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*
(l/Dictl Complet.
r
-46
* Troubles à Ourscamp,
Jeudi Ier. Mars.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
VARIÉTÉS.
Avis au public.
Mme Gas , mère de sixcnfans qui sontà sa charge,
veuve de M. Jean Gas de Nîmes , dont les malheurs
affreux sont connus de toute la France, a l'honneur
de prévenir le public qu'elle vient d'établir un cabinœt
littéraire sur le boulevard , en face de l'Opéra, dans
lequel on peut , moyennant une légère rétribution , se
procurer la leéture de tous les journaux & gazettes.
'Il""'
SUPPLÉMENT
Au n°. «.«r..<
D U J ÛURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILL1:
VARIÉTÉS.
Nous sommes chargés de rappeller à M. Duc...
la promesse qu'il avoit faite d'abandonner sa coalitioa
Tome II. Année 179a. B
f
avec les Briss..., les Condsr..., & autres amis^.s
noirs , faisant égorger les Iblancs. On reproche à
M. Duc... de n'avoir pas tenu sa parole, & on
l'assure qu'il ne tardera pas à s'en repentir.
Changemens de bénominations.
Le club, ci-devant des jacobins , aujourd'hui
l/lîÔTEL DES ARISTOCRATES. #
Le château , ci-devant de tuileries , aujourd hui
le GRAND CHATEIET.
mm
Il y a à Rochefort, ville connue par son port dé
marine royale, un certain médecin , nommé Pc laf....
qui possède un talent peut-être unique dans le monde:
il connoît au simple attouchement du pouls si un
homme est aristocrate ou démocrate ; que je suis
heureux, disoit-il , l'autre jour, je suis à même de
poignarder tous les mauvais citoyens qui me tombe
ront _ entre les mains : depuis ce mament-là il a
acquis la pratique de tous les aristocrates du pays ,
qni aiment bien mieux .mourir de cette manière 1£,
que de la façon lente , quoique dure, avec laquelle
le sieur Po.. tuoit auparavant les malades.
JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
D. E très-obscurs folliculaires qui semblent avoir
jr sa tâci,e de déchirer périodiquement M. de Calonne,
croient apparemment faire preuve de génie 6t de pro-
b té , en refusant l'un & l'autre à ce ministre. Eh,
me- sieurs ! de grâce , un peu plus d'indulgence , vous'
battez 'votre nourrice. Ce h'esc pas assez d'être cités ,
on ne sait trop pourquoi , comme les Tacite du dix-
Imiti^Tûe siècle . encore faudroit-il se piquer d'un peu
de bonne- fui , 8c sur-tout de reconnoissanse. Si la
grande entreprise qui se médite, & dont M. deCa-
lourie est l'ame , est couronnée par le succès , c'est à
lui, à lui seul que, vous le devrez. C'est lui , dont
la politique habile a su éleiStris'er tous les cabinets de
l' Europe, long-temps spectateurs immobiles de nos
funestes démêles. 'C'est lui , dont le brillant génie , se
jouant des difficultés presque incalculables qui l'en-
vironnoient , a trouva -l'art de réunir les intérêts les
p!us divisis , & de les diriger vers le but auquel il
ii. arche invaiiablement. C'est lui, en un mot, qui,
rui ; a nt dans les revers une énergie nouvelle, est allé
réveillé Te comte d'Artois qui dormoit à la cour de
son beiu-père , il le place à la tête de la noblesse
françoise , recrée un parti qu'on croyoit écrasé , &
f.iit trembler à leur tour les factieux dans leurs pro
pres foyers. Si l'on ajoute à ce tableau d'autres traits
N
i 19 )
encore, si l'on ajoute, dis-je, que ce ministre e=t
arrêté presque à chaque pas par les manœuvres sou
terraines d'une faétipn toute puissante , de la fatlion
Bal-Jau... , en un mot, qui^juré sa perte, alors,
dis-je , on se sent partagé eiwre les sentimens d'ad
miration qui lui sont dus , & la juste indignation
qu'inspirent les lâches- clameurs de ses vils détracteurs.
Pour apprécier M. de Calonne comme il le mérite ,
il faut l'avoir va dans les circonstances de sa vie i s
plus critique», & pour ainsi dirç , les p*|s désespérée: .
C'est quand le péril est estrême que son ariie est le plus
inaccessible à la crainte , & qu'il déployé les ressou!çe>
les plus imprévues & les plus étonnantes. Comme
Antle , s'il tombe, c'est pour se relever avec pi us .4e
force , & jamais il n'a voit paru si grand que depuis
sa disgrâce. ,
Après autant de titres à la reconnoissance de tous
les vrais françois, on est ^en droit de mépri'.cr les
injures clandestines de MM. R.... &P.... Laissons
les tonner incognito dans leurs feuilles inncce.ites ;
leurs traits impuissans n'effleurent pas même ceux
qu'ils croyent déchirer ; mais terminons en cb-cn a;it
que toute la tourbe des monarchiens honore M . de
Colonne de sa plus cordiale aniir.adve?sion ; c'est !e
plus beau panégyrique que nous puissions fare de
ce ministre. De Vll. "'
(n)
honorer son bienfaiteur , lui répond : eui , mon frère,
je suis un méchant, un coupable, accab'ez-moi de
noms encore plus détestés , &c. &c. Je mérite, s'écrie
Car.., h haine des sots, des médians & des hommes
vendus ; mais ce n'est pas-là l'état de la question ,
on peut mériter tout cela & avoir fait un volj avec
effraction , qui fait qu'on a mérité & qu'on mérité
encore la potence.
.y
( 24 )
en uniforme de maréchal de la nation , bardé de cor*
dons , ayant l'epée à la main & dans une direction
horisontale , comme un homme prêt à commander ;
son bras gauche est pendant, & la main du même
côté tient le bâton fleurdelysé. ■*— Sous les pieds
de ce personnage est écrit : Lukner , & plus bas,
Guerre offensive, /
Vis-à-vis de ce guerrier , l'on en voit un autre de
même espèce , tenant un bouclier de sa main gauche ,
& en opposition à l'épée de Lukner. Sous les pieds
de celui-ci est écrit : Rochambeau, & plus bas,
Guette défensive.
Entre ces deux illustres personnages , il en est un
troisième , en habit de général de milice , & d'une
stature plus haute, plus élancée, regardant avec une
lorgnette les deux champions qui sont sur la terrasse
du devant. La main gauche de celui-ci e?t dans la
poche de son gilet; son air est contemplatif, & sous
ses pieds est écrit; Lafayette, plus bas, Guerre
h l'aiL
J'ai l'honneur d'être, messieurs , votre très-humbk
& très-obéissant serviteur ,
L- C. de Baruel Beauvert.
CHARADE.
Otez une r de mon premier ,
Vous a'iez doubler mon dernier,
Sans rien ôter à mon entier.
Far Ai. Georges.
Le mot se devinera facilement par les amateurs.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIETES.
L'hipfop9TAME des .patriotes Saint-Huru... esta.
Avignon, où il a eu avec Jordan une entrevue si
pathétique , qu'elle a fait répandre un torrent de
Tome IL Année 1792. D
larmes à tous ceux qui en ont été témoins. — Saint-
Huruge est parvenu à le rassurer entièrement , lors
qu'il lui a juré, sur son honneur, qu'il alloit em
ployer le verd & le sec pour faire triompher le vrai
patriotisme. — Une ciijjonstance a pensé tout gâter,
c'est que dans le nombre des assignats de 500 liv.
qu'il distribuoit, il s'en est trouvé quelques-uns qu'on
a reconnu pour être faux , & qu'il s'est empressé de
Remplacer pour éviter d'être mis en prison.
-JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
-
■' • W
ment les ministres , on dit qu'ils ont perdu la Con
fiance de la nation j ce sont bien plutôt les tailleurs
qu'on devrait déclarer avoir perdu la confiance de la
nation , regardez dans quel état ils nous laissent ;
mon ami, dit un autre , si les tailleurs ont mérité de
perdre notre confiance , il paraît que nos députés ont
bien perdu la confiance des tailleurs. •• -
-•
( 35 )
jouis m'a mis dans le cas de n'avoir rien à sollicite*
pour moi, mais j'ai souvent, -demandé & obtenu des
secours pour nombre d'infortunés. Leur reconnois-
sance m'autorise à les publier ? & la nature des cir
constances m'en fait un devoir.
Je vous prie en conséquence , monsieur , de vou
loir bien m'accorder par fois une place dans votre
journal ; on verra que s'il est des cœurs ingrats , il
en est aussi de reconnoissans, qui , n'oubliant jamais
la main qui les a secouru, lèvent les leurs vers le ciel,
pour lui demander de veiller a la conservation de leurs
bienfaiteurs augustes.
J'ai l'honneur d'être, &c.
M. D. L. V.
IIHWIIWa»»
■•. ■: '.'-. ■■■ ,,J
'•> ? ■ '■ i
Kers pour mtttrt au bas du portrait; du marquis
LE Fil. .t..
Fut-il marquis ou chevalier,
A la noblesse il fit injure ;
Depuis qu'il s'est fait roturier, *
Il déshonore la roture. -. \ q
-
( 36 )
contre moi & contre les personne? inculpées dans cette
malheureuse affaire. Tous les honnêtes gens de Pé-
torne & des etiviio s ont applaudi à ce jugement.
Vos le dburs apprend. ont avec si.t.sfac~tion le triomp; e
de l'innocence.
Signé, Cakov , curé de Maurepas.
M
(37 )
Le fleuriste revient.... Quelle douleur amère \
Tout est perdu , tout est détruit.
Ah ciel! Qu'as -tu fait ittalheureuse !
Dame taupe lui répondit :
Je n'ai point été paresseuse.
Vois mon travail , tout est bie:i labouré ;
C'est saris raison que tu fulmines j
Voilà tes fleurs, rien n'est d.-naturj
Je n'ai coupé que les racines.
Par le père Jong-Livt 3 tke kïng of C ,
Anglais d'origine.
Carricatures nouvelles.
i La première représente un jacobin tans-culotte
ppurruivaiit avec an couteau à la main un autre ja
cobin qui se défend à coup de bâton , des chiens de :
bouchers aboient après; un juge arrive pour mettre
le hola. — On lit au bas de t estampe. -—- La cour
DES PAIRS. ■ v.îvO
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Prix de l'argent.
Hier pour 169 liv. 10 sols en assignats, on avoif
100 livres en argent.
Pour 4.3 livres en assignats , on aveit un louis d'or.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIETES.
^
( .55 )
gens , guerre aux jacobins"; il faudra V-ir si cinq à
Hïx cent mille brigands cjui composent cette horde
ridicule, pourront faire la toi au reste du genre humain.
Carricature nouvelle. »
Elle représente l'intérieur du sallon où s'est tenu
le conseil de guerre qui a jugé l'affairé de M. le
marquis de J , & de M. le comte de Car... Oh
y voitM. de J sous l'habit d'un feuillant ,1a tête
entourée d'une auréole, représentant une lune, dont
la pâle clarté illumine de ses rayons incertains le chef
des juges. On voit à côté de lui M. de Car. .
tenant sous son bras un livre sur le dos duquel on
lit : Correspondance secrette de M. le-jnarquis de /....,.;
avec Fiançais de J son neveu, députe à ras
semblée nationale. — Il faut être au courant des
intrigues qui agitent dans ce moment la cour de
Coblentz , pour bien saisir toutes les allégories ré
pandues dans cette estampe , où une dame paroît jouer
un grand rôle.
Se vend chez les marchands d'estampes du Palais-
Royal , & sur-tout sur les quais , où les jacobins n'ont
pas encore osé donner les ordres qu'ils ont donnes
au Palais-Royal relativement aux carricatures.
■■> Mil ■
Prix de l'argent.
Hier pour 169 liv. 10 sols en assignats, on aveit
100" livres en argent.
Pour 43 livres en assignats , on avpit un louis d'or..
J OU R N AL .
DE LA COUR ET I>£ LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Nouveauté littéraire..
Le maréchal en. France Lvk... , pour se distraire
de l'oisivetc dans laquelle son commandement va se
Litanies patriotiques.
Sanfta patrona
Oora pro nobis.
SaniSta patria
Miserere nobis.
De Car;iT (iara, Gorsa.
Libéra nos domine.
Brissot , brigands , & cœtera
Libéra nos domine.
■ Domine salvum f.ic regem
Te rotramus' audi nos.
C AR R I C A T URE Bo'uTBltl.
Brochure nouvelle.
- ' L'art d'arranger les principes de quelques ci-devant
aristocrates avec la nouvelle constitution ,
par le moyen d'un emploi militaire , appuyé de 500
liv. d'appointemens par mois , qu'on exerce au club
des feuillans, dans les salles de speiStacle ou dans les
cafés de Paris.
Brcckurt in-%Q. rédigée- par le ministre LivoTE,
t— Ckc[ les marchands de nouveautés. •„
KRIX DR I. ARGENT.
Hier pour ifcgliv. 10 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent.
Pour 43 livres en assignats , on avoit un louis d'or.
-■] OURNAtS
VARIÉTÉS.
La tranquillité publique se rétablit enfin tous les
jours , & tout annonce que nous voilà enfin sortis
Tome II. Année 1792. I
S
( 66 )
de nôtre admirable révolution... Le peuple de Dur-
kerqut continue d'être en pleine insurrection , & U
force publique refuse de inaicher j des brigands vien
nent d'égorger le maire d'Ltampes qui vouloit faire
respecter & exécuter les loix ; d; tous côtes on ap
prend de nouvelles horreurs : tous ces malheureux
evénemens donnent lieu à un dilemme bien simple :
ou les nouvelles loix qu'on nous a données ne valent
rien , ou si elles sont bonnes , ceux pour qui elles
iont faites , ne méritent pas de les avoir.
,
Malgré les efforts des jacobins & de leurs journa
listes , il n'en est pas moins très-vrai que plus de
quatre mille ouvriers ont présenté au roi une adresse
très-sage, très-bien raisonnée, & remplie des senti
mens d'amour que les vrais françois auront toujours
pour leurs souverains ; quel contraste présentent ces
braves honnêtes gens , avec les jacobins & autres
brigands de toute espèce,
jA — ———»~~
On dit que les jacobins veulent absolument im
poser leur veto absolu fur le nouvel -opera d'Adrien,
1°. parce que la pièce est sage & honnête ; 2°. parce
qu'il doit paroître sur la scène deux jolis petits che-
(«8 )
vaux , dont la blancheur & la propreté seroit un con
traste trop frappant , a/ec de vilaines rosses à crins
ébouriffes qu'on voit dans un certain spectacle , &
30. parce que les jacobins ne veulent plus souffrir
d'harmonie dans aucun pays, même dans celui des
fées ; ce considéré , ils onr, dit-on, décrété de mettre
le feu à l'opéra , en cas qu'Adrien y parût ; expédition
que le sieur Crepitus , placé entre la loi & l'opinion'
publique , ( des brigands ) laissera exécuter très-
tranquillement. :-i:03
—i—r)T9-i;;?.ie
Histoire de Fidel.
Toute la France a gémi sur la nuit du 5 au 6 oc
tobre , & ma plume se refuseroit à retracer les détails
de ces scènes atroces ; mais parmi les victimes du de
voir qui succombèrent à cette triste époque ; les âmes
honnêtes regrettèrent sur-tout un garde-du-corps du
roi , que les cannibales massacrèrent au milieu du parc
de Versailles, & qui , fidelle à l'honneur , à son roi t
expira en le défendant. Cette conduite ne fut sans doute
pas assez remarquée ; l'être infortuné qui en fut la
victime & le héros, appartenoir, à un corps où de sem
blables traits sont trop répétés pour exciter l'admira
tion ; mais en mourant il laissa un chien , Fidel , (c'étoit
son nom , & il se montra digne de le porter.') Fidel
s'attacha au corps de son maître avec une expression
d'abattement , un sentiment de désolation dont lac
( 69 )
meilleure mère qui a perdu son fils pourroit être ja
louse ; il s'empara de ce cadavre, & ne le quitta plus
qu'au moment où la terre reçut sa proie ; alors ses
cris, ses gémissemens..... J'abrège des détails que je
n'écris qu'avec un sentiment pénible. Il s'est écoulé
plus d'une année depuis cette fatale journée , & tous
les jours-, Fidel , le bien nommé Fidel , vient pleurer
à l'endroit où il perdit son maître ; je n'exagère pas ;
on distingue les sanglots de cet animal , & ni la pluie ,
ni le froid ne l'empêchent de remplir ce pieux devoir
à l'heure accoutumée.
Ce pauvre chien mourra sans doute bientôt de dou
leur & d'ennui; eh- bien, je désirerois qu'il m'appar
tint ; je le plâcerois encore après sa mort aux côtés
de son maître , comme il y fut pendant sa vie ; je plan-
terois dans cet endroit quelques saules pleureurs, quel
ques arbres funèbres , & sur la pierre qui couvrirait
leurs cendres , j'écrirois :
D'un chien près de son pauvre maître,
... X^à les restes sont réunis;
Son amour servira peut-être
De reproche aux ingrats , de modèle aux amis.
Je ne sais si 'dans' toute cette scène douloureuse, on
ne trouveroit pas quelque situation qui'pût prêter au
pinceau d'un habile artiste; M. Greuze dont l'ame
pure & les talens sont si bien connus , en tireroit sans
doute un parti bien heureux. Je l'engage en mon par
ticulier, à prendre l'histoire de l'intéressant Fidel pour
sajet de son premier tableau ; je suis convaincu que
des traits de ce genre, conviendroient parfaitement à
la mélancolie de son pinceau & à l'honnêteté de son
ame ; je puis au reste attester la vérité du fait. ' !
Dendon-Julet.
Prix de l'argent.
Hier pour ifeo. îiv. 10 sols en assignats, on avpit
ICO livres en argent. *
Pour 43 livres en assignats , on avoit un louis d'or.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,
LaFontaine.
—-———————— —■
IApologix imitative des assignats , par Foltaire ,
dédiée à l'assemble nationale.
Je me fais un plaisir extrême
De parler sur la fin du jour ,
De vers , de musique & d'amour,
Et pas un mot du système, (i)
De ce système tant vanté ,
Far qui nos héros de finance, .
Emboursent l'argent de la France ,
Et le tout , par pure bonté !
Bareils a la vieille sybille,
Dont il est parlé dans Virgile,
Qui , possédant pour tout trésor ,
Des recettes d'iinergumcue ,
Prend du Troyen le rameau d'or ,
Et lui rend des f;u;!!es ce chêne.
Epi m s en wrs, tom. 3 , ép. 19.
• ( 1 ) Le système de L;iw, qui bouleversoit la France.
V A R I E T F. S.
J.L faut lire avec défiance les relations que les feuilles
dites monarchiennes nous donnent de ce qui se passe
à Coblence. Elles sont toutes plus ou moins infidèles;
Tome IL Année 1792. K
( 74 )
à les entendre , tout y va en décadence ; en revanche ,
les personnes mieux instruites savent que jamais les
émigrans n'ont eu pJus de raisons de se promettie un
heureux succès d« leuis travaux èi de leur constante.
La joie perfide que font cciater les monarchiens à
chaque nouvelle J'outre- Rhin qu'ils croient désas
treuse, devraient au inoins faire ouvrir les yeux sur
leurs vues secrettes. C'est une poignée d'intrigans
avides qui voudroient tout envahir , les grâces , les
honneurs- èi l'autorité , en immolant à leur ambition
jjarticulicre cette brave noblesse que nous avons vu
si généreusement quitter ses foyers, & braver tous les
traits de la persécution pour sauver la France , &
prévenir sa dissolution totale.
C'est dans le sein même de Paris q**e s'est formée
cette faction amphibie , infiniment plus dangereuse
que celle des jacobins , puisqu'au moins cette der
nière marche à découvert , tandis que l'autre se cache
dans les détours les plus tortueux de la politique &
de l'intrigue. Au reste, malgré la sinuosité de leur
marche , ils se trahissent à chaoue pas; suivez-les un
instant , & vous verrez que leur sein le plus pressant
est constamment de décrier le parti des princes, & de
dire ces injures à M. de Calcuiu. Le grand crime de
ce dernier eit de les avoir démasqués. C'étoit les
livrer à l'opprobre 6i les étouffer clans le berceau ;
aussi ne le lui pardonneront-ils jamais.
Les cinq^ages-
A I R : De la grande Jacqueline*
Messieurs , un petit mot d'affaire ,
Urj mot sans plus , & j'ai fini.
L'âge d'or est passé ; celui d'argent aussi :
Tous les deux n'ont biillé qu'un instant sur la terre ;
Bientôt l'âge d'airain , remplaçant ce dernier v
( . Quand on commençoit à s'y faire ,
Fut chassé par l'àje d'acier.
C'est celui-ci , messieurs > qui nous fit tant crier ,
Et qu'aujourd'hui , dit-on , plus d'un sage regrette ;
A son togr il fait place à l'âge de papier ,
Dieu nous garde de l'allumette.
Le carnaval a la mode.
Air : Des portraits à la mode.
Rire, sauter, pendant le carnaval,
Chanter le jour , la nuit courir le bal ,
Faire l'amour , tantôt bien , tantôt in,al ,
C'ëtoit l'ancienne méthode.
Mais de sucre piller les magasins,
Se déguiser en vils républicains ,
Et des devoirs pratiquer les plus Saints,
C'est Je carnaval à la mode.
* ■
Fêter sa belle & non la nation ,
Chérir son prince & non un Péthion ,
De le prouver, saisir l'occasion,
C'étojt l'ancienne méthode.
Braver les loix p*ur plaire au sieur Carrât,
Changer en club notre nouveau sénat ,
Et Manuel en grave magistrats ,
C'est le carnaval à la mode.
Prix de l'argent.
Hier pour 169 li v. 10 sols en assignats, on avoît
ico livres en argent.
Pour 43 livres en asfignats , on avoit un louis d'or.
nacr^Lfjtianw^nnyiin
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal do!t tritut au malin.
La Fontaine.
-
( 8a )
•VARIÉTÉ S.
s
( 86 )
eobirts ou affiliés de jacobins , qui au lieu de défendre
la cause de la liberté , vont au contraire combattre
en faveur du despotisme de vils tyrans plébéiens qui,'
cmame on l'a dit hier dans l'assemblée, veulent plonger,
le peuple dans l'anarchie , pour le dominer à la phee
des rois.
Prix de l'argent.
Hier pour 175 liv. 10 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent. •
Pour 43 livres 10 sols en assignats, on avoit un
louis d'or.
aegggBggggggggg'gHggg a ses -gyr*
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , A' . 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
I4 prix de l'abonnement est pour un mois 3 de 3 Av.
pour Paris, et dt%l. 1 sfpvur la provinct J'i . dt {.art.
xto ,- rfîh, La demoiselle Cayol ;
' -' ■*-■ "- *■ bouquetière , assassi-
JOURNAL . ."
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
Tout faneur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.
VARIÉTÉS.
U N député vertueux & sensible , & par conséquent
inconstitutionnel , énonça à la tribune , dans la scance
du 6, une opinion qui choqua toute la partie sensée
de l'assemblée. Suffoqué de remords, il rétracta.
son opinion , & après avoir pleuré comme un veau ,
il s'en rapporta à la générosité de ses collègues.—
Renvoyé au comité lacrimal.
' '.■ i
La banque au pair de M. de Vauvi.... alloit
encore hier le mieux du monde.
( 9i )
KS2CSSS
CaRRICATURES NOÏÏÏEltES.
Nous invitons les amateurs de carricatures , à se
procurer le plutôt possible celles qui p3roissent au
jourd'hui , car l'empressement des acheteurs est si
grand , que pour peu qu'on retarde à les acheter, on
nen trouvera plus. Il en paroit neuf, l'une repré
sente le casse-col des jacobins ou le pouvoir exécutif
a cheval sur la constitution. —— La seconde , Fil
f 94 î
lette amoureux de son modèle. -*— La troisième , Te
branle d'Autun. La quatrième, la réépublique
de madame de Condor. - La cinquième , le grand
dtbandement des troupes anti-constitutionnelles. ——
La sixième , adoration des patriotes à l'aspeâ d'un
gros sol. — La septième , cas des assignats che^
i'"étranger. — La huitième , jeu de l'émigré ; au pre
mier coup, c'est bien joué. —— La neuvième, les
héritiers de la constitution.
Carricatures.
Les héritiers de la révolution , l'adoration d'un
gros sol. Le cas des assignats dans les pays
ctranger j par l'auteur du Faux-pas.
Annonce.
Journal de la noblesse , de la magistrature , du sa
cerdoce & du militaire , & celui du défenseur des op
primés réunis, par M. Delacriex... Dieu & l'hon
neur.... Ce journal , qui paraît de deux jours l'un,
depuis le mois de décembre 1790 , paraîtra tous les
jours, à commencer du premier avril prochain; le
prix de l'abonnement , franc1 de port , pour Paris , est
de 9 Iiv. pour trois mois , & de 10 liv. 10 sous pour la
province. On peut s'abonner pour six, pour neuf mois,
& pour l'année. On souscrit en province chez tous
^ïes directeurs des postes du royaume & des pays étran
gers , & à Paris, à l'imprimerie du journal , rue de
la Corderie , n°. 2. On se fera un vrai plaisir d'insérer
(pour les abonnés) sans aucun frais, tous articles.qui
pourront intéresser les différens objets qu'embrasse ce
journal, '[sauf examen & rédaction lorsqu'elle paraîtra
nécessaire , pourvu qu'ils puissent y entrer dans la
proportion de l'étendue qu'il comporte , qu'ils soient
adressés, franc de port, directement à l'auteur, &
"signés. On gardera un secret inviolable sur les signa
tures , lorsque les auteurs désireront ne pas être connus
DE L ARGENT.
Hier pour 175 liv. 10 sols en assignats, on avoit
IOO livres en argent.
Pour 43 livres ia sols en assignats , on avoit un
louis d'or. . .. . ,
JOURNAL ■-
DE LA COUR ET DE LA VILL'i;'
■ ■ ••' ' ' - r
Tout faiseur de Tournai doit aibut au malin»
Ia Foutaise. .*'
'■ —1 : -
Bénissons les philosophes qui ont appris aux hom
mes qu'il faut prodiguer ses biens & sa vie pour son
roi, fût-il de la religion de Mahomet, de Confucius ou-
de Z'oroastre.... La'' philosophie est simple , sans"
envie, sans ambition, elle médite en paix loin du'
luxe, du tumulte & àzè intrigues; elle est indul--
gente ; elle est compatissante; sa main pure porte le
flambeau qui doit éclairer les hommes ; elle ne s'en
est jamais servi pour allumer l'incendie en aucun lieu
de la terre ; sa Voix est foible ,* mais elle se fait' en
tendre ; elle dit , elle répète : Adore^ dieu ,-serve^tet-
rois , aime[ les hommes, (ij
Foliaire , tom. 32 , pages 521 , 526.
■ > , . . ''—-—■— h n ii
VARIÉTÉS.
Léopold est mort. Cet événement donne encore une
fois aux intérêts politiques des puissances , une direc
tion nouvelle & imprévue.
Tom* II. Année 1792. N
( 9« )
La joie puérile qu'à fait éclater à cette occasion la
tourbe des jacobins, est une preuve de leur profonde
jmpéritie , &c de l'ignorance totale où ils sont, des res
sorts secrets qui dirigent dans cet instant les rouages
de la grande machine politique.
Il est une vérité dont ils devruient mieux être péné
trés ; c'est que le coup le plus funeste qu'on pût leur
porter , ce seroit de les laisser aller , & de ne leur op
poser aucun obstacle. Cette portion de jacobins qui
appelle la guerre à grands cris , calcule bien plirs juste
& sur des données bien plus conséquentes aux grands
principes.
.Ils ont senti qu'ils ne peuvent se dérober aux dan
gers qui les environnent .qu'en se précipitant dans des
dangers nouveaux. Le jdtsespoir double leur énergie &
leurs moyens. Au premier pas rétrograde , ils .sont
perdus. Il es* vrai^qu'au T>out de leur course ils trou
veront l'abyme.
Quoi qu'il en soit , nous voilà dans la crise , & à la
veille des plus grands événemens. Q\icl vaste champ
ouvert aux calculs de l'homme d'état , & à la médita
tion du philosophe \
AVIS.
M. Blanchard, citoyen de Calais , prévient MM-
Fabrt d'Egl , Cli..'.. , de C... & autres maîtres
d't'cole modernes, qu'il tient toujours à leur disposition
un magasin de parachutes : il offre pareillement ses
services, dans ce genre, à MM. les ministres , &'
tous ceux qui pourroient avoir quelques prétentions
au ministère : l'accident récent de MM. de &erb.-<
( «3 )
& à'Egl , doit engager MM. les auteurs & MM.
les ministres , à ne pas faire des demandes trop tar
dives de parachutes.
Prix de l'argent.
Hier, pour 175 iiv. 10 sols en assignats, on avoit
ÎCO livres en argent.
Pour 43 livres is sols en assignats, on aivoit us
louis d'or. ,
JOURNAL
CE LA COUR ET DE LA VILLS.
VARIÉTÉ S.
Carricature nouvelle.
Elle représente le général Bender , botte comme
on sait, faisait danser entre ses jurnDes, les oli
vettes au gênerai Couine & au ministre Gra
vités 'ls soat vêtus de l'uniforme d'otneier général,
mais d'ailleurs costumes comme les petits chiens, à
qui on fuit jouer la comédie.—— Le graveur lui a
placé au derrière , on ne sait trop pourquoi , une queue
en trompette. — i.e général Benoer tient .un petit
martinet , avec lequel il les fait pirouetter. On voit
sur !e bord opposé d'une rivière, les maréchaux Luc...
& Rocham... qui r. n^ent leur bâton de maréchal ;
le général la F aï...., qui a l'air d'un mouton qui
rêve, les regarde faire, U, le comité militaire paraît
furieux de ne pouvuir pas taire discontinuer cette danse
aristocrate. J
•smaagBsasaeau*'-
Prix de l'argent.
Hier, pour 158 iiy. en assignats, on avoit ico liv.
en argent.
Pour 38 livres en assignats , on avoit un feuis d'or.
v
A\ • '»• Jvç&jli jL.'isurrcaitn a Douai»
Jeudi i< Mars. AjVy^
•: JOURNAL ;.':
... t
Dri l.A COUR ET DE LA VILLE.
Ahicboti,
II y a quelques jours que M. Dubertran» ,
encore ministre de la marine , communiqua au roi
un mémoire sur le parti à prendre dans la cruelle
position où les honnêtes gens se trouvent, S. M. en
rut très-satisfaite, & crut devoir le communiquer à
son conseil > en exigent de chaque membre le secret le
plus stricl ; ils l'applaudirent d'un commun accord , &
se séparèrent après avoir renouvelle leur serment.
A peine la Linote des ministres eût-elle pris son
essor , qu'elle s'empressa de voler vers sa cage A on
se doute bien qu'elle y trouva sa grosse baronne &
l'enfant gâté Mathieu , à qui elle sifia à l'oreille
ce qu'elle venoit d'entendre an conseil. —— L»
»ondoN baronne voulut absolument savoir ce que
sa chère Linote venoit de dire, à peine en fut-elle
instruite , qu'elle fut tout raconter à Condor. ■■'«■
Le roi instruit de cette indignité , lui a retiré sa cori'-'
fiance , au grand mécontentement de certains créan
ciers qui n'ont pas Saisi la balle au bond comme
tant d'autres.
( «9 )
EFFET PERDU.
Il s'est échappé d'une maison de la rue Chamsië
d'Alain, une levrette grise, nommée Mimi V ALLES;
on croit que son attachement pour le doguin de M. de
M as si lui a fait tourner la tête. — On recompensera
les personnes qui en donneront des nouvelles, ou
qui la ramèneront rue Saint-Marc, n°. 33.
M U S I OU E NOUVELLE.
">
"",, ; .' i ir" "" •" ,'■ ',■' ."' >-," ! s i
SUPPLÉMENT
Au N°. ie, 1
DU JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Du Jeudi 15 Mars 1792.
Livres nouveaux.
Mémoires divers d'agriculture , par M. Duvaure,
cultivateur , membre des diverses académies & so
ciétés à'Agriculture. Prix , 3 liy. Se trouve à Paris ,
chez Delalain , rue Saint-Jacques , à Lyon , chez Ja-
quenot , grande rue Mercière , à Grenoble , ch:»
Giraud , au Palais , à Valence, chez Aurel.
L'auteur de ces excellens mémoires , n'est point
un de ces cultivateurs de cabinet, qui font un système
d'agriculture , comme nous voyons nos politiques du
jour forger des systèmes de législation. Son ouvrage
n'est que le résultat de ses observations , & mérite
d'être classé parmi les productions de ce genre les
plus utiles & les plus distinguées.
Le réveil de Louis XF1 , ou les matinées secrettes
des tuileries. A Paris, che[ Cachet , rue Ù hôtel Ser
pente, & che[ Senneville , au Palais-Royal.
Le titre de cet ouvrage est piquant, mais ce qu'il
est essentiel de remarquer , c'est qu'il renferme dans
le cadre le plus ingénieux , des vérités importantes
exprimées avec autant d'énergie que d'éloquence.
Nouveau plan de constitution présenté par MM. les
émigrés à la nation f'rançoise , par Ai. le chevalier
Tinseau d'Amondans , capitaine au corps royal du
génie. A Jlforms & çhe[ tous Us marchands de nou
veautés.
Quand on a lu cet ouvrage, on voit l'intervalle
immense qui sépare le plan d'une constitution sage
c.a î
& raisonnable , de ce cahos informe nommé consti
tution françoise.
Histoire de la conversion d'une dame Parisienne,
éente par elle-même. — Che[ Lahemand, sur le Pont-
Neuf, n°. 19.
Quand les raisonnemens sont appuyés sur les faits,
ils en reçoivent une double énergie. On lit avec le
plus vif intérêt cette brochure.
Le chisme démontré, ou les nouveaux chismatiquts,
—— Che[ le même libraire.
L'auteur de cette brochure ne fait pas des décla
mations, mais il prouve , & sa marche est constam
ment «clairée par le flambeau des autorités les plus
respectables.
Nouveau diclionnaire pour servir à l'intelligence
des termes mis en vogue par la révolution. — Che{
Crapard , rue d'Enfer, n°. 129.
Définir des termes , éclaircir des idées , & sur-tout
prouver que : point de moeurs , point de liberté ; tel est
le but de l'auteur. Nous devons ajouter qu'il le remplit
parfaitement. Utile dulci.
Vendredi 16 Mats.M'^^1
JOURNAL
DE LÀ COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
' • t
y nn A .Iï aœoT
( "3 )
quelle il les traite de camarades : il engage forterrîent
lesdits camarades à se faire prorwptement jacobins
comme lui ; alors il promet de les régaler avec de bori
vin de Grave qui sera beaucoup plus agréable pour
eux que le miel de Narbonne.
J O U RN AL ;•
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Les jacobins , M. de la Faye.... k la horde des pré
tendus amis des noirs , machii e it infernabment, dit-
•n , pour forcer le roi à nommer au gouvernement
de Saint-Domingue un phihntrope de leur caverne,
à la place de M. le marquis de Maillé , qui réunit
Tome IL'Année 179a. R
les voeux de tous les propriétaires colons ; on espère
arec raison , que le roi tiendra ferme à son premier
choix ; au reste , ne seroit - il pas temps de corn-.,
battre les brigands à armes égales , en m; niant à
Saint-Domingue de préparer à tout général jacobito.
& compagnie, les honneurs à' uà triomphe noir-
veau. Il est douloureux pour des âmes honnêtes ,
de prendre un certain parti ; mais si les Américains
veulent triompher chez eux , qu'ils n'oublient,
jamais que pour y déjouer là race exécrable des
jacobins , il faut qu'ils sachent oser être cent fois plus
jacobins qu'eux, puisqu'ils n'ont ni la bon esprit, ni
l'habileté de rétablir dans leur île un ordre de choses
qui les sauveroiejit. ( que font-ils de leur sucre &
de leur café). Cela vaudroit mieux que de sottes as.
semblées , où malgré le pathos & les belles phrases ,
on prouve tout au plus que la générosité envers les
scélérats , & de stériles soupirs , ne sont que bêtise &.-
lâcheté. Tranchons le mot , le poste des Américains
n'est plus en France ; qu'ils aillent se battre che*
eux contre les brigands de toute espèce qui d.vastent
leurs possessions , les exterminer ou mourir bravement
en défendant leurs foyers. Ils emporteroient au moins
■en mourant, l'espoir certain d'une terrible vengeance
dont leur métropole ingrate ne sauroit éviter les suites
épouvantables. ., ',.
Par un Américain , qui se nommera à M. de la
Fay.... yil l'exige. —
«ouiS
-,
f 133 )',
fue cette haïsse du numéraire ne s'arrêtera pas, —
çue la trésorerie nationale est suffisamment pourvue ,
■ifs qu'enfin dans uivx jours, on refusera l'argent
à 2,0 pour ICO.
AVIS.
On désireroit trouver une grande salle à louer pour
le 24 de ce mois jusqu'au 9 avril , soit dans la rue de
Richelieu ou le théâtre italien. S'adressera M. Fal±
professeur de physique, rue Saint-Honoré , n°. ift
( 13* )
Carricature nouvelle.
On voit un brissoteur représentant sur une dps
nouvelles salles de spectacle de la Grève, sous la
direéYion du sieur Charlot ; il est attaché à un
poteau garni de l'écriteau ordinaire. — Il pérore 1s
public, & finit par dire : -— Je dis , et vous
POUVEZ M'EN CROIRE , LE MINISTRE DES AFFAI
RES ÉTRANGÈRES EST UN COQUIN. —— Un des
spectateurs en réponse- à ce que vient de dire le repré
sentait , dit: —— Camarades , cela doit être,
car marchand d'oignon, &c. — On applaudit ,
& on part pour aller arrêter M. de Lessart.
pwyxwo*—***
L'autre soir en sortant de cet affreux palais ( i )
Où l'on trame hautement les. plus lâches forfaits,
J'entrevis près de moi le régicide maître ;
La rage me saisit à l'aspect de ce traître.
Précipitant mes pas, j'allois dans ma fureur
Mais je cédai bientôt à la voie de l'honneur:
Arrête , me dit-elle , épargne un misérable ;
Il ne t'appartient point de punir un coupable :
Lorsque Thémis un jour aura repris ses droits ,
Tu lé verras tomber sous le glaive des lois.
——W ——'» »■•
AVIS.
Un jeune homme qui sait lire , écrire , panser Ici
chevaux , 8" conduire une voituie-, offre ses services
à ceux qui pourraient en avoir besoin. ——>' Il loge
cheç U sieur Violette , rue Poissonnière , ne. 7.
■ .
N"' l8' ^^é^ Troubles de Twhust.'
Dimanche 1 8 Mars.
J OU R N AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malins
La F o N T a i n t.
i■ . .1 .
Si l'amour du pays doit ici prévaloir , :
C'est son bien seulement que vous devez vouloir,
Et cette liberté , qui lui semble si chère,
/N'est pour Rome, seigneur , qu'un bien imaginaire , r
Plus nuisiblt qu'utik , & qui n'approche.pas „
De celui qu'un bon prince apporte à ses états.
Avec ordre & raison les honneurs il dispense,
Et dispose de tout en juste possesseur ,
Sans rien précipiter de peur d'un successeur.
Mais quand le peuple est maître, on n'agit qu'en
tumulte ,
La voix de la raison jamais ne se consulte ;
1
Les honneurs sont vendus aux plus ambitieux,
L'autorité livrée aux plus séditieux. --*
Ces petits souverains qu'il fait pour une année, .
Voyant d'un temps si* court leur puissance bornée,
Des plus heureux desseins font avorter le fruit,
De peur de le laisser à celui qui le suit 1
Comme ils ont peu de part au bien dont ils ordonnent,
Dans le champ du public largement ils moissonnent,
Assurés que chacun leur pardonne aisément ,
Espérant à son tour un pareil traitement.
Le pire des états , t'est l' hat populaire ,
. . . . .
............
/..-," 4 .. .
Ainsi la liberté ne peut plus être utile
Tome II. Année 179a. S
f «3«t>
Qu'à former les fureurs d'une" guerre civile,
Lorsque par un désordre à l'univers fatal,,
L'«n ne veut point de maître , & l'autre "point d'égal.
Corneille , Cinna, acle II , scène première.
Y
CAiklCAtlJRt NOUVELLE.
Jl en paraîtra incessamment trois, l'une fêprfc-
sentera M. Vauvin.... , entouré des partisans de sa
Wnque au pair ; il les fait jouer au jeu du frEtlT
bonhomme VIT ENCORE. —>*— Il paroît disposé a
recevoir le gage de celui entre les mains de qui l'allu
mette s'éteindra.
La seconde représente le gênerai Moitié , moitié
feuillant 3 moitié jacobin, c'est-à-dire, moitié l'un,
moitié l'autre.
La troisième représente le nouveau ministre I. F.
ayant un IF, (arbre) «n place de tête , de même que
son prédécesseur est représenté avec une tête de
iiNOTÉ ; il monte Sur une échelle pour se méttffe
(ainsi qu'il paroît en avoir envie par son discours k
l'assemblée) à la hauteur de certains personnages qui
n'auront rien à souhaiter de ce côté-là , si la contre-
révolution qu'ils préparent eux-mêmes a lieu.
On voit à côté de lui le général Barbedane (Ernest)
qui l'aide à monter sur I'échelle.
■mi
NOUVEAUTÉ.
Histoire de la vacance du trône impérial, i vol.
in-8'. Che[ Lavillette , rue du Battoir -, n" 8.
Cet ouvrage , très-intéressant par lui-rrême , l'est
encore plus par les circonstances actuelles.
X
(' Hl )
——— 1 1 1——— i
J Q URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
•V A R I É T ES.
Carkicatures nouvelles.
Le dégel de la nation. Le milieu du tableau
est occupé par u:i monceau d'immondices pétrifiées
par l'air , sur lequel les sans-culottes ont élève la saine
de la nation & de la liî:até. L'instant qu'on a saisi
est celui où l'air re radoucissant , on voit la statue
fondre insensiblement, elle n'est même déjà plus d'à-
plomb. En vain les sans- culottes soufflent-ils pour
rafraîchir Si empêcher le dégel de la statue , le so!eii
royal par son influence rend leurs efforts inutiles.
Cette catricature dont nous ne donnons pas la des
cription entière ., parce qu'elle stupa- seroit les bornes
de cette feuille , doit être considérée comme une des
plus piquantes de toutes celles qui ont paru depuis la
révolution.
J O U R N A L ...-. ;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur oc Journal, doit tribut au maiin.
1 LaFontaini.
M. Palis^ot ARISTOCRATE.
Croyez que l'égalité des conditions est una chi
mère ; que si l'on entend rien autre chose par cette
égaliti, sinon que les horrjmes naissent tous de la
même manière, on ne vous dit qu'une vcrite puérile
& grossière ; .que si on prétend que l'intention de la
nature étoit que l'.-galite subsistât parmi les hommes,
démontrez la fausseté d\ce paradoxe par les diffé
rences de subordination que la nature elle-même a
mises dans nos organisations. Dès qu'il y a de la
foiblesse & -de la force, de la finesse & de la stupi
dité, croyez que la chimère de l'égalité tombe. ,
(lEuvrts de M- Pali'^ot , c'ait'. ui-S°. de Liège f
1777 î iomt'\. Discours sur l'histoire à madame 'fa
comtesse de"L* M****', page 22.
VARIÉTÉS.
Il paroît cerfrirt q*rV>n n.- donnera pas l'opéra
à'Adrt-.n , on prétuiv que i.i municipalité dans la
crainte qu'il n'ar ivv d ti nl'ole} l'a tait ?':fir»jr,' 5i
jnçfemnise l'administration de* frais immenses que
l'ctiblissement de ce poënie avoit niceSsîtej, ou pour
mieux dire, les supporte. Personne n'igrfôre qu'on.
Tome il. Année 1791. V
( »54.)*
doit ta privation de ce morceau superbe aux menaces
Jde messieurs les jacoquins à qui tout fait ombrage,
quoique les auteurs se fussent complaisamment prêté
à toutes les suppressions , & à tous les changemens
que ces souverains du jour'avoient exigé. Il est bien
incroyable qu'on préfère de se soumettre aux caprices
d'une seâe malveillante & audacieuse , plutôt que de
se rendre au vœu général , de perdre près de cin
quante mille écus , Si de sevrer les honnêtes gens de
leurs plaisirs pour ne pas déplaire à des factieux. Ces
messieurs avoient , à ce qu'on assure , formé le projet
d'aller au nombre de 400 avec un bonnet de laine
rouge sur. la tête , & uue paire de pistolets dans leur
poche , forcer les spectateurs qui auroient garni la
salle à se retirer après avoir fait crier : Fiveïa nation ,
& chanter ça ira , & dans le cas où ils auroient trouvé
une force imposante, ils avoient juré de mettre le feu
à la salle. Voilà cependant à quelles extrémités con
duit l'esprit de parti, & le danger d'avoir à la tête
d'une administration des affiliés de cette infernale
société. François ! Parisiens \ est-ce qu'il ne coule
dans vos veinesquedu sang de torpille ou de marmotte.
';-i
yXaa> nouvelle tontine établie à Paris - sous ie' nom-
de Banque ou de Caisse de Bienfaisance , acquiert tous
les jours de la faveur; comme le dernier vivant doit
hériter ( comme on sait ) de touî les mïmbres de sa
classe , c'est le veritabie moyen de faire désirer aux
bons Parisiens une petite peste , une petite guerre ou
une petite famine, ou même une quatrième sceur , qui
réunit à elle seule les qualités Ù les moyens de ses
trois aînées ; c'est ce qui fait que les jacobins qui
connoissent toutes ses propri :tés , & qui comptent s'en
servir au besoin, sont-ils très-empressésà faire nombre
parmi les souscripteurs. ; ;■-. -
* F.tèrî n'est plus vriî ,• rne^sV urt , qtiè'ce que vous
annoncez dajis vojre 'nn'nYrrd vde v«Hdhi<;i ', des 'm-*'.
tfiguts de m'ida'ne' -ir'-Srit;;.. ;-t.an plan' est dé tare-
rfeverrr •son père att- fnliiitc?r.\ & dJ rpi.-tcè'rà'VtèB?
ée1! affaires , ce cruel'ësn'emi d.: ia fVincd.-Sfrti^'îiiseft1
esc forme de MM. Je f>fhrS.... ; Miiiks'lr'MtoifliïS
■Alex Btauhar.i,J^iL^fi.ni... & uiv. certaine ma-
dainc- Dutc. Les ho'met'-s gc;,s c-perent que tnus
ces grands projets; n'«^u..Bïin>ht;qiré,.ttri'Bcpas jus
tement mérite par .leur au:eurv .. ■ '■ ;.aau.v. • .
' " ■ ' '-''»<? "i '-'- i"i : •; tiîOA» '"•- ■ .1
!' ——■
*•••»• ; • .•./:■iiniWW,'.
; :- -,g'j;.~(«—• ..,(.., jniin.
* ... "i
Plusieurs lettre? arnionéVnf que les cavafers' du.
régiment Dauphin ont cha^é les officîers consti--
tutronneis, dont" on te avoit entachés^- iy-uc\ : V
> _;-'•" ' •■ »•'■ j .-a-.- j 'i • , .... ; - .-.ut i
. ■
' Dé tous côtés , Si encore aujourd'hui de la ville de
Limoges , nous recevons des lettres ;où l'on nous
mande : — Les jacobins sont -ici- en -très- petit nombre,
(les unes disent oo, les autres 80 , ioo, 200, plus
ou moins) & les honnêtes gens , quoique dans un
nombre infiniment supérieur, ont cependant !a bonté*
de se laisser vexer, outrager, & quelquefois assassiner
par eux ; i! ne leur manque cependant que de vouloir,
& ils ne veulent-pas.; Voilà ce que quantité de
lettres nous apprennent ; notre réponse est , que quand
onconnoit son mal, & qu'on a le remède sous sa main,
on n'est 'nullement à plaindre si on ne veut pas l'em
ployer.
X
( »59 ) v
un moment , & l'empereur expira ; plusieurs heure»
après sa mort son ventre gonfla au point de s'entr'ou-
vrir , ses cuisses & ses jambes s'enflèrent, & se cou
vrirent de taches. M. de Kaunit^ joignit le jeune
prince pour prendre les ordres de sa majesté au sujet
de la marche des troupes , l'archiduc lui répondit
qu'il désiroit que les troupes lissent, non pas quatre
lieues , mais dix par jour si elles le pouvoient.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
r
( *o
bîéùs , blanc , jaune , &c. n'ont pas discontinué une
minute depuis sept nîajs d^cn porter deiofrez le tein
turier chez le directeur <ie la Maison de Secours.
—— S'il ne circule pas dans ce moment-ci pour cinq
ou six milliards de;cette monnaie, ce n'est; la faute
ni de ce directeur ', ni de son moulin à papier , ni
celle de son teinturier , mais celle du temps. •
r-
( »66 |
propres yeux & à ceux de tous les honnêtes gens" ,
des prétextés ddieux qui ont motivé cet absurde
jugement.
B R O C H URE S NOUVELLES.
La table d'hôte à Provins , pu la croisée des
diligences , dialogue politicç>Ttragi-comique , par
l'auteur du dîner du grenadier h. Brest; au Pslais-
Royal * cke^SEfrxEriLLE ', Horaire. '
De l'état des finances au premier janvier
J792 , & des causes principales de leur délabrement,
par M. Jean- louis Btrnigaud de Grange, pour faire
suite à l'état des finances , au premier octobre 179 1.
A Paris , che^ ÏEriGivEUR , libraire , dans le vesti
bule de l'assemblée nationale , du coté du manège.
Prix de l'argent.
Hier, pour 145 liv. en assignats, on avoit ioû liv.
en argent.
Pour 39 livres en assignats , on avoit un louis d'or.
,,, ij. .,.,,.,! ... 111^ i.,. ..u..! ■■ i.,..i... 11 u. 1 m ij
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
- VARIÉTÉS.
-L'E nouvelles intrigues ministérielles se préparent.
Madame de Sta ne paroît pas déconcertée du
dernier échec qu'elle vient de recevoir; le boudoir
Tome II. Année 1792. Y
( 17»-)
diplomatique de l'adroite ambassadrice regorge dans
ce moment, de dépêches & de correspondances. C'est
Te seigneur de Copet qui est S'ame invisible du grand
projet qui se médite. On vïut mettre le pied sur la
gorge au pouvoir exécutif, pour le forcer de capituler
avec l'ambition des chefs de l'entreprise. La Linotte
mène l'intrigue, la Caritat &c Clavièies en sont les
deux arcs-boutans , & le petjt de Grave est le Sade
de cet honnête tripot. Jugez si madame l'ambassa
drice est occupée , dans une crise aussi délicate. On
craint que la tête ne lui en tourne. Elle disoit der
nièrement avec une naïveté vraiment précieuse , à la
Châtre Jaucoun : « Que dites-vous du rôle que je joue.
„ Ne vaut- il pas bien celui que jcuoity au temps de
*> la fronde, la duchesse de LongUiVille I»
—■MMBffl»»»—-
Les honnêtes gens qui fréquentent les tuileries sont
prévenus que lundi dernier un bonnet rouge a été
arrêté , volant un porte-feuille.
Seine héroï-comique.
Calfeutré sous trois paravents ,
Et bourrelé par un clystère,
Arnolphe dont le baptistère
Date de soixante & dix ans ,
Gissoit au sein d'une bergère ; :
( Non la bergerette des champs. )
Près cet avaleur d'apozême ,
A l'oeil creux , à la face blême ,
Arrive un certain rodomont ,
Vrai croquant à mine civique ,
Brandissant une longue pique ,
Qu'il offre à notre moribond.
Lors le podagre furibond ,
L'empoignant d'une main ttique 3
Et tranchant du sacrogorgon :
— Que César & toute sa clique
Ose passer le rubicon.
Voici , dit ce vieil as de pique ,
De quoi le mettre à la raison.
, r
Boutade patriotique.
A la fin , c'est trep de travers,
Laissez, laissez moi fuir au bout de l'univers.
A nos chers émigrans il faut que je me joigne.
Dans mon pays , que vois-je ? un monde de pervers ,
Et la France en délire a besoin qu'on la soigne.
Le clergé va Chabouquisant ,
Périgourdant , Fauchétisant j
Thémis brissotte ; aussi, l'estime s'en éloigne.
Les devoirs vont Sillérisant.... ——
Est-ce tout ? Mars s'engrave ; & Minerve Théroigne.
JOURNAL.
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
■ ■' V A R IË TÉSi
».
f m1)
sînarît se5"~c"ricfs ' & ses- bienfaiteurs pour y "substituer
des brigands ; c'est un peuple sage , mais ulccré , qui
veut punir des scélérats qui ne respectent rien , pas
"même ce qu'il y a de plus sacré sur la terre. Noi.s
prions- nos leâeurs de se rapp^ lier que c'est nous qui
avons les premiers annoncé que l'empereur est mort
empoisonné par les mains des jacoquins , & personne
n'en doute plus à présent dans toute, l'Europe.
"^mcss-Tr :~ : zy-sœ—
apostrophe a la libtrtè.
O LIÊERti, QUE TES FRUITS SONT AMERS !..»
Ou si leur suc est doux , c'est donc pour les pervers.
Je te croyois YArbre de rie ;
L'étranger nous portoit envie :
II se trompoit ; peut-on envier des revers ?
Au lieu de l'âge d'or , au lieu des dons d'Astrce,
La nouvelle Pandore en échangeant nos fers ,
,- ' A sur la France déchirée
Rassemblé tous les maux , des bouts de l'univers.
Les jacobins , fléau de la nature entière , ,
Du palais d'Avignon , en proie à leurs fureurs ,
De morts & de mourans ont comblé la glacière ,
Et souillé tous 1rs yeux en navrant tous les cœurs.
De tant d'horreurs , innocente & confuse,
La sensible Vaucluse -,
A changé sa belle onde en un torrent de pleurs. ...»
Et Jourdan est absous par des législateurs !
Mais que d'échos bruyans d'une fureur pareille !
Lutèce , Montauban , Tulle , Etampes , Marseille !
Partout coule le sang des tristes citoyens ;
Les châteaux sont en feu , les temples au pittage ]
L'Assassin impuni , voit triompher sa rage i
Le Juste décrété gémit dans les liens.
... Vidtime des abus du commun brigandage,
Pleurant de ses .Patrons la fuite ou l'esclavage,
L'Artiste a suspendu ses chef-d'eeuvres divers . . » .
. O LIBERTÉ, QUE TES FRUITS SONT AMERS!
Par M. Pou/sujet me Stvur.
( >8r )
CarricAture nouvelle.
Elfe représente les écuries d'Orléans, à la porto
desquelles on voit un grand tas de fumier ; plusieurs
jacobins, armés defburches , sont occupés à le fouiller,
lorsque tout-à-coup ils en voyent sortir un ministre
de la guerre. On lit au bas de cette gravure :
ty'un tas de fumitr les jacobins tuent un ministre
de. la .guerre.
On trouve cette nouvelle carricature, qui est de
l'auteur du Faux -tas, chez tous tes marchands
d'estampes.
■ JOUR N A %;;.'_;
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
, _ -**—. r——
A>
(.:î$,ï ... .;
£ secourir , & pourvoir aveuglément prêté les mains
„ à rabaissement d's leurs souverains, faits pour être
„ leurs seuls soutiens su* là terre , comme dieu leur
„ vrai consolateur dans le ciel.
» Ncaimoihs , djcu à (a'rfin , pour ;justifidr sa loi ,
j, retranchera promptement cette société , même par
w-.'les mains d<: ceux guil'ont le plus soutenu ^scouTas,
,, Se se sont servi d'elle, de soite qu'ils deviendront
„- od+iHfcx-à -toutes les nattons ; ils seront poursuivis
,5-,:parJïout ; :ls seront alors de pire condition que les
„ juifs r* ris n'atiroAt aucune place sur la terre, &
• ;, an juif ,' un sauvage mêi-rre; aura- plus de faveur
y, que C?tte fraternité/».; •.. '• • .', .. • \:V
Annalts £ lrlr.'ide ,par Jacqittï fccracer,p. 198.
1 jj •«.. • '-. '■ - '--;•'■ u y 1 . • ," i -.»■ —
,
( ilî:)<
•ŒsssarassKo""
Le bonnet rouge.
Dialogue entre Pasquijv fi' Marforio.
Marforio.
En l'honneur de la Liberté,
Reçois de moi ce bonnet rougi :
Je veux t'en décorer. . .
P A S Q^ U I N.
- Ne bouge. • •<
Je n'en veux point.
M A R F O R l O.
Pourquoi ? . .v ■ . ,.
Pas q^u i n.
Palissot l'a porte.
NOUVELLE S.
On assure qu'à Metz , le peuple redemande à grands
eris l'ancien régime, & qu'il a fixé Pâques pour
l'époque où il veut que les prêtres non. assermentés
reprennent leurs fonctions. ,. .
M. de Catonne est parti de Çoblentz pour Vienne
& pour Berlin.
La haute Cour nationale s'occupe dans ce motaent
f i92 }
du procès de.-MM. T.auyauté, SitVy'k. Mayer, arrêtés
à Strasbourg comme prévenus t!u crime de lcze-nation.
1,'tbhé.Maury a été chargé de répondre à la dé-
clairtion que les évêques intrus ont adressés à sa
Sainteté ; son ouvrage est sur le point de pâroître.
L'impératrice est dangereusement malade depuis la
mort ds Li-opold; elle a été administrée le 7 de ce
mfiis ; lte90jj.dcsespero.it de la rappelier à ;a vie*- .1
M. Bonnecarrhe est nommé par le roi , dire£ïeuf
général des affaires étrangères ; cette nouvelle place
a été, créée pat S. M. , à la sollicitation de M. Du-
tncuricr. ■
■ r a'.-; - ' .■•, ' . *
: .,„„!, ,0 u.fNAt;',
DÉÎi COUR ET DE LA VRLE.
V
( «95 J
Le Bonnet rouge.
ftable ! être payé pour ne rien faire , c'est bon , cela.
Le S'ans-culotte.
. Ma roj, moi, je ne suis pas si intéressé quç toi ,
j'aime mieux faire le mal pour rien.
T.t Bonmt rouge.
Pour rien! mais c'est une dupcrje.
Je Sans-culette.
Tmbécille ! ne vois-tu pas que le mal rapporte tou
jours quelque chose.; & puis t comme dit l'ami
iirissot , on est esclave de ce qu'on reçoit , ici'ori rie
doit rien de ce qu'on prendj
,.,.. , Le Bçtim rouge* .,.-, rjia,.-'-JJ
Tu as raison , majs on lève la toile j jl faut qufl
j 'admira déjà, &( que je gagne mon argent.
le Sans-culotte.
Et moi pour mieux gagner lç mien , je m'en v^js,
m'endormir. ,
,^ ïS
"/EîT* NoUT.ÎAUTff
• :ir;j .. ? 'T:c ...'*LITTÉRAIRE.
* '". ^ r r J>P:.'7;r
• Il vient de parojtre une' brochure singulièrement
piquante ,&' qui fait la plus grande sensations Elle
est Intitulée : Confession de j.'ànnée 1793:. L'au
teur, dams ce cadre ingénieux, Jdeploie les taiens d'un
publiciste profond , y • développe des principes qui ne'
sont pas tout-à-fait aTordre du jour ; mais qui malgré
(' I# )
les hûrlemens des Bris... , des E&z... , des' Verg.«f<s;#,
n'en sont pas moins d'une vérité éternelle. Outre la
mérite d'une . discussion nerveuse & approfondie K
l'auteur a su joindre à une causticité très-peu civique ,
le sel d'une excellente plaisanterie. Nous engageons
nos lecteurs à se procurer cette brochure iutéressante ,
qui se trouve chez Laeloye, libraire au Palais- Royal,
IIe?. 262. .,-
, T ,. - ., ,.. _»'j
le 'deuil de Léopold. Il ajoutait même qu.s si te ffl*
de France sa»içàimpuririll.r«"'faudrait, potef Atui ...
cune marque extérieure de tristesse, La plus telle
preuve qu'il donnoit pour ^>puyer cette assertion
vraiment jacobite, c'est qu'il n'y a que l'amour de*
François pour leurs roi» qui.les ait abrutis jusqu'à c»
•JO U R N AL ■"■'.
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
COUPLETS
A ajouur a la chanson connue : Robin a une P'acle, Sfc.
Un cœur tout royaliste ,
Dût être sur ma liste ;
A u >si , d'amour sans fin,
Je crus aimer Robin.
*
Pour voir le roi, la reine,
Et le dauphin sans gêne ;
Il se levoit matin. 1
Combien j'aimais Robin !
Il avoit su me plaire :
Mais voyez le faussaire !
Ii s'est fait jacobin.
Je n'aime plus Robin.
VARIÉTÉS.
U ne dame de Sarrre-Layis nous reproche que nous
avons inculpé légalement madame Ai. t. .. , femme dit
petit Ant , ancien député , en disant qu'elle de-i
l'orne II. Année 1792. Ce
lassait le granJ. Mirahau. dans ses travaux ; qu'à la
vérité ledit sieur mcrite bien à tous égards i être
cor. ; mais que ce petit malheur ne lui est -point arrivé;
nous répondrons a la dame de Sarre- Louis que nous
n'en doutons nullement ; mais qu'obligés par état de
recueillir & de rendre compte de toutes les anecdotes
scanuak-u^ts /ou humiliantes^ de nos députés, nous
pouvons quelquefois être entrâmes par les rumeurs
publiques; au su plus, nous .tendons avec plaisir
justice à. madame Ant...... &, nous lui Lisons nos
sincères complimeus sur sa résistance au grand Mi
rabeau; nous l'engageons fortement à user de la même
mesure envers leg successeurs actuels du grand homme,
sur-tout avec un certain capucin, tous bien autre
ment dangereux , bien autrement crapuleux , & bien
autrement dévergondés que leurs prédécesseurs. a
><.IJB£lVLJm<um
• ( 2C6 )
apostrophe-, le combat s'engage de nouveau, -il devint
même, plu' acharné, k il seroit devenu sanglant sans
1 intervention de ta garde qui sépara tes deux champiçmi.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Lundi dernier, 1 9 du courant , il y eut chez madama
de Coig... une assemblée extraordinaire des soeurs de
l'union fraternelle des amies du club des jacobins ; la
Tome IL Année 1792. D^
( ?*e )
comtesse de Boulainv portant la parole, il fut
proposé au sanhédrin femelle de signaler son zèle pa
triotique au moment où les plus éclairés & excellens
citoyens leur donnoient l'exemple ; rien de plus juste &c
de plus honorable , ajouta la présidents Cog... ; la
constitution faisant le bonheur & la gloire des deux
sexes , ils doivent marcher d'un pas égal dans la car
rière de l'honneur & de la reconnoissance. Il fut
décidé und voce que foulant aux pieds leur coëffure '
a&uelle , toute citoyenne adtive porteroit sur sa tête
une ga%e rouge. La Sta... craignant que cette nou
velle décoration ne fît ressortir davantage les boutons ,
les pustules & le couperose qui tapisse son visage,
fut d'avis de donner la préférence au verd , à l'exemple
de la nouvelle duchesse à'Anv.... Essai fait par toute
la société fraternelle , tout le monde fut d'avis , à la
présidente près, de prendre le verd décoré d'une
petite rose rouge.
Affiche^ bleue.
j
L'époque du 22 mars 1594, qui sous l'ère de la
liberté doit disparoître de notre histoire , sera rem
placée à l'avenir par celle du 28, ce jour à jamais
célèbre dans nos fastes , par le décès de très-civique
frère Raderi - François de déchirante mémoire,
lequel passa de vie à trépas , Pan 1757, viâime de son
sdrolistne. Ce jour donc , sera remarqué cette année
par l'entrée triomphale de nos braves frères- de,la marin*
de Brest. En conséquence- nos. chçrs affiliés à la so
ciété fraternelle sont invités, ainsi qu'il a été déli
béré & arrêté par acte capitulai re , de se trouver ledit
jour 28 , à l'appel , avec piques & bonnets d'ordon
nance , pour aller à la rencontre de l'honorable bande.
JL *»* )
—— On espère que MM. les savant Se arti&îes ^em
presseront de concourir , par leurs lumières , pour
donner à cette nouvelle rédemption de captifs tout
l'éciat dont elle peut être susceptible. La réception
de nos autres braves frères Jourdan , Tournai, Main-
ville & compagnie , sera indiquée par de nouvelles
affiches.
Signé, Tal.... , toujours citoyen a3if, &c.
Nota. Dans la crainte que quelques intrus. ne se fau
filent parmi les respectables membres, on avertit que
frère Samson sera commis à la vérification des titres.
-Brochure nouvelle.
L'analyse de la banque Françoise. 1/
paroît que l'auteur de cet ouvrage a cherché à satis
faire la curiosité .du public sijr un objet bien inté
ressant. Il jette le gand à M. de Fauvineux , qui ,
sans doute le ramassera pour soutenir l'honneur de
sa fille précieuse & chérie. L'analyste anti-banquier
. ( «♦ )
lié paraît pas- diverger diris s<* principe*, &■ si !*
COrrrbat qu'il offre a lieu , il faut espérer que nouS
♦Cirons Clair dans des Cdfrtbinaisons , qui , jusqu'à
présent1 , se ndus ortt été présentées qu'enveloppées
d'un stylé Si mystérieux , qu'il étoit permis de douter
qu'il fût le fruit de la raison.
On trouve cette analyse , avefc un plan général tftf
ht banque française, chez de Bray , libraire , aU
Palais-Royal , galeries de bois , rt0. 237 , & chez les*
marchands de nouveautés.
X
(Ï1S )• !
çst de ]aplus grande fausseté que cet Vicier ait frappé
le maire d'un coup de sabrç au bras , & qu'on ignore,
absolument par qui ce coup a été porté ; 50. , que
M, le maire a été massacré par des gens armés dépiques,
fourches , haches , faulx > serpes , & même de fusils,
dont ils ont tiré plusieurs coups ; & enfin, que M. le
p/oau^ur de la commune a été grièvement blessé
d'un coup de fusil au bras. Messieurs }es magistrats
rçsdeat à la bpnne conduite de M. Godard, com
mandant la cavalerie , toute la justice qu'el.e mérite ,
if signent au nombre de vingt-un.
Annonce.
Huile vie-rge du sieur S^ick , pour retoucher
facilement toutes peintures à l'huile, fraîches ou an
ciennes.
Le dépôt de cette huile est établi che^ M. CicERr,
opticien au Palais-Royal , galeries de bois, près
M. Curtius , où l'on trouvera tout ce qui est néces
saire 'pour en faire l'essai. Le prix de chaque bou
teille est de cent sols.
■,r.i.rl.«»1nW.wl.j m uni iiiiiiyaiappiHriWfcuijjmi*iwMwwHwiM'uiiwawB»^
^
" ' 2^" éjr^h ?iUaSe du chitcauit
Mercredi 28 Mars.SM^ Pi!pts'
JOURNAL '
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
VARIÉTÉS.
JLe roi a mandé hier en substance à rassemblée."
Messieurs , profondément affligé des malheurs de la
Tome IL Année 1791. Ee
/-
( 4iS )
''France-, j'ai fait humainement & inutilement, tout
ce que j'ai pu, & sur-tout tout ce que vous avç&
voulu pour les faire cesser , j'ai renvoyé de bons mi
nistres, pour en prendre de. médiocres que vous n'avez
pas même voulu souffrir ; ceux que j'ai à présent sont
tirés du sein des jacobins & même des bonnets rouge?,
j'irai, si vous voulez, .jusqu'à les prendre dans les
•conleliers & dans la société fraternelle ; d'après d'aussi
ions choix , si ça ne vas pas , vous conviendrez qu'il
n'y .aura pas de ma faute.
Brochure nooïeiiï'.
Demande.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
EFFET PERDU.
- Pendarçt le spnsstil ifi\\\i avanfirbier au cMteau, djtp
^u'derieS 'a f?bat.ière d'or , à laquelle le roL,t3tpjt,trjès+
.attaché j s'est trouvée égarée. 7-^- Récqmpenîe hpnr
nête à qui la rapportera au Suisse de la salie du conseil.
JOURN At ;
DE LA COUR ET DE L«A' VILLE:
!■ I ■' ^ ' ".'■ "'
Tout faiseur de Jourhal doit tribut au malin.'
Ia Fontaini.
VARIÉTÉS.
Nous aimons à rendre justice à qui elle appartient,
Vinsi nous dirons que le sieur Charles Villette a fait
insérer dans la Feuille du jour une lettre assea rai-
Tome II. Année 1791. Gg
gmnâBfc'* -fi^' pourfofhrftftpe , en'cis de besoin,
pas'sWSpèÛr bu» jjèrïtH^gé cc^fre flojre-augij^e ma*
nége. Le sieur Vi:leite,tSajrt're plusieurs' désirs, té
moigne vivement celui de connoître les noms Si les
adiesses <)je tohtes îe^' •;aje5-fe3iirÇes flefariî : pour
entrer dftns ses intentions-^' êi noh« rendre autant qu'il
est en, no. .s, utiîes Ji l,t cJh)S£ publique ^ nqus eos,^,
gfrefbfls''ati sietlr Vt'rlc'tte , 'non les adresses *,' (fui sont
faciles_à trouver dans l'almanacrij^ majs les noms des
p>fysj^sagtft;..femme£iqjie.l n/^us ç»Qonoissiops , telles
que madame. Cvndor,.,. , madame St.., madame Au-
4çln, mqdemoiselir. Tli.-mignt , mailarrp de Sta..,
madame Dubou... , madame de St.-Cham... , madame
CidgH>.V\ 'madame' Pru)4k.t.?\?mîéfa\-ffël& £&«>.'..>
JaJie ' Jà'ffSUsi , & • la - femme Fttuxchèf; ^DMiôff-
Piko.iV, msb!kmo\<iè\fc''-'Jîuéttftrtt ; iouies'éés dames
eac- tfait 'de",jNr6fonlkfe ''É&Kfês*' ,'=■' the oriques St. pratiques
dans- .les eft'et*'■& las causes de cet art^i utile & si
consolant-pour rturnanttéV''^-'^
-LM ! .'IVI.»h\Jr- : ■' . I Vf ■ ~i :!,..'• , '. i! ,.00" "5" V
noifiij ;uj i "WW^ —"srr ?:i:i:
\ln damoiseau ' de soixante-douze ans ,
;,jÇ.oi ,, J'an passé , dans- la. ,geut. d<.ct étante n ;i;j
i. Prè> de' Rosine & de ses •■vhigt^prmtemps k-v >
- Modestement en accUsoit Trinquante; ';■'"',••' ,|,-i! ''
t ai' '. ' >■ ' IV .' '•%» .:.■!■ -."SIS* î"> îl ,j:.lCîy- "S
;..
MM. les Souscripteurs dont fa bonnement erpire
a la fin de ce mois , sont priés de le faire rmeuvelier
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption dans l'envoi.
Livres nouveaux.
Voyage minéralogique, philosophique & histori
que en Toscane, 2 vol. in-V°. Prix, 8 livres, chez
Lavilette , libraire , rue du Battoir , n . H.
Cet ouvrage suppose dans son auteur de grandes
connoissances dans l'histoire naturelle , & quoiqu'il
paroisse fait pour le cabinet du savant, l'homme du
monde peut le lire & s'en amuser , puisque ce livre
réunit l'utile & l'agréable. Tandis que notre malheu
reuse patrie est dvcnirce par un rainas de vils factieux,
on aime à reposer les yeux sur une contrée où fleu
rissent & les arts & la paix. *
^*'^T^'l*'JW^^*i'''^'^
NOUVELLES.
Les troupes Allemandes arrivent journellement à
pss redoubles dans le Brisgau , de toutes les parties
de l'Empire. _ *
u Le curé de fêelf >rt a rétracïé solemnellement son
serment, quinze 'cures de la haute, Alsace ont suivi
son exemple.
La ville d'Arles a ouvert ses portes aux troupes
'de lignes qu'on vient d'y envoyer ; mais on assure
qu'elle persiste dans sort refus de recevoir les gardes,
nationales de Marseille.* ''
Des lettres d'Avignon assurent que plus de deux
mille Marseillois' atmés & accompagnés' de canons,
marchent contre les murs de cette ville.
A Toulon les pntriotes & les royalistes viennent
de se réunir pour empêcher l'exécution d'un nouveau
complot des jacobins. On attend incessamment des
détails sur cette affaire*- >•
-S:
M. ÏÏAffry a fait auprès (Je M. Pethion une dé
marche au sujet de la fête qu'on prépare à Paris aux
soldats de Château -Vieux j il lui a représenté que- les
cantons Suisses ne la verroit pas de bon œil. i
—— —aaaaaaBra»—
L'acharnement de la persécution redouble co.ntrç
les émigrés avec plus de force que jamais ; mais ils
sont inébranlables : ■ '
•Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis.'
F'oilà leur profession de foi ;
C'est le sort des héros d'être persécuté :
F'oilà leur devise.
.:
Sur les chevaux, qui ont subi l'interrogatoire. '
Dut on être surpris d'entendre les chevaux A t-.j.
Parler, plaider, répondre , émules de -Bartok-,- ' ' >>'
Quand l'orateur lui-même , habile en ses propol , ' r»
Prouve q"fùn âne avoit le "don de la paroleT"" ?~*
AVIS.
Messieurs, les ministres sont prévenus que S. M.
paraîtra dorénavant sans bourse & sans montre au
conseil , & que le tapis du bureau sera bien cloué.
JOURNAL
DE, LA COUR ET DE LA V^LLE.
VARIÉTÉS.
JL/Àns presque toutes les villes d'Angleterre , Il se
forme des clubs qui prennent le nom de club de
l'église & du roi , cette dénomination fiit assez con-
noître l'esprit fz les intentions de ces ;Oci;tés ; tous
les Angloi? , de quelque état & de quelque condition
qu'ils soient , s'empres*ent d - s'y affilier : ie nouveau
club établi à Manchester, ville des plus riches & des
plus considérables d'Angleterre , a donné , l'autre
jour, une magnifique fête , dans laquelle on a-rég'é
les toasts qui se célébreront dorénavant dans les cé
rémonies ; en voici quelques-uns des principaux.
Tome II. Annce 1792. s Hk.
(
1°. Au roi , à la reine , & à la monarchie angloise ;
2". à tin bon roi k une aimable reine , tous deux in
fortunés , & tous deux prisonniers dans leurs propres
et-its ; 31'., puisse la constitution angloise durer éter
nellement ; 4°. que jamais la licence ne puisse souiller
le temple de la liberté ; 50. la punition des^rebelles &
des factieux de tou£ pr.ys ;t 6°. la vuitable tolérance
universelle & l'obéissan ceaux loix, écc.&c... Qu'on
ne s'imagine pas, dit le spectateur, que ces clubs
soient composés de quelques esprits exaltés, de quel
ques brouillons, de quelques cnergumènes. Ce sont
des riches négocians , des marchands , des proprié
taires., des manufacturiers , des artistes , des ouvriers ,
des cultivateurs , des matelots , des citoyens de tout
état & de t,oute fortune , enfin c'est le véritable peu
ple anglois ; à la vérité , il y a en Angleterre des
enragés & des foux comme ailleurs , mais là , ils ne
gouvernent point, ils ne mènent point, ils sont me
nés , & menés de manière qu'ils ne sont nullement
dangereux.
V
(245)
«oit ï h leur refuser -, au reste , on croit que c'est pré
cisément ce qu'elle demande pour éviter les eciaiv-
cissemens. v
M u S I q_u E.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
_ .>.
Tout faiieur de Journal doit tribut au malin.
La FO H t a i n t.
-' VARIÉTÉS*.
I_.es journalistes jacohins, aussi lourds que menteurs,
ne cessent de répeter qu'il arrive continuellement en
France des déserteurs des troupes Autrichiennes &
Allemandes , mais la moindre connoissanec de l'état
des choses , Se même le moindre instinct surfit pour
déjtruire les contes de ces bonnes gens : 'si un seul
Autrichien desertoit & venoit en France , sur-le-
champ on l'embaileroitdans quelque coche , on Tarn'.-
neroit en triomphe au Palais- Royal, il y serait fêté,
Tome il. Année 1791. H
( 250 )
cajolé , ennlVré*, & baisé par toutes les coquines Se
tous les coquins du lieu , à commencer par le maître;
après quoi le pauvre diable tomberoit bien vite dans
la misère & dans le mépris ; mais si les journalistes
veulent voir ctas déserteurs , ils n'ont qu'à faire un
petit voyage à Coblentz & dans les autres villes d'Al
lemagne ; il ne manque par-tout là, que des Palais-
Royal , pour y promener les soldats françois qu'on
voit de tous côtés, portant la cocarde blanche &
verte , & criant vive le roi de toutes leurs forces.
SUPPLÉMENT
Au N°. u
\
DU J OURNAL
DELA COUR ET DE LAVlLLE.
Du Dimanche
■ lia
i". Avril 1792.
Annonces de livres.
Conjuration contre la religion catholique & les
souverains. Ouvrage utile a tous les François. Paris
1792 , chez lepet.t, commissionnaire en librairie, rue
de S.ivoie n°. l9i Crapart , place Saint-Michel; ma
dame D.fresne, au Palais. 1 volume in-Hq. Prix, 3
liv. 12 sjus broche , & 4IÙ . 10 sous franc de port.
Cet ouvrage p;xsente une vaste & curieuse érudi
tion. L'auteur y combat les systèmes impies de Bou
langer , de Fréret,d'HJvétius, de Diderot , de Da-
lembert, de Voltaire ; il y assccie les assertions non
moins téme': aires des CondOi-cet, des Volney, des Du-
puis, des Bcnneville, c'es Lahnde, des la Harpe, &e.
Il fait voir que tous ce; ccrivains ont été les apôtres
d'une morale destructive du vrai cake , & de' l'obéis
sance au légtime souveran. Il parcourt & discute avec
une connoissance profonde , les mystères de la théolo
gie astrologique des Egyptiens, des Chai dééns, des
Syriens & des Brames. Il nous fait^voir la fiitration &
la série de ces aberrations dans les institutions, moder
nes , des frères de ia rose -croix & des franc-maçons.
Il fait de cette dernière sede le berceau de celle des ja
cobins, qui sappe aujourd'hui si ^Trontément k trône
& Faute!. Il établit un paralelle sensible entre ces ins
tituts, & il fait adroitement ce paralelle jusques dans
]acorr*paraisondes sermcns,ce qui lui donne occasion,
( p. 62. ch. 2) de rapporter la formule de celui qu'a
juré (dit-il) Claude Fauchet , évêque du Calva.Jo>,au
Club des jacobins de Cacn. Voici cette formule :
a Je Jure une haine implacable au trône & au saccr-
„ doce, &Je consens, si Je viole ce serment , que mille
j, poignards soient plongés dans mon sein panure; qui
„ mes entrailles soient déchirées & brûlées , & que mes
„ cendres, portées au::, qia. re coins de l'univers, sohnt
v un monument de mon infidélité ».
N'. 3 5. tfft> FÉLICITÉ PV21IQUE,
4s+vh Mort du comu de m**
Lundi 2 Avril. JV* *j£ ™bcau.
J O.URN A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
VARIÉTÉS. /
Nous avons entendu des gens faire une '«expiai- /.
santé chicane au nouvel empereur ; on prétefd qu'il
.1 orne II. Année 1791. - Kk
( t58 )
n'a pas le droit de s'appeler prince François, parce
que l'ortographe étant la même que celle de prirtu
François , titre que nous avons si sagement accordé
à nos princes , ça pourroit occasionner de la con
fusion & des quiproquo ; mais nous sommes persuadés
que l'empereur ne fera , à cet égard , aucune difficulté
d'accéder à la volonté de la nation : il ne se souciera
p«i.it de prendre la .qualité de prince François en gros,
mais seulement en détail , h il se contentera de s'ap-
peller prince Artésien , prince Alsachn, prince Bour
guignon , prince Lorrain , & peut-être prince Ckam-
penofs.' . ' •.
Gardes nationales ,
Château-V. . . . vous massacra j.
De palmes triomphales ,
Ce beau trait lé couvrira^
Maire deux a de la tête :.
(261}
Pouvait-il le prouver mieux,
Qu'en imaginant la fête ,
La fête de Château-Vieux ?
*
Sortez de votre bouge (i) ,'
Premier maire au nez (2) si long :
Honneur au bonnet rouge ,
Place à monsieur Pet...
Maire deux a plus de tête :
Pouvoit-il le prouver mieux ,
Qu'en imaginant la fête ,
La fête de Çhâteau-Vieux ?
CARRICATURES NOUVELLES.
AVI S.
Le bureau des poudres Dailhaud du sieur Rouchy,
ci-devant rue du Chevalier-du-Guet , est aclutllement
quai Pelletier, n". 36, à l'Etoile d' Or , au premier.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE..
V A R 1 É T É S. r\
Le bloc et la statue*
F A B L'E:-""- '-on •'•°
1
Un bloc , dit-on , des plus grossiers
Qu'on eut tiré de la carrière,
Ralégué dans le coin d'un de nos atteliers ,
Avec une arrogance aîtiere,
Paroissoit s'applaudir de sa brute épaisseur.
Près delà s'élevoit une statue antique ,
Dans son espèce une merveille unique ,
Chef-d'œuvre du ciseau sculpteur i
Les Phidias , les Praxitèles',
N'aypient crée jamais de formes aussi belles t
Dans ses contours , quelfe rondeur !
■
( 268 )
Quelle ame par-tout répandue !
Pygmalion , à cette vue ,
Auroit senti renaître son ardeur.
Le bloc ne peut souffrir ce speétacle enchanteur,
Peur s'exprimer , il s'évertue .
Prend un ton lourd qu'il croit rendre moqueur.
* , .•—— "Je veux , madame la statue ,
„ Vous parler vrai , car moi, je ne suis point flatteur,
„ Vous m'avez l'air de vous en faire accroire ;
„ Sur tout ce que l'on voit ici t
a N'imaginez-vous pas obtenir la victoire ?
M Quelle prétention ! retenez bien ceci :
„ Nous somrfies tous égaux... l'entendez-vous mamie ?
„ Je suis de marbre comme vous ,
„ Qui, comme vous de marbre, & du plus beau d'Asie. „
La statue , avec modestie r
Repart , sans témoigner le plus léger courroux :
" Oui , nous sommes formes de la même substance,
„ D'accord ; mais Vous, l'ami de la sincérité,
„ Vous conviendrez de quelque différence ;
î, Le marbre chez vous est resté
„ Dans toute son informe & morte dureté ,
,, L'art créateur en moi lui donna l'existence. tt
Le voile ne saurait guère plus s'çiyr'ouvric,,
C'est montrer la vérité nue, i
Que de blocs i que de blocs qu'on ne peut dégrossir,
Pour une seule & vulgaire statue,
— m^rmfvumtifnm . —.—__
La déclaration positive du nouvel empereur a dçcon-
cmé&mm auçré les jacoquiiis j pers»nne n'aétô
( 269 î
la dupe de la bonne contenance qu'ils ont affectée en
recevant cette nouvelle ; les intentions connues de tous
les princes de l'Europe de ne faire la guerre qu'à ces-
seuls scélérats, ne laissent plus à tout le reste de la
nation françoise d'autre parti à prendre, que de profi
ter avec empressement du secours que la providence
lui envoie , pour chasser une horde de brigands sangui
naires, ennemis de toute loi , de toute morale , de toute
religion & de tout gouvernement ; la partie saine
de la nation, qui est aussi l'infiniment plus nombreuse,
va attendre avec la plus vive impatience , 1 'eflet des
promesses d'un jeune prince, rempli d'honneur, de
talent & de courage, & qui jouit de l'amour de ses
sujets , de la confiance de ses allies, & de l'adoration
de ses troupes ; le moment si attendu , si désiré par les
honnêtes gens est donc sur le point de paroître &
d'arriver sans efforts, sans violence, sans effusion de
sang ; les jacobins seuls seront punis comme ils le mé
ritent , aussi vont-ils chercher a se terrer, comme
dit Suleau, mais on les traitera selon le conseil de Vir«
gile dans ses georgiques. «c Ces reptiles , dit le poëte,
„ sont la perte des troupeaux , qu'ils infeétent de leur
„ venin. Berger , arme-toi de pierres & de bâton , &
,, poursuis ces cruels ennemis ; ne sois effrayé ni de
„ leurs sifflemens ni de leurs menaces; déjà lis prennent
„ la fuite , & cachent leurs têtes dans du trous ; mais
„ on voit encore les cercles de leurs corps tortueux ;
»» les plis tardifs de leur longue queue sont encoie à
„ découvert ».
STANCES
A une jeune &jolie aristocrate , qui du Foyo d v .va ko
m'envoie une aulne défaveur v?.rte.
Vingt fois j'ai4 baisé la faveur' '
Que je tiens de ta complaisance.
Bon Dieu ! que j'aime sa couleur !
C'est la couleur de Vespérar.cc.
J O U R N AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
V A R I- E-.Ti.fi J. ; *
C'est sur la pétition d'une catin & d'un coméJferi,
que la municipalité s'e^t décidée à assister au trbmp' ©
des Susses de Château -Vieux. Quelqu'une dit qu'il
falloit faire monter les deux pétitionnaires sur le <war,
pour représenter Saiute-Pé.agie & Bicitre.
Toms II. Année 179Î. Mm
(274)
A DoNDON-JuiOT.
Jeune rival du vieux Beufflcrrj ~'■
Votre muse , qu'on dit créole ,
Se ceint de la double auréole , p
Des amours & des jolis vers, ..,'..
Vos chansons , que l'on cite en France;
Nous prouvent avec évidence
Que , par un aimable travers , , m,
Vous avez la douce mante
De commencer assez gaiement;
Ce joli rêve de la vie,
Que d'autres font bien tristement.
Gautier , que j'aime à la folie,
Pour le bien de notre patrie,
Dans ses agréables feuillets
Loge vos aimables couplets.
Dondon-Julot , j'aime à vous lire ,
J'aime les sons de votrejlirei
Et m'intéresse à vos succès.
Choyez votre muse jolie ,
Tempérez l'ardeur des désirs ,
Car en veillant sur notre vie,
Vous veillerez sur nos plaisirs.
Fefljkdamt la comtesse d'Alix,,,,
( .276 )
'••) |J| •;->,', il îrfl 890 odfTi
—>'*am0a*m*rrr.—n—rT~~
M. Rouc7-.tr a dit de frès^c'ènes" choses dans son
poëme , & il a <îit une très- belle chose d'ans sa se^on.
Nommé pour assister à là fête civique des Suisses de
Château .Vieux -: « J'y consens , a-t-il repondu, à con-
„ dition qu'on placera sur le char de triomphe la statue
„ de Desilàs?*ên qu'on voit eh meme-tèmps l'assas-
„ sine & les assassins.; , . - .• uo
/
( »?8 )
Où des hyènes & des furies
Y font leurs bruyantes orgies*
Si j'erre dans le Luxembourg ,
Lieu propre aux douces jêveries ,
Dans l'un & dans l'autre séjour,
Où , jadis , des présens de Flore
C'oclorat étoit parfumé,'
Je ne vois plus le lys éclore ;
Et la rose, aux pleurs de l'aurore
N'ouvre plus son sein embaumée :
La nature s'y décolore.
Chez Phlipot c'est bien pis encore;
Dans cette nouvelle gommorrhe
L'air, par la pipe est embrumée.
Tout ami d'un roi qu'on adore ,
S'il n'a souillure tricolore ,
Court le risque d'être assommé.
Vite ! eh vite de l'ellébore
Ou la frivole nation
(Aujourd'hui hideuse maroufle)
Se hvrant à l'impulsion,
Du sycophante qui la sou fie,
De par la révolution, i ,
Viendra tout flétrir de son sourie.
J£rémie* Parisien.
JOURNA L-S):
DE LA COUR ET DE LA VÎLLB
—'
Tout faiseur de Journ.il doit trrbut au maliaj
I. A F 0 N TAlJI Jj.
V A R I É T É.S.
JLe sieur Vauv*... continue- toujours ses opérations
avec le plus grand succès ; mais comme tout se dé
couvre à la fin , on sait que le duc d'Or... est à la
t£te de la besogne , pour tâcher d'accaparer tout l'ar
gent , & faire une nouvelle révolution dans Paris ;
c'est ainsi qu'il avoit fait , au moyen du pauvre Pintt .
pour opérer la première révolte ; il itoit qpnvpnu avec
ce dernier, qu'il ramasserc^ le plus de fonds qu'il
yorne II. Année 1792. Nn
seroit possible , en présentant un appas aux respecta
bles badauds , & qu'aussi-tôt qu'il seroit suffisamment
rempli , il remettroit les fonds, & feroitune fugue-en
Angleterre ; mais Pinct refusa de partir , on ne sait
trop pourquoi,, & on lui fit la petite opération qu'on
a su... La même convention est faite avec le sieur
Pauv , il faut espérer que celui-ci seraplas docile,
te qu'il ne forcera pas ses amis à en agir à la rigueur
avec lui, comme avec son prédécesseur.... Au reste,
le sieur Fauv.... a un grand moyen qui manquoit à
Vautré , c'est l'escadre qu'on va donner à commander
au dufc-d'Or , souî prétexte de combattre les Russes &
les Suédois, mais dans le fait pour servir à le faire
évader, ainsi que tous ses fauteurs, complices &
adhérent. . -,
«:- -;i;." . , • • .. . g
r J^'autre jour , les strptns des églises de Paris , sont
venus demander justice & grâce à notre auguste as
semblée ; on les a reçu avec empressement , & on
leur a accorde les henneurs de la séance ; les serpens
p]açé.§ , le plus gros de ces messieurs , a dit tout bas à
son voisin , de manière que tout le monde l'a entendu,
mon ami, si j'avois mon serpent, jejouerois l'air :
Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille.
.'i i~
Carricature nouvelle.
-EHe représente trois chevaux , dont les téees figu
rent \&gwne .)&. banqueroute & un mainrjaooiinj fe
I *«5 )
sont attelés à un chariot, sur lequel, est étendue notre
malheureuse constitution ; "M. son père , placé à côté
d'elle , lui fait avaler de temps en temps de la purée
d'assignats. Cette Voiture sort du manège constitu
tionnel , & a l'air d'aller se précipiter vers un abîme,
malgré Jes efforts que fait un feuillant qui lui sert de
cocher , & qui deviennent inutiles , parce que ces
chevaux harcelés & fjuailliés parles jokais de la cons
titution , Va.famine , la rage , le sacrilège , le disespoir,
Yinjustice , Vernie , la colère > la luxure , la peste , &c»
prennent le mors-aux-dents.
Ce convoi passe entre un grouppe de royalistes &
de jacobins , qui , à 1 envi les uns des autres , font des
yœu?c pour la voirarriver à son but. On voit dans
le lointain les patriotes les plus distingués de la révo
lution , le général Lafayllite , le père Duchêne, Mon-
tesquiou , Jordan , Menou, Villette, le ministre Li
notte , mademoiselle Thcroigne , Rochambeau , le
cardinal de l'ignominie, des éveques, des généraux
de la constitution, des officiers aricuTS des troupes
de ligne ; ils sont à genoux , & tendent les main* vers
la lune pour implorer le salut de la chère fille à
Target.. ; , ..>,-;
N. B. Cette carricature que le sieur Cami~. grave
avec soin , ne paraîtra que dans huit ou dix jours. ,
Prix de l'argent.
Hier, pour 156 liv. eri assignats, on avoît ïco liv.
en argent.
Les louis gagnoient 14 liv. 10 s.
^m^**>%--!ZZX^mfîTTSS?^^^ - ' »C
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N^.J^
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pourParfs, et de j/. 1 $jKptur la provinceJr. déport.
Vendredi 6 Avril W^W Fayart'
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE
VARIÉTÉ S.
Aussi-tôt que les jacobins ministres & non mi
nistres ont appris le traité fait entre nos princes & le
Tonie il. Année 1792. O 0
1*&J
prince dé Hohenloë , j^ .ont décidé que le fameux
général Tuck... se disposerait- à attaquer, le 1 6 de
ce mois , les états du princedé Hohenloë ; mais comme
on n'y peut entrer sans passer sur Je territoire impé
rial , Cette invasion remplira parfaitement l'objet des
grandes puissances ,' qui sôrît dé porter les jacobins à
commettre, les premières hostilités-: quanta la lettre du
cercle de Franconie àii prince 'de Hohenloë , il est
aisé de voir que ce -n'est qu'un jeu concerté entre ces
souverains; d'ailleurs, la recommandation que fait lé
cerclede suivre l'exemple de l'empereur & du roi de
Prusse , ( dont les troupes sont en pleine marche )
prouve que les cercles ne voulaient agir qu'avec la
certitude..de leurappui, ^
Carricatux.es nouvelles.
Prix de l'argent.
Hier, pour 155 liv. en assignats, on av-oit 100 11V.
en argent.
Les louis gagnoiênt 14 liv. 5 s.
1 O U:ft«N:AL
■ » ; ri 1 \j-y, ... • : : -w . ',. ■■ .j
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
t... ■ ! ■.!J[> ■ 2
— - . .—^-r-r -r-n ronftg
Tou.t •faiseur « Tournai doit tribut au malin.
. ■-.■>»
• 1IHMI ) >OV ■
La } '* O N T A 1 )
VARIÉTÉS. *»■.
On a fait l'autre jour unererrarque assez plaisanté au
milieu de l'auguste assembke ; un membre a fait ob
server que dans l'accusation portée contre M, d*
Lessart , il étoit dit que le ai janvier il avoit trani la
patrie par une lettre confidenciele à l'empereur, &
que précisément il n'ftoit point ministre dei arTair'es
étrangères à cette époque ; quelques membres se soi, t
écriés là-dessu-, tant pis pour lui : qnod sçrtrtum,
scripium est ; mais on a décid qu'on redtifiercir Ter
reur , parce qu'on pouvoit se passer de ce chef d'ac
cusation & qu'on en avoit assez i'autrçs. • • ' "
Tome II. Année 1791. PP
<'*<$ ) .?.■ .°Vï
.-■
Quatre citoyennes sont venus demander à l'assem
blée de décréter le divorce, & sur-tout d 'ordonner que
les femmes seroient mises par-pout-» &- dan£ tous les
cas absolument de niveau avec le sexe masculin ; elles
ynt cité l'aréopage, les Amazonnes , les Sybilles ,& en
" général elles ont donné de grandes preuves d'érudition.
Mesdames , leur a p.-pondu le président , ce que vous
me'dëmandez doit s'exécuter d'accord avec vos coopé-
rateurs j il est impossible à l'assemblée de rien régler
là-dessus. Mais vous connaissez le décret qui dit que :
"Vfiil ne peut affeéler dé supériorité que pour l'utilité
' générale ; -c'est à -vous , mesdames , & à vos antago
nistes, à discuter ensemble le principe, &,£ vous y
soumettre lorsque vous en serez convenus : en atten
dant, faites-nous l'hoiihéur de' vous as seoir He ïifoeau.
' avec nous. '-."■■ <••-•' - -:'i ■'•■?$
3 k :nin
RÉCOMPENSE HONNÊTE.
~\
( #>3 )
Nouveauté .littéraire.
-
Exhortation pour les temps de persécution, , arec
des notes essentielles sur la souveraineté des rois ,
par l'auteur de la Nouvelle instruclion en firme de
conférence ou de catéchisme , bc. ,
L'éloquence, l'érudition, la sensibilité , la religion,
l'amour de la justice & de la patrie se disputent, le
prix de cet excellent ouvrage.' On y trouvé des des
criptions aussi sublimes que ressemblantes de tout ce
qui se 'passe entre les tyrans' qui s'appellent régénéra
teurs & les opprimés, que l'honneur & le devoir ren
dent Supérieurs à tous les genres de persécution. Nous
( 30+ )
invitons tous les bons François à publier par-tout les
maximes que l'auteur y a rassemblées sur les avan
tages du gouvernement monarchique , & bientôt nous
venons rentrer dans le néant les seftes infernales qui
ont couvert cet empire de malheurs & d'opprobre, en
enchaînant le mieux intentionné de tous les rois.
Cet. ouvrage se vend chez Pichard , libraire, au
j.uxembourg ; à Paris. ■
J O Ù RN AL '
DE LA COURBET DE LA VILLE.
« "■ •.. —■—■
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia.
4 j ' l. A V o N T A I N E.
VARIÉTÉS.
On mande de Dunkerque qu'une frégate anglois*
en croisière contre les contrebandiers ,. a rencontrç
dans la Manche un bâtiment marchand françois ,
qu'elle a envoyé visiter; l'officier anglois ade'mahdé,
au capitaine françois ce que vouloit dire ce pavillon
rricolor qu'il avoit arbore ; le françois a répondu fjè^"
Tome II. Année 1791. Q.q
( 306 )
rement que c'était !e pavillon.de la nation ; à quoi
1 anglois a répondu qu'il ne corinoissoit que la couleur
blanche pour le pavillon françois ; il a qualifié le tri-
color d'un non» que nous n'oserions jamais repeter
il 1 a envoyé décrocher , il l'a promené tout autour du
bâtiment, de Ja manière la plus irreverentieuse , &a
fini par le jetter à la mer ; nous ne doutons que M. M
duc d'Or, destiné à commander nos forces navales ,
ne venge bientôt avec eckt l'honneuf de sa livrée s!
indignement outragée Oh! fiers Angiois, gens
toujours trop hardis , &c. PuieVe ât Voit.
,^^__— ,_„ ' l
Un témoin oculaire , arrivé aujourd'hui de Fkn-
«rres , vient de nous rapporter , qu'il y a rinq à six
faut* , une centaine de patriotes volans , sont partis
de Douai pourUlrer détruire la chapelle de fion-Secouïs,
Située Sur te territoire impérial j qu'un détachement de
qaaranté chasseurs du Tyrdl, étant parti d'Orcirres
pur s'y opposer ,- a trouvé tes abbateurs occupés à
léirr opération du genre a'étael-Y^ Autrichiens ont
marché Corufeax , & aprè's tme très mince résistance,
lés ont poursuivis jusques'suf te terrirbïré de France,
après leur avoir tùé tfnq nbmfrtcs & blessé plusieurs
autresj la troupe patriote, : jouté- 1- on , s'm cbn-
«hfrte <l"urie manière beaucoup pius-pftideïite qVOrphce
ramenant son Euridice , car elte h'a pas tourné h tête
*uiS-!seuJe_fojs dans la route.
Scène de carrefour.
Un tambour. Rataplan, rataplan, rataplan, mes
sieurs & darnes , on demande qui est-ce qui veut être
ministre de la justice. ..... long silence.
Le iambour. Une fois, deux fois , trois fois, per
sonne ne dit mot.
Le S. Po/v... & le S...... C'est moi, c'est moi.
te tambour. Messieurs , quels sont vos droits......
Le S.... Je suis enragé jacobin.
r
( 3X6 )
T-e S. Polv.... Et de plus,'j'ai été chassé de Bor
deaux pour mauvaise conduite. '
J-e peuple. Il le sera; non, il ne le sera pas, ©ui,
non, si fait, qu'on pende ces f..,. jacobins. ..... la
suite l'ordinaire prochain.
. JOURNAL
DE LA COUR Et DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
.Le ministre bonnet rouge a rendu compte à l'as,,
semblée d'une dépêche du roi de Sardaigne . qui
assure le roi de France de son amitié, ainsi qi la
nation françoise , mais nullement les jacobins , ni
l'assemblée ; ce petit désagrément a été un peu reparé
par la nouvelle de l'insurrection de Turin. Cependant
Tome IL Année 1792- Rr
( 2H ) .i •■
l'assemblée n'est pas tiès-sùre que. la lettre du roi de
Sardaigne signifie qu'il prendra le parti des jacobin* ,
brigands & malfaiteurs de toute espèce , contre les
maris de ses filles , contre ses propres petits enfans y
contre le roi de France" , & contre toute la partie saine
du peuple françois.
Dissertation
De M. le marquis de Villette sur la liberté des cul
te?. Brochure iu-'6Q. de 10 pages d'impression ;
yiix , 16 sols che^ M. Dfsf.kxe , libraire.
CaRRIÇATVRES K O U V £ L '.■ E 3 .
N.
Rtvottt du rfgùrum
de Btauvoisïs* .'" ■
M»rdi to Avril.
-.'•7 J QURNAl .,
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
.: M . ■- - n- M
■ Tout l'aiicur de Journal doit tribut tu rnilim
La Fou ta lui,
— r '. ■■ ■
La fondation des invalides & la chapelle de ce bâti»
ment , <a plus belle de Paris , l'établissement de Saint-
(Jyr , le dernier de tant d'ouvrages construits par
Louis XIV , sufîiroient seuls pour faire bénir sa mé
moire. Quatre mille soldais & un grand nombre d'of
ficiers , qui trouvent dans l'un de ces grande asyles
une consolation dans leur vieillesse , & des secours
pouç leurs blessures & pour leurs besoins, deux cents
•cinquante filles nobles qui reçoivent dans l'autre une
éducation digne d'elles, sont autant de voix: qui célè
brent ce monarque. L'établissement de Saint-CyC
s,era surprisse par celui que Louis XV vient de former
pour faire élever cinq cc;its gentilshommes ; mais loin
de faire oubliçr Saitii-Cyr , il en fait souvenir : c'est
l'art de fuira du bien qui s'est perfectionné.
Fohaire , tiscle de iou.s XIP , tom. 24 , page ï^O>
3-. parût.
VARIÉTÉS.
J ah aïs l'as^emHée se s'est montrée aussi équitable
que 'd'ans la séanefe de' jeudi ; les Angles, comme
nou?.; l'avions annoncé, ont demandé jusrice de la dé-
rnardie-3"un capitaine Bordelois qui a débarqué sur
leur territoire les 2pC\nègres jebelles que les colçn*
Tome II. Année 179a. Ss
lui avoierit remis pour être déposés sur la côte des
Mosquites;.aussi-tôt toute rassemblée s'est écriée ,
«ui, messieurs , soyons justes*, reparons nos torts en
vers les Anglois , ce sont de bien honnêtes gens , ils
ont de gros vaisseaux , de gros" canons , de bons ami
raux, de' bonnes guinée»,' de bons soldats, de bons
matelots, &c. il ne faut pas les vexer; réservons toute
notre colère pour les petits princes Allemands qui
n'ont pas les mêmes forces ; l'assemblée a décrété la
réparation demandée par les Anglois, sans doute elle
ne savoit pas que le capitaine d'une de leurs frégates
ayoit BARBOUILLÉ le pavillon tricolor.
* . ' ' •
• Oh dit que les jacobins avoient arboré le bonnet
rouge pour convenir qu'ils s'abonnoient aux galères ;
mais qu'ayant appris qu'on leur réservoit un sort plus
élevé , ils les ont tous revendus à un marchand de
Toulon, qui les leur a tournis*
nu—,MUJ»»~" '
\
( 3** î
la France , la constitution , & se Kvrent à toutes le»
passions les plus viles. Parmi mille exemples cités,
voici un fait qui vient de se passer sous nos yeux. Il
yavoit à Courbev... un curé bien vertueux , qui par
conséquent a refusé le serment. Le vicaire , convoitant
:S0n bénéfice , & ne voulant pas perdre de tendres
liaisons contractes dans le village, s'est hâté de jurer
& à obtenu la curs. Il a été remplacé à son tour par
un vicaire de même trempe. Ces deux hommes, mar
chant sur la même ligne , «•e sont malheureusement
rencontres avoir la même inclination. Animés parla
jalousie & par l'intérêt» pour sanctifier les jours saints,
en sortant dcPautel ils se sont pris de querelle , des
paroles iiS en sont venus aux menaces , des menaces
aux coups, & ils étoient si acharnes l'un sur l'autre,
qu'un des deux serot resté sur la place , si les ser
vantes n'eurent app-.le du secours. Les paysans ac
courus , les ont trouvés se roulant par terre , baignés
dans leur sang , & si attachés l'un à l'autre, qu'il
•leur a été impossible de les séparer. On a été forcé
d'avoir recours a la maréchaussée, qui a mené en
prison le vicaire, comme le moins constitué en di-,
gnité. Le cure , meurtri de coups , après avoir essuyé
le sauf qui couvrait son visage, a été tranquillement
chanter l'office , à la grande édification de ces pa
roissiens.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Lks nouveaux tvêqucs à croix de bois ont véritable
ment du malheur , ils avoient fait le sacrifice de leur
honneur & de leur conscience pour obtenir une croix
d'or-, ils viennent de faire en rechignant ,1e ^sacrifice
de leur croix d'or pour conserver leur pauvre $rj»wt-..
Toaie II. Année 1791. • T t
ment , & voilà le traitement qui va bientôt s'en allef
en farine.. .. Ah ! chers amis , on ne tardera pas à
dire à vos amis que leurs amis sont au moulin.
V
( 33» )
VARIETES.;, 1 r
.Lé décret qui déshabille & qui décalotte les ecclé
siastique» , a infiniment déplu à nosseigneurs les évê-
Tome IL Année 179a. " V y'
y
ques constitutionnels; il sentent bien que toute letir
considération tient à Ieur^eestume & à leurs décora
tions extérieures ; ils savent bien qu'on sera toujours
tenté de- rirevl'un éyêquie" e» gilet & en habit verd;
aussi le Itrès-revérettd évêque Faux.... a-t-il fait sur
l'autel de la patrie , l'abandon de sa croix & de sa
.Calotte avec un air d'humeur , qui a bien prouvé que
£e saint prélat n'est njiijement attaché à la religion
piahorpétaone , comme, on l'en avoit soupçonné, &
que cp seçojt .avec beaucoup de chagrin qu'il se verroit
- ■contraint de faire «les «aertiftees encore plus pénibles.
S'
.k ± £>n assyre que nos trois généraux constitutionnels
_ ,spn^ attaqués chacun d'une hydropisie d'un genre par-
^.partiQulier;. Xe ~Roçh...+. fe,st tqayaillé à'Mtie hydropisie
. $féi>>J^TJi£'--'' d'unefhydrppjk$ie de vin, & le Leja.....
r
;r_ f 3.40 ) _.t.
y figurera des dansas de toute sortes de pays , comme
Allemandes., Angloises , les folies d'Espagne , &c.
Si le petit danseur Btauhar etott encore à l'as-
sembke , il auroit ouveit. le bal avec mademoiselle
Théroigtu , mais on donntra sa place à M. Couth..,
qui déploiera toutes 6es grâces dmis une espèce de
ballet , connu sous le nom de la danse des Cosaques.
Livre nouveau.
Reproches de T.ouis XVI à son peuple. Bro
chure qui se trouve au Palais-Royal, sous les arcades
de bois , n°. 202. . . .■ ■
Cette production qu'on ne peut lire sans avpij^la
larme à l'œil , & qui est un table?u frappant' de fout
ce que le roi a fait pour son peuple , & tout ce qu'il
a soufra t, r.e peut qu'intéresser tous ses fidèlçs sujéfs;
nous ie& invitons à se la procurer comme un ouvrage
digne de leur attachement pour le monarque qu'on ne
cesse de calomnier & d'oiïtragef.
: J O U R.N AL
DE LA COUR, ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Jj E vieux général Tue..., vient de mrmder au roi , '
que , dans son armée , les remplacemens ctoient nuls,
que les effets de campement & les magasins de vivres
n'étoient point fournis f que les officiers -n'avoient,
point d'argent , que les volontaires ne recevoient poitft , ,
d'indemnité pour la perte des assignats, & qu'enfin
Tome II. Année 1792. Xx
f 34.6 )
lîaclftèpétoit désorganisée j ce sont les termes de la
lettre que le ministre a lu • gravement au milieu de
l'assemblée : ce qu'il y a 4e- plaisant , c'est qu'après
l'avoir lue, il l'a démentie- d'un bout à l'autre, Si
qu'il a assuré que tout alloit à merveille, ainsi nous
pouvons, choisir entre la crainte & l'espérance.
POMPE FUNEBRE
Au Champ-de-Mars , le jour de la fête donnée aux
ex-ga!ér,cns de (2/iâteau - f'icux , assassins de
Df.su 1.1 s , & voleurs de la caisse.
En l'honneur du généreux DESILLES.
Tous les honnêtes gens qui aiment la vertu &
abhorrent le crime & les criminels , les Suisses fidèles
à J 'honneur , & la brave garde nationale y sont invités
& s'y trouveront.
On y invitera aussi la municipalité, à l'exception1
de MM. Péthion & Manuel. . . ,
On distribuera l'éloge funèbre du malheureux assas
siné, les hurle mens du triomphe empêcheraient de
l'entendre.
Des milliers de Deprefuudis.
- .iv.; col i — —■—i— m
Brochure, v o u v e t l e.
Lettre de, remerçiment des gardes- nationaux
de Joui , Mitr , -ft autres, villes des trois évèches , à
l'assemblée, sur la façon honnêx & fraternelle dont
elle a reçu messieurs de ChaTeau-Viewx.
Prix, 12 sous ,ckk[ madame la veuve Faufl£rYk
mu Palais-, Royal. !
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
—————.. , *
Tout liiieur de Jourml doit tribut au milin.
La Fontaimc.
VARIÉTÉS.
Les amis des noirs vent encore rendre à leurs mal
heureux amis lt service d'en faire égorger quelques
milliers à la côte d'Afrique : si nous renonçons à
la traite, le; souverains nègres de la côte qui pnt des
prisonniers à vendre , ne sachant plus qu'en faire 3
vont très - certainement les f.ire massacrer... Le»
moutons de l'assemblée qui ont vu lg. décret de la.
chambre, des communes d'Angleterre, s'oina'giner.t
Tome II. Année 1792. 5Ty
i. ;>V..- .: ( 354 )
qu'il En est de.ce pays-là comme de celui-ci , où une
loi portée par un enthousiasme extravagant , ou Jicftée
par les brigands des galeries, doit être sanctionnée .
sur-le-champ, sous peine de la vie ; mais eu Angle
terre il faudra le conse.itemeitt dt la chambre des
pairs, qui ne le donnera qu'après in mûr examen , ou
peut-être le refusera ; il faudra ensuite celui du roi,
à qui on ne fait ni insulte , ni menace , ni violence ,
lorsqu'il refuse sa' sanction ; mais les Anglois sont
venus à bout de nous faite faire une sottise, dont
même ils rie nous ont. pas grande obligation , car ils
nous tapent de grands coups de canon dans le c... , &
ils méphitisent notre pavillon tricolor orléanique.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
I. a Fontaine.
VARIÉTÉS. ••
.Nous prions las personnes qui veulertt--bien 11 vj>
«Itèsser des articles, de ne pas trouver nnuvai-i crœ
Tome II. Année 1792. Zî
rm )
nous ne les insérions pas sur-le-champ , & de con
sidérer que nous sommes quelquefois accablés par
l'abondance des matières ; mais nous leur promettons
d'employer lears envois aussi-tôi qu'il nous fera pos
sible ; nous exhortons aussi les personnes qui veulent
bien nous honorer de leur correspondance, à se borner
à noas fournir de quoi faire rire aux dépens des gens
d'ont ils ont à se plaindre : nous sommes arrivés à
un état de choses ou toute doléançe est absolument
inutile ; les honnêtes gens , pour se défendre , ne
loiveni: se servir que de deux sortes d'armes , le fouet -
& le ridicule; or , puisqu'ils ne veulent point em*
ployer le premier , il n'ont de ressource que dans le
second.
JOURNAL ;■;■
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
Tout faiseur de Journal doit tribut au rhaVm.
I. a Y o K T À I S I.
V A R I É T E S.
BeAucou? de bons citoyens apnt très-mécontens
de ee que la capitale donne le mauvais exemple dé
Tome IL Année 1792. Aaa
( 37° )
l'inexécution des loix ; on a décrété , disent-ils , qu'on
seroit absolument obligé de prendre des passe-ports
pour aller d'un districl: dans un autre ; & cependant
à Paris , qui est composé de six districts , personne
ne remplit cette formalité exigée par les décrets ; on
ne voit que des gens qui courent librement du fau-
beurg Saint- Marceau au faubourg S ai nt- Honoré, &
du faubourg Saint-Germain au Marais ; tandis que
dans tout le reste du royaume on ne peut faire un
pas sans être oblige- de prouver qu'on a bien le nez
& le menton faits comme il est dit dans le passe
port ; il faut donc établir des bureaux d'inspeélion
& des espèces de comités de recherches sur tous les
ponts--& dans les carrefours , cette opération sera
simple , courte , utile & agréable , & ne dérogera en
rien à la liberté actuelle.
J'applaudis à ce moyen ,
II est des plus civiques :
Mais chaque bon citoyen ,
N/auroit-il -à craindre rien ,'
Des piques , &c.
AVIS AU PUBLIC.
Livre nouveau.
Essai historique & critique sur l'insuffisance & la
vanité de !a philosophie des anciens , comparée à la
morale chrétienne , traduite de l'italien. Par l'auteur1
de la morale universelle, tirée des livres sa«.rés. A
Paris , chez Froulié , quai des Augustins , a". 39, &
chez Lickrc 1 rue Saint-Martin, 11 . 254.
L'auteur examine en général la fausseté & les ab
surdités des idées des anciens philosophes sur le bon
heur , sur la divinité , sur la religion & sur l'immor
talité de l'ame ; il observe en particu!icr leurs mœurs
& leurs maximes, & il conclut de cet examen &
de ces observations , que la philosophie & la raison
ne suffi, eiit point à l'homme pour le read.e hsureux
& vertueux.
^^^"iiiffffi ■
La section de Saint Joseph vient de donner, un
grand exemple à toutes les autres sections ; elle a
déclaré que le sieur Pet a perdu la confiance de la
capitale 5 mais pour l'avoir perdue , il faudrait l'avoir
possédée.
JOURNAL :
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
—
Tout faiseur de Journal doit tribut lu malin.
LaKontaini.
1
V A R I-E T E S.
JLe peuple d'Angleterre vient de donner une grande
preuve de l'amour que nos veridiques gazettes, disent
qu'il porte à notre sublime constitution; le docteur
Priestley, connu pour un des apôtres les plus ardens
de cette sage doctrine , s'étant présenté il y a quelque
temps à Warwick, ville t.iès-cons:d_rable, y a été
accueilli avec de la boue, des œufs pourris, des os
de bceufs , &c. Il a été très-heureux que les loix qu'il
cherche à d^truiie , soient encore venues à son secours
& qu'elles n'ayent pas été remplacées par celles qu'il
voudroit- établir. -; -"••'•'
"*
(1 383 )
Qui vient ^empoisonner le Fabius moderne ;
Ce philosophe roi , qui comme Salomon ,
Lo^eoit dans son cerveau l'esprit & la raison.
Pourtant du vieux Kaunitz , ce renard politique ,
Il suivit trop long-temps le diplôme gothique ;
Il s'en reposoit trop sur la foi d'un .traité :'.
Nos goujarts 'sénateurs sifloient sa probité.
Saint-Mirabeau disoit, pardon si je le nomme,
» Je me trouve à mon aise auprès des gens de bien ,
» Mon immoralité commerce toujours bien :
» Je gagne c;nt pour cent avec un honnête-homme.
Auguste des Isltts.
Chanson nouvelle.
Sur l'Air : Fous m'entende^ bien.
Vive messieurs les jacobins
Qui n'aiment pas les souverains ,
En attendant la guerre.
Eh bien !
Les colloquent en terre,
Vous m'entendez bien.
ÊÈ*
xto . CR7V Complot pour"égorger
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
'.VARIÉ TÉS.
Il s'est passé ces jours-ci une petite scène , dont on
nous a priés de rendre compte : le club connu indif
féremment sous le nom de brigands, de cordeliers ou
de régicides , a pour président un certain Momror...,
personnage échappé à la potence par la faveur de là
bienfaisante amnistie ; il a pour membres les vicaires
de Saint-André-des-Arcs, ic les RR. Pères Oudo.»
Tome IL Année 1791. Ccc
( 3»6 )
& Guilleme, ci-devant cordeliers , & de présent jaco
bins le ardens persécuteurs de leurs anciens confrères
restés catholiques. Il possède dans son sein quelques
religieuses échappées , ou chassées de leurs couvens ,
& plusieurs de ces syrènes qui tirent les gens par la
manche, ou qui les appellent de dessous leurs jalousies.
Le club tient ses séances dans une des salles des cor
deliers ; l'autre jour cette respectable société discu
tant, à grand orchestre, l'affaire de leurs confrères
galériens chapeaux vieux , plusieurs jeunes gens
attirés par le bruit , entrèrent dans la salle ; ils s'ap
prochent des respectables sœurs, ( toutes rouges &
toutes échauffées par le feu du patriotisme ) & leur
tiennent quelques propos gaillards ; les sœurs se fâ
chent, les frères prennent leur parti. Les jeunes gens
éteignent les lampes , ils huent , ils sifflent , ils cla
quent à toutes mains ; grande rumeur , grand désor
dre, la garde arrive : les jeunes gens qui s'étoient
rangés contre la porte , s'esquivent en riant de toutes
leurs forces ; l'un d'eux repasse un instant après , &
entend un garde dire que tout est appaisé , & que les
frères & sœurs sont allés se rafraîchir ensemble au
cabaret.
AVIS AU PUBLIC.
>
r 389 )
Carricatures nouvelles.
L'une représente la buanderie nationale , les jorda-
nistesde l'assemblée, des jacobins, & des grouppes
sont occupés à blanchir les suisses de Châtcau-fieux.
— On y voit le révérend père Chabquc, vêtu
de l'habit qu'il quitta pour prendre le froc de capu
cin. —— Le marquis de Villette lorgne un sans-
culotte qui attise le feu, le patriote Saint-Huru...
paient occupé à rendre le même service aux suisses
r^
que M'. Chabroud a rendu à monseigneur le
due d'Or. . . .
AVIS.
On vend chez Denné , libraire au Palais- Royal ,
sous les arcades , n°. 94 , les deux mois d'akonne-
mens du Journal-Pie, qui a été rédigé par M. le
vicomte de Rivarol , & où il a inséré un essai histo
rique des causes de la révolution , oi sont dévoilés
les fautes & le caractère des ministres du règne
adtuel, jusqu'à la convocation des etats-géneraux.
——————
Erreta du ,N°. d'hier.
Page 381, ligne 12 /l'on craignoit, list[ ;; l'état ,
craignoit.
JOURN AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
On nous mande de Béfort que M. Taub.... , officier
du régiment d'Aqaitaine, ayant reçu un brevet de
lieutenant au régiment de Beauvoisis , l'a renvoyé au
ministre, en lui mandant, monsieur, je m* suis en
gagé comme soldat au régiment d'Aquitaine , mes
services & mon zèle m'ont mis à même de deveniç
l'égal de mes officiers j mais je n'usurperai jamais la
Tome IL Année 1792. Ddd
( 394 )
place d'un autre ; si vous voulez faire usage contre
moi du décret qui dit , qu'en refusant de l'avancement
dans un autre corps, on sera déchu de tout grade , je
suis prêt de vous renvoyer encore mon brevet du
régiment d'Aquitaine, & je m'y rengagerai comme
soldat, & je tâcherai d'y servir encore utilement
mon roi & ma patrie.
Thidtre du Paudcville.
Ce théâtre continue à attirer la foule. M. Barri t
qui en est le directeur, met une scrupuleuse attention
à purger les pièces du répertoire de toutes ces féroces
allusions qui souillent le masque de Thalie sur la
plupart des autres théâtres. Parmi une foule de nou
veautés très-piquantes, on distingue Arlequin- affi
cheur , comedie-parade de JV1M. Barri, Desf'en-
taines.Sc Radet , qui a obtenu le plus brillant succès.
C'est le calembourg paré des joyeuses livrées du
--
■f
( 39» >
vaudeville, qui secoue gaiement les grelots de Momus.
La pièce est délicieusement mise. Mademoiselle
Molièie , dans le rôle de Colombine , a commandé le»
a ?plaudissemens- , elle a développé beaucoup de finesse
dins son jeu , & nous ne doutons pas qu'avec du
t avail , cette, intéressante aârice ne devienne un des
meilleurs sujets de la capitale. M. Rosière fils , dans
le rôle d'Arlequin , a montré beaucoup de gentillesse
& de talent. %n un mot , ce théâtre , le rendez-vous
au bon goût & de la gaieté , est le seul enfant de la
révolution que ies honnêtes gens aient adopté sans
répugnance.
Nota. Nous croyons faire plaisir aux amateurs de
ce théâtre, en leur annonçant que M. Marchant,
l'auteur de la Constitution en vaudevilles , s'occupe,
«il société avec un de ses amis , d'une nouveauté qui
paroîtra incessamment C'est annoncer aux uns des
jouissances , & aux autres des succès.
AVIS.
On trouve chez M. Desenne, libraire au Palais-
Royal , les détails de l'affreuse insurrection de Nanci ;
cet ouvrage, rédigé par M. de Léonard, officier au
régiment de Mestre-de-camp , cavalerie , a le mérite
de faire connoître tous: les détails intéressans de cette
affaire , & de prouver que tous les honnêtes gens ont
eu raison d'improuver , comme ils l'ont fait , la fête
scandaleuse que les jacobins ont donnée aux galériens
du régiment de Château- Weux. — Cette brochure ,
in-4°.> se vend 3 tiv*
JOUR N A L
DE LA COUR ET T/&XA VILLE.
-.*-*-
Tout faiseur d* Journal doit tribut au malin,
t. A FoNTAINI.
VARIÉTÉS.
■/vuctJNE espèce de scélératesse ni de fourberie ne
coûte à JViM. les jacoquitis : le jour de la 'mémorable
Tome II. Année 1792. Ee«
( 4°2 )
fête galérienne , ils avoient fait habiller en abbé un de
leurs brigands soldés , & lui avoient ordonné de tenir
des propos contre la cérémonie ; ce qu'il a fidèlement
exécuté au Champ-de-Mars ; aussi-tôt d'autres sans-
culottes apostes ont arrêté le prétendu abbé , Pont
fouillé, lui ont trouvé des pistolets, & l'ont conduit
au corps-de-garde en le menaçant beaucoup , & pa-
roissant même le maltraiter ; ils l'ont fait entrer dans
une chambre , & ont fait semblant de l'y garder étroi
tement ; mais quand la foule a été un peu écoulée , ils
ont fait venir du vin , & les preneurs k le prisonnier se
sont mis à boire à la santé des nigauds; les jacobins
n'ont pas manqué de répandre le bruit qu'on avoit
arrêté un prêtre réfradtaire qui avoit insulte la nation ,
)à constitution , & l'autel de la patrie.
mum MkœXTBsr***--*
Livres nouveaux.
Essai ou observations sur Montesquieu , par E.
Lenglet, juge du tribunal de Bapaume, /'/z-8°. A
Paris j che[ Eroullé > quai des Augustins , rfi. 39.
Essai sur la législation du mariage , par E.
Lenglet, &c. broshure 7/2-8". se vend à Paris,
che[ Froullé , quai des Augustins , n°. 39.
—MM———
COUPLETS
Sur l'Air : Dt Nina t quand h bieu-almt reviendra.
I Quand on rendra le sceptre au roi .
On. met'.ra Targinctte en terre j __
Peur mieux t'eiairrr *on o.mvoi ,
On descend --a le réverbère ;
A ia lanterne , hélas ! hCias !
Qu'on accrochera de goujats !
*
On fera chanter ça ira
A toute l'auguste canaille ;
!'n faux-bourdon Ton testera
La g-jntille jacobinaille ;
Et sur la corde , hélas ! hélas !
On fera danser ces goujats.
J O URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
JLes jacobins ont été furieux de la petite disgrâce
arrivée au nommé Noe... , garde du roi, reconnu
pour déserteur , que ses camarades (& non ses chefs)
ont chassé de leur corps, pour avoir eu. l'infamie
d'assister à la fête des galériens , on l'a dépouillé de
) son uniforme, & on lui a fait défense de jamais le
porter; il est allé se présenter au club des jacobins,
protecteurs nés de tous les mauvais sujets ; ils ont
Tom'e H. Année 179Z. Fff
r
.
" . ...1 ( 4io )
parfaitement accueilli celui-ci , & lui ont promis k
le venger i mais les jacobins entreprennent la une
terrible besogne , car il n'y a pas un bataillon de la
garde nationale qui ne soit déterminé à chasser hon
teusement tous les membres qui auront eu la bassesse
de se trouver à cette fête. Nous en avons déjà cite,
& nous en rapporterons tous les exemples, dont
nous serons instruits : aussi Gors.. à qui le bataillon
a fait le petit compliment ci-dessus , en est-il d une
fureur terrible , il s'en prend à tout le genre-humaini;
sa tolère est véritablement plaisante , & ressemble
beaucoup à celle deRagotin dans le roman comique;
ce qu'il y a d'heureux , c'est qu'elle n'est pas plus
dangereuse.
"
( 4»6 )
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
.Lorsque le nommé Noe... , honteusement chassé
de la garde du roi pour s'être fait galérien , est allé
se présenter en chemise au club dis vénérables jaco-
quins ; quelques frères ont fait la motion de lui aller
chercher un habit , mais plusieurs autres ont eu l'in
solence de proposer de l'obliger à renvoyer aussi n
Tome II. Année 1792. Ggg
( 4*8 )
culotte à. ..... . Cette motion étoit vivement ap
puyée , & ■ faisoit oublier la première , lorsque le
malheureux qu'on vouloit faire jouer au roi dépouillé,
s'est écrié, parbleu , vous êtes bien plaisans , messieurs
les honorables membres , vous ne me donnez point
d'habit , & vous voulez que je sacrifie encore ma
culotte.
-——ggyg.'R'HggûS
Adjudication au rabais.
Quatre-vingt évéchés à céder & transporter
sans garantie & à très-bon compte ; on entrera en
jouissance sur-le-champ ; on n'exige que la première
année du revenu. — Tous individus seront admis à
enchérir , juifs , turcs , &c. — Il faudra savoir un peu
( 421 ) r
lire, mais sur-tout jurer, boire, & avoir brissoté',
incendié ou jugulé. Ces trois dernières conditions sont
de rigueur. —* Ceux des aspiraris réunissant les qua
lités ci-dessus requises , qui justifièrent en outre avoir
vécu en concubinage , y vivre encore , ou dumoins
être marié à quelque dévergondée, auront la préfé
rence. Il n'est pas nécessaire d'avoir étudié & d'être
dans les ordres ; les adjudicataires pourront profiter
de la manufacture en adivité , où pour cent écus ,
en huit jours on mettra le néophite en état d'xercer.
H. B. Les athées seront reçus gratis. — S'adresser
pour de plus amples informations & éclaircissemens ,
à MM . Canu.h Condor... , agens généraux du nouveau
clergé François. On prévient que l'adjudication se
fera à l'extindtion des feux , & que les pajemens pour
ront Se faire en billets de la maison de secours , vrais
ou faux. Il n'y a pas de temps à perdre.
La vraie réponse.
Au mécréant, de Rheims nouveau prélat ,
Un villageois vint demander dispense
Pour épouser. Non , par ma conscience ,
Par Belzébut, & mon apostolat ,
Je ne saurois , lui dit l'homme à bréviaire.
Par la morgue, dit le rustre en colère,
Je vous trouvons bête à manger du foin :
De qu'eu dispense à vous-eu donc besoin ,
Pour débouter monsieur votre confrère ?
Auguste des Islets.
. JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
A V I S.
Ceux qui ont des billets patriotiques nationaux,
&c. dont ifs vsmt me savoir que faite , des barils
remplis de M©nneron, ou de deux sols & demi , Se
autres fausses monnoie , telle que les pièces charlata-
nrsées par le bonnet de nuit de la liberté, ou même
des- assignats faux, eu -de ceux qui pour remplacer
l'intérêt qu'ils dévoient porter ,' ptfrdoient hier Bl
pour 100 , sont avertis qu'ils peuvent les placer avan
tageusement dans la caisse dé MM. C ... B,... N....
A.... ,' actionnaires de la nouvelle salle d'opéra qu'on
va construire sur l'emplacement des écuries du roi
des François. -. Ces messieurs prendront
tout. , .
BKOCHUKfS NOUVEUES.
Je :;uis libre, j'écris & je parle, par le comte
Duprat , in-% . à Paris , chc£ Slxvlville , libraire
au Palais-Royal.
Lettre de M. le marquis Je Laqopuille, en ré
ponse à madame la comtesse de *** , /w-8?. clie^'
le même.
Exportation à tous les prêtres & fidèles de
l'église catholique pour les temps de persécution.
i/i-H°. à Paris, chc[ Picharo, libraire , au Luxanb.
Le guipe du catholique pendant le schisme, ou
les adieux d'un curé déplace à ses paroissiens. /'«-S .
àPfiits , che\ le même.
( 432 )
Les François devenus protestanr. «sans le savoir
eu parallèle de la religion protestante & de h>. r>ou--
velie religion de France,, in- 8 v..'.i. ■?'"'"• s\ cAc^ '/ al
lemand, libtai.rCy.au Font-Neuf^u0, ic. .
Tnnm***-—
Annonce. 1 '
<* La France telle qu'elle sera, ou ahrtariach des,
trois ordres, contenant les noms de M Ai. le, uîer.i-
bres du clergé , de la noblesse & du tiers-.eiat, qui ,
fidèles à la religion & au roi , n*ont accepté aucune
place sous le nouveau régime, 3 livraisons m-'à9.
Prix , 9 iiv. pour Paris-., ai 10 liv. pour la province.
On recevra jusqu'à la mi-mai tous les renseigne-
mens qu'on adressera francs de port, au bureau »jc-
neial , rue Haute-feuille , no. 12.
— ^, muatmsusuame t»»
Arts à MM. les Abonnés.
Nous donnerons incessamment un nouveau bul
letin des spectacles plus complet & plus exael que
celui que imus avons <dcnrJ jusqu'à ce. jour.
■ —Bât——« 1-—
ERRATA.
N°. 52 de samedi 21 av.il. Page 4.15 , ligne il ,
Cbaoouc-Lduveîau , lisc^ : Chabpuc-Lovçîace.
No. d'hier. Page 420 , ligne 4 , Argnaud de Paris ,
lisez : Kengnàut dé Paris.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
" ' i i'j- i »■■■<■»! ■ ni m i ;
Tant Muât it Tournai doit tribut tu m»li».
IaFohtaik*.
■' " > ■ » i i i i i 11 p
VARIÉTÉS.
.L'assemblIe voyant que tous les peuples de l'uni
vers sont . coalisés pour, nous rendre des loix & un
gouvernement, & ne -sachant, comment faire pour
'éviter ce malheur , va employer toute sorte de moyens
pour mettre au moins les Anglois & les Suisses dans
son parti ; elle compte sur-tout beaucoup sur ces
derniers j elle se flatte que notre conduite envers eux
-depuis la révolution en a fait nos plus intimes amis;
en. effet > la nation a désarrrjé Jour régiment à'Erntst
ràAix;.elle a attaqué'&' maltraité plusieurs fois celui
<de Stâiner à Strasbourg ; elle a assassiné celui de
•ffigitt ià' Nanci ; tlle a- menacé & insulté tous les
autres régimens , quand; "elle a vu qu'ils ctoient in
corruptibles j mais }a_preuve d'amitié la plus frap
pante, & sur laquelle ï'iS emblée fonde ses plus grandes
espérances, est la fête que nous venons de célébrer
■en' faveur-- des quarante galériens, prétendus Suisses,
condamés comme voleurs & assassins par la nation
Suisse .elle-même : quant aux Anglois, à présent
qu'on crcit tout, il se trouvera peut-être des gens
jaSsez bons , pour croire que cette nation nous aidera
à soutenir une guerre qui nous ruineroit de fond en
Comble , k pour toujours , si elle duroit seulement un
'an , & qui par conséquent nous mettroit hors d'état
de jamais rien achetter des denrées , ni des ouvrages
des manufactures ni des marchandises de l'Angle
terre , & qui , par une suite nécessaire la ruineroit
elle-même.
, -^ -w^^
z: fc'as'se'mblée pour arrêter les ravages des Mar
seillais', vient de décréter qu'on leur enverroit un
ïltnaïiach , & qu'on retireroit les' troupes de ligne des
pays devastés par cette armée de brigands y c'est-à
( 435 )
peu-près comme si un commissaire de quartier, voyant
brûler une maison, empêchoit les pompiers de s'y
porter ; il est vrai que l'assemblée a chargé les mi
nistres de l'éteindre sous peine de la vie ; mais il en
est de la responsabilité des ministres jacobins , comme
d'une pompe dont l'eau s'enfuiroit de toutes parts.
r
( 438 )
diquez , pour gouverner mon fils , au sortir du ber
ceau , mais que cette personne n'ayant trouvé ni en
mon fils, ni en moi aucune disposition pour ses prin
cipes & sa doctrine, nous ne nous sommes jamais
convenus, & qu'elle nous a délivré , à mon fils agi de
cinq ans, & à moi, un breveta nullité, en s'eloi-
gnant du sol ingrat que nous offrions à sa philoso
phie. Mon fils a depuis eu le bonheur d'être honora
blement vengé de la condamnation de M . M. A.
N. V. par des juges éclairés , qui lui ont accordé
plus d'indulgence, sous beaucoup de rapports.... Et
quant à moi , je conserve le dcsir que j'éprouvois
dès-lors, de rester oubliée. «. Voilà la vérité, mes
sieurs , que la publicité de votre citation me force à
désirer de voir également publique. #
M1. M. A. N. V. qui pourroit démentir votre ci
tation, ne peut démentir celle-ci ; il est, sans doute,
tres-inutile d'entrer dans plus de détails sur un si
petit événement , que je n'aurois jamais cru fait pour
être mis au jour : mais si je me livrois à plus de
détails , j 'aurois la prétention qu'ils fussent aussi
vrais aux yeux de Mr. M. A. N. V. qU'à ceux du
public, ne connoissant aucune raison de circons
tance, qui puisse détourner de la vérité une personne
qui ose se flatter d'être respectée , &c qui a toujours
su se respecter elle-même.
J'ai l'honneur d'être, messieurs, &c.
C. D. D. Lowenb.
AVIS.
M. Chauve-Lin informe MM. les François
qui ont des projets de voyager en Angleterre , que
ion adresse Seca à Londres.
A Messieurs Chauvi- ï-iv , Taille sa jVd & com
pagnie , chargés par /es jacobins des affaires de
■FiaucL-* 0 la taverne .de la révolution.
Annonce.
On trouve chez Petit , libraire au Palais-Royal,
le nouveau jeu de cartes de Coblcnt^', à l'usage du
futur empereur & des vrais royalistes. Le prix d'un
jeu composé de 32 cartes est de 20 sols.
ERRATA.
N°. 53 du dimanche 22 avril. Page 423, ligne 14.,
■Grandisson , lise^ : Richardson.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
»—«—<W
On voit depuis quelques jours des personnes, qui,
sans qu'en leur adresse la parole, disent avec un air
d'humeur: Oui, fou... M. Pjst... es: le plus
honnête homme de Paris , il n'y a que des scélérats
d'aristocrates qui puissut dire différemment, &
Fou... si quelqu'un s'avisoit de dire le contraire , il
aurcit à faire à nous. — On se regarde, on se parle
à l'oreille, Ù on se retire très-etonné d'entendre faire
des éloges 'outrés à tort & à travers d'un homme à
qui on ne pensoit pas.
Belles-lettres.
Réponse de M. Petton-pique , maire de Paris ,
à M. Dupont de Nemours à sa lettre en date du
13 avril, l'an 4 de la liberté , sur l'air : Dupont ,
mon, ami , qui t'a fais si sage.
Théâtre de Monsieur.
La première représentation del signor M Peurso-
gnac, donnée à ce théâtre lundi dernier , a obtei u 'e
plus brillant succès. Un chant pur & facile, une m. -
iodie enchanteresse , & souvent un faire large & ma
jestueux caraéterisoient ce poème italianisé. M. Rajf'a-
nelli , dans le rôle de Peurseauguac , a montré une
supériorité desespérante j le ridicule qu'il a versé sur
le personnage Limosin étoit à faire mourir de rire.
Parmi une foule de morceaux très-riches , on a dis
tingue un trio chanté par madame MonckeUi & MM.
Figanoni & Brochi , & dont l'exécution n'a rien laissé
à désirer , & sur-tout un air délicieux ckanté par M.
(448 )
Mmgoçn, avec tout le goût & Je fini possible ; il seroit
difficile d'atteindre à une perfection aussi décidée, tant
delà part du chanteur que du compositeur. La musique
est de M. Teraii, jeune auteur avantageusement connu
dans la république lyrique , & qui , avec M. Cheru-
bini , s'avance à grands pas dans la carrière des Pa'é-
s'ullo , Sarti , Autaffi , &c.
OC3S3SCÎS»
Théâtre de la Nation.
M. l'abbé de Cornand doit débuter au premier
jour sur ce thcàtre par le rôle de Lovelace ( dans la
nouvelle pièce de ce nom ) , & madame son épouse par
celui de Clarice.
Demande.
Un prêtre du diocèse de Bayeux, ci-deyant vicaire,
sincèrement attaché à la vraie religion , âgé de 34
ans, d'une taille avantageuse, d'une figure intéres
sante , d'une conversation amusante & polie , formé
pour la bonne société , désireroit trouver retraite dans
une maison honnête. Il pourrait être tout à-la fois
directeur de con science , aumônier, instituteur, in
tendant, secrétaire, conseil & compagn. ;• de voyage?.
Seulement il demanderait des procédés honnêtes, qu'd
tâcherait de mériter par les siens.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
.Les moyens infâmes & atroces que les jacobins se
proposent d'employer pour corrompre les troupes de
leurs ennemis , ne tourneront qu'à leur honte & à la
Tome H. Année 1792. L11
rû'irie totale du royaume ; tous les soldats qui auroïent
l'indignité de trahir leur partie , ne pourraient être
que des brigands qui ne tarderaient pas à se répandre
dans les campagnes ; & grand dieu , n'en avons-nous
pus déjà assez' en France : les honnêtes étranger»
n'ajouteront aucune foi aux vaines promesses qu'or»
leur fait , d'établissemens dans le royaume , & ils refu-
seVoieht d'en profiter quand même elles seraient possi
bles à exécuter ; voilà cependant à quoi se réduisent
toutes les espérances des jacobins ; mais par cette con
duite immorale, inipoiitique & criminelle, ils vont
forcer leurs ennemis à employer de pareils moyens.
Qui est-ce qui pourra les empêcher d'inonder nos
frontières & notre armée de faux assignats parfaitement
imites ,"& avec lesquels ils,enlèveront notre numéraire
& debauehîroiït nos troupes ? Qui les empêchera de
promettre à leurs soldats un pillage , qu'ils préfére
rait- sûrement à de fausses & ridicules promesses de
leur donner du terrein ? Comme si les hussards, les
pahdours , les talpaches , les sicules, les calmeucs ,
les tartares de toute espèce qui vont fondic sur nous.t
voudraient s'amuser à cultiver un arpent de terre sans
biruïs •& sans instrument de labourage : d'ailleurs ,
<jiri '.est-ce qui osera , pour les siduire , approcher de
ces Camps red jetables, où la discipline veille sans cesse t
Sbnt'-ce les jacobins qui aifronteroEt la roue & la po
tence ?' Telles entreprises ne peuvent être inspirées
^ué par le fanatisme de l'honneur ou celui de la reli
gion ; au lieu que celui des jacobins n'est que le
ranàtiïihe'de la fureur & du brigandage, toujours
compagnes de la lâcheté, ■& il expirera subitement,
au seul aspect des instiumens de leur supplice.
^
( 456 )
IllMIl I———
NOUVELLES.
Le duc de Brunswick a été assassiné dans une
insurrection qui s'est manifestée à Cracovie.
L'impératrice de Russie a été emprisonnée
dans le château de Cracovie.
Le roi de Prusse vient de renoncer aux vanités
de ce monde , en .prenant l'habit religieux , & en
faisant ses voeux dans un couvent de Cracovie.
La reine de Portugal est devenue folle. On
Parrêta sur une des places publiques de Lisbonne,
où elle dansoit la fricassée toute nue ; on s'est va
Contraint de la faire enfermer dans un hospice de
Cracovie.
Le roî d'Espagne a été arrêté dans sa fuite,
il se.rendoit au Mexique ; il vient d'être renfermé
dans un château de Cracovie.
Le Pape vient de mourir des suites de l'opération
de la fistule ; il fut enterré avec toute !a pompe ima
ginable , dans la cathédrale de Cracovie.
Le roi d'Angleterre est devenu sourd , muet
& aveugle^ on l'a placé aux quinze-vingt de Cracovie.
Le duc de Sudermanie a été empoisonné en
prenant une bavaroise dans un café de Cracovie.
[La suite des nouvelles à demain.)
Certifies véritables, Saint-Huruge-Cracovie.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Touc faiwur d« Journal doit tribut lu maiia.
La FoNTiim,
VARIÉTÉS.
J_,es Parisiens sont dans là joie de leur cœur , de ce
qu'on va prendre de certaines gorges qui. sont auprès
de'Porrentrui ; leur succès en ce genre-là ne leur per
mettent pas de douter qu'ils ne soient aussi heurtux
en Franche-Comté qu'ils le sont dans leur bonne
ville ; mais les gorges de Porrentrui sont bien d'une
autre résistance , &t d'un bien plus difficile accès
que celles de nos climats , la nature les a formées &
entourées de hautes montagnes solides & inaborda
bles , & il n'y a point là de fichus menteurs.
Théâtre national.
Annonce.
On donnera incessamment la première représenta
tion de la Guillotine, pièce à tiroir, imaginée
jadis en Italie , mais adoptée à notre théâtre par le
docteur Diafoirus , & retouchée par un frater qui jouit '
en. France d'une grande célébrité, On prévient
les personnes honnêtes qui voudront honorer ce spec
tacle de leur présence , de ne point trop renfler leurs
poches pour ne point causer trop de distraction aux
amateurs.
No;a. Si !e succès couronne leur espérance, le»
entrepreneurs se proposent d'établir des théâtres dans
les provinces, & notamment dans l'Orléahois.
(460) J
A Voltaire.
Le Maringoin, le frelon littéraire ,
De ton vivant te piquoient de leur dard.
Pour l'étourdir, l'âne cherchoit à braire ,
Et préférait sa musique à ton art.
Après ta mort , ta noble apothéose,
T'a mis tout près d'un chapelain en prose :
Mais tu n'es pas au bout de ton destin.
Le fanatisme en habit d'assassin ,
Vient de t'offrir un laurier sanguinaire ;
Et pour te rendre exécrable à la terre ,
T'a coëffé d'un bonnet jacobin (i).
Auguste des Islets.
rartnr»"~
Biens" a vendre. . ,
Plusieurs jolies maisons à vendre à Varennes en
Clermontois ; cette ville est très-agréable par l'avan
tage de sa position , & par le caradlère de ses habitans.
On prévient le public que l'affluence & l'empressement
des acquéreurs est très-considérable. Ceux qui dési
rent de le devenir , sont priés de se présenter au-
plutôt, parce qu'on se propose de faire quelques chan-
gemens dans la ville , & qu'il est nécessaire que les
nouveaux propriétaires soient en possession auparavant.
— r - ' - ■■ ■ | -i ; j- ,,
(i) Ce journal paroît tous les jours depuis le pre
mier avril. On s'abonne chez M. Delacroix, rue de
la Corderie au Marais , n°. 2. ' ' "' " ■ " "
( 464 )
Demande.
Une demoiselle de 27 à 28 ans , bien rue , n'ayant
jamais quitté sa famille , dans le sein de laquelle elle
est encore, mais ayqnt besoin d'ajouter quelques
moyens a sa très-modique fortune , désire être chargée
de l'éducation d'une ou deux demoiselles au-dessus de
l'r.ge de cinq uns ; elle 'peut par elle-même enseigner
les langues angloises & itàln unes , la géographie ,
l'histoire, & les petits ouvrages de son sexe y elle est
en état de diriger toutes les aunes parties d'une ins-
truclion plus étendue. Elle a de bons rèpç.ndcns ;
elle piéférera un couvent , 6* scbcrneia au seul paie
ment de sa pension, & ne navra de récompense
qu'après l'éducation achevée.
S'adresser au bureau- de ce journal.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout l'aiieur de Journal doit tribut au malin/
Ta F s N T A I W li
VARIÉTÉS.
L.A petite brouillerie qui s'est élevée entre l'assem
blée & son cher traitement de iS liv. qu'elle avoit
Tome II. Année 1792. Nnn.
( 466 )
abandonne , ressemble à la querelle d'un amant avec
une maîtresse qu'il aime tendrement; il la boude,
il la fuit , il lui renvoie ses présens ; mais rentré chez
lui-, dans le calme de la réflexion , l'amour ne tarde
pas à reprendre tous ses droits ; il s'agite ; le som
meil fuit loin de ses paupières ; & le lendemain il
fait l'impossible pour se raccommoder avec sa maî
tresse , & il l'aime ensuite plus que jamais; voilà mot
à rtiotce qui est arrivé entre notre assemblée & sa
liste civile , à laquelle elle sera inviolablement atta
chée jusqu'au dernier soupir.
SONNET."
Charlatan de vertus , de talens, de science,
Patriote au-dehors, despote au fond du cœur ;
Ministre saris doctrine , emphatique rhéteur ,
Le succès du 'moment étoit sa conscience.
D'un prince infortune forçant la confiance ,
Il parle en ses conseils un langage imposteur ,
Et par devoir, du trône organe & défenseur ,
Avec les faâieux il est d'intelligence j
D'un ombre de pouvoir aveuglément épris ,
Il eût encore long-temps dévoré le mépris ,
, Mais la peur a vaincu son ambition folle ,
Abandonné de tous, de lui-même ennivré ,
Il respire l'encens de ses mains préparé ,
Et Necker de son temple est le prêtre & l'idole.
mi nii'ii'i mm
Théâtre de Monsieur.
Il seroit difficile de voir une pièce plus foible que
l'opéra joué à ce théâtre jeudi dernier , sous le titre
de Lisidvre & Monrose. C'est une macédoine de
lieux communs de morale , de maximes demi-philo
sophiques , & d'allusions qui tiennent plus de la stu
pidité que d'autre chose. Cette pièce rentre , comme
f 468 )
il est d'usage , dans le cercle des tours , des prisons ;
des combats , & autres appareils dramatiques qui en
imposent mervàiLusement à la multitude. La musi
que est à la hauteur du poème , c'est tout dire. Pas
yn morceau saillant s pas deux notes de chant. L'au
teur dfe la prose est un M. Monnu , k l'auteur du
bruit , M. Scio.
AVIS.
Un cuisinier scythe , qui a de bons repondans ,
offre ses services ; il travaille en pâtisserie , & traite
parfaitement la partie de la sauce-noire.
S'adresser à M. Axe-a-crostiche Clooo , hôtel
de Cfiarenton , rue de la Lune.
J O U R N AL
DE, LA COUR ET DE LA VJLLB.
VARIÉTÉS.
JL'a u T R e jour la garde nationale des Tuileries ,
ennuyée des hurlem'èris continuels de deux aboyeur»
Tome H. Année 1791. Osa
qui tiennent des conférences publiques à la porte du
i'ardin, leur ordonna. de, se retirer ; sur leur refus,
a garde requit les gardes Suisses & les gardes du roi
de limprêter main-forte , & tous ensemble s'empi-
rèreal'des deux- prédicateurs pouf les conduire à la
. police correctionnelle ; comme les gardes du roi &
• -' lès gardes Suisses n'ont aucune fonction à faire hors
des Tuileries , la garde nationale fut obligée de con-
• dûirè seule les prisonniers , au milieu des cris & des
menaces de la populace, qui tenta plusieurs fois ce
les enlever ; rnais la bonne contenance du défache-
;rriè'ht- lui en imposa toujeurs , & il parvint jusqu'au
Palais; là' un Château-Vieux, héros de la fête galé-
- rienne, voulut rendre à ses deux- amis le service qu'il
en avoit reçus ci-devant , & il tenta de les délivrer ;
mais la garde le saisit , malgré l'oppositien de \zj:at:cn
& ,1e çondui-it., ainsi que les deux autres brigands ,
" au tribunal de police , où on lui trouva deux pistolets
qu'il1 portoit innocemment dans ses poches ; une scène
\ ' à-jjeuprès pareille , est encore arrivée le lendemain
aux Tuileries ; les brigands soudoyés par les jaco
bins, saisirent un garde' national", & furent sur le
point de, le, pendre ; mais' des gardes du roi & des
gardes Suisses' qui apperçurent de loin le danger où
'. irséjtrouvoit , accoururent de toutes leurs forces 3 ii
'"•parvinrent a le délivrer des mains des scélérats.
Théâtre de Monsieur.
Le sieur1 Ràfanelli a étudié avec tant d'appli
cation là façon d'être , les gestes & la tournure dé' ;(
notre àmi le cuistre Limousin Gors... , qu'il est
parvenu à rendre le rôle de M. qe PourceaûG'Nac.'"^
avec le jisjicule perfectionné que comporte ce i6!e.
C 4# )
Thla'tre Montensiert.
On a donné T sur ce .th/àtre , vendredi dernier , fa
première rcpré*entatio;i de l'Amour par ressemblance «
opéra en deux a£tes:, qui , «f ressemble à rien. 'Une
intrigue nulle , des atteurs qui souvent parloieht fran
çais <, chose qui nous a étonnée, une réminiscence
tfakt nvanchc forcé? , des internions musicales assez
passablement digérées., .un ;rôlc de sénéchar assez
grotesquement rendue une manière de Sairu^Mu-
freùy y parodiant màussadement le rôle, d' Ipkigênie
dans une amoureuse de campagne , quelques siiflets
par- ci , quelques bâilîemens par-là, & vous aurez
une idée assez exadle de la pièce.
A V I S.
M. de C , député de'NANTES ,est invitéd'en-
voyer chercher les h livres que le sieur Mayeur a
oublié de lui payer pour la paire dt pantoufles faunes
qu'il lui fournit le jour qu'il joua le rôle d'ÔROS-
mane- sur le théâtre de cette ville.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de fournil doit tribut lu rr»!io.
T. a FoHTaum.
VARIÉTÉS.
.Le 22 de ce mois , à un dîner où se trouvoient plu
sieurs de nos sénateurs & un maréchal-de-camp cons-
Tome H. Année 1792. Ppp
... i 4**)
titutionncl , ce dernier pressé de dire son sentiment
sur les résultats de la campagne prochaine , la pré
sagea malheureuse pour la nation (jacobite s'entend ),
& portoit à près de 300 mille ihommes les pertes que
les maladies, le canon, la désertion feroient éprouver :
*' Eh bien , lui dit froidement un des honorables, nous
„ vous en enverrons 300 mille autres, & en cas de
„ nouveaux revers , encore une fois autant, & aïhsi
„ de suite. 9, •— Tu dieu , quels pères du peuple !
-
( 4«4 )
y
( 486 )
nôtres , est celui de vivent nos rois, camarades , p,V«t
nos fois. Il sera bien difficile que ce cri ne réveille
pas chez des François un sentiment qui leur est na
turel & qu au moment de combattre ils balancent
entre 1 honneur de délivrer leur souverain , & la honte
de servir des faclieux.
Sur B i s - s o t.
Dans l'auguste sabath , on derhandoit un jour
Quel étoit le moyen de bien rétablir l'ordre ;
C'est, dit un député qui parloit sans détour,
D'assommer'tôus les gens qui causerit le désordre.
Bis-sot lui répondit , de frayeur tout ému ,
Si l'on décrète ainsi , ma foi , je suis perdu.
Cakmbourg à la Bihre.
On assure que l'empereur a choisi pour son ministre
un certain dur -en- ton > personnage très-respec
table : hélas ! nous n'avons à lui opposer que du mou-
riés , si vous pouvez.
Thidtre du Vaudeville.
Il y a de forfr jolies choses dans l'opéra comique
joué à ce théâtre samedi dernier, sous le titre du
Dîner imprévu. On aurait pourtant désiré plus d'in
térêt dans l'intrigue , plus de chaleur dans la marche,
plus de mordant dans les couplets , & en général un
choix d'airs mieux assortis. La pièce a cependant
été applaudie. Mesdames Feron & Blossevilte sont
de fort jolies aârices, & jouent fort bien.