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. (XI - cI l'ttin H í)I.
"Wri-ì go.
i9òien Compfeìr.
1&
(m
N.» i.
.JOURNAL
n £ la Cour et de la V i L l ç#
ASSEMBLEE NATIONALE.
* 1
Séance- du Avril.
VARIÉTÉS.
Question proposée aux Membres du Comité des
Finances.
Quels font les plus coupables de ceux qui volent des
assignats qu'ils ont en dépôt, ou de ceux qui en fabriquent
de faux '/
La peur rend laid & béte; tous les visages -des démagoguís
présentent ic degoút ,i'ineptiç8£ l'eflroi. C'est le supplice anti-
ci} é des coupaoiei , cjue i'idte de la punition «qu'ils méritent !
Si la constitution est bonne, elle le íèta pour tous-, si elle est
mauvaile , elle lera un cr me envers tous. Les heureux auteurs
du bien letoot récompenses; les funestes auteurs du mal
feront punis. Pourquoi mêler les crime; aux loix ? C'est qu\l
' est plus racole d'être méchant que d'être sage ; d'assafïiner tjae
de persuader, quand on n'est qu'ignorant* cruel & poltron.
L. M. D.
J O U R N A L
dela Cour et de la Vïllf,
VARIÉTÉ S.
f On à été surpris d'apprendre que le Roi avoit invité
tous les honnêtes gens qui l'entouroieflt , de s'éloigner d'au
près de fa personne j rnaiï l'ctonnement a cesse, lorsqu'on a
f su que c'étoit pour mieux se. preparer a être amîic au club
des Jacobins. , '»
, -, - •• 'À
Le Comte de Catel.,.. , député à l'asscmblée nationale ,'
-n'ayant plus rien à y faire , s'occupe à faire construite uï»'
jardin à l'angbi-e , dans fa terre d'Aubergenville, pour lá
perfection duquel il ne manque que deux roontsg.ies dans
son ei-devant potager, une rivière, une machine de Marli'l
& des ruines : ceux qui pourront lui en procurer , soht priés
de les adreíïer au château d'Aubergenville, à madame so*
épouse, qui , pom -détruire les doutes qu'on a chet-ché à r»>
U5 ) * ,
sandre sur son patriotisme ,* vient de faire cadeau aux be-
<jeaux, marguilUcrs.& sonneurs de cloche de fa paroisse ^ de
larges écharpes aux couleurs nationales , dont, ils se pareat
les jours de cérémonie.
: JOURNAL
I) B t'A- COUR ET DE LA V TX t E.
ASSEMBLEE NATIONALE..
Séance du 1 Mai.
XjE prcídênt a la la pétition d'un jardioier qui assit ua
jarriin no<rnne la France jhnjsa.'/ti , divisé en %-; dépar
tent ens : mal'tsnrctttéincat son travail n'ciV- qu'à moitié
fau , ôc il manque de • rclourccs pou* is unir. L'aâcmbiie
Tesne llí. Annfctí ifft, G
s'en est beaucoup amusée, inàxs h'a" rien fccco*rdé. On m
paísé de4à à l'aísaire d'Avignon : l'afscmblée s'est encore
amusée quelques instans , mais n'a rien décidé. Vçila, um»
séance bien employée !
VARIÉTÉS. „
Le parallèle de la situation actuelle du Roi avec celle de
Montl^uma, prisonnier des 'Espagnols, est «l'une évidence
frappante : nous . invitons à le lire dans l'Ami du Roi du
xncrcrecfï iá aVtíl.
»... r «
Bruxtlles , lf as avril. Le valeureux /?fW«t;mpati<pHí$
de voir que' les papiers français ne lui donnent que Je titre
de Général, 8c non celui de Maréchal , dont â si jtste
titre il est décoré , se dit] ose à sc rendre à Paris vers 1Ì
pentecôte, pour déployer sen brevet de Maréchal.
< . Signé , Mkodì-Mòn p 'a S;
. ■ Rouen , 30 avril.
C'est aujourd'hui qu'on supprime nos églises paroissiales
supprimées. Tous les cu.es non j tireurs ont été avertis hier *
par une circula:re, d'évacuer leurs écliíès Sc leurs presbytères.
To ire la garde nationale est fur pied, on ne rencontra que
des patrouillas. On ne va pas fi vite dans !a ville de Sêe£ ; lc
.peu de prêtres qui a juré, fe rétract;, & tous les habitans ,
compris la garde nationale , ont juré de ne point recevoir
l'évèque constitutionnel ; en con séquence, les gardes nationales
d'A lençon , d'Argrntau de Falaise sont commandées pour
J'alicr installer la semaine prochain".
On apprend de Caen qu'un médecin de ladite ville, élec
teur & grand déclamircur cnn:ri le clergé, a depuis líx jourí,
perdu entièrement l'cfprit : dans fa íoli-, ii demande à chaque
instant un confencur. Les j;e:is sages , ajout:-on , font main
tenant étonnés de quelques exèmpies de c'e genre -, cat un garde
< « J)
n.a,tiopal de la mçme ville qui avoit le. plus contribué à arrè£.
ter les oroMnáns qui s'y étoient tendus , est tombé mort e«
rentrant cliex lui.
J O U R. N A L :
bela Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉS NATIONALE.
Séance du 3 Mai.
Il est huit kçure's; St la séance n'est point encore^ ter
minée. L'assem. I e a décrété qi»'e ti nc deténïpareroit pa s
Terne III. Armée 1791, li
C * )
qu'elle n'cùt prororcé sar ia question de k réunion da
Conitat d'Avignon.
V A K I E T É S.
S'il est avec le ciel des accommod mens , il n'en est point
avec la discipline militaire. De; soldats rebelles aux ordres
de leur comminlant . ont dù être désarmés & licenciés.
Cette sévérité faluraire-d onnera deux leçons, l'une d'obéif-
sanee atrx soldats conserves, & l'autre au nouveau souve
rain, d'économie dans les actes de fa toute-puiisance.
Les avis font partagés fur le pape , & fur l'apôtre du fer
ment civique Barn.... ; car le premier suc représenté hier par'
un man.quiu (dont le masque reílembloit comme deux gouttes
d'eau à M. Camus), 8c btulé pat les uilifs & les fans culottes
du palais infernal. Kl. Barn. .. a ete pendu malheureusement
en effigie à cVain -Dcmingue& clans S des principales villes dft
Erance , notamment á Caen & à Bordeaux.
< *9 )
N." í.
JOURNAL
í> t la Cour et d « la Villes
VARIÉTÉS.
Vibbè Alaro.... a donné hier la confirmation à sa femme,
pour un* vérité dure , échappée dans une joluion tics-
•ricique.
Avis.
Le novjv.l évêque deNarcy, que nous avions perdu der
niere Hier t , a ciè retrouvé dans un ttrr.pU de Vénus -,
les prctiw:"» «'« cette décile or.t eu pour lui raille atten
tions-,- mai; cet ingrat prélat > loin u'.'n être TêíOniioifTant ,
promet à son tout rcccjsjeníi à celui qui lui ícra ouílitf
d'y avoir ítê.
i riïl iln «■ 1
Un? lettre danée de Constantinople , nous apprend qu'un
Pacha à trots queues a fait embarquer , fur un vaiíìèau de
imjriK, «est coquines Gircaslìenoes oc Céctgienaes, pour;
( 35 )
«otnposer le serrall que l'abbé Grlg.... se propose d'établir
i Biois. Le saint prélat devoit confies h garde de ces
odalisques au sieur Paccarr.... eunuque depuis ço ans ;
mais la promotion de cet abbé à l'evecW de Bord... déran
geant les projets , i! frie les connoissenrs de diriger son
choix.
. ■ ■ ■ ■ ■ ■
• Pourquoi un démocrate s!offen'se-t-ìrl dé ce nom? — Paí
la .ot-'m j raison cfa'unc fiijç 4«. máuvrsc tìc prend poaf un»
injure ceLú de P . ui» voleur ne veut pas erre appelé vo
leur 'Pourquoi an arist >:raic íait-il çíoitc de IV. tre í — Parcè
«ju'on doit tirer vanité d'aimer son Roi, sa patrie & la re
ligion,
* ...
L'abbé (TExpií... a perdu son camail revenant du sabbar,
dans la rue Tire-boudin, ious la capuce sc trouvent un E
&. un J majuscules.
Récompense honnête à ceux qui le remettront au portier
des jacobins.
JOURNAL
m j.a Cour et de la V i e l b.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Mai.
Cn a lu une lettre de M. Montmorin fur le refus fait
Tome III. Armée 17JI, F
(42)
pal 1c pape de recevoir un ambassadeur qui ait prêt* le fer"
Hient sur la constitution civile du clergé. Cette lettre elt tout-
à-lait dans le sens de la révolution. On a repris l'aísairc d'A
vignon. Le parti vaincu chicane maintenant, & voudrait
revenir fui le décret rendu. On prétend , que parce qu'on a
décrété que le constat ne fait pas partie de ia France , il nc
s'enfuit pas que, par la fuite , cette réunion ne puille ètte
décrétée. — On a repris la discussion fur les petits assignats.
VARIÉTÉS.
Les non-conformistes font avertis qu'un détachement de
patriotes , grands & petits , chapeau rond, cheveux écourtés,
bras ballans , occupe le poste du passage de l'hôtel de Radzi-
■Wil. H est établi pour inspecter les poches de ceux qui vont
au Palais-Royal ou qui en sortent ,avcc ordre de confisquer
tous les mouchoirs fur lesquels n'est pas empreinte la décla
ration des droits de l'homme , toutes les boîtes qui n'ont pas
le poinçon national, toutes les bourses dont le tissu n'est pas
de foie d'Avignon , & tous les assignats qui ne font pas de la
fabrique de la petite rue S. Louis.
/ . '
:
( 44 )
soient changées en celles de bois , forêts & cavernes , comme
beaucoup plus analogues à lenrs opérations , tant fur les biens
du clergé, que fur les. châteaux des nobles.
Généalogie dé la révolution.
l
M. Bois-Cranci a du malheur pour ses uniformes; il les
garde bien peu de tenis. Mais il faut être de bonne foi ;
un assure qu'il a quitté volontairement celui de la garde
nationale.
A r r û t é.
Attendu que l'Evarchn de Ravcnnes , conquis par Pépin ,
premier roi de U seconde dynastie, <Si don:-.è par cé con
quérant au Pape Est'e ne III .appartient rar d'o't de conquête,
à la nation, le souverain 'eant tant aux jdcobins , qu'aux corde
liers, jalais national, artclicrs & carreforr. de la bonne ville
de Paris, déclare nulic cette donation, Si décidé, ' appe
( 4$ )
Fexécution faite de l'effigic du dernier successeur dudit
Estienne), que tous individus quelconques, auxquels il
r:ste encore des culottes, seront tenus de les vendre au
plutôt, & se cotiseront, à l'effet de se procurer des piques ,
pour aller se metrre en possession d'un patrimoine , sur
Jequel plus de dix siècles n'ont pu établir de prescription.
JOURNAL,.
db la Cour et de laVille.
Tout íaileut de Journal doit tribut al malin
LA FoNTAîfíE.
(50.
1 uès-fréquens. En voici un que je copie mot pour mot;
dans une lettre que je viens de r;cevoir de campagne « Sou*
» les yeux de mon fils aîné, un homme à table, laisse
)i échapper le bl.is. hême suivant : grâce au tour que pren-
» nent les choses , nous nc ferons plus importunés fur
n /es gtandes routes , par la rencontre de l effigie d'un
» torturé. Vous devinez quelle est l'image dont il patloit.
» Dans le moment , il est obligé de íbrtir de table érouf-
» fant , se retire chez lui, y porte l'infection dont il elf
» attein:. Sa femme, cinq enfan> tombent dangereusement
» malades; il est frappé à cinquante ans, au plus, d'une
» surdité à n'cnteirlrc pas Dieu tonner. Dans cette situa
it tion, attaché à M. le duc d'Orléans il reçoit de lui,
» l'otdre de sortir du château de Mareuil-sur-Marne , où
» ce ptinec l'avoit -placé , pour des desseins qu'il est aisé
>j de devinet. Ses incommodités , ccl'es de fa famille, le
u forcent à prendre de longs féjotírs dans tontes les au-
!> berges ; & jusqu'à ce qu'il aie pu jo'ndrc ses propres
» foyers , il est un oSjet de compassion fur toutes les routes.
i> Voila un trait de vengeance divine bien frappant ; mais
» il n'."st évident que pour mon fil;, témoin du fait & d«
» ses fuites. On lui cherchera toutes les causes physiques
« imaginables. On n'en trouvera aucune dans le rempéra-
» ment d'un homme le plus verd & le mieux portant que
n j'aie connu. Je vous ai quelquefois parlé de lui dans mes
» letttes. C'étoit le plus dangereux des ennemis que pussent
» avoir ici la religion & la monarchie ».
Tes Rois ont mis neize à quatorze cents ans à faire pool
Cloquante à foixáiite miltions de d'pcit ; en deux ans , à
ft faveur du tres-exce lent nouveau régime, nous venons
«l'en faire an de cent cinquante à deux cents initiions.
\
( 15 )
gaîté n'est pas entièrement bannie de h France, c'est che»
eux que nous ia trouvons ; c'ut eux qui la feront renaître. SS
la trillclfc se peint dans leur» regards , c'elt ccl!c que la toc
des maux de leu:s semblables leui caule : elle n'a ri-aï dr fa
rouche tien de sombre > j'en tir; un bon augure potlt i'ave-
nir: ils ne songent roint a se venger; ils pardonnent à tous
ceux qui se font laides (garer , & s'ils dcsireri le châtiment
de quelques rebelles , ils seront lati sai's de voir les chefs feuU
expier , par leur mort , les fautes de la multitude. Cette pers-*
pective e!t consolante ; car il répugne Je penser que tons les
coupables feront punis i ils le seront assez pat le louvenir de
leurs erreurs , par la honte d'avoir eié trompes, & la perte
de leur état & de leur fortune.
Du N.° 7.-
Copie <fune lettre écrite par Vévêque intrus ,
à ïéveque canonique & apojiolique du
département des L
Il se répand, Monsieur, un bruit que je* ne puis croire $
on dit que vous vous disposez à taire des fonctions épis
copales, dans une chapelle domestique. Ce seroit nn man-
dément trop formel à la loi, dont jc pense que vous n'etes
pas capabl». Cependant , comme la lurveillance dont je fuis
chargé ne me permet de négliger aucun des moyens propres
à faire observer exactement ces décrets, qui, par l'accep-
tation du Roi , sont devenus des loix de l'état, auxquelles
tout Fiançais, tout habitant du royaume doit |a plus par
faite soumission , je vous défends , soit à vous , soit à tour
autre , en ma qualité de légitime éveque du département du
L.... après avoir consulte mpn. conseil, de faire aucune
fonction épiscopale dans mou diocèse, fans une permission
signée de moi. J'interdis aussi , en ma qualité , votre cha
pelle domestique & toute autre qui n'auront pas reçu de moi
une permission spéciale -, je vous défends enfn , a vqus Sc
à tout autre , de porter ni la couleur , ni aucun signe qui
désigne de droit à l'exereice public êe la juridiction if-
copale , n'y ayant que moi qui puiise avoir ce droit dans
le département des L.... d'après le rexe de la loi. Je fuis
fâché , Monsieur , que les circonstances me forcent de dé
ployer ainsi mon autorité; j'ai pour vous le respect qui est
dû à la vettu & au caractère épiscopal; mais j'en dois un
plus grand encore à la loi & à. la tranquillité publique.
Je fuis tres-parfáitement , Moniieur , &c.
JOURNAL ':
n l la Cour et de la V i l l í.
VARIÉTÉS.
"On conseille au sieur Foyer , qui dispose lestement da
Louvre , des'occuper à faire ses-pians les plus yaises pour des
petices maisons , & d'y retenir un logement ; il y a droit plus
que peiíprmc. Cet architecte tst réellement' devxrw[ fou íqns
perdre 1 esprit. M, le baron de Brete'uilîoa protecteur, celui
de ffrr.q, de Çquj-$Arçy, a.rédleru.uc le reproche à sc: farte
(savoir-"donné sa 'confiance: à des intrigaris , de mauvais(
sijjetsrt de gens saiis talens'; c'çst lui ^ui, p.our le malheur d$;
là ïrayie^e \ a 'confie à M. 'de Crosne la place importante dc4
lîeutïuanfde police de Paris. . ; «b ';"-n^ii..»!i.oì
«JL- -eì;' - 'í' O'- " -o»' -4 .' i' v* 3 ■ îit-j>)!;»'!,">i w '• -o.'t
.J^auçóupde personnes prétendent qu'on ne, .pc.itt :rien voiiî
d^^be^te,' de si plat pi de fi ridicule .que la ésT9ÎÌft lettre;?
du, comte "de,. Lui cn à M; Duptírtaii; ' x*W. qui disent,
ce^a né ccnnoil'cut lùrcmcnt point l'autçui de çHiq.çharmantc
ifïtxc;} four faire, fa counoiflance , il n'y a.qu'lfffd ses lettres»-
di^ífltyjîoi de Ptuiìe à d'^Jembert , cci ;;l<£prp|S«gep;t , yqd
^ie;t(Cfers excellçnt citoye^ feit. cnçyclppéd.ijìe# • «cont; m - f ! :■ , ■
reìccrist.,} én un mot , il clt tout; çe qtiji^, tjjut -$>i»'i)r ítre [
considéré comme homme de lettres pa-, nu Jcs-j c rnck: s , -SC:
comme officier paimi les btaux ejpnts.
■"2 j'A'/MTA M .1 :t >.l - & - - •'■ A
JOURNAL
» e la Cour et de laVilli.
VARIETES. '
Monscig. monsieur l'Evéque constitationnel de Nant..
ci-devant curé à Saint - Den. .. . auparavant comédien ,
auparavant contrebandier , cache modestement son premier
ceuvve publié par arrer de la cour aiistociatique des aides
de Pimpiimeric de Charlot ou Ion confrère , l'an du des
potisme , titre G. A. L. II a tort , car c'eût été un grand
motif d'adrrìîíTìon auprès des frères Jacobins :-on voit par-
là qu'il n'a point cliTche à capter les suffrages par l'eta-
lc^é de toutes 'es verras civiques ; & en effet, -il a suffi
à des ames patriotes que le bon curé eût livré le maire de
Saint-Den.. à la sainte insurrection : une bonne action
de c'e tenu-ci , l'cmpqrtc lur dix belles actions de l'ancica
régime.
II est bon pue les honnêtes gens sachent que les braves
Gìtuaàlíi'i de tOhfkrvauee n'ont aucun; part à la dé
nonciation cx.-iavat.aoce que viennent de faire de M.NÍ.
liailly Ô" la Fayette , quelques iadiviJas se disant la sectio»
du Tíuatre uaríca.s.
( *t )
• ■
On parloit hier de pharmacie dans une société assez nom
breuse. Un homme qui n'etoit pas fort connu de la compa
gnie , fit une savante énumération de tous les poisons les
» plus subtils, & fur-tout de ceux dont il est le plus diffi
cile de reconnoìtre les traces. Une dame lui demanda s'il
n'etoit pas jacobin ; le savant pharmacien ne put s'en dé
fendre. Ces gens-là se fourrent par-tout.
JOURNAL
»E la Cour et de laVilli.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Mai.
VA RIÉTES,
Avis aux Militaires.
Le sieur Gifle, frippier rue de ('Observance , donne avis
aux militaires qu'il vient de mettre cn vente tous les uni
formes anciens & nouveaux du chevalier du Bois-de-Crar.cè;
ils consistent cn un un:forme de Mousquetaire , qu'il n'a mis
«|ue 3 fois, & un uniforme national presque neuf. II vendra
auífi l'épéc dudit chevalier , qui u'a jamais servi.
Le patrote M. de la Rochcfoucault-Dipartement a
vendu à M. Imbert , négociant de jlìordeau* , les arbres
d'une forêt considérable , qu'il possède à 4 lieues de Bergerac.1'
— Les officiers municipaux , & les habitans de ce pays , où
les droits de Phomme sont connus aussi bien qu'au Palais-
Royal , se sont assemblés, & ont chassé, à coups de carabine,
les ouvriers que M. Imbert avoit envoyés pout couper les
arbres , & lui ont fait dite que leur frerc & ami la Rocht-
fouceult 'étoit paìtri d'un trop pur pattiotisme , pour ne
pas convenir qu'il avoit joui assez long-tems de cette forêt ,
& qu'il étoit bien tems qu'ils en jouissent à leur tour; on
confoqu'-'nce , ils i'occupent dans ce moment à l'abattre , &
i la venire à' leur profit. Un curé dans le sens de la réYO-
( 76 )
lutîon, Icat a acheté -pour 1411 liv. de bois qu'il a revenáa
1800. — Helas l un malheur ae n jimais (ans l'autre,
Car, dans le moment qu'on annonçoit cette nouvelle au sus
dit patriote , on l'a aussi averti que la nation avoit fait un ici
de joie, le jour de Pâques , d'an de ses châteaux ; mais pour la
consoler , ort l'a ïriir.uít qu'on etoit parvenu .i sauver de l'in—
ccndíe les titres qui le maintiennent en possession des renies
qu'on n'a pas pu lui prendre.
JOURNAL
nt tA -Cour et de la Ville.
Séance du z o Mai.
VARIÉTÉS.
Les mauvaises plaisanteries, & la mauvaise foi doat
rassemblée nationicide n'a pas rougi de se rendre cou
pable, dans l'aífaire d'Avignon, a tait dire au pere Gérard z
fou... c'est actuellement qu'on va s'appercevolr par-tout
le royaume, que nous volons l'aigcnt qu'on nous donne,
íc qu'on a raison plus que jamais de crier dans les rues
de Paris: — Rendez-nous nos 18 Aai.cs, Sí fo...-nous
le camp.
Les dépurés sinistres (i) ne sc fiant pas trop fur leur ia-
riolabilité , & inquiets des bruits qui se répandent de tous
JOURNAL
de la Cour et de laVille.
■ -» M (
Tout faiseur de Journal doit tiibut au malin
La Fontaine.
VARIÉTÉS.
II arrive tous les jours à notte nouvelle constitution, la
Bicnie chese qu'aux petits eníans qui ne savent pas encoro
marcher; ils veulent courir , & tombent fur leur nez à tout
bout de champ.
(99)
"jaíobíre , & exhortant à porter la barbe eomme les jaífs,
N.S. PlisScurs dames de Blois raisonnablement barbues,
ont résolu d'obtempérer au mandement du judaïouc prélats.
Le mandement fc vend á Blcis, chez Fariot.
I
apofta quelques Houllaos. parlant fran^ais? qui , à ia pre
mière ironie de messieurs de M'ns , répondrícnt par un«
large motion fur la joue. Pluiicurs plaisons mime farènr,
conduits en prison. ■ ,
SUPPLÉMENT
Du N.o 13.
JOURNAL ;
PI ia Cour et pe laVîlli.
.. ■
Tout taiseur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 3 Mau
VARIÉTÉS. *
i • .:
Quelqu'un voyant passer St. Huruge , avec un grand
íc gros bâton , qu'il appelle la constitution , dit : il res
semble au tableau de St. André, qui pqfte toujours l'ins-
ttument de son supplie*.
?'■<
Nàuvtlîts communiquées par un Emigrant de
Paris à BruxtHéÇj < 'xs[r'J '
JOURNAL
dh la Cour et de la Vittï,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 14 Mal.
VARIÉTÉS.
L'abbé Maury étant à ia tribune , & ne pouvant se faire
entendre à travers les hurlemens & le bruit politique da
côté gauche , feu Mirabeau voulant obtenir du silence pour
l'immortel abbé, faifoit signe aux tribunes , & leur impofoit
les mains : laissez-le dire , ctioit-ïl , je l'écoute. Je vais
l'envelopper dans un cercle vicieux. —Vous alle[ donc
m'embrajser, répliqua froidementJl'abbé.
Question à résoudre.
Si on ôtoit du nom ci-devant propre Lamtth les lettres
A, M. E. , íetoit-il possible de prononcer les 3 autres ?
Avis.
Les avocats & mauvais sujets besogneux, les intrigans,
eeux qui ont des .dettes à payer-, ou qui veulent faire for
tune , font avertis que l'on procédera dans dix mois au
plutôt , à la nomination d'une nouvelle législature. On les
prévient charitablement , pour qu'ils puissent d'avance dresser
leurs batteries , & accaparer les voix avec autant de succès
tjue ceux auquels ils succéderont.
(«9')
' profond législateur ; qu'entré aux mousquetaires la veille de
la signatute du traité -de paix en [7^3 , il y est lesté j«s-
cp'en 1775 , & que pendant ce long tems , il pasíòit alE-
diiement un mois par an à l'hôtel , i."pput défaire fa valise;
a.o:pour toucher son décompte ; 3.0 pour refaire sa valise 6c
repartir-, que (tès ce tems ,s'il ne pratiquoic pas l'obèiJJ'ancc
raisonnée . qu'il vient d'inventer , il obfervoit au mo ns
1 obéissance raisonneuse , qui , faute d'êire suffisamment per
fectionnée , ne lui réutlìssoit pas toujours. Par exemple,
c'est lui qui, le premier , s'est avisé,, dans les mousquetaires
•gris, de faire une motion pour que les titres fussent exa
minés , & qu'on expulsât tous ceux qui n'avoient pas l'honncur
<Tètrc gentilshommes, motion bien délicate assurément , &
•dont il fut mal récompensé ; cat un camarade prouva ,
peu de jours après, -que fe pere de ce scrupuleux tnotion-
naire étoit employé sur le rôle de !a taille , dont & de quoi
íl fat sort honteux & conspué, tellement ', que depuis lors ,
on ne l'appclloit plus que du Bois cvajjl. Mais ce qu'on
a remarque aivec autant de surprise que dadjuiration , c'est
X]ue cet életre de Mars, eperduernent épris des arts élevés,
u'avoit , soit chez lui , foix à Paris , d'autre passc-tems ,
d'autre plaisir , que de faire de la filasse ; mais l'ou írolt
pouvoir assurer qu'il n'est aucun de ses collègues qui puisse
austì bien que lui, filer une corde , & qu'il est à xct cgACÌ#
eu rtat de fournir tout un manège.
Compensation de ma semaine.
J'ai appris lundi qu'on m'avoit adjugé une fort jolie terre
nationale à juste prix, & que mon fondé de procuration «a
avoit pris possession en mon nom , mais le mardi j'ai été in
formé .par un exprès, que lc fermier principal venoií Ae.
faillir &. se sauver ;que la ferme etoit brúlee , ies bois ra
vagés , &. les terres non enseraensces ; îí comme on peut le
croire , j'ai ri un moment.
Mercredi , up prêtre réfractaire, ci-devant de mes amis ,
£& «enu triomphant , me lire le nouveau bref du pi.'e , lc
ça'i fort affligé ; mais jeudi j'ai su que ce bref, & le .pape
lui-même, avoit été flagellé & brûlé en plein Palais-Royal
par le brave patriote S. Hurug & confors : je me fuit
consolé.
P'tndrejii , ayant soupé avec des aristocrates , qui m'oat
entretenu de contre-révolution, & fort impatiente, j'aimai
,dormi ; tur te matin du samedi , j'ai cru entendre crier dans
ma rue : arrêt de la cour du parlement . ...Je me fuie
réveillé en lurlaut , en m écriant : au! grands dieux! nous
voiià retombes tous la verge du despotisme : j'ai couru -à
ma fenêtre ; mais je n'ai plus vu qu'un coipoiteur, publiant
le grand décret contre les émigrans Ah ! je res
pire, ai-je dit, nous sommes encoie libres ! Dema n di
manche, je fêtai prive de ia meffe bajfe qu» se disoit
dans un couvent- de mon voisinage ; mais j'ai une grande
messe constitutionnelle à une lieue de moi, ce qui reparc
tout ; &í vwt lu constitution !
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 1 5 Mai.
VAK1ÉTES.
Les patriotes d'Autun , endoctrinés & payes par les apôtrei
de la révolution, pour adoucir les mortifications & les dé
boires que les honnêtes gens ont fait éprouver à monseigneur
Gouttes , ont imaginé, pour le dilhaire, de le régaler
d'une procession de fillès vierges ; ils íoat parvenus à lui
eu procurer onie. L'air d'aisance & assuré de ces filles , au
milieu desquelles le pontife Gout tes avoit l'air d'un bouc,
ont prouve aux observateurs que ce n'etoit pas la première
fois qu'elles couroient les rues , & qu'on poúvoit leur donner
avec allurance le titre des ci-devantes vierges.
Signalement.
Si vous rencontrez quelque part un homme ayant les
cheveux ronds , mal peignés & fans poudre, le regard
assassin, le maintien factieux ; si vous le voyez méditer
quelque nouvelle dénonciation ; si vous appercevez au seul
mot de Roi , prononcé devant lui , dans ses gestes &: fur
son visage des symptômes d'hydroj hobii ; dites à coup
sûr , cet. homme est un jacobite.
Armide eouroit par monts & par vaui , pour voir son
aman: ; Ciselé, pour inspirer le goûr de l'agriculrore ; la
Sille.. . parcourt , avec la digne eleve , le damier de l'empire
français, pour dilposer les patriotes au1 ch >ix constirutie-
nel des sujets qui doivent cornpoler la prochaine leçistarure.
Son incogn'to ne lui permer que d.- voir les clubs & les
c'nbistes; huk ferme & ton prafin; expulse, elle est ad
mise da^ la plus étroite intimité : cl'e n'a pas besoin ót
prodnire ses lettres de créance , leb dépêches r>e la chan
cellerie orleamile ont prévenu les affiliés -, c'est sur-tont
dans In parrie rnéiidionale qu'elle va exercer son apoítolaw
ambulant. Il ne faat p!us être tronne de- .'activité de la
'manufacture des assignats;- tout est gagné , íì les législateurs
futurs répondent à l'attente; tour elt p-rdu par le scélérat
manège s'il en est aurrement. Lrorl moment ! que de cou-»
riers ! one d'a'Çent ! cj-ie d'inrr'gues ! Le cori^hée des cou-
ricrs , I.cuis hvaì .... a t- njoors son cj! diplomatique sur
la selle. La convu.fion cil exireme.
» E LA COU R* E T DE LA VlLIfi,
Du Mardi 17 Mai • •
Pkuîle, fc dit plos-parricnlierement par oppoíìrion à ceur
qui sont nobles, riches ou éclairés... Qui dit peurl?; dit plus
' d'une chose; c'est tine vaste expression. Il y à \c peuple qui
est opposé aux grand-; c'est la populace & la multitude. ïl
y a le peuple qui est oppose aux sages & aux habiles, Sc ce
font les grands Comme les petits. Le peuple est peuple par
tout, c'est-à-dire, sot, remuant, aimant la nouveauté, Di3,
de Trévoux.
Ochlocratik , terma de gotivernemrnt , ou Is seule po
pulace peut tout au préjudice du bon Sí notable bonrgcoîs.
Les fanatiques qui ont. tant causé de desordres en plulieurs
endroits de l'Europe, fc font souvent gouvernés en forme
â'ochlocratie (lbid.)
Quand la populace est une fois émue & irritée , il est
dìírìcile de l'appaiser ; elle se fait craLidre, si elle ne craint.
Utébeuf fait dire, par César, à les soldats qui vouloient
l'aban donner :
De guciriers généreux changés en populace,
Allez, allez croupir dans un calme odieux (Ibid.)
Dans les états populaire* de !a Grèce , où la monarchie
étoit odieuse , on écoutoit avec avidité les funestes catas
trophes des Rois ( lbid. )
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Mat.
c et te séance est remarquable par le décret v» déclare
Tome III. Aimée 17^1, Rt
c no y
que les Inembres de l'asscmblée nationale actuelle ne pour
ront cire' réélus à la prochaine scaiilaturc.
S.JL .* v. -
-y V A", R I7É T É S.
n e la Cour et de la ViLlÉ»
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du ly Mai.
VARIÉTÉS,
(i) Et k plus Roi des deux , a'est pas celui qu'on penses
Depuis vendredi dernier , les femmes soldées se montrent
au Palais-Roya'. El'.cs ne menacent plus les aristocrates ,
mais les marchands épiciers, les cabareciers , les limonBa-
diers , &c. qui font , disent - elles , commerce de l'argene
qu'ils reçoivent en détail. Nous l'avons assez dit aux bour
geois : quand la canaille ne pourra plus faire la guerre aux
nobles qui ent def-rté nos murs, elle s'en prendra à eux,
& les traitera en aristocrates. •> .
JOURNAL
DE ì. A C O U R ET DE LA VlLÍI,
V A R I É T É S.
Quand les régicides enragés fc rencontrent , yoici les tnots
éìieïgiques du ralliement : tout est s...
Consultation civique.
K
Mon bon Cam.... que deir-on faire
A tout ponrife réfractaire?
L'assassiner ? —Oh! non : cela n'est pas chrétien l
Mais suivant 1'usage moderne,
En tout honneur & pour son bien,
On pciít le meure à la lanterne.
Vas.
Pétition.
Rendez au Roi son autorité ; renefez-nous nos nobles ,
nos prêtres, notre religion , ou nous sommes perdus.
( M9 )
J O U R N A il :
D ï la Cour et de laVille,
V A H I É T Ë S.
Si la calomnie nVxíítoit pas , les Jacóbìíís l'auro'ent in-»
ventée pour toutmaiter les honnêtes gens. Cfí enragés sent
eourir le brun eue des maréchaux-c'e-France, des g andc-
croix de rordre*-d« írainr-LoniSj-Oc des chvaliers de c-t
ordre, sont * R);\me de pré tenter à l'afîeHsb-'ec . natícnicide
un menioir.-, par lequel ils la supplieront de voulo r bien
révoquer le décret qui supprime les pensions qu'ils ent fut
Cet ordie; tiue s'ils n'cbtkrmcnt pas-d'eìle eç pu'tls deman
dent, comme rela lêroit t<ès-ccrtain"sri. tic , il> iront tour
menter no.re malheureux Rni , pour l'engag-r * réparer le
dificu que ce décret éaure díns leur boutle. -—Comment
ce» maudiií Jacobins ont-iìs pu Ile tnettre dans la rrte qu'ils
pcrluaiìeroiert au publ'c, que des chevaliers français, qui
ent toujours eu ['honneur p^ur guide, &. le bon espiit de
ne jamais réclamer contre aucun décret , meme_cpnwe ceux
qui tendent a détruire Ieuis'priv'lige- ses plusTacrés & les
plus précieux, surent , pour un vil 'merèt , la baílfste de
fa>re une démarche que dcíapprouveroit toute la nobxllc
fran-jailc & tous les honnêtes gens' í' -' J ' ^
rai,.
que plusieurs députes gauchers, de ceux mtme cjuî ont'
dema.ide les assignats avec tant d'ardeur , iennenc très-
içceaimrnt d'eu refuìer pour le payement de leurs journées.
Jç ne vous dis que le fait , car jè crois que r.oute reflexio»
* ce sujet seioìt supeiílue.
1
N." M.
J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
■ '
Tout taifeui de Journal doit tribut au malia
La Fontaine.
Du Samedi 21 Mai
VARIÉTÉS.
Maìîame Sillery est de retour d'un voyage qu'elle a íaír
en Auvergne , pour éclairer les bons chaudronniers du pays ;
elle y a lì bien réussi, cju'on allure, qu'en r;connoissance ,
ces utiles ouvriers se soat prêtés de bon cœur à récurer de
vieilles pieces qui n'avoicnr plus co'.irs depuis long-tems,
& autres vieux ustensiles appartenant à madame Si'.iery.
On croit que ladite dame va être nommée essayeur de
tontes les nouvelles j i .-ces du royaume : son mari a déjà
obrenu la place d'inspììctrice des œuvres vives (i) des
vaisseaux pendant les combats -, l'experienec qu'il a acquise
dans cette partie pendant celui d'Ouessant , la lui a faic ac
corder à l'unanimité.
L'infíocente démocrate.
Naojueres à fa fille en douceur
.Difoit un démocrate ,
L'amour est un enfant trompeur;
II blesse quand il flatte-,
JOURNAL ;
de la Cour et de la Viili,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du lì Mai. w
V A. R I É T É S.
M . Regnaud a démontré qu'il n'étoit pas de la dignité
de rassemblée d'autoriser le vil commerce de l'argent , mais
iju'il n'étoit pas au-dessous de celle du Roi de protéger les
vendeurs. Nos députés ne se démentent pas : ils parlent tou
jours avec orgueil d'eux-mêmes, & av«c mépris du monarque >
k de quel monarque? Du plus patient & du plus vertueux.
*
. Admirez, Fiançais, les grandes ressources de vos législa
teurs ! L'cntreprcncur des écuries de Monsieur leur a fai»
l'aveu que les finances de la nation éroient cn aussi mauvais
état que les siennes sont brillantes, & leur a proposé pour
remédier à cc malheur , peut-cire irréparable , de taire fabri
quer pour 40 millions de monnoic de cuivre. II n'y a qu'unes
perite difficulté qui a- échappé à la sagacité de ces messieurs,
c'est qu'il faut iS ou 50 millions pour acheter le métal, en
Suéde ou ailleurs ; & que c'est précisément ce qui nous man
que. Si quelques-uns de nos loyaux & fidèles députés s'éioicnt
avisés de leur suggérer cette réflexion, ces enragés , qui onP
<l«s yeux pour nc pas voir & des rriains pour prendre, au-
roient Rurle contre eux. Où cn sómmes-nousî-Que devien-
drons-nous ? Démagogues , patriotes , démocrates , troupeaux
<le fols, vous nous ave* entraînés dans l'abìrae avec vous !
VARIÉTÉS.
Epitaphe de la conspiration.
ftien ne doit mieux prouver s'il est bien on mal fait de prêtée
Je îerment qu'on exige du clergé, que de comparer l'exif-
tance des deux espèces d'ecck-íìaltiqucs qui réfutent ou qui
acceptent la proposition qu'en leur en fait. Les premiers forte
des gens connus , qui croient aimés & respectés dans leurs pa
roisses ou leurs diocèses , &: qui jusqu'à cette malheureuse
époque, jouilíoient au-moins d'un honnête nécessaire: ils sonc
obligés dé tout quitter , & piéfcrent la misère la plus affreu^
( 1*0 )
i un serment auquel ils croient ne pouvoir se soumettre , fan»
blelíer leur"tonscience. Les scrnientaires , au-contraire , fonC
pour la plupart des gens peu connus ou tarés , fans places ,
fans crédit , qui n'ont rien à perdre & tout à gagner dans un
bouleversement général ; des moines défroqués , des abb^s in-
trigans ; il y en a méme beaucoup parmi ces derniers, qui fonc
leur ferment comme ils faisoient çi-devant lé métier de M..,,
ou d'espions de la police , uniquement pour avoir du pain.
JOURNAL
de la Cour et de la Vhll
Tout taisent de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.
( ï85 )
d'après laquelle rassemblée s'est déterminée à mettre à
Tordre d'aujourd'hui la fuite de ParrViíe d'Avignon & da
comtar. 1
VARIÉTÉS.,
Avis important.
Les supplémens de ce journal étant toujours composés
d'articles communiques , i! n'est pas surprenant qu'il s'y
trouve quelquelòis des pieces qii n'ont pas été surveillées
avec assez de soin-, telle est ce.lc qui sVst glissée à notre
insçu dans le supplément de notre journal du 2.0. Ncus avons
vu avec une peine extrême , que le Roi & une personne qui
lui est infiniment chère , y sont attaqués avec une amertume
auífi injuste qu'elle est indécente & cruelle. Nous devions
ce désaveu aux sentimens de respect & d'amour dont nous
avons constamment fait profession pour jiotrc infortuné mo
narque & son auguste famille.
i
( 'P* )
Nouveauté.
Traité sur la liberté indéfinie de la presse, & sur
les sociétés populaires , par M. Robespierre ; à Paris ^
chez les marchands de nouveautés jacoaitcs ; & à Lyon ,
chez. Guillottin, imprimeur-libraire , place Bellecourt.
-JOURNAL'
se la Cour et de laVille.
Séance du Z4 Mai.
í w )
t '> in m ■ -' r- rrv.'r r r*
( 20í>
1 J O U R N A L
fil LA' COU R ET DE LA Vltt'jt
ASSEMBLÉE NATIONALE.
v -
( :*>í )
bien étudier les espiègleries 8c le toa savoyard qui ont embelli
le rôle de Josei. Les justes applaudisscmcns qu'elle a reçus , lui
prouvent qu'elle en est capable , & qn'en corrigcaptde défaut
«lésa prononciation, & en cultivant (es heureuses dispositions,
elle peut se flatter d'être un jour comptée au nombre des
cíjarmans talens de la comédie italienne.
1 ! .. . lg
CE JOVRNAL paraît tous les matins.
Le prix de V a bonnement efi de 3 liv,par mois
pour Pans , & dé 3 livres t tj fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 11,
JOURNAL
de la Cour et de laVilee.
ASSEMBLÉE NATIONALE,
VARIÉTÉS.
Un député d'une conscience délicate vient de restituer
en aumônes le produit de sts journées x quoiqu'il' n'ait pas
manque une íeule séance de la farce tragi-comique qui ,
depuis deux'áus, se joue à nos dep:ns. 11 s'est cru obligé
à cette restitution , 'en voyant les maux incalculables que
cette assemblée impie ne cesse de verser sur la France,
maux qui n'ont été rachetés par aucune efpece de biero quel
conque. Au reste, il est inutile d'ajouter que cet homme
consciencieux n'est ni Cam... , ni le blanchisseur Chah
ni aucun des suppôts de l'infcrnale chicane , ni meme lc
militaire Dub... de Cran....
Char a d e.
On n'est pas mon second , quand on fait mon premic.
L'asssmblée nationale fait continuellement mon premier
& mon tout.
Le mot à demain.
J O U R N A L -
í> Ë L Á Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
VARIÉTÉ S.
Un citoyen honnête que Marat aveit loué par inadver
tance, dsns une de ses feuilles, vouloic le poursuivre en
réparation d honneur-, il prétendoit que quand ce follicu
laire a la barbarie de dire du bien de quelqu'un , il y a
mille á parier contre un , que c'est d'un scclérár qu'il parle.
En revanche, une calomnie de Marat vaut l'eloge le plus
flatteur, & nous félicitons bien sincèrement M. Haurais,
capitaine des qrenad^ei-; du bataillon de S'aint-Jacques-du-
Kaut-Pas, & reconnu généralement pour homme d'hon
neur , d'avoir été déchiré par ce misérable dans fa feuille
du 1 1 ce ce moi«. Le discours attribué à M. Haurais est ure
.calomnie inrame qui ne méritoit que le plus profond mé
pris ; cependant, ií nous piic de foínmer le prétendu Ami
du Peuple de lui nommer son correspondant, non point
poar le provoquer, mais pour le poursuivre juridiquement.
—De quoi íait-on un crime à M. Haurais? Pourquoi
a-t-on juré sc pêne? Pourquoi est -il couché sur la liste
des picscric; * C'est pour avoir eu l'imrnidence de dire qu'il
âimoic son Roi , & qu'il verseroit toet fen sanç pour le
détendre , que c'est au soTïat á obéir au général , &: non
au général à obéir au soldat-, c'est pour avoir dit, sur
tout , qu'il regardoit les clubs Cordeliers & Jacobins
comme des repaires de bétes féroces, en ajoutant qu'il
railoa se garder d'emplover la violence peur les exter
miner, & *jUe c'étoit à l'itiíamie &-à ('exécration publique
feule , qu'il appartenoit d'en foire justice — VoilJ des torts
bien sjraves ssn; do'ite , & nous ç,oncevcns à merveilles,
l'acliaxiieraent de la Lr-rde jacobitc contre; M. Haurais-. Nous
oserons cependant lui faire entrevoir cmelques motifs de
consolation. La lièvre cui nous dévore aura bientôt un terms ;
^es clubs régicides rentreront dans l'abîme , les lis reprcndïoat
un nou-vcl j^ciar dans les mains du petit-fils d'Henri IV ; il
feina alors récompenser. d;* serviteurs fiables.
( 219 )
. :.. >
D. Bouche de Fer. Pourquoi h brave & loyal Cabales
a-t-il donne lieu de croire liautrc jour qu il adoptoit lc
parti des étirages'?
R. Parce qu'il- n'y a pas de grand homme, si honnête
qu'il soit, qui n'ait vu une fois en fa vie la mauvaise com-.
fagnic.
; I; O DR NAt1 :
J) E LA G OU R ET DEvLAVlXXE.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
• Du Havre , le z 2 Mai.
Plus pompeux dans nos exécutions que la ville d'Àrgcntân ,
nous nous sommes distingues ici par la brûlure de la lectre de
M. le.cardinal de la Rochesvucault ; on a fait vaiir exprès
îç bourreau de Rouen, & fur la demande du sieur Ckaloii....
membre acharné du club des Jacobins de notre ville , il a
été délibéré qu'il ssroit procède dans peu , à la brúluie da
saint pere, avec toute la pompe qu'une pareille exécution
exige.
Signl , un négociant ruiné comme tant d'autres , par
mademoiselle Targinette.
»
Pourquoi trouveroit-on à redire à la croix qu'on a laiítç
subsister sur la porte de l'cglise Saint-Louis du Louvre?
Outre que cette église n'est que louée , elle sert à un culte
qui peut , fans inconvénient , admettre ce signe de la re
ligion catholique romaine.
Mais pourquoi laisser cette croix fur la porte des Jacobins
de Saint- Honoré, dont le temple est devenu le repaire de
( )
tant de brigands * Seroit-cc pour assimiler cette porte à
celle d'un cimjtiere ? Dans ce cas, il ne nous relie plus qu'à
désirer d'y voir entier des fossoyeurs en allez grand nombre
poar ........
J OU R N A L
di la Cour et de laVielí.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du Mai.
VARIÉTÉ S.
JOURNAL
de la Cour et de la Villí.
Touc faiseur de Journal La
doit Fontaine.
tribut au malin
ASSEMBLÉE NATIONALE.!
Séançc du 30 Mai.
II est bien étonnant que l'on ait avance- dans des feuille»
périodiques, que Madame la marquise dt Favras alloit
se pourvoir dans les tribunaux de csnation, & y demander
la révision du procès du marquis de Favras son mari. Cette
révision est faite (ìans tons les eccurs , & nous somme*
autorisés par elle à désavouer ce fait.
:1 :■'■■> p . ' ■""■"■""?
■-" :■ : . • '» ■:')
- "l{
~ è
Depuis trois ou qnatre ans , chacun à son tour paye ses
sottises. Le clergé, la noblefle, le parlement ont payé les
leurs; les chefs des démagogues commencent à les payer , 8c
ne font pas encore quittes à beaucoup prés ; mais ceux qui
payeront, les derniers, payeront bien plus cher que tous les
autres. Les rentiers , par exemple , payeront au moins da
tnoitié de leurs revenus. Jc ne fuis plus en peine que de sa
voir comment les banquiers, les agioteurs, les Claviers ,
Boyd, Pomaret, Lejfut, Abblma , Lambert, Laborde ,
Berard, Dodun, Girardít, G ei.u, , Lecouteux , d'Es^
pagnac , 8c autres payeront lesJeurs. C'est pour eux , que
i'astcmblée nationale a ruiné tant de gens : auront-ils leur
tour ï-—Ah que oui ! —Mais comment ? — La providence a
des moyens cachés , que nous ne pouvons prévoir , & qu'ils
ne peuvent prévenir.
Du N.° 3 r.
J O U R N A L
DE la Cour et de la Vint
- ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Z Mai.
L'Abbé Raynal a payé son tribut á nos représentans :
la lecture d'une lettre fort longue & fort détailiée de cet
éçriva n cslebre, leur a appris qu'il n'avoit jamais eu le
bonheur de penser comme eux , ÔC les a cependant averti»
Tome III. Anráè 1791. F f
( )
( msìs pour plaisanter apparemment ) , que tout étoit perdu',
& pour toujours , s'ils ne rerrogradoient , ou s'ils ue don-
noient les pouvoirs les. plus étendus à la seconde législature.
1 —Le côté droit n'a fait aucun mouvement. —Le côté
gauche est entré en 'fureur. On a rappelé le président à Tor
dre. II est esceiidn de la tribune, puis on l'y a fait re
monter. —O pouvoir de la vérité, tu les preuses, 3c les
voilà foux '.
Une lettre de M. Duportail a annoncé, que deux ré-
gimens venoient de chasser tous leurs officiers. II attribue ce
nouvel acte d'insubordination à des causes graves , ef
frayantes , & d'un genre nouveau. —Les Jacobins ont ap
plaudi & demandé le licenciement de l'armée. M. de Ca~
%alès a soutenu que cette mesure étoit plus à craindre
pour les factieux que pour les autres.
VARIÉTÉS.
1
('25* ))
il ferSjiòffible ineeflamment de vendre au profit de !a nations
tous les édifices ci-devant consacrés au culte , & de les rem-
-jplacer par les nombreuses salles de spectacles que l'on construit g
éíks serviront le matin aux usages sacres, & le soir aux usages
profanes ; les 'représentations du matin feront moins cheres
que celles du soir.
Du N.° 32.
Zouis Marthe de Govr , à plusieurs Colons de Saint-,
Domingue , aûuelkment à Paris.
s.l : , M mai i7?i.
Pour répondre à votre confiance, m«s chers compa
triotes, je dois vous faire part, fans délai, de l'isluc de
mes démarches.
_ t'offre spontanée de M. de Viilette, insérée par lui-
même dans divers journaux , ne nous avoit laiílé aucun
doute fur l'existence de cette compagnie patriotique ,
qui proposait ( ce font ses propres termes,) d'acheter,
akóent comptant , & h 10 pour 100 de perte , toutes
les habitations que les Colons allarmls voudroicnt
lui vendre.
Aujtoiífd'hui ce «feír plus cela. 11 va se mettre en
Îuétc de ces capitalilles qu'il produisoit, & s'il parvient
les retrouver , il nous offrira de leur part , un fixieme
au plus de la valeur de ríOs biens, & le rejie fur
les revenus. Ot , comme dans notre opinion , il n'y aura
plus de revenu , nous n'aurons plus ri;n à recevoir ,&. noui
aurons perdu, clair & net , S f pour 100 fur nos capitaux.
Que conclure do ce désaveu ï
i.* Que M. de Villettc n'avoit point de compagnie
derrière lui. 1
i.° Qu'il á eu tort de fe mettre en avant , puisqu'il sayoit
bien qu'il seroit tòt ou tard , obligé de retourner cn arriére.
3.0 Qu'au lieu" d'appaiser les inquiétudes des Colons,
il les double , eo leur apprenant que depuÌ9 le décret du
15 mai, on hésite adonner quinze mille livres d'une ma
nufacture qui,, la veille, en valoit plus de cent.
( 2 )
4* Enfin , que s'il existe quelque part des négrophiles de
bonne-foi , ils doivent mettre à profit une occasion si.
belle , d'acquérir à bas prix toutes nos propriétés , pour
donnér la liberté à tous nos esclaves.
Et comme je délire, autant qu'il "est "en moi, de con
tribuera cette bonne œuvre, j'offre mes biens d'Amérique
à jo pour ioo de perte, & je ne tergiverserai pas fur
l'exécution du marché, si, d'ici au i" juillet, quelqu'un
est assez hardi pour me prendre au mot. ■ < •• *.
Ce sacrifice est fondé sur ['empressement avec lequel
quelques Bordelois rassemblent une armée , équipent une
flotte , pour porter à St. Domingue les horreurs de la
guerre, incerdier les habitations des blancs, massacret leuts
personnes, & appuyer , par ces moyens doux, les disposi
tions bienfaisantes d'un décret de la prompte exécution du
quel ils font dépendte la propriété des Colonies.
Signé , Louis Marthe i>s Gouy , député de Saint-Do
mingue. ■ ■ , • .
■ Pour copie, Charles Deon , habitant de St. Domingue.
JOURNAL .
de la Cour et de eaVille.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.
ASSEMBLÉE' NATIONALE.
Séance du 1 Juin.
On à fait le rapport d'un combat qui a eu lieu au dis
trict de Chabanois, entre la garde nationale d'une part t
Tome III. Annie 1791, Gg
& de l'autre deux anciens gendarmes & un officier. Ces der
niers ont été tué> ; á-présent qu'ils font morts , on les ca-
-lomiiie , comme de raison ; on leur donne tous les torts-.
Rien n'est plus juste 8c 'plus dans le sens de la révolution,
ì—Un décret a réduit la peine de mort à la privation de la
vie fans tortures. On a lu une lettre du ministre des affaires
étrangères', qui se plaint d'une calomnie du Moniteur , suc
tn projet de départ du Roi.
VAkIÉTÉS.
On petit comparer le pouvoir exécutif à une marmotte de
Savoyard, qu'on laisse dormir enferméedans «ne boite, &
«}u'on fait paroître attachée pat le col , quand fa -présence
yeut être utile à son geôlier.
Énigme.
La...- nature mesit d'une insigne laideur.
Roche ,dure est encore moins dure que ma tète.
ÎW...., méchant, vain , mutin , -insolent , plat & bête,
Caut.... ion d'un beau nom; j'en fais le déshonneur.
».
L'ECHO FIDELE
Vans le sens de la révolution.
Sur Vair : Cc cœur qu'il possédé , cède :
De Ninette à la Cour.
Corsas est un vivant leste ,
Peste !
Et fait pour jouer un rôle
Drôle -,
EnSn un homme d'état ,
Plat.
Que n'cst-il ministre!
Cuistre, euistre.
Contre un, fléau
fîul n'offre plus à-prope*
Le dos,
(261 )
Couplet
Sur l'air : Le cliftere & le contrat, &c.
Royaliste & jacobin
Peuvent faire même fin :
•Voilà la rcllemblancc.
L'un pendu par un maraud,
Et l'autre par le bourreau :
Voilà la différence.
.~ "~—~Ti
Un aristocrate voyant l'autre jour passer l'abbé Gouttes,
s'çcria : voila ìe nouvel évêque d'Autun. Oh ! dit un autre,
il commence «n peu à être vieux oint.
Caisse patriotique.
' Les petits billets de 400 liards tournois commencent à
«írcufcr ; ils ne font point surchargés de l'effigie du pouvoir
exécutif; mais ils font cautionnes par les signatures de MM.
Vìtalis & Buquet auxquelles il manque lc paraphe. Rien
de plus aisé que de contrefaire cette monnoie : c'est son seul
inconvénient, qui n'en sera pas on pour tout le monde.
—Nous invitons MM. les administrateurs de cette cailse de
changer le papier de ces petits assignats bâtards ; nous
sommes persuadés qu'on auroit beaucoup plus de confiance
en eux , s'ils étoient aux prochaines couleurs de la nation :
verd-pomme , verd-prê , verd-d'eau, verd-saxe ,verd~
canard ; alors ils aureient un grand avantage fur toutes
les monnoies , 5c sus-tout fur nos ci-devant louis.
V *
Four mettre au bas du portrait du duc ÍOrtJt
Deux traits vont vous représenter
Ce duc si grand , si magnanime :
Audacieux, il prépare le crime;
Lâche, il n'ose l'exécurer.
JOURNAL
SE LA CO.UR ÏT DE LA VlLIÏ,
Du Jeudi % Mas.
VARIÉTÉS.
Les Remontrances du Parlement de Paris, séant à
Tournai, (ignées Isaseau , Sc souscrites pat 60,003 per
sonnes, n'ont pas plus échauffe le public, cjue le précédent
arrêt de' la meme cour, & la dénonciation du club monar
chique : le bout de 1'oreille a perce : on a reconnu le style
du ci-devant cuistre boisas.
JOURNAL'
de la Cour et de laVillï.
Séance du 3 Juin.
• VARIÉTÉS.
J O U R N A L ; >.
de la Cour et de laVille.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Juin.
«•••=■ V A RÌ'É T É S.
J O U R N A L
ni tA Cour et î> é la Viti'L
ASSEMBLÉE NATIONALE,
Sédncè du £ Julrt. 1
\^oixá peut-être la séance la plus stérile qui flous1 soie
wmbee sous la main depuis que nous avons eu le malbcut.de!
Tarn, IIL Année íj$it L-l
C *9° )
ftous imposer la loi de rendre compte des travaux destructif»
de l'alìembhe qui se dit nationale , mais que l'on a appelles
à .bien plus julte titre , natiomcide , puisqu'elle a fait
tombeí íous ses coups meurtriers , le trône, le clergé, la
religion, la noblesse, le commerce, les tribunaux, tout
l'cmpire françois ; en un mot , qui, grâce à clic, le voit à
deux doigts de fa peite. — Au reste , nous l'avons déjà dit ,
il faut lc féliciter diune séance stérile; c'est un crime de
moins.
VARIÉTÉ S.
La ville de Bordeaux vient de donner des ordre1; dans
le Hollrcin pour la remome de la cavalerie qu'ei ; veut
faire partir fui des flûtes pour Saint-Domingue.
Les points de débarquement font connus; ce font lc
Majsacre , le Grand-boucun, lc Sak-trcu, le Morhe-
au-Diable , le ìrcu-bcrdtl , lc Lamentin, lc BoucaJJìn,
Lai.ce à Mardi- Gras , le Port Margot. Le quarwer-
gcncial fera au bot d de l'etang du Requiem.
§
D. Bcuc/ie de Fer. Pourquoi les St. Farg... les Robertfp..
les Péth..., Dup.., Prug... Stc. s'oblt.ncnt-ils à voter
pour l'abolition de la peine de mort pour tout crime quel
conque ?
R. C'est qu'ils y ont le plus grand intérêt : Philippe',
son ami Lacl..., Dam... , Ncail..., Men...t Aiguil... sol
licitent ce décret avec une aideur qui les décelé.
JOURNAL :
de la Cour et de la Ville*
ASSEMBLÉE NATIONALE»
S^íince du 6 Juin,
( 299 )
les armes contre la Frnnce , fera puni Je mort. Ce décret
est obscur ; il demande: à être interprète ; probablement , ce
seront les circonstances qui l'exj ligueront. II faut attendre.
VARIÉTÉS.
De l'abus des pouvoirs , «
De tout le mal enfin qui notis accable ,
N'accusez pas , Monsieur , une secte incapable
De transgresser U plus saira des devoirs-,
C'est envers elle au moins être à moitié coupable.
Les jacobins font blancs & noirs.
Par un de vos Abonnis.
/
( *99 )
L'on sc trompe grossièrement , quand on dit que I»
Marine royale Sc la marine marchande , en Angleterre , ont
de la connexion : iì est vrai cependant que les lieutenans
des vaisseaux de guerre, qui, pendant la paix, sont réduits
à la demi-paye, out la permission de naviguer pour le
compte des marchaqd^ ; mais ils seroient casses , si dans Le
tems qj'ils font ce metict-la , ils arboroient aucune des mar
bres distinctives d; leur état d'officiers de haut bord. D'ail
leurs, ces lieutenants , quoiqu'elevés & formes dans la ma
rine royale, font absolument fur le mème pied que nos offi
ciers auxiliaires l'etolent autrefois , & ne parviennent jamais
à. moins d'un mérite transcendant , au commandement d'un
▼aisseau , ni mern: d'une groíe frégate ; au lieu que les
gentilshommes qui fervent dans la marine , quand ils ont
cté embarqués six ans comme Mishipsman, Sc qu'ils ont
fait une ou deux campagnes en qualité de lieutenant , par-
•viennent touc de su'.te au grade de capitaine de vaisseau.
Voilà pourquoi nous en voydns chez les Anglais , mêrrie en
tems de paix, qui n'ont pas vingt-cinq atrs d'âge. Touc
cela est bien aristocrate , il faut en convenir ; mais n'ímpê-
ehera pas que , grac? aux arrangemens du sieur de Sillery,
leurs escadres battront les nôtres toutes les sois qu'elles les
rencontreront , & cela quand mème tous nos vaiiseaux se-:
roient pavoisés de pavillons aux trois couleurs , & com
mandés pat tout ce qu'il y a de mienx en fai: de patrons
de navires depuis Bordeaux jusqu'à Marseille," Sc depuis
Cancale jusqu'à Sciotat.
,, JOURNAL
de la Cour et de la Villï,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance d'•. 7 Juin.
\
s 306 )
la sûreté 'intérieure de l'Etat. Divers décrets décernent la
peine de mort enircrs les Fiançais qui porteront les armes
êontre la France , 011 oui consj ireroient contre le récent
durant la minorité du Roi. ■
VARIÉTÉS.
. ■ ' M-araniiiiin ■—
M. de Lujigna.. le Solon de rassemblée natkmicide , est
parti par ordre des Jacoblni , pour aller donner des conseils
patriotiques à tous nos émigrans.
On assure que tous les Français qui ont été voir, de loin,
l'cffet que fait notre faune révolution , vont renrrer , au
premier jour, en France, accompagnes de t;,us les oculistes
qu'ils ont pu trouv-r dans l'Aliemagne, pour taire laire
l'operatiou de la cataracte à tous Icui.n compatriotes qui sonc
ïestes pouc la voie de pres.
Livrss nouveaux.
La nouvelle Constitution , ou les Egaremeas du cœur SC
ie l'e prit. Avec cette épigraphe:
Turgot a égaré tes i-bilosophes , les philosophes ont égaré
Afcker, Ntcktr a egir- la France, le duc d'Or a "egaré
le peuple de Paris , le Roi en s'égarant , a égaré fa cou
ronne , &e.
S; trouvera demain chez M. Gattey , libraire du dépar
tement.
: JOURNAL
nt la Cour et de la Ville.
- ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Juin.
■ J\ujourí>'hui la JFrance est couverte de l'égide consolattjce
. < 3'4 )
de la liberté. Le club monarchique qui s'est établi à Bor
deaux , ayant voulu s'assembler au nombre de deux ou trois
csnts , les fans-culottes se font mis incessamment à leirrs
trousses ; & lent ont donné, à leur manière, une nouvelle
leçon des dioits de l'homme , c'est-à-dire , qu'ils leur ont
fait essuyer mille outrages Sc des violences de toute espece.
—Un (Jertet déclare que toute confpirî't.on contre la réunion
■u la dissolution da cotps législatif, fera punie de mort.
í ' VARIÉTÉS. t
" . i'".î ■ •■ : -o
On fait à-peu-près , mais on ne fait pas positivement, quel
fera le président de nos reptéfentans qui aura le déboire de
voir son regne raccourci par la dillolution de l'assembléc na
tionale. —Plusieurs personnes font persuadées que ce fera
~ Dárííiens-Robertsp/.,
i) t la Cour et de làVillÍ.
ASSEMBLÉE; NATIONALE,
Séance du y Juin.
Un décret déclare aue les Brefs dit Pape qui ne feront pas
apj touves par le corps législatif & parte Roi, seront regardJ»
Tom. III. Année f 791. P p
( 32.2 )
eomtne tills; Un autre décret dcctare"c]«e toute personne au*
gages du Roi ou-d-'un particulier, ne pourra êtic membre
du corgs législatif. . , - ' j
;;;v A R 1 E T É s.
I/assemblée, contradictoircment à soD décret qui or
donne que U contribution roncière se payera en argent, a
décrété mardi matin , que les propriétaires dç droirs de
çhimpart & tetrages , la payeroiént en nature; & comme les
possesseurs de semblables droiw sont presque tous des ci-devant
nobles , elle a porte au cinquième le taux dc,la contribution ,
•qui r>'ert qu,ç du sixième pour les autres contribuables , fans
vouloir écouter les observations de M. de B>r<moud dtArit
qui , ipvuenuj du comité d'impohrion'i lui-m.-me, réclamoit ,
au nom de ses cummertans, ruines par ce décret , la faculté
4e justifier dt seur imposition roncière, pour pouvoir ecre
décharges de la taxe mobilière. .
Demande..
Un honnête homme voudroit trouver une centaine de
sens courageux,, pour repousser avec lui les 154" mille
andïts & fans, culottes, s'ils osoieot tenter un pillage ou
lîti massacre. La défense personnelle est un droit de mture ,
qu'aucune loi ne peut blâmer, interdire, ni puoir.
• ■ *t . í .. ì
Un personnage digne de foi , assure que M. Mine.., nouvel
évêque de Nan...,, est au fond si royaliste, si attaché à
Lòuis XVI, qu'il en porte les atmes gravées d'une ma
nière ineffaçable. Je vous dénonce cet aristocrate de nouvelle
espece , & s'il peut le disculper en montrant ses épaules,
je ÍJinvite à le faire. "'.
• i í <■ " .' • \
. . ■ Article envoyé par St. Thomas de Didyme.
S U P P L É M E :\
J O U R N A L
i> k la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 10 Juin.
On a \u une pétition des citoyens d'Orléans qui demandent
Íï cnarcUer au premier cri de guerre contre les ennemis de la
Tom. III. Aanée 1791. Q- q ■
s 330 )
constitution. Ceuc séanjle estfrema*]qaMtfa.r I; projet Je dé
cret de M de JtVberffplerrg, ndiní, à fteencier. les officiels.
Cette discussion s'est tetmínéc par l'ajournement à demain.
Errata du Numéro dluer. A J
• ■1$&.3É k 1 èTTfi: S? ■
\
N.» 43.: ,
JOURNAL
nt la Cour et de la Ville.
í- ■ . . '
••.V,;L •i.í;î)fi) VAAIET Ê S. „,
t,»« <tt (. ^^..j,,.,..^
' jjpût Paris attepUott avec une impatience niêiée de crainte,
le jugrmcnfde r'áffaire de MM.J.a 'Fay<itt y D(smòúés
Ù Ûaiitcrrt , píaidée hier pardevaht Ic triburjal.' dik district
des. Minimes. Le procureur du Roi a renvoyé aans ses
•opclusions cette affaire, à une cour martiale. ,Qn a été deux
meures & déroie au: opinions , & la cour a fini par adopter
les conclusions du procureur du Roi.
;<....i t
Les brigands qui faisolcnt partie de l'armée avrgnonnofíe ,
eommencent à se débander, & on en voit pasler tous les
Í'ours , qui prennent leur route vers Paris, Je les ai vus , dit
i f«sonne qui écrit de Lyon, aller fie revenir quatre ou
eìnq fois da midi an nord, & «ro—nord au midi, depuis
k commencement de la rébellion. Ces scélérats cherchent &
luiVentles révoìútrorisìsift' piste, coiitirrife les ."corbeaux cher-
ciént les5 cadavres áprès úhe bataille; "Les-ha^itans de Car-
pentras en óht détr<1 quelques -«ris '/'Si' ftf^ërVé auta tôt
ou tard le même fort. •w v- 51
J o u r
de la Cour et; de l a "Vì t £M.
• . - . ibi 1 •••> wti rm un «
Tout faisan
faiscuï de Journal doit t:íbut" su m., lia
tÁ ■ aa
Fontaine'.
• — .s!■ -, ■ ■ 1 1 ?r'r'.'
Du Lundi 13 Juin 179 r •! n
Tous les membres de l'atscmblée, ie lavant abbé Maury
teul excepté, quand ils parlent de la constitution anglaise,
déraisonnent a'wee UDe ïoreî qVi ^décèle une ignorance biea
digne du plus profond mépris. Un député a dernièrement
dit que le droit de faire grâce/ «toit une prérogative dan
gereuse du Roi de la Grande-Bretagne. Où; ce célèbre dé
puté a-t-il ouisí cette docVineí Loin que, ee droit soit un
privilège, c'est; un devoir qu'une nation sage piclcrir à son
souverain ; c'est le second article auquel le prince ;cit obligé
de souscriie quand il prête serment entre les mains du prclar
qui le sacre. — Le voici cer'B'-riclc : /f^ill you , 10 your
power, cause law and Justice , in mercy, to fie.éjce-
cuted m ail your judgnunts ? c'est- à-dire : <• Fercz-yout
»> exécuter, suivant voitj pouvoir la loi & la justice , en mi'
» ftúcoràt , dans tous vos jugemms ? » —C'est . fus çec
article qu'est fondée l-i néccjjìú où le trouve un Roi d'An
gleterre , de tempérer la trop grande rigueur des loix.
Les prêtres traitais, objjg^á jjg. fuir leur malheureuse
patrie, sopt b'icn accueillis pat - tout en Angleterre: les
jfcvéques les reçoivent avec diliinctiou, les plaignent, les
consolent.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Du ix Juin.
M. Fréteau , en faisant avant-hier son rapport sì>r la.si-
tuatiou de l'Europe, a été faifi d'une telle frayeur, qu'elle »
Tom. III. Année 1791. S 9
(340 ■ .,;
produit sut lui des effets qui éloignent bcaueaup îles auditeurs
«juc son éloquence avoit attires. »r i», ,
-VARIÉTÉS.
• 'LWernblée nationale n'a jamais su faire le bien sans
-l'eKagérer -8í prodaire le mal. En enlevant au» comédiens
«in roi la propriété des ouvrages des grands hommes morts ,
.elle a autorisé tous les spectacles à les défigurer. Ils font au-
joúíeViuii traînés dans la boue. " .
>■ ■'• "•■
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 3 Juin,
VARIÉTÉ s, , ;
y L'asseaiblée nationale vient de rendre un décret qui
proscrit monseigneur le Prince de Condé ; il ne lui manque
.plus que de mettre fa tête à prix : nous sommes persuadé;
que le Roi ne partagera pas ces fureurs , & qu'il se refusera
à la sanction & à la publication d'une pareilleloi. Au ieste ,
le prince de Condé se rappellera que plusieurs de sep
aïeux , entr'aurres le grand Condé, ont aussi été proscrit;
Ipx dcs factieux, & n'en ont pas moins été 1'honncur & la
gloire de la Frapcc. * Quelle differenec de cette illustre maison
Îvec celle d'Or..,, qui n'a jamais eu pour partage que la ruine .,
i honte, le vice & la crapule '.
Vers adrefés à M. le Prince de Çonde\
On opprime Tancrède, «n l'exile ,'on l'outrage ;
C'est lc íort des héros d'être persécutés.
La partie de piquet.
Jamais le due d'Oii... ne joua de piquet plus heureux que
«lans la nuk do s octobre: le début ne promenoir pas des
succès bien flatteurs: les as, les f ois & les dames sembloienc
conspirer coctre lui, & se fixer dans les mains de son adver
saire : nul ordre, nulle fuite dans fes cartes; les plus baíîçs
tmvoient pêle-mêle dans son jeu , & n'avoient aueua.chef
pour les commander. Tour - à - coup la chance tourne , la
bande de piques passe coure entlere fous ses drapeaux; les.
as & les valets s'y précipitenr en foule : en mème-cems les'
écarts deviennent heureux , 5c forment à chaque coup des
quinte & des quatorze. Les mains ainsi pleines de jeu , il
fait feu de rous les bords ; les pic , les repic &c les capot
se succèdent avec rapidité, 8c ne laissent entr'eux aucun in
tervalle ; à-peine l'adversairc a-t-il le tems de respirer ; déjà
sa- perte est immense : il ne sait plus quel parti prendre : bra-
vera-t-il encore les hasards ? Non , le découragement le
gagne ; il quitte la partie & la peH. B.
JOURNAL
I) I LA COufe El DE LA ViLLB.
„ ^_ Jl . ±^ „
■ Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
T La Fonta i n e.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du *4 Juin.
Le décret relatif à M. le prince de Condé a été sanctionné.
-r-Ua deciet défend de rétablir le» corporations fous qccl-
Tom. III. Année 1791. V v
é;Ue prétexte que ee puisse qqe. -r-Un sutre áccret défend
•ux comj£j|nonjf,, ouvriers, ;&Lc. de .^reníire des arrêtés , Sec.
—Enfiii, un troisième decrec défend aux corps adroinis-
,œtissJÌSre<tevofc aucune délibération , fans áénòncwtioB de
profession.
i ar ' V A K I É T ÉS..'
Rien ne rtssemble mieux à nos Iégiflateurí d'aujourd'hui,
que ces valets de comédie qui, après -l'ërre affublés des habits
'de JéiKS' maîtres, veulent en prendre le ton & les manières T
*: ne font que ridicules, insolens & effrontés.
-f J; -ft N A-L^T
DE LA COU* ET DE lA.V.IlLi
... . » 11 1 1 . 1 1 . . 1
Tout faiseur de Journal doit tlibut au malin
A HT ^ i / / Lt Fontaine.
■ 1: : .jÒo.-Jetìflt í<í? Juin 'jtttftf * "•"'",T
ïfo; -.t : »';tití -■■■■:■■*—> '.1 ; « ...... ht ; }
" ; Dans ces tffns dé'rt'ofSWes ;' fidílíté frrme tttìk fec*
îjeMfe>.;, Les protMïaós a'iiirfi 's'de iet ts'rit ííepuMidain'l
ijtfe lèJ ' gflerres civiles «i -t^e^itlplè -Wd la .Holland'j toi*
picntaiciu -, «'abord hpp'qisr*.é tteuYi 'W\ 'mai» id servant
ytotòt en C"n(fi"àt*Úis ^jftídrì "suj-ts ; injgflé» • eoToit*
A» partager avec des .eirhòlrcjnc;; Yh'rtnthì "4c combattre1
fotir lui; tcemiflant ' bVtft&t ài le voir trét ^i'-lcBr tshap*
tër r* cherchant -paf -tour de* barrières torítre • I autjviré
toyalc, qui approchait pour les écraser ,'. rtar.S' -i« dit àt
WOTWs-, regirdant'TttUí let friv'le.r'S co;nme<lfoit ,-.tous Iss
rcfùV-'tonïnië: -ihjùstkei; 'devinus plus iriéconòliaMcsjCûûttè
une religion qiú avo.t triornj>hé d'eux, rotmoient, au sc-irs
de l'état, un peuple rêJoutajIe" "imíépcndant par habirudé
factieux par.caractçje.,..tou;ouis riprioié par l'autorjté f
|c toujours luttaut oontr'el e ... —Quelles font' cés assem
blées où des sujets raroiilent avei. des iiitiîr'êts dîfrcrens
de ceux de i'etat ? Jc icoonuois le corps des j ròteltans ;
alîemblées redoutables, parce que réunis, ils voient mieux
leurs forces ; parc quctpu:'e< les haines, tontes, les jalou
sies, toutes les lureuts "mêlées ensemble y forment une
malíe terrible,; -parce l^ue routes les pillions concentrées dane
un espace étroit dtviennent plus actives, & fermentent cui
l'uniiiant. Elogt de Sulty , par Thomasi.
ASSEMBLEE NATIONALE,'
Séance du 1^ Juitié
'CîTTB sé;rt:e est à\ûi stérilité à faite plaisir. Vtt décret
déclare que tout fenctio. staiie public chargé dit secret d'une
Tom. Ht Année 17g r, X x
( 37° ) .
fiégociirian ' ou d'une opération de guetrel, qui sera con
vaincu de l'avoir dévoile traîtreusement à uuc puilVance
étrangère , sera puni de la peine de mort» ■ V ■'• J . H <ï
- t— ———HÉ——
, . . V A K I É T É S.
Turc-;ret a fait connoître Valogne , & rnis en réputation
ses ròtirlcurs ; mais ils font devenus trop bons patriotes pour
prosticiwt lr.«rs taleiís à dcseriltcçra^es": au iieu de faire tour
ner leurs broches, ils afflueflt au club jacobite depuis l'arrivéc
du sieur Tifji..._du Ch . Ce d ou zecentième de Roi, qui n'a
Duvert la touche au grand manège que pout baillet , y a
constamment use sa paire de culottes, pat mois , à jouer au cul
d'entendems.stt. Qu'on dise, après, çela, que le métier de dépu
té est rout profit. Cependant il donne grn t is dfs leçons d'exer
cice à nos sicies de Valogne, -qui ont représenté publique»
ment , avee un gr?«d succès , le jour Je l'aleeniion. Plusieurs
membres , qui se sont succédés à la tribune, y ont lu óoisàs
ia tlnonique & les Révolutions de Paris, tout courant. .
" ■ l : •:
y .
Certaine demoiselle disoit l'autre jour à M. Trieur : ea
vérité, Monsieur, vous êtes bien gauche : ma foi, ré
pondit le député , ne vous en plaignez pas; fans cela,
eft-ce que je pourrois vous donner vos cinquante louis pat
mois ?
* i • * i » **..»,..* z ■
On nous mande de Sr.-Omer , que le fieur Mick ... euri
de ìio... , resté en possession de sa cure, par le legel sacri
fice de la eon science , vient d'être pere pour la troifisme
fois : ses paroitiïens ont ausf- ót reaouve.lc l'utage qu'ils
avoient adopté à son égard ; ils ont habillé en ecclésias
tique avec rabat, calotte , &c. un 'entant de paille qu'ils
ont été camper à la porte du presbytère. On cspeie que
raísérabléc. nationale , dans fa fàçcúe & fa bor.te, va dé
créter une perfion joui ce pasteur vendable , qui travaili*
avec tant de zele à la vigne du seigneur. .,
. . •>*-[..: ! ■. ■ • •
J O U R N A L
de la Cour et de l a Viliuí
, VARIÉTÉ S.
Nos démagogues comptent beauCpup fur leurs déclama,,
tions pour nous' créer nne armée. "|ls se flattent d'exalt'ct
|e courage avec des phrases , parce, que ce moyen leur a
réussi pour provoquer le crime. Les insensés ne savent pat
^ue la voix de la patrie ce se fait entendre qu'aux coeurs
yertu.enx , & íjuç les coeurs vertueux sont tous soulevés
contre le nouveau genre de tyrannie qu'on exerce depuia
deux ans. Les monstres qui ont favorisé les entreprises d'une
assemblée factieuse, sont inaccessibles aux sentimens d'hon
neur : que Fauteur des observations qui accompagnoient le
Postillon de lundi soir , juge de ceux à qui il fes adresle
|ar lui-même.
f
( 3^3 )
■
( 3*4 ì
SUPPLÉMENT
Du N.° 48. ,
JOUR N A' L ^
DE LA ÈOUR ET DÉ LA V 1 L 1 1.'
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séànce du r 7 Juin.
..„ V A R I E T É S.
La noblesse1, a dit Bfirkc ,r est le plus bel orneme Dément d'un
état. —Dans <jueT pays du monde , depuis que la France
a cessé d'exister, trouveroit-on une magnificence égale,à cejle
Îu'a dfe^iiôyfre 1c jeune duc de íit ttjhit, le 4. juin, jour
t Kannivcrfaitc de la naissance de son roi? La voiture a
Coûté mille "guinées , la bouffe huit cents , l'hibit complet
de chacun de ses domestiques a été payé soixante St dix
guinées, "St chaque chapeau en'■ a coûté vingt; l'habit dm
duc étoit évalué à joo SC cjuclques livies sterling. Extrait-
dt 'tvracle'^'- r; .ï.r-i ~VÁ '.'J r.i rr:T.r,: " - v
J O U R N A L
n k la Courbet de la Vile»
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 18 Juin.
« -
VA RIÉTÉS.
Nous apprenons de Turin, que quelques écoliers de l'uni-
versité , réclamant des privilèges abolis depuis long- terris ,
ont ameuté la. canaille fcrriel le ,& qu'il a suffi de la pré
sence d'un régiment , sans drapeau rouge, pour laire ren-.
írct dans l'oMte les ameute urs & les ameutés.
Parabole.
L'asscmbléc nationale relsemMe à un arracheur de dents ,
qu'un homme enverroit chercher peur lc soulager, qui, au-
lieudc le guérir , lui emporteroit toute la mâchoire.
"• •i
D'Orange, le n Juin 1791 , h midi. ,
Les trois eorffrailíaiieS de1 Patis font arrivés dans notre
ville , ou ils reçoivent les plaancï orales d* ro«s ceux qui
se présentent. Leur premier soin a été de dépécher trois cour
riers à'AvigBÒn, à Carpenrras , & à l'armée. Les Carpen-
traiíiens ont répondu qu'ils étoient prêts à mettre bas les
aimes, lorsqu'on auroit désarmé le camp ; que leur dépu
tation étoit nommée Sí disposée à partir dès qu'il y auroit fí-»
ieté pour les députés , niais qu'ils étoicnt investis par l'armée.
Avignon a envoyé MM. de Salvador pere , & Nid ; mai»
ces députés étant fans pouvoirs de la municipalité, ont été
obligés de s'en retourner lc même joiy : on en attend au
jourd'hui de nouveaux, qui, fans doute , feront munis de
pouvoits. L'arméc n'a encore fait aucune réponse. Élie s'est
battue hier , méme aujourd'hui matin. Nous avons vu beat-
coup de fumée , ce qui nous fait présumer une sortie ; si elle
ressemble aux autres , l'armee fera plus peut-étre docile.
Les commiilaircs ont à leuis ordres cinq cents suisses , Sc
■n régime! t d'hussards. On a envoyé chercher le général des
troupes d'apres ce qui sVst passé hier Si aujourd'hui; on as
sure que les déserteurs de .S'oissonnois ont été bien étrillés. Les
commissaires ne fe rendront à Avignon, qu'après avoir reçu
réponse de chaque communauté du comtat qu'ils ont mandée,
pour connoìtre son vœu , & que l'arméc rentrée dans Avi
gnon , feia d'accord avec la municipalité; lì les troupes re
fusent , on agira contre les mutins.
On dit , mais je ne garantis point ce fait , que M. Dan-'
tointlle , maire d'Arles , ayant quitté le camp ou il étoit de
puis long-tems , a été coupé en morceaux dans fa ville.
Assemblées primaires.
J'ai alfisté ce matin jeudi 16 Juin , à rassemblée pri
maire de la section d» Gravili.. ; sar sept mille citoyen»
actifs qu'elle comporte , il s'en clt trouvé 181 cn tout, íut
lesquels il n'y en avoit pas vinge que l'on pût nommer pour
savoir lire ou écrite.
Rornainvil....
Petites affiches.
Vente à l'amiablè au bureau de Paix de la section des
BUncs-M***. Une paire de bottes qui n'ont été mises que
deux fois j un habit uniforme galonné fut toutes les tailles,
qui n'a été pcHtc que trois , une epée qui n'a jamais servi i
on habit (i'oiticirr reroeme qui est encore im picce ; une
culotte un peu «> átec qui n'a été essayée que la veille d'une
affaire qui n'a pas eu lieu -, une croix de Saint -Louis travaill e
en faux , mais qui a la metru' appar-jnee qu'une bonne j
quelques discours manuscrits bien j .'cobius , & qui ii'oik poini
encore été prononces -, lis font ajultés de façon qu'ils peuvent
àllcr à toutes fortes d; sujets : on les donnera j our moitié
de ce qu'ils ont coíré à la fabrique notionale , rue S. Ong; .
Enfin , un habit decomaiandanc de bataillon qui peut ctte
•mis à touics le-; tailles. (On fc chaige de l'agrement de la
plac- p our cc-lui qui l'achet ra), S'adrellcr pour h tout , ru«
Charlot , au Marais , n.° 37.
Police.
• • \
Suivant le relevé d'un registre qui existe à la ville , ch?x
i£ fient d'A/igr. ... , le nombre <.'e\ gens roueucs, marqués
& repris de justice, qui jouissent .i Paris ci c rheuicr.xb.cn-
fait de la liberté , 6: qui pour ; liv;, peuvent ecre citoyens
actifs, monte à j 3,1 3 5. Gaie le premit événement.... I Noui
invitons les bourgeois , pern de famille , à se tenir sur leuts
C 390 )
gardes En attendant ,, quelle idée satisfaisante , de savoir
les tliâions actuelles influmcêes par ces cxcellens pa
triotes !
'St. Jean, Bouche dor.
JOURNAL
i> e la Cour et de la Villk.
ASSEMBLEE NATIONALE.
•VARIÉTÉS..
Qucflion à rjoudre.
<
ËriiXtttts, <íu r) Juin. —L. A. st. sont arrivées aujdur*
d'hui. Le m gistrat a cté 1-s complimenter à la porte de
Louvain. T es syn«iics & doyen de la nation se sont pré->
îeives ensoi'?; & roníormémcnr aux ordres qui leur avoierfC
été d-onnf- , ils ont fair amende honorable ; ils ont marché;
devine le cortège de leuvs aire (Tes , nue tétc & noe torche
à la main, à la grande iatisfactiori de tous les spectateur»,
L'inai,guration est iix.ee au 18 du Courant. '
O bottes de Bender!!!!
Enigme Nationale.
Mon tout est décreoit , mon chef ébranlé , la face bttrrle,
les jambes grclcs, l'air d'un mouton oui reve, lt bout du
nez, voilw du mancoo , les dents intermittentes, 1: baut du
corps perdant son à-plomb m avant , &: menaçant de chute
à cn^que pa-i :je marque pat un accoutrement Coqucctcmenc
militaire cette débilité , chapeau hoir à l'cspagnole enjolivá
de haute» pHimes planches, & d une deise patriotique bro
dée lur le bourdaloue, perruque à catogan où à queui, ad li
bitum , veste blanche , habit bleu boutonne avantageusement
pour faire rellot ir la taille , culottes blanches agreablemeuc
larges , gucires noies ou blanches Iclon la crotte , parasol ou
patapluyc scion le tems, la iaoce au poing comme un suií'e
de cathédrale, le labre au cùt,- , une" ample écharpe blanche
longeant le corps devant & dctilerd : il n<j me manque qu'une
paire de moustaches pou m'achever de peindre.
le mot de VEnigme au N.° prochain. ^
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du %o Juin.
VARIÉTÉS.
Un député du côté gauche étant au spectacle , dit à
Jeux personnes cm s'encretenoient un peu haut , de parler
plus bas ; l'un d'eux lui répondit : monsieur , il nous est
impossible de parkr auífi bas que vous pensez.
SUPPLÉMENT
Du N.» 52.
M ..SSIEURS 4
La grande question qui occupé1 aujourd'hui íes
tofficiers français , offre de grandes difficultés.. Comme
c'est du choc des opinions que jaillissent les lumières^
& qu'il est de la derniere importance de s'éclairer
fur une matière íuífi délicate» trouvez bon que ie
réponide; à un article inféré dans le numéro 47 d,e
Votr.e Journal. . . .
- On peut, dites-vous , prêter le ferment, t< parce
■ que la première loi de guerre, est défaire le con-
traire de ce que veur l'ennemí »,
C'est pour cela même qu'on ne doit pas le prêtes,
puisque l'enhemi veut l'exigeí î d'ailleurs, votre pren
posiuòn ne seroit vraie , qu autant qu'il seroit per
mis , indistinctement , de (site un acte même con-,
traire' à l'honneuf & aux principes, pourvu qu'il
fût opposé à l'ennemi ; sinon', il raut' examiner íe
serment en lui-même, & la question reste indécise.
Vous dites encore qu'on peut prêter le sermeìlr ,
tr parce qu'il est nul de plein droit».
D'abord , peut-on en son âme & conscience prêter
un serment que l'orrcroit être rïu'1 ? ou ce qui revient
au mème, peu:-on prêter un serment que l'on est
darts l'intenrion de ne pas tenir? La loyauté des che
valiers français tranche la dilficuité.
Mais voyons- les motifs de nullité que vous ap*
portez : le serment est nul , dites-vous ;
« 1*. Parce que ceux qui l'exigent n'en ont pas lô
pouvoir ». , . :
(2)
La nullité du serment ne peut pis venir de la
part de celui qui le demande , mais de la part de
celui qui lésait. Le serment elt valide, si celui qui
le fait en connoît l'étendue, & s'il est libre. Or il en
connoît l'étendue , & nous allons voir , dans le se
cond motif, s'il eit libre.
» a.° Parce qu'il est arraché avec violence».
Quoi! l'on pourroit arracher, avec violence, un
serment a des chevaliers français ? On leur iA-
chercit plutôt la vie. Non, Messieurs , soyons de
bonne foi , ne nous abusons pas. Ils font aussi libres
de le faire que le clergé, dont l'exemple sembleroic
inous déterminer , s'il en' eût été besoin.
» 3. 0 Parce que ce refus oblige les honnêtes gens
de quitter leurs places, & rend les jacobins maîtres
de tout détruire ».
L'intérêt que l'on a à prêter un fermént , peut-il
être un motif de nullité ? ' '
Quant à la puissance qu'on laisse aux jacobins,
croyez-vous que dix mille gentilshommes réunis,
ne puissent pas plus facilement s'opposer aux efforts
destructeurs des jacobins, que quand ils seront dis
persés dans leurs régimens, séduits par l'ennemi,
& qu'ils seront inspectés par íes soldats, qui rie
croiront pas á la sincérité de leurs serméns ?. La rela
tion de mes ancêtres, couverts de bleJTures còmme
moi , au rinli:ú d'eux , & quarante années de service ,
m'ont mis à portée de connoître les soldats ; ils ne
font pas tels que les représente M. Dubois de C...
'Ils peuvent bien être égarés un instant, mais, rien
ra peut effacer de leur âme les principes sacrés de
.l'honneur français. La fermeté, la loyauté de leurs
chefs fera plus fur eux, que ces lâches subterfuges
qu'on nous propose d'employer.
» 4.0 Parce que les jacobins & l'assemblée ont dé
cidé que les sertnens n'engageoient à rien , & qu'ils
agissent en conséquence ».
' Ah! messieurs, leur exemple peut-il être une
autorité ? Cn pcurrçit donc aussi fouler aux pieds
/
( 3 )
la religion , I'honneur, les loix de son pays? N'en
doutez pas , c'est un piège cm'ils nous tendent. Ils
ne menaient tous ces faux sermens , que pour cou
vrir les leurs , & les metrre à l'abri du reproche.
» Enfin, parce que ce serment est contraire au
premier qu'on a fait, d'être fidèle à Dieu, au roi &
a la patrie ».
Je réponds à tout votre amcle , par ce dernier
motif, & je dis que les officiers français ne peuvent
pas prêter le nouveau serment, parce q-«i'il est con-j
traire au premier qu'ils ont fait, d'ècre fidèles à Dieu
au Roi & à la patrie. ■ ' •
. Je vous prie d'insérer cet article le plutôt possible.
Quoique nos opinions soient diíîérente:; , elles tendent
au même but. )e le signerai, li on l'exige.
JOURNAL
Cê la Cour et de ea Ville.
ASSEMBLEE NATIONALE.
..VARIÉTÉS.
Les écoliers de Bou'ges se sont amusés à faire l'ana*
gramme de Monseigneur Tomé , évêque constitutionnel de
cette viile; ils ont trouvé le mot Itro.. Depuis cette, décou
verte odotiícrante, tous les enfans qui fout leur grand tout
( 4»9 )
au coin des rues , ne manquent jamais de íire aux passans :
salut Monseigneur qui arnve.
Au refus dclaChronoo' de Paris, je vous prie, mef«
íìeur*,de vouloir b'.cn inférer cet auiclc dans votre Journal.
P. S. Mon abonnement étant fini , je vous prie de
Ic renouvellcr.
le Marquis de Fillette.
< 4*3 )
fam:ox Paoly avoit formé de s'en rendrí'maître , ainsi que
.de, rouie l'iilc. Les factieux de l'ailcrnblée nationale dévoient
s'y retirer lis se Uairoicnt de soulever la Sard,igne. Ils y ont
dcia excite des niuuvemens. II; auroient porté dans ces
deux isles leriuit de leurs forfaits ; ils y auroient attiré les
brìg:in.is qu'ils soudoient , le» glus, lanatiqucs dVncre les pa
triotes , & un grand nombre de protestons : is n'ont pas re
nonce à ce f rojet. I s ftiirront fcut-ètre de près les troupes
qu'on doit y envoy.r, Sc que M. Duportail choisira parmi
celles qu'ils ont corrompues.
Vous' dires, dans le N.* d'hxr , que les jacobins font les
'plu» cruel-, ctmemis meme de la constitution; que tout fer
ment de la maintenir est d ír-jré contt'cux, & qu'ils font
perdus, (i les officiers français pretenr le lcrmeVit. En con-
iequence , vous leut conseillez de le prêter. Vous leur con-
seill-z donc austi de le tenir , puisque c'est' poj r perdre les
Jacobins , Sí que le ferment de rna.ntcnit la conlf irution ne
peut etteVK'rige cunu\ui , dans votre sens , qu'autant qu'ils
le tiendront. Vous leur conftUlcz durK de maintenir la cons
titution , patee qu'ils en fonc les plus ctueis ennemis. Je ne
vous fetii pas 1 injure de cro'ue que ce soient là vos seoti-
crjrens ; mais je vous piie de taire attention qu'on peut tirer
ces ;c(;nst,quences dr vos principes. '->
Quant au reste de i'art;cie, l'hoiineiir le commande , l'on
doit sactijar mei/it son honneur, pour U salut de la
'Vatrit , Ce sourdes pfupor^tioiis qu'il ne surfit ^a$ d'énoncer.
,Voyez le lupplcmem d'hier. '/
VARIÉTÉS.
Lc tendez-vous encre TEmpeteut , le Roi de Prusse &
celai de France , dont nous avons parlé dans notre nu
méro da cincj de ce mois , s'effectue en ce moment. II est
vrai qu'au lieu du roi de Prusse , c'est le roi de Suéde qui
est de la partie. Ces trois monarques dînent despotiquement
ensemble aujourd'hui , en dépit de tous les jacobins du
monde , avec ia famille royale de France , & leurs altesses
royales, On pense bien quSils n'oublieront pas de boire à
la santé de papa Voidel, du grand Camus, du cher pré
sident Cochon & de beaucoup d'autres.
Avis au -public. .
Changement de domicile.
Le sieur Ztroì, ci-devant conducteur des voitures de la
cour, prévient le public, qu'il a cte s'établir à Bruxelles,
mais qu'il n'en continue pas moins son état. Les personnes
Îui auront confiance en lui , peuvent s'y adreiler en toute
ûreté.
On dit que M. Target , connu par son goût & par son
talent pour le théâtre, a joué il y a deux jours avec beau
coup de succès , le rôle de Sûnder, dans i'opéra de Zlmirt
& A^or; il a fur-tout parfaitement rendu ce trio si pathé
tique Si si touchant : ah 1 laiJse[-moi la pleurer.
JOURNAL .
de la Cour et de la Ville.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
\ * .VARIÉTÉ S.
JOURNAL
de xa Cour et de laVilli.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %4 Juin , cinq heures du matin.
\
C 447 )
cage ; le<s Espagnols , & toutes les autres nations , sont
persuadés que les Français sont en démence ». Par
pari tcj'crtitr.
JOURNAL
de la Cour et de la Vulî,
VARIÉTÉS.
Des patrouilles composées d'ouvriers habitons de|
*
, v 452- ) . ..
faubourgs armés de piques , parcourent les rtics Je
Paris ; elles sorit conduites par des sergens de la garde
nationales
JOURNAL
de la Cour et de ia Viiieí
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %6 Juin, quatre heures du matin.
VARIÉTÉS.
JOURNALS
de la Cour et de laVille.
■ ■——
Touc taiseuc de Journal doit tribut au malin
LÀ Fontaine.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.7 Juin.
Déclaration du Roi.
Cejourd'hui dimanche aó juin 1791. Je vois qu'il
ne s'agit point d'un interrogatoire , & je 11e crains pas
de dire les motifs qui m'ont déterminé à quitter Paris.
Mes motifs sont les outrages & les menaces faits à ma
famille & à moi-même , dans la journée du 18 avril ,
lesquels sont restés impunis , & des écrits excitant la
violence contre ma personne. J'ai cru qu'il n'y avoit
ni sûreté , ni décence pour moi & ma famille , à de
meurer dans la capitale. Jamais mon intention n'a été d»
sortir du royaume ; jn n'ai entretenu aucun concert
pour mon départ avec les puissances .étrangères , avec
mes parens & avec les Français émigrés. Les logemens
préparés à Monlmédi attestent la vérité de ce que
je dis. J'avois choisi cette place , parce qu'elle est
fort bien fortifiée , parce que j'aurois pu m'opposer à
toute invasion contre la France , si on avoit voulu e*
( 4*7 )
faire «ne , & parce que j'aurois pu me porter sur tottâ
les points attaqués., J'avois choisi Montmédi pour
retraite , mais je conservois toujours le désir de revenir
dans Paris , comme on peut le voir par la derniere
phrase de mon mémoire; & si j'avois eu l'intention de
sortir de la France , je n'aurois publié ma déclaration
qu'au moment où j'en aurois été dehors. Je desiroi*
faire tomber l'argumcnt de ma non-liberté qu'on op-
posoit à la légitimité des loix. Je portois avec moi
1 3,200 liv. en argent, & 570 mille en assignats. Mon
J'rere devoit revenir en France auprès de moi. Les 3
couriers qui m'ont suivi ignoroient la destination de
mon voyage. Mon passe-port n'étoit pour Francfort
que parce qu'on n'en donne au bureau des affaires
étrangères que pour les pays étrangers, & on voit
d'ailìeurs , par la route que j'ai suivie , que je n'alloit
point à Francfort. Je n'ai fait aucune protestation
que celle contenue en mon mémoire , & elle porte
moins sur le fonds des principes, que sur le peu de
liberté dont j'ai-joui , & sur ce que les décrets ne
m'étant point présentés en masse, je 11'avois pu juger de
l'ensemble. J'ai reconnu dans mon voyage que t'opi-
nion publique étoit décidée en faveur de la constitu
tion : je n'avois pas cru pouvoir connoître celte opi
nion dans Paris , & je me suis convaincu de la néces
sité de donner de ia force aux autorités constitution
nelles. Aussitôt je n'ai pas hésité de faire tous les sa
crifices qui peuvent contribuer au bonheur de la na
tion : j'oublierai volontiers tous les désagrémens
que j'ai pu essuyer. J'ajouie que la gouvernante de
' moa fils & les deux fe:nmes-de -chambre n'ont été
avertis que très-peu de tems avant le départ.
Signé Louis, Dandré, Duport & Tronchet.
Déclaration de la Reine.
Ceiourd'hui 27 Juin, 11 heures du matin.
.Te déclare que le Roi désirant partir, rien dans la
.nature ne pouvoit m'empècher de le suivre, & j'ai
< 4*3 )
prouvé depuis deux ans que je ne voul«is point me
.séparer de lui , & si le Roi avoit eu l'intention de quit
ter le Royaume , toutes ma force auroit été employée
à l'en empêcher. La gouvernante de mon fils n'a reçu
mes ordres que peu de tems avant le départ. Les cou-
riers ignoioient la destination du voyage ; on leur
donnoit de l'argent dans la route , & ils payoient la
dépense. Les femmes-de-chambre n'ont été averties
qu'au moment du départ , & l'une d'elles n'a pu voir
ton mari. Monsieur & Madame dévoient nous rejoin
dre en France , & ils n'ont pris un autre chemin
que pour ne pas faire manquer de chevaux.
Nous sommes sortis par l'appartement de M. de
Villequier , séparément oc à diverses reprises.
Signé, Marie-Antoinette , Duport , Tronchet
& Dandré.
M. Tronchet. Je crois devoir vous dire que le
Roi a demandé d'avoir un double de sa déclaration.
L'assembiée a consenti à le donner.
Ensuite sur la proposition de M. Chabroud , & sans
aucun débat , on a renvoyé les deux déclarations au
comité, pour, après les informations prises , être fait
le rapport.
VARIÉTÉS.
Nous demandons pardon à nos lecteurs. Nous ne
pouvons pas être plaisans. Les malheurs de nos ver
tueux & magnanimes souverains nous pénètrent trop
profondément.
Avis.
Les personnes dont Vabonnement f.nit avec le mois,
sent priées de le renouvelle/' au platot, ajin de ri'éprou
ver aucune interruption.
j"o U R N A L
de-la Cour et de la Vhu
VARIÉTÉS.
Le meilleur & le plus infortuné des Rois, le plus
honnête des hommes , Louis XF1 , vient de montrer
le courage qui convient à sa position. II a prouvé qu'il
étoit cligne de la majesté du premier trône de l'Europe.
Sa déclaration du 26 a confirmé celle qu'il avoitlaissée
à son départ. II vouloit , il a toujours voulu concourir
avec les représentans de la nation, à faire la constitution
qui pouvoit le mieux convenir à un grand royaume.
Ses intentions ont été méconnues , calomniées : il avoit
Í>cnsé que les provinces s'appercevroient tôt ou tard de
'ascendant effrayant que prenoit la ville de Paris, &
des maux incalculables qui dévoient en être la suite ,
& il avoit opposé à une patience imperturbable aux
.entreprises multipliées contre son autorité, une prudence
( 475 )
Í>lus qu'humaine aux outrages dont on n'avoit cessé de
'accabler. Paris n'en a été que plus audacieux , & les
sacrilèges ont été portés à leur comble. Les factieux
vendant leur appui & le crédit qu'ils avoient acquis
dans Paris à l'asseniblée nationale , ont en retour exigé
d'elle des complaisances sans bornes : cependant , les
provinces sont restées dans, l'aveuglement , & n'ont
cessé d'applaudir aux loix désastreuses & destructives
du commerce & des propriétés. —C'est lorsque les
choses ont été portées à cet excès , que Louis XVI
n'y voyant plus de remède , a pris le parti de déclarer
ses intentions , & de s'éloigner , non de son peuple,
car il le porte toujours dans son cœur, mais d'une
assemblée tyrannique complice des régicides. II a voulu
se placer à une distance assez imposante pour faire en
tendre ses intentions paternelles à tous ses enfuis , &
n'être plus forcé de donner sa sanction à des extrava
gances dont son cœur n'a que trop gémi. —Et vous,
Français! vous vous êtes opposés à cette mesure salu
taire ! & vtfus avez arrêté votre ïioi !... votre pere !...
vous l'nvez ramené comme un criminel dans sa pri
son !... vous l'avez encore" outragé !... Dociies à 14
voix de quelques satellites vendus a\ix factieux , vous
étés restés couverts dans un morne s'ience , & n'avez
présenté'que l'image du mépris.... On n'a reconnu dans
este m rciié' cannibale , qne''la! pusillanime curio
sité , la servile imitation , qui feront ton ours des Pa
risiens le plus indiscret & le pins sof de tous les peu
ples. —Eh bien ! le Roi n'a point voulu voir toute
cette affectation commandée d'insoíence ; il la par*
donne , il l'oublie ; mais il persiste dans ses sontimeits ,
& sans-doute il ne sanctionnera plus vos maux ; il ne
sera plus ie complice des faction* qui vous trompent ,
vous déchirent , & ruinent ce bel empire.
Que ferez-vous ? . . . . Ah ! je sais bien , moi , ce
qu'un jour vous ferez. Vous ! ombri ez aux genoux d'un
pere dont la bonté est infatigable ; vous le supplierez
à mains jointes de ne pas confondre les malheureux &
aveugles instrumens des crimes , a\ ec Icucs auteurs t
( 476 )
i« supplierez d'entendre les vœux libres «les nov-
vwiijBt &. véritables représentans de la nation, qui dol»
va-Jlt Are chargés par vous de rev ir cette monstrueuse
coasiiiutio» , défectueuse dans sa bise , & dont l'a-
fihev£»ient est impossible , & d'y substituer des ró-
(itrapfa &. des lo:x qui puissent faire à jamais votre
bonheur. —Alors, ô malheureux citoyens! ce ne seront
plus des Diouet , des Guillaumes , des Mangìas , qui
«eront J'objet de vos délinms hommages : vous les mé-
priserea comme des vils fanatiques, & vous honorerez,
»©us saluerez avec admiration & repenties Faluri, le»
DiHîtQUtier & les Marsan 4 gardes fidèles & incorrup
tibles , qui , par attachement pour leur maître , pour
vôtre Moi . se sont voués à la mort , & ont bravé jus-
ûH'àl'igtiominie. —O Français ! voilà ce que vous ferez ,
& j'aurai assez vécu pour ma consolation , le jour où,
par cette démarche franche & ces seutimens , j« vou»
aurai vu rentrer dans les sentiers trop long-feaw aban
donnés de la justice & de l'honneur. Puissiez-vous , à
force de repentir & de vertus, redevenir dignes de por-
tvr vu nom qui a obtenu si long-tems la vénération 8j
incité la jalousie de toutes les nations de l' univers î
h. k
(•47*")
& la famille royale : ce n'est pas la première fois que
nous avons eu occasion de remarquer combien l'assem-
klée ressemble à celle dont parle Milton de ces anges
rebelles à leur bienfaiteur ; elle est frappante avec c»
jnoment où leur chef veut justifier ses attentats contre
les ouvrages du créateur. Satan , dit Milton , allegu»
la nécessité , l'excuse des tyrans.
( 4*o )
leurs armes, on ne le permit pas. Et ces affronts sont
faits au Roi, qui a voulu rassembler ses sujets autouf
de lui, qui les a apptsllés pour les consulter sur la ma
nière dont ils voulo:«nt è-Ue gouvernés! El noua saa-
mes Français !
Livres nouveaux.
Qu'est-ce que Ta ssemìilit nationale* L'épigraphe
que l'auteur a choisie répond parfaitement bien à cetts
question : Mv/tstrum konendum, info/ me , ingens, cai
lumen ademptum? E$eid , ck. ?. —Voilà pent-être
l'athlele le plus raclouíaijle qui se soit présenté dans
3a lice pour combattre l'assetnblée nationale. II la suit
pie>l à pied daìis toutes sea opérations , & ne se perd
point dans des déclamations vagues & insignifiantes,
cpnime 0:1 pourrp t peut-èire le reprocher à quelques
autres écrivains qui ont écrit dans le même esprit.
Cet ouvrage se trouve chez les marchands de nou
veautés, & chez Maret, au club de Viflois , arcade du
Palais-Royal , N." 177. II se charge de l' envoi, movçn-
uaot quatre francs da port.
■
N." 60.
JOURNAL
de la Cour et de laVille.
VARIÉTÉS.
Par un raffinement de cruauté, l'assemblée nationale
députe toujours auprès du líoi & de la Heine ceux do
sos membres qu'elle sait leurs plus mortels ennemis ,
Íês factieux les mieux connus.
s
( 4*3 )
II..
Comment les honnêtes gens soussrent-ils los afsreu*»s
earicatures (|iie les marchands <T images nu Palais-
Royal sur-tout , étalent aux; yeux de tous les passans?
Quoi ! personne n'a le courage de s'élever contre une
pareille abomination ? Parisiens ! Parisiens ! je ciel
vous prépare quelque grand châtiment. II ne laissera
pas tant ù'atrocités impunies.
■
Aux Rédacteurs.
H y a sur tous les journaux , & nième sur le votre ,
messieurs , une erreur d'un petit zéro , dans la décla-
ràtion du Roi , du 26 de ce mois. On y trouve que
S.v Majesté a emporté 56o,ooo liv. en assignats , &
dans la vraie déclaration, imprimée par ordre d« l'as-
icmblée nationale , 011 ne trouve que 56,oco liv. qui
est véritablement la somme einporLée , au moyen de
laquelle (en assignats sur-tout), il seroit diflicile de
penser qu'on eût voulu tenter une contre-révolution.
Ces petites erreurs coûtent si peu à MM. ies Jour
nalisiez ck les servent si bien! Enclaves de la vérité ,
vous devez , messieurs , vous mélier de leurs récits,
& sur-tout de lev.rs calculs , & ne vous en rapporter
Qu'à des témoignages certains.
Livres nouveaux.
Traductions des lamentations de Jérémie par le sieur
Vìlittí , qui craint le aort d'Absalon.
Avi s.
Le s personnes dont Vabonnement finit avec U mois,
sont phêes dele renouveller au plutôt, afin de n'tprou-
ver aucune interruption.