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oJ.cc.nvier ~ e r *£?évrier JyQ1'
ifèìcn Co mp set*
llèî.Vfi
N°. Ier-
JOURNAL '
sb la Cour et de là ViLtsj
Toui faiseur de Journal doit tribut au maiiri.
LA Fb M TAINS.
VARIÉTÉS.
Branle ou ronde.
'* ». : .... ,^ t ,
Qn dit qu'on attend ici .. -
(3)
Faiíons place , la toìcì :
Comme elle est choisie !
Va-t'en voir s'il viennent Jean, ôcc.
Un simple troubadour ,
Aux yeux du monde entier, vous offre son amour,
Esclave de íaìoi, membre de la patrie '*
Et pour elle £c pour vous il donnera fa vie.
Puifle-t-il , à ce prix, voir le roi des françois ,
Heureux & libre enfin, être encor fur la terre
Un monarque ^doré qui, chérit fps sujets,
■ . ' pt les gouverne i w P $re.
. shi,
m *
Pauvre icine , 8tc. •
AS&EMBLEE NATIONALE.
Séance du premiet janvier.
Après la lecture des procès-verbaux , M. le président
a donné lecture du discours qu'i la prononcé hier au
' Tome Ier. Année «791. B
roi j 8e de la réponse de sa majesté, qui commence es
ces termes : Je rfcois. avec finJibiLti , Sec. C'est
M. Necktr ,jè pense, qu'il premier, a fait un li
étrange abus de ce mot sensibilité , Sc de ses foromr
les laçrymatoire , st indignes de !» majesté du trône.
Hé, morbleu, laissez-là la sensibilité ; reprenez cette
dignité noble & rièr , qui seule convient à l'héritier
de Louis le Grand. Lc lion vainqueur pardonne à
ses ennemis; c'est alors qu'il est beau-d'ètre sensi
ble ; mais la lensibilité qui n'est que l'expreflìon de
la foibleffe , est le dernier terme de 1 humiliation. N'ou-
IjUez-pas que le plus grand des Heans fut le vain
queur de ses sujtts , avant d'en être U père. — L'as»
ícmblée nationale, à son tour, a voulu donner ses
étrennesàla nation, en lui laissant entr'voir le mo
ment où nos seigneurs du manège délieront le pou."
voir exécutif x en s'en allant chacun che* foi. Noua
soignons 'nos vceux aux vœux de tous les honnêtes-
gens , pour que l'étcmel , dans fa toute clémence »
teuìîíeatcéle'rer cette époque fortunée. AUc» en p»ix,
j'y cemsens enco-re , mais nJy xevenei pas.
VARIÉTÉS.
Moyens de simplifier la perception & la compta*
bilitl des deniers royaux , par M. Bonvallet des
Jtroffcs , ancien trésorier de la marine, Çg dey
eehnits , k la Rochelle.
tri i.
Rickeffes 6> rejsources de la France , pour servir
d* juite k Fouvrage précédent , par le mime »
che^ les marchands de nouveautés.
Ces ouvrages ne font guères susceptibles d'être
ana\-Y^s ^ans "n journal tel que cefûi-ci. Ils ont
le mérite inappréciable de préíenter les résultats qui
repoCçnt , non pas fur des vaines hypothèses , mais
fvu des circonstances locales, fans lesquelles on ne
peut donner de bases certaines aux pláns de finances.
L' auteur place à côté du tableau effrayant de no*
f, k perspective consolante de la graudeiir 4e
Permettez , messieurs , que je vous dénonce ufie
nouvelle gentillesse du comité des pensions. Vous
savez la douce alternative qui vient d'être proposée
à nos fugitifs. Eh bien, allez à ce comité , vous y
trouverex un sieur Cam qui vous montrera de
prétendues lettres de fugitifs de noms 8c de rang
distingués, qui supplient le comité de vouloir bien
leur accorder un délai , pour exécuter le dïcrtt^.
Ces lettre» sont fausses & contrefaites , mais trés-
bien imitées , puisque les plus proches parent s'y
rrompent. Quel nom faut-il donner à cette nou
velle manoeuvre ? Elle" n'est pas mal imaginée pour
faire tem ber dans lc piège les victimes désignées..
* • yi '
Tout vieillard est une patraque,'
Qui tient à son vieux sentiment':"! *
II faut Renvoyer vers Eaque ,
Ou lut faire prêter ferment' ,
Serment bien civique s'entend
Car tout autre expose à la claque.
On nous a bercé de chimères
Ne songeons plus à ces misères ,
Pendant douze ou quinze cents ans ,
On vous promet , avec le temps ,
Des jours lucides &c prospères.
Nous , par forme de passe-tems,
Pour mieux éclairer les enfans ,
Décrétons de noyer les pères.
Par un Jacobin.
!. ■ " « . ... r :
L'almanach des Muses paroît la comtesse de Seau...
8c le chevalier de Cub... y ont fait, l'un portant
tautre , mille vers patriotiques. II faut avouer qu«
le savant rédacteur de cet almanach est du meilleur
goût. Entr'autres productions sublimes, on remarque
le quatrain démocrate de ce monsieur Pieyre , qui
n'a jamais pardonné au roi de l'avoir cru digne de
porter l'épje. Mais , ce qui vraiment est sublime ,
c'est une pièce de vers terminée par celui-ci : —
elle ne fau qu'un mal ( une dame ) , /'/ .est sans
espérance ——. Cette expression est neuve. Nous ne
croyions que pas le mal pût être personnifié au point
d'espérer. On voit bien que îe grand tragique la
Harpe , en fa qualité d'ami des révolutions , 8e de
ftondeur du despotisme , porte son enthousiasme
julqu'à mépriser les règles & la pureté du discours.
II est vrai que depuis long-tems il avoit immolé les
Grâces , 8s cela par une vengeance bien permise.
^ JOURNAL
bs la Cour et de la Villêj
. Du 3 janvier 179t.
/
( *3 )
'Journal:;
»b la Cour et de la Villb
. w Du 4 janvier 1791.
Séance du 3 jaitvîer.
VARIÉTÉS.
t ■ > ■ . r
te doux ami du peuple a reproché très-durement
à la municipalité de Paris l'abus de pouvoir qu'elle
avoit exercé, en faisant fermer le Club des amis de
la constitution monarchique. Marat s'étoit flatté de
donner au peuple pour ses étrennes un spectacle
intéressant , le plaisir de voir brûler ou égorger six
cents personnes au son du tocsin pour avoir osé se
qualifier Amis de la Monarchie Constitutionnelle.
Çela eut été d'un grand effet. Que de feuilles à
<4 fols auroient été vendues ! Et M. le Maire a
dérangé tMt cela ; En vérité ì'arnour de la liberté
se refroidit, & si l'on continue d'épargner le sang,
la conltitution court de grands risques.
11
. . i ••
Souhaits mutuels de rencontre , />o«r la nou
velle année ifyt. *
;>hu-
des
par nos douze cents
immortels , • vient de soumettre des sujets rebelles ,
& de rétablir Tordre à Liège & à Bruxelles. Je m'en
consolerois encore , diíoit-il chez le libraire Buis. . ,
si au moins Léopold eût souillé sa victoire en faisant
couler des ruisseaux de sang sur les échaffauds ; niais
cette clémence perfide me met hors de toute me
sure : & ces lâches Brabançons qui aiment mieux
vivre heureux , fous les lois de leur souverain lé
gitime , que de mourir de faim 8c de misère, dans
le sein du désordre & de Tanarchie I sur qui compter
désormais ? vous verrez que nos François suivront
en vrais moutons , ce détestable exemple ; je ne me
íjpns pas de colère I j'ai beau sonner le tocsin tous
U* )
les jours , le peuple sJeft fait un calus, contre le
quel les conspirations les mieux ourdies viennent
íe briser sans effet. Je crains même que nous n'ayor\s
bien de la peine à éteindre dans le coeur des François,
ce sentiment invéte'ré d'amour & de tendresse qu'ils
ont pour leur roj^ î$on journaL endort tout le mon
de , mais il ne convertit personne ; nouvelle preuve
des progrès de l'aristocratic. Adieu , je vais donner
l'e'reií au comité diplomatique.
N
ïtï* f „ - ■ • ■
rive. C'est un ternie' de marine qui signifie , que le
pilote ne pouvant plus gouverner le vaisseau-, l'a-
banderme au gré des \?enrs & des' flots. CJest-ce
qu'un faiseur d'emblémes'a voulu exprimer par ce-
lui-cì. — Un volant 3* une raquette a 6c va comme
jç te pousse.
Maison à vendre.
Jolie maison à vendre , meublée de la cave au
grenier, nouvellement rebâtie, 8c meublée rrès-agréa-
felement, composée de trois appartemens de maître 3
( 32 )
mansardes, greniers &c. &c, très-joli sallon., salle-
à-mahger , oíÇce^ cuisine,, jardin balle - cour ,
écurie pour trois chevaux , remises , bûcher , Sec. 8cc.
pour prix de vingt mille livres' pour le tout.
On s'adrdscra à Paris ., au sienr Bardin, hôtel des
Etats du B. asti j rue Faydeau ; & à Nemours (où
est située cette maison ) au liewp Hure t rue -du
Peyt-Pont. ■
JOURNAL
©b la Cour et de la VillS
Du janvier 179t.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 4 janvier.
Cg'est M* Emmery qui est président On atteíidoit
avec la plus vive impatience ,1e résultat de ceu* séJ
Tome I". Année 1791* £
i*4)
ance ; résultat dont il est difficile dans ce moment , de
calculer les suites. On avoit tout disposé pour faire
tomber les ecclésiastiques dans le piège. MM. Gré... .
& Mir.... ont fait deux petits discours préparatoires
qu'on peut citer , ainsi que l'a remarqué M. d'Eprem....
comme un modèle de mauvaise foi 8c déscobarderie.
M. l'évêque d'Agen ., interpellé , a répondu d'une ma
nière noble St touchante, qu'il n'avoit aucu» regret
à sa fortune , ni à sa place , dont il donnoit sa démis
sion ; mais qu'il ne prêteroit point le serment décrété.
Cet exemple a été suivi par tous les autres ecclésias
tiques interpellés. Sur quoi, l'assemblée a décrété qu'ils
■seroient privés de leuf places , 8c que son président
se retireroit devers le roi , pour qu'il donnât fes
ordres , afin de faire procéder à l'élection de nou
veaux évêques 8c de nouveaux curés.
, VARIÉTÉS.
Erratum,
Nous avons été mal informés, quand on nous a
dit que M. de Beauh. . .. , ce danseur en légistatuie,
avoit abandonné Mde. Flan ... de Br . . , . , épouse
d'un magistrat expéditif. Cet enfant de Terpsicore *
est toujours attaché au çhar de la dite procureuse 3
& l'action est d'autant plus belle , que cette dame
p'est mie jolie; au reste , tous les gens qui ont été
à-même de l'approfondir , avouent, que la perte de
H beauté est réparée par le plus heureux caractère»
& par des talens charmans, C'est tout comme chez
la bonne des enfans de Philippe le Blanc , dans la-
qu'elle on n'a cessé de découvrir de nouvelles qua^
lités ^ depuis. Je départ des amours j on assure mê-,
(37)
me, qu'au besoin , elle porteroit les culottes, T\
elle ne craignoit la maligne interprétation des sa-
tyriques , qui l'accuferoient d'en être réduite à
i'fxcèrieur.
Réflexion amère.
JOURNAL
db la Cour et de la Ville
Du 6 janvier 1791-
Séance du j janvier.
ì
A près la lecture du procès- verbal , on a lu une lettre
de M. le garde-des-íceaux, relative à la falcification
Tome Ier. Année 1791. F
( 4* )
du titre de la loi , sur le ferment des évêques. II
n'étoit ^uère possible de -sJéncncer avec moins de
dignité : aussi Fassemblée a-t-dle décrété que cette
lettre seroit iníérée dans ie procès-verbal. 11 faut avoir
le courage de le dire; ce ministre , quoique au
niveau de li révolution, "est trop au-deísous de fa
place. Loin de les maîtriser , fin génie étonné- tremble
devant les évènemens. tes gens de cette espèce font
lc fléau le plus cruel., dont le ciel puisse affliger un
empire déchire pardes fautions intestines ; c'est un Ri
chelieu , qui , dans les circoítances actuelles , devoir
présider, aux destinées de la France ; le génie
ardent de ce grand homme Tauroit bientôt affranchie
du jou^ honteux ious lequel les perfides ennemis du
trône et de l'autel lar.itnnfnt captive j bientôt Louis
-verroit enchaînés à Ls pieds , les monstres qui tien
nent le fer levé lur la iùc , et qoì ne feignent de
l'aimer , qu'atin de mieux Fégorger. Mais , hélas l
llrchdiiu n'ejl plus: des mains ineptes ou trem
blantes tiennent le gouvernail : les fautes les plus
désastreuse', se succèdent avec une rapidité effrayante,
■brí préfère se laisser emporter par le torrent à lui
opposer une liigm d'une rrt.iìnferme & hardie. Hélas \
ÛtdJvèlith n'ejtplus\ — Un abbé est monté à la tri
bune, et a proposé que M. le président se retirât
dans le jour devers le roi , pour presse Inexécution
du décret rendu hier, fur les fonctionnaires publics
ecclésiastiques, qui or.t refusé de prêter leur serment.
Cette motion n'a pas eu de fuite.
V A R I É T É's^açit
Un Confiturier de la rue des Lorh-biVds , étoit de
puis long-tems dans l 'ulage d'arborer cette enseigne :
Au Grand Monarque. En bon patriote , il vient de sup
primer rinconstitutionnelle figure , ik il y a tout
bonnement substitué son nom. Qu'en conclurre ? que
le pubtic psut acheter en sûreté chez le sieur Duv . .
cenfitures Sc bonbons; le tout est patriotique. *
• . J ï , K. i
/
( 43 )
I
convenir que si les marchands & les ouvriers font
ruinés par la fuite des prétendus aristocrates , pour
re'compenfe de leurs patriotisme , qui les a décidés
à payer soixante mille francs , pour abattre une pri
son dans laquelle ils n'étoient jamais enfermés ; ils
font bien dédommagés par le plaisir d'être militaires .,
& de fe trouver des héros , saris avoir fait de frais
pour le devenir-. Leur tour de service revient à-peu-
près tous les vingt jours , & en payant 40 fols par
garde , ils en font quittes pour 36 liv. par an ; ce
qui n'est pas acheter bien cher le plaisir d'être gardé
par 30 mille hommes. :
i
loin de penser que vous ayez eu le dessein d'at
taquer -ls sensibilité d'un prince > pour lequel vous
verseriez sans hésiter votre sang : tel a cependant
pu être FeíFet de ce morceau , Vil a passé sous fer
yeux 8c reçu son attention ; Louis XV I est assez
grand, fans doute , pour vous l'avoir pardonne'. Se
n'y âvoir vu que l'esset de l'impatience occasionnée
par son affreuse position ; mais {il a du dire : mes
enfans , mes meilleurs amis, ne me laissent pas
perdre une feule goutte de ce calice d'amenume.....
est-ce donc ainsi que l'on console ceux que l'on
aimel^ - , •.
Un autre esset très-fàcheux de ces sortes de mor
ceaux: ; est qu'ils donnent aux factieux des armes
contre vous , 8e que les plus grands ennemis du
trône s'en servent avec avantage, pour vous éloigner
& vous rendre suspects.
II est désagréable pour .vous de vous trouver fous
cc rapport , en butte à la censure des journalistes ,
fcuîHiltes , 8c du parti qui les soudoyé : eh ! Mes-
fieurs, ne feroit-il pas mieux ,^ie leroit-il pas plus
vrai, plus noble , plus selon ^tre cœur, àeieiir
abandonner, Je privilège exclusif d'outrager impuné
ment le roi , cn protestant en vain qu'ils .l'a'iment,
6c de le tenir prisonnier, en soutenant qu'il règne
par eux fur la France libre. Laissez-leur le crime
tout entier, il fait Se fera leur tourment; car iïs
savent que personne ne s'y méprend, 8e vous, hom
mes honnêtes & sensibles , vous véritablement bons
françois , réduisez- vous à ne montrer que l'eypression
de vôtre amour pour votre prince, dans quelque
position qu'il soit, & quelque chose qui arrive:
parlez-lui avec intérêt Se dévouement des objets
de son atiection j 8c comme des enfans pieux Se tendres:
bailez les mains enchaînées de votre père , 8e re
gardez comme un sacrilège la plus petite idée d'ua
reproche. Voilà, en attendant la justice suprême,
la meilleure critique que vous puissiez opposer aux
mat veuillanSi '.- ••
i Q .' que je vois d'ingrats , dont ce prince géné
( 47 )
teux a , par son dévouement héroïque conservé la
vie , & qui en paiíenr tous les inttans à lui re
procher jusqu'au pìus petit ma! qu'il ne peut em-
pè;her;ne vous ren_ez jauiais les organes de pareilles
gens. ,„ ;
. t Bébé.
Corbe'd.
Avertissement.
Par cenr motifs , l'auguste sénat défend de chô
mer la fête des Rois: le premier, c'est qu'il n'y a
plus de gâteaux : j'espère qu'on me tiendra quitte
des çtj autres motifs. Le pouvoir exécutif même
n'aura pas la permission de s'exposer à être roi- de
laÁ têve ; mais la municipalité l'en a bien dédom
magé, en lui 'envoyant un ftros ailoyau , enve
loppé d'un décret. Avec raison., l'epithète de' roi
doit être proferitè chez un peuple aulli libie qu'hu
main. Cependant > toutes les fois que j'entends crier :
ViVitla nation , cela me rappelle des polifíòns qui ,
pendant les grands froids de 1789, airaoient mieux
le morfondre dans 1a rue , 8c crier aux passans : il
a ckU au lit , que d'entrer au logis le chaufler..
•
; - Effets trouvés.
On a trouve une montre d'or : s'adresser pour la
réclamer, à M. Devaux d'Eugueville , ancien avocat
au parlement, commis au bureau rie la guerre , rue
Grange-Batelière , n°. :8 On le trouve chez lui de
puis 2 heures de l'après midi jusqu'à 4.
._ .. -.VARIÉTÉS.
-r ...i-l
1
tíirai le nom par prudence. II etoj.t de service dans
la sectipn, l'oisiveté 8c l'ennuí qu'on e'prouve dans
les corps -de-garde , le firent boire un ''peu pius
qu'il ^'eflr. pebrais' à un ' honnéré homme. L'heure
rie relever îa .sentinelle en faction .'à la porte du
commandant arrive ,:-c'étoit: son tour; on rappelle, '
s\ íe lève .taiit^bten que mal, 8c ía«>de son mieux i
pour le rendre au poste: à peine Uy eut-on déposés v
qu'il se .laissa -doucement aller au fond de la guérite>>
R{ que le íornìheil profond qui suit l'y-vresse , vint '
s'emparer de.: ses sens. Des aristocrates, aujour
d'hui *il y én a: parrout , pasíentnpar-là ; ne voyani it
pas de senrinelje, ils s'avisent de regarder dnns la •
cahute , 6c - découvrent notre 'harnmc , dans une
ztùtude qui n'est pas communément celle d'un íkc*..;
tionnaire ; l'un d'entr'eux fait la motion d'enlever
. la guérite 8c la sentinelle, Sc de les-transporter l'un
Sc l'autre à quelques rues de là, simplement pour
!eî dépayser ; auíïitòt-dit , aussitòt-fait ; le projet
s'exécute fans- difficulté'. Le lendemain matin , Te
factionnaire qivi■• avoît cuvé son vin, 8c qui grelot- '
tdit de froid- j s'étonnoit 8c jurciit' entre ses dens de 5
ce qu'on ne fehoit point le relever; bientôt après . ,
frbitatif ses yeux , il s'apperçoit , non sers surprise , ''■
qu'il est hors de son -quartier ; cependant il recon-
«oît sa guérite;, 8c ne pouvant- iè 'Vendre compté ^
à foi-même"de son déplacement,, il. court , tout éf-"'
frayé à son corps-de-garde , faire le récit du cette '
étrange aventure .'àoBt chacun se mit à rire à
dépens > parée qu'il n'y a voit point là de patuiotés ■
assez fins1, pour 'y découvrir un projet de contre'-» -"
■ révolutiótiì, o-ií-i' t - ■ v;J-"a
.. - -r.ùì s::- vi . • 'i*: y
r
Bciàtlonemcns géfitfeûx.
ta superbe bibliothèque de- M. -de Buffon éfoit .4
vendre; la iieîjpote de Rusi^e: : qui. a erçvie de tou; /
ce qui est beau j avoit fait aês "offres assez coní\-
r L5!j )
dérables. — M. de Mir . . i désolé de voir une auíîi
riche collection í.xpolée à palier, à.J'ét range r , a
couvert l'ofíre de 1 impératrice , & a acquis la
bibliothèque.
'C'est Un, actç de patriotisme , dont Tes gourmets
sentiront toute l'impcrtance , en apprenant que ce
sacrifice , qui a peut-être beaucoup gène, le gésté-.
reux législateur , . se monte à cinquante mille écus.
Le mème a achete la maison appelée le Marais,
près Argenteuil -, pour otírir une dissipation à la veuve
de ion ami le G\ ... c'est, un objet qui doit vajoir
près de deux cents mille livres. — C'ell une alsez
belle oflrande à l'arnitié.
>l . I . i ■ U- si
« • '. . • . '. ' ' ">'
i J i . ;
On parloit devant la jolie belle-fille du dtlc -á*-
Coi..., du Journal de la Cour & desa Ville. Ah I fiy,
s'écria l'elégante , qui pourroit- !e dire î c'est une hor
reur.— Qui peut le lire , lui répondît quelqu'un ? mais,
tous les honnêtes-gens , & vous-même la première*
Si vous en dites tant de mal , cJest que vous ave2
lu ce qu'il dit de votre cours ouvert de démocratie.
Ha dit une vérité, est-ce fa faute si;cJest une horreur?
JOURNAL
DB LA COUE ET DE LA VlLLX
Du 8 janvier 1791.
Séance du 7 janvier.
\J nedéputation des48 sections a généreusement offert
4e fournir des preuves des prétendus délits de MM.
Tome I". Année 1791. H
( 58 ) %
Gurgnard , la Tour-du-Pin & Champion. Ce procédé
est dans le sens de la révolution. Ces ex-ministres
viennenc de faire nauffrage , ils font malheureux! Mes
frères, voilà le moment , persécutons-les , indiquons-
les aú peuple ; ce raisonnement peut bien avoir quel
que choise d'atroce , mais il est civique.— M. Charles
Lameth a annoncé que M. le curé de la Gouture , 6c un
autre du bailliage de Péronne , étoient partis fans conr
gé ; ce député , dont-on connoît la belle ame , a cha
ritablement interprété ce départ , en observant
qu'il ne pouvoit avoir que des vues criminelles:
or : avoir des vues criminelles , selon M. de Lameth.,
c'est ne pas penser rigoureusem ent comme lui sur
tous les points. Ce thermomètre est sûr , car tout
le monde sait que la raison & M. de Lameth de
puis long-tems ne font qu'un. — M. de Mirabeau
a fait une motion tendante à l'exécution de la
constitution civile du clergé 3 qui a été adoptée. Enfia
l'abbé Roger a dénoncé son confesseur qui n'a pas
voulu l'entendre , fous le prétexte qu'il avoit prête
son serment. Si M. l'abbé s'est présenté au tribunal
de pénitence pour y manifester ses remords 8c ses
ïegrets amers d'avoir prêté le susdit serment , assu-,
rément son confesseur a eu grand tort de ne pas
l'entendre ; mais le fait paroît au moins douteux :
il est assez rare de venir à résipiscence le soir , quand
on s'est déshonoré de gaieté de cœur le matin.
VARIÉTÉS.
Du 9 janvier 1791.
'VV
(66)
dernier décret , jouissent du tiers de fleurs traitement
si rinîliir des évêques. M. Bouche , loin d'aquieícer
à une telle mesure , a proposé de rétracter le décret
qui accorde une retraite aux évêques qui donneront
leur démiflìon. 2>'ur le tout, on a passé à l'ordre du jour.
L'assemblée sjest occupée ensuite de différens objets
de finance , mais peu intéressais.
VARIÉTÉS.
Théâtre-François.,
r. ■ . - JOURN
... '• AL
... i c' ^
.-1
d b la Cour st ce la Vil z M
Du io janvier 1791.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 9 janvier.
La feule chose de remarquable) à la séance de
làmedi soir, est le décret qui ordonne Télargissemeut
Tome I". Aimée 1791. K
(74) .i.i
' ■ l:v-.."*:.vïi«.-A.:
s^tvtilvi.í ' jí.tia-if.q _.
m .....
tiwn? k. p.- v
Zi Fv%?ííî jqq~AVï/Wúí
« ,- >* *. ••»>} •• • •• ■ . • ,' r ;
On raconte la plaiià nmisfo" BuàaSrtit de la commère
Fret.... Ce député qui , comme membre du co
mité diplomatique ,,.^jjff, gourant de toutes les
nouvelles du dehors, a pris une telle frayeur du
général Bender , qu'é:ant couché dernièrement cote
à cúte de son auguste moitié ( c'est d'elle-même que
nous tenons I'aventurc ) , il se mît à rêver tout haut ,
prononçant d'une voix mal assurée, le nom redou
table de vainqueur du Brabant. Madame Fret...,
gatee oar les
ïut>a^ys)0"q t
s ce moment ;
cé mot frappe sòh orei ,us;sto,3aL|ii5L ?ijo«
- Ion nr
ration
vanit.es
Ti'umaines : désabusée de son erreur , elle
el a mauai
dé bon coeur le nom clont la ressemblance impar-
ir inutile.
ltf»fU3ÍÌ
ci: .A ."'i ornoT '
»*« 0-3- u iC afc -,: >ut **> 'l ' '
Onpr^entoit.i,n>g^e,;;à
Des eOfa^^f^Sj^^^
" D'où Yienn^-]}jî4)t4f.^^%»f^0^^^ ;
De France »— Alors parlons à cœ.r ouvert-, t
Mes bons amis, ceci passe ma compétence,'''. 1
M«
poyr guérir en pareille .ncnirfinrf; . ■ ■
■N'est qu'un moyen à jugement d'expert.
Vous voudrez b't*n nbds î'indiquer , je pense i ^
C'est d'appell^à^vïuí'tódSriáir Bí/i</ír. .'r , .,
I U i
/
Un anglois voyant daiis la gaeetiô de Paris , Tordre
donné par M. Vol.. . , d'arrêter MM. de Main. f.
& Dam...., 8c l'ordre du général la F ,
pour arrêter ceux qui seroient avec eux ; il l'a ccm-
paroit avec les droits de l'hoinme , & difoit : mais
puisque le roi lui-même n'a pas le droit de faire
arrêter un cirovçft sltfop ^^o^p^îet jttemw
àa la
u liberté ìndividuell?
ìhdtviduèllé qu'enqû en vertu
Yertir crune
d*une loilot , 8e
avec des formes l"4égaW? tòí!\í*W m^etos font
donc plus puissar.s qué le iroit^-iSf'-Hiêtle'í'ilí-deflÌK
de la loi ; comm«i#,jsg3fatfj5ÌLg%fc lfeíM&iïej 8e le
Commandant de taris, ayent des orgies à «donner
à Dòle 8e danstSTftPtë Fcì^tmeTll eft ^iert éton
nant que le d'tseiffct m W*fà»g*o* í^yôfmb jsle' Vfreí
peu en liberté vP#lfclí «ohftmtrç js teirtQrtavec la
licence, tantôt avec^ ^^po^jsme (.j en^n^^íous le
règne dH despotisme', fes mirtufres seuls dcjnnoient
des lettres de cachet V'Sc máinTenârrt 44 mìïle maires,
1100 rots, des mil|jers d'administrateurs, de com-
mandans nationaux' 8cc. se permettent d'en donner,
8e le bon peuple crie en mourant de faim : vive la
tìbtrtf. Cet anglois -4rftàf aufli : il eft bien sirrgulrëï
que Je despotisme ait^xist* en France { treize cent»
ans , fans avoir jittííî* 'fBnítë à£liwl tmffffifle "cjue
le règne de la líttèrfí áiteírdu,^ïcièffifte.,5:-:8t1,qu*r!
rrV ait jamais etrpîés 'dVVbís ÌSe d'aífiffiftíts \ '«P^
depuis que W nation paye fort cher . aoo personnï*
pou» lui faire flt»n$*aoqtííq i„ nu ìiomi om Ù<S
i - ..' 'jìfi.-fo èìù«u ,. ailyvBfn ì'.cì'» oup ?rs3vo"M>
.* . - aim . in, r-'"""- J'>r.-T| jif- . • * .•
; " ■•■,•»<' < 'filá'í 9Í> .HjI... ï-i -.70T11 i/ >"3.
Om Ht dafi» le »* 4t» -d'à* jfmtnì dsljwî ft í#m»
triptismeji'eál .certainement, pas suspect , qu'une fen»-
me a dit hautement , dimanche d truie r , dans la cour
de ^église de Saint-Sulpice , appelé communément M
cour dts cloches ; Non , notre curé ne préttrapai
* serment j & itoui Son» des sabrts pour U di~
fendre. Une autre disoit : allons , rîg? - aujourd'hui
mon dtrnkr jûûr; on passerafut nióniurps avarie
d'arriver i mo^turL -s ~ \ • -.ycr •-'■ri fpivd(F*'
'. 'iVt*;*. il.- .î/Iaí vn£'.i%b » : M irr>- k 'il
t, .,..1 £l ieunj,4 u i L i u' í—38 tv«.'.l.i ï* »
-- » I li j AÍi.5 33VÌ. iR3s013Ì ÍUp XII93"làlSTU
; i) ■ b jiotb 3Ì ïsq s'n amèm-íul iot si supìíuc
» .:(.;..
Leur coeur per&d*
En rien n'est circonspect.
**■»'■" ]>'un roi candide
l'amour léur est suspect ;
Et l'honneur timide
S'enfuit à leur aspect. -: -
Le curé" alloit coatinuer , lorsqu'à mon air , il a
eu quelques soupçons, Sc s'est arrêté tout court:
-mis il y en a bien «fiiez dans ce que j'ai reteáu ,
pour le foira lantcracr, .ù. \>!- *
>£.•; r'ti !lP ■- .•» i ••' .Rr/* dtvcint.
du n jmï &y;
VARIÉTÉS.
Monsieur Le Président/
Le préjugé vaincu.
n m '—
■ mm<*
Livres nouveaux.
JOURNAL
db la Cour et de la Ville
/ —
Touc taiieur de Journal doit tribut au malir.
/ l A Fon ta ms.
Du 12 janvier 179X.
Les esprits font devnus fi aveugles, que tous les
écrivains incendiaires, même l'infàme procureur de la
lanterne , qui devroit être plus èclaai qu'un autre »
onc osé comparer la révolution de Brabant à celle de
France. En Brabant le souverain avoit abusé de son
autorité en violant les droits des provinces Belgiques,
& c'est alors que les trois ordres, d'accord, ont voulu
résister à l'oppreísioa. En Frauce, c'est après la séance
du 2} juin , dans la quelle le roi accordoit , même
plus que les cahiers ne ?ui avoient demandé , que le
peuple a pris les armes fous prètxie d'une conspiration
absurde qu'un tribunal choisi par les chefs de la ré
volution, a déclarée purement imaginaire. Comment
.a-t-dn donc eu l'impudcnce de comparer une révolte
impardonnable à une résistance juste 8c légitime à l'op-
prefiìon II est vrai que les Brabançons auroienr dû
accepter fans balancer , les conditions que Léopóld
leur prescrivoit, puisqu'il les rétabliffoit dans leurs
droits. Cs qui vient de se passer dans ce pays , servira
d'exemple aux autres peuples qui , prenant la licence
pour la liberté , n'ont pas même , comme les Bra
bançons , un seul prétexte de se révolter contre l'au-
torité légitime du souverain.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 11 janvier.
- •' . ■ - • ■
« VARIÍT & S.,
11 ■: , • :.•»»«»"••• >• ■* ■
, .:M. le garde-des'sceaux , accompagne" d'un député ,
s'est rendu „ la nuit, du. vendredi à samedi , cli,ez
gHisfëurs curés ,, pouj- les exhorter à prononcer le
arment décrété le 27 novembre. Celui dont fions
tenons ce fait , a répondu que sa conscience et son-
líonneur ne le lui permettoient pas. Tous les argumens
du ministre et du député n'ont pu l'ébranler. Voilà
un joli personnage, pour un garde-des-sceaux ! sans
djMUe. .les autres ministres lui ressemblent.
i. . * * >
J"I1 nc sera pas hors de propos de rappeler ici une
circonstance qui dévoilera une partie des manœuvres
mises sourdement en jeu par le -parti qui peîsécute
si cruellement les' ministres des autels. Le 27 novem-,
bre , présidence de M. JBarn... ( On le dit calviniste) ,
on avoit donné tant de billets blancs» qu'il* rempljs-
soierít la tribune, au point que les billets rouges ,
donnés par les députés, ont été obligés de s'en aller.
Une partialité aussi scandaleuse occasiolnnaune rumeur
considérable. Un des billets' rouges tdisoit en se
retirant : c'est simple , pour mieux immoler kurs
, victimes, il ne faissent entrer que les iouireaux.
U*)
-
Remarque inutile.
Jugez de l'esprit , de la finesse des auteurs de la
chronique. Pour de'montrer la pureté des fentiroens
des nouveaux fermemaires (i), MM. les chroniqueur*
parlent, dans leur N9. 10 , d'un vicaire patriote,
áui éloigtlbit son curé de prêter le serment , afin
d'avoir la cure , pour lui fermemaire \ Que de ver
tus dévoilées! quelle estitne on doit avoir pour nos
nouveaux convertis! 8c plus encore , que de balour
dise dans les écriveurs se disant patriotes :
V A R I É T Í S.
'. / / /, - - ■' ••
Apologue tirée de Pìlpaì , fabulste. indien.
"*
Je me promenois dans un boi s solitaire , tout en
tier au malheur de ma patrie & à nos douloureu
ses réflexions. J'en fus tiré par un spectacle étonnant;
c'étoit une assemblée da iîoo animaux qui hurloient
tous ensemble avec tant de naturel , que vous youí
y seriez mépris. Les sifilemens mêmes du serpent à
sonneite qui présidoit., ont été impuilsans pour ra
mener vle silence. II étoit question de la déclaration
des droits de d'animal ; à droite , on voyoit des
aigles , des courtiers généreux , des chiens fidèles ,
des pélicans, dq'nt un décret barbare venoit de des
sécher la substance 8c de tarir le sang ; à gauche ,
des bêtes féroces , d'autres , foibles 8c lâches à la
fois ; des reptiles & des HictBiUres. Qe toute espèce.
Quel fut mon étonnement , lorsque dans le premier
côté je reconnus mon bon Castor , le compagnon
chéri de ma table 8c de mon lit.' Ah r maître ., m'a-
ï-il dit dans son langage , sortons d'ici y ce lieu est
un enfer , où les démons, doiïûn.srtt cn ' tyrans. Ils
ne veulent plus recqnnpître. le généreux Lion pour
leur maître , ils l'ont chargé de fers 8c jeté dar.s
Une étroite prison ; déjà plusieurs fois ils ont menacé
ses jours, 6c tiennent encore dans.ee moment, le
( 109 )
ser régicide suspendu sur sa tête. Je m'éloignai en
gémissant sur la peiversité des animaux; Tout à coup
un ange de lumière se présente à moi 8c me crie :
en accusant les animaux , tu fais le procès aux
hommes : en voyant le loup poltron , lâche & cruel ,
rappelle - toi les ducs d'Or . ... et d'A le
tigre Sc sarn . . . , font faits pour • être féreces
Sc sanguinaires ; Beauh.... le gaucher, 8c les Lam...
ressemblent au singe qui veut contrefaire 'l'homtr.e ;
Montm... 8c Brog.... , comme des perroquets , repè-
tent des phrases , mais ne parlent jamais d'après eux-
mêmes ; Lam..., comme la vipère, pique le sein qui
Ta rechaussé; l'àne. est voué au ridicule , aussi le iont
dès leur enfance ,-Tar... 8c sou..; entìn , cette tourbe
odieuse , qui ne cesse de vomir des injures contre
le côté droit, peut être justement comparée à ces
oiseaux de nuit , qui crient quand on leur fait voir la
lumière. Porte actuellement tes ie«ards fur des ob
jets pli^s confolans. Vois-tu cet aigle audacieux qui-
plane au haut du ciel í C'est ainsi que les Mau... ,
les Cayil... , Ma!... , 8cc , s'élancent dans la nue pour
y dérober le feu céleste dont ils font seuls dépositaires}
comme le coursier belliqueux , les Fouch... , les Fauci...
les d'Amb...\, les Luq... . ne s'écartent jamais du chemin
du péril Sc de l'hojineur,- enfin , comme le chien tendre
8c fidèle , une foule d'évêques 8c de piètres , aiment
mieux mourir dejfaim 8c de misère , que d'abandonner
leur divin maître. A ces mots , l'efpfit a dilparu. Je
pris la plume 8c j'écrivis ces lignes.
i '
N
A l'élcction du juge de paix , à Toulouse , on a
trouve' ,au dépouiíleaientdes scrutins , quatre-vingt
billets portant Je nom de Suider,
DB LA COUB Kl DE LA VlLLB
•b «dnrlîWMJP^fS^ fflâLnoifoì «ì
tres,
VCe ne í,ont"^»s4à"dé3f"io^ncwcn—
Tour le visir tant appíàW} û^
L »— -í—w-, 1,^1
( io8 ì
services à la chose pubftque, & qui, mille fois , a
exposé fa vie dèpíiìs la rexpluti^n,^ pçgr défendre
celle des citoyens, a tfu "beaucoup de Mine à met
tre la sienne a l'abri des <i*«^efrs de îá lirence 6c de
^insubordination. .11 obtiendia^is&cttfcffY parce que
la vérité & la bonne sç,QndiUíte«16niflèÏHí*v toujours
par obtenir 1 r ' ' '
de les atter
Le triomphe
tion monarchique , décide celui de ce raerabfe , quand
au fonds de l'affaire , 8c il ne. leie^a, çigitre lui ,
aucun nuage dans fa secWn'*, 8c parmi touc les hon
nêtes-gens. Quant au*, wttéíítíi(terf Bc,'ìfu| voies dis
fait, les tribunaux civils &Qí>iltfair*sqéH5íeront jus
tice. '/L" y 3U9I1ntjri ana*
Les enragé* de Parlfe-èstSmblent .aí^z à M. Ver-
tigo , peintre , qui aimoit beauc'oudies dames , à
ce qu'il croy;oit ; majs;,jp»k# srMqwlrWcqu'on lui
parloir dé mariage endroit dans, des convulsions de
forcené: de méme^tls messieurs airnenj t$Qcfc qu'ils
disent , le roi ; mais cjiaque fots qVïIs'' entendent pro
noncer les mots monarcAée^tôfflìàrchifô^ qui ne
font autres que le mariage de ia royauté avec la
constitution; ils se mettenj en.tutpuç^ &fi;ft:croient
endroit de tout maslàéreri ïû ndinj du; Qtn. Bar...,
du Jils Lam...., & du Sain&HfprH' ï)íip... '-f
C'est ainsi, disent les, ^Qjfagcarsv1'^6* t4»res
aiment & caressent les victjaû^j^uistornberitì entre
leurs mafSs?*- | _
- 1 va -iov£ «q JnsUmáï an W
3iJ a
Ces vers ne semblent pas avoir été faits en 17»
Voyez cependanUtá wafcj -po^îquës', & la bT
bhothéque françoise de.-t.bb/ Goule : • à aueL£
ch.ngemens près, rous les trouverez * "' ^
Bal
qui
toient a leur ni-vaiiun.--
í°. Son conseiuerrsènt k 'Ah stì^preflVot» ëes vflRÍx
monalriques, fi conforrnrt'EiíuftfenfíHs évatìKéliq'Ufcï.
j". Son canseiteínent aux dtelt9qfeé1c^ì'ar*«gge
!a puiííarrce tèMpQï&î3k&'-Çïïtúgeï'ìv<éiMf\\mvea~
Dé.lare en frohaë'à^tfc';^»^^
thunorf KHtfFé^dfPtìe^é' cW.^I «<" * WjTuod au
de líé^HÍFrtfè°lidr;iëHfelfe'«™oa zaqbjrhq.ieb Jiolii'i
tra i fU àT! m<frMmëtìmilW jSHtfffâhté iériíttbr)*iit ,
le 'd'rWw^nan,gs^XS'utTditiHk?,Tec'ciafia«fq4ieî 3»
Justification,
U -
'La îîr/èjrè èìí tín aîifaeftt ''dé%SiTslic , 'òiajjs -dé soft»
i: st: . :i f «a , „u„ u: „„ r_:.,~ -pour le
issant
fans
• plèin'Mè tous
les vices des esclaves , s'imaginent que pour être
libresj il suffit d'être • dec-aMttfús. JJ. Roujseau.
Les coups porte's à la foi catolique dans cette erife
illarmantes , ne fonrpá» lWvràg'è;d'un jour. Depuiá
cinquante ans ., les philosophes travaillent fans relâché
à la flétrir 'dans l'opinUin publique & leurs succès
ont p*íîeiI^rrrVeTpeVari'c«"; Lé Wrrrìs ^arittocratie
qu*»n viande jettetfur les càthaliques zélés, fournit
aux faûlçux un mpy^n. facile de les rendre odieux ,
& d'acîieyer d'ôter à la religion ses meilleurs dé-
fenfeursi?JVôyéif córhrnèslîs 'nous òr.f conduiss fur
les bords de rabyme. Les cruels , ils veulent nous
ôtlìlifc.ieul eft>"'r qui reste au* ^Áj&SHÏSJJi* í í« veux
dirci Tes consolations que nous présente' nôtre religion,
' —T
VARIÉTÉS. , , ^...
Réfutation.
' S U P P LÉ ME N T
Du vendredi , n*. i5. '■»■«•
MESîIEUKS'y ■
C'e st cîaris te crise de la plus vive douleur , que
j'jti l'honneur. de vous écrire câte lettre , qui íera
j>eut-êtrç la dernière de ma viç. tevançUe que .je,
8c -au roi , jc íe jilrcrois ericoie : je l'ai juré publi
quement j 6c mon ferment, coriligsié dans vos régis-»
tres , seroit , avec plaisir , renouvellé pair mon cœur
& mes lèvres : mais prononcer Un ferment qui seroit
une erreur , daignez , Meilleurs , eiî croire vorre pas
teur incapable Loin de vous , loin d'un troupeau
qui lui fera toujours chír , il lui fera impossible de
couler des jours heureux ; mais il préfère l'ìndigence
au scandale de l'apojtalìe. . «
, MeflîeurS , qu'en m'éloi-
. pris des mesures pour n8
laisser aucun louche fur ma conduite. Un officier pu
blic , chargé de ma confiance , djposera tous les
titres de mon bénéfice entre les mains de M. le'mar-
j.;uillier-comptable de ma 'paroisse* Vouáne tarderez
pas à sçavoir ce que j'ai fait pour les enfans des
pauvres : heureux, si, par-là, je puis conserver encore
icur "asieéiion ; en tout tems , ils ont éta les objets
de la mienne.
J'ai pavé à M. Renard, boulanger, rue Sr-Paul ,
«e que je lui devois pour le pain des pauvres ; j'at
payé à mademoiselle Dinonceau , lingère , rue St,--
Antoine, le linge qu'elle a fourni pour eux ; j'ai payé à
M. l.asseray , marchand , rue 8c vis-a-vis St.-Antoine ,
toutes les fournitures de son ressort. Les contrats
apparrenans aux pauvres , font entre los mains des
compagnies de charité ; leurs revenus font reçus &{
administrés par elles. Je lu s flatté , Messieurs , de
vous donner ces dé:ails , je n'ai jamais été insensible
aux rapports avec vous.
ils vont donc être interrompus.1.... Je fuis dé-
chiré'par cette pensée ; je ne la tempère que p.r le
sentiment que je trouve dans mon cœur , & que je
conserverai toujours pour le troupeau que Dieu m'a
confié. J'ai Phonninr d'être, âvec respect , Messieurs ,
votre rrés-humbie serviteur, BOSSU, Curé de St.-Paul.
Paris , ce i5 janvier 179 1.
P.- Si J'aurois retardé mon départ , mais l'affiche
atroce , appliquée aux portes de régisse , a hâté
ma déterrainatioH, . .- .
N°. i6".
JOURNAL
db la Cour et de la Ville
VARIÉTÉS.
i ^^^^
í
Cm )
le diocèse de Toulouse j qui,, exhortent les ecclési
astiques à demeurer fermes dans la foi & dáns la.
discipline de nos pères : ces écrits insistent sur-tout
sur le danger des doctrines'du jour Vq"e' des; nova-
ïe'írrs téméraires , l^poigSSj^Aift-iÇ^^.^^)?^111
faire adopter aux' ministres :des autelst II íe peut que
ce«e,,4érj^cîaï";cn de' l'alipé Gomt^'-ttlTe égorger
'v'kîgtTnilie citoyens. Mai^ ^,qùt'Ìuiporçe ^''J^Taï^
^p^^'^^is^oâ^teráfejcos ;tne$eurp ^çiâchej^
-:Çi>ús prouver que 'ce'n'est pSs tine' conside^tionaufíi
■ léger*. ;quj p^Hf Jgj, arr.eter., ^aîuçílcèt'honrtáïe abbé
»mcao:
biuobi ab,. aiuaUjjqfij ru£no'nu~-zob-tc.£ a3l 327fi ji£((y
^ f^tf'iïctenèrt'derhièrèmer.t ile ntrfantrcpe.Xes Vérs
suìvans furent applaudis généralementv&s avec cette
chaleur qu'on prostitue rrop! stìúvent k Charles IX ,
lc Despotisme renversé & autres folies natíorale». :»
Nommez- le fourbe, infâm» & scélérat maudit ;
Tout le monde en convient, 8c nul n'y contredit.
M. de Mir e'toit présent à cette représentation :
. à Huilant , des quarre coins de la salle , tous les (te-
gards font venus se Axer sur Tauguste immortel.
Comme il est très-modette > cette application si flat-
si naturelle l'a fait ^0^^^;
('30
e
311 d'aux : la malle & les lettres ouvertes ; les asti
gnats & lettres-de-ebange dérobés : tout cela doit
íriqbiettcr les provinces, £c nuire à nos relations avec
ì 'étranger/ NVfcroit-ce pas là le cas de doubler notre
( m)
maréchaussée , ( eh ! non , c'est gendarmerie aationalç
qu'il faut dire, ) pour assurer le commerce de la poste,
& calmer les inquiétudes gç la me'fiance qu'un pareil
accident doit naturellement inspirer i
s fSrrt , iud'bìuoiL't c9U:i ,»3
•* 'î^^imm^i^ ' "*'oy ^ '
av.j.-.jqaiaq 3ld£Íln<j «iiìq cl,
».V»l uo lói v9i)á aiuq ai
Dans touta société , \\ s|^? r^pu^qji'^lí^bsiste ,
des inégàlités ., des pfivíIeges Br des distinctions. C'est
ce que Sén'èqâe le philosophe' exprime p'artette pen-,
fée profonde & remarquable : notre société rejj'em-
Me aux pierres 4e voipe > dont l'obsiacle mutuelfait
te support.
qu'<
les suites déplorables! Mit.... , semblable à la Harpie
Céle'np , souille &. aorrompt tout <cf iqú'jivtòuche.
Çontadu ornaia fûedat-, -^-.n •>.••■>iv o ó J. ■
• ;>3*rnro r'- r. >u!«v, ï'k.n /
Anali/e.
ta nouvelle comédie des mêncchmes est au-desa
fous du talent de son auteur. Un prologue qui reí*
semble trop aux annonces sur les traiteaux ; puis.,
quatre actes roulant fur un qui-pro-quo d'une bauge t
vrai jeu de bague ; quelques moralités moins civi
ques que sentant la revanche de l'auteur contre
les grands. Un style châtie' , mais moins harmo-
iiieux que précieux et froidement gracieux. ( Repro
che aflez généralement fait à M. Cailhava. ) Telle
est à-peu-près l'analyfe fuccinte de la pièce donnée
aux variétés , et dont la deuxième représentation
n'a pas eu de succès , malgré quelques applaudif-
semens des démagogues amis de l'auteur. Celui de
cer article 'n"á point l'intenticn de diminuer le$ élo
ges que méritent les talèns de M. Cailhava. Mais
il est fâché, qu'un littérateur, vrairasne eiltmable t
termine fa, carrière par une opinion 6í une pièce
peu dignes "d'un homme à caractère. 'II y a tcjut
lieu de croire que la subite démagogie de M. -Cail*
hava. ne proviest que áo son delir outré de pa*ve*
nir au fauteuil, &i que, pour ce, il feint d'erabrafler
l'opinion des nombreux académiciens ingrats en*
vers la cour.*- ■ •' " : .ty.na'.
JOURNAL
DB LA COUB ET DE LA VlLX.1
^A&S E M B L E E. NATIONALE.
( >?s ) : .
trcs de celle qu: a eu Vieu-à Brie Comte-Robert. M.
Regnault a fait accepter à rassemblée , la dédicace de
l'Evangile. Voilà une dédicace tQM » fait bien placée;
quoi j an moment rncme ou ce même évangile est per
sécuté avec fureur , pù l'on tient le glaive suspen
du sur les miniitres des autels! N'cit-ee pas là ca
resser d'un main St assassiner de l'autre? Unmembre
a dcfrmcé urte lettre pastorale de M. l'évêqne de Soií-
sons. On a continué la discussion sur 1* nécessité d'é
crire les dépositions.
- • -. - .-fi.- :. . •• • r-,- v
Antoinette montrez-vous
Notre digne Reine ,
Plaignez un peuple de foux , .
, . Qu'un faux zèle entraîne.' . - /. • • ■
. C'est moins du vice du cœur ■i ■
Que naît fa coupable erreur ,
Que de la noire vapeur
U Dont fa tète est pleine.
... . u. .
k ASSEMBLEE NATIONALE.
' . ■ ^VARIÉTÉ S.
Changemens de domicileSi
M. Bam..., ci-devant rue Boucher, délogé à
cause du voismaga du Louvjip, actuellement hôtel
de Calvin, cul- de-sac Saint Barthélemy. II occupe
aussi une petite maison pour ses parties fines, rue
de la Tuerie.
M. Cam.. , ci-devant rue del'Evèché , hôtel du eler-<
gé de France , présentement rue du Chat qui prêche.
M. l'abbt Grég.... , ci-devant rue des Frondeurs ,
présentement rue de la Sonnerie;
> JOURNAL
va la Cour et de la Villb
Séance du 19 janvier.
M. Fermond a dénoncé , à la séance de mardi soir
tm faux bref du Pape 3 colporté avec profusion daM
Tome I". Année 1791. T
( i*4 )
les provinces. L'assemblée a renvoyé ce prétendu
bref du Pap-; au comité des recherches. A la fiance
de mercredi matin , M. le président a lu une lettre
"du président de l'assemblée de Carpentras, en "ces
termes : « Plonges dans lesallarmes les plus vives,
nous recourons à ì 'assemblée nationale. II semble
qu'on veuille nous livrer a la fureur d'une faction
ennenue. Des soldats indisciplinés Sc des brigands
ont déjà pris Se saccagé Cavaillon ; ils menacent de
faire éprouver le même fort à tous les lieux cir-
convoilins ». Cette lettre a été renvoyée au comité
diplomatique.
VARIÉTÉS.
( I»)
Comme à l'école , avec les cieux
J'argumente , & voici comrae à part je raisonne.
En logique , on le sait ^ double négation
Nous donne la valeur d'une affirmation, ;
J'applique le principe , 8è, sur sa conséquence ,
Je mets en paix ma conscience.
Tout bas donc je me dis, double affirmation ,
i Dans ce cas-ci 3 ne vaut qu'une négation.
CVoilà comme en secret , dans le fond de mon âme ,
Faisant alors sainte reJîricliont ,
J'ai juré , fans jurer ; & , fans craindre le blâme ,
En libre citoyen , j'ai ( de la nation
Remplissant les de'crets ) de Vinquifition
Esquivé prudemment la patrioteflamme. —
Chacun , /comme il le peut , son salut doit chercher ;
Et , quand il n'est besoin que jurer pour le faire,
Jurer vaut mieux , que , dans le sanctuaire 3
Se voir , par ce bon peuple , à la lampe acrocher !
St.-Jean Chrysostóme.
Cis7) .
catholique ne peut pas exister dans un Itat libte ,
Gf qu'il faut en chasser tous ces gueux d'ecclèjufii-
ques qui ne veulent pas prêter le serment \ hélas!
oui, c'est lui-même: mais ce ne seroit rien , s'il ne
vouloit pas me retenir douze fols fur ma course :
à ces mots ., l'honorable curé reprend fa kirielle ,
les b a les f voltigeaient fur fa Bouche ; il y a ajouté
même de riches expressions encore inconnues dans
le dictionnaire des halles, 8c il appuya fur une ( que
les gens à préjuges , les malheureux qui n'ont pas ,
comme lui , lc bonheur d'être philosophes,.ne man-
queroient pas d'appeler affreuse ) avec une énergie
inconcevable.
A ces mots , le cocher recule épouvanté }
Tout fuit, 5c, fans s'armer d'un courage inutile,
Loin du jureur Dil . . chacun- cherche un asyle.
Je ne fus pas des derniers, Sc oubliant que j'érois
venu pour louer une voiture , je m'enfuis à toutes
jambes, & jé me retirai dans ma chambre , pour vous
écrire en deux mots cette petite aventure. Je vous
prie de les insérer dans votre journal, pour la plus
grande édification des fidèles de Paris.
/
» • , ' - \
. ( 158) . ,.
relativement au jeune duc de Montpensier. En voici
une version plus fidellé. Ce jeune prince, se prome
nant au bois de Boulogne, avec fa bonnè 8c son
frère aîné , est ac'osté par un malheureux , auquel
il donne un écu de 6 liv. : çelui-ci , en cherchant
à lui témoigner sa reconnoissance , laisse échapper le
mot de monseigneur. A ce mot, la bonne , dont
tout le monde connoît le haut patriotisme , irritée de
l'incongruité , lui dit que c'était un tenne aboli
dans'notre ]ague> 8c que, chacun étant égal, on
ne devoit plus le prononcer. Tiens , mon ami , reprit
le jeune duc , en lui présentant un second écu , voila
pour monseigneur , car ( en mettant la main sur Ion
cœur) je Jens que je le fuis là. II est bon que
l'on sache que , li l'aîné tient de son père , celui-ci
tient de sa mère , par i'élévation des lentimens 8c
les qualités du cœur.
JOURNAL ;
b b la Cour eí ai tA Viltfc
Epïg%<fh(Lgriae■ au Spuyëra'm. ,^
' Déclaration.
Réflexion villageoise»
Air : Un grand vicaire , deux grands vicaires.
Si j'étois vicaire pu curé ,
J'enverrcìs ce me semble ,
Le décret du serment, ' ' "."<',!
Le mairè 3 le département ,
E-t les districts ensembïj. '.' '!".[ . ,'C: !
.va î m-'/Oaíov «rusaiam r«f-.o:i
Tous ces de'parteraens nouveau* , ;
Tous ces diftictsíléftf^nWé) aTi?S^ »«" 1s,î-
i
• :■ ■
; ^V<i«rbyif.-rooq-^v,q «r r-a
JOURNAL
db la Cour et de la Vill:
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du ai janvier.
On agitoit, i! y• aa quelques
quelques jours
jours ,, dansle club jaco-
dans le club jaco-
biste , la questionjn de la réduction des classes dan dans
les universités j 8c fur la motion de M. Barn. , ap
puyée par M. th. Jt La/n... , il a été arrêts qu'il
n'y auroifplas fkUmanitls. J<s??w r- ■;
K3ÎìttÎ3 si» ììo-ib sï ,. sîquaq ut; "ï*hï03ïi*h t*ìb*i
»Wo «al «q 'liiisl iiiJ!!Í iiujllj'j ,Up 3rts'<i
;?SJàd ob ei;Iq anoisvjjoii sn'aúon bntup - iïînâiîî m-"
Tout le monde honoroit , au tems des vieux principes*
Ceux que de nos besoins on voyoit s'occuper.
Quoi qu'on pense aujourïTTúTcíè nos fiers municipes ,
i - • ■ mmmam •
.E^m^lUJUUJ.UM.U^.^-n w* . «W*
sSit-frrète^áV^.i^^et. cupy^sj£nç^en^#<£//í t
— —— ■^———mm
T;. -r e.-, — ,
Pour ks amis termes & vri-s.
Qui, bravant la horde coupable ,
-Comme toi., n'ont .soibli jamais.
Ta vive éloquence est l'e/ide
Qui défend le trône t$L I'autel
Contre le complot criminel, 1
y—— ijin" 178 )
Qui
Qui déshonorent la nature.
Qu»uand du côté de la droiture _
Tu parois, le gauche en frémit:
L'autre n'ayant qu'un même esprit ,
Et qu'un semblable zèle enflamme
Pour Dieu , la patrie Sc le Roi ,
Court & s'empresse autour de toi ,
Comme un corps qui demande une amc. _..
Va , ris en paix des sots dédains
Des gentils-hommes jacobins.
Tu ne dois qu'à toi ta naissance ,
Et la leux vient de leurs ayeux.
Ah ! quand çn toi ton nom commence ,
Le leur., h?las \ finit dans eux.
Pour ta gloire qui m'intéresse ,
Je te somme de la, promesse
Par toi donnée à Mir
Conduis-le au fatal tombereau :
Adoucis l'horreur du supplice
Que lui doit du ciel la justice ;
Et des tourmens du désespoir
Sauve-le , c'est-là ton devoir.
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
V 1 ' hlscur
• »m * «9tct|i s .r dc Journal
,——rr—r :r
doit tuUlt au malln
La Fonta ine.
Séance du z% Janvier.
IjIA difculsion s'est continuée fur les jures en matière cri
minelle fur,les, Onctions du .commissaire du çoi. L'sii
( 17* )
dité extrême de cette séance , nous engage à foire grâce k
nos lecteurs d'une foule de détails & de petits décret»: aufli
. fastidieux qu'inutiles
VARIÉTÉS.
- peine . „
jrere récompense de ses vertus. L'amour-propre se plaît à
la critique , & répugne au respect ; & dans nos jours d'hor
( »79 )
reur & d'anarchie, le même avorton à qui les grâces de
la cour 8c les faveurs de quelques femmes avoient assuré
un genre de célébrité, prononce hardiment , dans je ne fais
quelle brochure, « que l'efprit de la noblesse n'étoit pas au.
» niveau de son siècle -, » Sc satisfait fans doute d'une telle
découverte, son étroit cerveau produit, le lendemain, une
tragédie, ou enfante quelques rimes. La noblesse, je l'avoue,
seroit bien à plaindre , si l'opinion de pareils personnages
pouvoit acquérir quelque poids. A la vérité , Monsieur ,
elle n'a pas commis de ces fautes heureuses que le succès
légitime-, mais calomniée, persécutée, égorgée Sc privée du
seul appui du seul recours que la législation de tous les siècles
a accordé à l'opprimé contre l'oppresscur , elle a imité ces
sénateurs romains, qui,3Ífis fur les sièges curules, atten
dirent tranquillement le glaive des féroces Gaulois.
J'ai donc lieu d'espérer, Monsieur, que vous rectifierez
une erreur que vous n'avez fans doute commise que sur la
foi d'autrui , Sc je rie me serois jatrms déclaré le défenseur
de la noblesse , si je n'avois été intimement persuadé que
rionacur est inséparable des intérêts de cet ordre.
Signé, l'Auteur de }'Appel à l'Europe.
' ' "'
nuit >tu wuuuoti V'ii» que j m cic auez, neureux, pour par
tager a'vcc le régiment de Flandres', que j'ai l'honneur de
commander, le plaisir de secourir un infortuné qui avoit
bien mérité du régiment , paf sa bonne conduite pendant
seize ans qu'il y a sorvi. .1,
Je demande pardon à la jeune citoyenne de rectifier son
narré ; mais elle verra que ' je fuis dans le principe de rie
jamais me parer des plumes du paon. Je fuis persuadé qu'cl'e
sera bien aise de savoir ceux qufont ému son âme et mt-
•JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.3 Janvier.'
On a, depuis lòng-tems, de justes inquiétudes fur 1*
fort de M. de la Pérouzc A la séance de samedi soir, un
Tome I.er Année 1791. T
( 'S* )
membre de rassemblée a présenté" une adresse, où, après
avoir fait un tableau des dangers qu'a pu courir ce célèbre
navigateur, il conclut à ce que l'assemblée supplie le pou
voir exécutif de faire partir des vaisseaux pour le chercher ,
& qu'il soit ordonné a tous les capitaines qui courent les
mets du sud , de ne rien négliger pour en avoir des nou
velles. A la séance d'hier, on a fait un rapport sut l'ac-
capatement des petits assignats. Un déetet ordonne qu'ils
seront versés dans le ttéfor public , & qu'il fera nommé
quatre íignataires de plus pour les mémes assignats.
VARIÉTÉS.
Ub respectable cure de la capitale , obligé de fuir pour
épargner à ses ouailles égarées, un meurtre & un sacri
lège, a été porter sa douleur à Tournay. Là , il-a trouve
une 'femme du plus haut tang , dont tout le cours de la v!è
a'est rempli que par des actes de bienfaisance, & dont le
nom seul févei^c l'id^e de toutes les vertus épurées par la
piété- Madame la duchesse de l'Infan... est venue le con
soler , & luí donner un canonicat de 1 6 mille liv. , jusqu'à
ce qu'if puisse reprendre le soin de son troupeau, qu'il chérit
toujours. Ç'est cette même femme qui , chaque année, quoi-
qu'étrangere, dépensoit dans Patis plus d'uij million, &c
que notre révolution eti a chassé. La princesse de Lu^bqrm
qui faisoit circuler chaque année 1 1 ceut mille livres , a pris,
le parti de s'éloigner auífi du foyer.de tant d'atrocité?.
Voilà des pertes que des épaulettes 2c le bruit du tambour
auront dfr la peine à réparer.
JOURNAL
D e i/a Cour et de la Ville.
Avant la révolution
Mon talent faisoir ma richeíse.
Au travail occupé sans cesse,
Je goûtois , fans ambition ,
Les doux fruits d'une honnête aisance ;
Bon logis, modeste pitance ;
Enfin, tout à proportion. -
Les Loix m'afluroient ma chevance;
Mais on étoit esclave en France. .
Maintenant libre , mais oisif,
D'un Roi je ne fuis plus captif ;
Je me vois logé fous la tuile : ■ 1
Je ne brûle ni bois ni fuis,
Je fais ma salade fans huile -,
Mais je fuis Citoyen actif.
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du 24 Janvier.
Deíois plusieurs jours, les séances font fi atides, que
«os lecteurs doivent nous savoir gré de ne pas trop »ous
Tome I.-r Année 179 r. V
( 204 )
y airèter. M. de Nérac a la une adresse qui annonce que
la position des colonies empire tous les jours , & que Saint-
Domingue Sc la Martinique sont livrées aux plus affreux
désordres. Cette affaire a été renvoyée au comité colonial.
On a passe à la discussion du tarif des droits de traite;
" VARIÉTÉS.
Une femme d'esprit disoit hier qu'il étoit bien malheureux
que le côté droit fût toujours gauche, & le côté gauche
jamais droit.
Autre titre.
Tableau du côté gauche de l'asscmblée nationale, tracer
par M. de Mir.... dans l'on projet d'adresse aux François,
siir la constitution civile du clergé, pag. 54, lig. i*
( *05 )
' M. l'Abbé Maury fut acosté avant hier par des pois
sardes , qui le félicitèrent fur le courage qu'il montre dans
toutes les occasions ; elles l'appellerent mon bon Aristo
crate, & voulurent prendre un à-cpmpoe fur fa joyeuse
figure , des autres faveurs qu'elles follicitoicnt. M. l'Abbé
se défendit le mieux qu'il put de leurs caresses-, il n'en
attrapa pas moins par-ci , pai-là quelques baisers bien rendres
& bien parfumés. Alors eìles se mirent à parler de la chose
publique , & parriculierement de l'histoirc du serment des
prêtres. Le clergé est f ... , dirent-elles énergiquement. « Oui ,
mes amies , répondit l'abbé ; mais vous savez bien qu'on n'en
reeurt pas ». . ' /
C 208 )
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE N AT IONAitÈ.
Séance du %$ Janvier.
iML le président, a fait doftner lecture d'une léttte de
M. Sergent, président des députés des 48 sections de Paris
Tome I. « Année Y Z
(212) -
quí demande d'être admis à la barre , pour appuyer la dé»
nonciation faite contre MM. Champion, la Tour-du-Pir»
& Saint-friest. L'assemblée a; prononcé avec justice qu'une
pareille députation ne seroit point admise à la barre. Puis
que ces Messieurs font si avides de délations, il faudia qu'ils
s'adressent, s'il leur plaìt, au conseil- général de la com
mune, -qui décidera íi leurs représentations font de nature
á être portées à l'ailemblee nationale. On a repris la fuite
du tarif des traites. .
V A R I È T É S.
-
( ilá )
Aulsi , de faim , le misérable
Mourut au sein de son trésor.
Oh ! le beau livre que la fabl
L'histoire cn dira plus encor :
On y lira , chose admirable ,
Qu'en certain pays tricolor ,
Pour ne point mâcher vide à table
Boucles , couverts & bijoux d'or,
Furent changés en or potable.
journal;
» e la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %6 Janvier.
On a continué la discussion du tarif des traites. M. Chaflèt
a annoncé que M. l'évèque d'Orl.... & deux ou trois fcurés
Tome I. r Année 1791. A a
\ < ( 220 )
ont prêté leur serment. II a fait part ensuite de la résis
tance presque ouverte que le décret du 17 novembre trou-
voit dans un giand nombre de départemens. —M. Cazalès
31 'demandé que Inexécution de ce fatal décret fût suspendue.
—Tout semble annoncer que le moment de l'explosion est
prochain , & qu'il sera terrible. —La séance de mardi soir
a été orageuse. M. Barnave a dénoncé le club monar
chique : il est simple que ce club doit déplaire aux ennemis
de la monarchie. M. Malouet a repondu à M. Barnave,
c'est dire assez qu'il a pulvérisé, avec son éloquence or
dinaire , les misérables sophismes d'un adversaire qui lut
est trpp inégal. . ,
VARIÉTÉS.
Tandis qu'on pille des chîteaux,
Qu'on dévaste par mille maux ,
La France triste & déchirée ,
Nos fins chasseurs, tels que des loups,
Pour avoir part à la curée ,
Se distinguent par leurs beaux coups.
Or , oyez Honoré l'Hercules ,
Barn.... , Rab... & Sylv... ,
D'un air traîtreusement bénin,
Ces êtres vils & ridicules;
Ils vous diront , dans leur gaîté :
De la bénigne liberté ,
Mes amis, ce font les pustules.
Page f , verso.
Et fera faite grande paix » . union & concorde entre un des
enfàns des fronts égarés & séparés pat divers règnes; 8c
fera faite telle paix , que demeurera attaché au plus profond
baràtre, le fufeitateur & promoteur de la martiale faction, par
la diversité des religieux, &- fera uni le royaume du trabieux
qui contrefera le sage ; & les contrées , villes , cités , règnes
& provinces qui auront délaissé les premières voies pour
se délivrer , se captivant plus profondément , feront secrète
ment' fâchés de leur liberté & parfaite religion perdue; com
menceront de frapper dans la partie gauche, pour tourner i
la dextre; & remettant la sainteté profligée de long-tems
avec leur pristin escrit , qu'après le grand chien sortira , lé
plus gros mâtin, qui fera destruction de tout, même de
cc qu'auparavant fera été perpétré; seront redressés les tem
I
(222)
pies comme au premier tems , & fera restitué le clerc i
son pristin état.
Page 8 , verso.
Ët 'commençant icclle année, fera faite plas grande per
sécution à l'église chrestienne que n'a été faite en Afrique ,
& durera cette-ci jusqu'à l'an mil sept4 cent nonante-deux,
que l'on cuidera estre une rénovation de siécle.
-
( 224 )
Club Monarchiste.
Le Club monarchique , ou monarchiste , obtient tous les
honneurs de la persécution. Les RR. PP. Jacobins ont de-
libéré lundi, toutes les chambres assemblées, & les panis
( 22(5 )
lis plus víolcns ont été adoptés, suivant l'usagc : la séance
a duré jusqu'à minuit sonné.
Le Gl. Barn... s'étoit chargé de dénoncer à l'assembléc
nationale , ce club fi redouté , que l'on est convenu de charger
de toutes les relations & combinaisons anti-révolutionnelles :
en effet , cette dénonciation a été faite mardi soir à l'as- '
semblée , & y a occasionné beaucoup de fermentation. M.
Barn... a dit tout ce qu'il a voulu : aucune noirceur n'a été
oubliée pour rendre ce pauvre club suspect, & en assurer
la destruction, s'il étoit possible. C'est lui qui a tout fait;
il a occasionné l'événement de la Chapelle, l'assassinat du
Palais-Royal , &c. &c. Ils prouveront , si l'on veut, qu'il
a occasionné les affaires d'Aix Sc de Cavaillon , & même
l'assassinat de Favras. M. Malouet , aussi-tôt qu'il a pu
sc faire entendre , a monté à la tribuue , & a énergique
ment prouvé , que le seul club dangereux & nécessaire
à détruire , étoit c;lui des Jacobins , qui cause tous les
malheurs de l'état, & achèvera la dissolution entière de la
France. O Monarchie ! combien ton nom seul cause de
terreurs convulsives aux républicains !
ERRATA pour le Numéro d'hier.
Pag. 114, les Hunselc; lis. les Huns.
Ibid. lig. 1 1 , ceux-ci , de qui seuls ; lis. ceux de qui seuls.
—Dans ce même article, il ne faut point d'alinéa après
le mot brigands.
Pag. 117, il faut placer entre la lig. 30 & la lig. ji, ces
mots : Serment de Madame la Baronne.
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du ij Janvier.
X.J iscussion fur les traites cmitinuée.' —Les commissaires
de la société monarchique ont demande à être entendus
Tome I.ef Année 1791. B b
; ( *28 )'
sur là dénonciation faite à la séance de mardi soir. Grande"
rumeur à" ce sujet : elle n'a cessé qu'en palfânt à Tordre du
jour. —La délibération a été interrompue par M. Malouet ,
çrui a dit : Jé vous dénonce les suites odieuses de ces ds*i
nonciations odieuses qui souillent la tribune de l'asseml líc
nationale. La maison de M. de Clermonr-Tonncrre cil
attaquée & investie par le peu | le. II a été arrêté qu'il seroït
donné avis à M. le Maire & à M. de la Fayette des faits
dénoncés par M. Malouet. 'Au moment où ic billet- d'avis
est arrivé , M. Baiily montoit en voiture ; il a chargé son
secrétaire d'instruire l'alsemblée qu'il ne négligeroir rien
pour assurer la propriété de M. de Clermont-Tonncrre. Ver;
la fin de la séance , M. Bouche a instmït l'assembléequc le
calme étoit entièrement rétabli autour de la maison de
M. de Clcrmont-Tonnerre.
VARIÉTÉS.
Voilà l'instant , nous écrit-on de Quimper Ic zi jan
vier, où nos pTctrès vont faire parler d'eux. Dimanche
est le jour tarai de la prestation du ferment ; déjà beau
coup or.t al'.uré qu'ils nc jureroient pas, mais personne d'i ne
manicre ausii tranche & aussi énergique que l'abbé Corollfr ,
recteur de Saint-Mathieu. Dimanche dernier, après avoir lu
le décret du 17 , il fit un petit discours à ses paroissiens
pour kur exposer l'impoflibilité où fa conscience le mettoit
de prêter le serment. En prenant c; ngc d'eux, il rermina
par cette phrase : « Vous pleurez? Ah ! ne pleurez pas fur
» moi ; ma vie n'est rien ; il y a si 'orig-tems que je désire
» mcur'.r pour mon divin maître! mais gémisiez sur votre
•>■> égarement ; pleurez sur vos enfans; rappelez-vcus qu'il
»» existe un Dieu qui vous regarde, un Dieu qui récom-
j> pense la vertu, mais qui étend un bras vendeur fur
» le crime ». Des clubistes étoie.it à l'écoutc , iis sonnèrent
bientôt l'allarmc , & le dénoncèrent le soir m:#nc À la
municipalité, au district, au djpartcmcnt ; i's Pauroient
dénonce au giand d'able d'uifcr; heureusement pout lui,
nous n'avons pas encore de lanterne ; on, s'est contenté, darrs
la nuit, de caise-r ses vitres, de Tinjurier, de le menacer.
• i>cs anlis Touc force de prendre la fuite , ayant appris que
fw etJrps administratifs voulqient le livrer à la justice ccî-J
Jtnlnçtle.
#
» Deux drjgcns d'un régiment fous les ordres de M. cfc
Bouil.é , civilement élecvrisês, font allés dans le Bra
bant, pour communiquer leur fluide aux troupes de TEm-
pereur. Le maréchal de Bcnder les a fait isoler fur une
pièce de bois en équerre , & a marqué cette nouvelle à M.
de Bpuillé , ['invitant à ne point avoir d'inquiétude fur leur
compte »»,
Journal Français, N.° y.
JOURNAL
de la Cour et de la V ïtíti-.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
VARIÉTÉS.
Convenez, très-chers Parisiens, que depuis l'instant oà
Trous avez détrôné votre bon Roi, vous n'avez pas pafle
Vngt-quaue heures fans quelque allarme nouvelle. H vous-
íérnblc toujours voir ces diables d'Autrichiens prêts à vous
avaler, vous, vos femmes & vos'pctits enfans. Et ce gé
néral Bender qui votre dît froidement qu'il ne quittera pas
ses bettes, qu il n'ait réduit des sujets mutinés, & qui a
J'ímolf nce de tenir parole -, nous cn convenons , cela est
rfur a digérer; si au moins il y avoit cu une,feule petite
goutte de sang de répandu , vous auriez eu la consolation
de traiter Liopold de Cannibale, de mangeur d'hon^.mes,
de rror.stre sanguinaire-, mais point, le triomphe du do
minateur des Belges a été pur, & jusqu'à présent îc siing
n'.i été versé or.c rat lés fàttellies dç la liberté, dç l'a-
«krehie & de 1 impiété.
Peu de jours avant celui fixé aux ecclííîastí ]Ufs <íe Paris
pour prêter le serment ,de curé de Sainte-Marguerite a mani
festé , d'une manière bien sage,, son opinion. Aimé & chéri
de ses paroissiens, on favoit qu'ils ne vouloient pas que leur
curé les abandonnât. Des personnes d'un grand nom, en-,
gager-ent le pasteur à un repas. II s'y rendit après de vives
sollicitations. On lui parla du désordre cjne les ecclésiastiques
alloicnt , diloit-on , causer dans tout le royaume , s'ils se re-
fusoient à' pietet le serment cxyé'; on lui exposa qu'étant à
la txte d'un troupeau nombreux & facile à abuser , il devoir
plus <]Ue tout autre contribuer. à la paix & donner des preuves
de soja dévouement à la chose pub ique. « Vous pouvez, a
icjondu ,1e curé, , vous occuper tant qu'il vous plaira des
allaices de ce monde, mais lai;icz-moi le foin de celles de
ljautrç monde ; elles me regardent , & je n'en dois compte à.
personne ». Ces paro'es bien énergiques auroient dû arrêter
toutes autres sollicitations ; mais on employa les grands
moyens : on fit entendre au curé que souvent le peuple se
porte à d.'S cxcè< bien honteux & bien cruels; qu'il devroit
craindre les malfaiteurs, qui,, dans leur fureur, pourroient
le, rendre victime de fa résistance. << Ils pourront bien, a
» repondu le curé , cn montrant fa téte refpectab'c & fes.
» cheveux blancs, reindre de sang c;tte chevelure, mais
>i jama's ils n'auront le .pouvoir.. íe la fouiller ». O digne
pasteur ! tes propres paroles démontrent bien que tu enseignes
une religion sainte , une religion qui , semblable au íoleil
qui éclaire & échauffe le globe entier , ne peut être , comme
lui , altérée & détruire par le rems , ni aucune puissance
hnmaine. Créée par Dieu, durable autant que lui, notre
religion , comme- Castre lumineux , peur , pour un moment ,
«âcher fes bi.-nfaits, mais elle n'en bril!e après que d'une
tìamme plus fqrtc ; & les mortels infortunés & faibles qui
n'ont pi'.s craint d'abandonner la divine sagesse, reconnoì-
Honi cot ou tard leur erreur.
JOURNAL
» e la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Janvier.
On a lu une lettre du ministre de la gnerr;, qui ira-
proure la conduite du directoire du département de la Dtôinc
Tome I.er Année 1791. D d
( *44 )
qui a envoyé des gardes, natipa.ilcs à Carpentras-, pour sou
tenir cette ville Contre l'insurrection des Avignonnois. —La
conduite de M. du Portail a été applaudie par l'aílcmblée.
La discussion s'est ouverte fur la culture du tabac. On a
remaiqué fur-tout les discours de MM. Delley & Mirabeau.
VARIÉTÉS..
JOURNAL
»e ia Cour et de la Vitti
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du 30 Janvier.
Une députation chargée de présenter à rassemblée , à la
séance de samedi soir , l'hommage du buste de M. Des-Isles,
Tome I." Année 1791. Ee
' ( w )
*ft entrée par l'un des côtés de la folle. Une musique mi
litaire la pre cédoit ; -elle étoit suivie d'un bataillon de la
garde nationale de Paris. Lorsqu'elle a été introduite, M....
a prononcé l'éloge funèbre de son généreux ami. M. le
président lui a répondu que l'assemblée acceptoic l'hommage
du buste du brave Des-ííles^ II a été déposé ensuite sur lc
bureau , & M. le président a mis fur fa tête la couronne
civique. —M. de Mirabeau a été proclamé président à la
séance de dimanche matin. —On a lu le serment civique
de M. le cardinal de Bernis ; il contient des restrictions
& des conditions qui n'ont ras été du goût de l'honorable
assemblée , mille fois plus despote que le plus despote des
despotes. On a crié au scandale, à l'incivisme , & l'on a
renvoyé avec indignation ce serment au prétendu pouvok
exécutif.
VARIÉTÉS.
Un' démocrate disoit ces jours derniers : ah '. je fuis bien
a'se qu'on ait nomme Her.... pour commissaire en Alj^ce ;
il a de l'csprit , du zèle. Les aristocrates de ce pays-là
n'ont qu'à fe bien tenir , il les étrillera bien. —Quelqu'un
lui répondit : je le crois , il est eu fonds pour cela.
(' *W ) -
» assemblée a proscrit les distinctions; & vous ofëz,Mon-
>' sieur , vous nommer Maitre ! vous n'ètes qu'uu.... arif-
» tocrate; peut-ctre de ceux qui font venir des pompes
» pour incendier Paris; sûremenr vous êtes ami de ce beau
» chef d'escadron cjue la cour considère , & qui ne veut
» pas que la garde empêche les chevaux du Roi de for-
» tir clandestinement, pour conduire d'a'iord la Reijie à
» Vienne, & le Roi à la Chine, où ce prince ne s'ap-
» percevra pas du changement de domicile , vu le nombre..
» de magots ». ',
Pe la Cour et de la V i l i i,
ASSEMBLÉE NATIONALE,
* Séance du 31 Janvier.
On a bâillé
Tome 1." Armée 1791, F f
( 26*0 )
VARIÉTÉS.
La primitive signification <Taristocrate , désigne ttn
-sage cjui gouverne. Par abus de mots , peut-ètie aussi
d'AUTORiTÊ , cette dénomination n'a été appliquée qu'aux
(tres qui veulent dominer : ainsi, les grands talens, en tous
genres, sont aristocrates, vu leur supériorité. , D'après
cette vérité , l'ardence soif de célébrité qu'Honoré Mir.—
n'a pu étancher , prouve que ce nouveau président est aris
tocrate, qu'il n'a abaissé les grands que pour dominer fur
les petits. Un héritier de Mathieu Lansberg nous assure
que Je grands nvracies seront opérés pendant cette prési
dence : ainsi soit-il. L'ex-marquis de V... , grand ami du.
fafaïtux M. Ledru, qui pose les sonnettes dans le CUL...
de sac de l'abbaye , vient d'en faire présent d'une au nou
veau président provençal.
VARIÉTÉS.
Pannard avoit un talent singulier pour vaincre les diffi
cultés de la versification. En voici un exemple singulier:
L'on voit des députés
Fêtés. •
Plus que des princes ,
Çui naguères font venus
■ • ,'-"*Nuas
De leurs provinces.
JOURNAL
be la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
• Séance du 2 Février.
A- la séance de Mardi soir, M. Camus a fait tin rap-
jott fur les secours à accorder aux septuagénaires. —La
Tome I.w Année 175)1. H h
( )
séance de hier matin a été employée à la discussion des
jurés en matière criminelle.
VARIÉTÉS.
M. l'abbé Fauchct prêchera l'avent & le carême , à
Saint-Roch. On prie MM. les- aBornés aux feuilles patrio
tiques des Carra , Marat , Garrat, d'Eglantine, &c. , de sc
faire inscrire de bonne heure pour qu'on puisse leur gardée
des chaises les plus proches de l'orateur. M. Bail., a re
tenu l'oeuvre : on veillera à ce que personne ne pilse contre
les piliers , comme à Notre-Dame. II fera permis d'applau-
•dir', comme à la comédie.
Je traverfois la basilique :
J'entends des sifflemens d'aspic.
Je questionne : on me réplique
Que c'est Pélection civique
D'un fonctionnaire public.
Effarouché d'un tel scandale, '
Je rn'éloigne de ente halle ,
Oùl'impiété sait flores.
J'entre à Saint-E...': ô bassesse!
Un jureur y disoit la messe :
J'en sors à I'orate fratres.
Boniface Chrétien
í
•
Annonce de Livres,
Nouvel essai sur la tactique, ou description de la re
doute du cheval de bronze , pour amuser les loisirs , & ser
vir à ^instruction des bourgeois , marchands, artistes , ar
tisans 6c autres oiiifs de la capitale :'par un particulier
tres-connu dans les deux mondes.
Le grand Echiquier , ou manière de diviser par caces
un grand empire , ea disposant les pions à faire uu roi
; échec 6í mat : par une troupe de légistes : se trouve à
Paiis chez les auteurs , au bout de k rue de PEchelle , à
la tour de Babel.
La pluralité des Rois, petit ouvrage imité de l'An-
glois : par un baron suilse.
■ 1
Un pere au sein de sa lignée ,
*
Voyoít répandre au temi de Rhée
Quelques douceurs fur ses vieux ans.
A -présent rien ne le console;
Parcns, amis, chacun s'isole.
N'ia plus í'ênfans' ,
N'ia plus d'enfans.
JOURNAL
lE LA COUR ET i> Ê LA VlLIt
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Février.
On a continué la discussion sur les jurés en mati:rc cri-
Oiinelle. Ce que cette séance présenté de plus imposant,
Tome I.er Aimée 1791. I i
( *«4 )
c'est le décret qui ordonne que les juges se serviront de
boules blanches & noires pour marquer leur opinion. La
boule blanche exprimera l'opinion favorable à l'accule j la
moire, celle qui lui est centrairc.
VARIÉTÉS.,
Spectaçles.
Lc grand abbé Fan chet , orateur, électeur , vainqueur ,
inventeur , ícc. , se fait restaurateur en faveur de ses freres
& soeurs.
Aujourd'hui vendredi , il y aura, à la Bouche de Fer, grand
bpnquet fraternel ? & grouppé de la manière la plus dehrable-
pour l'intimité. Une tête íïmj.'lc & agréable , une musiqitç
fans .appret , & toutes sortes d'amusemens innocens , offri-
lont par-tout l'image de la concorde ; par-tout le plaisir ,
la vertu & la liberté seront invités à se donner la main.
Une dépense modeste suffira : l'abbé Fauchet ne demande
^ue 6 liv. par tète, sans distinction de lexe;'l« luxe fera
banni du repas: la nourriture fera simple, il a beaucoup
çompté fur les dindons.
Des commissaires de l'assemblée natidnale ^ invités à cette;
fête, doivent s'y rendre pour être pèrnoins de toutes les dé
lices qui s'y réaliseront , le tout en mémoire de la séance
du 4 février 1751 o.
JOURNAL '
O £ la Cour Et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Février.
L'Assemblée décrète qu'il y aura provisoirement 33 paJ
toisses à Faris, 8c que toutes les autres seront supprimées.
Tome I.er Année 1791. K k
( *í% )
On a contînoé ia distraction fur les jurés en matière erimî-
actfc.
VARIÉTÉS.
Bans le fameux journal oû les que , tes Qui, les car
dan D, &c, son accumulés , notre vcrtuetix député Bretoa
le Chape!..., (car ce Monsieur est fur l' article ) , emploie
auslì le méme style pour assurer, <« qu'il n'est pas dn club
n monarchique i que de phis , il méprise les fatyritjues à l'é-
» gai des manteurs de tripots , qui, nés faits fortune ,
» s'exposent à perdre des milliers de louis, après les avoir
» acquis le Jau» d'une manière tout au moins douteuse ».
D'ans ce même numéro , un écrivain: de la misa? fotee ,
íemande qu'à l'avcnìr , tous les hommes égaux en droitî,
iw naissant , 6c bien pkis encore à la mou , soient enterrés
£tns luxe, & les uns comme les autres. Ce vl.us encore
est «ne parafe digne de la logique Sc dtt style des éeríveurs
fatrîotes. SI kx nommes sont parfaitement égaux par droit
de nature , pourquoi le feroîent-ìls plus encore en- mou
lant ? Mon Dieu ! il est fâcheux que le civisme ne sok pro-
-fene que par des écrivains fadis ignorés , crapuleux, ra-
botteux , kignorans , de mauvais ton, ou par qaelques cour-
ïiíâas: ingrats, feignant , par lâcheté , on sentiment d'égalité
démenti m ïetto! mais il est encore phis fâcteux ^ye fc
jetis nombre de braves & fidèles soir nêTEti.
Quefiioix.
Le lieu dans lequel', à grands frais,
Par une horde sacrilège , .
Sont fabriqués tant d'infernaux décrets,
Est-U écurie ou manège?
Réponse.
Comme on écolier fort adroit ,
Pour me mettre plus à mon aise,
Je distingue. Le côté droit
Poit être excepté de la thèse:
L'autre contient tant de baudets ,
( w )
Qu'on peut , sans s'y tromper , le nommer écurie;
De monstres nourris de forfaits,
De tigres , de loups en furie ,
D'animaux féroces, infects,
On y voit la ménagerie.
Le surplus est, avec la galerie,
La plus horrible des forêts.
Par un Abonne*
f» ■
Bouche de fer ! pourquoi le perc Poirée est-il nommé
à la cure de Saint-Sulpice î R. —On n'en fait rien; mais
U est frère du secrétaire du grand général ,
Non de celui de l'Oratoire ,
MaisUu général provisoire ,
Dont quelques dames font grand cas ,
Parce qu'il a toujours lc chapeau bas.
Avec tout le respect que nous devons aux oracles rendus
par la vénérable Bouche de fer, nous croyons devoir con
signer ici une version différente de la sienne. On nous a
assuré que M. Poirée n'avoit été nommé à la cure de Saint-
Sulpice , que parce qu'il étoit confesseur du Roi (Camus).
Subjiftances.
On a vu , avec infiniment de... regret , que M. de Vau-
villiers , qui, doué de beaucoup d'esprit & d'activité, étoit
au moins au courant d'une besogne au'il avoit remplie su
périeurement dans les tems les plus difficiles , avoit été dans
lc cas de donner fa démission de la place d'ADMiNisTRA-
teur des subsistances. Pourquoi ? pour avoir été du même
avis qui a prédominé depuis dans Passcmbléc nationale; far
voir , « de ne pas user de tant de ligueur envers les paf-
» tcurs qui croyoient leur conscience intéressée à ne pas
( )
n prétcríeserificatexíg^wCi).—-C'est aofienrRAFíi, liníf»
fier sa«s doatc très-LOYAi , cí-dévant exerçant par-tout
íe rcfyaurnc , qui fa remplacé darrs^ cet emploi important ,
Áosx. ott voú clairement que l'administration a les rapport*
les- píus étendus avec l'arKÍert métier qu'il foisoiit. Mais
voilà ce que notre révolution 3 de singulièrement heureux;
dans îe vieux régime , íl falloic bien du tems, bien de l'é-
tuíe pour former des hommes , & fur-tout des adminis
trateurs * triais, grâce à la «ouveîk ceastitutidit , tes pa
triotes inspirés sout , sur-le-champ, propres à tout,
frérsr à tout, capables-de- tooï tauífi fort n'est embarrassé
ii<£ ífest,
A tont , Coffliue en te voít , oa trouve tar prompt remède r
Dam nos temples-, tandis que d'insignes juteurs
Remplacent nos dignes pasteurs. , . •'•
Á Vaavilliers, uh RaffÌ a succèdes,!),
.Saint-Jean, Boocke tfOxl
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Février.
VARIÉTÉS.
M. DE LA F.... est vraiment dans la crise! il marche
entre deux abîmes , & il est bien étonnant que le pied n:
lui ait pas encore glisse. Abhorré également des deux par
tis , il périra victime d'une révolution qui, dit-on, est sort
ouvrage,
Cet oracle est f lus for que celui de Calchns.
Si M. de la F.... eût voutli , il eût pu jouer un si beau
rôle ! II ne tirïidroit encore qu'à lui j mais ne seroii-ce
point trop présumei' d'un homme t,ui , jusqu'Ici, n'a pas
déployé une énergie égale au torrent des cirennstances ,
duquel il s'est laiité subjuguer ì H n'a plus un moment à
perdre, & s'il continue à rlottcr indécis entre ies deux par
tis , il périra ; je le dis en rrémissant , mais son nom est
couché à k tète de la liste sanglante des proscrits & des
victimes dévouées.
La bouche de fer, dans son N". 14, dit que les Clermontistes
ou Monarchienj ne sont plus à craindre , parce qu'ils sont
connus ; elle a dit une gVande vérité.
Mais elle a vomi un torrent d'imprécations contre les
meneurs des jacobins: elle a d'autant plus étonné, qu'on la
croyoit dévouée à cette secte. On voit que cette bouche,
amie de la vérité , n'a ni maison à brûler , ni col à couper ,
car elle seroit bientôt expédiée par les judicieuses & spi
rituelles sections de Paris, qui, fur un mot, fur un signe
de Monsieur Barnave , retirent le domicile , le feu & Peaa
à tons les citoyens qui ne disent pas Monsieur Barnavc est
ua grand homme.
( $02 )
SUPPLÊMEN T./;'
Du N.° 37.
Epitaphe de Brifard.
JOURNAL
í> e la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 6 Février.
i
. ( 3*n
»u décret du 17 novembre. A la séance d'hier matin, cri
a repris la discussion sur les jurés. M. Montesquiou a pré
senté le tableau des dépenses de 1791 , d'après lequel une
contribution de 457 millions suffiroit aux besoins publics.
VARIÉTÉS.
: On demandoit pourquoi le côté gauche avoit osé de tan<J
de ménagcm-ns eiivers les différentes largues de la nation
françoife, faisant partie de l'ordre de Malte? —C'est, ré-
pondit-on , qu'il n'ignore pas que les chevaliers de cet ordre
ne font pas de quartier aux infidèles. 1
(1) Chanoines.
( lie )
Quefiions à résoudre.
I.rc ,
De quel droit ce sénat qu'entoure la licence ,
Osc-t-il, à son gré, disposer de la France ?
II.
Peuple sensible & bon , quelle âme aílêz atroce
A pu changer ton cceiu à le rendre féroce ?
■/ III.
Lorsque l'on dit avoir conquis la liberté ,
Pourquoi tenir son Roi dans la captivité ?
JOURNAL".
dela Cour et de la Vil lé.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 7 Février.
TT
\JN décret de t'asserriblée, ordonne Fentíer payement des
ordonnances pout fournitures faites avant 1791. M. Vciiei
a fait une motion fur le traitement qu'il Convcnoit d'ac-
Tome I.er Année 1791. N A
( 320 j .
corder aux ecclésiastiques qui ne veulent pas prêter le ferment J
attendu qu'il y auroit peut-être quelqu'inconvénient à les
laisser mourir absolument de faim : nous n'en , sommes pas
encore venus à un point aussi épuré de civisme & de ré
génération.
——É— —
VARIÉTÉS,
L'on vantoit emphatiquement à un homme du commun ;
mais d'un grand sens , les bienfaits de la révolution , &C
fur-tout les lumières qui éclairent la France depuis cette
heureuse époque. Ah! oui , s'écria-t-il , voilà de billes
lumières', d'après tout ce qui fc passe, ne diroit-on pas
que c'est le diable qui tient la chandelle ?
Léopold réparera
Les torts de la tribune :
Peuple & Roi, chacun aura
Son état , son bien & sa
Chacune , chacune , chacune.
Sur Brisard.
Son âme fut toujours peinte fur fa' figure ;
Tons , gestes & maimien, tout se fit applaudit;
Sans s'écarter de la nature , /
II fut nous émouvoir , jamais nous étourdit.
Ce dernier vers est applicable aux cris forcenés de certains!
acteurs , qui savent que pius ils crient , plus ils font .- pplaudis,
ce qui prouve lc bon goût de la plupart des spectateurs.
JOURNAL : :
de la Cour et de la Villb. -
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 8 Février.
Jl a été fait opposition, à main arméé, à l'exécntion d'un
trrèi du conseil. Ces faiis-là ne nous étonnent plusj íi»
Tome Ler Année 1791. ' O &
( *8 )
sont les fruits de l'anarchie. —Un décret assure aux fonc
tionnaires, publics çccléíîaíti^ujes qui; n'ont pas pieté le fer
ment, un secours annuel de 5J0 liv., à compter du jour
tìu ikiseropt remplacés. -f-On a mis à la discustion le prpjej
de la haute cour nationale, qui a été lu par M. Chapelier,
& Ton a décrété plusieurs articles relatifs à l'organifatiQD.
de ce tribunal.
VARIETES,
On aisure que le général Luckner, qui est, comme on
sait, un' de nos meilseiirí généraux, compte aller établir,
dans peu, une municipalité à Vienne.
Le ministre Montm.,..
4 Est un nain .
Qui fut autrefois menin :
Aujourd'hui le pauvre here ,
Est mené f
Est mené
Par la liziere.
En tout pays, que dit-on?
Que fait- on
De cé ministre avorton ?
On iit de fa politique ,
Dans le corps ,
Dans le corps . ■'•
Diplomatique.
Ce M. de Montm....
Si vilain ,
Méprisé du genre humain , '»
Pour avoir trahi son maître,
{ 53* )
. , Sautera ,
- ■ » î , Sautera *, ( - -
: v,~,-<; Par la fenêtre.
Théâtre Italien.
Çethéàtte, qui s'étoit jusqu'ici distingué des autres , ctt
rejettant à-peu-pres toutes. les F'ióidhs ,ur.usïpNS íatrjo-
Hquks 'qui éloignent aujourd'hui l"s honnîres-gens des
spectacles vendus à ta faCvton Jacobiie ; a enfin succombé
à la tentation: C'est le sieur Fabre, ci-devant d'Eor.AN--
tine , & mauvais comédien de province (ï), qui a eu l'hon-
JOURNAL'
de la Cour et de la Ville*
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Q Février.
U. NE députation de la municipalité parisienne, à demandé"
pfì secours de 6 millions ; il n'a rien été statué fur cett^t
Tome I.er Année 17914 O «...
(33*)
pétition. —II a été arrêté plusieurs voitures chargées d'or-
nemens d'église. —La discussion s'est ouverte fur le rap
port du comité militaire. —L'alìemblée a décrété qu'3
sera envoyé deux vaisseaux à la recherche de M. de la
Peyrouse.
VARIÉTÉS.
On ne peut pas tout-à-fait dite de M. l'abbé Mároi... J
député du bailliage de Saint-Quent.. à l'assemblée nasio-
nale, ce cju'on difok de ces statues d'Egypte ; elles ont une
bouche , & ne patient pas : il y a une fois ouvert la sienne
pour dénoncer au comité des Recherches , comme un ou
trage aussi méprisable qve son auteur, le mandement
de M. le ci-devant évecjue de Strasbourg, Ce trait du par
triocisme le plus pur , lui a mérité l'estime & la confiance
du département de L'AL , qui , pour récompenser son civiinic,
vraiment dans le sens de la révolution, vient de le nom
mer à l'éveché de Soiss... Si, depuis la bienheureuse ré
génération de nos mœurs, il faut, pour être prélat, avoir
femme Sc enfans, ce nouveau pere de l'églife est parfaite
ment en règle ; il en a une fort jolie , & une petite fille
de trois mois Sc demi , peut attester la chasteté de leurs
amours...
«
( 537 )
actives pendant bientôt deux ans , deviennent très-alarmans :
qn craint pour fa vie, quand , dépouillé de tout , on n'a
f\as rien à offrir à leur spéculation destructive. Cependant
îl faut leur rendre justice -, l'essentiel de la besogne va tou
jours , c'est-à-dire , la police du royaume. Les messagers de
nos Dieux , les brigands , courent les provinces la flamme &
le fer à la main : c'est au nom de la loi , ou plutôt de
«eux qui la font , qu'ils porrent en tous lieux les torches
incendiaires; & le peuple stupide, se prosterne devant ces
ordres , & les exécute à l'envi , en bénissant ceux qui les
donnent.
• / i*
Le bien de la chose publique nous oblige à dénoncer
comme un digne & galant homme , un juge de paix de
Soissons , trop honnête & trop borné pour fuivrè les
principes actuels de la justice moderne. Voici un de íea
derniers jugemens : «La cause remise à huitaine, attend»
» que je n'attendois pas l'assaice ».
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Racine faisoit trop bien les vers , pour n'être pas aussi un
peu aristocrate. Voici une tirade de lui dans le contrc-seos
de la révolution.
Non, cc n'est point au peuple à se choisir un maître.
Sa haine ou son amour sont-ils les premiers droits
Qui font militer au trône ou descendre les Rois?
Que le Peuple à son gré les craigne ou les cbérirle,
Le sang les place au trône , Si non pas leur caprice.
Ce oue le sang lui donne, il le doit accepter;
Et s'il n'aime son Prince, il le doit respecter.
Quand ils auront avili ce beau royaume & son Roi aux
yeux de toute l'Europe , perdu nos colonies , ruiné notr«
commerce , étouffé noue industrie , englouti les dons pa
triotiques , & touc notre numéraire, ils nous abandonneront
ie squelette de la France, en nous disant pille áctuelle-
• xnent, ronge cet os. Croyent-ils que nous n'irons pas les
mettre en pieecs , ces vautours , dans quelque^ coin de l'uni-
yers qu'ils aillent tacher nos dépouilles & leurs crimes?
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Z o Février.
On s'est occupé du rapport fur les raxes à l'entrée des
villes, & l'on a réduit les droits fur le vin, le bceuf, le
Tome !.«■ Année 1791. P p
f 3.44 )
mouton au* barrières de Pays. —M- Broglie a annoncé
que la députation d'Alsace âflfpit reçu ce matin un cour
rier, qui apprend qu'à Colmar, les Commissaires du Rói
ont cté. reçus- avec de grandes menace1;, & des insultes per
sonnelles. Dans le département du Bas-Rhin , les Corps
administratifs, se font opposes à l'exécution des ordres des
Commissaires.
.... V A RIÉTÉS,
Non, Monsieur, le mot Orl.... ne fouille pas tout ce
qu'il touche, comme vous l'avancez trop légèrement : U
existe en France de loyaux & braves cheva'iers qui le por
tent depuis bien long-tems, & n'ont jamais celle de l 'ho
norer. .Fidèles à la devise qui les diitinguoit aux croisades: '
( des ennemis de ma foi, des ennemis de mon Roi, ma vertu
est connue ) il n'appartient à personne de les écarter du
chemin dé l'honneur , ni de les confondre avec ceux qui ■
s'en font éloignés. L'un d'eux, brave. marin, qui, dans ce
moment-ci, lait exposer sa vie à la Martinique pour le ser
vice de son roi, ne peut ni ne doit être confondu avec ceux;
qui le trahissent.
• J O U R N A c :
de ia Cour et de la Ville.
- .. -' 1 '
— Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
. : ! VA FONTAINJi.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z z Février.
CHANSON.
Air : Eh mais ! oui dkP
Sans-doute à la potence
On le condamnera -,
L'abus de confiance
Mérite bien cela.
Eh mais ! oui da :
Comment peut-on trouver du mal à ça ?
Oh '. nenni dà :
Ori nc peut pas trouver de mal à ça.
Bulletin de PAssemblée-Nationale.
Ce jeudi, 10 février.
Je n'ai pu lire, Monsieur, fans indignation , dans le Mo
niteur du 8 de ce mois, la prétendue réponse du Roivà
la lettre ou demande controuvée de M. Vírnier, curé
de Choisy , sur l'acceptation de l'évèché de Rouen. Qui
peut-être alsez hardi, pour préjuger ainsi la conscience ífc
la religion du Boi ? Une intention pure ne peut être sû
rement leur motif ; ils connouTent donc encove rinrluence du
nom du Roi, ceux qui cn abusent ainsi, dans le dclleiti
d'entraîner la conscience incertaine de trop timides ecclé
siastiques ? La certitude où je fuis que la demande n'a pas
même été faite à Sa Majesté , m'oblige de démrntir, pu
bliquement , ce fait. L'impartialitc & Tamour du vrai dont
vous faites profession , m me permet pas de douter de votre
empressement à rétablir la verké dans ses droits , par la
voie de votre journal.
Un de vos Abonnés.
P. S. La publicité que je defìre que vous donniez à cetre
lettre , sollicite assez le démenti ou l'appuî de M. Verr.ier.
A.
Pour s'assurer de fa personne ,
Et, pouvoir lui ravir la vie ou la couronoe.
( 358 )
B.
. C'est ain que la France , à ses dépens , apprenne ;
Qiíe notre liberté , c'est de mettre à la chaÎBC.
JOURNAL
DE LA CÒUR ÊT DE LA VlLLï.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
■ 1 f . •
■ ' t 7 / VARIÉTÉS,
" : * í ■ » ;
Lc 5 février , M. le curé de Pawie... , député à l'as-
semblée nationale , prêt à entrer dans la salle des séances ,
fut arrêté par «n inconnu , qui lui remit une lettre , en le
priant de vouloir bien charger un huillìcr de. la faire tenir à.
M. l' Abbé Lati.. , orarorisn , auffi député. Le complaisant
curé promet de s'acquitter de la commiítion ; il enrre dans
lc sénat de nos sages ; il adresse la parole au premier huis
sier qui se prise ua à sa vue. « Monsieur, lui dit - il ,
» conooissez-Tous M. l'\bbé Lat... ? —Oui, Monsieur....
»> —Portez- lui , s'il vou-i plaît, cette lettre...í —Monsieur,
»> il n'est pas annuellement à l'allemblce ; j'ai passe avec lui
» la nuit au bat -, il vient de s'aller coucha...... —Fort bien'.
n vive la joie ! rendez-moi la lettre, pour que je la remette
» moi-même à la personne qui nie la confiée ».
Le bon curé retourne à son inconnu. « Monsieur, lui dit—
» il , c'est un bon patriote , que ce M. Lat... ; il a juré :
» âpres avoir passé la journée avec les representans. de la
» nation, il passe la nuit avec la nation elie-meme. II
» a représenté la nuit derniere dans un bal , il représente
ji actuellement dans l'on iit. í>i vous aviez quelque nouvelle
j> de jour à lui communiquer , il aura peut-éue quelque
» nouvelle de nuit à vous donner » .. Respectueux saluts de
part & d'autre. Le bon cure &. l'ineoniiu se sont séparés
pour tetoumer chacun à leur ttavail , en attendant que lc
patriote Lat... revînt au sien.
Acrostiche.
r; insolent TVÎirc... que le haíard seconde,
>- de fourbes ram.aas,. fut se former un monde j
i-t 1 rit de ces mortels, mais les. commande en Roi;
de pillages S: d'erreurs, il a fait une loi.
; SU P P L É tfí'N T •
A
( 36-8 )
apportèrent leurs réclamations ; que M. Barnave s'opposa
effectivement à ce qu'ils fuisent entendus ; que , partie ad
verse des colons , il eut Pimpudeur de se faire constituer leur
juge ; qu'il fit mander à la barre de l'ailembléc nationale , une
assemblée de propriétaires Français, porteurs des vœux de
leurs concitoyens , laquelle aúcmblée n'avoit traversé les
mers , que pour recourir à la justice du corps législatif su
prême ; qu'il la présenta comme accusée , au nom du gou
verneur & de quelques marchands , lorsqu'elle se portòit
accusatrice, au nom de la très-grar.de majorité des culti
vateurs propriétaires de Saint-Domingue ; quand, enfin, par
un décret confirmatif des décrets ultérieurs , ri prononça la
ruine & l'eícíavage de tous les propriétaires Français des dè-
partemens d'outre-mer, & que la nation française le souffrit.
» Que dut penser, non M. Bárnave, qui n'est à mes yeux
que l'instrument aveugle d'un parti factieux ; mais que dut
penser de la nation française, le parti qui le fait agir? II
ne dut Voir dans ia collection des individus qui la com
posent , que des hommes , ou ignorans , qui baiseroient lc
joug de la tyrannie , pourvu qu'on le leur imposât sous le
nom de la liberté ; ou insoucians , cui lc porteroient fans y
penser ; ou pusillanimes, qui n'oseroient le repousser ; tous éga
lement incapables de la liberré, tous propres à recevoir des
fers f Cette induction directe est manifestement celle que la
faction dominante a tirée, tandis que la France Américaine
se débat fous lc joug. Français d'Europe, votre tour est ve
nu ; mais le joug a rencontré , fous fa pression , un homme ,
c'est M. Majlouet : il s'en indigne, il le repousse, & sa voix
^interpelle tout homme généreux d'en faire autant. Je lui
réponds : Ce joug que vous rejettez, que j'ai rejetté, je le
briserai avec vous. Je demande l'honncur d'être affilié au
elub monarchique. Répondez-lui de meme , ô vous tous ,
braves chevaliers! vous tous particulièrement. j mes conci
toyens, répondez-lui ;ies memes qui tyrannisent le club mo
narchique, sont vos tyrans; ce sont eux -qui vous abreuvent
de la coupe de l'humiliation ; ce sont eux qui menacent
vos propriétés} eux qui voulurent affranchir vos esclaves,
parce qu'ils crurent n'y rien perdre, eux qui, l'instant d'après,
.vous apportèrent le choix de la mort ou de l'efclavage , parce
qu'ils crurent y gagner 1 Affiliez-vous tous au club monar-
V.
( 1*9 )
■chique; te parti qui lui est oppose est "ennemi des hommes ,
de la liberté, de la loi. Des hommes ? vous voyez couler
le sang des humains. De ia. liber:é í vous gemiflra sous leur
tyrannie. De la loi? ils les oai toutes, vioiies dans ce
moment qu'ils persécutent les membres du club monar
chique , qu'ont- ils avoué ? qu'ils ne veulent pas de monar
chie , & la loi veut que le gouvernement soit monarchique.
Participez tous à l'honneur de déieudre la loi , de derruire
la tyrannie, de pardonner aux tyrans, & de leur êrre utiles,
en les contraignant de rentrer dans Tordre social. Dkes avec
»oi, que vous défendrez de votre fortune & de votre seng ,
de toutes vos facultés physiques & morales , la constitu
tion monarchique décrétée par rassemblée nationale; que vous
défendrez de meme de toutes vos facultés les amis de la
constitution monarchique, lesquels fcroient persécutes pour
leur attachement à la monarchie, c'est-à-dire pour leur at
tachement à la loi: Ne jurez pas ; les membres du club
monarchique , vous & moi , n'avons point besoin de fer»
ment ». , ,
JOURNAL
de la Cour et de la Vuifi,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 13 Février.
M. le président a annoncé la nomination de trois évè-.
<j.ieii, par les départemeus du Jura, de l'Ain & d'Angers
Tome I.e Armée 1791. S s
( 372 )
s—Un décret défend d'introduire en France du tab;c étranger
fabriqué. . .....
VARIÉTÉS,
Pauvres rentiers! aajourd'hui seuls soutiens de. la révo
lution ] parce que' vous ne vous croyez pas encore léics ,
que je votis~ plains ! Le produit de la vente des biens na
tionaux , que vous avez regardés cornme votre hypothèque,
se dissipe comme de la fumée. L'ássemblée nationale achete
chèrement tous ceux qu'elle fait pouvoir être gagnés avec
de l'argent , ou , ce qui est la méme chose > pour un patrigoth ,
avec des assignats. On a acheté l'évèque d'ORL... 400,000 1, v,
l'archevêque de SiN..., 500,000 ljv. (1); l'évèque d'Aur...
a été bcailcoup plus cher. On ignore ce qu'il en a coûté .
pour gagner certains curés. On lait que les sieurs Dum„ ,
Her.... de Siìch... , & du Verrier, ont emporté au moins,
deux millions , pour faire des prosélytes en Alsace ; somme
Cjue le courrier arrivé jeudi dernier, annonce avoir été em
ployée 'en pure perte. Pourquoi, en effet, lcíîncroit-on ?'
II est si aisé de faire de 1 argent,' à-présent qu'on n'a
plus besoin de fouiller la terre ,' pour en trouver , 8c qu'il ne
s.'agit que de faire, tourner des moulins! II est vrai que les
assignats , devenus trop nombreux , pourroient bien donner
occasion de rajeunir la chanson :
Conte. i k .
Sortant hier de l'opéra ,
Tout en attendant fa voiture , •I
Àvcc la Chat... & Baoc;.... et cœterA',' '
.' <; no: r~
Dom don, dont la ronde figure,
' Ressemble à tout ce qu'on voudra ,
Parloit tout haut des assemblées ' •■ . . - iï
Du' beau nom de Club baptisées: • ■'•'''(
Le ci-devant prince de Po... ,
Fleur des pois en démagogie, . , 3b ,( .
Soutenoit , par plaiíanterie,
.Après les Clubs copnus , tels que Valois ....
" .. . jLa> LlBïRTÊ, I.A MpNARCHIE, , \ ,r ,..
-Pour le meilleur , celui d Amis du Roi. ...
Alors tout le monde de rire, :.. : i zn-j. »
Jusqu'au petit muguet , dit Beauh f " 1 '*' 3 î
Qui, d'un ton aiere-dpux , alors se mit à dire:' '
» .N'aimez-vous pas aussi le beau Sallon françois , | i v
» Où, contre nous, l'aristocrate enrage?
» Pour moi, mon cœur n'admet point de partage,.
» Dit fièrement la dondon Picotin i
C 374 )
íi Un seul «st bon, un seul a droit à notre hommage:
» Je n'aime que le Jacobin ». ...
Le baron de Cruss.. , qui passoit son chemin,
De ce discours n'entendant que la fin ,
La servant à son gté, ie lui crache au visage.
Par un Abonné.
' 1
H faut convenir que le comité ecclésiastique , Sc le ci-^
devant ordre du clergé , sont de bien mauvais calculateurs.
ii 1e corrtité ecclésiastique eùt compté quarante-quatre
mille curés , Sc vingt-deux mille vicaires , il eût senti la
nécessité de soixanie-six miile remplacaiis , & jamais lc
décret aussi impolitique qu'impie, qui fait raut de tapage,
n'eût existé.
Si le ci-devant clergé eût fait lc nicme calcul Sc la
»cme réflexion , , il ne se fût pas trouvé un seul jurcujf ,
pat conséquent pas un seul apostat. .
JOURNAL
de la Cour et de la Ville;
VARIÉTÉS,
JOURNAL ;
de la Cour et de la Viliïì
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 1 § Février.
M . Duport a été nommé Président. —On a continué le
^apport sut les taxes à lVntrée des villes. —Lés députés de
Tome Le* Année 1791. V a
r- -
'ji sections de Paris, ont !u une adresse , pat laquelle ils
demaiident à ['assemblée , qu'elle veuille s'opposer au départ
de Mesdames. Nous ne trouvons prs íe termes pour exprimer
combien un tel exces de délire indigne tout ce qu'il reste
de gens honnêtïs dans cette triste cire. Misérables! vous
parlez de liberté , de vertu, de droits de l'homme , fie vous
les outragez toitr-à-tour avec la plus criminelle audace !
Quoi ! vous aveí souffert qu'une horde sacrilège de brigands
porte le fer & le carnage jusques dans le palais de votre in
fortuné Monarque; vous l'avez soissert , dis-j?, Sc vous
défendrez aux filles de vos Rois , de porter leurs larmes ôc
leur desespoir dans une terre et,r ng;re, &c de s'exiler, en
pleurant , de ces rives naguères li lortunées , ìv.ais aujiur-
d'hui fouillées jar tous les crimes ! >
VARIÉTÉS,
; Demande.
JOURNAL
de la Cour n de la Vilii.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Février.
VARIÉTÉS,
Le Curé de Saint- Aubin, village 'proche Chalet, se
trouve dans une bien singulière £: bien critique position. D'un
còcé , ses pareil liens le menacent de le pendre, s'il fait lc
serinent ; Se de l'autre , son district ne veut pat lui payer son
salaire , s'il ae jure pas.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z y Février.
VARIÉTÉS.
Lc 7 de ce mois, le sieur Dumas, l'un des trois com
missaires envoyés cn Alsace par l'asstmblée nationale, mé
content de1 la réception qui lui avoit été fiite à Colmar ,
est allé chetcher trois cents hommes de la g&raifóri de Stras
bourg , avec leiquels il est revenu dans ia première ville:
mais le peuple V& de nouveau hué, & menacé de la lan
terne, criant : Vive le roi, la reine, le da.:phin , & tous
les Bourbons! S, n escorte s'est réunie au peuple, Sí il a
été oblige de s'enfuir avec ses confrères.
M. ìâe S.... , l'un atí imnénrs du club qui éclaire les pro
vinces , fit dernièrement une in'ulte grossière à la comtesse
de Mort ; l'époux de cette dame s'est rendu chez le
J&cobite , & lui a proposé de se couper la gorge ; celui-cì
ïefuse & cite la loi : « Apprenez, monsieur, lui a dir alors
«> le comte, que quand on est insolent avec les femmes, il
»> nc faut pas être poltron avec les hommes ». II a ajouté
à ce peu de mots les accompagntrnens d'uiage. M. de S....
< 4°7 )
a essuyé cette correction inconstitutionnelle avec un fárg-
froid vraimEnt civique. Un de ses amis , tout en le louant
de son patriotisme, lui reprochoit sa lâcheté. « Oh! je cal-
» cule trop bkn, pour jamais accepter 'le cartel d'un aris-
» tocratc , a répondu le loyal (i) jacobice ; mais rassutcz-
i> vous, mon ami; je ferai vengé. Le comte de Mort....
» a deux châteaux en Auvergne, Si je fuis du comité des
»» incendies », 1
Avis au Public.
M. Dub... de Cran., s'empresse d'assurer le Public;
«ju'il n'clt point chevalier de St. Louis , comme on vou-
dcoit le faire croire. II a eu feulement la íantaiíìe d'eu
pórter la décoration ; mais il proteste hautement qu'il
n'en est pas moins l'ennem irréconciliable de la. religion ,
du roi , & fur-tout des militaires. II n'a jamais pu vouloir
sérieusement entrer dans un ordre dont le serment &
les fonctions font d'exterminer les traîtres & les criminels
de lèze-majesté. On prie instamment le Public d*e le laisser
dans cette derniere classe, & de le regarder à jamais
comme absolument étranger à cet ordre dont il n'a adopte
que le tubap.
JOURNAL
de la Cour et de la 'Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 8 Février.
brigands continuent de désoler la Bretagne ; on en
3 ptis as qui ont été tranferés à Saint-Malo, —Une de-
Tome Ia Année 1791. Z z
. ( 4«* )
putatio» d; la commune de Paris s'est présentée , & a dé
noncé à l'aUemblée trois mille maisons de jeu , ouvertes
à Paris. —On á lu une lettre des administrateurs de la
Côte d'Or, fur les mesures qu'ils ont prises pour la sûreté
de Mesdames , dont lé voyage est fixé du 15 au 15 de
ce mois. —On a mis à la discussion le rapport des dépenses
publiques de l'année ifyis ,
VARIÉTÉS,
Le ci- devant Marquis de Villette s'est fait recevoir,
clandestinement , du club monarchique. Sa première
motion a été de proposer d'accaparer quarante mille se
ringues. Le projet de cet honorable membre, est d'opérer
la contre-révolution par un déluge.
/
(4^3)
Tremble ! vil scélérat , la mesure est comblée >
L'heureux instant s'approche , où la France vengé* ,
Livrant à des bourreaux , l'émule de Néron ,
Il ne lui restera que l'horreur de ton nom.
( V* 1
«Kfseï , íjïíiíicí l'Eufope entière se .dispose à fiJéífe' cjiïe íeíuí
4a carnage ? tandis qu'une horde d'espions Jacobites in
fecte toutes les villes, & que celle de Bruxelles en est pleine,
îí&is flous espérons de la prudence dtF respectable ministre,
k du héros Bender, qu'on donnera la chaste à tous ces
émissaires soudoyés. Hier, «n officiel supérieur voyant ut*
finísorme de la garde nationale parisienne, s'approche, 8c
4k au patriote de sortir ; cekti-ci de répondre qu'il n'en
fêta; riefi. Le brave Allemand répliqua : « Si vous ne quitte*
tf pas cet uniforme, /c vous le couperai fur le dos ». Aussi-'
tôt l'ofificier parisien de sortir, non pas par la porte, mai*
%íetí de fauter de fa loge au parquet. II court encore. Quel-
f|tíeï gens ont été se plaindre; mais je ne crois pas que les
Fiançais soient en droit de faire la loi par-tout. Ne croyez-
fSs que je veuille mortifier la garde nationale, dans laquelle:
íe trouvent beaucoup d'honnetes-gens; seulement je vous
ISppôrte l'anecdote très-exacte.
Le ehevaíicr de Meude-Monfas,
JOURNAL
de la Cour et de la Vint
• V A R I E T É S,
Projet de décret.
« Faire banqueroute, raser toutes les villes, & partager
n les biens de façon que le plus riche n'ait pas plus de.
*♦ 3 o* liv. de rentes •».
Signé, La Bord...
II est pr«uvé , par on- relevé fait avec soin, que ce qí'oíi
appelle aujourd'hui les sections, n'est que le rassembíemenfi
êe io, 30 ou 40 factieux au plus dans chacune d'elles >
ít est encore prouvé que plusieurs des 48 sections, ridelles
fax décrets de l'assemblee nationale, ne s'assemblent plus.
Ainsi nous pouvons assurer que Paris , si on en excepte la
Jïfnnicípalité , qui n'est comptée pour rien par ces prétendu»
fâtriotes , n'est plus représenté , si on les en croit , que
par environ quinze cents désœuvrés, dont la plupart ont
flsorpé le titre de citoyens actifs. C'est cependant ail nom
otf cinq Ou'fix Cents mille habitans, que ces quinze cents
feoute-senx demandent tantôt qu'on fasse le procès aux ex-
ministres, tantôt la destmction des chasseurs, tantôt celle»
des canonniers , dans peu celle de la garde soldée. Ils fini
ront par demander aussi celle de la garde nationale, pouí
qae rien ne puisle Contrarier les projets de bouleversemens,
ék désordres, de pillage peut-être qu'ils méditent. On pré
vient les hottnttes-g?ns qu'ils ne doivent pas se laisser fé-
áuíre par les dénonciations de ce très - petit nombre de
brouillons. II est difficile que chaque quartier de cette
immense capitale ne renferme pas trente ou quarante mau
vais citoyens: en conséquence , on avertit le bon peuple
de Paris de ne plus se lajsser tromper par ces grands mots,
aujourd'hui vuides de sen9 , dénonciation des sections ,
arrêté des sections : elles ne sonr plus convoquées légale
ment , & ne peuvent plus l'ètre qu'en contravention aux
nouvelles loíx du royaume : elles ne font formées aujour
d'hui que de ceux qui font soudoyés par !c club des Ja
cobins ; de ceux qui se flirtent encore de tirer avantage
de l'anarchie; de ceux qui craignent le retour de Tordre,
parie qu'il peut leur être funeire''; de ceux enfin qui ne
forii pas touchés des maux fans nombre qui affligent la
France, & Paris principalement.
sales. ' i I
Les journalistes Jacobins oot ' imprimé audacieusensem
«çue Mesdames , tantes du Roi , cmpcrcoìent avec «lies i
"J'étranger, des niillions en numéraire. Ce bruit, répandu
avec affectation , avoit pour but de soulever le peuple, ft
3 eu son effet. On peut assurer avec certitude, à ec KM
peuple , que Mesdames , tantes du Roi , n'emportent .quj
trente-six mille livres cn espèces, dont une partie fera dépenses
«o Frature , en frais de poste, &c.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du xo Février.
VARIÉTÉS.
A M. C**, citoyen actif, .cordonnier , officier de la
farde nationale de Passy, & qui , fur une petite échope aa
as de la montagne des Bons-Hommes, a mis l'inscription
patriotique :
C**, Cordonnier de la Nation.
Croyez-moi, mon ami, fermez/ votre boutique,
On faites des sabots en place de souliés ;
Car, malgré son haut rang, votre illustre pratique,
Dans peu, fera reduite à n'aller que nuds-fiês.
Saint-Jean, Bouche d'Or.
Ah ! les fous í
C'est à rems que je parle , Messieurs des sections de Paris ;
à vous, MM, lei Cordonniers, petruqiiersi, cabaret^ís ,
pâtissiers , charpentiers, menuisiers, procureurs , jrçoeats,
histrions, 6i autres gens de tous métiers. Quoi! voes nc
'Voulea. pas que les» Tantes de voire Roi voyagent; fans
votr; permission? Mais l'asscmblée, qui s-'ajpe'le nationale,,,
n-'a-t-cîle pas dtereté la liberté de tous les. Français,, ççjle
ra erae de toutes les Nations ? Ce n'est donc plus ÍV.l#^>bíe>;^
qui fait les dí.crets? Le pouvoir législatif appartient do»cl
maintenant aux munipalités , aux sections, ï 04 en fommes-
nous ,. si nous avons autant de maîtres, qu'il y a dç mâchons
ou d extiavagans dans certe capitale St dans tout le íoyaaitne..!-,
Mais n'est-ce pas une bonne raison pour voaloir ensortw?
(Ruelle liberté, grand Dieu! que celle d'i}u pays o$. nul
citoyen vertueux 8c paisible n'est fur d« n'étre pas p.Ulé.,.
( 437 )
Incendié , massacré"! Quelle liberté , que celle qní n'est que
pour les brigands , les incendiaires, les assassins ! Que diriez-
vous d'une foule d'hommes qui se coaliseroient pour, fermer
à d'honnêtes voyageurs toutes les issues d'une forêt remplie
de betei féroces ? Voilà pourtant ce que yous faites.^,.
Ah ! ies fous '.
Mais je vous entends , Messieurs des Sections. Si. vous
n'avez pas de raisons, vous avez des } rétextes. A vous
en croire , les Tantes du Roi emportent un argent énorme.
Je nie le fait. Quelles preuves en avez - vous ? Je vous
défie de les produire. Et quand cela t'eroit, apr,.s tout, de
cjuel droit, ou peur mieux dire , par quelle amlace íorceriez-
vous ces personnes augustes à dépenser leur argent dans le
ïoyautne plutôt qu'ailleurs » Cet argent ne leur ap^artient-il
pas ? Est-ce encore la Nation qui doit hériter de leur
patrimoine * Cette nation dévorante qui convoite toutes
les propriétés de la nation dévorée, est-ce encore elle qui
doit recueillir la succession du bon Roi Sianiílas , dont
Jes vertus , jusqu'à sa mort , sienne le bonheur & les délie:*
de la Lorraine ? Vous ne voulez pas que les Tantes du
Roi quittent le royaume ! Dites-moi , je vous fric, fi lat
peste étoit dans un pays , ceux qui s'y trouveroient , de
quelque rang qu'ils fussent , n'auroient-ils pas droit d'aller
viyre ailleurs, pour éciiappet a la contagiou? Eh! quclu
peste plus affreuse que celjc qui afflige la France ? Peste
2ui tourne toutes les tètes, qui arme tous les b:aî; peste
e la rébellion, peste de l'impîété, peste de la frénésie fie
de l'atrocité. . . . Ecoutez , Messieurs des sections : soyez de
bonne foi, s'il est possible ; avouez que l'unique mobile de
votre conduite envers les Princeflès que vous voulez reten.r
malgré elles , c'est l'esprit d'orgueil Sc d'inlolence. N'eû-il pas
Vrai que vous êtes tout fiers de pouvoir aujourd'hui insulti t
impunément à la majesté du trône ? Votre Souverain .est
prisonnier , & vouí prétendez envelopper dans son esclavage
toute son auguste famille! C'est un nouvel outrage qu'il
vous paroît doux de pouvoir ajouter à tant d'auttes. ...
Mes chers concitoyens, il faut en convenir : fì vous n'ètes
pas des fous, vous étés des monstres -, mais j'aime à croire
«que vous étés plus dignes des Petites - Maisons que dt
l'cehiíauA
( 433 )
Lettre dé madame Necker a M. de Pansamont ,
curé de Saint- Sulpice.
De Genève, le 18 Janvier 1791*
Je viens , Monsieur , d'éprouver un déchirement si cruel
par le recir* de vos pein;s , qu'il m'est impossible de ne
pas mett c à vos pieds ma douleur & ma vénération. Jc
n'entre point dans le fond d'une question au-dessus de ma
portée ; je fais feulement que vous obéissez à la voix de
votre conscience, & j'eleve des vœux ardens vers le Ciel,
pour le conjurer de protéger votre vertu , de vous garan
tir de nouvelles épreuves , de vous conserver enfin pour
servir d'exemple, ou plutôt être un modelé, je crois,
inimitable de bienfaisance, de sacrifice de soi-même, de
courage & de douceur. J'appelle tous les pauvres que j'ai
soulagés & que je vous ai confies , à joindre leurs prières
aux miennes. Mon inqui tude pour l'avenir , mes angoisses
fur le passe, remplissent sanS cesse mes yeux de larmes , 8c
j'ai été fur le point de me trouver mal, en apprenant votre
évanouissement. Que tous les Anges du Ciel veillent fur
vous ! Mon cœur & celui de M. Necker vous font attachés
jusqu'au dernier moment de notre vie.
Errata du Numéro 4$.
Pag. 410, lig. 6 , club monarchique; lis. club anarchique.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. 416 , ilí proposent , dk-on; lis. ils se proposent, dit-or».
Pair. 430 , lig. 1 , je recherche la protestation que j'ai faite ;
lis. je réitère la protestation que j'ai faite.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %i Février.
Un décret orionne qu'il sera' fabriqué pour jo millions
d'assignats de 50 iiv. — M. Barnave 3 pris la parole : on
devine déja que c'éroit pour porter quelque coup à la famille
toya'e. Cec auguste jeune homme, tout courroucé'du dépars
Tome I.« Année 1791. C cc
( 44o )
iíe Mesdajrjcs ,^ Jongle jojíìn j ák fdy des quatre
pieds, pour jeter l'alarme dans tons les cœurs. A l'en-
tendra, l'ctat isst-jpcrdu^ jafjce.| c.uc l«a poilsarijçs.isont at-
* ri vées une heure trop taid. « C'est pour un jouvenceau
-Avtorf r«iiHc bien dure »»>■• - -—
■l u.',
(jni..r; ' . -i ■ , I lr. „,', I tk ir-i?---
■ -r: r
-V A ft T E S-
L'abbé de.Ms)NXESí.V.^parli*ÎE avec mépris1 >áfe ces ingrats
comblés des faveurs de la cour, qui accaparoient toutes les
grâces , & qui s.'(i(cvenc à-prefeot contre elle & contre les
abus dont ils profkoient. Charles Lam... présent à ces justes
observations , lui divi ìàoaûeat , j'ai mérité ftët rhòi-mernc
toutes les distitiçìioíis & le régiment qu'on m'a accorde. La
guerre que j'ai faite en Amérique.... Ah! Mopsieur, dites
denc le voyage , reput l'abbc railleur.
Conseils à M. Bail
Sur l'Air : On compteroit les Dia/nans.
Quoi ! Bail... tu deviens jaloux ,
Depuis qu'à ta femme charmanre ,
Nos jeunes gens font Les yeux doux,
Pour obtenir place vacante ?
Soupçon , souci , qui le croiroit ! . .•
Te suit, sans cesse t'importunc,
Et ta lunette n'apperçoit
Que les deux croissans de la lune.
r ■
Crois-moi, ne t'iuquiètes pas;
Ne crains pour ton front nulle injuse:
Cesse d'observer to«s sei pas ;
De sa vertu jç t'asjurc.
Pas n'est besoir* de cadenats ,
Ni de verroux, ni de krrurc-,
Poar dèfenâre tous ses appas,
C'est bicù aísci do' sa figure.
-7S'[ ?'■■) : •
Une société d'excelldns patriotes, qui prend
|Aus tendre à la santé du corps législatif , & voit- av«c dou-i
leur ^qe la maladie dout il est atteint, prend un catacter*
st grave qu'il -annonce uoe tin prochaine , dcíirerotc que I*
célèbre ;d»steur. Guillutt ... dont on ní parle plus^toulûc
blet» fe xharget de faire* tous les jours 1e bulletia.de l'cta.!
fcù sc trouve le malade , . u:-
. ìst ■ ■■•■!. k ' ■■- ... . . . , r,. : — i ' . ';
JOURNAL
»e la Cour et de la Villb;
VARIÉTÉS,
Le commis-greffier Moctmor... a fait à ['assemblée le
don PATRÌoriyuE de toutes ses facultcs physiques & mo
rales. Le magnifique Sénat lui accole en échange ía
protection & íqn dfistic. Les petits pttlens , comme chacun
íàic , emrctreticnnent l'amitié.
De Cahors, 1: 9 Février.
Dix 011 douze membres du club des jacobins de Cahors,
ont violé en plein jour l'afyle de M. Rej galle fils , entre
poseur du Tabac' , l'ont arraché de chez mi, & conduit
dans leur sabbat , pour le forcer à tcm.iigner contre un officiel
du régiment de Champagne , auquel on attri'ouoit certains
propos. Le véritable but etoit de livrcrjce vertueux citoyen
à la fureur de 1> populace. Ils l'ont traîné1 , & tait compa-
roître devant leur/ président , & le (ont fait aider par les
soldats patriotes dfi régiment de Champagne, & par quel
ques misérables gredins fans souliers & fans culotte. II n'y
pas d'invectives Sc de menaces , qu'il n'ait éprouvées de cetts
horde de brigands.
( 44? y
Le président ci-devant contrebandier , aujourd'hui fabri
cant d'allumettes, lai a demandé s'il n'avoit pas dit, ou
1 entendu dire du mal de la constitution. Je n'ai rien à ré
pondre , a dit M. Reygasse , à des factieux qui n'ont ni ca
ractère ni mandat pour m'intenoger.
Cette réponse a déconcerté cette assemblée de scélérats ;
niais l'orateur , âgé de vingt ans , fort mauvais sujet , a de
mandé que leur justiciabli: fût traduit dan~ une chambre
voisine, pour laillcr an sénat la liberté de délibérer sur son
sort ; & l'instant d'âpres , "quatre officiers municipaux font
arrivés pour renforcii la délibération.-
Le cas tourné & retourné de mMc manières- toutes ci-'
viques, & excessivement patriotiques , il a été rendu , par allis
& levé, un décret ponant , que le sieut Reygalse rcnouvel-
lcroit son serment civique , & que , dans le même acte , ìl
çonfessevoit qu'il avoit dit du mal de la constitution , &c.
La résistance eût été dangereuse , 5c l'auroit fait assassiner.
Quand finira ('exécrable tyrannie de cette société infernale
«Jui á eu Tare de rassembler dans différois points de la
France , tout ce que cç royaume, naguères si florissant , avoit
de mauvais sujets , d'esprits dangereux , & de scélérats ? Vous
vous plaignez d'avoir, dans la capitale, le club principal qui
ch chaise tous les honnêtes gens , & vous expose à mourir
de faim , mais vous voyez que son influence n'est pas moins
«ruelle pout les paisibles citoyens des villes de Province»
Motion.
On fait qu'il est certains couvens
Qui du Romain suivent l'usage.
De ces temples les defservans ,
Pour avertir les aífsftans ,
Qu'au trois fois -faiut l'on rend hommage,
, Remplacent , par des instrumens
Entourés de gtcl'ots bruyans, .
De la sonnette le tapage.
- Ç W )
. Puisqu'qn rr.et cloches cn Ijngots,
J'opine qu'au lieu de clochette, .
Aux. mains du président on mette
Une marotte & ses grelots.
Un Roi à conserver ,
Un Etat àTauver ,
Un Régent (1) à brûler,
Un Ministre {1) à écarteler ,
Un Prince à noyer ,
Un systeme à renverser ,
La írij onnerie à opprimer ,
Le courage & la vertu à relever,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance da 2.3 Février.
M. Péthion a donné leíture du procès - verbal de . la
municipalité de Morai , près de Fontainebleau, qui a cr«
Tome I.er Année 179.1. D id
'.C 41» >
eUvolr arrêter Mesdames, & a ordonnée la fermeture des
portes. Dans ces entrefaites, cent chalícuis de Lorraine,
& M. Montmorin , gouverneur de Fontainebleau , font,
entrés, ont forcé la garde nationale, & ouvett les rortes.
—On peut juger de l'ind'gnation de l'aisemblée. On ac
cise également les chasseurs, lc gouverneur de Fontaine
bleau Si le ministre Montmorin. ' L'aisemblée a ordonné
les recherches les plus fevercs fur cette affaire.
VARIÉTÉS,
Avis.
Le premier numéro du livre rouge de l'assemblée nationale
patoîtra lundi ; les souscripteurs sont priés de l'envoyet
prendre chsz M. Bcfcnne , libraire au Palais-Royal.
J O U R N A L
D E la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
. Séance du 2.4 Février.
On a lu une lettre du ministre de la guerre, qui s'em-
prefl'e d'instruite Passemblée que, personnellement, ii n*
Tome I.er Année 1791. £ ae
- ( 4*4 )
donné aucun crdre aux chafîèurs de Lorraine. —M. le
président â communiqué ensuite une lettre de Mesdames,
& le procès-verbal de la municipalité d'Arnay-le-Duc , oiì
elles ont été arrêtées. L'aítemblée a déclaré qu'il n'y
avoir lieu à délibérer fur ledit procès-verbal , & renvoyé
lc tout au pouvoir exécutif.
VARIÉTÉS,
( i ) Le dormeur de 40 ans.
. ( 468 )
les assesseurs , les Rois de Prusse , d'Angleterre Sç d'Espagne;
lc Maréchal Bender est greffier de cc tribunal. On a
envoyé à chaque commiilaire une expédition de, cette'
clcctiorú ;.
■ rnmsmmm i
Trente mille hommes font armés pour la religion, & se
sont emparés de la petite ville de Saint-Ambroïie, en Lan
guedoc. Ils ont fait faire amepdç honorable à la Muni
cipalité de cette ville , pour avoir exige le serment. Vingt
mille protestant sont partis pour les reppusser.
MH—PWW .1-, ■ . „.l
La ville de Colmar a signifié au commissaire de l'as-
sembléc, qu'elle ne seroit rebelle à rien ; mais que , lasse de
íermens , elle se bornoit à demander l'obsptvaùon du traité,
l a dicte de Ratisbonne & l'Empereur infligent beaucoup
fur le meme objet.
' Spectacle.
Les grands baladins du jiianége donneront aujourd'hui
vendredi 15 Février:
Tant a l'eau va ea cruche,
Qu'elle casss a la fin-, 4 '. ;
Proverbe suivi , I
DE LA ÏI.UR DES RSVKNANS, Opéra COlTìiqUC.
Ma'gré la supériorité de ce spectacle, sur celui de Ni-:
çotit , les spectateurs seront payés.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %$ Février.
La. discussion s'est ouverte fur la loi concernant les obli
gations des membres de la famille royale. Après des débats
extrêmement vifs, elle a été ajournée à lundi.
Tome I.« Année 179.1. F ff
( 47* )
ii g—a——
VARIÉTÉS.
Nouvelle tentative Inutile sur le Château.
Paris le 14.
Enfin, ce bon Louis XVI a répondu en Roi : « Mes
tantes, a-t-il dit à M. Paiily, sont libres de continuer
leur routa : deban assez-moi des gens payés pour ciier f us
mes fenêtres >>. —Et ce'a s'est fa t , quoiqu: le nombre ne
laiuat pas d'être considérable & n- fût que trop soutenu
par une multitude de via' s c'toyens , que des faux bruits,
répandus avec scélératesse , avoient airires d;:ns le jardin 8c
■autour du château des Tuileries.
Lc Rai a va c: que pouvoit un peu de fermeté vis-a-vis
d'une horde de canaille ameutée pour de l'argcnt : Sc cettes ,
il ne viendra cette fols dans l'idée ,i personne , de dire que
c'est Lit PAIN ËMTOliOKIiÉ DU CllU MONARCHIQUE .qui
a produit cet ameutement ; car les fcmmts qui en ont forme
l'avaiu-garde , & ensuite b noyau, & qui ,' pendant plus de
trois h;ures , ont poussé des hurlemens devant la grille du
château , étoient ivres de vin & d'eau-dc-vie , Sc leur
phalange ne s'est formée qu'au moment où leur patron Bar-
nave a vu rcjc:er totalrment son astucieuse moiion Elles
n'étoient pas loin, ces femmes ; leur corps-de- garde est au
cabaret-, Sc les aides-dc-camp de leurs generaux sont dans
les tribunes.
O honte de la patrie ! quatre ado'elcens mal élevés sou
lèvent Sc conduisent à leur gré la multitude, osent Sc peu
vent , par des moyens aufli connus, auslì répétés que mé-
prilablcs, insulte: à la> majeílc de la nation. qu'ils n'eussent
|amais dû représenter, & à la sensibilité d'un monaronc-qui
■ a tout sacrifié pour que son peuple eût le terns d'ouvrir
les yeux !
( 475 )
Jamais nc fit une promesse folle.
Le Diable donc, étant fur ce po:nt-là,
Entre deux draps, d'un fin tissu d'ami .nte ,
Etend à nud l'objet de ses noirs feux;
Puis faute au lit, puis presse son ;imànte;
Deux cornes montre ; ah ! le diable en a deux.
Ivre d'amour, dans fa lubrique joie,
II approchoit du double dénouement ;
Mais, ô revers ! —Alors qu'il se déployé ,
De vents impurs , un orageux courant ,
Fait vafcilîer la flamme perpétuelle ;
Robert en est un moment étourdi :
Comment ! dit- il, me soufflet la chandelle?
A moi , morbleu ! le trait est trop hardi.
Maître souffleur ! je reprendrai ma bell-,
Et vous étouffe. —II le dit , & le fait.
Mais voici bien un plus funeste effet ;
Ces vents impurs ressortent par la bouche :
Robert est pris ; il jure en vrai damné.
Depuis ce tems , de la Robert farouche ,
Chaque discours en est empoisonné.
Par un Colon oppresseur.
■ ■ i'
Du 16 Février.
L'assemblée naronale eût dû prier l'Archoréque de Sens
de ne pas jurer. II eût gâté leur cause , s'il y avoit possibilité.
L'evèque d'Autun étoit bien suffisant. —Strasbourg va à
merveilles. On nous mande que les deux rives du Rhin nç
íont pas si éloignées , & que les deux uniíorm;s pourroient
bien finir par Te confondre. —La procédure de Clarac est
des plus concluantes ; elle est finie , &. onTimptlme. Que de
. rompus Sc de brûlés ! On dit qu'il auta fa liberté demain ,
qu'on décrétera ensin les sederats. —Tout Auch veut
( 47* í
absolument son Archevêque & son Curé ; malheur à eclut
qui sc présenteroit en remplacement ! Nous sommes logés à
la nième enseigne.
J O U R N A L ..'
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %6 Février.
Ssí'Heresse extrême dans tout,e cette scance. On a con-,
timié le rapport sur les appointemens des Juges de paut
pour les scellés^
Tome I.er Année 1791. G gg
( 4»o )
— y..
Extrait d'une lettre tsÏJsoirc en Auvergne.
Trois hussards d^stefhaz'y" passant par nótre ville; pour
se rendre à Saint-Flour , eherohet des íhevaux- de- remonte ,
se présentèrent avec un billet de logement , chez un apothi
caire , capita:ne de la garde nationale , dans le moment où
il sortoit, parce qu'on bafcteit-k gcnetale, & qu'on sonooit
le tocsin pour un . incendie oui se manlfestoit dans Je fau
bourg, -i-jslotrê capirfslrfí1, 'troublé par le bniît belliqueux,
prend les hussards pouc des Impériaux , & "tómbc" à ' leurs
fenonx, en lewr demaudánr la v*. —Les hussards, trèVcm-
arrásses repondent en allemand , qu'ils ne virr.péhi'' que
|our souper & se coucher VI ís voisins det'aporhicaïrc courent
a son secours ; un mouvement de précaution des hiílfavd»
les fait tomber à leurs genoux j 'où ils seroit'nt encore , d
"M. d'Atamg, commandant dé la garde nationale de cetté
ville , ne fût venu les tirer de léur erreur. Ofi 'prétend' que
jamais médecine sortie de chez cet apothicaire, ri'avoif fait
autant d'effet fur ses pratiques , que cet incident eh â fait
fur lui & ses voisins. ... p
.'-Tiv. ' . — i tfc
Ôn a sacré ce matin flétri: évêquels à l'Oratoire, ar>rèt
la petite promenade préalable en rue , fur l'air ; ' '
»«.-'• - '»ti - • • :••!•:••• < fr i '■' '•" '•tic*
Ah! ça ira, ça ira, ça ira; .. ■ s
Nous avons dejà graissé deux pontifes'.. ', ••■„ 0i :•'<
. .' iAM ça ira, Sec. . .- . •. ■ - 'r- ■ ••, '<- *•< •
' Le saindoux civique à tout supplera.
'" ÍJóus régnons par' d'obscurs hiéroglyphes,
Qu'un beau jour Thémis éclairera.
Ah ! ça ira , &c. ,
-• Les propriétés tombent fous nos griffes.
Ah! ça ira, &c. ri'écharpera.l
Si quelqu'un clabáude, on te'"',".'". . . .< sifflerai ' f
Tel du coche ici iébatqua r. , . . (claquera. )
A quatre chevaux partira. ( , .,
' Ces mots font des íogogry^hes} . ' • '.'
,,11Vj îíais le .tejns les débrpurjl.erá. '. ^
, v Ah !■ ça ira , ça ira , ça b* . /
;". ■ "-' v •"- •» A telles gens, tel encens*
I inMili .
La loyale conduite des soldats' du régiment du roi, dans
le moment où on cherche ,» laver les taches, ineffaçables
dont ce corps s'est souillé .par un licenciement d^ns le sens
de la révojurioq, prouve .'combien il est malheureux qu'on
soit parvenu à l'égarer , puisque le nombre de ceux qui ont
de l'honneur J'empoite de beaucoup sur ceux qui n'en ont
^as : Ta preuve est dans la lettre de ì'infpecteur chargé de
ce licenciement.il mande que sur six , compagnies soixante
lix hommes feulement consentent de rester. Comme ce sont
les plus mauvais fujers, ils feront les dignes compagnons
des recrues qu'on leur destiné. • .
»i le 16 Février 1791;
Je viens , mon cher ami , d'avoir phez moi \>■ Afpnr-jùíjr-
tin, une visite très-nombreuse .de. la nation. Dimanche der-r
nier 13 du" courant , une! soixantaine de paysans de ma cî-
devant terre, à la fuite de . six municipalités, soiv. venus
Jemander à entrer dans le château ; on a prié ces méfteurs
de nommer cinq ou si x.péfsonnas de eonfîance'/eé' qu'ils
ont fait, & pendant que ceux-ci visitoient la maisons toute
la bande est entrée .par les fenêtres: alors- ce qui, leur, cpn-
venoit , a été mis dans Je* poches > beaocouj> d'effets^pm
1
(.%*>.
iíté cassés, les portes enfoncées ; la cave en moin* dericu , 9
été vuidee. Cómme ces voies de fait pouvoient être bla-
mées , il falloit ,un prétexte ; celai de leur vitìte les a servis
merveilleusement.
Un ancien chasseur à moi leur avoit dit, qu'il se faisoit
fort de trouver des boulets, que ce Gérait à eux à cher
cher les canons : on s'est mis alors à démolir un pocle à
niche,. où l'on a trouvé six douzaines de boulets destines à'
conserver1 la chaleur. Ils ont été emportés en triomphe à
Beaumc-les-Dames , avec une escorte de soixante hommes ,
qui ont fait une dénonciation en forme contre mon cha4
teau , le ;seul homme qui l*habite ( mon jardinier ) , & les
boulets, que ,suisant eux, je faisois rougir d'avauce dans mon
poêle.' ; '• I
La mirice natidnale a été envoyée pour faire les perqui
sitions les plus exactes ; elle a trouvé toutes les portes
enfoncées ,& une centaine d'yvrognes ronflant à tue-tête.
•La visite a recomm.ncé , & les effets portatifs échappés
»ux poches de la veille, n'dnt point échappé aux poches
du lendemain. On n'a pas laissé une porte entière ; on a
cheiché des canons & ' de la poudre à tirer , dans tous les
tonneaux de ma cave , & dargJoutes les bouteilles qui fes
toient. Ils ont été dans les serres ; toutes les caisses d'arbustes ,
d'orangers , Unix ont paru suspectes-; les jardins ont été dé-
rastés, les arbustes coupés : ils onr ouvert, tant' leur
reehérehe a été scrupuleuse , une fosse de latrines , bouchée
depuis p|ns,de six ans, & ont devins fa que c'útoit avec
toute,, la, sagacité, postìble. ■ i • ■
Si vous trouvez que ma mauvaisei-avartture puisse être
égayée par le rédacteur de quelque journal patriote, je vous
prie de la lui envoyer; elle mérite fans doute les applaudis»
semens des amis de la constitutiom ■• >■: 1
- Refais vòttóami. a «!«■.{"■
Signé, Saint-VenWun.
n ..;iz il_ . nmwii wmwi r{ '
, .ï^ous ^annonçons à nos lectjwirs ,' avec úne joye vraiment
Mr/afré Çlaudç Faucher vient d'cifj}
C 4*4 )
nommé ìPewotí *tt ÏTttrrpeírme. Son fìége, cjrt'fl va taifleìr
vacant an cirque du Palais-Royal , fera occupé par M.
Grand m, curé d'Ernéc.
■
^fénoîenr du maître de M. Jourdain , cette fameuse tierc*
& quarte à l'aide de laquelle on tue sans jamais être tué.
Avec tin pareil casque sur la téte, ne seroient-ils pas ab
solument invincibles ? —Des plaisons ont dejà dit que. nous
étions des Achillcs; que jamais on ne nous bleílereic
qu'aux talons.
Air de Joconde.
Aux cartes , dame nation
Joue avec la nobleíse:
La nobleíse a bien du guignon ;
L'autre xriche sans cesse :
Mais quoiqu'elle soit en malheur,
Pour elle , je parie ,
II ne lui faut qu'un Roi de coeur ,
Pour gagner la partie.
JOUR N A L
de la Cour e t d e la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séante du 2.7 Février.
VARIÉTÉS,
■ On assute que nous touchons au dénouement , & que
nous sommes à Ja veille des plus grands, événemens. Les
Jacobins font furieux de voir qu'ils r.e dirigent plus à leur
gré la fores publique. grand Coupvmédité depuis lorg-
tems, & dont le détart de Mesdames n'éroit que lèpres
texte , est manqué : on veut en punir -M. ds la Fayette,
te ía perte est jurée. Le peuple veut briser aujourd'hui les
deux idoles que naguèies il encensoir avec idolâtrie.
L e C u r 1 e u x. ' * 1
1 . v
Pites-moi par quelle boutade , *
A l'imaginaire malade ,
Les spectateurs Français , même en plein carnaval ,
Sont-ilj si clair-semes ? c'est pour moi vrai mystère,.. - -
• L ' I n g en u.
Oh ! pour moi , non ; la cause à mon sens est bien claire :
• C'est que le Français sent se/ht mal, *
Tt que son mal n'est point imaginaire.
r
M. le due-d'OkL.... veut qu'on fasse une réforme daW
■otre calendrier, & qu'on supprime k 5 & le 6 octobre.
M. de St.-Fars... demande la suppression du 19 juin. Ch...
Lam..... du j»ur du pillage de l'Jiôtel de Caíhies : les ci-de
vant Gardes-Françaises, du 14 juillet; Sc le roi lui-même,
celle du 4 février 17^0.