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*
(l/Dictl Complet.

tJitppiCTnenJ Je. c*- Voiume, <Duux..


v ■

r
-46
* Troubles à Ourscamp,
Jeudi Ier. Mars.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE,

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Foi» ta ini.

Vous qui pour vos plaisirs , dévorant les tributs ,


Parlez de maux publics , & d'excès , & «l'abus
Qui trompez le vulgaire, allumez l'incendie,'
Et pour guérir l'état immolez la patrie:
Il est des malheureux, il est des oppresseurs,
On le sait : mais faut-il , pour finir ces malheurs ,
Au bruit de h trompette arborer dans nos villes ,
L'effroyable étendard des discordes- civiles ?
Du sage patriote êtes- vous secondés ?
Etes-vous son espoir, son salut ? répondez.
Les traîtres n'oseroient : eux-mêmes se condamnent j
Ils usurpent en vain des titres qu'ils profanent.
L'intérêt personnel , sous des noms spécieux
Conduit secrettement leurs coups ambitieux.
Le peuple n'a jamais profité de leur crime j
Il en est le prétexte , il en est la victime.
Discours philosophiques de M. Lcfranc de Pompignan,
page 436.

VARIÉTÉS.

L'assemblée , qui reçoit tous les dimanches des.


adresses de félicitation qu'on lui envoie des provinces,
en reçoit d'autres les jours ouvrie/S;, dont elles n'a
Tome II. Année 179a. \
..(2).
garde de se vanter ; plusieurs départemens lui font
de temps en temps de terribles mercuriales. Croyez-
vous , lui mandent-ils , que vous êtes-là pour rece
voir' vos vi.ngt-une livres , aller aux jacobins , & être
des semaines entières sans rendre aucun décret i dé
pêchez-vous , messieurs, dépêchez-vous, ou sinon...
Voilà ce qu'on leur mande de tous côtés; que sera-
ce donc quand on lira la séance de jeudi 23 février.

Extrait d'une lettre du département des T.andes.


Vous aurez sans doute appris, quand vous recevrez
ma lettre,jque quelques malheureux jacobins, dont nous
n'avons pu encore nous débarrasser ,ont envoyé à l'as
semblée nationale une plainte bien violente contre le
gouvernement Espagnol, au sujet d'une chèvre fnn-
çoise qui s'est amourachée d'un bouc espagnol, & qui a
émigré pour le suivre. ———Le maître de la chèvre
l'a redemande au maître du bouc , qui ne veut la
rendre que lorsqu'il lui aura prouvé bien clairement
qu'elle lui appartient. Nous ne douton* pas que
le pouvoir executif <];> Espagnols ne soit tenté d'im
portance à ce. s ujtt par notre' pouvoir législatif , que
dieu veuille mettre bous sa sainte Se sûre garde. —
D'ailleurs on ne veut ici ni assignats ,* ni prêtres
constitutionnels,nï entendre parler d'impôts.—— Si
çd va par-tout cornma ici , ça va bien pour les aris
tocrates, niais mal pour les "patriotes.'

Attx Rédacteurs du Journal.


Occupé depuis long-tçtjipfc à recueillir les faits qui
se succèdent si rapidement , pour présenter à l'a Pos-r
térité un tableau grand & fidelle du siècle étonnant
où nous vivons, je n'ai pu m'enpêcher de fixer un,
«diHle surprise, sur la, garde .nationale de Paris, sur
A k±\ : -fi. .■•- . ; - i
r..3 )
.la .position où elle se trouve , & sur Pimportanee di*
.rôle qu'elle, joue dans cette 'immense révolution.
Composée dans le piincipe d'j tou' les élemens^de
•la révolte, de l'insubordination soulevée dans des vues
; bien différentes de celle qui l'anime aujourd'hui ; dans
moins de deux ans elle s'est épurée , il Vest ëtab}i
dans ce corps , des principes d'ordre , de modération ,
qui s'étendent tous les jours , & oui en font a^iielle-
ment la seule force publique à laquelle nous. devons
sans doute, le salut de la capitale & de la France.
Si elle continue à se regarder comme étrangère à
tous les partis , à he cônnoître absolument que celui
' de la paix & Je la tranquillité publique , quelque soit
les évsnemens que lé temps nous prépare, au moins
il ne nous feronr plus 'rougir des excès de désordre,
de licence & de brigandage dont nous nous sommes
déshonorés depuis trois ans.
Si cette' garde nctkhàït se pénètre de plus en plus
de l'importance de ses obligations ; si elle surveille
& réprime le petit nombre clés jacobins dont elle est
encore infeétée, elle peut s'enorgueillir de • l'espoir
. de laisser à la postérité un exemple qui n'offre l'his
toire d'aucun temps & d'aucun peuplé'.
Ce témoignage , que je lui rendois en secret, m'est
' arraché aujourd'hui par la conduite noble & sage tout-
a-la-fois , qu'elle a déployée depuis f\us d'un -an ,ti
à laquelle to.is les honnêtes gens chHa- fcapitalé ont
rendu justice dans le fond de leur cœur.
Je suis, Sic. J. 2

. On ne peut.recueillir trop précieusement les saillies


heureuses de monseigneur le dauphin. Elles sont je
gage du plus, excellent naturel, comme elles sont
, l'horoscope d'un, prince accompli En se heurtant
l'autre jour contre un fauteuil, il se rît mai à la
jambe., & il, en souffroit. Sur-tout. ,% dit-ii aussï-tût
'( 4 )
en Oubliant sa douleur , qu'on ne le dise pas & maman
reine , car elle souffrirait plus que moi. Cependant
sa majesté avçi tie accourut. Je ne souffre plus , dit-
il alors , maman , & pour mieux le faire croire , il se
mita sauter. Mais on visita l'endroit offensé, & on
y appliqua le remède nécessaire.

Les bouchers de Caen, accompagnes de leurs chiens,


se sont présentés il y a huit ou dix jours , au club des
jacobins de cette ville infortunée ; l'orateur de la dé-
putation , après avoir obtenu la parole de M. Caille,
Je président , dit « Aies bougr.. , qui n'êtes qu'un tas
„ de lâches scélérats , vous avez chassé tous les hon-
„ nétes gens de cette ville, ce qui nous fait rester
„ toute la journée les bras croises dans nos boutiques ,
„ où nous voyons notre viande se gâter , quoique la
„ vôtre ne vaille rien ; si vous continuez de vous
„ assembler, nous avons délibéré de la faire manger
„ par nos chiens que voilà 11 sembla que les chiens
eurent le mot pour interrompie l'orateur ; car à peine
eût-il prononcé ces mots , qu'ils se mirent à hurler
avec une telle force, que les jacobins, se croyant déjà
entre leurs dents, s'enfuirent de toutes leurs jambes.
■: '. M. Caille , leur président, a fui jusqu'à Rou«n ,
où il est cache.
Certifié véritable Tegeu..'..

Dans la liste de tous les bons citoyens & citoyennes


officieuses qui ont récompense à peu de frais le pa
triotisme de certains soldats, condamnes pour avoir
enlevé une caisse militaire & voulu assassiner leurs
officiers , nous n'avons vu le nom d'aucun officier
ni soldat du régiment des gardes Suisses , ni d'aucun
■autre régiment Suisse , ni enfin d'aucun Suisse quel-
Conque } seroit-il possible que cette nation ne voulût
jamais ni admirer , ni exercer , ni payer ce que nous
appelions à si juste titre , le plus saint des devoirs ?

Cheni.. est si reconnoissant du siège que les


sans-culottes viennent de soutenir pour lui au théâtre
du Vaudeville , qu'il va leur faire donner gratis, aux
Variétés , son nouveau drame de Desrues , & il y
remplira le rôle du bourreau, qu'il répète depuis long
temps. r 6

Un députe nommé Char..., vient de faire un trait


de patriotisme bien honnête & bien séduisant ; il a
dénonce son propre frère & sa propre ville . comme
criminels de leze-nation; ce sontprcsisémentde pareils
traits qui rendent l'inquisition si juste , si aimable,
& si remplie d'humanité.

Nous faisons savoir à la jeunesse Parisienne, que


deux restes de filles nommées Wiel... sont deve
nues tout a-fait jacobines , & qu'elles courent en
cette qual.té, tous les spe£hcles révolutionnaires-
elles eto.ent nées avec quelqu'esprit, mais la crapule
lus a rendues si sortes , que tous ceux qui les écou
tent leur échappent. D'après cet avertissement
dom espérons que tout ce qui porte une ame leur
tournera le dos ; 6c pour qu'on n'ait rien à nous re
procher, nous allons donner en peu de mets leur
signalement. . , -
l'aùu'e est épaisse , jaune , bouffis & sourit à vingt
personnes a la rois; la cadette est courte, sèche, fane!,
A ne peut plus faire que des grimaces à tout le monde.

Nous avons appris que Jean-Louis dit Nar*.J


ayant lu notre dernière épigramme en son honneur ,'
( 6 )
avoit demandé au roi la permission de se fâcher , Si
d'attaquer l'auteur au tribunal commun ; nous faisons
des vœux, nous l'avouons, pour que la colère da
Jean-Louis réussisse, & nous rirons de bon cœur
en voyant M. de Champcenetz mené chez le juge
de paix par le ministre. Linote.

Avis au public.
Mme Gas , mère de sixcnfans qui sontà sa charge,
veuve de M. Jean Gas de Nîmes , dont les malheurs
affreux sont connus de toute la France, a l'honneur
de prévenir le public qu'elle vient d'établir un cabinœt
littéraire sur le boulevard , en face de l'Opéra, dans
lequel on peut , moyennant une légère rétribution , se
procurer la leéture de tous les journaux & gazettes.
'Il""'

M. de Flori.. se promenoit avant-hier au Palais-


Royal, sans faire attention qu'un de ses manuscrits
sortoit d'un demi pied de sa poche ; M. de Rivar..
lui fit observer que si on ne le connoiscoit pas , son
manuscrit seroit dangereusement placé, & M. de
f loria. s'en alloit toujours, étonné que les voleurs
eussent du goût. . .... ,,.,..

Un perruquier , père de huit enfans , n'a pour


tout bien qu'un office de perruquier , taxé à 2400 liv.
depuis le mois de mars 1791 ; il va deux fois par
semaine de Popincourt où. il d 'meure, au bureau
de liquidation , sans pouvoir être remboursé ; c'est
par an 104 jours d'employés, & 150 lieues de faites
inutilement j qu'on calcule sc^ejnes , ses frais , la
perte de son temps , &c. on verra qu'en cas qu'on
le paie , il ne lui restera pas grand'chose pour faire
subsister sa famille* _ .' - - • -V
( 7 )
—^^——— .1
Quelques habitans d'Arnay, lieu célèbre par un'
combat qu'y a gagné Henri IV, & par l'arrestation
ie mesdames, ses petites filles, ontchangé leur surnom
de le Duc, en celui d'Arroux ; ils viennent aussi de
présenter au roi une adresse où jils l'engagent fortement
à approcher de sa personne les sieurs Pét.... fir
Roktrsp Ce conseil, est d'autant meilleur, qu'on
doit se rappeller ce qui arriva à Louis XF, pour avoir
laissé approcher un peu trop près l'oncle du dernier
de ces estimables citoyens.

Tout le monde sait que Condor..., il y a deux


ans , fit passer sa femme dans un de ses marchés avec
Mirabeau , & que celui -ci voulut bien lui en tenir
compte sur le pied de cent écus ; mais ce qu'on né
sait pas, c'est que Je jour que l'affaire se conclut,
Condor... , après avoir laisse le grand homme avec
sa moitié dans son cabinet d'étude , revint le trouver
cinq minutes après, & sans troubler en rien l'opé
ration, il frappa sur l'épaule de Mirabeau , & lui
dit : ù propos , enayt{ vous parlé à Moiamo...?

AVIS INTÉRESSANT AU PUBLIC.


Le sieur Brissottin, faiseur de loix, &c..„ a
l'honneur de prévenir la nation , qu'il vient d'obtenir
un brevet d'invention pour l'établissement d'une caisse
d'assurance conire le brissotement des porte- feuilles.
Chaque-action sera du prix de 200 livres. M. ilrisscun
remettra à l'actionnaire, un porte -feuille, sur lequel
seront imprimées en or les cinq lettres suivantes :
P. A. C. L. B. C'est-à-dire, porte - feuille
assuré contre les brissotemens.
Les porteurs déporte-feuilles ainsi marqués , pour-
(8 î
ront aller sans danger aux jacobins , au Palais-Royal ,
aux spectacles , dans les cafés & autres endroits publics,
l'auteur de cette invention ayant pris les mesures
nécessaires avec tous ses agens de la capitale. Il
prévient lès départemens, qu'il va incessamment établir
des bureaux corre«pondans dans les principales villes
de la république de France.
On peut s'adresser tous les jours , à la tombée de
la nuit, à M. P.-J. Enssotiu, rue Vide-Gousset.

OFSERrATioys sur Farticle inséré dans le AQ. 55


de ce journal , page 437.

Ncte des Rédacteurs. Nous venons d'apprendre


que des personnes commises par le peuple pour veiller
à la tranquillité publique avoient cru que cet article ,
par lequel nous invitons la garde nationale de prévenir
les malheurs qui ont l'air de nous menacer plus que
jamais , concernât la Soci té des amis de la
constitution. Ces messieurs , qu'une lecture pré
cipitée a sans doute induits en erreur , s'appercevrout
facilement par une lefture plus réfléchie, que nous:
n'avons désigne dans cet article>que \esjaCoiins ( I , .

(1) Les jacobins sont une espèce de moine, qui,


depuis long-temps est reconnue en France comme
très-dangereuse.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Sureau est rue Neuve-Saint- Marc , N\ 7 ,
mu vain de la r. Fav&rt , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de^t. 1 $f.psur laprvrineefr. de port.
SUPPLÉMENT
' l ; - u*

SUPPLÉMENT
Au n°. «.«r..<
D U J ÛURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Bu Jeudi Ier. Mars 1792.

Arrivée du sieur Bigot , dit T-acroix , à l'assemblée


^ nationale , pot-*>çuipi.
LE P RÉ S IDEM, „
Apres flvoir casse sa sonnette,
JVIessieurs , messieurs, c'est en vain' que je sonns ,
Parlerez-voûs" toujours tous à-la-fois !
D'un président respeâez la personne ,
Et soyez tousattentifs à ma voix
J.'ambassadeur arrive de Cql-lcnce ,- ,. '■
Près de ces lieux, il doit être en ce jour,
Nous apprendrons pendant cettç séance j j
Le vrai rnotif <d\'un aussi prompî retour.

t A»i; Tendis que tout sommtttit.


Le ^ôilà qui s'avance , '
Messieurs , ' écoutons tousy
Ce que rendu vers nous ,
Il dira de Coblence. . . j:jA
Bon jour ,, monsieur l'ambassadeur ,,..■ çr
Votre retour m'êtunne.;,.v>( ... ,,
Venez Rapprochez-vous Êigot.-j i.
Et raconc^z-.nous en deux rnots,,v l
Pourquoi vous vous rendez si^tèt »
Sans qu'un décret l'ordonne?,...
• - *
VAmbassadeur. Air : Du Confiteor.
Messieurs,, j'arrive devant vous,
Pour vous raconter cette affaire ,
Et déposer à vos genoux , . -■
Les peines de mon ministère... ( Bis. )
Ah ! c'en est fait. ( Bis. ) Et vos' décrets,
Ne s'en relèveront jamais. ( Bfs. )

Air ; Ô ma tendre Musette.


L'empereur se décide ,
Il dirige ses coups ,
Bender, nouvel Alcide,
Va marcher contre nous :
Déjà de- la Russie ,
Flottent les étendards ,
Et la foudre ennemie
Va battre nos remparts.

. ...: Air : De Tarare.


Messieurs , j'ai cru qu'il étoit sage ,
De m'éloigner de ce tapage ,
Et de vous avertir aussi
De décamper bientôt d'ici. (Biif.} ■
Pensez-y dans votre sagesse ,
Mais songez bien que le temps presse ,
Dans quelques jours les ennemis
Voudront s'établir à Paris. ( Bis, ) :.
* .os ')
Air : Du jour de l'an.
Dans les chemins , à chaque pas;'
On ne rencontre que soldats ,
Qui, dijà se moquent des vôtres.
Par-tout on voit des régimerrs j
Des Russes & des Allemands ;
Accompagnés de plusieurs autres.
.( 3)
Air : De Raimonde.
Sur-tout ce sont les Talpaehes , . t ■•
Qui me donnent de l'effroi ,
i
Si vous voyez leurs moustaches,
Vous trembleriez comme moi

Le président : Suite de l'air.


t.v.Çi. N'en dites pas davantage ,
Ne parlons plus de cela ■!
On sent glacer son courage , 1 _.
En pensant à ces gens-là }

Air : Des bourgeois '^eJÛ^artres.^


Après un moment 'tdfirfflexicn.
Quelle triste nouvelle \- *
Venez- vous annOHcer. ;..."!' f
Au fauteuil qui chancelle
Pourrai -je renoncer \.... A /
D'ARTOIS , malgré nos soins, va donc verîir en
France ! ....
.-. .. . A présent, que fait-il là-bas? m,i.'...
Pourquoi ne nous dites-vous pas',: 'm;u:.^*J
Tout ce que l'on en pense !...,.

L'Ambassadeur. Km. : D,Annette 6' LupinM


Ah 1 messieurs , vous ne savez.rien,
En lui tout surprend , tout étonne,
On croit , à son noble maintien ,
Que c'est le dieu Mars en personne ,
Ah milieu de tous les guerriers ,
Il semble apprêter les.mûriers.
Qy'il est, qu'il est bien,
Ah ! messieurs, vous ne voyez rien.'
.*
Air': Avec les jeux dans le village.
Comme lui partageant l'hommage ,
Et les coeurs de tous les François }
('4 >
PROVENGE assure à* leur courage,
Et du bonheur & des succès , . .-
Suivons-les aux champ de la gloire, , "
Disent-ils , en chantant leurs noms ,
A-t-on jamais vu la victoire ,
Ne pas couionner les Bourbons. (Bis.)
Air : Chante^ , danse^.
Tel est messieurs , en peu de mots. ,
Ce qu'aux François on entend dise',
.&» c'est à l'ombre .des drapeanx
De la Russie & de l'empire ,
C'est à cause de ces propos ,
Que je suis .revenu si,,tôt.
. 1A1R : &e te Forêt aoirtr ^
A présent, messieurs, j'ai tout dit,
C'ey; bien assez je pense ;
Voyez , cherché dans votre, esprit,
Des moyens de défense.;''
s, , /Dépêchez-vous, ( bis) car il est temps,:
Ne perdez pas un seul instant.. <
Adieu , messieurs. (fo'x^L'ambassadeur nous quitte.
Comme moi (Bis) sauvez- vous "bien vite.
. . • ..r r.-.V, i-ji . -■ . ■'
Le président, Air : Des Dettes.
Te crois «que .sans délibérer ,
*•* Messieurs, il faut nous retirer,'
C'est ce qui me désole. {Bis.)
Mais j'ai pour me calmer un peu , '
Tiré mon épingle du jeu ,
, : C'est ce qui me console. ( Bis.)
■ $ :.: ■- ■ :: ■ • •.,
Réflexions de l'auteur.
Traître s , yous n'avez de regrets ,
Que sur le prix de vos décrets, '-..'>-
C'est ce qui vous désole. (Bis.)
Mais en vain vous fuire^. ailleurs ., ,*.-,
LOUIS a par- tout: des vçôgeurs. ,*.,.. -,
C'est ce qui nous .çonsolç. (Bis.)
N« Marchand de grains
Vendredi l Mars. Wi*K """"o"*""***

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILL1:

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin,'


La Fontaini.

Sâlluste remarque que tous ceux qui ont suscité


des dissentioijg dans la republique se sont servi de
prétextes plausibles. L'un a prétendu réclamer les
droits du peuple, l'autre rehausser l'autorité du sénat.
L'un & l'autre ont paru s'attacher au bien public ,
mais chacun n'a travaille d'une manière différente
qu a acquérir du crédit 3c de l'autorité pour lui-
même. Nul d'entr'eux n'a gardé des bornes ni de la
modération dans les discorde , civiles. Le parti qui
s'est rendu le maître a usé de h victoire d'une ma
nière violente & inhumaine. Le peuple a toujours eu
beaucoup de disposition à se laisser leurrer & attirer
dans une faction, & à suivre aveuglément ses chefs,
mais c'est presque toujours à son préjudice & à la
perte de son repos , si ce n'est pas à son entière
ruine. C'est la source d'où sont sorties les plus trisies
Calamités , qui , dans tous les temps , aierrt affligé le
genre-humain.
Gordon.

VARIÉTÉS.
Nous sommes chargés de rappeller à M. Duc...
la promesse qu'il avoit faite d'abandonner sa coalitioa
Tome II. Année 179a. B

f
avec les Briss..., les Condsr..., & autres amis^.s
noirs , faisant égorger les Iblancs. On reproche à
M. Duc... de n'avoir pas tenu sa parole, & on
l'assure qu'il ne tardera pas à s'en repentir.

Résumé des séances de la semaine dernière.


Dimanche, reçu des complimens renvoyés des
provinces, comme dit Eti-Feuillant.
Lundi , fait très-peu de chose.
Mardi, rien.
Mercredi , encore moins.
Jeudi, fait un appel nominal, pour savoir si on
fera quelque chose.
Vendredi , retiré toutes les motions de la veille.
Samedi , querellé & reposé.
Dimanche , on recommence , & ainsi de suite.

On nous a priés d'insérer l'article suivant, & nous


,rv': n'avons pas voulu le refuser.
Les prétendus amis de la révolution , avec leurs
grands mots de liberté & d'égalité , sont ordinaire
ment les hommes les plus durs & les plus despotes
dans l'intérieur de leurs maisons ; nous en citerons
un exemple entre mille que nous pourrions choisir...
Le sieur Pau...., notaire, près du Palais-Royal,
•avoit à l'oeil un mal assez léger , mais qui devint
plus grave par les soins du fameux doéleur Guillot...
& du sieur Grandj..., oculiste, tous deux forcenés
patriotes : le notaire se mit au lit , & signifia qu'il
vouloit être servi comme le roi , ce fuient ses pro
pres termes ; en conséquence , après avoir exigé de
sa femme des services aussi ridicules que dégoûtans,
il fit poster à droite & à gauche de son lit sa garde
ii so« domestique , & les obligea de tenir sa couV
( tt I
verture éloignée de sa personne, & de la soutenir
pour qu'elle ne la touchât point ■ & .1 les força de
« "ter dans cette immobile & fatigante position ,
ùisqu'à ce que les forces leur manquant, ils tombe-
rent tous deux sans connoissance sur le plancher.

Il est bien étonnant que l'Arabe qui a essayé d'as


sassiner ta v« du 'grand seigneur , soit le même qui
a passé trois mois de l'année dernière en France, &
qui assistoit régulièrement à toutes les séances des
jacobins.

Changemens de bénominations.
Le club, ci-devant des jacobins , aujourd'hui
l/lîÔTEL DES ARISTOCRATES. #
Le château , ci-devant de tuileries , aujourd hui
le GRAND CHATEIET.

Aux Rédacteurs du Journal.


Te vous invite, messieurs, à vouloir bien faire
connaître au public un nouveau brigandage qu on
emploie pour lui voler son argent avertissez^ par
Se journal que certains barbou, leurs de papier
font mprimer des rapsodies aussi mal écrites que
mal coques, & qu'ils ne mettent en vene qu après
les avoir signées de mon nom. J ai fait assez 4*
fo ies dans ma jeunesse , & publié assez —
erreurs de mon imagination , pour que j aie pris la
ferme résolution de I plus fatiguer le public de. celles
de ma viaMess,^ ^ q fc ^ ^^
un peu Duc.
Paris, le 29 .•-' • -• . —
février 1792- „_ . __
( I* )

, Dialogue entre les législateurs sans-culottes & les


législateurs culottés : ceux-ci ayant voulu sup
primer les séances du soir, ceux-là leur adressent
une pétition sur un air tris-connu & très-à la mode :
J-es sans-culottes. Réplique des sans-culottes.
Rendez-nous la séance du soir , Nous voulons la séance du soir,
Rendez-nous la séance. Nous voulons la séance ,
C'est toujours quand il fait bien noir, Avez-vous /besoin d'y tant v»ir,
Qu'on voit votre science. Pour parler de finance ? ,;
Rendez-nous , &c. Nous voulons, &c.
* Duplique des culottés.
Réponse des culottés.
A quoi bon la séance du soir , Vous aurez la béanec du soir,
A quoi bon la séance * Vous aurez la séance ,
Vous croyez qu'il n'y faut pas voir , C'est pour nous un bien doux espoir
Pour éclairer la France. Que votre confiance.
Rendes-nous , &c. Vous aurez , &c.

On nous mande d'Arras que les jacobins du pays,


pour faire égorger les uns par les autres les soldats
de la garniso;, dont ils ne sont pas contens , ont ima
giné un moyen de scélératesse dont tout autre qu'un
jacobin ne poarroit jamais s'aviser ; ils ont supposé
une lettre par laquelle il paroît que le régiment des
Cuirassiers écrit qu'il se f... du régiment d'Auvergne ,
& autres mauvais propos auxquels ce dernier régiment
a eu la bonté d'ajouter foi ; il en est résulté plusieurs
rixes qui ont pensé engager une affaire générale entre
les deux régrn.cns ; c'est une partie du régiment de
Béarn , dont les honnêtes gens n'ont qu'à se louer ,
ainsi que des Cuirassiers , qui ont employé leurs soins
pouf racornmoder les deux régimens ; mais les jaco
bins n'ont pas été punis , & ils font tous leurs
efforts pour rallumer l'incendie.

Il y a plus long-tems qu'on ne pense que le petit


général Marte de Gouy... est comique j on lui
( i3v )
connoît en effet trois comédies. „—— Un jour il a voit
obtenu la parole dans une société & l'ingrat alloit
payer son dîner d'une lefluré. ce n'est point du
Molière , discit - il modestement , c'est plutôt dûT
genre de Renard. A ces mots M. de Rivar.. ,
d'abord convive , & qui alloit être victime , prit sa
canne & son chapeau & voulut sortir ; une dame
l'arrêta, mais inutilement , car il s'obstina à sortir,
en disant qu'il ne prenoit pas Marte pour Renard,

mm
Il y a à Rochefort, ville connue par son port dé
marine royale, un certain médecin , nommé Pc laf....
qui possède un talent peut-être unique dans le monde:
il connoît au simple attouchement du pouls si un
homme est aristocrate ou démocrate ; que je suis
heureux, disoit-il , l'autre jour, je suis à même de
poignarder tous les mauvais citoyens qui me tombe
ront _ entre les mains : depuis ce mament-là il a
acquis la pratique de tous les aristocrates du pays ,
qni aiment bien mieux .mourir de cette manière 1£,
que de la façon lente , quoique dure, avec laquelle
le sieur Po.. tuoit auparavant les malades.

Un sans-culotte.&, sans tajent„ nommé Cubie..>.


vient de composer sur sa borne, un drame intitulé :
h baronne de Oiamal , fondatrice de'la Visitation ;
ce pauvre diable a cru se faire lire une fois, en ca
lomniant l'a^eùlle de madame de Sevïgné, en lui
supposant un amour absurde, &:«ri fafsant de Saint-
François de Sallesun plat tartuffe ; mais il s'est
encore trompé ; sort nom , oubKe sur la première pao-e
du drame , a mis en fuite jusqu'aux jacobins, & °si
quelque passant .en ont risqué la leélure , l'ennui les
a sauvés mêm« du dégoût, & à la première scène
ils ont Caisse retomber le livre dans le ruisseau.
f 14 )

^On vient de faire partir de Cobl.... pour la Suisse,


leifUs de madame deB.... Cet enfant initié de bonna
heurej dans tous les secrets de l'amour & de la po
litique , étoit indiscret encore plus qu'aimable. Il n'a
pas craint de soulever d'une main indiscrète le voile
épais qui couvroit les plus augustes mystères. Il char-
moit les ennuis des contre-révolutionnaires ébahis ,
en mettant sous leurs yeux le tableau des ressources
étonnantes que déploie tous les jours son infatigable
mère pour relever la chose publique , & en leur parlant
des jeux innocens par lesquels il lui retraçait les
souvenirs délicieux du passé, afin qu'elle fut mieux
en état de soutenir les fatigues du présent.

Un chimiste envoyé d'Allemagne par les aristo


crates , & arrivé depuis peu :à Paris , vient d'être
dénoncé au comité de surveillance, parce qu'il a
composé une eau aristocrate , qui répandue sur les
assignats blancs, rouges ou bleus , a la vertu de leur
faire prendre quelques jours après l'opération, une
couleur verte , ce qui dérange le commerce de la
manière la plus allarmante.

;C'est jeudi qu'est expiré l'indulgenge que rassem


blée a bien voulu avoir pour l'empereur , & dont il
a tant abusé en sortant du cercle , que nos Popilius
avoient tracé autour de lui : ce jour-là le roi ira à
l'assemblée demander qu'on lui déclare la guerre ainsi
que tous les peuples de l'Europe } comme tous ces
gens là. vont avoir grand peur.

Un certain la Riv.... a fait l'autre jour une très-


plaisante motion à l'assemblée ; il a proposé de res
( »5 )
cusiter l'ancien régime , en donnant des entraves it
des censeurs à toutes les pièces qu'on voudroit jouer
dans les spectacles ; & en même-temps il a demandé
une loi contre les accapareurs de billets ; chez des cens
à qui les contradictions coûteroient .quelque chose ,
on pourroit être surpris de pareilles propositions, car
enfin, si les spectacles sont une denrée de première
nécessité , on en doit permettre la libre circulation ;
si au contraire on peut s'en passer, on ne peut point
en défendre les accaparemens ; il seroit plaisant qu'on
ne permît plus à un homme de mener sa femme , ses
enfans , ses amis ou ses gens au spectacle. D'un autr«
côté , on a encore trop de besoin d-s atroces & dé
goûtantes productions du sieur Chèrâ.. , & de toutes
les platitudes qu'on joue sur certains traiteaux pour
en arrêter le libre cours ; & il seroit un peu trop fort
qu'on ne défendît précisément que les pièces honnêtes ,
sages & gaies : mais voilà où on en est réduit , quand on
veut enfreindre toute décence & toute loi : les jaco
bins voyant que l'opinion publique les abandonne de
tous côtés , emploient toute sorte de moyen , même
ceux de la violence la plus criminelle pour l'étouffer
& la détruire ; mais le crime & la fureur ne tiennent
point à la longue contre l'arme du ridicule , qui les
perce à jour de tous côtés , & ils en sont si accablés ,
qu'à peine la haine & l'indignation qu'ils méritent
pourront-elles trouver place dans les esprits.

On nous mande de Monbrison , que le sieur Fr..,


curé constitutionnel du pays , voyant que le mariage
légitime qu'il avoit contracté depuis peu, rendroit
son église absolument déserte , a imaginé , pour se
procurer des auditeurs , d'imiter la parabole du père
de famille : ce digne pasteur & son sacristain , armés
chacun d'une bonne hache , s'en vont de maison en
maison enfonçant les portes , & forçant par leurs nie
f i6 )
ftaces les habitans de se rendre à sa messe; c'est
assurément bien là lé compdle intrare de l'évangile.

On vient de nommer presque tous les nouveaux


jurés de jugement , parmi lesquels nous avons vu avec
intérêt les noms du sieur T-aïs , du sieur Trial, du
sieur Louis-Joseph, prirce François , du sieur Fiotti ,
le joueur de violon , du sieur Cerbtre le juif, du grave
président Bochard de Sarcn , & du comédien Taîma ;
beaucoup de gens auroient désiré de voir dans cette,
liste quelques aéteurs du théâtre de Nicola ou de
Nicode'me, afin qu'il n'y manquât rien pour être tout-
à-fait comique.

Des magistrats sont venus en députation assurer


l'assemblée qu'elle auroit toujours la confiance publi
que , attendu qu'elle ia mëritoit toujours ce qui en
effet est aussi vrai l'un que l'autre. La c'éputation a
fait de grandes menaces aux ennemis d: l'assemblée,
& l'a fort engagée à dépleyer contr'eUx t6ut son cou
rage & toutes ses piqués : avec de pareils moj'ens ,
oh ne peut pas douter du succès de Tattn;ue , sur
tout quand c'est un Fet... qui en donne le signal.

Un capitaine de nouvelle fabrique se trouvant l'autre


jour à Rouen dans une salle d'armes , le prévôt lui
présenta un fleuret, & lui proposa de tirer une bette,
le capitaine s'en défendit en disant qu'il ne connois-
soit pas cet exercice Il ment comme un chien,
dit tout bas un soldat , il a tiré pendant plus de dix
ans celles de son maître , officier de cavalerie.
jgjjigg m m in m un ■ i ii SSSUSSSSSSSS "■'"■'.'.""■^

Be l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve^Saint-Marc , N". y ,
au coin de la r. Favsrt , place de la comédie italienne.
le prix de Vabonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de 3 /. 15f.peurlaprovifnejfr.de port.
' 3* jôr*^SrS Marchand de grains
Samedi 3 Mars. Ifâï"0"" «««"«ri-

JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaini.

Pérs faits contre une société jacoquine après l'as


sassinat o"Hexri IF', tirés du journal de l'étoile,
juin 1610.
O dirum scelus ! O nostrae dira dmnia gentis !
Galîia quae tantos , sub amico sydere , quondam
Extulit aima deos , fatalibus impia monstris
Ubera in exitium proprium fœcunda ministrat,
Feralesque videt jamjam consurgere cultros.
Heu nimium o proceres, pietatis imagine capti
Ludimus , & tantas necquicquam admittimus artes3
Sentimusque dolos ! Num cœco lumine fidtos
Conspexisse juvat ! Socice synonima gentis
Hospitia heec referunt tam diri conscia cisûs
Quare agite & siquid veri mens augura optât
Sedibus è patruis fatalem 'ïxscindite gentem.
Traduciien.
O crime ! ô fureurs de la nation ! La France , qui
jadis , sous l'influence d'un astre bienfaisant , pro
duisit tant de Héros , la France s'e»t livrée n des
monstres sanguinaires : dans son délire elle len, prête
ses propres flancs à déchirer , & déjà elle a vu lrjrs
couteaux assassins frapper leur victime. Et nous, qui .
tenons un rang distingué dans l'empire , trompes par
jios sentimens religieux , nous sommes le jouet de»
Tome IL Année 1792. C
( 1g )
trames criminelles , doat nos coeurs repoussent même
ls soupço;). Arrachons enfin le bandeau qui couvre
to.is les yeux. C'est dans les repaires , correspondant
d'une société coupable , qu'à été enfanté le régicide
dont nous gémissons. Rallions-nous donc ! & si notre
ame désire encore s'ouvrir à des présages heureux.
faisons disparaître cette société funeste des lieux où
elle a régné trop long-temps.
Ainsi soit-il.

VARIÉTÉS.
D. E très-obscurs folliculaires qui semblent avoir
jr sa tâci,e de déchirer périodiquement M. de Calonne,
croient apparemment faire preuve de génie 6t de pro-
b té , en refusant l'un & l'autre à ce ministre. Eh,
me- sieurs ! de grâce , un peu plus d'indulgence , vous'
battez 'votre nourrice. Ce h'esc pas assez d'être cités ,
on ne sait trop pourquoi , comme les Tacite du dix-
Imiti^Tûe siècle . encore faudroit-il se piquer d'un peu
de bonne- fui , 8c sur-tout de reconnoissanse. Si la
grande entreprise qui se médite, & dont M. deCa-
lourie est l'ame , est couronnée par le succès , c'est à
lui, à lui seul que, vous le devrez. C'est lui , dont
la politique habile a su éleiStris'er tous les cabinets de
l' Europe, long-temps spectateurs immobiles de nos
funestes démêles. 'C'est lui , dont le brillant génie , se
jouant des difficultés presque incalculables qui l'en-
vironnoient , a trouva -l'art de réunir les intérêts les
p!us divisis , & de les diriger vers le but auquel il
ii. arche invaiiablement. C'est lui, en un mot, qui,
rui ; a nt dans les revers une énergie nouvelle, est allé
réveillé Te comte d'Artois qui dormoit à la cour de
son beiu-père , il le place à la tête de la noblesse
françoise , recrée un parti qu'on croyoit écrasé , &
f.iit trembler à leur tour les factieux dans leurs pro
pres foyers. Si l'on ajoute à ce tableau d'autres traits

N
i 19 )
encore, si l'on ajoute, dis-je, que ce ministre e=t
arrêté presque à chaque pas par les manœuvres sou
terraines d'une faétipn toute puissante , de la fatlion
Bal-Jau... , en un mot, qui^juré sa perte, alors,
dis-je , on se sent partagé eiwre les sentimens d'ad
miration qui lui sont dus , & la juste indignation
qu'inspirent les lâches- clameurs de ses vils détracteurs.
Pour apprécier M. de Calonne comme il le mérite ,
il faut l'avoir va dans les circonstances de sa vie i s
plus critique», & pour ainsi dirç , les p*|s désespérée: .
C'est quand le péril est estrême que son ariie est le plus
inaccessible à la crainte , & qu'il déployé les ressou!çe>
les plus imprévues & les plus étonnantes. Comme
Antle , s'il tombe, c'est pour se relever avec pi us .4e
force , & jamais il n'a voit paru si grand que depuis
sa disgrâce. ,
Après autant de titres à la reconnoissance de tous
les vrais françois, on est ^en droit de mépri'.cr les
injures clandestines de MM. R.... &P.... Laissons
les tonner incognito dans leurs feuilles inncce.ites ;
leurs traits impuissans n'effleurent pas même ceux
qu'ils croyent déchirer ; mais terminons en cb-cn a;it
que toute la tourbe des monarchiens honore M . de
Colonne de sa plus cordiale aniir.adve?sion ; c'est !e
plus beau panégyrique que nous puissions fare de
ce ministre. De Vll. "'

Saint-Quentin, 26 février 1792.


Il vous a été, monsieur, adressé de Saint-Quentin,
une lettre qui me. qualifie àz jacobite , que vous avez
insérée dans votre Journal de la.ville & de la cour ,
te que vous aviez droit d'y insérer , d'après !a liberté
de la presse.
Voici ma réponse : je ne connois point les jaco
bins i je. ne suis pas au nombre de leurs affilies
( 20 )
jamais je n'ai eu l'honneur d'assister à aucune de
leurs séances.
2°. Comme l'auteur de la lettre me suppose une
opinion sur la roujtetc , qu'il condamne, sans la
faire connoître, il Rt bon que j'en fasse ici ma dé
claration. La voici :
Je crois que le pouvoir exécutif suprême réside
exclusivement dans la. main Au roi.
Je crois que le roi est représentant de la nation.
Je crois que la personne du roi est ; acrée & invio
lable, que le trône est indivisible, que la couronne
héréditaire dans la. race régnante , de mâle en mâle ,
par ordre de primogéniture , à l'exclusion perpétuelle
& absolue des femmes & de leur descendance.
Je crois que les ripublicanistes sont les plus cruels
ennemis de la nation.
Est-ce là, monsieur, du jacobinisme î je suis
. jacobite. :
N'est-ce point- là du jacobinisme ? je ne suis pas
jacobite.
Ma profession de foi politique est celle de MM.
Pau/et, Joly de Bammcville , Possel , Sarget &
Pardicu, auxquels l'écrivain m'a fait l'honneur de
m'assoçier ; je l'en remercie beaucoup.
C'est à vous , monsieur , de voir s'il convient que
ma rcpojYss soit aussi insérée dans votre Journal de
la cour & de la ville. Je prends votre honnêteté
pour ju»e.
Signé Ç. H. P. Colliette , ex-président du
département de l'Aisne , & ancien maire de Saint-
Quentin.

Tous les jours qn nqus berce des, plus fortes assu


rances de l'amour de tous les peuples pour notre su
blime révolution, & tous les jours on a des preuves
de leur fausseté & de leur absurdité,'} on a rendu compte
hier à l'assemblée, qu'un bâtiment françois; arrivé
(.« )
de Middlebourg à Dunkerque, avoit déclaré que LE
peuple hollandois s'étoit porté à son bord, qu'il
en avoit arraché toutes les cocardes nationales , amené
le pavillon parbte, & défendu au capitaine de l'ar
borer d'avantage, ou sinon L'assemblée a dou
cement avalé cette piluile, qai ne sera rarement pas
la seule ; en récompense la cocarde tricolore est tou
jours fort à la mode à Paris ; on continue à vexer
& insulter ceux qui , manque de moyen ou par oubli,
n'en portent pas une à leur chapeau ; cependant il
nous paraît impolitique de persister à l'exiger , c'est
faire entendre qde notre constituiion n'est point ache
vée , ou au' moins qu'elle n'est pas affermie , tandis
que tout le monde sait bien qu'elle est fondée sur des
bases inébranlables.
■W^Wi'lJ..*»
Le duc de Liane... en partant pour l'armée , a
emporté la clef, de son appartement des tuileries , &
refusé absolument de la rendre ; comme le roi a besoin
de l'appartement , on croit quesa majesté sera obligé
d'en faire le siège , qui sera sûrement plus difficile que
celui de la bastille , puisque la porte de l'appartement
est fermée.

Depuis la mort de Mirai-eau , les jacobins qui le


Jétestoient parce qu'il les avoit démasqués , & qu'il
alloit les poursacher , affeâent de l'aimer avec la plus
vive tendresse : on nous mande de Pontarlier que les
frères du pays .vont faire élever une statue au grand
homme , précisément dans l'endroit où son effigie
essuya la petite représentation exécutrice ; restera la
question de savoir quel est le plus humiliant , ou
d'être pendu par le bourreau , ou d'être honoré par
les jacobins, . .
(M )

SVPPJLMiSArT aux cdrricatures de ta nouvelle co/ts-


tituticn du jeu de piquet.
La dame de pique, Le ci-devant duc à'Mg...,
Dame de cœur , Madame de Sta
Dame de trèfle , La vieille présidente de la terrasse.
Dame de carreau, Madame la duchesse à'Anv
Valet de pique , L'ex-pendu Carr.....
Valet de cœur, L'amendé Gors.....
Valet de trèfle , Le grand Pét....
Valet de carreau , Wincester Man
As de pique, Mademoiselle Thêroigat.
As de cœur, Julie Talmou^e.
As de carreau , Femme Condor.
As de trèfle, Femme Faux....

On a beau dire, on a beau faire, on a beau nous


embarrasser la tête de mets & de n»ms barbares , il
n'y a en France & il ne peut y avoir que deux partis ,
les iacobins & ceux qui ne sont pas jacobins ; les uns
veulent le pillage , les autres veulent conserver leur
bien ; les uns demandent un gouvernement quelconque ,
les autres demandent l'anarchie ; les uns veulent des
loix ; les autres des insurrections j les uns ne sont
pas fâchés d'assassiner & d'incendier librement, les
autres trouvent fort bon qu'on les brûle & qu'on les
égorge } les uns font actifs , Jes autres sont passifs ;
& enfin les uns sont coquins & les autres sont dupes :
la question est de savoir combien ça durera»

Il n'y a rien de si plaisant que la manière don*


l'ex-pendu Carr. se défend de l'accusation de son vol
avec effraction , prouvé jusqu'à l'évidence ; il parle
comme le tartuffe qui , convaincu d'avoir veuludés
/

(n)
honorer son bienfaiteur , lui répond : eui , mon frère,
je suis un méchant, un coupable, accab'ez-moi de
noms encore plus détestés , &c. &c. Je mérite, s'écrie
Car.., h haine des sots, des médians & des hommes
vendus ; mais ce n'est pas-là l'état de la question ,
on peut mériter tout cela & avoir fait un volj avec
effraction , qui fait qu'on a mérité & qu'on mérité
encore la potence.

Extrait abrégé d'une lettre insérée dans la Feuille


dujour.
« J'ignore si M. Raderer paie ses impositions ,
î, mais il ne paie pas ses loyers , voilà ce que j'affirme;
,, s«it qu'il pense qu'il est du bon ton pour unbomme
„ comme lui d'avoir des dettes , soit que ses grandes
,, occupations lui en fassent perdre le souvenir , on
„ .est obligé de les lui rappeller par des procédures
„ désagréables; qui le croirait! M. * Raderer , qui
» expose à devenir viétimes du peuple ceux qui ne
» paie pas leurs impositions , a dû jusqu'à quatre
,, termes de son loyer ; certains chevaux qu'il vouloit
i) vendre sans bruit , ont été saisis par la dame sa
,, propriétaire , & ont servi à en payer une partie ;
» assurément la conduite de M. Raderer ne justifie
„ pas ceux qui ne payent pas leurs impositions ; mais
„ avouons que ces personnes seroient en quelque
„ sorte excusantes si elles avoient des Raderer pour
,) locataires ».

Messieurs , vous annoncez quelquefois des projets


de gravure très-interessans , en ce qu'ils sont propres
à corriger les mœurs ou à renouveller la gaieté fran-
çoise ; celui que je viens vous proposer n'est pas d'une
aussi grande importance , mais il mérite peut-être de
figurer dans votre collection , le voici :
Un personnage de taille moyenne , l'air tudesque,

.y
( 24 )
en uniforme de maréchal de la nation , bardé de cor*
dons , ayant l'epée à la main & dans une direction
horisontale , comme un homme prêt à commander ;
son bras gauche est pendant, & la main du même
côté tient le bâton fleurdelysé. ■*— Sous les pieds
de ce personnage est écrit : Lukner , & plus bas,
Guerre offensive, /
Vis-à-vis de ce guerrier , l'on en voit un autre de
même espèce , tenant un bouclier de sa main gauche ,
& en opposition à l'épée de Lukner. Sous les pieds
de celui-ci est écrit : Rochambeau, & plus bas,
Guette défensive.
Entre ces deux illustres personnages , il en est un
troisième , en habit de général de milice , & d'une
stature plus haute, plus élancée, regardant avec une
lorgnette les deux champions qui sont sur la terrasse
du devant. La main gauche de celui-ci e?t dans la
poche de son gilet; son air est contemplatif, & sous
ses pieds est écrit; Lafayette, plus bas, Guerre
h l'aiL
J'ai l'honneur d'être, messieurs , votre très-humbk
& très-obéissant serviteur ,
L- C. de Baruel Beauvert.

CHARADE.
Otez une r de mon premier ,
Vous a'iez doubler mon dernier,
Sans rien ôter à mon entier.
Far Ai. Georges.
Le mot se devinera facilement par les amateurs.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favare , place de la comédie italienne.
Jeprix de l'abonnement est pour un mois , de ^ liv.-
pour Paris, et de j_l..i s/lpeurlapravin^Jr. de psit'.
M'. Dubuc, assassiné
en Routrgue.
Dimanche 4 Mars.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


t>A Fontaine.

La populace , toujours séduite par l'amour de la


nouveauté, embrassoit avec fureur les vues & les
desseins de Catilina, & ne faisoit en cela que suïvrè
son penchant ordinaire ; car dans notre vilie , tous
ceux qui n'ont pas du bien murmurent des avantages
dont jouissent les honnêtes gens, & vantent stupi
dement les plus vicieux citoyens. Ils ont de l'aversion
pour les anciens réglemens , & désirent avec passion
les nouveautés & le changement. Le dégoût qu'ils
ont de leur état fait qu'ils s'efforcent de mettre tout
en confusion } ils trouvent à subsister dans les désor
dres populaires & dans la discorde, n'ayant ni soins,
ni soucis ; la pauvreté qui n'a rien à perdre , se sou
tenant sans peine dans ces sortes de circonstances.
Voici les premiers mots du texte latin : Omnino
cuncla phbs novarum rtrum studio , &c. Salluste,
sans s'en douter, trace dans ce paragraphe le tableau
de notre situation actuelle.

VARIETES.
L'hipfop9TAME des .patriotes Saint-Huru... esta.
Avignon, où il a eu avec Jordan une entrevue si
pathétique , qu'elle a fait répandre un torrent de
Tome IL Année 1792. D
larmes à tous ceux qui en ont été témoins. — Saint-
Huruge est parvenu à le rassurer entièrement , lors
qu'il lui a juré, sur son honneur, qu'il alloit em
ployer le verd & le sec pour faire triompher le vrai
patriotisme. — Une ciijjonstance a pensé tout gâter,
c'est que dans le nombre des assignats de 500 liv.
qu'il distribuoit, il s'en est trouvé quelques-uns qu'on
a reconnu pour être faux , & qu'il s'est empressé de
Remplacer pour éviter d'être mis en prison.

Le décret de l'assemblée nationale sur les prêtres ,


n'ayant pas été sanctionné par le roi, quoiqu'il ne
renfermât que des vues de tolérance , de religion ,
d'humanité, &c. les comités, qu'on assure de cons
titution , de surveillance & de législation réunis , ont,
à ce , arrêté d'en faire un nouveau pour mettre fin aux
troubles religieux.
Le généreux, le tolérant & saint-évêque Fauicchef
a proposé le projet de décret suivant , qui a été una
nimement adopté par les trois comités réunis. Il ne
doit souffrir aucune discussion à l'assemblée , & sera
sur-le-champ proclamé comme loi de l'état.
Le sénat duement informé ,
, Que dieu , ce dieu si saint ! si digne d'être aimé ;
Dans ses bienfaits si magnifique ,
Est indignement blasphémé ;
De zèle & de courroux doublement animé ,
Forte ce décret authentique ,
„ Pour arrêter le cours de ce crime infernal ,
„ Pour mieux faire sentir la grandeur de l'offense ,
„ Sous peine de la mort le sénat fait défense
„ De plus parler de dieu, soit en bien, soit en mal.
Fauxchef.
( 27 ) .■ I

Nous avons vu avec peine que M. Barri ait aussi


promptement retiré sa pièce , à cause de l'humeur
de quelques jacobins ; dans un moment & dans un
pays comme le nôtre , où les loix sont en pleine vigueur,
nous ne doutons pas qu'on n'en eût aisément imposé
à ces brigands , & même M. Barri , en tenant ferme,
eût rendu un grand service à la constitution , parce
qu'il auroit démontré combien elle est capable de
protéger les personnes & les propriétés ; il est indu
bitable que cet auteur eût été défendu , protégé , en
couragé & PENDU.

Jettre à M. Palis... par un ci-devant jaccbin.


Vous auriez dû me prévenir , monsieur, qu'il falloit
avoir vos mœurs, votre irréligion , & une figure si
nistre , pour être associé aux jacoquins. Il m'en coûte
beaucoup pour porter une physionomie douce. Lorsque
vous opinâtes de faire une irruption au théâtre du
Vaudeville , pour venger votre ami Chen... & vous,
des prétendus outrages que vous y aviez reçus , vous
m'engageâtes de vous suivre pour animer les sans-
culottes , & vous avez appris que ces malheureux
m'ont assomme de coups de bâton , quoique je leur
criasse , quoique vous leur criassiez, vous & vos ami"-,
que j'etois jacobin. Ils vous ont répondu que nous en
avions menti , que j'avois l'air d'un honnête homme ,
& par conséquent d'un aristocrate qu'il falloit assom
mer , peu s'en est fallu que je ne l'aie été réellement.
Ma foi , monsieur , puisque ma mine annonce un
aristocrate , je me décide à suivre cette impression
de la nature , & rester honnête homme , & je renonce
pour jamais à vous & à votre jacobinière.

Je vais vous rendre compte, monsieur, de deux


faits dont je vous garantis l'authenticité , & qui prou-
( *8 )
vent combien les loix & les propriétés sont respe£tées j
ils sont de fraîche datte.
Samedi 4 de f-vrier , à Orsay près Palaiseâu , route
de Dourdan , a été amené par deux cavaliers de ma
réchaussée ,. un homme convaincu de vol , pris sur le
fait,,& soupçonné depuis long-temps d'être l'auteur
d'effraâions & larcins ; il étoit vigoureux , s'étoit
défendu long - temps contre les cavaliers , en avoit
même blesse un ; Us avoient requis main-forte , ce
qui donna lieu au rassemblement de partie des gardes
nationales de ce canton : vous croyez , sans doute,
monsieur, qu'ils ont conduit le prisonnier à la geôle
là plus prochaine. Il faut actuellement du sang
aux François révolutionnaires ; ce voleur étoit sous
l'égide de la loi ; elle seule devoit le punir ; au mépris
de cette même loi & foulant aux pieds tout sentiment
d'humanité, ils ont attaché le malheureux au milieu
de la place , & se sont amusé à le fusilier-; soit mal
adresse , soit hasard , cette scène sanguinaire a duré
près de quatre heures ; il respiroit encore ; lassés de
leur expédition , ils ont été chercher de grosses pierres,
avec lesquelles ils lui ont écrasé la tête, & ont promené
dans toutes les ruelles d'Orsay les restes sanglans de
leur viclime , aux cris d'allégresse des femmes & des
enfans ; c'étoit entre onze heures & midi.

Samedi, 18 du mois dernier, jour de marché à


Montlhéry, on a accusé un marchand de grains &
de farine, de l'accaparer; en conséquence , le bon
peuple , de son autorité privée , a fait une descente
chez ce marchand , ( il étoit à Linas à trois quarts de
lieue de là ) dans un de ses greniers ; il s'est trouvé
de la farine faite d'harricots ; grand tumulte; on de
mande où il est, on l'apprend, on s'y rend dans l'in
tention de le pendre ; arrivé à Linas , le maire de
l'endroit , maréchal ferrant , intercède pour son ami ;
t jut ce qu'on lui promet c'est de ne pas le faire périr
( *9 )
s»us ses yeux ; ramené à Montlhéry , on le fait monter
dans ses greniers ; on lui reproche de vendre de la
farine de haricots pour celle de grain ; il observe que
cette farine est destiné à un amidonnier de Paris , que
depuis long-temps il fournit , offre de le prouver par
ses livres ; la rage n'écoute rien, on répond à sa jus
tification par des coups multipliés , qui le précipitent.
du haut en bas des escaliers , où il tombe baigné dans
son sang ; la fureur des cannibales ne se rallentit pas ;
ils traînent son corps dans la cour, lui ouvrent les
entrailles à coup de fourches ; enfin , on aura peine à
le croire , un monstre pousse la féracité jusqu'à placer
ses deux pieds dans la cavité formé par l'éventrement,
& piétine tranquillement les intestins encore fu-
mans (i) de l'infortuné marchand de grains, & le
maire & la garde nationale de Montlhéry sont spec
tateurs de pareils forfaits sans s'y opposer ! il faut
convenir qu'ils les blàmoient ; mais suffit-il de gémir
sur un crime quand on a le droit & le pouvoir de
l'empêcher ? Et voilà le pays où l'on imprime impu-*
demment que les personnes & leurs propriétés sont
protégées !

Un doâeur en médecine , vient de publier une


brochure , par laquelle il fait connoître les inconvé-
hiens qui résultent pour la santé , du sacrement aqua
tique , qu'on donne sur la tête des enfans. Le
marquis de Villeette a fait un supplément à cette
brochure , où il annonce qu'il connoît une partie dii

( i) Pendant cet épouvantable boucherie, des scé


lérats non moins cruels -le mutiloient ; l'un lui arra-
choit un œi! , l'autre une oreille , celui-ci des dents ,
celui-là les cheveux. Cette scène d'horreurs à duré
•30 heures.
( 30)
corps beaucoup plus propre à recevoir cette libation ,
mais il s'obstine à ne pas la designer.
N. D. R* Nous invitons au nom de l'huma
nité ceux de nos ledteurs qui ont les mêmes connois-
sances sur un objet aussi important , d'être moins
avares de leurs bonnes idées que ce mar , qui , jus
qu'à cejourd'hui n'a fait connoître que ses mauvaises.
Fotez la Chronique ; —— les lettres Villete-
ment patriotiques du père Duchéne , Cfc. &c.

Vers pour un buste du Rei.


Pour lui toujours notre amour croît.
Pouvoit-il manquer de couronne ?
Puisque , sans égard à son droit ,
C'est notre choix qui la lui donne.
Fers pour un buste de la Reine.
En dépit des Destins jaloux,
Les cœurs à son aspeâ n'éprouvant qu'un partage ;
C'est celui du plus tendre hommage ,
A repartir entre Elle & son Epoux.

De Mai ' ?e premier mars. Nos jacobins, les


troupes de ligne , & les gardes-nationaux ne veulent
plus le général de la révolution pour commandant.
Ils l'accusent d'être charlatan de patriotisme
encore plus que le duc d'Or, & que ses talens en
taftique se bornent à savoir faire la guerre dans les
ues da Paris.
N. D. R. Nous avons appris cette nouvelle
avec d'autant plus de chagrin, que cela va donner un
nouvel embarras au ministre Linote.
' ( 3i )

Tout le monde ne sait peut-être pas que le rat qui


Aongea l'assignat de 50 liv. nwurut empoisonné ; la
souris , sa veuve , le suivit peu de temps après , &
cette catastrophe a donné lieu à la romance suivante :
Air : De Figaro.
A mon sort , donnez des larmes ,
Moi , la Vénus des souris ,
Aux amours rendant les armes ,
Des rats j'aimois l'Adonis ;
Et mon amant , sans alarmes ,
Dans un perfide assignat
A trouvé la mort.... Au rat. ( Bis. )

En mourant entre mes pattes ,


Il me dit : de mon trépas
Qu'on n'accuse point les chattes , '
Le poison m'a mis à bas.
Va j i-ouic i à nne A^moà-ratPi
Demande un rat.... pour amant :
Ils en ont assez souvent. ( Bis. )
•v * " ./
Mais moi , veuve inconsolable ,
De la perte des amours ,
Je veux , par un sort semblable ,
Terminer mes tristes jours
Mourons ; ô jour exécrable !
Je cours , le poison est prêt...
Je vais ronger un décret. ( Bis. }
Par Dvndvn-Julot.
( 3« )

Aujourd'hui que ks frères prêcheurs se sont em


parés de nos temples & de nos spectacles , nous pen
sons que la prudence exjgeroit que toutes personnes
vêtues décemment depuis la ceinture jusqu'aux talons ,
s'abstinssent de fréquenter ces lieux de scandale, à
moins de se réunir trois contre trente , ce que nous
estimons un nombre suffisant pour former contr'eux
une majorité bien prononcée.

Notre père qui êtes au tuileries , que v«tre nom


soit enfin béni ; que votre règne revienne ; que votre
volonté soit faite à Paris & dans les provinces. Donnez-
nous aujourd'hui du pain dont nous manquons. Par
donnez-nous nos offenses si faire se peut , comme
nous pardonnons à votre trop excessive bonté , &
délivrez-nous des jacobins , des feuillans , des légis
lateurs & des conventions nationales. '
Ainsi soit-if.

Quelqu'un soutenoit dans une compagnie, que


madame de Staal voulait Jmv rh*mbrts. Vous vous
trompez , lui dit-on , elle ne demande qu'un cabinet
& un lit.
*
Prix de l'argent.
Hier pour 169 liv. 10 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent.
Pour 43 livres en assignats , on avoit un louis d'or.
■ -■ • gggggjgg—gS . ,' .' sa
De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Ntuye-Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Jeprix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de: 3 /. isf.peur laprovintejr. de port.
j»Js3L&. Assassinat de deux
Landi ç Mars. *\**ffîc toyens * Toulouse.

-JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout laistur de Journal doit tribut u malin.


. ' !• A F O N T A I H I,

Apologie du journal de la cour & de la vi!le.


Quelques personnes blâmeront peut-être la co-res
pondance& les supplémens, à cause des anecdotes
insidieuses qu ils renferment. Elles ne sont malheu '
reusement que trop vraies. L'auteur est à l'abri par.
la de 1 accusation de calomnie. On le taxera peut
être de médisance; mais on prie d'observer que <orx
but n'est pas de décrier pour décrier. Les ennemis
de la patrie se couvroient du manteau de l'honneur
& delà probité, & prétextaient dans tousleuis écrits
des vues de bien public, de patriotisme & de félicité >
des peuples ; il étoit donc nécessaire de dévoiler leur
fourberie & leur ignorance. D'ailleurs , l'iht rtt
gênerai doit toujours l'emporter sur l'intérêt parti
culier. Ainsi , Ion reviendra facilement sur le comp'e '
de l'auteur. Il n'est pas un bon citoyen qui ne «o t t
intimement convsincu de la vérité de cette maxime
Interest rapublicae cognosci malosc
les. efforts de la hhertt & du patriotisme contre
xVXJLr-l MauPe°u> cha,rcdi:r de France , tome /. i
*: fa^ln. fr"«* tablt des chapitres, page XFI. ■ '

■"V A-'ft-I é't -Ê S.

L'autre jour un brave citoyen disoit sur la ter-'1


rasse des tuileries, parbleu on dénonce confinuelïe-
Tome IL Année 179a. £

-
■' • W
ment les ministres , on dit qu'ils ont perdu la Con
fiance de la nation j ce sont bien plutôt les tailleurs
qu'on devrait déclarer avoir perdu la confiance de la
nation , regardez dans quel état ils nous laissent ;
mon ami, dit un autre , si les tailleurs ont mérité de
perdre notre confiance , il paraît que nos députés ont
bien perdu la confiance des tailleurs. •• -

Paris , ce 28 flvrie't. •— J'ai lu , monsieur , dans


votre journal du 21 de ce mois, l'article concernant
deux 'citoyennes ruinées par la révolution, qui pot
fait parvenir à la reine , le tableau de leurs infor
tunes ; j'ai vu , saris surprise, ii le succès de leurs
démarches & la réponse touchante de la reine- La voix
des malheureux n'a jamais retenti à son oreille , sans
qu'elle y fût sensible, & si tous ceux qui ont eu part
à ses bienfaits, à ceux du roi Se de la famille royale,
les publioient par la. .voie. de. votre journal , il coq- ,
tiendrait plus d'articles que le fameux livre rouge qu'on
a tant répandu dans toutes les parties du royaume.
On a cité , depuis trois ans , dans nombre de feuilles
les profusions de la reine. Elle a beaucoup donné ,
il est vrai , peut-être même à des personnes qui ri'éia' '
av.oient pas besoin , mais pour en obtenir , il leur a au '
moins fallu emprunter la voix du malheur , & la
reine a plutôt préféré & préférera plutôt d'être trompée
que de se refuser à des a£ïes de bieiifaisance , . que la
seule apparence de l'infortune provoquera toujours au
fond de son cœur sensible & généreux. Pour en bieri
juger , il faudrait que. le public pût connoître les ré- .
gistres tenus par les premiers valets de chambre & les
premières femmes de fa famille royale.* If verrait"
combien" de ïàmfllës~mllnëùrèuses , de toutes les
classes, ont été seebu nues .dans, tout le royaume, Se
préservées de la plus affreuse misère.
Simple particulier ,!jê n'ai jamais eu l'horineUr d'être
attaché à leurs majestés. La fortune "honnête dont je

-•
( 35 )
jouis m'a mis dans le cas de n'avoir rien à sollicite*
pour moi, mais j'ai souvent, -demandé & obtenu des
secours pour nombre d'infortunés. Leur reconnois-
sance m'autorise à les publier ? & la nature des cir
constances m'en fait un devoir.
Je vous prie en conséquence , monsieur , de vou
loir bien m'accorder par fois une place dans votre
journal ; on verra que s'il est des cœurs ingrats , il
en est aussi de reconnoissans, qui , n'oubliant jamais
la main qui les a secouru, lèvent les leurs vers le ciel,
pour lui demander de veiller a la conservation de leurs
bienfaiteurs augustes.
J'ai l'honneur d'être, &c.
M. D. L. V.
IIHWIIWa»»
■•. ■: '.'-. ■■■ ,,J
'•> ? ■ '■ i
Kers pour mtttrt au bas du portrait; du marquis
LE Fil. .t..
Fut-il marquis ou chevalier,
A la noblesse il fit injure ;
Depuis qu'il s'est fait roturier, *
Il déshonore la roture. -. \ q

U Maunpas U 2É février 1 7$2.


r J'ai été lâchement calomnié à la barre de l'assem
blée nationale. Des journalistes , toujours empresses à
publier le mensonge, ont encore ajouté à la diatribe
qui a été faite contre moi. Daignez , messieurs, leur
; apprendre , par la voie de votre journal , que l'inno
cence triomphe en dépit de leurs satyriques jmpostures.
Les jures assemblés près' le fribunal du district dç
Péronne pour conrioître des faits arrives à* Maurepas le
4 janvier dernier , ont déclaré dans leur procès-verbal
qu'il n'y avoit lieu ni à inculpation ni à information

-
( 36 )
contre moi & contre les personne? inculpées dans cette
malheureuse affaire. Tous les honnêtes gens de Pé-
torne & des etiviio s ont applaudi à ce jugement.
Vos le dburs apprend. ont avec si.t.sfac~tion le triomp; e
de l'innocence.
Signé, Cakov , curé de Maurepas.

Je fleuriste & la taupe.


Un sot voit toujours mal & ne sait rien saisir,
Jamais il n'a de prévoyance }
Donnez-lui votre confiance ,
Il vous en fera repentir.
Un jardinier , non , c'étoit un fleuriste ,
Voyant ses œillets dépérir ,
Les bras croisés , s'écrioit d'un air triste :
D'où ce malheur peut-il venir ?
Du fend de son hunide asyle
• Une taupe imbécille
Répond : « Ton maître jardinier
» Ne sait pas son metier.
» Voilà le mal. Le terrein est fertile ,
» Laisse-moi labourer,
» Et bientôt ta verras ton jardin prospérer».
Je le veux bien, comble mon espérance j
Travaille ; montre moi ta sublime science ,
Compte sur mes bontés si tu me rends content :
AJieu. L'animal à l'instant
Commence à labourer la terre ,
Et toujours en s'applaudissant •*.
Dévaste le parterre.

M
(37 )
Le fleuriste revient.... Quelle douleur amère \
Tout est perdu , tout est détruit.
Ah ciel! Qu'as -tu fait ittalheureuse !
Dame taupe lui répondit :
Je n'ai point été paresseuse.
Vois mon travail , tout est bie:i labouré ;
C'est saris raison que tu fulmines j
Voilà tes fleurs, rien n'est d.-naturj
Je n'ai coupé que les racines.
Par le père Jong-Livt 3 tke kïng of C ,
Anglais d'origine.

Copie d'une lettre de Jacques- Aumcnt , [i)au ginfral


d'Haponevurt , commandant à Tturnai.
L'armée françoisa m 'auto: i e, mon<i«.ir, à vc. s
remercier de la quaiùiré de palissades doi- vous a
entouré la ville de Tournai : elles nous se: >nt, sa
doute, à nous chauffer le jour que nouo voudrons
arriver pour souper.
Repense du gàdral.
La très- impertinente lettre que vous avez adresr ■
au commandant de Tournai, monsieur , m'a. dor ;
le désir de prendre une juste idée de vos blesr. s
passées & de votre expérience. Je vous attendri ;
mais j 'espère que vos succès irent , comme votre;
marche , canin caka.

(l) Ci»devant duc de Mazarin , détenue en prison


pour fait de distraclion envers le duc de la Trimouille
& autres gentillesses. En outre , se moquant des es
caliers depuis que le père Vestris l'a invité à passer
par les fcnçtres , d'où lui vient son cahia caka.
( 3« )

Il e&t certain qu'à un gentilhomme d'Auvergne ,


dernièrement le gênerai Morphéey s'informoit du preux
marquis de T.aqutil'U , & dit comme Festrïs père disoit
de la reine : — Je ne lui en veux pas. — On ajoute
que le moitié-général , s'écria : Il a pris. la yroit
route qui conduit à la célébrité.

Ah ! jacobins , jacobins , jacobins ,


Vous avez beau dire , écrire & faire :
Ah ! jacobins , jacobins , jacobins ,
Vous y passerai l'un de ces matins.
Bra/o dira le peuple satisfait ,
Hardi ! Samson ! morbleu que c'est bien fait î
Ah ! jacobins, jacobins, jacobins , &c.

Extrait d'une lettre de Bruxelles , du 28 février.


Je vous certifie la marche de 46,000 autrichiens.
Je. vous certifie en même-temps que la destination
de ces troupes n'est point équivoque. Le respectable
Iltnder m'a appris à ce sujet bien des détails qui vous
étonneroient , mais qu'il est plus prudent de supprimer.

En général tous les partis sont furieux contre la


lettre de l'empereur, aristocrates , démocrates , jaco
bins , brigands, &c... Les uns disent qu'il est trop
fbible , les autres qu'elle est insolente , d'autres que
c'est un piège , &c. ; les feuillans seuls :ia paroi ssent
assez contens : mais auparavant de décider qui a tort
ou raison, il fâudroit d'abordêtre d'accord sur l'origine
.même de la lettre ; quantité de gens prétendent qu'elle
a été.. composée à Paris j ils pensent que le pouvoir
(39)
exécutif a voulu imiter le pouvoir légilatif , qui re
manque jamais d'envoyer dans les provinces, d j
adresses toutes .mâchées , qu'on lui renvoie copiées 8t
mises au net. On assure qu'on a fait de même av c
S. M. I. i qui a répondu qu'il diroit tout ce qu'en
roudroit, mais qu'il n'en fetoit pas moins ce qu'il
devroit ; on en a accusé M. de Less... , qui par là ,
a perdu la confiance de la nation de la Terras e. Cette
discussion ressemble à celle que firent autrefois Une
bande de savans , qui se creusèrent l'imagination pour
connoître la cause qu'une certaine. dent d'or, & qui
disputèrent long-temps avant de savoir si la dent mèn e
avoit jamais existé.

, L'illustre papa maman de l'illustre Targinette,


disoit l'autre jour à sa femme ; je commence à
croire que ça n'ira pas, les François n'étoient pas ;
mûrs pour la liberté ; il n'en est pas de même de toi ,
mon cœur, répondit la femme, tu étois bien trop
mûr pour le mariage. „
— ,■———————
Un certain M. la Ce... Saint-Mi.... ,a dît l'autre
jour (apparemment par distraction; un mot qui ne
flattera sûrement pas nos bons patriotes votons à la
défense des frontières ; il s'est écrié que leurs regards
se tourneroient vers leur patrie ; c'est précisément ce
qui arrivalf un officier de l'armee rebelle de Cromwe! ,
& que ce général prit par le bras, & lui fit faire volte-
fiee en 1tti «uîsant : milord , ce n'est pas de ce côté-à
que sont les ennemis.
'- f;"-: <:m*m*am—+—

Une des choses les plus remarquables dans la cor


respondance entre le roi Se l'empereur, est la lettré
»ù S. M. T. C. témoigne à S. M. Impériale son
étonnement, sur ce qu'il veut se mêler des affaires
injtprieure*, du royaume j jamais , ajoute S. M. , les
(40- )•
jacobins n*y consentiront, car ils ne me le permettent"
' pis à mo:,!nême. * ' ' • ' ' «. , "'
. ■ --. mimm^mmi^l - ■'■ ■ ' ■ - -ls

Carricatures nouvelles.
i La première représente un jacobin tans-culotte
ppurruivaiit avec an couteau à la main un autre ja
cobin qui se défend à coup de bâton , des chiens de :
bouchers aboient après; un juge arrive pour mettre
le hola. — On lit au bas de t estampe. -—- La cour
DES PAIRS. ■ v.îvO

La seconde représente l'intérieur d'un cabinet


secret ; on y voit un grand homme chauve & louche ,
brisfoiatt un carton rempli de lettres signées Mi
rais;; au ; un gr.inj hoiiimej qui a l'ait bête , quoique
coëfFé en jacobin, passe le brus par un petit judas ,
H lui tend u;» papitr sur lequel on lit bon pour 8'ooo
1 -. , signé Garnement. —— On lit au bas de l'es-'
tanre : Spéculation nationale.
L.; troisième représente le g( h rai G (W...M de
court.: ît piètre tournure ; il a un très-Iong: nez &
un ch*p.eau énorme ; i! est placé sur -un grandissime
cheval, & : en groupe jn petit abbé, qui tient.in
porte-feuille.—- On voit dans le lointain un bataillon.
de soldats ,dont quelques-uns lui font les cornes avec-
les doigts. ■ Gti lit au bas de l'estampe : ConVER-,
SUS EST RETRORSUM.
■riim "' -"■'■•■*•-''•• '■'*
Pkix de l'argent. ■ . .J
Hier pour ifcojiv. 15 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent. . , . ,.:. ^ ... . tj
Pour 43 livres en assignats, on avoit un louis d'or.

De l'Imprimerie du journal de la Cour & ^e la Ville ,


dont le Bureau -est rue Neuvi-Saint-Maxc , ' N'\ 7 ,
au cei/i de ta r. Favori , place dela'comtdie italiennt .'
Te prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 //V.*
POurPariit, et de 3 .*. 1 sj'.pguïidprvi'incejfii déport.
assassinat du maire
N°. 6. d'Etampes par la na
tion.
Mardi 6 Mars.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontainï.

Les premières remontrances sur les finances furent


fcites sous François L*. pour une grille d'argent massif
qui entourait le tombeau de Saint-Martin. Voilà
l'origine de toutes les remontrances qui ont depuis
tant embarrassé nos rois , & qui ont enfin produit la
guerre de la fronde dans la minorité de Louis XIV.
Nous n'avons pas de fronde à craindre sous Louis
XVI ; (1) nous avons encore moins à craindre les
horreurs ridicules des jansénistes & des convulsion-
Mires. Il est vrai que nos dettes sont aussi immenses
que celles des Anglois ; mais nous goûtons tous les
biens de la paix , d'un bon gouvernement Si de l'es
pérance.
Foliaire , lettre au roi de Prusse, du 30 mars 1776»

( 1 ) Foliaire pouvoit-il soupçonner que dix ou douze


ans après le royaume seroit accablé de désastres bien
autrement funestes que la guerre de la fronde ? &
que ces désastres seroient aussi le fruit immédiat et
la résistance des parlemens, qui, rétablis par Louis XVI,
commencèrent par combattre son autorité avec une?
opiniâtreté , dont ils déplorent amèrement les suites
aujourd'hui.
Tome IL Année 1792. E
î 42 )
—- ■— • - ^ — , - Il m m
V A U I ET £ S.
il, paroît par la lettre de l'empereur, que tous les
souverains avant de nous accorder la paixj vont exiger
que nous retirions des frontières , les armées innom
brables qui les bordent , & dont la composition in
quiète les moutons & les poules de nos voisins ; mais
comme c'est au prétendu pouvoir exécutif 'à donner
les ordres , il y a grande apparence que ces braves gens
qui brûlent d'un feu guerrier & patriotique, comme
dit M. Roull.... , & qui , en outre, ont quinze sols
par jour , auront bien de la peine à tourner leurs
regards vers leur patrie , sur-tout s'il n'y a point
d'ennemis' de l'autre côté ; les départemens, les dis
tricts, les municipalités & autres puissances , s'oppo
seront à leur retraite. Les Carr.. , les Gors.., les
Frud'h.... imprimeront; les troubadours des rues
chanteront; les aboyeurs hurleront la grande décou
verte de la grande trahison du pouvoir exécutif qui
veut faire retirer les troupes pour faire égorger la
nation; on dénoncera les ministres, les généraux, les
officiers , &c. toute cette marche-là est connue ;
d'ailleurs, un écrivain ne doit pas tout dire, il doit
chercher à faire penser ses lecteurs.

Le comité militaire du manège réuni à celui de»


jacobins, s'occupent d'un projet de décret qui leur
procurera beaucoup d'amis. Us demandent à l'assem
blée un décret qui donne à chaque soldat des troupes
de ligne le brevet d'officier, —— aux officiers le
brevet de colonel , — aux colonels le brevet de maré-
c:aux-de-camp , — aux vivandiers des brevets de mu-
nitionnaires , — aux ânes des brevets de mulets, ainsi
de suite. — Us demandent aussi que la nation paie à
tous ces fonctionnaires publics, sans exception au
cune 18 liv. par jour.
■ ( . 43 )
■ i

Kexs à madame Lxbrw , peintre , sur un de ses


chefs-d'auvres , représentant -la reine.
De tous les portraits précieux
Que ton art sait soustraire aux traits de la satyre ,
C'est le seul dont on puisse dire :
L'original vaut encor mieux.
Par M. Poinsinet de Sivry.

On nous mande de Tournai , que le général


d'Aboncour voulant protéger les voyageurs François
qui arrivent sur le territoire impérial , a fait marcher
plusieurs patrouilles, dont une composée de Tyroliens,
a été attaquée par des patriotes françois qui , n'étant
apparemment pas instruits de la justesse , du coup-
d'œil & de l'adresse de ces chasseurs , ont laissé une
douzaine des leurs étendus sur le champ de bataille.

Nous avons admiré l'expression noble & décente


dont s'est servi un certain M. Taillef..., qui a qua
lifié l'empereur d'insolent , de plaisant garçon , & qui
a proposé de le mander à la barre ; dans toute autre
bouche , cette façon de parler eût peut-être été dé
placée, mais dans celle de M. Tailhf... elle n'est
qu'énergique : c'est ainsi que les anciens' romains ,
tels que Sylla , Pompée , César , traitoient tous les
souverains; le mérite de M. Taillef... & même son
origine , sont bien supérieurs ; on le fait descendre
en droite ligne du dieu Vulcain , surnommé le fabri-
cateur ou le tailleur de fer & M. Taillef.,.. ,
n'en est que plus modeste.
( 44)

On entendoit hier au soir les hurleurs crier dans


toutes les rues , la grande conspiration des jacobins
découverte par l'empereur : ce qui fit dire à un' homme
d'esprit ; voilà l'aigle impériale qui vient de s'abattre
sur des charognes.

L'affaire du comte de Car.. & de M. de J..... dit


Clair- de- lune , a fait grand bruit à Cobl.... M. as Car..
a succombé , & cela devoit être , aussi auroit-il grand
tort de se plaindre ; l'huître entre les mains de l'homme
qui va l'avaler , a-t-elle bonne grâce d'élever la voix
contre lui & de crier à l'injustice? Dans le fait, il n'y
avôit pas de parité entre ces deux personnages ; l'un
brave , franc & loyal , avoit contre lui la haine qu'il
a eu la mal-adresse de manifester contre les traitres,
les éi'ajfares, les intrigues, & sur-tout ics intrigantes :
l'autre, au contraire , au faite de la faveur , ne pouvoit
manquer d'écraser son foible adversaire du poids de
Sa réputation ; car , sans parler des demi.lunes qu'il
a emportées dans la sanglante guerre de Genève, on
sait qu'il est l'enfant gâte de la sultane favorite, vul
gairement dite reine de Cobl..., , & que comme tel,
c'est lui qui tisnt la clef des grâces. Cette dernière
circonstance donne le mot . de l'énigme , & le voilà
blanc comme neige. Chabroud , le grand Chabroud,
n'eût pas mieux travaillé. —— Encore un trait qui
peint la noble impartialité avec laquelle cette affaire
a été conduite. Pendant tout le cours de la procédure,
le comte de Car., a été aux arrêts ,' tandis que le
triomphateur de Qenèye. a constamment joui de sa
liberté.

On cesse d'être étonné des scènes scandaleuses


& fréquentes qui se passent au manège entre les tri-»
un
bunes & les banquettes , quand an voit l'indécene*
du costume qu'affectent la plus grande partie de nos
représentans ; quelle vénération , quel respect peut
inspirer un© assemblée d'hommes bigarres de toutes
couleurs ? Des .législateurs en redingotte , en cha-
fieaux ronds , en g^ets & souvent en bottes ; qui au
ieu du sceptre de l'auguste nation qu'ils croyent re
présenter , n'ont en main que des houssines ? Pourquoi
avoir abandonné ce costume uniforme & imposant
qu'ils avoient adopté dans le commencement de la
tenue des états ? §i ces messieurs ont jamais assisté
à une répétition de tragédie , qu'ils nous disent si on
peut se tenir de rire en voyant Zaïre en caraco, &
Orosmane en çatogand , & qu'elle différente impres
sion ils ont éprouvée à la représention du s Àr ï Ce
sont pourtant les mêmes âdteurs qui débitent les mêmes
vers ; c'est que , comme l'a très-bien remarqué J. J.
Rousseau, on ne saurait croire combien on va au cœur
du peuple par les yeux ; mais il y a apparence que'
ce n'est pas là où ces messieurs visent.

On a bien raison de dire : BtouïUerie de


tanaillt ne dure pas long-temps. Car le boucher
leGEN.... qui étoit brouillé , a couteau tiré , avec
son confrère le marquis de Sill... , s'est jette sur lui,
& l'a embrassé avec une cordialité qui va fort épou
vanté le marquis , & qui a causé un moment de corn-
ponâion à toute la jacobinerie.

Le raquais du premier secrétaire de M. de Tcss...


passoit depuis long-temps pour un homme d'un rare'
talent , quoiqu'il n'occupât que la place modeste
d'huissier du club des feuillans. Mais ce qui vient
d'établir pour jamais sa réputation , est le succès
prodigieux qu'a obtsnu dans le public la dernière
{ 46 )
dépêche renvoyée de Vienne, qui est de sa compo
sition.
En vain l'envie , qui s'attache toujours au mérite
transcendant, a-t-elle, pour rabaisser celui de l'au
teur de cette pièce unique dans son genre , prétendu
qu'il n'a fait que coudre ensemble quelques bribes
des discours éloquens qu'il entent- journellement pro
noncer dans la tribune de l'illustre aggrégation , à
laquelle il est attaché : noUs venons d'apprendre , avec
le plus vif intérêt , que , sans avoir égard à cette accu
sation de plagiat, fondée ou non , il vient d'être
promus unâ voce à la place importante de secrétaire
perpétuel de la société.

Note des rédacteurs.


Nous soussignés déclarons que quand nous traitons
les jacobins comme ils le méritent, nous n'enten
dons nullement parler des amis de la constitution , ni
des bons patriotes , car d'accord avec tous les honnêtes
gens, nous entendons désigner sous ce nom une bande
de scélérats , d'assassins , d'escrocs , de taux patrio
tes, qui , depuis l'époque de la révolution , sont l'effroi
des honnêtes gens.
A Paris , le 6 mars 1792.
les rédacteurs du journal.

Oh a déjà observé que la réponse de l'empereur,


par cela même qu'elle est insignifiante , est un chef-
d'œuvre de politique. Ce qui le prouve évidemment ,
c'est qu'elle a mécontenté tous les partis. ,
Je n'essayerai point d'excuser les lenteurs ni les
perpétuelles irrésolutions de Léopold , je dirai seule
ment que s'il manque d'activité pour entreprendre ,
& de célérité pour exécuter, en revanche il ne manque
certainement ni d'adresse , ni d'habileté pour arriver
( 47 ) !
d'une manière sûre à ses fins. Pour s'en convaincre,
il n'y a qu'à observer sa conduite depuis qu'il est
monté sur le trône.
Il est assez plaisant que nos démagogues de France
ayent mieux jugé l'empereur que les aristocrates eux-
mêmes. Les jacobins ne se sont pas abusé un instant
sur les véritables intentions de ce prince ; i!s savant
qu'il est leur ennemi le plu» dangereux , le plus rré-
conciable , & toutes leurs mesures' ont été prises
d'après cette supposition.
Le caractère de Léopold l'éloigné de tout parti
violent; c'est en temporisant avec sagesse , qu'il vient
à bout de tout ce qu'il entreprend.
La. noblesse françoise , toujours ardente & im
pétueuse, ne calcule pas avec tant de sang froid;
elle compte tous les instans avec impatience ; le plus
court délai lui paroît un siècle. Elle, brûle du désir
de ceindre l'épée des combats , & de descendre dans
l'arène, pour s'y mesurer avec des adversaires qu'elle
défie déjà par ses. cris & par ses menaces. Elle accuse
avec amertume les délais d'un prince dont l'étonnante
inertie semble en effet avoir patalisé toutes les autres
puissances , quelque bien intentionnées qu'elles p?.-
roissent être.
J'entendois, il n'y a pas très-long-tems, chez M. de
Calonne , un françois qui. disoit avec humeur, que
pouvons-nous attendre d'un homme qui a rendu Bel
grade aux Turs ?
Il faut avouer que la prudence a un terme, &
qu'une marche plus franche & mieux prononcée , en
même-temps qu'elle feroit plus d'honneur à l'empe
reur, serviroit peut-être mieux ses véritables intérêts.
Le cabinet de Vienne est, dans ce moment, le
point central de toutes les négociations ; c'est, en effet,
celui qu'il importe le plus d'éleétriser. Nous l'avons
déjà dit , l'inaction de Léopold enchaîne ks autres
puissances , qui toutes n'attendent pour agir , qu'un
signal de ce prince
( 48 )
Si rempefeur ne s'est pas encore déclare sérieu
sement , c'est saris doute parce qu'il n'est pas encore
en mesure , & qu'il sait qu'il nous sert bien plus
utilement en dissimulant jusqu'au moment de l'explo
sion , qu'en affichant avec trop d'ostentation ses vi*
ritables intentions , comme on pourrait peut-être le
reprocher avec assez de fondement à quelques autres
puissances» De Veley.

Il paraît qu'en plusieurs endroits.on place des juifs


dans teus les corps administratifs ; il faut espérer5
qu'avant peu nous les verrons élire aux cvêchés ;
ces choix sont très-peu dangereux dans ce moment-
ci , eu nous n'avons plus d'espèces à rogner.
■ —— i i mu
C AftR I C A T URE S NOUVELLES.
Elle représente le roi de pique avec l'habit de cé
rémonie dont l'a toujours vêtu le siettr Minot, mar
chand cartier» rue Croix-des- Petits-Champs. -*-— On
a substitue à la tête qu'on lui a connu jusqu'à présent,
celle du duc b'Or......
La dame de pique a la tête de la donzelle TÉRor...
Et le valet de pique celle du très-patriote Santé..

Prix de l'argent.
Hier pour 169 liv. 10 sols en assignats, on avoif
100 livres en argent.
Pour 4.3 livres en assignats , on aveit un louis d'or.

De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville,


dent le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , A7* . 7 ,
au coin dt la r. Favart , place de la comédie italiennei
J.eprix de l'abonnement est pour un mois , de^liv,
pour Parts, et de 3 .'. 1 %f.pBurlaprovinceafr. de port.
I

Assassinat d'un. Li-,


N». 7. monadier & sa femme ,
ta Palais-Royal.
Mercredi 7 Mars.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


LaFontainï.

Nous sommes quelquefois forcés de plaisanter sur


les sujets les plus affligeans ; mais on est heureux "de
pouvoir retrouver un peu de gaieté au milieu des
maux qui nous accablent ; une pomme a été autrefois
la cause d'une guerre terrible , & de la destruction
de la ville de Troie ( en Phrygie ) ; une orange a
pensé causer un massacre horrible dans le Palais-
Royal ; dimanche une femme y a été éventrée d'un
coup de sabre ,.& plusieurs hommes y ont été blessés
à coups de couteau à différentes fois. Assurément
nous sommes bien éloignés de désirer qu'on mette lp
feu au Palais - Royal ; mais jusqu'à ce que le feu du
ciel ait fait justice de ce repaire de brigands, de cet
éçoût de tous les vices , de toutes les bassesses & de
tous les crimes , nous serons tentés de douter de la
providence.

VARIETES.

INous sommes fâchés dé voir nos confrères man


quer quelquefois leur but dans les comptes qu'ils
rendent de certains personnages : la Feuille du) jour
du 3 mars , accuse le philosophe Condor... d avoir
Tome II. Année 1791. G
( s» )
parte avec une profonde malice de la lettre de M. de
Less... à M. de Noa.... ; mais Condor... &: ses
parerls sont' enchantas qu'on croie qu'ils ont de la
malice; ils courent après de toutes leurs forces , mais
ils n'attrapent qu'une grosse & lourde mtchanceté
qui ressemble * un fleuret bien rembourre", dont
les coupa ne se font sentir que d'une manière obtuse ;
au reste , s'il y a de la malice dans le ménage à
LvuJcii... t sa femme l'a diablement accaparée. >

Il parôît que le plus saint des devoirs va toujours


son train dans le département de. .... Nous avons vu
aujourd'hui samedi 'des lettres d'Etampcs qui annon
cent que le peuple est toujours rassemble , & qu'il a
arbore la cocarde blanche & noire ; les journalistes
irhbécilles disent là-dessus c|ue le peuple ne persistera
pas long-temps, parce- qu'il ne voudra pas voir réta
blir la gabelle, les aides, ni l'esclavage fcodal , ni
l'inégalité des impôts, &c. comme si on auroit dû
avoir besoin d'arborer .à son chapeau une cocarde
d'une ou plusieurs couleurs , & de mettre le royaume
à- feu & a sang , pour supprimer des abus que les
volontés de tous les ordres & de tous les individus
s'accordoient à détruire de fond en comble.

Il paroît qu'un certain corps ( qui n'est pas l'as


semblée nationale ) se propose de défendre sous les
peines les plus graves de crier : à bas la nation ; c'est-
à-dire , que des gens qui n'ont aucun droit de faire
des loix, vont faire la loi la plus absurde & la plus
extravagante ; aussi lui dira-t-on comme le jour du
mercredi des cendres , ô loi , souviens-toi que tu es
pet , & que tu retourneras en pet ; quant à nous qui
n'aimons pas à contester , nous invitons tous nos
lecteurs Si tout les honnêtes gens à ne jamais crier
. . ( 5' ) ^
à bas la nation, , mais de vociférer de toutes leurs
forces , à bas les sans-culottes , à bas les va-nu-pieds ,
à bas tas amis des noirs, à bas tas cordeliers, a bas:
les régicides, à bas les brigands, à bas les rois, les
darnes & les valets des piques, à bas les là..., a
bas les Mari... , & enfin à bas les jacobins.

\L L . V ■'■ ": i \- l • . •" ' ■' '


Nous ne concevons pas pourquoi les n iriistres ne.
se déterminent pas à lâcher quelques petits biiîets
patriotiques , aux enragés de l'assembke , pour les
tjjgager à cesser leurs dénonciations ; ils acheteroient
leur silence à si bon marché , que ce n'est en vérité-
pas .la peine de s'en passer ; il est vrai qu'il y a de,
l'honneur à être dénoncé par de pareilles cens, trais,
le^, ministres de vroient considérer, qu'ils sont la
cause que les hurleurs des rues reveillent tout ta
monde , parce qu'ils annoncent les dénonciations
d'une voix infiniment plus sonore que les sotti?es
ordinaires ; & les ministres devroient sacrifier ,un peu
de leur amour - propre à la tranquillité publique;.
quant à nous qui n'avons l'honneur d'être pi jaco
bins, ni aboyeurs , nous ne pouvons pas nous empê
cher de faire tout bas une petite dénonciation de
M. de Less... , & de dire qu'il a un peu perdu de
notre confiance, pour avoir écrit à M. de Noai...
que nous sortions de la' révolution ; cette manière
de ..sertir nous rappeltajCeile d'un homme , qui , vou
lant pénétrer dans, un endroit où un Suisse en taétion
avoit ordre de ne laisser entrer personne , l'homme
lui répondit. : camarade;, \z ne veux peint entrer 1« x
je veux seulement soitii d'ici ,&le Suisse ta laissa faire.

Quand les habitués du billard des demoiselles


Sabt i/r à Birgtrac , donnèrent le nom de Taille-.
Babbe à un gardon chirurgien qui les rasoit pour un
gros sou, & qui > à l'aide de» jaiXbins I- trigourdins
( 52 )
& de ses sottises , est parvenu à se faire nommer
législateur ; ils ne se doutoient pas qu'un jour ce
Xnème f rater auroit l'impudence , & pouvoit impuné
ment tiaiter L'EMPEREUR de PLAISANT GARÇON,
ainsi qu'd vient de le faire en .présence de la plus
auguste assemblée de l'univers. On assure que le
patriote Roberspierre, qui voit quelquefois assez bien,
a dit : Ce jeune garçon sera fort heureux s'il
en est quitte pour avoir fait lever les épaules a tous
les gens honnêtes.
! , ' i i. ■ • •
m m ■- ..
Plusieurs personnes attendent avec impatience le
numéro du journal de M. Su/eau , qui est sur le point
de paioître ; elles espèrent qu'il fixera enfin leurs in
certitudes sur le parti qu'embrassera cet homme vrai
ment extraordinaire. Sera-t-il jacobin , aristocrate ou
monai chien? Nous craignons qu'il ne se soit rangé
sous l'etendard de cett; dernière faction, bien plus
dangereuse sous tous les rapports que celle des jaco
bins. Il nous écrit qu'à l'avenir il étonnera ses lecteurs
par la sagesse & l'a modération de ses principes. Tant
pis pour lui ; il va donc se condamner à la médiocrité ;
les termes moyens ne' sont pas faits pour son ame
ardente <k passionnée ; les extrêmes seuls sont son
élément.

On nous écrit de Saint-Quentin qiie les actions


des jacobins ou scélérats y baissent -sensiblement. Le
26 , premier dimanche de carême , une société qui
vient de s'y former , donna un bal suivi' d'un souper,
où se trouvèrent plus de 300 personnes. On porte
avec transport les santés du roi , de la reine & du
dauphin. Un misérable eut la frénétique audace de crier
en rugissant , à la santé de la nation; ces mots sont
trcs-iiiïij;nifians en eux-mêmes ; mais l'intenfkin du
jacobin tfcit de troubler l'allégresse générale ; aussi
( 53 )
a-t-il été abondamment conspué, & les cris de à bas
la nation ont retentit dans tous les coins de la salle.
En un mot, dans cette occasion-ci , c'est le roi qui
a étouffé la nation, qù il l'étouffé depuis si long-tempr.
Tous nos protestans-scékrato-jacobins ont manque
en crever de dépit & de rage. Aman.

Que l'on transporte au Panthéon


Tous les gibets de Montfaucon ,
C'est ee-^fui nous dcsole.
Mais dans peu tous ces Mirabeaux,
Rendront leur charogne aux corbeaux.
C'est ce qui nous console. "
■ • • * ■'
La couronne , depuis trois ans »
.
Est sur la tête des brigands.
C'est ce qui nous désole.;. . >>u: "■. t"*'-
Mais elle baissera d'un cran, •
Et leur servira de carcan.
C'est ce qui nous console. '.,,. ,

Qu'une croix d'or soit sous le chef,


Ou de Grcg..... ou de Fauxchef,
C'est- ce qui nous désole.
Mais un jour, à ces, scélérats ,
Une autre croix tendra les bras. :' " '
C'est ce qui nous console.

M. Alb... de sa, certaine science, pleine puissance


& autorité royale , vient de décider que les plus grands
génies de l'assemblée étpient MM. Lasourct , fer-
( 54 ).
gniaud , hhr.id', Cc'son & li'rau: de SUldla ; si
auélque chose pouvait ajouter au mente de ce der
nier, c'est la modestie av<.c laquelle il est convenu.,
toute sa vie qie son confrère M. d'Jimïray lui étoic
infiniment supérieur.

On s'est plaint l'autre jour à l'assemblée., de là


ra|gicite de certains juges du nouveau régime ; seroit-
il possible que la ju-ttee gratuité ne servît qu'a nous
ruiner, que la liberté ne servit qu'à nous enchaîner,
& que l'cgali.tç ii,e servît qu'à mettre ies coquins au-
dessus des honneces gens.

On peut juger de la bonne volonté U des talens


des bons parisiens , dans: le choix de leurs magistrats ,
par celui qu'ils viennent de faire d'un certain Hu...-,
qui avant d'être notfimé électeur, étoit décrété d'ajour
nement personnel , & qui vient d'être ( avant-hier )
condamné comme calomniateur, à une amende très-
honorable de six mille livres; ce n'est pas sans raison
que lis gens qui ont nommé. M. Hu...„. ont dit
qu'il ttoît digne du procureurManu., h de l'immortel
Crfpitus.
•■ •• vr,o tir,' io 'h "■ " '/*
( HMiWlfl llll
... ... •. uO
tTn prophète <ïc province est venu l'autre jour pré
dire à l'assemblée , 'que dans mille ans> d'ici il y aiiroit
encore des municipalités , des depaitetnens , des jaco
bins & des augustes assemblées, icc. A quoi le pré
sident a gravement répondu d'un ton théâtral,:
«■ Seigneur , trop de prudence entraîne trop de soin ,
■>■> 1) ne faut pas prévoir les malheurs de si loin ».

Lalettrc de l'empereur, bien analisce,bien distillée;, ,


donne pour résultât exaùt ces nuts : paix aux honnêtes

^
( .55 )
gens , guerre aux jacobins"; il faudra V-ir si cinq à
Hïx cent mille brigands cjui composent cette horde
ridicule, pourront faire la toi au reste du genre humain.

Une femme de Pontoise est allée l'autre jour chez


le juge, pour lui demander impérativement de la dé
marier ; sur son refus elle s'est armi-e d'une hacne
avec laquelle elle s'est démarLe à grands coups re
doublés sur la tête de son mari. Lorsque nous serons
ai point de faire le même divorce avec les jacobins,
nous invitons $c nous recommandons fortement dç
ne se servir que du manche.

• - !) iîJD C 71.' '■' ' ' :


La manie de brûler les ouvrages qui contrarient
certaines opinions , gagne à présent de tous côtés ;
les jacobins ont brûle l'autre jour la jolie pièce de
M. Barré;- ils se disposent , dit-on , à brûler aussi
X'emptitur Adntn ; il n'y a pas jusqu'aux lourds ha
bitués du borgne caff'i Frocope , qui viennent d'en fumer
leur antre par la biûlure d'un journal royaliste ; nous
desirons vivement que ces messieurs veuillent bien
nous Lire le même honneur; quand on n'usuipe de
certaines fonctions que pour brûler quelques papiers,
on est beaucoup moins dangereux que ridicules.

Il paroît que d'après l'avis de nos généraux cons


titutionnels , l'assemblée va avoir encore l'indulgence
d'accorder à l'empereur & au roi de Prusse "un petit
répit de six semaines; l'assemblée ressemble à l'être
suprême , qui ne punit qu"à regret & à la dernière
extrémité , les fautes des malheureux mortels.

Le maître if, la maîtresse du caffe, qui oat été


assassinés au Palais- Royal samedi soir , sont d'autant
(56.î ,-n
p^usjnalheureux, que ce n'étoient pas eux qui dévoient
l'être , car la consigne-assassine étoit donnée pour un
autre café du même palais. — C'est ce qu'on a appris
de l'un des assassins que , sans doute , nous verrons
promener au premier jour dans le camp des tartares.

Carricature nouvelle. »
Elle représente l'intérieur du sallon où s'est tenu
le conseil de guerre qui a jugé l'affairé de M. le
marquis de J , & de M. le comte de Car... Oh
y voitM. de J sous l'habit d'un feuillant ,1a tête
entourée d'une auréole, représentant une lune, dont
la pâle clarté illumine de ses rayons incertains le chef
des juges. On voit à côté de lui M. de Car. .
tenant sous son bras un livre sur le dos duquel on
lit : Correspondance secrette de M. le-jnarquis de /....,.;
avec Fiançais de J son neveu, députe à ras
semblée nationale. — Il faut être au courant des
intrigues qui agitent dans ce moment la cour de
Coblentz , pour bien saisir toutes les allégories ré
pandues dans cette estampe , où une dame paroît jouer
un grand rôle.
Se vend chez les marchands d'estampes du Palais-
Royal , & sur-tout sur les quais , où les jacobins n'ont
pas encore osé donner les ordres qu'ils ont donnes
au Palais-Royal relativement aux carricatures.
■■> Mil ■
Prix de l'argent.
Hier pour 169 liv. 10 sols en assignats, on aveit
100" livres en argent.
Pour 43 livres en assignats , on avpit un louis d'or..

De l'Imprimerie. du Journal delà Cour& de la Ville,


dont le. Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N'\ 7 j
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de Vabonnement est pour un mois , de 3 liv". *
pour Paris, et de^l. 1 $f.peur laprovinet.fr. de port.
nur. Curé de Sainte Cathe-
r* - »• jl^5^^ r//z« massacré- par 25
hommes amis.
Jeudi S Mars.

J OU R N AL .
DE LA COUR ET I>£ LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai Huit tribut au malin.


LaFsntaihi.

Les séditions du peuple sont dangereuses , comme


étant fort violentes ; il y a bien du dommage à les
laisser croître jusqu'à tant qu'elles aient pris de pro
fondes racines, & assuré leurs commencemens. Il en
est d'elles comme des rivières qui grossissent par
leur cours , & si elles ne trouvent point de résistance,
elles ne cessent de s'avancer jusqu'à ce qu'elles soient
arrivées à l'océan du diadème. Leur i/npétuosité est
fort déréglée , comme procédant d'une barbarie in
capable de raison ; elle n'épargne ni les temples, ni
les palais. L'amour d'une aveugle liberté est une foi-
blesse de l'entendement qui s'abuse , ou de la volonté
débauchée par une passion d'envie , ou de l'appétit de
régner qui se soulève contre le souverain. Le peuple
cherche la franchise, comme la chose du monde qu'il
estime davantage ,& néanmoins il ne la trouve jamais,
& c'est .en vain qu'il y aspire.
Politique Chrétien, page 75.

VARIÉTÉS.

Comme nous saisissons toutes les occasions de faire


-notre cour à notre auguste assemblée, & que nous
savons le plaisir que lui a causé la lettre de M. de
Tome IL Année 1792. _ H
i '58 >
Btugair.vilk à M. de Bertrand de Molhvïlh , nous
allons l'tnscrer en ent'er ; cette lettre d'un officier
v général è» tinte d.ms son corps T & connu par son esprit,
prouve que si nous sommes bien en état de mettre à
la raison ce pi lit garçon d'empereur, & ce grand
gûiooti de roi de Prusse, nous ne le sommes pas
m-iins de mettre a l'ordre ce gros garçon de roi
d'Anglet. .. ... .
Latte de M: de Bougainville au ministre de la marine.
j'ai reçu , monsieur , la lettre <$o»t vous m'avez
h i.ioré & la liste de la nouvelle formation de la ma
rine ; mon devoir envers la patrie m'en fait un de né
point accepter un grade éminent qui ne seroit qu'un
tife sans fonctions •: la discipline militaire , cette dis
es line sainte , sans laquelle ne peut exister une armée,
navale mm -tout, est anéantie : un officier général ne
fcauroit agir sans cooperateurs ; & je cherche vaine
ment ceux qui joignent à la théorie , la science des
nuncEuvrcs d'armées & la pratique des combats.
Daignez, monsieur , être auprès du roi, l'interprète
de mes sentimens , je serai bien malheureux, si je ne
puis consacrer mes derniers jours au service de mon
pay< , & terminer raa carrière comme je l'ai com
mencée. Je suis , &c.
Sigflê BOUGAI tfVIL^E.

On prépare des apparïemens à Parcerral pour le


patriote Jordan &' ses compagnons d'armes; mais
quoique les amateure en glacière attendent ces valeu
reux citoyens avec une vive impatience , ils n'arri
veront cependant que quelques jours après messieurs
de Château - Vieux , qui doivent être partis du
bagne de Brest pour se rendre au seim de la famille.
-—. On assure que les jacoquins sont fort embarrassés
sur le mode de receptbn qu'ils doivent l*ur faire j ils
( 59 )
eraignent que tôt ou tard cette dérr.srrh? ne leur P>.*sç
tort dans un sens eu dans l'autre , si elle n'est pas
bien calculée.

Adresse aux honnêtes gens , far un échappé de la


glacibre d'Avigucr*.
Pensez-vous que la liberté
Puisse avoir pour amis , des fourbes , des faussaires ,
Des brigands, des incendiaires}
Les chefs de ces clubs empestés ,
Les Caria, les Jourdan, & tant d'autres Sicaires ?
Habitans de Lutèce & des moindres cités ,
N'espérez de tranquillité y
Qu'après avoir détruit ces infâmes repaires.
Sans cela , citoyens , point de trêve à vos maux,
OÙ SONT LES JACOBINS, La SONT TOUS LE J fLÉAUX.

Le bruit couroit hier que la bonne Sta ne


vouloit plus de M. Bertrand pour ministre.
On est généralement persuade que cette proscription
lui fera plus de tort que la haine des tnrages du
manège , & que celle de tous les jacobins du monde.

F La même compagnie, à la tête de laquelle étoit le


sans-cu/otte marquis de Vil..., & qui ofFroit d'acheter
toutes les possessions que les coloris avoient ci-dtrg/it
en Amérique , &c. , vient de proposer à la nation de
faire l'acquisition de toutes les forêts nationales &
royales. — Cette compagnie se propose aussi d'offrir
au roi de lui acheter sa couronne, qu'ils lui payeront
aussi facilement que tout le reste.
( 6o )

Suite des couplets d'hier.


La prudence des souverains
Retient la foudre dans leurs mains,
C'est ce qui nous désole.
Mais si l'instant n'est pas venu ,
Bien différé n'est pas perdu.
C'est ce qui nous console.
*
Qu'à Louis XVI un Ginguené
Veuille donner son pied de né , ( i )
C'est ce qui nous désole. .. ,
Mais Bicêtre un jour logera,.,
Ce petit singe de Carra.
C'est ce qui nous console.
. _ .. *
Que le marquis de Caritat ,
Prolonge les maux de l'état , ' ' :
C'est ce qui nous désole.
Mais sans qu'il en tire un écu ,
Les Pandours le feront cocu. -
C'est ce qui nous console.

Nouveauté littéraire..
Le maréchal en. France Lvk... , pour se distraire
de l'oisivetc dans laquelle son commandement va se

( i ) Tous les patriotes connoissent le rié en cquerre


de M. Gingucaé. '
r 61 )
trouver plongé , parce que notre nr.rice se fond tous
les jours , va faire un journr.l sur !a tactique cons
titutionnelle. On pourra juger par l'cciiantillon
suivant, combien le style en tcra piquant.

. Sapré dié, mcnsié le ministre , cl. au ré tu passé le ,


Ria il a drois moi , ncus chauricn pravcmm pillé ,
& nou chaùrion conservé fariné ; aucliounuy coque-
drié il edre imposif de tc'fandre le Ria ; au sur. plu
cke m'en fifre j cké lé peton de la maréchaU.

Litanies patriotiques.
Sanfta patrona
Oora pro nobis.
SaniSta patria
Miserere nobis.
De Car;iT (iara, Gorsa.
Libéra nos domine.
Brissot , brigands , & cœtera
Libéra nos domine.
■ Domine salvum f.ic regem
Te rotramus' audi nos.

C AR R I C A T URE Bo'uTBltl.

Elle représente le législateur la Resourcm en écre-


visse & à face inhumaine, c'est-à-diie , la sienne
parfaitement ressemblante. Il a l'air du marcher
EN avant avec une assurance qui cause ce la ja
lousie à un soldat du régiment de Rayai p:f.:ite , qui
le regarde passer. — Il tient la France dans une de.
ses grosses pâtes , & la précipite dans un abime. —
On lu au bas de Vest-mpt : P. risse cent fois
la France plutôt qte je marche e:; rétro
gradant COMME UNE tCREVISSE.
( 62 )
Il II I —. .—

Apostrophe h sire Manuel & consorts.


Orateurs insolens , dont la> morgue est si vaine \
Vous n'ain e{fas les rois , (c'est votre cri commun)
Ni nous noii plus ; sur-tout ces Rois à la douzaine :
Nous ri'aimons pas Ls Rois , car nous n'en voulons
qu'un.
Quant à sire Camus , quant à sire Barnave ,
Quant à sire Fauchet , à sire Péthion ,
Quant à sa majesté ma commère Aiguillon,
J'en dis berfticle , & point ne serai leur esclave.
Eneor moins sire Bouche , encore moins sire Trou,
Et tant d'autres intrus sortis on ne sait d'où , .
Seront jamais mes Rois. Au diable telle entrave !
Beau sire Manuel , nous le répétons tous :
Nous n'aimons pas les Rois à commencer par vous.

Brochure nouvelle.
- ' L'art d'arranger les principes de quelques ci-devant
aristocrates avec la nouvelle constitution ,
par le moyen d'un emploi militaire , appuyé de 500
liv. d'appointemens par mois , qu'on exerce au club
des feuillans, dans les salles de speiStacle ou dans les
cafés de Paris.
Brcckurt in-%Q. rédigée- par le ministre LivoTE,
t— Ckc[ les marchands de nouveautés. •„

On juge actuellement le procès de MM. Grand-


Afttison 6i Champclcs. M. Brunctièn vient Je publer
( 63 )
en faveur du premier , un mémoire qui paraît être
le cri de la vérité & de l'innocence.
M. Biunetière démontre que dans le procès intente
à son client, il n'y a ni fabrication de billets , ni
délit, mais seulement imputation du projet de fabri
quer , & que cette imputation peut se tourner encore
avec plus de vraisemblance contre le délateur que
contre l'accusé. •
Nous instruirons nos lecteurs du jugement qui in
terviendra dans cette fameuse affaire .

Mot célèbre d'Anacharsis le Scythe.


Athéniens , quelques dieux en courroux
Dans votre ville aux comices président.
£<es sages conseillent chez vous ,
Et ce sont les fous qui décident.

Extrait d'une Lettre de Pétersiourg, écrite i Paris ,


par M. Desterhjsi.
Le courrier dont je vous parle , arriva hier, en fit
avertir l'impératrice qui se retira du sallon pour lire
les dépêches : une heure après , elle rentra , & m'a-
dressant la parole d'un air satisfait , elle me dit :
Je reçois à l'instant une Lettre de l'empereur, d'après
laquelle je peux vous certifier que ça ira.

Note des rédacteurs.


Un personnage de révolution , ci-devant croche-
Teur, ensuite laquais, peu après abbé, cuistre,
GEOLIER. DE LA BASTILLE, DÉSERTEUR , RECORS,-
ESPION DE POLICE, COURTISAN DES PLUS VILS,
mauvais compilateur , & par-dessus tout DLPO-
t
f 64. ) '
SlTAiiU: iâ'Fioclî.e , &c.j dont nous raco&rerôns
incessa:u:::e::t le.- faits & gestes , & que sûr-tout nons
traiterons comraj il le mente ; ce personnage, sou
tenu aujourd'hui p-tr î'.maichie , & qui le sera avant
par la ja-t.ce, emploie tous les moyens dont il est
capable pour r.éus persécuter. ~-En attendant certains
renseigne,!. ens quVu nous a promis sur son compte,
& dont nous ferons part au public avec les preuves
qui err C2!ii'tt'.'o;:t la vérité , nous l'invitons à nous
témoigner ;a haine en gros & en détail, par tout
les moyens qui suât en son pouvoir , & sur-tout à
nous prévenir quelques jours d'avance" avant de la
mettre en activité . pour que nous ayons le temps de
préparer les quittances pour les abonnemens qu'il
nous procuie.
««j<aj!Aj!fjgflj|yg'y

Noie; nous empressons de faire savoir à toutes les


puissai»*;!-:-; de l'univers , oue le patriote Robersp....
a abdiqua authentiquetuent sa république.
■«(«(■■■■•I*
CHANGEMENT DE DOMICILE.
Les jacobins h les Ff uillans , ci-devant rue
Saint-'-ionorî , maintenant sur le quai de la Ferraille ,
entre le château ces tuileries & la place de grève.

KRIX DR I. ARGENT.
Hier pour ifcgliv. 10 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent.
Pour 43 livres en assignats , on avoit un louis d'or.

De I'Inepr:mcrie du Jomnal delà Cour& de !a Ville,


dont h Bureau est rue Kcuve-Saint-Marc , h"\ 7 ,
au ce in </i la r. Fayart j place de la comédie italienne.
fefri.r de Fabonnement est pour un mois J de 3 liv.
peur lucris, « de 3 ;. ! 5f.peurlaprcrincCjfr.de port.
»
Assassinat de madame
Postal au Palais-
Vendredi 9 Mars. "%*$£R°*"--

-■] OURNAtS

;DE LA COUR ET DE LA VILLE:


,i. ^ . .

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Petit avis de Frédéric-le-Grand aux' phalanges cons


titutionnelles de France.
Des bords de l'Orient, le formidable Mars',.'
Chez le peuple Romain porta ses étendarts.
Rome ainsi triompha du Romain de l'Ibère,
De ce peuple farouche habitant l'Angleterre ,
De tous les arts des Grecs, des fins Carthaginois.,
Des défenseurs du Pont, des grands corps des Gauloii,
Et de tous les états qui composoient le monde;
Mais c'est la discipline en victoires féconde ,
Qui les fit arriver au point de leur grandeur;
Sous les derniers Césars, n'étant plus en vigueur,
Alors les Gcths, les Huns, les vagabonds Gépides,
Moins guerriers que brigands, & de pillage avides ,
Ravagèrent l'empire en proie à leurs fureurs.
Vainement le Romain chercha des défenseurs ;
Et ce puissant état touchant à sa ruine ,
Regretta , mais trop tard , l'ancienne discipline.
Poème sur l'art de la guerre, chant premier.

VARIÉTÉS.
La tranquillité publique se rétablit enfin tous les
jours , & tout annonce que nous voilà enfin sortis
Tome II. Année 1792. I

S
( 66 )
de nôtre admirable révolution... Le peuple de Dur-
kerqut continue d'être en pleine insurrection , & U
force publique refuse de inaicher j des brigands vien
nent d'égorger le maire d'Ltampes qui vouloit faire
respecter & exécuter les loix ; d; tous côtes on ap
prend de nouvelles horreurs : tous ces malheureux
evénemens donnent lieu à un dilemme bien simple :
ou les nouvelles loix qu'on nous a données ne valent
rien , ou si elles sont bonnes , ceux pour qui elles
iont faites , ne méritent pas de les avoir.

On se demande ?. qui nous sommes redevables de


la sublime imagination des piques. Gloire en soit
rendue au légitime inventeur ! C'est du cerveau du
grand la Caraat qu'elles sont sorties ces lances re
doutables, comme Minerve de celui de Jupiter! Le
projet communiqué d'abord aux chefs de file, applaudi
ensuite avec transport, a enfin été adopté tout d'une
voix à Monceaux. Cette découverte fait un honneur
infini à la Çaritat. Aussi en a-t-il dojà reçu des com-
pliméns de toutes parts. Le voile dont sa modestie
feint de s'envelopper à ce sujet , n'est qu'une co
quetterie d'auteur , dont personne n'est la dupe.
Fugit ad salices & se cupit ante videri.

Madame Sta.. { la même qui rioit aux éclats quand


on lui récitoit les gentillesses de la nuit du 6 octobre )
croit avec une bonne foi tout-à-fait plaisante, que
tôt ou tard l'ingrate France sera forcée d'en revenir
au* sublimes lumières & à la profonde politique bur-
sale de son papa. J\n suis sûre, dit -elle, si et grand
homme voyoit la France entière aux abois & à ses
gaioûx , il se laisse rôti fléchir, il pardonmroit....
Elle a fait cette confidence à sa bonne amie Condorat,
•qui l'a redit à une ex-Chanoinessc de son ancienne
abbaye, ds qui je le tiens.
( 67 )
4t.

Qu'ils étoient donc simples nos bons ayeux , quand.


Us donnèrent le titre de grand à Louis XIV & à sont
siècle ! Grâce au ciel , il ne restera bientôt plus le
moindre vestige ^!e ces temps «Pesclavage & de bar
barie. Déjà nous renversons nos'temp'es pour y élever
des lycées 6c des tréteaux ; nos cloches , qui nous bri-
soient le tympan, nous les avons bien vite changées
contre' les grelots de Momus. Racine, Tafontaine &
Molière ne sont plus ; mais Chenur nous reste : ce qui
assurément est un grand motif de consolation. Cette
Stvigni enfin, qui aimoit si niaisement son roi, qui
cbinssoit si sottement sa fille , eût-elle jamais trace
le plan d'un traité sur l'éducation que Fènllon lui-
même n'eût su imaginer ? Auroit-elle, comme notre
moderne Sapho, employé l'art le plus ingénieux pour
détruire dans l'ame des jeunes princes , les sentimens
innts ,dont la nature, aidée de sots préjugés, imprègne
le cœur de la jeunesse ? Non , toutes ces merveilles
ne pouvoient s'opérer que dans un siècle de lumières
& à l'éclat du reverbère.

,
Malgré les efforts des jacobins & de leurs journa
listes , il n'en est pas moins très-vrai que plus de
quatre mille ouvriers ont présenté au roi une adresse
très-sage, très-bien raisonnée, & remplie des senti
mens d'amour que les vrais françois auront toujours
pour leurs souverains ; quel contraste présentent ces
braves honnêtes gens , avec les jacobins & autres
brigands de toute espèce,
jA — ———»~~
On dit que les jacobins veulent absolument im
poser leur veto absolu fur le nouvel -opera d'Adrien,
1°. parce que la pièce est sage & honnête ; 2°. parce
qu'il doit paroître sur la scène deux jolis petits che-
(«8 )
vaux , dont la blancheur & la propreté seroit un con
traste trop frappant , a/ec de vilaines rosses à crins
ébouriffes qu'on voit dans un certain spectacle , &
30. parce que les jacobins ne veulent plus souffrir
d'harmonie dans aucun pays, même dans celui des
fées ; ce considéré , ils onr, dit-on, décrété de mettre
le feu à l'opéra , en cas qu'Adrien y parût ; expédition
que le sieur Crepitus , placé entre la loi & l'opinion'
publique , ( des brigands ) laissera exécuter très-
tranquillement. :-i:03
—i—r)T9-i;;?.ie

Nous exhortons tous les honnêtes gens à veiller


au salut de la chose publique , au moment que plu«
sieurs détachemens de gardes nationales sont partis
pour arrêter les désordres occasionnés par les jacobins^
ces scélérats voyant Paris dégarni d'une partie de sa
force publique , pourroient bien exécuter les complots
qu'ils ont déjà tentés plusieurs fois.

Histoire de Fidel.
Toute la France a gémi sur la nuit du 5 au 6 oc
tobre , & ma plume se refuseroit à retracer les détails
de ces scènes atroces ; mais parmi les victimes du de
voir qui succombèrent à cette triste époque ; les âmes
honnêtes regrettèrent sur-tout un garde-du-corps du
roi , que les cannibales massacrèrent au milieu du parc
de Versailles, & qui , fidelle à l'honneur , à son roi t
expira en le défendant. Cette conduite ne fut sans doute
pas assez remarquée ; l'être infortuné qui en fut la
victime & le héros, appartenoir, à un corps où de sem
blables traits sont trop répétés pour exciter l'admira
tion ; mais en mourant il laissa un chien , Fidel , (c'étoit
son nom , & il se montra digne de le porter.') Fidel
s'attacha au corps de son maître avec une expression
d'abattement , un sentiment de désolation dont lac
( 69 )
meilleure mère qui a perdu son fils pourroit être ja
louse ; il s'empara de ce cadavre, & ne le quitta plus
qu'au moment où la terre reçut sa proie ; alors ses
cris, ses gémissemens..... J'abrège des détails que je
n'écris qu'avec un sentiment pénible. Il s'est écoulé
plus d'une année depuis cette fatale journée , & tous
les jours-, Fidel , le bien nommé Fidel , vient pleurer
à l'endroit où il perdit son maître ; je n'exagère pas ;
on distingue les sanglots de cet animal , & ni la pluie ,
ni le froid ne l'empêchent de remplir ce pieux devoir
à l'heure accoutumée.
Ce pauvre chien mourra sans doute bientôt de dou
leur & d'ennui; eh- bien, je désirerois qu'il m'appar
tint ; je le plâcerois encore après sa mort aux côtés
de son maître , comme il y fut pendant sa vie ; je plan-
terois dans cet endroit quelques saules pleureurs, quel
ques arbres funèbres , & sur la pierre qui couvrirait
leurs cendres , j'écrirois :
D'un chien près de son pauvre maître,
... X^à les restes sont réunis;
Son amour servira peut-être
De reproche aux ingrats , de modèle aux amis.
Je ne sais si 'dans' toute cette scène douloureuse, on
ne trouveroit pas quelque situation qui'pût prêter au
pinceau d'un habile artiste; M. Greuze dont l'ame
pure & les talens sont si bien connus , en tireroit sans
doute un parti bien heureux. Je l'engage en mon par
ticulier, à prendre l'histoire de l'intéressant Fidel pour
sajet de son premier tableau ; je suis convaincu que
des traits de ce genre, conviendroient parfaitement à
la mélancolie de son pinceau & à l'honnêteté de son
ame ; je puis au reste attester la vérité du fait. ' !
Dendon-Julet.

Dix lettres authentiques que nous avons lues, ou


reçues du Brabant , nous apprennent que toutes les
( 7<> i
villes, telles qu'Enguien, Tournai, Ath, Binche,&xr.
apprenant que l'empereur avoit résolu oe les faire éva
cuer par les émigrans françois , pour faire place aux
troupes qui vont y arriver, ont présente une adresse
à S. M. i. pour le prier de i évoquer son ordre. Tous
les- babitans disent qu'ils ne sauroient trop louer ni
tirnp admirer la bonne conduite des françois émigrés,
Jeur bienfaisance , leur sagesse, leur religion ; que si
S. M. I. est décidée à msttre de nouvelles troupes
dans leurs villes , ils trouveront bien le moyen de les
loger commodément en s'arrangeant', &-s.e serrant
sans faire partir personne..' De plus » rious apprenons
de toutes les parties des états de l'empereur , que les
peuples éfant informés que leur souverain, bien loin .
de vouloir nuire à la nation françoisc , n'a au con- ,
traire pour objet que la conservation de leurs per
sonnes & de leurs propriétés , 5c la destruction des
repaires jacobites, la joie la plus vive s'est répandue
par -tout, & que chacun se dispose à fournir ?on con
tingent personnel ou pécuniaire , peur punir & chasser
lès scélérats ennemis déclaré? de Dieu & des hommes.
ouaaesaâ»***

, Sur la demande de plusieurs de nos lecteurs , nous


nous sommes imposé la loi de ne plus souiller notre
journal des noms des journalistes jacobins , embourbés ,
dans le mépris public ; mais il y a des occasions où
nous ne pourrons pas nous empêcher de les désigner ;
par exemple ...nous devons dire que M. Chas a eu bien
<le la bonté de. dire que tel & tel, étoierit des tigres ,
*fcs panthères , des loups , des diables , &c... Toutes
epithètes, qui réjouissent beaucoup ces messieurs ^
parce qu'elles leur persuadent qu'ils sont fort à
craindre : quant à nous , nous le comparons sim'ple-
px-nt au chien Cerbère, qui avoit toujours la gueule
ouverte, pour'avaler la pr.te que les sybiïles lutjeitoient
qnarul elles accompsgnoient des héros aux enfert :
il ne s'agissoit que d'envelopper un peu de foin avec
1 7* >
de certains papiers de couleur, & vous les verriez
venir vous Lcner les pieds ; il n'y a pas de jour que ces
honnêtes gens ne le fassent entendre dans leurs feuilles j
l'un d'eux disoit il y a quelque temps , qu'on lui avoir,
offert un assigiut ; un autre que la reine l'avoit envoyé
chercher i tout cela n'est qu'une petite finesse pour
en faire venir l'idée ; mais il parole que personne
n'en a cté la dupe, & c'est assurément le meilleur
parti à tous égards. . , .

Sur les maîtres d'écoles modernes.

Dignes rivaux des Saint-Huruge ,


Par-tout ils prescrivent leurs loix ;
Ils ont fait l'école des rois ,
Ils ont fait l'école desjuges ,
L'école des éledicns.....
Quand verrons-nous , des nations
Les reformateurs , les idoles ,
Cesser de faire des écoles l
Par M. BoiSJ,..

On a proposé l'autre jour à l'assemblée la loi la


plus odieuse , si elle n'étoit pas la plus ridicule ; un,
certain Rou...... qu'on retrouve toujours, a fait la
motion de punir les pères dont les enfans seroient
eu Allemagne ; comme si , en supposant que ce soie
lui crime pour un jeune homme de voyager , il seroit.
possible à un père d'empêcher son fils de le quitter,
dans un moment où l'on a détruit toute obéissance
èk toute subordination , sur-tout ri le fils se croit obligé
par honneur & par devoir, à pr;nd:e !e parti de s'ex
patrier.
( 72 )
UaIMIMI—

Dialogue familier entre Dcndon-Julot & un jacobin.


Bonjour, Dondon-Julot, Pourquoi tout ce fracas ?
Dites , où courez- vous ? — où vous ne courez pas
— Vous êtes laconique j à votre tête ambrée ,
A vos souliers lui sans , à la boucle cambrée ,
On devine aisément que vous allez au bal ;
Sans poudre vos cheveux n'en seroient pas plus mal.
— Ce costume pour vous sero't bien plus honnête j
Le public si souvent vous a lavé" la tête !
—Que vous êtes méchant! mais Sans tant d'embarras,
Comme nous à vos pieds portez des boucles plattes.
— Ces boucles-là , monsieur, ne vont qu'à des pieds-
plats.^ ■- • ' •'
—— Eh bien, quittez du moins ces énormes cravates ,
Et , comme nous , ayez... — La corde n'est-ce pas ?
— Oh ! vous avez toujours le petit mot pour rire.
Mais , sans vous pavaner dans un soalier qu'on cire,
Portez;,-en jacobin, à vos pieds un sabot.
—Des sabots ! bah ! ce sont des claques qu'il vous faut.
Par Dondon-Julot.

Prix de l'argent.
Hier pour ifeo. îiv. 10 sols en assignats, on avpit
ICO livres en argent. *
Pour 43 livres en assignats , on avoit un louis d'or.

De l'Imprimerie du Journal de ia Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , N". 7 ,
ait coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de Vabonnement est pour un mois , 'de 3 liv.
pour Paris, et de 3 /. 1 sf.peur la province,fr. de port.
^°- IO' , /$*&& M. Poyo! assassine à
Foison dans le Comtat.
Samedi 10 Mars.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,
LaFontaine.
—-———————— —■
IApologix imitative des assignats , par Foltaire ,
dédiée à l'assemble nationale.
Je me fais un plaisir extrême
De parler sur la fin du jour ,
De vers , de musique & d'amour,
Et pas un mot du système, (i)
De ce système tant vanté ,
Far qui nos héros de finance, .
Emboursent l'argent de la France ,
Et le tout , par pure bonté !
Bareils a la vieille sybille,
Dont il est parlé dans Virgile,
Qui , possédant pour tout trésor ,
Des recettes d'iinergumcue ,
Prend du Troyen le rameau d'or ,
Et lui rend des f;u;!!es ce chêne.
Epi m s en wrs, tom. 3 , ép. 19.
• ( 1 ) Le système de L;iw, qui bouleversoit la France.

V A R I E T F. S.
J.L faut lire avec défiance les relations que les feuilles
dites monarchiennes nous donnent de ce qui se passe
à Coblence. Elles sont toutes plus ou moins infidèles;
Tome IL Année 1792. K
( 74 )
à les entendre , tout y va en décadence ; en revanche ,
les personnes mieux instruites savent que jamais les
émigrans n'ont eu pJus de raisons de se promettie un
heureux succès d« leuis travaux èi de leur constante.
La joie perfide que font cciater les monarchiens à
chaque nouvelle J'outre- Rhin qu'ils croient désas
treuse, devraient au inoins faire ouvrir les yeux sur
leurs vues secrettes. C'est une poignée d'intrigans
avides qui voudroient tout envahir , les grâces , les
honneurs- èi l'autorité , en immolant à leur ambition
jjarticulicre cette brave noblesse que nous avons vu
si généreusement quitter ses foyers, & braver tous les
traits de la persécution pour sauver la France , &
prévenir sa dissolution totale.
C'est dans le sein même de Paris q**e s'est formée
cette faction amphibie , infiniment plus dangereuse
que celle des jacobins , puisqu'au moins cette der
nière marche à découvert , tandis que l'autre se cache
dans les détours les plus tortueux de la politique &
de l'intrigue. Au reste, malgré la sinuosité de leur
marche , ils se trahissent à chaoue pas; suivez-les un
instant , & vous verrez que leur sein le plus pressant
est constamment de décrier le parti des princes, & de
dire ces injures à M. de Calcuiu. Le grand crime de
ce dernier eit de les avoir démasqués. C'étoit les
livrer à l'opprobre 6i les étouffer clans le berceau ;
aussi ne le lui pardonneront-ils jamais.

Les jacobins , voyivnt que tout le genre humain ,


à qui ils ont deelare la guerre , se dispose à se dé
fendre rigoureusement, agirent de tous côtes en grands
capitaines, & préviennent par - tout leurs ennemis;
leur arm.e du département de l'Eure vient d'avoir
d'assez grands succès contre lt-8 villages & lec pom
miers da pay> ; les troupes jacobines des environs de
Montlhtrv ont remporte un; victoire sur le dépar
tement de Seine & Oise , $i ont fait mordre la pous-
( 75 )
sière au maire de cette petite ville , qui voi 1 >it se
donner les airs de faire executer la loi ; mais c'est
sur tout dans le département des Bouches du Rhône
que leurs exploits ont été les plus eclatans ; l'armée
jacobine , composée de tou,= les braves brigands du
pays , au nombre de plus de vingt-mille , a marché
contre la ville d Aix , & s'en seroit emparé sans les
diables de Suisses du régiment d'Ernest , composé
de mille hommes , lequel , requis par la municipalité,
e«t sorti tro;s fois de ses casernes , & a présenté trois
fois la bataille a'ix braves brigands qui , joignant la
prudence au courage , ont refusé de verser le sang
humain ; delà cette armée triomphante s'est dirigée
sur Arles , où elle espère ne point trouver de Suisses ;
elle se portera ensuite sur Avignon , où elle ira dé
livrer & venger l'humanité souffrante du brave Jordan
& compagnie , vidtime du despotisme des loix , &C
enfin, elle achèvera sa glorieuse campagne par l'attaque
de la ville de Lyon , qu'elle débarrassera de ses inutiles
richesses. On pourra dire que jamais expédition n'aura
eu un but plus fier , plus noble , plus utile & plus
digne des jacobins. , ' . . ;"
* 1 -•

Depuis la rédaction de cet article, nous -avons lu


dans plusieurs journaux , que le régiment d'Ernest ,
Suisse , avoit été desarmé par les brigands de Mar
seille ; mais jusqu'à ce que nous ayons des preuvet ^\
plus claires que, ie jour, nous ne croirons jamais un
tel événement ; si cependant le fait étoit vrai , nous
croirions que les Suisses ont cédé à la prudence &
non à la violence ; alors il deviendra impossible à
ces braves gens de servir avec honneur chez une
nation aussi atroce qu'extravagante. Les Suisses
étoient notre seule ressource, & les jacobins n'ont
pas été contens qu'ils ne jjous ayent prives de leur
appui.
( 76 )

La ville d'Arles est, dit-on y décidée à se défendre


contre les brigands de Marseille, en cas que ceux-
ci exécutent, le projet dont ils menacent les bons
citoyens d'Arles. Les habitans ont déjà chassés de
leyrs murs tous les brigands jacobins & autres scé
lérats , qui ne manqueraient pas de seconder leurs.
Confrères, au moment où ils paraîtront devant la
ville. Les Ailésiens aiment mieux les avoir pour en-
pemis déclarés, que de conserver dans leur sein de*
traîtres , qui veulent la ruine de leur patrie.

Les cinq^ages-
A I R : De la grande Jacqueline*
Messieurs , un petit mot d'affaire ,
Urj mot sans plus , & j'ai fini.
L'âge d'or est passé ; celui d'argent aussi :
Tous les deux n'ont biillé qu'un instant sur la terre ;
Bientôt l'âge d'airain , remplaçant ce dernier v
( . Quand on commençoit à s'y faire ,
Fut chassé par l'àje d'acier.
C'est celui-ci , messieurs > qui nous fit tant crier ,
Et qu'aujourd'hui , dit-on , plus d'un sage regrette ;
A son togr il fait place à l'âge de papier ,
Dieu nous garde de l'allumette.

T/autre jour deux députés jacobins , après s'être


chanté pouille dans l'assemblée , sont sortis ensemble
de la salk-. Messieurs , s'écria M. de B. , point de
querelle particulière , je vous prie.... Monsieur, re-
( 77 >
pondit un des députés , vous voyez que nous n'avons
point d'armes ; c'est précisément , répondit M. de B.,
pourquoi je crains que vous ne vous battieç.

Pradon Chenier vient d'écrire au journaliste de Paris»


Une lettre d'une insolence vraiment plaisante, car ri
dicule ne seroit pas assez fort ; la seule chose qui
vaille la peine d'être citée dans sa lettre , est quand
il dit que ses travaux ont été accueillis par l'indul
gence publique ; mais il a sûrement voulu dire par
la patience publique.
■ —■ ■v-iareT-—
Les honnêtes gens François ressemblent à ces
poissons volans qu'on voit dans les voyages de long
cours ; s'ils restent dans l'eau, ils sont dévorés par
les requins, représentés par les jacobins : s'ils prennent
leur essor dans l'air , ils sont déplumés & grugés psr
les goélands & autres oiseaux voraces , représentes par
les augustes décrets. S'ils sautent dans les vaisseaux
représentés par les municipalités, ils sont bouillis ou
frits par les matelots ; il n'y a donc plus , comme
dit Molière , d'autre ressource pour ©ux ,
Que d'aller dans quelqu'antre écarté,
Où d'être homme de bien on ait la liberté.

Quelques personnes de Nancy nous avoient écrit


pour nous demander notre opinion sur M. Duquesnov,
ancren député Se aujourd'hui maire de cette ville; nous
leur avions répondu que tout ce que nous en savions,
c'est qu'il avoit été dénigré par les journalistes im-
bécilles & brigands ; alors , pour la première fois de
la vie , tous les partis de Nanci se sont accordes pour
Se réjouir de la nomination de M. Duquesnoy.
( 7» )

Le carnaval a la mode.
Air : Des portraits à la mode.
Rire, sauter, pendant le carnaval,
Chanter le jour , la nuit courir le bal ,
Faire l'amour , tantôt bien , tantôt in,al ,
C'ëtoit l'ancienne méthode.
Mais de sucre piller les magasins,
Se déguiser en vils républicains ,
Et des devoirs pratiquer les plus Saints,
C'est Je carnaval à la mode.
* ■
Fêter sa belle & non la nation ,
Chérir son prince & non un Péthion ,
De le prouver, saisir l'occasion,
C'étojt l'ancienne méthode.
Braver les loix p*ur plaire au sieur Carrât,
Changer en club notre nouveau sénat ,
Et Manuel en grave magistrats ,
C'est le carnaval à la mode.

Nos bons ayeux chantoient dans leurs repas ,


Joyeux couplets le jour du mardi gras ,
Le lendemain , si-tôt qu'ils étoient las ,
Ils chantoient sur des airs plus tendre?.
Nous, mes amis, pour finir tous nos maux,
Des jacoquins saisissons les héros ,
Et posons-les sur un lit de fagots.
Us serviront le jour des cendres.
X
( 79 )

Extrait d'une lettre de Bordeaux , datée du 29


fivritr. Nous venons de recevoir les nouvelles
Jes plus désastreuses des Caves-Saint- 1 ouis , par un
navire parti le 1 1 janvier ; il nous apprend que les
gens de couleur se sont répandus sur les habitations ,
& ont égorgé tous les blancs , hommes , femmes &
enfàns; la plupart des navires arrives de ces malheu
reuses contrées sont revenus aux trois quarts vides.

Le N9. IIm'- du journal de M. Su/eau, vient de


paraître avec cette épigraphe :
Tous les deux étonnés du nœud qui les rassemble ,
Desmoulins & Suleau doivent ramer ensemble.
Nous l'avions bien deviné que ces deux noms fi
niraient par s'accoupler l'un à l'autre ; mais nous ne
nous serions guère doutes que le feuillanùsme eût
été leur point de réunion. Quoiqu'il en sot, c'est
cette dernière doârine que professe hautement au
jourd'hui M. SuUau. Demain , si le vent t\:st souffle,
nous espérons bien le voir venir se ranger encore
une fois sous les drapeaux du pur royal saie. Nous
ne suspectons certainement point la pureté de ses
motifs ; s'il est dans l'erreur, à coup sûr c'est de bonne
foi , & ce n'est jamzis que pour mieux servir son roi ,
qu'il adopte les livrées de l'un ou de l'autre parti,
je l'ai vu sur le point de se faire jacobin , & cela
par pur royalisme; mais, grand Dieu ! se f:\ircfeurli'ant s
c'est pousser le dévouement à son dernier terme.
Au reste, ce numéro , encore plus qu'aucun des
précedens , e?t marqué au coin de la plus piquante
originalité, ii nous voulions citer , nous ne serions
embarrasses flue jur le choix ; nous ne pouvons ce
pendant pas nous refuser au plaisir de transcrire iai
quelques lignes de son «pitre à Camille.
f 8a )
« J'ai souvent regretté que, placés aux deux ex-
„ trémités de l'axe politique , nous fussions sépares
j, de tout le diamètre de l'horison. Nous nous sommes
„ perchés à l'opposite , sur les deux pôles de la revo-
„ lut ion , & delà nous nous sommes vigoureusement
„ gourmés. Maintenant je vais habiter le centre dé
n la sphère, & je t'y donne rendez- vous , &c.
« Il résulte que nous avons fait une terrible en-
„ jambce l'un vers l'autre , & je te prédis que bientôt
ji nous ne ferons plus quJun attelage. J'ai rengainé
„ mon sabre ,*brise ta pique, Si essayons de devenir
„ tous deux d'honnêtes gens ».

Un homme de loi , qui part à la fin de ce mois 4


pour le port de paix, isle & côte de Saint-Domingue,
chargé de faire rendre compte de la gestion d'une des
plus fortes habitations de ce quartier, desireroit que
plusieurs personnes l'honorassent de leur confiance ;
soit pour ce quartier, le Port-au-Prince, le Cap,
Léoganc & Jérémie. Il ne compte pas passer plus d'un
an dans la colonie.
S'adresser pour les renseignemens , à M. Menjaud,
ancien notaire, juge de paix delasedtion des Tuileries,
bâtiment des Feuillans.

Prix de l'argent.
Hier pour 169 li v. 10 sols en assignats, on avoît
ico livres en argent.
Pour 43 livres en asfignats , on avoit un louis d'or.
nacr^Lfjtianw^nnyiin

De l'Imprimerie du Journal delà Cour& de la Ville,


dont le Bureau est. rue Neuve-Saint-Marc , N\ 7 ,
au coin de lu r. Farart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et tft-j/. 1 sf.pvur la provir.ce.j'r. dt port.
», .. rtfh La demoisttk Cayol ;

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal do!t tritut au malin.
La Fontaine.

Le père Jouvenci , jésuite, né à Paris, publia à


Rome en 1710 l'histoire de son ordre. Il l'écrivit en
jésuite ; le parlement de Paris condamna ce livre ,
dans lequel on justifîoit le père Guignard , condamné
à être pendu par ce même parlement pour l'assassinat
commis sur la personne d'Henri IV , par l'ecolier
Châtel. Il est vrai que Guignard (1) n'etoit nulle
ment complice, & qu'on le jugea à la ligueur; mais
il n'est pas moins vrai que cette rigueur étoit néces
saire dans ces temps malheureux , où une partie de
l'Europe, regardoit comme un a£te de piété , de poi
gnarder le meilleur des ras Ù le meilleur des hommes.
N. B. Nous nous empressons d'autant plus d'in
sérer ce paragraphe extrait du siècle de Louis XIV,
par Voltaire, qu'il nous a «té communique par le
sieur Mali... , le même que M. Chas vient d'étriller
si vigoureusement.

(1) Nous avons sous les yeux son interrogatoire,


ses aveux & son jugement , par lesquels il est cons
taté qu'il ctojf coupable d'avoir écrit , composé &
enseigné la doîirine régicide , dont le bon Henri fut
enfin la viétime.
.• - Note des Rédacleurs.
Tome II. Année 179*. L

-
( 8a )

•VARIÉTÉ S.

On nous mande de Villencuve-d'Alby que deux


jeunes ecclésiastiques s'étant maries constitutionnel-!-
Jement avec deux soeurs, avoient célébré leurs noces
dans la même maison, & qu'à l'instant où ils s'ap-
prêtoient à goûter les douceurs d^une union légitime ,
tout-à-çoup une bande de masques est survenue, s'est
emparée des deux jeunes épouses , a lie les deux époux ,
leur a épargné tour-à-tour les plus grandes difEcultts
de l'acte civil , & leur a accorde l'honneur d'assister
à la séance.

Les jacobins ont imaginé un excellent moyen pour


arrivera leurs fins; ils ont excité des insurrections
dans les environs de Paris , afin d'obliger d'y envoyer
des secours -qui diminuent d'autant la force publique :
il faudrait être plus aveugle que le dernier des Quinze-
Vingt, pour ne par, voir que les prétendus aristo
crates ( s'il y en a ) ont le plus grand intérêt au
maintien & à la vigueur de la sûreté publique, pour
conserver leurs personnes, & ce qui leur reste d«
propriétés ; cependant on a encore employé dans
l'assemblée le lieu commun usé & rebattu , que c'é-
toient ces prétendus aristocrates qui occasionnoient
ks désordres. Il n'en est pas moins clair , comme
le soleil , qu'ils sont soufflés , excitos , & payés par
les jacobins , qui , n'ayant rien a perdre , & ayant
annoncé publiquement te projet de tout détruire ,
doivent 'désirer que la garde nationale s'afrbiblisse
dans Paris , afin de pouvoir prendre leur revanche de
la scène du Champ-de-Adars ; de celle de la Cha
pelle, & en dernier lieu du fauxbourg Sainf-Marceau,
& occasionner enfin un pillage généra! , dans lequel,
ifs ont tout à gagner , & les aristocrates tout à perdre.
( «3 )

M. Her... de Sêch... avoit lu l'autre jour à l'as


semblée un projet d'observations au roi sur la con
duite du ministre de la marine ; cette pièce avoit paru
à l'assemblée manquer de noblesse- & de dignité ; ea
conséquence, AL Her... de Sich..: a eu recours au
moven qu'il enipioyoit toujours quand il cto;t au par
lement , il a implorn l'assistance de son confrère
M. A'Ambrûy , qui lui a composé une nouvelle
adicse, quia été unanimement applaudie & adoptée
par rassemblée.

L'empereur & les autres souverains de l'Europe


ayaiu -olemnellement deelaré qu'ils ne feroient jamais
la guerre à la France que pour y rétablir le bon ordre,
la monarchie & les loix, & punir les jacobins & les
factieux qui les détruisent ; il nous semble que tous
les honnêtes gens de quelque parti qu'ils soient', con
vaincus de la puretc des motifs de cette déclaration ,
ne doivent pas balancer à y adhérer , & à coopérer
de tous leurs moyens à cet a&e de bienfaisance , seul
capable de rendre la vie à l'état; c'est à eux à prouver
que le proverbe connu : querelle de coquins ne dure
pas, doit céder à cet autre plus juste, plus sage oC
plus vrai : querelle d'honnêtes geiis ne Vient que de
mal-entendus.

Les filles du Palais- Royal sont furieuses contre le


nommé Bis. .set , qui , non content de prêcher & de
mettre en œuvre le brissottage des biens grossiers &
ordinaires, a voulu établir en loi que tout homme
pouvoit s'empâter de force & gratis , des faveurs de
toutes les femmes qui lui plairoient ; cette morale qui
Jferoit tomber le commerce n'a nullement plu aux
( 84 )
citoyennes en question ; elles ont décrété unanime
ment d'ôtér audit Bts..soi les moyens de mettre ses
leçons en pratique.

F es. s pour mettre à la -tête d'un peëme qu'on


composera dans cent ans.
Muse, raconte-moi quelle haine obstinée
Arma contre Louis la France mutinée ,
Et comment nos ayeux à leur perte coutans ,
Au plus juste dés rois préféroient des tyrans.
■asE^co»
'Parmi toutes les vertus que notre révolution a fait
naître ou éclore chez la nation , la bravoure est celle
qui brille avec le plus d'éclat , même chez ce sexe
enchanteur qui s'en éteit cru dispensé jusqu'à présent.
Un grand nombre d'Àirnables femmes de h nation
se sont présentées à l'assemblée, pour lui offrir d'em
ployer leurs bris, leurs jambes, & tous leurs membres
Contre les' ennemis de la nation; elles ont demandé
qu'on leur permît de s'assembler au Champ-de-Mars
pour y faire l'évolution de la pique , û à la mode au
jourd'hui , sous les auspices & aux ordres des braves
cidevant G. -F ,. ; l'assemblée a souri avec dignité
par l'organe de son président , & a dit, à ces braves
amazonnes' qu'elle approuvoit fort leur zèle & leurs
exercices , mais qu'elle les exhortoit à continuer de
les exécuter en champ clos.

On à fait hier à l'assemblée , la motion de marquer


comme une calamité publique, la mort du malheu
reux maire d'Etampes, égorgé par des brigands ; il
faudra qu'il se contente àz cette petite consolation ,
car il n'a nullement été question de faire punir ses
( 85 )
assassins ; en effet , si on punissoit tous les gens qui
ont commis cette espèce de crime depuis la rcvos-
lution , il faudrait que la moitié du royaume pendît
l'autre.

La seconde législature pourrait prendre pour épi


graphe ce dicton romain.. — Quoo non FtCERUNT
barbarie ftctrunt barbtrini.

Tout le inonde connoît la monnoie avec laquelle


notre bon & grand Henri IV acheta sa couronne,
dont les ligueurs s'étoient emparés : ce fut avec
l'honneur , la bonté , les vertus & le courage : or cette
couronne ayant passe de droit à son petit-fils, & l'as^
semblée l'ayant supprimée ainsi que tous les autres
offices & charges du royaume, il étoit juste & na
turel qu'elle en remboursât aussi le titulaire ; mais
elle n'en arien fait jusqu'à présent, & cela par une
bonne raison, c'est qu'elle manque absolument des
espèces avec lesquelles Henri IV l'avoit acquise.

Le duc d'Or est furieux de la nomination du générai


à'Est.... , qu'on a admis à manger au râtelier de terre
& au râtelier de mer, pour avoir été battu sur ces
deux élémens : le duc d'Or prétend que si ce sont-là
des titres à l'avancement, il en a plus que tout autre,
puisqu'il est cause du peu de succès de M. d'Orr...
contre les Anglois ; d'ailleurs il a sur M. d'Est....
l'avantage d'avoir été battu sur un clément de plus,
qui est la boue de Paris , sur laquelle il a fait plusieurs
campagnes 3 & dont il est encore tout couvert.

Il est évident que tous nos croisés , volans sur les


frontières', à 15 sous par tête, ne sont que des ja-

s
( 86 )
eobirts ou affiliés de jacobins , qui au lieu de défendre
la cause de la liberté , vont au contraire combattre
en faveur du despotisme de vils tyrans plébéiens qui,'
cmame on l'a dit hier dans l'assemblée, veulent plonger,
le peuple dans l'anarchie , pour le dominer à la phee
des rois.

Quand Chûlouc , dervichs exécrable ,


Apostat fraîchement tondu ,
Dans la caverne abominable.
Proposa d'un air éperdu ,
L'appel au peuple. (Appel aux piques,
L'un par l'autre est sous- entendu}1
Des profanes anti-civiques
Lui" crièrent la pèle au cul,
miTi'TrirnTM-rni ——

Les trois assassins r d'une des grottes du Palais-


Rorei , se défendent de manière à obtenir bientôt
leur liberté. Ils ont répondu awx premiers in-
trrrogatoii es qu'on leur a f,:it, que le patriotisme le
pJus pur & le plus ardent, k-s avoient porte à tuer
les. personnes qu'ils ont assassine, pour purger là
■ation de ces aristocrates , attendu qu'ils avoient été
trois ou quatre fois dans leur caf: , & qu'ils n'y avoicat
jamais entendu jouer l'air patriotique ça ira.

Je connois vos moyens , ils sont nuls. Ces paroles


sont tirées de la première épine éta Bouille aux
jacobins.

Les «James du fuy-en- Vclai , depuis le dqssrt de


leurs patriotes volant aux iVontières ont pris le goût
f 87. )
ie plus vif pour les piques , & en -demander* à corpt
& à cri , pour les dédommager , disent-elles, de l'aban
don où elles se trouvent ; on a, comme de-raison,
reiivoyo leHT pétition au pouvoir exécutif , dont l'af
faire de ces dames dépend ; cet amour si prononcé
des dames du Vêlai va probablement faire changer
le proverbe , qui disoit que la vérité se trouve au fbiwi
du i'uy ; on dira que ce sont les piques qu'il faut aller
y chercher.

RJeoyss è quelques amis qui se sont plaints dit


ce que je m'heu borné à tourmr en ridicule MAi,,..
fif Ctisjvi..., ,'•■ , ... , .
Amis, en persiflant Man.... &Cheni.~
Ma muse a , dites-vous , montré trop d'indulgence; j
Pour venger le bon goût , & pour venger la France,
D'un vers déshonorant j'atirôis dû châtier'' • v
Leur orgueil & leur insolence ,
A la lettre d'un sot, à des vers d'écoliers,
N'allons pas, croyez-moi , mettra trop d'importance;
Pour punir les auteurs de quelques plats écrits,
Faut-il lancer la foudre ou tes flèches d'Hercule ?
Non , non , c'est bien assez de les avoir flétris ,
Et de l'empreinre du mépris ,
Et des verges du ridicule. *
vXMSUifJnif n

J'apprends-, messieurs, qoe le petit jacoqui-comica


général Gr..., remplace le comte Louis ae Nnrl>....
au département de la guerre. Le chevalier de Gr....
ministre, & ministre de la guerre ! en vérité il faut
que dame nation soit bien dévergondée & bien dé
laissée à la fois , pour se laisser màtiner par un pi^mée
de cette espice } il est vrai que la mariée n'est pas
( 88 )
belle , mais encore , malgré sa laideur , il me semble
que pour sa dot de cent mille francs par an, elle eût
pu trouver un époux qui eût figure humaine. Vous
nous parlez souvent de carricatures ; sans se toi tuer
l'esprit , que ne vous donne-t-on bonnement le por
trait d'un général G.., d'un général Gr... ; ne pensez
vous pas que la carricature scroit complette , en re
présentant lés deux avortons vêtus de l'uniforme d'offi
cier général , de cet habit que le comte de Gr... a
illustré en servant sa patrie & son roi. On pourroit
aussi laisser entrevoir dans le fond, la boite à perruque
qui servira d'asyle à nos deux généraux , contre les
bottes du maréchal Bender.
N'est-il pas odieux de voir un homme sorti de
l'écurie duprincè-monstre, installé au conseil du roi j
n'est-il pas affreux pour cet infortuné monarque de
rie pouvoir rallier autour de lui des ministres qui lui
sont restés'fidèles , & d'être forcé de recevoir ceux
qu'on lui envoie du fond de la caverne ja«<bite.

Impromptu sur la mort subite d'un grand.


Narb.... a péri de la peste ;
"—* De la peste !... Pour moi , je n'en crois pas un mot;
— Parbleu, vous le croirez de reste ,
Quand vous saurez qu'il fréquentoit Bis. .set.. '!
Par M. Huis/

Prix de l'argent.
Hier pour 175 liv. 10 sols en assignats, on avoit
100 livres en argent. •
Pour 43 livres 10 sols en assignats, on avoit un
louis d'or.
aegggBggggggggg'gHggg a ses -gyr*
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , A' . 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
I4 prix de l'abonnement est pour un mois 3 de 3 Av.
pour Paris, et dt%l. 1 sfpvur la provinct J'i . dt {.art.
xto ,- rfîh, La demoiselle Cayol ;
' -' ■*-■ "- *■ bouquetière , assassi-

lundi ,» Mars. ÏL^^f" °°"°" '

JOURNAL . ."
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
Tout faneur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Voilà comme en tout temps l'art que je vous enseigné


A soutenu les.rois, a maintenu leur règne.
Et, si la discipline en est le fondement,
Si sa force soutient ce vaste bâtiment ,
Jugez de sa grandeur & de son importance :
On ne peut l'acquérir que par l'expérience.
Malheur' aux apprentis dont les sens égarés ,
Veulent, sans s'appliquer, franchir tous les degrés !
Tel étoit Phaéton , ce jeune téméraire ;
A lui prêter son char il contraignit son père :
Sans qu'il sût gouverner des coursiers si fougueux-/
Sans savoir le chemin qu'ils tenoient dans les cieux ,
Du char de la lumière il prit en main les rênes :
Parcourant, égaré, des routes incertaines,
La foudre le frappa : du vast; champ dés airs.
Son corps précipité s'abîma dans les mers.
Téméraires , craigne^ le sort qui vous menace ;
Phaéton périt seul par sa funeste audace :
Si vous guidez trop tôt le char brillant- de Mars,
Songe[ que tout l'état doit courir vos hasards.
Frédéric le grand , poëme sur l'art de la guerre ;
chant premier.
Tome II. Année 1792. M
( 90 )

VARIÉTÉS.
U N député vertueux & sensible , & par conséquent
inconstitutionnel , énonça à la tribune , dans la scance
du 6, une opinion qui choqua toute la partie sensée
de l'assemblée. Suffoqué de remords, il rétracta.
son opinion , & après avoir pleuré comme un veau ,
il s'en rapporta à la générosité de ses collègues.—
Renvoyé au comité lacrimal.

Des trois lettres que le ministre Linote con-


noissoit avant de les avoir lues , nous ne rapporterons
que celle du maréchal Luc... , que nous transcrivons
d'après l'ariginal , & qu'on voit traduite en françcis,
par les journalistes qui l'ont imprimée.
« Endre nou, monsié ,je sui cranteman fâché de
„ la parti que fou préné dé guitté lé minister de la
„ Kerr ; cette pendan chesseper que cett idé cet un
„ pabiolle. — Ché croi i n'a pa un nom com fou pour
„ mené cette -débartement.
« Vous avre la confiance de Luc,.., cèdre tout
„ ce qui vou fot>.& vou n'avre rien à crinte , la roie
„ il edre eia pon tiaple, i ne fo pa lapan tonné. ——
„ Che fini par fou air que ché sui la marêchalle de
„ la constitutionnel me si el va papien,che li cas
„ ma paton sur le nez 6c ché dévien lé partisan dé
„ la contre volution ».
Ché sui Lvd.

Avis aux badeaux. '■

' '.■ i
La banque au pair de M. de Vauvi.... alloit
encore hier le mieux du monde.
( 9i )

Dialogue entre Pasqviw & Marforio.


M a r f o r i o.
Pourras-tu le croire , Pasquin ?
Cléon , d'homme de bien , est devenu faussaire ;
Traître à son dieu , son prince , son prochain ;
Armateur de piquiers , clubiste incendiaire ;
Conjurateur , brigand , voleur de grand chemin ,
Sans foi , sans loi , que te dirai-je encore r
Parjure , sacrilège , & plus athée , enfin ,
Que Paliss.,. , qui l'est plus que feu Diagore... (i)
Pas qjj i n.
Certe ! il est tout cela , puisqu'il est jacobin.
SBBCtESEXm

On désignoit hier pour remplacer M. DlTBER-


trand dans la place du baigne ministériel qu'il va
laisser vacant, M. le comte d'Aubig...

A l'une des dernières séances , une femme se pré


sente à la tribune de l'assemblée nationale , se place
sans façon dans l'endroit le plus commode , & d'un
ton élevé , demande si son mari est à son comité.
Elle parloit toujours de son mari & de son {comité ,
lorsqu'une jeune & jolie personne vint se placer entre
elle & M, de Turp...., capitaine de vaisseau. Témoin
de cette scène , la nouvelle venue étoit connue de lui
pour une des plus jolies filles entretenues de la capi
tale. Après quelques minutes de résidence auprès de.

(i) Fameux athée de l'ancienne Grèce.


( 92 )
la dame au comité, celle- ci lui dit d'un ton impérieux :
madame , retire^ vos pieds , ils me gênait. — Ah
madame , répond la voisine d'un ton où la grâce se
mêloit à une légère ironie , regarde^ mes pieds y ils
s^nt plus petits que les votns , Comment pour: rient-ils
vous gêner ? A quelques instans delà, la femme au
comité revient à la charge, & du ton le plus impé
rieux ,'màis , madame , retire\-dcnc vos pLds , ou je
vais vous faire chasser. >—<■ Chasser , madame t ah :
si l'on chasse quelqu'un , ce seroit sûnment vous ;
tene[, regarde^- mei , i.e suu-je pas la plus jolie t
M. le sentinelle , s'il fallait chasser madame ou moi,
ne seroit-a pas madame de priflrenct que vous chasse-
rie[. — Oui sûrement , madame , répond l'homme à
bandouillèie, & la femme au comité de s'en aller en
pestant , & tout le monde de rire.
Quid domini facient , audent cum talia sponsœ ?
«miw/, t-.7gra/aji:-»«:

yirs mis au bas du journal du roi , louis XFI.


Sur un trône ébranlé par les plus grands malheurs,
Il ne sentit jamais son courage s'abattre ;
Emule de Titus ,& rival d'Henri-Quatre,
C'est par les seuls bienfaits qu'il règne sur les cœurs.
Par M. d'Avtsnes , peintre.
Pour celui de la reine.
Héroïne par son courage ,
Adorable par ses vertus j
Aux dons brillans qu'elle obtint en partage,
Le ciel voulut joindre un Titus.
Par le même.
——
M. de Larochefolle est, à peu de chose près,
un imbécile dont la probité a fait autrefois excuser
(n)
l'esprit, & dont aujourd'hui la probité ne peut être
défendue que par la sottise , il. nous revient incon
testablement
Nous laissons
de c taux
assemblage
connoisseurs
un sot
à décider.
ou un fripon.

KS2CSSS

Epuapht cI'Axtoine Segvieb. , avocat g'nlral au


parlement de Vtiris , mort à Tournai le mois dernier.
Ci-gît Séguier , l'oracle du barreau,
Qui , plutôt que de vivre au sein d'une patrie
Où l'on ose à l'honneur préférer l'infamie ,
Vint ici chercher un tombeau.
masBiMi

La guerre civile vient d'éclater à la fois dans dif


férentes parties du royaume. Sur tous les points de
cette malheureuse France, on pille, on brûle & l'on
s'égorge. Voiia donc le terme fatal où nous ont conduit
trois années entières d'erreurs , d'anarchie ht de dé
nonce ! Les nionarchiens contemplent d« sang froid
les progrès de l'incendie , allume de toutes parts par
les jacobins. Ils déclament encore contre les efforts
des émigrans Se l'intervention armée des puissances
étrangères ; comme si c'etoit un crime de lier deux
frénétiques qui sont sur le point «le s'égorger.

CaRRICATURES NOÏÏÏEltES.
Nous invitons les amateurs de carricatures , à se
procurer le plutôt possible celles qui p3roissent au
jourd'hui , car l'empressement des acheteurs est si
grand , que pour peu qu'on retarde à les acheter, on
nen trouvera plus. Il en paroit neuf, l'une repré
sente le casse-col des jacobins ou le pouvoir exécutif
a cheval sur la constitution. —— La seconde , Fil
f 94 î
lette amoureux de son modèle. -*— La troisième , Te
branle d'Autun. La quatrième, la réépublique
de madame de Condor. - La cinquième , le grand
dtbandement des troupes anti-constitutionnelles. ——
La sixième , adoration des patriotes à l'aspeâ d'un
gros sol. — La septième , cas des assignats che^
i'"étranger. — La huitième , jeu de l'émigré ; au pre
mier coup, c'est bien joué. —— La neuvième, les
héritiers de la constitution.

Grand Ballet pour le printemps , après nous auivni


le beau temps.
Sur un air ancien.
Courez vite, prenez-moi Mar...
Gor... , Car... , Prud'h.... & Gar...
Courez vite , prenez-moi Mar...,
Plus de grâce au scélérat.

.— Mais , monsieur Samson ,


— Chanson , chanson ,
Sur les échellons ,
Allons, allons
A reculons. —*■
Mais, monsieur Samson, -—
Chanson , chanson ,
Non, tu monteras ,
Et nous feras
Des entrechats.

Courez vite , prenez-moi Mar... ,


Gor..., Car..., Prud'h... & Gar...
Courez vite , prenez-moi Mar... >
Plus de grade au scélérat.
( 95 )

Carricatures.
Les héritiers de la révolution , l'adoration d'un
gros sol. Le cas des assignats dans les pays
ctranger j par l'auteur du Faux-pas.

Nouveauté littéraire, Intitullt :


"Les prières des agonisans.
Nous nous empressons d'annoncer cette brochure
qui se vend aux galeries d; bois du Palais-Royal,
NQ. 222, dans laquelle on trouve la plus fine plai
santerie. L'auteur suppose le club des jacobins
au lit de la mort, il introduit nos plus illustres
révolutionnaires sur la scène d'une manière tout-à-
fait divertissante. LA chemise de notre ami
G orsas qu'on fait toucher à la chasse de Mirabeau,
les follicules de Prud'homme qu'on donne en infu
sion aux malades. Le projet de dom Chabouc
qui dit au moribond pour le consoler, qu'il a bien plus
souffert lorsque à'homme. qu'il ctoit , on l'a fait hon
gre , sont autant de traits qui amusent singulière
ment le lecteur.
On trouve chez le sieur Senneville, libraire au
Palais-Royal , le Réveil de la Nation, brochure in- 12 ,
& le pot-au-feu national du grand Mirabeau*'!

Pour se dérober à la rage


Et des Bris... & des Can...,
J.êopold nous a fait faut -bond".....
Le jacobin dit.... bon voyage....
Et Taillef... c'est bien dommage ,
Car.... c'êtoit un plaisant garçon.
Le bon mot de M. Taillefer , au sujet de la réponse
de l'empereur , est trop connu poux exiger une note.
(96 )

Annonce.
Journal de la noblesse , de la magistrature , du sa
cerdoce & du militaire , & celui du défenseur des op
primés réunis, par M. Delacriex... Dieu & l'hon
neur.... Ce journal , qui paraît de deux jours l'un,
depuis le mois de décembre 1790 , paraîtra tous les
jours, à commencer du premier avril prochain; le
prix de l'abonnement , franc1 de port , pour Paris , est
de 9 Iiv. pour trois mois , & de 10 liv. 10 sous pour la
province. On peut s'abonner pour six, pour neuf mois,
& pour l'année. On souscrit en province chez tous
^ïes directeurs des postes du royaume & des pays étran
gers , & à Paris, à l'imprimerie du journal , rue de
la Corderie , n°. 2. On se fera un vrai plaisir d'insérer
(pour les abonnés) sans aucun frais, tous articles.qui
pourront intéresser les différens objets qu'embrasse ce
journal, '[sauf examen & rédaction lorsqu'elle paraîtra
nécessaire , pourvu qu'ils puissent y entrer dans la
proportion de l'étendue qu'il comporte , qu'ils soient
adressés, franc de port, directement à l'auteur, &
"signés. On gardera un secret inviolable sur les signa
tures , lorsque les auteurs désireront ne pas être connus

DE L ARGENT.
Hier pour 175 liv. 10 sols en assignats, on avoit
IOO livres en argent.
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louis d'or. . .. . ,

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dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Mare>, N«. 7 ,
au coin de ta r. Favart , place de la comédie italienne.
I e prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de 3 /. 1 5 fpeur laproyinet,fr. de port.
W N°. 13. &$*&$% Mort de rKmperebr.
Mardi 13 jMars.

JOURNAL ■-

DE LA COUR ET DE LA VILL'i;'
■ ■ ••' ' ' - r
Tout faiseur de Tournai doit aibut au malin»
Ia Foutaise. .*'
'■ —1 : -
Bénissons les philosophes qui ont appris aux hom
mes qu'il faut prodiguer ses biens & sa vie pour son
roi, fût-il de la religion de Mahomet, de Confucius ou-
de Z'oroastre.... La'' philosophie est simple , sans"
envie, sans ambition, elle médite en paix loin du'
luxe, du tumulte & àzè intrigues; elle est indul--
gente ; elle est compatissante; sa main pure porte le
flambeau qui doit éclairer les hommes ; elle ne s'en
est jamais servi pour allumer l'incendie en aucun lieu
de la terre ; sa Voix est foible ,* mais elle se fait' en
tendre ; elle dit , elle répète : Adore^ dieu ,-serve^tet-
rois , aime[ les hommes, (ij
Foliaire , tom. 32 , pages 521 , 526.
■ > , . . ''—-—■— h n ii

(1) Reconnoît-on à ces traits notre philosophie du


jeur, qui , pour flambeau Secoue la torche des furies ,T
& qui se repaît de sang & de carnage en parlant d'hu
manité ? Les Voltaire , les Rousseau, les Rainai
eussent rejette la liberté au prix du sang d'une seule
vidtime innocente, On sait bien que ce n'est pas !à
la morale des Condprcet , des Brissot & des Faucliet.

VARIÉTÉS.
Léopold est mort. Cet événement donne encore une
fois aux intérêts politiques des puissances , une direc
tion nouvelle & imprévue.
Tom* II. Année 1792. N
( 9« )
La joie puérile qu'à fait éclater à cette occasion la
tourbe des jacobins, est une preuve de leur profonde
jmpéritie , &c de l'ignorance totale où ils sont, des res
sorts secrets qui dirigent dans cet instant les rouages
de la grande machine politique.
Il est une vérité dont ils devruient mieux être péné
trés ; c'est que le coup le plus funeste qu'on pût leur
porter , ce seroit de les laisser aller , & de ne leur op
poser aucun obstacle. Cette portion de jacobins qui
appelle la guerre à grands cris , calcule bien plirs juste
& sur des données bien plus conséquentes aux grands
principes.
.Ils ont senti qu'ils ne peuvent se dérober aux dan
gers qui les environnent .qu'en se précipitant dans des
dangers nouveaux. Le jdtsespoir double leur énergie &
leurs moyens. Au premier pas rétrograde , ils .sont
perdus. Il es* vrai^qu'au T>out de leur course ils trou
veront l'abyme.
Quoi qu'il en soit , nous voilà dans la crise , & à la
veille des plus grands événemens. Q\icl vaste champ
ouvert aux calculs de l'homme d'état , & à la médita
tion du philosophe \

■ Il paroît que c'est au sieur Barb.... âne, agent du


cluc d'Or , que nous devons l'insulte faite au régi
ment à'Ernest, & la perte que nous allons probablement
faire des quatorze régimens Suisses : il falloit que ce
Barb... âne se crût bien sûr de son propre deshonneur,
pour entreprendre de deshonorer d'aussi braves gens :
le ministre annonça l'autre jour que M. Barb..*. âne
étoit suspendu de ses fondions, & qu'il alloit être jugé
par une cour martiale ; en attendant , nous allons la
peindre par deux lettres de l'alphabet, arrangées comme
il suit , & qui forment deux doubles hiéroglyphes F. J-.
& J. F. Les deux premières signifient i o. fi ! expressioa
de mépris , & 2°. frère jacobin, expression de ridicule,
]es deux secondes signifient i?. if, arbre triste k uiu-
( 99 î
tî!e , dont on peut dire : ne stdeas sub umbra : elles ont
encore une signification très-énergique que nos lecteurs
devineront s'ils peuvent, mais qui peint parfaitement
le sieur Iiarb...anc.

La Galette universelle , qui auroit souvent raison si


elle ne parloit jamais que des jacobins , piétend que le
peuple de Savoie a envie d'imiter notre sublime révolu
tion, & de goûter le bonheur dont nous jouissons d'une
manière si douce & si tranquille ; pour répondre à
M. l'universel, nous n'avons besoin que du fait suivant :
il est certain que de tous les bons savoyards qui se sont
trouvés à Paris au moment de la révolte, aucun ne
s'est mêlé, ni dans les insurrections , ni dans les pen
daisons , ni dans les motions ; ils ont continué à servir
fidèlement ceux qui les employoient , k l'on veut que
cette nation, qui déteste individuellement nos sottises4
veuille tes imiter en corps de peuple ; on veut qu'ils
fassent , malgré les loix & la force publique , ce qu'ils.
n'ont pas voulu faire ici , étant excités , encouragés &
payes; non monsieur le gaaettier, quand vous donnerez
dépareilles nouvelles, bien loin de vous regarder comme
universel , vous ne serez à nos yeux qu.un povtr huowo.

' On assure que monseigneur le prince de Conti ,


nommé juré de jugement par M. Reed vient de
lui i uenter procès à ce sujet ; le prince ne s'etant
point Fait inscrire sur le tableau des jurés, n'étoit pas
dans ie cas d'être nommé ; mais le sieur Rœd..... ,
pour opner sa liste d'un nom respectable, avoit mé
prisé lu loi, 5c avoit nommé inconstitutiormellement
M. le prince de Conti , qui réclame contre cet acte
illégal, & poursuit le sieur Rced devint les tri
bunaux* . •
( IOÔ )

Les jacobins ont cherché l'autre jour une plaisante


chicane au ministre de la guerre ( actuellement hors
de place) sur ce qu'il avoit dit qu'il appelloit l'atten
tion des membres les plus distingués : point de dis
tinction , se sont écriés les jacobins , c'est une insulte ,
mais ils auront beau faire, malgré les loix de l'égalité ,
il y aura toujours de grandes différences dans de pa-
rcilles assemblée?... Les sots qui ne parleront point ,
seront toujours bien supérieurs aux sots qui parleront,
beaucoup.

Le prix courant pour les places des tribunes de


l'assemblée , est ordinairement de trente sous ; mais
il double & triple lorsqu'il y a quelque pièce nouvelle
ou très-intéressante, comme un appel nominal , une
dénonciation de ministres , ou quelque violant combat
des législateurs d'en haut contre ceux d'en bas , &c...
mais il nous semble que les gens qui louent ces places , .
feroient beaucoup mieux de faire l'offrande du prix sur
l'autel de l'assemblée ; ils obtiendraient un petit com
pliment , les honneurs de la séance, & seraient beau
coup mienx placés que dans les tribunes.

C'est une chose digne de remarque , messieurs , que


le jour même où l'empereur est mort à Ficnne , des
brigands portaient à Taris , dans le jardin des Tuile
ries , une tête de carton couronnée , Sic. avec ces mots ,
au bout d'une pique : l'empereur-feuillant.. !
L. C. de Baruel-Beauvert.

Tous les aboyeurs s'égosilloient à crier , ces jours


derniers , à tue-tête : voilà les grandes révolutions de
{ 101 )
l'Europe : voilà les grandes révolutions d'Espagne, où
le grand ministre Florida-Blcnca a été disgracié &
remplacé par le grand d'Aranda j ci - devant grand
ambassadeur en France : voilà la grande révolution
d'Allemagne, -où le grand Léopold est mort : voilà
la grande révolution des Tuileries , où le grand Na r
benne a été chassé , & où le grand Grave lui succède ,
pu le grand Bertrand, le grand Cahier quittent leur
place, où le grand de Lcssa.t va faire le grand voyage
d'Orléans : voilà la grande révolution du marais, où
le grand B^aum , directeur de speéiaclc se met
en scène , en faisant jouer par sa troupe le chef des
brigands.

Sur la nouvelle encore incertaine de la mert de


l'empereur.
Suspends ton vol encor , cruelle renommée !
Laisse douter d'un bruit qui circule au hasard.
Des jours de Léopold la trame est consumée !....
Ah ! ménage les pleurs d'une sœur alarmée.
S'il faut que cette mort soit par toi confirmée ,
Du moins , arrive un jour plus tard.
EH
Le triomphe du ministre Linote a été de de courte
durée ; il avoit écrit à ses amis les maréchaux en France
k au général Moittiê, que pourvu qu'on renvoyât un
ministre plus honnête que lui , il consentoit, pour le
bonheur de la France , à garder le ministère. L'ingrate
France n'a pas été de cet avis , & son chef l'a ren
voyé. Il s'est replié vers l'assemblée , & lui a annoncé
qu'il alloit se mettre à la tête des troupes pour dé
fendre la patrie ; mais l'assemblée n'a point accepté
cette défaite : elle a réprimé son ardeur martiale , &
lui a ordonné de rester à Paris , pour rendre compte
de vingt & tant de millions qu'il a palpés.
( 102 )!
ITfll'ini

Aux dames citoyennes de Paris.


Que l'arme blanche soit toujours votre arme unique ;
-Ainsi de l'arme à feu songez à vous passer :
Mais n'avez pas besoin Je vous faire exercer
Qui diable mieux que vous sait manier la pique !

Le bruit couroit hier que le ministre Linote avoit


été arrêté à la Recousse, sur la route de CaUls , par
Je maître de poste , qui , disoit-on , étoit venu an
noncer à Paris qu'il tenoit le roi.

Bulletin de la ïiellcne française.


Le pouls est toujours lent , l'estomac délabré,
Nous comptions la tirer diune crise si grave.
Mais son état est empiré ,
Et le miel de Narbonne ayant mal opt'ré ,
Comme en un cas désesperé,
Nous l'avons mise au vin de Grave.
Je docteur Diaj'cirus.

AVIS.
M. Blanchard, citoyen de Calais , prévient MM-
Fabrt d'Egl , Cli..'.. , de C... & autres maîtres
d't'cole modernes, qu'il tient toujours à leur disposition
un magasin de parachutes : il offre pareillement ses
services, dans ce genre, à MM. les ministres , &'
tous ceux qui pourroient avoir quelques prétentions
au ministère : l'accident récent de MM. de &erb.-<
( «3 )
& à'Egl , doit engager MM. les auteurs & MM.
les ministres , à ne pas faire des demandes trop tar
dives de parachutes.

Fers placés dans un porte- fevilie envoyé à


^M. de Ça!cime.
Loin de moi tout regard & profane & vulgaire !
Quel œil méritera par sa fidélité
De contempler en moi , comme en leur sanctuaire,
TiAristide banni la générosité,
De Démosthènes l'éloquence ,
De Mécène !e goût , les talens , la bonté ,
D'Am&oise Se de Suger le zèle & la prudence,
Du courageux Sully la noble loyauté ,
De l'habile Colbert la vaste intelligence ?
Que dis-je ?.... Ces trésors divers
Sont tous dans l'âme de mon maître :
Pour rendre le bonheur à ce. tiiste univers,
En lui le ciel les fit renaître.
Lorsque de sacrilèges mains ,
R'ouvrant la boîte de Pandore,
Cherchèrent , jusqu'au fond', des maux à faire éclorç ,
Pour en accabler les humains ,
Un génie , ami de la France ,
De leurs sombres fureurs a su la préserrer ,
Et me confia l'espérance
w n'est que dans mon sein que l'on peut la trouver» '
Par une femme profondément royaliste.
( i°4 )

Question. Qu'est-ce que la nation ? ne sont-ce parf


les cultivateurs, les négocians , les manufacturiers *
les altistes, les propriétaires de fonds & d'industrie,
& enfin tous les honnêtes gens ? Cela posé , nous
déclarons hautement & hardiment qu'une assemblée,
prétendue auguste , a perdu la confiance de la nation.

On a lu hier une lettre du roi pleine de dignité ,de


sagesse & de fermeté, par laquelle S. M. mande qu«
si le ministre de la marine a perdu la confiance de
l'assemblce , il n'a perdu ni la sienne ni celle de la
nation françoise : à certe lecture, la fureur, la peur
& la honte- se sont peintes tour-à-tour sur le visage
des factieux de la manière la plus prononcée : ait
si le roi avoit touj&ars agi & parlé ainsi !

On a prononcé hier à l'assemblée , que le poste


d'un bon citoyen devoir, être ,"dans ce moment-ci,
aux frontières, mais on n'a pas décidé si c'étoit en
dedans ou en dehors. .: -. .' .. -.

Prix de l'argent.
Hier, pour 175 iiv. 10 sols en assignats, on avoit
ÎCO livres en argent.
Pour 43 livres is sols en assignats, on aivoit us
louis d'or. ,

De I'Imprimeriadu. journal delà Cour & de la Ville,


du.t le Bureau est rue Ncuvt-blaint-Marc , N . 7 »
au cttta ui la 1 • Favair , place de la comédie italienne.'
1 e prix de l'abonnement, est peur un mois y de 3 liv.
feur Paris, et de^l. 1 5 fptur la provinceJ'r. de port.
V5*^ ^"""^ ™* "Empereur.
Mercredi 14. Mars. j\*

JOURNAL
CE LA COUR ET DE LA VILLS.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,


1a Fontaine.

Ce furent les guerres civiles , qui , clans tous les


temps changèrent dans les Gaules les bàtimens en
masures, les champs labourés en forêts , les prairies
en marécages , & qui réduisirent eafin cette contrée
dans l'état de dévastation où elle étoit au commence
ment du dix-huitième siècle. Mais l'expérience même
ne sauroit corriger les habitans des Gaules de leur
précipitation à recourir aux armes , & à en venir aux
voies de fait, laquelle a si souvent été cause qu'ils
se sont battus sans avoir de véritables querelles. Ces
vices qui ont ouvert l'entrée des Gaules aux Romains,
& qui , dans la suite les ont livrées aux barbares , y
causeront toujours les maux les plus funestes toutes
les fois que leurs peuples ne seront point sous un
souverain assez autorisé pour les empêcher de se dé
truire , & pour les ff rcer à vivre heureux dans le plus
aimable pays de l'Europe.
Dubos , hist. de la mon. française , t. 2 ,p. 540.

VARIÉTÉ S.

•L'assemblée s'est trouvé fort embarrassée en appre


nant le renvoi de M. de Narbontu> elle étoit bien
Tome II. Année 1 791. O
{ io6 )
tentée de se réjouir de la disgrâce de ce ministre, &
d'un autre côté ,elle aurait bien v.ouiu mortifier le roi ,
qu'elle savoit l'avoir' renvoyé de son propre mouve
ment ; déjà même pU:sit urs membres proposoient de
déclarer que M. de Ncrbonm emportoient les regrets
de la n-'.tion ; corn -tic si. !a nation de Dunkerqu? , la
nr.tion de Marseille , -a nation de Stra'bourg & la
nation de Brest pouvoit savoir d<jà la nouvelle ; niais
' Fa;semblée croit être la nation , & i! faut avouer que
d'après l'id.e qu'en t'en forme , elle lui resccmble beau
coup : quoi qu'il en soit , en attendant qu'on décide si
'lajoie t'emportera sur FafRifctian , on a toujours dé
fendu au ministre de partir Je Pans, sous prétexte de
rendre ses comptes : on doit ce rv.ppeller à ce sujet ,
que nos législateurs n'ont jamais voulu faire rtndre
ceux de" leurs prédécesseurs, qui étoient cependant bien
autrement importans , apparemment qu'ils se lassent
' de trop d'indulgence : au re-te , <m sait que le sujet de
la disgrâce de M. de Narbcime, est un pian qu'ii avoit
propose de créer un principal ministre, qui auroit seul
travaille directement avec le roi i-c l'assemblée i c'eût
été une espèce de bi.uc émissaire , chargé de touies les
iniquités , û qu'on eût pendu quand on auroit été mé
content des autre.-, mini1. très ; mais l'assemblée, qui
aime ijjen mieux avoir six personnes à ennuyer q-i'une
seuie, a rejette la proposition , 6c le loi a renvoyé Xi. de
Narbuuiu.
■=«rrsMBJJfc-JUs~
11 va paroître une nouvelle carricature qui pourra
servir de pendant a l'estampe de la mort d'Abel ; elle
représentera le pouvoir législatif armé d'une maenoire
•avec laquelle , comme Caïn , il assome son frère le pou
voir executif : le patient ne fait aucune résistance , 5e
se-contente de îevei le.-, yeux au c;el avec résignation ;
l'artiste a exprime avec beaucoup de force , la fureur
peinte sur le visage du po.ivoir législatif ; la mâchoire
avec laquelle il Au* sou irèie, e>t celle d'une espèce
( iC7 )
d'âne , appelle un Bissot , dont il n'est pas parlé dans
l'nlstoire naturelle ; au bas de l'estampe on lit poar
inscription :
La nouvîlh enfance du monde.

Une lettre de Manheîm nous apprend qv.e !e roi de


P.'usss vient d'appeller auprès de lui le duc de Bruns
wick pour lui faire prendre le commandement d'une
armée de 60 mille nommes. Ce prince a confié à
une régence particulière l'administration de ses états
pendant son abence. La cour de Berlin va sans
doute jouer un trè*-grand rôle dans les circonstances
critiques où la mort de Leopotd vient de plonger
l'Europe. :
Un courier extraordinaire, dépêché au prince de
Hohi'/f'oo & au cardinal, leur annonce que l'armée
impériale en marche pour le Brisgavv vient d'être ren
forcée par un corps «de vingt mille hommes.
Vingt- deux officiers du régiment des chasseurs, en
garnison a Bicnvilier, ont passé le Rhin, & amené
prisonnier à Oiïendorf le piquet qui gaidoit le passage.

Dspuis qii- les guenilles des jacobins flottent sur


tous les théâtres & dans tous les cafés , les honnêtes
gens, ceux qui les aîimentoient , n'y vont plus. .Les
directeurs & les maîtres , que cette désertion ruine ,
s'en plaignent amèrement. Mais quel remède r H •
n'en est qu uti , c'est d'opter entre la bonne & ia
mauvaise compagnie ; pour avoir la bonne , il faut
crisser la mauvaise avec ses guenilles.

Le cri à bas la nation ne signifie rien , ne peut


s appliquer a rien, les jacobins ont iaison,il faut le
supprimer. Mais celui dz : en haut la nation , predit '
( io8 ■)
l'avenir, annonce une application prochaine; if est
prophétique, il est significatif; c'est lui qu'il faut
adopter. Ainsi , désormais plus à bas, mais tN haut
iA nation , & les jacobins en feront les honneurs.

Le génie des monarchiens commence à pâlir devant


celui des royalistes. Cette faction qu'on a eu la
sottise de croire un instant redoutable, marche ra
pidement yers son terme fatal ; la mort de l'empereur
& 1a retraite des ministres qui la proiégeoient , sont
les avant-coureurs certains de sa chute prochaine.
Froisses également entre les jacobins & les roya-'
listes, lés monarchiens doivent nécessairement suc
comber ; c'est le sort qui attend constamment dans
tous les grands mouvemens des nations, ce qu'on
appelle les partis moyens , proscrits bien moins en
core par la générosité , que par une politique bien
entendue.
Quand deux factions déchirent un empire , les
partis extrêmes dévorent tous les autres. Il falloit
opter entre Oomwel & Charles premier, efkre le ja
cobin Brutus & l'aristocrate Marc-Antoine. L'igno
minie & la nullité eût été le partage de la faétion
intermédiaire qui auroit voulu flotter , indécise au
milieu dé ces grands intérêts.

Le ministre Linotte, dans son discours à l'assem


blée , en ayant appelle aux mtmbrts distingués , ort
s'est écrié de toute part , à l'ordre ,, à l'ordre , k
l'abbaye , pour s'être servi d'une expression impropre ,
qui ne pouvoit convenir qu'à l'assemblée constituante,
€>ù il y avoit en effet quelques membres distingués.
"— —M—f
Grâces à la modestie de M. de Narbonne , qui s'est
fait écrire des lettres apologétiques , par M. kvckam-
( 109)
beau & Litchicr-i maréchaux en France , & par le gé
néra! Moinic , puur avoir occasion de dénoncer dans
ta réponse , M. de B^rttaui à la haine publique ; ce
ministre a ete force de, donner sa dtmission., au grand
regret de tous les honnêtes gens. Quant à M. Cahier^
on a été moins etoijue de le voir quitter , que de l'avoir
vu accepter une place qu il étoit incapable de remplir.
»**ùAt,.»â£My,->gjttafltffii-iMi.dK-> *»-— -—

Tôt capita , tôt sensus,


D I a l o c u E.
Le despotisme enfin, n'écrase plus la France ;
Elle est libre aujourd'hui , d'esclave qu'elle etoit.
— Oui , le peuple gouverne , & l'affreuse licenc»
enhardit les forfaits que la crainte ai rétoit.
Adieu les protecteurs & l'empire des belles !
Salut aux fadlieux, respect aux j ..cobins !
Nous pourrons désormais user de nos moyens,
Vous
Et voler
pourrez
de désormais
nos propres
user
ailes.
de vos moyens,

Et voler de vos propres mains.

Le roi d'Espagne vient de montrer une vigueur


Se une fermeté dont il seroit bien à souhaiter que le
ciel voulût douer tous les princes, lorsqu'il les place
sur le trône ; il a chasse le ministre Flonda-Biancay
convaincu d être vendu à la fatition des ligueurs fran
çais j pour para'yver i'Zspagne , éc l'empêcher de tra
vailler au rétablissement ce la religion , des loix &
de la monarchie fr^nçoise. Les jacobins font dejà sem- ,
blant de se réjouir de ia nomination de M. d'Aranda;
mais cet ancien ambassadeur, connaît trop bien la
Fiance pour ne pas voir qu'tlL est absolument dé-
f «o )
tnt'rte, si on ne lui porte les secours les plus- prompts
& les plus efficaces.

G» a trouvé affiché en plusieurs endroits , le petit


pL»card suivant :
JSons Parisiens , qui ne voulez pas voir que ce sont
le* jacobins qu: mettent par-tout le trouble & le dc-
soidie , Se qui. en accusez de prétendus aristocrates,
«tites de bonne foi & sans vous fâcher : i". etoit-M e
ées aristocrates qui avoient occasionne l'affaire du
Champ- de Mars ? ctoit-ce des aristi crares qujjonf' été
décrétées li convaincus, Ixim , repondez r n'est-ce
pas Fit , Robtrsp , d'Ant , Maiiu...^
Retond.... & p!ui ieurs autres chefs* des jacobins ,'qui
ont essuyé de poursuites judiciai;es, & qui auraient
et: pendus sans l'amn:stii; f croyez-vous que s'il y
avdit eu des aristocrates de compliques dans cette
affaire, qn ne se lue pa» fait une tète du les dénoncer >
de les emprisonner t ècc... Ji pouriois vous citer mille
occasions où les jacobins ont été convaincus tout aussi
légalement ; mais celle ci doit vous suffire , puisqu'elle
s'est passée sous vos yeux i au noâi de dieu reniiez
vous donc à l'évidence.?

Notre gouvernement va ressembler comme deux


gouttes d'eau à celui des Turcs , des Wersans & des
Mogols , dans lesquels on chasse continuellement les
visirs & les bâchas, & atnquels on envoie le fatal
cordon. On vient de décréter brusquement M. de
Ztssart , d' accusation j ce n'est pas que ce ministre
ait la moindre chose à craindre d'un tribunal quelcon
que , pourvu qu'il soit légal ; tous les reproches qu'on
pourroit lui faire , est d'avoir accepté une place dans
un moment où on ne peut que s'y déshonorer , d'après
les entraves que l'assemblée ne cesse de meure à toutes
les opérations du gouvernement t on asiure que dès
f, lu )
que M.' de G-rave, nouveau minUtré, a été informé
du d.cret d'accusation lancé contre M. de Lessatt,
il s'est dépêché bien vite de donner sa d:mis'ion ;
mais que l'as emblée lui a tait dire que s'il quittoit
( malgré qu'il n'eût été ministre qu'environ deux
heures } i! ne pourroit partir de Pat^J saus avoir rexulu
tous ses comptes.
— .jini-faniim

D'après les lettres que nos maréchaux constitu


tionnels ont écrites a M. de Nai bonne, il est im
possible qu'ils puissent conserver avec honneur ic
commandement des armées ; ils ont mandé à ce mi
nistre que Sa retraite seioit un malheur irrepaiable
dans les inconstances actuelles ; ils sont donc persuades
d'apiès sa disgrâce , que le bien va devenir impossible
à faire, & il n'y a nul honneur à entreprendre une
tâche dans laquelle on sait bien qu'on ne pourra réussir.
«•■i*mrj;;sî.-c«w

Comment s'étonner de la licence affreuse qui règne


dans tout le royaume , elle est la même au manège.
Après avoir entendu à la tribune traiter l'impéra
trice de Russie d'empcisonmuse , le roi de Suéde de
banqurrouticr ; celui île Prusse de mauvais, singe de
sen oncle , Sec. Sic. ; m vient d'entendre un avanturier,
nommé Taiilefi,.. , jadis taille barbe de son métier,
appeiler l'empereur un planant garçon. Quand les
excès se modèlent sur l'exemple de ceux qui doivent
les réprimer > ils ont bientôt fait les plus grands
progrèt.
■—IM^lOllfilM
EFFET PERD U.
Le feu martial que la 'B'> lyrique uns jacobivs
la- demoiselle Théroig.. mit dimanche rnssc à com
mander les évolutions patricPicjufs aux dames qui
( "2 )
se disposent à verser leur sang pour maintenir les
membres de l'assemblée & clans leur place, fut si
a£tif , que les moustaches de Indite demoiselle se dé
tachèrent & se sont perdues.
Récompense honnête à celui qui les remettra z
cetie demoiselle ou au sieur B Azf ..., son tenant actuel.

Carricature nouvelle.
Elle représente le général Bender , botte comme
on sait, faisait danser entre ses jurnDes, les oli
vettes au gênerai Couine & au ministre Gra
vités 'ls soat vêtus de l'uniforme d'otneier général,
mais d'ailleurs costumes comme les petits chiens, à
qui on fuit jouer la comédie.—— Le graveur lui a
placé au derrière , on ne sait trop pourquoi , une queue
en trompette. — i.e général Benoer tient .un petit
martinet , avec lequel il les fait pirouetter. On voit
sur !e bord opposé d'une rivière, les maréchaux Luc...
& Rocham... qui r. n^ent leur bâton de maréchal ;
le général la F aï...., qui a l'air d'un mouton qui
rêve, les regarde faire, U, le comité militaire paraît
furieux de ne pouvuir pas taire discontinuer cette danse
aristocrate. J
•smaagBsasaeau*'-
Prix de l'argent.
Hier, pour 158 iiy. en assignats, on avoit ico liv.
en argent.
Pour 38 livres en assignats , on avoit un feuis d'or.

De l'Imprimerie du Jomnal cie la Cour & de la Ville,


dvfit h Bureau a- me Ntuvt-Sair.i-Marc; A'. 7',
eu ct.'n d: la r. An'Jî - , plaa de la'muêdii itaUtniit.
7' c prix de Fafci.iument est peur un mois , dt 3 liv.
pour 1 ai. s, a, di.^l. 1 sf.fburla pi ovùiÇi.fi . dt put.

v
A\ • '»• Jvç&jli jL.'isurrcaitn a Douai»
Jeudi i< Mars. AjVy^

•: JOURNAL ;.':
... t
Dri l.A COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribu' .m malin.


. •', .' LaFcntaini.
•Î--..V • • kJl

Durent la cherté des vivres , dit le commentateur


des annules de Tacite, il n'est point a propos que le
prince ou ceux qui le rcprl'sentent se montrent dans
les places pul'iques. Car bien qu'ils ne soient pas
cause de la disette , /e peuple qui ne connoît point
d'autre marque d'un bvti gouvernement que l'abon
dance , est fort suju àjetttr sa mauvaise humeur sur
eux quand il en trouve l'ooeasion. L'obéissance du
peuplé dépend infiniment plus de son veintte que de
sa raison. Pourvu que les denrées soient à bon marché,
sa liberté est à vil prix. Faites & défauts, mais
nourrissez-le, il est contint,
Qu'allort donc faire au marché Je pauvre maire
d'Etampes , s'il connoissoit cette leçon, tt qu'iroient
y faire en pareille occurrence Jej autres maires se»
confrères qui la connoîtront.
. ; '■ ; • ■ ■ —' ' » ■>
VA R I É T É S.
J_,A Içttre de M. de T.essan. à l'assemblée est un
modèle de noblesse & de Fer/neté , & auroit fait rougir
des gens qui n'en auroient pas psrdu !a faculté ; ce
ministre Uil dit, qu'il confondra le mensonge & les
Impost2urs , & qu'il est sûr de trouver djns tout tri-
fcunal quelconque -la justice que l'assemblée lui a
Tome IL Année 1792. P
fefasée , puisqu'elle n'a pas voulu l'entendre : mais
nous pensons que M. it Lissait auroit encore mieux
fait de méconnoître entièrement la jurisdidVon d'une
assemblée , uniquement institue» pour faire des loix ,
& en qui tout acre exécutif ou judiciaire est nul ,
illégal,. & inconstitutionnel ; le prétendu droit que
l'ancienne assemblée s'étott arroge de décréter les
ministres , est en contradiction manifeste avec la
constitution même , qui refuse aux assemblées tont
pouvoir judiciaire, & aucun tribunal ne sera sûrement
assez prévaricateur, pour porter un jugement d'après
des bases aussi vicieuses. Au reste , M. de Ttssart
ja.eu.Ja fermeté de ne point donner sa démission; &
nous 'le verrons repàroître avec éclat à la tête de
Son département , & probablement corrigé de sa foibie
condescendance envers un corps qui n'a d'autres
i>ottvoirs que l'usurpation, & d'autres moyens que
a violence.

■ Un certa'a Pal..., prétendu patriote, a fait hier


«ion à l'assembke d'un boisseau de médailles forgées
avec le fer des chaînes «Le la Bastille , & sur-le-champ
tout le monde s'en est décoré ; ces décombres res
semblent tpitf-à-fait aux détections du grand Lawa,
qu'wi distribue aux bonnes femmes tai tares du Thi-
b~'î , pour les teaistr fie ;ep porter à le*V cou : quant
à nous, si nous ne sommes pas dans la Tartane, on
;»eut d rc que nous sommes bien enfoncés dans la

...Les. jacobin* s* réjouissent, beaucoup de la mort


de l'empereur , qu'ijs anj^jjpient depuis long-temps,
k l'on jsait qu'en affaire pareille ih sont d'éxcellens
prophètes ; mais ils ne songent pas que feû S. M. I.
:i d#«ï.e s*»ce«sspurs , tous jeunes princes pleins J'ai*
deur & de courage ; que l'aîné sur-tout , qui va soc-
céder à son père , a toujours témoigné le plus grand
intérêt Si le plus grand attachement aux princes. &
aux émtgm français , & qu'il &'en est rwême oom-r
posé une cour : que ce jeuJM prince a pleine connois-
sance des résolutions & des plans du conseil de Vienne,
& qu'il va les suivre & les accélérer : au reste , comme
elles n'ont pour but que la destruction des jacobins ,
le reste de la iratioa franeoise n'en doit cwneevoir
aucune inquiétude. . , .,_ -.....,. r '

Le nouveau ministre Gra.. , qui est connu pour


un I. F. va sûrement s'empresser de reintégrer dans
ses fonctions le sieur Barb...âne , qui est aussi un I. F.
Il est étonnant combien cette espèce de gens se fourre
à présent dans toutes les places ; heureusement qu'ils
ne seront pas dangereux lorsque les braves gens It
voudront. . ,
Nota. Ces deux lettre» I. F. veulent dire jacobia
frère , ou frère jacobin. ' .. v ••..-:" . >*•

Le manège étoit , il y a peu de temps , gouverne


par trois excellens tcuyers. C'est M. de Btrrrand
îjui étbit chargé de le tenir en' bride , Se il s'en ac-
quittoit très-bien. Avec sa badine, Mr. de Aaricnmc
le faisoit manoeuvrer , & le fouet de poste étoit pour
le besoin dans les mains de l'empereur.

. Analyst dis dispositions dt fimpertur.


" Je vous ai vu en état de révolte, je me suis mis
„ en mesure avec tous les souverains de l'Europe
.,, pour vous faire rentrer dans votre devoir. IVÎon
# attitude menaçante vous en a imposé, j'ai suspends
„' les effets du eèricert formé. Mais s'il vous arrive
„ de reproduire les mêmes excès , le concert repren-
„ drason cours je reste armé pour vous surveller. „
— tt nos 1 gislatéurs oubliait leurs b'ravacès & le
terme péremptoire du premier mars où ils ttoicnt
arrivés , ont avale docilement la pillule , à quelques
grimaces près qui n'auront pas de suite. ■

La soeur d'un colonel de nouvelle fabrique', fort


laide & fort acariâtre , conséquemment constitution-
nclle , qui pis est concubine d'un des curés intrus ix
■ Berger..., est arrivée à Paris par la diînjé-.,ce ue
Bordeaux , où' elle a eu pendant la route le- d.-boffe
d'entendre raconter les grandes & cruelles vérités sur
la situation affreuse où les jac'êquins ont 'vf.iS"la
JFrarice'."-— Ces vérités l'Ont si chiéilerrtenr tra
vaillée, que pour se soulager, elle s«est fait Con
duire, en arrivant, chez, les principaux inquisiteurs
- 4a comité des recherches^ à qui elle a raconte tout
fee qu'elle avoit entendu dire à ses compagmps ue
voyage.— Ces messieurs l'ont renvoyée fort -me
contente," après lui avoir dir que le i%'né des dénon
ciations étoit passé. . i ,EÀ!e les a êiu:ttes furieuse,
& vient de porter contre' ce comité les plaintes ks pws
fulminantes, au ei'ub des jacobins de Bjcrgsrac,
Sainte-foi, Môntpaon, Moncu, LiaouANt,.
èic. 6cc. &cc. àc. ,.; -a y-^p

Encore un joli niot.de monseigneur lé *Jbiï*pî»tn.


Le roi S: la reine jouaient ensemble a« Mtoq, le
prince- & madame "EHs::b"th s'amusoient a^ vnir
jouer. Pour qui. .dit eirp'niiant?.j>t madame ^uwçf»
a monseigneur le 'd^upiûn , vou!*»-vvus paner njoii
jièveu r Pour qui '•? reprit aussUôt ce prificç iacc un
air étonné'} maj^.veûs "»= *2vez «Jonc p?.^ nw î^itï ,
fut papa 0 mamin peur Kvi m fini qu'un.
fn7)
j", r r * " ■ : "'«•■■ •"':■. ■ ' » • ■"• ' ■ 'r f

r" Ta grande usure xst. la marque infaillibU de la


pauvret/ publique , dit Voltaire en parlant d'un temps
où l'intérêt ordinaire de î'argeht était ci» France i
^vingt ponr cent par an. —— Que diroit-il aujourd'hui
eu un louis d'or «''achète 44 iî». , & l'argent 70 liv.
pour cent de !a main à la main. Comme tous les gens
sages , il annonctrou la dissolution prochaine de
J'ftat , & il mai que'roit Ses auteurs du sceau de
jrexecration. -.'i* h • .;,.- . . £
: ' 1 ... i .' ;;■ ' ".,..■- 1: ■ < . i .; in •■ . !
•-— 1 «—Il II III ■!■■
,«-• > • • ...:-.'•> '1 . i.l

On mande dé Bruxelles que ni l'empereur , ni le


- maréchal de liaidcj tk, .autres gencraux "ne peuvent
plu* contenir l'ardeur de leurs troupes. Il s"est fait
une si grande fermentatien parmi. elle», lorsqu'elles
ont appris que l'effigie de l'empereur avoit été pro-
rtienèc dans les Tuileries au bout d'une pique', qu'elles
demandent à grands cris d'crrc* 'conduite? en F«mec
pour y venger cet 6utrage atroce fait à leurVouveriln y
'Se à elles-mêmes dans sa personne. On ajoute que
cette circonstance en faisant cause commune a réuni
tous les esprits. Brabançons, Autrichiens, Alle
mands, tous n'ont plus' qu'un même sentiment, celui
d'une haine implacable contre les fad.ieux.de la France
qu'ils jurent d'exterminer. En conséquence, desen-
rokmens , des arméniens se font dans toutes les
parties de l'Empire, & des contributions volontaires
& abonTJar.tts sont amjoncc;s ; ; on dit enfin qu'avant
: 'six •semailles la grande explosion aiu-a lieu, fe q"u*eh
attendant , le» escarmouches Vont aller leur train sur
■■' les frontières. *■-.
. -— ."."■' - ". . 'r . • ! . .«.:.. ■■

'-.'.'■ "'-■ "'-' ' . • •.'•.:.<• ii- . .;,:.':


A l'exemple de' Frêderic-AdoU'HR , roi 4e
Suède > pèit- do celui qui règne aujourd'hui, &,enqui
t lit )
les jacobins peuvent se vanier d'avoir un bon ami ;
notre pouvoir ex^cut! , excédé par ses bourreaux,
vient de leur envoyer sa griffe pour signer de son
nom , flr malgré lui , comme ù l'ordinaire , tout ce
qu'ils voudront, même son arrêt de mort , s'ils jugent
à propos de lui rendre le service de le débarrasser de
la vie, seul bien qu'ils lui ont laissé.

M. le comte de Rivatart <T Haponcourt , G. M.


& commandant de Tournai , reclame contre les deux
lettres insérées dans notre journal du lundi 5 de ce
mois. Il nous assure qu'elles sont absolument fausse*
& controuvées. 1

Ahicboti,
II y a quelques jours que M. Dubertran» ,
encore ministre de la marine , communiqua au roi
un mémoire sur le parti à prendre dans la cruelle
position où les honnêtes gens se trouvent, S. M. en
rut très-satisfaite, & crut devoir le communiquer à
son conseil > en exigent de chaque membre le secret le
plus stricl ; ils l'applaudirent d'un commun accord , &
se séparèrent après avoir renouvelle leur serment.
A peine la Linote des ministres eût-elle pris son
essor , qu'elle s'empressa de voler vers sa cage A on
se doute bien qu'elle y trouva sa grosse baronne &
l'enfant gâté Mathieu , à qui elle sifia à l'oreille
ce qu'elle venoit d'entendre an conseil. —— L»
»ondoN baronne voulut absolument savoir ce que
sa chère Linote venoit de dire, à peine en fut-elle
instruite , qu'elle fut tout raconter à Condor. ■■'«■
Le roi instruit de cette indignité , lui a retiré sa cori'-'
fiance , au grand mécontentement de certains créan
ciers qui n'ont pas Saisi la balle au bond comme
tant d'autres.
( «9 )

EFFET PERDU.
Il s'est échappé d'une maison de la rue Chamsië
d'Alain, une levrette grise, nommée Mimi V ALLES;
on croit que son attachement pour le doguin de M. de
M as si lui a fait tourner la tête. — On recompensera
les personnes qui en donneront des nouvelles, ou
qui la ramèneront rue Saint-Marc, n°. 33.

M U S I OU E NOUVELLE.

Le carillon de Dunkerque, avec des nou


veaux accompagnement , arranges pour Je clavecin ,
par le sieur Viot. jacobin ,- se vend chee les mar
chands de musique, & chee le Suisse de madame
de Monjérq...
K
Les adieux du ministre Linote au pouvoir exé
cutif, à l'assemblée, aux jacobins, ici sa caillette,
chanson patriotique sur l'air :
. t y < Tout mts criaACitrs sont payés »i•:'; > ,'■
\ L'est et qui me console.

CAfLRICATURE M O U V E L L' $'S '


Elle représente mons Piti.. duement écharpé , monté
sur Targiiiitu, sou» la forme de Xfiiïw du Ghaudan.
Cet animal féroce foule aux pieds le sceptre , la cour
Fpnne , h les divers attributs de U nyfeles^e h du
clergé. Un grouppe de braves chevaliers franoois,
arme? de lances , accompagnés d'Hercule, tenant sa
redoutable massue , s'efforcent d'arrach?r ces emblè
mes au monstft destructeur. Peti. . ., la dague en
main , défend sa chère Targinette , qui , tout-à-
•oup , «nie une légieH de jaeebins il d» c«rdclicr$ ,
f 1OT )
terant un poignard d'une main & une.torche de i'autra.
An moment où la bande meurtrière va se précipiter
»ur les intr^pi^es- défenseurs du trône & de l'autel,
le ciel lance -a fuudre , & pulvérise Peti.. , TaR-
GJNETTE,~3t la horde assassine, dont elle a infeâé
!a France. QrtTît au bas de cette carricature, gravée
çri taillé "douçe^ « qyâ se tryuve chez tous les mar
chands de nouveautés du rajajs-fyjya), ces mots ;
JHOXfi "VER&prçs. Qpi L'EMPORTERAI;. b. j, ...
— ' MMI"^" "--
I,es amajeur^ assurent que le Bourrhau mÉca-
KiciUK tranchant, est a mçm*''d'êtré perfectioniié,
& que vrai>eir.b!abîement il sera rrîi* eit sclivité !a
sanaine prochaine ; on r.e doute pns aussi que d'aprè*
les sages observations du comité de justice , qui veut
«ne. dufl-r«nee. Am* les purMtio.ns .comme dans let
récompenses , on ne décrète un bou-rreau UécA-
NIQUE ROMPANT.

. On ott- qi* malgré qu'on ait. traité le ministre de»


affaiies étrangères de la façon la plus, barbare. Sîda.plu»
inconstitutionnelle, les jacodiks m&m« dasaprouvent
hautement les injustices qu'on a>*xeecées contre lui.
N.D. R.-rrr^ffous nç garantissons 'pas la vlritl
de cet cia- dit. * • ,.
" nMt^wflr'r ■■• ■ -
i ' ' -MaiX- DE L,>»ke*KT. ' .. i
• Hier, pour 1^8 V\v. erf assignat»,- «a av«it 100 livJ
en argent. ••' •" ■ l . '• •• >.vl v- 1- * J
1 Pou* *8 livres en assignats ; c*«v«it un leuis^or^

J}e rjmpj-JfP.ssie.dM Journal ^çja Cçur &,df Jf^yilk,


r, djant (t Bureauxtpt (ueNtif^r^a^u^JUarc, jjf'tin.
. nu eeiu de !ar, r*van  Rlfc^de*/ q&nfdie itaîitaip
< lwjri*J<£*kPWWI4 t«MM¥WT:9is^iiV.l(Ùf>
pour Paris, itde^l. 1 sf.p»uriafi&vi/ice,fr. de port.

">
"",, ; .' i ir" "" •" ,'■ ',■' ."' >-," ! s i

SUPPLÉMENT
Au N°. ie, 1
DU JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Du Jeudi 15 Mars 1792.
Livres nouveaux.
Mémoires divers d'agriculture , par M. Duvaure,
cultivateur , membre des diverses académies & so
ciétés à'Agriculture. Prix , 3 liy. Se trouve à Paris ,
chez Delalain , rue Saint-Jacques , à Lyon , chez Ja-
quenot , grande rue Mercière , à Grenoble , ch:»
Giraud , au Palais , à Valence, chez Aurel.
L'auteur de ces excellens mémoires , n'est point
un de ces cultivateurs de cabinet, qui font un système
d'agriculture , comme nous voyons nos politiques du
jour forger des systèmes de législation. Son ouvrage
n'est que le résultat de ses observations , & mérite
d'être classé parmi les productions de ce genre les
plus utiles & les plus distinguées.
Le réveil de Louis XF1 , ou les matinées secrettes
des tuileries. A Paris, che[ Cachet , rue Ù hôtel Ser
pente, & che[ Senneville , au Palais-Royal.
Le titre de cet ouvrage est piquant, mais ce qu'il
est essentiel de remarquer , c'est qu'il renferme dans
le cadre le plus ingénieux , des vérités importantes
exprimées avec autant d'énergie que d'éloquence.
Nouveau plan de constitution présenté par MM. les
émigrés à la nation f'rançoise , par Ai. le chevalier
Tinseau d'Amondans , capitaine au corps royal du
génie. A Jlforms & çhe[ tous Us marchands de nou
veautés.
Quand on a lu cet ouvrage, on voit l'intervalle
immense qui sépare le plan d'une constitution sage
c.a î
& raisonnable , de ce cahos informe nommé consti
tution françoise.
Histoire de la conversion d'une dame Parisienne,
éente par elle-même. — Che[ Lahemand, sur le Pont-
Neuf, n°. 19.
Quand les raisonnemens sont appuyés sur les faits,
ils en reçoivent une double énergie. On lit avec le
plus vif intérêt cette brochure.
Le chisme démontré, ou les nouveaux chismatiquts,
—— Che[ le même libraire.
L'auteur de cette brochure ne fait pas des décla
mations, mais il prouve , & sa marche est constam
ment «clairée par le flambeau des autorités les plus
respectables.
Nouveau diclionnaire pour servir à l'intelligence
des termes mis en vogue par la révolution. — Che{
Crapard , rue d'Enfer, n°. 129.
Définir des termes , éclaircir des idées , & sur-tout
prouver que : point de moeurs , point de liberté ; tel est
le but de l'auteur. Nous devons ajouter qu'il le remplit
parfaitement. Utile dulci.

Air : Je connais un berger discret.


De nos François du bon vieux temps,
Quelle étoit l'ignorance !
Peur guide ils avoient le boni sens ,
L'honneur k, l'innocence.
Depuis le règne glorieux
De la philosophie ,
Nous nous moquons de nos aveux ,
Et de leur bonhommie.

Ils croyoient sottement' qu'un roi


Méritoit leur hommage ;
Quiconque eût' douté de leur foi ,
Leur eût fait un outrage.
( 3 )
Aujourd'hui les yeux sont ouverts ;
Un roi n'e?t qu'un, atome ;
Le créateur de l'univers ,
Est traité de fantôme.
. *
Le juif autrefois en horreur,
Pour son esprit d'usure s
Bientôt aura part à l'honneur
De la législature.
Le comédien fier , insolent ,
Aura droit de suffrage ;
Le bourreau sera président
De notre aréopage.
Contre les lettres-de-cachet ,
Le sénat se déchaîne :
Le forçat, grâce à ses décrets.,
A vu briser sa chaîne.
Il n'est plus de pouvoir légal ,
Qui réprime le vice :
Mais le cordon oriental
Remplace la justice.
*
Lorsqu'on voulut chez Pclias ,
Rappeller la jeunesse ,
On lui coupa pieds , tête & bras ,
Pour guérir sa vieillesse.
De même du sénat trompeur ,
La puissance ennemie ,
Feint de nous rendre la vigueur,
En nous ôtant la vie.
Puissions-nous bientôt revenir
A nos vieilles pratiques ,
Et perdre jusqu'au souvenir
De nos vertus civiques !
Puisse une juste autorité
Emporter la balance ,
Encor six mois de liberté,
C'en est fait de la France.
i4 î
Nouveau code matrimonial, que le pontife Claude
Fauxchef se propose de présenter à l'assemblée , ou
la régénération, des maurs , sous le règne ■ de la
liberté , &'c.
Air : J- ave\-vous vu mon bien-aimé i
Fauxchef .veut voir nos citoyens ■
Marcher à quatre pattes ;
Il change les- maris en chiens,
Et les femmes en chattes.
Madame , ,au milieu du ruisseau ,
Sans craindre de gâter sa peau ,
A qui voudra,
Prodiguera - .. : i
Ses faveurs bénévoles , ,
Après quoi , monsieur s'en ira '-
Avec trois croquignbles.
•»• ' 4& »'
De cette liberté d'état, : '•
Ces dames toutes fières ,
N'assisteront plus au sabat ,
La nuit dans les gouttières.
Le fier prélat qu'on pousse à bout,
Veut que le jour préside à tout ,
Et qu'à grands cris ,
Les témoins pris ,
L'œuvre de chair s'opère,
Pour constater que nos petits
Sont de père & de mère.
*
Pour étrangler nos vieux matous ,
Fléaux de la vermine \
Il prétend qu'ils font les yeux doux
Au lard de sa cuisine.
Les rats viendront, mais au surplus ,
Pour avoir quelques rats de plus , ,
Comme on n'est pas
Beaucoup moins, gras ,
On' passera sa vie
A s'aimer. comme chiens & chats ,
Dans tna chère patrie. '
NC< l6' Jj&jïfalnsurreclion a Chi-

Vendredi 16 Mats.M'^^1

JOURNAL
DE LÀ COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


Ta Fontaine.

Le zèle de parti donne de la réputation aux factieux,


lors même qu'ils n'ont ni probité, ni sens commun ;
l'attachement an parti leur en tient lieu, & supplée
à tout. Etrange renversement de l'ordre & de la vé
rité, de voir regarder comme honnêtes gens des gens
sans mœurs ! C'est être honnête homme que d'être d'un
tel parti , on n'en demande pas davantage : suivant
cela, des méchans,des gens tout à fait méprisables1,
font figure dans un parti & y sont estimés : le bon
sens & l'honneur n'y sont point requis, il ne faut
que du zèle ; & comme ce zèle est aveugle , moins
il y a de bon sens , plus il y a de zèle : le zèle tient
lieu de bonnes mœurs & de toutes les bonnes qualités..
Discours sur Salluste , par Gordon ; deuxième
édition in-12 de Genève , 1762. Tom. prem. pages 5 J
& 54.

VARIÉTÉS.
' • t

£»!ous sommes fâchés que les ministres n'aient pat


voulu suivre le conseil que nous leur avions donné
l'autre jour. , de lâcher quelques billets Vitalis ou
Guillaume aux jacobins de l'assemblée : voilà M. de
Lessart d'écrite , voilà M. Duport prêt à l'être ; voilà
Tome II. Année 179a. Q
( 122 )
le grave ministre déjà dénoncé , voilà lès trois autres
obliges de donner leur démission ; quelques billets
patriotiques auroient paré à tout cela ; les avoir refusés
est ce qu'on peut appeller une économie de bouts de
chandelle. Ii y a cependant quelques mïmbres qui
n'approuvent pas cette Saint-Barthelemi ministérielle ;
M. Hua proposa hier de ne point faire arrêter M.
Duport sans l'avoir entendu , mais on lui a répondu
qu'il ne seroit pas juste de prendre t-tnt de précau
tion , puisque M . de Tessart avoit bien été envoyé
à Orl.?ans sans la plus légère apparence de faute, &
que telle étoit àpiésent la jurisprudence de la ccAir
du manège.
m
Le triste ami des noirs Condor... vient de proposer
à l'assemblée de faire un emprunt ï.n numéraire.
Nous invitons tous les capitalistes à porter prompte -
ment leur argent au trésor royal, parce que la foule
des prêteurs , sera, dit-on , immense, sur-toutsion
donne à l'emprunt 4es biens des emigrans pour hy
pothèque.
nmauaaaau.vn..Mt i—'■ I —n
Nous avons un compliment de condoléance à faire
aux sieurs Bis. . sot , Condor..., Gr'êg.'.., &c. qui,
par amitié pour les noirs, sont cause 'qu'il vient d'y
en avoir des milliers d'égorgés à Saint-Domingue j
jl est vrai que ce n'est-pas la faute de leurs amis ;
ils avoient bien fait tout ce qu'ils avoient pu peur
faire égorger les blancs ; mais ceux-ci n'ont pas eu
la bonté de se laisser faire ; ils ont tué ceux qui vou-
loient les tuer» Il seroit bientôt temps que les hon
nêtes gens d'ici se lassassent d'être égorgés , ou me
nacés d'être égorgés par les jacobins.
■■ —i—
Le ministre de la guerre qui n'est nullement soldat,
vi«it d'écrire à tous les soldats une lettre, dans la-

y nn A .Iï aœoT
( "3 )
quelle il les traite de camarades : il engage forterrîent
lesdits camarades à se faire prorwptement jacobins
comme lui ; alors il promet de les régaler avec de bori
vin de Grave qui sera beaucoup plus agréable pour
eux que le miel de Narbonne.

Nous invitons nos dessinateurs à rendre la pensée


d'un certain la /Cm... qui a peint la nation (c'est-à-
dire , rassemblée ) s'avançant majestueuse ment vers
un trône inébranlable ; cette idée rendue par nos in
génieux artistes nous paroît digne du sel delà car-
ricature.

Toutes les lettres de Vienne s'accordent malheu


reusement à dire que l'empereur a été empoisonne ;
plusieurs cuisiniers & autres officiers ont été arrêtés ;
personne en Autriche ne se méprend sur les auteurs
d'un si horrible forfait ; la joie que les jacobins ont
fait éclater jusques dans le sein de l'assemblée ; la
tète de l'empereur qu'ils firent promener sous les fe
nêtres de la reine , précisément au jour & à l'heure
de la mort de S. M.I. ne laissereient aucun doute ,
s'il avoit été possib'e d'en former. Tous les états
de l'Empire sont dans la consternation , mais non
dans l'abattement , & le nouveau roi de Hongrie a
juré de venger la mort de son père.

-' Note des Rîdacleurs du Jcuriutl.


Un voyage que nous venons de faire à la campa
gne, mais q.ii n'a nullement interrompu notre journal,
adonne aux jacobins l'idée de dire que nous nous
étions absentés par h crainte que nous avions d'eux ;
aussi-tôt leurs journalistes l'ont répété, les brigands se
sont réjouis , &c. Nous n'avons été informes que
( «4 )
très-tard de la prétention de cette horde malfaisante ;
mais nous sommes accourus dans l'instant , & nous
voici disposés à continuer avec plus de vigueur que
jamais à dévoiler , & sur-tout à nous moquer des
•rimes & , des sottises des jacoquifts ; naus dirons
comme le grand poète Rousseau :
Les berner , en rire à leurs yeux ,
Est une douce erreur qui m'enchante.
Tout cela n'a pas l'air d'avoir peur de ces mes
sieurs , & assurément il faudrait avoir bien de la bonté
pour craindre des gens, qui, non -seule ment n'ont
pas le courage d'attaquer personne en face , mais qui
sont obliges d'attendre qu'ils soient absens pour oser
seulement leur faire des menaces.

Dialogue entre Pasquiï? & Marforio.


Marforio.
Quoi ! deux empereurs morts en un si court espace,
Et , tous deux i tout à point , pour la jacoquinasse !
Qu'en dirons- nous ?
Pas qjj i n.
J'y vois plus qu'un jeu du destin ;
Et le Père Eternel est, ma foi, jacobin.

On déracinerait plutôt tes Alpes , a dit m la tribune


un forcené , qu'on n'arracherait Vamour de la cons
titution du caur des François. Pauvre énergumène,
qui prend l'illusion du moment pour la réalité , écoute
une vérité fondée sur l'expérience de quatorze siècles :
I;'amour pour leur roi est un besoin pour les françois.
Malgré tous tes efforts & ceux de tes semblables pour
l'étouffer , il n'a fait que sommeiller dans les âmes
timides depuis la révolution 5 mais il commence à se
X «s \
réveiller aujourd'hui, & son réveil est même déjà si
prononce , qu'à Lille & aux environs , ce refrain chéri»
vive le roi , s'est déjà fait entendre avec énergie , &
qu'au premier signal qui se prépare , il retentira dans
toutes les parties du royaume. ."' i

A l'héroïque activité de l'incomparable général de


la régénération universelle , a succédé une inertie
morne qui le retient invisible chez lui ; son hôtel est;
métamorphosé en géole ; il rumine, rumine sur la stu
pidité du genre humain , qui ferme avec obstination
les yeux à la lumière la plus éclatante. Les contradic
tions & les revers "ne servent qu'à augmenter son
ivresse fédérative ; il sort dans les ténèbres pour se
rendre aux rendez-vous indiqués par son oracle 1»
Carita mais avec la précaution d'être escorté par
ses féaux & fidèles émissaires , les braves & incorrup
tibles Mord & Turcati , comme s'il craignoit de
trouver à chaque pas l'ombre vengeresse de l'héroïque
Favras. Il avoua dernièrement à Ch.... Lan.... qu'il
n'avoit pas fermé l'œil depuis huit jours : hélas que
de cruelles insomnies n'occasionne pas l'état actuel
des choses !.....

Les gens qui s'imaginent que M. d' Aranda va


engager son maître a abandonner la France à son
malheureux sort , devroient bien considérer que ce
ministre est l'homme qui a chasse de l'Europe les
jésuites , mille fois moins pervers , mille fois moins
atroces , & mille fois moins ridicules que les jacobins.
Les jésuites furent proscrits parce qu'ils étoient seu
lement soupçonné d'avoir attenté à la vie de quelques
souverains j & on veut que les princes & leurs mi
nistres ne fassent pas tous leurs efforts pour détruire
la secte des jacobins , convaincus d'avoir exécuté ou
prêché , ou payé le régicide dans toutes les parties
4e l'univers.
i «é >

La bande jacoquine attend le retour de- l'ihvèTné^


rable Ségu.... aussi impatiemment quelè'j juifs atten
dent le messie. Un démagogue assura vendredi , chez
M. . Gattey, au Palais-Royal , qu'on av.oit. expédie
Jouis Noa , cet infatigable courrier de la ligue,
pour le mettre au courant. L'impatience de la Cùn't....
pour sonder cet immortel ambassadeur ; est incroyable.
i—H'-.'WI'BMl i ^i—' '
I
Il n'est que trop vrai que le régiment d'Ernest»
Suisse, 9 été désarmé parles brigands de Marseille.:
Monsieur de Narbonne l'a Jui-mêrrie annonce à l'as
semblée. Il paroît que c'est une prudence timorée
& point éckirée sur les conséquences qui a favorisé
ce désarmement , jusqu'ici sans exemple* Quelqu'en
soit la cause ^ il ne peut avoir que les suites les plus
fâcheuses. Le régiment d'Ernest, se trouve placé au
jourd'hui encre son propre honneur , celui du canton
de Berne à qui il appartient , &. celui de toute'l'armée
françoise avec qui cet outrage est commun & soli
daire. Le temps nous apprendra quels topiques seront
appliqués à des blessures aussi graves.

Suite de Vanecdote du numéro d'hier--

Les batteries du ministre Linote ctoient dressées


pour faire sauter trois ministres, ni plus ni moins,
qui auraient été remplaces par des créatures que lui
avoit prépare sa baronne. ■ Cette' op; ration faite,
ils auraient fait jouer tous les ressorts feuillantins ,
monarchistes, &c, pour faire demander M. Neckek,
& de suite, le faire nommer par le roi premier mi
nistre. — L'argent nécessaire pour mettre une qua
trième fois sur le pinacle ce vénérable patron ds la
(127.)
révolution^ —— Les homes de notre journal ne nous
permettent pas d'entrer dans »d& plus longs-détails.

, , Les, gens qui ont parié que l'assemblée .adlueljç


.seroit plus^désastreuse que l'assemblée défunte ,, og£
assurément gagné, une , belle martingalle: Ce,qu*l
y a de j>lus fàcfleuX' pour Jes perdans , c'e-c^qu'itjs
n'ont pas l'espérance de prendre, leur rcvaii^bj. a$
.moyen d'une, troisième assemblée; car comme c> ,l,e,v-ç?
ne lui laissera aucun mal à faire , elle deviendra parf
/aitemeut inutile. . t- ,....,: ,..f -i ■ ;-,;: ~,\-j
_i^'n
Dialogue entre le grand diàbhfi un récent 'défunt?
-•:■: i j-.i.:--i ■)' .; > Z* Défunt, <■ - ■-■■ '^ -'(,-':! ■-*'?

Lucifer1, : donne-moi rentrée enta .chaudiè/ë!;''''^ '

. , * , JÇ suis- voleur.... ' ... v , .-.; .,.,,'., „T


-,-j.> ,*.. .;. .'•'.. -.-•.■ Y*;1:?".'- ^., m;x> jîo«

:-.. -.;.,v.,,,' ,^ D¥nt^,,:. .. ..■.*.<* „ù„w.


.'■ :i;;!:i,-ui ; .•••!. r •■■ . ._ I.n!CCn*^*r<- ». , -,î
Sicrilégè ", 'assassin , & faux assTehàtaire.". ,...; .
lucijer.
Je ne t'ecoute point.
riimr/a ...u" r !. ^M'^tfuê.i ■' i '^r sJ ■.
v -;.\ ;\.\'..: Mais;, diable, arehi-tfitu < sb
'•:1- *ui«;- .C-7.;.V ■■• " "•'."-:'" ^'■''■' -■"<>' : • •'■ '. ••! ?•-•->«
•X1■'^'Làdifet.'-''1''* ,! ■ ••■• ;>>'iii.r.'o5
^^.^•:. «rfi ^..<^-*- A^UGi-f -»-*;."*'« hîrxtcsiï ^p ... ..«au m^mo.*»

,5i-iV;: .'. /,.,i<)Àfc ... .;,. ,;—r,ï'! '.a

..'-'. . .'.-V •• 2& ! Hue ne parlofs^tu,?


'.^j', iL.i\,y..v.;;-.-\a>tu»^\wji A^ï'tr» .v— l.-.--^
( "8 ) ,rt<)>.M'.r>' i-

T.es grands crimes , dit Tacite , se commettent avec


danger ; mais quand une fois on les a commencés ,
il n'y a plus de remède qu'en les achevant , car on
ne sort jamais d'un péril que par un ' autre péril* -*•
Telle est la morale de nos factieux , & telle est àus§i
leur marche. Après avoir renversé le'trôrtë'& l'autel',
ils se promènent aujourd'hui de nouveaux forfaits éh
nouveaux forfaits , pour en consumer jusqu'aux ruines.
insurrections1 populaires , meurtres j aSsàisinàts ;' W-
brication de piques , destinées à de plus grandes hor
reurs , tout est par .eux mis «n œuvre. Mais enfin
la mesure de leurs crimes se comblera , & là où leur
"scéléwtéss'e sera' forcée de s'arrêter , le bras vengeur
de la justice les attend. Le terme où le retour né-
Cîssair^dp tordre, doit les conduire, fait l'espoir, &
la consolation des bons, François.
V" .;v.V/I

M. de Gra.. dit , iYf a quelques jours , au.manége :


Je sens ézbver mes facultês'Sfrrron esprit a}-la hav-
Txur de cette assemblée. ~ Tout le monde con-
noît cette hauteur \'iï lé, /ninjstre n'y reste pas sus
pendu avec nos solons, il a dti moins l'espérance de
ne pas'ifâiré une chute bien dangereuse, s'il xlent.i
tomber." "; :V- "?" '%l ** c r.ws:a*\ 53M"*-

Jn.cq ....jco/i on t-T^


Le bruit court que ^ajarne de'STA... s'occupe
de frapproiçhPÇ; lesy^etfx cpar(J£ jacobins & feuillans ;
nous la prévenons qu'elle n'y réussira jamais,',^ elle
continue de se mettre .entre. 'deux.
«_ .

De l'Imprimerie du Journal" d^1a Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neu&e-Saint-Marc , N". 7 ,
. au coin de la r. Fflvari'î-ptate de la comédie italienne.
" 'Ze'pyUfrde f'aftohtiêment est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, etde^l. l$f.p»ur laprovincej'r. de port.
N°. 17. 1 Troubles dt Toulcuu.
Samedi 17 Mars.
w**&
)\*Ji
\ ■' ■■ >b ' ï . ;;
" ., .

J O U RN AL ;•
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au maUn.


U FohtHii. . .

Dans le temps de, sa prospérité, & avant que la-


compagnie i. s Indes l'eût réduit à l'état de vagabond
, dans ses propres états , le Grand-Mogol changeoit
de ministres souvent. Un Nabat qu'il avoit nommé à
l'un des departemens les plus importans de l'état ,
pénétré de l'inconstance ridicule qui régnoit dans
toutes les mesures de son souverain , en montant sur
son éléphant aux portes de Delhi , pour commencer
son ministère , se tourna la face vers la queue da
l'animal. Cette risible position, si peu convenable à
la dignité du personnage , excita l'étonnement & la
curiosité de la multitude. L'un de ses favoris lui
ayant demandé la raison de cçtte conduite, il lui ré-,
pondit sèchement : Qu'il cherchait déjà a reconnaître
son successeur parmi les assistant.
Esprit des Journaux , mars 1785 , page 395.

VARIÉTÉS.
Les jacobins , M. de la Faye.... k la horde des pré
tendus amis des noirs , machii e it infernabment, dit-
•n , pour forcer le roi à nommer au gouvernement
de Saint-Domingue un phihntrope de leur caverne,
à la place de M. le marquis de Maillé , qui réunit
Tome IL'Année 179a. R
les voeux de tous les propriétaires colons ; on espère
arec raison , que le roi tiendra ferme à son premier
choix ; au reste , ne seroit - il pas temps de corn-.,
battre les brigands à armes égales , en m; niant à
Saint-Domingue de préparer à tout général jacobito.
& compagnie, les honneurs à' uà triomphe noir-
veau. Il est douloureux pour des âmes honnêtes ,
de prendre un certain parti ; mais si les Américains
veulent triompher chez eux , qu'ils n'oublient,
jamais que pour y déjouer là race exécrable des
jacobins , il faut qu'ils sachent oser être cent fois plus
jacobins qu'eux, puisqu'ils n'ont ni la bon esprit, ni
l'habileté de rétablir dans leur île un ordre de choses
qui les sauveroiejit. ( que font-ils de leur sucre &
de leur café). Cela vaudroit mieux que de sottes as.
semblées , où malgré le pathos & les belles phrases ,
on prouve tout au plus que la générosité envers les
scélérats , & de stériles soupirs , ne sont que bêtise &.-
lâcheté. Tranchons le mot , le poste des Américains
n'est plus en France ; qu'ils aillent se battre che*
eux contre les brigands de toute espèce qui d.vastent
leurs possessions , les exterminer ou mourir bravement
en défendant leurs foyers. Ils emporteroient au moins
■en mourant, l'espoir certain d'une terrible vengeance
dont leur métropole ingrate ne sauroit éviter les suites
épouvantables. ., ',.
Par un Américain , qui se nommera à M. de la
Fay.... yil l'exige. —
«ouiS

Il est sûr qu'on a proposé à la duchesse d'Anv....


comme un hommage- dû à son antique & brûlant,
patriotisme , de l'élever à la dignité de colonelle du.
régiment des nouvelles amazonnes , & qu'elle s'est
excusée sur son âge & ses infirmités, que tout lé
monde, & sur-tout la faculté , connoissent parfaite
ment ; ses regrets de ne pouvoir pas accepter , ma
nifestent parfaitement le civisme des sentimens-enra-
cinés depuis long-temps dans son cœur. ,
( AV .)

Une des dernières séances a présenté un contraste


aussi plaisant que frappant. 'Le sieur Ph.... est venu
à l'assemblée débiter un beau discours , dans lequel
il a parle de pluie , de grêle, d'explosion de la foudre,
& autres météores. Il a fini par dire que l'air étok
à présent pur & sans nuages ,& que tout renaissôrt
à. l'espérance & à la confiance, &c. Immcdiâfement
après , îvl. Cùhitr de GcrvilU est venu dire que lé
désordre étoit au comble dans tous les Coins du
royaume ; que Paris étoit cerné ; que la patrie étoit
en danger; que tous les pouvoirs étoient sans 'force
& sans autorité, & les gens en place consternés, &c.
Il a terminé son discours par un petit mot d'énigme
ou charade , en disant que tous . ces maux étoient
occasionnes par -des gens de distinctions , & qui aVoient
du linge blanc ; nous eri donnerons le mot dans un
de nos prochains numéros. Au reste toutes ces petites
contradictions peuvent aisémvnt s'airager, en disant
que le sieur Vit... , dans son discours , n'a eu en vue
que le club dts jacobins , & que le ministre a- parlé
de tout' le reste du royaume.
' • • :••>•,
r

Comme nos législateurs violent à chaque instant


la pauvre Targinetu , les allemands se proposent de
leur faire une petite opération qui les rendra moins
violais , h leur rendra en même-temps la voix plus
claire pour la discussion de leurs décrets.

Strasbourg , h 9 mars 1 792. La mort de l'em


pereur a fait ici la sensation la plus vive, elle a beau
coup rehaussé l'espérance & l'insolence des enragés.
Le jour qu'on en a reçu la nouvelle, à onze heures du
soir , toute la jacoquinière , ayant à sa tête le femeux.
, '( ni )
Pêrig...y, cousin des Lam... , le même qui devoïî
être.jjsndu.à Berne, & qui a été quitte pour deux
petits ours sur l'épaule , accompagné d'une trom
pette, a- mené toute la horde chez le maire pour lui
présenter un modèle de pique envoyé ici de Paris
jpour en/. faire fabriquer de semblables, afin d'armer
les sans-culottes; le long de îa ' route ori à chanté
[fft ira, encore un tyran au diable. Pirig-.y 8t ses
CompîgnoHs, en retournant à leur caverne, faisaient
tout haut dans les rues les motions les plus horribles
contre tout ce qui reste d'honnêtes gens dans cette
/ville;. ','.'
. ., ■UlBIiWJni ;—i
'.«Brochure n o u v e l l e.
lettre sur M. de CoyùoRcET , par M. Chas , homme
s--, r ... ' ■, de l0!''
On connoît la touche énergique Se véhémente de
•M. -ChaS'i on sait avec quelle infatigable ardeur il
poursuit & démasque ces hommes audacieux que nous
voyons attaquer avec tant de fureur le trôna & les
autels. Si ses tableaux sont atroces , c'est qu'il est
copiste fidèle ; il n'éroit pas possible de déshabiller
Carra , Manuel , Condorcct sans faite frémir d horreur
les spedtateurs de leur hideuse nudité. Quel trium
virat que celui des trois hommes que nous venons
de nommer Ml n'est pas un seul' bon citoyen qui n'ap
plaudisse en voyant, avec quel courage M". Chus les
livre à l'opprobre & à l'infamie.

Nous invitons les observateurs à se rappeller en


temps & lieu , que dans un article de la Chronique
de Paris, du I4.mars , intitule : Assemblée nationale ,
dont M, de Condorcet s'avoue l'auteur, il dit
que A{ mç ri de l'emperlvr a fait hausser dans une
proportion très-ferte tous les effets nationaux ','——

-,
f 133 )',
fue cette haïsse du numéraire ne s'arrêtera pas, —
çue la trésorerie nationale est suffisamment pourvue ,
■ifs qu'enfin dans uivx jours, on refusera l'argent
à 2,0 pour ICO.

Tss Damis FRjyçoiSES aux chevaliers de ta


Quenouille.
Air : Fous m'entendi^ Lier..
Salut aux braves chevaliers , Lisez Bns..., Gar. ., Marat,
!N"obiement gardant leurs foyers , Btmoul .. , Fille. , & Car... ,
Quand toute la noblesse, Et semblables bélitres,
Eli bien ! Eii bien !
Vers les Bourbons se presse, Pour ménager vos vities , SU
Vous m'entendez bien. ' ' . Vous m'entendez bien.
*:
Vous qui vantez cet ecusson , Prenez donc comme d'Aiç...m ,
I a gloire de votre maison ; La cornette & le cotillon ,
Allez en faire offrande , Travaillez de l'aiguille ,
Eh bien i Eh bien !
A votre propagande , En fillette gentille ,
Vous • m'entendez bien. Vous m'entendez bien.

Quittez le titre de seigneur Dames franc oises à leur tour,


A tout philosophes en horreur, Désirent vous faire leur cour ,
Et bientôt pour leur plaire , Quand votre arme s'enrouille ,
Eh bien i Eh bien !
Vous serez Jtan sans- Terre, Vous offrant la quenouille ,
Vous m'entundez bien. ♦ Vous m'entendez bien.
■ '» ''
Si le prince pour vos exploits , Suivre Hercule dans ses travaux,
Vous décore de quelques croix , Est œuvre des plus grand» héros (
Cachez-les au plus vite , Mais comme lui l'on file ,
, Eh bien ! Eh bien !
S'il passe un jacobite, Çà n'est pas difficile,
Vous m'entendez bien. - vous m'entendez bien.

AVIS.
On désireroit trouver une grande salle à louer pour
le 24 de ce mois jusqu'au 9 avril , soit dans la rue de
Richelieu ou le théâtre italien. S'adressera M. Fal±
professeur de physique, rue Saint-Honoré , n°. ift
( 13* )

Le roi a disposé du ministère des affaires étrangères


en faveur de M. Dumontier, maréchal- de camp, ci-
devant commandant à Cherbourg ,& de celui de la
marine en faveur de M. ïacoste yci-cevant chef du
bureau de ce département. —>— On disoit hier, enaïs
«en. n'est moins sûr, que M. Clavière de Genève
Revoit remplacer M. Tarbi.

La pluie à verse qui est tombée avant- hier, est


venue fort à propos pour faire cesser le$ ma!édi£lions
dont on rcgaleit la municipalité, qui malgré les grandes
occupations que lui donne l'opéra d'Adrien , n'est
pa.s pardonnable de laisser barbotter les habitans de
Pans .dans la boue , comme clk le fait.
amassas
DeCalmarîe lOrnars 1792. — Reub.L, ci-devant
député, est attaqué dans ce moment d'une collique-
néphrétique qui lui fait souffrir des douleurs inex
primables ; il a de fréquens accès d'une espèce de
rage j {tendant lesquels il est si furieux, qu'il a voulu
déjà plusieurs fois se couper ta gorge avec un rasoir;
il auroit sûrement fait cette expédition, si deux do-
'Jneîtiques qui le veillent jour & nuit, ne l'avoient
pas désarmé : il jette des cris si épouvantables dans
les momens dé crise , .qu'on l'entend distinctement
des maisons vpisines.- Qn assure qu'il a donné la
démission de sa place , ce qu'on regarde comme inu
tile, puisqu'on ne croit pas qu'il en relève.

.. ..Sans le pèlerinage de frère Jacques à Saint-Cloud ,


Henri III auroit écrasé la ligue , & réprimé les fac
tieux qui déchiraient la Fiancejen aveuglant le peuple*.
( »3S )
Sans V entrevue d'Henri IV avec frère François....
ce valeureux prince, après avoir reconquis son royaume
& le coeur de ses sujets, alloit partir pour arrangea
la succession du duché de ' Cièves , & peut-être sa.
marche couvroit-elleencare de plus vastes dessein?.
Sans Y impromptu de Versailles , exécuté par frère.
Robert, en 1757 , & qui n'ctoit qu'un singe de frère
Çhâtel , peut-être le pape Gan'ahelli eût poussé plus
avant sa carrière. A quels fils tiennent donc les
cvenemens ? Quand on r. vu malgré la force de
l'âge, expirer dans les douleurs aigucs d'une courts
maladie, ce fameux tribun du peuple, au moment,
qu'il se proposoit d'arracher le masque de certains-
personnages j quand nous voyons la combinaison de
la plus sage politique, pour rétablir l'ordre &c la paix,
tout-à-coup suspendus ; qu'en rtfkchit ensuite sur
les effets ocultcs que peuvent produire quelqu'opé-
ration chimique, qui ne seroit tenté de croire a*t
fatalisme. Ne semble-t-il pas que les mêmes crimes
rapprochent tous les siècles ?

Œuvres posthumes de M. de Rulhih-es , chez


la Villette, libraire, rue du Battoir, n°. 8.
Le titre seul de cet ouvrage doit exciter la curio
sité, sur-tout quand on saura qu'il s'agit delà Russie
& de Catherine seconde.
Nous ne pouvons cependant approuver la publicité
d'anecdotes secrettes de la vie privée d'une "souve
raine , qui, à cet egard , devoit être sacrée durant le
cours de son règne ; mais ce qui rend l'éditeur plus
coupable , c'est d'avoir choisi le moment où l'impé
ratrice des Russies se montre hautement une des
divinités tu tt Lues de la France.

Carricature nouvelle.
On voit un brissoteur représentant sur une dps
nouvelles salles de spectacle de la Grève, sous la
direéYion du sieur Charlot ; il est attaché à un
poteau garni de l'écriteau ordinaire. — Il pérore 1s
public, & finit par dire : -— Je dis , et vous
POUVEZ M'EN CROIRE , LE MINISTRE DES AFFAI
RES ÉTRANGÈRES EST UN COQUIN. —— Un des
spectateurs en réponse- à ce que vient de dire le repré
sentait , dit: —— Camarades , cela doit être,
car marchand d'oignon, &c. — On applaudit ,
& on part pour aller arrêter M. de Lessart.
pwyxwo*—***
L'autre soir en sortant de cet affreux palais ( i )
Où l'on trame hautement les. plus lâches forfaits,
J'entrevis près de moi le régicide maître ;
La rage me saisit à l'aspect de ce traître.
Précipitant mes pas, j'allois dans ma fureur
Mais je cédai bientôt à la voie de l'honneur:
Arrête , me dit-elle , épargne un misérable ;
Il ne t'appartient point de punir un coupable :
Lorsque Thémis un jour aura repris ses droits ,
Tu lé verras tomber sous le glaive des lois.
——W ——'» »■•
AVIS.
Un jeune homme qui sait lire , écrire , panser Ici
chevaux , 8" conduire une voituie-, offre ses services
à ceux qui pourraient en avoir besoin. ——>' Il loge
cheç U sieur Violette , rue Poissonnière , ne. 7.

(l) Sans doute le Palais-Royal. (N. D. R.)


■j—iwwaiByqp « un* imm hm i m ■ ' *■ 'n iin.

De l'Imprimerie du Journal dcîa Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , ■ A7". 7 ,
• au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv .
- four Paris, et de^l. 1 5 f.psurja province,fr. de pert.

■ .
N"' l8' ^^é^ Troubles de Twhust.'
Dimanche 1 8 Mars.

J OU R N AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malins
La F o N T a i n t.
i■ . .1 .
Si l'amour du pays doit ici prévaloir , :
C'est son bien seulement que vous devez vouloir,
Et cette liberté , qui lui semble si chère,
/N'est pour Rome, seigneur , qu'un bien imaginaire , r
Plus nuisiblt qu'utik , & qui n'approche.pas „
De celui qu'un bon prince apporte à ses états.
Avec ordre & raison les honneurs il dispense,
Et dispose de tout en juste possesseur ,
Sans rien précipiter de peur d'un successeur.
Mais quand le peuple est maître, on n'agit qu'en
tumulte ,
La voix de la raison jamais ne se consulte ;
1
Les honneurs sont vendus aux plus ambitieux,
L'autorité livrée aux plus séditieux. --*
Ces petits souverains qu'il fait pour une année, .
Voyant d'un temps si* court leur puissance bornée,
Des plus heureux desseins font avorter le fruit,
De peur de le laisser à celui qui le suit 1
Comme ils ont peu de part au bien dont ils ordonnent,
Dans le champ du public largement ils moissonnent,
Assurés que chacun leur pardonne aisément ,
Espérant à son tour un pareil traitement.
Le pire des états , t'est l' hat populaire ,
. . . . .
............
/..-," 4 .. .
Ainsi la liberté ne peut plus être utile
Tome II. Année 179a. S
f «3«t>
Qu'à former les fureurs d'une" guerre civile,
Lorsque par un désordre à l'univers fatal,,
L'«n ne veut point de maître , & l'autre "point d'égal.
Corneille , Cinna, acle II , scène première.
Y

.-.: " VARIÉTÉS.


JLlî.roj demandent l'aube jour à M, Duport du Tertre,
quel estraonç ce, Manuel qui vient de m'écrire qu'il
n'aime pas les rois ?_est -ce un jacobin? est-ce un
député ? est-ce uh président, de directoire ? est-ce un
maire ? car enfin , îl faut qu'il soit quelque chose pour
parler ainsi? Sire, lui répondit le. ministre de la justice,
c'est ce même homme qui lors de la présentation de
la «municipalité provisoire de Paris ., se jetra à vos

Le trait .suivant peut donner une jirste,idçe^.de l'hur


manité naiionàle, A, la, séance ou fut dénpncé.M. de
Lessart\ & de suite, envoyé à la grande volière d'Or
léans , je me trouyois par hasard a çôtç àzM..,Camb..
un de nos augustes comme tout lé monde, sait. Je ,.
dois dire en pissant qu'il ne prit aucune, part à la '
délibération ; mais lorsque le décret, j'ai" presque dit
l'arrêt, de mort, fut prononcé contre le ministre, il ,
s'éfance de, sa place , enjambe deux banquettes , se ,
jette au col d'un jacobin , son confrère, , & en le
serrant de manière à l'étpinYer , mon ami, lui dit-il »
enfin nous en tenqns un r il né n«us échappera pas
cette fois. II falloît entendre le son de sa voix, &
voir Te brillant de ses yeux , on eût dit un loiip affamé
qui Jéch'ire' à beUês. 4en^ un umide-^gj^a^; '
( *39 )
■ " Diiillllilr'i

Du i$ mats. —— Les commis du département de


la marine se sont rendus ce matin en corps chez
M. de Bertrand pour lui exprimer les regrets que leur
cause sa retraite. - •
Cet hommage étoit bien dû à un homme qui perd
sa place par l'effet d'une intrigue , mais qui conserve
l'estime du roi & celle des honnêtes gens. —

Lés dames de la nation des principaux fauxbourgs


sont venues- donner un coup de collier à la consti
tution , en offrant de verser leur sang pour la patrie.
''—— Mention honorable , & saivânt les règles admises
lux honneurs de la séance.

Supplément aux changemtns de noms des rues


de Paris.
Noms actuels. Changement.
Rue d'Enfer. Rue de la Constitution.
Rut Perdue Rue France.
Rue de la Monnaie. . . . Rue des Assignats.
Rue Montmartre Rue des Feuillans.
Rue des Singes Rue des Monarchiens.
Rue chapon Rus Chabot.
Rue Courtaut Vilain. . . Rue de Gouy.
Rue des Jeûneurs Rué d^s François.
Rue des deux Portes. . . Rue Belle & Bonne.
Rue du Sépulcre Rue de la Monarchie.
Rue Charenton. ..... Rue des Députés.
Rue de l'Echelle. .... Rue des Jacobins.

On rie peut plus lire sans horreur la partie litté


raire du Mercure, depuis que la Harpie est charge
( H° )
seul de Ta rédiger. Semblable aux monstres de la fable
de son nom , il salit , il rend dégoûtant tout ce qu'il
touche. On ne peut pas prêcher avec plus d'audace,
l'impiete , l'irréligion , l'athéisme. Malheureux ! il ne
sait pas dans quel abyrae de maux il nous plonge.
Après avoir persuade au peuple qu'il pouvoit indi
viduellement eréreer la souveraineté; après avoir dé
truit toute puissance, toute autorité , toute soumission
aux loix , ou plutôt toutes les loix, il lui restoît au
moins L- frei.i de la religion, le tribunal de sa cons
cience ; il eroyoit a un dieu punisseur & rémunéra
teur, & la Harpie & ses semblables s'efforcent de lui
persuader que tout ce qu'on lui a enseigne jusqu'à ce
jour, n'est qu'un tissu de fables absurdes, & qu'il
peut par conséquent se livrer sans remords Se sans
crainte , à son penchant & à ses passions. Et voilà
où nous a conduit la bienheureuse révolution !

Ii y a quelques jours que l'on trouva affiché dans


tous les carrefours de la ville de Nantes , un placard
jaune , pur lequel les jacoqums irtvitotent les habitans
de cet e vile qui possèdent encore quelque chose,
à le partager de b->n gré avec les indtgens. Une sem
blable affiche n'ayant évidemment d'autre but que
celui d'exciter la populace à commettre de grands
désordres , U garde nationale Nantaise s'est tout de
suite assembler, & a décide à l'unanimité, qu'au
premier mouvement de la part des brigands sans-
culottes aux gages du club , e:le les chargeaient sans
attendre le drapeau rouge , attendu que la municipalité
& les corps administratifs sont accusés d'être un peu
amis & protecteurs des clubistes.

. J-A Jacobin■èioe , poème hèroi-comi-civiqut , par


l'auteur de la Chronique du manège , des Sabbats ja~
( H» )
cobites , Sf de la constitution en Vaudevilles , &c
seconde édition » au bureau des Sabbats jacobins, se
conde partie, petit in-\% avec des gravures à chaque
chant. (
M. Marchant , qui fait des vaudevilles , comme
Zafontaine faisoit des fables , est l'auteur de ce char
mant poëme , dont la première édition a été rapide
ment enlevée. Dire tristement aux hommes leurs
vérités , c'est le moyen de les faire bailler à pure
perte, mais faire rire ceux mêmes que l'on corrige,
c'est un secret qui semble appartenir particulière
ment à M. Marchant. Personne ne manie mieux que
lui l'arme du ridicule. On sait avec quelle grâce ,
avec quelle finesse , avec quel succès il s'en est cons
tamment servi pour combattre l'hydre à cent têtes
du jacobisme.

Dialogue entre Pasqvin & Marforio.


Marforio.
L'innocent Manu.., & l'intact Rob ierre^
Ont mis Gauthier en cause , au criminel , parbleu !
P A S Q_U I N.
A quel sujet ?
Marforio.
« Pour avoir depuis peu ,
En plaisantant , comme c'est sa mariière ,
Inséré qu'il falloit par le fer & le feu ,
Extirper au plutôt toute jacobinière.
Qu'en dis-tu , toi ? tu ris !
Pas qjj i k.
J'en veux rire à l'excès,
QVIS TVLES.lT GRACCHOS DESEDITIONE QVEREIfTEii
t H* }

II est très-vrai , comme l*adit à qui a voulu I*fehfert-


dre , levéridique Condor.., que le roi de Suède Vendit
d'être .emprisonné ; niais nous avons découvert un
supplément à cette nouvelle , c'est qu'il Test dans le
château de Cracovié.

CAiklCAtlJRt NOUVELLE.
Jl en paraîtra incessamment trois, l'une fêprfc-
sentera M. Vauvin.... , entouré des partisans de sa
Wnque au pair ; il les fait jouer au jeu du frEtlT
bonhomme VIT ENCORE. —>*— Il paroît disposé a
recevoir le gage de celui entre les mains de qui l'allu
mette s'éteindra.
La seconde représente le gênerai Moitié , moitié
feuillant 3 moitié jacobin, c'est-à-dire, moitié l'un,
moitié l'autre.
La troisième représente le nouveau ministre I. F.
ayant un IF, (arbre) «n place de tête , de même que
son prédécesseur est représenté avec une tête de
iiNOTÉ ; il monte Sur une échelle pour se méttffe
(ainsi qu'il paroît en avoir envie par son discours k
l'assemblée) à la hauteur de certains personnages qui
n'auront rien à souhaiter de ce côté-là , si la contre-
révolution qu'ils préparent eux-mêmes a lieu.
On voit à côté de lui le général Barbedane (Ernest)
qui l'aide à monter sur I'échelle.
■mi
NOUVEAUTÉ.
Histoire de la vacance du trône impérial, i vol.
in-8'. Che[ Lavillette , rue du Battoir -, n" 8.
Cet ouvrage , très-intéressant par lui-rrême , l'est
encore plus par les circonstances actuelles.

X
(' Hl )
——— 1 1 1——— i

Tous les honnêtes gens savent trè$-bien que quand


le sieur Condor-Mîrabolet fait imprimer dans-
la Chronique scandaleuse de Paris : qu'on est parvenu
à faire assassiner le maire d'Etampes , parce qu'il
était jacobin , & qu'il n'avojt pas voulu se réunir
aux feuillans , —,— cela signifie qu'il n'étoit ni ja
cobin , mfeuillant, mais HONNÊTE HOMME.
* rr-^mmmmmm " il m m.' .
Discours du roi à la garde nationale , le \b,mars
,' 1792..
Messieurs, ma Garde militaire, rassemblée con-
fqrm^melit à la Constitution , commence son service
auprès, de. moi , & Ja garde nationale n'aura plusqu'une
garde d'honneur à fournir; mais je n'ai pas voulu,
que ce changement se fît sans vous témoigner ma
satisfâgion particulière des preuves de zèle & d'atta
chement que vous mîavea. données. En me voyant
«feplus près., vous avez mieux connu mes intentions ,
& mon amour constant pour le bonheur du peuple.:
je vous charge de faire connoître à vos concitoyens
nies vrajs sentimens, & de repousser dans toutes Jes
occasions les bruits injurieux que des méchans répan
dent contre moi &.ma famille , pour exciter l'inquié
tude & troublçr la tranquillité.
La garde nationale Parisienne a constamment donné
les meilleurs exemples par son zèle infatigable pour le .
maintien de la tranquillité publique j. je n'ai qu'à l'en
gager à continuer} & ce serait avec plaisir & confiance
que je marcherois moi-même avec elle pour défendre
& garantir les propriétés de chaque citoyen, & assurer
le respect & l'obéissance qui sont dus aux loix.
-Le;nombre des volontaires pour ma garde d'honneur,
a été réglé de concert avec les chefs de> la garde
nationale. En fixant ce nombre, j'ai voulu diminuer
( «44 )
la fatigue pour les citoyens de Paris ; mais iîs peuvent
être sûrs du plaisir que j'aurai toujours à me voir
entouré d'eux au nombre que leur zèle leur suggérera.
Discours du roi à sa garde militaire , te mêmejour.
Messieurs , en prenant auprès de moi le service de
ma garde ordinaire, j'espère bien voir régner entre
vous & la garde nationale , la plus parfaite union &
la cordialité la plus fraternelle ; & que par votre
condutte vis-à-vis d'elle, vous me servirez à lui
donner , en tout temps , des témoignages de la bien
veillance & de l'afFe&ion particulière que je lui porte.
Vous venez de prêter le serment que la constitution
prescrit» Songez toujours qu'elle doit être le point de
ralliement auprès de moi , & que votre attachement
à la nation & votre respect pour la loi, sontfcs plus
sûrs garans que vous pourrez me donner de votre
dévouement pour mon service.
Ces deux discours finis, des cris répétés de vive 'e
roi se sont fait entendre de toutes parts ; ils partaient
de ce noble enthousiasme qui a toujours marqué d'une
manière si touchante , l'amour des vrais françois pour
leur roi. ' '

M. f^z , professeur de physique , demeure actuelle


ment rue du Four Sai\t- Honoré Nq. 15, &
nonpas , comme nous l'avons imprimé hiery rve S. -Ho
noré. Les personnes qui auroient une salle à lui louer
pour le 24 de ce mois, .jusqu'au g avril, sait dans
la rue de Richelieu , soit dans les environs du théâtre
Italien, voudront bien lui en faire part a l'adresse
ci-dessus.
3gS \ • _» I ■ ■-U!il!.l,-'J—iJ 1. gg »
Pc l'Imprimerie du Journal de la Cour & ée la Ville, .
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N°. 7 »
au cein de la r. Favart , place de la comédie italienne* ■.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv. -L
pour Paris, et de$l. isf.peurleprovince,fr.de.porti
N°. 19. Citoyens assassinés
Lundi 19 Mars. à Tourst
■; ■

J Q URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

TPout faiseur de Journal doit tribut au malin.


tA FONTAIIHI.

. II étoit visible que le zèle fougueux des tribuns


pour le peuple & pour ses franchises, étoit pure gri
mace , "puisqu'ils travailloient à la ruine de la liberté
publique , en excitant continuellement des séditions ,
& tâchant comme ils le rirent souvent, quelquefois
même ouvertement » de se maintenir perpétuellement
dans leur office. Mais la multitude eteit toujours
persuadée , que ces procédas perqieieux , que tous ce»
projets tendoient à son avantage.

•V A R I É T ES.

INous avons vu quantité de personnes Indignées Se


même épouvantées de la seule pioposiiion qu'on a
faite, il y a quelques jours, de passer un savon à 'a-
Chabroud sur les braves assassins d'Avignon ; qu*nÇ
à nous y nous avouons de bonne foi que nous sommes;
presque tentés de nous en réjouir. Qu'importe , eij
effet, qu'en France, où il y a des millions de brip.undy
& de scékrats , on en laisse vivre une cinquantaine
de plus j au lieu qu'un pareil décret provoqué psr les
jacoquins les mcttroi*nt dans un tel jour qu'il n?*,
Tome II. Année 1792. T
auroit peut-être pas un seul habitant de la terre qui
ne les vouât à une exécration bien plus grande que
celle que méritent les assassins d'Avrjjnan; car enfin
ii y a toujours une espèce de courage à commettre
un grand crime, au lieu, que' celui qui le protège
sans danger , y ajoute encore la lâcheté & la bassesse.

Il paroît que certains chevaliers du Portail, de


la Linotte & de l'If , avoient beaucoup p:us besoin
d'argent que te décorations ; car nous savons de
.science certaine, qu'il y a chez un -honnête citoyen,
qui passe sa vie à obliger son prochain, 364 Croix
de Saint-Louis en gage.

Le pouvoir exécuteurd'Arras, a porte l'autre jour


ses très-humbles doléances au département du Pas-
de-Calais , sur ce que l'indulgence des loix nouvelles
lui ayant ôté toutes ses pratiques , i! se voyoit sur le
Soint de mourir de faim; prenez patience mon ami,
ii répondit-on , le temps viendra peut-être meilleur.:
— liSh ! sacred... , prenez patience , ça vous est bien
aisé à dire à vous autres , répliqua l'exécuteur ; mais
au moins lâchez-moi quelques jacoquins, être pendus
un peu plutôt ou un peu plus tard , ça doit leur être
égal , & j'aurai toujours de quoi faire bouillir ma
marmitte.

Nous avons reçu une lettre d'un brave domestique,


qui nous assure de son amour pour le roi & sa fa
mille , & qui nous apporte les mêmes vceux de la part
d'un grand nombre de ses camarades ; nous n'en
pouvons pas dire davantage , mais nous exhortons tous
ces braves gens à persister dans d'aussi bons^ senti-
mens , qui ne tarderont pas à avoir leur récompense.
'"*' Il faut rendre Justiccs;i"ûn grand nombre de dépirték,
& dire qu'ils ont rejette avec horreur le projet de
blanchir les assassins d'Avignon ; mais la proposition
seule en est favorable' âu-x jacoquins, en ce^ qu'elle
prouve à tous les scélérats du royaume, qu'ils ont
de bons amis & de bons proteSt urs dans l'aisembieeL
Si contre toute apparence le décret étoit rendu , lçf
jacoquïnsy trouveroier.t l'avantage d'exposer le foi
à la rage~& aux hurlemens des- sans-culottes ; car
très-assurément il ne le sanâionneroit pas , ou bien
il faudroit...' mais nous serions bien fâchés de lui
mciiquer de respect.
■'-.■ - L- - '~ î "ï t
'■■••■•. . ;
L'homme satis ambiticn.
Six choses sont , que je n'atnbitbrme î
De maître Jean CSenier la férule bouffbtvae j
Bu Chabouquin. Chabouc au sortir d'un tripot,
La bonne fortune dernière ;
Le renom brissottant qu'a brissotté Brissot ;
La douceur de Danton , l'esprit de Roberspierre i
:<_■. Et la. vertu de Palissot.

■' T/dpinion publique change visiblement dans toutes


' fe tlSssi-i de citovri* ; nous venons de recevoir la
confession général d'un cocher , qui , presse par les
remords de sa conscience , nous fait l'aveu d avoir ete
•l'agent des «coquins .dans toutes les insurrections ,
< éditions; pendaisons * pillages de Pans ; tels que
l'affaire de l'hôtel de Castries , celle du Champ-de-
Mars . l'affaire du boulanger , celle du jhéâtre du Vau
deville., des Italiens * &ç;>. niais le «ba nombre de
(M)
coups de bâton qu'il a reçu à cette dernière affaire;
& qui l'ont conduit à l'hôtel-dieu , lui ont fait faire
des reflexions, il a demande en grao à son ancien
maître de le reprendre à son service , qu'il avoit quitté
parce qu'on lui avoit dit qu'il dégradoit sa part de
souveraineté en servant son égal ; il fait un ferme
propos de ne plus retomber dans ses erreurs j & d'être
fi'Jèlc à Dieu , au roi & à son maître , it il signe ,
Robert la pique, ci-devant sans-culottes.,
ALLEZ ET NE PECHEZ PLUS !

Aux rédacteurs. —-J'entends le grec , messieurs ,


je le traduis même assez couramment , [& pour ma
peine , j'ai failli être reçu à l'acaJtoiie d'Angers. Mon
but n'est pas d'en tirer vanité , mais seulement de
donner plus de poids à la dénonciation que j'ai à fair .'
Il s'agit d'un plagiat. Voici ce que je trouve dans
un recueil d'antiquités Laccdémoniennt}S
Menus de billet de logement pour Us troupes de
la république. ( je le rends, mot à mot. ) -
et II nous arrive , ami , ce soir des volontaires ,
» Et de nous obliger voulant saisir le cas, .. • '
» Je vous en adresse un ; mais ne vous gênez guères :
» Logez le ou ne le logez pas ».
Vous voyez, messieurs, de notre cher maire n'a
rien invente en libellant, comme il sait l'ordre dç
Jogero&nt destine pour les volontaires d'Agen :
' « I! nous arrive , ami , ce soir des volontaires ;
» Croyant que c'est vous obliger,
» Je vous adresse un de nos frères :
» Logez le , ou faites le loger.
Voyez la feuille du soir du 15 mars , n°. 166.
{ 149 )

L'aventure arrivée hier au chevalier de Pas. ,


à l'encan des meubles de mademoiselle Li
nous a rappelle ce qui arriva à Voltaire à celui
de madame la marquise DucHATtLET. Il se
trouva , après la mort de cette dame , à la vente qu'on
fît de ses effets, & poussa avec un acharnement qui
fut remarqué, une boite d'or à secret, dans laquelle
il avoit fait mettre son portrait , & dont il avoit fait
cadeau à cette aimable marquise ; à peine l'eût- il en
son pouvoir qu'il l'ouvrit, & qu'à la place de .son
portrait, il y trouva celui de M. de Saint-Lambert.

Aux Rcàacleurs du Journal.


Messieurs , il y a quelques jours q;ie ne trouvant
chez le libraire Gar/i... , où se tient !e bureau d'un
de nos journaux démagogiques , j'apperçus dans un
coin de la chambre , Man... & l'abbé Av.. qui cau-
soient ensemble, te En rendant compte au public , disoit
„ l'und'eux ,de la capture des nouveaux contrefacteurs
„ d'assignats , il nous sera facile de diriger l'article
„ contre la reine ; dans le nombre des détenus, se
„ troTive un prêtre classé auttefois comme surnumé-
„ raire parmi ses aumôniers. Il suffira d'établir comme
„ un fait , que cet homme avoit toute sa confiance ,
„ qu'il ctoit son agent, & ne manœuvroit que par
„ ses ordres , & que les treize millions de faux assi
« gnats qu'on alloit "mettre en circulation dévoient lui
„ être livrés pour consommer tous criminels projets ».
J'ajouterai encore qu'un M. C... F... pendu en
Savoie & couronné au manège , en exhalant dernière
ment la bave des enragés , disoit qu'il considérerait
comme son mortel ennemi , tout homme qui lui en-
vieroit la gloire de plonger un poignard dans le sein
de la reine.
( Mo ) /
Voilà , messieurs, de quoi vous faire frémir. On
ne sait réellement si les diables'Je Milton n'auroient
pas eu honu* d'être associés à de pareils monstres !
Signé, Un de vos abonnés, qui demande que
sa lettre soit insérée dans votre journal.

Nous nous chargeons avec plaisir d'apprendre à


nos lecteurs que le chevalier de Jaaaourt Laïande ,
■n'est nullement parent du Jaucoun connu sous le
nom de Clair de ï.une , ni du Jaucoun , député à '
l'assemblée nationale actuelle.

Des pauvres de plusieurs quartiers de Paris se plai


gnent de ce qu'auiieu de leur distribuer l'argent
destiné à leur soulagement, on l'emploie à faire
construire des piques, & à mener au cabaret des
soldats, séditieux & rebelles* à; leur. pays.
-. v
ê.. Qtparieincnt de la Meuse. Les gros sous clo
ches de deux sous.,- commencent à se répandre aax
frontières; chacun en examine le dessin, la kgeuile,
&c. Les philosophes voient avec admiration le fais
ceau de l'union , les royalistes voient avec chagrin
l'effigie atténuée du ban monarque , symbole de ses
chagrins, les patriotes admirent la pique , les rentiers
& créanciers de l'état disent : Qu'est-ce que c'est que
Ce bonnet qui commeace à verdir ? . . . .
—MBSSaBg&ESBKm

Des soldats de cinq pieds qu'on n'avott jamais


voulu admettre dans les troupes , parce qu'ils sont
moins grands que leurs fusils; des déserteurs , des
hommes chassés & tarés de toutes les manière? 1
affluent dans les régi mens envoyés parles . mutùti-
( 'S' )
pilités qui prodiguent à ce recrutement l'argent dé
la nation. Tout prouve Je désir qu'ont ces apprentii's
guerriers de rolet — aux dangers , car beaucoup sont
d jà partis avec les habits & l'argent qu'ils avaient
reçus.... C'est ainsi qu'ils volent aux frontières.
msasaasEsasss

Impromptv fait le là de ce mois à une laide.]


Air : Non , non , Doris 3 ne pense pas.
r
* N'espère pas , en vérité,
Que jamais ma bouche profère j
Le serment de fidélité
Que tu me force à te faire : • .
Dans les amis de la laideur ,
Vas chercher des amans fidèles ;
Ma foi , ma constanev & mon ccrur ,
Sont pour Louis & pour les belles.
Ai. de Paris s Vaine , garde durai. ■
HEEEBH

M. Sukau va continuer son journal avec une nou


velle activité , & se livrer entièrement à la discussion
des grands intérêts politiques dont il a pris l'enga
gement de rendre compte à ses lecteurs. Son n°. 12
est sous presse , & nous avons le plaisir d'annoncer
à tous les honnêtes gens, que la demi apostasie de
ce transfuge du camp deCoblentz, n'a été que l'erreur
d'un moment. Dégagé des brouillards infidèles dont
une faction perfide avoit cherché à l'envelopper, nous
allons lé voir de nouveau sacrifier sur l'autel qui
reçut ses premiers sermens.
Il est aisé d'expliquer l'aberration de ses principes
politiques. Témoin, & peut-être victime lui-même des
divisions qui ont agité-un instant la cour de Coblentz, un
premier mouvement d'humeur, bien pardonnable sans
( 152 )
doute , a pu lui faire brûler quelques grains d'encens
devant l'idole monaxchicnne ; mais'il est permis «Je
briser l'idole quand on a vu de près les adorateurs.
Voilà précisément ce qui est arrivé à M. Suleau. 11
a payé -un léger tribut aux foiblesses humaines dans
ses deux précedens numéros, mais son n°. 12 va
tout réparer.
Au reste, son ami Camille ne parole pas très -dis
posé à se rencontrer au rendez-vous indiqué. Il disoit,
il y a deux jours : 7e ri ai point encore bit se ma pique ,
mais si jamais je la brise , ce sera peur arbçrer le pa
nache blanc des aristocrates , & non pour me désho
norer en me couvrent de ficharpe indécise des mo-

Carkicatures nouvelles.
Le dégel de la nation. Le milieu du tableau
est occupé par u:i monceau d'immondices pétrifiées
par l'air , sur lequel les sans-culottes ont élève la saine
de la nation & de la liî:até. L'instant qu'on a saisi
est celui où l'air re radoucissant , on voit la statue
fondre insensiblement, elle n'est même déjà plus d'à-
plomb. En vain les sans- culottes soufflent-ils pour
rafraîchir Si empêcher le dégel de la statue , le so!eii
royal par son influence rend leurs efforts inutiles.
Cette catricature dont nous ne donnons pas la des
cription entière ., parce qu'elle stupa- seroit les bornes
de cette feuille , doit être considérée comme une des
plus piquantes de toutes celles qui ont paru depuis la
révolution.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dent le Bureau esc rue Neuve-Saint- Alaic , N". y ,
au cein de le v. Favare , place de la ccmldie italienne.
le prix de l'abonnement est peur un v.cis , de 3 liv.
' pour Paris, et de 3 1. îsjpmrlaprcrincej'r. de pert.
.Mardf 2a Mars. ^\*A '

J O U R N A L ...-. ;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur oc Journal, doit tribut au maiin.
1 LaFontaini.

M. Palis^ot ARISTOCRATE.
Croyez que l'égalité des conditions est una chi
mère ; que si l'on entend rien autre chose par cette
égaliti, sinon que les horrjmes naissent tous de la
même manière, on ne vous dit qu'une vcrite puérile
& grossière ; .que si on prétend que l'intention de la
nature étoit que l'.-galite subsistât parmi les hommes,
démontrez la fausseté d\ce paradoxe par les diffé
rences de subordination que la nature elle-même a
mises dans nos organisations. Dès qu'il y a de la
foiblesse & -de la force, de la finesse & de la stupi
dité, croyez que la chimère de l'égalité tombe. ,
(lEuvrts de M- Pali'^ot , c'ait'. ui-S°. de Liège f
1777 î iomt'\. Discours sur l'histoire à madame 'fa
comtesse de"L* M****', page 22.

VARIÉTÉS.
Il paroît cerfrirt q*rV>n n.- donnera pas l'opéra
à'Adrt-.n , on prétuiv que i.i municipalité dans la
crainte qu'il n'ar ivv d ti nl'ole} l'a tait ?':fir»jr,' 5i
jnçfemnise l'administration de* frais immenses que
l'ctiblissement de ce poënie avoit niceSsîtej, ou pour
mieux dire, les supporte. Personne n'igrfôre qu'on.
Tome il. Année 1791. V
( »54.)*
doit ta privation de ce morceau superbe aux menaces
Jde messieurs les jacoquins à qui tout fait ombrage,
quoique les auteurs se fussent complaisamment prêté
à toutes les suppressions , & à tous les changemens
que ces souverains du jour'avoient exigé. Il est bien
incroyable qu'on préfère de se soumettre aux caprices
d'une seâe malveillante & audacieuse , plutôt que de
se rendre au vœu général , de perdre près de cin
quante mille écus , Si de sevrer les honnêtes gens de
leurs plaisirs pour ne pas déplaire à des factieux. Ces
messieurs avoient , à ce qu'on assure , formé le projet
d'aller au nombre de 400 avec un bonnet de laine
rouge sur. la tête , & uue paire de pistolets dans leur
poche , forcer les spectateurs qui auroient garni la
salle à se retirer après avoir fait crier : Fiveïa nation ,
& chanter ça ira , & dans le cas où ils auroient trouvé
une force imposante, ils avoient juré de mettre le feu
à la salle. Voilà cependant à quelles extrémités con
duit l'esprit de parti, & le danger d'avoir à la tête
d'une administration des affiliés de cette infernale
société. François ! Parisiens \ est-ce qu'il ne coule
dans vos veinesquedu sang de torpille ou de marmotte.

Le lopl & preux général Barba. .ane, en pre


nant le commandement des troupes en garnison à
Aix, & en y faisant venir madame sa femme, ne Pa
fait que pour essayar de réussir à faire deux choses
qui lui ont été impossible jusqu'à ce jour : — l'une
de plaire à sa femme , & l'autre de faire obéir de»
«oldats.

On a eu l'infamie de tirer des fusées & de chantée


|a mort de Malbouroug sous les croisées de l'appar
tement de la reine, le jour qu'elle a reçu la nouvelle
delà m«rt de &éqi>qi.d son auguste frère.
C »5S )

Le révérend évêque Faux... s'étoit offert pour re»


jaouveller sa dénonciation contre M. de T-issart , mais
il 2 été honteusement (.-conduit. Il faut qu'on l'ait
regardé comme un être bien méprisable, puisqu'on
lui a préféré un Briss..., même p»ur être l/instrument
d'une action de scélératesse.

On nous mande de Soiss... que le mardi , 3 mars ,


le très-révérend fromage a, sans aucune information,
ni examen , conféré l'ordre ce la prêtrise à seize sujets
entièrement inconnus dans le pays ; après l'ordination
les nouveaux prêtres se sont rendus au cabaret, Se
s'y sont ennivres de la manière la plus sale, au point
de se rouler dans le ruisseau , au grand scandale des
habitans ; ensuite ils se sont tait donner des chevaux
de poste , & se sont mis a courir à bride abattue le
long du grand chemin , jusqu'à ce que les chevaux
s'étant abattus , ont traînés les cavaliers dans la bout :
quelques jours auparavant le même prélat avoit admis
au séminaire un déserteur , qui fut le lendemain
arrêté comme tel par la gendarmerie nationale.

';-i
yXaa> nouvelle tontine établie à Paris - sous ie' nom-
de Banque ou de Caisse de Bienfaisance , acquiert tous
les jours de la faveur; comme le dernier vivant doit
hériter ( comme on sait ) de touî les mïmbres de sa
classe , c'est le veritabie moyen de faire désirer aux
bons Parisiens une petite peste , une petite guerre ou
une petite famine, ou même une quatrième sceur , qui
réunit à elle seule les qualités Ù les moyens de ses
trois aînées ; c'est ce qui fait que les jacobins qui
connoissent toutes ses propri :tés , & qui comptent s'en
servir au besoin, sont-ils très-empressésà faire nombre
parmi les souscripteurs. ; ;■-. -
* F.tèrî n'est plus vriî ,• rne^sV urt , qtiè'ce que vous
annoncez dajis vojre 'nn'nYrrd vde v«Hdhi<;i ', des 'm-*'.
tfiguts de m'ida'ne' -ir'-Srit;;.. ;-t.an plan' est dé tare-
rfeverrr •son père att- fnliiitc?r.\ & dJ rpi.-tcè'rà'VtèB?
ée1! affaires , ce cruel'ësn'emi d.: ia fVincd.-Sfrti^'îiiseft1
esc forme de MM. Je f>fhrS.... ; Miiiks'lr'MtoifliïS
■Alex Btauhar.i,J^iL^fi.ni... & uiv. certaine ma-
dainc- Dutc. Les ho'met'-s gc;,s c-perent que tnus
ces grands projets; n'«^u..Bïin>ht;qiré,.ttri'Bcpas jus
tement mérite par .leur au:eurv .. ■ '■ ;.aau.v. • .
' " ■ ' '-''»<? "i '-'- i"i : •; tiîOA» '"•- ■ .1
!' ——■
*•••»• ; • .•./:■iiniWW,'.
; :- -,g'j;.~(«—• ..,(.., jniin.
* ... "i
Plusieurs lettre? arnionéVnf que les cavafers' du.
régiment Dauphin ont cha^é les officîers consti--
tutronneis, dont" on te avoit entachés^- iy-uc\ : V
> _;-'•" ' •■ »•'■ j .-a-.- j 'i • , .... ; - .-.ut i

Nous faisons aux bons Parisiens nos sincères com-


plirn.ens, sur la marathe dont ils ont compose un des
tribunaux les plus importans ; ils y ont placé un nommé'
Hu...., qui vient tout fraîchement d'être condamné,'
comme calomniateur, a une "petite amende de six mille'
livrés; le nommé "ftrrr.1.3 qui a été plusieurs fois mis
à Bicêtre ; le sieur I$au— , ennemi des rois,, Sx.
&c. &c Le ho aune Oss... , personnage chassé du
Corps des notaires. Les sieurs Serg.. & Rcn... liouc...
personnages ^tarjs s'il en fût jamais ; il ne. manque à;
cette riche nomenclature , que le sieur F&b.. d'Eg'atu..
M- -v^u ' . ; ,/■<■■ ■ • ;•.':"- 1

' N«us- recevons des' lettres de plusieurs habitans de:


Saint-Quentin . qui se plaignent de ce qu'en rendant
Compte d'un bai qu'on y a donné il y a quelque temps ,
rloris avons dit qu'il avoit. été troublé par des jaco
bins ; on nous assure que le faic n'est PaiNT EXACT, ^
( '57 )
& que le bal s'est passé tiès-gaiernent .& très-tran-
qui i. meut} nous ne pouvons que féliciter MM. de
S.vrit-v^ueiiti.i du peu d'iiifluence des jacobins dans
leur ville ; il n'y en a peut- être pas .une autre en
Fiance où l'on eût pu_, comme chez eux, boire im
punément à la santé du roi <?c de sa fannie , li témoi-(
gjfer hautement son amour pour les loix , le bon ordre
& la monarchie.

. ■
' Dé tous côtés , Si encore aujourd'hui de la ville de
Limoges , nous recevons des lettres ;où l'on nous
mande : — Les jacobins sont -ici- en -très- petit nombre,
(les unes disent oo, les autres 80 , ioo, 200, plus
ou moins) & les honnêtes gens , quoique dans un
nombre infiniment supérieur, ont cependant !a bonté*
de se laisser vexer, outrager, & quelquefois assassiner
par eux ; i! ne leur manque cependant que de vouloir,
& ils ne veulent-pas.; Voilà ce que quantité de
lettres nous apprennent ; notre réponse est , que quand
onconnoit son mal, & qu'on a le remède sous sa main,
on n'est 'nullement à plaindre si on ne veut pas l'em
ployer.

Çeajjouts derniers les crieurs des rues annonçoient


à grands cris, l'emprisonnement du roi d'Espagne;
hier ils deoitoient la captivité du rçi de Suède ; mais
tous ces petits moyens de jacobins sont uses & re
battus , il n'y a , ni n'y aura dan* l'univers d'autre roi
prisonnier, eue le roi de France.
■ewwrwn»

Plusieurs lettres authentiques que nous recevons du


Gévaudan , démentent formellement les comptes que
]'assembk-e se fait rendre de l'état des choses dans
le pays. Les honnêtes gens de la ville de Mende ont
( 15»)
eu l'incivisme de ne pas vouloir se laisser égorger
par trois compagnies d'infanterie, à la tête desquelles
marchoit un vicaire constitutionnel & une bande de
jacobins , s'excitant mutuellement au carnage ; ils
blessèrent plusieurs personnes , te en poursuivirent
d'autres le sabré à la main , jusqu'à ce que les corps
administratifs, ayant requis la force publique, la garde
nationale, toute composée de gens honnêtes , chargea
vigoureusement ces scélérats» en tua ou blessa cinq,
& mit le reste en fuite ; on exigea que ce détachement
fit chassé de la ville de Mende, 6i il n'a été reçu
dans celle de Langogne qu'à condition qu'il metiroiC
honteusement bas les armes.

f~£xs af Horace qu'on a trouvés colis à la pont d'un


certain manège.
Audax omnia perpeti
Gens legifer ruit per vetitum nefas.

M. Bosfuillon , juge de paix ,' informé qu'il se fa-


briquoit de taux assignats à Passy, à Chaillot & à
Vaugirard , s'est rendu dans ces difFerens endroits ,
y en a saisi pour quinze millions, ainsi que les pa
piers , timbres , planches , &c. , qui alloient servir à
augmenter li masse de nos volages richesses.

Tournai, le 16 mars 1792. —— Il paroît d'après


les dernières lettres de Vienne que l'empereur a été
empoisonne le 28 février ; une heure après son diner
il a ressenti des douleurs vioientes au côté , puis au
ventre; le premier ma*rs M. Je Kàunit[ h l'archiduc
François étoient dans la chambre de sa majesté ;
pendant les dernière* angoisses l'archiduc s'absenta:

X
( »59 ) v
un moment , & l'empereur expira ; plusieurs heure»
après sa mort son ventre gonfla au point de s'entr'ou-
vrir , ses cuisses & ses jambes s'enflèrent, & se cou
vrirent de taches. M. de Kaunit^ joignit le jeune
prince pour prendre les ordres de sa majesté au sujet
de la marche des troupes , l'archiduc lui répondit
qu'il désiroit que les troupes lissent, non pas quatre
lieues , mais dix par jour si elles le pouvoient.

On assure que la brûlure d'une des nichées des


faux assignats qu'on a découverte à Passv , se fera
publiquement jeudi à midi sur la place des Victoire?.
' La municipalité a cru devoir donner une pu
blicité authentique à cette opération pour détourner
l'effet qui pouvoit résulter de celui qu'a fait sur l'es*
prit public une adresse aux citoyens , affichée avant-
hier, par laquelle on leur explique l'emploi qu'ott
A fait de l'énorme quantité de faux assignats saisis
jusqu'à ce moment.

La carricature que nous avons annoncé hier,


intitulé : Le dégel de la nation, ainsi que celles ci-
après , se trouvent au Palais-Royal chez tous k»
marchands d'estampes.
Première carricature.
Le crible de la révolution. Le temps tient
un grible , dans lequel on a mis pêle-mêle une quan
tité de jacobins & d'honnêtes gens ; tous les jacobins
pissent à travers le crible , tandis que les honnêtes
gens restent au-dessus ; parmi ceux qui ont passé ,
on reconnoit le duc d'Or...... Chabeuct Fauxehef ,
Bnss.. , itc. Sic.
[Deuxième carriçaturt.
Un mal auttu , dont la figure est en ne peut plus
^rîa^naley âît en se rengorgeant d'une manière tout-
'a -fait comique , j'y vais aux jacobins \ en face on
voit un vieillard décharné , couvert d'une immense
perruque, affublé d'une épëe dont il parbîc fort em
barrasse ; il dit en toussant': onm' attends aux j'euillans.

Les jacobins Se les fcuillans on si fort tiraillé lé


patriotisme , qu'ils l'ont excède au point qu'il fût
forcé, hier, de. prendre son bonnet de nuit pour aller
aller se coucher ; nous l'avons vu passer dans cé'tfriste
mais risibk- costumer

Un jacobin de province , poëte & bel esprit ,


venu à Paris pour les affaires de l'antre -, disoit l'autre
jour qu'il avoit été dans le -ravissement en assistant à
•une des séances de l'assemblée, & qu'il s'étoit cru
•transporte dans ces heureux temps , célébrés par
Esope , par Phèdre , & par le divin LaJtbntaine..

.Boileau disoit au célèbre architecte Perrault,


lorsqu'il voulut se mêler de poésie : soyez plutôt
maçon, si c'tst votre métier. Grands législa
teurs! K bon entendeur salut.

Sous Jq règne de l'empereur Commode , tout s'ap-


peloit commodiïn , de même qu'aujourd'hui tout
s'appele national. -Les formes de la tyrannie
«ii tout temps, en tout lieu , .ont toujours été les même?.

De rirttpT-imièîfèdu-Journal de la Cour & de la Ville»


dont le Bureau est ru* Neuve-Saint-Marc y fi/". 7-S
eu coin de la r. Fcvart , place de la ccirJdie italienne.
J&psixdc l'afro/!fcfl:cnt cstj>our un trois , de.^jiv.
four Vans, et de%l. \$f.peurlaprovince,fr.de pett.
jnr*r>ék rostillon assassiné
Mercredi n Mars. K**M SUr lafrontiin-

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


I. A FoNTAlN».

Extrait de la bibliothèque des romans , tome de


décembre 1788, page 306, article tiré d'un roman
anglois , intitulé : Le Ficaire de ZT'aktjield.
« Je suis donc, m'écriai-je, & je veux mourir
pour la monarchie. S'il y a quelque chose de sacr»
parmi les hommes , c'est le souverain , & toute
diminution de son pouvoir en paix ou en guerre,
est une infraction des libertés réelles de ses sujets :
ces grands mots de liberté & de patriotisme n'ont
déjà que trop retenti dans cet état ; j'espère que
les vrais enfans de la liberté s'opposeront à ce
qu'ils aillent plus loin encore : j'en ai connu
plusieurs de ses intrcpidys champions de la liberté
& je ne m'en rappelle pas un *eul , qui , dans le
fond de son cœur Ôi dans sa maison, n'ait été un
vrai tyran. „

VARIÉTÉS.

Nous nous empressons de rassurer les patriotes sur


le manque de monnoie nationale où ils craignent de
se trouver ; car malgré la hausse extraordinaire dans
le prix des chiffons , la fabrique va toujours son train ,
le tous les porteurs des rames de papier rou^e ,
Tome II. Année 1797. . - X

r
( *o
bîéùs , blanc , jaune , &c. n'ont pas discontinué une
minute depuis sept nîajs d^cn porter deiofrez le tein
turier chez le directeur <ie la Maison de Secours.
—— S'il ne circule pas dans ce moment-ci pour cinq
ou six milliards de;cette monnaie, ce n'est; la faute
ni de ce directeur ', ni de son moulin à papier , ni
celle de son teinturier , mais celle du temps. •

. Oh a soutenu la semaine dernière dans l'assemblée


une thèse d'-uiie espèce toute nouvelle : on y discutoit
l'affaire des assassins -d' Avignon, -& M. Isn... s'est
Jevé,, & a dit : Messieurs, lorsque les patriotes ont
tué '& entassé dans une glacière un assez grand nom
bre de personnes , la ville d'Avignon ne yivoit pas
encore soas les loix de notre admirable constitution:
or, je soutiens que tout peuplequi ne jouit pas de ce
bonheur i neffable , doit être Regarde comme une horde
de sauvages habitans dans les bois, & en qui les
bonnes actions ou les grands crimes sont absolument
indiflerens ;' ainsi je soutiens que les patriotes d'Avi
gnon ont été simplement égarés , &je conclus» ce
qu'on les chabroutise pleinement ; cette morale n'a
pas été goûtée par toute l'assemblée, maisellea été
fortement applaudie par les tribunes , dont plusieurs
membres y ont retrouvé leurs principes & même leur
salut; au reste, il résulte de l'opinion de M. Isa...:,
que tous les pendus & les roués depuis le commen
cement du monde , sont autant de victimes innocentes
du pouvoir arbitraire ; tandis que par une assez grande
singularité , de tous les assassinats , incendies , rava
ges qui se commettent en France depuis trois ans,
& qui sont enfin devenus des crimes, puisque la cons
titution les défend , il n'y en a cependant pas un
seul de punis.
-«MKW li

Nous réclamons l'indulgence de M; le chevalier


de Kollcndammir , officier actuellement à Luxenv
' ( i£j )
bourg , & nous lui avouerons naturellement que nous
avions égaré la lettre pleine d'énergie , par laquelle/
il nous assure de la bonne disposition de toutes' les
armées allemandes pour les jacoquiixs ; pour reparer
notre inadvertance autant qu'il est e\i nous , nousj
assurons à M. de Roltendammer que le caquet des
rodomonts dont il nous parle , baissera de bien des
crans, quand ils se verront livrés à eux-mêmes ,.&
quand bien des honnêtes geris qu'ils ont engagé da"ns
leur- querelle, s'appercevront qu'au lieu de. soutenir
la cause de la patrie , ils ne soutiennent que celle dgs
jacoquins.

Le défunt ministre Linotte , renonçant à mourir


sur son pied d'tSTAL T vient de déclarer qu'if vouloit-
répandre jusqu'à la dernière goutte de son sang sous,
'le général Moitié fcaiilant Moitié jacobin.

Nous désirerions que nos infatigables dessinateurs


voulussent nous composer une estampe représentant
un citoyen véritablement estimable. M. Chas sous
la figure d'Hercule , écrasant des reptiles & autres
monstres de toute sorte de figures ; & achevant un
treizième travail, tout aussi utile , tnut aussi dange
reux , & tout aussi honorable que les douze du dieu
de la fable. . . . -\

Hier , un homme entendant des dames de la halle


du faubourg Saint-Germain , dire que c'étoit la rein*
qui faisoit fabriquer les faux assignats , voulut leur
faire entendre qu'elles étoient ivres ou folles ; mais
elles sejettèrent sur lui, & sans du, secours qui arriva,
elles l'auroient pendu , comme étant , disoient-elles,.
vendu à liste civile. Il est bien aisé de reconnaître
f 16+ )
dans lés grands mots que prononce à présent la mul
titude , & qui ne s'apprennent point à la halle , com
bien les jacobins répandent par-tout d'instructions ,
& combien d'horribles sottises il font commettre à
ce malheureux peuple.

Élan d'un vrai patriote (i).


Impromptu à la reine > en la voyant passer au milieu
de sa cour , le 15 mars 1792.
Ô reine , je t'ai vu belle dans ton aurore ,
Ta bonté , tes vertus relevoient tes attraits ,
Et tu comptois tes jours par tes heureux bienfaits :
Aujourd'hui le malheur te rend plus belle encore :
Tu sais plaindre l'erreur d'où naissent les forfaits ,
Et ton ame jouit d'un calme qui l'honore.
Viens te montrer au peuple.... Il est encor François...
Fais briller à ses yeux l'éclat qui t'environne ;
Il te rendra bientôt son amour & tén trône.
Il suffit de te voir pour t'aimer à jamais.
Par darne Argus.

Chacun a son opinion & voici la nôtre ; nous


pensons que messieurs les émigrans ont fort bien fait
d'aller1 en Allemagne ; mais il nous semble que les
saisons y sont incertaines , le climat froid , sujet à des
brouillards, & ade grandes variétés dans l'atmosphère ;
tout cela n'est guère favorable à des gens qui cherchent

( 1 ) Mot peu usité dans sa véritable signification :


il est pris ici dans ce sens :
Qui sait aimer son roi , sait servir sa patrie.
v ( «65 )
à se rétablir : il nous semble qu'à leur place nous
aurions préféré de passer l'hiver en Provence ; c'est
un beau ciel , un climat sain , un sol bien disposé ,
& qui porte d'excellens fruits : il y a sur-tout la ville
d'Arles qui nous auroit plû de préférence ; c'est une
ville tournée à un aspect très-favorable , ils auraient
pu y être fort utiles , en aidant les habitans à chasser
des bandes de voleurs qui infestent quelquefois le
pays : la nation par reconnoissance, eût peut-être con
senti à ne pas leur prendre leur bien; enfin, soit raison,
soit caprice , c'eût été Arles , la ville d'Arles à qui
nous eussions donné la préférence.

Avis aux habitués des arcades.


Un ci-devant disciple du séraphique Saint-François
d'Assise, préférant à l'humilité du froc, la dignité
d'arbitre de la destinée de tous les souverains de
l'Europe ; offensé d'avoir été piqué par l'une des
guêpes du Palais - Royal , &-ne sachant à qui s'en
prendre, a résolu de les punir toutes. En conséquence,
après s'êtrebien trémousse , il se trouve pourvu d'une
petite démangeaison électrique qui vient d'ajouter à
-ses connoissances déjà acquises, celle du mouvement
perpétuel. On prévient les houris dé ce lieu de délices,
de se tenir en garde contre le mesmerisme de ce
nouveau Mahomet , qui se propose de k-s aborder
sans gants ; on leur conseille de ne le toucher qu'avec
des mitaines.

M. E. J. Cajfe réclame avec indignation contre


un article inséré dans le N°. 18 du Modérateur,
où on lui impute gratuitement le propos le plus atroce
qui puisse souiller la bouche d'un homme hon iéte.
11 a effectivement été condamné à mort par le %^mx.
de Chambéry ; mais il ajouté qu'il s'honore à ses

r-
( »66 |
propres yeux & à ceux de tous les honnêtes gens" ,
des prétextés ddieux qui ont motivé cet absurde
jugement.

Les jacoquins ont envoyé à l'assemblée une dépu-


tation pour la prier de faire emplette de bonnets
rouges. Le président a répondu aux envoyés que
cette dépense seroit inutile , la nation étant à la
veille d'en porter de verds.

La nation est une gouge ,


Un sot fanatisme la perd.
Elle arbore le bonnet rouge ,
En attendant le bonnet verd.

Je viens dé lire sur une affiche les noms de jurés


& leur âge. Carra est du nombre , mais l'article de
l'âge est en blanc , & c'est le seul.
Carra n'ayant pas communiqué son acte de baptême,
auroit-il à se plaindre de l'inexactitude des registres
nosocemes ; ou bien ce rusé jef. auroit-il craint le
calcul malin du greffe criminel de Mâcon ? A bon
ehtendeur salut.
Nota. Que dans ce temps on condamnait encore
les voleurs par effraction à la question extraordinaire ,
&que le bourreau étoit le fonctionnaire public.
ES2SHBEJË

Sur le décret du 19 mars 1 792. Affaire d'Avignon.


Veillai-je ou non ? Seroit-ce un songe ?
Ce n'est que trop réalité ;
Par un décret x œuvre d'iniquité ,
( >6? )
Le sanhédrin passe l'éponge
Sur les plus horribles forfaits , . .,
Et les brigands Avignonois, ■ ; : <t •;>
Que le glaive de la justice
Allait frapper , sont soustraits au supplice ..,
A quel excès d'abaissement ;.,:.«..-.•.'
Sommes-nous donc venus : voir à chaque moment
L'homme vertueux qu'on opprime ,
Par un contraste révoltant ,
Légitimer , récompenser le crime ,
Est-il un plus affreux tourment ?
Allez : volt[ , recommences vos courses ,
Assassins, & coupeurs de bourse, ' ':
Massacrez ,' pillez librement, ' ' .'-'■;''
Sans redouter le châtiment. \ _
Lorsqu'on égorge au nom de la patrie .
On est certain de l'amnistie ;
Trop néanmoins ne comptez pas
Désormais sur cette ressource ,
Pour vous sauver d'un mauvais pas ,
Vous n'aurez pas toujours la Source.
Tout le monde sait que ce qui a déterminé le
décret d'amnistie, c'est que MM. Cam... , Boui....
& autres membres de l'assemblée constituante étoient
complices de Jourdan , &c. C'est un M. la Source
qui a le plus influé pour le faire rendre.

M. Hoffmann a. fait une bien plus belle résistance


que M. de Piis dans la défense de son ouvrage, &
il n'a peut-être succombé que par la foiblesse de ce
dernier x qui a servi à encourager leurs ennemis
( i68)
communs ; quelqu'un auroit du chanter à M. de Piis
ce vers d'une hymne du temps , auge piisjustitiam 3
ce qui veut dire, M. Piis aidez un peu à la justice
à faire son devoir , engagez-Ià à ne rien craindre , &
à réprimer & punir les séditieux & les jacobins en
quelque nombre qu'ils soient ; dites-lui enfin la
paraphrase ne finiroit jamais ; mais dites-lui sur-tout
que nous voilà bientôt dans la sainte semaine, ic
qu'on ne tardera pas à chanter l'hymne entière qui
commence par ces mots :
Ftxilla régis prodeunt.

B R O C H URE S NOUVELLES.
La table d'hôte à Provins , pu la croisée des
diligences , dialogue politicç>Ttragi-comique , par
l'auteur du dîner du grenadier h. Brest; au Pslais-
Royal * cke^SEfrxEriLLE ', Horaire. '
De l'état des finances au premier janvier
J792 , & des causes principales de leur délabrement,
par M. Jean- louis Btrnigaud de Grange, pour faire
suite à l'état des finances , au premier octobre 179 1.
A Paris , che^ ÏEriGivEUR , libraire , dans le vesti
bule de l'assemblée nationale , du coté du manège.

Prix de l'argent.
Hier, pour 145 liv. en assignats, on avoit ioû liv.
en argent.
Pour 39 livres en assignats , on avoit un louis d'or.
,,, ij. .,.,,.,! ... 111^ i.,. ..u..! ■■ i.,..i... 11 u. 1 m ij

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N". 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 lh\
four Paris, et de$l. 1 ^f.peur la province,fr. dt pore.
Nc 21.
Pillage & massacre
che[ le directeur du
Jeudi 22 Mars.1 aides a Ferncml.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


I A FoNTAlMt.

Amnistie accordée aux brigands d'Avignon.


Du nord & du midi , du couchant , de l'aurore
Les peuples égares nous vouloient accabler ;
Ce concert étonnant dût nous faire trembler.
Malgré le zèle ardent, qui , tous crois les d/vore
Nos généraux, par-tout-, ne pouvoient pas voler : '
Il nous en falloit un encore ;
On l'accorde à nos vceux. A l'abri des revers
Sous nos quatre héros , enfans de la victoire
Marchons ; suivre leurs pas, c'en courir à là gloire.
Des quatre coins de l'unive s , " "
Ojie vingt tyrans unis fondent sur cet empire :
O Jourdan , la terreur que ton nom seul inspire
Même sans te montrer, les glacera d'effroi , '
Par Brifsot éclaires , sortant d'un long d.lire' '
Les peuples rougiront d'être esclaves d'un roi ;
De nos nouvelles moeurs l'appât qui les atthe
Les enchaînera tous à notre sainte loi.

- VARIÉTÉS.
-L'E nouvelles intrigues ministérielles se préparent.
Madame de Sta ne paroît pas déconcertée du
dernier échec qu'elle vient de recevoir; le boudoir
Tome II. Année 1792. Y
( 17»-)
diplomatique de l'adroite ambassadrice regorge dans
ce moment, de dépêches & de correspondances. C'est
Te seigneur de Copet qui est S'ame invisible du grand
projet qui se médite. On vïut mettre le pied sur la
gorge au pouvoir exécutif, pour le forcer de capituler
avec l'ambition des chefs de l'entreprise. La Linotte
mène l'intrigue, la Caritat &c Clavièies en sont les
deux arcs-boutans , & le petjt de Grave est le Sade
de cet honnête tripot. Jugez si madame l'ambassa
drice est occupée , dans une crise aussi délicate. On
craint que la tête ne lui en tourne. Elle disoit der
nièrement avec une naïveté vraiment précieuse , à la
Châtre Jaucoun : « Que dites-vous du rôle que je joue.
„ Ne vaut- il pas bien celui que jcuoity au temps de
*> la fronde, la duchesse de LongUiVille I»
—■MMBffl»»»—-
Les honnêtes gens qui fréquentent les tuileries sont
prévenus que lundi dernier un bonnet rouge a été
arrêté , volant un porte-feuille.

Le jongleur Genevois qui est tombé en syncope,


apprenant la disgrâce du ministre Linotte , ne se tient
cependant pas encore pour battu. Du fond de sa re
traite , il intrigue pour achever de bouleverser la
France. II ne néglige aucun ressort pour essayer de
ramener à lui l'opinion publique , & nous sarons de
très- bonne part qu'il va faire paroître un nouveau traité
dogmatique sur les finances. Pour accélérer la publi
cation de cet ouvrage , dont ses émissaires "parlent
déjà comme d'une panacée universelle , il en fait faire
deux éditions à-la-fois, une à Lausanne, & l'autre
* faris.chez M. ïankiuke'.
..^■jù.-i.:;.^;;-n0Bl
Il est très-certain que plusieurs gentilshommes déjà
partis pour Coblentz , ont rebroussé tout d'un coup»
~
( i7i )
■& pris la route d'Arles , Mende , Carpentras & Avi
gnon. Ce qui les a éleftrises à ce -point , c'est la devise
■sublime choisie par les Arlésiens ; c'est aussi le der
nier décret qui lave les monstres d'Avignon. Ce décret,
plus impolitique encore qu'il' n'est atroce, va sans
doute achever de mettre le 'feu dans toutes nos pro
vinces méridionales. Au resta , il est très-certain ,
comme on l'A déjà observé , que nos braves émigrés
restent trop lon^-temps'en panne ; l'inaction les dé
vore : en se déployant-, -i)s triplcroient , ils décu-
pleroient bientôt leur force. A Coblentz ils deviennent
inutiles parce qu'ils s'isolent ; mais à Arles , mais à
Mende, mais à Carpentras, mais à Avignon !
—paga——

Réponse des Rédacteurs


A certaines tkmajidcs & propositions qui leur ont
été faites , 8" qui doivent leur servir de justification
sur ce qu'ils n'ont pas fait insérer des articles de
modération , dont le genre n'est pas dans leurs prin
cipes.
Hors du club de Coelentz , point de salut
pour les FRANCS ROYALISTES.
Hors -du club des Jacobins, point de salut
pour les CONSTITUTIONELS.
nOSSBMMi

Nous avions annoncé que M. de Lessa.. n'avoit


point quitté le ministère, & que nous le reverrions
un jour à la, tête de son département, nous nous
étions trompés : à la vérité, il n'a pas donné sa dé-,
mission , mais i! a été remplacé ; nous ne devions
pas nous y attendre ; sa place a été saisie par M. du
Mour....} à qui on va, dit-on, donner la grande
Croix de Saint-Louis, dans l'espérance que son poids.
Si son volume l'engageront à en faire plus de cas
qui de ia petite , qu'il a , dit-on , jette par terre , St
ijulée aux pieds. 7
( »7* )

Seine héroï-comique.
Calfeutré sous trois paravents ,
Et bourrelé par un clystère,
Arnolphe dont le baptistère
Date de soixante & dix ans ,
Gissoit au sein d'une bergère ; :
( Non la bergerette des champs. )
Près cet avaleur d'apozême ,
A l'oeil creux , à la face blême ,
Arrive un certain rodomont ,
Vrai croquant à mine civique ,
Brandissant une longue pique ,
Qu'il offre à notre moribond.
Lors le podagre furibond ,
L'empoignant d'une main ttique 3
Et tranchant du sacrogorgon :
— Que César & toute sa clique
Ose passer le rubicon.
Voici , dit ce vieil as de pique ,
De quoi le mettre à la raison.

Le journal de madame de Bcaumont ( 1 ) ressemble


à ces petits jeux de société dans lesquels chacun donne
des gages , qu'on retrouve à la fin du jeu dans le giron
d ' la maîtresse de la maison : il ne manque à la com
paraison . que d'embrasser la dépositaire , comme ça
se pratique ordinairement au jçu du gage touché.

( 1 ) Le Re viseur universel ou Journal des journaux ,


pour lequel on s'abonne rue de Eièvre.
( »73 )

, r
Boutade patriotique.
A la fin , c'est trep de travers,
Laissez, laissez moi fuir au bout de l'univers.
A nos chers émigrans il faut que je me joigne.
Dans mon pays , que vois-je ? un monde de pervers ,
Et la France en délire a besoin qu'on la soigne.
Le clergé va Chabouquisant ,
Périgourdant , Fauchétisant j
Thémis brissotte ; aussi, l'estime s'en éloigne.
Les devoirs vont Sillérisant.... ——
Est-ce tout ? Mars s'engrave ; & Minerve Théroigne.

Des personnes qui , selon nous , calculent mieux


que ceux qui font faire à grands frais des grosses
brockuns pour éclairer le peuple , qui ne les lapas ,
ont imagine un moyen qui réussira mieux, & qui
peut-être lui auroit fait ouvrir les yeux il y a long
temps , si on l'avoit employé : c'est de faire placarder
tous les jours & à tous les coins des rues des carri-
catures de circonstance, pour tourner en tidicule ce
qui doit l'être, c'est-à-dire , tout ce qu'en a fait
depuis trois ans.

Problèmes proposés à résoudre au grand Condorcet ,


par un Sceptichn.
Qu'est-ce que la liberté ? Exifte-t-elle , & peut-
elle exister, ailleurs qu'en pays d'hommes sauvages
& isolés entr'eux ? Cette liberté tant vantée , ne res-
Sevnbleroit-elle pas à la dent d'or, dont les savans
^voient tant parlé , & qui se trouva être imaginaire ?
( i74 )
L'orateur ou l'écrivain oui certifie la possibilité de
l'existence de la liberté dans un état policé, est-ît
autre qu'un sot ou un charlatan ? Est-ce une mépri
sable ineptie ou une incontestable vérité qu'a pro
férée le philosophe de Genève , lorsqu'il a dit dans
son Contrai Social : Que la liberté de l'Anglais se
bornoit à celle de se nommer tels & tels représentons ;
Tiiais, que du moment qu'il les avaient élus , il avoit
des maures. Est-ce encore une ineptie, ou une
vérité qu'a proférée Jean-Jacques , lorsqu'il dit dans
le même ouvrage, l'un des oracles de notre consti
tution, que la démocratie , c'at-è-dire l'autorité dans
les mains du peuple ', est un être, de raison, puisqu'il
serait absurde d'admettre l'existence d'un troupeau , .
oà ce serofent les brebis > qui conduit oient le berger.
Le lumineux académicien M. Caiitat de Condorcet ,
est sommé de résoudre ces questions. Erit mihi
inagiws Apollo. . .. -

Cette cascade de ministres qui se culbutent les uns


sur les autres , peut amuser un moment , mais elle
finit par indigner. Nul d'eux n'a depioyé un grand
cari£lèïe, tous se sont courbés lâchement devant les
idoles du jour & les ont ad aie avec bassesse. Peur,
foibksse , incapacité; voilà le cercle dans lequel ils
se sont roulés avec persévérance. Ils se mettent a
terre, il" est tout simple qu'ils soient battus ; si l'as
semblée-reine les foule aux pied-, , c'est qu'elle les
voit à res genoux. Les factieux ne sont forts que de
notre foiblesse., Richelieu les eût d^jà pulvcris^s.
Que j'aime ce Louis XIV qui entra dans son parle
ment un fouet à la vmain , & le rendit docile tout-
d'un-couf. Que j'aime encore ce Charles XII qui fit
.trembler le sénat de: Suède, en le menaçant de lui
envoyer sa. botte, pour le mettre à la raison. Nous
donnons ce petit article à méditer à Louis XVI, &,
nous prenons la liberté de lui demander ce qu'il a
( i75 )
gagné depuis deux ou trois ans à faire !e monarchien,
& a flotter entre les deux partis extrêmes. On peti
«l'énergie l'auroit sauve, aujourd'hui le voilà dans
l'abîme. Mais peut-être seroit-il temps encore !

Dialogue au sujet dz Fhorrible décret concernant les


monstres d'Avignon , serti du manège aujourd'hui
19 mars.
Talli... jacobite.
A nos légis'ateurs, pour prix de leurs travaux,
La France élèvera de superbes tombeaux !
Dupr.. économiste.
Mais, à leurs cendres isolées,
Pourra -t-on consacrer deux mille mausolées ,
Et tous ces monumens pourroient-ils être égaux ?
De l'égalité les apôtres ,
Tous distingués les uns comme les autres y
Doivent ,
Timothée - antiphilos.
Le même jour, traverser l'Achéron.
Gustave & Frédéric , François h Catherine ,
Vont , en les y plongeant , éterniser leur nom ;
Et le tombeau commun que Thémis leur destine,
Est la glacière d'Avignon.
Far une fugitive du Cotntat.

M. Beaumarchais fait jouer actuellement sur son


théâtre du Marais , Robert chef des brigands , ou
l'école du brigandage. Il ne pouvoit mieux prendre
son temps, aussi cette pièce artire-t-elle un concours
prodigieux d'amateurs , ce théâtre en regorge toutes
les fois qu'on la donne. C'est un plaisir de voir comme
( i76 )
ces messieurs s'entendent entr'eux. Mais ceux qui
sont en scène ne sorit que des écoliers au prix de
ceux qui remplissent la salle. Il n'est 'pas un jacobin
qui ne verse des larmes de joie , en voyant avec quelle
frénésie on y applaudit aux allusions les plus atroces.
Au, reste, il est constant que cette pièce qui n'est
qu'une apologie perpétuelle du brigandage a été
«lonnée par ordre. C'est un des moyens qui ont été
employés pour préparer à l'infâme amnistie qui vient
d'être décrétée en, faveur des brigands d'Avignon.

Les bonnets rouges , cette superfiction du club des


jacobins , viennent d'être étouffes dans leur naissance.
Il étoit temps , ce .n'étoit que pour exercer un de^-
po?isme plus tyrannique, que ces messieurs se pa-
roient du symbole <;e la liberté. Déjà ils faisoient
li police de? spectacles ; ils se répandoient dans toutes
lss salles , faisoient recommencer les pièces , insul-
toient tous les honnêtes gens , faisoient jouer ça-iret
en beuglant à l'unisson , & gardoient leur bonnet , en
forçant tous ceux qui portoient des culottes, à ôter
leurs chapeaux.
uxosezesaB
Prix de V argent & des bonnets rouges.
Hier, pour 150 !iv. çn assignats , on avoit 100 liv.
en argent.
Pour 40 livres 10 sols en assignats , on avoit un
louis d'or.
Lundi matin un bonnet rouge valoit 7 liv. 10 sols.
Hier un bonnet rouge valoit un assignat de 10 sols.

'De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc ,. A?°. 7 ,
au cein de la r. Faver; , place de !a co'mldie italienne,
le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
four hans, et de 3 /. isf.peur ta provinceJ'r. de porr.
N°. 13. /p*^S M- de Mesm°y ■> P'11*
_. , ,. », !&**.+ ffl & incendié.
Vendredi 13 Mars. V^+g*'

JOURNAL.
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,


La FoNTiim.

Nous gémissons avec ces prétendus esprits forts


♦les scandales qui ont affligé l'église j mais sans nous
révolter contr'elle , & sans dissimuler , à leur exem
ple, cette foule de pontifes vertueux qui ont donne
tant d'éclat à cette même cglise Romaine qu'ils ne
cessent de calomnier.
Dans quelle histoire profans trouveroit-on une
stuite de princes qui aient mérité plus véritablement
le titre de bienfaiieus du gen e-bumain ? Et sans
remonter aux siècles d.- la primitive église, n'a-t-on
pas vu de nos jours Benoit XIV , & ne voyons nous
pas le pontife aflue! s; concilier le respecta l'amour
<Ls p'rotestans mêmes, qui ont enfin abandonné aux
philosophes ces termes injurieux , dont ils osent se
servir contre lesche.'s de notre église f Chose étrange
& bien digne de risce que de-, gens qui ne se per-
mettroient pas de parler , sans éga,rd d'un magistrat
de Lucques ou du Rugu c , cs-r.t écrire avtc tant d'in
solence contre le souverain de Rome ! Celui de tous
les princes, peut-être, qui jouit de l'a: torité la plis
légitime, puisqa'enfin Rome abandonne par st$
empereurs , s'est elle-mêaie dorin: ses pontifes pour
maîtres. Cette insolence philosophique, comparée
aux adulations que prodiguent à d'autres princes nos
prétendus sages , démontre clairement que l'audace
Tome II. Année 1791. %
dont ils se parent n'est qu'une lâcheté déguisée. *!i
croient ne courir aucun risque en attaquant un prêtre,
de quelque titre auguste dont il soit revêtu ; mais on
les verroit s'humilier devant un de ses gardes.
( Œuvra de M. Palissot> ) f ^ f

■ ■' V A R IË TÉSi

V/N nous mandoit l'antre jour de Marseille que les


dernières insurrections avoient fait sortir de la ville
quantité de ces braves gens qui font _des campagnes
jusqu'à Toulon , qui reviennent à Marseille , retour-
nent'à Toulon , &c. ils sont -venus à Paris voir leurs
camarades, dont les campagnes se font, sans sortir de
la ville ; c'est ce qui. fait qu'on voyoit, H y a quel
ques jours , tant de bonnets rouges. dans les rues ; ils
y- exer.çojent publiquement leur ancien métier; on a;
arrêté plusieurs voleurs dteorés de ce signe sacré, &■
^autres qui le portoient dan3 leurs- : poches< : l'autre
jour un de ces bonnets rouges qui avoit fait résistance,
a eu le nez coupé d'un coup. de sabre aux tuileries.

L'article 10 des griefs-'contre M. rjfe lessart , est


celui sur lequel l'as; 'emblée paroi t insister le plus for
tement ; il porte que t'est pour a/oir avili la personne
&" l'autorité du roi ; l'assemblés, à cet égara*,'1 ré- :
clame à grands cris son privilège." "°
«SEHnjssssrsrcs

Les lettres de Vienne du o, 3 annoncent que lorsque


l'on y a eu la certitude de l'erno-isonneirient de l'em
pereur par les jacoquins , le peupis s'est porté 'çn foule (
à l'hôtel de M. de Ncai..., H que sans le secours des
troupes, il l'auroir d^ja .sacrifie à f'a vengeance: ce
n'est pas-là une populace aveugle ce furieuse , assas- .

».
f m1)
sînarît se5"~c"ricfs ' & ses- bienfaiteurs pour y "substituer
des brigands ; c'est un peuple sage , mais ulccré , qui
veut punir des scélérats qui ne respectent rien , pas
"même ce qu'il y a de plus sacré sur la terre. Noi.s
prions- nos leâeurs de se rapp^ lier que c'est nous qui
avons les premiers annoncé que l'empereur est mort
empoisonné par les mains des jacoquins , & personne
n'en doute plus à présent dans toute, l'Europe.
"^mcss-Tr :~ : zy-sœ—

Quand nous avons parié que les scélérats assassins


d'Avignon ne setoier.t pas punis , nous nous atten
dions que les Min... , les Bùx... , les Condor... & les
jacoquins leurs complices trquveioieut le moyen dp
les soustraire aux supplices mérites ; mais nous n'au
rions jamais cru que rassemblée législative elle-même
prononçât leur impunité.' Après ce décret, il faut
tirer le rideau , Si cous atteadre à tout. - • ■'

Une lettre- de Vienne,.d'une très-bonne part , ne.


nous permet aucun doute sur les véritables sentimens
du jeune roi François. Il est constant que la mort
Su sage / iopold, loin de retarder le moment de l'ex
plosion , ne peut, au contraire, que l'accélérer. S6rt
successeur a des injures à venger, & la vengeance
sera prompie ., éclatante & terri oie. <•

j Les jacoquins sont consternés de la nomination de


M. A'Aranda. Le sententieux Txrffef'.. leur djsoit
dernièrement pour les rassurer : «j'ai vu le roi d'assess
„ près, dans mon voyage d'Espagne, i! n'ttoit alo'rs
„ que prince des Àsturics, il m'a p.u'u un bon garçon.
„ Il y a tout à paiier qu'il ne voud/a pas démentir
„ cette idée qu'd m'adonne de son caractère ». Ce?
paroles, si rassurantes dans la bouche d'un témoin
aussi irréfragable, ont bientôt rassiilnè tous ks'Vi-
sages,, & ramené ilaiconijance dans tous les cœurs..
f J«o >

apostrophe a la libtrtè.
O LIÊERti, QUE TES FRUITS SONT AMERS !..»
Ou si leur suc est doux , c'est donc pour les pervers.
Je te croyois YArbre de rie ;
L'étranger nous portoit envie :
II se trompoit ; peut-on envier des revers ?
Au lieu de l'âge d'or , au lieu des dons d'Astrce,
La nouvelle Pandore en échangeant nos fers ,
,- ' A sur la France déchirée
Rassemblé tous les maux , des bouts de l'univers.
Les jacobins , fléau de la nature entière , ,
Du palais d'Avignon , en proie à leurs fureurs ,
De morts & de mourans ont comblé la glacière ,
Et souillé tous 1rs yeux en navrant tous les cœurs.
De tant d'horreurs , innocente & confuse,
La sensible Vaucluse -,
A changé sa belle onde en un torrent de pleurs. ...»
Et Jourdan est absous par des législateurs !
Mais que d'échos bruyans d'une fureur pareille !
Lutèce , Montauban , Tulle , Etampes , Marseille !
Partout coule le sang des tristes citoyens ;
Les châteaux sont en feu , les temples au pittage ]
L'Assassin impuni , voit triompher sa rage i
Le Juste décrété gémit dans les liens.
... Vidtime des abus du commun brigandage,
Pleurant de ses .Patrons la fuite ou l'esclavage,
L'Artiste a suspendu ses chef-d'eeuvres divers . . » .
. O LIBERTÉ, QUE TES FRUITS SONT AMERS!
Par M. Pou/sujet me Stvur.
( >8r )

On sak à n'en pas douter, qu'un certain petit


huissier des jacoquins , fils du plus lâche drôle d'eux
tous , (& ce n'est pas peu dire) le sieur d'Or, & qui
marche sur les traces île son père , etoit à ia tête des
brigands qui insultèrent trois officiers de la garde du
roi , parce qu'ils portoient le deuil , & que de» gardes
nationaux sans armes sauvèrent de la fureur de ces
scélérats ; leur petit instigateur se tenoit soigneuse
ment à l'ecart , &z se ccnfeiltoit de les animer du
geste & de la .voix : notre embarras est de savoir ce
qu'au moment d; L régénération on pourra faire d'une
pareille famil.e.

A la dernière séance jaa.bitc, le ministre Puti-... un


des gros bonnets rouges de l'ordre , est arrivé portant
sur sa tête les marques de sa dignité; il a fait ala société
l'offrande de ses lumières, de, ses talens , & autres
objets de peu de volume : aussi-tôt toutes les têtes
jacobites se sont dé "orées de leur agréable bonnet,
emblèmes des voyages du levant ; tandis qu'on se
Félicitoit , qu'on se bai' oit & qu'on s'attendrissoit ,
arrive une lettre du ti es- vénérable frère Ptt... , qui
engngs fortement ses confrèies à faire le sacrifice de
leur illustre d c iration , parce que, dit Pet..., elle
prête au ridicule, & devient même dangereuse; que
déjà avant-hier les oreilles de trois frères ont été
époussetees au théâtre des Italiens, & qu'il convient
de se priver, pour le moment, d'une marque dont
le prophane vulgaire n'est pas digne.... Aussi-tôt la
frayeur saisit tous les a^sistans , les lâches , n'ont pas
le courage de faire tête à l'orage ; ils abandonnent
honteusement la partie , & fourrent promptement leurs
bonnets gras dans leurs poches. Ah ! les gaillards 4
tomme ils ont bien fait.....
( i8ï )

. . Cantonnement a" Ath , composition de ses forces'.


Compagnies d'officiers d'infanterie de 64
hommes 30
Compagnies d'officiers de cavalerie de même
nombre , tous très-bien montés 26
Compagnies du tiers-état , du même nombre ,
& commandés par des officiers de ligne. ... 44
Troupes de ligne , & élites.
, Compagnies d'infanterie de 64 hommes. . . 15
Compagnies de cavalerie , de même nombre. . 6
Total. . . 115
Le cantonnement de Bruxelles , ceux de Bruges ,
Trêves, CoMentz, Luxembourg & Namur sont au
moins de meii.e force. -
L'armée d'Empiré , de 80 mille hommes , attaquera
par la Flandre. '
Les émigrés, soutenus de 14 mille fiessois, 12,
mille Suisses, 6 mille illiriens & 8 mille Croates,
attaquera par le duché de Luxembourg.
Le prince de Brunswick, à la tête de 100 mille
Prussiens . attaquera par l'Alsace.
Les Russes & les Suédois , filant par Dunkerque.
& les côtes de Picardie , entreront en Bretagne.
Le roi d'Espagne avec une armée de 40 mille
hommes, &le roi de S ardai gne avec 20 mille hommes „
par les provinces du midi. ,
Les magasins se forment avec beaucoup d'activité,
à Trêves, Coblentz & Bonn , & tout se paie^comptant
'& en argent.
Toute l'infanterie a 45 liv. par tête par mois , toute
la cavalerie 75 liv. par mois, étant chargée de la
nourriture des chevaux. On retienti chacun 20 sous
par mois , pour venir au secours des prêtres victimes,
de leurs bons principes.
Les émigrés logent deux ensemble! vivent tous
uniformément & frugalement. Il règne le plus grand
ordre, & l'harmonie -la plus parfaite :;Ja moindre
désobéissance est rigoureusement punie par la prison ;
8c depuis le 3 de ce mois , ils ont reçu ordre dans,
tous les cantonnemens de se tenir prêts à marcher.
Les troupes Impériales & Prussiennes , arrivent suc-
céssiment de part & d'autre sans discontinuité.

. &e. Strasbourg , le 17. mars, -r— Les jacoquins de


Paris le cèdent encore pour Ja férocité à ceux de
Strasbourg.' J'étais hier n mars au club de ces an-j
tropophages , excepté qu'ils n'ont pas dévoré le corps
de Léopold , il n'y a sorte d'horreur que leurs bouches
impies n'aient -vomies contre ce monarque. Il vous fau-
dfoit, avoir été témoin de la joie feroce'avec laquelle^
uii de ces cannibales fit part à l'assemblée que le jeune
roi François crachoit déjà le sang. A l'instant des
hûrlemens d'applaudissemens retentirent 'd'ans tous les
coins de la salle , & l'on n'enténdoit plus que ces'
mots, mille fois répétés : le moment est arrivé, ex~
terminons tous les tyran.S. '.
Nous avons tout bonnement' ici' un comité des'
piques , pour présider à leur fabrication , & à la dis
tribution qui en sera faite à tous les amis de la cons
titution , qui sont rarement , comme vous le savez
bien, ceux de l'ordre & de la paix. „''. ' ,. . , ...
Les jacobins ont hérissé de piques ,1a salle où ils!
tiennent leurs séances ; ils' ont voulu les faire arborer,
également à là corhédie , mais, le maire qui" £raignoit.
du tapage , les a prévenus , & a Fait 3iè=sér lui-même*
des piques, coiffées du bonnet de 'la l.befté. Aucun
ofjicier-de la garnison ne s'est trouvé au speâacle. i
.La garnison de Landau n'a pas voulu du. code
pénal militaire , & le fameux K< Ikr .. a été obligé
de. rayer tqus les articles où se trouvait le mot. 4e
( i«4'V

CarricAture nouvelle.
Elfe représente les écuries d'Orléans, à la porto
desquelles on voit un grand tas de fumier ; plusieurs
jacobins, armés defburches , sont occupés à le fouiller,
lorsque tout-à-coup ils en voyent sortir un ministre
de la guerre. On lit au bas de cette gravure :
ty'un tas de fumitr les jacobins tuent un ministre
de. la .guerre.
On trouve cette nouvelle carricature, qui est de
l'auteur du Faux -tas, chez tous tes marchands
d'estampes.

La mésintelligence se met entre les troupes de ligne


& les volontaires volans.... aux frontières; le régi
ment Dauphin a »n peu étrillé une bande de ces braves
gens ; on dit que la querelle est venue de ce que les
cavaliers , gens d'une grande taille , trouvoient sin
gulier de ce que de petits héros de cinq pieds moins
une b'ayonnétté , eussent une paie de quinze sols,
tandis qu'ils n'en avaient qu'une de huit. . ,
Inde ira, .

" Ai, PaL , professeur de physique amusante', don


nera .incessamment sa première i (présentation, chc^
Al. MavdjjiT , boulevard Foissonnier, près le corps-
de- garde. Prix , .3 liv. par personne aux premières
places , &, %<3 sois aux tribunes.

De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville ,


' dviit le Bureau est rue Neuvt-Saint-Marc , N'>. 7 ,
. au cein delà t.. F aven , place de la comédie italienne.
: Je prix de Falioi.iumeiit est pour un mois , de 3 liv.
pourtant, et de 3/. 1 sj'.peurla provinceJï. dt pert.
N.°. .14. hictr.dk du chdteaii
de Vauxvillkrs*
Samedi 2.4. Mars.

■ JOUR N A %;;.'_;

DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faiseur de Journal Hpi(; tribut au malin.,

, _ -**—. r——

V ROPRÂTit de Georges Von^uel , aràAevfjue de


Du&in, en 1558.
- « ILy aura Une fraternité qui s'élèvera. dans, un
vaste emplie; ils séduiiont plusieurs qui, vivant
la. j>'upart selon les Soubes & les Pharisiens , ta*
cheront d'abolir la vérité. Ils en viendront pre.^uie
à bout. Ces sortes de gens se tourneront en plu
sieurs formes. Avec }es payèns, ils seront payens y
avec les athées, ils seront atr.ees ; avec les juifs', ils
seront juifs ; & avec les réformateurs, ils seront ré
formateurs», exprès pour connoître vps_ intentions,'
vos (desseins , vos coeurs & vos inclinations , &
par-là vous engager à devenir semblables à l'insensé
qui dit dans ion cœur, il n'y a point (le Dieu auj
ciel, &■ parcons que:U il ne doit p'M'i» V av0'r de
rois sur la terre. Cts gens se répandront par toute-
la terre ; ils feront tout pour- anéantir l'autorité des
princes y 'sous 'e fo1** prétexte de travailler «• U\
liberté * au bonheur des peupes , bonheur que
ces peuples ne p -.urront goûter pour avoir aban
donné la loi de Deu, méprisé le vrai cuite, &
chassé ses,fidèles, minières -, libeftc que Ces peuples
, perdront, au contraire, sans s'en apperçevoir , pour
„ s'être livrés a une société qui rre peut s'élever que
, sur les ruines entières de ceux qu'ils diront vouloir
Tome Il.-VVnnée 1 792. ^*a

A>
(.:î$,ï ... .;
£ secourir , & pourvoir aveuglément prêté les mains
„ à rabaissement d's leurs souverains, faits pour être
„ leurs seuls soutiens su* là terre , comme dieu leur
„ vrai consolateur dans le ciel.
» Ncaimoihs , djcu à (a'rfin , pour ;justifidr sa loi ,
j, retranchera promptement cette société , même par
w-.'les mains d<: ceux guil'ont le plus soutenu ^scouTas,
,, Se se sont servi d'elle, de soite qu'ils deviendront
„- od+iHfcx-à -toutes les nattons ; ils seront poursuivis
,5-,:parJïout ; :ls seront alors de pire condition que les
„ juifs r* ris n'atiroAt aucune place sur la terre, &
• ;, an juif ,' un sauvage mêi-rre; aura- plus de faveur
y, que C?tte fraternité/».; •.. '• • .', .. • \:V
Annalts £ lrlr.'ide ,par Jacqittï fccracer,p. 198.
1 jj •«.. • '-. '■ - '--;•'■ u y 1 . • ," i -.»■ —

•t."-'! i-'v-A'ii'ïi'f é's.


ju, •- .. ■ -V,,., ; . ... J,
JNotre prédiction , au sujet.de l'amnistie .dos assas
sins dîAvignon , viemi\enfin de s'accomplir. Le sieur
Chabr.i.^ de blanchissante mémoire, n'auroft jamais
pu. mieux faire ; ce, décret est, sans contredit , le plus
déshonorant qui ait encore, et c rendu,, aussi est-on
bien convaincu que .lestai ne le sanctionnera jamais ;
beaucoup de gens assurent même qu'il ne le sera pas
par la ville d'Avignon -t & qu'elle a déjà mis en exé
cution un décret absolument contraire ', mais nous
ae le garantissons pas , tant nous somméspersuadés
qu'il, n'y a que les coquins qui aient actuellement
djii courage ; on en a,vu(uite preuve dans le decret
même; les jacoquins. n'ont essuyé qu'une très-foible
résistance ; les honnêtes gens ont été tr.emblans &c
muets , ils sont bien! plus coupables que les. autres :
Quiconque est loup, agisse en loup, - ' !-î •
C'est le plus prudent de beaucoup.
ï.w. ■ ...- ;. .••.,.,, Fab. Lafont. ....... ,.

,
( ilî:)<

Deux speflacles de Londres- se disposent à donner!


sur leurs théâtres la représentation des acleurs , &
des sottises du manège : l'un d'eux les mettra en scène
sous leurs formes apparentes , c'«st-?.-rdire , en hom
mes , & le second ( qui. esc le sieur AstUy ) , sous la
figure des animaux auxquels ils on,t le plus de res
semblance; les pièces. & les décorations sont dcjà,
prêtes ; l'empressement est très-grand ppur louer
toutes les loges d'avance; .ceux qui -auront vu \e.\
sieurs Ccador..., Brus,.,., Faux... , Chab... , Grangc~.±
lias..., Guad... &c. suus des figures humaines, seront
charmes de les revoir sous des figures mugissantes a
hurlantes ysifflantes , grognantes .& brayantes. ,,

Il paroît que le sieur Vauvi... se défait d'une ma


nière très-patriotique des faux assignats qu'il reçoit j
il en* fait des offrandes sur l'autel de l'assemblée.

On a reçu de Berlin des nouvelles certaines , quo


Hs jacobins étant parvenus à y exciter de la rumeur,
le roi a donné les ordres les plus révères y & a fait
arrêter seize ou dix-sepe François, qui cuit été jugés
Se convaincus par une cour; martiale, & exécute i
mort, à la grande satisfaction & aux grands applau.-»
dissemens de tous les habiians de Berlin, auxquels
vont faire chorus les honnêtes gens des quatre coins
de l'univers ; o;i assure , mais avec moins de certi
tude, -que S. M. Prussienne a sur-le-champ, depèchï
des courriers à tous les souverains dfc l'Europe , poiijf
les engager foi ternent à chasser' de chez eux tous les
ambassadeurs François. ( Me.-ure que nous' avons si
souvent désirée &' recommandée. ) On ne doute nulle
ment que toutes -les
■ -l' jV?:>;i",;ri ■; puissances': instruites
r- .: i,l- 2?v- de l'attentat
:_ ? _..;; -Jo ïjii;
(.188),
de Berlin & de l'horrible forfait commis à Vienne;
ne se déterminent aux parti-, lés plus prompts &' les
plu? vigoureux ; il en est temps. » ■;

Nous apprenons que le sieûr d'Or e;t actuelle


ment en Bretagne pour visiter 1rs clubs jacobins eu
affiliés : en passant a Nantes , le maire de là viile se
- état obligé de lui donner à diner , èi en conséquence
il invita quantité de personnes qui acceptèrent
Mais l'heure anivée , on les attendit inutilement trèï-
long-temps , h personne ni parut. Réflexion faite ,
on avoit trouvé trop h-imiiiant de diner avec un .pareil
homme ,& le maire s'en e>-t- débarrassé comme il a
pu. Le sieur d'Or .... a encore reçu moins d'honneurs
dans les autres villes de Bretagne ; il s'y est trouvé
précisément dans la seule Compagnie qui lui convienne,
c'est-à-dire tout seuj , ou avec des jacobins.
"i-Mï.inr'm

Il paroît constant que les cantons Suisses vont


retirer tous leurs régimens du service François. Ainsi
donc la France va .perdre sans retour ses allies les
plus utiles & les plus fidèles ! On est effrayé en voyant
avec quelle rapidiïé une calamité succède à l'autre»
& il fau droit avoir l'ams glacée & .profondément per
verse de Bru*.. , pour contempler d'un ueil Sfcc.& de
saiig froid le naufragé de ia monarchie.

_ Les prêtres constitutionnels retraitent de tous côtés


leur prétendu serment. Le département de l'Ain »
entr'autres, n'a glus un seul prêtre jureur : en effet x
il n'est pas possible qu'un homme à qui il reste encore
u/i peu de vergogne , puisse suivre une seâe dont
tous les ministres se marient publiquement avec pîu-
sîejurjï femmes , ou vivent dans un scandale public
avec des filles ou avec des femmes 'màriéétf'j 'quï
t'enivrent & se battent comme dés crocheteùrs , &
mènent la conduite' la plus crapuleuse ; aussi les
peuples n'ont-ils plus pour eux aucune confiance -,
rassemblée voudrait bien qu'il en résultât la destruction
«ntière de toute e^pèce de culte , mais il arrivera tout
le contraire ; le peuple reitoi/ lera son amour pour
la religion de ses pères , & chassera les prêtres qui ia
déshonorem.
«*««*2'Cï3aiÉ;s«;£*firt*-.*.*

Nos législatifs se sont encore plaints l'autre jour


«le la morsure des journaux , éî pour Lire tdre la
calomnie, ils "ont jure de-Lire tant de sottises, qu'il
ne resferoit de plate tout jus;e que p^ur ia médisance.

•ŒsssarassKo""

*•■ 11 n'y avoit qu'une ville dans le [royaume où Ton


vécût tranquille , où l'on sût encore respecter Se suivre
fes'loix, où l'on payât les impôts, & où l'on res-"
peclât en silence la constitution , bonne ou mauvaise,
& c'est un crime qu'on nJa pas pardonné à Arles.
On charge les Marseiikis , qui ont outragé d'une
manière si outrageante le corps Helvétique, les minois
qui ont egorg,- les citoyens d'aller porter leurs fureurs
dans cette ville. On lie veut en croire ni aux commis
saires du roi qui ont été veriner les faits sur les lieux,'
n\ aux députés de la ville ; mais on s'en rapporte à
(les Isna... ,, à des Ba\i.. , à des Fauxckcfs , a des-
jacoqirins , c'eft tout dire ; & l'assemblée ordonna
tranquillement la guerre civile , & couronne bs atten
tats des brigands par cette conduite , & par l'amnistie
accordée à ceux d'Avignon.

Un homme de sens , quoique profon3ément fac


tieux , témoin de la joie insensée & des excès ou la
nouvelle de larnort.de t-éopold a porté lesjacobuis ,
' (-1*»)
hrur disofr avec amertume . : Oui ,' rie^ imhtcillts-,,
jamais vous n'avez maux servi vos inntnus. Enj
effet, on diroit que les feux de, joie allumés par les
jacobins pour soluiniser cette mort ont ete" payés par
les aristocrates. Ftageancc , vengeance ! Voilà le seufc
cri qu'ait laissé échappe; le nouveau roi de Hongrie „
en apprenant que lies monstres ont porte sur un«f
pique ia tête de son père sous les fenêtres de la reine.,

M. Guillaume , directeur de la Maison de Secours


&de Commerce , rue des Filles-Saint-Thomas, nous
prie en qualité d'abonné à notre journal , de vouloir
bien annoncer au public que, depuis plusieurs jours ,
des particuliers se Tcpandent dans les campagnes >
pour discréditer ses billets de confiance Se les acheter
au meilleur marche possible ; il prévient les citoyens
que c'est un piège tendu à leur bonne foi; qu'il
continue de remboursera bureau ouvert & au pair ,
c'est-à-dire , que ses billets ne souffrent aucune perte ,
& que depuis plus dé deux mois il rembourse de 5a
à 60,000 livres par jour.

" L'adversité ou lVcole des rois, 2 volumes"


i/:-i2', chez Lavillutte, hbiatre, rue du Battoir »
*°. 8.
Cet ouvrage n'a rien de commun avec la tragédie
jouce aux Variétés y qui perte le mênie titre. Alfred 'r
roi d'Angleterre , abandonné par son. armée , est
obligé de: fuir lès Danois qui se sont rendus les maî
tres du royaume; fort de ses vertus v de son cbur'agô
& de quelques fidèles serviteurs , il remonte sur son.
trôné après avoir éprouvé tous les coups de l'adver
sité. Cet ouvrage a>t cerit avec le.plus grand intérêt.

Un speélateur de la scène .scandaleuse représente©


le 19 au manège, ,où il s'etoitintrûduit comj«e pas
C"«9* )
fhiracle, ( attendu que les places étotent accaparée*
d'avance par les pairs de Jourdan ) , se trouva à portée^ ,
après la séance d'entendre Do,/,... Chabouc disant à
l'un de ses confrères rois : Que pensez-vous de l'achar
nement de ces sacrés mâtins qui voulaient faire censurer
Ha^ire ? Or , on connoît les faits & les gestes dudit
Solon Ba-rire. —— lu'audrteur eut le loisir pendant
cette honnête conversation d'observer les blanches
mains de l'oraKur , qui lui parurent pour le moins
aussi pures que son langage.

Le bonnet rouge.
Dialogue entre Pasquijv fi' Marforio.
Marforio.
En l'honneur de la Liberté,
Reçois de moi ce bonnet rougi :
Je veux t'en décorer. . .
P A S Q^ U I N.
- Ne bouge. • •<
Je n'en veux point.
M A R F O R l O.
Pourquoi ? . .v ■ . ,.
Pas q^u i n.
Palissot l'a porte.

NOUVELLE S.
On assure qu'à Metz , le peuple redemande à grands
eris l'ancien régime, & qu'il a fixé Pâques pour
l'époque où il veut que les prêtres non. assermentés
reprennent leurs fonctions. ,. .
M. de Catonne est parti de Çoblentz pour Vienne
& pour Berlin.
La haute Cour nationale s'occupe dans ce motaent
f i92 }
du procès de.-MM. T.auyauté, SitVy'k. Mayer, arrêtés
à Strasbourg comme prévenus t!u crime de lcze-nation.
1,'tbhé.Maury a été chargé de répondre à la dé-
clairtion que les évêques intrus ont adressés à sa
Sainteté ; son ouvrage est sur le point de pâroître.
L'impératrice est dangereusement malade depuis la
mort ds Li-opold; elle a été administrée le 7 de ce
mfiis ; lte90jj.dcsespero.it de la rappelier à ;a vie*- .1
M. Bonnecarrhe est nommé par le roi , dire£ïeuf
général des affaires étrangères ; cette nouvelle place
a été, créée pat S. M. , à la sollicitation de M. Du-
tncuricr. ■
■ r a'.-; - ' .■•, ' . *

M. de Tafojitte est, reparti lundi pour Metz,


MM.de CriJlouj.dc Vunplfiir^ de MontcsquioUj Caret ,
de Tracy, sont employés dans son armée en qualité
d'officiers généraux.
■ " ■' ' : •• . S ' . ,
Il résulte d'un rapport; fait à. la municipalité par
un de ses membres, sur la situation actuelle des fî-i
nances de la ville de Patis , que h.' passif de hutoTOr
mune excède son aitif. de: l'^iiarme somme de 39
millions.
—B#aw*w>-
■ ■'"■■ e N Demande.

On d'sircrcit trouver 12,000 liv. en assignats , pour


mettre dans une entreprise sûre. On donnera en. nan
tissement des fends de l'entreprise y acquittés par le
jircp.ii, 'taire , & en outre w;t p&tt■■propcrirvnntllc <tdns
h béiu'fae. S'adresser ù notre liureau où foi: jndi~
quera la personne. ■ ■ ■ ■■ ■ •
gtHg' ■■■
De l'Imprimerie du Journal de !% Cour 5: de la Ville,
dont. te Bureau est rue /ieuvx-Stimi- Alârc,, AT:.'"7 ,
s eu coin de lu r. Favan , place de la canldieilàlienne.'
Teprixjle. fabonnement est.pcfer un trois , de J Av.
fottrl'eris, et de$l. 1 $f.peur la province,j'r. de port.
, Filiale & incendie du
"l ".y
-r-»- . u \s< % ^jtren Uretagne.
Dimanche 25 Mars. *\zJP'

: .,„„!, ,0 u.fNAt;',
DÉÎi COUR ET DE LA VRLE.

4 ' 3 .i î . * Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


I. A 1'' 0 N T A I » I. ; ,-
1 ^ 1

.. La réformstion est plus dangereuse que !e nja! ,


quand on la idonne à faire! à des gens qui n'ont .. pis
'la capacité ni la modération cequif.es. Sur les plaintes
que quelques-uns faisoient de certains réfbrmatebrs
qui avoient fait plus de ruîhe qu'il n'y en avoit avant
iïu'ilr"*nis'senr. établis , la cardinal du P,rro/t «lit1 au
conseil^ « Ceux-ci ont raison df' s'appelle r r.'fornia-
.jç te-jtrs , mais c'est un langage de tncûre.Gui!lcu<tp< ,»
-Site maître. Guillaume «toit un bouffon -qui-, qu^ni
il vouloit dire ruiner, disoit réformer. ■-■«* bWO'J ?
Aoïïs' '•'sur"lis annahs de Tacite.
-iSq ^ib-rerirT ,-:j}\<\ t' ---'i '. :■■ ■'.") t^/O

m*iui'^l ■ .*:v'-;-' '",- >"■ ;,. /; ?-,j";'"^


3- 'Ajt.:r.yàg R J ;:£ ij £ S> ;j 3Up t.j
LzTTfiE aux Rldaclvjrs du journal de la.CaUr &

'"J 1? "rïft"hît»'i .m«s1èursîVi)dei>-abas rViro'>pas9f?r.>uii


•'çetk-'disteiju* ertïre «ri ^axas-cudo/fB-^c.Ain. èwvm
fhGkgè. -jie^me1 Sli's Wowd/.'placéi .dçcdqre, clctv.îM
-trfeîrt* de' la" 4,uerdaV.Ribl*îfe.iy & ces deux çit^i*
■ ilré pàruTfcnl: isi a^lliâbk«^»«jtor»vis.ici(s'lstir;$jjâ.4.i>
Tome II. Année 1 79a. %k
Ce quj leur échappa de plus piquant. & je vous l'en
voie aujourd'hui avec tout le zèle t/u t dénonciateur.
» Champcïnetz.
Ce jeudi 2a mars 1791. , , »
PsriT dialogue entre un sans-culotte b un bonnet
rouge à une rtvriseiuatien de Tiberius Gracchus...
Je Sans-culotte.
Eh bien! Pierre, ton bonnet rouge, t'a-t-il déjà
Valu quelque chose ?
Le Bonnet roùgê.
Ouï , mais je ne m'en vante pas. fîîer , trois jeiînes
filles m'ont trouvé si laid qu'elles sont tombées sur
moi, & malgré ma pique, elles m'ont rossé d'im
portance.
Le Sans-culotte.
C'est ta faute ; pourquoi porte - tu toujours- ce
bonnat rouge ? Fais comme Grangeneu ve & Coroller ,
ils né s'en coëffenf, qu'aux jacobins & (tans les gfôttp-
pes du Palais-Royal , & ils le cachent même au tripot.
Mais , dis - moi , qui est-ce qui t'a payé ta place
aujourd'hui ?
Le Bonnet rouge. •
C'est Chenier, l'auteur de la pièce. Il cherche par
tout des applaudisseurs à toute épreuve. Je lui ai
dit que je ne savois pas Un mot de françois , & je lui
ai paru un homme sûr ; & toi , qui est-ce qui t'a payé
ton bîlietV . .-„ . ~.'.'\ -. .^ îhît;-,;v
Le Sans-culotte.
C'est un feuillant ■' qui n'ose «îôme" penser in
public , " & qui paye tous les jours un homme au
Spedtacie, pour être tranquille à sa plaee. Il m'a
même promis une culotte & deux corsets , si pen
dant quinze jours je ne re-uleis faire ni bi«p ni mal.

V
( «95 J
Le Bonnet rouge.
ftable ! être payé pour ne rien faire , c'est bon , cela.
Le S'ans-culotte.
. Ma roj, moi, je ne suis pas si intéressé quç toi ,
j'aime mieux faire le mal pour rien.
T.t Bonmt rouge.
Pour rien! mais c'est une dupcrje.
Je Sans-culette.
Tmbécille ! ne vois-tu pas que le mal rapporte tou
jours quelque chose.; & puis t comme dit l'ami
iirissot , on est esclave de ce qu'on reçoit , ici'ori rie
doit rien de ce qu'on prendj
,.,.. , Le Bçtim rouge* .,.-, rjia,.-'-JJ
Tu as raison , majs on lève la toile j jl faut qufl
j 'admira déjà, &( que je gagne mon argent.
le Sans-culotte.
Et moi pour mieux gagner lç mien , je m'en v^js,
m'endormir. ,

Notre constitution établit l'égalité à-peu-nrès ,


comme îe lit de ProCUs égalisoit les victimes dc'ce
fcrigartd. ." . :*-; ^ ....:>..
iiilllUULUii ) 1 ~^>r;

Sur le retour tfe Jort.hv dans la capitule. .3


En dépit de Faublanc(t) & de ses cris aigus ,
Jordan pourra tenter de nouvelles conquêtes ;
Mes chers Parisiens, je craindrais pour vos têtes.
S'il n'ttoit p*s trop yrai que v.qu* n'en aye$ plus,

r. (1) M-i de Fttyblanç » eu Jç courage de s'opposer


à Fjinni&tis que 1'as.seqïbjéç a eu l'impoli tique J*
défiréter, ,, ... - . •>- *.■ *•,......'. . .
.-:■■:: , ■-■-■■: ~"*~" "'""!* _ ■■ "TfdfiiG '
Un émigré mandoit" il y.a. quelques jours à un ja-
coquin, avec qui il a eu des affaires; d'intérêts ?.&
qui s'est comporté d'une manière roûtVà-fattcYvique
avec lui. « Si les coups dé bâton pbuvoiefït' s'écrire,
„ vous ne liriez ma lettre qu'avec votre des : mus
,. j'espère avant peu. 'aller vous eii administrée, ;Mie
„ centaine ». . :-s , ., ^p. ./..

Ujfîîingortarit ^Voltaire alçuis^r^'ehtlejts


Champs-Elisèti. .■■ j'l> u.'.i :'"

Le repentir des rois ,'le "mépris de la terre,


Des abdications sont la. suite w^nait*.^-'' ':: u ] .
D 'illustres sauverai rïs J8u"ttôhev ont' "dés'eéfîdû' ;'
Mais au dernier degré leur gloirVa disparu ^
De*s rois qu'on vit réhtr'erdârisiëràng"bu noïU'fo^Ms,
Peu furent assez grandspour n'être que des hommes :
On 8-iit bien que LoûV^modèle des vertus,
Est bonhomme j^f^jj^'^^f^^^urj-i
Et qu'en quittant la pourpre , encore grand paç
luirmême^—m*"»**-* - ■««•» —-.
Il sera' respecté, par'-un peuple qui l'aime.;. ■•/'.
Mais, c'est ce peuple; enfui, «juj-Ju! ^Sg^pf^ ihf »
D'être ;t^pjiw. spn M^hÀ^b régner pflfjfcjuj^^
, - ' i, ^«nuiiiiniaiiiM"' ■- ■'* îisda is-1'-
Lbv?quèM'. du Mùlï.ï'è&'iiiJtmX *iràage'i«aux-
missions étrangères, ëutrrro"niTSuT;deTenirc" ses de--
voirs'^x revérerldisSirrie»'' frèr'é» rouges •v'il*-a&abla
«rame eux du froc ïtin?Ai JV^-Mais .quoiqu'il ri en
eu» pas encore la lanterne, des plaisans s'écrièrent-:
( i97 )
Vtst est. Néanmoins malgré eeftè décoration civique,
il n'a pas recueilli Je foir apparition dans la caverne (I
toute la s-amfaction qu'il aurait désirer , & qu'il avoit
le droit d'en attendre.
i i ■MM1W1 ■ *
tf f A il . R. , .
"... -v ■■ r
Pour se guérir d'un mal imaginaire,
Orgon suivit )e «iwasilnlc son frère,
*-.r. 'ton* •'■£■•' sen\ J'^f" -', n"»*'.?'T
-.toupBour prévenir un danger plus certain^'''" i "■'•"'
■ -TPn'ëst qu'un seul moyen de te tirer d'affaire,''

- *■■--•' - * ■«■■m mi (.tcittJ .•:::

'Annonce. $Un duel patriote , par l'un des. .journaux


de ces messieurs.
M. l'un & M. l'autre doivent se battre demain
kjfï:ïieurc$râti matin , au bois de Boulogne , au 'bout
dè: l'aile* de Long-Champs; .-- . ■'« ,' ' H «* » '•"'"'
jlnnonct d'un duel aristocrate ;p'dr, les journalise Jti
;.»!,' iuttsa
' ' . a^i , » 'ces ^messieurs.,'
'■-• ^f s.
;.-• - ......i-j-j :. t •■"•xmkH ;" a
i M-M. «As- & teh • se.,'çont battus hier aiv;bojjS,de
Boulogne j M. ^/ a-,r/?çu une botte ay, , $ra|i$iè#|s;
bwutôn. ..«■'.•.j.Vjfca icua»

,^ ïS
"/EîT* NoUT.ÎAUTff
• :ir;j .. ? 'T:c ...'*LITTÉRAIRE.
* '". ^ r r J>P:.'7;r
• Il vient de parojtre une' brochure singulièrement
piquante ,&' qui fait la plus grande sensations Elle
est Intitulée : Confession de j.'ànnée 1793:. L'au
teur, dams ce cadre ingénieux, Jdeploie les taiens d'un
publiciste profond , y • développe des principes qui ne'
sont pas tout-à-fait aTordre du jour ; mais qui malgré
(' I# )
les hûrlemens des Bris... , des E&z... , des' Verg.«f<s;#,
n'en sont pas moins d'une vérité éternelle. Outre la
mérite d'une . discussion nerveuse & approfondie K
l'auteur a su joindre à une causticité très-peu civique ,
le sel d'une excellente plaisanterie. Nous engageons
nos lecteurs à se procurer cette brochure iutéressante ,
qui se trouve chez Laeloye, libraire au Palais- Royal,
IIe?. 262. .,-

: . >.\ iwwmwwiwi ii m m ., - - ■■•


Lesjacoquins ont voulu resçliciter le jeannotisme.
Pour copier Volàngt d'après nature, il ne maiiquoit
plus à- nés bonnets rouges que de tenir Jeurs culotte»
d'une main & la. lanterne de l'autre. Mais j'oublie qu'il
seroit bien difficile à la plupart' d'entr'eux de tenir
leurs culottes, puisqu'ils n'en ont pas. Quant à la
lanterne , ils ne voudroient peut-être pas la porter ^
«nais vraisemblament elle les portera quelque joar. '

'%£. garde nationale désapprouve hautement '*<eop,.


duite des jacoqùins, quj attirçrtT. à Paris, de çpus la*
coins du royaume, le gibier à Chariot, qui favorisé
par d'épouvantables décrets, çjijf font: frissonner les
gens honnêtes , s'échappent dés 'galères,, de dessus les
éehafauds , des potences Se des bûehers , pour venir
peupler darts le sens de la révolution, notre trop fa
meuse capitale. .i>ciutrd
■—.— iimmM—■>—^*-".' .' ''•,■'»-'" '

Nous dénonçons Vergni... Brutus , à tous les mar- ._


chandsde diaps de la rue'S. Denis , & g t<Jus ccux^ui

, T ,. - ., ,.. _»'j
le 'deuil de Léopold. Il ajoutait même qu.s si te ffl*
de France sa»içàimpuririll.r«"'faudrait, potef Atui ...
cune marque extérieure de tristesse, La plus telle
preuve qu'il donnoit pour ^>puyer cette assertion
vraiment jacobite, c'est qu'il n'y a que l'amour de*
François pour leurs roi» qui.les ait abrutis jusqu'à c»

JacquoDumou.... étoit'Si étranger aux affaires,


qu'il dfeitiandoit il y a; quinze jours à Camille
Desmoulins combien il y avoit de souvîrainsf acco
tons dans l'Europe ? Aucun , répondit Camille ,
pas même le peuple François.
.j^iUMUÉlteaiAB

Un jacoquin en bonnet rouge & à cheveux ronds»


plats & g.ras, me disoit sérieusement il y a quelque^
jours, qu'il ne coneevoit rien à la manie dé l 'émi
gration. Quel mauvais calcul de fuir le bienheureux
sol de la liberté, pour aller vivre parmi des esclaves}
En vérité lés François ne sont pas encore mûrs pouf
la liberté.- ...... C'est comme la femme à Càndvr...
qui n'est pas encore mûre pour lui i . Après
rn'ètre bien convaincu qu'il partait de bonne foi , je
ne trouvai d'autre réponse à lui taire , qu'en parodiant
"un vers, très-connu, de Virgile. . . .vl"
Nos patriesfunts , & lampttdmfugimus. .....
timât r
On tfôtiVe chez Lâllefnànd, libraire sur le Pont-
Neuf, déUx nouveaux ouvrages tfès-intérèssans dans
les circonstances aétuelles , 1 un intitulé : -
Mawhîmint de M. de Marbeuf» archevêque
de Lyon pour le Carême de 1792* & l'autre i Les
François devenus protestans sans le savoir.
Les- véritable» principes delà religiqn catholique en
opposition avec la religion nationale, sont démontrés
avec la plus grande elartt dans l'un & dans l'autre.
i 200 )

« ■voc N.OUyJçtLES, :r.;' rrs:r.T-


* Le'YégHrrïent d1£rnest-e9t aécidémcnt ' rai I; (iaf
le conseil souverain de Berne.
Dans la nuit du 14 au 15 mars, on a mis en liberté
à Avignon tous le> prisonniers qui n'étoient pas d':--
*réte's dé'prise-de-corps pour-; le; crime» des 16 & 17
oétobr*.1*' •■•'•■•■ -b :.ev;. s" !i •.-_'■ * - ';i'
' ""M. tfoîand A7« fe^f«^mi8iître3e l'intérieur ;
M. Clavières ministre des "impositions , & un'M. '*«?>*
nier, mi.Hstre de 4a jawice^e* attendant la réponse
de' M. Duranton^Ae Bordeaux.. . ». "
,:;:. ' tu-j --t.. .: .-. -;^ • ":n r.! ;:. .:;y<,",-.;:j n J
..Le bruit couroit hier, a. P.w$. que te-gnoçç de
■ Kaunitq. venoic d'être, ,r£merc/é,-.r. . ;,\ ;'ij:> 4 »t^i,
-«.■-, -M-^iy ■ -,.' lainiim^l"! ' '" '■•■■■■■' .fiOiJùi
'..,•£.323 r- ■ .. 1, 'i îïyrv * ~.".s ■*■», 1 ,-i i ', ■ ,< ,.! Li > »
J Ôn dis/H1 ^r .que Je peuple d. Av.gnoru, ^nd.gne
du,,aéc.rtt JgjJ^PA»f.?5,'-r,>.B^ffi'/«5'<îuç «s jaco^uiVis
avaient annoncé d'avance 'u,tfojj répdrpïtirney^favWr,
.se sônt'tian'siioJTtcsw.xptiWfts, W'^'^jâ fe-UÛ'
,flui adéxruitcetam»sa£eç4tr.its.^xi3;ai,?sJa U m. ,.-■.-
I. - .3-.J31)
i lui —:
- - .~~&&Ms;xz&*
...^.jaUo^pu-Ja seçil4\dv -.peiftif #ff£çd tjut

,.-y..M.*É.. ■ ■ ijiiMjx'.wti jL":xtr"*'-i" ""-".* J.-iL.i!L_!ij


' De i'frnprimerie'd\PJc5urtTaï^è>i£"Cot'r'SE'<ft la Ville»,
donlYe Bureau est ife^Ùn'e-Saint-Mati^'ïWK-^
*"-' -au cctin'ât la nFaY8rr?p¥%ieâMIatàrnlûiïkt<&ieii:L.
•■' fcjiflx de l'hloni^éh^t^cu^ùt^iAi'^k^îy'.
■pùiXi'Parh, à-dé 3 h hTff.0în-;kfixr~tltâx}$. «Y fbi*.
vo UorribU persécution
" • 2°* J^i^X à Faudun, contre M^
r »• /■ ,f va*, *ÏF Bechet.
Lundi 20 Mars.

•JO U R N AL ■"■'.

DE LA COUR ET DE LA VILLE.

tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

COUPLETS
A ajouur a la chanson connue : Robin a une P'acle, Sfc.
Un cœur tout royaliste ,
Dût être sur ma liste ;
A u >si , d'amour sans fin,
Je crus aimer Robin.
*
Pour voir le roi, la reine,
Et le dauphin sans gêne ;
Il se levoit matin. 1
Combien j'aimais Robin !

Il avoit su me plaire :
Mais voyez le faussaire !
Ii s'est fait jacobin.
Je n'aime plus Robin.

VARIÉTÉS.
U ne dame de Sarrre-Layis nous reproche que nous
avons inculpé légalement madame Ai. t. .. , femme dit
petit Ant , ancien député , en disant qu'elle de-i
l'orne II. Année 1792. Ce
lassait le granJ. Mirahau. dans ses travaux ; qu'à la
vérité ledit sieur mcrite bien à tous égards i être
cor. ; mais que ce petit malheur ne lui est -point arrivé;
nous répondrons a la dame de Sarre- Louis que nous
n'en doutons nullement ; mais qu'obligés par état de
recueillir & de rendre compte de toutes les anecdotes
scanuak-u^ts /ou humiliantes^ de nos députés, nous
pouvons quelquefois être entrâmes par les rumeurs
publiques; au su plus, nous .tendons avec plaisir
justice à. madame Ant...... &, nous lui Lisons nos
sincères complimeus sur sa résistance au grand Mi
rabeau; nous l'engageons fortement à user de la même
mesure envers leg successeurs actuels du grand homme,
sur-tout avec un certain capucin, tous bien autre
ment dangereux , bien autrement crapuleux , & bien
autrement dévergondés que leurs prédécesseurs. a
><.IJB£lVLJm<um

On nous mande' de Lille , que le général Jac....


Aum....3iété infiniment Eatté de la petite commé
moration que nous avons fait de lui dans notre feuille
du 5 mars dernier ; le gcnéral donnoit un grand diner,
pendant lequel il reçut ledit numéro , dont il témoigna
tout haut sa satisfaction > & sur-tout de la petite note
qui s'y trouve jointe , qui célèbre le petit entrechat
que fit faire autrefois le sieur Ftstris au général Jac
Jkum....;ce trait nous rappelle (sans cependant faire
de comparaison) celui du' journalier 'Prud/wmme , à
qui nous avons dit an'il étoit au'si coq — que roc,
& qui par rec»nnois*>ance nous envoya un exemplaire
de ses crimes ; plût à dieu que personne n'eût à se
plaindre plus que nous de l'ingratitude des hommes.

Il y a long-temps que le nouveau ministre delà


guerre avoit donné, comme les autres, la plus forte
preuve de courage qu'on puisse exiger d'un mortel,
c'est-à-dire, qu'il avoit passé une nuit avec la vache
(.2(3-3;))
suisse Mérote Sta... Ce qui recula dans le
temps sa nomination , c'est qu-'on découvrit qu'il
n'avoit bravé le debout qu'en se bouchant le nez &
les orêilies. On le livra donc'à -dé nouvelles éprenais ,
& à la 'fin son esprit & son goût ste font si biiireaccetu
tumés à tdutes les horreurs de l'érable 'Grenevôtf-j
qu'en obtenant le ministère , il n'a eu que :ee qu'ai
nicritoit.

II.csb'donc arrivé pour 1» Fiance ce temps de l'ali?~,


rainition , de la désolation annonce par les prophètes..
L'aiitx-1. Sj; te trône sorit renversas , une hyide-di;
scéktais. s'ait empalée de la souveraineté &ï en -abusa
à son; gré. l'J.is de religion , plus de mœurs. Le crime
est couronné , U veftu .persécutée , •& le plus honnête
homme ds son royaume est, le .plus, malheureux... Si,
tels sont icv, Jéu/ets , graji.d .PiiuJ que l'excès- dû
désordre soit nécesiaire pour nous ramener l'ordre ^
q-u'ils s'accpmji.U'sci-t.^.Miiis .du moins soulagez leï
maux des fidèles sujets"u'u:i' monarque chéri , en les
chatgeant ausw de tous les.&KJus. ^. ._
•fui 'tu.mmfaHym.wi
■' « _. ... «îl
Une personne qui s'intéj-jsjy*, ù.^.W. Adrien. ac
Mqn.ïmorv...j & qui 1 a. m, ?£. 'promener , mardi'
dernier , : ^ux . Champs iJiicès av,ec, les jk'coDirîs
Mq^j_'ï*j..;), Mcy.. , "dp. ï'iR... n , aitri.buê' cc'tttf
distraflion à ('oubli qu'il fit ce jouï -la dé ses lunettes ,
d'autant mieux que les seiit.roens de M. de Monimor
ont étéjnanirVst.". de la manière la plus honorable gar
sa nïptuW'a'v'jc'son' cousin JÂcu.7.. :MrATHÏëtr.-—
On se. co'itei'frèi-a de {""aVertir , poï/r cètte; rois seule'
ment., à .mieux calculer sa co ml tri te , en ëvîtâtit <?fi
paroîtte'eii . public avec certains -Bo/ihits rchgii'ff
sans c'ùfa ûs'y qui ,'v.iriant'dans leurs' opinion*, sè'ron?
les" ' cirétinTrtantes , perdent à' (être entends ," & nS
gagtienc à ê:re vu que par certaines personnes-.''' "f,l
(*>4 )

*• - '■ ■■ ■■-■;,' :■.. \


II «rribloit que les brigands .d'Avignon avoient
atteint par leurs forfaits le dernier degré d'atrocité i
mais le nranége les a surpassés ; son décret d'am
nistie est encore plus atroce. -1 ;-... f ■ i
_.._, .U'.i'..

Il n'y arien de si piquant que de déterrer dans les


énvrages des plus enragés révolutionnaires, des opi
nions absolument contraires à celles qu'ils affichent
à présent : on en trouve mille preuves dtns les ou
vrages des Condor... , des Briss.. , des Manu.. , des
Paliss.. , d;s Tjn%... , &c, &c. , tous gens vendus à
la faveur & au pouvoir dominant, & tous personnages
que Voltaire a peint .d'un seul trait sous le nom de
pères tout à tous, & la Fontaine- par-ce seul vers,
qui fait leur devise :
« Vive le roi , vive la ligué' »,

On nous a envoyé d'Agen un long détail , dont


les bons journaux ont dajà rtndu compte : bien des
féns , à commencer par le sieur Ma. ...",' commandant
es troupes , n'y ont point fait leur devoir, & le ré
giment qui y est en garnison , a bien mérité son 'an
cienne
t - réputation' ■a - qui
r. r-porte : qu'il
, t _ se f...d«
i'. ' x. . l'ordre.
• *■.: - i
"-»■——■■—W h .- i .jj-ti.i

X-e curé constitutionnel de $t.-Agna,,, près f~aftfis.t \


en Normandie, vient d'être chassé de sa paroisse,
par une assez plaisante raison : lés habitans disoient
qu'à force de boire, il faisoient /enchérir le vin, l'eau-
4e-vie Si même le cidre dans le pays : la consommation
énorme qu'il en faisoit, devenoit un véritable acca
parement. /,.,,• ^A.",
( W5 )

On nous a assuré que, l'autre jour le duc de Char.. .


étant dans son cabriolet , rue de la Eerronerie , avtc
la décoration du bonnet roua;e , avoit essuyé une huée
fjéncrale , accompagnée de quelque chose Je plus so-
ide , c'est-à-dire , des débris de choux qu'on avoit
vendus le matin : ce bonuet rouge , & la me de la
Ferronnerie , avoient roveillé dans l'esprit du peuple,
dits idées très - défavorables aux régicides & à leur
. famille.

Faire du mariage lin acte purement civil , enlever


à l'église le droit exclusif de le revêtir de ses formes
& de le constater, c'est nécessairement abolir le sa
crement qui sert à le sanctifier. NoS législateurs .s'oc
cupent aujourd'hui de convertir ce projet en loi.
Mais ils craignent que le peuple ne soit pas encore
assez mûr pour sentir tout le prix de ce bienfait, &
qu'au lieu d'y applaujir , il n'en soit révolté. Dites
plutôt audacieux monstres qi?il n'est pas encore assez.
pourri , assez corrompu pour se prêter à tous vos
attentats contre la religion de ses pères , & il n'en
viendra jamais à ce point, car vos excès même sont
devenus le flambeau qui l'éclairé.

Deux mauvais gamemens , comme il en est tant


à Paris, prirent querelle l'autre jour à l'occasion du
partage d'un billet , qu'ils disoient avoir trouvé, &
que sans doute ils avoient excroqué. Les b... , les f...
& les autres grossièretés qui leur sont familières , ne
furent point épargnées ; des coups de poing , de pied ,
furent donnés & reçus respectivement. D'après cela ,
leur fureur , comme leurs moyens de s'injurier pa
raissaient épuisés, lorsque l'un d'eux voulant ren
chérir sur le tout , appejia Autre jacobins * cette.
A

• ( 2C6 )
apostrophe-, le combat s'engage de nouveau, -il devint
même, plu' acharné, k il seroit devenu sanglant sans
1 intervention de ta garde qui sépara tes deux champiçmi.

Dialogue entre Pjsqvl%,$.~' Marforio voyfgtMt


en Frenée , &..se tiouvant tnsanble aux kuk-
yards de. Paris, lejourou'Jes bo.nncts 'rougi,,
sortant d;s jacobins ,"y ont fait leur pw'de f«g
lemnelle. ,•■ l'n2Û#
M ajr F o _R I o.
•Dis- moi , Pasquin , dis , de quels bouges^ ^ i
Son* sortis tant de bonnets rouges,
Qui ,:'«e tenant tous par Ja main , *; '<v> si so -
Ont "toù£ Pûï'r ;de brigands, ou du'plus mauyaîs'+riirrj
Quelle troupe, esî-.cç là-'?. .Quelle, audace hautainëj:
Je n'avois jamais vu telle, pïoce?fien, <•.., •'■..:,-:■-
P a ".s <^ïj ï'-w.-' ■'' '• ;; «' l:'i'.'

Pauvre idiot ! te vonÀbien^eii.peine.


. Nevyois.-tu pas .que c'est; la CHAÎNE-?. ,:>,:.
• .-.-. Qui part de Paris -peur -Toaten ? - -.i .. -'■"'-'''

Tout dément aujourd'hui l'impudente jaSance du"


sieiir TîiiXK...-, &rqtte .^"^'(l' ^ffclIe-.Q/H »»#<«
fortktie \ vaaift vertir uh'cmfy '3c foudre, ^welqS'oJtj»1
distinction* (e»f il^eA-'***1 ttiu}6'ftrs ? en' défi» du^F-
Wien &**/« } arrivant non -ctleme.-rt Je V ierfr.efîi«a«?
que ■ la mort -de - l'-empemir n'apportera- auc'ilt cnmi-
gement aies pbn« leUmfs'à. fcà France ;r.qu!eJte««
accélérera au contraire iW'c.-itidn ; que cessais ^
, coorniu niques aux vicaires «te P Empire, owVim^^
approuvés, comme étant le rcsuk-vcdà ^çncluim^
la diète tle Ruti5bonne'& da JH^ ëê, Pbilk; '»>-*>»
(207 )
mêrqe personne ajoute que si l'emper.'ur avoit sur
vécu, il aurolt pu in '-priser l'outraje impuni qui lui
acte fait à Paris le jo'jr de sa mort ; mais qu^; l'a -
chiJuc son successeur , ses autres enrait^ , la ^ouver-
dante des Pays-Bas , & tous le*, électeurs , se disposent
a en pfrer une vengeance éclatant . Une tau e se-
crette , atroce , & qu'on est iccupé à vélïHer , anime
encore leur juste ressentiment. En conséquence, les
mouvemens, lis marches', les cantoniernens dss
troupes se suivent, les fortification* de Mons , Tournai,
& autres villes frontières se continuent. Des envoyés
soflt partis pour l'Espagne , la Suède & la Russie,
afin de hâter l'arrivée des secours attendus. Tremble»
factieux & régicides àî la t/'ia ice ! Une année de trois
cent mille hommes va bientôt v. us, envelopper , &
qu'avez-vous à lui opposer? Les ir upes de lignes?
Ne vous en flattez, pas; le premier coup de canon &
le cri de leur cœur , leur indiquera le chemin de
l'honneur. Les troupes nationales? Ah ! l'exemple de
fidèles sujets, de leurs frères d'armts . bu'r aura bientôt
arraché le bandeau de l'illusion , & tous Sj réunissant
au lieu de soutenir une guerre sangl mte, concourront ,
par le plus beau des accords , à purger la France des
monstres qui la déchirent ,& à guérir les plaies dont
elle est couverte. Ce pronostic n'est pas seulement
dans l'ordre des choses possibles , il est dan< l'ordife
des événemens que les droits imprescriptibles de la
vérité & de la jvistice préparent dans le silence.

Si les jacoquins n'ont pas le mérite de l'invention ,


ils ont du moins celui de l'application. En arborant
le bonnet rouge, ils se sont imprimé le même sceau
de réprobation en usage au Japon pour noter les gens
de leur espèce. L'article X du règlement de police
de la ville d'Yendo, capitale de cet empire , porte que
les brouillons , fameux , tapageurs & vioiatours du
% { 268 )
repos public , seront condamnés à porter un ècnnei
reuge , pendant plus ou moins de temps , Suivant la
gravité des circonstances , & cela, dit le préambule
de l'articie, comme un préservatif contre leurs ap'-
Î>roches au profit des bons & honnêtes citoyens. Si
es jacoquins avoient continué à se faire cette justice ,"
le même signe de reconnoissance auroit aussi fixé
désormais sur chacun d'eux l'exécration des bons Si
honnêtes François.

Malgré Ja jalossie qui règne entre Turca.. St l'il*


lustre Mor.. , ils ontcedé héroïquement tous les deurt
aux vives instances de Moit.. , dit Laf.... , ils lui ont
prêté ferment d'une fidélité à toute épreuve, & sont
partis à sa suite pour partager sa gloire , & veiller à
la conservation de jours aussi précieux a la constitua
tion fédérative , qui doit à la longue faire le bonheur
du genre humain.

Comment trouvez-vous la dénonciation faite dan»


le journal de Paris , du 23 de ce mois contre le sieur
Chah... , qui faisoit demander par un émissaire, douze
mille livres à M. Aragon, pour changer quelques
mots dans le rapport du comité r Ah ! si on savoit
toutes les escroqueries qui ont été faites en ce genre
par l'assemblée constituante, & qui se font par la
législative , on seroit moins surpris de la fortune im
mense de certains députés.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dent h Bureau est rue Neuvt-S'aint-Marc , -N". 7 ,
au coin de la r. Favert , place de la comédie italienne.
Je prix de / 'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
four Paru, etde^L is£.pourJaprvvinu,jh déport.
Nrttîv L* château de M. Haï-

Mardi 17 Mars, ^ii^ ttf/U.


.„„,

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontaini.

On ne put que présager la décadence de Rome ,


quand on vit disparaître tous les égards dus à la vertu ;
quand on vit les scélérats , maîtres de tout, gouverner
à leur fantaisie , & disposer de tous les emplois >
quand on vit rejetter ceux qui étoient les plus dignes 4
uniquement parce qu'ils les méritoient ; quand on,
vit les gens de néant & les scélérats préférés , à cause;
de leur scélératesse ; quand on vit un homme aussi
indigne qu'Afarinus , emporter le consulat sur un aussi
excellent personnage que Tucius Lentulus , prêtre de
Mars } & un misérable , un homme vicieux & infâme,
tel que Gabinus , obtenir cette importante place.
Discours de Gordon sur Salluste, tome premier ,
page 62.

VARIÉTÉS.
Lundi dernier, 1 9 du courant , il y eut chez madama
de Coig... une assemblée extraordinaire des soeurs de
l'union fraternelle des amies du club des jacobins ; la
Tome IL Année 1792. D^
( ?*e )
comtesse de Boulainv portant la parole, il fut
proposé au sanhédrin femelle de signaler son zèle pa
triotique au moment où les plus éclairés & excellens
citoyens leur donnoient l'exemple ; rien de plus juste &c
de plus honorable , ajouta la présidents Cog... ; la
constitution faisant le bonheur & la gloire des deux
sexes , ils doivent marcher d'un pas égal dans la car
rière de l'honneur & de la reconnoissance. Il fut
décidé und voce que foulant aux pieds leur coëffure '
a&uelle , toute citoyenne adtive porteroit sur sa tête
une ga%e rouge. La Sta... craignant que cette nou
velle décoration ne fît ressortir davantage les boutons ,
les pustules & le couperose qui tapisse son visage,
fut d'avis de donner la préférence au verd , à l'exemple
de la nouvelle duchesse à'Anv.... Essai fait par toute
la société fraternelle , tout le monde fut d'avis , à la
présidente près, de prendre le verd décoré d'une
petite rose rouge.

On a dénoncé l'autre jour un écrit infernal,


intitulé : Adresse des émigrés à l'armée s on a remar
qué que sur plus de 180 regimens qu'il y a en France,
deux d'entr'eux ( c'est-à-dire , Jes soldats qui vont
aux clubs ) avoient rejette avec horreur cet atroce
iibelle, qui a l'impudence de parler d'honneur dans
un temps où ce sentiment si cher à nos pères , est
devenu suranné & inconstitutionnel.

Condor...., qui, certainement ne parle pas d'e-r,


comme l'on dit , prétend dans sa chronique que l'as
semblée nationale a pu faire grâce aux assassins
d'Avignon, parce qu'antérieurement l'assemblée cons
tituante a décrété l'amnistie pour tous les crime»
commis à l'occasion de la révolution. Par cette lati
tude donnée à un décret antérieur & pour les delits
{ *» )
passas , tous les scélérats sont invités a piller , voler ,
massacrer les hommes, lis femmes, les enfans, la
famille royale même , par la raison que tous ces
attentats ont été abolis & pardonnes d'avance par une
loi des constituons. Et cet honneur fruitur dits iratis.

Tout n'est pas perdu , il y a encore d'honnêtes gens


dan9 l'assemblée. Lisez la lettre de M. Saert, dépuîé
d;j Pas-de-Calais, insérée dans le journal de Paris tu,
23 de ce mois. Il se récrie avec la plus grande force
contre l'infâme décret qui prononce une amnistie en
faveur des scélérats a sas-ins d'Avignon. Nous in
vitons les membres de la minorité de se faire con-
rfoître, d'imiter le courage de M. Baert , déprimer
avec la même énergie que lui les* sentimensértiorreuf
dont ils sont pénétrés contre tout ce que font les'
jacoquins , trop nombreux de l'assemblée , afin de né
fias partager l'exécration du public contre les pro
moteurs du décret le plus abominable que la postérité
ou plutôt la scélérateste humaine ait jamais produit.

Affiche^ bleue.
j
L'époque du 22 mars 1594, qui sous l'ère de la
liberté doit disparoître de notre histoire , sera rem
placée à l'avenir par celle du 28, ce jour à jamais
célèbre dans nos fastes , par le décès de très-civique
frère Raderi - François de déchirante mémoire,
lequel passa de vie à trépas , Pan 1757, viâime de son
sdrolistne. Ce jour donc , sera remarqué cette année
par l'entrée triomphale de nos braves frères- de,la marin*
de Brest. En conséquence- nos. chçrs affiliés à la so
ciété fraternelle sont invités, ainsi qu'il a été déli
béré & arrêté par acte capitulai re , de se trouver ledit
jour 28 , à l'appel , avec piques & bonnets d'ordon
nance , pour aller à la rencontre de l'honorable bande.
JL *»* )
—— On espère que MM. les savant Se arti&îes ^em
presseront de concourir , par leurs lumières , pour
donner à cette nouvelle rédemption de captifs tout
l'éciat dont elle peut être susceptible. La réception
de nos autres braves frères Jourdan , Tournai, Main-
ville & compagnie , sera indiquée par de nouvelles
affiches.
Signé, Tal.... , toujours citoyen a3if, &c.
Nota. Dans la crainte que quelques intrus. ne se fau
filent parmi les respectables membres, on avertit que
frère Samson sera commis à la vérification des titres.

, Quarj^nous déplorions la dégradation des ministres,


nous nepresumions pas qu'on en viendrait au point
de voir un ministre du roi , le sieur Dumou... , monter
à la tribune des jacobins , affublé d'un bonnet de
galérien , pour demander humblement les lumières ,
les conseils & le soutien de l'assemblée. Cette mas
carade avilissante étoit bien, digne du lieu de la scène
& de l'a&eur.

On écrit de Coblentz que ceux des ofEciers com


posant les ci-devant corps des Gardes-Françoises ,
qui sont actuellement à Coblentz , ont obtenu que
ceux de leurs camarades qui ont préféré les myrthes
aux lauriers, seraient remplacés par les personnes
dont ils font le service en France actuellement. Ils
ne feront pas seulement fonétions de substituts; ils
seront mie en activité réelle , & suivent les grades
de ceux qui remplaceront en produisant leurs lettres
ou brevets. Ils ont jusqu'au 10 avril pour se présenter.

Hors du club de Coblence , point de salut peur Us


francs royalistes. Cette assertion insérée dans notre
( f»4) ,
feuille du 21 , a déplu à quelques personnes qui nous
ont écrit à ce sujet avec assez d'amertume. — Nous
savons à merveille que pour être franc royaliste , il
n'est pas nécessaire d'avoir fait le voyage d'outre- .
Rhin , mais nous croyons en même-temps qu'il n'est
pas possible de l'être sans professer la même religion
& les mêmes -sentimens que nos braves émigrés. Le
club de Coblentz n'est pas renfermé dans l'enceinte
de cette ville , il se trouve par-tout où il existe encore
de vrais François. Il n'existe plus que deux chances
possibles , la republique ou la monarchie pure. Soyons
donc jacobins ou aristocrates , & répétons hardiment :
Hors du club de Coblent^ , point de salut pour les
francs royalistes. Vous savez qu'il y a déjà plus de
deux mille ans que le Platon bannissoit de sa répu
blique , les feuillans & les monarchiens.

Turin a 80 souscripteurs au Mercure de France ,


au nombre desquels se trouve ce qu'il y a de plus
distingué à la cour , le roi , madame de Piémont , &c.
Sa majesté ayant été prévenue à temps de l'article
du sieur la Harpe sur l'ouvrage du prêtre de Moy ,
dont nous avons dit un mot, il y a quelques jours,
fit arrêter tous les exemplaires du Mercure au bureau,
des postes, & ordonna qu'on en extirpât la feuille cm»
poisonnée , & que le Mercure fût ainsi distribué aux
souscripteurs.

-Brochure nouvelle.
L'analyse de la banque Françoise. 1/
paroît que l'auteur de cet ouvrage a cherché à satis
faire la curiosité .du public sijr un objet bien inté
ressant. Il jette le gand à M. de Fauvineux , qui ,
sans doute le ramassera pour soutenir l'honneur de
sa fille précieuse & chérie. L'analyste anti-banquier
. ( «♦ )
lié paraît pas- diverger diris s<* principe*, &■ si !*
COrrrbat qu'il offre a lieu , il faut espérer que nouS
♦Cirons Clair dans des Cdfrtbinaisons , qui , jusqu'à
présent1 , se ndus ortt été présentées qu'enveloppées
d'un stylé Si mystérieux , qu'il étoit permis de douter
qu'il fût le fruit de la raison.
On trouve cette analyse , avefc un plan général tftf
ht banque française, chez de Bray , libraire , aU
Palais-Royal , galeries de bois , rt0. 237 , & chez les*
marchands de nouveautés.

Il paraît que fa guillotine si bien ridiculisée par les


Ailes des Apôtres , va bientôt renaître de ses cen
dres ; rassemblée a gravement discuté l'autre jour
sur cette machine meurtrière ; fa seule chose que son
génie paroît devoir yjajouter, est que chaque patient
aura avec lui un mouton , par lequel on commencera
à faire l'opération en présence du patient, & si celui-
ci- est content du jeu de la machine , û succédera à
son compagnon d'infortuné.

; Lesbornes très-ci r.conscrjtes de notre journal , nous


obligent % à regret, de n'insérer qju'en abrégé la lettre
fmprimce qui nous a été adressée d'Etampes , par la
quelle MM. les officiers municipaux, juges de paix,
notables , & autres personnes en place , réclament
contre le rapport qu'ont fait plusieitf* journaux du
malheureux événement arrivé dans leur ville ; il ré
sulte du témoignage de' MM. les magistrats : i9:, Que
ie malheureux maire, M. Simcnneau r n'a nullement
mérité sort sort ,. & qu'il n'a pas" commis la moindre
imprudence ; 20., qu'il n'a pas donné l'ordre de faire'
feu* dans le marché ; "g*. , qu'il ne s'est point retiré
sous le cheval de M. ôodard , commandant le dé
tachement du 18'"'-' régiment de cavalerie; 4°., qu'il

X
(Ï1S )• !
çst de ]aplus grande fausseté que cet Vicier ait frappé
le maire d'un coup de sabrç au bras , & qu'on ignore,
absolument par qui ce coup a été porté ; 50. , que
M, le maire a été massacré par des gens armés dépiques,
fourches , haches , faulx > serpes , & même de fusils,
dont ils ont tiré plusieurs coups ; & enfin, que M. le
p/oau^ur de la commune a été grièvement blessé
d'un coup de fusil au bras. Messieurs }es magistrats
rçsdeat à la bpnne conduite de M. Godard, com
mandant la cavalerie , toute la justice qu'el.e mérite ,
if signent au nombre de vingt-un.

Il est évident que la nouvelle spoliation des pro


priétaires de terres , va completter la ruine des mal
heureux ouvriers, journaliers^, &ç.... Quand même
la nation leur donnercit quelque chose, ce ne seroit
jamais qu'à titre d'aumône , & c'est d'ouviage qu'ils
ont besoin ; & puis nous serions curieux de savoir
quels seront les gens que l'assemblée dépouillera après
avoir épuisé cette dernière ressource , n'est-il pas
évident que ce ne peut être que les négocians & les
marchands, ils le voyent de leurs yeux & i!s ne veulent
pas le voir ; il semble qu'il y ait un voile sur le visage
de tout le monde.
Mais tout dort, & l'armée , & les vents, & Neptune.

Le sjeur, Duportq... , ancien ministre de la guerre,


a fait avant-hier un grand déjeûné avec un certain
Rutk..,, & plusieurs autres intrigans ; là scène s'est
passée chez un Suisse qui tient une espèce de taverne j
presque tous les acteurs ont été emportés ivres morts :
-les propos les plus scandaleux ont été tenus dans cette
orgie contre tout ce qu'il y a de respectable , & en-
tr'autres contre M. de Zessart, qui l'est autant par
ses malheurs que par -ses qualités : «'est sur-tout
( *i6 )
son ancien confrère qui s'est le plus déchaîné contre
lui ; d'après cela , on doit croire qu'il lui avoit les
plus grandes obligations.

Tous les jours nous sommes témoins de l'horreur


qu'inspirent à tout le monde les auteurs du décret
qui accorde une amnistie aux horribles scélérats d'Avi
gnon ; tous les jours nous sommes obligés d'opposer
notre gaieté naturelle à l'indignation générale. Au
nom de Dieu, messieurs, disons-nous, qu'importe
qu'il y ait en France une vingtaine de brigands de
plus ou de moins ; & n'est-il pas trop heureux que
des gens sur qui flottoit encore un peu l'opinion pu
blique , arrachent eux-mêmes le masque hideux qui
couvroit leur face, plus hideuse encore.... D'ailleurs
le roi ne san&ionnera point ce décret , ni celui qu'on
projette contre les colonies , & ce refus lui attirera
la confiance générale , tandis que l'ignominie & la
honte de l'avoir rendu inutilement , resteront en par
tage aux gens qui; l'on déteste à si juste titre.

Annonce.
Huile vie-rge du sieur S^ick , pour retoucher
facilement toutes peintures à l'huile, fraîches ou an
ciennes.
Le dépôt de cette huile est établi che^ M. CicERr,
opticien au Palais-Royal , galeries de bois, près
M. Curtius , où l'on trouvera tout ce qui est néces
saire 'pour en faire l'essai. Le prix de chaque bou
teille est de cent sols.
■,r.i.rl.«»1nW.wl.j m uni iiiiiiyaiappiHriWfcuijjmi*iwMwwHwiM'uiiwawB»^

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc, N°. 7 »
eu coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de$l. 1 $fpeur laprovince,fr. de port.

^
" ' 2^" éjr^h ?iUaSe du chitcauit
Mercredi 28 Mars.SM^ Pi!pts'

JOURNAL '
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout faiseur de Journal doit tribut au malinï


La Fontaine.

Le 22 décembre 1784 , l'académie de l'Immaculée


Conception à Rouen, proposa pour prix d'éloquence,
le sujet suivant : f.a j'ausse philosophie est également
contraire À la tranquillité des empires & au bonh<ur
des particuliers. On yd.finit ainsi le faux philoso
phe ; c'est un homme, qui , par le désir d'une vaine
renommée, ou par d'autres motifs secrets, substitue
des sentimens singuliers à des principes certains &
reçus ; aime à s'égarer pour séduire ; éteint volon
tairement le flambeau qui l'éclairé, & ne semble
vouloir établir l'empire de la vérité que pour le ren
verser. L'antiquité offre l'exemple de quelques
faux philosophes. C'est ain^i que Lucien , ce raiileur
agréable, fait parler le chef des Cyiiques. " Il faut
;,, être insolent, audacieux , vomir des injures contre
„ tout le monde, sans ménager les rois plus que les
„ particuliers. C'est le moyen d'être considère & de
passer pour une ame forte & courageuse. „
Le philosophe à l'encan, traduction de M. l'abbé
Massicu.

VARIÉTÉS.
JLe roi a mandé hier en substance à rassemblée."
Messieurs , profondément affligé des malheurs de la
Tome IL Année 1791. Ee

/-
( 4iS )
''France-, j'ai fait humainement & inutilement, tout
ce que j'ai pu, & sur-tout tout ce que vous avç&
voulu pour les faire cesser , j'ai renvoyé de bons mi
nistres, pour en prendre de. médiocres que vous n'avez
pas même voulu souffrir ; ceux que j'ai à présent sont
tirés du sein des jacobins & même des bonnets rouge?,
j'irai, si vous voulez, .jusqu'à les prendre dans les
•conleliers & dans la société fraternelle ; d'après d'aussi
ions choix , si ça ne vas pas , vous conviendrez qu'il
n'y .aura pas de ma faute.

Un orateur est venu l'autre jour à la harre , dire


quela.ville de Ltfqgr.es avoit fait arrêter., emprisonner
'& interroger des chevaux qui lut avoient paru sus;-
De£ts : a ce mot de chevaux toutes les oreilles du ma
nège se sont dressées.; un gros .rire niais s'est ré
pandu dans l'assembLe,[& elle ne s'est apperçue qu'on
'se, moquoit d'elle que par la disparition subite .du
.petjtionnajre.

On va graver une nouvelle cariicature; elle re


présente le sieuf J\ck,u.... dans la tribune, avec les
cornes de satan , prononçant l'abolition des crimes
d'Avignon , h ordonnant à des diables d'ouvrir une
boëte d'où sortent Jourdan , l'Ecuytr & cousons, les
cheveux hérissés de seipens & des poignards dans les
mains. La majorité de l'assemblée & les tribunes,
tous la xête chargée de cornes applaudissent, tandis
que la minorité., des en/ans , des .femmes, fuisnt
avec horreur. On lit au bas : Amnistie.
Cette estampe aura pour pendant une autre. gravure
où l'on verra les mêmes personnages ., & Jupiter lan
çant la foudre , & écrasant tous ces scélérats ; on
lira- au bas ; ...... T
j Disent justitigifl meniti Si rien taùrten divos.
( ***;)

On a rendu compte l'autre jour à l'assemblée qite


M.Camiatt:, ancien magistrat, avoit été assassiné-
par des brigands-, sous prétexte que ses enfans étoient
à Coblentz,i> l'assemblée ayant trouvé la chose toute,
simple, est passée à l'ordf» du jour : mais il n»u*
semble qu'il doit s'élever là-dessus une question .dey
droit ; les brigands du pays ayant assassiné M. Caminet
à cause de l'émigration de ses enfans ; à plus forte
raison assassineront les enfans même -, on demande
donc si ces, jeunes gens feront obliges de venir se
faire égorger pour recueillir là succession de leur
père ; ou seront-ils prives de leur bien aujourd'hui,
pour une faute dont on n'auroit pas pu. les- punir il y
a un mois ; il faut convenir que cette alternative est
fort agréable, & sur-tout que les Loi* qui la font naître
sont bien sages & bien justes !

L'autre jour quelqu'un proposa à l'assemblée de


conserver au moins la subsistance aux femmes des
émigrés , par la raison qu'elles n'étoient pas coupables,
de suivre ce qu'elles avoient de plancher; la-dessus
un membre s'écria qu'elles servoient à en multiplier
l'espèce, ce qui fit beaucoup rire l'assemblée : jusqu'à
présent quand les voleurs de grand chemin assassi.-
noient & dtpbunlbient les passans ,: ils leur faiscuent
au moins grâce de l'insulte.

On nous a fait passer plusieurs notes , par les


quelles on prouve que le sieur JiL...sot (ci-devant
cuisinier, & coirudien à Rheims ) dans son ouvrage
sur les Etats-Unis , place eu Asie Ci qui est en Amé
rique , Se en Afiique ce qui est en Asie. Nous ne
doutons nullement de l'ignorance du sieur Bis. .sot;
&nous désirerions beaucoup qu'il ne péchât que par-là*
( 220 ï

L'assemblée a reçu la nouvelle que plusieurs dé


partement s'empressoient à fournir des hommes pour
compk t. r les troupes de ligne ; mais il n'y a assuré
ment la rien d'étonnant , la destruction des colonie»
ayant ruiné le commerce-de Bordeaux & des autres
villes maritimes , tous les gens de port & de rivière,
tous les matelots, tous les ouvriers , se trouvant sans
ouvrage & sans pain, sont obligés de s'engager, ii
en est à pr sent, & il en sera bientôt encore plus,
comme iorsqu'en 1709, les bleds ayant totalement
manqué en France , une foule de gens s'engagea pour
rie pas mourir de taim , fy nous eûmes une armée :
rna'sle fié u qui nous affligeoit a:ors ne fut que passa
ger -, au lieu que celui qui ngus écrase aujourd'hui ,
durera peut-être bien longtemps.

MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire


& lajin de ce mots , sont priés de Le faire renouveller
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption dans l'envoi.
smsm
' M. Camion a dit à la tribuue, & des journaux ont
répété que M. de Bertrand étoit parti ; cela n'est pas
vrai. L'ancierj ministre de' la marine n'a point quitté
la capitale, il est chez lui , où il attend dans le calme
& la paix d'une conscience pure , le glaive ou les ca
chots de LA RESPONSABILI f£.

Réjouissçz-vous Bouc. , Pet. ... Bris... , Condor... ,


Catn... , Min... & autres conplices des assassinats
«l'Avignon. L'assemblée vient de décréter l'amnistie
en faveur de monstres que vous dirigez. Ce n'est
pas qu'elle espère de sauver les coupables du supplie*
qui leur est dû, Les Avignonnois ne mettront vrai
semblablement pas en liberté les assassins de sang
froid de leurs pères , de leurs frères , de leurs enfaus ;
il ne seroit même pas étonnant qu'ils se fissent à
eux-mêmes la justice qu'on leur refuse. Mais n'étant
pas jugés légalement , ils ne pourront fournir les
preuves de ia complicité des jacoquins qui les ont
fait sgir.

Il est très-certain que le canton de Berne vient


d'ordonner à son régiment d'Ernest d'abandonner le
service de France , comme ne pouvant plus y rester
avec honneur après l'outrage que ce régiment à reçu
à Aix ; sur le compte qui en a été rendu à l'assem- .
biée , un membre a eu l'impudence de dire que cette
PRétendueinsulte avoit été réparée par le cordon
rouge accordé à M. d'Ernest ; comme si l'honneur
d'une nation aussi brave & aussi magnanime que les
Suisses , pouvoit être réparc par des hochets ; d'ailleurs
ce sont les brigands d- Marseille & l'assemblée qui
les a approuves , qui ont insulté le régiment d'Ernest :
& c'est à ceux qui ont commis le crime à en subir
le châtiment ou la honte : le roi en a gémi , & à
fait tout ce qui étoit en -son pouvoir pour adoucir
à ces braves gens l'amertume de cette humiliation:
mais leur honneur & celui de tous les régimens Suisses
leur défend de servir davantage Une nation chez qui
les brigands & te* scélérats régnent ouvertement, 6c
qui recommenceraient demain a insulter les Suisses ,
si ces braves gens avoient la bonté de pardonner un
outrage aussi gratuit & aussi peu mérité ; il est donc
bien certain que les treize régimens Suisses vont passer
au service de souverains & de peuples qui sauront
honorer, respedicr & recompenser en eux la valeur,
.la sagesse & la bonne conduite,
( M»\>

Les désordres & les insurrections continuent dans"


le département de Seine & Oise, des milliers de paysans
rassemblés, annoncent hautement le projet d'égorger
tous les boulanger-. On vient d'y envoyer deux- ba
taillons & quatre pièces de canon ; c'est ainsi que
par le fnneste exemple qu'on a donné , & l'impunité
accordée aux brigaodî , on va peut-être être obligé
de massacrer bien des malheureux égarés.

Brochure nooïeiiï'.

' L'Ami des Parisiens, ou adresse d'un bourgeois


de Paris à ses concitoyens. Se trouve che^ Us mar
chands de nouveautés.
L'ami des Parisiens n'est pas leur adulateur. II
leur met sous les yeux , non pas d'insignifiantes dé
clamations , mais des faits qui prouvent avec évidence
combien ils ont mal calculé en quittant la réalité ,
pour courir après une chimère vaine ; en effet , la,
conduite des Parisiens jusqu'à cet instant, nous parok
\nzn plus impolitique encore qu'elle n'est immorale ,.
le c'est beaucoup dire assurément. Au reste , cette
brochure est ccrite avec autant d'énergie que de
simplicité. : .
EXSSBsra""

Aux Rédacteurs du Journal.


Un fait que vous ignorez sans doute , messieurs »
Se qu'il n'est pas rnaifrcreiit de publi-r , c'est que
M. Nicolas y se disant Champ..., (qui dédaigne tous
les ayeux parce qu'il n'a pas l'avantage de connaître ses-
pare & mère ; qui iasulte les riches après avoir existé
loiig -temps de leurs bienfaits ; qui outrage les giands
après avoir fait servilement sa cour à- ceux dont il a pu.
( «3 ?
approcher ; quî n'a quitté le service du prince deCohdé
que dans l'espoir d'obtenir de plus hautes faveursea
devenant secrétaire de Madame Elisabeth, à l'aide
de M. de de Faudreuil, qui le logeoit ; qui se vante
de son ingratitude, comme un autre s'applaudiroit
4e sa reconnoissance ; qui crie si haut contre la liste
civile , comme si elle coûtoit beaucoup à un homme
qui n'a point de propriété,) a une pension sur ht
cassette du roi , & s'est informé avec grand -soin si
elle lui seroit continuée; le roi , qui ne daigne pas
s'inquiéter -si ceux qu'il a honoré de ses bontés, sont
devenus ses ennemis , a bien voulu ne pas le raver de
la liste des indigens qu'il soulage.
Par un de vos abonnés.

HISTOIRE GÉNÉRALE DE LA RÉVOLU.


TION FRANÇOISE.
Chapitre premier.
Otes-toi de-'à que je m'y mette.
Chapitre second.
C O N T R E - R É V O L UT 1 O y.
Rends-moi ma place.
F I N.
3Mr~"w-'* jBHPM

Nous avons reçu de plusieurs endroits le prects


d'un discours tenu à Besançon par le fameux maré
chal Luc... , étant à table avec bon nombre de.iacA-
bins. Mes amis, vive la nation & la liberté ; j'ai en
Allemagne oune terre d„- trois mille serfs , sur les
quels j'ai droit de vie & de mort, vive la liberté;
J'aime beaucoup la France , qui m'a fait marchai ;
j"ai deux enfans au service de Suède , & mon aine
( 224 )
iquï sert l'empereur , alors je suis content : il n'y *
que les diables de bouisses qui ne veulent pas renou»
veller le traité , tant pis pour eux. N'ayez pas peur,
mes amis , je suis pour vous ; j'ai ma droite à Gre
noble , mon centre à Besançon, & ma gauche à Stras
bourg ; n'ayez pas peur ; vive la nation , vive la
liberté ,*vivent mes trois mille serfs, vivent mes enfarw
qui sont au service de l'empereur, & du roi de Suède
qui leur donnera des serfs pour les récompenser. Je
souis fort content... On prétend que les jacobins ne
savoient trop comment prendre la chose.

Demande.

Unjeune avocat , d'une humeur douce , d'une société


tranquille , désirerait trouver, soit à Paris, soit en
province , & plus volontiers à la campagne , la table
& le logement , dans une. maison très-ho/inéte, dé pré
férence chez une dame veuve ou une personne seule.
Il remplirait les fendions de secrétaire ; il pourroit
se rendre utile dans l'exploitation d'une terre , dans
ia rentrée de droits seigneuriaux , dans la poursuite
d'affaires contentieuses , dans l'éducation d'un jeung.
enfant. On trouverait en lui un compagnon de retraite
ou de voyage , fy un véritable ami. Comme il jouit d'un
certain revenu , il n'exigerait aucutu espèce d'appoin-
temens.
S'adresser à M. Covpmry , notaire , rue de Cha-
banois.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-M'arc , N". 7 ,
eu coin de la r. Favart , place de la comédie italienne,
le prix de Vabonnement est pour un mois , de 3 liv.
pourParis, et de%l. 15J .peur laprovince.fr. de port.
N°* 29* £$£&. Pillage du chitttu dt
Jeudi t9 Mars. 9jVf /<,IW-

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malinj


I. a Fontaine.

Voltaire en déplorant les supplices de Calas &


de Lally, ajoute : " Mais si ces tragédies de cannf-
„ baies qu on représente quelquefois chez la plus
*,, frivole des nations & la plus ignorante en général
„ des principes de la jurisprudence & de l'équité j .si
„ les spectacles donnés par quelques tigres à dos
y, singes , comme ceux de la Saint-Barthelemi & ses
„ diminutifs , se renouvelioient tous les jours , dfi
„ déserteroit bientôt un tel pays ; on le fuîroi't avec
,, horreur ; on abandonneroit sans retour la terre
„ infernale où ces barbaries seroient fréquentes. „ '
( Di3. phil. att. Cui iésité. )
Qu'aujoit dit ce grand saint de toutes les tragédies
plus atroces encore dont la France est le théâtre de
puis plus de deux ans? Auroit-il confisqué le bien
de ceux qui se seroient exilés, de peur d'en devenir,
malgré eux acteurs ou victimes?
*A
VARIÉTÉS.
1 L paroît certain que le nouveau roi de Hongrie ,
que nous regardons déjà comme empereur, va pren
dre * son service les treize régimens Suisses qui von.t
^abandonner celui de la France , ils seront mis en
Tome il. Année 1791. Ff
............ ( 226 )
garnison dans les Pays-Bas Autrichiens , dans- les
quels ils suffiront pour maintenir l'ordre & la trail-
quillite ; ce sera un grand avantage pour l'empereur
qui trouvera dans cet arrangement beaucoup de sûreté
& d'économie ; ii ne le sera pas moins pour les Suisses
qui trouveront da.is les Pays-Bas le même climat, les
mêtiies mœurs ? la même solde, 6i la môme proxi
mité de leur pays.

■-■ Dimanche pa*sé , l'ami Gors.., vêtu de sonhabif


coquelico , se rendit aux Champs Elisées pour y rece
voir demcssieurs.Â; dames de la nation, ( qui y bu-
.f>oientt à la santé dis galériens Suisses & ssi-
&Ayns-PATitioTES u''Avignon ) , les complimene
:que>Js,cxn civisme lui grocura de. temps à autre de ta
gartdeces messieurs &,dam.es. -Une d'elles,
après À'avoir embrassé ,f l'enleva & le plaça sur une
^ctable^pour procurer. à tous, la jouissance de voir à
. lVtse,çe vigoureux,, poteau de la ^ Wvolution. —7-
„Toute; la société etoit occupée à .savourer le plaisir
"que lui pjoeur<jytja/.vue de ce preciçux personnage,
lo'r«c|u,'uu mauvajs plaisant éjeva Fa voix , pour dire :
-r— "A-t-il la. cysMisE a Gorsas/ — .Aussi-
?t$t îes daines Je iféétïlotprerit pour Vert aPsWerV'ujie
"â'.Û'is lui SpryitàUaJ'l|Ueltijues/ claqjfe.f ftirlh partie
nqâ'oii vbféii de mettre â'ï'àir ; cet e^errVpîé'nit suivi
'8e toutes Tes" autres.' -i—. Les s'pècfci'te'ùrs rirent &
applaudirent beaucoup, cTè'quï n'éittpêcnVp'a^ Gorsî.
delfkire d'horribJ£S_griaiacss. ûa.ax)bservé que
les fouetteuses se sont dispensées de prendre du tabac
après cette opéraàioû. . i . ,'i , 7 ,

r T/issemblée vierit'de donner ordre à son comité dr-


"plomatiquc de lui présenter un projet de décret aildi-
'tionnel, relatif au 'brave Jordan, 'par lequel il sera
( *2_7 ) I
ordonné que les ours, les lions & les tigres qui sont,
renfermés dans la ménagerie de Versatiles , seront?
remis & confiés à cet homme célèbre pour s'en servir-
au besoin , à condition qu'il ne les lâchera que contré
la famille royale & les honnêtes gens. Le char sur
lequel il fera son entrée- triomphale dans la borrne,viîle-
de Paris , sera traîne par ces dociles animaux. Ils le
conduiront à l'a.sembLe , après avoir et prendre âùxj
jacobins la harangue & les remercieme is qu'il. doit
prononcer à ses prote-Seurs , ordonnateurs , sauveurs; ^rs
& associes. Le grand Jordan aiftu les honneurs de ,,r^(r'
la séance , conjointement avec ses collaborateurs. Les
ours, les tigres & les lions qui t'auront transportés ,
jouiront au^si de cet honneur ; ils seront placés à ses
pied? , libren eut & sans chaîne, comme instrumens de
servitude , & les honorables membres seront sans peur,
(mais non pas sans reproches) attendu que ces ani
maux auront préalablement prête serment d'être fidèles'
à la nation ^aux loix & aux jacobins.

MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire


ie la pu de ce mois, sont priés de le faire renouveller
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption dans Faivoi,

Nous sommes bien éloignés 'de désapprouver les


consolations que l'on peut accorder aux malheureux,
lors même qu'ils. sont coupables, mais nous blâme
rons toujours les exagerations , même dans le, bien,
& sur-tout quand il n'aura que l'apparence , & qu'il
ne sera- fondé que s-ur de mauvais motifs ; tels sont'
«eux dés jacobins envers les Suisses ds Ghàteau-
Vieux." Ce- régiment n'a été que quatre, jours au
Ghamp de Mars dans le commencement de la révolte
ie Paris,' il n'a nullement-refusé d'en faite le siège,
( 22"8 ) ^ :
i uisquè ce prétendu projet n'a jamais existé ; si là
roi eût voulu , dans le temps, employer ce régiment
à réprimer les factieux & les rebelles , il s'y seroit
porté avec zèle ; ainsi on ne peut pas dire qu'il ait
rhéme rendu service à la révolution ; il est arrivé à
Nanci sans s'être écarté un instant de la fidélité au
roi , ni de la discipline militaire ; on a fait long-temps
de vains efforts pour le corrompre, il a long- temps
résisté à tout , & il n'a été entraîne à la révolte, que
par l'exemple de deax régimens français / qui l'ont
ensuite lâchement abandonné ; mais enfin il a manqué
a la discipline militaire , il a voulu assassiner ses
officiers , il s'est emparé de la caisse , & il a résisté
aux troupes qui venoient à Nanci faire exécuter les
loix & les décrets ; il en a voit été puni , & on pou-
tfôit lui accorder quelques adoucissemens ; mais non
des récompenses & des applaudissemens , qui sont
une insulte pour les gardes nationales de Metz, de
Pont-à- Mousson Je d'ailleurs, qui sont venues à
Nanci rétablir le bon ordre , & qui ont forcé ce régi
ment coupable à rentrer dans le devoir ; c'est aussi
Ja destruction de toute loi , de toute discipline , & de
tout ordre public. Mais les jacobins y trouvent ce
premier avantage, &»ensuite celui de braver le roi ,
& sur-tout la nation suisse , dont ils n'ont pas lieu
d'être contens , & en qui cette conduite redoublera
l'indignation qu'elle ressent déjà des mauvais procédés
de la nation françoise envers elle.

L'affaire de M. Grand'maison , relative à la fabri


cation des billets de la Caisse d'Escompte , com
mence à prendre une tournure très-favorable. Ven
dredi , 23 du courant , la déposition du sieur Aton-
tainvilk , dénonciateur du sieur Grand'maison , 89
Celle de la nommée Dorne sa servante , ont été rejet-
tées de l'information. Cette circonstance est d'autajit
plus decisive en faveur de l'accusé, que ces deux dé-
( 229 )
positions étoientlés seules qui pouvolent ddnhèr quel
que appui à la calomnieuse accusation dont il est la
victime depuis près de 3 ans. On a senti que, con
damner un accuse sur la foi de son accusateur , c'étoifc
Jîvrer l'innocence à la scélératesse. La loi n'admet
tant jamais le calomniateur comme témoin.

Extrait d'une lettre de Bordeaux , — mars 1792-


De nombreux détachemens de notre garde natio
nale, ont été , avec armes & bagages, à Saint- André-
de-Cubsac , à fil ave & à Bourg , pour y arrêter les
brigandages qui s'y commentent. Nous ne con
naissons encore ici qu'une des vi3i nés , c'est M. de
Joïgny dont la maison, après avoir été pillée, a été
mise en feu.
Les denrées de première nécessité Sbrit hors de
prix ; celui du pain augmente tous les jours.
Je vous fais grâce de toutes les balourdises qui se
éont dites au club de nos jacoquins , par Bç- _,
Fonfre.. , par notre maire, & par d'autres orateurs
de la force de ces deux patriotes , à l'occasion dii
drapeau de la révolte, qu'on a placé dans la salle de
Spectacle. Si vous êtes curieux de les lire , le ré
dacteur du journal Marakbon en a assomé ses
lecteurs.
Les paysans refusent de travai'ler dans beaucoup
d'endroits, où les vignes ne seront même pas taillées
cette année.
Quoi qu'un de non généraux de ligne constitu
tionnelle, le sieur Cano... ,.Lesco.. , eût de grandes
prétentions à être ministre , on croyoit cependant que
notre général national , le sieur Courpo... , seroit
nommé au ministère de la guerre dans la nouvelle
fournée ministérielle qui vient de se faire , St. qui prouve
fcien authentiquement la liberté du toi.
Nos jacoquins sont plus enragés que jamais, parce
( 138 )
qèe tous les honnêtes gens se sont retires de leur club.
Des amis de la constitution parcourent les cam
pagnes , où ils pillent les maisons isolées ; ils assassi
nent les curés fiJèles à leur religion", c'est-à-dire ceux
qui ont refusé de prêter le serment anti-chrétien -r ils
pillent leurs maisons , ou ce'.I :s de ceux qui ont il
vertu de les retirer par charité. "."
Le curé de la paroisse de Véline n'est pas encore
mort des coups qu'il a reçu pendant le voyage cons
titutionnel qu'or* lui a faix faire , les mains liées der
rière le dos, .de son presbytère dans [les prisous de
Sainte- F oy.
Les patriotes qui se sont transportés chez le curé
du Fleix ont été si furieux contre lui , de ce qu'il
a pris la précaution de s'eloigner quand il a été instruit
de la visite civique qu'on alloit lui faire, qu'ils ont
tué son malheureux cheval, &ul être vivant qu'-ils
aient trouvé dans sa maison , qu'ils n'ont pas oublie
de piller.
. . Toute la canaille du pays s'est heureusement en
gagée pour aller défendre la constitution ; mais ce qui
flous inquiète, c'est qu'avant de partir elle a publié
que si elJe ne se trouvoit pas bien , elle reviendroit. <• .
Nous sommes toujours , dans notre malheureuse
ville ydans l'attente d'une insurrection ou d'un pillage
steiliux mais d'ailleurs nous sommes très-tranquilles. ,

Le journal btti-Ftuillaat du lundi 26, rendcomptt


que des commissaires de la seâion des Gravilliers,
sont venus dénoncer authentiquement le sieur Pet...
ic le sieur Mau... , mais que les dénonciateurs ont
été hués ou tués ; comme il y a un pâté sur le mot ;
nous n'avons pas pu décider lequel des deux lejour-r
Râliste a voulu mettre , mais nous penchons à croire
que c'est le dernier , puisqu'il s'agit d'un aussi grand;
crime quecelui d'accuser des personnages aussi res
pectables» .. .'„,.
( **t )

Dfc bataillon de la garde nationale de l'Abbaye , il la


suite de l'ileclion qu'il a faite , dimanche dernier, de ses
officiers, a donné un grand diner, qui s'est passé avec
toute la cordialité, la décence & la tranquillité possible;
vers la fin plusieurs saines ayant et- portées , une
personne a proposé de boire à celle de M, -Pet... ,
mais la motion a été rejettée avec mépris , èc celui
qui l'avoit faite a été oblfgé de la retirer.

Le compte que nous avons rendu l'autre jour .des


troubles qui agitent le département de la Lozère est
de toute authenticité , & dément formellement celuj
que l'on v.ent de rendre à l'assemblée; il est très-
certain que les" brigands & les J3cobins~âvoient été
les ag^resseurs^^jsi, que par-.tout^oÇjqu'ils.ont été
vigoureusement repousses jamais nous avions oublie
une petite circonstance , que nous- nous empressons
de rétablir ; c'est que le iieur. tPfant... , enragéja».
cobin , connu dans le pays paurain ttrès-nnauvais sujer\
& qui est venu ici raconter mille ! faussetés , «sf^te
même qui voulut , dans !e temps, faire assassiner trois
citoyens de la ville de Menae"7"Sr~quî, surpris en
flagrant délit Tjparr fa garde nationale ,: & prêt d'être
puni de ses crimes , se jetta à leurs genoux en toute
Âum'iiîté, eh! implorant leur miséricorde ; qu'ils eurent
ià'-bèiité deMut ac'cordrr. LosxevT-Ptenï.'.. est'I'hdmmte
■rfui e*t v-étiu devant l'assembliiè':àcc'user ses concr-x
toyens d'hdrreurs qu'ils n'ont1 point commises, &
qu'ils lui ont empêché de commettre..

La Jettre du roi-à l'assemblée., ressemble tout-à-


.fait au discours d'un voyageur, qui , surpris & dépouille
par des voleurs* leur, dit >: Messieurs-, prenez tour, ce
que je possède , mais au moins laissez-moi la vie.
f *3* )
Nous verrons comment les puissances étrangères vont
prendre ce nouvel adte de liberté.
—■——**¥**m~lPr ;
Gn assure que le nouveau ministre Plat... s«
jeroit trçs-fort passé des éloges & de l'amitié que le
législateur Bris... lui prodigue dans quelques jour
naux. » Il craint qu'on ne dise de lui : Dis-moi
qui tu hantes , je te dirai qui tu es.

L'ardent révolutionnaire SaiNT-Huru... dit, à


qui *eut l'enreudre , qu'il se fera aristocrate, & qu'il
ira joindre les princes à Coblentx, si on ne le fait
pas ministre avant six semaines.

33 , -'* G A ïl iTl'C'A fURE NOUVELLE.

Elle représente mademoiselle Target sous la figure


4'un griffon., des patriotes lui font avaler le peu d«
(numéraire qui leur reste, tandis que la municipalité
est occupée à lui tirer un décret par le derrière. ■ '.

EFFET PERDU.
- Pendarçt le spnsstil ifi\\\i avanfirbier au cMteau, djtp
^u'derieS 'a f?bat.ière d'or , à laquelle le roL,t3tpjt,trjès+
.attaché j s'est trouvée égarée. 7-^- Récqmpenîe hpnr
nête à qui la rapportera au Suisse de la salie du conseil.

De l'Imprimerie du Journal de la,Çjaux& de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , Af°. 7 ,
- au coin de la r: Fàvkrt , place de làcomidie italienne. ■
Je.prtx de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv%
• pouirl tins, et de 3/. i$J.piiUrlappovinctjr. de port.
N°. 30. jftrwrÀ ComQiejicepient dtf
, .- »*■ vl*t. *W troublis d'Avignon.
Vendredi 30 Mars. n*jl f

JOURN At ;
DE LA COUR ET DE L«A' VILLE:
!■ I ■' ^ ' ".'■ "'
Tout faiseur de Jourhal doit tribut au malin.'
Ia Fontaini.

I»'efJêt immédiat que l'abolition de la mpnarchie


occasionna dans la Grèce ne, servit qu'à multiplier le»
maux auxquels on avoit dessein de remédier. L*
Grèce opprimée par ses rois , le fut encore davantage;
par les Archontes , ses magistrats, & déji trop divisée
sous l'ancien gouvernement , elle fat encore subdi
visée sous la nouvelle forme d'administration. Plu
sieurs cités subalternes dédaignèrent la jurisdi£tion
de leur métropole respective, & quelques-unes affec
tèrent une souveraineté séparée & ind&pendante.
Chaque ville, chaque distriâ faisoit la guerre avec
ses voisins , & le bizarre état de nature , conforme à
la philosophie A'Hobbes , fut réalise dans cette contrée
en désordre. Il est temps de détourner nos yeux de
cette foule de maux , qui paroissent être arrivés à
leur comble, &c.
Histoire de la Grèce, traduite par Carra , terne I ,
pages 165 & ibb.

VARIÉTÉS.
Nous aimons à rendre justice à qui elle appartient,
Vinsi nous dirons que le sieur Charles Villette a fait
insérer dans la Feuille du jour une lettre assea rai-
Tome II. Année 1791. Gg
gmnâBfc'* -fi^' pourfofhrftftpe , en'cis de besoin,
pas'sWSpèÛr bu» jjèrïtH^gé cc^fre flojre-augij^e ma*
nége. Le sieur Vi:leite,tSajrt're plusieurs' désirs, té
moigne vivement celui de connoître les noms Si les
adiesses <)je tohtes îe^' •;aje5-fe3iirÇes flefariî : pour
entrer dftns ses intentions-^' êi noh« rendre autant qu'il
est en, no. .s, utiîes Ji l,t cJh)S£ publique ^ nqus eos,^,
gfrefbfls''ati sietlr Vt'rlc'tte , 'non les adresses *,' (fui sont
faciles_à trouver dans l'almanacrij^ majs les noms des
p>fysj^sagtft;..femme£iqjie.l n/^us ç»Qonoissiops , telles
que madame. Cvndor,.,. , madame St.., madame Au-
4çln, mqdemoiselir. Tli.-mignt , mailarrp de Sta..,
madame Dubou... , madame de St.-Cham... , madame
CidgH>.V\ 'madame' Pru)4k.t.?\?mîéfa\-ffël& £&«>.'..>
JaJie ' Jà'ffSUsi , & • la - femme Fttuxchèf; ^DMiôff-
Piko.iV, msb!kmo\<iè\fc''-'Jîuéttftrtt ; iouies'éés dames
eac- tfait 'de",jNr6fonlkfe ''É&Kfês*' ,'=■' the oriques St. pratiques
dans- .les eft'et*'■& las causes de cet art^i utile & si
consolant-pour rturnanttéV''^-'^
-LM ! .'IVI.»h\Jr- : ■' . I Vf ■ ~i :!,..'• , '. i! ,.00" "5" V
noifiij ;uj i "WW^ —"srr ?:i:i:
\ln damoiseau ' de soixante-douze ans ,
;,jÇ.oi ,, J'an passé , dans- la. ,geut. d<.ct étante n ;i;j
i. Prè> de' Rosine & de ses •■vhigt^prmtemps k-v >
- Modestement en accUsoit Trinquante; ';■'"',••' ,|,-i! ''
t ai' '. ' >■ ' IV .' '•%» .:.■!■ -."SIS* î"> îl ,j:.lCîy- "S

j En lut damnant madrigal. & chanson, :, „|1( -, ...,.,


Croyoit par là se mettre à l'unisson,-;.- ■.>;-*- >v.i
• v'S'p1 rituelle aussi bien que galante ,-''■
Bien vu, dit-elle au frivole grisbn;1
Mais , roudrez-vous , pour former ma raison,
Me procurer la. veçsiai T^es septante !

. tJn patriote', outré de la manière anti-clviqutf


avec laquelle on traite ses camarades soldats dans le
^ t> » ». i j .• . . .ii îti.o r
régiment de poignard-Jordan , je retira à la hâte
de sa garnison" au château d'Âvi^iîoiiT^ vint prendre
les invalides -dans -l»TpaUns, dur duc ,-d't/r ^ od[ il fut
reçu à bras ouverts. — Ce menu- patriote dit hier ,
dans un café de ce parais )apj.è\vitv<iriu àb queiVft le
marquis de Condora,t die dan,$'J'4.Cnroiii.qu£.,.'"|U£.L,A»>
SEMBLÉfc ACTUELLE A IV FAIRE GRÂCE AUX A*SAS/
sins d'Avignon, PARCK.QtE L'ÂàsE'iiVàAH tON's-
Tltuailte A DECRETE L'AMNISTIE POUR '-VoUa? Vk&
crimes . commis ( il a oublié de <i,rt , Sr -afeoif
METTRE ) à L'OCCASION DE LA R.EV0LUTJWN?l..q.U«
non-seulement on feroit des rcpjrJtioDS d'honneur a
son bravé général' Jordan , mais qu'ai'ssi- oit Mtn
donnerait une forte somme' p.-iur l'indemniser dei
avances qu'il a faites pour k- u a sacre de ia gUcièie.j
en chaux vive , subie , corde j inas.-.d< s , wrch^n , cou<-
telas, & sur-tout pour te si.vo\ qui avoi't cté h'ccesi
saire pour nétoyer lettrine £i its nabiileinens qui ont
été salis par le sang des aristocrates qu'on a massacres
en honneur de la constitution.
^^■KÏTKIXSESUM-**
Aux Rédacteurs du Jéurfiuh
' '."-'3 . : ■ j- .. <.;*.. , ':i -ic/ ■■a:
Je trojLive , messieurs ,. dahs votre feuille 4*4:)vfl$ ï
ID. du courant , le nom de madame (la comtesse de
ffou/ainv , parm'i'célûï des Ci.,... &" des' Sr.... Si
c'est d; madame la comtes*» de- 'l tfuîaiHri!fiert"c[ue
vous tivez voulu parltry.jWîus lui faites en tout sons
un» jiyu^içe cruelle.. Outrje q.ue ortt- dame n'est pas
a Paris depuis plus de six mois , eMe a constamment
fait profes'ion du 'pl'js'arrfeitt royalisme ;"ellè' ne mé-
ritoit donc point- d'jîti";..asfnc-ke" avec tout ce que les
fastes de ]a. démagogie cfJrtNit Je plps U\i'i:t\ & .dp
plus dégoûtant. (Jo.nven.ez;,, messieurs ,_que vous iut
devez une réparation ega]e*àT'iniùre ,' & que"vous
àv«iiaplus;grarulkort de tirer sur vos propres troupes.
( *# :)
i ;t - ■ . -■ i. ■ ■
■ L' A M A N T CONGÉDIÉ.

Quoi ! disait à Chah., sa maîtresse éplorée,


Tu x souffres qu'en public je sots déshonorée?
Sous les coups imprévus d'un Rouhi , d'un brutal
On t'a vu succomber... O moment trop fatal ! . . .
Tu règne dans mon coeur-, tu règne sur la France,
Quels motifs plus puissans pour nourrir ta vengeance ?
Quitte pour un moment les rênes de l'état ,
La majesté du trône , & descends au combat.
Sur toi sont tous les yeux , & la France attentive,
Attend de ta valeur l'action décisive
Qiti doit apprendre aux rois à venger dans le sang,
Et l'amour d'une amante , & l'honneur de ton rang :
Puissent tes vêtemens , teints du sang du perfide ,
Montrer à l'univers que l'amour fut ton guide !

Mais vous n'y pense*, pas !... Je suis convalescent :


Un prêtre, un capucin ?.... le rôle est indécent?....
Oh , oh , mon beau mignon , plaisante gentillesse ,
D'affréter aujourd'hui tant de délicatesse! .....
Je cède à yos raisons : il est bien plus décent
Pour un roi tel que vous, d'avoir un bon régent j
Sur vous l'ami RouAi.., de sa chaire curule,
Peut, pour vous rétablir , appliquer sa férule :
J'ai su payer l'amour; adieu maître Chabot,
Je ne vous croyois pas , & si lâche , & si sot.
Par un abonné.
( «37 )

Complainte -sur la nomination


de m. dl'mourier, au ministère des
affaires étrangères.
Sur l'air. :
11 est entre en bonnet rouge,
Et sortira tu blanc bonnet,
iï'areç-vous pas vu rhorloge , &c.

;..
MM. les Souscripteurs dont fa bonnement erpire
a la fin de ce mois , sont priés de le faire rmeuvelier
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption dans l'envoi.

Extrait d'un journal Anglois.


Dans l'enfance de ftotre liberté nos ancêtres payoîent
aussi, comme les François, leurs representans ; mais;
l'expérience , la meilleure des écoles , a prouvé que
ceux qui sont «ii*si soldes valent rarement ce qu'on
les achète ; ils sont presque toujours ignares &c de
mauvaise foi , & nous cennoiaous dans l'assemblée
d: France , tel législateur qui a fait des bassesses à
Jondres a u.v Pâtit ecv la puce , combien n'en
fera-i-il pas tous les jvurs pour dix-huit livres.

Livres nouveaux.
Voyage minéralogique, philosophique & histori
que en Toscane, 2 vol. in-V°. Prix, 8 livres, chez
Lavilette , libraire , rue du Battoir , n . H.
Cet ouvrage suppose dans son auteur de grandes
connoissances dans l'histoire naturelle , & quoiqu'il
paroisse fait pour le cabinet du savant, l'homme du
monde peut le lire & s'en amuser , puisque ce livre
réunit l'utile & l'agréable. Tandis que notre malheu
reuse patrie est dvcnirce par un rainas de vils factieux,
on aime à reposer les yeux sur une contrée où fleu
rissent & les arts & la paix. *
^*'^T^'l*'JW^^*i'''^'^

La femme d'un tambour du fauxbourj S?-\nt-^4n-


toine est accouchée d'une fille , entre les mains de
l'abbé FeuxchcJ , dimanche dernier , pendant là fête -
qu'on a donne ce jour- la aux enfonceurs de peftes
ouvertes. Cette enfant a ete baptisée avec\du
vin , par ce digne pielat , & a été nommée Pétion-
KATIONAL TE PENDRA.

NOUVELLES.
Les troupes Allemandes arrivent journellement à
pss redoubles dans le Brisgau , de toutes les parties
de l'Empire. _ *
u Le curé de fêelf >rt a rétracïé solemnellement son
serment, quinze 'cures de la haute, Alsace ont suivi
son exemple.
La ville d'Arles a ouvert ses portes aux troupes
'de lignes qu'on vient d'y envoyer ; mais on assure
qu'elle persiste dans sort refus de recevoir les gardes,
nationales de Marseille.* ''
Des lettres d'Avignon assurent que plus de deux
mille Marseillois' atmés & accompagnés' de canons,
marchent contre les murs de cette ville.
A Toulon les pntriotes & les royalistes viennent
de se réunir pour empêcher l'exécution d'un nouveau
complot des jacobins. On attend incessamment des
détails sur cette affaire*- >•

-S:
M. ÏÏAffry a fait auprès (Je M. Pethion une dé
marche au sujet de la fête qu'on prépare à Paris aux
soldats de Château -Vieux j il lui a représenté que- les
cantons Suisses ne la verroit pas de bon œil. i

Les amis de la constitution., & sur-tout de Jordan


6' compagnie , tenant leurs séances au manège légis
latif, donnèrent dimanche passe un vigoureux coup
d'épaule à la confiance publique, en annonçant que
M. de Fauvi/uux avoit enfin trouvé la pierre phi
losophai , Si que par le moyen de sa banque , ( qui ,
dit- un , ne coûte que deux'Wnt soixante -cinq mille
livres par jour au trésor national ) , les assignats ga
gneraient deux pour cent le premier avril.

—— —aaaaaaBra»—
L'acharnement de la persécution redouble co.ntrç
les émigrés avec plus de force que jamais ; mais ils
sont inébranlables : ■ '
•Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis.'
F'oilà leur profession de foi ;
C'est le sort des héros d'être persécuté :
F'oilà leur devise.
.:
Sur les chevaux, qui ont subi l'interrogatoire. '
Dut on être surpris d'entendre les chevaux A t-.j.
Parler, plaider, répondre , émules de -Bartok-,- ' ' >>'
Quand l'orateur lui-même , habile en ses propol , ' r»
Prouve q"fùn âne avoit le "don de la paroleT"" ?~*

; : ' .E'^F ET RETROUVÉ. fc


La- tafeatière du roi qui lui a été brissottée pendant
U teaw dç son conseil, le bj mars, &,dont nous
( 24» )
avons annoncé la perte le surlendemain , a été remise
au Suisse par un quidam vêtu en frac , chapeau
tONO , ET SOULIERS A NOEUDS DE RUBAN. •
Cette restitution inattendue en annonce une infinité
d'autres.

AVIS.
Messieurs, les ministres sont prévenus que S. M.
paraîtra dorénavant sans bourse & sans montre au
conseil , & que le tapis du bureau sera bien cloué.

Four mettre au bas du portrait de Marie-AvTOI'*


X£TT£ , REIZ'E DE TrAXCZ.

Fille , épouse de rois , reine , tendre & chérie ,


Ses jours couloient en paix tissus par le bonheur.
Le destin fut jaloux , il éprouva son cœur,
Lui , qui soumet les dieux, ne peut vaincre Marie.
L. de Blegier.

Le sieur Castel, négociant à Paris, rue Jacob,


n°. 41 , fauxbourg Saint-Germain, est toujours seul
dépositaire du nouvel elixir infaillible pour guérir
les maux de dents', il le distribue aux prix modique
de 18 s. 30 s. & 3 Itv. pour mettre tout le monde i
portée d\n piojiter.

De l'Imprimerie du Journal delà Cr,ur& de îa Ville,


dent le Bureau est rue Keuve-Scint-Marc , N' . 7 ,
au coin de la r. Favari , place de la coméaie italienne.
Je prix de l'abonnement est peur un ir.ors , de 3 Vïv.
pour 1 ans, et de$l. 1 5 J.peur la provinceJï. de port.
" • 3*' /ér"ty% Dissolution du camp
t- j- nir vL*j.*Kr de Jalàs.
Samedi 31 Mars. *\2L£r

JOURNAL
DE, LA COUR ET DE LA V^LLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


I. A FONTAIWX.

' Voici ce que M. de Fohaire écrivoit en 1775,


temps où nous n'avions ni assemblez auguste , ni
départemens , ni districts , ni constitution, ni jaco*
bins , ni bonnets rouges , ni l'air ça ira.
"Assembles tous les sages de, l'Europe , fi de-
„ mandez-leur quel temps ils préfèrent ; ils répon-
„ dront: celui-ci. Messieurs les Parisiens, je vous
„ demande bien pardon d« vous dire que vous êtes'
„ heureux. „
yoitaire , facéties , tome 46 , page 368.

VARIÉTÉS.
JL/Àns presque toutes les villes d'Angleterre , Il se
forme des clubs qui prennent le nom de club de
l'église & du roi , cette dénomination fiit assez con-
noître l'esprit fz les intentions de ces ;Oci;tés ; tous
les Angloi? , de quelque état & de quelque condition
qu'ils soient , s'empres*ent d - s'y affilier : ie nouveau
club établi à Manchester, ville des plus riches & des
plus considérables d'Angleterre , a donné , l'autre
jour, une magnifique fête , dans laquelle on a-rég'é
les toasts qui se célébreront dorénavant dans les cé
rémonies ; en voici quelques-uns des principaux.
Tome II. Annce 1792. s Hk.

(
1°. Au roi , à la reine , & à la monarchie angloise ;
2". à tin bon roi k une aimable reine , tous deux in
fortunés , & tous deux prisonniers dans leurs propres
et-its ; 31'., puisse la constitution angloise durer éter
nellement ; 4°. que jamais la licence ne puisse souiller
le temple de la liberté ; 50. la punition des^rebelles &
des factieux de tou£ pr.ys ;t 6°. la vuitable tolérance
universelle & l'obéissan ceaux loix, écc.&c... Qu'on
ne s'imagine pas, dit le spectateur, que ces clubs
soient composés de quelques esprits exaltés, de quel
ques brouillons, de quelques cnergumènes. Ce sont
des riches négocians , des marchands , des proprié
taires., des manufacturiers , des artistes , des ouvriers ,
des cultivateurs , des matelots , des citoyens de tout
état & de t,oute fortune , enfin c'est le véritable peu
ple anglois ; à la vérité , il y a en Angleterre des
enragés & des foux comme ailleurs , mais là , ils ne
gouvernent point, ils ne mènent point, ils sont me
nés , & menés de manière qu'ils ne sont nullement
dangereux.

La mort à la Léopold du législateur bis. .sot ',


dont on parloit avant-hier , fut démentie hier soir par
la présence de ce roi-canailhà l'assemblée natronicide.

I/amour des jacobins pour M. à's4randat s'affoi-


blit &_ s'éteint de jour en jour ; ils commencent à
sentir que ce ministre destructeur des jésuites, sera
nccesfcai cernent le plus grand ennemi d'une autre
société qui l'emporte autant sur la première en atro
cités & en scélératesse , que les jésuites l'emportoient
sur les jacobins en génie, en décence, & en con
duite : iis se sont plaints à l'assemblée de ce que l'Es
pagne redouble ses vexations contre les propagàndier s
frahçois ; ensorte que ceux-ci , toujours exposes à
G 243- )
être pendus , ne veulent plus faire le service au même
prix, ce qui épuise la caisse de l'extraordinaire, dans
laquelle A4. Amdai vient d'avouer qu'ïi n'y avoit plus
«le substance que pour dix. jours. • » .

MM. les Souscripteurs dont Fabonnement erpir*


è l<3 fin de ce mois , sont priés de le jaire icnouvelle?
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption dans l'envoi.

M. Pet.... a annoncé pour lundi , »me vHente in


surrection dans le département de Seine & Oise , Se
h projet que des brigands ont conçu d'ég»rg«f les
boulangers & les officiers municipaux ; or c'est pi é-.-
cisément le même lundi qu'on prend pour donner une-
fête à des soldats condamnés aux galères, pour cause
de rébellon aux loix , & pour avoir voulu égorger leurs
officiers & les honnêtes gens de la ville de Nanci, .

Sur un certain Manu...


Seroit-il bien sorti dj son obscurité ,
Cet ignarre pédant, a pesante mâchoire? ,
Quoi , même avec mépris il voit son nom cité !
Son lecteur n'es*t pas mort en lisant son grimoire':
Ô Providence! Rélas!" ce pauvre Maïu..'
Tout nud /dans sorj;grertier ait/auboyfg. Saint-Marcel
Disoit : -que de malbeurS'les gens lettrés éprouvent !
Pour réchauffer ma vefve, ah.! que n'ai-je un fagot !
Hélas! je suis , ns f\rs.. Si ne ferai qu'un sot :
Ce qu'il disoit jadis , ses écrits nous lé prouventw-
*-> >- jtp-, ■- . • ,---.- , /.-;su{tcJfsJs?ets-
,( 244 )
mi BBMË iTW"

On lit' avec le plus grand intérêt le paralelle tracé


par M. Suleau, ée la situation a<3u:l!e du roi & dtf
M. de Lessart , avec ce'lc de Charles pj^mier & de
son ministre Strafford } nous invitons ncs lecteurs à
lev voir dans l'ouvrage même; la ressemblance est
frappante jusques dar.s les plus petits détails ; mais
la balance jpanche en faveur du roi , par l'enet de deux
grands poids , c'est que tous les. peuples de l'Europe
sont en paix, & que nous ne sommes pas entourés
de la mer. '

Nous regardons le N". 12 de M. Suleau comme


un superbe faisan que l'on vient de porter à la cuisine,
mais dont on ne mangeroit pas avec plaisir,, si la main
du cuisinier n'en vidoic pas les excrcmens , qui sont
dan3 l'ouvrage de M. Suleau, sa correspondance avec
Camille Desmoulins :
Eh quoi , fils de David , vous parlez à ce traitre,
Vous souffrez qu'il vous parle.
Racixe , Athalie.

La ville d'Avignon a signifié très-distinétement à


l'assemblée , qu'elle ne souffriroit pas qu'on relâchât
les scélérats qui ont si long-temps dévasté & ensan
glanté leur ville ; les Avignonnois ont bien voulu dire
par adoucissement, qu'en rendant le décret d'amnistie,
rassemblée avoit été égarée; mais ceux qui connoissent
la valeur des termes , savent que c'est celui qu'on
emploie quand des scélérats &c des brigands com
mettent des meurtres & des pillages , on dit que le
peuple a été égaré. Il paraît que les Avignonnois ne
sont pas égarés sur leurs intérêts , & qu'ils pourroient
bien se faire justice eux-mêmes, si l'assemblée s'obsti-

V
(245)
«oit ï h leur refuser -, au reste , on croit que c'est pré
cisément ce qu'elle demande pour éviter les eciaiv-
cissemens. v

Les invalides sont venus offrir leurs restas à l'ho


norable assemblée ; ils ont dit que s ils ne frappofent
pas aussi fort que les nouveaux soldats de la Dation ,
dumoins ils frapperaient plus juste mais ceux qujn
rencontre tous les jours tricolans & chantai* sur lt.
boulevards, ne nous paraissent gueres propres a cette
manière de frapper ; quand à la première , il faut le
demander à leurs maîtresses dont chacun dt ces
braves gens:se procure une au Gros-Cadiou , pour le
prix modique d'une couple d'œufs durs.

A une très-jolie Royaliste.


Le doux printemps- sourit à l'heureux assemblage
Des roses & des lys nés sur votre visage.
Zéphir souvent se trompe , & glissant sur vos traits ,
De son amante il croit carresser les attraits.
L'amour tendre , ingénu , qui vole sur vos traces ,
Vous amène en riant les cœurs que vous domptez ;
Tout vous cède : on dirait qu'à toutes les beautés , ,
Vous avez, à la f$s ravi toutes les grâces.
Auguste des Islets.

Aux Rédacteurs du Journal.


Vai lu avec peine, messieurs, l'article de votre feuille
du 21 ; qui parle de ma pièce de Robert , chef des bn-
rtcommt d'un ouvrage, donne par ordre, & relatif
lux circonstance?. Ces deux imputations sont.également
dénuées de fondement ; je ne suis m feuillant,™ ja
cobin ; très-étranger aux grands intérêts politiques,
qui dans cet instant absorbent tous les esprits ; je
ne désire que le retour de la paix, de la raison & de
■C *é >
la justice. J'avoue que ma pièce peut prêter à .quel
ques allusions; mais si c'est un tort, ce n'est pas
celui de l'auteur, c'est celui du sujet ou plutôt des
spectateurs , qui souvent sifflent" ou applaudissent à
tort & à travers le même passage , selon qu'il flatte
ou contrarie le parti qu'ils ont adopté. Schiller , c^st
le n,om de l'auteur Allemand , n\toit, à coup-sûr, ni
jacobin, ni aristocrate. II fait parler ses personnages
comme le demandent la situation où ils se trouvent,
& certainement vous êtes loin de lui en faire un crime.
foltaire dans la même pièce où il prête à Brutus le
langage du républicanisme le plus austère , fait parler
en sens contraire , mais avec non moins d'éloquence
& d'énergie , l'ambassadeur Porsenna. Ces observa
tions , qui m'ont paru simples & concluantes, ser
viront «ans doute à ma justification , & j'espère que
vous voudrez bien les insérer dans votre prochaine
feuille.
Signé , de 14 Martelière. .

Sur la mort du député QvitfET..


Monsieur Quinet.. est mort ; c'étoit un brave ivrogne i
D'un neefer de Surenne il rougissoit sa trogne.
Au sortir du sénat , & quoi qu'il n'ait rien dit,
Il passoit cependant pour un' homrrïë d'esprit.
D'u'-age'il est chez nous , quand un député crève ,
Que messieurs de la halle & messieurs de la grève,
Et mesdames , sur-tout , de la place Maubert ,
Mêlant leur voix aigùe au lugubre concert . :-.f
Des jureurs du pays, au sein de nos murailles,,' • "
Accompagnent du mort I.-s saintes funérailles.
Cher Quinet... f aujourd'hui vingt quatre députes, .
Se mêlant noblement aux brigands attristés, :
De civistes accents chatouillent ton oreille;'
(^47 )
Chacun de nos badauts te crois une merveille.
Ô (Juinett.. conviens , après un pareil par:,
Qje ion plus grand bonheur e.t celui d'être mort I
Au?us;t des Iskis.

Dans une ville que béti-FtuWar.t appelle RoufFcc,


mais qui estRufTec , plusieurs jacobins entrèrent der
nièrement dans l'église der. Recollets et insultèrent
un prêtre catholique qui disoit la ineS!-e ; quelques
femmes qui se trouvèrent là se jetterait sur les Ja
cobins , leur arrachèrent le toupet , &c les étrillèrent
vigoureusement; là-dessus Bui-Fiuillant fa.it un
grand eloçe de ces Jacobins , qu'il appelé braves gens,
parce qu'ils n'ont pas voulu , dit-il , se servir d<;
leurs armes; mais c'est que les femmes, qui con-
noissoierit les usages des Jacobins envers les gens
qu'iis croyent les plus foib'es , avoient eu soin de
s'emparer des sabres avec lesquels elles ont épous-
. seté les épaules des braves gens qui ont pris le
parti de s'enfuir à toutes jambes.

D- Collent^ , ce 22 mars 1792. — Les princes


sont, on ne peut pas plus satisfaits des nouvelles du
dehors. Marche assurée de troupes tant autrichiennes
que prussiennes ; dispositions aussi favorables et plus
actives de la part du successeur de Lcopold. Nou
veaux secours d'argent de la Russie •- déclaration faite
par ordre de rimpcnrtww & de la Suède à la cour
de Saint- Jattes, du passage prochain d'escadres et;
de convois de troupes ^ui doivent se rendre par la
Manche, sur les côtes de France, & pourraient en
passant , relâcher sur celles d'Angleterre où l'on
demande pour ces convois , asyle et rafraîchisse»
ment».-- - Ordre donné en Espagne par le général,
( 2*8 )
à M. Delonce , de former & organiser les divers cari-
tonnemens de Français réunis dans le pays Le
maréchal de Broglie doit arriver de Trêve demain
ou apres demain dans cette ville vers laquelle s'a
cheminent les divers cantonnemens du Brabant &
dv-s Pays bas autrichiens; ceux ci doivent être dis
tribués dans l'électoral de Trêves , ou va se rendre.
aussi la petite armée de Condé. Le Brisgau est en
ce moment rempli de troupes.

Messieurs Val , Henry & Pannatoski , com


menceront lundi 2 avril , S' continuèrent les jours sui
vons leurs expériences de physique amusante & feux
d'artifice en air imjlammables sans fumle ni détona
tion quelconque.
JJemplacement qu'ils ont choisi est le THÉÂTRE
ttÈMÛ'LATION , rue neuve Notre-Dame Naza
reth. ■ ' ' Ils commenceront à b heures précises.—
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.

M u S I q_u E.

Ouverture des Evé;;emens imprévus, arrangée


pour le forté-piano , avec accompagnement de *. ioio;i.
De M. J. (r. Ferrari, gravée par mademoisselle
Crahay, rue Daup'iine n°. 47. Prix , 2 liv. 8 'ous. A
Paris , chez l'auteur rue de la Michodière t\°. 9, &
aux adresses ordinaires de musique.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour &^de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , N". 7 ,
au cein de la r. Favart _, place de la comédie italiemu .
le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 Av.
pour Paris, et de 3/. 1 $J'.peurle province,fr. de for:.
" • 3 x* /rS^À PiUdgt du château du
Dimanche ier Avril. Mamsgrc*

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
_ .>.
Tout faiieur de Journal doit tribut au malin.
La FO H t a i n t.

Auguste après avoir gouverné l'Empire Romain


avec beaucoup de sagesse , avoir établi de bonnes
loix , & avoir fait fleurir les sciences & les arts, eut
du moins la consolation de dire en mourant , qu'il
aveit trouve Rome bâtie de briques , & qu'il la laissoit
b£tie de marbre. Quel contraste grands dieux, entre
lui Se nos feux constituans ! En arrivant à Paris , il
y a trois ans , ils ont trouvé dans le trésor public des
espèces sonnantes , Se en partant ils n'y ont laissé que
de misérables chiffons.

-' VARIÉTÉS*.
I_.es journalistes jacohins, aussi lourds que menteurs,
ne cessent de répeter qu'il arrive continuellement en
France des déserteurs des troupes Autrichiennes &
Allemandes , mais la moindre connoissanec de l'état
des choses , Se même le moindre instinct surfit pour
déjtruire les contes de ces bonnes gens : 'si un seul
Autrichien desertoit & venoit en France , sur-le-
champ on l'embaileroitdans quelque coche , on Tarn'.-
neroit en triomphe au Palais- Royal, il y serait fêté,
Tome il. Année 1791. H
( 250 )
cajolé , ennlVré*, & baisé par toutes les coquines Se
tous les coquins du lieu , à commencer par le maître;
après quoi le pauvre diable tomberoit bien vite dans
la misère & dans le mépris ; mais si les journalistes
veulent voir ctas déserteurs , ils n'ont qu'à faire un
petit voyage à Coblentz & dans les autres villes d'Al
lemagne ; il ne manque par-tout là, que des Palais-
Royal , pour y promener les soldats françois qu'on
voit de tous côtés, portant la cocarde blanche &
verte , & criant vive le roi de toutes leurs forces.

Les jacobins font à présent de grandes doléances


sur l'assassinat du malheureux maire d'Etampes ; il
ne manquoit à ces messieurs que l'hypocrisie ; ils
viennent, qui leeroiroit, Ue faire foire a Orléans un
service solemnel pour le repos de l'ame de cet infor
tune ; cette histoire nous rappelle un certain chirur
gien , dont il est parlé dans le diable boiteux , qui
blessoit la nuit les passai» avec un poignard , & qui
ensuite acrouraut à leurs cris , les pansoit de la même
main dont il les avoit frappes.

On espère que le ' département va sortir enfin de


sa léthargie , & défendre la fête qu'on prépare pour le»
soldats bonnets rouges du régiment de Chattau-
Vieux ; à juger de l'empressement que le sieur Pet...
a mis à obcir a une pétition qui n'est signée que d'une
coquine & de trois brigands , H est clair qu'il rie peut
avoir que des intentions , pareilles à celles qu'il ma
nifesta au mois à: juillet, & qui furent heureusement
réprimées au Champ de Mars par la garde nationale ;
la fête qu'on prépaie n'est donc qu'un prétexte pour
essayer une revanche que le? jacobins désirent depuis
long- temps avec passion ; c'est à la gîrde nationale à
voir si elle est d'humeur à la leur laisser prendre.
< *s« )

De Lille le 25 mars 1792. Un journaliste de


Paris a dit que- les assignat? ne perdo:ent ici que 1$
pour 100. Voici !e vrai ; quelques aveatuuers ont paru
un jour à notre bourse , en annonçant qu'ils pren
draient tous les assignats à i3 & même à 15 pour
IO0 ce perte ; ils en ont en effet pris une certaine
quantité de cinq livres contre des sols > en promettant
de recommencer tous les jours. Le bruit s'en est ré
pandu promptement. Le lendemain une foule d'habi-
tans & de villa^euis accoururent av-C leurs assignats,
niais les charlatans étoitnt partis , h les assignats sont
bien vite revenus à-peu-près à leur taux précédent.
Voilà ce dont on a fait étalage à l'assemblée. Les gens
sensés, dès l'abord , ont appejçu là-dessous quJque
manœuvre jacobite. » _

Ndus sommes invitas de faire savoir à ai taines per


te iniSy que quand, en 1792, ou même depuis l'époque
où le roi fut ramené conm.e un scélérat, de Varenncs>
gii prête un serment çiviqbe quelconque, on re
nonce décidément au parti royaliste ANTI-JACO
BIN. —1- La consigne qu'on npi s a donne à cet
égard ne nous, permet pas d'en dire davantage.

Beti r Feuillant , d'après la gaactte universelle ,'


donne comme une. grande preuve de l'attachement
des François au nouvel ordre de choses , l'empres
sement avec lequel 100,200,300 mille hommes sp
présentent pour recruter l'armée : -mais l'ami , songe
donc que des gens réduits à la mendicité , par la
spoliation des grands propni t. ré;, par la ruine du
commerce, par je renchérissement des denrées et
le manque absolu d'ouvrage , n'ont rien de mieux
à faire que de prendre le métier de soldat dans leV
( *5* î
quel ils trouvent du moins à vivre : si le» chose»
continuent, tous les François finiront par s'engager ^
et ce que tu prends pour un amour de la consti
tution , est tout simplement une complaisance pour
)eur estomach.

Un officier de la garde constitutionnelle du roi,


passoit avant-hier dans une des ailées des tuileries,
ayant un crêpe à son Bras ; il fut assailli par la bande
ordinaire des goujats-jacobins qui garnissent , sans
désemparer, la terrasse des feuillans; & comme cet
Officier avoit une épée , ces ardens patriotes crurent
que pour faire leur manœuvre avec avantage , il leur
faloit un corps d'armée au rroins de 50 hommes j
H le formèrent sur-le-chainp & attaquèrent. '
N. B. Nous devons dire , a la louange de ces
messieurs , qu'on hua d'un commun accord, celui qui
fit la motion d'aller chercher un canon pour soutenir
ce corps.

- On assure que malgré les' gros mouvemens , les


pleurs & les fortes intrigues de la copieuse baronne , le
ministre Linote a été forcé de rendre ses comptes ,
& comme il n'a pu justifier l'emploi de plusieurs
sommes considérables ; notamment de celle de dix-
huit cent mille livres, il va paitir incessamment pour
aller tenir compagnie à M. de Les6ART.

On lit dans l'histoire' que Guillaume le Conqué


rant ayant conçu le projet de quitter la France pour
faire un petit voyage d'outre-mer, quelques personnes
qui lui étaient tort attachées employèrent toute leur
sollicitude pour le faire changer de dessein. ' .*
" Note d'un habitant de la rue Neuve -des Filles-
Stunt'Thomas.
( «53 )

La .mode de porter des bonnets entièrement rouges


Tarie depuis trois jours , car la plus grande partie de
ceux qui s'en coèfrent , ont fait mettre le rebord qui
en fait le tour en couleur verte. .. •

M. André Chenier , qu'il faut bien se garder de


confondre avec Chtnier-Pradon , propose qu'on fasse
mettre l'inscription suivante sur le char de triomphe
des soldats de Château -Vieux.
" Pour s'être révoltes à main armée, & avoir ré-
„ pondu à la lecture des décrets de l'assemblée na-
„ tionale , qui les rappelloient à leur devoir , qu'ils
„ persistaient dans leur tévolte.
. „ Pour avoir été déclarés criminels de lèze-nation?
„ *u premier chef, par un décret de l'assemblée na-
„ tionale, du lundi 16 août 1790. , ,-
- „ Pour avoir pillé h caisse de leur régiment..
„ Pour avoir dit ces mémorables paroles : nous ne
„ sommes pas françois , nous sommes Suisses j il
„ nous faut de l'3rgent.
y, Pour avoir fait feu sur les gardes nationales de
,, Metz & autres lieux , qui marchoient vers Nançi,
„ d'après les décrets de l'assembler nationa.e.
—.—aamn

Le sieur Pet... rencontra dans la rme , en sor


tant du théâtre de Mo/iere , trois grenadiers volon
taires, à qui il dit : ——■ Camarades , que dites-veus
de la fête que nous faisons préparer peur la réception
de nos frères de Chât-au-^ieux. —r- Les grenadiers ,
après avoir froncé leurs moustaches , lui répondirent :
'——* Il y A APPARENCE qu'on ne feroit rien
PE TROP , A CET ÉGARD , SI ON AVOIT CONSULTA
1A CARDE. NATIONALE DJt PARIS. —— D'AIL-
( 25+ )
leurs, ceux qui ont applaudi au decretes:
faveur de Jordan ev compagnie , peuvent
tout faire encore Benne nuit M. Bit...

La garde nationale & les honnêtes gens-de la ville


de Mende ont eu l'audace de crier : Vive le roi/
C'est à minuit que ce délit épouvantable est dénoncé
à l'auguste assitnbUe. Décrite bien vite que le roi
sera, a l'instant , chargé d'envoyer arrêter les coupa
bles. Certes, c'étoit bien la. peine d'interrompre le
bon roi dans son premier sommeil !

En attendant le retour «tes braves & loyaux régi-


mens Suisses, que l'honneur va faire émigrer , mai»
que nos princes & l'honneur nous ramèneront bientôt,
ceux de Cathédrale vont donner provisoirement leur
démission , au grand mécontentement du pontife
Gob-e bonnet rouge , qui ne sait pas que provisoire
ment aussi on en trouve à Amiens. ■.

Veui lez, messieurs, je vous prie , donner place dans


votre journal à la notice cirjointe, quoi qu'elle soit
presqu'entièrement extraite du Spcâateur national''i
vous m'obligerez. Je suis , &ç.
Gorsas le Limousin , ne dans la misère & dans
l'ob'ourité , passa sa jeunesse à demander l'aumône ,
& à vivre de la char: té publique , en récitant quelques
vers de la Pucel/e d'Orléans , & quelques fragmens du
Portier des Chartreux. Ce cuistre fut ensuite laquais,
d'une femme prostituée, il remplit les foncions les plus
viles & les ptus humiliantes. Gcrsas se fit ensuite
pédant de colége ; il enseigna à lire & à écrire ; ce
satyre usé de debauches , ne cessoit par ses postures in-t
décentes & ses cajresses sacrilèges d'outrager.. l'urncr»
cenee & la pudeur , & ce cynique , avec une figure
couverte de pustulles enflammées , cherchoit à répandre
& à communiquer à ces jeunes élèves , ce poison qui
infectait son ame. Gorsas, couvert d'opprobre & d'igno
minie , environné des horreurs de la misère , parcourait
les villages & les hameaux , portant sur sa physionomie
sinistre , l'empreinte d'un scélérat dégradé par la na
ture , & abruti par la dépravation de ses moeurs. Un
citoyen sensible , mais indiscret , donna à ce malheu
reux l'hospitalité ; il quitta furtivement cet asyle , Se
publia un libelle contre son bienfaiteur.
Le plus savant des professeurs ,
Quand il faut outrager les moeurs ;
L'art de corrompre la jeunesse
Est la doétrine qu'il professe;
Et dans les mains de ce suppôt d'enfer
La férule du magister
N'est que le sceptre du vice.
Grands dieux , que fait votre justice !
L'homme juste pâlit devant les tribunaux }
La foudre sur la terre ouvre mille tombeaux;
Et Gorsas échappe au supplice ?
Signé ,C , homme de loi.

Nous n'aimons pas à annoncer des choses désa-


Sréables ; mais quand nous apprenons de bonre part
es faits dont la publication peut être utile au public,
nous nous croyons obligés de les faire connoître , c'est
ce qui nous engage à dire qu'entre la Chaussée-d'Antin
Se la rue du Faubourg - Montmartre , il se tient un
comité composé par les matadors de la révolution.
On y a décidé, avant-hier, qu'on suspendrait toute
•spèce de rembeursemens ou paiemens ; Si que >ous
tëptitxWdë Visiter les caves que M. le; marquis de'
Condor... connoît, & qui sont bourrées de louis d'or,
on permettroit des pillages partiaux , & proportionnés
sur l'humeur que la gardi nationale paroîtroit prendre.
N. D. R. ■ Un de nos furets nous promet dis
détails très-intêrtssans sur ce comité , nous nous em
presserons d'en faire part a nos lefeurs. .

Application de l'imprécation de Priam ( dans la


tragîdie de Briséis ) , i la naissance de l'enrkglt
infernale secle jacobine.
Le flambeau de la R?ge éclaira ta naissance.
La Haine ts reçut des mains de la Vengeance.
Les flancs de l'Hydre horrible , ou le Styx en fureur ,
Te vomirent au jour pour en être l'horreur.

La façon dont on traite aujourd'hui la BrissoteriE


KATiuNALE des FilUs-Saiiit-Thomas , est la même
dent on traitera avant peu bien des personnes , qui
ne croiront que cela est possible que lors qu'ils l'éprou
veront ; mais il n'est pas vrai , ccmme on l'a dit, que
Je sieur Guillau.. ait été su'pendu , quoi qu'il y
ait à craindre que cela ne lui arrive, ainsi qu'à tous
nos vampires , y compris les faiseurs d'assignats.
iw,f. ■taasBMagseggaeB! i - , ssssss^sssst

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saira-Marc , N°. 7 »
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de "abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour ïans, et de 3 /. 1 $f.peur la prcvince.fr. de port.
SUPPLÉMENT
'

SUPPLÉMENT
Au N°. u
\
DU J OURNAL
DELA COUR ET DE LAVlLLE.

Du Dimanche
■ lia
i". Avril 1792.

Grande dénonciation des sept sacremens.


Air : Non , non , Doris ne pense pas.
V ous , augustes législateurs ,
Vous, dont la sagesse profonde,
A détruit nos vieilles e*reurs,
Vous bornez- vous aux l»ix du monde ?
Il faut à nos gouvernemens ,
Dites-vous , des loix uniformes ,
Et vous voyez les sacremens
Résister seuls à vos reformes !
i *
Assez d'enfans furent punis
Des fautes de leur premier père :
Offrons-leur enfin des appuis
Contre la divine colère.
Otons les clefs du paradis ,
Aux mains d'un pape Iscariote ;
Que les enfeVs soient démolis...
Le diable est déjà patriote.

Pour la Pénitence à présent,


Un décret seroit inutile :
Ne parlons point d'un sacrement
Qui vit sur la liste civile.
( * ) .
Mais j par la constitution ,
Au roi la loi devient Soumise...
Eh bien ! sans confirmation ,
Qu'à notre gré tout s'organise !

L'Eucharistie . au temps jadis ;


Etoit Je besoin des dévotes :
Que de crimes furent commis
Par ces âmes peu patriotes ! <
Aujourd'hui nous la supprimons
Seulement dans toute la France ,
Et nous mandons tous les démons
Au comité de surveillance.1..

Quant aux Extrêmes-Onctions ,


Il faut bien les voir en démordre.
Prenons bien nos dimensions ,
Pour qu'on ne parle, plus de l'Ordre.
Faisons-le passer à Coblentz ,
Donnons les autres à nos prêtres...
Ils seront bien sots les tyrans
De voir que nous soyons les maîtres !
*
Le Mariage est un lien,
Dont le poids nous seroit pénible ;
Les seuls ci-devant, gens de bien, f ,
Y trouvent un bonheur sensible.
L'orgueil de leur postérité ,
Devant nos décrets s'humilie...
L'homme naît pour la liberté ,
Il ne se doit qu'à la patrie.

De ces sept monstres abattus ,


Quand vous aurez purgé la. terre 3
Vous verrez d'égales vertus,
Briller dans le Fils & le Père.
Vos prêtres ne seront plus rien ,
Vous n'avez rien de mieux à faire.
De l'état nous voulons le bien....
Plus de prêtres , plus de salaire,
( •? )

Strophes d'une belle Ode de M. de Ximenès , sur


la passion du jeu , composée en 1 752, & qu'il vient
de livrer de nouveau à l'impression dans son
Codicile d'un vieillard; Paris, 1792, au
pavillon du > bassin du Palais-Royal.
Quel subit & profond silence !
Des monceaux d'or sont entassés.
Le signal se donne ; on commence :
Des u nceaux d'or sont dispersés.
L'inquiétude au teirtf livide ,
A l'œil louche, au regard avide ,
"" Se peint sur leur front pâlissant,
v ^Bientôt le désespoir farouche ,
L'écume & le fiel à la bouche ,
, Vomit l'insulte en rugissant.
*
Ministres d'un culte frivole,
Par l'aveugle intérêt guidés,
"Vous prodiguez à votre idole
Ces biens que vous lui demandez.
Ainsi vos trésors disparaissent.
L'erreur s'enfuit ; ses charmes cessent ;
Elle a déchiré le bandeau.
La misère aple vous reste ;
Et la vcriteTJlus funeste
/Vous présente alors son flambeau.
$1 •
Malheureux! qu'allez- vous répondre
Aux plaintes d'une épouse en pleurs i1
Son aspeâ seul doit vous confondre ;
§a tendresse fait ses malheurs.
Elle déteste la journée
Où l'amour guidant l'hvmenée ,
Grava vos sermens dans les deux.
Déshéritez ayant de naître ,
Vos en/ans ne recevront l'être ,
Que comme un bienfait odieux.
(4)

Annonces de livres.
Conjuration contre la religion catholique & les
souverains. Ouvrage utile a tous les François. Paris
1792 , chez lepet.t, commissionnaire en librairie, rue
de S.ivoie n°. l9i Crapart , place Saint-Michel; ma
dame D.fresne, au Palais. 1 volume in-Hq. Prix, 3
liv. 12 sjus broche , & 4IÙ . 10 sous franc de port.
Cet ouvrage p;xsente une vaste & curieuse érudi
tion. L'auteur y combat les systèmes impies de Bou
langer , de Fréret,d'HJvétius, de Diderot , de Da-
lembert, de Voltaire ; il y assccie les assertions non
moins téme': aires des CondOi-cet, des Volney, des Du-
puis, des Bcnneville, c'es Lahnde, des la Harpe, &e.
Il fait voir que tous ce; ccrivains ont été les apôtres
d'une morale destructive du vrai cake , & de' l'obéis
sance au légtime souveran. Il parcourt & discute avec
une connoissance profonde , les mystères de la théolo
gie astrologique des Egyptiens, des Chai dééns, des
Syriens & des Brames. Il nous fait^voir la fiitration &
la série de ces aberrations dans les institutions, moder
nes , des frères de ia rose -croix & des franc-maçons.
Il fait de cette dernière sede le berceau de celle des ja
cobins, qui sappe aujourd'hui si ^Trontément k trône
& Faute!. Il établit un paralelle sensible entre ces ins
tituts, & il fait adroitement ce paralelle jusques dans
]acorr*paraisondes sermcns,ce qui lui donne occasion,
( p. 62. ch. 2) de rapporter la formule de celui qu'a
juré (dit-il) Claude Fauchet , évêque du Calva.Jo>,au
Club des jacobins de Cacn. Voici cette formule :
a Je Jure une haine implacable au trône & au saccr-
„ doce, &Je consens, si Je viole ce serment , que mille
j, poignards soient plongés dans mon sein panure; qui
„ mes entrailles soient déchirées & brûlées , & que mes
„ cendres, portées au::, qia. re coins de l'univers, sohnt
v un monument de mon infidélité ».
N'. 3 5. tfft> FÉLICITÉ PV21IQUE,
4s+vh Mort du comu de m**
Lundi 2 Avril. JV* *j£ ™bcau.

J O.URN A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


£a Fontaini.

Avis aux Jordanistes.


A Messine, un savetier', pauvre & vertueu*
voyant les loix méprisées & les plus grands crimes
impunis , faisoit dans son petit intérieur le procès aux'
criminels, les condamnoit à mort, & exécutoit lui
même la sentence. Après quelque temps , il s'adressa
au vice-roi , h s'exprima ainsi : C'est moi qui ai mis
a mort ces 50 coquins que vous avez négligé de punir
Voici les procès -verbaux qui constatent leurs crimes
Vous lirez dans ces procédures le journal de mes
recherches', & la marche judiciaire que j'ai suivie—
rien n'y manque , & vous approuverez , je crois "
chacune de mes sentences. Vous êtes coupable, sans
Ooute , de tous les crimes que ces misérables ont
commis : vous méritez certainement le même châti
ment ; j'ai été tenté plus d'une fois d'être juste à votre
*gard, mais j'ai respeflé en vous la personne du roi
que vous représentez. Vous êtes maître présentement
ce ma vie , & vous pouvez en disposer.
Nouv. Bibliothèque de société; à Paris, c/lèr De-
Main , rus Saint-Jacques , 1782.

VARIÉTÉS. /
Nous avons entendu des gens faire une '«expiai- /.
santé chicane au nouvel empereur ; on prétefd qu'il
.1 orne II. Année 1791. - Kk
( t58 )
n'a pas le droit de s'appeler prince François, parce
que l'ortographe étant la même que celle de prirtu
François , titre que nous avons si sagement accordé
à nos princes , ça pourroit occasionner de la con
fusion & des quiproquo ; mais nous sommes persuadés
que l'empereur ne fera , à cet égard , aucune difficulté
d'accéder à la volonté de la nation : il ne se souciera
p«i.it de prendre la .qualité de prince François en gros,
mais seulement en détail , h il se contentera de s'ap-
peller prince Artésien , prince Alsachn, prince Bour
guignon , prince Lorrain , & peut-être prince Ckam-
penofs.' . ' •.

', Lès journalistes imbécilles , & qui nous croyent iffl-'


bécilles, ont imprime qu'un chevalier françois avoit
déclaré , en mourant à Worfns, que c'étoient nos
princes émigrés: qui avaient excités & payés les massa
cres d'Avignon,' de Paris, de Nîmes, d'Arles, de
Montpellier , de Bretagne, de Saint-Domingue, &C.
&ç-..On' prétend .que nos princes le nient ; mars nous
Jeur rçpoiukoiis par un petit vers d'une fable de La-
ïtmtaine: .'; '.-.-
< Si ce^îr^-toi , c'est donc ton. . . . cousin.

' La première' di visign^s invalides qui ont propose


à' nos augustes de voler surSt^ frontières , pour y
défendre la constitution jusqu'à la dernière goutte du
sang qu'on leur a laissé , partira, en nacre le 10 du
courant. > , .
Le convoi , composé de cinquante enanots charges
de jambes de vois , est arrive sur les frontières.
«HKacïi.ïa?3K»——-

Un jacobin , qui' pis est un -député de Bordeaux,


<ijt hier** éfrïsioto.de cœur à un de nos eollabo-
, (259 );
rateurs-, soir compatriote ; —- Je suis obligé de
CONVENIR QUE NOUS AVONS ÏTit. flEAUCOU P TROP.
LOIN , ET QU'IL EST TEMPS QUE TOUT CECI
FINISSE
--"■"»» )
D<'cadence des jacobins.
Dans la France , hors de France , à bon droit détestés ,
Convaincus des forfaits qui les ont fait connoUre ,
Les jacobins déconcertes,
Bientôt n'oseront plus paroître.
Jugez s'ils sont discrédités ,
Quand Palisj.t rougit de l'être (i).

Quelques jeunes.& jolis patriotes de la société d'un


d°s pères Duchêne qui se rsndent souvent & indi
viduellement ckez le marquis de VilLETTE.s'y trou
vèrent rassemblés avant-hier. Aprçs avoir commente,.
le* dernier .& pas badin décret du prince de Kau-
nitz, ils' convinrent qu'il etoit. temps de s occuper
des moyens de se SDuver. — Le marquis après avoir
ri de ievir embarras , leur dit : Délicieuses> amies ,
vous ne s.rkr^ pas embarrassé comme vous Jetés, si
comme moi vous avici à vos ordres une porte df derrière.

Extrait d'une lettre de Co'unt^ L'astrologue


de Duckendorf vient de prédire que l'être qui , ainsi
«jue son auguste famille a joué le principal & le plus

(i) Voyez la protestation qu'il a faite dans les


Journaux, "d'être un citoyen paisible, nullement clu-
biste , ni secrétaire , ti qui nî sort de chez, lui q" "ne
fois la semaine.
< 260 J
malheureux rôle dans la révolution françoise , dînerai
soupera & couchera à Rheims le 14juillet prochains
des prêtres qui n'ont pas prêté, & qui ne prêteront
jamais le sermentjordànique , chanteront un Te Deum,
— La lettre ajoute que , si ce n'est pas précisément
le 14 , ce sera un autre jour qui ne sera pas très-éloi-
gné de celui-là.

A la séance du 29 mars , M. de la Croix repré


senta à l'assemblée qu'il étoit ridicule & dangereux
que les régimens eussent le droit de renvoyer, comme
ils le faisoient, les recrues qu'on leur envoyoit, &
qui coûtoient si cher à la nation. Un de ses
confrères lui répondit , que cette précaution étoit très-
naturelle , puisque le grand nombre des recrues qu'on
envoyoit pour compléter l'armée , avoient une de leurs
épaules ornées d'une «£ & d'un V,

Couplets powr la fête de Chateau-Vieux,'


Sur l'Air : De la fête des Bonnes gens*
Flatter le brigandage ,
Le vol , les rébellions !
Honorer le carnage !
Flétrir les sages Cantons ?
Maire deux a de la tête :
Pouvoit-il le prouver mieux ,
Qu'en imaginant la fête ,
La fête de Château-Vieux i

Gardes nationales ,
Château-V. . . . vous massacra j.
De palmes triomphales ,
Ce beau trait lé couvrira^
Maire deux a de la tête :.
(261}
Pouvait-il le prouver mieux,
Qu'en imaginant la fête ,
La fête de Château-Vieux ?
*
Sortez de votre bouge (i) ,'
Premier maire au nez (2) si long :
Honneur au bonnet rouge ,
Place à monsieur Pet...
Maire deux a plus de tête :
Pouvoit-il le prouver mieux ,
Qu'en imaginant la fête ,
La fête de Çhâteau-Vieux ?

Réponse des Rêdaâeurs à la lettre signée 5*****.


Nous sommes fâchés , mais nous ne sommes pas
surpris , d'être dans le cas d'annoncer à notre abonné
de Rouen qu'il a perdu son pari , car il n'est que
trop vrai que le MÀIKE-canaille dont il nous parle,
a commis a Paris et en public , la vilainie

(1) Allusion à la motion faite déplacera l'hôtel-


de-ville le buste de maire deux , à la place de maire un.
(2) Le ne[ long se prend quelquefois en bonne
part, témoin le mot d'une harengère à la dernière
orgie des forts de Paris , où M. Peth... est venu trin
quer, affublé du bonnet rouge, Jesus-Ditui s'écri»
la commère , m'est avis que maire un avoit le ne%
plus long que mair'deux. Cette parole qui n'est
point tombée à terre , a fourni la matière d'une car
icature qui va paroître incessamment , représentant
d'une part , Maire un , avec le long nez qu'on lui
connoît ; & de l'autre, Mair'deux, avec son peu de
nez ; & siégeant d'un air grave sur sa chaise-çurule-
percée. Au bas du tableau , se lit le bon mot de la
comrnçre en question ; Jesus-Dieu, &c, &c.
'( 2Ô2 )
qu'il commet tous les jours en cachette', mais il a
réparé cette sottise {même aux yeux des monarchiens
6* des feuillans) en disant : Je viens de faire une
INFAMIE, MAIS JE M'EN CONSOLE , CAR ELLE
FERA ENRAGER QUELQUES ARISTOCRATES.

CARRICATURES NOUVELLES.

Celle du jour représente un pouvoir exécutif cons


titutionnel, c'est-a-dire un roi couvert d'un bonnet
rouge & soutenant sa couronne , qui est suspendue à
son bras comme un panier ; il porte aussi une énorme
croix , & il est suivi de ses ministres , qui portent
chacun une rame de gttlcrien.
N. D. R. Nous ajouterons à ce détail , pour
détruire les méprises que peuvent causer ces rames ,
que cette gravure a été composée sous le règne des
ministres Feuillans,
K
La seconde représente le maréchal Cacambeau,
qui jette son bâton & sa perruque à tous les diables,
désespéré de ce que son armée au lieu de lui obéir,
lui montre un pantin , & qui lui dit : a paie dé pa
pier SOLDAT DE CARTON.
■ La collection complette des carricatures se vendche^
h sieur U^ebert , au Valais- Roya: , n°. 203; elle est
composée de 80 gravures, grandes ou petites , qu'il
donnera peur 60 liv.

La Gazette universelle est fort embarrassée pour


ne pas prendre trop brusquement le ton du ministère
actuel ; elle voudroit arriver au jacobinisme par des
nuances imperceptibles ; mais ses articles sont com
posées de couleurs si discordantes , que cette pauvre
( 263 )
Gazette ressemble à ua tableau du sieur David , ou
aux défunts ouvrages du sieur Dounieu , qui n'est pas
mort.

Quelqu'un a vu entre les mains du comte de Co....y


'ministre aélucl d'une grande cour, l'état exaâ: de
toutes les forces nationales de France , volontaires ,
soldés , chasseurs , gendarmerie. Le contrôle arrive
tous les huit jours avec les noms de baptême, de fa
mille , & les demeures de ceux qui ne devroient pas y
être. Par-tout on rend justice à la bravoure des hon
nêtes gens qui ont été jusqu'à prt-sent l'égide de l'autel
& du trône.

Ajr : Avec les jeux dans le village*


Des préjugés de son enfance
Chacun doit se débarrasser :
Nous avons des Solons en France,
Qui nous aident à les chasser :
Assassiner étoit un crime :
Et bien , à présent ce n'est rien :
Ils ont rendu tout légitime ,
Excepté de faire le bien. {Bis.)

Chez aucun peuple de la terre ,


Le vol n'etoit divinisé ;
Le voleur , en France, au contraire,
Etoit au moins fleurdelysé.
Jouissant d'un crédit plus ample,
Qu'il n'eut jamais dans aucun temps ,
Aujourd'hui le vol a son temple ,
<d Et plus de s.ept cent desservans. (Bis: ) »
(<*64 )

' Un membre de l'assemblée des plus enragés-, di


hier publiquement, dans une boutique au Palais-Royal
— Nous nous laverons difficilement de l'infamie dont
nbus nous sommes couverts en rendant le décret d'am
nistie en faveur de Jordan & des scélérats de sa suite,
— Mais c'est la faute des jacobins , & quoique je sois
bien dans leurs principes ,je ne les approuve pas en cela.

Gors.. dans une de ses dernières feuilles , est dé .


quelques onces moins lourd qu'à son ordinaire , il fait
l'aimable, le plaisant , le bel esprit ; son numéro nous
paroît le chant du cigne.

Messieurs Val, Henry & Pannatoski, com


menceront lundi 2 avril, & continueront les jours sui
vons leurs expériences de physique amusante & feux
d'artijice en air inflammables sans fumée ni détona
tion quelconque.
L'emplacement qu'ils ont choisi est le THÉÂTRE
D'ÉMULATION , rue Neuve Notre- Dame =■ Naza
reth. ——' Jls commenceront à 6 heures précises. —
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.
—-ratnaffin»' jiVi'! «r

AVI S.
Le bureau des poudres Dailhaud du sieur Rouchy,
ci-devant rue du Chevalier-du-Guet , est aclutllement
quai Pelletier, n". 36, à l'Etoile d' Or , au premier.

De l'Imprimerie du Journal delà Cour& de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc _, N". 7 »
«if coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois ,' de 3 liv.
pour Paris, et dejl. i$fipsurlaprovince,fr+de port.
Décret pour qu'il soit
N - 34* /S/wCék décerné des honneurs k
ardi 3 Avril. J^fci!^*-

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE..

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin;


La Fontaikï.

Tout ce qui leur paroît utile, dit Thucydide en


parlant des LacéJémo?iiens , passa constamment à
leurs yeux po/jr honnête ; & ce machiavélisme étoiC
cncors souvent accompagné d'un grand orgueil na
tional , mais qui au moindre revers se changeoit en
bassesse. Les Spartiates avoient écrit à la republique
de Thèbes des lettres fort laconiques, ou, ce qui est
la même chose , fort insolentes ; mais dès qu'ils eurent
été vaincus complètement à Leu£tres , ils commen
cèrent a allonger leurs phrases, & -c'est moi, disoit
Epamir.on<Jas , qui leur ai enseigné cette politesse.
Recherches philosoph. sur les Grecspar M. dePaw^
tom. Il y page 3.

V A R 1 É T É S. r\

Les jaçoqutns & brigands du département cte, la Lo


zère ne peuvent pas digérer h vigoureuse rincée qu'il*
ont reçu d s citoyens <e la ville de Mende. Ils étoient
dans la douce habi ude d'égorg r ou d'assommer tous
]es honnêtes gens qui avoient le ma'heur de leur dé
faire ; ils ont trouve fort dur d'être obligés de changer
de manières, aussi ne cessent-ils d'apporter leurs dou-
Jeurs à l'assemblée , & de lui rendre des comptes , faux
J orne II. Année 1791. Ll
il absurdes . dans tous les points , & démentis par Jes
lettres les plus authentiques., que nous recevons du
Gévaudan. Au reste , le temps des doléances , des dis
cours & %s écrits est passé ^l'assemblée & les brigands
viennenj.de d#:larer une guerre ouverte à tous les hon
nêtes gens êz à tous les propriétaires ; il faut se laisser
fgQigëi Ou se défendre , il. n'y a plus de milieu.
——tt^a—

Dejjujs aréiques, temps la santé de M. le duc d'Or...


.devient très-mauvaise ; ses pusluJes_le font beaucoup
souffrir j vendredi dernier, jour où l'on reçut la ré-
^ienée'd^^oipereur , son altesse passa une très-mau-
4'aiSe''IWit^flcéprouva des inquiétudes & des démarr-
■geàisaHS-j'RÏW^autau coa , & il eut même une espèce
^feq\*ÔWc&rj mais *"* espère qu'il sera bientôt quitte
<de s^^'cotfHrfiôdité , par- les soifis dudocteur Guilletin.
StJpi»nuq".i ii t ; ;:•' •• . , •
3-' &"-?ïU't."7 ?aL- i ■ '....'-.>' . ...
il n'est malqeureusetnent que trop vrai qu il y a
ijatjk .pïuîU û ;s torp» , des' soldats Si même des chefs ,
ïnre&es .du poison jacdbite; nous avons vu bien des
ge,nsV ias'sùreV sûr ce que, ce ii'étoit que le très-petit
toôfhbre ,« qtrn seroit aisément ramené par les autres.
-— Messieurs , leur avons nous dit , songez que la
santé ne se communique point, & que la maladie
6aêne" - "' ■■ ■ Û Ù J

^■îe'N^îïueM!. 5«/f<7«paroît. Il n'àvôît encore


..Tien: écrit avec tant de force, de chaleur. & de har-
9iesse: Il est <Micile , à travers le choc des faâions
qui se'beùrtént avec fracas , de démêler avec plus de
sagacité les ressorts secrets qui dirigent les événement
On, se plîtît", au milieu d'une submersion générale , i
>otr' lui hfomme.bjtter avec courage contre la rage des
flots ,'& tendre encore à ses compagnons (l'infortune
,(.#7 )
une planche pour les sauver" du naufrage. Au reste,
ce numéro justifié à^ieurprôs' et qQe Mî>i*Teu5rViôns
dit par anticipation. hi.Suteau tix. re.d$iVfi<Miçé: qu'il
n'auroit jamais dû cesser d'être. On voit, cependant
percer encore un peu d'iiumeur contre les cmigref
de Coblentz. La maiscn'brû't , dir-il ,: &' Cvblenti£
délibère. Rien n'eit plus v'raii;, mais qu'il n'eruatcuse
pas ces braves émigrés. 1,1 sait, aussi-hiçn çjue;nou»
qu'ils frémissent de douleur de voir si long-temps leur
valeur enchaînée; PinaiStion ' For ceo dans lal^ûeTIe ils
vivent, n'est pas an mystère pour ceux quir$érit ms«
tiuits de certaines particularités de -l'affaire, entre
MM. de Cardohàc Jaucourt. Le début du nouveau
journal de M. Su/eau se feralejeuJi iz avril. Le p/ix
de l'abonnement est de 24. liv. pour Paris , & de 26
liv. 10 sols pour la province. Les numéros serbr$
expédiés aux abonnés seuls, c'est-à-dire,,, àceux.qui
se seront fait enregistrer chez Raitaille , rue de Seinea
fauxbourg Saint-Germain , petit hôtel Mirabeau..

Le bloc et la statue*
F A B L'E:-""- '-on •'•°
1
Un bloc , dit-on , des plus grossiers
Qu'on eut tiré de la carrière,
Ralégué dans le coin d'un de nos atteliers ,
Avec une arrogance aîtiere,
Paroissoit s'applaudir de sa brute épaisseur.
Près delà s'élevoit une statue antique ,
Dans son espèce une merveille unique ,
Chef-d'œuvre du ciseau sculpteur i
Les Phidias , les Praxitèles',
N'aypient crée jamais de formes aussi belles t
Dans ses contours , quelfe rondeur !

( 268 )
Quelle ame par-tout répandue !
Pygmalion , à cette vue ,
Auroit senti renaître son ardeur.
Le bloc ne peut souffrir ce speétacle enchanteur,
Peur s'exprimer , il s'évertue .
Prend un ton lourd qu'il croit rendre moqueur.
* , .•—— "Je veux , madame la statue ,
„ Vous parler vrai , car moi, je ne suis point flatteur,
„ Vous m'avez l'air de vous en faire accroire ;
„ Sur tout ce que l'on voit ici t
a N'imaginez-vous pas obtenir la victoire ?
M Quelle prétention ! retenez bien ceci :
„ Nous somrfies tous égaux... l'entendez-vous mamie ?
„ Je suis de marbre comme vous ,
„ Qui, comme vous de marbre, & du plus beau d'Asie. „
La statue , avec modestie r
Repart , sans témoigner le plus léger courroux :
" Oui , nous sommes formes de la même substance,
„ D'accord ; mais Vous, l'ami de la sincérité,
„ Vous conviendrez de quelque différence ;
î, Le marbre chez vous est resté
„ Dans toute son informe & morte dureté ,
,, L'art créateur en moi lui donna l'existence. tt
Le voile ne saurait guère plus s'çiyr'ouvric,,
C'est montrer la vérité nue, i
Que de blocs i que de blocs qu'on ne peut dégrossir,
Pour une seule & vulgaire statue,
— m^rmfvumtifnm . —.—__
La déclaration positive du nouvel empereur a dçcon-
cmé&mm auçré les jacoquiiis j pers»nne n'aétô
( 269 î
la dupe de la bonne contenance qu'ils ont affectée en
recevant cette nouvelle ; les intentions connues de tous
les princes de l'Europe de ne faire la guerre qu'à ces-
seuls scélérats, ne laissent plus à tout le reste de la
nation françoise d'autre parti à prendre, que de profi
ter avec empressement du secours que la providence
lui envoie , pour chasser une horde de brigands sangui
naires, ennemis de toute loi , de toute morale , de toute
religion & de tout gouvernement ; la partie saine
de la nation, qui est aussi l'infiniment plus nombreuse,
va attendre avec la plus vive impatience , 1 'eflet des
promesses d'un jeune prince, rempli d'honneur, de
talent & de courage, & qui jouit de l'amour de ses
sujets , de la confiance de ses allies, & de l'adoration
de ses troupes ; le moment si attendu , si désiré par les
honnêtes gens est donc sur le point de paroître &
d'arriver sans efforts, sans violence, sans effusion de
sang ; les jacobins seuls seront punis comme ils le mé
ritent , aussi vont-ils chercher a se terrer, comme
dit Suleau, mais on les traitera selon le conseil de Vir«
gile dans ses georgiques. «c Ces reptiles , dit le poëte,
„ sont la perte des troupeaux , qu'ils infeétent de leur
„ venin. Berger , arme-toi de pierres & de bâton , &
,, poursuis ces cruels ennemis ; ne sois effrayé ni de
„ leurs sifflemens ni de leurs menaces; déjà lis prennent
„ la fuite , & cachent leurs têtes dans du trous ; mais
„ on voit encore les cercles de leurs corps tortueux ;
»» les plis tardifs de leur longue queue sont encoie à
„ découvert ».

Avis des rédacteurs.


I/«bondanee des matières nous force à désigner de
la façon la plus laconique, mais la plus convenable,
certaines choses :
Exemple. Quand nous parlerons dorénavant d'un
Membre du coté gauche de ia première législature,
( *7« )
nous le désignerons sous le nom d'orléaniste, &
vn membre du même coté de la seconde un joa-
DANISTE.

STANCES
A une jeune &jolie aristocrate , qui du Foyo d v .va ko
m'envoie une aulne défaveur v?.rte.
Vingt fois j'ai4 baisé la faveur' '
Que je tiens de ta complaisance.
Bon Dieu ! que j'aime sa couleur !
C'est la couleur de Vespérar.cc.

Oui, je la mets à mon chapeau ,


Elle soutient ma patience ;
Je porte , grâce à ton cadeau >
La cocarde de l'espérance.

De ton présent je suis flatté >


J'en garderai la souvenance : ■
Il présage la vérité . . * . .
Tes faveurs sont en espérance.
Par Dondon-Julou
iMU_UJ|glUi'.iHIIJ»ll ~

La dose d'émétique constitutionnelle que le char


latan Vauvi.... & compagnie vient de -faire prendre.
à notre malheureuse constitution, lui a causé, des
nausées si violentes, que M. son père, Target,,
s'est empressé d'appeler pour la secourir , le docteur
Guillotin , qui a chargé le mousquetaire à genoux >
Villet.. j de lui administrer un clistère , irie lui a
'( ifl 1)
<3onrié si adroitement & si à propos , qu'on espère qirê
cette très-précieuse&très-CHEjtE maLde se soutiendra
"encore 6^'jdurs. '" n ""' '"'''.

Les jacobins ont parmi eux des faux-frères dont ils


ne se doutent pas , & qui traitent d- leur société avec
les puissances étrangères. Le; secrcta'ue d'un espion
constitutionnel qui étoit à offrit au baron de
• . • ■ . . ,( 1 ; de Li livrer à son choix , les membres du
Ciub de pour cinq mille florins. Le ministre
refusa en d sant qu'il esp roit les avoir tous pour les
frais de justice seulement.
Qiœaoa
Les frères Monne..., excellens patriotes, mais
mauvais calculateurs , vont faire faire des cloches
avec les jniiadles de confiance que le moment de mé
fiance où. nous sommes fait suspecter.

L'assembke, dans son auguste colère, vient de dé*,


cider qu'aucun Cob'l'enzien n a ira: de dix ans la qualité
«minente deçitoyans actifs Mais, distinguo , pour
citoyens , ceia .pourra bien être; mais pour a&ifs , c'est
ce qu'il faudra voir bientôt; au reste, nous pouvons
due comme Lafyntains Soyons bien , buvons
bien, ma/ig(vu,s h s jacobins, ou nous serons morts
dans dix ans.

Un amateur comparât notre rév< lution à une maî


tresse , qui, pendant notre aveuglément, emploie tous
,les moyens pour .nous ruiner, ci qu'on finit par dé-

• (i ) On ne nousa permis de publier cette anecdote


•que sous, la condition expresse de ne nommer ni les
•lieux ni les persortnes. . . t
( 27* )
tester quand le bandeau qui nous couvre les yeux est
tombé j à moins que notre aveuglément tienne de la
stupidité , comme celui du ministre Linote pour sa
grosse gagui.
———a——
Fragment d'une lettre du ministre fahtome des
contributions aux 83 départemens.
Je vous invite à combattre sans relâche
les plus coupables mesures qui ont pu décréditer
PASSAGEREMENT les assignats
Contre-poison
du mot passagerement.
Ta veille de l'annonce de la mort de l'empereur,
pour 180 liv. en assignats on pquv«it trouver iocl-v.
en ccus. — Cette nouvelle fit varier le change au point
que pour 134. seulement en assignats, on avoit ioo
livres en argent, mais le billet doux du prince de
Kauni-tz vient de causer une nouvelle insurrection
dans l'agiotage, si considérable, que pour j 6b livres ei>
assignats, on n'a que 100 livres en argent.

THEATRE D'EMULATION , rue Neuvp


Notre-Dame-de-Nazareth.
Messieurs Val, Henry & Pannatoski, con
tinuel ont aujourd'hui leurs expériences de physique
'amusante. -— V.s commenceront à 6 heure? précises.
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.
Prix des places , 3 liv. , 2 liv., 1 liv. 10 sols, &
I livre. Chaque npiésentation sera variée.

Dp l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Te prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
, pour Paris, et de$l. 1 if.peurlaprevi/icejr. de porn
â Insurrection du 67V
régiment , ci- devant
Ivngutdoc.

J O U R N AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,-


„ - t a F»n T A.1H x.

Si des circonstances particulières 0ht déterminé


les sociétés à confier le pouvoir souverain à plusieurs
pères de familles , qu'elles jugèrent également capa
bles de les gouverner de concert , elles eurent de fré
quentes occasions de se désabuser de l?idée d'avoir
encontre une forme de gouvernement stable & tou-
jours également propre à remplir leurs vues. Des
chefs égaux en autorité , ne le furent point en forces ,
en vertus,en talens; leurs passions les divisèrent, la
société prit part à leurs querelles , elle se divisa ert
factions , & souvent par les maux qu'elle se fit à elle-
même, elle sentit le besoin dé revenir, au gouverne
ment d'un seul. . ';
Pensées libres sur les goùverncmens , Ùc.Londresl
1781. ;,.,, .". .r"

V A R I- E-.Ti.fi J. ; *
C'est sur la pétition d'une catin & d'un coméJferi,
que la municipalité s'e^t décidée à assister au trbmp' ©
des Susses de Château -Vieux. Quelqu'une dit qu'il
falloit faire monter les deux pétitionnaires sur le <war,
pour représenter Saiute-Pé.agie & Bicitre.
Toms II. Année 179Î. Mm
(274)

Aux Rédacteurs du Journal.


Lille , 27 nfflrs 1792. Nous venons de lire,
messieurs , atec un déchirement de cœur inexprima
ble, la prescription sanguinaire de nos parens, de
nos amis j de nos femmes , de nos enfans , & notre
fuîne entière , prononcée le 25 de ce mois à l'assem
blée nationale , dont le sang-froid & la cruauté , dans
cette funeste circonstance, font , malgré soi , reculer
de terreur. Dieux ! il est donc vrai qu'il est à chaque
instant pour nous . de nouveaux malheurs à redouter,
& que s'il est encore temps de nous sauver , il ne nous
reste que le choix des forfaits
Ah ! que nous aurons payé bien cher l'orgueil k
l'injustice , dont quelque breuvage infernal , sans
doute , nous rendit coupable , en nous faisant com
plice , de ces étrangers absens , qui portèrent la ré
volte dans notre tranquille patrie, & dont la perfidie
& la scélératesse égalèrent la misère & la cupidité
insatiable. Cependant, à quelle épouvantable respon
sabilité , leurs décrets , messieurs, n'exposent-ils pas
leurs barbares auteurs ; qu'osent-ils donc attendre de
plus de quatre millions d'individus qui mugiront , la
Vengeance , la faim & le désespoir.
Veuillez , messieurs , pour mille raisons consigner
dans votre feuille cette prédiction funeste , au nom
de six Américains qui connoissent bien leur pays &
leurs compatriotes..... & annoncez à toutes les pro
vinces de la France , dont le délire extraordinaire ne
se conçoit pas , annoncez-leur que si , dans ce mor
ment , les troupes arrivées à Saint-Domingue n'ont
pas changé la situation désastreuse des blancs ( ce
que j'aime à croire impossible ) , la catastrophe qui
suivra le décret des Brissot , des Guadet , des Gen-
sonné , &c. sera dans les deux mondes la plus épou-»
vantable dont le soleil aie jamais éclairé -les horreurs ;
( 275 )
la plume tombe des mains , & nous pouvons à peine-
la reprendre pour nous signer ,
Denormaux ; de Mabial ; de Jacostai de Ptriai
de Cambau ,• Descarine , Américains blancs.
Pour conforme à l'original.

A DoNDON-JuiOT.
Jeune rival du vieux Beufflcrrj ~'■
Votre muse , qu'on dit créole ,
Se ceint de la double auréole , p
Des amours & des jolis vers, ..,'..
Vos chansons , que l'on cite en France;
Nous prouvent avec évidence
Que , par un aimable travers , , m,
Vous avez la douce mante
De commencer assez gaiement;
Ce joli rêve de la vie,
Que d'autres font bien tristement.
Gautier , que j'aime à la folie,
Pour le bien de notre patrie,
Dans ses agréables feuillets
Loge vos aimables couplets.
Dondon-Julot , j'aime à vous lire ,
J'aime les sons de votrejlirei
Et m'intéresse à vos succès.
Choyez votre muse jolie ,
Tempérez l'ardeur des désirs ,
Car en veillant sur notre vie,
Vous veillerez sur nos plaisirs.
Fefljkdamt la comtesse d'Alix,,,,
( .276 )
'••) |J| •;->,', il îrfl 890 odfTi
—>'*am0a*m*rrr.—n—rT~~
M. Rouc7-.tr a dit de frès^c'ènes" choses dans son
poëme , & il a <îit une très- belle chose d'ans sa se^on.
Nommé pour assister à là fête civique des Suisses de
Château .Vieux -: « J'y consens , a-t-il repondu, à con-
„ dition qu'on placera sur le char de triomphe la statue
„ de Desilàs?*ên qu'on voit eh meme-tèmps l'assas-
„ sine & les assassins.; , . - .• uo

On mande de Beâûplre, quele régiment Impérial, la


Tour-Dragons s 'composé. dè'é,ooo hommes, a deman
dé & obtenu fc .-pewftisakJn 4s placer sur. ses, drapeaux
l'effigie du roi Lçui, XVI. Cette cérémonie s'est faite
avec pompe & enthousiasme ; & un loyal Garde-du-corps
qui en fut le témoin; écrit quelles cris de vive le roi de
France sortoient de.tout.es les bouches avec. un senti
ment d'attachqpa^guija^tjijeu^f^fajt rougir
bien des Fiançois : Qui habec audkndi s audiat.

On renverra z^phaatiirLc^wsir^Du^M.ovR,--- 'a


plaisanterie constitutionnelle qu il a eu l'Impudence
d'écrire au cabinet de Vienne'1, qui ne S'en fâchera pas,
mais qui en rira; "'on leiprie/a'deyouteir -bien cesser
une correspondance qufilrner )ujr,fc9ji*vven.t d'entretenir
qu'av«c le pouvoir exécutif de Cr^arenton ; & on man
dera au ROÎ , qu'on s'en tient en toîrtK pour, fout, à
ce qu'on a dit paria" dernière missive signée Kaunitz.
JV. B. Nous avons observé' qae cette detnière missive
a beaucoup plus ini\uélsur la j.n»nquilljtéL des /*«'#<"«
que sur celle àes,jacQbi/is ; ma,is..nous, n'en avons pas
étéétonné , parc% que nous savions queles aVaricieux
se tourmentent pHlS queues-'1 PAUVRE s , & les jaloux
beaucoup plus^Qfclesjctfcas.*- L'abbé de Courna...»
& son coi)fière\CA£iii.iAE, DyMqp,..(^Svnç, de notre
avis sur ce dernier article seulement.
< 277 )

M. de Voltaire , dans sa liste des savans & artistes,


dit que la meilleure preuve du mérite d'un peintre , est
quand ses tableaux sont vendus Fort cher ; en effet cette
manière de démontrer , vaut mille fois mieux que tous
les raisonnemens du monde , appuyés de grands termes
teeniques & barba: es : tous les jours on est à^mêrne
■d'en faire l'expirience Sans parier du barbouilleur
Ëounie.., qui ayant mis il y a quelque temps, ses ou
vrages à l'encan', ne trouva pas un seul enencrisseur ;
nous parions avec qui voudra, que si.on porte chez
le sieur Lebrun ou chez le sieur l'ailla , personnage
tortu de corps & d'esprit , les ouvrages des peintres
françois, excepté ceux de Verntt , les tetés de M.
Creuse , quelques tableaux de Txsiuur , 6t de deux ou
trois peintres, pn ne trouvera pas de meilleurs tableaux
de tous les autres ( ea tête desquels je place le sieur
David) seulement "cent écus la pièce : au lieu que quand
on expose en vente des tableaux dir Pciissiri- ou de
Claude Lorrain , peintres Italiens, & de tous les jnaîtres
de l'école Flamande, tels que jf^ouvenna/is , Berghtm,
Paul Potery Kavd du Jardin , Tenîerf., Gérard Dorr,
& 30 autres , de petites planches d'un pied de haut sur
un & demi de large, se vendent des 3 > 6 ? 10 , 15 &
20 mille livres , même dans le moment actuel ; tous
ces maîtres sont encore plus estimes en Hollande, en
Angleterre & en'Éussiç. ÏAu lieu ,' qu'excepte" les deux
ou trois peintres que nous' avons norroncs^lon ne souf
frirait pas dans ces diffiérens pays .un seul, tableau de
notre triste école Françoise. >
—-————1■
Svr le dépouillement des parterres des Jardins publics.
: ;• •>J ai déserté
. t j-. if les Tuileries
,■.•". 1 .'.' .:
.■_ Dont je faisois mes galeries j , ,
" ;s Depuis' ce trop funeste jour .'. u ■ • >

/
( »?8 )
Où des hyènes & des furies
Y font leurs bruyantes orgies*
Si j'erre dans le Luxembourg ,
Lieu propre aux douces jêveries ,
Dans l'un & dans l'autre séjour,
Où , jadis , des présens de Flore
C'oclorat étoit parfumé,'
Je ne vois plus le lys éclore ;
Et la rose, aux pleurs de l'aurore
N'ouvre plus son sein embaumée :
La nature s'y décolore.
Chez Phlipot c'est bien pis encore;
Dans cette nouvelle gommorrhe
L'air, par la pipe est embrumée.
Tout ami d'un roi qu'on adore ,
S'il n'a souillure tricolore ,
Court le risque d'être assommé.
Vite ! eh vite de l'ellébore
Ou la frivole nation
(Aujourd'hui hideuse maroufle)
Se hvrant à l'impulsion,
Du sycophante qui la sou fie,
De par la révolution, i ,
Viendra tout flétrir de son sourie.
J£rémie* Parisien.

M. Gos.. qui , sans notre bienheureuse révolution,


ne sauroit peut-être pas encore qu'il est prêtre depuis
vingt ans , après avoir été pendant six mois aide-de-
eamp de Févêque Gobe-mouche , ou bonnet rouge ,
'( m ) '
$c avoir été ensuite prié poliment de mettre bas les
armes, parce que ses lumières offusquoient tout le
conseil épUcopal , s'est fait aristocrate , & puis il est
redevenu patriote. C'est à ce dernier titre qu'il pré
vient les amateurs qu'il fait un cours public à'irreligion
nationale , à juste prix , au col ge de (a Mar quoi
qu'il n'ait jamais fini sa théologie qu'aux barrières , où
jadis il et. >it commis, & que par conséquent il ne se
counoisse que dans les cas de contrebande ; il se flatte
cependant d'instruire les esprits , & de dirige r les con.--
cieucs-i dans ie goût le plus moderne. Cet sur- tout
avec les enfans Se les femmes qu'il brille dans tout sj»
éclat.

Nous avons remarqué souvent que les francs roya


listes mettent tout ce qu'ils ont d'esprit dans la con
versation , & que les patriotes mettent le leur dans la
conduite ; aussi les francs royalistes ont-ils été leur
dupe jusqu'à présent.

La première livraison de Yhistoire des carricatures ,


par M. Boytr , auteur du journal du peuple , vient
de paroître. Elle contient deux carricatures très-ori
ginales , & qui ne laissent rien à désirer pour le mérite
de la gravure. Le burin en est d'un fini précieux.
Cette livraison qui est aussi curieuse que piquante,
est traitée avec un soin particulier, l'auteur y déve
loppe avec une rare sagacité les motifs de la coalition
du calvinisme , du jansénisme & du philosophisme
pour renverser l'autel & le trône. En un mot , ce
travail ne peut qu'ajouter infiniment à la réputation
de M. Boyer. Les livraisons se succéderont avec
exactitude.
ammuxjmmm
Le grand danois , le mâtin , & le lévrier , quoique
différens au premier coup-d'ceil , ne sont cependant
r S a8<5 )
que le même chien. —— Le. grand danois n'est qu'un
mâtin plus fourni & plus étoffe. — Le lévrier un
mâtin plus délié, plus effilé , &tous deux plus soignés,
& il n'y a pas plus de différence entre un chien , grand
danois, un lévrier, & un mâtin, qu'en un jacobin ',
un jvrdaniste & un feuillant.
Extrait de Bvffon.

Mémoires historiques sur la guerre que les Fran


çois ont soutenu en Allemagne , depuis 17 57'jusqu'en
iy6t, par M. de Bourcet.,3 vol. in-8^ brochés, 10 l.
& 12 liv. francs de port par la poste. Cheç Maradan,
rue du cimetière Saint-André-des-Arcs , n'. 7.
Cet ouvrage, écrit comme devroient l'être tous les
mémoires historiques est, dans les circonstances pré
sentes, très-utile à ceux qui veulent connoître les forces
& la situation politique de l'Allemagne. Ils verront que
nos trois millions (prétendus ) de bayonnettes, n'en
imposeront point à des peuples qui connoissent la
subordination, la discipline militaire , & qui ne se pi
quent que de pratiquer le plus saint des devoirs.

THEATRE D'ExMULATION , rue Neuve


Notre-Dame/de-Nazareth.
Messieurs Val, Henry Se Pannatoski, con
tinueront aujourd'hui leurs expériences de physique
amusante. — Ils commencèrent à 6 heures précises.
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.
Prix des places , 3 liv. , 2 liv. , 1 liv. 10 sols, &
• I livre. Chaque représentation sera variée.

De l'Imprirrerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Ncuve-Saint-Marc , N". 7 ,
au cain de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de r abonnement est^peur un mois , de 3 liv.
poui>Parf(, et de$l. 15 fpsur la province,fr. déport.
W HM 36", A®U| Caiamitè. Nais.
Teudi 5 Avril yjgffis*«c<<UBrisJ«*.

JOURNA L-S):
DE LA COUR ET DE LA VÎLLB
—'
Tout faiseur de Journ.il doit trrbut au maliaj
I. A F 0 N TAlJI Jj.

Les sujets doivent obéir en tant à leurs princesïégî-


times, exécuter de tout leur coeur leurs «rdrës , & les
' honorer comme leurs bienfaiteurs après dieu. Us doi
vent les aider en tout , les servir de tout leur pouvoir,
&être bien persuadés que le salut de i'etat dépend de
leur obéissance. Que si les princes ne sont princes
que de nom , s'ils sont méchans , & qu'ils ne rendent
pas à leurs sujets les devoirs que cette liaison exjge,
rien ne dispense les sujets de s'acquitter de tout ce
qu'ils doivent à leur caractère , en leur rendant toutes
sortes d'honneurs & de respects, & en obéissant à
leurs ordres.
Traduction d'Epiclhe , par M. d'Acier.

V A R I É T É.S.
JLe sieur Vauv*... continue- toujours ses opérations
avec le plus grand succès ; mais comme tout se dé
couvre à la fin , on sait que le duc d'Or... est à la
t£te de la besogne , pour tâcher d'accaparer tout l'ar
gent , & faire une nouvelle révolution dans Paris ;
c'est ainsi qu'il avoit fait , au moyen du pauvre Pintt .
pour opérer la première révolte ; il itoit qpnvpnu avec
ce dernier, qu'il ramasserc^ le plus de fonds qu'il
yorne II. Année 1792. Nn
seroit possible , en présentant un appas aux respecta
bles badauds , & qu'aussi-tôt qu'il seroit suffisamment
rempli , il remettroit les fonds, & feroitune fugue-en
Angleterre ; mais Pinct refusa de partir , on ne sait
trop pourquoi,, & on lui fit la petite opération qu'on
a su... La même convention est faite avec le sieur
Pauv , il faut espérer que celui-ci seraplas docile,
te qu'il ne forcera pas ses amis à en agir à la rigueur
avec lui, comme avec son prédécesseur.... Au reste,
le sieur Fauv.... a un grand moyen qui manquoit à
Vautré , c'est l'escadre qu'on va donner à commander
au dufc-d'Or , souî prétexte de combattre les Russes &
les Suédois, mais dans le fait pour servir à le faire
évader, ainsi que tous ses fauteurs, complices &
adhérent. . -,

Réflexion dont un royaliste s'est servi pour assom


mer un JACOBIN.
Il n'y a point d'autorité plus absolue que celle
d'un roi qui succède à une république, car il se trouve
avoir toute la puissance du peuple qui n'avoit pu se
limiter lui-même ; aussi voyons-nous aujourd'hui les
Tois de Dannemarsk exercer le pouvoir le plus arbi
traire qu'il y ait en Europe.

On doit se rappeler qu'il y a quelque temps , Jes


colons de Saint-Domingue ayant fait; prisonniers en
viron 150 nègres rebelles , ies embarquèrent sur. un b|-
timenl de Bordeaux , avec ordre de les déposer à la côte
des Mosquites ; mais le capitaine a préféré , on ne sait
pourquoi , de les conduire à la baye de Honduras , qui
appartient aux Anijlois ; i; y a mis ses nègres à terre,
ii est reparti sUr-le-cha»np ; aussi-tôt les Anglois les
0at fait arrêter , !cs ont embarqués sur un bâtiment,
jes ont conduit a la Jamaïque , & delà à Saint-Domin-
( i83 )
gné , où lis vont rejoindre leurs anciens camarades , 3c
coopérer de nouveau aux ravages de la colonie. On'
assure que lès Anglois vont demander justice de la vio
lation de leur territoire , commise par le capitaine de
Bordeaux ; mais ils trouveront à qui parler ; on leur
répondra que les hommes étant libres . peuvent aller oui'
boa leur semble ,• que nous en avons fait la loi , 6r que
nous en donnons tous les jours l\xemple.

Des matelots, des marins & ouvriers de tout métier*


viennent d'arriver ici , de Nantes & de toutes Jés villes
maritimes , pour -déclarer à l'assemblée ^que puis
qu'elle a détruit les colonies & le commerce, & que par
la elle leur a ôt; tout moyen de subsistance , ils espè
rent qu'elle voudra bien leur donner du pain, ainsi qu'à
leurs femmes & à leurs enfans. *
*•- r

Les massacres & les i:»crn.lîes qui ravagent l'Auver


gne' & le Nivernois , viennent d'être improuvées par
notre auguste assemblée -, elle sait, quand il le faut,
verser du baume dans nos blessures. ,,,

«:- -;i;." . , • • .. . g
r J^'autre jour , les strptns des églises de Paris , sont
venus demander justice & grâce à notre auguste as
semblée ; on les a reçu avec empressement , & on
leur a accorde les henneurs de la séance ; les serpens
p]açé.§ , le plus gros de ces messieurs , a dit tout bas à
son voisin , de manière que tout le monde l'a entendu,
mon ami, si j'avois mon serpent, jejouerois l'air :
Où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille.
.'i i~

■ AvauUhier un courrier extraordinaire a apporté au


roi la nouvelle de l'assassinat dp r«i de S uède. En
(;**4 ) 1
entrant au bal sa majesté a senti une douleur subite*
elie a dit a un huissier qu'elle étoit blessce. On a vu un
peu de tuméc sans entendre aucun bruit. On a crié au
du , &on a trouvé sur le parquet un pistolet chargea
clou, & un couteau à deux tranchans. Le 18 , un
dou.esr sorti de la plaie : une inflammation au bas-
ventre a fait craindre une suppuration intérieure. Le
19 , le roi a eu un peu de rep»s , Se on a conçu des
espérances.
A qui (les horribles réflexions cet événement, rap
proche de celui de la mort de Lêopold , ne donne-ûil
jfcS lieu i

On mande .de Bruxelles , que les émigrés cantonnés


en Brabanr, en dépit du manège, se rendent tous en
Allemagne , & qu„- le gouvernement , pour venir au
secours des moin.- aisés, leur a tait compter 200,000
florins. Ce qui leur fait infiniment d'honneur , &
c.e flH' -attendrit jusqu'aux larmes, même les braves
soldats Autrichiens , c'est de les voir partir à pied, le
havresac's,ùr,le dos, avec cette contenance fière & tran-
«fuîîlé qui câra&éfïse le Vrai courage : il n'y a pas
jusqu'aux Wonshi-tes qui en soient émus. —- Le
chevalier de la Tdmoi.iiU, eutr'auttes, quf, à un grand
nom, joint les qualités les plus estimal.les de l'ancienne
chevalerie ,-suit ses camarades dans le même costume,
pendant que sa voiture & ses chevaux transportent
ltetrrs4)aga^es. Leurs altesses royales en ont parlé avec
lëTOÉmè attendrissement & avec admiration. Quelques
jacobins éparpillas & gagés dans ces provinces en ont
■ttigi, mais- dieu merci ils en crèveront. •

Carricature nouvelle.
-EHe représente trois chevaux , dont les téees figu
rent \&gwne .)&. banqueroute & un mainrjaooiinj fe
I *«5 )
sont attelés à un chariot, sur lequel, est étendue notre
malheureuse constitution ; "M. son père , placé à côté
d'elle , lui fait avaler de temps en temps de la purée
d'assignats. Cette Voiture sort du manège constitu
tionnel , & a l'air d'aller se précipiter vers un abîme,
malgré Jes efforts que fait un feuillant qui lui sert de
cocher , & qui deviennent inutiles , parce que ces
chevaux harcelés & fjuailliés parles jokais de la cons
titution , Va.famine , la rage , le sacrilège , le disespoir,
Yinjustice , Vernie , la colère > la luxure , la peste , &c»
prennent le mors-aux-dents.
Ce convoi passe entre un grouppe de royalistes &
de jacobins , qui , à 1 envi les uns des autres , font des
yœu?c pour la voirarriver à son but. On voit dans
le lointain les patriotes les plus distingués de la révo
lution , le général Lafayllite , le père Duchêne, Mon-
tesquiou , Jordan , Menou, Villette, le ministre Li
notte , mademoiselle Thcroigne , Rochambeau , le
cardinal de l'ignominie, des éveques, des généraux
de la constitution, des officiers aricuTS des troupes
de ligne ; ils sont à genoux , & tendent les main* vers
la lune pour implorer le salut de la chère fille à
Target.. ; , ..>,-;
N. B. Cette carricature que le sieur Cami~. grave
avec soin , ne paraîtra que dans huit ou dix jours. ,

On nous mande de 'Lausanne que le conseil souve


rain de la république de Berne , vient de condamner
à vingt- cinq ans de prison , dans la forteresse d'Ar-
hourg , les nommés Rosset & Muller de la Motte ,
qui avaient tenté l'année dernière d'exciter le plus
saint des devoirs dans le pays de Vaud. 11 y a eu vingt
voix pour la mort ; les condamnés ne peuvent pas
avoir l'accès pour la grâce avant dix ans. Il y a encore
plusieurs prisonniers pour le même délit , dont lejuge»
ment va se faire incessamment.
'( 286 )

Nos augustes ont fait comme les voleurs, ils ont


commencé par prendre des précautions superflues,"
qu'ils ont ensuite négligées par degrés ; aujourd'hui
Hs négligent celles qui seroient nécessaires. Ils
seront pris & sus'pejvdvs, au moins, de leurs fondions.

' Les patriotes de Vannes ont voulu désarmer le ré


giment Irlandois jyals , qui y est en garnison , comme
ceux de Marseille avorerit fait à Aix au régiment d'fr-
kcst ; lès circonstances ont permis à ces braves gens de
se défendre de ce' déshonneur. Ils ont couché sur lé
càrrçàu environ trente hommes , en ont blessé davan-
fagé'^A* ont mis le rtste en fuite. (Les assaiïlans étoienÇ,
dit-on , aii nombre de trois mille.) Les braves étran
gers n'ont fait feu 'qu'après avoir employé tous les
fnôyens de douceur & de représentations imaginables;
le champ de bataille, comme on le pense , leur est
teste, & ils se sont emparés, sans coup-férir, de quatre
flfèces de canon , destinées à les foudroyer. Depuis ce
moment ils se tiennent sur la défensive. Il faut espérer
*(<je cette petite leçon dégoûtera nos héros de tavernes,
deJtenvic des conquêtes & des désarmement.. On sait
à qu'elles fins la horde jacoquine voudroit rendre inu-
tilss les bras des étrangers au service de France....
O Dieu , veillez, sur nous !......

- It est permis aux honnêtes gens de croire que le


yara-fuerre Roberspï... est au fond, un bon diable,
tloitt U singuliers probité lui fait faire le mal, dans le
■même moment où i! croit faire le bien. La vio
lente cris» dans laquelle nous sommes plongés, nous
jHtinit aussi de lui dire, qu'il prend une peine inu
tile, quand il travaille à empêcher une guerre que le
monde «Uitr désire , & qu'on croit aussi nécessaire
( *«7 J
qu'inévitable , à l'exception cependant de nosseigneurs
les fiuiHans, de leur favori LAFAYTtTE , & Je tous
nos généraux constitutionnels , Ù aura. ^

De Bruxelles h %% mars. —<— Tous nos émigrés


passent en foule pour se rendre en Alle.Tta;ne } je n'ai
pu m'enpêcher de verser des larmes d'admiration en
voyant le courage ,1a patience , le zèle & '3 résolu ion
qui jet animent ; leur passage fait spcdiacle dans c-Jtîe
ville. .
Vos papiers démagogues , malgré leurs puans men
songes sur la restauration du crédit des assigrais, ne
donnent pas même le change aux jacobins Ye ce pays.
Hier, à cinq heures du soir, M. le comte "de b>***, qui
a une lettre de crédit ici sur la maison' Rom&crg &
compagnie, d'3près la nouvelle' des papiers démo
crates , que les assignats avoient pris faveur,' se pré
senta chee ledit négodaftt pour lui demander dix
mille francs en écus ; mais celui-ci , malgré les be'lés
nouvelles , n'a jamais voulu les lui compter, à moins
de 17,500 en assignats en échange.
Tout le monde ici a recule d'horreur en apprenant
le décret relatif aux brigands d'Avignon , Se l'on pense
généralement que les colonies françoises sont perdae«i

Un bijoutier passoit avant-hier matin à trois heures


vis-à-vis les colonades du Louvre, lorsqu'il a; été
assailli par trois persorines , qui après l'avoir assomrçé
l'ont dépouillé , même de sa chemise. La même
aventure est arrivée la nuit précédente dans la rue de
Bourgogne, à huit heures du soir ; l'assassine a eu' a
, tête fendue d'un coup de bâton, & l'assassin a été..
arrêté par un soldat de la garde du roi ; si ce genre
d'assassiner continue , on ne pourra plus sortir la nuit
qu'avec la tête garnie d'une calotte de p o isb T <iont
l'abbé Fauxchef pourra s!onr,er le modèle.
'(«»)

On engage messieurs les Américains i se tran


quilliser , soit à l'égard de M. de XPimphen-, soit à
celui de 1V1 . de Fesençac , que l'on désigne pour gou
verneurs à Saint-Domingue : Us y seront fort bien
reçus ..,-..

THÉÂTRE D'ÉMULATION , rue Neuvï


Notre-Dame-de-Nazareth,
Messieurs Val, Henry & Pannatoski, con
tinueront aujourd hui leurs expériences de physique
' amusante. — Ils commenceront à 6 heures précises.
S'adresser , potir la location des loges , à ladite salle.
Prix des places , 3 liv. , 2 liv. , I liv. 10 sols , &
I livre. Chaque représentation sera variée.
Aujourd'hui jeudi , M. Val fera l'expérience du
pistolet chargé a balles.

Errata du N°. d'hier.


Page 275, ligne 27, car en veiliant sur notre vie,
iist[ : car en veillant sur votre vie.

Prix de l'argent.
Hier, pour 156 liv. eri assignats, on avoît ïco liv.
en argent.
Les louis gagnoient 14 liv. 10 s.
^m^**>%--!ZZX^mfîTTSS?^^^ - ' »C
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N^.J^
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pourParfs, et de j/. 1 $jKptur la provinceJr. déport.
Vendredi 6 Avril W^W Fayart'

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,


LaFontain*.

Que jamais un prince ne descende de son ranp- ; &


s'il as veut pas se déshonorer en abandonnant une
chose , qu'il ne consente jamais à l'abandonner, si ce
n'est lorsqu'il peut ou qu'il emit pouvoir la conserver.
Est-il réduit au point èe ne pouvoir l'abandonner
avec honneur? Qu'il combatte son ennemi plutôt que
«e céder à la crainte de ses forces : ses adversaires qui
tCvuvrent sa lâcheté dans l'abandon qu'il leur fait,
n'en demeurent pas contens ; ils exigent d'autres .sa
crifices ; leur orgueil s'accroît avec le. mépris. Et
d'autre part, les amis de ce prince, qui voient sa foi-
blesse & sa lâcheté se refroidissent sur ses intérêts.
■■ Si , au contraire, vous vous mettez en état de
défense, laf faiblesse de vos forces n'empêchera pi-.s
votre ennemi dé vous ustimer. Les autres puissances
vous en estiment aussi davantage. Et tel .se porte à
vous secourir , touché de vos nobles efforts , à qui
i'ab3ndon de vous-même enauioit ôté la pensée.
Extrait Uttlïal des réflexions de Machiavel sur la
première décuJc de Tïtc-T-ive , chap. 14.

VARIÉTÉ S.
Aussi-tôt que les jacobins ministres & non mi
nistres ont appris le traité fait entre nos princes & le
Tonie il. Année 1792. O 0
1*&J
prince dé Hohenloë , j^ .ont décidé que le fameux
général Tuck... se disposerait- à attaquer, le 1 6 de
ce mois , les états du princedé Hohenloë ; mais comme
on n'y peut entrer sans passer sur Je territoire impé
rial , Cette invasion remplira parfaitement l'objet des
grandes puissances ,' qui sôrît dé porter les jacobins à
commettre, les premières hostilités-: quanta la lettre du
cercle de Franconie àii prince 'de Hohenloë , il est
aisé de voir que ce -n'est qu'un jeu concerté entre ces
souverains; d'ailleurs, la recommandation que fait lé
cerclede suivre l'exemple de l'empereur & du roi de
Prusse , ( dont les troupes sont en pleine marche )
prouve que les cercles ne voulaient agir qu'avec la
certitude..de leurappui, ^

Fin de la htt,re d'un Emigré.


Ort-peut comparer les jacobins aux pourceatix , qui
rie font de plaisir à personne que par leur mort. —
On peut dire aussi' que les actions des honnêtes gens
sent comme des' bouts rimes, que ces messieurs ,
ainsi que les-jcuilltns, tournent comme il leur plaîti

Le très-vénérable Grég... , évêque de bois , est


allé l'autre jour faire un petit voyage à Orléans, &
.s'est présenté au club des jacobins } mais les frères,
c(ui le crqiroit , lui Ont signifié qu'ils ne recevroient
point un scélérat tel que lui, qui avoit incendié Si
ruiné les colonies, dont le commerce ctoit la seule
rë'sôurce d'Orléans ; sur le soir une foule d'ouvrier*
raftneurs de sucre , s'est attroupée dans le dessein dé
pendre sarévérence épiscopale; qui s'est sauvée comme
elle a pu ; on assure qu'il a ordonné à son lieutenant,
le capucin Chah... , -de faire rendre un bon décret,
bien juste , contre tous ces rafineurs ; mais Je capucin
lui a répondu , que celui qu'on avoit rendu l'autre
jour, suffisoit pour les faire tous mourir de faim.
Le ci-devant sans-culotte Taille-barbe alloit
dire , après avoir entendu la lecture de la lettre du roi
de Hongrie, c'est br OTTÔle de corps que ce
roi , lorsqu'il en fur empêché pir M. Sansonnet ,
qui est aussi bête que lui , niais qui à un peu plus
de bon 'sens'. "'' " "
-, a;'
Le"s a£îcs des apôtres ofit assez fait conrroîtrè1 la'
demoiselle Jhlio'i^ne , l'héroïne du 6 octobre, de Ver-*
sailles ; ' qu!,1It au sieur Coi.. d'Herb... , après avorY
joué des farces sur difFérèns petits théâtres des pro^s
vinces, il s'est engagé .dans la troupe des jacobins, où
on l'a chargé des rôles de souffleur , de pétitionnaire ,
d'écrivas-sier, &c. &c. &c. à des gages centuples de
ceux qu'il gagnoit autrefois dans les tripots comiques.

"Lorsque Platon assura qu'il étoif. impossible de


vieilîif dans l'opinion qu'il n'y V point de dieu, il
zî'avoit point disserté sur la religion avec nos prêtres
constitutionnels.
■ i4j mtcï*:*i.AjiJjU'>A»~anln*m\ ^

, Extrait d'une lettre de Fontainebleau.


■ r.. " ■ *: . ■ . . •'.,.. • 1 l!

.*..<.. Nous avons veniu nos culottes & nos bonnet»


pour venir su secours dé nos malheureux frères do
Château Vieux ; cette vçnte n'a produit que la modi
que somme do 11 liv. ^ sous. Nous aurions biert
voulu voulu venir à Paris pour nous mettre à la hau-v
tcur qui, attend ces bnves soldats ; mais notre pré
sence est ici nécessaire ; notre canton est infeâé d'aris
tocrates & de prêtres rcfraclaires , ,& nous sommes
souvent obligés de nous lever tout entiers pour le»
réJuire. à..la$aiàpr.r Nous sommes dix-sept da;;s iKnre
( 202 )
elub, sans compter la sonnette du président , tous bons
patriotes jusqu'aux dents : en attendant la guerre, nous
nous y préparons en tuant des lapins dans nôtre-forêt.

L Les honnêtes gens ont vu avec plaisir une phrase


contenue dans une lettre des atlmin s:r. t. urs de la viile
d'Avignon à l'assemblée Jordanique.
« Le scélérat qui a assassiné est fait
„ pour mourir de la main de ia justice;
„ les monstres qui le sauviint deviennent
yi les complicisdes meurtres qu'il a commis
„ et QU'IL COMMETTRA».

'Seul moyen d'iviter la banqueroute.


Parisien5, mille causes peuvent vous amener la ban
queroute, & il n'est qu'un moyen por.r l'éviter ; vous
avez entendu la voix de l'empereur & de tous les sou
verains de l'Europe , qui vous crient : François , nous
ne sommes pas vos ennemis , mais vos vengeurs ; nous
ne voulons attaquer ni vos personnes, ni vos loix, ni
vos propriétés ; nous ne voulons que vous délivrer
d'une horde sanguinaire & dévastatrice qui couvre la
terre de crimes, qui détruit la perception des impôts ,
la confiance & Pexailitude des paiemens ; si à ces mal
heurs vous nous forcez de joindre celui de la guerre,
si -vous vous rangez du parti de vos plus cruels enne-
raisj songez que l'affreuse banqueroute en sera la suite
nécessaire ; songez que les dépenses absorberont toutes
vos ressources, & que la malheureuse ville de Paris
éprouvera toutes les convulsions de la ruine & de la
plus affreuse misère ; au lieu que vous pouvez éviter
la guerre & tous ses fléaux, en faisant vous même ce
que nous nous proposons d'exécuter ; chassez vous-
même hors de vos murs cette sec°te impie des jacobins ,
. ( 293 )•'
ce cancer qui vous ronge , & alors vous verrez repa-
roître la paix , l'abondance & le bonheur : au Heu
qu'elle vous fera périr si vous attendez le secours d'une
autre main pour en extirper les racines.

Ecrit adressé aux membres du comité, des surveil~


îans , sous t'adresse des sieurs Bis. . sot , FAUXcutFy
lisiZiLa & compagnie.
.-; NOSSEIGNEfURS,
A Athènes , l'accusateur 'qui n'avoir, point pour
lui la cinquième partie des suffrages /payoit une
amende de mille dragines. ...... A Rome , l'injuste
accusateur étoit noté d'infamie ; on lui imprimoit 'la
lettre K sur le front ; on donnoit des gardes à l'accu
sateur pour qu'il fut hors d'état de corrompre les
juges ou les témoins.
N. B. Si nous avions eu la même police en France ,
les prisons d'Orléans ne seroient pas garnies commit
elles le sont, 6' les trois personnages ci- dessus nommés,
feroient une triste figure.

M. Robespierrot est entièrement dépopularisé. Il


a eu l'audace de dire en pleine jacobière , qu'il croyoit
à l'existence d'un dieu. Le tumulte a été effroyable ;
les voûtes en ont retenti. M. Gobe - mouche bonnet
rouge, intrus de Paris, a juré de ne lui pardonner jamais.

Le pouvoir exécutif , après avoir figuré au


conseil , tenu avant-ftier chez lui par les jacobins ,
dont la nation l'a empêtré , s'en retira le plutôt qu'il
lui fut possible ; chemin faisant , il rencontra M. le
maréchal de Br , à qui il dit : On m'avoil
assuré que ces enragés finiroient par me faire rire ,
mais on m'a trompé; car, au contraire, ils m'ont
fait lever les épaules.
(• m )-.

Les'négocians de Nantes qui ont le malheur de


porter' des culottes, ont. été vivement affcdtés du
décret sur les colonies > ils le regardent , avec raison ,
comme le dernier coup porté à ces malheureuses
contrées. Le projet est d'envoyer à l'assemblée une
vigoureuse mercuriale , en forme d'adresse : elle ne
sera point in génère laudutivo , mais bien in genere
coneSivo. Les jacobins de Nantes ont donné ré vert
à ceux de Paris ;, en conséquence , : dans un comité
secret., il.. a été résolu qu'à leur arrivée dans la capi
tale, ils seraient dénoncés., arrêtés, & de suite ert-i
voyés à Orléans pour tenir compagnie à M. Deltssart.
ranrsçsssaSîK»
Le placard du jour , affiché à tons les ça'ms des rues
de faris , est une lettre d'invitation pour la cérémonie
de la réception des Suisses de Château-Vieux.
. • Le jour de la fête est fixé, au lundi 9 avril. ■ ■ . • '■
Cette annonce , qui feroit frémir les honnêtes gens v
si le décret jor.daniqoe ne les avoit pas préparc à
tout, pourrait bien n'être, pas un poisson d'avril,
quoiqu'e'le Soit datée (lu premier d'avril ; elle est
bailleurs signée par MM. TOMHE, LEROY, &c.

Tzntzion- Fauvineux n'est pas heureux dans ses pré


dictions. Parmi plusieurs pasquinades plus ou moins
ridicules , cet intrepide jongleur nous avoit annoncé
que l'argent serait au pair dans les premiers jours du
mois..: jusqu'ici la prophétie n'a encore eu qu'una
partie, de, son accomplissement , car l'argent përdoifc
hier 58 pour- 100. Nous croirions plus ^volontiers quej
M. VauvïnciLx,s\m est espiègle de sa nature x a' voulu
donner à la nation un poisson d'avril de sa façon.,
Quoi qu'il en soit , en cas de contre- ré volutipri, M.
Fauvineux a des droits positifs à la, bienveillance de^
f *9S )
princes , car personne n'a contribué pjus directement
que lui au discrédit lie nos assignats. Au surplus , bu
peut dire qu'il en est de nos finances comme de ces-
maladies qu'on peut bien dissimuler avec des palliatifs,
mais dont on ne peut extirper le virus qu'avec le se
cours des métaux. Au total, toutes ces pustules poli
tiques qui carient ce malheureux royaume , toutes ces
caisses de secours , ces billets nationaux , patriotique? ,
&c. , finiront par se neutraliser dans l'épouvantable
creuset de la banqueroute.
MnBSBinm*

Le désarmement du régiment deWalsh, Irlandois#


répété dans plusieurs journaux , pins facile à inventer
qu'à effectuer , est faux. Une querelle de soldats ivres
avec des volontaires soldés , avoit t'ait craindre une
rixe générale. '

Carricatux.es nouvelles.

La première représents un homme attaché à un


poteau sur un amphithéâtre public ; au-dessus de sa
tête est un ecriteau sur lequel on lit* Guillaume-tel
qu'il [le mérite ; puur déficit de trois millions. Au pied
de l'amphitisé'itre on voit la foule des créanciers du
patient, & derrière lui, dans l'éloignement, un balon
qui fend l'ai .- a.\.c rapidité, & sur lequel on lit: Protot.
La seco;' •' , intitulée : La graike de niais ,
représente 1 Vuphitheâtre d'un charlatan dans une place
publique ; h iieur Vauvin... , accompagné d'un pierrot
& d'un jeauntit , est occupé à distribuer aux niais, des
numéros d'une main, tandis qu'il reçoit de l'argent
de l'autre.
Ces deux earricatures , qui sont de l'auteur du taux-
pas , se trouvent chez les marchands d'estampes , par
ticulièrement chez ceux du Palais- R.oyal. . .
( 296 )

Il vient de s'élever à Maubeuge une rixe violente


entre les troupes de ligne & les patriotes volans ; le parti
de la bonne cause y a essuyé, dit-on, un échec ; les
agens du despotisme y ont rosse les amis de la liberté,
lesquels ont profité de Celle de leurs -jambes pour se
tirer d'affaire :
Ficirix causa diis p/acuh sed vicia jacobi.

Ceux de MM. les agens-de-change qui désireront


savoir pourquoi M. Claviere s'est dispense de se
présenter à la bourse depuis le mois de février 1790,
peuvent s'adresser à un de leurs confrères le sieur
Bouch. qui se fera Un plaisir de les en instruire.

THÉÂTRE D'EMULATION , rue Neuve


Notre-Dame-de-Na2areth.
Messieurs Val, Henry & Pannatosk.ï* con
tinuèrent aujourd'hui leurs expériences de physique
'amusante. — Us commenceront à fi heures prlcuts.
S'adresser , pour la location des loges , a ladite salle.
Prix des places, 3 liv. , 2 liv. , I liv. 10 sois, &
ï livre. Chaque représentation sera variée.

Prix de l'argent.
Hier, pour 155 liv. en assignats, on av-oit 100 11V.

en argent.
Les louis gagnoiênt 14 liv. 5 s.

De l'Imprimerie du Jouina! de la Cour & de la Vilfc,


dont le Bureau est rue Ncuve-Saint-Marc , A'", li
eu coin de la r. Favart , place de la comédie ita/ienne
ïeprix de Uabonnement est pour un mois , de 3 lu"-
pour Paris, et de il. isj'.peurlaprovincejr.deport.
N°' 38, jfê^à PiUase de ta char~
- -,.- . ., ra*. + fir muse de Gnuniai:
Samedi 7 Avril. *EÛ?
■ fr.aîïB'l

1 O U:ft«N:AL
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DE LA COUR ET DE LA VILLE.
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Tou.t •faiseur « Tournai doit tribut au malin.
. ■-.■>»
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La } '* O N T A 1 )

jj,;JrCps vertus nationales d'un prince de la .inajson -de


France sont Vauachemtnt.au souverain,, lercoufjage
p'out la 'défense de la patrie, le respecl pdur Jes';rors,
l'amour' du peuple , & la fidélité à la religion. "Louis
Philippe , le premier des François aux pi^ds dû tronc ,
aimoit le roi comme on aime le bonheur, &c.&c.
Oraisonfunèbre de très-haut k très-puissant & très-
excellent prince monseigneur L. P. duc d'ORLzÀ&s ,
■par M. l'abbé Favlult , prononcé le 20 février 1786.

VARIÉTÉS. *»■.
On a fait l'autre jour unererrarque assez plaisanté au
milieu de l'auguste assembke ; un membre a fait ob
server que dans l'accusation portée contre M, d*
Lessart , il étoit dit que le ai janvier il avoit trani la
patrie par une lettre confidenciele à l'empereur, &
que précisément il n'ftoit point ministre dei arTair'es
étrangères à cette époque ; quelques membres se soi, t
écriés là-dessu-, tant pis pour lui : qnod sçrtrtum,
scripium est ; mais on a décid qu'on redtifiercir Ter
reur , parce qu'on pouvoit se passer de ce chef d'ac
cusation & qu'on en avoit assez i'autrçs. • • ' "
Tome II. Année 1791. PP
<'*<$ ) .?.■ .°Vï
.-■
Quatre citoyennes sont venus demander à l'assem
blée de décréter le divorce, & sur-tout d 'ordonner que
les femmes seroient mises par-pout-» &- dan£ tous les
cas absolument de niveau avec le sexe masculin ; elles
ynt cité l'aréopage, les Amazonnes , les Sybilles ,& en
" général elles ont donné de grandes preuves d'érudition.
Mesdames , leur a p.-pondu le président , ce que vous
me'dëmandez doit s'exécuter d'accord avec vos coopé-
rateurs j il est impossible à l'assemblée de rien régler
là-dessus. Mais vous connaissez le décret qui dit que :
"Vfiil ne peut affeéler dé supériorité que pour l'utilité
' générale ; -c'est à -vous , mesdames , & à vos antago
nistes, à discuter ensemble le principe, &,£ vous y
soumettre lorsque vous en serez convenus : en atten
dant, faites-nous l'hoiihéur de' vous as seoir He ïifoeau.
' avec nous. '-."■■ <••-•' - -:'i ■'•■?$
3 k :nin

Le journal de béti-Feuiliant , rendant compte de


* la séance du dimanche premier avril , dit que le sieur
' Cà.',.., ancien chirurgien ; est venu présemer à l'as
semblée, un mémoire sur une certaine maladie:
mais cette maladie est-elle la rage , la folie , la bêtise,
la scélératesse ; ce sont là toutes les maladies à la
mode j expliquez-vous donc mon cher Biti. ~\

Les administrateurs du district & de la municipa


lité d'Arles , mandes à la barre , ont signifié tout net
qu'ils ne s'y rendroient pas ; beaucoup de gens auroient
; fait comme eux à leur place ; car ce mancge d'assem
blée est sans contredit le sptiiacle le plus pauvre, &
le plus ennuyeux qu'il y ait au monde , nous ne con
seillerons jamais de faire deux cents lieues pour veuir
le v«ir.
\ » * • v -.4 '•■•'• - i. -
( 299 î
«MW1WM
■A
Tout le monde sait que le très-révérend & très-
savant hique Faux.... a découvert, il n'y a pas long
temps, que la ville de Ge»ève étoit un port de merj
avant-hier on a rendu compte à l'assemblée que trois .
vaisseaux remplis de volontaires du Gard , qui ve-
noient pour assiéger Arles , avoient péri sous les murs
de cette ville , dans la mer , qui en est à trois grandes
lieues.
-• • , . . .. .._T

Que penser de l'assemblée, qui ordonne le verse


ment de trois millions entre les mains de la munici
palité, pour payer la banqueroute d'un aventurier ,
lorsqu'il n'y a pas même de quoi faire face aux be
soins du moment. On convient qu'il falloit , pour
éviter de grands malheurs , continuer le service de
cette caisse , dont le discrédit eût réduit les porteurs
d'effets au plus affreux désespoir; puisque nos cons
tituais , de désastreuse mémoire , notre ancienne &
nouvelle municipalité, ainsi que tous les autres corps
administratifs, avoient eu l'imprudence, pour parler
honnêtement, de la laisser s'établir & de ne la point
surveiller ; mais à qui , de bonne foi , est-ce à payer
cette sottise, si ce n'est aux membres qui composoient
& qui composent ces corps , & non aux citoyens dont
ils exercent les pouvoirs. J'estime, en conscience, que
les biens & personnes de ces administrateurs insou-
cians & ignares doivent répondre de leurs fautes , dans
tous les codes possibles i on doit être garant de ses
faits & gestes.

Noël Chronique, après avoir passé sa main sur


son front, & s'être frotté l'épaule , a dénoncé par sa
euille du lunii 2 avril, qu'on a commandé chez les
{ 300 )
brodeuses de Paris une quantité prodigieuse de jupes ,
où il doit y avoir f'oice fleurs de -lys.
On a découvert que !e susdit Noël n'avoir pas
fait ceitc dénonciaiîon par patriotisme, niais parce
qu'il cra:gnoit que cette nouvelle mode ne fit tort à
Cîllé qu'il a invente pour embellir les jupes de sa con
cubine sur lesquelles il a" fait broder force BONNET*.

RÉCOMPENSE HONNÊTE.

Un ancien client de M. de Brug, ci-devant pro


cureur au Châcelet , a perdu dans 'on étude , un dossier*
pendant que M. Rolla... de la piâti.... y grossoyoit,
il y a quatre ans , à 5 sols le rôle. Il prie ce ministre .
de vouloir bien lui en donner des nouvelles officielles,
&• en ce cas , il y aura 25 liv. de recompensç. On
prévient qu'on ne fera aucune question au porteur.

' Les émigrés, qui , dans les grincemens de dents &


lés fureurs jacobites de la caverne nationale contr'eux...
ne voient que le sentiment de sa foiblesse & le regret
qu'elle ne peut dissimuler d'avoir manqué le bon
moment pour les egorgiller avec son coutelet machia
vélique, son.*., bien déterminés à ne jamais rentrer en
France comme des moutons , mais au seul moment
oi ils pourront expulser de ce malheureux royaumç
les brigands & les brissottins qui voudraient la cou
vrir de ruine & d'ossemens. Comme un bon'averti
en vaut deux , malheur aux lâches & aux sots qui pen-
. seront différemment. — Il faut cependant être juste,
& avouer que les monarchiens rentrent tant qu'ils
peuvent depuis quelque temps.

Les jacobins passent leur vie à avoir peur; ils


avoient pris le bonnet rouge , ils ont eu peur , ils ont
quitté le bonnet rou'ge : ils vouloient donner une fête
aux galériens de Château- Vieux , ils ont eu peur, la
fête a été retardée : ils vouloient blanchir les assassins
d'Avignon , ils ont eu peur , ils vont les laisser pen
dre; ils vouloient faire la guerre à tout le genre-hu
main, à présent ils ont peur, & ils ne veulent plus de
guerre; comment des gens qui ont si grand peur,
peuvent-ilv trouver quelqu'une qui faire peur; c'est
donc comme les oreilles du lièvre de Lafontaine.

Les ph-antômés-ministres sont si vékémente-


ment sollicités par les jacobins & les cordeliers qui
les ont places sur le haut de la roue , en attendant
qu'ils y soient étalés, qu':in d'eux leur dit hier avec
humeur : Et f.... messieurs , faites créer des nou
velles places , alors nous pourrons vous en dciiner,
& vous deve^ savoir que toutes celles qui existent sent
prises par vos frères & confrères. Ils se sont
retirés avec le projet de le dénoncer ; c'est ce qui fait
qu'on s'attend à un grand changement dans le minis
tère, & même on annonçoit hier que le marquis de
Fillette alloit être ministre de Y intérieur.

M. Ruffanelli) un< des' premiers bouffes de l'Eu


rope, assistait lundi dernier à la séance de la plus
auguste assemblée de l'univers. Il rencontra, en sor*
tant, M.Baii..., & l'embrassant avec attendrisse
ment , il lui dit : u Bravo , mon cher confrère , vous
» jouez les bouffons à ravir : j'ai acquis quelque répu-
» tation dans mon art, mais je ne suis qu'un enfant
„ vis-à-vis de vous. Lorsque votie engagement poux
» la troupe du manège, sera expiré, je vous offre
n mes bons offices pour vous faire entrer dans la
)i troupe de Naples où vous serez fort applaudi-. M
L'inviolable qui ne s'attendoit pas à ce compliment ,
s'esquiva au bruit des sifflets & des huées de tous les
assistons.
( J52 J

Nous donnons comme certain qu'un très-grand nom


bre de citoyens & soldats de la garde nationale de toutes
les sections de Paris sont décides à présenter des adresses
à l'assemblée , pour demander qu'il ne soit point donné
dé fête aux galériens dé Château-Vieux ; qu'on leur
accorde une amnistie , disent ces braves citoyens ;
qu'on leur donne même des soulagemens , à la bonne
heure j mais des récompenses , mais des applaudisse-
mens, mais des couronnes , à des gens qui ont enfreint
toutes les loix, à des gens qui ont vo'é leur caisse
militaire , à des gens qui ont asassiné nos concitoyens
& nos frères d'armes de Metz & de Toul ; nous ne
l'approuverons jamais : au reste, on assure que ces
prétendus soldats de Château - Vieux ne sont que
des prêtes-noms , comme les ambassadeurs de tous
les peuples de l'univers auprès de la première assem
blée ; que les véritables Suisses sont partis de Brest
aussi-tôt leur délivrance ; & que les gens qu'on veut
fêter sous leur nom, ne sont que des sans -culottes
ramassés de côté & d'autre pour exciter le peuple ,
& opérer une nouvelle insurrection dans Paris.

■ Nous avons fait connoître par tsn°. 32 de ce mois,


page 255 , la décision du comité , composée des ma
tadors de la révolution sur la suppression générale de
tous paiemens & remboursemens quelconques. — Une
personne instruite nous prie d'ajouter à cet avertisse
ment , celui d'annoncer que les soldats , les jacobins ,
les jordanistes & les repn'sentans , continueront d'être
payés ; mais que tous les autres paiemens seront sup
primés, non seulement ceux du clergé non-confor
miste % mais_ même ceux du clergé constitutionnel,
qui ne s'y attend pas.

~\
( #>3 )

fo&TRAiT d'un fameux mort , fait de son vivant.


Né pour tous les forfaits , ce monstre affreux s'irrite,
Aux noms sacrés des loix , des mœurs & des vertus.
C'est le cœur d'Appius sous les traits de Thersite,
Et , nouvel Erostrate , il se croit un Brutus.

Depuis^ le moment où le ministre Linotte fit


venir à Paris les maréchaux en France de sa façon ,
celui nomme Cacamheau a tant pris àz piailles
astringentes pour cesser sa colique , ci-devant inter
mittente\ qu'il l'a rendue 'Continue, & qu'il lui sera
impossible de voler sur la .frontière avec ses Frères
d'armes qui y volent de. tous les côtés & de toutes
les façons , même l'argent qu'on leur donne pour sou
tenir, la constitution jusqu'à la dernière goutte de leur
sang:, & sur-tout pour maintenir paisiblement les ja-'
cobins dans les places dont ils se sont emparés , qui
leur, fournissent des appointemens dont il seroit dur.
de se défaire, & dangereux de rendre compte.
s ... : ■ ———— ■ n

Nouveauté .littéraire.
-
Exhortation pour les temps de persécution, , arec
des notes essentielles sur la souveraineté des rois ,
par l'auteur de la Nouvelle instruclion en firme de
conférence ou de catéchisme , bc. ,
L'éloquence, l'érudition, la sensibilité , la religion,
l'amour de la justice & de la patrie se disputent, le
prix de cet excellent ouvrage.' On y trouvé des des
criptions aussi sublimes que ressemblantes de tout ce
qui se 'passe entre les tyrans' qui s'appellent régénéra
teurs & les opprimés, que l'honneur & le devoir ren
dent Supérieurs à tous les genres de persécution. Nous
( 30+ )
invitons tous les bons François à publier par-tout les
maximes que l'auteur y a rassemblées sur les avan
tages du gouvernement monarchique , & bientôt nous
venons rentrer dans le néant les seftes infernales qui
ont couvert cet empire de malheurs & d'opprobre, en
enchaînant le mieux intentionné de tous les rois.
Cet. ouvrage se vend chez Pichard , libraire, au
j.uxembourg ; à Paris. ■

THÉÂTRE D'EMULATION , rue Neuve


Notre-Dame-de-Naîaxeth.
Messieurs Val, Henry & Pannatoski, con
tinueront aujourd'hui leurs expériences de physique
amusante. — .Ils commenceront àd heures précises.
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.
Prix des places , 3 liv. ,. 2 Uv. , I liv. 10 sols , &
I livre. Chaque représentation sera variée. '
M. Val continue à nous dédommager du silence
de Thalie. Teut Paris court à ses expériences de
physique amusante, & véritablement il a atteint dans
son art à un degré de perfection si désespérant, que
nous serions presque tentes de croire qu'il y a*un peu
d'aristocratie dans sonfait. Cette conjecture. se change
en réalité , si l'on fait attention que l'on ne trouve à
ce spectacle pas !a moindre allusion féroce. Jugez
d'après cela , du genre d'amateurs qui doivent y affluer.
■ ni wwihiBBaanMi»»——-^-i— •
Prix de l'argent. ; ....
Hier, pour 155 liv. ei assignats, on avoit iooliv.
en argent. . -
Les louis gagnoient 14 liv. 5 s.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,


dent le Bureau est rue Neuve-Scint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favari , place de la comédie italienne.
Jxprïx ce l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Par'm, et de$l. I $ f.peur la provinceJr. de port.
■ • 39' AiMg^i Siège du château de
Dimanche 8 Avril. ^+JjC ™ac'

J O Ù RN AL '
DE LA COURBET DE LA VILLE.
« "■ •.. —■—■
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia.
4 j ' l. A V o N T A I N E.

Auguste philosophie , nom si respectable & si pro


fané ! qui peut te reconnôître encore sous les livrées
dont on t'a revêtue ? L'intrigue, , la cabale , l'amour
d'une fausse & vaine gloire , le désir effréné de briller,
d'un éclat imposteur, de se revêtir des apparences
d'une importance ridicule ; voilà les caractères qui
distinguent une grande parrie de tes prétendus minis
tres. Animés par ces vains & rri voles objets de tous
leurs vœux , des sophistes empoulés & obscurs, pré
tendent révéler tes oracles sacrés ; bien loin d'éclairer,
la raison, ils l'étonnent , ils Pcgarent. Au lieu d'é
mouvoir les âmes , en y développant les semimtns
de la nature, ils proposent à l'esprit des paradoxes
métaphysiques S: captieux.
Mélanges tirés d'un petit porte-feuille. Parisy c&<{,
Onfroy , libraire , 1 782. •',;..-«
^-— m ■ —1 . . «.i .. :',:■*

VARIÉTÉS.
On mande de Dunkerque qu'une frégate anglois*
en croisière contre les contrebandiers ,. a rencontrç
dans la Manche un bâtiment marchand françois ,
qu'elle a envoyé visiter; l'officier anglois ade'mahdé,
au capitaine françois ce que vouloit dire ce pavillon
rricolor qu'il avoit arbore ; le françois a répondu fjè^"
Tome II. Année 1791. Q.q
( 306 )
rement que c'était !e pavillon.de la nation ; à quoi
1 anglois a répondu qu'il ne corinoissoit que la couleur
blanche pour le pavillon françois ; il a qualifié le tri-
color d'un non» que nous n'oserions jamais repeter
il 1 a envoyé décrocher , il l'a promené tout autour du
bâtiment, de Ja manière la plus irreverentieuse , &a
fini par le jetter à la mer ; nous ne doutons que M. M
duc d'Or, destiné à commander nos forces navales ,
ne venge bientôt avec eckt l'honneuf de sa livrée s!
indignement outragée Oh! fiers Angiois, gens
toujours trop hardis , &c. PuieVe ât Voit.
,^^__— ,_„ ' l
Un témoin oculaire , arrivé aujourd'hui de Fkn-
«rres , vient de nous rapporter , qu'il y a rinq à six
faut* , une centaine de patriotes volans , sont partis
de Douai pourUlrer détruire la chapelle de fion-Secouïs,
Située Sur te territoire impérial j qu'un détachement de
qaaranté chasseurs du Tyrdl, étant parti d'Orcirres
pur s'y opposer ,- a trouvé tes abbateurs occupés à
léirr opération du genre a'étael-Y^ Autrichiens ont
marché Corufeax , & aprè's tme très mince résistance,
lés ont poursuivis jusques'suf te terrirbïré de France,
après leur avoir tùé tfnq nbmfrtcs & blessé plusieurs
autresj la troupe patriote, : jouté- 1- on , s'm cbn-
«hfrte <l"urie manière beaucoup pius-pftideïite qVOrphce
ramenant son Euridice , car elte h'a pas tourné h tête
*uiS-!seuJe_fojs dans la route.

«s OnJnande ^'Ostende que les troupes arrivées 1


Saint-Domingue , frémissant d'horreur des' cruautés
qu'y ont étfercés lés mulâtres , ont jure de tes exter
mine* ; ion ajoute que te? trois commissaires civils
sont pehdûs , & que rassemblée du Cap a promis la
liberté a tô'us -nègres , esclaves qui lui apporreroft la
tête d'ita tauîàtre. v^_ cum ta ïoMbe.
( 3°7 )
IITWWIP»
Le lendemain de la fête qu'on doit donner aux 40
suisses de Chateau-Vieux, ci -devant galériens ,
le pontife Gobet doit f lire une motion au club des
jacobins qui sera appuyée par les ministres du ROI J
pour faire' exhumer éc transporter les restes des 23
$uisses du rncme régiment, dont 22 furent pendus ôc
un roué , dans le panthéon des grands hommesi
N. B., Lepauïme Col.... o^eh.bois est chargéHc
régler l'ordre & la marche de clttt cérémonie. ~ IXts
observations du marquis de PÙLétte contre ce projet
paroîtront dans Us feuilîes du vlritablt père
DUCBEtiE. " , '--■'" '
,n '■ ■ > n r. \ I ■ '-un «l'!o
. i, : m " ^^^F^y" " •' il Lt» Li^î
En deux partis la Fraace est divisée $' '- 'îi.tsîj
Lès l'approcher, ce n'est pas chose ajséVr '
L'un Ment poqr l'ordre' , Si letr^ne Si Ifl, foi, . . 3
. 'L'autre, en révolte, insulte au ciel, au rou. . -
L'un pour devise a le pur royalisme $ -'•*• ,JtJ
i= ,VT, J.o, 1 ...u S. A . ,'. -, 3.1'JuSf
L. autre n1 ayant ni moeurs^ ni foi,- ni lpi^ ^ ^
Dec gens de bien & l'opprobre & l'effroi,,,' , ,T
■ Est imprégné du républicanisme.
L'Un vers l'honneur se frayant un chemin , !
\\ ,'. Vautre affilant Je stilet Clçmentin , ' .;, ,,..yj
.. A donné l'être à ces fougueux elubistes». . ;>b
Monstres connus par leur code assassin.■ ■•'--'
lorsqu'un décret du sénat jacobin ,
QonneauxfeuUlans, çordeliers, monarchistes,
.'•)n v J^e-,§ri 4e, guerre & l'horjible refrein , v,~
' • , ' ©ui:, ça ira 1 vive les jordanistes ï : i> :. ■*
yidùs , qui d'Artois' partageons le destin ,
ferrons nps rapgs. . Et des orléanistes ,
Sauvons les lysl Si mourons royalistes, ; !
(•3P8 )

. . 'Notre ministère , flanqué du patriotisme combiné


_ içJMJf/lf /.ant/unaj-, Nc'èt ,Hion & Maindou[ey tous
pubijçistes de la première fone, élabore dan; le silence
' du cabinet , un plan d'une structure nouvelJe. Comme
c'est le défaut d'harmonie qui entrave la marche d ;
riotre sainte constitution , il a été résolu d'en envoyer
. un .exemplaire à MM. PaésUIIo, Aufossi, Ckêrubini &
Cunarosa , pour la mettre en musique ; on prétend
même qu'il y aura un accompagnement de canon
obligé, comme étant l'instrument le plus sonore & le
plus mélodieux. D'après cette opération, on es
père qu'il s'établira 'ud '■concert parmi les différentes
parties du gouvernement jque les jacobins marcheront
en mesure , & que s'ils détonnent , le pouvoir exécutif,
directeur de l'orchestre , sera chargé de les rédresser
avec son' bâton. On a eu soin de prévenir les com
positeurs Italiens de retrancher absolument les airs
de bravoures, parce que les soldats François n'en
vtulent plus depuis le 14 juillet 1789. C'est M. de
FirigCrd qui doit être charge de cette importante né
gociation , comme l'homme de France qui se connoît
S e mieux en croches & doubles croches j il sera ac
compagne de madame de. Stac!, comme de l'artiste
qui Ventend le mieux à donner du cor; seulement
cette dernière dame aura soin de voiler ses attraits,
de peur de causer des distractions aux compositeurs.
Cette, précaution est de rigueur. '

v On désirerait eonnoître l'habitué des tribunes du


manège , qui , à la séance de lundi dernier , montra
son derrière à l'assemblée en signe de mépris , au
moment de la fameuse rixe qui s'éleva au sujet du
ministre linotte. S'adresser à M. Charles Fil..... ,
quai Voltaire, qui a quelque chose à luf commu
niquer* v-. .:.uiii'Ji\\ » • : „■
( 3»9 )

îl paraît certain que les troupes Prussiennes sont


en pleine marche pour se porter sur le Rhin; "com
bien les jacoquins ne doivent- ils pas être glorieux de
voir qu'on emploie tant de moyens pour les chasser,
tandis que quelques bons fouets de posx feraient toute
l'affaire.

Les Génois viennent d'avoir l'incivisme de saisir


plusieurs bàtimens du commerce de Marseille : pour
quoi les braves habitans de cette ville superbe , au lieu
d'attaquer leurs voisins désarmés, ne vont-ils pas
plutôt mettre MM. les Génois à la raison. On pré
tend que J Vsemblée va singer le de?p te Louis XIV,
& mander à la barre le doge de Gênes avec une dou
zaine de sénateurs, qu'elie désennoblira comme elle
à. .fait la noblesse Françoise , qui ne s'en poitç que
mieux.

Epigraphe pour l'auguste assemblée nationale.


FlXIT LEGES FRETIO ATOJJE REFIXIT.
F"trç. GLneid.

Scène de carrefour.
Un tambour. Rataplan, rataplan, rataplan, mes
sieurs & darnes , on demande qui est-ce qui veut être
ministre de la justice. ..... long silence.
Le iambour. Une fois, deux fois , trois fois, per
sonne ne dit mot.
Le S. Po/v... & le S...... C'est moi, c'est moi.
te tambour. Messieurs , quels sont vos droits......
Le S.... Je suis enragé jacobin.

r
( 3X6 )
T-e S. Polv.... Et de plus,'j'ai été chassé de Bor
deaux pour mauvaise conduite. '
J-e peuple. Il le sera; non, il ne le sera pas, ©ui,
non, si fait, qu'on pende ces f..,. jacobins. ..... la
suite l'ordinaire prochain.

Le nouveau ministre Clav.... avoit loué un très-


bel hôtel , acheté de belles voitures , habillé des do
mestiques, & enfin avoit monté une grande maison \
tout-à-coup , sans qu'on en sache la raison , il x ré
silié son bail , renvoyé ses gens , & est rentré hum
blement dans son ancien domicile.

Jamais dans l'assemblée, & peut-être dans aucune


assemblée du monde, le désordre, le tumulte & le
scandale , n'ont été portés au point où on l'a vu à la
séance de lundi 2 de ce mois, au sujet de l'accusation
portée contre M. de Narbonne ; la salle a ressemblé
pendant deux heures à une huaille de démons enchaî
nés ; les législateurs des tribunes ont insulté , me
nacé & presque battu les législateurs des bancs : com
ment , s'écrioient les premiers , n'est-il pas honteux ,
n'est-il pas horrible, que nous qui sommes jour &
nuit sur pied & qui avons toute la peine ; nous qui
avons fait , ou au moins influencé tous les décrets ,
tant de la première législature que de celle-ci , nous
soyons réduits à la paie modique de trente sous ! Tandis
que ces gens-ci , qui n'ont d'appui & de considération
que par nous , des gens qui arrivent à midi & s'en
vont quand ils veulent, & qui ne font que crier &
bavarder , soient payés douze fois plus que chacun de
nous , dont le moindre membre rend plus de Service
à la nation que douze d'entr'eux ; ça n'est pas jusse;
ce sont-là des désordres qu'il faut détruire , & des
abus qu'il faut réformer, & nous nous en chargeons !
ï 3» )
Là-dessus ils s'en sont allé furieux : leurs adversaires
leuc-ent enVoyé des ambassadeurs avec des paroles de
paix , ic l'on croit qu'ils l'accepteront au moyen de
quelques sacrifices : il y a des querelles qui ne du
rent pas.

Les Anglois, qui craignent apparemment que notre


folie destructive ne finisse trop tôt, ne cessent de
souffler pour la rallumer ; leur gouvernement vient
encore de se faire présenter des pétitions pour la sup
pression de la traite des nègres : les Anglois savent
que tout étant affaire de mode en France , nous pour
rions renoncer à celle de nous ruiner comme à toutes
les autres , & ils cherchent à nous réveiller par leur
exemple apparent. Ce moyen, avec celui de quelques
petites sommes, distribuées à propos à Condor... ■,
Bis. soc y Grlg....iz compagnie, leur a toujours réussi ;
& ils jouissent tranquillement Se gaiment d..- nos sotti
ses passées , présentes & futures.

Les jacobins de la paroisse de Saintonge ne rcu-


sissant pas assez à leur gré à exciter le peuple contre
les seigneurs & contre les propriétaires , ont imagine
un assez singulier moyen; ils ont persuadé -aux mal
heureux paysans, que les tapisseries qui ornent le»
salles des châteaux , ttoient des sortilèges destinés à
les faire périr, & à les insulter; en conséquence, une
troupe d'habitans du bourg de Pisan conduit
par des jacobins, se soiif portés à la maison <ie cam
pagne d'une dame de ce canton 5 i's ont pénétré de
foret dans les appartenions , & ayant apperçu une ta
pisserie représentant les travaux de la campagne , tels
que les fauches, les mois ons, les -vendanges. &c.
ils sont devenus furieux; ils ont au y iteo: m;tr«
leurs pères, leurs parens}leurs bestiaux & eux-mêmes,
& ils ont cru que toutes ces peintures étaient, des sorts
( 3" )
jettes sur eux , & qui ne manqueraient pas de les faire
tous mourir dans la semaine ; ils se sont rués sur les
tapisseries, les ont mises en pièces , en jurant que s'ils
en retrouvoient jamais dans le château , ils y mettraient
le feu , & le détruiraient de fond en comble.

On connoît le motif qui a excité le patriotisme de


M. Dori.. à demander le décret contre les billets
de caisses patriotiques. Mais on sait aussi que son
calcul relatif aux billets-nationaux n'est fondé-
que sur une fausse spéculation , en ce que , bien loin
ue les achetter fort cher , comme il l'espère , le public
n'en voudra pas , même au pair , d'aurès la méfiance
que cause d'avance , la supp;ession des numéros, or
donnés par le comité. On sait pourquoi.

Re'poxse de M. The yart , négociant 3 demeurant


a Saint-Just-lés-Beauvais■', aux officiers qui venoient
de le nommer chef de légion de la garde-ttationalt du.
distriâ de Beauvais , département de l'Oise,
Je ne puis pas vous dissimuler , messieurs , que
vous venez de fairez'un choit'indigne; ert conséquence
de ce ma femme va me crier.-; je serai-t'obligé d'allé
couché z'à ma manifaiture ; mais c'est égaux , ce que
z'un autcez'a pu faire, Thévart pourraïe faire, c'est
donc z'aiosi par conséquent.

De l'Imprimerie du Journal deJa Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N". J ,
au coin de la r. Favep , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est peur un mois , de 3 liv.
pourParss, et de$t. 1 $f.p*ur la prorince.fr. de fort.
^ ' 4°* Af^*wi Insurrection terrible i
undl 9 Avril. J^l*/j j

. JOURNAL
DE LA COUR Et DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


T. a Fontaine.
S ■ ■»
Chaque homme a reçu en naissant sa pkilautie
comme un présent de 'a nature :imais cette mère
commune ne s'en est pas tenue-là ; elle a fait aussi
la même chose à l'égard des sociétés : ensorte qu'il
n'y a ni nation , ni ville , qui n'ait quelque goût par
ticulier. Les Anglois aiment leur prétendue
liberté , le commerce & la bonne chère. Les
Ecossois font grand cas de la noblesse, & principale
ment lorsqu'elle prend sa source dans le sang Ce leurs
rois. Les Italiens vantent leur littérature,- leur
éloquence & leur musique. Les François s'at
tribuent les grâces, la délicatesse & l'honneur. Les
Parisiens particulièrement se vantent de leur amour
pour leurs rois.
N. B. Voila ce que disoit un grand homme
avant l'arrivée de M. NECKER a Faris.

VARIÉTÉS.
.Le ministre bonnet rouge a rendu compte à l'as,,
semblée d'une dépêche du roi de Sardaigne . qui
assure le roi de France de son amitié, ainsi qi la
nation françoise , mais nullement les jacobins , ni
l'assemblée ; ce petit désagrément a été un peu reparé
par la nouvelle de l'insurrection de Turin. Cependant
Tome IL Année 1792- Rr
( 2H ) .i •■
l'assemblée n'est pas tiès-sùre que. la lettre du roi de
Sardaigne signifie qu'il prendra le parti des jacobin* ,
brigands & malfaiteurs de toute espèce , contre les
maris de ses filles , contre ses propres petits enfans y
contre le roi de France" , & contre toute la partie saine
du peuple françois.

M. le marquis de Chambonnas vient d'être


nomme incognito au commandement in paittbus
qu'avoit Je gênerai d'AFFJti. Cette nomination
a cauié beaucoup de sensation à Cobhnt\.

Ceux qui roudront avoir des places d'ambassadeur-,


s'adresseront à madame la baronne d'Angin, qui
en fera bonne composition.

MM. les naturalistes devraient bien nous expliquer


pourquoi il y a une connexion si intime entre la cou
leur rouge des cheveux , ■& la scélératesse , la couar
dise & la bassisss. On en voit tous les jours des exem-
p'cs frappans ; nuis il y a un certain prince de Ih:...ph..
qui pourroit servir à établir ce principe ; ce grand
homme, (il a six pied=) qui sans avoir rien sur la
tète a toujours l'air d'y avoir un bonnet rouge, est
bien le plus lâche, le plus laid & le plus vil de tous
les jacobins ; si quelqu'un pouvoit en douter , il n'a
qu'à lire une des dernières séances de l'assemb'ea ,
dans laquelle ledit prince a été déclaré calomniateur T &
reconnu pour 1. F. , pour avoir poité une accusation
ridicule contre un ministre , & n'avoir pas OSE jla
signer , ce sont là les termes dont l'assemblée s'esi
servi ; ce prince , poil rouge , a parfaitement profité
des conseils & des exemples que lui a donnes son
ami Dub... !e Crossi.
. îï n'y a rien de si plaisant que de lire Ls éloge*'
donnés par Condor. .. Chronique , à l'écrit du siéur
Aiuon... sur les troubles d'Arles ; il est impossible
d'imaginer un ouvrage pus faux & plus arroce, &
en même - temps plus plat Se plus ennuyeux "• en
vérité si Cohcoi... l'a lu, on peut dire qu il est astez
puni des ridicules applaudisseruens qu'il lui donne.
■-WB,g-TBITir» -
On dit que ks jacobins orft écrit r. tous les souve souv
rains
ains de l'JLurope
l'Europe , pour
peur leur annoncer qu'Usqu'ils accep-
açce
toieiït le deri , & qu'ils ctoic;>t prêts à entrer en guerre
avec eux, à condition qu'au lieu d'assembler des années
nombreuses , les souverains euverroient leurs soldats
un à un. Nous avons fait vœu , ajoutent ks jacobins ,
de né jamais combattre , à moins d'être cinquante
contre un ; nous sommeî gens -d'honneur •> & inca
pables d'enfreindre notre serment.
■Mraar»:^!™™^
CcNSOtATION AU ROI.

Emule de Titus les délices de Rome ,


.Tu jouis de» l'amour de l'univers entier.
Mais il te manquait un laurier,
Que t'eût envié ce grand homme ;
C'est d'avoir contre toi , pur bonheur singulier ,
Des plus vils des humains le plus impur fumier :
TAnml, Briss..-Gcrs.. , & Manu.,-Prudh<,nune.

Il vient de nous tomber entre les mains , l'original


d'un Sillet doux écrit par M, Suhau à M. le marquis
de Ginl... Nous nous4e«ipre3Sons de mettre le public
dan- ia confidence de cet étrange poulet.
« Ce n'est pas le tout que d être le mari proxe-
j, riete de la duegnt lies prostitues du prince monstre ,
,, il faut encore être honnête. Malheureux ! il t'est
„ échappé un mot qui me déplaît : si tu avois vingt
5, ans de moins , Se une écorce à: considération , vieux
„ Si détestable podagre ; je te rerois l'honneur de te
„ couper les oreilles; mais ta décrépitude & ton in-
,,- famie me condamnent à ne châtier ton impertinence
„ qu'avec de certains ménagemens. Je me dois de
5, ne te fouetter d'abord qu'avec les verges du ridi-
„ cule ; mais si tu étois sourd à ce charitable aver-
,, ri'semcat , songe qu'en cas cas de récidive , j'appuie
„ toujours mes remontrances de cent coups ce bâton,
,, qui ne laissent pas que de les rendre persuasives «>.
Signé Suleau, le 31 mars.
f^ria^smiMmL'aM

Un jacobin disoif, il n'y aura pas un Autrichien


qui ose regarder un patriote en face. " Eh ! sandis ,
„ reprit un gascon , il né lé pourra pas , car les pa-
„ trkites né seront vus que par lé dos. „

.Le farceur Coll.: d'Herb.... ne veut pas en avoir


le démenti pour la fête civique qu'il a provoquée avec
Tkêroigne-Chcnier. II a affiché dernièrement un'
grand placard intitulé : La vérité sur les Suisses de
(Ihâuau-Fieux. Mais la vérité est dans la lettre de
M. André-Chcnier , ( qu'il ne faut pas confondre avec
soxi frerc C/iui/ier-Tltéroigrze ) insérée dans le journal
de Paris. La véritô est dans la réclamation du com
mandant des braves gardes nationaux de Paris im
primée dans le :ijére journal', enfin la vérité, est dans
les pétitions des sections adressées au département de
Paris. Nous invitons les honnêtes gens à lire ces
t 3'7 )
pièces , ainsi que !a lettre adressée à M. Petkion par
un des juges de nos tribunaux , & c'est-là qu'on
trouvera la vérité.

-^z/r Rédacteurs du Journal.


Je suis toujours étonné, messieurs, de voir que la classe des gens
de maison est celle qui fournit le plus de démocrates enragés ; car
enfin nous ne vivons qu'aux dépens des aristocrar/s, & si on vouloit
réfléchir qu il n'y a paa de seigneur ou d'/v'eque qui n'ait, l'un dans
l'autre, depuis trois^ans, réformé au moins deux domestiques, on
verroit que la révolution en a mis plus de cent mille sur te pavé ;
d'ailleurs, cette fameuse constitution, qui, sous le prétexte d'une
égalité qui n'est qu'une chimère , puisque le pauvre dépendra toujours
du riche, a tourne toutes les têtes, n a été pour nous qu'un attrape
nigaud , puisque nous sommes la seule classe de la société qui ne
peut obtenir le titre de citoyen actif que l'on a accordé aux comédiens,
aux juifs, & même à Tcxéeuçeur des hautes œuvres. Comment donc
sans être fou , imbéciiies ou stipendiés par les jacobins, pouvons-
nous appUuJir à un ordre de chose qui nous avilit , au moment
même où IVn .prêche le système de l'égalité. Quand je vois une
femme-de -chambre , qui, ,nrce qu'elle sait placer adroitement un
- bonnet , ou fane évader subtilement l'amant de sa maîtresse quand
le mari arrive, raisonner constitution & révolution, cela méfait
mourir de rire ,; Se je lui dis, en haussant les épaules : Mais vous ,
mademoiselle , qui vous croyez i'égale de votre maîtresse, vous donnez
des ordres à un laquais bien plus durement que vos maîtres , & vous
ne voudriez pas manger avec une fille de garde-robe , ni avec un
Tamoneur qui sont pourtant vos égaux : du reste , lui dîs-je en
plaisantant , votre patriotisme sera bien attrapé , car votre mari aura
vraisemblablement une mauvaise constitution, puisque vous trouve»
la nôtre boune, Se ce qui vous fâchera fort, c'est qu'il ne pourra être
citoyen aBlf. Alors ma bégueule ou ma suffisante entre en fureur,
& quoiqu'elle sache à peine lire & signer son nom , elle me parle de
Rousseau , de Cromwel , de Mirabeau , &c. & de tous ces aigrefins
qui lui font !a cour applaudissent , & la trouvent charmante &. spiri
tuelle patriote. Quand je Vois un chef d'office, un maître d'hôtel , un
chef de cuisine qui vole son mcître sans scrupule, & lui répond av«c
insolence, tands qu'il assommeroit ses subalternes s'ils osaient rai
sonner vis-à-v s de lui, je conviens qu'on a' toujours eu raison de
dire qu'il vaioit mieux servir un homme de qualité qu'un parv envi \
quant à moi, messieurs, fidèle à mes devoirs, attaché à mes maî
tres dont jVt toujours éprouvé les bontés f je ne me mêle pas des
affaires de l'état, mais quand je vois un ordre de choses qui fait
proscrire M. le prince de Condé Se M. le maréchal de Broglie , &c.
«.*- qui a rendu M. le duc d^Or.%„, & Je comte de Mirabeau les idoles
du peuple, quand je vois le brave archevêque de Paris , fuir pour n'être
fas assassiné par «*ir.c6ie peuple qu'il avoit nourri l'hiver précédeat,
tandis qu'on offre sa place à l'évêque a"Aut ... agioteur, joueur,
libertin , & qui offre enfin ia réunion de tous les vices , quand je
vois. notre bon roi arrête , Se ramené prisonnier dans s::n palais, Se
MM. Pet.... & Robcrsp.. couronnés par. le peuple, je dis ; il esc
impossible que Cela dure, car ie règne du crime & de la scélératesse
comme la persécution de la vertu ne peut être que passager , Se
quoiqu'en disent tous les gens de maison , dont l'ingratitude , la
bêtise ou l'argent dirigent les opinions , je continuerai à respcâer la
religion de mes pèrei , que MM: Mirabeau, Camus, Martineau
n'ont pas tu le droit de changer , à aimer n<;trc bon roi qui ne peut
as devoir la couronne d'Henri TV & la succession d? soixante rois à
f assemblé? nationale , à obéir à mes maîtres , parce qu-: sans ceia je
teur volerois leur argent, & je maitçuerois à mes dcvwirs, & quand
y- serai dans une anti-ch3mbri démocrate , je me boucherai les
onilles pour ne pis entendre déraisonner, & je n'ouvrirai pas la
bouche, pour ne pas dire des vérités qui pourroient parortre dures.
Si vous avez, messieurs, la bonté d'insérer ma lettre dans votre
journal que ma maîtresse nous prête tenu les jours , & qui nous fait
iii'-.Ti riie , mon camarade & moi, y serai flatté que voiu ayez bien
vl'u.'u l.i :-c.n.'l/c publique , pour vuir si quelques !aqi:ais ou femme-de-
chambre <!' T-cr.itc pourra y répondre. J'ai l'honneur d'ê;re , &c.
o'iVnt'LiFRANc , valet de chambre de madame la marquise dcB,...

Dissertation
De M. le marquis de Villette sur la liberté des cul
te?. Brochure iu-'6Q. de 10 pages d'impression ;
yiix , 16 sols che^ M. Dfsf.kxe , libraire.

Portrait des jacobins.


Le jacobin , sentant que sa chute est prochains ,
Q/i'ii.nc peut éviter le plus tragique sort,
Ruçit.'Sc s'ajitant comme un éiiergumene ,
Porte en tous* lieux la teneur Se la mort.
Je \z comparerai ., c'sits son aff; eux délire ,
A l'égoïste agonisant ,
Qui dans le niom.-nt qu'il expire ,
Voudrait que l'univers rentrât dans !e néant.
< 3*9 )

CaRRIÇATVRES K O U V £ L '.■ E 3 .

L'une représente un patriote épouvante par la,


' Contre-révolution ;'il est assis sur un char traîné par
six lièvres. —— Cet homme ressemble parfaitement'
au duc dt'OR. Il cherche un refuge, & pour eii
trouver un , il s'adresse à un pape , à un Espagnol , k
.un Allemand, à un Danois, à un Suisse, à un Ilol-
landois , à un Savoyard, à un Anglais , oc aucun de
ces messieurs ne veulent de lui, 6c aiucun le me
nace. Blanchard arrive dans un ballon , 5c lui
offre de le conduire d'ans la lune, où il pourra ter
miner tranquillement sa honteuse carrière, parce qu'ici
n'y est pas connu.
H.
L'autre , qui ne peut être comprise d'ans la classe
des erricatures , mais qui n'en e^t pas moins faite
pour être recherchée, représente l'horrible massacre
à' Avignon. — On voit l'escalier du château qui sfcrvoic
de prison aux victimes de l'infernal Jordan > couvert
des malheureux qu'on assomme à coups de haches»
& d'autres qu'on fat tomber avec des cordes , pour
les égorger plus à l'aise. Le nombre d;s mnssacrés'
& de ceux qu'on massacre , fait frissonner d'horreur.
——On voit le pouvoir cxécutif.de.Ia glacière, qui
ordonne qu'on jette dîd.ins il vivant, un jeune homme
qui l'intercédé à genoux peur qu'on suive la vie a
sa mère, qu'il fait traîner vivante da::s la glacière ;
cette horrible seine ec.t éclairée par des torches, dont,
les Jordanistes brùler.t le visage de leurs viéliraes en
core palpitantes ; ce qui doit encore ajouter à l'intérêt
•qu'on prend a voir ce:te gravure , c'est que le dessein
.«n a été fourni par uj» des prisonniers qui eût le
bonheur de s'échapper*
Cnei #r"£BSRTf£*'er::s de bois , au Palais -Royal.
( 320 )

Une personne entrant ces jours derniers dans une


maison où l'on s'entretenoit de la fête que l'on pré
pare aux Suisses de Château- Vieu^t n'entendit que
ces dentiers mots de la conversation : lundi prochain
sera un jour de triomphe pour les quarante. Il de
manda s'il y avo't séance ce jour-là à l'académie Fran
çoise : Non y lui répondit- on, on varie de gens qui
sont membres de celle dts inscriptions & belles'lettres.
«BmeHBgg— —

De Mons le 3 avril. Nous avons beaucoup ri


du compte rendu par un caporal Autrichien , qui étant
de garde à un de nos postes avancés , à vu passer
trois ou quatre patrouilles de vos gardes-aux-trois
couleurs, commandes jir.r des officiers de troupe de
ligne. Ces héros à 1 5 , lui oht paru si petits , qu'en
rendant compte à l'officier de ronde, il lui a dit qu'il
n'avoit vu passer sur les frontières de France , que
quelques maîtres d'ccole qui menoient leurs écoliers
à la promenade.
. —MMBI—»

THÉÂTRE D'ÉMULATION , rue Neuve


Notre-Dame-dê-Nazareth.
Un amateur fera aujourd'hui lundi , assaut de talent
avec MM. fal & Pannatoski.
Mercredi la clôture.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , N°. ~ ,
tu coin de la r.Favart , place de la cemedk italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Péris, etde$l. tjf.peurlaprarincejr.de port.

N.
Rtvottt du rfgùrum
de Btauvoisïs* .'" ■
M»rdi to Avril.

-.'•7 J QURNAl .,
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
.: M . ■- - n- M
■ Tout l'aiicur de Journal doit tribut tu rnilim
La Fou ta lui,
— r '. ■■ ■
La fondation des invalides & la chapelle de ce bâti»
ment , <a plus belle de Paris , l'établissement de Saint-
(Jyr , le dernier de tant d'ouvrages construits par
Louis XIV , sufîiroient seuls pour faire bénir sa mé
moire. Quatre mille soldais & un grand nombre d'of
ficiers , qui trouvent dans l'un de ces grande asyles
une consolation dans leur vieillesse , & des secours
pouç leurs blessures & pour leurs besoins, deux cents
•cinquante filles nobles qui reçoivent dans l'autre une
éducation digne d'elles, sont autant de voix: qui célè
brent ce monarque. L'établissement de Saint-CyC
s,era surprisse par celui que Louis XV vient de former
pour faire élever cinq cc;its gentilshommes ; mais loin
de faire oubliçr Saitii-Cyr , il en fait souvenir : c'est
l'art de fuira du bien qui s'est perfectionné.
Fohaire , tiscle de iou.s XIP , tom. 24 , page ï^O>
3-. parût.

VARIÉTÉS.
J ah aïs l'as^emHée se s'est montrée aussi équitable
que 'd'ans la séanefe de' jeudi ; les Angles, comme
nou?.; l'avions annoncé, ont demandé jusrice de la dé-
rnardie-3"un capitaine Bordelois qui a débarqué sur
leur territoire les 2pC\nègres jebelles que les colçn*
Tome II. Année 179a. Ss
lui avoierit remis pour être déposés sur la côte des
Mosquites;.aussi-tôt toute rassemblée s'est écriée ,
«ui, messieurs , soyons justes*, reparons nos torts en
vers les Anglois , ce sont de bien honnêtes gens , ils
ont de gros vaisseaux , de gros" canons , de bons ami
raux, de' bonnes guinée»,' de bons soldats, de bons
matelots, &c. il ne faut pas les vexer; réservons toute
notre colère pour les petits princes Allemands qui
n'ont pas les mêmes forces ; l'assemblée a décrété la
réparation demandée par les Anglois, sans doute elle
ne savoit pas que le capitaine d'une de leurs frégates
ayoit BARBOUILLÉ le pavillon tricolor.

On prétend que c'est M. de Vil.... qui a obtenu


que les troupes des jacobins séroient sans culottes, &
'pour que. M. Peth... ne puisse pas lui refuser cette
faveur , il a cité une ordonnance de police qui défend
"lès masques.
<•■ • —. * « ï • •»
Le ministre bonnet rouge a mandé au roi de Sar-
-daigne que les émigrés vouloient. porter le fer & le feu
dans leur patrie (ce seroit porter de l'eau à la rivière),
& cela, a-t-il dit, pour de vains préjugés j nous
■ sommes bien de son avis , & en voici les raisons : ■
U-në assembLe sans droit , sans titre, sans mission,
sans pouvoir , a voulu les dégrader de la noblesse
qu'ils avoient reçu de leurs pères. Préjugé. ■
Elle les a dépouilles de leurs droits & de leur pro
priété. Vain préjugé.
ÏÎTe a fait incendier leurs papiers , leurs bois , leurs
maisons. Préjugé que ala.
Elle les a fait insulter, vexer, incarcérer , assas-
ciineK Préjugé tout pan •_' •
^ Elle a fait égorger leurs femmes & leurs enfans.
J'réjugé ,_ vous dis-jt. « ,
Elle a fait saisir, confisquer , dilapider tous leurs
*iehs. Préjugé , piljugî , prijugi. ,A Vvj .
tmï
- ■ 'i . ■ wi^jWJUiiwAg-yra^11""- ■ ■ 777TT—;, ,ji ;». «
Le roi de Suède a conservé le plus grand sang-
froid après sa blessure. Il s'est entretenu avec M. de
Saint- Priest , & lui a dit entr'autres choses : Brissot
& les jacobins seront bien contens d'apprendre cett»
nouvelle. T ?

Personne ne s'est mépris sur l'horrible assassinat;,


commis contre le roj de Suède ; les jacobins ne nous
ont même pas laissé un instant de doute ; car ils s'en
sont réjouis publiquement & ouvertement comme de
la mort de l'empereur. On nous mande que ces deux
funestes événemens ont enfin décida tous les souve-.,
rains à proscrire & à chasser de leurs états tous les
François quelconques , & même les ambassadeurs,'
à moins qu'ils n'-ayent de nos princes une recomman-
duion & une attestation de bonne conduite , & d'un
attachement éprouvé pour la cause du roi & des hon
nêtes gens ; ce parti qui paroît certain, auroit du être
pris depuis bien long-temps, & on peut avoir dans
notre journal que nous n'avons cessé de le conseiller.

S'il en faut croire des personnes qui paroissent


bien instruites , M. de Tessan n'a commis qu'un
crime ; c'est d'avoir voulu nous rendre SuUau ma-
narchiea.

lettre de Bordeaux , datée le 31 mars. —- Quel


ques-uns de nos jacobins , qai ainsi que votre grand
fripinbcile RœDE... , se sont mis en avant pour
faire- payer les impositions aux autres, pour être à-
même de yol , & pour ne pas payé les leurs,
ont placé mon nom dans la liste qu'ils ont fait imprimer
f 3^4 )
de c^ix qui n'ont pas encore pu payer , Quoique p«ur
-me distinguer en cela, comme en tout aune c/icse,
dis patriotes, je me sois empressé de le faite.
•Je vous prie, messieurs, de vouloir bcn dire de
rria part au public q'u'i' eot.assez désagréable de donner
son argent sans savoir si ce sera ;iour indemniser
Jordan, pour payer des fêtes aux ga'ériens du ré
giment de Chateau-vie-ux , ou pour entretenir les
Joudanistes à la suite de la rév> Iution , sans encore
être proscrit par les fausses listes de ces infernales
sang-sues.
X » • • • /\L» • • •

La difFérence des recrues des princes à celles des


i'acobins , est que les premiers ont la fleur- de- lys dans
e cœur , & les autres sur l'épaule.

Sïtr l'assassinat de Gustave III , précédé des décès


combinés de Joseph II , 6" de T.ÉcPox.n IL
Dialogue entre Pasqviv & Marçorio.
M A R F O R I O.

Quoi ? Joseph , Léopold & Gustave ! Un tel choix


Par la parque au hasard ne fut pas fait , je crois.
P A S QJJ IN.
Lehajard? Y croira quelque niais de Sologne;
Et le Père Eternel , (j'en ai pouriui vergogne ) ,
S'est montré jacobin pour la troisième fois. ,

On assure que le roi a donné le cordon , rouge à


MM. de EocA...., Lofer'.,. 6i Luck... pour qu'ils
Eussent toujours déteint les yeux un objet qui leur
C te )
rappelloit que leur conduite envers leur maître doit
les faire rougir, & qu'une révolution ne peut se faire
sans répandre beaucoup de Sang innocent.

Fallas-Thèroigne Chenier a beau branler sa pique'


contre les aristocrates , elle peut être bien assurée
qu'ils ne lui iendront jamais la pareille.

L'assemblée a demandé aux émigrés la bourse ou


la vie. Les gens sages & bravent conservent leur vie,
pour aller avec succès , au mois de ju n , rattraper leur
bourse & punir les voleurs ; les gens /bibles, i m prudcnS
ou peureux , vont , dans IVpoir de sauver l'un &
l'autre , s'exposer à les perdre tous deux , & on leur
«lira : Que diable allait tu faire dais cette maudite
galère ? lorsqu'ils auront mis leurs ennemis à porche
déjouer le double rôle de voleurs & d'assassins.

Un feuillant djsoit l'autre jour à un jacobin , enfia


je crois que quand ces diables de Hongrois viendront,
nous perdrons tous la tête ; un royaliste lui répondit :
soyez tranquille, la fille à Guillottin saura bien la
trouver.

On dit que les deux nouveaux maréchaux ,. par la


grâce des jacobins , ont calcule le tour du bâton , &
qu'ils ont remarqué que si cette récompense servoit
un jour à les punir , ils auroient d'autant plus à
craindre , que pour ne pas quitter leurs soldats , ils
S.Toient obligés de tourner le dos aux émigrés , &
qu'ils croyent qu'ils pourront bien éprouver quelqfce-
tour de RAtin.
( 3*6)

Comme M. Noisette , un des plus terribles en


ragés de Strasboujg parloit un jour de ]i Gullotine,
un aristocrate lui répondit : prenez garde qu'un jour
le citoyen a£tif que l'usage des lanternes a ruiné , n'en
fasse un casse-noisette.

Il a été long-temps question de savoir si Gerstts


avoit ou n'avoit point de chemises : il a été à-peu-
près reconnu qu'il en avoit trois grises ; mais il est
aujourd'hui très-prouvé :
Qu'il n'a plus de chemises Gorsas ,
Qu'il n'a plus de chemises ;
Les souris de son galetas ,
- Ert pièces les ont mises ;
11 n'a plus de chemises Gorsas ,
. Il n'a plus de chemises.

* . ' ' •
• Oh dit que les jacobins avoient arboré le bonnet
rouge pour convenir qu'ils s'abonnoient aux galères ;
mais qu'ayant appris qu'on leur réservoit un sort plus
élevé , ils les ont tous revendus à un marchand de
Toulon, qui les leur a tournis*
nu—,MUJ»»~" '

. L'assemblée créant des assignats .pour payer les


dettes delà nation, ressemble asseas à ce raiticulicr
qui faisoit creuser un fossé dans son jardin par son
domestique , pour y enfouir un tas de terre : Mais ou
mcttrai-j'e , dit le domestique ,.la terre que je tirerai
du fossé f Imbécitle , "répond son maître, juis-ti ii
gtMtid que tout y tittuit*
■" mu il HW . ,1 .
ïl' n'y a eu à Amiens que trois jacobins quî se
sont iift'ublés du bonnet- Philippe. L'un d'eux ban
queroutier, en a reçu un verd de la part de ses voi
sins , coaiine étant Une coëfFure qui lui convenait*
mieux.

Prophétie infaillible de la sybille de Gonesse.


La société jacoquine,
Dès son berceau , surpasse Loyola ;
Elle empoisonne , elle assassine ;
Des crimes que poursuit la colère divine,
Elle en est au non plus ultra* ■■ -
Aussi , bientôt { croyez ce que mOn œil devine ) ,
Vengeant de plus d'un roi ^ le meurtre ou la ruine ,
Sur son berceau la foudre éclatera : •.
Et je la vois finir a: la Malagrida.

Gustave blessé par un monstre à qui i! avoit


faii grâce de la vie , pénétré de la sincère douleur de
ses amis qui l'entouroient , leur dit : Mes amis, tel
EST LE SORT DES ROIS AUJOURD'HUI qUE CHAQU*
JOUR, EST UN JOUR J3E BATAILLE POUR EUX,
! •'•»**

Rien n*êst si conforme au nouvel ordre de cho-es',


rien n'est si édifiant dans les nouveaux principes, q e
la conJuite du cierge constitutionnel.- Les evêqu-.-s ,
les curés ,Jes vicaires , vivent publiquement avec des
concubines ou se marient. Au lieu de la loi de Jésas-
Ciiris.t , Us prêchent ce qu'ils appellent YlvauçiU de

\
( 3** î
la France , la constitution , & se Kvrent à toutes le»
passions les plus viles. Parmi mille exemples cités,
voici un fait qui vient de se passer sous nos yeux. Il
yavoit à Courbev... un curé bien vertueux , qui par
conséquent a refusé le serment. Le vicaire , convoitant
:S0n bénéfice , & ne voulant pas perdre de tendres
liaisons contractes dans le village, s'est hâté de jurer
& à obtenu la curs. Il a été remplacé à son tour par
un vicaire de même trempe. Ces deux hommes, mar
chant sur la même ligne , «•e sont malheureusement
rencontres avoir la même inclination. Animés parla
jalousie & par l'intérêt» pour sanctifier les jours saints,
en sortant dcPautel ils se sont pris de querelle , des
paroles iiS en sont venus aux menaces , des menaces
aux coups, & ils étoient si acharnes l'un sur l'autre,
qu'un des deux serot resté sur la place , si les ser
vantes n'eurent app-.le du secours. Les paysans ac
courus , les ont trouvés se roulant par terre , baignés
dans leur sang , & si attachés l'un à l'autre, qu'il
•leur a été impossible de les séparer. On a été forcé
d'avoir recours a la maréchaussée, qui a mené en
prison le vicaire, comme le moins constitué en di-,
gnité. Le cure , meurtri de coups , après avoir essuyé
le sauf qui couvrait son visage, a été tranquillement
chanter l'office , à la grande édification de ces pa
roissiens.

L'assemblée, fidèle à ses principes va chois? pour


rchever ( autant qu'il est en elle ) de détruire la reli
gion , le jour même de la mort de son auteur.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , TV». 7,
au coin de la r. Favar; , place de la comédie italienne.
Jt prix de l'abonnement est pour un mois , de$liv.
four Paris, etdejl. 1 $f.peurl* prwinceJr.dtpoHt
N?. 4Z* J$vi&&% Massacres à Mon-
., vK*. +ir taliban.
Mercredi il Avril.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin,


I. a Fontaine.

Ce qu'il y a de blâmable', & qu'assez souvent les


mêmes personnes qui écrivent pour le droit du peu
ple , écriroient pour la puissance arbitraire , si les
affaires changeoient , c'est-à-dire , si le pouvoir des»
potique venoit à être exercé en leur faveur & au grand
dommage d'un parti qu'elles haïroienl ; quand les
catholiques de France au XVI siècle virent naître les
guerres de religion , ils écrivirent fortement pour les
droits des rois ; mais quand ils virent les droits de
la succession dévolu à un prince protestant, ils chan
gèrent de principes , ils écrivirent fortement pour les
droits des peuples.
Mo çhep. Fil , page 144.

VARIÉTÉS.
Lks nouveaux tvêqucs à croix de bois ont véritable
ment du malheur , ils avoient fait le sacrifice de leur
honneur & de leur conscience pour obtenir une croix
d'or-, ils viennent de faire en rechignant ,1e ^sacrifice
de leur croix d'or pour conserver leur pauvre $rj»wt-..
Toaie II. Année 1791. • T t
ment , & voilà le traitement qui va bientôt s'en allef
en farine.. .. Ah ! chers amis , on ne tardera pas à
dire à vos amis que leurs amis sont au moulin.

On a affiché dans toutes les rues une longue &


volumineuse pancarte , qui réfute le projet du sieur
Cou.. d'IlerH... èe donner une fête aux ci-devant ga
lériens de Château- Vieux ; nous avons lu dans cette
affiche le trait suivant, avec un véritable plaisir. Au
bout du compte, qu'a donc fait de beau M. Col...
tPHerb... pour être si content de lui-même ? Il est , à
la vérité, du club des jacobins, mais il n'a seulement
pas encore assassiné un nommée

Les assignats ressemblent lin peu au vin de Bour-


gogne , ils ne peuvent supporter les voyages un peu
longs , ni même lés transports par mer , mais aussi en
revanche ils sont excellens sur le terrein qui les a
produits ; voilà des régimens qui refusent tout net
d'être payés en argent , ils sont prêts à se fà«her, si-
on ne leur fait pas le prêt avec des assignats ; ils en
ont fait la pétition à rassemblée qui a bien voulu leur
accorder leur demande.

La grande nation vient de dédommager un négo


ciant de Dunkerque du pillage que la petite nation de
cette ville a fait de sa maison , de ses magasins , de
ses meubles & de ses effets ; nous ne pouvons qu'ap
plaudir au parti qu'a pris l'assemblée à cet égard , ainsi
qu'à celui qu'elle prendra, sans doute , de faire rebâtir
les maisons , replanter les bois, rétablir les titres de
propriété , raccommoder les membres qui ont été
démolis , incendiés , déchirés ou brisés ; il n'y aura
que les gens morts tout-à-fait qu'il sera plus difficile
de satisfaire.

V
( 33» )

Il ne manquera plus aux quarante Fieux-Chdteaux


•Bpres la fête que les jacobins leur préparent que d*
trouver un Chabroud qui leur enlève k* petite tâche
qu'ils ont sur l'épaule. • •

On a oublie d'instruire Je public , dans les affiches,


qui rendent compte des cérémonies qu'on observera
pour Ventrée triomphale des galériens du. régiment de
Chatsau-Vjeux , que MM. Couthon & l'abbé
de Pi r igor d ouvriront la marche » il n'est pas encore
décidé si ce s*ra M. le n\arqui9 de Villette qit
la fermera.

Les jacobins qui d'abord s'etoient essayés à porter


le bonnet rouge, vont, dit-on, voyant que cela ne
suffisoit pas, faire venir Asthley pour apprendre a
dansçr sur la corde. Ce parti est plus sage.

fNTRtTiEN d'un afficheur & d'un sans-culotte.


Le sans-culotte.
Dis-moi , qui sont donc ces quarante*
Placardés sur tous nos pignons ?
Est-ce l'académie , où chacun sait qu'on ente
Tant de nos aelcs compagnons ,
Qui font tant de pétitions ,
Dont l'assemblée est* si contente ?
L'afficheur.
Que vient-il nous corner l Eh non, bête puante :
. C'est celle des inscriptions.
( 332 )

" Extrait d'une lettre d'un Angkis a un jacobin.

Nous attendrons que vous ayez


détruit vos forêts nationales , pour vous dire ce que
■ vous devez vous douter que nous vous dirons un jour ,
& je peux vous certifier qu'on ne vous aime pas plus
dans mon pays que dans le reste de l'Europe.

Les bienfaits de l'assemblée nationale , ou entretiens


de la mère Saumon, suivis de Vaudevilles. Chez les
marchands de nouveautés. Prix, 15 s. Cet ouvrage
est écrit avfcc beaucoup de gaieté ; on ne pouvoit
peindre avec plus de vérité les crimes & les abus de
la révolution. Les cHÊnsons, pour la plupart en
style burlesque, pourroient ctre regardées comme un
recueil d'épigrammes.

L'intrus souillant le siège épiscopal ,


Curé crosse , qu'ici point on ne nomme s
N'ayant espoir d'être rougi par Rome y
De nos jacquots s'est nommé cardinal.
'—, .mi h in
Chaque pas de M. Su/eeu dans sa carrière pério
dique est marqué par un succès de plus. Son N". i"$
qui vient de paroître justifie, pleinement cette asser
tion. C'est la voix de la raison elle-même qui se pare
des grâces du sentiment & de l'éloquence pour 6e
faire entendi* aux François. II. semble que l'urgence
des circonstances n'ait fait que doubler les forces &
l'énergie de cet écrivain courageux. Voyez avec
queiie hauteur il gourmande nœ très-frivoles syba-
( 333 )
rîtes qui préfèrent sans pudeur les délices de C?.;»oue
à la fatigue des camps , & aux exercices austère» de
• Lacédémone. Ce tableau est tracé de main de mninc,
& nous le présentons à la méditation de tour. les chc-
' valiers du tapis verd. Au reste, le journal de M.
Suk-au. ,paroîtra désormais régulièrement toutes les
semaines. Nous le félicitons d'avoir mis un ternie
au gaspillage qu'eprouvoient ses numéros par la vente
partielle qui s'en faisoit. A compter du treizième
nurrçéro, ce journal ne sera expédie qu'aux souscrip
teurs qui se seront fait enregistrer chez RainviUc.
Cette distribution abusive étoit une injustice envers
les abonnés , qui tournoit au préjudice ce l'auteur.

La démarche que vient de faire le corps entier des


Suisses de Château- Vieux , pu sente un grand con
traste avec la fête que les brigands veulent donner
à Paris aux ci-devant galériens, soi-disant soldats de
ce régiment. Tous ses vrais bas -officiers & soldats,
rentrés dans le dcoir, viennent d'adresser aux douze
autres régimens Suisses, une lettre par laquelle ils
leur demande pardon de leurs erreurs& de leurs fautes,
les assurent d'une bonne conduite à l'avenir , de leur
fidélité envers les cantons leurs souverains , de leur
entière soumission au roi de France, & de leur obéis
sance à leurs officiers Il faut lire la lettre entière
dans la Feuille du jour.

Note des rédacteurs.


Nous avons de fortes raisons pour inviter les hon
nêtes gens qui ne sont d'aucun club délibérant , à
calculer & à observer leur conduite , leurs paroles Se
leurs actions plus que jamais.
N. H. Nous les invitons de nouveau à /te pas
négliger ce conseil.
, ( 33* )

Grande séance du 2 avril XJ^ï-


Au rang de nos So-lons quelques hommes de bien ,
Se régaloient entr'eux d'aimables gentillesses.
Les dpux noms de pieds-plats , à& gredjos , de J*..^
fesses ,
Faisoient les menus frais de leur noble entretien.
Déjà le président , quittant le genre neutre ,
Çherchoit à ramener un ton plus amical i
Et faisant du grelot bruire le métal
Sur son chef, par trois fois , avoit posé son feutre.
(De l'état en péril, tej est l'affreux signal)
tylais foyant redoubler ce conflit infernal ,
Et ne sachant à qui s'en prendre :
Calmez vos sens , dit-il , ou je m'y cannois mal„
On je vois qu'en ce bacanal^
L» vérité se fait entendre.
Par ui\ speclauur non^-soldl.

LlV R,E NOUVEAU.


Les crimes constitutionnels de la France, oui»
désolation Françoise , décrétée par Vassemblle , dite
nationale constituante, aux années 1789» 179P &
1791 , acceptée par l'e.sclave Louis X VI , le 14 sep
tembre 1791, 1 vol, in-8'. avec fig. A Paris, che{
Zep£Tit,& Gvillemard , lierai1 es , rue de Savait,
.9 10,

Les seigneurs du département de Lardêcht font


jacobiner leurs châteaux pour faire de nouvelles
nicries a la constitution, mais ils ont beau faire, c'est
t 335 )
de ta dépense & de la peine perdue , puisque les fetlil-
lans assurent qu'ils la feront marcher à la barbe ttel
aristocrates , & malgré tes jacobins.

Déclaration des émigrés de Normandie , relath:*


tntnt au décret qui ordonne te Jêquejlri de leurs
biens , adreffees aux membres des corps adminif-'
trntij's de cette province.
Dans cet aétc déposé en Allemagne & en France,
chez un officier public , St revêtu d'un grand nom
bre de iîgnatures, on prouve la déclaration des droits
de l'homme, & la conftitution à la main, que ce dé*
cret violant l'un & l'autre, eft injurie, chimérique,
inconftitutionnel , & conféquemment frappé de Ja plus
parfaite nullité ; que d'ailleurs l'émigration autorité»
par la conftitution , & par l'article 5 du décret de la
première aiïemblec nationale , du 14 (éptembre 1791,
n'étant défendue par aucune loi ,J#ne peut foumettn»
à aucune peine , & quand même elle y foumettroit ,
l'aiTemblée nationale ne pouvant exercer le pouvoir
judiciaire , n'auroit pas le droit de les prononcer.
Les émigrés déclarent donc que les miniftres du Roi
& membres des corps adminiftratifs qui concourraient
à l'exécution de ce décret , fi , par violence, on ob-*
tient la fonction du roi , feraient , d'après l'article 5
des droits de l'homme, dans le cas d'être punis, &
qu'ils les rendront refponfables , fur leurs propriétés
& même fur leurs têtes, de toutes les fuites & dom
mages que fon exécution pourroit occafionnrr , &c.
Cet âéte auquel il y a déjà beaucoup d'adhérans ,
paraîtra bientôt imprimé avec une note de l'éditeur ,
qui fuppofe la deitruétidri de la conftitution moderne,
& juge les décrets & leurs auteurs d'après RoulTeau
même, auquel ils ont accordé le titre e grand homme.
On allure aufïï que tous les vrais royalties , pour
trouver enfin un point de> réunion , & aianifrfter au-
* ■
.( 33& )
thentiquement leurs opinions & leurs principes , vonf,
les princes à/ leur tête, adhérer aux principes renfer
més dans le dernier ouvrage de M. le comte d'Eu-
traigues , adreffii à la noblcjfc francoife ; c'eft le fcul
moyen de connoître ceux qui défirent le rétabliffe-
ment de la conftitution qui a fait pendant 14 fiècles,
delà France, l'écatle plus puiflaut, le plus riche &
le plus heureux.

THÉÂTRE D'ÉMULATION, rue Neuve


Notre-Dame-de- Nazareth.
Messieurs Val, Henry & Pannatoskî, con
tinueront aujourd'hui leurs expériences de physique
amusante. — Ils commenceront à 6 heures précises.
S'adresser , pour la location des loges , à ladite salle.
Prix des places , 3.I1V. , 2 liv. , 1 liv. 10 sols , &
I livre. Chaque représentation sera variée.
M. Val continue à nous dédommager du silence
de Thalie. 'IVut l^a'is court à ses expériences de
physique amusante, & véritablement il a atteint dans
son .-\rt à un degré de perfection si désespérant, que
nous serions presque tentés de croire qu'il y a un peu
d'aristocratie dans son fait. Cette conjeéturese change
en- réalité , si l'on fait attention que l'on ne trouve a
ce spectacle pas la moindre allusion féroce. Jugez
d'après cela, du genre d'amateurs qui doivent y affluer.
Aujourd'hui pour la clôture , messieurs YrAL &
Pannatoski , feront plusieurs expériences de phy
sique amusai t;, Se beaucoup de tours d'adresss ; ensuite
feux d'artiîices de nouvelle invention.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Kcuvt.-Sa.int- Marc , Arj. 7 ,
au cein de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'aècnnemcrpt est peur ut: mofs , de 3 lir,
pour lans, tt de 3 /. 1 5 J ./ eutrlaprto.tact ,/ir. de port\
N". 43* iOgCét Tumuiuà NantiS*
Jeudi ti Avril.
,' > A. ; - - ?■ -!•.'.
'.J
J O U R N AL
DE LA COUR ET DE LA VIIL2,
: -i ■ ..---- , J ; i
Tout t'aiirur tte Journal doit tribut au malin.
">■'■''• I. A V o H ¥ A Itlf. "1! "'
■—: 1 ■ ». i' j—■——'—i—, ' ' . i j 1 1 1- j

Situi'e au centre de l'Europe, entre les nations du


nord , peu civilisées encore, & celles du midi,, trop
civilisées peut-être, ou trop corrompues , l'Alléma-
• gne se trouve dans la même position où éroit la Ma.
ciidoine du temps de Philippe , -entre les Grecs , d'un
côté j & les Thraces .&• autres barbares septentrio
naux, de l'autre ; l'Allemagne , cette mère-patrie des
nations, les plus robustes & les plus vaillantes du
globe; cette pépinière de laboureurs, de soldats £t de
savans , doit donc représenter, un jour en grand dans
l'Europe entière, le rôle que la Macédojh'e a,.jo(ié
autrefois dans un coin de ce continent ; sa marche ,
sans doute , sera plus lente, parce que la masse des
nations qui figureront autour d'elle, dans cette, repre-
sentafiotl, est beaucoup plus considérable, & que les
armes' & îa politique sont devenues plus égales.; mais
l'apper'çù éloigne des rapports que je viens d^ésquissir,
n'est pas aussi indiirjrent'qu'in'pourroit le croire.
Noie ou prédiction de Carra, dans sa. traduction
de l'histoire de la Grèce• , tomi 6 , page 123.
1 ,-»»—1 ■• n. * *..—*W; .. , 1 n 1^
' - , ■■ I ■ j. ~

VARIETES.;, 1 r
.Lé décret qui déshabille & qui décalotte les ecclé
siastique» , a infiniment déplu à nosseigneurs les évê-
Tome IL Année 179a. " V y'

y
ques constitutionnels; il sentent bien que toute letir
considération tient à Ieur^eestume & à leurs décora
tions extérieures ; ils savent bien qu'on sera toujours
tenté de- rirevl'un éyêquie" e» gilet & en habit verd;
aussi le Itrès-revérettd évêque Faux.... a-t-il fait sur
l'autel de la patrie , l'abandon de sa croix & de sa
.Calotte avec un air d'humeur , qui a bien prouvé que
£e saint prélat n'est njiijement attaché à la religion
piahorpétaone , comme, on l'en avoit soupçonné, &
que cp seçojt .avec beaucoup de chagrin qu'il se verroit
- ■contraint de faire «les «aertiftees encore plus pénibles.

S'
.k ± £>n assyre que nos trois généraux constitutionnels
_ ,spn^ attaqués chacun d'une hydropisie d'un genre par-
^.partiQulier;. Xe ~Roçh...+. fe,st tqayaillé à'Mtie hydropisie
. $féi>>J^TJi£'--'' d'unefhydrppjk$ie de vin, & le Leja.....

"Le ministre bonnet rouge avoit annoncé avec em-


^'jftiasë or- du." ton. des brailburs^des rues, une grande
siijsutr#<ftip'n arrivée à Turin ; les jacobins s'en ré-
' Jodissoient d ji..'.. mais voici' ce que rapporte la G.a-
' jzetté "dé Paris d'après un t5moin oculaire.
\J. ;Ort'".vîènt de frire' ces. jours-ci à Turin, une ex
pédition tui\ doit jsttér du noir dans l'ame des pro-
*'|hgàiîdisfts ; les étuàîans de cette ville, qui sonten
v'trè—grand poibre, ont voulu renôuveller ;les excès
auxquels 'ils s\t>ientpdrtés l'année dernière , parce
1 q'ùëvïa'b'om'c du monarque leur a.voit fait grâce ; après
avoir ohâsse'-a coups de pierre les troupes qui Vou
laient les faire rentrer da s le devoir, les écoliers re
belles ont été fusillés sans ménagement ; sept ont été
tues sur la place , & le reste a pris la fuite précipi-
.tarninent^ une heure étoit à. peine écoulée depuis quTon
i5u^3v°A? donné cette It'çon, que la ville jouissjoit de
" la" plus. grande ' tranquillité.
V V »< i J , . ; . , i' ' .
( 339 )
,.„ ,- >
Le spcâacle dit de la Monteuisier n'a point été fermé
le jour du vendredi saint : il a été son train comme
à l'ordinaire ; on se rappelle que l'avis du sieur Manu.,
étoit qu'on jouât ce jour-là les pièces de Ptadon C he-
rtier au lieu d'aller à l'office, aussi n'a- t-on pas manqué
de dire que madame la directrice étoit manueliste. ,

Frérot Siller.. demanda la parole à la 'dernière


séance des jacoquins pour solliciter l'assemblée de
porter son intention sur la fête civique à faire , en
honneur & gloire de ses frères les galvriehs du régi
ment de Château- Fieux.
Frères , dit-il , tous les programmes concernant
cette auguste cérémonie , portentMe nombre des ru-ros
helvétiques à quatorze , la vérité est cependant qu'il
' n'est que de douze ; je m'en suis assuré , h je pense
que cette différence de nombre peut devenir uh sujet
d'inquiétude & de soupçon pour la nation i je vous
proposerai, en conséquence, qu'il soit pris dans : la
société deux des frères les mieux marquis pour -porter-'-
ce corps à son complet. —— J'apptr?* treVfortf te*
motion , dit PETiLLow-rrqOH->iATiONAt(!, < ££ je1
propose par amendement qu'ils soient' pris1 <te préfe--
rence parmi les membres suisses ou qui l'ont été?***-A
Décrété que la société s'assemblera à l'effet Aé prb* '
céder audit choix , & que tous les frères seront tenus
de s'y rendre en habit de l'ordre , & L'épaule gauche nue.

Il paroît que l'exemple de la fête qu'on doit ddfltoèr


aux galériens de Château-Vieux, sera' imfrë~& même
surpassée en faveur de notre auguste assemblée ; quan
tité ,de bons citoyens se proposent de lui donne!! %t\
1»al sous très -peu. de temps : grand nombre^ djéfran-
gers se disposent à venir v<$ir cette superbe fête • on.

r
;r_ f 3.40 ) _.t.
y figurera des dansas de toute sortes de pays , comme
Allemandes., Angloises , les folies d'Espagne , &c.
Si le petit danseur Btauhar etott encore à l'as-
sembke , il auroit ouveit. le bal avec mademoiselle
Théroigtu , mais on donntra sa place à M. Couth..,
qui déploiera toutes 6es grâces dmis une espèce de
ballet , connu sous le nom de la danse des Cosaques.

Décret rendu dans la séance du vendredi 6 avril f sur


la motion du très-révérend To&'n ; évèque de.
Bourg......
L'assejnl'lée nationale considérant que dans un état
vraiment libre il ne peut exister aucune corporation ;
considérant qu'en supprimant ces corporations il est
aussi nécessaire de supprimer les signes extérieurs qui
pourraient en retracer l'existence , décrète que toutes
les corporations quelconques^cojmues en France sous
tel nom que ce puisse être, & principalement sous
celui des jacobins , cordeliers , régicides > brigands,
seciéte fraternelle , &c. , seront éteintes & supprimées ,
leur fait défense de porter aucun Signe ni marque ex
térieure , tels que cheveux gras & hérissés, bonnets
rouges, bonnets g*as , yeux fyagsrds ou de travers,
bouche écurnante, &c. ; invite le (ion voir exécutif, la
garde nationale & tous les bons, citoyens , à.ordpnner ,
l'exécution & à exécuter le présent décret,
l'iMW» . 1 1—1 ) . 1' 1 . T. :. ■
"Une bégueule, épouse d'un feuillant, comparaît
notre roi aux rois feignants de- la première race.
• Quelle différence ! lui répondit u;ie chernumtearjs>
toçra^e, y-»--,Du temps dont yeus parlez ; . /... .
f,- Quatre boeufs attelés , d'un pas tranquille & lent,,
p' Promenoient dans Paris le monarque indolent,,, •
" Aujourd'hui nottë marhetrreù'x roi est forcé de se/
laisser 'conduire par des ànés", tjtit ïe: mènent un'tnflfl -•
de poste.
(34r )

Re'poxse à madame la comtesse d'Auy.,..


Madame , j'ai lu * relu dan» le journal de la Cour Se tie la Ville
les jtlis ver» qu'il vous a plu m'y adiesser ; je sens combien i eu je
mérite les éloges que vous m'y prodiguez, Se je m'apperçois que
T)ondon-Julat va dcsorma's être mieux connu par vos veis que par les
si.'ns ; une chose pourtant a blessé mon amour-propre, vous me
comparez à M. de Bouffitri !....
A ce trsit mon c< urroux s'allume s
Vous m'avez , dans vos charmans vers -,
Accordé le nom de Beujjliri ,
Ht vous avez gardé sa pkme.
Vous conviendrez , au moins, que le partage est bien inégal ; scus
^uel point de vue, madame, méïitai-je donc cette comparaison ? Je
n'ai chanté ni Aiirc, ni les carurs , je n'ai pas , comme M. de'
Boufllers , Crevé vingt bons chevaux , en courant pour mes mai-
.tj:E;ses ; je n'ai |*i , comme lui, laissé des pastel* frais Se délicats
dans les boudoirs de nos élégantes , des romances dilic'euses dans
leurs porte-feuilles, & des vers charmans dans leur mémoire. Vous
«:cs , sans doute , madame , jeune Se jolie ; je n'ai pas l'avantage de .
v u5 çcvnnoûre, mais à votre style gracieux, à votre air de famille, :
à votre nom même, je vous aurois pris pour Aline , mais pour Aline
à quatorze ans, ayant encore son pot-au-lait, Se.... tout ce qu'elle'
peid't avec ; si ma supposition jHi.it un jour se réaliser :
Il n'est rien , croyez-moi , d'impossible en ce monde,
Ft si , soit par bonheur , soit par quelque revêts ,
Vous deveniez jamais la reine de Gotconde ,
Je consentirois bien à devenir Bovffiers.
Je ne sais comment j'ose hasarder quelques rimes , après avoir lu les
vôtres, & en prononçant le nom de Boumcrs , croyez, madame, que
je n'oublierai ni vos vers ni leur auteur , agréez mes humbles remer-
tiemens de vos aimables mensonges, Se l'assurance de mon respec
tueux hommage*
Dondon-Julet.

On lit dans le Patriote François que le compte


rendu par M. Beitrand , n'ebt autre chose qu'une
apologie des marins émigrés à Coblentz , &■ qu'un
avisaux puissances étrangères sur la fbible$se de notre
marine. Ou M. Brissota ltr le compte rendu ou il ne
l'.ji pas lu. Dans la première hypothèse, il ment par
igaorance, & dans la seconde , il ment par méchari-.
ceté. M. Brissot est libre de choisir : quelque soit
f ,342 ) -
son choix. Au reste , jamais il ne se peut s'attendre
à se voir absaudre de l'intention vraiment criminelle
qu'il manifeste depuis trois ans , d'appeller sur des
ministres irréprochables la défaveur populaire , que
sous aucuns rapports M. de Bertrand n'a jamais
méritée.

Les voilà donc arrivés les galériens suisses de*Châ-


teau- Vieux condamnés pour indiscipline , vol fy assas
sinat. Présentes à la porte du man'-ge, ils n'y ont
pas été reçus sans réclamation. MM. de Gcuvicn ,
JRcbecourty Becquey , un grand nombre d'autres ont
élevé la voix , pour ne pas souiller l'assemblée par la
présence des criminels ; mais prévoyant que les jaco
bins l'emporteroient , & frémissant d'horreur, ils sont
Sortis eux & tous les honnêtes députés de la salle.
Alors les portes ont été ouvertes aux galériens, oc-
après le discours de Coll... galère, leur erateur, ils?
ont pris place iiutr pares.

Quelques jacobins se réjouissant de l'assassinat du


roi de Suède , l'un d'eux se prit à dire : il est certain
que nous n'aurions pas pu mieux faire , quand même
nous l'aurions envoyé à Orléans* v

La fête des Château- Vieux n'est que la revanche


de la fusillade du fa'hamp-de-Mars. C'est un soufflet
que les jacobins veulent donner à la garde nationale ,
eti armant contr'elle les piques & les bonnets rouges.
Us remuent ciel & terre pour venir à bout de cet
infernal projet. Leurs émissaires se répandent de tous
côtés , déchirent M. de la Fayette , & vomissent mille
horreurs contre la garde nationale. Mardi soir , au
Palais-Royal , un de ces scélérats pérorant an milieu
( 343 )
d'un grouppe , s*£cria avec férocité :'Non , messieurs;
il ne nous reste plus qu'un moyen de salut, -c'est de
désarmer la garde nationale & de massacrer tout l'état
major. De frénétiques applaudissemens accompagnè
rent ce propos atroce. A deux pas de là un autre
orateur tonnoit contre la Fayette. Messieurs , disoit-
il , /'/ manque encore le plus beau fleuron h la feu
des soldats de Château- Pieux ; /a tête sanglante de
la Fayette , portée sur une pique , doit précéder leur
marche triomphale. Aous divo*s cette viâime aux
mènes de nos frères égorgés Û Nanci & au Champ-
de-Mars. Oui , messieurs ,je prends ici l'engagement
solemnel de purger la terre de ce monstre ,• je pars,
& dusse-je le poursuivre jusqu'aux aifers , je ne re
paraîtrai devant tous que sa tête à la main. Il sort
du grouppe à ces mots. Ceci n'est point un conte
fait à plaisir. Nous avons vu & entendu.

Dialogue entre le maire & un garde national.


-.' ' • , *
Le Maire.
Or, que dites- vous de la fête,
Que par mon ordre vont célébrer mes badauds ?
Le Garde.
Tout parle en sa faveur ; fors un point : l'a propea.
Le Maire.
Vous me mettez martel-en-tête.
Pour nos frères de Château-Vieux,
Nouveau reçus en nos asyles ,
J'ai cru devoir prescrire hymnes , chants, danses , jeux.
L-e Garde.
■ -t. J'attendrois pour les fêter mieux ,
L'anniversaire de Pssili.es.
( 344 )

• Lorsque les évêques constitutionels eurent déposé


leurs croix d'or sur l'autel de la patrie , un secré
taire les reçut & leur dit en s'essuyant les doigts : grand
• merci $ messieurs , ce sera toujours bon à faire des
gros sous.'

tJn membre a dît l'autre jour dans rassemblée, que


l'institution d^i jurés, empruntée des Anglois , seroit
la feule chose qui sùbsisteroit du sublime cahos de
notre discordante constitution. Que le diable vous
emporte , avec vos jurés , interrompit modestement le
Saint évéque Faux -, conservons seulement l'insti
tution des jureurs,& ne nous embarrassons pas du
reste. :..i

Livre nouveau.
Reproches de T.ouis XVI à son peuple. Bro
chure qui se trouve au Palais-Royal, sous les arcades
de bois , n°. 202. . . .■ ■
Cette production qu'on ne peut lire sans avpij^la
larme à l'œil , & qui est un table?u frappant' de fout
ce que le roi a fait pour son peuple , & tout ce qu'il
a soufra t, r.e peut qu'intéresser tous ses fidèlçs sujéfs;
nous ie& invitons à se la procurer comme un ouvrage
digne de leur attachement pour le monarque qu'on ne
cesse de calomnier & d'oiïtragef.

De l'Imprimerie du Jotirnal de ïa Cour & de la Ville,


-'- dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , Nr'« 7 ,
su coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 //>.
ppur Paris, tt de$l. 1 $f.peur la province-fr. déport.
N°- 44» jSïj^Mariufaclure pitlie à
Vendredi 13 Avril. J^i^v

: J O U R.N AL
DE LA COUR, ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Portrait d'un ci-devant duc.


' Il est un monstre affreux né de la perfidie ,
Cruel en ses ?xcès & calme en sa furie;
Son visage hideux se cache sous le fard ;
Son souille est venimeux , sa langue est un poignard }
La trahison l'arma de ses noirs artifices ; ,
Il fut par Tisiphone endurci dans les vices ;
Il respire le meurtre , il blesse en caressant ,
J! défend le ccupabk , il poursuit l'innocent:
De ses traits empestes l'atteinte est incurable ;
L'affreuse calomnie est son nom redoutable.
Craignez d'être surpris par ce monstre trompeur ,
Fuyez de ses complots la cruelle noirceur.
Poésies de Frédêiic-L-Grand , épure première à
son frère de Prusse.

VARIÉTÉS.
Jj E vieux général Tue..., vient de mrmder au roi , '
que , dans son armée , les remplacemens ctoient nuls,
que les effets de campement & les magasins de vivres
n'étoient point fournis f que les officiers -n'avoient,
point d'argent , que les volontaires ne recevoient poitft , ,
d'indemnité pour la perte des assignats, & qu'enfin
Tome II. Année 1792. Xx
f 34.6 )
lîaclftèpétoit désorganisée j ce sont les termes de la
lettre que le ministre a lu • gravement au milieu de
l'assemblée : ce qu'il y a 4e- plaisant , c'est qu'après
l'avoir lue, il l'a démentie- d'un bout à l'autre, Si
qu'il a assuré que tout alloit à merveille, ainsi nous
pouvons, choisir entre la crainte & l'espérance.

Le sieur Pet... a prodigieusement rabattu de son


audace dans une note qu'il a fait afficher au sujet de
la fête des galériens ; il compose avec le département ,
& SuT-tcuFavcc la garde nationafé , qu'il sait très -
indisposée contre une orgie , qui la dis.honorfe", puis-
u'elle récompense ses assassins infraéteurs des loix ;
1
il fait ce qu'on appelle le plongeon , le capbn , mais
il a grand soin de rejeter le désordre sur de prétendus
ennemis du bien public■ , { comme s'il -y en avoit
d'autres que les jacobins ) ; enfin le sieur Pet fait le
doucereux , & H'en est que plus perfide :
// devient femelle traîtresse , de mâle quHl avoit été....

Le sieur Ço\.. , dit à'Herb... , est si bête , mais sî


bête, que quoiqu'il ait ré«ité tant ;de bons & de mau
vais vers , dans lej tripots comiques , aux gages des
quels il a été toute sa vie , s'ctant avisé d'en faire
„uh dans ses affiches1, ses longues oreilles ne l'ont pas
averti qu'il étoit faux. Il a écrit, parlant des jacobins:
Entre les rois Ù eux , grande est la différence.
Il n'a pas senti qu'il y a un hiatus à ce & eux. Il a
cru, au surplus, dire une grande sottise à son ordi
naire , Si, il a prononcé une grande vérité. Certes,
entr'cux Si, notre roi gtande est la diff'trtnce.

Beaucoup de tiens sont persuadés que la gardé na-


uoftajk & le régiment des gardes Suisses, verr*nt
( 347: ); _
tranquillement la fête qu'on doit donner à des gens
qui ont assassine les uns & déshonoré les autres ; ^pus
avons cependant vu plusieurs Officiers qui èraig'noient
beaucoup le contraire ; sî ces- deux corps prennent
(comme nous le leur conseillons) le parti de la pa
tience , on pourra dire qu'ils ajoutent une vertït ' à.
utiles qui illustrent ordinairement les militaires.
, ..«TiMiyify-w- ■ —•— .

Lundi on a rendu compte à l'assemblée que notre^


pauvre Espérance (c'#st le nom d'une frégate) vient
d'être houspillé , presque détruite , & traînée par les
Anglois dans un de leurs ports des Indes orientales ,
& sur-tout que son pavillon- livrée a été souille d'une
manière indécente ; aus«i,dit beti+Feuillant /l'assem
blée a-t-elle frémi d'indignation ; cependant elle a
espéré que le gouvernement Anglois lèverait aved
loyauté cette tache flétrissante pour l'honneur de la'
nation. Cette aventure nous rappelle la farce de Jeannot
chez le d.graisseur , Se finira probablement de même.

POMPE FUNEBRE
Au Champ-de-Mars , le jour de la fête donnée aux
ex-ga!ér,cns de (2/iâteau - f'icux , assassins de
Df.su 1.1 s , & voleurs de la caisse.
En l'honneur du généreux DESILLES.
Tous les honnêtes gens qui aiment la vertu &
abhorrent le crime & les criminels , les Suisses fidèles
à J 'honneur , & la brave garde nationale y sont invités
& s'y trouveront.
On y invitera aussi la municipalité, à l'exception1
de MM. Péthion & Manuel. . . ,
On distribuera l'éloge funèbre du malheureux assas
siné, les hurle mens du triomphe empêcheraient de
l'entendre.
Des milliers de Deprefuudis.
- .iv.; col i — —■—i— m

Le sjcur Aten... , député de là première âssemb'ée,*


con.iu par ses motions sur Avignon, & par l'ambas
sade de 'tpus les peuples de l'univers , disoit l'autre
jour .que les jacobins n'étoient que des scélérats , qui
comm^ttoient mille sottises , mille crimes , & mille
horreurs, & que bientôt il seroit le premier à les en
faire punir ; c'eslt ainsi /lui répondit-on , qu'un bri
gand consent de bonne' grâce a dénoncer ses com
plices & -à les faire pendre , pourvu qu'on lui sauve
lé châtiment.

Eti. Feuillant à l'impudence de dire que plusieurs


soldats gardes Suisses , ont défile aiu son du tambour
avec les galériens djehaines & les sans-culottes soldés ;
mais; lui Feu.han: est un imposteur & un calomnia
teur, il n'y avoit pas un seul honnête homme.

La voiture a six chevaux ,


Apologvb tombé de la p.ocke d'un des nouveaux
ministres.
Le seigneur d'un charmant village
Avoit une voiture à ressorts bien lians.
Tant bien que mal , six chevaux blancs ,
Depuis assez long-temps conduisoient l'équipage ;
La voiture par fois s'arrêtoit en chemin ,
Quelquefois on manquoit d'éviter une ornière, .
Il falloit enrayer , mais on alloit enfin ,
Et le seigneur, la tête à la* portière s
Du ges-te encourageoit ses chevaux à marcher.
. Mais les vassaux , qu!éc]aboussoit la boue,
(• 349 ) ,
Lorsque trop près du char ils vouloient approcher t
S 'efforçoietyt d'arrêter la roue , . ■
Se plaignoient des chevaux, & demaruloient qu'enfin
Le bon seigneur changeât son attelage.
S'y refuser , n'eût pas été trop sage ;
On ne résiste pas en vain
Aux clameurs de tout un village ;
Il fallut ob Jr , &, des le même jour,
On attelé au brancard des chevaux de labour ; ■
-Le bon seigneur alors s'endort dans sa voirurc ,
Prévoyant bien quelques nouveaux malheurs ;
£t , non sans regretter ses premiars conducteurs ,
/ Laisse aller tout à l'aventure.
Mais , lulas ! des chevaux sonf toujours des chevaux,
Et, comme des derniers , on se plaint des nouveaux ;
La-voiturealloit mal , les chevaux sur la route,
Allaient toujours éclaboussans,
Les villageois toujours plaignans ,
Et le peuple ameuté demande qu'on l'écoute»
Il brise les timons , se plaint avec aigreur ,
Enlève les harnois des chevaux du seigneur,
Le force d'accepter les guides qu'il présente.
Et puis , après avoir inspiré l'épouvante ,
• Se retire , en faisant des voeux pour son bonheur ;
Mais ce n'est pas-là tout; le peuple toujours change,
On ne peut l'arrêter dans ce délire étrange.
Au char qu'il a brisé que met-il à la fin ?•-..
Six ânes qu'on tira du plus proche moulin.
Par Dondun-Julat.
f 35<» )
, ; ■■■IIIMMH I ' —
On sait qu'un fort détichement de nos héros tri—
çolor à 1$ , étai;.t partis de Douât pour aller détruire ,
sur le territoire jmpcrial,la chapelle de Bon Secours,
furent repoussés & poursuivis vigoureusement par des
Chasseurs Tyroliens jusques sur les terres de France.
Un mauvais plâisknt, en les voyant arriver tous
es<ouiJlés, leur demanda pourquoi ils avoient mis tant
d'empressement dans leur retraite ; ils lui répondirent
que c'étoit pour être en état de se battre , lorsijue lx
grande armée impériale attaquerait la France.

Les personnes de bon sens n'ont pas été étonné»»


que les galériens du régiment de Château - dé-
IABRÉ ayentetc admis dans le sanctuaire des repré.
séhtàns de la nation , mais elles l'ont été du petit
nombre de la majorité qiii a voté pour les y admettre.

Brochure, v o u v e t l e.
Lettre de, remerçiment des gardes- nationaux
de Joui , Mitr , -ft autres, villes des trois évèches , à
l'assemblée, sur la façon honnêx & fraternelle dont
elle a reçu messieurs de ChaTeau-Viewx.
Prix, 12 sous ,ckk[ madame la veuve Faufl£rYk
mu Palais-, Royal. !

La nouvelle banque , qui , nop-seulement «Vit em


pêcher les assignats de perdre, mais doit les faire ga
gner la même somme qu'ils perdent à la rue Vivienne;
ouvrira son bureau le 15 de ce mois.
Onassureque la banque de M. de Vauvi.... va
se mettre en route au premier jour.
( 35i )
«m «■[ ———
Neus ne saurions apurement manquer de réjouis
sances ; car , tandis que le maire de Paris s'occupe à
doruur une fête aux badauts , les rois de Hongrie ôi de
Germanie , le général Beiider & le roi d'Espagne s«
disposent à nous deviner le bal aux frontières.

Ses. la suppression du costume ecclésiastique.


DiALOGVi. entre un anglais à Paris & un parisien.
Le Parisien.
De l'habit ecclésiastique
Le costume à jamais disparoh de ces lieux.
L'Anglais.
,. Cet accoutrement fantastique ,
Dès long-temps choquoît tous les yeux.
Vos moines , vos abbés , sont, je crois , furieux.
Le Parisien.
Us sont ravis , ne vous déplaise.
L'Anglois.
Comment ?
Le Parisien.
Pour fréquenter bals , tavernes , catins ;
Enfin , pour se conduire en fieffés libertins ,
Ils seront désormais beaucoup plus à leur aise :
Demandez aux Fauchefs , à tous les Chabouquins. >>

Si nos affaires continuent à aller encore long temps»


comme elles vont aujourd'hui , nous serons forces
d'avertir nos lecteurs que le plus c'uel & Je phis
dangereux métier qu'on pou ra f.urc se a «elui d'ère
HONNÊTE HOMMS.
- f 35* ) .

Lettre d'un citoyen français à un député de


I l'assemblée nationale, sur le discours de M. Mailht ,
«t'ins -l'affaire des princes posse^sionnés efi Alsace,
prononce à la séance du samedi 25 février 1792.
A Paris, chez les marchands de nouveautés, jn-H .
de 56 pages.
Nous ne pouvons que donner des éloges au diplo
mate anonyme , dont la lettre annonce une étude ap
profondie, une raison sol:de, un esprit juste , sans
cesser d'être agréable , une reconnoissance bien sentie
pour ses maîtres ; car il a mis à la tête de sa brochure,
le discours de M. Mailhe, qui, comme chacun sait,
est un modèle. On ne pouvoir porter plus loin la
gratitude & la modestie.

L'autre jour, les évêques constitutionnels faisant


tristement le sacrifice de leur; décoration peâoraie , le
sieur Faux... ne put s'empêcher de s'écrier d'un ton
lamentable : O crux ttve spes unica.
<■—BWW »
T-es Gagke-pltits , rue de la Marche au marais ,
N°. 13, 'viennent d'acheter une partie considérable de
moussel'inettes angloiscs superfines , & de rayures
nouvelles pour pierrot , qu'ils veulent vendre à très-
bon marché, ainsi qu'une forte partie d'orgaudis de
5 quaits de large , pouvant servir pourfichus & pour
pierret , a^liv. 10 sols l'aune; ils ont aussi beau
coup de ga[es de Turin, unies 6" tayêes en couleur
pour pierrot , à 50 sols & 3 hv. l'aune.

De l'Imprimerie du Journal delà Cour& de îa Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , -N'-. 7 ,
au cein dt la r. Favan , place de la comîdie italienne.
'Te prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv,
pour Paris, et de 3 L 1 5 f.pew t'a province,fr. de port.
N°* ^' JyËlkék Manufaâurt pilUt à
Samedi 14 Avril.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
—————.. , *
Tout liiieur de Jourml doit tribut au milin.
La Fontaimc.

Une des plus sages maximes de Confucius , le


prince des philosophes Chinois , est celle-ci : King-
kong , prince de Tsi , l'ayant invité à venir à sa cour,
& voulant éprouver , dès la première entrevue, jus
qu'où alloient ses lumières , lui demanda en quoi
consistoit le bon gouvernement ? // consiste , répondit
le sage , en ce que le maître , soit maître , & le sujet ,
sujet i en ce que le père , soit père , & que le fils , scit
fils. Rien dé plus vrai; dit King-kong, car si le
maître , n'est pas maître , le sujet n'est plus sujer ;
si le père , n'est pas père , le fils , cesse d'être fils ,
& ce prince se conte ne de lui faire cette question.
■ J.eçons de l'histoire , tom. 4 , page 414.

VARIÉTÉS.
Les amis des noirs vent encore rendre à leurs mal
heureux amis lt service d'en faire égorger quelques
milliers à la côte d'Afrique : si nous renonçons à
la traite, le; souverains nègres de la côte qui pnt des
prisonniers à vendre , ne sachant plus qu'en faire 3
vont très - certainement les f.ire massacrer... Le»
moutons de l'assemblée qui ont vu lg. décret de la.
chambre, des communes d'Angleterre, s'oina'giner.t
Tome II. Année 1792. 5Ty
i. ;>V..- .: ( 354 )
qu'il En est de.ce pays-là comme de celui-ci , où une
loi portée par un enthousiasme extravagant , ou Jicftée
par les brigands des galeries, doit être sanctionnée .
sur-le-champ, sous peine de la vie ; mais eu Angle
terre il faudra le conse.itemeitt dt la chambre des
pairs, qui ne le donnera qu'après in mûr examen , ou
peut-être le refusera ; il faudra ensuite celui du roi,
à qui on ne fait ni insulte , ni menace , ni violence ,
lorsqu'il refuse sa' sanction ; mais les Anglois sont
venus à bout de nous faite faire une sottise, dont
même ils rie nous ont. pas grande obligation , car ils
nous tapent de grands coups de canon dans le c... , &
ils méphitisent notre pavillon tricolor orléanique.

L'insurrecYion qui s'est manifestée le 23 à Steekoîùi


a été des plus violentes. — Le roi de Suède avoït;
ordonné qu'on donnât mille ducats à celui qui l'avoit
jacobine, & qu'on le conduisît hors de ses états 7
p^aîs le peuple s'y est opposé , & veut que ce scélérat
soit jugé y & traité comme il le mérite.

Dans l'appel nominal de la honteuse séance de lundi,


en a remarqué que les membres qui votoient pour
l'admission des galériens aux honneurs de la séance ,
prononçoient leur oui d'une voix foible, sourde, &
même tremblante, & à-peu-près comme est la voix
de gens payés pour être faux témoins ; au lieu que
lès députés qui opinoient pour qu'ils ne fussent pas
admis, articuloient leur non d'un Ion ferme, élevé
& sonore. Il faut que la bonne conscience soit un
bien grand appui dans les acïions importantes de la
vie ; car les amis des galériens éteient bien sûrs d'avoir
pour eux tous les brigands & la vi!e canaille qui rem
plissent les galeries , Si cependant ils étoient paies
comme des criminels à la potence j au lieu que les
\ * v. .
C .355 )
opposans,quî se voycnt en butte tux fureurs de la
populace , e: >'<-. n' calme* & tranquilles cflrome urt
prêtre à l'%utet ; auSM seronti-ils les premiers a donner
les noms de ceux qui ont voté contre ce décret atroce
autant que ridicule , & ils vont eux-mêmes en faire
imprimer la liste , & l'Europe "ve'rra" par-là qu'il y a
dans l'assemblée une partie saine , ainsi que dans la
nation Françoise. . , "'\. • ,- '. -::l

Plusieurs citoyens de la garde nationale qui dévoient


être de garde chez le sieurP«, ont refusé très-affir^
mativement de s'y rendre, ils ont dit qu'ils ne feroiani
jamais le service chez un homme, qui , après" avoiif
voulu l'année dernière les faire égorger par les jaco
bins au Champ-de-Mars , vouloit actuellement les
déshonorer en donnant des récompenses , des applauj
dissemens-& des fêtes à des gens justement punis pour
fcvofo- assassiné leurs frères d'armes <Je JVietZj de Togl
& de Pont-à-Mousson; - - =-"■' '"»
• - -1 , 1 • '■' ■*
Parmi les ardens promoteurs du ridicule décret de
lundi , on a remarqué un certain Héros de fiçàtlltt
& sur -tout les évêques il curés constitutionnels ; ces
pauvres salariés se raccrochent à toutes les branches ,
& même aux rames des galériens, pour consetvéri*
jouissance qui leur échappe"; aussi quelqu'un <iisqit-i! ,
l'autre jour à deux ou trois çvêques défroqués Se
déshabillés : vous voilà bien embarrassée pour fe" choix
de la couleur dont vou6 allez vous vêtir ; prénez-'mbl
un habit gris blanc avec le chapeau jje même ,'ic
vous vous trouverez tout rendus au costume & à la,
nuance du nouvel emploi qui vous est destiné.

L'assemblée est dans une inquiéti«d"e_jiiQriçlle , à


tause des arméniens de l'Angleterre ; cette sage &
,. (356 )
valeureuse nation nous méprise à tel point , qu'elle
nous. accordera peut-être par pitié notre grâce, que
nous lui demandons à genoux.
5 , m,,,, ■ •■ ■
* ...
TJn-ccrtain nouveau député , ex-gcnttlhomme Ker '
bas Breton , a débuté l'autre jour par une: motion ten
dante à diminuer encore l'autorité du roi sur le dé
partement de la marine ; on nous a demandé des éclair-
cisseméns sur ce nouveau législateur ; voici ce que
nous en. savons de science certaine. (1) Le datin
lui ayant autrefois confié une nouvelle Iphigénie, il
9é. vjt.sur le point d'être obligé d'en faire le sacri
fice,: malgré l'assistance de Neptune & d'Eole, ic
pendant tout le temps que dura l'apparence du danger,
de sa fille, il eût soin, comme Agamemnon , de se
cacher tout- à-fait le visage... ..Quant au père du
député, on M donna en 1757 le commandement
d'une escadre de sept à 8 vaisseaux , en station à
Saint-Domingue ; là , toutes ses opérations se bor
nèrent à faire la pacobtle d'une manière si honteuse ,
6 a encombrer tellement ses vaisseaux de marchan
dises de l'Amérique, que ses batteries sç trouvèrent
fc&SQl liment hors o'ctat d'agir; ensortc que trôis( vaisseaux
Anglois ayant attaqué cette escadre & ce gênerai dç
iucre.^ l'étrillèrent d'importance, mirent en. fuite les
fiujt vaisseaux, &le poursuivirent à grands coups dç
canon jusqu'au Cap, pu. ji;se réfugia pesamment,
rapportant une autre espèce, de hoiuç que celle qu'il
jBvoit emportée, • . ( , i -VsL-V'"■' - K
• .- '— 1 i^tl u ■ <■
La, bénédiâion du ciel le rapand visiblement sur
les religieuses qui abandonnent leurs couvens , & sur
Jes prêtres constitutionnels qui ont»!a charité dç leur
*_. 'J~-*. '-,—■., ,\'i ———1- :
(1) Ceci n'est pas une cnîgme pour tourte monde.
1357)
donner unasyle; le sieur Beaufcrt, curé de Contai-
maison , près d'Albert en Picardie , en a retiré une
fort jolie chez lui , à qui il a donné un brevet de
eousine ; la santé de la cousine & son enbompoint
se sont accrus visiblement , & au point de faire craindre
une hydropisie ; mais les médecins ont pleinement
rassuré le cousin sur ces inquiétudes à cet égard.

Un jacobin du département de la Somme disôif


il y a quelque temps à un dministrateur , qu'il faïloit
absolument faire fermer à Amiens les églises des prê
tres non - assermentés , parce qu'ils accaparaient le
peuple , & qu'ils Pempêchoient d'aller aux églises
constitutionnelles ; dans ce cas-là , répondit le magis
trat, ce seroit plutôt ces dernières qu'il faudroit fermer,
puisque vous convenez vous-même que personne ni
va i cet avis pourroit trouver sa place en bien des
endroits du royaume.

îtfon, elle n'aura. pas lieu cette fête abominable


destinée aux assassins de Château- Vieux. Les braves
gardes nationales de Paris l'ont juré & le jurent encore
sur leur honneur & sur les mânes du brave Desilles
et de leurs frères d'armes indignement assassinés. Leur
courage fera le reste. .... Que le manège ait souillé
son enceinte par l'admission de ces quarante galé
riens; le champ de la fédération , l'autel de la patrie
ne le seront pas par leur présence , ou bien !....;
Le salut comme l'honneur de la capitale est dans les
mains de la garde nationale ; après avoir veillé si uti
lement à l'un depuis trais ans , il est de son devoir de
se lever toute entière pour garantir l'autre d'une in
famie qui le terniroit à jamais......

L'autre jour, une horde de jacobins ou bonnets


rouges , se porta chez un marchand , soupçonné
( 358 )
d'avoir chez lui des étoffes ornées de fleurs-de-lys ,
comme ,<m en porte à présent ; après avoir fart dé
ployer plusieurs pièces ,. ils enapperçurent une qui
portait- en effet cette empreinte ^proscrite par les jaco
bins : lemarchand se voyant entouré d'une bande d&
brigamds. & sans espoir de secours, essaya de se
tirer d'affaire , en disant queices desseins, bien loir»
d'être des fleùrs-de-lys , étoîent, aucontraire , des fers»
de piques nationales à la Pet.... Parbleu , M. le mar
chand , s'écrièrent avec vivacité plusieurs jacobins ,
0041s sommes à'roéme de vous prouver pièces sur
table;, èc par des rapproebemens sans réplique ,xiue ce
sont des Âcùrs-de-lys ; en même-temps sans y faire
plus de réflexions , ils mettent bas leurs habits, &
produisent, au grand jour des empreintes J|ssez fraî
ches , qui . établissent une identité parfaite entre les
deux espèces de stygmates.,, ., .'* ., r -•.;,.

Nous avons reçu des, réclamations sur un article


où nous avons qualifié de triste , notre école frarn
çoise de peinture ,orr notre assure que c'est la meil
leure école possible de. tous les mondes possibles ;
flous, voudrions bien pouvoir contenter tout le monde ;
mais ne pouvant entrer dans une longue discussion,
nous sommes encore forcés d'en revenir à la démons--
tratiot) de M. de Voltaire ; notre école est belle &
bonne,: mais malheureusement ses tableaux, ne se
vendent pas le quart de ceux de l'école flamande j
ce sont peut-être les Anglois , les Hollandojs., les,
Russes1, les Italiens qui ont tort, ce sont peutrètra
tous, las acheteurs du monde qui ont le goût dépravé ,
mais la chose est ainsi j & assurément une école qui
prostitue ses pinceaux' à rappeller , & à célébrer les
folies , les sottises & les crimes de la révolteadiuelle ,
ne doit pas s'attendre à ce qu'on prenne son partj
contre tout le reste du genre-humain,
N. B. Nous avons nndu justice avec plaisir aux
peintres de cette école qui méritent des éloges... * il en
tst encore trois que nous pourrions /tommere ■ .. >
( 359 )
«MB

CaAxso-. composte par la gouvernante d'un révérend


pèn Cordelier, curé constitutionnel de P"auv
département de la Haute-Saone , au sujet d'un
ordre à elle donné par son maître , le jeudi saint ,
de lui accommoder une poule au ris pour II Un-
. demain.
> Air : Du haut en-bas.
La poule au ris
.Vaut mieux qu'un hareng de carême,
La poule au ris ,
. Dit mon intrus le saint jeudi ,
Qu'on m'en saigne une, a l'instant même,
Pour demain, c'est mon goût, oui , j'aime
La poule au ris.

La poule au ris , «• •'


Ah ! l'excellente friandise ,
La poule au ris.
Je déchire pour aujourd'hui ,f •
Le commandement de l'église, «
Je veux manger , quoiqu'on en dise ,
Ma poule au ris. -J
*
• .La poule au ris,
' Quand ce n'est point par gourmandise ,
La poule au ris ,
Peut se«manger tout vendredi.
Les scrupules sont des sottises ,
Chacun peut manger à sa guise,
i. - La poule, au ris. J

Dans les ceinturies de Nostradamus on en cite une


qui * un parfait rapport avec ce qui se passe erl ce
( 36° )
moment ; l'application en est d'autant plus frappante ;
qu'on y^,trouve en entier les noms de celui qui e»t le
coriphée de la fête triomphale que ce fameux astro
logue a prédite , ainsi que son résultat.
Enfin de l'an nonante douze ,
Avocat des gueux de Schaffouse (i)
Le col'haut , comtempteur de rois (2).
Périra faute d'air (sousj bois.

( 1 ) Le régiment de Château - Vieux étoit com


posé en grande partie, de Suisses du canton de
bchaffouse.
(2) Dans le projet de fête publié par M. Coé
haut d'AiRBOis , en pariant des rois dont il veut
qu'on voile les statues , qu'il désigne sous le nom de
despotes. • - ■

Dans sa feuille d'avant-hier , & au sujet de M. de


Bertrand^ M. Brissot trouve mauvais qu'on le rende
personnellement responsable des calomnies répandues
dans son journal. M. Brissot s'excuse , crie merci ,
& rejette la faute sur un de ses associés. Mais comme
le Patriote François est imprimé, publié sous le nom
de M. Brissot y comme c'est M. Brissot qui le vend ,
comme c'est lui qui l'a conçu : c'est à lui seul qu'on
doit s'en prendre ; c'est aux pares à répondre des
crimes de leurs enfans. Les Romains en avoient fait
une loi expresse. M, Brissot doit savoir cela beau
coup mieux qu'un autre, lui qui, à chaque page 'de
ses déclamations , de ses compilations , parle des
Romains , cite le» Romains , vante les Romains.
' . ■ ssm a ■■"■ijimui "' ae sotèm a
De l'Imprimerie du Jotrnal de la Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv,
pour Paris, mdtxl. 1 ^f.pturlaprovinitjr. de port.
*_ »— --
N°. 46. Massacre dt Dlsillcs.
Dimanohe 1 5 Avril.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
I. a Fontaine.

VARIÉTÉS. ••
.Nous prions las personnes qui veulertt--bien 11 vj>
«Itèsser des articles, de ne pas trouver nnuvai-i crœ
Tome II. Année 1792. Zî
rm )
nous ne les insérions pas sur-le-champ , & de con
sidérer que nous sommes quelquefois accablés par
l'abondance des matières ; mais nous leur promettons
d'employer lears envois aussi-tôi qu'il nous fera pos
sible ; nous exhortons aussi les personnes qui veulent
bien nous honorer de leur correspondance, à se borner
à noas fournir de quoi faire rire aux dépens des gens
d'ont ils ont à se plaindre : nous sommes arrivés à
un état de choses ou toute doléançe est absolument
inutile ; les honnêtes gens , pour se défendre , ne
loiveni: se servir que de deux sortes d'armes , le fouet -
& le ridicule; or , puisqu'ils ne veulent point em*
ployer le premier , il n'ont de ressource que dans le
second.

La municipalité d'une petite' ville du département de


la haute Saône , mécontente de son curé constitutionnel ,
qujs'immisçoitunpeu trop dans l'intérieur des ménage?,
lui a infligé une punition d'une assez plaisante espèce ,
elle a logé dans le presbytère , le taureau de la paroisse ,
le verrat , le bélier , l'étalon & le bouc , tous person
nages analogues aux dispositions du digne pasteurs
aussi a-t-on dit que cette maison ressembloit à l'ob
servatoire , & qu'on y voyoit tous les signes du zo
diaque , excepté la vierge : on a trouvé affiché sur la
forte :■ " ■;.*
; 'IfqteLdes fondionnaires publics.

Il est évident que le but de tous les clubs jacobins,


ic sur-tout de celui de Brest , le plus grand coquin
de club qu'il y ait en France* est de chasser du corps
de la marine tous les officiers qui ont rendu les plu»
grands services à l'état, & d'y substituer des ma!r
heureux pilotins , qui dans toute la guerre dernière
n'ont cessé de donner des preuves de leur ignorance
& de leur couardise. Lesjacobins ont à-peu-pres réussi,
( 3*3 >
car tous les vrais officiers de la marine ont donné
leur démission ; mais ce qu'il y a de consolant , c'est
que lorsque messieurs les intrus voudront prendre un
ton avec les équipages, ils seront hués, méprisés &
rossés, parce qu'ils n'ont ni l'honnêteté, ni l'huma
nité , ni le courage, ni les talens, & sur-tout (objet
dont l'effet n'est que suspendu) ni la naissance de leurs
prédécesseurs.

Nous avons lu avec le plus grand intérêt le compte


rendu par M. do Bertiand de Molleville , ex-ministre
de la -marine {i) ; nou« pensons qu'il n'y arien à y
répliquer ; mais nous 6ommes fâchés qu'il ait eu la
bonté de chercher à se justifier ; non erat kic locus,
du moment qu'on a connu l'acharnement des jacobins
contre lui , nJa*t-il pas du être sûr de l'estime & du
respect dp tous les honnêtes gens ; il devoir donc s'en
tenir là ; c'est comme si l'intendant d'une maison, ?•
voyant dépouille par des voleurs, se croyoit obligé
de leur rendre compte de son administration.
■aBEMHnw™
Trop aveugles badauds rappelkz-vous ce jeu ,
Où des enfans en cercle, assis auprès du. feu,
Se passent lestement l'aiiumete enflammée,
'Criant: tncor vit-il! Et riant aux yluts,
Quand l'un d'eux moins subtil , dans ses doigts délicats
La trouve, en s'échaudant , tout-à-fait consumée.
Ainsi , peur de n'avoir en ses mains que fumée ,
Chacun à son voisin glisse ses assignats. '
t ~ ' ""
i i) Ce compte rendu se vend chez madame Main
- ï.éÔn , au Palais-Royal , n°. 160.
( 3*4 )

On va chercher bien loin la raison qui a fait admrt-


tre de certains galériens aux honneurs de la séance;
mais le but des jicobins a ctc tout simplement de
mortifier M. de Bouilli ; pauvres jacobins, si vous
saviez combien' ce général est placé trop haut, pour
que les exhalaisons fttides de votre impur cloaque
puissent arriver jusqu'à lui [ l'assassiner est le seul mal
que vous puissiez lui faire.
—iHMraiftfTn—

Conseil au capucin Chabôvc.


Sur l'air : Du curé de Pcmpcr,e.
Si des mille belle de nuit , . •
Quelqu'un; vous empaume ,
Tournez le dos à son réduit
En lui cha: tint le pseaume :
■ .-Ah! il m'en souviendra >a-« :_
. . Larira
Du bistauri de Corne.

J'en demande pardon à tous les autres rois de l'Eu


rope ; mais celui de Suède est mon héros. Averti
qu'il doit être assassiné dans un baJ, il s'y présente
sans 'frayeur èc sans précaution ; il y est blessé ,.il en
informe secrètement son écuyer qu'il prie de le mener
chez; lui sans éclat. Négligemment couché sur un
sopha , en attendant son chirurgien, toutes les cours
de /'Europe, dit-il, vont être bien occupées de cet
événement. Couché ensuite , on sonde sa plaie , d'oi
on extrait plomb & têtes de. clous, son courage est
au-dessus de ses douleur.s., La providence a heureu
sement veillé sur ses jour? , sa plaie n'est pas mor-
telle , & tandis que les jacobins proclament sa mort
à Paris , sa gucri-on fait chaque jour des progrès à
Stockclnj. La destinée de l'Alexandre du nord est
d'être aussi le libérateur de la France, il faut qu'il
la remplisse.

L'abbé Guigncn, prêtre jureur & très-jnranf , a


dit l'autre jour au club de la ville d'Amiens, que le
père Eternel etoit un vieux aristocrate , & qu'il était
temps de lui donner un successeur constitutionnel.
—' i ■ m jMBBfclMr*"——^
Extrait d'une lettre du Cap des deux mers 1792,
arrivée par Bordeaux.
L'arrivée des troupes de ligne dans notre rade a
rendu l'espérance aux propriétaires blancs, & répandu
la consternation parmi les brigands. Un gros déta
chement, qui, depuis onze jours , parcourt toute la
plaine avec du canon & de la -cavalerie , en a déjà
exterminé une bonne partie, parmi lesquels sont les
petits blancs de Bordeaux. Ce détachement va se
rendre par terre au Gonaïves, où la petite armée du
vicomte de Fontange, fait des merveilles , ces deux
corps réunis agiront jusqu'à Saint-Marc.
Deux mille hommes sont partis pour Port-au-
Prince, & 700 pour les Cayes-Saint-Louis. Rien
ij'égale la bonne volonté de ces braves, soldats , que
le détail de nos malheurs a rendu furieux , & qui tous
ont juré de nous venger.
Les commissaires civils partis pour le Port-au-
Prince , sont en danger. Ils s'entendoient avec les
mulâtres ; je n'ose vous affirmer tout ce que l'on
répand à leur sujet.
On débite qu'une partie des Cayes sont en feu ,
& on cite les habitations la Borde, Ce malheur est»
arrivé à la suite de la défaite des mulâtres. On ajoute
f 3*>6 )
que Saint- Marc a eu le rnême sort, & qu'il n'y reste
pas un mulâtre en vie. On attend des nouvelles du
Gcu-j?e:-sac , qui doit av&ir été attaqué par 4000
blancs , d\>nt plus des trois quarts sont des troupes de
ligne, Les habitans du ^Jul-dc-sac ont abandonné
les mulâtres, & leur coupent la retraite de l'Espa
gnol. Ils s'attendent à être brûles ci) partie , mais
peu leur importe. Les esclaves ne bougent pas , au
contraire, ils ont, la plupart , proposé de racheter la
liberté avec Ta tête de deux rebelles. On l'a refuse ;
la seule manière de nous sauver, est de laisser faire
les troupes de ligne ; croyez que iious en serons
bientôt débarrasses.
On vient de pendre au Porî-iu-Prince un patron
de navire de Bordeaux,- & huit gardes nationales dé
dises de cette même ville , sur lesquels on a trouvé
- Ies papiers les plus coupables. Dieu commence à
nous protéger, ah ! qu'il nous a cruellement punis
de «os fureurs démocratiques.
Les soldats ont demande qu'on leur partageât le
butin des rebelles. Non-seulement on le leur a ac
cordé , mais l'assemblée coloniale a décrété un impôt
de dix millions à l'unanimité pour les mêmes soldats
à la fin de leur campagne.
Si on nous avojt envoyé des gardes nationales,
nous les aurions traités un peu différemment.

S'olon dfc que dans les dissentiôns civiles, un


honnête homme doit embrasser le parti de la mino
rité: Fir proùus intivilibus dissensienibus partent
eljgere débet infenorum , & cela , parce qu'alors la
majorité est entraînée par l'esprit de faâion & l'amour
de la nouveauté , tandis que le jugement & la raison
se réfugient dans la minorité. Faut- il s'étonner aptes
cela que tous les honnêtes gens de la Franes soient
ennemis d'une révolution qui la déchire. Ah ! comme
elle setoit heureuse & florissante , si l'opinion de la
-fninorité avoit prévalu (sur3*7
celle) de la majoriçë.
f Mais
ce que la scélératesse des brigands r»'a pas permis ,
la sagesse des honnères gens l'amènera. Tout vu/it
à bitn , qui peut attendre.

Il n'est personne qui n'ait été indigne du pr ipos


atroce tenu par M. Chaudieu , à son collègue iVl. de
Gouvion. La vengeance a suivi l'outrage , à cette fois-
ci c'est la cause de l'honneur & de l.i nature qui a
triomphé. Il> se sont battus vend.edi, placés par leurs
témoins à huit pas de distance. M. de Gouvion a
étendu son adversaire roide mort du premier coup.
C'etoit pour préluder à la fête des Château- V ici x.
—8—a
Des oiseaux carnassiers le plus grand, 'e plus fort ,
Ayant ciêtes au front, & femelle lulrique ;
Couvrait de ses fureurs l'Europe & l'Amérique ;
Dévorant noirs & blancs; dans son rapide essor,
Portant juspu'au ciel même un orgueil frénétique,
Buffbn nous l'a dépeint : c'c.t l'horrible Condor....

Une femme d'esprit ccrivoit l'autr; jour à un de


ses correspondans de Londres. La nouvelle ambas
sade que nous vous envoyons, ressemble à l'an, i.-nne
comédie. L'évêque d'Autun parlera, 6c M. de Chau-
velin sera charge du geste.

Notre armee , qui n'a point de généraux , res


semble & aura le même effet qu'une lïle do zéros
(ooooooooooo} qui ne seraient précédés par aucun
chiffre.
( 3^8 )
-—il*—
Avis très-important.
La municipalité vient de dévoueer à la proscription
les citoyens honnêtes qui sont rentrés en France : elle
annonce que les émigrés revenus , & les ci - devant
oiRciers doivent se mettre en uniforme national , pour
se mêler dans la fête qui doit avoir lieu aujourd'hui
pour les galériens de Chàteau-Vieux Nous donnons
avis aux citoyens , que la garde n-tioiv.'.le , dont la
valeur & les fervices nous ont sauve la vie jusqu'à
ce moment, est organisée de manière que les offi
ciers savent parfaitement le nombre de soldats qui
omposent' leurs bataillons , & qu'ils les commissent
tous ; que- ces mêmes bâtai Ions ne s'assemblent &
ne partent qu'après un appel très -scrupuleusement
assuré , h qu'il est impossible que qui que ce soit
puisse se mêler parmi eux sans être reconnu sur-le-
champ. C'est donc , s'il arrivoit des evenemens trop
mérites par l'insulte qu'on continue contre la brave
garde nationale , un moyen de faire assa.siner ceux
que les jacobins nomment aristoctates.

Joli appartement , entn cour & jardin au re\-


de-ckaussle , composé d'uni ami- chambre , d'un sa/Ion
avec glaces & joli papier , de datx chambres à cou
cher , d'un cabinet de toilette , bûcher, grande cuisine ,
garde-robe , joli petit jardin anglais , cave, remise,
écuiie si l'on veut.
S'adnsstr à madame Maillard, rue des Fiàlles-
Titilerits , n°. 124.

De l'Imprimerie du Journal de ia Cour & de la Ville,


dont le bureau est rue Neuve-Saint- Marc , W". 7 ,
eu cein de la r. l'avart , place de la conn'die italienne.
J e prix de Vabontmiutnt est pour un ir.ois , de 3 //Y.
pour Paris, et dc^l. 15 j'.psui■ Icprovinetjï. de pat.
1N • 47* irV^*iirfc Nouveaux, massacres
t. j- > a -i ' «*• *ïr " AviBRom
ufadi 16 Avril. *WL^

JOURNAL ;■;■

DE LA COUR ET DE LA VILLE,
Tout faiseur de Journal doit tribut au rhaVm.
I. a Y o K T À I S I.

Les grandes séditions sont d'ordinaire exercées par


des gens du néant , & pour peu qu'un coquin aiffe
talent de parler , la .canaille est toujours prête à
l'écouter* Il ne faut point d'autre oracle au menu
peuple , principalement si le harangueur inveftivte
contre quelque ministre bien haï,, comme ils le sont^_
tous. Au commencement du règne de Charles-Quint,
le fameux soulèvement des villes de Castillc appelle
les co/nunidades , ( parce quec'ttoit une mutinerie de
la populace contre les nobles , laquelle dégénère en
suite en rébellion contre le prince ) eut pour chef un
tondeur à Madina del Camp;) * un pelletier à Sala~
manque, un cardeur à Valence, un t-inneur à Ségovie,
& d'autres semblables personnages dans, d'autres villes.
Bussi Leclerc fut un d.s plus zéLs arcs-boutans- de
la ligue, Pierre de Broussel qui n'étoit qu'un mé
diocre conseiller, fut l'oracle ù. l'idole de' la fronde.
Notes sur les annales de Tacite.
No'a. Qu'on passe en revue Ls piiiuipiux agens
de notre révolution. Mèrueespcee^ même nature &
même genre.

V A R I É T E S.
BeAucou? de bons citoyens apnt très-mécontens
de ee que la capitale donne le mauvais exemple dé
Tome IL Année 1792. Aaa
( 37° )
l'inexécution des loix ; on a décrété , disent-ils , qu'on
seroit absolument obligé de prendre des passe-ports
pour aller d'un districl: dans un autre ; & cependant
à Paris , qui est composé de six districts , personne
ne remplit cette formalité exigée par les décrets ; on
ne voit que des gens qui courent librement du fau-
beurg Saint- Marceau au faubourg S ai nt- Honoré, &
du faubourg Saint-Germain au Marais ; tandis que
dans tout le reste du royaume on ne peut faire un
pas sans être oblige- de prouver qu'on a bien le nez
& le menton faits comme il est dit dans le passe
port ; il faut donc établir des bureaux d'inspeélion
& des espèces de comités de recherches sur tous les
ponts--& dans les carrefours , cette opération sera
simple , courte , utile & agréable , & ne dérogera en
rien à la liberté actuelle.

Ah ! c'est le bonnet vert qu'il faut aux députés,


Pour leur insigne banqueroute ,
Sauf à prendre le rouge aux jours tant souhaités ,
Où pour Brest & Toulon les moins sots feront route.

Un véritable ami seroit un trésor pour un roi ;


mais ce n'est ni parmi ses courtisans , ni parmi ses
■ministres, ni parmi ses familiers qu'il doit le cher
cher , il ne l'y trouveroit pas ; c'est dans la classe des
gens indépendans , sans ambition , sans intrigues , qu'il
doit choisir un homme, ayant plus de jugement que
d'esprit , assez instruit pour l'éclairer & le guider en
toutes circonstances ; assez franc pour ne lui jamais
montrer que ia vérité , & assez desintéressé pour n'être
occupé que de sa gloire & de son bonheur. Cet homme
seroit un phénix , sans doute ; mais il n'est peut-être
pas impossible de le trouver.
( Î7i )

Sur les Pi qjj e s.


Air : Des Fraises. } ]
J'admire de nos jockets
Les sublimes pratiques :
Car dtjà par leucs projets ,
On voit par-tout des forêts
De piques , &c.

J'applaudis à ce moyen ,
II est des plus civiques :
Mais chaque bon citoyen ,
N/auroit-il -à craindre rien ,'
Des piques , &c.

De tous ces messieurs , enfin ,


On connoît la tactique :
Las, d'être dupe à la fin ,
Le peuple d'être plus fin ,
Se pique , &c.
*
D'après la commune voix,
J'augure & pronostique ,
Que nos sept cents , dans trois mois,
Ne seront plus que des rois
De piques , &c.

MM. Boisroty député de l'Allier, Leroy, député


de Lisieux , Girvulr , député de la Manche , Jahan-,
député d'Indre & Loire , & Naviery autre député , ont
fait insérer dans plusieurs journaux que s'ils s'étoient
trouvés à l'assemblée le jour de l'admission des ga
lériens , ils auroient vote contre le décret qui leur a
accorde les honneurs de la séance ; nous ne pouvons
f 37* 1
qu'applaudir au courage & aux bonne" intentions de ces
messieurs ; mais nous avouons que nous serions fâchés
qu'eux & beaucoup d'autres honnêtes gens eussent
empêché l'assemblée de faire une si énorme sottise.

A M, Dvrosot, auteur de la Galette d: Paris,


Sublime & fier auteur dont la mâle énergie
Prête à la vérité les a: mes du gcn'e ;
Je ne veux pas tracer un élo^e imparfait :
Au-desscus du modèle on vernit mon portrait;
Mais je veux que l'accent de la reconnoissance
A ton coeur généreux offre h réco;:'p:n5e ,
Pc tes nobles efforts , <le tes glorieux travaux,
Durosoy , daps ton art tu n'as point de rivaux ;
D'ag très art de l'esprit, du brillant, de la flamme,
Et moi dans tes ic.its je ne vois que ton amc,
C'est cl'è qui ts guide en ce d da'ç affreux,
Pe crimes, d'atteitats , de comp'ots désastreux.
Ta main dans nos d:bris cherche encor la lumière,
A nos preux chevaliers tu r'ouvre la barrière,
Tu saulcvns 1 s feis d'an monarque chéri,
Et la mère & l'épouse , A ta v ix ont souri :
Au milieu de la m rt tu ropands q .elques charmes ;
Ah ! les plus doux pour toi sont d'essuyer des larme;.
Chaque é!an de ta plume est un nouveau bienfait;
Chaque jour à ta gloire ajoute un nouveau trait.
Quancj tu cours nous venger, nous servir, nous défendre,
Connois au moins quel prix ta vertu doit attendre ;
fiais conte: t, Durosoy, ton nom dans tous les cœurs,
Y a se placer auprès des héros nos vengeurs ,
JL, M, D, Ç,
( 373 )

Un jacobin disoit l'autre jour avec un air de satis


faction, que les émigrés revenoient en foule. En effet,
r pîiqua quelqu'un, il est revenu des femmas , des
e'ifa,ns, des vieillards, un Reg..... , procureur, Ber
nard, peintre, & autres gens de cette espèce. Mais
c'est l'histoire d'un vaisseau menacé de la tempête,
qui pour s'alléger jette à la mer tout ce qui lui est
inutile, & ne conserve que ce qui est nécessaire à
la manoeuvre» ,

La circulaire de M. Dumou à toutes les puis


sances , pour leur annoncer son avènement au mi
nistère , a été , dit-on , suivie immédiatement d'un
exemplaire envoyé à chacune d'elle , de la carricature
qui le représente dans la tribune des jacobins avec
un bonnet rouge sur la tête , faisant ses très-humbles
rcrnercicmcns à ses frères & amis ; & on ajoute qu'une
èe ces puissances , en attendant des nouvelles des
autres, (c'est le roi d'Espagne) a fait aussi-tôt ap
peler le capitaine de ses galères , à qui il a remis la
carricature , pour la réunir aux portraits de famille.

Impromptu fait sur le refus d'admettre les Suisses


de Chdteauvitux à la barre.
Est-jl caprice plus bizarre,
Ou refus plus injurieux ?
Ne vouloir admettre à la barre,
Les quarante de Château-Vieux ;
Eh ! qui la———
mériteM——
plus qu'eux. .

Le ministre protestant Rabô.... , l'un des princi


paux agens des troubles d'Avignon & du Comtat ,
( 374 )
prévoyant que ses intrigues alloient être mises au
grand jour, a voulu éviter le scandale ; il a écrit à
tes ageiis de Nîmes & de Montpellier qu'il falk>it
«Eëîivi er, à quelque prix que ce fût, les patriotes dé
tenus dans les prisons d'Avignon pour les crimes
commis1 .dans cette malheureuse province. Ce projet
a ponctuellement été exécute, les volontaires natio
naux des departemens du Gard & l'Hérault ont
«Hivert les prisons à deux heures après-midi , ont
«s-corté les détenus, & ont empêché par, des patrouilles
Ko:nb-ieuses que les citoyens ne sortissent de leurs
maisons. — Le sieur Camk... , l'un des chefs des
volontaires de Montpellier , est proche parent des
Matiivil/e, boun eaux des 16 & 17 oâobre; — Cette
expédition a été précédée par des excès patriotiques
«lignes de ceux qui en étoient les auteurs ; tout ce
«pi portoit l'emblème de la religion & de la royauté a
«té abattu , nombre d'cdiEces publics & particuliers
eat été mutilés.

•Les sieurs Thur... , Lasour... & Firgn.... , ont


miré cent -mille livres pour le décret d'amnistie en
laveur des assassins d'Avignon ; c'est le sieur Dupr...
le jeune , qui a été l'agent de cette négociation.

Le tableau de la monarchie Françoise, par M. Chas


est effrayant , mais sublime. Ah ! David , ah ! Bounieu,
s.h! Rutert, si au lieu' de peindre la Bastille vous en
composiez de pareils , nous serions bientôt réconcilies
avec notre ....... école Françoise.
rmKBET

AVIS AU PUBLIC.

Messieurs & dames, vous êtes fortement invités


. vous procurer le n°. 13 de M. Sukau. Qui inii cuit
( 375 )
utile du/ci, & riéiatlum «rr; .Si après l'avoir lu,
vous êt<rs encore tentés d'aller au spectacle , 6c sur
tout ri vous succombe*:, à la ten acion , nous essayerons
d'attaquer votre incorri^ibilité par une petite liste,
comme celle que notre Thésée ùt;it donner, & qui
sera copiée par tous no-> confrère» les journalistes bien
pensans 61 bien par,ans : nous ne désespérons même
pas Je la voir tout au long dans la Ga-:tte uiàvtiitilt ;
qui a quelquefois des momens lucides , à- peu -près
comne dans la teintée;: on voir de temps en temps
briiier un petit coin de ciel bleu au milieu des plus
épais nuages ; songez q>.e les voila qui s'cclairci: Sent
à l'Orient , songez que voil i le iils de l'homme qui
va p^roîtie piein de ^lo.re 61 de majesté, &c vous i»
voudriez pas qu'il vo^s prouvât en picne; prenez-
donc ce livre, lisez-le, Se surtout ne péchez plu:.
Ainsi soit-jl. *
mzs23EEX3Xn

Nous prions nos lecteurs de nous faire connoître


le nom du fils d'un maréchal de France , qui fak seS
études à Virtemberg , &c qui vitnt de prier ra?s;m-
blee de ne pas le con orsdre avec les François émisés
en Allemagne ; il faut esp.rer qu? cet éc )1itT ne tai-
dera pas d'être à-même i!e suivre les inclinations qu'il
annonce , & qu'on le verra bientôt sans - culottes ,
co.nme il le mérite.

M. à'Avtrh vient de nous annoncer que la


constitution Françoise etoit ad .rée de tout ce qu'ij
y a en HollanJe d'amis de la liberté , c'est - à - dire
du parti qui a été si bien étrillé 'par le^ Prussiens;
mais ce qu'il y a de plus satisfaisant, c'et que ce
sublime ouvrage va erre- traduit en \ er~ Hollandais;
nous serons fort cu;ieux de voir un pôë r.e sorti de
la verve des Virgin ciossans des marais Bùuviqucs.
( 3/6 )

Il y a une gageure considérable qu'avant trots


semaines Jordan & ses compagnons feront à Paris
une entrée triomphale , semblable à celle des galériens
de Château-Vieux , que l'assemblée les recevra, leuf
accordera les honneurs de la séance , & des sommes en
dédommagement de leur incarcération dans les pri-»
sons d'Avignon.

Livre nouveau.
Essai historique & critique sur l'insuffisance & la
vanité de !a philosophie des anciens , comparée à la
morale chrétienne , traduite de l'italien. Par l'auteur1
de la morale universelle, tirée des livres sa«.rés. A
Paris , chez Froulié , quai des Augustins , a". 39, &
chez Lickrc 1 rue Saint-Martin, 11 . 254.
L'auteur examine en général la fausseté & les ab
surdités des idées des anciens philosophes sur le bon
heur , sur la divinité , sur la religion & sur l'immor
talité de l'ame ; il observe en particu!icr leurs mœurs
& leurs maximes, & il conclut de cet examen &
de ces observations , que la philosophie & la raison
ne suffi, eiit point à l'homme pour le read.e hsureux
& vertueux.
^^^"iiiffffi ■
La section de Saint Joseph vient de donner, un
grand exemple à toutes les autres sections ; elle a
déclaré que le sieur Pet a perdu la confiance de la
capitale 5 mais pour l'avoir perdue , il faudrait l'avoir
possédée.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Viller


dont le Bureau est vue Neuvt-Saint-Marc , N". 7 r
eu cmn de la r. Favan , place de la comédie italienne.
Je prix de "abonnement ui pour un mois , de 3 liv.
pour Fans, tt de 3/. 1 $f.pbur la provinceJr< de peru
" • 4**m A^Ok M. Cureau assassiné
•««- .. . •, Yfc*«. *Sr <fo/« /*■ Maint.
Mardi 17 Avril.

JOURNAL :
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut lu malin.
LaKontaini.
1

On a beaucoup célébré le patriotisme des anciens ,


mais en examinant la chose de bien près , on dé
couvre l'exagération de ces éloges. II est vrai qu'on
rencontre parmi eux des individus d'une grande
yertu publique ; cependant jamais cette vertu ne fut
répandue comme elle l'est chez nous dans tout le
corps du peuple. Les porteurs de chaise & les fiacres
d'Athènes étoient d'une déplorable ignorance sur les
affaires d'état. On ne voyoit, dans ces capitales , pas
un club pour la reforme de la constitution. Les
charpentiers, ni les maçons, les cordonniers , ni les
tailleurs ne se mêloient de corriger le gouvernement.
The lounger journal , imprimé a Edimbourg , en
1786.
Un jour l'affreux récit de nos guerres coupables
Glacera d'effroi nos neveux ,
Par les forfaits de leurs ayeux,
Moins nombreux 6c plus misérables j
Us apprendront que les Romains ,
Contr'eux , d'une main parricide ,
Ont tourné ces fers inhumains ,
Destinés à percer les flancs du Parthe avide.
Strophe de ta traduSion de l'ode d'Horace. Jam
satis atavis , &c.
Tome IL Année 1791. Bbb
( 378 )

V A R I-E T E S.
JLe peuple d'Angleterre vient de donner une grande
preuve de l'amour que nos veridiques gazettes, disent
qu'il porte à notre sublime constitution; le docteur
Priestley, connu pour un des apôtres les plus ardens
de cette sage doctrine , s'étant présenté il y a quelque
temps à Warwick, ville t.iès-cons:d_rable, y a été
accueilli avec de la boue, des œufs pourris, des os
de bceufs , &c. Il a été très-heureux que les loix qu'il
cherche à d^truiie , soient encore venues à son secours
& qu'elles n'ayent pas été remplacées par celles qu'il
voudroit- établir. -; -"••'•'

'" L'assemblée, fidèle à ses principes, se dispose à


envahir encore les propriétés ; elle veut décréter sans
indemnité la suppression des lods & ventes qui sont
une' convention libre & volontaire; l'assemblée veut
tâcher de regagner la confiance du peuple ; mais elle
manque son but ; le peuple qui ne possède rien &
dont elle désire. le suffrage, ne, paye point de lods
& ventes (elle fera beaucoup mieux de continuer d'ac-
CordèT lés home jrs de la séance à des galériens vieux-
chapeaux , à des soldats passés par les verges , & à
des sergens chassés de leurs régimens.

$ux l'abdication volontaire de quelques rois manl-


giens , en avril 1792.
Trois rois partant de l'assemblée,
Virent sur leur trône vacant , .
.. -Par le scrutin , porter d'emblée
Sires Drouet, Tournai } Jourdan,
( 379 )
-, ■ ■■■■ -rr—waaeiww ■ ! W„ *.
' L'assemblée a beau faire les plus grandes bassesses
vis-à-vis de l'Angleterre, il faut être aussi aveugle &
aussi ignorante qu'elle l'est, pour croire que cette puis-,
sance réfutera dé prendre part à la confédération de tous
les peuples del'Europe ; l'intérêt des Anglois est bien de
nous affoiblir, & ils y ont complètement réussi ; mais il
n'est pas de nous ruiner entièrement , parce qu'ils ont
besoin de nous pour achetter leurs marchandises ; or
le vrai moyen de nous détruire entièrement seroit'dè-
nous abandonner à nous-mème , ou de ne pas seconder
les autres puissances, parce que- la guerre pourroit
durer plus long-temps, & nous laisser sans ressources f
il est donc évident que l'Angleterre se joindra au
reste de1 l'Europe , pour rétablir en France la monar
chie , le- bon ordre & les loix , seule manière .de nous
conserver les moyens de faire avec nos voisilft un
commerce qui puisse leur être utile..

Si/R une grande Sonnerie à Cafterai, lors de l'insl


tallation du rieur Prirp... , êveque intrus.
Bon dieu ! je deviens sourd {ant aujourd'hui l'on sonqp,
■ Disoit :Jerore à, son ami Thomas, <
Jamais les médecins n'ont dépêché' là-bas
Tant de gerts ; pour l'église, oh! que l'aubaine est
bonne '. • - •-
Non , non , voisin rassure-toi ,
i - - « * T

RéponJ Thomas, la chose est autre ;


Prim.... , r nouveau judas , s'installe pour apôtre ,
Et l'on sonne par-tout le trépas de sa foi.

Tout le monde connoît la causé de la fureur d'un


certain Lccoin... contre M. de Narbonne , ce ministre
'C'âéo )
n'avoit pas voulu acheter les étoffes qne ce député
marchand offroit pour l'habillement des troupes ;
l'affaire ayant été portée à l'assemblée, un membre
dit que M. dé Narbonne avoit bien fait , parce que
l'étoffe de Lecoin montrait la corde i parbleu,
s'écria une voix, les gardes-du-corps la lui ont cepen
dant diablement àpplâtie à Versailles.

Les XII commandemens de l'assemblée permanente ;


- -- .." ou pour mieux dite éternelle.
I. Nos décrets tu adoreras & aimeras parfaitement.
4. Les cahiers tu mépriseras à notre exemple librement.
3. Pour maître nous rëconnoîtras , & pour pouvoir
""" constituant. '' " . ,
4. Dotifce sermens tu prêteras de nous servir fidèlement.
£. Les nobles assassineras, & les prêtres pareillement.
6. Leurs châteaux tu incendieras, & lés pilleras pro
prement. "- •■-•* " ■"■•■■■:
7. Ton roi tu empoisonneras , pour lui prouver atta
chement.
8. Plus de travail tu né feras , ni de commerce mê-
-* moment.
9. Le lundi pain ne mangeras , & les autres jours
pauvrement. .
10. Nous te donnerons assignats que tu prendras pour
bon argent. ' '
II. Tous les jours garde monteras pour faire ton amu
sement.
12. Les ennemis tu combattras en te retournant
prestement.
'■■ Amen.

Un sieur Rou — a dit, l'autre jour, qu'il y avoit


à Toulon deux cents officiers de la marine ; nous
sommes bien fâchés que notre métier de redresseurs
( #i y
4e torts & de mensonges nous oblige de dire à M.
Hou... qu'il n'y en a seulement pas un de la marine
royale ; peut-être a-t-il voulu parler de certains offi
ciers àv qui l'on donne le commandement d'une rame ,
& à qui on accorde ensuite les honneurs de la séance.

Réflexions d'un fabriquant de républiques.


Du vivant de Robert mon oncle ,
( A qui l'on doit un requiem ) ,
Le franc , bouché comme un pétoncle ,
S'ccrioit : Salvum fac regemf
Le roi n'eut- il qu'un mal au pouce ,
L'on craignoit quelque sec»ussc.
Mais ce n'est plus le tu autcm.
Aujourd'hui que la raison pousse ,
Nous crions : Salvum fac gentem i
La nation tranquille & douce ,
S'éclaire & sort de son erreur.
D'où je conclus que feu mon oncle,
Qui ne fut rien moins qu'un pétoncle ,
Naquit trop tôt pour son malheur.
. . . Or , quand nos preux alloient combattre ,
Chacun sait que les fils Aymon ,
N'avoient qu'un coursier pour s'ébattre.
Mon oncle prit un meilleur ton.
Oui , mon oncle , quoique piéton ,
A son service en avoit quatre.

L'assembléjç a commis l'autre jour une erreur très-


grave, & qu'elle s'empressera sûrement dereâifier;
( 3M >)
die a dicarc coupable de haute trahison -M.- de NoaiU
les, notre ambassadeur ^Vienne,., poux .nous avoir
dit la vérité .j . i! y apparence que -c'^est une faute de
redadjou, & qu'elle a voulu décréter un certain
*rançois , pour avoir osé,.avancer que l'assemblée
«oit un composé de brigands , de jacobin-: & de
scélérats , avec qui il ne vouioit avoir aucune com
munication , , & pour avoir dit à notre ambassadeur ,
que si jamais il lui apportoit aucun paquet de France ,
it le feroit chasser honteusement ; nous pensons qu'il
y avoit aussi' lieu à accusation contre un certain
Ouillaume £ dont la banque est en bien meilleur état
que les GuiHaùrnèsi'd'ici J , & contre quelques autres
grands garçons , ses complices & adhérens , & non
pas contre .ce pauvre NoaiUes , qui n'en peut mais,
& qui est déjà assez à.plajndrp d'être baffoué à
Vienne, sans" être encore pendu à Orléans ;: mais
erreur n'est pas. 'compte, & l'assemblée la renflera
stuement dans le procès- verbal. Au reste, la ré
ponse que le roi .vient d'adresser i res.grands garçons
ne peut pas manquer de les convaincre /il leur mande
q« u est décidé à vivre libre du à mourir ; on con
çoit d'avance la réplique vous SEltEz' tlBRE , &
vous ne mourrez, poirtf,. JL-a z.;
£-n achetant cet article , nous, avons."appris que
notre prédiâibn's'efoit accomplie , (comme bien d'au-
«•es) & que l'assemblée avoifj eu là. bonté de révo
quer soi} deeret.d'sçcusation contre M. de Noailles :
ce corps auguste ressemble,à un chat qui a pris une
souris, &• qui ]a laisse échapper un moment pour la
* attraper ensuite • qui la laissé encore aller, la reprend
dans ses griffes.^ & finit etififl- par l'étrangler.

La Judith qui trancha la tête d'Glopherne ,


Au sort de sa fureur n'employa que le fer :
Moins coupable cent fois que ce monstre d'enfer,

"*
(1 383 )
Qui vient ^empoisonner le Fabius moderne ;
Ce philosophe roi , qui comme Salomon ,
Lo^eoit dans son cerveau l'esprit & la raison.
Pourtant du vieux Kaunitz , ce renard politique ,
Il suivit trop long-temps le diplôme gothique ;
Il s'en reposoit trop sur la foi d'un .traité :'.
Nos goujarts 'sénateurs sifloient sa probité.
Saint-Mirabeau disoit, pardon si je le nomme,
» Je me trouve à mon aise auprès des gens de bien ,
» Mon immoralité commerce toujours bien :
» Je gagne c;nt pour cent avec un honnête-homme.
Auguste des Isltts.

Chanson nouvelle.
Sur l'Air : Fous m'entende^ bien.
Vive messieurs les jacobins
Qui n'aiment pas les souverains ,
En attendant la guerre.
Eh bien !
Les colloquent en terre,
Vous m'entendez bien.

léopo/d, ce sage empereur,]


A voit dîné de fort bon coeur ,
D'un air rempli de grâce,
- Eh bi«n !
On lui donne une tasse ,
Vous m'entendez bien.

Une tasse de café fit* ,


De Saint-Domingue pour certain ,
( 3»4 )
Qui loin d'éveiller l'homme ,
Eh bien !
Le fait dormir d'un somme....
Vous m'entendez bien.

Gustave se trouvant au bal ,


Quoiqu'il ne fut plus carnaval ,
Des masques patriotes',
Eh bien !
Luj passent des chevrottes ,
Vous m'entendez bien.

Il ne s'agit point de bonbon ,


Mais bien de chevitottes de plomb y
A quoi le brave sire ,
Eh bien !
Ne trouva mot pour rire....
Vous m'entendez bien.
* r. t
Aussi , messieurs les potentats ,
Que tardez -vous dans vos états ?
Venez à cette engeance,
Eh bien !
Faire danser la dance ,
Vous m'entendez bien.
F41M en attendant la mtr.

De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc / N=, 7 ,
*u cein de la r. Favari , place de la comédie italiens.
Te prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 lit»
pour Paris, m de 3 /. 1 sfpeurlaproviniejr. de péri.

ÊÈ*
xto . CR7V Complot pour"égorger

Mercredi 18 Avril. ^^ + JC £ueux

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


T. a VonniKi.

Imaginez une ville très-peuplée , capitale d'un vaste


pays , dont le< habitans prétendoient agir en corps
colle&if, dont chaque membre, vouloit être maître,
& personne sujet ; une venue devenue maîtresse de
plusieurs provinces prêtes à se révolter contre toutes
les institutions faites peur les gouverner , & à mé
priser les principes de justice & . de subordination
envers les autres : il falloit trancher au vif ce mal
répandu dans un tel corps. Les hommes se précipi
taient en foule dans le crime , ou étaient entraînés
par une faction puissante à toute espèce de mal , qui J
convenoit à leurs démagogues.
Histoire du progrès & de la fin de la république
romaine, par Adam Fergusson ^ Londres 1783.

'.VARIÉ TÉS.
Il s'est passé ces jours-ci une petite scène , dont on
nous a priés de rendre compte : le club connu indif
féremment sous le nom de brigands, de cordeliers ou
de régicides , a pour président un certain Momror...,
personnage échappé à la potence par la faveur de là
bienfaisante amnistie ; il a pour membres les vicaires
de Saint-André-des-Arcs, ic les RR. Pères Oudo.»
Tome IL Année 1791. Ccc
( 3»6 )
& Guilleme, ci-devant cordeliers , & de présent jaco
bins le ardens persécuteurs de leurs anciens confrères
restés catholiques. Il possède dans son sein quelques
religieuses échappées , ou chassées de leurs couvens ,
& plusieurs de ces syrènes qui tirent les gens par la
manche, ou qui les appellent de dessous leurs jalousies.
Le club tient ses séances dans une des salles des cor
deliers ; l'autre jour cette respectable société discu
tant, à grand orchestre, l'affaire de leurs confrères
galériens chapeaux vieux , plusieurs jeunes gens
attirés par le bruit , entrèrent dans la salle ; ils s'ap
prochent des respectables sœurs, ( toutes rouges &
toutes échauffées par le feu du patriotisme ) & leur
tiennent quelques propos gaillards ; les sœurs se fâ
chent, les frères prennent leur parti. Les jeunes gens
éteignent les lampes , ils huent , ils sifflent , ils cla
quent à toutes mains ; grande rumeur , grand désor
dre, la garde arrive : les jeunes gens qui s'étoient
rangés contre la porte , s'esquivent en riant de toutes
leurs forces ; l'un d'eux repasse un instant après , &
entend un garde dire que tout est appaisé , & que les
frères & sœurs sont allés se rafraîchir ensemble au
cabaret.

Parodie du Ballet des êlinuns.


Les temps sont arrivés , cessez triste eahos ,
Paraissez souverains , rois venez nous prescrire
L'ordre , les loix & le repos.

Nous prions instamment tous les honnêtes gens de


nous envoyer les noms , les faits & les gestes de tous
les. brigands , jacoquins & scélérats de toute espèce ,
qu'ils connoîtront pour en valoir un peu la peine ;
la liste que nous en composons avec le plus grand
soip, va devenir très-précieuse dans les circonstances
1 387 )
a&uelles ; nous invitons nos leâeurs à regarder
notre journal comme un jardin , ou chacun peut
apporter les graines de son pays , nous les sèmerons
à l'entrée du printemps , & nous espérons une bonne
récolte au commencement de l'été , pourvu que le
chanvre ne les étouffe pas trop tôt.

L'assemblée vient de trouver un excellent moyen


pour arrêter les ravages , les incendies & les massa
cres qui recommencent aux quatre coins du royaume,
c'est d'y envoyer l'almanach du général des galères,
le sieur Col, hauc ; mais comme il n'est pas député ,
on croit qu'on donnera la préférence à un certain
la Rtv.... , membre gothique des jacoquins de Fa
laise , & qui a passé sa vie chez le sieur Bosquet à
faire des almanachs chantans à deux sous la pièce , &
à les débiter lui-même ; ce digne homme est une
preuve évidente que tel , dont personne ne veut pour
avocat , n'en est que plus propre à être législateur.

Un Italien propose de donner à notre sublime cons


titution la devise connue de l'enseigne militaire d'une
troupe qui revient du combat.
Piu lacera, piu bella , plus elle est déchirée, plus
elle est belle.

On nous mande d'Orléans , & on nous donne


comme certaine l'anecdote suivante : Un habitant
de Saint-Domingue se rendoit d'Orléans à Paris dans
une voiture publique , & quoique l'obscurité l'empê
chât de voir encore ses voisins , comme il avoit le
cœur & l'imagination remplis de ses malheurs , il
ne put s'empêcher de s'écrier : oui, messieurs, j'avois
une habitation qui étoit ma seule ressource, clic
( 388 )
rient d'être brûlée & détruite de fond en comble ; ma
femme & mes enfans ont été égorgés, voilà l'obli
gation que nous avons à l'assemblée ! Monsieur ,
s'écria un des voyageurs , & que diriez-vous donc si
elle déclaroit l'affranchissement total des nègres , c'est
cependant ce qui va bientôt arriver , & ce sera une
loi très-sage : aussi-tôt le colon ne se possédant pas ,
saute au collet de l'interlocuteur, le prend à la gorge ,
&alloit l'étrangler sans la médiation des voyageurs,
qui eurent bien de la peine à le tirer de leurs mains j
le calme un peu rétabli, & le jour commençant à
paroître , le colon envisage son adversaire , & lui
propose de lui donner satisfaction } mais quel fut
l'étonnement de tout le monde , de voir une figure
platte, hideuse, & dont l'air pâle & tremblant, n'an-
nonçoit nullement l'envie d'un combat plus scrieux,
& de reconnoître en elle le fameux Gar... de Coul...
qui se rendoit à Paris , pour mettre les scellés sur les
papiers de M. de Les'sart.

AVIS AU PUBLIC.

On fait savoir & on donne comme certain & po


sitif que le fameux Mendès , digne associé & coo-
pérateur du brave Jordan, es f arrivé à Paris, &
qu'il s'est présenté samedi , ,14 , à l'a seâion des
Quatre-Nations. Il attend ses amis pour commencer
la fête.

M. le comte de Crécy, député par la noblesse de


Pont/iieu aux états-généraux , avoit oublié de faire
paroître l'exposé de sa conduite à cette assemblée,
ce qu'il vient de faire au commencement du mois^
d'avril 1792. — Faut mit ux ta; d que jamais.
Il y avoue qu'il étoit du côte' gauche , on voit avec
peine qu'il a eu des torts , mais un voit avec plaisir
qu'il s'en repeht.

>
r 389 )

Aux rédacteurs du journal de la Cour & la Ville.


J'augure assez bien de votre impartialité , monsieur,
pour espérer que vous vous empresserez de rétablir
un fait qui me concerne. Vous avez annonce dans
vos feuilles, n. 46 , que j 'avois été tué vendredi
dernier par le brave Gourion , dans un combat où
l'honneur & la nature avoient triomphé. Je ne ré
pondrai point avec" amertume aux personnalités que
vous m'adressez dans votre récit ; je ne cherche point
aussi à justifier mon opinion sur l'affaire des Château-
-Fieux ; la majoiité de l'assemblé; nationale 3 pro
noncé , Se dès-lors on doit respecter ses décisions ;
mais ce que je suis jaloux de faire connoître , c'est
que je n'ai jamais employé d'autres armes que celles
de la raison , & que sans vous j 'ignorerais encore
que l'un de mes collègues eût à se plaindre de moi.
Signé, Choudieu , député du département de Maine
& Loire.
■r.m j,,'ffgn
La fête donnée dimanche à ces messieurs de
Château - Vieux , s'est malheureusement terminée
comme se terminent presque toutes les fêtes. Il s'est
élevé plusieurs rixes , un des quarante a reçu sur la
tête un coup de pique qui l'a fait tomber à cent pas du
char. Il perdoit une si grande quantité de sang., &
pendant quatre minutes son immobilité a été si to
tale , que tous ceux qui étoient là , auraient parié qu'il
étoit mort. Il vivoit cependant : ses yeux se sont
entr'ouverts , & on l'a conduit à l'hôpital. Quoique
les parties molbs soient très -foi blement déchirées,
quoique les os du crâne soient restes sans scission ,
sans fraâure, la commotion du cervelet a été si vio
lente que la nation tremble sur ses jours. Le club des
jacobins & la> municipalité lui prodiguent les soins
( 390 )
les plus touchans. M. Collet d'Herfeoîs couche au
près du malade. Depuis hier au soir MM. Man...&
Pet... n'ont pas quitté le chevet de son lit, & l'hô
pital désemplit pas.
Article envoyé.

Dialogue entre un colporteur & un amateur.


le Colporteur.
Messieurs , ici jettez les yeax.
C'est un recueil très-curieux ,
Et non de ces papiers à rouler des épices.
C'est le tableau de tous les vices i
Vous l'achetez pour deux florins.
L'Amateur.
Je reconnois à ces indices ,
Le Manuel des Jacobins.

Il paroît certain que le régiment Royal-Pituite,


qui , depuis l'époque de la révolution a rendu de très-
grands services , ' notamment aux personnes mélanco
liques , va partir pour se rendre sur les frontières,
où comme tant d'autres héros , ils veulent avoir l'hon
neur de verser leur dernière goutte pour le maintien
de leur constitution.

Il a paru une. affiche signée de deux citoyens de


Metz qui approuvent la ridicule fête des galériens
vieux chapeaux : or Metz est une ville qui contient
plus de soixante mille habitans , qu'on a sûrement
bien invités , sollicités , tiraillés , pour signer ladite
affiche) ainsi, puisque deux seulement approuvent
( 39i )
la fête , il est clair qu'il y a à Metz 59,998 personne
qui la blâment, ainsi que tous les honnêtes gens du
royaume.

Nons invitons tous les honnêtes gens , & sur-tout


les citoyens de Paris , à lire avec atcen;ion une cer
taine lettre de M. Dupont de Nemours, adressée au fieur
Ptt... ; cette lettre a tellem«nt humilié & épouvanté
ledit Pet.. , qu'il y a fait une réponse tout-à-fait digne
de son auteur ; il est vrai que la lettre de M. Dupont
est un furieux argumentum ad hominem , & qu'il
est impossible de dire la vérité d'une manière plus
claire & plus énergique.

La mort du roi de Suède est un très-grand èc très-


affreux malheur , mais elle ne changera rien à nos
destinées ; elle ne servira qu'à donner plus d'adivité
aux résolutions prises par tous les peuples de l'Eu
rope j si quelque chose pouvoit nous consoler encore
de la cruelle perte de ce grand prince , c'est l'arres
tation bien constaté de plus de cent de ses assassins ,
parmi lesquels on compte plusieurs François : pauvres
jacobins , vous sentirez combien il est cruel de com
mettre inutilement un grand crime.

Carricatures nouvelles.
L'une représente la buanderie nationale , les jorda-
nistesde l'assemblée, des jacobins, & des grouppes
sont occupés à blanchir les suisses de Châtcau-fieux.
— On y voit le révérend père Chabquc, vêtu
de l'habit qu'il quitta pour prendre le froc de capu
cin. —— Le marquis de Villette lorgne un sans-
culotte qui attise le feu, le patriote Saint-Huru...
paient occupé à rendre le même service aux suisses

r^
que M'. Chabroud a rendu à monseigneur le
due d'Or. . . .

L'autre,' représente. l'enterrement du serment civi


que. — Le pontife Gobe.... ayant au moins quinze
pieds de nez, ouvre la marche pour se rendre à
l'église constitutionnelle s aint'inf amie , il est suivi
des évêques sacrés & désacres à la hâte, des curés
jureurs , des vicaires sacreurs ayant tous des nez pro
portionnés aux pertes qu'ils vont faite. Leur
bedeau le diable les suitj & porte dans unebierre le
serment civique. >■
—BMW»
M. Rcbersp a très - décidément donné la dé
mission de sa place ; on prétend que c'est parce qu'il
tfbuvoit que ses collègues étoient trop méchans pour
lui. On croit que le sieur Pet... donnera aussi la
sienne , par la raison absolument contiaire.
•«•■■EBBBt

AVIS.
On vend chez Denné , libraire au Palais- Royal ,
sous les arcades , n°. 94 , les deux mois d'akonne-
mens du Journal-Pie, qui a été rédigé par M. le
vicomte de Rivarol , & où il a inséré un essai histo
rique des causes de la révolution , oi sont dévoilés
les fautes & le caractère des ministres du règne
adtuel, jusqu'à la convocation des etats-géneraux.
——————
Erreta du ,N°. d'hier.
Page 381, ligne 12 /l'on craignoit, list[ ;; l'état ,
craignoit.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N'\ 7 ,
au cein de la r. Fevart , place de la comédie italienne,
ï.eprix de l'abonnement est pour un mois , de 3 lir,
'pour Paris, « dejl. 1$ [.peur la provintt.fr. de port.
**, • 50, >jjfevA Profanation de l'église
T ,. »m «l*v*Kr des Matins à Paris.
Jeudi 19 Avril. *\Zj»t

JOURN AL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut.au malin.


LaPoMtaihx. .

AVIS DE MICHEL MONTAIGNE AUX


CHEFS DE LA RÉVOLTE DES FRAN
ÇOIS.
Ceux qui donnent le branle à un état , sont vp-
lontiets absorbés dans sa ruine.
Lç fruit du trouble ne demeure guère à celui q«i
l'a esmu : il bat & brouille l'eau . pour d'autres
pescheurs.
La majesté royale s'avale plus difficilement du
sommet au milieu, qu'elle ne se précipite du milieu
à fond.
Montaigne, Hvre premier, page 73.

VARIÉTÉS.
On nous mande de Béfort que M. Taub.... , officier
du régiment d'Aqaitaine, ayant reçu un brevet de
lieutenant au régiment de Beauvoisis , l'a renvoyé au
ministre, en lui mandant, monsieur, je m* suis en
gagé comme soldat au régiment d'Aquitaine , mes
services & mon zèle m'ont mis à même de deveniç
l'égal de mes officiers j mais je n'usurperai jamais la
Tome IL Année 1792. Ddd
( 394 )
place d'un autre ; si vous voulez faire usage contre
moi du décret qui dit , qu'en refusant de l'avancement
dans un autre corps, on sera déchu de tout grade , je
suis prêt de vous renvoyer encore mon brevet du
régiment d'Aquitaine, & je m'y rengagerai comme
soldat, & je tâcherai d'y servir encore utilement
mon roi & ma patrie.

Lorsque le fameux général Kellcr... fut reçu lieu


tenant-général & cordon rouge à Landau , il fit assem
bler sur la place lés régimëhs de Beâùveisis & d'Aqui
taine , & leur adressa ce discours : Mes amis, c'est à
votre patriotisme èc à, votre^ bonne discipline que je
dois l'avancement que je viens de recevoir. Or , ce
patriotisme & cette bonne discipline de ces deux régi*
mens , a consisté à chasser leurs officiers a grands
coups de sabre , de fusils & de bayonnettes , & à
refuser de se soumettre aux décrets concernant les
appels & autres nouveaux réglemens militaires.

Tout le monde sait que la ville de Nantes est sur le


point de manquer de subsistances , parce que les ha-
bitans de Blois & autres lieux ont mis en état d'ar
restation les bleds qui descendoiënt la Loire ; mais
tout le monde ne sait pas. que plusieurs députés de
Nantes ont signifié nettement au comité colonial,
que si l'assemblée ne rcmédioit pas promptement
aux malheurs des colonies , il arriverait à Paris un
très-grand nombre de Bayonnettes bretonnes qui
guériroient le mal dans sa source.

Quelques gardés suisses & gardes du roi se sent


trouvés, à la vérité, aux burlesques cérémonies des
vieux chapeaux , mais c'est parce que leurs officiers
( 39S )
leur avoient fortement recommandé que, s'ils se
trouvoient sur le chemin de la phalange galérienne ,
ils ne fissent aucune résistance , si oh vouloit les y
entraîner ; au reste , ils assurent que les véritables
châteaux vieux qui ne sont qu'au nombre de sept à
huit , inspirent une véritable pitié , & qu'ils ont la
honte peinte sur le visage , les larmes aux yeux des
sottises , dont ils ne sont que le prétexte , Se on les
conduit encore plus malgré eux , que les gardes
suisses eux-mêmes.

Il paroît un nouveau journal ayant pour ti^re, :


Bulletin de minuit (i). Cette feuille veut nous dé
lasser sans doute dé tout notre fatras politique , & ne
nous entretiendra que d'aventures amoureuses ; mi
nuit est i'heure du bercer.

Les jacobins d'Amiens , furieux de ne pouvoir


exciter dans ceft? ville de plus saint des devoirs , Se
de ne pouvoir parvenir à faire insulter les prêtres in-
nassermenfés Se. fustiger les religieuses ; mécontens
des administrateurs du département qui ne font exé
cuter que la loi & rien au-delà, viennent de faire
une pétition contr 'eux, qu'ils ont fait signer à tous
les habitués de leur jacobinière. Quatre membres
sont partis pour Paris , où ils vont présenter cette
pétition à l'assemblée nationale , elle sera sans douto
appuyée parles Satad.... Se DesBo....
Article envoyé tif -recommandé.

(i) Ce journal qui paroît tous les jours depuis ^e


15 avril , est composé de 4 pages in-8°. Le prix pour
six mois est de 12 liv. , & de 20 liv. pour un an. On
s'abonne chez Guerbrart, rue Dùuphine , hôtel dg
Gttiliï, ji?. 92.
( 396 )

La réponse du roi à l'empereur ressemble à une


lettre que des pare ns qui tiennentune jeune personne
«nfermée, Ja forcent d'écrire à son amant, & de lui
mander de renoncer à elle, parce qu'elle ne l'aime
plus , & qu'elle est décidée à en épouser un autre.

Oniibitbien que le sieur Pet.... n'a fait que par


courir ( comme il le dit lui-même ) Ja lettre que lui a
écrite M. Dupent de Nemours s s'il s'étoit donné la
peine de lajine «vec attention , il aurolt vu que bien
jjîi! d'être firffame , comme il le prétend , cettelettre
ftrti.r contraire très- vraie (i), très-sage & très-bien
écrite, & très-propre à faire rentrer dans le néantles
faâieux, les brigands & les jacobins, ainsi que leurs
protecteurs , leurs complices & leurs adhérens.

' Le tendre Vaublanc a dit l'autre jour à l'assemblée


tju^ïl êtoit temps enfin qu'on lui fit entendre la vé
rité : £ cela nous demanderions volontiers comme
Pilate : Qu'est-<e donc que la vérité, si ce n'est pas
ce que tous les honnêtes genilùi répètent sans cesse.

L'assemblée a gourmande l'autre jour le ministre


de la guerre sur ce qu'il n'avoit pris aucun moyen
pour rétablir l'ordre dans les provinces du midi , &
sur- tout de ce qu'il n'avoit pas fait rejetter dans lés
prisons les horribles scélérats d'Avignon. Je demande

(i) Excepté ce qu'elle contient concernant M. de


Bouille; mais M. Dupont n'a pu en parler au,-
trement
i 397 )
pardon à l'assemblée , a répondu le grave ministre ,
j'ai "mandé qu'on m'envoyât leurs signalemens , je
les attends incessamment.

On donnoit, vendredi , chez Beaumarchais , la pièce


nouvelle intitulée : Robert , chef des brigands. Au
moment où tous les brigands sont en scène, on a vu
arriver dans une loge sur le théâtre le duc d'Or.... &
sa chère Agnès. Cet heureux à-propos a été saisi avec
enthousiasme par le public ; une voix s'est élevée du
parterre, crachante avec beaucoup d'on&ion , l'air
connu de Lucile : Où peut-on être mieux qu'au sein
de sa famitle l A l'instant tous les regards sont
venus se confondre sur l'auguste duc du 6 octobre ;
une application aussi flatteuse l'a fait rougir d'aise &
de modestie ; on prétend même avoir remarqué des
larmes d'attendrissement qui couloient de ses yeux.

La caisse de l'extraordinaire est à l'agonie , les pa-


rens ont fait mettre une grande quantité de fumier
devant son hôtel , afin que la malade ne soit pas in
quiétée par le bruit des voitures.

Thidtre du Paudcville.
Ce théâtre continue à attirer la foule. M. Barri t
qui en est le directeur, met une scrupuleuse attention
à purger les pièces du répertoire de toutes ces féroces
allusions qui souillent le masque de Thalie sur la
plupart des autres théâtres. Parmi une foule de nou
veautés très-piquantes, on distingue Arlequin- affi
cheur , comedie-parade de JV1M. Barri, Desf'en-
taines.Sc Radet , qui a obtenu le plus brillant succès.
C'est le calembourg paré des joyeuses livrées du

--

■f
( 39» >
vaudeville, qui secoue gaiement les grelots de Momus.
La pièce est délicieusement mise. Mademoiselle
Molièie , dans le rôle de Colombine , a commandé le»
a ?plaudissemens- , elle a développé beaucoup de finesse
dins son jeu , & nous ne doutons pas qu'avec du
t avail , cette, intéressante aârice ne devienne un des
meilleurs sujets de la capitale. M. Rosière fils , dans
le rôle d'Arlequin , a montré beaucoup de gentillesse
& de talent. %n un mot , ce théâtre , le rendez-vous
au bon goût & de la gaieté , est le seul enfant de la
révolution que ies honnêtes gens aient adopté sans
répugnance.
Nota. Nous croyons faire plaisir aux amateurs de
ce théâtre, en leur annonçant que M. Marchant,
l'auteur de la Constitution en vaudevilles , s'occupe,
«il société avec un de ses amis , d'une nouveauté qui
paroîtra incessamment C'est annoncer aux uns des
jouissances , & aux autres des succès.

Il est permis de Croire que lorsqu'ona rendu compte


à l'assemblée nationicide que les liberiteufs de
Jorsân & compagnie avoient pillé , démôfi, mis ep
feu, &&& 34 châteaux ou maisons' particulières ;
elle n'en a pas trouvé le nombre assez considérable;
puisqu'elle est passée à l'ordre du jour sans ordonner
la mention honorable du compte rendu.

. Demande. Qu'est-ce que la constitution ?


Réponsu « C'est «n brûlot qui vomit la mort par
„ !a proue , par la poupe & par les flancs ; les fâmes
„ qu'il darde de tous côtés , consument jusqu'à la
„ main qui l'a lancé , si on ne le fuit avant son
„ explosion ».
N. B. Cette réponse est de M. Suleau.
( 399 >

-41 .M. /* co/w </« Pa.dieu , mtmbrt du départi'


ment de l'Aisne.
donneur à Jean-François Pa.dîcu,
Lui qui fît & défit ses titres ;
Compagnon du grand Pot-au-feu ( i ) ,
Et de quelques autres bélître*.
Ennemi du bandeau royal ,
Pour le sans-culotte au manège,
Il décrétoit par privilège.
Son talent fut toujours égal ;
C'est a bon droit qu'on le renomme :
Car si l'on connut ce grand homme ,
Ce fut à l'appel nominal.
Auguste des hlets.

On nous prie de désigner cette femme si ln:é:e~-


sante, qui sous le tissu délicat de la Itaué , & lé
frêle réseau des grâces , a montré ( à M . Suleau )
unefierté d'ame & un courage d'esprit capa '<fes a", xaltt r
jusqu'à l'héroïsme, Vnomme le plus dépourvu de
fermeté.
Puisque l'auteur , par respect , sans doute , pour la
modestie" de son modèle , a jugé à propos d'en gazer
les traits du voile de l'anonyme , nous n'aurons pas
'l'indiscrétion de sonder les replis de son cœur : la
seule réflexion que nous nous permettrons , c'est que
si M. Suleau a voulu peindre cette charmance niilad/

/ (i) Ce Pot-au-feu est un manant du département


de l'Aisne qui ne sait pas lire, étqùi aime beaucoup
M. le comte.
( 400 )
DidL... , qui lui tenoit si fidèle compagnie dans la
prison de l'abbaye ; il fait ses portraits d'après nature ,
le nous applaudissons à la vérité de son hommage ,
plus encore qu'à la sensibilité qui le lui a diété ; car
il n'est pas du tout pénible de se montrer reconnaissant
envers une si agreabls bienfaitrice.

AVIS.
On trouve chez M. Desenne, libraire au Palais-
Royal , les détails de l'affreuse insurrection de Nanci ;
cet ouvrage, rédigé par M. de Léonard, officier au
régiment de Mestre-de-camp , cavalerie , a le mérite
de faire connoître tous: les détails intéressans de cette
affaire , & de prouver que tous les honnêtes gens ont
eu raison d'improuver , comme ils l'ont fait , la fête
scandaleuse que les jacobins ont donnée aux galériens
du régiment de Château- Weux. — Cette brochure ,
in-4°.> se vend 3 tiv*

On est dans l'usage de raser régulièrement tous


le mois la tête des galériens , pour entretenir parmi
eux la propreté. On a remarqué que parmi les qua
rante de Chàteau-Vieux, il n'y en avoit que troi»
qui eussent les cheveux courts. On désireroit con- _
noître de quelle pommade les trente-sept autres se
sont servis, pour taire repousser si promptement les
l'.'urs, & quel est le parfumeur qui la leur a vendu.
tii'jgaMia'tfid™ .<* ■■ 1 'i
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N°. 7 ,
eu coin di lu r. Favart , place de la comldie italienne,
le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour! uns, et de 3/. \$f.pw laprovinceJr.de port.
f
■vjtj g «m Horribles persécu-
' i /w^tyh, tl0ns centre les pré'
Vendredi zo Avril. J&Vt ms tnAlsa™

JOUR N A L
DE LA COUR ET T/&XA VILLE.
-.*-*-
Tout faiseur d* Journal doit tribut au malin,
t. A FoNTAINI.

M. de Condorcet dit, dans la vie de J'oltairty en


parlant du gouvernement populaire : " La lassitud*
„ de ce gouvernement toujours orageux & souv.nt
» cruel semble porter les peuples vers le gouvernt-
' n ment d'un seul.
„ Voltaire , dit-il encore, préféroit un seul maître
>, à plusieurs ; un souverain, dont on ne peut crain-
}, dre que les préjugés à une troupe de despotes,.
>, dont les préjugés sont encore plus dangereux , mais
5, dont on doit craindre de plus les intérêts & Ls
» petites passions.

„ Presque toutes les nations n'onf-elles pas cor -


j, fondu les formes républicaines avec la jouissance de
>j leurs droits , & la tyrannie de plusieurs avec la
>, liberté ?
» Pour faire aimer la raison aux princes de la terre ,
» il faut qu'elle se montre à eux toujours doue, ,
)> toujours paisible , qu'en demandant leur appui ,
» elle leur offre le sien , loin de les ejjrayerpar des
» menaces imprudentes. „

VARIÉTÉS.
■/vuctJNE espèce de scélératesse ni de fourberie ne
coûte à JViM. les jacoquitis : le jour de la 'mémorable
Tome II. Année 1792. Ee«
( 4°2 )
fête galérienne , ils avoient fait habiller en abbé un de
leurs brigands soldés , & lui avoient ordonné de tenir
des propos contre la cérémonie ; ce qu'il a fidèlement
exécuté au Champ-de-Mars ; aussi-tôt d'autres sans-
culottes apostes ont arrêté le prétendu abbé , Pont
fouillé, lui ont trouvé des pistolets, & l'ont conduit
au corps-de-garde en le menaçant beaucoup , & pa-
roissant même le maltraiter ; ils l'ont fait entrer dans
une chambre , & ont fait semblant de l'y garder étroi
tement ; mais quand la foule a été un peu écoulée , ils
ont fait venir du vin , & les preneurs k le prisonnier se
sont mis à boire à la santé des nigauds; les jacobins
n'ont pas manqué de répandre le bruit qu'on avoit
arrêté un prêtre réfradtaire qui avoit insulte la nation ,
)à constitution , & l'autel de la patrie.

Avis a la belle jeunesse.


Ceux qui voudront prendre parti pour sHler défendre
nos frontières , peuvent s'adresser au sieur Day , curé
très-constitutionnel de Fcnainebleau , qui leur four
nira des culottes & une bouteille de rogome ayant le
départ. Pareille affiche sera sur la porte du presbytère.

D'après le décret qui défend les habillemens .mo


nastiques , il pâroit que l'assemblée à le projet d«
supprimer tous ceux qhi sont ridicules, ce qui permet
de croire que celui du régiment royal-pi ruiTfinje
tardera pas à être swppiimé.

Quantité de gens" qui ont humé l'encens avec


lequel on a purifié & régénéré l'autel de la patrie le
jour de la fête galérienne , ont trouvé que ce parfum
paroissoit être plutôt l'offrande de la frayeur, que
( 4°3 )
celle de la joie, de l'admiration & du patriotisme:
cela est d'autant plus surprenant , qu'il étoit présenté
par une grande nation sage autant que généreuse , 6c
Courageuse autant que libre j au reste , si on veut être
instruit à fonds de cette singularité , il faut s'adiesser
au sieur Pet..., qui s'est beaucoup mêle de cette
affaire , & aux sentinelles qu'on' avoit placés de tiès-
grand matin sur l'autel de la patrie.

On demamdoit l'autre jour dans une maison, à un


étranger qui est venu admirer sur les lieux les pro
diges de notre révolution , ce qui Pctonnoit le plus.
— Après y avoir réfléchi un instant : c'en , répondit-
\\ ,V audace de Bis-sot, là bassesse de Condor... t£t
ta bêtise de tous les autres.

L'ambassadeur Noai.... se plaint d'avo:r été traité


plus que cavalièrement p:.r le nouveau loi de Bohême.
Ce prince lui a fait cette question : « Quand parte[-
„ vous?— Bientôt. — Ehbun, vous ppuvti annoncer
„ que je fais marcher nus armhs y. c'est un avis que
„ vous dt vei aux fadieux de voire- nation , à ijtii
„ vous avel voué toute fidélité aux dépens de cdlt
„ que vous avut jurée au nvi votre manie. . . .

mum MkœXTBsr***--*

On assure que Philippc-coquelico a donné hier à


dîner aux quarante de l'académie..... d s inscriptions ;
aor.s avoir b^ la'rg-ment à la santé de JourJan , &C
à' celle des sans. culottes , on a chanté eh l'honneur
de cestraves marins, une complain e touchante, com
posée par NlM.:Col-haut k Carra- serrure , sur l'air :
Habitons des galères ,
Qui vous plaigne { d'iamir,Ùc.
( 4°4 )

Les juges de village se donnent les airs de singer


leur auguste & respectable patrone ; en voilà un qui
vient de taire mettre en état d'arrestation un officier
général commandant à Toulon, & cela sans preuves,
sans délit & sans accusation quelconque. Nous trou
vons, comme déraison, cette violence parfaitement
atroce & ridicule ; mais nous n'en sommes fâchés
que pour M. l'officier général, ça lui apprendra à
occuper une place dans un moment comme ctlui-ci.

Maître Durant.. , parla grâce des jacobins mi


nistre , pour six semaines au moins , du roi des Fran
çois , est entré au ministère dans un moment si ora
geux , que, dès le troisième jour de son arrivee à
Paris, il avoua à M. Dej'.... son compatriote, qu'il
auroit beaucoup mieux fait de voir les choses de loin ,
que de venir les voir de près.

Les jacobins prêchent sans cesse la constitution ,


comme un avare parle sans cesse de générosité ;
comme un frippon parle de probité ; comme un pol-
i tron parlé de courage ; & comme une femme galante
a le mot de vertu sans, cesse à la bouche.

Svr les prétendus honneurs de la séance accordés h


MM. les galériens du régiment de Château- Fieux.
D'où naissent les clameurs qui remplissent les airs ?
Ce sont des galé-riens , qui , dans notre assemblée,
Viennent 'd'être accueillis d'emblée,
Pour compléter la cour des pairs.
( 405 )
main jfifiTirTrmi

Ç)n demandoit à un Anglois , homme d'un grand


sens & d'un rare jugement , ce qu'il pensoit dps mem
bres' de l'attroupement, constituant :
C'était , répondit-il , de grands .gueux.
Et ceux de l'attroupement législatif?
Ce sont de plats gueux.
Et ceux du prochain attroupement , que pensez- N
vous qu'ils seront ?
De pauvres gueux , si tant est qu'il y triait un
troisième.

Amiens doit être compté au rang des villes heu


reuses où l'ordre & la tranquillité n'ont point été
détruits. Dans ces temps de trouble & d'anarchie ,
aucune atrocité n'a encore souillé son enceinte ; c'est
à l'aftivité, c'est à l'énergie que les administrateurs
du département delà Somme, fidèles exécuteurs de
la loi, ont déployés dans toutes les circonstances,
.que ses habitans doivent cet avantage précieux.
Aussi tandis que les affiliés à la jacobinière de Paris
& la lie du peuple déclament contr'eux , & font des
pétitions pour les expulser , ils reçoivent les témoi
gnages les moins équivoques de la reconnôksance de
tous les citoyens honnêtes qui onjt quelques propriétés.

Livres nouveaux.
Essai ou observations sur Montesquieu , par E.
Lenglet, juge du tribunal de Bapaume, /'/z-8°. A
Paris j che[ Eroullé > quai des Augustins , rfi. 39.
Essai sur la législation du mariage , par E.
Lenglet, &c. broshure 7/2-8". se vend à Paris,
che[ Froullé , quai des Augustins , n°. 39.
—MM———

COUPLETS
Sur l'Air : Dt Nina t quand h bieu-almt reviendra.
I Quand on rendra le sceptre au roi .
On. met'.ra Targinctte en terre j __
Peur mieux t'eiairrr *on o.mvoi ,
On descend --a le réverbère ;
A ia lanterne , hélas ! hCias !
Qu'on accrochera de goujats !
*
On fera chanter ça ira
A toute l'auguste canaille ;
!'n faux-bourdon Ton testera
La g-jntille jacobinaille ;
Et sur la corde , hélas ! hélas !
On fera danser ces goujats.

I.à , dansera monsieur Coco ,


Ht le gros dVfijj la-jufc ,
Et l'ami Bum...,, j'eco ,
Oui , de ses tours sera la dupe ;
Plus il saute, le fou , le fi u,
Et plus il se prend par le cou.

faloux rtVficemer le talent


De monsieur Gnttfot..* -machine , . ,
On lui fera faire à l'instant.
Un 'essai, rie s;i guillotine '.
■ • 3\ïais quel" dommage , hélas ! hélas !
Si u machine 'n'alioît pas.

Que l'on déloge Mirabeau


Du cesur de Suinté- Geneviève';"
J't q'..r S/imsin ait son tombeau ,
p.iur conaoicr. au moins la Gi'^vC : .
Car ie gran.l homme, en temt nouvea i ,
J'ar sa mprt vola le bourreau.
" , ,«r . •„■'.■ •
De Xberçtg,* , d^ Sta'èl Bosco , • ,
Qu'on arrache la langue infâme.
Qu'on enjoigne à Ticirdofi-Pico ,
De devenir hon'nCte femme. , v
Mars, dira-t-clle , hélas! hélas!
Misux- vaut' me 'donner le trépas. ' +•*
{ 4°7 )
Lm grand prélat du Calvados ,
S©-ti tiMicki* aient de Bicéxre ,
Szra gai rot te doi à d ■>» ,
Avec Mui., , ce Jourdan-pretre ;
Qu\*n les rôtisse , & sans recard^
Que 1 aube l,ou ... en ait sa part.

On verra Biuat larmoyer ,


Auprès du U/rauît d& V Lchdlt ;
A qui gi-impcca le dernier
Batailler «tu pied de iVchelle i
Montez compère , hélas ! hélas !
Faut-il vous suivre de ce pas ?

Qu'avec Philippe- Ravaù'ïac ,


I*e Rolcrsj).. . on ecartèie.
Que Chas**., ait aussi son sac ,
Et qu'au même char on l'acte le.
Pour Tisiphone est-il > h?ras !
Plus beau trio de scélérats !

Qu'au fond d'une cage de fer


Us exilaient leur rage impure,
Tous ces journaii tes d'enfer ,
Garât , Maraî , Carra-Serrure.
Que ces monstres t honnis, flétris.
S'empoisonnent par leurs écrits.
Auguste des Is'e:s.

Les jacobins & l'assemblée viennent d'accuser


l'ambassadeur Noail..., de haute trahison; il
est accusé depuis long-temps de basse trahison
par la partie saine de la nation frarjçoise.

Un jacobin disoit à un ofncier suisse, que quand


les armées seraient en présence , celle des François
éleâriseroit celle des étrangers, en faisant jouer par
la musique de chaque régiment , l'air ; Àh ! ça ira ,
ça ira. —r- Le Suisse lui répondit que , pour faire
( 408 )
entendre raison aux regimens françois , chaque ré
giment étranger se proposent de faire jouer l'air que
chante Colomb nie dans le Tableau parlant.
Fous ttieit , ce que vous n'êtes plus ,
Et vous ûvie^ pour faire des conquêtes ,
Et vous cvie^ ce que vous n'ave%_ plus.
Ils sent passés , Ùc.
saESBBBBtennn*»
Cb'iiicr-Frrdcn. vient d'achever une tragédie na-
ti"n<ùe, intitulée : Le triomphe de Jourdan coupe
ret-f vu la glacière d'Avignon. La vieille Montansier
( qui a transporté le carnaval dans la semaine sainte )
va !a Aire jouer incessamment sur ses tréteaux. Col-
haut-ga!hcs , en qualité d'ancien cabotin de campa
gne , s'est offert pour ie rôle civique de- Jordan ,
nous ne somines pas assurés qu'il ait etc accepié^
. un lillll i II II m i .

Un pétitionnaire est venu l'autre jour à I'asf em


bue présenter la question suivante : Un voyageur
rencontre dans son chemin une bande de voleurs qui
l'arrêtent, & qui , après l'avoir maltraité & dé
pouille de tout /le forcèrent, le poignard sur la gorge,
à signer un écrit, par lequel il promet de ne jamais
les dénoncer à la maréchaussée, & même de refuser
son secours contr'eux : Est-il ob.igé de tenir sa
promesse ?
Renvoyé au comité de droit canon. •"
•sssa
De l'Imprimerie du Journal de îa Cour & de la Ville,
■ dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , ,N". f %
eu coin de la r. Favari , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , ce 3 liv.
pour Paris, et dt%l. 1 5Jf.pvurleprovuxt^u de port,, '
•fcrg f Meurtres commis à
i ' |fir**Sfti Bayonne far les pro-
Samedi 21 Avril. ^Vf'

J O URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin. x


La F o n t a i n ».

Profession de foi des jacobins.


Amour d'un vain renom , foiblesse scrupuleuse,,
Cessez de tourmenter une ame généreuse ,
" Digne de s'affranchir de vos soins odieux }
Ckacun a ses vertus , ainsi qu'il a ses dieux ;
Dès que le sort nous garde un succès favorable ,
Le sceptre absout toujours la main la plus coupable :
Il fait du parricide un homme généreux j
Le crime n'est forfait que pour les malheureux.
Xerxès, trag. de Crêbillon,

VARIÉTÉS.
JLes jacobins ont été furieux de la petite disgrâce
arrivée au nommé Noe... , garde du roi, reconnu
pour déserteur , que ses camarades (& non ses chefs)
ont chassé de leur corps, pour avoir eu. l'infamie
d'assister à la fête des galériens , on l'a dépouillé de
) son uniforme, & on lui a fait défense de jamais le
porter; il est allé se présenter au club des jacobins,
protecteurs nés de tous les mauvais sujets ; ils ont
Tom'e H. Année 179Z. Fff

r
.
" . ...1 ( 4io )
parfaitement accueilli celui-ci , & lui ont promis k
le venger i mais les jacobins entreprennent la une
terrible besogne , car il n'y a pas un bataillon de la
garde nationale qui ne soit déterminé à chasser hon
teusement tous les membres qui auront eu la bassesse
de se trouver à cette fête. Nous en avons déjà cite,
& nous en rapporterons tous les exemples, dont
nous serons instruits : aussi Gors.. à qui le bataillon
a fait le petit compliment ci-dessus , en est-il d une
fureur terrible , il s'en prend à tout le genre-humaini;
sa tolère est véritablement plaisante , & ressemble
beaucoup à celle deRagotin dans le roman comique;
ce qu'il y a d'heureux , c'est qu'elle n'est pas plus
dangereuse.

M. Vassditiy citoyen plein d'honneur & èe cou


rage , vient de dénoncer au département les jacobins
vtrgniaux, Carra-Serrure, Ducos Se Boy , coupables
d'avoir enfreint la loi qti défend à toute société e
faire ni pétition , ni députation en nom colledi ;
quelques amis de ces quatre prévenus ont ete solli
citer en leur faveur M. le procureur-syndic , qui
leur a répondu : " La loi que vos amis ont violée est
„ expresse ; elle porte qu'ils doivent être suspendus
„ de leurs fonaions ; malgré ma bonne volonté pouf
„ ces messieurs, je ne pourrais seulement pas fl
„ retrancher une syllabe.,,

La procession des ministres est encore allée se


présenter à l'assemblée ; chacun des six a dit sa
petit mot , mais en général ils ont été assez m
reçus, parce qu'ils venoient annoncer que le ®
avoit nommé un précepteur à monseigneur le dau
phin , & sur-tout que son choix étoit tombé sur M-
de.Fleurieu , dont on connoît l'honnêteté , les talens,
&; l'amour du bien, public, crimes que les jacobu»
ne pardonnent guères.
( 4» )

Air : Regard vif & joli maintien, (de Sargihes.)


Le François joyeux autrefois ,
En fait aujourd'hui pénitence :
Chez lui la franchise aux abois ,
A fait place à la défiance.
On creiroit que d'un voile épais ,
La nation s'est affublée;
Au lieu des plaisirs de la paix ,
On n'y voit plus que des forfaits.
Qui fait tous ces maux ? Bis. L'assemblée. Bis.
y*
Plus sensé qu'il n'est aujourd'hui ,
Le peuple sentant sa fuiblesse ,
Cherchoit & trouvoit son appui
Dans le clergé , dans la noblesse.
Il connoissoit les ris, les jeux,
Avant que sa paix fut troublée,
Avant qu'un papier désastreux
Fît des milliers de malheureux.
Qui fait tous ces maux ? Bis. L'assemblée. Bis.

Jadis le peuple aimoit son roi ,


Recouroit à lui dans ses peines ;
A présent rebelle à sa loi ,
Il s'en e^t créé par centaines.
Sous le joug honteux des pervers ,
La nation est accablée : t
Respectable dans ses levers ,
( 412 )
Le bon roi gémit dans les fers.
Qui fait tous ces maux ? Bis. L'assemblée. Bis.

A quoi bon vous rendre odieux


A tous les peuples de la terre ?
François , enfin ouvrez les yeux ,
Et contemplez votre misère.
Ah ! croyez-moi , de vos malheurs
La source peut être comblée :
La paix vous offre ses douceurs,.
Mais pour obtenir ses faveurs ,
Il faudrait chasser Bis. L'assemblée. Bis.

Le rire & l'indignation se sont disputés la place ;


chez tous les spectateurs , témoins du rapport de
l'évêque Faux^ sur l'accusation portée par quelques
enragés contre le département de Lyon : ce saint
homme a entièrement dénaturé les faits , empoisonné
les intentions , en un mot , son compte a été faux &
absurde d'un bout à l'autre ; aussi a-t-il été com
plètement hué , même des galeries , parce qu'il les a
cruellement ennuyées : quant aux honnêtes gens , ils
ont prononcé hardiment ce jour-là que Faux étoit le
plus grand coquin de l'assemblée ; ce digne prélat a
une si terrible frayeur de perdre son pauvre évêché ,
qu'il en perd la tête, & qu'il devient furieux ; mais
il aura beau faire , avant qu'il soit peu , nous lui
verrons porter la pochée , & il endurera le cruel sup
plice de nourrir des gens qu'il aurait voulu égorger.

Les dernières lettres de Suède assurent que les


réponses des assassins de Gustave le grand aux
( 4i3 ) ;
divers interrogatoires qu'ils ont déjà subi , chargent
beaucoup la fille d'un- célèbre ex-ministre, & que
c'est, d'après ce bruit fort accrédité à Stockolm que
le mari de cette dame y a été si maltraité par le
peuple , qui a jette à la mer une grande partie de
ses équipages.

les habitans formant l'assemblée coloniale de Saint-Domingue ,


quoiqu'entourés des cendres de leurs habitations , & des membres
encore palpitans de leurs enfans * de leurs compatriotes , y parlent
toujours cependant de l'heureuse régénération , Se viennent même
de singer le décret ( si ridicule & si nul , sur-tout dans leurs
bouches ) de l'abolition de la noblesse dans leur isle : tant de dé
mence , on plutôt tant de rage ne peut setoncevoir ! Et l'on ne
sait, si l'on doit plus les plaindre, que les exécrer ; ces misérables
que l'orgueil & la constitution assassinent, ne veulent pas voir que
c'est une arme irrésistible à deux tranchans qu'ils ont mis daDs la
main des mulâtres, te même des esclaves
Oui , si faute de céder aux leçons de l'expérience & de la raison ,
les colons blancs succombent sous la loi du plus fort, & en sonc
exterminés, tout l'univers alors criera avec justice, bravo, cent
fou bravo. Tel doit être, en effet, le digne prix de la scélératesse
de ceux qui ont prêché la révolte , & usurpé insolemment l'autorité
tutélaire te légitime du roi , qui , jusqu'alors avoit seule sauvé les
colonies ; l'orgueil aura châtié l'orgueil , te le brigand Biisit , aura,
sans s'en dauter , vengé les aristocrates malgré lui , te bien certaine
ment malgré eux
Puisse cet horrible te inévitable résultat servir de leçon à tous
bourgeois , bourgilUns , vilains , citoyens actifs , & admirateurs de
la plus belle constitution de l'univers !
Un propriétaire ruiné de Sainl-Oomingue.
Nota. Chacun sait "u'à l'exception de deux ou trois aigrefins,
qui , avec des savonnettes à vilain ( pour lesquelles ils ont fait cent
bassesses ) , se croient nobles un poco piu , que le roi , les gens de
qualité propriétaires à Saint-Domingue , ne sont que des Européens
qui n'y paraissent qu'un instant & que par hasard, & qu'en général ,
la colonie entière n'est composée aux trois quarts que de sans-culottet
parvenus, n'importe comment, & l'autre quart de simples petits
roturiers , presque tous jacobins ou démocrates.

De Bruxelles, le 16 avril. Nous apprenons ici


que PAngjeterre a défendu aux jacobins d'attaquer
l'empereur*) tant pis , les émigrés en sont désolés;
( 4H ) j
les dragons de la Tour , les Hongrois , les Croates 2
las Tyroliens en pleurent comme les enfans qu'on ne
mène pas aux marionnettes après le leur avoir promis.

On disoit l'autre jour dans une maison que l'as


semblée étoit composée d'un tas de sans-culottes ;
oh ! répondit quelqu'un , ils se font cependant bien
remettre des fonds de temps en temps ; cela est
vrai , répliqua une autre personne , mais avant qu'il
soit peu, vous les verrez bien bas percés.

Nous avons du plaisir à parler de temps en temps


du club des jacobins de Falaise; il est, à la vérité,
peu nombreux , mais parfaitement bien composé ,
sur-tout en cabaretiers ; c'est bien le plus joli petit
club & le plus spirituel de tous les clubs possibles j
on connoît l'ingénieuse idée qu'ils exécutèrent il y
a quelque ternp^ , de brûler une pie, parce que le
pape s'appelle Pie ; & tout-à-Fheure ils viennent
d'envoyer un ambassadeur au roi, pour lui ordonner
de faire la guerre à tout le genre humain. Comme
son excellence est partie à pied & en sabots , nous
aurons le temps d'avertir nos lecteurs de son arrivée ,
pour qu'ils puissent se trouver à sa première audience.

Avis important à la ville de Liège.


Trois chiens enragés, qu'on. appelle Rta... Ckcp..
& Bios.. , doivent être partis hier de Paris pour se
rendre à Liège ; ils sont chargés d'une mission se-
crette par le sieur Duni...... Ils logeront à Liège,
dans une maison qui appartient à Bonnecar.... ■
Nous invitons fortement la police de cette ville à
surveiller de très-près la conduite de ce trio hydro-
ph©be,si elle veut éviter de grands malheurs.
( 415 )

Aux rédacteurs du journal de la cour & de la ville.


Sans doute, vous trempez vos pinceaux dans Taverne,
Quand des noirs jacobins , hurlans dans leur caverne ,
Vous tracez , sans broncher , tous tes portrajts hidsux :
Votre art a bien son prix , mais il est dangereux.
Ah ! changez de crayons ; que votre muse attique
Nous dise innocemment que Staël est trop pudique ;
Qu'elle est Junon, Minerve , Euphrosine & Vénus :
Que Ciceron-Brissot a toutes les vertus.
Dans des vers parfumés, chantés avec délice,
Et Chabouc-Lovelau , & Jhhoigru-Clarisse.
Vantez le roux Philippe; & dites- nous, sans fard ,
Que d' Aiguill.. -la-jupe est un second baillard.
Que Coridon-Fillette est ami de Cythère,
Que Gorsas- la- Chemise écrit comme Voltaire.
Que Fauxchcf-FAntéchrist est plein d'humanité j
Et qu' Isnard-Charenton a de l'aménité :
Que Basile est charmant ; & pour tout dire, en somme.,
Que Carra-la-Serrure est un très-honnête-homme.
Auguste de* Islets.

On reprochoit dernièrement au roi , dans une


société aristocrate , d'avoir écrit à son rfcveu qu'il
vouloit vivre libre ou mourir : rien n'est plus naturel ,
répondit un homme de bon sens , c'est le voeu de
tous les prisonniers, & je ne doute pas que François
n'emploie tous les moyens qui sont en sa puissance
pour l'exaucer.

"
( 4»6 )

La lettre au maire de Paris a fait fortune. On la


lit , on se l'arrache , & on la cite comme un modèle
d'éloquence noble , sage & hardie. M. Dupont ne perd
pas son homme de vue ; il le presse , le suit pas à
pas , & le terrasse enfin , en l'enlaçant dansées filets
d'une dialectique vive & pressante. Il n'oppose à la
marche sinueuse de son adversaire que des faits, &
le langage simple & énergique de Ta vérité. On est
bien fort avec de telles armes. Au reste, M. Pethion
vient d'annoncer avec éclat au public , qu'il a relevé
le gant que lui a jette M. Dupont , il est vrai qu'il
le relève avec colère , & tous les murs de Paris portent
l'empreinte de sa puérile & ridicule fureur» Nous en
concluons que M. Dupont a frappé l'endroit sensible;
il pourroit dire à son très- irascible adversaire , comme
ce cynique de l'antiquité à Jupiter : Tu te fâches ,
Jupiter', tu prends ton foudre , tu as donc tort.
«■m i —
Annonce.
Âv bureav des dépôts des ventes à l'amiable de
toutes sortes de marchandises , en draperies , en soie
ries , toileries & étoffes nouvelles & étrangères , rue
Bourg-VAbbé , n°. 51 , aufend de la cour , au 1*'.
// sera procédé à l'amiable , en gros & en détail , i
la vente de plusieurs fends de draperies , soieries ,
Ùc. &c. & ce à un tiers au-dessous des prix de fa
brique. Les prospectus où sont stipulés toutes les
qualités & prix de chacune des marchandises , se
distribuent à l'adresse ci-dessus.
Les voitures entrent dans la cour.
*gg ES 3BgBgggBgqggBgggg 'JS.B Lga
De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N". 7 ,
eu coin de la r. Favart , place de la comédie italienne. -
Je prix de fabonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de$l. \ $f.peurlapr6\ïfic*,/r. de port.
N/<fe\. Brigandages dans
■ )V AXm*. plusieurs châteaux,
t-v» i il Avril.
Dimanche a m JiV+Z»-
ïl*i.*lrPr« d'Ansoulime.
ù

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malia,


La Fontaine.

Il n'est rien sujet à plus continuelle agitation


que les loix : depuis que je suis né , j'ai vu trois ou
quatre qu'à s'en défaire , sans regarder à quel prix.
Quiconque propose seulement d'emporter ce qu'il
mâche , il demeure court , car le bien ne succède
pas nécessairement au mal , un autre mal peut lui
succéder & pire , comme il advint aux tueurs de
César qui jetterent la chose publique à tel point,
qu'ils eurent a se repentir de s'en être mêlés. Les
François mes contemporains savent bien qu'en dire.
Toute grande mutation ébranle l'état & le désor
donné. Qui viseroit droit à la guerison & en con-
sulteroit avant toute œuvre , se rcfroidiroit volontiers
d'y mettre la main.
Montaigne , livre 3, page 743.

VARIÉTÉS.
.Lorsque le nommé Noe... , honteusement chassé
de la garde du roi pour s'être fait galérien , est allé
se présenter en chemise au club dis vénérables jaco-
quins ; quelques frères ont fait la motion de lui aller
chercher un habit , mais plusieurs autres ont eu l'in
solence de proposer de l'obliger à renvoyer aussi n
Tome II. Année 1792. Ggg
( 4*8 )
culotte à. ..... . Cette motion étoit vivement ap
puyée , & ■ faisoit oublier la première , lorsque le
malheureux qu'on vouloit faire jouer au roi dépouillé,
s'est écrié, parbleu , vous êtes bien plaisans , messieurs
les honorables membres , vous ne me donnez point
d'habit , & vous voulez que je sacrifie encore ma
culotte.
-——ggyg.'R'HggûS

Des lettres de Suède portent que deux jacobins


françois sont arrêtés comme complices de l'assassinat
du roi. Un des conjurés mis à la question a avoué
que le complot avoit déjà manqué une fois, par la
crainte qu'avoient ces mêmes conjurés de ne trouver
d'asyle nulle part , mais que s'etant assuré une re
traite auxjacoquins de Paris, le régicide avoit été
résolu. Ce qui confirme la vérité de cet aveu , c'est
qu'au moment où l'on a arrête Ankastron , il étoit
prêt à se sauver, &, avoit des relais préparés jusqu'à
Paris.

M- ViUa\' y nommé ministre plénipotentiaire à


Mayen,.., s'est rendu célèbre dans la république des
lettres par la rédaction de quelques articles du Mer-
cure de France. Ses travaux étoient récompensés
par quatre cent livres d'appointemens. Il en reçoit
aujourd'hui quarante mille, & vingt mille livres pour
ses-équtpages , pour devenir apprentif ambassadeur.
M. Dumourier ne pouvoit sans doute trouver en
France un jacobin plus digne de cette mission.
/, aune quis taies invidebit honores. Propert.

La respeâable garde nationale , à qui .Paris -a du


son salut dans les premiers jours de la révolution,
& dont le zèle peur la sûreté publique ne s'est jamais
( 419 )
démenti , a pris enfin l'attitude qui lui convient. Loin
de ie prêter aux vues du sieur Pet... qui avoit eu l'in
solence de vouloir la désarmer le jour de la fête des
gaL- riens , & aux projets des factieux qui vouloient
rendre cette journée funeste à la nation ; cette garde
en armes & assemblée dans ses quartiers a tenu une
contenance si fière, si noble , qu'elle en a imposé aux
scélérats , & a fait avorter leurs desseins. Le maire &
ses adhérens dans l'impuissance de les punir pour
avoir si bien rempli leurs devoirs , ont tenté de s'en
venger sur l'ancien gênerai des gardes nationales , en
abattant sa statue placée dans la salle de la commune.
La garde nationale avcitie de cet attentat, s'est
portée pur deputation à l'hôtel-de-villc, & quoique le
maire & sa faction aient prolongé la séance jusqu'à
près de deux heures après minuit, pour lasser la pa
tience des députés , & prononcer une décision en leur
absence , ces braves soldats de la patrie n'ont pas dé
sempare jusqu'à ce qu'on eut décidé que rien ne seroit
changé. Ce qu'il y a eu de remarquable dans cette
longue séance , ce sont les honneurs accordés par les
grenadiers de la garde aux sieurs Pethion , Manuel ,
. d'Anton & leur séquelle ; à mesure qu'ils passoient
pu qu'ils faisoient quelques mouvemens dans la salle,
les grenadiers s'approchoient successivement de leurs
oreilles, & y souffloient les epithètes honorables de
frip..., , scélér.... , j. f. , c'étoit à qui mieux mieux ,
& ces messieurs n'osoients'en fâcher de crainte de pis.

Le roi a nommé M. de Fleurieu pour gouverneur


de son auguste fils. Sa majesté s'est évidemment
trompée dans son choix, il devoit tomber sur Mr.
M. A. N. V... Ce philosophe a commencé sa" car
rière par être précepteur du jeune comte de Lowend...
Il fut chassé de la maison pour avoir voulu expliquer
de trop près l'art d'aimer d'Ovide à la maman de
son éiève.
( +26 )

Note des rédacteurs.


Nous nous faisons un plaisir & même un devoir,
d'annoncer la juste réclamation que nous fait M.
Argnaud de Paris , sur un article inséré dans notre
feuille du 16 du courant. Sa fidélité à son souverain,
le courage qu'il a montre , ses principes connus que
nous nous sommes souvent fait un plaisir de publier
nous-mêmes dans nos feuilles , doivent lui être un
sûr garant de nos regrets sur cet article. Les cir
constances critiques où nous sommes , nous empê
chent de rendre publics les justes motifs de sa récla
mation ; ils sont faits pour lui assurer de plus en plus
l'estime de tous les bons Fiançois.
Nous ne pouvons cependant nous retenir d'an
noncer que dans le portrait qu'il fait de M. l'évéque
d'Arras, on reconnoit avec lui cet homme d'état,
dont la France a besoin pour réparer ses malheurs*

Un témoin oculaire nous a rapporté qu'avant-hier


quatre soldats portant des médailles , l'un d'eux ap-
pella en badinant son camarade jacobin , celui-ci
lui répondit : Mon ami , si je croyois que tu parlasse
sérieusement , tu m'en rendrois raison tout- à-l'heure ;
qu'on m'appelle aristocrate j'en rirai, mais jacobin,
je ne le souffrirai jamais.

Adjudication au rabais.
Quatre-vingt évéchés à céder & transporter
sans garantie & à très-bon compte ; on entrera en
jouissance sur-le-champ ; on n'exige que la première
année du revenu. — Tous individus seront admis à
enchérir , juifs , turcs , &c. — Il faudra savoir un peu
( 421 ) r
lire, mais sur-tout jurer, boire, & avoir brissoté',
incendié ou jugulé. Ces trois dernières conditions sont
de rigueur. —* Ceux des aspiraris réunissant les qua
lités ci-dessus requises , qui justifièrent en outre avoir
vécu en concubinage , y vivre encore , ou dumoins
être marié à quelque dévergondée, auront la préfé
rence. Il n'est pas nécessaire d'avoir étudié & d'être
dans les ordres ; les adjudicataires pourront profiter
de la manufacture en adivité , où pour cent écus ,
en huit jours on mettra le néophite en état d'xercer.
H. B. Les athées seront reçus gratis. — S'adresser
pour de plus amples informations & éclaircissemens ,
à MM . Canu.h Condor... , agens généraux du nouveau
clergé François. On prévient que l'adjudication se
fera à l'extindtion des feux , & que les pajemens pour
ront Se faire en billets de la maison de secours , vrais
ou faux. Il n'y a pas de temps à perdre.

La vraie réponse.
Au mécréant, de Rheims nouveau prélat ,
Un villageois vint demander dispense
Pour épouser. Non , par ma conscience ,
Par Belzébut, & mon apostolat ,
Je ne saurois , lui dit l'homme à bréviaire.
Par la morgue, dit le rustre en colère,
Je vous trouvons bête à manger du foin :
De qu'eu dispense à vous-eu donc besoin ,
Pour débouter monsieur votre confrère ?
Auguste des Islets.

Dans la séance de l'hôtel-de-ville de jeudi, un


grenadier de la seftion des Petits-Pères ayant donné
C, 422 )
un coup de poing bien asséné à un sans-culotte , qui
s'avisoit de défendre l'opini»n de Manu.. , celui-ci
osa le réprimander. " Si vous n'étiez pas ici , lui
.,, répliqua le grenadier , bon latiniste, je répondrois
„ sur votre joue par les quatre premières lettres de
„ votre nom. „

Les jacoquins commencent à convenir qu'ils n'ont


plus d'espérance que dans le débandement des troupes
que les puissances coalisées font marcher pour leS"
mettre à la raison , & de suite en représentation sur
les places de grève ; ils comptent beaucoup plus sur
les troupes étrangères que sur celles qu'ils pnt envoyé
suc nos frontières , qui ^serrent extra &c ititra comme
des meuches j en con ..queace ils ont fait partir 1*
lendemain de la fête de Chdteuu-Fieux , 40 ou 50 de
leurs émissaires, qui sont diriges par MM. Chep... ,
Déra , pour annoncer aux soldats Allemands,
Prussiens , & qu'entr'autres bienfaits dont la nation
se propose de les récompenser, on leur donnera à
compte les terres des émigrés , que l'assemblée vient
de brissoter pour eux.

Nous donnons comme positif qu'un bataillon de


la garde nationale parisienne a chassé de son corps
un capitaine de grenadiers volontaires , pour avoir
assisté & applaudi à la fête galériene des chapeaux
vieux ; cette fête , toute atroce & toute ridicule qu'elle
a été, aura l'avantage de fournir à la garde nationale
l'occasion de connoître & de bannir de son sein les
mauvais sujets qui avoient pu s'y glisser.

Nous ne pouvons mieux prouver le grand attache- '


ent que les Parisiens ont pour M. PtTioN, maire
( 4*3 )
de Paris , par la grâce des dieux, des jacobins & de la
constitution , qu'en faisant savoir qu'il s'est vendu
cinquanti-six mille exemplaires de la lettre de M.
Dupont de Nemours à ce précieux" personnage , par
laquelle il le traite comme il le mérite.
N. B. Dans le nombre des cinquante-six mille
exemplaires dont nous parlons , nous n'y comprenons
pas les huit eu dix milles qui ont été distribués gratis ;
& quinze mille exemplaires que Al. S fait
imprimer aujourd'hui.

Théâtre se disant de la nation.


On a donné à ce théâtre, vendredi dernier, la pre
mière représentation deLovelace, drame encinq aîtes.
C'est tout simplement le roman de Grandi^son /mis
en assez' mauvais vers. Une bégueule , qu'on nomme
Clarisse , à la manie de la vertu ; un roué fait quelques
espiègleries qu'un clerc de procureur desavouefoit.
pour en venir à ses fins, & le tout finit par la mort
du héros & de la héroïne. Versification lâche , né
gligée & souvent incorrecte j quelques intentions ,
mais des effets absolument nuls. Le sieur Fleur)/ >
malgré quelques mouvernens de chaleur , n'a pu sous
traire ce drame à sa malheureuse "destinée. La dame
Petit a été supportable. On a. remarqué qiwrquès
momens d'abandon qu'elle ne doit qu'au gewre de '
liaison qu'elle a contracte depuis quelque temps. La ]
demoiselle Vtvtennez dit trois ou quatre vers, & les
a bien dit. Le reste est du dernier détestable..

On ne doit pas être étonné des fréquentes trahisons


dont nos princes cantonnes à Coblent^ se plaignent,
lorsqu'on connoît la légèreté avec laquelle leur cour
tisans leurs présentent des soi-disant amis de ia bonne
cause. —— Que fait, par exemple , près d'eux , un
(4*4 )
grand chevalier de la Villet vieuxj, au teint plombé,
aux yeux agards & aux paroles d'opion ? — Peut-on
croire qu'un homme qui a rempli en cher" les fondions
de commissionnaire du duc d'Or. , principalement
à l'époque de la fameuse journée du 6 octobre , &
qui a été un des premiers à substituer à l'uniforme
du régiment des gardes Françoises celui dit national ,
soit digne d'approcher nos princes , & de figurer parmi
la partie saine & loyale de la noblesse Françoise ?
—*-rT~—

A une belle aristocrate qui me boudoit.


Ah ! boudez-moi , boudez jusqu'à ce soir,
Jusqu'à demain , & plus long-temps encore :
Au tendre amant , qui plaît, & qu'on adore.
D'un doux retour, c'est ménager l'espoir.
Quels sont vos droits , divine aristocrate !
Tvïême en grondant vous faites des heureux : •
Dite par vous une"hvjure vaut mieux ,
. Que le mot le plus gracieux
Par une bouche démocrate.
; : Auguste des Islets.

- Lorsque les galériens assassins & voleurs Suisses,


présidés par Colhaut-cabotm , eurent pris stance dans
l'assemblée , un député se leva , & dit que la com
pagnie étant suffisamment garnie de pairs , on pouvoit
délibérer. . .

De l'Imprimerie du Journal delà Cour & de la Villé-


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N". 7 ,
.eu cein de la r. Fsvart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, tt dt%l.i sf.peur lapràvince.fr- de poru
rttî> Te prince
prince' de Mont-
Mor,
■ " • ï 4- /&*"ty\ barrey , maltraité p.
t j- a -i !&*■'*.*§?■ les patriotes.
Lundi Z3 Avril. ■*!ki(^

. JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au nulio.


La Ho n ta i m 1.

, Discours du sage Mentor.

Ecoutez-moi, peuple d'Ithaque, qui (M le roi qui


désonnais voudra et. e modéré, clément & juste? -Qui
e-t celui , au contraire, qui ne sera pss dur , emporté ,
violent , & qui ne s'abandonnera pas à toutes sortes
d'i:iju«tices , lorsque nous voyons que parmi tant ds
peup:es qui ctoient srjumis au divin Ulysse, & qui
ont toujours trouve en iui un père plein de douceur,
il n'y a pas un sei;l homme qui se souvienne de lui ,
& qui n'nit oublié ses bienfaits ? Je n'eu veux point
ici aux fiers psursuivans qui commettent dans ce
fialais toutes sortes de violences par la corruption &Z
a dépravation de leur esprit, car c'eit au peiil de
leur tête qu'ils dis-ipent les biens d'Ulysse, quoi
qu'ils espèient qu'ils ne le verront jamais derttou'^
Maïs je suis véi'iublemeirt indigné contre ?o:i pet -
pie , de voir que vous vous tenez tous dans un hon
teux silence, ù que vous n'avez jras le courte de
vous opposer, au moins par vos paroles', aux- injus
tices de ses ennemis, .quoique vous soye& en tros-
grand nombre , & qu'ils voijnt bien moins torts
qu: vous.
^Homtre t Odissfe , liv. 2, iraducl. de M. Dac'ur.
Tome II. Année 1792. H h. h
VA Ri^T ES.
Iv e sort en est jette , &. voiià la , guerre déclarée.
Cut < ■vécfyaenL, diHit lei suites sont incalculables %
n'a p:;;rni1t a râris qu'une sensation médiocre. Tous
les partis S3 flattent d'y gagnée. Les jacobins sur
tout envisagent' cette guerre avec une sécurité vrai
ment effrayante ; les royalistes. à leuxtour l'appellent
à grands cris , & la regardent, comrne leur ressource
unique.
Il est très-certain que la fête des Châteaux- Vieux a
infiniment plus occupé les esprits, que ne le fait
notre ridicule levée de boucliers contre le genre-
humain.
Au reste, la guerre étoit inévitable. Les jacobins
l'ont bien .senti , & c'est chez eux Je trait d'une
politique aussi adroite que profonde d'avoir porté les
premiers coups. L'excès .seul de leuf audace peut
les sauver. C'est ainsi que Mithrïdate pressé de
toutes parts par les Romains vainqueurs , conçut le
projet sublime de reporter le fléau de la guerre darjs
les murs même de Rome. '
Nous sommes persuadés que les jacobins sobî sur
les bords de l'abîme, & que leur chute est prochaine
& inévitable, mais nous osons croire que si un évé
nement pouvoit la reculer , c'est la guerre qui vient
d'être décrétée. Nous l'avons déjà dit, ce n'est qu'en
s'envirennant de dangers toujours nouveaux , qii'ori
apprend à les braver , & quelquefois même à en,
triompher.
( IITII'it'Illitf I • V
.'•'•■ - J
Nous avons inséré nuement la lettre que M. Chou-
iku nous a fait l'honneur de nous écrire , mais à'
présent nous allons prendre la liberté de lui dire
quelle pèche un peu par la logique $ il l'a termine
-( W )
en disant que sans nous il rg/wrc'roit cnctrc qu'un ât
sts collègues al tu ù se plaindre de lui ,' mais nois
Lui observerons qu'il y a là une légère contradic
tion ; si M. Choud.eu a offensé M. de Gouvirn au
milieu de l'assemblée, il est impossible qu'il l'ait f?.it
sa:is le savoir -, fi , au contraire, il ne lui a rien dit Hé
désagréable , il duit en être tout aussi certain : 11 né
peut y avoir de doute ni dans l'un ni dans l'autre cas :
au reste, nous sommes bien convaincus de ce que
nous fait entendre Mr CkoiTetieu , que sa raison À' son
éloquence sont les seules armes meurtrière» qu'il se
propose jamais d'employer.

Un certain journal d'£»r... , qui est un ti«su de


bêtises, de mensonges & d'impertinences jacobites ,
nous est tombé par hasard dans les mains, nous y
y^avons trouve la nouvelle, démentie plutôt que rap
portée par la gazette univers; lie , ( que tous ces jour
naux copient ordinairement servilement) de l'arres
tation de l'impératrice de Russie, c'est une petite
niclie de consolation qui.- les jacobins ont imaginée
pour se distraire de l'inquiétude que leur donne la
tournure des. affaires ; m»is un fait qui e;t incor^ter—
table , quoique beaucoup moins intéressant , c'est que
ledit journaliste Evr... a tic condamne & envoyé, il
y a peu de temps, à l'Hôte! de la Force , par les com
missaires de la seciion des Quatre-'Nations ; au>si ,
a<'*p*uis Ce moment-là, il ne rèye que captivité, qui;
- prison le que chaînes.

- Les jacobins ont enfui forcé le roi à déclarer la


guerre, contre son inclination & coistre son senti
ment ; aussi S. M. a-t-elle exigé l'avis motivé par
écrit oc si/ne des *ix ministres jacobins,, afin rie pou
voir .demontrer un jo.ur a la France entière , qu'çl.q
i 428 )
. né doit pas s'en prendre à lui des malheurs auxquels
elle s'expose pour soutenir la cause inju:- te h sacri
lège des jacobins. Le discours du roi à l'assemblée ,
ressemble à celui du sauveur des hommes , lorsqu'en
présence de ses bourreaux , il adressoit ces paroles
à dieu son père : Seigneur , faites , s'il' est possible,
que ce calice passe loin de moi , mais que votre
volonté soit faite & non la mienne.

M. Paillarde! que la réputation d'excellent co


médien a-voit devancé à Paris lorsqu'il parut , il y a
trois ans, sur le théâtre de Monsieur, vient de dé
buter chez mademoiselle Montansier par le rôle
d'Harpagon dans VAvare de Molière, avec le plus
grand succès. La supériorité avec laquelle il a joué
la scène de la cassette , lui a sur-tout attiré les ap-
plaudissemens & l'admiration de tous les connois-
seur'S , & mademoiselle Montansier ne sauroit trop se
louer de l'acquisition d'un semblable sujet. •

Les municipaux honteux de l'accueil que le public


a fait à la mascarade qu'ils^ont promené dans Paris ,
au scandale de tous les gens honnêtes , ont voulu en.
dédommager leurs frères galériens. Ils les ont reçus
avec honneur dans leur assemblée à la "ville. Col-
fiaut-gaihes a prononcé un discours a'ussi bête que
lui , le sieur Pet... y a répondu en faisant le plus grand
éloge de ces assassins, Mari,... a requis qu'ils se-.'
roient embrassés, k. Pct-hc/ii leur a donné l'acolade
sur les deux joues, en appuyant sa main sur leurs
épaules fleurdelisées , & puis il a été dit que de tout ,
il seroit dressé procè?-verhal , lequel seroit placardé
dans les rues, ce qui a été excécutéà la grande édi
fication des citoyens , & à la grande gloire des galr-'
riens Pet.. . , Man..., Dont..., Col-lautx & compagnie.
( 4^9 )

EsqUISSÊ DES EFFETS DE LA RÉVOLUTION. -

Bien servir ?;a patrie, être aimé de son roi.,


Sont des rbrfiijfs prévus & punis.par la loi ,
Gn- donne aux assassins la couronne civique ;
Les héros sont livrés à la haine publique.
On affiche à l'envi le deuil d'un Mirabeau,
On réduit Llopcld au né;»nt du tombeau.
De sa tartu tavras expire la victime,
Taniis que de Jordan , les cruelles horreurs ,
Dans -le sein du sénat trouvent des défenseurs.
On souscrit à Paris pour y fêter un crime ,
Dont ce même Paris exécra les auteurs.
L'honnête-homme muet frémit à cette image,
Son cœur jtrop ulcéré se glace au moindre orage*,
Oiand son oeil détrompé qu'éclairent nos fléaux ,
Dans ses législateurs ne voit que des bourreaux ,
Qtii s'abreuvent de sang h paissent le carnage.
Lewianége est un antre oi respire la rage,
D'un enfer dévorant qui vomit tous les maux-:
Et notre liberté pire que l'esclavaçe ,
Des plus purs sentimens nous arrache l'usage.
On méconnoît l'amour , l'amitié n'est plus rien ,
La nature outragée a brisé tout lien ;
Enfin l'homme, à son Dieu refusant son hommage,
A la férocité se livre sans partage.
Voilà les heureux fruits de tes décrets pervers ,
Infâme & vil sénat, rebut de l'univers ;
Contemple , si tu peux , ton infernal ouvrage ;
(43® )•
Ose braver ton roi quf gémit fous tes fers.
Mais crains de la vertu l'invincible courage,
L'Europe Intéressée à venger son outrage.
far Dame Argus.

On jouoit dernièrement -«ux charades dans une'


société, on dit à une demoiselle d'en taire une sur le
nom de notre maire. On y trouve, répond-elle, la.
puanteur & le mépris Pu-konu -
_ « *•

A V I S.
Ceux qui ont des billets patriotiques nationaux,
&c. dont ifs vsmt me savoir que faite , des barils
remplis de M©nneron, ou de deux sols & demi , Se
autres fausses monnoie , telle que les pièces charlata-
nrsées par le bonnet de nuit de la liberté, ou même
des- assignats faux, eu -de ceux qui pour remplacer
l'intérêt qu'ils dévoient porter ,' ptfrdoient hier Bl
pour 100 , sont avertis qu'ils peuvent les placer avan
tageusement dans la caisse dé MM. C ... B,... N....
A.... ,' actionnaires de la nouvelle salle d'opéra qu'on
va construire sur l'emplacement des écuries du roi
des François. -. Ces messieurs prendront
tout. , .

Nous apprenons avec furprise & douleur que Tes


patriotes à quinze, ne veulent point imiter à Stras
bourg l'exemple que leur a donné le régiment d ar
tillerie , de recevoir toute sa paie en assignats. ; les
premiers la veulent absolument en argent ,& ils ont
même rossés rigoureusement qùc-Upies-uRS de leurs
officiers ; ce désintéressement des cuionnk-rs -n'en pas
la seule preuve de civisme qu'ils aient doiincs a Stiaa-
(43i }
bourg ; troîs d'entr'eux e;itrèrent dans l'église des
Capucins , où un piètre , vrai catholique, disoit la'
messe ; ils y jurèrent , y tircre.it leurs sabres , insul
tèrent les as^iiisiiv ,• Se eemmirentlv-'auciTÙp de dcs'or-'
■dres ; ?. la tin ie peuple les saisit , les conduisit au
corps-de- garde , û delà en prison, d'où les canon-
rriers ont terit une, lettre J'cxcike, disant q-s'iis
avoient été excit.s par les -jacobins j alors \o peuple
a demandé & obtenu ia -grâce de» sold.its , & on ré-.
serve le châtiment de leur* 'instigateurs poiir le moment
de la distributiwn gciura'e.

Ce n'est pas sans vraisemblance que les bons


patriotes soupçonnent le gênerai Moijié de trahir
leur cause , il est évident que Blondinet veut essayer
le rôle de Monk , après avoir cchoué dans celui de
Washington, niai* des gens «pri connoissent bien
ce hiroî avoite , assurent qu'il ne sera jamais qu'un
Mos'K traduit.
N. 1}. ■ ,- Momx en anglais signifie moine, soit
f<,ui!/a/11 j tait jacobin , Oc. Grç,

BKOCHUKfS NOUVEUES.
Je :;uis libre, j'écris & je parle, par le comte
Duprat , in-% . à Paris , chc£ Slxvlville , libraire
au Palais-Royal.
Lettre de M. le marquis Je Laqopuille, en ré
ponse à madame la comtesse de *** , /w-8?. clie^'
le même.
Exportation à tous les prêtres & fidèles de
l'église catholique pour les temps de persécution.
i/i-H°. à Paris, chc[ Picharo, libraire , au Luxanb.
Le guipe du catholique pendant le schisme, ou
les adieux d'un curé déplace à ses paroissiens. /'«-S .
àPfiits , che\ le même.
( 432 )
Les François devenus protestanr. «sans le savoir
eu parallèle de la religion protestante & de h>. r>ou--
velie religion de France,, in- 8 v..'.i. ■?'"'"• s\ cAc^ '/ al
lemand, libtai.rCy.au Font-Neuf^u0, ic. .
Tnnm***-—
Annonce. 1 '
<* La France telle qu'elle sera, ou ahrtariach des,
trois ordres, contenant les noms de M Ai. le, uîer.i-
bres du clergé , de la noblesse & du tiers-.eiat, qui ,
fidèles à la religion & au roi , n*ont accepté aucune
place sous le nouveau régime, 3 livraisons m-'à9.
Prix , 9 iiv. pour Paris-., ai 10 liv. pour la province.
On recevra jusqu'à la mi-mai tous les renseigne-
mens qu'on adressera francs de port, au bureau »jc-
neial , rue Haute-feuille , no. 12.
— ^, muatmsusuame t»»
Arts à MM. les Abonnés.
Nous donnerons incessamment un nouveau bul
letin des spectacles plus complet & plus exael que
celui que imus avons <dcnrJ jusqu'à ce. jour.
■ —Bât——« 1-—
ERRATA.
N°. 52 de samedi 21 av.il. Page 4.15 , ligne il ,
Cbaoouc-Lduveîau , lisc^ : Chabpuc-Lovçîace.
No. d'hier. Page 420 , ligne 4 , Argnaud de Paris ,
lisez : Kengnàut dé Paris.

De Plaiprimerie du Journal ce la Cour & de la V ille,


dont le i'ureau est rue Neuve-Saint- Alarc , A . 7 ,
tu roi/: d<. in r. Favart , place de if: cottùdte ita 'ie'nnt.
, le prix de l'abonne); :ent est pauiiui; rcis , .de 3 liv.
pour 1 ans, tt àt 3 /. 1 $ J.peur io prt,i inccji . de port.
*j o mn, Pasteurs assassinats
' ))' ArSfafc commis par les pa-
Mardi î4 Avril. KfVt "*%' **»"*">>

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
" ' i i'j- i »■■■<■»! ■ ni m i ;
Tant Muât it Tournai doit tribut tu m»li».
IaFohtaik*.
■' " > ■ » i i i i i 11 p

Les personnes dont l'abonnement expire à la


fin de ce mois, sont instamment priées de le
renpuveller au plutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Sur la nullitl des sermens exigés par la foret.


Extrait de la vie de Foltaire , par M. Condoroet.
La nécessité de mentir est une extrémité qui ré
pugne également à la conscience & à la noblesse du
caractère ; mais le crime est pour les hommes injustes
qui rendent ce désaveu nécessaire...» Si vous avçjs
porté atteinte par des loix absurdes , ou pat des loix
arbitraires au droit naturel qu'ont tous les hommes.,
non-seulement d'avoir une opinion , mais de la.ren
dre publique , alors vous méritez de perdre celui qu'à
chaque homme d'entendre la vérité de ia bouche
"d'un a-tre , droit qui fondé seul l'obligation rigou
reuse de ne pas mentir. S'il n'est pas' permis de
tromper , c'est parce que tromper quelqu'un , c'est
lui faire un tort, ou s'exposer à lui en fairp;unj tn.is
le tort suppose un droit, & personne n'a celui de
chercher à s'assurer hs moyens de ccmmtttrt une
injustice. m -.:.'.:... i* :■: ■ -; -■: •- - '. 1
Tome H. Année 1792. Iii
- ; ,.:\ . . . (. 43* )

VARIÉTÉS.
.L'assemblIe voyant que tous les peuples de l'uni
vers sont . coalisés pour, nous rendre des loix & un
gouvernement, & ne -sachant, comment faire pour
'éviter ce malheur , va employer toute sorte de moyens
pour mettre au moins les Anglois & les Suisses dans
son parti ; elle compte sur-tout beaucoup sur ces
derniers j elle se flatte que notre conduite envers eux
-depuis la révolution en a fait nos plus intimes amis;
en. effet > la nation a désarrrjé Jour régiment à'Erntst
ràAix;.elle a attaqué'&' maltraité plusieurs fois celui
<de Stâiner à Strasbourg ; elle a assassiné celui de
•ffigitt ià' Nanci ; tlle a- menacé & insulté tous les
autres régimens , quand; "elle a vu qu'ils ctoient in
corruptibles j mais }a_preuve d'amitié la plus frap
pante, & sur laquelle ï'iS emblée fonde ses plus grandes
espérances, est la fête que nous venons de célébrer
■en' faveur-- des quarante galériens, prétendus Suisses,
condamés comme voleurs & assassins par la nation
Suisse .elle-même : quant aux Anglois, à présent
qu'on crcit tout, il se trouvera peut-être des gens
jaSsez bons , pour croire que cette nation nous aidera
à soutenir une guerre qui nous ruineroit de fond en
Comble , k pour toujours , si elle duroit seulement un
'an , & qui par conséquent nous mettroit hors d'état
de jamais rien achetter des denrées , ni des ouvrages
des manufactures ni des marchandises de l'Angle
terre , & qui , par une suite nécessaire la ruineroit
elle-même.
, -^ -w^^
z: fc'as'se'mblée pour arrêter les ravages des Mar
seillais', vient de décréter qu'on leur enverroit un
ïltnaïiach , & qu'on retireroit les' troupes de ligne des
pays devastés par cette armée de brigands y c'est-à
( 435 )
peu-près comme si un commissaire de quartier, voyant
brûler une maison, empêchoit les pompiers de s'y
porter ; il est vrai que l'assemblée a chargé les mi
nistres de l'éteindre sous peine de la vie ; mais il en
est de la responsabilité des ministres jacobins , comme
d'une pompe dont l'eau s'enfuiroit de toutes parts.

D'après les inquiétudes que le sieur J. A. Gorsas


a témoignées dans son numéro d'hier sur la résidence
de monseigneur le dauphin à Auteuil , le pouvoir exé
cutif toujours empressé de calmer les craintes des
bons patriotes , comme ledit Gorsas , a fait arrêter
un Ugement dans la rue Tiquetonne , pour y placer
cet auguste enfant.

Un membre du cemité militaire , vérificateur ex


traordinaire de la trésorerie nationale , a vérifié qu'il
y avoit dans les coffres & porte-feuilles de la nation ,
97 millions en OR , il a attesté ce fait à l'assemblée
nationale.
ff. B. Ce V. membre, est Gascon & député
de la HAUTE-Garonne.
Article fourni par Ant. J. Gors...

Le jour de la fête des galériens , le sieur Fourre... ,


prêtre constitutionnel , fut au Champ-de-Mars pen
dant les offices de sa paroisse , auxquels il auroit dû
assister au lieu de se mêler avec les sans- culottes. Il
voulut faire parade de son ardent patriotisme , &
montrer qu'il étoit à même de le défendre ; il tira de
sa poche deux pistolets ; ces armes inspirèrent de la
terreur à ses confrères sans- culottes qui le firent
arrêter par une patrouille , laquelle n'étant pas con
tente des réponses du sieur Fourre.. , le conduisit
C 436 )
au comité central , il y subit un second interroga
toire , & d'après ses réponses , on lui lit une forte
réprimande sur ses propos & sa conduite ; il fut en
suite mené par un détachement à M. Poz'r..., curé
de Saint-Sulp..., auprès duquel il s'e&t bientôt con
solé de son aventure , dans l'espérance qu'elle passe-
roit , comme cela est effectivement arrive , sur le
compte d'un prêtre non assermenté.

Le parti Jourdan a voulu renouveller vendredi son


projet de faire ôter de la salle de l'hôtel-de-ville les
bustes du roi & de M. de la Fayette -, mais une cin
quantaine de grenadiers' volontaires ont manifesté
une opinion contraire d'une manière si énergique &
si frappante , que les sans-culottes sont promptement
rentrés dans le devoir, la pâleur du sieur Manu....
vivement bousculé par un grenadier , représentoit
l'horreur du crime arrivé au moment du châtiment.

Le bon général Luckn... démenti l-'autre jour par


le grave ministre , le dément à son tour aujourd'hui,
il soutient dans une nouvelle lettre à l'assemblée tout
ce qu'il a avancé dans sa précédente ; nous craignons
bien que ce général ne conserve pas long-temps la
confiance de la nation , il commit , il y a quelque
temps, un péché bien grave , lorsque les jacobins de
Strasbourg voulurent désarmer le régiment suisse de
Steiner ; le g-néral Luck... fit dire au président du
club , que si l'on faisoit la moindre insulte aux Suisses,
jl se mettroit lui-même à la tête du régiment contre
es sans-culottes , brigands & jacobins.

Un négociant de Marseille a mandé qu'il avoît


découvert de nouvelles isles , & qu'il en faisoit l'of-
irande à l'assemblée, x( mais
437 comme
) nous avons tant
d'iâios que nous ne savons qu'en faire, nous n'avons.
pas voulu de celles du négociant , le motif du refus a
éie assez plaisant : c'est, a-t-on dit, que nous avons
renoncé aux conquêtes , & quu tant qu'il y aura un
homme dans cesisles, c'est à lui qu'elles appartien
dront ; cette délicatesse est assez, drôle chez des gens
qui se sont tout bonnement empares d'Avignon ix du
Conitat ;. mais comme dans ce moment-ci on tra
vaille, a en faire égorger jusqu'au dernier habitant ,
il faut croiie qu'ensuite ce pays-ià nous appartiendra
légitimement.

Nous donnons comme certain qu'un très-gros


ballot de cocardes, soi-disant nationales, vient de
partir de Paris pour le Brabant & les Pays-Bas , on
en est déjà provenu à Bruxelles , & on les y attend
pour en faire des Ah .' mon atni , je nt
prononcerai jamais ce mot-là...
Nouvelle Hcloïse de J. J. Rousseau.

Aux Rédacteurs du Journal.


Messieurs, je ne sais à qui je dois , de voir figurer
mon nom dans votre feuille de dimanche dernier , à
côté de celui de Mr. M. A. N. V. , ni de qui vous
tenez la citation que vous faites en même-temps.
Permettez-moi de vous observer que rien n'est plus
légèrement avancé , ni moins conforme à la vérité
«5 ue cette assertion. Si vous m'aviez fait l'honneur
de me consulter , avant de m'exposer au double
ridicule de sortir de mon obscurité , pour figurer à
côté d'une personne si relevée , & d'y figurer d'une
manière si peu décente , j'aurois eu l'honneur de
vous dire , qu'il est vrai que j'ai reçu des mains dft
feu M. de Bujfon une personne du nom que vous in-

r
( 438 )
diquez , pour gouverner mon fils , au sortir du ber
ceau , mais que cette personne n'ayant trouvé ni en
mon fils, ni en moi aucune disposition pour ses prin
cipes & sa doctrine, nous ne nous sommes jamais
convenus, & qu'elle nous a délivré , à mon fils agi de
cinq ans, & à moi, un breveta nullité, en s'eloi-
gnant du sol ingrat que nous offrions à sa philoso
phie. Mon fils a depuis eu le bonheur d'être honora
blement vengé de la condamnation de M . M. A.
N. V. par des juges éclairés , qui lui ont accordé
plus d'indulgence, sous beaucoup de rapports.... Et
quant à moi , je conserve le dcsir que j'éprouvois
dès-lors, de rester oubliée. «. Voilà la vérité, mes
sieurs , que la publicité de votre citation me force à
désirer de voir également publique. #
M1. M. A. N. V. qui pourroit démentir votre ci
tation, ne peut démentir celle-ci ; il est, sans doute,
tres-inutile d'entrer dans plus de détails sur un si
petit événement , que je n'aurois jamais cru fait pour
être mis au jour : mais si je me livrois à plus de
détails , j 'aurois la prétention qu'ils fussent aussi
vrais aux yeux de Mr. M. A. N. V. qU'à ceux du
public, ne connoissant aucune raison de circons
tance, qui puisse détourner de la vérité une personne
qui ose se flatter d'être respectée , &c qui a toujours
su se respecter elle-même.
J'ai l'honneur d'être, messieurs, &c.
C. D. D. Lowenb.

Les charlatans, les médecins & les arracheurs de


dents, sont invités à seconder les journalistes patriotes
dans les récits qu'ils vont faire des hauts faits des
citoyens qui se sont voués à la mort pour le maintien
de la plus belle , la plus chère & la meilleure des
constitutions possibles. — Ces messieurs sont invités
d'envoyer leur production aux bureaux des journaux
patriotiques , notamment à ceux de la Chronique ,
< 439 )
du Moniteur , du Patriote François , du Courrier des
83 dlpartemtns , &c.
N. B, — Si les articles qu'ils fourniront peuvent
fournir le prétexte de faire chanier un Te deum au
commencement du mois prochain , M. Rade... les
dispensera du droit de patente.

Les jacobins veulent absolument qu'on change le


nom de la ville capitale du Périgord , (Pirigutux)
parce que toutes les fois qu'on la nomme , ils croyent
qu'on les apostrophent, & tombent en défaillance.

Le baladin mitre du Calvados , prononça l'autre


jour avec le plus graud succès , une dénonciation
contre des licornes aristocrates, que le départe
ment de Lyon a l'incivisme de protéger. Ce
morceau d'éloquence , rédigé par madame Salon,
a si fort exhalte la bonne humeur des tribunes, qu'elles
en ont ri d'aussi bon coeur que du décret contre les
parapluies.

La petite Lâcha... , digne hémule de Théroigne,


après avoir entendu la lecture de la lettre de M . de
N'jailles , s'écria : Voilà la contre-révolution ,
nous sommes /.'.... ; mais le célèbre Cambo, ayant
proposé la vente des biens des émigrés, oilma un
peu sa peur, & elle ne s'occupe plus que du plaisir
qu'elle aura en achetant les terres de son mari, qui
depuis si Jong-temps ne lui témoigne que le plus
auguste des mépris.

L'autre jour quantité de dames de la nation sont


venuee aider l'assemblée dans ses importantes fone
( 44® )
tions j mais comme le mal est presque toujours à
côté du bien', elles se sont tellement entassées autour
des législateurs , que plusieurs membres ont été forcés
de s'adresser au président , & de lui avouer que ces
Citoyennes les mettoient dans un état de pression qui
gênoit absolument l'exercice de leurs mouvemens opi-
natoires -, mais comme on ne s'occupoit dans ce mo
ment là que d'un très-ridicule rapport du fieur Condor*.
sur l'éducation, l'assemblée a passé à l'ordre du jour,
en faveur de Tordre de la nuit.

AVIS.
M. Chauve-Lin informe MM. les François
qui ont des projets de voyager en Angleterre , que
ion adresse Seca à Londres.
A Messieurs Chauvi- ï-iv , Taille sa jVd & com
pagnie , chargés par /es jacobins des affaires de
■FiaucL-* 0 la taverne .de la révolution.

Annonce.
On trouve chez Petit , libraire au Palais-Royal,
le nouveau jeu de cartes de Coblcnt^', à l'usage du
futur empereur & des vrais royalistes. Le prix d'un
jeu composé de 32 cartes est de 20 sols.

ERRATA.
N°. 53 du dimanche 22 avril. Page 423, ligne 14.,
■Grandisson , lise^ : Richardson.

De l'Imprimerie du Journal de ia Cour ft de la Ville,


dont le Bureau est rue JVeuve-Saint-Marc , N'J. 7 ,
tu coin delà r. Kai-an , place de la comédie italienne.
fe prix de "abonnement est pour un mois , de 3 liv.
tpttrPvris, erfrji. 1 5 fpaur laprovinct.fr. de port.
v > -, an L'hêqut Se Blois
iN '■ )0, Ar*SrSA chassé <A son diocèse
•» r i- a m T£+.+Zf par .es jacobins
Mercredi x<j Avril. *\7J^

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout taiuur Je Tournai doit tribut au malin.


La Fontiki,

Les personnes dent l'abonnement expire à la


fin de ce mois, torit instamment priées de le
lenouveller au plutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Discours du jeune Tilimaque.


Tout mon bien se dissipe , parce qu'il n'y a point
ici d'homme comme Ulysse qui puisse éloigner ce
fléau, Se que je ne suis pas encore en état de m'y
opposer ; ( mais i! vendra un jour que je leur paraî
trai terrible ) ! Je n'ai pas encore appris à manier les
armes. Certainement je me vengerois s'il étoit en
mon pouvoir. Tout ce qui se pusse ici ne peut êtie
supporté , Si ma maison périt avec trop de honte.
Concevez-en donc enfin une juste indignation. Res
pectez les peuples voisins; évitez ieurs reproches,
Si sur-tout ri Joutez la colère des dieux, de peur
qu'irrités de tant d'actions indignes, ils n'en fissent
tomber sur vos lêtes la punition qu'elles méiitcilt. Je
vous eu .conjure au nom de Jupiter , Olympien &: de
Thémis qui préside aux a; semblées , & qui dissipe ou
fait réussir tous les conseils oc tous les projets des
hommes.
Homère , Odyssée , livre 2 , traducl. de Al. Dacier.
Tome II. Année 1792. Kkk
( 44-2 )

VARIÉTÉS.

JLa bêtise du pauvre Bai-Feuillant augmente chaque


jour dans une proportion véritablement effrayante ,
(car nous ne soupçonnons pas sa bonne- foi ) son
journal nous assure que Wandermesch vient de passer
auservice des jacobins, il l'appelle la terreur des
Autrichiens , & il dit que sa vaste expérience nous
vaudra une armée : le pauvre Btti ne sait pas, sans
doute, qu'en ving.t occasions , & entr'autres, à la
dernière affaire de marche en famine , trois mille
Autrichiens rossèrent & mirent en fuite une armée
de cinquante mille prétendus patriotes, à la tête des
quels étoit jp^andemusch & sa vaste expérience.

»—«—<W
On voit depuis quelques jours des personnes, qui,
sans qu'en leur adresse la parole, disent avec un air
d'humeur: Oui, fou... M. Pjst... es: le plus
honnête homme de Paris , il n'y a que des scélérats
d'aristocrates qui puissut dire différemment, &
Fou... si quelqu'un s'avisoit de dire le contraire , il
aurcit à faire à nous. — On se regarde, on se parle
à l'oreille, Ù on se retire très-etonné d'entendre faire
des éloges 'outrés à tort & à travers d'un homme à
qui on ne pensoit pas.

Nous avons lu dans un journal un petit plan fort


ingénieux que nous ne rapporterons point , mais dont
on pourra se faire une idée par la parodie exaûe que
nous en allons faire.
Au premier choc , les gardes nationales & les trou
pes de ligne diront aux Autrichiens & compagnie;
pourquoi nous battons-nous ? Expliquons - nous ,
voyons j vou» voulez détruire les jasobins ? eh mais,
( 443 )
c'est un service que vous nous rendez ? Vous voulez
rétablir l'ordre, les loix & la tranquillité publique ?
eh mais nous le voulons aussi. Vous voulez nous
rendre notre roi & notre religion ? Eh mais nous
sommes trop heureux. Vous voulez nous délivrer de
plusieurs milliers de brigands qui nous ravagent, sous
prétexte de nous gouverner ? eh mais vous nous ren
dez la vie. Allons, signons la paix, embrassons-nous,
soyons amis , & nous allons v»us aider, s'il le faut.

La proposition faite par un certain Kcr.... de con


damner à la mort tous les François , & aux galères
qu'on trouvera dans les bâtirnens Autrichiens armes
en course , est digne d'un fou U d'un scélérat, quand
une nation se porte à des a£tes de férocité contre ses
ennemis, elle est sûre d'éprouver des représailles:
d'ailleurs , la marine française , composée comme elle
l'est actuellement , ne prendra assurément personne ,
sur-tout si elle est commandée par le sieur Kcr... ,
elle sera , au contraire, houspillée & amarinée par les
Anglois, qui auront une belle revanche à prendre , &
une belle fête à donner aux François qu'ils enverront
aux galères.

L'autre jour , un Russe qui parle parfaitement


françois, rencontra au Palais- Royal un certain ga-
zetier qui n'est sûrement pas un homme universel :
Monsieur , lui dit le Russe, vous avez donc annoncé
dans votre feuille que l'impératrice de toutes les
Russies, avoit été arrêtée & renfermée dans un cou
vent ; oui , monsieut , repondit le feuilliste, mais j'ai
ajouté que la nouvelle demandait confirmation j par
bleu dit le Russe, vous n'en serez pas dédit, je vais
à l'instant vous la donner , en même-temps il lève le
bras , & fait au journaliste l'application du signe le
plus sensible de la cérémonie.
( 444 )

Les intentions positives de toutes les puissances


de l'Europe ont été manifestées à l'assemblée par
le ministre bonnet rouj;e ; elles exigent impérieuse
ment trois choses de nous. i°. La restitution d'Avi
gnon au pape ; 1 celle des possessions d'Alsace aux
princes de l'Empire ; 30. Si sur-tout le rétablissement
des loix & d'un bon gouvernement en France : les
jacobins ont fait semblant de se récrier beaucoup sur
les deux premiers articles ; mais le dernier est le seul
qui les inquiète & qui leur déplaise ; en effet , de
mander le. rétablissement du bon ordre , & en d'autres
termes, vouloir la des-truétion des jacobins ; nous
allons voir si la nation françoise & la ville de Paris
sur-tout , vont s'exposer à la guerre , à la famine &
à la banqueroute universelle , pour soutenir la cause
de brigands , d'ass-assins & d'incendiaires, ce seroit
imiter la conduite d'un homme qui , voyant le feu
dms sa maison , se tiendrait sur sa porte pour em
pêcher les voisins de venir à son secours.
WALJAlLiSÏBsaw»

Un homme qui occupe une place- très -considérable


parmi les magistrats du peuple de Paris , a dit l'autre
jour à plusieurs personnes, que notre journal , le
journal de la Cour & de la Ville, faisoit aimer la
liberté , & que ceux , de Carra , Gorses , Brissot , '
Prudhomme , ne servoient qu'à la faire détester : si
le magistrat a voulu parler de la liberté françoise
aâuclle , il faut croire que nous manquons tous fu-
ri-usement notre but, car la bande des journalistes
ci-dessus s'en accorde à merveille ; au lieu que nous,
ricus en désirons bien sincèrement une autre.
■UBREK»»
Il faut que l'espèce des mauvais sujets soit plus
rare qu'on ne se l'imagine, ou que l'assemblée ea
( 445 )
ait un bien pressant besoin ; car elle vient de décréter
que tous les soldats chassés de leurs régfmens par
le jugement légal des conseils de guerre , (ce que
l'assemblée qualifie d'arbitraire) seront , non-seule
ment réintégrés dans leurs ngimens , mais encore
qu'ils toucheront leur paie depuis l'époque de leur
expulsion.

Un sculpteur propose de faire exécuter sur le fron


tispice de Sainte-Geneviève un léger changement,
qui en fera sur-le-champ un édifice vraiment national.
11 supprimeroit un des bras de la croix , qu'il placeroit
en support diagonal à l'autre bras. Au-dessous de
cet arbre à branche unique (F) on placeroit les grands
hommes que l'on cbnnoît.

Il paroît certain que l'assemblée va ôter à l'église


constitutionnelle le droit de constater l'état civil des
citoyens ; aussi les prêtres usurpateurs en sont - ils
aussi désoles que furieux, quelques uns même (tels
que l'evêque Faux) éprouvent des remords ; c'etoit
bien la peine , disent-ils , de nous déshonorer pour
de pareils ingrats.

On nous mande de Brest que les habitans des


galères n'y veulent point reconnoître les quarante
galériens qu'on y a envoyés pour remplacer les qua
rante que nous venons de si bien fêter : le corps des
galériens prétend que les nouveaux venus sont de
_/!.... intrus comme les évêques actuels : parce que
les chapeaux vieux n'ont pas été destitués légalement;
l'assemblée va renvoyer l'affaire à son comité de police
intérieure.
( 446 )

Nous ne pouvons pas rendre compte de l'événement


qui s'est passé à Houdan , où le peuple a tue trois
voleurs, parce que l'affaire nous a été présentée sous
un point de vue différent, de la manière dont la
Feuille du Jour en a rendu compte. Tout ce que
nous pouvons dire, c'est que nous n'approuverons
jamais que le peuple se fasse justice soi-même j mais
nous sommes bien fâches qu'on le fatigue & qu'on
le désole par l'impunité de toute espèce de crimes.

Belles-lettres.
Réponse de M. Petton-pique , maire de Paris ,
à M. Dupont de Nemours à sa lettre en date du
13 avril, l'an 4 de la liberté , sur l'air : Dupont ,
mon, ami , qui t'a fais si sage.

De places & d'argent le grand dépositaire ,


Et de l'académie éternel secrétaire,.
L')Euclide prétendu peu content de son lot ,
En vertus, en talens , le dispute ?.■ Bis-sot.
Intrigint, faétieux , plat tyran , sot feuilliste ,
Il l'égale , & pourtant certain calcul l'attriste :
Par C égal à B , il trouve qu'au printemps,
Un citoyen aétif & très-habile artiste ,
Haute œuvre doit offrir aux amateurs ardens ,
Ou Condor... & Bis- sot seront les deux pendans.

Nous ne sommes point étonnés que des gens qui


ont trahi leur devoir , leur honneur , leur souverain
( 447 )
& leur religion , imaginent que tous les hommes leur
ressemblent ^ & soient capables de les imiter ; c'est
sur ces moyens que les jacobins fondent toutes leurs
espérances ; mais voici un petit arrangement que
nous leur proposons; nous verrons s'ils, auront le
courage de l'accepter. Nous déposerons respective
ment une somme chez un. notaire : chaque Autri
chien, Prussien , Allemand, Anglois, Russe, Espa
gnol , Suédois, Piémontois , &c. &c. qui désertera Se
psssera en France, les jacobins prélèveront un écu,
sur la somme, <k pour chaque François qui désertera
& passera, à l'étranger, nous prélèverons seulement
vingt sols , & nous verrons à la fin de la partie qui
est-ce qui aura recueilli la plus grosse part.

Les conseils du roi , des jacobins , sont très-em-


barrasscs pour décider s'ils feront émigré r la guerre ,
comme ils ne sont sûrs ni de réussir à faire battre
les troupes qu'on opposera aux leurs, n'y à faire rentrer
leurs soldats lorsqu'ils voudront les ramener en France,
on croit qu'ils se tiendront sur la défensive.

Théâtre de Monsieur.
La première représentation del signor M Peurso-
gnac, donnée à ce théâtre lundi dernier , a obtei u 'e
plus brillant succès. Un chant pur & facile, une m. -
iodie enchanteresse , & souvent un faire large & ma
jestueux caraéterisoient ce poème italianisé. M. Rajf'a-
nelli , dans le rôle de Peurseauguac , a montré une
supériorité desespérante j le ridicule qu'il a versé sur
le personnage Limosin étoit à faire mourir de rire.
Parmi une foule de morceaux très-riches , on a dis
tingue un trio chanté par madame MonckeUi & MM.
Figanoni & Brochi , & dont l'exécution n'a rien laissé
à désirer , & sur-tout un air délicieux ckanté par M.
(448 )
Mmgoçn, avec tout le goût & Je fini possible ; il seroit
difficile d'atteindre à une perfection aussi décidée, tant
delà part du chanteur que du compositeur. La musique
est de M. Teraii, jeune auteur avantageusement connu
dans la république lyrique , & qui , avec M. Cheru-
bini , s'avance à grands pas dans la carrière des Pa'é-
s'ullo , Sarti , Autaffi , &c.
OC3S3SCÎS»

Théâtre de la Nation.
M. l'abbé de Cornand doit débuter au premier
jour sur ce thcàtre par le rôle de Lovelace ( dans la
nouvelle pièce de ce nom ) , & madame son épouse par
celui de Clarice.

Demande.
Un prêtre du diocèse de Bayeux, ci-deyant vicaire,
sincèrement attaché à la vraie religion , âgé de 34
ans, d'une taille avantageuse, d'une figure intéres
sante , d'une conversation amusante & polie , formé
pour la bonne société , désireroit trouver retraite dans
une maison honnête. Il pourrait être tout à-la fois
directeur de con science , aumônier, instituteur, in
tendant, secrétaire, conseil & compagn. ;• de voyage?.
Seulement il demanderait des procédés honnêtes, qu'd
tâcherait de mériter par les siens.

La déclaration de guerre est venue fort à propos


pour notre pauvre petite Linote ministérielle , qui
alloit être mise en.ca'ge à Orlcans, sans cette nouvelle
constitutionnelle.

De l'Imprimerie du Journal de -la Cour & de la ViiJe ,


demie Bureau est rue A'euve-Saint-nMarc , N°-~,
eu coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois , de. 3 lïv.
pour Taris, et de 3 /. 1 5 f.paur la province,fr. de pcr:.
„.-. •T^ttre de Montmorin

J^«w <fc France.


Xeudi i6 Avril.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout laiieur d* Journal doit tribut au malia.


La Vontaihi.

Les personnes dont l'abonnement expire à la


fin de ce mois, sont instamment priées de la
renouveller au plutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Nous advient c« que Thucydide dit des guerres


civihes de son temps , qu'en faveur des vices publics,
on les baptisoient de mots nouveaux plus doux pour
leur excuse , abastardissant & amolissant leurs vrai9
titres. C'est pourtant pour réformer nos consciences
& nos créances : Hoiusta ratio en ; mais le meilleur
prétexte de nouveauté est très-dangereux. Si The
semble-t-il , à le dire franchement , qu'il y a grand
amour de soi & présomption d'estimer ses opinions ,
jusques-là que pour les cstablir il faille renoncer une
paix publique , & introduire tant de maux inévitables.
Michel Montaigne , livre premier , page 74.

VARIÉTÉS.
.Les moyens infâmes & atroces que les jacobins se
proposent d'employer pour corrompre les troupes de
leurs ennemis , ne tourneront qu'à leur honte & à la
Tome H. Année 1792. L11
rû'irie totale du royaume ; tous les soldats qui auroïent
l'indignité de trahir leur partie , ne pourraient être
que des brigands qui ne tarderaient pas à se répandre
dans les campagnes ; & grand dieu , n'en avons-nous
pus déjà assez' en France : les honnêtes étranger»
n'ajouteront aucune foi aux vaines promesses qu'or»
leur fait , d'établissemens dans le royaume , & ils refu-
seVoieht d'en profiter quand même elles seraient possi
bles à exécuter ; voilà cependant à quoi se réduisent
toutes les espérances des jacobins ; mais par cette con
duite immorale, inipoiitique & criminelle, ils vont
forcer leurs ennemis à employer de pareils moyens.
Qui est-ce qui pourra les empêcher d'inonder nos
frontières & notre armée de faux assignats parfaitement
imites ,"& avec lesquels ils,enlèveront notre numéraire
& debauehîroiït nos troupes ? Qui les empêchera de
promettre à leurs soldats un pillage , qu'ils préfére
rait- sûrement à de fausses & ridicules promesses de
leur donner du terrein ? Comme si les hussards, les
pahdours , les talpaches , les sicules, les calmeucs ,
les tartares de toute espèce qui vont fondic sur nous.t
voudraient s'amuser à cultiver un arpent de terre sans
biruïs •& sans instrument de labourage : d'ailleurs ,
<jiri '.est-ce qui osera , pour les siduire , approcher de
ces Camps red jetables, où la discipline veille sans cesse t
Sbnt'-ce les jacobins qui aifronteroEt la roue & la po
tence ?' Telles entreprises ne peuvent être inspirées
^ué par le fanatisme de l'honneur ou celui de la reli
gion ; au lieu que celui des jacobins n'est que le
ranàtiïihe'de la fureur & du brigandage, toujours
compagnes de la lâcheté, ■& il expirera subitement,
au seul aspect des instiumens de leur supplice.

On assure que le sieur Buric , maître tailleur à


Paris , est occupé jour & nuit à'faire faire des habits
parei(s à ceux que portent les "Tyroliens,, les Pan-
dours , les Talpaches , les Croates , &c. on dit aussi
(,45i n
que cela nous prépare une farce- qui pourra faire le
pendant de celle que -tous les peuples de l'univers
jouèrent sous le règne de l'as'emblée coni>û-tuati(e ,
Se sous l'inspection du duc Lias....

' L'autre jour, le sieur Carr... rossignol, appelle


par sa place à l'examen de l'affaire d'un vol fait ave*
effraction, voulut auparavant de remplir ses fond
tions , s'informer des circonstances du dilit : on lui
dit qu'il s'agissoit d'une serrure forcée ; dans ce cas-
là , dit le sieur Carr.., je me récuve, ma délicatesse
ne me permet pas d'être juge dans ma propre cause.
PBsry.jwi

Le sieur Racourt , marchand de cloches sur le


quai de la Ferraille , vient d'expédier trois mille cinq
Cent clochettes de présidait aux armées qui ont sou*
leur commandement les généraux LuCkner , La-
fayette & RuCHAMBEAU pour les clubs militaires,
où les soldats doivent régler au scrutin les attaques ,
les contremarches , les dîcampemens , &c.

Aux Rédacteurs du Journal.


Beauvais , ce 22 avril 1792. —— Seroit-ce trop
présumer de votre complaisance , messieurs , que
d'espérer que vous voudrez bien annoncer au public
que j'ai fait vœu de ne plus faire métier &Nnarchan-
dise de mes idées , de manière que toutes les fois que
j'tprouverai le malheureux besoin d'écrire , je me
ferai un devoir de respect envers moi-même d'aban
donner gratuitement le produit de mes boutades à tel
libraire desœuvré qui jugerait expédient de s'en em
parer, ou à quelque écrivain périodique qui seroit peu
difficile à contenter : mais pour rien au monde je ne
permettrais plus à ma cupidité de se créer un tribut
sur la curiosité de mes lecteurs.
( 452 )
Immédiatement à mon retour à Paris, (sous hui
taine ) je me concerterai avec mon imprimeur pour
faire retourner , sans frais , à leur source toutes les
sommes qui peuvent être dues à mes souscripteurs.
Je prendrai les mêmes mesures avec mes bureaux de
Bruxelles & de Coblentz.
J'attache quelque importance , messieurs , à ce
qu'il vous plaise de colporter cet avis. Je réclame
ensuite toute votre indulgence pour la brusquerie de
ma supplique ; mais on est , ce semble , dispensé de
civilité quand on rédige ses pétitions sur le grand
chemin en courant la poste.
Signé Suleau.
Note des Rédacteurs' — Soit que M. Suleau ait
encore été favorisé par les heureuses influences de
son étoile , soit qu'à la fin il ait permis qu'on salariât
son silence, nous savions déjà que sa fortune est assez
bien cimentée, pour qu'il ne lui soit pas difficile d'af
ficher désormais le désintéressement : mais nous pren
drons la liberté de lui observer qu'il eût peut-être été
plus digne de lui , de ne poser la plume qu'après le
rétablissement de l'ordre & de la monarchie.
Quoi qu'il en soit, si ce fameux athlète s'est du
moins réservé la permission d'opiner de temps en
temps au tribunal de l'opinion publique , nous nous
ferons bien volontiers les éditeurs de ses pensées. Que
ne nous donne-t-il au moins ' le numéro qui est
sous presse ?
Au reste, nous reviendrons sans ménagement sur
les circonstances sccrettes qui »nt désarmé son cour
roux anti-jacobite , aussi-tôt que nous aurons re
cueilli tous les renseignemens qui nous sont promis
sur cette fâcheuse anecdote.

Le décret par lequel nos députés faisoient le sacri


fice du tiers du paiement de leurs journées pour sub-
( 453 )
venir aux frais de la guerre , nous avoit considéra
blement étonnés ; mais nous avons été disltonnis
complètement , lorsque nous avons appris que ce
généreux décret venoit d'être révoqué.

Covpiets chantés par l'abbi Fauxchef a M. le pré


sident , sur l'air de la chanson de M. Colin : C'est
donc ici qu'elle demeure.
Pour l'assemblée & pourjavotte,
Devant monsieur le président,
Comme apostat je décalqtte,
Et conseille d'en faire autant.
Enfourchons la rouge culotte ; J
Jettons la soutanelle au feu ;
Et pour danser la matelotte ,
Dès ce soir mettons-nous en bleu.
K
Le capucin sort de sa crasse,
Ah ! qu'il est beau , qu'il est galant !
A la chapelle, d'une grâce
Il va quêter quelque présent.
Le zceudiste met sans allarme,
La redingotte qui lui sied :
Grâce à nous le déchaussé-carme ,
Trouvera chaussure à son pied.

A l'opéra, dans les coulisses,


Tous nos reclus vont filer doux j
Au cœur de ces nobles actrices,
Ils porteront les meilleurs coups.
( 45+ )
Pour eux ne soyez point cruelles.,
Nymphes , ce sont mes successeurs ;
Et leur jarret, mesdemoiselles,
Vaut, au moins, celui des danseurs.

Quand j'aurai vendu madifroque,


A mes moines j'irai m'unir ;
Je leur ferai voir comme on bloque
Cœur qui n'y veut pas consentir.
Suis-moi frère Bonaventure,
Je suis connu dans le quartier ;
Je n'y serai pas , je te jure,
Comme le chien du jardinier. 3

Pour vous , nonettes bien apprises ,


Changez d'habit , mais non d'appas.
J'ai toujours aimé les sœurs grises ,
Sur-tout à la fin d'un repas.
Prenez une allure profane ,
Sœur Amidon , 6c sœur le Doux ;
Et qu'aujourd'hui chacun se damne ,
Jusqu'au bon frère coupe-choux.
Auguste des hier s.

S'il faut en croire ce que dit la caillette la Chate-


Jauçowrte, Jordan a diné dimanche 15 à deux
lieues de Paris , où un officier municipal de ses amis
'a engagé de ne pas rentrer le soir, ainsi qu'il en
avoit le projet. Il est, dit-elle , retourné dans le midi,
& la chaleur qu'elle met en parlant de ce cannibale
f 455 )
de la révolution, permet de croire que si elle se trouvoit
tête-à-tête avec lui , elle ne tardcroit pas à s'écrier :
— AH ! LE BON BILLET Q^UA LA JaUCOURTR.

LES CARRICATURES du jour sont au


NOMBRE DE SIX. '
La première représente le roi entouré de son
conseil, le jour où on lui brissctà sa tabatière, fait
dont nous avons eu Fattention d'instruire nos hcl<. urs*
La deuxième représente le grand combat à mort
de Passembite, déguisée en vache , contre les puissances,
étrangères , la raison, les princes , & tous les honnêtes
François.
La troisième est une seconde épreuve de celle,
dont nous avons fait le détail par notre journal de
jeudi 5 avril , & dans laquelle la constitution joue un
grand rôle.
La quatrième représente un de nos héros à 15,
revenant de* frontières,, cocu , battu & content.
Il se fait décroter pour entrer à Paris , & ne paie que
moitié parce qu'il a une jambe de bois.
La cinquième represepte le nouveau calvaire
constitutionnel.
La sixième représente une balance, où les abus
constitutionnels l'emportent de beaucoup sur les abus
ministériels.
N. D. R. — Nous ne sommes pas de l'avis de
celui qui a imaginé cette dernière , & neus recom
manderons^ ceux qui ont composé les deux dernières,
qui tiennent beaucoup plus du gci.re allégorique qu'à
celui carricature , de se rappeller que plus une carri-
cature est gaie , plus elle remplit l'objet pour lequel
on la compose.
Elles se vendent chf{ XP~ebert , libraire , au Pa
lais-Royal, t

^
( 456 )
IllMIl I———

ï)es amateurs après avoir lu au café de Foi la ré


ponse de M. Pet.... à M. Dupont, la comparoient
a l'épée de Charlemagne.

NOUVELLES.
Le duc de Brunswick a été assassiné dans une
insurrection qui s'est manifestée à Cracovie.
L'impératrice de Russie a été emprisonnée
dans le château de Cracovie.
Le roi de Prusse vient de renoncer aux vanités
de ce monde , en .prenant l'habit religieux , & en
faisant ses voeux dans un couvent de Cracovie.
La reine de Portugal est devenue folle. On
Parrêta sur une des places publiques de Lisbonne,
où elle dansoit la fricassée toute nue ; on s'est va
Contraint de la faire enfermer dans un hospice de
Cracovie.
Le roî d'Espagne a été arrêté dans sa fuite,
il se.rendoit au Mexique ; il vient d'être renfermé
dans un château de Cracovie.
Le Pape vient de mourir des suites de l'opération
de la fistule ; il fut enterré avec toute !a pompe ima
ginable , dans la cathédrale de Cracovie.
Le roi d'Angleterre est devenu sourd , muet
& aveugle^ on l'a placé aux quinze-vingt de Cracovie.
Le duc de Sudermanie a été empoisonné en
prenant une bavaroise dans un café de Cracovie.
[La suite des nouvelles à demain.)
Certifies véritables, Saint-Huruge-Cracovie.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont ie Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , N*. 7 1
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
' J-eprix de Cabonnement est pour un mois . dt 3 In'.
pourParK, etde%l. i$f.peurlaprovince,fr.deport.
vu «1*1 M. Mauduit , massa-
' 5°' MUor à Saint-Domin-
Vendredi .17 Avril. Wj3?ê"'

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Touc faiwur d« Journal doit tribut lu maiia.
La FoNTiim,

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fin de ce mois, sont instamment priées de le
renouveller au plutôt , pour que le service n'é-
prouve aucune interruption.

...... Il méditoit d'ériger la France en répu


blique, & de rendre Paris la capitale de ce nouvel
état , dont il bâtissoit tous les fondemens dans son
imagination. Four peu qu'il fût descendu de cette
haute spéculation aux applications particulières , aux
quelles il est nécessaire d'avoir égard dans les plus
grands desseins, il auroit vu qu'il est des circons
tances , où le projet même le plus heureux devient
par la nature des obstacles , par la différence <!u génie
& du caractère des peuples, par la trempo des loix
qui y sont adoptées , & par le long usasrt; qui y a nus
comme le dernier sceau , également chimérique 6c
impossible , il n'y a que le temps & une longue expé
rience , qui puisse remédier à ce qu'il, y a de défec
tueux dans la coutume d'un état , dont la forme est
décidée , & ce doit toujours être sur le plan de sa pre
mière constitution. Cela est si vrai , que toutes les .
fois qu'on verra un état se conduire par des voies
contraires à celui de son établissement, .on peut se
tenir assuré qu'il n'est pas ioin d'une grande révo-
Tome fi. Année 1 792. iVi m m
. ( 458 )
lution ; d'ailleurs, l'application des meilleurs remèdes
n'opère point sur ceux qui y résistent. .... Cette,
crainte le fit retomber à l'esprit françois de ce temps-
là , de ne travailler que pour soi-même. Mim. de
SuHy, liv. 6, p. 307 , 308, année 1592.

VARIÉTÉS.
J_,es Parisiens sont dans là joie de leur cœur , de ce
qu'on va prendre de certaines gorges qui. sont auprès
de'Porrentrui ; leur succès en ce genre-là ne leur per
mettent pas de douter qu'ils ne soient aussi heurtux
en Franche-Comté qu'ils le sont dans leur bonne
ville ; mais les gorges de Porrentrui sont bien d'une
autre résistance , &t d'un bien plus difficile accès
que celles de nos climats , la nature les a formées &
entourées de hautes montagnes solides & inaborda
bles , & il n'y a point là de fichus menteurs.

La malheureuse Chronique-Condor , qui joué


de son reste , nous menace de la justice inculottêe. —■
Si elle, a l'incivisme de nous attaquer, ceux qui se sont
voués au maintien de l'ordre, nous protégeront , nous
vengeront , s'il le faut, & sur-tout ne lui permettront
pas de violer des loix , dont la façon a coûté si cher à
la nation. •

Il paroît certain que la garde nationale va purifier


les souillures dont l'orgie des galériens a infecté le
Champ-de-Mars : ce corps estimable se propose de
célébrer une fête en l'honneur du malheureux Simon-
neau , maire d'Etampes , du généreux Desilks , des
soldats citoyens tués devant Nanci , & de tous les
autres braves gens qui ont péri viâtimes de leurs
( 459 )
devoirs & de leur honneur : nous sommes assurés que-
tous les difFcrens partis ( excepté les brigands , les
jacobins & leurs adherens ) s'enipres?eront d'assister
à cette cérémonie ; Se que, quelques scient leurs dif
férentes opinions , ils se réuniront tous pour" prouver
leur attachement rts'x loix d; au bonheur public.
Nou.s engageons messieurs de la gardj nationale à
faire afficher une espèce d'invitation à tous les hon
nêtes gens de se trouver à cette fêle ; cette demarche
les flattera beaucoup , &c ne pourra produire que de
très- bons effets.

L'albinos-prince de S, aujourd'hui ja-coquin , Se


ci-devant coqu-in dans tous les genres , a flatté les
cinq départemens coalisés du midi, qu'il se charge-
roit à vil prix du pouvoir exécutif quelconque qu'ils
voudraient bien lui confier , dès qu'il scroit d.ciJé à
déclarer leur indépendance; il a assure que l'exemple
du refus du P. Ferdinand de brunswick. aux
propositions de madame de Staël & de M. de Nar-
Bonne ne Pcbranlcroit pas.

Théâtre national.
Annonce.
On donnera incessamment la première représenta
tion de la Guillotine, pièce à tiroir, imaginée
jadis en Italie , mais adoptée à notre théâtre par le
docteur Diafoirus , & retouchée par un frater qui jouit '
en. France d'une grande célébrité, On prévient
les personnes honnêtes qui voudront honorer ce spec
tacle de leur présence , de ne point trop renfler leurs
poches pour ne point causer trop de distraction aux
amateurs.
No;a. Si !e succès couronne leur espérance, le»
entrepreneurs se proposent d'établir des théâtres dans
les provinces, & notamment dans l'Orléahois.
(460) J

A Voltaire.
Le Maringoin, le frelon littéraire ,
De ton vivant te piquoient de leur dard.
Pour l'étourdir, l'âne cherchoit à braire ,
Et préférait sa musique à ton art.
Après ta mort , ta noble apothéose,
T'a mis tout près d'un chapelain en prose :
Mais tu n'es pas au bout de ton destin.
Le fanatisme en habit d'assassin ,
Vient de t'offrir un laurier sanguinaire ;
Et pour te rendre exécrable à la terre ,
T'a coëffé d'un bonnet jacobin (i).
Auguste des Islets.
rartnr»"~

Extrait d'une lettre de Bruxelles. Je sors de


chez le maréchal de Bcnder, chez qui il y avoit
grand cercle cet après-midi. On y a apporté la nou
velle de la décTaration de guerre fulminée par l'as
semblée nationale. 11 m'est- impossible de vous ren
dre les éclats dé rire des vieux officiers généraux qui
étoient presens. Le général Braouu , membre très-
consideré du conseil de guerre , a dit qu'une nation
parvenue à un tel point de démence , étoit néces
sairement la proie du premier conquérant qui se pre-
senteroit pour l'asservir.
Nous ne sommes point en guerre avec les Fran
çois , disent les Autrichiens , nous ne voulons que

(1) C'est dans la tragédie de la mort de César,


que cette facétie a eu lieu.
U6i )
briser les fers dont ils se sont laissé enchaîner par
une poignée de tyrans. Nous n'apptllons point Fran-'
çois 1-4 horde régicide des jacobins , c'est eux seuls
que nous voulons'exterminef; eux seuls ont fait tout
le mal , eux seuls ont assassiné Lcopold & Gustave.
Lcopold sera vengé. Ce soldat Autrichien frémit
sous la lente d'impatience & de courroux.
Vous ave?/ fait, peur si souvent aux jacobins des
bottes du maréchal Bender, que pour s'en débarrasser,
vos journaux démagogues ont trouvé commode
d'annoncer que ce général aveit donné sa démission.
Heureusement ce mensonge ne l'empêchera pas-
d'aller mettre à la raison vos singes diplomatiques,
& les tigres de votre ménagerie. . .'
Les états se sont assemblés , & ont accordé à
François tous les subsides qu'il désiroit sur la nou
velle qu'il alloit accorder aux Brabançons leur an
cienne constitution. Le peuple est dans la joie , Se
promet que si on veut le laisser faire, il aura bientôt
purgé le pays de tous les démagogues & ennemis du
ciel & des; rois.

. Carapique disoit dimanche dernier, en buvant


une bouteille de bierre dans un café, des Champs-
Elysées , qu'on devoit regarder la guerre actuelle
comme une promenade civique , & que les François
seroient maîtres de Bruxelles avant le premier de mair
II pourroit bien en être de cette annonce comme
de celle que nous fit, il y a quelque-temps , le patriote
Condor..., qui nous annonça que les assignats ne
perdroient que deux peur cent au commencement
d'avril.

• Depuis long-temps on n'avoit plus entendu parle


d'un espèce de fou connu sous le nom à'Ane-k-Carsir
( 462 )

cité le Japon, &c , tout comme Petit- Jean U l'in


timé, & il a- fini par déposer/douze mille livres, pour
soutenir la cause des jacobins ; ce qui , à coup-sûr ,
àuroit été son plus grand trait de folie , si , comme
tout le monde l'a pensé, ce n'étoit pas un petit jeu
concerté pour réchauffer la chariré des fidèles.

.- MM.- les jacobins ,- menarckiens , 89 , rienistes 3


tfioycnistes /fouillons, Ùc. , sont prévenus que la liste
des royalistes sera fermée au moment où on apprendra
la nouvelle que le premier coup de canon aura étc tiré.
"■«s&SSSSSBBte*
„ . Théâtre du Faudcvilh. ■ ■ - :

On se rappelle les tristes funérailles d'en méchant


drame intitulé :' T.cvclacc , .production informe d'un
très-obscur auteur. Un M. Léger", acriur du théâtre
de Vaudeville, à qui l'on doit une assez jolie baga
telle, dans laquelle il fouailloit d'importance Vradon-
Chenicr- Canaille , & son vertueux ami M. Palissot ,
a cru plaisant de donner la parodie' du draVhé ci-dé-,
nommé. Ce -qu'il> y a -de crue! , c'est qu'une lourde
chute l'a payé assez mesquinement de ses peines. Des
personnalités au (noins brutales, des trivialités du plus
détestable ton , , des plaisanteries d'assez mauvais
goût, voilà ce que noas avons trôiuvç de plus piquant
dans cette parodie. Mais ce qui est souverainement
indécent, c'est d'avoir mis dans la bouche du Vau- *
dôville l'exécrable air 'ça ira , & d'avoir .prêté à ce
malin enfant de la gaieté les horribles aCcens des- Eu-
menides. Voilà ce que les honnêtes gens n'ont pas
pardonné à M. léger, à qui d'ailleurs on ne peut
refuser quelque nrtrite , soit comme a&eur , ou
CQiiime auteur. , . •.. .■••'• - 1 .. -_- . .
/ ( 463 i ;

La municipalité de Paris vient de rendre un arrêté


qui arrêtera les assassinats que font journellement des
scélérats, qui conduisent leurs victimes dans des tiacrcs
qu'ils leur offrent la nuit, & déguisés en cocher , pour
les conduire à 1a boucherie.
Ce rare, mais sage arrêté, est signé de M M. Saint-
Sauveur , président, & Rocî.r, secrétaire.
Le rêdacitur du journal de la Nob lisse ( I ) fait
une observation à ce sujet , que nous croyons devoir
faire connoitre à nos leâeurs.
a Le nom de M. Petion, qui s'est trouvé au
„ bas de tous les écrits en faveur des soldats de Cha-
j, TEAU-ViEUx^ne se trouve pas au bas de cet arrête .
„ Sans doute le maire de Paris a été autant glorieux
„ de sanctionner un opprobre de plus pour cetie,capi-
„ taie, qu'il seroit honteux d'apposer son seing ïaco-
„ biu à un règlement de sûreté qui interesse tous
,, les citoyens ».

Biens" a vendre. . ,
Plusieurs jolies maisons à vendre à Varennes en
Clermontois ; cette ville est très-agréable par l'avan
tage de sa position , & par le caradlère de ses habitans.
On prévient le public que l'affluence & l'empressement
des acquéreurs est très-considérable. Ceux qui dési
rent de le devenir , sont priés de se présenter au-
plutôt, parce qu'on se propose de faire quelques chan-
gemens dans la ville , & qu'il est nécessaire que les
nouveaux propriétaires soient en possession auparavant.
— r - ' - ■■ ■ | -i ; j- ,,
(i) Ce journal paroît tous les jours depuis le pre
mier avril. On s'abonne chez M. Delacroix, rue de
la Corderie au Marais , n°. 2. ' ' "' " ■ " "
( 464 )

Parmi les scènes ridicules qui se font passées à


la séance de samedi dernier , ou a reir.drquc une dé-
putation de pauvres diables qui sent venus, dire à
Rassemblée qu'ils vouloient absolument uiler voler à
la frontière ; mais que la nuit dernliie leurs finîmes
avoient fait l'impossible pour les empêcher de partir,
attendu, disoient -elles , que les aristocrates avoient
juré de leur jouer pièce pendant leur absence : pré
servez-nous de ce malheur M. le président, s'écrioient
ces bonnes gens . nous voulons bien être battus , mais
nous ne voulons pas être cocus.

Demande.
Une demoiselle de 27 à 28 ans , bien rue , n'ayant
jamais quitté sa famille , dans le sein de laquelle elle
est encore, mais ayqnt besoin d'ajouter quelques
moyens a sa très-modique fortune , désire être chargée
de l'éducation d'une ou deux demoiselles au-dessus de
l'r.ge de cinq uns ; elle 'peut par elle-même enseigner
les langues angloises & itàln unes , la géographie ,
l'histoire, & les petits ouvrages de son sexe y elle est
en état de diriger toutes les aunes parties d'une ins-
truclion plus étendue. Elle a de bons rèpç.ndcns ;
elle piéférera un couvent , 6* scbcrneia au seul paie
ment de sa pension, & ne navra de récompense
qu'après l'éducation achevée.
S'adresser au bureau- de ce journal.

De l'Imprimerie du Journal de !a Cour ck de la Ville,'


-dont le Bureau est tue Neuve-Saint- Marc , S". 7 , '
.au coin de la r. Favarr,, place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois.,, fit 3 liv.
pour farts, et dc$l. ! jf.peuria provinceJr.de port.
«jji M. Mauduit , massa-
N " J9" A%rVA crc* à Saint-Dbinin-
Samedi z8 Avril. W>X^

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout l'aiieur de Journal doit tribut au malin/
Ta F s N T A I W li

Les personnes dont l'abonnement expire à la


fin de ce mois, sont instamment priées de la
renouveller au plutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Le gouvernement d'Athènes avoit ce défaut qu'il


se convertissoit quelquefois en laocratie ( canaillo-
cratie ) qui est une maladie de la constitution popu
laire ; & cela arrivoit dès que 'le petit peuple de la
capitale acquéroit trop d'ascendant dans les délibé
rations d'état , par la négligence des Athéniens ré
pandus au sein des campagnes , auxquelles ils étoient
tellement attaches , qu'ils ne frcciuentonjnt pas exac
tement les assemblées nationales , afin de 's'épargner
\»n voyage de quelques lieues , tandis que les mari
niers du Piree Scies artisans d'Athènes, qui n'avoient
qu'un pas à faire pour se rendre à la place publique,
y dominaient , lorsque les cultivateurs & les habiians
des peuplades de l'Àttique étoient absens.
M. de Faw , Recherches philosoph. sur les Grecs ,
tom. 2, p. 17 T.

VARIÉTÉS.
L.A petite brouillerie qui s'est élevée entre l'assem
blée & son cher traitement de iS liv. qu'elle avoit
Tome II. Année 1792. Nnn.
( 466 )
abandonne , ressemble à la querelle d'un amant avec
une maîtresse qu'il aime tendrement; il la boude,
il la fuit , il lui renvoie ses présens ; mais rentré chez
lui-, dans le calme de la réflexion , l'amour ne tarde
pas à reprendre tous ses droits ; il s'agite ; le som
meil fuit loin de ses paupières ; & le lendemain il
fait l'impossible pour se raccommoder avec sa maî
tresse , & il l'aime ensuite plus que jamais; voilà mot
à rtiotce qui est arrivé entre notre assemblée & sa
liste civile , à laquelle elle sera inviolablement atta
chée jusqu'au dernier soupir.

Un citoyen qui a de bonnes lunettes , croit voir


que le ministre Du-rnou pourroit bien trahir la cause
des patriotes , de peur que les succès de l'armée in
culottée ne rendent inutile la place de ministre aux
affaires-étranges.

On a trouvé hier matin sur la porte du club des


jacobins un placard , contenant cette parodie du
dits irce.
„ Dies ira; dies illa ,
„ Benderi pandens vexilîa ,
„ Solvet clubum in favillà.
—*m >.'iw»
MM. les comédiens italiens ont porté , mercredi,
1500 liv. aux aévbeurs du manège pour les aider à
subvenir aux frais de la nouvelle pièce qu'ils nous
préparent. On les a invités à assister à la représenta
tion du jour qui était déjà commencée ; ils ont ac
cepté à charge de revanche, & à condition qu'ils
auraient la liberté de se retirer assez tôt pour aller
ouvrir leur séance du soir qui commence ordinaire
ment à 6 heures.
(467 )■

Si jamais il y a eu un motif de consolation pour


les malheureux propriétaires ravagés , incendies &
ruinés par les brigands aux ordres des jacobins , c'est
de penser qu'ils ne paieront pas d'impôts pour soutenu*
la cause du crime , de la fureur & de la scélératesse.

SONNET."
Charlatan de vertus , de talens, de science,
Patriote au-dehors, despote au fond du cœur ;
Ministre saris doctrine , emphatique rhéteur ,
Le succès du 'moment étoit sa conscience.
D'un prince infortune forçant la confiance ,
Il parle en ses conseils un langage imposteur ,
Et par devoir, du trône organe & défenseur ,
Avec les faâieux il est d'intelligence j
D'un ombre de pouvoir aveuglément épris ,
Il eût encore long-temps dévoré le mépris ,
, Mais la peur a vaincu son ambition folle ,
Abandonné de tous, de lui-même ennivré ,
Il respire l'encens de ses mains préparé ,
Et Necker de son temple est le prêtre & l'idole.
mi nii'ii'i mm

Théâtre de Monsieur.
Il seroit difficile de voir une pièce plus foible que
l'opéra joué à ce théâtre jeudi dernier , sous le titre
de Lisidvre & Monrose. C'est une macédoine de
lieux communs de morale , de maximes demi-philo
sophiques , & d'allusions qui tiennent plus de la stu
pidité que d'autre chose. Cette pièce rentre , comme
f 468 )
il est d'usage , dans le cercle des tours , des prisons ;
des combats , & autres appareils dramatiques qui en
imposent mervàiLusement à la multitude. La musi
que est à la hauteur du poème , c'est tout dire. Pas
yn morceau saillant s pas deux notes de chant. L'au
teur dfe la prose est un M. Monnu , k l'auteur du
bruit , M. Scio.

Un des prêtres des plus altérés est, sans contredit ,


monseigneur l'évêque à' Ami... qui boit tous les jours
à dîner chez le restaurateur Berge... pour 4 liv.
10 sols de vin d'ordinaire, non compris l'extra.

Alix Rédacteurs du Journal.


Si vous desirez , messieurs, avoir une réplique in
contestable -ontre ceux qui oseroient avancer que
M. Coitiu d. Pauvineaux n'est pas le plus généreux
& le plus loyal des hommes, lisez cette anecdote
touchant son mariage : " Cet actionnaire ayant trouvé
„ une demoiselle qui répondoit à sa mère de la ma-
„ nière la plus vive , s'écria : Diable, voilà une de-
„ moiselle qui a du caractère , que n'ai -je une femme
„ de ce genre ! Si deux millions pouvoient lui être
„ agréable? , je terois trop heureux de les mettre à
„ ses pir •• Comme il parlait assez haut, il fut
„ ente: î:i par la mère , qui lui dit : Monsieur, je
„ ne de . , .; ma fille que cinquante mille livres , si
,, vous v xi - en contentez , nous pouvons finir de
j,- suite. „ Allons, dirent-ils tous , ne perdons pas
de temps. Mais, hélas! quel repentir pour la pau
vrette ! Les cinquante mille livres furent mangés la
mime nuit, & la même nuit la femme meurtrie de
coups, resta sur un grabat qu'elle ne quitta que pour
être mise en terre..
Auguste des Jslets.
( 469 )

A deux jeunes Royalistes ; la première touche par


faitement du forte-piano , la seconde a une très-
jolie voix.
Zéphir unit son souffle à l'haleine de Flore
Pour embellir les filles du printemps ;
Ainsi votre voix souple , & légère & sonore ,
Au clavier dJune amie unit ses doux accens ,
Pour nous donner plus de plaisir encore.
Ah ! que ne suis-je l'air que frappe votre voix ,
Où l'heureux instrument, qui de ses jolis doigts ,
Ressent l'impression divine !
Qui suit de vos concerts le prestige enchanteur ,
Va bien plus loin qu'il n'imagine :
Eprise de ce bruit flatteur,
L'ame avec volupté s'éveille j
Mais il faut payer de son cœur
Le plaisir que reçoit l'oreille. '
Auguste de* Jslets.

La plus forte preuve que nous puissions donner


au radotage du général LucK..... , c'est que pour
faire la guerre , il demande de l'argent , de la su
bordination & des munitions de guerre y il ne sait pas
le chef homme , que toutes ces demandes seroient
justes si on vouloit faire une guerre aristocrate , mais
qu'elles deviennent inutiles quand on ne veut la faire
que jacobicoquinement. Par exemple comme on
vient de la faire à Arles , Avignon > &c. Ce vieux
roquentin doit connoître assez la position avantageuse
dans laquelle nous sommes , pour être sûr qu'avec
r 47° )
l'air ça-ira, & quelques charetées de Corset ça
doit aller.

Un jacobin avoit proposé d'envoyer M. Carra en


Asie pour y prêcher la propagande des droits de
l'homme ; mais un Turc qui se trouvoit au club , fit
observer au missionnaire, que, rien que sur son nom,
le Cadi de Smyrne ne manqueroit pas de le faire
empaler , les Levantins ayant accoutumé d'appeller
Carra, c'est-à-dire noir, tout ce qui est mauvais &
dangereux.

Il faut lire dans la Feuille du jour , 23 avril , la


lettre adressée au sieur Manu... , & signée Car....
Beaum ,(il a oublié le de) dont le courage ressemble
à la lumière tremblotante de l'astre des nuits : il semble
en lisant cette lettre , entendre un héros sûr l'échelle
dire au fonctionnaire public : Mon ami , il est dur de
se voir pendre par un plus grand coquin que soi.
■"L'gA'v,-;: r^gaa»»^-»^

On a remarqué que le roi a daté sa nouvelle lettre


à l'assemblée, de l'an quatre de la liberté ; or , il est
évident que ce n'est pas sa liberté actuelle ; donc s'est
sa liberté future & très-prochaine.
/

Il y a mille cas où un étranger, quoique possédant


parfaitement notre langue^ peut , par manque d'usage,
employer une mauvaise expression , & offenser même
gravement des personnes à qui il seroit très-fàché de
titulaire ; par exemple \ les nouveaux gardes du roî
sont certainement bien des gardes , ce sont certaine
ment bien des françois , & cependant ce ne sont assu
rément des gardes-françoises.
( 47* )

Une des raisons. qui ont porté l'assemblée à retirer


son don patriotique, est que M. Ba{... a dit qu'il
y avoit parmi eux, une grande quantité de gueux ,
qui ne pourroient plus nourrir leurs femmes , leurs
enfans ni ieurs maîtresses ; là-dessus on a imaginé
de mettre aux quatre coins de la salle des espèces
de tire-lires, où chacun pourra aller faire son offrande
sans blesser sa modestie ni sa bourse.

Un honnête valet-de-chambre nous a écrit pour


nous assurer de son attachement & de celui d'un grand
nombre de ses camarades , pour sa religion , pour son
roi & pour les personnes qu'il sert : j'aime aussi beau
coup ma femme , ajoute ce digne homme , & quoi
qu'elle me fasse un peu enrager , je ne la changerai
sûrement pas pour une autre si l'on décrète le divorce ;
ce seroit risquer de1 tronquer mon cheval borgne (i)
pour un aveugle.

Le sieur Vernin... de Saint-Ma.., ci-devant


marchand mercier , aujourd'hui ambassadeur du pou
voir executif, connu dans le comtat d'Avignon par
son intime liaison avec le général Jordan , à la table
duquel il avoit toujours un couvert , est parti pour
Stockotm samedi dernier pendant la nuit. — Ii y va,
se présenter au duc de Sudermanie en qualité d'am-
bassadenr du roi des François.
■ > " i »
(i) C'est précisément la même raison qui a em
pêché la garde nationale de Ca.. en Normandie '
de chasser le sieur Cuss... son commandant, comme
elle en avoit le projet.
( 47* )

L'assemblée, qui ne s'exprime jamais qu'en termes


nobles & pleins de majesté, va repojidre aux ambassa
deurs de toutes les nations qui veulent nous arracher
notre ad.Ti.rable constitution , (autrement dite "Tar-
ginette , que nous avons eu tant de peine à clever)
par ces beaux vers de Zaïre :
Targlnette, crois moi , sans que ton cœur s'offense,
N'est pas d'une valeur qui soit en ta puissance ;
Tous les peuples d'Europe & tous leurs souverains
S'uniraient vainement pour l'ôter de mes mains.
Volt. , tragédie.

Un certain argus qui n'a jamais eu cent yeux, mais


qui en avoit au moins quelquefois un ou deux , est
devenu tout-à-fait aveugle; nous recommandons fort
de ne le point lire ; il n'est pas juste de se punir des
sottises des autres.

AVIS.
Un cuisinier scythe , qui a de bons repondans ,
offre ses services ; il travaille en pâtisserie , & traite
parfaitement la partie de la sauce-noire.
S'adresser à M. Axe-a-crostiche Clooo , hôtel
de Cfiarenton , rue de la Lune.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , S"-. / ,
au coin de le r. Favart , place de la comédie italienne.
Je prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 Sk.
peut Paris, et de %/. i$fpeurleprcvincejr.de part.
Dimanche Z9 Avril. ^fjfÇ

J O U R N AL
DE, LA COUR ET DE LA VJLLB.

Tout t'aiitur M Journal doit tribut au oftlin.


U F 0 n T jMI m ■.

Les personnes dont l'abonnement expire à la


fin de ce mois, sont instamment priées de le
renouveller au piutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Au nouvel établissement d'une république , la rai


son veut qu'on établisse les loix les plus parfaites
que la société des hommes est capable de souffrir;
mais la prudence ne permet pas S'agir du même pied
dans une ancienne monarchie , dont les impe'rfiâipnS
ont passé en habitude , & dont le désordre fait , non
$ans utilité, partie de l'ordre de l'état. Il faut en ce
cas céder à la foiblesse , & se contenter plutôt d'une
règle modérée , que d'en établir une plus.austère , qui
seroit peut-être moins convenable , parce ' que" sa
rigueur pourroit causer quelqu'ébranlement a ce
qu'on veut affermir.
Ttstamtru politique du cardinal de Richelieu*
Nota. Mais leqml de nos législateurs à hé & est
aujourd'hui à la hauteur des vues de cet homme
d'état i ' . •' ':"r'
—1

VARIÉTÉS.
JL'a u T R e jour la garde nationale des Tuileries ,
ennuyée des hurlem'èris continuels de deux aboyeur»
Tome H. Année 1791. Osa
qui tiennent des conférences publiques à la porte du
i'ardin, leur ordonna. de, se retirer ; sur leur refus,
a garde requit les gardes Suisses & les gardes du roi
de limprêter main-forte , & tous ensemble s'empi-
rèreal'des deux- prédicateurs pouf les conduire à la
. police correctionnelle ; comme les gardes du roi &
• -' lès gardes Suisses n'ont aucune fonction à faire hors
des Tuileries , la garde nationale fut obligée de con-
• dûirè seule les prisonniers , au milieu des cris & des
menaces de la populace, qui tenta plusieurs fois ce
les enlever ; rnais la bonne contenance du défache-
;rriè'ht- lui en imposa toujeurs , & il parvint jusqu'au
Palais; là' un Château-Vieux, héros de la fête galé-
- rienne, voulut rendre à ses deux- amis le service qu'il
en avoit reçus ci-devant , & il tenta de les délivrer ;
mais la garde le saisit , malgré l'oppositien de \zj:at:cn
& ,1e çondui-it., ainsi que les deux autres brigands ,
" au tribunal de police , où on lui trouva deux pistolets
qu'il1 portoit innocemment dans ses poches ; une scène
\ ' à-jjeuprès pareille , est encore arrivée le lendemain
aux Tuileries ; les brigands soudoyés par les jaco
bins, saisirent un garde' national", & furent sur le
point de, le, pendre ; mais' des gardes du roi & des
gardes Suisses' qui apperçurent de loin le danger où
'. irséjtrouvoit , accoururent de toutes leurs forces 3 ii
'"•parvinrent a le délivrer des mains des scélérats.

Ethi. Feuillant a donné 200 liv. à l'assemblée peur


■ avoir le droit de débiter librement sa marchandise
i ^éphçrnçrej mais ce n'est pas tout que de pouvoir
mentir , il faudroit encore savoir le faire.

Beaucoup de gens se sont imaginés que les six


millions demandés par. le. ministre bonnet rouge pouf
les petits secrets de son petit rai ni* tère, étoîént.tout
( 47S ) »
simplement destinés à corrompre les soldats, à sé
duire les généraux, & à graisser la patte aux ministres
de nos ennemis -, mais nous ferons ob-erver . à ceux.
qui ont cette idée , qu'elle est injurieuse pour le roi ,
qui ne permettroït jamais qu'on se servît de son nom
pour demander un argent destiné à un usage aussi. "•
impolitique. & aussi immoral ; certainement sa ma-'-
jesté ne s'opposera pas aux crimes des jacobins, _puir'v' ■'»
qu'elle ne peut pas les empêcher ; mais elle ne .les 3
consacrera jamais par un assentiment public.' r■

Parmi la liste des candidats que l'assemblée avoit '


nommés pour fournir un précepteur à monseigneur, ,
le dauphin, il y avoit un certain M. Bac..;' mais oni'
est persuadé que le choix ne tombera pas sur lui ,
attendu qu'il est en prison à l'Abbaye comme fabri-
catcur de faux assignats.
ssignats. ". •'u .. ■ . ■ ■ 'tt-tw^A

• Question à résoudre. :.: v ;.• *


Des particuliers sont attaqués & dépouillés pa/
un grand nombre de voleurs ; & au. momentqu'ili .
sont sur le point d'êtj-e massacrés , il'sm vient à.léur '''
Secours une troupe de gendarmerie ; on demandé s'il
est, ou, s'il n'est pas du devoir des particuliers , de se .
joindre à leurs défenseurs, pour, combattre & iÉairc,'-
" les brigands • Oî ILT.
Rép" S.;^?^ .1 j»iv. i ,';

Théâtre de Monsieur.
Le sieur1 Ràfanelli a étudié avec tant d'appli
cation là façon d'être , les gestes & la tournure dé' ;(
notre àmi le cuistre Limousin Gors... , qu'il est
parvenu à rendre le rôle de M. qe PourceaûG'Nac.'"^
avec le jisjicule perfectionné que comporte ce i6!e.
C 4# )

L'assemblée a encore tendu Je chapeau dans la


séance de mercredi ; elle ressemble beaucoup à ces
particuliers très-connus exposés en représentation
{publique f & auxquels les bonnes âmes viennent faire
eurs g ,nérusiçés : beaucoup de citoyens de la nation
en ont fait de même à l'assemblée , on lui a donné
des Corsets , des Protot , des Guitlawnt , des gros
tous, &c. les femmes sur-tout se sont distinguées par
des œuvres de charité , plusieurs poissardes sont ve
nues lui offrir leurs offrandes parfumées , & l'as-
çembhè a reçu avec distinction & reconnoïssa'nce ces
ions dons patriotiques.

-.. I „•.■ ... - ■,. ~ !.. ■ .; . „ ; ; -


Nous avons lu dans un journal que l'assemblée va
décréter 11 fabrication de six mille. ........ dans
chaque département ; ces diables de journaux du soir
ont de si mauvais papier & dé si mauvais caraâères ,
que les trois quarts de mots sont effacés ; ensorte que
noiis/ n'avons pas pu savoir s'il y a six mille piques
ou six mille pipes ; quoi qu'il en soit, ces fabrications
seraient toutes deux très-utiles : avec les piques , en
enfileroit des milliers d'aristocrates T d'Autrichiens,
de Cosaques & compagnie , & avec les pipes on les
feroit fumer comme des blairaùdsï il est vrarque, de
leur côte, ils pourront envoyer quelques bôuffïci qui
-feront éternuer les patriotes.

Dans l'incommensurable nombre de dons patrioti-,


ques^ que !« patriotisme engage les patriotes à verser
dans' lés caisses patriotiques de la nation , pour solder
les 'volontaires patriotes qui se sont voués au salut du
patriotisme, on doit distinguer le cadeau à la nation
fait par f'abpé de Cornant', de sa femme & de ses
uw'r-
enfans. —— Il 4ui a fait aussi le sacrifice de son talent
pour la comédie , pour aller exposer la dernière goutte
de son sang sur la frontière , où il va s= rendre, pour
remplacer M. le marquis de Lafayette que les
jacobins rappellent.
Foyc^ ta Feuille du jour, du jeudi 26.

On a donné mercredi une première représentation


de Guillotine , tragéu.e en un acle , qui a eu le plus
grand succès ; les jacobins s'y .ont païf iement bien
comportés , & n'y ont commis iiucun désordre j ils
étoient si occupas di la beau.é du spectacle , qu'ils
n'avoient pas le temps de penser a aut e chose ; ils
ont sur-tout admiré le dénouement, & nous avons
entendu dire à plusieurs d'entr'eux qui sont bons
connoisseurs & même compositeurs , qu'ils voudroient
bien que leur pièce se terminât ainsi ; ces messieurs
ne sont pas dégoûtés.

Il paroît depuis hier une pétition au roi, parles


honnêtes habitans de la viile d'Orkans , pour lui de
mander la pet mission de changer le nom de cette
ville. — Les loyales raisons sur lesquelles ils motivent
leur demande, seroient faitespour désespérer un cer
tain duc , s'il n'etoit pas ce qu'il est.
Cette brochure se vuid che[ la marchands dt
nouveautés.

Un Anglois demandoit l'autre jour dans un rafé


ce qu'étoit devenu le fameux Philippe qu'il ne ren-
contrar point , dont il n'entendut point parler-, Co
qu'il est devenu, repondit hautement un des as.ii;^
tans ; Il est tnstvili dans ses cnmei , vivant ~na.it
pour la honte , mais mon pour ithonmur.
( +7? h
mwwBw»
Quand Fauxchef. déposa sur, l'autel patriote ,
Son. rabat &c ua.erobc.^auisi que sa calotte :
Chacun disoit aloçs , qui le reconnqjtra
Pour un intrus ? Le diable qui l'emportera !
sMGm&aasara»

Quelqu'un dernaridoit à un des galériens de Châ


teau-Vieux ce qu'il' pensoif des fêtes qu'on leur avoit
ëohnces. Hélas ! monsieur, répondit-il , ce sont des
farces. Malheureux instrumens de la scélératesse des
jacobins que nous avons expiée, ils cherchent à nous
endormir avec leur 'batelagë , mais tôt' ou tard' ils
paieront nos erreurs" & nos regrets. Comptezlà-dessus.
«MCMaffin—

Thla'tre Montensiert.
On a donné T sur ce .th/àtre , vendredi dernier , fa
première rcpré*entatio;i de l'Amour par ressemblance «
opéra en deux a£tes:, qui , «f ressemble à rien. 'Une
intrigue nulle , des atteurs qui souvent parloieht fran
çais <, chose qui nous a étonnée, une réminiscence
tfakt nvanchc forcé? , des internions musicales assez
passablement digérées., .un ;rôlc de sénéchar assez
grotesquement rendue une manière de Sairu^Mu-
freùy y parodiant màussadement le rôle, d' Ipkigênie
dans une amoureuse de campagne , quelques siiflets
par- ci , quelques bâilîemens par-là, & vous aurez
une idée assez exadle de la pièce.

Le sieur Kcr-pauvn-'sâtitt+s'.eit vivement plaint


l'autre jour à ■ l'assemblée ,.de :ce qufou.. avoir cha>sé
de> Tutieries quelques centaines de brigands qui.vou-
( 479 )
vouloient pendre un garde natiorîal ; aussi - lot Jes
huées , les sarcasmes, les sifflet;., ont plu de touscô'ràs
sur le h.aYangueur & sur son tangage, bas-breton ,,&,
ii est Hameur^ court malsir; le,s tiicouragemens 'àç
son ami Lecoin~y. qui lui, crioit'^é toute sa force:
courage mon cher Ker. ...'., n'ayez pas peur, nous
ne sommes pas .-ici à une r*pt**ii.uttition d'iphigenit.
Au reste , le sieur AVr...... , qui est si fâché de ce
qu'on chasse les gens ^ devait être dans une furieuse
colère , loi squ'en 1757 , embarqué dans Ylnzièpzde,
vaisseau aux ordres de son père;, ainsi que sept autres
vaisseaux François , il 'vit cette escadre poursuivie par
trois yaisser.ux Anglois, qui eurent l'incivisme de la
chassera grands coups de canon dans le cul,jusques
dans la rade du Cap , sans pouvoir cependant en couler
bas un seul , parce que ces huit vaisseaux étoient si
.pleins de sucre, de café,, de coton & d'indigo_, que
" jamais l'eau de mer n'y, put pénétrer , & ils se fou-
rèrent dans le; port sans qu'il y eût rien de perefu,
Hormis ' l'honneur. *"'.".
1 ———M—— Ii j

Bruxelles , h 24 avril 1792- La déclaration


de guerre n'a pas changé le calme de cette ville,'., ni
des- villas', voisines ; le flegme alleman.1 est incroya
ble , tout s'opère ici sans convulsions. Quarante-
cinq mille hommes sont ie'iî maTche dépuis le 14,
tant de Prusseque de l'Autriche, ce qui fera 90 rhiTle.
— Le ministre d'ici a mandé aux Hollan'dois,&
aux Prussien», près des -frontières du Brabapt *.<Jc
s'avancer tout de suite ; le pays de Liège sera ouvert
' pour le 28. — Les Russes h les Suédois sont em-
' barques ; c'est un courier du prince de Nassau qui
. vient d'en apporter la nouvelle ;.ces troupes , au nom
bre de quarante mille hommes , sous l'escorte de 51
vaisseaux dj guercs , ferons, une [descente sur les estes
(4«° )
du Languedoc , on conpte parmi elles 4000 Tar-
tares. — Les lettres ^c Vienne & d'AIkmagne assu
ment que le peuple demande la guerre a gran 1s cris ,
pour venger Léopold , & punir l'insolence intolérable
ïlj gouvernement français. — Tous lès cmigrés se
ront rendus à Trêves pour le 27 de té mois.

A V I S.
M. de C , député de'NANTES ,est invitéd'en-
voyer chercher les h livres que le sieur Mayeur a
oublié de lui payer pour la paire dt pantoufles faunes
qu'il lui fournit le jour qu'il joua le rôle d'ÔROS-
mane- sur le théâtre de cette ville.

On a placardé à tous les coins des rues une. affi


che , avant pour titre :.FORTUNE; INCOMPA
RABLE , par laquelle en échange d'une petite somme
qu'on donne à l'auteur d'un projet, dont il est fait
mention , il en promet /une assez- eomidéiVole pour
mettre à même celui qui lui aura fourni la petite
somme en question , dé vivre le reste de ses jours
heureux & content. ——* Cette affiche est signée ,
• Lkpi NE.
Un incrédule , mauvais plaisant sans doute , a
écrit au-dessous de cette signature., qui s'y frotte
s'y pique.
BSBBBH '" '" "" ""■ "'* "'i'.|'»l"MlJwiJ"»-wif».'W'r"'m
De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,
dont le Bureau est rue Neuve-Saint-Marc , NJ. 7 ,
ausëin de lu r. Favart , place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mots , de 3 Av.
pour Paris, et de$l. 1 $f.peur la provinceJ'r. de port.
^ • 61 . jygUkA Insurrcâion aux Tui-
Lundi 30 Avril. *^^r

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de fournil doit tribut lu rr»!io.
T. a FoHTaum.

Les personnes dont l'abonnement expire à la


fin de ce mois, sont instamment priées de le
renouveller au plutôt , pour que le service n'é
prouve aucune interruption.

Falloit-il qu'un prince qui méritoit si bien d'être


heureux consumât sa vie au milieu des horreurs / qui ,
jusques-là ne l'avoient pas laissé respirer un moment ,
& lui préparaient des maux infiniment -plus grands
que ceux qu'il avoit déjà essuyé ? Falloit-il exposer
les bons François, qui cherchoient la paix 6c la justice
à être les victimes d'une politique toute humaine à les
mettre aux pieds de leurs cruels ennemis ? Falloit-il
amener les choses au point que la France en proie à
tous ses voisins , ou déchirée par mille tyrans inté
rieurs , perdit en un moment la gloire de son nom ,
l'éclat de sa monarchie , & la succession de ses rois r
Que de périls dans la guerre ! que de pièges dans <a
paix ! que de sujets de craindre de tous côtes ! & com
ment prendre une résolution, frappe de tant de dan
gers presqu'inévitables ? Mêm. de Sully , livre Vt
page 159 , année 1592.

VARIÉTÉS.
.Le 22 de ce mois , à un dîner où se trouvoient plu
sieurs de nos sénateurs & un maréchal-de-camp cons-
Tome H. Année 1792. Ppp
... i 4**)
titutionncl , ce dernier pressé de dire son sentiment
sur les résultats de la campagne prochaine , la pré
sagea malheureuse pour la nation (jacobite s'entend ),
& portoit à près de 300 mille ihommes les pertes que
les maladies, le canon, la désertion feroient éprouver :
*' Eh bien , lui dit froidement un des honorables, nous
„ vous en enverrons 300 mille autres, & en cas de
„ nouveaux revers , encore une fois autant, & aïhsi
„ de suite. 9, •— Tu dieu , quels pères du peuple !

Si les vœux de tous les honnêtes gens sont exau-


-cés , la victoire est assurée aux protecteurs de nos
braves émigrés , & nous allons être bientôt délivrés
de tous Jes jacobins , Jordanistes. Alors pour re-
jnercier de notre heureuse .délivrance l'arbitre suprême
des combats , nous chanterons avec Zaçbarie : Salua
ient ex inimicis nostris , & de manu omnium qui
odtruat nos.

On lit uans un journal qiu'un des futurs représen


tons en place de Grève , ayant vu les préparatifs
horribles de l'exécution du sieur Pelletier , qui &
eu le pucelage de mademoiselle Guillotin, chanta
après un moment de réflexions , sur un air très-
Connu par l'ami Gors as :
RendéK-moi
Ma potence
••'" *•'••■' Deêcis,
» "< . . , '.. Rendez-moi " '
Ma potence.

Si tel est leur bon plaisir , nos volontaires à 15


peuvent maintenant en toute sûreté se faire casser
bras & jambes. On vient de faire partir pour les
( 4«3 \ '
frontières un bataillon entier de carabins de Saint-
Côme. Ils n'emportent avec eux ni sabres, ni fusils,
ni pistolets ; mais de fort bonnes lancettes , d'excel-
lehs bistouris, & force lïgamens tout neufs. Pour
les faire opérer constitutionneHement , on leur a fait
prêter le serment civique , & ils ont promis de tout
raccommoder dans la dernière perfection & dans le
dernier goût. Ils doivent même faire l'essai d'une
nouvelle drogue nationale pour rendre la vie aux
morts , si le cas y échoit.

Les réputations usurpées sont comme un bien ma!


acquis , dontxon ne profite pas long-temps. Ce pauvre
Condorcet Chronique en est une preuve frappante.
Après avoir été quelque chose chez certaine^ gens,
le voilà aujourd'hui de niveau avec, les hommes les
plus ordinaires , & depuis plus de six mois , il fait
pitié chaque fois qu'il ouvre la bouche au manège.
Dernièrement il versoit les pavots à pleines mains sur
les journaliers de la constitution , en leur débitant une
misérable rapsodie , qu'il a intitulée pompeusement :
Rapport sûr l'instruction publique; S'il -y entendait
malice , on lui pardonneroit moins volontiers : mais
en vérité , il parle d'éducation , comme .un aveugle
de couleur , ou comme un sour d'harmonie. Quoi- .
qu'il ait passé toute sa vie à calculer , ri n'a pas
encore su trouver la distance qu'il' y a d'un légis
lateur à un chétif géqtaètre. Il étoit temps pour ses
apathiques confrères, que le roi vînt les tirer de. leur
léthargie, en leur annonçant quelque chose déplus
sérieux ; car je crois qu'ils dormiraient encore.
m.! iwt 11 r-iTETEnfitiini"»' '•

Les jacoquins ressemblent à ces laquais désœuvrés


qui excitent dans la rue les chiens à se mordre , &
qui restent tranquilles spectateurs du combat.

-
( 4«4 )

A M. TisspT ,. auteur d'un petit ouvrage intitulé :


Le .Rêve patriotique.
Ton rêve, cher Tissot, est le rêve d'un sage,
Qui , toujours écLiré du céleste rayon ,
Jusques dans le sommeil & son illusion ,
Fidèle au vrai conserve son ima<ïe-:
Q\ie ce songe n'est-îl une réalité !
Il rendroit le bonheur à ma triste patrie,
La sauveroit du poison détesté
D'une fausse philosophie , .
Bien différente hélas ! de celle qu'a suivie
La raisonnable antiquité ;
Nous guériroit enfin de cette épidémie ,
De cette sombre anglomanie ,
Fléau de la franche gaieté ,
Qui du François léger émoussant la saillie ,
Décolore la fleur de son aménité.
Ah ! pourquoi ta Vénus , ta Vénus-Uranie (i) ,
Qui joint aux doux attraits l'ascendant du génie,
A-t-elle abandonné ces lieux à tous les maux !
Elle t'a prêté sa ceinture j
En son nom si puissant , conjuré ,
Chasse ces esprits infernaux,
Qui par-tout répandant une vapeur impure ,

- ( i ) Ah ! pourquoi ta Fênus. L'auteur feint dans


son rêve que Venus lui apparoît, & que comme pro
tectrice, déclarée de la nation françoise, elle révèle
au dormeur les moyens de la rendre heureuse.
( 485 )
Nous ont précipités de tombeaux en tombeaux !
Rappelle en nos foyers la paix & la nature ,
La nature qui pleure en voyant nos coteaux ,
Dépouillés des bienfaits d'une heureuse culture !
Que les amours, sous de rians berceaux,
De leurs pas en cadence au son des chalumeaux ,
Reviennent caresser notre jeune verdure !
Cessez de vous cacher sous vos humbles roseaux
Nayades que la crainte y retient enchaînées ,
Et de vos urnes fortunées ,
Laissez tomber encor de plus brillantes eaux...
■ Mais dans quelle erreur je me plonge !
Si tu ne peux créer un tel enchantement,
Tissot , du moins, souvent fais-nous présent d'un
senue . . . ,.
En faveur de tant d'agrément ,
L'esprit , le goût , le sentiment , ,
Te pardonneront le mensonge.

C'est la reine qui a présenté M. de Fleurieu à mon


seigneur le dauphin , en qualité de son gouverneur ,
& le prince par la plus heureuse des applications, &
avec cette naïveté spirituelle qui le caractérise , lui a
dit en le voyant : Mais je vous connoissois déjà M. de
Fleurieu , je vous ai vu en portrait. Cest vous qui
êtes peint dans mon Tilimaque sous la figurt de
Mentor. Car vous lui ressemble^.

Le premier cri que les troupes Autrichiennes se


disposent à jetter lorsqu'elles seront à la port ée des

y
( 486 )
nôtres , est celui de vivent nos rois, camarades , p,V«t
nos fois. Il sera bien difficile que ce cri ne réveille
pas chez des François un sentiment qui leur est na
turel & qu au moment de combattre ils balancent
entre 1 honneur de délivrer leur souverain , & la honte
de servir des faclieux.

Extrait d'une lettre d'un général aSuellement à Mtt[,


, .... k 22 avril.
" W""^ impudence des gens qui ont forcé le
„ roi a déclarer la guerre , tandis qu'il n'y a rien de
„ prêt , & que nous- n'avons pas les moyens d'atta-
» quer, ni même de nous défendre ».

Sur B i s - s o t.
Dans l'auguste sabath , on derhandoit un jour
Quel étoit le moyen de bien rétablir l'ordre ;
C'est, dit un député qui parloit sans détour,
D'assommer'tôus les gens qui causerit le désordre.
Bis-sot lui répondit , de frayeur tout ému ,
Si l'on décrète ainsi , ma foi , je suis perdu.

A Abbefisle ( dont la devise est fidelis ) le corps


municipal a jugé à propos de faire enlever le buste
de Louis XIV, qui étoit au-dessus de la porte de
I hotel-de-ville, pour y substituer l'inscription civi
que de maisbn commune. Derrière ce buste , placé
dans une espèce de niche , on avoit peint ancienne
ment un lys en fleur, avec cette légende : Cara deum
sobolts. ( cher rejetton d'une race divine ). Le peuplé
qui rç'étoit pas au fait, crut que l'on avoit substitué
a l'image du despote , l'éloge du juré patriote Carte ,
« de cfter vive Carra i vive la nation !
( 487 )
c.

Cakmbourg à la Bihre.
On assure que l'empereur a choisi pour son ministre
un certain dur -en- ton > personnage très-respec
table : hélas ! nous n'avons à lui opposer que du mou-
riés , si vous pouvez.

Chanson patriotique sur un air connu.


Ah ! ça ira , ça ira , ça ira ,
Nous allons voler à la victoire.
Ah ! ça ira , &c.
Messieurs les Germains on vous rossera ;
Les Espagnols & les Suédois ,
Auront aussi sur les doigts.
Ah ! ça ira , &c.
Nous allons acquérir de la gloire f
Ah ! ça ira , &c.
Messieurs les Anglois on vous coulera j
Tous ces gens-là n'ont que des ducats ,
Et nous avons de bons assignats ,
Ignorante artillerie,
Pour officiers ( 1 ) , des goujeats ,
Mais ça ira, &c.
Car nous avons de l'effronterie.
Oui, ça ira, &c.
Notre étourderie
Nous réussira.

(1) C'est des officiers haricots dont il s'agit ici,


& non de la garde nationale.
(488 )

Thidtre du Vaudeville.
Il y a de forfr jolies choses dans l'opéra comique
joué à ce théâtre samedi dernier, sous le titre du
Dîner imprévu. On aurait pourtant désiré plus d'in
térêt dans l'intrigue , plus de chaleur dans la marche,
plus de mordant dans les couplets , & en général un
choix d'airs mieux assortis. La pièce a cependant
été applaudie. Mesdames Feron & Blossevilte sont
de fort jolies aârices, & jouent fort bien.

Un journal allemand qui paroît tous les jours à


Vienne , & qui est intitulé : Les Sottises du tripot
françois , raconte qu'à la nouvelle du décret d'accu
sation porté contre JVL. de Nca...., les ministres de
l'Empire , ceux étrangers , & tous les seigneurs de
la cour se sont empressés d'envoyer le complimenter
sur le brevet d'honneur qui lui etoit expédié. Mais
fi du brevet, ajoute le journaliste :
L'honneur est comme une isle escarpée & sans bords ,
Où l'on ne rentre plus quand on en est dehors.
SMI «HP ; mwrr.'szmÊnm

Plusieurs personnes assurent que le malheureux qui


a fait mercredi dernier l'essai de la guillottinc , se mit
à chanter d'aussi loin qu'il apperçut l'instrument fatal
qui alloit trancher le fil de ses jours.
Guillot, Guiilot, que ce nom m'intéresse.
WjWPggggggggHJI

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville ,


dont le Bureau est rue Neuve-Saint- Marc , N°.j,
eu cein de la r. Favart , place de la comldie italienne.
Te prix de l'abonnement est pour lin mois , de 3 liv.
pour Paris, et ett'%1. 15 f'.peur la prevince.fr. de port.
y
.

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