ttanf-
formez, en ohattcjrrs.
.3J_i-lll.L-.»J'L!-
Oft s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint"
André-dts-Arts , N.° 21.
■■■M» "— T- ■■■■-■■■■■■.-■. <■ ..-..— „^»
9e Ilmpïrtnctic du Jow-n-1 de li Coût -8c de U Ville,
Cl )

SUPPLÉMENT
. .
Du N.° i.

LE PETIT CATÉCHISME
NATIONAL.

u'est-ce qu'un corps conltLuant?


• • , , . .
Réponfe. C'elt un être éternel , infini , tout-puidanr ,
qui luit tOUfj qui gouvc.n,: toute», choies, &i qui lçs'teûyetfe
toute»
D. Que veut dite, qu'il gouverne toutes chofes ?
R. 11 gouverne toutes chofes , parce qu'il cegle toutes
chofes par fes cmillaiies, & que lien n'eft arrive Uni fou
ordre ou (an.. L peim.flion.
D. Y a-t-il plufieurs co^ps conftituans *
R. Noh, ii n'y en a qu'un, & c'tft bien alTez pour notre
bonheur.
D. Y a-t-ii plufieuis perfonne» dans le corps conftitaant ?
R. I; y a pluû;urs pcifonnes en lui. . .
JD. Combien y ena-t-il?
R. Il y en a une grande quantité ; comme les 50 comités,
les clubs Jacobin» , Feuilians , Cordeher» , ' u^anJ» , L>di-
i^ens , régicides , fraternel» , & la Bjuthe de Fer... ; les cales
ce Foi, du Ca.eju, I-'tocopc , &c. -, L-s journaliiles. , les
cli.oniqueurs, les groupes du Falaii-Royal, duCaroufel, &c.
Z>. Sont-ce tous des corps conftituans ?
R. Cï ne font pas tous des cotps conftituans ; mais ce
{ < \-

*G»u iffîs'ZiïlôuvètiiDS; toutes ces perfopnes'ne feint (ffi'ufc


corps conitituaut , # c'eft ce qu'on appelle la nation.
•ft-Yiar-ti'.- quelqu'une Tde ces perfonncs qui foTt plus
grande & plus puiflante que l'autre ?
R. Toutes ces perfonnes/onr égiles entr'elles ; elles n'ont
qu'un même efptit & une même nature , & c'eft ce qu'on
«p'ique.j>aifaite"ment pat le mot de convention nationale.
P. "Cqrpjtient ce corps a-tril été conçu ?
R. Il a été conçu par fa, propre opération,
D. N'y a-t-il pas deux natures en lui ? *
. R. Il y a deux natures &deux côtés «i lui , l'un qui pilté ,
& .L'autre qu'on pille. n >r ■

-.--«P. Le. corps conftituant a-r-il toujours été?


R. Il n'a pas toujoqrs été ; il a eu un commencement:
mais îlyn aura jamais de fin. •,- - ' .' ^

Q- Qu'eft-cc qu'une conftitution ? ',^


R. C'eft une émanation fottie avec grand bruit du corps
conftituant. • , . *n

^Qù ji-t-eUe été. conçue? •• . . .


R. Elle a été conçue dans le fein du prophète Tar-
g«os. :
p. Quel jour çft-eHe née!* •'-•>? • s
R. Elle cft née dans un jeu de paume ,, entre le bœuf
& l'ane , le t j .juin 178? , peur la première -fois , & elle
eft encore née plufieurs autres, fois, tels que le va juillet
le 6 oftobre , &ç... - ' *>
■ -P. Pourquoi eft-ellc née T '
'R. Pour nous délivrer de l'-efclWe des lpix de la re
ligion & de la monarchie. -;' - *
P- Q4el jour eft-ellc' morte?
(3)
R. Elle dl morte le io juin 179'L
■D. -Quel jour a-t-éHe été adorée des Indiens , des Amé-!
rica'ms, des Africains, des Allemands , des Anglais , des
Efpagnols , des 'Italiens , des Quinze-vingts , des Mamar
roouchis Si autres peuples ? Sic.
R. Elle a été adorée de tous "ces peuples conduits, pat
le dieu Apis Menou , & payés par le prophète Liancourt,
le.... (Nota. Il faut meure le jour )
D. Quels font les myftercs qu'il faut crqjre ppur être
fauve?
R. Ç'eft 1« myftcre de ..l'ipfaillibUjté Si de l'inviola
bilité du corps conftituant. !.. >
D. Combien y aTt-il de vertus conClitutionnclles ?
R. Il y et) a quatre; le patriotifuie, la liberté, l'é-i
galité Si la réfiftance à l'oppteflioq.
D. Faites un acte de patriotifme.
R. Mon Pieu, je crois fermement qu'on doit brûler,'
facçager , affafliner les -vilains ariitosrat es, arrêter le toi
& fa famille, ies mettre en prifon , chanter ça ira , brûlot
les barrières, détruire la baftiile, & (e -mettre ' toujours
mille contre un. i 1
D. Fa ires un aâe de ' liberté. .
R. Mon Dieu, je crois fermement qu'on, peut aller ,vef
nir , parler, fe taire , pourvu qu'on ait la pcrmiiTion de la
nation.
JD. Faites un atte d'égalité. ......
R. Mon Dieu , je «ois fermement que le perfil eft auTS
rand que les chênes ; les wafutes aufli hautes que les tours
S i.-.D.i les enfans d'un an aufli grands que leurs pères ; le
gland aufli gros que les citrouilles ; Se les nains aufli grands
4j«c t'abbé^defix'piexli.
p. Faites un afte de réfiftance à l'opprefiïon, • ■*■
(4)
R. Mon Dieu, je crois fermerheut qu'on doit fc làhTer
piller &. égoiger pat la nation; & nKme qu'il n'elt pas hon
nête de s'en viakidre.
. D. Qu'eit-ce que le plus faint des devoirs 1
R. C'ett ce qu'on sppelloit jadis rébellion ou révolte,
que l'on punifloit autrefois ,& que l'on rétompeuic à-préfent.
Dites votre Credo.
Je crois en une ailemblée toute-pniflante, Continuante &
deftituante , & en tous les comités, clubs, cafés, groupes;
fes enfans, qui ont été conçus paf Mirabeau, Syeyes , Ro-
birtfpierre & Pcthiuii; payes par d'Or , appuyés par les (ans
-culottes: qui mourra foas Guftave, d'Artois Se Bouille:
tjui defeendra aux enfers fous Frédéric, Léopold & Cathe
rine: qui, en attendant, juge les vivans & les morts. Je
ctpisàfon cxpullîon prochaine , su rttabliffcmeni de la mo
narchie, de la religion & des lois, à la punition des Jaco
bins , à la rérniffiou des pèches , Si. à noue piochainc îcLcite.
Ainfi iv/ii-il.
; ■""" i
Confeils aux bons Français.
| ■
.Viclimes des malheurs qui déchirent la Fiance, i
O vous prêtres, guerriers, nobks & magiftrats,
Citoyens, r.ourrilTez une jufte eipérance :
S'ils marchent lentement , ks jours de la vengeance,
..Un châtiment plus fur attend les fcélérats :
Armez votre raifon d'une fage confiance :
L'infortune anoblit qui fait la fupporter;
Et quoi qu'à vos grands cœurs il tn ruifle coûter,
.Voyez LOUIS, fouftrez, Si gardez le filence.
Par M. I. D. C..*

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville..
^JO ^ é.^-ÎÎju Dtformement des ci*
Ëz^fy toycns de Nancy- & en-
lr.}2 Septemfe. %£$ ^unaHâésmufia^
i">«» J

J O U- Pi N A L ; :\
DELA COU?. ET DE LA V t h L E,
'.'■.■-' ■ ■ .' .: ^
'...'• l"out fjiteur d; Journal doit ■tvî'mit pu rhaliù
*■ jU ' L'a F Ô N S A l N E. •
■ ■ ■ , -. . " '■■ -i
»■»',.-' - . , ' • •>.-'• •"<■ •' " ' .'. ' • ■") " ■
La viÊtpîre le déclare pour nous de teSs côtés, J; vous af>
furecue drn?.s oeu, H n'y aura rj'.ie U eanaiHe fous les étendards
de nos ennemis , & nonsue voulons de rctrcccarrrrïife ni pour
pâmions, ni.pour aJvcrfaires. • Nous fommes mi. corps de
braves chevaliers derenfeurs de la véri;é', oui n'admettons
parmi nous que de» ge-is* bien élevés. Dcfuifez les 'plates
déclamations , les rriiferables for-hifiTiss, ic; f.ïuiïcrcs hifto-"
rioucs , les conûsdiiv otis, les nbîui dites fans nombre ; em
pêcher que les gens de bonfens ne foient les cfclavesde ceux
qui n'^n ont point. • ' , -• ~\ ••'.'.' ■ ~ • "

Foliaire, tome r?,,,p. m'( lettre à Dumilaville.


La maxime du père Ce nage (iïbfiftc roijours. : point de'
raifon che%_ les Jjt^ctckes. fis (on: "de tanti façon plrti
'Veiches que jamais. Ii n'y a qu'un tréi-petit' rwmbtc Je
Fiançais ,j>iufuurs Grecs, comme Ci; i'amre: cpeudani?,
ce petit troupciiu augmente tous les jour*;. J'ai vu depuis
peu des officiers 3c d.s ma^iftrafî cjtri ne lYrt: pôrtit du-touï
jpy/ches, & j'ai bcni DIEU. Erwictenons le feu faeté.
foliaire , t. j?,p. 81.

A SS E M B L t E . , N A T- 1 O N AL E.
Séance du t Septembre.
T
JLi 'assemblée a .décrété qu'il ne pourrait erre fait
Tome V. Année '17511. B
r
C ro )
de motion pour demander la révlfion, qu'à la trnifiem»
légiilntute , Se que ces changemens ne pourroient avoir lica
que dans les deux derniers mois de leur felfion. Voici
le projet qui a été adopté fur la préfentation de la conf-
titution au roi.
I. Il fera nommé une députation pour préfemer l'acte-
conftitutionnel à l'acceptation du roi.
II. Le roi ^fera prié de donner tous fcs ordres qu'il
jugera convenables pour fa garde & pour la fureté de fa
perfonne.
III. S'il fe rend au voeu des français, en adoptant l'afte
«onftitutionnel, il 'fera prié de défigner le jour , & de ré
gler le cérémonial d'après lequel il acceptera , en préfen-
ce de l'allemblée nationale, la royauté corflitutionnelb, îe
prendra l'engagement d'ea remplir les fon&ions.

VARIÉTÉS.
Vers pour mettre au las' du portrait dt M,
Malouet.
Sur la met de l'état, il fait, pilote fage,
De fa nef déployer les voiles à propos:
Contre elle il vo't en paix fe brifer tous les flots ,
Et n'eft jamais plus grand qu'au milieu de l'orage.
Le chevalier De s-Is 1 ets.

Sur l'exhumation de J. J. Roujfeait,


Déjà le préfident s'étoit mouché trois fois ;
Il branlait la founcite , & nos douze cents rois
De leut vafte latins, écoichant plus d'un fibre ,
(12)
Avoient, en long chorus répété qu'on eft libre,
A la barre on avoir admis quelque niais.
On rcbrâilloit encore, lorfque Mathieu Syeits
Du Sénar rrop flotrant rétablit l'équilibre.
le fuis , dit-il , Mathieu jadis Montm..,.
De par l'abbé Syeies , qui fit ce difeours-ci ,
Prélatt tout neufs, & vous , vieux reitres de paroifle-;
Morigénez vos cœurs , étouffez cette angoifis
Que le père d'Emile infpiroit à vos fens,
Quand Reaumont frillcmnoit à tes hardis accens.
Jean-Jacques RouiTcau vient fiéger parmi les nôtre».
O de la liberté, vous tous , facrés apôtres ,
'A Girardin ravi , vous verrez fon tombeau
S'adreiTcr à Voltaire & toucher Mirabeau.
Eh bien! mon cher Mathieu, j'y confens ; mais en Comme,
-Pttis-je d'un mot répondre à ce difeours fi beau ?
En faifant un honneur à Jean-Jacques RoufTcau,
On a donc oublié qu'il étoit honnête homme!
Le Chevalier Des -Isl..."

Tous les hiftoriens nous ont peint avee furprife le luxe


ravilTant qn'etaloient Antoine & Cléopâtre dans leurs
feftins , dans leurs vetemens , dans leurs chats, &c. Ils
peignent avec plus d'enchantement encore la maj'.-fté de
leurs traits , & les glaces qui les accompagnoient toujours.
Eh bien, tout ce a cil éclipie aujourd'hui par une
citoyenne , & par un de nos douze cents rois. Voyez Foid...
fe promenant en phaéton au bois de Boulogne , avec
mademoifcllc d'Or.,—.

On a demandé dernièrement à l'afTemblée cent raille


livres à-compte des trois cents mille que les Français
v( T2)

devront payer , pour avoir, dans quelques années , des, poiS


& mefures uniformes. Cet avantage, fi c'en'eiï iln poux
la nation ,'<-«fev:o!t-il étte psyç^fi-cker '? & ne laftifoit-*!
pas d'ordonner aux départenïins:dr Ac modeler.- -àjeer egatï
fur ce qui feroic tégic pour Pa^i^'S Ma^is le .njpubljçaj»
Condor.... n'y. auroit pas trouvé (on commue, puilqu'orrjij:
feroit paffé dé les difpcpdi.-(lfes opération* géomct'riqués*.
L'iiuiforroitié des loix &: cotMames-, opération bien ' autre
ment importante Se epineufe, n'avoir pourtant. occafrennè
aucune dépenfe extraordinaire, & il eit à croire que la
géométrie n'avoit'pas vu jour à s'en mêler. Quo.i.'qp'iie^
foit , le même perfonnage , pour corroborer de plus en' pitis
fon exiftboce, & la conftitmWTv 'fondée1 fur l'égàfilé j^^reV
propofe d'établir, en vertu d'an décret , l'uniformité d'i*
fliome & d'acceut dan; l^s 83 -dépatttm.iis. Le langage
de Blois , qui palte pour le plus pur, fera le, type auquel
les ci-devants Picards ,' Provençaux. Francs- Comtois' '8c ^as-
Jlretons fe eutiformêroritVo 1 pétf'fl'lnni.'es ,' dè'ltiaiïiëre 4
s'y méptertdrc. En qualité > d'académicien français ,ïfl-djrî-
gera à merveille, cette. opénat^mi, moyennant (Lx cents mjfpï
livres , •at'r.'hdu qu'elle exigera plus, de foins jji de tenjs
que celle des poids S: ffièWre?. Voulant ' cbn'a'd:êr fa vîc
codera à fe patrie régénérée $ il communiquera alors fes vues
fut l'égalité de caradrerc , de figure, de taille, d'efprlt Sç
de talent à établir en Fi jBgry tl'»)à il pail'ciaà la confor-
mité-de . temr-crature_ 8£ de fertilité , en rendant. toutes les
productions communes 'a toute "leV parties du ci-jëvant
' jcyr.umê -, enforte cuie ta bierre 'fc rdc!. cillera dans" !c dç-
partVm'.'nr.'des Bouches du RhrW-, Se l'huil? d'Aix,Jdahs
celui d" _ Nord;' le vin de Frcunigncn dans la çi-devànt
'"TÏormaiu*:e , & le cidre dans le ci devant Tabsuiédoc,' &c.
Mais c.-s travaux CMg.'rcnt mi traite a part aVetf le gfarid
t'réfor'.erJ(?i:j7^..< Comment,' dïi'ïî-vpii's /M. de Condoç,,.
fu'fi.ïft.-t^it à f3it'dé't>t'f<;'g1ie*?'ï1' Vous <Jcrnanc.re1"a par A
plus B , que cela peut .très-bien fe cWicï'îcr atféc les 'dîvotts
de feciétairc perpétuel d-e^£çic^c'.'sJ d'ncadcm'cien français
de Paris & autres lieux , de ckibift: jacob n , de prtfidenï
•des a-mis dés ' noirs"; jilo-dkwâ&ar 'du ' dej>a.rçcr^eric"j par
: fpEg^àie. jjriilspt ;dji i\ç$r_ JLajvcfiefoil..,.. til4»jmÉ1Pïî »
la moncoie pat fc* M. Turgot, avec de' l'argent Se 113
ïnpeîfce*1o^rf§friry "rTirrfpedteiir des ports "& des mines de
France, de commiflaire indeflituable a la treforerie • rrt*
tîonale, avçc io,ooo lî^Tappointëtrisns , d'électeur , de

Ja. Jeviïe. g£ ijcroirriilc pas :.pjir^o dominari , fecondo


locupletari/ddQ'pliilofophari'i >,' , ,

yauvrç.phfyuopbiel-es-tu'done un vaip nom? • ri ■


■)'.' '.
.;.'
. . ffohairç., grand ariftocrate, - '-'."' ; .:i •1
'.
? ' ,,£nr approchant de Miiabcaù., . '■ ■ -*
Dit aux porteurs. : nsefliçurs, tout-beau! .' Z " . >
Entres ce fou démocrate^ — al
.•> a; :.
Dont 'Torgtie';r&''la' rage eSàltbiUfaf 'îcterveau;
., niÀrrRP0,), «u défaut de boqrrcarç,;' >
• II
^J'irjriifwCc jjifticç à ce nouvel Evoltrate-,. %
r, ' ■i
-■■,->
Et 1; rouer dans fon tombeau. ■ ' . •>'..
:- •■'«es ce . "i'r : ,: . -i ■:■ -i .i ■ i ifi . . > ,0 *
.»!
f"P 'lot'.-.'"*. ;.•! A -, v .,, ;: -' :!i ,jfc. !■.■£.'. ' '.-.•:■; >'">
On a calcule patïiotiquemeiu à l'alTcmblée, gue.^eur
f?oçs.jie" ftgijaturcs des nigqc.wqs"; de Bordeaux devaient
, bailler, pa.vi-'îon Jcvaut nue peau, Utttc tii;née de 7, pcç-
;.fooues. ci;:njiofaiit le' dépnueinciit, dvjat 4 foiu jacobins, 4<ï
. Ja p|us fuite e.pece. • - ... ,;-;.. , , . : -
«wr^x 'fini 1

On cft étonne de ne pas voir dans la cip«n1ation les


'■pièces de ;ïjrÏMs &; de ço, •"«]9e''VSf(einbîcê?n4r!'jri*i? fait
frapper à'1 fùii ''coin . Téio.in'.tfnrrrc 1 cèrkr.i . 'Sf q j'011 (aura
que lés mô'lnoies fati-.ix;uec5 par r.;;:j»;!e , l'ou: "le "tK>m:de
Ch:irl,..-sX)1pVi!onni..'r aTours. fèfc'nt «btiiourse vefcrufctrès-
thtr/Lçs-tiiîieVi .Français' & "étr»rt*f?s Font tOi-jou fs Afi'ttes
dç ccsrriosamtflsielafous&'-de'i'eïta'vugifiee des p-iupl* j
( <4)
le tes confetvent avec foin pour l'inftruiVion ie la poftê*
iilé. ■ ■ , » ;

Extrait deplufieurs lettres d'outre-Meufe & d'outre -


Tihin , & </;/ Comtat. —Le duc de Bourbon , le Maré
chal de Cajltes , le' doc <fe Caftres, M. rf* Atiràn , font
partis de Coblentz, pour (e rendre à Gènes, d'où ils doivent
s'embarquer pour joindre l'armée espagnole.
Les équipages de guerre du Roi de Suéde font arrivé»
à Oftende, d'où on lés a fait repartir le lendemain pour
Coblentz.
M. de Maillebois, arrivé à Bruxelles le 14, en eft re-
përci ponr Coblentz le %s.
D'après un courrier qu'a reçu M. de Matternich, W
en a expédié un autre pour engager leurs alteilcs royales
de revenir fur-le-ehamp à Bruxelles.
Les tioupes impériales marchent en grand nombre, ainff
que celles de.PruiÇe ;les dernières font fuivies d'un gros trait»
d'artillerie de fiége.
Il eft arrivé hier, à Bruxelles, 40 charriors de munitions
de guerre, & 500 chevaux pour le fervice de l'artillerie,.
qu'on va faire pa> tir pour Luxembourg.
On a expédié hier un courrier à Londres , au comte de-
Mtrci.
On attend à Oftende , de jour en jour , les Suédois qu»
J font annoncés.
Carpenttas vient de fe eoalifer avec 30 villages du comtat.
~I.es clubiiles qui demandoient la réunion, ont été culbutés
pat les citoyens , qui ont arrêté de remettre les armes du pape.
Les officiers municipaux d'Avignon & leurs partifans
font arrêtés, & vont être condamnés par vin confcil de guerre.

Puifque les prétendus eonftituans ne trouvent pas les


luwicres encore aflez propagées pour appercevoie le mérite
de leur conftiturion , ce n'étoit pas fa revifion , c'étoit fpr»
ufage qu'il falloit futpeudre pendant 3».ans, pour donner lt
tems à tous les hommes de devenir égaux eu talens Se et*
, fïoijité, & n'avoir plus befoin que de tirer au fort entre
»

tous ces éiiglWes. 30 ans, c'eft trop peu! mettez 30 fiécles i


Ce n'en parlons plus.
Cfcs meflieurs ne peuvent pas efpérer de plus grand bon
heur que d'être oubliés par l'ancien régime , prêt à rentrer
& à rcmetrre en vigueur les bonnes loix faites dans les pré
cédées ctats-genéraux.

Charles le Fil.... qui fe flatte d'avoir une grands


analogie avec l'Empereur Adrien , qui aimoit les arts ,
tous les goûts, les plaifirs de toute efpcce, fc relîouvenant
que cet empereur avoit fait baptifer en Egypte une ville en
l'honneur du bel Antinous, Ion favori , vient de faire
élever aufli une petite ftatue, en l'honneur d'un jeune
Antinous français ; elle eft nue , comme on l'imagine
très-bien , & n'a pour couronne que le bonnet de liberté ,
Se pour ceinrurc , que quelques feuilles de la Chronique
cifclccj artiltement. Cette ftatue charmante eft placée dans
un bofquet : on y lit cette infeription , gravée en lettrée
«Vor :
Hic vit , hic efi, tibi quem promitti feepius audis,
Bofquet, voici le dieu que je t'avois pi omis;
Il fut , je te l'avoue, un peu de mes amis.

Lorfqu'on déifia l'Hercule littéraire,


Petit billet... par-derricre,
Cheminoit Se goboit l'encens,
Croyant paffet aux yeux des badauds tutbulcns
Pour le fuccelleur de Foltaire-,
Mais au plus parvint-il à faire accroire aux gens
Qu'il en étoit l'apothicaire.

N'a pas !ong-tems, on a repréfenté à Tournai Richard i


cceur de lion. Dans un de cet mitant d'emhoufiafme Se

S
d'allufion à la oaptlvitc de notie roi, le refpeflaija pâneeds,
Ligne pere , a fauté au col de plufîenrs officiers français.
Un fentinv. nt généra! a rciidu cette (cène atcaadiiftmte ,
au point Jefuppoler qu'elle eût converti le* geôliers de noue
infortuné monarque. Je certifie cetre anecdote
M E U D E - M O H P A 9.

Dénonciation aux Français catholiques ,dcsTnoyens


employés par l'ajj'emblée , pour détruire la religion
catholique , par Henri-Alexandre Audainel ( comte
d'Entraigves ). Se trouve clu\ routeur , rue Saint-
Jacques, au coin- de celle des Mathurins, & ckef_
les marchands de nouveautés.
L'exécution typographique de cette nouvelle édition cil
très-bien foignée. Nous n'ajouterons qu'un mot à ce que
nous avons déjà dit de cet excellent ouvrage : l'auteur rec
tifiera fans-doute quelques jugunens devenus un peu févetes,
depuis que les .perionnages qui en font les objets, fe font
apperçus que les plus courtes folies étoient les rr.cilleuscs-
& l I 'm ' i'

Livre nouveau.
On trouve ch?x h" -fient de Senne , libraire au Palais-
Royal , la lettre de mwnicigneur Gobet aux- jacobins, fue
ce qu'ils ont bien voulu ne pas le rayer de leur lifte, lor(-
qu'iis ont fait un (crutin épuratôire.
Petite brochure in-vi. Prix, 4 fols. ■

CE JOURNAL paraît ■ tous les matins.


Le prix de l'abonnement ejl de fliv. par mol»
pour Paris, 6' de 3 livres zç fais pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saïni-Amlrc-des-Arcs , N°. 21.

(Pt l'Imprimerie du Joutnii de la Coui & 4t U Ville^ :


N.^ %, *J8Ll ^ Porw ^ Nancy \
J" AP^iC*' quantité de foldatt

Samedi 3 Sepfèmb. \^f f^l. *' **'■ "*

JOURNAL'
de la Cour et de la Ville;
Tout ftifcur de J»tfrn«i doit tribut su malin •■
La F optai ne.
' »! '' " -—■ " ' '
Mécène, dans fcsconfeils à Augnfte , traite avec "beau
coup de mépris le crime de léze-niajcfté cqrrimiv par de
fimples particuliers. Jl excepte néanmoins les infurgens , qui
abufent du commandement des armées, pour attentet à la
vie ou à là liberté du prince , & veut qu'on s'y prenfle! avec
eax , non par la voie judiciaire , comme atec les autres
citoyens , mais pat la voie de fait , comme avec les enne-1
mis de l'état. — Defttz-voos aullï , difoit-il, de certains
philofophes. Pour un ou deux honnêtes gens, les autres,
fous ce manteau, ont introduit- chez les peuples des défôr-«
dtes innombrables.
Dion, Cttjf. I. 51.
Happellez-vous les tems de Lnw & du fyftêrre;
Les bons chrétiens jadis couioient moins au baptême ,
Que le peuple français , dans fes tranfports outrés, .
S'cmprell'oit d'acheter de ces papiers timbres 1
La trifte vérité Biflîpant leur chimère,
Au fein de leurs tréfots , étala leur mifere;
Poe fies du philcfophc de Sans-Souci, Êpitfe ià/
au général liredow.

ASSEMBLÉE NATIONALE,"
1 Séance du % Septembre,
\jitïç. féance eft d'une ftéiilité qui paroîtra furpfenantaj
' Tonne V. Année 175» t. G "'
tfàas un momcttf oà il fetnble que l'afiemblée Jevron cttè'
occupée des plus grands ictérêts. On recule la préfcntatioa
de la charte conttitutiounclle.

VARIÉTÉS.
Copie de la latr: de M, le Corme de Saintignon ,
Colonel attachéau Régiment Royal-Suédois t
au Roi.
Sire, i

J'ai l'honneur «le mettre fous les yçus de Votre Majefté


la copie d'une lettre de M. Duportail , qui m'annonce ma
nomination à la place de colonel du régiment. Royal-Lié
geois. Cette nomination n'étant pas revêtue du nom facré
de Votre Majcftc, & n'exprimant aucun ordre de mon Roi,
je les attendrai avec rcfpeft & foumiiiton , Si je renouvelle
à fes pieds le ferment que j'ai fait de lui demeurer fideltf
jufciu'à la more.
Signe. t S A. I N T I G N O M,.
Le 15 Août i^i,

Il y a dans Paris Hne mari. Martin Dubois, qui drt


ou'clle donnerok . un de fes bras pour dire quatre mots à
niademoifcllc Ju-Hc : cette Mad. nous prie d'inférer cet arti;»
clc, auquel nous ne comprenons tic:;.

tes Dordelois ont écrit qu'il ne leur manquoit qu'un borl


général , pour prendre le comirundcincnt de l'armée qu'ils;
vont envoya r dans nos colonies , pour les forcer d'entendre
raifon. —Auflîtôt que le due d'Or..,, a été inftruit de leur
embarras, il s'eft offert de commander cette arméef8ctl
<X9)
Iptrtua dès qu'il aura reçu la nouvelle c]uc les BordcfOls ont
accepté fa proposition. Depuis le moment où ce loyal due
a pris cette r.éfolution , le défefpoir de madame de Bujf'.„
rft à fon eombleTelIe ne fart"que pleurer, gémir' &Varraich«
les cheveux.
.. ..loi: .,

Les Parificns fe réjouiffent , on né fait trop pourquoi j


Hu défarmemeut de notre-' flotte. —H n'y a qti'un p.is d'ufic
confiance cxreflive à une défiance ridicule. — A-pcine peut-
on dire qu'on défarme, paifquMl rtfte fur lé pied de guerre
deux vailTeaux amiraux de 90 , Se dix de 74 canon* , avec
les 25 meilleures frégates de notre armée navale.
TP'h'w-hall-Ga^utt.

Les démocrates français font au défefpoir de nos ficcès


Sans les Indes. Ces mifcrablés-là maigrifient de l'embon
point d'autrui : parce qu'ils font méchans & malheureux, ils
voudroient que l'miivc«-'crtticr le fût comme eux'} d'aiU
leurs, ils nous déteftent, parce qu'ils faveur que nousavons
le bon efprit' de nous moquer de leurs fottifes. ' •

Tiré du Starr.
11

Oa trouve, page 353 de l'hiftoite de Marie de Médicis,


totn. 1 , édition de 1751 , qu'un licur Danton ,qui comman-
eloit à Angoulcme, eut One intelligence criminelle avec le
comte de Larocfrejbuc au.lt , contre le Roi 8c la Reine, en

Les motions d.i Valqis-Royal les plus modérées, font


tout bonnement de mettre tous les membres de l'alîemblée
nationale eu état d'arrétation , en les cafemant à la Char-
treufe, jofqu'à ce qu'ils aient rendu le compte le plus net
te le plus clair des fouîmes qu'ils ont iéfculées ou fait de»
j>cnfcr à la nation.

y
:'(** '.•''««$■
,:i s

'" Lf corps électoral a inopimi tiçr pour dépHt,é\!le fienf


"Garan de Couloh, connu par fa bonne tête -j&ç les.beaux
cheveux qui l'accompagnent,,; çleft un de ceux que noiis avons
défignes aux Parifiens, dans notre N? 61 , comme digne d'oc
cuper cejtp,,plac^ irafotjt.ante.s.e'çft. un remereîajeflt r^ci-
f proqué 4ue nous nous.d^çvoiis^suxà jnpu^s, d'avoir .contrib(£
_ a donner, un bon membre a_Jf*;pauic,èç„rrou^. à <ux de,J>
. fWnfiançq ^'Us nous ont. rérnpignée. ,î; . ..; ,,•,. , :.t, CCj
». , . %'« -i :s~ a S ':- v -g, f: - '•■--g ' .'S.'k;.-v, *''<>»

, ..;', . 5«r M. Cam...


Point ne croyez la. njipe^tifc.
De ce lamentable barbon.
H tode togUfe ertégï.fe, ^ ,^. >;! ^
Capucinant fonorajfon.; .:.,,.. ^ ,.,;, .,., ■
La nuit guerroyé avec Sufon.
Au prix de ce pleureur a gages
..ce "4
'Jii entre étoit un bouffon ;
Ec>ptèf du rude champion
UAritin fut un des.fcpt .fages.

mol
Nouvelles étrangères. , -./ : ..;?.•»
»
On nous mande de Luxembourg , que le général Bander,;
jaloux de moncet (a maifon d'una manière digne d'un géné
ral patriote, vient d'allouer les fervices de quelques grands
personnages français. D'abord , il a établi St.-Cam.„ fon au
mônier, Fillette eu jockej,- à la fuite du général; l'ivrogie
S/7/,., montera fa-bibiiotbiqueà l'allemande ; & papa Feith.
caporal fchLgueui , fe charge en fus de détacher les.habm
des foldats., & dç ta;ctailcr les vieilles culottes de oeato an
fon excellence .•.•„;,.:.. , ..';. ^
■ y .i^m—■ ,—■■

< * )

~ "M. te comte de Rocham...-{ que krfotiati de ta1


varnifon de Lille nomment le général Cacak-B-eav f£.
sW-î'tàppc'te-qu'après-la <\éhhedc-Pultàwa, "CHARLES.
XII promit à fon cuifinier , qui lui' -dônuioit des ïonfeil*»
fur la ta&iquc , de l'élever auerade d'officier-génétal. C'eft
pour Cuivre 1'esemple qiïe lui a «Tonné ce granl Roi , que
je général Cacan-Be^u vient ,)de doBBet, une, liçutç^ancc
,4aus un régiment ^'infantcçic" à Ton chef- de cuifiné. .„-,; ,

tû .'JU.vus\o!n h'1 .->•■' : • • ."! V.- r. • '.' ^.i - ?-~, iU'"-Atk


On a décidé à l^fFembtéc' 'nationale;' qu'ofr ne 'pourrtf-
demander la revifion de quelque article cqnftitutionnel ,
qu'autant que trois légfflatut« demanderont cette revifion,
qui. alprs/ex^dévo/lue .à Ja guiuxiems- irr'Ce tcrnjtj, 4J^
Jiajc. ,Ia _,ï>ius. audaçiéufe ariftôcrajue ,pÇerojt "tjtèsrfVtiga'nt.iibur^
4a^na^t>j>j»^.;fln fcé lui., a voit, pas appris que/moyennant*
lelj>luyjQ'int des devoirs, elle pourra^ quand cetal'uî(fert(

r. 'ji , -y.îtjj îi;' ;."■ . .T!*:> i- i'^f.nri -. . >j • ■ .«au rr»


--'•■Leduc tiPOK'.1. n'a obtenu la charge de fecretafrediFcluS-
Mes jacobin*, qifil exerce aujourd'hui -, qu'après avoir «oi»1'-
jné lA..'Jfarrére - de - Pieù^ttc -gouverneur du^Atto'. de
Montpenfier , Se M. Deffie... , ci-devant ihfpedeut des
infurretftions de BQtdeatf*Y"g<Jnv'crneur de M. le comte de
fit^lois.. ..,,, .: : ., ■■ . ■;.■,-;-.,■, „■. ;,■«
:l'Î îiitiTi!.-'.' , • .!--. ■ ". ..■;,!; (•'•'fj- '. , 1e.t,.'.s"

■'"';ï,¥? Anglais , <jui ont î)eauéorup6ae ' peine" a bien -parle*


Vc^tré -'langue ,■ trouvent "une" 'difficulté préfquMhfnrmonraMiS
*à'prdtiopeer le mot' àfligtÈàtïfW* dffenc toujours dffaffi*
nati. C'efl prendre l'effetf pàht la ca'uft. ' . ,: 6 « 'r:'
iO*.<=KKS -. .. -. '■. i?tj ,-.»»» : ■■• -.l JO'fii. ' rvi-.ii'îHt
..: 11 1 1—. . , , -•;.>- jS

Pans l'entrevue qui a eu fiéu à Drèïife entre FErfjperçnrJ


:'&tRpl
le it Prufle
réfchj.; '•" • ;- * M- lé romie -■-.-
d'Artois
;. , ;il doifaVoift
r~i ;iJ;
tm
1.» Que la Franc: ne fera pas iétactabtie,
if Que l'on fournira routes les troupes neceflaires pont
rétablir le Roi de France dan» ion autorité, Se le" plutôt

1,3° :"§ft<Ç. l'on ftipulera," pat ja fuit», le rembourferaentf

-Voici comment M. J?«/-Jtc définit la conititudon frarwt


çaife: •?% namelejj Tûirig tfiêi hâve fet ùp'in ïkè
place ofmonarchy. — Cette chofe informe Ùfans nom t
qu'ils ont voulu mettre à la place de la monarchie. Cç

: si ■ :

JCcs 'hèiâtt^és des . tribtirre» ié ralTeaftblée; ont 4çr»andé }

que f.oas': ils n'ont érdpîp^é que trois heures


au fervice de la patrie , Se nous , depuis vingt- huit mois1,
nous travaillons à vos décrets nuit & jour. La France nous
«n doit les trois quarts & demi; c'eft une juftice que le
Roi ;nQvus rend dans fa déclaration. On erpit que leur de
mande fêta accueillie, parce .qu'ils ont menacé de divulgue^
les fccrSits.des jfa&ieu* $£ 4a -taâique . des tribunes. -, ,;Ti

J'ai été très-fcsndalifé , moaficut , en lilant', dans lotît


journal, numéro f9,un article" rédige très-impoliment fur
sceffieurs le» bp#us,.par.uB. profond ^feiyatetit , qair re
marque , dît-til," qu'ils font tous démocrates. .C'eft uôexa-*
jomnie très-pum'lTable , & ic'^lagoellé je .l'engage , pour fo|i
falut , a fe retraiter dans votre premier nurnero;. La mêiije
afleuion eft également portée Contre meilleur..' les borgoes
ic boiteux, sin'î que contre mefdames les femmes laides 5
aaais-leur îiftoiie n'eft pas de mon re,û>rt. ..•■
£ J'ali'hpnpeur 8c J'avantage d'être bqiîu , Se pas rnal.flt
je ne fuis peint démocrate. M.' de Luxembourg, qui avait
«uRi l'honneur (Terre boflu , éroit-il aVrîToetste ?' Cet îtM
mortel boiflu dont la Phrypîe s'ho»ovc, «Maître de* pîis
gra»ds philofophes de fontems, étoit-11 démocrate ?Totft
le monde, même les enfin; , cofinoiffenc les préceptes à'i&êa
par les. animaux de fa ménogerit; , .& qui r.'étoient pas douze
ients. Que l'on farte des loix de ces prtcép'teAtfUcs cor.vien-
«Iront à tous le globe. Il faut donc c'onvemr que la boif»)
a des attraits moraux, atifli fcJujfans eue fes attrait* ph£-
fiques. A qui la plut aimable Si la plus Jolie femme plairoit-
elle fans boffe ? La perfection avec laquelle naide-nt fou. le
cifeau de Pygmalion les bolTcs de fa rosrc dej'aphos , ca
chante les Dieux qui les vivifient,, malgré làjaloufie de%
Déelfes. On ne parvient aux grands talens , qu'à force da
travailler d'après la boffei donc la bofle mené aux beaux
ans & au bonheur, Se point à la démocratie.
Je Vous prie, en qualité de boflu Se de votre abonné j
*?kiférer cette lettre dans votre journal.

Nous ne favons pas fi le ferutin épuntoire dont lëi


jacobins fc font (ervi pour fe débai rafler des fujets verreur
qui dominoient cette infernale fociété,, les a rendus meil
leurs ; mais nous pouvons croire qu'ils font auffi betes qu'a
par le paffé -, car, d'après la propofitio» des amis de la
Constitution de Nancy, qui propofent une nouvelle efpee*
de chevaux de frife, pour arrérer l'impetuofité de la cava
lerie autrienienne, la majeure partie de ralfemblée a de
mandé fi les chevaux de frife font plus légers que les che
vaux li.-noufins. -

Bouche- de -Fer. Quel eft le lien qui attafhc le plot


fortement le peuple à la conltitution ?
Réponfe. C'ell qu'il fe fent coupable, Se qu'elle lut
promet l'impunité.

Enfin , madcmoifelle Ttrginette va faire fon entrée


dans le grand monde; elle doit être préfentée, iiiceflammenc
à la cour. —Nous rendrons compte de la réception que

-
t-M)
Mai fera le roî. —En attendant , on la lî:h«noè, on falarC}
roa l'épile, on la requinque, on la parfume, on l'adonife, Sec;
J&C.-&C. ^ ...
* ■ •.
Les dames conftitutionnelles de Baytîiix, routes laides;
fïofrime cclle^ie Paris, &c. &c. fe préfcnterenc en grand*
tenue' à l'abbé Fauchef-, pour renoim-llsr leur ferment
Critique : la plus dévergondée s'approcha fi près de l'abbé,
<]ue fpn jupon rroifioit la robe épifcopale, & après la ré—
îVéranee d'ufage, elle lui à\i:je l'ai fouvent prêté , mon-
Jeigneuf, fr, je fuis difpofée plus que jamais à le
jepicur , fi votre grandeur l'exigé.

Juftification de M. de Favras , prouvée par les faits


& par la procédure ; deux, vo lûmes -in~Z°.- avec gra-
yure. Prix des deux vol. , avec la gravure , 3 liv. 1 1 f.
*J.e mémoire feu l , avec .portrttit, 1 liv. 16 f Che[ l'au-
jteur,rueÇhabanois,N°. jo. —Che^ Potier de Lille, rue
*IFavert , JV*. j 0 , & che { les marchands de nouveautés*
O vous, âmes honnêtes & fcnfibles , qui avez, verfé
1 'quelques larmes for le fort de l'infortuné Favras, lifez ce
.mémoire de M. de Mahy dt Cormet é , & frémiriez à la
.vue de ce tableau déchirant de l'innocence expirante fpus
ïe glaive de l'injufticc & du crime. Jamais juftification ne
.fut plus complctte. Quelle tâche cruelle pour un frère %
.mais auflï qu'elle cft honorable î

CE JOURNAL paroù tous les matins;


*J,eprix dt l'abonnement efl de 5 liv. par mois
pour Paris, <& de 3 livres t^ fais pour la'
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.
* .i *

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de 1» Villq


^•° 4* vSSb» Màu Cr*cy mair*-
"***"* cri dans le haut Lan*
Dim. 4Septemb. *%£$ ënedoc-

JOURNAL
de la Cour et de laVille.

Tout hifeur de Journal doit tribut au m»lin


La Fontaikv 'u
_—_ i-. - ■
. ,. ■ i
Chanfon patriotique fur un air connu.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira ;
Nous allons voler i la victoire.
Ah! ça ira , &c.
Meflieurs le* Germains , on vous roflert.
Les Efpagnols & Suédois,
Auront auflî fur l.s doigts.
Ah ! ça ira , Sec.
N "Nous allons acquérir de la gloire.
Ah ! ça ira, &e.
Meffieurs les Anglais on vous coulera.
Tous ces gens-là n'ont que des ducats,
Et nous avons de bons nffignars.
Nous-avons de l'artillerie,
Des généraux & foldats.
Ah ! ça ira , &c.
Nous n'allons qu'au camp de Ver&crïr.
Ah! ça ira, &c.
Tous nos membres font prefqu'en bon état.

ASSEMBLÉE NATIONALE.!
Séance du 3 Septembre.
KJ $ décret déclare que nul pouvoir conftitué n'a le droit
Tome V. Année 1J91. D
( ^ )
de changer la conft; union. Il a été décrété qu'aujdnrd'huï
mc-me une Réputation de 60 membres préfenceroit l'acte
conftitutioncl.

VARIÉTÉS.
Tant qu'on a fait la challe aux enragés Si aux faifeurs âz
motions incendiaires ,!e patriote St.-fJuru.*i'£ft retiré dans
une des caves du jardin royal de Moulleaux, fa retraite or
dinaire. Auilitôt qu'il a été inftruit qu'on recommençoit à
retravailler les ariftocrates dans le fens de la révolution,,
il s'eft préfente au Royal-Palais , où il fit la motion hier »
de fe- défaire le plus expédkivement polîîblc des prêtres fie
des nobles.
——r
Une dame a ira. l'anagramme du nom d'Orllans.

L'ASNED'OR.

Ce n'eft pas fans de.feim que nos écrivains calomnient


l'ancien régime , &: parlent avec dédain du beau fièctc de
Louis XIV. Ils ont intérêt d'en taire oublie: les chefs-
d'œuvres ; mais qu'ils fé confoient de l'inimitié de leurs
efforts. Le fiècle des mauvais clt aulfi. h iîècle des- fots-
admirateurs ; & nos faifeurs de tragédies & >!e comédies ,
quelques plats qu'ils foiçnt , trouvenr d'auffi plats audi
teurs. J'ai eu le 'courage cTalîîftcr jufqu'au bout, à une
repréfentation ce VIntrigue ipifiolaire : comme comédie,
elle cft du plus mauvais ion ; comme farce, elle eft infî-
nimept au-dejfous de tomes celles de Dutn.an.iant. La
fcene- du clerc dé notaire eft une infipide copie de cel/s
de Bafik, & c'eft. tout ce qu'il y a d'un peu plaifant-,
celle du maneqBtn eft digne de? trétaux de la foire, &
le paillafls des ombres ehinoifss de.la foira y joueroit mie-^c
( »7)
<jue Daga^on > dont le Mitai s'eft mis au niveau du
théâtre qu'il a adopté. Aujourd'hui les applaudillémens de
la multitude font un gage ptefque fût de la médiocrité.

Il n'y a rien de fi drôle que l'inscription emphatique


r^u'on lit co gros caraûares au fond de la cour du fieur
Frudhommc : liberté de la prejl'e , ou la mort. Il eit cer
tain que fi on n'avoit pas toleté , non la liberté , mais le
brigandage As la prelTe , il y long- temps que le cher homme
feroit mort de faiai ; à moins que fes créanciers n'euiTent eu
lj bonté de le faire mettre en prifon pour le faire vivre.

L'alTcmblée vient enfin d'accorder la grâce au Roi : ce


font les termes des crieurs des rues : on doit lui envoyer au
jourd'hui la eonilitution à fanélionncr ; on ne doute pas qu'il
rur l'accepte, ainfi qu'il a fait jufqu'à prélcnc.

Quelqu'un faifok l'éloge des petits billets prétendus pa


triotiques dont nous foouncs inondés : il faut avouer, di-
lôit-il, que ces petits papiers' font bien commodes dans la
difette de numéraire que nous éprouvons : je trouve un
deiaut à ces petits papiers, répondit un autre; c'elt qu'on
a de la peine à s'en fervir en campagne. \ .

Vilkneuve-les-Avignon , le 17 Août '7$i.

Le maire d'Avignon & deux municipaux eu échappé


cette jjuit aux vio enc .s de l'armée , qui fc difpofe à former
«tie nouvelle municipalité , avec le dcllcin de punir douze
membres de l'ancienne, qui font du nombre des cinquante
pxifoaniers. L'émigrarion eit tics-coufidciab'e , depuis \w
^es portes font ouvertes.
( *8 )
Une proclamation d'adminiftrateurs , nommés pnr intt»
tim-i a réprimé la dévaluation- des campagnes. Cette pror*
clarrvation , foutenue par la punition d'un capitaine de leur
garde nationale, qu'on a parte aux verges pour avoir volé
un affignat de 300 liv. , en faîfant , a la tète d'une pa
trouille, une vinte dans l'hôtel de Madame cPAirague,
mettra un frein aux brigandages qui ont délolé la ville 8c
h campagne. ' ' ' .
On affûte que MM. Scene-des-Maifons & Dupratl
colonel, font partis pour Paris , où ils doivent demander
protection pour la république , s'ils ne peuvent obtenir la
réunion à la France j avec menace de réduire la ville en
cendres, fi l'on s'obftine à la rendre au |(ape.

Un étranger vifitant l'autre jour la ci-devant églifç de


Sàinte-Gencvieve, parut feandalifé de voir parmi les grands
hommes un fcélérat tel que Mirabeau : corifolcz-vous , lui
dit-on, il n'eft-là que provifoirement.

Monfîeur , frère du roi, vient de chafler de fon fervice


le fieur Ment , lequel, vu la diftance, lui a répondu
fort infolemment.. Le ci-devant écuyer prétend être un fore
honnête homme bous n'avons garde d'en douter ; c'elt
même un honnête homme fort engraiffé, malgré que, comme
dit Le maréchal ferrand , les mets de l'écurie ne s accommodent
point aux épices.- .'• : '

On trouvera dans la chronique de Paris, on modèle de


lettre d'un valet chaiTé par fon maître pour caufe d'in
gratitude, &c.

Avis.
•■ ■. ) ; !'. r . -J. <
Vue peifonne qui délire :fi'être par connue^ bous tharge}
(*n
Refaire à la nation l'offrante 4?an alfignit qui a été an pstt
lali par un quiproquo imprudent; n»js ii peut encore- ucw
bien
. . ■ fervir.
■- g , • ■ ■, ' - i ■ :~ • - 1" ' :"•?:":.• ':• .":. ^

W--
Ptopofition atitkfftt'tiqwe. "*
;
Les .fa vans font aux ignorans , "» .*
Aux fots , les hohtnies'dê'bbnferls, "jïo- j ■•'■
Aux foibles efprits les puiilaas,
Et les vertueux aux méchans , ...
:-•■ te qu'un, au pins, ca a dix cents. .....
En coût pays, comme en tour, lems,
; -.'.Ce calcul a pane pour jitflje.
• • Or , fuivant l'afiL-robléc augufte ,
Le grand nombre eft le foûverain
Par qui tout doit fe taire en France; • ,
Et fi deux ans d'expérience
Pour nous font un, fiéçle , d'airain ,
Le^monde peur , fans s'y mçprjCBdre, ., ,■■>
En plaignant l'excès de nos maux ,
Juger s'il doit trembtetde prendre
, JScs. laix des coquins; & des fats. ^
-.. .■.•.-.'..•/ '. " ■ i- ■*■' ■ à_ •'' ■> '.*-". *•.'.'»■»
* ^v \« ii
te département d'Eure & Loire vient de nommer, pour
on'de fes nouveaux députés, le iïeur Léopold. Nom (ommts
charge de demander à ces roeflieurs', fi c.'c/t un certain M.'.
Liopold qui habite ordinairement à Vienne; fi c'eft loi,
nous prévenons MM. du département qu'il ne peut gtieres
être rendu à fon porte avant fix femaines.

1/L.Robmfp...*. fait î'impoilïble pour empêcher' l'affctrji'


(3<0
Mée de rendre la liberté au Roi : il a dit qu'il ne falloit pas
tant de façons pour accepter ou refufcr le plus beau trône
de l'univers. Les yeux & le gefte de l'orateur annonçoienc
fon regret de voir s'échapper ce beau trône, qu'il a eu
long-tems l'efpérance d'jecuper; mais, malgré tous les droits
qu'avoir M.Roèertfp..., l'alTemblée y aurc.it plutôt nommé
un certain M. Cujjy , parce que , dans le royaume des aveu
gles , les borgnes doivent êtte des rois.

Les jacobins deviennent d'une douceur & d'une bonhom-i


ttiie^ fmgulieres : ils ne parlent à tout le monde que de paix
& d'accommodement. A-préfent qu'ils ont fait à-peu-près
tout le mal dont ils lont capables , ils feroient fort aifes qu'on
les laiifat jouir tranquillement du fruit de leurs travaux:
mais, comme dit La Fontaine:

Tenez toujours divifés les méchans ;


La fureté du refte de la terte
Dépend de-là : femez entt'eux là guerre,
Ou vous n'aurez avec eux nulle paix.

"
Convafation familière entre deux payfans finomis J
dont l'un alloit au Valais de fon Evéque conftitu-
tionnel.

Où cours-tn donc, l'ami? —Je vais chez le cardinal de


l'ignominie. — Ah! ah! e(t-ee qu'il ne demeure pas à la
ville? —Mondieu,non! le digne homme, depuis que le
St.-Pete la décoëffé, il eft toujours hors de Sens, (i)

(i) M. de Lomén,... a acheté, à un quart de lieue de Sens,


l'abbaye de St.-Picr...-le-vif, où il tient école de. théologie
eemftitutionnelle.
<3'}
■ ■ ■ ■ -

fIulïeurs de nos lecteurs le font plaints que nos chan


tons péchoient fouvent par défaut de time ; mais nous leur
obierverons que nous allons peut-être mémî être obligé»
«le la proterire tout-à-fait , comme une gène inconitkution-
a»clle. Boikau a dit dans fpn Art pot-tique:
La rime eft une efclave, & ne doit qu'obéir.
Or , par
ar les nouvelles loix , il ne doit plus t ivoir en
France d'efdave,
'efclave ,
Que la raifo\

De Bruxelles. —Le régiment de Clair-fait faifo't


Iner l'exercice à feu : le deuxième bataillon r.jnftoit beau
coup trop haut : le lieutenant-colonel courut à^eux , & leur
cria: blit\facrement ihr hunde jchi Habt euch das
exerciren gclernt aiçhtum' nach den vccgeln [ufchi-
tjjcn, fendtrn um die auflicendifchtn municipalité
ceten nieder^u fchiejfin.

[.-'. L'heureiife découverte.


Dans un café demandoit de la bierc
Certain roulicr. Vaine étoit fa prière.
Tout en palfant, le garçon répondoit :
On n'en veut point. Mon homme s'en allok :
Lors, dans un coin , il avife un vieux reitre.
Ofi ! oh ! dit-il , je vois quelqu'un paroitre l
Si monsieur boit, moi, je do'u boire andî.
—Je fuis, faquin, député, plus ton maître
A l'affciiblée. — Eft&e ta plact ici ?
Sur rna charrette, il ta ut , «iît-il , vieux cnântf,

t
T £ i '

fcj»v
T'y rapporter en guife de balotsj '
Oncques n'y mis .que farine ou tonneau j
Mais, par plaifir, je veux y voir un âne.

le chevalier Des-Islets.

eJ
L'Empereur vient d'ordonner de donner congé abfolu ai
'tous les Français oui font dans les regimens qu'il a en
voyés & qu'il envoyé dans les Pays-Bas. — Beaucoup de
ces foldats vont pour s'engager dans l'armée des princes ,
& quand on les refufe,ils rentrent en Fiance.

Un Marchand d'anchois dit hier, en forçant de l'cglifc des


Feu-illans , & d'après une lettre qu'il v'onoir de lire du mar
quis de Coig..., que fi on ne parvenoit à faire débander
les troupes étrangères , la l'aintc" ïnfurreâion étoit flambée.

i ,.— .

Le pouvoir exécutif de la grève de Metz a été nommé


Électeur; mais aptes bien des débats, on a fini par l'txpul-
fer , & pour le confoler de ce petit défagrément , on l'a fait
caporal. _

CE JOURN AL paraît tous les matins.


%eprix de Vabonnement tft de. 3 liv. par mois,
pour Paris, & de 3 livres < t$ fols pour la
Province, franc de port. \e Bureau efi établi
rue Percée-Sabit-Andrc-des-Êrcs , N°. 21.
—— ,y-i-: t—. ■■:» ns(r, T*;
De Hmprimerie du Joutrul de h JÇout & de 1» .Vilk;
N.** K. Kg&JL ll Suffi* Pendusy Sf
"*"*si*v,i* le nom/né à'orret roué ,

Lundi 5 Septennb. ^^JÈS


A JOURNAL :,
DE LA CôUa ET DE tW fit ÉV
Tout taifeut de Journal doit tribut au malia
La Fontaine,

Fm A U Tragédie de Virginie.
Le peuple détrompé va lui-même détruire >•■
L'cdifice orgueilleux qu'il a voulu è'onllruife. " "J\
Un an s'ett -écoulé dans de longues douleurs,
Depuis que, fous le nom de no* légjilateurs , ,
De cruels déecruvirs régneut fans diadème.
Un an devoit borner Lur puiilanCe fupr£inâ> , ;.,j-.- t
Mais ils l'ont prolongée, ainfî que nos malheurs i
Pour nous donner des lois il faut avoir des mœurs.
On difoit en préfence d'une femme d'efpric , que le fhot;
démocrate derivoit du grec. Je ri'en crois rien , répondit-»
elle -, il dérive du latin. Tout le monde fait que démo veutf
dire démen ; que diabolus eft synonyme de démo, & que
par conféquent on poûrroit dire d'une manière plus vraie ,
plds expreflive & plus intelligible, diabvlocratt. fans en
^Itérer les fcns. ,
Le peu que vous avez , pftple, on vous le prendra) -,
.Vous volerez enfuite, fie Chariot vous pendra.

A S S E M BL É E ,N A. % J Qtt AL E,
Séance du % Septetiihit*

iVl, Thouret a fait le rapport de ï», «4rérp©nie qui a etf:


Tome V. Anaét *7jri. E
( J4)
lieu avnntrhier foir an château des Tuileries. Nous nerap»
porterons ici ni le difcours de l'orateur au Roi, ai la ré-
ponie du Roi à la dépuration. Le Roi fe borne à dire qu'il
fera connoître fa réfolurion après le plus coure délai pof-
fiblc, mais qu'en attendant, il cit décidé à relier à Paris.

On gémilToii devant notie excellent Roi, de t'aveugle-*


ment du .peuple.'. Il y verra, il m'aimera, m?i Ù les
miens, feponcfit-il; il de teftera ceux qui font égaré.
Je le connois bien, , il n'efl pas ji méchant qu'on le fait.
Il me dédommagera du chagrin qu'il me caufe.

Que le» démocrates de France font clair-voyants! Ils


penleot -, ou , ce qui eft la même chofe pour eux , ils fonc
femblant de penfer que M. le comte de Merci eft venu
feulement en Angleterre , pour en viiîter les belles manu
factures Si. les beaux jardins.: s'il cit parti du Brabant
à cet effet, l'envie lui en eft bien palTée, car il ne fort
pas de Londres, ou , pour mieux dire, il, ne «elfe d'être e»
conférante avec M. Pin , mylord GrenvilU Se mylord
Qhaiham. ...
,.-' •'•:.' itv. ... "Worid.
,.,. ;?.—t-^"""»""""——

On dit que Les chevaliers de tordre du Voit ail ont


demandé la préferance fur les chevaliers de St.-Louis,
pour lck.i4eil.VcUe garde qu'on va donner au Rpi.

H paraît eeraurf-, que M; de filïet... eft déffgnc pour


membre de la> prochaine legiflature-, du moins fait-il tous
fes efforts pour y parvenir. Nous faillirons cette occafion »
pour lui préfentet nos hommages , & pour nous ra^Com^
raoder avec lui : mai» comme une réconciliation" dos;
rit .ll\„ t. .';•.•. ■,* ,.';..,;
n* .) ,
toujours être précédée de l'amour fincère de fes faures;
bous confellbrons en toute hunïiliré , que, dans tout ce que
nous avons dit de M. de Filht..,, nous n'avions aucune
«ertitude phyfique , Se que nous avons été imprudemment
entraînés pat un bruit public & univerfel. Nous avons ce
pendant vu avec douleur qu'il a éré vivemenr affe&é de
plaifanceries, qui, au fond, ne portaient guère* que fur des
foiblejfis; nous le prions de nous les pardonner , & de fonger
<jue, d'après fa lettre inférée dans la Chronique, nous voilà
prefque au lit de la mort, comme le Scapin de Molière; qu'il
nous permette donc de jouer avec lui ce rôle de fincere re
pentir, Si il jouera d'après nature , celui de Géronte offenfé
& indulgent.
——— ■

Un cocher de fiacre difoit que la conftitution se dnreroit


pas , parce qu'elle éroit de papier : il répète tons les jours
que M. l'abbé Maury lui avoit bien dit , que 4a dalle la
plus malheureuse en feroit la dupe.

Réflexions patriotiques en forme de Pot-pourri ,


Sur des airs connus.
.Voici donc la fia des travaux
De la légiflature ;
Mais nous en aurons de nouveaux,
Pour faire la doublure.
Avec deux conftitutions , ta faridondaine, la faridondsn ,
Nous ferons heureux, dieu merci , biribi ,
A la façon de barbari , mon ami.

f. Sur l'air : Ne m'enttnde^-voùs pas*

Arttis , ne jurons plus ,


Si ce n'eft de bien boire ;
Moguons-nouï ou griraoïre

f
De Targ... & Cam... '.. ,„ '., , >',' .
Amis, ne jurons plus.

Sur l'air: AWj m'entende^, bien. . .


Laiiîons à Gcrfas , à Marat, • ,. . ,.
Martel , Prudhomme , Audouin , Carro ,
Et gens de la Chronique , eh bien ! ; ,:
Le ferrement civique ; / .
V<>us m'entendez bien. .<„,',,.;.

Sut l'ait : AlU{~vous*en , gens de la noce,

Allons-nous-'en , gens de la guerre,


AUons-nous--cn chacun chez nous;
Les Houllans font par-derrieré ;
Ils vont nous perforer tous :
Allons-nous-en, gens de la guerre,
AHons-noHS^en chacun chez nous. . w

Il y a eu de grands débats dans l'afTcmbléc de MM. let


.Électeurs : des membres ont demandé l'anéantiireinent deS
décrets lances contre pluiieurs de leurs confrères , tels que
MM. Danton, Camille Defmculins, &cr. Une partie
de l'arlemblée penfoit que le titre d'eledteur étoit comme ,
le baptême, qui efface toutes fprtes de fouillurcs : "rnilheu^
Ieufement
lable. cette motion
■«>,■ a ■".
été • écartée
;• '• par' la queftion
-v .■; préa
■•

M. de Beaumarehai-i , qui , depuis le commencement


de la révolution , s'etoït lojjoars tenu renfermé en lui»
même , eft actuellement fur les rangs , pour la prochaine
JégiQature. Nous le recommandons fortement à MM. les
ilevtcurs. C'eft un homme riche , bjenfaifant , bon citoyen,
fcgtti i tWJC belle & çonfii'éraMe- argenterie. Si les Paij»
( il )
rifïens vouloient prendre un peu de confiante en nous , ik '
pourvoient erre luri de nié* jamais fe repentir des choix
{juc nous leur aurions indiqués : les rigueurs de la juûice
leur ont enlevé plusieurs excellens candidats, mais enfui
ce
"'• ne fout *■■■.*:.-,
pas des pertes irréparables.
' x^u, S,/; ... t
*\«'->'' ■> • ' Vui »nl— - ■ ■ ■ • 'f-i —•■-••--•.•- '.•.■';
:nt'! -I ,.»■■■ ^.*t.- p.- ■•• "™" . -.,»

L'inviolable & fineere attachement dont nous fommet


pénettes pour le toi & la famille Loyale , nous fait envi
sager avec effroi le moment où ce monarque va fe for
mer une garde nouvelle : nous ne doutons pas que cette
circonllancc ne foît faille avec empreirement par les farv
ticux , pour exciter une iniurredtion contre liii : fi cette
garde eft compofée de démagogues enragés , comme it n'eft
que trop à c. oindre, de quelle utilité, de quel fteours
peut-dlc être au Roi? Si, au contraire, ce font des gens
fidèles & affectionnés, les factieux' pctfuaderorit aifément
au peuple qu'ils font dirigés contre lui, qu'ils vont le
roaiîacrcr, enlever le Roi , faire un.: conue-; évolution , &o
On n'a malheareufémetit que trop d'exemples de la furet t
où une populace égarée eft capable de fe porter, & die
pojrroit aller enfin jnfqu'aux derniers excès : nous defire-
lions donc de tout notre cœur , que le Roi pût conferver
encore quelouç-tcms fa garde nationale , qui eft ref|>ccr,éç
à'a peuplé en'itàt de lui réfifter, & d'ailledrS, compofée
d'honnêtes gens, qui voyent elairem.-rit' que leur honneur
Se. leur intérêt iont attachas* à la con:ervation du Roi,
& au maintien des 1. h & du boa ordre.
:•■•<—-• i ■■■■;■ ..' •• . . . - -.,';.l '■' -i ,-■■ . f *
•-6 -/ — i fi ., : j.'js
■•ro" ■• • ■»-•■ i' ■'..'.* i , huî:;," j /. ; ■ i»

Un certain M. de la Croi... eft arrivé ici depuis deux


jours. Il a quitté précipitamm nt. l;-p»ys 4i VauJj où il
avoir foufilé de fou mieux le plut lair.t dos 'dsvoirs. Le
gouvernement du pays , qui av-nit les y*ux ^uyerts fur fai^
ttoi' fiir le point de le faire arrêter, Icrfq^'il s'cll échappé':
il a ma hsureufement été rainq'ié d'un dtemi-quait •t'h.-otc.
)l l'eft prefeiicc aux Jaccbins, qui, arrès quelques difScuU
fé* , lui ont accordé, la, rccompcuic de fei feivicei.
fî»)

i>c Caen, le 18 Août. —La fcte Saint-Louis a été


célébrée ici comme elle l'auroit été dans toute la France ,
fi ce ma heureux royaume n'étoit pas dominé comme il
l'eft encore par de mauvais Français. —Une foule immenfe
de pet Tonnes honnêtes & de bonne compagnie , fe font
promenées fut le cours-la-reine parées de bouquets blancs :
le foir, les canonïets de la garde nationale ont fait pla
ideurs décharges d'artilteiie : l'abbé Fauc/ief, que chaque
coup de canari rendait furieux , s'eft fait entourer de fe»
grifoHs & de fes limiers : il a couru du diftrict au dépar
tement Se à la municipalité ; il a fini pat ordonner qu'on
fit quitter les bouquets blanc;. ' -peine a-t-il donné cet
ordre , qu'il Pa rétracté. —Il a dit qu'il falloit aller faire
le fîége de Bayeux, qu'il falloit exterminer les prêtres ré-
fracViites & les ariftocrates , Se autres gaîtés patriotique»
qui lui font fi familières; heureufernent qu'un grand tou
pet a terminé fou agitation -, car, pont être tranquilles, bout
aurions été forcés de nous en défaire d'une façon ou d'autre:
il a été décidé à ce fouper, que meffieurs Jade & le f^tuj
paitiroient pont Paris, & qu'ils alfurcroient l'affernbléè
nationale, de la part des Canois, que l'abbé Fauchefètoit
auffi honnête que religieux. —Si le vœu des honnêtes gens
«'accomplit , il finira bientôt comme il a vécu , c'eft-a-
4ùe comme un coquin.

Les pères de Targinetts lui ont fouhaité pour trente


ans de vie : mais fa tendre nacre, effrayée de la foibleile
die fa conflit ut ion , a été trouver la compagnie des alîu-
rances. Cette compagnie, après une mûre délibération , a
contenu d'aiTurct aux conditions fuîvantes ; rapporter le
défifterneot .de Lcopold , ceux des Rois d'Efpagne, de Prulfe ,
^'Angleterre , de Suède, Sec.; ceux des électeurs & princes
d'Allemagne, celui des cantons helvétiques, celui des état»
d'Hollande, celui des colonies fraocaifes d'Amérique, &
«eux des princes, geatilshommes 8c officiers français émi
grés. Piss, un coBiemeraeiu du pape & des prélats (#*?
<*9)
difant dépoiTédés ; le. tout bien Se duerritnt enregiftré a*
Parlement ; en outre , la réunion de tous les partis , attio*
tiques , l'entretien perpétuel de quatre millions de gardé*.
nationales ; le fommeil de la royauté ; Un jeûne rigoureux
pendant 19 ar,s & 11 mois, & une t million de trente mil*
liards d'aflîgnats ,' à raifon d'un milliard par an. -^-Lcs ailu-
icurs, a ces conditions., ne demandent pour droit, que lest
foibles honoraires de l'archiviite national ; c'eft-à-duc j»
Hiille écus far an..

Quefiions dignes du Mercure-Galant.

Parmi tous les journaux infe&ant notre ville,


Prudhomme le cocu , Audouin l'imbécille,
î-'ajourné Defmoulins , le décrété Marat ,
Ou le brave Gorfas, ou Muftapha Carra,
Ou Garrat le cadet, Villettc le cinique,
Fréron le petit-fils , ou la lourde Chronique,'
Lequel eft le plus plat & le plus ennuyeux ?
R. La Chronique ennuyé (1) plus , & les autres bien mieux.
D. Mais fi je demipdois lequel eft le pins bête?
R. Ah ! monfieur , vous m'allez mettre Martel en ttte.

Les agaceries de VAJfemhlce.


Qui veut du .teint de Flore admirer l'incarnat ,
Sur la nymphe Olivier repofe (à prunelle.

(1) Nous prévenons MM. les critiques, qu'il y a une fyl-


labe de trop dans ce vers -, mais, ma foi, la penféc eft fi bel e,
que je n'ai rien voulu y retraacher -, d'ailleurs , la li«en«a
doit être permife à un poète sic la nation. w
'ç 40 )
Qui Vtiii des yeux d'arhortr comioître te Corrrbaï,
ta fuie , quand fa paupière en Vacillant s'abat '
Sur Un vainjiueur.airné. Lprfque la jou'vencéHe,
A la batte plantée , appelle Biastar ; • .
Perruque bien' peignée , a donc mon Auvergnat
Ripofte d'un coùp-d'cei! , & d'un foflns l'agace.
Mais, quoi! medira-t-on, au milieu du fénat !
Tant doux foit ce manège, il fembie hors de place.
Ah! punit-on l'amour d'un vol fait à l'état ,
Lorfijue fou larcin. tourne au profit d'une grâce ? .
. 1 ' Le chevalier des -Is le T s.

Lifte des fuccefleurs défigués par les jacobins, pouc


remplacer M. du Voirait au minittent de là guerre : pour
1 z. mois.
M. Dumas, fisî femaines.
M. Santcrrc, trois mois. '".
•M. Morction, quinze jours. ,;; . < . ..■■?'
- M.. Danton, trois mois. • ., .
M. Carra , deux mois. ,, ..«:■- •■'•'■■ -7
M. Rotondo, deux mois. '
. '.. ; . . .. . ' : ;.:\,*. n .-i >< .;> ...- :■ '. '-

On racontoit hier , chez" M. Bai... , que la première


femm* vaincue par les l'oldats du régiment $Au à
Flulfbourg-'-,- croit l'époufeda'' maire de cette- ville. Oh !
«h ! s'écria madame Bai... , en s'adrelTant à fon rmri , ce
■ fêta donc moi, coco, qu'on vainqueva la première, fi le»
Houllsns viennent à Paris i -.;, iâ .,

On. s'abonne pour ce Journal rue Percée Sajnt-


'fV André-dcs- Ans , N.° 21.
.: »..■■;; ...f» r-.-v.—■ ' .u.j.. ——'•' •• : —-,

De l'Imprimerie du Journul de U Cour fc de U Vill«j


i!>
, T;«,^-Û:-P PfcÉM E NT". ;

Ii ».!•'. •.!.'■■ ■ liî .. ' ■• ■"•: '• •':,'*


" 'j'ouvre- là feuille. du, .MariJrenr Jo: t> de., et vào'A, 8t>
J|] lis dajis'le djfrouxs cjy'a prononcé. ^I( Bafreftedc.Vieu*
qac , relativement à la libre ejcroïition par tous les awiftei
indiftinclemen.i de leurs, auvr^gss ap failc»» , le 4»flàgr<ui«
▼ÎP?/ .1 ..T.'i< • : \i--i i- '-"--'i
«Les artîftes furent réduits à faire une exrôdtion ban-
»i na'e de deux heures par année, dans uni p'»ce publique,
n ouverte à toute l'interarérie de .Pair. Ç^t éj,"t, d'avilif-
>> fement a dare jafci&il moment; ou les pre^i-rs mou-
»« veirirn* de la révolut on leur ont permis d'exposer dans
n une falle de vente qui leur a 4téi)la»jée ca^s la rue de
h Cléry iv . • r.-, •-.]*'•. .( '! . .! A
Permett ei-mei , Meflieurs , Je r-Jcve| ici nt\e r>5tii:o«frreur
<fe fait qttiell échappée à m'. Barrere. La fale de .vente
dont il parle m'appartient : je- rie '.'ar jamais loutt ; On ne
«n'a même jamais propofé ^e la louer j-c'eft-méi' qift l'ai
offerte aux artiltes un mois ayant( l'époque de la îé'volu-
tjon, ainlî que le conftatc ma lettre du, 14 jv-iri tp8->,
it»fétée dans le journal de va'ris : é'ell moi enfin, qui l'ai
prêtée gratuitement , & qui fai oriverre. drpirrv aux
mêmes conditions , dmj les mpis Jç jui;i 17^3 & 1791 ,
airli que l'attellent encore itts différentes lettres Imprimées
à,, ces éfoques,. dans le journal, que j» vions de citée.JJe
n;. rners pas plus de prjx que je n'en dois attacher A cetta
njirque tris-légère de déÙRtéretremcnt , mi s voili l* vé*
rué. . \iuf$Qrfiere ,>X'. .peyt. me favojr maudis gré dtcher-»,
cher à la rétablir , lorfque je fuis fur. que i«u. iiuentioi,
«l'a pas été de îM^r-r. mil..
Çigné, Ifj.sf' jy, capitaine- duiytajllqc Je #. Magleife,-
(i)

XJn pstfan df Vân^ïsrd, et\rentîant_chei luk, trouva;


patmi la monrioie on'ifavoit reçue à la halle, i fous-clo
che cai&s; il appella fa femme, & luidit : eh ben! avois-
je tort, de te dire que la mafediSion de dieu itoit
dedans'1.
- "
,- - - : ,*?
On vend chez tous les marchands d'eftampes, un jeu'd'oje
I oui retrace tous les crimes dont . la . France, »yft fouine
' depuis di'u* ans Se demi. Il ifaur croire cjus nets noavfcauj;
maîtres ont intérêt de maintenir lé peuple dans'fcs difpo-j
(irions fanguinaires, puil"c,u'ils fouffrerïc qu'on èiajç riùbli'-*'.
querneiit de pareilles- horreurs, eut qui n'ont" etf aucune
peine a empêcher d'afficher l'éloge du meilleur des jtois.

L'an mil (ept cent <juatre-T»ngt,-dQUW»


Gaule enfin fe raviferv: ; - ; t
De folle, &ge deviendra ;
A fou Roi juflice rendras \ - "■" > .
Ph'dofop1116 elle "honnira » , ';"
.Et. fi foudain refleurir», : ;• .
;•• ;Qu' Albion en fcra-jaloufei '-
Mais bientôt s'en rejouïia, '
•.'/Tic. grand fecours en tirera ,
.} ,Qui de petie la fauvora.

r Lpt&yu'on entend Cam... & t'es fernblablcs, célébrer à la


tribune les glotieufc* journées; des 17 juin Se 4 août 1789,
«ciojuin 1791, on, croit entendre Cartouche s'enttetenir
avec fa bande de leurs plus: heureufes expéditions, (ut lis
gsand chemin» • '■ M-' r.L.8-!"'

•''TJn Mauvais rplaifant difbit ï'autte jour, dans l'un de nos


café*, que les fcélérats de tous les pays fetoient Iven de
prendre l'occafîon aux cheveux , 8c de clioitir , pour moutir ,
fc moment préfent, où railcmblée, dite de France, donnoit
tant d'occupation au diable, qu'il n'avoic gueres le tetns
de s'occuper de tout le menu fretin, des damnés fubalccrncs.
_______ ti0itS'

Voici le moment où tes. membres de certaine aiTcmblée
fpngent à la retraite. Du refte démêlera la tufee qui pourra.
On fe rappelle involontairement à ce fujet la fable de l'huître
„ des plaideurs de Boilcau, Ils ont avale l'huitre , 8c laideur,
en s'en allant , l'écaillé aux fans culottes, qui. véritablement
commencent a la trouver un peu dure à. digérer.
■ Or acu.

Projet de défenfe.
Air : J'ai vu Lift. hUr au fotr.

Fuifque d'argent nous manquons
Pour remplir nos poches,
Et des Houllans redoutons
Les rudes taloches,
Contre eux point ne nous battons}
De les féduire eflayons,
Et pour ce de nos canons
Faifons des fous-cloches.

Le» miniftres traitent railcmblée comme une maîrreilc


eapneieufe , quinteufc Se orgueillcufc: ils lui cailenc le nez
avec l'encenfoir , quand ils lui parlent ou lut écrivent, Se fe
moquent, mfnirp d'elle & de fes de ci et s. Notre ami BiuJ-
qu'entouCA, foxt bien deviné- qu'ils, .fe, f...„ dfi lui. Se de, 4«s
camarades législateurs.
ro
sMin prédicateur qui prêchoit fur ltefmédri*pde» ri»,
cbeflës , dans la chaire de vérité de la.paroiife de Saint-
Thomas-d'Aquirt,.dit h fonauditoire : Mes très-chcrs
frères, je ne puis plus .vous, dire que l'argent corrompt
le cœur de l-hommé ,..pui/'qii'it n'y en a plus; mais
prei\çz bien garde aux alfignatr, aux billets patiiotes,
aux chiffons des fedienSjjiux .feus- cloches ; toute
çetçe monnoie fouveraine vous perdra infailliblement.
pi'e'ttTjll/j rii ••*■■ • ' ma Kî"n il '-;i«.",T .
. '., Une ÎÇttre de, TPhaJ'lbôu rg , très-récente, 'dit que les
troupes"" de lîènë & tes habitons ont arboré la cocarde
biaççhe*r qi>I^s ot1t Knite1 aux pieds là nàtiondë , Se
hë'véuient recertncître que lé Roi. Frifiri ,' tout le con
tenu de cette lettre' éîr âbfollirrïêht t'ih'vèrle des'iio'i-
veliesr qu'età a répandues ces jours derniers fur ce
pays-là. ■-. —«....,-*-. ._

Qu'ils ont d'efprk & de vernie,


Ces auteurs du nouveau fyl'êrpe!.
Le vice éteie dans- Itajsrbirs; •*• -
Ils l'ont placé dans la loi même. v

Ceux qui nous connq*/Tçn«, favent bien question*


aimons à rendre à tout le monde la. juftice la pluj
exacte, même a nos plus grahds adverfaires. 'Nouî
dirons donc que*M. RoBBRTSpi... eft.'-faVis contredit j,
l'orateur qui ait réuni le plus .conftammeflt' tous les
fufFrages de l'afiemblée; tl.nîy, a prefq«e point eu de
féance où il n'ait été hué de tous les cp|és.de la.falle^
notamment avanc-hier, lôrfqiill vouroit faire pendre
les officiers d'Auvergne^-jutse. que leurs fold:ts met
tent Phalfbourg fans -deli us -délions ; comme fi ces
MM. n'étoienc pa& déjà allez punis de voir faire tant
de cocus en leur prélerice ,._& , co-nrne dit une cer»
taine ode, fans en pouvoir, fair* autant. •.
» ' "' '" ' ' ■*' il—« '■■ '»' i—.. ii» ' ■■

ReH'hnprireeti» du JoBrnal-'aitf la Cour H' as la Ville-


N.° 6.
jdkjL ■ a M .
»**W Mog^fins de farine*
Mardi 6 Septemb. ^M? "''*' a Laadnci'

jour n al:
PBÏ^COUR ET DE LA Vlltll

Tout fiifeur de Journal doit tribut au malin


-• — La Fontaine.
• ■ » ■

Les aveux de ces MeJJieulst


Examinez la France , & voyez ce qu'elle eft.
Nul relïbrt , nul pouvoir , plm d'qtats Se plus d'ordre? j .,
Le peuple fe livrartf aux plus affreux aéfordres ',
Chacun mourant de faim avec des affignats;
Les phifirs remplacés par des affallinats ,
Les guérets ravagés & les châteaux en flammes ,
î^osageris mallacrant les nobles & leurs femmes,
L'injultice par-tout , & dan» chaque cité
Un defpotifm- affreux , qui fe dit liberté -,
D'infâmes écrivains , qui prêchent la licence;
Des clubs où l'on jouit des malheurs de la France;
Des pièces de théâtre où l'on voit fans pudeur
Le monatque avili par le plus vil auteur-,
Maint foldat qui pîrri d'une civique audace ,
Fait lanterner fon chef pour ufurper fa place,
Et des prêtres fans moeurs, qui , par de faux fermens ,
Obtiennent des emplois qui De font point vacans.
Ces vers font extraits d'une feuille charmante J
qui étincelle d'efprit & de gaiti , Lts Sabbats Jacobitbs.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du $ Septembre.
Hinfin , Vaflemblée commencé à fe réveiller de la léthargie
où nous la voyions fbmfrieiîtet , tandis- que l'Europe ea-r
Tome V. Année .17^1. F,
C 4* )
Keré allarWe fe difpdfe à fondte fur la France, & à couper;
dan? fa racine,- les maux dont cette fatale révolution fiar.-
çail'e les roenac.-. M. Louis Noailles a fonné tout de ban
le toefm & fa*' un "PPO" circonftancié fur les raefure»
prifes o* l'EmF.«eur, les Rois d'Etpagne & de Sardaignc
pour attaquer la Fiance à la fin de la campagne —Il ctt
donc vrai que le moment de la cataftrophe approche ! Irens-
blex , petfides ! votre règne cil pailé.

VARIÉTÉS.
M l'abbé Maury faifoit remarquer l'autre jour à une
dame', que foo chapeau étoit toat percé : oh! lui répondit-
elle avant peu on vous en donnera un d'une meilleure ta-
brique. _^___^__

Le hmeux Saint-Georges vient d'ètr: taé à Coblentz*


mauvais augure pour le décret fur les gens de couleur.

Les foldats du régiment d'Agénois viennent de refufet


de reconnohrc pont colonel M. de Motteti.„Wc M. ON
tient d'élever à ce g àde. —Ces foldats difem pour jnl-
tifict leur rcfirs , que cet officier ne leur a pas été envoyé par le
R„i —Il elt.roalhcure«x que l'ambition de M. de Blottett...
l'ait' eicpofc à ce défagiément ; il auroit du prendre pot:»
exemple M. de Lujlrac , capitaine de ce régiment, qui viei z
de réfuter la lieutenance-colouellc du régiment du marecha»
de Turconc.

Jiouchc-di-Tn. Comment mettra-t-on le roi en liberté?


Rèp. Rien de plus aife ; avec la conjogaifon du verbe Ift»
-xiliave A.« , au terns préfent fingolier de l'indicatif,,
Dem. Son! expliquez-mai donc cela.
(43)
fflp. Une députat'ion ayant M. Bouche à fa tête, ira
aire au roi : tu es libre ; le roi répondra : je fuis libre -, le
public dira : il eft libu. Ainfi , vou» voyez la conjngaifon ,
je fuis libre, tu es libre, H eft libre: il n'en faut pa»
davantage. ' " ' ■" *■ ■■ • ■
1 1 1 ■ ■im
. Le .peuple ne vous dit plus rien , diloit hier M. Ch.
Zameth à M. Pabbc Maury-, Se moi. peut-être me pen-
«Ira-t-il dans kuit jours...
Je reconnois bien là votre politefle otdinaire , répondit
M. l'abbé Maury ; veus ne favet j-arnais dire que des
ehofes agréables.
— i *■■ » i
t
L'autre jour à l'aderoblée , M. l'abbé Maury fc tenoit
Je bout les bras -orotfés : que faites-vous donc-là , lui de
manda un de les confrères? Ma foi,, répondit M. l'abbé
Maury , je regarde faite des décrets , coinm; on regarda
palier un entercemeot , Se vous voyez qu'il y a beaucoup
àc PAUVRES. ■ .!.i.-..i

Nous fouîmes chargés de proposer un prix cfun aflîgnat


<éc 1,000 liv. , à celui qui fera là .meilleure ouifon fune»
lire de très-haute & très puilfanre Targuiette , filla de
très-gros & très-piiilîant 'Target, feignent de deux paroiftesv
On defireroit qu'on pût faire encrer adroitement dans l'ou-
Trage ce partage de IJolluet ; ou entendu -tcut-à-coup
comme un Iclat âe tonnerre, cette effi ayante nou
velle i Madamk se mkurp, Madame est Mokie.

Aux Auteurs du Journal-,


Vous ne eonnoirtiz point, mcflietHS, tour le méritft
tJu général Roc/iam... : ce rc'ell point tout pour lui d'être
le meilleur patriote, le général le plus conltitmionncl , St
ie -plus digne de l'être ; il elt encore ie plu* gtatid orateur
( 44 )
•Je fon fîacle. Vous pourrez mettre nos lecteurs à portée
d'en juger par l'extnit d'un difcours qu'il a prononcé
dernièrement à la jac#biniere de Lille, Si dont je vou»
certifie l'exadte vérité. Le voici. ' : • ■ ■
" Le char de la constitution s'avance d'un pas- majef-
» tueux , mais lent. Il -e& tmué par quatre branches, qui
» fournie pouvoir iégiflat if, le pouvoir exécutif , le pouvoir
t«adminiftrjrif , & le pouvoir judiciaire. Si chacun tire de
».fon .côte, cola peut alkr.-; mais ft ces branches fe mê-
» lest, la machine, ne peut plus -aller. Ainfi donc, que
» chacun tire d oit; rclp«2;- à la. Ipj , & ça ha.... Oui,
« meffieurs ,. quand la loi parle , ç'eû comme fi dieu pat*
» loiti'que dis-je! dieu; e'oft Jupiter' qui tonne. »
Le va!et-de- chambre de... ce ra;jut général a dit que
fon maître avoit été enchanté du décret qui abolit les
Ordres. Depuis quélque-tems il ne parloir jamais fon cordon
Weu, fans un certain fremiirement , & quand il jettoit les
yeux fur les quatre fleurs de lys qui décorcient la plaque
de fon habit , il craignoit toujours , que, pour l'imiter, elles
ne _r.e.vjrafîent de bord, & ne fe rrouvalïent un jour der
rière fes épaules, "au lieu d'eue fur la poitrine.
Signé , le Baron de C..„

■'Madame de Staël sîifoit , il y a quelque-tcms, à P.ica-'


démicien .Marmontel : je vois bien pourquoi vous refufe^
"toujours votre voix à Garât; ç'eft à caù'fc de M. Hùard.
—^Comment ! répondit Maimor.tel, efr-ce qu'il A uuflî
M. Sliardt

Il vient de fc former une compagnie qui propofe de fournir


à forfait des légiflateurs à_3o fols la pièce: qu'on dife à-
préfent que les déniées ne diminuent pas!

Je me fuis promené hier au jardin des Tuileries, la foule


^jpjt unmenfe : je vis arrêter pluiieurs perfoançs, j'en dejr.a»?
i 4Î i
^aî le motif-; un ion citoyen ras répondit : oh ! « n*efi rien •
tout bonnement un patriote qui a Briflotté une montre-,
voila un autre brijfctteur de porte-feuille qu'on tm-
kien/ie au coi ps-dc-garde ; fi vous n'y pi ene^ garde,
en vous brijfottera votte mouchoir, àc. Je me fois- bien
apperçu que depuis !a r; votuvidn On a' changé beaucoup do
niotsde iTOtr; idiome-, j'en ai' compib itn grand nombre,
mais pour celui-ci dont je vous parlç, je vous avoue cjae je
n'y entends rien. Pcrmertez-moi , en qu::lite de votre anciea
abonne, de vont en demander l'explication.
s
Rcponfc des Rédacleuts.
' -» , . > m -j

- Nous inférons cette lettre; en invitant nos lecteurs d*


vouloir bien bous mettre à -même d'inftruire notre abonné
i< la fignification du mot brtjfvtter , dont nous entenion*
parler pour la première fois.

D'autres feuilles auront déjà parlé fan, doute de I'accucît


fait par l'Empereur à monfeigneur le comte d'Artois. Vjoici
eocoLaqiickjaes: détails, que je «eus prie, meilleurs, d'in-
férer dans votre journal , parce qu'ils :,o;it peu connus & au-
thfintitjues ; voici , mot pour mot,c: c^u'a- dit Llvpold' à l'au-
gufte. Eugitir : u Mon coulis , quoique la nobie douleur qui
n afflige voue asne ne lui permette aucun objet de diitrac-
ù tioa, j* vous invite de venir au IpeÛacie, afin que le
i» peuple voie à quel point je vous fui-i attaché, 6c à votre.
».» caufe h. — Voici, le s propres paroles de l'Impératrice , au
fpc&aclc ,. en prenait les rmins du cher de la. nobleiTe ftan-
çaile : « Repofcz-vous fur nous : en remettant Louis fut le
»> trône, c'efl moins la caufe des Rois, que celle de l'hu,-
u inanité & de la jultice que nous faucons défendre j».
Meudb -MoNïiS,

Grande cérémonie le mois prochain ! Inftitution d'un


étais fameux , dont le citoyen,aftifpar excellence fera kgvand-
( 46 )
maître. Oh efpere que {.'Asne d'Or fer» à la tête des ré1-"
cipie-.uiaires. Le cordon, tillu des mains de mademoifelle
Guillotine, eft aut trois couleurs : fur la médaille qui y
eft fufpcndue, on voit gravé Un petit réverbère; elle porte
pour infeription : La peint fuit le crime. Pour y être
admis , il faut avoir partiqué le plus faint des devoirs , 2c fait
tes preuves de brigandage.

Nous avons donné ces jours-ci , on petit eatéchifme


National ajfe^_ drôle, comm: dit Gorfas , Si voila que
le corfaire Martel en rere s'en eft emparé , & l'a arran
gé (dit-il) à fa manière ; c'eft-à-dire que d'une petite feuille,
il en a fait cinq grandes pages remplies du plus mortel
ennui. Malgré toute notre modeltie , nous femmes forcés
de nous comparer au mauvais riche, & tous ces m-.ffieurs
à des Lazares qui viennent manger les miettes de notre
table littéraire.

Je viens de lire un des derniers numéros de l'Orateur du


peuple , dans lequel on a inféré avec profufion des hor-
rcu'S contj* la garde nationale. — Permettez-moi de me
fervk de la voye de votre journal , pour inviret l'auteur à
venir déjeûner avec moi, mercredi prochain , à 10 heures,
à la butte Montmartte. —Je ferai mon pofTÏDle pour le
bien régaler, & pour qu'il' (bit fatisfait des récompenlcs
eue je me propofe de lui distribuer: (i cet endroit ne lui con
vient pas, il voudra bien m'en indiquer un autre par fou
journal de mercredi.

Pig , Grenadier du Bataillon du Théâtre*


Français.

Lotfqu'on a apporté la corftitution au Roi , on prétend


qu'il a dir : Donnez , donnez , meilleurs ; voila la plume avec
laquelle }t fandienne depu^ deux ans.
(.47)

Sur la nouvelle Légijlature.


On apperçoir venir & pat monts & par vaux
De nouveaux députés & de nouveaux chevaux.
J'affirme , moi , la Roche , au nom de la patrie ,'
Ses corps éleétoraux , des jacobins tondus ,
Sur-tout de la ménagerie ,
Qu'on y verra , n'en parlsns plus,
Des foldats de ma compagnie.
Capitaine La Roche.

Thcfts utriufque jùris.

Le pouvoir exécutif efl refponfable;


Or vous vous êtes emparés du pouvoir exécutif;
Donc vous êtes refponfabtcs.
Les patriotes fe réjouifTent de la nomination de M. Qa*
ran de CouIon ;
Or nous nous réjouiffons de la nomination dudit fieur ;
Donc nous fommes d'excellens patriotes.

Ils ont, beau faire, les méchans ! ils ne parviendront ja*


mais a étouffer dans le cœur des Français l'amour de leur
roi. Ce bon peuple peut s'oublier un inftaot, mais le naturel
revient toujours.
Qu'on lui ferme la porte au nez ,
Il reviendra par la fenêtre.
Voici un trait fur lequel nous ne pouvons garder plus
long-tems le fïltnce. Une femme qui vit de fon talent pour
la peinture , avoit fait fur un petit médaillon , les portraits
du roi, de la reine , de madame & de monfeignenr le dau
phin fe trouvant un peu gênée, elle çhcrckoit à s'en ox
faire: elle s'adrefla à pluSeurs perfonnes timorées, qui eraî~
gnirent que ce bijou précieux pour tcms les bons Français ,
ne fût un motif'de pcrfccutioi. Une femme d'une fortune
très- médiocre, en don»» un prix .bicn.-au-dcflbus de fa va-y
leur, mais au-derïu? de fa fortune., & l'obtint; une arc'w
Jui faifant des reprefentations f lui detjiarxteit ce qu'elle en
fer oit : ce que j'en fa ai; lui dit-elle, jet* porterai fur
mon coeur.
Note des rédacteurs. Nous engageons' l'artifie à
faire un autre médaillon ; mus mous ckataaoAs du
dlbit. 6 .

Vers écritsfous Ujrormàtihi marquis de Favras,


aptes avoir lu las Mrmoirss juftificatifs de
cet illuflte infortuné. . . , ■ ■ .
Ton innocence ici, Favras-, parle plus h,aut.
Que tous es evis de l'injustice;
Et ta mâle vertu condamnée au fupplice, . ' ■■ ^
ïttri&tsav toftéchafitwd. -, v-.. -.- <
Le chevalier bes-Islets.

"■ a v i s:

• 'Vsnt« aux éewies Sa petk Luxembourg, rue dé


Vaugirard , le vendredi j du courant , dix heures du ma
tin , & joins fuivans , à la même heure, de chevaux de car-
-rofTe, de ehaii'e , de '(elle 'St de pofte.

On s'abonne pour' xe'Journal rut Percée Sainte


André-des- Ans > N.° 2r.
"He ■ Phnpt«n«te <hi Joti-nial -&* l» Conr bt de la Vitte
Ni* % dÈÊLh ' r*>ubles tn Dauphi* '
■ Kf*Vw ni' &'aad Pliage &
Mercr. 7 Septemb. I^*^ C««o*4.

JOURNAL
de la Cour et de laVille;
___ t 1 • jk

Tout.hifcur de Joaro»! d-bit tribtu a« malin "


£v F.o'WïA't rfa."'"'""

Extrait des nouvelles du Royal-Palais , du dimanche


4 Novembre, à neuf heurts du foir.

t,e marguis de fillatc cfV: entré- en cabriolet da/is lt


cour u; ce plais , & le confiant à la Tranquillité de (oh che
val, il t'abandonne , après l'avoir 3 ligrré" avec les autres, 8c
va , comme a fon ordinaire , taire fa cwur aux daœes qui four-
«miienc dans ce paiais; écouter les motions, & les appuyer,
-ciuand il les croit neceilaires au boshrur des tommes. Le
.•cheval s'endort, & reve apparemment que fon maître tire
les renés pour le faite reculer ; il obéit , & enfonce le'pancau.
•d'une voiture , dont le cocher , qai' avoir vu le marquis pla
cer la tienne, -court dans le jar-din accompagné de la garde.
Le cotlunae ridicule & la tournure patriotique du înaïquis,
le font aifement recotmoûre; on le faifit , & on le 'conduit
tien tenu devant & derrière, au cor,s-dc-gaîde; /d'où M
a été conduit au diitriâ, où, aptes avoir parle pendant trois
heures de fon patriotisme , de Ion amour pour le. peuple
& pour la choie publique , on lui'--» (ait payer largement le
•d-.gâ: çjuc fon cheval vc-uoic de faire.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du € Septembre,

V>/N a fai: le rapport d'une in'', rrcrtba ou ligimeaS


Tome V. Année 175*1, G
d'Auvergne. Un décret ordonne au minift» de 11 guerï$
de faire punir les foldats infubordoonés.

VARIÉTÉS.
Le vent, la pluyc, le foleil, font difparaître les couleuss-
bVenes & rouges des flammes patriotes placées au pavillon
du café de Foi. Si les patriotes ne les renouvellent pas , il cls
à craindre qu'elles ne foicat entièrement Manches dans le
coûtant du mois prochain.

Ee jour du maffacre de la Satnt-Barthélemi , Henri IV


fut forcé, le poignard fur la gorge , de renoncer à fa religion t
Se de ligner qu'il embralfoit la religion eatholicjue.

CHANSON fur l'Air : Nous nous marierons


Dimanche.
Meflievirs du fénat ,
Dans Totre fabbai,
'".Vans avez détruit nos Cornus.
Depuis trois ans ,
Vos douze cents I
Archonres
Nous font fans fia,
Soir & matin ,
Des contes.
Test cela n'eft. riea;
Mais penfez-y bien,
Nous voulons avoir roi comptes.
(<'?
Le grand , le beau , le gros Target, voyant l'état fâcheux
«Sans lequel fe trouve depuis quelquë-tems fa fille bien-
«iraée , s'eft déterminé à lui donner une belle-mere , pour
prendre foin d'elle : fa future s'appelle M.1* Le Roi de
L-iJ/a. Le nom de Roi avoit d'abord effarouché le petit
papa ; mais les avantages qu'il trouve dans cette alliance,
i'a fait paffer par-defTus ;cette petite irrégularité , qui , d'ail
leurs, eft pleinement compenfée par les beaux yeux de travers
de la prétendue & de fon cher père Le Roi de Liffa.

On va graver une eftampe reptéfentant Mgr. le Dauphin i


adreifant au comité de cooltitution ce vers d'QEdipe de
'Voltaire :
Qu'aurois-je été fans lui ! rien que le fils d'un Roi.

Quelqu'un demandoit à M. l'abbé Mauri , ce qu'il penïbit


du cordon que l'Efpagnc forme fur la frontière : je penfe,
cépondit-il , que ça commence bien à être une véritable cotde5

Nous ne concevons pas qu'on puiîTe ajouter foi aux bruits


âe guerre , d'jprès le d 'ère de l'aflemblée , qui déclare la.
paix à toutes les puilfances du monde. Tout ce qui pour-
roit bous arriver , ne devroie même pas être regardé comme
■des évéuemens. Machiavel a dit que les révolutions n'é-
toient que le carnaval de i'hiiloirc.

A VAvocat (TE/ope.
On ne peut qu'applaudir au zèle de rérninence,qni prenr!
£ agréablement la défaite de fes confieres ; mais en les dif
C V )
eulpant de es laid péché de la démocratie , ne rifqtie-t-il p*f
de les imprégner lui-mime d'une teinte d'égoïfme ï En effet ,
tous individus marqués au B devant çonspoïer une caftç com
mun* , il paroûroit peu convenable que MM. les boflus an-
,nçnçaffi:jj,t..latp.réîeDtioo'.de fediltiHgiier-^Sc de fiire ce qu'on-
'appelle bandie à part. .A la bonne heure pour l'efpiii ; (on
Jàjt ailéz que fur ce point, ils,font en poiléftion de ne Iceedec
,'à perforinç) ruais quant au.ie|le, jeus -les fiesles n'offrent-
,»Js p?s des héfos* Haiu%?n^ <*ans lent démarche, ou de»
fe.it!> 4J.ui) jejj, avancerent-d^un pas ferme dans la carrière de
Vl'^ctpneuj; j Sans wppelier ici fe-Philippe.,- non celui du Bi-
.daijidçiîs triais, de Macédaiué., & cet Horatius Codés, le
quel défendit lui feul un pont-' -à trois ouquatre cents lieues
dè~Varênnes^ n'avons-nous pas dans notre hifioirc un Clif-
fon , un Bourbon , <iuqucl«£o«—le -brave Condé , & bon
nombre d'aurres , qui fe feroient honorés du titie d'arifto-
«icràtifrf 'Ce-ootp r Uvtéà l'ariathéme par fa fonife, mais qui,
:Dieuaidant ^pourra faire^ufl-jour le défefpoir des aveugleSi
& fi de notre tems un pafteur s'eft avili jufqu'à fe ttanf-
former eftjfcr.eb'is, gàleufï. , pour corrompre (on troupeau ,&
s'il a tiébuché dans la voie que lui ont tracée fes ancures ,
fa marche oblique St-tortrorfc* dïnt être la (atyre de la gente
borgne on clopinante. , . ..■■■>
;:■ rfvt |[ r"î •"> .... c
.-...-;•.. - ; ..... L'Ecioîfc

Nous ne conroiffons pas les intentions du Roi fur la faric-


tion qu'on lui demande-, mais nous penfons que S. M» ne
tfcwi fa.'fldiïpeiyfer. dVïiger^la'puhit'on de tomes !és kô'irsiiss
'-ii. devions .les- crimes- cûrtitois depuis la révolution.
i '"f
-, 'j ' :

Epigramme contre Brlf.... '


Mons Brif.... reffemble au fripon
Oui, dans la crainte de la geôle,, '.
Va par-tout criant : au larron ,
Et pendant ce tems-lâ -Vota' vole. «' '
( *n
Tous les journaux d'hier difcnt que M, NoailUs ( apte»
avoir allure l'aflemblée que tout alloit de travers ), a de»
,veloppé,fui la défenfc du royaume , drs idées abfolumtt-t
neuves... Or, voici en quoi eiles confident L'orateur , arr ■
avoir parle de chaînes, de liberté, d'efclav^ge , de trois
millions de bras & autres idées neuves , a conclut qu'il
"falloir que te miniltrc fe concertât avec les généraux... Ne
femble-t-il pas voir Sancho-Pança, prêt à être attaqué
dans fon ifle de Barataria , qui recommande fur-tout qu'on
ferme bien les portes '.'... En attendant , il y a un certain ca
poral fchlag, appelle Kellerm... qui vient de faire le fan
faron vis-:à-vis l'électeur' de Bavière... Grand Dieu ! dit
• UlyfTe, dans l'Iliade d'Homère , que l'impudence dénuée
de force eft méprifuble\

. Un département , dont nous ne nous remettons pas le


nom , vient d'achever toutis fes éle&ions , & parmi fes. nou
veaux députés , il n'a pas nommé un feul Jacobin 1 Quelle
foule de réflexions affligeantes !

Le fieur Laclo.'.,, fanieux par fe? liaifons Se fes motions


dangereufes , eft parti ou doit décidément partir pour le:
Portugal : s'il éprouvoit. dan> ce pays-là un accident pareil
là Celui du fieur St.-Ocûrges , ou quélqa'autte encore plus
fâcheux, ou pourroit dire que le duc d'Or... n'eft heu
reux cette année qu'en perfonne.

Le défunt corps conftkuant a décrété , en mourant , qus


nul corps continué n'a le droit de rien changer à notre
facrée conftitution. Ce décret donne lieu à une grande 8c
importante, queftion , qui eft de favoir fi la coalition des
'fiuv'eraihs eit un corps conftituact, constitué, ou déconf*
ttîûant. ■
(54)

- En vérité , difoit un étranger , cette partie gauche <fê-


vroit bien rougir, en comparant fa conduite avec celle de
'M. Vabbl Aiaury, toujours ferme , toujours noble, tou
jours fiiblime ! Voilà comme tous vous trompez, lui répon
dit-on ; tous ces rotffieurs-là ne rougiront point r8c M,
l'abbé Aiaury rougira jufques par-dcJJ'us la tête.

Un homme très-digne de foi , nous a dit hier qu'ayant


témoigné à phifieurs hsbicans de Verfaillcs fon excrentc
. étonnemçni fyr ce qu'ils avo'unt nommé pour leur député
ïe fîeùr le Coin..., on lui avoir "unanimemeut répondu:
cïefi pour nous dibarrajfer de lui ;-Sc fur ce qu'il avoit
obfervé qus ce choix ne pouvoir que déplaire infiniment
au Roi, on lui avoit répliqué : quand le Coin... ne fera
j)lus h Ferfailles t le Roi reviendra peut-être y de
meurer. ',

On parloit l'autre jour, chez Mad. de Staël.. , de la ma


ladie du Roi d'Angleterre , qui confîtte dans une tenfioa
de nerfs extraordinaire & continuelle, & à laquelle les
médecins ont donné un nom dont no'U< ne nous rappelions
pas , mais qui commence par un P : voilà uue fînguliese
maladie, s'écria Mad. de Staël..} je la crois ablbiuraent
inconnue à Paris.

C5n compare Mad. de Genlis , & notre fublime conf-


titution, à un navire qui taie eau de tous côtés, malgré
qu'on- iâile jouer coutiiiueUeineac. les pompes;

Quand nous avons inféré dans notre journal d'hier 8»


article reUtif aux foldais du" régiment d'Ageiiois, qui oru
Le bocheuc d'être bien conraincas qu'on peut être bon par
triote, bien fervir fa patrie Se bien aimer fon Rai, nool
oubliâmes d'ajouter, que ces braves foldars ont été chex*
M. Bernard, colonel de la garde nationale de Saintes, à
qui ils avoient remis, à l'époque de la fédération, les «»-
vates blanches de leurs drapesux : il; fc fout empreilcs de
les y rattacher , en criant , vive le Roi.

Lefieur fï/...,;dans fa chronique, nous appelle des en> '


netnis publics. AfTutément , paifqu'il nous do;ine le .choix,
nous aimons mieux être fes ennemis publics , que fes amis
particuliers.

M. Beauv... de Pr... , juge de paix de la feétfon de la


Cteix-rouge , vient d'être nommé député. On foupçonne
le corps électoral de re lui avoir donne l'inveftiture invio
lable , qu'en raifon de fes hautes comioillances tn médecine.
Les perfonnes qui pourro:cnt nous donner d:j lenfeigncmens-
fur les propriétés dudit (icut , Se nous indiquer dans quel dé
partement elles fontfifcs, font priées de nous envoyer des
notes indicatives d'iccllcs, afin que nous puifltons les com
muniquer au comité de vérification de la prochaine légis
lature. Il eft bon d'obfcrvcr que la calomnie s'elt évertuée
jufqu'i publier que ledit Bauv.... n'avoic pas un fol de
icntc,ni un pouce de terre en propriété.

i
Samedi j M. 4e préfident, après avoir prononcé le décret
de la préfentation ce l'aéte conltitutionnel au roi dans la jour
née, annonça qvnbn'y auroit point de féance du foir. Annon
cez dans votrç/fournal , dit M. Malou... à M. Gar... le
jeune , qu'aujourd'hui l'alfemblée fe repofe, pour avoir le iem*
de lécher fon veau. En punition de ccblafphème, il fut
dans l'initaru même nomme l'un des foixante dépotés. On,
le rencontra le foir dans un jardin public à l'heure de la pre
station : Que faites- vous ici , lui dit- on'! J'attends uu
1 iuf-coiiduit pour aller me joindre aux cinquante- neuf, nr
)- ferois là k feui de mon avis.
-...--,' ... .t
($0
Il.rt'eft pas vraî, comme on l'a d,it , que 'M. Barn... Si ''
JA.'Robettf. ... k foient pris aux cheveux ,en forçant de
l'ardente feance du lundi foir; mais il eft très-vrai que les '
Américains qui font à Paris , font de vigonreufes pour-
fuites pour punir les d'eux jacobins qui fe font dit faulTc-.
roeiit députés par la ville de Brcft.

Nouveautés littéraires.
Lettre a M. Bai j.l y , maire de Paris.
Dans ce cadre, l'auteur a eu l'art de difeuter avec beau
coup de logique les grands principes d'un boti gouver
nement: fa plume cft ornée & brillante, & le tableau de
notre révolution cft fait de main de maître. Nous invitons
nos leâeurs à fe piociucr cette brochure , qui fe trouve
chez ie fieu-t Lacloye, libraire au Palais-Royal, N°. ^^x t
Si chez- les- marchands de nouveauté*.

Errata du Numéro 5.
Page 3 j , ligne i.cre , de l'amour fincerç-, life^ de l'avci»
finccre.
„i inn;'ij^2'll'l_l' L___l 1 ' '* ' ' —«
CE JOV Kn AL paroît tous htJ matins,
Lefnx de Vabonnement eft de 3 li% for mois
foi* Paris, b de 3 livres i$ fols, pour la
Province? franc de paré. Le Êurevupéft établi
rut, Fercét-Saint-André- des-Arcs , jtf». 21.

Pc 11n\primcrie du Journal de la Cour & de li Vïlte


N.** 8< »^§£a ^ttrieu/e infurreclioa
* À de la populace , à
freudi 8 Septemb. 1%^J> Tro*"

JOURNAL -!
CE LA C'OUK.. £1 DE LA V I LIR

Tout faifcur d; Journal doit tribut su malin


La Fohimni,
————— : ■— ■•

Article tutoyé par le Comité des Finances.'

Changer le prix des efpeces, c!e.ft f*ire de la faufT*


'Xnonnoic , répandre d ns le public y les de papier 'de crédit
<pe ta malle & la circilation d«_e"peces & des dentée»
ce le coropoitenr, c'eft encore tau c de la f.uifc monuoie.
.* JPjfendre la fort ie des matières d'or-3c d'argent, eft. un
lefte de barbarie & d'indigente ,. c'eft à la-fois vuu oir ne
pas payer (es dettes, & peidre le commerce c eft eu erfec
ne pas vouloir payer , ptiilrjue, fi la narioii eft det-itric- , il
faut qu'elle folde fou compte avec l'étranger : c eft >etdre
le comra«-«t, puifque-tor &'Targent font «ont-feulement la
prix des marchandifes, mais font marchandiles eux-mêmes.
L'Efpagne a çonferve , comme d'aujes pafions, çç;tç a,n-
«ienne loi, qui n'elt qu'une ajJcienn; ntilere. La feuie'ïej"—'
lourcc du gouvernement, cft qu'on viole toujours cette
Joi.
Voit. Diaî. entre un Philofiphe Si un Contr.-gl^
niral des finances. " ..' ,'

; TAS I Et E S.
/es premiers numéros de la Cknç'que.'fcàilddliuft
*>nt i aiu. Oeil un reeuïil d'otfmes Lai çaufent plus de
Tome V. Année ij$i. * G
, \r - ..■» ■.'«.. o f ' ft
ç;[ ■ nu •'-
dégoût que de fiante -, d'anecdotes gui fe démiifént 'l'une
par l'autre, & de calomnies qui arrêtent la vengeance paiT
h pitié. Nous nefavous pas précifemenr quels font les chif
fonniers de ce nouvel égoût; mais nous les renicreioris de bon
cœur d'avoir dit du mal de nous; car rout ie monde brûle
d^jà' d'être outragç par eux , de peur d'être foupçonné de
leur amitié.
I. . 1

Bien des gens affilient que la contre-révolutiofo eft fuc


lès "frontières de France! d'autres ne la croyenc encore
qu'efl Allemagne-; cVautres -auffi prétendent qu'elle com-
înence à'fc faire jour à Paris; Pour nous , qui l'avons
toujours vue dans la juftiee & dans la raifon, nous pen-;
ferns, .qu'elle pouiroit bien être par-tout.

" Il'fe fait dcsCparis confidérables , que Benderv'iznAia i&Cr


îïllet la 'nouvelle légifiature vers la fin' de ce mois.
à ■:'■'. ■"' - a;-:.- •■.su: ' . ,' . ' . ■. ,i.-
1: ■■■.-■ . .m

si .-]. . Dijcôurs de Target à Targinenc


.cS&' '."■'/„ ••*• ■::,•■.-.■ n , : i.' r ■: ■
tîrace aux foins du' papa , te voici grande fille -,'
^Ça, toilcttej a coucéj mais' elle eft bien gentille. ^
Dans la prifon du Roi tu vas arriver tôt,:
Ne vas pojrit te giter; prends j^n fiacre plutôt, ._ j
IPStir te faire ûrTfstut", le Jacobin s étrillé;' .
Gorfas a dejà pris la culotte à Brinot*; ' '"'»
Le doux quatte-wtgte-nexrf-encxtafe fe plonge.
Je vois du long.jBailJyje long ne^quLs'aHoage.
Pour roi cerrain ÎTandîin, cœur fauYsrfaux' toupet,'

Et ViUçte, euJockei, te fflSf^rl^^^V ■ ;,t L


C 59 )
* ' ' " .* ' > .'<"':.T.' . ZT5

On lit dans le jonmal de Paris, du mardi 16 Août 1788*


»> L'académie Frar.caife a terra hier la (tance publique de 1»
s> Saint-Louis. La prix d'éloquence a été donné à un Eloge
» de Louis XII , compofé par M. l'abbé Noël , profefleut'
» de r'nnivcrfité de Paris, & dont M. l'abbé Maûry-»
»> fait lctturc «.
L'efpace d'un an a apporté un prodigieux changement'
dans les principes de M. l'abbé Noël ! au mois d'Août 1788
il étoït l'apoiogvfte des Rois ) au mois dç Septembre 1790,
les Rois n'avoient pas de détracteur plus acharné cjue lui.

Air de Figaro,

Cette terre malheureufe,


Voit pulullc-r à fçifori
Mainte feuille venimeufe,
Dont le'fuc eft un poifofi.
Vo'ci la faifon frileufc ,
Les vents du nord vont fouffler ,
Et ces feuilles vont tomber.

Les chevaliers de St. Louis, & même quelques cheva


liers du Portail , ont été fort étonnés qu'on leur 'ait
donné pour confrère, un homme qui ctoit dorritfftrçjue de
Mad. d'Oifunilya ij ans. Nous n'iuierons pas cet irijclej)
pour faire de in p.'uu À celui J-jjic nous pcwor.s,. m^isr
pour faire jconnoiue combierf on a avili cette marque "ho
norable.
. -- t n, D
Dans les observations <=)ue M. Thouret,_ dcpiué d; N'oï-»t
mandie, a faites à l'ail rr.blce nationale, au no;u du comice*.
de conftitution Se de réviûon, il a dit, que, (â'sprcs urj..

r
( eo )
examen réfléchi, qui avoic duré jafqu'à minuit, ils avoient
«nanimemeht -pente qu'il itou impoffible que le gouver-
ttemua pût marcher avec la conftitution, telle qu'elle
(toit décidée} Se quand le même Normand a préfetvte,
au Roi >a constitution, il lui a dit, que la confiitutiort
fég.énéroit le gouvernement : au quel des T/tourets doit-
on croire , de celui qui parle à L'affemblée , au de celui qui
par.c au Roi?

Grande motion du Palais-Royal , ou rendc^


vos comptes.
Cstte motion qui fe foatient depuis une femaine , & qui
gagne !ei huxboargs, n'eft point dn-tout plaifante; elle fe i

trouve par- tout.

Dialogue entre Barnave & Mirabeau , envoyé à et


dernier , & trouvé dans fes papiers h fa moru
Barnave,
Orateur , dont la voix fait trembler la tribune,
Enfant toujours gâte de i'aiigu fie commune,
Nos menforges civils font enfin découverts.
ï,e peuple , fat'gué d'encénfer n«s travers,
Veut fecouet le joug , & ceffer d'être libre.
D'un pouvoir ufurpe , maintenons l'équilibre.
Qu'il tremble! & que l'erreur dans ces jours odieux,
taiffe tomber cucor un voile fur fés yeux.
M I R A RE A U.

C'efl parler en grand homra: & raifonner en forme.


Dans les bras de l'erreur , que le peuple s'enjorme !
Oui, j'eus pour lui toujours le cœur d'un. bon chrétien -t
J'aime beaucoup le peuple & plus encor Ion bien.
( <5r )
En foulant à mes pieds l'or ariftocratique,'
Je cooveitis en Dieu l'écu patriotique.
B A R N A V E.

Mirabeau fur ee ton ofe ici me parler!


Eft-ee avec fou ami qu'on doit diflimuler ?
Croirai-je que ta main rapace, infatiable,
Befufàr le raifin du royalifte aimable?
Leurs raifins, quoique verts, ne nous déplairoient pas:
Députes plébéiens, nous Tommes des gongcats.
Mirabeau.
Gracie dauphinois, ta penfée cft la mienne :
L'or eft toujours de l'or, de quelque naiin qu'il vienne.
Devant ce Dieu puiffant fe tait la probirc
D'un maire, d'un jureur, fur-tout d'un député.
Notre âme à la vertu doit-elle ttiealfeivie?
Batnave , ornons de fleurs la barque de la vie ,
Et , la rame i la main , fûrs des vents & du fort,
Pyrates couronnés, louvoyons vers le port.
Eres d'un feu pétillant qui provoque la joie,
Du vice tant honni , ta gaite fe déployé ;
Et l'honneur tant vanté, par un fentier fatal,
S'en vient en grelottant moutir à l'hôpital.
B a r N A v E.
Oui , mais du moins faut-il ne friponner petfonne.
Mirabeau.
Blâmer le vol ! le voî, cher à Lacédémone ! ,
J'ai peu fait pour l'honneur , mais j'ai tout fait pour lui;
Chez mon père il fervoit à chalfcr mon ennui.
Sur fes livres déjà fondart une hypothèque,
J-'élargiflbis les rangs de fa bibHoihcqiiCj-
C.s* )
Et vainqueur de l'oubli , chique jour , deux à deux ,
Ses bouquins s'envoloient de leurs rayons poudreux.
B A R N A V E.

iVous les voliez, moniteur? c'étoit pour vous inftruirc !


'. . Mirabeau.
Pour les vendre, moniteur , & non pas pour les lire.
Le chevalier des-Isiets.

Si Berk'n ment comme un laquais, (î Bcrkm dit tant


de fottifes & de platitudes, c'eft qu'il a , comme le courrier
de l'Europe, une feuille qui ne finit plus à remplir tous les
joues. D'ailleurs, il faut confidérer qu'il ne peut avoir que
des fripons, des fots , des gens de la lie du peuple, de»
fans-culottes, des patriotes enfin pour correfjjondans. Ils
ne ltfi donnent que des nouvelles d'antichambres ou de ca
barets. Depuis la révolution , il a rompu avec la bonne
compagnie. Le ficur Bonneville cadet, Garât &c autres gé
nies de ctte force, font les feules connoiflances en hom
mes qu'il n'ait pas celfe de voir. La belle Panrouke eft
fon unique amie: comment veut- on qu'il ait un bon ton,
nn iïyle agréable ? Le pauvre petit homme eft plus à plain
dre qu'à blâmer.

Plufieurs négocians de la cité viennent d'ouvrir nne fo»f-'


etiption, pour en préfenter le montant à M. de Calonne ,
cornue un foible tribut de leurs fentimens pour lui, &.er^
le priant de confacier ce tribut de leur admiration à la'
folde de cinq ou lîx régimehs deftinés à replanter fur les
ruines, de l'anarchie.
Times.

Dans l'école royale de "Weltminîter , le profeffeur de?


rhétonque, après avoir lu & expliqué à fes élèves la nou
( *3)
Velle conftïtution de France, promit à celui qui traiteroit
mieux ce fujet , la grande ckartre d'Angleterre pour
prix. — Un jeune Irlnndois du nom de Shéridan, s'eft
feryi de ces paroles mémorables : —c< funt bona , funt
}> quœdam mediperia , funt nu la plura ». Et le prix
lui a écé adjuge.
Oracle.

L'afTemblée nous avoir fait efpérer qu'elle alloit enfin


fe deflaifir du pouvoir exécutif ; mais elle n'y penfe plus ;
elle preferit, elle ordonne, elle parle en maître aux mi-
riftres , aux généraux; enfin, c'eft pire que jamais
Tout cela n'eTt que pour nous faire oublier l'objet prin
cipal , ou pour mieux dire l'unique. Vos comptes , méf-r
Heurs , vos comptes. M. Trtillard a dir qu'il ne falloir
plus de pirateries; ainfi vos comptes, s'il vous plaît ; il n'y
a qu'un cri là-dclîiis. Les départemens , les municipalités,
les journaux de tout âge , de tout fexe & de tous les
partis s'accordent pour vous les demander: vous ne direz
pas que ce n'eft pas la volonté générale.
' . i«UB
-t.:
On vient de faire en Allemagne la découverte ta plu»
importante pour le bien de l'humanité. Deux afiociés , dont
l'un fe nomme KAYSliff , ^fautré Kœnig, ont imaginé
ane machine -qu'ils jqomrnenr .para-aJJ'emb le e : le modèle
en a été, approuvé par toutes les académies des feiences.
connues, excepté celle de Paris. Comme c:t ouvrage cil très-
compliqué & entraînera dé gros frais, on a propofé une
loufcription qui eft déjà remplie. On ne doute pas eue
cette machine , placée dans- toutes les capitales de, l'Europe,
ne les préferve efficacement des fléaux qui en ont affligé
certaines partirs.

"Orî noïïs~man3e de Bruxelles , qre M. de limon Se plu-


fitùrs"' anitrci ?rattçais 4bopçdnnés' fie Travailler au grand
«uvre , ont été arrêtés par ordre de l'Empereur.

r
(*♦•)

Quelqu'un difoit l'autre jour à Charles Pil.., qui par*-


Iqic de la fête triortiphaie de Mirabeau Se de Voltaire:
» il faut que vous ayez bien la rage de" prendre les chofes
•n de travers, pour prendre le temple de S te. Geneviève
i» pour le cimetière de Viontfaucon ».
Ce qu'il y a de pUifant, e'eft, que ce M. frillet..,fK
modeftie, fe croit dans 'obligation de rougir toutes les
fois qu'on parle devint lui des honneurs fjpremes rendus
à Voltaire. On "n'a point oublié aus le jour de cette farce
impie, il ù pavanoit Se s'inciinoit protondém:rft i cha
cune des adorations prodiguées au grand homme.
Dans ce penfer il fe quarroit ,
Recevant comme fîen l'encens & les cantiques. >

La bonne Françaife madame Renard , martrefle de pofte


à la-Ferté-fous-Jouare, qui eut le cruel bonheur de donner
à dîner au roi , difoit , il y a quelques jours , à un voyageur
qui lui en parloir : « ne rne rapellez pas Ce moment cher &t
douloureux-, mon coeur en cft encore tro >b e : il n- fera
tranqûiie que quand j'aurai donné à dîner à toute la fa
mille n'unie »». ' '

Le geôlier généra! entra l'autre jour chez le roi d'un air


gai & Satisfait : 11 dit à fa majefté: Sire, je viens vous an
noncer que vous êtes libre : j'ai ofdonné à l'a garde de s'é
loigner de quarante pas. '.:•)- lai
ragwwnMWiWliln WWW»

Un s'abonne pour ce Journal rue Bérvtk i&aint-*


André~des- Arts , N.° %i.

De l'Imprimerie du Joarnal de I» Cour îf de <b: Vilty


■■' ■■ .-. ■ ■ r.-.j -..-. ..',-.■„ ....... »

^
N-0' 9- " j£&K M-Puel> ma'"'c e*
Vendr.'o Septemb/l&J^ ,;<f ^"/ Uatutsj&h*
■* r _ *"aî?^ canmb. de cette vtlu\

.,,..J. O.U.â ■» N A L /iT., ,


*■*.■ .'■■••
DE' LA'COïïa ET DE IA VlllEj

Tout riifcur'de Journal doit tririut au rallia


- "■'• ; La Fo-ntainh.

Extrait du difcours fttr le fondement de Vine'~


' galiiiparmi les hommes > de T. T. Ko'ujfeau.
"■' A'nêfônfidirer, comme nous faîfons , que l'inftitution ht:*
maine, fi le magiftrat qui a tout le pouvoir en ma'rn, & qui
s'approprie tous les av;tu,taj>e> du conuat , avoit pourtant le
droit de renoncer à l'autorité , a plus forte raifon le peuple
fjui paye toutes les fautes .4?$ chefs , devroit avoir- le droit de
renoncer a la dépendance : rr(ais les dillcntions afFreufcs, les
fléfordres infinis qu'entraîne^roit uéceffairement ce dangereux
pouvoir jfliontrent plus que toute au.re chofe, combien les
gouvernement humains avoient beloin d'une bafe aultï folide
que la feule raifon; & combien il étoit néceffaire au repos
public , que la volonté divine intervînt pour donner a l'au-
itbrité Toûvefaihe un carsûere facré' & inviolable, qui ôtât
*u fujet le funefte droit d'en difpofer : quand la religion
•n'autoit fait que' ce bien aux hommes , c'en feroit allez pour
«qu'ils dulltnt tous la chérir & l'adorter , mime avec fos
ïbus , puisqu'elle épaigne encore plus de fang que le fana-
^ifaie n'en fait couler.
Difcours far rInégalité.
» * l ■* ' '.
f En inférant ce fablime pofjrg:, nous remplijfons
avec beaucoup de plaijir, & au rnt qu'il eft en noust
les intentions du rédaâeur de i*Ami-du-Ror.
Tome V. Année 1751. 1$
ASSEMBLÉE' NATIONALE;
* > . * '< % ■■ ,■
Séance dû 8 Septembre.
JLlA. féch'erefTe mortelle de cette, féanee, ainfî qiie Je celle
d'hier, nous fut un devoir d'une extrême brièveté. Ont
a entamé "cependant la difeuffion fur le projet relatif à al
comptabilité des finances , & l'artemblée a déclaré qu'il n'y
aurofc pas de tribunal unique , relativement à cet objet,

VARIÉTÉS.

JSriJfctier , dans le fens anglois, fignifie s'embarquer


à Douvres avec l'argent de fes abonnés : il peut figniSec
.quelque chofe de plus en français. Cette définition nous
a été envoyée par un Anglais.

Il (croit très-imporuique d'engagé' fe Roi à ne pat


fanclioorter la nouvelle conftitution. Un refus fuppofe 1a
poflîbi!ité d'accepter; Se la captivité de Louis XVI le met
a l'abri de toute efpecc de contrat.

En partant dans la même rue& devant la même fenêtre,;


déjà trois de nos fameux régénérateurs fe font trouvé mal
fubitement , au point de perdre conuoillance. On les a le-
courus ; on leur a demandé s'ils étoiait fujets à de pareils
accidenS; l'un a répondu que ç<?,le picnoit pour la premier*
fois-, l'autre, que ça nî leroit rien-,"le troifieme, quedepus»
vingt fix' mois il" y avoit de, finjni'ieres difpofitions , mai*
que ça n'auroit pas de fuite. Frappé de l'étrange confor
mité des trois événemens, un obfeïvateur en a recherché
les caufes dans le voifinage du lieu des fyncopes , & jufqa'i
ftéfentw il ..n'a rien découvert de probable ; maij.derriejte
cette fciûic baffe & grillée , exifte aa perroquet , élevé d'an
**h
Cochet de fiacre, à qui fon maître n'apprit que ces mont
F... ta gueux, tu feras pendu , qu'il prononce à demi-voix,
comme en confidence. Mon obfervareur m'a promis de m'in-
diquer, Se j'aurai l'honneur, meflieurs, de vous commu-
tiiquer auffitôc la rue, le N°. de la maifon , & le nom du
perroquet & des gens i fjneope. Il eft aux aguets, & n'at
tend feulement qu'une cinquantaine d'épreuves, qui donnent
àc la vraifemblance à fes conic^uies. •...-,-.
m
Le eondrtgtf du plus auguftè édifice de l'univers , crai
gnant pour les douze cents commenfaux le feu du ciel ,
avoir fait placer fur la toiture deux paratoni erres: main
tenant qoc les fans-culortcs /ont dans la plus paflive inertie,
il craint pour les inviolables le revirement de l'opinion,
«jui commence i dévier en leur endroit; en conféquenec,
il vient de traiter avec la compagnie d'aiTiiranccs contre
l'incendie. Le marché conclu , on a appofé fur l'inviolable
i>ât 'ruent, la plaque fur laquelle on lit les quatre majuf-
*ules M. A. C. L. Un autocrate, en fa lifant , a donné
<à ces quatres lettics cette /îgnification , mlchans ajfem--
J>list contre Louis. Le comité des recherches inlorms
.maintenant contre ce nouvel (Edipe.

Notre conftkution ne reconnoû que trois grands pou-


Toirs :1e pouvoir fufpenjif ou le Roi, le pouvoir fitf*.
jptniatlt ou la nation, & le pouvoir fufptndu, la loi.

X7n étranger, ou tout au moins un Provincial , dtfort


•Caurre jour , en défignant M. Gar... ie Coul... qu'il ne
eonnoiflbit pas : «c quel eft donc ce vifage avec fon toupet
*% d'occafion , fes yeux d'eft & d'oueft , & fon nez du po*
v uaat? n . J
-i-

^ L'infortuné Graitdmaifcn eft enfin à ta veille d'étae


jugé. Il vient de préfcoicr au ^uauicme tribunal provi*

)
ftwe;u»e)re<n»Ét<j^»tK laquai! e il prouve,, cjup l^cS^aûa»
,<ittiw«H;tfl.i;«ti»tivc à la, commande J'unc^platiçnt, eft
Je fmtib tï'tuM • iufanv; cupi4ité, Lct témoins, ejn^j 'dépoGL,
«ju'ita «voient été folikkés die dépoter çqnttcje fiewc Grande
maifon; piuljïuts à'cijcr'eux.onr eje^ofe au greffe^l'argeof
■<jaW*iY©ieiH icc* de cfet,.inf,ro* fotcupteuj.^ j-jUooi/--|
""'ft' V^fLofts'fl'Spr^'dertS"ré^téV-qu'tiri tilflSMtUèbf f'<ft
fcékia telle a dirigé la''matc«'è''dtr^tla'ceTMr;quii'a'Ô'ibàr4-
baïerher.t calcule la peue d'un innocent', mais qui pourroit
bien fubir l>:i-mémc le tort qu'il appretoit à la viftime.
xVçijlà;le,f4ahai_ des réçoropenfe^ pjp.-ni^% ^ijjtj^aieiirs l
,.':..> :o ijvl ■! . . ». ;.nTioa ■iii1-^ ■ j. . .•■ ;..; 7Loq ;.i» -»
-.l'»f.T :«'<(, j .TO . „:| XU^b SîUiioj El :«• '.;-,is JÙÏ JiO'. 4
'■ "Ori '^àrle'î^avKOup ^uStI'cAi*fsge:j«5ni',TÎïrrt! *^tta«mte
'fdus prç^ey'&-qtii;Tàror^i-a!fà:«!'fiiï;;i;,;îloV«Wfûrè'i,'«e iù
•c<Jttrtac-.cèrAi.'rif de Dctèfn'JW-: iïïd'mhuiéyWlHfUftaCfa-
'•"S.'àfal'dé'lY^r.Gà y^reffS^a^rriïi^ti ràtliHtiV>dirYtfi (3c
cde la reine ft- ni tort:: ffi8 eMcï»n3t:#li< y* *>fcn#!e«friid#-
Trablcmeht augmentée; les' re5gtteufâ_&i'tfa'rhosl dé'-lâ"cWc
^âë'jÂii^ mk[tifcs-; a*ee'tfaii<s,lfts:Tcrt¥ncWlme)is.ft testes 1»
_ct6ifecl.?dnï;'ct]t!'cn "peut tèéT6W--;iIWs 'nèùVeaar'fedrétàirés
iffét*é;ctfr*înirirtsJdâ 'ro^-'àe'Flarict S'dfr NaTBïF&rles''**-
litables noms des arché*e^irtsv>e^rii^/-àb^yfrii«lFif'*-
guliers & commandiu.âii£S-t:çbsa1i;Qij\es_2i cures du royaume;
les cours fouveraines, bailii.ges , fenvchaulfées , préfîdiaux,
-îu-fticeirpsévoÉaios *t lï.jgnetuJHlf s.ir.c6 ùerctetpyù^tc^vTi
•^ ^corrigé avec :le( yljfë grarW loin; le nouveau taJqlïa^dfS
avnidari. , ÏPRS ^ ce'J »it'n.-.i.es.. lofit^eiiiicreigcat iftAçvés.; -^p
eft refté à celui des morts, qui ne peut être bien fini que
dans trois mais : orTy vërTa" TeT noms d:s princes, ducs ,
ïW»#k WfttëMS»'» «"fomt^s., baj.o.-y„Tchç.viliîfs^smig^gits ,
.«cclpfisft.i.çiiifjrtjiir^ccnfu^s j,f ca^rpiçicçs , ^r&gf fojîtf
:wa.qci^;!^.cri &c.-^i io^déçpji*;.^ faik^kàiïJ&y-
-4.«jjreiRt d'.ci :çk ljrft n -d c No wmflii-'k Q;; A îmrn ;}«Ti j.e -*«Bdj£
chez tous res msixlmicU de nouveautés ,'la iorr.mc, dAtf^v,»
en argent. On prs-Çgnd,,qul(H)[lfcra, imprima a i'impnmei c
royale, & qu'il fera revêtu de l'-.r.probatlori & pcimifV.»n
aie tnonfc^neùr.' le tbsrftïiitrojjBiiçr.dœr&fâi» àt>~iîit&c" j
*4rSpii«iicgftdocaiU.i.^ us ïï.,.'j.::i iJ ia.;» il .33- 1
Aux Rédacteurs du Journal de la Cour & de.
la Ville. i . ,;., pl . ,,
Le plus fat* papier de fa rtvolution , là ^Cftranhdi
Jidnêakufe , donc je détfaigne folcrrtAbtlerriïrit ' le rryle1
^aloiânieùr, le bur indécent, les fertiles inVentïons-,,i&épar->
4elTus. t»tit les indigne? rédacteurs, s'ach,«rrid'*WeC eom-
plciiCance à rtts déchirer. Je veux bien qa'Hs- fâchent, ce*
trilles écnvalfieis , que j'ai In leurs rapfodies , & que j'ai"
ftwti plus de mépris que décolère, & plus de 'déguût que
de méptrsr Gotnttte votre feuille . mclfieuts , eft-la plus-ré-»
pandue d^. toutes, te la pires digne de fa célébrité, per-1
metrei-fnoi d'y déclarer que cette infime Ckronijue clt
immorale-, qu'elle appelle 1* (evéïire dés loi*, 8c qu'il effr
kioui qve dans un pays bien r-olice , on, ert tolère la pu-'
blicité. -La Chronique *!«'• fleur • Noël- , toute ordurieret
qufclle ~dt) . cft , à mon fens, infiniment moins repréhen-
fible: elle n'attaque que, lç Rai. Cet in£ori,oné monarque
Je défend lui-même , fie tous les français , dignes des
«* * nom , <fc' fecourenY du ccenr. Mais les habitudes, la
Yie entière d'irti particulier1, (on innocence',' ].-euvrn't être
fouillées chaque jour dans un répcrto'.re'-dîitvoèités,- 8*
dans le recueil fétiJi du iiiWi •anccdu'.cs canttouvées. Je
vous demande pardon <k la longueur de cette lettre; je
hr fhihf eh affinant lerpubïic & ici- nuij'bns dé'Tce'ftbu-
v*k4*»l«y que je ne, pWïSr'Krl»r"cp.ie tour* tpudn*es,'SO
œdwàr*ï-<fiie leari<f/¥r^e.-1'<*oWini.'- if Vn^éft irâpoïfible dé
JWttaislliwérittnrjJJe'fVciaî prié',- rifcfVtëBrs j- tfé "iïï1icOordfe>
la vôtréVJ'âi i'hbnnettridVèttc-, HûH^-'^ < s:rrv.-.b s: --- .-»•
-^fcESAKDRÏ TlLLY.

; 'jf»7;oo'I .' I > . ■. t» jf.ev -i I? -,I - -.' ie'tsjT -j *^,--, -vjf


(,P4g(îç«U9 membres ^gapchers;, enç^içrpiJ^o.'^ÇWyfli
]kfff4*fc-fi>nt'4»k8)'i!fcdiqW^
V^«m)4é|f les-.a .pcp^, ^c^^vouvc^qùir"; Us fpj^t^
r.*6s-jpe* Çlus pujilÀi^, aija^ t jà-ÇJt»»dH7^*elcjucÉojJirtfcn

_.-'■
• —i —

-,;.. lUfûrrt&ion de M. de Saim-Gtarget. ~; .


M. de la Motte , mucifien ds Roi , vient de nous re
mettre la lett,ee fuivante, que nous nous emprcuons d'irt-
ùict dans notre journal,: pour détruite lés bruits qui ont
couru hier fur la prétendue mort de M. de St. Georges.
'• Mon citer ami, je me porte bien; je fuis gros, gras
te vigoureux comme à l'ordinaire ; il y a huit jours que j'ai
dîfïri'oué des tierces & des quartes avec prorufion. Tu aura»
fens-dpate entendu parler de mon aftaire , dont je te fê
tai le ■détail une autre fois:' je te dirai en gros aujourd'hui»,
fie quelques officiers <Ju régiment de Clairfait , à Tour-*
nay, ne m'ont pas vu d'un bon oeil; je les ai regardés
4e travers ; un d'eux a voulu me tuer , mais je te réponds
«d'il n'en tuera plus. Adieu, mon bon & tendre ami j
j'tffpere avoir jw plaïûr de t'embrancr inceiTammenn
Saunt-Georges.
A Lille , le j Septembre 1791.
Note (les RldaSeurs. — Il en eft peut-être de Par-
*eftatioo de M. de Limon , comme de la mort de M*
4c Su Georges. , ,i

. Des fpéculatcurs avides ont imaginé depuis quelque*


kîtis , d'accaparer tous les chanvres , cordes , ficelles, Sfe.
ie. Paris: ils efpérent que d'ici à quelques mois , on fera foFceV
4'avoit ■ recours à eut, & qu'ils feront d'iramenies probes
fur cette denrée , devenue alors de première néeerîitc. . , \\

Le marquis de Girardin ne vent pas abfolument rendre


à MM. de l'allemblée, le ci-devant corps de J. J. Ronfleau ;
maison croit quHls font décidés à l'emporter de vive forte,
fit a le faire grand homme, à-pea-près comme ils ont- fait'
ptinee, malgré lui , un certain grand homms "d'un autre
^nte.^Si le dçctet eft lancé, nous ne doutons pas que M.;
Girardin n'euroye à la place de Roujeau .quelque vieille
in)
tarcaflê , comme on a fait pour Saint foliaire. H p«rc4*
même que ce fera toujours là l'efpcce de fuppléans qu'on
donnera à tous les grands hommes que la patrie recotuioif-
fante placera dans Ton panthéon. 11 n'y aura que Mirabeau
qui y fera véritablement en perfonne, Se par ce moyen «e
grand homme qu'on a rant murmyré de voir là , s'y tioii-
▼era placé juftemenc comme il le nacriie. -- • "*• >

On croit que l'aflèmblee fera encore afîcz • corftiruame


pour pouvoir donner à Ton homme d'affaires Montefq..^
4e titre de prince Carlovir.gien , qu'il dcfire & qu'il mérite;'
iteela pour le récompenfer du compte paffe , prélent & futnf
qu'il doit rendre de nos finances volatiles: on oe douce pas
que ce conte ne foit appuyé fur des titres auflï clairs, aulE.
vrais , auffi irréprochables , que ceux de la naiiTance de ce-
nouveau prince Français.

11 fe répand même, Se s'accrédite, un bruit ( auqcrl


nous n'ajoutons cependant aucane foi, ) que M. l'évcqee
conft'tutionnel de Bourges cft aceufé , par un de tes grands-
■vicaires, de lui avoir volé 15 paires de diaps, & que le
■procès fe pourfuit au grand fcsndale de tous les fidèles
Berrichons : mais que la nouvelle foit vraie ou non , elle
eft toujours un argument bien fort , eu faveur d« mariage
des prêtres, parce que fi M. Vivéque avoit v»c ménagete
qui eût foin de fon linge , il ne {croit pas obligé de *#-
1er des draps , & de fe mectee par-là dans de mauvais draps j.
& fi M. le grand-vicaiie en avoit une, clic ne lui laide-
^oit pas traîner les Cens.

Extrait d'une lettre de Libourne , du t Septembre.


D'après l'invitation d'un club, qui a pris le nom ptr»
fide damis de la conflitution , des payfans de ddS-
rentes paroiil-s s'y font rendus pour y être endoctrinés dans
lc/ens du nouveau fyftênie : le cllftridda filchip'aon , oftLf-
què de cette affeir.blée, s'y eft tr*nfrut:é, sseompagné de
*Heux mille nommes- armés-, il a fait arrêts* ceux qtriptoy
,yoquoient les payfans à ne pas payer les rentes qu'ils doir
-vent depuis l'époque de notre heureufe révolution aux ci,-
idcvant feigueurs; & 4e fuite on a fait arrêter les fa£ticu»£
«Je quelques paroilTès voiilnes , notairtnaçn fix dans la pa,-
-foiCe de Monta feau , huit, dans celle de St. Méard ,
cinq dans celle de Michel-de-Moruagne , Sec. :_ ,j

Le jacot>iri Motet:.., périt /înge du tient'ITrijfbt , St 8e-


•firant , comme lui, d'être député, vient, comme lui, défaire
^afficher une grande pancarte jilftific tive, préciférfienr de
rîa même coûlear que le congé qu'on lui a délivré, lorfqu'H
'a été quitté pit le ci-devant régiment, du roi, inranteris.'

Il paroît certain que le roi lignera la conftitution âu'ï


conditions fuivantes ; ï°. lè'tîtablirtemcnt de la religion
'«âtholiqje'iic de la monarchie -, i° . la punition de tous le*
.crimes cojnrt>is depuis tiois ans; j». la Reddition de tous
-les comptes de finances-, 40. la fupprellïon de tous les clubs
jacobin;; ou ajïLiicSj 5". le r,'laii'iiiL-ment du clergé & de la
«obleile; 6°. -ic'fc«{blil)eraent. <le la jul&icc; 70. celui de
Ja liberté individuelle; %°. & la rcfponfabilite des agena
•ââueis du pouvoir, exécutif ufurpé. .Ces bafes une fois po
rtées , on cfpéte pouvoir parvepiç; à i)n arrangement fus
- le refte. .-...,. ,
1• ■ ' ■-« -■« -■-Errata
,. • . . du 11Numéro
-, . .'•- y. ■»..'.': i'
Page ji , ligne 11 , doit être Ia-fatyre-de la genre ; liftai
doit-elle être la faryre de la genre borgne & clopinante?
llllliii,i.p.^.wW»^ 'W1" --■ !-, ■ -■{ '
■ On .s'abenne pour ce Journal rue Percée Sabzt-~
» ■ André-des-Arts
■ •■ ■■ , N.°
- /21. • ■ t
*" " ■" j ,. —■ r1-""—-■■■■' ■— —- ■ — ■■ ■ - ■ ■■■.!»
.m De rijnprimcrî* du Jwrnal dç U Cour & <U U Yilfy
N.° 10. Majfacres en Langue'
doc, pillage des mai-
fons de mm. de Langue
Sam. ro Sepremb. Ù l'Argentiere.

J O U K N A L
njÊÊjk A C O V IV E T BELA V UtEi

Tout fsifeur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

La lettre que les jacobins de Dijon ont ofé adreiTer


à M. le bâton d'ERLACH , Baillit de Laul'ane , eff un mo-
nmr..-nt plus durable que l'airain du dé!ire, de la fottife
& de l'impudence des "Welfchcs, l'an troifu-mc de leur li
berté idéale.
Depuis que M. le comte de Mercy ell à Londres, le»
jours de cour font intérrrompas, utit le Roi &. fes mi-
niilres font occupés de l'oùjet de fa million , qui n'eft plus
un fectet.
Plufiecrs jeunes Anglais' & Irlandais de la première qua
lité, font partis pour aller joindre l'armée des princes. Ils
ne parlent qu'imparfaitement le français; mais ils difenc
cu'ils ont un langage a eux , qu'ils fe flattent de tendte
^areiligiale a MM. les Parifiens.
à'i ie Roi fan&ionne hfcn ordinaire , c'eft-à-dire pour
fire , il peut compeer (ur l'appui de l'Univers policé ;
m;..) Vil s'avifoit de fanct onuer à l'extraordinaire , ce même
Univers l'abandonnera.
M. le prince de Najfau eft à Paris : on le dit porteur
du mr.nif.'fte des p iilfanccs étrangère», ou au moins d'une
déclaration très-précife &; très-prononcie de l'impératrice
de Rufiîe.
ASSEMBLÉE NATIONALE.'
Séance du 9 Septembre.
J_/ assemblée a décrété que le; Alc&eurs ne recevroienÉ
aucun émolument. M. de MontefqdïOU a fait Ton rapport
Tome V. Année ijfi^ I
( 74 )
fur les finances: il a fa;t un 'tableau de l'état des finances
avint , pendant & après l'atlcmbléc nationale. Comme ce
rapport avoir pour obj^t de flatter l'aiie droite de l'arfem-
blce, de noircie l'ancien r.-gime, il a été applaudi.

VARIÉTÉS.
Vers trouvés à Tr'ianon fous lefaille phureui j
vis-à-vis le faule pleureur.
Dansées champêtres lieux, à moi âme étonnée ,
Tous les biens s'offrent à-la-fois ;
Les fleurs dont la terre eft jonchée ,
Semblent de mes regards fe difpucer le choir.
D'un frais ruilleau l'onde azurée
A mes pieds coule lentement ;
Jamais , par l'impétueux vent ,
Sa furface ne fut ridée ;
Zi'phir fans la troubler , l'agite mollement.
Par iî feuillage épais ma tête couronnée,
Brave les feux du Dieu du jour.
Sur un léger rameau la vive Philomèle, '
Modulant un hymne à l'amour,
Fixe fon amant auprès d'elle j
"Et la plaintive tourerellc
Du fien demande le retour.
Au charme heureux de la nature ,
Quel mortel n'a jamais abandonné fon cœur ,
Et mêlé les attraits de fa volupté pure
/ Au fentiment de la douleur !
L'afpect de ce faule pleureur
(Guide mes pas vers une grotte obfcuie»
( 7-5 )
Qu'entehds-»je ! .".. . . une tremblante voit
Dit ces mots que l'écho répète:
» C'étoit ici que l'aimable Antoinette ,
T> De la (implicite fuivant tes douces loix ,
r> Venoit fe débiter du poids dé l'étiquette,
»» A laquelle le fort a condamné tes Roisj
» Pour feeptre ayant une houlette,
>» Pour fujets quelques vrais, amis ,
>• Pour couronne une violette ,
m Pour royaume des coeurs fournis :
» De là France idole chérie,
>i Elle régnolt par les bienfaits ,
y» Lorfqu'une cabale ennemie,
« Centre elle armant la calomnie ,
» Fit dans te cœur de tes fujets
V Succéder à l'amour la haine & tes forfaits. »>
La voix fe rait Un long murmure
Se prolonge, au loin dans tes airs.
La foudre gronde, & le feu des éclairs
En un inftant a féché la verdure.
Tout difparoît ... les bofquets & les fleurs.
La terre perdit fa parure,
Et fe vêtit de deuil, pour pleurer tes malheurs.
L'amour, touché des. peines qu'elle endure, <
Grave ces vers fur le rocher:
y» Mortels, qui du piaille voulez fuivre tes traces,
n De ces jardins gardez-vous d'approcher :
» Hélas! qu'y venez-vous chercher?
m Vous n'y ttouveiez plus tes vertus ni les grâces ;
•> La douleur feule a droit de s'y cacher. i>

Le cornu de Merci vter.t de palier huit joors » JPlnd*


rC.7.0
/of, avec fa, majefté. —Jarniis, depuis la guerre «TArné-
riqtie , noirs eabir't u'a été fi occupé que dans ce tuo-
in;;; .i-î. — Les ai H or eus miniîtres ne fe coirchem point ;
:; i i.ine r-tit; le'tems de faite un léger repas pendant
1 '.. ;.Litt 'uatre heures. —Tout le momie (ait que ces
j.ùncs y. c«:s villes une pour obj.t le bonheur futur de
la France.
Pftblic-Advertifer.

Ce qui furpvend beaucoup de monde ici, c'eft que Mi-


lord Châtain, frere de M.. Pitt , ne fait point déformer
le- vailieaux dont les capitaines fe font conftammerit dis
tingues pat leur bravoure Se leur habileté dans la taûique
navile. Cette circonftance donne lieu à de finguliers com- ,
fnencaires , & à des éonjeclurcs dont la viaifemblance doic
faire pâlir d'effroi les ligueurs français.
"Wolrd.

Pour mettre au bas du nouveau médaillon de


Louis XVL
fVive Louis le bon, le généreux, le fage!
Senl de fon peuple il fera le bonheur ; .
Nous en avons fa parole pour gage ;
Et j'en crois ençor mieux fes vertus & fon cœur.

Tous les coches arrivent pleins de députés de la nouvelle


légiflature : ils s'en retourneront plus commodément , s'il»
arrivent au terme.

PlunVuts dés nouveaux députés font déjà célèbres dans


lesfaftes de la révolution. La réputation de M. Lamoure:te,
évêque conftitutionnel de Lyon, l'un d'eux, eft déjà répan
due dans une chanibiy très- bien faite.
■ (77) i

Ta fille à Target n'a pas encore fes dents de lait, & a


déjà fait. plus de mal que fi elle étoit grande comme père &
nie^e. Si
Si cette petite ogrellc
ogrelic croît & vit
vie l'âge d'homni.:,
d'homrn.:, elle
elle
mangera
mange à elle feule la motié des habitans de l'Europe.

D'après le rapport -que les marchands d'argent ont fait


faire par M. *** , Se pronO xi par M. de Naaill..., on va
prendre des mefures d'habits pour les gardes natio
naux qui n'en ont pas , Se qui vont partir pour la frontière,
accompagnés de leur patriotifine, &c.

J'ai lu avec furpr Uc , monfieur , dans votre journal nu


méro 59, qu'r.n obfcrvateur avoit remarqué que routes les
femmes laides & vieilles étoient démocrates. Ce monfieut
n'a pas feruté tous les coeurs.
Je n'ai jamais été jolie ; je ne fuis plus dans mon prin-
tems; cependant je ne luis pas démagogue. J'aim; mon roi
de toute mon âme; & (i je répands d^s brmes, c; n'elt ra*
d'être laide, mais de vivre libre, lorfquc mr>u maître ne
l'eft pas.
On peut "avec d;s traits difformes , çonnoître & remplie
le plus fàint des devoirs, celui d'nim-r, de iclpc&cr.
& d'obéir au plus malheureux des Rois, Louis XVI.
Signé de la Mare. '
Note des Rldadeun. Nous noui cmprcfïbns d'inférer
cette réclamation noble & touchante ;• mais nous perfiltonS
dans notre opinion. Mad. de la Mare eto't certainement
très-belle en écrivant ces mets : j'aime mon Roi de ,
toute mon âme, &c. Le même fentiment qui , par Ton dous
preftige, fcfoit dans cet iufhut couloc fes larges, embel-
îilfott aulli fes traits. Le Kain ctoit fort laid, dit-on %
cependant loifqu; le dcliie de la pnllion venoit embraffet
cet scieur fublime , n'a-t-on pas emendu des ic03rr.es s'é-_
crier avec tiau^ort : ah ! qu'a' tji beau !
(7§)

On employé tous lés moyens pour décrier les billets pâ*


triotique?; car on fait coutir le bruit que les nouveau*
billets de 50 fols , qu'on vient d'cnïèttrè avec profufion
dans le public , 8C qui font de papier couleur d'ocre , f«
réduiroient en poulïïere , parce que cette couleur d'ocre
"étoit une compofitiou de rouille de fer, qui rongeroit le
papier avant peu.

Vous avez inféré dans votre journal, la lettre d'ilt»


de vos abonnés , qui demande l'explication du nouveau mot
BRISSOTER. S'il n'étoit pas Connu comme il l'eft au
jourd'hui , je lui 'ferois favoir qu'il veut dire VOLER;-
mais le nouveau mot VILLETTISÊR , que j'entends pro
noncer très-fouvenr.', SC fur-tout par les libertins qui traî
nant leur oifivctc dans les allées du Palais-Royal , ne l'eft
ni de moi , ni de ceux à qui j'en ai demande l'explica
tion. Je vous demande pour le root VILLETTISER ,
le même fervicc que jvous avez rendu à votre abonné
pour le mot BRISSOTER. —Je fuis, &c»

Extrait d'une kttre de Drcfde , du 18 Août. —..m


U Vous voyez , d'après ces détails , que les fêtes que
wons avons données à l'Empereur & au Roi de Prulîè ,
étoient brillantes. M, le comte d'Artois , M. le marquis
de Bouille , le B.iron d'hcai.s. , & M. de Calonne , font
partis d'avant-hier. —Notre minittre en cette cour , fils
«te M. le marquis de Montefquicu-Fefcnfac , a choilî Pc
finoment où les princes étoient ici , pour taitL- un petit voyage
dans les environs. On allure, iti que la cour lui a fait cori-
feiller amicalement cette petite promenade : ce qu'il y a de
fur , c'elt qu'il a été inyifible dès la veille de l'arrivée de
l'Empereur & du Roi de Piulfe, & qu'il n'eft pas encore
«de retour.

Oo affure ^u'un certain Corps cl-deVant «onftituant j ,


(79)
•voit fait palier dans les Pays-Bas trente- deux milfîon*
m«nr.oyés , ( fruits de fes économies ) , pour y porter en ar
gent le bonheur & le faint devoir qu'on ne nous procure
ici qu'en aflignats ; mais on ajoute qu'une partie de ce
bonheur a été faifie & diftiibuée aux troupes impériales,
& qu'on eft à la chafTe du refte...
D'autres difent, au contraire, que cette nouvelle eft un
faux bruit que le ci-devant corps fait courir , afin de pou
voir employer cette petite fomme dans le compte qu'il
fe difpofe à rendie à la nation. JCous en jugerons , lorfque
nous recevrons ce compte fi attendu & fi impatiemment
défi ré. >

L» tonhommic des Parifiens renchérit encore fur cette


£c M. Orgon dans le Tartuffe de Molière ; ils croyant tout
fans rien voir, & ils voyent tout fans rie» croire.

On aboyé dans les rues de Paris , un imprimé par lequel


on fait un éloge pompeux du duc d'Or... On a imaginé ,
pom le vendre, de lui donner le titre de « grande dé
nonciation du duc d'Or..., traité comme il le mérite. >»
Ce prince jacobin eft tellement avili , "eft' tellement méprifé,
que, pour engager le public à lire fon éloge, il faut avoir
l'air de lui dire des horreurs.

M. Bail... s'eft préfenté hier chez le roi, fans épée, Oi»


s'eft1 demandé à l'oreille le motif de cette réforme : un ami
de M. Bail... & dit qu'au moment où il alloit fonir de chez
lui , pour fe rendre chez le roi , fa femjae lui avoir dit : mo(t
coco , les têtes font échauffées aujourd'hui; je te con
nais t tu pourrais faire quelques dâiierhsijaijfe iei
ton épie, laijfe-la, mon coco.

On aflâre que M. de Coigny , lors de fon déparc , avoît


ik au Roi , que fi les princes n'acceptoietir pas les pto*
(86)
jpoiùions , il r.'fteroit avec eux , & cu'il enverroît un cour-»
lier. Le courtier eft urrive , & M. de Coigny refte.

' Plufieurs de nos abonnés nous ayant témoigné !e defir de


Voir figurer dans notre feuille le change des aflignats , nous
• cédons à leurs inftances ; & à compter de et jour, nous fe
rons connoître,, dans un coin de notre journal, à quel point
du thermomètre politique le numéraire le fixe tous les jours.

Ccurs de la rue Fivknne.

Les aflignats de 50 liv. jnfqu'a 100 liv. inckifivrment


pedent. " 17 pour cent.
Ceux de 100 liv. jufqu'à joo liv. . 17 & demi p, c, ■
Ceux de ïooo liv 18 pour cent.
ri-
Les *
louis coûtent {( „
Pour des
, aflienats.
,, b. . ç' liv. it' C
I Four de laiiîent. . »> iz
Les aflignats de 50 liv. & de 100 liv. pour des aflignats
de 5 liv. perdent. ...*.. '. . . 7 pour cent.
Ceux de 200 & j 00 liv S p c.
Ceux de 500 fi: 1000 liv 9 p. c.

Ce JOURNAL paroit tous les matins.


Le prix de l'abonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris y fy deïg livres i§ fols pour la
Province, franc dà port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-A'ndfc-des-Arcs , N°. 1t.
— n ' " *~
De. l'Imprimerie du Journal de la Cour tk de
if la Ville.
jras?*$S cùntfe fts commit dtj
Oîmanc. ri Sept.

J O U R N A e ;'
de '::i>.,;ç..o u vu et de LA.yiii e:
; . .,• ..; :l. » t : ^7*"—-J' '. — '
j .. , Tout hifeur de Journal doit tribut au mali^
..n : i t! sL i La ,Eo«uins..

Le feu roi ( Louis XV) ne vouloit & ne pouvoir vouloir


«ue le bien , mais', il s'y. piepoit liial : fonffuccefleur lemble
infpiré par Marc-Aurel; il veut le bien, _& il le fait ; s'il
Continué ( il V«r-ra foti apothéôfe^a+a'r.St l'à»c ou le? badauds
font majeurs. Je fuis fâché' de mbliflf avant' d'av»ir vil les,
prémices du beau règne dont Vous allez joûir-i-' '*•
foitair*, kttre à d'Akmberf, ij juin irrfi t.' tf^.
Tout ce que je fouhaite, c'eft de voit un DrOUtt méfi&
ter du bois & du chaibon.
Voltavi, t. f8, itï-%6. p.167.
Qu'importe que notre tailleur & notre felïier foieh't
«çbovirhés pat frère Crouft" oiï frère Berthier ? Le grand
point eft que ceux avec qui vous vivez foient éclaiié*.-'
„ „„ là. ib. p. xSi.
Tout ce que je crains., c'eft qu'un efprk de prefbytériav
jùfoieno s'empâte de la reic des Français; 'Si alors la;na-
tion eft perdue • -, ' 1 • .1*îL.
.'jc...-s ■■■■■■■•■ , .' ld. ib. p. lïtf; •
Les petites machines ne réuffifTent poinc en grand,. parce
oue les frottemens les "dérangent T~îl en eft de même des
états ; la Gbinc ne peut le gouverner comme la republiqup
âe Luques.
j-.'.V : .. • \'.\ V: M-* -»' ** ih- P- Vfi
A S S E M B L ÉsE N AT IOUALEj
Séance du 10 Septembre.
V>£tte féance très- ftérile, quoique très-orageufe , a èt&
Tome y. Année ij$n K
Neon&crée prsfqu'emietement au rapport des Commiflalrei
envoyés à Avignon. M. L'abbé Maury a voulu parler, rfiaït
' on l'a forcé de dcfcendre de la tribune, tant il y a de dé
cence & de juftice dans PafTemblée nationale. Jamais tyra»
n'a été plus defpotique que le côté gauche de PaiTembiée ;
nourri de fla teties & d'impoftutes, il redoute le jour ter
rible de la vérité. D'après cela , ri eft clair qu'il ne faut
point entendre M. l'abbé Mawy. Il eft en effet bien plus
coiimode & bien plus facile de dire des injures à un homme l
&de l£ faire defeendre de la tribune, que de le réfuter.

._-.•. ->. V A-:B. J É T E S.


iOn peut, voie jufqu'à quel point le Roi de France eft
libre d'accepter ou derejetter la conftirution, en lifant l'ar
ticle Paris de la gaxcttc univerfelle , par lequel M. Boytr »
fon rédafteuï , s'exprime, ainfi : — u II est bien certain
Jl .QUE lÀ TENTATIVE' .D'UNE CONTRE-RÉVOLUTION COM»
»V PROMETTROlf NON-SEULEMÉNT L'AUTORITÉ, MAIS EJtt-
»> COR- UV1E ft£ TOUS. LES- INDIVIDUS DE 1A ÏAMILLÈ
Ji ROÏAtE »>. '.'''.'
Or le tefus d'accepter, la. conftitution feroit une tentai
tWe.dc cvntrc-révolution : .ERGO. •

. Il eft fort queftion d'établir dans l'Efpagne, fa Savoye-*


la Suiflfe & l'Allemagne ,des Lazarets, ou tous les França«
qui voudront entrer dans ces pays, feront forcés de fairej
une quarantaine. .-..'• . . • . , ,.

Signe-t-il? ne figne-t-H pas?


. tAir ; Il nOfi qu'un mal, il n'efi qu'un bita\
Au monarque on a préfenté
La conftitutïon nouvelle;
On dit qu'il figne en liberté
Cet afte d'un peuple rcbeUe, r •■
iù s , '••-"■ •>*■; ■"
*\ .1; .*: .. . ; ■:", .
(83)
Signe-t-il , ne fignert-il pas 1 t
Ah '. c'cft tout un dans les deux cas.*
Quoique des gauches le côté,
De fa liberté nous aiTure,
S'il figue, fa captivité
AnnUllera fa Signature.
Signe-t-il, ne Tigne-t-il pasî
Ah ! c'clt tout un dans les deux cas.

Les douze mille gentilshommes Ruffes Allemahds •ic


Suédois qui ont offert aox gentilshommes français émigrés
de fe joindre à eux, pour les aider à faire tomber le»
•écailles que les mors LIBERTÉ &. ÉGALITÉ ont pofées.
fur les yeux de nos patriotes, ne doivent fe raffembler
dans les différens quartiers qui leur font indiqués par nos
frinces , qu'au commencement du mois prochain.

On aflûre que le comité diplomatique doit demander ir,-


ceifamment à l'afTemblcc que les cendres de l'ex-cardinal de
ligneminie, brûlé à Paris fur la place dauphine , au mois
d'août 178S, & depofées maintenant dans la ville de Sens,
(oient , dans peu , transférées à St.-Gcnevieve, à côté de»
faintes carcaÛcs qui viennent d'y être placées. Cette péti
tion fera, fuivant les apparences , renvoyée, pour aroir
fon avis , à l'affemblte électorale du département de'
l'Yonne, qui, dans ce moment, elt iufpirée par l'ombre du
grand homme décordonné & dicardinalifi.

Nos révérends grands - pères conftitutiermels n'ont pu


entendre fans une forte inquiétude, un rapport que leur
lait faire le -comité d'agriculture , pour les enrager à
donner une douzaine de millions pour joindre le Rhône au
Rhin : ils ont juge que notre conitituiioo n'a«foit pas ciicoié
feefoin dV cette communicitiôB/

,-
(«4)

Nous lavons toujours entendu dire , que les plus courtes


folles étnicm les meilleures. :,fi ce proverbe peu. être con
fite par les actions, nous efpérons qu'il ne le fera pas pour
les châtiions , •& que celle-ci en fera une preuve.
.'•: ..' ' • _-' .. À
Les; jacobins ont décrété /•-■•■
.Que, par leur fainte volonté, " ■•- i • *
Le Roi mettra j'accepte, eh bien -,
Mais il' dira , j'excepte , vous m'entendez bien.
î*. ■; îrK ,\'f: " ■ - n ,:. ri ••.' h ■ '

'Lç'fcorps conftituant eft fott erribarraiïe de faperfonnsj


il craint beaucoup d'être obligé de devenir un corps refii-
tuant: il fe rappelle aVec errcore plus d'inquiétude le fort,
de Semb lançai 8c d'Enguerrand de Marigny , qui,
n'ayant pas pu rendre leurs comptes, furent pendus au gibet
de Montfaucon. Nous ferions bien fâchés qu'il en arrivât
autant à tous ces meilleurs ; nous voudrions feulement
qu'ilsy ' enyo^alfeot une petite deputation, pour remerciée
les mânes de ce grand homme des exemples qu'ils ont ci-»
dcvatil donnés à la patrie reconnoiflante. ,,%•'•• \

" Mtnt^lKoff, marchandée petits pâtés, à Pétcifbourg ,


devint prince' ruffe, & à force de crimes, fut condam- ■
né à. 'mourir en Sybcrie. Briff..,.. , dit £?~arv..,.\ également
rrTarcharicîs'de petits pâtés, mais à Paris, devenu prince .
jacabinier, mourra à bicêtre. Ainfi foit-îf.

Théâtre du Manège.
On annonce que la clôture de ce fpciftacle fe fera dans
le commencement du mois prochain , par la France
sauvée, tragédie en cinq actes de MM, d'Artoit■^.Con*,
( 8* )
de, &c. Cette pièce fera fuivie des émigrés FRANÇAIS A'
Paris, opéra comique en un acte, paroles du vicomte
de Mirabeau , mufique de Bouilli. Le fpe&acle lera
terminé par un charmant ballet de la compofition Je Bc/l-
der, dans lequel M. Alexandre B... 8c autres danfeurs
de la m.-ra; force , doivent exécutet les pas les plus diffi
ciles. Plufieurs puilfances étrangères doivenr honorer ce
fpeft.icle de leur ptéfcnce. La livrée:n'entrcia pas, môme
en payant.
*■■'.." '
Le Miniftre de la guerre a fourni"! à l'cxanwn de l'af-
femblée fes dépenfes ordinaires & extraordinaires , qui fe
montent à CENT CINQUANTE - SEPT MILLIONS.
—On peut dire que c'eft de l'argent bien employé.

:
La nomination du fîear B... fot rcïïciitble à ces étcr-
ruem;;iis qui font toujours prêts a venir, &c qui ne viennent
jamais.

■ Les Jacobins font agir tous leurs refTorts pour faire élire
député le fieur B..fot; mais ils n'y parviendront pas. Il ■
paroît que les honnêtes gens dominent entièrement dans
l'afTemblée électorale, & Ce qui n'ell pas moins étonnant , il*
y.. font auffi fins que les Jacobins. Ceux-ci ont fait fcmbUiu ,
pendant deux ferutins , de renoncer à leur candidat H. ..fot ;
Se enfuite ils y font revenus avec toutes leurs forces ; mais
ces petites manœuvres jacobites n'ont fervi qu'à faire ■
huer les protecteurs & le pictc<>é , qui probablement ne
fera jamais autre chofe qu'un B... fot.

On allure que le ci-devant corps conftituant va défi


nitivement s'emparer d'Avignon & du Coratat, malgré
le* décret formel de n'envahir les propriétés de perlonne.
5( le "Roi fancYionne celui-ci, cette conquête viendra fort
°à--propos pour M. Bouche , qui , apçès avoir long-rems ba-
JL

(M)
taille, a enfin eonfenti à prêter 1,100 liv. à fa bonne
jwaie Mad. Dupont , & qui eft à-ptétent fort cm jarralfé
pour les ravoir.

L'aflemblée , qm a décrété la liberté & le refpeA pour


les propriétés , & qui nous fait jouir k pleinement de ces
deux avantages , veut à-préfent gâter le mérite de fes
bienfaits; elle ca(Te tous les teftamens, donations , Sic... Il
y a quantité de gens qui croyent que le Roi Canéïionnera
ce décret -là.

Le fiear Camille-Defmoulins vient de vendre fa


charge de PROCUREUR -GENERAL DE LA LAN
TERNE à M. Charks-Samfon, qui efpcre, avec M. le
marquis de Fillette, que chacun fera bientôt à fa place.

C'efl: fans doute le Ramoneur-prince , joué avec tant


de fuccès aux Variétés, qui a donne l'idée de Charles,
prince Français , reprefenre pour la première fois au
théâtre du manège le %S août dernier.

On voit , rue de Sorbonne , une enfeigne qui repréfent*


!e brave èvéque de Ckrmont : on lit au bas : ci la bonne-
w- ____

Tontes les filles du Palais- Royal font enchantées du dé


cret qui permet à tout le monde d'époufer tout le monde:
rn rcconnoiiianc? de ce bienfait , elles fe propofent d'en
voyer dimanche prochain une deputatioo au corp» couf-
tiruanr, pour lui offrir gratis la première nuit de leurs
noces. En conlequence , beaucoup d'honorables membres
font déjà des cabales pour obtenir la prélidenec à cette
ipogue; mais comme dans cette cirsonitance, il cil difficile
et décider quel eft le plus capable, on croit qu'on faivra
<«7)
la marcrre des aflemblces primaires , & qu'on nommera M;
Goupil- dt - Prèfeln. Au refte, les fupplianres comptait
demander que leur mariage foie regardé comme quelque
chofe de plus qu'un contrat civil, parce qu'elles ont peut
( dirent-elles ) que tout ça ne tienne pas.

On a eu la malice d'afficher à la porte du club des ja^


eobins, ce vers de la Henriade , que Voltaire met dans la
bauche des efprits reprouvés qui fouffloient en Franc*
les foreurs de la ligue.
ï» Tu l'emportes , Bourbon ; notre règne eft pafle »».

Le mémoire de l'infortuné Favras , prouve clairement


qu'il étoit innocent , Se. tous les journaux démocrates en
conviennent. Nous avouons que r.ous en fommes fâchés,
& que nous aurions délire de le trouver plus coupable :
il n'a malheureufcment pas tant mérité fon fupplice , que
les gens de Varennes leur récompenfe.

Nous fommes étonnés que l'on ait tant ciré de paflages


•"e Foltaire pour combattre la cenftitution te la révolution >
& que l'on c'ait encore rien dit du partage du Rujfc à
Varis. Nous en parlerons le mois prochain.

7e compte , dit M. Burht dans une lettre particulière ;


palier les vacances dr Piquera Paris, où je reverrai al-
femblés tous mes anciens, amis jjue la perfécation a difperfcs.
Je ris , en voyant les efforts im^uillans de vos pygroées dé
magogues: leurs cris , leurs» eontorfions, leurs foubrefaurs
n'arrêteront fas les bras de fer de la néceâité. Un ordre dd
ebofes contre nature eft nécelTaircmcnt de courte durée -,
te l'homme de génie peut calculer l'inftant où cet ordre
foraa d»« faire place à l'ordre naturel. Il cft donc vrai , neas
(88 )
allons voir la France renaître encore une fois Je fe cenHrèJ
& (à furface balayée de rous les monftres qui la dévorent
depuis deux ans. Louis XVI libre , vengera les injures di
Louis XVI enchaîné.

L'abbé Fauchef vient d'être nommé député à la proçr^ine


Jégiflatilre. Jafqu'à nrefcnt on refait pas encore (i les élec-
jeuis-Cava'cados font enthiopophages ou habitans des pe-p
dtes-maîfons. On attend de M. Robertsp.... des renfeignCT
mens ultérieurs fur le premier point, & des notes fur Te fé
cond., par le comité d'aliénation. Au refte ,■ il eft bon ^efa^f
voir que fauchefcft actuellement décrété de prifé-de-corps ,
& c'eft fur cetti> preuve de civifme, comme dit M. Duquel^
H... , qu'on a nommé l'intrus.
■ " ■- '• -<"■ ' -*:.■.. i
r ■ ■ .„, : ■ , . ■>
: ■ ■• r.j "i i ■.•■:- . ■ ." c.
Coursv. de la.,.-,
f. , ::■. _bl ..... rue Vivienne.
j - ."
Les affignats de 50 liv. infciu'a too liv. incluiîvemenrV
perdent .— <r . . 17 pour cent.
, Ceux aVzoo.liv. jufqu'à joo liv. . 17 & demi p. CJ
Ceux.de 1000 liv. . . ,, t; „ .. 18 pour cent.
'■ v-- 1' "•" "* ' { Pour des affignats. '. c liv. ut
Les louis coûtent i „ , ,, p > > '
( Faut de l'argent. . » n
Les affignats de jo liv. & de 100 liv. pour des affignatjf
ie 5 liv. perdent. .7 pour cent,
Ceux idei0o&3cx,hv. ■ ....... 8 p c.
Ceux de joo &»Qa lit : . . . 9 ■ p. c. ■

On s'abonne pour ce Journal rut Percée Saint*


André-des-Arts , N.° 21.
■ ■■•■ -.-y. '-- : . :. ■■■• . ' . rm
De l'Imprimerie du Journal de 11 Cour & d> la YilltJ
N.° IL' JUk* ïtofiturs dommh des
fermes , pendus à Bel
lundi iz Septemb. *&£* *-uri- par u PeaPle\

JOURNAL
ub la Cour s î de la Ville?

Tottt faifeur cle Journal doit tribut au malin


La Fontainb.

tfii grand fclgneur Ruffe , âjaht demandé à l'împéra-.


Cticc, fa (ouveraincj la permillîon de vendre une de l'es terre» ,
fut oblige de donner les motifs de eette rente , & dit qu'il
fe ptopofolt de faire horrtmagé au comte d'Artois , du pro
duit de fadite terre. L'impératrice , après avoir loué de*
motifs àuffi nobles , lui fît expédier des patentes pour cette
YL-nte : quelque» terris après , ce feigneur étant allé f.iire fa
cour à fa fouveraine , fa rflajefté lui demanda s'il étoit fa-
tisfait du produit qu'il •voit tire de la vente de fa terre
Très- fat isfair, répondit cefeigneur, je ne m'étois pas attendu
iqu'ellc me produiroit une fomme auflï confidérable. L'im
pératrice lui dit, qu'elle étoit flattée de fon fuccès, que
c'étoit elle qui avoit fait l'acquifition de la terre, & fui-
le-chsmp elle lui en fit remettre le Contrat.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
. ,• Séance du 11 Septembre.

Ouitë de la difcuflîon fur l'éducation nationale & fur fa


gendarmerie nationale: on fe plaint de l'afHuence des fans
altîgnats. Rumeurs , &c. Sic.
Tome V. Année 1701. 1
C<X>)

VARIÉ TÉ S.
Ceft une déplorable polît ion , que d'être réduit, par fa
fcélérateflc de factieux armés, à jurer l'irréligion., le bri
gandage Se la f uine des honnêtes gens ! Mais ce ferment
n'eu. qu'une h.un>iliatioo>, & n'impofe d'autre obligation,.,
que celle de punir , par le dernier (uppjicc, quand ou lf
pourra , les fcélérats qùr ont comblé leurs crimes par cette:
profanation du ferment exigé.
Il ne doit y avoir d'exception que pour ceux qui auront!
fcit connoître à tenvs des intentions contraires. Le filence ,
en pareil cas, elt une adhélîon.
La confilcation qui fera l'accerToire df la peine capitale,
payera la dette publique.
Il va être auflt proclamé incertamment une nouvelle con-»
geffion des terres conquifes au profit des foldats conqué-
ïans , & fous la charge d'un fens modique & uniforme ~
«nvers qui il appartiendra.
. "' •■. ■ •••■ t.
„- . . ' " ■>
Nous recevons d«ns cet in liant une lettre de Péterf»
bourg , dont voici un extrait très-rdlerré. —M. Bouilli
eft arrivé à Péteifljourg, & a reçu de l'Impératrice ^'ac
cueil le plus flatteur. Il ne peut relier dans cette capitale:
eue quelques jours , & tous fes siomens fonr rigoureufc«r
ment comptés. —M. le prince de Naffaw eft parti pour
Paris , chargé d'une miffion importante , & qui ne peuç
«u'ètre infiniment agréable aux princes éxnigrés».

Pendant la- petite bourafque que le grand Silvain a


éprouvée l'autre jour à la halle au bled-, il fe plaignok
^Amèrement du peu de refpeft que l'on a voit pour la di-
;*nicé. Pardié , lui répondit un homme à larges épaules Se
a bonne tête , quand la figure du bon Roi , que nous ai—
snions tant £ voie ici, eft encore fi indignement couverte
& plâtiÉc, vcaxrtu qu'on- rcfijc&cla. tienne*
( 5»t )

Vers parodiés de la Hemiade,


Bavard Montefq..., moins guerrier qu'avocat;
Paris déjà dormant, romba fous ton génie.

M. Pêthion de Filleneuve a publié & afficha, il y


a un mois , une énorme ùpitrc à les commetcans. Je veux
{ moi ) en écrire une à chacun de mes commis ; la voici :
Maure un tel,
Je vous a vois donné ma procuration pour faire mes affaires,
8c. vous avez fait les vôtres; ainfi, je vous cafle aux gages.
J'ai l'honneur d'ecre , Sec.

Il paroît que les magiftrats chargés de maintenir la


tranquillité dans les pays étrangers, ne font pas forrs in
quiets de l'effet que peut faire chez eux note révolution
& notre couftitution, car nous avons fous les yeux trois ga
zettes allemandes , imprimées avec permiffion , dans lef- •
«qu'elles font inférés les droits de l'homme & pluucurs décrets.

- • L'homme officieux.
Dans on café , deux jeunes citoyens
Se difputoient au fujet de la guerre:
' L'un nous croyoir d'épourvus de moyens ,
Tandis que l'autre affirmoit h contraire.
Tous deux parloicnt avec chaleur,
Quand le premier , dans fon ardeur ,
Réplique au défenfeur des héros patriotes:
f—Aller vous faire.... avec vos fans-culottes.
( 9* )
v—Et vous suffi , répond l'autre à l'inftant ,'
Piqué de ce rude argument ,
( Qu'à tort il prend pour une offenfe ).
'Jfillt.... par bâtard fe trouvant auprès d'eux,
Et croyant à ces mots qu'ils lui font quelqu'avancej
Il s'approche hnrnblement , & d'un ton gracieux ,
Leur dit : Meilleurs , qui de vous deux commencé ?

Les pièce* du fieur Chenier, reflèmblent à la vallée de


Jofaphat, où chacun, le jour du jugement dernier, ira re
prendre l'un formez, l'autre fa jambe, l'aune fa tête, Se
tous les membres qui leur auront été mangés , ou volés.

Le long compte rendu pat le ci-devant écuyer, refTemble '


Su décret fur la noblcilc, on en a fuppnmé tous les titres.

* ■
Nous défavouons formellement tout ce que notre jour
nal pourroit renfermer d'offenfant ou même de dé figttable
aux perfonnes faisant profetfion ouverte ou fecrete de ta
caufe que nous fouceuons ; & nous prions en g'-ace qu'on
veuille bien ne nous prêter aucune iaulTe couleur, puifque
nous fommes déterminés à n'en jamais employer que de
véritables.

L'affiche du théâtre de h rue de Richelieu, après avoir


annonce la pièce du. jour , a toujours giand loin d'«-jouter :
çn attendant telle S: telle pièce du fieur Cf.eititr, comme
iî le public étoit fftit impatient de voir ces chef- iTcciivres
de mauvais goût, de mauvais ttyle, d'atrocités & de mau-
vaifes mœurs. Nous pouvons allurer M. Chenier, que fî'le
fublic raiionnable épreuve quclqu'impatiencc , c'eft devoir :
'auteur , les vers, les pièces , les fyltcme!> & les cii confiances,,
fCtiuci dans la jouflierc dont ilt n'auioienr jamais du Jouir»
(?3)

Un auteur que nous ne nommerons ni ne defignerons ,


cil prè: d'-chev r une tragédie, intitulée: Charles 1" . Tout
ce que nous pouvons en dite; c'elt quelle eft digne de figurer
à côté de nos bonnes pièces; nous prenons a<Se de l'annonce
que nous en faifons dans ce moment-ci, afin que lorsqu'il
furvieudra un nouvel ordre de chofes , l'auteur ne fait pas
aceufé d'avoir compofe i on ouvrage pour ce changement de
circonftanccs.

Nous approuvons du fonds du cœur les raifons qui de


puis deux mois engagent le côté droit à ne prendre aucune
part aux délibérations de l'ailemblée ; mais grand nombre
de véritables amis de la patrie penfenr que ce filence doit
ceffer, lorfqu'il (era qucltion de fupprimer le décrer fur les
Colonie;. Il y a quantité de loix , routes extravagantes foot-
ellcs , qu'on peut laiiTer rendre fans confeque nce -, mais celle
«jui feroit égorger des milliers d'hommes, mérite bien que
pour l'empicher on facrifie les p!us importantes conuderations.

Lettre aux Rédacteurs du Journal de la Cour &


de la Ville.
Puifqn'on s'obftine , mclîieurs , à me croire un des au
teurs de la Chronique feandakufe , je vais vous dire
en peu de mots , ma fanon de peu 1er fur cette feuille. Je
trouve d'abord Ion titre" déteftable , parce qu'il faut être
fou pour entreprendre de fcindalifer quelqu'un aujouid'htii ,
Se que , lorfqu'on s'y décide , il faut ou moins prêcher la
*ejtu , puilqu'il n'y a plus qu'elle de fcandaleufe , enfuite ,
je penle que les hommes qu'on y fléchirent , ayant de tout
tems facrifie leur honneur à leur célébrité , on lés (ktte
meme en les dévoilant. A l'égard de Tefpccc de femmes
teju'on y baffouent , l'idée qu'elles feandalifent encore,
les r jeunit à leurs yeux , & comme les outrages foin auil\
C 94 )
3rï foavenîrs , elles trouvent le moyen de fe confoler. Ainfi»
le plus grand d;faut de ce nouveau jouni'al , eft d'être
inutile, de loin d'être même le tableau de tous les vices,
il n'en e:r, que le dénombrrmenr. J'efpere , meilleurs, que
▼ou": r.a trouverez: pas dans ce coutt analyfe l'acharnement
d'un homme maltraité. Ces nouveaux chroniqueurs ont
dit , ii elt vrai , beaucoup de mal de moi ; mais fans-doute
s'ils me connoiiloient ils en auroient dit davantage. Je dois
même les plaindre d'avoir entrepris fi tard de me nuire;
car l'affreufe réputation dont je jouis , elt fi étendue qu'o»
ne peut plus me faire toit auprès de perfonnCi
Signé, Champcenetz,

Nous dénonçons aux démagogues, aux démocrates, aux ré»


publicains, aux révolutionnaires , à Carra, Garât , Marat }
à Auiouin , à Noël , à Prudhomme , à Dtfmoulins , à
lierquin, à Ferlet, à Tremblay , à la Harpe, à Chamfort ,
à fillette , à lionntvillt, à tous les écrivains amateurs du
<k'for<ire , de i'anarchie , du crime , une feuille intitulée: Sous
un Rot nous avions du pain. On a l'audace d'y regret
ter le gouvernement, paternel dont nous avons fi glorieu-
fement fecoué le joug ; on y prend la defenfe de. boulan-»
a«rs; on explique, comment l'intendant, le lieutenant de
police, le prévôt des-marchands , toujours Us yeux ouvert»
fur les approvifîonncmens de Paris , prenoieot l'alarme , &
la donnoient au miniftre , dès qu'ils croient inftruits que le
grain ce.ioit d'etre abondant au marche; comment le mi-
niitrt écrivoit à tous les inter.dans de provinces, pour lavoir-
laquelle pourroit fuppléec aux befoins de la capitale; com-
ïp ni , fi les provinces ne pou voient fournir, le Roi éciivoit.
a toutes les puifl.mces voifines , pour qu'il fut permis à>
(es fujet* d'en aller acheter dans leurs états ; comment , en
1788 & Jj'-V) Louis XVI en fit importer pour 60 mil
lions; covnmei.t, gtacc à notre fublime conftitution, au
«lépéccir.enr de la liaiiee , & à l'ineantillement de l'autorité
royale, tout cela eft impolTible; & comment, enfin, non*
courons rifrjue de mourir de faim. Nous invitons les fufdira
4:niagogacs; dtmocrates, républicains, révolutionnaires,.^
C 95 )
faire juftice à leur manière, de cette feuille, qui fe fend,
«hez tous les marchands de nouveautés.

A M. le Rédacteur.
Quelques perfonnes , monfieur , ayant fu que j'avois d«*
mandé à fervir dans la maifon militaire projette à la fia
du mois dernier, m'ont aceufé d'ambition, Se foupeonné,
peut-être, de vouloir prendre la place des abfens ; d'autre*,
d 'une étoffe toute différente , m'ont dénoncé coh.hu- aris
tocrate. Comme il importe à un honnête homme de fixer
l'opinion , je vous prie d'inférer dans votre journal ,1a lettre
que j'ai eu l'honneur d'écrire dans le tems à M. le duc de
JBkissac.

Lettré écrite le 31 Août zyc)z , à M. le Dut


• de BRISSAC.

Mo NSIEUJl LE DUC,
* -,..•» . ■. ,"
On préfume que le Roi va créer un corps de drx-hnk cen»
hommes & plus, pour la girde de fa maifon. Les konnétes
£ens voyent en vous le ch.f de ceux à qui fâ rsajelté dai-
ftiera confier , au moins provifoirement , cette préeieufe
oncVion : je vous (upplie , de me faire mettre for la lifte j
.je ne demande aucun grade; je' fervitai à pied ou à cheval,
comme cela conviendra , & ne veux , pour cet honorable fer-
vice, aucun traitement.
Vous trouverez fans-doute, monfieur le duc, osaucoug
de Français fidèles & fcnfibles qui , comm: moi, & fans an-
Itan intérêt , h rîgueront l'honneur de garder (a mjjefté , Se
<le lui offrir le tribut de zèle , de teconnoilfatice & d'aaaour j,
& vu le petit nombre de fujets à employer , vous ne ferez
embarraflé que du choix ; voici m;s titres :
J'ai pallé ma vie au fervic'e; de fimple foldat, j; fui»
parvenu par les grâces & les bontés de fa niajelté , au grade-
de major > j'ai été chargé d'un conuruBjcnactit ; riibiAè
J»ar la nouvelle organîfatioo , j'ai confervé l'activité cri al»
«ndant mon remplacement.
( On vient de n'annoncer que j'ai été nommé à une
place de lieutenant- colonel d'infanterie; mais cette nomi
nation accotdéc à mon tour d'ancienneté , n'ttaat pas en
core revêtue du caïa&ere qu'elle doit avoir, je ne peux
ni ne dois m'en vanter. )
Lorfque le Roi, chef fupr?me de l'armée, aura repris
Texercice de fon autorité, fi fa majcfté daigne difpofer de
moi Se me replacer dâ*ns la ligne, je ferai toujours prêt
à me conformer à fes ortîtes.' jufqnes-tà , je regarde comme
un devoir de fervir utilement à la garde & à la confer-
vation de fa perfonne faerée, Se js nie trouverai trop heu-
de le remplir.
Je fuis avec refpe£t,
Monfieut le Duc, i
V Votre très-humble & très--
obéiiîant ferviceur ,
De Bar ;
Major du 'régiment de garnifon du Roi, cï-devant
Commandant à Saint-Denis.
JVote des éditeurs. Nous regrettons qne M. de Bat
ne nous ait pas communiqué plutôt cette lettre » elle ptonve
que ce ne font pas leulement les militaires , que les cir<*
confiances attachent à la Cour, qui font demeurés fidèles a
leur Roi & à l'honneur, puifque ceux mêmes qui en vi
vent éloignés, ont eu également le noble courage de re-»
fufer des emplois qui ne leur étoient pas confères au nota
du Roi, chef fupréme de l'armée.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint"


André~des-Arts, N.° XI.
■ ■- ' ' - ' ■
De l'Imprimerie ,du Tournai de la Coût & de h Vilty
N° î 3» <tfftl Trois payfans tués
f .J ÉFfë+^fo v0!t^am enlever près
' . "'"isi1 d'Orléans un convoi
Mardi 13 Septemb. ^^^,* dejllné pour Farts

J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
':*':. Tout faifeur de Journal doit tnbut au malin»
*• La FoKTAiif*. ; ;,

A Madamt Elisabeth. ..-,...-...-':


Digne foeur d'ANTOiNETTs & dd meilleur des Rois f-
C'eft toi qui d-; leurs fers fait alléger le poids; - J
C'eft ^a douce amitié, ta fert/îb'e tendrefle
Qui de' leurs cœurs navrés diflîpe la tnftelTe ;- ;--'
Et toi feu:e remplit le V&icïe de leur cour.'*
.En ferrant l'amiti', àhl tu" |èrs notre amour ;
Emula, d.Antoinette, au milreu de l'orage ,
Avec' elle on te voit difputer de courage, - >•' ■
Et dé notre bon Roi confolant les malheurs , -
Pour voiler à fes yeux les crimes , les horreur*
Qu'enfante chaque jour la Fimics délirante , - i
Pour fauver à fon cœur l'image déchirante
De fou peuple égaré,- toutes deux à l'envi
Vous favei vous placer entre fon peuple & lui. * -,;
.Un bienf.iit auffi grand, vertueufe Prtnceffe ,
De tous les François t'aflure la tendrefle
Ce qu'on fait pour leur roi n'eft pas p^rdu pouf euij
Ils font reconrioiffans , ils t'offrenr tous leurs vœux.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de lundi.

tLJ N *cret ordonne qu'il fera créé des aïTiçrists de


îoo 8c 500 livres. Eh : geand. dieu , .des affigtiats SE
tsuioiirs des affignats , le diable emporte les aiîîg'iais' 5
Tome V. Année ,17a 1." M
^o(^ »ven ..avîo|is pas aîte* '^ut-être. — Un décret
défini" ''*"'" """ «•!«« ■ lia- rnMimanriant uénéral de

en fera les fondions de mois en mois. M. l'abbé Maury


a par éVur l'kffairef #Avigft3p. "; »"\ T
■Cetnamme & la raîfon'a'mon fens ni font ifuwu
'~--?v ;.T r rC "• .'.' T. i TF^oN't'AANE. *'

K&Jfr'à-'c&s* Pàikottls >,! Meffieurs- ,'-mWoit mlpiré


de l'cft&ti^'pSrce/ 4ue dans la dlculfion de plulieurs
«wftrons- très importantes , favois ■remarque «n efpnt
impartial &.DOTdliaati très'*rare dgv-VÏ s journaux dont
P^spr^rge,- Les ^tn oii cinq deime.rs luimero?
ont prisse teinte biendii^vte.. Dan? cîgui de. famedi^
« de ce 'mois, l'aiiteppipipnpnce .affirmativement qnjp
le roi doit accepter ia;^r4»tutiorl;Puref1re?lt&'r1P'$''
ment fans" aucune. pbferVaJp,o^, & pour j dttetmm-r la
majefté , & yo^dwît. <pe) YfiP mt ' ïbps, fis. yeux ,, yiaw
un difeours qui:"^', fcçqfopâs açadîin^S.»/un taoleap
bien effravantrdes'iùw del'inicîen regw.e,., .Sc^n autre
tableau Wen '«o.^l^t .^.-rVi.acîes. du nouveau. ;> ~
Cefc^age -mér^bien^ueîq^^, & luivant
toute apparence* fe.rpvanra.pns Imparti avsnt qui
puiSe et£.e,ecutf ^m^ccW ^.^Uf . e.f
En parrilxttayiiirïait de.bp.rne for do>t. être tres-utile
je »rçl|»Ft8'à.-r^«* 4fS,:EqtdQtes de rn en occuper
a^llôt w!c l'affembléA.naipnale a-;a -rendu c compte
eue la narioif demande à.grands cris:. LeS;tableaiix des

fui préfentcfà teais.:.naus>yerrqns l'effet qu ils pro


duiront fer celui du'pûblfc."" _ T_
„•- .,. ,.„■>_ ..-. .. ... n -Un Âe vfi.f. 4b°$KiS-
" ■ '- "■■ .ii«miiriTTri i ii * U
* k'frroiïr;~&&s'!fc0té patriote., a dit le « aux
{99 >
Jacobins ; « il faut bien empêcher qu'il y ait .Je, ruojadrs.
» mouvement dans le peuple , parce que le roi accep-
» tant la confeitution dans un tems de trouble , "on
» diroit qu'il n'étoit pas libre , «Se- qu il a- accepté pat
» crainte, » & l'on a arrjté que le peuple r ne ferait
pas agité, Se il ne l'a par ère;'- mais- ce calme tftiniprur
ne -ptrouve que mieux l'influence jarobite. Au "fth-phis"
pourquoi le roi n'accapteroit-ir par, &- que -fkit ibrr"
acceptation ? elle ne regarde que lui , & nullement 1er
peuple , à qui il faut rendre -cnrrfpte , Se qui fauta' biefi
fc le faire rendre-, & qui pl.is ert, Pexarruirer. :
X£3££tëata>-

- Le décret qui défend d'inférer dans les1 feffirftiin?


aucunes difppfitions- relatives aux alliances , étant p'a-r—
venu aux gentils-hommes- émigrés , Hs fe font engagés
par fermenta ne plus fe méfillre* à 1 avertir , & mime
à" ne plus contracter de mariages- avec les derrroifellës*
qui,' quoique nobles d'origine , appartiennent à dés fa-»
milles-' tombées dans1 la démocratie. ■ '*'

Le defeendant de Clovis ne rfbus'àvoiirpromîs qu'un:


compte ; il .nous a fa^t une hiftoice en trois enapitr s
qu'il appelle le paffé, le préf ùit & l'avcuio ,'C»t ou=-
vrage contenant beaucoup d'injures., &. même jrpflkrcs x
contre des tp^i-foiinages. dont on. apprchtiide le .retour -T
fimpre,flîpn en a été oufonnée. . Q:i prétend (mais ce
fait n'efl; pas fuffiiamment avéré ) que 1 imprimeur Beau*-
doiùn., pour donner pJ us de icjicf à cette magique
hiftoire , . a. pro.pof : à l'auteur . d'iiilituler > ajntf les cJi*-
2Ut.es , Xayoir . ,k .premier , de la calomnie.. — hs
deuxième f des b/oxdfliris. -^ Et Le troi[ieme.Y des ctui*
te4tçx,.ëit . Ejfyagné.t NousJzzon'L inccfl'âmmenf en état
fjle juger, fï,.(e. texte répond < à. ces. grands roqts,,.cai plu-
âenrj compteurs, fc torit çhaigcs: d'analj fer Kouyrage de
«elfe homme IFaffaires..-- ._ ,., . , , ._ '., ■ .',,.,
M • r. •)' ■•!•! ,-i*s——

.Pot vaudxpjt -ïajfpyç ^quijh.efj .celui, de,.- Mt/fieurs le*

■'
députés noavelîeiHent débarqués qui a oublie* fc*
paquet au cojie uAuxcne.

Le diplomanc Carra a lourdement expofé i\4


»ux Jacobins la fituation de l'Europe. Sa coriçfpon-'
danec ne lui ladTe rien ignorer , il pénètre Se devine
ce qu'il ne fait pas, pofitivement ; & concluant du paSe
& du piéfent pour l'avenir , il annonce la guerre ; mais
doit-on la craindre? & que feront les Polichinds
couronnes de l'Europe} Olèroni-ils, comptant furieux
innombrables arm 'es d'efclaves , toucher, regarder
feulement YArche feinte de la liberté} Les fubli-
njes conceptions de M. Carra , les nombreux agens
(répandus fur la furfTce du globe feront échouer les
«ntreprifes des tyrans : les peuples fe fouèverpnt,
ils ailafllneront , ....",. ils brûleront ^ . . . , ils pille
ront; . .... l'Europe entière d viendra le théâtre du,
plus faint des t evoirs . . . , Carra l'a prédit Si. Carra.
eu un grand homme.

M. Suleau a fubi f medi dernier fon grand interra*


gatoire. La chambrée étoît complette. Une céputatioa
du club des cordeliers, du club des indigens & de la
fociété fraternelle ont honoré l'accufé de leur préftnce*'
M' fdames de la nation lui ont fair l'accueil le plus
diftingué ; feulement elles fe font plaintes avec amertume
qu'un fi brave homme Jccft leur terme) ne fût pat
patriote. La féance a été des plus orageufes; l'attitude
*ie l'accufé a été des plu* fieres ; & la di/cu/fion , pro
longée pendant trois heures , a un peu étonné ces
menieurs , qui ne font pas accoutumés à avoir à fane!
à. fi forre partie, ^u total, M. Suleau a laiffé ïojx
audi oire plus ftupéfait que fcandalifé. Au refte , ft
eft plus que probable que les juges voyant l'incurable
ariftocratie dont M. Suleau eft. gangrené , finiront par
le chafler. Nous attendons le procès-verbal de l'inter
rogatoire pour pouvoir donner de* «çlairciiremcRS plus
(loi)
môûCiTi. M. Suleau a ckoifi M. Robtfpïerre ponr dé-
ieufeur.

Nous favoris de bonne part, .que Philippe—le—- 7i Roux


i^-étoit propofe d'aftèrpaftïr l'été en Angleterre; mais
le prince de Gai. . . . lui ayant fait figniiîer qu'il ne
pouvoit plus paroître en public avec un être de loni
«fpe e , ilseft
il s ef décide à refter au Royal-Palais i l\'gput
J„ l'E"
4& l'Europe.-

Aux. Rédacteurs. ,
Pendant que différens journaliAes s'amufoient à Faire
tuer le fameux S. Georges à Coblentz par un ari/to-
etiK , ce patriote fonce' s'occupoit- Ici Seulement à
Tournay du foin dé dépêcher pour l'autre !monde
un Je ces damnés d'Autrichiens qui fe préparent s
polluer la terre de notre fainte liberté. IÂ. dj La-
motte , jrniiic.ic.ii du roi , nous a procuré par vo
tre feuille du 9 , un récit n-.odèHe " de certe bonne
acVion Vous nous aviez annoncé la mo:t de M. de Sv.
Georges le 7 feptembre : fa lettre qui vous dément eîï
du f , on ne peut être plus fufte en nrefart'A ,vA >•
Et nous auiiï , nous avons reçu une lettre de Tournay
du 4, on nous mande que les officiers an régiment de
Clan-fait ont cherché leur camarade tué dans tous les foliés
de :U ville & des environs faas l'avoir ' pu trouver.
Comme il eft nécciïa'tre de nommer à l'on empl«i ,
rendez-leur fervice, Meflîeuis, de prier M. de Lâmdtte
d'engager fon ami S. Georges à voir, il paKhafard,
il n'anroit pas emporté le mort dans une de fes po~
ches, ou s'il ne Piiuroit pas enfermé, en rengainant,
dans le foureau de fon épee.
Pluficurs de vos Abonnés grands Patriotes.^
■■uni i* . — ,
■ Lé,; profondément niais Garât gagne annuellement
fil a iépt mille francs pour ne rien dire à IMTemblée
( loi )
national? , & probablement le double pour nous ennuyer
£e fes tiens dans le journal de Paris.

On nous allure que M. Gar.. de CouL. fè propole


de demander la parole pour les deux années de la
féconde législature , tant il a de bonnes choies à dire ,,
& . tant il a de poumons pou les débiter.

M. de Saint~ Georges fe trompe certainement ea


écrivant qu'il n'eft pas mort.- - -'

On demandoit à M. Defp quelle différence y


a-t-il entre les Feuillans & les Jacobins ? — Les Ja
cobins , a-t-il répondu , font moitié blancs & moitié
noirs. Les Feuillans font tout blancs eu dehors. t

Aux quatre-vingt-trois Députes qui ont figné lu


prottfiaàon contre la conjiitution françàife. . , .
■'.
Pour relever le trône abattu fous leurs coups ,
Vous bravez des tyrans les nombreufes cohortes :
■ L'honneur feul du férrat fât vous ouvrir les portes ,.
Et l'honneur aujourd'hui les referme après vous.
« •. • Le Chevalier Des-Isl....

Par une diltrae"tion de l'un des rédacteurs T il s'eft


gliffé dans notre journal d'hier «ne erreur qu'il importe
de relever. C'eft M. de S. Prieft , & non M. de
Bouille qui eft arrivé à Péter/bourg, & qui. a reçu de
l'impératrice l'aecueil le plus diftingué.
C io3 )
•• • a m. mta,r- t e l e n, tête.
:'■•> Monsieur l'orateur,, '•isils . < , *. „,
4 i ' • i i i-
Vous ferez furement bien aife de con'noître le»
axiomes fuivans : ,
.'■ Manger les miettes d'une table ne s'appelle point
y dîner : infulter un homme & lui refufer fàtisfadtion
nui ri le des -coups de .bâton : engager un homme à
donner des coups de bâton à un autre mérite la roue
fclon toutes les loix : voilà une théorie de principes
dont je fuis prêt à vous faire l'application fi vous vou
lez. Moi , non un être fantafrique, mais bien réelle
ment grenadier de la gatde nationale „-i bpa,yiyaqt f
fiant quelquefois de bon cœur en lifaut .Je journal d#
■la Cour, & baillant en Jifant le vôtre,, de plus votre
ierviteur ,.'.,- *" ., ,
■Signe Pigeon , Grenadier du Bataillon du Théâtre
Français , rue Cimetière Saint-André—des-Arcs.
: n -, «1—1
Ph étranger difoit l'autre four à un de fes. amis.: je
fuis ici pour une affaire importante j-ne conrioifTez-vous
J>a5 quelques députés du côté gauche? j'au.rois befoiu de
leur faire parler : je les connois sffe: , "répondit l'ami,
pour être décidé à ne .jamais leur rien demander.

. L'autre- jour en regardait avec un< tendre intérêt


raiinablï progéniture de l'immortel Targëi ',- je Mentis
des larmes couler de mes yeux : hélaiy- dlfbit^e:,. cetje
^armante enfeot , elle a uop' d'edptif f elle .-je
v\yiz pas. ..-..,.. • ■ .

- T^Vèrs mis "fSftt ponrnh de M- Bail.*-*


. , $ue le Bailli qui .baille aille bailler siileurs.
«——— J.
On fait que1 madame de SlUtr* eft au contrent «le
Êellc-Chaffe ou Eelle-Chafte avec les deux filles d'u»
choyzn aâif non-éligible .-.mais on- ne fait pa» quelle
,&. les deux jeunes élevés s'ainufent à cafler les vitragei
de Féglife , fouî prétexte qu'ils-' reptéftntènt des armoi
ries & a.itres fu;eis ir.conftitutionnels :: l'antre j ont ma*
iiame de F.' y téWoinde cette orgie patriotique, t,inç»
Viveraertt^e gouverneur femelle j mon dien , madame,
lui dit-elle , apprenez donc quelque chofe de nouveaa
m ces jeunes perfonnes , toiît le monde iiit bien que
Vous avez toute votre vie cajfé tes- vitres. J • -'1

On pent lire au coin des rues deux affiches infâmes


contre Aï. le prince de Comté , mais les auteurs n'y
"ont p-s mis-leuT fignature , «xigée cependant par -une
loi exprefie ; nous observerons à ces MM. -qu-'il eft
Jtjeii peitfiis-, d'èft? coquin , -mais non iacouûi.usionnel.

Cours de la- rue Vivïenne , i% feptembn.


_r I<es aûjign4^ de îoplvperdejft;./;"^'&',rJemipotik ip».
*h ts. W^alent \ P^^affignits.., fi^'
c ■ T .. -.çr-i t .-j.l pour ae ],ïtgc;it
~T ■ .... *i. ~* ■ ■ • 10 f.
Ix* affigh¥lS'd<î-5èol, ponr3eJ.i . zlly,]. i !...,••
afiîguaW de 5 liv. perdent.. 8 pour 100.

?' «C* .Journal—paroît tous fis matins. Ée pnx de


~ l'abarmement tfi de. 5 liy. par mais pour -Paris , §r
"'de 3 lïv-. yS"rf.. pour ai province , franc ils port Le
bureau ejî étaUi rue Percée S. André'- des■■* Arti ,
n°. 21. ""T ""**■

5e l'Imprimerie du* Journal "de la *Eowr"& de la -Ville.

/'
Révolte des habitant
Mercredi 14 Sept, '$*&» <U Meùirts.

J O U BLN A L
jjœ la Cour ex de la Ville.
'•■ ■■ ■ ■■ ■■ —- ■
.- ' Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Monfcigneur le comte £Artois eft de retour à


Gtsbienti. Le fuccès des négociations a été encore plus
heureux qu'on n'ofoit VeCpicer. La caufè de Louis AVI -
etoit,.celle de tous les rois, Se Un danger commun le*
a réunis. Cette harmonie comparée au< dtvi.ions qui .
déchirent la France me paroit un gage allure du
triomphe du parti le pl*s jutte. 0« commence 4
croire ici que (a contre-révolution aura lie 1 iu..s erTuiioa
de fang, & que le peuple détrompé ivrera les çod-
pabks , & rentrera de lui-même fans le faroir.
-'• *•".. - "■*'-. Meude-Monpas.
-.■ T •' .■ ;••••• '.:•„ . :■ .:■ ■
O B SERVATION.
Le Roi , S. Louis, a eu férieufement l'intention de
fc faire Jacobin , ( moine ). ,
Les jacobins ( aftue's , ont ftrieuf ment à leur tout
l'ambition de fe faire rois.
Extraies tirés & à tirer de CHifhkt
■'-^■*' >Jftr*n#;

AS SEMBLÉ E N AT.I-ON A LE. <


iStiinte de ma-M.
^ilTt. fiance «ft mémorable. Le roi dans une
Lettre écrite de fa main , accepte la cenftitutiojn. Vits
Terne V. Année 1791. ■ 4 N;
& nombreux applaudi [Terriens. '$* Majefté a demandé
l'Wibft ■ dix paffe & l'ancantiflemeiit des procédures
commencées pour ;des opinions politiques. — L'affeniv^
blée a décrété ' que toute perfonne* arrêtée à caufe du
départ dy. roi feroit mife en libert^.,
«i. J —A : ! * ; ' '-•'
Des perfonnes très-dignes^-dé foi arrivées aujourd'iiiU
à_ Paris nous ont dit avoir rencontré plu(ieurs_ députés
( ancieus ) qui . fuivoient la routg de Nantes, & qui
paroiuoient fort pxelles : il y a long-tems que nous
avons dit que les comptes & les nouvelles d'Alle
magne alioient infenfiblement faire filer tous ces mef-
feurs, & tioas ne doutons» pas qu'avait peu la fèèfie
ne* rrçfte -vuide : les mêmes députés ont queftionné tes.»
vlyagems -fur les nouvel lîs^élec¥dns , .&.fur la réponfe"1.
qu'elles <ttoif:rtt? encore plus enrasjces que celles*-ci, 'û&*
ont utétBoigné la plus vive fatisfatrion. .'»• «i.- k
tih t ■■:■'"; - . -ut.': rt'.r ■:-»••■-' . ; ji-).,: '.b
ç ■_?:-.•■ • i nui—wàp—*cj»!-r t!î ; ,«tn«i.J
eèi:'jiA?,î . •- •-■ • ■ ■""<tji*j •> <•- v.'u.o-; i>i ': >. ,..io;ici3
-Malbeureufementil n'eft que .trop:, vrai .que le, icési»
lebr'e à'^i?t '. .-■,.. a ^étâ.;-«triêtjâ» «idaiianchjli ;.; iîfcéto
échec aux jacobins n'eft pas le feul : M. Briflot de
Warvule" vient encore d'être rejette des élections.
Nous ne contfoSfljsnsl giièi* s'," dé' 3?ofjti3n. p!as cruelle
que la Cenne : tous les jcujs il voit 4 fa.barbe-.nqmmer
de* nouveaux députés, Srfôus 'les* j&fts fbn 'efoératice.
diminue. Il eft comme Tantaîerc-to,ujotirsi-pTÊt à fiSfï?'
l'oMe fttgitîvfV S 'elle échappe • faW'cefre' à Tes Itfvrls
altérées. M. Rohcfpkrre Ae. -^o1i Côté perd Gourape ; î
ilià *clit biej dans, un grauklililîné'. .que ~ja coalition de
l*inva(ïon étaient inévitables .,.& quç-. c'étoit aux, bons
patriotes à melitrer ce qu'ils îâvôient Faire , c'eft-à-dift ,
tire. tin. Pit ne.,7 "1 l. VI 3 » J Z V ? Z 2 A.

DI?»ffiche
X-.affiche du .théâtre de la nie de'fficnéliett aprçsTavo«.
annoncé la pièce du jour , à toujours grand foin d's^oMçtf,-—
%n attendant telle ou telle pièce du (leur Ckeftiêf,comme 6
le public étoit fott impatieht'de voir ces chefs-d'œuvre de
mauvaisgoût, de mauvais ftyle , d'atrocités & de mauvaifcs
mœurs ; nous pouvons aiïure.r Monlieur Chtrùer yflue
fi le public raifonnable épro'uve quelque impajience,ç'e$
de voir l'a»teur ,' res vers, les pièces , les fyftèm/js, '&
les circonfhme es rentrer dàtis la pouMi'ère dôàt ils p'avfc-
roient jamais dû fortir. - '
. __ . .o- i-j :.:i-q

Un auteur qiie nous ne nommerons ni ne désigneront


çft prêt d'achever une tragédie intitulée Chctrks premier;
tout ce que nous pouvons en dire, c'eft '-qil'ëlle-eft dÊ-
gne de figurer à côté de'nos bonnes pièces y iious prenons
a£le de l'annonce que nous en faifons dans ceJlnoment-dt,,
afin que lorfqu'il furviendra un nouvel ordre de ebofes,
l'auteur ne foit-pas aceufé d'avoir compofé fou ouvrage
pour ce changement de circonftaflces.- -j r _j"

_ii_

Nous approuvons du fond du cœur les raifons qut


depuis deux mois engagent le côté droit à ne prendre
aucune part aux délibérations de l'arTL'rnblée r grand
nombre de véritables amis de la patrie penfejtf. qvic X*
filence doit ceiler lorfqn'il fera queftion de fupprimer
le décret fur Jes-colonie».^- H y -a quantité de loix ,
toutes extravagantes font-e,Ues, qu'on peut laiffer ixn-
3re fans conféquenr.e. Mais celle qui Feroit égorger des
milliers d'hommes, mérite bien que pour l'empêcher»
on
r facriïe
i a les plus importantes
" confédérations.
■■■■>■

•. .'-.vivvv
Le Roi a été informé que plulîeurs perfonnes le' font
indiferettement permifes de blâmer la conduite qu'il a
tenue à Varennes, & qu'elles avoient pfé taxer.de foi-
îjleffe, la prudence qu'il a feue de ne point paffè.r 'Qu
le ventre à une populace infenfée , égarée Se furreufe»

S
( xol )
Sa Majeftc s'eft contentée de répondre «a parlant de
jfes détracteurs : ils ne iont donc ni époux , ni pères. ;

On demandoit à M. Bon pourquoi il aroit fait


tendre tel décret aufli incoi.féquent qu impo'itique. —>
C'eft t dit-il, un os a ronger que j'ai donné as» pa+
triotes pour les occuper , & par ce moyen le* empêcher
de me u-oubler dans ceux que j'ai le projet de faire
palier ce foir» "' "'.'-■ ,/

On chante dans les rues une chanfon dont le refreia


eft ■— Le trop de bonheur accable les Français:
y— Nous chercherons à nous la procurer , & fi elle
en vaut la peine, nous l'inférerons dans notre journal;

LIVRES NOUVEAUX.
'jfdïtux de -M. le Marquis1 de Lâ/ayette aux
. . Parifiens.
Brochure de 8 pages ' d'impreflîon. Ches Buisson f
libraire , rue Haute-Feuille , & chez tous les marchands
de nouveautés.

On racontoit à une Miladi que notre Philippe avoi$


tenoncé à fes titres & piérogatives avec un abandon fi
définréreffé que les fans-culotes de fon palais enavoienj
été enchantés ; elle répondit : A TUR is AS Good for
A Sov as a pencake. — Ci qui revient à notre
proverbe : —r" La truye aime mieux le bran que les
rojes.

Nous croyons ' devôif avertir le public de fe tenir


en garde centre' lés' billets de jo fols de la caiffe
( *«9 )
patriotique ; on affurc qu'il en circule dans le com
merce un nombre effrayant de faux, fi parfaitement
imitée , que les directeurs de ladite caiffe ont été trouver
le graveur pour changer les matrices.
— ■

Trois badauts contemplent l'églife de Sainte -Ge


neviève. Le ptemicj; dit : Diable , cela avance ! Le
fécond reprend : Mais , Voici encore bien des échafauts;
& le troiiieme lit : Aux grands hommes Ui patrie
reconnoiffante.

W* —;—
. ■ > "'"
On 8 obfèry'é qu'au dernier voyage à S. Cloud les
charettes n'ont pas infulté les enarettes comme l'an
paiïe. Au lie'u des" driftocrates à la lanterne , on
entendoit chanter de tout cûte le refxcin chéri : rive
Hennir, Sec.
i——

M. Alexandre Beauh vient d'être nommé ad*


Judant-général ; il eft employé dans la vingt-nniemft
divifian , & prend la place du loyal marquis du Bou~
chett qui a fait fes preuves de vaillance, de paiTion
pour la gloire & d'amour pour Ion roi. M. de Beauh
a fait les tiennes dans un autre genre } aufli , d'après
Tes talens, ne doutc-t-on point que fa dwilion n« foit
toujours fur le bon pied.

Extrait d'une lettre de M. de Montagnac à un de


fes amis à Paris.
»■ ■ - ...
Coblentz , le o Tepterubre.
Je compte être dans peu de retour en France;
en attendant faites-moi le philir de vous affiner de la
demeure du fieur A. Gorfat 4: de rne l'indiquer \
f »o )
je yondrois "lui -rendre une petite vifite en arrivant à
Paris, afin de le remercier de ce qu'il a, dit d'obligeant
pour moi dans fon n°. du 6 de ce mois , en parlant
"de mon prétendu duel avec M. de S. Georges , & aulfi
pour lui prouver que ce ne font pas feulement , comme
il l'obfervc, "lès gladiateurs qui férijent tnalheunu-
fement.

Vous nous ïfèt donné , JVfelîîeurs ; un recueil d'épi-


taphes fur Mirabeau , mais vous avez oublié la meil
leure de toutes :

Ci gît Mirabeau qui eft mort dans fon lit.

Des perfohtnife qui ont vu Iê duc D'or.... parler feul


«n fe promenant dans les rues , s'arrêter { gefticuler ,
frapper du pied , lever les- yeux au ciel, affurent qu'il
doit avoir la tête fêlée ; — nous leur ferons obferver
J'ue.ce précieux duc eft tombé de fi haut, qu'il
oit l'avoir caftee tout-à-fait. - '

jài,

- Uii payfan de mon village , qui , après avoir *enda


fes- denrées ^ » eu occafion.de voir FafTemblée , a fait
en s'en retournant la chanfon fuivante : " - .- * -'
i

Air : Cefi la petite Tke'rèfe , qui voudroit du


i u •-uuii - ; chàffèlas , -atc. •• *-- - '■ '■•'-'••.'■ —

Je venons de l'aflemblée ,
Je n'en fom's pas trop contens.
Ça vous fait la mijaurée ,
Qui cnerche à gagner du terns.
t «■» >

V'U-t'il ças;c'te péronnelle l; }.-;•--: * .-


Qui vous trouve le/eu bon...;'9"^- < «•■•••
Et allons donc , mademoifelle,,
Ça nous ennui' , finiffez donc.
. . "* • ).-. . . .a or. .•:.[■ •

EU* fait quelque fcrtilçge ,", .


Pour nous ypier nos ducats ; ; ,,-y- ' 41
Eli' va toujours au manège, .<:,."!.*/'
Au ménage ell* ne va pas. - '. .
Ne payons plus la donzelle ,
■>
Le travail fera moins long-
Xt, allons donc, &ç. . r;, • ■
j , JUfiJ- t 1 'j uu »-•

Tous les biens de nos églifes


.■ Ne lai\fuffifent donc pas ?.. '■ i-V v . i /
EU' prendra bientôt nos ch'mifes
rour s en faire des afligrran.
Nos boucles &' nos'écuelles.'..j*»itçy ^i;^,! .-? î
Et pis bientôt nos chaudrons. . •„ ,
Et allons donc, &c- ,, , • ,ft ; ,",.

Ses amans fur les frontières


Se battront-ils c'te fois-ci ?
Ils auront les étrivieres,
Et la pauvre fille aufli.
' Je ne voudrois pas pour elle ; t ■> .
Perdre un feul cheveu d'nion front.
. . Et. allons.-donc, &c.
0. »* î
En fuppofant que raflîgwat perde 10 pour vba écrire
l'argent, coîhbien. perd-il tellement dans le com
merce ) .. , ■
« ET O N SE.
Mille Uf. ne prodtùfent que 800 liv. ; donc pour
avoir 800 liv1; d'argent, il faut facrifier 1000 liv. c'eft-
à-dire le quart en fus de la forame ; donc pour avoir
joooliv. il fiiut facrifiér tijoliv. , donc laflîgnat dan*
le corrhnerce* perd ijipour 100. —■ En ' juppofant ,
comme nous. Pavons deju dit , fia ^bjigniu perde
i<s pour lo« contre L'/itgent. ■ •■■:•-, _ . . t.
N. Û. R. Itfous invitons les rédacteurs des journaux
qui rendent compte du prix de l'argent , de p'rendre
des informations qui lès mettent à même de ne plus
tromper le public , comme ils te font tous les jours.

Cours de la rue Viv'unne^ 13 ftptembre.


Les aflignatt de f 00 1, perdent,, ï^d^emi g«jr 1 00.
,_ , , , M < pour des afiîgnats>,.. .* Msir, * (-
Les louis valent £ Jpur ^ yirgcnt. . ; ,g f.
Les afligitatsde fool. pour des ""'_' "
affiguats de j liv. perdent.. 8 pour toèi

-■^ ■>*.:.«■.
Errata du h*, d'hier."
Vers 6' d« trontifpiçe , eu ferrant l'amitié; '■ Çfo ,
' en fervant l'amitié. . ■<■
Vers 16', de tes» les Français; life^y i* tous 1«*
vrais Fiançais. - ■*•' j '_••': •■•■j 2 ..

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & ât la VHle»


/rtw^^J* PUtfiears chutedit*
T „ _ Mt**iW irt^" # incendiéj
Jeudi !■; Sept. *J&jur&v<&/« Ai Touraint.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
m- ..— ■-, ■ ——.— - ■
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin,
La Fontaine.

La municipalité Fait illuminer comme l'afleitibléf


patte à l'ordre du jour, c'eft-a dire , à tort & à travers,
& fins trop lavoir pourquoi. Quant le roi partit de
Paris, le il juin, & vtte-&-tôt qu'on illumine ; —
quand H a été ramené, illumine^ ,• [l'accepte laconfti-
tution , grande illumination, — S'il l'eilt refufée , on
auroit enc6re illuminé. En un mot , on feroit tenté de
croire que toutes ces illuminations n= font commandée*
cjii "afin de mieux aveugler le peuple,
Voi:i ce qu'on lit dans le Times : — le roi acceptera
fans doute la conftitution , telle qu'on lui piéfenterai
Hxilf a loaf is beuer thanno bredd. — La moitié d'un
pain vaut mieux que de s'en pafTer tout-à-fait.
Ce qui fâche le plus M. Burcke, c'eft d'apprendre que
MM. Malouet Si Maury pailent de tems-en-terris à
l'aflernblée. Leur filence dans ce morrtent ferviroit
mieux la tonne caufe , que toute leur éloquence ; d'ail-
-leurs, que pe»t-il y avoir de commun entre des gens
qui ont tout fait pour l'honneur , Si de» "gens qui fe
font fait une gloire d'y renoncer i

AS s emblée nationale.
Séance de mercredi.

AjE Roi s'eft rendu en grande pompe à l'afTeinblée ,


& a (igné la conftitution. La reine étoit préfente il
la féance , dans un cabinet derrière le fauteuil du Roi.
Tome V. Année 1791. -O

s
On a repris l'affaire d'Avignon, & l'aficmblée déclare
qu'-en vertu des droits ac lu Fraiice fur A vignot» &
le ComUt , & conldVnicment au voeu des connûmes
d'Avignon & 'du Comtai t lefdtls .■ états font _dcs ce
iKom.cnt partie intégrante de l'empire Français.

■«iWUI.ir-

VA R I É T ES.
Il s'eft giUé dans notre j'ouïrai d'hier trois articles
qtii font c'i-ja un . rimes dans c lui ce lundi, n°. 12.
Les eniuanas furvenus dansiiotr- iin:>:iivcric par 11un
th rigeraent de Proie & de Compoiitcurs ont occa
lionne ce doubl-. emploi.

On s' ttend ici que le Roi de Fm;r.e rreeptera la


couftitution telle qu'elle. Il a aflaiie à des Cromwtl
qui lie rem nderoient pas mieux que de trouver lîoc-
caiion de lui enlever l'autre moitié de la couronne qui
lui refte.
Exrau de la Wlùte-ILill Gu\ette.

TOURNAI, 8 feptembre. — Voici quelque1; nouvelles


fwc lescuicl'cs veus pouvez compter. Je n ahfti us de
toute réflexion. — 54 mile hommes font dans nos can
tons, Se iio mille vo.'ir arriver fuccefîîvcmciit. Chaque
jour nous voyons arriver ici 50 ou 60 gentils- hommes
..qui viennent giclfir la phalange lovalifte. On n'en
tend qu'un cri , c'eft celui Ce vire le Roi. On fait monter
à ;oo mille, le nombre des troupe- qui cerneront ir.ee f-
furimcnt la Fiance. Les émigrés fort en partie oigauifés :
Antoirg contient les jeui.ei gens qui ont Le foin de prth-
, cipes d'exercice nii!;l;>rc. Tous brûlent d':'.l!er ci: avant.
Tei habitans des frontières font (T mrconteus du nouveau
régime , que tous s'emnrcffenl à paffer les Fiançais
qui ventent s'émigter, .On a voulu faire aux Fr.iilieus
( »* )
■n fantôme de ce paffage. Veuillez, Meificurs, les dé-
fabufer, & leur apprendre qu'il n'y a pas plus de danger à
palfér les frontières qu'il n'y en a à pâlies du faubourg
S. Honoré à celui S. Germain.-
Stgnz le Comte de Drin'siîR. "

L'homme aux deux vifiges ne perd pas la tête ; il


a demandé & obtenu de' l'arTemblée l'abolition de ioas
les crim s de h révolution. Philippe - le - Rouge I4
cmbralfé de joie. ' • ■
ht bonheur raccomo.lt tout.
On ne fait pas bien positivement iî le; mirques
rf'ittach ment données au Roi feront comùrifes dur»
Tamniliie.

Ath , le 7 feptembre. No;is avons reçu hier la v^fîte


An brave MXom.an.lrt de Sointe-Marie, il a etî l'été,
.embralfé , conronu- ; chicuu fe le montroit c'i d'Fint :
le voilà ,c'ejl lui, c'e/l ce ferviteurfi hle qui af.v.ivè lis
jours de l augujli Antoinette la nuit du G oàobrî. Le
pauvre homme pLeurfiit de joie. On Ta mené n la co
médie , où l'on donnoit précifément Rrhjrd-Cuw-
de-Lyoftï Jugez avec quel cnthoufiafme tô'.'.î'-s Ic's
aHufions o.it été f.iilîes. Un 'émitr-'é , M. le vicomte
de C... fit un couplet charmant relatif au dévoilement
h'roïque de ce brave garde - du - corps. Eu voiei le
feus :
Miomandre jr'e/î jette' entre la ftiffims' J9 :toinet\e
& U fir de l'u[faflïn ; & nous aufjî pour/.. L.-er.L'ou's^
on nous verra bientôt verjer tout notre Jang~'_
Il eft parti ce matin pour Bruxelles.
Bruxelles-, 7»'.,.. Oui, je l\.i revu , j l'.iï emSriîK,
. je l'ai prelTé contre moji fein %ce valeureux Mlo/n ».•:-
ire ; mes veux en s'.itfichant. f.i. lut fe rernplîMoVc.'.t
de larmes : « Il e-ft Jonc vrai, me fu;s-jc écrié, q'i'e
(116»)
> parmi les tigres qui font aujourd'hui l'opprobre dç
» ina. patrie ,. il eft encore des mortels qtfi l'honorent.
» Chevaliers Français , regardez hiiomandre & apprene».
» de lui à mourir pour votre Roi ».
Meude-Monpas.

La lettre que le Roi vient d'écrire à l'aflemblê'e


nationale, & la . ifite qu'il lui a faite, retarde pour
long-temps le règne de maître Robejlpi... en con-
féquence il a fait prendre les armes à fes chafleurs ;
& après leur avoir fait les complimens d'ufage , il les
a lieenciés. — On allure que le marquis de Ville.*.
va faire la même opération à fon régiment des fans-
culottes.

Vous pouvez, Meflîeurs, annoncer comme ehofe


très-certaine , que le dernier courrier d'Allemagne a
apporté à plufîmrs miniftres étrangers le manifefte des
puiflances coalifées en faveur de notre bon roi ; il eft
même en chiffre diplomatique. Il eft d'une force . &
d'une énergie qui doit faire trembler les facYieux....
j'ai vu Si lu....
Ce Mercredi , 14 feptembre.

Phillppe-le-Rouge eft encore une fois déjoué. Ce


fc-ilaire des amis de la conftitution n'aime rien moins
que la conftitution. Il a fait illuminer très-mefquine#
ment pour l'acceptation , la façade de Ton palais anti
royal , & l'on n'a rien mis dans l'intérieur. ,,
Le jour où le roi a été ramené captif dans Paris ,
cet excellent parent avoit fait mettre plus de foo
tepines dans les cours ; c'étoit une Ft te.
Muthien E/l...,. amiral d'eau douce, a linge Phi
("7 )■

Uppe-le-Rouge : fon amene eft dans


da: le deuil & fa mai-
fou dans les ténèbres.
Par mb ohfervateur exaU.
.
Tout le monJe dit que l'union du Papa de la corfti-
tution avec Mademoiselle Leroi de LiJJà ne peut
qu'être fortunée , vu la conformité de travers des deux
époux , qui n'ont pas des vues plus droites l'un que
l'autre.
m ii m .
Le jour des époufailbs de papa Target , on mettra,
dit-on, fi petite fille fous le Poclc pendant la cérémo
nie, afin de la légitimer, s'il eft poffiblc. Cette formalité
a été exigée par Mademoifelle Leroi qui a bien voulu
pafTer l'éponge fur les anciennes frcdjtiKS de fon futur ,
mais qui ne veut point de bâtards dans la jnaifoil.

Le mot Villettiser dont vous demandez l'expli


cation , lignifie rivalifer trois grands hommes de l'Europe*-
— c'eft-à-dire , avoir autant u'efprit que le Diou de U
danfc , — toute lavprobité de Voltaire — & quelques-uns
des goûts du feu roi de Pnifle.
Ce mot s'emoloie familièrement pour dire, faire des
vilainies , fouiller dans l'ordure ou dans la chronique.
Il rend aufli fort bien ce que l'on entend par les cx-
prefïïons proverbiales , — mettre la charrue devant les
bœufs , — prendre le cul pour les chauffes — & brider
fon âne par la queue.

bjQ! d'une lettre de Madame Ba.... à Madame it


Lafayette.
. . *
Ma chère madame , je viens de recevoir la vôtre
i* 7 ; je vous prie de m'exeufeï fur ce que je ne puis
( «« ) .
y répondre dans ce moment , mais vous Taures; qse Coc»
&. moi nous Tommes depuis une quinzaine dans des trait
ées mprtell.es. pour -ce qui eft à l'égard de l,i cherete dû,
pain, tfoùs avons un peu peur de la nation , & cela
nous a déterminés , Coco & moi de nous éloigner in-
celTament du tourbillon de la Capitule pour nous ré
fugier déformais à la campagne , où Coco Te piopofe
de vivre en philoTophe & moi en philofophejfe.
Adieu,' Madame .... . "' .

Paralelle entre Judas qui eut trente deniers Se. Judas


Droue. qui a trente taille livres.
Judas livra Ton maître ; aatant en fit Droue...
Différent Tut leprix , mais le crime eft le même.
Or, fi l'ancien Judas s'eft pendu de regret ,
Le deftin du nouveau ne peut être un problème.
Par un habitant de S. Mènéhould.

' L'aflèmblée étoit fi peu diTpoTée à entendre la lec- ,


;ï«re de l'immenTe radotage de Tabbé Talleyr.. *\* fijr
l'inftitution nationale , qne M. le prélident avoit été
:obligé de rappeler plufieurs Tois à l'ordre, lorTqu'un
membre impatienté s'écria : C'efl une nouvelle édition
'de l'Encyclopédie , tout le monde la connoit , & je
: conclus à ce que M. l'abbé veuille bien nous çn
xfaire grâce* ]
1— mu — .' I
MerTîeurs ,' j'étois dimanche dernier dans la lâlle des"
.cent Tuif[es , au moment où le roi pafla pour aller à
'la chapelle. Plufieurs jicobins Tans ■ culottes ogerêjit
avec affectation : vive, la nation ! vive la nation ! Je
n'oTai pas témoigner ouvertement mon indignation ,
"mais je leur dis ironiquement. :. « Meffieurs ; le Roi
doit être très-flatté de votre honnêteté. & des marques
l( n-9)
d'amitié que vous lui prodiguez ; il faut efpérer qu'en
reccuinoiffance il ira au milieu de l'affe^iblée nationale
Se de celle des jacobins crier lui-même: VivB iï
Roi 1
Signé BaudroN.

DlJUquc pour mettre au bas du portrait de


M. de Lafay....
La Fay dieu tutélaire....
De Vausirard & de Nantere.

L3 billetomanie eft à fon comble , & offre aux ci-


devant ariilocraies une reiïource inconnue jufqu'à nos
jours pour répnrer le déficit que leur caufe la révo
lution. — M. de Choifeul Prajlin leur en donne la
■preuve par les billets qu'il vient de mettre en circu
lation & dont voici le modèle. :

(' ti'&f)

Bon pour une limre cinq fols que je promets


d'acquitter loifqu'il me fera rapporté de
pareilles valeurs jufques à concur
rent d'un af/ïgnat de tin-,
quante francs»
à Paris ce 1 T. ■jbre
1791 le préfent valable
pour fix mois ftulemenr. St&§&

Choiseul Prasun.
( »"> )

' Les députés à la neuvelle législature arrivés dejmt*


peu à Paris font , Meilleurs : . ■ , /.

Pierrot. Cnirtau.
'Coyon. Malus4-
.'..-, XJtqc* ~ Poupon.
LécheEt. Butor.
Chaudron. Six fols.
Brosard. ■ Çuatre fols.
La fuite ipçefi'amment.

Cours de la rue Vienne , i$ ftptembre.


Les aflignats de foo 1. perdent. 17 &-* un quart p. 10a.
f pour des aflïgnats-.-. 5 liv. ij f.
Les louis valent ^ pour de i'argeiit . . 15 f..
Les afrîgnatsde fool. pour des
afligfBrt* dr j Kv. perdent.. 7 pour 100.

Errata du n°. d'hier.

Ligne io du frontifpice , rentrera de lui même fans


le favoir, life\ rentrera de lui même dans le devoir.
Page vog lig. n, les charett-es n'out pas infali'é les
chaiet*es , lift\ les charettes n'ont pas iufulté ks voi
tures. «, .

\ De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville.


N°* l6r fùëi&hJffaJlînat-ét M. dis

V e ndrcdl 1 6 Sept. ■'JjS^*' municipal de BeUau*

J O U R N A 'L":'
de la Cour et de la Ville.
•■ ' ... i
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin*
La Fontaine.

Les autocrates font bien pro fondé ment corrompus»


Ils afiurent que ce n'efr pas la letfre écrite de la main du
Roi que AI. Tkoar.. a lue , mais le projet qu'on avoit
ordonné à fa toajefté de copier fidèlement. Lorfquê.
ce président a demandé .la permiiTîdn de la parcourir
avant d'eu faire la leftme à haute voix", il a tiré de
fa poche ce projet & l'a , fatis beaucoup s'en cacher,
placé fur la lettre du Roi , qui fans doute n'écrit pas
auffi correctement que M. Tkour.. ou fon Scribe. Le
rédafteur du Chant du Coq a eu -l'attention d'ïlficher,
à tous les coins de rus , quelques jours d'avance ,
que le Roi ne feroit pas en sûreté s'il n'acceptait pas
la conftitutioi'hg Si que ù vie en dépendoit. On dc-
L*fpéroit de pouvoir rafTemblcr un affez grand nombre
de gens du peuple pour former un attroupement foi-
midable & capable d'intimider le monarque. On l'a
remplacé par des menaces. imprimées & affichées aveo
profufîon. On finit ce grand œuvre comme on l'a
commencé.

assemblée nationale.
SJar.ce de jeudi,
fl <A constitution fera proclamée dimanche prochain à\
fon de trompe. Les prïfonnkts pour mois de noùrnts
T~<ne V. Année 1791. ï
( IX% )
fcrent relaxés dans tout le royaume. AttendrilTeinent
preique 'général. Oubli illimité des aéles inconftitu-
tiannels des prêtres non afTermfntcs. Suite de la
difcuflîon fur l'adminifhatton foreflii?re. On baille
Organilàtion de- la "comptabilité. On taille de 'plu*
fcelle.
• • -t! .ïi;;i.:i ir , oïÔï'j • : TV
...S..;. . .1; JjUHMPI"!'!- J.U-. . -, j
. :■'.»']
. ' I îartv 3!.'r- ii'j
T .■•<> -.".- ; , : _..r. . : ■-• t
-' , "'rnjVgâVAoH. I.Jv 'Bjè'îJS/ÏKv', l"'r
■■ - -.}«):/ -J5 ?.:.••'.•. .
'ÉPOQUES CÉLÈBRES.
On compte depuis le commencement
du monde.' ...:»:îi scxaoa ei.us ;g -r:*' •■;;<.. 5 74T «t/.
Depuis h %HrntnàWoJi 'dé' "itïi - Briffât
fia '.nouvel !é'%illit,Hïe.':'.-'. . '. '.;'.". . . ji fci^j.
Depuis îç'dciûge'. .. .'V'ï .'''.'_. ". . . 4085 an.f.-
Depuis le Briifotemerlt d'Avignon . . ji heures.
Depuis la découverte de l'imprimerie . 35Z ans.
Depuis la chiite de lTieurcux firata-
geme , opéra , .'„ •a<>«1,t^^. >. ;-. *..:£ •...:;. . 4?J Awtt,
. Depuis Tadiu'fion- du Roi de toute la •
France à la Cenliitiitipii. ........ 48 heures*
Depuis la découverte de l'Amérique. 301 arts.'
Dfepuis'lÉ décret qùila-régénère dans
:&ng de "la révolution., "J.'i]':.", i"f:."-':-~' 4 mois.

Un liomniB ennuyé tle- la carronadë éternelle de (a


journée de mercredi, dilbit : il faut avouer que nous
j«ttojis bien de la poudre aux moineaux. — Dites-
Sbm plutôt aux "Ba'diiiïcîsytin' répondit une dame.

.Titvaftïi- t — il des éo«st moniteur le JournaliflCj à'


( **3 )
prôfent que v'ià la conftitution achevée & "acceptée?-
Nous répondions dan-. quelijucs jours.

Nous ne percions pas la tête ,• meilleurs les Députés ,


au bruit des canons riî à la clarté des lampions. Il'
nous faut des comptes ; & on dit que vo'.is partez fans
tambours ni trompettes." Cela vous regarde , meilleurs
les fept cents & tant.
.''■.-:/' : 1 , i ""-'■ 'j- , ■•• ■'!' ,''■ ' "s""' »•' '

On a promené en' grande pompe dans les rues 8e


dans les allées -.<& Palajft- Rgyal ,^e ;h4xos -d'Avignon ,
M. de Men...... dont .1$ çhef.néfcait-ceiitf! d'une cou
ronne de laurier. — Eu voyant ce triomphe f on s'eft
rappelé les hommages 'patriotiques rendus aux' hëios
de Varcnnes. 'V, '■ h -W™'- >>•"■$■ fif'-'nih •>
. •;.....-.,.. m.JiiU-i\+^hif"l Jt< ali-rvuf.oJKtï ii.'v.'»! ■ I '

On a entendu' dire au duc if Or..... , dans le nja-


»ent que le roi fignoit la charte cbrtftitutionnclle :
Pour achever les nrifhnfatts\'il'■'ne rejii plus qu'à
me nommer régent du royaume. Les ris CjUe cette
charmante plaiiauterie'a ôccafijnnés , fe font changes
en fombres réflexion?, fbrfqne ce même dnc a dît s
Tout cela ira peut-être ; mais je ns m'y fie pas trop ^
parcs que je lais tiês -perfuadé qae \ noWs'ne par
venons pas à opérer û:ie révolution pareille' à la nôtre
dans lçs pays étrangers^ nous ferons toujours duras une
poîîtion inquiétante. i i': ; -' rt ■■'■ .

■ «HiiMH —

Parmi plufïeurs traite "qtie nous avon* recueillis de!


la mémorable journée d'avant hier, en' vbiei'deux'qut
méritent d'être diftingués. — M. dé Ch dit to'.ît
haut en voyant -palfer le Roi : il ejl très - pki'ijxnt
( U4 )
qu'ils &y<nt choifi pour lui faire fignèr ta zonflitii-*
tion precifëment le moment où elle déplaît à tout le
inonde, excepté à ceux qiti y gagnent. — On de-
mandoit au vicomte <^..j£gJk;,K.l.Jnais pourquoi le roi
iîgne-t-il ? -— C'.cft apparemment , a-t-il répondu ,
parce quil aime, mieux létise Roi conftitulionnel que
fîere d'un .régent, oj aix-aihq. 3» Jjuib u.'i, .

» j'ai vu"par, mt .fenêtre , que toute la;JFrçajipe adore


» vo;re constitution; a'iifr, je l'adore; ajiffi, ,■&, je n'y
*v tl:°^au'KiflfM? -c'eft ftftil $« imppflible .de la
»' faire e^u^i^p.^p j3ji^/oft;;vïi-il «q y 'J '''- h
:. . ,,ï;,„„ ,;„,.., , . g^^pi ^-;j. 3Ïry.hj,'i v t - :.i -■
fn ,;ijn'; aïiov ia'îliJ(Jl;i',.Ji,q ?n;; 3' Sii.n> ,i:as-^'- ■ ■ g •
■Plufîeurs perfonnes oEfYent de parier» que fî le roi
fe décidoit à faire quelque' voyage , ne fut-ce qu'à S.
Cloudj jljferoib eracore arrêts par la toujours populace
de Paris.^flp fip ffirnmjiSspas tcès-éloigncs de cette
opinion., &i»oûJsiie^ fœç&oukr.a,ùe.ï:dujourdhui t6fejp~
i'embfe'. "7'. Jifi-Kj si if, ;ui<5 ";..'..07..
■ V Ji.b<J -3X.- ioi iJ .sTrioivj li.c ,:„•
Le roi dans fe lettre- Ji'l'àffembl^é, a répété à-peuT
prè,s tout ce qu'ilra <ri't?:déjpuîs, d'eux.1' arïs", ainfi, nom
n'en dirons 'qu^rPfè^tjWot/'Tj'érr'què fribùs. admirons
la perfpjefèèrté',*v«c ^aque^le ce mpnar,que , aprèsVttrç
convai8£Ju:aênPatteçKéVpe^'jîé1s^ptup:ïes' pour, la confti-
'tution -, j a« I milieu- de ' Ja . ^©umète des -grands
chemins & des piques patriotes, fç foit. entièrement
confirmé dans fon opinion au travers des jaloufies de
fon appartement. La par.Uç„..gauche de l'afiemblée a
vivement applaudi la lettre , & fur-tout les endroits
où le roi parle de faire grâce à tout le monde ; on ne
Va nullement chicanné là-deïïus. Ainfi , tous ceux qui
ont pendu ou faitpendre , tous ceux qu'on a voulu
pendre ainfi que tous ceux dont les maifons ent été. ia-r
( *M )
cendiées , & tout ceux qui les oat brûlées ou fait brûler ,
vont tous être régénères en bloc dans les eaux falutaires
du baptême conftitutionn;!. =..-..-.
I' ■ "iVii HÉiàÉdJJÉÉi*. ^"" '" "
Le roi a accepté la conftitution étant encore dan»
les liens d'un décret dé prife-de corps de l'aiïemblée
nationale , qui n'ert pas révoqué. Un autre décret le
fufpend de la royauté , le prive du pouvoir exécutif
& le réunit à tous les autres pouvoirs qu'avoit déjà ufurpé
rafTenablée natfotlalê1, & ce 'décreVeft toujous fubfiftant.
Louis XVI eft faft's àurèrftë : fôn1' acceptation ne vaut

dut lé tlarrie* , c'èlt à


Vous que j'adrefTe ces réEç.-.ionSJ, j auxois voulu les tair'è
à tes ennemis, mais je ne puis fouffrir votre injufiiec.

■'fi 5fI . î^TTÎ^^^i.r.'iip 3 ml i :io'


Enfin après bie». des peines &ï<lexiaïigUei , les Jacobins
font parvenus a faire élire- député le fameux Brif/ot
'de W'iftviik'; -nous avions bien pënfi '«fue MM. les
honnêtes gens aoroient bien de la peme à conferver
leur vigilance jufqu a la fin j Jif; fe font endormis &
3es Jactibins en ont profité. Le roi ne peut qu'être
très-flittëj ■que le jopr'i^nême, qu'il fenâionné & àc*-
icepte franchement & loyalement Ifc tonftituticm , ofi
nomme par reconnoitTance le républicain le plus outré,
l'ennemi déclaré des colonies & du commerce , enfin
un fanatique prétendu ami des noirs , dont il ne man
quera pas, s'il peut, de faire abolir la traite. Bravo ,
bravo , encore une fois Meneurs 4fisi>arrH*rt)6, mais no*
en verrons bien d'autros. ,. , :•„;,.- ..'A .-• -, -

Prognojlic.
Quoiqu'indigne du rang à? prince ,
{ Titre qu'il, a rendu bien mkice )

s
(« ne)
Beau nsmf de prince il ne perdra*.
Fors à l'heure où Thémis viendra ,
Et qu'en - iain prenant fa balance ,
'A chacun juftice rendra ;
Jugei ce qu'alors deviendra ''
Sa vile & coupable -exiliençe. .;.

La comteiïe de C. étant chez madame Elifahcth ,


s'adrcfle à une femme qui et oit à côté d'elle : Eft-il
vrai, madame, que madame de'Co... eft venue faire
fa cour ? — Oui , madame ; '8c qu'y trouvez - vous
^'extraordinaire ? — Je ' le trouvje tris - impudent ,
très-bête , fc il n'eft perforvne qui n'en fera, fcandalifé.
— C'étoit'à jiiadamc de Co... elle-mênie que madame
■la comteffe de"G.':aâtefl0it cesiiaWaqts''paroles.

•.,'\ ;,fV ..- ':.: • ïsk-Ï''- ;■■•. ■'•- .. ■ -;■

Grâces aux foins de l'évêquc d'Autun & de fbn


teinturier, nous allons avoir pour maintenir l'égalité
même dans l'éducation, des «coles primaires de diftrift,
de département , de clubsVsfé. V;a&nftJoyan'defijuelles
l'éducation du dauphin, des enfans dç notre pontife
Gob....
■ / . fera la même «ne-'i:,celle,
:- '■ -<•>- --*~h d'un,
„.M . ^l_\ donneur
■:■■■:„* j d'eau
_1_
bénite. ■> •<; r j-,i.-isr.^, ;-\. .s -.t -,
;-:.:-.--..•,.,.. . .

•..v.-„.; '.; -j-iro;, ^-,- -v.,- ^, ->iiii>j wj ;yjÇp_ %rvr;>, rj; |. ;-■.■,

Si le nouveau Judas- Droite., a «édïé & reçu de


rios philofbphes régénérateurs une fomme de 50,000 lir.
pour avoir trahi fo.nroi, on demande combien ces.
mêmes philofbphes auroient donné à Judas Ifcariee*
pour avoir trahi fon Dieu ?

Quelqu'un entendant crier hieî^ux^uiïéfié's , la


grande dénonciation de, M. Cam... contre l'agiotage
( "7. )
Âes petits qflignats , dit k fon voifîn : « ne ctoiroit-or»
» pas entendre Mandrin ou Cartouche qui dénoncent
» à la juftice un voleur de mouchoirs de poches »,

Prédi&ïon de .Nq/Iradamus,
XV IIIe Çantxœ. i
Quatorze fiècles bien complets,
Un roi gouvernant fes fujets
Eft moule couvert d* gloire :
En nouaniê'-onîe ï'èh dëTiProi-'
T '::iîf S.'fo i.'i.is.r'à srr r^i; t ni- j ;'■•.
Le peuple commande a ion roi,
Et- F*Jomie e^ l'hi^r^,,|r ',(,0 ; •-'
•(.■-in ; j in^gài^jy, ■ - -t. îii'i.-

Les ci-^uit^B#. ^Vç^'ck^y^'kit-ôtt", que


l'ai-rivée ,d«.;,^^çh^i)j33pfluj-j^n^rsLeu,ç.dcvife j
au lieu de twr« ///>/£ ou mourir , ils prendront , vivre
*libre OM<;o«Wr...Si,run e^jJus^çau,, l'autre eft plus
sûr. Quçlle prudence !
'■■' ■!,"':■ -"■■',■;-'[ rh ?-.;.-> -•"■

D. Bouche de Fer! pourquoi, les Jacobins eut -il»


paru fi peu contens de la lettre dsL-Roj ■?•...'••>
R. Ceft qu'ils rie ïont pîs feit«i sr- '! " ... *
. D. Par qui 'donc a-t-eller fté faite ?';!
R. Demandez à Emmer, . '
2>. Y a-t-il dans certaine" aftemblée quelque jeun*
tomme qui joue bi;n la comédiej } ' ....,•.■
R. Voyez Dupor. . : ■ , il joue à merveille les
crifpins ; Si s'il faut, des compères , il vous en four
nira qui s'entendent à merveille au manège.

Ma foi , Mefïîeurs Tes Frajîçais , vous se vow eh


tirerez pas, vous ferea BrijJ'atés.

/
. ( «** )

Une marchande de fruits établie dans la place da


Palais-Royal , difoit lî jour de la grande acceptations
ce n'eit pas la conftitution qui nous fait plaifîr , mais
le pardcAi accordé à tout le monde. Des coquins nous
«voient ait faire tant de fottif\s , que nous fournies
bienheureux de n'en être pas punis.

Le roi , après avoir terminé avec M. le comte de


Mercy, amûffadeur très-extraordinaire de fa rnajefté
impériale , eft allé prendre les emix à Weimoutk
avec la famille royale j il doit y reiter un mois.
Mord'mg Herald,

On lit dans le World que M. le comte d«


Mercy conlîdirant que l'or eft auffi abondant en An
gleterre que le papier l'eft en Fiance j a traité avec
deux de nos principaux négocians pour une fomme de
1500 mille livres fterling. En moins de 36 heures,
-cette affaire a été réglée ; elle ne le fçioit pas en
France en 36 ans, fur tout (i le regne des Jacobin»
éloit encore de longue- durée.

Cours de la rue Viyienne , z^ feptembre.


Les affignats de foo 1. perdent.. 17 &demip.:ioo.
' t" ç pour des afïîg-.ats . . î liv-lf/.
- Les louis valent, \ pô„r dB rargent _ i i ij. C
Les alignais de ;ôo 1. poqr des
aflignats de % liv. perdent.. 8 pour 100.

De l'Imprimerie du Joumïïï de la Cour & de la Ville.'


I
N». 17. AJfajJinat de M. le
comte de Grécourt ,
Samedi 17 Sept. dans fon château a
Grécourt en Lorraine*

JOURNAL
de la Cour et de la. Ville.
- - -- - ■ 1 ■- ,
Tout faifeui de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Formidab'dior cervorum exercitus duce le/ne quam


leonum cervo. Quand Voltaire n'auroit pas même
connu cette maxime" des Grecs , ce qui n'eft guère
pofîîble , il en auroit fait une imitation allez heuieufe.
dans les deux vers fuivans :
Ec quand il faut enfin conjurer la tempête ,
Que peuvent mille bras dépourvus dune tête?
Mais écoutons Frédéric-le-Grand , qui certainement
connoiffoit les héros guerriers de la Grèce & de Rome :
Quand vous reïïemfcleriez à ces fils de la terre ,
A fes rivaux des Dieux qui leur firent la guerre,
Qui, pour braver l'olimpe en leur rébellion
Soulevèrent l'Offa fur le mont Pétion.
Quand du Dieu des combats vous auriez le courte ,
Ne vous attendez point à gagner mon fuffrage :
" Taille, force, valeur, tout eft iniiimTant,
Si vous n'avez un chef fage , habile, prudent.
Art. de la guerre , chant Jlx.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance- de vendndi.

a diflèrté allez longuement fur les j'urés; , &


eurt!i on a décrété -qu'ils feroient en activité pour le
To'n'e V. Année 179t. Q
premier janvier prochain ; puis on a parlé des vacances.
Si paraît que l'alîemblée prendra les licimes inceilaitv-
thént. Àitifî foit-il.

7
VA R I É Ti S.
La Feuille de Stan annonce , que l'électeur d'Hanovre
ed décidé à foùtenjr les intérêts des pi îji< es d'Alle-
rrragnc poflellionnés en Allacc. M. de Mercy affure
que votre altefie électorale lui a dit , que le roi de
Ja.guade. Bretagne s'y prêteroit volontiers. —> On fait
que l'électeur & le roi d'Angleterre n'ont lien à fe re-
Yul'er. •"' •'"
• ■

, ÎTohs axions annoncé Tarreftaticn du (îeur à'Anion\


décrété depuis long-tems de piiTc-de-corps ; après avoir
reconnimctie erreur, nous croyions n'avoir fait que pren
dre te pafîe pour le futur ; mais nous voyons aujourd'hui
.que nous nous fomrïies également trompés dans les deux
.tems. . Lundi , un huiffier chargé d'exécuter les. loix ,
n'avant pa jufqucs-là rencontrer le rieur a Anton , ima
gina que dans un moment, cil l'on annonce qu'elles .doi-
veiii également frapper toute cfp -ce de coupable., elles
recevroient plus d'éclat &c de protection , en s'eie.rçant
fous les yeux mêmes des électeurs : en conféqti -nce il
fe." préfeirte à l'aflemblée électorale & fomme le .iîcnr
à'Anton d'obéir à la loi , mais les électeurs Lieu loin
de donner l'exemple de foumiflion o-^c lui doivent
tous les citoyens , font chiffe r & même-, oit-on , arrêter
rhKvTTie'r Si prennent lé lieur ~&*Anton four leur fauve-
Çardc; enfo'te que nous ne doutons pas que cette aventure
ne lui. redonne un • peii de' . c<lnfrd6.ation ,; 8ç. ne {e
porte peut-être à la légiflatare, Et pourquoi pas ? l'abbé
Fauchet & Briffot cU-)PràrviUe l'ont lien été. Braio,.
Bravo, Menteurs les Parifîens , vous donncz-là< un bll
exemple de difeernernent & de reconnoiiTance
pour le roi ; aufiî , dit-on que tous les dépaitcmcas
le fuivent à. l'envie; l'aflcmblée aftuelle.n'e^ .ejt pa>
Jhchée, c'eft bien le feul moyen de la, faireiegrélter.

On vient de faire une petite réduction dans l'ordre


du' S. Efprit ; de cent- cftevaïi ts qui le cWmpofoieni^
on en a fupprimé r)%.- Il eft certain qu'erj jouant un-
peu fur le mot , on peut dire que MM. de' l'alïefrrblée1
n'avoient pas à fe louer de cette troilième ' perfonne ^
elle les îvoit cruellement abandonnés dans toutes leurs;
opérations. Audi M. le prince PhUippe-te-Bel , qui
âvoit plus â s'en plaindre qce tout autre, en av'uit-H
particulièrement fait juftiçe.

Le Roi Jean , pour fo'rtjr de prifon , fut obtigâ


d'abandonner à peu près, ie.tiersde i%n royaume. ;irV<y/&
ç ois premier , pour être délivré , fit le fccrificc d'en
viron le quart du fi 'H. Lpujs XVI ', poui^ obienlii fjbn
élargiffement provjfoire. ,, eft obligé de le. Oïdpr tout
entier. Les deux premiers Rois furent ré'L'tb.lis dans
leurs dro'its par les tëtsats généraux du ro^aurMé..!.....
Ma« d'auties te ms „ d'autres mccm s r<->- \.\ ■'■-

Il a été décrété que lorfque le Roi fcroit pr^feiriî


l'aflemblée ne feroit plus délibérante. Un membre a
propofé d'ôter de ce -moî .la. fylja^e du. rajlipu.,.&
aTurément'la fcene de' ,merc.redi. a bien pi;ouyé ,q^'il
a voit raifon. '"."..'
.-■ii:,..': •:. ; >TlaiL z\>r, •.:: Vqirof ncj :j-,
——^—ÉW— '

Le fienr FértidcaraTolœf^^ltîSë", "marchand d'ani


maux , vient d'en amener à Paris un grand riomjsre
des plus carnâffiers. Son intention étint de. pr.a.iirçc
aux patiioles de cette ville le divmHTemen^ ^j*,,^
combat de bêtes féroces, il prie ceux qui pourront lui
(I3V)
indiquer un local commode pour ce genre de fpedtacle ,
de le lui indiquer. Il demeure au manège , n°. ».

Quelques perfonnes défirent connoître l'auteur de


l'épitrc a M. l'abbé Maury , inférée dans le fupplé-
ment du n°. if de notre Journal. A la manière mâle
Se hardie dont cett,- épitre eft traitée , nous avons
foupçonné M le chevalier des Mets d'en être l'auteur.
Nous efpérons qu'il ne s'offenf^ra point de l'indifcré-
tion de ce foupçon. 11 n'a tien a craindre ; lorfque
l'abfolution eft donnée , un péeheur a le droit de ra
conter fes pechés. Des .écrivains célèbres ont reconnu
dans cette . pjtre fatyrique la touche fiere & libre de
Gilbert. On fent bien que l'auteur eft élevé de Boi-
leau & de l'abbé Delille. Voici comme il fait, parler
la plus augufte afltemblée de l'univers :

Citoyens , ont-ils dit , béniffez nos travaux j


Nous, l'avons décrété , vous êtes tous égaux.
Ce n'eft point , croyez-nous, une vaine impofture ,
Nous avons en un jour plus fait que la nature.

., Nous finiffons cet article par ces vers qui termi


nent l'épitrej ils ont dû flatter beaucoup M. l'abbé
Maury z ï- ' ' : "" ■■■ 3!"'

:;.<- t ■'•' < • '.La g'oire te difpenfe


De la poftérité .l'immortel fouvenir ,
Et ton temple eft déjà dreffé dans l'avenir.

\Jn arïftocrate fe plaignoit avec aigreur de ce que


le Jtoî avoit ligné. — « Vous avez tort , répondit un
» profond obfervateur ■> G le, Roi eût été à Luxembourg ,
» qu'on lui eût préfenté- la charte conftitutionnelle &
( *>3)
» qu'il l'eût (ignée , alors feulement vous auriez raifon
» d'avoir de l'iiumeur ».

Une jeune Se charmante ariftocrat? , redufe à l'abbaye


royale de Montmartre, mademoifelle Labart... de la
Cour... , "a remporté une vi&oire complette fur le
farouche cœur d'un démagogue de la plus forte race ».
& qui cependant avoit juré de ne jamais adorer que
la conftîtution. — Ce zélé patriote , après 'avoir foupué
quelques jours , l'a demandée en mariage. Le père ,
croyant faire le bonheur de fa fille , la lui a accordée.
Mais s'étant apperçu que fou futur .gendre avoit une
trop vive démangeaifou de poflféder la dot , il l'a écon-
duit en lui difknt qu'il n'avoit d'autre dot à lui donner
pour le moment qu'un exemplaire de là couftitution.
-— Notre galant a compris ce que cela vouloit dire.
Il a demandé quelques jours pour réfléchir, & n'a plu»
reparu.

Plus notre Ciinte conftîtution fait de profélites , moins


nous lavons a quoi nous en tenir fur nôtre nouvelle li
berté , puifqu'elié permet d'enchaîner , de mettre en
prifon de la façon la plus arbitraire : — Exemple. M.
Meunier de l'Herable , citoyen & bourgeois de Paris ,
a été conduit à la force d'après le jugement du commiffaire
d'une fc&ion , parce qu'il a été arrêté ayant dans f»
poche quelques exemplaires d'un imprimé dont l'épi
graphe etoit : « éclaire\ ce bon peuple que l'on égare ,
» que j'aime & dont on me dit que je Juis aimé quand
» on veut me con/bler de mes peines. » Difcoors du -roi
du 4 février. — Çpt honnête citoyen féroit encore dans
les fers , fi les enragés républicains qui l'ont fait conduire
à la force , n'avoierrteu peur d'être pris à partie | ar les
parens. — Ces réflexions avoient été déjà développes, par
M. Lacroix , auteur de l'excellent journal de la noblcHe.
Il s'exprime à ce fujet avec autant d'énergie que
d'éloquence . & finit par rapporter les propres paroles
de -Louis XVI: « Àa ! s'il favsit à quel point je fuis
r( '34 )
» malheureux à la nouvelle d'un attentat exercé contre
» les propriétés ou contre les perfonnes, il m'épargne-
> roit cette douloureufe amertume ».

Un prètte ariftocrate compare les Jacobins (lors


qu'ils font des proportions aux princes & fur -tout ày
monfeigneur le comte A' Artois ) AU ïuable , quand
il transporta Jefus-Chrift fur le mont Tabor , Se qu'il
lui promit toutes les îicheiTes dont il étoit entouré ^
s'il vouloit le donner à lui. *

De pauvres -patriotes ayant entendu dire que , d'après


le décret de 1 affemblée nationale , il yauroit beaucoup,
«le croûtes au- f.llon de peinture , y font accourus en
foule efpérant'ien avoir leur part. -J .;

Craignant que cet hiver on expire de faim ,


Par différentes routes ,
.Notre augufL-' Ténat fait arriver foudain
Un gfapd nombre de croûtes,..'...

' Le marquis «le S. Hurugue eft parti à franc- étrier


four Vienne en Autriche; il y va porter le décret de
l'afiémblée nationale, qui ouvré les prifons à toutes les
vidimes de là* révolution, à fa chère & malheureufe.
amante Théroigne ; bien perfuadé qu'en fe préfentant
avec ce décret-' à- la main, toutes les portes s'ouvriront
pour élargir fa chère coopératrice en mfurrettion.

i r '

Un Anglais nous fait obferver que ces mêmes Sa


voyards qui fê diVertiffoient autrefois à jouer au petit
palet avec dés écus de fix livres , fe battent aujourd'hui
à coups de poings pour s'amufcr. — Vous voyez qu'il
( W )
n'y a pas unejple claffe de citoyens gui ne fe reP
fente a fa nia^ct) des bienfaits de la révolution.

L'abbe ^"tf^. évêque conftitutionnel du Calvados,


nom annonceJSêce département une jolie peûte dé-
putation , d'..jft>rd d .ux roy , l'un ' de Bayeux &
l'autre de Lifieux ; Item / un Garde-ds-Roi... & ce ne
fera peut-être pas le feul de «es meffieurs qui obtien-
dra.ee lie marque de fbnfiance que lui a méritée un pa-
triotifme blutant; cette députation contient auffi des
gentilshommes1.qui ont été officiers,, & un ooëte de
î'almanach dc$ Mufçs.
■ i iti ii
Veuillez me. faire favoir , Meffieurs , fi vos compa-
rriotes vont bientôt s'emparer du Canada que nos armes
viclorieufes ont vu conquérir. Je crois que ce beau
pays appartient à la France , pour le moins autant
<ju'Avignon. D'après la nouvelle théorie politique éta
blie par vos novateurs , les traités ne font plus que des
bagatelles & la DQnne foi qu'une chimère ; je leur ob-
ferverai cependant que quand on veut dépouiller quel
qu'un , il eft eiTentiel d'être le plus fort , & qu'il ne
fera pas tout-à-fait auffi aifé de nous piller que le S.
père. Ces Meffieurs ont piis Avignon , parce qu ils mé-
prifent les fcud.es du Vatican ; mais comme les nô
tres leur ont fait peur quelquefois , je ne doute pas
qu'ils ne trouvent qu'il y auroit une injuitice extrême à
vouloir nous reprendre le Canada. Voilà un échantillon
de leur tacYtqùe du jufte & de l'injofte. M. Bouche,
lui même , quelque bouché qu'il foit , aura peut-être
fik bonne foi de convenir que les droits du pape fur
Avignon , font tout autrement clairs que ceux du roi
d'Efpagne fur la Navarre ; mtis je le répète , on craint
les coups de fouet de l'un, & l'on ne craint pas d'en
appliquer à l'autre. Ce procédé n'eft pas généreux,
il ne me paroît pas même honnête. y
Signé Joseph East\cood Lieutenant d un 74, au
fervicé de la grande 'Bretagne.'
( tj6 )

Situation du numéraire à Paris.


On s'attendoit en général que l'acceptation du rai
fcroit baiffer l'argent , & cependanWé numéraire eft
toujours au même prix, feulement ljar ne fe paye
"plus (i cher. Celte différence au premier coup d'œil
pourcit paroître furprcnante ; nous allons tâch?r de
faire voir" qu'elle te concilie |iarfaitanieiit avec le
caràclère moral de meilleurs de la Boude. Tant que
ïs roi n'a pas accepté la conftitirtion , les avides fpé-
' culateurs- ont fart naître des inquiétudes auxquelles
ils ont donné un enfeendo bien întéieffant pour leur
vues patriotico^méialliques : lorfque ce crefeendo a
été a fon dernier période , ils ont fait fortir de
leurs colTics l'or qu'ils ont vendu 6 liv. z f. & qu'ils
n'avoient ache:é que <Ç liv. , ce qui fait , comme on
voit , un gain affez honnête.
Pour l'argent, ce n'eft pas tout à- fait 1a même
marche. Ceft en général , les jeux du Palais-Royal
qui en règlent 1; cours. Ceft une pompe foulante
& afpirante ; Se tant que les jeux fubfifteront r on ne
jdoit pas efpcier que l'argent din.inue jamais , dut la
ewftitution -marcher toute feule, faut -avoir, befein
des lifîercs des comités. ■;.

Cours de la rue Vïv'unne , rfS feptemhre.


Les afllgnats de j«ol. perdent.. 17 & demi p'. 100.
c pour des affignats . . 5; liv. 1 5 f-
Les louis valent | poui. de rMgent . . rJ %
Les afîîgnatsdc 500.1. pour des
aflîgnats de <; liv. perdent.. 8 pour ioo.

Be l'Imprimerie du Jeùrnal de la Cour ■■& de la Viiie.


N». 18. i&Mti* * •
rif'+Nfh Lvcnemens màlheu-
,,*
»,. * wm >'*ux arrivés à Man-
Dimanche 18 Sept. *£*<&?' »auban.

JOURNAL.
de la Cour et de la Ville.
Tout fiifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaike.
« Cette même douceur q'je vous nous reproche*
(Fauteur parloit aux détracteurs des pliilofophes ) ,
» c'eft elle quia rendu les gulrrts plus rares & moins.
» défaflrv.ifes , qui a mit an rang des crimes ente
» fureur des conquîtes fi long - tems. décorée du nom
» d'héroiTme j c'.it à elle enfin que nous devons la
» certitude confolante de ne revoir jamais ni ces ligues
» de fielleux plus fane/les encan au bonheur des
» des citoyens qu'au repos des Princes ni ces rruf-
» facre; ,' ni c:s proftrriptions des peuplas qui ont
» fouillé les annales du genre humain ». M. le Marquis
de Çondofcet , dans fo:i difeours de réception à l'aca
démie françaiie , du il F'vrier 1781.
Connu- uu grand ph'iofophc conirpît b'^n Se les
hommes & la philofophie ennemie mturelle des fac
tions & des factieux ! quel juge iafiillible des certi
tudes confohnrcs ! oh ! le beau bittet qu'avoit la ChâtreX
AhC feu Clcéron avoit-il dit de l'ex- marquis : non
qiueratquem aopellet ineptum , qui illum cognoverit.
Orat. cap. LXVII. W.

assemblée nationale.
Séance de famedl.
f rÉparatifs potfr la fête qui fera célébrée
aujourd'hui. La conftitution fera proclamée aux Tuileries,
Tome V. Année 1791. ,.ft
( n$ )
Ams les dit ers carrefours & au Cbamp-de-Mars , fut
l'autel d" 1». patiie. Les mufkien : de la garde natio- .
nale , ceux d- l'Opéra-, ccu* de la chapelle du -Rot •
exécuteront un Lyn-.rc a grand chœur & gjand orebeftre.
— A4 heures, enlèvement d'un aéroitat au Champ-de-
IVUus. — Le foir■-, bouquet & girande d'artifice à l'étoile.
Vo:c: la nouvelle formule du ferment des troupes.
Pour les officiers : Je jure d'être, fideie à la nation £
à la Joi & au roi , de maintenir la conflitution rie tout
n:on pouvoir, & d'ciécuter & faire exécuter les lcix
ir.ilitairts. -— Pour les fcidals : Jj jure d'être fidèle
à la nation , à la loi & au rot , de défendre ce tout
mon. p.ou voir la cor.llimtion , de ne. jamais «Lurjdonn r
mes drapeaux , •& de me conformer aux régies de la
ci/upiine militaire.

VA R 1 É T É S.

A M. le p.refultnt de l'ajjemblée e'eUorale.

..J'apprends à l'inftant,,<jue l'intention fo; terrent pro


noncée de l'aficmblce e'i de me nommer à la pro-.
chaîne législature , & qu'on doit me bafouer avec le
ci -devant marquis t\c Villette. Quelqtt'édifî nte qu»
fbit là fociété , pennettez - moi de décliner j honneur
civique qi?on veut me conférer. Les preuves cnoimcs-
<je pati'iatifir.e qi:e je mets tous, les jour:, en. évidente.
me mettait petït-ct:e en mefure de candiduter avec
BIM. Lacretdh Si Panckouke ; mais mes ocuipst'cms
me mettait dans Jimpoflîbiiité abfoiue d'accepter cette
favCur. D'ailleurs la trnuité de mes poumons .ne me,
permet pas d'efpérer de pouvoir Lire allàut avec
quelque diftinctien dans la lice nationale. D.'.ns cjs pc-
enneficiS , retm.'ttez eue je renonce foicmnellcmrnt
à tons mes droits , & qiîc je les tranfporte en la
rcifcnr.e de A*. Û'drton de St'-iitorique méiv.oke;
Veuiliez , M. le p résilient , être interprète' de mes
icgre'-ts auprès de l'aflemblée de ne pouvoir liéger entre;
'( 139 )
MM. BrilTot & Faucfvet , & aiïurer Ik -que rien ne- fêté
capable de me faire dévier de la carrière; démocratique
que j'ai embraitie. ■■■ • - - • .
Je lais, M. le ptéfideat , avec refpeft , votre,

Gauthier Minor. ,
•»■»'■■■' •'- '■' : "■'•'■ ""- '" '■ ' '<■'■' -~' J"''~ ' "■''
i.i ■ Ht,,fllfcilll»
*• '" T ■ .'M' " r.^-i
" Le Mercure de France cft. excellent dans fa prtrlfç
Jiolrtiqu; depuis que M. 'M:iMct-du-Pan le redire , mais
dételtabte dans hpirtie lilt .'r.iic. — Ceh n'a rien d'ex
traordinaire ; le Mercure d'Olimpe étort eu mêmç
tems le dieu de l'éloquence , du trafic Je de ia, filou
ter!::. ''-*' . ' -.''."'.- )

Le 8 feptemSre i7pr , on criait aux Tuileries.,. 1


36 fols , rclriiiiable, le profond , le magnifique ou
vrage de M. Nccker fur l'adininlfliation des finances t
en trois gros volumes, avec' e (rampe , Se portrait de
l'auteur, & l'on ue trou voit pas d'acheteurs. Q tempo fa !
Ôh ! comme en- fut d'ouvrages & de réputations ou-,
yragées , il faut Çivoir attendre , & clioilir. le mo
ment i j
— I11INI»
.'ii(;

Plufieurs pe '(ormes afluroient mardi qn? le maniféiie-


des prince? parottFoit au mente infïVnr~q'.ie la lettre
du roi. Comme on n'attendoit pas fiiol.çeye -rierrrrese ,
oh penfoit qne c'étoit une fuite de la. politique odi-
tiaire , qui 'a toujours fait mettre clins la balance urt
contré'-pords aux màuvùfès' nouvelle; qu'oit a reçues jj
mais cette crnfht^uê'jjè 'qui eft po.fible. 'de h p;\rt
3e fijffftmblre., ireft ntt'lcarî'nt vraifernSfeblé: ck, lai
ibart du roi. • ..;• ...
1 m 1 1 >Ero— ——

Nous avions annoncé la réunion de Tordre du S. Ef-


prU à- deux personnes j" le 'voila aujourd'hui réduit a
( i4° )
une , fi M. le Daur hin veut le coiiferver. L; Roi Tait
comme ce* joueurs de dîmes , qui n'eu ayant plus
qu'une , abandonnent la pauie &. font , reiiuie la iculc.
dame qui kuc refte.

Nous engageons toutes les perfonnes qui arrivent


à Par s de loger à 1 trôiel de Belle-vue, rue *• car
refour S. Benoît , près la rue Tarane. Le fîeur Le~
gendre , maître de cet hôtel , eft un excellent citoyen
qui pouffe le patriotifme au dernier degré de chaleur.
Il a 1.11 fils , tap fli r , rue de Tarane , vis - à .- vis la
fontaine , qui fuit & dépaffe même les traces de fon
père. Cette Lmife eft encore illuftrée par le fameux
boucler Legendie , auquel fes confeils patriotiques au
Champ cîe Mars ont attiré une perfécution de la part
des tribunaux , & qui en a appelé à l'opinion publique
par des placards collés à tous les Coins des rues.

Le fîeur VU.... a été fi enchanté de la motion d'ac


corder une amniftie générale , qu il a fait illuminer fon
hôtel depuis le haut jufqu'ca bas ; il étoit en train
de compofer ce jour - la : il a farci la Chronique &
Gorfas d'une grande motion fur les farines , & il a
fur-tout vivement combattu le duel en face.

On affure qu'un certain citoyen aétif non éligibîe ,


a repréfenté que le facrïfïce qu'il avoit fait de fon
( Saint ) Efprrt , & les belles sciions que tout le monde
lui conuoît , méritoient bien qu'on le décorât du grand
cordon rouge échappé da naufrage ; il prétend que le
fimple petit ruban de S. Lcuis eft éclipfé par l'éclat
de fa gloire & fur-tout de fon teint.

Non, Me/Heurs, nous ne fummes ni antropophages


( *4* )
nî habitans des petites-maifons : votre repronhe eft in
jure. Je n'ai pas l'honneur d'être du nombre des-
éle&eurs de cette ville ; mais je vous allure qu » tous
ont du bon ve^it & une judiciaire allez adro'te; c'eA
même la raifoa qui lie leur permet pas de nommer u:i
citoyen honnîte ; ils n'ont élu le'fieur Faw.ket jk
jutres forcenés de la même trempe , que d.ms l'efpoir
confolateur que de tels perfonnages fubiront dans peu
les récompeufes réfervées à letus vertus civiques.
■ Vous voyez que ce tableai des uomina'.ions , n'eft au
tre chofe qu'une tfpèce de lifte indicative qu'on pourr»
co.itpulJcr utilement da.ii l'occàlion. Mindez-moi , je-
vous prie , -il vos Pariûens fe font avifés du mime
expédient que nous. J'attends votre rdpoufe avec une
vive impatience.
Wwp
L'aOTembléc nationale a décrété qu'on chanteroit au
jourd'hui un Te Jeum dans la cathédrale, qui feroit
fuivi d'une brillante illamination & de pluneurs dé-»
charges de canon des plus éclatantes , pour bien fai:e
comprendre à la nation qu'elle eft hetiieufe.

Dîzl.iration di M. Mzlouit , Député d'Auvergne.


Je n'ai point Lit de protection , mais ni ceux qui
m'en louent , ni ceux qui me blâment, u'ont 1; dtoit
de me dire que je rétracte ou diiliuiule mes opinions.
J'ai déclaré à Liilemblée nationale qu'en ma qualité
dî mandataire du peuple , je ne ponvois ni ne voulais
donner mon fuffrage a une confiitution contraire fur
Îdufieurs points à mon mand it & :i ce" que je crois être
es vrais intérêts du peuple , les vrais principes de la
liberté , de l'ordre & du gouvernement monarchique.
Je perfifte invariablement dans cette- déclaration. L'ac
ceptation du roi & mes vœux corrfhns pouf la paix
publique m'inteidifent toute autre explication.
PARIS, 16 feptembre 1751.
Signé- MALOUET,
( 142- )

Un jour qu'au manège la mâle éloquence de M. de


Ca\alès fut enveloppée dans les rets fyllogiftiques de
M. Rewbe...l , & dès-'ors vouée à l'iinpiobation des
galeries & de la gauche , l'orateur deloenvant de la
tiibunne dit en fouriant : « ce qui me çoniole des rai-
» fonnemens & des injures de cet avocat , c'eft que
» je l'ai fait co.. & que fa femme étoit jolie. .».

' Il n'y a pas de jour que les Français ne donnent


jine nouvlle preuve qu'ils ne font pas " faits pour là
liberté. Il y a un; différence très prononcée entre la
liberté & l'indépendance. — Ceux qui défirent être.
libres portent en eus le germe des vertus. Ceux qui
vifent à l'indépendance font naturellement vicieux.

Voici es qu'un Anglois nous écrit. — Quand mo«j


roi Te rend à la cour des Pairs pour y promulguer de?
loix, non-feulement les membres de la chambre fe tien
nent debout , mais ils reftent derrière le trône. J'apprends
que les députés à l'aiTemblée nationale ont en l'extra
vagance de refter aftis pendant que le roi ètoit préfent.
Je plains bien fincéiement vos compatriotes s'ils pen-
fent qu'avilir leur roi, c'eft faire un acte de' liberté'.
Ceux qui difoient en parlant du pape , qu'il fdlloit lui
lier les mains & lui baifer les pieds , étoient non-feulement
plus polis , mais fur-tout plus adroits politiques que vdi
douze cent législateurs. Jamais ils ne m'ont paru, fi
petits que depuis que grimpés fur des échaïïes', il$
ont cru s'égaler à un coloffe. :

Un bon bourgeois voyant pafler le roi qui alloit -à


l'affemblée nationale accepter, fanftionner &c. ,' crioit
de tems-en-tems & de tout fon cœur : Vive LE Roi !
•—Un député du Côté gauche qui, ce jour- là, iîoit
(- H3- >
chargé d'inrpefter la conduite des patriotes qui nV-
voient pu entrer aux tribunes , croyant parler a un do
fes habitues lui dit : « ce n'ejl pas, cela t mon,
» ami , qu'on t'a dit de crier , cejl vive la nation !, —•
» Crit\-te vous-même , répondit le patriote, elle vous
» paie afje\ pour fa ». ll)iiu, ,

Grand mOyen d'illumination dans les rèjouijfarices


publiques.
Prenez toutes les lumières des diveiTes académies,
pendez-Jes comme des luilres , & ça brillera, brillera',
brillera.

On aiTure que le corps électoral des Bouches du


Rhône a enjoint a (es députes à la prochaine légif-
lature.'de voter, pour qu'cJle Je fleuare exj- leffénient
Assemblée Constituants , connue la premieie.
On dit aufTi que le •épartcmeiU i'e la Côle-rî'Or
a -chargé les (iens de faire mettre en délibération d:\v.s
la iéconde ailernblée la quefti-on de l'avoir fi la pre
mière a pu fe créer corps constituant.

Extrait d'une lettre d'Amiens.


Ou vient de donner ici t:r.c rcprcfciration de Pierre-
■le- Grand , Opéra. Le usinier couplet, à la louange
d'Henri iV , cfi: terminé par ces deux vers :
Conlerve un il bon père
A fes fujets. ,
An lien de dire Henri W , Aûri.-e hafarda de nom-
mr Louis XVI. Les plcuts coulèrent a l'iiutaut de
tovis les yeu>: , toutes 1 s mains applaudirent long-
tems avec tranlport j un féal cmip fie (iiïiet parût rin
parterre .: les cavaliers de Bcrry , qui étojent aux
ttoiîieiaes loges, indignés, dépendirent avec préci
( H4 >
citation , cherchèrent & reconnurent le fifSenr qu'ils
forcèrent à faire des excufes. Lcî Robefp.... Peth'u.
d'Anton & B/iffoc , vont fans doute faire retentir
la voûte d? la jacobiniere de l'éloge de leur Irere
d'Amiens & lui décerner une couronne civique 5 mais
il ne la portera pas parmi nous. •

Nous fonur.ei charges de prier M. Frcteau de


vouloir bien taire cpruioître les noirs des officiers des
Gard es-Suif] es qui lui ont demandé d'être incorporés
dans ks troupes de ligne , ainlï qu'il l'a annoncé à
l'alfembléé natiojiaîe.

Quatrain à madame la Marquife de Tuur^el.


Toi qui par tes vertus, tes mœurs, ton caractère,
Sers d'eiemple au Dauphin' dont t» formes le cceur *'
Rensîs le bon , jufte , ferme & pour notie bonheur
, Qu'il s'inftruife en voyant les malheurs de fort Peiîb..

On affine <ju; monfeigneur l'Arche verre de Paris,


M. de Juigné à la tète dit chapitre de Paris , célé
brera le i novembre , la fête des trépatïés. On fer*
mémoire des Saints Gobet , Muht . Fauchet , & de
l'immaculée conftitutionnette dont l'abbé Maury pro
noncera l'oraiibil funèbre.

TZrraea du N°. d'hier.


Page 130, ligne 5 , Ja'fquille de Stan , Vifc\ la feuille
le Star. "±
Ibid. lig. 8 , vôtre arfeffe électorale , life\ fon-alteffe
électorale. -,''
"Tag^ t 3 y , ligS-1'0, ont vu conquérir , UJe\ ont fu
conquérir. ^ 1

S>e l'Imprimerie dujâurnal de la Cour & de la Ville.


N». 19.
Catholiques majjii-
T . .. _ StvJa: cJe* a Ntmespar les
Lundi 19 Sept. *£Zd+ Protejlans.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut an malin.
La Fontaine.
TouRN.vr, îf feptembre. — Un membre du confit
aulique nous mande que cinq régimeiu Autrichien»
de 3000 hommes chacun ; four ta marche pour ce
pays. Plufî.-urs autres régimens ont reçu des oidre*
poar la mîmt deftination. — Maroli. M. le comte,
ai la Châtre eft. -arrivé d'Ath pour former un corp*
des officiers qji font ici; mais un courier de M. le
comte d'Artois, arrivé le lendemain, l'a empêché
d'eiécuter oe projet. Il lui mande de fe rendre fur
ie-champ auprès de lui à Coblentz. Cinquante mille
Aunicuiens & autant de Pruffiens viennent de recevoir
l'ordre de fe m7ttre en marche. M. di la Chatrt eft
parti à quatre heures après midi. — Hitr plus de 103
officiers font arrivés ici. Avant-hier il en eft arrivé à
peu près allant. — On a arrêté dimanche deux par
ti. uliers décorés de la croix de l'école militaire « ils
ont avoués qu'ils avo'wnt des projets contre M. dt
BoûiUé , Se qu'ils ont été envoyés par une foûiété
qu'ils feront connoître. Nousavons auffi le finalement
de plufieurs émilfaires dé. la propagande. —"Le bruit
court que les émigrés font deftinés agirder lé Brabant
Si la villes frontières appartenant à 1 Empereur j pen
dant qu'on travaillera à mettre vos révoltés à la raifon."
Cet arrangement paroît ne pas' convenir aux émigrés,
qui brûlent dn deux de partager les périls de leurs atliés!

- Sf cclacle nouveau.
r
D .>---■ -, . . . .,
ans le courant de novembre prochain , les comé
diens Allemand*- ordinaires de l'empereur- .feront
Toixe V. Année 170 1, S
? i4§ )
î'otiyerture de leur théâtre , à Par!» , par une pre-
*tii:rc r^préfenlaliori des fermen} indifcrets , comédie
■en trois ■aelfs , par une nombreufe.fociété de patriotes
Français ; fuivie du retour imprévu , apologue en un
•acte, de la coropofitioti des ci-devant Gardes-du-
Corps ; en attendant Je confintement forcé, vpéni
comique , paroles de Léopold , mufique ce Guillaume.
On danlcra tous les jours gratis à, ce 'même théâtre
avant Se. après le fpeaaclc.
- ; ■ * , ,■ .,. - -; fcî
~* — •. • ■ -, \* .-(y./*
■ •-? >^,u
. .*A -. --'■■?
^5 ..- ■ .
: :.•.-,,;■ ■* n m i ii i

Cbupltts adrefie's au fégimeril dé BerwicK , qui r en


; i6()i , quitta l'Irlande pour finir Jac'qites ÏI , &
■ -.-en ijç)t quitta la France pour mieux ■ fervîr
^X-ouis XVI, ce qui a fait donner par Monsieur
aux nouveaux drapeaux de ce régiment la devife :
. Seaipzr et vsiquE fib-Eusf-'
. -
^ Ai» : Mon honneur dit , &ç„

Au régiment.

*'
Bravs foklats , toujours à votre maître
« . ** ■ 7 ■ i . ; v* ï r -- r

Vous confervez amour , fidélité ; - -.- -, *' *


Vous ne voulez défendre & reconnaîtra
Que" du Roi fcul les Ioix' , Taïtorité. - ,
: Au bout d'un uecle on revoit ce courage (i)f
■-. ; Cette valeur, ces iènlimens vainqueurs,^ , t
Dont Jacques II jadis reçut l'hommage , :>
Ft qu'à Louis viennent doSrir vos coeurs.
' ' ■ i 111 i ■
(i) Le régiment de Bciwich a, d?ns toutes les
batailles, déployé le plus grand courage Si montré
qu'il, favoit également bien fervir le Roi & l'état, no
tamment à Fontenay & à, Lswfcld , ©à il perdit 1«*
d;ux tieis de fes officiers,. - f_■
(M7) "

A M. te Duc de Fitz--James-, ColontT.


Tr«-digne clieF d'un rçgrment fans tache ,
Tu. mérnois d'avoir de tclsfdldats.
Ta vas remplir h plus brillante tâche
Eu- Gonduifant ces guerriers aux combats.
Wu, d'un Roi. :(.i)-, tu fus tou/ours fidèle-
A tes devoirs comme à la, royauti ,
Et ta valeur va feevir avec zèle,
Pour rendre au Roi fcs. droits, fa lihetlé.

- nmm
La chancellerie de Berne craignant pour le rantort
Ta contagion du mal français , vient de défendre par
une proclamation , la circulation de toutes les Celles
incendiaires qui dans. Paris éleû.ifent (L merveileufe-
ment nos fans-culottes.

Voici les feules dont l'entrée foit permift ï '■


L'Amf du Roi de MM. Royou- &l Mont/oie.
La Gazette de Pa:is.
La Journa-1 de la'NoblelTc, par M. dt l'a- Craùa,
Les Sibats Jacobites.
Le Journal de la Cour. &, de la ViUr. ....
Le Journal de M. Suleau
Le Journal de M. Fontenay.
Le Journal Général de France.
"■ ' ' ' ■ ' ». i i i i
M)' Le Dnç Je
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pctit-JUs-rra snaréetat
sraiectar
d* Berwidij
Beru.' dont Us tjploits fout aulli" connus aue
igine.
1 on™'"»
rO*0
On. dit que le décret de l'afiernblée nationale qui
improUVe les électeurs de Paris a Regard du fleur D«.miens
huiffier, leur a ouvert les yeux ; & que pour réparer:
leur tort , ils vont le nommer député à la nouvelle
légiflature.

Or jpuera inceiTament fur le théâtre de xVfolière ,


une pièce en 3 aétes, en vers & profe , intitulée, les
douceurs dé la liberté , pat T)il. de Aleslon, ci-devant
chevalier & officier au régiment d'Agénois.
En attendant la repréfentation , cette pièce fe vend
chez M. Senneville , libraire au palais-royal.

Le lendemain -du jour où nos repréfsntans


. Expulferent Thémis & fon coftume antique ,
. < : J'apperçus fur une boutique ,
Auge- des airs, maint panaches fiottans ,
Avec ces mots pleins de fens : . .
Avis aux magijïrats de nouvelle fabrique ,
Plumes a garnir les volaks.

L'abbé Tàlleyr.:.. , dit l'évêqùe d'Aut.. , a Sut um


rapport fur l'éducation; il a été fort' applaudi par les
habitués des tribunes qui n'en ont pas. Ses amis voyr,nt
avec peine, qu'il a négligé d'y comprendre Hn cours
de jeux ; font perfuadés que fes connoiffances
-énie* & approfondies fur cette matière lui ""auroient
.mérite encore plus de fuiTrages. . . .• „t
( M? )
taux rèda&urs du Journal de ta Cour & de là
Ville.. ,•
■" Il me fcmble , Meilleurs, que je n'ai pas oui jugé
la Chronique fcandateujè ; car depuis quelques jours
;fes auteurs s'éfoufEent à me dire des injures. Ils m'ac-
cùfènt de leur avoir envoyé des articles , & Us Ce.
vantent de lès avoir mis en français. Je ne ni 3 rien
-■àc tout cela , mais pôiirqiOi n'en ont - ils' agi
:aiafi qu'avec moi ? Se pourquoi u'ont-ils pas fait fubir Ta
même traduction à leurs autres bienfaiteurs; Voilà ce
dont je me plains , & ce qui paroît injufte à leurs cinq
ou fix lecteurs j je me- plains auffi, que voulant mè
faire connoître , ils n'aient"pas" dit tout le mal qu'ils
doivent penfer de moi , & qu'ils aient montré de l'igno
rance jufques fur mes vic«s j en effe-t il« ont oublié
mon ancienne amitié pour eux , & le fouvenir que
j'ai le courage d'en garder. Cet oubli mériieroit ieul
que je les nommàfle , & qu'à mon tour je les tille
connaître ; mais je penfe que nul crime au monde- ne
mérite une telle vengeance , 3c je réduit la mienne
à leur pardonn;r. Je ne iais , Meilleurs , fi vous ave*
été choqués de vous voir confondus dans les injures qu'ils
m'ont adreffées , mais à tout haiàrd je vous offre pour
toute indemnité d'en partager la gloire. Ces terribles
chroniqueurs font- peu de jaloux en ce genre i 65 ils
fjz pendroient de rage, s'ils connoiffoient tous les keu-
Teiix que font leurs outrages.
Signé CHAj^CENttl.
. - /' - • ■;-->
■ !»■»■" ' '
;- >
Quatrain adrejfé à Madame ELISABETH.
Toi , l'honneur de ton nom , dont le grand caraâcr»
Egale les vertus & même les malheurs, :- ■>
Sois pour notre bonheur le guide de ton frère.; i. .
Ses fujets lui rendront fa couronne & leurs cœurs.
, Par un Chevalier Français , fiJeîé A /on Ditit ,
.. ' , .;■ .. à fan Rok &.â fa Patrie."
. ■.*,.. p1°)
— '""""WBB—»

L'ex- minttrç de £«,««,.,. vend fe. bibliotneatre.


Parmi les livres préciéter qu'elle renferme , *ous avon*
iur-tout difongue une édition très-ancienne du Cid de-
Corneille, enrichie de variantes infiniment curieufes.
4^ foivsnte fur - tout nous a intéreffés , quoiqu'elle
naît rapport à aucun événement du tems. Avant de
la tranfcwe , nous prévenons nos lecteurs que lorfque
cet ouvrage fut compofé, l'aôeur, chargé d\i Me de
don D.egue , ne paroiffoit qu'avec un chapeau rouge.
Nous ne voyons pas le bat de cette formule qui dans
te tems etoit probablement, d'étiquette :

Don Diègucfeul, un chapeau rouge & un bref


à la main. • -
. : °. "g?! * défcfpoir ! 6 fortune ennemie?
v N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
■ Et n'àî-fe tant blanchi fur les facs financiers
Que pour voir en un jour flétrir tant de laurier*?.
Mes talens qu>«iourd'hui : le Sénonois admire ;
Mestaâens qui fouvent ébranlèrent 1,'empire , -f-
Qui trahirent fouvent la caufe de mon Roi ,
" Trahiffent donc ma caufe & ne foht rien poar moi,
.&ptue> fouvenrr de >ia gloire paffeeV
Œuvre de tant de jo«r,s._par le _p«pe. effacée !
Cruelle dignité , fatale à mon bonheur !..
Précipice élevé d'où tombe mon honneur !
• Faut-il fur .vos d<ibris voir triompher un prêtre ""'
Qui m'apprécie , hélas ! & qui me nommé un traître }.'J
A la cour dés Romains, Maury , fois cardinal ? ■
Le Vatican rejette un prêtre- déloyal , ■ -
Et ton jaloux orgueil „. par ta co adulte -infigne ,
«algrrf le-choix-duRiBi «n'enta fu rendre indigne.
Cm* )
Et foi de mes fuccès trop fragile infiniment ,
D'une tête glacée , inutile ornement ,
Chapeau fatal , & qui, dans cette circonftance »
M'a fervi de parade & non pas de défenfe ;
Vas , quitte déformais le dernier des humains ,
PaiTc pour me punir en de meilleures mains.
Aele premier , fcène IV, édition, de ijilj
i ' El\ev. Amfterd. ■
t

l.î ci-devant cardinal toujours de l'ignominie a eu


beaucoup de peine à fe détacher des fo mille écus, qui ,
diftribués avec difeernement , lui ont valu la députation
à. la légiflature prochaine ; ce n'eft qu'en lui faifant tou
cher au doigt & à l'oeil!, qu'il regagneroit cette Tomme,
avec ulùre , qu'il a enfin confenti a âcher prif-. Jufques-
là on n^voit confulté que la juftice & l'équité dans le
Jètuiin épuratoire qui l'ayait exclu ; mais l'argent maî
tre du monde.. .

Qu'un ouvrier gac u» ouvrage ,


Et qu'il en ait le payement ,
C'eft une ufure aux yeux du fage ,
Si le coquin ne rend l'argent.
Députés de notre royaume ,
Contre lui ménagez vos coups ,
En déerctapt contre cet homme ,
Le décret retombe fur «pus, . ^
' Fur un Iticirlge.
- ^P" - W
.....<V*>\ ..:■ .,,

COqPLET,
Sur l'art : Û'efi ce qui me confok.
-■ Aveè la cotiftitution ,
Louis vient Ai faire union
• ' Par contrainte & par force. ( b'ti. )
Je fuis loin d'être fatisfait; • • • . -.
Mais je me confole en lecret,
Attendant le divorce. ( bis. )

Avis ait public.


:.
-Le fieur la Toamade , citoyen- aftif, colleur & aftl-
clicur , a l'honneur de donner -avis à la nation ', qu'il
vient de former un attelier fur le lerxein des capucins
An fauxbourg S. Jacques, oit, uoo ouvriers tous fa
itfrectjoii,, font en activité pour mettre, des pièces & des
morceaux aux alîignals , billets patriotes-, chiffon» de''
feûion & autres papk-rs-monnoves , mie la grande cir
culation a uféïj "t'ioû'cT'ou c'éciiïrés. L'art de les ren
dre neufs eft porté à fa perfection; h gloire d'être
utile à fa patrie* , rend cette entrepiife gratuite , la
feule récompence qu'ofe efpérer la Tanrnaàx d'un fi
Moble défintej.eifement , eft l'honneur du panthéon après
fa mort. • .•

' Errata du N°. d'hier.


y ■ *
Page «41 , Iig^'4, ç*t du bon vent, ILfe^jont à\x
bon fens.. . . , m

De l'Imprimerie du Journal de la Cour St de la Ville.


' ' ^^toOl'2v0"4 en mourant ,
Mardi 20 Sept. ^£3fl"da tué ** eatho'
r ^aJP" Loues.

J O U R N A L ;
DE LA ÇoUR ET DE LA VlLLE.

Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

On oublie bientôt cette foui? de morts qui a péri dans les


batailles.non-feulein nt parceque c'eftla fatalité inévitable
•le la guerre , mais parce que ceux qui meurent par le fort
des armes pouvoientauffi donner la mort à leurs ennemis,
& n'ont point péri fans fe défendre. Là où l'avantage & 1*
danger font égaux , l'étonnement selle & la pitié mêin>
s'affoiblit ; imis (î un père de famille , innocent , eft livré
aux mains de_h fureur , de la paffion ou du fanatifme , fi
l'accule n'a de défenfc que fa vertu , ri les arbitres de fa
vie n'ont rien àrifquer en l'égorgeant, alors le cri public
s'élève, chacun ciaint pour foi-même , on voit que per-
fo.'inc n'eft eTi stketé de fa vie , & toutes les vpix fe réunif-
Fent pour demander vengeance. Volt, polit. & Ugijlat..
page <,&.
Le corps des évêques de Fiance eft- compofé de gens
de qualité qui penfent & agiffent avec une nobletTj di
gne de leur nailfance ; ils font charitables & généreux:
c'eft une juftice qu'on doit leur rendre. Volt. traité
de la tolérance , page 78. ~ . —

'ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance Je lundi.
T1 R O V B L e s dans la ville d'Arles. La municipalité
* été emprifonnée.par les ariftocrates. Lei gardes mù*
r
Tomç V. Année 170-1. T
( I-S4 )'
'î'ional.'S fe font imTes en marche pour" Tes "mettre à la
'talion. — Jj'aprcs la -.motion de M. d'André , tendante
à fixer lé jour où l'aifembliie lé fiépaieis', un décret a
£xc ce jour au 30 fé.ptembie ; ane députation en pré
viendrai le roj. — Ub décret déclare que tout homme
•condamné à:la mort fera conduit au lieu du fupplice ,
îevttu d'une -chemife , tantôt rouge , tantôt noire ,
ielon l;exigcance du cas.

Y A R I E T E S.

: Dansi'airetTîblée éicûàtûc '8*Atrxtfre' ,' le* "fli*6euçs


sfcle Villeneuve-'ie-Rtù fe font mis en quatre pour avoir
-■un député de leur ville. On a .nommé le /leur Grenu',
<riiarchand de bois. On fe fouvrenfà cette occafion de
'•la fable des grenouilles qui demandoieut un autre roi,
:&. à qui
* Jupiter
x . envoya 1 un feftiveau.
.. ■•..-■;•'"''
■ ■ ■ ' ■<'., ... :C"-',
1: •'

Bouts rimes a remplir*

. . Quand la juftice
» .'"Condamnera
. . Au fuptictf ,• - ;, ;• ;■
:■'. . Mars Gara, "■■". '•
. . Oaïa Cara.

—ftâ ' 1

La grande difpute fuivenue avant-hier dans le grand


lalon de Vaugirard , s'eft terminée à la grande ïatisfac-
tion des patriotes. — Deus de ces Meilleurs mal vêtus
parloient des affaires de la nation en buvant de 1erris
je» tein< un petit coup. Malgré la foute des'.j'ôur*iaux
jjui annoncent tous les ciatins au peuple qu'il cift
C»sp1
ieateax9.té en. dépit des Te Disuro., des iîîumimitron*»-
des fèrpentaux , des coups ds canons.», de* ballon* Se
des feux d'artifice constitutionnels, l'un d'eu* diToit
que taut esta étoih fort be.au , mais que ça, ne fervaiit
qu'àjecter de [a poudre aux yeux du pauvre -peuple pj
& que tous ces feux, daj-tifke ne Jprvoient qu'à-
{étourdir fur fon- malheur , qui augmentait tous les
jours. — Son compagnon., à qui lesjnoUsd'ÉGALITÉ.
& de LIBERTE tiennent lieu de tout, le prit à la gorge ,
& lut dit en écornant de colère -.. Mis que tu es hew~
reux y malheureux ,. ou je vais e'étrangler*.

■ IJIHHII.U U1..U .-Jj.. « 1

Le cardinal de Catcagnini a écrit, à. M. l'abbér


Maury , pour le remercier de la part du pnpe dir
zcle quïl a mis. à fou tenir fts; intérêts djns. 1 affaira
d'Avignon. Il termine fa lettre par ces. mots
D'ailleurs , mon cher confrère ,. ce qui eji bon. «j,
prendre ejl bon à rendre.

"■■" ■"
Un Député Provençal
Qui vient de lever 'boutique
Difoit au peintre Dorval r
Pour attirer la pratique ,
Comme enfeigne à ma maifon y
Peins une carricafBre.
Quoi ?■ dk-1'autre , tout de bon i
Je vais prendre ta figure.

———WI|H1I(
ê
Les badauts de Paris ne r.eiïèront jamais de l'être^-on Te*
entend journellement s'écrier : c'efl une bien belle-
cliofe que la révolution , &.pour le prouver, ils vous-
^ifent : autrefois on nous faifoit attendre deux ans pou$
/
le' payement de nos rentes , a&uellement »n nous
paye dans Tannée. Mais pauvres benêts que vous êtes ;
on vous payoit alors en argent; l'attente de deux ans ne
fàifoit pas une perte de 10 pour cent. Aujourd'hui , on
vous paye en afEgnats qui perdent 20 pour cent. C eft
comme fi vous attendiez quatre ans.

• Monfieur Beaudouin. , imprimeur de l'afTemblée , s'eft


plaint des contre-façons de la conftitution. On a fait
droit fur fes doléances ; mais les députés auront beau
faire, elle fera toujours Contrefaite.

D'après une lettre de M. de Blotteterre , lieutenant


colonel du régiment d'Agsnois, nous nousempreflonsde
j*£tifier une erreur confignée dans notie n°. du 6 feptem-
bre , où il eft dit que les folflats de ce régiment n'ont
pas voulu le reconnaître pour colonel, farce qu'il n'avoit
pas été nommé par le rof. Nous fomnies charmés de
nous erre trompés & de trouver un chef de plus dans
les bons principes. Au furplus , nous efpérons que no
tre correspondant de Saintes*répondra à Cet article.

L'habit d'été d'Un duc , prince malgré lui.

Mes amis , pour punir la fortune cruelle ,


Je fais m'enveloppsr de toute ma vertu.
«— Çarbleu , monfieur le duc , voilà ce qui s'appellq
Etre légèrement vêtu.

On obfervoit il y a quelques jours devant nn pafeon


qu'il y avoit beaucoup dé perruquiers parmi les foldats
, (M7)
•ai vont défendre nos frontières. — Ceft, répondit-il,
qu'ils veulent probablement donneç le premier coup
de peigne à nos ennemis.

' Les propriétaires & locataires des maifons de la rue de


Varenne faubourg S. Germain , après avoir obtenu laper-
mifiton de changer le nom de leur rue , ont arrêté à l'u-
mnimité de l'appeler dorénavant rue de la Fe né-fous-
jouarre , afm de confacrer par ce moyen la belle
acVion de Madame Renard, lors du paffage du roi dans
cette ville.

Jujlificaùon de V'ex-cardinal de Lomen fur U


renvoi de fon chapeau & de fon cordon rçuge.

Air : On compterait les diamans.

Non , de Sens l'évêque nouveau ,


Quoiqu'on dife , n'eft pas (i bête ,
Il n'a renvoyé fon chapeau
Qu'après avoir perdu la tête....
Et s'il a mis bas fon cordon ,
S'il s'eft dépêché de le rendre ,
C'eft qu'il a craint avec raifon ,
Qu'on ne s'en fervît pour le pendre.

Pour connoître le caraétere , les principes & les


mœurs de la plupart des députés à la nouvelle légif-
lature , on peut en faire une lifte & la comparer aux
numéros du journal de La Clos; on y verra figurer
une grande partie de ces Meflîeurs ; on verra anflî pat
leur correfpondance , la ta&ique qui leur ctoit fa™
(m* y
Ijère "dans TexércÎGe du plus faint des devoirs. Ccrag4
proçherrient ne peut manquer d'être intéreffant.

Philippe hourgeon , que l'on dit fans courage ,


a eu celui d'aller faire la cour au roi le lendemain de.
l'acceptation ; tout le inonde fait comme il a été reçu
& le petit acceuil énergique & fraternel d.s garder
nationales qui loi ont prodigué fur fon paflage le*'
épithètes les mieux méritées , mêlées d'agaceries cha-
touilleufes dont fes jambes de prince ont été Froiffées Se
fes bas éraillcs & crottés. ■■'
Un de fes amis, ( on croit que c'eft Gorf.. ) lui a
envoyé à ce fujet , vendredi dernier , les poiffardes
pour_ \e complimenter. Il les a reçues nn peu froide-,
ment & lenr a fait donner un aflïgnat de vingt (feus :
— un, affignat... à nous qui n'aimons que Feffigie
de not bon roi en or , — a dit l'une d'entr.'elles ; 8c
pour éviter l'embarras du partage elle eft auiTîtôt re
montés avec les deux plus réfolnes de fes camarades
» chez Monfcigneur , « tiens , Bourgeon , v'ià ton aflî-
» gnat, fn'eni voulons pas : t'as fait l'hrave &Tgénéreux
» pour nous faire donner dedans , mais j'voyoiis que
» t'es & nfras jamais qu'une vermine. — Donne-nous
■» donc l'adreffe du brave comte d'Artois , c'eft s'fti-
» là qu'eft un p*iace : j'yrons l'trouver & j'ne?
> l'quitterons pas qu'il n'tait fait donner une danfe à dir
» pieds de terre pour qu'on t'voie de pu loin. Arran-
» ges-toi là deffus , car c'eft comme ca q'u'ça ira ».

Une perfonne qui eft allée mardi dernier pour voir


rilluminstion de là Grève , a été' flattée de n'y voir
qu'un long cordon.... de lampions j il l'a pris, at-t
tendu le local, pour un heureux préfage de' la fea
de tout ceci.
■-'-' >.iftfi V

tïvuvittes jue/liotù "furVEncyclôpêM. <K "-•*

ï". La constitution accordant le cordon bleu à


ttionfeigneur le dauphin , a-t-on le droit de Je lui ôter
fans le consulter ? • " '.-.•■
i°- Le roi des français quittera-tt-il l'ordre de la
Toifon d'Or»
3°. S'il ne le quitte pas , confervera-t-il fa qtjalité
de citoyen a&if ? .J . . : < . [ '
4°. Le roi d'Efpagne & autres fouvenins de la
roailon de Bourbon gard;ront-ils le cordon bleu ?
j°. Le prince Philippe-le-B.au gardera-t-il la croix
de S. Louis/
6°. Le même Philippe garde-ra-t-il fa toifon d'or,
ou prendra-^ il perruque ?
7°- Même queflibn pour le Jason des Tuileries ?
29. Au cas que les meilleurs quittent !a Toi/on
•d'or , les dames ne voudront-eftes pas s'en emparer ,
comme nous avons fait des fleurs de lys Torique la
feuille du jour les a quittées ?
J^T°US n°us bornons pour aujourd'hui à cette férié de
•queftions , que nous -étendrons beaucoup , & l'on prend
la peine d'y répondre. • •

■ M. le rapporteur du comité des financés vouloit


làns-douts Bïèvrer ( i ) ' Jorfqn'îl a dit que le nou
veau régime avoit prodiÇrplus de- deniers clairs que

«f») Nouveau mot qnf %nirte faire un calerrrbcûrg;,il


fera ajouté à la nouvelle îdition^Projetté* du djâion-
daiïe de l'*ca«léairei • -^ -■"*- - ■"-•■-' ■ • • - *
l'ancien , car en effet les dtniitS nouveaux font fi
clairs , qu'on voit le foléil au travers , eu attendant
^u ils nous faflent voir un trou dans la lune.

î » "■'■'■ 1 1 mil" '


^ ...-■■ ■

JBtau courfier blanc à venin.

On veut faire argent d'un cheval ,.. J


propre a monter un général.
Il a fervi dans les deux mondes.
Dans une révolution , ,'.-,'*..*
Il eft propre à faire des rondes. -
. Drefle pour l'évalution ,
Dès qu'#n lui lâche la gourmette
Et qu'il lent le Coup d'aiguillon ,
. Il fait caraçol .& courbette.
Eufîn fous ibii'noo.îe attirail
Cent fois "dans mainte mafearade • v»
. Il* offrit & «roupe & poitrail
D'un bucéphale de- -parade.

Cours de la rue Viv'unne , 1 6 fepiehibre.

Les a/îîgnats de 500 1. perdent.. 17 & demi p. r&o.

.Les Ioujs valent \%ont& j<ar|cnt . . Ir f,


■Les aflignatsde 500I. poarHes
afllgnats de j Bv, ..ggrtlenW.... 8_pour 100..... ,.

mi 1 11 ■ ■

De l'imprimerie éi 'J*«rnaMe h Cour & de la Vilte,


N°. H. ,l^}r,i Femme enceinte af-
' \fommec à coups de.
Mercredi 211 Jcru
Sept. *&Jt Zt, *par
*m£«* me* **%'
des? pa
**
triotes.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Il n'y a point de monarchie fans nobUffi • mais


une noblelTe fans monarque feroit un gouvernement
plu? abfurde mem3 que la démocratie. Nous devons
donc tous honorer, refpeûer.nptre Roi, le plaindre
dans les malheurs , & nous reffcrrer davantage de cœur
& dame avec lui. Il eft beau de ne faire qu'un avec
Ion Roi quand il eft heureux , mais il eft encore plus
noble de le faire quand il eft malheureux. Difons donc
avec plus de grandeur que nos anciens :
Bege , in felici , mens omnibus wta.
Il ny a gueres de pays au monde ou les fortunes
des particuliers foient dIus affairées qu'en France Le
comte Maurice de Naffliu, en partant de la Hiye
pour aller commander l'infanterie hollandaife me-
cesurHa fi on lui conSfqtferoit les rentes qu'il ayoit
fur 1 hôtel -de -ville de Paris. On vous payera , lui
• 'V Çrc<c,fcment le mênj£- i"ur que le comte Mot
rice de Save qui commande l'armée francaife , Se cela
ctoir vrai à la lettre. Volt. Tome z9 . page 28.

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance de mardi.

'AssEM.ir.rc N.VTTOWAI.E a donné un congé illimité;


aux membres dû tribunal d'Orléans , parce qu'elle'
Tome V. AïTrtïe 1791. V
( *6x)
prétend qu'ils rcftent maintenant les bras ctoifés. Dif-
«Ciiflions plus ou moins gaies. M. Eailiy , fatigue du
fracas municipal quitte ïccharpe pour les jetions de
l'académie.

VARIÉTÉS.
Jtèfolutlon de M. Qnalrcm..., loyal marchand dr«t~
' yler & çhzyalUr du ci-devant ordre du Ro'u

Après avoir fué pendant plus de trente ans


Four mettre en beaux diajs ma patrie ,
i A peine admis dans la chevalerie
Avec mes beaux deniers comptans ,
Vojlà au'une législature
Ces ordres Si cordons Fait la déconfiture.
v Quoi, j'aurai dépenfé plus de vingt mille écus
Pour être chevalier, SI je ferois exclus ?
Non, par S. Claude (i) , non. Le Roi, mon cher confrère,
Peut quitter fou cordon ; mais j'ai l'aine plus fiere ,
Je veux garder le mien , & craiute de mic-mac ,
Je me le fuis l'ait peindre à crud iur l'eiicmac.

• H y a eu une Fêle fur les frontières de Flandre. De»


gardes nationaux ont voulu braver un corps-de-garde
de chaffeurs Tirolois. Ils ont couru aux armes. On
fait que ces chaffeurs font fi adroits , qu'ils placent
leurs balles oh. ils veulent. Un d'eux remarquant un
foldat très - bien habiilc , dit qu'il allcit le tuer i'srtf
f. àter fon habit , & lui plaça une bal'e au milieu dit
fiont.

[f ; Grwfd juron de M. Quatrem<,*.


( **3)
ïos nouveaux légiflateurs n'arrivent pas a» oré de
nos defirs } «r depuis la dernière lifte que jroas e*
aras donnée , nous n'avons appris l'arrivée «nie de

Al e s s r ê p r s ,
j4k'ctd«. L<i Source.
V&at. Le Roy an Lifieox. Le Pal,
Le Rçy de Bayeux. Parfait.
Ld/el. Merveilleux,
Msrlet. Frotin. Moine.
Pqeon. Leperon. Moi/z
Igeonnier. Vacher. Va -Rebours
L-rvault. FieM.
Piffbn. L:l Cornt.
Fiùijier.
Boucher.

-a récolte ayant manqué dans bien des provinces,


Je payfans difeut que fi le bvn Diiu n'a pas ta ht
dke , il l'a bien vrije.

^L'Auvergne va continuer d'envoyer Ces muets & fa


rmelle légifluure. Ils le plaignent qu'on ne parie
p; patois à la tribune : ils auraient tant de choftes
àlire.

■ Jn profond obfirvsfeur a. remarqué que -jette armée


lepatnotifme firt la tcmpévatme de l'un. Il a .été
tu-chaud tout cet été , fl «Alt refroidi confîdcrable-
rmt à rapproche de TatHoirtuP ; on, craint que cet
h'er il ne foit tout-à-fait gelé.
i4*> ii.

r«De q*vi d<*mte beaucoup dlii;rr>îtrr sut J&ccNhvt'y c'efl


avoir les Anglais aiiftowtes. Un de leurs journal-rîWi
r"
( i«4 )
'dit en rappelant un mot très - connu de Cifar , «u*il
aimeroit mieux être roi d'un petit village à la façot de
Louis! XIV , que d'être roi conftituticnnel des Fran
çais à la façon de Louis XVI. — On lit auflî ans
l'Oracle, que Taffemblée vient de replacer la courome
fur la tête de Louis XVI , mais que ce prince s';p-
percevra dans peu que ce n'eft qu'une couronne <V-
pines , Se que le feeptre qu'on vient de . remetre
en fes mains l'accablera bientôt fous fon poids, quoituc
ce ne foit qu'un feeptre de rofeau.

J'arrive du fallon de peinture ; parmi les différentes


croûtes qui y fourmillent , j'ai apperçu fous le ru
iner© ï$o un bufte repréfentant De/rues. Permeita-
moi de l'indiquer aux amateurs comme un modèle àe
fculpture. Les yeux expriment merveilleufement la
baffeffe ; le front, 1 envie ; la bouche , une crapl-
Jeufe lafeiveté ; au total , c'eft une excellente étuie
pour les jeunes artiftes qui auroient à fculpter uie
«ête de fcélérat.

; Un impartial demandoit à madame la comteffe le


Can....\. Qu'a fait l'aflembk'e jufqua préfent ? — Iks
■pauvres & des pauvretés , répondit-elle ; j'?joite
qu'elle pourroit dire comme Gengiskan daus l'orphdîn
de la Ckine :
• Qu'ai-je fait après tout dans ma grandeur fuprêmi j
J'ai fait des malheureux. & je le fuis moi-même.
j

Si jamais ( ce qui eft abfurde ) on pouvait fuppofcr


que la constitution tînt , ce feroit bien le cas de lui
donner pour épigraphe ce fragment d'un vers trà-
connu : Labor improbus omnia vincit, • \.
—— '
On aflure que toutes les places de commerce &
les colons américains vont envoyer une adr.ffe au corps
'électoral de Paris , pour le remercier de la nomination
<ju'il a faite du fieur de Warv Ils vont en té
moignage de leur reconnoiffance bonrfiiler une fomme
de if ou \6 mille livres , fbi-difant Brijjottée par
ledit fieur j ils veulent le mettre à même d'y faire
honneur, parce que , difent-ils, un député doit être
comme la femme de Célar , & n'être pas même foup-
çonné ; on croit que plulîeurs Anglais fc joindront à la
députation , mais pour lapartié du compliment feule
ment ; car ils ne veulent point donner d'argent ; ils
prétendent que les colonies feront encore trop heu-
reufes de les avoir gratis.

Les regkets mérités, par M. de Luunay , graveur


du roi , d'après le tableau de mademoiieile Gérard ,
élevé & feeur de M. Fragonard , dont les talens fu-
périeurs font très-avantageufement connus. Il fjroit
inutile de s'arrêter fur le laïérit î "dé cette efiampe.
Citer M. de Luunay , c'efl en faire le plus bel élogjj
elle eft la onzième de même grandeur , & pendant à
celles déjà connues fous les titres de Yheurettfc fécon
dité ; dites donc s'il vous plaît ; le petit prédicateur*
l'éducation fait tout, Sec. — Ces eihmpes fe trou
vent chez M. de Launay , graveur du roi, ci-devant
Tue de la Bucheiie , & qui demeure préfenten|ent rue
S. André-des-Arcs , n°. 43. — Prix 3 livres.

. Mont-Médi, le 11 juin. — Il eft arrivé Coq gardes


nationaux du diftrift de Verdun pour défendre nos fron
tières : plus de trois cent fe font «Jéj'i retirés après avoir
pris congé dans le fei\s de la révolution.
.Un de leurs capitaines, fils du Maître -de -Polie de

.'
( i66)
Verdun, s'eft précipité du haut des remparts dans
Jes foffés d'où on ta retiré mort.
La garnifon nationale de Mezière s'eft conduite à
peu près dans la même genre que la nôtre.
Si tous les Français qui paflent par ce pays-ci pour
Fe rendre dans l'étranger nsaiment pas la conictiution ,
on peut dire qu'elle a beaucoup d'ennemis.
La contrebande fe fait à force armée fur les frontières j
files commis font la moindre réfîftanee on les tue; mais
la plupart des prépofés qui aiment mieux de l'argent
que des coups de fuffis s'arrangent à l'amiable avec les
contrebandiers.
On ne peut pas dire que les fo!dats foient infubor-
donnés contre leurs officiers , car il n'en refte que
3 ou 4 dans les régimens en garnifon dans les villes
qui naus avoifinent. ..■_.,

Le régiment aUx ordres de PhiL... Bourgeon ne fe


jtaie pas avec des paroles ; auifi vo»Ioit-il abandonner
ion fervice faute de folde ; mais ce général fécond en
ëxpédiens , a imaginé pour le retenir de "ne plus foire
iéclairer les arcades de fon palais que de deux en deux.
A la faveur de l*ombie , les. foldats trouvent dans les-
poches des paffans de quoi fe dédommager de la di
minution de leurs appointemens. Lad... qui a donne
cette excellente idée , s'ëft refervé un foibte droit dvt
fol pour livre.

Le fieur Gars.. , «n des principaux auteurs , agens


& afteurs des exécrables journées des s & 6 octobre ,
elt crevé de rage hier au foir, à io heures n minutes
il fécondes , en entendant les applaudiffe mens don
nés avec ivreffe au meilleur des rois Si h. Ton au-
•gufte épaufe. Le fieur Sam/on eft furieux, de cet évé
nement tragique 8c, dit tout haut : que cette anticipation
eft une violation manifefte de fes droits. Au refte les
trois ou quatre amis dudit défunt font plongés d«s
( i«7 )
a plus profonde douleur. Le prince malgré lui te
charge d'un enfant bâtard dont il eft foupçonné 1« père
& a prorais de pqyer la lingeie à qui pour refte du
compte , il cft encorffdû les trois fameufes chemifes. On
procédera à l'ouverture du cadavre dans la l'aile de la
ïbciété fraternelle.

Un candidat du collège électoral ayant grande envie


d'être nommé à la législature , fut l'autre jour trouver
M. Robcfp ; & pour l'engager à le faire mettre
fur la lifte des protégés des Jacobins , il lui vantoit
fes talens , fes connoillances profondes... fa probité ,
&c. Il n'eft pas queftien de tout cela , dit le" bon
Robefp.... , ■

Par quels moyens j'aiis avez- vous fubnïté î


— Eh ! mais... je Brijfottocs , ne vous déplaife.
•-— Vous BrïJfotùe\... , j'en fuis fort aife ;
Parbleu ! ... vous ferez député.

Les prétentions de M. le marquis de Ville., à la nouvelle


législature écrafent de fatigue fes cuifiniers & fei
marmitons. — Il donne tous les jours à dîner & à
fpuper à vingt électeurs ,, quoique le maître paye les
frais le zèle des agcns doit être compté pour quelque
chofe 5 ils prient en conféquence MM. les Electeurs
d'acc.{lérer la nomination de leur maître j ce fera la
fin de leur peine : c'eft la feule chofe qu'ils demandent.
■ mut nignc—e»^— .

-il y a apparence que l'affemblée cherchera


è retirer fon décret du «quinze mai fur les co
lonies , à peu près comme un homme qui vient de
fe pendre & qui fent que cela lui fait mal , cherche.
à ratraper la chaijfc fat. laquelle il étoit monté &?
qu'il avoit fait tomber en {'accrochant.
( »« )

La eomporîtiôh -de Ta nouvelle l'giflature fe fait


d'une manière qu'on pourrok agpeler plaifante , fi
nous «'avions ps£fà Srartjtlre" d'en V6ir réfuîter de grands
ma'heurs. Par - tout on élit les peifonnagés les plus
lourds, les plus ignoip.HS ,v}es plus enragés , & nous
en connoiiî'oiis déjà pluficurs. Le feul corps électoral
dc_EaHir,piirGiiii>it,..vattl<jir.jE«i)ftai: au torrent jacobite ;
irais la nomination du fieur Brijfottant prouve que la
«WpirtStiofli sj&çhcirïî da»« Je*1ïnélmes principes. Il ne
ïhi relie plus qu'à nomvff^J^nfon. , Defmoulins, &
de fane la clôture avec Vole... Tous ces gens- la,
abfolument dirigés par l'influence des Jacobins , entre-
j^^t^e^aiVeWs1r'o%,Tiêrtklies ; le roi voudra
ftsïtftcWr'èlaitJoilftUolioliJ jïfBstt'eiïîblée ameutera 1er
gÇ'H^A&^yàt^etfiBfiu^tipns-;, des crimes & des
^h V't^MÏ'.&^WS.-ï^ 4as nous uvons dtî,à
cprouvEs. *»
«. ïi^^v ^ • ^.■VÂft.iwiiiiii I "r
M. le marquis de Cruyol à Amhoife , député de
Poitou étant le .feul gentilhomme de cette province
uj_p'ait^ Ajas ligné te s nouvelle déclaration du côté
*~t ,">çffiut?éf ⣠vWîoÎp bien nous dire fi cette
ÏÛhoYât'Y^'exceplïoiï <?ïfrd "dé là. part ou de celle de
les, co-detutes. !

r.LësafTignats de Çod 1. peinent... 17 & un qnnrt p. ipo.j.


'..1. *"'.j. „..,«",.. "'c pour, des afÏÏgnats . . 5 liv. il f.1.
.L» loms valent. I^^^Targent . . 11 L
> L$s aflignalsde.iooL'pQur.rks -.- .
. tr. afiignayde, î livi^perdent,. 7 & demi p. 10a

De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville.;

1
o)

SUPPLÉMENT

Du N°. xi.

'Lettre d'un chevalier fidèle à ion Dieu , à fon Roi Se


à fa patrie ,

AdreJJïe à tous les gentilshommes qui, en defiraht


le rétablijf'emeiu du trône & de l'autel, & le falut
du Roi & de l'Etat , font jaloux de conferver te
titre de chevaliers fans peur & fans reproche , & de
déployer le caraHere de franchije , de vaillance t
d'honneur & de loyauté qui caraflérife dans tous
les tems la nobUffè\

Rappelez-vous , braves gentilshommes , que le pre»


mier devoir des defeendans de ces preux chevaliers qui
fondèrent la monarchie... conlifte à iauver aujourd'hui
fes débris, à rétablir la religion de nos pères, à rendre
au delcendant d'un grand roi fon autorité légitime fle
fa liberté , à rappeler des hommes égarés à la raifort
& à la vérité , & enfin à fubftituer au règne de l'anar
chie & de la licence , ce gouvernement monarchique:
( purgé feulement de fes abus ) qui depuis tant de
(ier.les rendoit heureux Se florillant , un état dont on
ignorerait aujourd'hui l'exiftence , fans la publicité de
la barbarie , de l 'irréligion Se de l'aveuglement de fes
habitans. Songez , preux chevaliers , que la noblelïe
eft une , qu'elle doit être à l'avenir comme dans fon
origine la récompenfe de la valeur ou de la vertu , &
qu'elle ne peut jamais fe perdre que pat lâcheté ou
par crime. Son eiiftencc eft inhérente à celle de la
monarchie dont elle eft la gloire & le fouticn , & fort
chef naturel eft le monarque que fa naillance a place
fur le trôncy Mais lorfque ce fouverain , viiftime d'une
trop grande bonté , eft devenu l'efclave de les fujets ,
pour avoir voulu ajouter la liberté à leur bonheur ,
votre chef véritab'e alors* doit etre le premier prince
appelé a la couronne ; ou à la régence (i) , c'eft à fa
voix feule -que vous drvrr vous rainer Çow< les drapeaux

. ,^.^-^r la relig'u
voila votre devoir. Vo'ûf'ri'avëz tous qu'un but, vous
devez adopter ltf même moyen d'y parvenir, & la
nobleffc , loin de fë divîfer.'.aans; uii moment, où, fa force
■& (es fuccès dépendent 6d* Ton 'union > doit regarder
comme une 'Fa^i'ïorj, 'dan'ge'rêufe tout'parti qui le for-
meroit pour concerter ou affiner d'autiqs projets , &
doit mettre au taffe&'fes/V^àis, ennemis tous ceux qui
«feroient Toï OTopoïè^'ttes moyeifs. çl'accoirimoden eut

îme
&
.viv. i>iiiauiv , rajw UJIIil'WiMlll a • van^i wm n^vvinuuhl la
caufe honorable des "défénfeurs: du^trone & de l'autel,
moyens d'aitletir'sLqUi<'nie t peuvent pmaïs .entrer dans,
des cœurs où l 'riôiri'fèarr./ & la loyauté- ont gravé en
-trails ineffaçables l'àrr-otir lciu!CVoi"-1 '■jc-ii.pairté & de
la gloire. , r, .
Que ces chevaliers félons xmi' 'ont lâche irrent trahi
leur roi & leur ordre ; rotent ; ppurrencji^^-fes, armes
■à la maiit , s'ils ont l'audace de lés.' pp,rt,eT_'çorçtre les
.fa.u\ieurs delà France ; oii qu'ils Joient punis de leur
lâcheté & de leur félonie par la peine dèl* dérogeance
qu'ils ont encourue, & foient loumis enïiiîte au plaive
de la loi. Car toute action ou tout moyen qui reçoit

(i) Jufqu'à ce qu'on'^Midu la cdC":orinc i qui clic


appartient.
(5)
d'un chevalier un bounau ou un afTaiiîn , eit un crim..
e
de lèfe-ciievaller, que la nobitlie ne peut même pas
fcppolèr. Lorfque l'honneur armera vos bras , voue
valeur vous tracera bientôt le cl'.tir.i i de la gloire ;
mais potnr rendre vos lucecs c .eue plus prompts &
plus certains, que l.i plus p:;ri'jil-; ur.ion aUNMfltÇ
voire fo ce & que les lauriers que vous oiïrira lu
victoire f ient toujours purs & far.'s tache , «lin que;
vous puifliez les olTrir a vos belles , comme l'em
blème de vos cours , '& £ue,Jc 'jjanaehp, d'Henri. IV ,
dts qu'il Sera arbore par leior^'^^... eu inerte .
que for. rang place ,a votre,. AèlÇl, ^flu^ap^Mit
iaus ceire que votre nu ^,^.^^#88*,**
vois les murs de cet!

*.#,« de ces vèllans cHe^lu (Hj^rg.jRS^ J6v


expions font devenus ^fj^EWfeJbW«iH^fe'«««nill*
eux lur-tout unir Inum^-e au %fafc.., ftfe.
' * 4**
4>at
l'a il C
pour votre gloire 5: pour fou bonheur, qu'il don-;
a votre continue %e * liolnoraWe ce rëcogfiy*. iyj.
«îên-e - teins fes états & les revurs de f>us,.fcs ./u&ts.
Telle cft h proie/lion de loi à un chevalier prêt a
verfer j'ufqu'.i h dernière t'ouue de fgn^ftg p0l)r fyfnfr
temr & défcnrlre les principes ,s. j^s iriitsosns,' .iju'ftU*
i en Terme , que l'attachement le pjlïs 'in. ioiable. ifprt
Roi &-k ù patrie, & l'amour le. i uu bien g^çf lui
irj toi

,'

,-
(4)
iuOfle d'une lettre écrite aux KédaSeurs de la Gà\ettt
uliiverfelle,
'
Genève ,.le j feptembre 1751.
Messieurs,
Je ne vous avois point autorifé à publier fous mi
ïignature les fragmen's que vous av.'z trouvé bon de
dioilir dans la lettre particulière ( & par vous re
connue telle) que je vous avois écrite le 1; août ;
lefquels fe trouvent dans votre gazette du 18.
Vous avez d'autant moins lieu de douter du but dans
lequel je vous écrivais , que je me réfervois de donner
à mes informations la publicité qui mi pdroîtroit con*-
venabk , dans le cas feulement où vous, vous refufe-
riez à reftifier quelques-uns des articles relatifs à la
Suiffe , inférés par vous avec inexactitude.
Lors même que vous auiiez été en droit de publies
ainli une lettre , ce qui rie fe fait jamais que fur une
îéquifition tics-précife , vous ne deviez pas vous per
mettre des ■ retranchemeus qui en coupant toutes les
phrafes les plus eflenlieJles, les dénatuioieiitabfolument.
Je n'eii confirme pas moins tout le coiUenu de cette
lettre qui renfermait l'énoncé de mori opinion perfo-
nelle & de faits qui font à ma connpiffance.
Mais puifque d'après vos foins elle a été lue en lam
beaux , je defoe que le public fâche, qu'elle n'avoit
point été écrit»! dans l'intntion de paroftre fous la forme
que vous lut avez donnée, ni même d'ttre imprimée
en Ton entier, fa principale deftination veus ayant été
relative. Telle eft l'exade vérité , & la lettre même
en contient la preuve»
Je vous prie d'inférer, Meflîeurs, celle-ci dans vo
tre feuille avec ma fignature.
Signé. Charles SalAdon EgesTOK.

Es l'imprimerie du Journal de la Catir & -ic la Ville.


Huifier affcJTiné à
*■"''_»• •„ %i*. ±fZf la Flèche en faifant
Jeudi 2.Z Sept. *£££*■ fes fonclions.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
.
Tout faifcur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Manu dit adieu à fou ingrate patrie d.ms fou n°. 555 •
Jl annoiue Ton départ pour l'Angleterre , qui fe trouvera
iiiceilamment peuplée de tous nos Joui iî:;Iiftcs incen
diaires. Nous ne la féliciterons pas de cette acquisition*
mais nous ne voulons pis de mal à nos généreux voi-
fins ; nous les invitons a fuBveUIer les Français qui vont
prendre la place de ceux que la contre-révolution va'
ramener en France. Naus leur annonçons pour le mois
prochain Carra, Noël, Defmoulins , Frudhomme
Vi'.lttte , Berquin , Bonneville , Chamfon , La Harpe ,
Beaumarchais, Briffbt, Sedaine , Danton , Condorcee,
Gara cadet , Frércm , Martel, Audouin , Gorfas ,
&c. S'ils pouyo},yat:ilfS .renvoyer à Botany-Bay , ils
rendroient un grm d fervice a jEurope entière ; 'ils s'y
trouveraient i^ns leur élément , & pourraient y effaver
de la conûitulion qu'ils ont tant admirée. Le pis qui
pu'.fTe leur en arriver, c'^ft Je s'eutre-détruire.
On demande quelle eft l'opiniâtre manie des Rois
d'Angleterre de conferver le titre de Roi de France ?
Pin répond que foa fouverain l'eft efL£r.'rvement de
la Fiance bien plus que l'infortuné Louis XVI.
.SiuSS!,!;

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance de mercredi.
l'A. Chahroud a fait la motion d: faîre mettre an"
carcan tous ceux qui prendront le titre de ci-devaut
Tome V. Annt'e 1791. X
( *?° ) ,/ ..1
tfcmte, taron , marquis. Jamais homme ne s'eft vu fi
abondamment hué , bafoué , honni , colifpué comme
l'a été l'honorable membre., auteur de cette motion.
Quelqu'un lui a dit que parce qu'il étoit enféveli dans
la bouc , il Vouloir que fout lé fnoneTe .s'y roulât
avec lti. — Je fuis d'avis ,-s'éft écrié un dépisté /qu'on
le faiïe mettre lui-même à Chaienlon , il y mettra , s'il
veut , la dernière main à fa fameufe apologie de 1*
journée du 6 ocTobre.._.On -fe demar.de ce qui redouble
ainfî la rage de ces miférablcs ? C'eft le changement
qui s'eît fait tout - à - coup dans l'opinion publique :
chaque cri de vive le Roi eft un coup de poignard
^ui leur perce le fein.

i VARIÉTÉS.
. On dit qu'on va graver' fur te poktail d'une vieille
églife gothique ces mots : Au grcind homme les Jaco
bins reconnoiffans.

On donne à. deviner,, fur environ ifoo commu-


ïuans , combien ont affilié à la grand'meffe de la pa
reille de R , prés Forttcp.ay ', eo bas -Poilon ,
le premier dimanche du mois de feptjmbre iys>l > '■
Rèp. Je ne fais pas.
JDem. Mais enfin, à peu près ?
Re'p. Eh bien , une vingtaiue.
^Solution. Pas un seul. *
Nota. Tous les environs en font à peu près de
rr.éme.

Le t ^ de re mois , mous Target a époufé mader


tno!lèile Leroi de Lifa, & 2c 14, manheur le :oi.....
des Français a e'poufé mademoifelle Target. La- pre—
mère de ces. deux époufes a la vue aofii droite que:
les jambes de l'évêque d'Autuu , & l'autre eft un vrai
.cul de jatte ; 011 prétend même qus c'eft fon cxcefllvc
difformité qui a engagé wonfieur le roi.... de9 Français
à l'époufer , perfuadé , d'après 1 affurance des plu*
grands médecins allemands , qu'elle n'avoit pas. fk mois
à vivre.
. ï
.1 iwwnivM— "

Un ariftocraU en pavant fon fiacre le jour que le


roi a accepte la conititulioii , lui dit : — Fh bien ! frère,
,vous voilà bien content : le roi a accepté cette fa-
meufe conilitution qui vous rend heureux. Le
fiacre lui répondit : je me f.... de tout cela; une
bonne & forte pluie , voilà ce qu'il fatrt a. un fiacre ,
& point de constitution. ■
f ivnv.' '< i ■

*.»\f * •-
Nous averlifTons pour la dixième fois les bow Pa.-
rifiens, que les dépues ci-devant gauches vont leur
éAapper , s'ils n'y prennent garde ; a-près avoir ce qw'o» '
appelle mangé la grenouille , ils vont aftuellarr.cn çheiv
«her à emporter le chat: leurs vac!ies>& leurs veau* (<i^
font tous. fait*. Voilà bien des bé'es en jeu',
comme on voit» mais les dindons feront ceux q.»i 1er
laifferont partir fans vifiter leurs poches.
sti « ■■<•!.*:<: ________

Beaucoup de gens de bon feiis penfent que I'aflTem-


bTée aaroit été bien cmbaraff'e ; fi le roi avoit éciit an
bas de- la conflitution , ces mots en gros caractères-:
'■Je- me. démets de la couronne,

»".*- ". " ' *


(a) Un veau elr une efpèce dV petite vache i^u'o.»
met par-deffiis la grande fur les voitures.

f
■(-«7*'->

Les fuperbes fêtes conftitutionnelles annoncées pour


dimanche , n'auront pas lieu d'après les reprtfentalions
des pauvres patriotes , dont l'extrême mifère a convaincu
nos adminftrateurs qu'il convenoit mieux d'employer
l'argent deftiné aiax lampions & a«x feux d'artifice,
à leur faire des habits pour l'hiver prochain.

Un bruit fourd fe répand que le marquis de Saint-"


Huruge fera nommé à la nouvelle législature.

Tout au monde ejl mêlé d'amertume & de charmes ,


dit ce bon La Fontaine que nous aimons tant à citer.
Sur la foi de la chartre confiitutionnelle (ignée par
louis XVI en chartre privée , nous nous endormions
'paisiblement au bruit des fanfares , des tambourins & des
«ris de joie d'une populace hébétée , quand tout-à-
coup un coup de foudre lancé d'outre -Rhin eft venu ,
en nous réveillant , dirtîper ce vain prcftige. C'eft la
lettre des Princes au Roi. Tel qui dimanche rit',
mercredi pleurera.
Cette lettre le trouve chez Laurent , libraire , rue
de la Harpe , n°. 18.

On difoit en parlant de ceux qui ont illuminé ces


Jours-ci en ligne d'allégreffe de l'acceptation libre du
Roi , que c'étaient ceux qui avoient le moins de lumières
•qui en avoient montré le plus. Voilà fans doute po'ur-
Îuoi les croifées des patriotes les plus chauds étoient
bien éclairées.
( i73 )
Aux Rédacteurs du Journal.
Ou accufe le marquis de T'dly , le comte de Ri-
Varol , le prince de Pois & le marquis de ChurHp-
cenets , d'être les auteurs de plusieurs articles fouvent
inal écrits , quelquefois inintelligibles , mais toujours
fcandaleux inférés dans un' journal qui paroît depuis
quelqus jouis; je vous prie de vouloir bien m'aider
à dékbufer le public d'u:ie calomnie auflï défagréablc
pour ces meflïeurs , qui , bien loin de s'occuper à .do
pareilles balivernes , font maintenant au polie oi il
convient à tous les chevaliers Français1 d'être , — à
Coblentz.
L'abbé Coçu illard , ami de ces Mejjûurs.
■/!&<(■■* i.' '...'■' r • ; ..">;
—————!■!
:
Malgré trois décrets canfécutifs l'affemblée s'eft em
parée du comta: & de la ville d'Avignon. Al. Bouche,
à qui nous en avons l'obligation , s'eft contenté pour
fa peine de s'emparer du pont vieux.... Il lui a deji
jfait faire plusieurs réparations urgentes , qui malgré
l'économie connue de M. Bouche & des relfources.de
fou éloquence , n'ont pas laiité que d'écorner un peu,
fes facultés ; il eft actuelbment occupé à purifier les
dieux , comme il vouloit faire l'autte jour au coté droit
de l'rttYembléc.... An refte nous favoris que fi la nou
velle conquête de Al. Bouche peut tenter quelqu'a-
mateur , il la cédra volontiers moyennant un honnête
protit Se le rembourfement de fes avances.

MM. de l'affemblée qui dédaignent fi fort les exem»


pies anciens ou moderaes , viennent cependant de
copier la conduite de Louis XIV\ qui après avoir
interdit la fortie du royaume aux proteftans , & vovant
que l'émigration n'en étoit que plus' forte , imagina de
lever toutes les défentes. Mais l'aiTemblée fe trompeta}
( i74 )
sârement encore plus que Louis XIV j elfe verra
que l'efprit de contradiction qui conduit ordinairement
les tommes , n'aura aucune prife fur d'honnêtes gens
qu'on a poufles aux dernières extrémités , & qui feront
convaincus par le choix des nouveaux députés qu'il
n'y aura ni fatisfa&ion , ni honneur, ni sûreté à attendre; -
en reftaut dans leur patrie.

Il exifte maintenant dans Paris une foule de jeune*


©fficiers qui, la cuilTe Ken tendue & la botte bien
cirée , ont le courage d'aller perdre leur argent dans
les 51 du Palais-Roval , tandis que les auguftes frères
de- leur fouverain facrifîent tout pour rendre à Ja
royauté fa dignité première. Par un refte de pitié pour
ces enfans dégénérés , nous voulons bien les prévenir
qu'aux numéros zp , 44 & îf, au Palais-Royal, il fe
rencontre des particuliers qui , en taillant , ont fouvent
des diftraéVions , & tirent une carte pour une autre.
Cette honnête manoeuvre eft fouvent au préjudice de
la bourfe de nos élégans ; au refte ils n'ont que ce
qu'ils méritent. Au moins ils fe tiendront pour avertis.

On prétend que l'on va réhabiliter la mémoire des


fleurs Jacques Clément , Ravaillac & Damieus, & qu'on
leur pardonnera leur pécadille comme un effet di*
•çele ardent , que l'anemblée abfsut , foit dans ttin-
fuite faite au Roi le 18 février, foit dans les outrages
de Varennes , foit enfin dans la feene du 6 oétobre.
L'affemblée ne voit en tout cela que du \ele ardent r
comme beaucoup de gens y avoient . va un teint &
des cheveux aràens.

On allure que la ville de Bordeaux vient d'ordonner


à fes nouveaux députés de quitter Paris iî l'affernblêe:
(m)
ne révoque pai le décret du j? mai furie* colonies.
Mais nous pouvons donner comme certain que plusieurs
villes du bas-Anjou & da Poitou , Se même le plat
jiays , ont fait contre ce décret de fortes réclamations!
qui vont être préfentées à l'alTemblée. On eft per-
fuadé que ce corps qui |a donné tant de preuves de
fa juftive , ne réfiftera pas davantage à d'humbles prières
appuyées de bonnes raifons-, & fur-tout d'apparences
de moyens qu'il a lï fouvent mis lui-même en pri-

Lorfqne M. Ba.... , à la tête du corps municipal ,


paffa dimanche dernier fur la place Louis XV pour
le rendre au Champ de Mars , on entendit tout-à-coup
au milieu du bruit des trompettes , des timballes Se
de toute la mufique militaire qui accompagnoit le cor
tège, une voix de femme qui crioit d'un ton féduifant :
Coco , Coco. A ce tendre appel , M. Ba.... trcfiaille ,
tourne la tète , une rougeur aimable fe mêle an carac
tère impofant de fa phyli.onomie , fes regards inquiets,
attendris , paroiffent chercher avec une tendre folli-
citude la divinité qui.... Mais, hélas! le croiriez-vous?
au lieu d'entre-voir fa moitié chérie , notre langoureux
.maire ne voit qu'une chétive marchande de tilaniie qui
«Sroit à boire à la nation échauffée

Tout le monde fait que M. le comte ôft.fl. . . . a


regretté aux pieds de l'allembl e (fa yan'y eut pas un_..
troisième élcment pour exercer favalelf, li'Jrudence ,
fa loyauté &c l'on patriotifme. D'après^^la j£i ne fera
point étonne d'apprendre que ce général c^jaa donre
ait demandé le commandement & la direc"tJM| du vaif-
feau aér en qui a appareillé dimanch; i^^B Je pays
de la lune. Cétt^ faveur avoit été a£corÇ.'e à Ion
Sattiotifme. Cependant une heure avam le*- départ ,
I. A'EJI.... a envoyé la démùlion de cSÇco.inmand«>-
aient , eu donnant pour {aifon qu'il craiga<^fcrécfcap-.
(t76)
pement trop brufque «Je quelque corde , où qne le
vent qui ctoit un peu fott , ne poufsât malgré lui Je
vaifleau du côté de Bruxelles , Ath , Coblentz ,
&c. &c. &c i

' On dit que polir contenter tout le monde, On ac


cordera aux mulâtres le droit d'aiîîiter aux aiïcmblées
primaires, mais non celui d'être éligible j li cela eiî,
ils le trouveront dans la cafte du prince Philippe-k-beau ,
ainû que fes amis les fieurs Bengalà , S. Georges Se
autres citoyens de toutes couleurs. w.

Nous forcîmes en état de prouver que dans tontes


les province^ , & à Paris même , les aflemb'lées primaires
n'ont pas été compofées de plus d'un tiers de citoyens
actifs j nous poumons en citer une entr'autres qui dé
çoit être de i 5.00 votans & qui n'en a réuni que vingt-
huit j lcfquels otet eboifi entr'eux au moven de la courte-
pa lie les quinze électeurs qu'ils doivent fournir. Nulle
part les ctl'.rivateurs n'ont voulu aller aux affemblées ,
«lies août Routes été compofées que de ce qu'on ap
pelle le tiers frife , .c'ejt.à dire ,y des défoeuvrés &
mauvais fujets des villes; aucun gentilhomme, ni ec-
eléfiatlique , ni payTan n'a voulu s'y trouver, & voilà ce
qu'on nous donn^pour lg. velouté. générale.

Cours tfe li^Tlie Vivienne , z i feptembre.


Les aiïiiïats]|fce*5oo 1. perdent.. 17 &unqnartp. ion.
t t «T pour des niïignafs . . 5 liv. 10 f.
Les loueraient \ p0Hr de ,»itgcnt _ _ „ f.
Les amJpîSde 500 1. pour des
zflîgiftls 41 5 liv. perdent.. 7 Se demi p. 100

De rïmpjimerie du Journal de la Cour & de la Ville»


N0, i3* ^4u j* *■**--*,

Vendredi 23 Sept. *^^T d'Autan.

%J O U R N A L
?EiÀ Cour et de ' la "Ville.
, .4/0;j»,* -.» . • -
-> -»' ■■" " —
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontahte.

Le lîeur Danton , pourfuivi par l'huifficr Damiens ,


reflembloit à l'aigle des f.ibles de La Fontaine , qui
avoit été mettre fes œufs dans le giuon de Jupitc*
pour les fiuver de la fureur de l'efcarbot fon ennemi.
.Le fieur Danton avoit été" fe réfugier dans le giron de
l'alTemblée électorale , en penfànt comme l'aigle de
lès œufs", .
Qu'hardi qui les iroit prendre.
. Mais sien n'a arrêté l'efcarbot Damiens , il a
été réclamer fa proie, jufques dans le giron du Ju
piter électoral ,• qui .a bien voulu, prendre le fait &
caufe de fon protégé ; mais un autre Jupiter , en
core plus grand & plus puilîant que le premier,
a déclaré la capture bonne & valable; en forte que
Tans le nouveau baptême constitutionnel , nous verriou»
l'aigle Danton ( comme dit M. l'abbé de Lifle dans \s.
poëme des Jardins 1 : Maintenant renfermé dans ut0
indigne cage. — Et peut-être pis.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de jeudi.
-J.VX.. Malouet a demandé , au nom de tous le»
Français , les comptes de la recette & de la dépenfe ;
Tome V. Année 1791. Y
(i70 ,,
mats l'afTemblée , qui eft bien décidée â parlir fans
tendre de comptes , a tranquillement paffé à l'ordre
du jour.

VARIETES.
Etant a^fent > Meilleurs , lorfq<u'une partie de, l'af
Temblée nationale a fait imprimer une déclaration , je
vous prie inftamment de vouloir bien mettre dans
le premier numéro, que j'adhère à ladite déclaration.*
étant les principes que j'ai toujours eus.
Signé, le Marquis à'Ambîy.
Paris, ce \S feptembre kj$i>

Le devant de la maifon de M. Villctte étoit illuminé


dimanche , de la manière la plus élégante ; mais
la partie oppofée étoit plongée dans la plus grande
obfcurité. Cette oppofitioM étoit la meilleure réponle
<juc M. de Vilktte pût faire aux plaifanteries de fes
détracteurs. '■ ■'■'•

M. Pellet... de S. Farg... voul oit affubler les err*


minels d'une belle cheniife rouge au moment de leur fup-
plice -, mais le blauchiffeur Chab.. craignant apparemment
qqe cet u'fage ne fît tort à ion métier , s'y eft vive-
^nent oppofé. Ils n'auront pas non plus le voile noir
que l'ingénieux rapporteur avoit in-.aginé pour eux :
il y auroit cependant bien des gens & même des dé
putés qui gagneroient . à cette mafearade. Mais on 3
penfé •qu'il falloit laifier voirie vice dans toute là laideur.
Si M. Chah... le trouve jamais dans le cas , je
piopcfepour lui une belle chemife dorée , & pour M.
û'am.~ une chemife faite des alTignats defHnés à êtie
, kulcs. . • .■
.<■« -■■
JKU'\
( *79 )

Ur» député fort en bouche , quoique fort mal em


bouché , dit que M. de Lambesc eft un palfrenier.
Le prince qui n'aime point à. difputer fur les mots >
xépond qu'il eft prêt a venir étriller & bouchonner
tout le manège.

Nous avons reçu une miflîve de la chancellerie


de Berne, qui nous charge de redtiner un article de
notre journal, qui concerne les ouvrages périodiques donU
l'entrée eft permife dans le canton. Le Rambler, les.
annales monarchiques , L'ami des vieillards , / abeille;
par M. le chevalier de Limoges , le portillon pac
Calais , le chant du coq , le journal de Louis XVI.

——— i
v,:
Nous femmes informés par des lettres authentiques
que les fleurs Genfonnet & Gaiois , commiffaires em
ployés dans la province de Poitou , ont été requis &
légalement prévenus par un grand nombre de munici-
cipalités, que le peuple de la provincs veut abfolu-
ment conferver les prêtres non jureurs qui n'ont pas
été remplacés , & même le rélabliffement de ceux qui
ent été deftitués r nous allons voir fi on aura égard k
un vœu aurîî prononcé de la part du peupla qu'on
ne celle de nous reprefenter comme fouverain.

fUne des feéttons de Paris , pénétrée- du prîncfpe à


la mode , que tous les hommes font égaux & qu'ils
ont. tous le même droit de parvenir aux emplois , a
mis au nombre des électeurs qu'elle a. nommés , ur+fîeut
Gucri... , ancien domeftique , jouiiïant ai z à^-ooliv..
de rentes. Ce particulier" ne fait pas lire » il^eil vrai^
( i8° )
maïs c'eft en revanche un bavard intrépide & qui joue tris*
joliment le bel efprit ; ainfï nous ne doutons pas qu'il nt
parvienne facilement à Briffotter fon éleftiôflC- à 1* lé
gislature.

i Les cent cinquante canons qu'on a fait ronfler dans?


la capitale ne feroient-ils pas mieux fur les frontières ?

: Les comédiens italiens ordinaires' du Roi ont donné


la première repréfentation des efpiégle fies de* garni/on.
A travers une intrigue filandreufe , nous avons entendit
des fons plus ou moins bruyans , mais pas une note de
mélodie. On a pourtant annoncé que l'auteur de la.
mufîque étoit M. Champein., Dans ceci nous- foupçon-
nons une méprife , car à coup sûr le charmant com
positeur de la Mélqmanie n'a pu. enfanter dans fon
brillant cerveau une mufique auflî défaftreufe. Le feul
afteur que nous ayons remarqué , eft M. SoJier, qui
affurément a viganonifé avec beaucoup de goût; mais
il eft dur pour un homme qui a un peu de fens commua
d'entendre un vieux major de garni/on chanter comme un
jeune premier , ce qui fait un contre- fens perpétuel
dans toute la pièce. Pendant la repréfentation ,. un
amateur fatigué de totit l'attirail dramatique , cher-»
choit à fe diftraire avec la poche de fonvoifin. On l'a
furprisBrifïottant un porte - feuille. On croit que le
corps-de-garde a arrangé l'affaire en envoyant le dé-»
linquant au châtelet.

Vanité des vanités ,. tout eft vanité. Le Champ


de Mars a été le champ de la fédération , enfiiite îé
champ du maffacre. Quel nom enfin lui refteïa-t-il ?
Celui de la folie. : ,Jt! '• •
•;. ;r-' :, .1 . ;...,-■->..-. >
(i8i)
Bruxelles, , 17 Jeptembre-.- Tout ce qui fe dit &
fc fait à Paris n'empêchera pas ce quî fè prépare ail
leurs-. AL' de- Lx Queille^, armé; de CftWcnftc ,_ a* lu
aux émigrés affemblés ici. ,, !?• le .lettrée des, d*1'*
frères du Roi ;, 2t.0. la. declaratio.ni dei l'empereur. SfrdM
Roi de Pruffe ; 30. la lettre cfadhéfion du pviuoe de,
Condé , du duc dû. JJouibvn.bi.. du. duc d'Enguien.
Ces trois pièces feront imprimées demain , & proba
blement elles feront connues a Paris avant l'attiv-ée de/ma
lettre. Vous voyez que la partie eft liée à ne pass'ca
dédire. Les généraux font , pour l'empereur , M. d*
La/ci; pour le. toi de PruHia ,1e. prince de Hoh&ilpë^
pour le roi de Suéde ,, M. de Bmiillè- Ces tioj* géj
néraux. font actuellement à Prague pour, y concerte.?
leur plan. Le roi de Prufij», rçouloit. employer le, duc,
de Brunfwick , mais ce prince eft mourant, &c.

Épigramme tirée di ?anthologie:

j ,r. Air connu.


. . . . 1 '.:. . ■,; r\
Quoï vous partez fans que l'on vous arrête-, /'
Vous aller nuire en- de nouveaux, climats, ; v ..-,,
De tout l'argent vous avez fait conquête, . . ,'
^
Et nous n'avons que des efeiens d'afliguats »
Ah ! fi Paris n'étoit pas aiim" bête ,
ÏL1
Vos, contes bleus ne vous fauverpjeat;p,as.
'q ■>

Le club ies ^acotthr eft fuiîéïïiTdVce que les nou


veaux députés afieftent des fiiir. .ce, rapaUf .ajfcgux.
M. Dubois, àt Crancî, tnifauire^, e'n'ajeté 3jés,'^autf
cris. Onj atfau'ç' 'cependant,
*■*;*." «yt'Ui. .formant- un,,ç4$
particulier'.'1 ' ,;'.. \ '..";'*' 1»

.'"
C 181)

Nous pouvons certifier que le cortège militaire qui


a accompagné le roi à l'opéra nétoit point renforcé ,
comme le bruit en a couru, par quatre pièces de groffe
artillerie.

M. de Vieujjeux , fils d'un miniftre procédant, ca


pitaine en fécond au régiment de Hene - damrftad ,
eft parti depuis peu pour la Hollande , & de-là ,
doit fe rendre dans le Brabant. — fes ennemis font
courir le bruit qu'il y va pour femer la doctrine de
la propagande , & qu'il a reçu piovifoircment noo I.
de M. le vicomte de Nouilles.

Trois foldats de la légion de Mirabeau , ennuyé»


de leur inaétion , fe font avifés d'une petite rufe dans
le fens de la propagande , qui leur a réuffi au-de là
de leur efpérance. — Ils font arrivés à Strasbourg,
mal vêtus , mal chauffés , & dans un état pitoyable
fe font préfentes à la municipalité & de-là au elut> des
Jacobins ; ils y ont demandi pardon de leur antî-ci-
vifme , vanté leur converfîon , & demandé que la nation
leur donne quelqu'argent pour les aider à fe reftaurer. —
Grands complimens & grandes largeffes de la part des
Hitmicipaix & des jacobins. Mais quel affreux réveil pour
eux , lorfqu'ils apprirent le lendemain , que ces fodats
de l'armée noire étaient partis pour rejoindre leurs
corps , accompagnés de if foldats de la garnifon
qu'ils avoient Briffotés à la nation.

Dans le département de l'Hérault, plnfieurs curés


conftitutionnels ont déjà pris la fuite , & l'un d'eux s'eft
engagé. Tout le monde applaudit au parti que ce
dernier a pris.
> On demandoit à l'abbé Dill.... : Que dites - vous
de l'amniftie qu'on vient de faire figner au Roi ? —
Je trouve plailànt , a répondu cet abbé , que celui
qui l'a lignée foit le feul qui n'y ait pas été compris.
' ' ' *i r*

On nous écrit de Montpellier que le 8 de ce mois


le peuple s'affembla au jardin du roi , Sl demanda la
fuppreflîon des billets de confiance qui s'y multiplient,
ainli qu'a Paris, d'une manière effrayante. Ce fléau eft
d'autant plus délàftreux que le premier coup de canon
en fera autant de T
i —MMBiM

Gorfas , dans fon n°. 173 , rapporte une lettre dans


laquelle on l'appelle tygre , lion , panthère , léopard,
Sec... mais Gorfas eft comme les femmes qui aiment
beaucoup qu'on les appelle cruelles. Il eft enchanté
de toutes ces épithètes : mais on n'y croira pas d*
tout. Gorfas eft un mouton , un petit mouton ; il eft
bénin comme un agneau & beaucoup plus doux -que
le pigeon qui vouloit mordre fon ami Martel. Gorfas
le deviendra encore davantage. Avant qu'il lait peu ,
un de fes ci- devant amis , avec qui il renouvellera
connoifiance , lui dira, voyant fa tranquillité : Allais
donc , M. Gorfas , veus faites l'enfant.
j
Lorfque le moment des venge*— es ""«a arrivé »
beaucoup de gens que nous voyons à préfcpt fi chauds
& fi enragés , diront , comme dans ljjr?ngîle : Je vous
aiïure que je n'étois point avec JR hommes. Et lî
l'on infiftc , ils commenceront à detemr , bju/er & à
nier , & c'eft alors que le coq chantfy vifltablement.
( !&<))
On reconnoît tous les jjours la fupérioritc de notre
lublime conftitution fut les abus de l'ancien régime.
Aùtiefois dans les enterremens ondonnoit une pièce
tic ■ drap & un 'fiaaibeau à chaque pauvre à qui on
^>e»iïicUûit d'en tirer irn petit bénéfice en le vendant ;
BCîûelleftieiit ce in'eft plus cela-; les curés conftitulion-
«eis le leur font ôter & le confifqucnt à leur profit ;
c'eft ainfi du moins qu'en agit le curé de la nouvelle
varoifle de .S. .Germain-ides-Prés. -Avant - hier , une
pauvre femme qui avoir, reçu un flambeau , fe difpofbit à
3 emporter ; mais un agent du pouvoir exécutif paftoral
Vint le lui anacker dés mains Se l'emporta, C'eft dom-
ra^ge ", lui cria la femme , qu'on ne nous ait pas donné
aîi'ffi la pièce" de 'drap, elle auroit fervi à faire des
cotillons aux enfans de M. le curé.
Nota. Ceux -qrti-voMdront- nier l'article ci-deilus,
n'ont qu'à fe préfenter , on leur répondra.

, ; , i ii h m n -i

:Projet adrejjé à l'AJJemblée canjlltuante & vivement


applatccli en kelle.
■ ; ■ ■ ■
• ^iNdns pouvons, contenter &' dcTarmer tous les fouve-
tarus tle i Europe par" un moyen bien (impie; il faut
céder à l'empereur' l'Allace & la Lorraine ; au roi de
•Pruffe la Flandre Si l'Artois; aux Anglois 1a Normandie
'i«~la- -Bretagne: ; aor' 'p'fpagnols , le Rouffilon & le
Languadoe^au roi "Sard'aigne , le Daupluiié-JK la Pro
vence fcjycnrinsijla Franche-Comté & la bourgogne
aux SuiifeS Maie£uand ils enverront des gens prendre
pplleiuoiwi.e cç^pilférens. pays , il fa,utjeur.eif remet
tre à chacAji unejjbarte bien proprement reliée , & leur
'dire' : MeflSeursjtfyous lavez que nous ne payons plus

De rimpfîmetic.daJournal de If Coujl& de la Ville*


brûlées par Les h ri-
Samedi 24 Scpr. *%££S ?ff^ns Ub™<9

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
• Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

On lit ce qui fuit dans k Morming - Hcrcîd : telfe


eu l'héroïque fécuritc de noi voifîns, qu'ils croyent de
bonne foi que leurs foldats font invulnérables ; s'ils
avoient au moins la modeftie d'ivouer qu'ils peuvent
être bleffés au tendon d'Ach'dks I
Le Do&eur Priefiiey eft promptement déchu dtt
l'efpèce de réputation qu'il avoit ufurpdc on ne fait
trop comment. G'eft bien le cas de dire que le pauvre
homme n'eft pas tombé de bien haut. — On le com
pare à ces apothicaires qui préparent des médecine»
pour hs autres & qui ne veulent pas en faire ufage
pour eux-mêmes.
Le ù'eur Baudouin irrprimeur de l'affemblée natio
nale , vient d'être chargé par le comité diploma-*
tique de faire imprimer fur du vélin la conftitutioB
françaife , dont l'affemblée, fe propofc d'envoyer un
exemplaire à chaque fouverain de l'univers & â cha-
«ju'un de nos princes émigrés.

assemblée nationale.
Séance de vendredi.
fi

u> ' N amour rèvoliuiannd avoit porté la dame


Kelain a déshériter (es parens légitimes pour dçnnïf
Tome V. Annt'e 1791. 2
( i£6)
.A fa patrie deux métairies de, ifo niUle -liv. , afin de
_eoncomir à l'entretien de la çhere conftitution. L'au-
..guùx iénat a décj'été que !a nation étoit allez riche
'pour refu'ér ce don. La léance a euïùite été enfim-
glantée parle rapport de la guerre civile dont la ville
d'Arles -eft cmUrâlée. ■

VARIÉTÉS.
On afiure que les députés delà nouvelle légiflatnre
ne voulant donner de jalouiie ni au club des Jaco-
Lins, ni à celui -des Feuillans , le réunifient en club
aux Cordcliers. . _,

. >M. Deflourtrul , pour nous dédommager du refus


de fa (ignature à la' déctaralkh du côté droit ,- viei*
d'aggrandir le cercle de fcs idks en daignant nous
.apprendre -que le -ïerr.s eji un grand maître. Celle
idée neuve peut figurer a côté de celle de l'opéra de
-Panurge , qui dit ;
Pour connoître le monde, il faut le parcouiir.

Les Jacokïns apprennent de tous lescôlés les nouvelles


les plus défalrreufes. Dans mie petite fiJ'e d'Alface
Bppellcc Obcrnlieim , leur club a été r.Fùiili k coups
"de pierres par les ïîaEitansj les frères, meuiiiis, oiit
été obligés de fe fauver précipitamment dans un
RtUic endroit : ils ont iXê houfpilcs par les finîmes &
rne;i.cés d'être Abaila'rcîifés ; mais ce qui. les a, le plus
'défolés , ce foxt les cris de vive le roi & vive la reine ,
qu ils ont er.teudus dimanche de tous'lcs côlés ; ils fout
tci:s malades depuis lors, & on ne verra dans
les rrcs. qHe ceux qui font occupés 1» foir à mettre
uh lùvelkmenl dans les fortunes. . . ■''.
( i*7 )

Epigraphe.

Voyez ce nouvel Abailard communîqiiïnt le vims"


démagogique aux Hiloifes du monafrere , oïl tous le»'
vices fo:it raîTemblés ; n'eft-ce pas le temple de Del
phes ? M. l'abbé Fauche t eft-il un homme ou ut»
démon? Ses cheveux le hériTent, le remords vengeur
s'empare-t-il de fon ame ? Non , fa tète eft gonflée de
projets de fang : bons Français, ô mes amis., ô mes
compatriotes , qui peut répondVe que les maximes,
f-'ditieufes de ce Mithin n'ont pis contribué à enfin—
g'.anter l- palais de nos maîtres? Grand Dieu 1 avons-
nous donc tous c.é créés à ton im^ge ?
Mais quel eft ce Dimofthèivs nouveau qui dans de*
lieux voilins foutient d'une main hardi* le* colonnes,
chancelantes de la monarchie ébranlée r à qui l'élo
quence a remis, fes foudres , la- juftice lit balance, 1»
religion fjs intérêts; qui d'un front fercin affronte les
orages., Si. fourit à la tempête; qui fc tait dans les
jours défaftieux ,, parce qu'il ne fait q**e pleurer fou
roi dans les fers.
Ami du Roi , fimedi 17 fcptcmFire. Parallèle de
'• l'abbé Fauclvt avec AI. l'abbé 'Miurv-

On aflure que les Jacobins-Cordeliers r & autres


brigands ancien' & nouveaux, ont tenu avant-hier une.
fëirice extraordinaire , dans laquelle ils o,nt déclaré que,
n'y ayant plus de falat à efpérer pour eux que dans ut»
defordie univerfel , il fàlloit demander & d?6!arer la
loi agraire ; c'eft-à-dire faire périr da:is un an les*
1\ millions d'kabitahs du royaume de France : (i cettet
loi s'établitToit , il faudroit que les paii liens, fe parta-
feafient les Tuileries , le Luxembourg & le E.ilais-
:oyal , & adurément h part ne fejoit pas bien grande
pour chacun d'eux.
( i?8 .)
"^ i —MB—« •*

On a remarqué que le. petit président Btauharn..*


en propofant l'autre jour des gratifications pour les
célèbres artiftes , avoit oublij de parler à-i danfeurs ;
on a été' généralement édifié de fa modeftie & de fou
déiintéreflement ; mais fon corps lui a fait les plus vifs
reproches , auxquels il n'a répondu qu'en failant un©
pirouette.

Un certain Jeff... , perfonnage de député inconnu,


rient de faire inîërer dans la Feuille du Jour une piO'
tejlaùon contre l'opinion , qu'il avoit donné fa fanc~
tion à la déclaration , contre l'arrejlation du roi : per-
fonne n'ayant pu comprendre ladite protefhtion du
fieùr Jeffé, on n'a pas ofé fe permettre de dire qu'elle
étoit bête. •

On voit au falon du Louvre les effigies que madame


Guiard a faites ou cru faire d'une douzaine d'enragés
de l'afTemblée.... Si madame Guiard a autant éprouvé,
de défagrémens qu'elfe en a donné à fes modèles en
rattant tous leurs portraits , il faut avouer quelle eft
fort à plaindre.

Demande. — Les femmes proteftantes contre la


constitution feront-elles déchues du rôle de citoyea
amfi
Réponfe. — Oui", mais elles conferperont celui de
citoyen yaffif.

En terme d'équitation , être couronné %uifie avoir


fait une chute conjfidt'rable.
■ ' Mata»

Stan.ce dis Jacobins , du mercredi 2 1 feptimbrt.


Préjîdence de M. Rœderer.
Affiliation accoriée à 44 fociétes. Celle de Tiion-'
ville, qui avoit éprouvé qudcjues rigueurs , elt enim
admife a la follicitation du patriote Moreton.
On demande compte au comité d'adminiîrratîon des
dépenfes de la fociétc ; elles font dans un fort /r.auvai»
ordre. Elle s'endette. M. Moreton fc lâche d'une dé-
penfe de 18 cent liv. faite uns autorifation pour la
fèle du 14 juillet. Il veut que toutes ces dépenfes
relient au compte, de ceci qui ont admiuiftré fans
autonfàiion , cela cjl ajjïi bien penjJ.
M. Moreton paroïl trop ieYerc , la. motion eft écon-
dsite : il donne la démiilioa ai la place de co.ïimif-
faire , elle eft acceptée.
M. Chabot, nouveau repréfentant de 1a nation , fait
un beau difeours & allure que (î les députés choifis pour
la nouvelle légiû iture ne font pas tous de la mérue
vigueur, le très- grand nombre vA de ce* gens qu'on
a baptifés àt no:n d'enragés ( on applaudit ) ; Se quand
Il leroit vrai que h ville de Paris eût (Vie des choix
déteftables , des gens qui ont nommé Briffot ne font
pas des gens foibles ; ils ont droit à la reconnoif-
ianec. publique. ( On applaudit. ... , un applaudit)....
L't.icrgie eir à fou comble dans les départemeas ; elle
va j'ifou'k bapjifcr les enfuis fous les noms des Bu^ot,
des Pétition , d.s Camus, des Biau\at , des Robef-
yierre , &c. de forte qu'au lieu de s appler défor
mais (1) Jean Damiens , Philippc-l.i-Bé'te , Georges
Mandrin, Claude De/rues & Charles Cartouche, on
s'appelera Robe/pierre Damiens , Bu{ot -la- Bête ,

(0 Toutes les applications qui lîdvent ne font pas


de M. Chabot, mais d'un Jacobin qui a eu le plaifir
de l'entendre & la préfctiec d'afprrt de les faire far
Je i.nsnip.. . ,.k .
( i9© )
Péifttân Mandrin , Biau\at Defrues , Camus Car
touche , Sec. Sec. ( On applaudit , on applaudit à tout
rompre. La féance eft levée à 10 heures):
M. Eti. - Feuillant écrivoit dernièrement que les
ele&eurs répareroient bien des fottifes en nommant
Danton; mais les honnêtes gens iè rencontrent.''

Le roi de France , debout devant les laqhes cour-


tifans qui mandîoient un regard de lui il y a deux ans,,
devant des îuppots de cliicaune , avocats, procureurs,
huifîîers, devantdes.... on ne le croira pas dans Ut
pojlerité : les tribunes mêmes en ont été fcandalifées.,
Les malheureux ne favent pas qui la nation s'honnore
«n honorant fon chef.

La municipalité offre un prix à celui qui indiquera


un moyen de rétablir, le commerce l'induftrie & la
profpérité en France. Permettez que .j'indique celui
que j'ai trouvé par la voie de votre journal; c'eft la
contre-révolution feule. Si on donne le prix à un au
tre qu'à moi, on me le vole.

La journée de dimanche a bien dû prouver aux Fran


çais , que fi l'amour pour leurs fouverains s'amortit
quelques fois dans leurs cœurs, c'eft un feu que le moin
dre fouffle peu rallumer avec plus de violence , que
jamais. Plut-a-Dieu que tous les partis fe réduififient
à préfent à deux bien prononcés ; «lui de tous les
honnêtes gens de toutes les claffes , & celui des faûieux
& Jacobins , & que ce dernier parti , fcul coupable
de tous nos maux préfens & à venir en fubit feul toute la
tonte & lechàtiment.

M. de MoTuefq.... difoit ces jouis dejuiiers , à foccafioa.


( *9* )
de* comptes qu'on lui demande, que l'infarreâion de
Verfailles avoit coûté un million. M. F&berfp.... fe ré
cria fur cette dépenfe & dit qu'il s'en feroit cha*gé pour
pour ocht mille ecus.

ThÉA TRES.

Le grand Confiantin Nicolet , doyen de tons le*


amoureux de tous les théâtres de la capitale , eft fur
les rangs pour la législature prochaine; les électeurs
fe font promis de l'y porter immédiatement après le
ficur Condorcet. Cette nomination fera la récomprnfe
de tous les plairas qu'il a fait depuis 50 ans à ces Met
teurs; mais elle va priver le public d'un grand talent.
On dit pour nous confolcr , que Madame Nicolet vient
d'admettre un nouveau virtnoTe qui pourra avec le
tems égala r le grand Conjîantin ,■ c'eft le nain des
princes , autrement dit , le prince d'H.... qui après
avoir abdiqué, comme on fait , les honneurs ferviles
de la cour ; apres avoir totalement ufé d'aimables vices ,
après s'èrre gorgé des bonnes grâces ^es premières,
fécondes , troiiïèmes Se quatrièmes aftrices , de leurs
^emmes-de-cliambres & de tous les ballets , ba'aycufes
& balayeurs de la comédie françaif-f , après avoir laiffé
l'empreinte de l'es courtoiûes dans la pou/fier-': des cou-
liffes , va prendre un vol plus hardi fur les traïtâux7i-«
ires des boulevards. L'excefiïve facilité avec laquelle il
pent jouer plusieurs ro'es lui fera embnffer tous les
genres. Il doit débuter par celui de capitaine des
■gardes dans le fameux (îège : il fera le Gile dans une
pantomime, & pouira s'élever jufqu'à h\ danfe, _de
jcotic. . Ah.!. qu'il eft beau pour un prince d'avoir
apporté au monde de fi heuieniès difpofitions , 3c de
n'avoir rien perdu dans l'athmofplicre empeifonne
du trône '. ?.vcc cela on s'affure du pain pour le refte
de fe<: jours.
On croit cependant devoir par amitié avertir M.
le nain <jue dans cette nènvelie ciriiere ,. plus que
( i9i )
partout ailleurs , pour n'avoir pas de coups de pitd»
"dans, te cul, il faut cluàer droit, Se que le vigoureux
Ificùlti paye toujours comptant &. largement tes
pensionnaires.

On prévient les émigrans & las amis qu'ils ont


CÎicz tons ks princes :voilrnsj que les députés du côté
gaujie s'eRjuivent journellement & n'attendent pas la
clôture de l'aiiemblée.

Ce\ar citoit fouvent ce vers d'Euripide : Si la vérité


& la jujlïce doivent être violées , c'ejt pour régner.

Nouveauté littéraire.

Compte rendu par une partie des députés à leurt


Commettans , in-%°. , prix 8 Ibis , franc ds port par
^ tout le royaume.
Se trouve au Bureau de ce Journal , & chez Paquet^
.libraire, rue Jacob, n°. z?i ' :'■. >.-•..:

Cours de la rue Vivienne , 23 fepîemhre.


Xes ailîgnats de 500 1. perdent.. 17 &vmqnartp. io«.
■ï
Les , . valent
louis , \< pour des y^eni
r?oal de aiTîçnats _ . >. 5 livi 1%
10 £
f.

Les affignats de joo 1. pour des .


affignats de $ liv. perdent.. 7 p. 100.

De rimpi-imerie du Jourpal ce la Cour & de la Ville


t «= )»

SUPPLÉMENT
Du N». ta.7*

PARLA R É#: cfi U T I O N.


3r
Par Madame 2Sf. ^>. IV* *\

A J E NN Y P l -'
S- •; ' -f
e NSI ble Jcjiny , fi jamais la France pacifiée offre:
un objet à votre çuriofité , ne cherchez pas les grands?
raffembleniens , les villes ne diront rien à votre coeur ;
que le tombeau que je viens -de faire élever vous
tnoHire le réfultat des grandes douleurs. Liiez ce. trille-
détail , & que pourtant il ne vous coûte pas de larmes;
Jenny, je ne fuis pas ?.uprès de vous pour les efïuyer.
Le 4 août, je comptois arriver à Lyon; mes che
vaux defeendoient paiiïblcjncnt la montagne de Tarare ,
& moi, fuivant mon ufjge , j'avois quitté le grand
chemin , cherchant un point de vue, un ruifleau , ou
fuivant une penfée; fans m'en appercevoir , je m'égarai ,^
& le tems que je croyois employé à retrouver mon
chemin, le fut juftement à me perdre d'avantage; ce
pendant la journée , quoique brûlante , étoit belle , je.
me déterminai à fuivre les fiuuoiïtés d'un ruifleau qui
couloit à mes pieds. Après quelques heures d'un»
marche rapide , j'apperçus un' rocher dans lequel les
eaux avoient formé une cfpece de grotte , l'entrée en.
étoit défendue par des arbres tellement preffés , -qu'on
avoit peine à la viiti. Le ruiiïeau qui m'avoit guidé1
rafraîchiffoit cet endroit propre à, la mélancolie. Jeun*,
je comptois n'y ptlifer qu'a vous. En féparant avec
mes mains les arbres 'qui m'empêchoient de voir ,
j'apperçus une len.a»e , la tête inclinée fur le ruiffeauj
elle pleurait amèrement , & chtrehoit toujours à y
faire tomber Tes larmes , & fes larmes couloient comme
an torrent. Mon rc» et paur le caractère que pnrtoit
fa douleur me fît •WpendB; jufqu'a mon haleine. Ses
cheveux blonds étoieut flfctalhs fur fes épaules , fon
vifage rouge, enflammé , & elle me parut plutôt fuf-
foquer que rcfpirewl Elle ne rn'apperçut pas d'abord,
& je la vis plufieuisjbis p#nant de l'eau dans les deua
mains , la jettant fur fon [Wge & dans fon fein , &
fépétant il ne s'éteint^Cis il ne s'éteint pas j
eufuite changeant brûfq'uc'.ïfwit d'altitude , elle s'étendit
le vifage contre terre. Je fis alors un mouvement ; un
cri aigu partit aullltôt Retirez-vous Un Fran
çais Les monfhes ï...... Je i?e fuis pas Français,
lui dis-je , mais vous êtes malheure uTe , & peut-être
inis-je digne draîfocier mon coeur au vôtre. — Ah! li
tu n'es pas Français , me dit-elle , peut être as-tu
uneame.... Tiens , baife ce ligne T & en drfant cela elle
tira de fon fein une 'cocarde, blanche dont une partie
étoit teinte de fàng. J'approchai mes' lèvres- pour la
baifer , mais-, jettant les yeux fur mon chapeau, elle-
vit la cocarde que l«s Français portent depuis leur
révolution Tu es Français Tu es un Canni
bale Et elle me lepouiTa avec violence. J arra
chai le figne qu'elle déteftoit , & je le j<yfai dans
l'eau. — Dans mon ruiiïeau , dit-elle, dans te ruilTeau'
où coulent mes larmes ! perfide , tu veux donc l'em-
poifonner; alors je l'ôtai & le foulai aux pieds; encou
ragée par cettj action, elle ferra ma main & me fit
afleoir à eôté d'elle; fes pieds éto'tent nuds & tout
«corchés , le foletl dardoit d'aplomb fur fa'tête. Je
voulus la faire éloigner , maïs elle prit ma main, la*
mit fur fon cesur. — C'efr-là, me dit-elle , qu'il e0
toujours brillant; écoute moi. J'efTayai de l'interrom
pre , cfpérant 1a calmer. — Y a-t-iî long - teiss que
(3)
ve-us êtes ici > — Long-tems, me dit-elle, nprèr mr>
moment de fîlence ; la douleur eft comme l'éternité r
les heures n'y fonuent pas. — Mais lui dis - je ... ,
vous avea quelques liens , avez vous un père........
une mère ?. . . Elle porta la main à fou front . . . . .
Je ne m'en fouviens ; as , dit^ellc , ils font perdus
pour moi, je fuis perdue pour eux.... Mais vous....
vous, fuivez-moi. Elle effaya de marcher , fes jambes
foiblirent fous elle ; elle mepauit alors un rofeair
que le vent du nord a brifé. Je W3U:us en v;:in la fou»
tenir : elle retemba à la mèm • place. Allez f.ule, mer
dit-elle vous venez font oit beau , il eft là...,
puis là... d'une main elle montra fon cœur , & der
l'autre une petit» élévation de terrenouvellementremuée.
Suivant l'habitude que j'avois remarquée, elle prit del'earf
dans fes mains, la porta à Ion vifage Se à fon cœur y
en difant il ne s'éteint pas... Une s'éteint pas : quelques
fleurs flétries marquoient l'endroit qu'elle m'avoit indiqué.
Elle me demanda à mon retour avec une voix préci
pitée ; — 1 s fleurs font-elles tannées ? — oui, lui
dis-je; — ah! répondit-elle , j'ai donc manqué de
larmes pour les arrofer ; — parle- moi , fur-tout ne dis
rien.... as-tu aimj? aimes-tu ton roi, .... ton pays? 3ç
puis elle fe mit à chanter :

A tant de maux comment furvïvre !


Fils de Henri , ô ! mon bon roi ,
Oui , pour toi feul il vonloit vivre;
Ali ! du moins il eft mort pour toi.
■'■'■' Stl-y, . , •
Mon amï , fi tu n'es pas Français , comme je le vois T
puifque tu es bon , tu n'as pas entendu parler du fer
ment fatal ? — écoute , ru m'interromps toujours...,
ils viennent... ils vont venir.... les fcèlèratt \ — J'avois
en amant , il alloit être mon époux... je fus 1c trou
ver ; ne compofe pas avec ta confcicnce , lui dis-je ,
vas trouver les princes , combats pour ton roi , combats
four ton Dieu , combats pour ton amie ; j'attachai à
fon chapeau cette cocarde blanche, — la voilà! — c'eft
(4)
fon fahg ils l'ont mafl»cré»...~... les cJonvalficm*
les plas violentes tordirent fes membres , fo;i aine fe fixa
encore fur fej lèvres..... Dieu ! .... dit-elle, urris mon
ame.àla fienae : — je la pris dans mes bras, j'arrofai
fon vifage de mes larmes j ., le froid de la. mort repouiïa
mes étreintes , Se je vis que, je donnois mes foins à un ca
davre. '
Les perquisitions les plus exacte! n'ont pu me découvrir
à qui appartient cette infortunée. Sur l'écorce des arbres
ui lui ont iervi d'abri., eft tracé un chiffre repréfêntaat
eui R. R... A côté d'elle.étoit un panier qui paroît
av.oir. été rempli de paiu^& de. quelques fruits. On a aulT»
trouva dans fes po.-iics un crayon & du papier , fur lequel
font tracés, je crois , avec du fang , des caractères
tellement preffés qu'on n'a pu voir que des mots fans
y donner un fens complet; ceux qui étoient le plus
fouvent écrits font , more.... majffacre.... éternité; a fon
col étoit un. cœur-d'or avec fe mot : échangé. Les pa
roles qu'elle a ptononoées , quoiqu'indiquant le défordre
de fon imagination, m'ont prouvé le feu du génie. Ses
mains , fon tein , là fi)neffe de fes vêtemens , tout an
nonce une perfoune née dans un rang élevé. Jenny,
cette cocarde eft à préfqnt fur mon cœur j û jamais la
France peut expier lés attentats , nous viendrons en-
femble fur le tombeau que je fais élever ; mes larmes
y couleront encore , mais elles feront moins arriéres
ii Jenny daigne y mêler les tiennes.

Beaucoupde gens font curieux de favoir fi M. de Fa-


vrqs fera compris dans 1» grâce que l'aifembléc veut bien,
faire k ceux qui ont montré de l'attachement pour le roi.
Si elle a cette bonté , il fera fâcheux que MM. de Laf....
& Ba.... fe foient tant prefles de factifier une victime
Su peupl"; fi comme ils l'ont dit , clic étoit néceffaire ,
ils auroient pu fe contenter de toutes celles qu'on a
immolées depuis la mort de M. de Favrils.

De l'imprimerie du Journal de la Coai & de la. Ville


"" ~*^\la fureur populaire „
Dimanche ij Sspî. Iî£^1 £„/,. G*™""""-

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
■> ■ -....-- — . _ ., . — . _. r
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine,
i ' in
Les royaliftcs ont paru en général très-mécontens de
.l'acceptation de Louis XVI. L'humeur qu'ils n'ont pu
difîimuler dans cette oc.alion hojs paroît encore plus
mal-adroite qu'injufte. Sans vouloir interprêter les rai-
fons fecrettes de cette acceptation , nous Tommes per-
fuadés que dans tous les cas elle lui étoit dî&ée im-
périeufemeat par les motifs les plus prefTjns. L'accep -
tation générale de la conftitution a la même valeur
que celles par lui partiellement faites ; ce qui eft
vicieux eti détail , n'-ft pas meilleur en mafle. Les
mêmes motifs qui avoient arraché fi fan&ion avant fon
départ ne font-ils pas devenus infiniment plus déter-
minans en raifon de la défaveur que ce départ a jette
fur la fincirité de fes intentions? Le parti fagi qu'il
a pris étoit le fcul qu'il pilt embraiïer , & couïéqiiem-
ment ne doit étonner peifonne , Se encore moins dé
courager les honnêtes gent. Quelle eft la moralité ds
cet artic'e ? La voici : La po(ition du Roi devient in
quiétante plus que jamais ; placé entre l'amour de fon
peuple quil vient de reconquérir, & h certitude d'une
coalition formidable de puilîances environnantes en fa
faveur , convenons qu'il faut le plaindre & non pas le
blâmer.
m i. i— i ■ i i m i .i ■■■■!■! ■ ■ n>— ■ ——mtmm——■qptl

ASSEMBLEE NATIONAL E<


Séance de famedi.

A difcufrîon fur les colonies a été continuée. On a


crié , hurlé .. Enfiii , malgré les RobeJpUre , les
Tome V. Armée 179 1. Aa
( *94 )
IGrïçoîft Se les huées <ks galeries , la bonne caufe a
*iioinphé. Le corps légiilatil ftatuera fur le régime ex-»
teneur des Colonies, & les affemblées coloniales fur
l'état politique des liornmes de cc.uleur.

VARIÉTÉS. l
Un cercle très bruyrnt , dinoit il y a quelque».
tems , chez M. Ba 1rs dames enti'aulres ctcient
•d'une gaylé fi extraordinaire en France depuis deux
ans, qu'un député de la nouvelle émiflion delcendu du
coche la veille , ne put s'empêcher d'en témoigner f»
furprife à la dame du logis , qui lui répondit ou
ton le plus gracieux pcllible : ça ne doit pas
vous étonner , M.. Coco, a befo'in de s'égayer, & "
pour cela U invite toujours des femmes de joie.

Les nouveaux députés de province ne s'attachent point


autant qu'on i'auroit cm aux foccictés patriotiques ; ils
fréquentent ai.fii tits-peu les compagnies bouigeoifes St
les grands théâtres, mais la plup:rt font très affïdus ,
aux fp'eiflachs en plein vent. — J'en ai. vu hier fe,
fur la place Louis XVI , applaudiffan* de tout leur
cœur eux col'bets de Polichî'iiel , aux gorges- thsude»
«le mr.tbrne Gigogne; c'eft leur goét du moment. —
Nous délirons qu'ils lé maintiennent dïns ces principes")
ils annoncent de la candeur & de la /implicite dans
les mœurs.

, Quand M. Burke a appris qu'il furFifoit de favoif,


Biifjctter proprement pour être député à la nouvelle
légiikture , il a dit : « J'efj' èi e que M. Pitt n'enverra
» pli* les brifi'otteurs de Londres à Botnny-bay, puif.
y> qu'il peut maintenant les placer auffi avant<tgeufe-
» ment chez nos voifin" ; ces habiles Pick-pockets fe
» trouvercnt-là tout-d'un-coùp en pays de coi noif-
> f+iîce., & je ne dc'fefpère pas de les voir fonneurs
3» chacun à leur tour ».
- ** ORACLE.
( *9S )
Il cû très ~ pfarfarrt qu'on illumine ,. qu'on criante
des Te De tint , qu'on tire le cauou pendant que Jes.
•pprêts les plus formidables le p relieVit avec l'a plus-
effrayante activité contre cette conîliiutiofi célelte ».
l'objet de tant de fêtes.

Charles Vdlttu , dms. le journal du. foir d'Eti.-»


Feuillant du z$ feptembre , n0". 4+4, parlait; des artfc
Se du génie , jette la défaveur fiir les regues des Ménard
j& des Ponipadour : voici ce que ce moderne héros d*
Champ de Mais- écrivait lorfqu'il Eùfoit leitiblant d'êtr*
courtifaa :
Vers à madame la maraulji de Pomvaiour, tn. lut.
préfentant un dlfcoius fur Henri LK~
TLorfque j'ai dit que la beauté
• Porte les Rois à la clémence ,
Qu'el'e infpire la bjeaLifiace.
En.inlpirant la ve-'upti,. _„ j, ..,. '.
Quelle prélènte aux pieds dji trône '
•Les pleurs timides des fujefSj. , j'.-ii-vï
Et join^auz dnàts, de. la -couronne
Les droite plus lactés des bienfait*» ?.w • T;.
Vous dcyi;i4z à tous, ces ttaïts . . , ; ; L'*i
I^moie'^qui rae les, ionae-
Louis eft un. autre Henri , » _'.. . .L
Il aima une autre Gabiiellç.S: .... ".
ïl eft adoré comme lui ,
'-Voas êtes fëtifrale comme elle.
Voyez le JiippliuieiU aux .«uvritt -du marqcfs- £m
Villette acculé (1) à celles de M. le chevalier de
-Bouirlers, imprimé à Londres. ijZi. Petit format-

(1) Lîfez » accoîé.


( \96 )

La déclaration de l'empereur & du roi de Pruffe t


'été étouffée dimanche par le bruit du canon Se la fu
mée de» lampions, Quelques journalises , par mal-
adreffe , par malignité ou par ignorance , ont falfifié la
Îthrafe ou ces foawerains difent que la monarchie fait
e bonheur de la Nation Françaife , ils ont mis la
$foble(Je Françaife. D'autres ont prétendu que cette
déclaration n'étoit qu'une défaite ; c'eft-là précifément
notre avis , car nous efpérons qu'elle fera la défaite
des Jacobins.

Aux députés $e la nouvelle légi/tature.

Quand vos prédéceffears , fous la hache du crime x


Renverfoient en grondant cet antique palais
A qui le monde avoit confacré /on eftime j
Dont le irontifpice fublime
Portoit les noms famerrx des chevaliers Français^
Vous venez de vos mains en ranger les décombres.
De vos prédéceffeurs vous n'êtes que les ombres.
Qui ne croit voir en vous chez le. riche infolent
Des Lazares nouveaux condamnés à la dktte,
De fa table orgueilleufe approcher en tremblant,
Pour en ramaffer quelque miette.

Augujle Des -Islets.

Le portait du prince malgré lui fe voit au faflo*


du Louvre, peint en belle couleur de feu. Ce qu'il
y a de très - remarquable , c'eft qu'trn a eu foin d«
(m)
placer ane fentinelle auprès de fon effigie, ainf! qu'il
le pratique à peu près en pareil cas -} mais nous avons
été très - furpris de la voir décorée de l'ordre de S,
Louis. Il eft certain que dam le fyftême aftuel d'éga
lité , perfonne n'y a droit que par ancienneté de
Service ou par des actions d'éclat.

■<■■■ ■ mmmÊmmm

Carolus Viletanus s'eft emparé du derrière da


Journal d'Eti. -Feuillant. Il nous apprend , page 4,
n°. 444 , que l'émigration eft immenfe par toutes les
routes de Flandre & d'Allemagne , & que fon ami
M. Leclercq , juge de pets à Pont-Saiiite-Maxence, le
charge d'approfondir les caofes de cette ébullition in
civique. Ge lier Jacobin va en conféquence fe mettre
à la pifte des voyageurs. Nous pouvons l'affurer , pouc
fa confolation, qu'il ne trouvera fur la route aucun
de fes amis , & que tous les fans - culottes .lui res
teront.

Xa férocité •; la foif du fang de iet frères eft le


figue le plus prompt , le plus général de l'amour
de notre libeite. — Les citoyens d'Arles ceflent un
moment de s'entendre. Voilà ceux d'Aix Se de Maifeille ,
qui , au lieu de chercher des moyens de conciliation ,
courent aux armes pour aller afîïéger & œalîacrer.
X^ui } Leurs frères, leurs concitoyens.

La Reine a grand tort de ne pas lire le Journal d«


1W. Eu-Feuillant , elle auroit le plaifir de voir que
le fameux Charles Vdlette lui accorde enliu le retour
de fes bonnes grâces , & la défîgner pour remplacer
le marquis à'Angevilliers. Sa mijelH ne pourrok
qu'être flattée du fuffrage de M. Charles Villette., La
recommandation d'un honnie qui ne voit ii«n «omrae
un autts a toujours us cettaiu œcrite.-

s
if 198 *

Les douze cents Rois qui n'ont plus que fo jours


à régner , ont décrété que la nation donneioit dix
mille liv. de rente aux veuves des maréchaux de
France quand elles auront atteint leur douzième Jufi;re. ,
c'eft-à-dire qu'on leur donnera du pain quand elles
n'auront plus de dents pour le mâcher, — Quelle
générofite !

Traduction libre en impromptu.

Sans attendriflement , qui peut voir ce féjour,


Où des beautés d'Eden fleurifient tous les charmes^
Ces frais bofquets où venoient tour-à-tour
Se repofer les Rois en folâtrer l'amour !
Qui peut fonger fans répandre des larmes
Que la divinité qui créa ces beaux lieux
Languit captive au milieu des allarmes l
Touché de fon fort malheureux ,
L'écho gémit, le fentiment murmure,
Et la douleur ferme nos yeux
Sur les beautés de la nature.
Traduit par l'auteur des vers fur le faule
de Trianon.

On promet trois milliards à celui qui rapportera fe


livre ..facré de la conftitution qu'un jeune ariftocrate a
jette malignemeut dans la nacelle de l'aétoûat lancé;
le dimanche 18 du courant.
S'adreffer à Me Camus '

mm
( iW )
Suleau , comme on fait , ayant été chafle de l'ab
baye comme incurablement affligé d'une ariftocratiè
rentrée, vient de fe fouftraire à l'oppreflîon que lui
prépatoienc Philippe de la Boue, les bénins comités
des recherches , les doucereux aceufateuts ' publics
& autres agens qui ont confervé contre ce rude cham
pion une haine bien cordiale. 11 cft maintenant à Co-
blentz , od il fe difpofe à fervir la caufe des rois avec
fa plume & fon épée. Tous les honnêtes gens qui fe
trouvoient à Mon* lors de fen paiïage , l'ont comblé
de careiïes. M. le prince de Ligne qui commande
dans cette ville , & a, qui la Noblefle Françaife de
vra fa rt'furrecYion , l'a honoré de fa confiance, en 1«
chargeant d'une million très importante auprès de M.
le comte d'Artois , dont nous rendrons compte auilî-
tôt que M. Suleau aura pris langue auprès des princes ;
Il fe fixera à Bruxelles ou il continuera fon journal
que tous fes abonnés attendent avec grande impatience.

Le 1 3 e régiment d'infanterie ( ci-devant Bourbonnois J


a écrit à l'affemblé , pour lui témoigner fon éclatante joie
de l'acceptation du toi, & pour protefter de fon amour
de l'ordre & de fi foumiflion à la plus févèie difei—
pline... Vous riez, Itéleur ? ... un moment. Ceft
$1. Viclo r Broglie "qui eft colonel de ce régiment & qui
dans cette circonitance a été fon fecrétaire interprète.
Ce jeune héros de la démagogie brûle de voler aux
fronti;res en quittant la capitale : (i les émigrahs nous
menacent , fi ces ingrats ofent tirer l'épc'e, Victor
Brogli.. aura peut-êrre le bonheur d'amener fon père
prifonnier dans Paris, & par cet afte de civifme , il
méritera les honneurs que la patrie rcconnoillante dé
cerne aux grands hommes.

M. Chair... a l'honneur de prévenir la NobiefTç /


Françaife de ne point fe fcandalif.-r -de la petite m-
■•

••.
(.1.00 )
««ntruité qu'il a comrmTc en faifant la motion de met
tre au carcan tout gentilhomme qui voudrait s'appeler
par Ton nom, Cette petite gaieté eft la fuite d'un pari de
uo^o liv. qu'il a eu le courage de gagner à uh prince
qui n'en perd pas ordinairement.

L'orateur du peuple a donné par un de fes der


niers numéros l'idée d'un tableau qui va i.icefl'amment
être expofé au falloii des peintures; il rcpréfente M.
X>'anâ.... en petite veic= & en tablier bleu , vendant
du poivre à la nation j on lit au bas du tableau ces
quatre mauvais vers :
Cet épicier de frabriqua nouvelle ,
Pour fon commerce a tant d'habileté,
Qu'il vient de mettre avec la liberté
Son patàotifme en canelîe.

D'après une convention très-réfléchie entre mon»


feigueur Talleyrand & 'monfieur le marquis de Villette ,
ce premier renonce à fon ancien plan d'éducation na
tionale pour propofer à la nation le rappel de*
Jéfuites...

Cours de la nie Vivicnne , 24 feptembre.


Les af%nats de. fool. perdent.... i7pour 100.
, ■ r pour des aiïîçnats . . 5 liv. f f.
Les louis va^nt \ pour de l'argent . . 10 f.
Les afïïgnals de ^ool. pour des
affigiwts de f liv. perdent.. 7 p. 100.
^mmBtumKamaat^^mmuim^muui»mLmmLiMmBaamtmmmmimi^t

Bu i'imprimerrs du Joui iwl de la Cour & de la Ville*


\ V
xV
\'-
N°. l6. t^&iHulffiermîsenpîectî
"~ à Claix en Daltpki-
Inudr- ï6 Sept. *S# ne' ' f?" '" hab'dant

J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Foktaine.

De Coblent\ , le sa .
..... Il n'eft pas étonnant que vous ne fâchiez pa»
â Paris les détails de ce qui fe prépare par les puif-
fanc s étrangères & par nos princes pour exterminer
les fa&ions qui défolent notre malheureufe patrie. —
Ils s'accordent tous à garder le fecret le plus impé
nétrable. — La bombe n'éclatera que quand il en fera
tems.
Nous prévoyons qu'on entrera en France fur trois
colonnes ; & nous en favons affez pour pouvoir affurer
qu'une d'elles fera bien reçue & point attaquée. Si
je croyois pouvoir confier à la pofte ce que j'aurois
à vous dire fur cela , je vous étonnerais.
On a gravé le portrait de plufîeuis députés à l'af-
femblée nationale. Si celui de M. Chabroud , député
du Djupkiné , l'eft , enroyei m'en le plus d'exem
plaires qu'il vous fera poilîble.

assemblée nationale.
Séance de dimanthe.

Ui N décret déclare que la nouvelle légiflifure dé


butera le Ier ocTwbre ; elle aura certainement beaucoup
Tome V. Année 17^1. Bb
f tca > - ...
à t&¥i -S'«îfe Te "propofe de réparer les fottifes de la
^jr-erriiere , qui, »prc« i;ous avoir mis dans Tabyïhe ,
s'en tire lelfement ea 'laiiTatit à d'autres le foin de
tit'ti.êlcr la fulce. L. ninilire de la guerre a rendu
*in compte fatisfaifant de l'état des frofitfe-res. '— Le
Roi a terit au IWaire tju'il lallcit illuminer aujourd'hui
tes Tuileries & les Champs-Elifées. ' ', , .

VARIÉTÉS.

Il n*e fi point de mortifications qu'on épargne à notre


ton Roi. "On 'le foicc *à aller au 1} êclaclc , on le farce
* illumittr lOrfcoe la fnifere de' fon peuple porte le
-Ôe-jV, ■dausfon an* , on le fol-ce à voir fes plus crnerJ
ïnnemis , on le force iïictcc a leur parler. Nous vou>-
4~ns croue «ju'on n'a pas l'intention criminelle d'ajouté*
■à' 11-5 disgiiiM , '-triais -feulement celle de pc'rfuader à
leetix éjiié fon a6éçrt3rion a afiaffinés , *qrr"il l'a fait !?*-
breroent S: fanS-peine. Vous qui l'aimez, } îaignea-le, fc
*ïe ïc t'Avez pas pourtjrpief en qu-clque forte les folles
"<i«pei)fes qu'on e-xige Vie Jdi & àc la Reiee : ils confa-
seient une femme à marier des filles , & une antre pour
1* lbtilagcjB-iefit des maîheùfctiï.

Samedi dernier, les J, ectins dn-corps des élecTfcttr*,


fiiiî'jx devoir que le parti des honnêtes gens rep'.c-
iioit ces forres clans î'aîîcnibléc ékfroralc, y ont fait
.ti.lie Tc/r-e des fh\s .ïc.aiîçaleures ; ils ont employé les
kjuies, les menaces, & même , dit-on, jnfques aux vio
lences. Un certain •€'....., doyen dos pituites , s'y tCt
dift:r,gué par fes fureurs puériles ; il eft en v 'rite bien
4tws de donner le. foeet à ces Tieax eufans en politi
que & en adniiiùfôratioa.
f "4 )

Nous avons âu"î(cé farriedi à ta première re^réTfinJatîoti;


ia club dis bonnes gtns, doimee fur le tartre de*
Monfieur. L'ennui eft le feul Iculiment qui nous ait,
neutralîfés pendant toute la, pièce. Il y ;i loin, du tab
lent de tourner agréablement un couplet à celuj dé.-
mettre fur la foène «ne intrigue, inUrclTtnîe & bien*
conduite; d'ailleurs la teinte' civique qui oborner<jit le.
tableau a fingulieremcnt fatigué- notre rayon vi'Iàsl. Au.
total , voici ce, que nous avons re,nwr.qiié dans, cette-
marquetterie dramatique du couiîn Ja:qices : d'abord
un vieux curé qui chante tant bien que mal une in
finité de couplets philantropiques ; une ûlie de meu
nier, coftumie ta petite m.iftriffj", mais en retranche?
détonnant, K pleine gwg* pendant, tauj fa* râle. -r .u»
grand (Lui* d'amoureux qui uç, lauTe pas d<e mettre^
kflez de prétention lians fo^ chant, y uo niais eutiçi
"qui à. lui feul a plus d'efprif que toufe la. pièce-.
Js'oublions pas de dire, qu'au, raïji^u. de h. feene s'é
lève un mur qui s'éleftril'e, au cliquetis. d«s b;iferx,dej
nos amoureux. Il eft fLheux que cette orgie d'imagina
tion poCjtjgue n'ait pas fyit. fbrtuji* i quoiqu'elle foit
une parotlic des murs de Thcbes. Au relie , nous
rendrons juflicj au coufin Jaques . qui a de la gaieté
& fur-tout dei intentions vertaeu&s ; id a pu s'ap-
percevoir au genre d'aliiïiior.s qui ont été le plus
vivement applaudie* , qui! eft er.co.re tain, d'être aa
piveau du revirement fubit qui vient de fe faite dan»
l'opinion.

D)aprè» la note inférée dans votre jownal' d*h?cf ,.


j'accours au fillon de peinture > je fend:; les fl *ts d';:-
jnate.urs qui éterunoienl d'admiration devant le por
trait de. PAilippe-li- Rougi\r peint par madame- Le
brun. Mes yeux cherchent précipitamment le u°. f o^ï
je buile de dévorer le chef-d'œuvre qiie vous ave*
( i<H )
annoncé. Enfin , après avoir coudoyé , rudoyé nombre
de voifins , ma paupière eft prête à s'éleârifer devant
le bufte que je cherche. Mais, ô furprifç ! au. lietf
des traits de De/rues , je n'apperçois que ceux du
brave Gorf.. c'cft une furprife faite à votre religion,
Une plaifanterie auflï froide que dégoiitante qu'on a
voulu jouer à ce jeune adolefcent.
Le venin de l'ariftbcratie eft trop fûblil pour que
je ne m'empreffe d'en donner par cette lettre le
contre -poifon. '..' ,
Signé Frouille, peintre ordinaire de Philippe t
Prince Français.

Certificat.
Attendu que notre bon ami Gorf.. a le teint fraif
corame une rofe , la bouche fuavc comme un citron ,
le front feréin comme une glace , l'article dont il eft
queftion ne peut le regarder en aucune manière. En
foi de quoi nous avons donné le préfent certificat pour
fervir & valoir ce que de raifon.
Signé , le comité affemblè , les' Hédafleun
ordinaires.

Le Roi va aujourd'hui au théâtre de la nation. Il a


demandé pour fpeftacle la gouvernante & l'impatient.
Mademoifelle Raucourt, qui devoit jouer la pouvcr-
nanle , s'eft excufée fur ce qu'elle n'étoit pr.s sûre de
fa mémoire pour cette pièce. Mademoifelle Comtat
s'eft chargée du rôle & a écrit ce petit billet :
« Je fais les cinq cents vers ; je fui» prête à jouer
» quand on voudra : j'ignorois où eft la mémoire , je
» fais maintenant qu'elle eft dans le cceur ».
( 20$ )
s ■ )
-•

. On accufe M. l'abbé de Dïllon, d'avoir figue Coqu'il-


lard un article fort ridicule , où il eil dit que le marquis
de Tilly efi collaborateur d'une ouvrage icandaleux qui
paroît tous les matins. M. l'abbé ajoute que cela ne.
peut èt:e, parce qu'il le croit au poiie de i 'honneur..,
à Coklentt. M. de Tilly ne s'eft jamais appelé marquis.
( M. l'abbé le force de defce.idre dans ces détails ) , mais
à fa fortie des pages-rie la reines kquclie i! lé vante
d'avoir confervé un rcfpeét inviolable X un attachement
fans bornes , il joignit à f«n nom , comme tour le monde,
le titre decomre. Il eft aujourd'hui Alexandre de Tilly,
tout court y non pas qu'il croie au décret qui abolit le»
titres ; mas parce qu'il trouve cela plus commode. Au
refte il avertit, pour cettefois , M. l'abbé coquillard, qu'il
fie travaille à aucun ouvrage Jcaudale ux ; quanta Co-
~blint\ il a dans fon cœur un juge qui ne le trompera jamais
fur ce que commande V honneur , & s'il avqit des incer
titudes, il ne s'adrelTerôit pas à M. l'ahbi pour les fixer.
Alexandre Tilly.

L'afTemblée qui traite fi rigoureuf.-ment les mem


bres de là minorité, jufqu'au point de les priver du
droit précieux de citoyen aftif, oublie donc que c'efl
à la minorité des . notables & au bruit fourd entendu
par M. Meker , qu'elle doit la double repréfentattoa
lui lui a donué les moyens de faire de fi belles cho
?.
cs. On a bien rai fou de dire que la reconnoiflance
eft regardée par cet illuftre corps , comme une foibleffe
digue tout au plus des petites âmes.

La nouvelle af&mblée eft , dit-on, foit enibaraffée


du nom qu'elle prendra e*i commençant lés exercices;
( io5 )
ecnx de earps légiflatif , d'affemblée nationale, de conptf
conftituant & fubftituant fe préfententbien à fon imagina
tion , mais le nom de corps brijj'ottant , eft celai qui
lui plairoit davantage , comme étant porté par un de le»
plus illufhes membres. Cependant , comme ce nom a
pris , ( on ne fait pourquoi , ) une acceptation défavo
rable, on croit que cet augufle corps, digne fuccefieur d'un
•utre corps augufte, fe contentera d'en adopter la de
stination tacite.

Bruxelles le 21 ftptembre ïj$i.


Hier matin , M. Suieau eu venu me démander m
déjeuner ; je n'avois l'avantage de le connoître que paf
fès charmans écrits , mais j'ai été fort aife de l'embrafler ;
il continuera ici fon intéreiïant jonrnal. déjà plus de
deux n»ille fouferipteurs de différentes villes Braban
çonnes fe font préfentés. Ceux de Paris ne payeront
que la moitié de l'abonnement , les numéros ayant été
retardés par la liberté conftitutionnelle dont M. Suleau
» joui à l'abbaye.
Mtuic-Monpas

jiux Rédacteurs du Journal de la Cour


& de la Ville.
J'apprends à Coblentz , où je fuis établi depuis long-
tems , qu'on a cherché à me nuire à Paris en me fai—
fant l'auteur d'un libelle encore plus obfcur que fon
dai eux , & que fins mon ami l'abbé Coquillard , j'étoîs
tout prêt de pafTer pour un méchant homme. J'en fais
donc tout le- gré convenable à ce cher ami , Se pour
m'acquitter envers lui, & par la même voie , je vais
l'avertir dans votre journal de toufee qu'on penfede
lai dans ce pays-ci. D'abord on l'aime allez à cauSe
( *<7 )
it les freies <}tM font avec nous -, Se qui parlent eh
bjaves gens. Maij on eft fâché qu'un grand garçon
comme lui , nu lieu de férailler avec fa plume lur là
pavé de l'aiis, & de faire flotter quelques hev ux fur
la longue échine , ne vienne pas offrir fcs fervices à
nos princes : on prétend qu'il s'exeufe en ciifaut que
c'eft la feuille du jour & les faveurs de la nuit qui le
retiennent en France , '& voila juftement ce qui le fait
pafler ici pour un fot Se un fat. Je vous avouerai que cela
m'afflige beaucoup pour lui , & que je donùerois toute
chofe au monde pour qu'il vîut nous rejoindre. Vout
me direz, qu'en ferLz-vous } Rien, peut-être, mais
du moins il feroit à f.i place. D'ailleurs , s'il fait £tne
ïiré des femmes, comme on le dit, il ne lsi en codtera
pas davantage de faire rire des Allemands ; & comme
H n'y a a rien d» (ï niais que leurs loujiks , il pour»
rok faire une grande- fortune parmi eux , & ne plut
tant pleurer f:s bénéfices. Voilà , Meneurs , ce
que je lui apprends par votre aimable feuil e. Nous
la recevons ici fort exactement ; & Ti queloae chofe
pouvoit nous confoler de l'état adtuel de la France , ce
feroit votre émigration périodique. Meude-Monpas vous
embraffe , & mime ïi je l'avois laiffé faire , il su; oit lur-
chargé ma petite lettre d'une ligne ou deux. Adieu,
rneiHîurs , je fois de lom comme de près,
ie
Votre fidèle abonné ;
«■,...'. i . • .
Champcenetî.
A Co.bi:nt\ , ce 22 feptembre 175 1.

{Noté des Rédaéïeurs. ) Uge perfonne , fur la
véracité de laquelle nous ne pouvons décemment élever
Tucun doute ," nous a afTuré avr>i£vu M. le marquis de
Champce;iet\ avec M. foinfinet de Sivry , vendredi
dernier, au théâtre de Alrmlcur , à 1a derniers repré-
fentation de La Pa\\a l'Amore. Nous aimons mieuf
croire qu'une effrayante SciTemblancc a cr.ufé la mé-
pnfe , & cette voie médiatrice ntms paroit plus sûre
pour concilier l'afTertion de uotac correfpoadant avec
îâ to'i/ÛVe ei-defius.

( zô8 )

'ptfervations préliminaires de M. Bergajfe fur le


compte rendu de M. de Montefquiau avec cette
t épigraphe.,;
.' Le feignîur Montefqiiiou fait dorer Ja pillule.
, Se djiïribue aujourd'hui chez JLalhmanà libraire , fur
le' poni-heiïf , p'rts'Tc quai des Aaguflins:
Non? reviendrons au premier jour fur cette nouvelle
Production de :ÎA.■ . Éergaflè.\
•.: °. ?V . ,:p ,1, q !>;■, .. , .■ ,-, .
i liu-l» ■!! I ' ' ' • -
s ' . : I . • -, ■ V:.. _■. . i:lq .'! n ,;' -y. ,'•■ . ■■■. ,-. •■ -,
: On nous mande d'Allemagne que les Hullands déferlent
en grani nombre, & qu'ils vierwiçnt paffer 24 heures
dans nos. villes , apres quoi m .s'en retournent ches
eux bien régalés & accompagnes de quantité de i<il-
t_ts de nos régimens allemande; — -, t.'i -r ;. -1
■ j

Changement pe D.ô'krcrtë. ; •?
. Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce,
Jo.trnal fera établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7 ,
au coin de Ja rue Favart,, t place de la Comédie
Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , efl de
s liv. pour Pan^, jj-liv. 15/ f.'-'pouî' la province , franc
de port jiai.s.ioui le royaume ; on peut s'abonner pour
Je terns qu'on voudra , mais toujours, 2 partir du pre
mier du mois. • ' .' ', t
. __ - ______
_- -
" ~ 1 m ,„_.,, ,_,———1
;;
î. Ermta du N°. d'hier. - -.~.~r^
Page ip8>. 4e vers , fe rçBofcr les rois en folâtrer
l'amour; lïfe\, fc igoofer lcj fois Se folâtrer l'amonr. ,l

^j-j*-M«...--^oig.-ijj|-iJC«W,B. p.:ui',«i.'-»i iihij.j»m»»«jii- 11 iW

Be l'impiiméric du *oiisnai àe la C»ur & de la Ville.

».
^°* 27* J^SeS^Jk Pi^ë* du château
\_de Eauter , par les
habïtans de Varlin-
Mardi ij Sept. court.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au maliiu
La Fontaine.
—'—^— ' ■
APOLOGIE.
Cartouche prêt à termina fa glorieufe carrière;
fous le poids de la récompenfe due à fes nombreux
& mémorables travaux , fut obligé de répondre à la
qu ,'ftion fuivante que lui rirent fes juges : « Malheureux l
•» qu'as-tu fait des biens immenôs que tu as volé à
» la patrie î » — Je n'avois Se ne pouvois avoir do
million, répond le patient, pour exercer le brigandage
qui m'immortalife ; je n'en dois point de compte à
cette nation que j'ai pillée. Mon corps déchiré va
«l'acquitter envers elle; quand au relie , c'eft à Dieu
feul devant qui je vais paroître à me juger. — C5
fcélérat au moins reconnoilVoit un Dieu
Tous les genres de maux fondirent à la fois fur la
France , de même que fur le refte de l'Europe. Le
trône & l'autel , les loix Se la vérité , les devoirs &
la religion , s'abîmèrent dans le gouffre de l'anarchie.
Les intérêts particuliers heurtant avec violence contre
l'intérêt général , formèrent un corapofé monftreux des
débris de l'ancien gouvernement & de l'ancienne dif-
cipline. Hijl. de France , en 986, règne de Louis V.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de lundi.
JLjes écoles refteront provifoirement dans leur pouf-
fere ; les maîtres-ès-arts enfeigneront la conftitutionj
Terne V. Année 1791. Ce
( *io )
les chevaliers de S. Louis nç jureront plus à leur
réception. Voilà ce que nous avons retînu de cette
très - lèche féanee.

VARIETES.
Une demi - philofophie , dit Bacon , nous éloigne
de la religion , mais une philofophie plus profonde
nous y ramené. Qae d'idées dans ce mot, & avec
quelle Frappante vérité il s'applique à ce qui fe pafic
fous nos yeux ! En effet , quels font les nobles cham
pions de cet effrayant boujeverfement qu'il nous _a
plu d'appeler ccnjtitution ftarrçaïfe ? \ Hélas ! ce font
les plus plats gredins de notre littérature , un Noël,
Un Carra , un Brifiot , un Çhampf. . . . , t4iidis que
parmi les athlètes qui la combattent & qui la pul-
vérifent , on fe plaît à citer les Raynal, les Burcke t
&c. &c. , c'eft-à-dire les plus beaux génies dont s'ho
nore aujourd'hui l'Europe.

'■'Il III II !■■

M. Lebrun nous prie de rectifier un article de notre;


Journal d'hier , page 203 , qui annonce un portrait
peint par madame Lebrun , qui eft depuis deux ans en
Italie , & qui n'a envoyé que le portrait de Pa\iello.
•r- Le tableau dont il eft queftion eft de madame
Gulard,

M. le prince Philippe-U-Beau coRtinue toujours de


à fe défaire de fes terres & de fes meubles. Il paroît
décidé que fon départ fuivra immédiatement la fin de
fon inviolabilité. On ne fait pas encore au jufte quel
•ft le bnt de fon voyage ; mais l'opinion la plus ac
créditée eft qu'il fe rendra à Coblenjz rejoindre le*
princes fes ccuiîus.
( ;*» )

Séance des Jacobins , du vendredi 2j,

Présidence de M. Rhœderzr.

Grands témoignages , nouvelles piotèftatio:is de fra


ternité de la "part de pluiieurs fociétés affiliées. Cellffi
de Sainte - Rulle a fait Jermenjt. de vivre ou mourir
jacobine.
Le calme eft rétabli, à- Toulon. Sur cinq députés à.
la nouvelle légiiluture , il y en a trois jacobin': ; il y-
en aurait' eu davantage, fi les malveillans n'euITeat eu,
la malice de faire décréter de prife - de - corps, à 1*
yeille des élections , tous les bons patriotes, ( Laç
fort des homitt.es gens .fut toujours d'être perfé-

Oh à découvert , par une lettre datée de- Worrns ,


qu'il y a dans Paris z mille ofli:i6rs (marges d'enlever
le roi par cinq endroits. (Grands agitation). Décidé
de faire favoir a fa majeité combien elle feroit mal—
heureufe de Xe trouver entre les malins de ee.s gens-dà.
M. iïtenitou-ze vote deS rëmerciemcns .publics au4
député s reités fidèles aux Jacobùis. M. L\>roller trouva
que cel rn'en v,a.ut pas la pei.ne , & qu'il furEt à. leur
gloire d'être Snfcrits fur la lifte des honorables nvcmbrei
2e la fociété. (Applaudi). ' <
M. Gorfy annonce : avec- plaifir à la fociété & à
toute la France , que lui & M. Rabi viennent d'étrt
nommés par la Ville de Breft à la nouvolle Içgiftiture»
\ Applaudi).
M. Collot cTHerbois demande la prolongation dfc
la fociété pendant 66 aiï5 , afin d'aiïurcv l'achèvement
de la révolution. { Grands applaudiffimens).
M. Rouhiere , membre de Paris & dt Cherbourg:
* Ferfonne , mefïïetfrs , ne peut dircon venir que la
» préfente légîflrture a été convoquée principalement
» pour mettre » drdrô au* finances. Si a vint Je fe fé-^
(■'«*■)

» parer elle ne donne pas un compte aufli clair que


» le jour , elle laifle l'état dans un plus grand danger
» qu'il n'étoit auparavant. I Onfe regarde , on murmure).
y> Le compte , meilleurs , importe plus qu'on ne penie
» à la nation , ,à la prochaine légiflature , au pouvoir
» exécutif, &c. » (On Je regarde, on croit que cee
homme eji fol; on découvre qu'il n'ejl pas dans le
Jecrer de l'afjemblée. On levé la Jéance à '10
h eures ) .

Une efpece de pamphlet que nous ne nommerons


point de peur de lui donner quelque vogue 4 prétend
•que les fuccès de notre Journal viennent des mauvais
articles que nous inférons contre des peifonnes fort
eftimées ( dit-il ) des honnêtes gens. Comme il nous
parcît impoflïble qu'on fafie gratis de pareils raifôn-
nemens , nous penfons qu'il faut que notre homme
foit couché fur quelque lifte fi vile

On écrit d'Heidelberg que l'aftronome Lalanie ,


foupçonné d'avoir une autre mitlïon que celle de faire
des obfervations , comme nous l'avions nous-mêmes de
viné , a été prié par l'électeur de ne pas entrer à
ÎVlanheim , & de ne pas s'écarter de robfer.atoirè ,
s'il n'aimoit mieux aller ailleurs. Il ne s'eft pas flatté
de recevoir un meilleur accueil des autres fouverains,
& il eft rentré en Fiance. Nous ne pouvons pas ap
prendre à nos lecteurs dans quelle heureufe partie ds
ce fortuné royaume ce favant démagogue répand au
jourd'hui les ïumietes de la propagande.

Un bon payfan Breton ayant befoin de difpeBfes ,


eft allé les demander à Rennes à l'évêque constitution
nel. Il s'eft atkeil'c au premier venu pour demander
( "3)
fe logement de l'Intrus. On lui a indiqué l'évêcW.
N'eft ce pas ici, a-t-il dit, parlant au portier , otl
demeure M. l'Intrus ? — Vous voulez dire M. l'éVÊque.'
— Non , non , M. l'Intrus. Parbleu je fais bien à qui
j'ai à faire. Et on n'a pu le réfoudre à lui donner un
autre nom. -
_ r

On ne s'eft jamais jotié plus cruellement de la mifcre


du peuple. On confume fa fubftance en fc-tes , en il
luminations , en cérémonies ; on veut, le faire pliai»\er
quand il fe meurt de faim. Barbares, ç'eft pouilér lo;
raSnement de la cruauté trop loin \ ,.: .
„ „„
De la nècejfîti d'une contre-rèvoltaion en France ,
par M. de Montlozier ; che^ tout les Mar
chands de nouveautés.
M. de Montlozier roule l'aflemblée nationale dans
la boue. Il ne bia 2e pas , lui ; il coupe dans le vif, Sa
démontre invinciblement que le feul Dieu & fauveut*
de !a France , dans ce moment,'1 c'eft la contre-
révolution. Amen. <■

Coblent\ ,' <lt i8. *' T


M. de Bomltell'.s arrive de Péte'rfbourg avec de"?
dépêches officielles. L'impératrice donna adjoniflron
pleine & entière à la déclaration de l'empereur Se du
roi de Pruffé. Elle fournira le nombre de troupes con
venu , avec l'argent nécefiaire pour leur fubliitancé ;
elle s'engage de plus à envoyer , s'il m eft b;lbin ,
toutes fes armées au fecours d« Louis XVI. A cet
aûe de générofité elle joint une offre qui nous a tous
pénétrés de la plus vive reconnoiffance. Si des évé-
aemens que la fag iïe humaine ne fauroit prévoir ren
( **4 )
étaient inutiles nos efforts & ceux de tous les fouvenin^
de l'Europe , elle invite les princes & toute la no-f
blette françarfe i fe retirer dans fes Etats.

Pétition de la Commune de Paris a/)'emblée dans fes


48 Serions.
Voyons votre livre rouge.

Quand M. Dand.. ne peut pas braire à l'affemblée ,


ïl fait c'hanter fôn coq. Avec le fecours de fes confrères
les enragés , intérefies comme lui , à et qu'on ire
fouille pas dans le livre rouge de l'affemblée , il a
léuffi à faire taire M. Malouet qui , au nom du peuple
iouverain , demandoit des comptes. Pour chanter fa
viftoire , M. Dandré a chargé fon afficheur de coller
foncoqàcôté d'une pétition qui prouve que Dand.. 3
iort & que Malouet a raifori. La coq croit étourdir
le public & l'empêcher d'entendre la pétition ; mais
elle parle fi haut & fi clair qu'on a réfolu de lui
donner entrée demain mercredi dans les feûions. Li$
nous verrons qui chantera plus fort du coq ou de la
pétition.

Il fe répand "&n bruit qu'il eft de notre devoir de


démentir. On dit que M. de Montmorin a donné fa dé-
àiiffion des affaires étrangères ; nous fommes autorifé*
a déclarer que ce font les affaires étrangères qui «nt
donné leur démifTîon à M. de Montmorin.

Dans la dernière répétition que la légiflature prochaine


a faite aux Cordeliers , de la première féance qu'elle;
tiendra au manège, un membre du département du Puy-
' ( «1 )
£e-Dome , a propofé la déclaration des devoirs de
thomme & au citoyen. Un élève de l'abbé Syeies a
pris la parole & a dit : on nous accufera de reprocher
à la législature actuelle , d'avoir mis la charrue avant les
fcœufs.

Une dame Soldés que fon mari a abandonnée


avec plusieurs enraus en Picardie , dcfireroit favoir sj
«'eit lui qui fe propofc aux électeurs de Paris pour la
nouvelle législature; dans ce cas, elle pourrait envoyer
à Meilleurs les électeurs un mémoire dans lequel ils
trouveroient des renfeignemens particuliers fur la vie &
les mœurs de ce bon père & fidèle époux , qui lui
donnent pour le moins autant de droit que M. Brïffot
à la légiflature.

Extrait du Bulletin de l'AJfemblée Nationale du 23


feptembre ij$\ , copié prefque mot-à-mot.

La focictc des amis de la constitution , fiante ' aux


Jacobins , Tient de faire afficher l'annonce d'un prix
de 600 liv. pour le meilleur ouvrage qui lui fera pré-
fenté d'ici au 10 octobre prochain, fur l'instruction des
gens de campagne. Cet ouvrage , en forme d'alma-
aacb , doit contenir la manière la plus expéduive dé
brûler un château , de couper des arbres , de pen
dre des ariftocrates , d'imaginer des complots & des
contre-révolutions , & de faire des infurrections , le
tout , au meilleur marché poflîbk.

Nous avons donné il y a quelque teins , un tarif des


peines & des récompenfes , dans lequel ,<ceux qui
prendront des titre* ou armoiries, font taxés » 10. niiU»
( u6;)
Jivres d'amende. M. Ckabroud-carcan , par une mo
tion d'ordre a renchéri fur celte punition;. il a demandé
qu'on mît un gentilhomme au carcan , proportion qui
l'a fait huercompletteœent de tautes les parties de la falle.
En effet , fi chacun vouloit redemander ce qu'il a perdu
parles bienfaits de la révolution, l'un fbn père , l'autre
fort (ils, l'autre Ton mari , l'autre les biens, l'autre fa
raiibn , l'autre fou état, l'autre fa faute, l'autre fes
droits, l'autre les membres -, l'autre fon honneur , &c. ;
tous les carcans de l'univers ne fufKroient pas pour
leur répondre.

Cours de la rue Vivienne , x6 feptembre.


Les aflrgnatsde fol. perdent.... iôpour 100."
Ceux de 5 oo liv 1 7 pour 1 00.
T , . ," " < pour des affig. de foo 1. < 1. 6 f.
Les louis valent \ £ our d6 r,r|ent _ f# f<
Les aiîïgnatsde $ool. pour des
affignsts de.'y liv. perdent..* 7 p. 100.

Changement de Domicile.
Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce
Journal fera établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7
au coin de la rite Favart , pla;c de la Comëdfg
Italienne. t*
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. 15 f. pour la province, franc
de poft„ clans tout le royaume ; on peut s'abonner pour
la*tems*qVon voudra , mais toujours à partir du pre
mier d*4 mois.
vaKfaMmKœsvwiHwmuim^'axsacExmm

BV l'Irnpilncrie du Jov&ttû de la C«ar & de la ViHe.

r-
N». 28. JkfeMhv P'U"ge-S?<t château
[de S. Marcellin par
Mercredi i8 Sept. **&£?> Uf .AJ*itttn' de Mon'
r •v^jm thnjon.

JOURNAL
be la Cour et de la Ville.
...-_ — . _ . . _. ^
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
— •■ 111 l
Le to janvier 1661 , les trois ordres de l'état af-
fèmblcs à Copenhague remirent au Roi Frédéric III
li capitulation cj'u il avo* juré? 3c oui limitoit lbn
autorité, Se le fuppliercnt de vouloir bi-rn exercer fur
eïx le pouvoir abfolu. Leurs vœux furent exau
ces , & il en réfulta cette loi royale , unique en
foi» efpece Si r.vëlue de tous les caractères de la
fanttion publique la plus folemnelle. Nous allons ea
extrait; deux articles :
Art. II. Les rois de Dannemarck feront à jamais
au-delïus de toutes les loix humaines.
Art. III. Le roi feul courra déroger a»x loir ,
excepté à celle-ci qui eft fondamentale.
Il ne fera pas Inuti'e d'obferver dans un moment
eu une ccn<Liitc'dî.iiriétralement oppofée à celle des
états de Dannemarck nous plonge dans toutes les hor
reurs de l'an'.rchie , que jamais le Dannemarck n'a
ilé gouverné avec plus de régularité , de douceur
& de jultice que depuis l'établifTement de la loi royale.
Nous laillons ce problème à réfoudre à M. Linguet.

assemblée nationale.
Séance de mardi.
JL/'apres le rapport d* M. Duport ,1a trèï-chré-
t' .nue aficrrblée donne aux Juifs la qualité de citoyens .
Tome V. Armfe 1791. Dd
atîfiîs; îl n'y a qve !* religion catholique qui ait le*
4»;]ticttrs dé la pcifccution.
j , . • . , .

\ V A R I I> T ES.
&e winilïre de ta guerra s'eft préfenté à rafTêmhlée,
nationale pour lui rendre compte du bon ct.it ou font
nf>s plycts fortes, nos citadeilSs, & fur - tout de la
tonne conduite des réginrens q-tsi font rentes d;,ns là
plus esaSh; juboidmation. Nous avons été étonnés qu'il
ail chciii pour rendre ce compte le moment, ori des
fjgîœens font duns la plus grande infùrreftinn.. Cela
eft ù vrai, Qu'ils font foœmer par des bsiffiers leurs-
■Çéuéraux àc leur rendre tics amples qu'on leur a déjà
tendus. — Qu'on maltraite^ qu'on met en prifoi»
les orTiti°rs chargés i^e psr îc gouvernement de1 vifit.er
nos frontières — Que les grenadiers d'une garnifon
frontière dé'ertent par bardes. —» Que deux régimens
fortent armés poiu' fe fufilicr , &c. Bec. Mais notre
étonne ment s'efc oï.'?!pé lorfqtie nous avons vu le len
demain le même rniaiilre fe préffriter à la même af-
fetiibtéa pour Wi 'demander un petit fupplément de
9 ou jo millions.
- i»,ii)i1iin

Comment vous tirerez-vous d'embarr.-.* , difoit pi-


tejifement un jacobin à un gauclier moins gauche quun
autre ? Les féclroiis demandent inipérieiifement âet
comptes, i-n- N'avonJ-in'ius pss le rnpule des aiîignats-,
aépondit le membic du comité des finances )
—^refcgKKUB»

X<es. Ja£o -Feiitllar.s' frères fie compagnie ont fait


fommer le roi d'Angleterre de quitter les armes & le
tttic de roi de Fr nce ; & fur le refus de fa majefté
pHt.rnoiqr.c , ils on; unanimement arreté que le pince
Ruige le toit deforrrais qualifié de prince de Galet
c M* y

D'après la plainte pokée à la manioipaîité de Rsr-


«îeaux contre le duc dé -Duras pat un Tofcan , et*
devant arracheur de dente & charlatan, msintcrwnk.
préfLlent du comité des recherches de cette rairlheu»-
reufe ville, cette municipalité toujours obéiffante aufc
ordres de la canaille f a fcit en itifonncr ce leigaeur
i'ous le prétexte qu'il afloit faire une conCïe-Kcùoluûon*
avec une demi-douzaine de gilets.
t
———i ■ ' r">
, ■ j , •■■ ........
. . .1
. . . C.H AN S O N. .- •

Sut l'air : Je fias fur k -pont d'>A»egt%dft r ou la,


gamme diatoiàqieî mojrkante • «S- dcfcertdantt. '

Monfieur Bouche- a,- pris- Av.ignou t. j


MLis il fe noyé au bas du- Pont.
Nota. Nous avons fouvent parlé du pont de.-
M. ffoucftë , ainfi nos leéteors- auront la bonté de-
chercher * s'en rappeler , s'ils croient qu'il y ait qtttl*-
qn'enigme- ou quelque iàieiïs cachée la-delîous.-

Nos «ugsftes légiflateurs. fatigués de voit fc* phtcifc


harangues de dèmoftkène & de, Cîzér&n infecter 1*J-
icoles-, -ploux fur- tout de verfer le ridicure , ridicu-
culumacri, furies niaifes productions de- l'abbé Maury ,.
de Gaz ilès-, de Mateuet , de Clermont-Tonnene , ont
recueilli avec foin les lavantes diKei tarions c'e M. le?
duc d'Aigu*.... , .les traits iïappans de la naïve élo
quence du d»c d'Orléans , les exprelîîwiS' parfumée*.
«; M. Lanus, les gambades littéraires , les genlifleffes ,.
les pafqtt'madeç de M. Bouche & les abovenaïits fu.-»-
Hanes d« M. Pcicar.
( no )

- Michel Cubieres , poète afthmatiqué , comme


chacun fait, a trouvé l'autre jour au lycée, dans fon
Jarinx , des Tons qui euffent étonné Stentor. En par
lant de Sapho Beauharnâis , dont on ne parle plus .
il sert ecne :
Belle fans ornement , mais ornant la nature.
Une dame du canton de Berne qui n'entend point
le français , a très-bien entendu ce vers-là. Le duc-
poé'te a redoublé de verve , en attaquant le pape ,
il a dit :
L'on brûlera celui qui nous a tant brûles.
^ Au moment qu'il prononeoit ce vers , une dame
demandoit ce que c'étoit que Chapelain. Voilà, lui
répondit-on, quelqu'un de fa famille, il vous en dira
des nouvelles.

Un auteur contra par fes productions dramatiques ,


•vient de donner au directeur du théâtre de Covent-ganleti
une pièce intitulée , The Silfy untertaking , or faite
liberty; la folle entreprife , ou la fauffe liberté , opéra
tragi-comique. Il n'étoit pas poflîble de peindre avec
plus d'art & d'énergie les malheurs de la France , en
■y mêlant cependant autant de vis comica qu'un aufli
lugubre fujet peut en comporter.

Extrait du voyage aérien de M. de Saintt-Croix.


Les "différentes feuilles qui ont rendu compte de
jnon VQ âge aérien, ont omis , probablement à dejfe'm,
Une Gii-conftanee qui pourra donner de grandes
lumières fur différentes parties de la pliylkjné expéri
mentale ; voici le fait. Lorfque planant dans les irs
mon ballon voguoit dans Us tfpaces , il s arrêta fur Cha-
xthton ; la forée d'attraction magnétique fe fit atose
fcntir avec une activité inconcevable ; le facr? livre de
la conftitutiou , cédant à l'imi uHion qui lui étoit
communiquée , fe détache de ma incelic & tombe
fur l'hôpital des foux. A ma defceme fur la tenc,
j'ai fait mon rapport que j'ai adrell'é à l'académie des
feiences qui doit nous donner inc.îflammeat des
cclairciiTemens fur ce phénomène magnétique.

La révocation du décret du 1 5 mai , fur les colo


nies , vient de porter un coup de mafTue ,:ux révérends
frères Jacobins. Cet événement, la rtoininattou de phi-
fleurs honnêtes ge« aux places Ij'élcûeurs , le icfi^S
que font les nouveaux députés de s'af£!icr à leur club,
jfiais fur- tout les cris de vive U roi & lu relui qu'ils
entendent de toutes parts , leur font fouIT. ir les
plus affreux lupplices : il y a quantité de gens difp*.
pofés à la pitié qui préféreroient de les voir pendre ,
» les voir pàtir d'une manière aufli cruelle.

Suivant une des iég!es de la pratnmaire, deux né»


Jations vslcnt une a-formation. — fuivantunc des réglés
e l'ariftocratie , deux acceptations valent un refus. A
ion entendeur falul. .

Un impartial failoit l'obfcrvaiion que, depuis quelques


jours les faclieux portoiont les oreilles bsffcs. Cela
n'empêchera pas , répondit un aristocrate , crue les
Houllaus qui ont les bras longs, ne les leur coupent.
( «» )
Le* tours PttkL.., Dup.:*, Prie.. , Rôiejp ... %
*utres gens ignoblfs de l'aflemblée , vouloient faïtfe
te/etter le décret de famedi fur les colonies, dans la
crainte, difoient-ils , que les gentilshommes français
n'allaffent s'y 'établir : ces Mertieurs pourroient fort
bien avoir raifort ; & cette noble fie fe fera un plaisir de
lie faire qu'un corps avec tous les colons propriétaires qui
font à la tête d'atteliers confidérables, qu'ils rendent au(fi
heureux qu'il leur eft poifible , & qui procurent à l'é
tat une richeffe annuelle de -plus de- trois cent million*.
Toutes ces perfonnes formeront toujours un véritable*
corps de nobleffe , au milieu des noirs & des gens de
couleur , en dépit de tous les carcans & porte-carcani
de l'univers.

Dimanche dernier , je me trouvois dans la foule avec-


lin de mes amis aux champs-élizées ; prends gardé a
tes poches , lui dis-je ofEcieùfement ; oh ! nje répondijr
il , la nation ne travaille pas le dimanche:

<mum

M. de la Fay.... demandoit à madame de Condor...


d'où pouvoit venir fa répugnance à fiâvre fon mari à
Londres; c'eft que j'ai craint, a-t-elle répondu, d*y
voir par hafard M. Burcke. Cette naïveté mérite biea
tiètre relevée. ' ;--

Nouveautés littéraires.

On trouve chez le fieur Lacloye , libraire atf


Palais - Royal , n°. 12. , la conjiitutïon franc aifè ,
projet prêfentt à la nation, par un vrai citoyen. La
pureté & la véracité des motifs qui ont mis la pJttifce
à la main des auteurs de ce projet , fe manifefte d'tine
manière trop Jouable pour qr.e nous n'engagions paa
nos leileurs à fe procurer cet ouvAge qui eft du plu»
grand mérite.
On trouve chez le m£me libraire la deuxième édi
tion de la Lettre â M. Bailly , par un de fes dif-
ciplcs , Si les lettres de Junitu , qu'il ne faut pae-
confondre avec d'autres lettres fous le même titrée
iufe&ées de démagogie.

• t Théorèmes conjî'uutlonnels.

1°. Qui compte fans fon hôte compte denx foi*,


a°. Les bons comptes font les bons amis.
3°. A tout bon compte revenir.

Corollaires.
* • . Meilleurs , ' '

i°. Vous avez compté fans nous, qui fommes bien


WS liâtes , puifque nous vous logeons , hébergeons ,
alimentons, engrarflbîis , &c. Comptez donc une fois,
ïil vous plaît. *
*°- Au lieu d'un bon compte , vous nous en ave»
donné un mauvais ; donnaz-nous en dcnc un bon , s'il
vous pl^ît , ou nous ne ferons pas bons amis.
.3°. En fuppofant que voire compte fût bon ( ce
qui eft bien loin de notre penfee ) , vos hôtes , qui
font nous , veulent y revenir : reveuez-y doue , s'4
vous plaît , ou (mon

La démarche confiitutionelle que M. l'abbé de


Comnet.... a faite fmefli i4, eo" fe prefentant au fe-
cr^tariat, de la municipalité, ou il s'efV rendu accom
pagné d? fes enfans & de fa concubine la demoifelle du '
Fren...., pour y notifier qu'il e'toit dans l'intention d»
la prendra pour fa légitime épcuTe ; piouv, ,c <et
«bbe cft un grand C Q Q , & fa future. une gran J, ç©.

S
0-

■ L* club des am« de la révolution a confrittiè* un


prix pour celui qui fctoit la meilleure étrenne nùgnone
terni» n te à, < entretenir l'iiiftitt-cAton 'générale; & nous
muili nous orlrprw un prix pour celui qui donnera 1»'
meilleure folutiôn à ce froblcme politique.
Lequel vaut miertîfhi livre rouge de l'ancien régime ,
ou dn conte bleu du noveau ?
L.- pi is fera un evcmplaire du rapport de M. de
Monlefq.... , r-ilié en veau & brodé fur tranche.

M. Vat. , profeiTeur de plivfîque nrmfsnte , recom


mencera (es cypéiiences & donnera fa première repré-
fentation le s oclobre.

Changement de Domïctî.e.
â 1 T

An -premier OctoRke prochain , l; Bureau de ce


Journal fera ètahti rue Neuve Saint-Marc > n°. 7 >
ait coin de la rue Favart , place de la Comédie
Italienne,
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de •
■3 liv. pour Paris , 3 liv< 15 1'. pour la province, franc
de port dar.s tout le royaume ; on peut s'abonner pour
le ttms qu on voudra , maïs toujours 2 partir du pre
mier du mois. . .

>
De l'imprimerie au Journal de la Cour
.1»- .. & de la Ville.-
' N*' *9' jtr**h RavaP* des tri*
llr**lf £ands aux environs
Jeudi lu Sept. ^^^a*' de Moulins*

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
•——•———————————————
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaimk.
Air des revendis.
O vous qui venez de province
Prendre un emploi qui n'eft pas mince
Et qui rend bien ,
Ne manquez , fi vous êtes fage ,
De faire vos apprentiffages
Aui Jacobin*.
C'eft-là qu'on trouve l'éloquence , ; -J
L'honneur , la vertu , la décence .$
Du nouveau tems j . .^
C'eft-!à qu'on voit pour Robefptere* V -,
Bufot , Péthion , Rouffeau , Voltaire *
Le même encens. . -•••' .j
. ' se - » ' .' v
C'eft-là qu'avec un réverbère
On menace & l'on foit la guerre
Aui bonnes gens ;
C'eft-à qu'on eft fier fans contrainte ,
C'eft-là qu'on a pour toute crainte
Les revenans. |
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de mercredi,
La motion de l'abbé Maury tendante à ce que l'af-
ftrmblée rende d»s compte» , a csufé .u'»talPU"î
effroyable. M. Lavie , le dous , le bemn Lavte «n
tombé dans un tel accès de démence & de rage t
-Tome V. Année 1791. *• . ';.
gpiïl a «u l'atrocité" de dire en menaçant M. Defpri-
ttn'mil , qu'il recommanderoit les membres du côté
«droit dans les provinces. — L'affemblée eft pafTée *
S'ordre du jour , & a décrété fagement une nouvelle,
fMiiiilion de 100 millions d'affignats.

V A.'R I É T ES.
'Envoi pour le prix propofé dans le nc. d'hier.

Lequel vaut mieux du livre rouge de l'ancien régime,


*4u d-u conte bleu du nouveau ? la queftion fe réduit à
lavoir lequel eft moins abulif du livre rouge ou du conte
'Heu ? Certainement l'abus au profit d'un autre eft bien
. moindre que l'abus à fon profit. On eft bien moins
îenté d'abufer pour dpnaer que pour mettre dans fes
foches. Donc le livre rouge vaut mieux que le conte
leu,
Sx vous croyez la queftion réfolue , je vous prie
«l'envoyer le prix propofé, rue du puits qui parle , à
ma beurviere Madame Cajeus , à. -qui je dois quelque
petite choie- '.■;.. ■

M. le chevalier de Mefi... connu avantageufement


Sans les fartes modernes de la démagogie , vient de
«donner en fociâté avec notre bon ami Gorf... au
th'âtre de Molière une façon de comédie faupoudrée
d'intermèdes civiques , de couplets en profe -, prefque
veifiiî^e. Le titre, de cette pièce que nous avons
annoncée il y a quelques jours , eft , les douceurs de la
liberté & de l'égalité. — Ce jeune héros jacobin qui .
affoitit les .pavots de la démocratie avec la mirthes
«de l'amour, a vu pâlir fes lauriers fur. les tréteaux
dramatiques. Et cet aimable adolefcent qui n'eft point
accoutumé aux rigueurs^ a pourtant effnyé bien féve-
rement cewx de Thalle. Un ouragan de iiflets a pro
voqué le naufrage de fa pièce qui eft tombée à crud ,
jli Mtliora Plis . — & Baré.
Cette piccf j qui n'apu:fbutenir l'aflitut d'une xepré-
fentafisn, fc lit avec plaifir au cabinet., de ma'darmt
Vtiufleury,

Séance des Jacobins , du dimanche Xf~


Présidence de M. Rhcederer.
Les accaparemens de bled donnent de l'inquiétude JJ
©n recommande la furverilance acx frères Jacobins.
Le diftridl d'Arra* envoyé un mémoire apologétique?
de la conduite du fécond bataillon du régiment der
Beauce. Il y eft dit {c'ejl un procureur-Jyndic qui rtt
tfl l'auteur ) : que puifque les officiers n'ont pas vouli*
figner de plainte , c'eft une preuve que les officiel* ne?
font pas coupables.
La ville de Limoges a envoyé pour la légiflatur»
MM. Peret & Chambri , & l'évêque conftitutionncl^
& celle de Béarn , le fieur Ouiot , très - jacobin»
( Grands applaudlfl'emens ).
MM. Charles & Alexandre Lameth , Duport *
Goupil & Barnave font rayés des regiflres de la fo—
ciété , pour l'avoir abandonnée & avoir , le jour pré
cédent , agi &z opiné, à l'aiTemblée nationale contre le»
droits de l'homme.
Grande motion de l'aiTemblée fraternelle. Elle de
mande d'être admife par députations aux Jacobins. M.
Varnet fait la critique de la fête de dimanche ; il
blâme furieufement les citoyens de Paris de s'être
ëgofïllés à ciier vive le roi. Il propofe une fête.; civicrup.
qui fera décernée par la patrie reconnoiffante à MM»
Robe/pierre , Péthion , Sec. & qui fera bien plus belle ,.
bien plus touchante , bien plus fraternelle enfin que
toutes ces fêtes à la royale qui rappellent l'ancienne
idolâtrie des Badaud?, f Applaudi , applaudi , ap
plaudi. ) Mais il faut foufcriie t & il na fe trouve piinfc.
d'argent. La fociété ne fera bientôt plus riche, que- de»
fes vertus.
(M)
ï-e fieur Fugantiné , célèbre rnuficieo , donnera vefr*
feedi 30 de ce mois , à la falle du manège , un concert
à grand orcheftre. On y exécutera une pièce de la
eompofition des Hullands de Wurmier , intitulée la
Jbnnette brifée. — Le marquis de la Fay.... y jouera
un concerto de ballon ; M. Bailly une romance fur la
flûte a l'oignon , madame fa moitié l'accompagnera avec
clés caftagnettes ; M. de la Rochefou.... chantera l'a-
jiette du baron bègue dans l'opéra de Julie , — M. de
M-onlawii.. l'air de Blondel ô Richard ! ô monRoi! -1-
l'abbé Maury le domine falvum fac regeirt. Le con
cert fera terminé par un grand cœur en ton Cromatiquo
fur ces paroles dé la pièce du jour , fauve qui peut*

L'Europb à Louis XVI.


Won , tu n'as rien perdu , prince trop malheureux »
SAvec ton cordon bleu, je garde ta couronne,
^uand je t'aurai remonté fur le trône
Je te les rendrai tous les deux.

Le jour que le r6i a donné une grande illumlliation


pour prouver au bon peuple combien la constitution
lui plaît , un bon bourgeois de la rue S. Denis mit ftrjr
fa fenêtre un globe tranfparent fur lequel on liloit
cette infeription :
Je crois en Dieu ,
Jb crois a la Révolution.
Vive le Roi.
pe l'autre côté du traniparent on lifoit :
L'homme propose, Dieu dispos».
LUX LU CEAT IN TZtiEBRIS,
tfV
( M0 )

Et moi auiïi je me fuis promené dimanche ; je n'aï


point vu tout ce qu'a vu M. Eti- Feuillant. Pour vqir
& fentir comme ce patriote , il faut avoir fes yeux &
fon ame ; & pour décrire avec autant de grâce & de
fineïïe , il faut avoir tout fon efprit. Mais voici tout
uniment ce que j'ai vu :
De charmantes illuminations & beaucoup de cohue ,
les accès du jardw des Tuileri.s impraticables en cer
tains momens , & point d'ordre pour prévenir les ac-
cidens de la grande foula.
J'ai vu notre excellent Roi pafT.r à neuf heures du
foir avec fa famille en (Impie équipage & fort peu
accompagné , rue royale , fens que l'on s'y attencît ;
j'ai vu le bon peuple s emprefier fur lo pillage de fon
meilleur ami , dh som pehe , & çiier av*c un en-
thouiiafme délirant : vive le roi , viv e la reine , vive
M le dauphin. Leurs majeftés on: entendu ces élans du
cœur qui n'étoieat ni préparés, ni commandés ; elles
ont dû en être cojifolées. \}\\ p«re oublie bien des
maux quand il letrouve le cœur de fes enfans.
Le général patriote fuivoit à quelque diihnce , à
cheval, entouré de fes aides - d:-ca;np. Une voix de
Stentor a crié près de moi : vive la J'ayfUt- U n'y
avoit point d'i'chos dans le voifinage , & pjétfonue ne
s'eft joint à cet officieux ami.

« O Morphée ! ton règne n'eft qu'un fonge »,

Par - tout on appelle maintenant le fimeux compte


de Yhomme d'affaires, le conte des mille & une nuits.
Il faut cependant efpérer qu'on l 'éclairera incelïai»-
ment. ""
( *3T )
L'effrayante rareté de l'or vient de faire naître?
fidée au meilleur patriote que la France ait produit,
«— M.- le compte de Montefquiou , de faire rendre uo
décret par l'affernblée nationale qui défendra défor^
jnais de dorer les pillules.

CHANSON,

Sur un air connu*

5i le roi m'avoit donné


Sa lifte civile ,
Et qu'il me falût aimer
De Target la fille ,
Au roi je dirois tout bas
Reprenez vos affignats,
Elle eft trop fragile au gué y-
Elle eft trop fragile.

On fait à favoir qu'il eft arrivé en cette ville une


nouvelle' "troupe de comédiens françois, qui feront
l'ouverture de leur théâtre famedi prochaiu premier
o&obre. Ils auront l'honneur de nous donner bientôt
une repréfentation de h répétition interrompue , drame
tragi-comique & allégorique. Cette pièce fera fuivie
des battus payent l'amende , ou les crifpins confondus ,
petit opéra , mêlé de danfes. Ces deux pièces font
attendues depuis long-tems par un grand nombre
d'amateurs. Les livrées ( non la livrée ) étrangères)
entreront fans payer.
(' »3l )
>
Annonces et Avis divers.

On vient d'établir rue Neuve S. Auguftirt , n*...


Un nouvel hôtel à l'enfeigne du chapeau touge ; on
y trouve bon vin , bon logi? , bon vifage d'hôte Se
une fociéte également inftruftive & agréable.

Les nouveaux députés fe défendent beaucoup d'avoir


le projet qu'on leur fuppofe de faire rendre des comptes
à leurs prédéceffeurs. Ces meilleurs auront (peut-être)
aufll à leur tour des fucceffeurs dont ils ont droit
•d'attendre la même indulgence ; & il réfultera de tout
cela , que nous ne ferons jamais obligés de_ nous
ennuyer avec nos gens d'affaires.

Les habiles généraux qui ont le projet de furprendre


<îes places, prennent autant qu'ils le peuvent, le
moment où la garde montante eft occupée à relever
la g:irde dépendante ; cette règle pourroit avair for»
application dans les circonstances actuelles.

Un fans - culottes difoit l'autre jour à un de fes


amis : ma foi à préfent qu'on ne nous paye plus , je
ne vois pas ce qu'il y a de (î beau dans cette conlri-
tutïon. Comment, dit l'autre , cft-ce que tu n'as pas la
liberté de t'aller coucher fans foupei î

Plufcurs perfonucs ruinées par la révolution differ-


ioient entfelles fur les moyens de fe proc«ier de quoi
yivte. L'une propofoit uuétat, l'aube' unflmtre ; pour
moi , dît «ne troifieme , dans les circonftances a&iellej,'
je ne vois rien de rnieux que de fe faire fiUtffier,

OECE

M. Val , pvof'iîeur de phyfique amafante , recom


mencera Tes expériences & donnera fa première repré-
fentation le p oftobre.

Changement de Domicile.
Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce
Journal /ira établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7 ,
du coin de Ut rice Favclrt , place de la Comédie
Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. 1 î f. pour la province , franc
de port dans tout le royaume; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre
mier du mois.

AVIS.
MM. les Abonnés jafqu'au 30 d: ce mois, font
priés de renouveler le plutôt pojjible. Tous les abon-
nemens qui ne feront pas renouvelés fix jours après
leur expiratioit*^ feront difcontinués..

|' ■ ' \—*V-** ' ■ «tamMUi^m» gggg


• s;. -•
'De l'iiirgrjnjerie du Journal de la Cour
M' *fe de la Ville.
■ *t
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N°. 30. Ji'V*?\l înjurrettion
/jr5***^ t f m. & trou»
-r , ,. _ ^L***M l'les lia"s I* ville de
Vendredi 30 Sept. *S**£r Condi.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin;
La Fontaine.

Dondon Picot, fa barbe faite ,


Fut trouver au grand trot comere à'Aigu
Hier j'ai d'un amant , dit-elle , fait emplette :
Il m'a percé le cœur ; vois mon affliction.
— Ce mal fi dangereux peut n'avoir pas de fuite.
Chez Li Mégi: il faut envoyer au plus vite;
C'eft un homme charmant , de plus , homme diferet ,
Et qui connoit à fond mon plus petit fecret.
Je gage que d'amour tu t'es prife , ma chère ,
Pour quelqu'un de ces Jacobins.
Si leur morale fait nous plaire ,
Leurs feux trop éloquens nous caafent des chagrin*.
Eh ! voilà donc à quoi nous devons nous attendre ,.
Lorfqua ces Jacobins nos coeurs font accordés!
Ah 1 dit l'autre en pleurant.... ils font déjà cordés,
Et l'on n'aura plus qu'à les pendre.
Recommandé par M. le Marquis de Chàmpcênetz,

assemblée nationale.
Séance de jeudi.

Un décret ordonne la nomination de huit lieuten3nl


|wiér.:ux .Se de vingt - quatre maréchaux - de - caiJip.
Tome V. Année 1791. £e
D'après !e difcoùrs de M. Dandrc , l'aficmblce a
décrété quel feroit le cérémonial à obferver demain
lorfque le roi viendra à ralïtmblée.

VARIETE S.
La fatale Dé y té part après demain pour les
rtiontagiies d'Auvergne ; elle va s'adonner touiemerit
à ia botanique, & elle cherchera des simples qu'elle
n'a pu réunir à trouver ici.

'?:■ Le Fleuriste Patriote,

Dialogue.
Pour ennfe-rver long- tems.la mémoire ehéii*
Des fervices rendus à la mere-patrie ,
J'ai déjà dans ma tête un projet arrêté.
— Bon ! comptez-nous cela; que prétendez-vous faire ?
— Je ferai dc/Iîner un fuperbe parteic ,
Là chaque fleur aura le nom d'un député ;
Rob&fp fera la tendre fer.fïtive ,
Pe'thlon le pavot , Target le chardon gris ,
Barn... le muguet, cette fleur fraîche & vive,
Malouet la penfée , Se Cabales le lis.' '
— Ah ! pour ces deux derniers je vous demande grâce j
Parmi testes ces fleurs leur donner une place ,
C'eft les mortifier , je vous en avertis.
— Eh ! pourquoi donc , monfieur ? — Pourquoi?.
' Belle demande !
Parce que vous voulez les mettre en plaie- bande.
( *3ï )

De Pétsrjbo'urg , h j feptembre. II y a apparence


que l'impératrice prévoyoit que votre révolution l'o-
bligeroit à conferver beaucoup de numéraire , car elle
a fait g.uder foigneufement celui qu'on a verfé dans
fes tréfors depuis deux ans. Elle a pris tous les moyens
pour y réuffir , au point qu'elle rie payoit fon armée
contra les Turcs qu'en papier -niouhoie , qui à la vérité
ne perdoit pas 16 ou 18 pour ioo.

C'eft avec la plus vive douleur,, que j'ai été té-


moin de dwers accidens arrivés a cette chère conflitution,
le jour qu'on l'a fi pompeufement & fi triftement pro
menée. D'abord , elle éch.tpa des mains du grand Bailly
ou de Bailly-lc-Grand , comme on voudra , & roula
du haut de l'autel de la patrie en bas. Premier pronof-
tic bien fâcheux ; en fui te le ballon qni l'enlcvoit retomba
lorfqu'il étoit à peine parvenu à la hauteur des pendus. Si
vous rapprochez ces deux fiuiflres événemcns de l'af
front qu'elle a reçu dï M. d'Arnaudat , vous conviendrez
qu'il efl permis de concevoir quelqu'inquiétude fur 1k
deflinée.
IlilBI

Targinette efl toute fière de ce qu'on va fe battre


pour elle. Mais , qu'elle ne s'y fie pas; fes defenfeurs ne
l'ont braves que loin de l'ennemi , ou lorfqulls font
mill« contr'un. Ils livreront la pauvre petite à tous ceux--
qui voudront la deshonnorer au premier coup de
canon qui ronflera fur la frontière. On croit d'ailleurs-
qu'elle n'a point d'amans ni d'amis fiiieeres. Toute
jeune qu'elle efl , elle efl déjà aux expédiens des
vieilles. Elle efl abandonnée de tous ceux qu'elle ne
paye pas, & ceux qu'ellle entretient fe moquent d'elle
& de fes faveurs.
Les nouveaux députés qui nous arrivent femblent
avoir grand befoin de leur dix-huit francs par jour
pour remonter leur garde-robe , qui véritablement nous
pareil un peu légère ; nous efpérons même les voir bien
tôt figurer en linge blanc.

Sus un geôlier qui garde à vue fort maître.

Dans ce tems malheureux


Tout eft métamorphofe j
Le riche devient gueux ,
L'épine devient rofe.
Autrefois la vertu
Avoit l'oeil fur le vice ;
Aujourd'hui c'eft le vice
Qui l'a far la vertu.

, Parmi les écrivains qui pendant cette révolution ora-


Scufe ont défendu avec courage la caufe de la vérité Se
e la raifon , la poftérité citera avec éloge M. Bergaffe.
Ce profond publicifte vient de répondre aux contes
de M. de Montefquiou, par des obfervations prélimi
naires qui fappent de fond en comble tout l'échafau
dage fur lequel l'ambition politique cherche à s'éUyer.
Il eft vraiment fâcheux que M. de Montefquiou en
foit pour fes calculs, car l'enluminure financière dont il
avoit orné fon rapport , lui avoit donné une certaine ré
putation parmi certaines gens , & il eft «Sur pour un
homme d'un certain mérite de voir fes aérions bjifler
«Uns le cours de l'opinion.

On prétend que l'état de langueur oA fe trouve


( "*37 ')'
mademoifelle Target ne lui permettra pas de fupportet
les vents du Nord qui riOUS flTeTïa'cênt pour la fin de
cet automne , & que c'efl pour affilier à fes funérailles
qji'oii fnartde d s nouveaux députés dés 8j d'épârté-
mens Ou arTure auflî qu'on retiendra M. Gmipit..^.
pour 1'afperger d'eau bénfte.

L'honorable Chabroui a prwpofç à l'alTemMé* na


tionale de faire mettre au c*rcatj qukdrrqae s'aviferâfÉ
de* preiïdfé lé titré de duc, comte, rrïarqui* , St6.
Sa motion a été renvoyée au comité de cOïfftitutiori ,
qui , dans l'infhnt 011 il fe raffemblait pour délibérer
fur cet objet imporTàflf, 2 téÇit QYÎ petit billet qui caa-
tenpit les vers l'uivans :

Èli ! n'allez pis , rnéflîeurs , Vous toiirmentet


Pour abolir & pour défendre
Ces titres que Chabroui eft (î choqué desrfendré»
Un feul rrrrrairt H n'a qu'à les porter ,
Et tout le monde alors rougira de lés ficùatc.

Le (icur Êoutli.i. Te plaint fort amèrement-, McfÏÏeurs,


de ce que vous ne l'avez point remarqué dafis le trou
peau des Jacobins. lia, pourtant } l'honneur dette èé- ,
puté. Il vous recom-maijde pour Dieu, ces tKJisbelUs
réticences à la leéïure de ta lettre de M. l'tbbé Rayaal r
■ II y a des chofes là d:ians qui.... fi vous êtes en
tain d'entendre ces.... ft cette lettré ïfdîne encore fur
Ittapis je m'en vas. .Vous avez beaucoup perdu,
Mfîïeurs , en ignorant lé nom- dé ce fameu'l député1 ,
bfeon ; Car , pour rcconfioître Un honnêteté que lit?
fit VI. Gotfas, il vient êit qualité de fils d'iiri ftWr-
char| de toile , de lui envoyer de quoi faifS fin* beite
douzifftJ de ehemifes.
t *3«)

Les négocians de Nantes viennent d'arrêter , qu'en


reconnoïïTance des obligations qu'ils ont à M. Brif...
on lui élèvera une ftatue qu'on placera vis-à-vis la cham
bre du commerce de cette ville. — Cette ftatue fera en
bronze & ornée de figures allégoriques , fymboles des
vertus de cet excellent patriote. — Mercure, Dieu du
commerce & de &cœtera , lui pofera fur la tète une
couronne pareille à celle que les fpartiates accordbient
à celui dout la main légère réuffifoit le mieux à réta-i
blir l'équilibre dans les fortunes.

Le général-advertifer dit que fi l'on jugçoit de la


profpérité de la France par les réjouifiances publique* ,
les fanfares & les illuminations , cet empire feroit fans
contredit le plus floriffant de l'univers ; mais, ajoute- t-il ,
il eft fâcheux qu'on n'illumine que pour mieux éblouir
le pauvre peuple & qu'on ne tire le canon que pour
mieux l'étourdir fur fa misère.

Hier , un Orphée du pont-neuf , grimpé fur fon tré


teau , chantoità pleine gorge un couplet dout le refrein,
eft : nos députés font des lurons ,• — c'eji larbns
qu'il faut dire, s'eft écrié ave Rumeur l'un des aflîf-
tans, puifqu'ils ne veulent pas nous rendre leurs
comptes.

On a remarqué que M. de la Luzerne , ambafladeir


de Louis XVI , près la cour de Londres , eft mrrt
le même jour que fon maître a été forcé de figner li
brement la conftitution.
Noon Galette.
( *39 )

Proclamation adressée à tout le Commerce


de France.
Honneur & jujlice /bit rendue à tout le monde.

MM. Barnave & Chapelier auteurs du dernier


décret qui révoque celui du 15 mai , fe font montrés
les vrais amis de la patrie.
Le côté droit retiré de la falle , depuis l'acceptation du
roi , eut allumé le flambeau de la guerre civile & nous eut
fait perdre les colonies , s'il eût refufé de voter dans
cette importante qneftion ; mais en vrais amis de, la patrie
ils ont oublié toute considération & tout reifentirnent.
Ils ont pris part à la délibération ; ils ont confgrvé
nos colonies , ils ont confervé notre commerce , la
fublifrance de 6 millions d hommes , & ont empêché
la ruine de l'Empire François.

De Perpignan le ty feptembre. — Un certain


nombre de nos foldats font défertés après avoir vendu leur
fourniment pour aller rejoindre les émigrés françois en.
efpagne , mais le général Dom Juan Dalvares ne les
a p.iS reçus comme ils dévoient s'y attendre , car il
les a fait repartir le lendemain , après les avoir ce-
pendaijt bien traités & leur avoir fait donner des habits
de réforme.
*"

M. Val, profefieur Jde pbyiîque amufinte, recom


mencera fes t'xpérieiîces'& donnera fa première r«pré-
fcntaUon le 9 oftobre.
( H° )
Cours de la rue ' Vivienne r 29 feptembre.
<'Lesaffignats.de fol. perdent. ... if & demi p. 100.
Ceux de 500 liv 16 Se demi p. 100.
e pour des aflîg. de f 00 1. y 1.
Les loms valent { pottr de ]>irgCnt . . 10 f.
Les affignats de jeol. pour des
a&gnats de ç -liv. perdent.. 7 p. 100.
' '. ' ■ 1
" r———■ •
Changement de Domicile.
yî/u premier Octobre prochain , le Bureau de ce
Journal fera établi rue Neuve Saint-Marc , 110. 7 ,
Ou coin de la rue Favarc , place de la Comédie
lti\litnnc.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. 15 1". pour la province, franc
de port dans tout le royaume j on peut s'abonner pour
le tems qu on voudra, mais toujours à partir du pre
mier du mois.

AVIS.
MM. les Abonnés jufqu'au 33 di ce mois , font
priés de renouveler le plutôt poffîble. Tous Us abon-
nemens qui ne feront pas renouvelés fix jours après
leur expiration , Jeront d'ifcontinués.

Errata dic%°. d'hier.


Page 228, ligne 25 , lie crois à la révolution,
Uft\ , je crois à la réfjrrec^m.

**»
De l'imprimerie «iiv- Journal de la Cour
& d^a Ville.
*■
v.
K°. 31.
A*§&fc P'iUage de plufieurs
M3u/iTA.convoisdi grains pris
Samedi ierOâob. *j&LrjL ^"couleurs, par dis
wÇP* brigands.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
Extrait de diverfes lettres de Tournai , d'Ath ,
de Coblent\ , &c. — Le nombre des émigrans eti état
de porter les armes, lequel augmente tous les jours,
eft de 2.7,000.
M. de Portsheim , colonel du régiment de la Tour-
dragon , vient d'être décoré de la croix de Marie- ■
Thérèfe , pour récompenfe des fervices qu'il a rendus
lors de la révolte des Brabançons.
Excepté à Bruxelles , les émigrans
vivent dans la plus parlàite union & avec beaucoup
d'économie.
Le courier de l'empereur qui a apporté à nos princes
l'adhéfîon de toutes les puillances a la détermination
«lu Roi de Pruffe & de l'empereur , eft reparti pour
porter des ordres au prince de Ligne.
• Les ambaffadeurs afUiellement en France vont re
cevoir des ordres pour fe rendre à Aix-la-Chapelle,
où on va former un congrès.
Les petits cautons Suilies viennent d'ordonner une
nouvelle levée de »i mille hommes.
La ■ Gazette de Vienne , arrivée aujourd'hui à Cb-
bleatz , nomme les régimens qui ont ordre de marcher.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de vendredi.

L es tems font écoulés. Hier à 5 heures l'afCemblie


Tome V. Année I7$it Ff

-
( *4» )
nationale a terminé" f« féances. Cette légiflature fera mé
morable dans les fartes de l'hiftoire. Elle a vu naître la
conftitution , & nous préfumoiis , non fans quelque fonde
ment , que la féconde la verra mourir. Cette féance
a été coiifacrée à l'organifation de la garde du Rd.
On a reçu les Réputations de la commune & du dé
partement. Le roi a prononcé un difcours par lequel
il inftruit 1 aflemblée de la notification faite par lui de
la conftitution aux puifTances çtiangeies.

VARIÉTÉS.
- C'eft «nfourd'hui l'heureux jour où nés brjves députés .
vont dépofer majeftuêufement leur inviolabilité ches.
le marquis de ViUette. Ce nouveau Dardanus , qui a.
été nommé de confiance commiflaire pour recevoir ce
refpeiilable dépôt , n'eft embarraiié que du nombre.-
• Cependant il efpere qu'avec les mouvement qu'il fe
donnera il pourra .traiter tout le monde av*c une cer-^
tàine prépondérance. La première députation fera
compofée de MM. l'abbé Sieyes, Robefp'urre , Dandre ,
Goupil & Camus , la fubféquenle de MM. Monimo-
rtney , Eeauharnois & d'aiguillon. 'Mefdarr.es Don-
don , Pic... , Jeanne d'A-ig & de Sta.... figureront
les trois grâces ; le ficur Gorf... Gar.îmede , Briffot
Mercure, MM. Caracei.., , Monv... & Peixo.... Ép-
pléront l'ami de» hommes dans celte opération hé
roïque.

Avis au leaeur.
Dans un collier haut de quatre à cinq peuces ,
Maît'e Chabroud , dont les mœurs font fi douces,
Veut «n public expofer fans façon
Tout Royalifle , ayant fîgné fon nom*
Veut-on jouir de notre iftirre entière?
Qu'au même infiant, dit-il, les gens titré»
Signent , de peur d'être déshonorés ,
Clément Chabroud, ou Daœicn-Roberfpiere.
' ( *+3 >
-MM»*

I/afTemblée qui a tant ordonné de fètmens' , vient


d'en difpenfer les Chevaliers de S. Louis : c'cft une
fuftice qu'el e lear a rendue , elle le* a cru incapa
bles de la moindre lâcheté & de la moindre feuillure j
c'eft apparemment aufli la raifon pourquoi, elle les a
exemptés du ruban tricolor dent on les menaçait depuis
long-tems.
I lllM'Hi "■'••

Des ci-devant joueurs au*qwels les banquiers Jh4 £i


n'ont laiflii d'autre moyens que ofux de faire des ob-
fervations , nous mandent que d'après un artiole inféré
dans notre Journal ils fe font tranfportss au 1er. rtage
du N°. zp. du Palais-Royal, & qu'ils y ont obfervé que
M's Am Des.... 3c S. A fe conduifoient de fa
çon à mériter la confiance des amateurs, & que l'en-
feigne des j Mandarins que M. TSariin fait mettre
à fa boutique ail même N°. feroit beaucoup mieUr
placée à la porte de ces trois Meffienrs, en fupprimaht
iî fécond A da mot Mandurin.

Madamt &uyard première peintrefîe de la nation ,


vient de deffiner les traits de plulîeuis députés ,
enti'autres de MM. Philipe-le-Beau & carcan Qiab...
de là favohn'iète. Elle vient d'ouvrir une 'foùrcriptiori
pour donner une fuite à fort intérefTarrte . gaîterre en
peignant les portraits des plus grands fcéréms cjuî
furchargent la Terre du poids de leur ftiiftence,à
commencer par Nicolas coetpe tête , — jnfqti'â J. A.
Gorf. Elle prévient qtte tout ce qui fort de fôa
pinceau eu effrayant de reffemblance.
c
—.
' '( ^W)
Produit net des travaux de Vaffemblée.

L'aJJemblée aconfacré les prétendus


droits de l'homme en fociété , & ne
lui a jamais parlé de fes devoirs ;
cette faillie £c funefte doârine a en
fanté l'orgueil.
L'affèmblée a applani les rangs ,
les dinin&ions & leurs préliminaires
auflî néceffaircs dans l'ordre focial que
dans l'ordre naturel ; ce fyftême bifare
a fait naître Vinfubordination;
L'aJJemblée n'a jàtnais parlé que des
abus de l'ancien gouvernement , &
cette mauvaife foi a excité l'infurreftion.
L'affèmblée a conftamment refufé
de confacrer les principes religieux
fans lefquels il n'y aura jamais de /
gouvernement folide j cet athéifme a
produit l'irréligion.
JJajjemblée a conftamment déclamé
contre les minifties du culte , qui,
jufqu'à préfent , avoit été le feul do
minant en France ; ce fyftême fana
tique a autorifé la perfécutiant
L'affèmblée a calomnié l'autorité
légitime du roi , elle a détruit la force
publique & elle a établi l'anarchie.
L'aJJemblée en fupprimant les -im
pôts , en laiffant perdre le commerce ,
. en innondant le royaume d'une quan
tité effrayante de papier - monnoye ,
• a delTéché tous les canaux de la cir
culation ; ce qui a produit la mifere.
L'affèmblée a conforomé une grande
partie des capitaux des biens de r*é-
glife , & n'ayant eu ni le crédit , ni
( Ml )
le courage de faite payer les impôts
qui feroient d'ailleurs infiiffifans ,
amènera très-incefTamment la banqueroute.
L'ajfcmblèe en s'emparanr en Al-
face des propriétés des princes étran
gers , en volant au pape le Comtat
& Avignon , & en injuriant avec au
tant de lâcheté que de témérité tous
les ibuverains, nous attirera lu guerre.
La médiocrité de la dernière ré
colte , la guerre étrangère , le dé
fendre intérieur , la méfiance générale
te l'impuifTance de l'autorité au milieu
de tous ces maux , produiront à leur
fuite ta famine.

' Orgueil, infubordinatiàn ,


Vinfurreilion , irréligion ,
Total....... <perféuitions anarchie , mi-
ïjere , banqueroute , guer/e ,
{.famine.
ti

Quand le roi d'Angleterre fut inlhuit de Tévaûon de


Louis XVI, il dit , j'en au/ ois fait autant; il a
répété précifement les mêmes paroles en apprenant que
ce même Louis XVI avoit accepté 5c ligné la confti-
tution. ii les royaliftes françois rcflécliiiïoient un inf-
tant fur ce. mot de Georges III , loin d'acçufer^ leur, toi ,
ils applaudiroient à fa prudenoe , à fon courage '&-£
fa politique.
Morning-herald. , . ;

Le premier devoir des nouveaux députés, apr;

<
( M* )

i« féTur, quiiets r/eestrôpr t°0ureux pm


ferons fondés à croire qu'ils ont j/ r, . ' noul

Oracle.

Mes adieux aux Députés.

Enfin voici le pur qu'il faut nous fi


Déjà chacun de vous po„r lc voyage ^^
Jnabrt qm c.-devant ferait à le parer
Tcj qui s'en vint à pied , s'en retourne en caroffe-
v!r neUVP°int ^ gît6' °CCUPC "n beI "**
Vous avez a l'état porté le coup mortel.
Dans vos fureurs illégitimes
Vous avez tout: détruit, trône , /uftice , autel.
Allez, fouverains magnanimes,
Raconter vos Ws faits dans vos nouveau» états;
Vous partez coufus d'or & goniés â^ ;
FuuTiez-vçus avec eu» emporter tous vos crimes!

Augujie Dés-Islets.

L'autre jour à l'aflemblée, M. Lavie-lc-^th


le tournant vers le r Atr ,!,*.♦♦ >7 • ner ,
vous êtes
en foLP .-,,•* lui fit fairc demi-tour à droirfc "
1"uchoerteqïïd tii^rr tourné ve- h%
auflî, tout:1 1P| "Çï. k m0t dfe brigands;
( M7 )

Égalité & liberté éto'ent autrefois des myfteres,


ils font révélés aujourd'hui , & voici comment : il y
a partout égalité de misère, Se comme il n'y a rien
pour l'empêcher , tout le monde a pleine liberté d'être
mi/érable.

De Tournai le 24. — On a parlé il y a quel


ques jours, dans le journal de la Cour & de la Ville,
d'un chaffeur du Tirol qui a tué un patriote fans gatec
l'habit du mort. Vous pouvez faire favoir aux rédac
teurs de ce jounal une affaire plus férieufe qui vient
de fe palier fur la frontière. — Unfergent d'infanterie
impériale fut rencontré par deux patriotes français qui
voulurent le forcer de boire à la fanté de leur nation
& de leur constitution; fur Ï<M refus, on l'a pris au
colet pour le mener en France; il s'tft défendu & a
bieffé avec fa dague celui qui le tenoit Se s'eft échapé ;
il s'eft rendu dans un corps-dc-garde de chaffeurs Ti-
roliens; — le b'effé a étl chercher main-forte & eft
revenu avec 16 de fes camarades qui fe font tranfportés
vers le corps -de garde , les chaffeurs leur ont crié que
s'ils continuoient d'avancer ils alloient faire feu ; ils n'ont
tenu compte de cet avertiffement , les chaffeurs ont
tiré & en ont couché 10 fur le carreau. — Les patrio
tes ont fait une décharge qui n'a bieffé perfonne , &
comme les Tiroliens fe mettoient en devoir de tirer une
féconde fois , nos patriotes ont frit volte-face & fe
font retirés. — M. de Rochambeau a écrit au prince de
Ligne pour exeufer l'imprudence de ces patiiotes.

Pkiîears nouveaux députés s'approchèrent hier de M."


l'abbé Màury & lui dirent entr'auires chofes obligeant^
, qu'ils pouvoient bien avoir autant de bonne volonté
que lui j Mais qu'ils ne pouyoient pas fe flatter d'avoir fes
(24S)
falcns & far-tput fon eourage. M. l'abbé^ Maury leur
répondit que fon courage n'étoit rien en comparai-
fon de celui dont ils auroient befoin.

Cours de la rue Vivienne , 30 feptembre.


Les aflîgnais de fol. perdent.... if Se demi p. 100*
Ceux de 500 lip 16 & demi p. ioo.
"• _ . , r pour des afTîg. de f 00 1. f 1.
Les louis valent { pour de rargent . . IO f.
Les aflîgnats de f 00 1. pour des
affignats de f liv. perdent.. 7 p. 100.

Le Bureau de ce Journal eji établi rue Neuve


Saint-Marc, n°. 7 , au coin de la rue Favart ,'
place de la Comédie Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour nn mois , elt de
5 liv. pour Paris , 3 liv. if f. pour la province , franc
de poit dans tout le royaume; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre
mier du mois.

MM. les Abonnés dont l'abonnement ejt expire',


jZ?it priés de le renouveler.

Errata du N°. d'hier.


Page 236, lignt 21 , l'ambition politique , life\ ,
l'embryon poliiique.

BE
De l'imprimerie du Journal de la Cour
& de- la Ville.
SUPPLÉMENT.
•** • -3'2, Arnyfo, InfitrteâioH. contre
:M+A*Wks Ojfteïers de U
Dimanche 2 OçtÇ>b. *££t£r manne à Brefi. '

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout feifeur de Journal doit tribut au malin.
• La Fontaine.
Lks ADitfox ds M. l'abbé Maury
.Au côté . droit.
Généreux défenfeurs du trône Jt des autels ,
Comme l'honneur français , vous ferez immortel*
Au côté gauche.
Tyrans, oppreffeurs de la France,
Lorfque le dieu de la vengeance.
Voulant punir votre infblence ,
Vos crimes & votre ignorance,
Vous enverra par fa ientence
A la roue ou à la potence ,
Agréez mon humble aflîftanctf .
Et mon zèle & ma patience
Pour adoucir votre fouffrance.-
Si lors de cette, pénitence
Au fond de votre confeience .,
Ayant bien grande repentance
Vous adorez la providence ,
Je ferai fatisfait de vous ouvrir lés cifrux.
C'eft ainfi qu'en partant je vous fais mes adîeux.

jE comte de Merci a quitté Londres. Il eft don*


Toaï* V. Année 1791. Gg
( *5° )
vrai , s'en; - il écrié en partant , qu'on" peut être libre
t\* très -libre lans être kélératt ni jacobin.
Morning- Herald.

VARIÉTÉS.
• } Ou demande pourquoi M. le marquis de Champc. ...
s attache avec mi fi intrépide acharnement à tourmenter
1-aimable exiftence de Mlle. Balenii C'efl que cette
charmante cantatrice , jaloufe de conferver encore
quelque tems la fraîcheur de fon teint. & l'émail de
fes. dents , redoute par-deffus tout la corravivc-carïc
phyfique & moi aie 'du galant chroniqueur & voilà pour
quoi elle réfute de le prêter complaiî'ammeut à fM
combinaifons amoureufes.

On trouve chez le fieur Blanchon , libraire , rue


S. André-dr s-Arts , la colleûion compUue des fabats
ja.cob.tes qui forment maintenant % vol. compotes de
ai numéros avec gravures. M. Marchant, qui en eft
lauteur a lu dans ce charmant ouvraçe feindre la
gaieté françoite au tel de l'atticifme. Cet ©««feule
périodique te continue, & l'on 's'abonne chea le même
libraire a raifon de y \\v. pour iy nunléros.

Nouveauté.
Tcjiament àt l'aiTcmblée nationale conûituante à-
Ja ieconde legifature , ou Amendement eénéral de la
charte conftitutionnelle françaite , &c. In-S". <6 raee*
S trouve.a Paris, cheK Maret , Libraire du club
itZ?°lJ>aU PaIai?-R°y*l, 6 chel tous les mar~
chancis de nouveautés.
AT. B. Nou» dirons inceffamment un mot de cet
(a5i y

k Pc"*/3'- *"? C?C?re Û les P«iemens rentrerait


m ,. ll' »itm Pr,oehal"e- Mais on peut affûter que,
M. labbe Maury dira la meffe rouge. *

% lïV-rr S°?ge étok F"! état des. libéralités d'uh


roi bienfaifant. Le conte-fleu eft celui des rapi.rs d'une -
attemblee dévorante. Demandez après cela fëquel vaut
mieux duu monarque qui donne ou d'un lénat qui
prend , dun p?re trop indulgent ou de Tes enKns
gâtés qui nous ont coupé la bomfe? Je penfe que toute
dimculté eft levée & que je gagne le prix.

On demande quelle différence: il y a entre J*


bonnet de la liberté & un bonnet gras»

Qrani di/eçurs du Roi pour la clôture de la farte


nationale» ■<■.■■' ' '■-■

Adieu , meilleurs ; je vous remercie du mal que vint


avez oublié, de me faire. .. v. ,',,.,

Réponfe du prèfidenu ,. „, ;,

Sire , votre ma/efté eft bien honnête , mais il nV


manque rien. J

mrm

Un corps de dix- huit . huilfiers le rendit, il y, a ,


quelques-jours au château du Rincy , pour y exerce»
leur rigoureux miniftere ; le maîuè n'y étant point ,1e
Q \& y
concierge voulut faire un peu de ré(îftance ; mais les
afliégeans menacèrent de donner l'aflaut , & le gouver
neur capitula. On faifit tous les meubles, effets, chç-
viux &c. du Seigneur Châtelain , en v'culbit aûfÇ faîfir
&■-jument de monture & fon hifioire naturelle , mais
tout cela avoit été mis en lieu de sûreté.

Un Bas-Breton arrivant a Paris, dimanche dernier,


par la gtiUe de Chailiot , ne pouVoit imaginer la
catufe de la^ête brillante qui faifoit du château , du
jardin Se du petit parc de nos rois , le palais d'Apollon.
Il rencontre un groupe de badauds' qui diloie'nt ,
après un long foupir , avons-nous bien du ptaifir ?
Un grand àriftocrate qui pafloit , répondit trïfte-
tnent : ah !que nous forâmes heureux ! Ne comprenant
rien à cet enthounafrnè' Si gaieté, le citoyen aftif de
l'Armorique , frappa fur l'épaule d'un de fes frères d'ar
mes qui étbït en fehtînellë au pont- tournant, & lui
demanda ce que ffgnifioît tout ce' qu'il voyoit & en-
tendoit. C'eft, lui répondit le grenadier, que la fête
du xj août a été remife au i$ feptembre. Je m'en fe-
rois douté , dit le Breton , s'il y avoit eu de h mufique.-
Apprencz, répliqua l'homme aux mouftar.hes , que le
Parifien n'eft plus aflez fot pour chanter & pour dan-
fer; il eft libre, conftitué & régénéré , nous nous prome
nons gravement da'ns lés charrips-Elizées , comme des
philofophes , fans boire ni manger ,• nous méditons no
tre fublime constitution. Ah ! dit le voyageur, je m'en
letourne à Quimfet. , •-

' mmm

Les notaires chez Jes Romains x comme chez les


François, avoient été inftitués pour fubvenir à l'igno
rance des hommes contre les rufes de la chktanne ; it
né faut donc pas s'étonner , fi les avocats viennent
d'anéantir le notariat j un notaire s'écl'ià En foupiisut,
((H}:)
en fortant de l'aflemblée : c'eft la mareçhaujec qui
vi'.nt d'être fiipp'nmeY'p'ar îes voleurs.

■ Zû-ce par hafaid • ou: par msJfee" qwte iWa Cxpofé,-


lfflj à'.côté deb'auttd, aufallon , deux defi?ns:donr l'un-
repflffente raffeaiUéc nationale & l'aùtw Ttf&fe faifatrf-'
paffer fon char fur le corps de fon père ?" . - :>
:;.-■■•/; ■. " . ..■.-.■•.' ■; . . > i i

Il eft faux qjJC..-lt-fisHï Pallffoj. loit mort de faim


comme on l'avoit annoncé; il vient de donner ligne
«fe vi<f dans l'a chronique de Paîisv Rapprend- pir
ce • Canal impur à- l'Europe polificftie- , fàvantë^
6c littéraire, qu'il eu mainte riant attafcï#'aii*J tfaifirte*^
d.'Orl.....j & qu'il pmage fa- Mftv érftfe -Fëgalitté^
des marmitoni? & tfhajrmome lo&Miteofe : de1 la; pfdftr*
de fon ami Chenier. H eflbeam irfff vSir iSS Vif acMatt^ttH
fê mettre à genoux devant la ba'tfevfë"' & aàjsèîTct atf *
pauvre fils- dp.,M. fon- père , ât iifflévMek pStafeV'
commandées parla lubrique- gduveïritififc* Jj$d^ée*:cAè»,'J
rement par le papa & avalées délicieufement par l'huiC-
Cer des Jjcobnw. O-eféttatofttiH■'tnfdfnr pecus.

«•••'■ ——'— .miiHn»!


'<• .-. ..' .: lia j

EWsgafeétfeV qtif ft difént bien' inltauïésV annoncentv'


avec un certain fracis , que Sî. Monimorw. n'aftenï'
plus pour donner ia 'démiflîori, due "IVr'rWe de- MT
de C%of/Jïrf, iq'ui.dïÉ-on ,- quitté le vfrofyWé pour'
vëiiir goâter dans la Seine fcï ' -dôuce'iys de J'éV
galité, annoncer à tous les jongleurs politiques , que*
rien n'eft plus faux qu,eJeurs affeOkuis , parce que M.
de Choifeul, honore de l'citime du foiiveraia Muful-
man , ne viendra point- acheter des fiépiis dacs tCffc
Vil le ,au prix de fon honnear. ...,' . 3
C*54)

On s'y eft pris trop tard pour demander des comptes


* nos augufteslegiflateurs; hier les groupes du Palais-
Royal éto.ent tres-difpofés à les exiger efficacement.
.Les motions, fe fuccédoient , & le ro frein tn étoit :
s ils lont en régie , ils en auront plus de gloire & de
droits a notre reconnoiffance • s'ils ont vo]e jj faut
quils vendent & qu'ils fbient pendus : tout cela eft
bi«n dit, mais il n'eft plus tems; les voilà qni filent'
de tous côtes j ce fera les députés, de Paris qui ref
ieront pour gages.

■■• ,.'•■" , ^
Vokairez fait une remarque affez plaifante & qui.
peut trouver fa place dans les circorftances actuelles :
e eft que des deux voleurs qui furent pendus, pesant
lapalfion 1 un s appeloit Ùumas , & l'autre G./?^.
Nous ne dlfons nen du mjer ^ ^ .{ ^ ./
petit perfonnage nommé Gtfl.. , chevalier de Malthe
iort enrage, & oui fervoit jadis au régiment du Toi
ïw£2C \a.frcfe!,t 5"e.tout e<* changé, ce chevalier-:
oe Irejt., doit avoir infiniment d'elprit.

Le décret quavo.t propofé M. Çhab... carcan,


«"eft infiniment radouci; on a décrété une taxe d'un
faieme enfus du revenu de ceux qui conferveroient leurs
ÏZIV 'r -WJtn fCt Ve dans ce ^ment-ci, nous,
avons plus^efoS d'argent qne de C3rcan. D'ailleurs , '
ce décret procurera beaucoup de reffources de la part
des cadets de Gafcogne & de tous les autre, cadets '■
ou royaume.

I/efprit de contradiction ne s'éteint point dans l'af-' ■


femblée. expirante, elle a fait princes malgré
eux
(:*sr>
quatre individus d'une famille : elle vouloit faire
citeyens malgré eux les mulâtres & gens de couleur •
elle vient de le décréter pour tous le Juifs du royaume.
Quelqu'éminente que foit cette dignité de citoyen ac
tif, MM. les Juifs aimeront toujours mieux s'occuper
à vendre des guenilles , rogner des efpcces, prêter à ulure
Se mult plier les aflignats , que de perdre leur tems
à baragouiner du mauvais François , du mauvais Hébreu
il du mauvais Allemand dans l^s aiferablées : d'ailleurs
l'Alface ne veut point d'eux ablblument; & nous croyons
que dans ce moment-ci, il eût peut-être été prudent
de ne point mécontenter catte province.

Le Marquis de Macaye part pour Mous , & dans i»


jours il fera de retour; s'il voit que les troupes fe difpo-
fent à entrer , fon intention eft de refter avec les émi
grés ; & dans le cas contraire , il viendra rendre «ompt«
de les découvertes.

Pro/cffïon de Foi de M. l'Abii Noël.

Le pied dans des fabots , de bure tout charg< ,


Pauvre , mais en naiffant d'un feigneur protégé,
Je fus dans une école inftruit par privilège ,
Enfus, par charité, bourfîer dans unxollege.
Contre mon naturel, là, tout le jour luttant,
PoUr accrocher un jour un brevet de' pédant ;
On me mit en état d'enfeigner la (întaxe :
Alors de rimailler je rrumpofai la taxe j
J'allai trouver la Harpe , & la Harpe bientôt '
Vit à mes vers niais que je n'étois qu'un fot.
De la profe , dit-il, c'efl-là votre régime;
Gardez-vous bien des vers. Eu prafe je ;a'efciime.
*Un jour fuyant Pavis' de lWeur de Warvîck»
rJe noyai dans l'Oder cV ma rnufe & BrunfwieJs; ;
Je me reffufcitai , puis ma minerve étique,
3 Fit pour les proteftans un difcours hérétique :
'Au'Louvre je m'étois arrangé pour le prix,
Fontane eut la couronne, & moi j'eus le mépris.
, Enfin las -des chantons , M ar/îas profaïfe ,
• Je dis du mal du Roi , de l'Etat , de l'Églife.
"Parti de mon cerveau, l'ennui tombe d'aplomb
Sur les fombres feuillets de mon journal de plomb.
O fottife ! quel rang j'aurais -dans ton empire ,
Si Garât avant moi n'étoit venu s'infcrire i

Cours de la rut Vivïerwe , ier octobre.


Les afiignats de f»l. perdent.,., i? & demi p. 100.
Ceux de 500 liv 16 Se demi p. io».
r pour des afîîg. de yoo 1. 4 1. 15 f.
Les Iouk v»lent \ p^ i)e l'argent . . y f.
Les aflignats de î©ol. pour des
aflignats de j liv. perdent.. 6 p. 100.
■—— 1 il11. 1 ■"'■
Le Bureau «le ce Journal efi établi rue Neuve
Saint-Marc , n°. 7 > au coin de la rue Fayart ,
place dé la Cqmèdie Italienne.
Le prix de «l'abonnement , pour un mois , eft de.
3 liv. pour Paris , 3 liv. ij f. pour la province, franc
de port dans tourte royaume; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre
mier du mois.
9S9'
De l'imprimerie du Journal de la Cour
'-• V&- de la Ville. -
f N«. 33» /$&&* Château & archives
^^de madame de Vil-
Xondi 3 O&ob. *J^LdS lcrant P^t & brû.~

JOURNAL
de la Cour et de la Villes
Tout feifeur de Journal doit tribut au maJiij.
La FoHTAtwc,

L'arcliitetie & le léglftateur d'accord*


Soupflot & Montesquieu , dans les Champs-ÉlifiFes
Répétaient l'autre jour ces paroles fenfées :
« Reftaurer , foutenir par un fecours prudent,
» Par un travail opiniâtre
» Un cirque , un Panthéon , antique monument
J» De Rome, ou de Vérone admirable ornement
» Que teut connoiffeur idolâtre ,
» C'eft le chef-d'œuvre du talent.
» Mais le plus fot brigand peut aifément l'abattre j
» Et Pafquin , des débris fut bâtir un théâtre.
» C'eft ce qu'ont Eût Gaulois , Scytes Se Vifigots,
a» Et ce qu'aujourd'hui font douze cents Oftrogots ,
» Brifant le trône d'Henri- Quatre
> Pour en dreiïer des bancs aui inttigans , aux fots, '
» Et pour nous prouver en deux mots
» Qu'eufcmble ils ont, fans rien rabattre,
» Du jugement comme un , de I'efprit comme quatre »«

VARIÉTÉS.
u nk des fortes preuves que nous pouvons donnai
Tome Vé Année 1791. Hh,
H»)
<k la captivité du roi , c'eft que le due d'Or..., J&
préfente fourent au château des Tuileries.

Épïtaphc du corps cenJUtuant , mort le 3*


feptembre.

Us font allés comme ils étoient venus,


Mangeant nos fonds avec nos revenus ,
Croyant pour nous tréfor peu néceffaire.
Quant à leur tems , bien furent le palfer ,
Firent deux parts dont ils fouloient paffcr ,
L'une à détruire & l'autre à ne rien faire.

T h i A TRES.

Le* théâtres de Paris font maintenant en raifon in-


verfe du numéraire , c'eft-à-dire qu'ils font horriblement
multipliés. En général , c'eft le goût le plus défaftreux.
qui règne fur tous ces tréteaux. Parmi les nouveaux
établiffemens dramatiques qui font divorce avec la
bonne comédie , nous citerons avec éloge le théâtre
de Louvois. Nous avons été curieux de connoître jus
qu'à quel point il pouiïoit l'ivrelTe de la dcraifon , &
la première repréfentatian de Nantilde & Dagobert
nous a convaincus qu'elle étoit à fen maximum. Ima
ginez un roi de France qui s'enflame bourgeoifement
pour une religieufe affez mauiïade, qui vient enfuite
dans un couvent faire un récitatif obligé de la décla
ration des droits de l'homme , & vous aurez en rac
courci tout ce que la pièce a de plus faillant. Nous
avons pourtant diftingué le fauteuil de Dagobert , qui
a fort bien repréfenté. On a proclamé l'auteur. C'eft
un certain fHt Piis. Auge Piis ingenium.
'(• **9 )

MM. de l'aflemblée expirante ont encore eu le Umt


3e donner un exemple de leur attachement aux prin
cipes d'égalité. Dans leur décret fur l'abolition d«
certains fupplices , ils fe font interdits à eux - mêmes
îqptc efpece de Marque. t ._

Galerie des députés.


Sur l'air de Figaro*
L'èvêque d'dut...
A tort des feuilles traîtreffe* ^
Ont'médit de Tailleyrand ;
Quoiqu'il ne dife plut meflès,
Il n'eil ni faif ni proteftant.
C'eft toujours fous les efpeceî
Que ce prélat très - chrétien
Rend fon culte au trois fois faiat.
M. Targ... '
Far da» grands mots qu'il répète ,
Targ.. fe croit éloquent ; >
Mais Target n'eft qu'une bête » ■

Un fort ennuyeux pédant j
L'efquiiïe feroit parfaite ,
Le portrait plus reffemblant ,
S'il pouvoit être parlant.
' r —i—■ * ' " "">
. Il faut être auifi enragé de bêtife que ]ft font leSi
l'p'.unaux démocrates , poux s'affliger de la ïuppr.effi«a.
( i&ôf
0u dictât aa" ?? ffiii. A les eft cfcttr,; Ça Bfttts Teti
perdre les colonies. Ma foi , mes cher» ami* , fi rouç
n'êtes pas payés , vous êtes de bien rudes ganaches. ,

Y penfe-t-on, de toujours parler de Targinetta


Comme d'un enfant î C'eft une. vieille coquette déjà;
furannée & Décrépie de rouge , de blanc & de bleu.

Vers mis au bas du portrait de la Reine.

De Vénus çlle a la beauté j ,_ .


Son maintien e|t celui des Grâces ,
Et fa touchante aménité „, ;;
Rappelle des ingrats que fon adrerfité
Pevoit plus çfue jaatais enchaîner fur fes traces*
. j.. ;,.;,:. J. P. BatteHer.

Ne croîroit-pn pas,., difoit madame Aie'laide' tu


tirant la jadahcë- généalogique du à*efcendant en
droite ligne de Clovîs , que cette maifon à des
.vues fecrettes panr nous dèirénifer. Nous nous
jërvons de fa propr» expreflion , pacce que nous la
tenons de très-bonne part.
■ îii mmmmm^ly - r -'1r -

C'étoit moins la nation qu'il ialloit régénérer que


ces branches gourmandes qui depuis plus de cent ans
•'étoient emparées de la cour & dont Pinfatiable avi
dité concentrait toutes' les grâces & toutes les
laveurs. JLes anciens ferviteurs font comme les habits j.
ils fc gîtent par l'ufage. Si cet article parcfît tin»
égnime , pour en donner le mot , il n'y a qu'à çitej
la maifoa de Noa....

f Plofieurs perfohhes nous preffént d'enrichi* notre


féùillg d'une lifte indicatrice des piinéipaHi peifofi*
«âges qui corhpofent la cour de Philippe aux tïbié
couleurs. Ce h'eft que pdtir rendre eef tableau et
famille plus fini que nous tardons tant à l'expofer
ans regards du public. Oh no«s aflure que le moment
approche oii cette note ne fera pas inutile.

La chancelerîe de Berne, confidérant que le Èiitteiïn


'de madame de Beaumont a été dénoncé aux comités d^s
recherches, comme donnant des extraits dés Aftés des
Apôtres , du Journal de la Cour , &c. obfërVanf qu'il a
été enveloppé dans une même, profcription avec les
Royou & les Durofoy , & jugeant qu'avant partage la
perl'écution avec eux , il doit également partager le»
honneurs qui leur font déférés , &c. il à été arrêté c^ue
le hdl'tih de madame de Beaumont pourra être in
troduit dans les états de Berne Ce jugement ribus pa
raît d'autant plu? jufte , que la Feuille que .nous venons
de citer eft rédigée avec autant de goût que de p*ré-
cifion & d'impartialité.'

Il faut que Paris foir bien dépourv* de-fcons fujMs ,


fuifque les électeurs n'ont pas mis un -cinquième de*
arifieus dans les vingt- quatre député* qu'ils viennent
i'élcrei à la dignité de légiflateurs.
.'■' . ■ . : - ' ' i. ' - .«.
.,-1 t—■mm**—* —

" Carra eft déTefpéré , mais il ne perd pas courage.1


"Bnjjoc Se moi , difoit-il , nous fommes les deux- yetrx1
le la Frïneé ; Biiflot veillera au-dedar» } mai au-denort £
$a ira encore.

Beaucoup de gens tiennent à la oonftitution , parce»


qu'elle les a rainés , comme on en voit d'autres tenir
à laproftituée qui les a réduits à la mifere. Ceux qu'elle;
«Btretient ne font pas ceux qu'elle aime le plus.

'Di/cours impie d'un arifiocrate en voyant, le xt


feptembre , s'élever au. champ de la fédération U.
ballon conjlitutionnel.

Regardez bien ce bel aréoftat


Tout bouffi d'air j il va d'un vol unique
Monter aux cieux } mars fitôt qu'il aura ,
Sur (à route exhalé tout fon ga-[ méphitique ,
Vous le verres retomber tout à plat.
iVoilà pourquoi , meflîeurs , on l'a pris pour emblème
De notre oonftitution,
Que nous verrons retomber tout demêmç
Après fa belle afcenfîon.

Guerre ouverte entre les billets bleus, blancs"&


jaunes , & les billets jaunes , blancs & bleus. —-
L'ami Guillaume brocanteur & fabricateur de billets
jaunes , blancs & bleus , fait la guerre à l'ami de-
Launay fabricateur de billets bleus , blancs & jaunes.
Nous nous inquiétons peu à qui reftera la viftoire ;
ce fera sûrement à celui dont le coq prendra la dé-
fenfcj; car ce coq fe mêle de tout ; au refte nous
( *«3 )
»e craignons pas qu'ils fe falfcnt fe guerre à noi
dépends.

2>e Coblent{ , et 24 feptembre. 4

Nous croyons en bons patriotes devoir avertir let


kraves foldats en efearpins, eulotte fine & deux mon
tres , que les Houlans fe promettent des petits l'hor*
loges à la première attaque.

Après les élections des députés du département du


Lot , M. Brinquets l'un des électeurs a demandé la
parole au préiîdent , & a fait la motion que le dépar
tement délibérât qu'il ne contribueroit point aux frais
4'«ntretien & de réparation de la tribune de l'afiem-
blée légiflative , attendu que les députés élus me
paroifloient pas d^ns le cas d'y pérorer fouvemt. La
motion mife aux voix , la puralité a été douteufe &
on eft venu à l'appel nominal qui n'étoit point achevé
au départ du cotirier qui a apporté cette nouvelle.

Pourquoi , lorfqu'on a fubftitué le ne-m de la Fayette


à celui de Colonne , à la rue qui en portoit le nom ,
ne l'a-t-on pas gravé fur la pierre comme celui de
Mirabeau à la rue d'Antin , & s'eft-on contenté d'un
écriteau fur bois appliqué fur le nom de Colonne , &
qui tombe déjà en ruine? N'a-t-on point voulu fe
ménager la faculté d'enlever l'enfeigiie adulative
loifque le héros feptentrional ne feroit plus le dieu
du jour, & rendre le premier nom à la rue, lorfque
M. de Calsnne viendra vérifier les comptes de l'af-
femblée légiflative ? ,,-*■ C'eft ce que nous faurons
bientôt.
Nous ne temmis pourtant" pas fi féreêes qu'on Te*
dit ; nous Faifons même au portrait d'un certain
duc plus d'honneur & de bien que fes compatriotes
a'en fsront à l'original ; car nous le dépendons par
tout où nous le trouvons.
Extraie du Star»

On envoyé des quenouilles à tous les gentilshommes


ûe province qui , par parefle , par prudence ou par
d'autres motifs rtfteut les bras croifés dans leurs châ
teaux. — Nous donnerons inceflamment les détails de
ce qui s'eft paiTé dans la ville de Monflanquin à ce
fuje t.

Le Bureau de ce Journal efl établi rue Neuve


Saint-Marc , n°. 7 » au coin de la rue Favart ,
place de la Comédie Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 . liv. pour Paris , 3 liv. 1 f f. pour la province , franc
de port dans tout le royaume; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre
mier du mois.

Errata du N?. d'hier:*


Page ïjo, ligne 9, corravivë-c:rie,*,ii/è^, corrofive
tarie.
Page M4, ligne 7 , il fatç^qu'ils àrendent, life\t-
il faut , qu'ils rendent. .^j H". '*•'*•

ESBHS

De l'impûmerie du Jotf&uil dé "la Cour


fc.de la fill»
3"" ^*^*^"l^irartj <fe Marfal à
Mardi i-Oaob. y^J%l'occafiondufd de

JOURNAL
de la Cour et de la Ville,
Tout farfeur de Journal doit tribut au nwJia.
! La Fontaine.
^——^w— I' ' Myop
ie tab le au fidèle.
Sans parler de leur rage impie,
Du fot orgueil & balle envie ,
De la brûlante foif d'argent
Ni de celle de notre fang ,
' De la fiere & cralîe ignorance ,
De l'excelîîve extravance
Et de l'inepte ambition
De ces coupables mandataires,
S'arrogeant d'énormes falaires
En traliiffant la nation ;
Du vol & du faux monnayage ,
Du meurtre & du concubinage ,
En un mot de tous les forfaits
Tournés chez eux en habitude ;
Pour peindre leurs affreux portrait*
Dans la plus grande exaditude ,
Un feul fuffit de tant de iraits ,
Et ce trait c'eft Yingratiufde.

VARIÉTÉS.
Le fieiir de Mantel. chevalier de l'ordre royal ,
Tient d'être interrompu dans fes travaux conftitmioruwl»
Toot V. Année 179 U H
( iG6 )
par une patrouille -qui l'a conduit à là force. •— Ce
■chevalier tans tous les genres, rciulok des fervices aux
■citoyens bcloigi.euç .11. leur prêoit , .1 5 ou <oo , poar
•cent d'inteiét. 1 vciidoit ces breveta de chevalier de
•de S. Louis ai.x i- ( * j il faifoit fjire des mârhges
iifcoiuus airs at; très. Mais rien n'a egi'ié l'adrefie de ce
io* -patiiotc à fabltiiuer une hgnatur»; à une autre.

iEnrcùts d( dk'érfes lettres de Tournai , dth ,


■- - - Coblent^ , 6c.

La déclaration du ro,i de Sardaigne vient d'arriver;


«elle d'Elpagne paioîtra dans quatre /ours, & ainfi d«
ï'uile pour les suit s puiff nces. L'harmonie eft parfaite
& les rjfolutious des puiil'anccs inébranlables. Vos ja
cobins ont bien de 1 efprit ; ils ont cependant pendu,
ians s'en douter, un grand fer-vice a la caufe commune.
Les émiflakes qu'ils ont envoyés dans tous les pays
four faire révolter les peuples & affa/liner tous les
ooniutiic's en autotité, ont produit au moins un bc«
■effet; ils ont foulcvé contr'eux l'Europe entière hidi-
gnec. On a lieu de croire qu'avant qu'il foit peu il
en fera fait un exemple effrayant qui fèrvira de leçon
éternelle aux fcélérats de tous les fiecles & de toutes
les nstions. Ils n'ont fait de quartier à perfonne ; il*
«nt pillé , .égorgé , incendié. On les traitera avec la
même doii-céur qu'ils ont traité les auties. Le jour
des vengeantes appoche, il fera terrible !
L'impératrice ce Ruffie a déjà embarqué dix mille
'hommes fur une flotte, en y joignant 'l'âffiuance ouc
îan feu! regret étoit d'être fi éloignée. Les militaires de
Tournai , Mons , Cobteivtz font déjà orgar.ifés. tes
princes ont plus d'aieer.t qu'il ne leur en faut. Les
légimcns arment à force, & dsns quinze jours nom
auron-, 15 mille Heffyis. —Notre ville eft (i pleine
(Tournai^) q*t'«n ne trouve point à loger. Les gentils,
( *é7 }
Irommc» François paffcnt par centaines. Les nffi- -ers de*
"jjardes-du-corps & îles gardes -fra.içjifcs ont preHiue
tous rejoint.
I/impératiicea fait prêtent à M; le cxnte d'Artois de-
deux millions de roubles. — Tous les dipnti» de*.
parlemens font déjà parti chacun pont les vil'es im
périales où ils ont été convoqués, ils protefle-nt contre
tout ce que I'aflemblée nationale a faitv & en a+uiullent
les décets. Monsieur fera nommé récent du royaume-
dès-que toutes les ë'hnffcikcs ferent allembïées?.

On ne fauroit croire combien les difficultés attgraew-


tent pour les payemen* Ses petjiîorts Se traitemens à
faire par la municipalité. L*s bureaux & les commis,
chang-. nt d'un quartier à l'autre ; des penËonuaires le
pla'çnent que leur certificat de yie à fournir pour le
quartier d'oélibie leur à coulé, outre les" difficultés,
quatre
lllb fols
i«IJ de
»(V timbre
»IIII>'IV &
W*. vingt
r "ICfc f»ly
*•»! J d-'enrègnlrcment
\A W J 11 >«; (.1111 k-UlviH y
y

&- cela en compar«.ifon de %- L- 6 oL ■ que pareil


Ae avoit coûté au quartier de juillet dernier , c'effc-
3. dire , il y a trois mois : ce qui , prouva que le-
CG mmencement eft toujours plus beau que la fin.

■ÉdMWÉft«*i i H ITI - \
i . ; - .. . .-..'- t
M Sukau vient de Lire paroître,le profpeéïuî de
fon nouveau journal , qu'il intitule le tocjŒp. de lu nè-
ceffîti Nomme* M. Suleaa , d*èfl? ailnoncer des.
fuccès. :. . . :'.;-•' -j. t-'A
On s'abonne chez les, (Teurs L-cs&Wsq , libraire à Bru
xelles , & Gattey , libraire au- Çalaif-Roval , moyen
nant 14 liv. ; la livraifon fera de, <o fcui'l'es. Le
premier numéro paroîtra vers Jexo'du mois.

■OBBMti' ' i . * ;

M. de St.. , nortame Iieutenàht-côlorièlf au. régiment


t 268 )
"(Se Dîllon à la follicîtation de MM. de Lametk'i
d'Aiguillon, Noailks, Menou, Sec. eft parti pour
aller joindre fon régiment, & le lendemain de fe-n
arrivée , il cft reparti pour Ath accompagné de tous
les fergens, caporaux & de 8 fufiliers.

Adieux aux ci - devant Députés.

Air du. menuet d'Exaudet.

ï. Vous partes ,
' Vous quittez
Le manège ,
Après avoir tout brifé ,
, .Culbuté , renverfé
D'une main facrilege.
' . Vous fuyez ,
Vous craignez
Notre hommage ;
Eh bien , meilleurs , adieu donc ,
Je vous fouhaite ua bon
Voyage. /
Vous emportez , Je vous jure > • •
Nos regrets , c'eft chofe sâie.
Nous croyons ,
Nous avions
L'eipérance
Que d'après le vœu de tous
On obtiendroit de vous
% 3, - Un compte de finance,
H •

>
( 1*9 )
0« que pris
Et conduits
A la Grève,
Vous feriez un compte en l'air',
Mais puifque l'on vous perd ,
Si le ciel nous fert bien ,
Qre lit perte en chemin
Vous crevé.

L'évêque conftitutionnel de Troyes ne veut pas ,


«6mme l'es, confrères , confér.r les ordres au'prerriier
venu ; il cherche les gens de marque. 11 vient d'értkc
à un nommé Damoif.... pour l'engager à fe rendre au
féminaire , où il lui promet ia prètrife. Le jeune
Jiomme eft parti pour s'y rendre. Ce Damoif.. ...eft
fils d'un boulanger de Troyes , impliqué dans l'afFaire
du maflaore de M. Huet. Surpris- a rétablir le niveau
dans les fortun:s , il a été arrêté & condamné à trois
ans de galères. La peine a été commuée à trois au*
de prifon à Paris. Ce martyr de l'égalité va mainte
nant prêcher ce qu'il eft fi dangereux d'exécuter. "
. .. ,■ :■■ . ..; r

Enfin les voilà partis ces grands législateurs ; nffui


leur avons tant d'obligations d'ailleurs , que nous pou
vons bien nous confoler de ce qu'ils n'ont pas voulu
rendre les comptes qu'on leur a demandés, & qu'ils
■auroient dd rendre d'eux-mêmes, -r. Les députâs~qoi
leur fuccédent vont marcher comme des aveugles dans
le chemin de la liberté à travers des ronces &: des
épines. Leurs devanciers auroieiit bien dû imiter ceï
ferviteuis à qui on donne leur compte, & qui en s'en
allant mettent leurs fuccefleurs au kit de l'ouvrage1
de la rnaifon. " ■ ■ . -V.

>
i *7Ô )

M. Anfon, dans fon difeours aux députés à là


nouvelle législature , leur a gravement dit : — S'il
y avolt tin fecret dans la gejlion de nos finances
que nous ne voidiiffîons point v&us dévoiler , rap-
pelU\-vous que t vous deve\ défendre à vos mains
de lever le voile religieux qui la couvre...

Sur Pnfironome Lalande.

' '3eah Lalande , affronome & mangeur d'araigne'es (i),


■ S»n ^télefcope ayant vers la luae braqué : ",:*
Si l'on changî, dit— il s ce globe terraqué,
Je puis changer des cieux le* vofîteft furannées; '■
\ Je veux par un décret, fur le'Ténat calqué,
Régir le firmament, comme on régit la terre.
r "Le foleil président , mercure fecré'taire , ,
A la barre du ciel manderont leurs fujets 5, ■■ i
La lune, la comète, & j'ufqu'aux feux-folets.
Comme il continuoit fon difcom's extatique ," "'
Un lien ami cria, dérangeant fes définis ,
Vous êtes fou!.... Pardon, reprit le lunatique, '
' Je fcroyois- itxé encore au 6lub des jacobins.
-;-"-: *'■ •• • < "<■ ':'".• . . r
'-'-<■' "' Apgufte t>ES-iSLti,T S.
■ . . 1.

■ t. { h) Qn fait ,l«îe c'efï le mets le plus ftiant qu'or»


pujffi: offrir à M, , de Lalande. Un jour je lifois
flans une fociété. une pièce de vers 01} fe trouvoit
ççUù-ci : l'araignée aux longs doigts dims l'aii
fir balança; il" s'écria, ce ver« «ft à crôque-r.
( vf%. )

—■■ *"
Nos le&euts apprendront avec plaifir que }e mari
de madame Renard , qui a fi b'içn neçu notre malr<
heureux monarque à la Ferlé-fous-Jouare , eft élu dé*
puté à la nouvelle légifl.iture. Voilà déjà un fujet fut
les fentïmens duquel le roi peut comptez.

Sept cents & tant d'animaux Ce différentes efpece.1


à engraiffer ; l'adjudication en fera faite le moi»
prochain.

Si tous les démocrates étoient auflï braves que


leurs feuilliltes font rodomonts , l'Europe entière ne*
tiiompheioit pas.

Des cris de vive le roi , vive la reine ont accom


pagné leurs maj ftés pendant tonte la promenade
qu'elles ont faite dans les Champs-Elifées. Un jeune
homme s'avifa de crier vive la nation ; à l'mftant il
■fut roulé dans la pouïfiere par le peuple indigne qui
commence à fcntir qu'un chef unique & tout pmilant
vaut mieux que cette méprifaWe horde de tyranneaux
qui depuis trois ans s'engraiffent à leurs dépens.

Un fans culottes demandoit l'aumône à un ci-devant


feieneur : tiens , camarade , lui dit ce dernier en US
donnant un aflignat de dix fols , prends cela en atten
dant mieux ; mais fouviens-toi de moi lorfque U ieras
député a la tioilîeme léçiilatJire..
Ç 27a )

: Jàcmi Bôaclie'iiè'fer , au milieu <Jes troubles & ies


ftâlons- qui agitent J^.Francc , comment crois- tu que
prendra ia féconde législature ?
" Rép. Comme la première , avec les deux mains.

t
A préfent que le*îloi eft entièrement dépouillé,
•n demande ce <^a« M,, de Liancour va faire de fa
charge de grand-maître de la garde-robe.

' M. Maloue»;fl tort de vouloir que nos défunts


législateurs rendent des comptes dans ce moment j
nous lavons qu'ils font tous prêts & Lien en règle , 86
que ces meilleurs ont chargé le grand palfienier du
Luxembourg de les prefenter à la rentrée de la cham
bre des comptes , après les rois.

' Lt Bureau de ce Journal ejl établi rue Neuve


Saint-Marc , n°. 7 , au coin de la- rue Favart ,
place de la Comédie Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. iç f. pour la province, franc
de port dans tout le royaume ; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours .à partir du pre
mier du mois.

^JDç l'imprimerie du Journal de la Coar


& de h Ville
N». 35.
Expédition des Pa-
Mercredi 5 Oâob. *!&££?• rlfienSr à ^"fàMtt*

J O U R N A £
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
Chanfon fur un air connu.
O Fjlii & Filis ,
Tous les oifeaux font dénichés •
Les voilà fortis d'embarras , '■:;■■-.'{
Alklula. ' '■ .■.!-■>•:;/,

Us ont emporté notre argent,.


Nos boucles, bijoux & préfens » '
Mais il refte les allignats.
Alléluia. r'"'

Les badauds ont la j'oie au coeur


D'avoir obtenu le bonheur j
Jamais rien ne leui manquera .
Alléluia. ■

Ils ont des fufïls , des canons ,


Bpaulettes 8c cinturons ,
Du eourage , & puis ça ira ,
Alléluia.

VARIÉTÉS.
■LE fleur Brif... fortant avant-hier d'un des cratert
«u volcan des jacobins , ne pouvoit contenir fa joia
Tqtib V. Année 1791. fc k
( *74 )
îur les grands projets qu'on venoit d'y fermer. —
Avoue , 'dit-Il à un de lès croupiers , que tu ferois
tien fuipris fi nos projets le réaliibient , qu'il n'y eût
plus de maire à Paris, & qu'il y eût un préteur comme
du tems des Romains, & que ce prêteur fut raoi. —
Ah ! Utnt mieux pour vous j & fur-tout posr vos amis,
lui répondit le croupier , car vous jouez le rôle d'em
prunteur depuis (i long-tems , qu'il cft bien tems à
votre tour que vous jouyez celui c'e préteur.

Lettre de M. Ciuib.... aux Rèdailcurs.

À preTert , Meffieurs , que je ne fuis ph.s bon à


rien , je fuis bien ailY de me juftiticr eu reproche qu'on
,*i'a fait d'avoir dit qu'il falioit mettre an carcan les
gentilshommes qui confervoietvt les titres ce leurs
ayeux 5 voici 4e fait : on difeutoit. dans l'afi'cmblée i«r
l.i peins qu'il étwit à propos de leur infliger ; je me
levai & je dis;: oui, Meilleurs, je fuis d'avis d'en im-
pofer de lévsrcs , car quand A ce mot on me
coupe la parole , Se je paflai peur avoir propofé ledit
taroan ; mais foyez siîrs , Meilleurs , que j'en cannois
trop bien touâ les défagrémen»; pour vou oir jamais y
expofer peifonne ; d'ailleurs c'eut été y condamner
l'ailemblée nationale elle-même, & à bien plus forte
raifon , puifqu'clk: s'eft arrogée & a conferve des dé
nominations & des titres qui ne- lui ont jamais appar
tenus.
Je fuis , &c.

MM. de Lame t h & Barnave ont étc avertis hier


p<rr M. Bailly qu il y avoit un complot fo; me pour
lés affa/finer le même foirj en conféquence ces Mef
fieurs ne font rentres chez eax qu'a trois heuies du
matin, Se vers minuit on a tire plufieurs cou, s de
foftl fu; des perfonnes qu'on a prifes pour eus : il y a
( *7$ )
Iong-tems que M. de Clermont a dit à M. de Lafayeut
qu'il ne faitbit pas bon de rentrer dans la bonne vol;
quand on en étoit forti : noua allons voir la fupériorits
tlu nouveau régime fur l'ancien, qui n'auxoit pas laHÏ2
échapper les affaffins : tout ce qu'on peut dire , c'el
que ce ne font sûrement pas des jacobins ; car ils iont
trop braves pour s'expofer eux-mêmes.

Nous avons affilé lundi dernier à la. première reprd»


fentation d'Abdela\is Zuléima, tragédie en cinq aftes ,
donnée fur le ihéatre des variétés armifanus. — Un>
citoyen de je ne fais quel déparlement d'Efpagne, fç
prend de belle pr.flion pour la fille du. pouvoir exécutifdeS
Maures; a la faveur de la refTemblance av«c>le fiancé, il fait
un enfant à la dcmoifelle , l'éponfc , & devient premiet
fuppléant au trô.ie. Uue lettre découvre l'impoftuie ,. on
emprifonne l'cgfillard ; les fans-culotte du pays prstf-
quent le plus làint des deyoiis & délivrent notre héros
qui rcpouiTa les Efpagnols. Le - g.and papa qui avoit
convoqué la haute cour nationale fe lai lie attendrir &
fait grâce en vertu des lok de la conftitution du pays;
Tel eft le cadre fidtle dans leçjuel l'auteur a eu la rnodeiV
tiède renfermer fon fujet. Nous avons remarqué pluiienrs
tirades allez méloâieufes , des phrafes de Calprenide'-,
des hérniftiches de Dorât % & trois ou quatre pages de
la princeffe de Clèves. Au total l'auteur entend affez
bien la coupe d'un vers, maii il manque abfolameat
d'énergie. Quant aux acteurs & actrices, nous n'avons
pas l'honneur de les connoitre \ cchii qui joue
Ahdela\is fue confidérablement \ mais on cette d'être
furpirs lorfqu'on a le courage d'envifager la demo'ifcUe
qui repréfente Zuléima. On a nommé l'auteur , il s'ap
pelle André, ci-devant Murvïlk. Cet auteur avanta-
geufement connu par les funérailles de plufieurs pièces
inhumées au théâtre françois eft venu enan
■ Tomber de chtlie en chûu aux- tn'taux 'dt Itannot*.
( yj* )

Il patoît décidé que M. Duportail, content de foa


dernier rapport à la défunte , & des neuf millions qu'il
lui a valus, va donner enfin fa démifllon. C'eft à ce
miniftre qu'on doit à peu près l'admiflïon des foldats
dans les clubs jacobins. On crpit que M. de Rockam-
beau va donner aufll la fienne : il a beaucoup raffuré
la nation en lui difant que les chofesiroient parfaitement à
préfentque tous les officiers partis alloient être remplacé*
par de bons citoyens. Et moi je lui foutiendrai quand
il voudra que les foldats n'obéiront point aux gens
qu'ils ne croiront pas d'une naiiïance fupérieure à la
leur ; il ne faut qu'avoir fervi pour favoir que c'eft
là leur propos ordinaire. Quant à M. Lubier , on
prétend qu'il a reçu l'autre jour une lettre qui lui
a fait faire beaucoup de réflexions; elle étoit, dit-on,
du roi de Prtiffe , fon fouverain , & ne contenoit
que ces trois mots : Jouvene-[-vous de Patkul.

On vend au Palais-Royal des cannes d'une nouvelle


fabrique dont on a déjà débité une gi ande quantité ;
on leur a donné le nom.de cannes à l'inviolabilité
paffëe% on invite les amateurs à s'err procurer le
plutôt poffible , parce que le maître du logis , fort
blanchiileur & les autres fuyards les accaparent en
tièrement , & fe propofènt de les brûler comme un
iolocofte à la sûreté de leur conftitution.

M. Frèieau a dit y a deux jour» à la ci-devant


afièmblée , que l'Empereur étoit décidé à ne fe
point mêler de nos affaires : ce qui équivaut à dire
que la déclaration que ce fouverain a retnife à M. le
comte d'Arfois n'eft qu'une faufleté , & qae S. M. I.
manquera à tous fes devoirs & à tons fes engagemens
pour voir la fatisfa&ion de «{Jurer urte commjcre.
( ^77 )

Tous les honnêtes gens ont vu avec fatbfacrion que


le roi s'étcit décoré de la grande croix d ; l'orâtc
de S. Louis ; premièrement parce que cette marque
le rapproche d'avantage de fcs fidèles fnjets, Se q-^'il
ne fera plus confondu avec de vils intrigans qui l'ont
trahi & abandonné , & qui en font à préfent punis par
la fuppreilion de l'ordre du S. Efprit ; & enfuitç
parce que les campagnes que fa majefté à faites depuis
trois ans, ont été remplies de plus de tr.iils d'élé
vation & de courage , que celles de bien des gens
qui ont obtenu la grande croix de S. Louis même
avec le plus jufles titres.

—iv'.ilïTVFinTT™—

Les patriotes ont commencé à éclairer notre fainte


constitution par des lanternes. — Louis XVï vient
d'éclairer fa fin avec des lampions. — La voila entre
deux feux

MM. de Lamtth , Chapelier , Barnave , Gsupil ,


& plusieurs autres députés viennent d'être rayés d*
la rnàtïicule du club des jacobins ; affutément il cette
difgrace' ne réintégroit pas ces meilleurs A±i\s l'opi
nion des honnêtes gens , il fraudroit que leur pceîi s i
"fuffent d'une naluie bien indélébile ; celui qu'a commis
l'autre jour M. Chapelier en demandant la deftruc-
tion de tous ces repaires de brigands , a dû lui attirer
les foudres de -ces nouveaux Salmonéesj d'autant qne
cette opération qui patoit dîiagereufc, au picraiets
coup-d'ecuil , s'exécuteroît chez ces gens -là avec la
docilité d'au enfant, & feroit applaudie de tout la
monde avec une véhémence qui prouveront bien que
toutes ces hordes ne fubiittent que p;\r le plaifant de
leur ridicule.
(i78)
—fi

Avis aux Princes.


Tant va la. truche à l'eau qu'à la fin elle s'emplit.

En voici !a preuve , meffieufs les réda&eurs. Le dé


puté de ma province n'avait pas un fol quand i! cft
parti : il a &endu cent louis qu'on lui avoit prêtés :
depuis deux ans il tient à Paris table ouverte ; il vient
d'arriver avec 50 mille éctis de biens nationaux....
Les bons comptes font les bons amis. Il paroît ciue
l'affemblée fait fort peu de cas d.; notre amitié, puis
qu'elle ne rend pas les fiens. Au refte , ce qui efl dif
féré n'efi pas perdu; nous ne perdrons rien pour
attendre. Comme grâce à la constitution , je n'ai plus
lien à faire , je vais m'attaclier à la peiTonne du ci-
devant commis de mon baillage , je ne le quitterai
pas plus que fou ombre , je réponds de lui fur ma
tête , je le repréfenteiâi à la première requilîtion du
roi "d: France, je tiendrai un journal exad de fa con
duits , des dépeufes , acquittions ou ventes qu'il pourra
faire ; la nation peut dormir tranquille à fon égard ; je
veillerai mon homme pour elle.
Je vous engage , Meilleurs , j'engage tous les jour-
' naliftes honnêtes gens, à inférer ma lettre dans leurs
feuilles. Si. mon projet eft goûté, lî mon exemple cft
fuivi dans toHtes les provinces , nos invioLbles ne nous
échapperont pas; nous tirerons leur conduite aa clair,
& bientôt la nation mieux éclairée que par des lam
pions , louera ou blâmera, punira ou récompenfera fes
repréfentans fuivant leurs bonnes ou mauvaifes aftior.s.
Votre fervitcur. Sigué Malinet.

Bulletin de la nouvelle constitutî-on.


Mademoifelle Target eft dsns un moment critioue j
•fc l'on craint pour elle les fieurs blanehes.
( <-79 )

On a tort de b'âmer Louis XVI d'avoir accepte f«'


conftitution. Sa vie, celle d'Antoinette, du Daupliin ,
tle toute la famille royale en déperfdoient. San? doute
l'augufte chef des Bourbons fauroit , fans balancer,
faire le facrifîce de la vie à l'honneur ; mais quand on
èlt époux & pere , on fe doit à fa femme , à fes en-
fans , & c'eft alors qu'il eft. quelquefois fublime, d«
céder aux çirconftances & de fouffrir.
T I M K s.

Mon couiage n'eft rien , difoit l'abbé Maury- à


quelques nouveaux députés qui lai en faifoient com
pliment ; c'eft le volte qui doit être grand , car je
prévois que vous aiïiP.erez au dénouement , & que
c'ift à vos dépens qu'il fe fera. , '
Tâche de t'en tirer , quant à moi j'en fuis naji.

L'abbé Faucha donnera fans doute à fes collègues


en législature les entrées gratis au théâtre du cirque
dont il -ft entfCDiencui , concurreitimt.lt avec le four
Boimeville , iCprincipal locataire de eette caverne.

f*
La nouvelle aiïpn?blée nationale s'eft bien gardée
de jurer &4t':)iiéjr\<i fille à Target ; elle fe propofa
iâns doute de jt tnlFtc'r en picAituée , mais ehe a.
jure de vprS li'Jr Ai mourir, ce qui eft bien plus
beau. Aufti les é(Ktf.\iis des tnb;raesr ont-ils applaudi*
à tout rafipie. :f* ,,...-.
. ( a8o )
M. le marquis de Macaye , dont nous avons parlé
dans notre n*. jî, n'eft point M. de Macaye , ci-
devant député.

] te vicomte de Mïraheau qui pour le moment s'amufa


1 plomberie gibier, en attendant une meilleure occa
sion , avoit un chien d'une voracité Singulière • il
vint dans 1 idée de notre valeureux chevalier de lui
donner un autre nom ; en conféquence il fit conf-
truite un carcan fur lequel on lifoit le nom de Ckab....,
& le fit mettre au col de fon chien! Le pauvre ani
mal, par un inftinft fingulicr , s'affligeoit fort de s'en
tendre qualifier d'un nom fi ignominieux , qu'il en creva
de douleur. Le vicomte de Mirabeau garde le carcan
& Te prom.t d'en Taire in.cfTament préfent à M.
Chah.... fur une' place publique.

Cours de la rue Vivunne , 4 octobre.


Les afllgnats de fol. perdent.... i4 & demi p. ioo.
Ceux de yooliy.: iy & demip. io».
C pour des affig. de yo'o 1. 4 1. io f.
Les louis valent
\ pour de l'argent. . . 9 f.
Les aflignatsde foo 1. pour des
aflîgnatsde j liv. perdent.. ioo.

.Le Bureau de ce Journal eji trabU Tue Neuve-


Samt-Marc ,.n°. 7 ,.au coin, de la'Vue Favan ,
place de la Comédie Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un(;<n%s , eft de
3 l.v. pour Paris., 3 .liv. . 1 y f. pour la proj&ce, franc
de port dans tout le royaume ; on ^t s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours*! parf r du pre
mier du mois. r ,■ ■* *

l'imprimerie du Joarna

«î

"V
N°. 36". AJ&itifc Ordre du jeur.re-
T^^M1 c^ame'^' décrété après
Jeudi6 Oaob. ^£dS1}' .*$'acre de Ver'

J O U R N A L
de la. Cour et de là Ville.
Touffaifeur de Journal doit tribut an malin.
La Fontaine.

On a confervé en Angletene une ancienne loi de


France qui ne permet pa: qu'aucun criminel fojt exécuté
à mort lans que le procès ait été prélènté au roi, Se
qu'il ait figné l'arrêt : cette loi filage, fi humaine j 11
néceiïaire , a été enfin mife en oubli en Francs comma
beaucoup d'autres , mais elle eft obfervée dans prefauc
toute l'Europe ; elle i'eft aujourd'hui err Rufl-c , elLe.
J'eft à la Chine, cette ancienne patrie de la morale,
qui a publié des loix divines avant que l'Europe' edt
tes coutumes.
Volt. Polit. & ligljl. , p. 140.

Le Bureau de ce Joxirnal ejl établi rue Neuve


Saint-Marc , n°. 7 , au co'm de la rue Fatart ,
place de la Comédie Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft d«
3 liv. pour Paris , 3 liv. if f. pour la province, franû
de port dans tout le royaume ; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre-
mier du mois.
■■ 1 4
", VARIÉTÉS. - .':w:cï
L.-Î -; a m
E petit Chérin... , dont le père doit au roi 3t a
la noblelTe de France toute fan exifhnce. & toute
Tome V. Annc'e ij] n L l
(,»8a )
fa fortune , vient de Te (îgnaler à Montmorency par
tics fêtes magnifiques en l'honneur de notre fublrme
conftitution. On dit que c'eft le petir drôle le plus
enragé de toute la démagogie : il eft bon de le
noter ici , p»ur fe rappeler de lui dans l'occafior».

tJn citoyen de la croix-rotige, ( qu'on foupçonne


fort être le petit Mouton Cka... ) vient de faire
sfrJchcr un placard par lequel il dit, qu'attendu qu*
les fouverains font pendre, fou?ttcr, emprifonner les
jacobins françois , il hot en faire aHiant à tous leurs
Ambaffadeurs rcfpeclifs ; comme l'auteur de l'affiche
a eu la ' modefrie inconftitutionnelle de ne pas lj.
rlgner , nous n'en ferons ni l'honneur ni le reproche
au , fieur Mouton; nous nous contenterons de faire
l'éloge de l'indulgence de la police actuelle qui to
lère de pareils écrits Se de pareils écrivains.

■ Le journal de la révolution annonce qu'une fouets ,.


Fbi-difant amie de la conftitution , vient de vouer à,
l'exécration paffée , préfente & future , les 500 & .
quelques honnêtes gens qui ont protefté contre toutes
les farces qu'on joue depuis trois ans : pour prouver
suffi notre patriotifme , nous voulons renchérir encore
fur celui que cite ledit journal. Nous prononçons la
même imprécation contre les 3c* & quelques mille
indiferets qui doivent venir bientôt nous troubler- dans
la jouiflance de notre fuprême félicité.

Il eft inutile que certains gentilshommes qui aiment


beaucoup trop à écrire, nous répètent par de très-
longuet lettres, inférées dans des journaux , qu^ le
roi a accepta la conftitution, parce que pas un Fran>
Çai» ne l'ignore , & qu'on fe doute du motif qui lei
fait parter.
it: ■:■
( i33 )

La défunte aXemblée nationale a terminé fès glo


rieux travaux par des généroiîtés très-extraordinaires,,
parmi lefquelles il faut compter 6000 liv. données à
un paulmier de Verfailles , pour leur avoir prêté fort
tripot ; il faut croire qu'on n'aura pas oublié Iç fieuS
Lapoule qui en étoit le marqueur. On aurait bien,
mieux fait de rendre hommage a M. Ntcirùn d'Aush^
qui feul réhïta à l'ivrelTe & à l'ciithourtafiTie ridicule
qui enflamma toute cette affemblée au moment d*
ton prétendu ferment, & qui leur auroit épargné bien:
des fottifes , s'ils avoient voulu le- croire. Ils ont auflt
donné 1000 liv. de penfion à un certain Defaudra . >
cfpece d'intrigant & ame damnée du duc à'Ort..... ,
& de qui il avoit reçu trop d'argent & de tabatières:
d'or , pour qu'il fût befoin de le payée encore.

On aiïure que la nouvelle légiflature elt tout de>


bon décidée à expulfer tous les jacobins & toute la
nomenclature des clubs féditicuxj fi cette opération
s'exécute , on pourra l'appeler un véritable parricide ,,
ou au moins faire à l'allemblée le reproche, imaginé
par M. de Voltaire, qui dit que les hommes font
comme les oranges dont on jette l'écorec après en>
avoir fucé le jus.

Un membre de la nouvelle législature nout a écrit


pour nous témoigner l'indignation qu'il a éprouvée ert
voyant la conduite de M. Lavit, qui a traité de bri
gands les honnêtes gens de l'alfemblée : nous fômmes
perKiadés que cette féance , une des plus atroces qu'oit
eût encore vues, infpirera à nos nouveaux législateurs
«ne horreur falutaire pour la conduite de leurs prédé-
ceffeurs, & fera naître en eus des ientimens de mo-
éératio:i, & peut être même de conciliation, qui de
viennent de joui en jour plus ncceilsire*.
( i84 )

Extrait d'une lettre de Met\. — Les régîmen*


d'Artois dragons , chaleurs de Flandres , Huff'ards
de Lau-^un , Condé infanterie , Royal-Deux-Ponts ,
ÇaJleLi , Royal - Koitffîllon , gardes nationaux ,
artillerie, &c. Reçurent ordre le aianji 10 , de fe
rendre entre Metz & Thionville , pour manœuvrer
& faire une petite guerre,. — L;s généraux confti-
tutionnels Dumas & Paris fe font livrés bataille , &
de mal-adreffes en mal-adreffes, un d'eux a conduit
fon armée entre deux hauteurs , fur Jefqu'llcs étoit
placée l'artiïlerie ennemie qui les a canardés d'impor
tance. — Cette faufic manoeuvre n'a pas donné aux
jfoldats une grande idée de la feience militaire de leurs
généraux jacobins ; ils fe font retirés en riant & eu
criant à l'école de' Bouille , & ça ira.

•Vers pour mettre au bas du portrait de M. le


mflrquis. de €k, **
* **

De fa dent ébréchée il mord


Jusqu'aux nymphes- les plus jolies ;
De jaloufîe il feroit mort ,
S'il n'eût vécu de calomnies.

, . „ . . . j. 1 . !.. . i ■ ■ ■ .
-•' Loïfque meiïicurs. Antoine , Guillermi , Grégoire,
rMaury., Prieur , Foucault , Louis XVI , Chabroud',
.Montmorin, d'André* y Monlau\iir , &c. fortirent
■.de l'aGemblée nationale «près la dernière féincé du
cqrps législatif ; iisïiireat couverts d'applaudiliemens Se
.de bravos j mais/loutes ces marques d'applaudi-ffemen*
Jie furent rien en comparaifon de celles prodiguées à
jneffieurs de. Roltrtfpiem & Péth'von ;■■ que ^es Cka-
( *85 )
hroudeurs du Pont - Royal couronnèrent avec une
guirlande faite à la hâte avec des branches d'if & de
maronniers , qu'ils ornèrent avec les jarretières aux
^couleurs nationales qu'une marchande de coco leur
Fournit. — Ils voulurent auflî dételer leur fiacre poux
les trainer en triomphe , mais ces héros du Champ
de mars s'éciierent en pleurant : amis & frètes, ne
vous aviliffez pas , & retournez à vos atteliers du
Pont-Royal.

M. Tkouret a bien raifon de dire que les • lois


s'exécutent ponctuellement dans toute l'étendue da
royaume ; ce qui vient de fe palier à Châlou en eft
une preuve. Aladame de Feuqmeres qui avoit
eu quelques difficultés, avec les habitans au fujet
d'un mur de Ion jardin, a c'té arrêtée , outragée &
traînée à la municipalité par une bande de citoyens
acYiïs, & cela fans aucune efpece de délit quelconque :
on ne doit cependant pas s'en étonner : madame,
de Feuquieres a bien des péchés originels , elle
eft femme de qualité, elle eft riche , elle fait bïau-
coup de bien dans le pays & elle fait travailler tous
les jours une grande quantité d'ouvriers ; on l'a traitée
dans le feus de la révolution , rien de plus jufte j elle
n'a rien à dire : on en a fait à peu près autant à
madame la n^arquife de CruJJbl , qui ayant acheté le
vin de fon véritable curé, a vu arriver chez elle
toute la nation de fon village, qui a prétendu que
ce vin lui appartenoit & qui l'a bu en couléquence :
on croit que ces deux dames auront la foibleiïe de
s'en aller à caufe de cela.

Un arifiocrate grammairien voyant le bc^e de


Mirabeau faire pendant à celui de Qhevert , dit, en
parlant comme de raifan du lcgiflateur : fi l'original
"tut vécu , il h'auroit jamais été que le participe pafië
du même verbe. • • ■ ■••■■*■'*'■ ••-- ■
( 286 )

Théâtre du Marais.
On a donné mardi à ce théâtre la première repré"-
fentation du Jockey & du Commi/fîonnairs. Cette
bagatelle dramatique vivement applaudie au premier
a£te , ne s'eft tramée jufqu'à la fin du fécond qu'a
travers des murmures fortement prononcés. Zèphire ,
jockey d'une grande dame , vole à fa maUrefle un-
billet de joo liv. , & le donne au petit Adrien ,
( commillïonnaire ) pour aller en recevoir l'argent à la
caiffe d'efeompte. Adrien fait fa commiffion, & cache;
les 300 liv. dans fa fellelte. Cet argent eft découvert,
tt le iidele commillïonnaire qui a la générofilé de ne
pas vouloir nommer Zèphire , pafle pour le voleur;
& eft traité comme tel. Enfin Zèphire arrive, il avoue
tout , la paix fe fait & la pièce fe dénoue. Vous voyea
que ce cadre eft bien mefquin ; fi au moins un fujet
àufiî mince étoit racheté par le charme des détails &
de la diction ! mais tout eft de la plus grande foi-
blelfe. Nous invitons le jeune auteur de cette pièce 3
la purger de quelques déclamations ufées contre les
riches & les cabriolets. Ces infipides lieux communs itou»
rappellent ce mot plein de fens du pljilofophe Mon~
taigne. Nous ne pouvons atteindre aux richefj'es y
yengtons-noiis par en médire. — Avant de finir cet
article , il eft jufte de payer un jafte tribut d'éloges à
la jeune actrice qui a joué le rôle du Gommiiiionnsife
*vec autant d'intelligence que, de grâce & de fenfi-»
feiiité.

Enfin à des jongleurs nouveaux


Ils abandonnent leurs trétaur.
Pour lei voir déguerpir, du diable fî ]?. bougëv
Que va-t-il nous refter de leurs l'ombres travaux ?
pes milliards d'afîjgnats, quelques quarts {fécus fauxj
Et des gros fojis de cuivre rouge.
( le; )

Avis au publie-

On vient de faire à Paris' une réforme considérable


«le chevaux de tout poil, de tout âge & de tout prixj
parmi lefquels on en a déjà acheté un allez grand
nombre. Les perfonnes qui délireront s'en procurée
feront bien de fe pïefier , parce qu'il y en a déjà
beaucoup de partis. Un PARTICULIER iris-connu
par fon godt pour les Courfes , en a acheté une grand»
quantité , entr'autres le banchiffeur, mauvaife roffe ,
allez maigre , mais qui n'a pas hiffé que de rendre
d'affez grands firvices à fou maître , & qui lui a même
fauve la vie dans une occalion importante : parmi ces
chevaux il y en a plufieurs de fourbus par trop d'em
bonpoint , quelques-uns de boiteux , entr'autres le
JPt'rigueuz fous poil bai , qui fera très-bon à, mettre
au haras j il y en a beaucoup de tarés de plufieurs ma
nières ,' tels que la Bufe , le Prieur , Sec. j le Petiot,
Je Robets Se le Grégoire font tous trois couronnés ,
mais n'en font pas moins des animaux indomptables ,
à moins d'employer vigoureufement la chambrière.
La nouvelle remonte qui doit remplacer ceux-ci n'étant
pas encore connue , nous n'en parlerons que dans Le
tems j mais oti eft perfuadé qu'ils feront à vendre
avant peu, & que le particulier très-connu a déjà fait
des offres coniïdérablcs.

MM. de la nouvelle cuiiîne viennent d/»*reconnoître


pour leur collègue l'iîluftre abbé Fauchù", déc>été d»
prife-da- corps par le diftu'éî. de fon drcfÉfe>Als ont
déclaré qu'un giand homme ( ce font lelrs'Vfcrraes )
ne devoit point être pselus par un afte de »âefjjlîtîfme :
& ses MeflîeursquBlifiïnt ainS les opérions &s tri
bunaux , quel nom donneront-ils à ccliesyjj Teucs
tiiufttes pudéceffeurs.

4»■
(288 )

On demandoit à quelqu'un ce que c'étoit que cette


Cguie nîlée qu'on voit fur les pièces de quinze &
trente folsj c eft , répondit-il, le génie ds. la nation,
on le reconnoit parce qu'a eft fans-culotùs.

Parmi les réjouiffances inftituées dimanche demie*


pour la convaleiccnce de mademoifclle la conftitution ,
on difti ngua fur tout une courfe dans les Champs-
Eliiées. M. Chahro... gagna le prix en fuyant M. de
Montl qui l'a p oui fui vi la canne levée, jnfqu'à
fan ùp'm.

Le duc d'Orl.... eft en marché de vendre le


Rainfj' à madame deStaë. cette aimable amazone
eft tombée par hafard dans ce château en ohaffantavee
le chevalier de Narl>.... les chiens qui pourfuivoient
une bête puante ont été mis «n déf^uc par le prince
qui le promenoit dans fon avenue.

On reprochoit au maire d'une petite ville voifine


ie Paiis, fonvpeu de zèle pour la chofe publique. —
« Corrujfcntrçt répondit-il , ingrats que vous êtes! je
» me fiys f^t èçharper pour vous,' & vous n;êt«s pas
» con^jis ; <j'ae faui-il donc faire pour ne pas mériter.
» vos ïfpi'Ojji^ » ?

îinptimsrie du Journal de la Coar


& de la Viile*K)ii. ^, fim.it
N°. 37. ■ j^^^ Horreurs exercées
contre le jiigneurdt
Vendredi 7 Oftob. *%££* L*$no>1 par /es vaf*
::• t! : ^2j*^ faux. ;■..,.; :: ■ .. „.t
JOUR N.A L "'■'

»E LA,Ç.OU.R
• *.
'
ET DE LA. VlLLE.
'^
Tout fâilèùi: de Journal doit tribut au malin/
La Fontaine.

i< Burccut de xe. Journal eft -établi rue Neuve


Saint-Marc', "h4. 7" ,v W cûih <& la rue Favart ,
placeude,„1 la,vf,-:;;i
\-M:^~ Comédie ;,;
Italienne,
1 ■■■; ! .y:--; y. ;. c / - .- . '

~.4jn a beau iiffj Jl:y- » pluiîejUrs efpfçes de liberté


fieJJe qui régnerez, no.us, & qj)j, npus,,rend -Ti, riches
*c, fi tfureux,3çe?^^vieii4r»it.wU<'.me^t,ft nos. voifins,
Notre,«fituation, giogi^phique , .noJpe.-co^ixitution pljyj
iique , nos ^rrMEujs j.iios goûts , nos .«fag:S ,; nous ,1}
jendent propre \eicluiivernent. Les. François ne feroiif
Jjbies .^cju'en.teatrant^fous le joug., onûç- l&ye. , qu'ilf
vjsnnejot de Ifcouefoj, c'eft la,-.fç ule..Jibf^té xjui toit
fahfifp?4r.,,eu^^Usji pavent, bien^-.QRAÇLB. â

~,','$ttrne d;t. i)Xi.'?wmille,!'dw.. '#o,;a;Aà/u fe^diftipggc


dît .un. , caraÇtc.re ,<ie.,feénj!roijié "qui leai^Je. " lui être
propre ; elle peut GnV dpuU:,.c«iiiinè,.lés*'aiitj',es mor
tels j être induits en ej-reu-ij n-.à's éjie.. eA' douée, d'une,
fcprit^ naturelle qui. éclate' dans toute* lès ' occajîbns'.
Si te RaBJlaîs' Ar,g\.'6îs vivait , que dir*oit~Vt êy voyant
le rejetton d'Henri IV, qui, outragé truellenic-iit par
des fujets rebelles, au premier figue <de ' rfr périt rr -leur
rend toute fou affc&ion. Saint-James's , chronicle.

. ~ VA R I É T. É..S, \ ri :•
jl:L a fallu quelques jours pour tourner,, la têift ,*
nos anciens députés , mais les nouveaux faiit artivjt
Tome V. Année 1791. Mm
foux ; & comme la manie du plus grand nombre de*
ftux eft de fe croire rois, il parok Qu'elfe s'eft em
parée de tous ks membres de la nouvelle aiTes-iblé©
Nationale.

•' On ne dit plus àflfemblée , mais club du manège.


Neui prévenons nos lecteurs de ce changement de nom.

i '-' - •'Aux
- --- Re'daSeurs
--*,, - du'ïpûrnâl.
' v ■■ ' ■" ' J- , \k\,',.
" >' '
Nous avons reconnu en mille occafïons , Me'nTetjtt ,
«q*ùé votre Journal étoit auffi utile qu'agréable } nous
venons d'en acquérir une noùvelifc ptétrvè y dont nous
xious emprefions de vous faite compliment. Vous
Aviez inl'éié dans un de vos numéros le petit tour de
fcâton par lequel le curé d'une certaine paroiffe fe
fournil! si t de cierges en s'emparant de ceux qu'on difc
tribuoit aux pauvres qui accompagnoient les convois
funèbres : nous vous annonçons - avec plaiCr que la
petite leçon que vous avez donnée a parfaitement
rempli fan objet : au dernier enterrement qui s'eft- fait
fur ladite paroiffe , le curé a exprelTément ordonné
qu'on laiffât les cierges aux pauvres qui les avoitnt
portés ; & il a décidé qu'il en feroit toujours de même
dorénavant ; ainii f Melïïeurs , votre journal a , par
cela feul , opéré plus de bien que toits lés pamphlets
enragés , qui n'ont jamais produit que l'incendie , le
meurtre & le pillage. '
. Je fuis , Sic. , .,
•:

Le duc d'Or...., eft ruiné, le général Fayence eft


tumé , les Proteftans font ruinés pu peu s'en faut.
Voilà bien de» moyen* de moins qu'aura la nouvelle
légiflature, • -• -
( 29* )

.Les portillons & journaux du foir., en rendant


compte des„fâances de la nouvelle affemblée , & u*
eonnoiffant pas les noms des députés , font obligés de
les défiguer par le mot , un membre a dit , &c. Ç*
qui, répété vingt fois, fait rdïembler la difcuffion »
l'hiftoire des bijoux indifcrets.

i— "P

Un des vingt-quatre vieillards de la nouvelle apo»


calypfe nationale , «n prêtant hier le ferment de vivre
libre ou mourir, avoit oublié de dire de vivre; mais
il' if fur le champ été repris par les autres membres
de l'affemblée , qui ont tdus bonne1 envie de vivre j
& Dieu veuille que ce ne foit pas à nos dépens
comme leurs jlluftres prédéceffenrs.
î
À la féance du mardi 4 de ce mois , M. Camus e&
arrivé fièrement avec l'atte conftitutionnel à la main j
tout le monde s'eft récrié qu'il devoit le remettre
aux commiffaires de l'affemblée j mais M. Cam.. , ac
coutumé à ne point lâcher ce qu'il a une fois entra
les mains, a tenu bon pendant toute la cérémouie dâ
ferment : ce feroit bien pis fi on vouloit lui arracher
une autre efpeee de papier dont ledit fieur a fait une
fi bonne provision pendant fon miniftere inviolable &
faon comptable.

Si l'adage Heureux les enfj.ns dont les pères


font damnés eft vrai , nous ne devons pas douter
du bonheur de eaux de nos anciens légiflateurs qui ont
mérité par tant de titres , d'être reçus a bras ouvert?
par tous les diables de l'enfer, dont la porte cochere
leur eft ouverte. - . • .
x î92 3

:'<)n\ rrerrferqué ,'q;"ué' M.' l'abbé/' Fa iièktf fte s'étoif


ëoint trouve à l'a cérémonie dé' la ji'rçAafion du fer
ment. Seroifc-il pbflîble que'cèt"' illûftfe prélat ' eût' de
fa répugnance "pour une - 'conrticîitiqn' qui lui a fourni
fotcafîon de déployer tant de tàlëns, de modeftie , de
défintéreirement & fur-to\!t de""" ûgeffe : cependant
nous n'en ferions étonnés qu/a^ un certain point ; car
un eccléfiaftique de la riouvèlTe" alTerrïblce a trouvé'
frcs i^iû'-r.s que M. Cérutri eût dit en parlàat de- la
çbnftitiu:oii , que c'éioit la plus "(âge poJîïblé ; peut
çtré'auflï M. l'abbé Fauchée a-t-ïl cru devoir fe faire
îuftice j & ne pas s'accorder tant d'indulgence 'qu'il en'
i; -; reçu
. * de■ . l'al-cmblée
■. i > ^,.,;0'; nationale
<:'i;. ,~.o"élle'-inème.
. i j> , :• .; vit! ri
î.-,; . , ,. i î„ • 1iul ".) 3' ' .', _.•- " i

Le moniteur anglo-fra-çais yu gi;-.;d; .-. , a'îkk le


Slrafb ■.•!).• g , dît tout "boiWn.eT'i en part" nt cies «, »., ;-s
pon juseurs , qu'e« va'vi invoque roieric-ih les-di'uitt de
l'homme, & qà'U faut en purger.' ta France /p'aixe
que la première loi e/? le ~jali{t .du peuple : psi-là*
r,e brave & honnête journalifle ,' leconnoit ainfi que
bien d'au;res' , qije' les droits "dé Vhômme & le falut
du peuple font deux çhofès très-contradiétoires.
:■':. ■'■ '," ' ''■•■".: Vc. ,.'"., ! ...v-n-1
;. mi H—— . i ?• . .•: : s* u

Les pliilofopries ont le "cœur dans 'la tête , di'bït


tine dame qui en a eu quelques-uns pour adorateurs,'',
car il y en a de galaus.

MM. du comité des finances ont effrontément allure,


qu'ils n'avoient jamais difpofé de la moindre fomme
fus un décret. Celui tjui avoit ordonné le payement
d'un à-compte" de cent trente fix mille lîv. au chef
Baudouin a do;ic été fait fous la cheminée.
(z93)

Si chacun ne favoit que le fieur Gre'g préîenrla


évêque de Blois , eft tout-à'-Fait fou , on feroit .tenté'
de le battre" à préfent qu'il n'eft plus inviolable; il
vient de faire aux nouveaux l^giflateurs une adrefle'
qu'il eft impoffible de qualifier ; il commence par leuc
dire des injures avec un emphafe puérile , & finit pat
leur donner beaucoup deconfeilSj entr'autres ceiui
de fuppiimçr Ja lifte civile, où s'engloutijfent ( dit il \
les fueurs de tant de familles fans vêfemens & fans
pain : comme fi au contraire cette lifte civile &
toutes les dépenfes des riches ne répandoient pas
parmi les marchands , les ar'tiftês & les ouvriers de
toute efpece , les reffouxees §c J'abondance , & n'é-
toient pas même le feul moyen de les faire fubfifter :
fi on fupprimoit la lifte civile , tel ouvrier à qui elle
fera gagner cinq St fix cent livres par an , les pcx-r
droit , Si ne feroit pas foulage de cinq fous : mais
voilà comme on raifonne quand on eft iiifeufé , &
même quelque choie de pis. ■

..)•.;■.... ■..........' ■...-.. .i


Un des êVangeliftes de la nouvelle aflemblée a fait
hier mardi la motion exprefTe que la fearice ftit ter
minée par des applaudi(Jetneas multipliés.?, preuve que
ce bon vieillard connoit bien les galeries ; il fait que leurs
apph'.ùc'iiïemens' n'étant plus payés auront befoin d'êlre
commadéls : e:i effet on s'appe-rçcit de tous côtes de
grands iymptômes de réfroidiflement , & il en fera de
la nouvelle affémbléê vis-à-vis de l'ancienne, comme
des devinerefies de la fable de la Fontaine.
. Quand la dernière auroit dit vrai ,
..On s'en feroit mocqué , la vogue étoit paffée ;
Au galetas l'une avoit le crédit ,
L'autre femme le morfondit.
La Fontaine , fab. ij, lib. 7.
cm)
Le* puiffances voifines & les ingrats ne veulent
faire la guerre qu'aux philofopkej. Le pardon fera
accordé à ceux qu'ils ont égaras , mais les corrupteurs
feront vigoureufement châtiés.

Nos députés à la pre miere législature doivent ttt*


coiffés du bonnet vert , comme banqueroutiers frau
duleux , puifqu'ils s'en vont fans rendre de comptes,
ils nous traitent comme des Jannots bi«n fots , bien
dupes, & nous en ont donné le coftame , le bonnet
*feuge.

Vous avep eîté , meflîeurs , nn vers de Voltaire


dont les cirêonfiances rendent l'application fublime.
C'efl du Nord aujourd'hui que nous vient la lumière.
L'imortelle Catherine eft le dieu fauvaur qui arrête
la France fur les bords de l'abîme. Ceft elle qui eft
l'ame de teut , & dont la toute -paiffante influence
fera furgir glorieufement notre barque au port.
Ce n'étoit point afTez pour ce cœur magnanime
D'avoir à fes fuj'ets preferit de douces loix :
Mais délivrer Louis d un fénat qui l'opprime ,
Ceft vouloir le bonheur des peuples & des rois.
Meude-Menpas.

L'exiftence d'un homme qui ne s'eftirhe pas eft on


fiipplice lent qui le déchire, s'il n'eft pas un mons
tre ; cette idée eft fùppolee être de M. Condor... y
mnh oh ne l'allure pas.
(095)
L'abbé Fauchet a été jugé -par fes pairs , er{« ï
S du gagner fon procès ; il t'a gagné.

)•„■-, «■_
>
Si nous étions a ruiner , nos nouveaux législateurs
ne-us mèneraient loin , à en juger par leur prédilec
tion pour de certains perfonnages.. Je prédis que û"
çu ne vient pas à notre fecours avant la fin de l'année»
nous n'aurons befoin de perfonne pour feçouer le
joug de nos tyrans.

M: R.. occupé à faire toutes les recherches qui


peuvent remplir les vues de nos auguftes législateurs ,
relatives au monument de Sainte-Génevieve , dénonc»
M. le comte d'Or/... pour n'avoir pas propofé la
yérifable tête de Cartouche dépofée au Louvte dans
l'ancien cabinet de l'académie des fcwnces , comme
Un des morceaux qai convient le mieux à la dignité
de cet établifiement.

Le calme du crime efr aufli horrible que le crimi


nel eft odieux. Philippe»- le -beau commence à cofjvenir
de cette grande vérité.

Chacun fe dit : mais cfue va„faire la législature ac*


toelle î — Belle demanda ! elle va grapiller 5c mau
dire les vendangeurs. „•• \

Il y a fouvent chez madame Punck.... une aGTeiii-


blée de be;.ux efprits , tels que MM. de la Harp. g
Champf... , Cht'n.n. , Grouvelle , Rovsiia , Eerquwi^
( *9* )
JNo&l,. & autres auteurs nationaux. M. BrouJJon... y
•ayant '^te' conduit par M. Franc, de Neuchat....
a lu un mémoire fur la meilleure méthode de cultiver
Je chardon, .qui. a. fjit grand plaiiîr a toute la com
pagnie.
fl-f.'fUjV -■■-•> tt,- A|| tm : k ?: --î «inn :

-3-IfLt.' : . I -("•• î-w ■"«» ji'vio-.sn'.*- ■ ""i


r Un ancien député difoit à M. l'abhè M\ . . . ..
* Groyei-vous que la nouvelle legiflaturs' lie chnn-
i>' géra rien à rfotre 'befogne & qu'elle fe renfermera
> dans les bornes que nous lui avons prefCrites ? —
» Oui , fins-doute , lui répondit le futur cardinal , &
» l'admiffion "qS"eîIe viéYSt'de fane de l'abbé Fauchet
.» d.'ns. fon.fein , vous prouve combien elle refpejfte
'~*?icîct -ce nui IH décrite »'. r' . '')'' : ° •••■
,nu3l<'':' u cïîtujjus ?cn ■ ;;n ?.. ; •:'.•'- iiiq'rnsi * ■ 'I
;■;.!.; " ,: •■>!:•■■' . ,,„, , „, ' " '•'• > '"" ■
ri s)o ■ • ifiij liovi "" " >"-" SirtM- ■ '
1 M. le duc d'OH ...fait travail!er avec la plus grande
MNgéKtet.- à un- livre qui paroîtrà fous le titre de
^iiiÉionufiire- des-'-ëHAes-? -pour' jùfiifîer fe's êntreprifes
par comparai fon, en démontrant- -qu'il -y a toujeuri
eu des fcélérais dans le monde : chaque fiecie fournit
au prince wïT'Otintlfl£ èxciïfty^
-istha •: •■'■•[■ -r~'- - 'ijiiiimwiw "'y,v'« "".'"* ,"T
î:.nsvûoj 6 3J"!-mrt:c3 UBO'i-— ••'.., j^'i' 'I xuvL ) ' '• î
On ignore prefque que le roi de Srtede-a adrette une
lettre de rappel aux officiers de ion régiment , en
garnifon à ValtHclefints-f 'c6TtforrnT!ïrrerTrlr ces ordres,
les officiels fuédois yie;înen|^àe donner leur dénsiffion.
tl'n'j ëir a" tjuë' deuf^vier».: hors d'état de s'en: aller
Bni-font refHS^attâïhél^'-RU fé'ginient R-oy'al-fuédois. *&
Ce Guitave ne plaifan^É^asJ^, ■•■'■'■■ •é'" -!'i 2
V
fBSSSSSSBBÊÊSËSSSÊÊÊSSSSSSSS. BSBBSSSSÉ *""' SI
-®è. Pmiprirrterfë ^-BiaÉl -*#é fa Coar

r>
(')

SUPHÉME NT
Du N<V 3/.
• .il ■■■ —i *

V^i-DKvANt la maladie des finances venoît de* par


ties pren .rites; au/ourd hui ,. elle vient des partie*
payantes, à quoi fe trouve réunie une moralité ter
rible, l'opinion donnée à ces. parties payantes. Da.
cette opinion, comme de l'arbre poifon, fort Hue per-
pétu lie émanation fatale qui aggrave la maladie d'heure
en heure : de patîif qu'il étoit, ce mal eft devenu'
a&;f & très-a&if. Il n'étoit commis précédemment que
par quelques privilégiés, maintenant tout le monde
poilede & exerce le' droit de le commettre j il n'a voit
pour moteur que le vice de quelque conftitués ; il m
pour moteur aftaellement le dechaiuemenc de tou*
les conftituans.
Jufqu.s-la les poli.iques ou les impolitiques feuls
avoient ofi» mettre la main à cet encenfoir. On n'a-
voit jamais vu 1a métaphylique influer fur le' tréfôt
royal. Ce miracle cft arrivé ; les revenus de l'état font
anéantis par des métaphyficiens. La métaphyfique de»
maîtres bien nourris a pris la teinte qu'elle devoit.
piendre en paTair brufquement dans la tête très-vuide
& très-mal préparée de tant d'écoliers fart peu.
nourris ( a).
-- — - mrRoffi.
' ' • '"■'■ ' ' ' ' . ■ ■ ■■ ■■■■! -■■•■ ....'.
' ( a ) Je parviendrai quelque jour, j'efpere à fiui-'e

tonne eft aufli utile, a'uiîï néceffaire que la mauvaife'eft


funfte La grande & profonde^ ignorance ai notre na-;
tfpn fur ces matières, & la mode qui s'étoit introduite'
de les ridiculiser, ont été les fources d'une graada
partie de nos maux.
(i)

Quoi qu'en dite M. Candide , tout n'eit pas an mîeur«


'Autrefois, tems de barbarie & d efeiavage sf la vérité,
un fouverain envoyoit à un fouve.ain un député fous
le nom d ambaffadeur , pour r'gler leurs affaires & en«
tretenir emr'eux une parfaite intelligence. Ce député
mettoit fa gloire à répondre aux vues de.fon maître"^
Se loi fqu'il quittoit la capitale , il avoit grand foin dé
prévenir le public , par des affiches , que tous ceux s
qui il pou \ oit être dû par lui ou fes gens , cuilent
à fe prefenter avant telle époque pour être payes j &
eufuite il alloit rendre compte à Ion m (ire.
Aujourd'hui, tems heureux de 1 égalité & de la 1»-*
fcerté , ce n'eft pas cela tout-à-fait ; la nation envoie'
des ambaffadeurs ou fouveraius fous le nom de dé
putés pour rétablir lVquilibrç dans toutes les parti**
qui contiituent un gouvernement monarchique , Se par
ticulièrement dans les finances. Toutes ces excellences ,
au lieu de fuivre les mandats de leur maîtreffe r
la ruinent de fond en comble , la livrent aux plus
affreux défafties , l'éxpoftnt à être violée par tous les
YoifiMS , & finiffent enfin par l'abandonner furtivement
fans lui rendre de compte. Cefe conduite ne paroît
pas- être celle d'amans - ambaffadeurs délicats ; d'où' if
faut conclure que ce tems-lfr valoit mieux que ce tems-ci;
A qu'en matière importante , il' faut préférer l'homme
que l'opinion place au-deflusde fes concitoyens, à ce»
lu» que la prévention fort de la pouffiexe.

Il y a peu de perfonnes en France qui n'aient été plus


eu moins viûimes des atrocités de la piemiere légiflatuie ;
a tout, détruit, tout renvrrfé; cependant tous ceux;
qui l'a compofoient avoient été choifïs par des gens qui
n'avoient en vus qu'un meilleur état de chofes , que
le defîr de la réforme des abus & d'une véritable ré
génération. Les cruels légiflateurs ou du moins ua
grand' nombre n'ont pas oublié leurs intérêts particu
liers} il eft à la connoiffance générale que leur rétiï-
bution-dê i8" liv. n'étoit, comme on dit, cae la corde.
à nouçr le fac des fommes qu'ils ont dilapidées. Quelle/
fera la compofition de la féconde législature , 8t quello
éft l'efpéraiice qu'on doit en concevoir ? les gens Iion-i
nêtes n'ont point approché des dernières élections j,
elles n'ont été formé s que par des intrigans, des;
gens qui ont faic leur n:>vi iat dans des clubs d'enra
gés & de Jacobins & qui efperent encore pouvoir
glaner dans un champ oïl leurs préilç efleurs ont
lait une fi sbondan e récolte. Si le Dieu qui veille
i la confervaiion des empires , fi le Dieu qui prolonge
<ju diminue fuiv.mt fa julVce, la durée de nos châ-
tlimens , permet dans fa colère de voir une ttoifîèni*
fcégiflature , où ira-t-on la chercher ? Cette éleâion fa,
ftra dans Tes forêts, parmi les tigres, les lions, les
léopards te. les animaux les plus féroces. Mais alors
«Somme il n'y aura plus d'argent en France , Se que d'ail
leurs ces meilleurs n'en ont pas befoin , on donnera par
jour pour honnoràires i chacun de ces députés , $,
ferfonnes à dévorer: ladite lég;flature finira quand il n'y
aura plus aucun individu eu France, ôf alois nos
malheurs feront finis..

Maintenant qu'en dépit de la rai foin , des principes


«le la politique & de l'intérêt du reuple , nos auguf-*
te* ont. terminé ce qu'ils nomment une confiitutian }
e'eft par fes effets qu'il faut juger leur fublime ouvrage.
Un des moyens d'y parvenir, feroit l'établiffement d'urp
journal uniquement deftiné à configner les refus par lç
peupla de* payer les impô s.
Les révoltes des foldats contre leurs officiers.
Les infuiredtioiis dans les villes & dans les cam-»
pannes. ^ f
■ Les proclamations de la loi martiale & les fuites de
ees pvoclamati -ns.
Les exécutions populaires , qu'il i'ea foit fuivi mar|,
d'komme ou non,
. Les d 'vaftitioiw des propriétés, ,
.11 faudroit encore. confiVner d.ins ce Journal:
Let- emprifonnemehs illégaux, les crimes impunis eu
veitu des lois nouvelles.
Les actes de compl.ifmce & de foiblelTe des corps
adminiftratift & des tribunaux , &c. &c.
Comme les François .Se fur-tout. les Parinens aimeni
là belbgrie toute faite, il faudrait f.iire chaque année
ou même chaque mois uh tableau rcfultatif au journal
en queftion, de manière que d'un coup-d œil , & en
«ne minute , chacun pût corinoître le nombre d'hom
mes tues, le nombre de iriaifonS brûlées ou pillées; le
n m'ore d'innocens emprifonnés j d' criminels im
punis , &c. &c. ( le tout conftitutionnellement ) depuis
une époque déterminée, & par- là juger à chaque inf»
tant du degré de liberté, de sûreté, de tranquillité;
en un mot , de bonheur que a nouvelle constitution
va procurer a la France régénérée; je dis va procurer ,
*ar il ne faudroit pas s'occuper du paffé , c'éloit un
t^.ms de révolution; mais maintenant qu'elle fft termi
née ( au dire de tous les bons patriotes j il ne faut plus
s'occuper. que des fuites de lacônftitition.
L'on f nt bien que pour oue le journal propofé puifle
être utile , il faudroit qu'il fût écrit avec la plus grande
vérité & impartialité , le contenter du récit des faits , fans
y joindre la moindre réflexion & laitier auz lecteurs le
foin de remonter des effets aux caulès.
Je reviens fur la néceflité de ne rien avancer que de
parfaitement vrai. Je défirerois que les auteur1; du
journal en queftion fe fifl'ent l'imperturbable loi de
n'articuler que c? qui leur feroit atefté par des figna-
tures, * d> fe iétradter très-exactement, s'il leur étoif.
arrivé d'avancer des faits dont ils auroient reconnu la
faufleté. .;;.■.- .•. s ■ ' '.
Le j urnal en qneftion-n? poufroit point psroîtra
périodiquement ; 1 abondance ou la rareté des matières
feroit l'abondance ou la rareté des numéros, & plût à
au ciel qu il n'y eût pas de quoi remplir le premier £
Je ne regarde point du tout cet" article comme une
plaifanteric ; je l'adreiTe à tous les bons citoyens, 8?
les prie d'y faire réflexion. ■ - ,r . • r "..
Le journal propofé auquel, on pourroit donner le norri
de journal des atrocités & des délits d'un ordre in
férieur ;' pourroit éclairer bien des gens fur le vérita
ble état de la France. Il faut tâcher que la liberté de
la preiTc répare quelques-uns des maux qu'elle noua
a faits.
:«KJ * -~* -*w
V*. 38,_
Grande émeute dont
Samedi 8 Qâob. *$£& la vlLU de &«*$&**

J O U R N AL *
de la Cour et de la Ville.
Tout faileur de Journal -don tabui au manu.
La Fontaine.
' ■' ■ i' ; —»<— *.—— .
On n'accufera point les Anglais de flatter les rois.
■"» Voici pourtant te qui fe pratique chez ce peuple
fier Se fage pour mettre, le dernier fceau à la loi. .
■ Le roi, accompagné de fa gardé à cheval, la garda
à_ pied bordant la haie , le rend à la- chambre des pairs,*
'-»- Les canons de la tour de Loirdres Se du Parc'
Saint-James annoncent la matchc du monarque. —*
Sa majefté psroît dans l'alTîmblée , vêtue de fes ha
bits royaux, aflife fur fon trône , ayant la Gouronne
impériale fur la tête, & environnée dj tous les grands'
officiers de l'Etat. — A la droite du fouverain eit foa
altelfe-royale le prince de Galles. — A fa gauche font
les au tics princes du fang. — Les vicomtes Sz le*
barons font en face du trône , affis fur des bancs, dont
les couffins , couverts d'une étoffe rouge , font de
laine , pour que chaqu» fénate»r fe rappel!» combien
ù. patrie eft redevable à cette manufacture. — Les
évêqaes font affis fur la droite du trône , depuis la
porte jufqu'à la. barre..... Mais quoique. nous fayonS
peu policés , nos pairs ne fe couvrent pas devant
leur roi.- Une nation qui fe refpedte , refpetlc fon
fouverain.
Un Anglais.

V-' VARIÉTÉS.
Un membre indiferet de la .nouvelle tégîflature a,
dans là ftar.ee du mercredi f articulé ces mots ;
Tom« V.-Aftae'e 179 1, N a
quelques membres du côté droit....,, , ■ kc -Cette
ttrriMe diflonante a fait lever avec une eipece de
fureur tous lei députés : on a fait: un. bruit horrible -j
«prés plufieurs lignes & difcours d'improbation , il
si été décrété qu'à l^venir il. n'y auroit .plus ni côté
droit nj membre droit dans cette affemblée.... i,
Plufieurs dames très-ariftocrates qui avoient demandé.
«tes billets de galerie , les ont renvoyés.

Aux Rédacteurs du Journal de la Cour


& de la Ville. L
Ç)n lit dans le n°. VI du Courrier des 83 départe-
mens , qu« M- Vogien, député, étant dans la bou
tique de M. de Senne & voyant arriver le 'cap/itaine'
Saint^Méard, lui dit : Eh l bien , vous fereç content'
de moi.-*- Comment} — J'ai réuffî à faire révoquer
le décret de hier. —■ C'efi bon ; cela prouve qu'il y
a au moins un honnête homme dans l'affembUe'.-
Le fait eft que M», de J^ogien parla, de ïa fuppr-eilio»
de ce ridicule décret contre lequel il avoit protefté
à l'affemblée , & que M, de Saint'Méard ne lui ré
pondit, pas ce que M. Çorfas creit avoir entendu,
mais, il lui dit : — Je fuis fâché qu'on ait fupprimé
c/t décret; j 'aurais dtjzré au contraire qu'on en eût
rendu une douzaine dans ce genre , pourflire connaître
aux Français , fous fon vrai point de vue , /* pa-'
triotifme de fes nouveaux légi/lateurs^

Un habitué de che^ M, de Senne*

La nouvelle affemblée ne voulant point , comme


la première , être, à charge à la nation , vient , dit-
on, de jouer le théâtre du cirque. Les honorables
membres fe diviferont par petites troupes qui joueront
iTternativement thaennc pendant une femaine. MM. tes
fuppléans doubleront en cas de maladie ou d'abfence.
Le répertoire eft déjà fait ; il erc particulièrement
compofé de pantomimes nationales à grandes & petites
machines) les événemens les plus mémorables de la ré
volution en font le fujet. On ne recevra dans les bureaux
abfolument que des afïïgnats & billets patriotiques de
toutes les formes & couleurs. Les recettes feront em
ployées su payement de MM. les députés, ce qvâ
foulagera d'autant le tréfor national.

Le comité de mendicité & d'aliénation- fe plaignent


tous les jours de l'arHuence des citoyens adlifs qui
s'engouffrent dans les repaires que te deipotifme leur
droit réfervés dans les hôpitaux j en confequence poux
pouvoir loger plus commodément tous ceux que ta
coniitution a carefTés un peu trop fortement , ils Vont
élever dans la plaine des Sablons un magnifique édifice
fur le frontifpice duquel on lira ce vers de Virgile :
H<xc nobis otia fectt
ConJUtutio.

» ....
. Un député Gafcen vo!canifé de patriotifme , in»V
patienté d'entendre M. Vogien confondre les fanatique*
de i'affemblée , dit à un de fes compatriotes : -r
jih ! Trunc-dc-ï>iou moicn amie , fi Sabeby parla,
lou Francis que ly en diry de Bounes \mais patience
lou capucin JDiou ly parla & H en difa de bounnes
aquet. .■-■■■ ■■-■

L'alTemblée nationale veut fe confèrvet quelque*


amis ; elle donne, elle donne $ mais imagine -t-ellè
être plus heureufe que le roi qui a fait tant d'ingrats »
< 3oo ) -*|
,'! ■•:.

JACOBINS.

Pre/idence de J. P. Briffât.
r , , ..... ;
Les féance» deviennent languiiïantes ; celle de di
manche x n'a été relevée que par la grande dénoncia
tion faite parle préfident, des manœuvres employées
par le miniftre de la guerre pour intercepter la cor-
lefpondance de cette mere-loi avec toutes fes affiliées.
— L'obfervation d'un membre , qui a conclu à ce
que ce miniftre fût condamné à dix ans de chaîne , &
l'offre qu'il a fait de s'en rendre dénonciateur Cellaf
du lundi 3 a été embellis par un difeours du fublime
Dubois-Craffé , dont l'objet était ,faut-il des comités ?
N'en faut-il pas ? La féance du mercredi f n'auroit
rien offert à la curiofité patriotique , fans un difeours
envoyé par M. Péthion peux prouver que le décret
du ip feptembre concernant les fociétés patriotiques
étoit précisément comme s'il n'y avoit pas de décret $
& une lettre du brave général Kellermann, toujours
brûlant , toujours civiqnement terrible ,• & toujours ami
& compagnon d'armes à pendre & à dépendre- du
prince Bourgeon , dont Fextrait couronné doit lui être
renvoyé par la fociété avec les témoignages de la plus
haute approbation, pour remplacer dans le char.tr.ier
de ce ci-devant gentilhomme tous fes défunts titres de
noblefle. — On compte actuellement ïoj membres
de la nouvelle affemblée légiflative aux jacobins.

Le patriote Brijf.. , après avoir juré à la tribune


furie Coran conftitrrcionnel , s'eft mordu le doigt en
rongeant f«s ongles. Le pauvre malheureux eft tombé
fur le champ dans un accès d'hydrophobie. Son état
eft des plus effrayans ; oh commence a défefpércr
ffe fa guérifon.
< 3oi )

Couplets de Madame COCO.

Air : Oui noir....

Coco, prends ta lunette,


Ne vois-tu pas , dis-moi ,
L'orage qui s'apprête
Et qui gronde fur toi;
Abandonnons Paris ,
Et gagnons du pays; .. ;
Mettons notre ménage
A l'abri de l'orage,
Dans un petit village,
Ou dans quelque hameau,
Coco , Coco ,
Sauvons-nous, {bis) au plutôt.

Je vais ferrer les nippes ,


Toi , ferre le magot ;
Des charges municipes ,
LaifTons-là le tripot j
Quittons notre palais
Et tous nos grands laquais j •
Abandonnons encore
L'ccharpe tricolore ,
Qui fi bien te décore,
Bt ton petit manteau ,
Coco , Coco ,
Sauvons-nous, fauvons-nous au plutôt.
'( 3ot )
L'on a rendu un décret qui e-rdonne h reftîtutïoK
aux émigrés pour caufe de religion , des biens de leur»
ancêtres ;. mais comme on fc doutoit que l'effet d«
cette gfnéroiUé ieroit à peu près nul , perfonne ne,
s'tft encore piéienté pour réclamer. .
Morning-He'rald.

Il eft fort queftion du départ très-prochain de mî-«


lord Gower pour Coblent^ ; fon devoir l'appelle auprès
du roi de France , & le roi de Fiance dans ce mo-»
ment-ci n'eft pas à Paris, il eft à Coblentz.
Morning-Herald.

Il va paroitre des lettres de refcifion contre tous le»


anciens décrets. Coirme la dernière législature étoit
en enfance , on eft fondé à invoquer les privilèges de
la jninorité. On ne fait pas encore fi ce fera à.
[Worms ou à Coblentz que ces lettres feront entérinées.

M. Tkeur.. , dernier pré/ïdent de l'afTemblée conftî-


tuante , qui vit bourgeoifemeat retiré à la campagne ,
n'a pas encore eu une minute d'ennui j fon fuccefl'eur ,
M. Pafior.. , ayant déjà fait affez de fottifes pour
faire rire l'ex-préfidenl depuis qu'il a abandonné les;
rênes du manège.

Avis à nos concitoyens:


Les Ruffes veulent faire des tentatires cet hiver»
afin de donner fur les doigts de nos patriotes pendant
qu'ils foufflerout ded&ns. . ~— —
(3o3)

Effets perdus.
Un député du pays d'Aunis a perdu fur la route
«e Verfailles, à Dreux, une valile remplie d'aflîgnats
de iôo foU; ceux qui l'ont trouvée font priés delà
rapporter audireâeur du théâtre de Molière, qui leur
4«inera 14 mille livres dé récompenfe.

D. Pourquoi Mahomet défendit-il au peuple d'ap-


|>fendre. à. lire & à écrire 1
R. C'eft qu'il croit prophète , & qu'il prévoyoit que»
quand le peuple feroit inûruit, il en fartiroit des
lecteurs, des fophirtes, des académiciens, & enfin
«fes révolutions.

Un chevalier de S. Louis crut rêver mardi, lorf-


qu'il vit paffer fur le Pout-Neuf un lergent d'infwi-
terie , ayant une cocarde & des plumes blanches à
fon chapeau ; il étoit fuivi d'une recrue de douze
beaux hommes qui avoient au/fi des cocardes blanches.

.. D'après I* relevé des contributions ^patriotiques ;


•n a fait un calcul qui prouve que les revenus de
tous nos nouveaux légiûateurs , font moindres que
ceux de M* Camus j car ils ne font que de m
raille livres.

M. le Compte de Montcfq.... eft maintenant retiré


«ans une de fes maifons de campagne ; il s'y adonne
totalement à la pêche, parce que, dit-il, il eft tems
de pêcher en eau claire , anrèi avoir pâché 11 lon
guement en eau trouble.
(3o4)

Le (îeur Fo'euard, demeurant me des Écrivains, à'


fhonneur de prévenir MM. les députés campagnards
de la féconde légiflature, qu'il vient d'inventer une
'nouvelle méthode pour apprendre à lire & à écrira
en moins de quinze fours ; il montre aufll l'ortogra-
phe , la prononciation à ceux qui font déjà avancés.
Four l'agrément de ceux qui aiment la campagne , il
tient fon éaole à Aniéres. . .

Dans le nombre des fermens faits d'affediou de


coeur à l'affemblée par nos nouveaux légiflateurs de
vivre libre ou mourir, les députés du département
des Voges s'écrièrent : oui , nousjurons.de mourir litres
£■ de vivre. La naïveté de ce ferment annonce une'
brobité bien immaculée. .... „ .

Claude Fauch.., à Paris depuis huit jours, n*â.


paru que jeudi à l'affemblée législative : il avoit par»
dimanche aux jacobins. Il a attendu pour fe montrée
à l'affemblée que la dame de fes penfées ( fa chère
madame Colon... pût s'y préfenter en jockey dans
les tribunes , afin de diriger les applaudiffemens.

j Errata du N9, d'hier.


Page i»4, ligne !*"'•, les puiffances voifînes Se le*
ingrats; lije\ , les puiflances voifînes & les émigrans.'
Page 196, ligne 10, on ignore prefque; Hfe\, on
n'ignore pas.

De l'imprimerie du Journal de la Cour .


& d# k Ville.
ÀJ&j&A Le Comte à* Payfao
JVJt4r i-ifr ""-"= v jorce at
Dimanche 9 oflob.
'• *j&£^*
*.!>£-£> renoncer
ren°ncer à- tous fa
fes
-«** droits.

JOURNAL
de la Cour et de la "V 1LLE.
Toûf faifèur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

LOCOGRIPHB.
Dans ces temps malheureux ou le crime honoré ■
tait gemtr la vertu fous fcs loix alï'crvie ,
Bts traîtres fous mon nom cachant leur perfidie
r lattent l'égarement d'un peuple révolté.
C'cft moi qui des romains excitant la valeur ,
L-eur faifoit affronter la mon. & ls carnage : .
Des Français autrefois aiguUIonant l'honneur
jufques dans les revers jfanimois leur courage :
Ils en avoient alors décompofes mon eue ,
Tu trouvera, le£bur , l'endroit epi t'a vu naître ,
Une ville célèbre, un miniftie fameux
Celui qui des Français eft Je plus- imlkêureux
Iras pronoms poflefiïfs , le terme de la vie ,
te qu'il faut d?ns la poéfîe
Trois < notes de mufique, un des quatre élémens ,
Une c,te fertile en graads événemens ,
Un métal précieux, un animal immonde,
C.3 par quoi nous voyons fur l'pnde ,
^equon ne trouve plus dans l'empire français,
Mais tu m'as deviné, cher feftVur, je me tais.

VARIÉTÉS.
°pSrra?rS *PPri«
appris V* quHqùei envieux,
que quelque^ eni dans la
vue daffwM.tr , s*4l
«Si fe powvoit
pcmvoit , le amérite' littcraJtc
Tome V. Anriile i79i, QQ
( 3?6 )
de M. Suleau , lui sttribuoient une partie des articles
de ce journal. Nous déc'arons que les articles lignés
de lui font les feuls fortis de fa plurre brillante : c'elt
avec autant d'empreflefr.eçt que de juflice que nous
épargnons à fa délicateffe la peine de déiàvouer tous
les autre;.
Les coopérateurs du Journal de la Cour
& de la Ville.

L'aflerr.blé actuelle va, dit- on , ériger Hn nouveas


comité auquel l'ancienne n'avoit pas penfé ; c'eft un
comité de confcïence ; il fera piéfidé par M. Brijjot ,
& les membres, défignés jufqu'ici- font MM. Forfait,
Fauchet, Garnit de Coulon , Chabot, ex-capucin,
0or.dorcet~la-C'arha , &c. &c- Les fonctions de ce
comité feront d'examiner les fortunes des ci - devant
noblts Se eccléiîaftiques que le roi Camiu n'a pas eu
le lems de ruiner pendant fon règne.

iwwinmm
».
t La quinteffence des j.icofcins q»i ont fervi dans les
villes dé province, dlns les châteaux , bourgs & vil
lages , &c. de flambeaux à la révolution , répandus ci-
devant fur la ftirface de la France , fe trouvent au
jourd'hui réunis dans le même manège où nos premiers
léaiflateurs fe font occupés à nous faire une conftitution.
Un connoiffeu vient de donner à celte falîe le
nom de Chambre- ardente.

-Le-fieur Brijjbt, qui par des m! foi s politiques doit


fè taire encore quelque terc-sr a l'aiTeiabiee ci - devant
naioualc, a pris , en attendant mieux , jour compare ^
uii jeune adolefçEBt Gafcqn qu onappeloit à Bordeaux
le Peth-Ducos. — Ce iég:fkteur promet beaucoup,

••
(3=7)

.. Bouche de fer ! quelle eft la preuve du patriotiGne


la mieux accueilli» !
Rép. C'eft d'attaquer la couronne , dégrader le roi ,
& annoncer la haine de la monarchie.
Dcrn. Cela peut-il plaire au peuple François?
Rép. Non ; mais cela convient infiniment a des bri
gands qui fe difent le peuple François , & que tôt ou
tard il punira d'avoir fi tnal interprété fes intentions.

' Le général Cazanb.eau , ci-devant Roche , eft


en commerce de lettres avec le pouvoir exécutif. —
Le Logographe , qui n'a rien de mieux à faire pour
le moment , a donné un fort échantillon de cette
co:refpo;idanc2 , qui promet de devenir intérefLnie.

Le Père Duchêne n'eft qu'un fiacre auprès de la nou


velle atleuiblée nationale , qui jure comme un charc-
ticr. Elle en eft déjà à fon troiiieme juron.

amendement général de la charte conflhittionmlle


Françoife , ou le bonheur du peuple par le mo
narque , & du monarque par le peuple : che\ tous
les marchands de nouveautés.

■ Cette brochure Te diiringue avanageuTement de la


nuée de pamphlets i.ifipides qui nous oMlriient , & oà
l'on ne trouve pas même le germe d'une vérité utile.
Elle eft éc.iie d'un ftyle vif & coio;ié , & oiî">e de
grands & importans objets à la méditation du. pivilofophe
Si du légiilatear.
C 3oS )

. Dans (a foule qui fe prefJToit vendredi fur le paiîage


de fa majefté lorfqu'elle fe rendit à Tïtlemlslée , os
diftinguoit par defius tous les cris de vive le roi, la
voix perçante d'un petit garçon qui chantoit tranquil
lement & continuellement ce refrein : Ah ! &'aJle$
pas, n'allé^ pas dans la forêt noire.

t■
Quatrain adreJTé à Vex-cardinal de X...... en lui
envoyant le décret qui ordonne que les grands
.- criminels porteront une chemife rouge à leur
exécution.

Depuis trois ans , pourfuivi par le fort ,


Tu foupires après la fin de ta carrière ;
Confoles-toi Bri...., en' dépit du Saint- Père,
On te rendra ton habit à la mort.

Parmi nos ancien', légiflateurs , il en e-ft , dit--on


quelques-lins qui, pour qu'on ne les perde pas de vue,
veulent fe fixer à Paris, & continuer, comme ils fai-
foient ci-devant , de fe von

. — i 1" v-j-— » > —


cela ne peut pas manquer d'être , & c'eft d'autant plus
aile à croire, que tous les gens connus refiifent d'oc
cuper ces places , & qu'on en trouve très-difficilement
pour les remplir.
( 3o9 )
Nos nouveaux légiflateurs ont parfaitement gagné
leurs 18 livtes à la féaace de mercredi ; ils fe font
occupés à réformer le cérémonial réglé par leurs
prédécefleur* ; la clique des Fauchet mécontente des
loix , a craint qu'elles ne fu fient trop honorées dan»
la perfonne de celui qui cft chargé de les faire exé
cuter ; eu conléquencc elle a fait ôter au roi les
titres de lire & de majefté : il paroîtqae ces meilleurs
ont oublié que le rci a élé déclaré par la conftitution
premier repréfenrant de la nation françoife 5 & leloa
«ux, ce peuple ayant une inajefté, il fembleroit que
fon rcpréfentaiit devroit aufii en être invefti ; mais
qu'avons nous befoin de toutes ces nouvelles iolicsî
]a conftitution eft faite, il fa'.it qu'on l'exécute , clic
nous ccûte allez cher pnur qu'elle noss foit au moins
bonne à que'quç choie : d'ailleurs le roi ne fancl-ionncra
«jurement pas davantage toutes les extravagances çui
vont paiTer par la tête de ces nouveaux exagérateius,
& sûrement le peuple ne fera pas pour eux.
Cet article avoit été fait au moment où noi;s ap
prîmes l'étrsnge décret de mercredi ; mais voila Ç'-ic
nos lépiilateuis , femblabîes a h reine Pént/ope , vien
nent de défaire aujourd'hui le décret qui s avoiej.t
ourdi hier S'ils vont toujours de Iaforte,il faut cîpércrqse
leurs fonctions dureront quatre ans ; mais ce n'eft pas
trop de io mille liv. que cciîte chique feance ,
pour avoir le mérite de rxéconUntcr tous les partis,
comm; ils viennent de le faire en rendant & révo-
«juant leur décret.

Le ficur B eaudouin fe propofe de faire une nou


velle édition de la conftitution ; elle fera imprimée fur
papier vélin , en caractères n?ufs , & chaqi;e lig.ië fera
alternativement imprimée d'une des trois enionnes na
tionales. — Cet ouvrage aur.oit déjà paru, ii ledit fleur
Beaudouin connoiffoit le meilleur moyen pour impri
mer la couleur blanche. — Il invite les amateurs *
lui f«ire part de leurs idées à ce.fdjet.

T-
f 3io )

M. Briffot recueille enfin le prix de fon palriotifme


extrême ; il eft en même-tems membre gauche de l'af-
femblée légiflative , président des jacobins & honoraire
de toutes les fociétés fraternelles , des halles , &c.
& par là-deiîus fon nom a enrichi notre langue d'un
verbe aftif déjà ufité dans une partie de l'Europe.
Que de titres pour l'immortalité !

La crainte d'être mifes à l'hôpital après la contre-


révolution qui fe prépare outre - Rhin , a , dit - on ,
déterminé les demoifellcs C'oul. ... & Audln. . . à fe
retirer au couvent des Madenolettes. Elles cfperent
que ce faux a&e de contrition fera oublier ici princes
toutes les turpitudes civiques dont elles ont orné la
révolution. Pour donner à cette démarche hypocrite
un air de vérité dont perfonn* ne fera la dupe , ces
demoifellcs vienn?nt de fermer leurs portes de toutes
les efpects à tous les auteurs de la Chronique de
Paris.

La révolution déplaît non - feulement aux nobles ,


mais.anffi aux autres citoyens dont un grand nombre
fcnt partis pour aller joindre nos princes. — ' Ces
braves gens remplaceront dans le nouvel ordre de
chofes les gentilhommes auxquels on envoie des que
nouilles.

On affure que Bamtive a dit au roi : fi vous ef-


péreï dans les princes , vous deviendrez efclave de leurs
bienfaits. Acceptez la conftîtution ; parmi la nouvelle
lsgiikture , une trentaine d'orateurs, voiià tout ce que
vous aurez à acheté* , fort âiféir.ent avec 5 à 6 mit-
(3n )
lions, ou par d'autres voies. Sans prévoir fes chaîne ï,
le peuple les reprendra infenfiblement , & vous n'aurez
à redouter ni les parlemens , ni les grands , qui tou
jours ont contre -caré vos projets».
• Si le peuple étoit fufceptifcle de réfléchir , cette
idée feule lui fcioit voir qae toujours le defpotifmc a
fticcédé à l'anarchie.
Meude-Monpas .

Il y a plufieurs Anglois , Irlandois & Ecoffois qui


font entrés dernièrement en qualité de volontaires dans
le régiment de Berwick ; .comme on y commande
l'exercice en Anglois , cs-s jeunes gens ferviront a»ec
autant d'agrément que s'ils étoient au fervice d'Acglo.
terre. D'ailleuis ils n'y relieront que fort peu d»
tems , parce qu'ils reviendront immédiatement apiès
la contre-révolution.
Times.

Le fîeur Beaud avoit patrioti niemetit offert


d'imprimer g-atis pour Taffemblée nationale , fe pro
mettant bien de s'en dédommager en vendant au reftia
de lanation, auffi cher quil pourroit.les innombrables
décrets , rapports , adrefles , complimens, projets, &c.
Ses fouferipteurs ont du l'enrichir ; cependant l'alTern-
biée- lui a accordé tellement près de 400 mille livres ;
plus une gratification de 30 mille livres pour le ré-
eoinpentér do zèle qu'il a montré à faire fortune.

Le jour que la pauvrette cpnftitutionnette fut mifi»


antre les mains des viediarrTs de l'alfemblée , ellç
xîetfembloit à la charte Swxarrne ; mais la nouvel'*
Suzanne 11e s'en cft pas Ci Lk;u tirée , elle a .d'.ja >eç«
de« écheos do/rt rancie.ii!* avoit eu le ben efprit de
fe garer.
(3i2)

Nous apprenons de Fontenay une affez vieille


nouvelle , mais dont nous nous croyons obligés de
îcadre compte au public. Le jour de l'arreftation
ou roi , 1; iïenr T)umOut.... maréchal de camp des
jacobin» & commandant des troupes , fe mit à la
tète des cavaliers du régiment en garnifon en cetle
ville , & du club des jacobins , & fit caiîer toutes
les vitres des perfonnes foupçonnées de quelqu'attacjie-
xnsntpour le roi; elles furent même infultées , vexées,
.& fans les officiers du régiment , qui prièrent en grâce
leurs foldats de fe retirer , on ne fait jufqu'où M. Du-
moût .. eut porté le ' défordre que fa place lui impo-
ioit le devoir de réprimer.

——

Nouveautés littéraires.
Tableaux de commande , par les députés, pour fervir
t!e fuite à ceux du faion , par Linguet. Se trouve
chez Lallemand, libraire, au Palais-Royal , n°. 103.

Cours de la rue Vivienne , 8 octobre.


- Les aiîîgnats de jol. perdent.... if Se demi p. roo«
Ceux de 500 liv 16 & demi p. 100.
T ,.''', ç pour des a(Eg. de îoo 1. 4 1. 18 f.
Les lows valent > £out de y^ > _ * 10 t
Les affign^tsde joo \. pour des
. affignats de 5 liv* perdent.. 6. p. 100.

P& l'ini^iiiricrie du Journal, ,4e la..Cour


& da la Ville. <:- - -
N°. 4°. - ~™™
Xttndi 10 O&ob. ■*$£%+ Dffi's à Nancy.

JOURNA L
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeut de Journal doit tribut au malin.
La Fontainb.

Chartres, du 8 octobre ijçx. Les incorruptibles


jPe'rkion , Grégoire & Robe/pierre , font arrivés dans
notre ville avant-hier à fept heures du loir. Le corps;
administratif , les clubs & les fociétés fraternelles,
efaoftés de tous l«s patriotes de l'un & de l'autre fexe,
étoieut allés à leur rencontie à une demie lieue , avec '.
■tout ce qu'on avoit pu ramaffer de flambeaux & de
violons qui jotioicnt le fi.reux air , ça ira. Cette
orgie patriotique a fait pleurer d'attendnffement tous
nos républicains , enchantés de poiïeder leurs trois
coriphées. Toute la nuit s-eft paffée à boire, manger,
chanter, danfer ; il n'y a pas jufqu'à M. Robefpitrri
qu; ne fût en belle humeur} quelqu'un afïure Irèrrie
l'avoir vu, rire, c'eft-à-dire , qn'il giinÇoit des dents. "
— On prétend que cette fête eft un trait de patrio
tique de M. Pethion , qui a voulu témoigner là recon-
noiOance à M-. Brijjot , en ejirichiflant tous les
Briflot .dfi-ia ville par la vente des petits pâtés & deî ,
boudins «{prit ils fout commerce. . •

V A R I É T'ES.
I fcCERTAiks <du cours de l'opinion' publique , ' ri'ôtti
avilis voulu favbir piécifémeni à quel point la T0I13
Tome V. Amu'e 179!. pp
tâe}n«|egrqt*e fe fixoit âujénrd'W. L* "révocation Sa
burlclquc ciëcrct Qiii .déterminait fi. cayali-rement ler-
mode de communication entre le Icùveram & las pré- '
pofés à la manufacture des décrets , nous a un peu
lafi'urcs , Je nous avçns, vit^ec 404e qije les nou
veaux . jongleurs pou£rqrent trouver 'daul leurs d«-
partemens ' un Frein auquel leurs prédécefieurs avoient
eu l'art de fe dérober. JVlais ce qui a réveillé en nous
tm fentiment bien délicieux , c'eft ce coneert d'applaa- '
diiremens donnés famedi au théâtre italien, avec iyreffe T
au 'meilleur des" rois ^& à ,1a pji^s aucufte & la plus
vénérée des fouverairies! L'a joie uni venelle à pourtart
été troublée par les croaffem»iis de ces animaux im
mondes"vulgairement" nommés jacôtiirs" "&"ub 3e ce»
jnallieureux a eu la" frénétique audace de vociféïer :
vive la nation ! A l'inftant vous euflîez vu les vokûn
fe faific de l!infame , le chatTer à coups de pied de
l'enceinte Se le rouler jufques dans la bouc du ruif-
feiu , ou Je pauvre diable nage peut-être encore. O
François ! je vous ai reconnus , ces traits iî long-tems
♦défigurés par les contarfions d'une Siroce démoemi» •
refplendiB'otent de cette gaieté franche qui avoit
illuftré votre nom dans toute l'Europe»- . e '• ; îv >

Le brait couroit hier dans tentes les fociétés d«


Paris que M. Targe. ayant trouvé fa nouvelle époufe
dans un tête à-tête fufpeA avec M. lé marquis dé la
Fayet:. , s'-cft abandonné à la plus véhémente colère :
il'a'infulté ce général qui n'a pu fe difpenfèr dé lai
donner un rendez-vous au bois" de ïîou.logne oti Mil
doivent fe battre demain k l'épee. Nous lendroh»
cojûptC .d*s fuites de cette affaire........ . -

ÎÀfet Garât , nos chers foufcrip.eii.rs, il câ plu»


lier depuis ^j^'il eft détrôné ; il ne vivra pas Jong-tems
le . pauvre ihomme : il enfle. I, :'■il eofle'
* • H f-à faire
-. . fpetjr.
S-.. .
' i—fa .' M
Cd«î« eft menacé d'une apoplexie de colero depuis
r!a" révocatiôti du décret qui a fait confpuer le cUik
«in manège. Il' prétend' qu'il eu a coûté cent mille
liv. à la lifte civile.

; -.-.Le juif scrupuleux.


Uii citoyen àéZif, du juif a l'iffêmblé'ë ,
Trés-pcH '.dévotement fîégeoit un fainedi-
Que faites. vous :^cî, lui dit un étourdi i
■-. .. Votre religioti1 èft par-là profanée.
Tlifo-Vaus: , dît le juif'; Vqldpi'bôVcet' éclata
Mon devoir efï rempli , fuis-je pas au faba't»' ,.'■]
--'-:— ; ' —, ■■-■-■ ' -.:i

On nous promet une chanfon qiifc nous non* eiîi-


pr-efferons d'inférer (dans notte journal fur les opérations
de la nouvelle afiem'blée. —. Sur l'ait des dteux tliif-
feurs & la laitière, i
Pauvres petits- infortunes ,; ...
Vous êtes moVts avant que d'être nés.- y

Le fîeur Chah... , ci-devant capucin indigne, pré


vient les patfiotes'qtte par éfprit d'haïnililé-H cbnièiVer*
le titre à'indigne. .■ .•''"■■»
«■■■■ teJ
Il va s'éiever im iioùveafc club àMa tête ctoqwet fcr**ht
MM. Santerre, le Camus , Robespierre, Unhthm'ic
Fréro'n. Il s'établira dans le' faùxb'ourg' S. Antoine ,
auquel on le recommande, s'il aime Ton »epos & s?il
craint de v«»ir renouveler la {cens honiblc. da Champ
de Map .
((3i6)

Mémoire pour demander un emploi:


r; -MM. les électeurs du départe MM". les éle&eu*
ment du Lot ont 1 honneur de ont l'honneur de re
* représenter à MM. de l'aiTemblée commander M. du
nationale , que le fieur de Pui- Puymomb. à mef-
motnb.... , ■ maréchal - de- camp , fieurs de l'affemblée ,
entré par le portail , a en l'hon-, Se de les prier dev'
neur de fervir cinq ans les plaifïrs vouloir bien l'em
de M. le maréchal de Mouchy ,• ployer da"ns le nou
qu'il a eu lieu de fervir dans plu- veau comité, mili
fieurs régimens ,: dont il n'a rejoint taire que l'aflemblée
aucun ; qu'il a- vaillamment (Com fe piopofe d'établir
battu contre la municipalité de pour le foulagement
Mpntauban à la tête des protef- du pouvoir exécu
tans Ç qu'il â eu le malheur d'êtte tif.
bleffé de quantité de coups de Signes , les éleo»
bâton en guife_de coups de fabre ; teurs. &c.
qu'il a eu l'honneur d'ordonner ,
. » la tète des brigands , l'incendie
- & la dévaluation de plufïeurs châ-
. teaux en Quercy ; qu'il a foulé
aux pieds fa croix de Malthe &
pendu à un ruban tricolor la croix
de S. Louis qu'il 'de voit aux fer-
vices de fon fcere. -

Le fieur le Coin... , fameux dans l'affaire du 6


cétobre & que les gens de Verfaillcs ont nommé
pour fe déba^ffer de lui , vient de. débuter à l'aflem-
bléo , en prenant vivement le parti du décret injurieux
-& même outrageant pour le roi. Ce décret n'en a pas
; moins été çaiTé maigri les hinlemer.s du fieur le Coin...
quel domage pour le parti jacobin, que cet homme
■«'ait ni efprit, ni mérite , ni réputation, ni Ulens 1
c . Mémoire pour demander un emploi.'
""MM. les éleveurs du départe MM. les électeurs
ment du Lot oùt l'honneur de ont l'honneur de
repréfentér à Taffernblée natio demander que M.
nale , que le fiéur Ram... a Ràni . .'. Soit em
donné' des preuves de patriotifme ployé de préférence
te d'adreiTe , en fa qualité de dans le comité d'a
Jjrocureur-fyndic de Cahors , & liénation des bien";
dans fa fociété avec les fleurs nationaux.
Pembroke &. . . . par la prompte
liquidation qu'il a faite des biens Et jîgn Oc,
."-•'1'.
' nationaux ,- 8c par l'engagement
qu'il a pris avec fes aiïociés de
vendre pour deux millions de ces
biens , & de fe les revendre à
lui-même à 40 pour 100 de bé-t-\ -,,
nclice & un huitième dans les .. :::!S
, :■ 1
profits.

Le curé conftitutionnel d'une paroiîTé d'Auvergne


ajoellée Talizac, eft dans l'ufage de (.'enivrer tous les
j<Hs avant d'aller dire la meiTe. Il y a quelque tems qu'un
•hafeur national avec qui il avoit paffé la matinée au ca-
bar<t , le voyant arriver à 1'ég.lile , ne put s'empêcher
àe ta\ en faire de vifs reproches ,. dont le curé ne
tint compte ; mais pendant qu'il étoit occupé , le chaf-
feur trouva le moyen de s'emparer de la burette de
vin, & d'y fubftituer de l'eau : le curé monté s'appei-
:oit du miracle , & s'écrie .-quel eft le J. F. qui ma
ris mon vin? C'eft moi, répondit " le cbaiTeur, mais
)rbleu vous en ayez tant bu anjourd'hui , que vous
cez la melTç avec de l'eau.
■ •■'.• .- ...,-. .. ,->
MB—~— ' "

ous apprenons de très-bonne part qus le fameux


.Sa*rre, & foa beau-frere , le ûeur Punis , avocat,
( 3i8 )
tous deux enragés facYiéux , font parfis pour aiïelr
prêcher par-tout le plusfaint des devoirs j on croit qua
l'Amérique même entre dans le plan de leurs opé
rations. Comme la nouvelle efl très-sûre , nous invi
tons nos lefteiirs à en faire part à leurs conndiflanaes ,
afin que ces mefficurs trouvent enfin la récompenfe
qu'ils méritent depuis fi long-tems.

La chronique fcandaleufe , forcée de nous' céder I«


place, reflemble à Sotie dans Amphitrion; ce valet
chaffé & battu par Mercure , s'énfuîf en grommelant
quelques fottifes , que Mercure ne daigné pas écouter.

A- l'exemple du corps conftirnant, qui pendant trois


ans abreuva d'amertume le coeur de notre malheureui
roi , l'affemblée légiilative a voulu donner au/Ii fort
coup de pied au lion , en fupprimant le titre de mâ-
jefté; «nais le coup a été paré par quelques palfrs-
niers qui ont fu la brider. . -

Nous invitons MéfTîeurs les banquiers, les créanciets


de l'état , Sic. dé lire attentivement le n°. 183 dès
Aftes des Apôtres-. — M. de Vaynes , commïuaire
à la tréforerie , difoit vendredi chez madame de StaU
qu'il falloit que l'auteur eût é«rit dans les regiftrei
même de la calife de ' l'extraordinaire pour avoir aufi.
bien fait fou compte par appoint.

Comme le parlement ne fe raflembkra qu'âpre?


Noël , M. Burcke fe propofe de partir pour Cob/urtz
.pour y voir les princes & les gentilshommes frai'çois
dont il a prit la difenfe avec autant de- couraje qas
(iii )
de nobleiïe & d'éloquence. Il s'embarquera à Margate
pour Oftende. Je ne me fie pas , a-t-il dît , aux
Cannibalet François; en nid]}affinant ils croiroient
feulement orner d'un fleuron de plus le chapeau de
la liberté.

Le prince de Galles , d'abord très-irrité contre le


duc du 6 oétobre , à fait fuccéder à- ce fentiment celui
du mépris. Non-feulement on ne le toafle plus à fa
table ; mais le prince a encore défendu qu'on pro
nonçât fon nom devant lui. Immédiatement après le.
dîué , fou altefle royale porte la iànté du roi & de la
reine de France , & fait raffembler chez lui tous les
François vraiment dignes de l'être , & les dédommage
autant quil eft en- lui, des periecuiions d'une patrie
ingrate & égarée.
Extrait de l'Oracle.

Le fieur Buaiidouin , imprimeur de l'affeinblée , s


l'honneur de prévenir MM. les . épiciers f marchands
de' beurre , de chandelles & dé tabac f Sx.c. qu'il lui .
jçefte un grand nombre d'exemplaires complets de la
cofleftion des travaux de la premier^ légiflituré , Se
^uiï'^va ttrettre inceTÎamment en vente le- premier
volume des procès-verbaux , décrets Se contre-décrets
delà féconde. On trouvé auffi chez' "lui , à Tufage
de» cabinets.. .. , les œuvres de MM. ÎZondorcet ,
Ce/utii > "Eajloret , Brljjot , Sec. Sic.

G!«ft im: capucin bien capucin que l'ex-révéïeiicl


fere Chabot. Il a capucine , capucine.
( 3*o )
..... —Extraie d'une lettre de. ...... t

Ça Ira, mon amî , ça ira. Ce début doit t'étonner,


Biais ton étonnement ceffera lorfquc je t'aurai appris
«jue tous les gentilshommes de ma province iont
partis pour le pays de l'honneur ; &. que leurs tenan
ciers ont été chez prefque tous leur offirir de l'argent
& .des vœux. — Depuis leur départ, ces bonnes gens
font des ncuvaines pour la réuflite des projets de
leurs feigneurs.
Plufïeurs de nos bons citoyens qui penfent comme
eux, les ont fui vis, & beaucoup de ceux qui font
forcés de refter, les recevront toujours à bras ouverts.
Ou traite bien différemment les prêtres jureurs fur
lefquels on trie comme fur les bêtes noires

Fais imprimer ce que tu voudras de ma lettre, dans


ïe petit journal de la Cour & de la Ville, & offre de
parier joo livres , que chaque article eft vrai. Je
t'enveraî la fournie & les preuves £ cela eft néceffiire.

On nous mande du Quercy que plufïeurs municipa,-*.


lités font rebâtir à leurs frais les châteaux des feigneuis .
«ju'on a brûlés pour éclairer la nai fiance , l'adolcfcence
& la décrépitude de notre chère Se très*rckere conX-Tj
titution.
' » ' ' « r "*" ." " '
l il ■ i i i i | ici '

Le Bureau, de ce Journal ejl établi .rue Neuve >


Saint-Marc , ri°. 7. , au' coin de la rue Fafart. y »'
place de la Comé&e Italienne.
KIBBBBSSSSSCSPSSSSÊBSSSÊBËSSBSSSiBSÊBSBi

De l'împrimerie du Journal de la C«Hr


fc de la ViHe.
N°. 41. ■ ' Abbaye du Verger
en Flandre pillée &
Mardi 11 oâob. ravagée par 3 mille
brigands.

JOURNAL
de la Cour et de la. Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine. ?

LE SOUVENIR.

A Marie - Antoinnette , Reine de France t


Oui pzjjii devant notre Bureau en allant
au. Théâtre Italien.
Reine de France , Amathonte & Cythère ,
Il nous fouvient encore de ce jour od tu vins
Rendre vifite aux folâtres effaims
Des jeux, des ris, des grâces de leur frère ,
Qui depuis fi long-temps n'avoient pas va leur mère.
Sans t'en douter, fayorifant nos vœux,
Ta voiture palia devant notre croifée ;
De leur noble fardeau tes courriers orgueilleux
Les yeux ardents & la tête dreffce }
Lentement s'avançoient au gré de nos defirs,
Et trop rapidement emportoient nos plaifirs.

VARIÉTÉS.
Une note confîgnée dans les regiftres de l'univerfîté
«11 1771-, fait connoitre que le ci-devant évêtjue
Tome V. Année 1791. 0. <{
( 322 >
KAutun fut jugé incapable d'être promtt au grade do
mai tre-ès- arts. — On ne doit point être étonné de
ne trouver nulle part , dans les principes d'éducation
nationale qu'il a pris la peine de lire à l'affemblée ,
la néceilîté de ce gr-aHe.

Séance des Jacobins , du vendredi 7 octobre...

Frère BriJJot, préfident.


Fr. Camille , dit De/moulins ,"|
ns ,\
> fecrétaires.
Fr. Capet , dit d'Orléans » )

Une fociété fe plaint de l'émigration : elle devient


générale. Tous les gardes-du- corps , les officiers des
troupes de ligne, les gentilshommes & beaucoup de
roturiers font la folie de quitter cette terre de liberté
pour paffer fur celle de l'efclavage. C'eft une épidé
mie U„ Ils reviendront, dit frère Camille. Frère Capet
pâlit.
L'édifiant évêque Grégoire parle d'une éducation
nationale : cela prefle ; il a des directeurs & des gou
vernantes à placer.
• Frère Ballet fe plaint da travail no&urne des anciens
députés pour détruire les décrets des nouveaux. On'fo
moque de nous , dit-il $ on dit tout haut qu'il eft clair que
nous ne feront capables de rien; quant à moi, je me
fuis bloti dans 1* coin le plus patriotique de l'affem
blée ,• & je n'ai pas ufé ma culotte à- opiner pour le
retrait du décret de mercredi. ( On applaudit. )
Frère Rœderer. Les tribunes ont ce matin applaudi
la roi & fon fauteuil. Je conçois que l'on applaudiffe
l'un ou l'autre ; mais tous les deux , cela me paife :
en vérité , je ne reconnois plus les tribunes.
Frère Goupilkau fe plaint d'avoir été infulté ,
provoqué , nazardé par un fatellite de la garde natio-
H.ïle , auquel cependant il dit qu'il a bien dit fon fait.
( 3a3 )
t Grands bravos ). Ea fociété fe réunira pour avoir
juftice de l'homme aux épaulettes.
La fociété , dite des nomophiles , apporte une fâ
chée de couronnes civiques. L'orateur les tirant fuccef-
fivement de leur étui Se les plaçant alternativement à
fa droite & à fa gauche dit :
Celle-ci à Robefpierre l'intrépide ; celle-là à Pc-
tion le courageux ; — à Rcedîrer le fameux ; — i
Antoine le vaillant ; — à Grégoire l'éloquent ; —
au vertueux Gobet ; — au /pi rituel Buzot j — au
magnanime Capet ; — à Kellermann le formidable >
&c. &c. &c &c.
Après la diftribution nominative , il refte eacore trois
couronnes : un ftere ennuyé les., donne au diable.
( Décréti),
Le préfident répond fort longuement. Il eft. inter
rompu par une dépuration des halles qui vient de
mander une nouvelle ergonifation de la garde nationale
foldâe. Le préfident répond , répond , répond. Tou6
ce qu'il dit eft bien long, mais c'eft bien beau..
La. féance fe levé à 1 1 heures du. foir.

L"ex - général Blond a tenu ces jours derniers un


enfant avec Une poiff.... du fauxbourg S. Germain^
mais l'air gauche & même niais qu'il avoit à la céré
monie , a prouvé que ce grand homme n'a de repré-
fentatron qu'à la tête d'une grande armée., & l'on peut
dire de lui ,
Tel brille au premier rang qui s'éclipfe au fécond.

Maintenant que M. l'abbé de Brug.. n'èft plus cuî-t


raffé de fon inviolabilité , nous l'engageons fortement
à mettre un peu plus d'exaétitude dans l'acquit de fes,
dettes , & à né plus s'efqniver dans- le jardin -des Tui
leries , lorfqu'une mère éplorée viendra reclamer 1&
( h4 >
paiement d'un» fomme à laquelle il a été condamné
par fentence de juge de paix.

Le mot du logogriphe inféré" dans notre n°. d'avant-


hier eft patrwtifme , on y trouve les mots fuivans :
Patrie , Rome , Pin , roi , moi , toi , foi , mort t
rime, nu, fi, ré, air, Paris , or, rat, rame, repos.

On nous a fourni quelques anecdotes fur MM. La


Harpe & Chamfort , qui infedent le Mercure de leur
démagogie. Nous aurons la difcrétron de ne pas tout
«ire , car il faut ménager même fes ennemis.

C'elt encore moins l'ineptie qu'un fot amour-propre


qui cherche à profcrire dans un état les diftiri&ons
honorifiques. Les gentilshommes François qui ont eu
la lâcheté de renoncer à leurs titres ont prouvé qu'ils
Soient indignes de les . porter & ils ont bien fait rie
rentrer dans la fange dont ils n'auroient jamais dû fortir.,
Quant aux membres du tiers-état qui ont demandé
l'abolition de la noblefle, ils ont prouvé qu'ils défef-
péroient de s'en voir jamais décorés. Voas k voyez ,
ce n'eft des deux parts que peliteffe , baffe envie.
fot orgueil & mauvaife foi.
World.

La coalition des puiffances en faveur des franco!*


opprimés eft d'autant plus formidable qu'elle eft l'effet
d une réfolution mûrement réiJéchie & déformais iné
branlable. Tout a été prévu & rigoureufement
calcule. r * .
( âi5 )
Il n'y a que des jonrnaliftes de ta plus infigne
mauvaife Foi qui cherchent encore à faire illufion aur
françois fur le danger très-prochain qui les menace.
Ils fervent mal la caufe qu'ils croyent défendre, & ce
n'eft pas en dérobant à un homme la vue d'un abîme
qu'on l'empêche de s'y précipiter.
Carra nous dit tout bonnement que l'inftant de
l'invafîon fera le lignai d'une liberté pléuiere & uni-
verfelle dans le globe entier. On ne fait fi l'on doit
rire ou pleurer de cet excès de démence.
Nous le répétons avec peine , mais la fituation du
roi devient de jour en jour plus alarmante. PrefTé
entre les deux partis, le marnent -où il fera forcé
de fe déclarer férieufemeut pour Tun , l'expo fera à
tous les traits de la fureur & du reffén£i*ient de
l'autre.
Depuis quelque terns la conduite de ce prince ,
eft un chef-d'œuvre d'habileté à& de ucliçjne , en ce
qu'il a réuffi à perfuader aux patriotes que fon accep
tation étoit franche & volontaire, tandis que les anf-
tocrates ne la regardent que comme. l'ouvrage d'une
politique déliée & profonde.
Quoi qu'il en foit , l'orage qui va crever fur la
France gronde de tous côtés & ne nous laïfîe entre
voir que de nouvelles fbenes de farrg & de carnage.
Cette perfjîedrive eft horribie , mais il faut avoir le
■ courage de la préfenter à nos lecteurs.

La première féance de l'afTemblée neuve a été env*


ployéè à Faire une belle & bonne fottife ;. la fécond»
à avoir peur , à- fe repentir & à réparer tant bien qu»
mal la bévue ; la troifieme à en recevoir des remer-
ciemens très-énergiques. ; & la quatrième à punir les
«téciaûeurs en paiïant à l'ordre du jour. Bn attendant i
voilà bien lie» m-'ile liv. de gagnées pour ces' meilleurs :
demandez à la nation ce ,qui lui en retient.
( 326 )

Suite de la galerie des Députés,

M. B A R V A V E,

Air de Figaro.

D'un fauvage & d'une Maure >:


Barn... fans doute eft né;
Du fang la foif le dévore ,
De meurtre il eft affamé ;
Et quoique tout jeune encore,
Le petit monftre a dé/a
L'ame d'un vieux fcélérat. f Us. )

M. D B- B S A U H A R H . . .

Auflî léger que Mercure ,


Beauharn ... le voltigeur ,
Au milieu d'un bal figure
Comme lé meilleur danfeur ;
Et perfonne , Je vous jure ,
Même en reftaiit en repos ,
Mieux que lui ne fait un faut. » ( bis, )

Nous prions les amateurs qui recèlent dans leurs


cabinets les portraits de ces grands hommes , de vou
loir bien nous les faire paffer dans le même cadre afin
de faire les pendants. Il nous en manque une cïn-Jv
quantame peur la colleôion coraplette.

Demande. Qu'eft-ce qu'une contre-révolution >■


"Rcgonfe, Lifo l'hiftoirc de l'Enfant Prodigue.
(3*7)

<£xtrait d'une lettre de CobUnt\ , du. 3 feptembft.

Tout vi bien, tout va bien, tout va bien... L'ac-


ceplation du roi n'a fait aucune fenfation ; on le re
garde comme un effet néceflaire.... Toute la maifon
du toi s'organife fur l'ancien pied ; Se ce qui vous
étonnera , c'eft que des compagnies entières de per-
fonnes , non nobles , mais bien dignes de l'être t offrent
de fervir à leurs dépens... Quantité de régimens ont
écrit aux princes pour leur demander de fervir fous
leurs ordres : ils offrent de faire juftice des gueux qui
les ont trompés ; plnfieurs de ces lettres arrachent des
larmes par l'expreffion du repentir , &c. &c.
Nota. Nous n'inférons pas le quart de cette lettre
qui .eft authentique , & qui nous a été envoyée en
original de P.iris , par une perfonne. inconnue ; nous la
montrerons à nos abonnés qui feroient carieux d'en
prendre connoiffance.

Les comédiens françois ordinaires du roi, ci-devant


théâtre de la nation , ont donné famedi une repréfentatioa
de Mérope & de la partie de chafje d'Henri IV. Lis
allufions que préfentenf ces deux pièces ont vivement
été laifies. La première offre le tableau de la nuit
du 5 au 6 oûobre , dans laquelle il n'a manqué
que du courage à un certain Poliphonte pour rendre
la jeficmblance beaucoup plus frappante. La féconde
pièce a auflî été fort applaudie , fur - tout dans le
moment où l'on boit à la fanté du roi & à cellî de
de fes enfans & de fes defeendans ; mais on a été
fâché que l'afteur qui a remplacé M. d'A\inç,ourt n'ait
pas ohanté ? comme lui , les charmans couplets qui
avolent fait tant de plaifir au* deux dernières repré»
fentatiens, •• » 1 ■
( 3^8 )

\
Jaçobinus fum ; nïhil a me jacobini alienum puto ,
Ce qui lignifie ; rien de ce qui intérefTe la jaquerie ne
peut nous être étranger. La fociété fraternelle , très-
digns fille du club des Jacobins, envoya il y a quel
ques jours une dépuration aux électeurs de Paris pour
leur faire quelques-unes de ces propositions extrava
gantes qu'on voit affichées dans tous les carrefours 8c
a tous les coins de rues : la députation fraternelle fe
trompa , elle fut fe préfenter à la partie honnête des
électeurs qui tenoient une alTemblée dans la falle de
1 évêclié ; on annonce la députation fans-culottes ; mais
après uns courte délibération , Jes électeurs ordonnè
rent _à un huiiîier d'alier lignifier à MM. les fraternels
qu'ils aient à fe retirer promptement , fins quoi il»
vont requérir la force publique pour les faire arrêter
comme infradteurs aux loix & perturbateurs du repos,
public ; les frères ne fe le firent pas répéter & s'en
allèrent
« Honteux comme un renard qu'une poule au roi t pris ,'
ï» Serrant la qneue & portant bas l'oreille , &c. »

On dit que h. même avantnre leur cft arrivée dans


deux feâions : & ce crime n'eft pas vengé. '>

Le fieur 3 * * k, connu à Paris pour nn homme de


grand feus , difoit à Moufieur 3 . . . e» parlant de
l'abbé Fauchet. — C'eft un de ces homaies dont on fe
fert dans les révolutions , mais qu'il eft eiïentiel de
faire taire quand elles font faites.
gSSSSSSSSJBSBSBSSSSSSSBi mm*mm■*""—n—iww^—

De l'imprimerie du Journal de la Cour


& de la Ville. «
N°. 42, J^HSi^ Pillage du château
" <f« Manefgrt par 800 .
Merc. 12. oaob. •!^*t£*l,r'igan^-

J O U R N A L
de la Cour et de la. Ville.
". Tout faifeur de Journal doit tribut au maiin.
La Fontaine.

Jamais peut-être fous les monarchies les plus des
potiques , il ne s'eft vu rien de plus «norme qua
l'injulte condamnation des 18 généraux Grecs qui
venaient de remporter une infîgne viftoir^ aux îles
Ar>inufes. — L'hîftoire que nous avons du peuple
d'Athènes n'.ft propre qu'a en impofer ; elle ne nous
frappe que par . fon bel endroit ; mais fi l'on voyoit
une hiftoire qui étalât avec étendue les tumultes de*
affemolées, les factions qui divifoient cette viile,-le»*
féditions qui l'agitoient , les fujets les plus illuflres
perfc eûtes , exilés , punis de mort au gré d'un haran
gueur violent , on fe perfuaderoit que ce peuple qui
le piquok tant de liberté, étoit dans le fond l'efcla/e
d^un petit nombre de cabaliltes , qu'il appeloit déma
gogues, & qui le fiifoient tourner tau ôt d'un côté
tantôt de l'aatre , félon qu'il changeoit de pallions ',*
à peu près comjne la mer poulie les flots , tantôt
d un côté , tantôt de l'autre , félon les vents q ;i l'agi-'
teot. Vous chercheriez en vain dans l'hiitoire de la
Ma. éloine , qui éfok une monarche, autant d'exemple*
de tyrannie que Thiftoire d'Athènes vous en préfente-
Balle , DiR—Au. Pèrklès. *•-- - -

VARIÉTÉS.
■.■..-•"' -, --••■•' ■ -, T
amaiî les curieas n'ont abondé au manège comnt»
ils le fout depuis que la nouvelle législature s'e.ï
ioaie V. Année 1791. B. r
( 33o )
(Éwmtfe pour ce qu'acte eft par feri ctecret far les
Mots Jhe , majcjîe & fauteuil. £)ans les difcuiTïons
conftiiutionncHes, là raifon de ces meffieurs a le
traiif| ort de la fièvre maligne , au point que les
amateurs n'y vpnt qtre pour y rire, appfaudir, fiffler ,
«icilerxj crier, beugler comme à un combat de taureaux.

M. le comte de TH.... Si. M. la marquis de Champ....


»nf en une altercation très-vive fur le partage des
profits qa'sls ont ftîfs fur les abonnemens de leur
Chronique fcanthrhrufc. — ffs fé font rendus fur le
pré. Qu/on juge des éclats de rire àcs fpcdfaieur» ,
lnrfque ces deux champions ont tiré du foureau de
lj?urs épées deux bâtons1 de quenouille que madame la
comlefle à» Be avoit eu l'adieUe de faire
fubftite.er en place d«s lames.
-, M. B,. Neus rendrons compte- des fuites de cette
fenglaute plaifajUeiie, qui pourra bien procurer aux
4&uni?£s-lJrriflQKs de la. Chronique , um nouveau n".
de Ci lihelk iufàrtw.

M. Champf.... qui; a'eft pa* plss: Champf.... que


iaroii^ 1 horloger eft Beaumarchais , fe- nomme Celas ;
c'eit fous ce nom- <h Colas qu'il changea enfuite ei»
Nicolas , qu'il fut reçu répétiteur • dans un collège
gour la nourriture & le logement. Le Brun, LetâBi-
ne,ur & l'abbé de Lille: , qiri étoient dans le même
collège , le prireBt en pitié , & hii ont rendu dans la.
tyùte tou* les petits ferviceis. qui dépendaient d'eux.

Théâtre de. Manjîeur,


Le pub''e ignore encore ce qui lui a méiïté la vert-'
gfitue- du. théâtre de la rue Feydeau, qui vient de lui
joaet puce (Vus /V<*- W '^ impbffifcfc de. reidtï' utt.
compte exaû de cet avortoa th'amotnquç , qui a <**
repréiîntée avec beaucoup d* /«jaès quant oh wtte ^
car le publi^.qïi s.'y <eft confKlàrsWesijnl ennuyé, V*fk
vengé de l'ennui en fifijaoi à. outnanae. N*»us^Av«i«*
remarqué en général an patois tout neuf, des lettres,
des glaces , du poifort , .des -détails .de_pjiannacie dc-
goûtans, une jolie petite créature qui manque de nerfs ,
un amoureux parodiant les fure^is^'Q/^AjIVk^rj/!-.
iEttl ,; par fin jeu & fa voix -, àaroit lauteou ta fl^S3
H e1ïè n'eût ittyque mauvais ; il en^a rendu. Va\cjiflif
on ne péût'pâï pïus douce. Ëlle^ëft' tombée eu' jp^r
dence au bruit des claquemens de «nains ironiques qui
inarqaoientJîâ,'méîtffe de la mûfjque. ,^ous '^ngi^aflS
fortement J&. MAndini a ne 'plus 4>&agou,iner de, wa»f
■Vais français , Si'à s'en tenir a 1*1 'al i*p gu'il 4$WÉ?
déKcicufement. Pour M, ' Martin f ton.'(eu n a jwjit^djjj-
tout répond* à fort1, charri j nous le prévenons charita
blement qu'on n'enrre point cliîz u:ie jolie femme
comme dan» «ne «tarie. Lr^fqû on vent copier les
aimables ridicules de nos petits maîtres , il faut s'en
acquitter avec grâce , fioui» ïW câiitt r'rfqsc de c.e -
werài déte^aWe. -r- Un petit mot à wE-kîTîSifdte P-àï
rifot. Cette jeane perfonne, qai peut deverâ; t*n<2 fa?
plus intéreSantes aÔïiccs de la cnpiSti* , «'* pwS;u«Ji
fenue d« voix bien afforea ; mais «e cpVJe (ihsttt*;,
elle l'exécute avec goût , & le* grnec* ewfenUflis
qu'elle a mifes dîns fon débit lui ont captive tous les
fufl'rages. La parue «wukale ***w a paru foible ,
quelques motifs de chant atïcz heureux , mais raaîheu-
reufement trop de fois bruya»«.
En fortant des galeries nota jront »after)fttréTa«t?:«r
•qui " citait un beau vers de fa piace ert <k*p1«Mi#
&n fort. ' -'■ A
■ • ' I
Çuai-jf fût T.... Du polfm '.... faut-Il fnoUrir -,
grand DiXÙ !
i min ilHimni —-—
( 3$* )
,-.:M.'le due d'Orly... ,'■> aprët KVèHt Rît «ne infinité
i& faux pas , vient de s'adonner aux fciencés exades.
Jl_ commence par la géométrie , & il efpere pouvoir
jnêfurer le demi cetGle d Agnès- Buff.... , qu'ort
*}ife-jètre\ le plus grand po/fiblë;.- < J -'< ■ '•'1 >:
Î27l :;' ■■ "! -I' -i. "J > "- ' r" : -• ' ' "5 ' ' '!
îiian a! s pi -•,.! i u -jii;:/ : s":.";-.] --:.'^ :■ ,: , '
"; Ëttiù BoltchV âtfçi ", pourquoi ne voit-on plus
"tîette multitude de car'ofïe.s & cabriolets qui obftrùoient
Veintrée de la placé '^çndôniê , & fur tout la cour
3e* câpuins ! "_t'~l ".".,'„' .[.,,-! \ .-.,;
St- Rép. C'elt que 'les nouveaux venus n'ont pas encore
ïtf sre"!iernps re gàguéi uei> équipages, & qu'ili ii'ar»
iïvAt dans cette "capucmiere que comme, y venojent
autrefois à l'heure Jrie midi les pauvres pour y
recevoir & cherche!:
-îîi;..i-:- " ; ': 3' une
■•-'J"-'écuelle
. . de apota.se.
■ m. ..■ ' ■. .
9rn:n-.1 " ■, - -.' :-'l^^_i " :'-' " "? ' ,i" ' f
,:,-. ; \ ;•• . . .; :r •:■.•" r ■-. z. ~ l.: i ■
: Les quatre minifiies ont éti mis hier fur la fcelette
•de-ll'affcmblée naticnalc , féconde -du nom. L'un i
-dif qu'il ne favoit rien , l'autre qu'il ne voyoit tien',
Je troilîeme qu'il ne pouvoit rien , Si le quatrième
.qu'il n'y e:iiendoit rien. Voilà a quoi s'eft borné tout
-leur interrogatoire.-... .. " r. >

On s'étonne de voir "M. d'André devenir épicier j on


-s'étonnfrtoit donc heaucoup de voir un Lord Mayordc
Londres , vendre du poifibn , mefurer du charbon de
terre ou débiter une aune de toile. 11 eft de fait cei-
pendant que parmi ces magiftrats de la capitale d'An-
g'eterrç , il s'en trouve plus d'un -qui , su .befoin , poov-
roit payer leurs gages aux lue-rrbrcs de l'afT; rr.blce
nationale de Franee , & de tems en tems leur faire
de petits cadeaux.
( 333)

,' Une; quantité de lettres de province s'accordent à


dire : « quand vous connaîtrez les gens que nous von*
avons eavoyés pour nous repréfenter , il vous fer*
facile de voir que, nous ne l'avons fait que pour nous
en débarraffer; car ifolés comme nous le Tommes , il
nous étoit impoilible de vivre tranquilles avec des geiis
de cette virulente efpêce.

• Le BritïoUmcnt qu'on a fait à un Anglois dans un


des piincipaux tripots du Palais Royal , n'eft pas auiS
conlulérable qu'on l'avoitdit, car il n'eft que de dii-
tuit mille louis, — L'ambaffadeur d'Angleterre, M.
Bailly , & la garde font occupés à arranger cette
affaire. — Un des Brilfoteurs n'a pas cru fa créant*
bien établie, car il l'a vendue à 7? pour 100 de perte.

Le duc Couperofé a toujours en la même réputation


qui le différencie fi fort d'un honnête homme j car oa
lit dans un oflvrage imprimé en ^i 7 b' 3 . « M: le duc de
» Char... eft peu confidéré ( pour ne pas dire mc-
» prifé) à la cour & à la ville , il a fouvent effuyè
» des affronts fanglants pour tout autre que pour
y> lui ; car il dit qu'il ejl au-dejjus des préjugés , &
» qu'il Je moque du public ».

Les obfervateurs commencent à s'appercevo:r qi>e


relativement à la défunte all'emblée, la u»nve!le r.îft
que ce qu'étoit le parlement Mauptou au veriubie ,
car elle cft confîdérée , même dis démagogues, corn.-ae
l'étoit par tous les honnêtes gens ce paiement <îe
contreb nde : elle finira par avoir le même Rnt. —
jûinjî Joit-il.
(&4 5

Un éîs nos émigrés eft parvenu à fe . procurer la


«lef de S. Hubert , qu'il a envoyée au président d«
«lub des jacobins , qai a oru devoir ep faire hommage
au président de la chambre ardente.

Marat a pris le club du manège fous fa protection


depuis q^ue fes membres font renouvelés ; mais nou*
les prévenons qu'il n'eft rien moins que coiiftint dans
fes affe&ions. Nous leur confeiHons de rechercher
plutôt notre faveur , parc^- qu'elle ne varie point ,
tout le tems qu'on s'en rend digne. Nous defîror*
vivement trouver les occalîons de louer quelques-un»
■de ces Meilleurs, & de faire paffer leurs noms à la
poftérité avec ceux des Maury , Cabales , Foucaud,
Faydel, Faucigny , Frondev'dle -, Guillermy , Mont*
lan\ier & autres , honnêtes , braves , loyaux , vertueux
députés aux états-généraux , dWpuis fi lông-tems diiTbus.

Dans l'incertitude où nous fommes de favoir fi on


nous croira ou Q on rie nous croira pas , nous nou*
hafardons à faire favoir à nos le&eurs que nous avorte
entendu dire par un des aides-de-camp da marquis A&
là Fayette , que le mùiiftre de la guerre avoit le pv
tiiotique projet de donner la croix de Saint- Loui* k
MM. Jauge & Cottln , pour les récompenfer d'avoir
prêté leur fignatare aux membres des repréfentans de
la commune , à l'époque de la révolution , pour l'ac
célérer.
N. B. Nous n'inférons «et article que d'après un-
oui dire.
"***A<t%i3ZSZ!Basxm~

Nons avons Kimrqué ç.tie les électeur: de Pari*


ft'out prefque nommé qus des gens de province pour
( 33< )
leurs députés ; iht ont môme choiff des" étranger» , «n-
tr'autres »*n Cérutt. , favoyard. l'out le monde fait
Sd'il a été jéfuite , enfuite abbé , ( quoiqu'il s'attache
ins fou journal à rendre méprifab'e la religion & f.s
mrniftres ) & qu'il a fait l'apologie de l'inftitut des
jéTuites ; mois co que tout le monJe ne fait pas , Se
que nous pouvons affirmer , c'eft qu'après avoir publié
cet ©uvrage , -il Fut un des premiers qui alla ligner
chez M. le procureur-général l'aéte dans lequel il
abj'tiroit cet inltitut , & demanda infokmrkeiit fi c'étoit
tout, Se s'il y avoit autre chofe à ligner. M. Joli de
Fleury , choqué du toa de cet homme , & voulant
le connoître , prît l'a<fle , étourdi d'y voir le no:u de
Cérutt. ,. Se le regardant avec mépris : Non, M. l'abbé,
lai dit-il, il n'y a plus rien a Jîgner, vous pouve-^
vtrus retirer ; je vois bien que pour cent icus on vous
/croit Jigntr Valcoran.

Madame Bouch. , facrifiée à madame de Pon.. viefit


de préfenter une pétition a l'abbé Fauch.. pour qu'il
fe hâte de faire décréter le divorce , aiin dé fe féparer
dTun mari infidèle.

mina

Une bonne femme pleuroit à Roij>e en apprenait


la mort de Néron. Que perdez-vous, lui dit-on ,
en perdant ce tyrans Rien , répondit-elle, mais je
«raius que fon fuccelleur foit encore plus atroce i ! !

, On prétend que madame d-j Sia. .-. vient de torrtpraf.


avec le chevalier de Narb.... , Se comme cette il!uit>e
dame ne peut vivre oilîve., an- dit que poar ries*
raifons de faBtc-cllc a pris M. Gotip... ,. ce qui leur
ferort mfinrrnent' d'honneur à tous deux , car l'aaiJRt
eil ojlogénaire , & la dukiiisa eifcayatite.
( 336 y
—— • ,-: us .;.

Le 3iicours au roi à\i Paftor... Fido de l'aflem-,


Wée , n'a pas paru délicat, on pourrait même le
Uouver mal-honnête j les confeils dudit Pafior... Fido
ifcflembîent trop à. ceux d'un précepteur qui gour
mande fon pupille. ,-,,.'-_,,. .',,., .,„„
-rr——— i —,

' M- C. .. . , membre du côté gauche de la défunte,


affernblée , vouloit quitter fon hôteffe comme il a
cuitté l'a (i emblée nationale dans le feus de la révolu
tion, c'eit-k-dire , fans rendie fes comptes ; mais elle.
la fait arrêter à Vinceincs & conduire à la Force oà,
il eft, & où il eft à même d« faire des réflexion* fur
la mauvaife conduite. •— II avoit un paffe-port pour
l'Italie. - •, , ,' -... -.\X\

On prétend que La Harp . . . n*a jamais connu oa


n*a pas voulu faire coimoître fon peie & fa mère, &
pour caufe ; il nous a appris il y a quelques mois dans
îç Mercure , qu'on lui avoit écrit de SuiiTe qu'il étoit'
fils d'nn bon gentilhomme de droite pu de. gauche , &
voilà que depuis ce terns-là il defigne fes articles par
la Icît.e D au lieu de la lettre L.

Cinq chevaux anglois de felle de f & 6 ans, à.


cendre , rue Faydcau ; s'adrefler à AI. Rouliez ,
xnaitre Sellier. î#i*i»

Le Bureau th- te Journal eft établi rue Neuve


Saint-Marc, n°. 7 , au coin de la rue Fapart ,
place de la comédie italiennes.
''.■>.'■••- il 33 ''S
flÈSSCSSSSBgsBgSSJgggggg " . wi»i.i m—«^pw—
De l'imprimerie .'.dii Journal 'oç' la Cour \
& de h Vii?e.
Jeudi i3 octob. ^/-»v^iift „. , , ,„ .
hiege du château at
p * \\^-p// «. Favart en Limoajirt.

JOURNAL *
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin*
La Fontaine. *
* * i ■
Couplets constitutionnels
Préférais à Madame la Comteffe de RiCH....^.
■le jour que L'on a proclame à Paris la conjlitution.
Air : Philis demande fon portrait, &c.
On m'offre une nouvelle loi
Qu'il Faudra, dit-on, fuivre ; ....
La vôtre eft plus douce pour moi,
De bon cœur je m'y livre.
Accueillez ma pétition, , ,.
Je n'en fais paj à d'autre ,
En fait de conjlituiion
Je n'aime que la vôtre. ,'
<=■-■- ■ ■' i>
La beauté feule fait la loi ; • . •
Son droit eft authentique ;
J'ai du tendre amour, votre ROI,
Le feeptre monarchique.
Par un décret définitif,
Accordez-moi, de grâce,.
Votre pouvoir exécutif ;
Je réponds de la place.
Par M. P e R d'H u r

VARIÉTÉS, ;

ou s fommes un peu en retard pour raconter


rhiftoire du fieur P., député à la nouvelle aiîemblée;
Tome V. Année 1791. Ss
triais nous n'en avons appris les détails qu'aujourd'hui ,
1^ .les voici. Un M. f; préfente chez Madame de T... j
on l'introduit : révérences profondes, filence d'une
minute : Quoi 1 madame ne me reeonnoît pas ? —
Mondieu fi , mon cher P. ; je fuis tien aife de te
voir; & que fais-tu dans ce pays-ci î — Madame, j'y
fuis pour les affaires de la nation. — Ah ! tu n'es
donc plus cocher ? —'■ Oh non, madame î — Es-tu
employé dans ta féétion ? — Non, madame. — Es-tit
dans le diftriâ: , dans le département ? — Encore mieux
que ça , madame. — Ma foi , à moins que tu ne fois
.député à l'ail'emblée, je ne vois pas.... — C eft cela,
madame. — Ah ! mon cher P. , je te fais mon com
pliment ; je mis bien flattée de ta viîîte. — Si madame
vouloit me permettre d'aller à l'écurie voir mes an
ciens élevés. — Très-volontiers ; ils feront fort aifes
de te"v<$îr... Si cette hifroire cft vraie , comme on l'af-
fure /elle lait certainement honneur à M. P. , & elle
proyive en lui des fentimens de modeftie , de recon-
noiffance & d'attachement ; vertus fort oubliée* dans
ce moment-ci. ...-Au reftë , fi jamais M. P. fe trouve
dans le cas , il pourra dira comme Mirabeau , non pas
le vaïÇjeau , mais le carofse de la chofe publique eft
en danger.

Si les électeurs du déparcment des Voges ont


envoyé M. de f) Château pour' ennoyer l'aifemblée ,
ils ont parfaitement rér/iiîj car il remplit fa million
avee un zèle infatigable.

Le fieur BcmTttey , riche particulier de londies,


offre de paner:que le- 10 du mois de février pro-
~crKuî7l'alî'emblée nationale., actuellement féante à Paiîi,
fera difperfée , & n'y tiendra plus- de féances.
■>.r,'-.-* :- • F.--.J Extrait du Mo rning- Herald.

1 -u
( 339 )

Pétition d'un ancien fans-culotte aux nouveaux


députés , écrite fous fa diSée par M. le Chevalier
Des-Jslets. '-.'.:" .-.i'; ■•■ » -C
" " ■ ■* *
Tribunes, adieu donc, adieu mon gagne-pain,
Mon dernier < coup de gueule eft refté fans falairer.
Quoi faute d'aboyer je mourrai de mifere !
D'un ancien fans-culotte eft-ce Ik-iedeftirt î
Soudoyez mes poumons , Me/fisurs , j'en vaux la peine.
Au fein du vieux fénat ma voix fut fouveraine.
Je faifois hardiment affaut avec Prieur ; , -
Car on fait que j'étois général aboyeur.
Au fameux côté droit jamais je ne fis grâce.'
Au-deffus des fauxbourgs éleva par ma place ,
Je renforçois la voix de mes- braillards hardis ,
Des fiers bonnets de laine , & des braves bandits.
Mirabeau , tant craqué , coimoiffoit ma manière j
En public avec lui je vivois comme un frerc , ..'.
Même le tutoyois ; mais, chez lui, chapeau bas,
Toujours monfiear le comte... Oh ! je n'y manquois pas.
Du décret qu'il faifoit il rioit dans, fa chambre.
Mais, enfin, je "fuis riud; tout à l'heure novembre
S'en va foufSer , Dieu fait! .& pour ma nudité r
Je crains fon defpotifme ; ah ! par humanité ,
Gardez-mni ; que je puifle , étayant-votre catife , .
De cqùcert avec vous dscrétef quelque c'hofe'.
Pour vos, vils,devanciers, ah !< que; ù'ai-Je point fuit*
Quels foins n'ai-je pas pris pour accoucher Taigct;
Mais il ne m'eft refté du roquet patriote , ' : i
Hélas! qu; rua douleur.^ Se ...&. vieille culotte»
W.v,
( $4° )

Gi •avure.

On trouve chez M. le Vache\ , marchand à'ef-


tampes aux galeries de Bois du Palais-Royal , des
gravures enluminées , repréfentant des quenouilles
garnies d'étoupes Se de fafeaux qu'on peut envoyer
dans une lettre.

Extrait
•- d'une.....
lettre d'un émigré.
, &
« La chambre des comptes fera la première que
» nous in/talerons x parce que nous prévoyons que ce
» fera celle qui aura le plus de befogne , quoiqu'il
» y ait dans ce moment bien des perfonnes à Paris ,
» occupées à leur faciliter le développement de l'in-
» furreûion que nos législateurs & compagnies ont faite
» dans nos finances. — M. de Calonne a déjà nommé
5» les perfonnes qui doivent compofer cette chambre ,
» & leur a donné des inftrucYtpns , d'après lefquelles
» ils dévoileront bien des turpitudes.

Livres nouveaux .
Vies, aventures, faits & gefîes des députés à la nou
velle législature .,- troiiieme édition , augmentée des
moyens dans le fens de la révolution , qu'ils qnt employés
pour fe faire nommer,.
Cette brochure, , dont nous recommandons la ledlure ,
pétille d'efprit , ëlfè eft- remplie de fens & de vérités
— '•?* P3ges »»-8». , prix iz fols 5 chez M: de Senne,
libraire, au Palais-Royal , n°. i & i.
( 34i )
Uh bruit fourd fe répancoit hier dans les groupe»
du Palais- Royal , que ia nouvelle alfemblée s'étant
apperçue qu'on la foupçonnoit de ne pas demander
les comptes de la défunte , pour avoir à Ton tour
le droit de grapiller, fans crainte ,de reproches, va
décréter que tous les dépatés ou autres , qui ont en
le manimentdes deniers publics , rendront le compte le
plus clair de leur geftion jufqu'a l'entière connoilTance
de l'emploi du milliard qui nous manque , & qu'il ne
fera plus queftion du conte de M. le compte d&
Ë&ontefquiou.

M. le prince du 6 oftobre , qui aime beaucoup ïef


antithèfes, vient de fe mettre aux faims , & vit main
tenant dans le plus profond recueillement. On parloit
mîme qu'il fe difpofoit à communier des mains de
l'abbé Fauchet- Sur quoi la petite Rofalie dit que le
bon Dieu fe feroit infiniment d'honneur s'il pouvoit fe
difpenfer d'entrer dans le corps de ce prince édifiant.

On voudroit pouvoir déchirer de nos annales les


feuillets qui retraceront en caractères de fang à nos
neveux les forfaits de ces terris malheureux. Que de
crimes , lit-on dans le World , fe feroient épi^néa
Jes François , (î comme les Romains qui envoyèrent
chercher à Athènes le code de Solon , ils eu fient
envoyé une députation à Londres pom y prendre
copie de la conftitution angloife , faite pour rendre les
hommes libres , fages Se riches.

Gc_ , ...
tion de Bteft, vers celle de Paiis ,. pour une pJîitioa
préfentée à cette dernière fociété , & lue à la barre
de l'aflemblée nationale.

On reçoit de tous côtés des nouvelles défaftreufes


pour notre aimable conftitution. Le peuple des cam
pagnes ne veut abfoluœent point recevoir les nouveaux
curés; c'cft fur-tout en Poitou qu'ils y font le plus
vivement repouffés : ce font cependant de bien hon
nêtes gens ; un d'eux, nommé Muff... , député aftuel,
étoit connu pour fe mêler de tous les teftamens , &
pour ne s'y jamais oublier; msis il a trouvé la voie de
Ja législature plus courte pour s'enrichir; il a dit à
fes ouailles , allez , allez , quand je reviendrai je ferai
affez riche pour n'avoir plus befoin de dire la melfe,

—■

• M. La Hqr... , que Fre'ron appeloit le Bébé de


la littérature , non à caufe de fa taille & de fes petits
talens, mais parce que Bébé, nain du roi de Pologne,
■«toit infolent, méchant & ingrat, fut élevé par charité
au collège d'Harcourt; & le premier eiïai qu'il ftt^de
fes talens , fut une fatire cruelle contre celui qui lui
avoit fervi de père.

M. de Wargemont , maréchal - de - camp , nous


-prie d'inférer dans notre feuille que la correspondance
entre MM. de W'argemont , rapportée dans la Patriote
François, la Chronique de Paris & pluiieurs autres
feuilles , lui eft abfolument étrangère.
•^ .1*1

MM. de TafTeinblée fe font occupes du fo'.a d'enr-


pêcher que Ton faHe un trafic de faux brevets de
( 3.43 )
chevaliers de S. Louis ; ufage qui, dit-on, s'établit de
puis quelque tems ; mais nous fommes convaincus que
cette accufàtion n'eft pas fondée , car la facilité avec
laquelle on les donne pour rien à mille gens qui
n'ont jamais fervi, fait que sûrement perfonne ne fera
tenté d'en acheter.

Le fieur Bcln... nouveau député de Bretagne a


fait imprimer & diftribuer , fous le nom d'un cabaie-
tier , un pamphlet par lequel il avertit tous les ha-
bitans de cette province, que les gentilshommes 8c
eccléfhftiques ont formé le projet d'v faire entrer des
troupes , & de faire marqwr d'un fer rouge à 1a joue
tou» les bourgeois & payfans. Cet écrit charitable a
foulevé tout le pays contre la nobleffe Se le clergé ,
& a renouvelle l'incendie des châteaux , dont celui de
M. de Caillé & deux autres ont été les victimes.
Voilà les moyens honnêtes qu'on employé depuis trois
ans; & l'on eft étonné des émigrations !

Le miniftre de la guerre vient de rendre un compte


très-fàtisfaifant de l'état de no? frontières ; les places
font réparées, la difcipline létabiie, les officiers à
leurs pofles , l'argent abonde , la bonne volonté la
plus énergique fe montre de toutes parts, les armes,
les vivres , l'artillerie , les munitions , &c. reaiplil-
fent les magitins ; enfin nous voilà dans le cas de
Tépéter ce qu'on a déjà dit : rien n'eft perdu hormis
l'honneur*

Le croira-t-on? C'eft S. Huru.. qui à fait révoquât


le décret par lequel le club du manège s'eft avili en
•croyant avilir la majefré royal*. Roulant les yeux d'mvï
manière effroyable , & brandilTapt Ion binon , il s eft
placé à la porte de l'autre , & a faifi ea oiéae-tena
( 344 )
par le collet un de nos nouveaux inviolables , von*
voyez ce gourdin , lui a-t-il dit , eh bien je le brifc
fur votre dos & fur ceux de vos confrères , fi vous
ne révoquez aujourd'hui le décret que vous avez
rendu hier. Cette manière énergique de s'exprimer a
produit fon effet.

A M. de Menonville , député du côté droit dans la


première légijlature.

Cabales & Maury , ces fénateurs fi grands ,


Dignes de la Grèce & de Rome ,
Partageoient avec vous leurs travaux éloquents :
En les nommant l'honneur vous nomme.
Menonville , on a vu dans vos nobles accents ,
L'homme à talent & l'honnête homme.
Auglifte DES ISLETS.

La nation françoife eft fi mal constituée , que les


gens roluftes font fans prix. On prétend que madame
de Sta.. paie M. de C'A cent louis par an pour
lui faire trois fois par jour fon appartement.

Le Bureau de ce Journal ejl établi rue Neuve


S' Marc , n°. y , au coin de la rue Favart , place
dt la comédie italienne.

De l'Imprimerie jlu Journal de la Cour


& de la Ville.
N°- 44- JjSmUjk Pillase de la Char-
"Vendredi i4oâob. *£jï* LimouM

: ,J O U R N A L :
delà Cour et de la. Ville.

Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Nancy, le 8 octobre.

Nos jacobins & leurs grifons ont la puce à l'oreille ,


£ar ils commencent à craindre !a vifite ariftocrate de.
nos émigrans , &c. &c. qui , dit-on , fe propofçnf de
venir les remercier du zèle qu'ils ont mis à ckaffer
tous les honnêtes gens de leuf vijlè pour prendre leurs
places fans difputer , Sç p<?ur y piller les fonds publics
plus à leur aife , & fur-tout pour les remercier d'a-
V«ïr fait briller en place publique la lettre d?s prin
ces , &c. — Ces patriotes croyent à tout moment
les voir arriver ; en conléquence ils font battre la
gfnéralok & rappeiler à chaque inftant. On ne peut
dormir ni jour ni nuit , tant les tambours font de
vacarme. Si par ce moyen i's.nous étourditToient fur
nos malheurs , nous prendrions patience

VARIÉTÉS.
JL/>
jA Haup... logeait au q11atriem2.de la maifon du
café qui fait le coin de la rue des Quatre -Vents ; il
Tome V. Annc'e 179 1. T t -
(34<U
lorgnoit «ne des filles du limonadier , qu'il attira dans
le corridor , -An corridor au premier , du premier an
fécond , delà au t roi Se me , & enfin dans fon grenier.
Tant fut proct'ds , que le père foupçonna l'in
trigue, en fut convaincu, fiirprit les amans & força
le petit homme d'époufer la demoifelle. Nous n'inf-
truirons pas nos lefteurs de ce qui eft arrivé depuis avec
la fccur , mais nous dirons feulement que madame La
Harpe en fut très-irritée.

Voilà donc le JVasbington françois parti pour les


montagnes de l'Auvergne! Il eft fi doux d'aller planter
des choux quand on a tant cueilli de lauriers, ! Ceux
qu'il a moilïomiés dans les champs de J'infurrectior*
placeront Ion nom au-deffus des noms les plus fameux.
On eft tenté de fe proftemer aux pieds de ce grand
tomme , quand on réfléchit que c'eft à lui fur-tout que
îe roi de France & la France elle-même ont obligation
du bonheur ineffable dont ils n'ont ecffé de jouir de
puis la démolition de la Baftille Se de la monarchie.

A V I S.
La colleclion des décrets de la nouvelle légiflature
eft en vente. Il en paroît une feuille chaque dimanr
che , contenant les décrets de la femaine , recueilli»
avec exactitude & fans réflexions. Le tout ( il y a
de la marchandife à tout prir ) à raifon de 6 livres
l'année , franc de port dans tout le royaume. Le ier
numéros a paru* S'adrçjfer au bureau du Rambler \
rus de Blevre , n°. 43. ■

Billet de Voltaire à d'Akmbert.


Vous êtes étonné , mon phi'ofophe , de l'accueil
que j'ai fait à La Harpe. Madame Denis m'a prévenu
.qu'il étoit fort méchant , & je careiîe un chien qui
peut mordre.
(%)

M. le duc de la Rochepantin a parfaitement


tiiftingué dans fon difcouw à 1'alfernblés , lés m'oyais,
& les effets du msds moral & du mode phyfiqae •,
il n'y a que le mode intelle&ocl qu'on n'a pas pu
fai/ïr aifement dans fa harangue ; peut-être et
petit défaut vient-il de hs pas l'avoir lue avant d4
l'avoir débitée ; M. dt Condor .. auroit au moins <M
loi en donner le confeil. Au refte , npus pejifons que
M. de la Rochepantin feroit encore mieux un traita
fur le mouvement perpétuel ; il donnsroit toujours
l'exemple avec 1« précepte.; . , -

M. Gtnfonne... a rendu compte à l'aBemblée de


l'état des opinions du Poitou fur les piètres conl-
tîtutionnets ; comme ce difeoiirs eft très-entovtillé ,
nous n'en pouvons donner aucun deuil j ma's fi l'in--
tention de M. le ccmmiffahe a été de dire que la
conftitution fait une trifte figure dans cette province
sffurément il a dit la vérité ; auili a-t-il jecomriiaiide
à l'affemblée la plus grande modération , & nous Forome,*
entièrement de ion avis. Au refte il faut convenir que
les fureurs du Poitou font nne des .efpeces dtaroruis
les plus corrompues qu'on puiflc imaginer ; ce font
cinq curés de cette pnvince qui, les premiers, ont
abandonné leur ordre aux états^généraux , & tout le
monde eoruioît le curé O'UL. , qui ne feroit par déplacé
dans la troupe de Mandrin. . ,

Mercredi de la femaine dernière , le peuple étôtt ii


indigné de l'outrage fait au roi éit fupprimant les
titres qui lui âppartbnrient , que pour mieux marquée
ton impfôbàtiôh in décret ,' on entendoit de tous
côtés des cris de vive fife , vive fa mAJeJli, au
lieu du cri ordinaire de vive le roi.

'/■
( $48 )

)-.rr.::l. ■ ■ ■" r- ï.iï~:?v:-' -' ' ■ '. ■'■}'•


Un • député: dp -.-l'ancienne aiTemblée fç trouvant
l'autre jeur.au luevet; du roi ,■ fa màjefté lui dit:
<ek bien., jVI<5ft(ieur^.,."voas a'iez à préfent retourner
danSj vôtre fîmiille^non , .fire , * répondu le député,
je vais èmigrzr. Le. eoi n'a fait aucune réplique , Se
fon vifage n'a exprimé- -aucun mouvement. _•:'..-

Beaucoup de gens ont' Cru que le Fanieux -Saint-


Huru... avoit appéfanti les droits de l'homme fur la
perfonne ci-"3evaht ïàcrée de TarcLiVîfrë Cam... ; mais
le fait . efL qu'il s'eft contesté de lui en faire. la pro
portion d'une manière ;fi pieffantè , que malgré la
non .cçeptattôri , l*ârcnivifte doit avoir la même obli
gation au 'marquis àt Sitint-Huni.Y.' '

a.r.i or.. ' h Jvl iioiiu.:;': *


Il y a ordinairement fi bonne compagnie" art cïub
"■'dé' manège , qu'il ne fe paffe guei es de jours fans que
'plufieurs honorables fe Voyent dépouillés- de leurs
" Jftôntres ou de leur bomfe.

V .0 -II'.')! bi.-,:.>.* .t i
H eft arrivé ici un législateur d'une nouvelle efpece ;
nous confeillons aux curieux de l'aller voir : il s'appelle
Droit., ou Grouin. Il ^eft extrêmement petit} ii eft
noir, velu; fes bras & fes jambes s'effiîent en pattes
d!araignée ; il doit pendre jnceffan-.ment fa toile dans
"un des coins gauches de l'aiTemblée. Nous lui con
feillons , Çir-toat , d'éviter avec foin la lunette de
l'agronome , mangeur d'araignées , M. de la Lande ;
car il feroit infailliblement croqué.
(349) .
M. Champ/.. . forti de fa ' pédagëgiê , "eut" te< torti-
neor de f.iïre cbnrioilTance avec M. de la Borde,
premier valet-de-chambrc du roi , qui le recommanda
î «ademoifellc Guimard ,.logée alors rue de Richelieu ,
près de la rue Faydeau. Cette nymphe qui a autaiit
de fenfibilité que de grâces1 , eut - -pitié du pauvie
diable & l'hébergea cher elle ; elle eut la chanté de
le faixe traiter d'une maladie qu'elle n'a jamais connut^
Se qui l'a voit mis à deux doigts de la mort, tant le
vice âvûif fait de progrès.

■ t
PASQUi n Ai? ,^,7,/ .{
Dialogue entre Pa s ç u 1 w , <& , i)f y* gf 0 «;jç,p
au falon du Louvre.

..i '". ' . n . ;P A t» Q U I--ir«.i.O 2>T,J :.•,)


.:: :' v .' ':j :- »• ; , îni.v: :M v
Voilà donc de Ducreux la merveiljc hardie.
lM À k f o Rr^.:-7'
j ; •: : 'i ;, >. . t •-. .• >!; , 't.-.V'i • > . •

Ce .BAILLEUR rn'eft cormu.. •.•. . ~>'K<W ;.>: '> ■". ,>


» î .. . ' " r * *"* r
'- ■■ P A S Q V I W.
.-'' .;. i Ni.-;-t t >.;: •:■.: ï ■...; j'.V v) il.1 fl .)

Vraiment il ntfl .pas neuf;


J'en ai vu le modèle en quelque tragédie. .
.'. • !...> 'i i ■:.' : . ■. t.ï. , ïmo.'-jï >;■,. .\

Marforio.

Parbleu ! je le crois bien , c'étoit à Charles neuf.

Oh demandoit à un Anglois nouvellénrerit arrive de


Paris 3 pourquoi' dans un pays- oà la liberté parle fi
( 35o )
haut , toutes les toîx fc taifoient. — Vous vous trom
pez , teprit l'Anglois , ce o'eft point là le cas où fc
trouve la France , la loi du plus fort eft en vigueur
dans ce ci-devant royaume plus que par-tout ailleurs.
'?■■'■(

Lettre de madame d'O aux rédacteurs


du Journal de la Cour & de la Ville,
Pour me divertir, meilleurs , je lis tous les jours votre
feuille méchamment fpirituelle. Vous donnez chaque
jour des coups de patte à ma prétendue religion ,
& je ferois biCn en colère centre vous , fi votre erreur
ne me confoloit de votre méchanceté : vous croyez
%ie peindre-, « vous en peignez une autre que- moi :
C'eft Berch.... dont l'amitié m'excède,
Qui dans Gauthier me vaut ces traits malins.
Je ne fuis point , grâce au ciel , aiïez laide
Pour tripottef avec des jaeobinS.
Je fais très-bien que par eux font menées ,
Tambour battant , des dondons fortunées ;
Que dans Moufleaux, ils pillent leurs appas.
J'ai repoufie loin de moi ce* goujats :
C'eft fur Coblentz que mon regard s'arrête.
;* Pour ces guerriers que la gloire m'apprête».
Je refte veuve-j & je gardé an vainqueur.
A fpjj retour, un laurier & mon coeur.

A MM. les Rédacteurs.

Meffieurs , j'écris comme je parle, c'eft-à-dire -fort


vite & quelquefois fort mal ; d'après cet aveu , vctjJ
(.35i )
ne lirez peut-être pas l'anecdote que je vous envoie j
mais vous aurez tort ; & vous en aurez un bien plu»
grand , fi vous ne l'inférez pas dans votre journal qui
quelque fois me fait rire aux larmes. — Au fait.
Je paffois hier fur la place des Petits - Pères j un
afficheur , monté fur fon échelle , placardoit une pé
tition de la garde pariftenne adreffée à raffemblée
légiflative , pour lui demander la punition de M. ds
Çoupilkau , député , qui a eu l'impudence de traiter
de SATELLITES les citoyéus de cette garde , à qui
tous les honnêtes gens doivent la co;ilervation de leurs
propriétés, l'honneur de leurs femmes, & peut-êtrs
de leur vie. — Un jacobin bien laid , puifqu'il ref-
fembloit comme denx gouttes d'eau au diable vert du
ballet de Pfyché , lit un mot de l'affiche. Le voil»
qui entre en fureur j il écume , il menace , il fiffle ,
il infulte, & fe met en devoir de faire tomber l'é-.
chelle & par conféquent l'afficheur. Craq , mon homme
n'en fait pas à deux fois , il prend fon fceau rempli
de colle & la renverfe fur cet enragé, enfuite il pro
fite d« fon étourdiffement pour lui coller fuï le dos
li pétition qu'il alloit placer fur le mur. — Je vous
laiiïe à juger , MeJJieurs , fi u,n bon aristocrate connu»
moi doit avoir ri de bon cœur. — Notre Jacobin a
voulu fe réfugier dans un fiacre , mais le cocher n'a pas
voulu l'y recevoir ; ce qui a donné le tems aux cu
rieux de lire l'affiche fur le dos de ce malencontreux
perfonnage.
Je fuis , Meilleurs , votre , &c
i
't

LE D I N E.R.

Parmi de nouveaux Dieux, hier, aux bains cTAlbïrt,


J'ofai prendre un repas, avec tonance offert :
Ce jour fera pour moi de joyeufe mémoire.
L'un , enragé , parloit en ffils & grimoire ;
( 3$2 ),
J^'aUlre, plus calme, avoit un naturel bénin : ; . .
tDe frère il pie traitoit pendant tout le feftin j
Quoique législateur , il me fervoit à boire.
Un autre poîTédé fur fa vefte portoit '
Bu grand. faint Mirabeau la pornpeufe effigie.
Tout près: du démoniac un petit bafque éLoit.
Un Chapelier arrive au milieu de l'orgie !
— Je viens pour vous coiffer. --Entrez, Monsieur, bon jour,
Faisrloi coiffer, Grouin , difoit Bonaventure ,
Moi, je fuis marié; fur ce mot de coiffure,
Tous nos Dieux de province ont joué toar-à-toar.
Les chapeaux enfoncés dans leur énorme %ètç ,
Fallut payer. — ,Qui, nioj J le payer dix-huit francs,
•Ce chapeau , dit Giroud , je ne fuis pas fi bête ;
JWohfîeur le Chapelier , nous fommes arrivans ,
Il nous faut du commun. Fort bien , reprit le bafque :
,Mon confrère , l'ami , peat;té ferrtbler fantafque.
-Qu.'on nous laiffé au manegé un peu prendre l'effor ,
•Et lorfqué nous auronstfait notre caravahné ,
"Velours 'elle fera la culotté de panne,
.Et lé chapeau dé laine il déviendra caftor.
■ '* * *t Âtlgùfie DES IsLETS,

Le Bureau de èb'Journal ejl établi rue Neuue


Saint-Marc, n'j 7 , "«" coin Je la 'rue Favart ,
place de la cortféaîg italienne.

De l'iinpf^erïWdu Journal de la Cour*


'•¥*'- je h 'Viîle,
i ' — '-'■* ♦ ^«»- •••'•■. . . ■- .
Samedi i5 oct. VèSS'^ Boulanger hmàur*'
tnajjaere par .le bon
peuple de Paris.
N*. 45. ■ .'. :: . ::.-b

JOURNAL 1 -:.'.'[

de la' Cour et de la Ville.


_, Tput faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

A" LA REINE.
Reine dont. les vertus ilirpaffent le$ malheurs, 1
Si l'exemple touchant de ton augufte mère
T'apprit 3. maîtriier te. fort le plus févere ,
Qa'un exemple n" beau calme an peu tes douleurs.
Bientôt les factieux qui déchirent .la France ,
Verront s'épanouir leur fragile pniflaece }
Et de la vérité le flambeau renaifiànt., , .
Fera pâlir le crime & fuir'la 'ealorhme';
ï.e ciel jufte & yengeur qui pro;ege ta vie
■Contre un lèche ennemi dans TonTErë menaçant ,
IN'abandonnera point une reine chérie
De fon illuftiç époux , de 'Ion aimable enfant
Et à* tout bon Français qui fidèle a les maître»
Gémit quand, il Us vois infulter par. des traître»
Du trône & de l'autel peifides détracteurs
Et d'un peuple .égaré, lâches & vils fhtteurs.
Hélas ! que ce jour tarde à mon irnp tience , z
Où l'ordre & le bonheur ' renaîtront "dans la Frause ,
Où vainqueur des abus , îe plus ftiffe des rois
Sur des lùjets unis régnera par les lois.

VA R I É TÉS:
JLiE roi de France eft en prifon à Paris. Mais le toi
dts François. ■*#. fibre > ^eft-H- pas libre en •effet-dïU
Tome V. Annc'e ijyi. U u
( 3$4 )
"îummer les ténèbres de la capitale, > d'aller de temtf
Vautre aux fpeft.ic'es , & de fanétionnar indiftin&emcnt
tout ce qu'on préfcnte*-% fon acceptation > Jb ne voi»
•dans Louis XVI , roi constitutionnel des François , qu'un
fantôme de Bourbon ; ma;s fi ce prince en appelle ua
jour à Pieu & à fon épée, s'il dicte., à des- fujets re
belles les loix qu'il a été forcé d'en recevoir, alors,
feulement, jo m'inclinerai devant le véx'itMe'Sourboh ,
* j'e falucrai le roi de France.

Tiré de rbracle.

On {ifoit au falon du Louvre, au" ba* 'du portrtit


de M. Robe/pierre : .'
A tous les cœurs bien nés que Robefpiem efl cherl
A ce vers ridicule, quelqu'un a fubftkué celui-ci:
A tous les forcenés que Robefpierrc eft cher J

'i -t .
,..} , J A C O B I N S„-..uii
■j ■:■■ • ...... -■ *■
►-"-. Séances des 7 & 9 Oçjob're:, ■
Les gr«n& jacobins dï'Eierit la' tête furchargee d? cou
ronnes & I*-*s pochcs'plciaes d'afîigjiats j. les petiis s'éver
tuent à oui miette mieux ,( pour fouteuir. la jacobinière....
Ils- prefc vivent , iis dénoncent 1 s rois , les prêtres , le»
officiers Je pape . . . '. ,'' ils denonceroient Dieu le ;.<?re j
itnar ctHknfl Piend pin».-.-, t. I! y relce revendant de
grands talent -: les Carra ypapiitte , Roiffille , les Mtn-
dowçe , Chabot , Grouvelk , les Moreion, Cotton.,
Batlil, ^ç\ h^rièie.Briffot.. ' . .-. ■,.•,'3 •,,'; i -; ". i
Al. CAotf à L^dimaJiche loppetit Rtpppi;*. diplomatie
-, ïr .if : . •. ..A .'/ -' -"
( 355 )
àùc ilapafféeirrevue toutes les m ariohn«ttej co«rôrinée*
de l'Europe ; il a dévoilé le fecref. de tous les cabinets ; if
fait tout ; rien n'échappe à fort infatigable pénétration j
il regaide la guerre comme inévitable ; mais il ne laf
craint pas ; car les hommes de la liberté font invincibles.'
Cependant , attendu que nous regorgeons d'argent & de
fubfiftaoces , il confcille de former des légions de tous
les allemands, ruffes , polonois, fuédois , anglois, mu-
fulmans, &c. qu'il voit accourir de tou';es les parties du
monde pour participer à notre bienf.ifante révolution*
Il conclut par ces paroles remarquables : « Veillez d'il*
» ccilfévère & terrible fur votre pouvoir exécutif & fes
» agens, s'il refte parmi vous au moment de l'attaque j
» S'il fuit, remerciez-en la providence ,'& marchez à
» l'inftant contre tous les tyrans de l'Europe ; qu'ils (oient
» anéantis à la Teule approche dos foldats de la liberté ! %
( applaudi. ) ; i
Un membre a annoncé , lundi , la nomination df-
M. Barbacane au grade de maréchal-de-camp. Ç'eïl
un excellent jacobin , a dit .l'un . (Ah ! s'eft écrié;
Tautre , tant que l'armée fera compofée de Barbacaf
caniens , de Libériens , de Rochambeaufiens , M
Kelle/tnaniaquet » la viftoire fuivra par-tout nos pas !
Et fur cela, grande proportion de n admettre que des
officiers du choix de ces meflieurs. (applaudi & ât-r
crue. )
Le rufé KeUermann a fait part du projet qu'il a conçu
de ruiner toute l'Allemagne , & de pénétrer jufques
fous le palais de l'impératrice de Rutile , qui y furpnf*
de cette intrufion , fera obligée delerendie adifcrétiott.
à cer, intrépide rat de cave yl).

Quelques citoyens aaifs ««étant vraifemblablement


endormis dans S. André-des-Arts , avant ht cfôtur*

■ KeUermann lignifie , en français , homme de cave., &


par allégorie, rat de cavt.
( &> >
des portes fe font avtfés à leur réveil & pbur tirer la
tems, de parodier en petit la grande & superbe épu
ration de la défuste & ibblime légi/foture , en dépouil
lant les autels d'un vain luxe pour ramener le culte
divin À fa première {implicite.
- En commémoration de celte expédition, il a été
ordonne des prières de 40 heures pendant trois jour
dans cette égjjfe , & de fuite une élection d'officiers
militaires^ à l'efîet de perpétuer par cette organifation ,
1 union Se la concorde fuivies du calme & de la
tranquillité.
y■ : v *
(' - • .
; ïl eft affez fingulier,. Meffieurs , comme vous l'avez
déjà fi jùdicieufenienrobfervé , qu'à la prétendue aboli
tion de Lous les titres , ceux qui en avoient d'incontef-
tables les ont fupprimés, ou pour ne pas choquer
l'opinion populaire , ou pa.'ce qu'ils ne leur font pas
hëceffaires pour être ce qu'ils font, & que ces déma
gogues, dont l'exiftence Se la voix fe perdent dans la
fange , confervent impérieufemei.n ceux qu'ils s'étoîent
forgés dans l'ancien régime. Les /acobins & leurs bâ
tards difent & écrivent' -, M. Priais, M. Condé ,
M. Bourbon , M. Rohan , Sec. ; î-tiais ,1s difert &
écrivent , M. de iBiau^at , M. de BaJbef , M.- de Brif-
fot, &c. Un poète à beficles , fiffié dans" tous les ré
gimes, ligne audacieufemfciit^/reVeMfl/'v/TZe, quoi
qu'il foit tout bonnement le fils de M. André, gardeùr
de cochons; M. François , fils d'un maître d'école,
tente du nom de fon feigneur, qui n'en .a plus , à\ prend
Clément, dans l'affemblée , le nom de M. François
de Aeu/-Cnareau , Se le tout , parce que lui & fa n.ôur-
tice font de NeuPCliitean.
Signe , un de vos Abonnes.

Trois officiers qui ont fervi dans le régirent qu'a


commande M. le vicomte de. Nociil*..,- entrent e*
(357))
arrivant de leur province chez leur colonel pour lui
dire qu'en paflanf par Paris ils viennent le voir & prendre
congé de lui. — Où allez- vous meilleurs } Monficur,
«eus allons' dans le Brabant. — Comment, meilleurs,
vous voulez-vous expatrier pour joindre les émigrans
& faire la guerre à votre patrie ? Monlieur , nous
allons où le devoir & l'honneur nous commandent..
— Mais, me/Iîcius , vous me faites voir la cruelle
néceflîté de combattre d'anciens camarades que j'ai tou
jours aimés & eftimés. Tout ce que je vous demande ,
c'eft de m'achever an cas cù vous m'aurez blefïé. —
Monlieur , lui répliqua un d'entr'eux , nous vous
{difons une demande différente , qui eft celle que dans
le cas où vous nous auriez bleffés , vous vouliez bien
nous faire foigner afin de prolonger notre vie, à la
quelle nous fommes" attachés parce que nous l'avons
confervée fans tache ni deshonneur.
Après quoi I3 politeffe de falut & la retraite.

La Harp. , qui dénigre dans fon Mercure l'ancien


régime qui l'a protégé , faifoit baffe ment fa cour aux
valets & aux fervantei du miniftre le plus defpote
qu'il y ait eu, du duc de Choifeuil ; c'eft a lui qu'il
a dédié fes ouvrages , c'eft pour lui qn'il . faifoit tant
de petits vers , c'eft de lui dont il a reçu des bien
faits pécuniaires, c'eft pour lui plaire qu'il a eu l'in-
folenre de faire une mauvaife épigranv.ne contre 1:
maréchal de Richelieu , brouillé alors avec M. de
Choi/euîl.

Vers i'an 1673 , Prud'homme , procureur, fit une


démarche un peu contraire à la probité. M. Camus ,
lieutenant civil, lui dit : Prud'homme , ou changez
4e nom où changez de conduite.
anecdote tirée d'une bibliothèque.
( 358 )

Le fyftême de J. J. Roujfeau eft actuellement


dans la plus granHe faveur chez M. de Lam... , ces
rois de la première race , pour fe reconnoîtie dans
leurs enfant, les accoutument à marcher à quatre pattes.

Malgré la liberté tant vantée du roi de Franee , il


y a à parier que le bon , le jufte , l'humain Parifien ne
lui permettroit pas de forrir de f» capitale, & qu'il
«'oppoferoit même à un petit voyage à S. Qoud.
Cette liberté n'eft pas la Coeur de la nôtre , elle n'eft
pas même de la famille.

Je lifois l'autre jour dans la république de Sofon ,


que les membres de l'afTemblée nationale d'Athènes
a'avoient qu'une drachme , c'eft-à-dire , 1 8 fols par
jour & non 18 francs; fi les membres de l'afTemblée
nationale de France n'avoient pas eu davantage , on
ne les auroit pas vu comme des architectes ineptes
ou de manvaife foi , s'amufer à abattre la maiibn , tandis
qu'il ne falloit que réparer le mur.

Certains journaux démocrates , de ceux qui vivent


de menfonges & d'impofture , ont ofé avancer qu'on
i'/oït illuminé à Londres , parce que la Gazette de la
cour avoit annoncé la libre acceptation du roi .de
France. Voici le fait : quelques quartiers de Weft-
munfler ont été effectivement illuminés le î<> fep-
tembre, mais c'étoit à l'occaûon de l'anniverfaire de
la naUVance de la princcfle roysle.
Un Annlols.
{ 359 )
De Nice, le z. octobre.
.. Tous les gens honnêtes de votre nouveau départ**
ment , compofé de Français malgré €Ux , viennent
d'adrefl'er au pape Se à toutes ler^uiffanees de
l'Europe «ne lupplique , par laquelle^tls invoquent
leur juftice & leur force pour les faire rentrer fous
la puiffanee de leur légitime fouverain.
Jordan , général dans le Comtat , & coupe-tête
à Paris , commence à être inquiet des fuites dû
rôie qu'il a joué depuis l'époque de votre révolution',
u— Il lé déguifa en marchand il y a quelques jours
pour fe fauver en pays étranger , accompagné de deufc
«le fesaffidés 9c d'une malle remplie de bijoux, diamans,
-& de l'or qu'il s'ertapproprié : il alloit être arrêté, lorfqu*il
fut averti qu'il y avoit une compagnie <te fuliliers
^ui avoient fon fîgnalement pour l'arrêter. — Ce
contre -tems a procuré à la ville d'Avignon I«
plailîr de le revoir.
. Le nombre des émigran» de votre pays augmente
fous les j«urs ; nous les recevons de notre mieux.
— Les propagantiftes , que vous nommez jacoJsins, n'ont
pas Lit fortune ici. Mous en tenons fa dans les pri
ions , qui fubirent hier leur dernier interrogatoire »
ri on W. les fait pas tortillonner, nous vous les renverrons
3JKC .Une marque ineffaçable fur le dos.

' Nous cohnoifTons à Paris un Lord Anglois qui vient


de perdre au jeu , en quatre féances , cinquante cinq
«ulleliv.ûeriing. PauvreZor^ T"Mn« ! en qu'elles mains
"vous ctiaz tombé. Le tripot où vous avez ér.é<lépouiUé
eft une des cavernes les plus meurtrières déjà déma
gogie. Vous ne faviez donc pas que du^er un Anglois
eriftocrate ; c'eft pain EénL aux yeux d'un démocrate
français. ;•>•:* ~l "■--'
-iï

i'
(36o1)
Pour la nouvelle édition du dictionnaire de l'académie.
BriJJotter'; verbe ■ àcîif. Quoique ce mot foit
de nouvelle création , il faut bien fe garder de le con
fondre' avec toHS ceux qui ont été forgés par les ora
teurs de la dernière légiflature , dont l'opinion «£é«f*.
«le a été qpe?les barbarijm.es annonçoient de grands
Jakns, & caiiiéiérifoient la véritable éloquence ; Brijfotter
«il. un terme' firople., néceffaire , fans équiva
lent , & qui, 3,,le rare mûrit* de contenir une
double figr%ation.; il exprime à la. fois ^l'aftion de
jCaloinn.eK & celle d'efcroguer:' ainfi ,. fi par impoffibte
vous rencontriez un Iromme qui , tous les matins ,'■ vorai-
|oi: les plusTauffes & les pUs 'dégoûtantes injures contre
.ceux qui aiment l'ordre & la vertu , & qui , chaque fajs
qu'il en tr.otjyeroit .1 occafîon ,.. s'eroparcroit de l'argent
'de fou aiftrîcY, de Ion afloci'é. ,",da.fqn bienfaiteur , vous
jie pourriez fendre vos deux idées avecrplus d'cngrgie
de precifior» & de clarté , que par ce feul mot : il Bri/JotC.
"■ ~~^> •■■' ■ ■ ' !"~ ! ■ ■ • -——';.'.. ' ;
Cours de la rue Viviane , 14 ocïobrr. -
Les affignatsde 50 1. perdent..'.. ,6 pour rocs.
Ceux de foo liv.. tf. poW ^
Les louis talent î p°Ul" A°* f'& * *?° »■ 4 h***
' T j_- ' , ■ t poiu dfcJ argents ■'.'. ■ IO<r
, . Les afligjutfs de . 5 00 ] . potf, ties , , rii( . ,
.\ *&&mfc:1 liv. perd«nt,.;rJ.6,;p..!ioo. ■■• ■"*

Errata d^J^^^M^
Pag*- 34^ %n»20 , en quelque, tragédie ; ILÛi
a quelque tragédie. fc ' ; •'

LeBjL-m dtee Journal efl établi rue îÎcÙre


a. Mort, r . 7, au coin de la rue Fœvart , place
de la -ègmérii^itàlier.ne .

L»e l'Imprimerie du Journal de la Gonr


_. &. de. la Ville

V
»
V
SUPPLÉMENT
Du N°. 4$.

t' ABfEAV des emplois les plus importons , dont les


membres les plus marqués d'une nouvelle ajfemblêefi
font faits la diftribution , d'après leurs talents ref-
pe3ifs,peur la plus grande profpérité de la nation

JLvo fénat compofé de nos nouveaux amis ,


L'augufte préfident doit être Malajps.
L'intrépide Rouffin, député d'Arcadie,
Fameux par fes poumons , plus que par fon génie ,
S'élance à la tribune, k veut être entendu ;
De la difcuflîon le cours eft fufpendu :
Meilleurs , dft l'orateur, mon efprit fe réveille ,
Je vais parler au cœur, & , Lapuce à l'oreille ;
Le fénat, à ces mots, dont chacun S'émerveille,
Des infurrecYions , en un preffant befoin ,
Décrète qu'à Roujfm appartiendra le foin.
Si le choc des débats fait naître le défordre ,
Forfait préfide alors & les rappelle à l'ordre.
Forfait fiége avec eux ; Forfait eft écouté ,
Et jamais vainement il ne fut confulté ;
On pourrait s'en convaincre en lifant notre hiftoire ,
Si deux ans fuffifoient pour perdre la mémoire.
Pour maintenir la paix, Sbire offre un sûr moyen,
C'eft de vendre fon bras à qui le payera bien.
QuatrefoUs & Sixfous , chargés de la finance ,
Répondront déformais des dettes de la France.
L'important comité de liquidation : ;
Aura pour rapporteur ou Béjauneou Chànfon. ^
Du fyftême enchanteur de l'égalité pure ,
Faut-il nourrir en nous la ffatteufe împolrure ?
Le tendre Pajiouret, en roucoulant des mots,
Au ton de l'âge d'or montera fes pipeaux.
L'iiluftre' Roboham , d'idolâtre "mémoire ,
Des prélats nouveaux nés fabriquera l'hiftoire.
Du fophifme fâcheux , pour arrêter le cours ,
L'efprit & le bon fensTerontprisà rebours.
Malarmé , diftingué par fes vertus guerrières ,
De l'état menace gardera les frontières.
Ah ! combien de Ccfars, marchant fous fes drapeaux ,
Brûlent de partager fes glorieux travaux !
Cunin-, Chirat, Douillet, font en première ligne ;
De cet infigrïe honneur Pldncul veut être digne.
L'Amourette à propos , déployant fes reflbrts ,
Nous fert à gangrener les foldats du dehors ;
De fon civique.emploi la marche eft infaillible v
Ce poifon'n'a point vu de milice invincible.
Quelque noble ofe-t-il hafarder un feul mot ?
Sur lui nous découplens & Colas & Jacot ;
Si l'on en vient aux coups , foudain Balet s'efcrime ,
Et Crochet , au befoin, fufpendra la viflime.
Ainfi , par des moyens pacifiques & doux.
L'aimable liberté fleurira parmi nous.
Quant aux nombreux enfans dont la riche lignée
Sortira dû cerveau de l'augufte aflemblée,
La France en confiera le pullulant dépôt
Au mâle Chaponet , ou bien à Soprano ;
Et ces membres , tous deux , pères de la patrie ,
A la régénérer confacreront leur vie.

A la féance du dimanche 9 , la partie jacobite de


l'aiTemblée , qui voit avec douleur fon pauvre crédit
s'écrouler de toutes parts, a voulu elîayer de le réta
blir un peu, par une adrefTe aux Sans-culottes, foi-
difant la Nation Françoife. Cette motion , quoiqu'ap-
puyée par M. Duco..., Ftrr.ignuh., Chabû...^ Legra...
(S)
Lacro . . , &c. a été rejettée par une trcs-grnnde ma
jorité. Nous femmes parvenus à nous procurer cette
pièce importante , & nous allons l'inférer telle qu'elle
avoit été rédigée.
Frères , amis S* auguftes fouverains !
Ce n'eft pas par de vains complimens que nous au
rions déliré vous témoigner notre refpedt. , notre atta,
chement& notre reconnoiffance ; mais, vous le favez,
hélas ! nous arrivons ici les mains vuides ; plufieurs
même d'entre nous font à peine munis de ces vains
ornemens , auxquels vous avez renoncé , ( & le. nom
que vous portez en eft une preuve, & auxquels la
vanité , le luxe , & quelques autres motifs fecrets ,
beaucoup plus que la commodité , font attacher une fi
grande importance ; mais, frères & amis , nous n'ou
blions point que nous fommes venus pour extirper tous
les abus ; nos prédeceffeurs les ont à peine effleurés ,
& le premier objet de notre follicitude doit être de fup-
primer ces diftinétions humiliantes pour vous , qui en
êtes privés , mais bien plus encore , pour ceux qui
ofent s'en décorer , puifqu'ils fe rendent par-là indignes
d'être membres du corps fouverain de la narion ; ce
n'eft pas tout : frères, amis Ù auguftesfouverains, nous
fommes informés que nos prédeceffeurs , oubliant les
obligations fans nombre qu'ils avoient à vos efforts
généreux , ou plutôt à vos ordres , avoient négligé, fur
la fin de leur carrière , de vous payer le jufte tribut dû
à votre fouveraineté, & la rétribution deftinée à réta
blir une douce humeclation dans vos gofiers difficiles
par vos honorables clameurs ; ingratitude vraie-
ment puniffable , & que nous prenons l'engagement
facré ,,à la face de la nation , de réparer avec ufure ,
auffi-tôt que , par nos travaux , nous ferons admis à
participer aux tréfors de bonheur , de félicité Se à'ajp-
gnats , que nous allons répandre fur la nation , qui eft
vous , & fur vous , qui êtes la nation. Daignez donc ,
frères , amis , & augujtes fouverains i approuver , &t
fur-tout appuyer nos efforts , & que de cette récipro
Çt> ...
cité de bienfaits , il s'établiffe entre nous un lien intime
& indiflbluble , qui faffe le bonheur de nous & de nos
amis, & à jamais le défefpoir de nos ennemis.
Nous fommes , Frères , amis & augujles fouverains !
Vos très-humbles & très-refpeflueux amis ,
repréfentans & fujets.

jfoMS de quelques e/ifans inviolables , nés & à naiirt ,


de très-haute Ù très-puiffante demoifille Targi-
nette. Extrait tiré du livre des Deftinées , dépofi
au Panthéon françois*
Joli , Petit, Bonnet , Carrez ;
Palïoret, Robin, d'Amourette i
Pierrot, Vacher, Féru; .
Baziller, Voifin , Gaillard ;
Lucas , Boucher , Malarmé ;
Guillot, Meunier, Dumoulin , Lacorne j
Lecol , de I'Evêque , Fauchet , Sauvé ,
Delamarque & de la Croix ;
Martin , Colas , Brillant , Champion ,
Sert, Lapuce & la Motte ,
De Belle , Marie , Barbotte }
Pantin , Legros , Butor .}
L'Ami, à Bourner, Lavigne ,
Six fols , Quatre folâ , Chaponet ;
Bœuf, Gras , Poiffon , Vaublanc ,
Pigeon , Legris , le Jofne ,
Dupain , Canelle & Cornet , d'Aveline ,
Mathieu , le Tailleur , de Chape ,
Tiquet, Riquet, Toupet, Marchand ,
Derubans , Chaudron .Eperon,
Michaud , Mercier , Chandellier ,
Desrouflin , Chirat , du Vaud ,
A BrùTot de Varville , Filaffier
A Forfait.
N9» 46. a5sJ&A $'i-£l du château de
•M* i(Q. Rcjinac , appartenant
Dimanche 1 6 oftob. ^*JJt à A/. <fc /a jWi/Zf.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»
La Fontaine.
■ »!■
On ne cefle de nous vanter les belles republiques
de la Grèce. Il eft sûr que les Grecs aimeroient mieux
Je gouvernement des Périclès & des Démofthènes que
celui d'un "Bâcha. Mais dans leurs temps les plus
floriiTans ils fe plaignoient toujours ; la difeorde , la
haine étoient au-dehors entre toutes les villes, & au-
dedans dans chaque cité. Ils donnoient des loix aux
anciens Romains qui n'en avoient pas encore ; mais
les leurs étoient li mauvaifes qu'ils les changèrent
continuellement. fo/t. tom. 4.0 , pa<ïe 506.
Tous les hommes font nés égaux ; mais un bour
geois de Maroc ne soupçonne pas que cette vérité
exifte. Cette égalité n'eit pas l'anéantiflemcnt de la
fubordi nation : nous fommes tous également hommes,
mais non membres egaux de la fociété. Tous les
droits naturels appartiennent également au Sultan &
à un Boftangi : l'un & l'autre doivent dfpofer avec
le même pouvoir de leurs peiTonnes , de leurs familles ,
de leurs biens ; les hommes font donc égaux dans
l'eflcntiel , quoiqu'ils jouent fur la feène des rôles
dift'érens. Folt. tom. 29, pag. 27. .

VARIÉTÉS.
1 L paroît un Ouvrage qui a pour titre :
Constitvtion des Pères de l'attrape,
par Martin Chabrovd.
Ci-devant frère-lai employé à la pharmacie de U
• Tome V. Année 1791, Xx
( 3Ô2 y .
principale maifon de l'ordre, aujourd'hui apothicaire
d'Orléans , feul en poffeffion du fecret de l'onguent
dépuratif qui guérit la teigne, la rogne, la gratelle,
le farcin , la vcrole , la lèpre & autres maladies ci-
devant incurables , &c. &c.
L'extinétion de la compagnie de Jéfus a fait con-
noître le régime de cette fociété fi long-temps redou
table à tous les fouverains du monde.
La diflblution de celle-ci eft , pour le cher frère ,
une occafion de dévoiler le but de fon ctabliflement,
l'artifice des moyens employés pour y parvenir, &
les fuites funeftes du fuccès de ces moyensi
On feroit tenté de regarder cet ouvrage comme
celui d'un faux-frère ; il eft au contraire d'un écri
vain très-attaché à fon ordre. Après avoir révélé
les crimes & les atrocités dont iès frères fe font
rendus coupables , frère Chabroud trouve le fecret
de les laver fans les difçulper , & de donner le blanc
éblouiflànt de la neige aux plus exécrables noirceurs.
Il prévient , par la même occafion, que l'on contrefait
fon onguent à Silkry , & dans quelques autres petits
endroits du royaume ; & que , pour parer aux incon-
véniens qui pourroient en réfulter , les pots qui
fortent de fa pharmacie font marqués d'une ileur de
lys renverfee.

Le Cerf aux abois & le Renard ,

FABLE,
Adrtjfh à Madame Rexard , femme du Maire de-
la Fertê-fous-Jouarre.

C'est un vilain plaifir que celui de la chafle ;


Il eft par fois très-inhumain.
Je prétends le prouver par un fait très-certain. • ,
( 363 )
— Un Cerf, un jour , que suivoit à la trace
Une meute de chiens altérés de fon fang ,
Fut pris & fa famille entière.
Alors maint animal cruel & malfaifant
Sortit de fa tannière
Pour jouir baflement de ce coup-d'ceil affreux.
Le pauvre Cerf tout couvert de pouffière
Prefle de fes enfans innoceas , malheureux ,
Et de fa compagne lî chérie ,
Suivoit fa route au milieu d'eux.
Le feul Renard fenfible & généreux ,
Dans fa retraite avec tendrefle
Reçut le Gerf en fa dctreffe.
Il avoit bien raifon
Ce Renard plein de fens , & profond politique;
Son hofpitalité prudente & pacifique
Sembloit aux animaux faire cette leçon :
Vous me faites pitié par votre baffe joie ;
Vous qui riez des maux de ce Cerf aux abois ;
Craignez qu'à votre tour , un jour au fond des bois ,
De ces chiens devorans vous ne foyez la proie.

On affure que nos nouveaux légiflateurs vont


inceUamment décréter un nouvel impôt qui aura le
rare avantage de ne point faire crier les confomma-
teurs de l'objat fur lequel il fera établi ; il s'agit
.d'une taxe fur les cercueils.

Dimanche , 2 de ce mois , le cure de Saint-Germ...


après avoir long-t;:nps entretenu fes paioiiîiens des
( 364 )
bienfaits de la conflitution , de la profpérité qu'elle
leur fait éprouver , & de l'attachement qu'on lui doit ,
s'écria, dans unfaint & civique enthoufiafme : Oui,
mes frères ! je crois à la confluution comme aux quatre
évangiles. Tous ceux qui connoiffent particulièrement
les principes de ce brave intrus , affurent que cette
fois il a dit la vérité.

isetan

M. Rab... de Saint-Eti... a écrit à fon ami Jambon


à Montauban, pour l'exhorter à modérer fon zèle
patriotique.. Tout eft changé depuis quinze jours ,
lui dit-il dans fa lettre, je crains fort que le calvi-
nidne ne paie en grande partie les pots caffés delà
révolution. Nous nous femmes imprudemment trop
montrés à découvert, & nous courrons rifque d'avoir
contre nous une infinité de gens que nous penfions
attachés à nos intérêts.

Depuis que le fameux Lecoin... a réuffi à gliflèr,


comme un vent coulis, le fombre Lebru.. dans le
département de Verfaiiles , il elt dans la plus parfaite
fécùrité; il s'imagine que les Houllans n'oferont pas
^attaquer , tant qu'il fera fous l'égide de cet archi-
nor-mand.

KS3!WK25E2SEESX!oi

Les gens qui fe piquent d'être obfervateurs , pré


tendent qu'à l'époque de la révolution , Madame de
Sille... en avoit déjà conçu le projet depuis long
temps. Ils en donnent pour preuve tous les efforts
qu'elle faifoit pour inculquer la philofophie aux
femmes , dans le même temps que fon ami Laclo...
cornmençoit à exciter Vinfurriclion chez les hommes,
par le moyen de Ùs Uaifons dangereufes.
( 365 )

Ce n^eft point un Anglois, comme on l'a imprime


dans le NQ. 282 de la Feuille du jour , c'eft un Fran
çois qui a dit, en voyant la pompe extravagante des
funérailles de Mirabeau,
l'histoire l'exhumera.

Permettez , Meflîeurs , que je relève une expreflîon


échappée dans le Nù. 42 de votre Journal, du 12 de
ce mois, que mon attachement aux vrais principes
de la monarchie ne me permet pas de palier fous
filence ; c'eft celle-ci, h parlement Maupcou ; comme
fi les magiftrats qui compofoient alors le parlement
s'étoient fait des titres à eux-mêmes ; comme fi fi) ces
temps difficilts , dans lefquels ils montrèrent tant de
courage & de fidélité , pouvoient être comparés à
l'ouragan deftru&eur qui dcvafte , depuis trois années,
ce floriflant Empire.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signe Gin.

La maifon de Bltkune, des comtes de Flandres


& d'Artois , qui pofledoit les principautés fouve-
raines de Henrichement & de Bois-Belle , & qui ,
précédemment avoit été engagée par la couronne à
céder ces deux principautés pour des domaines jouif-
fans des hauts droits régaliens, a obtenu avant la
fin de la feffion de l'auemblée conftiruante ; la rati
fication pleine & entière de cet échange ; on eftime
cet objet de fix à huit millions..

(1) Expreffions d'une lettre de Monsieur, frère du


Roi, en date du mois de novembre 1774 > confignéa
dans les regiftres du grand- confeil.
( 366 )
m ————■
Marfeille , 7 octobre. — Vous apprendrez , fans
doute avec plaifir , qu'il s'eft fait dans cette ville un
changement fenfible dans l'opinion depuis quelque
temps ; la fcène qui vient de fe parler fur notre
théâtre , vous prouvera que fi nous avons encore des
enragés forcenés , nous commençons au moins à
leur faire tête. On annonçoit depuis quelques jours
l'opéra d'Alcefte , dans lequel M. Laine[ devoit jouer
pour la dernière fois. Vous jugez que cet aéteur
chéri des honnêtes gens , n'eft pas vu de bon œil par
nos Jacobins , qui n'ont point oublié le noble courage
qu'il fit éclater à Paris, le jour ou Alor... eut l'im
pudente- audace de fouler aux pieds la couronne. La
cabale, qui avoit tout difpofe pour faire un grand
tumulte , lui demanda à grands cris de chanter ça ira,
à l'inftant où il parut fur la fcène ; M. Lainc\ , qui
s'eft parfaitement bien conduit, l'a refufé nettement.
Peu après un homme , fe difant député du parterre ,
vint fur le théâtre & lui enjoignit de par la nation ,
de chanter ça ira. M. Laineç répondit que cet air-ne
fe trouvoit point dans fon rôle, & qu'il ne lui étoit
pas permis d'y rien ajouter. Là-defîus l'orateur du
parterre s'adreffà aux officiers municipaux; il avoit
commencé fa harangue , mais il n'eut pas le temps
de l'achever , ayant été afTailli d'un orage de pommes,
d'oranges , d'évantails. Vous ne vous faites pas d'idée
comme ce mifërable a été confpué , hué> honni,
foufHeté& vilipendé. Le tumulte eft devenu effroyable,
ii il n'a pas été poffible de terminer le fpeétacle. Ce
n'eft que par miracle que M. Laiue^ a pu fe dérober à
la fureur du peuple. On affurerqu'il eft parti la même
nuit, emportant les regrets de tous les honnêtes gens.

Extrait d'une Lettre de Bruxelles.


, . Vous conviendrez facilement que fi les
( 3^7 )
troupes autrichiennes , pruflîennes , &c. étoient parties
depuis qu'on vous l'a annoncé , & qu'elles euffent
marché depuis cette époque , elles auroient ufé con-
fîdérablement de fouliers. Le faiteft qu'elles font ref-
tées jufqu'à préfent dans leurs réfidences ordinaires ,
mais qu'elles vont marcher inceflamment. En atten
dant nous exerçons nos chafieurs Tiroliens , pour
les bien préparer à aller ad-mirer votre fainte cons
titution.

On allure que les régimens de nos principales


villes de garnifon viennent 'de décider, d'après les
obfervations qu'on leur a fait faire fur l'efpèce d'hom
mes qu'on defigne pour les commander, que tous
ceux qui fe prélènteront pour remplir un emploi de
colonel, capitaine ou fimple lieutenant, feront vifités
avec toute l'attention poflïble depuis le bas de la
ceinture jufqu'au haut de l'épaule.

Note des Rédacteurs. Nous connoiflbns de répu


tation deux jeunes gens , qui follicitoient depuis long
temps des emplois auprès du miniftre, & qu'on n'a
point revus dans les bureaux de la guerre depuis
cette décifion.

Depuis que le comte de Mirabeau a mis le mot


certes à la mode, il n'y a pas jufqu'au plus petit
embrion d'orateur du Palais-Royal, — de l'AfTem-
blce ? — des Halles , conféquemment des Jacobins &
des Sociétés fraternelles , qui ne l'emploient le plus
feuvent qu'ils peuvent.

Un de nos abonnés nous écrit , qu'il palïbit U


y a deux jours fur la terralie des Feuillans , & qu'il
( 368 )
avoit vu le précieux patriote Brijf. » . entouré es
fes profelytes députés; que, s'étant approché , il lui
avoit entendu dire , parlant de l'Alîèmblée : <—
Sur-teut , mes amis , gardons-y un fihnce bien
Pria ,• notre tour viendra , mais la poire n'eft pas
encore mûre.

CHANGEMENT DE DOMICILE.
Les fieurs Nau, Germain & compagnie, mar
chands d'étoffes de foie , ci-devant rue de la Lingerie ,
ont l'honneur de prévenir le public qu'ils ont établi
leurs magafins rue des Bourdonnois , à la Couronne
d'or, vis-à-vis celle des Mauvaifes Paroles, où ils
continuent de teniy les mêmes aflortimens que par
le paffé , dans tous les genres d'habits d'hommes,
robes de femmes , & étoffes de foie pour meubles.
Les voitures entrent dans la cour.
E R R A T A.
Il s'efl: gliffé dans notre N°. d'hier , page 355 ,
lig. 28, une faute qu'il eft eflèntiel de corriger, parce
qu'elle altère le fens de l'article : au lieu de , ruiner
toute l'Allemagne y il faut lire, miner toute l'Allemagne.

Le Bureau de ce Journal eft établi rue Neuve


Saint-Marc, N-\ J , au coin de la rue Favart. place
de la comédie italienne.
=•
De l'imprimerie du Journal de la Cour &
de la Ville.
^K Drapeau rouge di-
N • 47* grWHÏSSk pJ°.Y<! contre les bti-
_ .. . l**. *w garids par la munici-
Lundi 17 oûûbre. Jî^^ £fl/ii<f de Rochejctt.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeur de Journal dott tribut an malin.
La Fontaine.

Fragment d'une Epure , adrcjfêe à l'un des collabo


rateurs de cette Feuille.

Or, dites-moi , pourquoi mon très-aimable,


Vous ne poflédez plus les fleurs de la fauté.
Vous le favez ; ainfi que la beauté
Elle eft infidèle & transfuge.
N'eft-ce point d'avoir vu le bourreau Saint-Hur....
Un Jacobin flétrit jufqu'à la volupté.
Que defeendant du ciel fur vous la jeune Hygie
Répande la famé , doux trîfor de la vie.
Api es avoir long-temps foudroyé de nos traits
Des monftres Jacobins , la horde antropophage ,
Nous irons replanter fur les remparts françois,
L'etendarJ de nos rois , objet de leur outrage.
Cependant Saint-M.... avant que de partir ,
Puifïe encor votre efprit agréable & facile ,
Dans un journal malin amufer fon loifir
Pour égayer & la cour & la ville.
Par M. le C/i. des I

VARIETES.
I L eft trifte & plaifant de. pouvoir dire que , dans
le moment où le minifttç.T..dRÇ£ torpillifoit l'af-
Torrie V. Année 1791, Yy

y
( 37« )
femblee légiflative & les badauds des tribunes , en
leur annonçant gravement, que la France entière
rentrait dans la paix, quehsagitationsinfeparabl.es
de la liberté avaient troublée , il fe faifoit ( fans
compter ce que nous ne favons pas )
Un assassimat dans un des tripots du Palais-Royal ,
N". 36 ou 37.
Un sacrilège dans une églife d'où les tolérans
Jacobins faifoient arracher des dames
de leurs confeflîonnaux pour les
fouetter. [On dit qu'une d'elles en
efl morte hier matin. )
Un combat a outrance dans la rue Neuve des
Petits-Champs , entre deux hommes
qui fe caffoknt la tête à coups de
barres ; au grand contentement des
fpeétateurs qui obfervoient froide
ment que les deux champions ne
pourroient en guérir qu'après avoir
tté trépanés.
Un MASSACRE de cinq prêtres qu'on vouloit mettre
à la lanterne après les avoir aflbm-
més , pour s'être avifés de dire la
mené , & pour avoir confefle fans
avoir prêté le ferment.
Plusieurs incendies dansdifférens villages, dont
rapport a été fait à l'aflemblée, &c.

Extrait littéral d'une Lettre d'un de nos Abonnés t


datée de Francfort, le 8 oâobre 1791.
Nous recevons toujours avec joie & grand con
tentement votre ouvrage journal ; un de nos impri
meurs en imprime fur une feuille volante les prin
cipaux, articles qu'on diftribue volumincufement dans
toute l'Allemagne , on les lit avec bien plus de
'( 37i )
fatisfaftion que les. ouvrages des démocrates. Quand
nous avons vu qu'ils s obftinoient toujours à ne
parler que contre tes rois, — les miniftres de Dieu,
— les princes, -«.les nobles, — les magiftrats,—«
& fur-tout contre la raifon & l'ordre , nous les avons
banni de notre territoire. —• Dites à vos compa
triotes d'en faire de même , & les honnêtes perfonnes
de votre pays feront auifi tranquilles- que celles du
nôtre le font ici.
•B,

Suite des couplets de Madame Coco.


Suis-je affez bien gardée ?
Coco , l'on me fait peur.
Si j'étois hou^ardie
Quel moment pour ton cœur ! ( Bis. )
Ceferoit malgré moi (
Mais qui répond de foi ?
Le cœur d'une maitrejps
Peut avoir fa foiblefle.
Tu connois ma fageflê y
Mais évitons l'aflâut,
Coco, Coco ,
Sauvons-nous ( bis ) au plutôt.

En ceflant d'être maire


Tu ne feras plus rien ;
La pillule eft amère,
Hélas ! je le feus bien. ( bis. )
Mais que deviendras-tu ,
Si malgré ma vertu ,
( 37* )
A ta barbe , un infâme ,
Au mépris de ta flâme ,
Venoit fiuffier ta femme ,
Et manger ton fricot ?
Coco , Coco.,
Sauvons-nous ( bis ) au plutôt,
_ ■ Tg*7;mïyCTraiïï»
Toutes les fois que nous trouvons l'occafion <te
parler de M. Martin d'Auch , nous la faififibns avec
empreflèment ; cet ancien député àt Caftelnaudari
vient de faire imprimer dans YAmi du Roi, un hom
mage touchant de fa reconnoiflance envers M. Guillot,
huiilier de Faflèrnblée nationale qui lui a fauve. la
vie, lors de la prestation du ferment au jeu de paume
de Verfailies. La conduite de M. Martin d'Auch,
dans cetts occafion, nous a rappelle ce trait de
Milton qui peint la révolte des mauvais anges contre
leur créateur , lorfque délibérant fur le projet de le
chaffer de fon trône,' ils virent s'élever au milieu
d'eux l'ange Michil qui s'oppofa vivement à leur
entreprife en les traitant , de faétieux , d'ingrats &
de rebelles ; Michel fut chaflè x menacé.-, pourfuivi
par ces malheureux ;'" mais , dit le poë:c , l'ange
fidèle à Dieu, oppofant le mépris aux injures, le
retira couvert de gloire;.,'. & mérita d'être récompenfé
par le créateur qui le déclara chef de la célefte hié
rarchie. Teîle eft mot à nj<$ la conduite de M. Martin
d'Auch, qui, parmi les députés. reftés fidèles à leurs
devoirs, nous paroît'1 méritée Ta-plus grande gloire ,
puifqu'il a doni'é JcP^pTernWr l'-exemple ,"& encouru
le premier danger ; lf'honneur qu'ilaaçquk dans cette
occafion i!oi£ Rejaillir auiSJur M. Guilkf , qui, au
péril de fa propre vie , a eonferve' celle de. M. Martin
d'Auch, que les fàétietix vôuloient immoler à leur
Kage , en excitant co/rtre-ltit la funeur du-' peuple..
(m)
Dans le rapport afljz' bien fait & aflêz adroit qu«
le miniftre de la guerre a fait aux membres de
Faflbmblce ( qui , au grand contentement des citoyens
tranquilles commencent à mettre de l'eau dans leur
vin ) ; il leur a tout uniment fait connoître une très-
grande vérité , qui devrait biçn fervir à faire tomber
les écailles que certaines perfonnes ont fur les yeux,
en leur faifant comprendre que le patriotisme dont
les démagogues font un fi pompeux étalage , n'avoit
pas encore chatouillé l'ardeur guerrière des citoyens
qui ont de quai vivre & s'habiller chez eux : Mais
pour réparer ce dîjicit , le miniftre a annoncé fevoir à
fes ordres une foule de citoyens , qui , à la vérité ,
font dans ce moment-ci fans culottes , (ans habits
<X fans fouliers , ce qui n'empêche pas que ces ardens
patriotes n'attendent que le moment où les tailleurs
& cordonniers les auront mis à même de fe préfentcr
décemment fur la frontière, pour y voler avec %èh ,
£4 y combattre vaillamment les ennemis de la perle
deS confti tut ions , &c par ce moyen faire vivre la
France libre, ou pour la laiffer mourir s'ils ne réuf-'
fiflent pas.

Un- an.achronifme eft caufe de l'erreur que nous


avons commife au fujet de 'moniteur Defaudra ,
que nous avions cru être attaché à M. le duc d'Or...*
nous prions nos lecteurs de lui rendre comme nous
la. j-uicice qu'il déiire & qu'il mérite, puifque- cet
officier n'a connu M,. d'Or...... que très-fuperficiel-:
le.ment, & a ceffe tout-à-fait en 1787, époque où.
il étoit encote permis à un honnête homme de voie
ce piince. • ,• L •
■<«7M!»ÇÎ"'S?eSHraBm
■Au moment où M. le marquis de la Fayette efl
çio"nté dans fa chaiie de pofee, on lui a enteridtts
( 374 )
fredonner une vieille chanfon , qui commence par
ces mots :
Ah ! mon Dieu que je l'ai échappé belle , &c

On affure que nos fameux révolutionnaires, tel*


que les la Fay.... les Reberfpi... ks à'Orlêa....
les Saint-Hurug.... les Ane-à-Carfls Cloot , &c. fe
préparent à fe replier du côté du foyer des proteftans,
on dit même que M. le marquis de la Fay..'.. a été
à Avignon pour prendre de certaines mefures avec
fon confrère Jourdan , mais on dit tant de chofes à ce
fùjet, que peur ne pas induire nos lefteurs en erreur,
nous attendrons d'être mieux inftruits pour en parler.
'■ ' Ce que nous pouvons leur dire de vrai , c'effc
que M. le marquis de la Fay.... a dîné mercredi,-
12, à Charlevilîe, chez madame de Tejfé-, quoiqu'on:
le crût parti depuis quelques jours pour i'Âuvergne.I

Nous apprenons la nouvelle d'un aflaffinat commît


«n Bretagne, fur la perfonned'un gentilhomme j. ot»
a exercé fur lui les atrocités les plus affreufès, au
point de l'avoir brûlé vif : on impute ce crime aux
Jacobins de Quelle conftïtution que celle qui
eccatfionne , qui excite même, & laiflié impunies de
pareilles horreurs qui fe renouvellent fans ceffe )
:ijïZ35Ks2E!K»I5e=

Par un caprice affèz bizarre les honnêtes gens de


r'affemblce actuelle fe placent tous dans !a partie
gauche de la falle , Se biffent la partie droite à- I»
minorité toute compofée de Jacobins ; la minorité
î'occupoit auffi dans l'ancienne afTernblée , r«ais au
moins étoit-elle compofée des honnêtes gens d'alors ,
ç'eft bien le cas de dire à préfent que le côté droit
«â véritablement fouillé i ce ne fera peut-être pas
C 37S )
Pavîs de M. Bouche , mais nous n'en changerors
pas pour le fien ; nous dirons au contraire que ectt©
nouvelle révolution va forcer, une féconde fois , les
médecins à changer le cœur de place , & à le remettre
du côté gauche comme à l'ordinaire.
..uisna.
Enfin, nos légiflateurs commencent à croire que
les princes & les émigrés ne s'occupent plus à enfiler
des perles ; en conféquence , Us vont s'occuper des
moyens de leur couper les vivres , & d'empêcher
qu'on ne leur fane paner des armes, des harnois &
des chevaux ; on peut comparer cette précaution à
celle de fermer les portes quand les chevaux font
v«lcs ; hélas ! ils auront beau faire, fi cela doit aller,
c'a ira.

Le général Luckncr a une fi violente goutte;


qu'il hurle toute la journée aufli fort que Danton à
la tribune des Jacobins. Mais fon patriotifme le cor
robore fi fort , qu'il a affairé à fes aides-de-camp &
à fes médecins que , s'il cft forcé de faire la guerre ,
il commandera fon armée de dedans fon lit , qu'il
fera placer fur un chariot.

On nous mande de Pau que les troupes Napo


litaines viennent de débarquer à Barcelone , & qu'elles
vont fe joindre aux Efpagnols en cantonnement fur
nos frontières. On attend de jour en jour les troupes
Portugaifes } leurs logemens iont marques & préparé*
pour les recevoir.

La féance du î 2.octobre a été d'un grand iatérêt,


car elle: a coûté 20 mille livres à ia nation ; on y a
( 376 )
fait quantité de motions , entr'autres , celle d'inter*
dire les geftes furieux au milieu de l'afTemblée, celle
de retrancher 6 livres fur les gages des d.-put;s; cette
dernière a fouffert d'aflez giandes difficultés : on a
propof; de demander les minifrres à la barre , &$c.
enfin toutes les motions s'etant fuccédées fans décret
jufqu'à la fin de la féance , on a demandé la queflion
préalable , %nforte que cette éponge bienfaifante ayant
été paflee fur toutes les proportions , l'aiTëmblé*
s'en eft allée*, préeifément comme elle etoit venue. ■

Aux Rédacteurs du Journal.


Le bruit çpuroit hierfoir que M. de Saint-Mea..n.
tivoit été attaqué, le 14, dans la rue du Mail, par
trois jeunes gens qui ^ fous prétexte de lui parler des
affaires du temps , lJavoient arrêté , & avoient profité
de ce moment pour le voler. Je vous fais part de
cette anecdote, meilleurs, pour vous mettre a même
d'inftruire vos lecteurs du danger qu'on peut courir
en s'arrêtant, la nuit, avec des gens qu'on ne connoît
pas. Je fuis, &c.
Note des Rédacteurs. — Après avoir remercié
notre correfpondant , nous lui dirons qu'il n'e/t pas
pojjible que M. de Sainf-Mea... ait hi arrêté , le 14,
dans la rue , car il était bien malade dans [on lit. .
Errata du AT°. d'hier.
Page 363 , vers 9 , compagne fi chérie , life[ :
compigne fi, chère.

Le Bureau de ce Journal eft établi rue Neuve


Saint- Marc, N . 7 , au coin de la rue Favart, place
de la comédie italienne.

De l'imprimerie du Journal de la Cour &


de la Ville. ' . -
N9. 48. aSpLv Manufacture pillée À
$[+$W. Roueu,par une troupe
Marii 18 oftobre. *§&$ de brigands.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin,


La Fontainï,

Sur Madame Coco.


Les contrastes frappans séduisent cette belle :
Son dîner d'aujourd'hui lui tourne la cervelle ,
Quand elle le compare au dîner de Chaillot.
De sa robe à longs plis elle a fait un Pierrot ;
Elle porte aujourd'hui les chapeaux les plus vastes ;
A Castor et Pollux préfère liarogo ;
Et pour mieux exprimer son eoûr pour les contrastes ,
Elle a fait succéder Saint- H ur... (1 ù Coco.
Auguste des Islets.
Le Souhait.
Vous avez persiflé mes naïves amours ,
Me disoit Biau[... ; mais maigre vos discours,
Le charme de ma vie , Olivier , ma maîtresse ,
Vient d'accoucher d'un fils, doux fruit de sa tendresse;
Il sera dtpute, je vous le dis sans fard ;
Qui plus est Jacobin.,.. — Oh ! c'est très-nécessaire!
Mais puisse-t-il , hélas ! cet aimable bâtard ,
N'être pas quelque jour pendu comme son père! "

VARIÉTÉS.
JLe département du Nord a rendu compte à l'assem
blée d'une émigration excessive des officiers des .
(1) Samt-Hur. .. , l'un est gros comme un tonneau , et l'autre est
long , sec et décharné , et a J'air d'un spectje,
Tome V. Année 1791, Zz
( 37« )
troupes de ligne , que l'amour de la constitution
engage à aller voyager en Brabant ; cependant on
ajoute , pour nous éonsoler , qu'il y a apparence
qu'elle finira bientôt , et en cela nous sommes du
même avis , car il n'en restera bientôt plus un seul :
là-dessus on a proposé de demander les ministres à
la barre , ainsi que cela se pratique. Si cette mode
de mander continue , les ministres ressembleront à
ces possédés qu'on exorcisoit autrefois avec de l'eau
bénite, et que l'on faisoit aller , venir, parler et taire
à volonté : il nous semble voir M. le président armé
d'un goupillon avec tous ses acolytes, conjurant les
pauvres patiens , et riant des contorsions qu'ils font
sur la sellette ; la comparaison nous paroît d'autant
plus juste , qu'il faut être bien possédé du diable
pour accepter des places aussi humiliées et aussi avilies.

Nous avons entendu souvent demander la raison


de la rage puérile que l'ancienne assemblée avoir
montrée contre les gentilshommes et les notaires qui
prendroient ou insereroient des titres dans les actes ;
la cause nous en est à présent parfaitement connue :
l?abbé Lou..,. avoit été chargé de proposer aux émi
grés, comme un moyen d'accommodement, la révo
cation du décret contre la noblesse ; mais les princes ,
convaincus qu'il é toit nul, absurde et inexécutable ,
rejettèrent hautement la proposition ; alors l'assem
blée furieuse de ce mépris , rendit un nouveau décret
encore plus ridicule que le premier, et qui montre
encore plus sa foiblesse et son impuissance , que sa
haine et sa colère.

Le règne des journaux démocrates et démagogues,


ainsi que celui des Jacobins , commence à s'ébranler }
car on se cache pour les lire dans les clubs , même
dan» les cafés, où les journaux raisonnables et mo-
( 379 »)
dérés, «k que le notre, commencent à prendre le
dessus. Un de nos abonnés est entre h.er dans un
café il a vu un particulier prendre le journal de
M. Btits... pour le lire, et sur-le-champ tous les
spectateurs se sont retirés en se disant a 1 oreille
Prenons garde h nous, c\st assurément un Brissot-
teur ; effectivement un moment après on s est apperçu
qu'il manquoit trois cueilliers au café.

On trouve chez le sieur Baudouin , imprimeur


national, la proclamation du roi, concernant les
émigrons ; ,-. .
Et les ejfas de la peur , comédie en un acte , en

^ïTvend les deux brochures ensemble et séparément.


^«■mga
Le bon avis.
Messieurs , nous opinons ici mal à notre aise ,
Disoit, dans le sénat, le député Nicaise ;
Déguerpir, déguerpir est, je crois, très-prudent.
Pour moi, mon avis est, que l'on aille à Falaise^
Non, répond Quatre sous au sieur prcôpinant,
C'est' à Bourges qu'il faut transportera l'instant
Le siège ; cette ville insigne
Par ses armes , mérite un accueil éclatant.
Le président, (i) du fauteuil sera digne,
Et le fauteuil digne du président.

(!) On sait que les armes de Bourges sont un âne dans


un fauteuil. _^
( 3*o J

L'auditeur national de la rue du 'Foin , se désole


des tribulations qu'on fait éprouver 'par-tout , &
' sur- tout en Suisse, aux propagandiers françois , le
sieur Bossei & de la Motte , sont, dit-il , en prison
à Chillon , pour s'être affiliés à !a jaqûërie de Paris ;
nous en sommes encore plus étonnes que M. de- la
rue aux foin ; fi on leur avoit fait justice , il y a
long temps qu'ils dcvroient être sortis de prison.

On lisoit hier dans une société nombreuse un


article' de l'auditeur "national de la rue* du Foin, du
14, qui dit : " L'empereur et le roi de Prusse ne
„~ voudront pas exposer leurs troupes à la chaleur d'une
„ nation que les premiers momens de liberté rendroient
„ infiniment redoutables. „ A ces mots, tout le monde
s'est regardé , et est parti d'un grand éclat de rire.

La municipalité vient de proposer pour prix une


médaille de 600 livres à Celui qui trouvera la meil
leure manière de rétablir le commerce et l'industrie ,
l'aisance, la police, la paix, et enfin tous les biens
dont la révolution a privé la bonne et spirituelle cité
de Paris. Nous allons lui en donner le moyen , pour
lequel nous ne demandons rien , parce qu'il est , en
vérité , trop facile ; c'est d'abord d'engager poliment
l'assemblée à rendre au roi un pouvoir nécessaire
pour'faïre exécuter de bonnes loix , après y avoir
concouru, ensuite de faire chasser du royaume tous
les clubs et toute la jaquerie qui nous infectent,
excepté cependant leurs chefs et instigateurs qu'on
ne peut guères se dispenser de faire pendre ou mettre
aux galères , et c'est alors qu'on pourra raisonna
blement chanter l'air fa ira*
( '&* )

Fragment sentimental',' en versfrançois , par AL de R...


chc{ tous les marchands de nouveautés.
Si vous aimez, l'harmonie et les beaux vers , lisez
cet opuscule poétique. C'est l'élan d'un cosur honnête
et profondement blessé de tout ce qui se passe sous
nos yeux. Des réminiscences fréquentes de Racine ,
Voltaire , Rousseau , etc. ajoutent un nouveau plaisir
à celui qu'on éprouve en lisant cette agréable brochure.

Vous le voyez, disoit madame de Sta... , tout va


de mal en pis en France , depuis que mon père a
quitté le timon de l'état. Je ne doute pas qu'avant
qu'il soit trois mois , la France entière ne vienne le
prier à genoux de reprendre les rênes du gouverne
ment.' — Il est certain que si celui qui nous a mis
dans l'abîme, peut seul nous en retirer, M. Nccker
a des droits exclusifs à cette préférence. L'état hor
rible où nous voyons la France est l'ouvrage de ce
;grand homme.

Un membre de la nouvelle législature assure que,,


si on n'arrête pas leurs opérations , ils parviendront
à envoyer tous les rois, et tous les princes de l'Eu
rope, passer leur carnaval à Venise.

De Bourbonne-les- Bains. — Il vient de se passer


une scène dans le sens de la révolution, qui n'éton
nera personne , quand on saura que le patriotisme
est allumé et attisé ici, comme ailleurs, par des
.Jacobins. —— il y a quelque temps que, sous le
prétexte de faire une visite constitutionnelle dans le
château de Voisey, dont le seigneur est aussi hu
( 382 )
main que bienfaisant ; on y entra en foule , pendant
que les uns démolissoient les murailles et ehfonçoient
des portes , d'autres pour piller plus à leur aise-,
assommoient deux domestiques. — Un officier mu
nicipal , aussi bon patriote que M. Robersp.... pour
accélérer l'opération , conseilla de mettre le feu aux
basses cours, ce qu^ fut exécuté aussi -tôt que con-
se lié ; on n'épargna Ai chevaux , ni boeufs , ni chiens,
tout fut massacré ; — on estime ce dégât 100,000 1.
— Notre garde a refusé de marcher, à l'exception
du commandant et de quatre soldats ; enfin pour
mettre une ombre de justice à tous ces crimes, notre
infernil club a délibéré judicieusement qu'on dé-
créteroit les deux malheureux domestiques assommés.
—> Si tout ceci n'a pas de rapport avec ce qu'on nous
dit du siècle de fer, je ne m'y connois pas......

AVIS TRES-IMPORTANT.
Quand les démagogues ou les démocrates parlent
de quelques articles de la constitution , e( que pour
toute raison ils prononcent leur éblouissante phrase :
— Telle est la supp.ême volonté de vingt-
cinq^ MILLIONS DE CITOYENS FRANÇOIS, — il
est essentiel de savoir que ce norhbre effrayant pour
• un aristocrate se borne à dire : — Telle est la
SUPRÊME VOLONTÉ DE VINGT-CINQ^ MILLE Ja-
cobiks , •— auxquels on peut ajouter , leurs algua-
zils , les chevaliers du plus saint des devoirs ; tels
que les Sainc-Hurug... , les Kelerm... , les Jordans ,
et dont le nombre est de 122 , d'après les registres
déposés aux archives des Jacobins. — Les assassins
à leurs ordres, incendiaires, tapissiers , fouetteurs ,
coupe-têtes et journalistes dans leurs sens , 10,000.
— Les libraires et auteurs à leur gages , tels que
les Ckeniers, Cerut..., 150.— Ceux qui refusent de
rendre leurs comptes à la nation j 26. — Ceux qui
C 383 )
appuient cette motion et pour cause, 20,000. •"«
Les agioteurs de la rue Vivienne et autres répandus
dans le royaume, 12,000. — Les fabricans d'assi
gnats , de faux assignats , billets patriotiques , de
sections, de confiance, de secours, d'utilité publi
que, et ainsi que leurs limiers, dont le grand nombre
ne désempare pas le perron du Palais-Royal , vul
gairement nommé la forêt de Bondi, 1000. —> Prince
du sang , un. — Princes , ducs , comtes , marquis ,
barons, chevaliers, archevêques ou évêques, traî
tres à leur ordre et à leur honneur , 38. ' —■ Cardinal ,
UN. — Les chevaliers de l'ordre du Portail , et deux
cordons routes de l'ancienne Roche , 24002. — Les
huguenots, 22,000. — Les évêques , cures et vicaires-
fureurs , 6,000. —■ Les juifs, 15,000. —< Les offi
ciers constitutionnels supérieurs ou subalternes qui
se consolent patriotiquement du malheur de leurs
camarades , en prenant leurs places , ( non compris
les officiers du génie et d'artillerie ) , 526. — Les
soldats des troupes de ligne , 300. — Ceux qui at
tendent des places constitutionnelles d'église , de
législature , de justice , militaire ou de finance ,
42,124.
Total — non compris les femmes de la révo
lution, telles que mesdames "Picot , Fauchet, Target ,
Cournant , Sta..., Coulon, etc. etc. etc. ci. 178086.

La liste civile est peut-être le coup le plus adroit


porté par les republi-coqurns aux droits sacrés du
monarque. Ce moyen constitutionnel de dépouiller
le roi et de le tenir .dans une dépendance conti
nuelle , est d'autant plus insidieux qu'elle le met à
la merci de chaque législature. Que sont trente gril
lions comparés à l'humiliation où cette perfide liste
civile assujétit le trône? Peuvent-ils d'ailleurs com
penser les biens , domaines , revenus dont les rois
étoient individuellement propriétaires usufruitiers ?
(•384 )•

Le troisième volume du journal de la noblesse,


rédigé par M. Delacroix , a paru le 8 octobre
dernier. On pourra se procurer la collection com-
plette, à commencer de lundi prochain. Ce journal
paroîtra de deux jours l'un.

Serment d'un citoyen actifde la monarchiefrançoise.


Nous invitons tous les bons françois à répéter
avec nous de cœur ce serment énergique et sublime ,
dicté à M. le comte de Sanois, par la loyauté et
la vertu la plus pure.

La seconde législature ressemble aux valets de


l'homme à bonnes fortunes ; elle me rappelle un
distique fait a l'occasion de la. mort du cardinal
Ma\arin :
Ci-gît l'eminence deuxième
Dieu nous garde de la troisième.
Meude-Monpas.
Errata du N°. d'hier.
Page 371 , vers 7 du premier couplet, au lie»
de maîtresse , life[ : mairesse.

Le Bureau de ce Journal eji établi rue Neuve


Saint-Marc , N>. 7 , au cbin de'la rue Favart, place
de la comédie italienne.

De l'imprimerie du Journal' de la Cour &


de la -Ville.
éffit^fy assassinat dé M. h
Mercredi 19 o&oh.lk*W £°nj officier.

JOUR NA L .;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
- ■ — ■' ■
Tout faiseur de .Journal d.ojt.truSut au malin»
La Fontaine.

Air : Que ne suis-je la Fougl'tc^


La petite Targinette
F. 11 tous lieux a des amans ,
C'est une franche coquette
Qui fait rire à ses dépens.
Sans jamais Jes satisfaire
Elle ose exiger leurs voeux,
Et cherche toujours à plaire ,
Sans jamais faire d'heureux.

Petits vers glissés sous le couvert de madame' Coco 3


par un petit maître de sa cour.
Vous avez Brissotti mon coeur,
Rendez-le moi , petit voleur ,
■Où pour vous mettre la manchette
Après vous j'enverrai FUI....

VARIÉTÉS.
Une illustre compagnie vient de renon cer solem-
néll
"-îllement à la dénomination à'honorable y que le vœu
Tome V. Année 1791, Aaa
( 3»6)
général lui avoit accordé ; mais comme il faut bien
'avoir un adjectif quelconque , et qu'il seroit trop sec
de dire un membre" trtut court 5 en croit qu'on subs
tituera au mot honorable 'le mot utile , comme étant
plus modeste ; cependant plusieurs membres pen
chent, dit-on, pôiif YaâjcctiT^agrfable /'mais on
voit que le vent du bureau est pour utile"., parce
que le grand nombre des membres sont persuadés
qu'ils seront très-utiles à la chose publique , et 'suf-
'toutà eux-mêmes; ainsi, selon toute apparence., ces
messieurs ne seront ni d'honorables membres , ni
&agréables membres , mais à'uiiles membres.

La proclamation adressée par le roi aux émigrans ,


nous a paru peu convenable à la majesté royale.
Quand un roi parle , il faut qu'il parle en roi , c'est-
à-dire, avec fierté, noblesse et dignité. Assurément
Louis XVI a des chagiins ; Frédéric, le grand
Frédéric, eut aussi les siens , mais il n'en parla jamais ;
il ne fit point de proclamation, il'corribattit, régna,
et seroit mort en grand homme.

Les Champenois sont dans des frayeurs mortelles }


ils ont appris que les émigrans accaparoient toutes"
les peaux de moutons des provinces frontières ; ils
tremblent que cette ' spéculation ne s'étende jusqaes
chez eux , et ne parvienne à lés dépouiller de la cons
titution à laquelle ils sont très-attaches : ils doivent ,
à ce Sujet, présenter une pétition à l'assemblée" natio
nale , mais on croit qu'elle sera rejettée pour" rie pas
gêner la liberté du commerce : si cela est, MM. les
Champenois auront le droit de résister à l'oppression ,
■ mais nous ne le leur conseillons pas , parce que ,
comme dit Lafôntaine , au"bout du Jcompte qu im
porte par qui- nous soyons écofchés.
( 3»7 )

r . '. ...... . ■ . .-j .... . - ..t.. 1- v ; ■ • -<■


On nous mande de Bapaume, que les adminiftra-
teurs ont été obligés d'envoyé* ;deux • commissaires
pqur faire rentrer dans l'ordre les soldats de la garde
nationale Parisienne, volontaires , qui ont brûlé les '
armoiries et le portrait de Louis XF1 , qui étoit déposé
à l'hôtel - de - ville ; et quoique plusieurs journaux '
parlent de cette infamie , nous ne pouvons croire que •
des citoyens, qui n'ont quitté leur manoirs que pour
se mettre en mesure de soutenir la constitution , s'ou
blient au point de commettre un excès aussi' inconsti
tutionnel , et qui ne peut plaire qu'aux héros républi-
coquins du champ-de-mars.

.On nous mande de la Haye, qu'un des membres des


états-généraux de Hollande, en sortant de l'assemblée,
dit : nous nous sommes empressés de répondre à la.
notification de la constitution par le roi de France,
parce que nous ayons calculé que les François , dans la
position où les a mis cette constitution, nous payeront
le port de notre réponse avec les intéré.s.

Un ci-devant législateur, revenu chez lui , dans une


ville de province, où il étoit nommé juge de district y
se présenta à l'audience , et fit la guerre à ses confrères
sur ce qu'ils n'étoient pas dans le costume décrété ;
entr'autre qu'il leur manquoit un manteau ducal ;l'un
de ceux-ci s'avisa de lui observer que ce costume
rappelloit l'ancien régime , puisque le manteau ducal
étoit un attribut des ducs et pairs.
$on ! reprit le ci-devant inviolable, ne savez vous
pas que quand le bourreau exécute un homme, ta dé
pouille lui reste? . . ... — - -
( 3§8 )

Mémoire pourfervir à l'histoire des grands hommes.

Le Goupilla.-, .r. qui double maintenant Robers-


pierre, dans le club du manège, est un pauvre hère,
quL.il y a très-peu de temps, ne s'attendoic pas à
parvenir à l'honneur dont il est grevé. Ce malheureux,
chassé du sein de sa famille, commence, sous les hos
pices de la figure la plus hideuse , sa carrière politique
dans 1 étude d'un huissier à verge. De là il ne fait qu'un
saut chez un procureur, où il fait un enfant à la cuisi
nière. Cette, espièglerie le fait évincer. Exténué de
besoins, l'envie lui prend do se faiie avocat ; il s'ache
mine pêdestrement vers Rheims,.où la faculté de droit
lui délivre une patente ^ qui lui permet d'outrager impu
nément le bon sens et la raison, dans ses écrits et ses
discours. Couvert de la robe lugubre, il balaie le palais
pendant deux ans'; fait mémsire sur mémoire, consul
tation sur consultation ; entasse calomnies sur calom
nies. Des chiquenaudes , des nazardes , pleuvent sur
notre avocat affamé. Un certain M. Maroc a même
l'insolence de lui appliquer le plus vigoureux soufflet
qui, ait été donné, de mémoire d'homme. Résignation
courageuse de notre héros. Nouvelles fredaines du
monsieur, qui se fuit chasser de son corps. Enfin, de
chute en chute', il est tombe dans la législature, où il
s'est déjà distingué, par des motions plus ou moin»
virulentes. Quelque la place de député soit fort élevée v
on espère qu'il parviendra encore à une plus haute élé
vation. Ainsi soit-ii. . .
aKBSiiitlHSE»

Rien de plus.noble que la tâche que se sont imposés


les émigrcsFrauçois. ils vont rentrer dans leurs foyers,
non pas pour yiexercer des, vengeances , mais pour y
établir*- Je, règne, .delà justice. — Justice , Justice ,
voilà leur cri de ralliement j ce cri imposant et terri-
( 3«9 )
ble , fera bientôt taire tous les autres. ^ Les émigrés
se présenteront le glaive dans une main et l'olive dans
l'autre. Ils ne viennent pas pour venger des injures
personnelles ; ils ne ceignent pas l'épée des combats
pour défendre des privilèges dont ils ont fait depuis
long-temps le généreux sacrifice ; ils ne réclament de
vengeances que ceiles desloix et de justice.

Le roi n'est pas seul à avoir des chagrins , nos


braves émigrés d'outre-Rhin ont aussi les leurs ;
il n'y a sorte d'horreurs qui n'ait 'été exerece, et
qu'on exerce encore contr'eux en France , ( lisez
Y Ami du Roi d'hier ). On les a dépouillés de tout ,
mais il leur reste l'honneur , leur amour pour leur
roi, et la justice de leur cause. Quelqu'un observoit
qu'à supposer même que les émigrés n'entrassent
pas , le temps seul opéreroit ce qu'ils attendent de leurs
armes. Ce frêle édifice construit par l'ignorance et la
méchanceté , s'écroulera nécessairement de lui-même ,
et le moment n'en est pas éloigné.
" --'-aaagaassraxm

Tkidtre des Parie lis.


On a donné , lundi dernier , à ce théâtre , la pre
mière représentation des Fausses bonnes fortunes ,
comédie en trois actes en prose. Cinq déguise-
mens forment le nœud et le dénouement de cette
pièce. Un benêt d'amoureux s'efforce , par ses extra
vagances, de soutenir l'attention , tandis qu'il ne pro
voque que l'ennui ; uns cousine, qu'on dit belle,
subit des métamorphoses pour ramener son infidèle
qui veut lui échapper; un valet passable , une coquine
de soubrette , voilà ce qui constitue la pièce susnom
mée. Le jeu de l'amoureux , qu'on nous a dit se
■nommer Saint- Clair -, est d'une sécheresse à glacer,
et le débit de l'amoureuse , ( mademoiselle Candeille)
( 39° )
noifi a paru assez mesquin , cependant elle a sauvé
Pexiguité de ses moyens dramatiques par une tou
ché , aussi légère que savante , sur le forte , où elle
a joué délicieusement bien une cavatine : sans vouloir
blesser en rien son amour-propre , nous 'lui dirons
franchement que la lyre d'Apollon lui sied mieux
que le masque de Thalie. Au total , l'auteur étoit
parfaitement dans le sens de sa comédie , car il n'a
essuyé , de la part du public , qu'une fausse bonne
fortune.
■H»1WM»y[f^-»1'»
La réplique de M. Bergasse à M. de Montésqaiou ,
déjà annoncée depuis quelque temps , et retardée par
de nouvelles additions dei'auteur , paroîtra aujourd'hui
chez Lallemand, libraire, au pont-neuf.
Comme cette brochure est remplie de chiffres, de
calculs et d'intérêts très-importans , nous engageons
nos lecteurs à selaprocurer àl'adrCsse ci-dessus, parce
qu'il seroit très -possible que la cupidité des contre
facteurs ne spéculât au détriment de la correction de
l'ouvrage.
Nous reviendrons sur cet ouvrage.

Lettre adressée par une dame, à M. Bailly.


Je suis citoyenne ! j'admire et respecte la constitu
tion ; je pourrais même oublier les pertes qu'elle m'a
causées , si , me forçant d'aller à pied , l'horrible boue
que je trouve ne me rappelloit un ordre de choses que
mon antipathie pour la crotte , me force presque à re
gretter. Il seroit dangereux que ce sentiment se pro
pageât ; veuillez donc , monsieur , réfléchir un instant
sur les inconvéniens moraux qui peuvent résulter du
défaut de propreté dans la capitale. >-t D'ailleurs, n'est-
il pas à craindre que l'imposante majesté du peuple ne
soit ternie par l'amas de fange impure dans laquelle il
est oblige de se rouler chaque jour ?
è
( 39* ) \
Pai cruvoMS .devoir des* observations , que la venté f'
dicte , et que votre éloignaient de W région terrestre ' 'V
a pu seule vous empêcherfb'appercevoir. *£
Ma tâche finit où la ^être commence.

Voilà biert des fautes d'ortograpfce que le, viens d«


te cornger, diso.t l'autre jour M. de 77/. ... à M de
-Champ: . . son gros collègue : tu es incorrigible ' Que
va devenir notre chronique, la bâtarda. de l'abbé NÏd
»f;■ fî ' f ' Ah, [lud'br* v>™'»> < "cu.se si je parle
lm,} -'V UCn des vents "mine les feuilles de la
sybille. Tu as bientôt dépensé tout l'esprit que tu avais
appris par cœur de Louvois et du marquis de Bièvre ;
le plus grand malheur qui puisse nous arriver c'est
que tu sols oblige de devenir toi-même. TU... /e
balajrt, répondit Champ vous savez que j'aurois
grand tort U avoir recours à votre bourse pou/ payer
-mes dettes. Combien ne vous a,t-il pas coûté de -pâtés
de perdrix et de bouteilles de vin ; vos petites lignes d»
prose nmee, que M. le rédacteur de l'almanach dZ
muses, poliment cruç! , en vous saluant, mette*
au reoutrMais vous n'avez point à vous plaindre,
il comparait vos vers à ceux de Frédéric , en disant
comme Voltaire : il m'a envoyé des vers et du vin de
lokai,. . . .j'ai bu le vin.

Rien de plus aisé que de faire la plus sublime des


Constitutions possibles, il ne faut pour cela qu'un
troupeau de dupes , et un seul charlatan bien effronté
et bien scélérat. C'est ainsi qu'un méchanicien in
ventera , facilement une machine trè;-compli\ uéej
mais de réduire la théorie en pratique, Ihc labor hoc
epus est.
Morning Herald.
'('À9Z )

Voir uni, avéugï de naissance


Faire un traité sur le soleil ,
Seroift.nnfrjicle sans pareil ;
Mais que pe voit-pn pas en France ?
Oui , ce. prodige original
Est tout au long^dans la Chronique,
C'est en langage- .très-civique, ,
Villette commentant Pascal.

Dans la foule i.ncomme'nsurable de billets faux qui


circulent dansSes porte-feuilles , on doit rejetter ,
avec soin, ceux en couleur jaune , intitulés:
SECTIO'N DES GOBELINS.
3© SOLS.
Thumers Marin
Ils sont faux, —— ceux de là caisse de secours,
rue des Filles- Saint-Thomas , ne valent pas grand'-
"-chôse aujourd'hui, car M. Parisoc a prévenu le public
"'par des affiches que, si on n'y prend garde., ils fini
ront par perdre ;oo pour 10O.

x. . ■ , Cours de la rue Vivienne , 18 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 | pour IOO.
Ceux de 500 liv. 17 \ pour cent.
, Ç pour des assignats de 500 1. 4 1. 18 s.
Les louis valent £ pour de rargent> I0 sous>
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv;
psrdent 6 pour 100. f:

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


rue Neuve Saint-Marc, A">. 7 , au coin de la rue
Favartj place de la comédie italienne.
N9. ^o. /&&£& M' DumouIi* "•
^.martyr, le 25 août ,'
Jeudi zo octobre. *k*^t à Argentan

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout i'jisEur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Le culte profané, les adultères publics, les mers


couvertes d'exilés , les isles pleines de meurtres; des
cruautés plus atroces dans la capitale . où les biens ,
le rang, la vie privée ou publique , tout étoit égale
ment imputé à crime , et où le plus irrémissible ctoit
la vertu. Les délateurs , non moins odieux par leur
fortune que par leurs forfaits; les uns faisant trophée
du sacerdoce et du consulat, dépouillés de leurs vic
times ; d'autres tout puissans au-dedans et au-dehors ,
portant par-tout le trouble, la haine et l'effroi : les
maîtres trahis par leurs esclaves, les patrons par leurs
affranchis ; et pour comble enfin ceux qui manquoient
d.'eanemis, opprimés par leurs amis mêmes. Tacu.
hist. lib. l , traduct. de J. J. Rousseau.
Tollutœ caerimoniœ : magna adulte ria: plénum ex
siliis mare > infecti caÊibus scopuli : atrocius in urbem
sœvitum. Nobilitas , opes , omissi gestique honores
pro crimine, et ob vînmes certissimum exitium. Nec
minus praemia delatorum invisa quum scelera ; cunf.
alii sactrdotia et consulatus ut spolia adepti , pro
curations alii et interiorem potentiam agerent , ver-
terent cuncta : odio et terrore corrupti in dominos
seivi , in patronos liberti , et quibus deerat inimicus ,
per amicos oppressi. """'»
Tome V. Année 1791, Bbb
'( 39+ )

VARIÉTÉS.

JL'assemblée fait de temps en temps des actes de


justice , dont on doit lui savoir bon gré ; elle vient
de blâmer indirectement une municipalité, qui, con
tre toutes les loix s'est permise d'arrêter des effets
appartenans au roi , ou au moins marqués à ses
armes : l'ex-capucin indigne n'a pas manqué cette
. occasion d'insulter le monarque , et de dire que , si
on lui renvoyoit l'affaire , il ne rendrait aucune justice:
nous pensons que cette sottise devrait faire changer le
proverbe , et qu'au lieu de dire le coup-de-pied de
l'âne, on devrait dire le coup-de-pied de Pex-capucin...
Mais le trait qui fait le plus d'honneur à l'assemblée ,
est d'avoir éconduit d'une manière humiliante le sieur
Dubois Crosse , qui a eu l'impudence de se présenter
pour réclamer la récompense de ses ex-services s le
mauvais accueil qu'il a reçu, l'a, dit-on, décidé à
se rendre à Cobleritz, mais la manière brusque avec
laquelle il en est sortie fait qu'il est bien à craindre
que sa pétition ne soit pas écoutée favorablement.

Extrait d'une lettre de Lausanne. — J'étois patriote


en arrivant à Paris , me voilà aristocrate à mon retour
à Lausanne. Il est de ces choses qu'il ne faut pas voir
de trop près, et telle est, j'ose le dire, la révolution
françoise. Tout est bien, me disoit-on; j'ai voulu
voir , et j'ai trouvé que tout étoit le plus mal possible.
En quinze jours j'ai éprouvé , dans cette terre de
liberté , plus de vexations que je n'en aurais essuyé
en vingt ans dans les pays qu'on dit courbes sous la
verge du despotisme. — Avec quel plaisir j'ai regagné
notre heureuse helvétie et mes humbles foyers T J'ai
pleure de joie quand du haut «le la montagne do»
T395 )
Rousses, j'ai découvert les bords fortunés de notre
p^tit océan j et je me suis écrié avec Lafontaine :
Heureux qui vit che[ soi ,
De régler ses désirs , faisant tout son emploi.
Vous savez qu'il n'a pas tenu à quelques éner-
gumènes souffles par vos Jacobins de Paris , de mettre
tout en feu dans ce pays-ci ; mais grâces aux mesures
promptes et vigoureuses prises par la république de
Berne , tout est rentré dans l'ordre. Ah ! si Louis XVI
eût déployé à temps cette heureuse énergie, il ne don
nerait pas à l'univers le spectacle déchirant d'un roi
enchaîné sur son trône par ses propres sujets. N'en
doutez pas, si les Bernois eussent molli, nous serions
dans cet instant à nous égorger les uns les autres.
Principiis obsta.
Signé St....

Il ne falloit pas un décret en forme pour bannir d©


l'assemblée l'expression d'honorable. — Elle l'éjtoit de
fait. L'honneur est une plante exotique qui ne prend
plus racine sur un sol ingrat; elle ne croît qu'à
Coblentz.

CowERSATiojf tenue dans un lieu plus honoré


qu'honorable , It vendredi J. octobre 179-1 , entre
plusieurs nouveaux débarqués et quelques officiers
et soldats.
Un officier , a demi voix. Parbleu il faut avouer
qu'il y a de grands scélérats ici. — Un soldat. C'est
une bande de gredins , de va-nuds pieds et de sans
culottes. — Un autre officier. Je ne leur conseille pas
de tenir encore des propos comme ceux qu'ils se sont
permis mercredi dernier. — Un soldat. S'ils y revien
nent, il n'y a qu'à leur f...* le bal. -»- Un officiet. Et
( 39* )
l'époque du 5 octobre qu'on avoit prise pour rendre urt
décret qui dcpouilloit le roi des titres qui lui appar
tiennent. — Un soldat. Mais vous savez comme ils'
4^ ont été hués , et comme on les a menacés de leur
donner de la pèle au cul s'il ne le révoquorentj aussi
se sont-ils bien vite dépêchés, car sans cela nos bayon-
nêttes leur auroient parlé. — M. Goupi... du Poit..*,
Je voudrois bien savoir, messieurs, à qui s'adressent
tous vos propos que j'écoute depuis long-temps. —
L'officier* Monsieur ils s'adressent à ceux qui ont
l'impudence de traiter de satellites armes de braves
gens qui servent la patrie sa?ns aucune rétribution , et
seulement pour l'honneur ; à ceux qui font rendre un
décret absurde, atroce, ridicule, un jour comme le
5 octobre ; à ceux enfin qui viennent ici mettre le
trouble et le; désordre. — M. Goupi.... du Fait....
Mais savez-vous bien , monsieur , que j'en suis un."
— L'officier. Monsieur , j'ensuis très-làché pour vous.
— M. Goupi.... Monsieur ! si je n'avois pas des
fonctions importantes à remplir, je —• L'efficier.
Peut-être êtes-vous inviolable ? —■ Un soldat. Allons -
mettez un peu de côté votre inviolabilité , et venez
faire un petit tour au bois de Boulogne. — M. Guupi...
Ça nous est absolument interdit. —- Un autre officier
( prenant son camarade par le bras. ) Vkns., viens,
mon ami , ne vois-tu pas que tu te compromets avec
ces gens-là. —■ Un soldat. Oh! parbleu, ils ne sont
pas venus ici chercher des horions-, mais de bons
écus. ■— Un capucin inviolable. Sacredié., messieurs ,
finissez, où nous allons vous faire f..... hors de la
salle : ah ! nous vous mettrons f. bien à la raison
avec de bons décrets bien justes. ~ L'officier. Et
nous, si vous faites les insole^s, ce ne sera pas avec
la plume que nous vous répondrons.

On nous assure que Washingston ne recule que


pour mieux sauter. Voici quelle sera la marche i
( 397 )
sous peu^ on aura soin de ménager dans cette ville
quelque sainte insurrection , afin de faire dire au peu
ple , lui seul pouvait maintenir ici Vordre et la paix.
A la Saint-Martin , intrigues et cabales pour les nour
velles élections , députation en Auvergne , retour
triomphant de Washingston , qui viendra prendre
possession du fauteuil municipal , etc. — On a re
marqué que , depuis 150 ans , aucun des auteurs de
cette famille n'est mort dans son lit.

NOUVELLE.
Deux braves chevaliers vers Coblentz cheminaient ,
Quand la sainte Hcrmandad aussi-tôt les arrête.
Le bourg est en rumeur ; et le juge s'apprête
A les juger. Par-là deux Jacobins rodoient.
Oh ! oh ! dit le plus vieux, vous voulez les entendre ;
Les actes de justice ici sont superflus :
Pendons-les , croyez-moi , car à force d'attendre ,
Par eux les Jacobins pourroient être pendus.

Anecdote.
Hier, à la brune , une chaise de poste s'arrêta à la
porte des Tuileries j un jeune homme d'une tournure
agréable en descendit avec empressement ; je l'ob
servai avec intérêt; il s'arrêta devant les fenêtres du
roi; il s'éloignoit à certaine distance, et se soulevant
sur la pointe des pieds , ses regards cherchaient à
pénétrer dans l'appartement du roi. J'entendis très-
distinctement prononcer ces mots : que j'aie le bon
heur de le voir avant de partir \ . . . Enfin , il fit un
mouvement de surprise agréable , et s'avança avec
précipitation , jusqu'au petit grillage qui règne le
long des appartemens -y il s'y appuya dans une attitude
( 39» )
noble et respectueuse , et chanta d'une voix mâle ,
mais étouffée , ces couplets que mon cœur plutôt que
ma mémoire a retenu.
Air : Je suis Lindor.
Qu'il est cruel d'adorer un bon maître,
Et de n'oser pour lui se déclarer !
Mais quelque jour, j'ai lieu de l'espérer,
A ma valeur il saura me connoître.

Je suis françois , ma naissance est commune,


Mais mon cœur est plus noble que mon sang ,
• Pour le verser , je cours prendre mon rang,
Ah ! puisse-t-il finir son infortune !

Pour l'arracher de sa prison infâme ,


Sur notre amour nous fondons notre espoir ,
Pour notre chef , si l'on ne peut le voir ,
Sa présence est dans le fond de notre ame. »
Il se retire ensuite à la même distance, plonge ses
regards dans l'appartement du roi , court à sa voiture ,
et disparoît.

M. de la Fayet... distribue , dans sa route , de pré


tendues lettres de l'empereur au roi de France , pour
le féliciter sur l'acceptation de la constitution, A
Nevers , où il a passé le 15 de ce mois , il a reçu
tous les honneurs possibles, et après aveir lui-même
distribué plusieurs de ces lettres , il en a laissé un
certain nombre d'exemplaires au sieur Seul..., de
Seine..., qui s'est chargé d'en être le colporteur. Ce
sieur Saul... est chevalier de Saint-Louis; qu'on
Juge d'après sa conduite s'il est digne de l'être»
( 399 )

Sur la Harp.
Quand Bébé la Harp. au lïcée ,
Lut , de sa voix rauque et cassée
Sa paraphrase de Lucain ,
Quel ennui ! cria-t-on soudain ;
Et pourtant il faut qu'on l'admire.
La Harp. nous lit aujourd'hui 9
Des vers , que personne avant lui ■" *
N'avoit eu la force de lire. j
» ,
Que le lourd abbé Noël , le basque Gttrat 3 Charles
Fillette et le père du Chesne , et tous ces. moucherons
littéraires , qu'on appercevroit à peine au bout de la
lunette de M. de la Lande, ne simaginent point qu'une
plaisanterie que nous nous permettons sur M. la Harp^
fasse rétrograder son mérite jusqu'à leur nullité ; nous
savons rendre justice à la saine littérature et au goût
de cet Aristarque moderne. Xt^arvick , malgré le ton
glacial et compassé qui y règne d'un bout à l'autre,
ce qui faiso>t dire à Voltaire : servez-nous donc ce po
tage j il nie semble asse[ froid, passera toujours , aux
yeux des connoisseurs , pour un ouvrage estimable.
Nous reprochons à M. la Harp. ce qu'il se reprochoit
à lui-même, en face d'un de ses amis, qui lui.témoi-
gnoit combien sa conduite envers son premier bienfai
teur, étoit odieuse ; le philosophe répondit : que vouleç-
vous ,men ami ,j'ai le malheur d'être ingrat.

Grande pétition à l'assemblée législative , décisive,


inactive , abusive', corrosive et non expéditive , par
MM. les Colporteurs et Crieurs des mille et une.
feuilles qui paroissene tous les jours.
Nos Messieurs !
Sous vos prédécesseurs nous gagnions encore notre
vie, et sous vous, nous mourons de faim ; tous les
'( +00 )
jours Paris retentissoit du bruit de nos cris de grands
décrets , et ensuite de grandes dénonciations , grandes
révoltes , grands rtieurtres , grands incendies , grands
pillages , grandes arrestations , grandes trahisons , etc.
et aujourd'hui nous n'avons rien de grand à crier , aussi
toutes nos feuilles nous restent-elles : nous avons cru
d'abord que votre mémorable décret qui supprime au
roi les dignités de sire et de majesté , nous procure-
roit des acheteurs de feuilles , mais point du tout ,
personne n'e^i a voulu , on les a même refusé dans
les établisseftiens jiublics , où le plus mauvais papier
est d'usage,! Le furet des cabinets diplomatiques ,
l'immortel Cflrra ,Sde qui les pharmaciens préféroient
autrefois lés écrits à la vipère pour la composition de
la thériaque >. ne fait plus rien; les Hiissot, les Au-
doins , les Prud'komme , les Camilles , etc. sont
presque réduits à la médisance ; la stérilité de vos
très-chères séances a augmenté l'hydrophobie du mal
heureux Carra , au point qu'il épouvante le repaire
qu'il préside ; tirez donc, nos messieurs , de vos cer
veaux , quelque chose d'utile , et si cela vous est im
possible, comme il y a apparence , prévenez de mau
vais railleurs , tirez-nous votre révérence.
L'Etaurdisseur et compagnie.

r Cours de la rue Fivienne ,19 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 17 pour 100.
Ceux de 500 liv. 17 \ pour cent.
L« louis valent 5 i»«r des assignats de 500 1.51. 8*.,
I pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de % liv.
perdent 6 pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


rue Neuve Saint-Marc , NJ. 7 , au coin de la rue
Favart, place de la comédie italienne.
Vendredi 2 1 oûobr. \*Jl Bor"

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fokt aim 1. , )

STROPHES
Traduites d'un poëte latin, qui vivoit bien long
temps avant Ennius. Elle étoit adressée au peuple
Romain et à tous les rois , après l'expulsion des
Tarquins.
a ... . . : :; .q
Sortez de votre léthargie,
Ne souffrez pas ces changemens -y
Rétablissez la monarchie ,
Sur ses augustes fondemens.
■ . '.' " "J
Jusques à quand sénat impie, .
Exerçant un triple pouvoir,
Te verra-t-on, dans ta furie,
Fouler le sceptre et l'encensoir.
Et vous qui régissez le monde
A l'appui de. tant de soldats ;
Dans quelle paix lâche et profonde
Contemplez-vous ces attentats ?
Armez donc vos mains redoutables, -1 ' l
Les Titans attaquent les ; . .1 ■
Ecrasez les têtes coupables ..•.
De ces monstres audacieux.
Tome V. Année 1791 , Ccc
( 402 )

Wi iVfi i il i.i.nn.. i ' — i

V A R I-.É T É S.,
, JACOBINS. •
• • Stance du dimanche 16.

JVIï Brissoe ne pouvant assister . à la séance ,■ fait


prier M. Faucha { ci-devant abbé ) de présider à sa
place. Cette bouche de fer monte au" fauteuil. ( On
applaudit. ) Le frère PolVrel le force d'en descendre,
en invoquant le règlement : il descend. ( On applaudit.)
— Le général Kelkrmann est vivement affecté de ce
que l'ex-député Lavie z transformé tn brigands les
imigrans que les patriotes lui avoit dénoncé ; il ne
i'en console pas. Ce qui-pro-quo lui a valu des tra
casseries qui l'inquiètent et le fatiguent plus que ses
Fonctions militaires ; il prie M. Lavie de dire la vérité
pour les débarrasser de la persécution , mais de prendrt
bien garde à la vérité qu'il dira*
Un Anglois a écrit a M. Fauchet. Ce prélat cons
titutionnel a de grandes inquiétudes sur les projets
des émigrés , il est pour l'impression de la liste : les
ennemis de la révolution dans l'assemblée consti
tuante sont, dit-il, retournés chez eux, les. a-t-on
massacrés ?.... Le bon peuple conrioît trop ses de
voirs pour cela. -(Un aristocrate profane, introduit dans
la salle , prie M; Fauchetds nommer ccuxdes députés
qu'il vient de désigner, et qui sont retournés chez
eux : M. Faucha ne répond pas , et l'on, passe à
l'ordre du jour. )
M. Machinaux lit un Ions* discours sur les émi-
grations.... les plus riches sont partis , dit-il , et les
pauvres se. croient ruinés , parce qu'ils ne travaillent
plus. Il fait , par sa seule proie , monter la liste
civile à 35 millions-, sans compter les accessoires , et
s'écrie avec Frobus Caralus VUletanus , que n'acca
imy
pare-t-on. pas avfc 35 millions ! Et àe\à il tombe à
bras raccourci sur cette liste civile et sur les émig,ijés,
il en fait une peinture , ( on bâillé )' il promet de plus
grands développcmens. ( On baille, et -l'on èâil-'jt
tncore. )
M. Moret.. dénonce un lieutenant-colonel émigrant
qui a emporté les deniers de la caisse du régiment. ...%.
il veut qu'on le poursuive....... M. Moret.. est çnà.^
touilleux sur cet article, t.... . Il sait ce qu'il lui en
a coûté 1. - ■- ' l ' '- • ,
Cette séance belle eri . dcnonc'ià.Uons:. .se Jèye ;;f
dix heures. I , • '1 aï
.1

Le sieur Chenitr , auteur de Ghanks-lX^ vient de


se faire graver. Il veut que chaque bourgeois de P*ris
achète sa gravure , comme il à acheté sa tragédie »..çf
l'on ne peut nier qu'il n'y ait beaucoup de rapports
entre sa figure et son ouvrage.' Une actrice qui sç
tonnoît en visage ,. et qui ne se connaît pas en versâ
prie quelquefois cet auteur- de lui lire ses poésies^
mais elle lui fait tourner le dos. Cette actrice' est
madame Vestris. - -

L'auteur des Crimes de Taris , disoit, en parlant de*


petits spectacles et des farces des boulevards , qui ont
corrompu et abâtardi le goût , que la capitale est
une grosse Catin qui,-s'est gatêe par la ceinture :
effectivement les boulevards sont la ceinture de Paris.
««na?,H.v»»

Nouvelles de Coblenf{. Les MM. de Limon que la


noble&se françoise avoit d'abord rebutés, d'une ma
nière très-vive , ont donné des preuves des bons
sentimens dont ils sont animés , et nos augustes
princes ont fini par leur rendre justice.
( 4°4 )

"'Rien n'est si plaisant que de voir la haine appa


rente que portent à la malheureuse Bastille les Jaco
bins et les'joûrrialistes enragés , tandis qu'elle ne leur
avoit jamais fait aucun mal : mais dans le fait, il
en est des fureurs de ces messieurs , comme des dé
clarations que font les amans de comédies aux sui
vantes de, leurs maîtresses , tout cela n'est que pour
tromper les argus : c'est du château àe.yincester ;
vulgairement appelle Bicétre , que ces messieurs ont
teujo-urs été occupés" \ "et la Bastille n'est là que l'Iris
en l'air , à qui ils semblent adresser leurs plaintes ;
mais personne-ne «réeonnoît leur véritable application.
jh • . I f t ' 4 - i ' «*—■BMÉMii ' ':r. ''
! Toits les honnêtes gens ont lu avec sensibilité la
proclamation du roi i mais, la . réponse sur laquelle il
nous paroît qu'ils s'accorderont unanimemeut, sera.;
sire, no^iS re'vîendrohsen' France, lorsqu'il n'y aura
^>las aucun club jacobin, et que les coupables auront
Éfê'purils.'"'' V4

Un étranger examinait , Pautre jour ,- le portrait de


M. A' André , désigné par la Voix publique pou' rem
placer M. Bailli dans la place importante de maire de
Paris-, parbleu , s'écria-'t-il , on a bien rai:.on de
dire que les Parisiens passent aisément d'une extré
mité à l'autre ; ils avoient un maire orné d'un nez
immense, et à présent ils veulent en choisir un qui
n'en a pas du tout.

Une fille de mauvaise vis s'est prise de bec , l'autre


jour , avec un certain M. Gautier y connu par sa mé
chanceté ; la querelle a été très-vive , et le sieur
Gautier a si cruellement maltraité h. demoiselle ,
( 405 )
qu'elle en est morte très-promptement : comme elle
avoit une très-mauvaise réputation dans son quartier ,
qu'elle étoit fort d^gueulce , et qu'elle disoit des sot
tises à tout le monde , on n'a fait que rire de l'avan-
ture : les sieurs Champ... et Till... qui l'entretenoient
assez mal , ont été fort affligés de sa mort. Mais ils
n'ont pas voulu payer les dettes qu'ils avoient faits
ensemble. Comme elle étoit fort pauvre , nous en
gageons les bonnes âmes à donner quelque chose pour
les frais de l'enterrement y> elle a une sœur encore
bien plus mauvais sujet qu'elle, qui refuse absolument
tout secours s quoiqu'elle ait plusieurs amans qui l'en
tretiennent à frais communs , et qui l'aiment chacun .
à leur manière.
Nota. La défunte s'appelloit Chronique scanda
leuse, et sa sœur Chronique de Paris.
BHB»

Lafontaine a dit dans ses fables que les lions étoient


les confrères des rois ; l'assemblée constituante avoit
agi d'après ce principe , car elle avoit retranché à
celui de la ménagerie de Versailles deux livres de
viande sur les droits de sa place ; s'il eût montre un
peu d'énergie , il est à croire qu'il se seroit aisément
fait rendre justice ; mais il paroît que les lions d'au
jourd'hui ne sont plus les lions d'autrefois.

Dernièrement au saltan des tableaux, on faisoit


observer à l'abbé Mauri qu'on avoit placéJe'portrait
de M. de Talleyrand > immédiatement au-dessus dit
sien. 11 est bien là , reprit l'abbé Mauri , car il y a
long-temps que je porte cet homme sur les épaules.
-w.py^j'Tiv.r"—■ —
Depuis que l'émigration est devenue un devoir,
les routes sont couvertes de François persécutés qui
( 406 ) . ,
s'expatrient. D'après le dénombrement des émigrés ,
fait par le département de la Vendée , il est parti du
Poitou environ 800 gentilshommes. Si chaque dépar- .
tèment en fournit l'un dans l'autre 600 , l'armée
françoisedes émigrans sera de plus de 50 mille nobles,
sans compter les citoyens du troisième ordre qui s'y
joignent en foule , et qui font éclater le plus grand zèle.

Extrait d'une Lettre dégrèves , le 11 octobre.


Je suis parvenu ici à bon port , mais non pas sans
courir de grands dangers , pour avoir voulu m'obs-
tiner à sortir par 'Tffiùnvilïe, foyer de la plus enragée
démagogie. La veille , plusieurs gentilshommes avoient
manques d'être pendus , on s'est contenté de les dé
pouiller de tout leur argent. — Je vous prie d'insérer
ce fait dans votre feuille , il servira d'avis aux émi-
grans pour ne pas passer par Thionville.
■ IIIIHWi
M. Bart... installé dans son évêché , le 17 avril ,
fut agrégé le lendemain au club d'Au... affilié aux-
Jacobins de Paris ; c'étoit M. de la PI... aujourd'hui.-
député, qui en ctoit président. Voici le discours qu'il
y.prononça : " Cette auguste assemblée ressemble à
„ l'antre des cyclopeS.,; .votre digne président repré-
,, sente Vulcain ; la constitution est le fer chaud,
„ sur lequel" vous ne cessez de frapper, et les étin-
„ celles que vous en faites jaillir consumeront tous
„ les aristocrates.,, A ces mots, des applaudissemens
redoublés percent les voûtes infernales de cet affreux
repaire,.
iiiih ■BgEBBSE3K5g^w»" ~

LE MQNDE RENVERSÉ.
On trouve chez les marchands d'images des boule
vards , une ancienne gravure qui représente le
( 4«7 )
MÔN'DK renversa ; il semble que son auteur pré-
voyoit la situation où nous nous trouverions un jour,
car on y voit une femme qui bat son msri, ■
un enfant qui donne le fouet à son régent , un autre
qui donne de la bouillie à sa mère, — un voleur qui
fait pendre le volé, — un poisson qui tient le gou
vernail d'un vaisseau , tandis que le pilote nage , —
des ânes qui mènent leur maître par la bride, — un
roi apprentif épicier qui pile du poivre, tandis qu'un
savetier règne à sa place , — un prêtre qui sert la
messe au diable , — des hommes qui filent une que
nouille, tandis que leurs femmes partent pour la guerre,
le mousquet sur l'épaule et le sabre au côté, — un
rabin qui marie un prêtre , vêtu d'une soutane , et
ayant des moustaches et un bonnet de grenadier , —
un roué étalé sur la place de Grève qui dicte des loix
à ses concitoyens , — un régiment qui fait faire l'exer
cice à son colonel , &c. &c. &c. Quoique ces tableaux
soient outrés , cependant on y trouve des rapproche-
mens sensibles avec ce qui se passe en France depuis
trois ans.

La compagnie de Royal-Pituite s'éteint; tous ceux


qui la composent , meurent depuis la suppression
des crachats.

Pour une Iminence ijv petto.


Il sut de la fortune arracher le bandeau ;
Sans doute elle eut des yeux pour le mettre au niveau
De ses enfans élevés qu'elle enchaîne à sa suite ,
Ou supposons en elle un caprice nouveau
Qui récompense le mérite.

Il s'est formé , dans trois départemens , des troupes


de bandits, armés de sabres et de deux pistolets à
kur ceinture ; ces coquins ont prie l'uniforme des
( 408 )
gardes nationaux, et déguisés ainsi, ils se présentent
dans les villes , où on les reçoit avec d'autant plus de
confiance , qu'ils s'y comportent bien , et qu'ils n'y
parlent que de leur patriotisme, et sur-tout du zèle
qu'on doit porter à réprimer les excès, — Aussi-tôt
que la nuit commence , ils se rassemblent hors de
la ville, d'où ils partent pour aller piller et incendier
les grandes maisons isolées et les châteaux , où ils
assassinent à coups de pistolets , de sabres, ou font
griller les malheureux qu'ils y rencontrent. — Les
horreurs que commettent ces scélérats ( auxquels on
a donné le nom des Jaco ) sont si épouvantables ,
'que les récits ea f'eroient peut-être frémir d'horreur
le duc d'Or , même le patriote Saijvt-Huru** .
Uirramr»

■ Un député nous a écrit, hier, pour nous prier


d'inviter le ministre TarBé à se rendre à l'assemblée
législative , pour y rendre compte de tous les échecs
que la tranquillité publique a éprouvés depuis le mo
ment où il y proféra ces paroles ' dulcifientes : — La
France entière rentre dans la paix , que , &c.
N. B. Voye-^ le premier article des F&riitès , du
n°. 47 de noire journal.

Cours de la rue Fivienne , 20 octobre*


Les assignats de 50 liv. perdent 17 ± pour 100.
Ceux de 500 liv. 17 | pour cent. -i •
Les louis valent J P«^ des assignats de^oo 1. 5 1. 12s.
( pour de 1 argent. iO'Sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de_5 liv.
perdent 6 pour 100. ^

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N°. 7 ,
. au coin de la r. Favart, place de là comédie italienne.
f Le prix de l'abonnement est pour unmeis, dé^ liv.
pourParis, etde3i.15f.pour la proyince-, fr. déport*
N». -52. Dix maisons et Jix
granges incendiées ,
Samedi 22 oûobre. irèsFitri-h-François.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia.
La Fontaine.

L'Eloge.
L'autre jour , chez le docteur Josse ,
Sta.... essayant un air majestueux,
Qui faisoit ressortir sa bosse ,
De Necker fit un éloge pompeux :
Mon père, par ses connoissances
Sauva , dit-elle , et la France «t la cour.
L Quelqu'un reprit : c'est clair comme le jour j
Il étoit fait pour les finances ,
Comme vous l'êtes pour l'amour.
Le bon avis.
Un procureur s'ctant appitoyé ,
Me dit : Eh ! quoi , quand chacun de nous fauche
Dans le domaine , à nos soins octroyé ,
Vous o6ez mordre, ingrat, le côté gauche !
Pour vous payer d'un rithme médisant ,
Bien fort je crains que l'on ne vous accroche
A la lanterne. Ah ! fi, monsieur Basoche
Vous me prêtiez donc pour un innocent.
Auguste des Islets.

VARIÉTÉS.
Nous ne sommes pas étonnés que le rédacteur du
journal, intitulé : Thermomètre dujour , annonce q\i«
Tome V. Année 1791. Ddd.
( 41° )
l'empereur a ordonné à tous les émigrans françois de
sortir de ses états , parce que nous savons aussi-bien
que lui et que M. le compte de Atontesqu... qu'il est
nécessaire de dorer de temps en temps la pillule , sur
tout quand l'argent est à 17 un quart pour 100. —
Mais, malgré notre indulgence ordinaire, nous ne
pouvons lui pardonner ( sur-tout d'après la devise de
son journal vérité ) de traiter de réfractaires , de
révoltés, et de perturbateurs du repos public, des
pauvres prêtres de Montpellier qui se conforment en
tout à la loi , et qui sont rnsultés par des pratestans ,
en faisant des fonctions sacrées que les magistrats
sont obligés de protéger. — Nous avons trop bonne
opinion de l'honnêteté de ce rédacteur , pour croire
qu'il ne s'empressera, pas de réparer cette dange
reuse imcongruité^ aussi-tôt que notre petit avis»
lui parviendra.

" A la séance de mercredi , 20 , le bacanal constitu


tionnel fut poussé au plus haut degré, dans le moment
où un honorable membre a proposé d'envoyer le
ministre de la guerre aux galères ; car , aux taloches
près , les membres sains et véreux se sont chamaillés
bien plus énergiquement qu'on ne le fait à la halle ;
—- on a distingué dans cette bagarre civique une
voix fraîche et claire, qui, en s'adressant au préopi
nant-galère , lui a dit : —■ Fous mériteriez , vous ,
qu'on vous y renvoyât.

Si en s'en rapporte à ce que dit monsieur Carra


dans ses annales moaarchiques , le roi doit être d'une
richesse si copieuse , .qu'elle .en est incalculable , puis
qu'il auroit de quoi acheter tous les royaumes du
monde , même celui des cieux , si on l'avoit compris
dans les biens décrétés nationaux. —< On sera facile
ment convaincu de cette vérité , lorsqu'on saura par
( 4" )
monsieur Carra , que toutes les caves du château. d«s
tuileries sont remplies de barriques pleines d'assignats.,
et desquelles on peut tirer un milliard avec autant cLe
facilité que madame Carra tire chez elle. Une bou
teille de vin de sa barrique , lorsque monsieur et
madame Fauchct lui font l'honneur d'aller manger
sa soupe.

Ce qui prouve impertubablement que notre bon


-roi a dans le cœur de ne déplaire à personne, c'est
que, dès qu'il s'est apperçu que messieurs de Urissott
Perh t , Caragaramava , Prud'homme , Jean-Ban ,
Dumoulin , Petiot, Fabre , Boyer, Audoin , Rabaud^
Duchene , Clrutti , Gorsas , o?c. &c. ne paroissoient
pas contens des lettres qu'il vient d'écrire aux puis
sances étrangères , — aux officiers de marine, — aucc
généraux, — aux commandant des troupes de ligne, -i»
aux émigrés , il s'empresse de leur écrire une circu
laire , par laquelle il les invite de se rassembler au club
de 89 , peur rédiger entr'eux les lettres qu'ils croiront
qu'il doit écrire , en leur promettant de les signai:
aveuglement, comme les autres.

- NoiOus prévenons nos lecteurs qu'ils peuvent faire


une bonne
Donne opération deoe finance
nnanve , en allant
aiivui. chercher
liicilu»
'argent chez
«le l'argent chez le
le rédacteur
rédacteur de
de lr»
la 'Feuille
"«•>■;",» A,, m„r ,
du jou»
qui l'échange assignats à ï2 pour 100,
l'échange contre des assignat
is qu'on le paie 17 un quart da
tandis dans la rue Vivienuê.
: —■ Foyer
ojff sa feuille
feuille du 19 de ce .mois.

Bruxelles , j6 octobre. L'illustre abbé Mauri arrive


à Bruxelles. Il seroit impossible d'exprimer t'enthou
siasme qu'une telle apparition a causé dans cette ville ;
non-seulement L. A. Royales l'ont accueilli avec la
considération due aux talens sublimes , mais encore il
( 412 )
a reçu la visite de toute la noblesse françoise. Pour
moi i si l'on me permet de me nommer ) je me suis
prosterné devant cet orateur profond, respecte de ses
ennemis , qui , toujours en vain , ont essayé de cor
rompre un être avide de véritable gloire !
Mmde-Monpas.
^SB9»

Un membre vigoureux de la nouvelle législature a


-eu le courage de dire *M. Goupill... que, si lui lui ou
quelqu'un de ses affides , s'avisoient encore de l'accuser
à l'assemblée , lui eu ses collègues , d'être payés p2r
la liste civile , lorsqu'ils énonceraient des opinions
contraires à .celles des enragés, il aurait la fermeté
de monter à la tribune, et d'y dire, que ceux qui
.faisoient le malle reprochoient aux autres, notam
ment lui M. GoupilL.. , en ce qu'il ne cherchoit à
brouiller les affaires que pour pêcher en eau trouble,
et, par ce moyen, piller plus facilement les fonds
nationaux , comme avôient fait certains membres du
côté gauche de la défunte législature.

Les honnêtes gens se tourmentent pour trouver un


• moyen de détruire les réceptacles -des Jacobins. J'ap-
puyerois de toutes mes forces ce projet , si en dc-
, truisant ces repaires, on corrigeoit leurs habitans.
c Mais je crois, au contraire , que, si on parvenoità
.les séparer, ils n'en seraient que plus dangereux , en
ce qu'ils commettraient eux-mêmes les crimes qu'ils
conseillent.

Un 'memhre ^honorable et honoré des Jacobins de


; soh'pays, puisqu'ils nous l'ont envoyé à Paris pour
. !y représenter la nation , a en la. civique: honnêteté de
li proposer, à l'iissembliç légisjativ.s,, 'de,, faire emprj-
( 413 )
sonner , ot ensuite chasser des respectables prêtres de
Montpellier, pour les punir des outrages que leur
ont fait des démagogues et des huguenots , et d'être
restés fidèles à leur foi. Si ce genre continue ,
cela promet.

Le conseil du pontife Gobe, lui reprcse'ntoit hier


combien il étoit cruel pour les curés et les vicaires

....... .eprcsentations „ „ ..„._,... „.. „, ..


revint si souvent à la charge , qu'il impatienta le bon
évêque , qui envoya faire..... le conseiller , en lui
disant : Je mef..,. que les cure"s soient ou ne soient
pas payés , pourvu que les évéques le soient.

On disoit , un de ces jours , à M. l'abbé Prioust ,


vicaire-général de M. de Suffnn , évêque de Nevers :
" L'évêque et les prêtres constitutionnels de cette ville
„ vous ont sûrement vu avec plaisir vous en éloi-
„ gner ; ils. attribuent à votre manière franche , mais
,, vive , de vous expliquer sur leur compte tout le mé-
j, pris dont ils sont couverts : on me calomnie, ré-
„ pond froidement le grand vicaire. Je n'ai parlé et
„ ne parierai pas plus de ces messieurs, quelesapô-
„ très ne parlèrent de Judas après son crime 5 ils
j, n'en parlèrent qu'une fois, mais ce fut pour dire
)} qu'il s'étcit pendu. „

MM. TeVEïtailToris détachés sur la frontière, sen


tent vivement le besoin de chirurgiens , et en deman
dent à cor et à .cri ; les délices de Capoue leur ont
attiré des .ennemis auxquels, il est bien difficile d,e
-résister ; on espère qu'ils se défendront mieux dçs
invasions étrangères , que des attaques intérieures.
( 4H )
)
-.— n ■—ma— —
Aux mânes de Piron.
£ans respect pour Thalie et sans respect pour l'art ,
La Harpe dénigra ta muse souveraine ;
Mais lorsque tu buvois de l'eau de l'Hippocrène
• Il gobletoit à Vaugirard.

Le sieur Brissot a fait, hier, un superbe éloge de


la constitution , en disant que toutes les puissances de
J'Ënrope , même Genève (selon lui atome de répu^
felique ) étoient décidées à la détruire ; comme la
harangue dudit sieur est complètement ridicule, et
que par conséquent elle a obtenu les honneurs de
l'impression, nous n'en dirons autre chose, sinon,'
que la. constitution ayant dépouillé' le 9teur Brissot de
son surnom de Varville , son discours doit assurément
lui faire perdre encore' les trois premières lettres du
nom qui lui reste. '
■as
Nous n'avons point. parlé des billets de confiance
4pi'u,R garçon perruquier a fait, et qui circulent dans
les mains tremblantes du pauvre peuple , parce que
la, s.omme n'est que de 20,000 livres, que d'ailleurs
flous n'auripas rien appris de nouveau au public \
jïçais nous croyons devoir le prévenir que le nommé
Bernard , marchand d'àilumettes , en fait circuler de
sa façon pour la somme de 10,000 livres.
wnwwwisa^M
" Ttfous prévenons rtos lecteurs que l'Individu , dorrt
nous; avons parle" tfàns notre N '. 36, du 6 octobre',
Jét que nous avons'désigné comme an tht?igant, ame
aminée du' duc d'Ort...... n'est absolument poirk
(4*5)
M. le chevalier de Saudray , pensionné de iooo liv.
par la première législature , et connu très-avanu-
geusement par ses services et ses bon6 principes.
w^am
Nouveautés littéraires.
Lettres analytiques , critiques et philosophiques
sur les tableaux du sallon ; par M. Cher...
petit homme gonflé d'orgueil , démocrate , barbouil
leur en détrempe , et détestable écrivain.
Cette brochure contient près de cent pages , mais
on chercherait en vain le sens commun dans une.
L''Alcibiade du sallon , est de la façon dudit sieur ,
c'est annoncer ce que vaut sa critique.
ntifn m*"*

C'est le chagrin ds voir faire des sottises conti


nuelles aux nouveaux députés , qui a déterminé le
comte de Versoix... citoyen actif Francomtois, et
correspondant secret de toutes les sociétés jacobines
et fraternelles , à te donner la mort d'un coup de pis
tolet, dimanche soir, au Palais-Royal. Il a choisi pour
mourir la place aux haranguesdu grand Saint-Hurug...
il eût préféré le cirque , illustré par le sublime Fau-
chet , si l'indignation de trouver un biribi à la place
de la tribune , où ce fier orateur a donné tant de
preuves de patriotisme , ne l'en avoit fait sortir bien
VÎté. Il sera , dit-on, remplacé dans l'emploi impor
tant dont il étoit chargé , par le jeune et ardent mar
quis de Gram.... digne élève des Noai et la Fayee...
qu'il surpasse déjà infiniment à tous égards.

Jusqu'à présent les honnêtes gens des deux partis


se contentent de rire ou de lever les épaules du ré
sultat des séances de l'assemblée , le bon sens y est
si fort détraqué,- que l'abbe Fauchet rîiême, dit ea
( 4*6 )
sortant de ce tripot raisonnicide : (t Ils sont si bêtes
„ et si mal-adroits, qu'ils me forcent de regretter ma
„ bouche de fer. „

Brochures nouvelles.
La pvce a l'oreille du bon-homme Richard.
Protestation de M. Emmanuel-Louis-Henri'
Alexandre de Launai d'Entraigues.
"Point Dyaccommodement , par H. A. Audainel;
cinquième édition , revue et augmentée par l'auteur,
notamment du nouveau plan d'accommodement de
l'abbé Louis.
Adresse à tous les membres des trois ordres de
l'Empire franc ois , contre le système connu , sous le
titre de création de deux chambres , Ùc.
Ces quatre brochures se trouvent chez Senneville ;
au Palais-Royal, N?. 214.
Errata du N°. d'hlet.
Vers 14 du Frontispice. On a oublié le mot
Dieux à la fin de ce vers.

Cours de la rue flvienne , 21 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 17 pour 100.
Ceux de 500 liv. 17 \ pour cent.
, . . , ^ C pour des assignats de 500 I.5 1. 10 s.
Les louis valent J ^ dg ^^ JQ \Q^
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N°. 7 ,
au coin delar. Favart, place*de la comédie italienne.
Le prix de, l'abonnement est pour un moi s , de 3 liv.
pourParis, etde^ l.i$f. pour la pfôvince, fr. déport.
I \ * SUPPLÉMENT
c i )

SUPPLÉMENT
Du N°. 52.

Grande séance de la grande Asssemblée.

o ui, mes bons amis , je suis allé , comme j«


vous l'avoi* promis , à l'assemblée.
Air : J'ai vu Life hier au fiir.
Je l'ai vue hier soir :
Elle étoit charmante ;
Mais , hélas ! j'ai cru la voir
Triste et languissante ;
Elle sait qu'incessamment
Doit rentrer le parlement ,
Et voilà , voilà pourtant ,
Ce qui la tourmente.
J'ai découvert un petit députe de ma province ,
que ses voisins se balottoient à qui mieux mieux ;
et le petit inviolable leur disoit :
Air : Fous voule^ me faire chanter,
.Vous voulez me faire parler ,
Quelle eft donc votre envie ?
Mes voisins , je ferai bâiller
Toute la compagnie ;
Mais , puisqu'il vous faut obéir ,
Ecoutez ma demande :
Il faudra toujours applaudir ,
De peur qu'on ne m'entende.
Effectivement , il étoit impossible de s'entendre ;
le brouhaha augmentoit , les députés crîoierit', le
président sonnoit et disoit :
Air : Comment goûter , &c.
•:
Gemment goûter quelque repo
Au milieu de tout ce tapage ?
t 2 ).
Messieurs je vais quitter l'ouvrage ,
Si j'entends le moindre propos.
De crier on a beau défendre . . ■ * .
A l'ordre , à l'ordre , s'il vous plaît.
Voici le troisième décret
Que nous rendons sans nous entendre.
Le calme, enfin, se rétablit un peu, et j'enten
dis un député , bien nourri , dire à voix basse :
Air : Tout est charmant che^ Aspasie.
Que cette assemblée est jolie !
On décrète , on rit tour à tour ;
Mais ce que j'aime à la folie,
Ce sont mes dix-huit francs par jour. Bis.
Ce refrain-là fut répété en chorus par tout le
sénat , et sur-tout par un grand , sec-maigre & long
député , qui se tenoit droit comme une bûche , à
l'extrémité du côté gauche ; mon voisin m'apprit
qu'il étoit ' ci-devant marchand de bois —Mar
chand de bois, m'écriai-je ! Et que peut -il faire
dans cette assemblée ? —■ Laissez faire , me répon
dit-on.
Air : Ne"y'la-t-il pas que j'aime i
Ses talens seront consultés ;
La preuve en est physique :
Si l'on pend quelques députés,
Il aura la pratique.
Air : Jupiter , un jour , en fureur*
Quel est cet ex-capucin pédant ,
Qui , d'un air affkiré , s'approche ?
La mouche qui conduit le coche ,
En est l'emblème frappant.
. „.-„H.éJas-L cette bouche oratoire,
Qui":vous fabrique des décrets,
5 Chabot ne l'ouvrit jamais , Bis.
Jamais qu'au réfectoire. Bis.
Le. bon monsieur Renard, de là Ferté-sous-Jouarre ,
#c rappellant toujours la journée du vingt-deux Juin ,
C 3 ) . . ^
disait , en regardant les Tuileries : O mon roi !
Air : Charmante Gabrielle.
Bannis de ta mémoire.
Cet instant douloureux,
Si funeste à la gloire
D'un peuple généreux
Cruelle départie !
Malheureux jour !
Que n'étois-je sans vie
Ou sans amour !
Je ne pus en entendre davantage ; mon cœur
s'oppressa ; des larmes coulèrent de mes yeux , et
je regagnai la terrasse des Feuillans , en chantant à
mon tour :
Air : Une petite fillette.
Le bonheur est une rose
Que les Bourbons font fleurir;
Loin d'eux si le François ose
S'approcher pour la cueillir,
Et hai, eh hu, et hai , et pousse,
Et , hai , eh hu ! v'ia comme on le repousse.
Mais si Coudé vient la cueillir,
D'elle-même elle doit s'offrir.
Boutons par-ci , boutons par-là i
Sans épine il la cueillera. Bis.
Par D o n d o zr-J v lot.

COUPLETS
Remis par un sans-culotte, i une ci-devant religieuse
qui se promenoit aux Tuileries avec un chapeau à
rubans , et un pouce de fard sur le visage.
Air : Philis demande son portrait. ,
Quoi ! vous chassez par des rubans
Vos simples étamines ;
Déjà vous donnez aux amans
f 4?
Les heures des matines.
Sur votre teint , pourquoi coler
Un carmin infidèle ?
Le zéphir pourrai: vous souffler
Vos appas d'un coup d'aîle.

En sortant , ma petite sœur ,


De votre monastère ,
Vous aurez pria un directeur
Au couvent de Cithère.
Malgré ce modeste maintien ,
Ati ! la vérité perce ,
Et vous n'êtes , je le vois bien ,
Rien qu'une sœur Qu'on-verfi.

Par Do iv d o n-J v lot.

Je vous prie , meffkurs , de prévenir la cour & la


ville que l'auteur d'-- la Targétade , parodie d'Atha-
He, quia fait à la fin de fon drame, page 66 , le
ferment civique de donner la parodie dès deux der
niers aélïs d'Athalie, au plus tard, huit jours après
la première féance de la féconde legiflature, ne fe
croit pas obligé de tenir fon ferment, parce qu'il
n'étoit pas pur & fimple, mais bien ferment civique.
Or, tout le monde fait combien & jufqu'a quel point lie
un ferment civique. On avoit certainement raifon autre
fois de dire qu'il ne falloit jurer de rien, comme vous
l'avez fort bienobfervé, &on a , fans doute, quelque
tort à préfent de jurer de tout. L'auteur a befoin d'a
voir une conférence avec M. de Bouille , avant de
pouvoir parodier ces vers :

Laiffi-là ton D'icu , traître


Dieu des Juifs , tu l'emportes ! . . .
i • I
Si vous voulez bien inférer cette note dans vos
charmans numéros , vous obligerez celui qui a
l'honneur d'être , &«.
' '" i&t*S& Naissance de M. If
Dimanche i} oâob.^^t dUc d'°rléans- .- .'

JOUR N A L -
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
■ .1 ■ ' * »■■ i j'—•———■ ' ■

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


Li Fontaine.

Serment d'un citoyen fidèle.


*' Je jure d'être fidèle à ma patrie , jusqu'à 'verser
„ pour elle la dernière goutte de mon ■sang , à la loi ,
„ c'est-à-dire, au concours libre du vceu de la nation j
„ et de la puissance du monarque , organe essentiel
„ de la volonté générale , à mon roi , dont le gouver-
„ nement paternel est l'unique rempart de la liberté
„ publique et privée. „ ' ,
Extrait d'une lettre de M. Gin, ancien conseillée
au grand conseil , en adressant à sa majesté , le troi
sième tome de sa traduction des harangues politiques
de Démosthène , contenant une note très-étendug
sur les causes , les progrès de nos maux et les moyens
d'y remédier , avec le recueil de tous les travaux de
l'auteur relatifs aux affaires publiques , depuis 1789.
— Ce livre se trouve chez Bosange et compagnie ,
libraires, rue des Noyers, N. 33, ainsi que lé
prospectus de la collection complette des Œuvres de
l'auteur proposée par souscription.

VARIÉTÉS.
.L'intrépide Gorsas a pris sous sa protection spé
ciale le sieur Goup. de Rocheserv..,. en Poitou ; ces
Tome V. Année 1791, '-' Eee
( 41* )
deux honnêtes gens ont ensemble de grands rapporte
de sentimens et d'avantures ; le premier a été , il y
a quelque temps ( comme on sait ) victime du despo
tisme carnificel , c'est-à-dire , que et le second
a été martyr du pouvoir colaphistl ,• Gorsas , dans
sonN0. 17, dit: cette observation n'a point échappé
au sieur Goup.... &c... mais ce qui n'est réellement
pas échappé au sieur Goup. est une bonne gifle que
lui appliqua un garde-du-corps au spectacle, il y a
quelques années ; et comme dans l'ancien régime un
soumet étoit une espèce de tache , le sieur Goup...
s'alla plaindre au commandant des gardes , qui lui
répondit: je vous conseille, monsieur, de vous faire
bien savonner et raser de très-près de ce côté-là ,
et vous verrez qu'il n'y paroîtra plus ; dépuis ce
moment-là, le sieur Goup.... est devenu l'ennemi
mortel des gestes furieux , et il fit l'autre jour la
motion expresse de les supprimer tout-à-fait.

Messieurs , je vous dénonce , au nom de votre


fcher ami, monsieur Eti-Feuillanty deux ou trois sans
culotte littéraires , dont le plus fameux est monsieur
Urbain Domerg.. ; ces messieurs ont l'inhumanité
d'aller sur ses brisées nocturnes , et
Tous les soirs comme lui,
Ils compilent l'ennui.
Monsieur Eti-Feuillant est au désespoir de n'être,
pas brave , car il les forceroit au silence , ou les tue-
roit avec son épée , comme avec sa plume. Je lui ai
représenté , pour appaiser sa colère, que quelle que soit
la rivalité que lui opposent ses sans culottes de nuit ,
il est impossible qu'il soit plus obscur qu'auparavant.

1 .Nous devons à nos lecteurs de leur faire part des


découvertes que nous avons faites sur la cascade
f +I9 )
qu'éprouvent journellement les nouvelles qui "ndtfl
viennent de l'étranger. -~1
A quatre heures du soir , le grapilleur Boyer', père
de la Gazette Universelle , se rend eh tapinois' dans
un petit cabinet littéraire atlossé à la boutique de
M. Btnoit-Maron , où on lit les gazettes étrangères j
il y copie les nouvelles avec les variations calculées
fcur l'agio et sur l'opinion du moment. Vient le tour
«le notre grand, cousin Btta-ftuillant qui écorche de
la Gazette universelle ce qu'il y comprend , pour
son journal du soir , lequel à son tour sert d'aliment
pour le lendemain au Logographe , au Moniteur', au,
carme Audoin , au crapaud Carra , à la grenouille
Pankoucke, ainsi qu'au raboteur de la Feuille villa-*
geoise , et sur-fôut à notre ami Fldndrin Gorsas.
.-. '. I

,.,. Vous savez que cette dame est dans l'habitude


d'appeller son mari Coco , ce qui a donné lieu à une
gravure , intitulée : Eh Coce. Elle représente M. B.
en coq, foulant sous sa griffe la couronne, et battant
de l'aile auprès de madame B. représentée en poule^tyu
On y a ajouté les vers suivans :
Le beau jour ! le sublime emploi J
Oh ! quelle volupté complette ! , ,.
Sous sa griffe tenir son roi , , _ .' .
Ergotter sa tendre Poulette !
Mais quand la guerre arrivera ,
Alors Coco déchantera ;
Adieu les plaisirs et la gloire j
A ses yeux on violera
Sa poule , qui s'applaudira
D'être le prix delà victoire*

Les patriotes répètent continuellement, à ceux qui


ont la patience de les écouter , que la pri^e de la Bastille
( 42° )
ci une action héroïque aussi merveilleuse qu'incom
préhensible. — M. de Dubois de Crancê , pour réparer
.son désastreux compliment aux soldats françois ,
^(ç^e'^ce mémorable siège jusqu'aux, nues, en affir
mant que rien n'est impossible aux soldats françois.
i—p-r L'opinion de M. fureane ne s'accorde pas sur
ce point avec ceUç de M. de Dubois de Crauc&^iczp il
regardoit cette; forteres.se comme imprenable ; à la
vérité , M. Turenne n'avoit pas servi 33 ans dans les
■mousquetaires cpmme M. de Dubois de Crancê , et il
ne connotesoit pas comme lui la tactique constitu
tionnelle , qui donne une facilité incroyable pour en
foncer les portes ouvertes. ,Vj.. ,
•-s,:. h ■:>,.. ,. . - . *: *.i ■ i .- -

Un des plus-beaux tours_.de la ci-devant assemblée


nationale. estv sans contredit , d'être partie sans rendre
^ds' comptés :eriscçki fe théâtre "dû manège , sous la
^direction du'slèur çPAnâré, a parfaitement imité cer-
•tairrs théâtres <fô la 'capitale, tels- que ceux •des- bou-
'IfeVârds ettdé' Nîcôld*',- qui réservent leurs plus beaux
•sauts "pôdr les''derniers.'';

U&JIUUK.WBSSS9AM

Quelques depirjéX ,dëîrçajs ont' prie l 'ex- capucin


Chabot de ne bas "s'échauffer aussi considérablement
qu'il l'a fait ^.duand il dénonce -un, ministre ou un en
nemi des Jacobins, parce que I'athmôsbljère devient
insupportable autour de lui j à dix' pieds à la ronde.

Le jour dç -l'iljumination. et des jfeux. de joie des


Champs-Elysées, un Jacobin, en voyant le peuple
danser avec ivresse aiirtonr- des laTTipions , disoit en
;, apurant : Ne. vous semble-t-il p*s voir des p^piHons
.'qui "vw.it' sé'bruler i là chandelle ? , - ,'_ ';
( 421 )

- . Aux Rédacteurs du Journal.


La confiance que les honnêtes gens ont en moi,
m'attiroit une foule de pratiques, que je me faisois
uriidavoir de bien servir ; la cupidité de mes con
frères leur- ont fait inventer mille moyens pour nuire
à mon commerce ; enfin , messieurs , pour éviter les
erreurs de nom et de fausses adresses , permettez-
moi de me servir d'un journal aussi répandu que le
vôtre, pour annoncer au public que mes trois ma
gasins seront désignés par une enseigne pareille à la
gravure ci-jointe.

Ce faisant vousobligerez votre serviteur ,


d'And**.

Avis aux voyageurs.


De Met{, le 18 octobre. Le sieur Trinquet ,
tin de nos aubergistes , ayant pour enseigne à l'hôtel
de Font-à-Moussoiiy qui fait des fricassces le matin
dans sa cuisine i et des motions l'après-midi aiut
Jacobins, fit arrêter, hier, quatre voyageurs logés
chez lui , et les fit conduire à la municipalité , où se
trouva son confrère Jacobin le sieur Gel* , qui leur
.vola patriotiquement 40 louis, en leur donnant, en
échange de 200 louis d'or qu'ils avaient, des assignats
(( 4^2- î1
qui perdent 20 pour ioo ; cet échange fut assaisonné
ce tous les propos dans le sens de la révolution. — La
même aventure est arrivée à Longwi , où des voya
geurs ont été traités de la façon la plus cruelle.

Sua est-il démagogue? Est-il royaliste fïeau-


coup de gens nous assurent qu'il n'est rien du tout.
C'est donc comme auparavant j "on ' ne ' s'apperçoit
pas plus de son existence civile , que de son existence
littéraire. Du temps que la Harpe n'étoit pas Jaco
bin, et qu'il s'avisoit d'avoir un peu d'esprit , il disoit,
en,rjant de l'humeur grivoise et provinciale que lui
témotgnoit , depuis quelques jours , le bon-homme
Sua...... Cet homme ne me pardonne point de lui avoir
rendu sa femme.
i. p——Mil ,

La punition. .■"'
Pour sûr on tient que la grosse Picot ,
Encor assez passablement, jolie , v*
A pour amant d'Aig.... Figner....
Sur-sa stupideet triste fantaisie ■
Chacun la berne ; on la siffle par-tout.
On a grand tort : ah ! de son mauvais goût ,
N'est-elle pas la première punie ?

• Nous pouvons donner comme un fait certain -et


positif, que les gentilshommes qui sont partis dé
presque toutes les provinces , ont reçu de la part des
cultivateurs et des paysans , les marques du plus grand
Intérêt, et même d'encouragement. E 3 ■ r
V^uântité d'habitans du Poitou, entr'autres î ont
rté presse* les émigrans d'accepter tout ce qu'ils posi.
>édoient d'argent ; il ' n'y a en vérité plus que les
■brigands et tes Jacobins qui soient dartslc sens de-t*
( 423 )
révolution ; si quelqu'un de ces honnêtes gerts vouloît
parier contre ce que nous avançons , nous l'invitons
à déposer une somme quelconque chez un notaire >
nous en déposerons une pareille , tt celui qui aura
gagné , remettra l'argent de son adversaire au com
missaire de la section qu'il voudra choisir , pour être
distribué aux pauvres : si personne ne se présente ,
nous prenons acte de la vérité de notre dire, à la
confusion de messieurs de la jaquerie.

Il paroît décidé que nous allons perdre tout de bon


M. le duc d'Or/... On a cru long-temps qu'il iroit à
Coblentz , rejoindre les princes ses cousins ; mais il
a fait quelques réflexions qui l'en ont détourné ; on
assure qu'il a le projet de s'établir à Amsterdam »
et qu'il a donné ordre d'y bâtir une maisqn , dans
■ laquelle on trouvera toute sorte d'agrérnens et de
commodités , comme tripot , maison de banque ,
école militaire , leçons d'industrie , et enfin musico ;
c'est-là qu'il va désormais vivre en philosophe» pour
éviter la mauvaise compagnie.
——— ——
Noms des Rêgimerts de FFmpereut qui s'approchent
de nos frontières.
Cobourg, dragons; Toscane, dragons; Cletele,
infanterie , 2 bataillons -, Reinski , % bataillons ;
Lorraine, 2 bataillons ; Malezi, 2 bataillons, et quel
ques autres dont les noms sont oubliés.

Il est presque impossible de rendre compte d«s>


décrets ie l'assemblée ; les séances se passent presque
toutes à recevoir des adresses , à protéger les coupa
bles et à insulter les ministres ; hier il fut question
de mettre celui de la guerre aux galères. On voit que
l'esprit Jacobin y domine entièrement ; cependant un
( 42+ )
député nous a dit que les honnêtes gens aVoient la
très-grande majorité j mais qu'ils laissoient parler les
Jacobins , afin de les bien connoître , et que dans peu
ils alloient leur imposer silence... il e.st bientôt temps !

Annonce.
Un ecclésiastique 3 âgé de trente ans , ayant une
bonne main et sachant les calculs, désireroit trouver
une place de secrétaire. Il se rendroit le plus utile
qu'il lui seroit possible, on pourr oit l'employer même
à faire des lectures et à dire la messe. S'adresser au
bureau de ce journaj.

EFFET PERDU.
Hier , entre 9 et 10 heures du soir , dom Chabot a
perdu son bréviaire , en sortant du club des Jacobins ,
. pour "se rendre chez M. le duc è'Orl récompense
honnête à celui qui le lui rapportera.
ERRATA.
Page 407, N°. 51 , vers troisième, au lieu de :
ênfans élevés , list[ : enfans chéris.

r • Cours de la rue fivienne , 22 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 17 pour 100.
Ceux de 500 Jiv. 17 ± pour cent.
'Les louis valent \ Pour dfS .?siSnats de 5oàJ> 5 1- "> ««
l pour de 1 argent, is soilS.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent .6 pour 100.
—m— iwm^w^■b————■——MMi
'1 ■ 3 1 -»
.De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N°. 7 ,
au coin de la r. F'av art,-place de la comédie italienne.
Le prix de V'àhbnnemeut- est pour un mois , de 3 liv.
pourParis, et de.3'1,1 5f. pour la province, fr. déport.
Carde-du-corps mas
sacreen Périgord, prés
Lundi 24. oâûbre. Sarlat.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

■ Qu'il aimoit bien son roi ce Duranti ! que les


ligueurs massacrèrent à Toulouse en 1589. Il étoit
premier président au parlement; le peuple avoit em
brassé le parti de la ligue avec cette fougue qui l'en
traîne toujours aux nouveautés ; un des séditieux
le renversa mort d'un coup de pistolet, aussi-tôt 011
se jette brutalement sur son cadavre, et on le traîne
à la place Saint-George, destinée à l'exécution des
criminels ; les ligueurs avoient dessein de l'attachera
la potence, mais n'en ayant point trouvé, ils dressè
rent le corps sur ses pieds , et le lièrent au pilori ,
tandis qu'à un infâme poteau pendoit vis-à-vis de
lui le portrait de Henri JII, avec cette inscription :
Adco rex tibi carus erat , nunc licet eo fruaris et cum
eo jaccas. —— Tu as tant aimé ton roi , jouis libre
ment de sa présence et meurs avec lui.
Hist. Th. lib. 9.
O mes concitoyens ! quel est le François qui ne.
souhaite la mort, si sa tombe devoit être décorée
d'une pareille épitaphe ï

VA R I É T É S.
.Depuis que notre sublime constitution est termi
née, signce, sanctionnée, &c. le désordre et l'anarchie
Tome V. Année 1791, Fff
( 4*6 )
s'accroissent à un point véritablement effrayant : l'as
semblée en donne eile-même l'exemple en continuant
de s'emparer de tous les pouvoirs : elle établit des
comités qui entravent le pouvoir executif: elle mande
continuellement L-s ministres à la barre, elle fait des
dons , elle juge des procès ; tout cela sans pouvoir
ni caractère ; les departemens l'imitent et la secondent
de leur mieux, les assassinats , les pillages, les in
cendies se renouvellent : on se bat de tous côtés
pour la querelle de !a religion : ici on égorge les vrais
catholique?, là, on assomme les schisrnatiques ; le
Poirou seul se montre humain dans ce bouleversement
généra! ; il se co.itènte , comme dans f£l Jorado , de
présenter aux jureurs, de la boue jaune du- pays ,
offrande véritablement digne de leur mission et de
lçur caractère.

Le brave Gcrsas kue à pleine bouche les braves


gens qui , dit-il , sont prêts à voier à la défense des
frontières ; nous soupçonnons dans- son paragraphe
une légère faute typographique ; c'est que tout sim
plement on a oublis de mettre le mot voler en lettres
itanq'ues.
—muajgagas-BM»

Le journal du soir du sieur Tremblay, prétend


que l'honneur des chevaliers françois est blessé par
l'enlèvement qu'a fait un lieutenant-colonel de la
caisse de son régiment qu'il a portée à Tournai;
mais c'est tout au plus une légère restitution à compte
sur ce qu'on leur a vole depuis trois ans , d'ailleurs
elle restera en dépôt , et sera rendue dans le temp-
Au reste i il est plaisant d'entendre parler d'honneirr
à trois espèces de gens , les voleurs , les raccrocheuses
et les Jacobins; c'est bien h cas' de dire où diable
l'honneur va-t-il se nicher?..
( 427 )

Un frippon n'en estime un autre , qu'autant que


Celui-ci ait fait preuve de fripponrterie d'une manière
incontestablement patibulaire : voila pourquoi Danikn-
Rrbersp...., et Clément-Chair..., estimoient tant le
brissottëur Bris...

Nous apprenons de tous côtts que les anciens


députés enragés sont reçus chez eux avec la plus
grande indifférence. Le sieur Gvup... de Montaig...
digne cousin du sieur Goup... député actuel, en est
une preuve : beaucoup ont subi des marques énergi
ques de désapprobation ; nous aurons soin de rendre
compte de ce que nous apprendrons à cet égard :
mais en général nous savons que le peuple ne leur
témoigne aucune reconnoissance de l'avoir fait sou
verain sans sujets , sans pain , sans argent et sans
culottes : c'estle cas d'appliquer ces vers de. !a fJenriade:
Amitié , don du ciel, plaisir des grandes âmes ,
Amitié que les rois , ces illustres ingrats ,
Sont assez malheureux pour ne connoître pas.

Sur madame de 5/7/....


Arrête-toi , vieux philosophe en jupes;
Tes vieux attraits ne feront plus de dupes ;
On ne croit plus à ton esprit d'auteur :
Non, tu n'es plus qu'une affreuse Euménide i
Et ton moral est si bas , si fetide ,
Qu'aux Jacobins même il feroit horreur ;
Et qu'à ta bouche on compare ton cœur.
Auguste, des /....» •
( 428 )

Carra dans son N» iS A\+ >


«ne nune prête à joué , «*e SjV?^ "»" fl 7 «
monde espère bien que L?J A i ?-SOn ' tout le
pas à être éventée? ' ** JaC°b,ns ^tarder»

nous l'avions lais é?f' !f •"' du S'eUr ™*- »


contre laTon éî S" "" P"1S * demière fure^
Pied au cuPqut ?'ri6' £ ««* les coups-de-
»nal-à-proPosqvive l?naZ JP 'Iî^°Ur 2V°ir Crié
quis appel oit une ,LZ l CXPedltl0n q"e le mar-
etami GoJ le rZT * ternaire..'. Son rival
i/, il cke avt , e"e, SUr k Scène> da»s son N°.
/ , 11 eue avec éloge la mot on qu'a faite le siP„r

lottes du jardin an«; «„<■ P Jo!,es sans cu-

fait sjggngp
Gor.r,7.y dans son N<> 9or> r,^^
qu'on a besoin d'une inSS S ^ mtement
dans sa feuille du 18 octobre T • fï"'" &rra
assignats dans les cave des \ Ji',^-" °U ^"T des
exciter le peuple à «'„ L , «««erres , et cela pour
gens ne réu sfrLnt pofn^''f/ L T'5 CeS deux Graves
qu'il déteste iTffi lefuP!e ^«e le roi autant
fiais de sceléraLse ,Zl "" Krwt P0ur leurs
^WconstitutS qui o L^: EeT "'"" ^ et
pareils écrivains. pare,ls ProJets « «fc

Sans ofFenser les honnêtes o-ens annPll/t ' •


«ous .cre^s pouvoir ks can^Tdt^r;.!
(4^9)
trouvent le moyen de pouvoir s'échapper d'une bou
cherie où oh étoit prêt à les égorger ; la canaille et
les bouchers les poursuivent , et leur disent mille in
jures , dans laquelle tapeur entre pour beaucoup..V..
les bœufs poussés à bout frappent quelquefois ivec
leurs cornes, et bientôt

Les princes émigrés se proposent d'envoyer une


députayon à tous les clubs pour leur voter des re-
mercîmens sur les émigrations , et le nombre des
mecontens que leurs horreurs ont multipliés. On
assure que le général Bender sera de la députation ,
qu'il sera même chargé de porter la parole. On con-
noît son éloquence touchante , et l'on est bien per
suadé que les tnouvemens oratoires feront impression
sur les cœurs et sur les oreilles.

Mademoiselle Target perd tous les jours quelqu'un


de ses courtisans j madame la marquise Dasto* vient
de rompre décidément avec les démagogues et les
démocrates , conséquemment avec M. A*** de la
Rochefon , pour se jetter à corps perdu dans l'aristo
cratie , elle vient d'écrire au comte de Pa*** pour le
prier de lui retenir un appartement à Bruxelles', ou
elle va se rendre avec M. de Cal.,..
-wHTTffilCTI hl

Veuillez bien , monsieur , recevoir ma réclamation


contre la' qualification d'insolvable donnée à M. de
Mirabeau , dans une pétition adressée au corps légis
latif. Mon frère laisse des dettes , et son mobilier
sera peut-être insuffisant pour les payer. Mais tous
les scelles ne sont pas encore levés , et l'auteur de 1%
pétition , M. Frochot , qui se dit l'ami de mon frère,/
et qui e*t sqa exécuteur testamentaire, ne devoit pa$
( 43° )
ignorer que M. de Mirabeau a été doté dans son
contrat de mariage de plusieurs terres existantes dans
leur entier , lors de sa mort , et d'une valeur bien
au-delà des dettes ; on diroit , à entendre le pétition
naire , qu'il ne manquoit plus à M. de Mirabeau pour
être un grand homme que d'être déclaré insolvable.
Je lui demanderais s'il auroit osé tenir ce langage à
mon frère vivant ; M. Frochot auroit dû garder pour
lui ses étranges idées de morales , respecter davantage
les devoirs de l'amitié , s'en tenir à ses fonctions
d'exécuteur testamentaire, et sur-tout se connoître
assez en procédés pour ne pas faire une démarche
aussi importante sans l'aveu de la famille de M. de
Mirabeau.
Mirabeau du Saillant.

Nouveauté littéraire.
Parodie d'une scène d'Athalie, brochure ia-ZQ. ;
se trouve à Paris , che^ Maulèon, au Palais-Royal.
On rencontre à chaque page de cette petite bro
chure des traits piquans , et qui font le plus grand
plaisir. Voici un portrait fait par un des interlocu
teurs , il est si frappant que tout le monde le recon-
noîtra sans peine.
Il est , sur-tout , il est un prêtre sacrilège,
Dont le seul culte est l'or ; déserteur de son siège
Des Autels qu'il ser.voit , hardi profanateur ,
Et de toute vertu , fréquent violateur.
Ennemi de son Dieu , de son prince il dût l'être ç
Eouis de ses faveurs , avoit comblé ce traître ;
Ce bienfait l'importune, et l'ingrat aujourd'hui»
Voudroit anéantir son roi qu'il a trahi. *
C 431 )

On a' appris , hier, de Saint-Domingue, les nou


velles les plus désastreuses , mais dont on n'a pus
encore tout le détail ; on porte à dix mille le nombre
des morts de toutes couieurs j on dit que quantité
d'h.ïbi rations ont été brûlées , leurs champs rava
gés , &c. Sec. enfin on a vu un résultat du système
philosophique incendiaire des prétendus amis des noirs;
aussi le roi en apprenant cette affreuse nouvelle ,
s'est-il écrié douloureusement ■.•voilà dune les fruits
de la mission de l'abbé Grégoire.

Extrait d'une Lettre de Soisïoits. Nous avons


fait des préparatifs" immenses pour célébrer la pro
clamation de la constitution , mais hélas ! dans l'ins
tant où notre maire, entouré de ses acolytes , alloit
prononcer les paroles sacramentales , l'échafaudage
sur lequel on l'avoit huche , s'est écroulé avec une
précipitation épouvantable, Dieu-merci ces bons pa
triotes en ont' été quitte pour un relâchement, occa
sionné par la peur et pour quelques égratignures. 1
On est enfin parvenu à les retirer des décombres ,
notre maire furieux contre les aristocrates , qu'il a
soupçonné de lui avoir joué ce tour , cherchoit à
en reconnoître quelqu'un dans la foule , mais comme
tous les spectateurs rioient à gorge déployée, sa
fureur s'est heureusement généralisée.
■■■■ii.uiit1>|..'^' *r.---K—r*

On est inquiet de savoir si la même personne


qui étoit derrière Finet, et qui est soupçonnée de
l'avoir tait assassiner pour s'épargner à elle-même
la honte de la banqueroute que cet infortuné a faite
en mourant , n'est pas aussi derrière la maison de
secours , ou derrière la caisse patriotique , ou derrière
tous les papiers dont nous sommes infectés.
( 43* )

Lettre de M. Burke, sur les affaires âê


France et des Pays-Bas, adressée à M. le vicomte de
Rivarol , chezDcnné, libraire, au palais- Royal ,
No. 93.
Cette lettre est vraiment sublime de raison , de
politique et d'éloquence. Elle est suivie d'une lettre
de M . de Rivarol, qui se fait lire avec intérêt , après
celle de M. Burke*

Il a paru, hier, une petits brochure intitulée :


Sullow. de Peinture-, année 1791, C'est un jugement
impartial sur les tableaux exposés au Louvre. Nous
invitons MM. les artistes et amateurs de se le pro
curer et de profiter.

Errata à l'usage de toutes les listes de spec


tacles , insérées dans les diverses feuilles de la capitale :
Théâtre de la rue Feydcau , lise[ : ci-devant et
bientôt théâtre de Monsieur.
™«ssx:3^i?*3^KE3a>

Cours de la rue Fivienne , 23 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 17 pour 100.
Ceux de 500 liy. 17 f pour cent.
, louis
Les . . va. ent i^ Ç pour. des , „assignats
t,„ de„-"çqo „1. J5 1. 10 s.
l pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats^ de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.
■ - Il I Mil lilHMWIill l i 1 I I I III >i~
De l'Imprimerie du Journal, de la Cour et de la Ville,
dont le -Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N°. 7 »
au coin, delà r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de i'abonnement est pour unmais, de 7, liv..
pourParis, etde^l.i$f.pour la province, fr. déport.
w_ , rtfcv. Attaque du château
"_* 1 ^ * éifî**fyt% ^ Saint-Julien en Li-
nr j- h i \$ft . *mf mcusin , par %00 bri~
Mardi 25 octobre. J^^ ^A.

J O U R N AL i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
"■'- •■ Tout faiseur de Journal doFt tribut au malin. -
• . :. .... 1* Fonuiii,
<? . ' rr-f. ■ »l
Chanson sur l'air du Vaudeville de Figaro , par un'
habitant de la lune. ' <
Depuis deux ans , c'est en France;' . '
Qu'on jouit du vrai bonheur;
La liberté , sans licence , ' '
Les mœurs, les loix et l'honneur.,;'
La paix , l'ordre , l'abondance ,
Lui font un heureux destin
A beau mentir qui vient d'ioin. (Bis. )

Dans cette aimable contrée


• L'on s'empresse d'accourir ,
Des bienfaits de l'assemblée ,■ • • • .
Tout l'univers veut jouir ;
- ' La France régénérée
Doit tout au club Jacobin........
A beau mentirqui vient d'ioin. (Bis.7) .. fI
«' ■ ■• -■ ■ < ■ -*-^—-
VARIÉTÉS.'
Proclamation de rassemblée , imaginée par le
sieur B... sot, et adressée à tous les' peuples de
l'univers.-, . -; .-.,■; ,•■•■> -j-ivjî»
JNIous , assemblée bavarde , musar3e, criarde, ha-:,
garde , bientôt fuyarde , et sujette à îiazarde^, en verÇuj ,
Tome V. Année 1 79 1 . Ggg
( 434 >
de notre pleine puissance , arrogance , suffisance ^
insolence, extravagance, défendons et interdisons >
sous peine de notre indignation et autres peines aussi
graves , aux nommés Léopold, dît le Sage ; Catherine ,
dite la Grande ; Fré'ittic , dit le 'Juste ; Charles, dit
le Bon ; Ferdinand , dit le Catholique ; Gustave, dit
le Vaillant, et autres quidams , de s'opposer en au
cune manière aux augustes projets /le nos amés ,
feaux et chers enfan.s les j.acobistes , martinistes , illu
minés, et clubistes^ 'qui honorent journellement de
leurs visites les strstttts -Fjvpotd, &c.-pour porter chez
eux la paix , l'abondance , le bonheur et ,1e plus saint_
ces devoirs ; leur défendons de les vexer, empri
sonner, incarcérer, accrocher, guillotiner, rouer,
ni brûler f mais' au ^contraire leur ordonnons de
donnera nos susdits énfans les moyens de réussir
dans leur noble , digrfe et utile entreprise ; leur enjoi
gnons de les fêter , choyer , caresser , encourager ;
ce faisant ,- accordons aux susdits Uopold ,' Cathe
rine , &c. &CC, ïib'fre sublime protection, accorripagnée
de toutes les faveurs , grâces et approbations que nous
avons coutume de répandre sur nos fidèles sujets ,
amis ou associes ; #t la présente n'étant paifr autre
fin , nous prions D.i'eu qu'il ait les susdits rJopold,
Catherine , &c. dans s'a. sainte et,digne garde. Fait au
manège couvert , l'an 3 du non dé la liberté' , et de
notre règne le premier et le dernier. Signé Quatre-
sous , president^ secrétaires , les sieurs J.-F. , capucin
indigne; f-f \ les trois croix sont les signatures des
sieurs Laçroj_..,,._Ç<iiLp.. et Zfccwx^^secré.taires. qui
ont déclaré ne savoir g,igner* T

-'M. de BM<krie^Ûliy noùsatfartd'hëïïheur dè'riotas


écrire pour réclamer contre un article inséré flans
notre feuille du j6 octobre). Il affirme qu'aucun desr
domaines ddriné's par lé féu Wi ,,' en échange de, ïa'-
ptïneFpaiit* scWerafuite'd-'HèArich.einoht , n'^ctohv t^-
. ù iio-' i -'->''fiA . V ?moT
i 435 i
coré de hauts droits régaliens ; ces terres d'ailleurs
sont dépouillées aujourd'hui de tous les droits de
justice seigneuriale. " J'offre à l'auteur de cet article,
„ ajoute M. de liithune- Sully , l'objet que généreu-
„ sèment il estime de six à huit millions, pour le
„ tiers du prix. qu'il y attache. „

Le vil Chenier } écrivain frénétique ,


Pesant auteur , quoique rempli, de vent,
Malgré le goût qui le siffle souvent ,
Sans nul relâche enfante œuvre tragique.
Si quelquefois d'un vers noble et caustique ,
Vous gourmandez son orgueil odieux ,
Lui tout pétri d'un fiel démocratique ,
De l'œil vous tue et n'ose faire mieux.

Jeudi dernier on voyojt encore à la morgue les


tristes restes du comte de Versoix..... qui a terminé
ses nuits à onze heures du soir, au Palais-Royal,
par un coup de pistolet. Cette dernière et éclatante
preuve de patriotisme a éveillé l'attention de nos
nouveaux lég;slateurs ; ils viennent, dit-en , de vé
rifier avec la plus scrupuleuse exactitude les faits et
gestes du défunt, et ils ont déterminé à l'unanimité,
d'après cet examen , qu'il avoit assez mérité de la
patrie reconnaissante pour être solemneilement déclaré
grand homme, et traité comme tel : qu'en consé
quence son corps seroif préalablement enlevé du lieu
indigne où il avoit d'abord été déposé , qu'il serait
•embaumé et mis dans un cercueil de plomb , pour
être ensuite transporté en grande cérémonie dans Je
'monument où reposent les saintes pourritures de
'Mirabeau et Voltaire. Le jour de ces pompeuses
funérailles est fixé au 30 de ce mais. L'ordre et la
( 436 ) ■
marche du convoi est sous presse ; c'est le sieur
Buisson , libraire constitutionnel , rue Haute-feuille ,
qui en fera la distribution gratis, à commencer de
mardi prochain 25 de ce mois.

Le pat;riQtique Carra , rendant compte du discours


d'un soldat prétendu Autrichien ( qui n'est autre
qu'un émissaire de la jaquerie ) a oublié une petite
circonstance, c'est que ce brave homme a été pendu
à Tournai-, le 8 de ce mois.... Rtsquiescat i/ipace.
niuuliui»»

La vengeance.
Quoi ! IV^auri cardinal ! disoit dans un repaire
Des curés , ci-devant cavaliers ou dragons !
Quoi ! sa brave éloquence au Vatican prospère ;
Et nous , pestiférés , dignes sagrogorgons ,
Nous rampons dans la cure ! ... oh ! barbares affronts \
Sans culotte , courez , détrônons le Saint Père \
Que le chapeau fameux pare notre cerveau !
Ah ! dit la jeune Eglé, votre fureur est vaine :
Tenez, mes nouveaux dieux, tous vos bonnets delairut
Ne vous vaudront jamais un" semblable chapeau.
Auguste des Islets.

Quand on a parlé dans les sociétés ou dans les


grouppes , de la cherté du pain , de la guerre ,
des émigrans , des billets de méfiance , dont
le nombre énorme commence à épouvanter le peuple ,
du peu de considération dont l'assemblée jouit ,
_—^— de la scélératesse des Jacobins , des com
motions qui ébranlent la foible constitution de made-
( 437 )
moisclle Target , on finit par s'occuper de la future
nomination du maire de Taris ; on désignoit
dans le principe M. Friteau et M. d'André , mais ils
sont totalement oubliés , et les vues , en général , se
portent sur M. limaille, apothicaire, rue Sainte-
Geneviève, dont le mérite perce tous les jours.

On dit que les citoyennes du Palais-Royal ont


formé , l'autre jour , un comité dans lequel elles ont
dcclaré le sieur Fille.... prêtre réfraccaire et ennemi
de la chose publique.

Mirabeau qui , la plupart du temps , ne composoït


point les ouvrages qu'il croassoit à la tribune , et qui
étoient tant applaudis par les sans culotte , avoit
chargé un de ses intimes de lui trouver un faiseur-,
secrétaire. A l'instant où son ami alloit lui présenter
le jeune homme , l'illustre lui dit ce que j'essaie de
rendre en vers :
Son style hérissé de points..": de parenthèses,
Dément-il du bon goût les illustres fadaises ?
A-t-il l'esprit robuste ? Est-il bien empoulé ?
L'intime.
Sur son style on diroit que son style est moulé.
Auguste des Islets.

Extrait d'une Lettre de Marseille t dui"] octobre 1791.


Cette malheureuse ville est, sans doute , celle du
royaume où l'esprit de parti éclate avec le plus de
fureur : notre situation est trop violente pour durer
long-temps, et je crains que nous ne soyons à la
veille de quelque crise terrible. Ce sont sur-tout
nos théâtres que les deux factions, qui nous déchiient»
(, 43$ )
ont choisi pour leur champ de bataille, et il ne se
passe pas di jour où nous ne soyons menacés de
Quelques scènes de sang et de carnage. Hier j'ai vu
l'instant où. tout alloit être en feu. Des Jacobins ,
i la tête desquels étoit un nommé Y Evequi , eurent
l'audace d'insulter les officiers Suisses cjui descen
dirent au parterre, au nombre de trois, pour en de
mander raison : l'alarme est générale, on fait avertir
le club que les patriotes sont en danger ; la tourbe
sans culotte pénètre dans la salle, insulte de nouveau
les officiers Suisses , qui sortent au nombre de "j à 8 »
assaillis par trois ou quatre cents Brigands , qui n'osent
les attaquer , et qui les escortent en rugissant jus
qu'au corps-de-garde du Cul-de- B:£uf. 1 rois
officiers Suisses ont été attaqués à coups de pierres
et de" bâton, au sortir des Variués ; l'un d'eux tire
son sabre et coupe la main à l'un des as<-aillans.
Les trois officiers oot été enlev.es et conduits au Palais,
où iis sont . ctuellement investis parles patriotes, qui
ont quatre pièces de canon et des factionnaires qui
gardent to'jtt s les avenues. Aujourd'hui la fermen
tation e-t au comble. Deux capitaines de la garde-
nationale , j 'entend.- de cell'e qui marche droit , sont
à se -concerter dans ce m'ornent avec les Suisses pour
frapper un coup île vigueur, qui seroit essentiel dans
ce nio.nent-ci , pour ramener l'ordre, et déconcerter
les brigands. Nous attendons avec la plus, vive anxiété
le dénouement de tout ceci.

Lord Gordon , détenu depuis deux ans dans les


prisons de Nm-ratc , pour avoir public un libelle
infâme, contre la reine de France, fatigue le roi
George de ses pétitions , pour le supplier de lui rendre
sa liberté. Le roi est inflexible, il veut que ce
lâche et vil libelliste, subisse jusqu'au bout sa con
damnation, tin France, le club infernal auroit décerné
la couronne civique au calomniateur.
( 439 )

Sur l'affiche jaune et dégoûtante d'un Jacobin


ru-gissanht, rue delà Perle, sous le non de I'amI
D£S CITOrENS*

Un citoyen parlant à ses amis , •"


Fronde l'amour que je porte à Louis.
Le beau coq bleu n'est rien près de ce merle.
Si par méchef , dans la rue à la Perle»
Vous avisiez ce détracteur de rois, '
Ne l'estimez la perle des François, • -
Beau jour n'est loin qu'afficheur bleu ou jaune,
Bien à son dent.connoîtra son bé-jaune.

A V î S. '"> ;

Messieurs, je suis allé hier à l'assemblée nationale,


et j'ai été vraiment choqué de voir les dieux de la
France vêtus avec tant de négligence et de mal-pro-
prete. Il n'est pas nécessaire qu'un député ait l'ait
de ce qu'il est, la plupart du temps; il faut sauver
les apparences. Qu'il parle mal françois, c'est tout
simple; mais il. ne faut pas oit rager à -la- fois et là
Vue" et l'oreille. Ce n'est pas que je lui conseille le
luxe , ses dix-huit francs n'y suffiroient pas ; mais
je lui recommande un extérieur décent et propre.
Mirabeau , d'ailleurs cousu de -crimes , avoit cela
«eul de bien en lui , c'est que s'il ne se respectoit
pas lui-même, par sa mise il respectoit -le public,
La propreté , dit Montesquieu , est i'image de la net
teté de Pâme ; je ne suis donc plus étonne que nos
députes soient si sales,
i Auguste des Lias. '_
( 44° )

Le sieur Diot , évêque constitutionnel de Rheims ,


fit un mandement pour le chant d'un Te Deum.
II s'y expriment ainsi :
vt La constitution a tiré Louis XVI de la populace
. ' , rois , pour en faire le plus grand potentat de
4. . univers. „
Le département de la Marne , scandalisé de cette
tournure oratoire , a suspendu le mandement et le
Te Deum.
~N. B. Ce sieur Idiot , qui range les rois de la po
pulace , est fils d'un Vinaigrier de Rheims.

Conâorsîx , ce mauvais génie ,


N'est pourtant pas sans bonhomtnie :
Quand on lui dit qu'il est cocu ,
Il répond sans hypocrisie ,
C'est ma femme qui l'a voulu.

Cours ie là tue Fivienne , 24 octobre.


Les. assignats de 50 liv. perdent 16 | pour 100.
Ceux de 500 liv. 1 7 pour cent.
Les louis valent Ç P<>ur des assignats de 500 1. 5L 5>.
I pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint Marc , N°. 7»
c - au corn de la f. Favart, place de la comédie italienne'
le prix de l'abonnement est pour un mois,[de 3 livi
four Paris, et de 3 1.1%f. pour la province, fr. déport.
" • • y** éfr***4% ^' &ilruma'a > *■«<«*

is j- /• n l ^&.*W> sine dans son chduad.


Mercredi x6 octobr. y&JLJp

JOURNAL
* DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


T-a Font AIN r.

Le gouvernement anglois , en comparaison duquel


a république de Platon n'est qu'un rêve ridicule , et
qui sembleroit inventé par Locke, Newton , Hallcv
oh Archimcde , a été solidement tebàti du temps de
Guillaume d'Orange; il est à croire qu'une consti
tution qui a réglé les droits du roi, d.' la noblesse et
du peuple , et dan» laquelle chacun trouve sa sûreté ,
durera autant que les choses humaines peuvent durer ;
il est à croire aussi que tous les états qui ne sont pas
fondés sur de tels principes , éprouveront de fâcheuses
révolutions.
Kolt. Gouv. Anglois , p. 521.
Il ( Voltaire ) préférait un seul maître à plusieurs ;
un souverain dont on ne peut craindra que les pré
jugés, à une troupe de despotes, doat les préjuges
sont encore plus dangereux , mais dont on doit crain
dre de plus les intérêts et les petites passions , et qui ,
plus redoutables aux hommes ordinaires , le sont sur
tout à ceux dont les lumières les effraient , et dont la
gloire les irritent.
Fit et Foh. far M. de Condorcet.
m * 11 ' " Ml s*^*4w^

VARIÉTÉ S,....,,
ous n'avons jamais et* plus cdnfens de Hous-
êmes , que depuis que nous voyons le déchaîne-
kaèi
Tome V, Année 1791. Hhh
( 44.2 J
ment de la fureur des Jacobins contre notre journal j
ils nous dénoncent à tous les pouvoirs , législatifs ,
administratifs, exécutifs, judiciaires ,&c. ces gens-
là sont enragés de ce qu'on les démasque , et sur-tout
de ce qu'on se- moque d'eux ; c'est cependant une
petite malice que nous nous permettrons souvent, et
nous sommes bien aises de le leur déclarer en face ;
nous sommes sous l'égide de la loi , et de ceux qui la
font observer , et dont nous n'avons qu'à nous louer ;
c'est encore la une des grandes douleurs des Jacobins
que d'entendre dire du bien de la garde-nationale ;
ils ne peuvent lui pardonner d'avoir fait son devoir
au Champ- de-Mars : mais il faut que ces pauvres
gens s'attendent à recevoir de nous ce petit chagrin ;
et nous dirons toujours que la garde-nationale est
aussi honnête que les Jacobins sont coquins : quant
aux assassins , nous les attendons de pied ferme.

L'affaire des émigrans ressemble parfaitement à la


fable du faucon et du chapon , dans Lafontaine ; ce
dernier étoit sommé de comparoître devant un tri
bunal fort Ressemblant à celui des Jacobins.
Tous les gens lui crioient pour déguiser la ehose,
Petit, petit, petit; mais loin de s'y fier,
Notre émigrant laissoit les gens crier ;
■ Serviteur , disoit-il , votre appas est grossier,
On ne m'y tient pas , et pour cause.
; . '. „ Lafont. fabl. 21.

On assure que le sucre et le café vont augmenter


•onsidérablement j mais on ne pourra pas en accuser
nos législateurs^ qui ne déjeunent qu'avec un petit- '
pain eç un grand verre d'eau-de-vie.
( 443 )

SÉANCE DES JACOBINS,


Du mardi soir , 25.
Le sieur dé Rochambe , envoyé par son général de
père , se présenta très-effaré , avant-hier , à la triT
. bune ; son air fit pressentir qu'il n'avoit que des choses
sinistres à dire. Après s'être recueilli un instant,
il interrompit un profond silence , en nous prévenant
qu'il nous falloit tout le courage qu'il nous connois-
soit , pour écouter patiemment les cruelles vérités
qu'il avoit à dire. ( On applaudit. ) Oui, frères
et amis, je dois vous le dire, les patriotes sont à la
veille de courir les plus grands dangers. (H// hé /)
Les princes , avec des forces combinées , ont
peut-être percé dans le moment que je vous parle
les bandes constitutionnelles que mon père leur a
opposées. ( Bah ! bahi ) Nos troupes de ligne
n'attendent qu'un moment favorable pour se joindre
aux ennemis des amis de la constitution. { Ha 1 liai \
Peut-être dans cet instant s'y sont-ils occupés à faire
des cartouches avec le papier sur lequel sont tracés
les sacrés caractères de notre sainte constitution.
( Ho ! ho ! ) Peut-être ( à l'ordre du jour ,
bruit. ) Rassurez-vous, citoyens, et que les
aristocrates tremblent. {Bravo, bravo; applaudi. )
Oui , braves patriotes , oui , nous verrons se vérifier
un vieux proverbe, qui dit : que la corde
( A ce mot , tous les auditeurs se passent la main sous
le menton, sans cependant interrompre l'orateur qui
continue ainsi. ) Oui, braves Jacobins , la corde
NE PERD JAMAIS SES DROITS Un
bruit sourd s'élève, le duc d'Or.... qui, jusqu'à, ce
moment avoit prêté une oreille attentive , se lève
avec précipitation , et fuit à toutes jambes , en de
mandant l'ordre du jour et des chevaux d< poste ;
cette forte inquiétude , de la part d'un ancien secré
( 443 >
taire de la société j augmente celle de tous ; ■—— on
se lève ; — ■■ on s'agite enfin, on a le déplaisir de
voir le vertueux- Chabroud se casser une cuisse en
sautant par-dessus les banquettes. Foidel et
Pamtla se trouvent mal en tombant dans les bras
l'un de l'autre. — Dom Chabot replace à son menton
sa barbe de capucin, et prend le manteau du pontife
Gobet pour s'en faire un capuchon. -— Syl/ery-
Oucssant se couche sous un banc , où il lâche avec
abondance les effets de la peur. — L'intrépide Carra
arrache la Juppé , la chale et la coëfFe de madame de
Cournant^ pour se déguise i——■ Un faux frère casse
la tête .de Claude Faux chij avec la sonnette du pré
sident. — Le vétérant mousquetaire , Dubois-de-
Çranci se fait une paire de moustaches pour se dé
guiser en militaire. ■ Dumoulin, Gçrsas , Nau9
Cêrutti , Chartres , Maindouçe , Fercire , Manuel ,
Nod , Ducos et Brissot se jettent parles fenêtres,
■ <- Saint-Huruge grimpe aux tribunes , et se fourre
sous les juppes de la marquise de Sillcry , qui , dç
frayeur, fait une fausse couche. Bref, les cul-
buttes ont été si considérable; , que pas un Jacobin
n'est arrivé dans la rue sur ses deux pieds.

L'abbc Faux chef, si candide, si pur,


Qui pour Dieu seul , employant sa faconde ,
Fuit les trésors, vit en grand homme obscur,
Et quelquefois pieusement abonde
En saints romans, qu'il débite à la ronde j
Hier, préchant , dit que par charité ,
Vincent rama sept mois sur les galères ;
Sept mois ! le terme est un peu limité ;
L'abbé Faux chef, par zèle pour ses frères,
Eût bien mieux fait : il y seroit resté»
(4+5 )

La nation françoise actuelle joue sur le théâtre du


monde le rôle que joueraient dans Paris les foux
échappés de Bicétre et de Charenton , ils couroient
de tous côtés., insultant les passans , les prenant à la
gorge, mettant le feu aux maisons, &c. on com-
menceroit par en avoir une certaine frayeur , mais on
ne tarderoit pas à leur courir sus ; on renfermerait les
insensés, on enchaînerait les furieux, et on musete-
ron cçujf qui voudraient mordre.

* Le sieur Mo . . député d'Orléans , ci-devant secré


taire de l'évéché, a dit hier 21 , à une personne très-
digne de foi , qu'au premier mouvement, il écrirait dans
les provinces pour exciter le peuple à brûler et saccager
les possessions des émigrans ; on voit que si messieurs
les législateurs Jacobins n'ont pas en grand nombre
de vertus, ils ont au moins celle de la franchise. Si
M. Mo. . a un peu de cceur, il démentira ce que nous
disons , afin que nous ayons le plaisir de le lui prouver.

L'enthousiasme qu'inspire par-tout l'abbé Mauryl


ne nous étonne pas. Cet hommage a été rendu, dans
tous les temps, aux âmes fortes et aux grands caractères.
C'est un aigle qui , méprisant les reptiles venimeux qui
sifflent autour de lui , s'élance avec fierté dans la nue.
Vous ne serez pas fâché d'apprendre un trait de cet
iHustre orateur , qui ne dépare pas les autres. Potre
province , a-t-il dit, en s'adressant aux gentils-hommes
d'Auvergne, se distingua, dans tous les temps ,pa^
ses vertus et son héroïsme i mais aujourd'hui , plus que
jamais , elle a dû faire oublier, la honte d'avoir donné!
k jour à la Fay. ... et à d'Est. . . .
MeuoB-MoffPAS, témoin auriculaire.
( 446 )

Chez un grand prince et digne en tout de l'être,


Jadis Grouvel... à son aise vécut ;
Pour se venger des bienfait» qu'il reçut ,
Il veut brûler le palais de son maître.

Madame Ame!. . de Cha. . . . femme du caissier


de l'extraordinaire, est travailée de la démocratie la
mieux prononcée. Quoiqu'extrêmement laide, elle se
fait expliquer les droits de l'homme, et il existe des
êtres malencontreux qui ont le courage de pratiquer
le plus saint des devoirs. En vérité, c'est de l'héroïsme-
tout pur. Au reste, ladite dame ne perd pas la tête;
car à travers les tourbillons de patriotisme dont elle est
environnée, elle a su acquérir pour 700,000 livres de
biens nationaux , ce qui n'est pas mal vu du tout.

• Clrut.. , matois ex-jésuite ,


Est bien malade, à ce qu'on dit ;
Il .n'a pas, tort d'aller si vite ,
Il mourra du moins dans son lit.
^-imJLHHtSB.

Théâtre de Monsieur.
Ce théâtrç a donné , lundi dernier ,1a première re
présentation del Ccnvuate di Pietra. ou le Festin de
Pierre. Le succès. a.été des plus médiocres. La musique,
qui est de différens compositeurs, ne nous a pas paru
renfermer ces beautés mâles et pittoresques qu'on
admire si souvent dans Paësiello, Sarti et autres grands,
maîtres ; nous avons pourtant distingué une charmante
cavatine de M. Muigoççi, délicieusement chantée par
(447 ).
M- Morelli , et un quatuor de Cherubini, qui auroit
produit un autri effet, s'il avoit été exécuté par des
voix moins cteintes que celles de mesdemoiselles Si-
itionnet et Ncbel. M. Morelli a. développé , dans son
jeu et son chant , un talent prodigieux. iVladame Mori-
chclli nous a paru avoir perdu quelque degré de sa
perfection ordinaire; nous ne savons si c'est à une in
disposition ou à la foiblesse des morceaux qu'elle a
chantés , que nous devons attribuer cette abscence mo
mentanée. M. Rajfanelli a rendu un rôle très-court,
avec la supériorité qu'on lui connoît. Nous engageons
très-fortement M. Mengoçri à mettre dans son cos
tume une recherche plus soignée ; car il est vraiment
honteux que sur un de nos premiers théâtres , un grand
d'Espagne de la première classe soit figuré par un,
exempt de maréchaussée , vêtu d'un habit de serge ,
surdoré d'un faux galon. Le" dernier acte a produit
un effet étonnant par la beauté effrayante des décora
tions, qui représentent le séjour des damnés. Nous
invitons les amis de la constitution à assister à ce
dernier acte , ils pourront y profiter.
Une altercation d'intérêt , entre M. Mandini et l'ad
ministration, nous menace de la perte de cet artiste
pour la rentrée de Pâques. Il est triste de penfer qu'une
fpéculation pécuniaire puisse enlever aux amateurs un
talent aussi rare.

Gravures.
On trouve chex Webert, libraire, au Palais-
Royal , les carricatures ci-après :
• I0'. Le portrait dt M. d'André, ci- devant dé
puté , représenté dans sa boutique , les balances à,
la main , &c.
2°. Eh donc! Co-co , avec deux couplets extraits
de ce journal, air : Oui noir
30. Le Sans tort , carricature relative à M. de
Lafay....
40. Une autre carricature relativs à M. et madame
Bail...
(44« )

Dialogue entre Pasquin et Marforio , sur les tableaux


du Sallon, 1791.
, M A R. F o R I o.
Es-tu de mon avis ? Cette année , au sallon ,
Le Louvre est en tableaux rema rquable.
Pas q^u i «.
Oui , certe ?
je les admire à la façon
De l'h«mnïe que Ducreux nous peint la bouche ouverte.
Errata du JV°. d'hier.
Page 437 , Sur son style , on diroit que son style
est moulé ; lisez ; sur ton style , &c.

Cours de la rue Vivienne , 25 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 \ pour 100.
Ceux de 500 liv. 1 7 pour cent.
Les louis valent \ P0"1" à?s *ssiSnats de 5°° l 5 »• 5 s.
£ pour de 1 argent. ïo sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.
AVIS,
Les personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
SSSSSSS ! ! 3 I BSSBBBB**
De l'Imprimerie du Journal; de h Cour et delà Vifle,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Mare , &a. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne*
Le prix de l'abonnement est peur un mois, de 3 liv.
pourParis, et de-$l.i$f.pour la province, fr. deporu
Vj©
~ c»î> ■ CsdeM.de fauvilcu
*'* élw*ry& £ra/)d père de Mira,
T„,, u 27
Jeudi . octobre.
ja. l sS^T^sr beau,
J\»/t ,. ■exhumes
, •■•,--.etbru
-,
1 -*»-«&. l(s vfir des brigands.
Cil no
JOUA N AX
DE LA COUR ET DE LA VPLE'l?
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Fo n t a'in i.""

les Bourgeois de PJr'igueux aux gentilshommes, ffssm-%


. Mis pour le rétablissement de l'ordre et.dilboi\h\ejirel.
, -AJR : Mo.n honneur dit.
—Sauvons les lys , tel est fe-cricru -zèle ■ .:■■■„ j
.Qui vous rassemble , il! ustrtsj chevaliers 5 ■ -■'•••■ i
c Sous vos- drapeaux , même •ardeur rions appelé',
: Et nous brûlons d'être vos- éeuyers! 1 '- r:\
Nous vous suivrons mi chemin- dé Ia«glpirey --"•"'•v
• En partageantes travaux-, vos combats : «'A'- •'
Lorsque les chefs remportent la victoire ,- a i-t»
Mêmes lauriers couronnent leurs soldats.
v, . ... ..T x."
Deyos,^ïeuxles talenV,;1a;ya;îffcrfce', '. -Ivî
Les ont inscrits chez nous àujii-erriier rang ;v' < ''
Titre flatteur' devint la récompense , ' ■''
Dont oh paya leurs services, leur sang. ' '
. Ah ! puis'sïons-nous enflammes par r'e^eri&Te "!*
GrayW'ritîS nibmsau livre de thWeûr, : Va
t '. ». ...
A vos côtés être admis dans sôri temple :' "'!;;oa
C'est du "déstm- la suprême fii'vfuV.- " -'•-''•"••-^n*

-, : ;..:.: ,,ir,V, A R I É T ÉJ,


-Ufff-jiufW'homwe.j plein d'honneur^ do dépar-temettt
^'-fEuftt Jipxiiti, il. y a quelques jour^y ? l'iiftçu^*
Tome V, Année 1791. Iii
( 450")
ses parens , pour le rendez- vous de l'honneur fran-
çois. Son père gentilhomme , mais qui voit la
fconstitution précisément sous un point de vue comme
on ne doit pas la voir , furieux de ce départ , vint
à Paris pour chercher soÀ fils , et fut obligé de s'en
retourner comme il étoit venu sans l avoir trouvé ;
arrivé chez lui, il amïonça à ses paysans que son fils
étant 'parti pour aller joindre des ennemis de la cons
titution devait être regardé comme mort ; en consé
quence il paya pour qu'on sonnât les cloches. — Des
gardes nationaux qui passoient pour aller sur la fron
tière , crurent que c'étoit le tocsin qu'on faisoit sonner
sur eux ; ils alloient pendre le sonneur , lorsqu'on les
instruisit du motif de cette sonnerie canstitutionnelle
que leur commandant ne put croire qu'après que le
gentilhomme lui-même le lui eut certifié, ce
brave homme ne put s'empêcher de lui dire ( une
vérité que tous les vrais François ont dans le cœur ) ,
que quoiqu'il regardât comme ennemis les gentils
hommes qui étaient à Coblent[ , il ne pouvoit se
dispenser de les estimer,, autant qu'il méprisoit ceux
gui restoient.

M. de la Harpe a. dit": le silence du peuple est la


leçon des rois. Ce vers est beau et réveille une grande
idée.' Mais égorger , piller , brûler,' saccager , sont-
ce là les attributs du silence? Si Té peuple est en
droiç.de se plaindre des abus du pouvoir ministériel ,
s'ensuit-il qu'il doive sapper religion , leix , ordre
social , base de toutes propriétés ? Quand les cochers
mènent les chevaux , adieu Féquipage. ; :, .

Nous ne concevons pas pourquoi nos législateurs


-se déchaînent tant contre les tripots , dass:. lesquels
ies. trqjs quar$ de ces racssiturs passent, la /moitié

V
( 4SI )
de la journée. D'ailleurs , l'assemblée n'en donne-
t-elle pas elle-même l'exemple ? Assurément on peut
dire d'elle qu'elle joue gros jeu.

Fh quoi ! Gors.. i Toujours un noir poison


Sur tes écrits se répand à foison ?
Ne sais-tu pas , digne fils de Cerbère,
Ce qui t'attend , ou potence ou galère ?
— Le présent est, et l'avenir n'est rien j
En attendant, je mange , c'est le point :
Pour bien dîner, j'égorgcrois mon père.

Ce qui vient de' se passer à Avignon a \m peu


surpris et mécontenté les Jacobins , accoutumés à
égorger et assassiner tout le monde, sans défense et
presque sans réclamation ; le peuple de cette mal
heureuse ville , las d'être opprimé par des brigands ,
et regrettant le gouvernement paternel de son légitime
souverain , a foiblement imite les Cannibales qui
n'ont cessé de lui donner des exemples de férocité
d'un bout du royaume à l'autre; il a fait justice d'un
certain l'Ecuycr , digne compagnon de Jourdan le
coupe -tête, et de quelques autres scélérats- comme
lui ; il est certain que la violence du peuple d'Avi
gnon est condamnable pour les avoir dérobés au juste*
supplice qu'ils méritoient depuis long-temps.

On avertit les personnes qui peuvent être étonnées


de ne trouver de vin ni à Auxerre , ni aux environs,
que M. (i) ci-devant député du ci-devant tiers-état

(l) Marie de la F......


'
, . ... ( #* )}
dé de' ci-deVant bailliage ,• n'a pas dédaigné, à pcintf
descendu du trône législatif, d'acheter mille feuil
lettes de vin , qu'il â payées comptant en beaux et
bons louis d'or, neufs. On estime ce sacrifice , connu
de toute la ville d'Auxerre, à la somme de soixante-
douzif mille livrefs au moins. Le patriotisme respec
table du ci-,fcvant inviolable, y fait supposer qu'il a
trois excellens motifs. — Le premier , de prévenir
les accaparement que faisoient les commissionnaires
sous l'ancien régime, et de les- forcer par-là à s'oc
cuper de la chose publique plus que de leurs intérêts.
— Le second, de réduire à l'eau les aristocrates. —
Le troisième, de distribuer du vin gratis au bon peuple
les jours de Te Deurn. Chacun sait" que Ce vin sera
soigneusement.xonservc dans les superbes caves et les
magnifiques celliers que ce même député a fait cons
truire dans le vaste emplacement', acquis par lui, et
qui fôrmoit l'église et le couvent des Augustins. Il
# eu la prudente précaution de faire déterrer ceux
■dès corps de ces religieux qui avoisinoient les bàti-
mens. Tout le monde admire la modestie avec laquelle
s'étoit conduit jusqu'ici cet ex-roi , dont la fortuite
Rassoit encore en 1789 , pour être des plus médiocres.

En attendant les portraits de. nos nouveaux légis


lateurs, que M. Zevachei, marchand d'estampes fait
graver , nous donnons à nos lecteurs impatiens d'avoir
cette collection , un petit crayon du portrait de l'un
d'eux, le législateur Chàbot-Barba. Nous les
prions de vouloir bien excuser quelques légers défauts
de dessin , en faveur de la ressemblance qui est parfaite.
( 453- j

La séance nationale de mardi matin a été véhé- ■


mente , cependant la commotion n'a pas été aussi
violente qu'on l'a répandu dans le public. Il est
vrai que les tribunes se sont moquées , dans le grand
genre , du président et des représentai de la nation ,
qu'elles ont menacés par des cris , et avec le poing ;,
mais la sensibilité de nos législateurs ne leur a pas
permis de passer sous silence une incartade de cett»
force ; en conséquence iis les ont menacées vigou
reusement avec leur bâton ; un d'eux alloit même
leur jetter son bilboquet à la tête , lorsqu'il en a
été empêché par un de ses confrères en législature»
qui a prudemment prévu que les spectateurs pour-
roient bien leur jetter les pierres qu'ils avoient déjà
tirées de leurs poches. Le président s'est couvert
trois fois, ce qui lui a valu une bordée générale de
sifflets. —— Les propos qu'on s'est tenu de part et
d'autre , ont fait croire aux amateurs que c'étoit une
répétition d'un dialogue de la façon du père Duchêne.
—— Bref, les combattans se sont séparés jusqu'à
demain fort courroucés les uns contre les autres ,
ce qui fait croire que les billets des tribunes que les
sans-culottes et les va-nud-pied n'ont vendujusqu'à
présent que 3 livres, augmenteront du double.

VERS
Pour mettre au bas du portrait de M. falbl Mauri.
Redoutable ennemi des ennemis du trône ;
Auguste défenseur de notre auguste foi ;
Quand la France te hait , l'univers te couronne *.
Quelle honte pour elle ! Et quel honneur pour toi {
(454 )

Avignon et le Comtat étaient , sans contredit, 1«


peuple le plus heureux de la terre ; à tous les avan
tages du climat , il réunissoit le caractère le plus pai
sible , et te gouvernement le plus doux ; point d'im
pôts , aucune vexation d'aucune espèce ; à peine une
légère inspection sur la police rendoit le pape ,
moins le souverain que le père de ce pays fortuné y
nous arrivons, aussi-tôt tout di?paroît ; lefer , le feu,
îa famine , tous les fléaux réunis conspirent à faire
passer 'au dernier degré du malheur un peuple dont
tout Je crime est d'avoir voulu conserver son bien
faiteur ; les brigands du pays , et quantité d'autres ,
arrivés de toutes les contrées voisines, y sont soufflés,
payés par la secte des Jacobins ; ils y égorgent les
innocentes victimes de la fidélité ; les massacres se
perpétuent long-temps. Mais enfin les brigands fati
gues de leur propre lenteur , se décident à mettre
d'un seul coup le comble à toutes leurs fureurs ; plus
de quatre cents personnes viennent d'être égorgées ,
zant dans les prisons que dans le reste de la ville :
on ne sait pas encore au juste le détail de cet horrible
événement, que tous les bavardages philosophiques
n'empêcheront jamais d'envisager autrement que
comme le crime de la révolution françoise, et sur
tout de la secte infernale des Jacobins , qui fait ses
efforts pour se propager dans tout l'univers, dont elle
voudroit opérer la destruction.
C'est la nuit du 16. au 17 que cette horrible Saint-
Barthelemy a eu lieu à Avignon ; nous avons parlé
a.y çourier qui a apporté cette affreuse nouvelle , qiy
malheureusement n'est que trop authentique.

Villeneuve- les-Avignon , le 20 octobre 1791.—Vous


11e pouvez avoir qu'une faible ou fausse idée des hor
reurs qui nous environnent. Le sieur Dupr«ty déuuté
' ( 45S )
des brigands , arriva le 17 de Paris, pour soutenir la
férocité de ces bourreaux. Il a fait signer, par quatre
députés ds l'assemblée constituante , qui retournoient
chez eux , le procès-verbal de la mort du sieur
l'Ecuyer; vous jugez combien de mensonges et dç
calomnies va porter à l'assemblée législative , le
courier extraordinaire qu'il a expédié sur-le-champ
contre les prisonniers et autres personnes qui ont cté
les victimes de la fureur de votre propagande ; an
compte dix noyts, quarante-quatre hommes assassinés^
et quatre femmes. J'hésite à vous tracer une scène
abominable. Le fils de l'Ecuyer, .âgé de quatorze
ans , entra comme un furieux dans la prison, et assas
sina trois prisonniers, l^uel coeur féroce dans un
enfant ! Les brigands embaument lecsrps de l'Ecuyer
pour le présenter aux commissaires. La mort de ce
scélérat a coûté la vie à beaucoup d'honnêtes gens ,
et particulièrement au curé de Sa-nt-Symphorien,
vieillard de 80 ans , recommandabie par sa probité et
sa douesur. Dieu nous envoie les troupes de ligne
pour mettre un terme ;iux maux qui désolent ce pays,
jadis le plus fortuné de i'Europe.

"L'institutrice Brûlart nous dit , en parlant du


duc de Montensier, qu'il ne sait rien; d'où il ré
sulte , selon nous , que c'est celui de tous ses élève*
: qui a reçu la moins mauvaise éducation.

NOUVEAUTÉS.
'Affaire de 1773 du régiment Royal-Comtois , rap-
. ptllèe à l'assemblée , dite nationale > par M. Chabroud
, in 1799, 179 1« — Se trouve cheç Chambon, libraire ,
■ prés la place Maubert , rue de Eièvre , nQ . 34. ; et
■ chc[ Gâtelier, n°, ji « iS , paroisse Notre-Datru,
Prix 30 sols. •.*.:. ."' '
(45è)
Nous invitons nos abonnes à se procurer cette br<>
chure, où M. le comte de Sanois a rassemblé des
faits précieux et intéressans relatifs à cette affaire
vraiment extraordinaire.

Nous sommes invités d'avertir nos lecteurs de


prendre quelques précautions , quand ils reçoivent
de la monnoie nationale en billets patriotiques ; car
plusieurs personnes, entre les mains desquelles ïl
en est beaucoup passé , se plaignent d'avoir attrapé
Une maladie de peau qui les excite à se gratter con
tinuellement.

Cours de la rue Fivienne ,. 2.6. octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 pour 100.
- Ceux de 500 liv. 16 £ pour cent.
Les louis valent l P°urdes assignats de 5°° 1. gl.
Les louis vaiem £ ^ de rargçnt# l6 Sous# ,
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liir.
perdent 6 pour 100. , - - . ,._

A V. I S. ■"■'

Les personnes dont l'abonnement- expire à .la. fin


4e ce mois , sont priées de le renou.vj.lkr. au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
1 .il"" ■—,IBB— llim ■■■H«^M»W—M
" De l'Imprimerie du Journal de la. Cour etxlela Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Smut-Maix , N". 7 ,
au coin de la r. Favart, place delà comédie italienne.
■ Le prix de l'abonnement est pour. un mois, de 3 liv.
pour-Paris, etde$ l.isf- pour la province, fïuhjx>xt*
o £■»» > 'Mort du prieur dt
NT. ^o- jùzfCx. Dalon en Limousin,
à la vue de 12.OQ £ri-
Vendredi z8octobr. gands.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontaine.

Préface pour Mademoiselle Target- ■ ■ -


L'ignorance , l'envie et la scélératesse
Ont de ce code impur dicté routes les loix ;
Ses auteurs, ennemis des peuples et des rois, ,
Ont navré tous les cœurs d'une sombre tristesse.
Avides de forfaits, et de sang altérés,
Us ont déifié le crime et le carnage,
Ils ont bravé le ciel et leur funeste rage ;
A profané le trône et nos temples sacrés.
D'un bon peuple ils ont fait un peuple Cannibale,
Us ont changé les Francs en monstres inhumains.
Patrie infortunée ! ah ! la boëte infernale,
D'où l'on vit tous les maux fondre sur les humains , :
Jamais à tes enfans n'eût été si fatale.
L. G......
A M. de S l'un des 6o,080 linigrans.
Jeune héros , volez où l'honneur vous appelle ,
Venger Dieu, ses autels , la noblesse et les lys,
De tous les scélérats purgez votre pays ,
Et revenez brillant d'une gloire immortelle:
L. G.~.
• ■■
VARIÉTÉS.
Quelqu'un intimement lié avec M. Ba.... a' assuré1 '
que ce grand homme n'attend plus que l'achèvement J
Tomi V. Année 1791. Kkk
(458)
complet de ses équipages de campagne pour se rendre
à Coblentz. L'habit militaire , dit-on, relève infini
ment sa bonne mine. C'est les infidélités réitérées
de sa chère moitié qui l'ont engagé à prendre ce
parti , l'ayant surprise, il y a quelques jours , en tête-
à-tête non équivoque avec M. de N.... ce quj lui a
fait dire, par un reste de tendresse, que puisque ma
dame Ba.... aimoit tant les militaires distingués,
ce dont il s'étoit apperçu , il vouloit mériter sort •
amour en émigrant , d'autant plus qu'on l'a assure ,
qne-i pour toute réparation de ses sottises , il en seroit
quitte en passant par les baguettes.
«agmwnsm»
On dit que le sans-culotte Audouin , faiseur hy
drophobique du journal universel , ne sachant com
ment se guérir d'une rage particulière , dont il est
attaqué , a prié tous ses confrères barbouilleurs de
papier, de se rendre chea lui, pour aviser aux moyens
de conserver à la patrie un, homme si précieux ; après
bien des débats on a décidé qu'il prendroit une in
fusion composée d'une feuille du Journal de Paris,
deux discours adulateurs du général Lafay.-.-, et un
procè»-verbal des séances du corps législatif. Ce re- „
mède à peine pris, a glacé tout le sang du pauvre
homme , et lui a attaqué le cerveau et la mémoire ;
depuis ce temps il est dans un délire perpétuel : on
croit qu'on sera; obligé "d'abréger ses' maux , en le
jettant.dans la riviète une pierre au cou. -

On écrit de *** , village du Palatinat, que, der


nièrement six jeunes émigrés, au sortir d'un repas,
ayant la tête un peu éch-auffee , formèrent le projet
d'aller visiter une vingtaine de volontaires établis sur
la rive opposée du Rhin , ce qu'ils firent effective
ment ; arrivés près du corps-de-garde , .la sentinelle
W?!r hiui -viyt i Emigrés, lui répond-on ; aussi-tôt
( 459 ;)
notre brave répand l'alerte parmi ses camarades qui
sortent armés , les uns «l'une bouteille , les autres les
cartes encore à la main ; à la rue des héros d'outre-
Rhin , ils veulent fuir, mais1 les six étourdis les
arrêtent, leur ordonnent de preadre les armes, et de
les leur présenter; aussi-tôt dit, aussi-tôt fait-, en
généreux vainqueurs , ils leur recommandent de mieux
faire leur devoir, et les gratifient chacun de quatre
coups de plat de sabre ; ensuite , accompagnés d'une
garde d'honneur , ils repassent le Rhin.
-- "TTrrriV'iTT'i.T'reT»'-™

M. l'évêque du Calvad.. a l'honneur de prévenir


tous ceux qui pourroient avoir besoin de lui parler,
qu'il ne sera point visible d'une huitaine de jours,
étant attaqué d'un rhumatisme le long des. épaules ,
qu'il a attrapé dernièrement en passant dans la rue
Mêlée, v'\s-à-vh l'enseigne du bâton rompu , en se
rendant dans le lieu ordinaire de ses expérience*
canoniques.

Pndiction.
France ! quelle joie on aura ,
Lorsqu'au monarque on remettra
Son diadème et cetera s
Quand sur son trône on placera
Sa compagne qui brillera
D'un attrait que ne ternira
Le Jacobin qu'on chassera.
Le lys éteint refleurira ;
Plus te peuple on n'égarera j
Son roi , sa reine il chérira ,
Et du cœur les applaudira.
Le bon goût alors renaîtra ;
( 46o )
Plus la presse ne gémira ;
Plus de chronique on ne lira.
Champe... plus ne sifflera ;
TU... plus ne croassera.
£, A Marat on les enverra ,
:.. .. Qui très-bien les accueillera,
- ,. - Et de ses œufs les nourrira.
A coup sûr TU... l'ennuira i
Mais Champe,.. le logera ,
Et pour l'étourdir lui dira
Les calembourgs qu'il retiendra
Dans le foyer de l'opéra.
Mais le granij jour arrivera ,
No., et Gors... on pendra i
Et le DesmouL... en sera.
Notre Eti-feuillant pleurera.
Maître Audouin en tremblera...
Mais Garât le basque en rira ;
Avec eux Villette viendra ,
Et par-derrière les suivra...
Tombereau qui les conduira,
Ne vas pas oublier Car... \
Par un abonné de la Chronique scandaleusement
plate.

Le joujou constitutionnel.
Les ofsifs dont Paris, fourmille pour distraire leurs-
inquiétudes sur les grands événemens que notre cons
titution leur prépare , s'amusent à jouer un jeu qu'ils
nomment la constitution i c'est un joujou de
( 46i )
bois rond, attaché à une corde; et comme on lé
fait rouler tantôt haut et tantôt bas , selon le ressort
artificieux qu'on lui donne, on l'a nommé le jeu
DE LA CONSTITUTION.
Note des Rédacteurs. Nous ajouterons à
ce détail une observation qui paroîtra singulière à
nos lecteurs , c'est que ce jeu est de l'invention de
M. l'abbé Noël , rédacteur de la Chronique de Paris i
il lui avoit donné dans le principe le nom d'émigranty
mais cela n'a pas pris , parce qu'on sait que les émi-
grans au lieu de baisser, augmentent tous les jours.
Les amateurs lui ont substitué le nom qui lui
convient beaucoup mieux , celui de jeu de la
CONSTITUTION.

—il nu 'H il' i m ii

Le pontife Faux-chef vient de porter le poignard,


le feu et le poison dans le sein de ses confrères les
Jacobins de Caën , il leur a écrit que çà ne va pas
dans la capitale , où le feu du patriotisme s'éteint tous
les jours; il finit sa lettre par leur mander qu'il a été
malade , et qu'il a tant pris d'eau de poulet , qu'il est
devenu plat comme un parisien.
, ——sBsaaaa»»— ■ -
Bouts rimes à remplir.
Alison.
m'explique*
constitution.
publique.
nation.

Manufacture de dénonciations, accusations,


rapports et calomnies patriotiques de toutes les espèces ,
à l'usage des soldats-citoyens de toute l'armée de
ligne , contre l^urs officiers , avec tous les genres de
( 4*2 )
preuves désirables, de manière que rien ne' puisse les
embarrasser , et qu'ils n'aient qu'à se montrer pour
obtenir un entier succès. Au bureau de ls Jacobinière,
ruc/Saint-Honoré. — Le frère Mont... sera chargé
de la partie des spoliations de caisse, l'ex-capucin
Chcb.... et le constitutionnel Faiicheff..... des accu
sations d'aristocratie , et Je frère Carra des rapports.
Les soldats complaignans seront défrayés , récom
penses et assures d'un triomphe civique à leur retour
au réçimcnt.
■"IF.i.'VWff""11""1
Suite des nouvelles de Marseille , du 18 octobre. ,
Notre position devient de moment en moment plus
alarmante. La tyrannie tant reprochée à l'ancien
régime disparoît devant celle qu'exerce aujourd'hui
notre club des Jacobins. Hier matin, la municipalité
a accorde aux factieux la garde du port. Tous les
postes des Suisses , tant aux Pataches qu'en rive
Neuve , ont été relevés par des gardes nationaux. Cet
événement est le fruit des manœuvres perfides du
club qui s'est assemblé publiquement , d'après des
placards signés par leur secrétaire , malgré le décret
<le l'assemblée nationale. On ne peut assez admirer
le courage , la modération et la bonne conduite des
Suisses dans cette affaire. Ils se sont retirés tran
quillement à travers les sifflets , les huées et les chan
sons infâmes ' de' ceux ' qui prenôierit leurs posées.
M. Olivier, pour éviter une catastrophe terrible', a
•été obligé de les consigner à la citadelle. M.' de' la
"Reçue , commandant dé la marine , a déclaré que ,' ne
répondant plus de l'a sûreté du port , il donrioit* sa
démission ; on m'assure , dans cet instant , que la
municipalité vient de nommer M. Pléville. Les né-
çoeians, les armateurs , les capitaines des navires,
tout ce qui reste d'honnêtes gens, en un mot, sont
ploagos dans la consternation. Les•*■'♦ capitaines
■ étran-
( 463 )
gers se disposent à quitter le port. Marseille est sur
les bords de l'abîme ; veuille le ciel qu'elle n'acheva
pas de s'y précipiter ! Les trois officiers Suisses
continuent à gémir dans les prisons où ils sont privés
de toute espèce de secours ; le domestique de l'uii
d'eux, ayant voulu hier soir lui porter du linge, a
manqué d'être massacré.

Chah** — Ccp'.ichc a certifié aux Jacobins


qu'il' auroit une dose de patriotisme assez forte pour
poursuivre M. Duportai/ jusques sur la roue , s'il
fie craignoit pas qu'arrivé à ce but, le bourreau ( qui
le convoite depuis long- temps ) ne fît semblant de
se méprendre pour avoir le plaisir de le rouer à la
place de ce ministre anti-constitutionnel.

Problème résolu.
Quel malheur désunit et la Harpe et Champfort ?
Tous deux sont de l'académie ;
Tous deux ont le même senia ;
Tous deux également maltraités parle sort,
Orphelins avant que de naître,
N'ont jamais pu savoir qui leur a donné l'être.
Tous deux pour le Mercure également payés,
Ont des lecteurs très-ennuyés.
Tous deux long-temps nourris par les aristocrates,
Ne viveat aujourd'hui que par les démocrates.
Tous deux sont petits et mal faits.
Ingrats , cacochimes et laids.
Leur haine serpit-elL: un effet du caprice ?
Non , leur raison est bonne; ijs se rendent justice.
(464)

NOUVEAUTÉ.
Les. querelles et les raccommodemens de
madame de Sillery Brûlard , institutrice des enfans
du duc d'Orléans , avec M. Lebrun , ci-devant sous-
gouverneur des mêmes enfans , 1 1 vol.
Cet ouvrage piquant et très-intéressant annoncé
par madame de Sillery , page g de la préface du
second volume des Ltçons d'une gouvernante , est
maintenant sous presse. On souscrit dès-à -présent
chez madame Panckouke , libraire , rue des Poitevins ,
hôtel deThou, qui distribue gratis le prospectus.
On ne paie rien d'avance.

Cours de la rue Fiviennc , 27 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 pour IOO.
Ceux de 500 liv. 16 * pour cent.
Les louis valent \ ',oar dfs ?,ssiSnats de *00 1. 5 1.
I pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

AVIS.
Les personnes dont l'abonnement expire à la fin
■de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption. ■ «

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N\ 7 ,
au coin de lar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de Vabonnement est pour un mois , de 3 liv.
. pourParis, et de 3 Ai 5 f. pour la province, fr. depotu.
-, ., Soulèvement des har
**•' S 9* A^SSMfc bitans de Soubts cl
~ ,. „ . YR*,*]»*/* Poujols, en Lan.
Samech 29 oclobre. %*A „Wficc;

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
Ia Fontaiki.

Que le salut du peuple soit la loi suprême , telle.


c»t la maxime fondamentale des nations ; mais on
fait consister le salut du peuple à égorger une partie
des citoyens dans les guerres civiles : Je salut du
peuple est de tuer ses voisins , et de s'emparer de
leurs biens dans les guerres étrangères. Il est encore,
difficile de trouver un droit des gens bien salutaire
et un gouvernement bien favorable à l'art de penser
et à la douceur de la société. Le gouvernement des
hommes peut-il jamais être bon quand il est fondé;
sur des passions qui se combattent. Volt, article-
gouvernement , pag. 505.
Nous copions ici un article du dictionnaire unjV
versel , historique et critique des mœurs, tom. 3 ,.,
page 197 ,' pour répondre à plusieurs de nos lecteurs
qui nous demandent l'étymologie de la qualification
qu'on a donnée à quelques membres de l'assemblée :
— " Nud-pied, va-nud-pied ( la secte des ) , errqit
„ dans les campagnes , ils faisoient profession de dé-
„ tester la guerre, les sciences , et sur-tout de se mo?
„ quer du mépris qu'on avoit pour eux. „
■■ ———^—. ~WT»yT-r^q» ■
VARIÉTÉS.
L'impunité évidente que le régime actuel pr/oeyre
à tous les crimes, est un îrçs- grand fléau pou/ .&'
Tortw V. Année 1791, LU
( 466 )
• société , mais principalement pour la classe indigente
du peuple : autrefois , tout le monde étant convaincu
■que le vol étoit toujours réprime ou puni , les pro
priétaires employoient et recevoient chez eux quantité
de commissionnaires , froteurs et 'ouvriers de toute
espèce, lesquels , en supposant qu'ils ne fussent pas
honnêtes gens, n'osoient pas abuser de la confiance
qu'on avoit en eux ; mais à présent que les fripons
Sont sûrs que les loix tolèrent le vol ,'ils s'y livrent
sans aucune crainte ; l'autre jour une personnevde notre
connaissance, venoit de poser sur sa table un assignat
de cent livres; son frotteur entre, se met à faire la
chambre, et, voyant le billet, le met dans sa poche
en présence même du propriétaire, qui ne le remarque
pas sur l'instant ; le frotteur sort sous quelque pré
texte ; alors le maître s'apperçoit du vol ; il sort après
le frotteur, le rejoint, lui reproche son crime, dont
il étoit bien sûr , puisque qui que ce soit n'étoit entré
dans sa chambre .-cet homme, qui contrefait l'insensé,
nie effrontément : et les juges ont déclaré qu'il n'y
avoit rien à faire : n'est-il pas évident que tous les'
propriétaires renonceront, comme celui-ci, à employer
aucun homme du peuple, ce dont la classe honnête
qui est certainement la plus nombreuse, souffrira, ainsi
que de presque tous les "décrets de notre sublime cons
titution, i

Quelque petits que soit notre assemblée , les col- ,


porteurs n'encanservent pas moins l'habitude de traiter-
de grands toutes les mctious et décrets qui en émanent. .
Tout ce qui arrive actuellement , prend , aux yeux de .
ces gens-là , un tel caractère de grandeur, qu'ils ont
criéj tous ces jours-ci , la grande grossesse de la reine.
«WRÊHeSUE"»™

Le curé constitutionnel de la province d'Aq. sous.


Viz. , en Bourgogne , revenant de porter le saint sa-
(467:)
«rément i-Hn malade, fait une station dans un cabnret,
jet s'y enivre ; le soir venu, il regagne son église à pas
-chancelans , pour y déposer le saint sacrement qu'il
avoit garde toute la journée dans sa poche : il trouve
une femme qui le prie de la confesser ; l'absolution
donnée, le curé lui propose d'aller -coucher avec elle ,
■ mais la femme le rejette avec indignation : sur,!*
■minuit le digne pasteur trouve le moyen de pénétrer
dans la maison, dont le mari étoit absent 5 la femme
jette les hauts cris ; les voisins arrivent , font sortir
l'aumônier scandaleux , et le laissent, au milieu; de la
rue meurtri de coups de bâton ,' et inonde de quantité
:ie sceaux d'eau pour éteindre sa concupiscence, i-
h- .. ..-!,:■ .;o -„!>

Pour les bouts rirrils d'hier.


A son époux , dame Alison , i„ t
Disoit un jour , je veux que l'on m'expliqua
Ce qu'on entend par constitution ;
C'est, répondit une. fille publique y
KQù met à mal la Ration* :■ ■ • '• A
M3SB33E2B

M. lé marquis Diipuis-Montbrun,' le seul rejelton ,


:'aVec un fils âgé de sept ans , qui Teste de là famine
Dupuis-M-ontbrun , originaire du Dauphiné ^ se sert
- de la voie 'de notre journal , pour annoncer qu'il- ne
doit pas être confondu avec~M. Ektpuis Montmijàn
de la province j]aRouergue^dé£uté__à l'assemblée
nationale , colonel de la garde-nationale de Mon-
st£ub4n , marççha^-de-camp , et . ci-devant . aide-de-
vCarnp de M', l.e-niaréchal :à&MoucAy* „■•> ; ■■■'■>

"_'JG' De^ landau , te 18 octobre. ;_^ X^forte dose pç-


îteriotique dont le général KiÏÏe'rmânn est ' substai)]t| »
tic fait que croître à -chaque instant. —• Le jour
de la fête de Queicheim , il s'est rendu dans un cabaret
où la société etoit composée de bourgeois , de soldats
et d'un nombreux détachement de filles de joie ; après
qu'il eut dansé une allemande avec l'une d'elles ,
. nommée Thérèse-la-Rousse , il buta la ronde quel
ques verres de vin à la santé de la constitution, en
' chantant dans les entr'actes ça ira ; il s'est ensuite
retiré sans payer , contre son ordinaire , car l'argent
ne lui coûte rie» dans ces endroits-là,.
IL vient de nommer adjudant-majoi un de ses aidës-
. dé-camp, le sieur de Niaville^ sous-lieutenant au
régiment de Bzauvoisis ; il lui a donné aussi un brevet
de capitaine dans la garde-nationale soldée , ce qui
procurera â la nation le plaisir de faire manger mondit
sieur de Niccville à trois râteliers ; mais tout cela
n'aura rien de désastreux pour la patrie, qui ne sau
rait trop payer le civisme d'un officier jacooin.
: On a arrêté à Coblentz un des Grisons de l'abbé
Faux-chefs on lui serre les pouces pour lui faire avouer
des vérités qu'il importe aux princes d*cclaircir : il
a déjà désigné trois de ses complices.
Il vient d'arriver à Landau un bataillon de soldats
gardes-nationaux , dont la plus grande partie auront
18 ans dans Trois ou quatre années. "
. ,jTôus les gens sehsés de ce pays demandent nn autre
ordre de choses, mais les intrigans rejettent cette
; motion , et passetit «à /ordre du jour. — -Je pars pour
-Strasbourg, d'où je vous donnerai, des .nouvelles du
vgçriéra' Luçkr\er-y •&?.'—— Je suis;ï:&c. ;_,
«^Baarj*:^
-ttfdas -'ïëcémm'afiâo8$ '"particiriteefriëRt la îectuî'e
d'un petit ouvrage intfcôlë '-.lia ^Puee a î'tirïH/e $u
bon*kcmtneJiichvrd. Cet écrite qnL.se trouve chez
tous les marchands de nouveautés,, est rempli d'éru-
*8i!tioh sans .'pëaantêrTe 'jointe à1 une 'excellente' plai
<4<S9)
■ —————— é
L'assemblée vient de récompenser le courage de
quelques marins de Dieppe , qui ont courageusement
exposé leur vie, pour sauver celle de quelques mal
heureux prêts à se noyer à l'entrée du port de Calais ;
un d'eux entr'autres nommé Muscot , dont le nom
mérite d'être conservé , est parvenu à sauver 19 per
sonnes. On ne saurait qu'approuver la conduite de
l'assemblée dans cette occasion ; et même si l'on
faisoit bien , on engageroit Muscot , et ses autres
braves camarades , à venir tâcher de nous sauver du
naufrage dont nous sommes prêts d'être engloutis.

L'autre jour , sur le quai de la Ferraille , un par


ticulier marchatrdoit un perroquet , et slapprocha pour
le caresser ; l'animal qui paroissoit doux , s'élança
<5ur sa main , le mordit d'une manière cruelle, et ré
péta plusieurs fois jaco, jaco ; le particulier le saisit-,
lui tord le cou , et dit au maître : Allez , monsieur,
si j'avois su que votre perroquet s'appellât jaco', je
n'en auroispas approché j tenez , Voilà votre argent ;
■plat à Dieu qu'au même prix je pusse en faire autant
à tous les jacos de l'univers \

-■ M. de. €ondorsix a dit dernièrement à l'assemblée


que les gentilshommes françois étoient méprisés des
.puissances étrangères : nous ne savons pas ce qu'elles
.pensent du] sieur de Condorsix, ci-devant reconnu
.pour n'être pas gentilhomme, et de quelle considç-
;ration il jouit dans l'étranger* mais nous savons,
qu'elle est d'un bien mince aloi , intrk muros.

Le' prétendu Anglois , dont lesaint'évequefou^...


a lu la lettre dans le club de la jaquerie, nous a bien
C 47° )
l'air d'être celui qui représentoit sa nation dans la
fameuse ambassade de tous les peuples de l'univers :
par-tout , dit-il ,' j'ai rencontré des clubs patriotiques
à l'instar des' Jacobins de Paris : assurément si cet
Anglois en a trouvé en Allemagne , il faut qu'il les
ait bien cherché , et c'est une preuve^ évidente de
l'objet de sa mission : d'ailleurs , on sait bien qu'il
y a dans tous les pays du monde des brigands , des
toux et des Jacobins , mais beaucoup moins en Alle
magne , et sur-tout en Angleterre que par- tout aiU
leurs. : quant à ce que le saint évoque dit des -dispof
.skions des peuples envers leurs souverains, si l'on
peutl'appeller un rêve , étant rêvé par le sieur Fauch..
ce ne peut être ( comme dit l'abbé de S. Pierre ) que
le rêve d'un homme de bien.

Le duc de Brissac se présenta , il y a quelques


jours, chez monseigneur le prince de Cont... pour
lui faire part que le roi venoit de le nommer com-
' mandant gênerai de sa garde ; le prince, laconrque
n'entra dans aucun détail , et se contenta de lui de^
mander combien cette place vous. vaudra-
T-elle ? Le duc le salua , et se retira. ; ^

Un prêtre, jadis curé de Souppes , maintenant


évêque par la grâce de &c. disoità un honnête-
homme, ci-devant curé , qu'il n'avoit prêté le ser
ment exigé des fonctionnaires publics , que parce
qu'il n'y avoit rien apperçu de Contraire; à; sa reli
gion. Je le crois comme vous le dites, lui
répondit le curé,- en tirant deux louis d'or de «fa
poche, car voilages Junettes à travers desquelles
vous -avez vu. .. ... .r ..
■H-. ','."! ■■'■;', d c.'. •'. ! . '. Ci::-'» 2:%~. -'■ ■ &
* b
( 47 * )

Un de nos géographes constitutionnels , le sieur


Claude Fauchet , sans dire si c'est la Méditerranée
ou l'Océan , vient d'instruire l'assemblée nationale
qu'une d'elles avoit percé une demi-douzaine de nos
départemens pour se rendre au château de Chilien ,
dans le canton Suisse de Berne , où elle baigne les
pieds des Jacobins qui y sont détenur. * C'est
ce qui nous prouve évidemment que les effets de la
mer sont comme ceux du canon , on ne saurait
les comprendre.

Réclamation d'un ci-devaxt.


Dieu ne peut rien sur le passé ;
L'homme y pourroit-il davantage ?
Non , sans doute , et l'aréopage
Contre les ci-devant s'est à tort avancé.
Messieurs, craignez enfin de vous faire connoîtreï
Redoutez le sifflet , qui vous guette peut-être :
Et sous peine d'absurdité ,
Si vous nous faites cesser d'être ,
Ah ! laissez-nous avoir' été.

Tout va bien ; il n'y a pas jusqu'à nos brigands


qui ne s'organisent d'après le type de notre consti
tution nouvelle ; ceux qui dévastent actuellement
lé département de Seine et Marne se sont formés
en départemens , districts , cantons, municipalités,
clubs ; ils ont leurs chefs-lieux , &c. Ce fjit peut
paroître extraordinaire, mais rien n'est plus vrai.
(47* )

Sur madame Pet., actrice démocrate.


Cette actrice , qui l'homme évite ,
Sous les auspices de Roco...
Vient de mettre un poupon au jourj
Ce n'est pas un hermaphrodite.

Cours de la rue P'ivienne , 28 octobre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 pour 10.0.
Ceux de 500 liv. 16 £ pour cent.
Les louis valent \ Pour dfs "siSnats de 5°° L 5 1.
I pour de 1 argent. 1© sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

Les gagne-petit, rue de la Marche, au Marais ,


Q°. 13, ont acheté une partie considérable de satins
unis, rayés et brochés en demi-aunes et deux tiers
de large, qu'ils veulent vendre 4 liv. 10 sous l'aune.

AVIS.
J-es personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouvelltr au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
j.hi . 1. 1 sa
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , £t°. y,
au coin de lar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
four Paris, et de 3 l.l$f.pour!a province.fr. déport.
SUPPLEMENT
SUPPLÉMENT
Du N°. ^9.

COUPLETS

Que chanunt MM. les émigrés f, a, ifois , a Tournai ,


Ath 3 Bruxelles , Àforws & Cciltntj»
Sur l'air : Fivt Henri IF.

Vive la France !
Vive notre bon Roi ! 2?/*.'
La noire engeance
Qui lui donne la loi ,
A la potence
Ira bientôt, je croi. Bis.

Qu E d'Henri-Quatre
Vivent les descendans ! Bis.
Il faut combattre ,
Pour ses nobles enfans j
Mais il faut battre
Ce coquin d'Orléans. Bis.

L'iNG R ATITUDE
Est digne du gibet. Bis*
Par habitude ,
Les deux frères Lameth
Font une étude
De ce lâche forfait Bit'.
( M
Ce Roberspierre.,
"Qui descend de Damien , Bis.
'~ Tient de son père, i- t. y- ■>
Et n'est qu'un franc vaurien ;
A la galère
Il ramera fort bien. is.

Qu e la poissarde
Qu'on nomme d'Aiguillon, Bis.
Y prenne garde ;
Malgré son cotillon,
La hallebarde
Nous en fera raison» Bis.

Qu e la bataille f
Nous rendra tous contens ! Bis.
Tremblez , canaille , >
De voir nos drapeaux blancs ,
Et la mitraille <
De nos canons fumans. Bis.

Mi.ijR ;...:.. .
D'un cœur fidelle', " '
Aimons le roi Louis, '■ Bis.
Et que le -zèle ' i
De tous ses vrais amis,
Se renouvelle" » '■
Pour sa femme et son fils. Bis.
IIMI i
L'insolvabilité étant une des principales causes qui
ont fait déclarer grand homme le bienheureux Mira
beau, les parens de féïlaCk'rç'niquè Scttndateûse ont,
dit-on,, sollicité et obtenu, par la même raison, la
même grâce pour leur cousine ; "on se dispose a l'aller
enterrer à Sainte - Geneviève , avec toute la pompe
que méritoit son mérite ; et les acclamations publiques
ht proclameront grande femme. Si sa sœur, la Chro
nique de Paris , venoit à mourir dans ce moment-ci ,
en assure qu'elle seroit déclarée grande B.. .."....

. Le sieur Carra, dans son numéro des Annales Pa


triotiques, du 20 octobre , a fait graver deux modèle»
de piques , qu'il conseilla de faire construire dans tous
les cantons de la France. C'est une chose vraiement
plaisante que ce sang froid avec lequel cet honnête
homme donne les mesures , les façons et tous les dé
tails de la fabrication de ces instrumens , destines à
établir un massacre général , d'un bout du royaume
à l'autre. Comme nous voulons aussi être utiles à
notre patrie , nous avons, de notre côté , commandé
une planche, où sera gravé l'espèce d'instrument qu'on
se propose d'offrir sous peu à MM. les Jacobins : c'est
une espèce de poteau d'à-peu-près huit ou neuf pieds de
hauteur, sur le haut duquel est cloué un petit madrier,
d'environ trois pieds de long, et assujetti au poteau par
un autre madrier , placé diagonalement , et fortement
cloué au poteau principal , à environ trois pieds de son
extrémité supérieure. 11 y aura aussi une autre machine,
composée de deux longs et gros bâtons , assujettis en
semble par d'autres petits bâtons, tout cela placé à
environ dix pouces de distance. Il est aisé de se faire
une idée de ces différentes machines , que nous allons
cependant faire graver : nous les croyons très-propres
à servir de pendant, et sur-tout de réponse aux ma
chines iu sieur Cara et compagnie.

Le sieur Tremblay dit , avec toute la bonne-foi pos


sible : la séance du 24 octobre, au soir, a été presque
entièrement employée à la lecture d'adresses et de pé
titions ». Heureusement que nos législateurs ne tra
vaillent qu'à forfait, et non à la toise.
Note des Rédacteurs.
(4 î
Prix ptopost pour celui qui lira sans bâiller ou dor*
mir tes fastidieuses niaiseries de madame Sillery
Brulart , intitulées : Leçons d'une Gouvernante
à ses élèves , &c. 2 vol. in-12.

Ce prix consiste en un assignat de cinq cens livres ,


que nous déposerons entre les mains de M. Lebrun *
ci-devant sous-gouverneur des enfans d'Orléans , et
grand ami de madame Brulart.
~",""M

NOUVEAUTÉS.

Lettre d'Arthur-Dillon , rentier de l'Etat , à M. de


Lcssart , portant dénonciation au conseil du Roi ,
des abus introduits dans l'administration du dépar
tement de Paris. In-89. AParis ,che[ les marchands
de nouveautés.

Nouvelle Adresse aux provinces , in-%°. che% tet


marchands de nouveautés.

Protestation des princes delà maison de Bourbon,


contre l'acceptation tJe la contitution , in-8*. che^
JS^ebert , au Palais-Royal.

Les TORTset-les intérêts dj? chacun, in-S°. Prix, 15»


A Paris, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie , Nff.3«

Lettres analytiques, critiques & philosophiques, sur


les tableaux du Sallon. in-%". Paris, che^ les mar
chands de nouveautés , & au Sallon.
N9. 60. .^W» Assassinat du cheva*
mP^S» ^£r ^ Bricux , dans
Dimanche 30 o&qb. *$&$ les hautes Cévennês*

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Funtaini.
1 '» ' il. winirjn ni m 1 il i'i'ii i».»»»^»

AVIS.
A compter du premier novembre, il riy aura
plus etautres bureaux pour les abonnemens de.
ce journal , que ceux établis maintenant rue
Neuve Saint-Marc , N°. 7 , au coin de la rue
Favart , & celui qui a été établi jufqu'ici , rue
Percée ,/era abjolument fupprimé à cette époque*
" ', * ' ' '
Que de Quinze- Fingtt.
Est-il bien vrai ! quoi , les Parisiens
Se choisissent gaiement pour maîtres
De chétifs avocats , de détestables prêtres ,
D'avides usuriers , de vils praticiens ,
Tout ce que mille clubs enfantent de vauriens ,
De va-nuds-pieds, de sots , de frippons et de traîtres I
Ils flétrissent les rois qui guidoient leurs ancêtres
Du palais de 1» gloire au temple du bonheur ,
Lorsque de leurs tyrans , l'ardente frénésie,
Déjà les précipite aux gouffres du malheur !
Ah ! des vapeurs de l'atroce délire
Dont Paris se laisse ennivrer ,*
Le bon sens ne sauroit trop rire ,
Si le bon sens pouvoit s'empêcher d'en pleurer.
Tome V. Année 1791, Mmn»
(. 474 )

VARIÉTÉS.
Il se répand, depuis quelque temps, dans une cer
taine contrée de l'Europe Un grand nombre de bêtes
féroces et carnassières , qui se jettent indifféremment
»ur les hommes , les femmes et les enfans ; ces ani
maux se rassemblent en troupes , et on les entend
hurler à de certaines heures, d'une manière effrayante;
beaueoup d'habitans qui avoient essayé de les détruire
en ont été dévorés , quantité d'autres ont été obligés
d'abandonner le pays : ces espèces de tygres ont
beaucoup de rapport , de fcrocité et même de nom ,
avec celui de l'Amérique , dont parle M. de Buffon,
qu'il appelle jacps ou jacal : on reconnoît ceux dont
nous parlons à leur démarche précipitée , à leurs yeux
hagards , leur gueule béante , et leur poil mêlé et
hérissé ; les habitans voudroient bien pouvoir les
détruire ; mais soit frayeur , soit superstition , ils pa-
roisscnt avoir de certains cgards , et se contentent
d'éviter leur approche : cependant oti sait qu'ils atten
dent avec impatience des chasseurs des cantons voi
sins pour en purger leur pays.

Le but de notre journal étant principalement d'être


utile aux honnêtes gens , nous les engageons fortement
à ne point avoir affaire à un certain fondeur nommé
l'Eveil.., qui demeure rue de Sève ; ils peuvent s'en
rapporter à nous à cet égard.
I " ""
De Tulles, le 20 octobre. Tandis qu'on dé-
rastoit les propriétés des aristocrates et des citoyens
qui n'étoient pas inscrits à notre club-Jacobin , le
sieur la Comb Ie-6'ai'nt-Fictor conservoit tranquillement
les siennes , parce que non-seulement il etoit Jacobin
( 475 )
à Paris , mais aussi chargé d'une mission qui le
mettoit à même de répandre de l'argent national
pour allumer le patriotisme de nos sans-culottes j
cette source constitutionnelle en tarissant , vient
d'exciter leur mauvaise humeur qui s'est manifestée
par la dévastation de six grands étangs qui lui appar-
tenoient ; le poisson qu'ils ont mangé et vendu , les a
bien dédommagés de leur peine

On vient d'apprendre par un Courier que les Al


gériens ont déclaré la guerre à la France; ce*
peuples étoient las de voir qu'en échinge de leurs
bleds que nous saisissions dans nos ports , nous leur
envoyions les denrées de notre cru, qui sent la révolte,
et le plus saint, des devoirs ; après les nouvelles fâ
cheuses pour notre commerce d'Amérique , celui du
Levant a tout à craindre de cet événement, qui peut
achever de ruiner la ville de Marseille 3 en proje
depuis long-temps aux divisions et à toutes les hor
reurs de l'anarchie.
■*-ig..Ui!£S?5x.-""*j—
Madame de Sillery nous apprend (i) que pour
faire faire à ses élèves un cours d'architecture qui
leur servît en même-temps de récréation, elle leur
avoit fait construire un petit temple qu'on pouvoit
démonter et reconstruire à volonté. Ne r.eroit-ce pas
en assistent trop souvent à cette leçon que le père des
jeunes élèves a gagné cette manie d'édifier qui le
possède depuis Jors ? Il est vrai qu'on ne peut pas
lui reprocher de bâtir des temples ni des églises, mais
bien ce qui vaut beaucoup mieux , des théâtres , des
hasards, des B , des cirques, des bouche-de-
fer, et des tavernes de biribi.

(t) Page 10 , tome s , Leçons d'uoe gouvernante.


( 476 )

Grandes gentillesses de M. le duc de Valois , mises


au jour par madame Sillert Brulart (i).
" Le prince appelle son derrière mon quinze , le*
„ cousins qui piquent la parenté , mal dessiner faire
„ une croûte , frapper à une porte tambouriner , &c. „
Il joint à ces heureuses dispositions pour la bonne
plaisanterie , des qualités qu'il partage avec son digne
papa : " par exemple, il ment pour se divertir , il est
\n est peu reconnaissant, il est rempli d'amour-pro<-
„ pre , &ç. Ê»c, „

Aux Rédacteurs du Journal.


J'ai lu avec une surprise extrême la séance dite des
Jacobins de votre n°. 56. Quel scandale ! Voyez
comme il est dangereux de s'en rapporter sur parole
à des auteurs, qui, pour se faire une réputation , en
tassent les calomnies , et déchirent à belles dents des
personnages , qui , malgré tous les efforts , seront
toujours aussi estimes qu'ils se sont rendus estimables.
> Il n'y a pas un mot de vrai dans toute cette
diatribe. iQ, On ne tient point de séance le mardi,
• il faut. que l'auteur se soit mépris , et qu'il ait été
dans quelques-Hnes de ces sociétés inférieures dites
fraternelles, où des petits brigands, des petits scélérats
déguisés en Jacobins , prennent les noms et les figures
de ces grands personnages , et leur font dire des sottises.
:—<-. i°. Moi qui connois à une minute près l'em
ploi du temps des princes de la Jacobinière, j'atteste
que le mardi soir, Cacambcau fils étoit au château
faisant sa cour pour obtenir de l'emploi dans la nou
velle organisation militaire, r-— Chabroud , faisoitle
\ —■ '— ■
(ï) Voyez la page 5 du tome a , des Leçons d'unÇ
gouvernante.

x
( 477 )
prospectus d'une manufacture de savon patriotique,
a-ussi lucrative que le magasin de M. d'André."*—
yoidtl lisoit la justification de M. de Favras , par
M. ConrJri , et teisoit des notes en admirant l'adresse
de ce dernier, qui , en réhabilitant son frère , a trou\rç
le moyen de faire l'apologie de ses meurtriers. ——
Dom Cknbo.... dans un entresol du Palais-Royal
apprenoit en jurant à lire et à parler françois.
FaucAefi. . dans le boudoir de madame Coulon , rue
de Chinois , préparait chrétiennement son beau
discours contre les prêtres non assermentés.
Dubois Crosse balayoit les bureaux de la guerre, et
cherchoit les moyens de prouver qu'il avoit trente-
trois ans de service, —r— Saint-Huruge lisoit chez
Jousserand une lettre de l'emperçur, fabriquée par
jBrisSv.... en faveur de la constitution. Camille ,
Gorsa... , Noe... , Perle... , Manuc... , Gouve..., &c.
déguisés en chansonniers , faisoient des lectures dans
les carrefours, afin de préparer les esprits au nouveau
massacre d'Avignon. —■— Madame de Sillcr... met*-
tort la dernière main à une satyre contre madame
d'Orléans. —— Pamila donnoit et recevoit dans son
boudoir des leçons d'histoire naturelle et de physique
expérimentale. > Madame Cournant jouoit dans
6a cuisine une scène d'Ariane avec un garçon perru
quier émigrant, &c. &c, &c. On ne peut mieux
prouver l'alibi. De grâce ne croyez sur les Jacobins
que moi ,- qui, comme vous savez, suis secrétaire
intime , et qui n'ai cessé d'entretenir entr'eux et vou*
une correspondance amicale.
Signé Verax.
"vfiHi'iirafy?'™"

Madame Brûlard-Genlis-Sillery est en route pour


Londres ; elle emmène avec elle mademoiselle d'Or
léans, Paméla sa fille, M. Raderer, mademoiselle
de Çircie sa nièce, et M. Pkhion de Villeneuve ;
Louis-Philippe*Joseph va les suivre.
(478 )

On a observé que madame de Sillerj^ en disant (i )


qu'un roi ou une reine ont toujours un sûr moyen de
faire oublier leurs foiblesses , a l'air de regretter
beaucoup de n'être pas reine.

Bouts rimes proposés It 28 octobre.


J'aime bien mieux fêter mon Alison ,
( Et sur ce point hautement je m'explique )
Que de chanter la constitution ,
Qui détruit chaque jour la fortune publique ,
Et dans un deuil affreux plonge la nation.

Ath , h 25 octobre. Vous me demandez des


conseils ! Dans une circonstance comme celle-ci il
fie faut en prendre que de son cœur ; je suis bien«ûr
qu'en suivant son impulsion, vous n'hésiterez pas
un instant à voler au poste de l'honneur. Vaincre ou
mourir r Ces deux mots ne sont pas pour nous une
vaine devise , mais l'expression véritable de la seule
alternative qui nous reste.
Nous n'avons ici que des officiers en activité de
service et des jeunes gens qui , étant à la suite des
corps ., les ont suivi , et ont été reçus avec eux ; au
jourd'hui que le cantonnement est de plus de 1400
hommes , on ne reçoit plus que des officiers brevetés.
Nous sommes divises en compagnies de 54 hommes ;
elles sont commandées par le plus ancien capitaine de
la compagnie qui porte le nom de son régiment.
Chaque individu a 36 liv. par mois ; c'est peu de
chose , mais cependant cela aide un peu.

l («) Page 16 , tome 2, Leçons d'une gouvernante. ^


( 479 y
On vient de diviser notre cantonnement , ce qui
nous assure à-peu-près que nous passerons l'hiver
ici ; cependant on prétend, mais ce n'est pas une
certitude , que nous devons tous partir ; nous igno
rons où nous marcherons.
A Coblentz , les princes ont réformé leur garde.
Les gardes-du-corps qui ont tous rejoint ont été com
plexés par des frères et des fils de garde seulement,
de toute taille. Ils sont montés, et ont 96 liv. par
mois. Les anciens gendarmes ont également rejoint,
et ont été complettés par des gentilshommes sans
emploi ou avec emploi qui ont voulu y entrer ; ils
reçoivent 54 liv. , et ainsi que les gardes-du-corps
sont complètement équipés. Les corps de gentils-
homme» forment de nombreux rassemblemcns dans
les lieux qu'on leur indique , ils serviront par pro
vinces. Les gardes de Monsieur et d'Artois ont
été complettés , soit par des officiers en activité qui
ortt désiré faire la campagne à cheval , soit pa» des
gentilshommes arrivés dans les premiers temps.
On nous mande qu'il ne restera bientôt plus en
France que des femmes ou des hommes qui leur
ressemblent. Nos ennemis en nous poussant à bout ,
ont manqué à la politiq«te encore plus qu'à l'hu
manité. Le sentiment profond de l'injustice et du
malheur , nous a rendu notre antique énergie , et
doublera nos forces et nos moyens.
Au reste, la générosité est inséparable de la véri
table noblesse , et si nous marchons contre les
François , nous n'oublierons jamais qu'ils sont nos
frères.

Une certaine dame , qui prend le nom de princesse


du Brabant , vient d'offrir à l'assemblée nationale le
don patriotique des prétentions qu'elle a , on ne sait
comment , sur la Flandre Autrichienne , du chef
«e madame sa mère. La princesse se dit fille du feu
roi de Pologne ; mais comme cette affaire et cette
généalogie ne sont pas trop débrouillés , nous en
dennerons les détails une autre fois ; tout ce que
nous pouvons dire à présent , c'est que la princesse
n'a mis , en cédant sa souveraineté , d'autre condition
que d'obtenir une petite somme d'argent ; mais sur
tout le redressement d'un tort que lui a fait, il y a
que temps , un garçon perruquier , qui l'a , dit-elle ,
violée pour la première fois de sa vie , après lui avoir
promis dix-huit livres qu'il n'a plus voulu lui donner
ensuite : la "princesse vient implorer les bontés de
l'assemblée pour obliger son séducteur à remplir un
engagement aussi sacré.

-, - Cours de la rue Fivienne , 29 octobre»


Les assignats de 50 liv, perdent 16 peur 10O0
Ceux de 500 liv. 16 i pour cent. . t
1 MhnU valent S PourdeS ass'g»ats de 5°0 1- 5 *•
Les louis valent J pQur de j,argcnt> IO S0USj
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv..
perdent 6 pour 100.

AVIS.
J-es personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de 1? Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N°. J.
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, Se 3 liv.
pourParis, et-de^Lx^ fi pour la province, fir. déport.

-
ma- Première opinion de
N • °r* JM%Lk.MM. Grégoire et

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


LA FoNTAINI.

* AVIS.
A compter du premier novembre, il n'y aura
plus d'autres bureaux pour les abonnemens de
ce journal , que ceux établis maintenant rue
Neuve Saint- Marc , N°. 7 , au coin de la rue
Favart , 6" celui qui a été établi jufqiûici , ru*
Percée, Jcra abjolument fupprimé à cette époque.

Les adresses prirent naissance en Angleterre sous


le règne burlesque de Richard Cromwel. Toutes les
communes du royaume lui écrivirent pour le féliciter
sur son avènement à la couronne , et pour lui jurer
fidélité jusqu'à la mort, l^ui oseroit soutenir que ces
démonstrations étoient sincères , et qu'elles étoient
l'expression de la volonté générale? Après un règne
de quelques mois, le nouveau protecteur fut con
traint de descendre du trône , et de se cacher dans la
foule des citoyens. On ne tarda point à faire le procès
à la memoire de son père : le peuple exhuma le cadavre
de Cromwcl, le traîna sur la claie, et lui, fit subir
toutes les ignominies des plus grands criminels. C'est
ainsi que la nation angloise reconnut bientôt ses
erreurs , et se fit justice à elle-même de ses infâmes
parricides.
Tom; V. Année 1791, Nnn
(.482 J

VARIÉTÉS.
Ouantité d'honnêtes gens de tout état, que des
raisons très-valables ont retenus jusqu'à présent à
Paris, attendent pour se rendre en Allemagne, le
décret qui doit dépouiller les émigrans ; cependant
plusieurs personnes ont pensé qu'afin d'épargner un
crime à des gens à qui le crime ne coûte rien , il
faudrait que les pères de famille et les grands pro
priétaires restassent en France , et aidassent de leurs
moyens tous les jeunes gens , et ceux qui ont peu
de fortune , qui partiroient tous pour l'étranger : ce
seroit le moyen de remplir le but qu'on doit se pro
poser , et de braver les fureurs légales ou séditieuses
de la secte des Jacobins.
h— ir' ' ""i i i

L'assemblée qui jusqu'ici avoit montré assez de


tiédeur pour k-s braves gens en volant à la défense
des frontières , s'est tout-à-coup réchauffée en leur
faveur dès qu'elle a su qu'ils étoient des va-nu-pieds ,
c'est-à-dire , qu'ils n'avoient point de souliers ; en
conséquence elle, comme à l'ordinaire, mande le
ministre de la guerre à la barre ; moyen connu et
infaillible pour établir la balance des pouvoirs : on
va lui faire rendre compte de trois objets, qui sont ,
]». pourquoi ks officiers patriotes ont fait la route
avec des étriers de corde ? Pourquoi les soldats ont
été mal régalés en chemin ? Et 3e. pourquoi les ca
nons qu'on envoie aux frontières sont percés ? Si
toutes ces farces législatives n'entraînoient pas de si
grands malheurs , il n'y auroit rien de si curieux ni
de si plaisant. ,
«EEE8SSBSS

L'armée des princes n'est point divisée par l'esprit


de parti , comme plusieurs journalistes avoient voulu
( 483 )
le persuader dans leurs absurdités patriotiques. Il
règne au contraire entr'eux une parfaite union , et
leur année s'organise avec la plus grande activité.
L'uniforme des gardes-du-corps qui la composent,
n'est pas encore absolument déterminé , mais il y a
lieu de croire qu'ils seront tous sans revers.
S âcK... ,

A la séance de mercredi , plusieurs cuisinières ,


tripières , et autres concitoyennes respectables , sont
venues offrir des leçons et des conseils à nos augustes
législateurs. L'assemblée , par l'organe de son pré
sident, les a très-honnêtement remerciées, en leur
disant qu'elles dévoient se contenter d'être la conso
lation de leurs" maîtres et de leurs maris ; sur ce mot
il est échappe à M. de Ccndorsix de dire à demi voix ,
belîe consolation ma foi que d'être C... cependant
se ravisant , il a ajouté : il est vrai que c'est la mienne
qui m'a fait ce que je suis , et c'est toujours une
consolation.

On vend au Palaif-Royal (1) une petite estampe


fort ingénieuse, représentant une figure moitié homme
moitié cheval , qui paroît courir dans un manège :
la partie de l'homme à cheveux blonds et clairs semés,
tient de la main gauche un chapeau , et de l'autre une
clef qui paroît lui échapper ; à la queue du cheval
est attaché un bonnet qui traîne à terre ; derrière
l'homme est cramponné une espèce de monstre noir
et hideux : au bas de l'estampe est écrit en gros
caractères, le SANS TORT, et au-dessus le cha
grin monte en croupe et galope avec lui : à côté de la
figure s'élèvent plusieurs poteaux chargés de médail
lons , dans le principal est écrit : Donner tranquille ,
1 i 11 . ». m 1 ■ 1 ■ 1 1 11^

(1) Chez Webert , libraire. . , -,'■


( 48+ )
je réponds de tout, 5 « 6 octobre 1789. A l'exergue
on lit ; l'insurrection est le plus saint des devoirs.
Dans le second médaillon , point de vive le roi , vive
la nation. Dans le troisième : jugement de M. de
Favras , et dans le dernier : journée dû 28 février
1791. Au-dessus des médaillons paraissent trois têtes
coupées et sanglantes. La description que nous fai
sons de cette gravure est insuffisante, il faut la voir
pour sentir la finesse et l'à-propos des allusions.
»a&t2£HgK^B

On peut comparer ( dans ce moment- ci ) la situation


des prêtres qui n'ont pas prêté le serment anti-chré
tien , et qui assistent aux séances de l'assemblée lé
gislative , aux malheureux prisonniers d'Avignon
que Jordan a fait massacrer, et qui entendoient de
leurs cachots, leurs bourreaux se disputer sur le genre
de supplice qu'ils leur feroient souffrir,,

Dialogue entre un démocrate nommé Montauciel, et


un aristocrate nommé Bertrand,
Montauciej,.
C'est une bien belle chose qu'une- révolution , et
sur-tout une constitution.
Bertrand.
Oui, quand on en est nvuiu.
—a wrmm-rn . , ,,

Théâtre de Monsieur,
Ce théâtre a donné , vendredi dernier , la première
représentation de la Menteuse par point d'honneur,
comédie en deux actes, en vers. Cette pièce, qui n'offre
qu'une longue série de méprises et de mal-entendus ,
est tombée de son haut. Le public , fatigué de J'en-
Juminure patriotique , .dont nos drames nouveaux sont
( 485 )
tristement colorés, avoit souris dès le premier acte,
aux efforts du très-embrouille auteur ; mais quant au
deuxième acte, il s'est vu perdu dans un labyrinte d'in
vraisemblances ; il a tâché d'en sortir par les sifflets ,
et ce dernier moyen lui a réussi complettement. Les
mensonges que notre pauvre auteur met dans la bouche
de son héroïne , ont paru bien lourds dans un temps
où le plus mince jacobin se pique de revêtir la plus
lourde impertinence , des livrées de la vraisemblance.
En général , ce théâtre joue de malheur pour les pièces
françoises , la médiocrité la plus repoussante en fait
l'essencfe spéciale ; heureusement que les Sarti , les
PaësieUo, et les Chcrubini-, couvrent, par leurs riches
compositions , le déficit françois. Nous ne finirons ce
pendant pas cet article sans offrir à mademoiselle Jossey
notre petit tribut d'éloges ; cette actrice charmante, a
joué un rôle de jeune innocente, avec des grâce»
infinies , et qui lui ont valu les applaudissemens les
plus vifs et les mieux mérités.

Réception d'un novice , à l'illustre société de la


jacquerie de Paris, séante aux Jacobins de la rue
saint Honoré, le ehapitre général assemblé.
M. le président questionnant le novice.
Dem. Que faut-il faire lorsque les brigands piilent,
incendient, violent, massacrent tout ce qu'ils rencon
trent?— Le NoyiCE. Il faut leur accorder une amnistie.
> Le président. Que faut-il faire lorsque les scé
lérats vont prêcher , encourager, payer des brigands
pour commettre tous ces crimes ? -— Le novice. Il
faut leur accorder une amnistie. — Le président. Et
Jusqu'ils vont dans tous les pays voisins engager le
peuple à se soulever, à se révolter, à réprimer les loix,
les mœurs et la religion , au risque de sa propre des
truction ? — Le novice. Il faut leur accorder une
amnistie. —-Le président. Et lorsqu'ils vont dans
les colonies soulever les nègres, les engager à égorger
( 486 )
les blancs, à brûler et saccager les habitations, au risque,
de mourir ensuite eux-mêmes de faim ? — Le novice.
Il faut leur accorder une amnistie , après les avoir bien
payés. Le prés ide nt et l'assemblée, faisont chorus.
Béné , béné , béné , respondére , dignus est intrare in
postro docto corpore.
— 'njIBIl'ffSTI—

La Chronique de Paris, n°. 301 , annonce qu'un


citoyen qui a vu et médité sur tout ce qui s'est passé
depuis six mois , offre de parier que si les frères du
roi rentrent en France , ils serone applaudis.
Nous appuyons de tout notre cœur et de tout notre
argent la proposition de ce citoyen observateur, en le
priant de vouloir bien nous comprendre dans son
pari , car nous sommes aussi persuadés que lui ( qu'à
l'exception des Jacobins et de leurs adhérans ) tous
les François se joindront aux princes pour les aider
à remettre l'ordre dans notre malheureuse Datrie.

Récompense honnête à celui qui nous donnera des


renseignemens sur la marche du curé constitutionnel
de Marne, près Paris, qui est disparu avec ia caisse
des impositions qu'il s'étoit chargé de percevoir , et
dont il a oublie de verser le montant dans ia caisse
du district.

Théâtre du Marais.
Le Bcaumarch... flétri sous l'ancien régime par les
verges correctionnelles de Saint-Lazare, déshonoré
par arrêt de parlement , proscrit dans l'opinion de tôt*
les honnêtes gens , est devenu directeur de spectacle.
Las de l'obscurité civique qui obombroite ses lauriers
littéraires , il vient de condamner le théâtre du Marais
à jouer ses drames et ses comédies. Ce barbon des-
(4«7 )
honte , jaloux de toute espèce de célébrité , croit
avoir expié ses forfaits par un silence dé trois ans.
C'est le repos de Phyenne qui , saturée de sang ,
vient froidement ruminer ses ravages dans sa caverne.
Quoi qu'il en soit , ledit Caron vient de donner ,
samedi dernier , la première représentation de la
reprise de son Eu finie, avec des changemens. Celui
^ue nous avons principalement remarqué , est une
diatribe anodine contre les gens de cour, que ledit
Beaumarch... annonce devoir un jour demander l'au
mône en talons rouges. Ceci n'est que férocement
grossier ; mais on s'étonne qu'un homme qui a autant
de bons sens que M. Caron , qu'un homme engraissé
des rapines qu'il exerçoit chez les puissans de l'an
cien régime , et qui faisoit journellement la navette
des antichambres, aux bureaux, vienne dans des
phrases boursouflées-, déchirer les premiers auteurs
de sa monstrueuse fortune. Voilà les seules idées
que la représentation d'Eugénie nous a fait naître ,
peut-être ne ricront-elles pas absolument à M. Caron ,
mais en tout cas
La faute en est au ciel qui le fit si ( Pépithèt»
ad libitum.

Nos lecteurs nous croiront-ils , lorsque nous leur


dirons qu'on a enfin entendu un discours dicté psr
l'humanité et le bon sens , à l'assemblée législative ;
et ce qui les étonnera encore plus , c'est qu'il a été
prononcé par un évoqué constitutionnel , qui a eu le
noble courage de foudroyer les motions scandaleuses
qu'on a faites à l'envie , contre les prêtres qui n'ont
pas prêté le serment civique. — M. Ducos a demandé
l'impression de ce discours, en expiation de ceux pro
noncé la veille , par F auxcha-Charanton , ei compagnie.

Coblenty , le 23 octobre. Les gardes-du-corps


passent huit cents, les mousquetaires cinq cents, les
Auvergnats deux mille.
( 488 )
■ Un gentilhomme vient de donner le projet d'appeller
les bourgeois aisés de France , pour qu'ils viennent
s'unir à l'armée des princes ; et que pour prix de leurs
services , après la campagne , ils seront reçus dans
l'ordre de la noblesse. D'après toutes les vraisemblan
ces, ce projet va se réaliser. Les bourgeois de Dau-
phiné ont écrit aux gentilshommes de cette province ,
pour leur demander la permission de les rejoindre,
Les gentilshommes y ont acquiescé , en leur marquant
qu'ils seroient reçus comme frères , et qu'ils ne leur
disputeroient jamak que d'être les premiers au champ
de l'honneur.

Cours de la rue Fivienne , 30 octobre*

Les assignats de 50 liv. perdent. 16 pour ICO.


Ceux de 500 liv. 16 ' pour cent. ,
Les louis valent \ P°ur df f,ssiS?ats'de $*» »; 5 '•
.... 1 pour de, 1 argent. 10 sous. .
Les assignats de 500 'liv. pour des. assignats de 5 \\v\
perdent '6 ppar'ïço.' »'»./•" ' *V

AVIS.

Les personnes dont l'abonnement expire à la fin


de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.

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