Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
*.
*-.
/]
4133
/h .';
N° M?"* Huissier assassiné à
y $y Claix en Dauphiné ,
Dimanche i "Juillet. Wirf, par les jacobins
-Ej-ra-
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut Su malin.
i. a"'F oktaiiie.
.'^
( ■ 1
Ministre Claviere , contre l'ancienne administration \
mais on n'attaque pias les factieux impunément.
Le nouveau directoire des postes s'est empressé
de le prouver à M. Gouin , en le destituant;
et par une suite du même systême d'oppression «
il a aussi destitué M. Bonhoure , homme rempli
de talens et d'une probité intacte , bon citoyen ,
bon fils, plein, d'amour pour son roi et pour les
Français, dont*l déplore les funestes erreurs. C'est
ainsi que par des actes du pouvoir arbitraire
le plus odieux , ces Tdmîrrîstrâteurs éphémères
dépouillent de leur état les citoyens les plus
estimables.
On trouve la protestation de M. G'tuïn , chez
Gattey , libraire dans le Palais-Royal , n*\ 14.
Question de fait.
Quand le municipe Serge..
Vomit son insolente antienne,
Un grenadier crut très-urgent
(Sans prendre Tordre d'un sergent)
Vu la majesté souveraine
Que ce drôle allait outrageant.
D'affubler son muffle impudent
D'une application chrétienne.
L'écharpé réclamant les loix ,
Veut qu'on informe et qu'on décide
S'il osa, dans ce régicide ,
Ouvrir et fermer les cinq doigts.
La question est délicate :
Un témoin qui voit de travers,
Dit , qu'il avait les doigts ouverts ;
L'autre , qu'il avait la main plate.
Caricature nouvelle.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
I. A Fontaine.
>: t-
"
' f 14 .
nationale ; il avoit oublié de se confesser d'avoir-
dit publiquement aux, brigands du 20 juin : Allez ,
mes amis, ne craignez rien, les jacobins* vous sou
tien iront, n hésitez pas de répandre du sang s'il le
faut, et sur-tout à la cour, etc.... Mais il y a heu
reusement une cinquantaine de témoins qui vont
déposer du fait , et qui suppléeront au manque
de mémoire du très-vénérable Chabouc.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au mail».
I. A Fohtaine.
Nouveauté Littéraire.
Espiègleries de Don Don-Julot , avec cette épi
graphe : Les longs ouvrages me font peur. A Mon*
et à Paris , chez Gattey , libraire au palais-royal
n°. 14, et chez les marchands de nouveautés.
Des vers charmans , une touche légère et facile ,
le meilleur ton possible , des chansons dont la
fortune est déjà faite , des plaisanteries aussi fines
qu'ingénieuses ; voilà les armes qu'employé Don-
don -Julot pour combattre les ennemis de l'ordre
et de la royauté. Nous nous sommes lâchés qu'il
ait choisi pour plastron des êtres aussi déprisés
que les sieurs Ckab.., Condor... , Fauch.., Briss.., etc.
Mais ses jolies espiègleries achevent de couler à
fond ces messieurs ; c'est le coup de grace qu'on
donne aux criminels expirans.
Honneur et succès au gentil troubadour ano
nyme qui s'amuse à cueillir des fleurs dans la
prairie quand l'orage gronde sur la montagne.
Nous engageons nos abonnés et abonnées à lire
et à chanter ce joli petit livret, et nous prions
Dondon-Julot de changer son épigraphe. Quand
on griffonne avec autant de grace , on doit s'ha
bituer aux succès , et l'on a tort de dire : lis longs
ouvrages me font peur.
KEsaœ»"—
JOURNAL
DE LA COUR ET DE La VILLE.
i
François I , roi de France , rival de gloire et
de politique de Charles - Qjjint , moins heu
reux , mais plus brave et plus aimable, partage
entre lui et cet empereur les vœux et l'estime des
nations. Vaincu et- plein de gloire . il rend sou
royaume florissant malgré ses malheurs; il trans
plante en France les beaux arts, qui étaient en
Italie au plus haut degré de perfection.
Volt. Essai sur Us mœurs , Tom. 19 , Chah. nS.
page 131.
N. D. R. Et c'est le buste très-bien fait et
très-ressemblant de ce brave monarque qui , de
puis plus de deux siècles avait résisté aux outrages
du tems , que les souverains des carrefours 'de la
rue Saint Denis ont fait tomber sous leur hache.
Vive la nation ! '
ACROSTICHE.
hdarmi les scélérats qu'au crime , chaque jour,
enhardit l'anarchie en cet affreux séjour ,
. Hes forfaits inouis et ton insigne audace
Ont fixé ton destin , ont assigné ta place ,
2;e crains pas d'être obscur : pour toi comme
pour eux ,
, i—ni faut , loin de la terre , un trépas glorieux.
"3SSESSSBBW"»
AUX RÉDACTEURS.
AUX RÉDACTEURS.
Messieurs, dans le jour mémorable où la nation
française fût, à la manière de Guillaume le cen
(3i)
quérant, rendre visite avec dix mille lances , à Louis-
skize, à qui elle ne manqua jamais de respect y
un honnête député , membre de la députatiou
auprès du premier président de la nation , que
nous pouvons changer tous les quinze jours, disoit
à ses voisins. >> On lui donne une forte leçon, il
>) faut convenir qu'il l'a bien méritée. j>
Un citoyen actif armé d'une pique , un peu
plus acérée que les autres, s'approche du vertueux
magistrat du peuple le tire par le bras , et lui dit :
eh bien notre maire çà va-t-il bien, êtes-vous con
tent de nous ? Oui , dit-il , c'est bien , je suis
content. Les témoins de ces faits , jaloux de rendre
justice au vertueux Pétion et au député dont le
jugement paroît très-sain, offrent de consigner ces
faits dans les registres d'un officier public qui
puisse les transmettre à la postérité. Je suis en
chanté d'être leur organe et de pouvoir vous as
surer de mon dévouement à rendre justice même
à M. Pétion , à qui on paroît ne pas se presser
de la rendre, contre le vœu de tous les bons
citoyens. Je vous salue , et suis votre etc.
Hébray , rue des Boucheries , fauxbourg Saint-
Germain, chez Duval, traiteur.
COUPLETS
Sur l'Air : Cdlïnette au bois s en alla.
Targinette au manège alla ,
En clopinant par-ci , par-là ;
Ta la , de ri , dera,,
Ta la , deri , dera ,
Des droits de l'homme s'occupa ,
A tort , à travers raisonna ,
Ta la, deri , dera ,
Ta la , deri , dera.
( 32 )
Tout en se conduisant comm'ça ,
Nos dix-huit francs elle accrocha ,
La fine Muguette ! . . . .
( Eh bien ! qu'est-ce ? Faut-il donc tant crier contrelle
pour des vétilles comme celles-là ? Allez, allez. )
N'y a pas d'mal à ça
Targine.tte ,
N'y a pas d'mal à ça.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
i. A Fontaine.
'
( 3* ) '
évidente du pouvoir des bons exemples. Autrefois ,
quand ces mem.es lions Belges avaient affaire au
seul régiment autrichien de la Tour, ils fuyaient
devant lui comme une bande de lièvres ; mais à
présent qu'ils ont combattu sous nos drapeaux
tricolores, ils nous ont pris pour modèle , et ils
sont devenus invincibles comme nous. Quel
meurtre , qu'en nous retirant de Courtrai et
de Menin , nous ayons abandonné de si braves
gens à la vengeance autrichienne ! c'est d'autant
plus fâcheux .et plus mal-adroit à nous, que d'a
près le rapport d'un officier, si nous avions eu
la patience d'attendre seulement deux ou trois
jours, toute la Belgique nous tendait les bras,
et toute IVrmée autrichienne allait faire un dé-
bandemcnt général en notre faveur.
1
(4»)
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
>
Ça ira, ça ira, chantaient les héros à 14 sols,
en évacuant Courtrai. Oui , leur dit un brave
grenadier , en arrière.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
CHARADE.- . î
Mon entier était le trousseau
De la trop chère Targinette :
Une prospérité parfaite ,
Devrait être le fruit d'un présent aussi beau?
Mais ces messieurs l'ont polluée ;
Ils l'ont enfin tant violée
Qu'il ne reste que mon dernier
Pour serrer à tous le gozier.
( Le mot à demain )
—>waESESŒ£EB
Nous sommes menacés des plus grands malheurs
pour le jour de la fédération : tous les gens qui
ne sont pas retenus à Paris par l'impossibilité d'en
sortir, s'empressent de fuir cette terre désolée et
prête à être couverte de crimes ; si les horreurs
^ue l'on prévoit s'exécutent, on n'en pourra ac-
( es- y
Cuser que les jacobins en place; car noui tenons
de plusieurs personnes dignes de foi qui habitent
les deux fauxbourgs, que, dans l'insurrection du
so juin , les trois quarts et demi des habitans fu
rent conduits de force par une poignée de bri
gands soudoyés et excités par Sant Ils allaient
de maisons en maisons, s'emparant des ouvriers ,
leur ôtant leurs outils des mains et les forçant de
marcher avec eux ; à mesure que la troupe gros-
sissoit , les moyens de résistances des gens paisibles
diminuaient , et ils se sont trouvés engagés maU
gré eux dans les attentats de cette fameuse jour
née , et ils n'étaient que les instrumens aveugles
et involontaires d'une troupe de scélérats, soudoyé»
eux-mêmes par les auteurs de tous nos maux.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
•
(M
reçue chez les peuples voisins; elle aurait causé
des maux moins violens et moins sensibles , mais
bien plus longs et plus durables que n'ont pu,
et ne pourront le faire tous les crimes des jaco
bins pendant le peu de tems qui leur reste encore
à régner. Convenez donc , MM. , que quoique
leurs intentions ne nous soient pas très-favorables ,
ce sont encore nos meilleurs et nos plus véritables
amis.
Comédie Italienne.
Un meurtre, un empoisonnement ,' un enter
rement, sont les événemens qui occupent la scène
pendant les trois premiers actes de Romes et Ju
(70 , '
liette, piece donnée samedi à ce théâtre, — Deu*
résurrections et un mariage s'opèrent dans le
quatriême. On ne peut assurément rassembler
plus d'objets en une représentation ; aussi le pu
blic a- 1 -il paru fort content, et at-il demandé
les deux auteurs. — MM. Monvel et Dalegrac se
sont présentés. Une jolie musique , quelques fois
de la gaité , et sur-tout de beaux habits ; voilà
tout ce qu'a la première représentation; il nous
a été possible de remarquer que cette pièce est
imitée de l'anglais; les scènes en sont mêlées de
terreur et de gaité , quelques fois triviales. Elle
a été jouée avec beaucoup de soins et des ta
lents toujours supérieufes.
■THgil'^VfSg
Théâtre du Manège.
Les grands comédiens de ce théâtre ont donné
samedi dernier , la première représentation de la
réconciliation normande , supérieurement jouée et
vivement applaudie.
Consultation.
••»
Ma pauvre mere , hélas ! est enragée ,
Dans ses plus forts accès je ne l'ai pas quittée':
De son désordre affreux loin d'avoir profité ,
l'ai perdu tout, biens, repos et santé;
Mais lorsque par instans elle n'est qu'affligée.
Me voyant dans son sein, elle en est consolée,
Et ses maux en sont soulagés.
Dès ses premiers accès mes freres effrayés,
Ont cherché leur salut dans une prompte fuite ,
Puis bientôt réglant leur conduite
$ur l'intérêt pressant que leur vue inspiroit ,
(7*)
Ils ont . par un accord parfait,
Avec peines et soins , cherché le spécifique,
Les vrais secours et le remède unique
Par lequel on guérit le mal des enragés.,
Pour leur propre intérêt, tous les voisins ligués.
Se sont chargés de cette cure :
Avec tant de moyens la guérison est sûre.
Mes freres, à mon gré, vont donc tous revenir;
Mais nous aurons , dit-on, maille à partir!
Et bien tôt par eux assiégée,
Ma mere à m'éloigner se trouvera forcée,
Je ne peux croire à ce fâcheux retour :
De mes freres , de moi , ma mere aura l'amour :
En leur applaudissant j'aurai même avantage ,
Même succès, même droit en partage;
Et cette bonne mere, embrassant ses enfans ,
Leur dira, je mourrois sans vos empressemens :
Et s'il est quelque gloire à m'avoir relevée ,
Je n'en trouve pas moins à qui m'a consolée.
Bé b.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
\
Sur la lettre du commandant Jarri.
Le commandant Jafri voudrait
Que l'on fît une guerre douce
Où personne ne périrait ,
Trouve mauvais qu'on les repousse ,
Et que nos boulets insolens
S'avisent de tuer ses gens.
Contre les troupes jacobines ,
Dans nos fusils il faudra donc
Pour balles mettre des pralines , r
Et n'employer que le canon
De nos seringues anodines. -
JOURNAL
»E LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia.
11 F O H TA I M 1.
;
Presque tous les membres du côté de la demi-
bonne compagnie à l'assemblée se plaignent d'é
prouver de fortes démangeaisons depuis lîjourncc-
lamourette.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.•
Brochure nouvelle.
IlxAmen du rapport de M. Pétion , à VassevibUc
nationale, sur la journée du 20 juin, in-8°. Se trouve
au magasin de nouveautés , seconde galerie, de
bois , N°. 262 , au Pabis-lloyal.
«BWŒ&SSHBKj»»
m&m&zzs»
AVIS. •
A 0 X RÉDACTEURS.
Insérez , je vous prie, Messieurs , ma lettre dans
votre journal, et invitez les journalistes honnêtes
«t accrédités à faire de même.
Samedi, jour de paix et d'union, chacun s'est
embrassé à l'assemblée. Brissot embrassoit et pieu*
roit. Lundi il dénonce le roi> les ministres , etc.
etc. etc. Il a donc reçu bien des couriers en 24
heures : mais non , expliquons l'énigme; soixante
( 96 )
sept départemens ont envoyés des arrêtés contre
la journée du 20 et contre les factieux. Les fé
dérés arrivent imbus des mêmes principes et pé
nétres de la même indignation. Il falloit essayer
de changer leurs opinions: quel moyen ? Dénon
çons , dénonçons: mais les fédérés sont des citoyens
honnêtes, aimant la constitution, le roi, la loi,
et ils ne se laisseront pas tromper par les fallace-
ries de MM. Brissot et compagnie., et loin de
partager les fureurs républicaines des scélérats ,
ils pourront bien mander à leurs départemens les
horreurs dont ils sont témoins, et les engagera
venir sauver la patrie et les jours du meilleur des
rois: ils n'ont qu'à assister à une séance du ma
nège pour être convaincu de ce que je dis.
Signé, M fédéré de la ville de Lyon.
ùm
Six cents Marseillais sont arrivés hier à onze
heures du matin , ce n'est que l'avant-garde d'un
corps de 3ooo hommes qui est en route , et qui
chpit arriver successivement d'ici au 14. On parle
beaucoup de la conduite civique que ce premier
détachement a tenue dans sa route jusqu'à Melun.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
LA FoHTArNi.
Air connu.
Enfin nos maux sont finis ,
Nos députés réunis
Ont écouté l'amourette ,
Turlurette ,
Turlurette , ma tanturlurette. t v
AVIS.
Le sieur Feyd... , ci-devant journaliste , vient
de louer une des boutiques qu'on construit au
teur du cirque du Palais-Royal; il va s'y établir
écrivain public. Les personnes qui auront con
fiance en lui, seront très-bien servies et à juste
prix: il traite la partie du placet, des pétitions,
adresses , etc. etc. dans le dernier goût.
VIVE LE KOI,
JOURNAL :
BE LA COUR ET DE LA VILLE, j
Tout faiseur de Journal doit ..tribut au malin,
làFontainï»
AUX RÉDACTEURS.
Théâtre de Monsieur.
On donne depuis quelques jours à ce théatre ,
avec le plus grand succès, une charmante pièce
intitulée les Visitandines , paroles de M. Picard ,
musique de M. de Vienne. L'esprit dans ce drame
le dispute à la gaieté , et l'auteur , sans doute
excellent royaliste, a eu le bon esprit de purger
sa fable de toute espèce de venin démagogique.
La partie musicale y est traitée avec infiniment
de légereté et de goût , et fait le plus grand hon
neur au talent de M. de Vienne, jeune compo
siteur très- distingué.
( •III )
JOURNAL
-PE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur dt Journal doit tribut au malin.
la Fontaine.
\
(Il*)
Le PrÉsident. *r
Chut ! Eh bien ! qu'a-t-on fait ?
Tous trois, et M. Beauvais , député, qui survient ,
tout boursouflé de colère.
On m'a dit des injures.
M. Beauvais.
Outre un grand coup de pied que j'ai reçu plus
qu'eux,
Et dans le ventre encore !...
Le PrÉsident , le côté gauche tt les tribunes , avec
un cri et des gestes d'indignation.
Dans le ventre !...
Le Commandant.
Eh ! messieurs !
N'en croyez pas un mot , c'est pure médisance.
Allons , monsieur Beauvais , dites la vérité ,
Ne suis-je pas prudent ?
M. Beauvais.
Oh ! oui, belle prudence !
Si je ne m'étais pas promptement retourné ,
Où l'avais-je ? Hein ?...
Le PrÉsident.
Suffit. Que l'on fasse silence»
L'assemblée applaudit à cet aveu loyal :
On n'a point compromis l'honneur national,
fiecevez tous ici celui de la séance.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
AUX RÉDACTEURS.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur 4e Jtumal doit tribut au malin.
LA FOU TA INI.
QuiSTION.
Si monsieur le marquis de Villette eût été
député à l'assemblée nationale , et qu'il eût assisté
à la séance de Lamourette , on demande quel
.«st le membre qu'il eût choisi pour le baiser.
AUX RÉDACTEURS.
Le sieur Héros vient de se guinder jusqu'au haut
.de YécJietlc, pour tâcher de s'égaler à Démosrhènes.
-Comme ce grand orateur , après la défaite dp
Çhéropnée, il a juré par les mânes des Gouvion ,
xles Diilon , de ces grands hommes morts pour
l'anarchie; mais il est est resté-là sus-pendu. 11 faut
.espérer que dans quelques mois il achevera, au
.bout de ïecheUe , sa belle péroraison , et qu'il
courra jurer par les mânes d'un grand nombre
de ses confrères qui l'auront précédé , et seront
jnorts au lit d'honneur. Oh ! que l'éloquence est
une belle chose , M. Héros de C Echelle !
**»Ma
AUX RÉDACTEURS.
je vous prie, Messieurs, de faire connaître au
au public par la voie de vôtre journal que Mon
sieur Marandon n'est point l'auteur du journal
intitula Courier de 4a Gironde. — Il n'y a .que ses
ennemis ,„ et ceux qui ne connaissent passes prin
cipes qui lui en attribuent la rédaction ': il est bien
facile de s'appercevoir que cette rapsodte est une
compilation monstreuse des journaux évacués par
les vampires de notre malheureuse patrie, Carra,
Brissot , Condorcet , Marat , etc. — Voici ce
qu'on y lit , N°. 189 , page 1487.
" Au moment où les ministres donnaient carte
5> blanche au général Luckner , le roi , par une
j) lettre , que Von croit écrite de sa main , lui en-
" voyait l'ordre d'évacuer les trois villes prises ,
>> et de livrer ainsi au couteau des autrichiens
»> les généraux Brabançons qui ont si bien acceuilli
j> les troupes Françaises, CERTES, cette infâme
>t perfidie serait bien propre à décourager les belges
j» de la fantaisie de nous être favorables. —>
s» Louts XVI ne veut pas d'une insurrection qui
s» contrarirait les projets du roi de Prusse et du
>> du roi de Bohême.
Cet échantillon de scélératesse peut vous faire ju
ger le cas quun honnéte-humme doit faire de ce
journal. '
Je suis votre etc. Béjard.
Bordeaux, le 8 juillet 1792.'
R O M A N C I.
Air : Des troubadours : Si nous vivions comme vivaient
nos pires , etc.
DANS un châtel d'une antique stucture,
Vivait naguère un gentil chevalier;
Des bois , des fleurs , une onde fraîche et puie ,
Quelques amis , sa dame et son coursier ;
Voilà les biens qu'avait mon chevalier.
( 135 )
Or un matin , dans sa douleur amère ,
Loin du châtcl, en habit de guerrier, Jj
Il veut partir , il prend son cimetérre
Pour délivrer son bon roi prisonnier :
Adonc partez , adieu beau chevalier.
Devers Coblentz il veut prendre sa route,
Son palefroi doit guider son essor ;
L'amour, Jiélas ! le retiendra sans doute,
Mais non, sa dame en vain le prie ericor:
Telle Andromaque était aux pieds d'Hector.
Ses prés, ses fleurs , ses bois, rien ne le touche;
Le sire ému , tout en quittant ces lieux ,
Donne à sa dame un baiser sur la bouche...
Larmes d'amour inondent ses beaux yeux ,
Et le zéphir emporte leurs adieux.
»> Le sort le veut, séparons-nous, dit-elle,
»i Devoir cruel vous en fait une loi ;
vi Partez , hélas ! mais revenez Adèle
>> A votre dame , ainsi quà votre roi;
Disant ces mots , elle trembla d'effroi.
Lors d'un anneau mis à sa main polie,
Elle détache aussi-tôt la moitié ;
Puis la prenant de sa bouche jolie ,
Elle la passe au doigt du chevaliei t
Autour on lit : Ne va pas rrCçublier.
" De vous revoir j'ai, dit-elle, espérance-,
>> Sous votre bras les traîtres vont plier ,
u Et quand viendrez victorieux en France ,
/*
i
( i36 )
»> Aurez mon cœur et ma bague en entier
Elle se tait.... Partez , beau chevalier. *
Envoi au prince de Cond*
Toi qui nous peins f amour fi) et infortune,
Appotte-uous l'olive et les lauriers :
Cet anneau tient à la chaîne commune,
La moitié seule est à nos chevaliers;
Viens réunir bientôt les deux moitiés.
Par Dondon Jvllot.
M u s i q. u e.
Mélopéb moderne , ou Part du chant , réduit en
principes , par M. Martini , sur-intendant de la mu
sique du roi. Prix r5 liv. , à Paris chez 'Boyer,
rue de Richelieu , passage de l'ancien caffé de Foi.
Cet ouvrage classique manquait au développe
ment de l'art musical, et l'ait le plus grand hon
neur à l'artiste distingué qui l'a rédigé; élégance-
de style, pureté d'harmonie, clarté dans l'ouvrage,
tout s'y trouve réuni au dégré le plus éminent.
L'auteur qui s'est toujours montré poete et peintre
dans ses productions musicales , a rendu son ou
vrage singulièrement intéressant par le caractère
pittoresque des airs , par la simplicité et la vérité
du client,, et par la variété des accomp<ignemens.
Cet ouvitige est essentiellement nécessaire aux
personnes qui s'adonnent à l'art du chant.
(i) Tout le monde connaît la charade sur le prince de Cond*.
• JOURNAL
DE LÀ COUR ET DELA VILLE.
8 Caricature nouvelle.
"Cette estampe, gravée en manière noire, eafc
divisée en trois médaillons.
Dans h premier, on voit monsieur Gensonnet ,
déguisé en cheval , attelé à une voiture , dans-
laqutlle M. Lebreton, premier président du
parlement de Bordeaux, revint dans cette ville,
npiès la déconfiture du parlement Meaupou.
. JUans le second, on le voit déguisé en barbier
( *3û ) •
patriote, et faisant là barbe au roi et à la famille
royalle.
Dahs le troisième, on lé voit déguisé en légis
lateur, et traité comme il le mérite.
AUX RÉDACTEURS.
J'étais le jour de la fédération , messieurs , bien
modestement et assez tristement dans la rue St.
Honoré , près le palais-royal sur un petit écha-
faud de planches de maçon , pour mes 6 sols , à
côté d'une femme grosse au moins de 8 mois ,
et portant encore un enfant de 3 ou 4 ans sur ses
genoux. Cette femme qui m'a paru bonne mère
et honnête sous le plus commun acoûtrement ,
appercevant M. Santerre à la tête de la première
section du cortège dit:.. Oh!.... voilà le faux-
bourg , voilà M. Santerre , nous allons bientôt
voir M. Petion. ( Elle croyait ces deux hommes
inséparables) tiens, mon enfant, continua-t-elle .
voilà ton cousin , tiens , voilà ton grand-pere ;
( c'était des porteurs de piqu.es ) crie , vive la nation ,
crie donc , ton pere l'a dit ; tu vas être bien aise
quand tu verras ton pere Petition... —. A ce mot,
je ne pus m'empêcher de demander à cette femme
si l'enfant qu'elle tenait était de M. Pethon ?
— Non vraiment, dit-elle, c'est bien le mien,
v'ià son pere vis à-vis ; mais, est-ce que M. Pcthion
n'est pas notre père à tous donc , puisque lé roi
nous abandonne, et que, sans le fauxbourg, tout
Paris serait égorgé Je ne voulais pas me faire
d'affaire avec ce qui m'entourait, je dis donc à
cette femme : vous avez bien raison , vous me
paraissez être du fauxbourg Saint-Antoine. — Oui
vraiment. — Comment, dans l'état où vous êtes ,
avez-yous pris la peine de venir jusqu'ici y pcuvant
( Ho )
voir aussi bien dans votre voisinage ; je craint
que vous n'en soyez incommodée. —Tiens l'autre ,
avec son incommodement , faut bien se mettre
ous qu'on nous place ; il y a dWfauxbourg tout
le long de la route : oh ! vive M. Santerrt , pour
arranger ça ; ma place est payée , et j'ai encore
du bon pour crier vive M. Pethion. Qu'est-ce que
ça coûte ?.... — Je n'ai eu garde de répliquer, et
me suis bien-tôt perdu dans la foule.
Un de vos Abonnés.
c
La voilà donc passée sans coup férir , cette fête
du 14 tant redoutée. Comme tout le monde était
à peu près persuadé que ce serait la dernière de
ce genre que nous serions à même d'observer,
tout le monde a voulu lavoir, jacobins. Feuil-
lans , aristocrates , tous semblaient s'être donné le
root pour se précipiter pèle mêle dans cette en
ceinte auguste, où , pour la troisiême et dernière
fois , les vents ont emporté sur leurs ."îles légères
nos sermens , nos parjures , nos balons et nos ex
travagances.
Rien de plus triste , de plus mesquin , de pins
scandaleusement patibulaire , de plus national en
.un mot , que cette maussade cérémonie.. Ftlletier
nous disait assez plaisament , ne trouvez nous pas
que cette fête de la liberté a bien plutôt l'air d'en
itre les funérailles? L'essentiel , c'est que le projet
des factieux a manqué ; ils avoient compté sur
un massacre général , mais les lâches n'ont pat
( 14* )
osé. Dans cet instant de crise un jour dé gagné
vant une année.
Quelqu'un observait qu'il y avait deux rois à
cette fête, M. Pet... et Louis 16, mais le fait est
qu'il n'y en avait qu'un ; Pet . . . régnait sans par
tage , et savourait seul la vapeur bénigne de l'hom
mage des sahs culottes. C'était un plaisir de voir
comme se bouliiissait d'orgueil et de fumée ce
dieu de la canaille. Il se quarrait , il se pavanait.
Recevant comme siens l'tncens et les cantiques.
Mais hélas ! Tout au monde est mêlé d'amertume
et de charmes. Nous avons vu sur le front du
triomphateur l'empreinte cuisante de l'inquiétude
et du remords ; nous avons vu l'idole se trou
bler et pâlir au milieu des acclamations bruyan
tes de ses adorateurs.
Quelle est donc cette image importune qui
semblait le poursuivre jusques sur l'autel de la
patrie? Aurait-il entendu cette voix vengeresse
qui qui criait au régicide Machbeth: tu tie dor
miras plus ? Craindrait-il de devenir le héros d'une
seconde fête qui ne sera pas , à la vérité , celle
du crime ni de la liberté , mais celle de la jus
tice et des lois F Le redoutable Sams. . . lui se
rait-il apparu au milieu de sa gloire ?
Depuis la journée du 20, l'enfer est dans le cœur
de Peth. . . .
maamm
M. Fethi. ... est embarassé de sa gloire : il vou«
drait bien en céder une partie : il sent combien
son triomphe va lui faiie de jaloux et d'ennemis
dans sa propre secte. Il est plus facile d'exciter
l'enthousiasme d'un peuple exalté et yvre , que
d'en arrêter les progrès. 0 Pethi. ... ! Te voilà
devenu un -nouveau Marcel, tu marcellus eris ,
son sort t'attend.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
. . L A Fonta 1 M I.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Effet perdu.
Monsieur de Sillery avait confié des papiers de
la plus grande conséquence à un de ses agens qui
devait les porter à Londres , et qui les a perdus
la veille de son départ. Récompense honnête à
celui qui les rapportera à son hôtel.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
AUX RÉDACTEURS.
Messieurs , une dame qui occupe un apparte
ment dans la rue des Bons-Enfans , m'a rapporté
ce matin , qu'elle avoit entendu dire au chevalier
de Rutlid... chez un locataire de la même maison
où elle demeure , qu'avant le 3o de ce mois , il
y auroit 1o,oo0 nobles égorgés à Paris , que le
roi seroit suspendu de ses fonctions et gardé à
vu».
Ce propos abominable et digne d'un homme
non moins abominable, est une preuve bien
triste des nouveaux crimes que méditent les ja
( i65 )
cobins; mais.Ia providence est sur les frontières, et
La garde qui veille aux barrières du Louvre
En défendra le roi.
J'ai l'honneur d'être etc.
"
/
(i66)
blement des Catholiques du midi, qui ont attendu
trois ans pour s'ennuyer d'être pillés et massacrés.
Il faut espérer que la patience des autres hon
nêtes gens du royaume sera encore plus longue.
Quant aux Polonais , ces vainqueurs demandent
humblement la paix aux vaincus , et frappent à
toutes les portes pour trouver des intercesseurs ;
mais l'empereur et le roi de Prusse leur ont so-
lemnellement déclaré que bien loin de les dé
fendre, ils seconderaient, au contraire, les Russes,
si, par impossible, ils avaient besoin de leur se
cours. On peut calculer, d'après cette réponse,
la vérité de la nouvelle ministérielle de l'autre
jour, que la Russie n'avait fait semblant de sou
tenir les émigrés, que pour tromper l'Empereur
et le roi de Prusse , et pouvoir elle-même agir
librement en Pologne : si cela est, ces deux
souverains ont bien de la bonté de prendre son
parti.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
ThÉatre national.
Les comédiens du manège ont épuisé le répertoire
des tragédie , farces , comeditt , etc , que l'ancienne
troupe leur a laissé ; ils vont donner des panto
mimes et des ballets ; ils répètent dans ce mo
ment ci , et même deux fois par jour , lé ballet
de CORISANDRE.
(i) La beauté est done aussi un titre auprès des tigres révolu
tionnaires , pour mériter leur haine , et pour exciter leur calomnie.
Madame de Villeneuve est une très-bclje fernine.
( x?3 ) .
- ——— mmm
Vers sur un personnage fameux, vir famoSUS.
Connoissez-vous ce chroniqueur,
Par ses écrits empoisonneur,
Du vrai mérite détracteur,
Des grands , jadis adulateur
Pour parvenir à la faveur,
Aujourd'hui leur persécuteur;
Libelliste d'état menteur,
Portant la rage dans son cœur,
De l'athéisme sectateur,
De la rébellion fauteur,
Et dont la femme sans pudeur
A tout venant" vend son honneur.
Ah .' puisse enfin le dieu vengeur
Nous délivrer de sa fureur!
JOURNAL
BE LA COUR ET DE LA VILLE.
AUX RÉDACTEURS.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
A la liberté.
. Encens frivole, vain délire ,
Faudra-t-il donc toujours vous unir à nos chants.
Auguste vérité , prête aux sons de ma lyre
Un ton plus grave et de mâjes accens,
Eloigné de rhes vers la louange servile
Pour chanter ma déesse il Faut suivre ses loix.
Môhtrer une ardeur inutile ,
Est un : hommage faux qu'elle n'approuve pas.
Fuis loin de nous , fuis d« la terre ,
Liberté compagne des Dieux,
A nos destins ta présence est contraire,
Avec la paix vas briller dans les cieux.
Tu n'obtiendras jamais un pur hommage
Parmi les aveugles mortels ,
On les voit tous encenser ton image
Et méconnaître t«s autels.
Sans loix ici triomphe la licence ,
S'honorant de ton nom , profanant tes attraits ,
Un monstre plus affreux , l'égoisme en silence
Sous son manteau médite ses forfaits :
Mais de tous les coups le plus rude ,
Le coup qui t'offença le plus
Fut celui qu'en ton nom porta l'ingratitude
TomûV. A»nte 179*- Z
. (l*î
Dans le cœur de César par la main de Brutui.
Dans l'âge .d'or ces cruelles àllarmes
Dit-on, 's'éloignoient de tes pas
Et tu n'y causais ni les larmes
Ni le crime , ni le trépas.
Cet âge , hélas , ne serait-jl qu'un ipnge
Par nos ancêtres inventé ,
Aiiui .que tanç d'autres mensonges
Sur le bonheur et sur l'égalité
A de si touchantes images ,
Pourquoi succèdent les regrets ,
Tous ceux qui nous vantent cet âge,
Se plaignent d'être nés après;
L'égalité dépeinte dans leurs fables
Et l'union des hommes sans lien
Aux yeux du sage est un monceau de sable
Qu'un soutle peut réduire à rien.
. Vfrpmxne est cruel dé,*, son enfance ,
jeune on le vojt sans -frein , pérvers,
H. 'est fait pour la dépendance,;
Au tigre il faut donnej: des fers.
, Par Madame DR Lqiça,y.
*£»
Un député lisait à un de ses confrères une
lettre des frontières, qui commençait par ces mois:
JVci armées se replient... Un voisin , qui l'écoutait,
l'interrompit, en lui disant : Lisez pugffT , c'est
le mot.
Epigramme.
Je plaignais l'erreur populaire,
Quelqu'un s'écria brusquement....
On était dans l'aveuglement ,
La révolution éclaire
Oui, certes, vous avez raison,
Lui dis-je , la pitié dans l'ame ;
Elle éclaire comme la flamme
Eclaire en brûlant la maison.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Proclamation.
Oh ! venez voir messieurs, mesdames,
Nos banderoles et nos flammes ,
Lisez nos mots sacramentaux.
Voyez comme sur nos treteaux
Chaque individu fait son rôle.
De nos graves municipaux ,
Voyez la bigarrure folle.
Voyez l'astuce malévole ,
Amorçant jeunes étournaux ,
Qu'un aveugle civisme enrôle
Sur nos sinistres échafauds.
Accourez jeunesse frivole ,
• v
Voyez , fuyez la place aux veaux.
Au Peuple.
Air : Pauvre Jacques.
Pauvre peuple , connois donc tan erreur ,
Es-tu né pour être barbare ;
Des scélérats excitent ta fureur ,
Repousse la main qui t'égare.
Pauvre peuple ,
Vois de ton roi la profonde douleur,
Vois le gémir dans l'esclavage ;
S'il succombe sous le poids du malheur,
Frémis ! ! ! Ses maux sont ton ouvrage.
Pauvre peuple ,
Il est un Dieu qui punit les forfaits ,
Il est un dieu pour l'innocence ;
S'il trouve en toi de rébelles sujets,
Redoute sa juste vengeance.
Pauvre peuple ,
Peux-tu long-tertis mépriser une loi
Qui t'ordonne l'obeissance ;
Lorsque ton roi voulut regner sur toi ,
Ce fut par droit de bienfaisance.
Pauvre peuple ,
Il t'aime encor , va* , tombe v ses genoux,
Dépose de perfides armes ;
Loin d'écouter un trop juste courroux ,
Il t'arrosera de «es larmes.
Pauvre peuple ,
F
fie l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville , dant le Burent
ut rue neuve Saint-Marc , TV*. 7 , au coin H?, la rue Favert , place de là
comédie Italienne. Le pria de Vabennement est pour un mois , 4e 3 Iro. pM
taris t et de S Uv, li Sëlspow ta. province , Jranc 4e pift. *
•Ç^j» Emeute
jVwv Jimeute au
au fauxbourg
/'
t.
JeucU so Juillet. J\*
v A.'- -
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
AUX RÉDACTEURS.
Messieurs , dans un de vos numéros de ce mois.,
une lanicle , signé Langle , traite monsieur dç
Beaulieu d'homme sans, alentours , sans amis , et
reconnu généralement pour un homme sans morale t't
sans principes. Si M. de Langle s'était donné la
peine de prendre des renseignemens sur le compte
de M. de Beaulieu , avant d'écrire aussi légère
ment qu'il l'a fait, une tirade insultante à la me-
moire de ce galant homme , il aurait appris qu'il
tenait à une famille connue , très-honnête et très-
respectée idàns la capitale; qu'il avait beaucoup
d'amis , et qu'il était fait à tous égards pour en
avoir. Qu'il atoit fait les campagnes d'Amérique
et avait mérité l'estime de ses camarades et de
ses chefs. — Pourquoi, si M. de Langle avait envie
de faire part au public du malheur arrivé a M.
de Beaulieu , y a-t il joint des réflexions injtsirieusel
et qui ajoutent à la douleur de la famille du
défunt : une tell* conduite n'est assurément pas
généreuse , si elle n'est rien de plus
Veuillez, messieurs, insérer cette lettré dans
un de vos prochains numéros , vous obligerez
sensiblement la famille de M. de Beaulieu.
CÉRÉMONIE.
"Vous êtes prié d'assister à la cérémonie du.
mariage qui sera célébré le 4 août prochain, en
l'église royale, nationale et paroissiale de Saint-
Germain-l'Auxerrois , entre irrévérende et très-
jndiscrette personne Lannea... , moine apostat,
actuellement prêtre, grand-vicaire constitutionnel,
épiscopal de monseigneur Goût... , évêque consti
tutionnel d-'Aut.., et quatrieme député suppléant
à l'assemblée , pour le département de Saô... et
Loi-.. , avec très-prude , très-aimable et charmante
demoiselle , mademoiselle de B*** fille d'un cize-
leur en cuivre.
La bénédiction nuptiale leur sera donnée par
M. l'abbé Corpet , curé constitutionnel intrus de
ladite paroisse , à six heures précises du matin.
Messieurs et dames sont priés de s'y trouver ,
( 206 )
et en particulier, M. le Rédacteur qui est
invité au repas et à ce qui s'ensuit.
De la part du grand Cousin.
SS6S3SU
Jacobins.
Nôtre poésie dans 'le XVe. siècle n'était pas dîfr
facile dans le choix de ses images; car Villon à
employé ce mot qui rappelle une idée peu agréable ,
Je c-ra-che blancs comme coton ,
Jacobins aussi gros qu'un ceuf.
JOURNAL,
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Question.
Qu'a voulu dire un fédéré provençal , lorsqu'il
a dit hier dans un grouppe du palais - royal ;•-
— " Y a prou de tems que les parisiens beubent
de nostr'holi , est bien tems que beubent de
nostre binaire j».
Archevêché a vendre.
S'adresser à Sens , à monseigneur le eaHihal de
Ylgriominit , ou à Paris, au sieur de Chambon... ,
son homme d'affaires.
Pareilles affiches sont sur la porte.
( 514 )
A V I S.
On assure que tous les journalistes arcs-bourans
des jacobins , n'attendent que la récolte du renou
vellement du mois prochain pour faire une fugue
civique.
Annonce.
Très joli appartement de garçon, à louer, orné
de glaces, à un premier-, avec la jouissance d'un
joli jardin; on pourrait prendre aussi des arrange-
mens pour jouir tn commun, avec le premier locataire,
d'un beau salon. Le prix est de 700 francs.
S'adresser au bureau du journal.
—.*. . .— > ' .—' ! "~
De l'Imprimerie du Tournai de la Cour et de la Ville , dont le BuriM
est rue neuve Saint-Marc , JV5 . 7 , au coin de la rue Favart , place dt la
comédie Italienne. Le pria dt l'abonnement est pour un mois , de 3 liv. pour
Paris, et de 3 Ut. ii soi; pour la j/minsf , franc dt part.
c j. or.u. H**M Versailles.
Samedi 20 Juillet.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur dt Jeurnal doit tribut au malin.
la Fokhiii.
Condor*** le Caméléon,
N'a rien de la liste civile ;
Contre le Roi, c'est un dragon,
Pour le peuple , un père facile.
Que fera le bon personnage
Si le vent contraire est trop fort?
Il virera sur le bon bord,
En canonisant l'esclavage.
Nouveauté.
Coquineries de tous les ministres constitutionnels ,
cent dix volumes in-8°. , chez la veuve Brigite-
Gorsas , sous les colonades méchaniques du palais
royal.
Le supplément qui rendra compte de celles des
derniers quon vient de nommer , et de ceux qn'on
nommera dans 8 ou 10 jours, paroîtra le premier
octobre prochain.
Moralité.
Insensés, dont l'ambition
Ne connaît ni frein , ni barrière ,
Voyez , dans le sort d'Ixion ,
Le prix qui vous attend au bout de la carrière.
Nota. L'application n'est pas difficile.
Livres Nouveaux.
Qu'est-ce donc qu'on trompe ici?.. Tel est
le titre d'un petit ouvrage qui va paraître inces
samment. L'auteur ne peut revenir de son éton-
nement, en voyant la peine et les soins que se
donnent nos généraux et nos troupes , pour s'op
poser au seul et unique moyen qui nous reste
de rétablir en France les loix , le bon ordre et
la tranquillité publique : comment, s'écrie l'auteur,
tous les souverains de l'Europe 'ont déclaré hau
tement qu'ils ne venaient point faire la guerre
au roi ni au peuple français, mais seulement aux
( **3 )
ligueurs, auk séditieux et aux jacobins, et les
troupes françaises , qui annoncent le même projet ,
s'opposent aux étrangers qui arrivent avec les
mêmes intentions qu'eux ; les chefs et soldats
français se disent les amis dn roi et de la monar
chie : les étrangers en disent autant. Ils disent
tous deux qu'ils défendront le roi , les honnêtes-
gens et les propriétés ; ils demandent tous deux
la punition des coupables qui renversent toutes
les loix et tous les principes : ils sont donc par
faitement d'accord ; ils n'ont donc que le même
but; ils ont donc les mêmes ennemis, et cepen
dant ils se font la guerre , au-lieu de s'entr'?ider
et de détruire très-facilement et tout d'un coup
Je mal jusques dans sa racine. Il y a dans tout
cela, dit l'orateur, une contradiction évidente,
qu'il est impossible d'expliquer : ainsi , je reviens
à dire, qu'est-ce donc qu'on trompe ici?
■ffWJgBF.'1*—■
AUX RÉDACTEURS.
JOURNAL
DE LA GOUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Jsurmï doit tribut au malin.
LA Font AIN I.
AUX RÉDACTEURS.
On a fort mal traduit, Messieurs, dans les
ohsertiktTont iv.r Vilain , que votrs avez citées'dans
votre riQ. 26-, le passage du Dante: >> Ces mal
ts heurenses villes d'Italie fourmillent de tyrans :
*» XfttA rustre , devenu chef de brigands , est un
»» MarctltUs ". Il ti'ést point question-, dams ces
vers dé Manettes, i'e^jpéTaiitë des Romainfc ; mais
de Marcel, maire tïé Paris.
. le.çjttà d'Italia tùtfe pîënè
Son di tiranni cd ùti Marcel dîVerrtà
Ogni Viîlan che patté'giaîi àovièâhé.
Dans chaqxrc Ville de la France ,
Fourmillent de petits tyrans;
ChaqUe faquin devient un homme d'ins pertarj.ee ,
En provoquant le peuple à la licence.
Bouffi d'orgueil et d'insolente,
Pf.th... est un Marcel , conduisant les rrréchans ,
Qui pourront fe conduire enfin à la >
Aux Rédacteurs.
Lorsque vous parlerez , Messieurs , de Cocu-
Coquin- Condor . . . septiême, de grace mettez ce
aombre en toutes lettres ou en chiffres romains;
car , le chiffre arabe 'J figurC une machine , dont
Je sinistre aspect accroît , je le sais, le spasme
de l'honorable membre. Cette prière m'est inspirée
par l'humanité, autant que par mon respect, pour
la loi qui a proscrit l'usage de cette machine
inconstitutionnelle . et lui en a substitué une ,
d'après 'aqutlle chacun est assuré de mourir
hoiisontalement ; ce qui est .conforme au grand
principe de l'égalité. . . - . ,
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Qu E S T I O N.
Lorsque le sénat tremblant crie....
"Vite , au secours de la patrie !...
N'est-il pas comme un assassin-
Qui . dans l'effroi qui suit le crime ,
En vain pour sauver sa victime,
Appellerait un médecin?
Réponse '
Ente'eux la différence est grande-
Car votre exécrable sénat
Ne cherche à rassembler sa bande
Que pour mettre en pièces l'Etat.
L'ÉVANGILE DE B R I $ S O T.
Voyant Despréménil tout près des funérailles ,
(Assassins et voleurs lui mettoient habit bas.)
Bis-sol, l'humain Bissot criait à ses ouailles:
» Eh! nies amis, volez; mais nassassiniz pas >>.
Théâtre italien.
On y a donné- samedi la première représentation
des deux petits aveugles , pièce infiniment foible ;
paroles d'aveugle , musique de sourd. Le méca
nisme des paroles appartient à l'abbé Noël ; celui
des sons au sieur
AUX RÉDACTEURS.
-En attendant ,que je puisse donner aux hon
nêtes-gens les renseignemens que mon zèle , pour
la tranquillité publique , me fait recueillir ton»
les jour* , je vous prie de les prévenir que M.
l'abbé SieyeS se rend tous les Soirs , depuis cinq
jours, chez M. le duc d'Or
J a ».* »'.".
Avis essentiel.
Messieurs les souscripteurs, dejnt l'abonnement expire
demain , sont priés de le faire renouveïler au plutôt ,
s'ils ne veulent point éprouver d'interruption.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
Anagramme ou Logogriphe.
En décomposant les mots qui forment la phras*
Suivante :
Frère Français Chabot - Capucin dt Biais, député
à l'assemblée nationale.
On retrouve celle-ci :
Catht-toi , vil apostat, infâme débordé % Fenfer t'a
Créé, le ciel te hait, la France te déteste.
ftmelY. Ansiée 1798. Hh.
( *So )
i
S,
i
( «*J )
La pure vérité.
De l'énergumène Torné (i),
A quoi peut-on comparer l'ame ?
A l'excrément , fléau du né ,
Qui , du nom de ce forcené ,
Offre aux yeux l'exacte anagramme.
Livres N o u v e a u xt . t
Banqueroute tt réhabilitation de la France par son
ton génie. Cette brochure présente des réflexions
très -sages, et dont l'application est frappante.
L'auteur fait sentir bien vivement le danger de
toucher à une constitution consacrée par l'expé-
( i ) F.vè<]iie intrus , l'un dis plus ardens ami- royalistes de £»
ycuudiére nationale
(954)
rience des siècles. Qu'a gagné , en dernière ana
lyse, le peuple à cet abattis universel que d'im-
pu^ens novateurs appellent , sans rougir , une
régénération ? c'est d'avoir à payer, dans sa misère ,
une somme bien plus forte que celle dont il se
plaignait lorsque ses moyens étaient entiers.
Essais sur l'arithmétique religieuse, morale et poli
tique, par M. M es SAN ce. Cet ouvrage mérite
d'être distingué de la tourbe de nos brochures
nouvelles, par l'originalité vraiment très-singulière
de la' touche de l'auteur. Mais ici la singularité
cache des vues , toujours saines et souvent pro
fondes , sur la restauration de la religion, de la
morale et de la politique. •— Ces deux brochures se
trouvent au bureau du Journal du Peuple , et chez
Lallemand , sur le Pont-neuf, n°. 19.
I —-,
B< l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville , dont le Bureau
est rue neuve Saint-Marc , N7 . 7 , au coin de la rue Favori , place de ia
comédie Italienne. Le pria de f abonnement t.s t pour un m*u , de 3 iiv. peu*
Paris, et de i tio. iS ioli four la province , franc de port. ..'.'.
N°- 33- À%&h M- CUul a la te'u
w j- a « "n(* 'iVT coupée à Saint-Denis.
jeudi 2 Août. yV.*!/^
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
AUX RÉDACTEURS.
Lorsque les puissances étrangères ont formé le
projet de faire entrer par YAlsace , la lorraine et
la Flandre 190 mille hommes , elles ne pré-
voyaieut pas le décret qui va défendre à tous
les étrangers d'entrer en France , sans une per
mission du corps législatif, sous peine d'être tra
duits dans les prisons d'Orléans. — Je sais que le roi
de Prusse et l'empereur, lisent votre journal , je
tous invite à y faire impmner l'avis que je leur
donne pour les empêcher de faire une imprudence
qui pourrait bien les conduire à la Guillotine.
Naudet, citoyen actif de la section des Lombards.
( tùo )
( ««*')
Paris, se promtnant hier au Palais-Royal , s'apper-
çut que son habit bleu venait d'éue blanchi par
celui d'un perruquier. — Il entra dans un café
où il écrivit une ordonnance qu'il afficha contre
l'arbre de la liberté par laquelle il ordonne à tous
les pertuquiers de crier garre , lorsqu'ils passe
ront près de quelqu'un , sous peine de recevoir
ïoo coups de plat de sabre.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
..;"
( '70 )
qu'on intrigue beaucoup pour obtenir cet honneur.
Pendant quelque terris le choix a paru tomber sur
M. Grange 9. . . . connu par une affaire d'éclat ,
ou sur M. Lecoin. ... de Versailles ; mais on croit
qu'il se fiyera définitivement sur un M. Bellegar...
dont la valeur cuirassée s'est fait connaître en
mille occasions.
■M
On verra, avant peu, que l'opinion du précieu*
Bis-sot , contre le projet formé de décréter la
déchéance du roi, n'est qu'une finesse feuillantine ,
et que ce n'est qu'une préparation au coup jacobin
qu'il doit porter lorsqu'il en sera tems. — NOTEZ-
BIEN que ce législateur, vomi par l'enfer, et
ceux de sa clique , n'ont espérance de se sauver
que lorsqu'ils auront mis toute la France dans le
î?:ème état où ils ont mis la colonie de Saint-
Domingue.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Du bas en haut,
Bientôt on verra plu» d'un traître ,
Du bas en haut,
Faire enfin le périlleux saut ,
Et la France aux pieds de son maîtr« ,
Le suppliant de la remettre ,
Du bas en haut.
Terne 17. Année 1792. Ll
f 2 74)
Question Mathématique.
Si quinze ou seize cents insurgés font la loi
à Paris dont la population est d'environ un mil
lion d'ames . et ce par les moyens les plus into
lérables, — Combien faudra-t-il de Prussiens et
( 277 )
d'Autrichiens pour soumettre le royaume à la loi
en leur proposant les conditions les plus desira
bles — La liberté du roi , la sûreté des personnes
et des propriétés ?
La patrie en danger.
Un trompette à cheval , sonne
Air : des trembleurs.
Citoyens , vous que l'on vexe ,
De tout âge , de tout sexe ,
Ayez donc l'ame perplexe ,
Craignez un joug étranger :
Armez -vous de bayonnettei,
De fusils et de baguettes ,
De pelles et de pincettes;
La patrie est en danger.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Effets a vendre;.
Tombeaux de quelques rois de France, dont
on fera bonne composition ; s'adresser à M. Tka-
vanette à Toulouse ou à Paris au sieur R un
de ses croupiers.
Nouveauté.
Vie privée de Madame be Barberet . dans
laquelle on trouvera des anecdotes très-piquantes
et relatives à plusieurs personnes qui ont joue un
rôle important dans la révolution.
A Paris , chez les Libraires qui vendent des nou
veautés.
JOURNAL
DE LA CQUR-ET DE LA VILLE.
—^mtÊSSES
Les habitués das; sections , de Jfaris,sçnt,venjjs ,
ççndpijs par le sieur, Vit.... (Jçpiar^tJçr /i| lias^m-
finu IV. Année 179». Nn
( «9° M
. blée la déchéance du roi, le renversement des
loix et toutes les extravagances à la mode dans
le moment présent ; mais comme cette pétition
va être démentie par tous les gens de bien de
Paris , nous pensons qn'elle ne vaut pas la peine
qu'on s'y arrête.
AUX RÉDACTEUR 5.
AUX RÉDACTEURS.
Aux Rédacteurs.
J'ai vu, messieurs, les coins des rues couverts
d'un nouveau placard : L'oie nu Capitole , signé
J. L. Honoré. C'est un ramas de déclamations jaco-
bites; mais elles sont pourtant à distinguer de bien
d'autres , car on y voit Y Oit s'écrier : U ma patrie ,
nos frères d'armes , nos généreux défenseurs, etc. que
de justesse dans cette allégorie ! aussi
J'aime les beaux parleurs dont l'esprit se déploie;
Et c'est un beau parleur que monsieur Honoré-l'Oït.
Je mil , etc.
Signé MAURACE»
{ -V6 )
I
i
N<> 38 iV^fc Seconde terreur pani-
Mardi 7 Août. Wfe '"' ** Par'"""'
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
.—
On rirait de pitié; mais l'indignation est trop
forte , si l'on était instruit de toutes les manœuvres
employées pour obtenir ce qu'on n'a pas rougi
d'appeller le vœu de la bonne ville de Paris sur
la déchéance du roi. Tout ce qui n'était pas ja
cobin a été exclus sévèrement de ces rassemble -
mens factieux et illégaux que nous avons vu trans
mettre à l'assemblée l'expression de ce vœu impie
par l'organe ite leur digne chef Pet... Il e*t de fait
que plusieurs de ces prétendues assemblées étaient
composées exclusivement de ce que nous avons
'( St>4 )
de plus fétide en bons citayens ; «lie -fetfait-Wêlbe
aposté des satellites qui ra<rochaient Tes -passais
pour peu qu'on leur trouvât quelque chosfc^Ue
patibulaire sur la physionomie.... Et voilà 'ce qu'on
appelle le vten de la capitale !.... Ne vous «sethbife-
t-il pas voir les brigands de la forêt de Bondi
délibérer entr'euK sur la d'échéance de -la tnaré-
chaussée ? — Un autre fait non înbins certain . c'est
que dans la plupart de ces scandaleuses pétaH-
dières, le nombre des hommes était surpassé pur
celui des femmes , et que plusieurs de ces der-»
nières abordaient sans façon les citoyens actifs et
disaient tout bas :
Je suis jol-e et sur tout je suis tendre .
Venez, monsieur, j'ai .dû plaisir à veftïli*.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
CONOUÊ-TS
> ^ .• G'UMMATICAU.-
. 'M
Comme à la révolution
Chez les Français tout gagne, et même le langage!
Que de mots jadis en usage
Pour exprimer abjection.
Lâcheté, dépravation,
Mmsongé, astuce, Hypocrisie, ":::
' Avarice, concussion i.''-: '
Orgueil, fureur \ excès de la démocratie ,
Intrigue,- conspiration ï::[
Pillage , divas tation ,'L' yi" ,
'"'"' Assassinat, proscription!,
Fhilosophisme , athéisme , hérésie, :'
Blasphème , profanation,
Rage, délire, frénésie,
Du trôn'e-ct de . l'autel :prêchant l'extinction!
Eh bien ,. tant de forfaits que.la France apprécie 3
S'y peindront d'un seul mot; ce mot est Pet..,..
mm
M. Becquey très-bon et très- digne feuillant a
donné Pa-a+re jour une singulière définition àe
la liberté ; il a prétendu qu'elle consistait à faire,
tout ce qu'on voulait .;- riteis' notre liberté fran
çaise est bien plus sublime' que celle de M. Bec-
tfwy. La liberté , comme- il l'entend . jouerah-trèsV
souvent un rôle passif ;.au lieu que la nôtre *oa»
\
f 3o$ )
siste non seulement.* faire c« qu'on veut, mai»
encore à faire beaucoup plus qu'on ne veut . et
très-souveent même ce que veulent les autres,
et ccquon ne voudrait pas soi-même.
—■——■' ; ii,)', i^'.»
■MHHI
: I& pièce .des deux Petits Aveugles, jouée le
; samedi 28 .juillet , sur le théâtre italien, n'est
.point de TaM^Noël, comme on nous l'avait dit;
fierlle--i e$t ;le cQ»p. dressai, d'an jaunei-tramme :du
même nom. Nous "no«s :empresspris- de téparer
omette ^erjreut aussi flatteuse pour. le-; pTemier , que
fâcheuse ,ppur le second* ,n u.o ?n t
s;t;i.i...or. ' "'. ".ii ..• •.' ' — 1" ii-'^l 'i.'êo ruDi..:3
6ravurï nouvelle.
L'arbre de vie , du Paradis terrestre , ou là fi
liation du pacte social , extrait d'un ouvrage mo
derne ','.'(. Lettre d'un solitaire aux catholiques de
France ) trouvé dans le sac d'un-' capueitt déguisé
trouvé mort sur le champ de bataille , à l'affaire
de Toutnay; Se trouve à Paris , au Palais- Royal ,
galeries île bois"' , .V°, 3*0 , nu* Neufs mates, chez
M. Favre , libraire ;' chez M. DetAux , libraire au
P'Xlais-Ruyrtl . JSrQ. 181 et chez tous les marchands
de nouveautés. Le prix est de 34 sols.
JOURNAL
DE LA COUR. ET1 DE LA VILLE.
MODES.
Nos meilleurs marchandes - modistes étant émi
gres pour aller visiter à Coblentz , leurs anciennes
pratiques n ont laissé à Paris que des fagotièns
qui ont si peu de gofk, que nos élégantes sont
obhgeesde faire venir les modes des villes de pro
vince ; c est de-là qu'est venue celle des bonnets,
rubans et fleurs jaunes dont elles raffolent, et
quon appelle au teint de la constitution.
Article envoyé par un petit maître.
JOURNAL '
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
L A Fo H T AI NI.
te wh A
1S "