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.Çje-joternSrz. — zJt Octobre. />9^.
i/5ie.n Complet.
atu^jd
48
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»
N.o i. i
A Nancy, un Cordon"
mer égorge un Huf"
jard bltjjê au moment
'Jeudi r Septemb. où il recevait Us jacr.
JOURNAL
pE LA i«E*Ô*U Rj E T «ELaViLLE.
■ ' ~ ■■■■■■■■ ■ - ■» — ■ I ■ I —| .!■!
, . , • — . Tout hifeui de Journal doit tribut au malin
./'Fontaine.
_—, ■ j ■ .. . i, , j «■
Q uàfi'wn h réjoudre.
Convient-il de nov.mer royaume
Un état qui n'a plus de Roi ,
Quand , ikchiquete p:jr la loi, .
L'on peur y fuppjcer loyaume*
Mot technique; & qu'au jeu de paulme
Oq trouveroir de bon aloi;
Quand l'ivreire de l'anarchie
Fait de la Fiance un échiquier ;
Quand le plus cjuiif boutiquier
Va diflequant la monarchie ;
-,.0, Quand je "vois la langue enrichie
lie l'idiome plebcicn ,
"_. Civiftne, liberté, patrie,
Trois grands mots qui ne difect rien j
Où la lictnce le rallie.
De flqs en plus pirrouirrr
Sur les merven|es qu'on publie
Dans la commune frenefic ,
Il me femble eue je peux bien
M ériger en grainmairven ,
SouS les grelots de la folie.
ASSEMBLÉE NATIONAL E.
■-;..-. Séance du 30 Août,
U N décret déclare qee la ceuîtitution fêta revue, lorCt
Tome V. Année 175H. A
que trois légiflatures aviroBt décidé qu'il y a des change-
mens à faite. — Les uégocians du Havre Se de Bordeaux dû*
xnaudtnc la fuipenfion du décret du ij.
VARIÉTÉS.»
Foï me fur le décret concernant les Princes,
Âti ! quelle fentenee cruelle
Pour Philippe le mal blanchi !
C'eft le portrait de Scanarelle:
■Le voilà prince malgré lui.
Eiitr'eux la feule différence /
Tient à quelques coups de bâton.
Je me charge de la façon, -..
Pour completter la reffemblance.
~.b
Tournay, :,{ Août. Vous favez que toutes les lois qui
»nt voulu prohiber l'émigration, ont produit un effet direc
tement contraire. Tous les jours nous voyons .arriver ici,
ou dans les villes voifines, une foule de gentilshommes ■&
tgens-dfc bonne volonté , qui fe réunifient A la -malle. Les nou
velles d'hier , de Coblait-x, de Bruseile, âc.d; l'Alkmagne,
-font -décrives ^Scnouv ont j are dar.s une ivreffe xle joie qutf
j'e'ffayerois vainement de vous dépeindre. Toutes les diffi
cultés font levées : il y en avoit deux entr'autre», qrt'on n'ef-
péroit pas voir s'applanir fit oc ; je veux dire la guerre c'u
Turc & le peu d'apparence à'uvk ifltëlfif-e»ce' parfaite entre
les cours de Vienne Se de Berlin. Un intérêt commun a réuni
ces deux puiâànces rivaks : le fait clt certain: Léopold $C
Guillaume 'four d'accord, Se la France éft fauvée.
Tout ceci a'eft, pas' Vpffaire, d'u^mgment: Ijtrriarçhî. dejs
(*) . ,
t'vchèmens n'eft pas aoffi rapide que l'imagination... ardente it
nos jeunes érriigrés, "que le moindre retard fair frémir d'in-
«fignation & d'irtïpatience : ils vOrdroïent que lès troupes des
puiilances cpiftifcés *ufl"cnt|des aile-.- pouf arriver plus vite.
' .On dit' ici i'ta c^fhédr'ale' une grande m;lîe céfébrée par l'é-
veqè'e Jd*A tintr/s1 , cp l'hpnneur Ht la ft'tç de notre bon Roi ,
où tous les Français font'invités à fe Tendre.' Dicn fait comme
le Domine , falvum faç^Regem va y être chanté! Quant
à moi,fije m'y enroue, ce ne fera ni le gentem n\\ek-
gemepù ea:£4t,ont, Ja Caufc. Ce foir on donnera Richard,
cœur de lion, parles principaux acteurs de Lille. Vous
yen'ez qu'on n'èubliîia p&s l'ariette 6 Richard , 6 mon Roi,
l'univers t'abandonne. Ecrivant ces, paroles , je fens mes
veux qui fe .remplirent de larmes, N>ous chanterons, nous
pleurerons; nos piier«t^'.çl(;v,eront jufcu'à l'être des êtres:
fans, doute il écoutera rios foupks , &i il couvriia de fon aile
l'intonuné Louis XVI! Lç; fciYtirrtçnt.ti'cit pas encore mort
iâans le cœur des Français [ ■.:.'.. ; ■ ■
- Ces Français tant calomnies, que, la perfecution a forcés
<Je s'exiler des lieux chéris qui les,. on,t vu naître , ne font
j>oint tels que la méchanceté a cherché à les rèyrçfeiuci ;
ils ne défirent de vaincre, que pour avoir le plaifit de par
donner. - - -.
, livrt nouveau.
KvcfClovtDlv. doacUique, ou annales inftruftives, formant
«teueil de toutes Çbtccs «Le remèdes, recettes ,. préfet»
.. vatifs , euratifs de diverfes maladies £c incommodités de#
hommes & des a^issaux; de feercts, d'inventions t dç
«Itoouverccs utiles & agréables dans les feieoces & dans
les arts , & généiaiernent de tout ce qui peut inrérefler
la fanté,'la be«iré,Ha enriofité , c'eft-à-dire, les befoini
Se les agrémcr.s de la vie morale & phyfiquc, à Vnfage
,des deux fexes de la ,cout , de la ville & de la cam-»
"' pagne.
Un volume uz-Za. d'environ 470 pages. A Paris;
che[ Laurent jeune , imprimeur-libraire , rue St.
■Ja-cques', Ne. 37. Prix , 4 liv. 4 (ois broché pour Paris,
& 5 liv. franc de port par la polie.
SUPPLÉMENT
. .
Du N.° i.
LE PETIT CATÉCHISME
NATIONAL.
J O U- Pi N A L ; :\
DELA COU?. ET DE LA V t h L E,
'.'■.■-' ■ ■ .' .: ^
'...'• l"out fjiteur d; Journal doit ■tvî'mit pu rhaliù
*■ jU ' L'a F Ô N S A l N E. •
■ ■ ■ , -. . " '■■ -i
»■»',.-' - . , ' • •>.-'• •"<■ •' " ' .'. ' • ■") " ■
La viÊtpîre le déclare pour nous de teSs côtés, J; vous af>
furecue drn?.s oeu, H n'y aura rj'.ie U eanaiHe fous les étendards
de nos ennemis , & nonsue voulons de rctrcccarrrrïife ni pour
pâmions, ni.pour aJvcrfaires. • Nous fommes mi. corps de
braves chevaliers derenfeurs de la véri;é', oui n'admettons
parmi nous que de» ge-is* bien élevés. Dcfuifez les 'plates
déclamations , les rriiferables for-hifiTiss, ic; f.ïuiïcrcs hifto-"
rioucs , les conûsdiiv otis, les nbîui dites fans nombre ; em
pêcher que les gens de bonfens ne foient les cfclavesde ceux
qui n'^n ont point. • ' , -• ~\ ••'.'.' ■ ~ • "
A SS E M B L t E . , N A T- 1 O N AL E.
Séance du t Septembre.
T
JLi 'assemblée a .décrété qu'il ne pourrait erre fait
Tome V. Année '17511. B
r
C ro )
de motion pour demander la révlfion, qu'à la trnifiem»
légiilntute , Se que ces changemens ne pourroient avoir lica
que dans les deux derniers mois de leur felfion. Voici
le projet qui a été adopté fur la préfentation de la conf-
titution au roi.
I. Il fera nommé une députation pour préfemer l'acte-
conftitutionnel à l'acceptation du roi.
II. Le roi ^fera prié de donner tous fcs ordres qu'il
jugera convenables pour fa garde & pour la fureté de fa
perfonne.
III. S'il fe rend au voeu des français, en adoptant l'afte
«onftitutionnel, il 'fera prié de défigner le jour , & de ré
gler le cérémonial d'après lequel il acceptera , en préfen-
ce de l'allemblée nationale, la royauté corflitutionnelb, îe
prendra l'engagement d'ea remplir les fon&ions.
•
VARIÉTÉS.
Vers pour mettre au las' du portrait dt M,
Malouet.
Sur la met de l'état, il fait, pilote fage,
De fa nef déployer les voiles à propos:
Contre elle il vo't en paix fe brifer tous les flots ,
Et n'eft jamais plus grand qu'au milieu de l'orage.
Le chevalier De s-Is 1 ets.
S
d'allufion à la oaptlvitc de notie roi, le refpeflaija pâneeds,
Ligne pere , a fauté au col de plufîenrs officiers français.
Un fentinv. nt généra! a rciidu cette (cène atcaadiiftmte ,
au point Jefuppoler qu'elle eût converti le* geôliers de noue
infortuné monarque. Je certifie cetre anecdote
M E U D E - M O H P A 9.
Livre nouveau.
On trouve ch?x h" -fient de Senne , libraire au Palais-
Royal , la lettre de mwnicigneur Gobet aux- jacobins, fue
ce qu'ils ont bien voulu ne pas le rayer de leur lifte, lor(-
qu'iis ont fait un (crutin épuratôire.
Petite brochure in-vi. Prix, 4 fols. ■
JOURNAL'
de la Cour et de la Ville;
Tout ftifcur de J»tfrn«i doit tribut su malin •■
La F optai ne.
' »! '' " -—■ " ' '
Mécène, dans fcsconfeils à Augnfte , traite avec "beau
coup de mépris le crime de léze-niajcfté cqrrimiv par de
fimples particuliers. Jl excepte néanmoins les infurgens , qui
abufent du commandement des armées, pour attentet à la
vie ou à là liberté du prince , & veut qu'on s'y prenfle! avec
eax , non par la voie judiciaire , comme atec les autres
citoyens , mais pat la voie de fait , comme avec les enne-1
mis de l'état. — Defttz-voos aullï , difoit-il, de certains
philofophes. Pour un ou deux honnêtes gens, les autres,
fous ce manteau, ont introduit- chez les peuples des défôr-«
dtes innombrables.
Dion, Cttjf. I. 51.
Happellez-vous les tems de Lnw & du fyftêrre;
Les bons chrétiens jadis couioient moins au baptême ,
Que le peuple français , dans fes tranfports outrés, .
S'cmprell'oit d'acheter de ces papiers timbres 1
La trifte vérité Biflîpant leur chimère,
Au fein de leurs tréfots , étala leur mifere;
Poe fies du philcfophc de Sans-Souci, Êpitfe ià/
au général liredow.
ASSEMBLÉE NATIONALE,"
1 Séance du % Septembre,
\jitïç. féance eft d'une ftéiilité qui paroîtra furpfenantaj
' Tonne V. Année 175» t. G "'
tfàas un momcttf oà il fetnble que l'afiemblée Jevron cttè'
occupée des plus grands ictérêts. On recule la préfcntatioa
de la charte conttitutiounclle.
VARIÉTÉS.
Copie de la latr: de M, le Corme de Saintignon ,
Colonel attachéau Régiment Royal-Suédois t
au Roi.
Sire, i
Tiré du Starr.
11
y
:'(** '.•''««$■
,:i s
mol
Nouvelles étrangères. , -./ : ..;?.•»
»
On nous mande de Luxembourg , que le général Bander,;
jaloux de moncet (a maifon d'una manière digne d'un géné
ral patriote, vient d'allouer les fervices de quelques grands
personnages français. D'abord , il a établi St.-Cam.„ fon au
mônier, Fillette eu jockej,- à la fuite du général; l'ivrogie
S/7/,., montera fa-bibiiotbiqueà l'allemande ; & papa Feith.
caporal fchLgueui , fe charge en fus de détacher les.habm
des foldats., & dç ta;ctailcr les vieilles culottes de oeato an
fon excellence .•.•„;,.:.. , ..';. ^
■ y .i^m—■ ,—■■
< * )
: si ■ :
-
t-M)
Mai fera le roî. —En attendant , on la lî:h«noè, on falarC}
roa l'épile, on la requinque, on la parfume, on l'adonife, Sec;
J&C.-&C. ^ ...
* ■ •.
Les dames conftitutionnelles de Baytîiix, routes laides;
fïofrime cclle^ie Paris, &c. &c. fe préfcnterenc en grand*
tenue' à l'abbé Fauchef-, pour renoim-llsr leur ferment
Critique : la plus dévergondée s'approcha fi près de l'abbé,
<]ue fpn jupon rroifioit la robe épifcopale, & après la ré—
îVéranee d'ufage, elle lui à\i:je l'ai fouvent prêté , mon-
Jeigneuf, fr, je fuis difpofée plus que jamais à le
jepicur , fi votre grandeur l'exigé.
JOURNAL
de la Cour et de laVille.
ASSEMBLÉE NATIONALE.!
Séance du 3 Septembre.
KJ $ décret déclare que nul pouvoir conftitué n'a le droit
Tome V. Année 1J91. D
( ^ )
de changer la conft; union. Il a été décrété qu'aujdnrd'huï
mc-me une Réputation de 60 membres préfenceroit l'acte
conftitutioncl.
VARIÉTÉS.
Tant qu'on a fait la challe aux enragés Si aux faifeurs âz
motions incendiaires ,!e patriote St.-fJuru.*i'£ft retiré dans
une des caves du jardin royal de Moulleaux, fa retraite or
dinaire. Auilitôt qu'il a été inftruit qu'on recommençoit à
retravailler les ariftocrates dans le fens de la révolution,,
il s'eft préfente au Royal-Palais , où il fit la motion hier »
de fe- défaire le plus expédkivement polîîblc des prêtres fie
des nobles.
——r
Une dame a ira. l'anagramme du nom d'Orllans.
L'ASNED'OR.
Avis.
•■ ■. ) ; !'. r . -J. <
Vue peifonne qui délire :fi'être par connue^ bous tharge}
(*n
Refaire à la nation l'offrante 4?an alfignit qui a été an pstt
lali par un quiproquo imprudent; n»js ii peut encore- ucw
bien
. . ■ fervir.
■- g , • ■ ■, ' - i ■ :~ • - 1" ' :"•?:":.• ':• .":. ^
W--
Ptopofition atitkfftt'tiqwe. "*
;
Les .fa vans font aux ignorans , "» .*
Aux fots , les hohtnies'dê'bbnferls, "jïo- j ■•'■
Aux foibles efprits les puiilaas,
Et les vertueux aux méchans , ...
:-•■ te qu'un, au pins, ca a dix cents. .....
En coût pays, comme en tour, lems,
; -.'.Ce calcul a pane pour jitflje.
• • Or , fuivant l'afiL-robléc augufte ,
Le grand nombre eft le foûverain
Par qui tout doit fe taire en France; • ,
Et fi deux ans d'expérience
Pour nous font un, fiéçle , d'airain ,
Le^monde peur , fans s'y mçprjCBdre, ., ,■■>
En plaignant l'excès de nos maux ,
Juger s'il doit trembtetde prendre
, JScs. laix des coquins; & des fats. ^
-.. .■.•.-.'..•/ '. " ■ i- ■*■' ■ à_ •'' ■> '.*-". *•.'.'»■»
* ^v \« ii
te département d'Eure & Loire vient de nommer, pour
on'de fes nouveaux députés, le iïeur Léopold. Nom (ommts
charge de demander à ces roeflieurs', fi c.'c/t un certain M.'.
Liopold qui habite ordinairement à Vienne; fi c'eft loi,
nous prévenons MM. du département qu'il ne peut gtieres
être rendu à fon porte avant fix femaines.
"
Convafation familière entre deux payfans finomis J
dont l'un alloit au Valais de fon Evéque conftitu-
tionnel.
t
T £ i '
fcj»v
T'y rapporter en guife de balotsj '
Oncques n'y mis .que farine ou tonneau j
Mais, par plaifir, je veux y voir un âne.
le chevalier Des-Islets.
eJ
L'Empereur vient d'ordonner de donner congé abfolu ai
'tous les Français oui font dans les regimens qu'il a en
voyés & qu'il envoyé dans les Pays-Bas. — Beaucoup de
ces foldats vont pour s'engager dans l'armée des princes ,
& quand on les refufe,ils rentrent en Fiance.
i ,.— .
Fm A U Tragédie de Virginie.
Le peuple détrompé va lui-même détruire >•■
L'cdifice orgueilleux qu'il a voulu è'onllruife. " "J\
Un an s'ett -écoulé dans de longues douleurs,
Depuis que, fous le nom de no* légjilateurs , ,
De cruels déecruvirs régneut fans diadème.
Un an devoit borner Lur puiilanCe fupr£inâ> , ;.,j-.- t
Mais ils l'ont prolongée, ainfî que nos malheurs i
Pour nous donner des lois il faut avoir des mœurs.
On difoit en préfence d'une femme d'efpric , que le fhot;
démocrate derivoit du grec. Je ri'en crois rien , répondit-»
elle -, il dérive du latin. Tout le monde fait que démo veutf
dire démen ; que diabolus eft synonyme de démo, & que
par conféquent on poûrroit dire d'une manière plus vraie ,
plds expreflive & plus intelligible, diabvlocratt. fans en
^Itérer les fcns. ,
Le peu que vous avez , pftple, on vous le prendra) -,
.Vous volerez enfuite, fie Chariot vous pendra.
A S S E M BL É E ,N A. % J Qtt AL E,
Séance du % Septetiihit*
f
De Targ... & Cam... '.. ,„ '., , >',' .
Amis, ne jurons plus.
Projet de défenfe.
Air : J'ai vu Lift. hUr au fotr.
■
Fuifque d'argent nous manquons
Pour remplir nos poches,
Et des Houllans redoutons
Les rudes taloches,
Contre eux point ne nous battons}
De les féduire eflayons,
Et pour ce de nos canons
Faifons des fous-cloches.
jour n al:
PBÏ^COUR ET DE LA Vlltll
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du $ Septembre.
Hinfin , Vaflemblée commencé à fe réveiller de la léthargie
où nous la voyions fbmfrieiîtet , tandis- que l'Europe ea-r
Tome V. Année .17^1. F,
C 4* )
Keré allarWe fe difpdfe à fondte fur la France, & à couper;
dan? fa racine,- les maux dont cette fatale révolution fiar.-
çail'e les roenac.-. M. Louis Noailles a fonné tout de ban
le toefm & fa*' un "PPO" circonftancié fur les raefure»
prifes o* l'EmF.«eur, les Rois d'Etpagne & de Sardaignc
pour attaquer la Fiance à la fin de la campagne —Il ctt
donc vrai que le moment de la cataftrophe approche ! Irens-
blex , petfides ! votre règne cil pailé.
VARIÉTÉS.
M l'abbé Maury faifoit remarquer l'autre jour à une
dame', que foo chapeau étoit toat percé : oh! lui répondit-
elle avant peu on vous en donnera un d'une meilleure ta-
brique. _^___^__
"■ a v i s:
JOURNAL
de la Cour et de laVille;
___ t 1 • jk
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du € Septembre,
VARIÉTÉS.
Le vent, la pluyc, le foleil, font difparaître les couleuss-
bVenes & rouges des flammes patriotes placées au pavillon
du café de Foi. Si les patriotes ne les renouvellent pas , il cls
à craindre qu'elles ne foicat entièrement Manches dans le
coûtant du mois prochain.
A VAvocat (TE/ope.
On ne peut qu'applaudir au zèle de rérninence,qni prenr!
£ agréablement la défaite de fes confieres ; mais en les dif
C V )
eulpant de es laid péché de la démocratie , ne rifqtie-t-il p*f
de les imprégner lui-mime d'une teinte d'égoïfme ï En effet ,
tous individus marqués au B devant çonspoïer une caftç com
mun* , il paroûroit peu convenable que MM. les boflus an-
,nçnçaffi:jj,t..latp.réîeDtioo'.de fediltiHgiier-^Sc de fiire ce qu'on-
'appelle bandie à part. .A la bonne heure pour l'efpiii ; (on
Jàjt ailéz que fur ce point, ils,font en poiléftion de ne Iceedec
,'à perforinç) ruais quant au.ie|le, jeus -les fiesles n'offrent-
,»Js p?s des héfos* Haiu%?n^ <*ans lent démarche, ou de»
fe.it!> 4J.ui) jejj, avancerent-d^un pas ferme dans la carrière de
Vl'^ctpneuj; j Sans wppelier ici fe-Philippe.,- non celui du Bi-
.daijidçiîs triais, de Macédaiué., & cet Horatius Codés, le
quel défendit lui feul un pont-' -à trois ouquatre cents lieues
dè~Varênnes^ n'avons-nous pas dans notre hifioirc un Clif-
fon , un Bourbon , <iuqucl«£o«—le -brave Condé , & bon
nombre d'aurres , qui fe feroient honorés du titie d'arifto-
«icràtifrf 'Ce-ootp r Uvtéà l'ariathéme par fa fonife, mais qui,
:Dieuaidant ^pourra faire^ufl-jour le défefpoir des aveugleSi
& fi de notre tems un pafteur s'eft avili jufqu'à fe ttanf-
former eftjfcr.eb'is, gàleufï. , pour corrompre (on troupeau ,&
s'il a tiébuché dans la voie que lui ont tracée fes ancures ,
fa marche oblique St-tortrorfc* dïnt être la (atyre de la gente
borgne on clopinante. , . ..■■■>
;:■ rfvt |[ r"î •"> .... c
.-...-;•.. - ; ..... L'Ecioîfc
i
Samedi j M. 4e préfident, après avoir prononcé le décret
de la préfentation ce l'aéte conltitutionnel au roi dans la jour
née, annonça qvnbn'y auroit point de féance du foir. Annon
cez dans votrç/fournal , dit M. Malou... à M. Gar... le
jeune , qu'aujourd'hui l'alfemblée fe repofe, pour avoir le iem*
de lécher fon veau. En punition de ccblafphème, il fut
dans l'initaru même nomme l'un des foixante dépotés. On,
le rencontra le foir dans un jardin public à l'heure de la pre
station : Que faites- vous ici , lui dit- on'! J'attends uu
1 iuf-coiiduit pour aller me joindre aux cinquante- neuf, nr
)- ferois là k feui de mon avis.
-...--,' ... .t
($0
Il.rt'eft pas vraî, comme on l'a d,it , que 'M. Barn... Si ''
JA.'Robettf. ... k foient pris aux cheveux ,en forçant de
l'ardente feance du lundi foir; mais il eft très-vrai que les '
Américains qui font à Paris , font de vigonreufes pour-
fuites pour punir les d'eux jacobins qui fe font dit faulTc-.
roeiit députés par la ville de Brcft.
Nouveautés littéraires.
Lettre a M. Bai j.l y , maire de Paris.
Dans ce cadre, l'auteur a eu l'art de difeuter avec beau
coup de logique les grands principes d'un boti gouver
nement: fa plume cft ornée & brillante, & le tableau de
notre révolution cft fait de main de maître. Nous invitons
nos leâeurs à fe piociucr cette brochure , qui fe trouve
chez ie fieu-t Lacloye, libraire au Palais-Royal, N°. ^^x t
Si chez- les- marchands de nouveauté*.
Errata du Numéro 5.
Page 3 j , ligne i.cre , de l'amour fincerç-, life^ de l'avci»
finccre.
„i inn;'ij^2'll'l_l' L___l 1 ' '* ' ' —«
CE JOV Kn AL paroît tous htJ matins,
Lefnx de Vabonnement eft de 3 li% for mois
foi* Paris, b de 3 livres i$ fols, pour la
Province? franc de paré. Le Êurevupéft établi
rut, Fercét-Saint-André- des-Arcs , jtf». 21.
JOURNAL -!
CE LA C'OUK.. £1 DE LA V I LIR
; TAS I Et E S.
/es premiers numéros de la Cknç'que.'fcàilddliuft
*>nt i aiu. Oeil un reeuïil d'otfmes Lai çaufent plus de
Tome V. Année ij$i. * G
, \r - ..■» ■.'«.. o f ' ft
ç;[ ■ nu •'-
dégoût que de fiante -, d'anecdotes gui fe démiifént 'l'une
par l'autre, & de calomnies qui arrêtent la vengeance paiT
h pitié. Nous nefavous pas précifemenr quels font les chif
fonniers de ce nouvel égoût; mais nous les renicreioris de bon
cœur d'avoir dit du mal de nous; car rout ie monde brûle
d^jà' d'être outragç par eux , de peur d'être foupçonné de
leur amitié.
I. . 1
Air de Figaro,
r
( eo )
examen réfléchi, qui avoic duré jafqu'à minuit, ils avoient
«nanimemeht -pente qu'il itou impoffible que le gouver-
ttemua pût marcher avec la conftitution, telle qu'elle
(toit décidée} Se quand le même Normand a préfetvte,
au Roi >a constitution, il lui a dit, que la confiitutiort
fég.énéroit le gouvernement : au quel des T/tourets doit-
on croire , de celui qui parle à L'affemblée , au de celui qui
par.c au Roi?
r
(*♦•)
^
N-0' 9- " j£&K M-Puel> ma'"'c e*
Vendr.'o Septemb/l&J^ ,;<f ^"/ Uatutsj&h*
■* r _ *"aî?^ canmb. de cette vtlu\
VARIÉTÉS.
)
ftwe;u»e)re<n»Ét<j^»tK laquai! e il prouve,, cjup l^cS^aûa»
,<ittiw«H;tfl.i;«ti»tivc à la, commande J'unc^platiçnt, eft
Je fmtib tï'tuM • iufanv; cupi4ité, Lct témoins, ejn^j 'dépoGL,
«ju'ita «voient été folikkés die dépoter çqnttcje fiewc Grande
maifon; piuljïuts à'cijcr'eux.onr eje^ofe au greffe^l'argeof
■<jaW*iY©ieiH icc* de cfet,.inf,ro* fotcupteuj.^ j-jUooi/--|
""'ft' V^fLofts'fl'Spr^'dertS"ré^téV-qu'tiri tilflSMtUèbf f'<ft
fcékia telle a dirigé la''matc«'è''dtr^tla'ceTMr;quii'a'Ô'ibàr4-
baïerher.t calcule la peue d'un innocent', mais qui pourroit
bien fubir l>:i-mémc le tort qu'il appretoit à la viftime.
xVçijlà;le,f4ahai_ des réçoropenfe^ pjp.-ni^% ^ijjtj^aieiirs l
,.':..> :o ijvl ■! . . ». ;.nTioa ■iii1-^ ■ j. . .•■ ;..; 7Loq ;.i» -»
-.l'»f.T :«'<(, j .TO . „:| XU^b SîUiioj El :«• '.;-,is JÙÏ JiO'. 4
'■ "Ori '^àrle'î^avKOup ^uStI'cAi*fsge:j«5ni',TÎïrrt! *^tta«mte
'fdus prç^ey'&-qtii;Tàror^i-a!fà:«!'fiiï;;i;,;îloV«Wfûrè'i,'«e iù
•c<Jttrtac-.cèrAi.'rif de Dctèfn'JW-: iïïd'mhuiéyWlHfUftaCfa-
'•"S.'àfal'dé'lY^r.Gà y^reffS^a^rriïi^ti ràtliHtiV>dirYtfi (3c
cde la reine ft- ni tort:: ffi8 eMcï»n3t:#li< y* *>fcn#!e«friid#-
Trablcmeht augmentée; les' re5gtteufâ_&i'tfa'rhosl dé'-lâ"cWc
^âë'jÂii^ mk[tifcs-; a*ee'tfaii<s,lfts:Tcrt¥ncWlme)is.ft testes 1»
_ct6ifecl.?dnï;'ct]t!'cn "peut tèéT6W--;iIWs 'nèùVeaar'fedrétàirés
iffét*é;ctfr*înirirtsJdâ 'ro^-'àe'Flarict S'dfr NaTBïF&rles''**-
litables noms des arché*e^irtsv>e^rii^/-àb^yfrii«lFif'*-
guliers & commandiu.âii£S-t:çbsa1i;Qij\es_2i cures du royaume;
les cours fouveraines, bailii.ges , fenvchaulfées , préfîdiaux,
-îu-fticeirpsévoÉaios *t lï.jgnetuJHlf s.ir.c6 ùerctetpyù^tc^vTi
•^ ^corrigé avec :le( yljfë grarW loin; le nouveau taJqlïa^dfS
avnidari. , ÏPRS ^ ce'J »it'n.-.i.es.. lofit^eiiiicreigcat iftAçvés.; -^p
eft refté à celui des morts, qui ne peut être bien fini que
dans trois mais : orTy vërTa" TeT noms d:s princes, ducs ,
ïW»#k WfttëMS»'» «"fomt^s., baj.o.-y„Tchç.viliîfs^smig^gits ,
.«cclpfisft.i.çiiifjrtjiir^ccnfu^s j,f ca^rpiçicçs , ^r&gf fojîtf
:wa.qci^;!^.cri &c.-^i io^déçpji*;.^ faik^kàiïJ&y-
-4.«jjreiRt d'.ci :çk ljrft n -d c No wmflii-'k Q;; A îmrn ;}«Ti j.e -*«Bdj£
chez tous res msixlmicU de nouveautés ,'la iorr.mc, dAtf^v,»
en argent. On prs-Çgnd,,qul(H)[lfcra, imprima a i'impnmei c
royale, & qu'il fera revêtu de l'-.r.probatlori & pcimifV.»n
aie tnonfc^neùr.' le tbsrftïiitrojjBiiçr.dœr&fâi» àt>~iîit&c" j
*4rSpii«iicgftdocaiU.i.^ us ïï.,.'j.::i iJ ia.;» il .33- 1
Aux Rédacteurs du Journal de la Cour & de.
la Ville. i . ,;., pl . ,,
Le plus fat* papier de fa rtvolution , là ^Cftranhdi
Jidnêakufe , donc je détfaigne folcrrtAbtlerriïrit ' le rryle1
^aloiânieùr, le bur indécent, les fertiles inVentïons-,,i&épar->
4elTus. t»tit les indigne? rédacteurs, s'ach,«rrid'*WeC eom-
plciiCance à rtts déchirer. Je veux bien qa'Hs- fâchent, ce*
trilles écnvalfieis , que j'ai In leurs rapfodies , & que j'ai"
ftwti plus de mépris que décolère, & plus de 'déguût que
de méptrsr Gotnttte votre feuille . mclfieuts , eft-la plus-ré-»
pandue d^. toutes, te la pires digne de fa célébrité, per-1
metrei-fnoi d'y déclarer que cette infime Ckronijue clt
immorale-, qu'elle appelle 1* (evéïire dés loi*, 8c qu'il effr
kioui qve dans un pays bien r-olice , on, ert tolère la pu-'
blicité. -La Chronique *!«'• fleur • Noël- , toute ordurieret
qufclle ~dt) . cft , à mon fens, infiniment moins repréhen-
fible: elle n'attaque que, lç Rai. Cet in£ori,oné monarque
Je défend lui-même , fie tous les français , dignes des
«* * nom , <fc' fecourenY du ccenr. Mais les habitudes, la
Yie entière d'irti particulier1, (on innocence',' ].-euvrn't être
fouillées chaque jour dans un répcrto'.re'-dîitvoèités,- 8*
dans le recueil fétiJi du iiiWi •anccdu'.cs canttouvées. Je
vous demande pardon <k la longueur de cette lettre; je
hr fhihf eh affinant lerpubïic & ici- nuij'bns dé'Tce'ftbu-
v*k4*»l«y que je ne, pWïSr'Krl»r"cp.ie tour* tpudn*es,'SO
œdwàr*ï-<fiie leari<f/¥r^e.-1'<*oWini.'- if Vn^éft irâpoïfible dé
JWttaislliwérittnrjJJe'fVciaî prié',- rifcfVtëBrs j- tfé "iïï1icOordfe>
la vôtréVJ'âi i'hbnnettridVèttc-, HûH^-'^ < s:rrv.-.b s: --- .-»•
-^fcESAKDRÏ TlLLY.
_.-'■
• —i —
J O U K N A L
njÊÊjk A C O V IV E T BELA V UtEi
VARIÉTÉS.
Vers trouvés à Tr'ianon fous lefaille phureui j
vis-à-vis le faule pleureur.
Dansées champêtres lieux, à moi âme étonnée ,
Tous les biens s'offrent à-la-fois ;
Les fleurs dont la terre eft jonchée ,
Semblent de mes regards fe difpucer le choir.
D'un frais ruilleau l'onde azurée
A mes pieds coule lentement ;
Jamais , par l'impétueux vent ,
Sa furface ne fut ridée ;
Zi'phir fans la troubler , l'agite mollement.
Par iî feuillage épais ma tête couronnée,
Brave les feux du Dieu du jour.
Sur un léger rameau la vive Philomèle, '
Modulant un hymne à l'amour,
Fixe fon amant auprès d'elle j
"Et la plaintive tourerellc
Du fien demande le retour.
Au charme heureux de la nature ,
Quel mortel n'a jamais abandonné fon cœur ,
Et mêlé les attraits de fa volupté pure
/ Au fentiment de la douleur !
L'afpect de ce faule pleureur
(Guide mes pas vers une grotte obfcuie»
( 7-5 )
Qu'entehds-»je ! .".. . . une tremblante voit
Dit ces mots que l'écho répète:
» C'étoit ici que l'aimable Antoinette ,
T> De la (implicite fuivant tes douces loix ,
r> Venoit fe débiter du poids dé l'étiquette,
»» A laquelle le fort a condamné tes Roisj
» Pour feeptre ayant une houlette,
>» Pour fujets quelques vrais, amis ,
>• Pour couronne une violette ,
m Pour royaume des coeurs fournis :
» De là France idole chérie,
>i Elle régnolt par les bienfaits ,
y» Lorfqu'une cabale ennemie,
« Centre elle armant la calomnie ,
» Fit dans te cœur de tes fujets
V Succéder à l'amour la haine & tes forfaits. »>
La voix fe rait Un long murmure
Se prolonge, au loin dans tes airs.
La foudre gronde, & le feu des éclairs
En un inftant a féché la verdure.
Tout difparoît ... les bofquets & les fleurs.
La terre perdit fa parure,
Et fe vêtit de deuil, pour pleurer tes malheurs.
L'amour, touché des. peines qu'elle endure, <
Grave ces vers fur le rocher:
y» Mortels, qui du piaille voulez fuivre tes traces,
n De ces jardins gardez-vous d'approcher :
» Hélas! qu'y venez-vous chercher?
m Vous n'y ttouveiez plus tes vertus ni les grâces ;
•> La douleur feule a droit de s'y cacher. i>
J O U R N A e ;'
de '::i>.,;ç..o u vu et de LA.yiii e:
; . .,• ..; :l. » t : ^7*"—-J' '. — '
j .. , Tout hifeur de Journal doit tribut au mali^
..n : i t! sL i La ,Eo«uins..
,-
(«4)
Théâtre du Manège.
On annonce que la clôture de ce fpciftacle fe fera dans
le commencement du mois prochain , par la France
sauvée, tragédie en cinq actes de MM, d'Artoit■^.Con*,
( 8* )
de, &c. Cette pièce fera fuivie des émigrés FRANÇAIS A'
Paris, opéra comique en un acte, paroles du vicomte
de Mirabeau , mufique de Bouilli. Le fpe&acle lera
terminé par un charmant ballet de la compofition Je Bc/l-
der, dans lequel M. Alexandre B... 8c autres danfeurs
de la m.-ra; force , doivent exécutet les pas les plus diffi
ciles. Plufieurs puilfances étrangères doivenr honorer ce
fpeft.icle de leur ptéfcnce. La livrée:n'entrcia pas, môme
en payant.
*■■'.." '
Le Miniftre de la guerre a fourni"! à l'cxanwn de l'af-
femblée fes dépenfes ordinaires & extraordinaires , qui fe
montent à CENT CINQUANTE - SEPT MILLIONS.
—On peut dire que c'eft de l'argent bien employé.
:
La nomination du fîear B... fot rcïïciitble à ces étcr-
ruem;;iis qui font toujours prêts a venir, &c qui ne viennent
jamais.
■ Les Jacobins font agir tous leurs refTorts pour faire élire
député le fieur B..fot; mais ils n'y parviendront pas. Il ■
paroît que les honnêtes gens dominent entièrement dans
l'afTemblée électorale, & Ce qui n'ell pas moins étonnant , il*
y.. font auffi fins que les Jacobins. Ceux-ci ont fait fcmbUiu ,
pendant deux ferutins , de renoncer à leur candidat H. ..fot ;
Se enfuite ils y font revenus avec toutes leurs forces ; mais
ces petites manœuvres jacobites n'ont fervi qu'à faire ■
huer les protecteurs & le pictc<>é , qui probablement ne
fera jamais autre chofe qu'un B... fot.
(M)
taille, a enfin eonfenti à prêter 1,100 liv. à fa bonne
jwaie Mad. Dupont , & qui eft à-ptétent fort cm jarralfé
pour les ravoir.
JOURNAL
ub la Cour s î de la Ville?
ASSEMBLÉE NATIONALE.
. ,• Séance du 11 Septembre.
VARIÉ TÉ S.
Ceft une déplorable polît ion , que d'être réduit, par fa
fcélérateflc de factieux armés, à jurer l'irréligion., le bri
gandage Se la f uine des honnêtes gens ! Mais ce ferment
n'eu. qu'une h.un>iliatioo>, & n'impofe d'autre obligation,.,
que celle de punir , par le dernier (uppjicc, quand ou lf
pourra , les fcélérats qùr ont comblé leurs crimes par cette:
profanation du ferment exigé.
Il ne doit y avoir d'exception que pour ceux qui auront!
fcit connoître à tenvs des intentions contraires. Le filence ,
en pareil cas, elt une adhélîon.
La confilcation qui fera l'accerToire df la peine capitale,
payera la dette publique.
Il va être auflt proclamé incertamment une nouvelle con-»
geffion des terres conquifes au profit des foldats conqué-
ïans , & fous la charge d'un fens modique & uniforme ~
«nvers qui il appartiendra.
. "' •■. ■ •••■ t.
„- . . ' " ■>
Nous recevons d«ns cet in liant une lettre de Péterf»
bourg , dont voici un extrait très-rdlerré. —M. Bouilli
eft arrivé à Péteifljourg, & a reçu de l'Impératrice ^'ac
cueil le plus flatteur. Il ne peut relier dans cette capitale:
eue quelques jours , & tous fes siomens fonr rigoureufc«r
ment comptés. —M. le prince de Naffaw eft parti pour
Paris , chargé d'une miffion importante , & qui ne peuç
«u'ètre infiniment agréable aux princes éxnigrés».
- • L'homme officieux.
Dans on café , deux jeunes citoyens
Se difputoient au fujet de la guerre:
' L'un nous croyoir d'épourvus de moyens ,
Tandis que l'autre affirmoit h contraire.
Tous deux parloicnt avec chaleur,
Quand le premier , dans fon ardeur ,
Réplique au défenfeur des héros patriotes:
f—Aller vous faire.... avec vos fans-culottes.
( 9* )
v—Et vous suffi , répond l'autre à l'inftant ,'
Piqué de ce rude argument ,
( Qu'à tort il prend pour une offenfe ).
'Jfillt.... par bâtard fe trouvant auprès d'eux,
Et croyant à ces mots qu'ils lui font quelqu'avancej
Il s'approche hnrnblement , & d'un ton gracieux ,
Leur dit : Meilleurs , qui de vous deux commencé ?
* ■
Nous défavouons formellement tout ce que notre jour
nal pourroit renfermer d'offenfant ou même de dé figttable
aux perfonnes faisant profetfion ouverte ou fecrete de ta
caufe que nous fouceuons ; & nous prions en g'-ace qu'on
veuille bien ne nous prêter aucune iaulTe couleur, puifque
nous fommes déterminés à n'en jamais employer que de
véritables.
A M. le Rédacteur.
Quelques perfonnes , monfieur , ayant fu que j'avois d«*
mandé à fervir dans la maifon militaire projette à la fia
du mois dernier, m'ont aceufé d'ambition, Se foupeonné,
peut-être, de vouloir prendre la place des abfens ; d'autre*,
d 'une étoffe toute différente , m'ont dénoncé coh.hu- aris
tocrate. Comme il importe à un honnête homme de fixer
l'opinion , je vous prie d'inférer dans votre journal ,1a lettre
que j'ai eu l'honneur d'écrire dans le tems à M. le duc de
JBkissac.
Mo NSIEUJl LE DUC,
* -,..•» . ■. ,"
On préfume que le Roi va créer un corps de drx-hnk cen»
hommes & plus, pour la girde de fa maifon. Les konnétes
£ens voyent en vous le ch.f de ceux à qui fâ rsajelté dai-
ftiera confier , au moins provifoirement , cette préeieufe
oncVion : je vous (upplie , de me faire mettre for la lifte j
.je ne demande aucun grade; je' fervitai à pied ou à cheval,
comme cela conviendra , & ne veux , pour cet honorable fer-
vice, aucun traitement.
Vous trouverez fans-doute, monfieur le duc, osaucoug
de Français fidèles & fcnfibles qui , comm: moi, & fans an-
Itan intérêt , h rîgueront l'honneur de garder (a mjjefté , Se
<le lui offrir le tribut de zèle , de teconnoilfatice & d'aaaour j,
& vu le petit nombre de fujets à employer , vous ne ferez
embarraflé que du choix ; voici m;s titres :
J'ai pallé ma vie au fervic'e; de fimple foldat, j; fui»
parvenu par les grâces & les bontés de fa niajelté , au grade-
de major > j'ai été chargé d'un conuruBjcnactit ; riibiAè
J»ar la nouvelle organîfatioo , j'ai confervé l'activité cri al»
«ndant mon remplacement.
( On vient de n'annoncer que j'ai été nommé à une
place de lieutenant- colonel d'infanterie; mais cette nomi
nation accotdéc à mon tour d'ancienneté , n'ttaat pas en
core revêtue du caïa&ere qu'elle doit avoir, je ne peux
ni ne dois m'en vanter. )
Lorfque le Roi, chef fupr?me de l'armée, aura repris
Texercice de fon autorité, fi fa majcfté daigne difpofer de
moi Se me replacer dâ*ns la ligne, je ferai toujours prêt
à me conformer à fes ortîtes.' jufqnes-tà , je regarde comme
un devoir de fervir utilement à la garde & à la confer-
vation de fa perfonne faerée, Se js nie trouverai trop heu-
de le remplir.
Je fuis avec refpe£t,
Monfieut le Duc, i
V Votre très-humble & très--
obéiiîant ferviceur ,
De Bar ;
Major du 'régiment de garnifon du Roi, cï-devant
Commandant à Saint-Denis.
JVote des éditeurs. Nous regrettons qne M. de Bat
ne nous ait pas communiqué plutôt cette lettre » elle ptonve
que ce ne font pas leulement les militaires , que les cir<*
confiances attachent à la Cour, qui font demeurés fidèles a
leur Roi & à l'honneur, puifque ceux mêmes qui en vi
vent éloignés, ont eu également le noble courage de re-»
fufer des emplois qui ne leur étoient pas confères au nota
du Roi, chef fupréme de l'armée.
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
':*':. Tout faifeur de Journal doit tnbut au malin»
*• La FoKTAiif*. ; ;,
■'
députés noavelîeiHent débarqués qui a oublie* fc*
paquet au cojie uAuxcne.
Aux. Rédacteurs. ,
Pendant que différens journaliAes s'amufoient à Faire
tuer le fameux S. Georges à Coblentz par un ari/to-
etiK , ce patriote fonce' s'occupoit- Ici Seulement à
Tournay du foin dé dépêcher pour l'autre !monde
un Je ces damnés d'Autrichiens qui fe préparent s
polluer la terre de notre fainte liberté. IÂ. dj La-
motte , jrniiic.ic.ii du roi , nous a procuré par vo
tre feuille du 9 , un récit n-.odèHe " de certe bonne
acVion Vous nous aviez annoncé la mo:t de M. de Sv.
Georges le 7 feptembre : fa lettre qui vous dément eîï
du f , on ne peut être plus fufte en nrefart'A ,vA >•
Et nous auiiï , nous avons reçu une lettre de Tournay
du 4, on nous mande que les officiers an régiment de
Clan-fait ont cherché leur camarade tué dans tous les foliés
de :U ville & des environs faas l'avoir ' pu trouver.
Comme il eft nécciïa'tre de nommer à l'on empl«i ,
rendez-leur fervice, Meflîeuis, de prier M. de Lâmdtte
d'engager fon ami S. Georges à voir, il paKhafard,
il n'anroit pas emporté le mort dans une de fes po~
ches, ou s'il ne Piiuroit pas enfermé, en rengainant,
dans le foureau de fon épee.
Pluficurs de vos Abonnés grands Patriotes.^
■■uni i* . — ,
■ Lé,; profondément niais Garât gagne annuellement
fil a iépt mille francs pour ne rien dire à IMTemblée
( loi )
national? , & probablement le double pour nous ennuyer
£e fes tiens dans le journal de Paris.
/'
Révolte des habitant
Mercredi 14 Sept, '$*&» <U Meùirts.
J O U BLN A L
jjœ la Cour ex de la Ville.
'•■ ■■ ■ ■■ ■■ —- ■
.- ' Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
DI?»ffiche
X-.affiche du .théâtre de la nie de'fficnéliett aprçsTavo«.
annoncé la pièce du jour , à toujours grand foin d's^oMçtf,-—
%n attendant telle ou telle pièce du (leur Ckeftiêf,comme 6
le public étoit fott impatieht'de voir ces chefs-d'œuvre de
mauvaisgoût, de mauvais ftyle , d'atrocités & de mauvaifcs
mœurs ; nous pouvons aiïure.r Monlieur Chtrùer yflue
fi le public raifonnable épro'uve quelque impajience,ç'e$
de voir l'a»teur ,' res vers, les pièces , les fyftèm/js, '&
les circonfhme es rentrer dàtis la pouMi'ère dôàt ils p'avfc-
roient jamais dû fortir. - '
. __ . .o- i-j :.:i-q
_ii_
•. .'-.vivvv
Le Roi a été informé que plulîeurs perfonnes le' font
indiferettement permifes de blâmer la conduite qu'il a
tenue à Varennes, & qu'elles avoient pfé taxer.de foi-
îjleffe, la prudence qu'il a feue de ne point paffè.r 'Qu
le ventre à une populace infenfée , égarée Se furreufe»
S
( xol )
Sa Majeftc s'eft contentée de répondre «a parlant de
jfes détracteurs : ils ne iont donc ni époux , ni pères. ;
LIVRES NOUVEAUX.
'jfdïtux de -M. le Marquis1 de Lâ/ayette aux
. . Parifiens.
Brochure de 8 pages ' d'impreflîon. Ches Buisson f
libraire , rue Haute-Feuille , & chez tous les marchands
de nouveautés.
W* —;—
. ■ > "'"
On 8 obfèry'é qu'au dernier voyage à S. Cloud les
charettes n'ont pas infulté les enarettes comme l'an
paiïe. Au lie'u des" driftocrates à la lanterne , on
entendoit chanter de tout cûte le refxcin chéri : rive
Hennir, Sec.
i——
jài,
Je venons de l'aflemblée ,
Je n'en fom's pas trop contens.
Ça vous fait la mijaurée ,
Qui cnerche à gagner du terns.
t «■» >
-■^ ■>*.:.«■.
Errata du h*, d'hier."
Vers 6' d« trontifpiçe , eu ferrant l'amitié; '■ Çfo ,
' en fervant l'amitié. . ■<■
Vers 16', de tes» les Français; life^y i* tous 1«*
vrais Fiançais. - ■*•' j '_••': •■•■j 2 ..
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
m- ..— ■-, ■ ——.— - ■
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin,
La Fontaine.
AS s emblée nationale.
Séance de mercredi.
s
On a repris l'affaire d'Avignon, & l'aficmblée déclare
qu'-en vertu des droits ac lu Fraiice fur A vignot» &
le ComUt , & conldVnicment au voeu des connûmes
d'Avignon & 'du Comtai t lefdtls .■ états font _dcs ce
iKom.cnt partie intégrante de l'empire Français.
■«iWUI.ir-
VA R I É T ES.
Il s'eft giUé dans notre j'ouïrai d'hier trois articles
qtii font c'i-ja un . rimes dans c lui ce lundi, n°. 12.
Les eniuanas furvenus dansiiotr- iin:>:iivcric par 11un
th rigeraent de Proie & de Compoiitcurs ont occa
lionne ce doubl-. emploi.
(' ti'&f)
Choiseul Prasun.
( »"> )
Pierrot. Cnirtau.
'Coyon. Malus4-
.'..-, XJtqc* ~ Poupon.
LécheEt. Butor.
Chaudron. Six fols.
Brosard. ■ Çuatre fols.
La fuite ipçefi'amment.
J O U R N A 'L":'
de la Cour et de la Ville.
•■ ' ... i
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin*
La Fontaine.
assemblée nationale.
SJar.ce de jeudi,
fl <A constitution fera proclamée dimanche prochain à\
fon de trompe. Les prïfonnkts pour mois de noùrnts
T~<ne V. Année 1791. ï
( IX% )
fcrent relaxés dans tout le royaume. AttendrilTeinent
preique 'général. Oubli illimité des aéles inconftitu-
tiannels des prêtres non afTermfntcs. Suite de la
difcuflîon fur l'adminifhatton foreflii?re. On baille
Organilàtion de- la "comptabilité. On taille de 'plu*
fcelle.
• • -t! .ïi;;i.:i ir , oïÔï'j • : TV
...S..;. . .1; JjUHMPI"!'!- J.U-. . -, j
. :■'.»']
. ' I îartv 3!.'r- ii'j
T .■•<> -.".- ; , : _..r. . : ■-• t
-' , "'rnjVgâVAoH. I.Jv 'Bjè'îJS/ÏKv', l"'r
■■ - -.}«):/ -J5 ?.:.••'.•. .
'ÉPOQUES CÉLÈBRES.
On compte depuis le commencement
du monde.' ...:»:îi scxaoa ei.us ;g -r:*' •■;;<.. 5 74T «t/.
Depuis h %HrntnàWoJi 'dé' "itïi - Briffât
fia '.nouvel !é'%illit,Hïe.':'.-'. . '. '.;'.". . . ji fci^j.
Depuis îç'dciûge'. .. .'V'ï .'''.'_. ". . . 4085 an.f.-
Depuis le Briifotemerlt d'Avignon . . ji heures.
Depuis la découverte de l'imprimerie . 35Z ans.
Depuis la chiite de lTieurcux firata-
geme , opéra , .'„ •a<>«1,t^^. >. ;-. *..:£ •...:;. . 4?J Awtt,
. Depuis Tadiu'fion- du Roi de toute la •
France à la Cenliitiitipii. ........ 48 heures*
Depuis la découverte de l'Amérique. 301 arts.'
Dfepuis'lÉ décret qùila-régénère dans
:&ng de "la révolution., "J.'i]':.", i"f:."-':-~' 4 mois.
■ «HiiMH —
Prognojlic.
Quoiqu'indigne du rang à? prince ,
{ Titre qu'il, a rendu bien mkice )
s
(« ne)
Beau nsmf de prince il ne perdra*.
Fors à l'heure où Thémis viendra ,
Et qu'en - iain prenant fa balance ,
'A chacun juftice rendra ;
Jugei ce qu'alors deviendra ''
Sa vile & coupable -exiliençe. .;.
•..v.-„.; '.; -j-iro;, ^-,- -v.,- ^, ->iiii>j wj ;yjÇp_ %rvr;>, rj; |. ;-■.■,
Prédi&ïon de .Nq/Iradamus,
XV IIIe Çantxœ. i
Quatorze fiècles bien complets,
Un roi gouvernant fes fujets
Eft moule couvert d* gloire :
En nouaniê'-onîe ï'èh dëTiProi-'
T '::iîf S.'fo i.'i.is.r'à srr r^i; t ni- j ;'■•.
Le peuple commande a ion roi,
Et- F*Jomie e^ l'hi^r^,,|r ',(,0 ; •-'
•(.■-in ; j in^gài^jy, ■ - -t. îii'i.-
/
. ( «** )
JOURNAL
de la Cour et de la. Ville.
- - -- - ■ 1 ■- ,
Tout faifeui de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance- de vendndi.
7
VA R I É Ti S.
La Feuille de Stan annonce , que l'électeur d'Hanovre
ed décidé à foùtenjr les intérêts des pi îji< es d'Alle-
rrragnc poflellionnés en Allacc. M. de Mercy affure
que votre altefie électorale lui a dit , que le roi de
Ja.guade. Bretagne s'y prêteroit volontiers. —> On fait
que l'électeur & le roi d'Angleterre n'ont lien à fe re-
Yul'er. •"' •'"
• ■
i r '
JOURNAL.
de la Cour et de la Ville.
Tout fiifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaike.
« Cette même douceur q'je vous nous reproche*
(Fauteur parloit aux détracteurs des pliilofophes ) ,
» c'eft elle quia rendu les gulrrts plus rares & moins.
» défaflrv.ifes , qui a mit an rang des crimes ente
» fureur des conquîtes fi long - tems. décorée du nom
» d'héroiTme j c'.it à elle enfin que nous devons la
» certitude confolante de ne revoir jamais ni ces ligues
» de fielleux plus fane/les encan au bonheur des
» des citoyens qu'au repos des Princes ni ces rruf-
» facre; ,' ni c:s proftrriptions des peuplas qui ont
» fouillé les annales du genre humain ». M. le Marquis
de Çondofcet , dans fo:i difeours de réception à l'aca
démie françaiie , du il F'vrier 1781.
Connu- uu grand ph'iofophc conirpît b'^n Se les
hommes & la philofophie ennemie mturelle des fac
tions & des factieux ! quel juge iafiillible des certi
tudes confohnrcs ! oh ! le beau bittet qu'avoit la ChâtreX
AhC feu Clcéron avoit-il dit de l'ex- marquis : non
qiueratquem aopellet ineptum , qui illum cognoverit.
Orat. cap. LXVII. W.
assemblée nationale.
Séance de famedl.
f rÉparatifs potfr la fête qui fera célébrée
aujourd'hui. La conftitution fera proclamée aux Tuileries,
Tome V. Année 1791. ,.ft
( n$ )
Ams les dit ers carrefours & au Cbamp-de-Mars , fut
l'autel d" 1». patiie. Les mufkien : de la garde natio- .
nale , ceux d- l'Opéra-, ccu* de la chapelle du -Rot •
exécuteront un Lyn-.rc a grand chœur & gjand orebeftre.
— A4 heures, enlèvement d'un aéroitat au Champ-de-
IVUus. — Le foir■-, bouquet & girande d'artifice à l'étoile.
Vo:c: la nouvelle formule du ferment des troupes.
Pour les officiers : Je jure d'être, fideie à la nation £
à la Joi & au roi , de maintenir la conflitution rie tout
n:on pouvoir, & d'ciécuter & faire exécuter les lcix
ir.ilitairts. -— Pour les fcidals : Jj jure d'être fidèle
à la nation , à la loi & au rot , de défendre ce tout
mon. p.ou voir la cor.llimtion , de ne. jamais «Lurjdonn r
mes drapeaux , •& de me conformer aux régies de la
ci/upiine militaire.
VA R 1 É T É S.
Gauthier Minor. ,
•»■»'■■■' •'- '■' : "■'•'■ ""- '" '■ ' '<■'■' -~' J"''~ ' "■''
i.i ■ Ht,,fllfcilll»
*• '" T ■ .'M' " r.^-i
" Le Mercure de France cft. excellent dans fa prtrlfç
Jiolrtiqu; depuis que M. 'M:iMct-du-Pan le redire , mais
dételtabte dans hpirtie lilt .'r.iic. — Ceh n'a rien d'ex
traordinaire ; le Mercure d'Olimpe étort eu mêmç
tems le dieu de l'éloquence , du trafic Je de ia, filou
ter!::. ''-*' . ' -.''."'.- )
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut an malin.
La Fontaine.
TouRN.vr, îf feptembre. — Un membre du confit
aulique nous mande que cinq régimeiu Autrichien»
de 3000 hommes chacun ; four ta marche pour ce
pays. Plufî.-urs autres régimens ont reçu des oidre*
poar la mîmt deftination. — Maroli. M. le comte,
ai la Châtre eft. -arrivé d'Ath pour former un corp*
des officiers qji font ici; mais un courier de M. le
comte d'Artois, arrivé le lendemain, l'a empêché
d'eiécuter oe projet. Il lui mande de fe rendre fur
ie-champ auprès de lui à Coblentz. Cinquante mille
Aunicuiens & autant de Pruffiens viennent de recevoir
l'ordre de fe m7ttre en marche. M. di la Chatrt eft
parti à quatre heures après midi. — Hitr plus de 103
officiers font arrivés ici. Avant-hier il en eft arrivé à
peu près allant. — On a arrêté dimanche deux par
ti. uliers décorés de la croix de l'école militaire « ils
ont avoués qu'ils avo'wnt des projets contre M. dt
BoûiUé , Se qu'ils ont été envoyés par une foûiété
qu'ils feront connoître. Nousavons auffi le finalement
de plufieurs émilfaires dé. la propagande. —"Le bruit
court que les émigrés font deftinés agirder lé Brabant
Si la villes frontières appartenant à 1 Empereur j pen
dant qu'on travaillera à mettre vos révoltés à la raifon."
Cet arrangement paroît ne pas' convenir aux émigrés,
qui brûlent dn deux de partager les périls de leurs atliés!
- Sf cclacle nouveau.
r
D .>---■ -, . . . .,
ans le courant de novembre prochain , les comé
diens Allemand*- ordinaires de l'empereur- .feront
Toixe V. Année 170 1, S
? i4§ )
î'otiyerture de leur théâtre , à Par!» , par une pre-
*tii:rc r^préfenlaliori des fermen} indifcrets , comédie
■en trois ■aelfs , par une nombreufe.fociété de patriotes
Français ; fuivie du retour imprévu , apologue en un
•acte, de la coropofitioti des ci-devant Gardes-du-
Corps ; en attendant Je confintement forcé, vpéni
comique , paroles de Léopold , mufique ce Guillaume.
On danlcra tous les jours gratis à, ce 'même théâtre
avant Se. après le fpeaaclc.
- ; ■ * , ,■ .,. - -; fcî
~* — •. • ■ -, \* .-(y./*
■ •-? >^,u
. .*A -. --'■■?
^5 ..- ■ .
: :.•.-,,;■ ■* n m i ii i
Au régiment.
*'
Bravs foklats , toujours à votre maître
« . ** ■ 7 ■ i . ; v* ï r -- r
- nmm
La chancellerie de Berne craignant pour le rantort
Ta contagion du mal français , vient de défendre par
une proclamation , la circulation de toutes les Celles
incendiaires qui dans. Paris éleû.ifent (L merveileufe-
ment nos fans-culottes.
COqPLET,
Sur l'art : Û'efi ce qui me confok.
-■ Aveè la cotiftitution ,
Louis vient Ai faire union
• ' Par contrainte & par force. ( b'ti. )
Je fuis loin d'être fatisfait; • • • . -.
Mais je me confole en lecret,
Attendant le divorce. ( bis. )
J O U R N A L ;
DE LA ÇoUR ET DE LA VlLLE.
'ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance Je lundi.
T1 R O V B L e s dans la ville d'Arles. La municipalité
* été emprifonnée.par les ariftocrates. Lei gardes mù*
r
Tomç V. Année 170-1. T
( I-S4 )'
'î'ional.'S fe font imTes en marche pour" Tes "mettre à la
'talion. — Jj'aprcs la -.motion de M. d'André , tendante
à fixer lé jour où l'aifembliie lé fiépaieis', un décret a
£xc ce jour au 30 fé.ptembie ; ane députation en pré
viendrai le roj. — Ub décret déclare que tout homme
•condamné à:la mort fera conduit au lieu du fupplice ,
îevttu d'une -chemife , tantôt rouge , tantôt noire ,
ielon l;exigcance du cas.
Y A R I E T E S.
. . Quand la juftice
» .'"Condamnera
. . Au fuptictf ,• - ;, ;• ;■
:■'. . Mars Gara, "■■". '•
. . Oaïa Cara.
—ftâ ' 1
"■■" ■"
Un Député Provençal
Qui vient de lever 'boutique
Difoit au peintre Dorval r
Pour attirer la pratique ,
Comme enfeigne à ma maifon y
Peins une carricafBre.
Quoi ?■ dk-1'autre , tout de bon i
Je vais prendre ta figure.
———WI|H1I(
ê
Les badauts de Paris ne r.eiïèront jamais de l'être^-on Te*
entend journellement s'écrier : c'efl une bien belle-
cliofe que la révolution , &.pour le prouver, ils vous-
^ifent : autrefois on nous faifoit attendre deux ans pou$
/
le' payement de nos rentes , a&uellement »n nous
paye dans Tannée. Mais pauvres benêts que vous êtes ;
on vous payoit alors en argent; l'attente de deux ans ne
fàifoit pas une perte de 10 pour cent. Aujourd'hui , on
vous paye en afEgnats qui perdent 20 pour cent. C eft
comme fi vous attendiez quatre ans.
mi 1 11 ■ ■
JOURNAL
de la Cour et de la Ville
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance de mardi.
VARIÉTÉS.
Jtèfolutlon de M. Qnalrcm..., loyal marchand dr«t~
' yler & çhzyalUr du ci-devant ordre du Ro'u
Al e s s r ê p r s ,
j4k'ctd«. L<i Source.
V&at. Le Roy an Lifieox. Le Pal,
Le Rçy de Bayeux. Parfait.
Ld/el. Merveilleux,
Msrlet. Frotin. Moine.
Pqeon. Leperon. Moi/z
Igeonnier. Vacher. Va -Rebours
L-rvault. FieM.
Piffbn. L:l Cornt.
Fiùijier.
Boucher.
.'
( i66)
Verdun, s'eft précipité du haut des remparts dans
Jes foffés d'où on ta retiré mort.
La garnifon nationale de Mezière s'eft conduite à
peu près dans la même genre que la nôtre.
Si tous les Français qui paflent par ce pays-ci pour
Fe rendre dans l'étranger nsaiment pas la conictiution ,
on peut dire qu'elle a beaucoup d'ennemis.
La contrebande fe fait à force armée fur les frontières j
files commis font la moindre réfîftanee on les tue; mais
la plupart des prépofés qui aiment mieux de l'argent
que des coups de fuffis s'arrangent à l'amiable avec les
contrebandiers.
On ne peut pas dire que les fo!dats foient infubor-
donnés contre leurs officiers , car il n'en refte que
3 ou 4 dans les régimens en garnifon dans les villes
qui naus avoifinent. ..■_.,
1
o)
SUPPLÉMENT
Du N°. xi.
. ,^.^-^r la relig'u
voila votre devoir. Vo'ûf'ri'avëz tous qu'un but, vous
devez adopter ltf même moyen d'y parvenir, & la
nobleffc , loin de fë divîfer.'.aans; uii moment, où, fa force
■& (es fuccès dépendent 6d* Ton 'union > doit regarder
comme une 'Fa^i'ïorj, 'dan'ge'rêufe tout'parti qui le for-
meroit pour concerter ou affiner d'autiqs projets , &
doit mettre au taffe&'fes/V^àis, ennemis tous ceux qui
«feroient Toï OTopoïè^'ttes moyeifs. çl'accoirimoden eut
îme
&
.viv. i>iiiauiv , rajw UJIIil'WiMlll a • van^i wm n^vvinuuhl la
caufe honorable des "défénfeurs: du^trone & de l'autel,
moyens d'aitletir'sLqUi<'nie t peuvent pmaïs .entrer dans,
des cœurs où l 'riôiri'fèarr./ & la loyauté- ont gravé en
-trails ineffaçables l'àrr-otir lciu!CVoi"-1 '■jc-ii.pairté & de
la gloire. , r, .
Que ces chevaliers félons xmi' 'ont lâche irrent trahi
leur roi & leur ordre ; rotent ; ppurrencji^^-fes, armes
■à la maiit , s'ils ont l'audace de lés.' pp,rt,eT_'çorçtre les
.fa.u\ieurs delà France ; oii qu'ils Joient punis de leur
lâcheté & de leur félonie par la peine dèl* dérogeance
qu'ils ont encourue, & foient loumis enïiiîte au plaive
de la loi. Car toute action ou tout moyen qui reçoit
,'
,-
(4)
iuOfle d'une lettre écrite aux KédaSeurs de la Gà\ettt
uliiverfelle,
'
Genève ,.le j feptembre 1751.
Messieurs,
Je ne vous avois point autorifé à publier fous mi
ïignature les fragmen's que vous av.'z trouvé bon de
dioilir dans la lettre particulière ( & par vous re
connue telle) que je vous avois écrite le 1; août ;
lefquels fe trouvent dans votre gazette du 18.
Vous avez d'autant moins lieu de douter du but dans
lequel je vous écrivais , que je me réfervois de donner
à mes informations la publicité qui mi pdroîtroit con*-
venabk , dans le cas feulement où vous, vous refufe-
riez à reftifier quelques-uns des articles relatifs à la
Suiffe , inférés par vous avec inexactitude.
Lors même que vous auiiez été en droit de publies
ainli une lettre , ce qui rie fe fait jamais que fur une
îéquifition tics-précife , vous ne deviez pas vous per
mettre des ■ retranchemeus qui en coupant toutes les
phrafes les plus eflenlieJles, les dénatuioieiitabfolument.
Je n'eii confirme pas moins tout le coiUenu de cette
lettre qui renfermait l'énoncé de mori opinion perfo-
nelle & de faits qui font à ma connpiffance.
Mais puifque d'après vos foins elle a été lue en lam
beaux , je defoe que le public fâche, qu'elle n'avoit
point été écrit»! dans l'intntion de paroftre fous la forme
que vous lut avez donnée, ni même d'ttre imprimée
en Ton entier, fa principale deftination veus ayant été
relative. Telle eft l'exade vérité , & la lettre même
en contient la preuve»
Je vous prie d'inférer, Meflîeurs, celle-ci dans vo
tre feuille avec ma fignature.
Signé. Charles SalAdon EgesTOK.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
.
Tout faifcur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
Manu dit adieu à fou ingrate patrie d.ms fou n°. 555 •
Jl annoiue Ton départ pour l'Angleterre , qui fe trouvera
iiiceilamment peuplée de tous nos Joui iî:;Iiftcs incen
diaires. Nous ne la féliciterons pas de cette acquisition*
mais nous ne voulons pis de mal à nos généreux voi-
fins ; nous les invitons a fuBveUIer les Français qui vont
prendre la place de ceux que la contre-révolution va'
ramener en France. Naus leur annonçons pour le mois
prochain Carra, Noël, Defmoulins , Frudhomme
Vi'.lttte , Berquin , Bonneville , Chamfon , La Harpe ,
Beaumarchais, Briffbt, Sedaine , Danton , Condorcee,
Gara cadet , Frércm , Martel, Audouin , Gorfas ,
&c. S'ils pouyo},yat:ilfS .renvoyer à Botany-Bay , ils
rendroient un grm d fervice a jEurope entière ; 'ils s'y
trouveraient i^ns leur élément , & pourraient y effaver
de la conûitulion qu'ils ont tant admirée. Le pis qui
pu'.fTe leur en arriver, c'^ft Je s'eutre-détruire.
On demande quelle eft l'opiniâtre manie des Rois
d'Angleterre de conferver le titre de Roi de France ?
Pin répond que foa fouverain l'eft efL£r.'rvement de
la Fiance bien plus que l'infortuné Louis XVI.
.SiuSS!,!;
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance de mercredi.
l'A. Chahroud a fait la motion d: faîre mettre an"
carcan tous ceux qui prendront le titre de ci-devaut
Tome V. Annt'e 1791. X
( *?° ) ,/ ..1
tfcmte, taron , marquis. Jamais homme ne s'eft vu fi
abondamment hué , bafoué , honni , colifpué comme
l'a été l'honorable membre., auteur de cette motion.
Quelqu'un lui a dit que parce qu'il étoit enféveli dans
la bouc , il Vouloir que fout lé fnoneTe .s'y roulât
avec lti. — Je fuis d'avis ,-s'éft écrié un dépisté /qu'on
le faiïe mettre lui-même à Chaienlon , il y mettra , s'il
veut , la dernière main à fa fameufe apologie de 1*
journée du 6 ocTobre.._.On -fe demar.de ce qui redouble
ainfî la rage de ces miférablcs ? C'eft le changement
qui s'eît fait tout - à - coup dans l'opinion publique :
chaque cri de vive le Roi eft un coup de poignard
^ui leur perce le fein.
i VARIÉTÉS.
. On dit qu'on va graver' fur te poktail d'une vieille
églife gothique ces mots : Au grcind homme les Jaco
bins reconnoiffans.
*.»\f * •-
Nous averlifTons pour la dixième fois les bow Pa.-
rifiens, que les dépues ci-devant gauches vont leur
éAapper , s'ils n'y prennent garde ; a-près avoir ce qw'o» '
appelle mangé la grenouille , ils vont aftuellarr.cn çheiv
«her à emporter le chat: leurs vac!ies>& leurs veau* (<i^
font tous. fait*. Voilà bien des bé'es en jeu',
comme on voit» mais les dindons feront ceux q.»i 1er
laifferont partir fans vifiter leurs poches.
sti « ■■<•!.*:<: ________
f
■(-«7*'->
%J O U R N A L
?EiÀ Cour et de ' la "Ville.
, .4/0;j»,* -.» . • -
-> -»' ■■" " —
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontahte.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de jeudi.
-J.VX.. Malouet a demandé , au nom de tous le»
Français , les comptes de la recette & de la dépenfe ;
Tome V. Année 1791. Y
(i70 ,,
mats l'afTemblée , qui eft bien décidée â parlir fans
tendre de comptes , a tranquillement paffé à l'ordre
du jour.
VARIETES.
Etant a^fent > Meilleurs , lorfq<u'une partie de, l'af
Temblée nationale a fait imprimer une déclaration , je
vous prie inftamment de vouloir bien mettre dans
le premier numéro, que j'adhère à ladite déclaration.*
étant les principes que j'ai toujours eus.
Signé, le Marquis à'Ambîy.
Paris, ce \S feptembre kj$i>
——— i
v,:
Nous femmes informés par des lettres authentiques
que les fleurs Genfonnet & Gaiois , commiffaires em
ployés dans la province de Poitou , ont été requis &
légalement prévenus par un grand nombre de munici-
cipalités, que le peuple de la provincs veut abfolu-
ment conferver les prêtres non jureurs qui n'ont pas
été remplacés , & même le rélabliffement de ceux qui
ent été deftitués r nous allons voir fi on aura égard k
un vœu aurîî prononcé de la part du peupla qu'on
ne celle de nous reprefenter comme fouverain.
.'"
C 181)
, ; , i ii h m n -i
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
• Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
assemblée nationale.
Séance de vendredi.
fi
VARIÉTÉS.
On afiure que les députés delà nouvelle légiflatnre
ne voulant donner de jalouiie ni au club des Jaco-
Lins, ni à celui -des Feuillans , le réunifient en club
aux Cordcliers. . _,
Epigraphe.
ThÉA TRES.
Nouveauté littéraire.
SUPPLÉMENT
Du N». ta.7*
—
A J E NN Y P l -'
S- •; ' -f
e NSI ble Jcjiny , fi jamais la France pacifiée offre:
un objet à votre çuriofité , ne cherchez pas les grands?
raffembleniens , les villes ne diront rien à votre coeur ;
que le tombeau que je viens -de faire élever vous
tnoHire le réfultat des grandes douleurs. Liiez ce. trille-
détail , & que pourtant il ne vous coûte pas de larmes;
Jenny, je ne fuis pas ?.uprès de vous pour les efïuyer.
Le 4 août, je comptois arriver à Lyon; mes che
vaux defeendoient paiiïblcjncnt la montagne de Tarare ,
& moi, fuivant mon ufjge , j'avois quitté le grand
chemin , cherchant un point de vue, un ruifleau , ou
fuivant une penfée; fans m'en appercevoir , je m'égarai ,^
& le tems que je croyois employé à retrouver mon
chemin, le fut juftement à me perdre d'avantage; ce
pendant la journée , quoique brûlante , étoit belle , je.
me déterminai à fuivre les fiuuoiïtés d'un ruifleau qui
couloit à mes pieds. Après quelques heures d'un»
marche rapide , j'apperçus un' rocher dans lequel les
eaux avoient formé une cfpece de grotte , l'entrée en.
étoit défendue par des arbres tellement preffés , -qu'on
avoit peine à la viiti. Le ruiiïeau qui m'avoit guidé1
rafraîchiffoit cet endroit propre à, la mélancolie. Jeun*,
je comptois n'y ptlifer qu'a vous. En féparant avec
mes mains les arbres 'qui m'empêchoient de voir ,
j'apperçus une len.a»e , la tête inclinée fur le ruiffeauj
elle pleurait amèrement , & chtrehoit toujours à y
faire tomber Tes larmes , & fes larmes couloient comme
an torrent. Mon rc» et paur le caractère que pnrtoit
fa douleur me fît •WpendB; jufqu'a mon haleine. Ses
cheveux blonds étoieut flfctalhs fur fes épaules , fon
vifage rouge, enflammé , & elle me parut plutôt fuf-
foquer que rcfpirewl Elle ne rn'apperçut pas d'abord,
& je la vis plufieuisjbis p#nant de l'eau dans les deua
mains , la jettant fur fon [Wge & dans fon fein , &
fépétant il ne s'éteint^Cis il ne s'éteint pas j
eufuite changeant brûfq'uc'.ïfwit d'altitude , elle s'étendit
le vifage contre terre. Je fis alors un mouvement ; un
cri aigu partit aullltôt Retirez-vous Un Fran
çais Les monfhes ï...... Je i?e fuis pas Français,
lui dis-je , mais vous êtes malheure uTe , & peut-être
inis-je digne draîfocier mon coeur au vôtre. — Ah! li
tu n'es pas Français , me dit-elle , peut être as-tu
uneame.... Tiens , baife ce ligne T & en drfant cela elle
tira de fon fein une 'cocarde, blanche dont une partie
étoit teinte de fàng. J'approchai mes' lèvres- pour la
baifer , mais-, jettant les yeux fur mon chapeau, elle-
vit la cocarde que l«s Français portent depuis leur
révolution Tu es Français Tu es un Canni
bale Et elle me lepouiTa avec violence. J arra
chai le figne qu'elle déteftoit , & je le j<yfai dans
l'eau. — Dans mon ruiiïeau , dit-elle, dans te ruilTeau'
où coulent mes larmes ! perfide , tu veux donc l'em-
poifonner; alors je l'ôtai & le foulai aux pieds; encou
ragée par cettj action, elle ferra ma main & me fit
afleoir à eôté d'elle; fes pieds éto'tent nuds & tout
«corchés , le foletl dardoit d'aplomb fur fa'tête. Je
voulus la faire éloigner , maïs elle prit ma main, la*
mit fur fon cesur. — C'efr-là, me dit-elle , qu'il e0
toujours brillant; écoute moi. J'efTayai de l'interrom
pre , cfpérant 1a calmer. — Y a-t-iî long - teiss que
(3)
ve-us êtes ici > — Long-tems, me dit-elle, nprèr mr>
moment de fîlence ; la douleur eft comme l'éternité r
les heures n'y fonuent pas. — Mais lui dis - je ... ,
vous avea quelques liens , avez vous un père........
une mère ?. . . Elle porta la main à fou front . . . . .
Je ne m'en fouviens ; as , dit^ellc , ils font perdus
pour moi, je fuis perdue pour eux.... Mais vous....
vous, fuivez-moi. Elle effaya de marcher , fes jambes
foiblirent fous elle ; elle mepauit alors un rofeair
que le vent du nord a brifé. Je W3U:us en v;:in la fou»
tenir : elle retemba à la mèm • place. Allez f.ule, mer
dit-elle vous venez font oit beau , il eft là...,
puis là... d'une main elle montra fon cœur , & der
l'autre une petit» élévation de terrenouvellementremuée.
Suivant l'habitude que j'avois remarquée, elle prit del'earf
dans fes mains, la porta à Ion vifage Se à fon cœur y
en difant il ne s'éteint pas... Une s'éteint pas : quelques
fleurs flétries marquoient l'endroit qu'elle m'avoit indiqué.
Elle me demanda à mon retour avec une voix préci
pitée ; — 1 s fleurs font-elles tannées ? — oui, lui
dis-je; — ah! répondit-elle , j'ai donc manqué de
larmes pour les arrofer ; — parle- moi , fur-tout ne dis
rien.... as-tu aimj? aimes-tu ton roi, .... ton pays? 3ç
puis elle fe mit à chanter :
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
■> ■ -....-- — . _ ., . — . _. r
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine,
i ' in
Les royaliftcs ont paru en général très-mécontens de
.l'acceptation de Louis XVI. L'humeur qu'ils n'ont pu
difîimuler dans cette oc.alion hojs paroît encore plus
mal-adroite qu'injufte. Sans vouloir interprêter les rai-
fons fecrettes de cette acceptation , nous Tommes per-
fuadés que dans tous les cas elle lui étoit dî&ée im-
périeufemeat par les motifs les plus prefTjns. L'accep -
tation générale de la conftitution a la même valeur
que celles par lui partiellement faites ; ce qui eft
vicieux eti détail , n'-ft pas meilleur en mafle. Les
mêmes motifs qui avoient arraché fi fan&ion avant fon
départ ne font-ils pas devenus infiniment plus déter-
minans en raifon de la défaveur que ce départ a jette
fur la fincirité de fes intentions? Le parti fagi qu'il
a pris étoit le fcul qu'il pilt embraiïer , & couïéqiiem-
ment ne doit étonner peifonne , Se encore moins dé
courager les honnêtes gent. Quelle eft la moralité ds
cet artic'e ? La voici : La po(ition du Roi devient in
quiétante plus que jamais ; placé entre l'amour de fon
peuple quil vient de reconquérir, & h certitude d'une
coalition formidable de puilîances environnantes en fa
faveur , convenons qu'il faut le plaindre & non pas le
blâmer.
m i. i— i ■ i i m i .i ■■■■!■! ■ ■ n>— ■ ——mtmm——■qptl
VARIÉTÉS. l
Un cercle très bruyrnt , dinoit il y a quelque».
tems , chez M. Ba 1rs dames enti'aulres ctcient
•d'une gaylé fi extraordinaire en France depuis deux
ans, qu'un député de la nouvelle émiflion delcendu du
coche la veille , ne put s'empêcher d'en témoigner f»
furprife à la dame du logis , qui lui répondit ou
ton le plus gracieux pcllible : ça ne doit pas
vous étonner , M.. Coco, a befo'in de s'égayer, & "
pour cela U invite toujours des femmes de joie.
■<■■■ ■ mmmÊmmm
s
if 198 *
mm
( iW )
Suleau , comme on fait , ayant été chafle de l'ab
baye comme incurablement affligé d'une ariftocratiè
rentrée, vient de fe fouftraire à l'oppreflîon que lui
prépatoienc Philippe de la Boue, les bénins comités
des recherches , les doucereux aceufateuts ' publics
& autres agens qui ont confervé contre ce rude cham
pion une haine bien cordiale. 11 cft maintenant à Co-
blentz , od il fe difpofe à fervir la caufe des rois avec
fa plume & fon épée. Tous les honnêtes gens qui fe
trouvoient à Mon* lors de fen paiïage , l'ont comblé
de careiïes. M. le prince de Ligne qui commande
dans cette ville , & a, qui la Noblefle Françaife de
vra fa rt'furrecYion , l'a honoré de fa confiance, en 1«
chargeant d'une million très importante auprès de M.
le comte d'Artois , dont nous rendrons compte auilî-
tôt que M. Suleau aura pris langue auprès des princes ;
Il fe fixera à Bruxelles ou il continuera fon journal
que tous fes abonnés attendent avec grande impatience.
••.
(.1.00 )
««ntruité qu'il a comrmTc en faifant la motion de met
tre au carcan tout gentilhomme qui voudrait s'appeler
par Ton nom, Cette petite gaieté eft la fuite d'un pari de
uo^o liv. qu'il a eu le courage de gagner à uh prince
qui n'en perd pas ordinairement.
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Foktaine.
De Coblent\ , le sa .
..... Il n'eft pas étonnant que vous ne fâchiez pa»
â Paris les détails de ce qui fe prépare par les puif-
fanc s étrangères & par nos princes pour exterminer
les fa&ions qui défolent notre malheureufe patrie. —
Ils s'accordent tous à garder le fecret le plus impé
nétrable. — La bombe n'éclatera que quand il en fera
tems.
Nous prévoyons qu'on entrera en France fur trois
colonnes ; & nous en favons affez pour pouvoir affurer
qu'une d'elles fera bien reçue & point attaquée. Si
je croyois pouvoir confier à la pofte ce que j'aurois
à vous dire fur cela , je vous étonnerais.
On a gravé le portrait de plufîeuis députés à l'af-
femblée nationale. Si celui de M. Chabroud , député
du Djupkiné , l'eft , enroyei m'en le plus d'exem
plaires qu'il vous fera poilîble.
assemblée nationale.
Séance de dimanthe.
VARIÉTÉS.
Certificat.
Attendu que notre bon ami Gorf.. a le teint fraif
corame une rofe , la bouche fuavc comme un citron ,
le front feréin comme une glace , l'article dont il eft
queftion ne peut le regarder en aucune manière. En
foi de quoi nous avons donné le préfent certificat pour
fervir & valoir ce que de raifon.
Signé , le comité affemblè , les' Hédafleun
ordinaires.
Changement pe D.ô'krcrtë. ; •?
. Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce,
Jo.trnal fera établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7 ,
au coin de Ja rue Favart,, t place de la Comédie
Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , efl de
s liv. pour Pan^, jj-liv. 15/ f.'-'pouî' la province , franc
de port jiai.s.ioui le royaume ; on peut s'abonner pour
Je terns qu'on voudra , mais toujours, 2 partir du pre
mier du mois. • ' .' ', t
. __ - ______
_- -
" ~ 1 m ,„_.,, ,_,———1
;;
î. Ermta du N°. d'hier. - -.~.~r^
Page ip8>. 4e vers , fe rçBofcr les rois en folâtrer
l'amour; lïfe\, fc igoofer lcj fois Se folâtrer l'amonr. ,l
».
^°* 27* J^SeS^Jk Pi^ë* du château
\_de Eauter , par les
habïtans de Varlin-
Mardi ij Sept. court.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au maliiu
La Fontaine.
—'—^— ' ■
APOLOGIE.
Cartouche prêt à termina fa glorieufe carrière;
fous le poids de la récompenfe due à fes nombreux
& mémorables travaux , fut obligé de répondre à la
qu ,'ftion fuivante que lui rirent fes juges : « Malheureux l
•» qu'as-tu fait des biens immenôs que tu as volé à
» la patrie î » — Je n'avois Se ne pouvois avoir do
million, répond le patient, pour exercer le brigandage
qui m'immortalife ; je n'en dois point de compte à
cette nation que j'ai pillée. Mon corps déchiré va
«l'acquitter envers elle; quand au relie , c'eft à Dieu
feul devant qui je vais paroître à me juger. — C5
fcélérat au moins reconnoilVoit un Dieu
Tous les genres de maux fondirent à la fois fur la
France , de même que fur le refte de l'Europe. Le
trône & l'autel , les loix Se la vérité , les devoirs &
la religion , s'abîmèrent dans le gouffre de l'anarchie.
Les intérêts particuliers heurtant avec violence contre
l'intérêt général , formèrent un corapofé monftreux des
débris de l'ancien gouvernement & de l'ancienne dif-
cipline. Hijl. de France , en 986, règne de Louis V.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de lundi.
JLjes écoles refteront provifoirement dans leur pouf-
fere ; les maîtres-ès-arts enfeigneront la conftitutionj
Terne V. Année 1791. Ce
( *io )
les chevaliers de S. Louis nç jureront plus à leur
réception. Voilà ce que nous avons retînu de cette
très - lèche féanee.
VARIETES.
Une demi - philofophie , dit Bacon , nous éloigne
de la religion , mais une philofophie plus profonde
nous y ramené. Qae d'idées dans ce mot, & avec
quelle Frappante vérité il s'applique à ce qui fe pafic
fous nos yeux ! En effet , quels font les nobles cham
pions de cet effrayant boujeverfement qu'il nous _a
plu d'appeler ccnjtitution ftarrçaïfe ? \ Hélas ! ce font
les plus plats gredins de notre littérature , un Noël,
Un Carra , un Brifiot , un Çhampf. . . . , t4iidis que
parmi les athlètes qui la combattent & qui la pul-
vérifent , on fe plaît à citer les Raynal, les Burcke t
&c. &c. , c'eft-à-dire les plus beaux génies dont s'ho
nore aujourd'hui l'Europe.
Présidence de M. Rhœderzr.
Changement de Domicile.
Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce
Journal fera établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7
au coin de la rite Favart , pla;c de la Comëdfg
Italienne. t*
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. 15 f. pour la province, franc
de poft„ clans tout le royaume ; on peut s'abonner pour
la*tems*qVon voudra , mais toujours à partir du pre
mier d*4 mois.
vaKfaMmKœsvwiHwmuim^'axsacExmm
r-
N». 28. JkfeMhv P'U"ge-S?<t château
[de S. Marcellin par
Mercredi i8 Sept. **&£?> Uf .AJ*itttn' de Mon'
r •v^jm thnjon.
JOURNAL
be la Cour et de la Ville.
...-_ — . _ . . _. ^
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
— •■ 111 l
Le to janvier 1661 , les trois ordres de l'état af-
fèmblcs à Copenhague remirent au Roi Frédéric III
li capitulation cj'u il avo* juré? 3c oui limitoit lbn
autorité, Se le fuppliercnt de vouloir bi-rn exercer fur
eïx le pouvoir abfolu. Leurs vœux furent exau
ces , & il en réfulta cette loi royale , unique en
foi» efpece Si r.vëlue de tous les caractères de la
fanttion publique la plus folemnelle. Nous allons ea
extrait; deux articles :
Art. II. Les rois de Dannemarck feront à jamais
au-delïus de toutes les loix humaines.
Art. III. Le roi feul courra déroger a»x loir ,
excepté à celle-ci qui eft fondamentale.
Il ne fera pas Inuti'e d'obferver dans un moment
eu une ccn<Liitc'dî.iiriétralement oppofée à celle des
états de Dannemarck nous plonge dans toutes les hor
reurs de l'an'.rchie , que jamais le Dannemarck n'a
ilé gouverné avec plus de régularité , de douceur
& de jultice que depuis l'établifTement de la loi royale.
Nous laillons ce problème à réfoudre à M. Linguet.
assemblée nationale.
Séance de mardi.
JL/'apres le rapport d* M. Duport ,1a trèï-chré-
t' .nue aficrrblée donne aux Juifs la qualité de citoyens .
Tome V. Armfe 1791. Dd
atîfiîs; îl n'y a qve !* religion catholique qui ait le*
4»;]ticttrs dé la pcifccution.
j , . • . , .
\ V A R I I> T ES.
&e winilïre de ta guerra s'eft préfenté à rafTêmhlée,
nationale pour lui rendre compte du bon ct.it ou font
nf>s plycts fortes, nos citadeilSs, & fur - tout de la
tonne conduite des réginrens q-tsi font rentes d;,ns là
plus esaSh; juboidmation. Nous avons été étonnés qu'il
ail chciii pour rendre ce compte le moment, ori des
fjgîœens font duns la plus grande infùrreftinn.. Cela
eft ù vrai, Qu'ils font foœmer par des bsiffiers leurs-
■Çéuéraux àc leur rendre tics amples qu'on leur a déjà
tendus. — Qu'on maltraite^ qu'on met en prifoi»
les orTiti°rs chargés i^e psr îc gouvernement de1 vifit.er
nos frontières — Que les grenadiers d'une garnifon
frontière dé'ertent par bardes. —» Que deux régimens
fortent armés poiu' fe fufilicr , &c. Bec. Mais notre
étonne ment s'efc oï.'?!pé lorfqtie nous avons vu le len
demain le même rniaiilre fe préffriter à la même af-
fetiibtéa pour Wi 'demander un petit fupplément de
9 ou jo millions.
- i»,ii)i1iin
<mum
Nouveautés littéraires.
• t Théorèmes conjî'uutlonnels.
Corollaires.
* • . Meilleurs , ' '
S
0-
Changement de Domïctî.e.
â 1 T
>
De l'imprimerie au Journal de la Cour
.1»- .. & de la Ville.-
' N*' *9' jtr**h RavaP* des tri*
llr**lf £ands aux environs
Jeudi lu Sept. ^^^a*' de Moulins*
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
•——•———————————————
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaimk.
Air des revendis.
O vous qui venez de province
Prendre un emploi qui n'eft pas mince
Et qui rend bien ,
Ne manquez , fi vous êtes fage ,
De faire vos apprentiffages
Aui Jacobin*.
C'eft-là qu'on trouve l'éloquence , ; -J
L'honneur , la vertu , la décence .$
Du nouveau tems j . .^
C'eft-!à qu'on voit pour Robefptere* V -,
Bufot , Péthion , Rouffeau , Voltaire *
Le même encens. . -•••' .j
. ' se - » ' .' v
C'eft-là qu'avec un réverbère
On menace & l'on foit la guerre
Aui bonnes gens ;
C'eft-à qu'on eft fier fans contrainte ,
C'eft-là qu'on a pour toute crainte
Les revenans. |
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de mercredi,
La motion de l'abbé Maury tendante à ce que l'af-
ftrmblée rende d»s compte» , a csufé .u'»talPU"î
effroyable. M. Lavie , le dous , le bemn Lavte «n
tombé dans un tel accès de démence & de rage t
-Tome V. Année 1791. *• . ';.
gpiïl a «u l'atrocité" de dire en menaçant M. Defpri-
ttn'mil , qu'il recommanderoit les membres du côté
«droit dans les provinces. — L'affemblée eft pafTée *
S'ordre du jour , & a décrété fagement une nouvelle,
fMiiiilion de 100 millions d'affignats.
V A.'R I É T ES.
'Envoi pour le prix propofé dans le nc. d'hier.
CHANSON,
OECE
Changement de Domicile.
Au premier Octobre prochain , le Bureau de ce
Journal /ira établi rue Neuve Saint-Marc , n°. 7 ,
du coin de Ut rice Favclrt , place de la Comédie
Italienne.
Le prix de l'abonnement , pour un mois , eft de
3 liv. pour Paris , 3 liv. 1 î f. pour la province , franc
de port dans tout le royaume; on peut s'abonner pour
le tems qu'on voudra , mais toujours à partir du pre
mier du mois.
AVIS.
MM. les Abonnés jafqu'au 30 d: ce mois, font
priés de renouveler le plutôt pojjible. Tous les abon-
nemens qui ne feront pas renouvelés fix jours après
leur expiratioit*^ feront difcontinués..
îv
N°. 30. Ji'V*?\l înjurrettion
/jr5***^ t f m. & trou»
-r , ,. _ ^L***M l'les lia"s I* ville de
Vendredi 30 Sept. *S**£r Condi.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin;
La Fontaine.
assemblée nationale.
Séance de jeudi.
VARIETE S.
La fatale Dé y té part après demain pour les
rtiontagiies d'Auvergne ; elle va s'adonner touiemerit
à ia botanique, & elle cherchera des simples qu'elle
n'a pu réunir à trouver ici.
Dialogue.
Pour ennfe-rver long- tems.la mémoire ehéii*
Des fervices rendus à la mere-patrie ,
J'ai déjà dans ma tête un projet arrêté.
— Bon ! comptez-nous cela; que prétendez-vous faire ?
— Je ferai dc/Iîner un fuperbe parteic ,
Là chaque fleur aura le nom d'un député ;
Rob&fp fera la tendre fer.fïtive ,
Pe'thlon le pavot , Target le chardon gris ,
Barn... le muguet, cette fleur fraîche & vive,
Malouet la penfée , Se Cabales le lis.' '
— Ah ! pour ces deux derniers je vous demande grâce j
Parmi testes ces fleurs leur donner une place ,
C'eft les mortifier , je vous en avertis.
— Eh ! pourquoi donc , monfieur ? — Pourquoi?.
' Belle demande !
Parce que vous voulez les mettre en plaie- bande.
( *3ï )
AVIS.
MM. les Abonnés jufqu'au 33 di ce mois , font
priés de renouveler le plutôt poffîble. Tous Us abon-
nemens qui ne feront pas renouvelés fix jours après
leur expiration , Jeront d'ifcontinués.
**»
De l'imprimerie «iiv- Journal de la Cour
& d^a Ville.
*■
v.
K°. 31.
A*§&fc P'iUage de plufieurs
M3u/iTA.convoisdi grains pris
Samedi ierOâob. *j&LrjL ^"couleurs, par dis
wÇP* brigands.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
Extrait de diverfes lettres de Tournai , d'Ath ,
de Coblent\ , &c. — Le nombre des émigrans eti état
de porter les armes, lequel augmente tous les jours,
eft de 2.7,000.
M. de Portsheim , colonel du régiment de la Tour-
dragon , vient d'être décoré de la croix de Marie- ■
Thérèfe , pour récompenfe des fervices qu'il a rendus
lors de la révolte des Brabançons.
Excepté à Bruxelles , les émigrans
vivent dans la plus parlàite union & avec beaucoup
d'économie.
Le courier de l'empereur qui a apporté à nos princes
l'adhéfîon de toutes les puillances a la détermination
«lu Roi de Pruffe & de l'empereur , eft reparti pour
porter des ordres au prince de Ligne.
• Les ambaffadeurs afUiellement en France vont re
cevoir des ordres pour fe rendre à Aix-la-Chapelle,
où on va former un congrès.
Les petits cautons Suilies viennent d'ordonner une
nouvelle levée de »i mille hommes.
La ■ Gazette de Vienne , arrivée aujourd'hui à Cb-
bleatz , nomme les régimens qui ont ordre de marcher.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de vendredi.
-
( *4» )
nationale a terminé" f« féances. Cette légiflature fera mé
morable dans les fartes de l'hiftoire. Elle a vu naître la
conftitution , & nous préfumoiis , non fans quelque fonde
ment , que la féconde la verra mourir. Cette féance
a été coiifacrée à l'organifation de la garde du Rd.
On a reçu les Réputations de la commune & du dé
partement. Le roi a prononcé un difcours par lequel
il inftruit 1 aflemblée de la notification faite par lui de
la conftitution aux puifTances çtiangeies.
VARIÉTÉS.
- C'eft «nfourd'hui l'heureux jour où nés brjves députés .
vont dépofer majeftuêufement leur inviolabilité ches.
le marquis de ViUette. Ce nouveau Dardanus , qui a.
été nommé de confiance commiflaire pour recevoir ce
refpeiilable dépôt , n'eft embarraiié que du nombre.-
• Cependant il efpere qu'avec les mouvement qu'il fe
donnera il pourra .traiter tout le monde av*c une cer-^
tàine prépondérance. La première députation fera
compofée de MM. l'abbé Sieyes, Robefp'urre , Dandre ,
Goupil & Camus , la fubféquenle de MM. Monimo-
rtney , Eeauharnois & d'aiguillon. 'Mefdarr.es Don-
don , Pic... , Jeanne d'A-ig & de Sta.... figureront
les trois grâces ; le ficur Gorf... Gar.îmede , Briffot
Mercure, MM. Caracei.., , Monv... & Peixo.... Ép-
pléront l'ami de» hommes dans celte opération hé
roïque.
Avis au leaeur.
Dans un collier haut de quatre à cinq peuces ,
Maît'e Chabroud , dont les mœurs font fi douces,
Veut «n public expofer fans façon
Tout Royalifle , ayant fîgné fon nom*
Veut-on jouir de notre iftirre entière?
Qu'au même infiant, dit-il, les gens titré»
Signent , de peur d'être déshonorés ,
Clément Chabroud, ou Daœicn-Roberfpiere.
' ( *+3 >
-MM»*
<
( M* )
Oracle.
Augujie Dés-Islets.
BE
De l'imprimerie du Journal de la Cour
& de- la Ville.
SUPPLÉMENT.
•** • -3'2, Arnyfo, InfitrteâioH. contre
:M+A*Wks Ojfteïers de U
Dimanche 2 OçtÇ>b. *££t£r manne à Brefi. '
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout feifeur de Journal doit tribut au malin.
• La Fontaine.
Lks ADitfox ds M. l'abbé Maury
.Au côté . droit.
Généreux défenfeurs du trône Jt des autels ,
Comme l'honneur français , vous ferez immortel*
Au côté gauche.
Tyrans, oppreffeurs de la France,
Lorfque le dieu de la vengeance.
Voulant punir votre infblence ,
Vos crimes & votre ignorance,
Vous enverra par fa ientence
A la roue ou à la potence ,
Agréez mon humble aflîftanctf .
Et mon zèle & ma patience
Pour adoucir votre fouffrance.-
Si lors de cette, pénitence
Au fond de votre confeience .,
Ayant bien grande repentance
Vous adorez la providence ,
Je ferai fatisfait de vous ouvrir lés cifrux.
C'eft ainfi qu'en partant je vous fais mes adîeux.
VARIÉTÉS.
• } Ou demande pourquoi M. le marquis de Champc. ...
s attache avec mi fi intrépide acharnement à tourmenter
1-aimable exiftence de Mlle. Balenii C'efl que cette
charmante cantatrice , jaloufe de conferver encore
quelque tems la fraîcheur de fon teint. & l'émail de
fes. dents , redoute par-deffus tout la corravivc-carïc
phyfique & moi aie 'du galant chroniqueur & voilà pour
quoi elle réfute de le prêter complaiî'ammeut à fM
combinaifons amoureufes.
Nouveauté.
Tcjiament àt l'aiTcmblée nationale conûituante à-
Ja ieconde legifature , ou Amendement eénéral de la
charte conftitutionnelle françaite , &c. In-S". <6 raee*
S trouve.a Paris, cheK Maret , Libraire du club
itZ?°lJ>aU PaIai?-R°y*l, 6 chel tous les mar~
chancis de nouveautés.
AT. B. Nou» dirons inceffamment un mot de cet
(a5i y
Réponfe du prèfidenu ,. „, ;,
mrm
' mmm
■■• ,.'•■" , ^
Vokairez fait une remarque affez plaifante & qui.
peut trouver fa place dans les circorftances actuelles :
e eft que des deux voleurs qui furent pendus, pesant
lapalfion 1 un s appeloit Ùumas , & l'autre G./?^.
Nous ne dlfons nen du mjer ^ ^ .{ ^ ./
petit perfonnage nommé Gtfl.. , chevalier de Malthe
iort enrage, & oui fervoit jadis au régiment du Toi
ïw£2C \a.frcfe!,t 5"e.tout e<* changé, ce chevalier-:
oe Irejt., doit avoir infiniment d'elprit.
JOURNAL
de la Cour et de la Villes
Tout feifeur de Journal doit tribut au maJiij.
La FoHTAtwc,
VARIÉTÉS.
u nk des fortes preuves que nous pouvons donnai
Tome Vé Année 1791. Hh,
H»)
<k la captivité du roi , c'eft que le due d'Or..., J&
préfente fourent au château des Tuileries.
T h i A TRES.
ESBHS
JOURNAL
de la Cour et de la Ville,
Tout farfeur de Journal doit tribut au nwJia.
! La Fontaine.
^——^w— I' ' Myop
ie tab le au fidèle.
Sans parler de leur rage impie,
Du fot orgueil & balle envie ,
De la brûlante foif d'argent
Ni de celle de notre fang ,
' De la fiere & cralîe ignorance ,
De l'excelîîve extravance
Et de l'inepte ambition
De ces coupables mandataires,
S'arrogeant d'énormes falaires
En traliiffant la nation ;
Du vol & du faux monnayage ,
Du meurtre & du concubinage ,
En un mot de tous les forfaits
Tournés chez eux en habitude ;
Pour peindre leurs affreux portrait*
Dans la plus grande exaditude ,
Un feul fuffit de tant de iraits ,
Et ce trait c'eft Yingratiufde.
VARIÉTÉS.
Le fieiir de Mantel. chevalier de l'ordre royal ,
Tient d'être interrompu dans fes travaux conftitmioruwl»
Toot V. Année 179 U H
( iG6 )
par une patrouille -qui l'a conduit à là force. •— Ce
■chevalier tans tous les genres, rciulok des fervices aux
■citoyens bcloigi.euç .11. leur prêoit , .1 5 ou <oo , poar
•cent d'inteiét. 1 vciidoit ces breveta de chevalier de
•de S. Louis ai.x i- ( * j il faifoit fjire des mârhges
iifcoiuus airs at; très. Mais rien n'a egi'ié l'adrefie de ce
io* -patiiotc à fabltiiuer une hgnatur»; à une autre.
■ÉdMWÉft«*i i H ITI - \
i . ; - .. . .-..'- t
M Sukau vient de Lire paroître,le profpeéïuî de
fon nouveau journal , qu'il intitule le tocjŒp. de lu nè-
ceffîti Nomme* M. Suleaa , d*èfl? ailnoncer des.
fuccès. :. . . :'.;-•' -j. t-'A
On s'abonne chez les, (Teurs L-cs&Wsq , libraire à Bru
xelles , & Gattey , libraire au- Çalaif-Roval , moyen
nant 14 liv. ; la livraifon fera de, <o fcui'l'es. Le
premier numéro paroîtra vers Jexo'du mois.
■OBBMti' ' i . * ;
ï. Vous partes ,
' Vous quittez
Le manège ,
Après avoir tout brifé ,
, .Culbuté , renverfé
D'une main facrilege.
' . Vous fuyez ,
Vous craignez
Notre hommage ;
Eh bien , meilleurs , adieu donc ,
Je vous fouhaite ua bon
Voyage. /
Vous emportez , Je vous jure > • •
Nos regrets , c'eft chofe sâie.
Nous croyons ,
Nous avions
L'eipérance
Que d'après le vœu de tous
On obtiendroit de vous
% 3, - Un compte de finance,
H •
>
( 1*9 )
0« que pris
Et conduits
A la Grève,
Vous feriez un compte en l'air',
Mais puifque l'on vous perd ,
Si le ciel nous fert bien ,
Qre lit perte en chemin
Vous crevé.
>
i *7Ô )
—■■ *"
Nos le&euts apprendront avec plaifir que }e mari
de madame Renard , qui a fi b'içn neçu notre malr<
heureux monarque à la Ferlé-fous-Jouare , eft élu dé*
puté à la nouvelle légifl.iture. Voilà déjà un fujet fut
les fentïmens duquel le roi peut comptez.
t
A préfent que le*îloi eft entièrement dépouillé,
•n demande ce <^a« M,, de Liancour va faire de fa
charge de grand-maître de la garde-robe.
J O U R N A £
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
Chanfon fur un air connu.
O Fjlii & Filis ,
Tous les oifeaux font dénichés •
Les voilà fortis d'embarras , '■:;■■-.'{
Alklula. ' '■ .■.!-■>•:;/,
VARIÉTÉS.
■LE fleur Brif... fortant avant-hier d'un des cratert
«u volcan des jacobins , ne pouvoit contenir fa joia
Tqtib V. Année 1791. fc k
( *74 )
îur les grands projets qu'on venoit d'y fermer. —
Avoue , 'dit-Il à un de lès croupiers , que tu ferois
tien fuipris fi nos projets le réaliibient , qu'il n'y eût
plus de maire à Paris, & qu'il y eût un préteur comme
du tems des Romains, & que ce prêteur fut raoi. —
Ah ! Utnt mieux pour vous j & fur-tout posr vos amis,
lui répondit le croupier , car vous jouez le rôle d'em
prunteur depuis (i long-tems , qu'il cft bien tems à
votre tour que vous jouyez celui c'e préteur.
—iv'.ilïTVFinTT™—
f*
La nouvelle aiïpn?blée nationale s'eft bien gardée
de jurer &4t':)iiéjr\<i fille à Target ; elle fe propofa
iâns doute de jt tnlFtc'r en picAituée , mais ehe a.
jure de vprS li'Jr Ai mourir, ce qui eft bien plus
beau. Aufti les é(Ktf.\iis des tnb;raesr ont-ils applaudi*
à tout rafipie. :f* ,,...-.
. ( a8o )
M. le marquis de Macaye , dont nous avons parlé
dans notre n*. jî, n'eft point M. de Macaye , ci-
devant député.
l'imprimerie du Joarna
«î
"V
N°. 36". AJ&itifc Ordre du jeur.re-
T^^M1 c^ame'^' décrété après
Jeudi6 Oaob. ^£dS1}' .*$'acre de Ver'
J O U R N A L
de la. Cour et de là Ville.
Touffaifeur de Journal doit tribut an malin.
La Fontaine.
, . „ . . . j. 1 . !.. . i ■ ■ ■ .
-•' Loïfque meiïicurs. Antoine , Guillermi , Grégoire,
rMaury., Prieur , Foucault , Louis XVI , Chabroud',
.Montmorin, d'André* y Monlau\iir , &c. fortirent
■.de l'aGemblée nationale «près la dernière féincé du
cqrps législatif ; iisïiireat couverts d'applaudiliemens Se
.de bravos j mais/loutes ces marques d'applaudi-ffemen*
Jie furent rien en comparaifon de celles prodiguées à
jneffieurs de. Roltrtfpiem & Péth'von ;■■ que ^es Cka-
( *85 )
hroudeurs du Pont - Royal couronnèrent avec une
guirlande faite à la hâte avec des branches d'if & de
maronniers , qu'ils ornèrent avec les jarretières aux
^couleurs nationales qu'une marchande de coco leur
Fournit. — Ils voulurent auflî dételer leur fiacre poux
les trainer en triomphe , mais ces héros du Champ
de mars s'éciierent en pleurant : amis & frètes, ne
vous aviliffez pas , & retournez à vos atteliers du
Pont-Royal.
Théâtre du Marais.
On a donné mardi à ce théâtre la première repré"-
fentation du Jockey & du Commi/fîonnairs. Cette
bagatelle dramatique vivement applaudie au premier
a£te , ne s'eft tramée jufqu'à la fin du fécond qu'a
travers des murmures fortement prononcés. Zèphire ,
jockey d'une grande dame , vole à fa maUrefle un-
billet de joo liv. , & le donne au petit Adrien ,
( commillïonnaire ) pour aller en recevoir l'argent à la
caiffe d'efeompte. Adrien fait fa commiffion, & cache;
les 300 liv. dans fa fellelte. Cet argent eft découvert,
tt le iidele commillïonnaire qui a la générofilé de ne
pas vouloir nommer Zèphire , pafle pour le voleur;
& eft traité comme tel. Enfin Zèphire arrive, il avoue
tout , la paix fe fait & la pièce fe dénoue. Vous voyea
que ce cadre eft bien mefquin ; fi au moins un fujet
àufiî mince étoit racheté par le charme des détails &
de la diction ! mais tout eft de la plus grande foi-
blelfe. Nous invitons le jeune auteur de cette pièce 3
la purger de quelques déclamations ufées contre les
riches & les cabriolets. Ces infipides lieux communs itou»
rappellent ce mot plein de fens du pljilofophe Mon~
taigne. Nous ne pouvons atteindre aux richefj'es y
yengtons-noiis par en médire. — Avant de finir cet
article , il eft jufte de payer un jafte tribut d'éloges à
la jeune actrice qui a joué le rôle du Gommiiiionnsife
*vec autant d'intelligence que, de grâce & de fenfi-»
feiiité.
Avis au publie-
4»■
(288 )
»E LA,Ç.OU.R
• *.
'
ET DE LA. VlLLE.
'^
Tout fâilèùi: de Journal doit tribut au malin/
La Fontaine.
. ~ VA R I É T. É..S, \ ri :•
jl:L a fallu quelques jours pour tourner,, la têift ,*
nos anciens députés , mais les nouveaux faiit artivjt
Tome V. Année 1791. Mm
foux ; & comme la manie du plus grand nombre de*
ftux eft de fe croire rois, il parok Qu'elfe s'eft em
parée de tous ks membres de la nouvelle aiTes-iblé©
Nationale.
i '-' - •'Aux
- --- Re'daSeurs
--*,, - du'ïpûrnâl.
' v ■■ ' ■" ' J- , \k\,',.
" >' '
Nous avons reconnu en mille occafïons , Me'nTetjtt ,
«q*ùé votre Journal étoit auffi utile qu'agréable } nous
venons d'en acquérir une noùvelifc ptétrvè y dont nous
xious emprefions de vous faite compliment. Vous
Aviez inl'éié dans un de vos numéros le petit tour de
fcâton par lequel le curé d'une certaine paroiffe fe
fournil! si t de cierges en s'emparant de ceux qu'on difc
tribuoit aux pauvres qui accompagnoient les convois
funèbres : nous vous annonçons - avec plaiCr que la
petite leçon que vous avez donnée a parfaitement
rempli fan objet : au dernier enterrement qui s'eft- fait
fur ladite paroiffe , le curé a exprelTément ordonné
qu'on laiffât les cierges aux pauvres qui les avoitnt
portés ; & il a décidé qu'il en feroit toujours de même
dorénavant ; ainii f Melïïeurs , votre journal a , par
cela feul , opéré plus de bien que toits lés pamphlets
enragés , qui n'ont jamais produit que l'incendie , le
meurtre & le pillage. '
. Je fuis , Sic. , .,
•:
i— "P
)•„■-, «■_
>
Si nous étions a ruiner , nos nouveaux législateurs
ne-us mèneraient loin , à en juger par leur prédilec
tion pour de certains perfonnages.. Je prédis que û"
çu ne vient pas à notre fecours avant la fin de l'année»
nous n'aurons befoin de perfonne pour feçouer le
joug de nos tyrans.
r>
(')
SUPHÉME NT
Du N<V 3/.
• .il ■■■ —i *
J O U R N AL *
de la Cour et de la Ville.
Tout faileur de Journal -don tabui au manu.
La Fontaine.
' ■' ■ i' ; —»<— *.—— .
On n'accufera point les Anglais de flatter les rois.
■"» Voici pourtant te qui fe pratique chez ce peuple
fier Se fage pour mettre, le dernier fceau à la loi. .
■ Le roi, accompagné de fa gardé à cheval, la garda
à_ pied bordant la haie , le rend à la- chambre des pairs,*
'-»- Les canons de la tour de Loirdres Se du Parc'
Saint-James annoncent la matchc du monarque. —*
Sa majefté psroît dans l'alTîmblée , vêtue de fes ha
bits royaux, aflife fur fon trône , ayant la Gouronne
impériale fur la tête, & environnée dj tous les grands'
officiers de l'Etat. — A la droite du fouverain eit foa
altelfe-royale le prince de Galles. — A fa gauche font
les au tics princes du fang. — Les vicomtes Sz le*
barons font en face du trône , affis fur des bancs, dont
les couffins , couverts d'une étoffe rouge , font de
laine , pour que chaqu» fénate»r fe rappel!» combien
ù. patrie eft redevable à cette manufacture. — Les
évêqaes font affis fur la droite du trône , depuis la
porte jufqu'à la. barre..... Mais quoique. nous fayonS
peu policés , nos pairs ne fe couvrent pas devant
leur roi.- Une nation qui fe refpedte , refpetlc fon
fouverain.
Un Anglais.
V-' VARIÉTÉS.
Un membre indiferet de la .nouvelle tégîflature a,
dans là ftar.ee du mercredi f articulé ces mots ;
Tom« V.-Aftae'e 179 1, N a
quelques membres du côté droit....,, , ■ kc -Cette
ttrriMe diflonante a fait lever avec une eipece de
fureur tous lei députés : on a fait: un. bruit horrible -j
«prés plufieurs lignes & difcours d'improbation , il
si été décrété qu'à l^venir il. n'y auroit .plus ni côté
droit nj membre droit dans cette affemblée.... i,
Plufieurs dames très-ariftocrates qui avoient demandé.
«tes billets de galerie , les ont renvoyés.
» ....
. Un député Gafcen vo!canifé de patriotifme , in»V
patienté d'entendre M. Vogien confondre les fanatique*
de i'affemblée , dit à un de fes compatriotes : -r
jih ! Trunc-dc-ï>iou moicn amie , fi Sabeby parla,
lou Francis que ly en diry de Bounes \mais patience
lou capucin JDiou ly parla & H en difa de bounnes
aquet. .■-■■■ ■■-■
JACOBINS.
Pre/idence de J. P. Briffât.
r , , ..... ;
Les féance» deviennent languiiïantes ; celle de di
manche x n'a été relevée que par la grande dénoncia
tion faite parle préfident, des manœuvres employées
par le miniftre de la guerre pour intercepter la cor-
lefpondance de cette mere-loi avec toutes fes affiliées.
— L'obfervation d'un membre , qui a conclu à ce
que ce miniftre fût condamné à dix ans de chaîne , &
l'offre qu'il a fait de s'en rendre dénonciateur Cellaf
du lundi 3 a été embellis par un difeours du fublime
Dubois-Craffé , dont l'objet était ,faut-il des comités ?
N'en faut-il pas ? La féance du mercredi f n'auroit
rien offert à la curiofité patriotique , fans un difeours
envoyé par M. Péthion peux prouver que le décret
du ip feptembre concernant les fociétés patriotiques
étoit précisément comme s'il n'y avoit pas de décret $
& une lettre du brave général Kellermann, toujours
brûlant , toujours civiqnement terrible ,• & toujours ami
& compagnon d'armes à pendre & à dépendre- du
prince Bourgeon , dont Fextrait couronné doit lui être
renvoyé par la fociété avec les témoignages de la plus
haute approbation, pour remplacer dans le char.tr.ier
de ce ci-devant gentilhomme tous fes défunts titres de
noblefle. — On compte actuellement ïoj membres
de la nouvelle affemblée légiflative aux jacobins.
Effets perdus.
Un député du pays d'Aunis a perdu fur la route
«e Verfailles, à Dreux, une valile remplie d'aflîgnats
de iôo foU; ceux qui l'ont trouvée font priés delà
rapporter audireâeur du théâtre de Molière, qui leur
4«inera 14 mille livres dé récompenfe.
JOURNAL
de la Cour et de la "V 1LLE.
Toûf faifèur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
LOCOGRIPHB.
Dans ces temps malheureux ou le crime honoré ■
tait gemtr la vertu fous fcs loix alï'crvie ,
Bts traîtres fous mon nom cachant leur perfidie
r lattent l'égarement d'un peuple révolté.
C'cft moi qui des romains excitant la valeur ,
L-eur faifoit affronter la mon. & ls carnage : .
Des Français autrefois aiguUIonant l'honneur
jufques dans les revers jfanimois leur courage :
Ils en avoient alors décompofes mon eue ,
Tu trouvera, le£bur , l'endroit epi t'a vu naître ,
Une ville célèbre, un miniftie fameux
Celui qui des Français eft Je plus- imlkêureux
Iras pronoms poflefiïfs , le terme de la vie ,
te qu'il faut d?ns la poéfîe
Trois < notes de mufique, un des quatre élémens ,
Une c,te fertile en graads événemens ,
Un métal précieux, un animal immonde,
C.3 par quoi nous voyons fur l'pnde ,
^equon ne trouve plus dans l'empire français,
Mais tu m'as deviné, cher feftVur, je me tais.
VARIÉTÉS.
°pSrra?rS *PPri«
appris V* quHqùei envieux,
que quelque^ eni dans la
vue daffwM.tr , s*4l
«Si fe powvoit
pcmvoit , le amérite' littcraJtc
Tome V. Anriile i79i, QQ
( 3?6 )
de M. Suleau , lui sttribuoient une partie des articles
de ce journal. Nous déc'arons que les articles lignés
de lui font les feuls fortis de fa plurre brillante : c'elt
avec autant d'empreflefr.eçt que de juflice que nous
épargnons à fa délicateffe la peine de déiàvouer tous
les autre;.
Les coopérateurs du Journal de la Cour
& de la Ville.
iwwinmm
».
t La quinteffence des j.icofcins q»i ont fervi dans les
villes dé province, dlns les châteaux , bourgs & vil
lages , &c. de flambeaux à la révolution , répandus ci-
devant fur la ftirface de la France , fe trouvent au
jourd'hui réunis dans le même manège où nos premiers
léaiflateurs fe font occupés à nous faire une conftitution.
Un connoiffeu vient de donner à celte falîe le
nom de Chambre- ardente.
••
(3=7)
t■
Quatrain adreJTé à Vex-cardinal de X...... en lui
envoyant le décret qui ordonne que les grands
.- criminels porteront une chemife rouge à leur
exécution.
T-
f 3io )
——
Nouveautés littéraires.
Tableaux de commande , par les députés, pour fervir
t!e fuite à ceux du faion , par Linguet. Se trouve
chez Lallemand, libraire, au Palais-Royal , n°. 103.
JOURNA L
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeut de Journal doit tribut au malin.
La Fontainb.
V A R I É T'ES.
I fcCERTAiks <du cours de l'opinion' publique , ' ri'ôtti
avilis voulu favbir piécifémeni à quel point la T0I13
Tome V. Amu'e 179!. pp
tâe}n«|egrqt*e fe fixoit âujénrd'W. L* "révocation Sa
burlclquc ciëcrct Qiii .déterminait fi. cayali-rement ler-
mode de communication entre le Icùveram & las pré- '
pofés à la manufacture des décrets , nous a un peu
lafi'urcs , Je nous avçns, vit^ec 404e qije les nou
veaux . jongleurs pou£rqrent trouver 'daul leurs d«-
partemens ' un Frein auquel leurs prédécefieurs avoient
eu l'art de fe dérober. JVlais ce qui a réveillé en nous
tm fentiment bien délicieux , c'eft ce coneert d'applaa- '
diiremens donnés famedi au théâtre italien, avec iyreffe T
au 'meilleur des" rois ^& à ,1a pji^s aucufte & la plus
vénérée des fouverairies! L'a joie uni venelle à pourtart
été troublée par les croaffem»iis de ces animaux im
mondes"vulgairement" nommés jacôtiirs" "&"ub 3e ce»
jnallieureux a eu la" frénétique audace de vociféïer :
vive la nation ! A l'inftant vous euflîez vu les vokûn
fe faific de l!infame , le chatTer à coups de pied de
l'enceinte Se le rouler jufques dans la bouc du ruif-
feiu , ou Je pauvre diable nage peut-être encore. O
François ! je vous ai reconnus , ces traits iî long-tems
♦défigurés par les contarfions d'une Siroce démoemi» •
refplendiB'otent de cette gaieté franche qui avoit
illuftré votre nom dans toute l'Europe»- . e '• ; îv >
JOURNAL
de la Cour et de la. Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine. ?
LE SOUVENIR.
VARIÉTÉS.
Une note confîgnée dans les regiftres de l'univerfîté
«11 1771-, fait connoitre que le ci-devant évêtjue
Tome V. Année 1791. 0. <{
( 322 >
KAutun fut jugé incapable d'être promtt au grade do
mai tre-ès- arts. — On ne doit point être étonné de
ne trouver nulle part , dans les principes d'éducation
nationale qu'il a pris la peine de lire à l'affemblée ,
la néceilîté de ce gr-aHe.
M. B A R V A V E,
Air de Figaro.
M. D B- B S A U H A R H . . .
\
Jaçobinus fum ; nïhil a me jacobini alienum puto ,
Ce qui lignifie ; rien de ce qui intérefTe la jaquerie ne
peut nous être étranger. La fociété fraternelle , très-
digns fille du club des Jacobins, envoya il y a quel
ques jours une dépuration aux électeurs de Paris pour
leur faire quelques-unes de ces propositions extrava
gantes qu'on voit affichées dans tous les carrefours 8c
a tous les coins de rues : la députation fraternelle fe
trompa , elle fut fe préfenter à la partie honnête des
électeurs qui tenoient une alTemblée dans la falle de
1 évêclié ; on annonce la députation fans-culottes ; mais
après uns courte délibération , Jes électeurs ordonnè
rent _à un huiiîier d'alier lignifier à MM. les fraternels
qu'ils aient à fe retirer promptement , fins quoi il»
vont requérir la force publique pour les faire arrêter
comme infradteurs aux loix & perturbateurs du repos,
public ; les frères ne fe le firent pas répéter & s'en
allèrent
« Honteux comme un renard qu'une poule au roi t pris ,'
ï» Serrant la qneue & portant bas l'oreille , &c. »
J O U R N A L
de la Cour et de la. Ville.
". Tout faifeur de Journal doit tribut au maiin.
La Fontaine.
—
Jamais peut-être fous les monarchies les plus des
potiques , il ne s'eft vu rien de plus «norme qua
l'injulte condamnation des 18 généraux Grecs qui
venaient de remporter une infîgne viftoir^ aux îles
Ar>inufes. — L'hîftoire que nous avons du peuple
d'Athènes n'.ft propre qu'a en impofer ; elle ne nous
frappe que par . fon bel endroit ; mais fi l'on voyoit
une hiftoire qui étalât avec étendue les tumultes de*
affemolées, les factions qui divifoient cette viile,-le»*
féditions qui l'agitoient , les fujets les plus illuflres
perfc eûtes , exilés , punis de mort au gré d'un haran
gueur violent , on fe perfuaderoit que ce peuple qui
le piquok tant de liberté, étoit dans le fond l'efcla/e
d^un petit nombre de cabaliltes , qu'il appeloit déma
gogues, & qui le fiifoient tourner tau ôt d'un côté
tantôt de l'aatre , félon qu'il changeoit de pallions ',*
à peu près comjne la mer poulie les flots , tantôt
d un côté , tantôt de l'autre , félon les vents q ;i l'agi-'
teot. Vous chercheriez en vain dans l'hiitoire de la
Ma. éloine , qui éfok une monarche, autant d'exemple*
de tyrannie que Thiftoire d'Athènes vous en préfente-
Balle , DiR—Au. Pèrklès. *•-- - -
VARIÉTÉS.
■.■..-•"' -, --••■•' ■ -, T
amaiî les curieas n'ont abondé au manège comnt»
ils le fout depuis que la nouvelle législature s'e.ï
ioaie V. Année 1791. B. r
( 33o )
(Éwmtfe pour ce qu'acte eft par feri ctecret far les
Mots Jhe , majcjîe & fauteuil. £)ans les difcuiTïons
conftiiutionncHes, là raifon de ces meffieurs a le
traiif| ort de la fièvre maligne , au point que les
amateurs n'y vpnt qtre pour y rire, appfaudir, fiffler ,
«icilerxj crier, beugler comme à un combat de taureaux.
mina
JOURNAL *
de la Cour et de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin*
La Fontaine. *
* * i ■
Couplets constitutionnels
Préférais à Madame la Comteffe de RiCH....^.
■le jour que L'on a proclame à Paris la conjlitution.
Air : Philis demande fon portrait, &c.
On m'offre une nouvelle loi
Qu'il Faudra, dit-on, fuivre ; ....
La vôtre eft plus douce pour moi,
De bon cœur je m'y livre.
Accueillez ma pétition, , ,.
Je n'en fais paj à d'autre ,
En fait de conjlituiion
Je n'aime que la vôtre. ,'
<=■-■- ■ ■' i>
La beauté feule fait la loi ; • . •
Son droit eft authentique ;
J'ai du tendre amour, votre ROI,
Le feeptre monarchique.
Par un décret définitif,
Accordez-moi, de grâce,.
Votre pouvoir exécutif ;
Je réponds de la place.
Par M. P e R d'H u r
VARIÉTÉS, ;
1 -u
( 339 )
Gi •avure.
Extrait
•- d'une.....
lettre d'un émigré.
, &
« La chambre des comptes fera la première que
» nous in/talerons x parce que nous prévoyons que ce
» fera celle qui aura le plus de befogne , quoiqu'il
» y ait dans ce moment bien des perfonnes à Paris ,
» occupées à leur faciliter le développement de l'in-
» furreûion que nos législateurs & compagnies ont faite
» dans nos finances. — M. de Calonne a déjà nommé
5» les perfonnes qui doivent compofer cette chambre ,
» & leur a donné des inftrucYtpns , d'après lefquelles
» ils dévoileront bien des turpitudes.
Livres nouveaux .
Vies, aventures, faits & gefîes des députés à la nou
velle législature .,- troiiieme édition , augmentée des
moyens dans le fens de la révolution , qu'ils qnt employés
pour fe faire nommer,.
Cette brochure, , dont nous recommandons la ledlure ,
pétille d'efprit , ëlfè eft- remplie de fens & de vérités
— '•?* P3ges »»-8». , prix iz fols 5 chez M: de Senne,
libraire, au Palais-Royal , n°. i & i.
( 34i )
Uh bruit fourd fe répancoit hier dans les groupe»
du Palais- Royal , que ia nouvelle alfemblée s'étant
apperçue qu'on la foupçonnoit de ne pas demander
les comptes de la défunte , pour avoir à Ton tour
le droit de grapiller, fans crainte ,de reproches, va
décréter que tous les dépatés ou autres , qui ont en
le manimentdes deniers publics , rendront le compte le
plus clair de leur geftion jufqu'a l'entière connoilTance
de l'emploi du milliard qui nous manque , & qu'il ne
fera plus queftion du conte de M. le compte d&
Ë&ontefquiou.
Gc_ , ...
tion de Bteft, vers celle de Paiis ,. pour une pJîitioa
préfentée à cette dernière fociété , & lue à la barre
de l'aflemblée nationale.
—■
: ,J O U R N A L :
delà Cour et de la. Ville.
Nancy, le 8 octobre.
VARIÉTÉS.
JL/>
jA Haup... logeait au q11atriem2.de la maifon du
café qui fait le coin de la rue des Quatre -Vents ; il
Tome V. Annc'e 179 1. T t -
(34<U
lorgnoit «ne des filles du limonadier , qu'il attira dans
le corridor , -An corridor au premier , du premier an
fécond , delà au t roi Se me , & enfin dans fon grenier.
Tant fut proct'ds , que le père foupçonna l'in
trigue, en fut convaincu, fiirprit les amans & força
le petit homme d'époufer la demoifelle. Nous n'inf-
truirons pas nos lefteurs de ce qui eft arrivé depuis avec
la fccur , mais nous dirons feulement que madame La
Harpe en fut très-irritée.
A V I S.
La colleclion des décrets de la nouvelle légiflature
eft en vente. Il en paroît une feuille chaque dimanr
che , contenant les décrets de la femaine , recueilli»
avec exactitude & fans réflexions. Le tout ( il y a
de la marchandife à tout prir ) à raifon de 6 livres
l'année , franc de port dans tout le royaume. Le ier
numéros a paru* S'adrçjfer au bureau du Rambler \
rus de Blevre , n°. 43. ■
'/■
( $48 )
V .0 -II'.')! bi.-,:.>.* .t i
H eft arrivé ici un législateur d'une nouvelle efpece ;
nous confeillons aux curieux de l'aller voir : il s'appelle
Droit., ou Grouin. Il ^eft extrêmement petit} ii eft
noir, velu; fes bras & fes jambes s'effiîent en pattes
d!araignée ; il doit pendre jnceffan-.ment fa toile dans
"un des coins gauches de l'aiTemblée. Nous lui con
feillons , Çir-toat , d'éviter avec foin la lunette de
l'agronome , mangeur d'araignées , M. de la Lande ;
car il feroit infailliblement croqué.
(349) .
M. Champ/.. . forti de fa ' pédagëgiê , "eut" te< torti-
neor de f.iïre cbnrioilTance avec M. de la Borde,
premier valet-de-chambrc du roi , qui le recommanda
î «ademoifellc Guimard ,.logée alors rue de Richelieu ,
près de la rue Faydeau. Cette nymphe qui a autaiit
de fenfibilité que de grâces1 , eut - -pitié du pauvie
diable & l'hébergea cher elle ; elle eut la chanté de
le faixe traiter d'une maladie qu'elle n'a jamais connut^
Se qui l'a voit mis à deux doigts de la mort, tant le
vice âvûif fait de progrès.
■ t
PASQUi n Ai? ,^,7,/ .{
Dialogue entre Pa s ç u 1 w , <& , i)f y* gf 0 «;jç,p
au falon du Louvre.
Marforio.
LE D I N E.R.
JOURNAL 1 -:.'.'[
A" LA REINE.
Reine dont. les vertus ilirpaffent le$ malheurs, 1
Si l'exemple touchant de ton augufte mère
T'apprit 3. maîtriier te. fort le plus févere ,
Qa'un exemple n" beau calme an peu tes douleurs.
Bientôt les factieux qui déchirent .la France ,
Verront s'épanouir leur fragile pniflaece }
Et de la vérité le flambeau renaifiànt., , .
Fera pâlir le crime & fuir'la 'ealorhme';
ï.e ciel jufte & yengeur qui pro;ege ta vie
■Contre un lèche ennemi dans TonTErë menaçant ,
IN'abandonnera point une reine chérie
De fon illuftiç époux , de 'Ion aimable enfant
Et à* tout bon Français qui fidèle a les maître»
Gémit quand, il Us vois infulter par. des traître»
Du trône & de l'autel peifides détracteurs
Et d'un peuple .égaré, lâches & vils fhtteurs.
Hélas ! que ce jour tarde à mon irnp tience , z
Où l'ordre & le bonheur ' renaîtront "dans la Frause ,
Où vainqueur des abus , îe plus ftiffe des rois
Sur des lùjets unis régnera par les lois.
VA R I É TÉS:
JLiE roi de France eft en prifon à Paris. Mais le toi
dts François. ■*#. fibre > ^eft-H- pas libre en •effet-dïU
Tome V. Annc'e ijyi. U u
( 3$4 )
"îummer les ténèbres de la capitale, > d'aller de temtf
Vautre aux fpeft.ic'es , & de fanétionnar indiftin&emcnt
tout ce qu'on préfcnte*-% fon acceptation > Jb ne voi»
•dans Louis XVI , roi constitutionnel des François , qu'un
fantôme de Bourbon ; ma;s fi ce prince en appelle ua
jour à Pieu & à fon épée, s'il dicte., à des- fujets re
belles les loix qu'il a été forcé d'en recevoir, alors,
feulement, jo m'inclinerai devant le véx'itMe'Sourboh ,
* j'e falucrai le roi de France.
Tiré de rbracle.
'i -t .
,..} , J A C O B I N S„-..uii
■j ■:■■ • ...... -■ *■
►-"-. Séances des 7 & 9 Oçjob're:, ■
Les gr«n& jacobins dï'Eierit la' tête furchargee d? cou
ronnes & I*-*s pochcs'plciaes d'afîigjiats j. les petiis s'éver
tuent à oui miette mieux ,( pour fouteuir. la jacobinière....
Ils- prefc vivent , iis dénoncent 1 s rois , les prêtres , le»
officiers Je pape . . . '. ,'' ils denonceroient Dieu le ;.<?re j
itnar ctHknfl Piend pin».-.-, t. I! y relce revendant de
grands talent -: les Carra ypapiitte , Roiffille , les Mtn-
dowçe , Chabot , Grouvelk , les Moreion, Cotton.,
Batlil, ^ç\ h^rièie.Briffot.. ' . .-. ■,.•,'3 •,,'; i -; ". i
Al. CAotf à L^dimaJiche loppetit Rtpppi;*. diplomatie
-, ïr .if : . •. ..A .'/ -' -"
( 355 )
àùc ilapafféeirrevue toutes les m ariohn«ttej co«rôrinée*
de l'Europe ; il a dévoilé le fecref. de tous les cabinets ; if
fait tout ; rien n'échappe à fort infatigable pénétration j
il regaide la guerre comme inévitable ; mais il ne laf
craint pas ; car les hommes de la liberté font invincibles.'
Cependant , attendu que nous regorgeons d'argent & de
fubfiftaoces , il confcille de former des légions de tous
les allemands, ruffes , polonois, fuédois , anglois, mu-
fulmans, &c. qu'il voit accourir de tou';es les parties du
monde pour participer à notre bienf.ifante révolution*
Il conclut par ces paroles remarquables : « Veillez d'il*
» ccilfévère & terrible fur votre pouvoir exécutif & fes
» agens, s'il refte parmi vous au moment de l'attaque j
» S'il fuit, remerciez-en la providence ,'& marchez à
» l'inftant contre tous les tyrans de l'Europe ; qu'ils (oient
» anéantis à la Teule approche dos foldats de la liberté ! %
( applaudi. ) ; i
Un membre a annoncé , lundi , la nomination df-
M. Barbacane au grade de maréchal-de-camp. Ç'eïl
un excellent jacobin , a dit .l'un . (Ah ! s'eft écrié;
Tautre , tant que l'armée fera compofée de Barbacaf
caniens , de Libériens , de Rochambeaufiens , M
Kelle/tnaniaquet » la viftoire fuivra par-tout nos pas !
Et fur cela, grande proportion de n admettre que des
officiers du choix de ces meflieurs. (applaudi & ât-r
crue. )
Le rufé KeUermann a fait part du projet qu'il a conçu
de ruiner toute l'Allemagne , & de pénétrer jufques
fous le palais de l'impératrice de Rutile , qui y furpnf*
de cette intrufion , fera obligée delerendie adifcrétiott.
à cer, intrépide rat de cave yl).
i'
(36o1)
Pour la nouvelle édition du dictionnaire de l'académie.
BriJJotter'; verbe ■ àcîif. Quoique ce mot foit
de nouvelle création , il faut bien fe garder de le con
fondre' avec toHS ceux qui ont été forgés par les ora
teurs de la dernière légiflature , dont l'opinion «£é«f*.
«le a été qpe?les barbarijm.es annonçoient de grands
Jakns, & caiiiéiérifoient la véritable éloquence ; Brijfotter
«il. un terme' firople., néceffaire , fans équiva
lent , & qui, 3,,le rare mûrit* de contenir une
double figr%ation.; il exprime à la. fois ^l'aftion de
jCaloinn.eK & celle d'efcroguer:' ainfi ,. fi par impoffibte
vous rencontriez un Iromme qui , tous les matins ,'■ vorai-
|oi: les plusTauffes & les pUs 'dégoûtantes injures contre
.ceux qui aiment l'ordre & la vertu , & qui , chaque fajs
qu'il en tr.otjyeroit .1 occafîon ,.. s'eroparcroit de l'argent
'de fou aiftrîcY, de Ion afloci'é. ,",da.fqn bienfaiteur , vous
jie pourriez fendre vos deux idées avecrplus d'cngrgie
de precifior» & de clarté , que par ce feul mot : il Bri/JotC.
"■ ~~^> •■■' ■ ■ ' !"~ ! ■ ■ • -——';.'.. ' ;
Cours de la rue Viviane , 14 ocïobrr. -
Les affignatsde 50 1. perdent..'.. ,6 pour rocs.
Ceux de foo liv.. tf. poW ^
Les louis talent î p°Ul" A°* f'& * *?° »■ 4 h***
' T j_- ' , ■ t poiu dfcJ argents ■'.'. ■ IO<r
, . Les afligjutfs de . 5 00 ] . potf, ties , , rii( . ,
.\ *&&mfc:1 liv. perd«nt,.;rJ.6,;p..!ioo. ■■• ■"*
Errata d^J^^^M^
Pag*- 34^ %n»20 , en quelque, tragédie ; ILÛi
a quelque tragédie. fc ' ; •'
V
»
V
SUPPLÉMENT
Du N°. 4$.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»
La Fontaine.
■ »!■
On ne cefle de nous vanter les belles republiques
de la Grèce. Il eft sûr que les Grecs aimeroient mieux
Je gouvernement des Périclès & des Démofthènes que
celui d'un "Bâcha. Mais dans leurs temps les plus
floriiTans ils fe plaignoient toujours ; la difeorde , la
haine étoient au-dehors entre toutes les villes, & au-
dedans dans chaque cité. Ils donnoient des loix aux
anciens Romains qui n'en avoient pas encore ; mais
les leurs étoient li mauvaifes qu'ils les changèrent
continuellement. fo/t. tom. 4.0 , pa<ïe 506.
Tous les hommes font nés égaux ; mais un bour
geois de Maroc ne soupçonne pas que cette vérité
exifte. Cette égalité n'eit pas l'anéantiflemcnt de la
fubordi nation : nous fommes tous également hommes,
mais non membres egaux de la fociété. Tous les
droits naturels appartiennent également au Sultan &
à un Boftangi : l'un & l'autre doivent dfpofer avec
le même pouvoir de leurs peiTonnes , de leurs familles ,
de leurs biens ; les hommes font donc égaux dans
l'eflcntiel , quoiqu'ils jouent fur la feène des rôles
dift'érens. Folt. tom. 29, pag. 27. .
VARIÉTÉS.
1 L paroît un Ouvrage qui a pour titre :
Constitvtion des Pères de l'attrape,
par Martin Chabrovd.
Ci-devant frère-lai employé à la pharmacie de U
• Tome V. Année 1791, Xx
( 3Ô2 y .
principale maifon de l'ordre, aujourd'hui apothicaire
d'Orléans , feul en poffeffion du fecret de l'onguent
dépuratif qui guérit la teigne, la rogne, la gratelle,
le farcin , la vcrole , la lèpre & autres maladies ci-
devant incurables , &c. &c.
L'extinétion de la compagnie de Jéfus a fait con-
noître le régime de cette fociété fi long-temps redou
table à tous les fouverains du monde.
La diflblution de celle-ci eft , pour le cher frère ,
une occafion de dévoiler le but de fon ctabliflement,
l'artifice des moyens employés pour y parvenir, &
les fuites funeftes du fuccès de ces moyensi
On feroit tenté de regarder cet ouvrage comme
celui d'un faux-frère ; il eft au contraire d'un écri
vain très-attaché à fon ordre. Après avoir révélé
les crimes & les atrocités dont iès frères fe font
rendus coupables , frère Chabroud trouve le fecret
de les laver fans les difçulper , & de donner le blanc
éblouiflànt de la neige aux plus exécrables noirceurs.
Il prévient , par la même occafion, que l'on contrefait
fon onguent à Silkry , & dans quelques autres petits
endroits du royaume ; & que , pour parer aux incon-
véniens qui pourroient en réfulter , les pots qui
fortent de fa pharmacie font marqués d'une ileur de
lys renverfee.
FABLE,
Adrtjfh à Madame Rexard , femme du Maire de-
la Fertê-fous-Jouarre.
isetan
KS3!WK25E2SEESX!oi
CHANGEMENT DE DOMICILE.
Les fieurs Nau, Germain & compagnie, mar
chands d'étoffes de foie , ci-devant rue de la Lingerie ,
ont l'honneur de prévenir le public qu'ils ont établi
leurs magafins rue des Bourdonnois , à la Couronne
d'or, vis-à-vis celle des Mauvaifes Paroles, où ils
continuent de teniy les mêmes aflortimens que par
le paffé , dans tous les genres d'habits d'hommes,
robes de femmes , & étoffes de foie pour meubles.
Les voitures entrent dans la cour.
E R R A T A.
Il s'efl: gliffé dans notre N°. d'hier , page 355 ,
lig. 28, une faute qu'il eft eflèntiel de corriger, parce
qu'elle altère le fens de l'article : au lieu de , ruiner
toute l'Allemagne y il faut lire, miner toute l'Allemagne.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeur de Journal dott tribut an malin.
La Fontaine.
VARIETES.
I L eft trifte & plaifant de. pouvoir dire que , dans
le moment où le minifttç.T..dRÇ£ torpillifoit l'af-
Torrie V. Année 1791, Yy
y
( 37« )
femblee légiflative & les badauds des tribunes , en
leur annonçant gravement, que la France entière
rentrait dans la paix, quehsagitationsinfeparabl.es
de la liberté avaient troublée , il fe faifoit ( fans
compter ce que nous ne favons pas )
Un assassimat dans un des tripots du Palais-Royal ,
N". 36 ou 37.
Un sacrilège dans une églife d'où les tolérans
Jacobins faifoient arracher des dames
de leurs confeflîonnaux pour les
fouetter. [On dit qu'une d'elles en
efl morte hier matin. )
Un combat a outrance dans la rue Neuve des
Petits-Champs , entre deux hommes
qui fe caffoknt la tête à coups de
barres ; au grand contentement des
fpeétateurs qui obfervoient froide
ment que les deux champions ne
pourroient en guérir qu'après avoir
tté trépanés.
Un MASSACRE de cinq prêtres qu'on vouloit mettre
à la lanterne après les avoir aflbm-
més , pour s'être avifés de dire la
mené , & pour avoir confefle fans
avoir prêté le ferment.
Plusieurs incendies dansdifférens villages, dont
rapport a été fait à l'aflemblée, &c.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
JLe département du Nord a rendu compte à l'assem
blée d'une émigration excessive des officiers des .
(1) Samt-Hur. .. , l'un est gros comme un tonneau , et l'autre est
long , sec et décharné , et a J'air d'un spectje,
Tome V. Année 1791, Zz
( 37« )
troupes de ligne , que l'amour de la constitution
engage à aller voyager en Brabant ; cependant on
ajoute , pour nous éonsoler , qu'il y a apparence
qu'elle finira bientôt , et en cela nous sommes du
même avis , car il n'en restera bientôt plus un seul :
là-dessus on a proposé de demander les ministres à
la barre , ainsi que cela se pratique. Si cette mode
de mander continue , les ministres ressembleront à
ces possédés qu'on exorcisoit autrefois avec de l'eau
bénite, et que l'on faisoit aller , venir, parler et taire
à volonté : il nous semble voir M. le président armé
d'un goupillon avec tous ses acolytes, conjurant les
pauvres patiens , et riant des contorsions qu'ils font
sur la sellette ; la comparaison nous paroît d'autant
plus juste , qu'il faut être bien possédé du diable
pour accepter des places aussi humiliées et aussi avilies.
AVIS TRES-IMPORTANT.
Quand les démagogues ou les démocrates parlent
de quelques articles de la constitution , e( que pour
toute raison ils prononcent leur éblouissante phrase :
— Telle est la supp.ême volonté de vingt-
cinq^ MILLIONS DE CITOYENS FRANÇOIS, — il
est essentiel de savoir que ce norhbre effrayant pour
• un aristocrate se borne à dire : — Telle est la
SUPRÊME VOLONTÉ DE VINGT-CINQ^ MILLE Ja-
cobiks , •— auxquels on peut ajouter , leurs algua-
zils , les chevaliers du plus saint des devoirs ; tels
que les Sainc-Hurug... , les Kelerm... , les Jordans ,
et dont le nombre est de 122 , d'après les registres
déposés aux archives des Jacobins. — Les assassins
à leurs ordres, incendiaires, tapissiers , fouetteurs ,
coupe-têtes et journalistes dans leurs sens , 10,000.
— Les libraires et auteurs à leur gages , tels que
les Ckeniers, Cerut..., 150.— Ceux qui refusent de
rendre leurs comptes à la nation j 26. — Ceux qui
C 383 )
appuient cette motion et pour cause, 20,000. •"«
Les agioteurs de la rue Vivienne et autres répandus
dans le royaume, 12,000. — Les fabricans d'assi
gnats , de faux assignats , billets patriotiques , de
sections, de confiance, de secours, d'utilité publi
que, et ainsi que leurs limiers, dont le grand nombre
ne désempare pas le perron du Palais-Royal , vul
gairement nommé la forêt de Bondi, 1000. —> Prince
du sang , un. — Princes , ducs , comtes , marquis ,
barons, chevaliers, archevêques ou évêques, traî
tres à leur ordre et à leur honneur , 38. ' —■ Cardinal ,
UN. — Les chevaliers de l'ordre du Portail , et deux
cordons routes de l'ancienne Roche , 24002. — Les
huguenots, 22,000. — Les évêques , cures et vicaires-
fureurs , 6,000. —■ Les juifs, 15,000. —< Les offi
ciers constitutionnels supérieurs ou subalternes qui
se consolent patriotiquement du malheur de leurs
camarades , en prenant leurs places , ( non compris
les officiers du génie et d'artillerie ) , 526. — Les
soldats des troupes de ligne , 300. — Ceux qui at
tendent des places constitutionnelles d'église , de
législature , de justice , militaire ou de finance ,
42,124.
Total — non compris les femmes de la révo
lution, telles que mesdames "Picot , Fauchet, Target ,
Cournant , Sta..., Coulon, etc. etc. etc. ci. 178086.
JOUR NA L .;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
- ■ — ■' ■
Tout faiseur de .Journal d.ojt.truSut au malin»
La Fontaine.
VARIÉTÉS.
Une illustre compagnie vient de renon cer solem-
néll
"-îllement à la dénomination à'honorable y que le vœu
Tome V. Année 1791, Aaa
( 3»6)
général lui avoit accordé ; mais comme il faut bien
'avoir un adjectif quelconque , et qu'il seroit trop sec
de dire un membre" trtut court 5 en croit qu'on subs
tituera au mot honorable 'le mot utile , comme étant
plus modeste ; cependant plusieurs membres pen
chent, dit-on, pôiif YaâjcctiT^agrfable /'mais on
voit que le vent du bureau est pour utile"., parce
que le grand nombre des membres sont persuadés
qu'ils seront très-utiles à la chose publique , et 'suf-
'toutà eux-mêmes; ainsi, selon toute apparence., ces
messieurs ne seront ni d'honorables membres , ni
&agréables membres , mais à'uiiles membres.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
NOUVELLE.
Deux braves chevaliers vers Coblentz cheminaient ,
Quand la sainte Hcrmandad aussi-tôt les arrête.
Le bourg est en rumeur ; et le juge s'apprête
A les juger. Par-là deux Jacobins rodoient.
Oh ! oh ! dit le plus vieux, vous voulez les entendre ;
Les actes de justice ici sont superflus :
Pendons-les , croyez-moi , car à force d'attendre ,
Par eux les Jacobins pourroient être pendus.
Anecdote.
Hier, à la brune , une chaise de poste s'arrêta à la
porte des Tuileries j un jeune homme d'une tournure
agréable en descendit avec empressement ; je l'ob
servai avec intérêt; il s'arrêta devant les fenêtres du
roi; il s'éloignoit à certaine distance, et se soulevant
sur la pointe des pieds , ses regards cherchaient à
pénétrer dans l'appartement du roi. J'entendis très-
distinctement prononcer ces mots : que j'aie le bon
heur de le voir avant de partir \ . . . Enfin , il fit un
mouvement de surprise agréable , et s'avança avec
précipitation , jusqu'au petit grillage qui règne le
long des appartemens -y il s'y appuya dans une attitude
( 39» )
noble et respectueuse , et chanta d'une voix mâle ,
mais étouffée , ces couplets que mon cœur plutôt que
ma mémoire a retenu.
Air : Je suis Lindor.
Qu'il est cruel d'adorer un bon maître,
Et de n'oser pour lui se déclarer !
Mais quelque jour, j'ai lieu de l'espérer,
A ma valeur il saura me connoître.
Sur la Harp.
Quand Bébé la Harp. au lïcée ,
Lut , de sa voix rauque et cassée
Sa paraphrase de Lucain ,
Quel ennui ! cria-t-on soudain ;
Et pourtant il faut qu'on l'admire.
La Harp. nous lit aujourd'hui 9
Des vers , que personne avant lui ■" *
N'avoit eu la force de lire. j
» ,
Que le lourd abbé Noël , le basque Gttrat 3 Charles
Fillette et le père du Chesne , et tous ces. moucherons
littéraires , qu'on appercevroit à peine au bout de la
lunette de M. de la Lande, ne simaginent point qu'une
plaisanterie que nous nous permettons sur M. la Harp^
fasse rétrograder son mérite jusqu'à leur nullité ; nous
savons rendre justice à la saine littérature et au goût
de cet Aristarque moderne. Xt^arvick , malgré le ton
glacial et compassé qui y règne d'un bout à l'autre,
ce qui faiso>t dire à Voltaire : servez-nous donc ce po
tage j il nie semble asse[ froid, passera toujours , aux
yeux des connoisseurs , pour un ouvrage estimable.
Nous reprochons à M. la Harp. ce qu'il se reprochoit
à lui-même, en face d'un de ses amis, qui lui.témoi-
gnoit combien sa conduite envers son premier bienfai
teur, étoit odieuse ; le philosophe répondit : que vouleç-
vous ,men ami ,j'ai le malheur d'être ingrat.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
STROPHES
Traduites d'un poëte latin, qui vivoit bien long
temps avant Ennius. Elle étoit adressée au peuple
Romain et à tous les rois , après l'expulsion des
Tarquins.
a ... . . : :; .q
Sortez de votre léthargie,
Ne souffrez pas ces changemens -y
Rétablissez la monarchie ,
Sur ses augustes fondemens.
■ . '.' " "J
Jusques à quand sénat impie, .
Exerçant un triple pouvoir,
Te verra-t-on, dans ta furie,
Fouler le sceptre et l'encensoir.
Et vous qui régissez le monde
A l'appui de. tant de soldats ;
Dans quelle paix lâche et profonde
Contemplez-vous ces attentats ?
Armez donc vos mains redoutables, -1 ' l
Les Titans attaquent les ; . .1 ■
Ecrasez les têtes coupables ..•.
De ces monstres audacieux.
Tome V. Année 1791 , Ccc
( 402 )
V A R I-.É T É S.,
, JACOBINS. •
• • Stance du dimanche 16.
LE MQNDE RENVERSÉ.
On trouve chez les marchands d'images des boule
vards , une ancienne gravure qui représente le
( 4«7 )
MÔN'DK renversa ; il semble que son auteur pré-
voyoit la situation où nous nous trouverions un jour,
car on y voit une femme qui bat son msri, ■
un enfant qui donne le fouet à son régent , un autre
qui donne de la bouillie à sa mère, — un voleur qui
fait pendre le volé, — un poisson qui tient le gou
vernail d'un vaisseau , tandis que le pilote nage , —
des ânes qui mènent leur maître par la bride, — un
roi apprentif épicier qui pile du poivre, tandis qu'un
savetier règne à sa place , — un prêtre qui sert la
messe au diable , — des hommes qui filent une que
nouille, tandis que leurs femmes partent pour la guerre,
le mousquet sur l'épaule et le sabre au côté, — un
rabin qui marie un prêtre , vêtu d'une soutane , et
ayant des moustaches et un bonnet de grenadier , —
un roué étalé sur la place de Grève qui dicte des loix
à ses concitoyens , — un régiment qui fait faire l'exer
cice à son colonel , &c. &c. &c. Quoique ces tableaux
soient outrés , cependant on y trouve des rapproche-
mens sensibles avec ce qui se passe en France depuis
trois ans.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia.
La Fontaine.
L'Eloge.
L'autre jour , chez le docteur Josse ,
Sta.... essayant un air majestueux,
Qui faisoit ressortir sa bosse ,
De Necker fit un éloge pompeux :
Mon père, par ses connoissances
Sauva , dit-elle , et la France «t la cour.
L Quelqu'un reprit : c'est clair comme le jour j
Il étoit fait pour les finances ,
Comme vous l'êtes pour l'amour.
Le bon avis.
Un procureur s'ctant appitoyé ,
Me dit : Eh ! quoi , quand chacun de nous fauche
Dans le domaine , à nos soins octroyé ,
Vous o6ez mordre, ingrat, le côté gauche !
Pour vous payer d'un rithme médisant ,
Bien fort je crains que l'on ne vous accroche
A la lanterne. Ah ! fi, monsieur Basoche
Vous me prêtiez donc pour un innocent.
Auguste des Islets.
VARIÉTÉS.
Nous ne sommes pas étonnés que le rédacteur du
journal, intitulé : Thermomètre dujour , annonce q\i«
Tome V. Année 1791. Ddd.
( 41° )
l'empereur a ordonné à tous les émigrans françois de
sortir de ses états , parce que nous savons aussi-bien
que lui et que M. le compte de Atontesqu... qu'il est
nécessaire de dorer de temps en temps la pillule , sur
tout quand l'argent est à 17 un quart pour 100. —
Mais, malgré notre indulgence ordinaire, nous ne
pouvons lui pardonner ( sur-tout d'après la devise de
son journal vérité ) de traiter de réfractaires , de
révoltés, et de perturbateurs du repos public, des
pauvres prêtres de Montpellier qui se conforment en
tout à la loi , et qui sont rnsultés par des pratestans ,
en faisant des fonctions sacrées que les magistrats
sont obligés de protéger. — Nous avons trop bonne
opinion de l'honnêteté de ce rédacteur , pour croire
qu'il ne s'empressera, pas de réparer cette dange
reuse imcongruité^ aussi-tôt que notre petit avis»
lui parviendra.
Brochures nouvelles.
La pvce a l'oreille du bon-homme Richard.
Protestation de M. Emmanuel-Louis-Henri'
Alexandre de Launai d'Entraigues.
"Point Dyaccommodement , par H. A. Audainel;
cinquième édition , revue et augmentée par l'auteur,
notamment du nouveau plan d'accommodement de
l'abbé Louis.
Adresse à tous les membres des trois ordres de
l'Empire franc ois , contre le système connu , sous le
titre de création de deux chambres , Ùc.
Ces quatre brochures se trouvent chez Senneville ;
au Palais-Royal, N?. 214.
Errata du N°. d'hlet.
Vers 14 du Frontispice. On a oublié le mot
Dieux à la fin de ce vers.
SUPPLÉMENT
Du N°. 52.
COUPLETS
Remis par un sans-culotte, i une ci-devant religieuse
qui se promenoit aux Tuileries avec un chapeau à
rubans , et un pouce de fard sur le visage.
Air : Philis demande son portrait. ,
Quoi ! vous chassez par des rubans
Vos simples étamines ;
Déjà vous donnez aux amans
f 4?
Les heures des matines.
Sur votre teint , pourquoi coler
Un carmin infidèle ?
Le zéphir pourrai: vous souffler
Vos appas d'un coup d'aîle.
JOUR N A L -
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
■ .1 ■ ' * »■■ i j'—•———■ ' ■
VARIÉTÉS.
.L'intrépide Gorsas a pris sous sa protection spé
ciale le sieur Goup. de Rocheserv..,. en Poitou ; ces
Tome V. Année 1791, '-' Eee
( 41* )
deux honnêtes gens ont ensemble de grands rapporte
de sentimens et d'avantures ; le premier a été , il y
a quelque temps ( comme on sait ) victime du despo
tisme carnificel , c'est-à-dire , que et le second
a été martyr du pouvoir colaphistl ,• Gorsas , dans
sonN0. 17, dit: cette observation n'a point échappé
au sieur Goup.... &c... mais ce qui n'est réellement
pas échappé au sieur Goup. est une bonne gifle que
lui appliqua un garde-du-corps au spectacle, il y a
quelques années ; et comme dans l'ancien régime un
soumet étoit une espèce de tache , le sieur Goup...
s'alla plaindre au commandant des gardes , qui lui
répondit: je vous conseille, monsieur, de vous faire
bien savonner et raser de très-près de ce côté-là ,
et vous verrez qu'il n'y paroîtra plus ; dépuis ce
moment-là, le sieur Goup.... est devenu l'ennemi
mortel des gestes furieux , et il fit l'autre jour la
motion expresse de les supprimer tout-à-fait.
U&JIUUK.WBSSS9AM
La punition. .■"'
Pour sûr on tient que la grosse Picot ,
Encor assez passablement, jolie , v*
A pour amant d'Aig.... Figner....
Sur-sa stupideet triste fantaisie ■
Chacun la berne ; on la siffle par-tout.
On a grand tort : ah ! de son mauvais goût ,
N'est-elle pas la première punie ?
Annonce.
Un ecclésiastique 3 âgé de trente ans , ayant une
bonne main et sachant les calculs, désireroit trouver
une place de secrétaire. Il se rendroit le plus utile
qu'il lui seroit possible, on pourr oit l'employer même
à faire des lectures et à dire la messe. S'adresser au
bureau de ce journaj.
EFFET PERDU.
Hier , entre 9 et 10 heures du soir , dom Chabot a
perdu son bréviaire , en sortant du club des Jacobins ,
. pour "se rendre chez M. le duc è'Orl récompense
honnête à celui qui le lui rapportera.
ERRATA.
Page 407, N°. 51 , vers troisième, au lieu de :
ênfans élevés , list[ : enfans chéris.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
VA R I É T É S.
.Depuis que notre sublime constitution est termi
née, signce, sanctionnée, &c. le désordre et l'anarchie
Tome V. Année 1791, Fff
( 4*6 )
s'accroissent à un point véritablement effrayant : l'as
semblée en donne eile-même l'exemple en continuant
de s'emparer de tous les pouvoirs : elle établit des
comités qui entravent le pouvoir executif: elle mande
continuellement L-s ministres à la barre, elle fait des
dons , elle juge des procès ; tout cela sans pouvoir
ni caractère ; les departemens l'imitent et la secondent
de leur mieux, les assassinats , les pillages, les in
cendies se renouvellent : on se bat de tous côtés
pour la querelle de !a religion : ici on égorge les vrais
catholique?, là, on assomme les schisrnatiques ; le
Poirou seul se montre humain dans ce bouleversement
généra! ; il se co.itènte , comme dans f£l Jorado , de
présenter aux jureurs, de la boue jaune du- pays ,
offrande véritablement digne de leur mission et de
lçur caractère.
fait sjggngp
Gor.r,7.y dans son N<> 9or> r,^^
qu'on a besoin d'une inSS S ^ mtement
dans sa feuille du 18 octobre T • fï"'" &rra
assignats dans les cave des \ Ji',^-" °U ^"T des
exciter le peuple à «'„ L , «««erres , et cela pour
gens ne réu sfrLnt pofn^''f/ L T'5 CeS deux Graves
qu'il déteste iTffi lefuP!e ^«e le roi autant
fiais de sceléraLse ,Zl "" Krwt P0ur leurs
^WconstitutS qui o L^: EeT "'"" ^ et
pareils écrivains. pare,ls ProJets « «fc
Nouveauté littéraire.
Parodie d'une scène d'Athalie, brochure ia-ZQ. ;
se trouve à Paris , che^ Maulèon, au Palais-Royal.
On rencontre à chaque page de cette petite bro
chure des traits piquans , et qui font le plus grand
plaisir. Voici un portrait fait par un des interlocu
teurs , il est si frappant que tout le monde le recon-
noîtra sans peine.
Il est , sur-tout , il est un prêtre sacrilège,
Dont le seul culte est l'or ; déserteur de son siège
Des Autels qu'il ser.voit , hardi profanateur ,
Et de toute vertu , fréquent violateur.
Ennemi de son Dieu , de son prince il dût l'être ç
Eouis de ses faveurs , avoit comblé ce traître ;
Ce bienfait l'importune, et l'ingrat aujourd'hui»
Voudroit anéantir son roi qu'il a trahi. *
C 431 )
J O U R N AL i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
"■'- •■ Tout faiseur de Journal doFt tribut au malin. -
• . :. .... 1* Fonuiii,
<? . ' rr-f. ■ »l
Chanson sur l'air du Vaudeville de Figaro , par un'
habitant de la lune. ' <
Depuis deux ans , c'est en France;' . '
Qu'on jouit du vrai bonheur;
La liberté , sans licence , ' '
Les mœurs, les loix et l'honneur.,;'
La paix , l'ordre , l'abondance ,
Lui font un heureux destin
A beau mentir qui vient d'ioin. (Bis. )
La vengeance.
Quoi ! IV^auri cardinal ! disoit dans un repaire
Des curés , ci-devant cavaliers ou dragons !
Quoi ! sa brave éloquence au Vatican prospère ;
Et nous , pestiférés , dignes sagrogorgons ,
Nous rampons dans la cure ! ... oh ! barbares affronts \
Sans culotte , courez , détrônons le Saint Père \
Que le chapeau fameux pare notre cerveau !
Ah ! dit la jeune Eglé, votre fureur est vaine :
Tenez, mes nouveaux dieux, tous vos bonnets delairut
Ne vous vaudront jamais un" semblable chapeau.
Auguste des Islets.
A V î S. '"> ;
JOURNAL
* DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉ S,....,,
ous n'avons jamais et* plus cdnfens de Hous-
êmes , que depuis que nous voyons le déchaîne-
kaèi
Tome V, Année 1791. Hhh
( 44.2 J
ment de la fureur des Jacobins contre notre journal j
ils nous dénoncent à tous les pouvoirs , législatifs ,
administratifs, exécutifs, judiciaires ,&c. ces gens-
là sont enragés de ce qu'on les démasque , et sur-tout
de ce qu'on se- moque d'eux ; c'est cependant une
petite malice que nous nous permettrons souvent, et
nous sommes bien aises de le leur déclarer en face ;
nous sommes sous l'égide de la loi , et de ceux qui la
font observer , et dont nous n'avons qu'à nous louer ;
c'est encore la une des grandes douleurs des Jacobins
que d'entendre dire du bien de la garde-nationale ;
ils ne peuvent lui pardonner d'avoir fait son devoir
au Champ- de-Mars : mais il faut que ces pauvres
gens s'attendent à recevoir de nous ce petit chagrin ;
et nous dirons toujours que la garde-nationale est
aussi honnête que les Jacobins sont coquins : quant
aux assassins , nous les attendons de pied ferme.
Théâtre de Monsieur.
Ce théâtrç a donné , lundi dernier ,1a première re
présentation del Ccnvuate di Pietra. ou le Festin de
Pierre. Le succès. a.été des plus médiocres. La musique,
qui est de différens compositeurs, ne nous a pas paru
renfermer ces beautés mâles et pittoresques qu'on
admire si souvent dans Paësiello, Sarti et autres grands,
maîtres ; nous avons pourtant distingué une charmante
cavatine de M. Muigoççi, délicieusement chantée par
(447 ).
M- Morelli , et un quatuor de Cherubini, qui auroit
produit un autri effet, s'il avoit été exécuté par des
voix moins cteintes que celles de mesdemoiselles Si-
itionnet et Ncbel. M. Morelli a. développé , dans son
jeu et son chant , un talent prodigieux. iVladame Mori-
chclli nous a paru avoir perdu quelque degré de sa
perfection ordinaire; nous ne savons si c'est à une in
disposition ou à la foiblesse des morceaux qu'elle a
chantés , que nous devons attribuer cette abscence mo
mentanée. M. Rajfanelli a rendu un rôle très-court,
avec la supériorité qu'on lui connoît. Nous engageons
très-fortement M. Mengoçri à mettre dans son cos
tume une recherche plus soignée ; car il est vraiment
honteux que sur un de nos premiers théâtres , un grand
d'Espagne de la première classe soit figuré par un,
exempt de maréchaussée , vêtu d'un habit de serge ,
surdoré d'un faux galon. Le" dernier acte a produit
un effet étonnant par la beauté effrayante des décora
tions, qui représentent le séjour des damnés. Nous
invitons les amis de la constitution à assister à ce
dernier acte , ils pourront y profiter.
Une altercation d'intérêt , entre M. Mandini et l'ad
ministration, nous menace de la perte de cet artiste
pour la rentrée de Pâques. Il est triste de penfer qu'une
fpéculation pécuniaire puisse enlever aux amateurs un
talent aussi rare.
Gravures.
On trouve chex Webert, libraire, au Palais-
Royal , les carricatures ci-après :
• I0'. Le portrait dt M. d'André, ci- devant dé
puté , représenté dans sa boutique , les balances à,
la main , &c.
2°. Eh donc! Co-co , avec deux couplets extraits
de ce journal, air : Oui noir
30. Le Sans tort , carricature relative à M. de
Lafay....
40. Une autre carricature relativs à M. et madame
Bail...
(44« )
V
( 4SI )
de la journée. D'ailleurs , l'assemblée n'en donne-
t-elle pas elle-même l'exemple ? Assurément on peut
dire d'elle qu'elle joue gros jeu.
VERS
Pour mettre au bas du portrait de M. falbl Mauri.
Redoutable ennemi des ennemis du trône ;
Auguste défenseur de notre auguste foi ;
Quand la France te hait , l'univers te couronne *.
Quelle honte pour elle ! Et quel honneur pour toi {
(454 )
NOUVEAUTÉS.
'Affaire de 1773 du régiment Royal-Comtois , rap-
. ptllèe à l'assemblée , dite nationale > par M. Chabroud
, in 1799, 179 1« — Se trouve cheç Chambon, libraire ,
■ prés la place Maubert , rue de Eièvre , nQ . 34. ; et
■ chc[ Gâtelier, n°, ji « iS , paroisse Notre-Datru,
Prix 30 sols. •.*.:. ."' '
(45è)
Nous invitons nos abonnes à se procurer cette br<>
chure, où M. le comte de Sanois a rassemblé des
faits précieux et intéressans relatifs à cette affaire
vraiment extraordinaire.
A V. I S. ■"■'
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Pndiction.
France ! quelle joie on aura ,
Lorsqu'au monarque on remettra
Son diadème et cetera s
Quand sur son trône on placera
Sa compagne qui brillera
D'un attrait que ne ternira
Le Jacobin qu'on chassera.
Le lys éteint refleurira ;
Plus te peuple on n'égarera j
Son roi , sa reine il chérira ,
Et du cœur les applaudira.
Le bon goût alors renaîtra ;
( 46o )
Plus la presse ne gémira ;
Plus de chronique on ne lira.
Champe... plus ne sifflera ;
TU... plus ne croassera.
£, A Marat on les enverra ,
:.. .. Qui très-bien les accueillera,
- ,. - Et de ses œufs les nourrira.
A coup sûr TU... l'ennuira i
Mais Champe,.. le logera ,
Et pour l'étourdir lui dira
Les calembourgs qu'il retiendra
Dans le foyer de l'opéra.
Mais le granij jour arrivera ,
No., et Gors... on pendra i
Et le DesmouL... en sera.
Notre Eti-feuillant pleurera.
Maître Audouin en tremblera...
Mais Garât le basque en rira ;
Avec eux Villette viendra ,
Et par-derrière les suivra...
Tombereau qui les conduira,
Ne vas pas oublier Car... \
Par un abonné de la Chronique scandaleusement
plate.
Le joujou constitutionnel.
Les ofsifs dont Paris, fourmille pour distraire leurs-
inquiétudes sur les grands événemens que notre cons
titution leur prépare , s'amusent à jouer un jeu qu'ils
nomment la constitution i c'est un joujou de
( 46i )
bois rond, attaché à une corde; et comme on lé
fait rouler tantôt haut et tantôt bas , selon le ressort
artificieux qu'on lui donne, on l'a nommé le jeu
DE LA CONSTITUTION.
Note des Rédacteurs. Nous ajouterons à
ce détail une observation qui paroîtra singulière à
nos lecteurs , c'est que ce jeu est de l'invention de
M. l'abbé Noël , rédacteur de la Chronique de Paris i
il lui avoit donné dans le principe le nom d'émigranty
mais cela n'a pas pris , parce qu'on sait que les émi-
grans au lieu de baisser, augmentent tous les jours.
Les amateurs lui ont substitué le nom qui lui
convient beaucoup mieux , celui de jeu de la
CONSTITUTION.
Problème résolu.
Quel malheur désunit et la Harpe et Champfort ?
Tous deux sont de l'académie ;
Tous deux ont le même senia ;
Tous deux également maltraités parle sort,
Orphelins avant que de naître,
N'ont jamais pu savoir qui leur a donné l'être.
Tous deux pour le Mercure également payés,
Ont des lecteurs très-ennuyés.
Tous deux long-temps nourris par les aristocrates,
Ne viveat aujourd'hui que par les démocrates.
Tous deux sont petits et mal faits.
Ingrats , cacochimes et laids.
Leur haine serpit-elL: un effet du caprice ?
Non , leur raison est bonne; ijs se rendent justice.
(464)
NOUVEAUTÉ.
Les. querelles et les raccommodemens de
madame de Sillery Brûlard , institutrice des enfans
du duc d'Orléans , avec M. Lebrun , ci-devant sous-
gouverneur des mêmes enfans , 1 1 vol.
Cet ouvrage piquant et très-intéressant annoncé
par madame de Sillery , page g de la préface du
second volume des Ltçons d'une gouvernante , est
maintenant sous presse. On souscrit dès-à -présent
chez madame Panckouke , libraire , rue des Poitevins ,
hôtel deThou, qui distribue gratis le prospectus.
On ne paie rien d'avance.
AVIS.
Les personnes dont l'abonnement expire à la fin
■de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption. ■ «
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
Ia Fontaiki.
AVIS.
J-es personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouvelltr au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
j.hi . 1. 1 sa
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , £t°. y,
au coin de lar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
four Paris, et de 3 l.l$f.pour!a province.fr. déport.
SUPPLEMENT
SUPPLÉMENT
Du N°. ^9.
COUPLETS
Vive la France !
Vive notre bon Roi ! 2?/*.'
La noire engeance
Qui lui donne la loi ,
A la potence
Ira bientôt, je croi. Bis.
Qu E d'Henri-Quatre
Vivent les descendans ! Bis.
Il faut combattre ,
Pour ses nobles enfans j
Mais il faut battre
Ce coquin d'Orléans. Bis.
L'iNG R ATITUDE
Est digne du gibet. Bis*
Par habitude ,
Les deux frères Lameth
Font une étude
De ce lâche forfait Bit'.
( M
Ce Roberspierre.,
"Qui descend de Damien , Bis.
'~ Tient de son père, i- t. y- ■>
Et n'est qu'un franc vaurien ;
A la galère
Il ramera fort bien. is.
Qu e la poissarde
Qu'on nomme d'Aiguillon, Bis.
Y prenne garde ;
Malgré son cotillon,
La hallebarde
Nous en fera raison» Bis.
Qu e la bataille f
Nous rendra tous contens ! Bis.
Tremblez , canaille , >
De voir nos drapeaux blancs ,
Et la mitraille <
De nos canons fumans. Bis.
Mi.ijR ;...:.. .
D'un cœur fidelle', " '
Aimons le roi Louis, '■ Bis.
Et que le -zèle ' i
De tous ses vrais amis,
Se renouvelle" » '■
Pour sa femme et son fils. Bis.
IIMI i
L'insolvabilité étant une des principales causes qui
ont fait déclarer grand homme le bienheureux Mira
beau, les parens de féïlaCk'rç'niquè Scttndateûse ont,
dit-on,, sollicité et obtenu, par la même raison, la
même grâce pour leur cousine ; "on se dispose a l'aller
enterrer à Sainte - Geneviève , avec toute la pompe
que méritoit son mérite ; et les acclamations publiques
ht proclameront grande femme. Si sa sœur, la Chro
nique de Paris , venoit à mourir dans ce moment-ci ,
en assure qu'elle seroit déclarée grande B.. .."....
NOUVEAUTÉS.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
AVIS.
A compter du premier novembre, il riy aura
plus etautres bureaux pour les abonnemens de.
ce journal , que ceux établis maintenant rue
Neuve Saint-Marc , N°. 7 , au coin de la rue
Favart , & celui qui a été établi jufqu'ici , rue
Percée ,/era abjolument fupprimé à cette époque*
" ', * ' ' '
Que de Quinze- Fingtt.
Est-il bien vrai ! quoi , les Parisiens
Se choisissent gaiement pour maîtres
De chétifs avocats , de détestables prêtres ,
D'avides usuriers , de vils praticiens ,
Tout ce que mille clubs enfantent de vauriens ,
De va-nuds-pieds, de sots , de frippons et de traîtres I
Ils flétrissent les rois qui guidoient leurs ancêtres
Du palais de 1» gloire au temple du bonheur ,
Lorsque de leurs tyrans , l'ardente frénésie,
Déjà les précipite aux gouffres du malheur !
Ah ! des vapeurs de l'atroce délire
Dont Paris se laisse ennivrer ,*
Le bon sens ne sauroit trop rire ,
Si le bon sens pouvoit s'empêcher d'en pleurer.
Tome V. Année 1791, Mmn»
(. 474 )
VARIÉTÉS.
Il se répand, depuis quelque temps, dans une cer
taine contrée de l'Europe Un grand nombre de bêtes
féroces et carnassières , qui se jettent indifféremment
»ur les hommes , les femmes et les enfans ; ces ani
maux se rassemblent en troupes , et on les entend
hurler à de certaines heures, d'une manière effrayante;
beaueoup d'habitans qui avoient essayé de les détruire
en ont été dévorés , quantité d'autres ont été obligés
d'abandonner le pays : ces espèces de tygres ont
beaucoup de rapport , de fcrocité et même de nom ,
avec celui de l'Amérique , dont parle M. de Buffon,
qu'il appelle jacps ou jacal : on reconnoît ceux dont
nous parlons à leur démarche précipitée , à leurs yeux
hagards , leur gueule béante , et leur poil mêlé et
hérissé ; les habitans voudroient bien pouvoir les
détruire ; mais soit frayeur , soit superstition , ils pa-
roisscnt avoir de certains cgards , et se contentent
d'éviter leur approche : cependant oti sait qu'ils atten
dent avec impatience des chasseurs des cantons voi
sins pour en purger leur pays.
x
( 477 )
prospectus d'une manufacture de savon patriotique,
a-ussi lucrative que le magasin de M. d'André."*—
yoidtl lisoit la justification de M. de Favras , par
M. ConrJri , et teisoit des notes en admirant l'adresse
de ce dernier, qui , en réhabilitant son frère , a trou\rç
le moyen de faire l'apologie de ses meurtriers. ——
Dom Cknbo.... dans un entresol du Palais-Royal
apprenoit en jurant à lire et à parler françois.
FaucAefi. . dans le boudoir de madame Coulon , rue
de Chinois , préparait chrétiennement son beau
discours contre les prêtres non assermentés.
Dubois Crosse balayoit les bureaux de la guerre, et
cherchoit les moyens de prouver qu'il avoit trente-
trois ans de service, —r— Saint-Huruge lisoit chez
Jousserand une lettre de l'emperçur, fabriquée par
jBrisSv.... en faveur de la constitution. Camille ,
Gorsa... , Noe... , Perle... , Manuc... , Gouve..., &c.
déguisés en chansonniers , faisoient des lectures dans
les carrefours, afin de préparer les esprits au nouveau
massacre d'Avignon. —■— Madame de Sillcr... met*-
tort la dernière main à une satyre contre madame
d'Orléans. —— Pamila donnoit et recevoit dans son
boudoir des leçons d'histoire naturelle et de physique
expérimentale. > Madame Cournant jouoit dans
6a cuisine une scène d'Ariane avec un garçon perru
quier émigrant, &c. &c, &c. On ne peut mieux
prouver l'alibi. De grâce ne croyez sur les Jacobins
que moi ,- qui, comme vous savez, suis secrétaire
intime , et qui n'ai cessé d'entretenir entr'eux et vou*
une correspondance amicale.
Signé Verax.
"vfiHi'iirafy?'™"
AVIS.
J-es personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
-
ma- Première opinion de
N • °r* JM%Lk.MM. Grégoire et
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
* AVIS.
A compter du premier novembre, il n'y aura
plus d'autres bureaux pour les abonnemens de
ce journal , que ceux établis maintenant rue
Neuve Saint- Marc , N°. 7 , au coin de la rue
Favart , 6" celui qui a été établi jufqiûici , ru*
Percée, Jcra abjolument fupprimé à cette époque.
VARIÉTÉS.
Ouantité d'honnêtes gens de tout état, que des
raisons très-valables ont retenus jusqu'à présent à
Paris, attendent pour se rendre en Allemagne, le
décret qui doit dépouiller les émigrans ; cependant
plusieurs personnes ont pensé qu'afin d'épargner un
crime à des gens à qui le crime ne coûte rien , il
faudrait que les pères de famille et les grands pro
priétaires restassent en France , et aidassent de leurs
moyens tous les jeunes gens , et ceux qui ont peu
de fortune , qui partiroient tous pour l'étranger : ce
seroit le moyen de remplir le but qu'on doit se pro
poser , et de braver les fureurs légales ou séditieuses
de la secte des Jacobins.
h— ir' ' ""i i i
Théâtre de Monsieur,
Ce théâtre a donné , vendredi dernier , la première
représentation de la Menteuse par point d'honneur,
comédie en deux actes, en vers. Cette pièce, qui n'offre
qu'une longue série de méprises et de mal-entendus ,
est tombée de son haut. Le public , fatigué de J'en-
Juminure patriotique , .dont nos drames nouveaux sont
( 485 )
tristement colorés, avoit souris dès le premier acte,
aux efforts du très-embrouille auteur ; mais quant au
deuxième acte, il s'est vu perdu dans un labyrinte d'in
vraisemblances ; il a tâché d'en sortir par les sifflets ,
et ce dernier moyen lui a réussi complettement. Les
mensonges que notre pauvre auteur met dans la bouche
de son héroïne , ont paru bien lourds dans un temps
où le plus mince jacobin se pique de revêtir la plus
lourde impertinence , des livrées de la vraisemblance.
En général , ce théâtre joue de malheur pour les pièces
françoises , la médiocrité la plus repoussante en fait
l'essencfe spéciale ; heureusement que les Sarti , les
PaësieUo, et les Chcrubini-, couvrent, par leurs riches
compositions , le déficit françois. Nous ne finirons ce
pendant pas cet article sans offrir à mademoiselle Jossey
notre petit tribut d'éloges ; cette actrice charmante, a
joué un rôle de jeune innocente, avec des grâce»
infinies , et qui lui ont valu les applaudissemens les
plus vifs et les mieux mérités.
Théâtre du Marais.
Le Bcaumarch... flétri sous l'ancien régime par les
verges correctionnelles de Saint-Lazare, déshonoré
par arrêt de parlement , proscrit dans l'opinion de tôt*
les honnêtes gens , est devenu directeur de spectacle.
Las de l'obscurité civique qui obombroite ses lauriers
littéraires , il vient de condamner le théâtre du Marais
à jouer ses drames et ses comédies. Ce barbon des-
(4«7 )
honte , jaloux de toute espèce de célébrité , croit
avoir expié ses forfaits par un silence dé trois ans.
C'est le repos de Phyenne qui , saturée de sang ,
vient froidement ruminer ses ravages dans sa caverne.
Quoi qu'il en soit , ledit Caron vient de donner ,
samedi dernier , la première représentation de la
reprise de son Eu finie, avec des changemens. Celui
^ue nous avons principalement remarqué , est une
diatribe anodine contre les gens de cour, que ledit
Beaumarch... annonce devoir un jour demander l'au
mône en talons rouges. Ceci n'est que férocement
grossier ; mais on s'étonne qu'un homme qui a autant
de bons sens que M. Caron , qu'un homme engraissé
des rapines qu'il exerçoit chez les puissans de l'an
cien régime , et qui faisoit journellement la navette
des antichambres, aux bureaux, vienne dans des
phrases boursouflées-, déchirer les premiers auteurs
de sa monstrueuse fortune. Voilà les seules idées
que la représentation d'Eugénie nous a fait naître ,
peut-être ne ricront-elles pas absolument à M. Caron ,
mais en tout cas
La faute en est au ciel qui le fit si ( Pépithèt»
ad libitum.
AVIS.