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1
D
1
HISTOIRE
UNIVERSELLE 1
D E
DIODORE DE SICILE .
TOME SEPTIEM E.
1
---
5
:
.
HISTOIRE
UNIVERSELLE
D.
DIODORE DE SICILE .
TRADUITE EN FRANÇOIS
PAR M. L'ABBÉ TERRASSON ,
de PAcadémie Françoiſe.
TOME SE P T I E ME ,
Qui contient les quatre fuites desfragmerus
de CHiſtorien .
SPRINT
I DOCTRINA
VIRTUT . E
INGENIO .
T. ». Schley del.1738
A AMSTERDAM ,
Chem D. F. CHANGULON
MDCCLX X. T
TH EERRIE
TAT
77. I.
1 FRAGMENS
DES SIX PREMIERS LIVRES
DE DIODORE ,
PERDUS APRE'S LE VINGTIEME.
****
L I V R E XXII.
1.LEEs
LesEpirotesontpourmaxime
de combattre non - ſeulement.
pour leur patrie , mais encore pour les
nations qui ont contracté quelque al.
liance avec eux .
II. Comme les Campaniens qui é.
toient à la folde d'Agathocle , s'é.
toient ſaiſis de Meſſine fous prétexte
de la défendre contre les Romains :
ainſi Decius (a ) , Tribun militaire , ſe
faiſit de Rhege ſous prétexte de défen.
dre cette ville de l'invaſion de Pyr.
rhus. Il y fit des concuſſions & des
meurtres ſans nombre , dont les Ro
mains indignés tirerent enſuite ven .
geance eux -mêmes ſur les foldats qui
les avoient exécutées: car pour leur
Tribun Decius , ayant eu une fluxion
fur les yeux , il manda le plus habile
Méde
(A) Rhodoman dans de Caſaubon,Paris 1609.
ſa note ſur cet endroit , pag . 7. ou la traduction
avertit que pour un plus Françoiſe de Dom Thui.
grand éclairciſſement, il lier, Bénédictin, accom
faut avoir recours à Poo ( pagnée des Remarques
lybe. J'y ai en recours de M. le Chevalier Fol
en effet pour la traduc- lard. tom . 1. pag 10 .
tion même : le Lecteur & in
peut conſulter le Polybe
LIVRE XXII . 15
s Médecin de Rhege , qui pour venger
fa patrie les luifrotta avec un on
guent de Cantharides, qui lui fit pero
3 dre la vue : le Médecin s'échappapar
la fuite. Cependant la Sicile ſe par
tageoit entre pluſieurs tyrans ; Hice
tas occupoit Syracuſe , Phintias Agri
be gente , Tyndarius Tauromene , & des
it hommes moins conſidérables d'autres
es villes plus petites. Cependant Phin.
1. tias & 'Hicetas eurent guerre entr'eux ,
Le combat ſe donna devant Hyblæe ,
&ce fut Hicetas qui remporta la vic
همون8
méus.
VII.. Thynion & Soſtratus , ſucces
feurs d'Hicetas, appellent une fecon
de fois le Roi Pyrrhus dans la Si
cile.
VIII. Les Mamertins qui avoient
égorgéles citoyens de Meſſine( c ), qui
les avoient reçus dans leur ville coin
me
Claust
All
LIVRE XXII. 17
me amis , étant entrés en ſociété de
guerre avec les Carthaginois , s'obli
gerent par un décret public de s'op
poſer au paſſage de Pyrrhus dans la
Sicile. Mais Tyndarion , tyran de
Tauromene , favorifoit le Roi d'Epi
re , & ſe diſpoſoit à ouvrir les portes
de la ville à lui & à toute l'armée dont
ce Roi ſe faifoit accompagner .
IX . Les Carthaginois d'intelligence
avec les Romains en reçurent cin
quante dans leur flotte , & fe préſen
tant devant Rhege , ils entreprennent
l'attaque de cette ville , mais ils s'en
déliſtent bientôt ; & mettant eux -mê
mes le feu aux bois qu'ils avoient as
femblés pour en conſtruire des vais
ſeaux , ils ſe réduiſent à garder le dé
troit , & à obſerver la route de Pyr
rhus .
X. Thynion qui gouvernoit toute
la Sicile , & Softratus , maître de Sy
racuſe ſeule , ayant chacun dix mille
hommes de leur côté ſe faiſoient la
guerre ; mais las eux -mêmes de leurs
querelles, ils envoyent des Ambaſſa.
deurs à Pyrrhus. 1
LIVRE XXIII.
pen
VI. LesRomains ayant
dant pluſieurs jours les petites villes
d'Adranon & de Macella , ſe retirerent
fans avoir pu les prendre.
VIL Les habitans d’Ægeſte ſoumis
aux
rendre.
$
s avoient transfé
1. L.EsréCarthaginoi
à Lilybée les citoyens de la
Viflé de Selinunte qu'ils avoient dé
truite. Mais les Romains pourvus d'u
ne flotte de deux cens quarante vais.
feaux longs , accompagnés de ſoixan .
tc
( 1 ) Peuples des Gaules & pays voiâns .
44 DIODORE ,
te galiottes & d'autres petits bâtimens
de toute forme, ſe montrerent devant
Palerme , d'où ils pafferent à Lilybée
dans le deflein d'aſſiéger cette dernie
re ville ; ils creuſerent d'abord un fos.
ſé qui ſéparoit en cet endroit la poin
te de l'Ine du continent; & ſur ce ter
rain ils établirent des catapultes , des
béliers , des tortues , & toutes les ma
chines dont on a beſoin dans un ſiege
pour les travaux ou pour l'attaque. Ils
fermerent d'abord le port même de la
ville par leurs ſoixante galiottes char
gées de pierres & enfoncées dans l'eau .
L'armée Romaine étoit compoſée en
tout de cent dix mille hommes , dont
on deſtinoit à l'attaque ſoixante, mille
hommes de pié, ſoutenus par ſept cens
hommes de cheval. Les aſſiégés re
çurent de la part des Carthaginois un
renfort de quatre mille hommes &
des proviſions de vivres ; ce qui re
nouvella leur courage , & celui d'As
drubal qui devoit ſoutenir le ſiege. Les
Romains inſtruits de cette nouvelle ,
& par conſéquent de l'inſuffiſance de
leurs travaux précédens, pour fermer
le port , redoublerent le nombre des
poutres , des ancres & de toutes les
matieres de bois & de fer, qu'ils jet
terent encore au fond de l'eau, Mais
une tempête violente qui s'éleva , de.
truiſit la liaiſon de toutes ces pieces.
Ils conſtruiſirent auſſi une machine à
jetter des pierres ; & les Carthaginois
čleve .
:
LIVRE XXIV . 45
éleverent un mur intérieur à leurs rem
parts. Les aſſiégeans comblerent auſſi
tôt le fofré extérieur qui environnoit
la ville , quoiqu'il eût ſoixante cou.
dées de largeur & quarante de pro
fondeur. Le combat s'étant donné au
pié du mur bâti le long de la mer , les
deux partis tenterent de ſe faire tom
ber réciproquement dans le piege. Car
les aſſiégés fortans en foule pour venir
au rendez-vous du combat qui devoit
ſe donner entre la muraille & la mer ,
les aſſiégeans avoient déja diſpoſé des
échellespout monter ſur les remparts
& s'étoient en effet déja emparés du
mur extérieur. Mais d'un autre côté
le capitaine Carthaginois laiflé à la
garde du dedans de la ville , tomba fur
ce corps de troupes , leur tua dix mil
le hommes, & obligea ( a ) tout le reſte
à ſe précipiter, ou à s'échapper de quel
que autre maniere. Les aſſiégés pous
ferent leur avantage plus loin : car
fortant en foule , ils détruiſirent tou.
tes les machines des Romains , leurs
tortues, leurs béliers, leurs pierriers,
leurs inſtrumens à fouir la terre ; le
vent même vint à leur ſecours , & ani
ma le feu qu'ils avoient mis à toutes
les eſpeces d'inſtrumens où il entroit
principalement du bois .
Du reſte les Carthaginois voyant que
les
( a ) La traduction eſt ici un peu plus étendue
que le texte,
46 DIODOR , E
les chevaux leur étoient fort inutiles
par la nature du terrain où Lilybée ſe
trouvoit bâtie , les envoyerent tous à
Drépanum ; & il leur vint en même
tems de grands ſecours de Carthage.
Les Romains, au contraire , outre la
perte de leurs machines , furent atta
qués d'une peſte cauſée par la diſette
des vivres ; car eux ſeuls & leurs al
liés fe nourriffoient de viande en ce
tems-là dans la Sicile : de ſorte qu'en
peu de jours ils perdirent dix mille
hommes de maladie ,, & ils ne ſon
geoient plus qu'à lever le fiége : mais
Hieron ,'Roi de Syracuſe , leur rendit
880 . le courage en leur envoyant de très
grandes proviſions; de ſorte qu'ils per
fifterent dans leur entrepriſe. Cepen
dant les Romains ayant changéde Con
ſuls; ce fut Claudius fils d’Appius qui
fut chargé de continuer le liege, &
qui renouvella les travaux , & des ou.
vrages qui furent encore emportés par
la mer. "Ce Conſul naturellement pré
ſomptueux avoit fait équiper une flot
te de deux cens dix voiles qu'il ame.
noit à Drépanum contre les Carthagi
nois : mais dans le combat il perdit
cent dix - ſept vaiſſeaux , & vingt mil.
le .hommes. Il ſeroit difficile de trou
ver en ces tems- là une victoire plus
complete , non-ſeulement de la part
des Carthaginois, mais dans l'hiſtoire
de quelque peuple que ce puiſſe être.
Et ce qui eſt encore plus ſurprenant
eſt
LIVRE XXIV. 47
eſt que les Carthaginois n'ayant-là que
dix vaiſſeaux , il n'y fut pas tué un
ſeul homme , & il n'y en eut que très
peu de bleſTés. Peu de tems après
Annibal fit partir pour Palerme un
commandant à la tête de trente gale
res, quiamena à Drépanum un convoi
de vivres que les Romainsenvoyoient
à leur armée ; & s'y étant fournis eux
mêmes de tout ce dont ils pouvoient
avoir beſoin , ils retournerent à Lily
bée , où ils remplirent cette ville tou .
jours aſſiégée par les Romains de tou
tes, les proviſions qui pouvoient lui
être néceſſaires. Mais de plus il y étoit
déja venu de Carthage , le Préteur
Carthalon à la tête de ſoixante & dix
vaiſſeaux de guerre , & autant d'au
tres chargés de vivres. Ayant lui
même attaqué les Romains , il leur a.
voit coulé à fond quelques vaiſſeaux ,
& en avoit tiré cinq à terre. Appre
nant enſuite qu'il venoit de Syracuſe
une flotte de Romains au ſecours de
ceux qui aſſiégeoient actuellement Li
lybée , il perſuada à fon conſeil de
guerre d'aller à leur rencontre avec fix
( a ) vingts de leurs plus forts vais
ſeaux ; & les deux flottes ſe trouverent
en préſence l'une de l'autre à la hau
teur de Gela. Les Romains effrayés
de cette rencontre revirerent debord ,
A
pour
( a) Je ſuis le chiffre grec préférablement au
latin qui donne 220. "; ?
1
48 DIODORE ,
pour revenir à la hauteur de Phintia .
de : mais en laiſſant derriere eux tous
leurs vaiſſeaux de charge qui por
toient les vivres .Les Carthaginois
les pourſuivant dans cette eſpéce de
fuite , donnerent lieu à un combat
violent , où ils leur coulerent à fond
cinquante vaiſſeaux de haut bord ( a) ,
dix - ſept barques de longueur , & en
mirent treize hors de ſervice : ce ne
fut qu'à l'embouchure du fleuve. Ali
cus qu'ils penſerent à leurs propres
bleſſés.
Cependant le Conſul Junius qui n'a
voit point encore appris cette nou
velle , part. de Meſſine à la tête de
trente-ſix vaiſſeaux de guerre , ſuivis
d'un aſſez grand nombre de vaiſſeaux
de charge : paſſant à la hauteur de
Pachynus, & arrivé enfin à Phintia
de , il fut conſterné de cette défaite.
Mais bientôt inſtruit encore de l'ap
proche des Carthaginois , il fit d'abord
mettre le feu à treize barques inuti.
les ; & remit à la voile , pour retour
ner inceſſamment à Syracuſe , où il es
péroit de trouver un azile dans la
cour du Roi Hieron . Mais auffi- tôt
ſerré de près par les vaiſſeaux Cartha
ginoisàla hauteur de Camarine , ilfe
fit mettre à terre , & chercha fa ſů .
reté en des lieux eſcarpés & couverts
de bois. Cependant la tempête de
venant
( a ) Je ſuis encore les nombres grecs.
LIVRE XXIV . 49
venant toujours plus forte ; les Car
thaginois eux-mêmes jugeant à propos
de prendre terre à Pachinus , aborde
rent ſur un rivage que ſa poſition met: 881 .
toit à l'abri de tout vent. Les Ro
mains ayant eu là un grand combat à
efluyer , perdirent d'abord cous leurs
vaiſſeaux qui portoient les vivres , &
outre cela cent cinq vaiſſeaux longs
dont il reſtoit à peine deux qui ne fus
ſent pas endommagés ; de ſorte que la
plus grande partie de leurs nauton
niers avoient péri en cette déroute.
Le Conſul Junius recueillant dans ces
deux vaiſſeaux ce qui reſtoit d'hom.
mes en vie , ſe retira au camp poſé
devant Lilybée. Il prit enſuite le chå
teau d'Eryce de nuit , & environna
d'un mur celui d'Ægotalle appellé
maintenant Acellus , où il laiſſa une
garniſon de huit cens ſoldats. Car
thalon de ſon côté apprenant qu'Ery.
ce étoit occupée par les ennemis, tranſ
porta de ce côté-là un corps de trou.
pes ſur des vaiſſeaux ; & attaquant la
citadelle d'Ægotalle , il l'emporta ; &
ayant mis par terre une partie de la
garniſon , il réduiſit l'autre à ſe fau .
ver à Eryce. Cette derniere place
étoit gardée par trois mille hommes:
Dès le premier combat naval qui fut
donné à ſon ſujet , les Romains perdi
rent trois (a ) mille cinq cens hom
mes
( a ) Le grec & le latin donnent ici le noun .
Tome VII. с
so DIODORE ,
mes , & il fut fait ſur eux pour le
moins autant de priſonniers de guerre.
II. On avoit bâti fur le rocher du
port de Catane un fort qu'on appel
loit Italique. Il fut afliégé par le
Carthaginois Barcas. ... Les ruſes de
guerre imaginées par les généraux , &
tous les projets dont ils font part à
leurs confidens les plus intimes , par .
viennent ordinairement à la connois
fance des ennemis par les transfuges.
Cette découverte ne manque guére
de leur inſpirer de la crainte ; & ils ſe
eroient dès · lors expoſés à un trèse
grand danger & à leur perte prochai
ae. Barcas arrivé de nuit mit ſes
troupes à bord , & paffant juſqu'à Ery.
ce qui eſt à trente ftades dans les ter ,
res , il emporta cette ville , dont il fit
paſſer preſque tous les habitans au fil
de l'épée , & envoya le reſte à Dré,
panum ..... Il arrive toujours & en
toute affaire que l'arrangement & le
bon ordre procurent de grands avan :
tages. .,
III. Le Conful Calatinus à la tête
de trois cens vaiſſeaux de guerre & de
ſept cens autres bâtimens moinscon :
{idérables , ce qui lui faifoit en tout
une flotte de mille voiles , paſſa dans
la Sicile , & vint aborder au rendez
vous général des marchands d'Eryce.
D'un
O
**********************
举
LIVRE XXV.
L I V R £ XXVI.
Ville de Thrace.
LIVRE XXVI. 63
aux Romains dans le territoire des
Brutiens , prit auffi Crotone & ſe dis
poſoit à aflieger Rhege; s'étant déja
rendu maître juſqu'à cette ville , de
tout ce qui appartenoit aux Romains
du côté de l'occident, ou depuis les
colomnes d'Hercule.
F 1 N.
ey
FRAG .
8 9
FRAGMENS
DE DIODORE ,
Tirés de la Bibliotheque de Photius (a )
depuis la pag. 1143. juſqu'au bas de
la pag. 1190 de fon texte , & employés
par Rhodoman dans l'édition de son
Diodore .
争 帝 孕孕 母 生
LIVRE XXXI.
LIVRE XXXII.
A Lexandre
1. A (a ) , Roi de Syrie ,
vaincu par(23
Démétrius , prit la
fuite, accompagné de cinq cens hom
mes , du côté d'Abas , ville d'Arabie ,
dans le deſſein de ſe réfugier chez
le Prince Dioclès , auquel il avoit dé
ja confié ſon fils Antiochus encore
dans l'enfance. Mais les chefs du
parti du Capitaine Heliade , qui ſe
trouvoient dans ſon armée , envoye .
rent à celui- ci des députés ſecrets
quilui offrirentDémétrius
dans fa fuite. detuer Alexandre
lui-même
favoriſant ce projet , les traîtres exé
cuterent ce crime , par lequel fut ac
compli l'oracle qui avoit averti le Roi
Alexandre d'éviter un lieu où l'on au•
foit vu un être à deux formes.
Avis au Lecteur.
n s'agit dans le reſte de cet article
de l'hiſtoire d'une Hermaphrodite , nom
mée Heraïs , de la ville d ' Abas , en Ara
bie. Elle avoit été épouſée comme femme
par un homme de la nation , & ce nefut
en
74 DIODORE ,
en effet que pendant l'abſence de ſon ma
ri , & à la ſuite d'une violente maladie
& d'une éruption contre nature , qu'elle
devint homme ſans ceſſer d'être femme.
Tout cela eſt accompagné dans l'Auteur
d'un aſſez long détail que je crois devoir
Supprimerdans une traduction Françoiſe.
Du reſte Heraïs celant dans laſuite d'ha
biter avec ſon mari,ſe fit déclarer homme,
prit le nom de Diophante , & alla même
à la guerre . Au contraire , ſon mari Sa
897. miadès , déſolé de cette avanture, ſe don
na la mort, en laiſſant tout ſon bien à ſa
femme , quoiqu'elle etlt changé de ſexe.
Et comme cette avanture étoit arrivée à
Abas d'Arabie : c'étoit-là le ſens de l'avis
donné au Roi Alexandre , tué dans ce
même endroit., d'éviter un lieu oz. l'on au
roit vu un être à deux formes. Mais à
cette occaſion l' Auteur rapporte encore
deux faits ſemblables. Le premier arriva
trente ans après dans Epidaure , à l’é
gard d'une fille appellée Callo, qui ſoufa
frit beaucoup entre les mains d'un chi
rurgien, qui fut obligé d'employer des
opérations très - douloureuſes pour aider la
nature quitendoit à la faire changer. de
fexe. En étant néanmoins venu à bout ,
al demanda une double récompenſe: l'une
pour avoir guérir une fille , & l'autre
pour en avoir fait un homme. Cependant
Callo par la ſeule addition d'une n , s'ap
pella Callon . Mais comme elle avoit été
Prêtrelje de Cérès , la ſuperſtition & l’ine
juſtice de ces tems-là lafirentd'abord ap
peller
LIVRE XXXII . 75
peiler en jugement comme ayant vú des
cérémonies ou des myſteres qu'il n'étoit 898 .
paspermis aux hommes de voir.
· Le ſecond exemple d'Androgyne ou
d'Hermaphrodite , rapporté par l'Auteur
à l'occaſion d'Heraïs, avoit paru dans le
voiſinage de Rome, au commencement de
la guerre contre les Marſes ( a ). Un mari
qui avoit épouſé une femme comme telle , 899 .
crut devoir dénoncer ſon avanture au Sé
nat , & ſuivant les préventions groffieres
& inhumaines de ces premiers tems, Jou
tenues par les Aruſpices , le Sénat con
damna cette malheureuſe femme à être
brillée vive. Les Athéniens quelquetems
après en uferent de même à l'égard d'un
fujet..ſemblable. Ce ſont peut-être des
fingularités de cette eſpece, dit l'Auteur
en finiſſant cet article , qui ont fait ima
giner les Hyænes , efpecede monſtres , qui
d'une année à l'autre deviennent alterna .
tivement mâles & femelles. Mais ce ne
font, ajoute - t - il & fort ſenſément , que
des accidens particuliers; ce qui doit nous
guérir de la fuperftition , comme de la
plus cruelle de toutes les erreurs hu
maines .
II. On dit que les murs de Cartha
ge avoient ſoixante coudées de hau
teur, fur vingt - deux d'épaiſſeur: ce
qui n'empêcha point que les Romains
ani
: ( a ) Peuple d'Italie , fre des Marſes dans le
Tite -Live liv . 22. c. 9. premier fragment du liv.
Il fera parlé de la guer. 1 37• ſuivant,
D2 $
76 DIODORE ,
animés par leurs exploîts précédens
& munis d'ailleurs de toutes les ma
chines qu'on peut employer dans un
ſiége, ne l'enportaſſent (á) de force,
après quoi ils la mirent au niveau de
terre .
900 . III. Manaflès , en Latin Maſiniſſa ,
Roi en Afrique , & qui s'étoit toujours
entretenu dans l'amitié des Romains,
vécut quatre - vingt - dix ans dans une
ſanté toujours égale , & mourut enfin
en confiant àla République les dix ( b )
enfans qu'il laiſſoit après lui. C'étoit
un homme fort & puiſſant , & accou
tumé depuis ſon enfance aux exerci
ces les plus vigoureux. Il ſe tenoit
debout des journées entieres , ou s'il
s'étoit aſſis pour quelque ouvrage , il
le continuoit juſqu'au ſoir ſans ſe le
ver de ſon fiege. Il paſſoit à cheval
un jour & une nuit' tout de ſuite. Un
figne de ſon merveilleux tempéra
ment fut , qu'arrivé à quatre - vingt
dix ans , il eut un fils, qui dès l'âge de
2 >
L I V RE XXXIV.
1. LERoiAntiochus( e) forma le
ſiege de Jéruſalem , les Juifs le
foutinrent courageuſement pendant
quelque tems ; mais ayant conſumé
toutes leurs proviſions, ils furent obli
gés d'entrer en négociation avec lui.
La plupart de fes confidens lui con
feilloient d'emporter la ville de for
ce , & d'exterminer la race des Juifs
comme une nation qui ne contractoit
alliance avec aucune autre, & qui les
regardoit toutes comme ennemies. On
fui repréſentoit que leurs ancêtres a
voient été chaſtes de toute l'Egypte
comme des impies & des hommes .
haïs
C
LIVRE XXXIV. GT
va moyen de s'en rendre maître par
la fraude. Eunus prenant avec lui
ſix cens de ces aſſaſſins, ſe retira avec
eux par crainte & par lâcheté ſur un
roc inacceſſible. Mais les camarades
qui furent inſtruits des approches de
Rupilius qui venoit à eux, ne trou .
verent point d'autre reſſource que de
s'égorger reciproquement les uns les
autres : pour Eunus , ce Roi de théâ.
>
1. DAns
Avenoitle demême tems que Marius
défaire dans un grand
combat Bocchus & Jugurtha , Rois
d’A
92 DIODORE ,
d'Afrique , auxquels il avoit fait per :
dre une infinité de ſoldats; & lorſqu'il
avoit en fa poffefſion Jugurtha , pri.
fonnier de guerre, qui lui avoit été
907 livré par Bocchus même , dans la pen
fée qu’un préſent de cette nature lui
feroit pardonner la guerre qu'il avoit
lui-même faite aux Romains; dans le
même tems encore que les Romains
venoient d'eſſuyer des pertes ſanglan
tes dans la guerre qu'ils avoient eue
contre les Cimbres dans les Gaules ,
ils apprirent que des milliers d'eſcla
ves s'étoient ſoulevés dans la Sicile.
Cette nouvelle jetta dans une grande
perplexité la République , qui venoit
de perdre contre les Cimbres une ar
mée d'élite de ſoixante mille hommes;
& qui ne ſe voyoit pas de quoi four
nir à la nouvelle expédition qui ſe
préſentoit à elle. Avant même la re
bellion des efclaves en Sicile ', ils am
voient eſſuyé en Italie des révoltes ,
qui à lavérité n'avoient été nilongues
ni conſidérables , & qui ſembloient
n'avoir ſervi que d'annonce & de pré
fage à celles qui devoient s'élever
dans la Sicile. La premiere avoit pa
ru á Nucerie , où une trentaine d'es.
elaves ſoulevés furent bientôt punis
de leur audace. La ſeconde arriva à
Capoue : celle - ci , quoique compoſée
de deux cens hommes , füt diffipée
auſſi promptement que la précédente :
mais la troiſiéme fut accompagnée de
cir
LIVRE XXXVI. 93
circonſtances plus fingulieres. Il y a .
voit à Rome un Chevalier Romain
nommé Titus Minutius,> né d'un pere
très-riche. Il ſe laiſſa gagner par les
charmes d'une eſclave très -belle qui
ne lui appartenoit pas ; & après en
avoir joui, ſa paſſion pour elle aug ;
menta prodigieuſement. Il en vint à
cet excès de folie , que le maître de
cette eſclave ayant peine à la lui cé
der (a ) , il lui en offrit enfin ſept ta
lens Attiques, en prenant des termes
pour le payement de cette ſomme. Le
vendeur comptoit ſur la richeſſe de
l'acheteur ; & le jour de l'échéance
s'approchoit , lorſque ce dernier de
manda encore un délai de trente jours.
Cependant la paſſion augmentant, ſans
qu'il put raſſembler l'argent promis ,
il conçut le noir projet de perdre ſon
créancier , & en même tems de s'em
parer de la puiſlance ſouveraine. Dans
ce deſſein , il commanda cent armures
completes, qu'il promettoit de payer
dans un terme préfix , & qu'on devoit
lui apporter fecretement ſur ſa paro
le , dans une maiſon qu'il avoit à la
campagne. Là ayant aſſemblé jus
qu'au nombre de quatre cens eſclaves
fugitifs, il ſe revêtit de la pourpre ,
il mit le diadême ſur ſon front ; &
fou
(a) Nous ayons éva- j livres , ce qui fait ici
lue ailleurs le talenr 21000. livres.
Attique à trois mille
94 D 10 DO RE,
foutenu par la troupe rebelle qu'il a
voit autour de lui, il fit d'abord frap
per de verges & décapiter enfin ceux
qui lui demandoient le prix de la fille
eſclave qu'il leur avoit enlevée. Il
fe faifit enſuite à main armée de tous
les villages voiſins. Il recevoit &
fourniſfoit d'armes tous ceux qui ve
noient d'eux -mêmes ſe rendre à lui ,
& maſſacroit tous ceux qui lui fai
foient quelque réfiftance. Ayant aflem
blé ainſi près de fept cens hommes,
il les diſtribua par Centuries ; & s'é.
tant formé un camp bien clos & bien
muni, il y reçut tous les eſclaves qui
abandonnoient leurs maîtres : cette ré
bellion dura juſqu'à ce que la nou.
velle en ayant été portée à Rome , le
908 . Sénat pourvut ſagement à ce déſor
dre >, & en arrêta les ſuites.
Il chargea un de ſes Généraux qui
étoit encore dans la ville , L. Lucul
lus , de châtier les eſclaves fugitifs.
Le même jour que celui - ci eut levé
dans Rome ſix cens ſoldats, il partit
pour Capoúe , où il raſſembla quatre
mille hommes de pié , & quatre cens 1
hommes de cheval. Minutius appre
nant que Lucullus fe difpofoit à ve.
pir à lui, ſe faifit d'une hauteur déja
fortifiée , où il fe pofta , n'ayant en
tout que trois mille cinq cens hom
mes. Dans la premiere attaque les
révoltés qui avoient pour eux l'avan
tage du lieu , ſe défendirent & re .
pouſſe
LIVRE XXXVI . OS
pouſſerent les aggreſſeurs. Mais en
ſuite Lucullus gagnant par des pré
ſens conſidérables Apollonius , le plus
conſidérable des officiers de Minutius,
& lui promettant l'impunité fur la foi
publique , l'engagea à lui livrer tous
les complices de la rébellion. Mais
au moment qu'Apollonius, pour exé
cuter ſa promefle , mit la main fur
Minutius , celui- ci pour prévenir le
fupplice qui l'attendoit, ſe perça lui
même de ſon épée ; & tous les com
pagnons de ſon entrepriſe, à l'excep
tion du ſeul Apollonius qui les avoit
trahis , furent égorgés. Tout cela ne
fut que le prélude de la grande révol
te qui arriva dans la Sicile , & dont
nous expoſerons ici l'origine.
Dans l'expédition de Marius con
tre les Cimbres (a) , le Sénat lui avoit
permis d'einprunter du ſecours des
peuples qui habitoient au - delà des
mers ; ainſi il s'étoit d'abord adreſſé
à Nicomede, Roi de Bithynie , pour
lui demander par fes Ambaſſadeurs
des troupes auxiliaires. Ce Roi ré
pondit que la plupart de fes ſujets
avoient été enlevés par les Publicains
de Rome, pour être vendus comme
eſclaves dans les provinces de l'Em
pire Romain . Sur cette réponfe le
Sénat fit un décret , par lequel il étoit
défen :
( 1) Appollés aufli Jatre , peuple d'Jutland.
220 DIODORE ,
défendu de rendre eſclave aucun hon
me né libre , dans toute l'étendue des
provinces alliées au peuple Romain ;
& il chargea en même tems les Pré
teurs ou les Proconfuls de remettre
en liberté tous ceux qui ſe trouve
roient dans le cas dont il s'agiſſoit.
En conſéquence de ce décret Licinius
Nerva , alors Préteur en Sicile , fit
examiner devant un Tribunal dreſſé
exprès pour l'examen de cette eſpece
de cauſe, l'état de tous les complai
gnans ; de ſorte qu'en peu de jours
il y en eut plus de huit cens qui fu
rent reſtitués à leur premiere condi
tion, & remis dans la liberté qui leur
avoit été injuſtement & témérairement
ravie. Mais cette équité même eut
une ſuite dangereuſe : car ſur l'exem
ple que l'on venoit de voir , tous les
eſclaves de l'Ille concurent l'eſpéran
ce de leur affranchiſſement. Auſfi.tôt
les perſonnages les plus importans de
la province ſe rendirent auprès du
Préteur, pour l'inviter de terminer-là
ſes perquiſitions ſur cet article. Ce
Magiſtrat , ſoit qu'il fut gagné par
les préſens des riches, ſoit qu'il vou
lut ménager la faveur des grands ,
abandonna toute recherche au ſujet
des eſclaves , & il renvoya avec dé. 1
de quatre ans.
AVERTISSEMENT.
de de place d'unchapii.
C'eſt icilavéritable Romai
ne , faite par L. Annæus Florus ; que
H. Étienne a cru à propos d'inſérer par
mi les fragmens de l'Hiſtoire imiver felle
dè Diodore : ce chapitre de. Florus. com .
tient.
LIVRE XXXVI. III
tient une expoſition de la guerre des es-
claves , appellée dans les Hiſtoriens, guer
reſervile , dont il s'eſt agi dans lesarti
eles précédens.. On ſçait du reſte que
Florús étoit de la famille du Philoſophe :
Seneque, comme l'indique ſon prénom An::
næus. Cet Hiſtorien , Eſpagnol de nais
fance , vivoit du temsde Trajan , 200.
ans après Auguſte. On le croit Auteur
des fommaires de tous les Livres de l'His
toire Romaine de Tite - Live , & méme
>
o.
ce :
1
IIZ DI ODORE ,
même de la ville , & lui fut déclarée
par un nommé Herdonius Sabinus
lorſque la République étant agitée
par les querelles des Tribuns, le Ca.
pitole fut aſſiégé & pris par le Conº
ful. Cependant pour dire le vrai , ce
fut plutôt-là un tumulte qu'une guer.
re. Mais l'Empire Romain s'étant é.
tendu depuis ce temps -là en différens
lieux de la terre: qui eſt - ce qui croi.
roit que la Sicile fut plus maltraitée
par la guerre ſervile , que par la guer--
re punique même ? Cette Ille fameu
ſe , naturellement fi fertile , & fituée
en quelque ſorte aux portes de Ro
me , fourniſſoit aux habitans de l'Ita
lie des fonds de terres admirables
cultivés par un grand nombre d'es
claves qu'on tenoit empriſonnés & en
chaînés. Ce furent ces eſclaves mei
mes qui firent naître cette guerre &
qui la foutinrent. Un Syrien de na.
tion nommé Eunus >, & dont le nom
ne s'eſt conſervé que par les déſaſtres
dont il fut l'auteur , s'aviſa de con
trefaire le fanatique ; & ſous prétexte
d'établir le culte dela Déeſſe de Sy
rie , il engagea comme par l'ordre ex
près des Dieux , les eſclaves ſes ca
marades à fe donner la liberté & à
prendre les armes contre leurs maî
tres. Pour faire croire qu'il agiſſoit
en cela par une inſpiration céleſte , il
mettoit dans ſa bouche une noix creu
fe qu'il avoit remplie d'un peu de 1
foufa.
LIVRE XXXVI. II
fouffre , auquel il faiſoit prendre feu ,
de ſorte que la flamme ' fortoit avec
fes paroles. Cette merveille affembla
d'abord autour de lui deux mille hom
mes que le hazard en rendit témoins,
& qui aidant enfuite à briſer les pri
fons & les chaînes des efclaves , en ti
rerent de quoi faire une armée de
plus de quarante mille hommes. A
joutant pour ſurcroît à cette funeſte
révolte tous les ſignes extérieurs
>
LIVRE XXXVII.
A guerre Marli que.a
tiré ſon
1. LAnom de la révolte du premier
peuple d'Italie qui ý donna lieu: car
d'ailleurs l'Italie entiere ſe joignit aux
Marſes contre les Romains. On dit
que
(a) Nous avons re- ; l'égard des prédictions
marqué plus d'une fois Payennes .
le foible de Diodore à
118 DIODORE ,
que la premiere ſource de cette guer
re fut le paſſage que les Romains firent
de la tempérance & de la frugalité qui
régnoit en leur ancienne maniere de
vivre , & à laquelle ſeule ils devoient
la grandeur & l'étendue de leur Em
pire , à ce débordement prodigieux
de luxe & de débauche auquel ils s'a
bandonnerent dans la ſuite : car ce
fut - là préciſément la cauſe de la di
viſion qui s'introduiſit dans la Répų .
blique entre le Sénat & le Peuple. A
vec le tems le Sénat ayant beſoin
d'être ſoutenu dans ſes entrepriſes mi
litaires par les peuples de l'Italie
leur promit le droit de Bourgeoiſie
qui étoit devenu l'objet de leur am
bition & de leurs vœux , & s'engagea
de le leur confirmer par une loi.
Mais comme ils ne ſe prefroient point
de tenir leur promeffe , ce fut des
Italiens mêmes que naquit l'incendie
de cette fâcheuſe guerre contre les
Romains.
En la cent ſoixante & onzieme ( a )
Olympiade, L.Marcius Philippus, &
Sex. Julius Céſar , étant Conſuls à
Rome ,
(a ) Rhodoman tra- , la premiere année de
duit la 172. Olympia- l'Olympiade 171 , nous
de , quoique fon texte pommes ici à 205. ans
Grec , & celui même de la fin du 20. Jivre
du Photius d'Hoſche- j de Diodore , à l'an de
lius , ne porte que la Rome 656. à 95
premiere Olympiade á . ans avant l'Ere Chré.
près la 170. Si c'eſt l tienne.
LIVRE XXXVII. 119
Rome , commença la guerre appellée
Marſique , dans laquelle il y eut de
part & d'autre des défaites ſanglan
tes & fingulieres , auſſi bien que des
priſes funeſtes de villes. Il s'écoula 9.17.
un long eſpace de tems où la fortu .
ne paroiſſant balancer exprès entre
l'un & l'autre parti , pafloit inceffam
ment de l'un à l'autre , comme ſi elle
n'eût voulu en favoriſer aucun. Ce.
pendant après la perte d'une infinité
d'hommes des deux côtés , les Ro
mains au bout d'un tems allez long ,
& au prix de bien des ſoldats qu'il
leur en coûta ,> demeurerent les maî
tres & les ſouverains, comme ils l'é
toient auparavant. Ils curent à faire
tout à la fois aux Samnites , aux ha
bitans d'Aſculum , aux Lucaniens ,
aux Picentins , à ceux de Nole & de
pluſieurs autres provinces ou villes,
La principale de ces dernieres étoit
Corfinium , que tous ces peuples re
gardoient en quelque ſorte comme
leur capitale commune , & qu'ils ve
noient de décorer de tous les édifices
qui indiquent une grande ville &
qui en marquent la ſupériorité ſur les
autres. On y voyoit un marché très
vafte , & une grande maiſon de ville
dans laquelle on gardoit toutes les
eſpeces d'armes & toutes les machines
qui pouvoient ſervir à la guerre , mais
ſurtout l'argent que l'on deſtinoit à
cet uſage. Il y avoit outre cela un
Sénat
120 DIODORE ,
Sénat compoſé de cinq cens perſon
nes , d'où l'on tiroit tous ceux qui
devoient être chargés des principales
fonctions de la République , de la gloi
re de l'Etat , & de la ſûreté des ci
toyens. Auſſi ces Magiſtrats exer
çoient - ils chez eux l'autorité ſouve
raine. Ils firent une loi ſelon laquelle
ils devoient nommer chaque année
deux Conſuls & douze Commandans
d'armées. Dans l'année dont il s'a
git , leurs deux Conſuls furent Q.
Pompædius ( a ) Silo , Marſe de na
tion , le premier homme de ſa pro
vince , & C. Aponius Motulus , Sam
nite d'origine , & célebre entre tous
ſes compatriotes par la gloire que ſes
actions lui avoient acquiſe. Ces deux
Conſuls ayant partagé l'Italie comme
en deux provinces Conſulaires , ſe 2
LIVRE XXXVIII.
1
228 DIODORE ,
emparés. Aufli - tôt oubliant, ou plu
tôt violant toutes les avances de ré
conciliation qu'ils avoient faites eux
mêmes , & toutes les paroles qu'ils a
voient données: ; on commença l'exé
cution de tous les profcrits ſans écou
ter les juſtifications de perſonne. C.
Lutatius Catulus , entr’autres, qui a
près la défaite des Cimbres, avoit ob
tenu l'honneur du triomphe , & qui
étoit ſinguliérement chéri de tous les
921. citoyens, fut cité par un Tribun du
peuple comme digne de mort. Crai
gnant le péril oùle jettoit cette ca.
lomnie , il vint lui-même trouver Ma
rius, & le ſupplia de l'aider dans une
fi fâcheuſe conjoncture. Marius avoit
été auparavant ſon ami , mais aliéné
depuis par quelque ſoupçon , il lui ré.
pondit en un mot & fechement: il faut
mourir. Ainfi Catulus renonçant à
toute eſpérance de ſalut , & ne fon
geant plus qu'à éviter une mort hon
teuſe , il imagina une façon nouvelle
& inuſitée de terminer ſa vie : car s'en .
fermant dans une maiſon nouvelle.
ment bâtie , & dont la chaux étoit en ..
core toute fraiche , il en augmenta
l'odeur par le feu , & ſe laiſſa ſuffo-
quer par la fumée .
LI,
LIVRE XL. 128
RSS
LIVRE XL .
Ans le deſſein
DA que nous avons de
rapporter les différentes guerres
qui ont été faites aux Juifs , nous
croyons qu'il eſt à propos de dire un
mot de l'origine & des moeurs de cet
te nation . Une grande peſte s'étant
répandue ſur l’Egypte, la plupart de
fes habitans attribuerent ce fléau à
quelque offenſe faite aux Dieux : car
comme il abordoit là des étrangers de
toute nation , qui dans leurs facrifices
& les autres cérémonies religieuſes ap .
portoient les pratiques de leurs dif:
férens païs , il arriva de- là que le
culte des Dieux, tel qu'il étoit éta
bli dans l’Egypte même , ſouffrit de
grandes altérations , & qu'il s'en étoit
déja aboli une partie conſidérable. Là
deſſus , les naturels du païs craigni
rent que s'ils ne chaſſoient inceſlam
ment ces étrangers, l’Egypte ne tom
bât dans des maux qui n'auroient plus
de remedes. Ainſi ayant mis hors de
leurs confins tous ceux qui n'étoient
pas nés dans leur enceinte, une par
tie de ces derniers , hommes coura .
geux & diftingués, fervirent de chefs
aux autres , pour les conduire dans la
Grece & en d'autres païs , où ils ar:
riverent après avoir eſſuyé différentes
traverſes dans cette tranſmigration .
Entre ces chefs,lFes plus conſidéra.
'5 bles
130 Di O D O RE ,
bles furent Danaüs & Cadmus. Mais
le plus grand nombre de ces bannis fe
jerca dans cette région qu'on appelle:
maintenant Judée , qui n'eſt pas à la
vérité bien éloignée de l'Egypte , mais
qui dans ce tems - là étoit abſolument.
déſerte. Le chef de ceux - ci ſe nom
moit Moyſe , homme ſupérieur par fa
prudence & par ſon courage. Ce fut
lui qui ſe ſaiſiſſant le premier de tou
te la contrée , y bâtit pluſieurs villes ,
& laplus célébre de toutes, nommée
Jéruſalem : mais ſurtout il y conſtrui
lit un temple finguliérement reſpecté
de tous les Juifs. Il enſeigna à ſon
peuple le culte de Dieu , & il inſtitua
922. les cérémonies de la Religion . Enfin
il donna des loix à ſa nation , dont il .
fit une République . Il la partagea en
douze tribus , jugeant ce nombre le
plus parfait de tous , comme répon
dant à celui des douze mois de l'an .
née. Mais il ne voulut placer dans le
temple aucune image des Dieux ; ju 1
geant que la forme humaine ne con
vient point à la Divinité , & que le
ciel (a qui environne la terre eſt le 1
ſeul Dieu & le ſeul maître de toutes
choſes. Il établit des cérémonies fa .
crées & des loix morales, très - diffé.
rentes de celles de toutes les autres
nations : car mécontent de ce que la
Lienne étoit bannie de l’Egypte , il lui
in.
(a ) Faufiee idée qu'au Dieu qu'adoroient les
poit Diodor ' du vrai l Juifs,
LIVRE XL. 131
inſpira des mœurs qui tenoient quel.
que choſe de l'inhumanité & de l'inhof
pitalité: & choiſiſſant entr'eux ceux qui
étoient les plus agréables à la multitu
de, & en même tems les plus capables
de la gouverner , il en fit les Prêtres
de la nation . Il leur confia tout ce
qui concernoit le culte Divin & les
ſacrifices, & les établit en même tems
gardiens des loix , & juges dans toutes
les cauſes importantes. C'eſt ce qui a
fait dire que les Juifs n'ont jamais eu
de véritable Roi ; & que le foin & le
pouvoir de gouverner la multitude , a
toujours été entre les mains de celui
des Prêtres qui paroiſſoit ſurpaſſer les
autres en vertu & en ſageſſe. Ils don
nent à celui-là le nom de Grand - Prê
tre , & ils le regardent comme l'inter
prête & le miniſtre des ordres de
Dieu. C'eſt lui qui dans les aſſemblées
publiques leur expoſe ſes commande
mens , & le peuple eft fi ſoumis dans
ces occafions , que dès que le Grand
Prêtre ſe montre , ils ſe proſternent
contre terre , & l'adorent comme l'in ,
terprête des volontés de Dieu même.
A la fin du livre de leurs loix on lit
ces mots : Moyſe rapporte aux juifs ces
paroles qu'il a entendues de la bouche
de Dieu même. Ce Légiſlateur leur a
laiſſé de très - ſages inſtructions ſur la
guerre , au ſujet delaquelle il exhorte
les jeunes gens à s'ariner de courage
& de patience , & les diſpoſe à fout:
F G frir
132 DI OD O RE ,
frir conſtamment tous les maux qui eni
peuvent être les ſuites. Il entreprit
lui - même des expéditions contre les
nations voiſines : & ayant conquis
beaucoup de païs , il le partagea éga
lement entre toutes les familles de ſon
peuple ; de telle forte pourtant que la
portion des Prêtres étoit toujours la
plus forte: afin que délivrés de toute
inquiétude ſur les beſoins de la vie ,
ils s'appliquaffent uniquement au cul.
te & au ſervice de Dieu . Il n'étoit:
point permis aux particuliers de ven
dre leur héritage , de peur que quel
ques - uns d'entr'eux devenant riches
par ces acquiſitions, ne: ſe miſſent en
état d'opprimer les pauvres , ce qui
réduiroit bientôt la nation à un petio
923 nombre de familles & de ſujets. Il
veilla beaucoup à l'entretien des en
fans dans tout le païs , & comme on
les y nourriſſoit àà peu de frais , la na
tion des Juifs a toujours été très-pom
breuſe : leurs pratiques à l'égard des
mariages & des ſépultures ont tou
jours été très différentes de celles des
autres peuples.
Mais dans la fuite des tems, & ſur
tout à la fin de la quatrieme race des
Rois de Perſe, détruite par Alexandre
à la tête des Macédoniens, il ſe fit un
i
grand changement dans les loix & dans
le gouvernement politique des Juifs.
Fin des Fragmens de Diodore , tirés de
Photius,
CONTINUATION
DES
FRA GM ENS
DE DIODORE ,
Tirés du Recueil de Fulvius Urfinus ,
FRAGMENT III.
SEs Ambaſſadeurs envoyés à Fulvius
Pages Urde
Rome de la part de Nabis Onus.
(a) & de Flaminius, pour y 314 .
traiter de la paix, s'étant
SVC acquités de leur commis .
fion dans le Sénat , l'avis de tout le
corps fut de confirmer les traités, &
de
.
1
DE DIODOR É. 135
ee , & les écouta favorablement , dans
le dellein d'attacher cette nation à ſes
intérêts, par rapport à la guerre que
l'on s'attendoit d'avoir bientôt avec
Antiochus ( a ). On répondit cepen-
dant aux Ambaſſadeurs de Philippe ,
Roi de Macédoine, que ſi ce Prince
demeuroit fidéle à la parole & à ſes
promeſſes, non - ſeulement on le fou .
lageroit des tributs qu'on lui avoit
impoſés, mais qu'on lui rendroit nê.
me ſon fils Demetrius qu'on retenoit
pour ôtage à Rome. A l'égard des en
voyés d'Antiochus, le Sénat nomma
>
Ć
DE DIODOR E. 147
XXI.
Les Ambaffadeurs de pluſieurs na.
tions ſe trouvant alors à Rome , At.
talus qui étoit celui d'Eumenès fon
frere 9, obtint la premiere audience :
car les Romains avoient conçu quel.
que défiance de ce Prince dont on
avoit ſurpris des lettres , par leſquel.
les il ſe liguoit avec Perſée contre la
République. Cette accuſation étoit
confirmée par beaucoup d'Ambaſſa
deurs de l'Alie , & particuliérement
de la Galatie & du Roi Pruſias. Ceux
d'Attalus s'étant très - bien défendus
ſur tous les chefs d'accufation qu'on
leur imputoit , non - ſeulement diilipe
rent les ſoupçons qu'on avoit formés
contre eux , mais reporterent dans
leur pays de grands témoignages de
la conſidération du Sénat. Eumenes
ne ſe purgea pas de même de tous
les ſoupçons formés contre lui , & le
Sénat envoya Caius ( a ) pour veiller
ſur ſa conduite.
XXII.
Le Roi Pruſias , homme d'un carac
tere tout - à - fait indigne du trône ,
après avoir mené aſſez longtems une
vie pleine de baſſeſſes, & pendant la
quelle il avoit flatté tous les Princes
qu'il
le jacincité
(a) Polybedans de. ius au lieu de P.Caius.
, nomme Li
meine fragment 93.
G 2
148 F RA GM EN S
323 qu'il croyoit ſupérieurs à lui , & par
conſéquent les Romains & leurs Am
baſſadeurs plus que tous les autres
ſe réſolut enfin à quitter les marques
extérieures de la royauté , telles que
le diadême & la pourpre : après quoi
portant en public toutes les marques
extérieures des affranchis chez les Ro
mains , il paroiſſoit en robe blanche ,
la tête raſée & couverte d'un chapeau
(a) blanc. Enfin faluant humblement
les Ambaſſadeurs , il s'appelloit lui
même l'affranchi des Romains : ce qui
étoit la plus baſſe de toutes les déno
minations. Après pluſieurs autres dé
marches de cette eſpece , il ſe trouva
un jour à l'entrée du Sénat même, &
étendant ſes deux mains , il baiſa le
ſeuil de la porte ; après quoi adreſſant
la parole aux Sénateurs aſſemblés , il
leur dit , je vous ſalue, ô Dieux ſau.
veurs : portant ainſi la flatterie juſqu'à
un excès indigne d'un homme & des
femmes inêmes. Il fit enſuite au Sé
nat un diſcours fi rampant que j'au
rois honte moi -même de le rapporter
& de l'écrire. Le Sénat lui fit une ré
ponſe telle que la méritoient ſes bas
ſeſles: comme il ſavoit vaincre l'or
gueil de ceux qui lui parloient avec
trop de hauteur.
XXIII.
( a ) Le texte de Ful- , ajoute ici, xai xavtihov",
vius qui n'eſt que Grec, dont je n'ai point trou
& dont je ne connois vé la ſignification.
point de vergon latine ,
D E DIOD O R E. 149
XXIII.
II vint auſſi à Rome des Ambafla .
deurs de la part du jeune Ptolemée
(a ) , & d'autres de la part de ſon aſ
né. L'audience ayant été accordée
aux uns & aux autres , on répondit à
ceux de l'aîné qu'ils euſſent à être hors
de toute l'Italie dans l'intervalle de
cinq jours , & qu'on rompoit avec eux
toute alliance; & à ceux du ſecond ,
qu'on lui enverroit d'autres Ambaſſa
deurs pour lui expoſer les intentions 324.
du Sénat , & la réponſe qu'on avoit
faite à ſon frere.
XXIV .
En la cent cinquante - cinquieme O
lympiade , il vint" à Rome des Ambas
ſadeurs de la part d'Ariarathès ( b ).
Ils apportoient pour préſent une cou
ronne
desPa) Carthaginois,awel
Dernier Capitaine | Florus liv, 2. C. 13o .
DE DIODOR E. 153
leur enjoignoit d'abandonner la ville
qu'ilsavoient habitée juſqu'alors, &
d'en bâtir une autre qui fut éloignée
de la mer de quatre - vingts ſtades au
moins ( a ). A cet ordre les Sénateurs
Carthaginois ſe laifferent aller aux
plus grandes lamentations, & fe pro 326 ,
Iternant tous contre terre , la ſalle de
leur Sénat devint un théâtre de déſo .
lation & de cris. Ils n'étoient pas
revenus encore de leur conſternation ,
lorſqu'un d'entr'eux , nommé Blannon ,
prenant un ton de voix conforme à la
ſituation préſente des choſes , parla
d'une maniere forte & courageuſe ,
qui ne laiſſa pas d'exciter encore
beaucoup de larmes dans l'aſſemblée ..
XXVIII.
Les Romains ſe rendant inexorables
ſur l'article de la deſtruction de Car
thage , ſe prefierent de renvoyer dans
cette ville les Ambaſſadeurs Carthagi
nois pour y faire exécuter leurs or
dres par les citoyens. Quelques - uns
de ces Ambaſſadeurs ne pouvant ſe
réſoudre à expofer la commiſſion
dont ils étoient chargés , ne voulurent
plus retourner à Carthage , & s'enfui
rent chacun de ſon côté & où ils pu
rent; mais les autres prirent enfin le
parti d'aller annoncer cette nouvelle à
leurs compatriotes. Le peuple venant
au..
( a ) Trois lieues & un tiers.
Gs
154 FRRAGMENS
au -devant d'eux en foule , ils gar:
doient un profond filence ; fe cou
vrant la tête , ils étendoient les bras ...
comme implorant le fecours des
Dieux , & étant arrivés en cette po
ſture juſques dans la place publique ,
ils monterent de- là dans le Sénat , au-
quel ils rapporterent fidellement l'or
dre dont ils étoient chargés.
XXIX.
Les habitans de l'Ine Aradus (a )
crurent que le moment favorable :
pour détruire les habitans de Mara
thus étoit arrivé. Ainſi ils envoye
rent des députés ſecrets à Ammonius ,
Viceroi de cette ville , pour lui pro
poſer de la leur livrer au prix de trois
cens talens. Celui - ci leur envoya Ifi
dore fous d'autres prétextes; mais en
effet pour leur dire qu'il étoit diſpoſé :
à accepter leur propoſition. Les cito
yens de Marathus ( 6 ) ignorant donc le
ſort tragique qu'on leur préparoit, &
voyant que les Aradiens étoient en fa-
veur à la Cour , ne voulurent pas re .
cevoir la garniſon que le Roi d'Egyp
327. te leur offroit pour leur défenſe , &
ils aimerent mieux ſe rendre ſupplians
des
(a ) Dans la mer de , P.326. IIapabyrwn , fau .
Phoenicie , & Marathus lte d’imprellion , puis
étoit une ville de la qu'on lit enſuite Mapa
Phænicie même . Byvažov. V. ſur tout cet
( 6 ) On trouve ici article le Polybe de Ca.
dans le texte de Fulvius faubon . l. 5. pag. 411,
DE DIODOR E. 155
des Aradiens . Ils formerent donc une
députation de dix perſonnages les plus
conſidérables de leur ville , qu'ils fi
rent accompagner des Statuesde leurs
principales Divinités, dans l'eſpéran
ce de calmer par un témoignage fi pu
blic de leur ſoumiſſion , & coinme par
l'interceflion de leurs Dieux mêmes ,
la colere des Aradiens : ainſi ſortant de
leurs vaiſſeaux , ils commençoient à
s'acquitter des fupplications & des
proſternemens qu'on les avoit chargés
de faire. Mais les Aradiens entiés
d'orgueil , mépriſerent ces actes pu
blics & ſolemnels qu'on reſpectoit
partout , & ne firent aucun cas ni des
foumiſſions de leurs alliés , ni de la
préſence de leurs Dieux ou de leurs
Statues : ils en vinrent à l'excès de fu
reur de les profaner & de les fouler
aux piés , & enſuite de chaſſer à coups
de pierres les Prêtres qui les avoient
apportées. Cependant quelques vieil- :
lards eſſayerent d'appaiſer cette fou
gue populaire, & perſuaderent à leurs
concitoyens qu'il feroit plus décent
pour eux de conduire en priſon ces
députés , que de les affommer ainſi :
dans le tumulte.
XXX.
Les citoyens de Numance ( a ) &
de Termiſe , ayant envoyé aux Ro
mains
( a) Deux villes d'Éſpagne.
G6
156 FRAGMENS
mains des députés pour traiter de la :
paix avec eux , les Romains la leur
promirent aux conditions ſuivantes ::
Içavoir , . que chacune de ces deux vil,
les donneroit aŲx Romains trois cens
otages , neuf mille cuiraſſes , trois mil
le boucliers , huit mille chevaux dres.
ſés aux combats., . & toutes leurs ar:
mes. A. ce prix , on les regarderoit
comme amis & . alliés. On fixa le jour
où cette convention réciproque de
voit être ſignée & exécutée , & où
328 . elle le fut en effet. Mais quand on en
vint à la ceflion des armes qui étoit
le dernier article , il s'éleva un cri gé :
néral qui marquoit encore de la con-
ſtance dans la multitude , & un grand
zele pour la liberté. On ſe reprochoit
les uns aux autres la , lâcheté qu'il y
auroit à ſe laiſſer défariner ainſi com :
me des femmes ; enſuite , retractant
leur convention, ils déſavouoient l’ar,
ticle honteux auquel ils s'étoient re:
lachés. Les peres en faiſoient honte ·
aux fils, les enfans aux hommes faits,
& les femmes mêmes à leurs maris ::
r
1
D É DIODOR E. 101
qui apportoient avec eux une grande
quantité de richelles pour en faire pré
fent au Sénat. Mais Saturninus qu'on
crut en avoir eu la commiſſion de la
part du corps , en fit des reproches
vifs & fâcheux à toute l'AmbaſTade.
Pluſieurs autres Sénateurs s'aigriſſant
auſſi , & menaçant de ſe venger d'un
tel affront , les Ambaſſadeurs outra
1
gés eux- mêmes , s'adreſſerent à Satur
ninus , & le prirent à partie de l'in
jure qui leur écoit faite. Cependant
il ſe forma für ce ſujet une grande
diviſion entre le Sénat & le peuple.
Le peuple repréſentoit vivement les
droits ſacrés des Ambaſſadeurs, & la
protection que la République avoit
toujours donnée à ceux qui ſe pré.
fentoient à elle ſous ce titre reſpec
deflus Saturninus menacé
table. Là - deſſus
d'être condamné à mort par les Séna
teurs mêmes , ſeuls Juges en ces for
tes de cauſes, tomba dans de grandes
craintes , & par la grandeur du périt
auquel il ſe vit expoſé, il eut recours
à la derniere reffource des malheu
reux. Se dépouillant de ſa robe ma
gnifique dont il étoit ordinairement
couvert , il mit für ſon corps une
robe traînée dans la cendre , & lais.
fant croître fa barbe, il s'adreſſoit à
tous ceux qu'il voyoit aſſemblés dans
les rues ou dans les places publiques ::
ſe jettant à leurs genoux , & leur fer
nant les mains, il les ſupplioit les lar+
mes
162 FRA G M E N'S
mes aux yeux d'avoir compaſſion de
ſon infortune. Il ſe plaignoit d'être .
perſécuté contre toute forme de juſti
ce par le Sénat même , & il ſe vantoit
ſurtout de s'être attiré la haine de ce
332 . corps par l'affection qu'il avoit tou
jours portée au peuple; de ſorte qu'il
voyoit aujourd'hui dans les mêmes
hommes , fes ennemis , fes accuſateurs
& fes juges. Des milliers de citoyens
aigris par ces plaintes coururent au Sé
.
F I N.
ing
CON
CONTINUATION
DES
E X TRAITS
DE DIODORE ,
Faits par l'Empereur Conſtantin Por
phyrogenete , donnés au Public, &
traduits en latin par Mr. Henri de
Valois , in - 4 °. Paris 1634. le grec
d'un côté & le latin de l'autre .
LIVRE XXI.
LIVRE XXII.
H4 LI
170 EX TRAITS
※ 容 安
L I V R E XXIII.
Habio
DE DIODORE. -181
Habile Commandant ( a ) & Guerrier redou
table .
LI
184 EXTRAITS
LIVRE XXV.
LIVRE XXVI.
1
204 EXTRAITS
combat à ſes adverſaires. L'événe
ment vérifia bientôt cet avis. Car Sci
pion s'emparant de cette ville ſans dé.
fenſeurs & fans habitans, en tira de
très - grandes facilités pour ſes entre
O
priſes.
Le Préteur M. Fulvius ayant man
qué de foi à l'égard des Alliés de la
Ligurie, en porta la peine qu'il méri
toit . Car étant entré chez les Ceno
maniens (a) comme ami , il leur en
leva leurs armes , quoiqu'il ne pût ſe
plaindre d'aucune hoſtilité de leur
part. Le bruit de cette injuſtice étant
venu juſqu'au Conſul, il fit rendre aux
Cenomaniens les armes qu'on leur a
voit priſes , & condamna Fulvius à
une amende pécuniaire.
Antiochus qui avoit beſoin d'ar
gent, apprit qu'il y avoit dans l'Ely
maïde ,( ) un temple de Belus fort en
Tichi 'par les offrandes d'or & d'argent
qu'on y avoit portées. Il conçut auſſi
tôt le defrein de s'en emparer . El
vint en effet à Elyme , & imputant
aux citoyens de cette ville d'avoir les
premiers commencé
leur temple , d'où illa tira
guerre, il pilla
d'immenfes
tréſors. Mais il eſſuya bientôt de la
part des Dieux le châtiment de ce fa
crilege.
Phi
r
DE DIODOR E. 207
employa à ces exploits mémorables
non - ſeulement les forces de ſa capi
tale & de ſa Nation , mais encore un
pombre prodigieux d'Alliés & de Şou- . 302.
doyés. Il ſurmonta par ſon attention
& par ſes reſſources dans l'art mili
taire , des hommes que leur liaiſon
mutuelle ſembloit rendre invincibles ;
& il fit voir à tout le monde qu'un
chef eſt à ſon armée ce que l'ame eft
au corps humain .
Scipion étant encore extrêmement
jeune, furpaſſa toutes les eſpérances
qu'on avoit conçues de lui , par la
victoire qu'il remporta en Eſpagne
ſur les Carthaginois , & qui délivra
Rome même de grands périls & de
grandes craintes. Car il obligea par
là Annibal de fortir de l'Italiepar
pure précaution , & fans avoir eſſuyé
de défaite , ni donuté même aucun
combat . Dans la fuite ayant vaincu
par fon courage & par ſon intelligen
ce dans la guerre le même Annibal
juſqu'alors invincible , il parvint jus
qu'a fouinettre Carthage même. Léo .
critus , lieutenant du Roi Pharnace ,
après avoir donné de fréquens affaute
à la ville de Teium (@ ) , qui n'étoit
gardée que par des foudoyés , les
obligea de la rendre , ſous la condi.
9
tion de les faire conduire en fôreté où
il
(a ) Au lieu de Pium Correction de Mr. de
qui eſt dans le texte . 1 Valois .
.
208 EXTRA ITS
il leur plaîroit. S'étant donc mis en
chemin ſur la foi de cette capitula
tion , Léocritus qui les conduiloit les
fit tous percer à coups de flêches ,
ſuivant l'ordre qu'il en avoit reçu de
Pharnace , qu'ils avoient autrefois of
fenſés.
Séleucus ( a ) ayant aſſemblé des
troupes conſidérables, ſe préparoit à
paffer le mont Taurus , pour aller
porter du ſecours à Pharnace : mais il
fit bientôt réflexion que cette liaiſon
lui étoit interdite, par les articles du
traité que le peuple Romain avoit pas
ſé autrefois avec ſon pere.
Les aſſaſſins de Demetrius (b) ne
purent échapper à la vengeance divine
à l'égard d'un crime fi énorme. Ceux
qui avoient apporté de Rome des ca
lompies contre ce Prince , ayant de
puis encouru l'indignation du Roi ,
304. furent punis de mort. Philippe lui
même tant qu'il vécut , tourmenté
continuellement par le remords d'a
voir fait ôter la vie à un fils doué de
tant de grandes qualités, ne lui ſur
vécut pas deux ans ; & tourmentépar
un remords continuel, il mourut d'in. .
1
DE DIODOR E. 213
Eumenés (a) qui affiégeoit Abdere ,
déſeſpérant d'emporter cette ville de
force , fit ſolliciter ſecretement un
certain Pithon , homme de grande au
torité dans Abdere , & qui la gardoit
en quelque ſorte par ſes eſclaves &
ſes affranchis qui montoient au nom
bre de deux cents hommes : l'ayant ef
fectivement gagné par ſes diverſes
promeſſes , les portes lui furent ou
vertes adroitement, & l'aſſiégeant ſe
trouva daps la ville . Mais Pithon
ayant reçu le prix modique de ſa tra
hiſon , & voyant ſa patrie ruinée , en
conçut un ſi grand regret qu'il en
mourut en très-peu de tems.
La fortune avoit offert à Perſée une
occaſion favorable d'exterminer par
l'épée toute l'armée Romaine qui ſe
trouvoit alors enfermée entre des 1
leur pays.
Paul'Æmile ( b ) ayant accepté la
conduite des Légions Romaines, ani
ma tous ſes ſoldats par une harangue
qu'il leur fit. Il avoit acquis alors
une grande autorité ſur l'eſprit des
Romains, & par ſon âge, qui étoit de
ſoixante ans, & par les grandes ac
>
&
234 EXTRA I T S
ropus ( a ) qui avoit acquis alors tout
pouvoir en Epire , parce qu'il tenoit
le parti du peuple Romain , n'exer
çoit encore que de légeres vexations
fur les Epirotes : mais ſon audace
croiſſant tous les jours, il jetta enfire
ce Royaume dans les dernieres cala 1
LI
258 EXTR A Its .
LIVRE XXXIV .
L arriva en ce tems - là en Sicile
ILune révolte ( a ) d'eſclaves la plus
terrible qui fe foit jamais excitée. El
le jetta dans les dernieres calamités un
grand nombre de perſonnes de l'un &
de l'autre ſexe & des familles entie
res. Toute l'Ille courut riſque de
tomber entre les mains de ces rebels
les, qui s'étoient propoſé pour but
de jetter leurs maîtres dans les der
niers malheurs. Cette rébellion parut
fubite & inattendue à quelques -uns.
Mais ceux qui étoient capables de voir
les événemens dans leurs cauſes , n'y
trouveront rien à quoi l'on ne dût
s'attendre. L'abondance prodigieuſe
de tous les fruits de la terre dans cet
te Iſle en avoit extrêmement enrichi
les habitans , & la jouiſſance de tous
les biens de la vie , après les avoir
rendus' voluptueux , les rendit bien
tôt fiers & injuſtes à l'égard de ceux
qui leur étoient ſoumis. Ainſi la du.
reté des maîtres , & le mécontente
ment des eſclaves croiffant enſem
ble , la vengeance ouverte & publi
1
(a) Mr. de Valois , celui qui fut jugé le plus
remarque ici que Sci- homme de bien de la
pion Naſica qui tua Tib. ville , à inoins , dit - il ,
Gracchus, étoit petit qu'il n'eût été adopté
fils & non pas fils de par ſon grand- perea
DE DIODOR E. 277
teurs , tua de la main Tib . Gracchus
qui tentoit de ſe faire Roi . Le peu
ple ayant pris mal cette action , &
voulant ſévir contre ſes auteurs , tous
les complices , qui craignoient la fu
reur populaire , nioient le fait , & tâ
choient de ſe laver du complot par
des réponſes obliques : le ſeul Scipion 384.
avoua hautement que le coup partoit
de fa main , & ajouta que ſes compli
ces pouvoient avoir ignoré les deſſeins
de Gracchus , mais qu'ils étoient par
faitement connus & de lui & de tout
le Sénat. A l'égard du peuple , quoi
qu'il eût d'abord regreté la perſonne
du mort , gagné pourtant par l'auto
rité & par la conſtance de celui qui
avoit fait le coup, il prit enfin le par
ti de ſe taire. Scipion Nafica , fils de An de Rome
642. 117.
celui dont nous venons de parler , & ans avant
qui mourut cette année dans ſon Con - l'Ere Chrée
fulat , ne dégénera point des vertus de tienne.
ſes ancêtres : plein d'intégrité & de
religion , il ne ſe laiſſa jamais corrom
pre par les préſens; & pénétré des pré
ceptes de la plus ſaine Philoſophie , il
ne ſe contenta pas d'en faire le ſujet
le plus ordinaire de ſes diſcours, mais
il en fit encore la regle conſtante de
fa vie .
Dès qu'Antiochus ( a ) de Cy.zique
fe
LI
DE DIODORE. 281
姿 姿 承受 孕 孕 孕 孕 孕 孕 孕 登登登登登 母座座 座
LIVRE XXXV I.
DusBuco 3
LIVRE XXXVII .
1
DE DIODORE . 301
les noms dans la liſte. Mais il éprou- 412.
va ſur le champ la vengeance d'une
divinité irritée ; car ayant lu au bas
de l'affiche ſon propre nom , auſſi-tôt
fe couvrant toute la tête de ſa robe ,
il chercha à s'échapper à travers la
foule. Mais reconnu par quelqu'un
qui étant auprès de lui l'avoit enten
du ,9 & qui rapporta les mauvais pro
pos qu'il avoit tenus , il fut puni du
dernier ſupplice à la ſatisfaction de
tout le monde.
Quand on rouvrit les Tribunaux
de Juſtice fermés depuis longtems en
Sicile, Pompée s'appliqua aux matie
res de droit; & diſcutant avec atten
tion les cauſes publiques & particu
lieres, il exerça la magiſtrature avec
tant de lumiere & d'équité , qu'il ne
fùt inférieur à qui que ce ſoit en cet
te partie. Et quoique l'âge de vingt
deux ans auquel il ſe trouvoit alors
ſemblât l'inviter aux plaiſirs & même
à la débauche , il fe conduiſit , avec
tant de ſageſſe & de bienſéance dans
cette province , que tous les Siciliens
conçurent pour lui une eſtime qui al
loit juſqu'à l'admiration ..
Fin des quatre fuites des Fragmens de
Diodore,
TA
TABLE
DES
M AT I ERES
Du feptiéme & dernier Volume con
tenant les Fragmens.
A. Amilcar ſe noye. 55.
Bropolis , Roi chef
ABees athraces et des Carthaginois.59.
remis ſur le trône. Il prend Sagunte. 58.
143 . Il le diſpoſe à aſſiéger
Adherbal , Roi de Rhege 63. Il ſéjour
Numidie , eít tué par ne à Capoue 187. 11
fon frere Jugurtha. fait les funerailles de
273 . Gracchus, 189. Il re
Æinilius (Lucius) paſſe en Afrique 190.
traite bien Perſéę. Antigonus meurt .
218. Il meurt. 227. 165 .
Agamemnon , Cili-. Antiochus Eupator
cien , chef des Picen . alliége Jéruſalem . 79.
tins. 290 . Il fait immoler un
Agathocle fait é . pourceau devant la
gorger les ſoldats Statue de Moyſe, 80 .
qui avoient tué ſon Jt fait la paix avec
fils Archagatus. 3. !lles Romains, 139. Il
fait alliance avec Dé. ſe marie. 202. Il pille
metrius 6. Il meurt, le temple d'Elyme.
9. 204. Il perd la vie.
Alexandre , Roi de 199.
Syrie , eſt tué. 73. Antiochus Epipha.
Alexandre ſur. nes, fa conduite, 209.
nommé Zabinas , ſon Il enleve la couronne
humannité. 271. Il à Philométor. 216 ,
veut piller un temple a. Il donne une fête
de Júpiter. 272. ſuperbe. 222.
Anti
T A BL E.
Antipater tue fa fiége Lilybée , 103. Il
mere & ſon frere , 4. elt tué par Acilius ,
Il eſt tué par Déme- 109.
trius . 5. Attalus,Roide Per
5 Apollodore immo- game , 286.
le un jeune homme, Atralus Philomé.
174. Il ſe conduit en tor , ſa cruauté , 265.
tyran , ibid . Augufte défait Ana
Appius Claudius fe toine , 126 .
coure Meſfine , 31. B.
Apuleius Saturni. Arcas prend Ery
nus, Queſteurdela B ce , so .
République , 282. Battacés , Prêtre de
Aquilíus fe tue , Cybele , vient à Ro
292. me , 115 ,
Aradiens. Ils mal . Blannon , ambaſſa .
traitent les députés deur de Carthage ,
de Marathus , 154 153.
Leur conduite en : Bocchus livre Ju .
vers les citoyens de gurtha aux Romains,
la même ville , 246. 159.
Ariarathès envoye Brennus , Roi des
à Rome des Ambas . Gaulois ſe tue , 21 .
ſadeurs , 149: C.
, habitée
Adix ,
Arface , Roi des C
255 Cadix
A par des Phénis
Afdrubal it s
eſt défa cien , 53 .
par Cæcilius , 43. Il Cæfar ( C. Julius) ,
tue Oriffon , 56. Il fon éloge , 242.
bâtit Carthage la neu. Calatinus , Conſul
ve. ibid. Il eſt égor. Romain , 50 .
gé. ibid . Callias accuſé de
A ſellius , Préteur peu de ſincérité, 170.
d'Aſie , 286. Carthage priſe par
Athenée meurt de les Romains, 75 .
faim & de miſere,269. Carthaginois . Ils
Athénion, chefd'ef battent les Romains
claves revoltés , as . ſur mer , 47. Ils font
la
:
TABLE .
la peix , 51. On leur Salamine , 2. Il prend
fignifie de détruire Thebes , 6.
Carthage , 153. Demetrius Nica
Catulus fe fait nor , fa tyrannie ,
mourir , 128 . 244. Son luxe , 249.
Celles , ils défont Diallus , auteur A
les Romains , 56. thénien , 4.
Charopus d'Epire, Diegylis, Roi des
212 . Thraces . Sa cruauté ,
Chartalon prend 251 .
Agrigente , 40. Dorimachus brûle
Cinna fait exécu- le temple de Dode
ter les proſcrits , 127. ne , 187.
Cion périt , 29. Dromichæiès fait
Cléon eſt tué par un très-beau feſtin à
Rupilius , 90. Lyfimachus , 167.
Clodius inaltraite Druſus. Son éloge,
de paroles les con- 288.
ſuis Romains , 179.
Contoniatus , Roi Rycine, priſe par
de Jontore , 279. E Pyrrhus, 23.
Corfinium , fa des . Eumenes fubjugue
cription , 119. les Gaulois , 221 .
Cotys , Roi des Eunus , Syrien de
Thraces , 211 . nation , magicien , 83 .
Cydon , les Cydo- Il eſt déclaré Roi 5
Loide
7.
52
fin
1
1