Vous êtes sur la page 1sur 501

A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

Consignes d’utilisation

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.

À propos du service Google Recherche de Livres

En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
oJ.cc.nvier ~ e r *£?évrier JyQ1'

ifèìcn Co mp set*

Jfumeroj- U, 22, íòyf eJtS'Ó, .


!
h

llèî.Vfi
N°. Ier-

JOURNAL '
sb la Cour et de là ViLtsj
Toui faiseur de Journal doit tribut au maiiri.
LA Fb M TAINS.

Du premier janvier 179t.

P"oyagt au pays de Bamboucj i/i-80., pág. Ì2I.


Après avoir , dans ses observations fur l'Angle-
terre, parlé de la férocité du peuple anglois, l'au-
teur dit : loin de faire acception de peuple , je fuis
au contraire très-periuadc que ces parisiens fi bé
nins feroient peut-être plus barbares que la pts^u-
lace de Londres, s'ils étoient aulfi libres. Combien
d'exemples n'en pourrois-je pas rapporter î
Quel aristocrate que ce Corneille/ Jugez-en par
ces v«rs que Bérénice adresse à Titus: ils fout bien
infâmes , bien attentatoires à la souveraineté qui ap
partient au peuple senl, comme je l'ai entendu dire
«u peuple.
Quoi , Rome ne veut pas*, quand vous avez toulu i
Que faites-vous , Seigneur, du pcuvoir absoluî
N'êtes-vous fur ce tròtie où tant de monde aspire j
Que pour assujétir l'erapéreur à l'empireí
Dans vos moindres désirs Rome vous fait la loi :
Elle affermit ou rompt le don de votre foi.
Ah i si j'en puis juger fur ce qu'on voit paroître >
Vous en êtes l'elclave encor plus que le maître.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 3.1 Décetttbre.

Oa a présenté un apperçu des dépenses que ferOni


les départemens daas l'atinée prochaine. Où* proclamé
Tome V\ Année 1791. A
( 2 )
la liste des membres de la députation qui doit se.
rendre auprès du roi, pour le compliment du jour
de l'an. Uii décret ordonne qu'au mois de janvier pro^
chain , cn payera en entier , les rentes constituées
pour les pauvres „ dues pour Tannée 1750.

VARIÉTÉS.

C'est sûrement par erreur , messieurs , que l'on a


imprimé dans voire journal , à l'arti'clc fpcclachs , la
phrase suivante, lundi 3 janvier, pat ordre de la-
municipalité , au profit des pauvres. En passant -te
que cette phrase a d,,ncoflttutioiiel & a?attentatoire
à la fameuse déclaration des droits de 1 hom me , vous
conviendrez que jamais pareille formule r.e fut em
ployée fous 1 anc'en, régime , en pareil cas. Je ne
laurois non plus me* persuader que ht municipalité
so't chargte de prescrire h chaque individu , ce qu'il
doit ou ce qu'il ne doit pas au soulagement des in-
digens. A .
Que les acteurs sensibles à la ptofonde misère qui
dévore la moitié de Paris , donnent une représenta
tion , 8c qu'ils en versent le produit à Já municipalité,
pour être distribué aux pauvres, c'est a merveille »
voilà Tordre} mais, que ce soit la mum.cipalité qui
ordonne cette bienfaisance; oh ! cela n'est pas possible.
J'aime donc mieux veus imputes, ure erreur , que
de croire au despotisme municipal.
Par un ab< nn\

Branle ou ronde.
'* ». : .... ,^ t ,
Qn dit qu'on attend ici .. -
(3)
Faiíons place , la toìcì :
Comme elle est choisie !
Va-t'en voir s'il viennent Jean, ôcc.

La plume au vent , chapeau rond ;


La belle trouvaille /
Heureux j ceux qu'ils jugeront
A la courte paille '. Va-t'en.

Sire Ag... commande en chef


La troupe d'élite ,
Pour lui donner du relief,
Fréteau vient ensuite. Va-t'ett.
Contemplez l'arni Cou/..
Qu'il a l'air modeste ;
Réfléchissez sur ce nom ,
Et jugez du reste ! Va -t'en.

Thour.. , qui met tout à bas,


Par les droits de Thomme ,
Pour le reste , il ne vaut pas
L'honneur qu'on le nomme. Va-t'en.

Vol.. , Ormes.,. , Hera.„ ,


Ci-devant. Secfí...,
Après les autres , il faut
Retirer l'échelle. Va-t'em.

Que vois-je ! quoi ! Rqfam...


Qui fuit à la piste.
Ah ! fans doute Cacambo
Grossira lç reste. : Va^t'en,
U)
Vene* voir dans mons Chair... %
Cet air de liesse.
Oh ! celui-là pour le caup .j
Emporte U pièce. Va-t'en.

Sur un grand crime il saura


Bien étendre un voile.
Par ma fdi , restons- en là ,
Et baissons 1» toile.
Partons quand ils viennet, Jean,
Partons quand ils viennent.
. \ ' i

L'un des plus zélés propagateurs de la doctrine


jacobite , le procureur-général de la lanterne , l'iU
lustre secrétaire de la, bouche de fer , le sensible
Çamille Definoulinj. Enfin , c'est tout dire , vient
de faire , pas plus" tard qu'avant hier rnercredi i lft
sacrifice d'une partie de sa liberté , il s'est marié.
On nous a assuré qu'il avoit épouse la fille natu
relle de défunt lyabbè Terray. Comment notre héros
civique a-t-il pu consentir à allier son sang librç
au sang impur d'un despote ministériel ? Qui t a pu
Je forçer à dévier ainsi de ses principes ? Les uns.
prétendent qu'il en a fait U sacrifice aux charmes de
ía petite Térray qui , a ce qu'on assure , est auru;
jolie que son ç'poux est laid ; d'autres qui con
naissent mieux le genre de sensibilité de Camille ,
sont certaìns qu'il n'» sacrifié qu'aux charmes de
la dor qui, dit-pn , est de 60,000 liv. , & yenpit
fort à propos pour réparer la peite que lui a fait
éprouver la conífe-revôlution du Brabant.
Mais une circonstance à laquelle on reconnottra
^originalité du personnage , c'est qu'il touloit à
fout prix , obtenir du curé de St-Sulpice , une
dispense pour faire célébrer son mariage au champ
âe-mtrs , fur l'autel de la patrie , cette idée , di
gne de cetui qui l'avoie conçue , n'a pourtant pas-
eu son exécution.
Y-

Errata fui le n". 92 d'hier.


Triomphe de l'aristocratie monarchique , HftX.»
triomphe de l'aristocratie jacobite.

JJ'indisposition malignement interprétée ou le pro


nostic infaillible.
J'ai ses membres rompus 8; tous le còrps brisé ,
Dîsoit, d'une voix étouffée
Le plus laid 8s le mieux frisé
Des sénateur!? de rassemblée ;
J'ai même le gosier noué.
A Est-ce rhume est-ce courbature 1
Ce ne sera rien , je vous jure ,
Lui dit quelqu'un; vivre enroué
Est pour vous état de nature.
, Un autre encor plus méchamment 3
Dit , vous vous trompez lourdement,
pes douleurs font l'emblême & le pressentiment
De votre fin future.
On peut être aussi vrai, mais plus impertinent ,
C'est difficile. Oh ! difficile assurément,

Le club des vainqueurs de la Bastille vient de pu-


bîiet une liste de proscriptions, avec un arrêté sir
gné du président
( <5)
"La municipalité de Paris, en soumettant cette
horrible production aux tribunaux qui doivent eu
connoître , a supprimé le club.
Les jacobins ont décidé , à cette occasion , que
la municipalité n'avoit pas le droit de supprimer un
club de citoyens.
II est superflu d'avertir que ces chers conquérans
de la Bastille font les fils aînés , les frères chéris
des jaeobins , & qne le club armé , toujours prêt à
fondre fur les victimes désignées , est trop nécessaire
à la propagande, peur qu'elle ne le protège pas
par tous les moyens qui font à fa difposition-

Hommage françois au Roi pour la nouvel!»


-i. année.

Un simple troubadour ,
Aux yeux du monde entier, vous offre son amour,
Esclave de íaìoi, membre de la patrie '*
Et pour elle £c pour vous il donnera fa vie.
Puifle-t-il , à ce prix, voir le roi des françois ,
Heureux & libre enfin, être encor fur la terre
Un monarque ^doré qui, chérit fps sujets,
■ . ' pt les gouverne i w P $re.
. shi,

Dçm. — Bouche de fer, pourquoi n'avons nous


pas reçu les numéros 35 8e 36 de tes feuilles ?
Rép. — C'est que M. Carra, limier des jacobins,
a été chez mon imprimeur pour en arrêter l'inpi-
preffion. _ v -, .
Ì)em. — Eh , de quel droit f ' ,
Rép. —- Da droit des jacobins , qui , en faisant
dire à tous ceux qui leur déplaisent , qu'il y a
dix mille hommes prêts à les pendre , à les brûler,
intimident. Us amis de la paix 8c du bon ordre.
Dem. — Que leur en revient-il ?
Rép. — Etant les seuls qifi s'assemblent , les
seuls qui parlent , les seuls qui écrivent , ils se
•flattent que leur doctrine s'établira comme celle de
Mahomet, par le fer, le feu, Sec.
Dem. — Et , quelle est cette doctrine ì
Rép. — Ce n'est pas celle des l'assemblée natio
nale , mais celle qui s'y introduit par violence .
celle qui ne se soutiendra que par la force & par
rgent.
Dem. — Et quand ils n'auront plus d'argetit ï
Rép. — Ils vous en feront donnes. \ ■„ • . •
Dem. — Et quand nous n'en aurons plus ?
Rép. — Vous mourrez de faim.
Dem. — Et fi nous ne Youlions pasdoríner de
l'argent ?
Rép. — Ils vous feront crever le ventre.
Résultat.
— Meglio valt crêpait che morirè. ■

Svr I'A-ik : Pauvrt Jacques.


Pauvre reine , les plus affreux excès
Ont déshonoré ma patrie ,
Mais souveraine & mère des françois,
w '."Sevrois - tu eraindres pour ta vhM ,
Pauvre reine , 8sc. , , • - .„'. -J ,
Quand pour l'unir au fort de son bon roi,
La France appellótt Antoinette ; . '
Tu ut l'univers jaloux ci'un fi b«au choix,.
Nous envioit notre conquête.
Pauvre reme, Sec
(8)
Au seul plaisir, de régner sur aos cœurs t
Je rai vue attacher fa picire.
Le malheureux , aigri par ses douleurs.
Près d'elle en perdoit la mémoire.
Pauvre reine , 8cc.
Mais à présent, le françois égaré ,

m *
Pauvre icine , 8tc. •

Réflexions fur la révolution de France ; extrait


du livre de M. Burke, trofième édition, im*
primée à Londres , & fe trouve à Paris , -au
bureau dît Journal de la cour & de la ville t
& che^tous les marchands de nouveautés.
Cet extrait , fait de main de maître, e'toit attendu
avec impatience il tt'étoit pas possible de resser
rer avec plus de force , d'adresse & de précision, les
Térite's éparscs dans l'ouvrage de M. Burke.

Avis à MM. les abonnes a ce Journal.


Les personaes dont l'abonnement expiíe à la fin de
ce mois , & qui font dans l'intention de continuer ,
font instamment priées d'en donnes au plutôt avis
au bureau, rue percée , n°, zt.- : ■"

Ce J OU n rt A Z paraît tous les matins.


Le prix de tabonnement efl de 3 iiv. par nois
pour Paris s & de 3 livres jo Jols pour la
Province , franc de port. Le bureau efl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N\ 21.

De l'Imprimerie du Journal général de la Cour 8c


de la Via».
JOURNAL
bb la Cour et de la Vuii)

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


LA FONTAINZ.
Du a janvier 1791.
Mais t quel est votre but dans ce culebutis général %
Avouez que vous abusez un peu de la patience de
aotre bon roi , qui est un tantinet trop bon. Voulez-
vous le laisser toute fa vie en mue t Ah 1 non , fans
doute , vous ne voudriez pas attenter à ses jours.
Qui mettriez-vous à fa place ! Seroit-çe ce vilain
bourgeonné, que tout le inonde , même ses satellites
soudoyés , dételle 8c méprise 1 Ma foi , vous perdriez
trop au chande. D'ailleurs les provinces n'en vou-
droient pas , c'est décidé. Voilà le fin mot que je
voudrois savoir de vous. Répondez - moi ad rem M
comme dit cet autre , mais n'allez pas me chercher
midi à quatorze heures. Je voulois fçavoir simple
ment à quoi nous en tenir fur vos projets. J'y fui*
plus intéressé qu'un autre ; car depuis que tout le
inonde est malheureux i 8c c'est depuis .votre révo
lution, je ne fuis presque plus employé ; mes pauvres
chevacx 8c moi , nous marchons à vwide ; ç'a me
donne de l'humeur ; ainsi j'attends voire réponse ;
après quoi nous nous déciderons fur le train que nous
devons uous mener ; demain je vous parlerai du
«lergé. x ;
Di tout y cocher national.

AS&EMBLEE NATIONALE.
Séance du premiet janvier.
Après la lecture des procès-verbaux , M. le président
a donné lecture du discours qu'i la prononcé hier au
' Tome Ier. Année «791. B
roi j 8e de la réponse de sa majesté, qui commence es
ces termes : Je rfcois. avec finJibiLti , Sec. C'est
M. Necktr ,jè pense, qu'il premier, a fait un li
étrange abus de ce mot sensibilité , Sc de ses foromr
les laçrymatoire , st indignes de !» majesté du trône.
Hé, morbleu, laissez-là la sensibilité ; reprenez cette
dignité noble & rièr , qui seule convient à l'héritier
de Louis le Grand. Lc lion vainqueur pardonne à
ses ennemis; c'est alors qu'il est beau-d'ètre sensi
ble ; mais la lensibilité qui n'est que l'expreflìon de
la foibleffe , est le dernier terme de 1 humiliation. N'ou-
IjUez-pas que le plus grand des Heans fut le vain
queur de ses sujtts , avant d'en être U père. — L'as»
ícmblée nationale, à son tour, a voulu donner ses
étrennesàla nation, en lui laissant entr'voir le mo
ment où nos seigneurs du manège délieront le pou."
voir exécutif x en s'en allant chacun che* foi. Noua
soignons 'nos vceux aux vœux de tous les honnêtes-
gens , pour que l'étcmel , dans fa toute clémence »
teuìîíeatcéle'rer cette époque fortunée. AUc» en p»ix,
j'y cemsens enco-re , mais nJy xevenei pas.

VARIÉTÉS.
Moyens de simplifier la perception & la compta*
bilitl des deniers royaux , par M. Bonvallet des
Jtroffcs , ancien trésorier de la marine, Çg dey
eehnits , k la Rochelle.
tri i.
Rickeffes 6> rejsources de la France , pour servir
d* juite k Fouvrage précédent , par le mime »
che^ les marchands de nouveautés.
Ces ouvrages ne font guères susceptibles d'être
ana\-Y^s ^ans "n journal tel que cefûi-ci. Ils ont
le mérite inappréciable de préíenter les résultats qui
repoCçnt , non pas fur des vaines hypothèses , mais
fvu des circonstances locales, fans lesquelles on ne
peut donner de bases certaines aux pláns de finances.
L' auteur place à côté du tableau effrayant de no*
f, k perspective consolante de la graudeiir 4e
Permettez , messieurs , que je vous dénonce ufie
nouvelle gentillesse du comité des pensions. Vous
savez la douce alternative qui vient d'être proposée
à nos fugitifs. Eh bien, allez à ce comité , vous y
trouverex un sieur Cam qui vous montrera de
prétendues lettres de fugitifs de noms 8c de rang
distingués, qui supplient le comité de vouloir bien
leur accorder un délai , pour exécuter le dïcrtt^.
Ces lettre» sont fausses & contrefaites , mais trés-
bien imitées , puisque les plus proches parent s'y
rrompent. Quel nom faut-il donner à cette nou
velle manoeuvre ? Elle" n'est pas mal imaginée pour
faire tem ber dans lc piège les victimes désignées..

."r. : .. < min mmmmim iil ij •

Boutait royalifle & chrétienne.

TJn bruit assez étrange est venu jusqu'à moi: ■ .


Hélas, je le jugeois trop peu digne da fotl
Louis peut-il , c.'dant à des terreurs sinistre*)
Abandonner de Dieu les augustes ministres
Se peut-il qu'au mépris de la religion ,
II signe de fa main leur persécution?
St signature est donc contrefaite ou surprise /
Toi , le jroi très-chrétien , fils aîné de l'e'glife ,
Tu peu* trahir ainsi tca frères, ses enfansf
Comme homme . comme roi , sont-ce là teí sefsaens
Quoi i c'est toi, fils ingrat, qui délaissant ta mère î
livres son sein tremblant au couteau sanguinaire
Aht si te v»ux du ciel obtenir la fateuf ,
SLiu prends pour mobile & la gloire & l'homrenr»
Si tu veux triompher de ce tas de rebelles,
Tu dois donner l'exemple à tes sujets fidèles.
Au roi de tous les rois fois toi-même soumis ,
Et ne te ligue pas avec ses ennemis.
Du martyr, s'il le faut, fois le premier modèle.
Pour fa cause & son culte enflammé d un saint zèle,
Ressaisis d'un héros la noble fermeté;
Qu'aucun autre intérêt ne soit plus consulté.
II faut savoir mourir pour la foi- de ses père,
Plutôt que d'adjurer ses dogmes salutaires.
"Avant que d'être roi , le ciel t'a fait chrétien ;
Songe que ce titre est le plus précieux bien.
D'un périssable éclat luit ta frêle couronne >
Mais rien ne peut flétrir celle que jéíus donne.

O vous ! ames pieuses , attachées à vos devoirs 8c


à la foi de vos ayeux , réunissez-vous de prières , de
voeux 8e d'effet. Un club philosophique 8c sacrilège
veut détruire la religion sainte, que nous professons.
Non content de faire notre malheur dans le monde ,
il veut encore le fáire dans l'autre. L'on veut forcer
les ministres des autels à prononcer un ferment impie
que réprouve leur conscience ; 6e au cas du refus
qu'on attend de leur vertu 8c de leur courage , on
veut les dévouer aux horreurs de la misète & de la
faim. Soutenez-les , portez leur votre superflu , qu'ils
tiennent de votre charité leur existence / Quel est le
bon chrétien , quel est Phomme honnête qui ne se
soumette de bon cœur à cette contribution catholi
que, fraternelle & chrétienne i Elle vaudra bien mieux,
elle fera bien mieux employée que cette contribu-
«on prétendue volontaire & patriotique. L'égliseob
tiendra sans doute des françois autant que des hom
mes mal-intentionnés, en ont arraché par l'enthou-
fiasme où là terreur. - ,
. . •. -.i . .».• r .f

* • yi '
Tout vieillard est une patraque,'
Qui tient à son vieux sentiment':"! *
II faut Renvoyer vers Eaque ,
Ou lut faire prêter ferment' ,
Serment bien civique s'entend
Car tout autre expose à la claque.
On nous a bercé de chimères
Ne songeons plus à ces misères ,
Pendant douze ou quinze cents ans ,
On vous promet , avec le temps ,
Des jours lucides &c prospères.
Nous , par forme de passe-tems,
Pour mieux éclairer les enfans ,
Décrétons de noyer les pères.
Par un Jacobin.

Almanach des aristocrates. II se trouve chez tous


les marchands de nouveautés. Cet almanach , dit-on,
sera bien-tôt celui de tout le monde ; il fera sourire'
ceux qui ne se vengent de l'oppreffion , qu'en persi
flant leurs oppresseurs. Ces aristocrates font bien les
meilleures gens du monde : on les égorge , 8e ils
font des épigrammes. Ils en trouveront de fort jolies
dans cet aìmanach, qui est un recueil bien fait des
pièces fugitives , les plus piquantes qui ont paru en
1790. Nous avons été un peu scandalisés de la pre-
mière'épigramme de la troisième page j c'est sans, doute
une inadvertance du rédacteur. .
Des états-généraux traversant lc jardin ,
Une dévote éiitendoít !e tintin
De la permanente sonnette» . •
Hèlas , dit-elle i à qui donc dans ce lieu ,
A qui portc-t-on le bon .Dieu.!
Seroit-ee au bon Louis , à la belle Antoinette ?
—Eh j non , ce bon L©uis depuis long^ems est mort ;
On le porte à rassemblée. ., ...
—Ah ! monsieur , j'en fuis désolés r
II n'est plus tems , elle est dans le ..transport.

Que ce nom de monarchie soit effacé de notre


dictionnaire ; que les clubs monarchiques soient-pros
crits fur leur feule dénomìatión , 6c tandis qut- ncs
braves militaires citadins graissent leur guêtres -pour
aller attaquer dans leurs foyers , les autrichiens Sc
les píémontaìS j comme accusés de vouloir envahir
les nôtres j dónonçons des ennemis plus près de
nous , le pouvoir exc^ûtiTSc"tous ses agcns. Ils ne
peuvent être que des scélérats t puisqu'ils ne pensent ,
ni comme le club des Jacobins, ni comme le comiu!
des recherches , ni comme nos maîtres ., fur lesmoyenfc
á affermir la révolution , çn égorgeant tous ceux qui;
nç l'adorent pas in globo , &■ qui Uisscat diverges
£eur affection A fur un prince juste, bon 8t vrai , .Ûfc
méme fur son épouse , Jaquclle secourt les mères de
famille fans ostentation , comme Louis verse fon bien
fait fur ceux de ses- sivjets , qui souffrent des calami
tés de la révolution Si de 1 hiver. Ah ! quand tout
ceci finira-t-ìl ? .
Mttis , citoyen aelif & gouttvx. m . ". . -• - • .
(n)

!. ■ " « . ... r :
L'almanach des Muses paroît la comtesse de Seau...
8c le chevalier de Cub... y ont fait, l'un portant
tautre , mille vers patriotiques. II faut avouer qu«
le savant rédacteur de cet almanach est du meilleur
goût. Entr'autres productions sublimes, on remarque
le quatrain démocrate de ce monsieur Pieyre , qui
n'a jamais pardonné au roi de l'avoir cru digne de
porter l'épje. Mais , ce qui vraiment est sublime ,
c'est une pièce de vers terminée par celui-ci : —
elle ne fau qu'un mal ( une dame ) , /'/ .est sans
espérance ——. Cette expression est neuve. Nous ne
croyions que pas le mal pût être personnifié au point
d'espérer. On voit bien que îe grand tragique la
Harpe , en fa qualité d'ami des révolutions , 8e de
ftondeur du despotisme , porte son enthousiasme
julqu'à mépriser les règles & la pureté du discours.
II est vrai que depuis long-tems il avoit immolé les
Grâces , 8s cela par une vengeance bien permise.

Chronique de France, Journal de rá


Perg. in-So. Il paroît trois fois la^semaine ;
on s 'abonne che^ Denné , libraire au Palais-
Royal , & che\ Mde. Guerbart ,far le pont-
neuf- Le prix de Pabonnement pour Paris ,
tfl de six livres, & pour la province , de fspe
liv. 4. fols.

Ce titre de Chronique avoit été vilainement seli;


jA. étoit ttop juste qu'il fût remis en honneur par un
écrivain ami de l'ordre & des principes invariables,
qui fonc la base de la véritable constitution françoise.
( »<f )
Nous invitons M. Lapie de la Fage à marcher d'un
pied ferme dans cetté carrière honorable.
Que lui importent les clameurs du vulgaire hébété. Ce
font ies sunrages du très-petit nombre qu'il estessentiel
de réunir. Je veux dire ceux des gens-honnêtes 8c
éclairés ; l'on peut , ì julte titre , se flatter de les ob
tenir t quand on fait t ennuie lui -, allier à la chaleur
8c à l'énergie , cette sagesse & cette modération si ra
res dans un empire décLré ptr deux fonctions éga
lement puislánttís',, où l'esprit de parti fait porter
tout à l'extrêmg.

Réflexions Jur la révolution de France ; extrait


du Uvre de M. Burke, trofième édition, im
primée à Londres , & Je trouve à Paris , au
bureau du Journal de la cour & de la ville .
-6* che^tous les marchands de r.zuveiiutés.
■ ■ f •">* »*"■
Cet extrait , fait de main de maître , e'toit attendu
avec impatience ,• il n'etuit pas possible de rester-;
rer avec plus de force , d'adresse 8c de précision , les
férités éparses dans l'ouvrage de M. Burke.

Ce J ou n n al paroît tous les matins.


Le prix de fabonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres jó Jols pour la
Province , franc de port. Le bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André- des- Arcs , N*. 21,

I>e rimprimerie du Journal général de la Cour 81


de la Ville.
N*. 3.

^ JOURNAL

bs la Cour et de la Villêj

Tout faiseur de Journal doit tribut au túifiûi


LA FOU TA IN B.

. Du 3 janvier 179t.

Les chevaux & les ânesi


Eirennes aux sots.
Voitairb;
i 1 • i '. i1 i : ; . . . . .
C'est dans Paris , dans notre immense ville,
Ën grands esprits 3 en sots toujours fertile.
Mes chers amis qu'il faut bien nous garder i
Des charlatans qui viennent l'inonder.
Les vrais talens s'y taisent ou s'enfuient ;
Les faux falens font hardis , effrontés.

C'est un plaisir dé voir des polissons ,


Qui des vertus nous donnent des leÇcns.
Des étourdis calculant en finance,
Et ces bourgeois qui gouverne la France.

Et ses faquihs , qui d'un ton familier i


Parlent au roi du hnut de leur grenier.
ASSEMBLEE NATIONALE;
Séance du a janvier.
M. la Fayette a demandé qu'on inférât dans la ckffi
des objets constitutLonels , la. différence , entre It-
Tome I'*. Année 1791. , <£,
( i8 \
pouvoir Ugìflatif & le pouvoir constituant. Cette
motion a été adoptée. M. l'évêque de Clermoct a
déclaré nettement que sa conscience ne lui permet-
toit pas de prêter le serment civique. Cette déclara
tion a fait hennir de fureur le côté gauche. Après
le tapage accoutumé , on a passé à l'ordre du jour ;
c'ell-à-dire ,au rapport fur les jurés. M. le président
â annoncé que le scrutin n'avoit donné la majorité à
aucun des membres , pour la présidence , 8c que les
deux concurrens étoient MM. Mirabeau Sc Emmerì.
Les aristocrates désirent fort que ce soit le premier
qui l'emporte.
«. - ■ T
■° ■ V A R I É t É S.
,0
Mon patriotisme ,, vraiement françois , me force
à vous déclarer ce qui vient de m'arriver à l'assem-
bléc nationale. J'étois auprès dHine dame bien jolie , 8c
d'un gros personnage bien-jouftlu , bien gras , bien mal
tenu , haut en couleur, 8t qu'à son extérieur, j'ai
pris pour un boucher , on pour un jacobin , ( c'est tout
un ). Je ne fais pourquoi cet hdmme m'a fait Thon-
neur de me croire initié; mais il msa parlé avec con
fiance.Si nous mollissons , m'a-t-il dit , tout est perdu :
. il n'y a qu'un parti violent, qui pùiísé nous faire re
venir fur l'eau. — Mais, monsieur, 11 me paroît
que des moyens plus doux fcroient peut-être p ré
férables , ce n'est qu'en raisonnant.... Eh , non , vous
«ìis-je , égorncoi s d'abord , c'est le plus court Sc le
pius sur , nous raisonnerons ensuite. — II a accompa
gné ces psroles.d'un geste li significatif , que j'ai porté
Ja main sir mes épaules , pour sentir si roa tête te-
tioit encore. Nous n'aurons la paix , a repris ce terri
ble orateur , qu'en faisant main basse sur le clergé Se
sur la noblesse. II faut qu'au mème jcur,à la même,
heure , nous en .fassions une civique Saint-Bauhe»
lemy, 8c pour couper le mal dans la racine , nous
abattrons les lêtes les plus augustes. II m'a montré
alors un ecclésiastique assis , & toujours resté inébian»
Uble dans la chemin d; l'honneur 3c de U droiture..
(19)
ií En voilà un , m'a-t-il dit , en grinçant le» dents ,
que je me fuis réservé ; que j'aurai de plaisir à le met
tre en pièces „'j — Mais , quel est donc son crime ï
— Je lJignore , je ne connois pas même son nom ,
mais suffit, il est aristocrate, Se je fais où il demeure.

Selon M. de Calonne , la dette nationale qui étoit


de trois milliards , s'est accrue, daris trois ans, de 2
millards. Les valets de Vagio conviennent eux - mû
mes que , de leur fait, elle est de 12 cens millions;
au reste , depuis plusieurs mois , on a demandé au moins
45 millions *<fe surplus chaque mois, c'est bien un
million & demi par jour de mangé , fans compter
les dons patriotiques, le quart du revenu , &c. &c.
Quant au déficit , il est é:iorme , & jamais la France
ne pourra le combler. II étoit de 50 8c quelques mil
lions; M. de Çalonns démontre rigoureusement qu'il
est maintenant .de 250 raillions. Voilà donc un sur
croît de deux cents millions de déficit , dont le fond
est par conséquent de quatre milliards. Partagez ces
quatre jBÌyiard.s,,en six cents jours de séance , & vous
aurez pour ^ha^que séance du règne de la bête , six
millions six cents soixante mille livres. Joignez main
tenant à ce fondée déficit , le million 8t demi de
defte journalière , & vous saurez au juste ce qu'a
coûté-àJa France , chaque chef-d'œuvre de la bête.

' "" Bouche de Fer<


M. Camille Desmoulins , procureur-général de la
lanterne , orateur aux Jacobins , grand motionnaire
des halles , légiflateur des patriotes brabançons , des
académies , des arcades du palais-royal , Monts.
&c. Sec. , est, depuis quelques mois , affilié au cercle
social , 8c l'un des oracles de la Bouche-de-Fer , où.
il a été honoré d'une place do secrétaire , au com-
mencement de décembre. II a prononcé, à ce sujet , le
17, un discours enluminé de toutes lçs expressions
ée son attachement 8c de fa reconnaissance.
( ad )
Ga a trouvé dans fa feuille du 6 du méme moii , *
un pamphlet rempli d'amertumes & de plats sarcasr
• tnes contre la société en général , & particulière
ment contre l'abbé Fauche^ qui en est l'ami, 8c à
qui il devoir son e'Iévation.
Ce procédé civique a eu sa récompense , l'abbé
Faucher l'a dénoncé vendredi dernier, & a couvert
l'auteur de tout le mépris qu'il mérite.
Les grands hommes de ce genre ne font jamais
justice , que lorsqu'ils font personnellement offensés.
M. de la Harpe , du haut de son trône littéraire ,
s'étant permis de lancer la foudre fur le cercle so
cial. ; un orateur en a tiré vengeance, par» une satyre
^éhémente , qui contient quelques vérités 8c beau-
ç oup de plaisanteries : nous en donnérons j'extrait.
Quelquefois , en passant, cts messieurs nous amu
sent.

L'abbé Faucher, continue ses sermons à la Bour


che-de-Fer. II à donné vendredi pour étrennes à Lft
constitution , une puissance tribunicienne. Sans cette;
puissance , il prédit que les pouvoirs législatif 8c exé
cutif seront dans une lutte perpétuelle 8c l'empire
íans cesse troublé. -— Mais un tribus armé seulement
d*un roseau & d'un pouvoir suspensif , pourroit , se
lon lui , assembler, par sa seule volonté, la nation,
quand il le croiroit nécessaire , pour juger entre le
monarque Sc le Sénat,, ou. pour réformer ou modifier
pne loi , sans que cela causât la moindre agitation.
Ce qui se passe depuis 18 mois, n'est passait assu-
ìément pour donner une grande confiance dans les
rêves 8c le régulateur de M. l'abbé Fauchet.

Le François.outragëant tous les devoirs de l'homme.,


A déshonneur fur-tout perdu le sentiment.
Six curés de Paris ont prêté le serment ;
Mais ils font déjà bien çunis : on les nomme,
I

©n lit dans la Chronique ces propres paroles : I4


reine n'est rien, ne doit compter pour rien. — De
puis quand , maudit écrivaiíler de malheur, qui te
crois libre , parce que tu ne respectes rien , la femme
du roi , la mère du dauphin n'eit-ellc rien? «—* C'est,
depuis que les petits avortons de la nouvelle cons
titution se croient des êtres nouveaux. /

yne dame de haut parage , ci-devant comblée des


bontés de la cour , demandoit très-graveme-iit à la
comtesse de Canon...: pourquoi aimez-vous amant une
monarchie ? radotez-vous de la famille roya.le i —->
Jiélas .' reprit avçc finesse madame de Canon..., c'est
que, par amitié pour voùs , je me fuis mile à vpi
tré place.

La même dame, disoit un jour à la comtesse de Ca~


non..: « le rço, n'est vraiment rpi', que depuis' quj
l'assemblée nationale l'a fait régner; on pem dire
qu'elle lui a Çajr, gagner un royaume ». La comtesse
\aì répondit gaîmenr ce qu'elle avoit lu dans les
mémoires du règne de louis XIV. « Je luis sûre que
nos augustes législateurs s'occupent de lui faire ga
gner le royaume du ciel, en yemparait du sien »,
n 1.

Le premier de l'an, s'est faite la procession des


cordons bleus , fans distinction de rang; de façon
que certain héros qi;i ne quitte jamais les boutons
rouges , éioit simplement à côté d'un M. du chàtelet,
dont le nom a prêté à quelques rcalig,nes équivoques.
Le jeune huissier jajjobite précédoit son valeureux pa
pa. En vérité cette aimable piante , ariosh par la
vertueuse harpist-e semble dépérir , la bv/i/M ayant
çessé d'en prendre- soin : depuis la blanchisserie du
père., le teint du fils çst furieusement rembrusi,
( 22 )

Vers trouvés dans un journal intitulé Bouche d'Or,


/(i) 2V°. 5 pag. 5* , avec ce titre : Énigme en firme
palinodie , ou Palinodie en forme d'inigme , par
M. Le Brun.

L'abbé n'est point un impudent.


L'abbé p'a point l 'air d/un, pédant.
L'abbé n'est point homme d'intrigue.
L'abbé....v. n'aime l'orni la brigue.
L'abbé n'est point un .«ìyieux.
L'abbé n'est point un ennuyeux.
L'abbé n'est point un mauvais prêtre.
l'abbé..-.. n'est cauteleux ni trâ.tre.
L'abbé. ... du mal n'a jamais ri. 'd '
Dieu soit eta aide au bon abbé ..... -,

Vers tracés au crayon en marge de cette rttéme


page , par un abbe qui ejìime, comme ils le
-méritent , les poètes qui ont l'ejprk de chan
ter puur le parti dominant.

Le poète n'est jamais médisant. H


Le poëte est quelquefois plaisant.
Le poète fut aimé de Calonne.
Lc poète servit sa passion.
Le poëte chante celui qui donne.
Le poëte eut une pension.
Le poëte change à gré de doctrine.
Le poëte sait parler en tribun.
Le poëte aujourd'hui jacobine»
Que Camus soit en aide au poëte le Sk.."

C i ) On s'abonne à ce journal chez^Jacob-Sion ,


Imprimeur , rue Saint- Jacques , N°. 251.

/
( *3 )

Aux vrais Français.


Servir la patrie & son roi ,
Ces deux mots étoient fynonimes :
Mais en les divisant., une coupable loi
Ouvre la porte à tous les crimes.
Le col fous un large damas ,
Un roi captif , mais roi de France ,
Fit briller dans les fers une noble constance.
Un autre , fans sujets , fans sceptre , sans états ,
-Mais bien loin de la Terre-Sainte,
Sous le stylet des scélérats,
Petit bien céder à la contrainte»
Témoin le brave Henri , nourri dans les combats :
( Ce grand cœur 3 une fois accessible à la crainte ,
Déposant les chagrins dont son ame est atteinte,
Dans le sein dec Sully qu'il serre entre ses bras ).
•i > Xe» rois font d'illustres ingrats ,
Noùs dit un adage vulgaire ;
Mais le notre ne fut qu'en faire.
Plaignons-le & ne le quittons pas.
Rappelons-nous Bayard , affrontant le trépas,
I}ans les champs de l'honneur terminant fa carrière,
De l'amour pour son roi pénétrant ses soldats.*
O Bayard ! ubi es I Regardons en arrière :
Des chevaliers françois tel fut le caractère.

De quoi faifoit-on un crime aux aristocrates ? d'in


sulter à la misère publique par le salle insolent dont
ils s'entouroient. Eh bien ! écoutez : mercredi dernier >
Maà.Ees.àa la ttAn,, a donoá le jour à un petiteitoyen.
* • • ( n. > ft
cela est tout naturel : il s'âgìíïoît dç ie baptiser j
cela eût dû ètrq tout- simule : rnais M. Bis.. , ci-de
vant procureur , & aujourd'hui 'Capitaine dé grena
diers ■> pour rendre \í cérémonie plus importante ,
s. imaginé de la faine aux flambeau*. A huit heures
du soir , le civique marmot est parti de la rue des
Maçons , dans un beau carrosse loue tout exprès. Deux
hayes de «grenadiers nationaux , la bayonnette au
bout cft fusil j form oient le cortège j St à neuf heu
res moins un quart., on est arrivé datis l'église Saint-
Séverin ,■ tambour battant , drapeau déployé. On a
eu foin de faire prêter le serment civique au nouveau
né , & de retourner au logis natal, 'dans le même
crdre & avetrles mêmes fanfaies. Un parisien tout
ébaubi de' ce fracas, disoit tout bas à son voisin :
quelle puérilité ! ,ce chétif procureur fait plus de
bruit 8c affiché vn faste plus révoltant , que n'eût'
.osé le faire , sous l'ancien régime , le, gouverneur de
' Parts. , »

Le brave, le vertueux , l'aimable propriétaire du


plus célèbre des repaires , a été insulté, il y a quel
ques jours j dans le fauxbourg Saint-Antoine ,» où se
brisa sa. voiture. Peur or ni pour argent , il ne put
obtenir seíours de ces faubourins , dont l'entêtement
va jusqu'à avoir horreur du meurtre 8c du viol de
tous les droits. Une femme lui jette au nez six francs,
qu'elle refuse de recevoir d'un 8tc.
■•• 5* a Et l'ingratè . en partant , lui laisse pour salaire y
Tous les noms odieux qu'il a pris pour lui plairei»
mmm ■■...■■■■.iiii-i umm pi» I' II |
Ce fou n n al paraît tous les matins.
Le prix de fabonnement ej{ de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres i5 sfSls pour la
Province , franc de port. Le bureau eft établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N*. 21.
■ ~ . -■ ~ ■
De l'Imprimerie du Journal général de. la C^our St
de la Ville.
2*°. 4.

'Journal:;

»b la Cour et de la Villb

Tout faiseur de Journal doit tribut a« malin,


la Fontaine.

. w Du 4 janvier 1791.

Daignez j monsieur j m'expliquer comment, agrès


avoir dépensé six cents mille francs pour déblayer
les décombres de la Bastille , on en va dépenser peut-
être encore cinquante mille pour lui substituer le
Donjon de Vincennes. Eh attendant votre réponse ,
je ne cesse dans mon étonnement de répéter avec l'ami
de Juvénal : '
Felices proavorum atavos , selicia dicas.
Scecula, quœ quandum 3súb rtgibus atque trìbunis-
Vi4ernnt uno contentam carcere Romam.
Ce que M» du Saulx , dans fous les téms, où lui
& son tendre ami M. Bailly , avoient le loisir de s'oc-»
cuper de littérature, a traduit assez platement ainsi :
„ Qui ne regretteroit les siécles fortunés des ayeux
,j de nos ancêtres, en songeant qu'une seule prison
suffit à Rome, lorsqu'elle fut gouvernée par des
„rois & des tribuns J3 >. Juv. Sat. 3s. , \ers 310.
A SSE M BLE'E NATIONALE.

Séance du 3 jaitvîer.

VJN a dénoncé un écrit imprimé , concernant le fer*


ment de M. l'évêque de Clermont. L'assemblée na-
Tome I". Année 1791. D
( a<S )
tionale, sur la motion 'de M. Charles de Laraeth ,
a déclaré que le délai accordé à ses membres ecclé
siastiques , fonctionnaires publics, pour la prestation
du ferment civique\f expirera aujourd'hui à une heure.

VARIÉTÉS.
t ■ > ■ . r
te doux ami du peuple a reproché très-durement
à la municipalité de Paris l'abus de pouvoir qu'elle
avoit exercé, en faisant fermer le Club des amis de
la constitution monarchique. Marat s'étoit flatté de
donner au peuple pour ses étrennes un spectacle
intéressant , le plaisir de voir brûler ou égorger six
cents personnes au son du tocsin pour avoir osé se
qualifier Amis de la Monarchie Constitutionnelle.
Çela eut été d'un grand effet. Que de feuilles à
<4 fols auroient été vendues ! Et M. le Maire a
dérangé tMt cela ; En vérité ì'arnour de la liberté
se refroidit, & si l'on continue d'épargner le sang,
la conltitution court de grands risques.

Quelqu'un disoit : Mira... actuellement se tient


sur ses gardes, il ne fort -plus le soir qu'avec des
pistolets dans ses poches, — Comment, s'écria M.
Borg . . . , musicien de la chapelle du roi , il porte
des pistolets '. 8c il ne craint donc pas qu'on les lui
prenne. - ,.
( *7 )

11
. . i ••
Souhaits mutuels de rencontre , />o«r la nou
velle année ifyt. *

Nul an jamais plus riche en souhaits ne fer» % • •


Que rail sept cents quatre-vingt-onze.
Pour or on y prenára le bronze >•
Au défaut de l'argent , papier circulera.
L'artistc le guerrier, le financier, îeí "bonze ,
Se rencontrant, chacun l'un à l'autre dira:
Je vous souhaite... Quoiï Ce qui vous manquera.
S'il est ainsi , combien en vœux riche fera
L'an mil sept cents quatre-vingt-onze !

;>hu-
des
par nos douze cents
immortels , • vient de soumettre des sujets rebelles ,
& de rétablir Tordre à Liège & à Bruxelles. Je m'en
consolerois encore , diíoit-il chez le libraire Buis. . ,
si au moins Léopold eût souillé sa victoire en faisant
couler des ruisseaux de sang sur les échaffauds ; niais
cette clémence perfide me met hors de toute me
sure : & ces lâches Brabançons qui aiment mieux
vivre heureux , fous les lois de leur souverain lé
gitime , que de mourir de faim 8c de misère, dans
le sein du désordre & de Tanarchie I sur qui compter
désormais ? vous verrez que nos François suivront
en vrais moutons , ce détestable exemple ; je ne me
íjpns pas de colère I j'ai beau sonner le tocsin tous
U* )
les jours , le peuple sJeft fait un calus, contre le
quel les conspirations les mieux ourdies viennent
íe briser sans effet. Je crains même que nous n'ayor\s
bien de la peine à éteindre dans le coeur des François,
ce sentiment invéte'ré d'amour & de tendresse qu'ils
ont pour leur roj^ î$on journaL endort tout le mon
de , mais il ne convertit personne ; nouvelle preuve
des progrès de l'aristocratic. Adieu , je vais donner
l'e'reií au comité diplomatique.

Etrennes de Lucifer à Marat. 179T.

Le premier jour , Tan Mil sept cents qustre-vingt-


... onze A . . .:v
J'apperçus Bélial j restaurateur d'Jìnfer, -, . i > ,
Qui courant, , sembloit fendre l'air ,
Portant sur un grand plat de bronze, u
Un Pâté, de la part du Seigneur Lucifer.
Jem'yçonnois ,lui dis-je;& c'est tourteau d'anguiltes.
Bclial me riposte avec un rire amer:
Pairie mieux , ou troujse tes quilles.
Lt Diable, qui farts doute en mérites voit clair i
Traite chacun selon ses œuvres.
l*adrejffi est: AJHarat. Lis , lis, ignorant clerc ;
Et MV que if-est Vci fin Pâtit de couleures.

ïíjèr au club jacobin, un membre s'est e'criéd'un


ton piteu* : Bêlas. , messieurs, noys sommes en di'

N
ïtï* f „ - ■ • ■
rive. C'est un ternie' de marine qui signifie , que le
pilote ne pouvant plus gouverner le vaisseau-, l'a-
banderme au gré des \?enrs & des' flots. CJest-ce
qu'un faiseur d'emblémes'a voulu exprimer par ce-
lui-cì. — Un volant 3* une raquette a 6c va comme
jç te pousse.

Voici cç qu'on nous écrit de Troyes , le 3o


Décembre,

Les rayons du foyer patriotique de la propagande,


plus ar^CTrtsque ceii.x du miròir ci'Arcnimèdes , com
mercent à éclairer notre heureuse contrée- ; déjà les
bouillonncmens miraboliques font fermenter tôus les
cerveaux; d«jà rK>us afiffíons nos sabres, nous grin
çons des dents j& pleins d'une sainte fureur, nous
menaçons les têtes qui ne roument pas dans le sens
de la lévoluticm O ! CcrragatrciTiarrat , admi
re ton coura°^, 8c jouis de ton triomphe ; le fane,
coule de toute' part , 8c c'etl toi qui donnes le sigat
dff. carnage ! O f trois' fois saint , - Cairagarrama*
rat, riens souffler tes bénignes influences surcette
terre qui Rappelle; viens , St métamorphose en loups
parisiens, nos moutons Champenois*-' Dieu merci,
M. le journaliste , ça ne va pas mai , nous voila déja
rassemblés au nombre de près dé lîo illumines , qui
formons une sainre ligue d'amis de la constitution
8c, de l'anarchie : nous n'attendons qu'une occasion
pour pratiquer le plus saint ■ des devoirs , & faire
un peu parler de nous. On assure ici .qu'en réjouis
sance Je cette recrue j*le club dos Jacobins va don-,
ner un grand festin à tous les confédérés , 8c que déjà
plusieurs tonnes d*eau-de-vie font transportées au sou-
terrein , pour la fête du club inférieur.
(3o)

Le Postillon par Calais se trompe, lorsqu'il inter


prète les sentimens du Club Monarchique. Les
vrais amis du Roi peuvent plaindre en silence l'ex-
cès de bonté du plus infortune' monarque mais leur
amour n'en diminue pas de chaleur. Un amant qui
désire plus de perfection dans fa maîtresse ; un mi
nistre qui voudroit parer les autels j ces êtres ne
font que plus aimans.

Le fameux abbé d'Expi... 3 avant d'être évêque


\ dans le sens de la révolution, fréquentoit beaucoup
f Mlle. B— , apparamment pour augmenter le relevé
'f de la population ; mais notre jeune personne se
' trouvant , on ne sait comment , attaquée d'un rhume
communicatif , cela effraya le député. Aussi-tôt ,
d'avoir recours au plus habile expert , disciple de
St. Còme , qui désenrhuma la vestale. Pour le paie
ment, ce fut le diable : douze écus font encore,
dûs pour cette réparation des ravages cythèriens (i).
y Voici la feule réponse de sa grandeur au docteur
. créancier j « j'ai denné l'argent à la personne enti-
cA/í, pour vous être rendu: allez-là lui demander:;
' qu'ant à moi , jv prends des précautions qui me
mettront à l'abri des rhumes Sc des secours de
votre ministère. , -t

Queflions d'un Iroquais.


Bouche désert est-il vrai que k procureur géni
tal de la lanterne a trouvé à se marier*

(1) Le Néologisme mirabolique m'autorrse


Targinetur cet adjectif.
Pourquoi pas '. les animaux rugtíTans s'accouplent
comme les autres. ' \
Une demoiselle jeune , jolie , bien élevée , a pu
joindre sa main à celle , qui , depuis 18 mois , rít
servi qu'à tracer des proscriptions \
Qu'y a-t~il de surprenant * une demoiselle peut
être tout cela , & avoir l'ame d'une Théroigne.
Une mère a pu condamner fa fille à porter le
nom de Cam . . . Desm ... ?
Une bourgeoise ambitieuse donnoit ci-devant sa
fille à un seigneur qui la payoit de mépris : une
femme orgueilleuse 8c qui n'a jamais aimé que
la iiberté , a trouvé de la dignité à unir la fille au
grand motionnaire de France , à l 'ami particulier de i
Philippe Cap .... au frère d'armes du grand général., \
Ri l'on dit de plus que l'amour a eu part h cette
union. . -U' ;
C'est un blasphème atroce ; I'amour n'entre pas
dans une ame républicaine : il fuit les têtes san
glantes & le bruit du tocsin ; il est esclave ou des
pote ; il lui faut des chaînes , des marques t comme
à un galérien , & le grand Camil . . . porte tout
cela fur les épaules.

"Portrait envoyé à M..... , en lui envoyant le


portrait de Marcel , encadré avec le fien.
Marcel & toi , tyrans de la patrie ,
Aux badauds égarés vous.dùtcs vos succès.
Les forfaits de Marcel lui coûtèrent la vie.
Songe qu'il est un Dieu , des bourbons , des françois.

Maison à vendre.
Jolie maison à vendre , meublée de la cave au
grenier, nouvellement rebâtie, 8c meublée rrès-agréa-
felement, composée de trois appartemens de maître 3
( 32 )
mansardes, greniers &c. &c, très-joli sallon., salle-
à-mahger , oíÇce^ cuisine,, jardin balle - cour ,
écurie pour trois chevaux , remises , bûcher , Sec. 8cc.
pour prix de vingt mille livres' pour le tout.
On s'adrdscra à Paris ., au sienr Bardin, hôtel des
Etats du B. asti j rue Faydeau ; & à Nemours (où
est située cette maison ) au liewp Hure t rue -du
Peyt-Pont. ■

Errata paur le jiuméro. premier.


Pag. ? , à Pavant deriiijr vers ,, grossira le reste ,
grossira )a liste.
Errata pour le -ríiimcró. 2.
Lig. 9 du frontispice , chande , change. Lig; iS,
nous marchons à vide , Use7 , nous mâchons à vide.
pag- ,io , iig. } t qu'il premier, à tait, ///íç , qui ' le'
premier > a fait. Lig. 4 ík 5 , & de ses íormules la-
cryreatoire » l'fi^ , &c de ces formules lacrymatoires.
Pag. ii lig 14 , boutade róyalifle ,lìscz, bor.tade roya
liste.
Pag. 12 , lig. 11 , adjurer , Uset abjurer.
Pag> 13, l'ordre des vers a été interverti , le 9e. vers
doit être place' entre le sixième 8t ie septième. Cette
correction est essentielle.
Pag. 14 j lig. 26 8c--i7 , Louis, verson bienfait, lifi£Á
verse ses bienfaits.
Pag.. 16 j lig. 2/ IVne fau.t'p^ts d'alinéa. Lig.9,deux
fonctions, ìifì[> deux factions* ' .

Ce JoitrnsIL paroh tous les matins.


Le prix de l'abonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 Uvres i5 Jols pour la
Province , franc de port. Le bureau eji établi
rue Percée-Saint-Andrée des- Arcs , N*. .21.

De rimprimeria du Journal général A<ì 1* Cour St


9. de laWîéí
• 1

JOURNAL
©b la Cour et de la VillS

TouiTaiscur de Journal doit tribut au maliir,


i a Font a mi.
' i ■ " "' ■ *

Du janvier 179t.

Le peuple eft si aveugle * qùe , chèque fois qutí


le club des jacobins , qui dirige la rrìàjorité de l'as-
semblée , remporte une victoire , il est enchanté mê
me devoir dépouiller le meilleur des rois, 8e avili*,
le trône. Cependant si on pèse avee impartialité les
dpinions des deux partis, on trouvera , du côté droit,
la force de ia raifort 8c de la justice , 8e de l'autre*
celle du nombre. Le bon sens & l'expérierice, de
l'Angleterre-, joints au voeu, unanime des cahiers ,
rouloient que le roi fut partie intégrante de 1» cons
titution & du pouvoir législatif : la minorité étoit
de c£t avis } la majorité ne lui a accordé qu'un Veto
smspensif, qui est môme devenu illusoire. La mino
rité a constamment défendu les droits du trône 8e
de la religion , 8c les propriétés de tous les ordres ;
c'est la majorité qui a dépouillé Sr anéanti le clergé
St la noblelse , qui a ôté le pouvoir exécutif au roi ,
après avoir reconnu qu'il rélidoit en lui : c'est elle
enfin qui n'a pas voulu déclarer la religino catholi
que , la religion de l'état , 8e qui n'a décrété le*
droits de l'homme , que pour les violer avec plus
d'audace , & fouler aux pieds tout ce que les hom
mes avoient respecté jusqu à présent.

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 4 janvier.
Cg'est M* Emmery qui est président On atteíidoit
avec la plus vive impatience ,1e résultat de ceu* séJ
Tome I". Année 1791* £
i*4)
ance ; résultat dont il est difficile dans ce moment , de
calculer les suites. On avoit tout disposé pour faire
tomber les ecclésiastiques dans le piège. MM. Gré... .
& Mir.... ont fait deux petits discours préparatoires
qu'on peut citer , ainsi que l'a remarqué M. d'Eprem....
comme un modèle de mauvaise foi 8c déscobarderie.
M. l'évêque d'Agen ., interpellé , a répondu d'une ma
nière noble St touchante, qu'il n'avoit aucu» regret
à sa fortune , ni à sa place , dont il donnoit sa démis
sion ; mais qu'il ne prêteroit point le serment décrété.
Cet exemple a été suivi par tous les autres ecclésias
tiques interpellés. Sur quoi, l'assemblée a décrété qu'ils
■seroient privés de leuf places , 8c que son président
se retireroit devers le roi , pour qu'il donnât fes
ordres , afin de faire procéder à l'élection de nou
veaux évêques 8c de nouveaux curés.

, VARIÉTÉS.

Je vous dénonce , Monsieur , avec toute l'énergie


dont je puis être capable , un club féminin , un club
dont le nom seul est ua crime , 8c que je n'écris
qu'en frémissant puisque cette aflòciation ose
s'annoncer sous le titre de club de surveillance ro
yale. Quelle dénomination I Pour moi , toute bouil
lonnante de civisme , j'ai .voulu connoître quelles
étoient ces femmes assez audacieuses , pour afficher
lans pudeur , des vertus proscrites , & juger par
moi-même de ce nouvel aréopage : rien de plus
majestueuse ne s'étoit encore oft'ert à mes regards ;
permettez moi de vous en íaire la description.
La salle eftVune rotonde parfaite , recélant la lu
mière d'e!i haut ; les murs 8c les gradins font couvers
de noir, semés de larmes ; autourfont placées , de dis
tance en distance j les statues de ces rois , jadis l'idole
des peuple* , 8c celle des plus grands législateurs ;
au milieu , 8c vis-à-vis le fauteuil de la présidente ,,
(3; )
sont deux grouppes d'une beauté achevée. Le pre-'
mier représente Louis XVI en pied ; la Force fous
la figure d'un Hercule , le soutien d'un bras nerveux,
& de l'autre , écrase avec sa massue , une multi
tude innombrable de reptiles vénimeux ; un aigle
plane fur la tête du roi , 8c lui pose la couronne,
tandis qu'un lion terrible reçoit 8c lui rend fes ca
resses.
Le second représente Antoinette , ausii de gran
deur naturelle: elle est appuyée sur Minerve, 8c
couverte de son égide ; la déesse oppole sa lance
aux monstres de toute efpéce, qui veulent se jetter
sur la fille de» Césars : entre ces groupes., s'élève
un autel; sur la principale face on lit ces mots:
au Dieu vengeur; 8c plus bas ; réunies & dévouées
pour sauver ['honneur François. C'est au pied de
cet autel que les initiées déposent , en entrant , leuis
armes 8c vont enfùiite se placer , sans préséance , ni
distinction de côté ! la vérité fait l'ornement de la
tribune, elle est posée de manière que l'orateur
ne peut la perdre de vue. Le silence est rigoureu
sement observé; l'ordre du jour étoit différens ra-
ports , mais le dernier 8c qui termina la séance ,
fut célui-ci. o Une princesse illustre par sa naissan
ce , 8c plus encore par fa magnanimité , votre
reine en un mot , n'écoutant que la bonté de son
cœur, avoit donné des ordres pour le soulagement
des malheureux; des hommes, ou plutôt des tigres,
se répandirent aussitôt parmi ce peuple dont la stupidité
égale l'insoìence , pour l'exciter à rejetter avec mé
pris, des secours, qui, s'ils eussent été acceptés,
auroient pu déranger le plan trop réel des .monstres
A'octobre 89 Cette nouvelle insulte faite à
l'épouse de votre roi , dit d'un ton plus animé le
nouvel orateur, est mise sous vos yeux pour vous
engager à teserrer plus étroitement que jamais , le-s
nœuds sacrés que vous avez formés en entrant dans
cette société; vous rappeler vos devoirs, qui fort
de déjouer les projets infernaux de ces êtres féro
ces , avides de sang 8c dç carnage , d'être prêtes
en tout tems , à toute heure , tenir toujours ve
(3<0
armes çn état : vous réunir au signal convenu ,
& verser jusqu'à la dernière goutte de votre sang ,
pour empêcher la réussite des attentats conseillés
dans ces exécrables libelles, dont les vils auteurs
font à gage. Tels ont été vos sermens , tels font
ceux que vous renouvellerez chaque jour au pied
de cet autel : approchez & jurez. 35 Al'instant toutes
se Ipvent , elles entourent Pautil dans le recueille
ment le plus profond, elles ramaflent leurs armes,
étendent le bras droit , 8ç prononcent d'une voix
forte &c solennelle : nous U jurons- Comment vous
rendre l'effet qu'à fait fur moi cette cérémonie . la
feule volonté distincte , que dans mon trouble je
pus démêler, fut celle de vous dénoncer une as
semblée aussi inconstitutionnelle, II importe de se
tënir en garde contre des enragées si opposées aux
enragés que nous connoissons , &c qui contrastent
si merveilleusement avec rétablissement des Tyran*
nicides. Comme je me fuis faite inscrire, je pourrai
vous donner des renseignemens plus positifs fur les
opérations de ce nouveau club,
DE L , . . ,

Erratum,
Nous avons été mal informés, quand on nous a
dit que M. de Beauh. . .. , ce danseur en légistatuie,
avoit abandonné Mde. Flan ... de Br . . , . , épouse
d'un magistrat expéditif. Cet enfant de Terpsicore *
est toujours attaché au çhar de la dite procureuse 3
& l'action est d'autant plus belle , que cette dame
p'est mie jolie; au reste , tous les gens qui ont été
à-même de l'approfondir , avouent, que la perte de
H beauté est réparée par le plus heureux caractère»
& par des talens charmans, C'est tout comme chez
la bonne des enfans de Philippe le Blanc , dans la-
qu'elle on n'a cessé de découvrir de nouvelles qua^
lités ^ depuis. Je départ des amours j on assure mê-,
(37)
me, qu'au besoin , elle porteroit les culottes, T\
elle ne craignoit la maligne interprétation des sa-
tyriques , qui l'accuferoient d'en être réduite à
i'fxcèrieur.

Réflexion amère.

Deux vrais amis vivoient loin des bords Africains,


Mais dans la brillante Lutèce ,
Ne's sujets d'un monarque , instruits dès leur jeuneílè,
Que l'Eternel dans fa sagesse ,
Pour biçn gouverner les humains,
Institua les souverains,
Des principes aussi certains
Leur faifoient respecter le clergé, la noblesse.
Jusques-là , rien, ce qui s'appelle rien
Entre ces deux amis ( par fois d'avis contraire )
N'avoit relâché le lien
Dç cette union toujours chère.
II est vrai qu'en ces jours , qu'ils croyoiçnt fortunés ,
Ces hommes à grand caractère ,
Ces Camus , ces Barnave, Honoré, Robespierre ;
Gens qui nous mènent par le nez,
Etoient encor dans la poussière,
Ou çes sages , fur la litière.
Pour mieux dire n'etoient pas nés.
Sous l'abri des lois salutaires ,
On voyoit de vrais citoyens ,
Qui , sanî canons , fans cimeterres ,
Faifoient rondement leurs affaires )
(3»)
Quand une horde de vauriens ,
( Des enfers fans doute sortie )
D'un déluge de maux inonda leur patrie.'
L'un de nos deux amis crut y voir mille biens ,
Et l'autre les excès d'une horrible anarchie.
Tais ce triste conflict de jugemens diffus,
Quind chacun prend parti , quand chacun fa divise }
L'amitié devroit-elle éprouver quelque crise ì
Qui le croiroit ? aprSs douze lustres & plus ,
Cette amitié sexage'naire
Se refroidit &: dégénère :
Aussi , le coeur froissé de regrets superflus ,
L'un s'apperçut qu'à l'autre il ne convenoit plus.
Scarr...

Quelqu'un disoit au comte de C.... que Pk...


Cap., venoit.de réformer sa maison , & de congé
dier ses laquais. — il se condamne donc , a répon
du le comte , à vivre isolé désormais ?

Sur les bords d'Hélicon je rencontrai la gloire ;


Soudain j'interrogeai cette divinité :
Où portes-tu tes pas f — Au temple de mémoire:
Je mène Cazalès à l'immortalité.
Par Madame V . . . . , abonnie.

Par qu'elle fatalité : car je me garderai bien dédire


par quille contradiction se fait-il , que chez un peu
(39V
pie régénéré, les prisons qui étoient assez vastes" potir
contenir les victimes du despotisme , &c renfermer tous
les malfaiteurs qui dévoient être bien plus communs,
chez un peuple de'pourvu de principes, de mœurs,
8c de lois sages, tels que nous étions il y a deux ans ,
ne puissent plus suffire aujourd'hui à l'irnniensité des
coupables , ou des accusés que fous la plus douce des
constitutions , fous l'empire de la bienfaisance tk de
l'humanité , & fous l'égide de la liberté sainte, on
ne cesse d'entasser Sc d'ensevelir tout vivans dans l'en*
ceinte du châtelet £c de l';ibbaye.
Est-ce donc là ce que l'on nous promit , lorsque
les murs effrayans de cette Bastille , plus redoutée,
quoiqu'on en dise, que rédouiable , tombèrent au son
des fanfares nationales, comme les murs de Jericha
tombèrent au son des trompettes des hébreux ?
Est-ce-là le fruit des sensibles éc pathétiques homé
lies de l'onctueux Sc moelleux abbé Fauchet?
Sont-ce là ces mœurs fi vantées, annoncées avec
tant d'emphase , qui dévoient ramener parmi nous ,
les siècles fortunés de l'âge d'or/
Les nations voisines , diso:ent-on dans tous les clubs,
dans tous les districts, dévoient être jalouses de notre
félicité.
L'on devoit accourir des quatre coins de l'univers ,
pour habiter a.\ milieu d'une notion, dans le sein de
laquelle toutes les v ertus chassées du reste de la terre,
alloient élire leur domicile & leur sanctuaire.
La confiance mutuelle entre tous les membres de
l'empire,- une sécurité parfaite, dévoient être notre
seul rempart , comme les respects de toutes les puis
sances étrangèrcs.devoient è;re l'unique boulevard de
nos frontières.
Enfin , nous n'avions plus à envier 1c fort de ce
peuple, chez lequel une bourse pleine d'argent ref-
toit des mois entiers suspendue à un arbre , sur lé
grande route, sans qu'aucun citoyen eû.t la plus lé
gère tentation de l'emporter.
Pénétré d'un véritable enthousiasme pour des vé
rités aussi consolantes , je croyois , chaque instant , voir
briller le jour dont l'aurore nous éloit anngncée, Mais
( ¥> )
je cornttreftce à m'appcrcevoir qu'on ne nous avoit
parlé qu'en paraboles. Jamais les rues de Paris , ni
les grandes routes n'ont été moins sûres ; jamais 1»
misère n'a e'té portée à un plus haut point : on ne parle
que d'assassinats „ on ne fort plus qu'avec des pisto
lets dans ses poches ; le m'écontentement est géné
ral. Les citoyens s'exilent en pleurant , d'une terre
souillée par tous les crimes. Que sais-je enfin ! cette
révolution fatale , semblable a la boîte de Pandore ,
a été pour nous la source féconde de tous les maux,
Sc ne nous laisse pas la moindre lueur d'espérance.

Le peuple camrtìence à s'appercevoir combler» U a


été abusé: représentez- lui sur-tout que les honnêtes
gens qui ont fui l'es horreurs auxquelles oul'excite,
e'toicnt les véritables soutiens des arts & métiers;
qu'un seul des ablens répandoit plus d'argent parmi
les artisans , en un an , que tous les prétendus amis
de la révolution n'en feront circuler pendant leur
■vie : cet argent vivifie l'industrie de nos voisins >
tandis que chaque jour voit crqître noire misère.

Errata pour le numéro d'hier.


Lig. 8 & 9 de l'épigraphe : selicia dicas.sœcuîa qutìe
quandum , lisez : selicia dicas fœcula , quœ quon-
dam. Ibib. lig. n , dans tous les tems , dans
les tems.
Pag. 29 ligne 17 , admire ton courage ., Hfì\ 3 admire-
ton ouvrage.

Ce J ou r n al paroît tous les matins.


Le prix de l'abonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres 10 fols pour la
Province , franc de port. Le bureau efl établi
rue Percée-Saint-André- des- Arcs , N*. 21.

De rimprimerie du Journal général de 1* Cour St


de h Vills.
N°. . 6

JOURNAL

db la Cour et de la Ville

Tout faiseur de Journal doit tribut au mad>* '


LA FONTAIN».

Du 6 janvier 1791-

Qu'un homme sans probité , fans mœurs , fans cou


rage j fans éducation , fans esprit , fans talens 8c fans
pain y ayant traîné fes jours dans la plus vile crapule ,
soit parfaitement & sous tous les raports , l'é^al de
l'homme ho'.nète, riche ^imable j spirituel , lavant
te courageux , rien ii'clt ^plus constitutionnel.; mais
cet heureux état de choses n'existe point , en voulant
l'établir , la dicte auguste a bien passé le but , car , le
le premier de ces hommes insulte l'autre avec autant
d'cmprere.ncnt que de sécurité ; 8c si ce dernier, osoit
se plaindie , riposter au goujat , ou seulement annoncer
une opinion qui ne lui plût pas., une ícule ^e citoyens
actifs lui tomberoit fur le corps 8c lui briferoit les os
Scipion difoit auxjambassadeursd'Antiocfus: pallez.,
dites à votre maître qu'il estplus difficile d'entamer la
pwJJ'ance des rois que de l'anlantir lors qu'elle a reçu
Us premiers coups. Le plus grand tort de l'infortuné
Charles premier fut d'avoir convoqué le fameux par
lement qui de crime en crime lui fit perdre la tête fur
un échatfaud. Le dernier d<e tous fut celui qui lui
coûta le moins.
ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du j janvier.
ì
A près la lecture du procès- verbal , on a lu une lettre
de M. le garde-des-íceaux, relative à la falcification
Tome Ier. Année 1791. F
( 4* )
du titre de la loi , sur le ferment des évêques. II
n'étoit ^uère possible de -sJéncncer avec moins de
dignité : aussi Fassemblée a-t-dle décrété que cette
lettre seroit iníérée dans ie procès-verbal. 11 faut avoir
le courage de le dire; ce ministre , quoique au
niveau de li révolution, "est trop au-deísous de fa
place. Loin de les maîtriser , fin génie étonné- tremble
devant les évènemens. tes gens de cette espèce font
lc fléau le plus cruel., dont le ciel puisse affliger un
empire déchire pardes fautions intestines ; c'est un Ri
chelieu , qui , dans les circoítances actuelles , devoir
présider, aux destinées de la France ; le génie
ardent de ce grand homme Tauroit bientôt affranchie
du jou^ honteux ious lequel les perfides ennemis du
trône et de l'autel lar.itnnfnt captive j bientôt Louis
-verroit enchaînés à Ls pieds , les monstres qui tien
nent le fer levé lur la iùc , et qoì ne feignent de
l'aimer , qu'atin de mieux Fégorger. Mais , hélas l
llrchdiiu n'ejl plus: des mains ineptes ou trem
blantes tiennent le gouvernail : les fautes les plus
désastreuse', se succèdent avec une rapidité effrayante,
■brí préfère se laisser emporter par le torrent à lui
opposer une liigm d'une rrt.iìnferme & hardie. Hélas \
ÛtdJvèlith n'ejtplus\ — Un abbé est monté à la tri
bune, et a proposé que M. le président se retirât
dans le jour devers le roi , pour presse Inexécution
du décret rendu hier, fur les fonctionnaires publics
ecclésiastiques, qui or.t refusé de prêter leur serment.
Cette motion n'a pas eu de fuite.

V A R I É T É's^açit
Un Confiturier de la rue des Lorh-biVds , étoit de
puis long-tems dans l 'ulage d'arborer cette enseigne :
Au Grand Monarque. En bon patriote , il vient de sup
primer rinconstitutionnelle figure , ik il y a tout
bonnement substitué son nom. Qu'en conclurre ? que
le pubtic psut acheter en sûreté chez le sieur Duv . .
cenfitures Sc bonbons; le tout est patriotique. *
• . J ï , K. i

/
( 43 )

De tout ce qui fut beau - / ■,


Le bon Trajan fut le t)pe sublime ; • ' '•
Et le type du aime'
, ïî/l l'aiíreux Mis,'. ...
Je le crois aisément ; bien rare est son espèce.
Qui pourroit rassembler tan r de scélératesse.»
Suivons son texte, infâme comme lui :
Mendiant autrefois & voleur aujourd'hui ,
Soudoyé par un traître.
Sur le chef de son ma ire
II tient le fer lçvé.
Combien je bénirois le personnage bonrête ,
Qui faîroit retc rr.ber si:r sa coupable lête
Le salaire effrayant au crime réservé !

La ville de Paris cor.tcnoit autrefois huit cents


mille habttans ;. nais les doi ceurs de la liberté 8c
les avantages de la révolution, ont au moins dimi
nué la population d'un huitième; il ne faut donc y
compter tourau plus que sept cents mille hommes., qui
n'ont pu fournir, à sélection du maire , que quatorze
mille habitans citoyens actifs; mais M. Óailliaavoué
qu'ily avoit vingtreilie pauvres : cn peut donc compter
à Paris , quatorze mille citoyens actifs, cent vingt
mille citoyens- passifs , 5c cinq certs soixante six mille
citoyens nuls ; ce qui prouve bien les avai tages de
la nouvelle constitution ; mais ce qui établit par le
fait , l'aristocratie de quatorze mille habitans , sur
six cents quatte vingt six mille de leurs concitoyens.
St M. Bailli eit réuni sept cents quatre -vingtíi mille
voix de plus , il auroit réuni Tunanimiré des suffrages
de tout les citoyens actifs & passifs. Au reste, il faut

. \" ■ V ' '

I
convenir que si les marchands & les ouvriers font
ruinés par la fuite des prétendus aristocrates , pour
re'compenfe de leurs patriotisme , qui les a décidés
à payer soixante mille francs , pour abattre une pri
son dans laquelle ils n'étoient jamais enfermés ; ils
font bien dédommagés par le plaisir d'être militaires .,
& de fe trouver des héros , saris avoir fait de frais
pour le devenir-. Leur tour de service revient à-peu-
près tous les vingt jours , & en payant 40 fols par
garde , ils en font quittes pour 36 liv. par an ; ce
qui n'est pas acheter bien cher le plaisir d'être gardé
par 30 mille hommes. :

' Vous êtes bon patriote monsieur, le Journaliste ,


& vous n'êtes, pas fâché qu'on s'adresse à vous,, toutes
les fois qu'on a à dén-oncer quelqu'aristocrate j c'ètfe
pour cela que je prends aujourd'hui la liberté de vous
écrire. Ce n'est pourtant pa-s sens quelque remords de
conscience. Le ci-devant seigneur., dont je fuis fer
mier depuis nombre d'années , est au fonds le meilleur
homme du monde. Je n4ai jamais eu qu'à me louer
de lui , ainsi que tous .les habitans de la paroiffe ,
auxquels il n'a cessé de faire du bien , même depuis
qu'on l'a ruiné , en supprimant tous les droits qui lui
ëtòient dûs ; mais il est aristocrate en diable , &
furieux contre l'assemblce nationale , que je tremble
qu'il né fasse , à lui feui , une contre-révclution dans
notre village. Ça ne feroit pas difficile' au moinis 3 car
les ' paysans j qui souffrent beaucoup de la misère ,
ne sont pas contens ; il commencent à croire que la
liberté lans pain n'est que de la graine de niais. Pour
moi' j qiufuis bon patíiote , & qui n'ai plus ni foin.,
riì pailie,ni avoine à vendre à Paris , depuis qu'on
en a chassé tous ceux qui avoient des chevaux dans
leur écurie , je n'y vais que pour assister au manège,
afin de me former aux aflàires ; en attendant qu'on
Sie fasse munic/pal. J'ai appris là que la délation
étoit à présent la première de nos vertus _, & c'est un
(45)
habile horrrme qui l'a dir. De plus , coramé je né
fuis pas bète , j'ai bien vu qu'il pouvois y avoir
quelque profit à espérer de cette nouvelle vertu. Or, je
viens de faire un excellent coup, et qui doit nie
valoir gros ; car il n'y va de rien moins" que de faire
' mettre notre ci-devant seigneur à la lanterne. Ce
font des vers aristocratiques que je lui ai escamotés,
au moment où il venoit de les lire à' notre curé en
ma présence. Vous verrez que c'est un enragé, puií-
qu'il donne au diable les braves gens qui promet
tent toute forte de bonheur à nos arricre-per rs-en-
fans. Je vous ìcs envoyé , monsieur le Journaliste,
pour que vous ayez la bonté de les remetrre de ma
^ • part au comite' des recherchés. Vous êtes plus connu
que moi de ces honnêtes meilleurs, èc vous pourrez
aisément m'obtenir la petite récompersï que mente
mon patriotisme. J'ai une famille à élever; & comme
depuis la révolution mes asiàircs vont assez mal ,
ainsi que celles des surres -fermiers mes voisins , il
faut bien employer !es seuls moyens que raiguste
assemblée nous laisse pour gagner notre viê. Quand
notre ci-devant seigneur fera pendu , je trouverai
auflì quelqu'o cession de faire pendre noire curé. II
n'est pas moins brave homme que l'autre ; mais ,
puisque 'messieurs de J.'asscmblée ne veulent plus de
. religion , nous n'avons plus besoin de curés, n'est-ce
J)as vraiì d'ailleurs il faut vivre 8c être bon patriote.
Adieu, monsieur le Journaliste.
J'ai Thonneur d'être, Sec. ttt i
JBrin d'Avoine.

A MM. les RídaBeurs.


J'ay lu avec quelque peine , Messieurs , dans votre N".
2 page ìi , une boutade soi-disant royaliste 8c chrétien
ne ,°qui dans les circonstances ou nous sommes,,, ns'a
para infiniment déplacée. Je connois votre respect
& votre attachement inviolable pour le roi i je suis

i
loin de penser que vous ayez eu le dessein d'at
taquer -ls sensibilité d'un prince > pour lequel vous
verseriez sans hésiter votre sang : tel a cependant
pu être FeíFet de ce morceau , Vil a passé sous fer
yeux 8c reçu son attention ; Louis XV I est assez
grand, fans doute , pour vous l'avoir pardonne'. Se
n'y âvoir vu que l'esset de l'impatience occasionnée
par son affreuse position ; mais {il a du dire : mes
enfans , mes meilleurs amis, ne me laissent pas
perdre une feule goutte de ce calice d'amenume.....
est-ce donc ainsi que l'on console ceux que l'on
aimel^ - , •.
Un autre esset très-fàcheux de ces sortes de mor
ceaux: ; est qu'ils donnent aux factieux des armes
contre vous , 8e que les plus grands ennemis du
trône s'en servent avec avantage, pour vous éloigner
& vous rendre suspects.
II est désagréable pour .vous de vous trouver fous
cc rapport , en butte à la censure des journalistes ,
fcuîHiltes , 8c du parti qui les soudoyé : eh ! Mes-
fieurs, ne feroit-il pas mieux ,^ie leroit-il pas plus
vrai, plus noble , plus selon ^tre cœur, àeieiir
abandonner, Je privilège exclusif d'outrager impuné
ment le roi , cn protestant en vain qu'ils .l'a'iment,
6c de le tenir prisonnier, en soutenant qu'il règne
par eux fur la France libre. Laissez-leur le crime
tout entier, il fait Se fera leur tourment; car iïs
savent que personne ne s'y méprend, 8e vous, hom
mes honnêtes & sensibles , vous véritablement bons
françois , réduisez- vous à ne montrer que l'eypression
de vôtre amour pour votre prince, dans quelque
position qu'il soit, & quelque chose qui arrive:
parlez-lui avec intérêt Se dévouement des objets
de son atiection j 8c comme des enfans pieux Se tendres:
bailez les mains enchaînées de votre père , 8e re
gardez comme un sacrilège la plus petite idée d'ua
reproche. Voilà, en attendant la justice suprême,
la meilleure critique que vous puissiez opposer aux
mat veuillanSi '.- ••
i Q .' que je vois d'ingrats , dont ce prince géné
( 47 )
teux a , par son dévouement héroïque conservé la
vie , & qui en paiíenr tous les inttans à lui re
procher jusqu'au pìus petit ma! qu'il ne peut em-
pè;her;ne vous ren_ez jauiais les organes de pareilles
gens. ,„ ;
. t Bébé.

Corbe'd.

Les /acobins ne négligent aucune occafion de mul


tiplier leurs prosélytes. La ville de Corbeil , malgré
fa petitesse , & le calme dont elle a constamment
joui, n'a pu échapper à l'iníluence du grand club.
Al, Dumas Sc un vicaire d'Eíîbnes y ont formé tn
petit club correspondant} l«s bons &: honnêtes citoyens
'ont pris de l'ombrage ; en peu de jours , la fer
mentation contre le club est devenue telle , que
les membres , pour le bien de la paix , ont sus
pendu d'eux-mêmes leurs séances. Le commandant
de la garde nationale , qui réside habituellement
à Paris; a été averti de la chaleur qui existoit dans
Corbeil: il s'y ell rendu le jour de l'ao, a rassem
blé la garde nationale, & lui a rappelé fortement
que la loi autorise les citoyens à le réunir, qu'aucun
soupçon j aucune inquiétude n'autorise les voies de
fait ni les vexations, de que ce ieroit' un délit,
que d'empêcher des citoyens d'user d'une manière
quelconque.de la libené que la loi leur accorde.
Sa harangue a été couverte d'applaudissemens, les'
grenndiers en ont demandé l'iuipreflion, La paix
est rétablie , 8î soit qu'ils se risl'emblent ou qu'ils
se dilîòlvent, les clubistes jacobites ne feront vexés
par perlonne. Le commandant de la garde nationale
est cependant M. de Clermont-Tonnêre , membre
du club monarchique , que la municipalité de Paris
vient de suspendre illégalement.
( 48) ^

Avertissement.
Par cenr motifs , l'auguste sénat défend de chô
mer la fête des Rois: le premier, c'est qu'il n'y a
plus de gâteaux : j'espère qu'on me tiendra quitte
des çtj autres motifs. Le pouvoir exécutif même
n'aura pas la permission de s'exposer à être roi- de
laÁ têve ; mais la municipalité l'en a bien dédom
magé, en lui 'envoyant un ftros ailoyau , enve
loppé d'un décret. Avec raison., l'epithète de' roi
doit être proferitè chez un peuple aulli libie qu'hu
main. Cependant > toutes les fois que j'entends crier :
ViVitla nation , cela me rappelle des polifíòns qui ,
pendant les grands froids de 1789, airaoient mieux
le morfondre dans 1a rue , 8c crier aux passans : il
a ckU au lit , que d'entrer au logis le chaufler..

; - Effets trouvés.
On a trouve une montre d'or : s'adresser pour la
réclamer, à M. Devaux d'Eugueville , ancien avocat
au parlement, commis au bureau rie la guerre , rue
Grange-Batelière , n°. :8 On le trouve chez lui de
puis 2 heures de l'après midi jusqu'à 4.

Ce Journal paraît tous les matins.


Le prix de í abonnement ejl de 3 liv.par mois
pour Paris, & de 3 livres i5 Jols pour la
Prtn'ince , franc de port. Le bureau tfi établi
rue Percée-Saint-André des- Arcs , N*. 21.

De rimpriraerie du Journal général de la Cour Se


dejla Ville»
-1 ,

t> B Ç qV.*1 K T.- DE LA VlLLÊ


■ • ' ' ' ; ," ,"'
1 "' '.'! ;Tout faiseur de Journal doit tribut au raatiki*
. u,-; , ri:,<>, — i

' JPu 7 janvier 179t.

Pat leurs làcheg fureurs , leur bafle tyrannie ; }


Les maîtres de la France en foin l'ignominie.
tes ALw . .-jfjs , ?e4 L tous tes vils sectateurs*
Que l'on vit à la- fois ., corrompus, corrupteurs *
Vanter avec éclat Inégalité paisible i .
Et ne montrer jamais qu'un orgeuil inflexible >
Une atrocité' morne , 8c qui fans s'e'motivoir ,
Ordonnent les forfaits , la rnórtj le défespçir,
En proye aux hoirs venins d'une aveugle furia ,
Ce sont dor»è là ces dieux , sauveurs de la patrie ,
Qui, pour se l'asservir par d'horribles moyens ,
Ont immolé 'les mœurs avec les citoyens 1
Font revivre ces tems de crimes , de venfeance $
Où Charle & Médicis ensanglatitoient la Ffancej
Ce sont mêmes forfaits j mêmes proscriptions ,
Chénier les fait jouer, nous les. exécutons,;' , . .
Pour fasciner les yeux du stupide vulgaire ,
Nous iréons »\i besoin tin crime imaginaire >
Et le peuple abusé, secondant notre sort,
Sermcns , propriétés ont eu le même sort; '- y
ParmilesadráíTes lues au commencement de lá séance ,
en a distingué celle de quelques curés , qui adhéra»
Tome I". Aoináe 1791* G
(5p) •.
de tcut leur cœur, à tout ce que l'auguste assemblée
a jugé à propos de décréter , 6c celle de Marie-Thé
rèse le VaíT^ur^ veuve île Jeart-.Tacc|ues Rousseau,
qui mêle aurïerhèrcímerís des bienfaits de l'assemblée ,
íe Tegret que son époux ne puisse être le témoin des
honneurs' que la France décerne à fa mémoire. — th.
Camus a dénoncé des écrits imprimés , tendant à em
pêcher les prètries>..de prêter. .ferment j l'assemblée a
dénoncé le tout au comité des recherches. On a con
tinué la discussion furta' liqv.idatiòffdes offices.

._ .. -.VARIÉTÉS.

On dit que M. de Corn . . . , ci-devanfproturcur-


du-roi de la ville ., étant dégoûté de,- fa superbe
maison dé la Cs:á.ussée-d'Ántin , M.Alex. ... Lam .
a eu la bosi.é de s'en charger ; ce qui elt d'autant
pUs héroïque, que tout le monde fait que! ce dé
puté, avant l'hcureuse révolution, n'avoitque des
dettes , 8c qu'il a du. Lire de très.-.grauds etìorts
pour une pareille acquisition- II nfy a vraiment de
vertus que dans la démagogie : c'ëlt-íà que se trou
vent toujours les bonnes actions Sc lesgrands moyens;
'cherchez une évêque capable d'en faire autant ì

Nos voisins 3 pénétrés de respect pour notre heu-


reuíc révolution , représentent aflçz souvent fur
leur th»itrc de Drun Lane , une piéce qui y a
rapport jr ;6c dans laquelle uu françois voulant fasre
mettre l'épéá à. la, main à un anglois , celui>ci; tire
de fa pòche. un cervclat Si le lui prclênté. : à cet
aspect touchar.t- ,-les armes tombent des mains du
brave patriote ; 'tfí ii dévore l'árnafce ,'eû criant:
yive la liberté1. -..*.>_...:.'
" ■}

-r ...i-l

Problème de finances à résoudre. ;

Suivant íe bilan de.-M. d 'Orléans , signé & affirmé- '


par M. laTouche, — Le rev-ena* d<i cet ex-prince , 4 a- ;
près la suppression de son appanage^elt de ».,829,477 l,
L'affemblée nationale a donné 2^000,000

Total du revenu déclare"" •; 4 8^47f

Les chartes annuelles de M.


d'Orléans., suivant M. de ìa.' 1_'' " S
Touche , se montent à. *-*t 4,8i2j£)2<j I. ,
ïí a réduit la dépense de la 1
maison de son maître & de ses ' ~ <• '
enf'anis 'i.:d5S',- , . ,-î r.v -m - f,000,00a
; .:c:.U, . - -- ' '
Total de la dépense annuçllç 3 "oî: 5,812,929 k i
Sans compter pour environ 400^000 liv. de mémoi
res à règlent ~- ■- > r • s- ''; •'" ' "(
D'après cet exposé , le déficit annuel est de 983 \
452 liv. y
M. ctfe la Tou'çTiè à pris , le 22 décembre 1790, J
dans la* tribune de l'asscmblée nationale , Rengagement
solennel de payer exactement tous les créanciers de
Ion maître. '• "'; ' ,'.
. ,. r. - . 4 1 «
Résultat. ; "

Ou le bilan signé la Touche ^«st faux , & alors"


3 a trompé la nation ; ou il est dans Impossibilité
Je payer les créanciers ., °8c dans ce cas, fa promesse
est illusoire & perfide.
Les talens de M., de I4 Touche , comme marin *
font connus 8c appréciés : ií n'en est pas de même
en finance. , . .,
Ne poUvant deviner comment avec $ millions il
çii payera 6 , nous le prions, , lui , ou tous au-
trçs j de donner publiquement la solution de ce pro
blème intéressa»! pour, beaucoup de gens.
■i •" Va intértjsl.

.T'etòís-/ monsieur , au milieu d'une assemdlée assez


nonvbreuse , Jorsquela nouvelle du courage x 6c celle
de la bassesse de M. Laìn,. y arrivèrent ; chacun sJin-
òigTl? 3 f? "côuraûça à fa manière , 6k personne ne fit
attention à la différence des rôles de cet excellent
acteur , plus excellent même que jusqu'ici on ne l'ar
voit pense; enfin , je saisis un instant un peu plus cilme ,
St je fis observer que l'ament d'Iphigenie , le plus vaT
leureux des Grecs , le fils d'une déesse , avoit dît
se conduire avec noblesse ; mais qu'il étoit dasisl'or-
dre que l'assassin de son maître , l'usurpateur prochain
du trône , un traître qui avoit corrompu les troupes 3
soulevé je peuple ■ , employé tous les moyensde scé
lératesse pr:ur couvrir tí faire oublier son crime : sût
un lâche , fût unpsclave íoumis & rampant , auffitòt que
la crainte approchoit de son ame. Cette réflexion frappa
fout le monde ,8c M. Lain.. se trouva tout-à-fa.it dis
culpé de sa gloire comme de sa honte. Mais si M.
Lai., eil absous , combien font loin de l'être , tous ces
factieux , qui multiplient leurs extravagance* avec
lelirs Crimes , 8ç qui font accuser la France entière ,
quand eux seuls font des foux furieux , 6ç qu'eux
seuls méritent la haine & la mépris "des étrangers.
Mais les autres François íe souffrent , me dit-on. A,
cela je n'ai que de profonds soupirs à opposer, 8e jç
me livre à de, bien douloureuses réflexions. '
Une de vos abonnée % , d'un pays de paix , tU tibejìí
(53 )
'■•i

Un démagogue plaisent disoit , le jourda'-marìageMu


patriote Dcsmoitl.... dans un café : ce pauvre Camille
va être tnttrray çe soir : à ce mot ; tous* les aristo
crates commencèrent à sourire , & les-patrtoues à pâlir ;
ce qui fit distinguer fur le champ, les deux partis
qui étoient à la veille d'en venir aux mains , lors
que ce plaisant , ayant expliqué que Camille épou-
oit la fille naturelle d'un calotin aristocrate ministé
riel , alors tout le monde prit le partit de rire, 6e
quelqu'un dit : les aristocrates l'ont battu , la révo
lution l'j rendu content i avec une jolie feterne, jl
ne lui restera rien à désirer. ;.

II çst bien inconcevable que M. B.... ne sache pas


mieux les devoirs de fa place , & après avoir souf
fert qu'on affiche un placard incendiaire contre Iç
clergé , ait l'impudenee de dire à raflemblée natio
nale que. c'est la faute du copiste : si l'ortginal de
cet arrêté eût été , comme lui , sans coppie , ou qu'il
çût daigné ne pas s'en rapporter au copiste , cela ne j
seroit pas arrivé. -Si M. B. eût été du côté droit , il
eût été suspendu de ses fonctions ; mais il sJaífied à gau
che ; çe qui le seit reconnoitre poiir un gr-and inno
cent. Une dame royaliste, repondit à un . membre du
club 4e -7.89 > qui difoit , lorsque M, . B* fut élu de
nouveau, que c'étoit une bonne fortuné pour les
vrais patriotes ; dites donc , monsieur , une fortune dç
çlqir $t litne ou à^.cdpuçuii. -

Veus 'ferez indigné ^ comme moi , du tour qu'on


vîtfe.t de jouer à un soldat patriote , doút jc vous

1
tíirai le nom par prudence. II etoj.t de service dans
la sectipn, l'oisiveté 8c l'ennuí qu'on e'prouve dans
les corps -de-garde , le firent boire un ''peu pius
qu'il ^'eflr. pebrais' à un ' honnéré homme. L'heure
rie relever îa .sentinelle en faction .'à la porte du
commandant arrive ,:-c'étoit: son tour; on rappelle, '
s\ íe lève .taiit^bten que mal, 8c ía«>de son mieux i
pour le rendre au poste: à peine Uy eut-on déposés v
qu'il se .laissa -doucement aller au fond de la guérite>>
R{ que le íornìheil profond qui suit l'y-vresse , vint '
s'emparer de.: ses sens. Des aristocrates, aujour
d'hui *il y én a: parrout , pasíentnpar-là ; ne voyani it
pas de senrinelje, ils s'avisent de regarder dnns la •
cahute , 6c - découvrent notre 'harnmc , dans une
ztùtude qui n'est pas communément celle d'un íkc*..;
tionnaire ; l'un d'entr'eux fait la motion d'enlever
. la guérite 8c la sentinelle, Sc de les-transporter l'un
Sc l'autre à quelques rues de là, simplement pour
!eî dépayser ; auíïitòt-dit , aussitòt-fait ; le projet
s'exécute fans- difficulté'. Le lendemain matin , Te
factionnaire qivi■• avoît cuvé son vin, 8c qui grelot- '
tdit de froid- j s'étonnoit 8c jurciit' entre ses dens de 5
ce qu'on ne fehoit point le relever; bientôt après . ,
frbitatif ses yeux , il s'apperçoit , non sers surprise , ''■
qu'il est hors de son -quartier ; cependant il recon-
«oît sa guérite;, 8c ne pouvant- iè 'Vendre compté ^
à foi-même"de son déplacement,, il. court , tout éf-"'
frayé à son corps-de-garde , faire le récit du cette '
étrange aventure .'àoBt chacun se mit à rire à
dépens > parée qu'il n'y a voit point là de patuiotés ■
assez fins1, pour 'y découvrir un projet de contre'-» -"
■ révolutiótiì, o-ií-i' t - ■ v;J-"a
.. - -r.ùì s::- vi . • 'i*: y

r
Bciàtlonemcns géfitfeûx.
ta superbe bibliothèque de- M. -de Buffon éfoit .4
vendre; la iieîjpote de Rusi^e: : qui. a erçvie de tou; /
ce qui est beau j avoit fait aês "offres assez coní\-
r L5!j )
dérables. — M. de Mir . . i désolé de voir une auíîi
riche collection í.xpolée à palier, à.J'ét range r , a
couvert l'ofíre de 1 impératrice , & a acquis la
bibliothèque.
'C'est Un, actç de patriotisme , dont Tes gourmets
sentiront toute l'impcrtance , en apprenant que ce
sacrifice , qui a peut-être beaucoup gène, le gésté-.
reux législateur , . se monte à cinquante mille écus.
Le mème a achete la maison appelée le Marais,
près Argenteuil -, pour otírir une dissipation à la veuve
de ion ami le G\ ... c'est, un objet qui doit vajoir
près de deux cents mille livres. — C'ell une alsez
belle oflrande à l'arnitié.

L'éloquents audace du tribun Lam.... , calomniant


miraboliquement le vertueux prélat òt'-Clermortt i &
l'accusant de délirer la guerre civile , rappelle l*tis-
toire d'un célèbre voleur, qui fit sigfier ì deux per
sonnes, qu'il avoit dépouillées avarít de les aíîafli-
neí , qu'elles avoient bien mérité li mort : mais
quand on voit d'un côté, le calme ds la vertu dé
corer celui qui , pour obéir i Ion devoir , fait sa
crifier son. revenu. Sc-méaie sa vie-, & de l'autre c'té,
rimpuder.ee de la sélérateíïe , aigu fer les poignarJs
d'un parti accoutumé aux succès par les atrocités :
on peut juger de quel côté fout la raison âc'la jul\:c2.

L'qn a vq,Lí, au Luxembourg , trais cents jnille liv.


au marquis de C/iab... ; û s'en piaignoit. , Quelqu'un
dix :..prencz-vaus-£n à vos bons amis l<»s déniocrwes.
Cela prouve qu'snire vaus (k eux, il n'y a que la
(56)

>l . I . i ■ U- si
« • '. . • . '. ' ' ">'
i J i . ;
On parloit devant la jolie belle-fille du dtlc -á*-
Coi..., du Journal de la Cour & desa Ville. Ah I fiy,
s'écria l'elégante , qui pourroit- !e dire î c'est une hor
reur.— Qui peut le lire , lui répondît quelqu'un ? mais,
tous les honnêtes-gens , & vous-même la première*
Si vous en dites tant de mal , cJest que vous ave2
lu ce qu'il dit de votre cours ouvert de démocratie.
Ha dit une vérité, est-ce fa faute si;cJest une horreur?

Je paflbis dernièrement dans la rue St.-Antoine,


près des anciens Jésuites ,* tout-à-coup je vois tou
tes les tenêtres garnies ; le peuple qui se précipite
en foule dans la rue ; de loin, une frouppe à cheval,
toute dorçc d'épaulettes, des gardes en avant qui
font ranger les voitures. Ah / mefuis-je écrié, cest
le roi , c'est sans doute notre bon roi qui arrive.
Déjà je me faiíois une' fête de crier de toutes mes
forces: vive le roì\—~ Cétoit M. de la Fayette.

Ce -Joir n NAZ paroít tous les matins.


Lc prix de í abonnement efl de 3 liv.par mois
pour Paris y & de 3 livres 10 fols pour la
Province , franc de part. Le bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André- des- Arcs ^ N*. 21.

De rimprimerie du Journal général de la Cour 8e


de> Ville. ,
n?, a.

JOURNAL
DB LA COUE ET DE LA VlLLX

Totii faiseur de Journal doit tribut au roidin*


LA FONTAINX.

Du 8 janvier 1791.

Le côté droit a défendu les cahiers 8c les sermens


prêtés aux commettans j le côté gauche a annulé l'un
8c l'autre. Les assassinats des Rully , des Belztince
des Bausset , des Voisins font restes impunis malgré
. les réclamations du côté droit. La minorité a défendu
les magistrats de Rennes qui, fidèles à leurs ferraens
& à leurs devoirs, ont affronté tous les dangers1 , plu
tôt que de manquer à l'un ou à l'autre ; la majorité
les a condamnés. La minorité vouloir conserver au
roi le droit de faire la paix 8c la guerre , Sc celui
de nommer les juges , tous deux inhérens à la cou
ronne , la majorité lui a refusé l'un Sc l'autre. La
minorité a souvent réclamé contre la réunion & la.
confusion des pouvoirs ; la majorité les exerce tous,
elle fait les lois, caste des arrêts .fait arrêter, empri
sonner députés , magistrats , officiers ; elle a envahi
Tautorité spirituelle Sc les biens du clergé 8c des
pauvres , maigri le côté droit. La minorité voulait
que les assassins de la reine 8c les cannibales qui ont
violé le palais de nos rois, fussent punis ; la majorité
a détruit le tribunal chargé de cette affaire , 8c a
blanchi deux de ses membres qui eussent été décrétés ,
s'ils n'eussent pas été députés.
ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du 7 janvier.
\J nedéputation des48 sections a généreusement offert
4e fournir des preuves des prétendus délits de MM.
Tome I". Année 1791. H
( 58 ) %
Gurgnard , la Tour-du-Pin & Champion. Ce procédé
est dans le sens de la révolution. Ces ex-ministres
viennenc de faire nauffrage , ils font malheureux! Mes
frères, voilà le moment , persécutons-les , indiquons-
les aú peuple ; ce raisonnement peut bien avoir quel
que choise d'atroce , mais il est civique.— M. Charles
Lameth a annoncé que M. le curé de la Gouture , 6c un
autre du bailliage de Péronne , étoient partis fans conr
gé ; ce député , dont-on connoît la belle ame , a cha
ritablement interprété ce départ , en observant
qu'il ne pouvoit avoir que des vues criminelles:
or : avoir des vues criminelles , selon M. de Lameth.,
c'est ne pas penser rigoureusem ent comme lui sur
tous les points. Ce thermomètre est sûr , car tout
le monde sait que la raison & M. de Lameth de
puis long-tems ne font qu'un. — M. de Mirabeau
a fait une motion tendante à l'exécution de la
constitution civile du clergé 3 qui a été adoptée. Enfia
l'abbé Roger a dénoncé son confesseur qui n'a pas
voulu l'entendre , fous le prétexte qu'il avoit prête
son serment. Si M. l'abbé s'est présenté au tribunal
de pénitence pour y manifester ses remords 8c ses
ïegrets amers d'avoir prêté le susdit serment , assu-,
rément son confesseur a eu grand tort de ne pas
l'entendre ; mais le fait paroît au moins douteux :
il est assez rare de venir à résipiscence le soir , quand
on s'est déshonoré de gaieté de cœur le matin.

VARIÉTÉS.

Un plaisant ayant fait afficher à tous les coins


de rue , que Me. Targ . . avoit perdu la langue
depuis quelque-rems , & qu'on donneroit un assignat
de 50 liv. à celui qui la rapporteroit au comité
d'aliénation; un homme fort limple, ayant trouvé
dans la rue une langue de veau , l'a rapportée à ce
comité , & a demandé la récompense promise. . •
(59 1

M. Je Montm .... a reçu une lettre du cardinal


Je flernis. Comme ce miniitre , à qui les affaires ,
comme chacun fait, font très-étrangères , 'ne s'en
vante pas , il est très-bon que vos lecteurs en sa
chent le contenu. Ce prélat dit avec autant de
noblesse que de piété : « qu'il a fait le ferment d'être
fidèle à s'église, à fes dogmes ; d'être soumis à son
chef, à fa discipline; que l'honneui & fa conscien
ce lui font une loi impe'rieufe d'observer ce ser
ment qu'il a ratifié en recevant la barrette ; qu'il
a 80 ans sonnés ; qu'il touche au terme de fa
carrière, & qu'il ne consentira jamais à voir le peu.
de jaurs qui lui restent , voués à l'insamie 8c au
parjure ». On assure que ce n'est ni le cardinal de
Lom . . . , ni le prélat d'Aut. . . qui lui ont dicté
cette lettré précieuse pour les vrais fidèles.

On est bien étonné de voir que M. le cardinal


de Lom quoique ce soit un archevêq ... de
Sens, n'ait pas donné son adhésion aux principes
de fes vertueux confrères ; mais on prétend , que
cela vient de ce qu'il tient plus à fa tête qu'à l'on
ame , & il paroît bien extraordinaire que le despote
qui faifoit servir les gardes-françoifes à arrêter des
magistrats à la cour des Pairs , soit devenu démo-
ciate : il ne devinoit pas alors que les instrumens
de Ion despotisme , en devenant déserteurs 8c ré-
kelles , deviendroient les héros de la liberté.

Un Jacobite disoit qu'il falloit que tous ces pa


triotes tournassent le dos aux prélats & curés ré
fractaires aux fameux décrets. Le ci-darrière mar
; ( *o >
qiris de Vil . . . . , demanda qu'au contraire , les
rébelles ne pussent regarder les patriotes en face.
C'est le même qui a dénoncé l'aristocratie du ventre
qui se trouve touj-ours en avant , & qui a demandé
que pour que le dos ait à son tour la préséance ,
rassemblée nationale qui a été beaucoup trop en
avant, donne Texemple de marcher à reculons.

M. Ch de Lam ... a été applaudi par le côté


gauche , pour avoir calomnié Henri IV. M. Cazalès
a été rappelé à l'ordre , pour avoir voulu enseve
lir rinfamie du perse'cuteur du vertueux la Cha-
lotaìs i &c le côté gauche qui a prononcé cette
punition , a montré par ses applaudissemens k M.
(TA , que ce n'étoit pas à lui à rougir de
son père. II paro t d'abord singulier que ce soit
le côté gauche qui ait protégé la mémoire du des
pote d'Aiguil . . , 8c que ce soit un membre de
ce côté., M. de Men.., qui ait osé un jour in
voquer une loi de Louis II : mais quand on y ré
fléchit j on convient que rien ne doit étonner de
la part de la majorité 3 puisqu'elle nous a démontré
qu excepté le bien., on peut tout attendra d'elle.

Porcelaines. Air des portraits à la mode.


De cruche , de pots , un ensemble heureux ,
Au Louvre 3 à présent , s'offre à tous les yeux.
Jadis on voyois de Héros , dès dieu*.
C'étoit la vieille méthode ;
Aujourd'hui , ce font des manans poudrés;
En soldats , en magistrats déguisés ,
Qui montrent par-tout leurs museaux blase's.
Voilà les projets à la mode.
( «I )

On vient de m'assurer que l'aíTemblée alloit pour


suivre M. le Cout...3 de Can... 8c son associé , comme
consujfionnaires. Ah .' si les loups viennent à se man
ger entr'eux ; alors il fera facile aux brebis de re
venir au bercail , 8c de s'entendre avec le berger ,
pour e'chapper à leur dent gloutonne.

Huitain adressé à Vauteur de ce Journal , sur


les vitres qu'on lui a cassées dans la nuit du
q au 5.
Une cohorte soudoyée.,
Par les jacobins envoyée ,
Hier , en brisant tes carreaux ,
Se vengea de tous tes maux.
Au procédé de ces bélîtres , '
Je ne trouvent rien d'étonnant;
Car déja , depuis plus d'un an , ]
Ils ont, ma foi, caílé des vitres.

le général Mot.... , pour faire le patriote , a de


mandé qu'on établisse des limites , entre le pouvoir
du corps constituant 8c des législatures. S'il favoit
un peu raisonner, il songeroit qu'une assemblée cons
tituée, en vertu de cahiers impératifs , 8c convo
quée par le roi , n'est pas un corps constituant. S'il
avoit lu les cahiers qu'il avoit juré de suivre , 8c qui
ne lui donnoient des pouvoirs que pour un an , ( mais
il préfère le titre d'inviolable à celui d'irréprochable,
qu'a mérité son collègue le brave 6c loyal marquis
( te )
de la Queil.,.., ) il trauveroit drôle que le marquis
de la Fay. .., députe de la noblesse , du bailliage de
rio... aux états-généraux.á Versailles, soit le même
que M. Mont... .député du département de à ras
semblée nationale à Paris ; c'est ce qui fait dire qu'il
est impossible que les gentils-hommes d'Auvergne ,
qui lc trouvent un mandataire parjure & infidèle , puis
sent jamais le reconnoìire fou. aucune espèce- de rap
port. II devroit savoir que l'assemblée nationale n'est
p;s la nation , 8c que les députés ayant eu l'impu-
derre ablurdité' d'anéantir les titres en vertu des
quels ils l'étoient , ne font plus rien , 8c que leurs
travaux font aussi nuls que mauvais.

Air : Je suis mousquetaire noir.


Envers un roi , chez certain démocrate ,
On manquoit de respect.
A son silence , 8c comme aristocrate ,
Cléon parut suspect.
Lors , quelqu'un dit : messieurs , jugez-moi vîte j
II est démecrite , lui ,
II est de'mocrite.
De ces pamphlets dont tout Paris rassoie,
Quoique hideux à voir.,
Lorsqu'au besoin , à l'écart on s'isole ,
II est bon d'en avoir.
Heureux travail qui promet pour la suite.,
Plus d'un Héraclite 3 oui ,
Plus d'un Héraclite.
Eh , oui , je ris , 8c comment ne pas rire , '.
Quand je vois nos badauds ,
S'extasier 8c tomber en délire ,
Devant vos plats journaux «
( h )
Au bout d'un bois , j'attends maint démagogue ,
Sans être astrologue ., moi.,
Sans être altrologue.

L'opinion de l'abbé Ma . . . , qui prouve que MM.


Carn ... & Mir . . . . qui veulent rendre à la reli
gion toute fa pureté , font des apôtres aussi incon-
léquens qu'ils font impies 8c audacieux , a le plus
grand succès. Tous les ecclésiastiques qui n'ont pas
donné à gauche , l'ont lue avec avidité , 8c il n'en
est pas un seul maintenant qui ne sache Mori.

Ón va établir un comité de mendicité' composé


de MM. Labêce , Lasnon , & Poulain, présidé par
M. l'Asnier , pour atrifer aux moyens de nourrir
la ménagerie nationale.

Les motions de- M. de Mir... produisent de l'é-


tonnemept scelles de MM, Alex., de Lam.. ,Barn..&ic.
de l'indication ; celles de MM. de Men .. ,Ch ... de
Lam ..... Alex . de Beau du mépris ; celles
de MM. Cam. . . Trei .... , du scandale ; celles de
MM. Rober Cufii , Gou. . a'Ars. . . du
lommeil. Voilà les héros de la patrie 6c de la
liberté.

II 'étoit question de donner M. de Montm .... ,


pour gouverneur au Dauphin, afin de l'élever dans
le sens de la révolution. C'est le moyen d'apprçn-
dre à ce jeune prince à voir les choses en petit ,
à moins qu'il ne regarde son gouverneur avec un
microscope. On assun que les Jacobites fournirent
les deux foïs-gouverneursj 8c qrçeMde. de S/7/....
( H )
sera adjointe à l'éducation , car ses pupilles actuels.,
fur-tout l'aìné 3 lui font beaucoup d'honneur aux
yeux des patriotes.

Un anglois étoit furieux de ce qu'au nombre des


personnes qui ont obtenu des pensions pour avoir pris
la bastille furie roi de France 8c égorgé deux com-
mandans fidèles à leurs devoirs , on ait oublié d'en
donner une à celui qui a ouvert les portes de ce fort,
Si. qui seul a été la vraie cause du triomphe glorieux
des déserteursdes Gardcs-Françoises/qui font devenus
des héros , en abandonnant leurs drapeaux 8c la garde
du roi. C'est bien le cas de dire comme le marquis
momentané De-Vil . . . : Tout chemin mène à Rome.

On assure que le comité de mendicité a tant de


vogue , qu'il a fair tomber à plat tous les autres
il n'y a que le comité des recherches qui se soutienne,
au moyen des fausses conspirations qu'on invente pour
faire languir des milliers de citoyens dans les prisons
de la liberté.

Ce Journal paroît tous les matins.


Le prix de Cabonnement e/í de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 Livres i5 Jols pour la
Province , frunc de port. Le bureau ejl établi
rue Percée Saint-André des- Arcs , N*. 21.

De l'Imprimerie du Journal général de la Cour 8e


de> Ville.
JOURNAL -
d b la Cour et de la Vnts

* Tout faiseur de Journal doit tribut au malir»


LA FONTAIN*.

Du 9 janvier 1791.

Cette même opisiion publique qui a fait justice û


sévèrement des abus de l'ancien ordre de choses ,
commence déjà à 'sapper par le fondement , le frêle
e'dífice de la constitution nouvelle. Bienrot nous la
verrons s'e'crouler & disparaître sans retour ; semblable
à ces torrens d'été qui ne durent qu'un jour, mais
qui ont signalé leur passage (par les plus affreux ra
vages. I/Europe a déjà porté son jugement sur la
révlution françoise ; l'accueil qu'ont reçu dans tous
les pays les émissaires de la propagande > prouve que
l'horrible frénésie qui nous possédé , ne trouble pas
encore toutes les têtes , 8c que si en France ., , ce
font les scélérats qui pendent 3 ailleurs ce font eux
qui font pendus. Au reste la nation frajiçoife , elle-
même ,r se "désabuse insensiblement , bientôt elle se
convaincra qu'elle a été cruellement sacrifiée à l'am-
bition de quelques ambitieux subalternes., qui., à tout
prix , ont voulu jouer un r-Ue 8t se sont portés aux
plus honteux excès. La postérité rendra lans doute
justice à ce petit nombre djj vrais François qui ,
disputant le terrain pied-à-pitd 3 ont toujours com
battu pour les intérêts du trône , de la religion , de
la liberté , de l'agriculture , du commerce & pour
les propriétés des trois ordres St de tous les citoyens,
ASSExMBLEE NATIONALE..
Séance du 8 janvier* >•
M d'Estagnol a' fait la motion que les curés qui
se retireront dans la huitaine de la publication d*
Tome I". Année 1791.

'VV
(66)
dernier décret , jouissent du tiers de fleurs traitement
si rinîliir des évêques. M. Bouche , loin d'aquieícer
à une telle mesure , a proposé de rétracter le décret
qui accorde une retraite aux évêques qui donneront
leur démiflìon. 2>'ur le tout, on a passé à l'ordre du jour.
L'assemblée sjest occupée ensuite de différens objets
de finance , mais peu intéressais.

VARIÉTÉS.

Un prètr^difoit : tous nos malheurs font une juste


punition du ciel que nous avons bien méritée : 6c
pour rendre à la religion toute fa pureté, le ciel ré
serve à quelques individus , 1 honneur du martyre.
C'est alors que l'on verra s'ils se trouveront dans la
majorité ou dans la minorité de l'assemblce ; il ne
faut qu'une goutte de sang versé pour la cause de
la religion , pour faire revenir le peuple de son aveu
glement ; &c le martyre sera moins méritoire que
jaroaris ; car l'assemblée nationale a trouvé le talent
de rendre la vie odieuse à tout le monde.

Quand j'entends Crffcr : vive la nation ! je me de


mande aufli-tôt avec effroi : est-ce qu'on égorge quel
qu'un. ?

Uii homme juste , mais un peu vif, ne pouvant


plus calculer ses pertes, s'avisa dernièrement de pren
dre de l'humeur contre les décrets de l'auguste as
semblée : il fit Un páqUet de tous ceux qu'il trouva
fui fa tab':e,&í les jeta yu feu., en disant : il faut
C<*7)
toujours faire justice des enfans , en attendant qu'on
en faste autant aux pères. La femme de cethennète-
ho*mme , étonnée de l'incongruité , s'écria : rrtnis,
pourquoi les brûler tous , ils auroient pu servir ? —
Eh , sans doute , a-t-il repris avec aigreur je lcsau-
rois déja fait servir au seul usage qu'ils méritent , fi
je n'avois pas eu peur qu'ils 'ne me donnassent les hé
morroïdes. Peut-ètre ce propos n'est-i.l pas trè s-ae-
cent j mais il peint , 8c il a de l'éncrgie.

On dit que M. Philippe Cap... , embourbé dans les


principes de la démagogie , avoit proposé à madame
la duchesse d'Orl.... ,1'a femme , d'aller , pour le compli
ment de nouvelle année., à la cour , sous lc costume ci
vique de dame de la nation ; mais que cette princesse qui
n'a jamais été dans les secrets des 5 8c 6. octobre , 8c
qui n'a aucune raison d'abdiquer un rang qu'elle n'a
point déshonoré, avoit refusé 8c préféré de ce se pas
présenter.

- Le jour des rois , madame la duchesse d' Q. ... est


venue , accompagnée de deux dames de fuite, faire
fa cour à leurs majestés , conservant son rang de prin
cesse du sang. Nous nous empressons de publier cette
remarque , afin qu'on ne cruie pas que cette sensible
& infortunée princesse , approuve des innovations
encore plus ridicules que patriotiques ; ni qu'elle par
tage les torts d'un être que nous croyons encore plus
à plaindre qu'à blâmer. Nous rejetons fur trois ou
quatre intrigans , connus depuis .vingt-ans par leur
bassesse , l'opprobre répandu fur un nom jadis fi ré
véré ; mais que la postérité ne prononcera qu'avec in
dignation.
.( <» )

Mr..... J balotté trois fois,


'Cède à son concurrent , & fauteuil , & sonnettes
„•--'' II est sûr de toutes lés. voix , . ' . '
Quand ce fera pour la scellent.

On est pénétré d'admiration , à la vue des sen-


titnens , à la fois nobles, touchans & héroïques .,
qu'ont fait éclater les écclésiastiques , dans cette
dernière persécution. L'un d'eux disoit : « Que nous
importent les outrages des hommes , la misère x
la mort même î Est-íl un seul de nous qui hésitât
un instant à faire à son divin maître, le sacrifice de
sa vie? Mourons jsi l'on nous demande notre sang;
mais ne souillons pas quelques jours qui nous restent,
par le crime 8c par l'infamie ». Ahi que c'est bien
là le langage de la vertu , de la piété , & du vé
ritable christianisme ! C'est ainsi que socrate mourant,
sourioit à la coupe que venoient de lui présenter des
mains impies; c'est ainsi qu'on voyoit les premiers
chrétiens , jaloux des palmes du martyre , voler au
devant du fer qui devoit déchirer leurs entrailles,,

Mot d'une énigme.


Sous le nom de Marat ,
s Quel est le candidat,
■f Qui , chaque jour , débite
Un pamphlet jacobite î
Est-ce le fier Vanton ,
Ou le sagç Toumon ^
( 6% ì
Ou M. Robespierre ,
De son club la lumière?
Est-ce M. Treillardì
Est-ce Lam le brave ,
Ou bien M Barri....,
Ou madame Brulart ?
Est-ce Camus Phonnête
M. Bouche , ou la bête ?
Est-ce enûn Harpula
-t—C'est mieux que tout cela.
• > 11 est un directoire ,
Des jacobins la gloire 3
Qui paie des auteurs ,
Imprimeurs, colporteurs;
Et grâce à son génie ,
Carra t l'anti-Bourbon ,
Procréé du limon
De la démagogie ,
Est choisi tout exprès
Pour faire , en beau françois 3
Cette feuille divine ,
Contenant la doctrine ,
Qu'on débite , à deux liards,
A tous les savoyards.
Louons la modestie
Du vertueux Carra ,
Eclairant la patrie
Sous le nom de Marat.

I/évêque de Blois Vest retiré , ou plulèt réfugié


dans un hôpital qu'il avoit fondé, Ce noble jrccédé.
(70)
sera sûrement mal interprêté par certains journalistes ,
6c lur-tout par les auteurs de la Chronique , qui se
font une loi d'éclabousser de leur fleuve ., tout ce qui
n'est pas vil. Avec raison l'on peut blâmer l'abus du
pouvoir ministériel , ainsi que les déprédations de
Paiícien régime : mais fut-il jamais nécessaire d'être
ordurier pour être logicien ? Suppose' que ces journa
listes eussent souvent de bonnes idées , ils les ten
dent si déboutantes  leur style est si diffus , si peu
mélodieux , si trivial ; les fautes de langue y four
millent tellement / le sel de la bonne plaisanterie s'y
montre si peu , qu'un lecteur délicat est bientôt ré
volté. Eh ! messieurs , avant d'écrire , apprenez l'tdi-
òme ; après cela , sachez que les invectives n'oor,
jamais fait partie de. Fart polémique. ■

Théâtre-François.,

J'étois hier j gratis, à la comédie françoife; j'ai


tout observé avec le plus grand foin': j'y ai vu un
public infiniment plus modéré que «elui qui étoit
à la première représentation du despotisme renverse:
cette liberté , ces com.plim.ens., toutes, ces décla
mations Maratiqucs ont pu séduire des gens , que.
l'exil volontaire de tous nos grands fait mourir de
faim ; ils ont plus d une fois fait cesser les applau-
dissemens dirigés par quelques membres jacobites ,
qui souilloient de leur présence , une société ras
semblée par la curiosité & le plaisir ; j'ai entendu
Jes vœux^unanimes pour la conservation de Louis
XVI j, exprimss dans des couplets, 8c répétés p*r
six mille' voies , avec un délire 6c une yvresse at>
( 7* )
tendrissante : mais ce qui mérite un compte détaillé.,
c'est: une scène qui s'est paflue à la fin de la piéce.
MM. Dugazon & Talma, qui s'étoient assurés de
leur parterre, ont osé interrompre la joie généralé,
en occupant d'eux seuls un public qui ne les connoît
pas : tout e'toit fini , lorsque M. Dugazon qui s'étoit
mêlé dans la troupe qui attaque la Bastille , s'est
avance' Si a demandé la parole : Messieurs , a-t-il
dit au public » vous voyez que nous sommes tous
bons citoyens,- nous avons eu quelques querelles,
permettez-hous de nous embrasser : à peine avoit-
il prononcé ces mots , qu'il ctoit, avec Talma , dans
les bras de Naudet. Celui-ci qui ne s'attendou
point du tout à cette algarade , les a repoussés avec
une force, que Ion indignation rcdoubloif. La ca
bale, talrnatiíte & jacobite , malgré ses cris pour
l'effrayer , a été forcée de le taire. Naudet tenant
d'une main ses deux adversaires éloignés de lui ,
& ce l'autre , implorant un moment de silence ,'
Messieurs , s'ell-il écrié , ce n'est pnnt désobéissance
u vos ordres , c'est force de earaciïre ici
des cris redoublés : àgenous, qu'il l'embrasse &r.
Naudet , quoique presse , d'un côté par le peuple
qui étoit fur le théâtre , de l'autre , par celui de
la salle St par les sollicitations de tous ses. camarades ,
est resté calme &, bravant avec une fermeté héroï
que , les hdrlemens épouvantables des bourreaux
qui avoient déjà proscrit sa tête ; Messieurs, a-t-il
di< froidement, je n'ai que dtux mots h dire : la
personne qui demande à ft reconcilier avec moi ,
& il pat où que c'est le vœu public , fait devant
vqus une démarche fart au-dessous de tout ce- qu'elle
nie doit i vous l'ardonne^ , /'< n'ai plus de volonté
£r je~fais h vous seuls le sacrifice de mon ressen
timents II i ensuite froidement embrassé M. Tal
ma 8c M. Dugazon, qui est venu sur le devant du
théâtre , témoigner la joye ', par ses pasquinades
ordinaires. Naudet , craignant qu'ils n'occupafícnt
encora d'eux seuls le public , l'a invité à boite. 8c
à danser ;„ce que lllon.* íait, .La conduite de ce
brave comédien parle assez d'elle même, pour n'a-

,ulsm «£- luduí jìcL lemuol ab nnliiì IboT


———-Errata puui le numéw&.

m iLtiiiinsi nr .fliiliinrh laBgm*!


a ímob-ioîfiin ab net nu dsvA
Errata pour le numéro d'hier.
Ibid. lig. 2?. Jadis onjSíáfi^ièQi tó^fcl©* Ufit
Jadis on voyoit des héros 8ìc.
f Ibid. lig. dernière, **S*átífca ptb]ttl3<i. lâ -ìftoSe , lise^
voilà les por«aits,ji la mode. ,
Pag. 6t. «fi|M IKekè^êPdhU aux ,
le venpea dp tpc L)ae.n>nM -."n_.r -
ag. 02. vers 5a.-»Mtìflea«rí ^rr^-SrîoPvií'e*,
Messieurs , jugezn^s v^r BWruon aQ
Pag. 6?. lig. 17. de 1 ìndicacion , rt/êj , de^l indi-
gnation. jsliâjq «'«p 7j'ovfi*a íi*i!p JB*XOt!>
awaéw^jUihMi
Ce journal paroît tous les matins.
Le prix de t&éhMHMk ^fVe^W^i^fw mois
pour Paris, & .^êtii^idivfesufSsafoítnp^ur la
Province . franc de p_$rj# Lebureau^est établi
raè Pehìì-^aìnt-kndre dh^M-c^^^.'ii.
-' . ■ .1 r v * '..b. áim & 1 ——

De llraprimerie du Journal géndrál de ìa Cour &


de> Ville.:
N°. 10.

r. ■ . - JOURN
... '• AL
... i c' ^
.-1
d b la Cour st ce la Vil z M

Tout faiseur de Journal doit tribut au mtáU,


■ -- LA FOHTAUt.

Du io janvier 1791.

Purgon, daus son art éclairé.


Arec un ton de major-dome,
Vouloit qu'un suppôt de St.-Còme
Obéit au mot seignare. <;; . , ,
: Celui -c i pour U maladie , : , ' 13
• 1 Soît qu'il vit mal ou qu'il vU mieux , "
En crut l'effet peroiiieújL " .',' ! . '
Notre docteur, avec colère, . , ..«
De nouveau Tordre réitère
Croyant qu'il n'avoit qu'à parler.
» , - Mais le cadédis réfractaires* '
(Comme aujourdhui maint militaire ) ...
Reprit si le sang doit couler, . .• ; .-.
t Permettez que je dálibèr*. ' . —«J- '

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 9 janvier.
La feule chose de remarquable) à la séance de
làmedi soir, est le décret qui ordonne Télargissemeut
Tome I". Aimée 1791. K
(74) .i.i

«U M. de Bussy. Celle de pimancie n'a pas été


moins stérile , l'assemblée a décrète' que fur la quan
tité de aoo mille assignats de deux mille livres ,
décrétée le $ octobre , il' en fera distrait vingt mille ,
faisant" la sônrrriè-Sttr^ 'mittittriy/ qui serviront à ta-
tri'quer èod 'mille assignats íè 50 liV.

' ■ l:v-.."*:.vïi«.-A.:
s^tvtilvi.í ' jí.tia-if.q _.
m .....
tiwn? k. p.- v

Zi Fv%?ííî jqq~AVï/Wúí
« ,- >* *. ••»>} •• • •• ■ . • ,' r ;
On raconte la plaiià nmisfo" BuàaSrtit de la commère
Fret.... Ce député qui , comme membre du co
mité diplomatique ,,.^jjff, gourant de toutes les
nouvelles du dehors, a pris une telle frayeur du
général Bender , qu'é:ant couché dernièrement cote
à cúte de son auguste moitié ( c'est d'elle-même que
nous tenons I'aventurc ) , il se mît à rêver tout haut ,
prononçant d'une voix mal assurée, le nom redou
table de vainqueur du Brabant. Madame Fret...,
gatee oar les
ïut>a^ys)0"q t
s ce moment ;
cé mot frappe sòh orei ,us;sto,3aL|ii5L ?ijo«
- Ion nr
ration

vanit.es
Ti'umaines : désabusée de son erreur , elle
el a mauai
dé bon coeur le nom clont la ressemblance impar-
ir inutile.
ltf»fU3ÍÌ
ci: .A ."'i ornoT '
»*« 0-3- u iC afc -,: >ut **> 'l ' '

Onpr^entoit.i,n>g^e,;;à
Des eOfa^^f^Sj^^^
" D'où Yienn^-]}jî4)t4f.^^%»f^0^^^ ;
De France »— Alors parlons à cœ.r ouvert-, t
Mes bons amis, ceci passe ma compétence,'''. 1

poyr guérir en pareille .ncnirfinrf; . ■ ■
■N'est qu'un moyen à jugement d'expert.
Vous voudrez b't*n nbds î'indiquer , je pense i ^
C'est d'appell^à^vïuí'tódSriáir Bí/i</ír. .'r , .,
I U i

-oá uú a.dfBfiçn amoaoa t iiip àuiqsfb ....^ivï^.r


2»r eMso> sb ™KtiJ4iEi¥àt&ìh;< «"{"'«««'«pfc à3ial '
ut ïi&vYfl sltsi sou fhq £ «tiortab ui> asillàyuòà''
' Bien, à tort a-tj.,on attribue un article interé danï

actame i-'... de Brunv... avoit


e'í :*à
larmes iur COU
S9JÉ» 1 indiene
-2?" attachementR "qu on luia,voit
*1<}CT! r« 3«~
iuppofé , nous croyons devoir publier, que l'auteur
ïious estnolinconnu.
-iSfimi sSrnmi L'n x tnre aimant
í aHiiv. peut généraliser
Toir3QÔi« joai 33
quelques murmures contre son sexe, qui depuis long-
tems fut le tyran des coeurs , mais qui , dans cette
révolution , déploie un courage
aaiutsv zab J-icií Jl joui i^iníFi. au-dessus
aTisj jng durnnôtre.
sjîa
Deugner m^me robjet dont qn a le plus à se plaindre;
ce procédé vil est-il digne de nos chevaliers . qu'un
.cuaigné j comme le hibou dtprise

/
Un anglois voyant daiis la gaeetiô de Paris , Tordre
donné par M. Vol.. . , d'arrêter MM. de Main. f.
& Dam...., 8c l'ordre du général la F ,
pour arrêter ceux qui seroient avec eux ; il l'a ccm-
paroit avec les droits de l'hoinme , & difoit : mais
puisque le roi lui-même n'a pas le droit de faire
arrêter un cirovçft sltfop ^^o^p^îet jttemw
àa la
u liberté ìndividuell?
ìhdtviduèllé qu'enqû en vertu
Yertir crune
d*une loilot , 8e
avec des formes l"4égaW? tòí!\í*W m^etos font
donc plus puissar.s qué le iroit^-iSf'-Hiêtle'í'ilí-deflÌK
de la loi ; comm«i#,jsg3fatfj5ÌLg%fc lfeíM&iïej 8e le
Commandant de taris, ayent des orgies à «donner
à Dòle 8e danstSTftPtë Fcì^tmeTll eft ^iert éton
nant que le d'tseiffct m W*fà»g*o* í^yôfmb jsle' Vfreí
peu en liberté vP#lfclí «ohftmtrç js teirtQrtavec la
licence, tantôt avec^ ^^po^jsme (.j en^n^^íous le
règne dH despotisme', fes mirtufres seuls dcjnnoient
des lettres de cachet V'Sc máinTenârrt 44 mìïle maires,
1100 rots, des mil|jers d'administrateurs, de com-
mandans nationaux' 8cc. se permettent d'en donner,
8e le bon peuple crie en mourant de faim : vive la
tìbtrtf. Cet anglois -4rftàf aufli : il eft bien sirrgulrëï
que Je despotisme ait^xist* en France { treize cent»
ans , fans avoir jittííî* 'fBnítë à£liwl tmffffifle "cjue
le règne de la líttèrfí áiteírdu,^ïcièffifte.,5:-:8t1,qu*r!
rrV ait jamais etrpîés 'dVVbís ÌSe d'aífiffiftíts \ '«P^
depuis que W nation paye fort cher . aoo personnï*
pou» lui faire flt»n$*aoqtííq i„ nu ìiomi om Ù<S
i - ..' 'jìfi.-fo èìù«u ,. ailyvBfn ì'.cì'» oup ?rs3vo"M>
.* . - aim . in, r-'"""- J'>r.-T| jif- . • * .•
; " ■•■,•»<' < 'filá'í 9Í> .HjI... ï-i -.70T11 i/ >"3.
Om Ht dafi» le »* 4t» -d'à* jfmtnì dsljwî ft í#m»
triptismeji'eál .certainement, pas suspect , qu'une fen»-
me a dit hautement , dimanche d truie r , dans la cour
de ^église de Saint-Sulpice , appelé communément M
cour dts cloches ; Non , notre curé ne préttrapai
* serment j & itoui Son» des sabrts pour U di~
fendre. Une autre disoit : allons , rîg? - aujourd'hui
mon dtrnkr jûûr; on passerafut nióniurps avarie
d'arriver i mo^turL -s ~ \ • -.ycr •-'■ri fpivd(F*'
'. 'iVt*;*. il.- .î/Iaí vn£'.i%b » : M irr>- k 'il
t, .,..1 £l ieunj,4 u i L i u' í—38 tv«.'.l.i ï* »
-- » I li j AÍi.5 33VÌ. iR3s013Ì ÍUp XII93"làlSTU
; i) ■ b jiotb 3Ì ïsq s'n amèm-íul iot si supìíuc

.101 siii b Miit n^Cûl>~!9iiT>r/>i>ni*£>rndil il í

jsI 33vOnpJtieyezîTliíî*íiIe pGu1¥c>S79''i'd'!Í 'na us«ï


jnaio.inpti zipai ?auhinin zal srbniùqtab no oh^st
->-noa sb .ítuéieiílinjmbs'b tii'dlim « <tfC".t coir
„-i*!naob na'b in5jJ9mi«q*^^!M^ui?ft^€ffíífW5fin£ni
t>\ ww : miBÌ ats insiuom tra siis slquaq nod si s8
oiluyifi naid J1: 1 nu wmi 1 igns tal") .vn~\rVA

tiraohneroient. Je lui fig sentir a vec force líétdpriernent


où me jettoit un tet propos .''Ce n'e* pius5 contre des
citoyens que l'on marche, mat» contre de Trais en
nemis í des brigands armes des. voleurs. & des in
cendiaires. Le lalut de l'état , le votre même , qui
y est attaché , vous ea. fait une loi. Je fais que les
mémo» motifsi4et*o(eiw^fÌi r» tiarcher c#rftre"íes infà-
■ms auteuíí et'fru|tgàteut*ds c#* rtkfaOfti'ëi >!p>H^ëì èt
kiceaèíe». ìh M^rçtwfy*** lïftít&fttêà* «^"♦îqbès teèié-
ia«s, ibío»*lo»*(iii«ií|ide fe^v*»6»*» ^im« d^Míte-def»
7* )
François doivent l'emporter dans la balance fur" 4«
ou 50 factieux. Mais le moment n'est pa encore
venu. II faut fur-tout Vvitrr des secousses trop vio
lentes. La machine trop ébranlée ne pourroit y ré
sister. Le tems est gros de l'avcnir , dit-un , atten
tons et espérons. ' vmMíLi'"
>1S\Ol\<n<\
■ ■•>m t> oiirt>ri'.y> suoV »
• o 3i30£VI ji stpcn sijov isi'uslq £ îmsj
Nos très-cÂrrj régenejaícjy&gnq] ^ ^lolrmi
Tantôt soufflés, tantôt souffleurs tljuj'^í íaiíí '
De la phalange fans culotte , no"lif.m
QtM brûle , jugule & complotte , . , uu^
Sous le nom de légistateuts » *vó\ ifto^ioV, ìY

Le souverain est refra*?-'"


Rechauffons sp/Jn^lçbe^u^i<j?nofl{tl; ( &Jjpi?
Or, voici comrae tout s'emmancbè :
Faifons-le rire vendredi J ' !''
•in 1 ' , . t Ci > KO ♦> ,
Nous |en aurons besoin dimanche, ...
Par ùn jacobin.
1
:';t' Ujl, ,*m.u':, , $' •. .«^t.-.lufc HjlTlimi
Pendant que les Orphies Jacobites essayent , par
leurs chants mélodieux , de consoler le peuple de la
fuite des bons patriotes , ou plutôt de les exciter à les
poursuivre 8t à les outrager ; des ames bienfaisante*
( 79 )
8e eh grand nombre , qui ne sonr pas dans le stfns dè
la révolution , s'empressent d'honorer leur courage
Sc d'adoucir leurs peines. —- Voici deux fragmens de
lettres dont, nous garantissons la vérité. II y en a plus
de dix mille à peu près du mime genre.
M. te duc dé Gont.^i , a M.' rtvéque cTÀgtn son.
neveu , te lendemain du Discours immortel qu'il m
prononcé à l'ajsemblée.
«c Votre corTdûîfë"d*hîer m'a fait passer la moitié du
tems à pleurer votre mère , & l'autre moitié, à me
consoler en longe^t*a<~v"íjû«?1j,e1soere que vous me
ferez la jultice-,deìfan$enàjucftoa*>tt« qui est daas ma
maison vous appar^egr_8£Rgus£tfìfttfi>e ferez jamais
Téduit à connoîtie !e besoin tf 5
Autre de As: âi 'HTÂÒché dil Maine", a M. révêque
di Soijsonsson ««Jl?'sflÌ3»' -í**«ibrf «-»
«.^'aTfjîffc aJBajiSj,ì jsefRiHM^la foliation où vous
vous trouvez : j'eip^reg^y^^pus^^^uierez pas de
moi une pension de' douze' "raille livres > dont je vous
envoie le prenfiWqTí«t?êr<«lnW«t0* * jT '
- .»qfn>í, wi . v>n -_ ... . -ifc- -'• ■, .,s :

Je vous l 'avois- bien dit ffoe tòr ou tard, je troa-


verois l'occasion de jouer à, notre ciiré , le' même
tour.^u'^^Qtr^ íejgneur, .Ç^^veníZvque ce n'a pas
été tong: Oh .' morbleu , noùs le tenons. II doit être
ejW»4éputé qui , dans
r coTèrè patrio*-
l'assaire d'Aix,
que puîsquUtn*voúÌoit éà^bng-jr^àk tíidumit. Peut-
être trou v.erà-t-il qu'il^aut ,áté plue ncourt de termi
ner la scène de m un curé, de manière à lui faire
servir de ,perfii|tt" Wúx. tragédies d'Aix 8c de Perpl-,
grian. Ma^ìf fait flrteúx qu'un autre , que pour une
action comme celle-là;, ri "fàut "être au moins di*
contr'un , & dans notre campagne , eù il y a fort
peu de patriotes, il ne trouveroit peut-être personne
capable d'assassiner de sang froid , un homme de qui
0n á'a pas ., 4 íp- pAaindre.- J'ai trouvé plus conve
nable pour ma sûreté, de le -dénoncer, 8c je tous
♦uvoyt las vers que j« lui ai enui)4u chanter fur
J'air ; T'F< í</«í/-í, , u-. .1
..ij .1 Crève U ligue ,
Et crèvent les ligueurs j
r%'\ Chez tvx^fò fcígfó*
Le crime 8c les horreur*
Et la vile intrigue
Trouvent des protecteurs.

» .:(.;..
Leur coeur per&d*
En rien n'est circonspect.
**■»'■" ]>'un roi candide
l'amour léur est suspect ;
Et l'honneur timide
S'enfuit à leur aspect. -: -
Le curé" alloit coatinuer , lorsqu'à mon air , il a
eu quelques soupçons, Sc s'est arrêté tout court:
-mis il y en a bien «fiiez dans ce que j'ai reteáu ,
pour le foira lantcracr, .ù. \>!- *
>£.•; r'ti !lP ■- .•» i ••' .Rr/* dtvcint.

Çe Joif r flAl paroU tous les matins.


Le prix de tabonnement est de 3 itv.par mois
pour Paris y & de 3 /iv«j /5 />our Al
Province , franc de port. Le bureau tfl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N". 2%T ,
' « ■ • t<;n, r ' . > . ; <
1— "« ■' " "■ '
il .< t'' ' t ' r - ' '■ ' !-..s'í- • - . - >
fit i'Iinpitavrit du journal général île U Céunlk
de> V11U. *m u' í ":ian
N°. tu

' JOXJ RNAL 7


t>B la Cour et d,e la Vxllê
i ■■ n- 1 y ■ i i. 'i i -j i. s< i 's.i > «
Tout fàifeur dé Journal doit tribut au malir.
*?.,£.'A FOMTAINB.

du n jmï &y;

Píir û/i habitué des églises de Paris,


" sbilfScf i *>•
^ Aux beaux jours <QJpAiguft^£»ps chaque quartier
On élisoit'uu tapítajrie.

Ces bravaches d'aio&^pufoifioient fans quarté


Quiconque au Be'arnoPs oioit' 'raire rieuvaihjí. A "
Seize en nombre us eroicnt ; mats un certain

iiOrjòn asctaiaóru4eit»ritofatsaçterçant U me'tierj


^uaaiiA ««'(L^ysétfuifiVk »»'ïà*ou>jalne.
^ Ç?\A$?%^fV\^!lutul un P^'^*ux basard : - '
Souvent de nos projets la fortune se joue ;
..JCefcffrriïÉaggL1^^ de sa roue t
S'expose au danger tôt ou tard :
„ì,nham tDe ïtftítrûtfm darïs >la boue ,
t "so-a Atit^ .ìgju ^ Éir^uftvfertf jour la moue',
—' MuVn'^iìpïe''aífamblië' ..-lorsqu'on bránche ua

Â^S S È M frt Ë E N A T 1 0 N A L &


Séance du iO jaiivier*
On a dénonce' une lettre pastorale de l'archefêqu»
de Strasbourg , comme contenant des principes c«n
Tome îcí. Anné« 179 1. í*
( 8a )
traircs à la constitution ; il a été décrété qu'elle sertfit
renvoyée au comité des recherches. On a lu enluiic
une députation de quelques ecclésiastiques de Saint-
Sulpice., qui ont prêté leur ferment, parce qu'ils-
n'ont cru voir , disent-ils , dans ia constitution civile
du clergé, que le triomphe de la religion primitive.
Voilà , dans tous les tems, quelle a été Terreur des
schismatiques • ils ont constamment mis ieurs opinions
particulières , à la place de Tautorité de l'église. On
a continué la discussion sur Timpòt du timbre.

VARIÉTÉS.

Copie de la lettre à M. le président de Vajsemhlée


nationale , ìi lui adrejsée par MM. les officiers
du régiment de Chamborant , hussards , dattée de
tfancy , le 14 décembre 1790.

Monsieur Le Président/

Le régiment de Chamborant , fidèle à son ser


ment , toujours íqumis au roi, à la loi, & aux
décrets de Tassemblée nationale , sanctionnés par le
roi 5 jaloux d une réputation que fa conduite doit
lui assurer , a lu avec indignation , dans la feuille des
annales patriotiques, N°. 410, du 16 novembre,
un article dans lequel M. le comte de Bosé , notre
colonel & ami, est fi cruellemertt calomnié. Supplie
Tassemblée .nationale de vouloir nous rendre justice
contre ce Gantier, auíli inâdèle qu'incendiaire , en
lui ordonnant de se. rétracter, & n'insérer à Tavenir
dans ses feuilles que des vérités, non des men
songes , tel que celui qu'il a oíé mettre en avant,
qui est d'autant, plus grossier, que M. de Bosé ne
S'tst jamais opposé en rien uux ordres du brave Se
respectable général de Bouille , St s'est encore moins
(83>
rendu à Paris pour déposer contre lui ; puisque
depuis que le régiment. est en garnison à Nancy ,
il ne l'a point quitté.
Signé , Les officiers du régiment de Chamboraitt,

Le préjugé vaincu.

Javotte enfin vous grandissez,


Bientôt il faut qu'on vous marie ;
De biens vous en avez assez ;
Mais il faut voir comme on s'allie :
Car c'est com'ci, car c'est com'ça
Entendez-vous ma fille ï
Qu'on fait là là , fa là rira ;
Honneur à fa famille.
■ • . • ■ •■ ■ Vtl>
Deux frères font déjà pendus j
Un troisième pourroit se pendre j
St , victime d'un vieil abus ,
Sans dot femme il lui falloit prendre : -■ - •
Pour prévenir ce péril-là ,
Epousez-le , ma fille, .; -
Dans c't Ere-ci , on fait com'ça j
Honneur à fa famille.
r *
Grâces à Mons-Dîafoirus ,
Grâces à l'illustre séquelle,
Les préjugés font tous vaincus ;
Les honneurs suivent la ficelle ;
( % )
Tout est égal aoble 8c goujat j
La raison s'éparpille , *
Qu'on soit prudhomme ou scélérat,
Qu'importe à la fille î

V ers trouvés dans la cour d. un hôtel , rue de


Varennes.

Guerriers nés tout armés , tels que ceux de Cadmus ,


Et vous , braves roquets , tous sanglés pour la chasse A
Combien de lauriers vous font dus !
Vous gourmez le public , pris par individu ,
Mais respectez la populace.

n m '—

Quoique M. d'And.. soit du mauvais côté,


On vante ses talens & son honnête»
De ion discours au roi que faut-il que je pense ?
Entendit- on jamais plus platte impertinence ?
A ce roi gémissant dans fa triste prison ,
II vient préconiser la révolution 5
Vit-on jamais François, complimentant fa reine ,
Oubliant les égards dus à fa souveraine,
Déshonorer ainsi toute la nation !
II veut la rabaisser au métier d'une bonne :
II lui prescrit sa marche 8c dicte sa leçon.
Des outrages nouveaux qu'il fait à la couronne^
De son insolent ten ses collègues contens ,
Qnt osé u;i voter de vils remercimens.
( 85J

II est bien certain à présent que M. l'évêque


4'AÙt.. sera le seul prélat qui ait prêté le serment t
AÍ.- l'évêque de Lyd.. ayant retiré le sien. Comme
ce. monsieur l'évêque d'Aui... se distingue de ses
confrères! Ce que j'admire encore en lui, c'est sa
modestie; il ne parle jamais de ses succès , il a Pair
honteux de fa gloirç populaire Sc anti-catholique.

Vingt-quatre cure's viennent de donner leur ré


tractation du serment qu'ils avoient prêté par igno^
rance, par crainte ou -par imprudence. Ce noble
repentir efface bien leur faute ; il leur fait recon-
uérirà un degré peut cire encore plus haut , l'estime
e tous lçs honnêtes gens.

■ mm<*

Au sortir de la séance où le sacrifice du clergé fut


consommé , le redoutable député de Provence dit
tout haut : Ma foi , nous aurons leurs Biens , mais
non leur honneur ils le gardent trop bien , &
l'estime publique les accompagnera. Aveu précieux
dans la bouche d'un de leurs plus cruels eremis ; il
prouve qu'en restant imperturbablement attaches à
vos devoirs , vous arracherez^'estime 8c l'admiraticn
du parti même qui vous persécute.

Les commissaires , nommés par le corps mnnicipal ,


pour lui faire le rapport des détails relatifs aux
séances du club monarchique , ont été entendus
samedi dernier ; & sur l'avis du procureur de la
çommune , le corps municipal a déclaré que rien
ç'empêchoit ce çlub de reprendre ses assemblées.
(86)

Appel au tribunal de l'opinion publique , du rap


port de M. Chabroud, & du décret rendu par Vas
semblée nationale , le z oâobre 1790. Examen au,
4u mémoire du duc d'Orléans , et du plaidoyer du
comte de Mirabeau , & nouveaux éclaircij/lmens
fur les crimes du 5 & du 6 octobre 1780 > par
M- Mounìer.
Chez M. Dudoyé, me 8c hôtel Coq-héron j
PetIt, libraire , au palais-royal ,
Et Ah,iaud ^ libraire t à rassemblé nationale.

Livres nouveaux.

Les Regrets, Elégie , par M. l'abbé Sies'.


, Le pied de ne^ , Conte moral , par les Curés.
La métaphijìque de l'ingratitude , par MM. de N....
8c de Lam....
le danger des duels , par M. le duc de Lian....
Une. parodie de Catilina , par M. le comte de
Mit..A\- ^ ' •■
Léí goûts de Néron , par M/ Barn ■ ■■ • ■
Les erreurs de la vertu , par MM. Meunier 8c
Lalli-T lendal.
L'amour des foyers , par M. le prince de Coruy.
Son chien chasse de race , .ou le fils vaudra le
père , Conte qui n'en elt pas un , par M. le duc de
Chah.... -,
Traité d'éloquence & de prononciation , par M.
de la Roches ■ . .' - ._■
Le Gentilhomme bourgeois , Comédie parade avec
un souffleur obligé , dédié à la minorité de la uo^
blesse j par Mathieu de Montm..<.
Les crimes jga[és , M. de Chah....
Le nouveau Gonculix , par Mr le duc d/\<4,.,..v .' .
Le Dormeur éveillé , par le marquis de la Fay...K
1
( §70

Avis aux Parijìens

Ah / Parisiens, tremblez .' Tandis qu'on vous berce)


í^ns cesse de quelque nouveau plan de contre-révo
lution , il s'en trame une au sein de votre ville y
dont vous ne vous doutez pas, 5c que je viens de
découvrir pour votre bonheur. Vous savez qu'à
six mille lieues d'ici il y a un endroit appelle
JBotany-Bay , où les Anglois envoyent tous les
malfaiteurs de leurs pays , pour y fonder une colonie.
Eh ! bien > mes amis, c'est de ce maudit coin de terre
que doit venir votre malheur, si vous n'y prenez
garde, tes membres courageux & fa vans de Rassemblée,
qui ont fait cette constitution , le chef-d'œuvre de
l'esprit humain, reconnoissent enfin qu'il est impos
sible d'établir , la libercé en Europe , où de tous les
les côtés , on fait pendre léurs apôtres comme dé
Vils scélérats qui ne veulent que troubler l'ordre Sc
la société. Ils ont, en conséquence , pris le parti dé
porter leurs lois à Bùtany-kiy * où ils trouveront
des hommes faits pour elle. La galère qui doit les
transporter , est déjà à l'ancre à Dunkerque. C'est afin
d'aller voir si elle est en bon état , que M. Mir . . . .
a demandé un congé. II fera savoir à ses collègues
où ils doivent se mettre en route. Ils partent au
nombre de deux cents. Vous voyez que je fuis bien
instruit & que j'entre dans tous les détails de ce projet
de désertion. Tenez - vous prêts à vous y opposer :
ne souffrez pas que votre ingrate patrie , pár son in
différence pour une liberté qui ne doit lui coûter que
deux ou trois cent mille tetes aristocrates , S'expose
à la honte de se voir abandonner par lee deux cents
génies tutélaires qui s'eííorccnt de la régínérer. Je
- dois pourtant vous dire pour votre consolation , que
' probablement l'illustre Barn .... ne partira pas.
Comme le sang qui coule dans les veines des nouveaux
colons de. Borany-Bay n'est pàs trup pur , on craint
que Neroflft ne veuille le tirer jusqu'à la dernière
( 88 ì
goutte. Ses collègues , qui 'défirent avoir au moisis
quelques sujets au bout du monde , consentent à ce
qu'il les accompagne j à condition -que le docteur
Chab. ... ira devant , afin de purifier le.s nouveaux
sujets t dans fa piífine Orléaniq . . ; Celui-ci ne man
quant pasde pratiques à Paris, n'est pas dans l'kuention
de partir ainsi , Mar... nous restera.
)

La Journe'e du 4 formera une ëpoqUe bien glo


rieuse dans les fastes de l'Eglife. C'est un spectacle
qui appelle les regards de la divinité , que celui de
la vertu qui lutte contre le crime. La conduite noble
& touchante de M. l'évêque d'Agen arrache des
larmes d'attendriíTemenr. Qui n'a pas partagé l'élaa
d'enthousiasme du loyal Marquis de Bcauharnais ,
qùi , pénétré d'admiration pour le dévouement gé
néreux de ce digne prélat , s'est précipité dans ses
bras , & l'a preílë contre sah sein ? Ah 1 un tel
moment n'est pas trop acheté par un siècle de persécu
tions 8c d'infortunes. Quand on est sûr du suffrage
d'un seul homme de bien , on peut braver les huées
des tribunes, & laisser siffler en paix les ferpens du
côté gauche.

Ce Journal paroît tous les matins.


Le prix de íabonnement est. de 3 liv.par mois
pour Paris y & de 3 livres iS /ois pour la
Province , franc de port. Le bureau est établi
rue F'ercée-Saint-André- des-Arcs , N". 21.

De rimprimirie du Journal général de la Cour St


de la Villa. ■ -
N°. ix.

JOURNAL
db la Cour et de la Ville
/ —
Touc taiieur de Journal doit tribut au malir.
/ l A Fon ta ms.

Du 12 janvier 179X.
Les esprits font devnus fi aveugles, que tous les
écrivains incendiaires, même l'infàme procureur de la
lanterne , qui devroit être plus èclaai qu'un autre »
onc osé comparer la révolution de Brabant à celle de
France. En Brabant le souverain avoit abusé de son
autorité en violant les droits des provinces Belgiques,
& c'est alors que les trois ordres, d'accord, ont voulu
résister à l'oppreísioa. En Frauce, c'est après la séance
du 2} juin , dans la quelle le roi accordoit , même
plus que les cahiers ne ?ui avoient demandé , que le
peuple a pris les armes fous prètxie d'une conspiration
absurde qu'un tribunal choisi par les chefs de la ré
volution, a déclarée purement imaginaire. Comment
.a-t-dn donc eu l'impudcnce de comparer une révolte
impardonnable à une résistance juste 8c légitime à l'op-
prefiìon II est vrai que les Brabançons auroienr dû
accepter fans balancer , les conditions que Léopóld
leur prescrivoit, puisqu'il les rétabliffoit dans leurs
droits. Cs qui vient de se passer dans ce pays , servira
d'exemple aux autres peuples qui , prenant la licence
pour la liberté , n'ont pas même , comme les Bra
bançons , un seul prétexte de se révolter contre l'au-
torité légitime du souverain.

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du 11 janvier.

N membre du comité de liquidation a rendu


compte, au nom ducomfité de liquidation, d'une créan-
Tome Ier. Année 1791. M
C.ço -ì
ce de M. d'Orléans fur le trésor public , montint
à 4 millions 158 mille 650 livres." L assemblée a
décrété l'ajournemejnt 6c le renvoi au. commissaire
'liquidateur. La 'discussion 's'est ouverte ensuite sur
cette question; les titres feront-ils rédigés par écrit?
«A a distingué, fur cette question, un discours de M.
Thouret, dont ort' a ordonne l'impression. M. l'abbé
Mauri a pris rengagement de réfuter ce discours.

- •' . ■ - • ■
« VARIÍT & S.,
11 ■: , • :.•»»«»"••• >• ■* ■
, .:M. le garde-des'sceaux , accompagne" d'un député ,
s'est rendu „ la nuit, du. vendredi à samedi , cli,ez
gHisfëurs curés ,, pouj- les exhorter à prononcer le
arment décrété le 27 novembre. Celui dont fions
tenons ce fait , a répondu que sa conscience et son-
líonneur ne le lui permettoient pas. Tous les argumens
du ministre et du député n'ont pu l'ébranler. Voilà
un joli personnage, pour un garde-des-sceaux ! sans
djMUe. .les autres ministres lui ressemblent.

i. . * * >
J"I1 nc sera pas hors de propos de rappeler ici une
circonstance qui dévoilera une partie des manœuvres
mises sourdement en jeu par le -parti qui peîsécute
si cruellement les' ministres des autels. Le 27 novem-,
bre , présidence de M. JBarn... ( On le dit calviniste) ,
on avoit donné tant de billets blancs» qu'il* rempljs-
soierít la tribune, au point que les billets rouges ,
donnés par les députés, ont été obligés de s'en aller.
Une partialité aussi scandaleuse occasiolnnaune rumeur
considérable. Un des billets' rouges tdisoit en se
retirant : c'est simple , pour mieux immoler kurs
, victimes, il ne faissent entrer que les iouireaux.
U*)
-

II y a j dans cette capitale , une association d'illu


minés. Le roi de Prusse , qui est' un martinistte ardent t
y a envoyé l'abbé Pernetty. Cè. commissionnaire a
réuni plus de dix milìc prosélites. On compte sup-tout
beaucoup de femmes. L'un de lèurs prëraîers prin
cipes est que , dans tous les cas , l'infurrection contre
un souverain est un crime : que les rois', quattd ils
iont bons, sont des présents au. ciel ; 8c quartai ils
font mauvais , il s lont un châtiment que Dieu envoie
aux sujets ; que dans le premier cas, il faut se i^ouir
du présent, Ct dans le second",' il taut se résigne'r à la
punition divine. 11s ne se mêlent point des affaires
publiques ; il$-ne se coalisent point contre les enrjemis
de' l'autel 8c du trône, qui causent notre malheur:
ils se contentent d'attendre tranquillement que lê ciel
les puniíïe ; ils prétendent que saint Jcan'Ba'ptiste
est apparu à l'abbé Faucher, le \y décembre dernier,
qu'il l'a touché au front , 8c qu'il lui a dit: « Tu
33 abandonnes \a. charité chrétienne- que e. o'aì cessé
» de prêchera mes disciples: je te livre au -^lire
d) de tes opinions, 8c elles auront si peu de fuite ,
33 que personne ne te croira , 8c que tu1 feras la íable
33 de la populace >3. Ce qui s'est ve'rifiá. O» trbuve
chez Barrois , libraire, quai des Augustin , tous les
livres de leur doctrine. * _

Complainte à Vendroit du fatal accident arrivé


au fìevr Guidon , marchand fripier, & Capi*
taine d'infanterie.
' Ah du Confiteor.
A la fav-eur d'un abat-jour '„■<■> 'l
Guidon vendoit cher fa futaine. <!».-.
N'a guères d'un coup de tambour ' :. •"
Guidon fut créé capitaine, . . . bis.
(92)
Chantons Guidon , pleurons son soft :
Guidon vivoit , Guidon est mort. bts.

Ordonnateur d'un bon repas ,


Prêt d'héberger sa fière troupe ,
II passa de vie à trépas ,
Comme il alluit manger la soupe.. . . bis.
Quel souvenir ! quel triste sort '.
Guidon vivoit : Guidon est mort.

Qui mieux que lui nous guidera,


Si l'ennemi nous tend un piège»
Qui mieux que lui nous conduira
A la grève , au louvre , au manège î bis.
Ami , pleurons son triste sort :
Guidon vivoit , Guidon est mort.

L'échaniillon de nos guerriers


Git donc à jamais fous là tombe I
En cyprès changeons ses lauriers ,
Et qu'au défaut d'une hécatombe , . . . bis.
La poudre annonce. . . . avec effort :
Guidon vivoit : Guidon est mort..

_ Parlant de ces coquettes qui se font gloire d'arra


cher un amant à ses premiers sermens , un de
nos poètes disoit, n'a pas long-tems :
Cest moins s'en faire aimer , que le rendre infidèle.
11 en est ainsi de tous les scrmens que l'on veut faire
enfreindre. Si la, beauté qui se vend une fois , est
toujours à vendre , l'être qui méprise un serment,
les n.éprisera tous.
( 93 >

Remarque inutile.
Jugez de l'esprit , de la finesse des auteurs de la
chronique. Pour de'montrer la pureté des fentiroens
des nouveaux fermemaires (i), MM. les chroniqueur*
parlent, dans leur N9. 10 , d'un vicaire patriote,
áui éloigtlbit son curé de prêter le serment , afin
d'avoir la cure , pour lui fermemaire \ Que de ver
tus dévoilées! quelle estitne on doit avoir pour nos
nouveaux convertis! 8c plus encore , que de balour
dise dans les écriveurs se disant patriotes :

Un bon Gaulois remarquant dans Paris >


De vils jongleurs à la porte du Louvre j
Le bel honneur , dit-il , pour mon pays ,
S'il cil des sots , qu'ici je les découvre ; .
Ne pourroit-on aux remparts, en tout tt-ms ,
Claque-murer des gens de telle forte ?
A ces hauts cris, à ces mugissemens ,
lie cet enclos connois-tu le dedans,
Lui dit quelqu'un'? Non j — eh bien que t'împorte ,
S'il est^rempli d'insignes' charlatans,
Ne peux-tu voir des farceurs à la porte ì

EnSn le comité central a fait une forte de rapport


fur ce qui relie à faire à l'auguite assemblée. Nous
pouvons chanter maintenant fur l'air : les jésuites
n'auront pas.
Quand est-ce donc qu'ils finiront
Cette constitu titu titu titu.

(i) Expression dérivée da mirabaudage.


. ( 94
r )

On a répandu lè brait danç Paris que M. le comte


d'Artois alloit revenir ; cependant il ne paroît pas
qu'il revienne , ni en janvier, ni en fe'vrier ; mais
très certainement Al. le prince de Condé viendra
en Mars. ,, -, v , . , "
Brcuilktoiu , avocat d; district.

Une bonne femme à qui on avoit dit que c'est le


peuple qui est le souverain , s'écria : eh bien! c'est
à cause de ça ..que nous voulons arrêter le brigan
dage de tous ces vauriens,- l'appétit leur vient en
mangeant. Ils ont d'abord commencé par emprison
ner notre bon roi, à' présent c'est à dieu lui-même
qu'ils en veulent. Us persécutent ses ministres, 8c
démolissent ses temples : mais puisque le peuple est
le souverain , je sommes bien aises de leur dire que
le premier de ces mâtins qui s'avisera d'insulter et
de chasset nos bons curés ou leurs vicaires , je lui
tordrons le col fans miséricorde.

Vers à Mlle. Philip jouant de la harpe au li-


cèe des femmes. ,
Jadis Cécile , aux accords de fa lyre ,
Fit descendre du ciel un des esprits heureux ^
Aujourd'hui , belle Ëglé , le son mélodieux
Du luth qui , fous tes doigts , St s'anime 8c soupire
Nous tait quitter la terre 8c nous élève aux- cieux,
( 95 )

M. l'abbé Fauchet a fait un éloge de la religion


áont il a été le ministre. 11 veut qu'en la dépouil
lant de ses mystères, de ses miracles , on en fasse
la base de la confédération universelle , &c qu'on la
conserve en France , à cause de la bonté de ses dog
mes , de la charité fraternelle qu'elle prescrit, &c
sur-tout , à cause de sa convenance politique. Jejnê
Sais aucune remarque ; mais il me semble .
Qu'un petit bout d'oreille échappé par malheur ,
A par là découvert te plan de l'imposteur. .

M. le vicaire de St.-Cyr s'est présenté au district do


Versailles , pour recevoir Je traitement de 1790. M.
Ie vièe-président , c'est, ua .prâtre , lui a demandés
avec une morgue tout à fait ridicule : ave-{-vous prê
té votre ferment} Non ^ â répondu avec ingénuité
Vhonnête vicaire , je ne fuis pas prejfé à le faire í
mais feroit-il possible qu'un argent qui m'est légiti
mement dû avant le décret du serment , soit le prix
d'un ferment Jait contre ma conscience ï Un de
ces nouveaux despotes lui répond , au nom de tous :
Monsieur , telle est notre volonté; je vaus avoue.
Messieurs , que j'aimois encore mieux le bon plai
sir de nos rois de jadis, que les volontés de nos
messieurs d'à présent. O ! liberté , toi , dont le nom
résonne si agréablement dans l'oreill'e 8c dans le cœur,
jamais tu n'as été plus outragée , que depuis qu'on
a voulu t'iriger de neuyeaux autels. Quoiqu'il ta
C 96 >
soir , le trait que je viens de vous citer , indignera
fans doute les ecclésiastiques , mais il ne les ébran
lera pas. II n est aucún de ceux qui font dignes
d'appartenir à cetie classe respectable-, qui puisse,
hésiter un instant entre, sa pension 8c sa conscience>

Errata du numéro 10.


Pag. 75, cn a oublié le titre de la piéce de vers
life^ , nouveau remède contre la rage.
Pa<*. 76 , lig. 27 , 200 personnes , lise^ , 1200
personnes.
Pa? 77, lig. 14 , avis à tous les potentats, Hst{ , avis
aux garçons potentats.
Ibid lig. dernière , sanskcefle inévitable , list{ , fans
cela inévitable.

Errata du numéro II.


Second vers de î'e'pîgrapbç , le bon tems c'étoit ,
íiscz > 'e bon tems que c'étoit.
Ibid. Vers 7, d'un certain rude aristocrate , l'seZ>
d'un rude aristocrate. /
Ibid. Vers 8, les séduisit à la douzaine, Hse{* 1£S
réduisit à la douzaine.
Pag. 84, lig. 4, qu'importe à la fille , list[ ,
qu'importe à la faxaille.
Pag. 87, lig. 24, où il doivent , liseí , le. moment
où. ils doivent.

Ce Journal paraît tous les matins.


Le prix de tabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres iS /ois pour la
Province , franc de port. Le bureau est établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N". 21.

Be rimprimerie du Journal général de ìà Cour &


de la Ville,
: ï î O U RjSÍ AL
. :
D B 1 A Ç 0 U R ET tíJE. LA V I L L Ë
. .• 1 »" ' 11——— •
„. . -Toui faiseur de Journal doic tribut au malin

Du Jeudi i3 janvier 179t.


Dans la correspondance de Voltaire avec Pimpe'ra.
trice de Ru/fie, on trouve ces mots, remarquables
«Ces membres íl est vrai étoient devenus tracassiers
insolens & randoient l'atat anarchique. II paroît pro
bable que toqt jç . niai 8c le brutt/qu'ils.cmt fait, ne
rnenera à rie/i. II y a beancoup plus de grands mots
avec lesquels .on trcnps le peuple pour quelques
instans , que de bons principes . de raisons Sc d'au
torité, dans tous, les écrí.s 6c pamphlets du:parti opposé
. à la cour Sc au gouvernement monarchique. Tom. 67,
pag. 164. , v, \. ' ,. , .

Leroi dépcuille de l'heureux pourolr de verser des


bienfaits & de distribuer les pensions , se yoit aujour
d'hui abandonne de l'eísaim nombreux de courtisan*
avides qui l'eritourotent. Ils ont pris lâchement It
fuite au premier vent de l'adversité:5 ò.n les voisi
porter à ces vils usurpateurs, leut encens 8c leur vile
adulation. Aiirque Bayle a raiiott qCiand il dit: et Les.
flatteurs ne s arrêtent pas à un vain titré. lis adorent
plus dévotement celut qui a 'le pouvoir fans le titre ,
que celui qui à le titre fans le pouvoir, n Baile ,
article Alpa'idt •
ASSEMBLEE NATIONALE. . '\
.^.Séance du 12 janvier.

1 1 a e'tc décrété à la séance de mardi soir , qu'il sera


fabriqué une menue monnoie d'argent jusqu'à la coa
Tome I". Année 1791. M
C 98 ) *0
eurrence de 1 5 raillions. Cette -rnpnnoye fera divisée
en picces de go f. 8e de 15 s., pour sept millions
& demi de chaque espèce. On fabriquera aussi de la
mormoie de cui\ae de 11 ,6 & 3 deniejs ., jufiqu'àune
qliEtttite; indéhìnic. Va , fans dire., qu'on fera main basse
fur les clockes.de* ©giífes 5 cequt aétédécrété. La séance
de mercredi a été très-stérile ; la discussion sur -ce bel
impôt da timbré Velt continuée , tous les articles
du tarif* ont été décrètes Tans difficultés.
I :b."A. ?..

« "- ' Aux Auteurs du jouhiaï.- '

. Je viens . Messieurs , de lire dahs la chronique ,


que de 32 prêtres qui composerït ìa çonnvunauté
de St.-Sulpice , douze; avqient prêté lé serment di
manche. C'est tincj caiothnie. J'ài encore lu dans le'
journal du soir:,'d'Jfcier , une a*dresse- à l'assemblée
nationale , au nom des écclésiastiqùéS1 áe "St. -Sul
pice , signée Soulavie , envoyé deeáits ictífíïetfii*
ques. C'est une fourberie dans le sens de la révo
lution} &ç çodM»e.' j^at- moi-même lflionnèàri d'être
membre de- k communauté de St.-Sulpicè -, il est:
de, mon devoir.de dénoncer toutes ces impostures
au public. liest-iiuit ou-neuf ecclésiastique» qai ont
e.rêté le fermentons notre église , font des incoîî-
aus, foi-difans domiciliés dans la paroiífes u'n ca>
pucirí & deux._';prêtres aux pages la-ifa4H!iq«ie ,
Sí~qui de leur yi-e-:., n/ont jannis été approuvés. ìa
fonction de l'un «st de. conduire ìesî-worts •depui3
Tégíife au cimetière situé à Vangirard Patitreest
préposé à la garde dela sacristie où sont conserves lt«
ornemens ni l'un m loutre n'orrcaucuine relation avec,
MM. les pYêtreS desservans la paroisse.' Je "vous prie
MM., de vouloir bien affirmer dánS' vos feuille» ,
pour Tédification de vos lecteurs , que pas un der
MM. tes prêtres . composant véritablement la com-
munautá de Su - Sulpice , n'a »postaiìé dimanche
í ( 99 )
dernier , la foi de y. c. , comme ofi-voudroit le raire-
croire r 8c qu'au: contraire tousv átt'- ridrìibre- dë
dans les mêmes principes que ;le&î* intrépide ctfrá i1'
font prêts à sacrifier leur place 8t leur ferturifc, plu-';
r,ôt que de prêter un serment qui blesse leur con-:
science.
Sigqi, lVbbé d j prêtre de la communauté de
St.*Sulpice.

« ■ ■■ .il...—. .1 l'jn 'u1. '

V A R I É T Í S.
'. / / /, - - ■' ••
Apologue tirée de Pìlpaì , fabulste. indien.
"*
Je me promenois dans un boi s solitaire , tout en
tier au malheur de ma patrie & à nos douloureu
ses réflexions. J'en fus tiré par un spectacle étonnant;
c'étoit une assemblée da iîoo animaux qui hurloient
tous ensemble avec tant de naturel , que vous youí
y seriez mépris. Les sifilemens mêmes du serpent à
sonneite qui présidoit., ont été impuilsans pour ra
mener vle silence. II étoit question de la déclaration
des droits de d'animal ; à droite , on voyoit des
aigles , des courtiers généreux , des chiens fidèles ,
des pélicans, dq'nt un décret barbare venoit de des
sécher la substance 8c de tarir le sang ; à gauche ,
des bêtes féroces , d'autres , foibles 8c lâches à la
fois ; des reptiles & des HictBiUres. Qe toute espèce.
Quel fut mon étonnement , lorsque dans le premier
côté je reconnus mon bon Castor , le compagnon
chéri de ma table 8c de mon lit.' Ah r maître ., m'a-
ï-il dit dans son langage , sortons d'ici y ce lieu est
un enfer , où les démons, doiïûn.srtt cn ' tyrans. Ils
ne veulent plus recqnnpître. le généreux Lion pour
leur maître , ils l'ont chargé de fers 8c jeté dar.s
Une étroite prison ; déjà plusieurs fois ils ont menacé
ses jours, 6c tiennent encore dans.ee moment, le
( 109 )
ser régicide suspendu sur sa tête. Je m'éloignai en
gémissant sur la peiversité des animaux; Tout à coup
un ange de lumière se présente à moi 8c me crie :
en accusant les animaux , tu fais le procès aux
hommes : en voyant le loup poltron , lâche & cruel ,
rappelle - toi les ducs d'Or . ... et d'A le
tigre Sc sarn . . . , font faits pour • être féreces
Sc sanguinaires ; Beauh.... le gaucher, 8c les Lam...
ressemblent au singe qui veut contrefaire 'l'homtr.e ;
Montm... 8c Brog.... , comme des perroquets , repè-
tent des phrases , mais ne parlent jamais d'après eux-
mêmes ; Lam..., comme la vipère, pique le sein qui
Ta rechaussé; l'àne. est voué au ridicule , aussi le iont
dès leur enfance ,-Tar... 8c sou..; entìn , cette tourbe
odieuse , qui ne cesse de vomir des injures contre
le côté droit, peut être justement comparée à ces
oiseaux de nuit , qui crient quand on leur fait voir la
lumière. Porte actuellement tes ie«ards fur des ob
jets pli^s confolans. Vois-tu cet aigle audacieux qui-
plane au haut du ciel í C'est ainsi que les Mau... ,
les Cayil... , Ma!... , 8cc , s'élancent dans la nue pour
y dérober le feu céleste dont ils font seuls dépositaires}
comme le coursier belliqueux , les Fouch... , les Fauci...
les d'Amb...\, les Luq... . ne s'écartent jamais du chemin
du péril Sc de l'hojineur,- enfin , comme le chien tendre
8c fidèle , une foule d'évêques 8c de piètres , aiment
mieux mourir dejfaim 8c de misère , que d'abandonner
leur divin maître. A ces mots , l'efpfit a dilparu. Je
pris la plume 8c j'écrivis ces lignes.

Sur un ferment civique;

Un bon curé pleuroit d'avoir fait le ferment,


Parla force prescrit, 8c qu'on nomme civique.
A le re conforter l'ami Marat s'applique :
.. . ,-*f Vous pleurez , saint homme ! eh ! cemmentì
Tel repentir est ridicule.
„ Si je pnrtois votre rabat,
,, Je ferois, àl'autcl , ce ferment fans scrupule.
Je le crois bun , dit le Béat ,
,, Et moi donc , fij'áois Marat m ï

i '
N
A l'élcction du juge de paix , à Toulouse , on a
trouve' ,au dépouiíleaientdes scrutins , quatre-vingt
billets portant Je nom de Suider,

Testament d'un capucin.

Je donne ma tonsure au roi, pour lui servir de


couronne.
Je donne mon manteau au duc d'Orl.... pour se
cacher.
Mon cordon, *u côté gauche de l'aísemblce.
Mon bréviaire, à Févêqiie d'Aut..
Mes sermons, à l'abbé Grig.*., à condition qu'il
/les débitera lui-même.
Ma barbe , à M. Cam.. pour lui servir de perruque,
à condition qu'il pertera une calotte de plomb.
Mes sandales ,à la noblesse pour qu'elle n'aillepas
pieds nuds.
Mon bâton , au clergé peur aller demander l'au-
roône. " •* 1 v
Et je laisse ma beíace à toute la France.
( 102 )

L'on a enterré, ces jours derniers le curé de la


paroisse de St.-Leu. Une femme du peuple diíbit à
fa voisine : c'étoit un bon curé , il étoit le père des
pauvres j on trouvoit chez lui lecours , argent &c
consolation ; mais il etoit trop fanatique , il n'auroit
pas prêté le serment. Voilà cornue on égaie le
peuple ! Voilà les moyens adroits Iqu'employent les
Jacob... Scieurs mercenaires journalistes/

Deux jours avant le premier del'an, la munici


palité de Brest , dont la sollicitude est aussi vive
qu'étendua, a fait publier qu'on ne feroir point de
visites de l'an ., camnr.e c'est rasage , pour éviter des
courses inutiles , les fadeurs 6c les faussetés qu'on
se distribue mutuellement. Le mot de cette énigme,
est la crainte où étoit cette municipalité que 1«
corps de la marine ne l'a prévînt pas.

Encore une anecdote relative à la journée du 4-1


janvier , époque d'une gloire éternelle pour h
, Clergé.
Un député de ce ci-devant ordre , étant sorti pour
quelques instans pendant ía séance, 'rencontra Ch ..
de Lctn . .. qui lui dit : ferez-vous le lerment 1 —
Moi.' plutôt mourir mille fois. Mais je ne fais
pourquoi , car nous n'entendons pas toucher au spi
rituel. — Si c'est véritablement votre intention , que
n''adopiez-vous la formule de M. l'év ... de Cl
Tout le monde le fera , & vous éviterez les plus
grands maux. Ah / cela n'est pas possible , alors
il n'y auroit pas un évêché de vacant 3 5í comment
récompenserìons-novíS nos. cur^s ?à
• v, ( 105 )

. les adresses nombreuses dont l'assemblée , dite


nationale , se plaît à savourer, chaque marin , lc me:-
ceoaire encens, me rappelle cette pensée profonde
de Sénéque :
t • • ■r*rr'.i ' - *Tf*
—l" > ' —— J.
ZJi. .. ... ^aip.l .• : «91
Zd manière la plus adroite de nuire , efl de se
faire remercier , méme du mal qu'on a sait. Morale
de Sénéque , Tom. 1 , Pag. o3.
• ; j'n:-, y' '■ »' ' ' , .

h»»., v •:■ :, •• '.;

>£*>..■• vieil enfant de Loyoli'^-'1 3f" ' • l--J


j Qui de sonEscûbar, entendoitlá íogique', j.' .b
Vint prêter le serment çt?iq«$î}.r- ••*•'•■
Puis dit à soníV,oiíîn qui blâmoif■ fort -cela':
l% y, Que lc fait r.e vous effarouche,
Mi cenlcietaèë est fauve ; or, favrt-voiís' comment'
• • ,, Qitand(\)la bouche a sait c^sï'r'mint ,
Vj i. Xf £çeiiC.J{,jle'menti la fourjjj, -»
« ••' " . 1 ••

'*tiuÌ' r. v' ".' • • ■ • «'«


'te pauvre peuple. ! comme on le .trompe , comme
'Oít l'égare .' J"ai é'htéhdu dire à'beaucoup d'honnò-
tes-pens bornés' -tjh'ri n'y avoit ffue de mauvais
prêtres qui pufïîsji'íelíiser le ierméïit , 8c que ce

Ct) Imitation d'une fameuse pensée d'Euripide.


( i <>4 )
qui les empèchoit de le prêter, C'était Fàtgent. tout
, au contraire ,-roujsrez .Jesrreux j c*~voyez dans leur
refus, le délwUíéfreníént-'ïe plus rròble'v le dévoue
nt le plus héroïque. Ils vont être réduits à me
'partVf^ls^vwnt
leur hrehis _lef plus çhdrjes .- ils affrontent tout pour
i.t'b:irt que ' « voix de Dieu.., du devoir , de ì'tion-
neur hc d . leur .conscience. O : vous , qui hie: ce*
ligne»7-~ít- votre—ctrm—n*ctt—yts cueure'fermé à la
douce v^^d^^i^Mité, ^ *íg'l«J-j««tíe /tessez de
les calôrnnier , Sc laislez?nous admirer leurs verjus.
aTdd JU19D 2i£m va'4Sivuf nqz, «<JJF ^çiioo/vjj

. de /17/r. , II elt intitulé , vers de M- C. , de


'académie françtjilc-; comra^ .-.eue i^iftjl-e rompiQ-j
met d'une iáçon délagreaplç , tous les aca/t^mi-
cíens dent le nom commence., par u i.C , je pente que
fi l'auteur vcuc observer les régies de l'honneteté , il
doit à ceux de' !cs confrères , que cette conformité.
Compromet cruellement , de fe fâîrc c l'rùioîtrc , afin '
qu'on puiiie g'aver fur la tombe, cette cou te epî

; Passant , éioi :nc toi ; ci-gìt dans ce tombçaWtfpioi


: L'académicicn qui loua. Mr.-.. •'• mita
w»! ìïrwinoi» jHSliièvialMt «. «gi^fVt u»sf isSiml 9»
a3Í)!u( B»! ilJ* ^ í-OÎIET J3VE c'JCC:0? ÍIJ J.dîtSffl *i
- Journal paroi? toïïs les matins:
Le prix de C abonnement cfl de $ Uv. par mois
pour Paru, & de 3 Íiïm iS pis pour"U,
Province , franc de port. Le bureau fjì établi1,
rue Percée-Saint-André des* Arcs , N°; si£JM*
i J 'Afu.LXAA a ? ì H M ì A.
De rimpriracHe d^i Journal, ^e'ne'ïai 4e 'a Cour & .
de ìa Ville.' x-\
-as rier-oni^ic u ~.jï ìc ,J. t. *« ía.j.isto., t í\J
N°. 14.
JOURNAL •

DB LA COUB Kl DE LA VlLLB

Tout faiseur de Journal doit tribut au mattc


LA FOMTAISI.

.. .. Du Veudredi 14. janvier 179t.


L'homme n'ell pas son ouvrape , mais celui de la
nature. Exiger des iudividus plus qu'ils n'ont reçu de
cette mère fantasque , c'est vouloir qu'un brun soit
blond, qu'un petit soit grand , qu'un être empâté de
chairs n'ait pas les facultés pesantes &c. Sec. Pourquoi
donc demander ce qu'il est impossible d'obtenir ? Pour
quoi donc vouloir qu'Un être engourdi soit svelte
comme Terpsiçhore .'Pourquoi donc demander, à la
foiblesse , cette fe'conde mère des vices , des qualité»
héroïques que le courage seul enfante.
La plus horrible conjuration qu'ait jamaisfbroté l'bé-
rcsie , menace d'anéantir l'église de Jésus-Christ. Voyez
avec combien d'artifices on cherche à soulever le
peuple contre les ministres du culte romain ; voyez
avec quelle adresse perfide leurs crutls persécuteurs
font parvenus à les placer entre deux abymes ea.faisant
naître un ordre de choses où ils soient dans la nécessité
de sacrifier leur religion , s'ils veulent conserver leur
fortune. Le projet est de se séparer de Rome* Voici
la marche ; on compte, avec raison , sur las justes
anathèmes du Vatican; on partira de là pour soulever
le peuple , on lui dénoncera les attentats de Rome ;
la philosophie 8e la scélératesse ferort le reste ; bien
tôt une doctrine étrangère & contraire en tout à la
toi catholique , s'élèvera fur les ruines de celle que
professaient nos pères.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du i3 janvier. '• '
0;i a continué la dtftussion fur la contribution mo-
Tome I". Année 1791. O
biliaire. M.,de Champagni a fait le rapport -de l'or-
ganisation de la marine militaire. L'assçmble'e na
tionale , qui , comme on sait , représente l'église
a décrété St;: décrète , que les paroisses ' com
prises dans les iles Saint-Louis Si du Palais 3 íbot
iupprimées , 8e que. les àWôìdislemenî desdites pa
roisses , formeronr le territoire de la paroisse de la
cathédrale.,Ií*^Hse.5aint-jLouis.en.rìl.e: , est conservée
p our servi rde^çc^&íe à 1* catbraraii ,jìsRïtf'jf<ce que
la communicationion de
elè l'ile-Sïinr-coTHS
l'Ile-Sáinr-Louis a«;eur
ait été établie.
e'i

v*sm1[^ son 3£ T9í7l0ïâ -eij^j

trois fils la «fIIqqa IflÊJïIìiV9, , -


A totu ^èéml^vm^kuf<¥^íéíf^i4ettres ,
8 , Ai&M^fAb)! 37 ïlíoq
íiuTbiuojv*^> sto'vjusavài «J

Avant le tems de nos désastres ,


Lit ici 'FasT'WlW'Uus badauds t
Qu'il íautleur compter des fagots.

&i,CÌ5«SSPft'i veff?att«oct*tííe «tUfaf„ asíiiibno


^"£82^ CB»1^Wfla4%WW^«vt,ow

•b «dnrlîWMJP^fS^ fflâLnoifoì «ì

- —Or * tel que Brioché jadi*%


Fit mouvoir. se^fijnarÌQnnettes ,
Nous" voyons d'un coup 4e baguer

Au milieu ÏSu> peuple ébaudi ,

tres,

VCe ne í,ont"^»s4à"dé3f"io^ncwcn—
Tour le visir tant appíàW} û^

Pour Sire Jean-Sylvain , B ,


La révolutiosl d'aujourd'hui
Vaus *Âfeak'que0 celte des -$tafpftes.^ ,\

fc efjtíiftjid ïuji BJH5 j ^ ,jj

L »— -í—w-, 1,^1
( io8 ì
services à la chose pubftque, & qui, mille fois , a
exposé fa vie dèpíiìs la rexpluti^n,^ pçgr défendre
celle des citoyens, a tfu "beaucoup de Mine à met
tre la sienne a l'abri des <i*«^efrs de îá lirence 6c de
^insubordination. .11 obtiendia^is&cttfcffY parce que
la vérité & la bonne sç,QndiUíte«16niflèÏHí*v toujours
par obtenir 1 r ' ' '
de les atter
Le triomphe
tion monarchique , décide celui de ce raerabfe , quand
au fonds de l'affaire , 8c il ne. leie^a, çigitre lui ,
aucun nuage dans fa secWn'*, 8c parmi touc les hon
nêtes-gens. Quant au*, wttéíítíi(terf Bc,'ìfu| voies dis
fait, les tribunaux civils &Qí>iltfair*sqéH5íeront jus
tice. '/L" y 3U9I1ntjri ana*
Les enragé* de Parlfe-èstSmblent .aí^z à M. Ver-
tigo , peintre , qui aimoit beauc'oudies dames , à
ce qu'il croy;oit ; majs;,jp»k# srMqwlrWcqu'on lui
parloir dé mariage endroit dans, des convulsions de
forcené: de méme^tls messieurs airnenj t$Qcfc qu'ils
disent , le roi ; mais cjiaque fots qVïIs'' entendent pro
noncer les mots monarcAée^tôfflìàrchifô^ qui ne
font autres que le mariage de ia royauté avec la
constitution; ils se mettenj en.tutpuç^ &fi;ft:croient
endroit de tout maslàéreri ïû ndinj du; Qtn. Bar...,
du Jils Lam...., & du Sain&HfprH' ï)íip... '-f
C'est ainsi, disent les, ^Qjfagcarsv1'^6* t4»res
aiment & caressent les victjaû^j^uistornberitì entre
leurs mafSs?*- | _
- 1 va -iov£ «q JnsUmáï an W

Je vous dénonce. Messieurs, Guillaume Alexis,


poëte du iSe. siè£lJet;Jaa8..dflu*a. éwtt tnimé d'un
tsprit prophétique qui dérouloit à ses yeux les évé-
nemens dont nous sommes, hélas i les témoins íc
!.. 4ictimè* : »«> « ^^!^^TS!Í S».
^tné -ftrcersés'; ^«t, tntì aíiccnob al »aoK .

, ìot lis amoiqaï a JR3"»*>»


í Soi )
alerta íí i'aaoivrjl
•ism £ afriMiab çposuís" 5í> c <êiavo'j« zoí> «lbi
aup aaifiqV^îfcáír^éfj'iíisndo il .noin'níí>io<Jí'Títiti

fcnsup , a$tfmtì«I*> a&<«ri? 3Î>\S^ « supnl-mnom n ou

-ht[ w.^WHSp*ntútiítiòì^jli\Lo xattiuâhì es* * J«ì

i t sw»fB£fc eal^qitëtìijfiad 'lioinp lup . r\3mv\ t o^h


sb wioiili\waapj«a§> 1 98*n«ffl 3Í> Poissa
ífi'íip a^gj WWgfí. |TB9lH9ai ?-33* «. smâm sb ■ ■ snasict
-otqtfîskismaí9íZp? SîBf aupsíb zificc i ioi aí » Jnaìiû
sn ítíp r^^\fSsfe«ct«iVaefÌj\iu\oJU eîom zil isoaort
*I DavaDéfibraut <» %^ieW!£fn 9Ì 9UP 89r,u* ,aoì
ïnatot ■>Ai4&MWrW'itrnJLl'pJ»« *r 'i nofuutilno»
fí^íff^ï^ttíâfc "Ò mai iUVijS»

3iJ a
Ces vers ne semblent pas avoir été faits en 17»
Voyez cependanUtá wafcj -po^îquës', & la bT
bhothéque françoise de.-t.bb/ Goule : • à aueL£
ch.ngemens près, rous les trouverez * "' ^

nu'b bain nuii mmmmm m 9,,plj-.:iqo-ïq 1;-c>


Ofl 6áto«(Têu4êr dlftV'Paíís'., "un extrait &imipré- M
tendu bref du Pape t adressé au roi ,r^es-ci«étien.
Mous le donnons fans garantie, »t3' " , --,->
Le pape s'exprime avec fermeté" ; fiais paternel
lement il reproche au roi.
ve*>9 )

Bal
qui
toient a leur ni-vaiiun.--
í°. Son conseiuerrsènt k 'Ah stì^preflVot» ëes vflRÍx
monalriques, fi conforrnrt'EiíuftfenfíHs évatìKéliq'Ufcï.
j". Son canseiteínent aux dtelt9qfeé1c^ì'ar*«gge
!a puiííarrce tèMpQï&î3k&'-Çïïtúgeï'ìv<éiMf\\mvea~

Dé.lare en frohaë'à^tfc';^»^^
thunorf KHtfFé^dfPtìe^é' cW.^I «<" * WjTuod au
de líé^HÍFrtfè°lidr;iëHfelfe'«™oa zaqbjrhq.ieb Jiolii'i
tra i fU àT! m<frMmëtìmilW jSHtfffâhté iériíttbr)*iit ,
le 'd'rWw^nan,gs^XS'utTditiHk?,Tec'ciafia«fq4ieî 3»

à la profanation áeé lieux saintsr)c"ï\ a°i *«> isiísa


Le aint Père ajoûte , qu'il a ordonné des prière»
publiques , peur 4ett^jáSfcàJ8teii fe retour des Fran
çois à la religion 8c à la raison.
. .
. rioiàlivà no'íip iiTSiq ístfivii/} íial àJ
■ ..iriíqxs'a sb amw jioanob flo .íI^ïsïitR*
Ou a trcíu'vl affiché si(r->e4sátt*íiiíl <tó f«èfidbnt->da
club JiCíyb'ìfl'l teíte pensée- déî'Stfnèqttjel i^Qaaçdí la
fortutu-faiiorìfi de etrtameá ^gens ^e'^l^Unttìt fane
fie 't.ì-qut. Didot. 1782 , pag. 'i^'-i <wná noíQuel
• io'-. ,.."•>a ìiilt{ ttiì. f'ziuo'ìiù aol tnob . auCÍ
• -r -oq n-.'t I.Î3, ,s. '. . Uí. lJ"J,-n9„j b! ^itoì
Les aristocrates dcnrop.cormoit Je gflní fcfcur la
raillct'ie. « & qui o'çmplyysnjygujèw-guft St%<#rHble
moyen contre lés citoygps/pa^iotes^u^eoteoí3en-
core leur reçue»! .d^. Jf^JWjsiio^e/^suhr.ajÇjf^.Weujir de
nos législateurs, logeant jar .fcwrd íafts.ía flìfm*
.raalson , vivoie.nt aflè? bien ensemble; pou r que la cui-
finiève du plus 'pauvre^, F't«iç4ï WiÇîÇ.'^aûÇZ de bien
veillance le pius ricbe, ^u.i,ne^auq^it,pas de venir
la visiter tous les mjtins , souf .jpjr^text^ de lui dire
«des galaAtorwpï -q^o'» laxuil^&e^receyípit avec cotn-
^O»^4^V^S;0ejt*"^'WWtlí?/i quv più;y;ejit-4^ranger ,
nvèajCi 'una fo«yin«Td|^vcr#^qtj^. *Yf>èl íjíwé^»*1"*
seringue en fnrfiae fAWM ÍK^jï'^j»javej(ì laquelle^
• aussitôt ^^jjfifoj^j^ûjf^fi^tfelfe^ ^ .d{$ouinoit

& Y^a^íqtf^nfrfrfjiÇPi't/Çvenoit sien, dç, bon pu

nalier de son pot8}fIIlí-> xusilksí: ^jansi^q i'"s


*5i3nq'29b bnnqt-io £ fi'up i3iijv>{í, stì'J Jnu s.l

Le fait suivant prbûvê "qu'on éviteroit bien des


affaire* , si on donnoit 1c te ms de s'expliquer. Le
HÍ>ctítéfc*»W[ 4lfc for pto£p**ifà^4#ïU Ç«?ux , fa, típu va ,
aVibsyfca^uelqiM^íiWfSjfc eí^ag^ 4*¥J"Pft ^isjpjiUjB jsvec
îstfjk ítewCW^9ljìSfiA*r>ík£";a%%s.i q^ufe^to.ujgyrs
laiAlotr few>s o^iQgf-A Pî*a?«Ses.i^,?'é-feuf* :
ferent insensiblement , 6c vinrent au pointgiajie,^ le
Duc , dont les discours iont. plus arljidcrattqu^s
que les adtions , ayant dit quelque ebose de trop
fott , le ni e nïWS ífl £o1ffi"£ÎT8!T" 1£vá son poing fermií
X la hauteur de la joue de M. le Duc. -»— Plaisantez-
%\ ,VòtS î^sieurî'cMoáeífenaà-riiî^btt'^rfi%rft>àe son
í!difífcâ^ {«"Bliíá^olste'tìXÍÍoTaîkt'qfe vfamâVâ-nttMme
"9S^fi?^5^;fi-J'5NtfàS5Maaai8*fp /fís~> àa te ut- /-.reprit
5b jWffcíáte.^A^Wií^h^tiíé^'eíí jé<'áe fois pas
*fl^ifceW^ífó<^^*^l^"aít«i4«i;^^^
Phénomène singulier , arrivé à l'occasion de la nais
sance du ci-devant duc d'Ai ; pendant la
grossesse , sa mère devint noire comme une négresse ,
& quand il fut arrivé au monde , il ne resta plus
à madame la Duchesse la moindre trace de ce bi»
sarre accident. Un faiseur d'horoscope auroit pu
tirer de grandes lumières fur la destinée future du
héros j Sc peut-iitre l'aurions-nous regardé d'avance
comme U sauveur des hommes.
Ce tait est attesté par tout ce qui a connu ma
dame d'Ai dans ce tems.

Justification,

De Philippe le Blanc les nombreux ennemis,


Le disent indiscret. Messieurs, veuillez, par grâce»
Me répondre à l'instant , le regardant en face ,
S'il n'est pas boutonné , même pour ses amis * \

W——■—I1HMIIIIIIM I llllllll IIIH ■IIIIIIHI— '


■ — " rrS
Ce Journal paroît tous les matins.
Le prix de l'abonnement est de 3 liv.paf mois
pour Paris y & de 3 livres i5 jols pour la
Province , franc de port. Le bureau est établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N\ A.

De rimprimerie du Journal général de la CaurS


de la Ville.".."
J O ttk N A L
l> B LA Couá ET DE LA VlLLR
. , • fa nnilfiv ■ ii a i
i Toui faiseur de Journal doit tribut au malir;

U -
'La îîr/èjrè èìí tín aîifaeftt ''dé%SiTslic , 'òiajjs -dé soft»
i: st: . :i f «a , „u„ u: „„ r_:.,~ -pour le
issant
fans
• plèin'Mè tous
les vices des esclaves , s'imaginent que pour être
libresj il suffit d'être • dec-aMttfús. JJ. Roujseau.
Les coups porte's à la foi catolique dans cette erife
illarmantes , ne fonrpá» lWvràg'è;d'un jour. Depuiá
cinquante ans ., les philosophes travaillent fans relâché
à la flétrir 'dans l'opinUin publique & leurs succès
ont p*íîeiI^rrrVeTpeVari'c«"; Lé Wrrrìs ^arittocratie
qu*»n viande jettetfur les càthaliques zélés, fournit
aux faûlçux un mpy^n. facile de les rendre odieux ,
& d'acîieyer d'ôter à la religion ses meilleurs dé-
fenfeursi?JVôyéif córhrnèslîs 'nous òr.f conduiss fur
les bords de rabyme. Les cruels , ils veulent nous
ôtlìlifc.ieul eft>"'r qui reste au* ^Áj&SHÏSJJi* í í« veux
dirci Tes consolations que nous présente' nôtre religion,

-JSSSTE MBLEt NAtl OK*LE.


w,s ^ifatitgidà'-iA janvier.

Á ìa»fêáricV4e iéum,sótf ì « a ère" décrété qtte leí


«ufeges des auteurs , morts depuis cinq ans , leroieitf
»4i )
une propriété' publique. Ceux des auteurs vivans ne
pourront être représentés fur aucun théâtre public,
fans le consentement formel de l'auteur. — A la sé
ance de vendredi , on a eontinué la discussion fur Inor
ganisation de la marine militaire. — M. Mirabeau a
lu une adresse de sa façon , sur
' " la<• constitution
> r civile
i

M. l'aDDe iviaun a icui icic , «. iwm v.- ^.


Grand vacarme à ce sujet. II a été décrété enfin , qi^e
cette adresse seroit renvoyée au comité , pour être
revue.

' —T
VARIÉTÉS. , , ^...

• -•>'- Changemens de domiciles.


M. Honoré Riquet.. , ct-'ievant rue d'u Puirsquí
parle j d'éloge à cause du voisinage de sEstrapade
présentement rue du Grand-Hurleur. ., • S,., t,ys •
* M. Pévêque d'Au... , ci-devjnt rue des Juifs , dé
logé à cause de la concurrence des nouveaux ci
toyens tctifs y présentement rue Vide-Gousset , att
coin de i:i rue Cloche-Perche. On lui ■ prépare un
appartement rue Clopin.
M. 1 abbé Fauc... , ci-devant rue des Mauvaises-
Paroles, présentement aux Incurrables ., les petites
maisons étant pl îines.
' M: d'Aig... , ci-devant rue Trousse-Vache ., actuel
lement rue de la I<etrnr>e-fai>fc.-;êt-e, • v* *
M. Tergt J cT-devant rue des Aveugles / présen
tement rue du Foin „ à la Pouryoirìe. ^
M. Chabr.. ,' ci-devant Matcné des Innocens , dé
logé à cause du voisinage de la rue de la Lanterne t
présentement rue des Tainturiers.
, M. Bai... , ci-devant _rue de la Lune, présenteront
rue stlartel.
M. Robefp.... , ci-devant hôtel d'Amiens , place
louis XV i maintenartr sue Bibille.- *
( «r >

Mort d'un député du côté g . . . »

Dernières paroles adressées au roi , par i'ago-


• nisant , après un acte de contrition , en
maudiílàntles La..., les Ba.. .. &lesT<z...,
ics Mi... & les Mé . & toute la norde
puante des Ca. . . des R<z . . dê$ Ro . ... ôc
des Pet...

Grand roi , ton coeur loyal est rempli d'équité;


Toujours tu prends plaisir à nous être propice;
Mais ils font tant de mal que jamais ta bonté
Ne leur pardonnera qu'en blessant ta justice ;
Oui , Sire , la grandeur de leur impiété ,
Ne laisse à ton pouvoir que le choix des supplices :
Leur intérêt s'oppose à ta félicité ,
Et leur coupable audace attend que tu périsses.
Punir tant de forfaits te íera glorieux !
'Arrête des mlchans les complots odieux ;
Tonne, frappe., il est tems,rend leur guerrepour guerre;
Fais tomber fous tes coups ces orgueilleux titans .. .
Mais dessus quel endroit tombèra ton tonnèrre
Qui ne soit tout couvert du sang de tes enfans!

■ • • • ' , i> ■ • _ ...


1 On ne sauroit trop répandre tout ce qui peut
ajouter aux titres dé;à nombreux qu'ont nos ïé^
( Ml)
pirateurs à l'estime 8c à la reconnoissance de la,
nation. Je vais donc encore une fois embarrasser la
modestie de deux des membres les plus purs du
sénat auguste , en levant un coin du voile qui cache
leurs patriotiques travaux. Un pontife , l'honneur
de l'óglise gallicane , point intrigant , point fourbe,
point agioteur , Sc qui luit 1 tous les yeux comme
Je flambeau 8c le Dieu sauveur de l'église galli
cane , depuis qu'ojj J'a vu ral!ier--sous l'étendard
de la foi ,' dgs prêtres vertueux &c désintéressés com
me lui, M. Téveque d'Aut . . enfin, puisqu'il faut
Vappeler par sort nom , 8c un ci-devant gentil hom
me , descendu, par arrêt du ci-devant Parlement,
d'un peu plus haut que la côte de St. -Louis, M.
de Montes. . . . , aussi célèbre dans la science des
comptoirs , que son sacré collègue l'est dansl'apos-
tolat, viennent de fatre une spéculation de finance
sur l'emprunt de 125 millions, par laquelle ils n'en
gagnent ericore que neuf , mais qu'ils pourront bien,
avec l'aide de Dieu , portera quinze. Les envieux
disent que c'est à leur profit,' mais moi qui fuis
dans le secret, je dois à la vérité de révéler que
c'est au profit de ta nation représentée par eux deux,
6c au profit des pauvres Vimíran ... & Travan . .
8c deux agens de change , qui ont fait les fonds
pour la réussite de cette action , tout à la fois belle
& bonne. Je demande qu'il soit décerné à chacua
de ceî six bons patriotes , une couronne civique j,
par forme d'encouragement.

.í ■ Réduction des Belges.

Je n'entends plus les cris de ce peuple insolents


Dispersé dans ses vastes plaines ,
^ l'aspect de Benler W a fui lâchement.
Peuple nourri de fureur 8ç de haines.
(»7)
Tu n'auras fait qu'un vain ferment |
Tu juras de verf«r ton sang:
Ton sang s'est glacé, dans tes veines,...

■ " r .••„*.•; ».•


Que chacun à son gré nomme un juge de paix:
Ah / dans notre malheur extrême,
Je ja'ea voeux qu'un j lui seul peut combler mes fou»
, i baits : '
C'est PeNder ; oui , Bender lui-même,
V], ' >_ ' . •• , -
, 1 \

Air de Sainte-Genevievç des Bois. „ i


JUil !.*■ >:■-•■, '' ' ■>••:•
. pr écoutez, honorable assistance ;
, T-Vous l'avezvu; gens dits de tout. pays jì
, J*o'ur aduler ce grand sénat de France,
'.M^D'un magazin endosser les habits. , ,,
fiR- • • Autre canaille ., '-..1
f-.'-ví Mise en prêtraille ;
Est en arrêt ,
Et, son rôle est tout préjf,

II fait beau voir , pour se rendre à la Grève î


De tous les points accourir ces corbeaux ;
L'un prend la plume avant qu'un autre achève i
Çont.re le ciel chacun s'' risc.it en faux,
Q ìelle parade !
Xa mascarade
("8)
Dans ce pays ,
Vaudra toujcurs son prix.

Or , admirez ce srippier qui ricane,


Sous son pillier spéculant, calculant,
Ce qu'il loura le manteau, la soutane
Bref , le- harnois de chaque postulant.
Sur le commerce 3
Quels biei s on verse!
C'est u a tre'sor ,
Que ce beau siècle d'or.

II vient de se former à Angoulême , une société


d'amis de la vérité , de la. paix & de la monarchie.
Voilà un tripla titre pour encourir la sainte indi
gnation du club Jaçobi-rêgicide : « et vîte , 8c tôt ,
ont-ils dit, coupons le mal dans la racine; dépê
chons-y un de nos fidèles ; qu'il parte , & qu'en
apprenant l'outrage, onapprenne aussi la vengeances^.
A ces mots, tous se lèvent en rugissant , & demandent
la préférence ; mais un jeune - homme^, doué d'un
bel organe 6c du plus heureux physique , réunît
bientôt toutes les voix. II part en poste, arrive à
Angoulême, monte en chaire 8t employé les fi
gures les plus fortes de ia réthorique 3 pour fou
droyer la nouvelle société: «exterminons ce club
profane qui n'est pas affilié au club des Jacobijltsï
jls sé disent les amis de la paix , de la monarchie
& de la religion , ils ne peuvent donc l'être de la
constitution nouvelle ». Ce\discours parut si beau
à Messieurs d'Angoulême , qu'ils portèrent en tri
omphe l'orateur dans un café; là, il est bien baisé",
tien régalé 8c presque étouffé à force de caresses;
( »s> )
à cet instant -même , entre un jeune-homme, dont
la tête étoit un peu moins exalte'e. Ah/ te voilà,
lui dit-on , tu es lans doute bon patriote, viens,
& embrasse Monsieur. — Je suis très-bon patriote
fans doute , dit le jeune-homme , si c'est l'ètre que
de se déclarer l'ami de Tordre &c de la paix; mais
j'ai en horreur ceux qui troublent le' repos de leurs
concitoyens ; iur ce point là , .je me fais gloire
d'être aristocrate. A cet assreux propos , une rumeur
terrible s'élève dans le café , tous grincent des
dents & sc d:sp,;sent à faire à l'i m prudent blisphé--
mateur, une ueiitj caresse dans le sens de la ré
volution. — Vous j-<j;/íf£ de' liberté , s'écrie avec
indignation U jtune-homme', qúoi , vous vcule{
m'égorger parce que je fuis d'Uue opinion différente
de la vôtre ! Èji-a cn ajsaffìnaut un homme , que
vous lui ptovvet qu'il a tort ì Un citoyen ré
pondit d'une ir.atnèw rr»neri*»fe à ce misérable
sophisme , en allongeant , par derrière, un coup de
labre au jeunc-hp.;ime , qui lui abbatit l'oreillc,*
quelques aristocrates [qui ïetrouvoient là , lui font
un, rempart de leurs corps,, & remportent pour le/
faife panier. Alors le jacobite monte fur une table.
Messieurs, dit- il : « je fuis touché jusqu'aux larmes
du trait de patriotisme de l'honniête citoyen quî
Vient de faire1 couler du sang; il aura la couronne
civique, oui ; if l'aura ,Sc j'en ferai moi-même la
motion au grand club matrice ; j'ai regret feulement1
que nous n'ayons pas coupé, la tête à cet arìsto-_
crate ; nous raurions mise aa bout d'un labre, &
promenée dans unité la ville, en criant : vive la
constitution '. Adieu-, je vais à Saintes, & dans d'au
tres villes , donner des leçons de pairiotisme.,11 est
parti à ce^ mots, & on ne l'a plus revu.
i ' ■ 1 1 -, . . . - '■

Réfutation.

íf Deux fois les patriotes présentent [M. d'Aiguil-


( »20 )
ìoii (i) , cteux fois il» l'abandonneni ; non , pBrtÉ
que les aristocrates le rejettent ,• mais , parce qui
ce choix de'plaît à la reine? Et pourquoi déplaît -il
à-. la reirte ? Parce que Catori Pelletier , Durosai , Se
le valet Meude-MonpàS , ont avancé qu'il avoit été
Vu déguiíé en femme , dans' la nuit du 6 octobre
Ne parlons pas des parce que , Se -de la lâcheté"
de certe phrase : seulement , demandons comment
les trois écrivains, ci-deiíùs nommes, ont pu in
fluencer fur la nomination des prciìdens de l'assem-
líféi ? %Vj$\ne mêaie ,, cette héroïque princesse, n'a
conservé M*empir.e que fur les cœurs nobles & sen
sibles; mais', qu'elle autorité a-t-elle eu à l'assem-
"blée í a-t-eììe "nomme les Mauri , les Cabales ; leS
vfoû'caud , les GuiHermy , &c ! Ainsi , les Chroni-
ìqìieurs fie savent ce qu'ils disent , quand ils veu-
lerit^rendre la ci-devant cour > responsable de la
ìíégiigênce' qui a privé M. d'Aiguillon de déployer
3eâ moyens d'autant plusi grands ík plus frais, qu'est
société "& à la tribune, il n'en su jamais d'usage.
>»Wv\T '.y-;' ,, :, ,;■ , m
- *
./.i) Messieurs de la Chronique font bien inconsti-
tjítiQnncls ,de donner encore, au descendant du sieur"
Vignerot , le nom d'Aiguillon , appartenant à une
d^uché-pairié.

■ Ce JOVnífAt parait tous les matins»


le prix de tabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris t & de 3 livres i5 fols pour la
Province , franc de port. Le bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

Be rimprijaefie. du Journal général de la Cour fc


l' I ■ J-H

' S U P P LÉ ME N T
Du vendredi , n*. i5. '■»■«•

A MM. LES AUTEURS DU JOURNAL*


Je vois, Messieurs, toujours avec peiné.„bèàco'urJ
de personnes , mèmé des ecclésiaJìiques fié des gentils
hommes , qui , par bêtise ou méchanceté'., cherchent
à donner au clergé fie à la noblesse des torts qu i 1 St
n'ont -jamais eus , fie cela me révolte presqu'ailtant
q„e lorsque j'ai entendu ces enragés assurer qutf
'c'étaient les ariltocraies qui payoient pòur brûlei?
lturs châteaux fie se faire, aflauiner. Ces deux onlres'
ont eu des torts , mais non pas ceux qu'on leur1
reproche , d être les causes île la révoliítion : ils
n'auroient pas du, dans les assemblées provinciales r
consentir à la double représentation du tiers-état fie
à l'opinion par tète; ils n'auroient paS dû admettre,
la convocation des états- génúrá'lix , qui , grácè à mon
sieur Ntcker , par une innovatien dangereuse, a perdit
l'état. Ils auroient'dù rappeler leurs:députés âpres la.
réunion forcée des ordres » 6c leurs députés aurdient
dù^tous le retirer , à répoque du 6 octobre, à celle
de la présidence de M^ 'de Virku , ou' à íclle du
décret fur la religion , fie protester contré toutes les
opérations d'une afíçmbiée j qui , tenant son exis
tence du roi. Se des bailliages, ávoit anéanti l'un 8c
l'autre , pour usurper tuus les pouvoirs. Là feule
chose que le tiers-état pût désirer , c'étoit là renon
ciation aux droits &c privilèges pécuniaires ; elle étoit
le vœu de la majorité de ces deux" ordres , renfermé
dans les cahiers qui çbntc'noierít tous la réforme des
abus. Comment le tiers-état, abusant de la force du
nombre , fie nc recunnoisslnt .que la loi du plus fort ,
a-t-il osé , en voulant détruire le clergé fie la no
blesse , porter atteinte, à la religion Se" à l'honneur
dont les deux premierSi oidres coriservoient lé dépôt
précieux ì 6e commcAi a-t-on osé pousser l'injustica
au point dé faire, passer, les biens du clergé & des
pauvres entre les mains des capitalistes Se des agio
teurs í comjpunt a-t-çyLqsá cK«rchcr "à détruire "U'
( tt4 )
jícbîòsTe qui avoit sondé la monarchie, qui ne peut
exister sans elle , ainsi que l'assurent Montesquieu 8e
Rousseau; 8c n'étoit-il pas trop heureux d'avoir dans
Téta? une classe de citoyens qui excitât l'émulation ,
& servît de récompense aux personnes du tiers-état,
distinguées parleur bravoure 8c leur vertu ? Le de
voir de tous les gentilshommes n'étoit-il pas de ver
ser jusqu'à la dernière gouççe de leur sang pour leur
patrie, 6e ils ne demandoient en, général , pour prix,
de leurs fefvices, que des cordons,, des titres, distinc
tions puréfhent honorifiques , qui n'e'toient pas à
charge au peuple dont ifs expient les plus zélés dé
fenseurs * Enfin j placés par Jeur iiaìssarice entre le
monarqufr 8c l^s sujprs , ils 1« jíeïvoiènt rour-à-
tour, & surent toujours empressés. d'être utiles à l'un
8c à l'autre. On a beaucoup crie* contre les droits-
Ìjécuniaìres , tandis qu'il ne JalloitJ crier que contre
es abus ; c^r les gentilshommes de race lés avoient
payés de leur sang, 8c ils étoient devenus une pro
priété sacrée comme toutes les autres , pour cenx
qui avoient acheté leur noblesse dans le tems ou
1 on avoit voulu Ravilir , en la rendant vénalç. L'abus
qui exlstoìt véritablement , &c contre lequel la ma
jorité rlç la noblesse avoit autant d'intérêt à récla-
rher, que le tiers-état , ç'étoit que tous les grands
seigneurs 8c gens de la cour ne payoient pas les
impôts qu'ils auroient dû payer ; mais le pauvre
gentilhomme de çan)pa°,ne en payoit. souvent trop ,
8c il est aisé de démontrer que les exemptions dont
il jouissait ) étoient plutôt uneî justice qu'une fa
veur ; car outre que presque toutes les portes à la.
(prune lui étoient fermées, fous peine de derogeance ;
il est certain que si chacun doit , à proportion de son
revenu , contribuer aux charges dé l'état , le gentil-'
homrne militaire , ou père de famille , doit paye»
moins que le roturier, puisque le grand nombre d'én-
fans qui ruine l'un , enrichit l'autre. Car qu'on supr-
pose un gentilhomme 8c un paysan , ayant chacun
douze cênts livres de revenu, 8c deux garçons1,-
tandis qu'ils feront petits , leur éducation coûtera
seeond } & quand ils auront
îeize ans * lé gentilhomme rnettant les enfans au ser
vice , ne peut pas leur donner à chacun moins de-
deux cents lfvres de pension, il se trouve donc rêV
4uit (i huit cents liv/es. Le fermier, au contrairéV*
)( 1 15 )
ilcux domestiquas de moins , qui font remplacés par ses
entans , St qui \m coûtoientau moins cent cinquante
liv. chacun ; il se trouve donc avoir quinze cents liv.
de revenu,, & conséquemment presque deux sois plus
riche que Je gentilhomme qui a, en terre, un revenu
égal au sien : or je demande s'il est juste que ces
deux personnes contribuent égalernent aux impôts;
il falloit donc laisser subsister la r.obieíie nécessaire
dans une monarchie , &£ accorder une exemption ,
fondée fur la justice , comme on le voit , pux gentils
hommes , fur-tout à ceux qui auroient joui d'uw;
fortune médiocre', mais fous la condition"; de remplir-
le devoir sacré pour eux , de feTvir le roi St la patrie ,
perdant un cerfain nombre d'années. EuSn, messieurs ,
je finis , en disant que le clergé St la noblesse 3 fans
s'arrêter aux formes de la séance du 23 juin 1785 ,
ayar(t accepté la déclaration du roi , qui éroil , à
quelques articles près , le rélumé des cahiers des
frois ordres , 8t conséquemment le vœu général de
la r.ation , St à laquelle Jc peuple , fatigué de ses
nouveaux tyrans , fera trop heureux un jour de reve
nir , on ne peut pas, lans injustice , accuser ces
dcux'ordres de tous les maux qu'ont produits l'anar-
çhie St la licence , puisqu'ils onç toujours chéri ,
respecté St défendu l'autorité royale, nécessaire au
bonheur de tous ; qu'ils ont déliré qu'on réforme,
tous les abus, St que la nation recouvre ses droits
& fa liberté ; rnais n'ayant pas pu mème sauver son
existence , ils n'ont pu denç que gémir fur les aveu-
gìcmens d'un peuple qui" s'est livré d'autant plus
ailernent à tous les excès, que la religion St les lois
étoiens muettes, St n'oppôloicnt plus aucun f-ein à
fa rage St à fa fureur. Ainsi le peuple nc doit son état
actuel qu'à la rapacité des députés du troisième ordre.
Un. de vçs abonnis.

££ttre de M. le curé de St.-Paul , à MM. les prtfi4


dent & conXmijJ'aires, de la fecliç/} de l'arsenal.

MESîIEUKS'y ■
C'e st cîaris te crise de la plus vive douleur , que
j'jti l'honneur. de vous écrire câte lettre , qui íera
j>eut-êtrç la dernière de ma viç. tevançUe que .je,
8c -au roi , jc íe jilrcrois ericoie : je l'ai juré publi
quement j 6c mon ferment, coriligsié dans vos régis-»
tres , seroit , avec plaisir , renouvellé pair mon cœur
& mes lèvres : mais prononcer Un ferment qui seroit
une erreur , daignez , Meilleurs , eiî croire vorre pas
teur incapable Loin de vous , loin d'un troupeau
qui lui fera toujours chír , il lui fera impossible de
couler des jours heureux ; mais il préfère l'ìndigence
au scandale de l'apojtalìe. . «
, MeflîeurS , qu'en m'éloi-
. pris des mesures pour n8
laisser aucun louche fur ma conduite. Un officier pu
blic , chargé de ma confiance , djposera tous les
titres de mon bénéfice entre les mains de M. le'mar-
j.;uillier-comptable de ma 'paroisse* Vouáne tarderez
pas à sçavoir ce que j'ai fait pour les enfans des
pauvres : heureux, si, par-là, je puis conserver encore
icur "asieéiion ; en tout tems , ils ont éta les objets
de la mienne.
J'ai pavé à M. Renard, boulanger, rue Sr-Paul ,
«e que je lui devois pour le pain des pauvres ; j'at
payé à mademoiselle Dinonceau , lingère , rue St,--
Antoine, le linge qu'elle a fourni pour eux ; j'ai payé à
M. l.asseray , marchand , rue 8c vis-a-vis St.-Antoine ,
toutes les fournitures de son ressort. Les contrats
apparrenans aux pauvres , font entre los mains des
compagnies de charité ; leurs revenus font reçus &{
administrés par elles. Je lu s flatté , Messieurs , de
vous donner ces dé:ails , je n'ai jamais été insensible
aux rapports avec vous.
ils vont donc être interrompus.1.... Je fuis dé-
chiré'par cette pensée ; je ne la tempère que p.r le
sentiment que je trouve dans mon cœur , & que je
conserverai toujours pour le troupeau que Dieu m'a
confié. J'ai Phonninr d'être, âvec respect , Messieurs ,
votre rrés-humbie serviteur, BOSSU, Curé de St.-Paul.
Paris , ce i5 janvier 179 1.
P.- Si J'aurois retardé mon départ , mais l'affiche
atroce , appliquée aux portes de régisse , a hâté
ma déterrainatioH, . .- .
N°. i6".

JOURNAL
db la Cour et de la Ville

Tout faiseur de Journal doit tribut au malice


LA FONTAINS.

Du Dimanche 16 janvier 179t.


Guérissez donc Monsieur, tous vos crédules com
patriotes j éleélrisés par des folliculaires i gages,
de leurs risibles terreurs paniques ; ils s'imaginent
toujours voir des armées ennemies gravir les Alpes
& les Pirénées , ou franchir le Rhin , le générai
Bender à leur téte , pour venir souffler sur notre
constitution , 8c manger vos femmes 8c vos petits
enfans. Dites leur bien , que nous avons trop de
plaisir à les voir détruire eux-mêmes,- un royau
me que nous ne celfions de jalouser, pour nous
opposer à leurs efforts. Quelle reconnoissance ne de
vons nous pas à l'immortel Nérac , dont personne-
n'a parlé jusqu'à présent, ainsi qu'à Bam ... & Rab...
d'avoir semé le trouble parmi les protestans 8c les
catholiques de Bordeaux , de Nisnaes 8c du Dau
phine , en faisant revivre une ancienne querelle d»
religion 3 dont nous admirons les prodigieux effets,
8c dont nous savons calculer les suites. Qu'ils se
rassurent donc yos dignes compatriotes x bien, loin
dé mettte' obstacle à leur régénération, nous ne
cesserons de les encourager par nous-mêmes, ou
par nos émissaires , de mettre la dernière main à cette
glorieuse révolution , dussent-ils y employer toutes
leura lanternes. Signé un anglais , un Autrichien,
un Sarde & nn Ffpagnol.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 15 janvier.
-L A délation , comme on fait, est une de nos nou-
vell es vertus ; un membre a dénoncé un mandemsar.
Tome I". Année 1791,. P.
( 12.7. )
8c un instruction pastorale de M. l'archevêque de,
Paris. Cette instruction Jrès-conforme au véritable
esprit du Christianisme 3 est par là même très-incons-
titution elle. Àusli t la vénérable assemblée a-t-elle dé
crété que ces pièces seroient livrées au comité des
recherches. — Un décret ordonne qu'il fera sursis à
toute information conimencée Aix, Toulon, Mar
seille , pour fait de contre-révolution. C'est le comité
des recherches qui le saisira de cette procédure cri
minelle. — Du reste , on a des nouvelles satisfaisates
de la Martinique & de la Guadeloupe qui se régénère *
où tout est en insurrection, 8c où bientôt Von sera
aussi libre 8t auíïì heureux que nous le sommes en
France. On a continué la discussion sur Inorganisation
de la marine militaire.. .

VARIÉTÉS.

Réclamation faite à Passemblée nationale > par


les Cochers des évêques de France.
Tla grande quantité de sièges qui se trouvent vacans,
nous met dans le cas de réclamer la bienfaisance de
l'auguste assemblée nationale. Nous n'avons point ,
Messieurs , refusé de prêter notre serment civique ,
8c uous n'en perdons pas moins notre pain quotidien.
Ne vous seroit-il pas possible , par un effet de votro
justice j par un bon décret finement fait , 8c qui seroit
parfaitement dans le sens de la révolution, de nous
î'aire passer de nos sièges à ceux de nos maîtres. Nous
sommes connus des peuples. Nous savons mieux que
personne , le train dont doit aller un évêque ; vérité
qu'on ne peut nous contester. Nos consciences , MM.
plus souples Sc plus patriotes que celles de no»
maîtres , vous assurent de notre respectueux dévou
ement à VOS immortels décrets.
V ■ 1
( m )

L'aréopage tonne 3 éclate,.. -


Le Saint-père est aristocrate ;
On s'en e'toit toujours douté' :
Ca...pon en est tout dérouté.
Aussi Rem-bavc le bulgare ,
Dans la furie a tant beuglé ,
Que son auditoire aveuglé ,
Veut mander le Pape à la Barre.

Mardi dernier, M, Ch... Lam... a été remer


cier les braves habitans de Versailles de ^intérêt
quJils ont manifesté lors de son égratignure. jM. le
Coin ... a fait les frais d'un grand repas donné chez
Dumesnil , rue neuve. Là , on a porté les santés
de nos vertueux législateurs , & de leur fille poi
trinaire. L'évêque du lieu a béni les viandes, 8c
prêché fur les vendanges , puis on a dansé ça ira,
avec les servantes de Tauberge &c autres dames de
cette trempe , qui , dit-on , se sont, apperçueí JJU^
Bacchus est TanfagorAste des amours. _ ,s <VJ

Dialogue entre rami Marat & le coupe-tête Nicolas.

>. ■ Sur l'air : tampons tampons &"c.

Marat dit à Nicolas :


Aiguise ton coutelas ,
Pour renouveller nos fête», t _ -• ,
11 nous faut encor des têtes.
( 124)
'* ■' Tranchons , *'
Coupons ;
Camarade t tranchons.

Nicolas lui répondit : .. , . > . ii>


Tu n'as qu'un caquet maudit:
Chacun fait cas du courage ; [ m
Mais on étouffe la rage. , , s;
Crois moi , ; --X

Camarade , tais -toi. j ?.h..iVìjì»


>. ■ . ■ .-. i . ?j .. .■ . >• fr. . V il- rí> »
j» Malgré tous les attentats^ • ^u- ju* iah.>k 'ta
t.k br*Ttlâí crains point Nicoia«-i ••'-s
Miré tito^ï] ^
; tl Mais tu n'eus jamais de tète ; v ». , o yji'hVÍ
♦ <tí- . ■ Sans a>ot y "atiU
Paf moi . ■
t-.i w »\u >u t.. -. .5- »• w»?; :'A - tVnutn »iwv*ra »»
Ce seroit tait de toi. v._ ^^a^ActR'^

IBo^JîON , présenté' aux électeurs de la seâ'ion


'di toratoire de Troyes , par M. Déan : Vairiér
Md. confiseur , à Vinfíant de fa nomination'
à la place dé juge de paix:,. *yUl^
Messieurs , les marques distirìctive's que >oùs vty
mèz àe m'honorer , me 'comblént' "d'honneur. Sl .jíp
puis mériter l'honneur de votre estimés ^'e m'çjítp^-^
verai le plus honoré des hommes.

r L'ouverture du Lycée s'est faitte lel**. eïìea'àttirf


un grand concours de ciroyens de tbut sexe & d«
C í25 >
teut-ige ; on avoit Pair de íe féliciter mutuelle-»
ment Se ce que cette source d'instruction & d'agré
ment, avoit su résister aux orages de la "révolution.
Telle est la phrase insérée : dans là'pitre chroni
que du 13 > par un M. Roger-bon-tems , secrétaire
du dit Lycée. Nous invitons ce Monsieur^ écrire
plus correctement :; on dit bien: de tout âge , par-
ceque la diversité des âges nécessite cette .j&çpreífion
ollective; mais, comme il n'y a que deux sexes,
01 ne sauroit dire de tout pXé. a:Onf'âVcit Vair >
de se féliciter &c. cette phrase- est íûijÇlnent le fruit
de l'ignorance du secrétaire Lycleji ^ ,ça^ ayoir Vair
ne dit pas qu'on soit réellement' content. l'égard '
des éloges prodigués au cïteyenTk 'Ha'rfíe , fur
l'éhgance du style ; ne pourroit-on pas reprocher
au kvant auteur deWarvic^de íeuffrirstf de sif-
flemens, chose qui ne s'accorde |fas;-.%v^l*Tmélodie
du bon style ne pourrpjt-on.-jjas aussi liji/^procher
d'ère plus instruit qu'ingénieux, & de' croire que
l'affrterie peut suppléer les grâces;' q"ur"brft la bi-
sarreie de s'éloigner des êtres overfatttes & ingrats!
N(ta. On nous a prié d'insérer, çtt.^rticle , nous
le cnyons inutile : les honnêtes gens ije Usent pas
la C /i onique.

Un .ciré ,de"íla 'jiíipitale , honteux d?avoir eèMávSc


sucçomií ..aiwc instigations du démon » ^.--de $fcje
G..", de Sc . .* . est tombé, depufs. Pacte, $c lá,"pio-
nonciatioi de son serment, dans un état'dí cretnë'h*-
ce 8c d'égrement qui effraye & qui^.fait horreur.
Triste etie de ses reaords > de fa honte g£ dé"f3n
désespoir; ìous ne nous étendrons point d'avaTTtaj?â
fur cette jt\ice si prempte , 8e nous noiis tentetí- *
tons de dir»,avec Cléante, dans le Taríufie :
A son mavais destin laissons un misérable ,
r)Et ne nous oignons pas au remord qui l'accab}«. ..
«ìì >í. „• • ; vi,< -.^ m ; ,ii -. ■ r- hns-rj n:i
(«O

Rousseau est l'idole du jour : on veut lui élever


une statue „ chacun se mêle de propoíer une épigra
phe de sa façon : j'ai aulfi des idées à ce sujet , j©
vous ptie de vouloir bien les insérer dans votre jour
nal. C'est en prose "que je voudrois qu'on fît parle:
le monument qu'on lui érige; cet hommage est dû
à l'écrivain qui a porté au plus haut dégréde per
fection la prose françoise. Mais , quelle prose , hora
la sienue seule , seroit digne de lui î Aussi , est-ce
de ses propres ouvrages que je voudrois tirer 'é-
pigraphe de fa statue ; je voudrois en outre la choisir
telle qu'elle renfermât une grande leçon. Rousseau,
pendant sa vie, n'a cessé -d'instruire les homnes..
Qu'il les instruise encore après fa mort , & que
le marbre , parle au défaut de ce grand homme. Eon*
coûtons ce qu'il nous dit dans son projet de re'tVme
du gouvernement de Pologne , Ch. VII : « II faut
qu'à chaque nu>t que le nonce dit à la dièt e , à
chaque démarche qu'il fait , il se voie d'avanci íbus
les yeux de ces constituans; 'car3 ce n'est pas pour
y dire leur setuiment particulier , mais pour y ie'cla-,
rer les volontés de la nation , qu'elle envoe des
nonces à la diette. „ Et plus loin : " Quaid il y
auroit en effet quelque inconvénient à teuir. Linsi les
nonces asservis à leurs instructions , il n'yauroipasen-
coreà balancer vis-à-vis favantage immense luela loi
ne soit jamais que l'expression réelle désvolonte's
de la nation „. — Mais quel moyen predre pour
les" tenir aussi asservis» Rousseau nous l'inùque lui-
même : Que les piétines , dit-il , punfíent leurs
nonces > que s'il le faut , elles leur fàfeht me'me !
couper la iete quand Us ont privariqul.ì h'yrai pas
plus loin , j'ai trouvé ce que je cherches , ces der- i
niers mots fur-tout me paroissent répiguphe la plus
convenable que l'on puiflé mettre fur la &tuc du plu* -
retoutable ennejni des tyrans. Nos doze cents ont
décrété la statue ; je puis bien , à mon our , décréésr
l'épigraphe. L. B. B- » •
(■127)

Sur le serment civique.


Par de fatals décrets , déformai* , ô chrétiens I
II íaut judaïfer pour être citoyens.]
Pour prêtres nous aurons l'ufurier de judée ,
Le Sophiste impudent, le protestant , l'athée...'
Sinagogue, Lycée, ou temples , c'est égal;
Prêche , sermon , sabbat, ou système infernal...
Sur le serment nouveau , nouvelle lithurgie
Va bientôt renverser la sainte hiérarchie ,
JJesp . . . , de Luther servant épiscopal,;
Et Àab . . , de Calvin le farouche ministre *'
Toi Gout . , de l'erreur l'apôtre déloyal f
Du manège S'y..., cet augure sinistre;, Vu > '■-<
EfAut. . . l'agioteur , grand prêtre de Baal ;
Greg. . . . cloche-man (i) , éc Sal . . le cuistre. " ' *"
Apostats / . .. quel serment prêtez-vous en ce lieu?
A qui ì est-ce à Franklin , à Mir . . . l'impie ,
A la religion, ou la philosophie *
Au protestant, au juif, à l'athée odieux?
Aux lâches cabaleurs, aux goujats factieux > -u-
( Du sacrilège autel formant la garniture ? )
A vos premiers sermens , quoi? vous êtes parjures}
Où sont les saintes lois de votre investiture l ... .,
Faut-il donc immoler, raison, culte, nature,1 ;
Rites, communion, sacerdoce pieux»
Pour être citoyen , faut-il abjurer Dieu
■r —^
(1) On appelle Cloche-man, le mouton porte-
sonnette qui mène tous les autres.
( I2Â )

i ^^^^

Franklin , J. J. Rousseau & Wasington , ont rem


placé la Sie.-Trinité , & la prise de la Bastille a
été substituée au mystère de l'înearnàtion. Tous
les novatíuis savent qu'il faut des noms &c des signes
pou? le peuple; ils ont grar.il loin d'en-átablir , fans
s'embarasser de la vérité 8c de la.justçiíe- des ap
plications; car Franklin est moít^ert- Regrettant la
chimérique idée de fa république fólérativé. Rousseau ,
dans tous ses ouvrages , a donne des préceptes dia
métralement oppofésà tout ce qui se fait , 3c Walin-
gton soutlrira volontiers ;' que la prétendue repu
blique des états unis, âpres quinze ans dfagitàtions
8c d'incertitudes , s'élève à un gouvernement mo
narchique, un peu plus 'absolu que h'étòit céfut
de France, a-vanr. la Jsoj- disante heurease-révolBtioà
qui nous en fait descendre. ..Vi&vAmi •«av.Vdtt
Quant à la prise de la -Bastille , fenírjncemetit-
d'une porte ouverte est vra^mepç.,ua ^graBd-gjkaeley
dans le
l» -r»rte-
sens >» de P.
la' révolution.

Cjs. J OU n N AL paroît tous les matins?


Le prix de £abonnepieat eft dé %div. par mois
pour Paris , de 3 Uvres ì5 Jols pour la
Province , franc. d.e part. Le biseau ?ft établi
rue Percée-Saint-Jndr4-desrArc4. NV.2i»i

De rimprìmerie du Journal ^géne'ral de la Couí&;^


de" la *í11e. '.
jî . ..... i rrn>? ni, vzir.si m. r>* **' «*»
JOWNAL

*>.?. IcA Coca ET î>£ £A VlLLE

Tout faiseur de Journal doit tribut au malir t


LA FONTAINB.

Du Lundi 17 janvier 179t.


/e volts prie d'insérer dans votrè 'journal , cet
extrait d'une Lettre d'un Boucher d'Arras , à
d/ni , Chaìrcutter à Paris.
Cent fqis plus inhumains que Mandrin Sc Carrouíhe ,
Vos Parisiens n'ont plus que ce mot à la bouche :
ììusang: verser du sang. Sont-iîs devenus oursï
Pour sa Patrie . .. »Ëh I mais les lions, les vautours t
En versèrent-ils tant « Hélas ! à les en croire ,
II en faudroit un fleuve aussi grand que la Loire.
Encore , si c'étoit du sang de dindonneau,
De chapon , de chevreuil , de porc ou bien d'agnetu t
Volontiers on verroit de pareils sacrifices ;
Au moins en feroit-on des boudins > des saucisses.
Mais , que de sang humain la Constitution
S*abbreuYe ; c'est trop fort. Fi de la nation
Cannibale , qui eroit que l'oil se régénère
Eh devenant , gratis , atroce &c sanguinaire t
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du if janvier.
Ì_J e bon abbé Goutte dénonce aussi tant qu'il peut ,
il a sonné le tocsin contre des écrits répandus dans
Tome Ie*. Année 1791. Q

í
Cm )
le diocèse de Toulouse j qui,, exhortent les ecclési
astiques à demeurer fermes dans la foi & dáns la.
discipline de nos pères : ces écrits insistent sur-tout
sur le danger des doctrines'du jour Vq"e' des; nova-
ïe'írrs téméraires , l^poigSSj^Aift-iÇ^^.^^)?^111
faire adopter aux' ministres :des autelst II íe peut que
ce«e,,4érj^cîaï";cn de' l'alipé Gomt^'-ttlTe égorger
'v'kîgtTnilie citoyens. Mai^ ^,qùt'Ìuiporçe ^''J^Taï^
^p^^'^^is^oâ^teráfejcos ;tne$eurp ^çiâchej^
-:Çi>ús prouver que 'ce'n'est pSs tine' conside^tionaufíi
■ léger*. ;quj p^Hf Jgj, arr.eter., ^aîuçílcèt'honrtáïe abbé

l>lée que 'íaJgarâe' natté;náîe''d;'Avigîio»*ájdntplíejne


marclie pour aller asiiéger Carpentras.

»mcao:
biuobi ab,. aiuaUjjqfij ru£no'nu~-zob-tc.£ a3l 327fi ji£((y
^ f^tf'iïctenèrt'derhièrèmer.t ile ntrfantrcpe.Xes Vérs
suìvans furent applaudis généralementv&s avec cette
chaleur qu'on prostitue rrop! stìúvent k Charles IX ,
lc Despotisme renversé & autres folies natíorale». :»
Nommez- le fourbe, infâm» & scélérat maudit ;
Tout le monde en convient, 8c nul n'y contredit.
M. de Mir e'toit présent à cette représentation :
. à Huilant , des quarre coins de la salle , tous les (te-
gards font venus se Axer sur Tauguste immortel.
Comme il est très-modette > cette application si flat-
si naturelle l'a fait ^0^^^;
('30

Le lycée , établissement utile dans son principe ,


vient. de se r'ouvrir: il ávoit été tellement kifccté du
vertige démocratique, que tous les honnêtes - gens
s'étoiént vus fòrcús de lc fuir. Onvcspère, que M. de
FBitr^cìroyîîjipusjjl^jCjliiçiie.y.éç M. de Parctéux pour
la^pjiysíquc , les rappelleront encore ; mais je- leur
'conseille de fèíìótífer íùr- covtcè cHiHtoire íait £5 éc-rit
''pïP !\^Mpìh fî'qtee''i Uin imeiligi W e & ttterjen.n u yeu x
duteu? tla jourçal ^P^js.-Ce qui sembíeroit" índi-
gygr,jC|^0LJipjention. n'est pas de tìe'g'óárérîj certe
i'anaáe.j ia' lionne*1 société Vtrcff epat^cttï BJjfupprimá
fe^VofeWírV Se lid*î>í'lijf|iiiÌ>lttt>J- ■qííï . ârffaf|i-Ì£ moniteur
tìes bribes clemocsaiiqu^s^Uj^l y.jtf$t ^dcbiicés. (<|

M. de Bujsy 3 mis en liberté 8c déclaré innocent


malgré la grande envie que le père Void... avoit dp
trouver un coupable ; va rcfiattir pour fa province.,
comme il est venu à Paris , c'est-à-dire , à ses dépens,
mais avec les gardes-nationaux captureurs , de moins.
«âfteáktll "pas Ttomj. onfin,. suivant l'ejcpreflion de M.
^•'tó.ssys Lti-raáme , ,4e foudroyer
<ì|ífi itbatíèáit la liberté Sc quij
aiaoibóvfa- justice,, en. font une
; Jrbuirn unMàV): # *m/iu;.. ^ i-.; ,/t iî-vm-m .>/.
• jibaurcos v/n lua jô % jr. r.- y ,VjP, 3f jí; j

e
311 d'aux : la malle & les lettres ouvertes ; les asti
gnats & lettres-de-ebange dérobés : tout cela doit
íriqbiettcr les provinces, £c nuire à nos relations avec
ì 'étranger/ NVfcroit-ce pas là le cas de doubler notre
( m)
maréchaussée , ( eh ! non , c'est gendarmerie aationalç
qu'il faut dire, ) pour assurer le commerce de la poste,
& calmer les inquiétudes gç la me'fiance qu'un pareil
accident doit naturellement inspirer i
s fSrrt , iud'bìuoiL't c9U:i ,»3
•* 'î^^imm^i^ ' "*'oy ^ '
av.j.-.jqaiaq 3ld£Íln<j «iiìq cl,
».V»l uo lói v9i)á aiuq ai
Dans touta société , \\ s|^? r^pu^qji'^lí^bsiste ,
des inégàlités ., des pfivíIeges Br des distinctions. C'est
ce que Sén'èqâe le philosophe' exprime p'artette pen-,
fée profonde & remarquable : notre société rejj'em-
Me aux pierres 4e voipe > dont l'obsiacle mutuelfait
te support.

o> tiò aiftsL aal wíii^v?. ruoq t si .shM-


■ .: 0iJjcv>m(.i 3l;st!as*nt jó oaawii , artuoj , otlof
f >/«•:** .*.î j.jasj'f « aanaDonrú ; iiavft h» jóî •
Air use' , du prévôt - des marchands sep*, dk
à^íaimire' ffiátrrtenanti. n ;i ' f 311^'^

Avant la révoluti,c»*Tos ;Ji sïîïi: , ^.ulàCi


Je bornois mon ambitiprv ismîo \iV>vm\o }
A rendre parfait mon ouvrage.
L'abo'ndance suivoit mon gain i
Alors j'étois en esclavage .
Je voulois être souverain, f 4;,V;.;jii0

v i6/n » mil- t >iú<'


Me voici libre , «pis- oisifs y-; ;rq' ^.jì/s sà
, fi'un roi je ne suis plus capti£jx. c -!i ,J dix
Je me vois logé fous la tuile ,' A Víi 3mlli
Je ne brûle , ni bois » ni fuis j ,.. ,, r
f ismqìut jstsnisiisiíiiÊn íiob. i.-nLuo
Ce titre , aujourd'hui , mène à tout,
Je voifi... , en votant jusqu'au bout,
La plus brillante perspective ;
Car ie puis être . tôt ou tard , -r ' '
fí-> O .«lyjmttij™ -<aL «Ffe9-:->iivnq eaa , «àiutrson «a.»
-svo^h :nYnó\ "moix . sMii.p^B.'nai ift abnoíoio «íí

Mde. Le G.. , pour réveiller les désirs de son mons


trueux minotauçe »a pj^ che^e^lçurte^jprétendue nièce,
jolie, jeune, fraîche & ingénue ; lè minotaure a bien
tôt eu flétri ; innocence , beauté & fraîcheur. Son

qu'<
les suites déplorables! Mit.... , semblable à la Harpie
Céle'np , souille &. aorrompt tout <cf iqú'jivtòuche.
Çontadu ornaia fûedat-, -^-.n •>.••■>iv o ó J. ■
• ;>3*rnro r'- r. >u!«v, ï'k.n /

' . 33.r,.:.. • r: !:,. ' ; ; l/v


Le sage département de l'Oise a. envoyé. des let
tres circulaires çluié municipalités de son ressort , pour
faire défense aux curés , non-seulement de faire lec
ture , au prône , des mandemens, expositions de foi
& autres pieux écrirí; rháis •encò're ' délies prêter 8c
de les lire eux*mèmt3. Cet acte absurde <Vé despo
tisme fait honneur. a,u ?cle vraiment national , qui
anime ce département. II cil bien digne de l'in-
quisition Espagnole; & de ces siècles de barbarie, fur
C i34 )
lesquels nous renchérissons tous les jours. Vous
verrez qu'au Heu d'un bon maître ., nous aurons bien
tôt six cent mille tyrans ; car , il faut y comprendre
tous messieurs les officiers municipaux , MM. des dis
tricts , MM. des de'parremens , fans oublier les douze
cenrs augustes j dont ils tiennent leur {monstrueuse
existence. :• -, ':q ísï >9: *..pvei;.
m : ■ .-.a.Sf/UtU^-q mot -M ■,

Un insensé' mit un jour.ft*^bl|ía«â''d8«sííésJmains


d'un furieux; ce^ui^',,.1oj.*jfert)fr»r^rbc^ntifotìasnAJ
s'en serv'ít à percer le sein de^ son J^ye^^^e son
bienfaiteur, de son père.wÏTie rèVeme ërmjti de la
cruelle yvresse , il r«g*r&é ttrtMPàé- M'siil fnfmole,
à son tour, le perfide auiewidfcitanidtícPiwioi.

— jlal'juoi kosìrA e-l


Koels en Vhonneur d\unlaccíou^^^l^tj^nal.
Air : De Jesi^s l&nç^nj<% vli i3 ■

On prdtSnd oVen tropmc^^ nwn „ûM


Un petit SóûVèVám ^ M ^ noM
D'encólurë assez rnince . • „ ,J
Se fatiguoit en vain.
Quoi! pour la Nation, disoit-il, en Çoljère^ hq
Ne puis-je donc faire un enfa^^y^ £j
Le ciel me demande un présení , ij^iVsl
Suffit-il d'être Maires 31isanwi, SJ>
Plein <fune ardèiír^^^;;^^ ^Jb^
Il vouloit s'escrimèï ^ 9 ^"*U^i^ìm ,q- •-" *
Pour vuiderìa querelle- "ù 1U0t^ " " -
II falloit 1 enflam#er
( x3S )

-De ce qu'on voit dë grand sa dame est la mesure j


II en croit à peine ses yeux ,
Tout ésoufílé pique des deux..
Pour hâter fa monture;- v. .;>., ..

Ses travaux & ses peines


Ne font pa^ fans succès j «.
11 veut doubler les chaînes
»nUnJHWH»[CÍWíW*cíVO^»« •»••••( «« J-in ír.ul...
ÀTr>bourd*<ii*grftrids mois, fa femme est eti souffrance-
îfo^Mtó^Wlia «fi .2 ,v.,..-
..5lomW U°?Ì>BW **mvi li , ístsiv f r
Libre dèslk'Baiflímoe^»iii> sbinaq -, i"' •■

La Nation touchée , ■*-*"


D'un tel évènement , • ... „ i», ^

• Et tait fini compliment. ■


Soyez-les bien venus , dit la^dolenie mère.
Mon mari vous doit son bonheur, . ,
Mon fils , ce fruit de mon grand cœur,
Ne peut manquer de père.
•» * **
Du poupon l'on admire . -. . '.
La Conjtirutìcn :
Libertï fait sourire'" '
Ce charmant nourrisson
Jl doit à ses parens un^ie^t ausli raret
Ce fils éloquent "de l'amour
. Demande pour l'on père , un jour ,
T.es honneurs de la barrs
( IJ< )

Anali/e.
ta nouvelle comédie des mêncchmes est au-desa
fous du talent de son auteur. Un prologue qui reí*
semble trop aux annonces sur les traiteaux ; puis.,
quatre actes roulant fur un qui-pro-quo d'une bauge t
vrai jeu de bague ; quelques moralités moins civi
ques que sentant la revanche de l'auteur contre
les grands. Un style châtie' , mais moins harmo-
iiieux que précieux et froidement gracieux. ( Repro
che aflez généralement fait à M. Cailhava. ) Telle
est à-peu-près l'analyfe fuccinte de la pièce donnée
aux variétés , et dont la deuxième représentation
n'a pas eu de succès , malgré quelques applaudif-
semens des démagogues amis de l'auteur. Celui de
cer article 'n"á point l'intenticn de diminuer le$ élo
ges que méritent les talèns de M. Cailhava. Mais
il est fâché, qu'un littérateur, vrairasne eiltmable t
termine fa, carrière par une opinion 6í une pièce
peu dignes "d'un homme à caractère. 'II y a tcjut
lieu de croire que la subite démagogie de M. -Cail*
hava. ne proviest que áo son delir outré de pa*ve*
nir au fauteuil, &i que, pour ce, il feint d'erabrafler
l'opinion des nombreux académiciens ingrats en*
vers la cour.*- ■ •' " : .ty.na'.

Ce Ja.Vxíi^a> HZ- pawit tous des majlni,


'Le prix de Cabonnement ejì de 3 liv. par mois
pour Paris , j&: de 3 Uvres i5 Jols pour la
Province , franc, de port. Le bureau est établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N*. 21.

De l'Imprimerie du Journal général de la Cour &


de la Ville.'
N°. 18.

JOURNAL

DB LA COUB ET DE LA VlLX.1

Toui faiseur de Journal doit tribut au matin


.. .. ,. LA FonTain».
1; , m.«i
Mardi 18 janvier 1791.

- Le trait que vous rapportez , Monsieur , dans vôtres


Journa^de dimanche; , de ce pauvre curé , qui , après
1»,jjf^onçjatLoo ; d.e ion lerment civique , est tombe
dansua état de démence qui fait horreur , me rappelle
ce^e~j'iflîu!áètniérèníîót3ans les Mémoires secrets

nwtifc cattXtdwtnojnV' sb anaíw îj* •>>■...


^ BTUlart de Syllerj , évêque de Soiffons, un de»
»£ce"£&nV6!e |a constitution Unigeaitus , avouoit , en
sougiiant/, que toute, l-'aftaire du commencement à le.
fin y f/avoit étéqu'un mystère d'iniquité contre le Car-
dífìaf âiTMaïfìes.. .'.
Ce même Brulart , à l'article de la mort, eut telle-
n««i!tfM*^^ des inrrigues,
dont il avoit été complice , qu'il exhala ses remords
ptfr des burlemens qu'on entendoit de la rue

^A&S E M B L E E. NATIONALE.

bonne patie de cette séance s'est consumée ea


énonciations 8e en rapports d'insurrections ., entr'a»-
"fome Ier. Année 17g 1.,^ R
I

( >?s ) : .
trcs de celle qu: a eu Vieu-à Brie Comte-Robert. M.
Regnault a fait accepter à rassemblée , la dédicace de
l'Evangile. Voilà une dédicace tQM » fait bien placée;
quoi j an moment rncme ou ce même évangile est per
sécuté avec fureur , pù l'on tient le glaive suspen
du sur les miniitres des autels! N'cit-ee pas là ca
resser d'un main St assassiner de l'autre? Unmembre
a dcfrmcé urte lettre pastorale de M. l'évêqne de Soií-
sons. On a continué la discussion sur 1* nécessité d'é
crire les dépositions.
- • -. - .-fi.- :. . •• • r-,- v

«i i i m .1 ■ ii 'H.» ») m' ■■■<■< . »i * íi'i... nÀ

ai.L<s^ui í.i » ''y A R I: £ T É S.


' *.»»' ,W ii.ç t,; í *'.■•*!■ . -v.' ìnirtol?. aa
Je viens de lire l'adresse aux Français, au sujet de
la- Cpnstitution civile, c'est ua-galimathias doublé.
C'est saris doute l'intention que ces Messieurs du côté
ganche ont applaudi dans la bouche de leur tribun ;
potir moi j. je nfy a't vu que des mots-son orefr , Vide»
de-sens., hurlant d'effroi de fi voir ■ aceoiiplésrC1*^
une énigme impie & hypocrite. M. L'autêur est prié
de ne pas en donner ('explication par la légion fans
culottes : oa la craint plus *jue son éloquence. '
•.i.-rr» '«. -t.-c '. r.'''*'-; -jfii ì'.-k. . 33tfJ;.f fcfensy
■akritímeî W rí * 1 r." ■■ 1 ì ■ " .' 'm» 1 :ri?q*:!9"? trr
• i ' • ,) ■ ■. ■ i.t-- <• •■.•r.'uíì.'jj;'! Silt.SJÍ Sj',1Ujft
Comras îe public est injuste ! Je ne vois personne
Îilaiitdre la situation perplexe dans laquelle se trouve
e Card...: Lomé..... , placé entre le deiir de conserver
son traitement pécuniaire êi'la crainte dJêtre dégradé
en plein consistoire, il faut opter entre la barrette &
les pensions. Cette alternative est gênante. On aíiite
» cependant que nos Rois gauchers , contens desabonne
¥rio«eé, 6fc de ses ptincipés feién connus . se rêJlcnè-
('39)
rònt y en sa faveur , de la sévérité' de leurs Décrets , &
compatiront à fa peine. Voilà une exception bien
glorieuse pour ce digne Prélat.'

M. Cam. est très-irrité de la re'ponse du rSaint-


Père j il veut rompre totalement avec lui ., & faire
le petit Henri VIII. II est à craindre qu'il ífufe du
droit que lui-même a déclaré appartenir à lui & à
ses collègues, celui de changer la religion de la
France. IÌ est ben que tous les François soient ins
truits de la profondeur des vues de ces messieurs.
II veulent que Dieu le père . lui-même , se plie à la
constitution , St je re désespère pas de voir un jour
ce dernier lui-même, mandé à la barre par M. Cam.i
•• . i x )<!■ "i i "';í :L -,nj!; \i
. > i. . ,1 i rfl- ' '■ tîllìfv.uj. •
uii r> . ■■ 1 •>.,,,,■ no, . •>}!.■, i ustfòU auâjr. i; J

On faisoit remarquer ces jours .derniers, à Ch...


Lam...,, qu'ils avoieni étémárl fccaseìltés ^persé
cutant les prêtres , &c> qu$, le ,.pnbìi« iWkiUÁtgné.
•~r£tkt,4st vrai , a-t-.il téppíldu7, MyfatìÇMf rforçer
h recourir encore aux grands, moyens i les gíbeits:,
les torches , & les lanterms. M. de Ld/n... s'est
rendu justice : on a cessé d'être gentilhomme ., quand
on s'est permis un pareil propos. On nous assure
que ce jeune législateur n'a pas encore trcátoe ans.
.„.« "}-'•- •>"&■.• -f *>••• \Jvz sî'LWw.»
svì'.jî' • » ï**ioi:ji íj ' .«w t'.'aï "d 4
••jyïjÌ.'-Oj a S :.: ■ ! jui. J . . . ...ma : y.L'.jÁì y;
W>*I2:;~ .-.i*V • '",-'< cl - S'- rí^Ví'i nt"!
• <: *, - ...s^ttìì^ ' ■<!j!'*iïiLïtÛ&i<i n*
On fait circuler des couplets bián 'plats ^ biens ci
viques j à la façon & de la façon de M. de Mfn. . . j
ils font adressés à la reine; , 8í commencent par ces
mots -.Antoinette 3 montre^-voùs bonne citoyenne &c
( i4o )
H invite cette princesse à se couronner d'une branche
de chêne. On vient de les parodier comme il fuit :

Air : J'ai vu Lise hier ausoir.

Antoinette montrez-vous
Notre digne Reine ,
Plaignez un peuple de foux , .
, . Qu'un faux zèle entraîne.' . - /. • • ■
. C'est moins du vice du cœur ■i ■
Que naît fa coupable erreur ,
Que de la noire vapeur
U Dont fa tète est pleine.
... . u. .

Pour escalader les cieux


On voit dans la Fable >
Maint Titan audacieux
Bâtir fur le fable.
Mais aufiij la foudre cn main, . . .«.t
Sur son aigle on voit Jupin
Faire crouler du mutin '
L'apprêt formidable-

Dfe même nos beaux esprits ...


Occupent la Scène , ....
Echauffant par leurs écrits •>*
Le Père Duchesne. .
Mais les lis reparoìtront ,
Leur éclat ils reprendront ,
Lors ces Messieurs obtiendront
La branche de chêne.
i V *
( U* ) . .

Jìémission de de As. de Vauvilliers , officier municipal.

Suivant la liste d'aujourd'hui , remise à la mairie ,


z6 curés ont fait le ferment , 8c î6 s'y font refuses. Ces
derniers ont eu le courage de se résigner à tout
ce que la misère a d'humiliants à tout ce que la per
sécution civique a de rafiné, plutôt que de fausser
le vœu de leur conscience. — Si la nobleffe avoit eu
cette noble fermeté, ce loyal dévouement , au Heu
de fuir honteusement , comme elle l'a fait, on ne
seroit pas aujourd'hui dans l'embarras de finir la
constitution. — Cette bonne mere a décrété la libertl
de penser & d'écrire ; elle laisse impunément impri
mer des horreurs entre le plus pacifique des rois (i);
8c cependant elle prive de leur état, des citoyens
qui , ( fans nuire à personne , 8c sur un point qui
intéresse seulement leur cunicience , veulent user du
droit de penser librement \ — On se plaignoit jadis
de la foi aveugle qu'il falloit avoir aux mystères.
II faut être bien plus aveuglés , pour se soumettre
ausiî stupidement à de si -honteuses contradictions!
——Mais, fans cette imbécille dévotion civique ,00.
n'est pas patriote.— Un voici un cependant, & un
des plus ardents. (M. de Vauvilliers, officier muni
cipal ) , dont le zèle en cent occasions , a été applaudi
jusqu'à Tenthousiasrae ; qui, pour son compte, avoit
fait dix fois le serment civique , mais qui s'est refusé
héroïquement à servir d'instrument pour forcer des
hommes libres h. cesser de penser librement. Pauvre

(1) Dans une feuille patriotiqne , revue Sc corrigée


par le club-matrice des J. Clém., on propose de pro
mener ce prince dans les rues de Paris , la corde au
col , nud en chemise ! — Dans un autre , idem , de
l'attacher 48 heures face à face , contre un des cada
vres patriotes , morts à Nancy .' 8íc Sec. ,
( )
par lui-même , & n'ayant que le plus foible revenu
pour sublister , la jalousie lui supposoit déjà des gains
immenses dans fa place .d'administrateur. — II a eu
la romaine fermeté de refuser de donner la dérriiísion 3
plutôt que de renoncer à ses principes , & que de
violer ceux qui ont été solennellement consacras par
les premiers décrets de rassemblée. Ce n'est point
un curé > ce n'est point un ecclésiastique ; - c'est un
homme conséquent , droit , & loyal , que nul intérêt
ne peut forcer a déguiser son sentiment , èc qui n'a
pas voulu même esquiver sa profession dé foi car >
rien ne lui étoit plus facile que de se dire i malade
vù d'aller à la campagne. Mais lâchement interpellé
en plein conseil municipal , il a dit courageusement
la vérité. *r Les curés , a-t-il dit > croient leur
conscience compromise : je n'irai point recevoir leur
serment. Toute opinion en matière de religion , est
libre , & nous n'avons pas le droit de contraindre la
pensée. — Eh bien ì il a été hué, menacé , injurié
indécemment, & il a donnê'sa démission z l'instant !
Voila qu'elles font les fuites de la bienfaisante ad
ministration de nos pères conscrits 1 Pauvre peuple!
— Les Egyptiens étoient moins bêtes 8t moins dupes,
quand ils adoroient un ognon ou une carrotte I comme
eux , vous encensez stupidement des Crocodiles , qui
finiront par vos dévorer ì '; ■ ì n ,.
' . ' A Saint- Jean, bouche d'or.

Généreux dévouement des pères de là pàtrìe\


& leur soumission civique à Vimpôt dutipthre.
Du timbre pour fonder la ressource assurée ,
jl à fallu que rien n'en pût être exceptés
Et pour donner l'exemple au François embâti, '
Nos pères , les premiers , ont la tète timbile,
< . Saint -J^an , Bouche d'or.

Relativement à la nomination d'un emphatique


parleur à la place de commandant 4e bataillon , une
( i$3 ì
belle dame disoit dernièrement à certain faiseur d'é-
pi grammes: — voici un champ vaste pour vous.
Madame , reprit l'homme d'honneur , les cannes ne
iunt-elles pas défendues au château *

Un député de Bretagne , fidèle aux principes régé


nérateurs enfantés pa** ['heureuse révolution, solli
cite depuis un an , une décision relative aux do
maines congéables , elpèce de biens connus de cette
feule province , 8c qui tont l'unique fortune d'une
infinité de propriétaires.
Ce député , cru propriétaire lui-môm» , paroìt fort
désintéressé, en sollicitant la supprcílicn d'un droit
avantageux pour lui ; mais on apprendra avec plai
sir qu'il n'elí que colon, & que conséquemment la
suppression tant désirée, loin de lui nuire, lui sera
extrêmement profitable.
La petite ville d'Hennebond , qui sera ruinée par
la suppression de ce droit , avoit , dès le mois de
mars, envoyé au bon député, un don patriotique
tel qu'elle pouvoit le faire , afin de mettre son dé
puté a méme de rendre , en I orlranr , l'assemblée fa
vorable à la conservation du droit : mais le dépu
té n'a offert ce don qu'au mois de novembre , en
demandant précisément le contraire. Ce défaut de mé
moire, qui pourra étonner beaucoup de gens, est
cependant très-constitutionnel.
'■»- '. • ì
L'honnête' Corol ....
Député de Quimper ,-
Pour tout domaine congéable
Sent un dégoût insurmontable :
En ua seul coup, par ses" talens ,
La .chose aisément se peut .croire , . .
Devenant de Colon, heureux propriétaire.
Tous ses écus vaudront si* francs:
(«44)

Théâtre des AJJociés.


Charles IXzov, tinue d'être joué avec le plus brillant
succès au spectacle des aslociés. II y faic Tadmira-
tion de tous les easques de laine ou bonnets gras
des boulevars. On peut juger de l'espèce d'amateurs
qui se portent en foule à cette pièce , par le placard
suivant que les directeurs ont fait afficher à la porte i
Messieurs ì vous étés prih d'ôter vos bonnets , & de
ne point faiie vos ordures dans us Loges. Cet avis
n'a pu sauver à M. Chénier.la malencontre facétieuse
racontée dans les vers qui suivent :
En grande pompe , au grimacier,
On donnoit Charles IX ; & c'est vraiment fa place.
Ausli Pauteur, avec audace, , ■
En loge vint siéger : mais certaine disgrâce
Gâta son bel habit & souilla son laurier.
Depuis ce tems l'ami Chénier,
Plus faisandé qu'une bécasse ,
Est en mauvaise odeur, même dans son quartier.
On en devine bien la cause ; v
Car vous íentez , Messieurs, qu'il s'est mis dans le cas.
Place au nouveau Linus ; qu'on lui cède le pas.
Passez , Monsieur Chénier, car votre apothéose
Ne sent , ni l'ambre , ni la rose.

v -C F J OU n N AL paroît tous les matins.


Le prix de Cabonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 10 Jols pour la.
Province, franc de port. Le bureau êfl établi
rue Percée-Saint- André des- Arcs , N". 21.

Ve l'imprirnerie du Journal général de la Cour &


, de k Ville.
JOURNAL •

î> b la Cour et de la Ville

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


LA FONTAINB.

Du Mercretìi 19 janvier 179t.

Voici des vers de l'auteur de Bélifaire „ qúi mé


ditent d'être remarqués. It les écri voit en 175 1,
Par l'orgueil élevés , ces monumens pompeux,
Ouvrage des humains, sonr fragiles comme eujt. ,- .
La Nob/ejse , elle feule , à chaque instant nouvelle j
Renaît de ses ììibris plus auguste 8c plus belle ,
Soutient, élève uri cœur par le fort abattu , ■ ,
Et fait avec le sang circuler la ver<u.
Pareille à• c«S savons dont la chaleur féconde
. .....',' j'
Jïpure la matière & ranime le monde.
II est facile fans doute de lire de plus beaux versr
mais non pas de plus vrais : renaît de ses débris ,
est sublime* Notre intention en les cifant, n'est pas
de ternir la- réputation de la démocratie qui est fi bien[
acquise à M. Marmontel , mais de prouver à quel
ques incrédules , que lorsqu'il pense çe quil dit j
il peut faire des fers passables.

k ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du 1 8 janvier. '•


À • ■* ........
Grégoire est président.. On a continué la dit>
fussion fur futilité de. l'écriture des dépositions ^
^orre I". Aimée 1791. S
( w )
, matière criminelle. Cette séance est frappée de la
plus mortelle sécheresse.

Aux Auteurs du Journal.

Les scènes d'horreur dont la France est le théâtre,


fatiguent depuis asfcz-Iongtems nos regards ; souffrez,
Messieurs , que je les repose un instant sur un trait
de bienfaisance , exercé ces jours derniere. Jeudi
i J Janvier , le feu prit à Versailles , dans un grenier
à foin , Sc se communiqua bientôt au (faîte de la
maison , qui fut embrasée en peu d'instans. Le zèle
8c l'activité des troupes parvinrent cependant
à arrêter les progrès de l'incendie »• on a vu le
brave commandant de la garde nationale de Verr
failles, & l'état - major du régiment de Flandres,
le colonel à leur tête , se porter par-tout où leur
présence étoit nécessaire , même sur les toits 8c au
milieu des flammes. Un soldat du régiment de Flan
dres, qui, depuis deux ans, avoit son congé, s'étoit
•tabli dans cette ville, & avoir économisé sur son
travail .dans le dessein de se marier, dessein qu'il
avoit effectué depuis deux mois ; il demeuroit dans
la maison même de l'incendie , Sc a perdu par consé
quent ce qu'il avoit amassé avec tant de peine. II
apperço'.t M. de Montmonn , colonel de son régi
ment, 8c sachant bien qu'il étoit le père de sessoldats,
il court à lui , les btas ouverts , Sc lui crie : « mon
colonel, mon père,- je fuis perdu, le fruit de mes
travaux est la proye des ftammeS ». Le généreux
officier n'hésite pas un moment . « Non , mon enfant,
non, tout n'est pas perdu, puisque j'existe 8c que
tu es honnête-homme ; viens chez moi, tu y trou
veras un logement pour toi 8c ta femme , tu y
feras traite comAe mon enfant, Sc je íaurai te rem
bourser' tout ce que tu déclareras avoir perdu ».
i,ç soldat ne répondit rien , mais il prit la maid
de M. de Montmorin , & la mouilla de ses larmes : elles
sontsidouces quand c'est le sentiment 8c la reconnaissan
ce qui les font couler! II a trouvé un asyle dans la
maison de son colonel , comme celui-ci en trouvera
un dans le cœur de tous ses soldats. — Dans cet
instant où tous les crimes semblent déchaînés fur
notre France malheureuse , le récit d'une bonne action
console , & fait du bien à Tarne, comme on voit
quelquefois une fleur d'hiver , croître parmi la neige
fcc les frimats.
Par une abonnée j citoyenne de Versailles, agit
de ij ans.

' . ■ ^VARIÉTÉ S.

Le vieux Th.. .. voyant maigrir fa femme ;


Le médecin est mande promptement.
—-Vous ètes grosse , 8c de combien, madame i
—Hélas ! monsieur , d'une fois feulement.
" ■ \< « ! £ . * * ' - i .r„ '
' • ' * •
Certain démocrate dtsoit., l'autre jour , à fa femme :
les deux partis se font tort également , en faiíánt cir
culer des contes ridicules., où des vérités dangereuses;
chacun ass histoires. Ahi répondit fa femme, il y a
long-tems que les vôtres ne font que de sables.

Mad de Sus... demaadoit dernièrement à M. le duc


d'Orl....i laraison de la rareté de ses visites.——Le prince
lui répondit que depuis quelque-tems il s'exerçoit
à apprendre la jv^tefle du tirer au pistolet; qu'il avoit
( i48 V
feit des progrès & qu'il étoit parvenu „ dans la ma?
tinée , à faire' paiffer une balle à travers un œuf,
««Ah ! lui répliqua mad. de Sus..., -s^us conviendrez
Mongr. , que :i vous étiez bien fur qu'il n'y avait pas
de petit ip&ttl&t dédans. . . .> . .»••_. ?• r
*■!' •■ ' D-Ji) J" . ' • • i;í v • ;
ft 'if!) ' 'jTi^-i't i' ,' , ' . m f£t .
, ..- ..r-i-r.,.-. t ..■ u; ! . ;j
v.'*" .. 0" tí'i ; j . i.\ •! s- ;• .. !"
On connoit la chanson adressée à la reine , paf
M. de Jlçsen . j.elle. commence par ces mots. Antoi
nette j inontídz^-voUs bonne citoyenne.
On fait circuler des couplets adressés à la reine,
piar AI..de-JL£oí_ II. commencent, par c&sjhou : An...
Sec.
On fait circuler des: couplets fors plats , de M. de
Men... à la reine , dans leiquels il invite "cette prin
cesse à se couronner de la branche de chêne; ils com
mencent 'parce»1 mut/s. Un Françoifr 'vien; de les
parodier de la,, manière suivante, -; f; o r. .| ..a

Le cure de Notre-Dame de Versailles monte en


chaire : auíîi-tòt-ttae- tourbe effrénée de crier : « Le
ferment ou la potence. « Le vénç'rable pasteur s'a-:
vance } mes fi^es x.ae souillez pas les autels d'un
.meurtre corn mis, yIp,ar í'erreur ! Vous, demandez ma
. vie * Eh bien ^.appretez le supplice , je, vous fuis , 8c
j>ré(ère la mojij- ^:l'apostasie », Aussi-tôt les parois-:
siens a-veuglçs . .tpmbent aux pieds du. vénérable prê
tre ; tanr ìl est v^ai que les peuples ne font méçhàns ,
que d'après iïa&ga.t;on des pervers ambitieux , 8s
que l'élqquence da vrai Courage pénètre d'admiration/

. .r'.-j • • —-..j-,;",;- »'.).»'■'. UJ l'jg'L. , \".,»,


j'. viëlgnandptíniteneiçr. de l'asserabl£*, le réformateur
Cam. .., est ausli généreux pour ses amis , que sévère.
(m)
pnvers ceux qu'il n'aime pas, Sí le nombre de ceux-d
eíi grand.
Le nouveau commissaire à la liquidation n'espérois,
que i5»ooo li v. d'appointemens ,• il s'en seroit ccnr
tenté , il a 35,000. livres. II cspe'roit ù peine être
logé aux dépens dé la chose publique , 8c sous pré-»
texte de loger ses bureaux , il a la jouissance pour
lui , de plus de la moitié d'un superbe hôtel. On
a pouflé plus loiit4a -galtfttefte : ime-temire amie du
commissaire , jeune 6ç jolie , le mari , les énfans &c>
car,- trouvé, a s'arranger dans les entresols-. li faut
bien une société à çé fonctionnaire public ; & en lj
prouvant chez lui , jisera moins dútcurné de ses gé
néreux travaux; Ce ^etit établissement de liquidation
coûtera, provisoireroert , cent mille cens par An.
, II , faut convenir q>ie lï M. Cam. .. est; terrible dans
ses retranchera ens, isell au moins tout aimable dans
ses établissemens. EeVgebs sensés ne peuvent qu'ap
plaudir aux profusions qu'il répend fur ses dignes coo
pérateurs , fur-tout lorsqu'ils considèrent les précieux
avantages que doit en retirer un état aussi parfaitement
liquidé. i • \ f I i- : >v ■'
r, . ; . , . .. '<•:.: > 'i<;ì.' .•
. .■: j '

Le comte de Men.. . . , officierai! ci-devant régiment


du roi, infanterie ^setrouvoit à la. séance de l'augulte
sénat, le jour de lamkusfion sur les troubles de Nancy»
& le même jour où fut prononcé le jugement des deux
régimens du R'ii & de ■Méstre-de-Ca.mp , léjjour enfin
où le loyal Cazalès parla avec tant dM-loqueiyre. Lej
hazard plaça lç tofn-te de Mtii. '. . . entre déu.-: femmes,
l'une laide à fafre peíir & démagogue enragée , l'autre
jolie & fort aristocrate. La démagogue, à chaque
moment , (effoit dés discours doux f; modérés dans le
sens de la révolution; ennuiée de ce que la séance se
prolongepit , cllî dit à' son voisin le comte dé Men....:
' tíi vòilkbkh lòng pouf des chiens dïarljlocrates , je
yfintdrois que cela finît ,* & que tou's'ks officiers du
Régiment du Rei fujstnt à la lanterné. —- Le comt«
~ie Mth.'.~s-tn la regariiU'nt finement » lui répondit :
G" moi j Madame , je voudrais que toutes les semmèï
laides & méchantes fujfent à la Çalpêtriére. Notre
démagogue se tut. Voilà comment il vint à bout de
fermer la bouche à cette enragée ,& d'entendre faci
lement le refte de la ftíance.J . - •»
-í! : >i~-IJ<.)' í. c ., , ■ -f..' . -'S . • v;: ' ;-Ji.
...fj ;'- . - ; .; ; .. >
.• „"h .. ■■ "!—— ■; ^ S

Chacun sait que depuis plusieurs siécles , la plât'è


de Bailli de Meaux est occupée par une famille ,
dont le nom féminisé , prête à la plaisanterie, sur
tout quand la fille est jolie. Or , il y a quelques
jours qu'un prêtre apostat , dans le sens de la ré»
volutipn , a épousé la fille du dit sieur Bailli. Cette
anecdote est de notoriété publique.

Si Ton vous applique un soufflet , .présentez l'autre


joue. D'après ce principe évangélique, r-épété par
St. -François , Honoré Riq ... . a préféré le coman-
deanent de bataillon des Capucins.

Stances irrégulières à la reine.


Depuis que ton époux m'a défendu d'écrire ,
.Soudain , j'ai respecté les ordres de mon. roi';, ,
Ec , malgré ies rigueurs d'un si cruel martyre , ■
J'ai ceíîé de parler; ie croiroit-on de moi 1, -'■

Mais ma plume inactive, & roa bouche muette ,


Demandent'les laveurs qu'on accorde aux chartreux ;
Us ont un jour par an pour s'expliquer entr'eux :
N'en puis-je avoir autant pour chanter Antoinette !
<!5i)
Loin d'offrir à ses yeux quelques bouquets futiles., '
Dont l'éciat doit céder à l'éclat de l'un teint ,
Que ne puis-je à mon gré , lui ;donner , ce matin ,
La corbeille qu'Ulisse ofirit aux yem d'Achilles I
Par feue la marquise de Satnt-PauL

Paroissez , castillans 3 pandoures , savoyards !


Osez faire à nos yeux floter vos e'tendards i
Un tribun-sénateur , lançant sur vous la foudre,
Par la plume 6c le fer saura vous mettre en pQudre.
BraVe , fier 8c savant comme feu Cicéron,
Qui plus est , commandant d'un joli bataillon ,
Vous apprendrez bientôt, soit qu'il ouvre la bouche ,
Soit qu'il emploie l'art illustré par Cartouche ,
Que l'on s'expose à tout-, en bravant son courroux.
Et que , près comrac loin, on reconnoît ses coups.
En trojs bouillons a j plus votre armée est confite ,
Car vous avez affaire à Mirab.. -Marmitte (a ).

Chez les anciens , chez les peuples les plus bar


bares i les église* étoient des asyles révérés. Dans
l'ancienne Rome , à Athènes, Sc , de nos jours, en
Turquie, les peuples les plus effrénés n'auroient
jamais osé violer vun temple ou une mosquée. Dans
toute l'AUema<:ne aujourd'hui , Sc notamment à Liège ,
les arbres même qui entourent une église , forment ce
imiMi m* ■ nimiui i mmmtâÊÊ t».-.—— —me—a
(a) Le grand 'Alir. ... . étant sujet à des bouillon-
nejnens patriotiques excessifs , a été surnommé Mif-
Marmitte.
( )
cm'on appelle une. • J ra^chise,-^ telest le respect dti
peuple pour 'cette sauve-garde , quJu.n malfaiteur
poursuivi , qui peut atteindre seulement de sa main
un de ces arbres, est sauvé. Les Algúazils les plus
acharnés s'àrrêterit à l'instant , 8c n'osent dépasser ces
limites sacrées. Ori peut entourer ee lieu saint, & ré
duire les malfaiteurs à y mourir de faim j mais nulle
puissance au monde ne se croiroit en droit d'y pénétrer
pour les en arracher. :—r Ce respect profond pour la
divinité , est de tous les pays , de toutes les reli
gions. Ici , nen n'est plus respecté , les lieu*
saints font devenus des halles scandaleuses ; 8c , dans
l'églife de St-G. '. . . l'Aux. . . . , on a entendu le peu
ple effronté, demander que l'on baisse la lampe, pour
y pendre patrìotìqucment lë curé. O François.' Vous
yous disiez le peuple le plus policé du monde , regar
dez en. arrière., 8c rougissez! ', '.'
Saint- Jean , bouche d'or.

Changemens de domicileSi
M. Bam..., ci-devant rue Boucher, délogé à
cause du voismaga du Louvjip, actuellement hôtel
de Calvin, cul- de-sac Saint Barthélemy. II occupe
aussi une petite maison pour ses parties fines, rue
de la Tuerie.
M. Cam.. , ci-devant rue del'Evèché , hôtel du eler-<
gé de France , présentement rue du Chat qui prêche.
M. l'abbt Grég.... , ci-devant rue des Frondeurs ,
présentement rue de la Sonnerie;

Ce Journal paroit tous les matins.


Le prix de í'abonnement eft de 3 liv.par mois
pour Paris y & de 3 livres iS fols pour la
Province , frafic de port. Le bureau êjl établi
rue Percée-Saint- André- des- Atcs , N*. 21.

De l'Impnrnerie du Journal de la Cour & de ía


Ville.
N°. 10. ,

> JOURNAL

va la Cour et de la Villb

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


LA FOKTAIN».

Du jeudi 20 janvier 1791.


Apologue.
Un homme doux , bienfaisant , exact à remplir
ous ses devoirs , passoit dans un bois. II est rencontré
par une troupe de brigands , dont la plupart font de
fa coonoissance. II n'en redoute rien d'abord , mais
afurprife est extrême quand il se voir attaqué par eux ,
oie' 8c dépouillé presqu 'entièrement. Enfin il leur
échappa après avoir perdu la majeure partie de ce
qu'il avoir j& dont il íaisoit urí fi noble usage. Les
voleurs , non contens de s'étre emparés de son argent
5c de ses habits , reviennent à lui 8c .le menacent de
le tuer i s'il ne jure qu'il ne conviendra jamais qu'il
'ont volé. Incertain, tremblant, craignant pour fa
Vie , il fait malgré lui , un serment qui lui coûte. II
le fait , pareeque la mort se présente avec toutes
ses horreurs & toutes les atrocités dont font capables
de vils assassins. L'homme doux 8c bienfaisant, quel
est-ilî Un Curé. Les assassins , quels font- ils ì...
ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du 19 janvier.
M. Fermond a dénoncé , à la séance de mardi soir
tm faux bref du Pape 3 colporté avec profusion daM
Tome I". Année 1791. T
( i*4 )
les provinces. L'assemblée a renvoyé ce prétendu
bref du Pap-; au comité des recherches. A la fiance
de mercredi matin , M. le président a lu une lettre
"du président de l'assemblée de Carpentras, en "ces
termes : « Plonges dans lesallarmes les plus vives,
nous recourons à ì 'assemblée nationale. II semble
qu'on veuille nous livrer a la fureur d'une faction
ennenue. Des soldats indisciplinés Sc des brigands
ont déjà pris Se saccagé Cavaillon ; ils menacent de
faire éprouver le même fort à tous les lieux cir-
convoilins ». Cette lettre a été renvoyée au comité
diplomatique.

VARIÉTÉS.

Réflexions fur la bìfarrerìe des réputations.


M. de Brunoi naquit d'un grand financier , qui,
malgré les justes reproches qu'on pourroit faire à
son immense fortune , étoit homme d'état. M. de
V,.,. est étalement fils de financier, mais obscur.
Ta fortuné du premier s'est évanouie, en grande
partie par les foins de certain contrôleur des finan
ces' * d'un être qu'on ne sauroir nommer; Payer à
rentes viagères 15 mille livres d'une terre affermée
22, ce n'est que í'abrégé des procédés dudit con
trôleur envçrs l'infortuné Brunoi , qui croyoit ob
tenir la liberté, cédant fa • fortune. Avec mêm'e-'s
habitudes que M. de Brunoi , M. de V ... est xesté
.paisible possesseur des épargnes de feu M. son papa,,-
& s'il a fait quelque échancrure au gâteau , p. qui
la faute ! il y a plus pendant quelques armées,
ledit sieur ^ joui d'une -presque réputation d-'e^prit,
vu' son -alliage avec' 'la rticcé adoptive d'un grand
écrivain. Qu'elle conséquence tirerí /Aur-^su malheur.
Le marquis de Brunoi avèc des goûts repu^nans fie
un accoutrement de séminariste , éloit-il pius ,s#.d-
pable que son confrère le frais marcuis dec,V ..-t^.
Vêtu en vièux jocféaìï
I ï..- • .. . ' : s:. .'T?
( Itf)

Une des sections de la capitale , poussée par un


mouvement plus que civique , a élu pour son com
mandant. Qui ? Pourroiton le croire ! MT de Min ....
lui-même. Je Pai vu ce matin , à la tête de sa troupe ,
l'épc'c au poingt. J'ai frémi , non pas de ion air belli
queux , il n'y a pas de quoi , mais en songeant que
c'étoir ainsi que, le 5 octobre , il parcoaroit les rangs
du régiment de Flandres. C'est donc de ce rrême
roi &c de son auguste compagne dont il va garder
lesc jours / Juste ciel ! mon- sang se glace d'effroi
dans mes Veines ! •

Confession de M. Pou** , curé de S. S.. , sur son


serment civique.
Corbleu , pasteur , je ne fais trop qu'en dire ,
Vous avez donc tranquillement jurél
Ce n'est pas bien pour uq curé.
Mais on dit qu'en arrière , m vaus a vu sourire ?—
II est vrai: — Pourquoi donc?—C'étoit là mon secret.
Apart moi, jeriois de l'au^uste assemblée.
Mais à présent que la sar:e est jouée ,
Tout à l'aise je puis m"c montrer indiscret.—
Je ne sais point ce qui tant effarouche
Dans quelques mots que prononce la bouche !
Sermens d'amants sermens de buveur ,
Tíe^ónt jamais que de vaines paroles;
Tous sermens prodigués de même , fans pudeur ,
Ne peuvent être , au fond , qu'assurances frivoles. —
Mais c'est fur un dilême encs r plus précieux ,
Que j'établis ma tbèse , eì docteur de Sorbonne. —»
' t,

( I»)
Comme à l'école , avec les cieux
J'argumente , & voici comrae à part je raisonne.
En logique , on le sait ^ double négation
Nous donne la valeur d'une affirmation, ;
J'applique le principe , 8è, sur sa conséquence ,
Je mets en paix ma conscience.
Tout bas donc je me dis, double affirmation ,
i Dans ce cas-ci 3 ne vaut qu'une négation.
CVoilà comme en secret , dans le fond de mon âme ,
Faisant alors sainte reJîricliont ,
J'ai juré , fans jurer ; & , fans craindre le blâme ,
En libre citoyen , j'ai ( de la nation
Remplissant les de'crets ) de Vinquifition
Esquivé prudemment la patrioteflamme. —
Chacun , /comme il le peut , son salut doit chercher ;
Et , quand il n'est besoin que jurer pour le faire,
Jurer vaut mieux , que , dans le sanctuaire 3
Se voir , par ce bon peuple , à la lampe acrocher !
St.-Jean Chrysostóme.

J'ai souvent entendu jurer dans ma vie , ( j'ai


e'té capitaine de grenadiers ) mais jamais je n'avois
eu autant de plaisir à bien entendre articuler des
juremens' sonores ,nombreux & variés , qu'avant hier
au loir j par M. Vil. . . , curé du V . . . . P .... &c
député à l'assemblée nationale ; j'allois au bureau
- des voitures de la cour, dans l'intention d'en louer
une pour St. - Germain. II faifoit nuit, j'entre , &
^'entends des paroles telles que je n'en avois jamais
entendu dans la bouche d'aucun de mes grenadiers.
Je m'informe de qui elles partent. Quoi ! m'écriai-
'}e , c'est là ce curé qui prétend que la religion
- t.TV •

Cis7) .
catholique ne peut pas exister dans un Itat libte ,
Gf qu'il faut en chasser tous ces gueux d'ecclèjufii-
ques qui ne veulent pas prêter le serment \ hélas!
oui, c'est lui-même: mais ce ne seroit rien , s'il ne
vouloit pas me retenir douze fols fur ma course :
à ces mots ., l'honorable curé reprend fa kirielle ,
les b a les f voltigeaient fur fa Bouche ; il y a ajouté
même de riches expressions encore inconnues dans
le dictionnaire des halles, 8c il appuya fur une ( que
les gens à préjuges , les malheureux qui n'ont pas ,
comme lui , lc bonheur d'être philosophes,.ne man-
queroient pas d'appeler affreuse ) avec une énergie
inconcevable.
A ces mots , le cocher recule épouvanté }
Tout fuit, 5c, fans s'armer d'un courage inutile,
Loin du jureur Dil . . chacun- cherche un asyle.
Je ne fus pas des derniers, Sc oubliant que j'érois
venu pour louer une voiture , je m'enfuis à toutes
jambes, & jé me retirai dans ma chambre , pour vous
écrire en deux mots cette petite aventure. Je vous
prie de les insérer dans votre journal, pour la plus
grande édification des fidèles de Paris.
/

Erreur essentielle à relever dans le journal d'hier ,


page 148 depuis la ligne 6 , jusqu'à la ligne 16.
— II s'étoit glissé dans la copie envoyée à l'impres-
sion , le brouillon informe d'un «rticle projeté. MM.
les compositeurs , qui ne s'en font pas doutés , l'ont
imprimé fans faire attention qu'il ne préfente aucun
sens. Nous prions nos lecteurs de vouloir bien excu
ser cette négligence.

On ne vous ayoit pas rapporté exactement i'anac-


dote déjà insérée dans l'un de vos derniers numéros ,

» • , ' - \
. ( 158) . ,.
relativement au jeune duc de Montpensier. En voici
une version plus fidellé. Ce jeune prince, se prome
nant au bois de Boulogne, avec fa bonnè 8c son
frère aîné , est ac'osté par un malheureux , auquel
il donne un écu de 6 liv. : çelui-ci , en cherchant
à lui témoigner sa reconnoissance , laisse échapper le
mot de monseigneur. A ce mot, la bonne , dont
tout le monde connoît le haut patriotisme , irritée de
l'incongruité , lui dit que c'était un tenne aboli
dans'notre ]ague> 8c que, chacun étant égal, on
ne devoit plus le prononcer. Tiens , mon ami , reprit
le jeune duc , en lui présentant un second écu , voila
pour monseigneur , car ( en mettant la main sur Ion
cœur) je Jens que je le fuis là. II est bon que
l'on sache que , li l'aîné tient de son père , celui-ci
tient de sa mère , par i'élévation des lentimens 8c
les qualités du cœur.

J'ai appris avec grand plaisir , messieurs , qu'on


avoît joué un tour pendable à M. de Calonne , 8c qui
doit "bien l'avoir humilié c'est l'affront que l'an-
cienne municipalité lui a fait, d'arracher l'inl'cription
de la rue qui porte son nom au.bout de celle des
deux écus , pour y substituer celui de M. de la
Fayette , à qui certainement cela a causé la plus
grande joie , 8c l'a emplement dédommagé de toutes
les peines qu'il prend pour notre sûreté. „
C'est une bien belle invention que la chaîne des
événement ; car les choses qui paroifient avoir le
moins d'analogie, se tiennent ceptndant de très près
par des fils invisibles, qui répondent tous dans la
main du créateur, (supposé qu'il en ait mie). .Par
exemple , sans brigands il n'y eût point eu de révo
lution, fans révolution, point de municipalité, fans
municipalité , point d'ordre pour arracher cet écri
teau ; il est donc clair que ce lont des brigands qui
l'ont fait óter.
Cette expédition a fait naître l'idée à la nouvelle
municipalité , de chanter le nom de plusieurs autres
rues de Paris , pour y substituer ceux des principaux
héros de cette révolution , qui fait le bonheur de
la France , comme chacun le fait ; j'ai l'honneur de
vous envoyer une copie de ces noms anciens
modernes.
Noms réformés. Noms nouveaux.
Rue de la Harangerie. Rue de i'ajjlmblée nationale.
. Du grand Hurleur. Target,
Vide-ôoiissor. des Décrets,
Des Dabillards. des Députés,
Des Aveugles. du Tiers-Etat,
DesSaints-Peres. de la Pluralité du Clergé.
De l'Egoùt. d'Orléans.
De la Savonnerie. Chabioud.
Saint-Sauveur. du Comité des Recherches,
Des Vertus. du Côté droit,
De 1» Monnoie. des Assignats.
CaíTette. des Dejirs de ces 3fe[fieurs.
De la Chaise. du FauteuilpréJìdeniaL -
Des Boucheries. Barn. .-. i-
Michel le Comte. Michel le Roturier.
Des Marionnettes. Mathieu ou de Beauh
Saint-Gilles. Robertspierre.
Du Plat-d'Etain. de la Vai(fille future.
De Pe'ri-gueux. des Cens vertueux.
Perdue. de la Félicité.
Payenne. du coté gauche.
Rue de la.Lanterne. du Joujou du peuple.
Des Juifs, Emer. . & Cotrìpaguie.
De Judas., Greg,,..
Du Hafaitf. ' des oons Décrets.
De l'homme armé. Maury.
Da.Foúri. , ■ de la Buvette de rAssemblée.
Des Martyrs. , Louis ^YÍ,
De la PerlêT" Marie- Antoinette.
Du Bray^.i . . de Cajtries.
De l'epáe de Pois. de Ch. . . lam. . .
Des trois Pistolets, Carragarramarrat. «
(i6ò)
De la Visrge. de l'Epi. de Mir.. y.
Poupée. d'Aig....
Tramée. Thiroigne.
Clopin. d'Aut. .
Cloche -Perce. Gredin Gredin.
" Saint-Eullache. du Renégat.
Des bons Enfans. de Folhville , Mutinais,
'Mbnt/ojier , Firieu , Mal-
8C j a Jouet 6'd.- ico* J
■ Saint-Barthelemy. du 6 Odobre.
De la Femme-saíiiîiJ0'',i dïìa CoHfiiMfùny^
Tète. < tu »iil'lfl»h «i.I'j moi' «îïîij'm <i
Trop vaquida«j»u i^-Je s^JswHéf^caìZ
De bónne nouvelle. du -Départ de ces hie/fie
'leurs.
Dubo^^fc^*^5 "hìèWRkmm 'M
De ^Echelle.1 ^wsiií *m»*isj iïuut, thfrònt.
Honoré Chevailiefí de, £$tmi^^d'jt\^hlj , de

• Quel dommage qiì'ìì n'y aît fiaV^ Paris úrré'r'ue des


scélérats. Cohïme; il eût été facile de la changer de
»om ! tl-iyjiîiq s. ■w-'ïîivflsJt
J'ai l'honneur à$tòh%%S-ia!a ■ su^isV
•V- Vc* sh PXi/tevogJiapftt'jdesijÁcobins.

11 1 ™ — '—! ~—. " 1

Ce J ou n na l paroít tous tks- matins.


Le prix de tabonnement efl de 3 liv.par mois-
pour Paris y & de 3 livres ìS fols pour la
Province , franc de port. Le bureau efl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs\ N°. 2k.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de í>


Ville.
N°. ii.

JOURNAL ;
b b la Cour eí ai tA Viltfc

Tout faiseur de Journal doit tribut au m áltfc


L A FOU T AIN Mi
Du Vçndredi X i janvier 1791*
O vous dont le mâle courage >
Vous, dont l'esprit réformateur , ^
Qui dans Un grave are'opagç » , *.
Adoptant tout plan destructeur »
Sappez vieil abus , vieil usage >■
Ne pourriez - vous du cocuage
Sapper aufll l'antique erreur î 1
Quand au district , au corps - de - gardé j
On nous amuse à la moutarde ,
Chez nous quelque «tourneau viendri
Nous affubler d'une cocarde.
Ains qtia»1 nous, ceci vous regarde. .1
Renversez ce préjugé-là
Vergogne tant enracinée
Vaut bien quelque, coup 4e coignéa;
Le beau sexe vous claquera :
Cornárds iront têts levée;
Que fait-un \ peut-être adviendra
Qu'esbahis de cétte corvée >
Le grand commun entonner* ,.
Sur le gazon : alleluya.
ASSEMBLEE NATIONALÊ
Séance du 20 janrier.

T_Xn décret ordonne établissement d/nn tribuflíl


criiainelpoiir chaque départément,L'asse"mbIé« «rden*
T«me Ier. Année 1791. S
CrtSr)
«ecme le commissaire du roi rerapUçera ceux áe
raslcmWée pour délivrer lés visa.
■ .

• 'fi V AJl I É T &S.

Epïg%<fh(Lgriae■ au Spuyëra'm. ,^

Éadaud par-touV:c'òfkme^à, 5Ptfrìs ,

On dépwHe le^.Uon, Içui^p ;.ljp .j^^^ jíri f,


Oi1 détEuit 1-êOlpÌre. des 'liis* - >.::■ ; ii bîingifi
Les IKflflpSHfeA, Vé^s!^rtoscIJl^'IornÌ3c:;
.iUiffi tap. «sinus»),-;? ? 5 fo* jii.fi j t:í:n£7t2 sm
Tomí>tnt ìcas leíe; dp? .tandits^, . '^f„
Le -ti-òne i !îJ£uitel &■ TbimÌ8juîid£sî ioì , ( zsiúíì

Hors des - bornes de ton pays. -, -L -, ;, . ^ •.


Tous íèsf'-àïà 3 toái jin<áfttft ií./p^íssii/.Yavjo) «1
Tu fourmilles àe'Tùrçátis ; J' ' '^Í-'T*' ' \f^i
Dès l'aube du jour , a grands cn$
. Marat ccfiaufse les esprits , 3 '::.•■■■< oi. ?ci'vh
Qu'on éleclriíe avec des- feuilles.
Tel vient nouV rappeïîer Thespîs,
Ou conférer les fleurs' <íè "lys Y'
• Qui , dans les elutrs pent être admit
Côte à côte des circoncis,- ' .-< ' - -,
Par tant de hauts faits réunis.
Voyant changer en porte-feuilles
Tes coffres vides de Louis ,
Juge comment nos ennemis, ■> '
Peuple-Roi , foat bien réjouis ' . "
De ces fruits amers que tu cueilles ;

' Déclaration.

"Van de grâce 1791 , &' de mon règne le


second. Salutt
Tant que j'ai cru que nous n'avîohs qu'un roi,
j'ai soutenu íòh parti avec zîîo » j'ose dire avec
" >èce en est mul-
-tnème devenu,
imaintien de ma
dignité' & pour rr.a .íTuretó- persoivifçllp- ^ -j>licr mes
íèntimens aux circonstances.- % .cej'çauses; , afin de
me garantir -, tant des entreprises des autres rois ,
mes bons frère?'■ y que de cetìes <fe- loies.*<itrcs bons
frères, les habitues des . gaîères , Bicètre. & aiures
liejlx , lesquels réunisien; tous les pouvoirs ; je t'.é-
cláre'qué Jefuis résolu, & que je crois irès-urgeíit
de mettre" en pratique les" principes d'une politique
trop méconnue par. moi jusqu'ici , en protiunt de
ia souveraineté qui ro'est si justement acquise. —
Exemple. ■— Divisez un bloc d'or en autant de parties
qu'il est possible , la plus petites fera toujours de
l'orj divisez îa souveraineté sur 24 millions d'in-
divídiís, chacun, d'eux fera souverain ; donc je suis
•roi. > .... — H'-i: " - \
Domine salvumsac regem.

Réflexion villageoise»
Air : Un grand vicaire , deux grands vicaires.
Si j'étois vicaire pu curé ,
J'enverrcìs ce me semble ,
Le décret du serment, ' ' "."<',!
Le mairè 3 le département ,
E-t les districts ensembïj. '.' '!".[ . ,'C: !
.va î m-'/Oaíov «rusaiam r«f-.o:i
Tous ces de'parteraens nouveau* , ;
Tous ces diftictsíléftf^nWé) aTi?S^ »«" 1s,î-

-Ndtrd v^ë* W,^8énâta*fiîv--*9{-.^


ÏU BledV^a pi^Wei*t«^<f'nu .*>vÀ
sàfdíBsîlí;'! lí' ;nDs[ibioîl A
«—i,
i i : . , iii'iiií««isii.r
™ . JÚa. >'ai.'trr'iÉ^ . ...
, .. j,.4tVJ» 31JQ7 HJÌ aílrioíí JÙ^.oJJJl ,

Un poëte ^UJíTMfyái Mm$*b$*uQ


P'unpeupleTrpi^^íxPftrejRe ^geíig go',,.:,^
Bieíi vu-r e^st5^.Í9^er^n§^n,t 23j[
En faites fèMiJ^. a.tr^ôufá ' *.jb iìoV -
N'en dépl|ifjí^^r^^^^lfe^.jre^ 4
A«x bordá ^uits,,d»,l,hypoa4n^J1 ; 3 jb . ■
C'est aller; i taveiS- le* ch^QU*-^^

Çhonson sur tes nouveaux juges ■■,& kurs,

. $ur l!ait,de. Cajpigy .J£r,c-_j -


Jeunes & charmantes épousés V*"''1^"0'? %
Avez-vous i fans être jalouses y - í
Entendu, comme de Paris1
Le S4a»% coëffç vos maris. I ' Usa
Aux réformateurs de 1* Fance
Plaignez-vous d'une t'elle offense}
Car enfin , n'eit-ce pas à Vous ,
^. cûèffer messieurs vos e'poux ? bis.

Par une sageíîe ftagiAMMIéiflii) 233


Leurs chapeaux e:'auront point 4ç Cornes;
On les vej« f*if»4s , 9?ft. F8sSW b'
Avcç un plu»MifiM«&fcq s^talà x
Assurément si l'aiiénablée
Par vous eùc été ftjU^yi—
Elle eût donné , fur yotrç avis ,
Plus dJftif^h^»»ti{l,àrdir>aiatis.v..j'ïtr,

Quand ^<tò èhiptìintìcnéeà"*^ «■-"■ì


Sur nos graáirís-' feîo'rit^tfthléeá'i1 th"- i i
Les ignoraW'nVêhtoPW'jíè/13*1 : i» ■
Voir des tètes &&ti^\&if&**àM*'>"*' ' *
pféntt?M'ïr"<k ^W^^He^'C ;
Pour des coráès 'òu des'rJreiiles; '
Mais les gens Tcfífés cbmWcWòufcp'ï*-
Reconnoìtronj^ bien vos époux. bis.

i-^ka j^gci^Vanjçis%«Qstwnç.f ^ s.'


Aux bout des doigts. a,voient la plume
Les juges nouvellement faits
L'artachcront à ieurs bennets : bis,
pparamment cela veut dire ,
Qu'on n'aura pas b coin d'écrire.
Et de savoir signer son nom.
Pour fciep juger la nation, bis,

i
• :■ ■

Uns lettre datée du iáj.m'apprend , messienrsi, que


le ccurricrd'Avignon vient dJ#tre arretc entre Va lcncç
& Avignon. On a assassiné le courrier 8c le postillon.
Les brigan<ìs ont ouvert la malle 8t toute les let
tres ,.ík pillé les assignats. Un marchand de" J>ion y "
perd 150 miìlc francs &-iROÌ».j'y fuis pour seize 'cents
Jivres. Regardez comnw.fjòìfct cela est bien agréable;
fk à-quoi :nous fort, donc <cçtt*( assemblée nationale ,
quia occasionné .'tant . ae c;ufeMiyBc 'qui- ft*-**»' "a pas
encore preyénu uri seul >. S. gvîc , La PiAkge., négociant.

; ^V<i«rbyif.-rooq-^v,q «r r-a

Dans, l'é'gîiíft ,iCopn^^tìM»tóoV*8 • .6Í


K^tÀs Honoré' p,éljfêtf íoá*,^
Par fa ■ doctrine Consommée,.- -,ftAa\ •} Sfc ' sú
Par, sa bravoure re,açfflmfíft<» aâ » «notes ii;.
II peut pouller •fòa/>|»^le!à:íBoát.(i0
■Osi pobrle «flr* jMc^ltrau Jit^t fl y<j9 nvi
. Cet Honoré tfesjAtjn'oi^Wëa^Iíîiiibq
Quoique' catholique à atòi eîatós-3,0 '
Quoique brave cémme un lapin,.
Tel que maint autre de l'etalile $
Au bon plaisir du souverain»;'.!
Peut-être fait , d'un tour de" ríìaln !,
Dictateur, pape, o u connétable. .
■ j *jV:-S,
Relation sidelie des nouvelles horreurs commises à
Suret'dans le Querci. \ ,,'vr\ •" v»
Le marquis d'Efcayrac alla voir, ces jours. der
niers, M. le comte de C/i.'ftïíjson ami & son parent;
\ . í 166 ) •(','...
il h'étoit accompagné que d'un seul nèjre : ne voulant
point causer d'ombrage , il avoit laissé la petite troupo
qui s'est- formée- pour poursuivre les brigands. Sc.
protéger les châteaux SV les propriétaires , contra
leur rage assassine. La garde nationale de Buret est
venue elle -même investir le chàteaii après unions
siège /.ils y ont mis le faú. MM.tfEJcayiac & Clarac
ont été obligés.de ft rér'ugie-.r' dans tin caveau , pour
se mettre à i'ibri des tìamaftîft'^cáìïrijgahdi , seus
Phabitde garda nationale', ent retapl^lcs spupiraujç
4e m,atièfqs coiakultibses pínir r,lés ' faire' pjrir par
la fumée j lestíuke'!ilsií'e^^rítintr^a1'i^i%Vpour .ics
niaiiacrer par les soupiraux. En e£ét , ne pouvant
plus , fans étoufíe^i^ertiaiTrieTïvcTíu , M. J't sï.Jj -
rac alla vers la porte pôur s'échapper; au meiné
instant 40 coups d&,fUíti fontoáiw* tomber moit ,
criblé de balles. ty. de Clarac auroit subi le même
l'ort ,• si -la garde iwRônatò'-^fi^IiaH^yFí'aVertîe £c
guidée par M. de .Voilière > . ancien riuwrsquetaire ,
n'étoit venue' arrêter leur fiir«ùr. l| *.}anvéiíesi,jwurí
de M. de Clarac , mais il ' rì*a pu eir.pçcher ,(fluJil
ne tut garotté , Sc ai'BÍì'mené dans les prisons de
Toulouse. On .aíeUj.l^ÀMwsrtaobc dei lui refuser .un
yerrç d'eau dont il ayoif,un bel'aia yreilíipr. i n'ayant
rien pris depuis '3$ heures, écoulées dans. d,es an
goisses aussi pénible que douloureuses. f.è peuple
rugit autour de la; priton-, Sccíie que aí*tl n'est pas
pendu, ii pendra, Sc; }ui §ç. , £ç(B jugtt9»fi -w Lu mar
quis d'EJ'cayrac , aans , to,ute. la f^o rce.de ..l'agÇj CÇ
guerrier aussi brave 'qu'ifisortnríe , rnaUacVé' .par des
tigres fíroces , laiíîe , hélas ! uné épouse ', dont la
vie 'va être vouJc^ujjç 4uuJeur éternelle-, fi toute*-
fois elle peut réfi^lber à ectte secousse horrible.,
laisse deu» ensans t?ò'pl Jçunes encore pour sentit
détendue de 1 eu r ■ paris.' ' "tjhi rieur servira de père ?
Ce fera toi sans^oyje,. Monarque infortuné , dent
le eccur bon éc paternel a été déchiré par le récit
du crime atroce qui te -prive d'un de tes plus fidèles
serviteurs! &c vous , législateurs , qui seuls fait&s
mouvoir le ressort de la force publique , sengez qht.
la France vous regarde ', sun^ez que ii de pareils
forfaits restenj. impunis. , vous donnerez le âtoh í
tous les h'jaìJne^ dc/Vou^l cr^Jreì 1)3 ^complices , Sc
même les instigateurs de ces scélérats. II ne s'agit
plus de faire retentir la tribune de phrases inutiles;
íc Conte ce i'!er..c larçuit dans im cachot : or
donnez que les fers soient brisés : le sang fume encore z
accorvj/.-!ui I? fen^eançë qu'il demande, arrêtez
les rûa'!jaa\:$J les incendies , les brigandages. Hélas !
hicntiSr In Fra nfp* f»- spr;> plna Qij'yij Yal^'* désert î
Faites un exetri lc terrible , ou craignez que cé
peuple qu'.ofi e .'are, , mais ,au> >r.e vieflj aisément , ne
tous prenne vbus-memeS pc^tír vïaiméV', 8e que
par un juiïe retour , il ne faíTe retomber fur vos
tètes le» foudres qui s'alìumesit dans vos maitis , St
que vous dirigez ljjfc^iêie S-ftdeJ^?*,., Sft/upî»

Epigramme Jur le mot de M. M/r..., qui


a aj/ure M.- Vabbè Mau .. & Vajjemblée qiiil
rìavo'tt aucune prétention à être nomme
éyíqutt - • . ... auto* «omW,

JUir i .. , poursuivant le malheureux clergé, ■


Dit qu'il, ne vU'e point aux honneurs de la mitre ,
Qu'il eiì hersde soupçon, au moins sur ce chapitre;
Et qu'il est en ccía" três-desintéressé; iKifiqfctiiv
Croyez qu'un le verra mème éveque de Rome ,
Avant que de le vqít devenir honnête homme.. .>

Ce J OU k kA Z parafe tous les rmàûhìì


le prix de Pabonnement ejl dé 3 liv. par mois
pour Paris , & de, 3 livres h5 pis pour la
Province , franc de pore. Le bureau tfl établi
rue Ptrcée-S&W:.Jn4fé-&s-^ç^W. 21.

13e l'Imprim'.rie du Jourijal de h Cour & ds H


N°. la.

JOURNAL

db la Cour et de la Vill:

Toui faiseur de Journal doit tribut au malit»


* jîMae », • _ LA FONTAIMÍ.

, . Du Samçdi tí janvier 179t.


loy "ïdì Tndciow Srftsì art . r w» »v
* Vtrfctte daW iba onzième livre de l'Enéide ,a
esquissé le portrait <rU' mìnoraure.
Obliqué invidid stimuUsijue agitutuf '_
y ^ . ? i . . - linguà mtlìpr , sed srigida belîo
jÓéìxstera\ cohfiíiis habitus , non futilis auSor
Seamont pottns

Ce qui veut dire : «Maîtrisé parla haine , l'envieSc


ia fureur , tous les moyens lui font bons pour assou
vir ses' passions affreuses. Doué du talent de la parole ,
fa main tremble & son c«ur est glacé d'effroi à l*as-
pect des dangers & des comb*ts. Dans la tribune .
il orrine , déclátn^, WnYSÍ^^
il le tient de la terreur qu'inspirent ses c omplots fac
tieux Sc ses crimes.»; , .... ' „

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du ai janvier.

jPi U séance de jeudi soir , M. de Broglie a donné con-


noissance à rassemblée, des troubles de l'Alface , qu i
Tome Ier. Année 1791. T
170 )
m )
menacent d'une explosion prochaine , ou qui , plutôt.,
a déjà éclaté j elle a été occasionnée par les persécu
tions 'eífeyées par les ecclésiastiques jit l'eceasion'dú
^ítóeïitVjDeïtx mi Ile citoyens le font' assembles , & ort
ijórorïié-tlii 'prcfetérít--poufxìe mail* r à l'assembláe nario-
ííatle^qHeAle &ûíà revenirfur ses décréts , fur leclergé;SÈ
la rtoblessét:Qettefjétiti(5«- ëftd'*tine énergie effrayante*
II a étë''dáCrété-';qu,«)tò' • enrtfcrdìr-;i*ceslVinweBtî'<d'í»
círthmissaiì-fes â Strasbourg. I^Xéante'de vcndrèdptíia»
irjfc fle!neus ..présence -que des discussions sèchts- St iarfs
fárcaftè!í«%ét^' a»ì*tórétf nO .junaoasi .o.iilíun tì
-iiqxa n>p , állaiaup 9|a*B9'i»iaî ajíao abnimiai *iai
-lioí , iop . aï ii 01 píìi ?n.-i pri^l'1'! injnimoa aup
«..ônwnot eaxiì inaíolb « onóu al .ml saniorn líîoì.ajir'ijp
-fil 2ab t znoltBoi esb t zanaj aub Jnarjstac infinsmísnt
Zlonidjo zab t xti^AbRínJ]. BiíTh>Éí*viI ?3b , xj;í»ale?
allim in>3 39b , zjóqni ?.at> zntb jnife-raq ; xiioiaàwj
« BMiiirV} ?ob'tên3'íb zab jn<"i ; oausal ainal anu no .-vis
^-Utf ^feifenrjdifbití,.aeritaparJannt-id>es. évíqoetb <p£
qui faereront jureurs.} /■<*- ettkùr > impoíanti r-' la
mitre sur la îêteípîaditia^laiJbMiiiBt) dupSïgt ótffifài
En leur mettait la bague au doigt., l'aneau du pé
cheur j .les mitaines bénites, ils n'en auront pas long-
tems Us gands. Maiì 'US' ^WH midront justice m
Us crojsaac.
«Jlíj-fi1! •»[ sb .M ioL'piuoq : ioin *ib > isH abarbuost ,
ila'D .S-*^-.; eátjîuiss^?! ggarai -ihbi(.}\ nisìna'l íi-íìs
»i íìa; aoiÇtnizuìm'l -%yp inamaupilduq jib inEYfi'iif
Díun tpsnache ondoyant nos jugç|- défcoïáí)!tni.st zi;!q
' Ah - c'est passer toutes ies'bWeW s! 6bu* n

Et fur leurs fronts déshonorés,.


C'étoit bien assez de deux cornes.

oa«( d tria a? »w«K f "■■■( ?o.cpfonp «. ^ [; tjîoii^£ nO


n sb eaílsb-'aáb coifbuDST- *1 ab noííÌ3up fil t aJHd

yiye. C'etoit au sujet d ua nulUon qu un or


Hgieux 8c utile à toute la chfétientéj » fait offrir pont
se mettre à l'abrt du pillage. Mtt...., comme le lion
dtt.lie fabli^,. práeccìoit que la moitié de cette som-t
rae.lui revenait de droit, &t il laissoit l'autre moitié
à partager entre Bar. . , Chap..., St Biau... Ces deux
premiers enoieat à l'injustice , dilant qu'ils avaient
même appétit., mème délicatesse , 8c une influence
égale dana l'asscmbléc ; mais tous.les tr.ois $;'accor-
doient, pour écarter du gâteau , £iriu>„:1 à cause dq
fa nullité reconnue. On ignore- e^tíra^ ciment,-.
fera terminée cette intéressante querelle, qui expli
que comment pluJìfiur^dfijaOS™Ì£iiÌii^l.curs > qui » lors-
qu'ils font montés fur lc trône, étoient fans fortune ,
maintenant achètent des terres , des maisons , des ta
bleaux, des livres dlmi #raï>d'' prix , des cabinets
précieux ; perdent dans des tripots , des cent mille
liv. en une feule séance ; ont des chiens, des voitures >
cheyjatjx Sc 4cs naiattresses. . Pa U \írei peuple tque
tíimpotna que ce ío'erty .'«sVampiresde la cuur,, ótt ce.^x
4*KW»*Òg^.quL lucenidta)'si*bllaa£eViV'ï ti n;l :[rr.i-
\ùi uuittit'i t i^ivh ut "'.V*' '! j.;í.iivui :t,;.I ad.
n> 33iflui iníqh. ",mm Mil/ \.<-.<„íA 'trtwi

Bciuchede Fer ! dis moi : pourquoi M. de la Fayette-


e st -il l'enfant gâré~de toutes les femmes î— R. C'est
qu'ayant dit publiquement que l'infurrection ell le
plus saint des devoirs , elles le suppolent wujour-d
en état de le pratiquer. . . • '

.vv-:\t .r!.: ii ; . '-.".nl -X- ;1

On agitoit, i! y• aa quelques
quelques jours
jours ,, dansle club jaco-
dans le club jaco-
biste , la questionjn de la réduction des classes dan dans
les universités j 8c fur la motion de M. Barn. , ap
puyée par M. th. Jt La/n... , il a été arrêts qu'il
n'y auroifplas fkUmanitls. J<s??w r- ■;
K3ÎìttÎ3 si» ììo-ib sï ,. sîquaq ut; "ï*hï03ïi*h t*ìb*i
»Wo «al «q 'liiisl iiiJ!!Í iiujllj'j ,Up 3rts'<i
;?SJàd ob ei;Iq anoisvjjoii sn'aúon bntup - iïînâiîî m-"
Tout le monde honoroit , au tems des vieux principes*
Ceux que de nos besoins on voyoit s'occuper.
Quoi qu'on pense aujourïTTúTcíè nos fiers municipes ,

uso'i nuGiàœ/àbletfcr ni»ïò«J(j«Ì";<W»f líioq aoof-.ïgirg


^vft\vj Nììi^e="nô& róëgífttfW&í WmtmK&& ..sínisiîv
Qd'Wsorit* ììèdMh\Ìm^%\'^ ****
Animaux à deux pieds, fans plume.

J'ai lu , avec quelque étonnement, que vous aviez


inséré de confiance'i'Aiita! -vairtsifomBA du íí, que
le diable avoi^ ^t«i^xffl^H^4ef!^ui?^4e'PariS:
ï'aurois désiré qut,VjOus euflìéz ioumis la liste re
mise à la mairie , a?une&%MiAm'^ÛÎ\r^eèt-être ,
-Sarai^aímcWfe^iqfiS1 p*íésêseft«sl' îdstpei^eííiàn
peu aristocrate, & que très-inconstitutiiajB«Uement,
non seulement il^^ résefvé^plu? de la- mdtfjé des
pasteurs de Paris., mais encórè .'biTil 8 éfíaísi les
meilleurs «{?'rcVp%sr^fti«ësv '^fímfië^ike^ vous
en dis, MM., n'a. d'autre fin que de faire savoir
à M. Cam. . ," cfiïë là '"mETuTë"TTsl comblée, & qu'il
est tems de mander Dieu le père à la barre , com-
's£è Wtitk-W'ïèéviáhtà de ngn»p*ti*onfrie£,ri» de
^Va^'pls^Voul^>se?ip1ter >*kfable l/c7Íb 4er ìítstil-
volution. Cwcs Il2»î«tt- gíánjd toiii>át<i íai re dire à
» JftÊASi«icíftNîftíÂf cìlè/* qui ncji pas i- Je. vous cn
Mefiiéurs jfttáe í'iiire.''feis.,"îpVíurliw^»i.Qea-
promettre1» fl'écífivez pis ífuf ípaM)leí; noslq *! tnus:

i - • ■ mmmam •

jours ^^IPseigfceufsjiáú'iíòéé gauche «nt/étójroe^ (9m-


seillls d'accorder au peuple , le droit de chasse ,
parce que nous]p6iaTTÎoH»"bleii fimr par les chasser
eux-mêmes , quand nous ne trouverons plus de bêtes
xÌE«ronq xusiv îsf> amsi uc , jicoonorl 3§riom ?ï )uo t
.^fjuojo'a jio'tov nc aniubd gnn ob sup xu3
„ asq'utnuin eiaí «oa »t> TûffT^jôfûjsslriaq no'up iou^

gnez-vous poinr/'to'feeuwiââtf'i ide> > d*vrasm)un jour


victime , &,qiiíoj» tflMWΫsib ofl^e-jAisetf cr/à/z£

. cSmutq 2njslleb3iq xmí» í xujsmiaA


^ i i ■

Sur la nomination de Mir».


ssiri auov sup t ína.TTSfrnoib suploup osvs uí
atp Jfc'rjL-liiarmLttr ou b^Ulppibstft^o-» ab ìiblni

'ijî-jj , -jnso bi b -jtj^ ji uo.Q -.0; '.cm ah


sb On. allure tjue je projet favori du grani; elub Çlé-
mentin, est1. >tie/,dé#QÛter tous.;le*î ,ç,Qn?,saaiÌ43íis (4/
i division: 8c bataillon, pour met^eàl^w^lafteJs,>t>íM'.
"■Bam:-', &m*w\ l&àb* i\J^.i>,&WM»imlG6aii!A.,
«ií.íL*!graBtiij|/rr,.*iestíd<j4 pUcé. keJJuR! d'Or^..
aura la place de\ML_de: ta & --lu pjjftcfi.ja.eit
que ça ira. ——Domine , falvum sac regem.

■• in jiittianche ' lôJ^oaèwíoutéAV-fiíritroiîaSíà, Amiens ,


*nt prêté • le ■f*rmen«i^BrétcrtÈb#/í*©fei]feûr
* ■ '■ i mi)
J^4^«?^fr?fMst-'fdu msrabre' dt ceux qtri Fòitt
|>jì?t£ j-^sjífpp»MÇ'jïf«liens á'<ittCv,,J|èi//-íít<,VlariâfchÌ-
aune lanterne : la garde ^avertie à tems , est arrivée
& l'a délivré. Trois.mjnutó/y)^ jUrdw Uitítìistòit
fofm'Wèrc^
I*ffi:cV^^1-7telàs pjiís rav.^at gjriftfKUtf! vicïiíilMfy

.E^m^lUJUUJ.UM.U^.^-n w* . «W*

ïai ^o^pgrs ^ ui&irjsxTka»fiftlfn*s&dJWìdtfi lès

vices de la coniìituiion nouvelle ,.d£viçnc.insvitable.

trançois, ouvrant enfin les yeux., adressera à Ion


souverain unejsuppHque pareille à celle que vierment
de^reiettiffr fes° Brabançons à l'Empeïeur. Je viens

par le peuple qu'ils égarent. -


« Mus JouJfignírVXt Lonudcrant que les
nouveaux états & tribunaux se sont arrogés, l'année
dernière,, tons les J^'W»rs^tm^eijídrœ|s^a Bfl»-.

p*o^atiotí aJ 'fa' conduite aifaftn s,p|$&$ J-j fl»iflíl»

sSit-frrète^áV^.i^^et. cupy^sj£nç^en^#<£//í t

4jfrtifârdoyóìtnfr . . : conlíd&ant qu'ils ont «ompé


séduit la nation qu'ils ont gaspillé ses trêlors ;
que loin devoir de juites remords , ils persistoienc
<jUpa leur?: a.çr«fité«í avec un& • itofwSétjaè' îítííSáè'^
a'^ssj'jOn^./a^égorger , à paie ptííë'i'tìfeíi-mille1 'dî

ïi9ft:N.ous protestons idfu^ tioas^itfç


r^résenté* p*rr*ctë; oppteiî
de crimes. ..^NoUsTuppl
aifemWcr «írictt ,'pò.ur' tjá'élle "Swifífel3JMa
pïókbtaja5í^gtoôSr'dëi la conSarice :& ae ta nòtre ;
6c de faire poursuivre pardevant les juges com-
pétens , nos ci-dtvatu íjrriiTU'iCUTrTOrrnement aux lois
du pays.
,4 De faim.çiíafleînaíeaíEipaíEntdì* eH&Ùrra^^'elu*
(J^i^'y;sflWMnir(KUi«*^jicpriuáÌ4bt«i^aríirît éèDoíiiî-
í#fi «a.^emi,^ titulaire* iaasíWtoeS'^è W>^%jv

Wl è\vïïnl}* \ilîv soIuHn? inBivuo <*^ï"™


insnri'jiv oup
.efdlwujjJ:!. tjnabû'i:i imi nu t, 3iq<>3 \r.i iíovsosi i»í

9fiW, ïft /8fefe.,.iG^/-i)e , padvre .W£j


P^àáSu'Êi.^/fei ^ Mftlb 4^9 : pensionnaires;

^Sl SUp ÌRSÎ-jtÏÏ-.-.-.f .w M'.^ufA lUo7'- 5


'abnns'f , zfesoTu n: .1 'A x:iino.)' -i & *Wi xu&ruon
On- man
ee níois
soS'^tài
rst/ríéstét ptó^Hf ré/trre':'la ri!è<;e i la nanóría iddW
religietfk^Wri'càpWïri ,"se 'gtiïnder au, niveau 'de',!»»
( 17*)

On nous assure qu'à Clichy , près Paris ,ooivo,


presque tous les jours, des capucins vêtus de leur
mandille, fréquenter les cabarets, & y célébrer le»
plus scandaleuses orgies avec des filles de joie. Que
de réflexions à faire fur tant de désordres ! mais au
jourd'hui que les monstres 6c les prodiges paroissertt
des choses toutes naturelles, il ne faut plus s'éion-
nerde rien. La conduite de ces capucins nous prouve ,
au reste , qu'en dépit des détracteurs de l'aflemblée
Tassemblée
plénipotentiaire , les liens de la société , au lieu d'être
rompus j font rtjserris plus que jamais. .
Cinq à six gardes nationales se trouvoient derniè
rement dans un café avec un procureur au parlement.
Un de ces soutiens de la bienfaisante révolution , lui
demanda pourquoi donc il n'avoir' pas endossé l'ha-
bit de la nation. Le procureur , apparemment peu à
son aise depuis deux ans, a répondu qu'il attendoit
l'arrivée des Autrichiens. « Vous verrez , a-t-il dit 3
qu'à cette époque, les habits bleus seront au rabais,
& corame , alors, on les aura en grand nombte 8e
à bon marché , je pourrai bien en faire emplette ».

— —— ■^———mm

Ce Journaz paroît tous les matins.


Le prix de façonnement efi de 3 Uv. par mois
pour Paris , & de 3 Uvres i5 Jols pour la
Province , franc de port. Le bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N*. 21.

De l'Imprimcrie du Journal de la Cour & de la


Ville.
SUPPLÉMENT

V aillait abbé , brillint modèle


Des beaux comme des bons esprits.,
A ion Prince sujet fidèle , , . ! ; , uT
C'est à toi qu'aujeurd 'hui j'écris. . ' ; ;
De son heure'àx choix qui l'honore , \
Pórcnne doit s'enorgueillir.
Le peuple àaa voix íourd encore
De son ivreife va sortir ,
En abjurant fa frénésie ,
Ei va détester sa furie.
Trop facile , on peut séparer ,
Mais non pas le dénaturer. • i
Oui , dans peu çellànt d'èirc injuste ,
Par un prompt íc noble retour ,
Pour son Roi , fa compagne auguste ,
Son cœur va nbjttit d'amour.'

T;. -r e.-, — ,
Pour ks amis termes & vri-s.
Qui, bravant la horde coupable ,
-Comme toi., n'ont .soibli jamais.
Ta vive éloquence est l'e/ide
Qui défend le trône t$L I'autel
Contre le complot criminel, 1
y—— ijin" 178 )
Qui
Qui déshonorent la nature.
Qu»uand du côté de la droiture _
Tu parois, le gauche en frémit:
L'autre n'ayant qu'un même esprit ,
Et qu'un semblable zèle enflamme
Pour Dieu , la patrie Sc le Roi ,
Court & s'empresse autour de toi ,
Comme un corps qui demande une amc. _..
Va , ris en paix des sots dédains
Des gentils-hommes jacobins.
Tu ne dois qu'à toi ta naissance ,
Et la leux vient de leurs ayeux.
Ah ! quand çn toi ton nom commence ,
Le leur., h?las \ finit dans eux.
Pour ta gloire qui m'intéresse ,
Je te somme de la, promesse
Par toi donnée à Mir
Conduis-le au fatal tombereau :
Adoucis l'horreur du supplice
Que lui doit du ciel la justice ;
Et des tourmens du désespoir
Sauve-le , c'est-là ton devoir.

Le mépris de l'assemMée nationale pour les droits


& les intérêts des peuples, & particulièrement des
habitans de Paris , se manifeste chaque jour-!,)
Un décret de l'auguste manège vient de refuseraux
sections de la capitale , la faculté de reviser la no
mination générale de ses juges de paix.
On ne manque jamais de s'élever contre les as
semblées primaires , lorsqu'elles excèdent d'une ligne,
le terrein que la sublime conllirution leur trace ; fk
dans les prétendus sectateurs de la liberté., óli n'en
trouve aucun qui réclame, quand les droits de la
commune font violés. d'avoir laissé à chaqtáe sec
II est inconstitutionnel
tion, la nomination d'un ju^c de paix en particulier
mais de ce que l'on a procédé ainsi, il ne s'enfuit
pas que le caractère, .des s de paix ait changé.
La justice est une dans Paris , quoiqu'administrée
par divers officiers. Quelque territoire qui lui soit
circonscrit, le juge de paix d'tjn quartier a'aura pas
moins à jujje^ d.es,qfoyens des autres quartiers. C'est
donc Paris & ho}} la' place Vendônre' ou la place
Maubert > qnec-cèttë nomination intéresse.:- .1
Que l'on ne" ;co'mpare point , pour me répondre,
les sections de Paris aux cantons de. district, où, les
juges de, paix sj#j gommés fans examen . ni. réclama
tion des cantons voisins.'
Si j'entroiç iíans^la grande question id e'1 "élection
des juges, ië'yoûs'montrerois que •l'oh-voudroH cou
vrir un -vice par- :nn exemplcvivieMMíX>;A .^.ji > .. ,\
Je me contente de dire qu'il y a , entre un canton
& un autre, une distinction qui n'est pas proposable
' entre une rue de Paris |8^a rue qui l'avoisine.
La nomination des représentans de la commune,
faite pa* Tè9 íéctífolti p^rtiçulièrií , , »;dû «tre. .rati
fiée, pir toHteft.^sJectaons, parce qy'ijsjfont appe
lés à ,-uriç adr^nistration qui intéresse la commune. D
f a têt parité de "raison. • íl «
Les' juges ordinaires' enfin font élus T»f un corps
représentatif de la cammuneï; ce qui exclud.to.Ht btì.-:
soin de ratification , 8c les juges de paix font juges
ordinaires, en beaucoup de parties.
II y a donc pusilïanimltenae la commune de s'être
adressée à l'assemblée nationale , pour avoir la permis
sion de ^"aire cqt examen.
' " ' ïí y Y In^fe2 de" H&mW- :niiRÂáe • dans- (on
♦efar.HV'-pH. » ...Xî-'i , . . .n^.Vi .UIA ,3V sir. .
' Ët i ïfjWqtté^îëií'raisôBi -àéfo;. livret & >prcmpte-
rftepttà .catte-, rt-risiQn » £oi# fi mulyp^ées & si-pal
pables A cç sej^.fe .yçuer àt la 'servitude',' que de
ce le pas^fáirév *** w.TSi.w - n
r//i abonni!
\; ítf France» tïitsi .• ,.j à- la Tçínp*^, ^ rn.:,,,; ;

/ r-ja..ie Bon. ■..'■> 1 • *u. Tempère . ,ì7' « : '? v

Ze Roisous la gouttière • à, la Çraa<|ej>í$e.,:, ',

" • Oh nous a envoyé un projet deJfc&ìatUe; o% <|uarré


magique. Oíï y yoit le /èá:àua5qru**í? aorns , lc
Trône renversé , la" Religion íé côté' 'ÎÍV/tïatdivisé .
la Justice & la Noblesse* bas, Sf h France au muiçu;
r- fenï écus. 3 su-, j„. ,r -,a 6Í ?í> ìiiç riOí*/'iy>

.*' -. Voici unfr singulière maxime de Sje'nè'que : je vçu-»


árois que MM. Chap. . . , Cam. . . , Roberfp.. . * <
., Tar. . . nous en donnassent l'explicaûon : ItrÇestpoint
d'hommes plus dtj^ofts il opprimer ttïjaurres /
ì ceux qui ont appris a faire des outrages àforce d'eii
i j-ecevoir. . ^
( H» >

J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.

V 1 ' hlscur
• »m * «9tct|i s .r dc Journal
,——rr—r :r
doit tuUlt au malln
La Fonta ine.

Du Dimanche 23 Janvier x^ï.


CORNEILLE ARISTOCRATE.
té qui lui semble íi chere,
jme, Seigneur., qu'un bien imaginaire, ,
e qu'utile, & qui Vappi^oche pas
celui gu'un bon. Prince apporte à. ses Etats.
Mais quand le Peuple cil maître, on n'agit qu'en tumulte;
La voix de ía raison jamais ne se consulte:
Les honneurs font vendus aux plus ambitjeux, „,>tjS'<
L'autoiité livrée aux plus séditieux.
Ces petits Souverains qu'il fait pour une année,
Voyant "d'un tems fi coure leur puissance bornée,
Des plus' heureux desseins font avorter le fruit,
De peur de le laiííer à celui qui les fuit.
Comme' ils ont peu de part au Dien dont ils -ordonnent ,
Dans 1e champ du Pub;ic largement ils moissonnent j
Assurés que chacun leur pardonne aisément,
Espérant à -sí>n tour. iw pareil ira tçment.
Le pire _des éjtats ^ c'est l'etat populaire.
*\ ÍU&\ «'V «.WVí Acte U, Seètrtg^W
'^tSm'H^t ■ N AT I ÒN A L'£n'

Séance du z% Janvier.
IjIA difculsion s'est continuée fur les jures en matière cri
minelle fur,les, Onctions du .commissaire du çoi. L'sii
( 17* )
dité extrême de cette séance , nous engage à foire grâce k
nos lecteurs d'une foule de détails & de petits décret»: aufli
. fastidieux qu'inutiles

VARIÉTÉS.

Autant il est juste, Monsieur, d'honorer le sublime dé


vouement de ces ecclésiastiques qui n'ont point balancé entre
les avantag-.-s offerts au f arjure/'fií'^îès wpp.iccs préparés
pour la constance, autant il est 'intonfèquent' d'établir un
parallèle entre le clergé & la noblelsc, dans les circonstances
présentes.
» Si, dites-- votts dans le Journal de la- Cour. & de la
Ville du r8 de'îce^rrtdiSj » elle avoit eu cette, noble fermeté 4
» ce loyal dévouement , au lieu de fuir hoateufement comme
» clic l'a fek }1 feW'rte'seroic pas' aujourd'hui dans l'ernbarras
ji de íînir lar'cdnftitàrioa >H"' *» tldut&plw )h m-.œinod'í
Premièrement, Monsieur, vous vous trompez étrange
ment, cn attribuant à la noblesse française une fuite hon
teuse; car, excepté les émigtans de la capitale, auxquels je
fuis loin de prêter aucun motif déshonorant , la presque
totalité des Gentilshommes de province est reliée dans ses
foyers. T,!'. W-îvíh a-.dí nu -
Secondement,' il nVxistc, dans l'hiftolrc de ce qiì'òW api
pelle notre révolution ,"áucune époque où chacjúc membré
de la noblesse ait été , àffffi que les ecclésiastiques , darii le
cas d'opter entre fa conscience & son existence. »ao °c*
Ces deux observations vous suffiront, j'espère, pour sentir
le vice de tous ses reproches que l'iMr*RTi alité , cette res
source des âmes fans énergie Sc des esprits vains, accumule
aujoutd'hui contre la noblesse. Tous lés insoúcians specta
teurs de nos troubles blàmoicnt aulli naguèrés' le Clergé , de

- peine . „
jrere récompense de ses vertus. L'amour-propre se plaît à
la critique , & répugne au respect ; & dans nos jours d'hor
( »79 )
reur & d'anarchie, le même avorton à qui les grâces de
la cour 8c les faveurs de quelques femmes avoient assuré
un genre de célébrité, prononce hardiment , dans je ne fais
quelle brochure, « que l'efprit de la noblesse n'étoit pas au.
» niveau de son siècle -, » Sc satisfait fans doute d'une telle
découverte, son étroit cerveau produit, le lendemain, une
tragédie, ou enfante quelques rimes. La noblesse, je l'avoue,
seroit bien à plaindre , si l'opinion de pareils personnages
pouvoit acquérir quelque poids. A la vérité , Monsieur ,
elle n'a pas commis de ces fautes heureuses que le succès
légitime-, mais calomniée, persécutée, égorgée Sc privée du
seul appui du seul recours que la législation de tous les siècles
a accordé à l'opprimé contre l'oppresscur , elle a imité ces
sénateurs romains, qui,3Ífis fur les sièges curules, atten
dirent tranquillement le glaive des féroces Gaulois.
J'ai donc lieu d'espérer, Monsieur, que vous rectifierez
une erreur que vous n'avez fans doute commise que sur la
foi d'autrui , Sc je rie me serois jatrms déclaré le défenseur
de la noblesse , si je n'avois été intimement persuadé que
rionacur est inséparable des intérêts de cet ordre.
Signé, l'Auteur de }'Appel à l'Europe.
' ' "'

Hier , un jeune abbé traversant le marché-neuf, de lui


s'approche une grande poissarde : « As-tu prêté le ferment !
>» Sans doute, répond l'Abbé , pour s'en débarasser. Tiens,
» voilà la confirmation ». La parole & le geste ne firent
qu'un.

Du jugement dernier rimage est au manege :


A gauche on vois des boucs la horde sacrilège :
De bons , un petit groupe est de l'autre côté ;
Tbus recevront bien tôt ce qu'ils ont mérirc :
La gloire est pour ceux-ci ; pouf ceux-là , la potence.
Et ce terrible jour est plus près qu'on ne^pense.
; .... Ainsi-soit-il.
( t$° )

A Versailles, ce 10 Janvier 173t.


Aux détails que l'on volts a donnésfur l'încendie de Ver-
failles , voudriez-vous bien , Monsieur, ajouter que le soldat
recueilli chez M. de Mòntmòiin , & recommandé par lui à
la bienfaisance du régiment de Flandres , en a reçu uríe
somme de 550 liv. dont ttois cents lui ont été offertes par
les soldats qui ont pris sot leur subsistance, pour venir au se
cours de leur ancien camarade : la municipalité y a joiut cinJ
quante écu» -5 ,M :;a'Sl , «dhjàj> k sibu^ìì auo ,,
Me permettrii-«nri3, MWiesryj d'Wfti**' dWfe-Wí-
Journal quelques vers que j'adresle à la jetírttí',rWeonniìë, qtíl;
vous a donné, d'une manière li touchante, les détails de eetta
malheureuse iourncrixi,»»-' '«p aiuau iiwpb IÌj'.j
Jènríe & sensible cítòYcr^ïp^àfl o aï a -robulà"!1! '■
En vain tu nous caches ittátt-norriiir'oq ao» zrt$(I <«' '
Je dénonce à man ApoUefohaè'rn liuágnsv bi3 «
Cette modestie i^hufgâHStjfj 2ïl înoniíot; uHAi/p «*' '
Et je veux , moi , qu'jtfiîíjjfcíerflcçnosl sibnsitpíl «
Un compliment de'ma foçoiu,"?.j liv ntj'b ?isM' <e
C'est en vain qu'uflCotìfêtjr^nouvelle- 1 îion iiD'j i? ««
Croit se cackeíîbusi le. gazonsííyù 3«ià tëi'J «'
Son doux parfum nous ia décèle.
}Ma /^{> , 23.1 Zah nllEq.iiUÌ? ,
leplaisk _M^J ,r « vv*.
Pans cet âge ou rien n'.riquietc, ; , , ,. , «...r.r-^v
Pas mime encore le désir, siuîíjuVuo» al «a
Les charmes de la bienfaisance .,, JfK>l numei.^x
Ont pu fanacher im soupir * ,á uL ífc).9 ^ flrf 3n ìup
Et tu fais dejà t'attendrir }IlK ^ fo<u
Sur les malheurs de notre France ' ^afaiMb wpìnatìb
Je nc puis tenir plus long-tcms jn8JIW3Ì ^npoof.-Va
Contre ces vertus admirables ; , iL ^ SjS;,,
Fussent tes païens intraitables, , ^ -J, <>L*, ■
Je Veux connoître ces ra'.ens, ,ivio3.s. :.un..
Et tant de qualités aimables, m$ ' . t , 9!
( '9' )
C'est un peu leste, je le sensj
Mais enfin , tu n'as que treize ans -,
Et fi je tarde davantage ,
Voilà mon culte dérouté :
A ta vertu je rends hommage,
Je le rendroís à ta beauté.
Le Cher, de La brosse, Officier au Régim. de Flandre*.

... . ^. niw'lfl' . 'W \ I


Pour répondre à une diatribe, qui n'est pas de l'auteur que
M. Lebrun suppose , ledit sieur Lebrun vient de publiet
les vers suivant : t; 1 s\.-On', s. ï:s r ■
. . •! v' ..Jsi, fr._"w :! -::■'!. .,:--ui*e,: . '• - '
« C'est depuis trente ans que ma lyteVnupì ìi •
*> Amante de l'égalité ,
»> Préludoit A tA HBMtW>Y<"& íHmrji 3e. si ■•
» Dans sou pophétique délire;' *uon 0J ™fi?
» Ciel vengeur! m'tcriols^je ÉNCflfíl,i wnonà
»> Quand pourront les balancé» d'ói ju'bbom w
»> Reprendre leur just« équilibre'? iom , xiiv >|
» Mais d'un vil esclaw;»fcí'CÀur*ï''^'V; ■<
>» Si j'en crois les- caches diífcòUrt ; i wr"EV ; '
»» C'est être mgrac«|oe4,*T*lí,1ftteá',er ' ;

Sans parler des les , des encore , quand , &c. j'oserai


dire à M. Lebrun, qu'ENtòii' lì'íí Jamais 'signifié deja, et
que la despotique grammaire rie' saúròìt jermettre au tres-
reconnoissant íecrérsir'è ducolniede Clérrrkmt, de don
ner le gouvernement du datrf au Verbe îrêluDer. Ces
remarques sont un peu scolastiques , j'en conviens ; mais ce
qui ne l'eft pas, c'est de publier que leVersificateur Lebrun
n'est point patriote de bonne foi. L'abbé Maury , ce nerveux
défenseur du trône & dé^autels , étant çhei M. de Buffoft,
s'endormit , écoutant la lecture d'une froide & didactique
pleee de vers dudit LebRun ; hotré orâteur m'"me se
permit dé dire qu'un brevet dé tíls naturel de Dks-
♦reaux, ne conviendroit pas mal au plus châtié (est-ce U
U terrne ? ) des faiseurs dç vers , dont la figure tient parole.
( ip* )

L'abbé de Dil... , Curé du V.... P...- , le même qui jure


si joliment , s'endormit l'autre jour à l'ásscmblée nationale ,
au moment où l'on faifoit l'appel nominal: tin de ses amis
le pousse & le réveille. Le curé encore à moitié endormi,
s'écrie avec un ton d'humeur: « Allons, finis donc, Marion,
n Toilà comme tu es ! je ne puis dqrmir uti moment , tu me
» réveilles toujours ». ... % ^

' . - U a- ■■"■*< ••3" •


. ... ; , -i.. QuefitOtU^ *.rJ. . v
Que falloit-il faire en 1789, pour empêcher la révolte
cn France, la drstiuction de la monarchie, & rétablis
sement d'un gouvernement tout -r à -la r fois . anarchique }
oçhlocratique, démocratique & scélératescjqe ? .
Le prix , pour cçlui qu,i. répondra a-veç, le plus de clarté ,
de précision & de mçth.oáç , cette, grande question , fera une
médaille d'or , où feront gravés ces^ jUipts : Fidèle a
Dieu et au Roú > .r/.-V"«,: .,1

Aux Auteurs du Journal dp la Cous (f de la


Ville. ' .,rj ■ V'.

Versailles, la: 19. Janvier 17$ r.


J'ai vu , Messieurs , dans votre journal d'aujourd'hui , le
récit d'un incendie arrivé à Versailles le i% de ce mois. -
Sensible- aux éloges que vous voulez bien me donner , j'au-
roís désiré les mériter; mais je n'ai fais cn cette occasion,
qu'imiter les officiers , fous-officiers & soldats du régiment
de Flandres. ,-.•».".■
J'ai vu dans ce récit , fait par une citoyenne de Ver
sailles, ágee de treize ans, que l'on m'attribuóit seul d'a
voir joui du plaisir de venir au secours d'un ancien soldat da
régiment de Flandres. II est de mon devoir de, pétablir les
faits dans leur intégrité.
"( '93 )
Le nommé Saint ■'■Laurent , caporal au régiment de Flandre?;
compagnie de Form'gi-.-r , qui a pris son congé absolu, Je
<> novembre dernier , & marié dans le mois de décembre
suivant, ayant perdu tout ce qu'il avoít dans l'inccndíe,
eut,! à la vérité, recours à moi; mais il fut presque de
vancé par les officiers & soldacs , qui , tous à l'cnvi , vou
lurent lui prouver leur estime, en lui donnant chacun ce
que leur mpycn leur petmettoit. Son ancien opiraine rue
chargé de recevoir les dons de tout le réglmen: ; ta com
pagnie d'où il sortoit, fit un effort Incroyable , & lui donna
quatre jours de prêt : un caporal de cette Compagnie , dont
le nom n'est pas déplacé ici , & q'.ii s'appelle Labrie , a
donné 3 liv. : eu un mot, lis fous-officiers & soldats réu
ni» , ont donnéTJftJ tiy. t & cet inïoituné i reçu ca
tout jíf -fir. ois!; ;nhom ci - "jr> n^rfiiiifhb st

nuit >tu wuuuoti V'ii» que j m cic auez, neureux, pour par
tager a'vcc le régiment de Flandres', que j'ai l'honneur de
commander, le plaisir de secourir un infortuné qui avoit
bien mérité du régiment , paf sa bonne conduite pendant
seize ans qu'il y a sorvi. .1,
Je demande pardon à la jeune citoyenne de rectifier son
narré ; mais elle verra que ' je fuis dans le principe de rie
jamais me parer des plumes du paon. Je fuis persuadé qu'cl'e
sera bien aise de savoir ceux qufont ému son âme et mt-

Signé, MpntmoSj'n, Colonel du Régiment de Flandre».


•.noitw; s)333 .0 'tri r' iJié^i ì'1"'
jn-ì.niji:tj iib aist:'/; <r <•.,•)?*.••, . " <-•' '«

-i-yf sb snmv. Proclamation.•'> • -?


"hj 1
-it't •Iml»nidi-''i''.«»ií ■"..-.;;•,»■■« •'«*•» v.
.1 jrbfel chef d'un corps municipal,".. :■!<«""
, X'tJsil cï>lé fur son télescope ,
Aux astres lisoif l'horoscopc
Du régime national.
( 194 )*
Or, vu son état de syncope,
Par son calcul conjectural ,
Sa troupe craignant quelque jErasqttí
Du Souverain en carnaval ,
Interdit mascarade & bal.
(Au sein du calrríe il n'eft pas mal
Pc prévoir un peu la bourasque).
Mais fous ce spécieux motif,
Dans ce placard impératif,
Sui ne voit le goût décisif
c ces Messieurs qu'on rime en if,
Pour le privilège exclusif
De se pavaner seuls en masque ,
Sous leur costume distinctif ?
Ce placard n'est point apocryphe.
X-ilez . vous y verrez la griffe
Empreinte, en nombre collectif,
Du sanhédrin imitatif
D'un sénat mistificatif;
Dont le poste alsez lucratif , •
Sert dans cet état convulsif,
( A nul autre comparatif ) ,
De véhicule maint oisif,
Portant figure d'escogriffe;
Qui se rendroit Arabe ou Juif,
Pour être une quinzaine actif
A bien remplir de son massif
Fauteuil & rôle de Caïphe. \

Ce Journal poroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la.
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de la


Ville.
N»o 2,4. *': v.-

•JOURNAL

de la Cour et de la Ville.

Toiit faiseur de Journal doit tribut au malia


• - La F o n ta ine.

Du Lundi 24 Janvier 1791. ,


Un particulier demandoit à un homme de bon sens ^ pour
quoi les Parisiens avoient accueilli si froidement la première
représentation de Catilina , ou Rome sauvée , tandis qu'ils
avoient applaudi avec transport celles âc^RUTUs & de la
Mort de César : l'homme de bpn sens lui répondit : La
raison de cette différence est. toute simple; le crime est
puni dans Rome sauvée 5 dans les deux autres Pièces il
triomphe. 1.0 Dans Brutus, ce Consul, allié du Roi dont
il a usurpé l'autorité, est non-seulement mauvais parent Sc
sujet infidèle ; mais encore , avec un stoïcisme qui sa;t hor
reur , ce pere dénaturé préside lui-même au supplice de ses
deux fils: i.° dans la Mort de César, l'autre Brutus,
d'abord ennemi, puis couvert des bienfaits de César, au
teur de ses jours, , donne l'exemple de la plus monstrueuse
ingratitude, en égorgeant, de sa propre main, son bien
faiteur Sc son pc-re.. Voilà, Monsieur, la raison de l'enthou-
siasme national pour les deux Brutus.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.3 Janvier.'
On a, depuis lòng-tems, de justes inquiétudes fur 1*
fort de M. de la Pérouzc A la séance de samedi soir, un
Tome I.er Année 1791. T
( 'S* )
membre de rassemblée a présenté" une adresse, où, après
avoir fait un tableau des dangers qu'a pu courir ce célèbre
navigateur, il conclut à ce que l'assemblée supplie le pou
voir exécutif de faire partir des vaisseaux pour le chercher ,
& qu'il soit ordonné a tous les capitaines qui courent les
mets du sud , de ne rien négliger pour en avoir des nou
velles. A la séance d'hier, on a fait un rapport sut l'ac-
capatement des petits assignats. Un déetet ordonne qu'ils
seront versés dans le ttéfor public , & qu'il fera nommé
quatre íignataires de plus pour les mémes assignats.

VARIÉTÉS.
Ub respectable cure de la capitale , obligé de fuir pour
épargner à ses ouailles égarées, un meurtre & un sacri
lège, a été porter sa douleur à Tournay. Là , il-a trouve
une 'femme du plus haut tang , dont tout le cours de la v!è
a'est rempli que par des actes de bienfaisance, & dont le
nom seul févei^c l'id^e de toutes les vertus épurées par la
piété- Madame la duchesse de l'Infan... est venue le con
soler , & luí donner un canonicat de 1 6 mille liv. , jusqu'à
ce qu'if puisse reprendre le soin de son troupeau, qu'il chérit
toujours. Ç'est cette même femme qui , chaque année, quoi-
qu'étrangere, dépensoit dans Patis plus d'uij million, &c
que notre révolution eti a chassé. La princesse de Lu^bqrm
qui faisoit circuler chaque année 1 1 ceut mille livres , a pris,
le parti de s'éloigner auífi du foyer.de tant d'atrocité?.
Voilà des pertes que des épaulettes 2c le bruit du tambour
auront dfr la peine à réparer.

La semaine derniere , écrit-on de Besançon , les officiers


municipaux se, sont rendus dans les couvens des deux sexes ,
Sc ont signifié aux cénobites & aux vierges , de sortir de leurs
maisons, Sc de quitter fous huit jours l'habit de religion^
Tous lés hospitaliers mémes onr obéi à cet ordre dernier ;
Ksis un grand vicaire ayant voulu faite déclarer aux Ur-
T . . •■»"'.'"
( h7 )
surines, que ce n'étoit que comrÁc édnttaîntes' qtfélle* quit-
toient l'habit. II á été dénoncé far lí municipalité à l'ae-
«usateur- public , qui á reudu plainte contre ce défenseur da
la religion. * *

MM. Dm... de Cr Dub... de Lí... Si Dm... pi


Eh.... sont originaires de CtìA'L... en Champ.... leur aïeul
étoit aubergiste à l'Ecu dé France. Etant pouvus.de dif
férentes charges & voulant se faire passer pour nobles,'
comme on leur dîsputoit cette qualité , ils ont eu , il y a
plusieurs années , Un procès à ce sujet , én la' cour dés aides
à Paris. Ils n'ont pu étayer leur généalogie, soi-disant e :
noble , qu'en produisant de faux actes de baptême , de ma
riage , qu'ils ont surpris à la foiblcste d'âge de jACQUEftí...
curé de N.-D. de Ghal... Les faux ont été reconnus, les
actes déclarés nulsi le curé , alors âgé de quatie-vingt six
ans , décrété de prise de corps , & MM. DvJb.„ déclarés'
roturiers..;

Mahomet II fit écorcher rout vif un <adi qni s'étoit


laissé corrompre dans uns affaire, & en fit étendre la peau
sanglante sur le tribunal. Si on établissoit une pareille loi
pàrmi nous , avec notre nouvelle organisation , il y auroic
à craindre que les fleurs-de-lys qni ornent les sièges des
tribunaux, ne fussent bientôt couvertes des peaux des pre-
varicateurst : . :-n , -i aMnufcatw>«»»* **■'-■&'■ :-s'j

Horace a dit très-philosophiquement : nihil est Ab omnì


FARïe parte beatum. L'on ne peut être heureux de tous
les côtés : graceï' à notre sénat & au club qui le gouverne ,
la France prouve la vérité contraire , qu'on peJt erre mal
heureux de tous les côtés.

Je ne fuis pas de ceux'qui disent , ce n'est rien ,


C'est une femme qui se noyc. •
Ces deux vérs"ne sont pas hors de propos , puisqu'il est
t
C 198 )
question d'apprendre à mes lecteurs la triste fin d'une femme
encore jeune , & trop vertueuse pour accepter les ressources
que le crime lui offroit. Son mari a été ruiné par la révolu
tion; chargée d'enfans , plongée dans la misère, le déses
poir s'est emparé d'elle : elle a terminé ses jours en se pré
cipitant dans la Seine. Ah ! fans-doute cette infortunée
trouvera dans un monde plus heureux , \a récompense réservée
à la vertu souffrante & persécutée. On frémiroit d'hor
reur , si l'on comproit toutes les victimes ignorées de la ré
volution. • . '' • - •

• Je viens de lire, Messieurs, dans votre Journal, une ques


tion bien importante : voiei mon avis fur cette question, que
vous insérerez dans votre feuille, si vous le jugez à propos.-
Le soussigné , ciroyen très-passif de la section des Petits-
Peres, répondant à la question du citoyen passif de la section
de Henri-le-Grand , èst d'avis que,, pour prévenir la révolte
de France, il falloir, dans le mois de mai & juin 1789 ,
faire un acte d'autorité & de justice, c'est-à-dire , qu'il salloit
renvoyer tons nos potentats chacun chez eux., exiler hors du
royaume la mal blanchi , Sc envoyer le cordon sur-le-
champ à Neck..*, Bai..., la F...., Mir...., Cam... , Tar... ,
Bar... Rób. . Dup... , Fret...., Chap... l'év,.. d'Aut.. & com
pagnie; venir ensuite à Paris, & accorder pareillement les
honneurs du cordon à MM. Ag... , Gar..., de Cou..., Dup„ ,
Danr.... , Duver,.., de la V...., Mar... & autres grands hommes
de cette trempe. Très-ccrtainèmcnt, d'après cette petite jus
tice rendue à tous ces messieurs, qui, comme on fait , le
méritent , tous les Parisiens qui avoient la tête échauffée &
perdue, comme il est maintenant prouvé , seroient rentrés
chez eux , & la révolte ne sc seroit pas faite ; le tocsin n'au-
roit pas été sonné ; & Paris & le royaume seroient tranquilles
Sc dans l'abondance. II est vrai que c'eût été faire un coup
de despotisme ; mais les calamités qui désolent la France
depuis cette époque, prouvent que ce coup étoit nécessaire ,
Sc auroit épargné bien du sang : les crifans de notte bon
Roi ne s'entre-déchireroient St-ne s'assassineroient pas, &
ils chanteroient tous à l'envj : Domine salvum í ac regem.
Par votre fidèle Abonné non serment^.
Paris , l'an second de la persécution des honnêtes-gens,
( * 99 )
Extrait d'une Lettre écrite de la bajse Bretagne ,
le ty Janvier zygz.

« Depuis environ un mois , nous sommes tourmentés par


» des ouragans impétueux , accompagnés de tonnerre : U
" 5 de ce mois , il est tombé en plusieurs endroits , & no-
" tamment fur deux églises , qu'il a écrasées ; mais une
" circonstance qui fait faire des reflexions profondes aux ha-
" bitans de la campagne, c'est que ces églises se trouvent
" justement être celles des deux seuls députés du clergé de
>> ,cc canton, qui ont prêté le ferment requis par l'auguste
" assemblée dont ils sont membres,
» Vous pouvez insérer dans vos feuilles , ce fait comme
» très-certain».
Un de vos Abonnés.

La fortune de nous se joue ;


Par fois , du plus haut de sa roue , v, "l
Au plus bas elle nous descend.
Ce n'est pas le fort du manège ,
Car, cette horde sacrilège ,
C'est au milieu qu'elle l'atterïd.
Par M. Euï.

M. de Mir.... vient d'être élu membre du département de


Paris ; ce n'est point une plaisanterie , c'est une vérité , 8c
d'un sérieux à fairé trembler. L'apostat Clopin l'est auífi.
Cela promet. M. d'Orm.... déjà surchargé d'opprobres & de
places, vient auslì d'obtenir celle-ci, pour laquelle il dit
qu'il quitteroit toutes les autres. II a dû se trouver bien
flatté d'avoit eu l'honuear d'être balotté avec le fougueux
président des Cordeliers , le fameux Dan... : il ne l'a em
porté que de quelques voix. Quel triomphe pour cet ex-
ministre ! car il l'a été , quoique personne à-présent ne s'en
souvienne , pas même lui.
( 200 )

Madame de Crê.... , femme d'un député , est morte i


Abbeville , de la secousse qu'elle a ressentie , en voyant une
multitude effrénée , menacer son mari de la corde, s'il ne
prètoit pas le serment.
' '— --ÉÉ l
La maxime du sage est qu'en" toutes choses" , il sauf Consi
dérer lá fin. Messieurs du coté gauche , & leurs terribles
exécuteurs , nc> doivent pas s'artanger de ce principe'.

, Un marchand bien Parisien , bien illumine , ou plutôt


bien enivre , disoît à quelqu'un qui' vonloit le tirer dt (bn
ivresse : u II est vrai , je suis ruiné , si cela Continué ; ÌS
commerce ne va1 pas-; mais c'est un bonh;ur , on a plus de
temps à donner à l'exercice & à la çarde nationale » ! Belle
consolation IL»- jolie métamorphdsd'aun Marchand en guer
rier ! II y a un vieux proverbe qui dit , çh Acun à son métier >
les vaches son bien gardée?.

On m'a communiqué, il y- a qaeíques' jbvtts', Messieurs,


une question qu'on se proposoit de faire inférer* dàns votre
feuille : que salloit-il faire pour empêcher la révolte de 8 9 ?
,Voici ma réponse : < f".
Lc soussigné donnant son avis fur la question faite par un
citoyen passif du district de Henri IV, estime qu'il fallòit
lue le Roi sc montrât à ses troupes & à fes sujets , en Roi
ile France ,& que cela eût été suffisant pour empcchçr la
révolte & éteindre le feu qui couvoitsous la cendre. Le
reste doit s'entendre.
Signé , BÌNDtR:, qui vous lit avec plaisir.

M". PÉv.... d'A'UT... a perdu, il y a quelques jours,


sb mille écus dans lé tripot de la- capitale le mieux garai
( *»* )
d'escrocs 8c de filles. Rassurez-vous , âmes sensibles 8c hon
nêtes! avant- hier, il a pris fa revanche, 8c a gagné, à la
face de tout Israël , dix-huit mille louis : voilà un beau
coup de filec. Un tel scandale ne déshonore point le plus
boiteux de prélats. A cet égard-là, comme dit Figaro, le
plus fort est fait.
On lui dernandóit , ces jours derniers , s'il ne iacreroit pas
ce pauvre abbé d'Exp.... qui sèche fur pied , en attendant
que quelqu'un ose lui poser la mitre fur fa tète ambitieuse
âc populacíere 1 Le prélat répondit , avec autant de naí'vet^
que de piété : Je jure tant qu'on veut, mais je NE
sacre pas. *

Profejsion de foi d'un Jéptuagénaire.


J'aime 8c je respecte mon Roi , attendu que sa personne;
3c fa bonté excessive , commandent le respect 8c ì'aaiour ;
malî il n'est pas en mon pouvoir de propager ces sentîmens
aux douze cents potentats qui détruisent tout , qui con
fondent tour, à ces fondeurs de cLochcs, en un mot, qui
eatr'ouvçent un abîme fous nos pas , ni à .cette troupe dç
démagogues qui prétendent nous gouverner , ní à ces qua
rante -huit petites républiques bien ridicules 8c bien dis
cordantes, desquelles il faudroit renvoyer chacun chez eux ,
les honorable; membres, afin que, rendus à leur comp
toir 4* à leurs pratiques, ib distribuassent avec équité le
poids & la mesure.

Qn pille, an brûle y on égorge dans les quatre coins de la


France , & ceux qui échappent au fer des brigans , meurent
de. faim St de misère , en maudillant les. auteurs de leurs
maux. François ! voilà les doux fruits de la liberté i U»
c'y a pas. de jour que nos oreilles ne soyent souillées par le
récit de quelque horreur nouvelle. Baiis, qu'on citoic jadift
coram: un modèle de la plus admirable police , est au
jourd'hui le. théátce du meurtre 8c de tous les crimes. Un,
jeune homme vient d'être assassiné par deux grands bandit! ,
Jan> la foret d'Orléans , au pallage de la tac Viyienne. C;s
( 202 )
meurtres si fréquens , si répétés, prouvent que cette ancienntí
police étoit une machine si bien combinée , que rien nc
peut la remplacer -, pas même nos trente mille hommes de
gardes nationales. \

Cette révolution a cause la mort à beaucoup de femmes.


Mad. pE Mau...... femme de l'intendant de Rouen, vient
de mourir à Rome , des suites de la terreur affreuse que
lui a causée son mari , prêt d'être accroché à la lanterne.
Mad. de Fonte... , la. plus jolie & la plus aimable femme
que la natute ait formée , est morte du saisissement que lui
a fait éprouver le spectacle de la tête sanglante de M.
Foulon. • , ,

Vous verrez paf-touí des états avoir de mauvaises mœurs,


pour avoir eu "de mauvaises loix: Senequ'e. Si cette maxime
est vraie , les mœurs font anéanties en France.

On désire avoir des nouvelles de Mad. Peli... , superbe


femme , dont Mir.... est éperdument désireux. Le mot
d'amour n'est pas fait pour lui. Voulant la punir de ses ri
gueurs, il l'a faite eniermer au couvent de l'Assomption.
On dit que cette femme Regrette l'ancien régime , & qu'ordre
arbitraire pour ordre arbitraire , elie aimeroit encore mieux;
qu'il fût signé. Louis, que Mir

Ce Journal poroít tous les matins.


Le prix de Vabonnement eji de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres fi$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eji établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de la


Ville.
N.o 2$.

JOURNAL
D e i/a Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mardi 25 Janvier 1791.


Voici des ver& dont l'idée se trouve dans des couplets
insérés dans un de nos précédens Numéros. L'Auteur leur
ayant donné plus de précision & une forme nouvelle, nous
croyons devoir les représenter à nos Lecteurs. •■

Avant la révolution
Mon talent faisoir ma richeíse.
Au travail occupé sans cesse,
Je goûtois , fans ambition ,
Les doux fruits d'une honnête aisance ;
Bon logis, modeste pitance ;
Enfin, tout à proportion. -
Les Loix m'afluroient ma chevance;
Mais on étoit esclave en France. .
Maintenant libre , mais oisif,
D'un Roi je ne fuis plus captif ;
Je me vois logé fous la tuile : ■ 1
Je ne brûle ni bois ni fuis,
Je fais ma salade fans huile -,
Mais je fuis Citoyen actif.
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du 24 Janvier.
Deíois plusieurs jours, les séances font fi atides, que
«os lecteurs doivent nous savoir gré de ne pas trop »ous
Tome I.-r Année 179 r. V
( 204 )
y airèter. M. de Nérac a la une adresse qui annonce que
la position des colonies empire tous les jours , & que Saint-
Domingue Sc la Martinique sont livrées aux plus affreux
désordres. Cette affaire a été renvoyée au comité colonial.
On a passe à la discussion du tarif des droits de traite;

Hier matin , à la barrière de la Vil lette, il s'est passé une


a.ction entre les chasseurs & les contrebandiers. Le feu a éré
vifde part& d'autre , & l'on assure qu'il est péri plus de vingt
personnes. Le commandant des chasseurs a été tué. Nous
n'avons pas d'autres détails. ' - •

" VARIÉTÉS.
Une femme d'esprit disoit hier qu'il étoit bien malheureux
que le côté droit fût toujours gauche, & le côté gauche
jamais droit.

Enigme proposée par M. de MlR.... à VAssem


blée nationale, le 1 4 Janvier z 75?* > dans
son projet d'AdreJse aux François , pag. 34 >
lig. X y impression de Baudouin.
t< Quel pays, que celui où tout sc trouve à la dispositk»
>j absolue de quelques hommes fans ftein , fans honneur Sc
» fans lumières, Sc devant qui Dieu & le genre - humai»
îi sont comptés pour rien! »>
Le mot de cette énigme se trouve au club des Jacob—

Autre titre.
Tableau du côté gauche de l'asscmblée nationale, tracer
par M. de Mir.... dans l'on projet d'adresse aux François,
siir la constitution civile du clergé, pag. 54, lig. i*
( *05 )

Extrait du Registre des Délibérations de la


Section de S.-R....
Attendu la prépondérance que vient d'obtenir chez nos
sages du manège , la motion en faveur du peuple de Dieu ,
les honorables membres de la section de S'.-R.... se pro
posent de diviser leur église parochiale en trois parts j
lavoir :
La nef, pour le prêche;
Le chœur, pour la messe,
Le calvaire , pour la synagogue. .
Quant aux chapelles de la Vierge & du tabernacle , elles
pourroient, au moyen de quelques légers changemens, payés
par la nation, devenir de superbes caíernes, dès salles d'armes
& d'équitation , pour tenir toujours en- haleine nos hères
de la milice pédestre & équestre. II seroit même très-pof-
íible & très-utile de pratiquer, fous la coupole, un hangard»
assez vaste, tant pour y contenir le fourage propre à ces
messieurs , que pour y recéler les effets de commerce de nos
freins errans. Le portail , par fa construction , pourroit austî
former une redoute.
La section susnommée invite les 47 autres à vouloir bien,
chacun en droit foi , concourir à la confection de cette
bonne œuvre.

Lettre aux Rédacteurs du Journal.

« Je vous prie , Messieurs , de relever une faute qui s'est


» glissée dans tous les almanachs à l'ufage du bon peuple.
■» II y est dit que le jour que l'abbé Maury fut obligé de se
»> servir d'un travestissement pour échapper à la fureur de
»» la nation , quelqu'un qui le vit passer dans cet appareil ,
5» s'écria , ( prétend l'almanach ) : Voilà un loup revêtu de
» la peau d'un agneau. Jc puis vous assurer que l'hommc
»> indiscret qui se permit une exclamation , prononça asseri
( )
» distinctement pour que je pusse s'entendre : Voilà un lion
» revêtu de la peau d'un âne : ce qui ne ressemble gueres
» à la version dont oh amuse le bon peuple. »
'• Signé, D. L. P.
N. B. On nous prie d'insérer cette lettre; mais nous ne
devinons point l'ailusion; nous ignorons quel étoit ce tra
vestissement de M. l'abbé Mauty.

Voilà bien des places à donner ! M. d'Orm.... va rendre


celle de juge & celle de commandant-chef de divisiop. M.
FEv. d'Aur.. se démet de son évêché , pour se livrer en paix
à ses nouvelles fonctions. Mir.... , dit^on , quitte fa place de.
commandant de bataillon; on ajoute que Philippe s'y oppose
fortement. Demandez-moi pourquoi T
*

A Madame la Comte/se de Juig...<., Dame de


Palais , t' nièce du respeclahte & tourmenté
Archevêque de Pan.,
FIoïç , jalouse , un jour , de la rose & du lis ,
11s devinrent scudain objets de fa vengeance.
C'est du suc dé ces fleurs que la suave essence
Répandit fur Juic. son divin colotis.

Le^club monarchique a repris vendredi dernier , ses séances


fjspcndues pendant un mois, par un ordre de la municipa
lité. Le président a ouvert la séance pat un discours dont
une paitie traioit lei démarches du directoire qui a obtenu
la revocation d'un ordre austl injuste qu'illégal , & l'autre
rappelloit à la société , les principes immuables qui en
font la base. Ce discours, le tableau fidèle des fentimens
de chacun des membres , a obtenu les plus vifs applaudis
( 2°7 )
femens , & l'impression en a été généralement demandée.'
Le reste de la séance a été occupé par la lecture des nort-
▼elles de diftéreos départemens, nouvelles véritablement af
fligeantes , puisqu'elles annoncent des troubles , des persé
cutions, des désastres occasionnés par un peuple ci-devant
humain, & devenu, féroce depuis qu'il est égaré. Ces récits
dévoient être écoutés avec intétèt , par les amis de Tordre
8c de la paix: le silence morne qui régnoit pendant cette
lecture, peignoir parfaitement la douleur profonde qu'ils
inspiroient. Divers membres olit parlé successivement sur les
causes de ces désordres , & après avoir dévoilé les passions
atroces qui agitent les auteurs de tant de maux , ils ont
conclu à c: qu'il fùt fait une adreíTe à tous leurs corres-
pondans, pour les inviter à se prémunir contre les menées
de ces hommes qui, fous le manteau du patriotisme , mettent
le fer & le feu dans les mains de ectre partie du peuple
qui , facile à séduire , & croyant travailler pour le bien ,
se porte à tous les excès qu'on lui commande. II faut du
courage , fans-doute , pour arracher le masque de ces faux
patriotes, forts de l'opinion du peuple , qu'ils ont subjuguée i
mais les amis de la constitution monarchique n'en manquent
point : rien ne pourra atténuer leur zèle : leur cause est
celle du peuple , qui ne peut être heureux que par la
jouissance d'une liberté paisible & fondée sur les loix.
B. G. Membre du Club Monarchique.

' M. l'Abbé Maury fut acosté avant hier par des pois
sardes , qui le félicitèrent fur le courage qu'il montre dans
toutes les occasions ; elles l'appellerent mon bon Aristo
crate, & voulurent prendre un à-cpmpoe fur fa joyeuse
figure , des autres faveurs qu'elles follicitoicnt. M. l'Abbé
se défendit le mieux qu'il put de leurs caresses-, il n'en
attrapa pas moins par-ci , pai-là quelques baisers bien rendres
& bien parfumés. Alors eìles se mirent à parler de la chose
publique , & parriculierement de l'histoirc du serment des
prêtres. Le clergé est f ... , dirent-elles énergiquement. « Oui ,
mes amies , répondit l'abbé ; mais vous savez bien qu'on n'en
reeurt pas ». . ' /
C 208 )

Copie d'une consultation qui nous est parvenue ,


& qui est relative à la question insérée dans
le journal de dimanche.
Le conseil soussigné, considérant que la question faite par
nn cicoyen passif du district d'Henri-le-Grand , insérée dans
le n", tj du journal de la Cour & de la Ville, esttrès-
dclicate, fur-tout dans le moment actuel; mais que ce
pendant il ne voit aucun inconvénient de coucher son avis,
par écrit pour servir & valoir en tems(& lieu ce que de
raison : il estime donc qu'il y avoit très-peu de chose à
feire aux «lois de mai & juin 1789, pour ' maintenir la paix
en France, empêcher la destruction de la monarchie, &
ít garantit de la révolte générale qui désole depuis près de
deux ans l'empire françois. II eût été nécessaire que le
gouvernement sûr ferme plus que jamais , Sc fur-tout qu'il
empêchât les électeurs de Paris, dont la mission étoit hr.ie
su mois de juin , de s'assembler au musée de la tue Dauphine,
assemblée dans laquelle les électeurs soudoyés entretenoient
une correspondance factieuse avec les agens de M. le duc
á'OR...., & avec plusieurs membres de l'aíTcmblée dite na
tionale -y correspondance qui tendoit à faite révolter les
Parisiens. En effet , cette révolte a été méditée dans cette
assemblée illicite & pertubatrice , puisque ce sont ces élec
teurs qui , aidés par l'auguste Fret.... & soufflés par les
Barn..., Dup.., Chap.... , Mir , d'AiG , d'ORL....
Sc complices , font parvenus à faire sonner le tocsin dans
ioules les églises de Paris , 8t par fuite , dans toutes celles
de France , pour ne pas manquer le coup décisif qui devoir
opérer une révolte générale, bouleverser le royaume & dé
truire la monarchie. Quoique les électeurs employassent &
luscs & argent pour corrompre les troupes & soulever le
peuple, le Roi avoit alors encore assez, de force & de pou
voir, s'il eût voulu se montrer, pour dissoudre l'auguste as
semblée de scélérats, de brigands & d'inviolables, qui ont
plongé la France dans l'abîmc. Délibéré par nous , à Paris ,
ce 14 janvier -1791. Signé, Farg.. , Cam.. ,. Fret....,
Thour,., Dup... Dut..., Dup...., Chab...., Clément,
Dion.., Chap...., Her... de Sec....
( 2°? )

Manière patriotique de se servir des lunettes


d'approche , inventée par M. Bailly.
M. Bailly a souvent dit que la nouvelle constitution étoít
le présent le plus précieux que l'Etcrnel put faire aux hom
mes ; il a souvent dit que , pout un inconvénient , elle avoir
mille avantages : fi ce ne font pas là ses propres expressions,
c'en est du moins le sens. L'Auteur de la Chronique en dit
bien d'aussi fortes ; il va racontant par-tout qu'un fermier de
ses amis lui a assuré que , dans l'efpace de i z lieues d» long
fur six de large , on a récolté 2.00,000 feptiers de bled déplus
qu'on en récoltoit année commune , & cela grâce au fameux
décret fur les chasses. De vieux radoteurs, de ces gens qui
tiennent encore à ce que l'on appelloit jadis bon sens & raison ,
& qu'aujourd'hui l'on nomme sottise , refusent d'en croire sut
leur parole un Maire de Paris & un Auteur de chronique ; ils
osent même les traiter de charlatans maladroits, de grossiers
imposteurs. Cessez, profanes mortels, de blasphémer contre le*
dieux du jour; ces dieux que vous outragez ne veulent &
venger qu'à force de bienfaits : approchez, incrédules Thomas,
qui ne croyez pas fans voir; ils vont vous révéler leur mys
tère. M. Bailly, vous le savez, a long-tems pointé les astres-, il
avoit pour cela une excellente lunette ; il l'a encore: cc
grand homme a inventé une nouvi Ile man.iere de s'en ser
vir , manière vraiment patriotique. Quand il veut examinet
les avantages de la constitution , il braque fa lunette de
manière que le gros bout est tourné du côté de ces avan
tages; il applique l'œil au petit bout, alors les objets gros
sissent à sa vue ; il s'écrie dans l'enthousiasme : O divine
constitution ! tu es le présent le plus précieux que l'étcr-
nel ait pu faire aux hommes! Veut-il en examiner les in-
convénifîis '? Soudain la lunette tourne , l'œil de M. Bailly
est au gros bout , les objets se rétrécissent : Quoi ! s'écrie-t-il ,
n'est-ce que cela ? O divine constitution ! pouc un incon
vénient, tu as mille avantages. M. Eailly prête fa lunette
à son cher abbé Noël , & l'auteur de la chronique s'en sert
•ornrne le maire de Paris. L'abbé Noël la prête au í«t
( 210 ) ,
mict son ami , & lui communique en même-tems la nou
velle manière de s'en servir : c'est à fa faveur que le bon
homme voit la récolte augmentée de 3.00,000 septiers en
douze lieues fur six. Ah ! M. Bailly ! de grâce prctez-moi
votre excellente lunette; jc jure de n'en point abuser, je
jure de faire usage de la manière patriotique i mais gardez-
vous bien de la jamais prêter à Vilette ! Cet homme qui,
dit-òn , prend toujours un côté pour l'autre , pourroit bien
devenir ì'ennemi de la constitution , íaatc de se servir de
votre lunette du bon côté.
L. B. B.
• - —;
De par le pouvoir souverain
Qu'on exerce en ce directoire,
Le saint esprit , à l'oratoire , /
£st mandé pour lundi prochain.
Loin que dans le piège elle tombe,
Conservons l'espoir qu'en ce jour
Le sinistre son du tambour ,
Effarouchera la colombe
Demande,
On demande un Domestique de 30 à 3 s ans, quí siìt
coiffer les hommes .& les femmes, faire la cuisine, l'office,
frotter, mettre en couleur, peindre & coller des papiers,
& un peu menuisier; enfin, un maîrre Jacques, propre à
tout. S'adresser rue Favart, lettre Z, au portier.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres t£ fols peur la
Province, franc de port. Le Bureau est établi
me Percce-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour 8c de la


Ville.
N.° i6. ■ -■

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit ciibuc au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 26 Janvier 1791,

Sous l'ancïeri régime, les propriétés étoient respectées, les


rhœurs encouragées , la religion honorée ; la confiance rès-
serroit les liens qui unilToient les citoyens & les familles.
En sachant imposer un frein légitime à sa langue St à sa
plume , l'on pouvoit braver cette bastille pjus effrayante en
idée qu'en effets : une police sévère & vigilante %íluroit la
tranquillité publique. Ah! fi! ne me parlei pas de cet, hor
rible régime ! Depuis le règne de la liberté , les propriétés
font envahies; la désunion est dans les familles > tous les
citoyens armés de sabres, de pistolets, se regardent avec
des yeux menaçans : nul st'est sûr en se levant , de ne pas
tomber avant la nuit dans les cachots de l'Abbayc : le coin-
merce n'est plus, la religion attaquée, les ministres' persé
cutés , les châteaux, des bóijrgs entiers incendiés, les hon
nêtes gens égorgés par les léélérats. Chaque jour vait éclore
de nouvelles horreurs. LeS Frànçois s'exilent, en pleurant,
d'une patrie désolée, & vont" ehêriher, sur un sol étranger,
le calme & la sûreté qui, depuis long-tems, se sont enfuis
de nos tristes foyers. Ah ! lé bon tems , que ce nouveau
régime ! Qui ne l'aimeroit l ,

ASSEMBLÉE N AT IONAitÈ.

Séance du %$ Janvier.
iML le président, a fait doftner lecture d'une léttte de
M. Sergent, président des députés des 48 sections de Paris
Tome I. « Année Y Z
(212) -
quí demande d'être admis à la barre , pour appuyer la dé»
nonciation faite contre MM. Champion, la Tour-du-Pir»
& Saint-friest. L'assemblée a; prononcé avec justice qu'une
pareille députation ne seroit point admise à la barre. Puis
que ces Messieurs font si avides de délations, il faudia qu'ils
s'adressent, s'il leur plaìt, au conseil- général de la com
mune, -qui décidera íi leurs représentations font de nature
á être portées à l'ailemblee nationale. On a repris la fuite
du tarif des traites. .

V A R I È T É S.

Délibération du Comité dé la Société des Amis


\" de,ìa Constitution Monarchique , du 24 jan
vier 170 1. • . :

" Les citoyens soussignés, membres du comité de la société


^des ártìrs'dé ta constitution monarchiqsc, instruits que, les en-
■nemis'du repos' public répandent que la Société continue à
'distribuer du pain aux indigens , à un prix inférieur au taux
ordinaire > nonobstant la déclaration faite au corps muni
cipal; qu'elle renonce à ces piodes de distribution, dc-
•daré & atteste, fú'r leur honneur, à M. lc procureur-
syndic de la commune, qu'il est faux que lc comité faíse cu
' ait- sait , depuis ladite déclaration, aucune distribution de
pain à un prix inférieur au taux commun. Les susdits citoyens
demandent acte à M. le procureur-syndic de la commune ,
■ de la présenté déclaration , & le préviennent en mémç-tems
*quc"lei comité , fatigué des absurdes & calomnieuses in
culpations qu'on ne cesse de diriger contre la Société , s'elt
décidé à charger ses commissaires de remettre demain, à
M. lff procureur- syndic de la commune , la somme de
11,549 liv. , montant des contributions volontaires que
k Société a ramassées , & qu'elle destinoit à des actes de
bienfaisance : la liste des pauvres inscrits fera en mèms-fems
rwrúfe à M» le. procureur-syndic, 3c le comité s'en tif
U*3)
porte, pour la distribution, aux comités des sections de
Paris , dont le patriotisme s'exerce d'une manière moins
pénible & plus digne d'elles, que dans la discussion des nom
breuses & odieuses délations dont qp les occupe.
Le comité réserve à la Société le droit de prendre, à
l'égard des actes de bienfaisance qu'elle voudroit faire à
Pavenir, le parti qui lui semblera convenable, lorsque la
nn d'une nouvelle persécution dont elle est l'objet, lui per
mettra de reprendre ses séances.
Dubergif.r, Président; Hamelin, Vice-Président,
Cormier, d'Hantesort, Rossy, Clermont-Tonnerre
8c Debar , membres du comité.
C'est ainsi, que les hommes honnêtes, les vrais amis du
peuple, font livrés à la persécution dès Pinstant qu'ils
offrent de présenter le redoutable miroir de la vérité. La
Société monarchiste aura-t-elle, comme tant d'autres, la
lâcheté de reculer ? se laissera-t-clle aussi vaincre par la
terreur? Nous sommes vraiment obligés de suspendue notre
opinion , jusqu'à ce que nous ayons vu le parti qu'elle aura
pris. Elle marche toujours , dit-elle , avec la loi ; mais cette
précaution suffit-elle vis-à-vis d'adversaires qui savent la faire
plier à leur gré?

La voiture du jeune marquis de Duras , revenant de


Vienne , s'est rompue samedi dernier , dans la forêt de
Bondi. Cet aimable seigneur , craignant qu'on ne lui ravît
la boîte dont l'Empereut lui a fait cadeau , un de ses valets
répond : « Ne craignez rien , Monsieur , les voleurs de
cette forêt font à Paris ».

Extrait d'une lettre énrite du château du Puy-


la- Vaisse.
Depuis huit jours nous vivons dans des angoiíses plu«
affreuses, que la mort elle-même. II n'est pas possible d'exa
gérer le tableau des horreurs exercées j>ar les brigands."
( 2I4 )
Mettez-vous bien dans la tête qu'ils ont pillé, brûlé, dé
moli , ne laissant pierre fur pierre , plus de deux cent*
châteaux & maisons de propriétaires aisés, fans compter
les granges , moulins , &c. Ils se font distribués les bestiaux ,
les meubles , & ont fini par se battre entíte eux , 8c s'en-
tr'égorger. Quand les ílúnscle , les Vandales auroient envahi
le malheureux Querci, ils ne l'eussent pas ravagé avec autant
de futeur. Que faire ? A qui s'adresser ? L'humanité semble
être morte dans le cœur des François ; la confiance est un
fentimentqu'on ne connoît plus; tin voisin se défie de son voisin.
Ceux-ci , de qui seuls nous pourrions attendre quelque
secours, sont précisément ceux qui nous assassinent ! Les
troupes , avec la meilleure volonté , n'osent marcher contre
les brigands.
C'est une rébellion impardonnable, que d'essayer de se
défendre. Le département semble ks approuvsr, puisqu'il
ne met aucun obstacle aux atrocités de ces Cannibales.
D'ailleurs, pourquoi s'exposer à une mort certaine qui ne
remédieroit à rien ? — Ma plume se lasse de vous re
tracer des scènes qui déshonorent l'humanité : mais voici
un trait qui l'honore. Un particulier forcé , pour racheter
fa vie , de marcher avec les brigands , s'aide à piller un
château : quand ce vint au partage , il lui échut deux sacs
d'argent : il les a rapportés au curé du lieu , pour les re
mettre au propriétaire, sous la condition expresse de ne
pas le nommer , crainte de la vengeance des brigands. On
ne íàuroit trop publier un pareil trait de probité.

Un citoyen honnête , qui fait que la souveraineté réside


dans la nation, se démet de la partie de souveraineté qui
lui appartient , en saveur de Louis XVI. II invite tous les
admirateurs des vertus de ce bon Roi , à suivre cet exemple.

Un M. Pougnot, député gauchet, s'est laissé mourir,


11 y a quelques jours. Malgré les innovations révolutipn-
'melles^ on a cru devoir Tenterrer. En conséquence, deux
cents- grenadiers nationaux sont mandés pour escorter lc
( )
convoi : drap mortuaire pmé de franges, tambours voilés ;
pauvres ( même d'esprit) , enfin l'attirail de la plus pompeuse
cérémonie.lugubre : tout cela enivra tellement lesofïiciers-
porte-morts , qu'ils se disposoient à transporter à Saint-
Denis leur noble proye au tombeau de nos Rois ; mais à.
l'instant , certain marguillier s'écria : u C'est un garde-du-
corps de la mercerie »> ! N'ayant entendu que le titre
de garde-du-corps , auíS-tôt la vénérable populace arrête
le convoi , & assure qu'un cimetière est trop bon pour ces
hommes abominables , qui se sont laiflé déchirer, sans mot
dire , d'après les ordres du plus vertueux 3c du plus paci
fique des Rois , qui croit pouvoir apprivoiser des tigres.

Quatrain de Voltaire , fait aux Champs-


Elysées >furfa Tragédie de Brutus , affichée
pour être jouée , à Vouverture de la Foire
Saint-Germain prochaine , fur le Théâtre
tfAudinot.

Tes- lauriers , Théâtre Français ,


Ne sufEsoient point pour ma gloire ;
Et, grâces aux nouveaux décrets,
J'aurai travaillé pour la foire.*

N. B. L'affiche porte que Brutus fera donné à la foire ,


fut le théâtre du sieur Audinot, au bénéfice d'un jeune
Amateur. Un railleur , ( car cette race ne meurt point ) pre
nant son crayon , après le mot Amateur , a ajouté d'AR-
gent. En effet , on conçoit difficilement comment un
petit personnage, qui conserve sa qualité d'Amateur,, pré-
tendroit , sous ce ritre , à aucune contribution publique ou
particulière.

fc'aliment le plus simple en or se transforfiioit,


Alors que Midas y toackoit ;

-
( ilá )
Aulsi , de faim , le misérable
Mourut au sein de son trésor.
Oh ! le beau livre que la fabl
L'histoire cn dira plus encor :
On y lira , chose admirable ,
Qu'en certain pays tricolor ,
Pour ne point mâcher vide à table
Boucles , couverts & bijoux d'or,
Furent changés en or potable.

Madame d'ORM... la mère n'est point du tout enchantée


des honneurs peu honorables accumulés fur la tète de son
fils. Quelqu'un lui marquoit son étonnement, de ce qu'il
les acceptoit toutes avec joie & rcconnoiíTance : « Bon! ré>-
» pondit-elle, vous ne connoiilcz pas mon fils : si les Bo u furs
« lui ofFroicnt d'être à leur tête, je gage qu'il l'accepte-
» rok. Eh ! n'est-ce .pas la meme chose ? »
\ i — —attBB^—
Les Jacobins eux-mêmes font forcés d'admirer la con
duite noble & pieuse du clergé, digne cn effet des premiers
siècles de l'églife. Charles Lam.... disoit, ces jours derniers;,
à quelqu'un qui lui en parloit : » Oui , je les estime autant
» que je méprise cent cjui ont menti à Dieu, aux hommes
» & à leur conscience. Si jamais je deviens dévot , jamais
3» prêtre jureur ne me conieífera ».

Mad. de Sta.,. est de retour depuis peu de jours. Elle a


repris avec vigueur ses principes de démagogie, à lVxcmplc
de son vertueux papa , à qui elle vient de dédier sa tra
gédie du duc de Montmorency , décapité à Toulouse , par
les ordres du cardinal de Richelieu , ainsi que nous avons
vu les malheureux Berthier & Foulon, fous le régne de
M. le charlatan Necker.
Mad. l'ambaisadrice vient ici se reposer des superbes bals
que lui a donnés à Genève M. le vicomte de Valen....
( 2I7 )
Après avoir danse avec lui le paslc-piçd , le passe-jambe, &c ,
pour ne pás le fatiguer , elle a repris la danse avec M. le
vicomte de Nárb.... Depuis lanomination de M. Alexandre
de Lam... , elle n'en vouloir plus pour sauter les trico-
TETS, & le Couplet, ELLE EST MORTE, iA VACHE A PA
NIER. Le comte de Sec. a eu la passade, ,1'évèque d'Aut..
le dessus. La charmante baronne de Coptvt ctoit si contente
de revoir tf gros Valen... , qu'elle sautoir de joie, fie
disoit très-modesterq^nt au baron de Copet : Nous avons
régénéré la France. On ne se sert plus de ces expressions
profanes de saute Marquis , mais saute Copet, mon,
doux ami, à la lanterne magique fuisse. Ainsi soit-u en
l'an 17 ft.-'- .■

La veille du jour de l'an , Mad. la comtesse de Canonv...


a reçu beaucoup de marques d'intérêt de fa société. On
l'appelloit ia Reine d'Hongrie. Veki la copie de la
lettre de la Reine d'Hongrie à M. L.... après, la lecture
de la dénonciation du club des femmes aristocrates. Journal
de la Cour í^de la ville, N.o t,
Après 'avoir. été touchée jusqu'aux larmes , de toutes 1«
marques de respect que j'ai reçues à mon palais des Halles ,
le premier jour de l'an , j'ai accepté les voeux de mes vrais
8c fidèles sujets , de ceux & de ceíUs ' qui ont admiré ìt
roulage que .je riens depuis nombre de siécles de mes pères ,
de mon auguste mere , dont la renommée a célébré le*
vertus. Je veux vous témoigner que je les connois , ces
femmes dont la-vie est peu de chose, lorsqu'il s'agit de
-ûuivcr leur Reine. Je charge Madame la baronne de;
ThundertbkÌkunk de vous dice.ié _r«ti:e~: je n'ai plus do
chancelier pour vous expliquer mes volontés.
Oui, Monsieur, je jure de toute la rorce dont peut
être susceptible un bon jurement , je Je jure en mon nom,1
en celui dé toutes les femmes de mon espèce , de la ci-f
devant noblesse, des maréchaux de France, de beaucoup»
d'ofRciers-géncraux , méme de plusieurs colonels & majors ,
en un mot de tous ceux qui adorenr une monarchie,
détestent une république; nous jurons , dis-je , de portes
avec empressement nos têtes fou» ls glaive des démocratss,
C 21* ) i
de mener avec flous nos enfans en triomphe , pour ttfuí
apprendre, dès leur enfance ^ à> savoir braver la mort pouf
la Patrie , pour leur auguste 'èhef & toute la famille royale
én ligne directe : nous déposons nos fermens ail temple
de la vérité & de la justice, & nous nous mettons avec
confiance fous la protection du Dieu de bonté, vengeur
des maux qui ont déshonoré nótre malheureux pays. Pas
on seul crime n'a souillé notre juste cause, Hclas !' le tems
de notre gloire n'est pas encore arriVé.
Signé, la baronne de Thundertentrunck ; aux piliers
des Halles, près la Culotte rouge Si bleue, à l'enseigne du
Casaquin blanc garni de dentelles, & de. la coiffe de
Marly, près les Annonciades célestes & du Maréchal
de Castries.

Une femme étoit placée entre un royaliste & un dé


mocrate ; en lui demanda ce qu'elle pensoit des excès dont
le Queici & la Provence ont été les sanglans théâtres ? —
La douleur tranquille de Monsieur qui se dit royaliste , la
• fesse vérance de Monsieur à rester dans un club qui ose
commander de pareilles atrocités , me font juger que l'un
a un fond de prudence que je méprise , & l'autre un cœur
gâté qui m'inspire une juste horreur. — C'est une femme
à çrand caractère , & avec laquelle il faut avoir du cœur t
& un bon cœur. . .

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement cjl de 3 liv. pat mois
jpòúr Pàris , & de 3 livres 1 5 fols pour Iq.
Province , franc de porc. Le Bureau eji établi
me Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal d* la Cour & de 1»


Ville.
N.° 27.

journal;
» e la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tiibut au malin


La Fontaine.

Du Jeudi 27 Janvier 1791.


VOLTAIRE ARISTOCRATE.

Je vois, quoique de loin, les partis, les cabales,


Qui soufflent, dans Paris vainement agité,
Des inimitiés infernales ,
Et versent leurs poisons fur la Société.
L'infamc calomnie, avec perversité,
Répand ses ténébreux scandales.
On m parle souvent du Nord ensanglanté ,
D'un Roi sage & clément chez, lui persécuté ,
Qui, dans fa royale demeure,
N'a pu trouver fa sûreté ;
Que ses Sujets poursuivent à toute heure:
Je pleure.
Voltaire, dans son Jean-Qui-h.íuk.1
& Jean-qui-rit.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du %6 Janvier.
On a continué la discussion du tarif des traites. M. Chaflèt
a annoncé que M. l'évèque d'Orl.... & deux ou trois fcurés
Tome I. r Année 1791. A a
\ < ( 220 )
ont prêté leur serment. II a fait part ensuite de la résis
tance presque ouverte que le décret du 17 novembre trou-
voit dans un giand nombre de départemens. —M. Cazalès
31 'demandé que Inexécution de ce fatal décret fût suspendue.
—Tout semble annoncer que le moment de l'explosion est
prochain , & qu'il sera terrible. —La séance de mardi soir
a été orageuse. M. Barnave a dénoncé le club monar
chique : il est simple que ce club doit déplaire aux ennemis
de la monarchie. M. Malouet a repondu à M. Barnave,
c'est dire assez qu'il a pulvérisé, avec son éloquence or
dinaire , les misérables sophismes d'un adversaire qui lut
est trpp inégal. . ,

VARIÉTÉS.
Tandis qu'on pille des chîteaux,
Qu'on dévaste par mille maux ,
La France triste & déchirée ,
Nos fins chasseurs, tels que des loups,
Pour avoir part à la curée ,
Se distinguent par leurs beaux coups.
Or , oyez Honoré l'Hercules ,
Barn.... , Rab... & Sylv... ,
D'un air traîtreusement bénin,
Ces êtres vils & ridicules;
Ils vous diront , dans leur gaîté :
De la bénigne liberté ,
Mes amis, ce font les pustules.

Que la liberté de la presse s'étende jusqu'à contester les


titres de noblesse, fur-tout dans un tems où IWcroit s'é
lever en abaissant son voisin; cela se conçoit du désordre
anarchique : mais qu'une assemblée nationale n'inflige pas
de punition envers lçs auteurs d'impostutes atroces , flé
trissant l'honneur des femmes les plus respectables ; voilà ce
qui prouve les dangers de la talétance littéraire. Par- tout,
$i de tout tems, les calomniateurs ont été punis. Pourquoi
( "I )
ks dégoûtans auteurs de la liste des Nobles ne le se-
toient-ils pas , ainsi que leur imprimeur, moins pour avoir fa
briqué des géncalogies imaginaires , que pour avoir voulu
déshonorer des femmes qu'ils ont í'audace de nommer en
tourcs lettres? Si ma demande n'est point écoutée , aurai-je
tort de diie que nous n'avons plus de justice ? aurai-je tort
de dire que rassemblée nationale a détruit les tribunaux ,
máis n'a rien mis à leur place ?

Les Prophéties de Michel Nofiraâamus , Mé


decin du Roi Charles IX, & l'un des plus
excellens Astronomes qui furent jamais ,: im
primées à Lyon en 1568, in-i%. , ;. ,

'Extrait de t Epître dédicatoire k tijivictiffìmc


très-puijant &• tres-chrétien Henri , Roi de
France second , par Michel NofiradamUs de
Salon, le 2.7 Juin 1558. ■

Page f , verso.
Et fera faite grande paix » . union & concorde entre un des
enfàns des fronts égarés & séparés pat divers règnes; 8c
fera faite telle paix , que demeurera attaché au plus profond
baràtre, le fufeitateur & promoteur de la martiale faction, par
la diversité des religieux, &- fera uni le royaume du trabieux
qui contrefera le sage ; & les contrées , villes , cités , règnes
& provinces qui auront délaissé les premières voies pour
se délivrer , se captivant plus profondément , feront secrète
ment' fâchés de leur liberté & parfaite religion perdue; com
menceront de frapper dans la partie gauche, pour tourner i
la dextre; & remettant la sainteté profligée de long-tems
avec leur pristin escrit , qu'après le grand chien sortira , lé
plus gros mâtin, qui fera destruction de tout, même de
cc qu'auparavant fera été perpétré; seront redressés les tem
I
(222)
pies comme au premier tems , & fera restitué le clerc i
son pristin état.
Page 8 , verso.
Ët 'commençant icclle année, fera faite plas grande per
sécution à l'église chrestienne que n'a été faite en Afrique ,
& durera cette-ci jusqu'à l'an mil sept4 cent nonante-deux,
que l'on cuidera estre une rénovation de siécle.

• tine séance presqu'entieíe 'a été consacrée à discuter les


réclamations de M.lle Montan...... directrice d'une troupe
<íí comédie fcòntre lcthéâtíe de Monsieur. Si nos 'augustes
régénérateurs étoient mieux pénétrés de l'importanee de
leur Wlion,k& s'ils songeoient ce que coûte au .pauvre
peuple une séance , ils ne s'occuptfroient pas , avec une gravité
niaise & ridicule, des querelks .que la cupidité élevé parrnì
ieSÂjrouptfá'c'okni^ues; ".v-i ■ w. \ \\M'*

Et des démêlés d'histrions , . ; \. ~í ♦.' . '.'.rV


Sont-ils donc de leur compétence !'
Aux nouveaux »;
Tribunaux ,
, \ -iJlíiíJftypient bien laisser , je pensey
;;,;$A 4X9Ì£ les JUgCI ,:.}<:■ ■ •'■>.■.
Lno-oi Xç! sojp de les gruger* .-..r s.- , .
i;,,ar:T ■ | -j ' ■ » ' ' v-i&l

nof',-<:"^?ffíÌ?^' ^f"^ Lettré de Lyon, i!0 { ';,


" Xes supérieurs & directeurs du séminaire de Lyon, oirt
Ite expulsés 'lç i j de ce mois , pat notre municipalité , 8c
remplacés par un chanoine de Saint-Paul, un ex-bénédictin ,
jin ]íço|iía ,jiin -çx-pìcpus f interdit parle prédécesseur de ì'ar-r
çhèvêque actuel , un oratorien chaslë íç son corps, ,,& ua
jrçtre habitué, de J'égUse Saint-Jean. Un jeune sémínarilt*
( 223 )
a pris pour texte de l'oraison dispersî sunt lapides sanc-
tuarii , 8c les jeunes gens ont répondu par des pleurs u
discours du maire & du procureur de la commune , lorsque
les nouveaux professeurs leur ont osé dire , que jusqu'ici on
leur ^voic enseigné Terreur : ils ont crié à la calomnie.
Leurs nouveaux maîtres n'étant point approuvés, n'ont pu
les confesser. L'un d'eux n'a su dire ni le benedicite ni les
grâces. La messe de communauté ne dure que trois minutes ,
Si le célébrant a été jusqu'à oublier de donner la bénédic
tion. II s'est cependant apperçu de son publi , & il est revenu
du côté de l'évangile pour y suppléer. Est-ce distraction
ou défaut d'usage ?
Au reste , les jeunes gens accoutumés à être conduits par
les fentimens, le sónt aujourd'hui avec une verge de fer.
On les menace de la bastonnade , ou de Tobseryance:
( maison de correction ) ceux qui ont pu partir l'ont fait -,
mais la municipalité ne laisse sorrìr que ceux qui ont fait
leur tems d'étude, 8c ne font pas du département ; les au
tres attendent avec impatience réponse de leurs parens ,
qu'ils onr instruits de leur position. Trois d'entr'eux ayant
été demander des passeports à la municipalité , on a cherché
à les humilier, en leur disant d'aller bêcher la terre.
Vive le patriotisme & l'humanité de nos jours1. Mais les
médians , dont le cid se sert pour nous punir , doivent
trembler.

Nous avons reçu la lettre signée D. L. P. Nous sommes


surpris que l'Auteur n'ait pas deviné que la suppression d'un
mot & l'additipn d'une note étoient une précaution que la
prudence nous prescrivoit nécessairement.

L'Amérique nous a été funeste au motal comme au phy


sique. N'est-ce pas à elle que nous sommes redevables de
le siphilis , & de cet esprit de vertige & d'insurrection qui
cause les malheurs 8c la ruine de la France ? C'est acheter
bien cher l'indigo , la cochenille 8í les épices !

-
( 224 )

Je viens de relire, Messieurs, mi ouvrage vraiment inté-


reííânt pour le moment ; il est intitulé , la Religion con
sidérée COMME L'UNIQUE BASE DU BONHEUR ET DE LA
Véritable philosophie : ce titre renferme la plus pure
morale. Mad. de Sií.... , auteur de cet ouvrage, avoic
pour but, dans ce moment, de mettre ses jeunes élèves
«n garde contre les principes de la nouvelle philosophie.
Quelques citations vous donneront une idée de fa façoa de
penser.
« Que l'on compare, dit-elle, ces principes ( cette de
Saint Paul ) , avec ceux de la philosophie moderne , qui
áéclame contre I'autorité, qui prétend qu'une parfaite
Egalité devroit régner parmi les hommes, qui insinue dans
ces ouvrages les plus modérés des principes séditieux , ou
<pì les établie formellement avec audace , comme je le prou-
Tcrai dans le chapitre suivant. Si les Rois ont tant d'in
térêt à maintenir les droi&s sacrés de la religion , nous n'en
avons pas moins à les faire respecter dans l'intérieur de
nos familles. Quel effet doivent produire les livres philo
sophiques fur des personnes fans lumières , fans éducation ,
coníamnées à la servitude? Pour moi, je l'avoue, si jc
voyois entre les mahv de mes gens, les Pensées Philoso
phiques , le Dictionnaire philosophique , le Discours
sur la vie heureuse , celui sur l'Origine ut. l'iné-
GAXITÉ PARMI LTS HOMMES , LES M<EURS , LES CONFES
SIONS de J. J. Rousseau, le Tableau philosophique
DES ÊTABLISSEMENS DES EUROPÉENS DANS L'InDE , l'ou-
vrage intitulé , de l'Esïrit , le Code de la nature , Sic.
je ierois très-effrayée , & je ne me ci oirois nullement en
sûreté dans ma ìm'.fon ». P. toU.
» II étoit difficile, au commencement de ce siécle, d'é-
ronner , de subjuguer l'aciniiration d'un public qui gémis-
soit encore sur la perte récente des plus grands hommes
que la Ertmce ait produits. II sembloit que ces génies su
blimes eussent moissonné tous les lauriers immortels que
peuvent obtenir la raison & la vertu réunies aux talens.
Frappés de ces considérations effrayantes , les beaux esprits
de ce tems prirent un parti désespéré. Eh bien ! dirent-ils ,
( "5 )
frayons-nous une autre route ; confondons toutes les idces|
bouleversons tous les principes; flattons les passions, dé
truisons la religion , Sl nous appellerons notre nouvelle doc
trine de la philosophie-, nous terons des tragédies philoso
phiques , en y inférant une certaine quantité de maximes
séditieuses , 8c une multitude de vers contre les prêtres St
la religion. Pag. nú « H n'y avoit plus de fanatiíine
en France avant que la secte des philosophes modernes rot
formée ; mais les philosophes ont feint de croire qu'il ísif-
toit toujours , afin d'avoir un prétexte de déclamer avee^
violence fur un sujet si intérellânt ». Pag. n8.\„ «'Traiter
de préjugés la déesnee 8c la pudeur, flatter & favoriser
toutes les passions , vanter le luxe 8c insulter les Rois , leurs
ministres & les magistrats; déclamer contre le gouverne
ment, proposer aux nations l'abolition totale du culte te
des loiï; exhorter tous les peuples de la terre à la révolte,
au patricîde ; tel est le fanatisme philosophique. 177 n.
Les bornes de cette lettre me privent du plaisir de voi»
citer encore des passages de cet excellent ouvrage : voili,
Messieurs, Wprincipes d'une personne contre laquelle voas
déclamez dans presque chacune de vos feuille*. Cependant,
on doit croire , à moins -de lui supposer bien peu de mé
moire , que , fidelle à une façon de penser qu'elle a si bien
développée, Mad. de Su... desséchée de douleur, gémit
au fond d'une retraite, de l'cgarcment général, St sur
tout de celui d'un de ses élèves1, dont la conduite est un con
traste frappant avec les maximes qu'il a reçues de fa res
pectable institutrice. Faisons des vœux pour que les frèrsí
Sc la sœur de cette brebis égarée , se souviennent qu'autre-
sois on leur disoit que la religion doit être consi
dérée COMME L'ONIQUE BASE DU BONHEUR Eï DE LA VÍ-
RWABLE PHILOSOPHIE.
e " I

Club Monarchiste.
Le Club monarchique , ou monarchiste , obtient tous les
honneurs de la persécution. Les RR. PP. Jacobins ont de-
libéré lundi, toutes les chambres assemblées, & les panis
( 22(5 )
lis plus víolcns ont été adoptés, suivant l'usagc : la séance
a duré jusqu'à minuit sonné.
Le Gl. Barn... s'étoit chargé de dénoncer à l'assembléc
nationale , ce club fi redouté , que l'on est convenu de charger
de toutes les relations & combinaisons anti-révolutionnelles :
en effet , cette dénonciation a été faite mardi soir à l'as- '
semblée , & y a occasionné beaucoup de fermentation. M.
Barn... a dit tout ce qu'il a voulu : aucune noirceur n'a été
oubliée pour rendre ce pauvre club suspect, & en assurer
la destruction, s'il étoit possible. C'est lui qui a tout fait;
il a occasionné l'événement de la Chapelle, l'assassinat du
Palais-Royal , &c. &c. Ils prouveront , si l'on veut, qu'il
a occasionné les affaires d'Aix Sc de Cavaillon , & même
l'assassinat de Favras. M. Malouet , aussi-tôt qu'il a pu
sc faire entendre , a monté à la tribuue , & a énergique
ment prouvé , que le seul club dangereux & nécessaire
à détruire , étoit c;lui des Jacobins , qui cause tous les
malheurs de l'état, & achèvera la dissolution entière de la
France. O Monarchie ! combien ton nom seul cause de
terreurs convulsives aux républicains !
ERRATA pour le Numéro d'hier.
Pag. 114, les Hunselc; lis. les Huns.
Ibid. lig. 1 1 , ceux-ci , de qui seuls ; lis. ceux de qui seuls.
—Dans ce même article, il ne faut point d'alinéa après
le mot brigands.
Pag. 117, il faut placer entre la lig. 30 & la lig. ji, ces
mots : Serment de Madame la Baronne.

Ce JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Uabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres î 5 fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau efi établi
rite Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerîe du Journal de la Cour &C de la


Ville.
'N.° 28.

J O U R N A L

de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit ttibut au malin


, - La Fontaine,

Du Vendredi 28 Janvier 17511.

Des barbares ont su, darii leurs lath.es desseins .


Corrompre, au poids de l'or , les meilleurs des humains:
C'est; en leur apprenant que les hommes font tous frères ,
Qu'ils ont armé leurs bras de glaives sanguinaires ,
Qu'ils leur ont dit : c< Frappez vos antiques fléaux ;
» Frappez & détruisez, nous serons tous égaux >».
Dès-lors le meurtre impur, en parcourant la France,
Put sc'goiger en paix du sang de l'ii nocen.e,
Et rougissant la fange où s'imprimoient ses pas,
Souiller ls fer -des loix par des assassinats :
Dès-lors1 tout fut changé; plus de frein, plus de honte,
Que l'audace orgueilleuse ou"ne brise 011 ne dompte j
La force fut un droit , le succès fit l'honneur ;
L'estime alla chercher l'insame délateur ;
Le vice au front d'airain, marchanHant ses victimes,
Afficha, fans pudeur, le tarif de ses ctimîí;
Le civisme épura tous ces lâches trafics,
Et le sang fut crié sur nos marches publics.
Le CriMe, Poème. (Se vend chez tous les Marchands
de Nouveautés). . *

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du ij Janvier.
X.J iscussion fur les traites cmitinuée.' —Les commissaires
de la société monarchique ont demande à être entendus
Tome I.ef Année 1791. B b
; ( *28 )'
sur là dénonciation faite à la séance de mardi soir. Grande"
rumeur à" ce sujet : elle n'a cessé qu'en palfânt à Tordre du
jour. —La délibération a été interrompue par M. Malouet ,
çrui a dit : Jé vous dénonce les suites odieuses de ces ds*i
nonciations odieuses qui souillent la tribune de l'asseml líc
nationale. La maison de M. de Clermonr-Tonncrre cil
attaquée & investie par le peu | le. II a été arrêté qu'il seroït
donné avis à M. le Maire & à M. de la Fayette des faits
dénoncés par M. Malouet. 'Au moment où ic billet- d'avis
est arrivé , M. Baiily montoit en voiture ; il a chargé son
secrétaire d'instruire l'alsemblée qu'il ne négligeroir rien
pour assurer la propriété de M. de Clermont-Tonncrre. Ver;
la fin de la séance , M. Bouche a instmït l'assembléequc le
calme étoit entièrement rétabli autour de la maison de
M. de Clcrmont-Tonnerre.
VARIÉTÉS.
Voilà l'instant , nous écrit-on de Quimper Ic zi jan
vier, où nos pTctrès vont faire parler d'eux. Dimanche
est le jour tarai de la prestation du ferment ; déjà beau
coup or.t al'.uré qu'ils nc jureroient pas, mais personne d'i ne
manicre ausii tranche & aussi énergique que l'abbé Corollfr ,
recteur de Saint-Mathieu. Dimanche dernier, après avoir lu
le décret du 17 , il fit un petit discours à ses paroissiens
pour kur exposer l'impoflibilité où fa conscience le mettoit
de prêter le serment. En prenant c; ngc d'eux, il rermina
par cette phrase : « Vous pleurez? Ah ! ne pleurez pas fur
» moi ; ma vie n'est rien ; il y a si 'orig-tems que je désire
» mcur'.r pour mon divin maître! mais gémisiez sur votre
•>■> égarement ; pleurez sur vos enfans; rappelez-vcus qu'il
»» existe un Dieu qui vous regarde, un Dieu qui récom-
j> pense la vertu, mais qui étend un bras vendeur fur
» le crime ». Des clubistes étoie.it à l'écoutc , iis sonnèrent
bientôt l'allarmc , & le dénoncèrent le soir m:#nc À la
municipalité, au district, au djpartcmcnt ; i's Pauroient
dénonce au giand d'able d'uifcr; heureusement pout lui,
nous n'avons pas encore de lanterne ; on, s'est contenté, darrs
la nuit, de caise-r ses vitres, de Tinjurier, de le menacer.
• i>cs anlis Touc force de prendre la fuite , ayant appris que
fw etJrps administratifs voulqient le livrer à la justice ccî-J
Jtnlnçtle.

Nous annoncions dans notre feuille d'hier, une explosion


rocliaine ; il fermentation paroît a son comble , & le cœut
2e glace aux nouvelles allarmàptes qui arrivent coup-fur-
«oup. On nous dit dans cet instant roeme, que, dans îefau-
..bourg Saint-Antoine, la populace vient d'aílommcr, à coupfî
«Jekjches, un malheureux , qui a été déchiré avec une fé^
rocitc dont il auroit été difficile, il y a deux ans , de {s
faire une idec. M. de la Fayette s'y est transporté avep
<k-s détachemens nombreux dé garde à pied &c à cheva^v
mais tous les efforts ont été inutiles. Le peuple, en fa qna-
iité de souverain , leur a ordonné avec fierté de se retirer
après quoi, il a paisiblement achevé là sanglante exécution.

Nos frontières sont-elles réellement mehaeées í Voilà tut


■ftfobleme dont nous n'aurons la solution qu'au printems pro
chain. Quoi qu'il en soit, tous 1e« districts font enìl'aii;
'à est question de former un «orps de douze1 mille hommes*,
pour protéger nos provinces conçrc toute invasion hostile.
;Ce bruit qui circule dans Paris, depuis quelques jours,
-yaroît se confirmer. On aifirre que les volontaires enregis
trés , ont désigné M. de Vargemont pour les coroman-
-áer. « Le merire connu de cet officier-général, dit un
'»» journaliste estimable , explique le choix de ses conci-
~*i toyens. íl le doit à leur estime , & ne l'a recherché qu'en
-»> la méritant >v • • .1

On a trouvé les vers fuivans au pzjsage de


"■ là rut Vivien ne.
i .
Heureux possesseurs d'assgnats, ,
(Au titre jug?z de la pièce).-;. .• J .
<rardez-vous bien des scèkratí ,
Car il en est de toute espèce,; £ . . /.
'( *3? )
.Et si vous fréquentez ctans,
Pour éviter quelque anicroche,
Tenez toujours la mahi en poche :
Craignez la forêt d'Orkans.

#
» Deux drjgcns d'un régiment fous les ordres de M. cfc
Bouil.é , civilement élecvrisês, font allés dans le Bra
bant, pour communiquer leur fluide aux troupes de TEm-
pereur. Le maréchal de Bcnder les a fait isoler fur une
pièce de bois en équerre , & a marqué cette nouvelle à M.
de Bpuillé , ['invitant à ne point avoir d'inquiétude fur leur
compte »»,
Journal Français, N.° y.

En 1503 , Ovendo , , gouverneur, d.ç • Saint-Domingue J


divisa cetre iste en plusieurs départemens d'insulaires , ca
'astlgiìant à chaque Espagnol un certain nombre de personnes
pour travailler aux mines durant plus de la moitié de Tannée.
, Ce travail én fit pérjr un grand nombre.
Voilà fans doute ce qui a .donné Tidéd. de partager la
•France en plusieurs dépanemens. On a astigné à chacun . un
certain nombre de personnes , non pour exploiter des mines ,
mais pour obtenir le droit de piller & d'assassiner impuné,-
ment ; ce qui , fans contredit , est >un bien plus précieux
que toutes les productions des mines de l'Amerique. Chaque
citoyen-soldat est occupé plus de la moitié de Tannée er»
marche, contre-marche, parade, revue, clubs, assemblées , &ç.
II est infiniment probable que la misère & la débauche, au
jourd'hui ttes-constiturionnellcs , leur procureront le fort des
Américains ; mais ils auront la gloire de mourir mattyres de
Ja- liberté , & i'ètre placés in globo dans le calendrier c^es
nouveaux saints de la bastille, canonisés pat Tabbé Fauch»,

Je touche au bout de ma carrière :


J'en vois le terme<fans frayeur ;
Je ne hante plus fans horreur ,- •
( )
La ville où j'ai vu la lumière'
L'erreur d'un peuple furieux ,
Corrompu pat des factieux ,
Son fanatisme, son délire,
Appellent le courroux des cieux.
En proye à des séditieux ,
On a vu Rome se détruire.
Quand je les ferme, ouvrez les yeux:
Craignez qu'un jour, de cet empiré, '
Les voyageurs ne puissent dire :
Lutèce existoit en ces lieiix , "
Comme on dit : Ici fut Palmyre.
L. G A U R I O,

Dialogue entre deux Citoyens aelifs , pour


sélection dun Mairet La scène efi aux terres
aufirales.
Pierrot. \ ,
II faut qu'un maire nous gouverne ,
Frère; qui nommer aujourd'hui*
Charlot. .
... ... «
Si ce choix mène à la lanterne,
Autant garder notre Bailli.
( Par ASSIS et levé). Oui.

Les Petites-Affiches du 14 se plaignent qu'on affecte c{e


mettre le trouble dans le royaume ( comme s'il n'y étoi: pas
déjà); de ce qu'on écrit, que' «tous lis rangs font coa-
» fondus » ; comme si un bateleur pouvoit devenir chan
celier, & un gueux de caba^ général d'armée.
De tout temps il y a eu des personnes élevées nu-de!lus
• de la classe où elks étoient nées ; mais n'est-ce point reeon-5
< n* )
noîrre des rangs , que de sortir le mérite de fobscurité *
Aujourd'hui il sera , comme la naissance, une raison d'e«*
pulsion.
Dire que c'est au peuple à se choisir ceux qui doivene
le gouverner , c'est .accorder à l'ignorance & à l'intiígue
les lumières de l'étude & de la fageife. Bientôt un bourgeois
ouï n'a pas vu tirer un coup de canon , voudra organiser
l'armée. K'a-t-on pas vu appeler au comité de la marine
lin homme qui se cacha au tond d'une frégate pendant un.
combat, à la Grenade? Nc voit-on pas de chétifs avocats
Siuî, de compulfateurs mercenaires , font devenus législateurs
uprémes, & les arbitres des destins de ia France ?
Les charges de la couronne retomberont dans l'ordre de
la-'-domesticiré dont quelques grands seigneurs les avoienc
tirées, íd les occupant. On dira: Le nommé tel est entré
çwcfe-dn-fccau , tel autre secrétaire , &c quand les grands
.travaux de 1 assemblée . feropt finis > on dira :. Les Lam..»
îc Bar..,, font fur le pavé.
"• Le foi ne fera' plus environné de ces grands, les .pins
fermes appuis de son trône & de la monarchie; en revanche;
il verra autour de lui tous les fáinéans & les malheureux
«pi nagoeres vivaient des bienfaits des riches , mais qui f
aujourd'hui , ont déclaré que tout leur appartienr..,.
Tout étant perfòVuiel, on ne s'occupera pas de la posté
rité. Où il n'y a point d'avenir, "íl n'y a point de 'patrie.
Et quand les grands 'seront difpeiafés du faste, les, petits
íê passeront du nécessaire. " ' '
' .- >; L. M. D. S.

Snt 37 curés de notre ville , nous écr'it-on de Rouen


Je i$ Janvier, Cinq ont prêté le ferment ;les ecclésiastiques
«piles ont imités , pour la plupart, lom gens déjà tarés Sí
moines apostats. Un sieur abbé Potimvr , supérieur da
grand séminaire , avoir juré dès le dimanche précédent.
•On cra'gnoit que son exemple n'entraînât beaucoup de
curés de la campagne; mais honteux & repentant de son
apostasie, il a fait une rétractation folemnellé.
jLç piincipdl du collège royal , aiusi que tous ses f
( m )
feurs ecclésiastiques , excepté celui de seconde , nommé
Bignon, avoient, pour sc ^soustraira à la loi du scaadnt,
donné leur démifiìon. Hier la municipalité s'est- piésentée an
collège, amenant avec elle des Jureuhs, pour rempilâtes:
les profeiseurs. Les écoliers, qui font en tres-grand nombre,
•ont hué les municipaux & chaste avec ignominie les digaitrs
instituteurs qui leur étoient préposés. Un premier détacha»
tnent de, la garde bourgeoise a été repoussé , puis uníczmiâj
fuis un troilieme , fans cependant qu'il y ait eu des voies «Sc
fût de part ai d'autre. Enfin, la municipalité prudcaie,
s'est retirée , & dans ce moment , les classes font ferícces.
Un des curés qui a juré, s'appelle Marais. Voicijm
«íjfígiamme à laquelle ce nom a donné lieu:
Certain homme , fort beau diseur ,
Qui toujours s'admire & s'écoute ,
Juroit & d'ESPRir & de cœur.
Point n'est à lui serment qui coûte..
L'un dit : ce serment sent mauvais -,
L'autre repart : point n'est étrange ,
Car tout ce qu'exalc un Marais,
ISie doit-il pas sentir la fange ?

Couplets fur Vair : Des fraises , des


fraises , &c.
L'efprir de ['égalité
Tromphc en cette ville ;
Du grand Corneille assisté,
Volcaire est représenté
Chez Gille
Chez Gille , ,
Chez Gille.
Tíous verrons jouer bientôt
Dans cette gr;;nde ville,
CJiofniane par Jearuiot ,
( *34 )
tes Horaces par Pierrot ,
Et Gille,
Et Gille ,
Et Gille.
Tel auteur en tarera ,
Pour cjui la parque file.
Parbleu ! la Harpe y viendra ,
Et son "Warwkk. en sera
Le Gille ,
Le Gille,
Le Gille.

Quel renversement dans toures les idées ! Naguères ncras


bous levions avec respect au nom des Turenne , des Fc-
nelon & de tous ces demi-immortels, qui ont environné
de tant d'éclat le trône du plus grand des Bourbons. Au
jourd'hui nous bri ons les statues de Louis XIV , & nous
immolons Turenne '& Fénélon à nos p'gmécs.du jour. II
faut avoir le courage de le dire , ces siécles d'esclavage Sc
de despotisme etoient auífi ceux de l'honneur, de la gloire
& des grandes vertus. Grâce au ciel , maintenant nous voila
libres, atroces & malheureux.
r,u*«m mm j«—™« ———^mmmtmmmm^

Ce Journal paroít tous les matins.


Ze pria: de Vabonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres z í, fols pour la.
Province , franc de port. Le. Bureau efl établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de la


Ville.
N.° 2,9.

JOURNAL
de la Cour et de la V ïtíti-.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Samedi 29 Janvier 1791.


Un voyageur qui a satisfait les principaux objets de fa
Curiosité, & qui revient dans fa patrie, est un peu impa
tient d'y arriver j & un Français l'est peut-être plus qu'un
autre, fur-tout si ce Fn;nçaS ' revient à Paris, que la plu_
part des étrangers quittent avec peine. II faut que le féjoUj
en soit bien séduisent , puisqu'il guérit de la maladie du
pays , c'est-à-dire , du désir naturel de retourner vivre &
mourir dans le lieu de fa nailfance , ceux mêmes qui y fe-
toient avec le -plus d'avantages. Je crois cependant , "si j'en
Juge par moi-même, qu'il y a peu de provinciaux , fixes par
état & avec agrément à Paris , qui ne soupirent quelquefois
après le pays natal. Les émigrations sont les ïlus fortes
ÏREUVES DE LA MISERE D'UN ETAT.
( Tiré du Voyage en Italie par Duclos, pag. 3 ig & > z 7 -,
moic:au qui n'a pas besoin de commentaire,' & qui
n'est malheureusement que trop prouvé par les circons
tances ). ' 1

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Sdancc du 2.8 Janvier.


M. de Clermont-Tonnerre a témoigné à l'asscmblée fa
tcconnoiíTánce des précautions qu'elle a prilcs pour fa fu-
Torae I.er Année 1 791. Cc
( )
tctc. Hier, a-t-ii ajouté, j'ai traverse, en sortant de cher
le commissaire de police , itnç foule de peuple , dont j'ai
reçu toutes les marques possibles d'attachement , sauf quel
ques cris perdus à la lanterne. —On a lu ensuite une lettre
prefqne menaçante du chef de PEmpirc aa Roi : mais on
nous rassure ;on,nous dit que si l'Empereur a des mtentioní
hostiles, Leopold, eo revanche^, cn a ttès-pacifiques. Vi ai
ment, voilà qui est fort consolant. M. de Mirabeau a voulu,
à son tour, régaler rassemblée d'un petit tableau politique
de 1 Europe de sa façon i il est fâcheux feulement que le
torrent des événemens n'obéîííè pat au caquet d'un oiateur
à la tribune.- Ces meilleurs du Brabant 'haranguoient beau
coup a-jssi i Biais le général Bender est un. sournois qui ne
dk mot.

VARIÉTÉS.
Convenez, très-chers Parisiens, que depuis l'instant oà
Trous avez détrôné votre bon Roi, vous n'avez pas pafle
Vngt-quaue heures fans quelque allarme nouvelle. H vous-
íérnblc toujours voir ces diables d'Autrichiens prêts à vous
avaler, vous, vos femmes & vos'pctits enfans. Et ce gé
néral Bender qui votre dît froidement qu'il ne quittera pas
ses bettes, qu il n'ait réduit des sujets mutinés, & qui a
J'ímolf nce de tenir parole -, nous cn convenons , cela est
rfur a digérer; si au moins il y avoit cu une,feule petite
goutte de sang de répandu , vous auriez eu la consolation
de traiter Liopold de Cannibale, de mangeur d'hon^.mes,
de rror.stre sanguinaire-, mais point, le triomphe du do
minateur des Belges a été pur, & jusqu'à présent îc siing
n'.i été versé or.c rat lés fàttellies dç la liberté, dç l'a-
«krehie & de 1 impiété.

Vnc Princ cheschoit le nom de ranimai Ic plus cruet,


peer te donner. a«x Barn.. aux Lam.. : les tigres & les
loups tu! paioïsbient encore trop pacifiques. On lui nom-
nvi l'eeelot A' Amérique, En 17^4 , on cn faisoit voir deu*
|etits a h foire SaÍBt'Ovïde : feur'maitre les faiseit noui>
tir par Jàchi-'nnsj maïs un jour íl troura ia pauvre nour
rice dévorée. La considération du profit qu'il espéroit de
ces cruelles bêtes, disparut devant Celle de la perte de £a
chienn? ; il tua sur-le-champ les deux nourrissons; image
ttop ridelle des monstre! qui déchirent le sein qui ies a
rechausses.
L, M. D,

<\ Malgré tous les propos índécens contre M. le doe


d'A g.... cette personne viertt d'être nommée an comman
dement de bataillon des jacobins de- la rue du Bacq. Les
sections, persuadées , comme féu le baron de Soten ville,'
beau-perede Georges Dandin , qu'un être qui nie, n'est
plus coupable , ont^ donné leurs voix unanimes à cette"
élection-, & pour mettre le sceau à leurs cadeaux, elles ont
engagé Riouírn ( honoré d'autrui comme il s'honore in
fetto) de monter fa garde le jour de la purification.
Pcut-ètre y a-t-il là-dessous quelques vues religieuses,
quelque espoir de remords. Malgré cela , convenons , même
avec les ennemis de la nervfuîe Antoinette , qai avouent
que cette princesse est la perle des femmes , qu'un sem
blable entourage est peu digne d'une perle 1

Je m; trouvai hi.-r , Monsieur , dans une compagnie où


on lifoit votre feuille du dimanche i j ; & on djfputoir
fur ia critique que vous faîtes de ce vers de M. Lebrun :
PrELUDOIT A LA LIBERTÉ.
M. de V. entra , & après qu'on l'etit mit au fa'r de la
matière, comme on fait qu'il a bien faic ses études fous les
Jésuites, íl mit fin à la discussion, en nous disant que M.
Lebrun n'avoit fait qu'une faute de latinisme , parce flu'il
avoit lu dan> les ouvrages du R. P. 5'anchcz :
LlCET A POSTERIORE.PRELUDERE.
On admira la mémoire de ce Moniteur , & rheureufe
application qu'il faifoit de ce passage , qu'il convient de
«'avoir jamais oublie.
0& )

Peu de jours avant celui fixé aux ecclííîastí ]Ufs <íe Paris
pour prêter le serment ,de curé de Sainte-Marguerite a mani
festé , d'une manière bien sage,, son opinion. Aimé & chéri
de ses paroissiens, on favoit qu'ils ne vouloient pas que leur
curé les abandonnât. Des personnes d'un grand nom, en-,
gager-ent le pasteur à un repas. II s'y rendit après de vives
sollicitations. On lui parla du désordre cjne les ecclésiastiques
alloicnt , diloit-on , causer dans tout le royaume , s'ils se re-
fusoient à' pietet le serment cxyé'; on lui exposa qu'étant à
la txte d'un troupeau nombreux & facile à abuser , il devoir
plus <]Ue tout autre contribuer. à la paix & donner des preuves
de soja dévouement à la chose pub ique. « Vous pouvez, a
icjondu ,1e curé, , vous occuper tant qu'il vous plaira des
allaices de ce monde, mais lai;icz-moi le foin de celles de
ljautrç monde ; elles me regardent , & je n'en dois compte à.
personne ». Ces paro'es bien énergiques auroient dû arrêter
toutes autres sollicitations ; mais on employa les grands
moyens : on fit entendre au curé que souvent le peuple se
porte à d.'S cxcè< bien honteux & bien cruels; qu'il devroit
craindre les malfaiteurs, qui,, dans leur fureur, pourroient
le, rendre victime de fa résistance. << Ils pourront bien, a
» repondu le curé , cn montrant fa téte refpectab'c & fes.
» cheveux blancs, reindre de sang c;tte chevelure, mais
>i jama's ils n'auront le .pouvoir.. íe la fouiller ». O digne
pasteur ! tes propres paroles démontrent bien que tu enseignes
une religion sainte , une religion qui , semblable au íoleil
qui éclaire & échauffe le globe entier , ne peut être , comme
lui , altérée & détruire par le rems , ni aucune puissance
hnmaine. Créée par Dieu, durable autant que lui, notre
religion , comme- Castre lumineux , peur , pour un moment ,
«âcher fes bi.-nfaits, mais elle n'en bril!e après que d'une
tìamme plus fqrtc ; & les mortels infortunés & faibles qui
n'ont pi'.s craint d'abandonner la divine sagesse, reconnoì-
Honi cot ou tard leur erreur.

Le janvi r 1771 , le parlement Maupeou, ou hué,


a^çte installé au palais.
Le i j janvier iyf% , installation des tribunaux de district.
( *3í> )

L'a-rnée patriotique qui doit, au ptctm.t fignd, voler


au secouts de-no, frontières menacées, va ouvrir un champ
vaste aux pk fa'ntcties aussi froides qu'udecentes des aristo
crates. L'un d'eux assuroit , qu'en attendant la grande ar»
mée, ces douze mille hommes formeront toujours un caMí
VOLANT.

Un citoyen un peu crotté , passoit sur le Pont-Neuf» un


décrotteur lui offre ses services. Non pas, dit le citoyen ,
en lui ôtant son chapeau ; je n? soustrirois point une pa
reille incongruité ; noas sommes rous égaux, & constitution-
ncllement je ne fauro's vous payer qu'en vous décrottant
a mon tour : adieu , mon frère. —Le citoyen dectotteur
resta tout ebaubi , s.s broíscs à la main , & donna au diable,
de bon cœur, cette belle éga'ice qui, en dépit des droits
<ie l'homme, le faifoit mourir de faim.

Les charrons , selliers , bourreliers y carrossiers, cochers,


postillons se plaignent, & disent que la graisse de la cons
titution n'est pas bonne pour faire rouler leurs voitures.

Un citoyen du faubourg Saint-Atvoine se plaignoít avec


amertume de sa malheureuse situation. Voyez un peu la
belle avance, disoit-il! me vola dans la mif-re juseu'ao
col! Pour me con oler, ils me chantent que je fuis libre,,
mais monruenrie, Je ne l'aí jamais moi^s été que depuis
qu'ils le disent. —Je le crois bien, reprit un de ses carr.a-
tades, tant que notre bon roi n'aura pa> fa liberté, nous
n'aurons jamais la nòtre.

Réflexions d'un Homme.


L'estime, la vénération , •& j'ose ajouter l'araiur, qui
'sent dûs à ceux de nos frères qui, pour le bien public, oï.£
( *4* )
S^artdoflné fçur épotrfe, leurs pareils, rcurs amis, & tontes
f:* douceurs de la vie, íju'offroit jadis leur patrie, cjuv fe*
fjtìt voués à tous les dangers & à toutes les privations ; les
f tìtmvèns dis-je, oui fout dûs à de pareils bonìmcs , de-
tÇoieat ks sauver de l'oublí Sí de Pindifterence ^ eependant
Eintrépide la Pérouse & í;s audacieux compagnons, éprou-
♦etìt cette ''cruelle destinée. On parle d'eux , on les plaint,
Pi gémit fur leur . íbrx : quel foiblc allégement po'ur leurs
Iríáux 1 Ah! s'ils vivent encore, quelles seroient leurs 'an-
^Cílfe , s'itè confioístoient jusqu'à cfucl point leurs- Conci-
loyíitS' sorít sourds à la voix da » Inhumanité ! ,''
Mais- oi sont-íls '? dans l'autur monde t ou à~ la surface
ê*ï eekri-ci , en pror.e à des tourrrfenff qu'il est impossible de
Actifs, parce qu'ils forH impossibles à imaginer ;& dansie
ífc'fnrér <?as , nrr faeifficc d'hommes , d'argent & de travaux
feiïibfe [être ordonné & par le cfcl & par la terre.
, Qtíc les psifonses emucs par ces affligeantes réflexions,
wdicuenu par la míf»c veieur» point de ralliement , S©
fi-tôî , il y fera dépose un plan de recherches , & îl s'y
fféfcsttera un homme qui sera l'ossre de suivre l'entreprisc,
Uti páyaat de fa soible bonifie & de sa perfonae',
(Ceí Article «ou» a été corarauniqué.)

dtt pâtíe de M. l'Évêque de Babylone ,. pour rcmpla-


ter' f dans la chaise pastorale , le vertueux , mais foíblc âr-
É'fseVéquc de Paris, Le titre de ce Palais, IS ïartIíus, le
fsstê digiie d'ocíuper le siège de la capitale.

Casais sv'oít passé fous la domination anglaise ; elle fut


t«!i?u« à laFnmcc, fous Mark, Reine d'Anglererrc : elle
en fut si affligée , que dans Ion désespoir , elíe dit : « J'tfí
f* rn'ourrai. Si l'on ignore la caufe de ma ír.ort , on n'aura
ft qu'à mouvrir, on trouvera Calais gravé dans mon cœur».
Helas! si la plus infortxiucc des priucelîes Tenoit à succom
ber fous le poids de son fort cruel , on trouvcroit fajis-
donte gravé dans son eccur, ces Mots: ia ttvít du su
UtrOBRK.
( H* ) '

Les Gascons mettent souvent les A. pour les %, ïfsM


4'eux áísott m-de-chaussee , au lieu de rez-de-chaussée;
Un de ses tamarades Va» icprit avec aigreur i u Tu parle»
toujours anal ; encore dernièrement , j'entepdis que tu
Çois les graJins des tribunes du msnègc -, e'eft les gredja?
„ «ju'il faut dire •>». v

Un Anglois , profond politique , disoit , íl y a .quelque»


tems : les princes françois viendront en France avec «ní
innée ; mais ils arriveront trop tard ìovjf. veujr .<y.olB.E#
parce que la contre-révolution est faite.

• Le CliA régnant a chargé M. Je Çíiey... de F*.... de Jhí


.commission de ìicei^ier le régiment du Roi. C'est iltt
jiommc- adroit qui, jusqu'à présent , a eu l'art de njcoagti
le parti aristocratique, & le parti démocratique. Avfic is
dernier , -il jouit du présent, &iivec l'autre, jl s? .ro-sage
i'avenir. Convenons pourtant que l'cmploi est scabreux,, £f
cju'jl n'» jamais encore joué li £ros jeu.

La municipalité a fait preuve de .prudence, en .deíesi»


Nanties bals & mascarades. CePen(?ant, pour n'en paspfiyqj:
toor-à-fait le peuple de Paris , qui ítime ces sortes de .spec
tacles , elle s'est réunie à MM. les juges de district, SljÎs
oat fait à pied, le toisr des rues; une musique martial pre*-
cédoit la marche , & avertisso.it tous les citoyens de se mettr?
a'ix fenîtres, M. Bailly étoit à la tète-, une foule de garáes
escortoir Sc assuroit 4e cortège : leurs habits vieut , ,bleus
If galonnés encore j. artpstoicnt qu'ils 9»oient appartenu
l'ancien régiruc. Ch ! mon Dieu ! que ce spectaje Átaic
beau 1
■ i —OH—DMB—
La lunette de quelques journalistes honnîtes cecitre Te
Aub des Jacob... & fc* émissaires , est tr»j> inégale.
( 242 ) /
peuvent le fouet de la satyre , la verge de la raison , la
férule du bon sens , contre le couteau des assassins & la fu
reur de la canaille soldée?

Le sanglant Darn s'est plaint à l'assemblée de son in


dulgence & de ses délais. II veut, lui, qu'on chasse sur-le-
ehamp , & qu'on remplace ks fonctionnaires publics non
fermentes. De la part d'un protestant , cette persécution peut
ne pas étonner ; mais bien d'un philosophe qui , lorsqu'il
étoit question de donner aux campagnons de son culte ur»
état, africhoitrics. principes de la tolérance. Si rassemblée
déclaroit assujétir, les rnipistres protestans à un setment con
traire à leur dogme, ils ne le feroient pas, Sc elle n'o-
íèroit cn porter le décret. Mais il s'agit de 4a religion
catholique , de ses prêtres ; dès-lors, il n'est plus question
de justice, de tolérance, ni même d'humanité.

ERRATA pour le Numéro d'hier.

Vers troisième de l'épigfáphe , font tous frères ; lis. sont


frères. A » -* .
Pag. 134, lig. 14, tous ces demi-immortels; lis. tous -
ces génies immortels. *
> " /

CE fouRNA'Eparoît tous les matins.


Le prix de Vabonnement ejl de 3 liv. par moi
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols poùr la.
Province , franc de port. Le* Bureau ejl établ
rue Percce-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimeríe du Journal de la Cour 8c de la


Ville.
N.° 30.

JOURNAL

» e la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dimanche 30 Jahvier Í791.


C'est encore Voltaire qui, dans le chant premier de fk
Pucelle, fait parler Siint D.-nis si jinconsticucionnellemcnt
Ah! par mon chef, dit-U, il n'ést pas juste
De voir ainsi tomber l'cmpire auguste
Où de la foi j'ai planté l'étendard.
Trône des lis1 , tu cours trop de hasard!
Sang des Bourbons, je ressens tes misères!
Ne souffrons pas que ces barbares frères,
Dits Jacobins , fans droit 8c fans raison ,
Chassent ainsi le fils de la maison. '
Le peuple ne connoìt qu'une seule chose, les befoias d|e
la nature, & la nécessité de les satisfaire: dès que, par fa
situation, il est à l'abri de la souffrance, il est content Sc
heureux. La liberté est un bien qui n'est pas fait pour lui,
& qu'il nc possède guère que póur en abuser à son propre
préjudice. C'est un enfant qui tombe & se biise, dès qu'on
le laisse marcher seul, & qui ne se relève que pour battre (à
gouvernante.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Janvier.
On a lu une lettre du ministre de la gnerr;, qui ira-
proure la conduite du directoire du département de la Dtôinc
Tome I.er Année 1791. D d
( *44 )
qui a envoyé des gardes, natipa.ilcs à Carpentras-, pour sou
tenir cette ville Contre l'insurrection des Avignonnois. —La
conduite de M. du Portail a été applaudie par l'aílcmblée.
La discussion s'est ouverte fur la culture du tabac. On a
remaiqué fur-tout les discours de MM. Delley & Mirabeau.

VARIÉTÉS..

On demande si M. de la Fayette est au-dessus de la loi,


& s'il lui est permis d'enfreindre les règles établies far la
munici; alité ? M. le commandant-général s'est présenté mar
di soit à Saint -Sulpice, sa paroisse, pour tenir , sur les fonts
baptismaux, l'ensant d'un chaircuitier. II a voulu absolu
ment un jUrcur pour baptiser : comme il ne s'en trouve
point dans la communauté de Saint-Sulpice, il a fallu aller
chercher un des deux prêtres non approuvés attaches à
la fabrique, cjui ont fait le ferment, & far ordre- de M.
le Générai , en dépit de la, .proclamation affichée dimanche.
Il y a eu un grand scandale. (;j

Voudriez-vous bien, Monsieur', inférer dans votre feuille,"


deux traits qui honorent infiniment deux de nos jureuts
dufauboutg Saint-Antoiric ?
M. de Bandev âgé de'quatre-vingt-quatre ans, se
sentant attaqué d'une maladie qui l'a tins, il y a peu de
jours, au tombeau, demanda son confeilcur ordinaire , M.
le curé de Saini-Gerv... ; on lui dit que ce pasteur avoit
pris lé parti de fuir la persécution. II demande M. le curé
de Sáinte-Marguf.ritjs , sa patoisse: méme réponse. Le
malade gémit & se rabat sur le vicaire f en conséquence,
celui-ci est ruandé , & quoiqu'apostat , il n'a pas tougi '
d'exercer les fonctions du i'aint ministère. I?ans une de fes
visites, il a trouvé chez M de B„„ une dame, parente de
ce, dernier : cette femme, distinguée par ses lumières &. fes
vertus , l'a reçu avec toute l'honnêteté qui la caractérisé ;
clic l'invite à se reposer dans le iallcn, & cn conversant,
C MO
elle lui témoigne tous ses regrets fur le départ de M. Ie
curé de Sainte-Marguerite. « Ce respectable vieillard ,
» dit-elle, a dû bien souffrir en quittant ses pauvres; il
» étoit leur perc-, il brúloit de zèle poùr eux : je crains
» bien qu'ils n'aient fait en lui une perte irréparable.
>' D'ailleurs , Monsieur , comment le service divin va-t-il
» se faire ' —Oh! Madame, je*me flatte que nous fus
il fiions à tout. —Vous avez donc prêté le serment ? —
» Oui , Madame. —Dans ce cas , rien ne doit vous embar-
» rastor ». Et en 'prononçant ces mots , elle se levé &
court encore. Le gros vicaire, un' peu interdit, gagne la
porte opposée, & se retire au plutôt. Voilì pour l'un, Sc
pour qu'on ne s'y m'éprenne sas J-'je 'dois Vous dire qu'U
se nomme Lem...., de glorieuse mémoire.
Voici polir l'autre. 11 se nomme Anb... ; il a ci-devant
parcouru rapidement toutes les places possibles : habitué ,
chapelain , précepteur demaisoh bourgeoise , précepteur de
pensions , &c. aujourd'hui surnuméraire à Saint-Merry, pré
dicateur de carême, flatteur dtr bon Peuple , 8c exal
tant au milieu d'une caverne de jureurs , la plus puante dé
magogie. II vient d'adresser à ses confrères un petit discours
de félicitations fur léurs vertus rjatriotiqggs. Cette production
de quelques lignes est d'une nullité complette & bien digne
d'avoir été imprimée rue Basse: pas une feule id:e, pas
l'ombre de sens commun. On ne peut donc y répondre que
£r le mépris. On doit toutefois rendrç justice aux vues de
. Anb...; il a voulu donner son petit coup de pied.
Non bis morior sed centies.
. ' LV'un de vos Abonnés.

Une chose m'irtqnike. Qui sacrera hs Evêques nouveaux?


H en faut trois qui soient deja revêtus de l'cpifcopat. II
n'y en a encore qu'un seul qui ait prêté le serment ( Sc cela
n'a surpris per'onne ). II vient de donner fa démission. Je
crains bien que les trois prélats renégats ne puissent se
trouver. Le tout feroit piquant. II faut avouer que le clergé ■
se conduit avec un courage & une fermeté bien capables
de desefpérér ses propres persécuteurs.
> { 346 )

On dit que les sections n'existent plus : jamais elles n'ont


exercé un despotisme plus absolu. Dimanche M. l'abbé du
C chargé du panégyrique de Saint-Sulpice, fête patron-
nale, se dífposoit à faire le grand prône : comme il alloic
monter en chaire, voici que, de la part de la section du
Luxembourg , on lui signifie un arrêt d'interdiction. II
voulut objecter la proclamation affichée dès le matin par
la municipalité : mais à quoi sert d'avoir raison , quand ou
n'est pas le plus fort ? Aussi pour éviter un plus grand scan
dale , M, l'abbé du C... se vit forcé de céder sa place à
un autre.
i.' —
Votre gouvernement manque de mon premier;
Votrç verbeux sénat vous paye en mon dernier -,
Et , pour avoir laissé détruire mon entier ,
La noblesse françoise est au fond du bourbier.

J'ai lu., dans une vieille chronique , qu'on vénéroit jadis


fous le nom d'Evangile , & que la philosophie régénératrice
du dix-huitieme siécle met au rang des livres bleus ou des
livres des sybi'les , que Satan transporta J. C. sur le haut,
d'une montagne , « Sc dc-là, lui montrant tous les royaumes
» de la terre dans tout leur éclat , lui dit : Je vous donnerai
n rout cela, si Vous vous prosternez devant moi pour m'a-
i> dorer ». Satan n'étoit qu'un sot , un novice en tentation :
l'att de la séduction s'est bien perfectionné depuis. Les dis
ciples en satanerie , surpassent aujourd'hui leur maître ; ils
appliquent aux uns le poignard ou le canon d'un fusil fur la
poitrine, & leur disent: Jure, ou meurs. C'est pour les
lâches. Ils prennent Jc langage du serpent vis- à-vis d'autres ,
& cherchent à les faire prévariquer , en leur tendant'le piège
d'une instruction hypocrite : c'est pour les ignorans & les
ipjbécilles. Il.s menacent ceux-là des horreurs de la faim
& de la misère : c'est pour les folbles & les timides. Ils
font briller l'édat des honneurs & de l'or aux yeux do
feux.-çi : ç'est ppur les avares, Ils ont cru sens doute que
( 247
MM. les archevêque de Cambrai & Evêque de Rodez ;
étoient de ce nombre ; ils ont dit au premier : « Nous
>» vous donnerons quatre cent mille francs, & votre vie
»> durant, le même revenu dont vous jouissiez, si vous vous
»» prosternez pour adorer la constitution civile du clergé»».
M. l'archevéque de Cambrai leur a répondu : « Retirez-
»» vous , Satans , car il est écrir : vous adorerez le sei-
»i gneur votre Dieu , & vous ne servirez que lui fèul ; &
»» Hans un autre endroit : il vaut mieux obéir à Dieu
»» qu'aux hommes »». Ils n'ont offert que cent mille francs
à M. l'èveque de Rodez. Comme on l'avoit vu chanceler
un moment dans fa foi, (parée que le cœur persuade quel
quefois à l'homme le plus ferme dans ses principes- , de
sacrifier quelque chose de son -devoir à l'amour de la
paix ) , 0% n'a pas cru devoir mettre fa conscience à un
plus haut prix. J'ignore si la conscience d'un évêque en a un.
Depuis Judas, on ne compte que l'évéque d'AuT.. qui ait mis
la sienne à l'encan s mais l'honneúr d'un noble Ecossois ne
s'achète pas. II mérite qu'on croye le contraire, s'il ne
détruir pas , par une prosefljga Jp toi—bien authentique , le
feuit injurieux que répandent ses ennemis, qu'il va partit
incessamment pour scandaliser selon Dieu , ou édifier selon le
inonde, son diocèse par son apostasie.

Ouverture $e sl\Opéra Comique.

Ah ! ça ira, ça ira, ça ira;


C'est pour nos.Cujas , le refrein civique.
Ah! ça ira, ça ira, ça irai
C'est l'air qu'un beau jour on leur chantera j.
Et pour rendçe complette la musique,
j Héros botté l'entonnera :
,Oh ! ça ira , ça ira , ça ira :
Nos plumets alors feront fans pratiques;
Ah ! ça ira , ça ira , ça ira ,
Us feront la foule à cet opéra.
Chacun chez foi , comme il pourra , 1
Canin , caha, retournera.
♦C 248 ) < <
Après cette eruvre comique ,
La guimbarde les conduira.
Ah '. ça ira , ça ira , ça ira ;
Plumets écharpes fermeront boutiqne ;
Ah ! ça ira , ça ira , ça ira ,
Pour faire chorus dans cet opéra.
Le sieur Levach.. , ci-devant avocat , à-présent maître
ie musique du Palais , s'est chargé civiquement d'ordonner
cèyte marche, pour Installation des jugeurs. L'air, fans les
paroles, a été rendu supérieurement.

Notre évêque a fait son jur'ment ,


Dit un député brusquement. '
Sur ce , l'eau leur vient à la bouche.
Moi 1 jè ne vois rien là-dcdans , .
Sincn que le mot Orl....
Semble gâter tout ce qu'il touche.
Département de la Loire. ■

Quelqu'un vantoit l'adresse- fur la constitution civile <fu


clergé, de'Mir , & difoit qu'il y avoic des endroits su
blimes , des passages admirables. Un plaisant .lui repartit
avec sang-froid : « II y auroit un moyen d'en faire un ou-
» vrage parfait , ce feroit d'en retrancher la moitié , Sc de
» supprimer l'autre ».

M. Bouc... a pris poui armes un Paon , Sc pour devise;


ut placeat tachât, ce qui veur dire : « Pour qu'il plaise,
»> qu'il sc taise ».

M. Barn.... a perdu, avanr-hier , cent mille francs.


Cicéron l'avoit bien dit : mâle p arta , MAIS dilabuntur.
Bien maj acquis nc profite jamais.
( 249 )

Les tapissiers de l'hôtel de Castties ont voulu dotinrt


pnc íecondc reprcscnration du déménagement &C pillage
civique dans la maison de M. de Clermout-Tonncrreiinaí*
cette fois la garde nationale, M. .le Maire dans son car
rosse, M. le Commandant sur sen cheval blanc, & les
bouches éloquentes de quelques canons , ont mis eu fuite
ces brigands soldes. Voilà trois jours de fuite marqués sac
des émeutes. Les distributions d'argent recommencent. Qa
annonce une explosion prochaine. Quand* par qui? com
ment ? quel en fêta le résultat ? Je n'en sais rien. On m'af-
sure que Mir , Bar.... 8c les Lám... font beaucoup plu*
instruits que moi.

On a promené îiier en triomphe le buste du brave


Des-Isles, escorté d'un détachement nombreux de la garde
nationale. Cet hommage, rendu à la vertu & à l'amour de
la patrie, porté jusqu'à l'héroïsme, prouve que nous u'avons
pas encore tout-à-fait cessé d'être Français.

Tandis que M. B... règne si glorieusement sur an peuple-


roi , son auguste moitié le plaît à vaquât aux so'ns du mé
nage. Elle a acheté , coupé Sc ourlé , de ses mains muni
cipales , une piece de toile des Indes, pour en faire
mouchoir à l'époux-maíre : ainsi dans Homère l'on v.oit
la princesse Nauíicaë , blanchir Sc laver le linge de foi»
pere. Peu s'en est fallu , que-.ee Tnoaehoir , dont !e fond étoú
rouge , n'ait été se lignai d'un, grande émeute, M.
eut imprudence de le tirer le jour d'un: cérémonie publique}
le peuple crut que c'était le drapeau roage-, austì-tôt voilà
mne rumeur tenible qui s'élève de tout côte , i'effroí se
peint fur toutes les faces, & bientôt rallarmç est générale,
M. B... qui , comme on fait, voie beaucoup mieux ce «|uí
se passe daijs bs «ieux que (iir !á terre, mit ses bésicles,
Sc voyant cette Setmentatíon , il se rappela d'avoir lu daa«
f» pUnctc , qu'use espièglerie »aiio»ale se serpjt uu joue
( *5° )
mourir en l'aír, &il efut que le bon peuple alloít lui faire
SA fête. II étoit fâché seulement que cet autre grand.
Itonime qui a dit que l'ínsurtection est le plus saint des
devoirs , ne fût pas de la partie. Enfin , un de ses dignes »
accolites municipaux, mit fin à cette comédie, en lui fêlant
observer que c'étoit le fatal mouchoir rouge , ,lé chef-
d'œuvre de l'amour conjugal , qui occaíìonnoit tout ce bruit,
îl le teísena bien vîte , & le bon peuple rentra tout dou
cement dans son assiette ordinaire.

Sur M. Cam. . , Epigramme du quinzième


siécle.
II est homme de bon esprit ,
Humble , dévot , plein de clémence;
11 discourt , il lit , il écrit ,
II a des arts Inintelligence ,
Des affaires l'experience -,
II fait tout ce qu'il entreprend ;
Et bref, admirez fa science ,
Tout ce que son œil voit , sa rnain soudain le prend.
ERRATA pour le Numéro d'hier. :
Pag. 140, lig. , le titre de ce Palais, in partibus»
lis le titre de cc Prélat in ïartibus.
Pag. 141 „ avnnt-demiere sgne , la lunette de quelques
Journalistes ; lis. la lutte, Sic

CE J OU RN AL pa rost- tous lès matins.


Ze prix de l 'abonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris, de 3 livres t$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue fWcée-Saint- André- des- Arcs , N9. 2r.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour 8c de ix


Ville..
N.» 31.

JOURNAL
»e ia Cour et de la Vitti

Tout faiseur de Journal doit tribut an malm


i , ., La Fontaine.

Du Lundi 31 Janvidt 1791.


Cléopâtre à Ptolomée son frère, qui a souillé ses main»
dans le sang de Pompée.
.... Le grand César blâme votre rction
Avec moins de courroux que de compassion.
II vous plaint d'écouter ces lâches politiques
Qui n'inspirent aux Rois que des moeurs tyranniques.
Ainsi que la naissance , ils ont les esprits bas :
En vain on les élève à régie des Etats.
Un cœur né pour servir, sait mal comme on commaode.
Sa puissance l'accablc alors qu'elle est trop grande,
Et fa main, que le crime en vain fait redouter,
Laisse chcoir le fardeau qu'elle ne peut porter.
Ptolomée répond :
Vous dites vrai, nia sœur, SC ces effets sinistres
Me font bien voir ma feute, au choix de mes Ministres.
Si j'avois écouté de plus nobles con'eils,
Je vivrois dans la' gloire o& vivent mes pareils, &c. &c.
Mort de Pompée, Acte IV, Scène u

ASSEMBLÉE NATIONALE,

Séance du 30 Janvier.
Une députation chargée de présenter à rassemblée , à la
séance de samedi soir , l'hommage du buste de M. Des-Isles,
Tome I." Année 1791. Ee
' ( w )
*ft entrée par l'un des côtés de la folle. Une musique mi
litaire la pre cédoit ; -elle étoit suivie d'un bataillon de la
garde nationale de Paris. Lorsqu'elle a été introduite, M....
a prononcé l'éloge funèbre de son généreux ami. M. le
président lui a répondu que l'assemblée acceptoic l'hommage
du buste du brave Des-ííles^ II a été déposé ensuite sur lc
bureau , & M. le président a mis fur fa tête la couronne
civique. —M. de Mirabeau a été proclamé président à la
séance de dimanche matin. —On a lu le serment civique
de M. le cardinal de Bernis ; il contient des restrictions
& des conditions qui n'ont ras été du goût de l'honorable
assemblée , mille fois plus despote que le plus despote des
despotes. On a crié au scandale, à l'incivisme , & l'on a
renvoyé avec indignation ce serment au prétendu pouvok
exécutif.

VARIÉTÉS.
Un' démocrate disoit ces jours derniers : ah '. je fuis bien
a'se qu'on ait nomme Her.... pour commissaire en Alj^ce ;
il a de l'csprit , du zèle. Les aristocrates de ce pays-là
n'ont qu'à fe bien tenir , il les étrillera bien. —Quelqu'un
lui répondit : je le crois , il est eu fonds pour cela.

On donnoit jeudi au théâtre national , l'Homme àborme


fortune & le Bourru bienfaisant. Ces Jjeux pieces ont éts
jouées par les meilleuts acteurs & dans la perfection ; U
n'y avoit personne, & la salle est remplie aux représenta
tifs de Charles IX, du Despotisme renverse, & autres sot
tises enfantées par lc délire démocratique pour égarer le
peuple.

La nuit du ig au i 9 , une patrouille de cavi lerie palîe


devant un corps-de-garde ; le brigadier descend de cheval ,
8s, comme de raison , prend le titre de maître : aussi-tôt
un officier bourgeois de s'écrier : « Nous n'avons cwêri la
}i révolutien qu'afia de n'avoir plus de maitrss. L'intégto
I

(' *W ) -
» assemblée a proscrit les distinctions; & vous ofëz,Mon-
>' sieur , vous nommer Maitre ! vous n'ètes qu'uu.... arif-
» tocrate; peut-ctre de ceux qui font venir des pompes
» pour incendier Paris; sûremenr vous êtes ami de ce beau
» chef d'escadron cjue la cour considère , & qui ne veut
» pas que la garde empêche les chevaux du Roi de for-
» tir clandestinement, pour conduire d'a'iord la Reijie à
» Vienne, & le Roi à la Chine, où ce prince ne s'ap-
» percevra pas du changement de domicile , vu le nombre..
» de magots ». ',

Voilà donc Tante-christ fur le sacré fauteuil! On assure


qu'il y aura fete toute la quinzaine au manoir infernal,
M. de Robes..» qui voit
La vert u gémissante & le crime adoré ,
en fa qualité de filleul & de neveu de Damiïns , rtst
déjà mis fur les rangs pour succéder au héros du 6 octobre.
On pense qu'alors il n'oubliera pas de faire réhabiliter, par
un décret , la mémoire de son oncle & parrain , qui a bien
mérité de la nation , comme tout le monde fait , & à qui
on auroit dû donner la couronne civique & une pc ision, pour
avoir voulu nous délivrer d'un roi , c'est - à - dire , d'un
tyran.

Je me trouvois avant-hier dans une maison , au moment


où un prêtre , respectable par son âge, arrivoit de So^s... ;
enrr'aurres choses qu'il nons dit , il nous assura que le jour
de l'installation du Juge de paix de cette ville , un cocher
apostropha lc Juge fans ménagement, lui reprochant qu'il avoit
été marqué par le bourreau pour ses vols , Si qu'il ne devoit
fa place qu'à l'intrigue & à la cabale. Cette sortie, faite pur
bliquement, pensa coûter cher au cocher, qui, devant lepeupl»,
persista dans son dire ,. & somma le Juge de paix de dé
couvrit sos épaules pour preuve de ce qu'il avançoit , fa
soumettant a subir le foner & la marqué , fi ce qu'il
disoit se trouvoit faux. Depuis cette scène scandaleuse , oa
a été à l'cnquéte , & on a découvert que, véruablemant ,
( y
l«d_it- ficuj. Juge de pair avoìt été repris de justice. H sc
trouve en outre être le parent d'un des domestiques de M.
Çh. de LaM... , ce qui lui a procura fa nomination. Les
Honnêtes gens de àoiss... font très-instruits de cette
anecdote i mais, comme à Paiis , ils fout le petit nombre •»
les autres soutiennent le Juge.

Òuoil Mír rainé, cet insigne pMtron


Que la Corse a vu fuir, le jour d'une bataille i
Qu'on a vu, depuis, à Versailles,
Lc sabre sous le bras, faire le fanfaron
Patmi les brigands , la canaille ,
Qui Jui fervoient de légion ,
Et qu'avec d'Oïl.... & Barn.... Néron,
II avoit transportés d'une fureur sojdaine,
Pour aller poignarder la. Reine,
Et détrôner le plus humain des Rois;
Nbst-content de donner à la France des loix
Aussi ridicules qu'injùstct,
Hé mener, par le nez, nos prétendus augustes',
Bt d'être directeur de ce département,
Saisi , dit-on , subitement:
D'une- valeur bisarrem:st: guerrière,
Après s'être fait volontai-e
Dans son quartier, ou bien sa section,
( Comtne on voudra; le nom ne fait rien à l'affaire )
Commande enfin le bataillon
Appellé Gr.... Bat....
Le bon augure, & le beau nom, <
Pour un dos docile au bâton !
Grâce à la révolution ,
Tout, jusques à l'hotineur, n'est plus qu'une chimère
D'une pareille ambition ,
Quelle peut être la- raison?
Pour les hommes sensés ce n'est point un mystère,
pe grade en grade , il veut , par échelon ,
Ou parvenir au ministère ;
Ou,, s'il n'y réussit , semblable à la vipère,
)
.* II veut a» moins, par le poison-
Qu'exhale son horrible haleine,
Infester la triste prison
Qu'habitent Louis & lá Reine, • •>
tour rendre leur mort plus certaine.
",,/•■• Par nri Abonní.

Dans un de vos derniers Numéros , vous témoignez votre


surprise sur les dépenses & le luxe excessif de plusieurs de
nos députés gauchers. Le bordereau suivant que j'ai trouvé t
pourra peut-être vous l'expliquer.
.Revient à M. Bar.... Janvier 17.91 : <
Pour son mois de pension supplémentaire. . 1,000 liv.
Pour" sa motion contre lt clergé. . , . rtf,ooo
Pour une autre motion itérative. . . . 8,000
Pour deux autres motions secondaires & peu
impartantes.' ........... 1,400
ToiA t du mois 17,400 liv.
Sur quoi il faut déduire 50 louis de retenue
pour les opérations secrètes. 1,100 liv.

Partant, lui revient net. . . itf,ioo liv.


II en résulte que nos députés du côté gauche , outre les
'18 liv. par jour, ont encore cent pistoles par mois, & on
leur paye en fus les motions qui font décrétées, au prorata
de leur importance , & d'après le tarif. C'est au ministre
genevois qu'on doit rétablissement de ces rétributions pa
triotiques propres à encourager & a développer lc civisme.

On assure que plusieurs de nos députés gauchers veulent


imiter ce législateur grec qui s'exila de fa patrie après 'ui
avoir donné des loix, & que déjà ils ont changé leurs v li
gnât! en ort à }g fols de perte par louis. Ils seront :xn,
car il leur fera difficile de trouver un pays plus maíh-.uiiiix
( ,..
<]tie cette Tranee , cï-devanc le plas florissant de ton* le*
royaumes. On espère qu'ils ne nous feront pas jurer de n«
porter aucune atteinte a leurs loix avant leur retou-.

* César dísoit que' la femme de César ne devoit pas èttm


même soupçonnée. L'aréopage fiançais n'a pas été si scru
puleux. Un de ses membres est accusé de régicide , & c'est
lui qu'il cleve.... où ? à la potence?
—Non , à la présidence.
Dieux ! qui le connoifîez ,
íonc-ce donc ses vertus cjue vous récompensez ï

Fontenelle disoit : la beauté de l'esprít donne de l'ad-


rr.íratiori ; cille de l'àme , Hónne de l'estime; celle du corps,
de l'amour. M. d'Aï.... est condamné à n'ètre ni admiré,
ni estimé , ni aimé. La pauvre femme î cju.'il est à plaindre t !

Tria sunt 'nsatiabilia , mare muiier et delegatus


Sinisíer. C'est un vieux proverbe qu'on appliqua aux Etarsr-
Gcnéraux de rjSj. II y a trois choses dont on ne peut
raíìasier l'avidité , la mer les femmes , & un dépuré gauchet.

Bonbon sucré , praline en poche ,


Et l'ido'.e de son qnartier ,
Je l'ai vu , ce blond chevalier,
Répandre dragée & brioche.
E rendez , brave général ,
Vos exploits jusqu'au baptistère.
Dans nos temples , comme à cheval ,
.Vous ferez un joyeux compère.

EoYAUTÍ PASSE TOUT , TRAHISON TERNIT TOUT. Telle


étoic la devise des anciens chevaliers. Ah! Montm,..,
• S 257 )
Brog...., vous l'avez donc perdue de vue ,. cette devise qui,
seule, vous condamne à mourir ?
|i——W— ii i
ïjfte des Prédicateurs qui prêchèrent le carême
lavent en i £,88 & z $8<), dans la ville
& faubourgs de Paris , avec leurs noms Sf
qualités.
'Messieurs,
Le docteur Rose, évêque d? Seoîis. , ,
Jacques Commolet , Jésuite.
. Julien Pelletier , cure de Saint-Jacques-dc-La-Boa-
cherie.
Jean Boucher , «uré de Saint-Benoît.
Jean Amilthon, curé de Saint-Comc
Aubri , cure de Saint-André.
XiNCESTESt , cuté de Saint-Gervais.
Cuelli , curé de Saint-CTeimain-i'Auxerrois. -
Pigênat , curé de Saint-Nicolas-des-Champs , &e:
£ti présence des sieurs Busti , le Clerc Sc compagnie.
"Voyez, le Journal de l'Etoile.

On diroit à votre allure, M. le' Journaliste , que vous


êtes un peu entiché du péché d'aristocratie. Vous aires
tort , ça vo'.is fera venir noir comme si vous aviez été
dans un four. Vous aimez fut-tout les aristocrates mitres ;
fakes-leur donc comprendre, je vous prie, qu'ils se plai
gnent bien mal-i-propos de nos infatigables décréteurf,
^ui oe visent qu'ì ramener les temps apostoliques , & à
rétablir 1'cglise dans une primitive sjlunJtur. Pour moi , <qut
oc fui; qu'un Cuistre , cela me paroit évident , d'apres ce
«juc j'ai entendu dire à mes maîtres , qui n: font parbleu
pas manchors. Us di soient , l'autre jour en ma présence:
Qu'étoit l'eglíse dans ses plus beaux jour, ? Le; Kor-.arquet
a persecutoienc ; les Prêtres étpient obliges de se cachet
( *5« >
ponr éviter Féchafaud ; on dépouilloit de leurs biens ceux qui rM
vouloient pas jurer par le génie des Empereurs: on les traînoic
méme au supplice ; le peuple demandoic leur sang à grands
cris pour venger leurs dieux irrités. Cette persécution nous
ramène à ce qui sc passe aujourd'hui devant nos yeux. Par
ce qu'on a fait jusqu'ici, nc peut-on pas juger de ce qu'on a
dessein de faire? Nous dépouillons nos Prêtres, nous les
chassons , tious ks obligeons de sc cacher ; en un mot , om
les persécute avec plus de fureur qu'on ne l'a jamais faic
dans les premiers siécles de , l'église. Quoi ! j'apprends dans
ect instant, que, pour mettre le comble à son triomphe,
elle jouit dejà de tous les honneurs de martyre. A Sept-
Sceaux , entre Rheims & Châlons , dimanche dernier , le
'malheureux Pasteur ayant refusé de jurer , on l'a tué à coups
de fusil , à la porte de l'église , après là messe paroissiale qu'il
venoit de célébrer. Que répondez - vous à cela , M. lc
Journaliste * N'est-il pas vrai que voilà lc bon temps re
venu Je défie tous vos aristocrates de répondre à cela.
Signé Tranche-lard , Citoyen très-actif, & Cuisinier ea
chef de MM. Lam.... & Barn..„

Le mot de la Charade inférée dans le N", d'hier, est


ÉCUSSON. i

Cjs Journal paroù tous les matins.


Le prix de l'abonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, b de 3 livres i§ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. ix.

De rimprimeríe du Journal de la Cour & de la.


Ville.
J O U R N A L

Pe la Cour et de la V i l i i,

■ Touc faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mardi 1 Février 1791.

L'on a entendu très - froidemenr au Théâtre ^présent


national, ces vers de Rome sauvée, qui sent une imita-
. tion poétique de la première Catilinaire : l'applicacíon ítoiï
pourtant frappante.
C'en est trop, je ne vois dans ces murs menacés,
Que conjurés ardens & citoyens glacés.
Catilina l'enlporte, & fa tranquille rage,
Sans crainte & fans danger , médite le carnage:
Au rang des Sénateurs il/est efteor admis;
ïl proscrit le Sénat , & s'y fait des amis } -
Il dévore des yeux le fruit de tous ses crimes-,
II vous volt, vous menace & marque ses victimes:
Pafchius .par ce traître est mort aíîkssiné.
N'avons-nous pas fur lui le droit qu'il s'est donné?
Le devoir le plus saint, la loi la plus chérie,
Est d'oublier la loi pour sauver la patrie.

ASSEMBLÉE NATIONALE,

* Séance du 31 Janvier.
On a bâillé
Tome 1." Armée 1791, F f
( 26*0 )

VARIÉTÉS.
La primitive signification <Taristocrate , désigne ttn
-sage cjui gouverne. Par abus de mots , peut-ètie aussi
d'AUTORiTÊ , cette dénomination n'a été appliquée qu'aux
(tres qui veulent dominer : ainsi, les grands talens, en tous
genres, sont aristocrates, vu leur supériorité. , D'après
cette vérité , l'ardence soif de célébrité qu'Honoré Mir.—
n'a pu étancher , prouve que ce nouveau président est aris
tocrate, qu'il n'a abaissé les grands que pour dominer fur
les petits. Un héritier de Mathieu Lansberg nous assure
que Je grands nvracies seront opérés pendant cette prési
dence : ainsi soit-il. L'ex-marquis de V... , grand ami du.
fafaïtux M. Ledru, qui pose les sonnettes dans le CUL...
de sac de l'abbaye , vient d'en faire présent d'une au nou
veau président provençal.

La philosophie fut superstitieuse sous Pithagore, effrontée


fous Éiogène, orgueilleuse sous Zénon, voluptueuse sous
Epicure, trompeuse sous Pirhon, chimérique sous Platon,
pointilleuse sous Aristote, éloquente sous Cicéron, défigurée
par différentes sectes: Fcnélon, Massillon la rendirent aima
ble , Voltaire ingénieuse & riante , Jean-Jacques nous la pré
senta douce & humaine. Mais qui dira à l'Europe étonnée
ce qu'elle est devenue aujourd'hui, fous les Mir...„ , les
Barn...., les Lam...., & tous ces redoutables Messieurs, fi.
ferts de notre foiblesse?

Jc renonce, Messieurs , à lire votre Journal, si vous


cpntinucz les épigrammes contre nos braves & vertueux
écrivains patriotes. En effet , pourquoi parleriez-vous d'une
attaque de nerf que reçut le civique Gorsas , & cela à
Versailles? Pourquoi soprofer que les Carra, Gaurat,
Marat, & le Petit-Miixín , ne font pas de bonne foi,
mais bien payés pour éclabousser tout ce qui n'est pas vil î
( a*' )
H "7 a plus; si vous êtes persuadé de leur lâcheté, lu
attaquer , c'est manquer de générosité. Ressouvenez-vous
de l'habituellc réponse d'Honoré Riquet.. à tous ses
assaillans , réponse qu'il méditoit si philosophiquement du tems
de la guerre de Corse , non pas cn faisant , comme vous , des
ïagots , mais en se cachant dessous.

La gaîté est le baume de l'âme , la haine en est le


poison. Ah! MM. les Jacob.... comme vous avez empoi
sonné les âmes des honnêtes gens ! '• >

Tableau historique de tous les meurtres , pillages, incen


dies , assassinats, malsacres commis depuis la liberté fran
çaise ; ouvrage qui peut servir de commentaire à la Dé
claration des droits de l'hommc , & qui est indispensable à
tout bon patriote. Crimine ab unô disce omnes.
De rimprimetie de la Chronique de Paiis.

II y a aujourd'hui huit jours que' le très-déshonoré Ri-


çbet.. a donné la preuve qu'un législateur de mérite comme
lui, fait exprimer fa reconnoissance en foulant aux pieds
les préjugés qu'on qualifioit encore , il y a peu de tems ,
du nom trop commun de décence. Gros de ses deux épau
lettes, H a été l'Amphytrion de toute la grange qui l'a
choisi pour son commandant , & lui a donné , chez Rug-
giéri, un splendide festin , où chaque granger a eu la fa
culté de mener sa grangère. II a voulu donner lui-même
l'exemple de cette licence , & entraîner à cetre orgie
bellico-citoyenne , la dame le G..., qui a perdu son mari
il y a six semaines, on ne fait trop comment. Le deuil
extérieur dont étoit affublée cette veuve , n'auroit pas assorti
la parure & le. costume militaire du troupeau de la Grange ;
aussi le chef de cet honoré troupeau a-t-il exigé & ob
tenu de fa belle déesse, qu'elle endosseroit pour la fête ua
Jiabit d'amazone, leste, élégant & d'une couleur saillante,
I 262 ) »
bien plus analogue à la belliqueuse circonstance. Le repas
a été brillant , & les libations à Bacchus & à l'Amour , ré
pétées en exercice à la prussienne, que çonnoît à fond le
valeureux Riquït,.. depuis son voyage dans le nord. Rien
«'a été épargné dans ectte occasion , par le généreux com
mandant ; mais il reste une crainte au fgurnislèur, c'est
d'ètrc payé comme l'a été celui de la féte aux Provençaux
p,ar la signification de la sentence d'interdiction rendue
depuis long-tems en faveur du débiteur. Cette pièce de- "
vient entre ses mains le flageolet réel avec lequel Nico-
deme vouloir payer l'on repas & son habit. Ceci peut fer-»'
vir de leçon à celui qui fera le repas que RtQ... ne man
quera pas de donner aux électeurs qui l'on fait mernbre du dé
partement.
Signé, un des Convives,
On nous écrit à-propos de l'orgic civique dont on vient
de lire h description , que la meme espèce de citoyens à'
qui l'honnête Riquet.. vjent de donner cette fête, lui
feront probablement un jour auflì la sienne. Ce fera alors
un banquet vraiment national , auquel tous les honnête?
gens se feront un devoir d'assister.
Et cet horrible jour est plus près qu'on ne pense 1

- ^ De frères, quelle clique'.


On les nomme Lam...
Ils sont en politique . ,
Tous qaatre à l'alphabet : • .
Jtais Charles leur soufHa fa rage mercenaire.
'Ce ne sont plus les qHatre fils Ayrnon,^
JVÍais les quatje fils du démon,
Très-dignes de leur pere.
Par une Malade;

le directoire de la bouche de fer , sous l'invocation de


íA vérité , se pénétrant de plus en plus des principes so-í
( )
«ìíux & fraternels du vénérable abbé Faucher : « Ayâftt ;
dit—il , reçu mille & mille dénonciations sinistres contre
>> une société qui prend le titre d'émis de la Constitution
» monarchique , dont l'assemblage est plus sérieux que jamais
>» il n'en sut >> , a dénoncé au procureur de la commune, X
j>ar suite au public abonné; par la voie de son journal, n.° ix,
»> ee redoutable Club, dont les mouvemens & les manceu-
» vres anti-révolutiennaires , mettent la chose publique dans
j» une crise allarmante pour les vrais" patriotes ».
Les manoeuvres & les motifs des mille & mille dénon
ciations ne font po'.nt exprimés ; mais rien n'étant si beau,
après les sermons du docteur Faucher , qu'une- dénonciation ,
il n'a pu fev refuser ce petit plaisir , sauf à chercher ensuite
comment & sur quoi elle seroir fondée , bien assuré d'être
ainsi dans le sens de la révolution , & au/si digpe apôtre
êc la vérité que de notre sainte religion.

Jeudi 'dernier 17 janvier, M. de Clermont -Tonnerre ,;


snembre du club monarchique , & que l'on pourroir appeler le
paratonnerre de ce club, puisque c'est contre lui que se di
rigent toutes les manœuvres du club rniicmi, reçut , à l 'as
semblée nationale , un billet par lequel il étoit averti que
sa maison étoit investie. II quitte le séjour de l'InViolaow
lité , & plus encore pour fa femme te pour tout son voi
sinage que pour lui-même & sa propriété : il court seul &
fans armes s'opposer aux mauvais desseins. II trouva de la
foule, il la traverse, parle à tout le monde, Sc sciait
écouter. Quelques voix crient à ta lanterne ; il se retourne
du côté d'où elles étoient parties, & reconnoissant un grand
habitué des tribunes, il lui dit : « Malheureux', retourne
» vers ceux qui te payent ; dis-leur que tu garderas leui
ii argent , mais que tu n'exécuteras pas leur exécrable
u dessein; car dans tout ce quartier, rempli d'honnêtes
t> gens, tu ne trouverois pas une feule âme assez, vile pour
j> te seconder ». Le rnotionaire confus se perd dans la foule,
& M. de Clermont-Tonnerre approuvé , applaudi , pour
suit son chemin, & sc rend tranquillement auprès de fa femme,
«ut, aussi • Courageuse que lui, étoit restée chei elle sán>
séjours 8t fans avoir l'idée «le fuir,
I 1*4 )
Nons avons toujours remarqué qu'il y avoit une grande
distinction à faire entre le peuple de cette capitale Sc les
brigands entretenus par les Jacobins. Quand ceux-ci ne
font pas le plus grand nombre , rien n'est plus facile que
de faiic revenir le peuple de l'erreur dans laquelle on l'a
jetté : quand fera-t-il purgé de cette vile & atroce ca
naille qui le déshonore & le souille de tous les crimes dont
elle profite ?

Extrait d'une lettre de Rouen , du 2.7 Jan


vier tyÇ)t.

Notre collège n'ayant pas voulu jurer, on a renouvellé les


professeurs. Les écoliers, qui étoient très-attachés aux an
ciens , se sont opposés depuis lundi à Installation des in
trus. Toute la municipalité & une nombreuse garde, n'ont
pu vaincre la résistance de ces jeunes gens , & les choses
font restées in statu o.uo.
La municipalité de la paroisse de Rommare , qui est à
deux lieues d'ici , a donné fa démission , pour n'ètre point
obligée de requérir le serment de son curé , qu'elle veut
garder , en dépit de l'assemblée nationale... Je suis certaia
de cette démission , qui pourroit bien être suivie d'autres.
Notre municipalité est si scrupuleuse , qu'elle s'est plainte
aux chefs du régiment suisse qui est ici en garnison , de ce
que lors de leurs exercices, leurs musiciens joupient des' airs
aritocratiques , & avoient joué dernièrement l'ariettc ,
ô Richard! ô mon Roi !
En deux dimanches , nous avons cu sept curés jureurs ,
qu'on appelle depuis les sept péchés capitaux.
L'orgueil , Saint-André-de-la-Ville; l'avarice , Saint-
Hilairc; l'envie , Saint-Michel; la luxure , Saint-Amand ;
la gourmandise, Saint-Herblanc ; la colçre , Saint-Sover ;
la paresse , Saint-Cande-le- Vieux.

Hier , le comte de Verd. . . . disoit que les persceu-


»ons exercées fur les prêtres n'avoient rien d'étonnant t
( 2*5 )
puisqu'il n'est que trop vrai que tous nos inviolables gau-i
chers vont prendre le turban. Un citoyen mieux instruit ,
lui a répondu : Eh ! non , vous n'y êtes pas; la vraie raison,
la voici : le grand club-matrice, voulant forcer tous les
fidèles aux grands principes constitutionnels , à ceindre
énfìn le bonnet de la liberté , vient de rendre un décret qui
ordonne que désormais tous les scélérats feront marqués
au front d'un fer chaud. D'après ce , Nosseigneurs du
côté gauche se sont bien vité décidés à prendre le tutbaa
«n guise du bonnet de la liberté. Ils ont décrété , en outre ,
qu'à l'avenir òn n'opineroit plus du bonnet , & qu'il scroit
líiríis à l'exécution de cette nouvelle loi, jusqu'à finstant
où le héros du 6 octobre déposeroit la ràtale sonnette ,
attendu que , pendant toute cette quinzaine , la chose pu
blique étant dans un danger imminent , M. le président
fera forcé d'avoir la tête découverte.

Le général Bender est à Paris. On l'a vu... II a traverÊ


Bimanche le Pout-Neuf , déguisé en Turc , ayanr un large
cimetere & plusieurs poignards à fa ceinture. Un Jacobin
qui le connoit, n'ayant que deux pistolets, n'a pas voulu
t attaquer , de peur de fc comprometrre , mais il l'a suivi
jusqu'au club monarchique, qui, ce jour là, étoit assem
blé dans le bâtiment des Jésuites de la rue Saint-Antoine.
Bender y est resté trois heures, & le Jacobin s'est mis eu
faction à la porte , fans pouvoir trouver , pendant tout ce
tems, le moyen de fiíre avertir le comité des Recherches.
Enfin , Bender est sorti déguisé en Enfant de chœur , à
neuf heures du soir : le Jacobin malin ne s'est pas laissé
duper par ce rapetissement apparent. Lui qui a entendu dite ,
par fa maman , qu'on se cachoit quelquefois dans des trous
de souris , il a suivi le générai ; mais celui-ci alloit si vite,
& l'observateur étoit si fatigué , qu'il a échappé. — On
recommande aux citoyens de bien observer tous les Turc»
Sc les enfans de chœur.
Le sieur le Co'mtre , frerc d'armes, & correspondant des
Jacobins , à Versailles , a découvert qu'il y avoit dans certe
yille ijo chevaux de Gardes-du-corps , sellés & bridés,
( 266 )
tdnjotits pfcts â marcher , dans des caves. Le grand ctuíí
2ni reste perpétuellcmenr assemblé, a envoyé fur-le-chànn»
eux commissaires patriotes, avec des instructions pour le
fchit de la patrie. /
On fabrique un énorme ballon ou aérostat , dans la plaine
de Gresttlle ; on n'y travaille que la nuit.
On a vu de l'Obscrvatoire des aigles éployés , s'abattre!
furie château des Tuileries ayant à leur bec des morceau*
«te papier qu'ils laiíloíent tomber dans les mains 4c
ijuelcjiiçs Ramoneurs , Savoyards , qu'on avoit eu foin d'en
voyer ou haut des cheminées.
Citoyens 1 soyons fur nos gardes -, veillons fans cesse, n«
bous séparons point , méfions-nous de tout le monde, arrê
tons tout cç qui passe; c'est lc seul moyen de conserver
Botié bonheur 6c notre liberté.

Errata du Numéro yy.


Pag. 145 , Iig. » r & 17 , M. Anb....; il faut lire M. Aube.J
ïbid. Iig, 1 g , surnuméraire à Saint-Metry ; lis. surau-r
méraire à Sainte-Marguerite.

Errata pour le Numéro d'hier.


Pag. xï7, lig. 17, dans une primitive splendeur} lis. dans
sa primitive splendeur.

Ce Journal paroît tous les matins.


Ze prix de Vabonnement cfi de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres iç fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
Tue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de La Cour & de I*


Ville.
journal;
be la Cour- et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 2 Février 179 r.


Extrait des Mémoires de la Régence , par Du-*
clos , jjag. 94 , tom. 2.
Le papier perdit bientôt toute saveur par sa surabon-1
danec seule : on chercha à le réaliser en espèces. Au de -
faut des matières monnoyées , on achetoit les ouvrages d'or-'
íevrerie , des meubles , & généralement tout ce qui pourroit
conserver une valeur réelle après la chute du papier. Cha
cun ayant le même empressement , tout devint d'une cherté
incroyable, & la rareté des espèces les faisoic resserrer de
plus en plus. Les valets trahissoient leurs maîtres ; le ci
toyen devint l'efpion de citoyen; on excita, on encoura
gea , on récompensa les dénonciateurs. Quand le système
11'auroit pas été pernicieux en foi , l'abiis en auroìt détruit
les principes. On n'avoit plus m plan ni objet détermine;
au mal du momen: , on cherchoit aveuglément un remède
qui devenoit un mal plus grand. Jamais gouvernement plus
cruel , jamais despotisme plus frénétique nfe se virent cu
France ; l'on entendoit parler que d'honnêtes familles rui
nées, de misères secrètes , de fortunes odieuses , de nou
veaux riches étonnés & indignes de l'etre ; des grands mé
prisables, de plaisirs insensés &í de luxe scandaleux. Çe qui
étonne , c'est aue le peuple ne massacra pas les auteurs de
les malheurs ! Ce tableau -là n'est - il pas effrayant yar fa
ressemblance *
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance, du 1 Février.
L Fr, séances four d'une stérilité qui réjouit tous" les hon.!*
Tome I.er Année 1791. G g
( 268 )
nêtes gens dans cette époque délicate , que des, personnes
inquiètes voudtoient désigner pour devoir être celle des
événtnscns les plus critiques. —On a fait le rapport de la
liquidation des offices de judicature.

VARIÉTÉS.
Pannard avoit un talent singulier pour vaincre les diffi
cultés de la versification. En voici un exemple singulier:
L'on voit des députés
Fêtés. •
Plus que des princes ,
Çui naguères font venus
■ • ,'-"*Nuas
De leurs provinces.

Avis important fur la. tactique.

Les Jacobins , à compter du 14 janvier dernier, reçoivent j


à bureau ouvert, toutes les dénonciations , accusations , ca
lomnies, &íc , des zèles patriotes; ' ils les soutiennent de
leur bourse ( ce qui est ttcs-prcsumable ) & de leur sang
(ce qiii est un peu plus douteux). Ils entretiennent, dans
un club intérieur , une meute composée d'hommes du peuple ,
qu'ils appellent leurs roquets, leurs lévriers , leuvs dogues ,
íc qui pis est, de femmes fur le modèle de la phalange de
Verfailíes : outre ces secours prompts & efficaces, les dé
nonciateurs trouveront toutes fortes d'engagemens : il y a
pour ceux dont les talens 1 e font pas encore formés, un
répc.rtctire de dénonciations. tóntes préparées &c fulccptibles
de s'ajuster aux circonstances : on y trouve aulTi des Mo
rds, des Turcaty, & routes' sortes d'ouvriers en tactique.
On peut s'adresser à MM. Brogl.... Vcid... Beauharn....
:Bonris , Curiere & Villais , chefs du bureau ; & en tous tems ,
( **9 )
à M. Carra , grand sacristain des Jacobins , &"rédacteur du
cathéchisine & de toutes les espèces d'instructions.
L'alsemblée nationale étant dans Pufage d'accorder la pa
role à tous l.-s dénonciateurs & accusateurs jacobiftes , &
de la refuser aux accusés, il n'y a jamais lieu de Craindre
la prise à partie , & l'on est assuré que les tribunes , &
par conséquent tous les carrefours de Paris, seront toujours
avertis assez à tems pour assurer la tactique des patriotes,
& déconcerter les mesures de tous les honnêtes gens, qu'il
ne faut cesser d'appeler aristocrates 5c mauvais citoyens.

Depuis que nous n'avons plus besoin ni des mines du


Pérou, ni du commerce, ni de l'irídustric , pour alimenter
le-trésor royal , ( Oh ! blasphème ! je voulois dire national ,
& j'en demande pardon à madame la nation); depuis , dis-je,
que les papereries d'Annonay & autres suppléent" à ces anciens
& ridicules moyens d'alimenter le trésor national, la magni
ficence1 éclate plus que jamais dans les bâtimens destinés à
loger les agens du pouvoir législatif , oppressif, sur-exé
cutif , destructif, &c. Sec. J'ai une malheureuse pension de
800 liv. , gagnée au prix de. mon sang , & d'une très-
grande partie de mon patrimoine ; & j'ai été demander ,
comme une grâce, qu'on voulut bien me la payer en tout
ou en partie. J'ai parcouru un premier antichambre , un
second antichambre, ensuite un sallon d'audience, où j'ai
attendu que le cabinet du premier commis voulût bien s'ou
vrir pour moi. J'ai cu le tems de contempler avec admi
ration tous les ouvrages de l'art , qui décorent les avenues
du sanctuaire, que la faim & le besoin me forçoient d'as-
fieger. Les marbres , les bronzes dorés , les meubles précieux ,
y font employés avec une prodigalité qui insulte, il est vrai,
à la misère publique, & sur-tout à celle des malheureux qui
viennent souvent en vain mandier ce qui leur est dû , mais
qui fait admirer le pouvoir magique de la plus auguste des
assemblées. Oh ! qu'on a bien fait de soulager lc Roi & se*
ministres , du foin d'administrer la chose publique! Assemblée
nationale , départemens , districts , municipalités , puisent
sans relâche à cette source intarissable. Cependant ; je ne suie
.pas payé.
( *7° )

Une personne annonçoir que rassemblée venoit de dé


créter une distribution de 45,000 fusils aux departemens ,
tour l'Empereur; on lui observa qu'elle s'exprimoit mal;
qu'il falloit dire , pour en armer les gardes nationales , Sc les
opposer aux traupes de l'Empereur. Un mauvais plaisant sou
tint qu'elle avoit bien dit, 6c qu'on avoit tort de la re
prendre,

On assure que l'Empereur ne cpmmençera pas la campagne


avant le carnaval, parce que Ion intention étoit de donner
dçs balles aux gardes nationales, qui aiment la danse.

Un aristocrate disoit que si jamais le Roi reprenoit son


autorité , il pourroit bien dissoudre l'assemblée pationale ;
mais non pas la. licencier.

Un habitant de la Rochelle- vantoit , l'autre jour , à un


député gaucher , la tranquillité dpnt la ville n'avovt cessá
de jouir depuis le commencement de la révolution. —Tant
pis , a répondu le Jacobin. —Comment '. tant pis ? —C'est
qu'elle n'est pas dans le sens de la révolution.

Avis aux Créanciers du Jïeur JAREN... , Evêq*,


d'Orl.... afferment? conformément au décret.
Le public est averti que la providence ayant adressé Ma
dame Brul Sill.... au sieur de Jaren... , pour le tirer
du double embarras du serment & de ses créanciers, elle a
déterminé ledit sieur Evêque à prêter ledit serment , moyen
nant la somme de 400,000 liv. , & que ses créanciers peuvent
se prïsciiter- chc7. Je sieur Dvfrkm...., notaire de la leva,.
C *7* )
Jution, qui leur donnera quelques bons à-comptes fur leu»
créances, cette somme ne suffisant qu'en partie à payer ie
déshonneur &' les dettes de Sa Grandeur.

Avant-hicr , séance tenante au cloître des Jacob..., un


membre propageant Sc voyageur , est monté à la tùbune,
íC a dit: í< Messieurs, vous n'etes pas faits pour partager
>> les vaines teneurs que les ennemis de la révolution pbcfc»
» chent à semer. Nos braves frères des frontières brûlcjit
» du zèle le plus pur. Ils désirent même que les puissances
>> étrangères soient assez insensées pour venir nous atta-
» quer : ils leur montreroienc ce que c'est qu'un peuple-roi.
» En passant dernièrement dans un village' considérable dç
v Philippcville , j'eus le plaisir d'entendre le Curé du liett
« prêter son ferment civique n. Ensuite , maîtrisé par un
esprit prophétique, il s'écria : « Je veis la France libre Sf
» à jamais triomphante: en vain de vils esclaves viendroient
» surprendre nos frontières; je vois autour de moi des héros
» qui les repousseront. Oui, mes frères, vous étés tous de-
» venus des Bayards ; vos femmes sont devenues des
» Bayardines, & vos enfans des Bayardeaux. Cette
» apostrophe fit grande sensation, cpmmc on peut lc croire,
?> Je me fuis bien promis d'en rendre compte à ['assemblée ,
■>•> & demander que ce bon Curé soit remercié, affilié & mis
n fur laliste des nouveaux Evêques à nommer ». Cette motion
& été décrétée d'un coup pe c. . unanime.

Avis à Henri III.

Henri, sors de ta léthargie :


Si tu ne veux enfin montrer de la vigueur,
D'infâmes Jacob..., conduits par la fureur,
T'arracheront bientôt la vie.
Envoyé pat un Abonné.
( )

M. Fb£t„, est décidément très-malade ; il * un tremble


ment' eontulsif dans tout le corps. II a vu l'ombre & la
botte du général Bender.

L'bonníte M. Viciít.... l'un de nos douze cents rois , cil


bien 1c meilleur patriote !... il ne mérite assurément pas ce
coi loi attíVe. M. V ieill... a une femme charmante ; voyez
le gland malfieur ! elle l'aime , elie s'est apperçue , il y 'a
fix mois, qu'elle ne •Jtouvoit plus se paíler da lui ; aussi
tôt cette Pénélope de Normandie est venue trouver son
Ulysse, $c de cette reunidíi est résulte un supplément au bon
heur de !a France; un gros entant dodu & joufflu oui
vient de «titre, & qui promet de vivre plus long-tems que
celui da confrère Target1':' il' n'y- a' rien dans tòut 'cela , que
de naturel. Les railleurs du côté dráit , plus prompts à p'ai-
Jânter cjcttrabiles à''gouverner , on soit des remarques ma
lignes for lerapport-de rat'rircc" de la darne avec l'époqúe
de lés coacucs: ils disent tout ha'.tt, qu'elle recevoit habi
tuellement un jeune officier. Fi! un aristocrate! Mad. Vieil!...
est bien femme à se compromettre ; & puis c'est l'aísaire de
ion mari; personne ^mieux que tai ne sait à quoi s'en tenir
sor tons lesévcnemens : il est du comité des rapports, &
<joi pis est, Normand: ce n'est pas à lui qu'on en fetoit ac-
- croire Toatcs observations, eu pareil cas, font des ou
trages, 6c cela est indigne.

II n'y a point d'ingrats qui ne deviennent malheureux»


& meme qui ne le soient dejà. MM. r>E Lian.... , de
Noai..„-, LaM... &- Bíauh.-... sont pries de íaire de sérieuses
réflexions fur cette maxime dont ili démontrent la vérité.

On vient d'élire pour Curé de Saint-Sulpice le père Pot-


utg, oracorien. Est-ce un prêtre pieux, vénérable, fidèle
( *73 )
an culte qu'il enseigne, charitable, cloquent, digne, en ua
mot, de cette place importante? Je ne puis rím décider
là-dessus. Mais la question est décidée.,.. I] a jaré, íl a
accepté.'

Deux lévriers du comité secret des Jacobins , ont par


couru lundi , dans la matinée , disterens cafés dam Pari*.
Jls avoient par-tout l'air de ae pas sc counostre : í'ai»
disoit : savez-vous une nouvelle* le R.01 veut SE SAUVE* ;
TANT MIEUX , disoit l'autre, son pouh-boibe BE^irwOKA
AU ÎROrIT DE LA NATION; ÎLLE N'EN SERA «QUE MIJEUX.
Un bon citoyen a pris la peine de les suirre èhm btoïs
cafés , & leur ayant entendu débiter la m:mc choie, & âsut*
les memes termes, il s'est convaincu que c'etoit vaímstst wae
leçon , & a pense qu'elle le répéreroir eu bcaocajap tamet
endroits.
Messieurs de la propagande ont tant de ms>jem fOM
empêcher ce qui ne cadre pas à leurs vues, qui Fora tsc
peut douter que ce qui se tait íi paisiblement & Han* op—
position , est leur ouvrage.... qu'ils ne disent Jonc p»tf>
ces hypocrites , qu'ils veulent la monarchie!
■uI.jmmii
Le jour de l'irstallanon d'Honoré TAlquct..-! CapTsses Je
commandant de bataillon, une poiilarde, bien 'ksàcetkz cîes
mœurs dudit heur , s'écrie ; " Regarde donc, msa cam-
« mère , ce gluant grêlé , avec ces deux írsratmes- ;
i> l'on diroit ; deux limandes qui careílenr ua mapatsw j»„
— a»»
Quel est don* le motif de cette pcrsecutîssaa opcúïtte
des Supérieurs Jacobins, contre la Société quia ptás lie non
d'Amis de la Constitution Monarchique?
On vient de raire répandre dans Paris , une liste de» pré
tendus membres de cett^ société , chargée d'-cpigisasanes Sc
de calomnies. Or, cette liste est fausse, elle contient líc* nom»
de beaucoup de personnes qui n'en font point fartie. F-ís ÉcccwkI
lieu , les observations fui lc vice-prelideiit & fui le îcaeume,
C 274 )
font calomnieuse* , puisqu'ils n'ont éprouvé des persécution*
dans leurs sections & bataillons , que parce qu'ils étoierit dií
Club Monarchique , pendant que l'on donne á croire, par
les observations ,. que leur destitution avoit précédé , & avoic
eu d'autres causes.
Pauvres Parisiens ! comme on Vous mene ! Une société
d'honnêíes-geris veue Vous éclairer , & fâire des charités ;
On vous dit qu'elle est aristocrate, & fans vous donner la-
peine de lire íes écrits, vous la jugez ! On vous dit que le
pain qu'elle distribue ést empoisonné !... Elle n'en distribue
point; elle a renoncé, par fore; & pour vous plaire , à ses
«KS bienfaisantes. On la désigne fous le nom d'aristocrate,
pendant que son titre d'Amis de la Constitution vous
démontre qu'elle haït les aristocrates, aurait que les enragés
Jacobins , dont la doctrine révolre l'humamré. . ,
Vous croyez tout , parce que votre paresse est encore
plus grande que votre curiosité , & que vous ne vous
donnez jamais la peine d'examiner , ni le tenis de réfléchir.
Cette société si décriée , poursuivie par les brigands
déguisés en citc^ens , que le comité jacobite a mis à la
fuite, ne se lassera p3S de vous présenter le miroir de la
vérité. Elle sera par-tout avec les bons citoyens, & ne
servira ni de prétexte, ni d'occasion aux amateurs des trou
bles ; &c comme elle ne veut ni dominer ni influer fur les
élections & la direction des deniers publics, elle attendra
constamment & fan: impatience , que vos yeux soient ouverts
furies dangers qu'elle chiche à vous faire éviccr , & dont
ílle ne cesse de vous avenir.

Cé Journal paroi t tous les matins.


Le prix de Vabonnement efi de ^Mv. par mois
pouf Paris , 6' de 3 livres zçjbls pour la
Province, franc de port. Le Bureau efi établi
me Perce'e-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

Tk rimprimerie du Journal de la Cour & de \x


Ville.
N.o 34.

JOURNAL
be la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit ttibut au malin


La Fontaine.
*
Da Jeudi 3 Février 1791.

Imitation d'une Scène SAgrippine, Tragédie


, peu connue de Cirano de Bergerac.
JACOBINETTO, jeune néophyte,. & BEAUMIRA,
il VI MJOV J A G O B.í.,»í E T:X O.
Respecte & crains des 0retfií!lá 'trop juste colèra.
& ; B E A,<y, M| hifi Av.-
Dès mon enfance instruit, 'ïelairé paT mon père,
J'appris à mépriser leur impuissant courroux.
Des coeurs comme le mien , kîés hommes tels que nous ,
Doivent- ils croire & craindre' ainsi qué"Ie vulgaire?
laissons- lui cette erreur "& 'ce frein salutaire.
T-es Dieux n'onr*po!nt fait l'hornm; J'jjí l'homine les a faits;
Qui'lcs craint, ne craint riCn : suivons don: nos projets.
Jacobinetto.
Mais s'il n'en étoit pas, cette machine ronde
B e a u m 1 R A.
Oui, mais s'il en étoit, serois-je encor au monde?

ASSEMBLÉE NATIONALE.
• Séance du 2 Février.
A- la séance de Mardi soir, M. Camus a fait tin rap-
jott fur les secours à accorder aux septuagénaires. —La
Tome I.w Année 175)1. H h
( )
séance de hier matin a été employée à la discussion des
jurés en matière criminelle.

VARIÉTÉS.
M. l'abbé Fauchct prêchera l'avent & le carême , à
Saint-Roch. On prie MM. les- aBornés aux feuilles patrio
tiques des Carra , Marat , Garrat, d'Eglantine, &c. , de sc
faire inscrire de bonne heure pour qu'on puisse leur gardée
des chaises les plus proches de l'orateur. M. Bail., a re
tenu l'oeuvre : on veillera à ce que personne ne pilse contre
les piliers , comme à Notre-Dame. II fera permis d'applau-
•dir', comme à la comédie.

- On demandoit à quelqu'un , qu'est-ce qui a fait là ré


volution ? II répondit par ces quatre mots : invidia me-
TUS , FAMA j FAMES.

Les droits de l'homme remis à neuf, par une société


de charlatans; grand in-8" broché, chez Chab... libraire ,
à l'enseigne des Jongleurs , à l'usaee des dames de la
halle.

Fpictèce comparoit la fortune à une dame de pualité qui


se prostitue à des valets. Nous trouvetions facilement , dans
ce moment, des exemples de cette comparaison ; ruais kl
vers fuiyans de Claudien doivent nous rallurer :
FoLLUNTUR IN ALÏUM ,
Ut LAÏSU GRAVIORE RUANT.
Fias ils font élevés , plus leur chute est terrible. '

Dan* ic mouvement qui a eu lieu dans le fauBourg Saint


( *77 )
Antoine , On "a entendu un des plus enragés , crier à M.
Moi... de la F....: EM dis donc, approche, moitié de zéro.
Avec quelle irrévérence ,
Parlent des Dieux ces marauds !

On assure que le nouveau curé de Saint-Sulpice est d'une


figure très-agréable. Aussi-tòt que toutes les jeunes filles
nées ou domiciliées fur cette grande paroisse, ont appris
Vélection de M. Poiree , elles onr fait une députation à
M. Larive , un des électeurs & des plus éloquens , pour
k prier de les présenter en corps à ce nouveau pasteur. M.
Larive a cédé à leurs désirs, & s'érant mis à leur tetc
avec une démarche digne du rôle qu'il alloit jouer , il a
dit à M. le curé , mais d'une voix aussi douce que celle
qu'il employé quand il ne veut être entendu que de Por-
chestre ( car il en a deux ) , ce vers dont il s'est peut-étre
souvenu :
FORMOSI ÎECORI CUSTOS , FORMOSIOR IPSE.
M. le curé en souriant a jetté sur ce joli troupeau
«les regards bénins & rels que lés ont toujours eus les pères
de l'oratoire.

Je traverfois la basilique :
J'entends des sifflemens d'aspic.
Je questionne : on me réplique
Que c'est Pélection civique
D'un fonctionnaire public.
Effarouché d'un tel scandale, '
Je rn'éloigne de ente halle ,
Oùl'impiété sait flores.
J'entre à Saint-E...': ô bassesse!
Un jureur y disoit la messe :
J'en sors à I'orate fratres.
Boniface Chrétien

í

Annonce de Livres,
Nouvel essai sur la tactique, ou description de la re
doute du cheval de bronze , pour amuser les loisirs , & ser
vir à ^instruction des bourgeois , marchands, artistes , ar
tisans 6c autres oiiifs de la capitale :'par un particulier
tres-connu dans les deux mondes.
Le grand Echiquier , ou manière de diviser par caces
un grand empire , ea disposant les pions à faire uu roi
; échec 6í mat : par une troupe de légistes : se trouve à
Paiis chez les auteurs , au bout de k rue de PEchelle , à
la tour de Babel.
La pluralité des Rois, petit ouvrage imité de l'An-
glois : par un baron suilse.
■ 1
Un pere au sein de sa lignée ,
*
Voyoít répandre au temi de Rhée
Quelques douceurs fur ses vieux ans.
A -présent rien ne le console;
Parcns, amis, chacun s'isole.
N'ia plus í'ênfans' ,
N'ia plus d'enfans.

Pour accorder deux citoyens ,


Dont l'un à l'autre avoit soustrait le pOTte-feuille ,
LTn Salomon , imbu des droits des Plébéiens,
Ayant requis les voix , les fasse , les recueille,
Et de son jugement , pose ainsi les moyens.
La loi tous les deux vous accueille.
Vous , plaignant , il se peut que vous ayez raison ;
Mais de tout être actif, gardez votre escarcelle.
Vous tombez à genoux devant la loi nouvelle,
Et retournez en paix tout couvert de savon.
( 279 )

On demandoit l'autre jour , dans une société très-pa-


triotique , quelle étoit la différence entre une bande de
Mouchards , & un Comité de Recherches ? —Une jeune--
personne qui ne parle pas beaucoup , ma:s qui fait des ob
servations justes , répondit naïvement : « Les uns ne cher-
» choient que les coquins , les autres ne troublent que les
j> honnêtes gens ».

Un Callot moderne qui veut user du crayon , comme


tant d'autres , vient d'imaginer l'idée d'un costume qui peut
convenir dès-i-présent à bon nombre d'individus. II s'agit du
croquis d'un artiste ou artisan (c'est tout un, les qualités
ne pouvant plus nuire ni préjudicier ) qu'on distingue a
travers un habit rapé , dont le tiífu ou couleur primitive \
échapperoient à l'œil le mieux exercé , portant au dos une
besace , avec ces mots : Je suis libre.

Madame de Sta... , cette fîlle de ce ministre mort de


son Vivant , parloit de M. de la F & autres héros du
jour, qui ne se sont montrés qu'après que le danger n'existoií
plus; elle dit assez ingénieusement : » Ces gens-là restem-
» blent à l'arc-en-ceil ,qui ne se montre que quand l'orage
» est passé ». . ,

Tableau de famille frappant pour sa ressem


blance.
Pess. Qui envoyé les députés aux états-généraux?
Qui envoyé les forçats à la chaîne ?
Rép. Les bailliages & présidianx. -
D. Qui envoye-t-on aux galères? .
Qui a-t-on envoyé aux états?
B. Des escrocs, des frippons, des intrigans , quelquefois
des irmocens.
( 2*0 )
D Dans le choix qu'on en a fair, qui prend-on de pré
férence ?
R* Des gens de lettres & de marque.
D. Est-ce à tems ou à vie ?
R. Limité pour tous deux. v-
D. Où sc fait le travail des forçats?
Où fc font les fonctions des députés ?
K. Sur des bancs.
D. Quel est le méchanisme du travail de toas deux ?
R. De se lever & de s'asseoir.
IX Quel en est te résultat ?
R. De l'écume , des décrets.
D. Que devient Tccume ?
R, Aussi-tôt que la mer cesse d'être agitée, rien.
D. Que deviendront les décrets ?
R. Aussi-tôt que la France scra tranquille , rien.
D, Qu'ont fait les députés ?
Qu'ont fait les galériens T
R. Bien du mal à leurs concitoyens.
D. Que font les galériens dans le bagne ?
R. Ils jurent à tout propos , s'injurient , font un vacarme
épouvantable.
D. Que font les députés à t'assemblée?
R. La même chose.
D. Que deviennent les galériens , quand leur tems est
fini?
R. Ils recommencent leur ancien genre de vie.
D. Que font en ce moment les députés ?
R. Ils briguent leur nomination à la prochaine législature,
pour continuer fur le méme t<jn. •f
D. Que fait-on aux galériens , quand on les prend en fla-r
grant délit ?
R. On les pend. '
D. Que fera-t-on aux députés qui ont trahi leurs setmens ,
leur parrie & leur Roi ? ... «?
R. La répouse est en blanc ; on attend le printems pour la
donner.

Un des curés de Patis, qui ont prêté le scrmeat, e*


faisant cet acte q«c l'bonneur & la conscience réprouvent
Également, a été frappé d'une espèce de châtiment , qui 3
épouvante son auditoire Sc lui-même. Au même moment
qu'il a dit it jure , le sang est ja:Ui de tous les pores de
ícn visage , & il a été oblige de quitter la chaire peur aller
changer ses ornemens ensanglantés. Nous nous abJìenoos
de touie réflexion ; nous ne djions que k fait.

MM. Hëra„. Sc du M„„* font partis avee des moyen*


f4us certains que leur zèle & leur éloquence , avec huit nui
sions, m'a-t-on assuré. Ces messieurs parleront d'or aux
Alsaciens.

On demaadoit il y a deux jours à M. d'H.... : mais com


ment les Jacobins font-ils donc pour trouver des fonds fus -
fîsans à l'exécution de leurs vastes desseins? car, enfin, ce
ta'eft pas fans des frais énormes , que ces Messieurs conti
nuent à maintenir la constitution , c'est-à-dire , à bouleycríet
la "France, Si à perpétuer l'anarchie. — Belle dentaodeí
Tant que les Jacobins auront la manutention des assignats ,
ils ne manqueront jamais d'argent. Comme ils ont la dis
position des planches, ils fabiiqueronr du papicr-monnoye
tout autant qu'il leur plaiia : ils l'echangeront à tel prix qu'il
leur conviendra. Donc 1 argent ne leur coûte que la peine de
le faire tirer.

On nous âvoit annoncé que la just'ce se rendroît gratis,


tltôt l'iostallation des nouveaiiï Juges. Je viens d'en avoir
la preuve. Une répétition de 1 8 liv. portée au tribunii d'un
Juge de paix, n'a coûté, pour ic jugement, que 1 }iv. 6. f.
fans aucun frais de procureur , m d'avocat , ni de papier
timbré, &e. Cette taxe, oui revient à i4Ìív. pour 100 liv.,
ío^à 140 -liv. pour ioco liv., est une preuve évidente que
la justice se rendra désormais gratuitement, moins ei viroi»
un septième de la valeur de votre afrâ-re. C'est bien le cas
àe dire : bénie séit la révolution qui fait qu'on ne paie plu*
îa'justjce.
f 282 )
Passage Prophétique d'une Prose de.
Saint Romain, tiré d'un Mijsel manuscrit
de vélin , en caractères gothiques , d'une des
ci-devant Cathédrales de Rouen.
Dies reltos cognano
Simul hec habet odio ,
Ccrtat cjue pari fa:dere
Pacem de terrà tollcre.
Consusa sunt \\xc omnia ,
Spes,metus; marror , gaudiuitii
Hic , horá vel dimidii ,
Fit in ejelo íìlcntium.
Traduction en vieux langage , du passage pro~
phétique précédent.
A cette engeance ensemblcment,
Culte est en haine étrangement ;
Si qu'elle a sail hideux serment
De bannir paix de dessus terre.
Tous sentimens sont jà confus;
Espoir, crainte , ennui, gaudIbus;
Mime à l'heurede 1'Angélus,
Cloche (1) au tympan ne fait plus guerre.

(i) Allusion à la fonte des cloches.

Ce JOURNAL paroû tous les matins,


le prix de Vabonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau éfl établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N". 21.

De l'Imprimene du Journal de la Çour Sc de la


Ville.
N.° 3$.

JOURNAL
lE LA COUR ET i> Ê LA VlLIt

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Vendredi 4 Février 1791.

Extrait d'une Lettre du Roi de Prusse à Vol-


tain , en ijjj-
Le Pape & les Moines finiront fans doute : leur chute
Me fera pas l'ouvrage de la raison ; mais ils finiront à me
sure que les finances des grands potentats se dérangeront.
En France, quand on aura épuisé tous les expédìens pour
avoir des espèces, on sécularisera le* Abbayes & les Couvenr.
L'on aura en Autriche, recours à la conquête facile des
Iítats du Saint-Siège , pour appaiser le meme besoin d'es
pèces, & l'on fera une bonne pension au Saint Père. Chacun
créera alors un Patriarche chei foi. On assemblera des Con
ciles nationaux. Chacun s'écartera petit -à - petit de l'unité
de l'c-glisc, & l'on finira par avoir, dans son royaume, sa
religion comme se langue à-part. ( pag. 2.89 de la Corresp.
torâ'. 66, édit, de Eell , Volt.) L' Assemblée nationale a
exécuté cn partie ce que le Roi de Prusse appelloit un rêve.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Février.
On a continué la discussion sur les jurés en mati:rc cri-
Oiinelle. Ce que cette séance présenté de plus imposant,
Tome I.er Aimée 1791. I i
( *«4 )
c'est le décret qui ordonne que les juges se serviront de
boules blanches & noires pour marquer leur opinion. La
boule blanche exprimera l'opinion favorable à l'accule j la
moire, celle qui lui est centrairc.

VARIÉTÉS.,

M. Dum..„ envoyé àStratbourg ,.est une preuve qu'ac


tuellement, pour les places , l'on ne considère que le zele
& non pas la naissance ; c'est le fils d'un ápothicaire. Or»
assure qu'il employefa des lenitiís & fur-tout de l'or ro-
table. II visitera nos frontières, tant à l'excérìeur que dans
'intérieur. Je vous prie, Messieurs, de n'en parler à per
sonne , de crainte que quelque accident n'arrete sa carrier»
civique.

M. de Rhulieres, auteur ingénieux du çh armant Poème


des Disputes , historien profond , est mort ces jours der
niers. Le Roi perd un bon & ardent serviteur -, les lettres,
un écrivain aimable ; les honnêtes-gens fur-tout le regret
teront , dans un moment où nous avons si fort besoin
d'hommes de son espece. Sa mort subite , & qui raroìt peu
naturelle , a fait naître quelques soupçons : nous sommes
loin de les partager ; mais il etoit royaliste, mais il étoit du
club monarchique : son grand tort fur-tout , étoit d'etre trop
bien instruit des manœuvres souterraines d'un parti qui n'a
git que dans les ténèbres , & qui redoute le jour terrible
de la vérité , comme les oiieaux de nuit craignent la lu
mière. On fait que M. de Khulières avoir pris rengage
ment de les démasquer : il travailloit à une histoire de la
revolucion , où nos conspirateurs regicides font peints avec
des couleuss dignes de Tacite,

M. Brizard , ancien acteur de la ci-devant Comédíe-


Françaifo , & qui s'étoit acquis , cans l'emploi des pères
( 285 )
noble?, nne réputation brillante, est mort au sortir de la
séance orageuse tenue par les électeurs dimanche dernier,
dans laquelle le P. Poirée a été nommé à ta cure de Saint-
Sulpice. M. Larive , dit-oa , en a été fort affligé , & fur-tout
effrayé. En effet, ces exemples font frémir; ne femble-t-il
pas que le ciel veuillle auíli prendre parti contre la révo-»
lution?

Auprès de Rouen, il y avoit un bon curé, âgé & accou


tumé à se servir de ces expressions énergiques dont le Pere
Duhesne orne ses productions. II monta en chaire pour
faire le prône; ses paroissiens, bien endoctrinés, lui crièrent:
» le serment ! Jurez donc , jurez , M. le curé. —Que je jure !
» Qui? moi? —Oui, nous vous pendrons , si vous ne jurez
5> pas. —Vous le voulez donc, mes frères? j'en remets fur
» vous tout le péché. Allons , puisqu'il y vade mes jours , je
» vais jurer : Eh bien ! allez tous vous faire f ».
Tont le monde applaudit à ces mots sacramentaux , & lc
curé-jureur fut ramené en triomphe.

Pour répondre aux reproches' amers d'un aristocrate , fut


les nominations aux grades & dignités créés par la nou
velle constitution , on en citoit quelques-unes d'individus
jouissant en effet de l'estime publique ( ce qui peut-être n est
pas très-flatteur dans les circonstances ). II répondit : « En
;> supposant qu'ils n'aient pas été plus hypocrites que d'au-
r> tres , au moins conviendrez-vous avec moi que ,
» APFARENT RARI NANTES IN GURGITE VASTO >'.
Dans ce naufrage général on en voit par hasard quelques-
Bas gagner le rivage à la nage. , .

Sur l'air de Mir en compagnie, ou des Pendus.


Qui fit la révolution?
:— Ce fut la peur, l'opinion.
( 2i6 y
Qui fait la constitution ?
—Encor la peur, l'opiriion.
Qui détruira l'une & l'autre,
Les enyoyan't bientôt au péautre?
Donnez fur ce solution.
•—C'est le retour à la taison.

Spectaçles.
Lc grand abbé Fan chet , orateur, électeur , vainqueur ,
inventeur , ícc. , se fait restaurateur en faveur de ses freres
& soeurs.
Aujourd'hui vendredi , il y aura, à la Bouche de Fer, grand
bpnquet fraternel ? & grouppé de la manière la plus dehrable-
pour l'intimité. Une tête íïmj.'lc & agréable , une musiqitç
fans .appret , & toutes sortes d'amusemens innocens , offri-
lont par-tout l'image de la concorde ; par-tout le plaisir ,
la vertu & la liberté seront invités à se donner la main.
Une dépense modeste suffira : l'abbé Fauchet ne demande
^ue 6 liv. par tète, sans distinction de lexe;'l« luxe fera
banni du repas: la nourriture fera simple, il a beaucoup
çompté fur les dindons.
Des commissaires de l'assemblée natidnale ^ invités à cette;
fête, doivent s'y rendre pour être pèrnoins de toutes les dé
lices qui s'y réaliseront , le tout en mémoire de la séance
du 4 février 1751 o.

Retraite du 4 Septembre iy$o.

Ce bon peuple si doux, fi courtois , si frivole,


Tel que 1'Israëiite adora le veau d'or,
Maii confus, détrompé, feuilletant son trésor,
Jl a , ftns 1» briser , renversé son idole,
( 2?7 )

Voltaire fut comblé d'honneurs & de fortune ; Roussegu


mourut dans l'indigcnee. Tant que le premier vécut , son
lévrier ia Harpe prônoit Tauteur de Brunis ; mais à la mort
de ce célèbre écrivain, ledit sieur Harpula imprima, très-
hors-d'œuvrc , une critique deZuuMF,, «tragédie ignorée,
» qui, difoit-ilj.n'étoit qu'une imparfaite imitation du Ba
il jazet de Racine ». Quiconque avoir flairé l'auteur ds
"Warwick, ne fut ppint surpris de ce vil procédé. Mais
qu'un financier-marquis , venu par la poste; que ce mon
sieur ,- feignant d'épouser une personne élevée par les soins
de madame Denis, & cela dans l'espoir de faire réfléchir
sur soi quelques rayons de la gloire voltairi^ue (i); que
ce petit monsieur, toujours prenant le cul pour les chaulses,
se soit déchaîné contre lçs entrées académiques ; que d'après
«la , il ait déclamé contre les académies ; qu'en outre , ou -
bliant le tems où' il ne sortoit pas fans plumet , talons
rouges , & depuis fans croix , point volée ; voilà ce q'ui
étonne mon petit génie. Si ce monsieur est vraiment ami
du peuple, qu'il avoue donc son ancienne fatuité, & qu'il
restitue les biens qui pourroient répugner à fa délicatesse.
Ce n'est pas tout ; il faut aussi qu'il engage les patriotes à
opter d'admiration entre Voltaire & Rousseau , qui ne
furent jamais d'accord , si ce n'est pour déplorer les abus
de l'anarchie , & prouver qae les peuples ont besoin de
frein. Ainsi , le marquis patriote est sommé de proposer
su club des Jacob'ns de choisir chair oa poisson , & de
faire épouser à sainte Geneviève l'un de ces deux écrivains.

Lc grand Mir , avant fa présidence, impatienté de


voir l'abbé Maur... se lancer sous la tribune , toutes les
•fois qu'il y montoit , s'écria un jour : « Jusqu'où cet homme
«ae suivra-t-il donc? —Jusqu'au tombereau (i), dit l'abbé ».

(i) Expression mirabeaulique.


(2} C'est sûrement tombeau qu'il vculoit <iir».
( *88 )
Ce i Février 179 T.
Le serment de Ma d. la Baronne de Tbtmdertentrunck m'a
rappelle , Monsieur , rengagement que je contractai avec
vous , lors de la dénonciation du club de surveillance
royale. En conséquence , je me suis transportée hier à cette
assemblée. Dieu ! quelle séance ! je "fus presque ébranlée :
\e vais essayer de vous la décrire; rhais quel pinceau assez
fort pourrait vous laite éprouver les diverses sensations don»
mon àme fut affectée! Arraches à moi-même , j'ai tour
lenti... & je n; puis qu'indiquer. La séance n'étoit pas
commencée, lorsque j'arrivai 5 je fus surprise, en entrant,
«tsr trouver rassemblé: debout , & toutes les initiées appuyées
siir leurs armes. Je jugeai que des nouvelles inquiétantes
«oient survenues -, je les considérai alors avec attention ,
croyant pouvo'r lire dans leurs regards la cause de ectte
position : je n'y vis que la fierté, & cette noble assurance
àe la vertu insultée par le crime. Mon impatience ne sut
pas longue -, 1c rapporteur du comité royal monta à la
tribune, pour lire iV-íressc aux affiliées du club, répandues
dans tout le royaume : elle étoit rédigée xfti ces termes :
" Nos cheres & ridelles compagnes , après avoir opposé
5» b modération ,, la douceur, &. la plus parfaite résigna-
« rion aux atrocités de tout genre , dictées & miles à
n exécution par des satellites gagés , qui osent proclamer
» le meurtre & les brigandages au nom de la nation, &
>» ces mérnes monstres ne craigr.ant pas d'appcller la pros-
>» criprion jusques fur les tetes augustes & chéries par la
» véritable nation , par ces Français & Françaises , dont
» les âmes pures frémiront d'horreur & d'indignation,
r> lorsqu'il apprendront que l'on continue de débiter dans
» cette capitale, des libelles écrits & hurlés par das for-
»> cenés , qui , chaque jour , excitent des assassins à plonger
r> le poignard dans le sein de leur chef : ils eo veulent
n lur-tout à votre illustre Reine ; fa vue est pour eux le
»> plus cruel reproche , St les bienfaits qu'elle ne cesse de
j» répandre fur les malheureux , l'onr mise fous Ic fouet
j> des furieux. Ces circonstances impératives nous obligent
» de requérir , avec plus de force que jamais , votte
!» réunie» à tous les clubs affiliés : dénoncez-y, avec caet
Js *h )
r> gîe , ces feuilles exécrables & exécr:es , digne fruit de
» l'odieusc anarchie , & d'une philosophie d'anthropophages;
i> portez lè flambeau de la vérité dans ces cavernes tené-
i> breuscs , où l'on prépare & dirige les complots qui doivent
» porter la mort Sc la désolation dans toutes les parties da
i> royaume; parlez à vos époux-,, à vos fils, à vosírercs;
« faites retentir dans leurs cœurs ces tristes & cruels mots :
a> La France périt ; votre Roi & fa famille , en but aux
» fureurs d'une faction, gémissent dans a captivité; voés
»> êtes" Français; l'honneur c'est tout vous dire...'.. Oui,
j> nos cheres & fidelles compagnes , l'amour & l'honneur
» ont formé notre union , l'honneur si cher à la nation
j> française, l'amour de la Patrie, de notre Monarque, &
j> de tout ce qui tient ,à lui. Telles font les causes de vos
»> sermeus & des nôtres. Nous venons de vous tracer vos
w devoirs ) nous comptons fur votre fidélité à les remplir.
>> Quant à nous , il nous suffit de savoir mourir en pr<--
»» tégeant,au prix de tout notre sang , les jours sacrés de
»» ceux que l'Eternel .p'.aça au-dessus de nous, pour nous
» gouverner ».
Après la lecture de cetre touchante adreíîe,qui fut vive
ment applaudie, la présidente mît aux voix cette queffon : fera-
t-on offrir à notre auguste Souveraine la garde de surveillance î
«u continuera-t-on d'observer les menées de ses ennemis,
cri se tenant toujours en état de voler au secours? La se
conde division de cette question n'étoit pas achevée, que
tous les membres s'etoient précipites vers lesgrouppes que je
vous décrivis dans ma précédente. Ce mouvement , plus
prompt que la pensée, ne peut être rendu; le choc de*
armes , le geste de la défense , ce cri général : oui , oui , à la.
mort & à la vie , ces grotippes inanimés , pressés & ferrés
contre le cœur de ces femmes uniques quel tableau i
je ne fus pas feule à me trouver sensible ; tout ce qui
ctoit présent partagea ma vive émotion : un instant de
calme ayant succédé à cette délicieuse agitation , la Pré
sidente reprit ainsi : Cette unanimité de suffrages me con
firme un vœu dont je ne; pouvois douter; mais la prudence
ne nous commanderoit-elle pas de ne rien hâter í 11 exilic-
encore des Français; ils veillent à la sûreté de nos sou-
jfcxains, qui se reposeru sur leur honneur i ayons toujours
confiance à cette sauve-garde ; s'il faut les seconder , G...\1
Vous m'entendez , (ici quelques murmures); néanmoins \î
sagesse de cet avis prévalut ; il fut arrêté que l|on se con^
duiroit avec la mcme circonspection que par le passé ; que
toutes les manoeuvres ennemies scroient épiées , dénoncées
& divulguées -, enfin, que rien ne scroit oublie pour décon-*-
feerter leuts iniques projets.
Après rinsertion de cet arrêté dans le procès-verbal ,
la, séance se leva , 1c f erment d'usage se fit , & j'accouru9
four Vous écúre cís détails.
Signé , de Lamehcour.

Le corps des chasseurs des barrières de Paris , a été plei


nement justifie dès dénonciations portées contre lui au club'
des Jacobins , à l'occaíìon de l'assaire arrivée à la Chapelle;
II poursuit ses calcmniateurs, & la justice leur en fera rai
son. Ce qui prouve que l'opinion publique n'en est point
altérée , Sdque la municipalité a reconnu la bonté & la loyauté
de leur service, est le projet que l'on a de porter ce corps,
rrès-incessíiir.mcnt , à douze cents hommes.
Mais cn aílure que le commandement de ces douze cents
hommes infiniment utiles , est destitué au. sieur la Salle,
aide-dc-camp. .. Iìs y prendront garde, fans doute; le
choix de leur officicrjiiipérícur n'est pas indissérent pour la
Conservation de leur bonne renommée.

CE Journal paroft tous les matins.


Le prix de Vabonnement eft de 3 liv. par mois
pour Parts , & de 3 livres t fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percéí-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21. "

De slmprinieríe du Journal de la Cour ic de la


Ville.
N.° 36.

JOURNAL '

O £ la Cour Et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Samedi 5 Février 179s.


Ce qui n'a pas été entendu , n'a pas encore ét4dit. D'après1
jette vérité, pourroit-on trop répeter que la foiblefle, feu
lement défaut dans un particulier, devient vice dans un
être en place? Que le vulgaire méprise ce qu'U ne craint
pas, 8c que si, en tems de paix, la prudence est vertu, dans
des tems de troubles, elle pourroit bien rimer à lâcheté,
8c ressembler à la Conduite du lapin, qui se laisse manger
dans son terrier, plutôt que de combattre le furcr. Qui
conque craint la mort au point d'immoler honneur, amis»
serviteurs fidèles, &c. ; cet être, moins prudent que pusil
lanime , croyant que boire & manger , c'est exister , doit
i'attendre qu'après l'avoir dépouillé , on ajoutera le meurtre
à l'infamic. FuhTé-jc me tromper ! mais j'ai toujours vu
qu'un être brave risquoit moins qu'un lâche. Comme le
noyau est le principe du fruit, un chef valeureux assemble
81 ranime le courage des fidèles. Ainsi il ne faut pas dire*
çue voulez-vous QUE „e FASSE ! mais bien, imitez-moi:

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Février.
L'Assemblée décrète qu'il y aura provisoirement 33 paJ
toisses à Faris, 8c que toutes les autres seront supprimées.
Tome I.er Année 1791. K k
( *í% )
On a contînoé ia distraction fur les jurés en matière erimî-
actfc.

VARIÉTÉS.
Bans le fameux journal oû les que , tes Qui, les car
dan D, &c, son accumulés , notre vcrtuetix député Bretoa
le Chape!..., (car ce Monsieur est fur l' article ) , emploie
auslì le méme style pour assurer, <« qu'il n'est pas dn club
n monarchique i que de phis , il méprise les fatyritjues à l'é-
» gai des manteurs de tripots , qui, nés faits fortune ,
» s'exposent à perdre des milliers de louis, après les avoir
» acquis le Jau» d'une manière tout au moins douteuse ».
D'ans ce même numéro , un écrivain: de la misa? fotee ,
íemande qu'à l'avcnìr , tous les hommes égaux en droitî,
iw naissant , 6c bien pkis encore à la mou , soient enterrés
£tns luxe, & les uns comme les autres. Ce vl.us encore
est «ne parafe digne de la logique Sc dtt style des éeríveurs
fatrîotes. SI kx nommes sont parfaitement égaux par droit
de nature , pourquoi le feroîent-ìls plus encore en- mou
lant ? Mon Dieu ! il est fâcheux que le civisme ne sok pro-
-fene que par des écrivains fadis ignorés , crapuleux, ra-
botteux , kignorans , de mauvais ton, ou par qaelques cour-
ïiíâas: ingrats, feignant , par lâcheté , on sentiment d'égalité
démenti m ïetto! mais il est encore phis fâcteux ^ye fc
jetis nombre de braves & fidèles soir nêTEti.

Le curé de Petir-Vìers, pays principalement contra par


fès excellens pâtés , avok annoncé , très-pathétiquement à
fes paroissiens , que fa conscience ne lui permettant pas de
prêter le ferment, il le retirerait.
Xc curé est aimé, parce qu'il est bonhomme & chari
table,. La municipalité craignant le mauvais effet de ce dé-
paft , avoit envoyé, secrètement r des députés aux Jaeo>-
-BÎns ,. pour leur demander une décîlìon otr une interpréta
tion; Ces BabUcs fabticans avoífnt conseillé de reteBÏr, pat
careflès, te curé-, & de ne pas pressci k BoaTÎnatio» d«
( *J>3 )
Ion successeur, parce que le temps, qui eft un grand remède;
arrangeroit tout.
Pendant le voyage, le curé, dont la conscience est sujette
aux influences de la lune , a dit à ses paroissiens qu'il s'é-
toit trompé , & qu'il jurerait. —Grande fête à Petit-Viers,
banquet, illuminations ; ]a garde nationale s'en est mêlée,
<on a tiré le canon; mais un canon ayant crevé , huit per
sonnes ont été tuées. —Les prêtres & les bonne-femmes
diront que c'est une punition du ciel. II est certain au
moins que c'est une punition de l'imprudeirte liberté , qui a
mis des armes dangereuses dans les mains des fous. :
Couplets <Tun Député qui a perdu
toutefafortune f en refusant leferment,

JkÀt : Avec les Jeux dans le Village , ou des


fimples Jeux de mon enfance.
Ou le serment, ou l'indigence;
Mon cœur pourrois-tu balancer ?
Adieu pour toujours opulence i - ;5§
De toi je saurai me passer.
^ La barque, sans être dorée,
N'arrive-t-ellc pas au port ?
Par les revers, l'âme épurée,
,Vole au ciel avec moins d'effort. (bis)

* Autour de moi l'onde écumante, ,


Fait tonner ses flots menaçans.
Calme, je ris de la tourmente,
Et de ses assauts impuissans.
O mer! fonds fur moi toute entière,
Tu ne pourras pas m'engloutir.
Je fuis dans la barque de Pierre j
Elle ne peut jamais périr. . i{ bis J
( *94 )
Ha ' municipalité de Sèves a député au tribunal suprêma
des Jacobins , pour savoir si Mesdames , tantes du Roi ,
pouvoient partir pour Rome.
Les Jacobine , siaués de cet hommage , cn ont remercié
ks députés , & ont dit qu'en vertu des droits de Phomme ,
ces dames pourroient aller se piomencr quand íc comme
elles voudroieut.

M. de Rochambeau, digne fils de son pere , a embrassé


avec serveur la vertu civique. A la suite d'une querelle
prise à l'Opéra , avec un M. de Ste. L... , qui n'est pas
encore aussi civique , ou s'étoit donné rendez-vous au
bois de Boulogne ; le moins civique des deux s'est trouvé
exactement au rendez-vous , avec un témoin ; mais le légat
Rpchamb... ne paroissant pas , le témoin a été le voir, Sc
s'est convaincu qu'il lui étoit impossible, physiquement
moralement , de se tendre sur le pré , attendu que sa cons
titution étoit considérablement assoiblie, & qu'il étoit déjà '
entre deux aides-de-camp bleus , qui lui servoieut de
gardes^malade , & le retenoient en place , comme un if.

Quefiioix.
Le lieu dans lequel', à grands frais,
Par une horde sacrilège , .
Sont fabriqués tant d'infernaux décrets,
Est-U écurie ou manège?

Réponse.
Comme on écolier fort adroit ,
Pour me mettre plus à mon aise,
Je distingue. Le côté droit
Poit être excepté de la thèse:
L'autre contient tant de baudets ,
( w )
Qu'on peut , sans s'y tromper , le nommer écurie;
De monstres nourris de forfaits,
De tigres , de loups en furie ,
D'animaux féroces, infects,
On y voit la ménagerie.
Le surplus est, avec la galerie,
La plus horrible des forêts.
Par un Abonne*
f» ■
Bouche de fer ! pourquoi le perc Poirée est-il nommé
à la cure de Saint-Sulpice î R. —On n'en fait rien; mais
U est frère du secrétaire du grand général ,
Non de celui de l'Oratoire ,
MaisUu général provisoire ,
Dont quelques dames font grand cas ,
Parce qu'il a toujours lc chapeau bas.
Avec tout le respect que nous devons aux oracles rendus
par la vénérable Bouche de fer, nous croyons devoir con
signer ici une version différente de la sienne. On nous a
assuré que M. Poirée n'avoit été nommé à la cure de Saint-
Sulpice , que parce qu'il étoit confesseur du Roi (Camus).

Subjiftances.
On a vu , avec infiniment de... regret , que M. de Vau-
villiers , qui, doué de beaucoup d'esprit & d'activité, étoit
au moins au courant d'une besogne au'il avoit remplie su
périeurement dans les tems les plus difficiles , avoit été dans
lc cas de donner fa démission de la place d'ADMiNisTRA-
teur des subsistances. Pourquoi ? pour avoir été du même
avis qui a prédominé depuis dans Passcmbléc nationale; far
voir , « de ne pas user de tant de ligueur envers les paf-
» tcurs qui croyoient leur conscience intéressée à ne pas
( )
n prétcríeserificatexíg^wCi).—-C'est aofienrRAFíi, liníf»
fier sa«s doatc très-LOYAi , cí-dévant exerçant par-tout
íe rcfyaurnc , qui fa remplacé darrs^ cet emploi important ,
Áosx. ott voú clairement que l'administration a les rapport*
les- píus étendus avec l'arKÍert métier qu'il foisoiit. Mais
voilà ce que notre révolution 3 de singulièrement heureux;
dans îe vieux régime , íl falloic bien du tems, bien de l'é-
tuíe pour former des hommes , & fur-tout des adminis
trateurs * triais, grâce à la «ouveîk ceastitutidit , tes pa
triotes inspirés sout , sur-le-champ, propres à tout,
frérsr à tout, capables-de- tooï tauífi fort n'est embarrassé
ii<£ ífest,
A tont , Coffliue en te voít , oa trouve tar prompt remède r
Dam nos temples-, tandis que d'insignes juteurs
Remplacent nos dignes pasteurs. , . •'•
Á Vaavilliers, uh RaffÌ a succèdes,!),
.Saint-Jean, Boocke tfOxl

L'Átehct* Ìc$b.„ s prêté fów ferment r &<a?Ia a'a> étofirsé


fersorïne. II a tout calculés il s'attend très-bien à être dé
gradé eíí ,plein consistoire ; maïs il 3 une promesse for
melle de ía part da club antï-monarchique , qn'austi-tôt
que; l'aííeiablée , d'aptes le dfoís que lui en a. donné M.
Cam„ , aura déclaré la France séparée du Pape , ce íêra lui ,
Cardinal apostat, qu'elle élira à la dígnké de Patriarche
ies Fraficoisy

Votìs avez cmblíé, qu'aptes avoir bâillé I la\seafiee do


f.í , M, le président a fait paît de la triste nouvelle da

(i) Cet homme- extraordinaire n'a pas été retenu parles


Ûtí mille livres qui lui revenaient comme député à t'af-
fèftiMce nationale s íl 3 laissé passer à là place M. de i~A
tViCNË, second suppléant,
(t) Ou a voulu dire sûrement, a succède. "...
( *97 }
raufrage de rAmpnyttke , portant 1*5 dépotés de fífle it
Bourbon. Comm: on est convenu d'applaudir à tout <c
que M. le président dit & fait, les sujets de la gauche,
#jui os font qu'«béir aux chefs , & r>e sonc que de víâi*
compassés, ont battu des mains ; leurs affiliés d'en haut .rot
fcattu des mains, & M. le président a été couarert d'ap-
Îtaudisscmens , pour avoir annoncé un très-grand malheur,
1 faut rendre justice aux chefs Lam..., Bab„. , Mej»..^ ,
»'Aj.... ì ils eni fait sigae de silence

On Efoit dans un «ercle , ícs lettres que s*éerîvmt , potw


lears menus plaisirs, Louis Marthe Gou. d'Ar.. 8c 5e as
Pierre Briss»» Ces Messieurs , dans des pfcrafes bien ûam-
Caflees, feieu recherchées , s'invectivent àqcî mieux «licite..
ro mauvais plaisant, après la lecture, dit ; « II me sembíç
t> entendre sinjurier deux cochers de fiacre, jjuì anroiïjtt
*» fait leur thétotique -,

Errata de FAssemblée nationale.

Contre , lisez Avale. —Babet , lisez Catherine Baljct,


i—Greg... d'Embermea... ; lisez eœbcrne la France. La Ûike
demain.

L'on dit que fexnministre á*Orm.>.. va débuter dan»


le rôle de Capiton , du ballet de Psicbé. II veut s'essayer,
|>our montrer à l'Çurope étonnée , que tous les genres sont
également faits pour lui Tous MM. les nouveaux Juge»
font priés de venir admirer les talcns de kur aimable
& léger eoBfrere.

Petit pwrte-fëuíilc rouge contenant promesse d'aífignats^


serin au milieu de l'afferoblée électorale. 600 liv. à gag»;r.
( 298 )

A Madame Petit, représentant une Sœur de


la Charité dans le nouveau drame du Fou
par Amour.
Gentille Soeur,' ange des cieux,
Hospitalière en ces saints lieux ,
Souffrez ces fréquentes passades.
Hélas ! où pouvoir loger mieux ?
Ouvrez-moi; mais fermez vos yeux...;_ >
Car je fuis un de leurs malades.
Par un Inconnu.'

M. d'ORM , l'ex-ministre , est le Michcl-Morin de la


révolution ; il elt chef de division , juge de Paris , & ad
ministrateur du département. II réunir donc la puissance ju
diciaire , la puissance militaire & la puissance administrative :
aussi c'est pour lui que Voltaire a fait ces deux vers :
Dans ce grand d'Ormess.. on voit paroítrc ensemble
Trois pouvoirs étonnés du nœud qui les rassemble.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. 190, lig. 11, est destitué au sieur la Salle; lis. est
destiné au Tieur la Salle.
f? 1
CE JOURNAL paroít tous les matins.
Le prix de Vabonnement ejì de 3 liv. par mois
pour Paris, & de % livres i\ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de , la Cour & dt


la Ville.
N.o 37.

J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dimanche 6 Février 1791.

•Discours de Saint-Denis à Charles Vil, tiré


de la Pucelle.

Esclave Roi, par la peur enchaîné ,


Ouoi ï votre brâs 'indignement repose!
Ce front royal, ce front n'est couronné
(,)ue d'un ruban bleu foncé, blanc & rose,
Et vous laisse/, vos cruels ennemis
Rois dans la Fiance , Si fur le trône allìs !
Allez mourir , ou faires la conquête
De jvos Etats ravis par ces mutins :
Le diadème est fait pour votre tête,
Et les lauriers n'attendent que vos mains.
Dieu dont l'esprit allume mon courage »
Dieu dont ma voix annonce le langage,
De sa faveur est prêt à vous couvrir .
Osez le croire , osez vous secourir :
Suivez du moins cette auguste Amazone;
C'est votre appui, c'est le soutien du trône.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 5 Février.

On a continué la discussion sur les Jurés en matière cri


minelle , & l'on a porté un décret qui déclare les ecclc-
Tome I.er Année 1791, L 1
I 3°° )
ÍGastìqucs éiigibles. On a déterminé aussi les indemnités qu'il
convient d'accorder aux accuses.

VARIÉTÉS.
M. DE LA F.... est vraiment dans la crise! il marche
entre deux abîmes , & il est bien étonnant que le pied n:
lui ait pas encore glisse. Abhorré également des deux par
tis , il périra victime d'une révolution qui, dit-on, est sort
ouvrage,
Cet oracle est f lus for que celui de Calchns.
Si M. de la F.... eût voutli , il eût pu jouer un si beau
rôle ! II ne tirïidroit encore qu'à lui j mais ne seroii-ce
point trop présumei' d'un homme t,ui , jusqu'Ici, n'a pas
déployé une énergie égale au torrent des cirennstances ,
duquel il s'est laiité subjuguer ì H n'a plus un moment à
perdre, & s'il continue à rlottcr indécis entre ies deux par
tis , il périra ; je le dis en rrémissant , mais son nom est
couché à k tète de la liste sanglante des proscrits & des
victimes dévouées.

Les monarchistes voulant éviter tout esprit de parti ^


ont offert à tous les membre, droits ou gauches de l'as
semblée nationale qui sont de lenr club ( il y ea a beau
coup ) , de l?s dégager de leur association , cjiii paroissoic
leur/ attirer des ennemis personnels ; mais ces membres onc
persiste d?ns le vœu de rester attachés à une société & à
des principes qui seuls peuvent sauver l'etat de la crise cui
le menace.

Quelqu'un ayaut entendu le rapport de M. dî Sii....,


sur le.; horreurs commises à Nancy , & le ten d'indifterence
avec lequel il ea rendit compte, die : « je trouve qu'il
» ressemale aux cloches qui, sonnent pour les morts ; il n'est
» pas pins aikdc qu'elles ».
( 3°* )

On nons menace ; on dit que M. dtî Laf.... , lassé de


la lutte continuelle qu'il soutient contte Ch.... LaM..., Sc
craignant de succomber sous les coups que nc cesse de lui
porter une 'faction qui a jure fa pertes va chercher un
asyle dans le sein du Congres américain. On ajoute que
les infurgens, sarigues des lccouíles convulsives du régime
républicain, veulent, aux fureurs de l'anarchie, faire suc
céder les douceurs d'une monarchie paisible. M. de La*....
a des droits qu'il saura sans doute faire valoir. II feroit
beau de voir le héros des deux mondes , briser d'une main
une couronne, & ceindre de l'autre , le bandeau <: es Rois!
í>'il règne, s'il parvient à s'asseoir fur ce trône où il aspire,
qu'il tremble à son tour ; oui , qu'il tremble de trouver ,
parmi ses nouveaux sujets qui un Laf....

M. Chapelier n'a jamais été proposé au club monar


chique , & il est à presumer qu'il n'y aurok jamais été ad
mis ; mais sc trouvant inscrit sur une des fausses liites im
primées qui ont couru , il s'est empresté* de faire inférer fa
protestation dans le Moniteur, ce qui lui donne presque le
mérite d'un refus.

La bouche de fer, dans son N". 14, dit que les Clermontistes
ou Monarchienj ne sont plus à craindre , parce qu'ils sont
connus ; elle a dit une gVande vérité.
Mais elle a vomi un torrent d'imprécations contre les
meneurs des jacobins: elle a d'autant plus étonné, qu'on la
croyoit dévouée à cette secte. On voit que cette bouche,
amie de la vérité , n'a ni maison à brûler , ni col à couper ,
car elle seroit bientôt expédiée par les judicieuses & spi
rituelles sections de Paris, qui, fur un mot, fur un signe
de Monsieur Barnave , retirent le domicile , le feu & Peaa
à tons les citoyens qui ne disent pas Monsieur Barnavc est
ua grand homme.
( $02 )

On assure que le club monarchique a repris ses séances


& qu'il n'est embarrasse que de l'exrréme quantité d'affi
liations qu'on lui propose. Ne voulant servir ni d'occasion
ni de prétexte aux [l;s petits desordres, il n'admettra dans
son sein que des hommes ternu-s , courageux jusqu'à l'opi-
nutrete, mais modères & entiercment attaches aux prin
cipes légaux & constitutionnels.
Ces MM. commencent à devenir embamlsans pour cer
tains clubs dominateurs.

Extrais d'une lettre de Rouen , du x Février

Maigri la lettre écrite par M. le Cardinal à nos élec


teurs, pour les éclairer fur leur démarche, 8c les assurer
que son intentiorf étoit de rester archevêque de Rouen ,
ils ont suivi l'impulíion qui leur a été donnée, & ils ont
nommé cette nuit , à minu't , un nommé Veidier , curé
de Choisy-le-Roi , fils d'un passementier de Rouen. Chabroud
& Gouttes sont venus ici avant & pendant !e travail dgs
électeurs , pour endoctriner notre club , relativement; à la
manière de rendie le peuple -favorable : en conséquence,
nne quarantaine de gueusards obstruoient perpétuellement
l'cntree de la cathédrale, dans laquelle operoient , fur l'autel
du choeur, avec le chapeau fur la tête, & une indécence
révoltante , les électeurs : ces gueusards ont insulté hier
M. le c.:re de la Ronde, sortant de l'église cathédrale,
où il avoit été en qualité d'electeur , sous prétexte qu'il
n'avoit pas le droit de concourir à i'election , parce qu'il
n'a pas prêté le ferment ; ilì ont dit qu'il lalloit le mettre
à la lanterne ; mais fa contenance honnête Sc ferme leur
cn a imposé , au point de ne leur pas permettre de répliquer.
Le club des amis de la constitution devient insupporrable,
far l'espionnage auquel il se livre. Un simple ecclésiastique
de Saint-Macioud , non jureur, a été maltraicc par un
gueux , dpnt les voisins se sont emparés, pour le livrer à la
( y>y)
garde , qui l'a conduit à la municipalité ; on l'a envoyé
en prison, où il est resté vingt-quatre heures. Ses conduc
teurs , G aHes-Nationaltt , lui disoient en chemin , qu'il
p'y avoit tien à craindre j our lui , parce qu'il n'y avoit pas
de mal a ccia. Morale de vos Jacobins.

Les hermaphrodites de 89 , c'est-à-dire , le club fans


vertu , (ans énergie , des égoïstes impartiaux qui ont vu
& laissé faire beaucoup de mal , & n'ont produit aucun
bien, viennent de publier, qu'ils n'admettroient aucun mem
bre de ia société des amis de la constitution monarchique.
Cette . lâche déclaration n'ayant d'aune motif que la
peur, les rend plus méprisables aux yeux des jacobins, &c
les met précisément dans le lac de Sganarelle.

Chez les Romains , qu'on ne peut comparer aux Fran


çais qu'à l'époque de leur décadence, on hriguoit ouverte
ment les honneurs &l les emplois. Les candidats", vêtus de
blanc, alloient dans chaque tribu : ce n'est pas là la c u-
Itur de nos ambitieux, &. le nom de candidat ne leur iroit
point. L'aigent corrompit les suffrages ; les Empereurs op
posèrent à cet abus l'autorité du sénat, & la leur propre.
Mais Néron , & c'est tout dire , rendit au peuple , qu'il crai-
gnoit , le droit de se faire cralnire davantage. Cruel SC
poltron, Névon croyoi: garantir sa vie en livrant des vic
times aux factieux , comme on donne aux animaux carnas
siers , la chair qui appaisc leur faim. Mais dans cet empire
où les charges n'étoient point vénales , il en coíìtoit jusqu'à
80 mille francs par tiibu pour le faire élire; il n'y en avoic
pas quarante-huit , mais seulement trente-cinq; auíti Par-
gent étoît à huit pour cent.
L. M. D.

L'abbé Fauchet, nouveau restaurateur, se propose, dit-


»n , de donner des bals patriotiques à la Bouche de fer ,
pendant tout le carême.
C'est bien le vrai moyen d'être évêque à Pâques.
( 3°4 )

Nouveau Tribunal criminel , composé des Sup'


ple'ans.
AVIS.
De par nos Sénateurs, à tous il est notoire,
Que ledit tribunal n'étant que provisoire,
Ceux qui feront pendus, ainsspar supplément ,
Ne lc feront «que provisoirement ( i ).
■■■«mil IHil* ■■■
Fait arrivé h 2 Février a. Fontenai-sous-Bois.
Un dragon a cu dispute avec deux jeunes çens di l'cn-
droit ( aftaire d'smourette ). A son corps détendant , il a
tué l'un & blessé l'autre morcellement ; le meurtrier a fui

(1) A l'ouvertujre des scellés , il s'est trouvé qu'il y avoit


754 causes criminelles en instance, fans compter toutes
celles à instruire pour les Accusés, dont les priions regor
gent : mais ce nombre effrayant de sentences à prononcer ,
n'embarrasse nullement nos Juceuks, qui se promettent bien
d'expédier ! En effet , à quoi bon y regarder de si près ,
d après le principe Barn... ,- vico -constitutif :
n Ce sang est-il fi pur qu'il ne puisse couler ? »
N'est-on pas consolé de tout , quand, au moyen d'un petí
de cette liqueur impure , on peut mime , au moment qu'on
vient de verser des pleurs fur la mort du brave Désilles,,
( dans un moment de grand deuil ) finir paï flagorner
barbarement les âmes paternelles de nos Conscripts , en
chantant, à leur barbe vénérable , & en pleine assemblée,
fur le buste de cette auguste victime : Ah ! ça ira , ça Ira ?
atroce gaîté civique , misérable & dégoûtante parade ausû
, déplacée que grossière !
Saint-Jean , Bouche d'or.
( 3°5 )
à Nogent-sur-Marne , lieu de sa naissance ; la garde na
tional;: de Fontenai se disposoit hier à aller lc prendre dans
se retraite , & fur l'avis que celle de Nogent a cu de son
dessein, elle est décidée à empêcher l'entrée sur son territoire,
aux. habitans de Fontenai. Si ces deux bourgades persistent
dans leurs résolutions , que de sang va. couler! A qui cn aura-
t-on l'obligation ?... Armez donc le peuple !
Quel vaste champ en outre aux folliculaires soldés !
Comme les rues de Paris retentiioient de ces/cris : Grand
assassinat commis envers deux citoyens fans armes , par
plusieurs dragons, payes par les aristocrates ! —Grand combat
entre la garde nationale de Nogent & de Fontenai , suscité
far les aristocrates (car dans ce moment ils font le bouc
d'Israël) pour commencer la guerre civile. Cest par de
pareilles impostures , & en tronquant ainsi les faits , qu'on
cntJtticnt les Parisiens dans cet état de fermentation si
utile aux projets affreux des scélérats , qui , après avoir
ruiné & déshonoré le royaume , veulent encore )» porter la
désolation, .

Réflexion d'un Gascon caustique , sur la no


mination de Mir... à la. préfidence.

Eh bien ! mon cher, quelle noubcllc?


Que nous direz-bous aujourd'hui?
«—De la diète auguste , & lc nerf & l'appui ,
Est nommé président. — La chose est naturelle,
Jé lé troube aussi digne d'elle,
tandis ! qu'elle est digne de lui.

L'autre jour , Barn... au manège ,


Se présentoir pour entrer sans billet -,
Un bleu l'arrëte,.& lui dit clair & net : s
Monsieur, n'entrez pas , s'il vous plaît;
De passer fans billet nul n'a le privilège.
—Mais jc fuis Député. —Monsieur , je n'en fais rien ;
V}06 )
Pour Député faites-vous rcconnoîtré.
—Monsieur , je fuis Bárn*** , & j'entrerai pcut-étie.r; '
—Batave! oh, pour le coup! passez, vous Têtes bien;
Si vous ne l'cticz j as , vous ne diriez, pas l'etre*

Une femme de la campagne s'est présentée mercredi à


dix heures du matin , à la porte du jardin des Tuileries du
côté du Pont-Royal : le fuisse éroit cn-dehors, & lui a dit:
on n'entre pas. —Eh, mais, la liberté? —Oh! la liberté!
dit le fui île-, le Roi a bien la permission d'être le máitre
chez lui. —Je nc le savions pas, répondit la femme: c'est
ben juste, cc pauvre ch:r homme! queu bon Roi! Je Pal
mons de tout note cœur. Le voyez-vous queuctuefois, M. le
fuisse? —Sûrement, —Eh ben, j'dirons à note precureur-
fvndic cju'i! ait à lui donner ordre de vous prier d'nous
laiiscr passer quand je r'vienrons, parce que j'iis d'Vaugi-
rard, Cc qu'pour aller à la burte Íaint-Roch , ça m'abregc ,
vous m'enAndez ben. —Le fuiflè étoit dejà rentré, & avoit
fermé fa pone. J'ai dit à la bonne-femme qu'elle s'y pre
nait, à merveilles, & que ça nc pòurroit pas manquer. Elle
s'en est allée en béni ant !c Roi , & en répétant qu'elle lui fc-
,roit donner des ordres.

Une lettre particulière annrncc qu'un religieux de l'une


de? chartreuses du Bug"ey , département de l' Ain, est mort
d'.ine indigest'on de viande, ie jour méme qu'il a déserté
sa communauté. *

CE J OU RN AL paroít tous les matins.


Le prix de Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris , k? de 3 Uvres 1 < fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rue Pcrcée-Saint-Andrc-des-Avcs , N°. 2r.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville.
( 3°7 )

SUPPLÊMEN T./;'

Du N.° 37.

L'Assemblée a décrété cent mille hommes de troupes auxi


liaires pour completter l'armée de ligne , qui , vu les tra
vaux civiques des clubs, est réduite â presque, moitié effec
tive , & en outre trois cent mille volontaires , qui auront ,
en tems de guerre, 15 f. de solde, & les officiers payés au
prorata. II faudra plus de 140 millions par an pour équiper
& entretenir ces 400 mille hommes, tandis que le départe
ment de la guerre ne coûte que 85 millions. Je doute que
les propriétaires de terres supportent pour cela de nouvelles
impositions, eux qui en font déjà surchargés. Les capita
listes font fondés à croire que leurs rentes ne feront payées
qu'après, & à craindre qu'elles ne le soient pas du tout.
Quant aux héros fans culottes, l'assembléc ne pourra plus
les soudoyer. Cet armement déplacé par rapport à ros
finances, & fur-tout à notre situation politique, ne servira
qu'à nous susciter pour ennemis toutes les puissances d'Eu-
rtpe qu'inquiétera cet absurde armement.

Prophétie de Nofiradamus , tirée d'un manus


crit de Z55&
ÍÍaratus a mordr'Hécub'il y passe.
De vuide écu lors manège remplace.
S'i qu'on verra le noble pâtissier ,
D'oublis remplir la corbeille d'hosicr.

Explication de la prophétie ci-dejsus.


L* tems a amené VinteUigence des ambages cachés de
cette prophétie , jusqu'ici inexplicable. L'òreille trompée est:
tentée de prendre la première ligne pour un vèrs grec de
Lycophron : mais encore une fois , le tems est arrivé où
le Jour devoit percer ces ténèbres. Voici donc de quoi il
retourne; voici- ce que le-^ grand Astrologue annonçoit.
Maratus a mordre , c'est-à-dire , Marat a us ou cou
tume de mordre. Hêcube il y passe , c'est-à-dire , il y
surpasse Hécube mime changée en chienne enragée. Tout le
reste s'entend ensuite facilement , & signifie: Alors les députés
assemblés au manège , remplacent de vuide les écus ou écus
sons blâsonnés ; tellement que les nobles rempliront d'oubli
la corbeille aux titres de M. d'Hosier, juge d'armes do
France. Nostradamus joue à dessein fur le mot oubli, pout
avoir lieu de qualifier les nobles de pâtissiers. Voilà tout
le mystère.

Epitaphe de Brifard.

Brifard , hélas ! vient d'entrer au cercueil ;


Pleurez, vertus ; talens , prenez le deuil.

N. B. Le célèbre Brifard ne remporta pas la palme d*


son art , dès son entrée dans la carrière. II lutta quelque-
tems à Lyon , & ensuite à Paris , contre la prévention
ou l'engoûment tardif du Public. Le premier rôle où il
enleva aux spectateurs ces applaudissemens effréné* & méri-
tés , qui ne í'ont plus quitté qu'à fa retraite , fut celui de
Priam dans la tragédie de Briseis , en 1779. Depuis , il
a compté , par les succès les plus brillans , toutes les appa
ritions qu'il a faites fur la scène, tant dans la tragédie que
dans le haut-comique. II sc retira , chargé d'ans U de lau
riers , en 1787, également regretté du Public & de ses
confrères. L'élege du à ses talens & à ses estimables qua
lités, feroit long; mais les regrets qu'exige de nous le mé
rite mort , ne doit pas nous rendre ingrats envers le mérite
des hommes vivans. M. Vanhove remplace, avec un suc
cès distingué, feu Brifard dans ses deux emplois.
( 30? )

On a trouvé la note suivante aíEchée à Rouen le ij


janvier :
Les Comédiens françois donneront aujourd'hui une re
présentation des Schifmatiques , ou Faiseurs de Sermens
iniques, drame en 5 actes, par MM. les Curés de Saint-
André de la Ville, Saint-Hilaire & adhérens. Cette pièce
fera suivie de l'íÍYrocRiTE démasqué, opéra en 1 acte,
far M. l'abbé Potier , supérieur du grand séminaire , Sc
utur évêque de la Seine inférieure ; musique du célèbre
Artus, Le spectacle sera terminé par le ballet des Ingrats,
Exécuté par le Chapelain de la cathédrale , cn déshabillé ca-
nonical. Entre les deux pièces, l'éíoquent Vaillant, brail
lard de la capitale, fera un compliment à l'autcur du Journal
de la Seine inférieure. Le soir, grand bal à la municipa
lité , cn domino aux trois couleurs , qui fera ouvert pat
M. Thomas, avocat, & Mlle. Fortier. M. Frémont dan-?
fera l'anglaise.

En 1777, une dame de France se trouva très-incommodée


la nuit ; tous les médecins de quartier font appellés , les.
secours ordinaires prodigués, la malade souffre toujours ; une
femme-de-charabre exalte les connoissances profondes d'un,
certain Germain, Médecin à Paris, rue de la Poterie. On
dépêcte un válet-de-pied , qui amène le Médecin, lequel
ordonne une :potion , qu'il fit prendre à la malade ; sur-le-
champ elle est soulagée. Pour recompense , Louis XV pré
sent , veut que Germain soit reçu Médecin du Roi : Ger
main , homme rustre, accepte la qualité avec reconnoiíTance ;
mais for l'obligation qu'on lui imposé de prêter serment entre
les mains de Saint-Floréntin : il déclare qu'il jure quand il
veut, mais qu'il n'a pas de serment à faire, excepté de
vant Dieu. U fut toujours Médecin du Roi. II est mort cn
178*. . •

Comme il importe de dévoiler , autant qu'il est possibb,


le système de tyrannie des officiers du nouveau gouvera:
( 3!° )
ment, je vous prie de vouloir rendre public le trait sui
vant dont je garantis la vérité. ; ;
M. Lin...., juge de paix du Gros-Caillou, sc trouvant í
il y a quelques jours , à une extrémité de Paris tout-à-fáit
opposée à ejlfe oà il habile , se fit reconduire chei lui en ■)
fiacre. Arrivé à sa demeure, il donne 14 sols au cochet
qui l'a conduit. L'hommî lui représente .que la taxe est
dev30 fols pour les lieux situés hors des anciennes bar
rières , & qu'ainsi il lui est dû encore 6 fols. Alors
M. Lêfi.... apostrophant vertement, le cocher , lui décline
les qualités: Apprends, drôle, que je fuis de la munici
palité, que je fuis juge de paix. Cela dit, M. Ltsu., est
quitte avec son homme. Voilà une pièce de g sols d'une
espèce que je ne connoiisois pas encore ! Que diront de
cette nouvelle monnoie les personnes qui sc sont tant té-
criées contre les assignats ?
Je crois, en vérité , que le bon la Fontaine lisoit dans
l'avenir , & que fa fable du Loup $c de la Cicogne est une
prédiction de l'aventure da M. Lêpi... & du cocher de fiacre,
L. B. B.
Paris,, ce 31 Janvier 179t.

Les Monumens. Recherches qui paroiíscnt par fuite


d'une pétition décrétée à l'alsemblée nationale , & dont
l'autcur est le même que celui de la pétition. II décrit tous
les monumens épars dans nos églises ; ce qui intéresse
autant les , familles que les gens de lettres. Aussi ces recher
ches sont-elles fort accueillies : on est bien a'isc d'avoir ,
pour ai :si-dire , chei 'soi , le grand homme auquel on
s'honore d'appartenir.
On souscrit chez l'auteur, M. de Maison-Rouge, rue
des Marais, faubourg Saint-Germain , N.° f. La souscrip
tion elt de $6 liv. par an, xi Hv. pour six mois. II pa-
roît un cahier par semaine \ & on en est déjà au sixième.
L'aÍK-mblcc nationale ayant nommé une commission de sa-
vans pour connoître tous les monumens du royaume, l'au
teur a érè choisi pour membre de cette nouvelle académie.
De rirnprimerie du Journal de la Cour & de la
± Ville.
N.» 38.

JOURNAL
í> e la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Jouirai doit tiibUt au maliu


La Fontaine.

Du Lundi 7 Février 1791.

Dans le Lit-de-justicc tenu en au Louvre, aprèi


la fin de toutes les horreurs de la fronde, le Chancelier
ouvrit la séance par un discours éloquent, «1 où, après avoir
» peint la misère des peuples , lorsqu'une fois ils ont secoué
»> le joug de l'autoritc légitime, il exalta les douceurs de
» la paix , la conduite de la Reine , l'indulgencc du Roi ,
i> & la resolution digne d'un Monarque chrétien , que Sa
>» Majesté avoit prise de pardonner, ajoutant que le châ-
m timent s'étendroit fur un très-petit nombre de couîA-,
i> bles , 8í seroit une preuve plutôt de la clémence que de
>> la juste indignation du Roi». N'est-ce As là le cadre exact
dans lequel se renfermera Mgr. k Chancelier , si , comme
rjl y a à parier, & comme I'a dit M. Ség... , tout ceci finiç
par un Arrêt no Parlement?

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 6 Février.

Samedi soir , il a été décrété , que nul ecclésiastique fonc-i


tiortnairc public , ne pourra prêcher dans quelque église que
se soit, s'il n'a auparavant prêté le serment, confonrtîmçac
Tome I.er Année 1791. M m

i
. ( 3*n
»u décret du 17 novembre. A la séance d'hier matin, cri
a repris la discussion sur les jurés. M. Montesquiou a pré
senté le tableau des dépenses de 1791 , d'après lequel une
contribution de 457 millions suffiroit aux besoins publics.

VARIÉTÉS.
: On demandoit pourquoi le côté gauche avoit osé de tan<J
de ménagcm-ns eiivers les différentes largues de la nation
françoife, faisant partie de l'ordre de Malte? —C'est, ré-
pondit-on , qu'il n'ignore pas que les chevaliers de cet ordre
ne font pas de quartier aux infidèles. 1

Une Françoise étonnée de voir à Bruxelles le fameux


..général Bf.nder toujours en bottes, lui dit : Quand & ojl
donc quitterez-vous vos bottes '! — A la, 1 lace des Vic
toires, madame. 11 est homme à le faire comme il le dit.

M. le G. des Sc.... vient de prendre une devise parlante j


tirée d'un pseaumf de stekcors erigens pauïeRem : «Hsv
Hi'ont tiré & élevé d'un tas de boue ». Quel aveu modeste !
il est bien digne de fa place.
m 1 11 iiiiiiimi

Le Gâteau des tzoo Rois.

Sortant du Club-tripot, nos fabricans de loix,


Ne voulant déroger , méme en faisant bombance,
Un soirs prirent dessein , cn gens de conséquence ,
De boire en vrais Mylords , & de vaire le; Rois,
Non pas comme ils les font au- noir aréopage :
Pour cette fois, c'étoit plus sûr pour eux;
II s'agiíloit d'un important partage. —
( 3*3 )
Tout en sablant le Bordeaux le plus vieux ;
[Voici donc quelle suc la motion du plus sage.
•< Songeons à' nous ; il en est tems , Meilleurs ■,
» Tandis que sourdement le gand œuvre s'acheve,'
» N'oubliens pas qu'il a commencé par la Grève,
5» Et que c'est encore là qu'il pourroit bien finir.—
» Pour mieux chasser ce triste souvenir ,
5» Et ne pas nous borner à n'avoir fait qu'un rêve ,
»» Ne taisons point ici dépendre d'une fève
» Notre fort ! — Nous tenons le souverain couteau
» Qui, fans pitié , coupe tout, taille & rogne:
» Nefekûons pas le tems, comme l'ami Jean-Lognk!
j> Entre nous, fans façon, partageons le gâteau.
» Déjà de nos zèles, plusieurs ont part entière.
» L'inflexible Cam.. lui-même a fait son lot ;
» Celui du grand cousin ,de l'oncle, du beau-frcre.
i> Targ.., Vieill... , d'And.., Biauz.. , Ro... ,
i> La Fay\..., Bail.., Lauz.. ont leur balot.
»> Barn... , les Lam... font tout bas leur affaire....
»> Dans tous les comités , gens arrivés nuds pieds ,
» Et pour tout bien n'apporrant que des dettes,
•> Font, chaque jour, les plus riches emplettes,
» Se font traîner par d'élégans' coursiers ,
» Et pour tout acquitter , ont d'excellcns papiers ,
» Dont par eux la source féconde,
» Sous leurs heureuses mains, s'accroît , circule , inonde.
» Un seul est oublié; le pauvre Mir
» Manqtte de tout ; & pourtant il importe
»> Qu'il soit pourvu. —Qu'en faire? —Un grave ambassadeur
» II est bon citoyen , excellent patriote.....
» Mon avis'est qu'on le mette a la Porte.
« C'est bien son fait. II est hardi menteur,
»» Politique très-fin Oui, mais le Grand-Seigneur
•> Le refuse. —Pourquoi? —C'est assez de la- peste,
>» Dit-il , dans mes états : & le sage nous reste.
» En attendant , de tout un bataillon »
i» II est fait commandant ; mais ce poste honorable
» Ne guérit pas d'être coïo.... ,
» Et n'est pas assez profitable.
)i L'on vouloit bien en faire un contrôleur ;
( 3H )
»» Mais il aime trop l'ot Cette place est friande..;;
» Qu'en faire donc? —Un administrateur. »
Si- tôt dit, si^tôt fait : un scrutin de commande
Des discrets électeurs électrífe la bande ,
Qui d'une voix proclame Mírab...
C'est à Paris qu'on fait ce sublime cadeau !
Et nos badauts soumis, gens si plats & si mUices ,
Sont trop heureux ainsi qu'il vienne des provinces
Des gens d'esprit qui leur montrent le grec,
Et qui , dans tous les objets d'impqrtance ,
Leur font paíser gaiement la plume par le bec.
» Mais il est tard ; remettons la séance,
» Et, croyez-moi, profitons 'mieux du tems.
» II s'agit entre nous de partager la France ; -
» Ce n'est pas trop ; nous sommes douze cents >»,
S ai nt- Je an, Bouche d'or.

L'abbé Faucbet , dans une de ses patriotiques conférences,


au Cercle social , posdit cette question , d'apiès 'le texte de
J. J. Rousseau":
L'homme est-il né bon ?
II falloit décider à cul levé, suivant l'usage; les honora
bles membres étoient partagés d'opinion ; l'épreuve éroit
douteuse: une sqeur expérimentée se levé, 8c demande la
guestion préalable ; c'étoit çelle du droit de l'homme.

Les amis de la constitution monatchique , dans leur der


niere séance à l'observatoire , ont arrêté, par acclamation,
& sans employer ia voie des sermens convenables aux fac
tieux , qu'ils soutiendroient de leur fortune & de leur sang
les honnêtes citoyens qui aurojent le courage de poursuivre ,
par tous les moyens permis, les hypocrites & intames ca
lomniateurs , dont l'opprcslìon devient de jour en jour plus
funeste à la nation feancoise, Ils n'ont point désigni les
Jaçpbins, mais tour le monde les a nommés,
TJne pauvre femme d'Avalon écrivoit dernièrement à une
íde'ses cousines à Paris : « la misère est bien grande ! ils ont
» chaste nos calonins (i), & la cathédrale est fermée.
j> Mais notre patron , Saint Lazare , vient l'ouvrir toutes
» les nuits, & quand le Diable s'en mêleroit, il faut que
» le service du bon Dieu se fasse ».

Quatrain sur la pluie qui eut lieu le 14 Juillet }


jour de la Fédération.
De ce céleste affront , cjui ne scroit confus ?
D'AtG... est lui seul cause de l'aventure.
Le soleil indigné, regardant sa figure,
Se retire ausswót , & lui pisse dessus.

II 7 a deux jours, au théâtre de Monsieur, on a vu un


grand homme , les yeux hagards , le visage blême , les
cheveux hideusement arrangés en laquais, décoré d'une croix
de Saint-Louis. Sa mine est si effrayante , qu'on le prie de
11e pas se montrer dans les endroits où il y a des femmes
grosses ; on l'en conjure au nom de l'humanité qui dirigea
roujours le club dont fa coiffure annonce qu'il est membre.

C'est en vain que Mesdames, tantes du Roi, avoient


•btenu de S. M. la permission d'aller chercher en Italie
un climat plus riant & plus paisible : le club régnant a
décidé qu'elles resteroient en France , pour y assister à la
catastrophe sanglante qui se prépaie , & qui ne peut pas
être rrès-éloignée.

(1) Chanoines.
( lie )

» Ne souhaitons jamais de révolution. Plaigons nos pères


>» de celles qu'ils ont éprouvées. Le bien dans la natute;
r> physique & morale ne .descend dueiel sur nous que len-
»» temcnt , pcu-à-peu , j'ai presque dit goutte à goutte ;
» mais tout ce qui est subit, instantaaé ; tout ce qui est
« révolution , est une source de maux. »>
Lettres fur l'Atlantide , par M. Bailly, pag. 13.

Quefiions à résoudre.
I.rc ,
De quel droit ce sénat qu'entoure la licence ,
Osc-t-il, à son gré, disposer de la France ?
II.
Peuple sensible & bon , quelle âme aílêz atroce
A pu changer ton cceiu à le rendre féroce ?
■/ III.
Lorsque l'on dit avoir conquis la liberté ,
Pourquoi tenir son Roi dans la captivité ?

Marseille, le %9 Janvier. Hier, au spectîde, le duc de


Cumbcdand étant dans les coulisses , avec son compagnon
de voyage, a voulu tiavcrLr le théâtre , comme plusieurs
spectateurs venoient de le fane. Un garde de. police les
a arrêtés . ils ont continué , cn observant que cela leur étoit
l'ermis comme aux autres. Le garde a insisté, & a voulu les
retenir ; le duc l'a repoussé : alors un nombre de gardes
l'ant arrêté & conduit à h maison commune; les officiers
municipaux l'y ont détenu toute la nuit , & le lendemain ,
ils l'ont condamné à. deux- cents' francs d'amende , qu'il a
payés. II est parti le même jour pour Nice.
( 3*7)

Avantages décisifs du fiecle actuel, fur le


siécle passé.
Au dernier siècle , il étoit un Corneille,
Un Molière , un Racine ; est-ce tour ? un Ouinaut.
Cinq Théâtres alors suffisoient à merveille ,
En y comptant celui de Gille & de Pierrot.
Aujourd'hui , dans Paris , personne ne sommeille ,
Du bruit que font au loin &: serpes & marteaux , ,
Pour construire à aorands frais cent Théâtres
i nouveaux.
D'où vient ? C'est qu'à Paris , chantres à la douzaine ,
Germent jusques dans les fauxbourgs:
On ne voit point de carrefours
Sans, un Temple à Thalie, ou même à Melpomcne.
Ces Talens immortels , qu'on fit sonner si haut,
Un Corneille, un Racine, un Molière un Quinaut,
Eternels regrets de la Scène' ,
Sont morts, je ne le puis nier :
Mais quoi! n'avons-nous pas tout cela par centaine,
Dans la personne de Chesnier '?
Par un Amateur de Charles IX.

" « Dans le discours brillant qu'a prononcé l'orateur de


» la députation ( des musiciens a rassemblée), on a re-
i» marqué & vivement applaudi l'dcgc DÉLICAT de Jean-
?» Jacques , qui étoit tout à-la-fois profond penseur, SC
» d'un goût exquis pour la musique ». En comptant pour
rien l'amphibologie de cette phrase du petit M. Míllin ;
(car on est incertain de savoir qui de I'élogs, ou de Rous
seau, étoit Piioi-OND ïeSiseur Sc connoiíseur en musique);
avouons que MM. les musiciens sont bien généreux u'ou
( J«8 )
blier le dégoût que Rousseau a íì souvent manifesté ponf
la musique française & ses exécutans ; car on fait que l'or-
chïítre de l'Opcra brûla l'effigie du philosophe en pleine
salle ; mais nous sommes tranlportés aux: terns miraculeux !
Tandis que les grands non - feulement payent d'ingratitude
leurs bienfaiteurs, mais encore soudoient des rebelles , les petits
artistes érigent une statue à celui qui a démontré évidem
ment qu'ils ne feroient jamais que médiocres! Après cela,
que de malins cfprks blâment une révolution qui rapatrie
les petits hommes !

Dans ce Hourvari général,


Dans ce renversement total ,
Où chacun laisse quelque chose ,
Saint Antoine eut aussi sa dose;
II y perdit son animal.
Un président prit sa clochette.
Un bon diable , sur sa baguette ,
Chevauchant à califourchon ,
Dit à notre homme au capuchon ;
Prends courage , & si bien tu cherches ,
Dans le comité des recherches,
Tu retrouveras ton Cochon.

Ce Journal paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, cV de 3 livres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N°. 21.

De llmprimerie du Jourrrarl de la Cour & de


la Ville.
N.° 39. .

JOURNAL".
dela Cour et de la Vil lé.

Tout faiseur de Journal doit tiibur au malin


■La Fontaine.

Du Mardi 8 Février 1791.


Jamais Roi ne fut plus absolu que Cromwel. II disoií
qu'il avoit mieux aimé gouverner souS le nom de protec
teur, que fous celui de Roi, parce que les Anglois savoient
jusqu'où s'étend la prérogative d'un Roi d'Angleterre, Sc
lie savoient pas jusqu'où celle d'un protecteur pouvoit aller;
L'assembleC qui nous gouverne a fait de meme; elle a quitté
W hom d'etacs-generaux , & a pris celui d'aílemblée natio
nale, pour s'arroger un pouvoir fans bornes & fans exemple
deruis qu'il existe des emplies. Cromwel & elle ont prouvé
qu'ils connoissoient bien les hommes. L'ppinion les gou
verne , & souvent cette opinion n: dépend que d'un nom.
Prenons-en encore pour exemple ce mot aristocratie ,
qu'on fait servir de point de ralliement pour désigner au
peuple ses victimes. Qui jamais en a exercé une plus terrible
que les douze cents despotes , qui , depuis deux ans , font
gémir la France fous un sceptre de fer? Que dis-je! douze
cents! toute l'autorité n'est-elle pas concentrée dans une tren
taine de membres , qui , comme MlR.... , Bar... , Lam.... ,
Cam..., Cha..., Sec. sonduis.nt le reste de la bande? N'est-ce
noint là la véritable aiistocratie?

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 7 Février.
TT
\JN décret de t'asserriblée, ordonne Fentíer payement des
ordonnances pout fournitures faites avant 1791. M. Vciiei
a fait une motion fur le traitement qu'il Convcnoit d'ac-
Tome I.er Année 1791. N A
( 320 j .
corder aux ecclésiastiques qui ne veulent pas prêter le ferment J
attendu qu'il y auroit peut-être quelqu'inconvénient à les
laisser mourir absolument de faim : nous n'en , sommes pas
encore venus à un point aussi épuré de civisme & de ré
génération.
——É— —
VARIÉTÉS,
L'on vantoit emphatiquement à un homme du commun ;
mais d'un grand sens , les bienfaits de la révolution , &C
fur-tout les lumières qui éclairent la France depuis cette
heureuse époque. Ah! oui , s'écria-t-il , voilà de billes
lumières', d'après tout ce qui fc passe, ne diroit-on pas
que c'est le diable qui tient la chandelle ?

On assure qu'il fera bien difficile aux aristocrates de par


venir à anéantir le parti prédominant de i' ailemblée, attendu
qu'il eil bien cher à toute la France.

Couplets fur nos Mers. Ils ne manquent pas de


sel, mais de goût & d'orthographe.
Surl'air : Des Fraises.
Brave & généreux Bender ,
Tu tardes. . . qui t'eropêche ? —
Les torrens ?.. — Viens par les airs ,
Viens fur le dos de nos mers ;
Dépêche , dépèche , dépêche.
Tu parus , mon cher Bender ,
Le cap (i) de la victoire :

(i) Cap, chef & capet , même chose.'


N.
r(32i).

Aux mers d'Ostende & d'Anvers,


Viens : les nôtres font des mers
A Uoire , à boire , à boire.

Tout en bravant tes Hussards,


Un capet de commune , *
Le tiers , & son papelard ,
Seront Camus , comme nn cjuárt
De lune , de lune, de lune.

Léopold réparera
Les torts de la tribune :
Peuple & Roi, chacun aura
Son état , son bien & sa
Chacune , chacune , chacune.

II rendra l'or au marchand ,


Au curé sa baniere ,
A maint Cuja« délogeant ,
Son ancien ou ci-devant
Derrière , derrière , derrière.

Pour toi mer d'Eu , constamment


Sur les lieux , à ta place ,
Tu ne vas pas à tout vent ,
Sur eux fans cesse changeant
De face , de ' face , de face.

Pas un ouvrage , Monsieur , qui ne soit infecté d'aristo


cratie : cela est vraiment bien pénible, fur-tout quand on est
mere de famille , & qu'on élevé des ensans qui feront peut-
être un jour maire de village. Pénétrée de mes obligations,
j'ai soigneusement éloigné d'eux toutes les productions da
( $22 )
siécle précédent •, qu'aurois-jc à regretter? Ce ne seroït
assurément pas l'aristocrate Bolsuet , dont le verbeux abbe
Maury est le si digne émule, ni des poètes emphatiques
respectant les Rois , ni enfin MassiUon , appellaot la Reine
Votre Majesté : mais il a bien fallu ôter aussi de ma biblio
thèque Saint Paul , qui veut qu'on respecte les puiísanc'es,
& meme les grands. A rbret de retranchemens , il ne nous
restoit plus que Barcme ,' dont nous faisions tous les soirs
une lecture çn fam.lle; mais, tout-à-coup , mon mari ayant
lu la préface , a , pat un sain: zele , jette l'ouvrage au feu.
Depuis , nous avons lu le catéchisme de la constitution ,
ouvrage qui a surpassé les vœux 6c l'attentë de la nation.
Daignez , Monsieur , lire la phrase suivante avec attention ;
elle est le but de toute ma lettre : quand Omar prit Alexan
drie , Amrou vouloit sauver uné partie de sa bibliothèque ;
mais il lui répondit : fi les livres dont tu me parles ne con
tiennent que ce qui est dans le livre de Dieu , ils sont inutiles;
s'ils ne s'accordent pas avec lui , ils font mauvais; fais-les
donc biûhr. Appliquons cela au catéchisme national , & dans
un bouillonnement patriotique, sacrifions toutes les an
ciennes erteurs, dussions-nous incendier les discours de
l'orateur Mathieu.

Le Curé de Saint-Sulpice a fait avec la plus grande tran


quillité son dernier próne ; il l'a terminé par ces paroles
remarquables: « Lazare fut enfermé dans 'le tombeau, Sí
v fut ressuscité ; nous mourrons tous, mis frères ; mais si
» nous sommes fidèles à notre sainte religion , nous reilus-
»> citerons c&mme lui ; çe que je vous souhaite , Sec. »»

Le cuté de Saint- Andté-des-Arcs disoit, que si le club


monarchique lui envoyoit de l'argent pour ses pauvres, il
le refiiseroit. Que de réflexions il y auroir á faire fur ce
propos du juré-pasteur! Il !àut être bien vil , bien lâche pour
^'opposer ainsi à un acte de bienfaisance, en empoisonnait
& en eakuiaiant les metifs de ceux qui rexetcem.
( 3^3 )

II y a quelque diablerie en l'air , M. le journaliste. II


est arrivé tout plein de figures de l'autre monde , qui
viennent flairer autour de notte faubourg Sc ailleurs , à
celle fin de soulever le pauvre peuple. Ils disent pis que
pendre, de notre bonne & grande Reine ; ils débitent mille
mensonges contre les prêtres, & fur- tout contre nos curés.
Tant mieux pour les uns, s'ils quittent; ce fera autauc
d'économisé; comme s'il nefalloit pas payer ceux qui les
remplacent , pendant tout le tems que durera la persécution
contre l'église !" & ça fera de beaux curés qui n'auroat ni
conscience, ni argent. D'abord , il ne faudra pas avoir de
conscience peur prendre la place de braves gens qui auront
mieux aimé mourir de faim , que de renier leur religion :
ensuite il est bien clair qu'il n'y aura que des va-nuds-pieds
qui cn voudront , parce qu'ils sont bien sûrs que les hon
nêtes-gens ne les regarderont pas , & ne leur confieront pas
leurs aumônes , & les pauvres en pâtiront. Ceux que nous
avons , connoi fient tous ceux qui ont besoin, & tous ceux
qui peuvent les aider à soulager les malheureux. M'cst avis
que le bon Dieu , qui est en colère contre tant de gens
qui n'ont pas plus de religion que des chiens, leur laisse
faire tant le mal qu'ils veulent à nos bons ralìcurs, pout
qu'il soit dit que ce font eux-mêmes qui se sont ôté le pain de
la main , en chassant ceux qui leur en donnoient. Vous me
demanderez pourquoi que j'ai été lì long-tems fans dire
mot ? c'est que je n'ai plus d'esprit du depuis que je
ne bois plus le rogome , & ça, parce que je n'ai plus de
quoi. Nous sommes diantrement de gens logés à la meme
enseigne ! tandis cue les enragés de députes sc gobergent.
On dit que les assignats vont grand train, & qu'ils en font
taire en veux-tu ? en voilà. Je ne m'en apperçois guères,
car je fuis dans la misère jusqu'au cou -: que le Diable le
leur casse 1

Rien n'a été si gai que le repas civique dont l'abbé


Fauch.. a été l'entrepteneur .au cirouc. L'abbé Gour..' y
a bu copieusement; l'abbé Grec... y a chaîné au dessert
( 5*4 )
des couplets analogues fut Pair juif., et zon , zojj , vl
Roi Salomon : mais lorsque les convives om été levés,
un, honorable membre est monté à la tribune, & y a dénoncé
une petite distraction nationale ^ptf\ fait disparoîtte quinze
couverts, cjui ont été perdus r&jc£&restauratcar. . \

Un gentilhomme à qui la Nation a tout enlevé , excepté


l'honn?ur , réduit à solliciter une avare pitié , accoste un
ecclésiastique, courbé sur un bâton, 8c lui demande l'au-
mône. u Helas ! dit lc vieillard , vous me prévenez., j'allois
n vous 'la demander ».

Un évêque gaucher, & qui, quoiqu'il aille de côté Sc


d'autre , de fa vie n'a marché droit , vient d'établir un
tronc , non pour les pauvres , mais pour y recevoir une
amende d'un retit écu , de . quiconque contreviendroit aux
décrets de l'auguste halle , en l'appellanr Monseigneur. Un
trait aussi civique* doit le faire reconnoitre aisément des
diinagogues & des royalistes.

On s'est adressé à un Allemand pour rassembler les vivres


qui feront nécessaires pour fubstanter la grande armée qui
va se rendre sur nos frontières. On ne lui donnoit que cinq
frmaines pour cette besogne ; & il a répondu qu'il falloit au
mo:ns c'nq mois d'avance , encore craignoit-il de se com
promettre beaucoup, & qu'on ne l'accusàt de faire des ac-
caparcmens illicites -, mais ayant ensuite demandé comment
il feroit payé en assignats , lui a-t-on répondu.... &
il a répliqué, comme la servante de Molière : h en assignats!
n je ne connois pas ces gens-là ».

M. de Font... vient dî donner une fête superbe 1


M. de Tél.... ; peut-être aucoit-il dû mieux choisir soa
(.3*0
terris , & nc pas insulter au deuil de la patrie désolée -, íl
auroit pu , dis-je , respecter plus long-tems la mémoire
de fa femme , aussi enrayante qu'infortunée. A vingt ans ,
portant le premier ga VjÉ l'amour conjugal , elle est
morte de la secousse horemí qu'a excité en elle la vue de
la tête sanglautc de M. Foulon.

Installation civique non pas de très - haut &


très-puissant Seigneur , mais de très-petit &
très-mince Sujet fieur Jojs..... de la Section
des Grav (i).
Grand bruit!.... grand fracas!....
Parturient montes!....
Comme à tout aujourd'hui on met Àc l'importance!
Combien nos parvenus nous montrent d'arrogance !...
Quel est de gens armés cc bataillon épais ,
Qui, jouet de l'otgucil, si fièrement s'avance?
Quels honneurs!... de plus grands je n'en ai vu jamais.
C'est donc un gouverneur, un marc chai de France,
Qu'en ce jour, à Paris, l'on installe à grands frais?
Non, Brissac n'avoit pas cette démarche altière.
Quel est -onc ce mortel? —Quels (tupides respects!....
Quel bruit !.... A ses côtés traìne-t-on le tonnerre ?....
Poutquoi tous ces soldats , cet appareil de guerre ?
Seroit-ce un héros? —Non.... c'est.^ un Juge de Paix!
Saint- Jean, Bouche d'or.

(i) Rien de si plat & de si insolent que ce petit avorton.


Ancien secrétaire de son district, il n'ouvroit la bouch-
que pour être hué , baíoué , conspué. —Comme il nc se
fâchoit jamais , on l'a regardé comme un homme très-pai-,
fible, & on a fi ui par le nommer Juge de Paix.
C V-9 )

On assure que le club monarchique vient d'être dénoficé


de nouveau à kt Municipalité , pat une des quarante-huic
sections de Paris, qui l'accusc de faire venir secrètement le
célèbre Pinetti, poar escamoter lc club des Jacobins.

Sur Brisard.
Son âme fut toujours peinte fur fa' figure ;
Tons , gestes & maimien, tout se fit applaudit;
Sans s'écarter de la nature , /
II fut nous émouvoir , jamais nous étourdit.
Ce dernier vers est applicable aux cris forcenés de certains!
acteurs , qui savent que pius ils crient , plus ils font .- pplaudis,
ce qui prouve lc bon goût de la plupart des spectateurs.

Un corps de deux ceins chasseurs est parti pour la grande


atrnée qui doit garnir les frontières. Quelqu'un qui les a
rencontres , leur a demande où ils alloicnt ? — u Nous allons
j» empêcher Lé,oì'oï.d d'entrçr en Fiance , & puis nous
>\ amendons le général Bender , que l'on mettra au donjon
»> de Vinccnnes , où nous savons qu'on, lui prépare un
» appartement qui doit être prêt pour la fin du mois.

CE JOURNAL paroù tous les matins.


Le prix de .1 'abonnement cjl de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejì établi
rue Percée-Saini-Andrc-des-Arcs , N". 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville.
R° 40. í )

JOURNAL : :
de la Cour et de la Villb. -

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 9 Février 1791.

Les factieux vouloient assimiler la France à l'Angletefïe


[en 16 ji), anéantir l'autoricé royale, & fur ses débris,
ainsi que fous le titre imposant de république, exercer l'ab-
surde tyrannie dout le Parlement anglois accabloit alors
son aveugle nation, ( Hist. de la Fronde, torrfflV, p, 711 j.
On pourtoit faire un rapprochement singulier des tems
efageux de la ligue & de la fronde, avec les horreurs qui se
yasscnt de nos jours. De ce rapprochement , quoique dou
loureux , naît cependant un espoir consolateur : observons
d'abord que Panarchie , dans tous les tems , est toujours cc
qu'il y a de pius favorable pour le rétablissement de l'au
torité royale. Aux fureurs de la ligue, succédèrent bientôt
lc-s douceurs de l'âge d'or fous lc règne du grand Henri j
& Richelieu, apres lui, jeta les fondemens de cette splen
deur & de cette puissance où s'éleva successivement l'empitc
fiançais. Les jours nébuleux de la fronde furent bientôt suivi*
áç la plus brillante période de notre monarchie ; jc veux;
pailer du siècle de Louis XIV. C'est ainsi que bientôt nous
verrons Louis XVI écraser ces reptiles affteux qui sifflent
avec tant de fureur contre le trône & les autels.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 8 Février.
Jl a été fait opposition, à main arméé, à l'exécntion d'un
trrèi du conseil. Ces faiis-là ne nous étonnent plusj íi»
Tome Ler Année 1791. ' O &
( *8 )
sont les fruits de l'anarchie. —Un décret assure aux fonc
tionnaires, publics çccléíîaíti^ujes qui; n'ont pas pieté le fer
ment, un secours annuel de 5J0 liv., à compter du jour
tìu ikiseropt remplacés. -f-On a mis à la discustion le prpjej
de la haute cour nationale, qui a été lu par M. Chapelier,
& Ton a décrété plusieurs articles relatifs à l'organifatiQD.
de ce tribunal.

VARIETES,
On aisure que le général Luckner, qui est, comme on
sait, un' de nos meilseiirí généraux, compte aller établir,
dans peu, une municipalité à Vienne.

De par la section de Mauconseil , il est enjoint à 'a femme


du pouvoir exécutif, de ne plus se fa te porter la queue
de sa robe. Ceci n'est point une plaisanterie c'est une dé
libération prise par des gens;q.t|jt se disent français : qu'ils
ȍ la portent point! ah! certes.., notre auguste souveraine
y consentira sans peine ; ma s, le peuple peut-il défendre à
ses serviteurs lìdeles , aux gentils' hommes les plus distin
gués , une prérogative dont leur cœur est orgueilleux & sa
tisfait '? Ah ! tous les emplois qui approchent de son adorable
personne , ennoblissent , Sc sont une jouistance pour les vrais
français qui ccnnoiílent & admirent fa bienfaisance , son cop
iage & tà grandeur d'aine. La servir est une gloire , Sc
mourir pour la détendre seroit un' bonheur : voilà ie sen
timent que l'amour pour mes maîtres a grave dans meii
& je fuis certain que j'ai tous les honnêtes - gens pour,
rivaux. .

—Quel est, Monsieur , le président nouveau?


— Madame, c'est le comte Mir....
Non , Monsieur , c'it un tiers ; vous vous trompez, je pense.
On n'en a point nommé i Mir.... seulement,
( m )
Faute d'autre & de concurrence ,'
De la sonnette a pris le manîment: '-
II n'est point président: rua^s Vice-Président.

II est bien aise de se convaincre, que les assignats font,


l'ouvrage d'animaux , car ou eiv volt la GalFto. .T
' ■ ■ ■ ■ ■» ji': .'-''lili'. J '! )

Ondonne, pour certain, «qu'il, «est-iarrété ,M pejn; cpmité


du club des Jacobins, que, pour; pjaintenir la troupe soldée
& non soldée en activité, on imaginera' .tous íes moii au
moins de nouveaux moyens d'excìteT des mouvemens, rels
que ceux qui ont agite récemment le faubourg Saint-rArUoinr.
N'importe qu'il en coûte le sang.do, cjuelqiAes malheuteux,
disent c-s monstres! d'ailleurs, nous mettrons tout 1e mal
fur lc compte des aristocrates , qu'il 'faut détruire entière
ment. Ah í scélérats 1 quelle plus aitorriuiable aristocratie que
celle qui a succédé à l'ancicnne \ Les avocats , les gens de
lettres , les usuriers , les intrigans , les sots ne sont-ils pas
plus dangereux pour lc peuple, que les premiers faifoient
vivre , & que leurs successeurs font mourir de faim & la'iflcnt
ruiner, piller ou égorger? Les premiers croient riches , &
donnoient de l'ouvrag'.' aux artistes ,' aux ouvriers, 8íc. ; les
nouveaux font, la plurart, gueux, & ne respirent que le
désordre pour pouvoir pécher en eau trouble-, les premiers
étoient peut-étre fiers, mais honnêtfs, humains; les nou
veaux íonr infolcns , dédaigneux & cruels ; les premiers
avoient l'honneur à conserver'; lés'nouveaux ne favenr pas
ce que c'est, témoin M. Merlin ,' tjtìl voVilo.r en effacer lc
mot de nos dictionnaires; les prémitrs.ftethifíolcnt le ge-
nouil devant la religion, la loi & le Roi; les nouveaux fe
font une religion à leur gnife ,-orf-îl*cn veulent point ; font
des loix qui ne font pas pour eux, & qu'ils -éludent à leur

Pourquoi empeche-r-on Mesdames de partir? ne font-


elk-s pas libres comme tous les Français? Non, dit un ja
( m )
cobin; elles font d'une famille enchaînée, & l'on n'a tien de»
cidé fut la traite des Négre^ •{

Cause célèbre & intéressante.

Deux clubs, dent l'un est Jacob.». ,


Ont entr'eux une vive rixe:
L'un , fier d'être le noyau fixe
'J • Ou ' s'attache tout -assassin ,
Veut dominer Cn fpadaflìn:
L'autre, voudroit à son annexe
Réunir toute áme pcri lexe
Sur le fort de son souverain : -
L'un par essence hétérodoxe ,
« S'étayant fur lc patadoxe,lrt ^ «tttji* s<-"- :i
m, . Fait gloire d'etre ledouté,-..^ »f ,;iJ)«». .,<>
'■' ■ Son abominable syntaxe 11 •vtsz':i&
Est un système décrété , ' : $U.M,
'.' Quand l'autre, ferme fur son „■ tî^:
Annonce honneur Sc loyauté,.

Faute ici d'une rime en uxe, v



Je me vois tout court atrété. . < ' '
Sur mon Pégazc remonté ,
si r. Je pqutrois recourir au luxe; (i)
Mais j'aime la simplicité. , > so'.t ■''■> ». •«

Le sieur Mourillon , curé de Néoux , a été nommé


malgré lui , à l'evcché constitutionnel du départe-
i i ■—_ — -
. (i) Cc mot n'a point de lime.
( 33* )
ment de la Creuze, & sa nomination ayant été faite gn
scrutin de liste seulement, au mépris des décrets de ras
semblée , il s'est reposé sur sa nullité pour en être déchargé :
mais l'aísemblée voulant l'attacher à son char , a rendu ,
le i'j Janvier dernier, à son insu, & à la sollicitation de
M. le curé d'Evieux, un décret confirmatif de cette no
mination. Pour prix de cette faveur & des bons offices donc
elle a été le fruit, le sieur Mourillon.a cédé&. abandonné
â l'assemb!ée , & à M. le curé d'Evrcux , tous ses droits
& prétentions à* l'évèchc , pat une renonciation notifiée
au département.

Sur l'Air : Les regrets font des gens.

Le ministre Montm.,..
4 Est un nain .
Qui fut autrefois menin :
Aujourd'hui le pauvre here ,
Est mené f
Est mené
Par la liziere.
En tout pays, que dit-on?
Que fait- on
De cé ministre avorton ?
On iit de fa politique ,
Dans le corps ,
Dans le corps . ■'•
Diplomatique.

Ce M. de Montm....
Si vilain ,
Méprisé du genre humain , '»
Pour avoir trahi son maître,
{ 53* )
. , Sautera ,
- ■ » î , Sautera *, ( - -
: v,~,-<; Par la fenêtre.

. .Xa fameuse beauté municipale dont nous avons plusieurs


fois rapporte ies boits propos fait tellement Torthographe ,
<|u'éct.iv:2tit dernièrement en province, le récit d'un combat
entre quatre Suisses, elle commençok le mot Suisse par
na C. Du reste, c'est la mejikure créature; or,, fouvant
niener son grand mari par le 'nez , elle n'en use point , Sí
crain: tellement de déplaire à ce disciple de la Lune , 'que le
mot Nf.-ANMoiNS cil: píoseric-de la maison ( que dis-jcï )
tic l'hótcl dudit sieur.
• . . . _ . . . "\—' ' * " -• -»-.',>
———a^*—i
Ze Serrement; (i) çigìque. \j
Tremblez à votre tour , sectaires factieux^ ' ;
Sot les affreux ressorts de votre politique. ( ^ ' ...
Tous vos concitoyens duvrànt bientôt les yeux,-
"Vont vous faire táter du Serrem-iínt civioue.

Grand & superbe, d'rscours de M; Vabbc Fauci


(lier à Notre-Dame.
Noir qu'on l'eìitende au circjuo otï dans la catbédfàlc ,
II est toujours l'abbé Fauc ' nO
' _ r . .
(i) Nota. Le lecteur est pric; de, ne, pa#. se récrier trop
tôt fur ia faute d'orthographe, qui n'est qu'apparente : au
reOe, il est bon qu'il sache poureuoi l'auteur 3e ce quatrain
l'a compose : c'est afin de pouvoir retondre ,à ceux,qui pour-
roient lui reprocher de n'erre paí bon' pattiote : « Qu'avez-
» vous à dire, Messieurs ? j'ai fait k Serrement civique».
II étoit d'atftant plus népirflakc qu'il fit celui-!ei,"<fu''l n cn
a janraiî tait , & <]"''', est bien décidé à n'en jamais fair«
ò'aucte.
- ' ( 333 )
Toujours ce doSc sansonnet
Veut eue un sujet de scandale: .. ;~>
. Auffi sa bouche propre à tout,
Dans la chaire comme à la halle,
Peut , au besoin , faire un égout.

Le but du voyage de madame la Baronne de St... n'efti


point , comme on l'a dit , de négocier le retour de feu
íbn pere au timen des affaires, mais de faire jouer une
tragédie de fa composition, tout-à-toúr tendre, passionnée,
ingénieuse & terrible comme elle. 'En attendant, cette hé
roïne de la démocratie-royale a regalé la ville de Genève
d'une perite picce de sa façon. Elle s'est rendue à pied a'i
prêche in fiocchi , accompagnée des auteurs de ses jours
mâle & femelle, & d'une roule de domestiques. A la fia
de l'office, elle s'est accusée publiquement d'avoir mal vécu,
depuis quelque - renrs , . ávtè fa mere , &: elle a été avec
majesté s'agenouiller devant cil? , 8c lui demander pardon
& bénédiction; ce que .la iautil'ancii maman lui a donne avec •
toute la «race & la léçereté doue elle est capable. On ne
Ce fait pas d'idee du pathétique de ceue scène attendrissante :
le bon papa en pleuvoir de. tendresse.

Théâtre Italien.
Çethéàtte, qui s'étoit jusqu'ici distingué des autres , ctt
rejettant à-peu-pres toutes. les F'ióidhs ,ur.usïpNS íatrjo-
Hquks 'qui éloignent aujourd'hui l"s honnîres-gens des
spectacles vendus à ta faCvton Jacobiie ; a enfin succombé
à la tentation: C'est le sieur Fabre, ci-devant d'Eor.AN--
tine , & mauvais comédien de province (ï), qui a eu l'hon-

(t) II a en l'honneur de présider le district des Corde


lier : c'est, de. tous les rôles comiques qu'il a joués t celui
•ù il étou le moins insupportable. 1
( 334 )
neut de íAtriotIser cni dernier lieu , la scène ítalíeríneí
La pièce qu'il vient d'y faire représenter, est intitulée, Ic
Convalescent de qualité. Nous nous garderons bien d'en
faire l'analyse ; nous ne voulons ennuyer ni révolter .nos
lecteurs; nous nous contenterons feulement de les inviter
à fuir les représentations de cet ouvrage , dont les par
tisans mème de la révolution blâment le ton & les prin
cipes forceués. »

Que le courageux abbé Maury ait défendu , avec cette


chaleur qu'on lui coçnoît , le tiônc & les autels, cela n'é
tonne pas ks étrelf à caravlere; mais qu'après avoir vit
tous les droits , toutes les propriétés violés par la majorité
de rassemblée , il ait encore daigné parler , voilà cc quô
je n'approuve pas. L'abbe Maury offrant des projets ,
parlant de restrictions , &c. semble supposer la stabilité
«les décrets , &c reconnoître l'aucoxité législative de ces
êtres qui, outre-passant leurs pouvoirs, se font constitués
en assemblée nationale , fans le voeu unanime de toute la
nation. Céder fa bouise à un voleur qui nous tient le pis
tolet fur la gorge , c'est une nécessité ; niais lui conseiller
lemploi qu'il doit faire de notre argent, c'est alors une
autorisation. Ainsi , jc consei:le au petit nombre de bons
députes de se rearer , ou de se taire jusqu'à nouvel ordre.
41 I ■— I IMI1MIHWIWI ■IIIMHI— II ■■ III I —WM———

CE JOURNAL paroít tous les matins.


Le prix de fabonnement efl de 3 liv.par mois
pour Paris , & de 5 livres 1 5 fols pour la.
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rue Pcrçée-Saint-Andrc-des-Arcs , 21.

De rìmprimerie du Journal de la Cour 6c de


la Ville.
N.° 4t.

JOURNAL'
de la Cour et de la Ville*

Tout faiseur de Journal doit tiîBut au maltd


. ' La Fonta in e.

Du Jeudi 10 Février 179 r.


Histoire de l'Astronomie moderne, par M. Bailly, tom. 1 i
( liv. 1 , pag. 5 , édit, in-4.0
C'est le coup-d'ceil immédiat des Rois qui donne à là
puissance de l'espàt toute son énergie, & force le génie à
se déployer; il échauffe, il remue les esprits; il transformé
les hommes. Cette magie est la feule qui existe fur la terre.
Hcuteux les Rois, de répandre un charme autour d'eux,
& de n'avoir besoin que d'une volonté pour faire de grandes
choses !
, • - Idem, tom. 1, pag. 103.
La raison n'a d'empire que lorsqu'elle est universellement
reconnue : el!e ne peut monter sur le trône que par la dou
ceur. II est peu sage d'annoncer qu'on vient faire oubliet
aux hommes tout ce qu'ils ont appris , tout ce qui fonde
leur amour- propre; c'est leur ôter leur existence d'hommes ,
& presque les réduire à la classe de l'enfance. Les esprits
se révoltent, les persécutions éclatent, l'entrcprise est au
moins manquée; le monde reste encore un tems comme U
est

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Q Février.
U. NE députation de la municipalité parisienne, à demandé"
pfì secours de 6 millions ; il n'a rien été statué fur cett^t
Tome I.er Année 17914 O «...
(33*)
pétition. —II a été arrêté plusieurs voitures chargées d'or-
nemens d'église. —La discussion s'est ouverte fur le rap
port du comité militaire. —L'alìemblée a décrété qu'3
sera envoyé deux vaisseaux à la recherche de M. de la
Peyrouse.

VARIÉTÉS.
On ne peut pas tout-à-fait dite de M. l'abbé Mároi... J
député du bailliage de Saint-Quent.. à l'assemblée nasio-
nale, ce cju'on difok de ces statues d'Egypte ; elles ont une
bouche , & ne patient pas : il y a une fois ouvert la sienne
pour dénoncer au comité des Recherches , comme un ou
trage aussi méprisable qve son auteur, le mandement
de M. le ci-devant évecjue de Strasbourg, Ce trait du par
triocisme le plus pur , lui a mérité l'estime & la confiance
du département de L'AL , qui , pour récompenser son civiinic,
vraiment dans le sens de la révolution, vient de le nom
mer à l'éveché de Soiss... Si, depuis la bienheureuse ré
génération de nos mœurs, il faut, pour être prélat, avoir
femme Sc enfans, ce nouveau pere de l'églife est parfaite
ment en règle ; il en a une fort jolie , & une petite fille
de trois mois Sc demi , peut attester la chasteté de leurs
amours...

Quelque grand évènement couve fans doute dans íe sei»


pattiotíque des jacobistes. L'ordie des matières & la tenue
des séances de l'auguste atéopage en est troublé j oepuis
plusieurs jours elles font à-peinc de trois heures. Un intérêt
plus pretsanf que l'achèvement de notre constitution & de
notre régénération, si heureusement entreprise, occupe nos
douzecemvirs. Le tems amènera bientôt probablement au
grand jour ce nouveau monstre conçu dans les flancs "téné
breux du club régénérateur ; car quelque impudeur qu'af
fichent maintenant nos pères confcrípts , qui ont changé leur
caducée en un sceptre de fer: le vuide des séances & leur
peu de durée , commence à frapper les esprits. L'ennui & Iç
désoeuvrement dans des personnes qui sc font montrées fi.

«
( 537 )
actives pendant bientôt deux ans , deviennent très-alarmans :
qn craint pour fa vie, quand , dépouillé de tout , on n'a
f\as rien à offrir à leur spéculation destructive. Cependant
îl faut leur rendre justice -, l'essentiel de la besogne va tou
jours , c'est-à-dire , la police du royaume. Les messagers de
nos Dieux , les brigands , courent les provinces la flamme &
le fer à la main : c'est au nom de la loi , ou plutôt de
«eux qui la font , qu'ils porrent en tous lieux les torches
incendiaires; & le peuple stupide, se prosterne devant ces
ordres , & les exécute à l'envi , en bénissant ceux qui les
donnent.

Quelqu'un voyant venir M. de Mir.... à l'assemblée, dans


une très-jolie voiture , & deux chevaux superbes, dit : « ah }
» le Roi des Rois devroit bien ne marcher qu'à six che-
j» vaux! un aristocrate s'écria : il vaudroit mieux qu'il
» fut tiré par quatre li. Je n'entends pas trop le sel
de cette plaisanterie ; mais je me fuis promis de vous la
»ander.

Le duc de RicHEL.... vient de mourir : il y avoit déjà


long-tems qu'il n'existoit plus : voilà tout ce qu'on peut en
dire. Son fils est dans l'armée Russe , & s'est déjà distingué
fous les murs d'Ismaïlow. Son amour pour la gloire, son
attachement pour ses maîtres véritables., font un garant que
«e jeune homme deviendra célèbre.

Le décret qui astreint les prédicateurs au serment anti-


«atholique , est un nouvel attentat au spirituel. Nul corps
civil ne peut ôter à un ministre , le droit de prêcher les
Vérités de notre religion : ses supérieurs seuls peuvent le lui
ôter. II en est de meme de la confession ; ce décret cruel,
absurde , impolitique & impie , montre que le projet est d'a
néantir le culte de nos pères , & de renouveller les siècles
de persécutions , où les chrétiens participoient aux sacrcmeyis
que des prêtres courageux & fidèles leur administroient se
crètement dans l'intericur de leurs maisons.
■ ... ( 338 5

Les soi-disans patriotes de Beaune viennent de brûler, si


l'on en croit le sieur Carra , le N,-j 5 de la Chronique de
France. Le rédacteur de ce journal ( M. Lapie de la Fage ),
a le grand tort aux yeux de ces Messieurs, de s'élever avec,
autant de force que de courage , contre les factieux. II at
taque hardiment les ennemis de la religion, ceux du trône ,
& fur-tout çcax de Tordre , qui , par leurs manoeuvres in~
famés, semblent ne s'occuper que de l'hptrible foin de trou-i
bler la tranquillité & d'attenter à la sûreté des citoyens. Sans
doute le rédacteur de la Chronique de France ne se laissera
r>as intimider par les hostilités jacobitiques 1 Nous l'invitons
a redou1 1er d'efforts pour démasquer les véritables ennemis
du bonheur public.

Extrait des Lettres fur VAtlantide } par M.


Bailly , pag. ^6,
u Jupiter a voyagé avec ks nations ; il a eu par-tout un
)> culte Si des autels ; il a rempli la terre & les siècles
i» de son nom : mais les honneurs , les choses humaines ne
» sont pas éternelles : de tant de domaines, il ne lui reste
» aujourd'hui que fa planète ». .- , ;
Ne pourra-t-on pas dire un jour de M. Bailly , maire d«
Paris , à-peu-près ce qu'il dit de Jupitet ?
« II a rempli Paris & son siècle de son nom; mais les
5> honneurs, les choses humaines ne sont pas éternelles: de
>) tant de domaines? il ne lui reste aujourd'hui que fa lu-.
I) NETTE >>.

. II paroît uq petit écrit portant Je titre de 1789 aux;.


Enfers; cette nouveauté, qui ne snérite pas le nom d'eu-
yrage , renferrne cependant des vérités assez piquantes contre
la conduite de la noblesse Française ; conséquemment il est
fort injuste de l'attribuer à M. pE Ç.,.,.., pu bien \\ faut
le*rc»yoyer au passage de l'évangile : << Tel voit la paille
» dans I'ceil de son frère , qui ne sent pas la poutre dan6,
» le sien j>. Les femmes & les puissances voisines ont feules
(339 )
le droit de juger & de mépriser les Français. Pour veus J
Messieurs , agissez , ne murmurez pas. Est-ce à un membre
paralysé , à reprocher à son corps fa léthargie?
.... Signé, la Comtesse de &c. Abonnée.'

II est très-constant que , dans nombre de provinces , le


peuple, que rassemblée a investi du droit de faire des évê
ques, en exerce déjà quelques fonctions, lui-même , & pat
la raison que qui a le plus , doit avoir le moins , il çonfirmç
à tour de bras les j meurs ecclésiastiques,

• / i*
Le bien de la chose publique nous oblige à dénoncer
comme un digne & galant homme , un juge de paix de
Soissons , trop honnête & trop borné pour fuivrè les
principes actuels de la justice moderne. Voici un de íea
derniers jugemens : «La cause remise à huitaine, attend»
» que je n'attendois pas l'assaice ».

A-propos du ferment à la mode , je viens de gagner m*


part d'une gageure, dans laquelle, suivant ma prudence ordi
naire , je ne m'étois intéresté qu'A coup sûr. C'est au sujet de
la lettre signée L & plus bas , Dupor... , envoyée à ras
semblée , u y a quelques jours. Rien de plus certain qu'il n'y
a du Roi, dans cette lettre,"que la signature, Sí que le style,
depuis la première ligne jusqu'à la derniere , est nu plus
BAS; c'est un fait dont personne ne doute.

On dit que très-incessamment le citoyen actif de la justice


reprendra les fonctions accoutumées, & qu'en dépit de M:
Guiixot... , son émulî , ce sera lui qui , comme ci-devant,
aous aidera à passer dans l'autre monde , en facilitant notre
élévation dans les aìis, par les moyens connus, auxquels
le génie inventeur de l'honprable membre a voulu vaine-.
( 340 )
ntcnt en substituer utr autre de sa façon , dont on ne eoneevrtfc
bien l'utilité , que quand il en aura fait l'expérience.

"Apparition de Henri IV à notre charmant


^Dauphin.
Au Dauphin apparut le Béarnois Bourbon , '..
Tel qu'aux plaines d'Ivry ses palmes le montrèremt.
En voyant de nos lys l'anguste rejetton ,
Sous des geôliers végétant en prison ,
Les yeux du bon...Henri x de larmes s'humectèrent.
» Vcntre-saint-gris ! dit -il , qu'est devenu l'essaim
» Des braves à vieux" parchemin ,
» Dont les aïeux , pour forcer cent murailles ,
i» Me serroient de si près aux sièges , aux batailles » ï
v. . . - .
« Vous parlez, dit l'aimable enfant, ;l
» D'un conte à ma commère l'Oye.
i» Chapelier , ici bas , règle tout autrement.
» La Noblesse de France ést la plaine où fut Troye >v
» Par la morbleu ! reprit Bourbon, ',
11 Que je te plains , gentil garçon !
» Que je partage ta détresse »!
Car c'est la perdrix lans citron ,
Qu'un Roi de France fans Noblesse.

M, le prince de Br..., disoit derniercmenr à M. Barn,...:


«< si la contre-révolution arrive, nous n'avons qu'à nous
» bien tenir : toi, tu feras roué & moi décollé ». C'est une
très-agréable plaisanterie de société ; mais pourquoi M. le
prince de Br.„. s'obstine-t-îl donc à vouloir être traité ca
gentilhomme?
C 342 )

îíons avons reçu un manuscrit rempli de choses char


mantes , écrites avec autant de goût que de finesse & d'é
nergie ; nous ne Timprimerons cependant pas , nous étant
fait une loi de nous envelopper exduévement dans notre
follicule.

Le loyal chevalier de Meude-Monpas , si mal apprécié,"


tant calomnié , persécuté , puis emprisonné par les doux
patriotes & les lâches ingrats nouveaux-convertis, est
parti pour Bruxelles. Les écriveurs ne manqueront pas de
publier que ce départ annonce quelque miíEve, quelques
rands complots, dont notre voyageur est chargé auprès
u général Bender, homme tout-à-fait incongru, & qui
s'a pas plus dé respect pour la frisure des troupes natio
nales, qu'un député gaucher n'en montre pour l'honneur.

Préface de l'Histoire du 6 Octobre , écrite dans


les Amours d'Eté.

Air : Des voyelles.

Phi!.... alors par l'intérêt mené,


yers Mirab.... s'est retourné,
Et d'un air étonné,
Dit : Je fuis devenu brave ;
Tes conseils , ceux de Barri...;
M'ont déterminé.
L'honneur jamais ne m'avoit entraîné;
Mais quand on est bien né,
On se sent gouverné
Par un désir désordonné
Se se voir couronné, '
(W)

ón cite la réponse d'un Curé d'un diocèse de Languedoc


à un municipal enquêteur & solliciteur de sermens : celui-ci
difoit au bon Curé : « Mais, M. le Curé , si vous ne prêrez
}, pas le serment , comment pourrea-vous vivre ? —Mais ,
»> Monsieur, si je le prête, comment pourrai-jc mourir? »

Anagramme de ces mots : L'Assemblée Nationale ,


Elle a blessé ma Nation.

Dimanche dernier , le jeune marquis de la V.... , pout


ne pas gêner le service, s'étoit -, íans le vouloir, mis de
vant le comte de. Cl.... ; le roi a appellé ce dernier, pout
le remettre en avant. Ce n'est pas relativement au rang ;
l'un est lVgal de l'autre à tous égards ; mais il est mains
âgé, fans doute moins de service, & dans le même ordre:
il est bon d'observer cette distinction , fur-tout devant le roik
ch;f de la noblesse. On sent bien que le roi n'eût pas donné
cette fcçon à un bdurgeois ; il ne trouve pas mauvais que les
particuliers qui vont le voir manger, montent fur les ta»
bourets des duchesses.

CE JOURNAL parott tous les matins.


Le prix de Vabonnement ejí de $ liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres z 5 fols t pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue PercéeSaint-André'-des-Arcs , N°. 2.1.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville.
N.° 42.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Vendredi ir Février 179s.

Racine faisoit trop bien les vers , pour n'être pas aussi un
peu aristocrate. Voici une tirade de lui dans le contrc-seos
de la révolution.
Non, cc n'est point au peuple à se choisir un maître.
Sa haine ou son amour sont-ils les premiers droits
Qui font militer au trône ou descendre les Rois?
Que le Peuple à son gré les craigne ou les cbérirle,
Le sang les place au trône , Si non pas leur caprice.
Ce oue le sang lui donne, il le doit accepter;
Et s'il n'aime son Prince, il le doit respecter.
Quand ils auront avili ce beau royaume & son Roi aux
yeux de toute l'Europe , perdu nos colonies , ruiné notr«
commerce , étouffé noue industrie , englouti les dons pa
triotiques , & touc notre numéraire, ils nous abandonneront
ie squelette de la France, en nous disant pille áctuelle-
• xnent, ronge cet os. Croyent-ils que nous n'irons pas les
mettre en pieecs , ces vautours , dans quelque^ coin de l'uni-
yers qu'ils aillent tacher nos dépouilles & leurs crimes?

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Z o Février.
On s'est occupé du rapport fur les raxes à l'entrée des
villes, & l'on a réduit les droits fur le vin, le bceuf, le
Tome !.«■ Année 1791. P p
f 3.44 )
mouton au* barrières de Pays. —M- Broglie a annoncé
que la députation d'Alsace âflfpit reçu ce matin un cour
rier, qui apprend qu'à Colmar, les Commissaires du Rói
ont cté. reçus- avec de grandes menace1;, & des insultes per
sonnelles. Dans le département du Bas-Rhin , les Corps
administratifs, se font opposes à l'exécution des ordres des
Commissaires.

.... V A RIÉTÉS,
Non, Monsieur, le mot Orl.... ne fouille pas tout ce
qu'il touche, comme vous l'avancez trop légèrement : U
existe en France de loyaux & braves cheva'iers qui le por
tent depuis bien long-tems, & n'ont jamais celle de l 'ho
norer. .Fidèles à la devise qui les diitinguoit aux croisades: '
( des ennemis de ma foi, des ennemis de mon Roi, ma vertu
est connue ) il n'appartient à personne de les écarter du
chemin dé l'honneur , ni de les confondre avec ceux qui ■
s'en font éloignés. L'un d'eux, brave. marin, qui, dans ce
moment-ci, lait exposer sa vie à la Martinique pour le ser
vice de son roi, ne peut ni ne doit être confondu avec ceux;
qui le trahissent.

, Avis aux Curieux.


Vos Juges tiennent leurs assises.
í>i; dans le. comité des prises ,
Leur panache vous plaît à voir;
Comme il est bon de tout prévoir ,
Au logis, crainte des méprises,
Laisses, btrtisse , montre', & mouchoir.

LTn capucin aristocrate disoit qu'il craignoit bien qu'au


premier 'bruit de guerre, les gardes nationales ne devinssent .
( 345 )
des GAnDrs-MALADES. En effet , la jeune Targînettc dé
périt à vue d'oeil ; cet aimable enfant n'a pas de tempé
rament, & l'on tremble qu'elle ne meure avant qu'elle ait
toutes ses dents , qu'elle montre beaucoup tiop fortes pour
Ion âge.

M. Chas... , député gaucher , l'un des plus ardens per


sécuteurs de la rc!ig;on, a donné l'cxemplc de fa doctrine;
il a dépouille son épouse légitime, de ses bijoux; il lui re
fuse le culte matrimon'al , &c la relègue tristement à Villi-
S..„ Une maìtrclse bien jolie , bien séduisante, fait les hon
neurs de fa maison à Paris , &c chaque jour recommence
pout elle un cçrcle continuel de plaisirs & de jouissances.
Voilà une image frappante de ce qui se palse sous nos yeux :
la religion catholique a été re| oustée, dépouillée, persécutée;
c'est la lemme ! La religion protestante , la juive, est com
blée de faveurs : on a rout fait pour elle... c'est la maîtrelíe !

On joue à Londres une pièce pantomime, fous le titre


d'Assemblée-Nationale de France. Le théâtre représente
exactement la lálle de l'assemblée j on voit au milieu, le
fauteuil du président, le président lui-même ; les secrétaires
font autour d'un bureau ; la salle est remplie de marionnettes
de la hauteur de trois pieds ; ces marionnettes représentent
les députés; le président a à fa main une sonnette. Aussi
tôt que la séance commence , les députés sortent péle-mele
de leurs places , vont , vi.-ntlent & reviennent devant le
président , en gesticulant beaucoup , en le menaçant , en lui
montrant les poings. Le président, armé de la sonnette ,
en fait grand usage , pour rappeller à l'ordre , & renvoyés
chaque député à sa place ; mais c'est envain. Une marionnette
plus petite que les autres , paroît fous la forme d'un chat ,
(Bar n ..) affublée d'un habillement leste. Ce députe monte
à la tribune, lance plusieurs cris perçans, miaule, faute,
famille, & fait de vains efforts pour se faire entendre: nc
pouvant y réussir , un député ( Maur.. ) de la hauteur de f lui
ale six pieds; revêtu d'un grand manteau noir, se présente
■à la tribune; le pygmée veut le rcfousset *, mais plus fort
(34f)
& plus courageux , le géant enveloppe <Ie son manteaa
le chat , qui, malgré ses cris & ses griffes , ne peut plus
ni parler ni se débarrasser. A l'inltant , une douzaine de
' députés s'élancent pour délivrer leur camarade des bras du.
géant , qui enveloppe ces mirvnidons , couvre la tribune de
ion manteau , & paroìt seul triomphant. Pendant tous ces
débats, des députés se présentent toujours au président,
lui font les mémes menaces; d'autres le conjurent de faire
usage de son autorité ; mais La patrie est en danger plus cjae
jamais , la sonnette ne se fait plus entendre , Tordre est
tòut-à-íait troublé , l'agitation devient plus grande , deux:
bonnes heures se pailent sans qu'il ait été rien décrété.
Comment faire pour amener un dénouement satisfaisant , &
donner aux spectateurs, à la nation, à l'Europe entière,
un exemple imposant '? II sort d'un des coins de la salle ,
un Arlequin , qui , exerçant les droits du pouvoir exécutif,
parvient, par un moyen fur , à couper le mal dans la racine:
armé de fa batte , ii frappe & le président , & les secrétaires,
& les députés, & les tribunes , les chasse de Tassemblee, 8c
la séancé se lève au grand contentement de la saine partie
des spectateurs.
. , Au b„:

II paroit un Dialogue de la mere Duchesne , sur le ser


ment civique ; c'est une femme qui pense bien , & avec
qui (en lui passant les otnemens énergiques de son discours )
tous les honnêtes gens doivent faire connoissanec ; nous
la recommandons à nos lecteurs,

M. le cardinal de la Rochcfoucault , député à Passemblée


nationale , s'en allant de Paris à Rouen , s'arrèta à Meulan.
II y avok beaucoup de personnes rassemblées à la poste aux
chevaux. II s'informa de ce qui sc passoit : on lui dit que
c'etoit un tanneur infortuné qu'un créancier venoit de faire
appréhender au corps pour une somme de iz,ooo liv. Ce
prélat demanda si le débiteur passoit pour un homme de
bien, & -s'il étoit chargé de famille : on lui répondit qu'il
rtoit chargé de neuf enfans, & qu'il étoit un honnête
homme, que le malheur des tems avoit mis dans la mi
( 347*0
fere. Le prélat , touché de la position du tanneur , fouil'a
dans ses poches, fit fouiller dans celles de deux grands-
vicaires qui l'accompagnoienr , & dans cetl.-s de leurs va
lets , 6c eompletta une somme de <íooo liv. , qu'il donna
à-compte au créancier , ne demandant , pour payer le sur
plus, que le temps d'envoyer à Rouen, & de reveni', :•
prélat , pour débarrafler plus Vite le malheureux à<: tout
chagrin & de tou e inquiétude , emprunta de la maîtresse
de poste le surplus, qui fut à ['instant paye au" créancier.
Voilà les hommes qu'on dépouille pour enrichir les ap;ic-*
teurs & les démagogues. Le cardinal est dan* ce mònicnc
dangereusement malade d'une goutte. S'ii meurt , ce uak
doit lui servir d'épitaphe.
Ai e.. ..

Un Marchand conduisoit dernièrement à la halle, dans


une charrette , des cochons coupés par moitie , pour les
vendre ensuite par morceaux, comme cela se pratique. Che
min faisant, le marchand s'arretc à un cabaret voisin d'un
corps-de-garde. Pendant qu'il étoit à bore , des soldats
enlèvent une moitié de cochon. Le marchand se rend à îa
halle , décharge sa marchandise , & s'arperçoit qu'on l'a
volé. II retourne au cabaret d'où il sort oie , rend compte
du vol qu'on lui a fait. Le cabaretier , qui vtnoit d'ap
prendre, pat les soldats, le tour qu'on aveit joué au mar
chand , l'en instruit , en le priant de ne pas le nommer. Le
marchand va au corps-de-garde, demande si on n'auroit
pas vu quelqu'un retirer de fa charrette une moitié de co
chon. Après bien des questions & bien des propos, les sol
dats, qui avoienr cache 1 -ur vol sous un manteau, répon
dirent qu'ils avoienr bien la moitié d'un cochon, mais qu'ils
vouloient savoir si c'étoit le côté droit ou le côté gauche
-qu'il réclamoit : « Hélas! messieurs, dit le marchand, faut-il
» qu'un malheureux à qui on prend le bien , soit encore
»> réduit à être mis à la rorture? Eh! qu'ajoutera de plus
m ma déclaration à ce que vous savez déjà? Au surplus,
ii puisque vous l'exigcz, je vous déclare avec vérité, que
» c'est le côté droit qu'on a vole ». Les soldats , frappés
de ceue réponse, furent forcés de rendre le vol, & Us én
«urent pour eux la honte.
( 348 )

-ri * une nouvelle composition de la milice parisienne;


II paroit
,c:tte brochure , laite poir amuser & instruire en méme-
tcms , est nécessaire à tous ceux qui veulent réunir.tous les
rra.criaux interenans de notre incroyable révolution : les
principaux acteurs y sont dalles comme ils le meritenr.
^ÍÊBÈÊ i '1"M
M. le journaliste, je vous prie de me rendre un service.
Je íuis ecclésiastique , non pas comme la plupart de ceux
dont M. le procureur-syndic adjoint a fait une si longue li*-
tanie , car je ne suis point ecclésiastique mâiié , ni simple
accolyrc, ni simple tonsuré, ni simple diacre ou sous-diacre,
muis je fuis prêtre disant messe, jureur, & au moins aussi
jurcur que le Père Duchesne, Sc meme que le curé de Saint-
Eustache : d'après ces qualités posées, j'ai grande envie d'être
care de Paris ; car ensin vous vous doutez bien qu'on ne
jure pas pour rien. J'ai un petit pécule que m'a procuré mon
assiduité dans les galeries du manège, où ma qualité d'au-
»ònier de là légion Riquet-M.„. , me donnoit mes entrées
aveç double ration , outre un couvert à l'office de mon co
lonel , en qualité de son premier théologien. Or, c'est ce
petit pécule què je voudrois troquer contre une cure. On
m'a assuré qu'il y a cenains membres du club électoral,
seans au chapiwe métropolitain , qui entreprennent à forfait
de livrer les cures : ces enrrepreneurs , en conséquence , pro-
poserrr 4e candidat , 1e font discuter avantageusement , &
enfin procuìrsat le nombre de voix néecilaires; & l'affaire est
faire.
Mes fonds font tout prêts, je les déposerai; je vous ptic
seulement de m'indiqucr l'un de ces entrepreneurs, & je me
fais fort de le debâ'tasser de toutes ses cures , parce que j'ai
bon nombre d'amis jureurs qui, comme moi , ont grand ap
pétit. ISie craignez point, M. le journaliste , de vous com
promettre dans une affaire de simonie; car je luis, moi
-même , scrupuleux, & j'ai, en conséquence, consulté les
meilleurs canonistes, & ils m'ont assuré que je puis traiter,
parce qu'U n'est ; as question d'un bénéfice , mais seulement
d'une pension nationale; que le £artage est fait : lc soin de*
( 349')}
âmes aux orthodoxes , & la pension aux apostats : & JE tiens ,
moi, pour la pension.
• •■ « T

LES ABEILLES , Table traduite d'un Auteur


anglais, par Voltaire, retouchée par un ra
doteur, qui ne veut pas que cesoit une Fable.
Les Abeilles autrefois J
Parurent bien «ouvernées,
Et leurs travaux, & leurs Rois
Les rendirent fortunées. ' . '
Quelques avides Bourdons , ... :,
Dans les ruches se glilscrent: vr ■
Ces Bourdons ne travaillèrent,.
Mais firent des motions: ... _
Ils dirent en long verbiage: •. -, ,
s> Nous vous rendrons l'égalité ; j
» Nous vou,s donnons la liberté:
» Roi , loix , biens , tout est au pillage.
.m Tout impôt fur vous est ôte.! -i .t.
» Brûlez ce qui vous fait ombrage*
»> En tout lieux portez le ravagé , « !
.> Et comptez fut í'impur.ité ».
Les Abêîlles qui les crurent ,
Sentirent bientôt la faim.
■ Les plus . sottes en moururent. ' . \
1 Lc Roi d'un nouvel essaim,'. *,' * , .•
Les secourut à là fin : \ .v. '-'a' V . , \
Tous les* esprits s^éclairerent; -r>. t
Tous furent désabusés.
Les Bourdons furent écrasés, jj^ . . i .'vj
Et les Abeilles prospérèrent.
( 340 )

Extrait d'une lettre de Rouen du 6 Février ijyt.


Thou. . a été élu pour être membre du tribunal de cas
sation , &; du Castel , avocat , Si son digue ami , a été élu
son surpléant.
■ On aitend,*de jour en. jour , le curé de Choisy , pour
l'installer. On nous menace de nous forcer à illuminer. Mais
cet évêque intrus aura l'occalion d'exercer la charité , car
il est impossible de peindre la tniíere qui règne dans cette
ville ; toutes nos manufactures sont, écrasées , & il y a ici
plus de huit mille ouvriers oui sont réduits à la mendicité.
On n'ignore pas ici que Tï;ou... & le Cour.. .. dissimulent
ces faits à l'ailcmblée, & qu'ils ont m:me l'ffudace de pu
blier que notre commerce est brillant ; mais ils en imposent
grossièrement: nous délirerions que ces ambitieux "& mau
vais citoyens , entcndiííênt les plaintes des marchands dé-
talllans , & les malédictions dont ils sont l'objct : ils ap-
prendreienc le fort qui attend les traîtres' & les gens qui ne
respectent plus rien. ,
Errata pour le Numéro d'hier.
Pag- 3387 lig. 17, le titre de 1789; liscr. le titre de
club de \ ; t9 aux Enfers. . ...
Pac. 3í9í 1 g. 14 & 15 , attendu que je n'attendois pas
Parfaire ; litez. , atteridn que je n'entendois pas l'afraite.

CE JOURNAL pawît tous les >• matins.


Le prix de Vabonnement eji île. } liv.par mois
pour Paris , 6" . de 3 livres . 1 £: fols pour la.
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Safnt-Andrc-des-Arcs ,- .N Q. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


Jâ Ville." '
N.° 43.

• J O U R N A c :

de ia Cour et de la Ville.
- .. -' 1 '
— Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
. : ! VA FONTAINJi.

Du Samedi 12 Février 1791. "'

fere ^ui ne sont pas de mai.

A Poigriot la Vig... succèdes ; .,;


Pour nos maux, quel affreux 'rérttìdï! •' .
Moine défroqué, Précepteur, ■ ■
Avocat, Juge & délateur, ...
Des Jacobites le plus brave ;
II vaut Cam.., Targ.. , Bar(1.„ì
Bientôt on verra l'impudcnt- • : - ,
Par eux devenu Président,
Et manecuviant dans le manège ,'
Prouver , décréter fur son siege
Le schisme & l'insiiirection
Comme un droit de la Nation ,
Que les Rois font zéros fur rerve,
Et notre culte une chimère. » - '

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du z z Février.

On a fait le rapport fur les troubles de l'Alsace, & l'af-


sembléc a rendu un décret , à Peffet d'y mettre ordre. —On
se rappelle la fameuse députation de l'univers , qui a voul»
Tome í.er Année 1791." Q q
( W)
s'afEJicr à. 1'assembléc patiomale :-o$ a t\ d'a^fèz bon cerur
tic cetta mascarade. ,<Eh bjeç! voilà une députation de soi-
disans Quakers , qui s'est présentée à la barre. II y a à
«parier gu'^lle servira; à son tour, d'áLjmept ai*x mauvaik.'î
plaisanteries des aristocrates.
Îm.ìhu wmm . !
VARIÉTÉS,
Vous avez fans-doute appris qu'on avoit cherché à raire
croire au peuple , que la voiture' qui roule farrs chevaux , au
palais-royal , étoit une invention du club monarchique,
pour enlever le Roi ; ma-is on vient de découvrir que ce
font les Jacobins qui l'ont inventée , pour rendre les chevaux
inutiles à Paris, & pouvoir , par cc moyen , fans frais & fans
peine , former une arrnée citoyenne à cheval. V , on l'enverra
fur les frontières , avec le foin, qui va V d,evcaiï tics-
nécelsairc.

CHANSON.
Air : Eh mais ! oui dkP

Quand l'augHlte assemblée


Enfin se diíloudra ,
Dans son ame enchantée ,
Chacun de nous dira :
Eh mais ! oui dà '.
Comment peut-pn trouver du mal à ça î
Oh ! nenni dà :
On ne peut pas trouver de mal à ça.
Lorsque dans fa province
Chacun retournera , .
A chaque petit prince ,
Compte on demandera.
Kh mais ! &c.
( 353 )
L'intention écrite , ■ , .:
On leut présentera ;
Leurs motions ensuite ,
On lui comparera.
Eh mais ! Sec.
Au député fidèle ,
Justice l'on rendra ;
Au commis infidèle
Le procès on fera.
Eh mais ! &c. *■ '

Sans-doute à la potence
On le condamnera -,
L'abus de confiance
Mérite bien cela.
Eh mais ! oui da :
Comment peut-on trouver du mal à ça ?
Oh '. nenni dà :
Ori nc peut pas trouver de mal à ça.

Bulletin de PAssemblée-Nationale.

L< mal au col commence à se faire sentir dans l'augufte


assemblée ; il a attaqué le président du jeu de p.iumc. On-
ignore encore jusqu'à quel point ira ce premier accès : on
aura foin d'en instruire le public , & on désire , lui donnée
des nouvelles satisfaisantes.

Un patriote assuroit l'autre jour, que la révolution avoit


feit autant que Dieu, lorsqu'il créa le monde; de rien
«UF.r.ouE chose. —Un aristocrate lui répondit qu il éto.t
vrai mais eue Dieu , honteux & repentant de son ouvrage,
( 3í4 y
l'avoit détruit bien vîte par une inondation générale. Le tcms
se couvre furieusement : gare le déluge \ nos députés du
côte gauche savent-ils nager ? ■

On nous a prié de rectifier un article du N.° 14 de ce


joutml. Mad. de Créci n'est point morte de la secouife qu'elle
a ressentie en voyant une multitude effrénée menacer son
mari de la corde. M. de Crcci , cn sa qualité de colonel
de la garde nationale d'Abbcville , a prêté le serment, Sc
s'est acquitté de cet acte de contrition , de très-bonnë grâce.
Son épouse étoit attaquée de la petite vérole dans ces circons
tances, & cn est morte : voilà l'exacte vérité.

M. l'archevêque de Bord.... vient d'écrire à M. Barn...J


pour le prier d'engager l'allemblée nationale à avoir , pour
les catholiques, la men; tolérance qu'on avoit eue en der
nier lieu pour les protestans.

On a dit de l'Empereur Joseph II , qu'il oublia qu'il


étoit facile de taire des loix , mais difficile de refaire des
hommes. '/

II paroît qu'on prépaioit , de longue-main , le triomphe


d^ rhéréíic cn France. Rappelez-vous avec quelle adresse
perfide ils ont commencé pat dépouiller notre Roi de ce beau
titre de M. T. C. , & de fils ainé de l'cglise, pour lui subs
tituer celui de Louis ( par la grâce de Dieu, Sc la loi.cons-
titutionnellede l'Etat,Roi des Français. Nos aïeux , bonnes-
gens, mais d'un esprit étroit , pendant l'efj ace de quatorze
siécles , ne s'étoient pas doutes de toutes ces gentillesses. Quant
à, moi, je fuis d'avis qu'on auroit dû mettre : Louis, par
lf grâce des" Brigands, et la Loi constitutionnelle
de l'Etat, Roi de i.a' Nation, Mais que dites-vous de
notre religion ? ne scroit-il pas de toutç justice que , dans
ce tems de liberté, elle tue libre à son tour ? Pourquoi
C 355 )
áónc fénchaîner ou la gêner par des fermens ? Vous vou
lez placer le calvinisme , le judaïsme , le luthéranisme sur
le trône ! mais au moins , par grâce , daignez tolérer cette
pauvre religion catholique : j'ai peine à croire cjue l'imen-
tion de ceux qui vous ont assembles en états ait été de
l'abolir.

Ce jeudi, 10 février.
Je n'ai pu lire, Monsieur, fans indignation , dans le Mo
niteur du 8 de ce mois, la prétendue réponse du Roivà
la lettre ou demande controuvée de M. Vírnier, curé
de Choisy , sur l'acceptation de l'évèché de Rouen. Qui
peut-être alsez hardi, pour préjuger ainsi la conscience ífc
la religion du Boi ? Une intention pure ne peut être sû
rement leur motif ; ils connouTent donc encove rinrluence du
nom du Roi, ceux qui cn abusent ainsi, dans le dclleiti
d'entraîner la conscience incertaine de trop timides ecclé
siastiques ? La certitude où je fuis que la demande n'a pas
même été faite à Sa Majesté , m'oblige de démrntir, pu
bliquement , ce fait. L'impartialitc & Tamour du vrai dont
vous faites profession , m me permet pas de douter de votre
empressement à rétablir la verké dans ses droits , par la
voie de votre journal.
Un de vos Abonnés.
P. S. La publicité que je defìre que vous donniez à cetre
lettre , sollicite assez le démenti ou l'appuî de M. Verr.ier.

M. de Clcrmont-Tonnerrc, refusé, l'on ne sait pourquoi,'


de tous les districts , ayant prié le vtriubic curé de Saint-
Sulpice de vouloir bien fc charger de faiie distvibner aux
pauvres de son arrondissement , les aumônes du club mo
narchique, depuis quatre jours, messieurs les prêtres de Saint-
Sulpice travaillent à cette bonne œuvre avec d'autant plus'
de mérite, qu'ils ont risqué plusieurs fois d'etre étouffés,
pour ne rien dire davantage, & cela par un trait de géné
rosité de la part de la section du Luxembourg, qui a re
fusé de fortrnir des gardes pour maintenir le bon ordre, sons'
ls ridicule prétexte que les prêtres de Saint - Sulpice pro
fitent de l'occaíîon pour distribuer, parmi le peuple, des
libelles incendiaires; mensonge absurde, qui a occupé deux
jours entiers le comité de la section.

Voici, nous mandc-t-on de Rouen, la manière basane


dont lc curé de Choisy-le-Roi a été nommé évêque mé
tropolitain de .Rouen. Son perc, marchand bonn:ticr, de
meure dans une maison attenante à la cathédrale. Au mo
ment du scrutin , un électeur s'écria : « Elisons M. le curé
» de Choisy-le-Roi , son perc a un pied dans la cathé-
» drale ; cn nommant lc fils, il fera plus heureux que son
» perc, il en aura deux. » Cette plaisanterie a pu influer
íiir la nomination. Mais ce qui est plus sûr, c'est qu'il la
doit principalement à la marquise de Coig... : elle s'inte-
rcíse à lui, à cause de sa démagogie 5c de l'éducation de
son mari, qu'elle lui doit. Elle a dit au roi Ti'.ou..., qu'il
scit éveque, & il a été évêque: Fiat Episcopus et factus
est Episcopus.

On reprochoit au ci-devant archev... de Scn... , lsr légè


reté scandaleuse avec laquelle il a prête lc serment : « Nous
» autres eccleliastiques, répondit-il, nous devons l'exeraple
» de la soumission : on m'a or-donnê, & j'ai obéi ».

Sur la Croix de Saint Louis donnée à M. Du£...


DE CR
Un de nos ouvriers en loix,
Qui nos braves soldats de vils brigands appelle, ,
Cr..„ vient d'escroquer la croix.
II la méïitoit; mais cnt:ndons-nous. Laquelle!
( w )

Nous avons reçu un très-grartd nombre de réponses


questions proposées dans none N.o 3 8 ; nous avons
forcis d'en supprimer une pairie. Voici celles qui nous
«é adressées par MM. A, B&Ç..
Réponse à la première Quejlion.
A.
Du droit que prennent les volesrs,
I L .Ile détrousser les voyageurs.
' '". «'. ' 1 . »• ' 1 ' • ; •
Du droit le plus injuste, & le plus révoltant;
pu droit qu'ont les voleurs de piller les passans.
C.
Mandataire infidèle, & de droit révoqué,
Ton titre est un abus , ton pouvoir usurpé.
Réponse k la seconde Question.

Ce; sont les d«mx Lam... Barn.... d'Orí....


Mir... Mai.. Bouc... & nos autres tyrans.
, ••• , : ..^ ^ • . ;
Des hommes fans aveux , des Lam...., des Marats,'
"Pcx -Ôémoulins , des gueux ; enfin , des avocats.

D'AlC-, , Mia.... & ce tas de. brigands ,


.fiassemblés à grands frais au Palais d'Okl....
Réponse à la troisième. Question^ .

A.
Pour s'assurer de fa personne ,
Et, pouvoir lui ravir la vie ou la couronoe.
( 358 )
B.
. C'est ain que la France , à ses dépens , apprenne ;
Qiíe notre liberté , c'est de mettre à la chaÎBC.

Gémissez, ô Français! d'une conduite impie,


Qui vous a , pour jamais , voués à l'mlamie.

M. Bai... entra dans la chambre du Roi, le jour de la


Purification : Mgr. íï: Dauphin étoit auprès de la'Reine. II
l'apperçoit , il le détache des bras de son auguste mère, se
précipite dans ceux de M. Bai... , & les yeux baignés de
larmes :<< Monsieur Bai,.. , lui dit-il , que voulez-vous donc
i> faire à papa & à maman? -Tout le monde pleure ici,
n rout le monde est dans la peine! » —Rassurez-vous,
fam'lle auguste Sc infortunée, les Français n'oublieront ja
mais les droits immortels que vous vous étés acquis à leur
icspect & à leur amour.

Le comte de Bri... avoit .offert à son frère le Cardi


nal , la moitié de la terre dont il a pris le nom, à con-
ditio* qu'il ne perdroit pas , car un serment impie, son
âme & son honneur. Ce n'est donc point la misère qni'l^r
a porté, , mais des vues cachées qui le couvrent d'infamie
aux yeux m-mes de ceux qui ont excité , négocié & payé
son horrible,
, îîi ■ apostasie.
i .• i , • . s ••'
T ........ i. . i m |-j : • I. . ! . . ". ".' .' T
CE JûV R.N A L paroít tous les matins.
Le prix de V abonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris , 6' de 3 livres. 2 5 fols pour la
Province y franc de port, Xe Bureau efi établi
rue Percée-Saim-A'ndrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


. .. ; la Ville. ;
N.° 44.

JOURNAL

DE LA CÒUR ÊT DE LA VlLLï.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dimanche r 3 Février 1791.

Ne pourroit-on pas appliquer au moment présent ce qui


se lit au 10m. r, pag. 180, dans la Vie-privée du Maré
chal de Richelieu ? ■'
n C'est par le repos que la France rc'pâra ses pertes. La
gtnic n'influe point fur son bonheur. Flcury étoit incapable
de rien voir rn grand , mais son administration prouve ou'i^
suffit d'erre honnête - homme , & d'etablir la trinquilite
dans le royaume, pour le renJre tìoiilsant -, qu'un état comme
lí Fiance n'exige ras qu'un ministre ait des idées vastes &
stiblim;s, qu'il suffit qu'il ne mette pas ses ressources entre
les mains des frippons , & à la merci des intrigans i>.
Quiconque pour l'empire eut la gloire de naître,
Renonce à ce: honneur,, s'il peut souffrir un maître;
Hors le trône ou la mort , il doit tout dédaigner ;
C'est u:i âc.ie, s'il n'ose ou se perdre ou régner.
• , Corneille.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 17. Février.


L-\ discussion s'est ouverte fur la liberté de la culture
ciu tabac en Franc-. Apres de longs & violens débats, il
a été décrété que cette culture scroit libre , & Partiel; pro-
Hwsc par le comité, a été adopté.
Tome I.e Année 1791. R r
( )

■ 1 f . •
■ ' t 7 / VARIÉTÉS,
" : * í ■ » ;
Lc 5 février , M. le curé de Pawie... , député à l'as-
semblée nationale , prêt à entrer dans la salle des séances ,
fut arrêté par «n inconnu , qui lui remit une lettre , en le
priant de vouloir bien charger un huillìcr de. la faire tenir à.
M. l' Abbé Lati.. , orarorisn , auffi député. Le complaisant
curé promet de s'acquitter de la commiítion ; il enrre dans
lc sénat de nos sages ; il adresse la parole au premier huis
sier qui se prise ua à sa vue. « Monsieur, lui dit - il ,
» conooissez-Tous M. l'\bbé Lat... ? —Oui, Monsieur....
»> —Portez- lui , s'il vou-i plaît, cette lettre...í —Monsieur,
»> il n'est pas annuellement à l'allemblce ; j'ai passe avec lui
» la nuit au bat -, il vient de s'aller coucha...... —Fort bien'.
n vive la joie ! rendez-moi la lettre, pour que je la remette
» moi-même à la personne qui nie la confiée ».
Le bon curé retourne à son inconnu. « Monsieur, lui dit—
» il , c'est un bon patriote , que ce M. Lat... ; il a juré :
» âpres avoir passé la journée avec les representans. de la
» nation, il passe la nuit avec la nation elie-meme. II
» a représenté la nuit derniere dans un bal , il représente
ji actuellement dans l'on iit. í>i vous aviez quelque nouvelle
j> de jour à lui communiquer , il aura peut-éue quelque
» nouvelle de nuit à vous donner » .. Respectueux saluts de
part & d'autre. Le bon cure &. l'ineoniiu se sont séparés
pour tetoumer chacun à leur ttavail , en attendant que lc
patriote Lat... revînt au sien.

L'Empercur voyant que le général Bcnder caufoit une


peur "constkutionocHe au club Jacobin , & aux crédules
Parisiens, vient de le retirer 'le- Bruxelles, & le général
CLAlaFAiR l'a remplacé. Mais que va devenir le général
Bender? voilà ce qui m'inquiéto. On assure qu'il doit ven t
saisir l'iníblent démagogue qui a eu la toile impert'ncnce de
pendre à un arbre des Tuileries , l'effi^ie du frète de notre
( 3*f )
•uguste souveraine. II faut bien qu'un exemple éclatant îi
juste arrête ces effervescences dangereuses du mal français.

CHANSON fur l'air : Dans les Gardes-


. Françaises.
• .i » ■■. . .
Méprisant le Saint Pcre,
Julien (r) l'apostat ,
De notre Eglise-Mète,"
Veut devenir piclat. . . )
Ah! s'il est fait évique
Dans ce charivari ,
C'est donc du Fort-l'Evcque ,
Ou de Cantorbérj.
V..

Dialogue entre un Officier-Général patriote ,


& un officier Suisse , au moment d'une fédé
ration ou fête fédérative.

L'Off. gen. Avouez, Monsieur , que ces troupes sont


bîllcs ?
L'Off. Suisse. Oui, Général.
L'Off. gen. Elles ont bonne mine; cela se bartroit bien ?
L'Off. Suisse. Oui , Général. v
L'Off. gen. Vos gens' sont disciplinés. —C'est autre-
chose. —Combien en voudriez-vous , pour attaquer ceujr-ci?
L'Off. Suisse. Pour les battre f —Ils sont douze mille,
r—De mes gens, ii en faurfroit bien... cinq cents.
L'Off. gen. Oh '. oh ! cinq cents !
L'Off. Suisse. Ma foi, Général, gueres moins.

(i) Nom <i'un curé jureur.


(■3*2 )

Un honnête citoyen entendit deux jeunes gens causant


avec intérêt, se dhx : u Si nous n'y prenons garde , ce diable
» de serinent nous fera pendre ». II eut la curiosité de
les fuisse, » & ne fut pas surplis' 'en les voyant entrer auV
manège : il demanda leur nom à la porte ; on lui dit
que c'etoit les deux frères Lam...' qui se faisoient confi
dence de leurs craintes mutuelles, qui présentent un espoir
consolateur à tous les honnêtes gens. ■

Couplets adressés à MM. de V Assemblée natio


nale , sur l'Air: C'est Geneviève dont le nom.
Quel coup! comment le supporter?
Dans peu, Mir va quitter
Et -fauteuil & clochetjç^
Ne le dépouillez qu'à moitié:
, ' Àh-t Messieurs, daignez, pat pitié,
Lu» laissçr la ( j fois ) sopnette.

Dans Paris, plus d'un charlátair,


Pour fairç accourir le, cha'and ,
Êmbouche la trompette.
Mm fait mal emboucher; 1
Mbìs',' "Messieurs, il fait bien sonner j
Laissez-lui la ( j fois) sonnette.
£.11 plus malfaisant des serpens,
Commç vous à vos pr.iìdens,
Dieu donna la sonnette ;
Dieu la donne à perpétuité; :' "
Mi*T..-í7-lia-bien meritéi — • -
Laissez-lui la ( } fois ) sonnette
- ( 3*3 )
Ceux" dont le civisme expirant,
Aura besoin d'un restaurant,
Qui le ranime vite,
De la clochette au premier son,
Courront pour avoir du bouillon
De Mifu... (3 fois) marmite.

Gens craignant la Contagion ,


Du monstre gorge d: poison,
Guetteront la clochette;
Au premier coup qu'ils entendront:
Fuyons, fuyons, ili se diront;
C'est Mir.... ( j fois) sonnette.
Par L. B. B.

Un ancien garde-du-corps , grand & robuste, mécon


tent de la manière dont \m ci-derrìcre marquis avoit parle
de ce corps heroïque , dit, en voyant paroître au foyer de
l'Opéra ce sale auteur de la salé Chronique : « Monsieur ,
» je ne veux rien vous dire de désagréable , attendu que
» je ne veux point faire scène ; ma.s je déclare tout haut
» que cette croix de Saint-Louis est fur du fumier ». Ce
qu'il dit en prenant la croix du vilain Vif ... , qui s'en alla
tout tremblant Si fans répondre ni oui, ni non. Ces fen-'
timens ch étiens font vivre longuement; ils font dans le
sens de la révoluion.

A Saint-Sulpice, un Chevalier de St. Louis mis avec,


recherche & propreté , se voyant coudôyc & son habit
gâté par un héros fans culottes , le pria avec douceur
d'y prendre garde ; celui-ci lui répliqua avec déJa.n Si
menaces: JE suis libre, peut-être. L'ancien militaire,
plein de force & de courage, oubliant le lieu où il étoit ,
le prit au collet, & l'abatttt à ses pieds; le démocrate mi-
«ontent, voulut s'en plaindre; ii lui. répliqua : Je fuis libic
f 3*4)
comme toi; apprends que la liberté d'aujourd'hui n'est qrté
le droit du plus soit. Les voisins applaudirent, & M. Ic
citoyen soudoyé s'en alla rossé , peu content , &. peut-êtte
autre chose.

A Monsieur du Journal de la Colir & de lm


Ville.
II faut , Monsieur , que vous me tiriez d'un mauvais pas.
Mon mari est maître dé danse ; ses écoliers l'ont quitté de
puis la révolution, pour faire l'exercice & tirer des armes.
Nous avons une grande salie oà il donnoit des bals; cela
ne va plus depuis que M. l'abbé Faucher a entrepris ses
spectacles au Palais-Royal. M. le duc d'A... écolier de mon
mari, nous avoit fait louer notre salle à un petit club du
i Ònartîcr; mais ces Meilleurs se croyant dans une église,
le mettoient à leur aisé''; ils ont tout abîmé , & n'ont rien
p/ayé : enfin íl est venu hier un grand Monsieur qui nous a
pris tout notre logement pour deux fois par semaine , à rai
son de vingi-cinq louis par mois. J'étois bien contente , d'au
tant que cela me paroiiíoít être pout des gens comme il faut
èí propres ; mais le soir un perruquier de nos voisins est ve
nu nous effrayer. — Vous avez loué votre sallon a un aris
tocrate; c'est pour le club monarchiste , vous êtes dénoncés
a.la section; vous ferez brûlés, pilles, saccagés, & par-là-dessus
jéchus des droits de citoyen actif. —-Ò mod Dieu! mon
' Dieu ! pourquoi donc ça ? Je n'en fais rien, nous ajouta-t-il;
mais c'est comme ça. L'écrit étoit fait , l'argent reçu d'a
vance pour le premier mois, & nous en avions grandement
besoin. Je cours chez le -commissaire de la section , lui con
ter rout. —Vous avez mal sait .Madame; au surplus , vous
rie m'avez pas consulté , on vous brûlera' ,& j'en ferai bien
aite : chez le commandant de bataillon : ^Madame , je
marcherai, si l'on me requiert , pour défendre, les 'propriétés;
wais en attendant , je vais envoyer trois ce*s 'hommes à-
la porte de votre maison , pour que peilonne n'y entre. Je:
vas i la \ illc; je rie troiive que des feeite qui rrre ri.-nt au
Ií!í, en disant : bravo', bfavo! c'est bien' fait; il faut les
Píwer tous. Enfin je couis- chez séculier de mon mari Tquj>
( 3«n
m'avoit toujours fait bien des caresses, SC à qui j'ai prêté,'
fans reproches , mes habits de femme plus d'une rois , peut
aller à Versailles. Du plus loin qu'il me voit : —Je lits
votre afr^ire , rue dit-il , votre mari est un joli garçon ! il
va s'empoisonner d'une bande de scélérats qui oient prêcher
pout la monarchie , & contre les jacobins.... j'en fuis) fâché,
triais vous ferez brûlés. —»Ah ! Monsieur, ce font donc des
loups-garous , des chiens enrages , c]ue ces monarchistes ? ils
ont pourtant l'air si doux , si honnêtes V... ils disent tant de
bien du Roi & des bons citoyens !... —Taisez-vous , vous
étés une bete... chacun a fa façon d'aimer le Roi, mais
noirs voulons qu'il n'y ait pas' d'autre q;ie ncus qui s'e»
mêlent , ou facr... vous ferez brûlés ; c'est moi qui vous ie.
dis , fie je m'en f... En disant cela , il me jette à la porte.
O Monsieur ! j'ai recours à vous, puisque personne ne
veut m'entendre ni me secourir -, il faut bien renoncer à
notre engagement , & rendre est argent dont nous avii>ns
si grand besoin : je ne connois pas ces Messieurs, jMghotc
leur demeure > on dit que vous connoissez tous les hoa-
nètes-gens ; faïtes-moi le pla.sir de leur faire savoir qu;
nous ne pourrons pas recevoir les monarchistes : c'est bica
malgré nous ; mais la crainte de la nation est plus forte que
tout; ; il faut bien faire ce que Messieurs les jacobins veulent,
puisque toute la France les reconnaît pour fes maître*.
n O mon Dieu! mon Dieu! faut-il donc moutic de mi
sère? On vivoit si bien!... Je n'en suis pas ruoi.is yotïí
servante.
Femme Gaicueu.

Une lettre de Strasbourg, du c de ce mois , annonce que


la municipalité &c la garde nationale, font allées au-devant
des commissaires du Roi, Le département est resté dans li
salle ; les commissaires s'y sont Transportés ; le président leuc
a demandé qui ils étoient , 8c ce qu'ils venoient faire.
—fions venons mettre la paix. — Allez annoncer à ras
semblée nationale , que voue présence étoit inutile ; que c'est
cile qui met je trouble dans le royaume. On leur a demandé
leurs lettres de créances ; ih onc repondu qu'ils n; les avoient
pas fui eus : ailes les «percher. Revenus , ils les ont mises
(3*0
sur lc bureau , & cllcs ont été enregistrée?. 0es citoyens
sont venus apporter un mémoire potïr le clergé ; ils ne
▼ouloient pas entendre ces gens-la (difoient-ils). Le pré*
íident leur a observé que c'étoit d'hottnétes ..koyens,& nest.
DEs gkns qui venok-nt leur ptesenter un mémoire : ils
l'oot pris dédaigneusement', en difam : noi.s verrons ça. Ces
ciroyens leur ont recommandé d'y taire repouse fous trois
jours , fans quoi on saura vous rrouver. A Colmar , per
sonne n'est alie a-i- Jcvant d'eux ; peu après être descendus
à l'auberge appcl'.éc depuis des Trois Rois , ayant en
tendu de la rumeur & ouvert les croisées , sur-le-champ
on a crié à la lanterne : on vouloir enfoncer les portes 5
& furtivement ils lont regards pour Strasbourg, où ils
ont astìsté à l'unk]ue merle d'un prêtre qui avoir prêté
ferment. 11 y avoit tant de monde , qu'un des commis
saires a eu , en soitant , l'epaule démise. Le fils du notaice,
maire de Colmar , est venu à Strasbourg , changer 80
mille livres d'astignats , pour des negocians 6c autres; U
l'a fait à 10 pour cent de perte.

Acrostiche.
r; insolent TVÎirc... que le haíard seconde,
>- de fourbes ram.aas,. fut se former un monde j
i-t 1 rit de ces mortels, mais les. commande en Roi;
de pillages S: d'erreurs, il a fait une loi.

Ce Journal paroít tons les matins.


Le prix de Vabonnement eft de 9 liv. par mois
pour Paris, & de 5 livres 1 5 fols pour la
Provinc. , franc de port. Le Bureau ejì établi
rue Percée-Saint~André-des-Arcs , N°. 21.

De rimpríraerie du Journal de Las. Cour & de


la Ville.
( 3*7 )

; SU P P L É tfí'N T •

DU N.» 44,r ; t' -r:

Opinion sommaire de M. de Bnïix , Jùr la


dénonciation du Club de la Constitution mo
narchique) par M. Barnave.

M• Barnave a calomnié, offensé,, tyranniíe les Fran


çais d'outre-mér j íl calomnie, il offense, il tyrannise des
Français de la terre ferme d'un attentat (ans exemple : ce
n'est encore qu'une des conséquences partielles , lesquelles,
toutes ensemble, vont former le faisceau tyrannique qui)
. tout-à-l'heure , opprimera la France entière , fi le miroir
de la vérité, présenté par des mains courageuse», ne le
• contraint de diverger.
« En effet , quand M. Barnave proposa , contre les Fran
çais colons, un décret qui étendît indéfiniment les pouvoirs
des gouverneurs dans les colonies ; pouvoirs déjà trop illi-
- mités } qu'il eut le front de faire cette proposition , dans
quel tems? fous le sceptTe d'un despote dé l'Asie? Nonj
sous le règne de la liberté; à l'époque même où la puis
sance du monarque venoit d'être circonscrite ; à l'époque
où l'autorité des gouverneurs des départemens de la tetre
ferme venoit d'être répartie entre les municipalités, pour,
de-là, se réunir aux directoires. ■ '
» Quand, dans des instructions données par l'ignoráneè ou
par la scélératesse , absurdes dans la théorie , impossibles dâns
í'application , il déposa le germe dont" té développement
progressif doit détruire les Françáîs!'des colonies , ou les
séparer de la métropole, & que la nation française le
souffrit. ' Jl" ."
>r Quand l'eftèt destructif de son malheureux travail' eut
éclaté í que des commissaires des habhans de St.-Domirigi ^

A
( 36-8 )
apportèrent leurs réclamations ; que M. Barnave s'opposa
effectivement à ce qu'ils fuisent entendus ; que , partie ad
verse des colons , il eut Pimpudeur de se faire constituer leur
juge ; qu'il fit mander à la barre de l'ailembléc nationale , une
assemblée de propriétaires Français, porteurs des vœux de
leurs concitoyens , laquelle aúcmblée n'avoit traversé les
mers , que pour recourir à la justice du corps législatif su
prême ; qu'il la présenta comme accusée , au nom du gou
verneur & de quelques marchands , lorsqu'elle se portòit
accusatrice, au nom de la très-grar.de majorité des culti
vateurs propriétaires de Saint-Domingue ; quand, enfin, par
un décret confirmatif des décrets ultérieurs , ri prononça la
ruine & l'eícíavage de tous les propriétaires Français des dè-
partemens d'outre-mer, & que la nation française le souffrit.
» Que dut penser, non M. Bárnave, qui n'est à mes yeux
que l'instrument aveugle d'un parti factieux ; mais que dut
penser de la nation française, le parti qui le fait agir? II
ne dut Voir dans ia collection des individus qui la com
posent , que des hommes , ou ignorans , qui baiseroient lc
joug de la tyrannie , pourvu qu'on le leur imposât sous le
nom de la liberté ; ou insoucians , cui lc porteroient fans y
penser ; ou pusillanimes, qui n'oseroient le repousser ; tous éga
lement incapables de la liberré, tous propres à recevoir des
fers f Cette induction directe est manifestement celle que la
faction dominante a tirée, tandis que la France Américaine
se débat fous lc joug. Français d'Europe, votre tour est ve
nu ; mais le joug a rencontré , fous fa pression , un homme ,
c'est M. Majlouet : il s'en indigne, il le repousse, & sa voix
^interpelle tout homme généreux d'en faire autant. Je lui
réponds : Ce joug que vous rejettez, que j'ai rejetté, je le
briserai avec vous. Je demande l'honncur d'être affilié au
elub monarchique. Répondez-lui de meme , ô vous tous ,
braves chevaliers! vous tous particulièrement. j mes conci
toyens, répondez-lui ;ies memes qui tyrannisent le club mo
narchique, sont vos tyrans; ce sont eux -qui vous abreuvent
de la coupe de l'humiliation ; ce sont eux qui menacent
vos propriétés} eux qui voulurent affranchir vos esclaves,
parce qu'ils crurent n'y rien perdre, eux qui, l'instant d'après,
.vous apportèrent le choix de la mort ou de l'efclavage , parce
qu'ils crurent y gagner 1 Affiliez-vous tous au club monar-

V.
( 1*9 )
■chique; te parti qui lui est oppose est "ennemi des hommes ,
de la liberté, de la loi. Des hommes ? vous voyez couler
le sang des humains. De ia. liber:é í vous gemiflra sous leur
tyrannie. De la loi? ils les oai toutes, vioiies dans ce
moment qu'ils persécutent les membres du club monar
chique , qu'ont- ils avoué ? qu'ils ne veulent pas de monar
chie , & la loi veut que le gouvernement soit monarchique.
Participez tous à l'honneur de déieudre la loi , de derruire
la tyrannie, de pardonner aux tyrans, & de leur êrre utiles,
en les contraignant de rentrer dans Tordre social. Dkes avec
»oi, que vous défendrez de votre fortune & de votre seng ,
de toutes vos facultés physiques & morales , la constitu
tion monarchique décrétée par rassemblée nationale; que vous
défendrez de meme de toutes vos facultés les amis de la
constitution monarchique, lesquels fcroient persécutes pour
leur attachement à la monarchie, c'est-à-dire pour leur at
tachement à la loi: Ne jurez pas ; les membres du club
monarchique , vous & moi , n'avons point besoin de fer»
ment ». , ,

Qu'un autre prêtre à la foi catholique ,


Immole tout , jusqu'à sa pension ;
Moi je ne veux, ministre pacifique,
Que mettre fin à la division.
Qu'imporre donc à la chose publique
Des deux pouvoirs le conflit dogmatique %
Chrétien ou non chrétien , mais soumis aux décrets ,
L'on doit à tous un dévouement civique,
Et méme , s'il faut , a.i nom du Dieu de paix ,
Par un serment, trahir son fils unique.
Ah! pour mieux cimenter des Français l'union,
S'il faut être hérétique,
J'offrirai ma religion
Au corps constituant , en don patriotique.
V 9 • ga

J'ai lu, Monsieur, dans une de ces feuilles payées pro-


-fcablenient pour mentir , que la plus grande partie du clergé
ie Chartres, avoit prêté le ferment.; nen n'est plus faux:
( Í7° )
de sept curés , trois feulement se saint soumis -, l'un est tm
vieux docteur de Sorbonne , qui n'a surpris personne. Etain
connu par son antipathie épiscopale & son esprit de con
tradiction, on avoit dejà dit, dans Chartres, qu'on éto'it
sûr qu'il ne réfisteroit pas , parce que les autres résistoienr»
l'autre s'est annoncé d'avance par un mauvais ouvrage da;»
le sens de la révolution , où il combat le célibat des prêtres.
II veut probablement se marier ; mais on craint beaucoup
qu'il ne trouve pas de belles , car il est plus que laid. Le
troisième, courtisan assidu de l'eyêque, vise à l'épiscopar.
Parmi. les chanoines, nous ne connoissons que deux rené-
gatSjt l'un ancien professeur , motif d'ambition ; l'autre est
un petit , mais infiniment petit être de corps , d'esprit 8c
de jugement; on l'appeUe, dès le séminaire, MarIe-Jeannx.
Je puis vous certifier, d'ailleurs, qu'ils sorit vus avec mé
pris pat tous les honnêtes citoyens de la ville : c'est un
fait fût.
Gravure.
L'Amour de ea Gloire foulant aux pieds les Ser-
pens de l'Envie ; estampe, dédiée aux soldats Français,
fravée par H. Julien , d'après le tableau original de Sim.
ulien , son oncle , peintre du Roi. Prix , 9 liv. A Paris ,
chez l'auteur , rue du Bouloy , N." 49 ; chez Chéreau &
Joubert , marchands d'estampes , rue des Mathurins, aux
deux Piliers d'Or» & chez Simonnet , aux Tuileries.
Cette estampe est le pendant de l'Etude , qui répand des
fleurs fur le Temps , par le même auteur , si bien accueillie
lorsqu'elle parut, & qui est encore très-recherchée aujourd'hui.
Cette bienveillance du public , pour un ouvrage qu'il con-
noît , nous fait penser , qu'on verra avec beaucoup d'inté
rêt celui que nous annonçons , & a inspiré à M. Julien , ridée
de donner le quart du produit , pour servir à des actes de
bienfaisance, en faveur de pauvres militaires , à leurs veuyes -
ou à leurs enfahs. Nous croyons aussi qu'on ne verra point ,
sans quelque satisfaction , les talens employés , pour la pre
mière fois , à rendre hommage aux vertus guerrières d'une
nation qui en a réellement toujours fait fa principale gloire.
De l'Impriraeue du Journal de la Cour & de la Ville.
N.» 4?. ;

JOURNAL

de la Cour et de la Vuifi,

Tbut faisear de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 14 Février 170 r,

Dtí quoi s'avisent les membtes droits, de contester aux


gauchers que la ma orité des ecclésiastiques s'empressent à
prêter, le ferment? Ne (uffit-il pas, pour les forcer d'en
convenir, de cette simple observation? Ií existe ea Francs
/cinquante mille endroits diítérens d'où peuvent partir des
adresses d'adhésion à l'incontestablement civile consti*
tution du clergé. Uu millier de ces pieces seioit plus que
suffisant, à raison de dix ou douze par jour, pour fournit
matière, durant trois mois, aux hurlaris transports des tri
bunes. L'auguste diète , tant vraies que supposées , en a
itçu une bonne Centaine, durant le courant de janvier. l\
est donc certain que la majorité des ecclésiastiques vole au-
devant de la Constitution nouvelle. Qui pourroit se refuser,
à li justesse de cette conséquence , à moins d'être de ces
aveugles qui s'obstinent à nier le bonheur dont notre ad
mirable révolution fait jouir tous les Français?

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 13 Février.
M. le président a annoncé la nomination de trois évè-.
<j.ieii, par les départemeus du Jura, de l'Ain & d'Angers
Tome I.e Armée 1791. S s
( 372 )
s—Un décret défend d'introduire en France du tab;c étranger
fabriqué. . .....

VARIÉTÉS,
Pauvres rentiers! aajourd'hui seuls soutiens de. la révo
lution ] parce que' vous ne vous croyez pas encore léics ,
que je votis~ plains ! Le produit de la vente des biens na
tionaux , que vous avez regardés cornme votre hypothèque,
se dissipe comme de la fumée. L'ássemblée nationale achete
chèrement tous ceux qu'elle fait pouvoir être gagnés avec
de l'argent , ou , ce qui est la méme chose > pour un patrigoth ,
avec des assignats. On a acheté l'évèque d'ORL... 400,000 1, v,
l'archevêque de SiN..., 500,000 ljv. (1); l'évèque d'Aur...
a été bcailcoup plus cher. On ignore ce qu'il en a coûté .
pour gagner certains curés. On lait que les sieurs Dum„ ,
Her.... de Siìch... , & du Verrier, ont emporté au moins,
deux millions , pour faire des prosélytes en Alsace ; somme
Cjue le courrier arrivé jeudi dernier, annonce avoir été em
ployée 'en pure perte. Pourquoi, en effet, lcíîncroit-on ?'
II est si aisé de faire de 1 argent,' à-présent qu'on n'a
plus besoin de fouiller la terre ,' pour en trouver , 8c qu'il ne
s.'agit que de faire, tourner des moulins! II est vrai que les
assignats , devenus trop nombreux , pourroient bien donner
occasion de rajeunir la chanson :

Les écus , font des écus ;


Les billets de banque ,
■ . Les billets de banque : /
Les écus , font des écus ; •.
Les billets de banque
Sont des torche-culs.
1 ■ — .
(1) On assure que l'cvèque d'Orl.. répéte 100, ooo Iivj
pour consolider son serment , prétendant qu'il n: vaut pas-
nioius que l'archevêque de Sen...
(.373 )

Divine puiílance des sacrés assignats ! Les matières d'or


& d'aigentj les diamaris m;mc , depuis si lottg-temsttegll-
gés, presque tombés dans i'oubli , font aujourd'hui 'hors
de prix. Les sots disent qu'ils vaudront toujours quelque
chose , & qu'au premier coup de canon les assignats ne seront
bons qu'à bourrer des fusils.
W'I 11 > -• l'
Le Jacobin , ou le choix des ÇÏuì>s\ , .'

Conte. i k .
Sortant hier de l'opéra ,
Tout en attendant fa voiture , •I
Àvcc la Chat... & Baoc;.... et cœterA',' '
.' <; no: r~
Dom don, dont la ronde figure,
' Ressemble à tout ce qu'on voudra ,
Parloit tout haut des assemblées ' •■ . . - iï
Du' beau nom de Club baptisées: • ■'•'''(
Le ci-devant prince de Po... ,
Fleur des pois en démagogie, . , 3b ,( .
Soutenoit , par plaiíanterie,
.Après les Clubs copnus , tels que Valois ....
" .. . jLa> LlBïRTÊ, I.A MpNARCHIE, , \ ,r ,..
-Pour le meilleur , celui d Amis du Roi. ...
Alors tout le monde de rire, :.. : i zn-j. »
Jusqu'au petit muguet , dit Beauh f " 1 '*' 3 î
Qui, d'un ton aiere-dpux , alors se mit à dire:' '
» .N'aimez-vous pas aussi le beau Sallon françois , | i v
» Où, contre nous, l'aristocrate enrage?
» Pour moi, mon cœur n'admet point de partage,.
» Dit fièrement la dondon Picotin i
C 374 )
íi Un seul «st bon, un seul a droit à notre hommage:
» Je n'aime que le Jacobin ». ...
Le baron de Cruss.. , qui passoit son chemin,
De ce discours n'entendant que la fin ,
La servant à son gté, ie lui crache au visage.
Par un Abonné.
' 1
H faut convenir que le comité ecclésiastique , Sc le ci-^
devant ordre du clergé , sont de bien mauvais calculateurs.
ii 1e corrtité ecclésiastique eùt compté quarante-quatre
mille curés , Sc vingt-deux mille vicaires , il eût senti la
nécessité de soixanie-six miile remplacaiis , & jamais lc
décret aussi impolitique qu'impie, qui fait raut de tapage,
n'eût existé.
Si le ci-devant clergé eût fait lc nicme calcul Sc la
»cme réflexion , , il ne se fût pas trouvé un seul jurcujf ,
pat conséquent pas un seul apostat. .

II y a eu samedi 19 janvier, grande querelle au comité


ecclésiastique, contre M. Cam.. , qai s'est jeté fur M.
Treill... : les juterriens des halles ont été lancés avec fureur,
cn annonçant que ectté action étoit la ruine & la destruc
tion de l'assemblée.

Vu l'absencc du théologien-royal Riquetti I'aîné , le


trône patriote étoit occupé par la Gommere Catherine
Fréteau , fille majeure usant de ses droits. Le conteur Du
pont régaloit l'assemblée d'un long & ennuyeux rapport.
Le président croyant que M. d'Eprémesiril patloit, le rap-
pella à Tordre. Pourquoi me rappcllcr à Tordre? —Parçe
que vous parliez. —Je ne disois rien. —Mais je vous ai
vu la bouche ouverte. —C'est que je bi...a...a...àillois.

Une citoyenne active, charitable, & tout-à-sait dans le


fçns de la benigne révoldtion, réfléchissant fur le fort de
( 375 )
cette multitude d'étrangers que le patriotisme attire à Paris ,
parcouroit tous les soirs la me Ticquetonne pour leur oftrir
l'hospitalité. Une patrouille de mauvaise humeur lui voyant
faire son invitation à un nouveau débarqué , la conduiíit
înciviqucment chez le~ commissaire de police: e'étoit celui de
la section Maueonscil , grand réformateur d'abus , 'digne
émule du défunt district des Cordeliers, & premier corres
pond nt du club Jacobin. Notre héroïne, rassurée par l'etat
de sá conscience , lui dit : « Monseigneur , je vic-ns vous
■» demander justice contre ces aristocrates, qui ont yiolé,
« à mon endroit , les droits de l'bomme , (jui donnent à
»> tout individu mâle oú feme le , la liberté d'errer, comrac
5> bon lui semble, sûr la surface du globe. D'ailleurs', j'eto's
'»» à ma paroisse le jour cjue nïon curé a juré: entraînée
» par (on pieux exemple, &. n'ayant pas beso'n d'apprendre
» à jurer, je me luis conformée au décret ». Le com
missaire édifié, lui répondit : Rassurez-vous, nia fille ; ces
messieurs savent mieux l'exercice que la loi : allez en pa'rXj
je lent défends de plus à l'avenir troubler les FONCTION
NAIRES publiques assermentées.

■• Le voyage des trois Rois» '

Bons 8c paisibles Alsaciens , . ' ,


Un àstre malfaisant ayant annoncé à nos Rois Jacobins,
«jue Jésus-Christ', qu'ils ont arucifié dans leur club , à Paris ,
i'avisoit de renaître à Strasbourg, dans une assemblée de
flatholiques fidèles à fa religion , ils ont envoyé trois d'entre
eux , pour reconnoître la vérité d'un miracle qui les épou
vante. Les nouveaux mages ne viennent pas , comme autre
fois, offrir à Jésus renaíssài t , l'or, la myrrhe & l'encens.
L'or 1 nos Rois , qui n'étoient naguères que de pauvres
diables, le gardent pout eux. La myrrhe ! tous les parfums
de l'Orient ibnt prodigués par eux, dans les boudoirs de leurs
maîtresses. L'encens ! l'Arabie n'en produit plus allez pour
brûler fur les autels de ces nouveaux dieux. —Qu'apportcnt-
ils doue , ces mages , dans cette nouvelle Bethléem ì La pais.
( 37* )
Bon ! íl n'y a jamais eu de guerre , que «Ile rie çjuetçjjfc?
saintes femmes , contre ceux qui veulent dépouiller la crêèhe
de Jésus. L'union ! elle régne entre tous les fidèles de
toutes les religions, si l'on en excepte quelques ambitieux
. «jnï travaillent à les désunir , qui veulent se servir des uns
St des autres, pour regnér ensuití sur le tout. La tranquil
lité! elle n'est troublée dans cette ville , que par ceux-là
. mémes qui font préposes pour la maintenir , & qui créent des
monstres pour sc donner la peine de les combattre , & faire
croire qu'ils les ont vaincus. ' ,
Que feront dor.c à Strasbourg , ces trois mages annoncés
avec tant d'éclat , & dont l'entrée dans cette ville a été une
vraie parodie de celle' de Louis XV? —Cc qu'ils y fe-
. ront ?.. t ,
Mes chers compatriotes ; comme ceux qui parurent jadie
à Jérusalem, ils s'en retourneront par un autre chemin , 8c
Jaisseront Hérode en proie à ses vaines terreurs fur la re-
pailsance de Jesus-Chríst.
'- ■ • . (De Strasbourg , le £ février 1 791)»

Les braves Parisiens , vainqueurs de la bastille, dévoient


faire un nouvel exploit qui lqs auroit couverts de gloire.
Ils avoient 'projetté d'aller enlever Mesdames, tantes du
Roi , à Sèves , & de les amener en triompha .dans la capi
tale. Tout étoit prèr. Les" dames de la nation étoiènt aver
ties.- T«utes-'les .filles de larrue Samt -Honoré., du P«Jais-
Royal, &e. se íeroient miles en marche lés yrerniereìs ; .lf s
brigands , soudoyés par les Jacob.., les auroient suivis im
médiatement; enfin la garde nationale, fous; prétexte d'en-
.pécher les excès de cetee horde barbare., ..l'auroit appuyée,
.& fixé le succès de cette .dangereuse expédition. . Le A-fi
allarmé , a fait partir sur-le-champ M. le duc X iilequ^es ,
pour avertir Mesdames. Elles font v;nnes ptçcipitarpmentruèr
soir aux Tuileries, où rien n'etoit. prêt pour .les recevoir.
JZllcs s'y font logees comme elles pnt pu.: ,c;t,tç ; ruse; o.e
guerre a trompé les Parisiens, o u}- se promcttçicnt de nou
veaux lauriers, & qui feront obliges de s'en tenir à écus
«jrL'i!s ont déjà cueillis. Relie à savoir comment une yartb
( 577 )
itt François prendra cette brèche faite à la déclaratioa
des droics de l'homme.

Dans mon district on se rassemble :


Oh! qu'il fait beau voir cet ensemble!
En vérité l'esprit s'y perd :
L'un riche, en vendant des culottes,
En outre agioteur expert,
Pour juge de paix s'est offert :
L'autre fricasseur de giblottcs ,
Veut du panache être couvert :
C'est un cahos que cet enfer !
Mais toujours à propos de bottes,
Je donne ma voix à Bender.
La Ramée , inva'idc , vétéran du régiment de Champagne,'
poseur au Gros-Caiilou.

On difoit à Rome à M. le cardinal de Bernis , qu'il


alloit , ainsi que M. son neveu, le coadjuteur d'Alby,ètre
privé de totrte fa fortune : Je le vois bien , a répondu cc
vertueux prélat ; mon neveu 6c moi nous allons être ré
duits à l'aumône , mais én tout cas , nous ne serons pas
des pauvres honteux. '

Un honorable membre du club des Jacobins difoit, il y


a trois jours : « J'ai joué de bonheur aujourd'hui ; je me
» promenois aux Tuileries , un chien enragé a passé entre
»> mes jambes fans me mordre ». Un aristocrate qui se
trouvtùt là, répondit: c'est qu'il vous a reconnu.

II ,y a quelques jours que M. l'abbé Maury traversant j


avec plusieurs députés , le cloître des Fcuiikns , rencontra
C 378 )
M. Targ.. : les députés parièrent une discrétion avec otì
célèbre abbe , qu'il ne paderoit pas au pere Si tniíe de íaf
constitution. Ce brave , qui ne recule jamais, s'approchar
de ce tendre père & mère , Si lui dit : requiescat in race.

L'aíscmblce , qui a décrété ('égalité , n'a pas fait atten


tion, difoit un patriote, que la dénomination majestueuse
de Haute Cour Nationale,, est injurieuse pour les juges
de districts. La distinction n'cst-elle pas en effet exacte, 2
répondu un homme sensé í Lc plumage des nouveaux juges
n'anncnce-t-il pas allez qu'ils lont de la Basse -Cour?
Ne nous arretons p.is aux mots; craignons feulement que
les tetes de nos jugeurs ne soient parées aux dépens des
ëindons ( 1 ) qu'ils auront plumés.
A U B....
1 ——BBWM— »■»»
Ouvrage nouveau. ,
La Confession pubi'que de ses fautes, mise en pratique
par M. i'evcque d'Aut.. , grand in-folio , suivi de l'Art de
déguiser ses pjchds , en atténuant les profits qui en ont été
la soite. Se v:nd à Paris, cliez l'Auteur, rue Ciopin, à
l'enseigne des Échecs, N.o; 30 & 4.0.

( 1 ) Allusion aux Piaidc.irs.

CE JOURNAL paroit tous les matins,


le prix de Vabonnement efi de 3 liv.par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville.
N.» 46.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville;

Touc faiseur de Journal doit tiibut au malin


La Fontaine.

Du Mardi 15 Février 179 r.


Les Que.
Que Mir„ .. soit Président
De la redoutable assemblée,
Je n en ai point l'áme troublée :
On le gagne avec de l'argent :
Qu'un Pcince en tout point méprisable,
Sur le trône ait voulu monter -,
Qu'après ce forfait détestable,
Dans Paris il ose rester;
. Mes amis, je le dis fans feinte,
..'Voilà ce qui me fait trembler.
Mais s'il réalifoit ma crainte,
Mon bras saura l'en châtier.
De bandits qu'un tas exécrable,
1 Par ce débourbonné guidé ,
Ravage l'asyle agréable
Embelli par le grand Condé;
Que le Sénat ait l'infamie
De laisser leur rage impunie ,
Je n'en suis nullement surpris ;
On doit épargner ses amis.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 14 Février.
J* à e s nouvelles les plus affligeantes se succèdent avec une
rapidité qui effraye. Le détail de l'insurrection de Mor*
Tome L* Année IJ91. Tt
( 3«o )
bihan a causé à l'assemblée les plus vives Sc les plus justes
alarmes. Les paysans s'y font soulevés ouvertement contre
les décrets de l'assemb!ee. Ils ont présenté une adresse où
ils réclament contre toute innovation : ils veulent que lejil
prélat soit rétabli , ainsi que tous les monastères , & ils disent
qu'ils ne voient qu'avec horreur la vente & les acquéreurs
des biens soi-disans nationaux. L'aísemblée a décrété qu'on
prendroit toutes, les mesures nécessaires pour arrêter le cotirs
áe ces désordres. Les évêques Saint-Paul- de-Léon , du Tré-
guier , ont été mandés à la fuite de l'assemblée.

VARIÉTÉS,

Avis important à tous les vrais Français.


On a des avis certains que lë club des Jacob..., a demandé
à tous ses affilies dans les provinces, des secours d'hommes.
On fait qu'il en est déjà parti , & que plusieurs font en
route pour venir à Pans. II est possible "qu'il en soit austi
arrivé un grand nombre des villes les plus voisines. Ce
club infernal a fans doute quelque grand forfait à com-
jacttre. Parisiens , songez que par-tout où il a pu former
un établiilement des prétendus amis de la constitution, il
a semé le désordre, augmenté l'anarchie, & presque tou
jours réussi a produire quelques scènes d'horreur. Songez
aussi que chacun de ces clubs affiliés n'a dá choisir que
les hommes les plus féroces qu'il renfermoit dans son sein;
& jugez ce que vous avez à craindre pour votre roi Sc pour
vous , de cetec armée choisie de brigands ! Veillez tous ,
^observez ces dangereux ennemis. On a parlé de n mille
piques, auxquelles cn travaille. Nous ignorons si ce n'est
pas; uiv mensonge ajouré aux mille qu'on imprime tous les
jours ; mais ïì ce n'en est point un , nous avons lieu de
crajuwre que ce u; soient des armes que l'on fabrique pour
ces^scclérats. Rapprochez cet avis, qui n'est que rrop cer
tain, de ce qu'a os; dire M. de Condorcet au club <f3* 89.
II n'a pas craint d'annoncer que de nouvelles lumieres-^ou-»
voient nous apprendre qu'un roi ri'étoit pa* nécessaire à
( 3*' )
à natre constitution : il fait un crime au club monarchique
de son dévouement pour ce qu'il appelle un individu , par
lant de notre bon , de notre vertueux monarque. Mais ce
qui doit le plus vous alarmer , c'est qu'on a entouré ce gé
néreux monarque de ministres qui ont intérêt a le trahie
pour conserver leurs places. Qui veillera donc pour lui , fi
ce n'est vous, vous qu'on accuse de le retenir prisonnier,
vous qui répondez de sa vie 8c de sa couronne? Si un mal
heur qui fait frémir , mais que le passé fait craindre , ar-
rivoit , tous les Français vous en demanderoient compte ;
& peut-étre , pour venger un si bon maître , viendroienc
fondre fur vous , 8t vous exterminer. N'êtes-vous pas en
tourés d'assez de dangers? Les puissances voisines qui ont
horreur de vous , font prêtes à vous attaquer. Toutes les
infortunées victimes du nouveau despotisme qu'on exerce
en France, sont prêtes à se soulever: le ciçl enfin , le ciel
n'attend peut-être, pour vous anéantir, que cet horrible
crime de plus, que vous n'êtes pas capables de commettre
Tous-mêmes , mais dont vous êtes responsables , s'il s'exé-
•ute fous vos yeux. ' ,

Vers d'un amateur du Théâtre, fatigué& dégoûté de toute


les productions monstrueuses & si contraires à la vérité ,
dont , depuis Charles IX jusqu'à présent , on ne cesse de
nous ennuyer , pour tromper le peuple, & exalter de plus ea
plus, des têtes deja trop échauffées.
Depuis long-tems les muses fugitives
N'inspirent plus ces prétendus auteurs ,
Qui des clubs infernaux turbulens sectateurs ,
S'empressent de vomir leurs lâches invectives
Contre un juste pouvoir , le bon ordre Sc les mecurs -,
Dont la voix trompeuse & hardie,
Impur organe des enfers T
Et de la vérité , volontaire ennemie,
Chante la liberté , quand nous portons des fers.

C'est une erreur de croire que ta constitution , sortie'drt


côté gauche de 1'assemblée , après ua tçavail si long & si
(382).
pénible, soit un objet d'horreur universelle. Nous avons'
cn main , des preuves fans réplique , qu'un nombre consi
dérable de provinces , qui vont incessamment s'expliquer
avec beaucoup d'énergie, la trouvent assez bonne à quelques
légers changemens pres , tels que ceux-ci : par exemple, de
rendre au Roi la plénitude d'autorité qu'il doit avoir , & que
d'infâmes scélérats ne lui ont ravi que pour mieux nous,
opprimer ;
De purger le royaume de ce sombre effrayant de depar-
temens , districts, municipalités , autant d'avides sangsues
qui ne vivent que de notre substance ;
De rétablit tous les corps & individus dans les propriétés.,
dont Paristocratie despote , & quelque chose de plus encore ,
de l'assemblée, les a dépouillés fans pudeur; de rendre à
la nation fa divine religion , que des êtres qui n'en ont
áucune, ont voulu anéantir avec le clergé, en lui enlevant,
Contre toute équité , des biens que personne ne peut ac-*-
tfuérir fans crime , & fans attirer fur le royaume entier,
h malédiction divine } de rétablir la justice telle qu'elle
étoit , parce que celle que l'assemblée a prétendu mettre à
fa place, en est absolument l'opposé, qu'elle ne ckerche de
victimes que parmi les gens vertueux , qu'elle protège ouver
tement les plus grands scélérats , même ceux du 6 octobre;
Nécessite fur chaquë province un impôt , qui , réuni à celut
du culte & du payement de toutes les pensions du clergé
régulier & séculier , devient effrayant. Et le tout , pont
être impunément velés , brûlés, massacrés; pour enrichir
les brigands , incendiaires , assassins , agioteurs, des dépouilles
de l'églife , & ne laisser au malheureux peuple , que l'af-
freuse alternative de supporter une charge énorme, ou de
se voir privé des secours de la religion. A cela près , de ces
légers amendemens , Sc de beaucoup d'autres- encore , la,
majeure partie du royaume trouve la constitution fort bonne.
Sous très-peu de jours, nous vous ferons parvenir, par une
voie certaine , les preuves que nous avons à cet égard : elles
font faites pour rassurer les amis de la constitution. Ça
IRA, ET ÇA IRA SUREMENT ÇOMME ÇA.

J'íidnure nos régénérateurs '. Ils oa.t prétend» guérir une


(383)
plaie honteuse de l'égliso, en supprimant les bénéfices sim-
pUs , & ne voilà-t-il pas qu'il en créent dé nouveaux \
Assurément ceux qui regardent comme nécessaire d'entendre
la messe & d'aller à confesse , qui attachent quelque iropor- 1
tance à des vêpres , à des sermons , n'importuneront pas
les pasteurs élus dans le sens de la révolution. Ces messieurs
n'aunont donc rien à faire qu'à manger leur traitement cons
titutionnel. Les inutiles abbes & les gros prieurs comman-
dataires nous auroient servi tout autant.

Comme il est très-possible , Monsieur, que vous n'ayiez


pas assez de tems à perdre pour lire le Moniteur, je ne
veux pas que vous ignoriez que le ci-devant évêque d'ÂUT...
qu'on accusent d'avoir gagné des sommes considérables au
jeu, vient de faire, non une confession générale, mais, bien
particulière, par laquelle U s'accuse d'avoir gagné 30,000 liv.
à de petits jeux de société. J'ai été on ne peut pas plu
édifié de cet aveu , que je dois croire bien exact. Je ne doute
pas, d'après la publication de la lettre du prélat, qti'il ne
soit dans la ferme résolution de ne < plus retomber dans le
péché dont il s'accuse : ainsi je crois que mon ministère me
permet de lui en donner l'absolution, pourvu toutefois qu'il
envoyé à la municipalité , pour être distribuées aux pauvres ,
les 3 0,000 liv. qu'il regarde sûrement comme un bien mal
acquis.
Je me fers dr votre journal pour lui donner cet avis;
parce que, comme il va toujours de côté & d'autre, j'au-
rois peut-être beaucoup de peine a. le rencontrer.
La Manche large, grand-pénitepeict de l'asseroblée
nationale.

Enigme pour les sourds.


L'histoire inscrira dans les fastes ,
Que fous les hoirs de Belzébut ,
(Très-lumiueux Iconoclastes)
( 3?4) .... ,
Vieux saints furent mis au rebut.
Dieu , pour la forme , ojïtint salut:
Superbe empire, & des/ plus vastes,
Noble si jamais il en futu
Sous eux fut divisé par (fastes.
Qu'en ce royaume moucelé ,
Est un club , où , si ton ripípste , (étranglé:
On court risque d'être ....... < immolé.
Exilé, démeublé, pisté, (empalé.
Ou tout au moins bien houspillé ;
Qu'à peine ce cluh a ^arlé ,
On annonce quelque Jiolocauste ,
Sang répandu , châteíjlu brûlé.
Notre âge fécond en/augustes ,
Remplis de perspicacité,
Dont les décrets sojit toujours justes,
Aux haillons de la/liberté , i
Joignant l'aimabW»isiveté ,
Compagne de la Pauvreté ,
Qui ramené l'égOté ;
Ce bel âge d'or/fi vanté ,
Doit , dit-on ,/rin jour , de leurs bustes
Enrichir la postérité.
Bon ! mais tí quelque révolté ,
{Car chacun, fait qu'il en existes
Que papa ^oid.. a la liste ,
Et que fa nouée humanité
Tient mille guenards fur leur piste ,
Par ainsi /qu'il est décrété):
Si, vouy^is-je, un crâne exalté,
En un rriot , quelque malin peste ,
Dans uji élan par trop agreste ,
.7 /
,Voyant maint visage .sculpté ,
•D'un tour de main iripk '& leste,"
Du mot buste enlevolt le T..é;
(Tirons du puits la vérité); ,
Dites , que feroit-oft du reste * _j

J'arrive à Bruxelles , : Messieurs ; & malgré la douleur


que j'éprouve d'être- éloigné du meilleur des rois , & de la
plus héroïqu& princeste, je crois avoir dû m'absenter d'un
lieu où l'excès de mon zèle eût irrité l'acharnsment. des
traîtres, dés ingrats y qui auroient débité que la cour
mettoit en avant un homme , dont cependanc le délìnté-
reffement est reconnu. Parmi les gentilshommes français
<jui se sont réfugiés dans cette ville , est le beau , le brave
marquis de Jar... frète de l'apostar évêque d'Orl... Çz
militaire , dévoué à ses augustes maîtres , a frémi d'hor-
ieur,de voir son nom tellement souillé. Pour s'éloigner
de la capitale , il a donc été demander ua passeport à
M. Baielv , qui d'abord fit quelques difficultés ; mais
quand notre marquis lui dit vouloir aller à Brême-le
Comte, alors le fils~deHa lune, géographe autant que
madame son épouse est puriste, répond :« j'en-entends:
yous n'allez qu'enf Champagne? » Le fait est exact.
Les troupes de l'empereur sont en grand nombre dans ce
pays ; & les patriotes s'apperçoivent trop ratd de l'aveugle
confiance qu'ils ;avoient donnée à quelques chefs de re
belles , qui les ont trahis , & ont fui , emportant des sommes
énormes , à l'afpect des troupes impériales. Ces patriotes
m'ont avoué c/ue l'anarchie est pire que le despotisme , Sc
que si les peuples font en droit de se plaindre de l'abus
du pouvoir , us ont toujours tort de se révolter, & d'exci
ter le plus affreux des fléaux , la guerre civile. Tous
approuvent Ifj fermeté de Léopold , qúi , donnant la mort
à quelques tKwpes séditieuses ( toujours fi mal disciplinées )
assure la tranquillité au reste de l'Empire. Ils ajoutent
qu'un. roi faible eût prolongé les meurtres, le pillage,
îí peut-être eût fini par être victime d'aue facilité pu
C 33* )
íilknime. Enfin, comme les intérêts de tous les souverains
font relatifs, ils oient déja prononcer fut1 íe destin des re
belles Français , <jui se couvrent dà manteau patriotique ,
pour commettre tous les excès. Sous peu, je vous donnerai
des détails & des anecdoctes.
Le chevalier de Meude-Monpas.

r T- Tout le1 monde parle des atrocités commises à Chan-


' tilly. Rien n'a été respecté ; on a tout ravagé , tout détruit.
; La statue du connétable , l'Ifle d'Amour, le hameau , ks
écuries/ le éabinet d'histoire naturelle , ce monument de*
" longues recherches & des immenses cpnnoiílances de l'infa-
' tigable Vàlmont de Bommarre: c'est une perte pour toute
, l'Europe savante , qui gémira sur les excès où se sont portés
des' barbares , plus féroces que les Goths ouïes Vandales.
" Ces brigands , pour 'la plupart , etoient venus en cabriolets,
3:í Wiskis , ou à cheval. Ils avoient amené avec eux des
r bandits soudoyés; plusieurs étoieht déguisés en sauvages;
ils àvoierit'-"à-leur tête un personnage masqué en Cannibal,
'' & tout le monde l'a réconnu aisément. II jouoit déja le pre-
: mier rôle dans la sanglante catastrophe des 5 & 6 octobre.

'On assure- très-positivement que le jeune Barn... n'attend


que la fin de cette législature, pour prendre le petit collet.

•\. CE JOURNAL paroít tous les matins,


"fie prix de l'abonnement efi de 3 liv. par mois
''pour Paris y fy de 3 livres fols pour
Province , ■franc de port. Lè Bureau efi êtàibh,
< rue Pércée-S-aint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

' De riraprimérie. du Journal de la Cour & de


" ' U Ville. ' '
>N.° 47.

JOURNAL ;
de la Cour et de la Viliïì

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 16 Février 1791.

Pascal disoit que, dans un état établi en république comme


Venise , c'etoit un grand mal que de conspirer pour y mettre
un Roi, & opprimer la liberté de ceux à qui Dieu l'a donnée;
mais çue , dans un état oà la puissance royale est établie ,
on ne pouvoit l'outrager , Sc s'élever contre elle que par
une espèce de sacrib-ge , puisque c'est l'image de la puis
sance de Dieu , & meme une participation de cette même
puissance à hquelle on ne peut résister sans résister à Dieu.
(Vie de Pascal, par M. Perier, pag. }6. )
Je pense comme Balzac, qui, du tems de la fronde,
éctivoit à son ami Conzard : « On n'oubliera jamais les maux
» que nous ont faic soussrir ['ambition 8c la scélératesse. Si
» l'on reforme , & íì l'on règle ainsi les états , bienheurci X
i> font les états qu'on laisse dans la corruption & le désordre >;'.
(Balzic, liv. z , pag. 148, lett. ij. )
Voici un passage de Montagne, qui frappe fur le côté
gauche. II est transcrit littéralement : « Où le compas ,
»i l'equerte SC la règle sont gauches, toutes les proportions
» qui s'en tirent , tcus les batimens qui se dressent à leur
s> mesure, sont aussi nécessairement manques & défaillans ».
( Espr. de Montaigne, tom. i , pag. 36 ).

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 1 § Février.
M . Duport a été nommé Président. —On a continué le
^apport sut les taxes à lVntrée des villes. —Lés députés de
Tome Le* Année 1791. V a

r- -
'ji sections de Paris, ont !u une adresse , pat laquelle ils
demaiident à ['assemblée , qu'elle veuille s'opposer au départ
de Mesdames. Nous ne trouvons prs íe termes pour exprimer
combien un tel exces de délire indigne tout ce qu'il reste
de gens honnêtïs dans cette triste cire. Misérables! vous
parlez de liberté , de vertu, de droits de l'homme , fie vous
les outragez toitr-à-tour avec la plus criminelle audace !
Quoi ! vous aveí souffert qu'une horde sacrilège de brigands
porte le fer & le carnage jusques dans le palais de votre in
fortuné Monarque; vous l'avez soissert , dis-j?, Sc vous
défendrez aux filles de vos Rois , de porter leurs larmes ôc
leur desespoir dans une terre et,r ng;re, &c de s'exiler, en
pleurant , de ces rives naguères li lortunées , ìv.ais aujiur-
d'hui fouillées jar tous les crimes ! >

VARIÉTÉS,

Explication du dernier trait de patriotisme de


M. VEvêque d'AuT...

Périg... étoit noble; il trahit a naissance;


Périg.., fut évêque; il a trahi fa foi :
Périg.. député, vint dechirer la France:
Périg... courtisan, broncha contre fou Roi.
Aujourd'hui gorgé d'or, par un commerce infâme,
L'àmbition du gain paioissoit l'cnchrîner :
L'iutérct pouvoit seul c5tre sûr de son àme ;
Mais le jeu l'enrichit , il dut l'abandonner.

Les choses fonr venues au point, qu'il faut être brave


pour s'avouer membre du cUib monarchique. Cette noble
qualité' n'est pas absolument nécessaire pour s'avouer de celui
des Jacobins.
( )

Lorsqu'il a été question de la manière dont les jurés attes-


teroient la vérité de lettr opinion, on proposo't la formule :
í'attestf. sur mon honneur & ma conscience , &e. —Dení
honorables membres ont .propose de supprimer , l'un le mot
honneur ; l'autre, celui de conscience, comme absolumeefc
insignifians. \
Opinion a ce sujet.

Depuis long-tcms je m'étois appliqué,


A deviner comment nos sages en déroute ,
Sans pudeur & fans freih , ayant tout détraqué ,
Du seritiment abandonnant la route,
Au viel honneur français avo'cnt fait banqueroute.
Deux faux frf.res enfin , nous ont tout expliqué. /
L'honneur n'est , a die l'un , qu'une vaine parole, <
Un mot vide de sens , lin préjugé frivole ,
Qui désormais , ici ne peut être invoqué j
II n'a plus parmi nous , crédit ni confiance.
Pour qu'on ne prenne pas prétexte 'd'ignorance ,
Je veux que ma motion soit au proces-vcrbal...
Rayez!, dit l'autre, aussi le mot de conscience t
Cet instinct ridicule , à ['homme si fatal ,
Qoi le rend si craintif, tient trop de ranimai.
Voilà ce qui, souvent , vous rend l'âme incertaine : '>
Ici doic-on admettre une vainc terreur ?
Par un décret, Messieurs , proscrivons cette gène;
De ce tourment secret délivrons notre coeur ;
C'est le plus court. Quand nous »'anrons honneur
Tíi conscience , alors , sans obstacle et sans gkne ,
Nous pourrons des Français arracher le bonheur.
Saint-Jean, Bouche d'Or.
( 399 )

; Demande.

Plusieurs familles qui voudroienc professer tranquillement


la religion catholique, telle qu'elle a été rrÉCRÉrí e par Jesus-
Christ , desireroient trouver une maison bourgeoise qui oflrìt
un local assez vaste pour les réunir agréablement. S'adresser
à M. Cam.. , aux Capucins Saint-Honoté. .

Huit ou dix jours avant la proclamation de la municipa


lité, pour enjoindre aux ecclésiastiques fonctionnaires pu
blics, de jurer la constitution civile du clergé; ce qu'on
appeile, au collège Mazarin, le tripot compose des quatre
inséparables; savoir, le chapelain du lieu, le professeur de
quatrième, celui de sixième: & le doyen des sous-maitres ,
dérogeant à ses grands principes d'économie, donna un petit
dîner. Avoient été invités â cette partie fine un principal
& un professeur d'un autre co.lege, avec un de leurs amis,
chanoine de Noyon. Entre poire & fromage, on parla des
affaires du tems , & la conversation tomba naturellement
sur le serment. Aussi-tôt tous nos aristocrates de s'escrimer
de leur mieux, Sí de tomber à bras raccourcis fur l'apôtte
CaM.., auteur de la nouvelle persécution. —Voyez jusqu'où
va la malignité des démocrates, disoit M. le principal à M. le
professeur de sixième! Me trouvant nagueres dans une maison
où vous êtes connu, on éleva des doutes fur la solidité de
votre fox, sur la pureté de vos principe; ; & si je n'avois été
là pour prendre votre défense , on vous auroit couche d'avance
fur la lifte des jureurs. —Je vous en remercie, monsieur;
on me connoissoit mal , & on caloronioit mes intentions :
il n'y a que des apostats Sc des ames de boue qui puissent
prêter un pareil serment Huit jours apiès, M. le pro
fesseur & le chapelain de Pendroít, ont , de compagnie,
deshonore leur maison , en se mettant au nombre des apof-
Wts qui ont jure à Notre-Dame. Fiez- vous donc ensuite
'au scrnKnt de certains prêtres!,...
( W )

J'étois hier dans la métropole,


Qui tient fa place en ra- g d'oignon
Dans les paroisses du canton:
Un fonctionnaire en etole
M'inonde de son goupillon.
Je ris au nez, du pénaillon,
Qui croit remplacer le chanoine.
J'avance : un personnage idoine,
( Apostrophant Sylvain le long ) ,
Se trémoussant comme un pilon
Dans l'égrugeoir, répand fa bile
Sur son mdnarque en vrai frelon.
Le col tendu, l'air imbécile;
Maint benêt, séduit pat son style,
Le prend pour Lycurgue ou Solon.
Moi je vois dans ce pantalon
Cafard, altérant l'évangi'e,
Prêtre mondain dans un fallon -, *
Dans le cirque, Paillasse ou Gille.

Les belles actions ne manquent pas de prônenrs , parce


qu'assez ordinairement, l'eelat les accomragne : il n'en est
pas de méme des bonnes, dont le caractère est d'être ca
chées. II est dommage cependant , pour l'honneur & les
progrès de la morale, que l'on ne puisse rendre publiques
toutes celles de nos augustes sénateurs, qui agissent bien plus
dans les ténèbres qu'au grand joar. Leur austère vertu, leur
fait fuit la gloire -, ils la laissent aux législateurs de grands
chemins, qui parcourent en conquérans, l'étendue du royau
me , & marquent par-tout leur passage , par de brillans
forfaits. Mais nos pères du manège se dévouent aux travaux
silencieux & obscurs ; ils nc recherchent que des triomphes
( Ì92 ) [
modestes , & n'ont d'autre arhbition que d'amaíTer des ri
chesses. .... à la ration. Pour h'en donner le rems , ils par-
filem les \òix qu'ils nous donnent , & les laissent sortir len
tement de leurs cerveaux régénérateurs; voilà pourcuoi elles
sont iì sages Sc f: humaines. Pour ne pas compromettre le
sort de vingt-quatre millions d'hommes , par des spécula
tions hasardées , iïs font à leurs risques , i'applícarîpn da
premier principe de la constitution ; savoir : de prendre ou
l'on peut , & de mettre la main dans les poches de ses
voisins, po.ir en panager, comme frères, la propriété. ( C'est
ce que veulent dite <!arís le bon sens , les mots enchanteurs
de liberté & d'égalité ). A en juger par le résultat heureux
qu'ils ont obtenu de leurs diverses expériences , nos poli
tiques akhymistes ont enfin trouvé la pierre philofophale.
Celui qui paroit avoir le plus de part à cette importante
découverte , c'est son alraTe (érenilsime Mgr L. D. d'Oïu...
premier prince, du sani?;, & lc dernier des hommes.„„. qui
portera cette qualité en France. En combinant une forte
àolt d'avarice avec la boue de l'agiotage & la ruin? de
quelques dupes , il vient d'obténii. un résidu de trois millions
30 moius, qu'il destine au soulagement de la mïserc , à l'en-
couragement des bonnes mœurs , & autres actes de bien
faisance dont it a sait toute sa vie sa passion tavorite.. C'est
sur la caille d'EscotÇpte , que ce bon prince avoir travaillé;
elle n'a pu ie soutenir long-tems au taux brillant où l'avoit
portée tout-à-co.'p un effort de son patriotisme; La voila
maintenant tombée dans un état d'oscillation de hausse Sc
de baisse qui annonce Fînflnencc maladroite de quelque
novice en jonglerie , qui n'est initié dans le seact de la
maçonnerie financière. , . ,

Admirez donc la prévoyance


De l'augustc Sénat gaulois ,
Qui détruit à jamais , par une de ses loix, >
Le préjugé fur la potence : • •. . ■ . •
II n'est pas si mal entendu
Cc décret qui rassure enfaas , femmes & filles;
( 393 )
tes députés qui l'ont rendu
Ont travaillé pout leurs familes.

La grande présidence du grand Mm , si longuement,


si impatiemm-nt attendue far les gourmets , & qui, sem
blable aux comètes, devoit, par {a prelsion íur l'atrnospbere
cousti-tuant , occasionnel des phénomènes ou des convul
sions', n'a été marquée par aucun mouvement bien extraor
dinaire : une députation des musiciens, povir demander que
l'on se réjouiiìé; une autre de l.i municipalité de Paris,
pour crier inî.eie j une pétition des vainqueurs éternels de
la baílille , ou eníonceurs de portes .ouvertes ; une grande ,
ambajíade de Quakers habitues au faubourg Saint-Antoine,
représentant íes deux hem'sphères, applaudissant á tous c»î
sermeus, patee qu'i's méprisent les sermens; un degàr fait
à Chantilly, presque sous les yeux des 'municipaux , pse
un détachement des tioape-. legere. de la propagande-, de
grands mouvemens d us les sections de Paris, relativement
au de; art des tances du Roi; & enfin une supplication d'une
nwntcij alite de province, qui a demandé a être reçue ea
priion, ca échange da son bon curé, homme eiìlmablc &
chéri, détenu depuis six mois pour les menus plaisirs da'
grand inquiíìieur Vo;n.. V< i Là tou» ìej évenemens de cette
íâmeuse présidence, terminée savamment par une prise
de tabac, qui pourra coûter cher à la France.
Les galeries cependant, les loges & les tribunes, rete
nues d'avance, ont toujours été. pleines de spectateurs, 3c
fur-tout des dames, attirées par l'espoir devoir & d'ouïr
de grandes choies ; on se battoir à la porte , comms à celle
d'an spectac e.
Ne pouvant leur donner du grand , on leur a donné du
joli. M. le président agitant moéll-uscment la sonnette,
prodiguant les sircafmes à droite, ■ lés ânes plaisanteries i
gauche, & les calembourgs . par-tout , a contenté tout 1c
monde. Ulnc répons; en sublime aux Quakers ; un éloge
amphygourique à h municipalité ; des pailacaillcs aux
musiciens; & des discours iuiìg.iiíìans à tous les autres,
prononcés d'un air digne , onc rempli agréablement ses
( 354 ) '4
séances, 5c l'ont conduit jusqu'à la discussion sur le tabac;
pendant laquelle il a (contre sa propre opinion) si bien ta-
vorisé celle de M. Roederer , qu'elle a paise , au risque de
tout ce qui / pourroir en résulter.
Si, cn rendant justice aux^lens vraiment extraordina'res
de cet homme universel, on Veut encore se représenter com
bien il tient peu à les propres idées , combien il en change
facilement , suivant le ïoids des circonllauces , ainsi que la
démontre l'auteur de l'Appîl au tribunal de l'opinicn pu
blique , pages 32.? 8c suivantes, on le convaincra que nul
grand homme n'clt 1 lus grandement prononcé , que le grand
Mirabeau , pour occuper le prerr.Lr íauteuil de l'univcrs.
Thouret 6c Dupou , font les deux concurrens pour cc
difficile remplacement.

Le petit Pont-ccoulant , comblé des bienfaits de la ci-


devant cour, dès l'age de 17 ans, actuellement crapaud
de la démagogie, 8c reptile Jacob:te , s'eít trouvé offensé
de ce qu'un M. d'Okançon le traitoit de poliçon , d'in
grat, 8cc. dans un lieu public. On lui a démontré par A.
plus Bj% que , malgré le nouvel esprit patriotique , il ne
pjUVoit se dispcnler d'en demander raison. Ces Messieurs se
sont battus au pistolet ; iìs1 ont lire chacun trois coups , dont
aricun n'a' porté. — Voila, en supposant que cette affaire
soit terminée , une manière de satislaire à tout : aussi ,
personne ne sera pillé , brûle ni lanterné.

CE JOU RIVAL paraft tous les matins.


Ze prix de Vabonnement ejí de 3 liv. par mois
pour Paris, & de ^ livres z$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Perce'e-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De rimprímerie du Journal de la Cour & de


■la Ville. " •
N.» 48.

JOURNAL
de la Cour n de la Vilii.

Touc faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Jeudi 17 Février 1791.


Voici un passage du grand penseur Montaigne, qui a
un rapport aux persécutions que souffre en, .ce moment
L'église.
»i C'est un effet de la providence divine, de permettre
sa sainte église être agicee , comme nous la voyous , de
tant de troubles & d'orages , pour éveiller les âmes pies ,
& les r'avoir de l'oilivete &. du somm-'il où les avoic plongé
une si longue tranquillité. Si uous contre-pesons la perte
que nous avons fa' te de ceux qui sc font dévoyés au bi;n
qui nous vient, pour nous être remis en haleine . ressus
cité notre zèle & nos loices , à l'occaíion de ce combat ,
je ne fais íi l'utilitc ne surmonte pas le dommage » ( Esp. de
Montaigne, tom. 1, pag. jí.}
Songez que la fortune a'ine en femme publique ;
Que ses appas font faux & fa faveur trafique ,
Et qu'amante cruelle, après ses feux passes,
Elle étouffe en ses bras ceux qu'elle a caressés.
Ces quatre' vers du père Lcmoinc doivent faire trembler
certains usurpateurs gauchers, que nous voyons enivrés de
leurs succès éphémères.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Février.

* Un décret supprime les offices de perruquiers , barbiers,


droits de maîtrise , collège des apothicaires , &c. Un se-
■ Tome I.e- Année 1791. X- x
oond décrer oblige ceux qui voudtont exercer quelque mé
tier , à avoir des parentes. —M. DuboU de Crance a
fait un rapport fur la suppression des Invalides.

VARIÉTÉS,
Le Curé de Saint- Aubin, village 'proche Chalet, se
trouve dans une bien singulière £: bien critique position. D'un
còcé , ses pareil liens le menacent de le pendre, s'il fait lc
serinent ; Se de l'autre , son district ne veut pat lui payer son
salaire , s'il ae jure pas.

La ville de Troyes, fes fauxbourt>s & la banlieue , n'onc vu


que deux curés juteurs, trois vicaires & deux prêtres ha
bitues : encore quels font les lepc apostats ! on en peut jugée
par le propos singulier que tenoit dern erement un déraa-
' gogue de ectte ville , Jans une société : <e Diable soit du
» train , disoit- il de bonne foi',' nous avons niis le Clergé
»> au creuset , il ne nous est reste que la crallc »».

II n'y a pas de doute cme le fatal serment exigé des ecclé


siastiques ,' n'ait été jetc au milieu de l'église comme une
pomme de discorde , poux introduire f Domination & la
désolation dans lc temple, Si prendre le prétexte de décrier
la religion fous le nom de fanatisme: A l'reûe, pres c'e
Bcauinont-lur-Oise , il y a eu .Dimanche dernier huic
jours , lc cure s'ciant apperçu qu'on vouloit lui tendre i n
piège , cn donnant au ferment une extension que ne lui
donne pas la loi, il a declaié qu'il ne lìgncroit pas. On l'a
honni, hue, accabé d'injures , menace. 11 s'est enfui, un
íblilat a couru après lui le sabre à la main ; le cure se
crovant perdu , s'eit jeté dans les bras de M. de S ... en
«liant ; M. sauvkz-moi , on veut m'assassi-.eh. M. 4c
S, . lui a laciiite les moyens d'échapper : le lendemain lùndi
de nouvelles menaces ont retenti à ses oreilles ; le maidi> fa
(.3*7)
milice nationale , autorisée par le Maire , s'est portée sxt
presbytère, & coromençoit à déménager les meublas. Dcjà-
une partte étoit dans la rue, lorsque le commandant de la
milite nationale de Beaumont elt arrivé avec fa troupe , Sc
a fait tout rentrer dan» Tordre. Ccpindant, le curé se voyant
peu en fureté , au milieu de ses ouail es , qui ne broutent
plus innocemment les pâturages, mais devenus carnacieres',
font maintenant Ordinaire de chair humaine, -a pris le lage
parti de s'cníuir. —O le bon tems , que le tems d'au-
Jourd'hui !
Par un témoin oculaire.

Dès le matin , j ; lis Garât ,


Et quelquefois ics deux Chroniques ;
Camile auslî mSfrre fen plat ;
Prudhomme , AuDoniN , l'ami Marat ,
Et les Annales politiques ,
M'ont m"n au rang de leurs pratiques. ,
Le soir , je me tiens aux aguets ;
Au premier cri , mon huis s'emr'ouvre..... •' •
C'est le Postillon par Calais !
Quand donc nous viendia-t-il par Doavrc ?

II y a à Hesdin , ville de PArtois , comine à Patis , une


garde nationale qui s'est chargée de tous les postes , & par
ticulièrement du magasin à poudre. Le bruit s'est accrédité
qu'une dame qui demeùroit dans le voisinage du magasin , &
qui est morte il y a environ deux mois , revient routes les
nuits. Depuis ce tems, le service du magasin a souvent été
abandonné la nuit. —Je Ctoii que .Hesd.n n'a pas l'honneur
d'être la première ville de France dans laquelle les soutiens
de la révolution ayent peur des revenans.

La municipalité de Paris , qui a fait démolir la Bastil'e ,


fait réparer en grande hâte le donjon de Vincennes. On
y prépare de vastes cuisines i ou met des croisées modernes ;
hx planchers attendent des parquets , & les murs des lambris-.
II faut que l'ouvrage soit fini pour le premier mars. Tout
annonce que c'est pour y loger un .grand personnage :
mais quel est-îl ? est-ce M. Gondé, que MM. Necker,
Cam .. Barn... dévoient faire enlever à son passage, & le
temettte à la nation de Versoix , qui l'auroir , de nation
, en nation , conduit jusqu'à Vincennes ? Mais le coup est
manqué. Seroit-ce donc les rois ravisseurs LaM... Barn...
Mir... ? seroit-ce llnversc ? mais en tout cas , 1$ municipa
lité n'en feroit pas les frais. Seroit - ce pour lé général
Bender? Mais on ne le tient pas encore. Pourquoi donc cas
préparatifs qui ne peuvent concerner des prisonniers du.
commun? La solution de ce problème lest préparée à tous
les amateurs.

M. Malouet auroic pu répondre à la dénonciation du


jeune Barn.... , ce que Caton répondit à un Romain dif
famé , qui l'insulroit : « Jeune-homme '. le combat elt trop
» inégal entre toi & moi ; ta coutume est de dire & de
" faite des infamies , & moi je n'en fais , ni n'en dis »»

Air : Des Folies d'Espagne , ou comme on


voudra.
Un serpenteau valet & parasite, i
D'un charlatan de tous nos maux l'auteur,
Austî fripon, & non moins hypocrite,
En raccourci devint son successeur ( i ).

Lc Duporta.; & le Dup... du Ter...


Brillent aussi dans le nouveau conseil;
Du goût du roi tel est le thermomètre.
Non, pour les choix, il n'axas son pareil.

(i) De Les... successeur de M. Neckcr.


t Î99 )
Le Mont.... si plat , fi sot , si mince ,
Est le phénix de ce conseil falot.-
II faut, ma foi, qu'un roi soit très-bon prince,
Pour sc trouver dans un pareil tripot.

Un ecclésiastique , «me la derniere persécution exercée


contre le cierge a dépouillé de toute sa fortune, chantoit
en entrant au manège. Quelqu'un lui en témoignant sa
surprise , il lui tépondit par ce vers de Juvénal :
CaNTABIT VACUA CORAM LATRONE VIATçm CRUMENA.
Le voyageur à qui on a tout pris , passe fans crainte Sc
en chantant , au milieu d'une bande de voleurs.

Monsieur , dans une protestation signée Montbrun St


Mortonai , Sc inférée dans la Gazette de Paris du dimanche
13 février, il est dit :
» Dans la crainte trop bien fondée que M. de Ferr'eres ,
» député de la noblesse du bailliage de Saumur , n'ait adhéré
>» au décret portant suppression de !a noblesse héréditaire ,
» non-seulement nous déclarons ne prendre aucune part à
» cette coupable adhésion , mais encore nous protestons
» contre ce décret, &c. ».
Je n'ai point adhéré au décret du 1? juin 1790 , qui sup
prime la noblesse héréditaire , parce que ce décret est Sc
sera toujours contra're à mon opinion ratticuliere indivi
duelle -, parce que, quand bien mem: le décret ne seroit pas
contraire à mon opinion particulière individuelle, je ne me
cioirois pas autorise à prononcer sur une propriété si chere
à mes commettans. Non-seukm-nt je n'ai poipt adhère au
décret qui supprime en France la noblesse héréditaire, mais
je l'ai combattu , Sc m'y fuis oppose autant qu'il étoit en
moi. J'ai joint mes réclamations à celles de tous les gen
tilshommes qui se trouvoient à la séance-, Sc voyant que les
réclamations n'étoient point écoutées, ainsi qu'eux, je n'a}
( 4<>o )
pris aucune fart à la délibération. Lc décret prononcé, j'en
ai rendu compte à mes commettans. Mes lettres existent
ou doivent exister entre les mains de MM. de Rabraille
6c de Chalé. D'aprcs leurs réponses , j'ai fait ce que j'ai
cm devoir faire. A Paris lc, 15 Février Ï791.
'De Ferrières , dépit; à rassemblée nationale.

La communauté de Barbctey Saint-Sulpice , diocèse de


Troyes , a pris, le z de ce mois, Variété suivant; sa
voir : « Que trop peu instruite sur les conséquences ré-
» filtrantes, fur la prestation ou refus que pourroit faire
» son curé », (relativcmenr au serment exigé des ecclésias
tiques , par lc décret du 1-7 novembre dernier) <i elle a
»» cru devoir cn laisser le soin à ses lumières & à fa coi.f-
» cience , 3c rassurer que ruclrtic parti qu'il prenne à cet
» égard , l'inrcntion de la commune est de le regarder
»» toujours eonime son très-digne & respectable pasteur ;
" de n'eu point reconnoitre d'autres , ni de consentir à au-
»» cunc réunion ou suppression de la cure, le priant d'ac-
» cepter copie de la présente délibération & arrêté ». iigré
de rous ceux qui étoient pré sens; & plusieurs qui ne savoient
pas éci'ivc , ont demandé d y être dénommés.
Montgneux, Valant , & plusieurs autres paroisses dans lc
diocèse, ont pris la mime -résolution. On ne peut qu'ap
plaudir à la gér.creuse fermeté de leurs braves habitans.

Cet été dernier , M. l'OfHcial de Ckátill.. , homme haut,


fier , enfin digne député du Poit.. au côté gauche de ras
semblée , revenant dans son pays , j our y propager l'esi rit
. jacobite dont il est infecte, auroit été pendu |at ses propres
concitoyens, fans la précaution d'un de ses amis, qui fut
audevant de lui à plus d'une lieue do ChàtilL , pour lc
prévenir de l'accueil ou'on fc difposoit à luj faire, s'il en-
troit ^ans la ville. Flatte d'une telle réception , notre fa
bricant de décrets prit incontinent une route oppolee, &
se garda bien de se vanter de sa qualité de député , jusqu'à
Ion retour dans le grand foyer de la rébellion française.
( 401 )

Vers au sujet d'une Lettre échappée au nau


frage de sAmpJiitrite , & lue à tAssemblé*
nationale. ,
Vive la révolution!
Vive la constitution.!
O grand Target 1 ta fille est immortelle.:
Les élémens se déclarent pour elle.
Sous l'empire des mers l'Amj hitrite périt-,
Neptune l'apperçoit , l'aristocrate en rit:
Loin de calmer la tempête qui gronde, <
A la fureur le traîrre excite Ponde :
Malheur affreux! let homm;*, le vaisseau,
En un instant, tout sVngloutit sous l'cau:
TJn seul objet échappe à ce tr'ute naufrage;
L'onde l'a respecté; l'objet paroìt, surnage;
Pour le porter à sec tous les flors font d'accord;
En peu da tems , il est remis au bord.
On ajoute, & ce lait paroît aussi croyable,
Que monsieur le Zéphir, itre fort serviable, ' '
Et de nos Jacobins, paiti.an enragé,
Est d'abord accouru, de l'objet s'est chargé;
U traverse les airs , il arrive au manège ;
II le remet aux gauchers qu'il protège;
On l'cxamine, & c'est, tout justement,
Pour nos douze cents ro s lettre de compliment.
Par JL B. B.

La femme d'un aubergiste des environs de Bcaune, en


Bourgogne, citée devant le juge de paix de son canton,
& n'ayant pas obtenu la justice qu'elle en attendoit, elle
(401 )
sc pe rmit , dans un accès de colcie , de lui donner deux grands
soufflets , pour lesquels elle tut condamnée sur-le-champ à
uiie amande de 6 liv. Lorsqu'elle vit qu'il en coútoit
fi peu pour souíîletter la justice, elle dit : « Messieurs,
iì je fuis prête à payer les 6 liv. auxquelles je fuis con-
damnée ; mais il ne vaut pas la peine de mettre la
w main à la poche pour si peu de chose ; permettez , mef-
»■ íituis , continua-t-elle en aflet ant fur la face dçs deux
j) âfleflèurs quatre vigoureux soufflets, que j'en prenne
d pour mes dix-huit francs ». Elle les paya aassi-tôt , Sc
sc recira ensuite fort tranquillement chez. elle.

A Cbâtillon en Poitou, les habitans, indignés contré


leur municipalité, qui exigeoit du cure le ferment civique,
ont d'abord ancie 1e procureur-syndic , pour lc pendre »
thaïs 1 a trouvé mòvcn de se sauver. Le peuple a voulu sc
saisir d'un autre administrateur du iv.éine district , & son in
tention n'cioit rien moins que de le brûler, mais quoiqu'il
£i: auiìì échappé Te supplice qui l'attcndoit, il n'a cependant '
pu cvìut d'etre meurtri des coups de bâton qu'ií a reçus
cn grande abondance.

On nous mqnde de Bruxelles, que íe général Bender pré


pare un poison d'avrii á notre con'îitution & à nos rc-
prefentans, d'un genre qui les sera crever de rire. !

CÉ JOURNAL paroft tous les matins.


Le prix de l 'abonnement efi de $ liv. par mois
pour Paris , cV de 3 livres 1 £ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
sue Pcrcée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

Ûe rimprimerie du Journal de la Cour & de


" - te Ville.
: JOURNAL ;
de la Cour et de la Viiií.

Tout faiseur de Journal doit tribut aju malin


La F o n ta in e.

Du Vendredi 18 Février 1791.

Réflexions philosophiques & politiques-


Tout est bien , tout est mal ; cc sont les positions so
ciales qui assignent le degré d'estime ou de blâme. Si u»
Roi conquérant est le fléau de ses sujets , un monarque trop
pacifique s'expose à en devenir le jouet.
Problème encore à résoudre ; c'est de savoir si les qualités
du cœur nc font pas nuisiblc-s à cette sévérité nécessaire
dans toii: les chefs ? Un particulier peut se livrer au <pcn~
chant d'une douce sensibilité ; le bi_-n qu il fait, son ame
cn retire le prix ; pour ainsi-dire , le spectacle des heureux
çst pour lui î'aspect du plus beau jour : niais un être cn
place doit sacrifier à ('intègre sévérité , cette trop grande
propension à faiie des heureux fins diícernerr.ent. Oierai-je
îc due ? Oui, une punirien authentique est plus salutaire
à l'oidrc social , que vingt gratifications. La récompenf*
«u bien excite plrs l'envie qu'elle n'anime l'émulation.
Enfin , la molle bonté de Louis XV a plus fait périr de
mil ions de sujets, que la cruauté de Louis XI n'a ttaìné
à l'echafaud d'unités , d'ambideux & rebelles courtisans,

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z y Février.

M > Camus a expose que le délai d? la loi s'il 14 Janvier ,


(jui prive de tout traitement , pension , &c. les François
Tome I.er Année 1791. Y y
( 4©4 )
absens , étant expiré , il falJoit en faire constater l'exécu-
tion. L'aísembléc a décrète qu'il lui seroit présenté à cet
ester , un tableau de radiation. —On a continué la suite
des décrets fur les droits qui devront être payés par ccrac
qui exerceront les profession; de médecins , chirurgiens,
fages-fêtrìmes , boulangers , marchandes die la halle , col
porteurs , limonadiers , traiteurs, &c.

VARIÉTÉS.
Lc 7 de ce mois, le sieur Dumas, l'un des trois com
missaires envoyés cn Alsace par l'asstmblée nationale, mé
content de1 la réception qui lui avoit été fiite à Colmar ,
est allé chetcher trois cents hommes de la g&raifóri de Stras
bourg , avec leiquels il est revenu dans ia première ville:
mais le peuple V& de nouveau hué, & menacé de la lan
terne, criant : Vive le roi, la reine, le da.:phin , & tous
les Bourbons! S, n escorte s'est réunie au peuple, Sí il a
été oblige de s'enfuir avec ses confrères.

Dfm. Bouche de fer. Les tantes du roi font-elles libres


de voyager1
Rí.P. Oui certainement, en vertu des droits de rhomme.
D. E:les peuvent donc partir?
R. C'est une autre aflaire ! les natioits oat des droits im
prescriptibles, qui
D. Où est la nation française 1
R. Belle demande! De laquelle entendez - vous parler?
Est-ce de celle qui a peur, ou de ceile qui se iuonti«?
D. Je veux parler de celle qui agit.
R. II y en a de différentes sortes & à tous prix, depuis
un verre d'eau-de- vie jusqu'à des millions; depuis les pois
sardes jusqu'aux ci-devaut grands íeiqrncurs: c'est félonies
juconstauces.
( 4°1 )
D. Je comprends. Et qui gouverne les circonstances?
R, Les Jacobins. ...
D. Qui est-ce cjui paye ? - - .
R. Pauvre homme! Allez demander à un inspiré qui de-í
meure rue du ci-devant trésor-Toyal.
D. Enfin , les tantes peuvent-elles ou non voyager ?
R. Comme elles voudront : c'est leur affaire.

Extrait du Poftíllon par Calais , du dimanche


1 3 février ijgi , pag. 3 & 4.

«< Rappeliez- vous ce jour où il (le roi) a quitté Ver-


» failles, pour venir à Paris : s'il ij'eûr pas aimé la consti-
»> tution, n'eût-il pas cherché une mort glorieuse à la tête
» de ses gardes"? »
Le comble de l'audacc & de la férocité, fans doute, est
d'insulter à h foiblcsse & à l'exces de confiance d'un roi dé
sarmé. Et plus bas :
11 Si les clameurs de cette antique et loyale nobeesse
» parviennent jusqu'à lui ( au roi ), son âme ne peut qu'être
» pénétrée de douleur, en voyant combien peu il a dû comp-
» ter sur elle »'.
Reproche bien mérité, reproche accablant, lorsqu'il est
fait de sang-froid par la démagogie à ft rivale , nagueres
si orgueilleuse. Grande leçon p»ur les rois, qui les avertit
que, pour avoir une noblesse qui serve d'appui au trône,
il faut savoir la distinguer & la conduire.

- On travaille à une nouvelle édition des assignats ; celle


du mois d'octobre dernier étant déjà entièrement épuisée.
Cet ouvrage intéressant & léger a été enlevé deux ou troii
fois en un clin-d'œil, par un essaim d'amateurs de toutes
les espèces qui sortent de tous les coins du monde pour
en avoir. On cn a fait beaucoup de contrefactions -, mais
i'assemblée , qui s'en procure tant qu'elle peut , a foin d'en
faire brûler de rems en rems en public. Dès que la nour
(T4P*)
vellc édition ^arbrtra, on se hâtera d'en envoyer pourìïx
(Billions à cette pauvre ville de Paris, qui est actuellement
dans un état d'éthisie très - semblable à celui de son chef,
t* quantité dé crises & de: révolutions qu'elle éprouve de
puis long-tems, a ruiné rout-à-lait fa santé Si la bourse.
— iw—■! i i r — \- ,' t
Ge M. de Mirabeau dit quelquefois des vérités assez pi
quantes. S'entretenant , il y a quelques jours, avec le gé
néral Mottie , il lui reprothoit son inertie , ses inexaòli-
tudes, son sommeil peut-etre..,.. <3c finit par ces mots : <« Mon
général ,' On ne fait jamais que des sottises, lòrsque l'on
mêle, comme vous, à son caractère du Catilina & du
Grandisson ».
H MD»m
• Le roi Dup.rt vient , malgré toute sa science , de~donner
étïe grande preu;o d'ineptie, en faisant décréter qje tous
citoyens feront forcés de remplir les fonctions de jurés,
feus peine d'amende , & d'être , pendant deux ans . frappés
d'inactivité. Comment donc peut -il ignorer qu'il existe
actuellemînt 1 f millions au moins de citoyens de bonne
volonté , & bien résolus . de remplir avec h ièle lr plus
ardent , les fonctions' de citoyens actifs dans toute lcira
étendue? Le nombre des' jurés est déjà si grand, que les
jnreurs en sont efftayési Les assises se tiendront incessam-
ftient , & M. Duï.rt & compagnie ne tarderont pas à jouir
du spectacle imposant d'une justice prompte, sévère, & repduc
on conscience & en honneur. ■ .•

M. ìâe S.... , l'un atí imnénrs du club qui éclaire les pro
vinces , fit dernièrement une in'ulte grossière à la comtesse
de Mort ; l'époux de cette dame s'est rendu chez le
J&cobite , & lui a proposé de se couper la gorge ; celui-cì
ïefuse & cite la loi : « Apprenez, monsieur, lui a dir alors
«> le comte, que quand on est insolent avec les femmes, il
»> nc faut pas être poltron avec les hommes ». II a ajouté
à ce peu de mots les accompagntrnens d'uiage. M. de S....
< 4°7 )
a essuyé cette correction inconstitutionnelle avec un fárg-
froid vraimEnt civique. Un de ses amis , tout en le louant
de son patriotisme, lui reprochoit sa lâcheté. « Oh! je cal-
» cule trop bkn, pour jamais accepter 'le cartel d'un aris-
» tocratc , a répondu le loyal (i) jacobice ; mais rassutcz-
i> vous, mon ami; je ferai vengé. Le comte de Mort....
» a deux châteaux en Auvergne, Si je fuis du comité des
»» incendies », 1

Une bande de voleurs, cantonnée depuis assez long-tems


clans la plus grande foret du royaume, a attaqué dernie-
ment une diligence fur U route de L.... ; iís l'ont d'abord
dévalisée , & ensuite emporté dans leur caverne le ptij,
d'argent qu'elle comenoit , & qui étoit destiné au payement
des troupes de ligne.
La maréchaustée est instamment priée par les honnête*
gens qui voyenc avec horreur qu'il isjf~5 plus de sûreté
en France , de se mettre au plûtot à la poursuite de ces
brigands, &z nous invitons en notre particulier, MM. les
voyageurs à éviter cette terrible forêt, où les vols, les
assassinats , 1e pillage , le commettent en plein jour avec
plus de sécurité & d'effronterie, qu'ils ne se commcttoienf
Jadis dans les nuits les ;plus ténébreuses.

Quelqu'un disoit que si l'assemblée nationale accordoit


aux Quakers là protection qu'ils ont demandée, & qu'elle
les dispensât des fermens,.il conseúloit eux ecclésiastiques
non-jureurs de se taire Quakers, afin d'éviter par-là les
persécutions auxquelles ils font exposés. On prétend que
le jeune M. Barn... entendant ce propos , répondit qu'U
frsmettoit la plus parlaite sécurité aux ecclésiastiques Fian
çais, s'ils vouloient tous se faire protestans.

(■f) N'est-ce pas de ces deux mots , que J. B. Roufféau


auroit pu dire qu'ils font
Halant d'essieu de se voir accouplés?
1 408 )

Avis au Public.
M. Dub... de Cran., s'empresse d'assurer le Public;
«ju'il n'clt point chevalier de St. Louis , comme on vou-
dcoit le faire croire. II a eu feulement la íantaiíìe d'eu
pórter la décoration ; mais il proteste hautement qu'il
n'en est pas moins l'ennem irréconciliable de la. religion ,
du roi , & fur-tout des militaires. II n'a jamais pu vouloir
sérieusement entrer dans un ordre dont le serment &
les fonctions font d'exterminer les traîtres & les criminels
de lèze-majesté. On prie instamment le Public d*e le laisser
dans cette derniere classe, & de le regarder à jamais
comme absolument étranger à cet ordre dont il n'a adopte
que le tubap.

D. Bouche de fer. Les liftes des membres du clnb monar


chique , imprimées par Marat, & rendues publiques, contien-
nenr-ellcs vérité '?
R. Tout autant que celles des jureurs du clergé ; teçut
Srttant que les contes de finances de M. de MontefquioiVy
& les sermons du patriote Claude Fauchet , ci - devant
prêtre catholique , Sc prédicateur du feu Roi très-chr»»
tien , fils aîné de l'églife.

Un garde national ayant , par mégarde , coudoyé un


officier de cavalerie au Palais-Royal, & ayant été maltraité
de paroles par ce dernier , lui en a demandé railon , en
lui disant loyalement : à demain , aux Champs Elvfées -, fepa-
rons-nous , car mon uniforme pourroit vous compromettre
vis-à-vis du peuple , s'il foupçonnoit entre nous une querelle.
Le lendemain , ils se sont battus avec beaucoup de sang-
froid & de générosité, Le garde national a été blessé au
bias droit. Nous espérons qu'il en reviendra , & que f»
blessure ne fera pas mortelle. S'il jette les yeux fur ces
lignes, qu'il apprentie qus l'auteur de cet article, s'est
( 4°5> )
toujours empressé de rendre un hommage mérité à la
bravoure & à la loya.ité de ceux mcmes qui sont regardé*
eomme étant du parti contraire au lien.

II n'y a qu'un philosophe , un génie de la force du ûtut


Garât, qui puiile emplojer des expressions d'autant plu*
énergiques , qu'elles ne sont entendues que des gens de sá
secte ; car , comme toutes les aurres , celle des philosophes
a son langage particulier , on pourroit dire son chiffre. Lisez
dans le journal du 17 de ce mois, la sublime discussion sot
l'impôt de ce fameux émule des Carra , des l'Oiscau de
Saint-Luc , des Marar , des Desmoulins , des Briísot , &C,
j) La terre , y dit-il , est une manufacture virante, qui
travaille elle-même, & avec un art & des instrnmens dont
l'bomme n'aura jamais les secrets » ! Oh ! qu'ils ont bien
raison, nos grands hommes d'aujourd'hui ! nos la Harpf ,
«os Chêniers , nos Champfort , nos le Mierre, nos
Florian, nos flr.RO.uiN, nos Cailhava d'Estandoux ,
& tant d'autres de la menie trempe Qu'ils ont bien raison
de dénigrer le siécle de Louis XIV îLequel des hommes,
si* sottement réputes grands jusqu'ici , auroit écrit avec
cette énergie, cette simplicité , ce sublime 'i O divin Garât î
qu'heureulb est la ville qui t'a vu naître ! heureuse celle
qui re possédé! heureux Le siècle que tu éclaires!

Les impartiaux, qui, comme chacun fait, sont des êtres


absolument nuls, doivent partir incessamment pour Cons
tantinople. Ils vont offrir leur service au grand-seígseur,
& solliciter de 1'emploi dans son scrrail.

On travaille avec 'a plus grande ardeur à foire de Vírv


eennes une prison plus redoutable que la bastilL-. Chaînes ,
yçrròux , anr.eaux dé fer ; tien n'est oublié. On y prépare
aussi trois log m.-ns pour quelques aristocrates, qu'on ae-
rusera , en tems & lieu , du crime de lsse-uation. II scroit
plaisant que ceux qui donnent les ordres pour l'établistê-
ment de cette redoutable rtison , y fulfint les premier»
renfermés. Le ciel nous duit , ainsi qu'à eux , cette justice.

» Une nouvelle société s'est adressée au club des Jacobins,


efcur en obtenir la permission de s'aísembler sous la déno
mination de club monarchique ; elle espère ne pas éprouver
ícs mêmes persécutions que le club monarchique.

Je viens d'apprendre /'Monsieur, avec la plus vive dou


leur , que mes ennemis ont répandu dans route- l'Europe
que j'avoii prêté le ferment "iViti - chrétien . ou civique;
je vous prie de vouloir bien inférer dans votre prochain
numéro, la protestation que 'je fais contre cette fausseté.
Claude Fauchet.

Sur le départ de Mesdames , tantes du 'Roi.


Ne vous hasatdez point, princesses respectables;
Redoutez la fureur d'un tas de misérables ,
Oui des plus n< iis forfaits íachant se faire un jeu,
N'ont pas meme épargné votre illustre neveu.

CE JOURNAL paroît tous les matins,


le prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, 6" de 3 livres 1$ fols pour ìa
Province, franc de port. Le Bureau est établi
rue PerCce-Saint-Andrc-des-Arcs, N°. 21.

De rimpriffiene du Journal de la Cour & de


la Ville.
N.° $o.

JOURNAL
de la Cour et de la 'Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaines -

Du Samedi Février 1791.


Après avoir admiré la prodigieuse éloquence de nos ora
teurs gauchers à la. tribune , Je m'avisc quelquefois d'ou-
wrir Montaigne : mais que ce Montaigne est petit devant
etbt! Ce n'est plus qu'un écolier timide, qui marcheà tâtons
■dans les ténèbres du scepticisme, & qui répetc à chaque
y/age le refrein trivial qu'il avoit choisi : QOe sìais-JE ? Quant
à nos a glcs régénérateurs, ils savent tout. II ya long-tcms
que mus nous tuon<; de le redire ; leurs décrets sont des
oracks devnnt lesquels il faut se lever avec respect ; 8c
Montaigne étoit un impudent, quand il éciivoic les lignes
suivantes : « Ces grandes & longues altercations de la meil-
» teuie- forme de société , & des règles plus commodes &
ji sages, font altercations propres feulement à l'exercice.de
5) notre esprit. Telle peinture de police seroit de mise en
s> un nouveau mcfhdc ; mais nous sommes danî un moncle
5i déjà fait âc formé à certaines coutumes. Par quelque
5> moyn que nous ayons loi de le redresser & ranger de
s» noùveau, nous ne pouvons gueres le tordre de son ac-
» Consumé pii, que nous ne rompions le tout. Rien ne
1 s> p esse un état plus que l'ihnovation : 1c changement donna
j) seul forme &. entrée à l'injustice Si à'ia tyrannie».' •
( Espr. de Mont. tom. 1, pag. 133).

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 8 Février.
brigands continuent de désoler la Bretagne ; on en
3 ptis as qui ont été tranferés à Saint-Malo, —Une de-
Tome Ia Année 1791. Z z
. ( 4«* )
putatio» d; la commune de Paris s'est présentée , & a dé
noncé à l'aUemblée trois mille maisons de jeu , ouvertes
à Paris. —On á lu une lettre des administrateurs de la
Côte d'Or, fur les mesures qu'ils ont prises pour la sûreté
de Mesdames , dont lé voyage est fixé du 15 au 15 de
ce mois. —On a mis à la discussion le rapport des dépenses
publiques de l'année ifyis ,

VARIÉTÉS,
Le ci- devant Marquis de Villette s'est fait recevoir,
clandestinement , du club monarchique. Sa première
motion a été de proposer d'accaparer quarante mille se
ringues. Le projet de cet honorable membre, est d'opérer
la contre-révolution par un déluge.

Contre un Roi vertueux soulever ses sujets ;


Ordonner ('incendie , encourager aux crimes ;
De la religion , violer les maximes :
Tels font des Jacobins les horribles décrets.

C'est M. Pastoret qui a été nommé à la place fi im


portante de Procureur-Syndic de l'important département
de Paris. Un illustre député , le grand Mir... l'avoit couchée
cn joue j mais il n'syai qu£ 8n voix , & son heureux rival
400. Désespéré, il a été cacher sa honte Sí ses regrets
dans une campagne auprès de Paris. II boude l'assembfee 8c
les ingrats électeurs. Quelle est l'âme sensible qui nç
prendróit part à sa triste situation ! II pleure... mais c'est dp
rage. '

Tigre altéré de sang , fléau de ma patrie ,


ISle cesseras-tu point d'assouvir ta furie?
Usant contre ton Roi de coupables détours ,
12 »e te menque plus, que d'abréger les jours.

/
(4^3)
Tremble ! vil scélérat , la mesure est comblée >
L'heureux instant s'approche , où la France vengé* ,
Livrant à des bourreaux , l'émule de Néron ,
Il ne lui restera que l'horreur de ton nom.

Lc ci - devant mousquetaire surnuméraire Dubois de


Ciancé , vient d'obtenir des Jacobins un décret de ras
semblée nationale , pour [que les militaires décorés de la
croix de Saint-Louis , ne soient plus désignés fous lc
titre de chevaliers de Saint-Louis , & qu'on substitue à ce
titre aristocrate , celui de militaires porte-croix. , »

Le fameux Mirabeau s'exerce tous les matins à tirer


des armes avec le sieur Mignonet , horloger , rue Saint-
Honoréj qui, fans doute, se propose de lui servir de second
pour toutes les querelles qu'il a remis à vuider, quand U
constitution feroit faite. 1
' I
■mu ■ WMjjfiTaST™'-
Trois livres à gagner.
Les personnes qui ont trouvé une lettre contenant 66 1.
Jix fols en assignats, font priées de la rendre à l'un des
trois Jacobins Biozat, de Chartres, ou Broglie ; ils
la feront parvenir à leur malheureux confrère , qui l'a ré
clamée dimanche dernier à ia Jacobiniere.

Un député honnête homme , quoique du côte gauche,'


difoit hier à M. d'Ambly : Pourquoi vous & M. Toulouse
Lautrec avez-vous protesté contre la liste du club monar
chique î « Ce n'est assurément pas à cause du monarchisme ,
»> a répondu ce brave & loyal chevalier ; mais nous avons
»> vu avec peine, que nos noms autorisoient le titre d'arif-
» tocratic mal-à-propos donné fur cette liste, aux monar-
» chistes : ces Messieurs n'ont assurément pas l'torineur
U«4 Y
>> d'être aristocrates ». —C'est ainsi que chacun Voit d'après
fa lunette , reprit le gaucher : ch bien ! puisque cela est comme
vous le dites , je vais m'aílocier à ce club ; il me convient
sort ; & en effet , il s'est fait inscrite: fou nom très-connu,
se verta sur la première liste.

Vive la section de Mauconseil ! Quel patriotisme vigi


lant! & sur-tout qu'il est éclairé '.Elle a arrêté, au mépris
du droit des gens, une diligence-, elle saisit librement l'ar-
gent qui y étoit pour le commerce & le prêt des troupes
3e la garnison de Lille, sous lc prétexte absurde qu'il est
destiné pour Mesdames, qui vont a Rome. Et quand il le
feroit ? Est-ce en redoublant uos chaînes, que vous nois
prouverez que nous sommes libres ? De q\icl droit empê
cherez-vous Mesdames d'aller chercher la paix dans un
autre climat ? Mais qu'est-ce que c'est donc que cette section
de Mauconscil, qui, au mépris de toutes les loix, saisit,
vexé, arrête & confisque? L'assemblée n'a-t-ellc pas dé
fendu aux sections de délibérer? Comment veut -elle que
Jes provinces obéissent à ses décrets, tandis que, fous ses
yeux, on les viole aussi impunément? Ne feioit-il pas juste
de poursuivre les quidams dits de la section de Maucon
scil , qui ont arrêté la diligence , comme voleurs , Sc de
punir les membres de cette section qui ont confisqué l'ar-
gent , comme receleurs dudit vol? II n'y a que cette façon,
car r.issemblce ne peut pas reconnoìtre une existence détruite
par elie-mêmei ■

Aux Auteurs du Journal.


Bruxelles, ce lundi 14 février.
Si les marques de bonté & d'intérêt de la part de la
noblefle française & allemande pouvoient consoler un coeur
navré , lc mien n'auroìt rien à desiret. Mais l'affreufe po
rtion de mes maîtres, celle des acharnes patriotes m:me,
^ue I4YC -gl'-'incnt entraîne datís le précipice > tout cela cra-
1.
(4M )
poisonne mon repos. Vous savez que , décidé à m'expattier
dans cette conjoncture, il me fallut un passeport , que le
district de la Croix-J^R'ge ne me délivra qu'après m'avoir
prodigue tous les plats raisonnemens dont cette populace,
lâchée est susceptible. Le patriote Montm... le signa, &
rhomme à la longue lunette y mit lesci AU. On me con
seilla de ptendre la diligence , voiture moins noble qu'une
chaise, & par conséquent moins exposée à 1' ignoble envie
populaire. Dans cette diligence, je rencontre le beau mar
quis de J... , qui , comme on lait , ressemble à feu Louis
XV, & un peu à Louis XVI. Un de nos veyageurs, se
cond écuyer du manège de Bruxelles, se met en tete qu'essec-
tivement c'est le roi, & que- moi je suis son capitaine des
gardes (i). D'aptes cette persuasion, il n'y a sotte de res
pects qu'il ne tende à la majesté dix'.gentêe. Avrivé à
Bruxelles, voilà mon homme courant par-tout débiter que
la majesté très-chretienne est débarquée , accompagnee du
pliis babillard capitaine des ga des. Ce ne fut que le len- i
demain, que tout Bruxelles fut détrompé, quand je parus
à la comédie. Cette anecdote est de notoriété.
La ville de Bruxelles est embellie d'un giand nombre de
siipc.bes hôtels, de promenades délicieuses, & plus encore
de femmes charmantes : quelques-unes meme réunissent au
magique abandon des grâces , le divin coloris de la belle
comtesse de Juig.. , semblable k la rose efeuiliée dans du
lait : d'autres ont ce regard électrique de la comtelle de
Cler....-Tonn.„. &c. II en est peu qui aient cet air bou
deur de la princesse de Tarr... A l'egard du spectacle, il
n'eit pas mauvais. Mais les thcitrcs peuvent-ils nous oc-

( i) Excepté MM. de Luxembourg & de Guiche, fidèles


à leur roi, je tiendtois à dtshonneur de ressembler aux
autres capitaines des gardes , dont l'ingratc prudence est
inexcusable , méme, à leurs propres yeux. Si quelques sei
gneurs étoient en ♦droit de se plaindre de la cour, quel
gentilhomme est en droit de se venger de son roi? Remar
quez méme que les jadis courtisans, qui feignent d'embrasser
le parti démocrate, font aussi lâches pour conserver, qu'ils
Je furent pour obtenir.
>

( V* 1
«Kfseï , íjïíiíicí l'Eufope entière se .dispose à fiJéífe' cjiïe íeíuí
4a carnage ? tandis qu'une horde d'espions Jacobites in
fecte toutes les villes, & que celle de Bruxelles en est pleine,
îí&is flous espérons de la prudence dtF respectable ministre,
k du héros Bender, qu'on donnera la chaste à tous ces
émissaires soudoyés. Hier, «n officiel supérieur voyant ut*
finísorme de la garde nationale parisienne, s'approche, 8c
4k au patriote de sortir ; cekti-ci de répondre qu'il n'en
fêta; riefi. Le brave Allemand répliqua : « Si vous ne quitte*
tf pas cet uniforme, /c vous le couperai fur le dos ». Aussi-'
tôt l'ofificier parisien de sortir, non pas par la porte, mai*
%íetí de fauter de fa loge au parquet. II court encore. Quel-
f|tíeï gens ont été se plaindre; mais je ne crois pas que les
Fiançais soient en droit de faire la loi par-tout. Ne croyez-
fSs que je veuille mortifier la garde nationale, dans laquelle:
íe trouvent beaucoup d'honnetes-gens; seulement je vous
ISppôrte l'anecdote très-exacte.
Le ehevaíicr de Meude-Monfas,

»M. Rccderer a, dofiné comme un fait certain , que Ist


ferme-générale ne tiroit point ses tabacs directement de
l'Aménque, St qu'ils lui étolent fournis, au contjaire, paf
lés Anglais ; & partant de-là , il a soutenu que la culture
libíe du tabac en France ne porteroit aneufle espèce de
fféjudice aux relations commerciales entre la France Si
i'Aώrique.
II est de fait notoire , St la preuve en a été mise fous
les yeux du ministre , fous les yeux de M. Rcedcrer lui—
tnême, que, depuis 1781 , la ferme-générale n'a pas tiré
tifl quintal de tabac en feuille de l' Angleterre , 5c qu'elle
G'est refusée constamment à toutes les propositions qui lui
oilt été faites, Elle en peut justifier par une multitude de
lettres áe correspondance, '
A cette époque de 178 1, sous le ministère de M. de
Vetgtnfles , elle avoir accepte les offres faites par le fur'n-
tïfidant des finances du congres d'Amérique, de ne se four-
fiit que des tabacs des Amcríca:ns : elle avoit méme fait
UUí avance d'un million, dont la liquidation ne s'est faite
( 4** )
íju*à ta suite it plusieurs années , 8C à raison i: 40 £ mr
.quintal de tabac
Pour calculer ce nombre d'années , il suffit de savoir ífws
ia consommation annuelle du royaume étoit ,de 150 mijbf
quintaux.
II est constant que depuis 178 1 , la seime »'a pris Af
tabac qu'en Amérique.

Extrait du discours de M. Pajîoret, prononcé


à Saint-Sulpice , en proclamant M. Poires
Curé de Saint-Sulpice , le 6 Février,
» O l'heureux jour , que eelui où la philosophie &
♦» la piété se sont embrassées fous les hospices de YsíS$t
*> qui , d'un regard , mesure l'univers ! »
En voyant ainsi la philosophie & la piété, (í) s'embras»
fer dans ht bouche métaphysique de M.ijPastoret , on a_e
peut s'empêcher de se rappeler ce que Néron dit à Narcicí
«n parlant de fa réconciliation avec Britannicus:
f* J'embrasse mon riyal , mais c'est pour rétouífer *>.

Si on peut parvenir à en imposer aux Jacobins, -alors


«•n pourra voir sous son vrai point de vue , .ce que xaut
«otre constitution.

Amphigouri Mirabcaulique , ponr servir de calmant


:3ux inquiétudes trop fondées de la ville de Paris , ,qu*
*ommencc à reconnoître fa position.
» II est des pertes immenses que la ville de Paris à íe*-
») gardées corame des li 'nlaits.
» Elle avoit le privilège de participer à des professians

(1) Ici k piété siguisie la religion.


( 4i 8 )
n qui l'cnrichîsloient eh la corrompant : elle tient à honneur
n de n'avoir déformais d'antres richeises que son industrie ».
. . Moniieur, 10 Février.
Ce vertueux législateur ne ceste de donner l'exemple du
mépris des richesses ; il eût pu dire cn moins de mou',
en parlant de Paris : '<
»> Ficre de ses débris , riche de fa misère ».

Le clergé gallican n'est qu'un vain simulacre,


Ou , pour le dire , il n'est plus rien. . , '. . . .
Nul d'eux ne fera citoyen ,
S'il ne jure avant, comme un fiacre.
Pourtant , il lui reste un moyen :
N'ayant plus un pied de terrein ;
Dépouillé jusqu'au dernier acre ;
Entre l'infamie & la faim ,
La loi dit : veux-tu du pain? ' ",' .'
Jure, ou meurs ; sinon, fais-toi Quïkre.
Signé , Cam.í, , au Clós-Payen.
Errata pour h Numéro d'hier.
Page 410 , ligne r o , Claude Fauchct ; lisez Claude..;
Faucher...

CE JOURNAL paroft tous les matins.


Lc prix de Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, &' de 3 livres i§ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Pcrcée-Saim-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De l'imprimerie du Journal de la Cour 8c de


la Ville.
SUPPLÉME N T
, j „ I T
Du N.° 50.
*r * • * ., . *• * t ■
Conjuration dite de Lyon. .;

'C'est toujours dans le même esprit, la même manière,"


que l'on voit 8c raconte à l'astembléc : on suppose toutes
les pensées criminelles , on atténue toutes les actions atroces.
II est affligeant , dit M. Voidql, de vous entretenir sans
xAssv. de troubles, de désordres, de complots.... Mais qui
les cause íc les instigue , n'est pas fâché d'en savoir le succès.
11 est si facile de faire avouer que l'on n'est pas heureux,
que l'on trouve aisément des coupables dans le sens de 1%
révolution.
' ( Les ennemis s'agitent avec plus de fureur que jamais:
Vous allez voir, dit M. Voidel. .
Ces ennemis, cette suceur, ce font deux jeunes-gens aui,
croyant que les princes ïroscrits font rappelles, s'infor
ment s'ils ne courront pas de nouveaux dangers
Un M. Pinson avoit dit au sieur Monet, en le com
blant de caressés , qu'il devoit engager les ouvriers à em
pêcher la vente des biens da clergé. Ce discours ne peut être
4 l'avantagc des piiníts; il y s,-roit contraire ,. puisqu'il fc-
roit émeute: mais c'est ce mime M. Pingon , d,it maître
•Voidel , qui a depois présenté le sieur Monet à MM. Des
cars & Teystonct : donc il y a complicité. M. Pingon nomme
.& -rit présente pas le sieor Monet comme un chefcTbuvricrs,
«qui peut leur dire l'esprit qui règne dans le peuple , relati
vement au retout des princes.
vj 'Ile sieor Monet, accusateur & témoin, a, dit-il, eu des

( 1 ) L'on fait qu'un homme osa mettre 60 mille livres


fur le bureau, pour la tète de M. le comte .d'Artois, M
district des Jacobins de la rue Saint-Dominique.
( 4*° )
conférences avec MM. Descars & Teyíîbnet ; une chez lni,
où deux sujets qui lui ressemblent , les siefts Privât pere
& fils, étoient cachés, pour entendre ce qui devoit sc dire.
Le sieur Monct , maître de la conversation , a pu , a dû
provoqiîer cet)u'il vouloit dénoncer ; mais il faut qu'il n'ait
pas été satisfait, car il dénonce encore deux rendez- vous,
& cependant MM. Teyssonet & Descais ne s'y font point
trouvés. Le sieur Monet peint la misère des ouvriers , 8c
demande quatre louis à M. Descars, qui ne les a point,
& qui lui donne W billet de 100 liv. , en lui disant qu'il
le lui prêts. Celui qui sollicite, n'a pas le droit d'accuser
de séduction celui qui donne. ',
Quant aux libelles qui infestent l'Europe , on n'en peut
faire un crime qu'à leurs compositeurs; Maître Voidcl ne
peut donner de nom à lá trille plainte de la vsuve Gas,
qui a vu massacrer son mari , parce qu'il n'avoit pas cru
devoir fe charger des listes que l'on faisoit courir pour rélec-
tion du maire de Nîmes. Maître Voidel ne peut pas regarder
comme coupables MM. Descars & Teyssonet, pour en avoir
donné en faveur de M. Guillien. Si l'on sévissoic contre les
intrigues des nominations , qu'il y auroit de troubles & de
malhonnêtes gens de moins !
M. Teyllonet a dit au sieur Monet qu'il le présenterait
à M. .le comte d'Artois : c'est un mensonge du goût dç
ce Monet ; il est présente à tout le monde , si on veut l'en
croire. « Les princes le récompenseront ; sa fortune scia faite ».
M." Teyssonet l'eût-il dit, n'a point de million : mais li ce
Monet a le mérite d'avoir contenu le peuple, on lúi devra
quelque réconnoissance. II feroir tems encore, pour éviter
de plus grands maux, de ne plus payer le peuple que pour
le rendre sage.
C'est lc sieur Monet qui va, vient, cherche MM. Teys
sonet & Descars : lès conversations font les mêmes avec euxj
cependant il n'articule que cette phrase du dernier.: «* Je
» sais que vous aimez vos princes CSc votre roi-, ne négligez
» rien. Je'íàis que vous méritez consia;icc ». Ce mot prou-
veroit -que M. Descars n'en avoit pas beaucoup.
Rappellcr l'amour dû au Roi , c'est rappclkr les loix
mêmes. Est-ce le langage d'un conspirateur, qui ne cherche,
( 4" )
au contraire, qu'à affranchir de tout pouvoir? A quel comble
de déraison sommes-nous donc parvenus ! Des François ont
toujours aimé leur roi : dès le berceau, fans le connoître,
ce nom plaît à leurs oreilles , à leur cceur ; il est , pòut
ainsi dire, leur nom parronimique. Comment feroit-ee un
crime de désirer que ce roi fût heureux, de souhaiter,
comme on en accuse MM. Descars & Teyflonet , que. ce
prince soit le maître de choisir fa demeure ? La nation n'est*
elle pas par-tout?/La, lettre imprimée n'est pas leur ouvrage!
mais que dit-e]le de si terrible, pòur être la base de la pré*
tendre contre-révolution ? > , ù> uj -V. r "
. « Qu'il faut fairci.voìr que Paris ne retirnt pas !e roi pri
sonnier; qu'il peut se réunir à ses sujets fidèles, & entraîner
l'assemblée nationale avec lui, si elle s'en croit inséparable ».
Sur les conférences & les rendez-vous supposés, le dé
lateur & les témoins se contredisent : ils ont offert des
hommes pour agi*; M. Teyísonet les a refusés. "■ ' "o'J
Quelques-uns diíent qu'ils connoissen: MM. Descars SC
Teyilonct depuis six jours; les autres ; disent deux. Ces
erreurs font plus graves que celles de MM. Teyisonet 8í
Descars , dont l'un- nie avoir jeté un paquet d'imt tiniés , Sc
l'autre croit les avoir vu jeter , quand on est venu fouiller
chez M. TeyfToncr. "" ^ •■ ;*
1 On peut avoir des papiers publics chez foi , fans en être
responsable , &.}'011 peut les. jeter, quand on n'en veut
plus. . ^ ,. , -,
■ Une contradiction qlíe 'Maître V'oid'éi' fait valoir , est
fur l'emprunt de dòuze mille francs qu'a -voulu faire M'.
Descars, sous lc cautionnement rdè MViTèyssonet, & que
M. Guillien déyoit :fàiré 'trouver ,'òtt solder* 'Mate M. ôuilr
lien dit n'ayoir poáht< traité avec M,' Defcáfs,- on' nc cor noît
pas toujours le vraj préteur ; le? prêteurs' ne connoistènt
pas touj'o'ú#les emprunteurs; lès jeunes-gens signent des
billets, & ils courent. Si l'on accusé de çontre-revolution
les personnes qui cherchent de ì'àrgent , on trouvera bien
des coupables :' rassemblée fèraidòrie un crime de la miferè
qu'elle cause? Cependant , 'òrí èn fait un prétexte , pour
traîner èn prison deux hommes , dont l'un a soixante blet-
sures fur lc corps, pour avoir voulu-emprunter , pour avoir
prêts deux cents francs à un malhonnête homme , qui de
< 4** )
-rhandoit quatre louis ; enfin, pour avoir dit, qu'il faut
aimer k Roi. Maître Voidel, après avoir présenté MM.
Defsars& Teyssomet, comme des conspirateurs, fur la foi
d'un sieur Monet , que l'on voie allant , venant , cherchant
à trouver des victimes, pour s'en faire payer, •& entretenit
le peuple dans un effroi utile à ceux qtìi' se^nomment leurs
défenseurs, Maître Voidel finit par infiltrer lès malheureux
qu'on lui a abandonnés, « Voos qui conspirez contre l'état ,
Apprenez que le public a applaudi, lorsqu'il a fa. qUe voûi
•étiez arrêtés, 8c que personne ne Vous a •défendus n.
S'il y avoic eu des conjurés , quòîqu^òh ik arrêté èti
Messieurs la nuit , ils auroient été sceòiïrW, :fcéutiêtïe en
levés daas leur route quoiqu'enchaînés çWfrtrrK dís ■ forçats.
L'aífemblée ordonne qu'ils feront jugés fáíí ^ihé: haute* coût
qui n'existe pas , ou un tribunal provisoire j-c'e'st-à-dirè , une
Commission: on connoît ce mot & ses" dangers. Mais:$
l'on ne peut les trouver coupables -, ils > n'auront pas moins
été itifulfés, traÌBcs comme criminels j & le délateur Monet
jouira de la paye & de fa liberté,
• .ÌOÍ -j-> t>.'«i ■;■ . E, M, D."

Des personnes quî ont étudié Nostradamus , pensent que


la prédiction de neiporte que sut leneyenu» du Roi:
i m D'oublis 'tòmpltt là corbeille d'cdîer í».^ « '-'
, On ne peut- faire oablicr la noblesse ; -ses titres font plus
fojidés que les ^«jsseïsions de Louis X\fjL ; ,r . *
Chez les Romains , on distinguoit les revenus de l'Emf-
pereur, de eeux^çjÇet^. £és Wns du:pr^çefl^ .ceux de
là nation n'étoiçpt'j>ou*t ftnonyrnes , .(fjuoigvi'pn , ait , tous
confondu fous lè'^Qm, de fisc., • lv „> 2lUujR^ ,1
Fisc, fiscus ,^j^rtíPS í'ôfíers, áaris fequeí-ofMie .mettoU
que le trésor fepW^f. no'- « Immiio» tìi a,"- >i
Le panier du Ró|„toort un peu, il saur, l'avouet , .mab
çe n'étoit pas' unè raison pour le voler >Çc. jjoui; le conr
Tondre dans l'jhi'jyt-.flatLo^. j- t .ji0í,' ,]„ ,
... oì r aï I ""■*» . »*••'•: i r«b no':n-L.nM; D. '
-•—n—| -r rwiyW ulr'i iitf Tn.ì.ii .1,07 , Vs'ìm-i '.i lu i —11
De l'Imprimerie du Journal ôe la Gá-úr îfc-'-tie-fe' Viîk.
N.8 51.

JOURNAL
de la Cour et de la Vint

Tout faiseur de Journal doit tiibut.au matin


La Fontaine.

Du Dimanche 20 Février 1791. ;


Spectacle de la Foire. Ménagerie curieuse. [
Va serpent à sonnette très-bruyant, mais ne faisant ní
peur ni mal à personne. —Un louveteau, dont la prin
cipale singularité est une queue de paon, avec laqtíelle íl
fait la roue , en se rengorgeant , quand On lui montre du
rouge. —Un monstre de la mediterranéc , qui paroît être
ralìemblage.& le type de toutes les monstruosités possibles.
<—Un mulet à ronde crinière, hennissant, tuant, mordant
quiconque s'avise de lc tracasser ; la terreur des PénelopeS,
Triais L'amour des filles de Jérusalem. —Un nain dorit
l'excessive naincrie est d'amant plus remarquable, qu'il est
d*um race de geans connus depuis plus de 16 mille lunei.
C'est un fesse-mathieu qui l'a apporté dans notre hcmh%
phère. —Un cochon conculix , plus dangereux (bus son
second sexe que sous son premier. —Des plongeoî/S qui
disparoiilênt dès qu'on fait mine de les couchet est joue,
—Des oisons qui diíent ouï & non aussi bien que des
perroquets, &c. II n'y a pas un de ces animaux quî né
mange plus de 500 liv. par chaque lune. —Tiré d'un petit
o.ivrage très-piquant, intitulé, A^n'quin-Brídouillb : il
lc trouve chez Guulot, imprimeur-libraire, rue des Ber
nardins.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du ig Février.
I L est difficile d'ébranler une masse aussi redoutable que
celle que présente l'Empire Français -, mais l'impuUion une
Tome I.« Année 1791. A aa
( 4*4 )
fois donnép à lá machine , . cirt nfe l'arrfte plus corrímc «n
lc voudróit bien une destruction" en appelle une autre :
les tavagcsrse succèdent aveq une rapidité effrayante : voilà
en deux mots , l'hlstoire de la révolution, & ceiledes décrets
-meurtriers "de "I'auguste alFcmWée: Celui qui a été rendu
aujourd'hui est infiniment absurde & désastreux ; mais il
étoit one conséquence forcée de ceux qui avoicnt précédé.
Voicr-ce~décrei sur lequel nous ne nóus permettrons pas
de faire. le plus leger cqmm<mtaire. Aptés'piusieuTs débats,
rassemblée a décrété qu'à compter du premier Mai pro
chain ., les- droits perdus aux entrées des villes, seront
supprimés.

• V A R I E T É S,

Un ecclésiastique , qui a été long-tems vicaire à Beau...,


& e$ à-présent curé de... , vint à la ville il y a quinze jours,
four quIlquefS affaires ; son premier soin fut d'aller voir
Mad. Du M..., qui l'avoit toujours reçu avec beaucoup
jle boitte. ÉUe le revit avec plaisir, & lui proposa dç
yenir île lendemain chez elle, déjeûner avec des hujtres»
II accepte ; au forcir de-là , il aDa voir le curé de Saint»
JÊtienoe, , -,qui , avant Je ferment , voyoit aussi cette dame
assez souvent. II lui parla des huîtres & du déjeuner. Oh
Jiicn.! j'en fuis , dit le curé, nous irons ensemble; lç prite
yerb^/dit qu'un ami peut en mener un autre. La partie
ainsi }ié%, le> deux ecclésiastiques se rendent le lendemain
£hez la dame s. ils virent l'ecaillere qui travailloit. La maw
tresse 4e la. maison , tïès-surprise , demande au curé : Que
veut Monsieur? —Je suis venu avec mon ami, vpus de?
mander des huîtres. —II n'y a point ici d'huîtres pour
voui rí-Maíftrn3 ,: c'est une plaisanterie. —Non , il . n'y
aura jamais rien dans ma maison four un jureur. —Mais
Madame , vous- awz prié Monsieur , qui a fait lc ferment
aussi bien que moi. —Vous l'avez fait , Monsieur ? —Oui^
Madame. —Je ne l'auróis pas soupçonné. Eh bien ! Mes*
fsBXi, vous ne déjeunerez ui l'on ni l'autre chez moi •
£ j'espère que Vous n'y remettrez les pieds ni l'ua i$
'autre. Elle rentre à ces mots dans son appartement.

Le grand Mir... dit un jout à rassemblée , en parlant de


lui-même : u Cet homme dont on a tout dit , excepté qu'il
fut une bête ». M. de Mir... se trompe , on n'a pas tout
dit de lui : il ne prouvera pas que meme dans son parti ,
personne ait jamais osé dire : M. de Mir... est un hon
nête homme. .
' •.:.:>
Nos augustes représemans travaillent depuis vingt mois
comme des forçats, à nous rendre heureux, fans avoir feule--
ment pu réussir à nous en faire venir l'espérance. Je vais ,
messieurs, vous communiquer un projet de décret qui réunit
à une exécution simple & facile, le grand avantage de ter
miner en un clin-d'œit la fameuse constitution après laquelle
les Fiançais soupirent depuis si long-tcms. Je ne doute pas,
que l'Europe entière n'applaudisse au moyen doux que jc •
propose, aussi-tôt que vous l'aurez fait connoître.

Projet de décret.
« Faire banqueroute, raser toutes les villes, & partager
n les biens de façon que le plus riche n'ait pas plus de.
*♦ 3 o* liv. de rentes •».
Signé, La Bord...

On assure que dans plusieurs endroits où les émissaires


des Jacobins ont été chargés de négocier des fermens çcclé-,
Gastiques, en raison de la grande confiance qu'ils dévoient
nécsisairement accorder à des parjures, ils ont exigé que
le prix de la main-levêe, fut dépose en main, tih-rce ,
pour n'étre remis qu'après la prestation -, ce qui a fait dire
de ceux qui ont trahi leur conscience, en prêtant le ser
ment décrété , que c'étoit des prÉtkurs sur gages, & que
leur vile condescendance avoit été autant la reconnoissance
( 42« í
SU GAOT, que Lt GAGE DE LA RECONNO SSAVOE } quoique '
tout le monde couvienne qu'aucun d'eux n'avoir un grand
MoNT-DE-PlElÉ.

On dit que cinq à six m'Ue contrebandiers , assemblés


à la Chapelle , près Paris , Ont député à la commune de
Paris, & à M. de la Tayctte , pour leur faire part du
chagrin infini qu'ils avoient de la suppression des droits
de barrière; & comme ils n'ont d'aurres moyens de sub
sister, que la contrebande, iìs proposent , dit-on , pour
maintenir les droits , de s'emparer des barrières , & de
faire eux-mêmes la recette.

M. Ramainv„.... ci- devant garde, à-présent gardien du


corps du roi & de la famille royale , & profefleur d'élo
quence de la garde nationale, après avoir bredouillé, pen-
• dant quelques jours, dans ses petits cercles bleus, & au
château , la déclaration ci-iJtfiKiis , l'a fait publier par la
voie du complaisant Moniteur, N.o 4,0.
<« Je déclare & certifie que je ne suis d'aucun club, &
» que je fuis surpris & fâché, qu'on ait inféré, dans une
« liste qu'on fait courir dans Paris, mon nom. Je fuis in-
>> fihiment persuadé qu'un agent du pouvoir exécutif ne
« peut étrç membre d'aucune assemblée délibérante ».
Signe, Ram chef de division, &c.
M. l'agent du pouvoir exécutif, c'est-à-dire, du comité
des recherches, (car il n'est que là) eùt dû se rappeller
que Ion général & M. Bail.., agens comme lui, font de
la première des assemblées délibérantes: il eût dû craindre
que quelqu'autre ne fût à son tour surpris IX fachê de
voir íin militaire tout-à-fait royal, tourner le do; à son
étendard, pour fe faire geôlier', 8c qu'enfin quelque cen
seur bredouillcur ne s'avisât de donner à penser que c'est
toi]jours l'intérét personnel qtrf guide ces sortes d'évolu
tions qui associent toujours des hommes délicats comme
C 417 )
M, de Ramai..... à des gens perdus de réputation , & noyés
de dettes. m ■
M. de Cust.... , le glohia Jathi de l'assemb'rée natio
nale, a itaicé- de calomnie l'infcfiption faite de ion nom
. sar la liste du club monarchique. Qu'il se console : sur
quelque lifte de ce genre qu'on le trouve, on n'y croira
jamais ; fa réputation est faite en tous genres , & l'on nom
cû par-tout comme s'il n'y étoit pas.

Mon eccur est plein , il a besoin de s'épancher. Hier


jeudi , un tendre intérêt , l'attacheruent &: non une vaine
curiosité , m'avoit conduit au dîner de nos augustes maîtres.
La salle , remplie de femmes de la cour , de gentilshommes ,
( car il en est encore) & d'officiers , fcmbloit n'orlrir que
des enfans avides de voir des parens. chéris & désirant
d'alléger leur peine. L'on ne voyoit point cc jour-U de ces
figures qui inspirent le soupyon , ['inquiétude , & quelque
fois l' horreur. Ce coup-d'ccil a semait faire plaiik à noire
illustre Reine, Placé dans un coin , derrière la princesse de
Chim..., je la voyois se touruer vers cette dame qui lui-
est (i attachée; dans ses yeux, miroirs de son ame , brilioit
la douceur , labonce, la paix m. me. Sur ses lèvres , erroit un
gracieux souris; & fa bouche, comme à l'ordinairc , ne
rouvrent que, pour dire des choses aimables. Je l'cntcndois ,
j'éto s heureux en croyant presque qu'elle l'étoit , lorsque
tout-à-coup un cruel souvenir est venu détruire cette
agréable illusion. Né gentilhomme , élevé par les bontes
du Roi , dans son école militaire , je ne pouvois supporter
- l'idéc de le vo t depou'llé de son pouvoir , outrage 5c
plongé dans le maiheur. La reconnoiiiancc , la douleur ,
mille fcniimens rapides se sticcédotent dans mon cœur , & Le
bi isolent. Mes yeux se chargeoient de pleurs involoniaiies.
Ah ! je le sens par moi-irume , lç/ Français , digne encore
de ce nom , aime ses maîtres , mime fans les avoir vas , 5c
les adore quand il les a vus une fois. Qucst - ce doue,
fluand il a le bonheur de les connoitrç ?
Far un Capitaine de cavalerie.
1
(4*8)

II est pr«uvé , par on- relevé fait avec soin, que ce qí'oíi
appelle aujourd'hui les sections, n'est que le rassembíemenfi
êe io, 30 ou 40 factieux au plus dans chacune d'elles >
ít est encore prouvé que plusieurs des 48 sections, ridelles
fax décrets de l'assemblee nationale, ne s'assemblent plus.
Ainsi nous pouvons assurer que Paris , si on en excepte la
Jïfnnicípalité , qui n'est comptée pour rien par ces prétendu»
fâtriotes , n'est plus représenté , si on les en croit , que
par environ quinze cents désœuvrés, dont la plupart ont
flsorpé le titre de citoyens actifs. C'est cependant ail nom
otf cinq Ou'fix Cents mille habitans, que ces quinze cents
feoute-senx demandent tantôt qu'on fasse le procès aux ex-
ministres, tantôt la destmction des chasseurs, tantôt celle»
des canonniers , dans peu celle de la garde soldée. Ils fini
ront par demander aussi celle de la garde nationale, pouí
qae rien ne puisle Contrarier les projets de bouleversemens,
ék désordres, de pillage peut-être qu'ils méditent. On pré
vient les hottnttes-g?ns qu'ils ne doivent pas se laisser fé-
áuíre par les dénonciations de ce très - petit nombre de
brouillons. II est difficile que chaque quartier de cette
immense capitale ne renferme pas trente ou quarante mau
vais citoyens: en conséquence , on avertit le bon peuple
de Paris de ne plus se lajsser tromper par ces grands mots,
aujourd'hui vuides de sen9 , dénonciation des sections ,
arrêté des sections : elles ne sonr plus convoquées légale
ment , & ne peuvent plus l'ètre qu'en contravention aux
nouvelles loíx du royaume : elles ne font formées aujour
d'hui que de ceux qui font soudoyés par !c club des Ja
cobins ; de ceux qui se flirtent encore de tirer avantage
de l'anarchie; de ceux qui craignent le retour de Tordre,
parie qu'il peut leur être funeire''; de ceux enfin qui ne
forii pas touchés des maux fans nombre qui affligent la
France, & Paris principalement.

Feu M. de ConfUns , enlevé avant la révolution , malheu


reusement pour la Fiança, étoit malin, caustique autan*
( 4*9 )
'Mftt éto'rt aimable , ingénieux. II rcncontroît íburent VzVsí
de Pêrig depuis Ev.... d'Avt,. Sí jurcur , cjui pis «fr,
mais agent du cierge de Fiance. Etonne de La vie trop
mondaine de cet ecclésiastique , qui partageoit ses mornenf
entre les filles, les philosophes modernes, les acteurs fie les
joueurs , il lui dit un jour : —L'abbé , comment pouvez-veu»
íaire pour aller , au sortir d'une orgie ou d'un tripot, áire
la melíe? —Eh ! parbleu, je fais, comme tous les autres préricju
—Oi)J. non, car yous avez le cceur corrompu & les jnains

sales. ' i I
Les journalistes Jacobins oot ' imprimé audacieusensem
«çue Mesdames , tantes du Roi , cmpcrcoìent avec «lies i
"J'étranger, des niillions en numéraire. Ce bruit, répandu
avec affectation , avoit pour but de soulever le peuple, ft
3 eu son effet. On peut assurer avec certitude, à ec KM
peuple , que Mesdames , tantes du Roi , n'emportent .quj
trente-six mille livres cn espèces, dont une partie fera dépenses
«o Frature , en frais de poste, &c.

QoESTtos. Bouche de fer. Qtti payera les frais 4e h

Réponse.? Les rentiers qui l'ont favorisée, & îes bcauc


révolution
«sprits , les philosophes , les artistes , fur-tout la capitale.

Question. Cela eû-il juste ?


Réponse. Infiniment, 8c nous^oyons tojit-à-toiur iles
plus fameux révolutionnaires devenir l'objet du mépris , -de
ia haine , de l'horreur publique , jusqu'à ce- qu'il' plaise
au ciel d'ea faire une plus éclatante justice.

Je viens d'apprendre , monsieur , qu'un diseur Îw3i-


wernes qui porte Iç mème nom que moi, mais qui penip
Sc agit différemment , s'est plaint de l'article de votre j<aui>
«al, «'aï point prêti 1s seusasí
( 43° )
civique : Je recherche la protestation que j'ai faite, St suie.U
lClaude.. Fauchei..
I * ci-devant Carme.
.- *

Les philosophes font au gouvernement d'un état , ce que


font les apothicaires à la cuiline. <
ClCERO DE OFFICIES.

Mesdames , par amitié pour M. de Narb.... ont déclaré


au comte Louis son fils , qu'il les accompagneroit : c'étoit
un vrai service a lui rendre pour l'ernpechcr de faire de
nouvelles somses. La chaste fille du Bàron de Cop.. est
éprise de son teint de pain d'epice , & , c'est .pour n'être
pas séparée de ce cher amant , qu'elle remue ciel ií terre,
c'eit-à-dirc les Sections &. les artìdés lans culottes , ci- devant
à la solde de l'iliustre auteur de se* jours. Parbleu , voilà
une belle cause, pour un fi grand astiont sait au sang des
Bourbons ! (<;uc nc prend -elle un autre galant ? Avec des
conrr'.óutions pécuniaires , elle en trouvera , j'en fuis sûr ;
car, comme dit 13oileau ,
L'or meme à la laideur donne un teint de beauté.

, La ville de Lausanne a livré au Roi de sardaigne , un


cuisinier accusé ds complicité 'dans rempoisonuenlcnt de
l'abbé Dubois. '" .
- n ggggggm
CE J OU R V AL paraît te us les matins,
íe prix de l 'abonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, ií de 3 Uvres 1 $ fols . pour la
Province', franc dg J?ort. Le Bureau est établi
rue Percée-Saim-Ândrc-des-Arcs' ,~N°. 21.
• ■ ■ ' . i> ,1 , ,
De rimprimeríe du Journal de la Cour 6k de
. i Y':./la Ville.. " ,
N.° çi.

JOURNAL

de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 21 Février 1791.

L'on peut avoir une opinion erronée : il faut plaindre ceux


qui sont dans ce cas , & chercher à les ramener. L'esprit
peut s'égarer, sans que le coeur soit corrompu. Tel cil 1c
système que je suis avec les démocrates que je rencontre
dáns la société : mais s'ils font membres du club dont le
nom seul fait horreur , de ce club impie qui commande les
incendies , les meurtres , les vols , les pillages , les sacri
lèges &l les fssaílinats ; qui sou3oie, guide les brigands, &
leur assure l'impunite; qiii sc fait un jeu cruel, une occu
pation journalière de semer le trouble dans toutes les par
ties du royaume, & de le livrer à toutes les convulsions de
L'anarchie; alors riion sang bout dans mes veines, mes yeux
ne peuvent envisager l'initigatciir ou du moins le complice-
de tant' d'atrocités. Quiconque y participe par fa présence,
par son argent , par fa voix , ou m:me par son silence, est,
au tribunal de mou cœur , jugé fin malhonnête homme. 11
re m:rite pas meme d'erre appelé homme ; car ce club
viole, enfreint & foule aux pi-'ds les droits les plus factés
de Thumanité.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du xo Février.

On a anaoncé à rassemblée , l'électiou de M. l'abbé


Gouttes à l'eveché d'Autun. —On a fait le rapport de
Tome I." Année 1791. B bb
C 43* )
Taff-ke de Nismes , ainsi que celui fur le* gouvernerions
militaires. —Un décret supprime les gouvememens Sc
lieutcnans de Roi, dans les villes. —M. le président a lu
une lettre du Roi , qui fait part à l'aísernblée , <jue set
tantes étoient parties samedi is, à dix heures du soir, départ
auquel U avoit cru ne pouvoir ni ne devoir s'opposer.'

Les femm:s payées pour empêcher Mesdames d* partir,


ne font arrivées à Bellevue qu'à onze h:urcs , & les prin
cesses étoient parties à dix. Elles se sont promenées dans
le château, s'y font reposées, ont essayé l.s fauteuils, &
ont tenu beaucoup de mauvais propos; enfin leur fureur
Vest tournée contre les Jacobins. Cette fout., nation, se
sont-elles écriées, qu'avoit - die à faire de eojs envoyce
ici, quand les oiseaux sont dénichés?

VARIÉTÉS.
A M. C**, citoyen actif, .cordonnier , officier de la
farde nationale de Passy, & qui , fur une petite échope aa
as de la montagne des Bons-Hommes, a mis l'inscription
patriotique :
C**, Cordonnier de la Nation.
Croyez-moi, mon ami, fermez/ votre boutique,
On faites des sabots en place de souliés ;
Car, malgré son haut rang, votre illustre pratique,
Dans peu, fera reduite à n'aller que nuds-fiês.
Saint-Jean, Bouche d'Or.

L'abbé Grég.... est nommé à l'évéché de Tours. On as


sure , & ce n'est poînr une plaisanterie , qu'une colonie juhr»
sc dispose . à s'y étabiír sous son égide philoso-pastoralo-
civique.
( 433 )

Le nouveau système d'imposition commence à. se faírí


eonnoître d'une minière tout-à-fait sensible , & le bon
public , accoutumé à ne juger que par Les résultats , peut
Toir c? qu'il yigne à 1'aneantiiïement de Pancíen régime.
Le seul droit d'enregistrement des actes de la succession
de M. Ie Normand de Mezi , a coûté cent cinquante millé
Shres , qu'il a fallu payer comptant. Les Notaires ne font
pas compris dans cette dépense. — La succession se monté
à deux millions , au plus.

La fidélité y l'amour pour ses nnîttes , font gravés dan»-


fe cœur des Français , en traits ineffaçables. Le vertige de
la démocratie, les fumées d'une égalité chimérique, de la
licence prise pour la liberté , les «npressions de la scélé
ratesse , ont pu obscurcir & ensanglanter ces sacrés caractères.
Mais quand le bandeau de Terreur fera tombé , quand cette
ivresse fatale fera dissipée , ils n'en repavoìttont que plus vifs
& plus" éelatans. Heureux alots ceux qui auront confervá
cette fidélité native qui distingua toujours jusqu'à présent les
Français !: :

Le général Mott.... disoit à une ci-devant très-grande


dame : Je fuis fâché de la résolution que les tantes du roi
cn: pris; de quitter le" royaume dans" ces circonstances.
— Mais, monsieur, comment voulez -vous que l'on rest»
dam art pays- ou l'on est à tout instant exposé au pillage ,
au meurtre, à L'incendie, & constamment err.burte aux in
sultes de ce que vous appelez la nation ? Moi qui vous parle,
j'ai bien. pris aussi la- résolution d'en sortir. —Ah! madame,
soyez sans aucune inquiétude -, je réponds de tout. —Oui ,
monsieur,, je le fais; mais qui me répondra de vous? Nc
pourroit-il pas vous survenir un besoin de dormir ?

Mot sublime du sublime président, à- l'une des derniere*


séances de la quinzaine du grand Mirabeau. Plusieurs membres
demandant en mème-tems la parole , il se fit un tumulte qui
C 434 )'
empèchoit absolument de distinguer à qTii elle appartenoit î
p», ne s'entendoit plus. A cet orage alsez fréquent dans Pat
ino sph; r e législateur, succéda tout-à-coup un calme plat
qui dura cinq minutes. Un de messieurs ayant enfin demandé
au président à qui il donnoit la parole, Mirabeau dit : Je
l'as*ord<î au silence. Cette parole du grand homme fut
app'audie à quatre reprises, & l'impreffíon en a été décrétée.
Elle fera consignée dans ies farces ( i ) de la grande allèni*
blée du;mancge, avec l'explication de í'aiueur.

Voici un logogryphe aiTez. piquant fur le mot révolu


tion. Les mots font tous décomposés. Nous enoágeons quelque
poète royaliste à y mettre la rime; la raison y. est dejà.
• í Révolution. '

Ses effets. Ses moyens. Ses- suites.


Loi . " '■ Nuire , Ruine,
: .... pa
Roi voler , rien;
nul. violer ,
** '• ">-•'•' ' /•/,>-'■> • i tuer,
î-»-.'" . ..: ■ ■ :
ni ' ■ ■ ™™
Les inspirations du moment, ou pensées déta-t
- ' chées fur la révolution. ■ ,-'
, Nos orands écrivains du jour ont l'art de noyer ce qu'ils
veuknt dire dáns un vain fatras de paroles : l'auteur de ce
petit cuivrage a le talent plus rare de s'exprimer avec pré
cision, & de faire penser ses lecteurs. Souvent vous ne croyez
que rire d'un: plaisanterie, quand tout-à-coup un mot placé
à propos vi'-nt réveiller cn vous un sentiment profond. Voilà
le. secret des grands maîtres!

(í) Liiez fastes." ■■ ■


c 435 r

Tablettes sentimentales du bon Pamphilc, publiées par


M. Gorgì. ( chez GuJLtOT, libraire, rue des Bernardins ).
— Ah ! fans doute, vous avez, auíli la tete rompue de toutes
les rapfodies politiques cui nous excédent depuis que la retc
tourne à nos ci-devant Français. Eh bien, réparez un ins
tant vos regards fatigués fur cette fuite pittoresque de ta
bleaux tour-à-tour gais & touchans, mais toujours vrais,
attachans, & piquans pas leur touche originale. Cet éloge
ctoit superflu , puisque nous avions cicé M. Gorg.i.

Air : Colin dïsolt a Lise , un jour.


Vous voilà donc, monsieur Dup. .t,
Président de l'aréopage;
Vous prenez un nouvel effort
Pour soutenir le brigandage.
D'une main sonnant,
► De l'autre, volant ;
Que vous faut-il donc davantage? í bis )

Dem. Bouche de Fer. Que signifient ces paroles du


R. P. Cl. Faucher, les tyrans sont murs?
Rép. Quand les fruits font mûrs, on secoue l'arbrey ils
tombent & pourrissent dans les égouts de la nature. C'est
ainsi que Cl. Fauchet l'a expliqué lui-même.
D. Que faut-il entendre par ce mot tyran? Sont -ce
( comme ci-devant ) les usurpateurs du trône & du pouvoir
légitime des Rois ?
R. Tous les hommes l'ont jusqu'à présent ainsi pensé.
D. Combien y a-t-il de tyrans connus fous notre at
mosphère ?
R. Tout juste douze cents.
Disons donc ensemble, avec Cl. Fauchet , Amen , tedeum
iaudamus.
c 4*5 y
Xe paír'otísine ardent des ci-devant soldats du á-dettm
régiment d'infanterie du Roi, ayant été jugé par l'injustiee,
puisqu'on va placer e; régimertt à la queue de tous les autres,
les bons & fidèles sujets font décides à s'en retirer; & pour
prévenir l'éclat que pourroir raire dans l'armee française
cette démarche hors du sens de la révolution , on les fait filer
far p;tits pelottons, pour les rerrrplacer par la légion des
fans culottes

Avant-hier, les poissardes de Paris, au- nombre de 69


a So , se lont rendues chez le véiitable curé de Saint-Sul-
f'Cz, & lui ont dit avec beaucoup d'énergie, qu'elles en-
lendoient qu'il testât leur care ; qu'elles le vouìoient lui, &
non pas un autre. Vous étés un brave homme, se sont-
écriées, que npns aimons & estimons. Que deviendrons-
Kous, si vous nous abandonnez.» Elies lui otit faic voir un
mémoire très-bien fait t qu'elles alloient présenter à M.
Baílly. E«i s'en allant , elles crioient : Des choux, des navets,
des carotres , rant qu'on en voudra ; mais point de Poírêe:
au sortir de chez, lui , elles qat été chez M. Baílly.

Ah ! les fous í
C'est à rems que je parle , Messieurs des sections de Paris ;
à vous, MM, lei Cordonniers, petruqiiersi, cabaret^ís ,
pâtissiers , charpentiers, menuisiers, procureurs , jrçoeats,
histrions, 6i autres gens de tous métiers. Quoi! voes nc
'Voulea. pas que les» Tantes de voire Roi voyagent; fans
votr; permission? Mais l'asscmblée, qui s-'ajpe'le nationale,,,
n-'a-t-cîle pas dtereté la liberté de tous les. Français,, ççjle
ra erae de toutes les Nations ? Ce n'est donc plus ÍV.l#^>bíe>;^
qui fait les dí.crets? Le pouvoir législatif appartient do»cl
maintenant aux munipalités , aux sections, ï 04 en fommes-
nous ,. si nous avons autant de maîtres, qu'il y a dç mâchons
ou d extiavagans dans certe capitale St dans tout le íoyaaitne..!-,
Mais n'est-ce pas une bonne raison pour voaloir ensortw?
(Ruelle liberté, grand Dieu! que celle d'i}u pays o$. nul
citoyen vertueux 8c paisible n'est fur d« n'étre pas p.Ulé.,.
( 437 )
Incendié , massacré"! Quelle liberté , que celle qní n'est que
pour les brigands , les incendiaires, les assassins ! Que diriez-
vous d'une foule d'hommes qui se coaliseroient pour, fermer
à d'honnêtes voyageurs toutes les issues d'une forêt remplie
de betei féroces ? Voilà pourtant ce que yous faites.^,.
Ah ! ies fous '.
Mais je vous entends , Messieurs des Sections. Si. vous
n'avez pas de raisons, vous avez des } rétextes. A vous
en croire , les Tantes du Roi emportent un argent énorme.
Je nie le fait. Quelles preuves en avez - vous ? Je vous
défie de les produire. Et quand cela t'eroit, apr,.s tout, de
cjuel droit, ou peur mieux dire , par quelle amlace íorceriez-
vous ces personnes augustes à dépenser leur argent dans le
ïoyautne plutôt qu'ailleurs » Cet argent ne leur ap^artient-il
pas ? Est-ce encore la Nation qui doit hériter de leur
patrimoine * Cette nation dévorante qui convoite toutes
les propriétés de la nation dévorée, est-ce encore elle qui
doit recueillir la succession du bon Roi Sianiílas , dont
Jes vertus , jusqu'à sa mort , sienne le bonheur & les délie:*
de la Lorraine ? Vous ne voulez pas que les Tantes du
Roi quittent le royaume ! Dites-moi , je vous fric, fi lat
peste étoit dans un pays , ceux qui s'y trouveroient , de
quelque rang qu'ils fussent , n'auroient-ils pas droit d'aller
viyre ailleurs, pour éciiappet a la contagiou? Eh! quclu
peste plus affreuse que celjc qui afflige la France ? Peste
2ui tourne toutes les tètes, qui arme tous les b:aî; peste
e la rébellion, peste de l'impîété, peste de la frénésie fie
de l'atrocité. . . . Ecoutez , Messieurs des sections : soyez de
bonne foi, s'il est possible ; avouez que l'unique mobile de
votre conduite envers les Princeflès que vous voulez reten.r
malgré elles , c'est l'esprit d'orgueil Sc d'inlolence. N'eû-il pas
Vrai que vous êtes tout fiers de pouvoir aujourd'hui insulti t
impunément à la majesté du trône ? Votre Souverain .est
prisonnier , & vouí prétendez envelopper dans son esclavage
toute son auguste famille! C'est un nouvel outrage qu'il
vous paroît doux de pouvoir ajouter à tant d'auttes. ...
Mes chers concitoyens, il faut en convenir : fì vous n'ètes
pas des fous, vous étés des monstres -, mais j'aime à croire
«que vous étés plus dignes des Petites - Maisons que dt
l'cehiíauA
( 433 )
Lettre dé madame Necker a M. de Pansamont ,
curé de Saint- Sulpice.
De Genève, le 18 Janvier 1791*
Je viens , Monsieur , d'éprouver un déchirement si cruel
par le recir* de vos pein;s , qu'il m'est impossible de ne
pas mett c à vos pieds ma douleur & ma vénération. Jc
n'entre point dans le fond d'une question au-dessus de ma
portée ; je fais feulement que vous obéissez à la voix de
votre conscience, & j'eleve des vœux ardens vers le Ciel,
pour le conjurer de protéger votre vertu , de vous garan
tir de nouvelles épreuves , de vous conserver enfin pour
servir d'exemple, ou plutôt être un modelé, je crois,
inimitable de bienfaisance, de sacrifice de soi-même, de
courage & de douceur. J'appelle tous les pauvres que j'ai
soulagés & que je vous ai confies , à joindre leurs prières
aux miennes. Mon inqui tude pour l'avenir , mes angoisses
fur le passe, remplissent sanS cesse mes yeux de larmes , 8c
j'ai été fur le point de me trouver mal, en apprenant votre
évanouissement. Que tous les Anges du Ciel veillent fur
vous ! Mon cœur & celui de M. Necker vous font attachés
jusqu'au dernier moment de notre vie.
Errata du Numéro 4$.
Pag. 410, lig. 6 , club monarchique; lis. club anarchique.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. 416 , ilí proposent , dk-on; lis. ils se proposent, dit-or».
Pair. 430 , lig. 1 , je recherche la protestation que j'ai faite ;
lis. je réitère la protestation que j'ai faite.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement ejì de 3 liv.paf mois
pour Paris , 6" de 3 livres z ç fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée~Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

í>e l'Imprinìcrie du Journal da la Cour Sc de la Ville.


J O U R N A L
de la Cour et de ea Vhlï;

Tout faiseur de Journal doit t'.ibut au malin


La Fontaine.

..- Du Mardi 22. Février 179t. '.. î


; l - ..■ :■' >-' • ' '• '■ ' ''" .' S
Epître III , Boileau. »'/'
Oui, sans peine , au travers des sophismes ide Claude, j
Arnauid , des norvateurs tu découvres ls fraude,
Et romps de leurs erreurs les filets captieux.
Mais que sert, &c jusqu'au seizième vers.
II paroît, par cette Epître, que notre siécle n'est pas la
íeul qui ait produit un Claude : mais le nôtre ne l'cst pas
d'aulli bonne-foi. Sa doctrine est fî pitoyable, si impie 8c
fi absurde , qu'il n'est pas nécessaire d'évoquer l'ombrc du
grand Arnauid pour la combaitre. Réfuter sérieusement cï
prédicant , seroit lui donner de l'importarce : le mépris ,
quant à-présent, peut le mettre à sa place, jusqu'à l'instanc
où le pouvoir exécutif, rendu à ses fonctiens, pourra donner
à fà turbulence l'i-plomb qui lui convient.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du %i Février.
Un décret orionne qu'il sera' fabriqué pour jo millions
d'assignats de 50 iiv. — M. Barnave 3 pris la parole : on
devine déja que c'éroit pour porter quelque coup à la famille
toya'e. Cec auguste jeune homme, tout courroucé'du dépars
Tome I.« Année 1791. C cc
( 44o )
iíe Mesdajrjcs ,^ Jongle jojíìn j ák fdy des quatre
pieds, pour jeter l'alarme dans tons les cœurs. A l'en-
tendra, l'ctat isst-jpcrdu^ jafjce.| c.uc l«a poilsarijçs.isont at-
* ri vées une heure trop taid. « C'est pour un jouvenceau
-Avtorf r«iiHc bien dure »»>■• - -—
■l u.',
(jni..r; ' . -i ■ , I lr. „,', I tk ir-i?---
■ -r: r

-V A ft T E S-
L'abbé de.Ms)NXESí.V.^parli*ÎE avec mépris1 >áfe ces ingrats
comblés des faveurs de la cour, qui accaparoient toutes les
grâces , & qui s.'(i(cvenc à-prefeot contre elle & contre les
abus dont ils profkoient. Charles Lam... présent à ces justes
observations , lui divi ìàoaûeat , j'ai mérité ftët rhòi-mernc
toutes les distitiçìioíis & le régiment qu'on m'a accorde. La
guerre que j'ai faite en Amérique.... Ah! Mopsieur, dites
denc le voyage , reput l'abbc railleur.

' Vri curieux prie'' Messieurs les colporteurs de vouloir


bien lui eYpIiqucv-ce qu'ils veulent dire , eii criant : « Voila
» Ja grande colère du pl-fe Duthcihe , viletteMé'nt patrio-^
,»} tiqu^w,- ■ J '• ' , •
;•) j-.vrn-. ■• ■ - ■', .*:: . . ■
M. Malouet ayantnvbulu parler jeudi foir à l'aíH-mbiée ,
fur l'afíaiie de '.[abago,.eq demandoit l'ajournement t ij
s'appuyoit fur un mémoire de M. de Bouille , qu'il vouloit
Tire à l'aflerabléc. Comme clic autoit entendu quelques vé
rités ,& pcut-ét«'àUïoit- appris par-LVj la cause ou le mobile
cache des insurrections , on n'a rien voulu entendre. M.
Mstouet a plaiìeitrs lois tentc.de conttoutrl; l-|p -président ,
M". Duport , lui diíòit : au fait , ce qui veut dire conciuez.
Quelques ^ncmhrcs.. de-: la. droiture prctçpdoient qu'on ne
pouvoir juger fans enrendre : ennuyé du tumulte qui cqm-
mer^oit à s'élever , M. lc.Marquis.de Beauharnois- s'élavq,
& dit à M. Malouet : concluez, puisque ces Messieurs ne
Veulent pas entendre. '■— Mais comm-.-nt jugefa-t-cn, répond
Quelqu'un? —A lord inaire , reparût 1^ Marquis,. Cetta
■plaifa'hte-ri» spiritúclla"^ K' qui n'est <\\ic trop vraie, suc
jj ) .I ; . .î.uA '.ï -í.h; ì
• ( 44i )
— ri
applaudie. M. Dupon remet aiissi-r tpt à l'ardre notre
loyal chevalier, pour avoir clir une , vérité dans ectte au
guste assemblée. Ces Meflâ.-ius aimeht^coaime lés pçths enfans,
a être g.ncs , & le loyal marquis leur dit quelquefois de'
dures vtricés.
Le Comté de G..., spectateur.

'Le Corps épiscopal de France


Est fidèle à sa conscience.
Pourquoi d'Autun lc garnement-,
Ne sait-il pas la mirec chose l .y
C'est qu'en refusant le serment,
II eût souillé la bonne cause.
, iw-nr-.. )
Alexandre Lam.... va se lies par les nœuds de l'hymen:
tontine il ne veut pas se mésallier, il épouse Melle. de Boul....
Ce mariage , ajoute un journaliste , procure une grande
fortune à M. de Lkiwt.tï -qui n'a, jusqu'à ce moment, été
riche que des bienfaits du Roi. On assure qu'il doit se fajrc
dans les jours gras , car on craint que si on atteud plus,
tard , il ne se rasse plus du tout. Cette affaire , une fois
terminée , il fera rendre le décret pour rétablissement da
divorce , qui , comme on fait , engagera les aristocrates k
faire bon ménage , par esprit de contradiction. —Le frère
cadet Tesd,.. , doir épouser la sœur cadette.

On disoit à madame 0,,.. : «t La place de M. votre époux


» doit vous donner bien de l'embarras , bien de la peine*
»> —Oui, dit-eHe, c'est vrai, les femmes publiques fout'
d obligées de se donner bien du mouvement ».

On m'avoit assuré que M. Alex... de Beauh.... & M. Ma


thieu de Mont.... avóicnt perdu toute mesure. J'en étoiSi
('442 )
desespérée pont le loyal marquis de Beauh.„.. quç j'cítim»
b.aucoup, à caufe de la pureté de ses principes & de son
ámour pour le ìoi & ía reine. Je fuis plus rassurée, & je
m'emprelle de vous annoncer qu'ayant été au bal chez
Me. d'OrCEaU de FoNTLTsE , j'ai vu M. Mathieu & M.
Alix.... de Beauh.... rattraper la mesure que je croyois qu'ils
avoient perdue.
La Comtesse de R....
Sui ces deux messieurs, c'est à-dire Mathieu Si Alex..».,
petit muguet de Beauh....,
C'est bien léger,
Lorsque ça danse ;
On peut juger
Comme ça pense. - --
Lorsque ça danse ,
C'est bien léger.

. La sombre austérité du souverain Camus., s'éclaircit :


il a secoué le manteau usé du janséni'me , & s'est laissé tomber
dans les bras de la philosophie épicurienne. On a vu fa
rayonnante majesté, vendredi dernier à l'opéra ; on assure
mèrae qu'elle a laissé tomber quelques regards de bonté fut
une jeune prêtresse de Terpsicore.
Mad. Camus., apprendra peut-être trop tard , que la
souveraineté est pat-tout environnée d'écueils. La pauvre
dame! elle en mourra de douleur ; car tous ceux qui la
«onnoissent la jugent inconsolable.

'• Reflétions d'un Russe.


On peut regarder la France comme les petites-maisons
DE l'euroíe. Les puissin es voisines devroient mettre des
sardes -roux fur les frontières, joui les empêcher de
sortir.
( 443 )

Situation déplorable de la fille du plus grand:


Minijìre de Vannée passée.
Pendant six mois entiers, Armande vagabonde,
En poursuivant l'csprit & chassant le plaisir;
Après six mois entiers, a parcouru le monde,
Sans trouver un bon mot , ni' surprendre un desir.
Malgré tous nos malh;urs, la guenon toujours tendre,
En vain de ses faveurs croit trouver un martyr ;
Nul mortel, patmi nous, n'a de coeur pour l'entendre,
E. tous, jusqu'au sot máme, ont des yeux pour la fuir.

On demande si lorsque le Roi remontera sur le trône,


M. Dub... de Cr.... & autres honnîtes gens comme lui ,
©seront porter ia croix de Saint-Louis ?

Réponse véridique à l'ingénuité d'un gobe - mouche


Jacobin, par le Président Mir.... , au sujec de la lettre
de félicitation des Colons de l'Iíle de Bourbon, à l' Assem
blée Nationale , seul objet échappé du naufrage du vaisseau
l'Amphytritc , qui apportoit en France les députés de cette
colonie :
A combien de malheurs, hélas! on est en butte,
Disoit un patriote au moelleux Président !
Ma foi, sans ce prodige, adieu le compliment.
—-Impossible. —Comment ì —Nous avions Ja minute.

Un Allemand demandoit il y a quelques jours, si c'étoit


les François ou la nation qui avoient détrôné le Roi, &
( 444. >
le retenoient prisonnier * Òn lui répondit que c'étoit la na
tion. .Si ceia est, ciit-il , il saur que les François soient bien
lâches! —Mais que p»uvojent-i;s laire ì ils etoient les plus
foibles. —lis pouveient mourir. Je ne fuis pas François,
jsiais qu'ils osent rtl! suivre , & bientôt on verra Louis ven
ge , remonter fur lc trône , & reprendre le noble caractère
de roi. Ce n'est pas trop mal raisonner pour un Allemand.

Extrait d'une Lettre de Rouen. '


Nos «lecteurs s'étant assemblés, pour présider à la no
mination d'un éveque, Sí lé président désirant accaparer
les suffrages en faveur du curé de Cboily-le-Rcú, tut soia
de faire distribuer à plusieurs membre; de l'assemblée, des
lilets, fur lesquels etoit écrit : ChoI'JY-LE-Roi. Un des
électeurs, paysan, ne comprenant ras le sens' de ces mots,
s'ectia fort étonne : » Comment donc! est-ce que le roi ne
», fera plus qu'eveque? »> '• .

Conseils à M. Bail
Sur l'Air : On compteroit les Dia/nans.
Quoi ! Bail... tu deviens jaloux ,
Depuis qu'à ta femme charmanre ,
Nos jeunes gens font Les yeux doux,
Pour obtenir place vacante ?
Soupçon , souci , qui le croiroit ! . .•
Te suit, sans cesse t'importunc,
Et ta lunette n'apperçoit
Que les deux croissans de la lune.
r ■
Crois-moi, ne t'iuquiètes pas;
Ne crains pour ton front nulle injuse:
Cesse d'observer to«s sei pas ;
De sa vertu jç t'asjurc.
Pas n'est besoir* de cadenats ,
Ni de verroux, ni de krrurc-,
Poar dèfenâre tous ses appas,
C'est bicù aísci do' sa figure.

-7S'[ ?'■■) : •
Une société d'excelldns patriotes, qui prend
|Aus tendre à la santé du corps législatif , & voit- av«c dou-i
leur ^qe la maladie dout il est atteint, prend un catacter*
st grave qu'il -annonce uoe tin prochaine , dcíirerotc que I*
célèbre ;d»steur. Guillutt ... dont on ní parle plus^toulûc
blet» fe xharget de faire* tous les jours 1e bulletia.de l'cta.!
fcù sc trouve le malade , . u:-
. ìst ■ ■■•■!. k ' ■■- ... . . . , r,. : — i ' . ';

M. l'abbé Fauch.. invite les amateurs de venir l'entendr»


vendredi prochain à la grenouillère (i) du. Palais - Royal ;
ìì'tíc fait rote de'pdrler pendant deux heures ,; sens qu' l
soit paâîràe , m:me aux plus grands métaphysiciens, de
comprendre un mot au discours qu'il doit prononcer. .sug.
LE M0NAR«UK-Dj.l-U , QUI A PERMIS QU'ON SE PARTAGB
LE SOMMEIL •ÒES'"N'AsíÓr4S*.
'í. 1 " ~ ■ -i^rth i " -, • . „'f

Dans un des discours aussi favans que bien prononcés par


tt—^r*, 'cT=rimtirtîascou,"rnaintenanc une des gíanowiias
de l'abbé, Fa;ich.... , il propose de substituer le titre de hiers
à cë'ui'de Monsieu'r, —■ïi vous plie, M. h journaliste ,
' de vouloir bien tui demander fi- un démagogue peut .se
servir de' ce bénin rhot>, -vjoa'nd 'il parle a un Jacobin arisr
WCfate. , ,". O. *••>' ...
— — —;
Les Jacobins ont désigné 'e local du Palais-Royal
Cl. Fauch... Si Pinefti fond alternativement le rs exer
cices,'du titre de grenouillère, lans craindre <Júc ca pré
cieux abbé ne désigne lent local par celui de chapauoibrìì.
( 44<? >

Je me présente aux Tuileries. —Votre codage. —Voici


Hn signe patriotique. Jc montre le ruban tiicolor de ma
boutonnière —Monsieur , c'est une cocarde . qu'il faut. —
Est-ce parce que ce ruban n'est pas arrondi ? Je vais le dé
tacher , & ...— Monsieur , c'est la consigne; il faut une co
carde. —E(r-ce qu'il n'est pas d'un diamètre donné ? —Pas
tant de raison , monsieur ; vous n!entrercz £as fans cocarde.
Je cherche dans mes poches , j'jii tire une cocarde que j'ap
plique entre mon pouce & mop chapeau. —Attachez^la ,
monsieur. —La consigne dn>elle' auili avec qupi í Je n'ai ni
fil ni aiguille. Jc tire une épingle de mes cheveux , &. do
cilement je la pique dans ma cocarde. J'entre., Un quart
d'heure après, je veux sortir. J 'a «ois mis dans ma poche; Sç
la cocarde & k ruban. — Monsieur? vous éres donc entré
fans cocarde 'i —Non, monsieur, mais èn faut-il une pour
sortir ? —Oui , dit le fentinei c pique. — Eh bien ! je vais
en achecet une. Je lors.
r.-r.r-.ti'li..-:.: ...... ù.r. ' .'.'..'f .»,*'
■ ' 1 " ■' ;• j• .. ■. *r :V
■ On parle d'une brochure , dont ia lecture doit être fort
iritércílatirc ; elle est intitulée : Moyen de prévenir la future
mendicité des Militaires invalides. . 3
*'•***' 1 . - ■ ' t .* /. ìî o/ * '4j
Errata du Numéro d'Jiier. , . „■ 0} a~
Vas,. 415 , '-'g- S > en bii*n, Mparn un instant; usez, eh
bien , rcpotei un instant.

CE j\OV Jf r*T A L paroít toits les matins*,


te -prix- -de. L abonnement est- de 3 U\\ par mois .
pour Paris , 6' de 3 livres 1 fy fols poúr la
Province, franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Pcrcte-'Snint-Andrc-des-Arcs -,- N°. 21.

De rjn?primeriç du Journal de la Cour & d«


la Villes ■ .J
N.» 54.

JOURNAL
»e la Cour et de la Villb;

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


"* La Fontaine,

Du Mercredi 23 Février 1791.


Dialogue entre Mylord& une Actrice de VOpéra.
L' A c t r 1 c E.
Ehl quoi donc? nous quitter si vîte !
Mylord , quel chagrin vous irrite?
Elt-ce de voir, en carnaval,
Paris lans masques Sí lans bal?
Mylord.
Oui, par Saint Georges! j'ai souffrance.
Jadis , nous venions rire en France.
Aujourd'hui, quel chien de guiguou ! ,
Il raut aller rire à Boston.
A-peine arrives à Lurece , ,
'Les bals étoient nos paie-tems-,
Et nous nous masquions jusqu'aux dents,
Mesdames , pour vous taire piece.
Si ces plaisirs (ont Interdits,
Adieu, Faiis, cite maudite,
Où cous les masques font proscrits
L'ACT R 1 C E.
Hormis celui de l' hypocrite.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Se'ance du Xí Février.
U"N décret oblige les ci-devant Seigneurs à faire enlever
fies ci-devant églises, les bancs placés dans les chòcuis, &
Tome I.e Année 1791. D d d
, ( 448 )
de faire démolir, les fourches -pacibi$lair#. , —M. le Prési
dent a été chargé de se retirer par-devers le 'Roi, pour
lui repiésenter l'etat du département du Gard, où on annonce
tin rassemblement de contre-révolutionnaires qui' commence
à devenir effrayant. A-propos de cela, qn nous demande:
I/í delirez-vous Véritablement , ia contre -révolution '? Eh'
oui, morbleu, nous la délirons. Qu'on ne nous eu parie
plus.

VARIÉTÉS,
Le commis-greffier Moctmor... a fait à ['assemblée le
don PATRÌoriyuE de toutes ses facultcs physiques & mo
rales. Le magnifique Sénat lui accole en échange ía
protection & íqn dfistic. Les petits pttlens , comme chacun
íàic , emrctreticnnent l'amitié.

On vient de créer un tribunal pour juger les crimes de


lèse-NATlON, lèse-L'AN'JS OU lesc-BOUCHii , &c. &cc. tout
comrae on vóedra : les nouveaux juges auront une tcrr ble
besogne à faire! car on sait qu'environ vingt-cinq millions
d'hommes font ttes-decidés 1 détrôner Leurs Majestés
gaucheres, & les envoyer m .'me dans un autre inonde,
après les avoir préalablement bien purifiées par le feu.

De Cahors, 1: 9 Février.
Dix 011 douze membres du club des jacobins de Cahors,
ont violé en plein jour l'afyle de M. Rej galle fils , entre
poseur du Tabac' , l'ont arraché de chez mi, & conduit
dans leur sabbat , pour le forcer à tcm.iigner contre un officiel
du régiment de Champagne , auquel on attri'ouoit certains
propos. Le véritable but etoit de livrcrjce vertueux citoyen
à la fureur de 1> populace. Ils l'ont traîné1 , & tait compa-
roître devant leur/ président , & le (ont fait aider par les
soldats patriotes dfi régiment de Champagne, & par quel
ques misérables gredins fans souliers & fans culotte. II n'y
pas d'invectives Sc de menaces , qu'il n'ait éprouvées de cetts
horde de brigands.
( 44? y
Le président ci-devant contrebandier , aujourd'hui fabri
cant d'allumettes, lai a demandé s'il n'avoit pas dit, ou
1 entendu dire du mal de la constitution. Je n'ai rien à ré
pondre , a dit M. Reygasse , à des factieux qui n'ont ni ca
ractère ni mandat pour m'intenoger.
Cette réponse a déconcerté cette assemblée de scélérats ;
niais l'orateur , âgé de vingt ans , fort mauvais sujet , a de
mandé que leur justiciabli: fût traduit dan~ une chambre
voisine, pour laillcr an sénat la liberté de délibérer sur son
sort ; & l'instant d'âpres , "quatre officiers municipaux font
arrivés pour renforcii la délibération.-
Le cas tourné & retourné de mMc manières- toutes ci-'
viques, & excessivement patriotiques , il a été rendu , par allis
& levé, un décret ponant , que le sieut Reygalse rcnouvel-
lcroit son serment civique , & que , dans le même acte , ìl
çonfessevoit qu'il avoit dit du mal de la constitution , &c.
La résistance eût été dangereuse , 5c l'auroit fait assassiner.
Quand finira ('exécrable tyrannie de cette société infernale
«Jui á eu Tare de rassembler dans différois points de la
France , tout ce que cç royaume, naguères si florissant , avoit
de mauvais sujets , d'esprits dangereux , & de scélérats ? Vous
vous plaignez d'avoir, dans la capitale, le club principal qui
ch chaise tous les honnêtes gens , & vous expose à mourir
de faim , mais vous voyez que son influence n'est pas moins
«ruelle pout les paisibles citoyens des villes de Province»

Motion.
On fait qu'il est certains couvens
Qui du Romain suivent l'usage.
De ces temples les defservans ,
Pour avertir les aífsftans ,
Qu'au trois fois -faiut l'on rend hommage,
, Remplacent , par des instrumens
Entourés de gtcl'ots bruyans, .
De la sonnette le tapage.
- Ç W )
. Puisqu'qn rr.et cloches cn Ijngots,
J'opine qu'au lieu de clochette, .
Aux. mains du président on mette
Une marotte & ses grelots.

Aux Auteurs du Journal.


■ • Bíuxelíes , ce i8 Février.
Ne croyez pas , Messieurs , que la Fiance feule soit le'
berceau de'i'ingratitudc. Personne n'ignore les bontés sin
gulières dont l'Empereur Joseph II , frère de l'héroïque
Marie- A ntolncte , combla M. Walqu... dc Bruxelles. Eh
tien, ce banquier a été le premier à exciter l'infurréction
brabançonne -, on assure même qu'à l'exetnple de certains
Français , indignes de l'etre , il soudoya des scélérats, pour
déclamer publiquement contre son bienfaiteur. Ce particulier ,
,qu*on a vu cn France erre témoin de l'égratignure de
Charles Lam... a pour épouse la plus belle , la plus dé
licieuse des femmes , qu'il délaisse , pour un égh an iillon
"féminin ; tant il est vrai , qu'un cœur gangrené ne sauroit
être vraiment sensible aux charmes de l'amour. Les sensa
tions d'un tel être , pour ainsi dire , ne font que des repas.
Voilà cependant les héros de la démagogie ! Des parvenus"*
ingrats, fans énergie, fans délicatesse; des êtres qui croient
s'élever en abaiílant la noblesse , qui les a enrichis ; enfin
des lâches , tout au plus spadassins , quand ils comptent fur
leur adtesse , mais incapables de voler à une mort inévita
ble , lorsqu'il s'agit de défendre fa religion , son roi , soa
ami , fa maîtresse !
'' Pat un Abonné loyal.

Un paysan disoi»*dernierem;rit en Bourgogne : fort bien!


»vec leur vilaine liberté , ils nous ortt débridés : mais qui
nous re bridera? Ce paysan étoit d'un grand sens, quoi-;
qu'il ne pensât pas commç 110$ maures jacobins.
( 45* )

Vers qui peuvent très-bien cadrer aux circonstances ac


tuelles, tirés de la Vie privée du Maréchal de Richelieu,
pag. 414, en changeant feulement deux mots.

Un Roi à conserver ,
Un Etat àTauver ,
Un Régent (1) à brûler,
Un Ministre {1) à écarteler ,
Un Prince à noyer ,
Un systeme à renverser ,
La írij onnerie à opprimer ,
Le courage & la vertu à relever,

Aux Auteurs du Journal.


Bruxelles, ce 18 Février, r
Les habitans de Bruxelles , messieurs , font entièrement
revenus fur mon compte : mon éternel babil leur. a prouvé
que je ne fuis point capitaine des gardes du roi de France ,
puisque je ne mangue pas de parole. \ ous ne fautiez
croire à quel point on me questionne lur les prérogatives
des charges de ia cour. Hier encore , un bon Flamand, qui
déjeune habituellement avec ce qu'on nomme de la mer....
du prince d'Orange , calculoit les profits que le recon-
noilTant & vaillant duc de Lian.... pouvoit retirer de la
carde-robée du roi. Un autre, à qui je faifois le récit
des j & í octobre, & de l'héroïquc courage de MM.
Dvrepaire , & Sainte-Marie , simples gardes du roi, nie
demandoit : 11 elt-il vrai que tandis que ces deux braves gens
' ft perdoient leur fô'^gjijeur capitaine perdoit la tete ? » Mon-

(1) Régent ; lisez , Sénat.


(1) Ministre -, lisez. Mut...., ou Lam...., ou Barn...,
(4^1
siettr, répondís-je , a FrfftpóffíWe nui n'est tenu. Enfin, rwef'
sien», ces Flamands sonr toot étonnés , cjuand je leur donne
des renfcígnemens fur le caractère de nòs seigneurs. Ils ont
lasiMîLicírÊ de les taxer de lâcheté.
Le Chevalier de Meude-î/Íonpaí.
i ■■ |i ■ i mm ■
Tendres reproches de TÁbbé GrégoL à fa Cuisi
nière Claudine , échappés de son porte-feuille.

Aír: Que ne suis~je la fougère!


Jc t'aimerois, Claudine,
Mais tes poignets sont trop forts:
Lorsqu'avec to! l'on badine,
II faut raire trop d'efforts.
Crains qu'un amant ne s'épuise
Káns on si rude combat ,
Et lorsque tu scias frise, n-ma
Ton vainqueur n'en reste-là. , ,~,-JÁ0 ■ hgvI
">iv3
' CroK-tii que la résistance • ,' , •■ 'i ufci
D'un bai'íer double le prix T
Un baiser donné, je pense,
Vaut mieux que deux baisers pri*.
Tu combats en Vain, lutine; :lj ?
Un jour tu feras le faut :
.On te prendra, par lamine,
Si l'on ne te prend d'aífaut.

Le public commençant à murmurer fur íejjeri d'exactitude


des dépure* à se rendre à ! 'assemblée . nationale , puisque sur
itoo qui devròiem s'y trouver,- à-peiric en còmptc-t-on. queU
(45ÎÌ
«mísois trente. Le nouveau club établi à 1a chancellerie éa
fieur d'Orléans, compose de la quintessence de jacobins, *
íhargé le sieur Cuilines de faire faire une certaine quan
tité d'hommes de paille , pour garnir les banquettes. Ce
nouveau moyen trouip-ia le public : mais qu'elt-co que -cela
faic, pourvu qu'il soit content comme à son ordinaire '!
Peux habiles méchaniciens se sonr cm arés de cette eatee-
prisc ; l'un , nomme Guillortia , s'est chargé des mannequins i
l'autre , nommé Vilette, s' ost charte de taire des relions
«>ui les feront lever 81 asseoir pour opiner du derrière.

M. Mirab — ie G..., vient d'acheter avec du papier


national... la terre du Marais, appartenante à uueleí
frtmíeres victimes de la révolution, M. de F!eiíèl!eSî al a
Conservé l'ancien concierge, qui, en apprenant cette faveár
dit à celui qui lui en porta la nouvelle: « Je suis âasc
31 fait pour ne, servit qae des maîtres destinés à eu»
a> pendus »,

Le bon homme Gérard — ayant ebrerm de l'afTerabilár


nationale, tout ce qu'il lui a demandé pour le bonheur des
Français ,sà l'exception cependant de la remise des diï-huii
livres , & n'ayant plus rien y à dire , prévient ses créancier*
qu'il est. fur son départ, & les prie devouioir bieale-jnei-
irc à mènae d'acquitter ce qu'il doit.

Colloque qui ria été ni long ni ennuyeux,


entre un Inconnu & M. Mathieu, ci-devant
Mont... , qui regardait un tableau représen
tant la Pucclli d'Orléans.
JL'Inconnu. La Fiance & son Roi aiiroienï grand he-
íbin ,, dans les circonstances actuelles , d'en trouver une
lareile.
Le ci-devant Mont.... Bast! ce font d . s conxss-blea*
*liá yieux tíass : clk ne íeruit pas fattUBí,
* ( 454 )
L'Ïn'connu. Vous avez raison, car elle fie trouveroít
plus de Ohevaxic&s français. ' •
L'ír. connu de, prendre son chapeau & de se retirer avec
cette aisance civique que donne la belle égalité française.
1 ' Par l'Inconnu.

Un chef de meute, Jacobin, se plaignoit vivement de


*e que les macadors d: cer ordrs s'assemblent depuis quel-
que-tems dans la chancellerie du duc d'Crléaos, pour y
travailler en cachette a la régénération de !a France. M.
Lam... le fit taire, en lui cfiiant : «, Qu'avez-vous à dire,
si l'on continue de vous bien payer?» • ■

Si chacun, dit Machiavel, à' son Prince, a la liberté de


te dire ce qu'il peafe, il te perdra bientôt le respect.

Voilà Mesdames enfin parties : on attribue au Vicomte


deNAR... touc l'honneur des Insultes , des outrages & des
obstacles qui ont tte opposes à leur départ, in les uns le
condamnent d'avoir voulj attenter à la liberté de ses bien-
iaitrices , les autres ['excusent & le trouvent meme inimitable
d'avoir, voulu seller ici pour soutenir les droits de l'bomme
auprès de fa chere Baronne : mais cette raison n'étant ni
belle ni bonne, personne ne veut y ajoutes foi.

Ce Jou r y a l pawîi tous les matins.


■I.eprix de Vabonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris , 6' de 3 livres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Burzau ejl établi
rue Percée-Saint-Andrc-dzs-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


. . la Ville, . . . V.
JOURNAL
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Jeudi 24 Février 1.79 x.


■Non, Messieurs, Voltnirc n'auroit pas aimé nos législa
teurs : voyez comrr.e il les peint d'après nature, pag. 100 '
tom. }6 , dans ses dialogues.
«c Ces monstres, nos cruels ennemis, marchent d'incon
séquence en conséquence. Ils ne font des loix que pour les
violer; ils ont invente cent subterfuges, cent sophismes pour
justifier leurs transgressions. Ils ne se servent de la pensée
cjue pour autoriser leurs injustices, & n'emploient la parole
que pour tromper & pour nuire ».
Et plus loin , pag. 141, comme il traite les Jacobins!
EPjIcríîE. Ce$ énergumènes sont-ils nombreux ? —Le
Fils. Leur nombre augmente de jour en jour. Ils ont une
caisse commune dont ils paient quelques Grecs qui écrivent
pour eux. Ils ont inventé des my Itéras ; ils exigent un se
cret inviolable. Ils ont institué des inspirés, qui décident
«le tout , & ne souffrent pas que leurs initiés soient soumis
aux rois ni aux loix. —Epictete : Imperium in imperioI
Ah ! mon fils , tout est perdu !

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance da 2.3 Février.
M. Péthion a donné leíture du procès - verbal de . la
municipalité de Morai , près de Fontainebleau, qui a cr«
Tome I.er Année 179.1. D id
'.C 41» >
eUvolr arrêter Mesdames, & a ordonnée la fermeture des
portes. Dans ces entrefaites, cent chalícuis de Lorraine,
& M. Montmorin , gouverneur de Fontainebleau , font,
entrés, ont forcé la garde nationale, & ouvett les rortes.
—On peut juger de l'ind'gnation de l'aisemblée. On ac
cise également les chasseurs, lc gouverneur de Fontaine
bleau Si le ministre Montmorin. ' L'aisemblée a ordonné
les recherches les plus fevercs fur cette affaire.

VARIÉTÉS,

Regarder d'un œil sec les maux de fa parrie ;


Encenser l'imjudcnce , approuver ['anarchie;
Pour un lâche sénat; , abandonner son Roi ;
Ces affreux fentiménS font indignes de moi.
Oui , je mourrai fidèle à mon auguste maître -,
Et j'aflìire qu'un jour , il n'est sas loin peut-étre ,
On verra le Français , abjuraut son erreur ,
Reconnoître son prince, & le rendre au bonheur.

La fema'ne derniere, le desservant de chape succursale


de Vernouillet, près Meulan, jasant par Argcnteuil , fut
arrêté par les habitans &c la municipalité, qui lui ont de
mandé brusquement s'il avoit prêté le ferment, oui ou ntn?
Cette question etoit faite d'un ton & accompagnée de cer
tains gestes qui intimidèrent l'hounête ecclésiastique : il céda
a un instant de foiolcstc , Sc ré(o:idit arfirmativcinent. Sur
cette réponse , il fut proclamé malgré lui, St avec de bnnantes
acclamations , Curé d'Aï genteu il. Lc nouveau curé se sentant
indigne de cet excès d'hxnneur, a trouvé moyen de s'é
chapper furtivement pendant la nuit. — Cette même muni
cipalité avoit délibéré d'arrèrer rous les paisans fonctiori-
ntiires publics, a£a de n« pas laisser manquer l'orsicc public.
(' 4 57 )
s—M. Chevillard, parent du chevalier député à" rassemblée;
çst le seul habitué de !a paroisse d'Argenteuil qui ait prêté
le serment ; ainsi, il n'est pas surprenant que les habhans de
cette petite ville aient fait des recrues.

Certain marquis , de moderne fabrique ,


Prenant à dos le genre humain:
Quoi ! dit-il , toujours du civique ,
Anarchique , aristocratique,
Monarchique, démocratique?
Et pas un mot de socratique?
Que diable soie da rrain !
Vos journaux ont mème refrein ;
De les lire , enfin , je me lasse,
Et je m'abonn; dès demain
Au Postiilon de la rue-basse ,
Ainsi qu'au Courrier du Bas-Rein (i).

J'ai entendu dire , dans un des grouppes du palais natio


nal, k que lì les Français avoient toujours eu pour leur
» roi , les égards qu'ils lui doivent , mesdames n'auroienc
» I as quitté la France». : Quelqu'un ierTocho't à
Díogene, qu'il avoic. été banni rfe fa patrie par ses com
patriotes ; & moi ,répliqua le philosophe , je les condamne
à y rester. —II donnoic à entendre par-là , qu'il n'y avoic
po:nt de pir? séjour que celui de fa patrie , quand la vertu
y est méprisée, &Ie mérite odieux.

Oh', parbleu, c'est trop fort! l'assembléç nous ruinera


tout-à-sait avec ses fantaisies. Comment ! acheter cin^

(r) Lisez Rhin.


( 45» )
cents mille Uvres l'honncur & la conscience d'un ..... ar-;
chev..... de Sen....'. qui a'avoit pas pour deux feule
ment de l'un & de l'autre. II faut convenir , il est vrai ,
que ces messieurs n'ont nulle espèce de connoissance en ce
genre, & que ce méchant prêtre est un drôle qui trompe-
roit le diable.

Uri homme fut importuné il y a quelque jours par un


de ces mendians dont les rues sont obstruées. Mon ami ,
lui dit-il , de ce ton qui attire la confiance , là révolution
ne nt'a rien laissé ; mais adeeflez-vous à l'alleanblée natio
nale. —Vraiment, Monsieur, répond le pauVre , je fais
bien , mais ce n'est pas mon jour; je ne dois y aller que mer
credi. Nous nous abstenons de toiit commentaire. —Un autre
pauvre sollicitoit un autre citoyen; cclui-ci lui jépond , en
lui faisant une profonde révérence : Je ne donne jamais à
mes égaux.

Un curé de Normandie monta en chaire pour prêter son


serment : avant de le prononcer , il dit : mon honneur Sc
ma conscience me défendent de le prêter; mais mon esto
mac pie l'ordonne , & alors il le prononça. .

M. Baux... a mandé rous les~cfpions de l'ancicnne police


qui scrvoient à découvrir les coquins ; & les a chargés de
trouver assez d'honnêtes gens pour former fa nouvelle lé
gislature. Le côte droit de l'assemblée murmure de cette
précaution.

M l' Abbé Syes vient de refuser l'évêché de Toulon ,


par la crainte qu'il a eue de faire des tournées dans son dio
cèse.

On assure qu'il est heureux , que M. de Roch.... ne ft


soif pás expose en combat singulier ; il eût été bien à
( 459 )
craindre que la loi du talion n'eût causé la perte d'un
aussi bon patriote , qui a tait mourir íous son bâton plu-
íîeurs, soldats de son régiment, &■ qui a tué un cheval
d'un coup d'épee.

Le club des Jacobins vient d'accepter la proposition que


lui a faite la nouvelle société , sous la dénomination du
Club anarchique , à condition qu'elle tiendra ses séances
avec eux.

Avis au Public voyageur.

Les dangers auxquels sont exposés les voyageurs cn France,


_( voyez le pillpge fait cn dernier lieu dans îa diligence de
Lili:), m'engagent à proposer à mes confrères les voya
geurs de ne plus marcher que par caiavanncs. D'après l'i-
dée que j'en ai donnée , il s'en forme une qui partira lundi
prochain pour Bordeaux ; je n'ai pu encore me procurer
que trois chameaux ; mais incesiamment j'en aurai pour sa
tisfaire à toutes les demandes qui me serent fai:es. Mon
bureau scia établi incessamment à l'hôtel nationa- des In
valides.

Avis.
Le premier numéro du livre rouge de l'assemblée nationale
patoîtra lundi ; les souscripteurs sont priés de l'envoyet
prendre chsz M. Bcfcnne , libraire au Palais-Royal.

Un curé jureur , dans une des paroisses de Paris, se plai-


gnoitque depuis son ferment, ses paroissiens ne lui confioient
plus d'aumônes à faire. —Eh ! quelle confiance auriez-vous
vous-mêmes cn un,de vos vicaires , qui auroit abjuré devant
Vous , par serment , les principes les plus sacrés de fa teli—.
(4*0 )
S»icrt & de la vôtre V —Le' méme curé dîíoît qXi'it sáVoîì
bien cjile le' serment n'étoit pas légitime , mais qu'il ne l'a-
voit (air que pour empêcher nn iristrus d'entrer dans fa pa^
roilse & un loup dans (a bergerie. —rll vaut mieux,"lui re-<
pliqua-t-on , voir un loup faire le mal qu'on ne peut empê
cher , que de devenir loup' soi-même, & de ravager son pro
pre troupeau fous Phabit de pasteur.
■ niMiii.imttjjDjnv. i. n*— —
Chassez lé naiures, il revient au galop'. Un .des zélés pa
triotes que la révolution, &c. fit éclore à Bordeaux, M.
B. g. r. f... f... de.,., fait monter derrière fen cabriolet ,
qo: l'éhve bien . au- 'císus de tous fes frcr.es t un citoyen
qu'il rend souvent actif à coups de fouet , habillé en arle-
cr.in, porteur d'une moustache énorme d'un sabre d'une
grandeur & d'une largeur démesurées. Un jour il applau-
trllfoir à une tir?.dc virulente contre la ci-devant noblesse:,
Monsieur, lui dit M. I.acabannc, à côté dé qui il étoit
placé , vous accablez une ordre dont vous faites partie.
('M. Fr.... f... de.. ..Je pere a été secrétaire du roi. )
Monsieur, répondit 1c jeune gentilhomme , avec un géné
reux abandon, je fuis du ti'ers-etat , & des premiers de cet
ordre. Ah ! Monsieur , répondit feu M'. Lacabahnc, cela"
vous plaît' à dire.

On dit , an s.ijet des deux évêchés devenus vacans fan*


l'ètre, que les diocèses de Touts &l d'Atitun font bien ma
lades, puisqu'ils viennent d'être attaqués l'un & l'autre d'une
rage epidémique j que relui d'Autun ne boite plus , mais qu'il
a pris la Goutte , & qu'ainsi, il est tombu de fièvre en
chaud mal.

Je dénonce au tribunal de tous les honnêtes gens , Sc


à la justice suturé, le nommé Rocher , sapeur du bataif-
Iob dé i-aint-Laurcnt , qui a fait insérer dans la feuille du
soir , une lettre, ou est détaillé le pl-n qu'il avoit forme
d'arrérer Mesdames ,&' où i! avoue qu'il devoir couper les
traits des chevaux. Un pareil outrage fait au sang de nos
( )
maîtres ; un pareil attentai: médité contre la liberté indi
viduelle, mériterpit d'être puni; mais il n'existe plus mor
dre, ni justice, ni sûreté, ni liberté. L'asscmblée sansdome
le louera de son patriotisme.

Les bons citoyens font invités de se procurer des billets,


pour afllster aujourd'hui à l'arfëmblée nationale , où les droits
de l'homme doivent triompher avec le plus grand éclat.

Chanson nouvelle , sur l'air du faux serment.


Quand un jureur, un mauvais prêtre,
Un apostat, lin faurbe, un traître,
Vous prêche le nouveau serment ,
Ah ! comme il ment ! ah ! comme il meotî
Ne voyez-vous pas que le drôle,
Comme Judas , par monopole,
Trakit fou maître à prix d'argent ? (bis)

Que c'est l'espoir des bénéfices ,


Devenui le tribut des vices ,
Qui dicte son engagement ;
Mais quel serment ! Dieu ! cjuel serment !
II fair hoireur à la nature ;
C'est la promesse d'un parjucc,
C'est le vœu du perfide Amau. (bis)

Le comité d'agriciilture est chargé de faire ajourner un


projet de décret , portant deiense à la grelc de tomber dans
toute l'etendue du royaume. Les departemens attendent ce
décret avec beaucoup d'impatience. Il eA cn elíer, diga»
de notre augusts aréopage.
Lc club jacpbi - régicide , est furieux de voir sa proie
qui lui échappe. Ceci explique l'affront qu'on vient de faire
' essuyer à Monsieur , sous le prétexte aussi faux qu'odieux ,
que ce prince méditoit son départ. Toutes ces vexations
auront bientôt un terme ; ces misérables le sentent bien ;
ajisti ils jouent de leur reste. II est heureux que depuis
tjuelque-tems leur impuissance* est presque égale à leur atro
cité. Le jour des vengeances approche. —On débitoit hier
que Mesdames avoienc été arrètees à Dijon.

Quand j'enrends crier le matin, dans mon lit, grand


DECRET de l'assemblée' nationale , je me réveille avec
effroi; une sueur froide me découle de la face. Grand dieu l
m'éctié-je douloureusement f' voilà donc un nouvel arrêc
de mort contre le Français.

On nous avoit un peu exagéré Tes dég.rts exercés par


les brigands à Chantilly : ils orit fait , à la vérité , de
grands ravages dans la forêt & dans les chasses du Princcj
mais la château, le lnmeau, le cabinet d'histoire natu
relle fur-tout , n'ont pas été touches. Nous nous empres
sons de rectifier cette erreur.

CE JOURNAL paroít tous les matins.


Le prix de Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pouf Paris, & de 3 livres 1 $ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Saint-Andrc-dcs-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour & de


la Ville.
N.»

J O U R N A L
D E la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Vendredi 2,<; Février 1791.

Je ptie tous nos encore Gentilshommes de méditer ce


passage de mon bon ami Montaigne, que peutrétie Us ne
lisent gueres : « C'est une façon vicieuse de la noblesse de
notre terris , & pleine de mollelíc , de ne prendre les
arm:s que fur le point d'une extrême nécessité, & de s'eu
décharger auslì-tôt qu'il y a apparence que le danger foi:
éloigné. II faut se façonner, s'accoutumer aux armes, à
l.-ur manîment, de façon qu'elles devienueut des membres,
pour ainsi, dire. II ne s'agit plus de danser, chante. , pi
rouetter auprès des Dames , & faire les beaujt bras : c'est
combattre qu'il faut : nargue des efféminés 11. ( Estai de
Montaigne, in-fol. édit, de Paris, 1ÍJ7, pag. 188).
A-propos de noblesse , je me rappelle ces vers de la
Marianne de Voltaire. Dans cet instant, chaque Cheva
lier français devroit les prendre pour fa devise ;
Reine, pour vous défendre, 011 me verra périr:
L'univers doit vous plaindre , 3í je vous dois servir.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
. Séance du 2.4 Février.
On a lu une lettre du ministre de la guerre, qui s'em-
prefl'e d'instruite Passemblée que, personnellement, ii n*
Tome I.er Année 1791. £ ae
- ( 4*4 )
donné aucun crdre aux chafîèurs de Lorraine. —M. le
président â communiqué ensuite une lettre de Mesdames,
& le procès-verbal de la municipalité d'Arnay-le-Duc , oiì
elles ont été arrêtées. L'aítemblée a déclaré qu'il n'y
avoir lieu à délibérer fur ledit procès-verbal , & renvoyé
lc tout au pouvoir exécutif.

Hier , la fermentation étoit effrayante s. les femmes &


la horde fans culottes , se sont transportées à l'allemblée ;
l'objet de cette invasion nationale, étoit d'influencer le
décret qui alloit être porté sur le départ de Mesdames:
on a été obligé de faire marcher des troupes & du canon.
Au moment où nous écrivons ceci , tout est rentré dans
Tordre.

VARIÉTÉS,

Le Dîné patriotique d'Alsace, bluette djaloguée ,


gui étincèle d'esprit & d'aristocratie. Ça est gai, 5c ça n'est
pas méchant.

S'il importe à la religion que les jurcurs soient connus. ,


il ne lui importe pas moins de faire connoìtre ceux qui ,
après avoir juré publiquement , se sont rétractés clandesti
nement , & gardent modestement l'incognito. Dans notre
N°. 47 , en rendant compte d'une scène plus que comique ,
dans laquelle deux triïoteurs du collège Mazarin jouoienr.
un grand rôle, nous avons dit, que le chapelain de cette
maison , avec un compagnon digne de lui , avoient été jurer a
Notre-Dame. Nous avons appris que depuis il avoit perdu
l'appétit,le repos, & cette aimable aménité qui le faisoir.
chérir de tout le monde. Pour recouvrer fur-tout la pais
d.e l'ame , dont on le dit très-curieux, ce jureur s'est présenté
au tribunal du docteur Sylvain ; là , dans la posture la plus fup
pliante, Sc le repentir dans le cœur, il lai a fait l'húmbk
aveu de fa, sauce', lui ca a 4cminctë pardon , & après avoir, non
pas' juré, mah promis de n'y plus retomber , il en a solli
cité l'abso'ution. Lc confesseur municipal n'a pas eu pour
son pénitent toute l'irdulgence qu'il méritoit ; il l'a con
gédié vilainement , après lui avoir fait une sévère mercu
riale fur fa foible-.lc. Si nous avons pris fur nous de faire
connoître aux amateurs cette demi-rétractation , c'est qu'il
faut donner autant de publicité aux bonnes acti<ms qu'aux
belles.

L'Aventure de Mad. la. Comtesse de La Marck,


Douairière , allant à Tournas.
Elle a couché à Cambray le soir entre 10 & il heures.
Comme elle étoit couchée , les officiers municipaux font
▼enus pour savoir qui elle étoit ; on le leur a dit ; ils ont
voulu entter , son laquais s'y clt opposé , cette résistance a
déplu aux municipaux , qui o;it fait mettte lc laquais au
corps-de-garde. Lc lendemain , ils sont venus pour l'cxa-
miner , & ils l'ont trouvée trop vieille pour çtte la Reine
qui s'enfuyoit, ils l'ont laisse aller.
A Orchies , elle a été arrêtée & fouillée avec la plus
grande rigueur: l'on a cassé tout ce qui a été possibfe dans
fa voiture, & même fa voiture a été endommagée i l'on y
a trouvé quarre sacs de izoo livres, l'on en a ptjs trois,
& on l'a forcée à donner un billet de 900 liy. , pout la
permission qu'on lui avoit donnée de continuer fa rpute.

L'amour vient de mettre en défaut la popularité de M.


Ch. de Lam...: il a pour maîtresse ùne ci-devant 'soi-di
sant comtesse de Saint-Orner , qui dem:ure rue' Dauphine,
maison d'un buraliste. L'autre jour, certe darne -eiit une
lixc très-violente avec fa femme-de- chambre, pour quel
ques nippes: au plus fort de la dispute, arrive M.. Ch. ,
qui , conrre son ordinaire , abandonne la cause du peuple , &
sens examiner l'affairç, donne un grand coup de pied au
( 4« )
íul de la.femme-de-chambre. Que de réflexions à faire fur
cette conduite de M. Ch. de Larn. ...1 que M. Ch. de
\Viiletce n'auroit sûrement pas imitée.

Tout le monde a été indigné de la conduite d'un dé


tachement Irlandois , qui, a tiré fur de malheureux paysans
Bretons, dont tout le crime etoit d'avoir voulu conserver
leur religion & leurs cures : mais on a su depuis que cette
violence est l'eftct de la promelìê qu'a faite aux Irlandois
M. Dill . . . curé du Poitou , député à l'aífemblée , qui porte
un nom.iriàndois , de reconnoitre pour ses parens plusieurs
de leurs .compatriotes qui portent le meme nom que lui.

Dialogue entre un Voyageur & un Parljîen,

L *„.,Y,0 Y À G E V R. -y- -'■ ■•" : " '•

" J'ai fair hnh foisie'.rour du monde i


J'ai parcouru la terre & Tonde. ,'
II s'est bien patte quarante aps4 s_ f
■ Depuis que, parri de céans j :
J'ai; mesuré la mappemonde.
Alors Louis le bjen-aiffié :
Régnoit aux rives de la Seine. V.
Sur un Théâtre renomiTrêí-'*" " " •.
,;r II faiíoit fleurir Melpomèúeír ... " .; j
. , ,T<>>u$ les arts s'emptessoient pour lui : < i - .i I
,' ..<» Ëe' Monarque en étoit l'appui , / ï1 *
' Et tout génie entroit cn Kcé.
, '.Thçniis le haranguoit souvent ;
Xpuis récoutojt bonnement;., : . .. ,.'.„« . '. ■
ì-J|ty.'saus quelque lit-dc-j:«ilioe» • ■-■<
( 4«7 )•
" Tout se passoit urbainement.
Aux champs que la gloire moissonne, j
Sous les étendards de Bellonnc,
Nous avions de grands Généraux.
Le Tribunal des Maréchaux
Réprimoit le duel funeste. ..t ì
La bastille faisoit le reste,
Et la France étoit en repos.
Auprès de la haute finance,
L'artisan trouvoit de l'aisance. ■-
Un pacte assez bien arrangé
Maintenoit l'aotique prouesse ; 1
Noblesse entroit dans le Clergé ,
Et le Clergé soutenoit Noblesse
Aurois-je fait un quiproquo ?
.Vous riez ! servez- moi de guicleT" '
Le Parisien.
Monsieur , vous veuez de Congo ,
Ou vous êtes Epiméuide ( i ). i

Deux dames aux tribunes de rassembles, se demandoient :


^uel est le grand homm: sec, maigre, qui a l'air d'un
fantôme? C'est Camus, dit l'une : non, dit l'autre, c'est
M. Baill... Oh! non, c'est M. Camus. —Mesdames, il
n'y a pas à s'y méprendre; un pied de nez n'est pas
Camus.

On a fait à Colmar une élection de deux juges de paix :


le premier est l'Empcreur ; le second , le Comte d'Artois i

( i ) Le dormeur de 40 ans.
. ( 468 )
les assesseurs , les Rois de Prusse , d'Angleterre Sç d'Espagne;
lc Maréchal Bender est greffier de cc tribunal. On a
envoyé à chaque commiilaire une expédition de, cette'
clcctiorú ;.
■ rnmsmmm i
Trente mille hommes font armés pour la religion, & se
sont emparés de la petite ville de Saint-Ambroïie, en Lan
guedoc. Ils ont fait faire amepdç honorable à la Muni
cipalité de cette ville , pour avoir exige le serment. Vingt
mille protestant sont partis pour les reppusser.
MH—PWW .1-, ■ . „.l
La ville de Colmar a signifié au commissaire de l'as-
sembléc, qu'elle ne seroit rebelle à rien ; mais que , lasse de
íermens , elle se bornoit à demander l'obsptvaùon du traité,
l a dicte de Ratisbonne & l'Empereur infligent beaucoup
fur le meme objet.

Le sieur Gorsas a dir, dans fa feuille du 15 de ce mois :


«c M. Hamelin , ci-devant commandant du bataillon des Ré-
mllets , après la petite histoire qui lui est arrivée à Paris , a
été députe du calnp monarchique , vers ' le chef-lieu de
Calvados. Ce plénipotentiaire da monarque ,( non pas de
notre bon monarque Loui; XVI ) a été supérieurement
accueilli par toute la crème des gros aristocrates de Caen ,
auxquels il a fait part des principes de cette foeïeté, "dont
■ou ne prononce plus le pom fans rire. Qn nous mande d£
*ctte ville , qu'il a été particulièrement bien accueilli d'un gros
.f ristocratc , M. de Faudoas , chez lequel il a dîné plu-
dìeiiES iots. il est de cetour à Paris, pour rejidie compte de
fa mission, & faire part de son triomphe ;j'en piévjens Jas
gens intéressés 1». '•—
J'écrivis lc r 7 au sieur Gorsas, que je Jui pèrrncttois de
'me dire des injures, niais que me croyois obtige de re
lever ses erreurs ou ses irrii ostifres : je l'engageois à infeixr
«v-lw-we dans son journal ; il n'a pas defitvoue fa calom
nie: c'est à vous, MM,, qui vous Lites un devoir de ven
( 4*9 )
gct les honnêtes gens , que je m adresse pour rétablir la
vérité..
Je fuis allé ì Caen , pour affaires de famille , & fans au
cune million. J'ai en ['honneur d'y voir M. de Faudoas ,
commandant de la garde nationale de cette ville, de 0,111
il est chéri & respecte. L'ai istocratic de ce général consiste
à aimer la paix , & à partager sa fortune avec les mfor-
cùnés qui le regardent comme un pere : aufli j'ouit-on , dans
ce pays , de la plus grande tranauillité , quoiqu'il y ait un
petit club jacobite dans un gienicr.
Hamelin, toujours commandant du bataillon des Ré
collets, en dépit du (ieur Govfas & consors, qui n'em-
pêchetont pas la municipalité de prononcer fur les vexa
tions dont j'ai été un moment l'objet.
— ■—
La bonté que le roi a eue d'écrire à l'assemblée natio
nale, pour l'tnstru'rre du départ de mesdames, & en exprimer
le regret qu'il en avoit.'a augrrunt£ 1'insòlcnce des déma
gogues. On .ne fauro'.t trdp fup'plkr' td tropi bon monar
que, de. rie point se livrer aux avis des nouveaux conseils
dont il est entouré. Us font d'accord avec ses ennemis pour
avilir le trône. Que lui a valu- fa'rniífíve plus qu'humble ï
De nouvelles insultes de la part des le Cam.«. des Barn...
dss Peth.. & autres gëns de cette espèce : & , n'en dou
tons pas, c'est la meme foiblesse qui a inspiré aux scélé
rats qui inondent Paris , l'audace d'aller arracher monsieur
de fo i palais , de le traîner dans les rues , & de ramener
aux Tuileries , pour l'y renfermer avec le roi , la reine Sc
le dauphin. 'Osez dire à-pré'ent , François ', que votre mo
narque est libre ; ou plutôt rougissez aux yeux de l'univers
Cntiar, qui s'en indigne, de votre infamie &t de votre férocité.

M. Bah..... étoit à m;me de conclure un marché avec


des architectes qui offioient 700,000 liv. des murailles qui
entourent Paris, lorsque M. de la F.... l'a heureusement
áeiourné de ce projflt , en lui disant que li l'empereur nc
( 47° )
se coatetuoit pas de l'Alface , la Lorraine, la Franche-
Comté, la Flandre & la Bourgogne, dont H va s'emparer,
& qu'il porcât son ambition jusqu'à vouloir prendre Paris,
il faltoit conserver ces moyens de défense.

L*ennui insupportable qu'on éprouve en lisant quejqueí


décrets de l'alsemblee nationale , en imPssibiuse la lecture
antierc. Pour remédier à cet inconvénient, le comité cen
tral vient de charger /ívlM. de Pus Sc Barre de les mettr»
en vaudevilles.

' Spectacle.
Les grands baladins du jiianége donneront aujourd'hui
vendredi 15 Février:
Tant a l'eau va ea cruche,
Qu'elle casss a la fin-, 4 '. ;
Proverbe suivi , I
DE LA ÏI.UR DES RSVKNANS, Opéra COlTìiqUC.
Ma'gré la supériorité de ce spectacle, sur celui de Ni-:
çotit , les spectateurs seront payés.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de l'abonnement eft de 3 liv.par mois
pour Paris , tj de 3 livres 2 < fols pour la
Province f franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saint-Anchc-des-Arcs , N*. 21. „

De rimprimerie da Journal de la Cour & de


la Ville.
N.° 57.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.

Touc faiseur de Journal doit nibur au malin


> La Foniainí

Du Samedi 26 Février 1791.

Extrait d'un Recueil de Poésies manuscrites.


Février iyt8ì l'une des années désastreuses
du syfiêtne de finances , pendant la régence.
Languissante Patrie,
Terre qu'autrefois
L'on vit si fleurie, ' .
ous d'augustes Rois;
Ta gloire flétrie .
Ton Peuple qui crie,
Fait honte à nos loir.
Sans foi , fans crédit , i
L'ignare caprice
Aujourd'hui te régit;
Et l'age qui nous fui« j
Ne ver: a que du vice
L'infame produit. •
Ci;l, fois-nous propice;
Confonds cet auspice
àous répaisse nuit.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du %$ Février.
La. discussion s'est ouverte fur la loi concernant les obli
gations des membres de la famille royale. Après des débats
extrêmement vifs, elle a été ajournée à lundi.
Tome I.« Année 179.1. F ff
( 47* )
ii g—a——
VARIÉTÉS.
Nouvelle tentative Inutile sur le Château.
Paris le 14.
Enfin, ce bon Louis XVI a répondu en Roi : « Mes
tantes, a-t-il dit à M. Paiily, sont libres de continuer
leur routa : deban assez-moi des gens payés pour ciier f us
mes fenêtres >>. —Et ce'a s'est fa t , quoiqu: le nombre ne
laiuat pas d'être considérable & n- fût que trop soutenu
par une multitude de via' s c'toyens , que des faux bruits,
répandus avec scélératesse , avoient airires d;:ns le jardin 8c
■autour du château des Tuileries.
Lc Rai a va c: que pouvoit un peu de fermeté vis-a-vis
d'une horde de canaille ameutée pour de l'argcnt : Sc cettes ,
il ne viendra cette fols dans l'idée ,i personne , de dire que
c'est Lit PAIN ËMTOliOKIiÉ DU CllU MONARCHIQUE .qui
a produit cet ameutement ; car les fcmmts qui en ont forme
l'avaiu-garde , & ensuite b noyau, & qui ,' pendant plus de
trois h;ures , ont poussé des hurlemens devant la grille du
château , étoient ivres de vin & d'eau-dc-vie , Sc leur
phalange ne s'est formée qu'au moment où leur patron Bar-
nave a vu rcjc:er totalrment son astucieuse moiion Elles
n'étoient pas loin, ces femmes ; leur corps-de- garde est au
cabaret-, Sc les aides-dc-camp de leurs generaux sont dans
les tribunes.
O honte de la patrie ! quatre ado'elcens mal élevés sou
lèvent Sc conduisent à leur gré la multitude, osent Sc peu
vent , par des moyens aufli connus, auslì répétés que mé-
prilablcs, insulte: à la> majeílc de la nation. qu'ils n'eussent
|amais dû représenter, & à la sensibilité d'un monaronc-qui
■ a tout sacrifié pour que son peuple eût le terns d'ouvrir
les yeux !

Cn lit, dans une feuille eftiméc, que le jour de l'évc-


nement aìrivc au Luxcmbouig, mardi soir, lorsque Mou
C 473.)
sieur & Madame sont descendus devant le grand escalier/
Madame rioit de toutes ses forces. Quelques dames de la
nation ont saisi ce moment : Du moins cf.lle-la n'a yks
IevrI —Et de quoi aurois-je peut? a répliqué Madame:
vous ne voulez suremen: pas me faire du mal ? Oh pour
cela , non -, vous étés une trop aimable princesse. —Plus de
prinreste , a ajouté Madame, il n'y en a plus aujourd'hui.
—Oh que si! ont riposte les dames de la nation, laisscz-
les dire; il y a & il y aura. toujours des princesses.
On lit, dans la m:m: feuille, que M. de Foilcvill; ,
député à l'alsemblée nation. le, raconte à qui veut l'en-
tendre, qu'il a oui de ses oreilles MM. Lameth & Bar-
NAVE dire : « Quelle sottise 1 quelle cacade ! le coup est
manqué ». Barnave a tiré un crayon de sa poche, & écrit
sur ses genoux un petit billet. A la vue de ce talisman ,
rassemblée s'est dissipée, Sc. il n'est resté que des Beyeux.

Deux diligences portant 400,000 liv. en écus ou pias


tres, ont été arrêtées dans la cour des diligences, par 1*
nation, qui est devenue d'une curiosité singulière. M. Bailly
s'est rendu dans ce local, pour pérorer le peuple : après en avoir
obtenu le silence, il a dit: « citoyens, l'atgent est dan»
» le royaume comme le sang est dans le corps-humain ; s'il
>> reste trop long-tems dans la tete , le rclte du corps cn
»' souftre ; donc il faut le laisser circuler. » —Un habitué
des tribunes , dans le sens de la révolution , interrompit M.
Bailly , pout lui dire , que les diligences &certaines caisses
ítoient menacées d'apoplexie , qu'il éroit tems dç les saigner.

II paroît , dit-on , un pamphlet intitulé ,lcs actes des mar>


tyrs, pour seivir d'antidote aux actes des apôtres : il est
dit, dans l'avcrtisscmcnt , que c'est pour moutrer à messieurs
les aristocrates , que messieurs les démocrates savent rire
aufli. Rk'n n'est plus grand , que le mortel opprimé ,
dépouillé, volé , persécute , qui brave les persécuteurs, rit
& se moque d'eux. St gaiété iolpire à-la-fois Pintérêt &
l'admiration ; mais si le» persécuteurs impics, si le geolict
C 474 )
sans pitié , si les féroces bourreaux veulent s'égayer , slow
leur rire n'est qu'une grimace qui révolte & indigne.

Le scandale se multiplie dans toutes les églises de France,


©ft ne craint pas de déployer l'appareìl L* plus menaçant ,
pour arracher, par la tacreur, le ferment civique & anti--
chretien. Nous regrettons de ne pouvoir insérer dans cette
feuille le détail de toutes les indignités qui ont eu lieu le
ï} du courant dans l'églifé de Saint-Fulgent , diocèse de
Luçon. Des scélérats, l'épée à la main, ont voulu lorcer
le curé & les vicaires à jurer ; mais la perspective d'une
mort cruelle n'a pu les ébranler un instant. Vous pouvez
nous ôter la vie» se sont -ils écriés; mais nous ne le prê
terons pas, ce serment impie; plutôt mourir mille fois, que
4'ètre apostats & parjures. Grâce à la fermeté de quelques
citoyens honnêtes , mais qu'on n'a pas manqué d'accuser
d'aristocratie , Phorrible crime qui se méditoit n'a pas éié
consommé. *
i. . m m
Pourquoi tous les Discours de la Robert font
empoisonnés ?
Vous avez vu comment Robert le diable (ï),
Une diablesse à la France donna.
Venons au fait, à ce fait désirable ,
Que salement Vu.... contourna.
Se marier , c'est vers le soir promettre
Ce qu'avec soin les femmes fonr payer,
N'importe à qui ; ne pouvant se démettre
Du but heureux qui le fiPmarîer ,
Pour leurs époux elles tiennent parole ;
De plus , la leur : mais tout diable en cela ,

. ( t ) Dans un de nos précedens Numéros.


:

( 475 )
Jamais nc fit une promesse folle.
Le Diable donc, étant fur ce po:nt-là,
Entre deux draps, d'un fin tissu d'ami .nte ,
Etend à nud l'objet de ses noirs feux;
Puis faute au lit, puis presse son ;imànte;
Deux cornes montre ; ah ! le diable en a deux.
Ivre d'amour, dans fa lubrique joie,
II approchoit du double dénouement ;
Mais, ô revers ! —Alors qu'il se déployé ,
De vents impurs , un orageux courant ,
Fait vafcilîer la flamme perpétuelle ;
Robert en est un moment étourdi :
Comment ! dit- il, me soufflet la chandelle?
A moi , morbleu ! le trait est trop hardi.
Maître souffleur ! je reprendrai ma bell-,
Et vous étouffe. —II le dit , & le fait.
Mais voici bien un plus funeste effet ;
Ces vents impurs ressortent par la bouche :
Robert est pris ; il jure en vrai damné.
Depuis ce tems , de la Robert farouche ,
Chaque discours en est empoisonné.
Par un Colon oppresseur.
■ ■ i'
Du 16 Février.
L'assemblée naronale eût dû prier l'Archoréque de Sens
de ne pas jurer. II eût gâté leur cause , s'il y avoit possibilité.
L'evèque d'Autun étoit bien suffisant. —Strasbourg va à
merveilles. On nous mande que les deux rives du Rhin nç
íont pas si éloignées , & que les deux uniíorm;s pourroient
bien finir par Te confondre. —La procédure de Clarac est
des plus concluantes ; elle est finie , &. onTimptlme. Que de
. rompus Sc de brûlés ! On dit qu'il auta fa liberté demain ,
qu'on décrétera ensin les sederats. —Tout Auch veut
( 47* í
absolument son Archevêque & son Curé ; malheur à eclut
qui sc présenteroit en remplacement ! Nous sommes logés à
la nième enseigne.

Votre démagogie, si incontestablement prouvée, m'engage


à vous dénoncer un fait ciuiintercstc essentiellement les bons
patriotes comme veus Sl moi.
Un vaiileau françois passoit dernièremenr fous le canon
d'un fort situé en pays étranger, (i) Le commandant de
*e fort tira un coup de cayioiv à poudre, pour signaler le
vaisseau. Le capitaine déploya aulli-tùt le pavillon six uois
couleurs, & l'aUura d'un coup de canon, ainsi que ce' a se
pratique. Le tres-aristocratc commandant riposta auffi-tòt
par une bordée à boulets , qui emporta le pavillon patriote ,
6c rasa le vaisseau comme un ponton.
Vous sentez de quelle importance il est que ce fait soit
connu généralement , afin qu'j l'avcnir les vaisseaux ne s'ex
posent plus à passer à la portée du canon des nations aris
tocrates , où les principes de la propagande n'ont pas en
core obtenu les succès qu'ils méritent. On me mande d'un
port de rOcean,qui n'est pas une propriété nationale,
qu'un vaisseau français n.'a pu obtenir la permission de ía^re
de l'eam , qu'au préalable' tous Ceux qui le montoient n'eus
sent quitte le signe diiiinctií de notre régénération, c'est-á-
dire, la cocarde des trois couleurs. Le croiriez-vous , Mon
sieur? tout l'equipage préféra de renoncer à cette belle dé-
cora:ion civique , au petit inconvénient de mourir de soif.

J'ai la gueule morte, direz-vo'.is', M. le journaliste. Que


diable voulei-vous nue je dise , quand tout va de mal cn

(i) Vous approuverez certainement , Monsieur , ma dis


crétion , î£ vous trouverez bon , malgré votre patriotisme
& le mien , que je ne nomme pas le royaume où est situé et
fort, dans la crainte que l'augoste senat , qui régit le ct-'
devant empire Français , ne mande à la fuite le souverain
de ce royaume, comme il a fait des évêques de Vannes,
de Tréguier , &c.
( 477.)
fis , & que les badauds de Paris n'en font que plus ensorcelés
après cette chienne de constitution , qui ne nous a encore
procuré que de la misece ; qui n'a fait que des voleurs,
des brigands, des alsasiìns , des brûleurs de châteaux , &
qui , à la fin de tout cela , n'iça pas , parce que ce font des
gens qui n'y entendent rien qui l'ont faite'? Ils ont beau
voir que ça va tout de travers ; ils crteient , comme des
sorciers , après tous ces seigneurs qui n-ont^as voulu rester
pour se laisser tuer \ & pour 'les engage.: à revenir , voila
qu'ils recommencent de plus belle à faire des leurs. C'est bien
assez d'être mechans , encore ne iaut-il pas trouver mau
vais que les gens se garent d'eux. Que leur avoir fait le
frere de notre bon roi , pour le houspiller comme ib ont
fait ì Car ça faifoir trembler , de voir toute cette canaille
qui étoit après lui ni plus ni moins qu'une troupe de chiens
qui suivent leur proie ;& si vous aviez vu avant-hier soir
plus de cinquante mille de ces bètes féroces qui hurloicnt
Scgrinçoient les dents autour des Tuileries , & qui vouloienc
forcer i'eneekite sacrée qui renferme notre hon pere, pour
renouveler & consommer les crimes du 6 octobre '. Mais
nous savons bien qui est-ce qui fait faire ça ; c'est ce damné
Croube des jacobins, qui est bien la plus fine fleur des dé
mons que l'enfer a vomis fur la terre. C'est de-là cependant
que nous vient tout le mal,& nous allons chercher noise
à ceux qui ne nous en ont pas fait, Si au contraire , qui ne
nous ont jamais fait que du bien. Morgucnnc ! puisque nous
sommes la nation , disons que nous ne voulons plus de ces
Croube?. S'il y en a quelques-uns, jacobiites , homophi-
listes , impartialistes , diablistes , &c. envoyons - les tous
paître; c'est la pelle dels France , & du pauvre monde,
fur-tout , qu'ils ensorcèlent. C'est ce que je dis tous les jours,
aux bons enrans du faubourg Saint-Antoine. Tant qu'il y
aura de ces bâtardes d'aûemblées nous ferons malheureux.
Ah ! si notre bon roi vosloit seulement dire un mot! qu'il
est le maître, par exemple; il verroit si nous l'aimons, & fi
aous le préferons à tous ces ci-devant rien , qui s'engraillent
a nos dépens l En v'Ia je ne fais combien qui n'avo'ent
tout juste que de quoi mettte sous la dent , qui roulent ra
carrosse aujourd'hui , qui achètent des châteaux , des mai
sons , qui jouent les billets de mille &aacs comme das épia
• , ( 47» ) /
gUs, qui entretiennent des maîtresses, âc le reste. Et nont
voyons tout ça , nous autres bentts , lans leur dire rien ! SC
nous écoutons ces crieurs de mensonges & ces autres mâtins
qu: ouvrent ia gueule comme des crapeaux pour nous lire un
las de gueulerie-, où tout^cc qu'on comprend , c'est qu'ils
disent du mal de notre bon roi , & de la religion & des
prêtres , & de nos braves curés , qui n'ont pas voulu sc
parjurer 1 iii oajn'en croyois... mais chut! ça viendra.

Bailly le long a été fort mal reçu par Louis le bon,


à qui il a, comme à son ordinaire, vanté la bonté de ce
bon peuple, à l'ocealìon de la scène lcandaleuse que lalla
tion sans culottes a donnée aux Tuileries jeudi soir. C«
roi ttop patient lui a repondu qu'il se lassoit de tant d'in-
sorrections , qu'il talloit que cela finit ; que la bonté dégé
nérant en toiblelse , étoic trop Buisible à son peuple, Sc
qu'enfin il etok rems de prendre un parti. Le long Baiily
s'est presque trouve mal : il n'en étoit pas plus beau , n+
plus intéressant.
Spectacle.
Les grands baladins du manège donneront aujourd'hui
samedi l6 Février:
Les tours de force s
En attendant l£s tours de corde.
'Errât*, du Numéro d'hier.
Fag. 467, vers 1 4 , Et lc clergé soutenoit noblesse ; ôtez, St.
Paíî;. 470, líg. 6, IMPSSlBiE; lis. IMPOSSIBLE.

Cf. JOURNAL paroít tous les matins..


Le prix Je l'abonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 Uvres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , Nv. 21.

D* l'Impiimetie du Journal de la Cour & de la Vill*.


N.» 58. '

J O U R N A L ..'

j>e la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malia


La Fontaine, f

Du Dimanche 27 Février 1791.

Je me plais toujours à vous citer Montaigne; il ouvre


un champ vaste à la méditation : « II y a grand doute s'i',
peut se trouver si évident profit au changement d'une loi
établie , telle qu'elle soit , qu'il y a de mal à la remuer ,
d'autant qu'un gouvernement est comme Un bâtiment de
diverses pieces jointes ensemble , d'une telle liaison, qu'il
est impossible à'aï ébranler une, que tout le corps ne s'érf
ressente. Le Législateur des Thuriens ordonna que quiconque*
voudrok abolir une vieille loi , ou en établir de nouvelles ,
se présenteroit au Peuple la corde au col , afin que si la
nouveauté n'étoit pas approuvée d'un chacun, il fût incon
tinent étranglé ». —Ah certes , si nos hardis fabrieateurs
de nouvelles loix avoient voulu se' soumettre à cette for
malité, nous serions débarrasses à-présent des plus terribles
fléaux de la France. (Montaigne, in-fol. Paris, 1657).

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du %6 Février.
Ssí'Heresse extrême dans tout,e cette scance. On a con-,
timié le rapport sur les appointemens des Juges de paut
pour les scellés^
Tome I.er Année 1791. G gg
( 4»o )

V" a r i'e tés. '„


M. Bailly est lc premier homme de l'Europe , me disoit
Un de ses amis; càr M. Bailly est le premier homme de
Paris , Paris est la première ville de la France , la France
est le premier royaume de l'Europe ; doue ìA. Bailly est le
premier homme de l'Europe.

M. l'abbé Laeot , Curé du Fleix, en Périgord , a fait


présent à la nation , d'un alíìgnat de çent écus. On nî doute
pas dans le pays , que ce don ne lui procure l'éveche de Bor
deaux. Si cela arrive , on pourra dire que c'est le seul assi
gnat qui aura gagné sur la place.

Du haut de son grenier, U n'est pas de gougeat


Qui ne veuille régie cu gouverner l'etat.
C'est la Fiancomanie : à la publique chose j ,.
Chacun veut travailler : on invente, on propose
Réforme fur réforme. Eh! qui m'emçècHeroìt "' .'
D'avoir aussi mon tour, & d'user de "ce droit?'
Deux bataillons distincts dans Paris il exilte, • ..ri
Korrunés royal-bonbon & royal-pituitsj
Ils ont chacun leur chef, leur tambour; leur drapeau;
' L'armurc différente , ainsi que le chapeau :
C'est un abus criant. De l'une à l'autre enfance,
II n'est pas , comme on fait , beaucoup de différence;"
Donc ces deux bataillons devroient n'en fairè qu'ain.
Cela se sent avec un peu de sens commun;
Et comme tous les deux ont besoin de la verge, , -j
J'o, ine Sc suis d'avis qu'au lieu d'une flamberge, •
En faisant sa revue , un nerveux commandant, . »
Une verge à la main, aille de rang en lang.
( 4* )

Les bouchers d'Arras disoient que si Robertsp..... rdv«-


Boit , ils cn feroienr de ia chair à saucisse. Quelqu'un leut
ilìi : Vous voalei donc empoisonner vos pratiques î ,

— y..
Extrait d'une lettre tsÏJsoirc en Auvergne.
Trois hussards d^stefhaz'y" passant par nótre ville; pour
se rendre à Saint-Flour , eherohet des íhevaux- de- remonte ,
se présentèrent avec un billet de logement , chez un apothi
caire , capita:ne de la garde nationale , dans le moment où
il sortoit, parce qu'on bafcteit-k gcnetale, & qu'on sonooit
le tocsin pour un . incendie oui se manlfestoit dans Je fau
bourg, -i-jslotrê capirfslrfí1, 'troublé par le bniît belliqueux,
prend les hussards pouc des Impériaux , & "tómbc" à ' leurs
fenonx, en lewr demaudánr la v*. —Les hussards, trèVcm-
arrásses repondent en allemand , qu'ils ne virr.péhi'' que
|our souper & se coucher VI ís voisins det'aporhicaïrc courent
a son secours ; un mouvement de précaution des hiílfavd»
les fait tomber à leurs genoux j 'où ils seroit'nt encore , d
"M. d'Atamg, commandant dé la garde nationale de cetté
ville , ne fût venu les tirer de léur erreur. Ofi 'prétend' que
jamais médecine sortie de chez cet apothicaire, ri'avoif fait
autant d'effet fur ses pratiques , que cet incident eh â fait
fur lui & ses voisins. ... p
.'-Tiv. ' . — i tfc
Ôn a sacré ce matin flétri: évêquels à l'Oratoire, ar>rèt
la petite promenade préalable en rue , fur l'air ; ' '
»«.-'• - '»ti - • • :••!•:••• < fr i '■' '•" '•tic*
Ah! ça ira, ça ira, ça ira; .. ■ s
Nous avons dejà graissé deux pontifes'.. ', ••■„ 0i :•'<
. .' iAM ça ira, Sec. . .- . •. ■ - 'r- ■ ••, '<- *•< •
' Le saindoux civique à tout supplera.
'" ÍJóus régnons par' d'obscurs hiéroglyphes,
Qu'un beau jour Thémis éclairera.
Ah ! ça ira , &c. ,
-• Les propriétés tombent fous nos griffes.
Ah! ça ira, &c. ri'écharpera.l
Si quelqu'un clabáude, on te'"',".'". . . .< sifflerai ' f
Tel du coche ici iébatqua r. , . . (claquera. )
A quatre chevaux partira. ( , .,
' Ces mots font des íogogry^hes} . ' • '.'
,,11Vj îíais le .tejns les débrpurjl.erá. '. ^
, v Ah !■ ça ira , ça ira , ça b* . /
;". ■ "-' v •"- •» A telles gens, tel encens*

I inMili .
La loyale conduite des soldats' du régiment du roi, dans
le moment où on cherche ,» laver les taches, ineffaçables
dont ce corps s'est souillé .par un licenciement d^ns le sens
de la révojurioq, prouve .'combien il est malheureux qu'on
soit parvenu à l'égarer , puisque le nombre de ceux qui ont
de l'honneur J'empoite de beaucoup sur ceux qui n'en ont
^as : Ta preuve est dans la lettre de ì'infpecteur chargé de
ce licenciement.il mande que sur six , compagnies soixante
lix hommes feulement consentent de rester. Comme ce sont
les plus mauvais fujers, ils feront les dignes compagnons
des recrues qu'on leur destiné. • .

»i le 16 Février 1791;
Je viens , mon cher ami , d'avoir phez moi \>■ Afpnr-jùíjr-
tin, une visite très-nombreuse .de. la nation. Dimanche der-r
nier 13 du" courant , une! soixantaine de paysans de ma cî-
devant terre, à la fuite de . six municipalités, soiv. venus
Jemander à entrer dans le château ; on a prié ces méfteurs
de nommer cinq ou si x.péfsonnas de eonfîance'/eé' qu'ils
ont fait, & pendant que ceux-ci visitoient la maisons toute
la bande est entrée .par les fenêtres: alors- ce qui, leur, cpn-
venoit , a été mis dans Je* poches > beaocouj> d'effets^pm

1
(.%*>.
iíté cassés, les portes enfoncées ; la cave en moin* dericu , 9
été vuidee. Cómme ces voies de fait pouvoient être bla-
mées , il falloit ,un prétexte ; celai de leur vitìte les a servis
merveilleusement.
Un ancien chasseur à moi leur avoit dit, qu'il se faisoit
fort de trouver des boulets, que ce Gérait à eux à cher
cher les canons : on s'est mis alors à démolir un pocle à
niche,. où l'on a trouvé six douzaines de boulets destines à'
conserver1 la chaleur. Ils ont été emportés en triomphe à
Beaumc-les-Dames , avec une escorte de soixante hommes ,
qui ont fait une dénonciation en forme contre mon cha4
teau , le ;seul homme qui l*habite ( mon jardinier ) , & les
boulets, que ,suisant eux, je faisois rougir d'avauce dans mon
poêle.' ; '• I
La mirice natidnale a été envoyée pour faire les perqui
sitions les plus exactes ; elle a trouvé toutes les portes
enfoncées ,& une centaine d'yvrognes ronflant à tue-tête.
•La visite a recomm.ncé , & les effets portatifs échappés
»ux poches de la veille, n'dnt point échappé aux poches
du lendemain. On n'a pas laissé une porte entière ; on a
cheiché des canons & ' de la poudre à tirer , dans tous les
tonneaux de ma cave , & dargJoutes les bouteilles qui fes
toient. Ils ont été dans les serres ; toutes les caisses d'arbustes ,
d'orangers , Unix ont paru suspectes-; les jardins ont été dé-
rastés, les arbustes coupés : ils onr ouvert, tant' leur
reehérehe a été scrupuleuse , une fosse de latrines , bouchée
depuis p|ns,de six ans, & ont devins fa que c'útoit avec
toute,, la, sagacité, postìble. ■ i • ■
Si vous trouvez que ma mauvaisei-avartture puisse être
égayée par le rédacteur de quelque journal patriote, je vous
prie de la lui envoyer; elle mérite fans doute les applaudis»
semens des amis de la constitutiom ■• >■: 1
- Refais vòttóami. a «!«■.{"■
Signé, Saint-VenWun.
n ..;iz il_ . nmwii wmwi r{ '
, .ï^ous ^annonçons à nos lectjwirs ,' avec úne joye vraiment
Mr/afré Çlaudç Faucher vient d'cifj}
C 4*4 )
nommé ìPewotí *tt ÏTttrrpeírme. Son fìége, cjrt'fl va taifleìr
vacant an cirque du Palais-Royal , fera occupé par M.
Grand m, curé d'Ernéc.

. j Un cavalier traversant la ru? Sai.nt-Honoré , avoiç éc!a-


boulìe un garde national. Le patriote de crier à l'arittucrate.
Jjf cavalier retourne ftu les pas : —Monsieur, le tort de mon
cbevaí n'est pas irréparable ; voilà six francs pour faire àc-
giaílser votre habit. —Vous m'iníukez , monsieur i je n'ai
pas besoin de Vos fis francs. —Monsieur, vqus les^prendréx ,
puisque vous vous ères plaint. —Monsieur, je ne Jes pjendrai
pas. —Monsieur , vous les prendrez. Pendant les Si , les
íiAis, la nation s'étok attroupée; Des poiísardes voy ant
mettre le holà : —II fait bien le diiìicilc ! donner novjs-les,
j'ies prendrons ben , j'nous degraiilèrons l'gosierL à son, in-
lentïen. —Volontiers, ks voilà. II les donee •& .gaiappe.
—Tiens , il fait bien ie fier, avec son habit d'emprunt ! Ah ì
ma commère , vois donc ce bkust ! une dcmi-<" "n?
comme f 'roit un beau bouquet de J.-f. '.;,3 ■

Aux Auteurs du Journal. ,


;. , . ' ■• ' ■ -Bruxelles r -ce j.},".
II y a quelques jours , Messieurs , que le gériéral'BKAWLIKTT,
un des heros de l'armée impériale, ouvroit soh «tut ait
marquis de Jcrente, en qui , à juste titreyi) a remarqué des
coonoiflances vraiment militaires (i). Quand itousinir fimsi
compliment de Tensemble qui règne dan» les tipupes on-
groiles , il nous démontra à quel point la Subordination est
neceiíaire non -feulement à la beauté de la manœuvre , n»a'.S
í ''" * , v.-i;.; ' ■• ' ~
(i) C'est ce même marquis que, n'a pas long-tems , une
horde de briganrtrfbndijyés assiégea dans fou château d'E-
try. Les gens qui, de tout «tirent induction , pensent que
fa noble répugnance à l'apostàfie de eêrtain évêque-, aíiro.t
bien pu êtfc canfe'dè cette belle ambassade ìácáitit.'
( 4% )
mcocc au succès des batai'les. En effet , quoique ks ij
ou 14. cents. qfrdïrfi-gcneraux Français soient , pour ia plu
part, de très-braves gens , je fuis sûr que rassemblés , ce se-
lùit la plus détestable troupe j chaqui personne se croyant
supérieure, soit ets .naîHàrice , 1bît cn mérite, soir, en ancien
neté , personne ne vcr.òroit obéir, au çhes< & ces meilleurs
scroient battus par des soldats automates, naiì .poncruelî-e-
mcht soumis. Je dis plus, je nie que du choc des o;, inions puills
naître la vérité, f.'eiprií de parti toujours désunit les hommes.
CháeUn préfère Terreur qu'il a targinï sTEE ,ou enfantée,
à la raison découverte pai auti'ui. Si l'on a eti. raison de dite
que,tòutei les académies de i'uisiver>; n'aiHount jamais pro
duit Athalie s je crois pouvoir n,leï que nos douze cents in
tègres légiiìatcurs parviennent à rien íairc de sotcabie, quoi
que individuellement il y ait plusieurs gens de mérite. De
proche en proche , voilà pourquoi jamais troupes naiionalrs
ne vaudront rien, Les Brabançons aveient gris la menus
devise que MM: les Parisiens ( v'AlNÍREotì mourir); nais
a l'approchc de farinée impériale , ils ont changé le verbe
Wouriù pour courir, . . .
Certain Gascon vantoit fort son courage,
Lpr'.qu'à l'instant , recevant un outrage ,
On le vir fuir. —Eh ! monsieur le marquis ,
Votre courage ? II cit aux pieds , sandis !
. . z'. -
Les discrets babillards, qui parlent fans rien dirCj 8c qui;
dans les cases, & autres bons lieux , eciabouíient de leur
fleuve tout ce qui n'est pas vil-, ces braves champions, dis-
je, pourroient bien imiter les Brabançons , qui ,a rés beau
coup de fanfaronnaôes , n'ont rué quedjux Autrichiens. Au
feile, b général Beaulieu est galant , car hier il' nous disòiï
que le mot honneur avoir ete creé en France : mais il saur,
bouc «lire , ce général n'a pas encore mit les pieds en France.
Signé le Chevalier o.-: Mfudí-Moiípaes.

Un serrurier a présenté un bonnet qui rend invulnérable


à la tetc. Je me siús dit ; íi nos guerriers nouveaux ap-r


^fénoîenr du maître de M. Jourdain , cette fameuse tierc*
& quarte à l'aide de laquelle on tue sans jamais être tué.
Avec tin pareil casque sur la téte, ne seroient-ils pas ab
solument invincibles ? —Des plaisons ont dejà dit que. nous
étions des Achillcs; que jamais on ne nous bleílereic
qu'aux talons.

Air de Joconde.
Aux cartes , dame nation
Joue avec la nobleíse:
La nobleíse a bien du guignon ;
L'autre xriche sans cesse :
Mais quoiqu'elle soit en malheur,
Pour elle , je parie ,
II ne lui faut qu'un Roi de coeur ,
Pour gagner la partie.

Un Provincial a Paris ; par l'auteur de l'estimable


ouvrage de la rivalité de Rome & Carthage. Cet ouvrage
joint au mérite d'une diction pure, un style léger, Sc des
critiques piquantes & agréables. II est imprimé à Strasbourg ,
sur beau jâpier, avre des caractères neufs de Jacob, dont
la beauté &. la netteté étonnent meme les habitués à ceux,
de M Didot. On It trouve chez madame Collin, libraire
au Pa'ais-Royal , N.° 2.03. Prix, 1 liv. 16 f. broche.

CE JOURNAL paroít tous les matins,


Lc prix de l abonnement ejí de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
tue PercéeSaint-Artdrc-des-Arcs , N°. 21.

De l'Imprimerie du journal de la Cour & de !a Ville.


N.o 59.

JOUR N A L
de la Cour e t d e la Ville.

Touc faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 28 Février 1791.


On parloit devant un JacoSìi* des desseins hostiles que
pouvoient avoir les aùtres puissances contre nous. Elles ont
des prétextes assez plausibles pour se réunir & venir nous
remettre fous le joug monarchique; r." le maintien des
capitulations, & fur-tout du traité de Westphalie; z.o l'in-
tétét & le droit e.u'clles ont de nous obliger à faire dé
sarmer plus de 1100 mille gardes nationales, que nous avons
.aimées fans leur consentement ; 3." enfin , la balance de
l'Europe , qui veut qu'elle soit composée du m?me nombre
de gouvernemens de la méme espèce, & la crainte fondée
que cette épidémie révolutionnaire ne se propage. Le Ja
cobin dit : « Nous ne redoutons guères les troupes de Léo-*
pold; nous avons les memes ressources que celles qui nous ont
d bien r:usli à Versailles pour le régiment de M. de Luzign...
le vin, l'argent & les filles. Nous enverrons au-devant
d'eux ■l'e'faim oiiìf & délaisse de toutes les Lais de la
capitale; vous vcirez qu'elles nous en rendront bon compte.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séante du 2.7 Février.

M • Louis df. KoaIllfs a été élu président ! —L'Assera-


fclée a paîîe à la discussion de l'arfairc de Nîmes. O» a
Tome I.e Année 1791. H hh
( 488 )
remarqué fur-tout les discours de MM. de Clermont-Ton-
nerre , Barnave Sí C.izalés. . —On a porte plusieurs décret*
fijr Tordre judiciaire.
ì r i ; ' . : i , .

VARIÉTÉS,
■ On assute que nous touchons au dénouement , & que
nous sommes à Ja veille des plus grands, événemens. Les
Jacobins font furieux de voir qu'ils r.e dirigent plus à leur
gré la fores publique. grand Coupvmédité depuis lorg-
tems, & dont le détart de Mesdames n'éroit que lèpres
texte , est manqué : on veut en punir -M. ds la Fayette,
te ía perte est jurée. Le peuple veut briser aujourd'hui les
deux idoles que naguèies il encensoir avec idolâtrie.

.•Viller... barbouillé de gros patriotisme ,


Abjir.ant ses aïeux , ses titres , son écu,
Saut perdre rien qui. vaill'- affiche , le civisme.
Que renaisse demain le défunt despotisme,
II sera le premier à lui baiser le C.
* mmm '
La bien-aimée de M. Populus, la confidente de Mi
rabeau, la compagne des exploits féminins de M, d'Aiguil
lon, la 'fameuse Théroigne, a été arrêtée p-rès de Luxem
bourg , & conduite à Vienne en Autriche. On a .craint
,*mc son innocence ne fût pas assez évidente aux yeux des
juges qui ont succc.ié au Clvitelet ; d'autres disent q u'ils
Tauroient jugée dig.K de quelque récompense , puisque c'est
à 'elle & à les dignes coopérarrices , qu'ils doivent leurs
belles places S: \: profit qu'ils en ïsp.:rcnt -, tant y a , qu'on
ne veut pas fe fier à eux du foin de faire jaser la Thé-
roigne ; elle pourroit trouver des complices parmi -eux ou
£>armi les jurés. On allure que le club de; Jacobin" va
menacer l'£mper*uc d'uue aimes de cinq cents mi. le gardes
f 489. ):
nationaux , Jans le cas qu'il refuse de rendre certe héroïne ;
parce qu'il importe à les principaux membres qu'elle ne
trahilse pas icur íecret. A-propos de ce repaire exécrable ,
xd prétend qu'il est vu de mauvais oeil pat le faubourg
í-aint-Antoine , maigre l'argent distribué à quelques-uns
des brigands qui s'y - font ctabbs , & que les honnêtes
habitans de ce quartier dcíavouent.

■ Madame la comtesse Jules de Roch se promenoit aux


Tuile,ici,& paroit avec franchise de nos tyrans, qui nous
garoiteht, en nous crian: : Tu 'ES libre.. Un homme de
mine sinistre qui la su i voit , lui dit : Songez , Madame ,
que vous risquez tout en parlant de la sorte , & que tel qui
peut vous entendre , pourroit voa< faire repentir de vos
propos. —Un monstre seul pourroit cn être coupable , ou
M. Void... —L'homme s'en alla confus ; c'étoit M. Voi...
■ lui-même !.

• Dialogue entre un Curieux & un Ingénu. '

L e C u r 1 e u x. ' * 1
1 . v
Pites-moi par quelle boutade , *
A l'imaginaire malade ,
Les spectateurs Français , même en plein carnaval ,
Sont-ilj si clair-semes ? c'est pour moi vrai mystère,.. - -
• L ' I n g en u.
Oh ! pour moi , non ; la cause à mon sens est bien claire :
• C'est que le Français sent se/ht mal, *
Tt que son mal n'est point imaginaire.

Dernièrement , le général bourgeois traversoit fur son


<heval blanc la rue Saint-Antoine , íaluant avec autant de
( 4<?° )
mite «me d'aíabilhé 1? peuple qui le regardoit passer. Quel
qu'un bien intentionné pour la chose publique , & craignant
<jue ce héros ne s'enrhumât , lui cria : Couvrez-vous, général,
cela Vous fera rnal ; vous étés à découvert depuis lorig-
tems.

MM. d'Expilly Sí de Marolles ont été sacrés jeudi 2.4 ;


dans l'églisc de l'Oratoire Saint-Honoré. Les membres de
cette maison , reduits à' l'impossibilité 4'opposer à la force
xme reíkrance active, ont cru devoir au moins témoigner
leurs sentimens, en s'abstcnant de cette cérémonie, & en ne
voulant y prendre aucune parr. Un petit nombre de vieillards,
affoibhs par i'àge íì£ les infirmités , quelques frères & <îï
particuliers enfin, qui sens être étrangers au corps , ne font "
pourtant point habitans de la maison de Saint-Honoté , sont
les seuls qui s'y soient trouves presens.

M. de * * * étant à Bellevue le soir du départ de mes


dames , & apprenant l'arrivée prochaine des dames nationales
à tablicis rouges , dit à l'orcille de madame Adélaïde, ce
malt de l'écriture sainte , fait pour la circonstance :
» Ne sedeas , sed eas.
» Ne pereas , per eas ».

r
M. le due-d'OkL.... veut qu'on fasse une réforme daW
■otre calendrier, & qu'on supprime k 5 & le 6 octobre.
M. de St.-Fars... demande la suppression du 19 juin. Ch...
Lam..... du j»ur du pillage de l'Jiôtel de Caíhies : les ci-de
vant Gardes-Françaises, du 14 juillet; Sc le roi lui-même,
celle du 4 février 17^0.

M. Duío a infiniment d'éloquence ; aussi ses écrits


«nt-ils un grand crédit fur les brigand, soldés. Mardi, lors
de '^outrage fait au frère de notre roi, il écrivit un biHet
í 49* 3
tres-court, puisqu'il ne contenoit que ces mots: retibïz-
vous, c'ESs Asssz.- A Tintant, toute cette multitude sc
dispersa, pour aller recevoir son coupable salaire. On lui
parloit jeudi de ['attroupement des Tuileries : il répondit;
«< Ce ne fera iier. ; à huit hcnr?s, tout téra fini »; & cela
est arrive comme il l'avoit prédit. C'est ainsi cjue les au
teurs tragiques savent le tems que doit durer la représenta
tion de leurs ouvrages. II est triste que ce spectacle nous
coûte si cher.

11 y a eu, jeudi dernier, un très -beau bal au club de


S 9 : trente. femmes choisies par leur demagogie encore plus
que par leur beauté , y ont été seules invitées, d'afrès l'exa-
men de leuis preuves démocratiques. Mesd. de Condor.»,
de Vino.... , Thí.lu.... , de Font... y brillolent. Les graves
penseurs de ce club constituant donner le bal ! Cela sur
prend ! Veulent-ils prolonger l'erreur, & nous étourdir fur
nos maux ? J'ai bien peur que le général Bender ne vienne
à son tour leur donner le bal , & qu'ils ne paient les violons.

L'armée fans culottes est commandée pour aujourd'hui


& pour demain. II y a eu beaucoup de billets de ;o Hv.
de distribues : il y en aura encore aujourd'hui. Voilà l'ufage
nue l'on fait des assignats. On demandeta si les agcr.s de
1 administration font d'accord av.ec les factieux * Qui ré
pondra l II est certain que les Cam... & autres , n'ont pu
encore obtenir pour M. le duc d' les 4 millions 500
mille livres dont il a besoin dans un moment si critique}
mais ils ont d'antres moyens d'y suppléer.

Bailly le long est venu samedi matin annoncer au toi


que les habirans de Mousseau , "& autres villages dans les
environs , se proposoient de venir abattre les arbres des
Tuileries , enlever les monumens , & en faire une 'espla
nade. U a demandé les ordres de S. M. à cet égard , attendu
''( 49* )
qbVHç senle" pouvoit en donner dans la. 'prison ont 'k nation
la reft reint si glorieusement. « Procurez-moi fureté & tran-
» quillite, lai a répondu ce bon monarque, c*est tout cc
>» que je vous demande n.

Les quinze cents factieux qui s'assemblent inconstitution-


nclleYacnt dans les sections, f? font Convoqués samedi der
nier. Nous en pouvons conclure qu'il y aura incessamment
de nouveaux troubles daWcette capitale. Cn fait qu'a la
.tete de chacune d'elles, font trois ou quatre soudoyés par
les Jacobins, quelquefois plus, quelquefois moins.

Les Fiîoux honnêtes.

Quel puissant, 6f! mauvais génie


.. . Tourmente les cerveaux Français !
Ah! puis-je de l'anglomanie
Méconnoítre les noirs accès ! .
Tout est anglais ici; tout, jusqu'au brigandage, f.
Ch?7.'nos rivaux , d'.t-on , les voleurs font humains ;
Lorsque votre or cí\ passé dans leurs mains ,
11s yons biffent de qi;oi suivre votre voyage,
l. ■ Ri.;; de plus honnête ; vraiment. ; .. '• [ .
EL* blîn! Messieurs"lés gens d'église,
Ne voiLi-t-ïi pas 'justement '.
Côrnmc d' Au... vous dévalise ?
Evêque ou cardinal , if faudra vivre en gueux ,
Ainsi que des prélats d'Irlande : , ..
Vous aviez -six chevaux on vous cn laisse deux:
Tel qui donnoit l 'aumône, aujourd'hui la demande.
-On s'enquiert dés meines coïnbicn
Ils ont encore à vivre, & l'on pille leur bien ;
( 4*3-)
Puis mons de Périgord §c fa troupe lègere
Par une pitié mensongère, , •-
Leur font sur le peuple endetté ,
Une pension viagère ,
Que l'ou paiera , Dieu íait! vive l'humanité !
« Avec ce modique bagage , >
j> VouspoUvez, disent-ils, en toute fureté,
. » Arrivèr à {'éternité».
Adieu mes Pères , bon voyage.
Par un Moine d'Alsace.

Dans la séance tenue aux Jacobins vendredi dernier, oa


parla beaacòup des troubles du Languedoc' A la conster
nation qui regnoit dans cet exécrable repaire d*- scélérat*,
on peut présumer c.u'i s craignent les suites funeste» de cette
levée de bouchers. II y ítu/ait plusieurs motions tellement
horribles , que le piclìdent imposa fiknce , & alla jusqu'à
représenter aux íiqo membres présens, qu'ils ti'avoient déjà
que trop donné lieu aux imprécations dont on^ les accabloit
a'un bout du royaume à l'autre. Des hurlemcns se nient
entendre à l'mltant, La rag"1 étinceloit dans les yeux des
fins factieux. On ctut un instant qu'ils alloient s'égorger:
malheureusement ils n'en firent rien.

Jeudi 14, un homme airìvé de boune-heure au cháreau,


lors (L l'attrotipement , voyant deux heure; après M. Bauly,
lui dit • Certes, monsieur , on a mis bien de U lanieur à vous
•.avertir : -Pardonnez*- moi, reprit candidement le digne Maire-,
mais au premier avis , je me merroi; à table ; j'ai envoyé un
homme à- moi , pour afoir des informations précises : lors
qu'il est revenu, j'étois ail dessert,: j'ai fini; on a mis les che
vaux à ma voiture, 6í je fuis- parti; vous voyci que je n'ai
pas perdu de tíms.
C 494 )
."i —r-
On dcroandoit à un homme accoutumé à eon'noître íe»
maux de l'hurnanité, ce qu'il pensoit du club des Jacobins:
« C'est, répondis- il, un dépôt purulent dans une partie
» essentielle à la vie. Les chirurgiens qui dévoient le traiter ,
» ne l'ottt pas ouvert à tems. Le pus, par le séjour, a acquis
» del'âc:cté;il a corrodé les parties environnantes, 8c a
» fait ce que nous appelions des Clapiers, c'est-à-dire,
» des fusées ; da manière qu'on a lieu de craindre un ravage
>» destructeur , qu'on ne pourra arrêter.
Par un élève de Galikn.

Quand le berger guidoit la bergerie


Au scindes bois, dans la veite prairie ,
Sur la colline , aux bords d'un clair ruisseau ,
Par-tout joyeux bondissait le troupeau.
Du loup méprisant la furie,
Berger, chien & troupeau goûtoíent un sort bien doux.
Les choses aujourd'hui différemment s'arrangent ;
Ch.cl.les Welches ee font les loups
Qui les menent tj>us trois, & qui. pis est, les mangent.

CE ,1 OU R y A L paraît tous les matins.


Le prix de Vabonnement ejl de j liv. par mois
pour Paris , (j de y livres . z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée~Sainì~Andrc-des-Arcs , Np. 21.

De (Imprimerie du Journal de la Com fc de fa Ville.


/

Vous aimerez peut-être aussi