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I
N.o i.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %S Février.
j/V^RP-S les débats les plus violens, la grande question fut
les émigrans a été ajournée à huitaine.
Tome II. Année 175»!. A
.T .i - i Y '.YARhÉTÉS. a .s v ;i
—' * Lundi ,- à t heures du soir.
' II se forme des attroupemcns immenses au palais-royal ,
daiis' lesquels on remarque beaucoup plus de femmes que
cThommes7*La fermentation est excessive On rappelle dans
toutes les rues de Paris. .Plutìcurs bataillons, alvec zj pieces
de canons , se sont mis en marche pour Vmcennes , assiégé
pat une armée de brigands,,, t Y i
■ mini IIIMi ' illl ni" , , .<
l , " '* *
M. de Court de la :Tonnellc J-Américain , ancien' mili
taire , chevalier de í>aim-£.onis , & qui jouit d'une répu
tation irréprochable , ;i été: arrêté :hk'r marin, au château
des Tuileries : 1-; peuple pombreux qui s'y -trouvoit alors ,
faisant foule , 1 habit de M1.' dé , Çtmrt , presse par fa 'foule,
s'étant enti'ouvert , a lakre" àppcrcçvoir un couteaa-de-
chasse qu'il porte toujo'tirs for-loV, depuis pfus'd'in an:
ce eouteàii' véwnt! plus petit qúe-tcnx usités', lé -peuple
s'est écrié: c'est un sec k-rat qui veut' assassiner la reine, U
faut l'atréter ; heureuseméijvJa garde l'a arraché des, mains
de la populace; il a été cbndpk au district des .Feuiilans ,
& de-là à Phòtel de-ville. Ah! qu'il est cruel ,p0tir un
homme d'honneur qu'on fau être dévoué fans réserve à
son roi & à fa patrie , de Me voir soupçonné d'un crime
qui ne pouvoit íortir que du repaire impur ou. une horde
impie de Ravaillacs &: de Dainicns fait entendre tpus les
jours ses affreux íìissçaa.'ïst'j ! , Jl ;;( ■ . .. .t
—nniiHs fJ^WfiE^WBM—a———— ' *.
fcesTdijBX" évêques in partîbùs , faires jeudi dernier^à la
là'crêdTeu , ont été pronvncs daní les rues , comme on pro
mène le bueuí-gras. —íPour se conformer au sens de la ré
volution, &. à l'humilicé de la primicive iglife, ils n'avouent
fjour, décoration qu'une (ytipU; croix de bois. Une dés, daTrjes
de la halle voyant .ce grotesque cortège, dit jìrtitîé de ses
esfliarades .- «Commère, tout ca n'est pas du bon-chrétien >>.
Xi
' * X1
■
( i>
Cefpsrt-Ià les- résolatíoiis prises dans le pçiit çpfni^^ du clnh
4» jacobin; , qui se' tient à, la chancellerie de M, le duc
ePOriéáns, Çc comité est compote des membres les plus
factieux de l'aíscmblce nation-aï; -, & de jquelcjucfc-HOs de ceu*
da dçpartsmgjK. MuÍA£;. , ,t jes, <feu* Lame.. , Ja
é&ç »'Çv.!rTy. .en.Jopt ^foffst *fi.9j(V,a j'Cji .de ftoirç .cu'íls
-Jetant ftommef. .ce dcrmçr ^îutçriaruj-géjBï'ral .tíu. foyaurruv
Ça projet est, certain , 3c Jojf avoir les plus affreuses con-
fcgpfiíçres... fwit, -icas les Français <jui ; aiment .b véritable
tflptièb 'tj£ -réfft>4 i il!*r8M»t flu. pl^ôt le papier avec pto-
ííífQti. J(pp^. .ioiijtvc k peuple contre jc Roi, U $"in£ &
fç^jnceWcçBÇte )? municipalité, comte le, brave M. de
Çook w^jnçnjfr' ' Une citjcut* dans lac açjjs íçs ofiìc'ers,-»Tiu-
flíeípsift r^tffgf-t pp^rtip. massacres.», ,seiyità„de > pjjjcTIiç
^[^de^tes,,^^] {cn^ur?. toute l'autotjté entre les rnairi^
i . ^êj^rtjrrrrçpft,. Jq ^«f r^çf.é, ce projç^çst /do^toufe cetti-r
n^njÇf,,roímç1,^œii|Çe va,, tesolii de iaire ^envojefi .Mj dç
ÍCíXïìiosífì , & M , de Fi.6UiîjEU. Il,y a-dcs,griets>corifrei
•IOUÍ.
Trait de chaleur de la fille du plus iriïttiî
f.*c; :■>'■ ïiodíim-ji. m -• lits' ■ • » ' *y r.' sí< r ! .« ./?
r ' «• . JOURNAL
\ • , *• M *• / '
'» fil I. A'ÍOUE E T D È LA VlLLE.
* •" ' ïout faiseur de Journal doit tiibút au malin
... . , it> site t /*;!«.>' -! t" -iiit i- La Fontaine.
,, . . —.: . —
' «>. <H .«>Du-«1tí.Mercredi
.•-..!.'•.• 2 .Mars ijjiv
.<i')' s .ìiit-.j.'.] „ .
■i'ç 'rios malheurs arfreúi / connoifsei-vóas to'-hitftt ■
Q^'-tiêni cíonV le írançaSj '^'jcfan^.t^oç?, '°' "\
iTout cû l'ctourdissant du t>m ác .libçrtw.î ..,
De nos biens, de nos jours, quel despote dispose?- .
Quoi! k père Void.. , pour un fotfpÇôïrYim mot,
Me peut impunément plonger Jans un cachot !
QjÙ peup.fajre çpujer. Içt í}ng des catholiques,,,
jj&iks' liyter,^?uic «»ups des fougueux héïetàques ?
Çniipçut avoir volé ,. déshonuoré l'autely : • .
Afedtîlìî ribfcáífïfe;^8e 'd'un' bras Criminel
,.Âvojr ìflffâ. ji# m€eursiTes ; liens nécessaires ,
bctruU. l'efprjf. frayais,, §Ç;di.visé Ut frères t.
&>tnmcz-moi de nos maux l'anisan inhumain? ... ' .
Et'., qui Speut l'ignorcr ? c'est le", club, iíçpbin^ ,
Un Physicien disoit dernièrement qu'un Bain-d'air à
%^V> l,P0U',Wt- ^ °EPrer Ja suppicslvt» ^ pour certaines
personnes. "-
.*.W\i^v-U f V >-.-..:• . 9 .j:
A5S E M B L É E NATIONALE.
Séance du z Mars.
Rîen n'égale la stérilité de cette séance. On a agité la
question sur le lieu pù scrout consacrés les nouveaux évéquw
élus par le peuple. 1 .....
Tome II. Annóe 1 791. B ■
( io ) '
t
II n'est peut-être pas inutife , nSessieuqjî , Oue Vous sachíez
que pour" fonder le public ,'oh fait"courir, depùls quelques
jours le bruit que M. u'O ... .,'va ette nomme regent , atL
teaàa l'engourarílemejit & 1 incapacité prétendue du pou
voir exécutif, & les intenïions peu patriotiques de fore
frère. On *ïâte les esprits pour se' conduire en conséquence.
Avertissez vos concitoyens du piège qu'on leur tend , qui,
s'ils- s'y laiiíoient prendre; entraînerait leur ruine fie celle
de tour le royaume. /ffcj/> ^ tîïXí^t 4iCl
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2 Mars.
3VT» de l'Essart a fait part à í'aTemblée de la résistance que
la commune d'Arnay-îe-Duc a mise au passage de Mes*
Tome II. Année 1791. C
- "-**- - uí?^3b^
dames , malgré le décret 4e 1,'ajêmblée , fes„ordïes du Rai,
& ceux du département & du district.
mimiÉn t " 'i —
»tu i toi
J O U R N A L
D£ la Cour et de la Vie le;
Du Samedi 5 Mars , i ri
11 est des conseils tres-justes, qui ne se donnent peint-,
Hiai* on ne sort des affaires desespérées, que par des so
lutions extraordinaires. Çeux en qui le ciel a mis des qu'a
lités qui doivent rendre beaucoup d'aubes heureux , ont
une obligation d'accomplir leur destinée,, qui prévaut suc
toutes les autres obligations. Les ames généreuses ne pé-
riíl'cnt que faute d'aveir aflex nwuvaise opinion des mé
dians. La patience, qui abandonne les jours dç l'homme
de bien à'ia violence de ses ennemis, est foïblesse, basselie
de, cœur, crime, & non pas vertu. Inhumanité pour qui
n'en a joint, est la plus dangereuse espèce de folie. . '
(Saint-Réal, tom. 3 , pag. 414. 1745.)
Quand on joue de grands rôles dans le monde, il faut
les soutenir avec dignité , & se faire assz d'effort pour ne pas
laisser ap;>erccvoir qu'on craint la mort. (Tom. 3 , p/.' 139. )
Le< grands états se détruisent toujours, qusuid on veut
en chasser tous les abus : comme un corps humain ne fau-
roit vivre , si l'on vouloir en tirer toutes les mauvaises
humeurs. ( Tom. 1, p. 443. )
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Mars.
D iscussions fort sèches fur l'organisation militaire. Un
décret réduit à lix, le nombre des maréchaux de Franoe,
& leur accorde 30 milL- livres de traiesmens.
Tome II. Année 17,91. D
(42 )
* VARIÉTÉS.
Pourquoi excuse-t-on Marius d'avoir égorgé des millions
de Cimbrcs .vaincus, & ne lui parclcr.nc-t.-on pas ses pros
criptions '? .
C'est que le premier de ces massacres fut commis dans
l'ivresse de la victoire, & !e second de sang-froid.
1
les secours dé ce côté-là , & exécuter avec plus de facilité
le projet avorté le jeudi précédent. Nous ne sommes pas
encore assez punis, puisque le ciel favorise toujours les
scélérats qui servínt d'instrumens à fa vengeance.
J O U R N A L',': :
de la - Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Mars.
VARIÉTÉS.
(53).
au moral comme au physique , annonce ure vocation déci
dée , & les aristocrates qui palTeront par fcs mains , boiront
le calice jusqu'à la lie. Au surplus, pour ne pa> rebuter le
zèle & les talens des autres candidats , ce fonctionnaire au
ra quatre assesseurs , Scieurs fonctions feront à terme, afin
que tout les bons patriotes puissent y prétendre fuccelli-
vement.
de la Cour et de la Vil ik
ASSEMBLÉE NATIONALE.
. Séance du 6 Mars.
VARIÉTÉS.
Dans une- section
Dont le siège & le nom
Ont fui de ma mémoire,
Quelqu'un faisoit la motion
De frapper, ne fût-ce qu'en plomb ,
Une médaille en l'konneur ic la gloire
Du grand homme Sylvain.
Un plaidant se levé soudain,
Puis se laistant, tomber sur son derrière:
la motion j'appuye, & frappe la première.
Que veut dire cette affiche répandue dans rous les corps-
dc-garde, qui annonce que le roi alloit prendre incessamment
l'habit de la garde nationale. Peut-i-tre Louis XVI qui
voit que , fous cet habit , le général MoiriÊ voudroit régner
à fa place , ambitionne celle du commandant-général. Au
surplus , il ne perdroit pas au change : ce fera fans doute un
troc de gentilhomme, malgré le décrer du 19 juin & la
scène de lundi. . ■■ ;
Bruxelles , ce z mars:
On est habitué au style dégoûtant de la sale chronique,
à cette redondance de que, de oui , de car-QUAND, &c.
(i) cela n'étonne pas quiconque a daigné s'informet du gente
d'íducation baiiement scolastique des auteurs de cette feuille,
& de l'efpèçe de société qu'ils fréquentent. Leur impudence
seroit moins intolérable , U l'esprit , si la saillie délicate mas-
quoient un peu la lâcheté qui les caractérise. Par cxtmpie,
que signifie le mensonge inséré dans le N° du 17 fevrier , re
lativement à i'uniforme national ? Dimanche dernier , on
arracha publiquement au bal, le bouton national du cha
peau d'un de ces MM. nationaux , qui d'abord parut mé
content , mais dont la débile mémoire oublia, le rendez-vous
donué à un officier fuisse & à deux Français que je connois
bien. Ainsi, les chroniqueurs sont (j'allois dire de lourds
menteurs , qui ne seront jamais légers que dans l'occasion ).
Je ae croitois avoir besoin de signer cet article.
av -ij M.
Axiome aussi vrai, qu'un tout est plus grand que fa partie.
Si on est heureux d'être maître chez foi, un charbon
nier est -plus heureux que le roi des Français.
Santé Mirabeau. Ora pro nobis.
JOURNAL
DE LA COU K. ET DE LA V I L E.B.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance dû 7 Mars.
^/\* de Lautrcc « fait , en faveur de M. de Castríes, \%
mcme pétition qui a été faite pour M. de Broglic, en allé—
Tome II. Anne* 1 7511. G
( 7° )
guant que ses blessures s'étoient r'ouvencs. II a été ré Cola
que comme il n'cxistoit point de preuve légale de ce fair ,
• on passeroit à l'ordre du jour. On s'est occupé ensuite do
Vorganisation du militaire.
VARIÉTÉS. '
j
Lyon, ce i mars 17.91.
L'élection de l'évéque est faite : c'est M. l'abbé Lamou-
rette , l'auteur d* certains prônes civiques, qui ont fait du
bruit, & ont été vantés par les journalistes, parce qu'ils font
dans le sens de la révolution. On n'est pas d'accord ici fur
la qutst'on de savoir si ce M. Lamonre te est membre de
rassembke nationale-, les uns disent oui, les autres non. Dans
le dernier cas, nous l'aurons bientôt -, & c'est là ce qui in-
táeíse les deux partis. La plus grande partie des curés de
la ville vont fc trouver dans rembarras, & Uniront par aban
donner leurs cures , parce que , n'ayant prêté le fermenc
qu'avec des restrictions, ils n? peuvent pas le considérer comme
«n évêque canonique; sur-tout M. de Marbceuf ayant pro
testé & déclaré qu'il se regarderoit toujours comme « Ar-
» chevèque de Lyon , & Primat des Gaules >r. II faudra
opter entre l'ancien & le nouveau; & voilà le schisme.
Ce qu'il y a de singulier dans cette élection, c'est qu'avant
d'arriver à Lyon, aucun des, électeurs n'avoit, de fa vie,
entendu parler de M. l'abbé Lamourette; mais au moment
où les électeurs arrivoient par les différentes portes de la
ville , on exigeoit d'eux qu'ils se rendissent an club des amis
de la constitution , & c'est là qu'ils ont été endoctrinés. C'est
fans doute les jacoivns de Paris qui avoient désigné ce nou
veau prélat. C'est là qu'on appelle le vœu du peuple, & la
volonté générale. On demandoit au reste : Est-il prêtre, da
moins '!
.J O U R N A L
DE LA Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 8 Mars.
VARIÉ T É S.
Qiicflìon,
'■ t 81 ) ' ■
Une dame connue par son esprit & ses ta'ens , alTrstolt
l'autre jour u un-: séance de l'aíCpnbiiC nationale, & appiau-
diisoit de toutes ses ro ces? un d puie du côte gauche lui
en fit compliment: —ah 1 dit-cllc , je vouirois bien que ce
fut a tout tompre.
JOURNAL : , ,
DE ^ A Ç O U R E X DÉ U \TllLÇ.
V A R I E T E S.
Pourquoi tant s'étonner de voir M. Louis de N ... présider
le verbeux sénat ? Quand cette place exigeroit un homme
de robe, ignore-t-on que sous Charles IX , il y eut un
N.... capitoul de Toulouse , fils de ce fameux contrôleur
de J'office de la maison de Bouillon , lequel prétendait
descendre ei> ligne directe , des offices de Cicéron î Qi;ci
qu'il en soit , ti Mad. de Maintencn r.-rvi-noit des Champs:-
Elysées , ou du Tai tare , elle seroit bicnl surprise de .-Ja
conduite d'une famille ' qu'elle a paurie aux dépens de la
nation* ■> '
- : . .i ■ "w 1 i . c '■> i
Dialogue entre un Artisan pifs fy un Citoyen ,
actif.
Votre diable de ranrampian , ,
Des Je matin , fait un qiianquan
Dom* mon orcl'.le est allarrhcc,,' , _ ,.f
SoiTimes-nons ici dans un camp ?
Craint- on quelque- tour de forban 1 -. ^ •
» Bon ! "nous' organisons' l'irnve;
» Puis la marine aufa son tour
>• Apres. Nous battrons lc tambour
. j> Potr créer Tordre judiciaire ; • - .' "Si
» Juges de paix , juíjes de guerre ;
" » Grand, jury, haute Si baf&'cour». ' •" " •'■ - í
Ì 9* )
Dans cette besogne à refaire ,
( Malgré l'éclat. du réverbère ) . .
' J'y vois clair comme dans un four. . ,
Ça voyons la fin du mystère.
»i Le sénat par qui tout prospère >
» Au plutôt des Princes, j'espere,
» Organisera le retour.
« Nous organisons chaque jour », > „: ,
• Quelle chienne de litanie !
Eh ! quand donc respirerohs~nous f
Ii semble qv.'jn mauvais génie
Souffle fur'ùh peuple de tous,
J'ai pitié de voite manie.
Tout est organiste chez vous ,
Ec je n'y vois point d'harmonie.
Le Narcisse patibulaire.
Ccr&in prélat de nouvelle fabrique ,
Emerveillé de son accoutrement ,
De son rochet Sc dç ía.ilaJniatiqHe ,
\Et jde sa croix & de son diamant,
Da^s son mirpjt se regardoit sans . cesse ,
t íEt;chaque> fois se trouvoit plus. charmant.
>'» Je veux, dît—il un jour à fa maîtresse,
» Me faire peindre en, cet habillement. •
» .^-pui^a.j Çlsfils ! L'id/;c est bonne & belle;
» Fais-toi tirer de grandeur naturelle ,
» Coûte qui coûte ,& ne" marchandé pas ,
» Promets de l'or , mais paye en assignats.
' /Le gros évêque , à son trumeau s'arrache ;
, ,Ch,ez un Ápe.Hes^ il yole tout d'un trait:
l> Je ypus choisis pour faire mon portrait . ,
i» -De pied en cap... —Oh ! non pas , que je sache..;.
h. Mons de la mitre', adressez- vous ailleurs i
i» n'ai , pour (yous , ni pinceaux ni couleurs ,
. îléfpnd l'ariiste 7^»'. Qh ! la boutade est drôle !
v Voui ignorez qu'on m'appelle Marole ,
«'Et que jejuis évêque ìe poissons?
» Allons, mon cher , apprêtez vos crayons j
. , (95) , .
» Dc toHt votre art, employez la magie. ..
>i —Allez au diable i ou bien chez le bourreau-,
» Mon genre , à moi , c'est le tableau ,
» El non pas l'cffigie.
Par un Aboané de Saint-Quentin.
Nouveautés.
Histoire de la révolution de France , & de l'aísemblée
nationale, par M. Montjoye, rédacteur de l'ami. du roi. O»
recevra cet ouvrage franc de porc par la poste , en faisant pas
ser, franc de port , 44 1. 4 s. , prix de l'ouvrage , à M. fylont-
joye , rue haute-feuille , N.'-ij. f,"
Les bornes de cette feuille nous interdisent toute analyse ,
mais il est juste de reconnoìtre que M. Monjoye n'est point
refté au-dessous de son sujet; St c'est un très-grand éloge.
Quel tableau à tracer à la postérité , que celui de nos crimes
& de nos malheurs ! II appelle la plume d'un Salustc, ou d'un
Tacite. Convenons cependanrque nous sommes trop près des
évenemens ; c'est un fleuve dont les eaux ont été soulevées
par l'oragc ; ce n'est que quand il a déposé le gravier & le
limon qui troublent son cours , que l'pcil peut en atteindre
le fond. Au reíte , il nous a paru que M. Montjoye réunit
les principales quaiires de l'historicn , la clarté, la sagesse,
la modération & le talent plus rare de démêler les vérita
bles causes des événemens. Nous ne pouvons nous empê
cher de féliciter M. Moncjjjye de s'etre défendu du néolo
gisme barbare qui défigure presque routes les productions dont
la révolution a enrichi notre littérature.
: J .O M N 'À'*^*
de la Cour et de la1 Vie 1 1.
; A*,.ï VAiRlÉTÉS.
-s! A , Jr.o-:.:.iV . . r.", ù ut ... , .-: : . vv7'
Je me- fuis présenté par curiosité à la cour du grand Róî
Éslvaiu. L'áúgultc princelle paroit sur une ottomanes vetufe
Jjebfenc; comme une nouvelle accouchée; elle présente s&
ínain à'bai'fet à son peuple idolâtre, soutit à l'un , jette
un coup-4'ceil à l'autre. On diroit qu'elle va vous parler.,
.elle jCaM'ouVjVe fa bouche vermeille , Sc mille jolies choses
expirent fur les lèvres. Elle est affable à tout le monde en
générai , obligeante pour chac.m en particulier , 6c ■ tirés4-
■ouverte- ; ò là bonne pwoftile-i ■ '■- "?
/
étolt en petite queue ; tout ceux qui lc connQissent, , assurent
que c'est une calomnie. ,; . " 'n . <f'"'
Sepclacle. ' ■
':. JOUR N A L
de la Cour et de la Vittt.
■ ■* ■ . v . ^ - - - , ' - -1 >
Toùt faiseur (k Journal doit tribut au rnallsl
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 1 1 Mars.
VARIÉTÉS.
Le général la Fay.... prie les soudoyés jacoHtes , qui
ent mis dans leurs poches les armes ( il a oublie les taba
tières , les montres , les mouchoirs ) des personnes qui etotent
au Louvre, le 2.8 Février, de les remettre au procureur-
syndic de la commune.
JOURNAL
D E LA CO UK ET DE LA V I L I 1.
■
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Bulletin de la maladie du Roi.
VARIÉTÉS.
Je fais que le comité militaire est très- embarrassé de
trouver un moyen pour empêcher les soldats de déserter :
"vous pouvez leur donner celui que jé vous envoyé, avec la ,
certitude de leur en donner un qui réussira au-deli de leurs
espérances : —C'est de faire tous les soldats membres du
coté gauche de rassemblée.
Pour faire cesser les propos qu'on tient fur mon compte,
relar.iven.Kuc au delií qu'on sas suppose d'eue éveque de Pa-
(
ris , je vôv« prìerái cl'antióncer an public qu'oìi vient deme re
cevoir au club mondi chique en qualité d'aumonier.
Signé , Claude Fauchet., aumônier du club
monarchique.
II est bien étonnant que pas tin journal n'ait rendu compte
d'un fait qu'il importe de faire connoitre. Le iS du
mois dernier , journée qui fera époque dans l'histoire de ia
révolution, & quia servi à 'démasquer bien des personnes,"
#n a arrêté dans la cour du château des Tuileries , deux
jcnn.es gens ayant des coca:.ícs bianches ; on les a conduits
au corps-dc-garde : on eommencoit à peine à les question
ner , qu'il ste entré dan» le m«ne cor^s-de-garde j personnes
( 120 )
/ç»'à leur coërïure , je pouvois croire députes du club des
Jacobins. Ils ont parle au commandant -, un moment, après ,
on a fait sottiv íurtivem.-ni les d;ux jeunes gens. J'allois
Renoncer ce fait -dont j'ai été le témoin à lu municipalité ,
jnais j'en ai été détourné par un ami qui faic que , dans le sens
de ia révolution , les vérités ne font pas bonnes à dire. -,
Du N.° 13. .
Aux Auteurs da Journal.
Votri journal, messieurs, est du peiìt nombre- des
ceux où l'honneur Sl la loyauté f ancaise peuvent encore
trouver accès, & c'est dans cette confiance que je vous
prie de vouloir bien inférer à la fuite d'un de vos prochains-
numéros , mon opinion fui le fatal événement du 18 Février
dernier. ' *■.
Je crois , messieurs , avoir prouvé mon dévouement à la
personne du roi , & mon zele pour ses intérêts ; mes fen-
timens font consignés dans plusieurs écrits , que la fidélité ,
la franchise & ' l'honneur ont dictés : j'ai désiré , avec'
toute il chaleur d'uae âme véritablement française , de
pouvoir verser mon sang, en contribuant à défendre moa
souverain contre lès attentats de ses régicides ennemis , &
certainement si je me íùfle trouvé à ïáris, le èundi 1S1
Février , je me serois fait çn devoir de nié réunir i ces'
loyaux chevaliers qui se rassernbletent au palais- des Tuileries
dans des'intentions aussi pures que les miennes l'autoieut été.
N'ayant pas eu part à teurs noblt-s St courageux desseins»
je n'ai pas partagé l'infortune qui en a été ìa fuite, mai*
je partage très-vivement leur douleur & leur indignation ,
de l'aflreuse ingratitude qui a été le -prix de leur zelc , &
de l'infolente audace avec laquelle on a abusé de l'autorité
&, de la force pour les outrager & les maltraiter. ,r
J'en appelle à tous les gens d'honneur de l'Europe; c'est,
à eux à juger cette scène horrible.
D'un côté, elle offre le spectacle touchant d'un nombre,
de fidèles & braves serviteurs prêts à sacrifier leuis. vies
pour défendre celle de leur roi.
De l'autre , elle présente ce même, roi humiliant ses
généreux défenseurs , en leur ordonnant de fc defatmet , en'
( )
souítant que, dans son palais même, on leur fasse les plus
odieux tra'teníens-, & donnant lieu par- là à l'erreut dii
peuple, oui, dans l'action la plu$ louable, a cru voir un
crime par l'instigation des traîtres qui foudroient faire
immoler tout ce qui n'est pas traître comme eux.
Chevaliers Français , obéissez au roi ; ne prenez plus
d'allarmes & de craintes pour lés jours de Louis XVI ;
ne vous armez plus pour la diícnse personnelle; il vous a
désarmés ,& des monstres ont voulu rendre votre générosité '
suspecte : renoncez meme à jaroìtre à sa cour, pour' ne
pa> troubler sa tranquillité : el.le; lui convient apparemment :
il vous a remerciés de votre, seepurs , . mais ne rallentiisons
pas notre zele à défendre en toutes occasions où nous lc
pourrons , & de toutes nos forces , les droits de la mo
narchie , liés nécessairement aux vrais intérêts de l'etat :
que notre juste sensibilité , à ('abandon d'un monarque que
nous voulianS servir , n'interrompe pas nos vœux pour fa
conservation i désirons toujours , & desirons avec ardeur ,
le retour de son autorité , de l» puissance & de sa gloire :
cscmème avec des gcus valant mieux qu'eux dans tous les,
génies , & i^uì, tete-i-tète , ils n'ofcròient jamais manques
ClérV ,: chevalier de l'ordre d« Saint-Louis , ancien
capitaine d'nii'anterié , à Saint-Geimain-en-Laye, le 7 Mars.
Í7jri. v". ... ,.)•;•,. j i.
'<■<«" "' ■ , - -
Fans,, cc 7 mars 1791.
. J'ai lu avec surprise , monsieur ,dans la feuille du Moniteur
qui rerçd' compt,ct,,de la séance du j de cc mois , une phrase
que 1c rédacteur «je oe journal a mise, dans la bouche d'wy
membre' de {'assemblée, cjui s'exprime ainsi à mon occasion::
u Je demande iTastèrobiée si M. Pabbé- de Bouvens , qu'elfe1
»> a résilie d'admettre hier, parce qu'il' a mis' des restrictions'
j> ï son sefroeW', né ptut pas être admis aujourd'hui , s'il
»i prête, (pn.j ferment pur & simple»?
Commerceste.thrafe lourroit donner à croire, que ; j'ai eiií
l'idéc de rétracter l'éiìception foTmílle que j 'avois mie- à:
mon ferment dans 'la séance du 1 mars, pour tout ce çuî>
touche au spirituels permettez, monsieur, que, par la volé'
de votre journal , jc déclare au public que jamais mon in
tention n'a été 8c "ne fera do paroitre à l'ailemblee pour y-
pjeter un ferment1 pur & siniple, qui, pat-là nv.mc , porte-
roit adoption de la constitution civile du clergé. Un pareil1
fermant est entièrement opposé à mes principes, qui font"
„ invariables, &;dpnt aucune considération ne me fera départir.
Si l'un de MM; bs députés à l'afllinblée s'est explique dan*,
les termes qSî lui fout atttibués dans le journal dn Moni
teur, il n'a prétendu fans doute raisonner que sur une hy--
ppthese; car, ni jtioì ní personne, ne lui avons donné lieu
de présumer que je changerois de détermination.
L'Abbé de Bouvens.
JOURNAL
de la Cour et de la Vuti,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
VARIÉTÉS.
( "9 )\
Des Landes áu «enîevre Mont-de-Marsiai. :
Charantc ìnfér. des huîtres Marennes.
De i'Hétault de la médecine Montpellier.
Garonne des jureurs Toulouse. i
Du Lot des brûleurs de maisons Cahors.
L'Aude des draps Carcassonne.
Du Var du bon thon Toulon.
Du Gard des rabots Misines.
Du Puy-de-Dôme des chaudrons Cr:rraom:
La Nièvre des bijoux fragiles Nevers.
Saône 8c Loire du vin bourru Màcon.
De Loire 8c Cher du bon exemple (i) Blois.
Del'Aude des quatre braves députes Castelnaudari.
Du Doux & Cher du -saint suaire Besançon.
Des Ardennes des moutons Mézicrcs.
De l'Aure des poux Troyes.
Des Voges des ci-devant pucelles Epinal.
Haute Saône des mines éveptées Vesoul.
Du Jura des coupeurs de bourse Pontarlier,
L'AIliet des couteaux Moulins
Haute Marne du bon air. Chaumont.
Loiret des pendus Orléans.
De la Somme des nouvelles frontières Péronne.
Haut & Bas-Rhin des adieux Strasbourg.
Orne des dentelles Alençon.
Seine & Oise de la misère Versailles.
D.- l'Ain des campag. de Mandrin Bourg.
Motion clémentine.
Pour cimenter la révolution ,
II faut du sang, dit l'cnfancon Ranbavïì
Tout criminel de leze-nation
Sera de près , rase comme une rave.
D'ans Orléans, plaçons le tribunal:
(Nom"merveilleux , fécond en synonymes) ;
Qu'un mot , qu'un gclte augmente nos victimes.
Pour les noircit du péché capital
Par nous créé, nous donnerons des primes
Aux Turcatis : puis, pour les mettre à mal,
Selon les gens, nous forgerons des crimes.
Bulletin.
L'illustre Maréchal prince de Beau.... , & l'ancim iri-
* iolable prince de Po... , toujours courtisans dans l'amc,
se trouvent forr satisfaits des marques de familiarité &.d'a-,
initié, par conséquent, qu'ils ont reçues de leurs nouveaux
souverains. Ils fc portent tort bien ; les parties qui avdient
été offensées, font maintenant dans ie meilleur état' possible.
Invocation a Dieu.
O toi! qui des' mortels veux éprouver le cœur.
Des fléaux de la France abrèges la rigueur !
S'il faut avoir été malheureux pour être homme,
Par trop nous en avons outre-passé la somme.
Soaffriras-tu long-tcms qu'au mépris de nos loir,
Un sénat de tyrans asservisse les rois?
■Que s'arrogeant, fans honte, un droit illégitime (i),
Le pur sang des Français devienne fa victime (r)?
Croirai-je que l'état , en proie à des ingrats,
A quelques prêtres vils, à d'obscurs avocats,-
Succombe fous les coups de certe foiblc engeance?
Nan, j'efpere, grand Dieu, que ta juste vengeance
De ces vils artisans punira les forfaits.
Ah! puisse leur supplice effrayer à jamais
, . . - _ 1 m,'
(i) Cette vérité est incontestable, puisque les états-géné-
saux n'avoient pas le droit de se constituer en assemblée-
national:; , fans l'aveu des bailliages, dont ils ont outre-pallë
les pouvoirs.
(x) II suffit d'être loyal gentilhomme, ou même dévoué
à la famille royale , pour être désigné comme rebelles -,
témoin les preux chevaliers qui, d'après les ordres, du roi,
ont dépose leurs armes , St qui, pour s'être empressés d'en
tourer leur prince , daris uíi temps d'émeute , font détenus
dans les prisons. Quelle liberté! Ceci rappelle une horrible
sëcnc de la tragédie de Zelmire, de Dubelloi.
- .. , i ' „ù i '
Tous tes ambitieux, les perfides, les traîtres,
^iii cherchent à ravir les suiets à leurs nKiitres '.
Mïudk-MonfaS.
Ouvrages nouveaux.
%.k France heurkusf , ou 1c prochain autodafé de tous
les clubs jacob'res; ouvrago dans lequel on demontre que
Knertie à:\ commerce, 1 indigence du p;-uple Sc les malheurs
ouï rtccablcnc routes les classes de la société , disparoitront ,
du moment que quelques braves Français auront pris la.
résolution de purger chaque province du royaume de ces
abominables monstres: i petits vol. in-11, rel. &í dor. fur
tranche. A Paris, chez, tous les marchands de nouveautés
jacobites.
Traité complet des meurtres, incendies, pillages, pro
fanations , sacrilèges , &c. Sec. par les membres du côté
gauche, commencé pat les clubs jacobites : i vol. gr. ín-îS.°
broche.
De la Punition des. Crimes , & de la prompte application
«le; peines , par un: société politique 5C nationale : x vol. in-i %,
J OU R N A L
de la Cour et de la V u t ì.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Bulletin de la maladie du Roi.
Ï_E mieux s'ell soutenu hier route la journée. La toux a
été plus rare . & l'enrouement est diminué. L'appetit com-
Tome II. Année 1791. N
( i40
mcnee à revenir; les évacuations ont été naturelles, faciles
& dans dSe ju lies proportions. la nuit a été bonne : ce matin ,
les urines font, abondantes Sí de bonne qualité.
Signé, Lemonnier , la Servolle, Yicq - li'Azir , An-
douiLe^ Loníloneáu.
Séance du 1 4 Mars.
Une lettre des électeurs du département de Paris, an
nonce qu'ils viennent de nommer M. lYvcquc de Lidda à
l'eveche de Paris. —On s'eit occupé, dans cette séance,
ic l'organiiation des corps administratifs.
VARIÉTÉS.
Je vous prie , messieurs , de vouloir bien insérer dans
votre journal, qu'on peut reprocher au c ergé d'eue in-
g:at , puisqu'il calomnie la nation dans le moment où elle
ne s'occupe que de fou bien»
L'Evêquc Gouttes, ci-devant Dragon,
—
Chacun peut, à son gré forger sa conscience,
A die en plein sénat l'apôirc Mirabeau,
Eí Grégoire aulsi-tôt d'en faire expérience,
En HêrÊsiarquant fur le ferment nouveau.
Bruxelles , 8 mars.
Ce matin , à !a' parade , un vieux capitaine d'invalides a eu
rimprudenec de fe promener avec une cocarde nationale-,
r
i ( '47 )
ma'gré les défenses que le Maréchal de BENDERafait pu
blier. On l'a arrêté fur-le-cham;; ; il a menacé alors, avec
une grande fierté, de se plaindre aux commissaires de la
soi-disant ailémblcc na.ionale ; mais les oiticiers Allemands
l'onc prié poliment d'aller rejoindre ce fameux Marquis dont
on vous accuse de parler un peu trop souvent. En attendant
qu'il soit parti , défenses lui ont cte faiies de porter lc signe
sacré de notre régénération.
Meude - Monpas.
Aux Rédacteurs.
Si on peut , sans manquer de respecta rassemblée na»
tionale , lui proposer i'énigme suivante , je vous prie de
vouloir bien lc raire.
Enigme.
Je fuis un eprps tres-corpulent ,
Léger d'eiprit , lourd de matière ;
J'a'ffait entttr la Fiance entière ,
Dan:, mon ettomac dévorant ;
Je fais le brave', & si pourtant
Je ci ains & ia paix & la guerre ;
Si l'on m'attaquoit par-devant , .
On verrok bientôt mon derrière. »
' N. B. des rédacteurs. Nous n'avons point trouvé lc
root de cette énigme : si l'ássemblée le trouve , & qu'il
ne lui convienne pas de le dire, ells fera maîtresse de fairç
le saciirìce de sa pénétration.
■ Dénonciation à M. Voydel.
SUPPLÉMENT
Du N.° 15.
Prédiction tirée de Nostradamus.
JOURNAL
p s la Cour et de ea Vieib.
<i) A Vìncenacs.
T«m« II. Année 1791, O
• (*54)x
VARIÉTÉS.
L'évèque d'Autun appoyoît lc préfet d'ure loi co.ntr 1
tre
lc jeu, après:y- avoir gagné beaucoup d'argent. On lui_"£ C
cete épigramme : *í '• • '
■
... J! )i-a ^Kloue-tems , c;u'tm corrrier envoyé de Baume à
Besançon, annonça que les AutiichLeus ccoknt -entrus en
Alsace , 6c mettoient tout .à feu & à sang sur la frontière
de 'Franche-Comte: on tait partir des troupes de- ligne ,qui'
apprennent eii chemin , i]ue !e prince de Monìbeillard a fait
une chaise, & qu'un cerf ell le neros qui a fait tremDlcr tout
le départ emenc.
Cette, ville de Baume se distingue par sa bravoure &
son zeic patriotique. Toute sa milice s'est mile lous les ar
mes, pour arrêter Sc escorter un chanoinellc qui avoit voulu
faire une contre-révolte , avec un petit écu donne à des
contrebandiers , par cha.itw. £>ou district a envoyé six cents
paylans pour enlever les armes' de plusieurs châteaux. Chez
un seigneur du canton , ils Ont trouve des boulets daiïs des
poêles pour y cnt:Ctenif la chaleur , ils en ont concíu' qu'il
vouloir battre le pays à boulets rouges , & ont ravage le '
château. Vous voyez, monsieur, que la va eur partlie nuise '
communique aux extrémités du Royaume. Elle va aussi vite
qac la peur.
On- nous assure que nous avons été induits ' en erreur
fur le compte du docteur Vekd.... : son seul emploi dan*
la maison de M. de B..„d , est d'éclairer les goûts de
Mylotd, & d'en prévenir oo corriger les iuconvcnieas.
■ On mande de SoUTons , cjlie le nouvel évêque , M. Maro..;
vícnr de renvoyer son coufin-gerrriairi , ci-devant suisse
du pala's épiscopal, ce: fcm;.)loi devenant inutile, par le
parti qu'a pri; Monseigneur de n'y entrer que par la fausse
porte. 1
. ,,J O U R N A L .
p Á JC.0 U R ET DE LA Vlltï,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Mars.
T i A séance de mardi soir est remarquable far le très-
iaique décret qni dcpoui;le le prince de Conde du comtq
Tome XI. Annsie 1791. P
C r** )
du Clermontois. L'abbé Maury a tonné avec son tourage
& son éloquence ordinaires contre cette injustice ; éle n'es'
a pas moins été consommée, à la borne éternelle des soi-
disans représentans de la nation française. On assure que le
prince de Ccndé en appellera à Dieu & à son épée. II faut
absolument des moyens tranchans pour mettre un terme aux
attentats dont les trente-trois factieux régicides fouillent
la France aux yeux de l'Ktirope indignée. —A la séance
d'hier marin, M. le président a lu le dernier bu lctin du
toi : c< L'érat du roi est toujours satisfaisant ; l'enrouemeut
subsiste encore» Le petit-lait que.. S. M. prend depuis quel
ques jours entretient le ventre libre. Le roi fera purgé in--
•eísamment.
VARIÉTÉS.
( ^3 )
Du N.o 17.
JOUR N A L
de la Cour et de la V i l i u
■■ • ■ ■ ~
Tout faiseur de Journal "ffcit tribut au malin
La. Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
, Séance du ij Mars.
VARIÉTÉS.
.: v: • . : i
II n'y a point deux partis en France. S'il y en avoit deux,
âí qu'il fût libre à chique citoyen de prendre celai de son
coeur, nos malheurs cesseroient bientôt. Je fais de la France
deux parts , l'opprimante & l'opptimec. Je déteste l'une ,& je
méprise l'autre, qaoiqué j'en sots, hélas '.
Couplets,
Air : Avec les jeux , dans le Village*
De Necker la fille chérie , ■
De matière est un bloc charmanr 5
Sa gorge de graisse bquffi,e
( 177 )
Remplit les deux main1; d'un amant.
Jc la vis dans un beau désordre ,
Ses appas charnus m'ont seduir -,
Mais à si gros morceau pour mordre ,
Je n'ai pas assez d'appétit.
Voyant fa croupe rebondie ,
Un chacun s'écrie en passant ,
Si fa figure est peu jolie ;
Son derrière est intéressant.
Si le petit dieu dcCythere
M'avoit rendu d'elle affamé ,
De fa figure , ou son deniere
Ne fais lequel eût mieux aimé.
Strasbourg.
L« droit exclusif de la chasse est aboli, & tout proprié
taire a le droit de détruire & faire détruire fur ses possessions
toute espèce de gibier, &c. &c. Décret de l'assemblêï
MATIONALE.
Avis aux Strajbourgeols.) qui ont , comme les
■ autres , le droit de chasse , en vertu du dé
cret ci-dejsus.
Le public est averti , qu'il est arrivé en cette ville un
lion , un tigte & un léopard , trois betes des plus dange
reuses , cjui ne respirent que iaug & carnage; elles ont laiile
des traces de leur cruauté par-tout où elles ont passé : déja
plusieurs villes de la province etoient fur le point d'en res
sentir les plus funestes esters. Ces animaux font d'autant
plus à craindre, qu'ils ont défà été chasses de par-tout, ce qui
augmente leur, desespoir & double leur force. L'un (t),
a deja ressenti l'atteinte des chasseurs suisses ; l'autre (i) a
été expulsé de sa tanière natale; le troisième (3) a été chaste
d'un régiment de cavalerie, où il s'etoit réfugié, & qui l'a-
voit cru apprivoise. Tantôt ils font les chiens couchans au
naturel , taiuôt ils font pattes de velours, pour mieux al
lécher Sc surprendre leurs proyes. Lorsqu'ils entrent en futcur,
ils ont les yeux étincelans , la bouche écumante , la langue
Chvenimée , les grisses meurtrières. A peine ont-ils mordu
N. 19.
; J O U R N A L ■ :
. j 1 ~: . .... J «>1
Du Samedi 19 Mars i7s>r. .
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 18 Mars.
M« Mirabeau a dénoncé un avis requifitorial d? la Dèice
íic Ritisbonne , Si la réponse à cet avis dii commissaire
Impérial.
Tome II. Année 1751. R
II paroît . d'après les observations de cet honorable mem
bre , qii« cette pièce est controuvée. En général , c'est d»
côté de i'AUemagne , que se portent aujourd'hui 1 s re
gards i l'empirc GcrmanjqBc ne s'ebianle que difficilement;
triais l'impulsion une fois donnée à cette maiTe redoutable,
elle imprime une commotion terrible à tous les corps fur
lesquels elle se porte. —» C'est du nord aujoued'hui que
nous vient la lumière » , disoit Voltaire , il y pres de 2.0
ans. Ce vers est beau -, il présente un espoir consolateur à
tout le* honnêtes gens.
VARIÉTÉS. x
Discours dé Men'tor.
{Odyssée de Pope, Liv,
O ! never , never moire let Kìng be just
Be mild in po'\fèr , or fait h fui to his trust.
Let tyrans govern vith an iron rod ,
Oppress, destroy,and be scourge ofGod..,.
Sincc he who like a father held his reign.
So soon forgot , was just and mild in vain.
True -while my friend is griev'd , his griefs J shate.
Yet now tbe rivais are my smallest care
They for the mìghty mischiefs they devise.
Ere long sháll pay... their forfeic lives the price.
Bnt agaifl you , o Grecksì ye cowatd tt'aîn ,
Gods !... how my soûl is mov'd vt/fth just disdain !
Dumb ye ail stand!... and not onetongue afrords
His injur'd Prince the liuieaid «f words !
Traduction libre.
Oh! que jamais, jamais le Ciel n'offre à la terre,
TJn Roi , qui , désormais., esc'ave de sa foi.,
■Ami de la justice, & gouvernant en perc,
Soumette son pouvoir à celui de la loi l
Nouveaux fléaux de Dieu , que des tyrans sauvages
Sous leur verge de fer oppriment les états ; , .
Qu'ils répandent par-tout la aainte & les ravages , .
( I*î )
Vojsque ttnt de vertus n'ont fait que des ingrats-.. -1
En vain dans tes sujets , ton cœur doux , équitable,
Ulysse , cheich-. ro<t un ami véiitstlc.
Ils sembloient tes enfans.... pas un ne songe à toi.
Seal partageant tes maux , je ne m'occupe guère
De ceux dont les complots inspirent tant d'effroi...
Un jour viendra , sans-doute !..... II existe un tonnerre !»
Mais vous , Grecs !... peuple lâche !... Ah ! dieux ! ce n'cft
que vous ,
Pour lesquels mon mépris égale mou courroux.
Vous restez tous muets ! il n'est pas une bouche
Qui de la voix , du moins , prêtant dans ses discours
A son Prince outragé le trop foible secours ,
Ose annoncer un cceur que son injure touche!
Par Madame de L. V.'
f
. ( 1*9 )
SUPPLÉMENT
DU N.o I9. . 'r-ù; ;,'»
SERMENT DE LA MARMITE.
JOUR N A L
de la Cour et de la Ville.
{
Tout taise u r de Journal doit tiibut au malin
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du zg Mars.
D ìpuis que nous sommes en proie aux horreurs de l'anar-
chie, nous nous égorgeons stupidement les uns les autres,
Tome II. Année 1791. L
( '5* )
en criant plus stupidement encore": vite la liberté. H règne
à Douai unc/fíirrteiitati'já titra rante : on y a perdu deux
citoyens ; on en a estropié un, > lus .grand - nombres on y a
pille des bateaux & des rrtiiîons'' Voilà des maux que les
plus beaux decrt-is du monde uc guériront pas. Ah! quand
Bous n'avions qu'un Iloi, le iang ne ruìík'lok pas comme
aujourd'hui,, fur' le plus beau ío! de ì'univers." II .aut l'es-
pérer-, de l'exces de nos maux va bientôt. renaître un nouvel
ordre de choses. Nous ecraseions nos tyrans, Si les lis re
prendront leur première blancheur.
: V A R IE T É S. '
Le nouveau réquisitoire de l'emejrî donne un peu à penser
à la partie gauche de l'auguste assemblée ; cependant elíe fait
bonne contenances M. Lam.. a ■ dit l'autre jour qu'il. en
étoit enchanté , & que bientôt cm ne vertoú plus de tyrans
dans le monde; nous avons t-oas lieu de l'elperer, du- moins
en France où il n'y en» a plfls gtièies d'autres que lui,
ses trente-trois amis, & c nq à dx mil ions de Jacobins.
JOURNAL
de la Cour et de la Viles.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du zo Mars.
t
On a fiât le rapport du malheureux événement arrivé ì
Douai. Le peuple de cette ville, à peu de «hose près , s'est
montré l'cmulc des parisiens, par la férocité avec laquelle íl
a pendu & déchiré les sieurs Derbe Si ÏSiicolom. —M.
Lameth a renvoyé 60 mille livres en assignats , à la caisse
de l'extraordinaire , que la famille royale avoit donné à
MM. de Lameth pour leur éducation. —Un fermier vie
un jour un villageois qui pcriiloit : il lui fauve la vie , & lui
donne de l'argent. Le misérable s'en lert à acheter un poi
gnard, il cn perce le sein de son bienfaiteur. —Tiens , voilà
ton argent , lui disoit-il , en l'alsaílinant : reprends-le , jc
na te dois plus rien.
VARIÉTÉS.
Annonce d'un Deuil civique*
Fa\ propageant la noire épidémie,
Dont Bclsébut infecte ma patrie,
Un moine blanc oui jadis fut dragon f
Depuis pasteur , un vrai lacrogoigon ,
D'un faux serment e^§» l'infamie ;
( Catéchise par un brave docteur ,
Maître subtil en escobárderie ),
Se débattant sur sou lit de douleur,
Le renc-gat est mou de sttanguiic.
Re^uiescax. Avis à tout jureur:
C'est ua avancement d'hoirie.
imam., ..
& ìt grand homme , que Dupont , s'il n'est pas
C 203 ) . 1
( 2ÓS )
jour où a été faite U proclamation au siège de Paris du
nommé Gober, évécjuc de Lidda?
Rép. Afin que lc bon peuple pût se méprendre à la
cause des illuminations. >
Dem. Pourquoi le Tf.-Deum pour la convalescence dti
roi a-r-i'' lieu le mème jour que tons les curés apostats sent
installes daiis les églises que leur hérésie leur a conquise?
Rép. Afin que lc bon peuple pût se méprendre à l'objet
«lu Te-DeumÌ
D i la Cour et de la Vit i b.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
• Séance du z z Mars.
VARIÉTÉS.
Le prétendu rescrit .reqnisitorial qui paroît depuis quel-
Kjues jours , est une piecé fabriquée dans un grenier; l'Em-
pereur tera connoître sá|is-douie les intentions , qui (iront
conformes à la noblesse , à la générosité , & fur-tout à l'e-
quité qui dirige toujours toutes ses actions; mais jusqu'à
présent on ne peut que les présumer !
■
( *rr )
Aux Rédacteurs*
Je vous prie d'annoncer par la voye de votre journal >
que nous sommes enfin à la veille d'entrer en jouissance
.d'une nouvelle législature; elle est déjà très - près de hos
frontières , & apporte avec elle une ample provision de dér
crets tous faits en forme de cartouches. Les bons citoyens
doivent ètee fort tranquilles, car on assure que ces nou
veaux décrets ne plairont nullement aux Cartouches mas
culins de í'assembiee, ni à tous ceux qu'elle euttetient à
fk grands frais. Elle est munie aussi d'un fameux ttaité de
droit canon , qui fera infiniment plus, de brait que celui
.des, docteurs Mir.,.., Cam.,., Treil.,.- , & autres théo
logiens de «tte espèce : il donnera au clergé constitutiog-
8el des /acotins, ks lumières qu'il lui fant, & servìia
( 2I3 )
aussi à former révocation de ce curé de Saínt-Eust.... qai
n'est e.icore en théologie qu'un très-petit poucart , fort
sot , fort suffisant , & qu'il est absolument r.éccilairc de
corriger.
Par un Abonné bien instruit.
Avis.
Le nommé Mart.... charretier , a été chargé de con
duire une charrerec d'assignats au tresor-ruyal ; il s'est
égaré , a'inii que son camarade, charge de taire transpor
ter au bureau de la guerre v:nc caiu; contenant ^4,000
croix de Saint-Louis. Ceux qui pourront donner quelque*
renscignemens j ce sujet , fout piiés de let zdrcnér à M.
ài Men.. secreuire du ministre de la gu:rre.
de la Cour et de e a Viliï;
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Z- z Mars.
M. de Mirabeau , qt'i a la tête 1 emplie de bribes politi
ques «, manque cependant de ce coup - d'œil perçant q*i
Tome II. Année 1791. V.
( *»« )
qtii appartient au génie senl. II rit , drt-il, des efforts de ce»
pigmêes , qui veulent renverser l'édifice de la constitution: s'il
elt de bonne-foi , il rentre, en parlant de la forte, dans :a tourbe
ie ces ècrifailleurs , qui croyent bonnement que leurs r
reries quotidiennes , dirigent & influent les révolutions d'u»
empire. Nous verrons bientôt (i ces pigmees, dont jarle M.
Mirabeau soat ausll méprisables qu'il cherche à se le persua
der. —La dil'gence de Paris a^ete arrêtée à Douai i ar la
garde nationale , & l'a'.gent saisi , d après'fexëmplc que lui en
a donné 'a mun:cir alite de Paris. —La discussion s', st ou
verte fur la régence & la garde du Roi ! On leur paíie de dé
libérer fur la fe rme des boutons de nos habits n.u'onaux ; mat»
on frémit d'indigna:ion , quand on voit cetee troupe impie
toucher impedemment à des questions , dont la dtcilïon tient
à l'etíencc méine de la monarch e. Une réflexion feule nous
console, c'est que leurs foi-difans décrets son: amant de coups
d'epee dans l'eau. Le dénouement s'approche , notre ivresse
ne sera pa* eternelle ; rouis gare le réveil !
VARIÉTÉS.
Les patriotes font furieux contre le Pape , & l'on assure tp»
te schisme va être déclaré incessamment ; on ajoute que,
jiour se venges du Saint-Pete, norre' Sainte - Mère l'as-
semblée, va nommer Pa:mrch? des Gaules le Cardinal l'í-
CNOMlvtE. Cette dignité le dédommagera de celle de Car
dinal , s'il est vrai que le Paj*e lui ait écrit qu'il falloîc
opter entre le chapeau reuge ou la rétractation de so»
serment impie.
Le Munich e.
La soumillìon seule assure votre sort ;
Votre repos dépend du ferment qui vous lie:
Comment, fans Iç prêter , envisager la vie*
Le C u r e.
Comment , si je le prête , envisager U mort 1
'( lío )
Nouveaut's.
ApíERCÚ de la situation des finances au premier mai
& ji di-cembre 1790. Relevé des différentes erreurs & varial-
t'.oui du comité dei finances de l'aífcinbkéc nationale, & nou-
ve. examen des discussions qui ont eu lieu fur les dépenses de
,179%. Far M. BfcRNlGAUp de Gsumge, député. Brochur*
ia-o". , se vend à Paris, chez le Viqueuv , libraire, dans le
vestibule de .'aisembléc.. '.
L'appereu donne pat M. de Grange , paroît appuyé sut le*
preuves les plus authentiques. Nous invitons les personnes
i]ui voudront avoir une idte txacte de l'etat actuel des fi
nances , à se procurer cette brochure.
1 ^ s
On ditgue la municipalité de Paris va travailler la belle
«a:hedrale de cçae ville , da:js le sens de la révolution :
on va, dit-on , détruire la suherbe boiserie du chœur, pour
lui donner la forme de ceux des paroiilcj , afin d'entendre
j"" mieus cinq ou lix gueulards, qui font maintenant au rabais,
«ne partie de l'oiticc ancien de la manière ìaplusexpéditive Si
la plus leste. Par fuite de ce projet , on doit , dit-on , vendre ,
&je ne laisàqui, la plus superbe collection de tableaux <de
. coie française qui cx'.ste dans l'Eutope , objet de l'admiration
artiste* Si. des amateurs. II cn sera de raèmc probablement
de toutes les églises & monastères du Royaume. La Francs
fera «ojiv«rte de magnifiques ruines. Je 1 e crois pas cu: d.~
pois l'invasion des nations barbares qui ont détruit Pempirc
d'occidínf , Si l'irmption des Sarraims dans celui d'orient,
les arts puiisent recevoir des ccups plus mortels : cependant,
fauteur du journal de Paii., nuus ailutc que la révolution
d-jit donner aux ar:s un noarsl élan. Depuis deux ans, ou
bous assure que , pour arriver à la régénération , il faut
éprouver une mort réelle. Ce predige étoit réservé pour la
fin de ce iîeclc de lumières.
.vr J O U R N A L -'ìa
de la Cour et de l A Ville.
- A : — -O
Tout -faiseur de Journal doit tiibut au malin
S La Fontaine.
A S S É M B L ÈJE , N AT I O N A L E.
Séance du 23 Mars.
Les personnes qui savent que madame Dubary a été volée ,'
Sí qui savent calc;iler les évenemens , n'ont pas été étonnées
de voir , dans !a chronique de Paris , des articles concernant
le décret, qui JWipe tan: qu'il peut , rinfamie qui rejaillit fut
Jcs parens d'un supplicié.
( *29 )
LA RÉVOLUTION.
Opéra en cinq grands actes.'
PRÉFACE.
On reconnoîtra aisément que nos plus célèbres auteurs ,
Raciue , Corneille , Voltaire , se sont disputés l'honneur de
cette composition. —Les trois unités n'y sonc pas très-
exactement observées, mais celle de principes compense toutes
les autres.
Personnages.
Tous les députés a l'assemblce naticrnale.
Une voix céleste.
Chœur de démons. ,
A C T Ë L
La ícène est à Versailles ; l'assemblée se forme;
(Ils parlent tous confinement , mais on distingue).
Mi Rab... Je vieni âpres mille ans , changer vos loixgroffierej-.
Cam . . De la religion renversons les autels.
TRIO.
M i r a b . '. . , Rab.. de St.-E ti .. .., Targ.ì
, ENSEMBLE. •. •
II faut aux stupides mortels,
-
( ajo )
Mirai..> Nos vertus , ,*
Ra b... Nos dieux,
•;T a r g . . Nos lumières.
( On entend les basses du chœur ). .
Faisons , faisons ,' faisons.
A C T E I I. *
La scène est au 14 Juillet. #
Sur la nouvelle de la prise de la bastille, on chante en tumulte;
Chantons la victoire-,
Ils font détruits ces ramparts odieux.
Chantons la victoire, ■>■■. '
Célébrons la gloire
De nos Parisiens belliqueux.
( La sonnette est très-agitée ).
Le Président. ;
Trompez , sonnette , & faites croire
Qu'on veut le bon ordre en ces lieux.
ACTE III.
La scène est au 5 Oilobre.
De Foucault. Où vont ces soldats Sc ces femmes ?
Cazales. Je crains tout pour mon Roi.
De Vrigny. Son fils est menacé, .
L'Abbê Maury. Sachons braver &le fer & les flammes;
Que leur projet soit terrassé.
Barn . . . Qu'importe qu'au hazard , un sang pur soit versé ?
LaFay.... Nous, qui dans les révoltes mèmeS,
Trouvons les devoirs les plus saints ,
( Chœur du coté droit ). '
Tu viens d'entendre leurs blasphèmes,
Et la foudre, grands dieux', reste oisive en tes mains 1
■
( *3' )
ACTE IV.
La scène est à {'expiration des de lais pour le ferment des
prêtres.
Une voix céleste.
Rcbnt des nations , tu déclares la guerre
Aux dieux , aux pontifes, aux rois ;
Rentre daus !a pcufsierc ,
Et sais place à mes loix.
( Le trouble se répand sur le côté gauche. )
CaM.. Sacrés fermens, feriez-vous superflus ?
( Chœur de démons qui se précipitent sor lui.)
Inventons des tourmens.
CAm .. Jc ne me conno'.s plus.
C h oá U r de d £ M o n s. II a tué fa mere.
( Le tumulte augmente ; tous prennent la fuite.)
ACTE V.
La scène est au 7 Avril 1791.
D AND. . ( après s'ètrc promené long-rems seul dans la lâlle
vuide, dit au bonhomme Girard qui arrive).
Eh ! que font nos amis dans ce commun effroi !
(jír ard. Hélas ! tous font pendus , excepté vons & moi.
La pièce finit par des balais; & k rideau que l'on avoit
hai:sé avec foin à la fin de chaque aìtc , reste ici levé pour
toujours.
Da N.o 24.
. , Aux Redaâeurs.
v
Émpressez-vous , messieurs , d'instruire l'univers de la plus
sublime dés conceptions. M. Ruant , bienfaiteur de l'hu-
fnaniré , a fait distiller onctueusement , par la Bouche de fer ,
les paroles suivantes ( voyez le N." ji du journal ). . . ' ,
m Lés rois font les malheurs du peuple... les despotes, quoi-
•» que forts de l'abrutisscmínt de quelques milliers d'asclaves
>>, enrégimentés, doivent enfin à leur tour , connoître leur»
»» maître*,... Paris s'élève au-dessus de ( l'ancienne } Rome..;
»» Nous devons obéir provisoirement au décret qui a prononcé
» Finviolabilité des Rois ; mais la nation n'a pas encore mis le
t> sceau à cette loi... L'inviolabilité des rois ne peut être ad-
i> mise... Pouvez-vous concevoir une mission plus sublime
*> que dé faire du peuple français , une nation vengeresse de
V la liberté ? . . . . La France peut créer un tribunal où
» les rois aggresseurs seront jugés , & les nations secourues...
»» Tremblez , tyrans ! Des millions d'hommes viennent
» de briser leurs chaînes : si vous vous opposez à ce qu'ils
r> deviennent les bienfaiteurs du genre humain , ils se le-
ft veropt contre vous , iis réveilleront l'univers, itl'univcis
,>» ,sec<>!ndera leurs efforts 1». ju.
1 Çà discours, composé au foudroyant alambic de M. R\J/4M
revu &i électrisé dans k petit boudoir de la rue Chabanois (1 )t
/
( *35 )
la & prononcé grandement le 11 Mars; par lc grand
orateur, à la séance j du cercle social, cn présence de sis
mille individus des deux sexes , fraternellement rassembles
3c pairuniquement remplis de la parole du Cage , a été
suivi d'une motion unanimement adoptée, tendante « à ce qu'il
»> fût sait une adresse aux 48 sections de Paris , & à touteá
x les sociétés eutopéennes , fans exception , pour aviser aux
» moyens de créer dans cette capitale de la liberté , un
w tribunal général & suprême, où les rois & les peuples
» seront appelles , entendus & jugés ». . .
Rien n'étant plus simple, plus raisonnable, qu'un pareil
établissement , nous ne doutons nullement du succès ; nous
prenons même fur nous d'annonect que le grand Claude
Fauchkt, cet homme sublime, quia constamment refusé
l'épiscopat, voudra bien accepter la place de procureur-
général-fyndic de l'Univeis. Nous présumons que le tri
bunal fera prov.fòirement établi rue de Seves , au coin
de celle de la Chaise , dans la maison la plus nationale
de France (1), &'que le premier souverain mandé) sera
Dieu le ïÈre, pour voir ordonner qu'il sera tenu d'a
bandonner tous ses ministres inciviquement fidèles à fa
loi, Sc de les remplacer par les jureurs patriotes qu'il
aura plu aux Jacobins , aux protestans Sc à ses anciens
bons amis les Juifs , de choisit dans leur sagesse.
Que de nations vont accourir chargées de trésors! que
cette cité va devenir iichc & imposante!... Les coftres
de M. Camus ne suffiront jamais pour contenir les tributs....
Bénédiction aux rentiersw^gioteurs , banquiers, s&c, qui
ofoient se méfier de la iajjryiencc : honneur , mille sois
honneur à la philosophie :^khissons lc genouil devant la
sublime pensée de M. Ruant, Sc admirons cn esprit les
talens plus sublimes encore du grand Claude Fauchet.
J O U R N AL v
DE LA COOR ET DE LA VlLLE.
VARIÉTÉS.
Une dame de qualité , réfugiée à Bruxelles , disoit, il y a
quelques jours.au chevalier de Meude-Monpas : «II eil bica
» malheureux qu'aux princes français , il faille vingt voi-
' » tures pour sortir du Royaume ,& troiscents mille hommes
» pour y rentrer >iT , .
Enigme. ... ; -
II est un corps fameux dans un état critique* .1 "
Du plus grand médecin , il est abandonné :
■ Le côté gauche est gangrené',
Le côté droit, paralytique.
J O U R N A" L ú
: . . .: .a
D£ la Cour et de la Villi;
••'■■ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %$ Mars.
',. VARIÉT É S.
Bouche de fer. —Cc qui vient de se palier a Douai
&c. Sec. ne nous annonce-t-il . .pas que l'aísemblée nous
a trompé , en nous faisant entendre qu'à l'époque de la
formation des municipalicésjl'ordr.: renaitroir? —;Nous avons
de plus attendu rétablissement des departemens, des dis
tricts, des comités des recherches , des Juges de paix, la
ruine de la noblesse & du clergé , la fabrique de plusieurs
charretées d 'assignats, la sanction de plusieurs milliers de
décrets , & que faut-il donc attendre pour être tranquille ?
Réponse. —Que les factieux des Jacobins soient pendus.
( 247 )
trois , avec deux danseuses : le public , indigné de cette in
décence, en a fait justice , & l'a forcé de rentrer dans .les
couliiles. J'ai du plaisir à vous tendre compte de cette anec
dote peu intéressante au fond , mais qui prouve que le
Français n'a pas encore perdu toute idée de démence & de
piété. Peut-être le club Jacobin , outré de ce desavantage ,
va-t-il faire redemander l'abbé : cc sera le pendant, en petit ,
de la représentation d'Iphigénic en Aulidc.
Prophétie de Nofiradamus.
De Bruxelles, ce n mars;
Le frère d'un écrivain célèbre a fait imprimer ici un petit
ouvrage , intitulé : Adresse a la Noblesse Française.
Les pensées énergiques que renferme c tee production , pa-
roissent ne pas avoir été approuvées de quelques grands
Seigneurs , dont l'égoïfme mal raisonné affoiblit la bonne
cause. En effet , si 1 a morgue fut jamais ridicule , c'est dans
un tems où la nobleíle peu fortunée fc rastemble pour rendre
aux grands ce que leurs déprédations leur ont fait perdre ;
car il est incontestable que la (impie noblesse perd moins à
la révolution que h. noblesse titrée. Individuellement ce n'est
pas moi qui me plains de cette derniere , n'en recevant que
que des marques d'une confiance dont j'ose ne me pas croire
indigne.
Meude-Monpas.
Voici la copie d'un petit avis imprimé qui a été remis aux
électeurs , dimanche dernier ro du présent mois , jour fixé pour
"élection d'un nouvel éveque.
» Au nom des vrais amis de la patrie, messieurs les ék-c-
>• tears du département de l'Aube , sont invites, de, choisit
» pour évêque de Troye> , monsieur Dillon , cuté du vieux
» Pousangcs , au département de la Vendée, membre de
» l'assemblée national:, patriote éclairé, prêtre respectable,
» généralement connu par son attachement à la chose pu-
»» blique. Les aristocrates l'ont designe fous le nom de grand
» ïénitencier do Pai. ais-Roy al ; épithète glorieuse qui
» lui assure des droits à l'estime des honnêtes gens n.
■ L'on nous mande que l'on croit à Langres que les élec
teurs , au refus de M. l'évêque de Lidda , plus richement
pourvu , auront l'impndeur scandaleuse de nommer ['orateur
du cirque! II teroit aíscz plaisant que M. de la Luzerno
•fùt remplacé par un Fauche.. . •- t .
iiinlM—
Pari. ' '
le parie qu'avant peu , l'éloquence Boursoufflée de
l'enseigne da crime; le babil du parleur ' Sécularisé ; l'in-
•íîgmfiance des deux frères ennemis de la reeoonoissanee ;
ia basse diction de l'indigne fils d'un général honteux d'être
père-, je parie, dis-je, que fous peu, l'éloquence de ces
MM. & compagnie, changera sensiblement.
M K U D E - Mou F AS.
A V I S.
Messieurs les Souscripteurs dont ('abonnement expire 1
~ìn fin de cc mois , font pries de le faire renouveler au plutôt ;
afin de n'éprouver aucun retard dans la réception de cette
feuille.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %6 Mars.
VARIÉTÉ S.
Outre les deux mille écus accordés aux évêques intrus ;
poui leur voyage , il a été arrêté de leur donner cent mille
livres pour faire des aumônes dans leur nouveau diocèse ,
afin d'entretenir l'illusion du peuple aveuglé , 8ç,l'ernpêcher
de regretter ses pasteurs. II est bon que les pauvres des
provinces sachent qu'ils peuvent compter fur ces cent mille
livres, qui font huit millions 300 mille livres; le tout, pour
emp êcher la banqueroute.
( *K )
ie l'uniforrhe de chasseurs de Bretagne , servir de records an
exécuteurs de la justice du club des Jacobins.
Ce même Guen.... Monbeiix.... se donnoit beaucoup
de mouvemens , pour sc faire uommer commandant de ta
garde nationale de Semur cn Auxois , dont les nobles étoient
exclus. II alloit à tous ks groupes de peuple , leur dire que
ce n'étoit pas fa faute , s'il étoit né noble , qu'il étoit prêt de
jeter ses titres au feu. Un vigneron lui répondit monsieur
se gausse-t-il de nous ? Ils ne btûlcroient pas, ils font trop
verds.
Chanson.
Avis.
Messieurs les Souscripteurs dont l'abonníment expire à
la fin de ce mois , font priés de lc faire renouveler au plutôt,
afin de n'éprouver aucun retard dans la réception de cetto
feuille.
J O U R N A L
DE LA COUH ET DE LA VlLLÍ,
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du zy Mars.
Aux Francs.
- *
( 265 )
de fait , ou nous nous joignons à cc galant homme ponr
Vous mettre à la porte.
M. D;... & M. C... suivis de cinq ou six autres. Allonî-
Bous-en, parce que....
Lë resìë des Assistans. Ma foi , messieurs , nous fora-,
mes bien aises qu'ils soyent partis ; cc font des coquins payés
par les Jacobins. . f
M. Toudoux. Pourquoi les écoutez-vous ?
JOURNAL
i
DE LA CPOR ET DE LA VlLLE.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
VARIÉTÉS.
M. Dl LA F. qui répond du club des Jacobins, des
barrières, des lanternes, &c. &c. repoud-jl de fa tetc? •
A A u B.
Nouveautés.
Lc plus grand des jureurs, le plus grand des curés est mort
& enterre. Sa maladie , quoiqu; rres-peu longue, a fort
embarrasse la faculté de médecine. Les plus habiles docteurs
ont été appelles. M. Guillotin lui-même a été prié d'inter-
rempre ses expériences nv.chaniques , & de venir visiter le ma
lade. II y a eu plusieurs consultations en règle , dont le ré
sultat a été que la ma adie etoit d'un genre extraordinaire.
Les symptômes les plus marqués étoient un rransporr vioienr ,
&des convulsions qui tenoient de la rage. Après avoir em
ployé fans sucY-ès , tous les remèdes connus, la faculré a
condamné le malade à mort, & pou r son instruction, a dé
cidé qu'on ouvvkoit le caJavre. L'ouverrnre s'est faite avec
pompe dans les premiers jours de la semaine derniere , 8c on
a trouvé à la place ducceur, unc.excrescence de chair que
les doctears ont appellé epiorcie,ou leiment rentre. Grande
& salutaire leçon pour tous nos nouveaux crosses ! Ce bon
'cure étoit fi attaché à la révolution , qu'il a déclaré', par ses
dernières dispositions , qu'il vouloit être enterré avec la
cocarde nationale. Je puis attester qu'elles ont été fidèlement
observées ; oar j'ai vu fur son cercueil, le figne de notre
liberté accolé à l'etole sacerdotale.
Du dimanche 17 mats.
Ce jour, M. Jacobinus G obéi, évique de Lydda , nommé
par !a natiou au (1 <Te de -'Paris, a reçu l'instirution cano
nique des mains du ci- devant évécue d'Auttin , à la giande
édification des ci-dsvant fidclcs , dans l'eglise Notre-Dame.
Pendant la cérémonie , 0:1 a remarqué une femme qui plcu-
10k à chaudes larme:. , & l'on se demandoit pourquoi : un"
petit prêtre des Bouches du Rhône, emprunté pour la cé
rémonie, d;,t : a Ne vous econaez de rien , rattcndriiTcrnent
» est naturel ; cette femme qni pleure., est madame Rich-
» MA.., grande quodataire de l'évéché de Lydda: ellï
*! craint de pcfdrc la joui.fanée de fa charge; mais à
»» coup-fur ce1 a s'arrangera ; car..: je vous dirai le reste
» âpres la cérémonie ». . La fuite à demain.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du iç) Mars.
C3n a 'repris la fuite des articles fur la résidence •, to'ei lof
principaux qui ont été décrétés. L'kiritier de la couionne
Tome II. Année 1701. C c
( 27s ) - '-V*
sera tenu de résider près .dt lajpersonne du Roi ; il ne pourra
sòttir du royaume sans un décret da corps légiílarif. —Dans
lc cas de îa sortie du royaume, l'héritier présomptif , la
xeine , le parent majeur, suroat dépouilles de tous 'leuis
droits de succession, de grade Sc de régence,' s'ils ne reutrent
pas en Fraase fur la proctamatioa du corps législatif.
M. Mirabeau,, venant iundi à la séance de Taiïemblée
nationale , a eu une atteinte d'un mai subie , a pensé mourir,
k est encore cn très-grand danger. . .
• VARIÉTÉS.
ì
C 284 )
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
1 / '■
Tout faiseur de Journal doit tiibut au malin
L* F O N I A I SI K, ■
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 30 Mars.
I^ous ne nous arrêterons pas fur cette séance , qui jje pré-
Tome II. Année 1791. D d
s.
( ^ò* )
sente absolument rien d'intéressant. —Une séance qui n'est
que stérile, est un bienfait du ciel.
VARIÉTÉS.
Te« plus grands ennemis , Rome , sont à tes portes.
R AC I N F.
Je dirois sux députés à l'alfemblée soi-disante nationale :
'vos plus grands ennemis ne font ['as lut ks ítoiuieres ;ils ton*
dans le lein meme .de la patiie que, vous avez dech.réc. Vous
fûtes appellés par le meillcut des Rois , pour le bonheur
de tous lès sujets fans distinction, S: vous avez agi comme
si vouy.nc l'un,z que pour la canaille & les brigands. Vous
comptez les soldats qui peuvent entrer dans le royaume , &
vous ne coruptez. pas ceux tjw'ils trouveront prêts a le joindre
à eux. Vous ne comptez pas tous les malheureux que vous
avez laits, & qui tendent les bras vers nos princes fugitifs.
Restez dans votre aveuglement -, il favorise le châtiment qui
vous est du. , c». auquel vous ne pouvez échapper.
Avis important.
L'appartement de monseigneur í'evéque de Paris- Lydda ,
ou de Lydda-Paris ,
» Car íì n'importe guefe ,
Que Paris soit devant , ou Paris soit derrière ,
n'étant pas encore préparé , attendu qu'il en faut un tout
attenant pour madame Corrimodc fa gouvernante , grande
amie de madame Richm.... les personnes pieuses qui auront
( *h )
affaire à ee bon évêque depais midi jusqu'à cinq heures , &
depuis 9 heures jusqu'à minuit , sont prévenues qu'elles le
trouveront régulièrement rue Méfiée, N.° 10, au rez-de-
chaussée , du côté du boulevard.
"l'ii""- 1 g gSSgSS T
Ce JOURNAL parait tous les matins.
Le prix de Vabonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris, 6* de 3 livres ?5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rue Rercéc-Saint-Andrc-dcs-Arcs , N°. 21.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du $i Mars.
On a continué la fui e des décrets concernant- Vorganifa-
. lion de la haute cour naiioua',e. —M. de Mirabeau est t»^-
•jqurs très-maj. . „
Tome II. Année 1791. Ee
( 2?4 )
VARIÉTÉS.;
Bruxelles , ce 17 mars.
Je réitère au pubjic & aux gens de lettres , mes remer-
cîniens de leur bon souvenir , & de la confiance dont Uï
m'honorent; mais je repete que mes moyens pécuniaires 11c
me peimettent pas de recevoir [Innombrable quantité de
lettres & de journaux qu'on m'adtesse , dont le port ne
sauroit être paye jusqu'à Bruxelles.
, . . • ■' M E U D E - M O N P A 3.
Jugement dernier.
Kit Maudits. 1 Venez a mou
L'orguc'I La met h; La prudence Cazalès.
L'envie Luport; I.a force Maufy.
L'avariee • Camus. La justiee d'E .■■rcrn?(nil.
l a luxure d'Aigui Ion. La temperi l'ar.hev. d'Aix.-
La gourmandi. Mcnon. La foi l'ev.deClermonc
I acolcrc Ba nave. L'espérance l'cvcq. de Nancy;
Lá parcise La Fayette. La charité l'arch. de Paris*
Les alij náts cjuc nous avions envoyés pour exciter l*îií—
furiection isbr-ic de Chambcry, ont un peu éveille l'indul-1
nie des bons 5avoyaid>; ils o:it assez mal réussi dans la pre-*
jniere épreuve de la fabrication ; mais ils travai lent à réparer
les incorrections de leur ouvrage : i s ort m m.' deja fait
leur soum'ssion pour plusieurs biens domaniaux du Dauphiné,
Air de Joconde.
Du roi presque sous le balcon ,
Je vis aux Tuileries
Les gardes au jeu de ballon ,
Fai'anjt maintes parties.
Ti scmbluienr dire à chique bond ,
A ce roi qu'on peiote :
» C'est ainsi que la nation
» Vous joue & vous balote ».
( *99 )
M—» i — i
L'amour- propre blessé , enfante par fois dts belles actions r
témoin la restitution faite par M. C. de Lam... des 60
mille livres du livre rouge ; mais la vengeance est au bout.
Une motion vigoureuse le prépare pout torcer tous les ins
crits au meme livre a pareille restitution , & c'est elle qi i
explicjueia la différence d'une belle à une bonne action.
Du'^N;0 32.
t" ".,37s r* r"** • ' * 1 y "D
Air : Que h Sultan Saladitu >
' - -
LE CURÉ D E V E N Û E V E Q U E,
J O U R N A L :
i>e la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
, , Séance du z Avril.
M , Charles Lameth a reçu , à la séance de Jeudi soir, un
astront sanglant : il a fait des efforts ii ridicules pour taire
Tome II. Année 1791.-, F f
( V6 ) . /
revenir l'aflemb^ce sy:r. le dccret porté sur les ÎKvaliJes,
qu'on a été obligé 4e lui couper la párojjè pì.r un décret
formes: '1 etoit lurieuy. —Bulletin de M. Mirabeau. -*-G»
1c dit mort. ,t .
V A R I E T É S.
On a dit de tout terr.s , & de tout teins il aété vrai , qae
rkn r.'écaioit l'msoltncc des i ctits & d. s rots , quand ili s^nt
parvenus Les fkaux de la Frauce le piouvcnt fc'uni I.c côté
gauche de certaine astlnitke , n'est compose cjue de ce que
les provinces avoiem de plus.ro dicerc en avocats , gens de
loi ou d'affaires , de ce oce la cour avo't de plus intr gant Sc
'de plas bête , de'ce que .*tg:ise avt.it de plus corrompu. Av> c
quelle audace & qae IL- insolence ce reb'Jt de la nàii; n foule
aux pieds tout ce que nous avons de respi-ctai4í & de sacre !
La persécution qu'éprouve l/église de Fiance , ne ressemble
à. aucune de cel'es dont l'hiltore faît mention , c'est t irrcli-
fxè' comme elle
en son nom'
gu'ou.l'exerçoit. Ici il est l'une de1 seí victimes. Courage,
vertueux ecclésiastiques : si Nostiadamus a prédit que cette
persécution scro t plus forte que celle d'Afrique, il a auffi
prédit qu'elle finiroit en 1791 , que i'qa íroìroit ëtre «ne ré
novation de ficelé. ;
-i /
r.l .... . .. t- •. ,
Epigramme.
■Quel est Ce sénateur Français
Tout frais sorti de la coqai'l--? ,
C'est Mon eigneur de B:a.ihar
Au ba!, dit-on, son talent brille, .
Mais c'est au ba! paré;
Ici, voycz-lc en chenille ;
Le trouvez-vous défiguré ?
JOURNAL
de la Cour et de la V i l 1 i«
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2 Avril.
M. I: Président a annoncé la mort de M. de Mira-
*^au , qui est mort cc matin à huit heures 8c derab.
Tome II. Année iJ9i, G Q
( 3^4 )
— I '¥<• I 1
MiRAtEAU est mort U nuit du i au i avril , anpoisonné ,
dlt-on , & victime des lactieux auxquels il s'etot lié. Cet
homme très-extraordinaire , voit perdu la France : il étoit
rc seul en état de la sauver : sa mort elt une calamité. Les
Français le pleureroht , & ne sauront ni le venger , ni dé
truire ses bourreaux. Lâches ! qu'attendez-vous ? votre Roi
ne peut rien vous l'avez livré à vos plus cruels ennemis ;■
D'Ori... & les Jacobins triomj hent : les LaMETH n'ont pa*
voulu l'al'er voir pendant fa maladie. Barnave y a été fer-
cément. —Le r.oinmé Combs son valet- de-chambre , vendu
au parti jacobicc , voyant approcher les derniers moiriens
de son maître, 8c les soupçons s'élever , s'tû coupé le col;
il n'est pas mort : il est catre les mains de la justice. —Le
peuple est dans La consternation. Les têtes- .s'échaufíent ;
mais, hélas !' les i ennemis des Jacobins ne savent point se
rallier à ptoros , & personne ne dirige les roouvemens
saluuircs. Ce moment fera époque dans la révolution»
VARIÉTÉS.
Le club des amis de la constitution catholique , apostolique
& romaine , doit tenir ses premières séances demain. Nou
velles inquiétudes pour >« club des Jacobins.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
VARIÉTÉS.
1
( 3* )
Le feu Roi de Prusse disoit que le plus beau songe que put
faire un Souverain , étoit de rêver qu'il étoit Roi de France.
I
( 328 y
—-Ces paroles du grand Frédéric , mises en opposition avec
la situation de Louis XVI , ferment un rapprochement
qui déchire.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Avtil,
O N a lu une lettre de l'exécuteur testamentaire de M. <Js
Mirabeau, M. de la Marc, qui annonce que le convoi fers
Tome y. Année 1791. Ii
( 33° )
pïêt à quatïe heures. Un décret déclare que l'Aflcmblée
assistera à son cenvoi , Sc que le corps de M. de Mirabeau
sçra.depofé dans i'église Sainte-Genevkve. Un autre dé
cret ajoute que cette méme église sera destinée à recevoir,
la cendre des grands hommes. —Cette cérémonie a eu
lieu à 6 heures du soir. II n'est pas facile de se faire une
idée de l'afHuence des amateurs. II faisoit le plus beau tems
du monde.
VARIÉTÉS.
Artisans de rébellion,
Vous prétendez , pleins d'arrogance/
Représenter la nation. "
Quel affreux portrait dt la France !
Avis.
D'un crapaud , dans votre chemin ,
Sans le vouloir , blessez la tête ,
Pour se venger ^ la Jaide béte
Sur l'heure jette son venin :
Tel fait Gorsas, folliculaire,
Auteur famélique & rampant j
Heurter cet insecte éphémère, .
II lance son dard impuissant.
* • y
On assure que M. Mirabeau n'a point voulu de confesseur
'jjn-eur : on ajoute que dans son testament , il a demande à
être inhumé pat des prêtres non-jureurs.. , j ;.
Le mime demandoit à M. Petit , íonmédjectu , s'il croyoit
fa maladie dangeteusc ? —Oui, lui à repon.lu ce dernier , le
côté droit est gangrené. —Oh non, a repris vivement M. de
Mirabeau, c'est le côté gauche gui me tue.
■ ■A■
Quand on connoît le proverbe bien vrai qui dît : It
VAU.DROIT MIEUX QU'UNEGTsÊ PÉRIT, QU'UN GUEUX s'Eli-
HICHIT i peut-an sJetonner du bouleversement arrreui qui
e*i{le en France'/ Elle ne reprendra son antique splendeurs
que lorsque tant de nouveau* millionnaires rentrés dans leuc
état originaire, redeviendront des gueux , & seront traites
en consequence.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Avril.
a continué la discussion fur les successions testamentaire».
M. le Pelletier a fait une motion tcnJar.t-e à ce que l'cgliù
Tome II. Année 1 701. K, k,..
Sarnte-GeAvic^e-soit>'<í:claiói le '«jml-eau des grands Rois
comme des. grands komn.es. L'assembla: eít paslec à' l'otdre
li^our1. < ' ÌH TA a -!
V À R í É T É S.
vn.:.' , .... i - ■
t'áutrèi jtìuy C. Lamj.. se plaighoit amèrement de fa
l lâait de fa mère. Une pçrse-nn:? qlii le connoît, bien , dit
., fierai- voix , . mais cependant assez haut pour être entendue
" "ceux quiTentouroient : « Ce Néron français regrctteroit-il
' -'-ide h'ávoit pu arraefrer les entrailles du verîtrfe qûì Y»
»'» Muni »'?
Tableau de la France,
Mous avons des jcgislateurs ,
Ignorans , cruels , imposteurs}
De leurs décrets persécuteurs
Des brigands pour exécuteurs ; ■ Aïgì
Des évêques usurpateurs , ' i :
Xans foi , sanís mériíe tí fans mœurs ;
Dis prêtres vils , de vils jureurs ,
( 339 )
Qui nous chassent les vrais pasteurs.
Dans ce séjour des rii , des fleurs , ..... r', |
On ne voit plus que rage St pleurs. ... :e ...
Pour fuir les crimes , lés malheurs , .
II faut mourir ou vivre ailleurs. ■« ■
..•<.'. , , .;M
M. Mirabeau a foufièit 4es douleurs incroyables. "Úì
pouv..nt prier , il a écrit pour demander qu'on lui donnât
de l'opiutn. Qu \\vì a représenté qu'on nc pwvD,iti attendre
ion salut que d'une crise quj ne devoit , sans doute , étre
opérée que par les plus violentes souffrances. II se disposoit
à répondre encore par écrir , lorsqu'un vomissement h in
terrompu. Après cet effort , la Voix lui èff revenúcVífl s'est
plaint alors des tourmens affreux qu'il enduroit. II a infistï
pour qu'on lui donnât de 1'opiuxru On lípd serjriçe au mal
heureux qui est fur la roije, lorsqu'on hâte sa.^n , a-t-'j ajouté
Dans ce moment de plus fortes douleurs lui ont arrache un*
cri, & il «ft motr.' ' " " J™m J
De tous les propos qu'on lui prête, les seuls biea constatés
font d'un affreux augure pour la France n J'emporte aveq
1
. . C 341 )
«e n'ctoit l'honneur, disoit-il , j'aimeròîs presque autant aïïet
à pied. —Si cc n'éroit l'honneur, drlo.it dernièrement nù'
patriote parisien d'álfcz bon sens , j'aimerois presque autans
n'etre pas libre: la. révolution me coule à fond; voyez
un peu la belle avance ! II vaioit bien la peine de tant se
trémousser pour être un peu plus mal que nous n'etions.
Tenez, je vous l'avoue en rougistant, je ferois quelquefois
tenté de regietcer le bon vieux temps ; il valoit encore mieux
manger son pain à l'ombre des murs de la baltille , que
de mourir de faim en dansant stupidement fur ces mines.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 6 Avril.
*
( 34* )
Un décret a décidé cjue le corps législatif pourra déclarer
au Roi , que les ministres n'ont pas la confiance de la
nation.
V A R I É T É S.
Qui peut nous assurer que nous ne seron? paá forets de
nous faire tous circonscrire ayant trente ans , si L-s t hoies
continuent à aller comme elles vont daus ce moracut ì
Livre nouveau.
DialogueentreMM.de Mirabeau & M. de Pascalis,
a,ux Champs-Elifecs. Brochure in-8°. Se trouve à Paris ,
chez M. d'André , & chez tous les marchands de nouveautés.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 7 Avril.
C 354 ) . .,
On a passé à la suite de la discussion sur ['organisation 4ú
ministère. ! / ' s, \ \ * •
VARIÉTÉS.
( 34* )
SUPPLÉMENT
o u
ASSEMBLÉE NATIO'NALÈ.'
Séance du 8 Avril.
On a íontinué la discuiion fur l'organisation du rninif*
tere. Nul ^ministre ne pourra être traduit devant les tribal
Tome II. Annëe 1791. N h
( 3*2 )
■aux, qu'après un décret du corps législatif. L'alscmblée dé-
cretc qu'au Roi seul appartient le choix & !a rcvocation des
aùn.ltiîs. 1
VARIÉTÉS.
L'acquéteur de ls chartreuse de Rouen, vient de donnée
un jioillon d'avril aux orficiets municipaux de cette ville,
qui vrascmblablement servira d'cxcmplc à beaucoup d'au-
tres. II a compté quinze mille livres , douzième du prix
^e c-tte chartreuse, 'ii Tachetant ; enluite il a vencu
ks J>aís de l'enclos & du jaidin , les p'ombs , charpentes ,
/pierres ', fers, &c. &c. , •So,ooç> ìiv. argent comptant , Sí est
■part» le premier avril pour Lcndies , cù il a fixé son séjour.
J O U R N A L ,"
D £ la Cour e t d e ia Viuï.
í - 'V.A R I É T É S.
>
( 374 )
rer.x soufflet , cn lui disant : Tiens-, si je suis mort , au moin»;
tu croiras aux rcvenans.
De Caen en Calvados.
Un amateur de cette vijfe s'est amusé , ces jours gras , ì
tirer au fort les lettres qui composent te département du
Calvados. II n'a pas été peu émerveillé de trouver pour ré
sultat: A~ tA cavkrne des Louis. Une chose l'inquiète ,
c'est qu'il lui reste <3c6 lettres qu'il rie' sauroit placer sans
déranger le sens qui est'si complet. II demande' aux connoisteurs
s'il peut tout uniment les mettre à la fuite avec des points ,
comme initiales á« nom de MM. ses Administrateurs. ' '■
/
N». 4*.
JOURNAL
de la Cour et de la Vieik
VARIÉTÉS.
e le bW ' -
v
C 380 )
foire séante en cette ville , ce que Pyron disoit des quarante
de l'academie française , qu'ils ont de l'csprit jcomme quatre.
II n'y en a fn cftct que quatre qui annoncent quelques lu
mières , encore sont-elles bien au-dessous de l'importance
des fonctions qui leur font confiées. A l'égard des autres,
ils ont la bonhomraic d'avouer qu'ils n'ont jamais étudié leis
matières criminelles.
>i Et c'est ajusi qu'on rend la justice aujourd'hui ! >■
1
N°. 43.
J O U il JN A L
de la Cour et de la Ville.
• ——1———■ —— •——•
Tout faiseur de Journal doit tribut au rhalïíi
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du il Avril.
, VARIÉTÉ S.
,• Avis au Public.
Ceux qui voudront apprendre le grand art de ne point
mentir en ne disant pas vrai , n'ont qu'à lire le Moniteur.
, Exempte. Sî le rédacteur de cette feuille ( flétrie dans le
sens enragé de la révolution ) , raconte qu'un garde nationale
qu'il soupçonnera d'être uri peu aristocrate , commandé pour
monter la garde chez le Roi , ne se présente pas , parce qu'U
est malade, —il dira : M commandé pour la garde du ■
Roi, ne s'est pas rendu à son poste , — Si taira la raison qui
l'en a empêche. * ' ^*
Histoire véritable.
:puis la fameuse défense
D'entrer armés dans le palais
De nos ci-devant Rois de France,
Un jeuae chevalier français
Pour monter l'escalier s'avance.
II étoit grand, beau, fait au tourj
C'étoit un Hercule en amour.
Costumé , non fans élégance;
Un vêtement juste & ferré
Satisfaifoit à la décence,
En dessinant la nudité.
Ce preux chevalier d'Amathonte
Avoit , à ce cjue l'on raconte ,
Pris à l'amour son plus beau trait.
L'étroit carcuois le trahissoit.
Un homme en bleu, mis là de garde,
De la tête aux pieds le regarde,
Et lui soupçonne un pistolet
Caché pour un dessein perfide.
i> A moi, s'écria l'intrépide.
Un cent , à ce coup de sifflet ,
Accourt , & le happe au collet :
On le rudoyé , on lc maltraite ,
Et puis, par le plus long chemin,
Ob le mens au dillrict voisin,
président prend fa lunettes,; m
! dit—il en nasillant , raf
jus tenons : ail sergent ,
( Ì92 )
» Pour voir un peu tout cc qu'il porte ».
Et déjà l'honnête cohorte
Se disposoit à le fouiller,
d Un instant , dit le chevalier,
» Votre recherche seroit vaine:
j) Je vois ce qui vous met en peine ;
11 Sur moi ne mettez pas la ma'n >r.
II dit , & leur montra soudain ,
Que l'arme dont on se défie ,
Loin de l'ôter , donnoit la vie-.
JOURNAL :
B £ la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z z Avril.
VARIÉTÉS.
11 n'appíttiestt qu'aux Jacobins de donner à leurs yic-
times leur caprice pour îégle , leur puiúance pour, preuve,
fc leurs succès pour raisons.*
■ S
( 3<?* )
de Paris ; que la chose étant faite, il ne lai disoit pas
s'il s'en repentoit ou non , mais qu'il étoit étonné qu'or»
lui proposât de persécuter , au nom de la constitution, des
citoyens que leur opinion ne réunit pas à celle générale j
que si lui, M. Gobet, vouloit en agir ainsi, il trouveroit
toujours cn son chemin un général qui l'opposeroit à ide
pareilles entreprises. M. Gob.... «>'e« a pas moins été son
chemin , de concert "avec les chefs des jacobins , dont il est
membre, & avec les Barn.... & Lam.... On a soudoyé de*
femmes de la lie du peuple, pour fouetter mercredi & jeudi
6 Sc y de ce mois , les hospitalières & religieuses de dir
à douze couvens de Paris. Les scènes qui ont eu lieu ces
jours-U, annoncent bien la barbarie Sc. l'indécence d'un
peuple fans mœurs Si fans religion : ces cruautés atroces
ont été exercées fur un sexe timide & foible, fur des filles
qui font l'cxemple de la charité & de l'humaniié.
Changement de domicile.
Du N.° 44.
(O
Le génie le plus sinistre qui ait présidé aux destinées de
la France , a cédé à l'ascendant du sien ; mais il ne l'a ter
rassé que quand toutes les calamités ont été accumulées fur
nous, j
L'assemblée a décidé dans le premier mouvement , que ses
membres assisteront à ses obsèques, non par députation,
mais tous individuellement. Ges honneurs destinés aux Ré
publicains rendent plus amère Pignominie qui couvre déjà
la tombe de l'ancien patriotisme français.
* -Un ecclésiastique , membre du côté droit , a demandé
que le ttavail de M. de Mirabeau , fur les successions , fût
imprimé. Cette motion , qui a été adoptée , venge le côté
droit du reproche que lui font les feuilles des patriotes du
sestèntrment qu'ils lui attribuent. On ne pouvoit mieux ho
norer M. de Mirabeau , qu'en publiant ses ouvrages. Ce ne
font point les membres de ce coté qui ont pressé la reprise
de l'ordffc' du jour; & l'assemblée a décidp , à l'unanimité ,
que les regfets que cette perte lui occasionnoit , seroient
exprimés dans le procès-verbal.
Après une légère discussion & un discours asséz long de M.
Péthion fur les testarnens , M. de Talleyrand est monté à la
tribune pour faire la lecture da travail de M. de Mirabeau.
II a rendu -compte des derniers momens de son collègue.
>» Jc suis allé hier , a-t-il dit , chez M. de Mirabeau.
Un grand concours remplilloit cette maison , où je portoi»
un sentiment encore plus douloureux que la tristesse publique-
Ce spectacle de désolation remplissoit l'ame de l'irhage de la
ta ort ; elle étoit par-rout , hors dans l'esprit de celui que
le danger le plus imminent menacent. II m'a fait demander.
Je ne m'arrêterai point à i'emotion que plusieurs de ses discours
m'ont fait éprouver. Rassemblant son intérêt sur la suite
de nos travaux , il a su que la loi sur les successions étoit
à Tordre du jour ; il a témoigné ses regrers de ne pas as
sister à cette discussion , & cen'etoit que par cette impuissance,,
qu'il paroissoit évaluer la mort. Mais comme son opinion
sur l'objet "qui vous occupe eft écrite , je vais remplir ce
devoir. L'auteur de cet écrit n'est plus* je vous apporte
son dernier ouvrage^ & telle étoit la réunion de son sentiment
& de sa pensée égaient Youés à la chose publique , qu'en
l'écoutant , vous assistez presque à sou dèrnier soupir ».
( 3 )
JOURNAL
de la Cour et de la Vile*.
Séance du 13 Avril.
VARIÉTÉS.
Les couleurs ne tiennent pas fur M. de Lomsn.... j la
rouge s'est effacée totalement , la violette ne tiendra pas long-
tems , la noire feulé lui restera , & lui convient parfaite
ment par l'analogie qu'elle a avec son ame, dont elle est
le véritable emblème.
Par un Teinturier.
Epitaphe. ,
Nouveautés.
Mémoire de M. de Calonne , ministre d'état, contre
le décret rendu le 14 février 1791 , par rassemblée se disant
nationale. Brochure in-4.0 & in-8.° A Paris, chez Lau
rent fìk , rue de la Harpe , n.° 18.
Avis aux vrais catholiques, ou conduite à tenir dans
les circonstances actuelles. Brochure in-8.° A, Paris, chez
Crapart, libraire, Place Saint-Michel.
Protestation & démission de M. de Grosbois , députer
pnr l'oidrc de la nobleste du Bailliage de Besançon aux
états-genévaux : une feuille in-8.° Se trouve à Pari- , chez
Stcgmuller, libraire dans le vestibule de l'aiíemblée nationale.
Idées de M. Gcrvais, évêque -du Calvados, fur la né-
esssite & les formes d'un concile : in-8.°, chez le miras
libraire.
Lettré de M. le cardinal de Rohari, à Messieurs les
administrateurs du district ds Strasbourg: in 8.° chez, le
rur.ne libraire.
JOURNAL ■
DE LA COVH ET p E LA VlLLÉ.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du •r 4 Avril.
VARIÉTÉS.
Le comte de Mont entra avant-hier chez ui»
marchand de cannes, & demanda un cordenpour mettre
à la fimne. On lii demanda de quelle couleur il ie vou-
loit ? B-lle drmande! répondit-il, je le veux noir Est-ce-
que tous les bâtons ne sont pas en deuil , depuis la mort
de Mir ?
M. l'Evêoue Minet réussit parfaitement dans son nouveau
diocèse; les femmes fur- tout en font folles ; cìles disent
toutes qu'il fait tort bien pane, de velours.
Fpitaphe.
Sous ce triste ic fatal tombea»
Repose legrnn^ Mirabeau,
Lequel ne fut ni bon ni beau ,
Dans son esprit ni dans fa peau.
Portrait trls-reffemblant.
Cœur excellent-, équité rare; résignation qui, dans art
lang inférieur, feroit le comble du stoïcisme: tel est le
( 4'4 )
caractère d'un érre aussi vertueux quliifortuné , à qui ce
pendant on peut dire, qu'en tems calmes', si la prudence
est nécessaire, dans des momens orageux, elle pourroit être
interprétée desavamageusement pat le peuple , qui toujours
méprise ce qu'il ne craiut pas.
Meude-Monfas.
JOURNAl
la Cour êt de la Villé*
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du t $ Avtil.
O N a ternarqué dans la séance .'e eu'i, le décret oui
iac au vingt de ce mois , l'iastallatioa du tribunal de Caí»
Toi^ : ih Annéa. iJ9f. T t
■ <f
\
( 4*8 )
sation. Les députés, membres de ce tribuna1, re ponrront
remplir leurs íonctions qu'âpres ìa présence cssion. —A la
la scaiicc d'hier, les agens dc-change ont été opprimés. O»
a repris ensuite l'o: ganílation de la marine.
VARIÉTÉS.
L'aíTerablée du manège a décrété que le cardinal de Rohan
scroit conduit à Orléans , pour y être jugé fur l'accusation
de crime de Use-nation. C'est à-peu-près comme si ce prince
ordonnent que l'afleroblce (ût conduite au-delà du Rhin , pout
y être jugée comme criminelle de lese-majesté divine Si. hu
maine. II n'y auroit de différence que la réalité du crime.
Nouvelles du Brabant.
Tableau de compofitiort.
ta Catipso du lac Léman , la Mlle du vertueux Genevois ,
savante comme son pere, belle comme sa mere , vient dtf
recevoir Thommagc reconnoissant du petit Piclus lirog...,
pour le discours patriotico-fìlial qu'elle a compolc pour lai,
■ & qui a fair tant d'honni-ur à cet honnête enfant.
Cc tendre législateur , devenu peintre par amour, a re
présenté, sur une toile magique, en grandeur & grosseur
naturelles , fa co-sauverai ne , fous le costume modeste de
la bouquetière d'Athènes, présentant sa Corbeille à tout le
côté gauche du manège. Le peintre a pris le moment oi
madame de Sta.. , ayant parcouru le demi-cercle , artive
vers la tribune :toutesles roses se trouvent prises ou tombées ;
il ne reste plus que des boutons pour M. Bouche. Le petit
Brogl... , fous la figure d'Alcibiade, fuit & s'amuse à ra-
niailer les feuilles.
J O U R N A h
d t la Cour et de e a ¥ i l 1 1í
; 1 — ì, m
Tout iaileur de Journal doit triblu au malin
La Fontaine.
"' * t VARIÉTÉ S.
( i ) Aujourd'hui patriotique.
( 428 )
donner un gouvernement, & de se conduire; qu'il lui faut
un maître juste & ton, sans-doute, mais vigilant, sévère ,
absolu. Nous cn demandons pardon aux amateurs de la
ttibjjne, à tous ceux qui ont la manie de la constitution
& des assemblées , il nefai t point ù'alsemblées à cette nation
legerc, passionnée, spirituelle, présomptueuse , novatrice Sc
turbulente.
VARIÉTÉS.
Quefiioti a. résoudre. . . A
Un honnnête homme peut-il être de la société des Ja
cobins ?
JOURNAL
de la Cour et de e a Viliiì
i ....
Tout faiseur de Journal doit tribut au malio
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 8 Avril.
On s'est occupé fur-tout de la4ettte du directoire da
département de Paris , consernant Ion afíl.fé pour les église*
Tome II. Année 1791; *k^Y y
paroissiales. —Le Roi youloit partir pour Saint- Cloues;
mais le peuple , pour prouVeu /ans réplique , qu'il est faux
que le Roi soit prisonnier, s'est opposé á ce départ. II faut
avoir été témoin de ce tumulte & de cette scène scanda
leuse , pour s'en faire une idée. stf. de la Fayette n'a pu
se faite pbéir de la garde nationale. Gn assure qu'il a de
mandé sa démission. —Ee département a ordonné sur-le-
champ la convocation extraordinaire de toutes lest celions.
VARIÉTÉS.
De Bruxelles , ce 1 3 a#kil.
Quelques émissaires du séditieux Vanfler- noot , ayaat
chanté, dans un cabaret, des couplets indécens, plusieurs
patrouilles s'y font transportées ; mais les séditieux maltrai
tant la garde, elle fit feu, tua un de ces bandits, & en
blessa plusieurs. Cependant , deux patrouilles ayant refusé
de tirer, ont été cassées le lendemain, & deux bas-officiers
chassés , après avoir reçu cinquante coups de bâton en place
publique. Cette sévérité ne sauroit être trop louée, car c'est
le moyen d'arrêter Yhémorrhagie licentieusc. J'atteste l'aur
thenticité de cette aventure.
Meude-Monpaí*
( 1 ) Le malheureux boulanger.
( 1 ) Le maire de Saist-Deni; , celui de Chàlons , &c.
( 3 ) Pillage de shekel de Castries.
(4) Les scènes scandaleuses des religieuses 6c autres,
dont une victime a été enterrée hier à Sainr- Paul,
(jì Voyez M, Bonjour à l'aflemblés nationale.
( 44« )
des rnóiodres choses. Ils ont trouvé , en continuant eettd
décomposition , toutes les semi-phrases 'que voici :
Ce club de boue. —Cette société des assassins —
£st un colosse de caca. —Association de démons. —
Jeans... de la nation. —Détestables ennemis de la nation.
Enfin, on y trouve encore:
Cest la maladie de la nation. —Où est le médecin
Cest h canon.
Délivrez-nous du médecin, mais plus encorc d* mal.
Toutes les fois qu'on viendra nous dire qu'un être quel
conque a présenté & envoyé à rassemblée , ou applaudis'
sèment , ou consentement, ou accommodement , ou serment ,
nous dirons tout simplement que c'est un J. F. de plus:
c'est une maudite plante qui croît dans tous les terrains Sc
dans tous les climats, fur-tout qaand elle est arrosée par
la pluye bienfaisante dont le réservoir sc remplit à mesura
qu'il se ruide.
S U P P L';É MENT
Du N.° 50.
J O U R N A L
»£ la Cour et de la Villè;
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séhncc du tQ Avril.
T
AL s'est présenté ure députation. du département de Paris,
a l'occasion de la convocatlou des sections fur lc départ du
Tome il. Aiinee 175)1. Zz
(
( 45° )
Roi. Voici l'objet de cette délibération : Faut-îl prier k
Roi d'execater Ion premier pTojct d'Jler a Saint-Cloudï
Faut-il le remercier d'avoir préféré la tranquillité publique,
On n'a vu, dans cette derniere question, qu'une ironie éga
lement barbare & ridicule, Quant à la convocation des sec
tions, il n'y* a personne qui ne sente le danger d'une dé
marche aussi absurde, aussi impolitique, aussi extraordinaire.
Croyez - vous que ce soit un bon moyen de nous sauver
des foreurs de l'anarchie, que de nous jeter stupidement
danoises bras ! —Le Roi s'eít rendu à l'alsemblee , & a
pionPice un discours, où il rappelle la résistance qu'on avoir
apportée à son voyage, & a déclare qu'il persistoit à vouloir
aller .à Saint- Cloud. —M, lc président a répondu. —Des
ris de y iv e le Roi ont accompagné Sa Majesté jusqu'à ce
qu'il soit sorti. —Le Roi vient de vous exposer,' a du un
membre, qu'il étolt nécessaire, pour l'acceptation & la sanc
tion des décrets, qu'il eût sair d'être libre. Cette fa.llie
a fait rira d'aifez bon cœur l'alsemblee nationale. Sur ce,
on a levé la séance.
VARIÉTÉS.
>
Un âne , qu'on venoit d'attacher à la porte d'un mar
chand d'estampes , où étoit expose le nouveau portrait de
?Mir..., frappé de sa ressemblance, se mit à braire. Mes-
•jieurs, Messieurs, dit un malin, passant, e/uendc^ çe
brave citoyen , il rend hommage a la vertu.
JOURNAL '
db la Cour et de la Vilií,
VARIÉTÉS. '
Le général Btndèr veut., dic-on, auffi faire prêter m
ferment à ses troupes; míis c'est celui de défendre de
tout Icút po,uvoir la cause des Reis, & de pulvériser la
nouvelle constitution française.; en conséquence , il en a
, commande une traduction en allemand , avec les commen
taires nécessaires pour en faire sortir tous les attentats
-qu'elle renferme contre les droics des souverains légitimes.
ê -
—
Mad. de Lam... disoit un jour, en parlant de deux de
ses fils , députés : Si je n'étois fùre de moi , je croirois que
je me fuis oubliée dans mon anti-chambre.
(.4«f )
il'ì'a sans-doute oublié ; pourquoi l'en sa're souvenir ? Pour-'
quoi lui apprendre qu'il a un enfant-, lui qui a jure à ses'
amis intimes qu'il n'avoit jamais consommé le mariage,'
quoique la femme ftu jeune & jolie ? Pourquoi donner à'
Mad. U Blanc, fa gouvernante Sc dame de compagnie, la
tetteut de voir arriver une autre femme dans e patois épis—
còpVI? —Détracteurs insensés du patriotisme ! ayez patience^,
lá loi du divor.ee & celle du mariage des prêtres) bientet,
décrétées , ïeront dìipáïoîtte toutes les irrégularités qui)
fervent d; prétexte à vos médisances. Fil' que 'fc'est iai4 •
d'être Hiédiíans J ._. ^
JOURNAL
de la Cour et de la Vilie.
Du %i Avril.
VARIÉTÉS.
Malgré les députaticns de tous Irs bataillons , M. de la
Fayette, après avoir donné fa démission, vient de partir.
L'allarmé est générale. On craint, avec raison , que cet
événement nc soit lc signal de la plus terrible explosion.
" «
Strasbourg , '6 avril. — « Quatre hommes 3c cette pro
vince ont. été s'engager dans la nouvelle légion chez» le
Cardinal : leur but principal étoit d'aisassinct son éminence:
le coup a manqué; les assassins ont été arrêtés, & lc Car
dinal s'est retiré dans la fameuse abbaye de Saint -Biaile,
du moins pour quelques jours ».
JOURNAL
de la Cour et de la V i t i ê.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 22 Avrií.
VARIÉTÉS.
■
( 477 )
iirìcaux, fit naître malheureusement pour lui ou pour la
bonne eau'se, des soupçons fur son compte.
» e la Cour et de la Vile f.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 23 Avril.
Avis utile.
Nos législateurs & nos administrareurs redoutent l'in-
fluence que doit nécíssaiiemcnt avoir fur les esprit? , le bref
du pape , qu'on attend avec impatience. Ils ont cherché dans
leur sagesse tcui les moyens possibles d'en détruire, ou du-
ruoins d'en atténuer considérablement l'effet; & ils ont fondé
leur plus grande espérance fur celui-ci. Ils font impiimer de
vingt à trente sortes de brefs postiches , dans lesquels les sen-
timeus du pape font disséremm.'ot dénaturés ou falsifiés ; Sc
au même instant de la publication du véritable bref , on criera
les contrefaçons dans toutes les rues de Paris , & on les ré
pandra avec profusion dans toutes les provinces : enlorte que
le bon grain fera , pour ainsi-dire , étouffe par l'ivraic , & qu'il
ne fera presque pas possible aux fidèles de le discerner. Mais
comme les faussaires sauront pariai: -ment le rcconnoìtrc ,
Us feront chargés de rct'.rer & supprimer , autant qu'on le
pourra , les exemplaires du bref aurhentique, & meme las
(- 4§4 ) . f\\
Witions entières, 1* fabrique d'assignats pouvant suffire l
tout. •' t * ' ' „ ' Aat flfpit
Cstte ruse n'est pas trop mauvaise ; mais comment ce*
bomjnei de génie, ces gt^nds calculateurs qui ne doutent dç-
tien , qui sont fûts de leurs moyens , ne favent-ils pas cal
culer les effets de lear indiscrétion , & appliquer sur leur bou
che le scellé qu'ils voucíroient river fur calle dn bon sens Sc
de la verité ? Quoi qu'ilen scir , il importe que le traducteur de.
la lettre du íaint-pere, & l'iropriiueur, soient informés du nou
veau piege tendu à la crédulité des Français, & qu'ils pren—
iení. d'avance tomes les précautions neeelîaires peur cm
rompre les mailles. -
Quel autre stratagème oppofera-t-on au décret de !a diète
de Rastisbonnc, au referir de ('empereur , aux avis falu:aircs
de nos bons voisins lc> Anglois , les Prussiens, les Efpa-»
gnols , &c. Stc. 1
Avis à un Français.
Le Pape Ganganelli mourut après avoir communié avc4
nne hostie empoisonnée.
bêla Cour et de la V 11
■a
Toub faiseur de Journal doit tribut au malin
i J. .. j La Fontaine.
•«n-'i,,;
Na'(vete drìfiocratiqui.^ r, •
'a....- ■»' ■ ■<'•■''• • .
Certain major, en uniforme,. _r, ^ .. . ^ .
Se trouvant chez la Reine, au jeu,
Hier , disoit : Par la morbleu. ,
Je n'ai pas trop suivi la .forme, .
Ce semble, qui règne cn ce lieu! .
-5 --CV f
Tenez-vous-en à votre xçlé ,
Reprit, soudain, "chacun de nous: ...
II est un jeu, que nous cOhnoístbns tous, -.
Où seulement vingt mille, comme nous, _ _
Fixeroient la chance' pout cìle. .'.(•.. ' •-
' ' * lui**' • * t ^
, ..iJ / » .i . . .v ,s , ...a .5 . . 4
5#r /e Cafg_J,íimcth , ws </« Zfocy.
.r JL'autre ayant-hier , un perruquier gascon t. r ; .
- Smsiun café,,lut écrit tout au long : •'
-~Catê Lameth : r—Ah, ah, dkd'hom«e au peigne»
< 493 )
Dans ce Paris , où tout est à foison , -.:-■»
. Je savois bien qu'on vcndoit du poison , ■
•- Mais j'igncroi; qu'on y mît une enseigne.
■t . -•• j ' • ' • '•
JOURNAL ;
n* la Cour et de la Ville.
Séance du 25 Avril.
VARIÉTÉS.
Bruxelles, 21 avril.
J'ai vu Benderi
J'ai vu Bruxelles; j'ai vu des sujets redevenus fidèles ÍC
heureux d'être soumis à leur Roi; j'ai vu de bons Fran
çais; j'ai vu des cocardes blanches, ic j'ai pleuré délicieu
sement. • . . -..
J'ai vu la botte de Bender; j'ai vu des pandours & des
hussards; j'ai vu le fifre d'un musicien croate formé de l'os
de la jambe d'un soldat turc; j'ai lu le Moniteur, Sc j'ai
ri comme un fou.... Riez aussi.... J'ai vu oh! j'ai bien
.vu Amen.
Signé, Moi.
P. S. Je promets aux héritiers Menou, Lameth Sc Beau-*
harnois gauche, à chacun deux flûtes croates, si ces
• messieurs veulent bien tenter l'avanture, & me faire quitter.
te cocarde blanche aux frontières.
Toujours Moi.
VARIÉTÉS.
ik}ft hetoneoit pas trop là' démarche du Roi , qui s'est tendu
^ l'*IIetablÉc. Qui a - pjì la lui cqnséiííèt .?-Est-ellc placée-
comme Roi, & syrsirnc fils ^i'eglisç? Ppwqu^i veuç-il avoir
IVic,' d'être Hbttî Pourquoi les Jacobins «jr-ils paru désolés
de' cette dértiarche? Ce font-lá de ces énigmes que le temí
nous dévoilera • peut-étre ': fattends 1c mot de ceile-ci dans
la quinzaine prochaine ; sinon , jc la trouverai indignement
composée.
■llù.
. . .TÎnc.des.. .premières vi(îtçs que l'Empereur a faite à
Venise., a; été chez le duc Sc la duchesse de PoligJiac ; il
s'infoçipa^ç^ gjjqiçularite>,à. jamais m.-morables des hor^
riblcs journées des 5 & 6 octobre. Pendant & aptes le récit
du duc de Guicke , maHièuTcux' témoin de ces forfaits qui
restent fans vengeance, S, M. 1. ue put déguiser son hor
reur. Que. dira-t-il au récit de la journée du 18 avtilj
Aycugîes Parisiens! que de crimes vous commettez! D<ja
vous en êtes punis; on vous fuit, cri dqlertc vos murs $
& qui vojIcz-vous qui relie au milieu de vous? Lâches!
vous insultez , vous rnaltruicei jusques aux femmes ! Vous
êtes armés, & ce n'est pas aumoins cour protéger la foi-
blesse! Ah'! que vous êtes cegciiìsrés-!- Oue la liberté vou«
a jrendus djiférenfrde vous-^iémes ! La'pbilosofhic a fait de
( ) ,
t*usîdrt Cannibales '. Vos nouveaux maîtres' v'o'us prêchent'
la révolte, 8c la condamnant hypocritement le 1 lendemain;
Mais quíls maîtres aufli vous ctes-vous choisis !
i
j'ai manifesté très-hautement. Pardonnez-moi , Messieurs ;
de vous pailer de mes femimens, lorsque je serois chargé
de vous transmettre rexpreflion de ceux du roi , dont queî-
que membre du conseil ont reçu hier le témoignage , de
la bouche méme de Sa Majesté. Elle me charge de vous
dire, qu'elle a toujours été fatisfa'te de vos services (
qu'elle vous fait par iculièrement gré. du zèle infatigable
que vous avez montré dans ces derniers instans ; & qu'elle
saisira, avec plaisir, tous les moyens que le nouvel ovdre de
cjioles peut lui laisser, de vous marquer í'a confiance & son
estime.
1
C 5*4 )
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 2 y Avril.
VARIÉTÉS.
La société des amis de la constitution établie à Amiens ,
vient de dénoncer à la Commune , le fourrier des gardes-du-
corps du E.01, parce cju'il saisoit , selon elle, des achats d'a
voine au-delà de la consommation que les chevaux de la
compagnie dévoient en faire. Certe dénonciation est bien à
J'ordre jour, & MM. les clubistes jacobites pouvoient rai
sonnablement soupçonner qu'il se tramoit quelque complot
anti-constitutionnel , puisqu'on leur coupoit l'hcrbc sous le
pied.
- j o u r n a l
R£ LA COUR ET DE LA Y 1.1 LE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malia
La Fontaine,
Séance du 28 Avril.
VARIÉTÉS.
". . . r. Vons nous avez déjà parlé de papa du Alouch..;
de son fanfan , de sa tendre moitié j mais il importe de vous
prier de fairé Connoìtre toutes les petites fredaines de dos
évêques constitutionnels; en voici la raison: on va publier très-
incelsamment un libelle intitulé : Fit privée de tous les
ivéques , & autres fonâiounaires publics ,. qui nom
pas prêt i le serment. Vous sentez qu'il est nécelìaire d'op- .
poser la vérité à la calomnie. Cet ouvrage , commandé par
les calvinistes de l'aísemblce, Rab de St. Et , Barn...,
Bois... dAng..., Meyn... , de Sal.... , ZaRoq..., Rcwb... sic.
oui né font pàs plus , comme on fait , amis da clergé que.
cru toi , est maintenant fous presse. C'est de cette racine
fabrique que font sortis les crimes des 1 ois de France »
tes Charles IX , les Calas , les Anne de Boulen, les
prêtres, religieux & religieuses, mis avec tant de succès
fur la scène. C'est cette association protestante qui fournit
aux frais de la feuille villageoise , dont le principal ré
dacteur est M. Rab... de St. Et....
De Nancy\ ,
Tontes les manœuvres des clubïstes de Nancy n'ont pu:
déterminer M. de Châtelain à se íaire íacrer. . II vient de
se dtsiíler formellement , & donne mille écus aux pauvres1
pour expier le scandale qu'a donne un instant de foibleílc.
On le Hiínacoit de lui faire payer les frais de l'election.
Il a répondu que fa conscience étoit au-dessus de fa fortune.
... .. .• • ...,« ., i
_ L'abbè Maury annonça hier à l'asscrnblce nationale , que
fi les membres du côté gauche rinteiromt oient cemme à ^or
dinaire , il les allqmmerok avec une mâchoire qu'il trouve rois
facilement parmi eux. -^On est d'autant plu*, ctonné de ce
propos , que M- Aîen... n'etok pas 3, l'ailemblce ce jour-là.
\; jour n a:l; U
ÏT£ 'X'A COUR ET DE LA VltU.
ASSEMBLEE NATIQ-NÂti^
Séance du X) \Avril: :Ahn,A '.'il .'2
Un déetè: per met aux soldats' d'assistçc au^clijbsy On,*;
Caritiime ia^ifcalEon fur \a pécéljàt'o de dect^r uueéniislW
de petîtis áíEgcat*. de cinq & dë-deUx liy^cs ^ pn^a
luj'íî'June pêti.ióii des n-^ocians de Paris, j ...-.'-il: •
Tosne II Année r 7 9 1 . K, k k
( 53o)
- Le nouveau serment prête par l'arjh$e , met les factieux sa
désespoir ï il n'y a sortes de ressort"!' qu'ils ne fàlscnt jouer
pour jeter la division à ce sujet parmi la garde nationale, Sc,
pour soulever le peuple contre elle ; & lur-tout contre son
chef. Ce» mouvemens divers expliquent la fermentation ef-
ítaystr.c ddnt la capitale est le théâtre depuis-quelques joars,
La garde nationale de son côté, est décidée à poursuivre les
factieux: , ou du moins à s'opposer de toures ses forces à leurs
tnunes crimindlcs. * ", .-. ,. . i - f>"> n( f
V A R 1 É TÉS.. \.\
Je passois dans la rue Saint-Antoine , il'mdxóa oi die
se partage en deux , celle de la Tueranderic d'un -côté , de
l'autre, celle <\u\ mene à W Grève. J'entre dans une bou
tique de fflïaneerie , qui est assez bien située là, mais assez
mal fournie. La dame étoit à spn «omptoir , dame à lunettes ,'
à .bonjoet de rancien régime. Apres-quelques propefs d'em
plette, j'apperçois fur lé comptoir la foule des papiers da
jour , & ee grai>d- moniteur ejui domine entre eux , comme
l'autruchc eiitre bs oiseaux niais. II étaloit là Tes grandes;
ailes & ta queuû appellée sikppléanent .du mercredi 19 AvriL •
í'admire son volume-, & m'ii forme ayee simplicité , s'il con
tient aujourd'hui beaucoup de chascs. Y a ce qu'il doit y
avoir, & comme il doit y £ re3 me dit une voix qui
m'etonna. Elle accrut mon éonnement , en répétant coin
ton plus aigre j Sf comme il doit y ûk. J'avise'i en ce
moment la figure de la d; me de qui' venoit la voix, file.'
me parut '.plus, qu'humaine , comme dit Télémaque 'du
sage Mentor , mais un peu moins attrayante. Je fuis., lais
sant la faïance & les papiers, & raadane Giieche-, & comme
elle.veu4t>it me ràppéller : lisez , niadsme , lui criái-je , lisez
je vous en laisserai le loisir i 8c je- Poxtni mes^ dix-huit francs>
ailleurs. Ainsi. fait-'on en Angletetre chez tous les aubergistes ■
& les marchandes bonrpaes l$c le. lendemain., on met
aventure dans ées papiers. Communément la boutique ou
i-'auberge- ne -tírtleiit pas à; "fe"lVrmér. François ! faites do
toi me féur cífbciutiques d'orateurs, de sections Si de cour-
taux-villaiss. Leurirîlolcncc est devenue^trop extrême.
( 53* )