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. (XI - cI l'ttin H í)I.
"Wri-ì go.
i9òien Compfeìr.

lfupjílÁmexi& Oe c« Parfum* , euu^a.


1

1&

(m
N.» i.

.JOURNAL

n £ la Cour et de la V i L l ç#

Tout raifeur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dimanche r Mai 1791.


Charles III , dit "le Simple ; Roi de France , régna avec
peu d'autorité. Les seigneurs , à la faveur de la foibleifc de ion
gouvernement , s'érigèrent prefqu'en souverains j ils en vinrent
à-une conjuration ouverte , & jusqu'à refuser de le reconnokre
pour Roi. Plusieurs abandonnèrent le Roi, & élurent en 'fa
place Robert, <\ac de Fraocc , l'an 311. —» Charles, dit l as-
>> quier , dan» ses recherches de la Fiance , étoit assiste de la
» juîtice de fa cause ( parce que le sujet qui prend les armes
•»> contre son Prince, n'est jamaU exciné cnveis Dieu);
» ni?is il ctoit sa:!S exp^rien:: , fans conseil , lins aucun,
j> Prince du íang, s-e plus grand (upycrr qu'il avoit , etoit
» l'archcveque de Scas. . . . Au contraire, la faction Je
.»» Robert etait tres-forre te irts-puiiìsitrs ; car elle h'éroit
» point fondée fjrune volo.ité £s-volíe du commun peu-
» pie , lequti on peut dire erre un monstre , qui, pour
»> avoir trop de têtes , esí fans téte ». —Mais le bon
(droit triompha. Charles livra bataille à Robert Tannée sui
vante , & le tua de la propre main.

ASSEMBLEE NATIONALE.
* 1
Séance- du Avril.

Enfín M. Menou a fV.n soi long , pesant , e-mayeusc Sc


inl'gniÊant rapport de ì'aSaire .i'Avignon. Au cl.;b des jft-
Ccbtns , on avoit ail g"é, .comme une raiion décisive, pour
ToîKie ÏH. Année xjfi. A
justifier ['envahissement du Comtat , le droit qu'un tiers a
de désarmer deux personnes qui s'égorgent. M, C'a^alès a
rétorqué cet argument , ca feignant de l'adopter. Oui , fans
doute, a-t-ildit; de m:rae qu'une perfonnea le droit d'empé-
' cher l'incendie de la maison de son voisin , les peuples peuvent
& doivent inte poser leur autorite pour rétablir la tranquillité
chez les Nations voisines. Le côté gauche qui a senti où
portoitle coup, eri a été consterne. 11 est bien mal-à-droit
d'employer une arme dont on peut se servir contre volts
avec tant d'avantage. Nous avons encore bien plus besoin
qu'Avignon , qu'un tiers vienne nous ijcttrc à la raison.

VARIÉTÉS.
Question proposée aux Membres du Comité des
Finances.
Quels font les plus coupables de ceux qui volent des
assignats qu'ils ont en dépôt, ou de ceux qui en fabriquent
de faux '/

Le commerce rensît, dit hardiment à la tribune M.


Rabeau de Saint-Et ienne ; c'est fans doute le sien.

Nous pouvons assurer que les ftètres jureurs font lení


travail dans lc sens de la révolution avec le grand inquisiteur
Void.., en lui rerniant compte des conversations cju'ils ont
avec les bons patriotes dans les confesiionaux : la quiruaioe
ide Pâques a fourni les découvertes Ls plus intéressantes.

Si lc Roi est vraiment libre , pourquoi le lui fait-on pro


clamer & répéter aux provinsss Sc aux puissances étrangères?
Ce n'est peine par. des harangues astuceuses, ni par d?s dis
cours enjacabinis , c'est par des actions qu'on prouve qu'oa
(3)
est libre. Je trouve , sauf le respect du tu sang dés Bour-
buns, que ìc Roi, en cette occasion, ressemble aux coquettes
& aux qui jurent qu'elle» font tendres , ridelles & vet-
tMeufis , fans que personne soit leur dupe; ou plutôt à uo
peureux qui c ie en tremblant de toits Iqs membres : je n'ai
pas peur , je ne crains rien.

On peut bien entendre la messe d'un prêtre jurcur , difoít


«n bon paysan, (ì on peut entendre celle d'un prêtre en péché
mortel ; mais le jurenr est hors de l 'église , & le mandement
du véritable archevêque du diocèse de Paris, déclare nuls
tous les facremens administrés par les incrus & ceux qui les
reconnaissent : mariage , absolution , communion , &c. tout
cil frappé de nullité. II faut que l'esprit de parti aveugle
étrangement , pour cju'il étouffe jusqu'aux cris de la cous»
cience.

Vers fur le sommeil de M. Bouche.


Tout doux, ami passant; dans ce fauteuil repose
Bouche , qui , comme on fait , n: fait faite autre chose
Que babiller toujours mil-i-propos :
iN'éveillez pas , pour Dieu , c: sot apôtte,
Et gardez-vous de troubler son repos,
Sitjpn , cra'gnez qall n: trouble le vôtre.

II est de nitotiété publique que notre bon , mais trop


milheuteux Monarque, & son inhumée épouse , n'ont pas
Ta Cinfolat'on de se parler, sans que h sentinc du club des
Jacobius , séant à la chancellerie á'Orl... n'en soit instuice.

La violente altercation que MM. de Mcn.„ Dub.. dt


Çr..... ont eu hier en sortant du club des Jaçobiens, relatif
vfAínt à lá rhíífión que fit M. Sam... de supprimer tótís
lès clubs jacobites , s'cít termine parrtotiqtreuièm comme on
devoú l'attendre de deux bons citoyens , c'est-á-dbe à coups
de bambou. Les témoins Raccordent à blâmer M. de Mot..
d'avoir abusé de l'avancage qu'il avoit sur son ennemi.

Ceux qui ent détruit une autorité «qui depuis si long-tems


rfíaintenoit la paix dans ce beau royaume oht-ils pu se flatter
que celle qu'ils lui substitucroieiit serok plus respectée? 5C
lorsqu'ils oh: laiise au hasard le soin de la placer entre des
jiftins criminelles, se sont-Us persuadé <jue le peuple ne
jfrgeroit pas ses nouveaux maîtres ce qu'ils valent ? Obéit-
otl à ceux qu'on n'estime pàs ?

J'excuserois Terreur des citoyens qui ont renoncé à la'


'religion de leurs pères pour en adopter une nouvelle , si les
instituteurs, de cette nouvelle doctrine mernoient leur con
fiance & leur estime. Mais ils ne peuvent Houter de l'espric
qui les anime; ils r.e peuvent avoir du respect pour des hom
mes qui ont déchiré leur patrie, Vjui Pont livrée au pillage,
à l'ineêudle , au meurtre} qui ont m.mc l'audace de :\c point
déguiser qu'ils sont les promoteurs & les instigateurs de tant
d'atrocités.

Les quatre P, énigme anglaise.


Pacan fur terre.
Po'tron fur mer.
Prince nulle part. .. •
Poii.fou par-iout.
Zes quatre P français.
Pauvre
Patriote ,
Prehds
(1)
i> i i h» ii-
te* 53 .factieux se sont tcllett»ent emparés de la liberté
da Roi, qu'ils viennent de lui ôter méme celle de lire les
dotrers qu'on le force de sanctionner.

Moyen infaillible indiqué à la nouvelle législature, de


réparer, dans un mois , nos finances, nos mœurs , nos fautes
& nos erreurs : par M. du Bernet, négociant à Tonneins.
Bjochurc in- ii, chez, Paufleury , libraire au Palais-
Royal.

On a distingué , parmi les diffetens avis de récréations qui)


ont remplace les spc-ctnclcs pendant la semaine sainte , celui
ci-après , qui étoit à la irrite de l'annonec du licur Perrin.
Amusemeos métaphysiques , & nouveaux tours d'ndrcssa
des sieurs lam.... , ìiarn.. , & compagnie, machinistes 8c
ingénieurs, mécanique & genie à part. —Démonstrateurs'
XftcnsongtTS , d'un vilain physique, faits pour l'ennui St la
douleur. —Tous les jours, amphithéâtre du manège.
II y a des places à tout prix.
L. M. D.

M. das... , jadre commis de barrières , puis prêtre eorame


tant d'autres, puis chais professeur dans l' Université dé
Paris , ne pouna pa» dire que tout le monde perd à la révo-
lírtTOVi. íl crott encore réver , quand en fc réveillait , H
trouve en lui un grand-vicaire de' M. Gobet. —Ne portant
plus que des habits verds, depuis qu'il étoit sorti dti séminaire ,
il s'elt affublé d'une soutane à la iiippcric , lc jour de ^instal
lation de son protecteur ; &c il avoit si bonne mine à porter
la crosse, que toutes les commères le prenoienr pour M.
Gobet lui-mr me. Ce tkéologien de barrières prévient eeux
ács commis supprimés qui voudront faire leurs pâques,
qu'il confesse dans le sens de la révolution , ù Notre-Dame ,
dans la chapelle 6'aiut- Antoine. II ks traitera en ami k
en ancien confrère. Tous ceux qui depuis la révolution , se
sont amusés à voler , incendier > lanterner & fouetter des
religieuses , peuvent auffi s'adresser à lui en toute confiance.
Ils obtiendront fans difficulté l'absolutiòn de leurs pecca
dilles i le grand pénitencier Chabroud lui ayant cédé une
partie de ses cas réservés.

Les affaires se disposent de façon qu'avant un an , on


payera à la porte des églises le culte de la religion catho
lique , comm; on paye la comédie à la porte des salles de
spectacle : il en résultera que les évêques & les prêtres jureurs
mourront de faim , comme font ceux dont ils ont envahi
les propriétés , & qu'ils se seront déshonorés en j ure perte dans
ce monde , pour se damner dans l'autre.

Les honnêtes gens auroient mille suje:s de mourir de


chagrin , s'ils n'avoient pas de fortes raisons pour espérer
que ceux qui sont dans ce moment-ci places au plus haut de
la roue, y seront étalés avant peu.

Dem. Bouche de Fer. Quelle différence y a-t-il entre


M. d'Oïl.... & son palais?
Rip. Aucune; ils sont toas les deux le repaire de tous
les vices.
. A Pourquoi M. Dub... de Cr.... , dans son adresse, dit-il,
dans son épître à ses concitoyens, qu'il a servi ving-neuf
•ans avec honneur?
R. C'est qu'on ne s'en íeroit jamais douté.

On dit que nos braves eardes-nationaux , pour empêcher


les Jacobins de commettre de nouvelles horreurs , se sont
coalisés pour escorrer 50 maçons , & les matériaux néces
saires ponr murer pendant leur séance, vendredi prochain,
les portes & fenêtres de leur infernal repaire, d'autan* p'trs
( 7 )
dangereux , qu'U couTre ses coquineries du voile sacré du
patriotisme.

La jolie ville que Pars', quelle tranquillité ! quelle paix


règne dans ses murs ! que d'humanité ! que de douceurs dans
ses habitans ! quel commerce florissant elle tait ! que son
faste est imposant! que sa richesse est étonnante ! Le nu
méraire y abonde de toutes parrs. Qu'on a bien fait de dé
truire cette bastille ! elle glaçoit d'erfroi tous les honnêtes
gens. II n'y avoit que les mauvais sujets , les coquins qui
ne la craignoient pas. Et cette police, de quoi s'avisoit-ellc
de mettre des entraves à l'industrie des citoyens actifs? Et
ce prévôt des marchands qui genoit le commerce ! & ces
échevins à qui il ne falloit pas qu'on pût reprocher d'avoir
laiile protester un bi.lct, pour qu'ils parussent dignes du choix
que l'on saisoit d'eux'. N'cll-ce ps beaucoup mieux aujour
d'hui? On n'y regarde pas de li pres , pour élire un municipal.
Nous en avons que fous l'ancìen, régime , on n'auroit pas voulu
pour valets de ville. D'ailleurs, nous en avons 144, ce qui
est bien plus agteabie que de n'en avoir que quelques-uns qui
n'étoient pas payes , Sc à qui cet honneur coûtoit meme
quelque chose. En vérité, il faut être bien fou pour ne pas
convenir que tout va le mieux du moude ! Dans quel temî
a-t-on été plus juste, a-t-on plus respecté les propriétés ?
Dans quel tems avons-nous ete gouvernés par de plus
honnêtes gens? C'est l 'envie qui obscurcit le beau tableau
^ue préiente la Francu.

Le palais anti-royal étoit hier lans 1* plus grande fermen


tation , parce qu'on y a vu l'cnorme patriote Saint-Hurugc
poudre à blanc.

Ccrrain prêrre de l'Oratc4re,


Partisan du docteur Grégoire,
Comme lui prêteur de serment ,
Jaloux de partager sa gloire» . 1
C-8 )
íroposcí aíMrmativemfnt ,
Qu'en mariage seulement ,
Une tendrelle proviíoire
Uniáe les époux avant lc sacrement.
Si l'on suit ce nouveau systutte,
Par certe douce motion ,
En mime jour , l'hymen recevra le baptême ,
Et l'amour l'exrrènae-onâion.
Par M. de Ga officier d'artillerie.

MM. de Cazalèí & Manry ont enfin pris le bon parti âe


nepius ficndire à rassemblée iiationicidc; ils le coiuentejont
d'observer fie d'écrite.

La peur rend laid & béte; tous les visages -des démagoguís
présentent ic degoút ,i'ineptiç8£ l'eflroi. C'est le supplice anti-
ci} é des coupaoiei , cjue i'idte de la punition «qu'ils méritent !
Si la constitution est bonne, elle le íèta pour tous-, si elle est
mauvaile , elle lera un cr me envers tous. Les heureux auteurs
du bien letoot récompenses; les funestes auteurs du mal
feront punis. Pourquoi mêler les crime; aux loix ? C'est qu\l
' est plus racole d'être méchant que d'être sage ; d'assafïiner tjae
de persuader, quand on n'est qu'ignorant* cruel & poltron.
L. M. D.

-, CF. .T-OVRNAL paraît tous les matins,


le prix da l'abonnement eft de 3 liv. par mois
pour Par' s, & de 3 livres 1 $ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ' ef. établi
rue Pcrcée-Saint-Sndrc-dcs-Arcs , N.°. 21.

De l'Imprimeiie du Journal de la Cou* Si d« la Ville.


N.° 2. ' r: )

J O U R N A L
dela Cour et de la Vïllf,

Tout faiseur de Journal dpit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundj 2, Mai i^^.r.


L'afTeroblce du manège dev-roit bien ríénonecr íif Tribunal
d'Oil.ans les Horaires qui vengent les livres des tr<4i<:rç-b*s
de la Fiance, pai Posquics, qui a £11. l'audace 4e, faire im
primer , que « combien que nos anctres s'ctudia<?enr autant
.-»> á )a rethnehï •.$<:■ la •vciìft còmjrJt iìt)«s , fi est-ce port
ïi la conséquence, ils ne voulurent ouvrir*à toute hc*iïí"'la
-» poric-j tans au ferment qu'aux censures4* afin de les faite.
. >» venir^au mépr(i du commun >pcupe ,Sc. comme -cfcífoic
)'£mp>eréur Justinien en l'une' de ses constitutionsy pool
j> ne p;rmei;r?. que facilement on ptévsrlqflát contre la rtvi-
» jefté de Dieu : en quoi , certes, leur opinion n'a été gfan-
»» deiiiení trompée; car jc ne vois'pas que les JugesTa ent plus
»> éc ares de la, vérité, & ìe Peupla en ?st devenu plú<. niée l^ant,
">» mettant fous pied la révérence 8c du ièrrnent &'dçs çen»
•>» sures eeclefiastiqçes , & ne roulant [.as se faire pauvre par'
?i sa bouche, Et c'elt une chose ^igne d'être trcpipetjcç-' à
'»> une postérité, que M, de Tkou interrogeant vp hbrnrne
•»» prévenu 'de crimes, ne «cmluit jamais prer.ílre 'de lui le
»» serrpent, sachant que, pour sauvés la yie„ il scr'óit páaj-
">> aisé qu'il se parjurât , éf'à la miéán; "volontés què'Tóa'
v pratiquât le iemhiable à l'endioit de tous les nolívèàúx
?> Conseillers qui entunt eu la Cour, & que jamais on ne
» les fit jurer, savoir, s ils ont acheté leurs états »'.
ASSEMBLEE N ÁT tO'tfAt È,
Séance du i Miì.

T.jA discussion fur l'atTaire d'Avignon * été prordgíi :Á


Tome III. Année 1751. H
( io )
aujourd'hui. On a repris selle des" petits affgnats : apre*
quoi, M. R-abaud a. fait- irnc très -belle motion fur la
fonte des cioches. _ •

VARIÉTÉ S.
f On à été surpris d'apprendre que le Roi avoit invité
tous les honnêtes gens qui l'entouroieflt , de s'éloigner d'au
près de fa personne j rnaiï l'ctonnement a cesse, lorsqu'on a
f su que c'étoit pour mieux se. preparer a être amîic au club
des Jacobins. , '»

La derniere fois que l'abbé Maury parla contre les factieux,


en faveur des invalides , il finir par dire, qu'il falíoit que ces
braves gens eusseìit au moins de quoi vivre & mourir. Un dé-
. puté demanda à M. Garat^Bouteille, quel étoit Ion avis
fur ce que l'abbé venoit de dire ? le mien , répondit ce repré
sentant, sera toujours de vivre & mourir ivre.
- . .' • - • /n " *'. v "• .

v- Les événement qui ont suivi la journée du ìi avril en don


nent la clef! Les dcmccrEtes de province disent que ce sont
Jes aristocrates qui fe font rendus coupables de tant d atrocités.
_ Le.peuplc de Paris aristocrate ! Je ne ferois pas étonné qu'il Ic
devint. II commence bien à regretter ceux qu'il a persécutes.
Les nouveaux le vexent & le laillènt dans la misère ; Ici an
ciens les cclaboulïoient dans les rues , mais les faifoiem
' Tiyrçl t . _ ; „
■_■ . ' i
( Dtm. Bouche de íer. Le Roi cst-il libre r
Rip. Oui , dans fa prison.

On assure que M. de la Fayette commence eníìn à s'an-


percevoir que si l'infurrcction est ie f luî saint des devoir» .ì
( m );• •
pratiquer , lorsque c'est nous qui l'exerçons , en revaache,'
il n'est pas le plus agréable, quand on le reçoit & qu'on cn
est Tobjec. .

L'intrépide Vrudhommt persiste dans toute l'énergie de


fa scélératesse. A Mareilly a succédé un écrjvailleur qui .
fie vaut pa'í mieux que lui : sa plume mielleuse est plus
dangereuse que celle de Marat m?mc -, c'est le doucereux
Philin:e de la révolution. M. Pankouke joue un drôle de
*òle! . ■-
■, . i i
■ ■*
Noa.... chef des courriers de l'assemblée , l'a échappé
"belle lors de son dernier voyage cn Alsace & pays adjacens.
ïl ìfi été manqué , oue de quelques instans par les hussards
de la lí-gion dií cardinal de Ro.... Ils avoient juré d'eo faire'
une esp'.lorade : ce forcené est si méprisable, qu'il n'en vaut'
pas la peine. Un lion ne s'amuse pas à tuer an infecte;

Thouret, Martineau, Camus & confors travaillent


H'.iit & jour ? foraer les foudres qui doivent pulvériser la
decision dé Rat'íbdnne. Les Jacobins mettent toute leut
espérance dans ce Tn'OUret. L'abbé Sieyes assiste à ces con-'
féren'ces1: elíes sc tiennent aux Blancs-Manteaux. ' . '• .",
-. . -A r. .iv:rT- "1 mi , -
Feu Target disoit dimanche dernier, à un avocat da
conseil : nous avip.is uru: belle constitution; si belle (l),que
l'Europe entidre se seroit cmprelsée de l'adopter. Quel dom
mage que les Jacobins l'ayent fait avorter ! ^

- La gentillesse du 18 a au moins ceci de bon ; c'est qu'elle


a déchiré le voile épaMi fur les yeux de nombre de lailsfcsiés.
.. , ." 1 1 "... -' 11
; -ft) -Cdst un perccjui parle - ' ' . '
C )
Le pakk-royal a graná tort ;de triomphes 4e cette équipée *i
nuus.^i.e.k un oblexvateu'r tres-judkieujc ; ies feux de joia
qu'à allume pourroïcnt bien n'éclairer que la chûic|t«riibl«
que lai pLcj'áte ce succe-s mal.-a<uoii& imposteur.

' Les émissaires détachés, par ía propagande contre Bcnjer t


ri'osnt tri approcher. ; leur: zíìç-, s'éteint ^iiand ils font à sorç
Ypinuage : on diroit de* souris d\ p i.tées.à un g los $c e^pqrw
mente matou. A propos de Btnder, on nous assure qu'L}
graisse ses bottes ! Voilà. Uttjkôte bien immoral & bien in
constitutionnel !

Point de membre du côte gauche qui ne se croye immór*


tel ,,'pa.s rri me l'inepte & vénal Rouf. , . . député de laulo. ,
st marche , mais ïe loin , fur. lâs pas de Ç-a, , Jfedp R-t -4S
Si. ' Et-~ i íe fa,mî.uj j camisafd de Nssnies ; voilà , bien fans
contredît les deux scélérats les plus accomplis de la pétaudière
nationale, qui eu est cependant-un* tkhe pépinière.

Bouche , dit gueule , est tout émerveillé de se voir le rival


du pape. 11 fait le périt Mirabeau , & s'imaj:in_- d'obtenir les
riïèìhc'. honneurs, funèbres. Que dç grands hommes n'a pa?
fait éclore notre "'divine constitution !" —- C'est révolte infer
nal., cja'il faut dire : pourcjutìi-nc-pas employer le mot thec-
nicpe ?

'J.Ùù jy,ou/îroji.. jjpuá oçr^iit, qûer c/f st» .ja théologíennf"


frère & Philippe u crue T, pour se mettre, elle - «tertre íc
son irere à couvert : clest, "jsni.fe-t-.OI1 , Cflású avec du fil blanc,
& il faudroit être un sot, pour être la dupe de .ce petit rna-
negèv' ft '~> ' r-c(í sb Ì293-jBiom «f r îi uo sfislluas^ sj .
«ï.i'.i. . .. ' b sscr.-'-i. .-'1 j.-jj <*-—m'lui 3Sj^3 slîov ai iniíîjiù »
- On fe plaint foif-thr -rgtrHf-& maladroit rapport de M-
faire d'Avignon, pat le citojeft.í(yí^ì^.^%of(.,-, ^ tout
í*3)
le monde s'accorde à dire qu'on feroît son éloge , fï dan*
cette atrarre, il avoit été auífi actif Sí aussi adroit qu'il l'eft
dans la partie des biens du clergé. • ;
■ ■- —•
Oa vient d'oríoîiner, par ordre du club des jacobins de
Versailles , au régiment de Royal-Roussillon , de rester à
Etampes jusou'à nouvel ordre. Ce régiment se rendoit à
'Versailles, d'apres ['invitation que lui en avoit faite le
pouvoir exécutif, poiit y remplacer celui de Flandres, qui
en est sorti comme on devoir s'y attendre, daus le sens
4$ la révolution.
. í
Epigramme sur BlAUZ..,

N'a pas long-tems , par l'ourson Biaur..


Fut rudoyé certain homme à moustache.
■—-Point de quartier; marchons, yíte au cornbat,
Dit.lc housifrd. —Monsieur, je suis on lâche,
©u jacobite'-il fait craquer les os ,
Sous le lourd poids d'un bâton redoutable....
Lors rnon ourson crioit , courbanr le dos :
Finisse^ donc.... je fuis inviolable. ;
, ; t"

C'est actuellement M. de la Fayette qui est en butte


»ux traits enveniméjjis factieux qui ont juré de l'immoler a
leur implacable ressentiment. Ils ont lâché contre lui leurs
çtótiormairoSvA gages'} 8c c'çst un .plaisir de voir comment ces
messieurs s'évertuent pour gagnerleur arg*nt. Hier , au PalaiVr
Royal , un \ttw orateur , vêtu >dî djtuii, crioit , d'une voix de
Stentor , au- miiieg d'un grouppe ; l' Oui , messieurs , je vous
j>: T^ai toujours dit, le Genoral est un aristocrate à qui il íauj
^. couper la wtc; c'est un coquin qui ne fait le patriors que
» pour mieux' servir Je Roi , qui est un aurre aristocrate
A «s roots jijc^me sentis uot yipi^w.dòrnange^iJáïa 4c faite
sentit à mon petit Jaeobite le poids de ma grande cari»-» d'é
pine ; mais les souteneurs soldes, me parurent trop vigoi»*.
reufemenc constitués. Je quittai donc le g rompe internais
tremblant fur le sort d'un Mon.trque que je chéris comme
un perc , & d uo général à qui je pardonne de grandes
fautes, en faveur de ses bonnes internions
.... Signé , de ia Choucquí /

Dans le nombre dés lettrés de félicitations que M. l'aKbcf


Fauchtt a relues .de Calvados, il en a distingué une , a'j-»
pres laquelle il a été chez son arquebulier pour lui comman
der une cuirasse. -■_««.- . ■ -

On ne sauroit assez se répéter -, il est très-plaifant que ce


soit trois jours après la scène du 18 , que Je, Roi ait mani
festé à toutes les cours de l'Énrope , qu'il est maître abfola
j; fa volonté , & que c'est de son plein gré & ponrTèp'onclre
à leur amour; qu'il' telle au milieu dés citoyens de Paris. It
faut convenir aujreste , ope cette fois-ci -, le patriote Aío/it-
morin a, fans s'en douter, servi la bonne cause. .

II s'est glissé un; erreur dans les papiers publiés , qu'il im


porte de rectifier. On a dit pue M., la F..... , ce général
te-nommé , s'étoit trouvé mal yen prononçant là harangue
à l'hótei-de-ville. Or. s'est -mépris 7 un héros n'a jamais de
foiblesse, ce n'étoit qu'un assoupi ísement,. Emon,

, -, - •• 'À
Le Comte de Catel.,.. , député à l'asscmblée nationale ,'
-n'ayant plus rien à y faire , s'occupe à faire construite uï»'
jardin à l'angbi-e , dans fa terre d'Aubergenville, pour lá
perfection duquel il ne manque que deux roontsg.ies dans
son ei-devant potager, une rivière, une machine de Marli'l
& des ruines : ceux qui pourront lui en procurer , soht priés
de les adreíïer au château d'Aubergenville, à madame so*
épouse, qui , pom -détruire les doutes qu'on a chet-ché à r»>
U5 ) * ,
sandre sur son patriotisme ,* vient de faire cadeau aux be-
<jeaux, marguilUcrs.& sonneurs de cloche de fa paroisse ^ de
larges écharpes aux couleurs nationales , dont, ils se pareat
les jours de cérémonie.

Dem. Bouche de Fer. Le comte de Mirabeau avok-ii


■02 bonne qualité ? ; .,
Rép. Celle d'être haï des Jacobins. ... „ ,;

Monseigneur Gòbet vient de changer de nièce ; il a donni


pouc prétexte d'un changement ii extraordinaire pour ceux
qui connoilsent l'interirur de son ménage , que les plus grands
pçches aux yeox de Pieu , font les pèches d'habitude.
' ' ; 1 i\

Avis aux honnêtes gens.


On nous .invice de les avertir de se méfier de certaias per
sonnages qui publient, dans les !og;s de l'Opcra, du thcátia
de Monsieur, sirr-iout dans les sociétés du faubourg Saint -
Gerinam , & dans les ci'Jbs du Palai»Royal , qu'ils font !••
ennemis da duc d'Osl.... I! en cil: qu'on pourroit croire,
ft leur coiffure, dans 1c sens ds la révolution, ne faiíoit
suspecter d'avance ce qu ils disent , meme quand ils ois l'aic
4c penser à ce sujet cemme les honnêtes gers. »

Extrait d!une. Lettre d'un bon Citoyen, Garde


. national de Paris, à un de ses amis </|
Province.
. - Tout calcul* fait , nous sommes complé
ment dupes de notve patriotisme , puisque nbï peines n'ont
s:xvi qu'à étayer des iotrigans , qui n'ont travaillé qu'à tout
kouleverser, pour aiíbavir leurs pulsions 3í leur cupidité.
On nfr s'avise jámai? de tout : le comité diplomatique
J'est apperçu du'il avoit omis quelques articles elTentiels dans
la lettre aux amballad.urs. II s'elt hâté de réparer cet oubli ,
en faiíant inférer un pofi-Jcnptum , dont voici la teneur :
u Vous notifierez que le Roi est venu de lui-même & de
»» son propre mouvement de V'erlaîlles à Paris, & qu'il j
» jouit d'une liberté pleine Sc chtiere ; que l'affaire du y K
» 6 octobre lui patoít maintenant très-constitutionnelle , ât
>» que dans peu , il doit donner le baiser de paix à Ph.. âOr.„
j> Vous direz, enfin, que la sanction est auíli libie que la
»i personne du Roi, & qu'aucun Français ne l'ignore >»,

Oivoique les marchands d'argent de la rampe da palais*


Infernal vendent aujourd'hui les louis d'or sj liv . piece en
fus de leur valeur , ils ne peuvent satisfaire aux demandes
qui leur font laites.
Un bon observateur a calculé que le la juin prochain ,
les gros sols coûteront j liards.

Dem. Bouche de Fer. Pourquoi nos voisins jou'slent-ilj


d'une tranquillité parfaire, dans le rcieme moment où nous
sommes excèdes par la plus cruelle anarchie ?
Rtp. C'est qne toute leur canaille est venue ïe joindre
à lámôtre, pour jouir des droits de l'hommc, ^ui yexempte
de devoirs.

CE JOVRN/iL paroît tous les matinSi


íe prix de V abonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris, tt de 3 livres te, fols pour la
Province , franc de poft. Le Bureau efl établi
rue Perçée~Saint-André-des- Arcs , N". 21.

Kc rimprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


N.° 3.

: JOURNAL
I) B t'A- COUR ET DE LA V TX t E.

Tout faiseur de Journal doit ttìhut£a matta


L a F o nYa 1 n c.
..^ . ••,.••..■»
Du Mardi 3 Mat 17-91.
V . •* " ■
Apres de grandes fautes , François premiy fut pris fous les
murs de Pavie. Conduit cn Espagne, 3c traite fans ménage
ment par son rival , il Ht à la liberté les gk:s gvarùîs sacri
fias , & íigtíï un traité dont les conditions étorew auffi
onéreuses à la France, cju'hum'.liauu-s pour lui; mais ce fut
cn vain que ia Cour de Madrid en demanda la ratiíi cation.
Nos prgYMifes , fidcl-es a'ors , d>. clarerent cju'uu Roi ,
même libre , ne pouvoit contracter de parsils engagemens ,
& que la signature de François & l'on acceptation feroient re
gardées comme nulles & de nul elísc" La ligue sainte vint à
l'appui de' cette décision : tous les souverains se rruv>ire.-r ,
& armèrent en faveur de François premier ; mais l'Angle-
terre eut la gloire de terminer cette grande affaire.
Lc connctable de Bourbon fur l'ennemi de François premier
& l'autcur de fa captivité Ouels rcprochi-s tomes les géné'-
tations ne ferout-ellc:. y; as à la mémoire de ce Prince!

ASSEMBLEE NATIONALE..
Séance du 1 Mai.
XjE prcídênt a la la pétition d'un jardioier qui assit ua
jarriin no<rnne la France jhnjsa.'/ti , divisé en %-; dépar
tent ens : mal'tsnrctttéincat son travail n'ciV- qu'à moitié
fau , ôc il manque de • rclourccs pou* is unir. L'aâcmbiie
Tesne llí. Annfctí ifft, G
s'en est beaucoup amusée, inàxs h'a" rien fccco*rdé. On m
paísé de4à à l'aísaire d'Avignon : l'afscmblée s'est encore
amusée quelques instans , mais n'a rien décidé. Vçila, um»
séance bien employée !

VARIÉTÉS. „
Le parallèle de la situation actuelle du Roi avec celle de
Montl^uma, prisonnier des 'Espagnols, est «l'une évidence
frappante : nous . invitons à le lire dans l'Ami du Roi du
xncrcrecfï iá aVtíl.
»... r «
Bruxtlles , lf as avril. Le valeureux /?fW«t;mpati<pHí$
de voir que' les papiers français ne lui donnent que Je titre
de Général, 8c non celui de Maréchal , dont â si jtste
titre il est décoré , se dit] ose à sc rendre à Paris vers 1Ì
pentecôte, pour déployer sen brevet de Maréchal.
< . Signé , Mkodì-Mòn p 'a S;

Lé sieur Ch... Lam..... a eu ùne discûíTìón -soft Vive 1


la, sottie de Ja sé>ncedu v;ndredi 19 avril ( avec un antre
députe que nous ne nommerons pas, parce qu'il a des, tejres,
des maisons & des meubles : Monsieur, lui tîifòit Chariot ,
■vons áirhez donc le despotisme? —Non, Mtohsiélír','&Vo-
core moins le vôtre que tout autre. —Vous croyez doue
^ue je fêtai pendu' —Gui, Monsieur, & quitus est je
te dcilr» de t'óút mon cœur Ce qu'il y a de plus plai
sant dans cette avanturc, c'est que tous les spectatçuçs ea
ont ri k £ofge déployés.

Plusieurs brigands journalistes & brigands mbrionní'rei,


ont essuyé des desagrémens depuis «uelque-tems. JLe sieur
Carra a tîé feátonné près du Louvre ; le sieur Frudianme
a été jeté dans U baffin des 1 uileries, fc n'aidé ísn salut
t}9) ■
^u'à lá beauté Je sa femme , & le sieur Se.-Hur... a étí
traîné dans le ruisseau^ par un Avocat , à la potte du café
des Arts.

La paix ! la paix ! s'est écrié , dans une lettre pastorale, le


sieur Gobet, couvert des dépouilles de Monseigneur de
Ju/gnê ; même crime, mtrac audac ; les brigands la re
commandent aussi à ceux qu'ils détroussent.
r-**-.
Une persorne qui depuis quelques jours épie particuliè
rement les démarches de quelques-uns des factieux, a vu di
manche, à hiiit heures vingt minutes du matin, le grandi
meslager noir du roúge Philippe entrer chez les frères
Charles & Alexandre. Cela n'a rien dVtonnant, car ces
messieurs doivent avoir beaucoup de choses à se communi
quer pour marcher d'accord.

Castors, 16 avril. Le soi-disant évoque da Lot y fat


intronisé dimanche dernier 10. I! célébra !a messe ponti
ficalement avec une vieilie mître tic feu M. de la Luzerne,
mort y a plus de cinquante ans, & avec une crosse de boisj
tirée tort adroitement des mains d'une statue de saint Au
gustin. Après cette messe pontificale, il y eut une orgie de
«eent cinquante couverts dàns la salle synodale dé l'évèchc;
ehaque convive paya son écot coitm: dans un pique-nique,
au préjudice des femmes & enfans du plus grand nombre,
qui n'avoient pas de pain dans leurs maisons. Ges agapes
-durèrent trois bonnes heures. On y chanta beaucoup; le
soi-disant ayant donné l'cxemple, & entonné le premier la
fameuse chanson, ça ira, ça ira; les aristocrates h If
lanterne. A la nuit tombante, íl y eut illumination géné
rale &'fcu de joie dans la place de la cathédrale, suivi de
danses à la façon des bacchanales, composées de prçues,
femmes, filles, moines, &c. Le soi-disant dansa lui-même
avec la femme d'un perruquier , ses prétendus vicaires avec
des tripières, & autres de même aloi ; le tóut pour mieat
exécuter vos décrets fur légalité des conditions.
Je vous ai vu , jadis , si bon chrétien ,
Monsieur Camus! Quelle anae est donc la vòtfe?
Trois fois six francs font de, vo.is un payenl
D'un ton piteux contrefaisant l'à'côtre ,
Camus répond : Dieu seul conduit nos cœurs.... ■• ;
Mes saints baisers ^colloient à la porte
Du. bon clergé, tant qu'il eut des honneurs;
Mais il est mort Que le diable l'emjòrte!
Fer le Chevalier D. P. T. S. ci- devant Chevau-Itger
de la Garde du Roi.

Le sieur le Gros , sapeur de la gatde nationale de Sèvres,


honnête citoyen & bon' chrétien , oublia , dimanche pâlie,
l'heure de ;a bénédiction , en buvant bouteille avec madame
son épouse , qni , enfin, lui proposa de íe rendre à l'egiise ;
- i's y arrivèrent dans le rnomtnt qu'on en sortoit ; M. le
Gros pria poliment le curé de donner une nouvelle bénédiction;
le cure fit quelques diiíìcultés , & ccue apparence de refus
ayant agité les coormrs moustaches & la dévotion de M.
le Gros , il fit un geste , & proféra un mot si énergicjue ,
que le curé s'empteisa áz le satistaire , en aslurant qu'il
aimerolt mieux bénir le diable , que de s'exposer à avoir de
pareilles fiayeuis. .

Les Sabats Jagobites. Chaque numéro est de ìtí pages.


Le prix pour un volume , composé de i ^numéros, est de 5
liv. po.rr Paris , & * liv. pour' la Province. On t'abonne
chez Blanchon, libraire, rue .Sa'mt-André-des-Arcs, n.° 110.
M. Marchand, qui a red'géavcc tant de succès la Chro
nique du manège ,.est Pauieur de ccae feuille aufli gaie
au inconstitutionnelle. Il seroit dirneile de manier avec plus
o'adresse le stylet du ridicule. Quand on est opprime, c'est
uns csnsolation de perúíHer ses oppresseurs; 011 enrage &
( 21 )
l'on chante : îes patriotes eux-mêmes pardonnent à l'aris-
tocratc aimable oui sait les faire rire ; & emi n'a pas ri d:S
chemises à Godas? Au reste, depuis Pannard , nous
négligions trop le vaudeville; M. Marchand vient de 1c
faire reparoître paré de grâces nouvelles ; il a su lui prêter
Un intérêt plus vif en en dirigeant les traits contre ces
Tti ans audacieux qui detrònenc lesílois , & qui depuis deux
ans , foulent d'un pied d'airain notre France malheureuse.

Quoi '. disoit un Anglais , d'ignorans médecins


Et d'obscurs avocats, rebuts de la province,
Des grands feignsurs , parés du titre dlast'allìns ,
Pour le rendre plus libre ont garotté leur "ìince!
.Mais faut-il s'étonner de leurs décrets divins, y
Quand du pouvoir de réformer la France,
Pcre Girard est revêtu -,
Quand le noir Mirabeau nous parloir de vertu ,
Et le grand Mathieu d'éloquence.'

. ■ Rouen , 30 avril.
C'est aujourd'hui qu'on supprime nos églises paroissiales
supprimées. Tous les cu.es non j tireurs ont été avertis hier *
par une circula:re, d'évacuer leurs écliíès Sc leurs presbytères.
To ire la garde nationale est fur pied, on ne rencontra que
des patrouillas. On ne va pas fi vite dans !a ville de Sêe£ ; lc
.peu de prêtres qui a juré, fe rétract;, & tous les habitans ,
compris la garde nationale , ont juré de ne point recevoir
l'évèque constitutionnel ; en con séquence, les gardes nationales
d'A lençon , d'Argrntau de Falaise sont commandées pour
J'alicr installer la semaine prochain".
On apprend de Caen qu'un médecin de ladite ville, élec
teur & grand déclamircur cnn:ri le clergé, a depuis líx jourí,
perdu entièrement l'cfprit : dans fa íoli-, ii demande à chaque
instant un confencur. Les j;e:is sages , ajout:-on , font main
tenant étonnés de quelques exèmpies de c'e genre -, cat un garde
< « J)
n.a,tiopal de la mçme ville qui avoit le. plus contribué à arrè£.
ter les oroMnáns qui s'y étoient tendus , est tombé mort e«
rentrant cliex lui.

On avoit toujours regardé l'on..., comme un métal très-


précieux; niais après plusieurs expériences fur l'on.... on
îst convaiica que l'on.... est un métal très-mou, très—
•impur, très-dangereux, capnble à'empoifcniur, Sec. &.C;
qu'il n'est bon ou'à allonger à happer à coups redou
blés, pour cn faire les p lus vils instrumens de cuisine; en-
forte qu'on lui préfère le cuivre, si , Dieu nous pardonne,
les assignats me mes, & qu'on est entièrement revenu de l'ar
Moui de l'oa....

X"n manuscrit comrosé de feuillets d'écoree d'arbres,


icric en langue eaAdai'rue , trouve dernièrement par un bû
cheron fur ;a cime d'un chêne de la foret de Fontainebleau ,
Sc qu'on eroit être t.cmbc de la planète cui veille au design
de la France, âpres avoir prédit tous les désordres, tous les
brigandages que des novateurs introduiroirnt dans le yajs
des Franc» , pour y avilir la royauté ; après avoir annonce
les forfaits , la mort prématurée de leur chef, & les hpnneuts
scandaleux de l'apothíolc qui lui feroient décernés , s'exprime
en ce; ternies , traduits mots pour mots.
« Mais peu après , tous les Rois d'alentQUr , dont cçs
» novateurs auroi t aussi cherché à ébranler les dominations,
» se ligueront contr'cpx ra Sembleront des armées foimi-
» dabLs , & entreront avec elles dans ce royaume bouleverfç.
» À ìa Bouvclle de leur arrivée , les novateurs fe rcfugierbnt
>' dans des antres; un juste châtiment les y poursuivra-, 1c
» cadavre d'un de leur chef, après avoir été exhumé, fera;
» tiré de son tombeau , pouç être livré à la vengeance pu-
•»> clique. Le jeupie franc , abjurant ses erreurs & mesurant
>' d'un çcil étonné la profondeur de i'abìme dan: lequel il
» alloit être précipité , demandera à grands cris mi congrès,
» dans lequel les droits de ses souverain* seront rtligkiisa-
i> ment distingués' & déterminés. Tous les abus feront ré-
»' formés, & cc peuple qui fera célèbre par quatorze licc'.a»
( *3 )
« á'idolâme pour ses Rois, jaloux de fa renommée , rendu
»i à ses venus premietes, relèvera fur lc bouclier, le Roi
» bienfaisant qui le gouvernera alors , prendra lui-même
» en ma'.n sa défense contre les entreprîtes des factieux,
fiSc dans ses transports de résipiscence & d'aïlegreíle ,' lui
fi ju'rerâ, par un serment unique , amour & obéissance r,
Aota. Ce manuscrit renferme beaucoup d'auties pro
phéties de détail qui feront publiées à mesure que la tra
duction s'en fera.

Les bons citoyens remarquent avec plaisir , que des 33


meurtriers de César , il n'y en eut pas un qui lui ait survécu
plus de deux ans , & pas un qui ne soit mort d>une raurt
violente.

R'enhrs , 22 Avril Aucune communauté n'á reconnu


révêtuíe constitutionnel : il seît présenté hier à cél'le áp-
petttíc Saint-Yves , pour fiiíe le luVàbo-, mais toutes lot
darnes hospicaierey íc fout rítltéc's , & ce font les batcharm £
de la vi-ie qui les ont remplaccts. —Un prêtre d'Antrain,
au marnent de la mort , a fait ;meide honorable devant Us
ftéîèforftíques Vie éétte ' Tille-, & rait rapporter àcte "de' <k.
rctvactatio.i par deux notaires. A l'Grient, n prêtres avoiei.t
juré, 11 se sont rétractes. Quoi qu'en disent nos députés,
il n'jr a "pas Sci la vi'tlgïîewie 'partie des prêtres du díocèíe
»|ai 'aienr prêté le ferment. On compte à-peine dáns ce'ttç
tille Une dotiïaine de jûreCtfs, S: cependant il y a plus d«
300 ecciéftâitiqûes".

. Le comité des 33 sectiewx íéant à 1a Chancelleiie d'Glr.. % se


fit pvsènicr hièr le plan,. d£ la (àinr Barthélemy , pour y- pu!lTr
des idées relatives à la suppression de la> monarchie & de
la religion ; én conséquence du parti qu'on y a pris , on vient
8'ordoriner à chaque club jacobin de provinc:, d'envoye'r
son cdupe-'tLte à PatU. L-es notindtes gens doivent se ra(surer>
parce que les nouvelles horreurs .qu'iis préparent , re réussi
ront pas mieux que celles ^u'jUont|ter.«iéesjusqu'à-préseDt.
í *4)
On peut comprer parmi eux , des Damiens , Jes Mandrins,
&c. mais heureusement pas un Cromwcl.

M'onscigueur le duc d'Or.... , comme on sait , vient de


Tendre la foret d; Bondi onze cent mille livres. C'est
bon marche fans doute , rría> il s'est rélèrvc les brigands.'

Le cheval blans étoit déjà en vente: h:ureusement le1


marché n'écoit pas conclu ! Ainsi 1? faubourg Saint- Antoine
aura encore lc plaisir de le voir marcher à reculons, '—J\-
propos de ce cheval blaiiC , que; plaisir j'aurois à entendre
dire à ce la Fayette, comme jadis Henri IV,; efr parlant
de son panache : Français ! vous voyez ce cheval blanc ? eh
bien , vous le verrez toujours au chemin de l'honneur ».
—II ne tienHtoit encore 'qu'à M. de la Fayette de joUer i n
si beau rôle! Il lui reste à opter,, ou de le voir mettre cn
pièces par les factieux , ou de se voir, adorer par les .ho.c-
n tes gens. S'il est vraiment chevalier fiançais, il n'heíl-
tera pas long-tems; son choix est dejà.tait. »

Avis au Duc d O R..... & aux .trente 'deux


autres Factieux.' ■- •iiui.»l.u>,ji
. • " ' i« . '-•'••'''
Cromwel, a la fuite d'une conversation sur les révo-»
l it ons avec M. de Belhtvre , lui dit que l'on ne roornois
jamais auíli ha.ut que quand on oe fávoit où lîon alloií 4
qu'alors la chute étoit aulíi prochaine que cruelle.

CF. J (IU R?f AL paroft tóus les - matins.


Le prix de Vabonnement efl de 3 lh. par mois
pour Paris y fy.de J livres 1 ^ fols pour ÎA
Province , franc de port. Le Bureau efi établi,
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N*?, «*a
—tz-ri—u—;—: 1—1—L : :—ìí
I>e i'Imprimetrè du Journal de -ra -€otir & dtRa-'Yiilfc-
N.» 4-

J O U R. N A L :
bela Cour et de la Ville.

Tout tailcur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 4 Mai 179 1.


La populace, dit Pasqaier dans ses recherches, est un
mot qu'avons été contraint d'innover par faute d'au
tres pour dénoter un peuple sot. —N'alrez pars dire
avec les aristocrates , que les Parisiens méritent à jníta
titre la qualification de populace. I!s la méritoient peut-
être sous le despotisme des Rois & des loix. Mais nous
devons lavoir que quand les bcis font rabougris , on Ici
fictpe pour les rétablir. Les Parisiens ont tenre quelque
fois d'effacer cetre qualification honteuse ; ils l'ont fiht
fur-tout dans cette fárn?use ligue si décriée par nos anciens SC
nouveaux aristocrates. Ils se sont rabougris depuis; en les reeé-
pant, comme 011 fait depuis deux ans , on leur procurera un
bon rétablissement. Cela ne sera pas long, Si gare aux re
ceveurs ï
Machiavel , en parlant de l'aíTaílinat , appeloît cela fa're
sortir quelqu'un de ce monde- C'est ainsi que le docteur da
crime croit cendre innocentes lel actions les plus noires St
les plus coupables en adoucissant les termes.

ASSEMBLÉS NATIONALE.
Séance du 3 Mai.
Il est huit kçure's; St la séance n'est point encore^ ter
minée. L'assem. I e a décrété qi»'e ti nc deténïpareroit pa s
Terne III. Armée 1791, li
C * )
qu'elle n'cùt prororcé sar ia question de k réunion da
Conitat d'Avignon.

V A K I E T É S.

Tout le monde a été surpris de voir M. Bois-Crancè


dexorc de ia croix de Saint-Louis, & fur-tout de lui en
tendre dire qu'il avoit servi ving-oeuí ans avec honneur:
le fait eít qu'il a été deux an» mousquetaire à chc?al;
mais depuis il a pris une nouvelle attitude dans le ser-
viéí ; fií quant à l'honneur , il y en a toujours à bien
axtnplir ses fomYions.

Nos très-augustes représcntaiis dcvroitnt bien avoir 1c


méme aelc que les Jacobins , cui , à l'ouvcrture de leur
Rance, se trouvent toujours au sombre de cino à six cents,
tandis qu'ils ne Unt tout au plus m: 30 ou 40. —Ce zèle •
des Jacobins eít d'autant plus louable , que tout le monde fait
qu'ils m font pas la-.e- , & qu ils répandent lut la France
tous lecrs bienfaits gratis.

Les relations du Scioto ont dégoûté les deux lametà


de choilìr cette retraite íauvage : relie à savoir s'ils en au-
toient eu le remps.

On dit que le lìenr Mtnou eít bien malade: la mort


teut-eilï donc cc'ujuurs frayer le côte gauche? ou veut-
elle prouver qu'elle rtnvci seindidércmmjr.t les grands hommes
& les goujats

Le patriore Montir.onn , dan; fa sublime lettre aux puis-


Cnces strai'geies, leur a annonce que l'apparente divijio/i
C *7 )
qui s'est manifestée dans le royaume de France s'as-
Joiblu chaque jour. C'est la seule vériré-que contienne
cette Lettre , digne , par sa disfusion, ses longacurs, fa faus
seté Si la triviali c d; son style, de l'incomnvnsurable Mo
niteur. En eíFet, ch ique jour acc-oît la mjlti:uìe des amis
de Tordre, d -s ennemie de Pamrchîê actuelle, des vrais pa
triotes enfin, Clnque jour quelqu'un de ceux qu'on a nommés
démocrates se con ' -rt .jfeot à la sain? raison, & je porte
le deti à M. de Mont.... & à tous ceux qui pensent ou
feignent de penser cofflitic lui, pour roiserver une place prête
à leur échapper , d.- ci er un seul homme du parti opposé
qui se soit pervert . G ande & frajpanre vérité, mais uo
pe.i a'arrmnte pour ces complaifans fuDahernes de Tintrigue,
qui s'aiimenrent du désordre, i: qui rampent sous 1: crime,
afin d'en profiter. E M o N.

Une femme qui court beaucoup après la célébrité , dont


el'.e est très-cprìsc , aJopte, pour y ai river, les principes
du vertueux auttur des Liaisous dangereuses. Elle disoit
dernièrement, en présence de plusieurs personnes, qu'elle
aimeroit mieux etre trompée par un vicomte de Valmont ,
qj'etre passionnément aimee par un h>or>éte homme tel que
Daiceny. N'est-ce pas ui;e preuve évidente que l'heureuse
regen ration de nos mœurs répand aussi ses bicnìaitS fur U
beau sexe?...

S'il est avec le ciel des accommod mens , il n'en est point
avec la discipline militaire. De; soldats rebelles aux ordres
de leur comminlant . ont dù être désarmés & licenciés.
Cette sévérité faluraire-d onnera deux leçons, l'une d'obéif-
sanee atrx soldats conserves, & l'autre au nouveau souve
rain, d'économie dans les actes de fa toute-puiisance.

Quels font ceux qui ont le plrs de moyens d'exciter des


ttoub'es, ou ceux qui veulent conserver leurs propriétés,,
ou ceux qui veulent les envahit?
( 28 )

Les honnêtes gens attendent avec impatience le décret


"4e l'asstmblçe naúona c , qui condamnera au pilori les mal*
Intentionnés, m me les nkjnbies des corp« administratifs,
»otamru:-nt l'autear de la feuille villageoise, s'ils nomment
cncoie réfìaciaires les prêtres qui n'ont pas prêté un set-
ifcent qui répugne à la conscience des braves gens, & qut
5a loi n'oblige pas de prêter. , /

Nouvelle tirée du Journal des Enfers.


Du noirTartare , ce tjoo de la lune du cheval.
A peine le seigneur Mira .. parut-il dans le sombre empire
des mor:s , qu'il tâcha ût corrompre les trois furies. Cinq
jours après, ce grand homme, soutenu par tous les diables plé
béiens, & nos trois njegere.s entreprit de faire, adopter la nou
velle constitution française; mais Pluton & fa brave noblesto
s'opposèrent si vigoureusement à de pareilles innovations ,
que le légillateur vaincu , fut condamne au pilori pour cinq
mois ; les trois furies a apprendre par cceur la vie privée de
leur nouvel amant, & le peuple - diable à lavonne r toutes
/es motions avec de l'huile bouiilance.

La lettre de M. du Bois-de-Cranci à M. Ie marquis de


la Faycttt , étant de la fabrique de Marat, elle n'a fait
d'effet que fut l'esprit des fans culottes.

Les avis font partagés fur le pape , & fur l'apôtre du fer
ment civique Barn.... ; car le premier suc représenté hier par'
un man.quiu (dont le masque reílembloit comme deux gouttes
d'eau à M. Camus), 8c btulé pat les uilifs & les fans culottes
du palais infernal. Kl. Barn. .. a ete pendu malheureusement
en effigie à cVain -Dcmingue& clans S des principales villes dft
Erance , notamment á Caen & à Bordeaux.
< *9 )

Un écolier deroandoic à son maître pourquoi on ne difoît


pas les soixante-vingt , puisqu'on disoit bien les quinze-
vingt ? Oh ! lui répondit le maître , c'est pour ne pas con
fondre fous le racine mode de dénomination deux aveuglc-
«ens difrerens, l'un physique & l'autre moral-, l'un incu
rable, tandis que l'autre peut être guéri par lc docteur
BtNDER.

On a trouvé dans les papiers de M. de Mirabeau , un mé


moire manuscrit, adreisé à tous les souverains de l'Europe, par
lequel il les invite à ne pas s'inquiéter de la révaíution fran
çaise , mais d'attendre patiemment encore d;ux ans , parce
qu'alors la France feroit si fort ruinée, qu'ils poutroient se U
partager sans coup férir.-

Assistant peu de tems avant fa roorr , à un dîner de quinze


personnes, où l'on parloit de l'insurrcction de Chambéry, Se
de la crainte qu'on avoit de voir le Roi de Sardaigne perdre
la Savoye , Mirabeau répondit devant tout le monde, devant
les laquais méme : Non, le Roi de Sardaigne ne perdra
rien; quand un Roi sait montera cheval & comman
der, il ne perd pas fes provinces , & ses sujets ne fi
révoltent pas.

Mémoire pour servir à lhistoire des députés M


Vassemblée nationale.
Le redoutable Treilh est né à Brive-la-Gaillarde, dé
parens pauvres. Un oncle Jacobin a pris foin de son enfaiice.
M. l'abbé âEspagnac, conseiller au pailemcnt, l'honora de
fa protection , & l'aida à percer dans le barreau. L'histoire ní
dit pas si cet immortel députe est né qiiîhues mois après la
marche triomphale de fa mere , qui, ayant été surprise avec
un frère convers, fut promenée fur un an:. Cette incertitude"
est fâcheuse : nous aurions peut-être trouvé l'explication de la
haine de cet avo:»t pour lei moines.
C 30 ,)

■ II paraît , dit - on , une proclamation des prine-s aile-*


mands , portant invitation à tons ceux à qui la suppression
des entrées enlevé tout moyen de subsistance, & à oui le mé
tier de brigand répugnera , de s'enrôler fous leurs' drapeau*
à des coéditions avantageuses.

L'Empercur a écrit an pape d'être tranquille fur le fort


íucorr.tar vénnidìn; qu'il arrangeroit cette affaire, en arran
geant celle du roi, & des honnêtes gens de Fiance.

Le jour où fut poité le décret qui réduit les héritier»


du nom de Lcwendal de 13,000 liv. de rente, à 5000 liv*
Madame de 1 iv'tndal & ses jnfans porter.nt , au non»
de M. ài Lowendal (ahsefit ) , à M. Camus , qui lui avoir
obtenu de J'allernWée nne justice íi éc'atante , une lettre
par laqu lle elle dépose dans les mains la somme décr-tee
de 100,000 liv. , qui équivaut environ à la somme des
dettes que la médiocrité de leur fortune les a forcés de
contrscter. Cette lct xt finifîcit par ces mots: « poui ladite
» somme tourner entre vos mains, Monsieur, au profit de
n ses créanciers; le seul bien qui lui reste a, sera troi*
» ensans fans pain , & l'hcnneur ».
—Prétendez-vous , Madame, çue je faíse part de cette
lettre à l'alsemblée 1 —Pourquoi pas, Monsieur? —Pourquoi,
Maa a me ? Parce que je 11e le veux pas, —Et pourquoi
ne le voulez-vous pas , Monsieur —Je n'ai pas 4'autre raison
à vous en donner. —C'est ce qu'il me paroir , Monsieur ,
ue vous n'ave[ pas d'autre n l'on à me donner. —Non ,
tadr.m.-; non, je ne le v;ux 1 as ; la rcronsc est courte ;
pipis les plus courtes font les meilleures. —Oui-, Monsieur,
elle est ccurte. —Elle est m' ms rralhbnnéte , j'en conviens ,
mais je n'en peux pas faire d'autres. (On le jait ,
Monsieur. ) ■ ■
C-'tte conversation est aussi vraie que la lettre cn ques
tion , publice dans le Moniteur du 30 avril.
( 3' )

Le docteur Lanjuinais paisoitaux Tuileries 1; iS avril,


pour se rendre au manège. Voyant le rassemblement qui s'y
faitoit/il demanda quel en étoit l'objet : ne vois-tu pas,
lui repondit fièrement quelqu'un qui le connoilloit , que ce
font tes écoliers qui prennent leur degré en licence ì

II est arrivé ici une nombreuse recrue de jacobins pre-


v'meiaux , que ccur d'ici font venir pour renforcer leur
patti; on les reconnoít à leur costume" sal; & négligé, à
leurs ch.veux gras £Sc mal peignés} mais il paroît que l'o-
pinion publique les abandonne, & il est aisé de s'appercevois
qu'ils ne sonc pas en bonne odeur.

•Un démagogue sons jugement , comra: ils font tous ,


s'extarioit fur les semimens constitutionnels de ia lettre aux
embaffadeurs , fabriquée f.ar les rn'nillres contrebandiers,
& fur les effets qu'elle produiroit. Mais cle porte avec
elle le cachet de la propagande', lui rc-partit froidemeit
un impartial ; SC ! a propagande est un crira» d» 'èze-natic»
dans les cours étrangères: qui osera l'y montrer?

Voycz-vous ces enfans jouer à berlingue eniquette!


Ils levent le doigt pour berli/ijue , 8c le baissent pour chi-
quette. Ne vous femblc-t-il pas vou nos députes du ma
nège levant le cul pour oui , & restant en pla„'e poi't nonî
Ç|cst dommage que ce dernier jeu nous coûte si cher l

Vers adressés à tous les brigands de la France


' pour les consoler de la mort de MlR*...
N? pleurez pas, brigands, la mort de votre perej
L'aikmblée a promis de vous servir de mere.
C 32 )

Albe s'étant fondue dans Rome, ces deux peuples affublé*'


du meme costume , se rendirent en peu de terris la terreur de
l'univers. De meme qu'on verra Paris & Avignion , ces
deux villes à jamais célèbres , éclairées par la lueur da
irieme reverber- , devenir modératrices , legiflatrices , domi
natrices, régénératrices JSc lans douw exécutrices de tout le
monde connu.
Gargahtva-Mznov, dans ses opuscules furie,
droit public.

Les admirateurs & les détracteurs de rassemblée nationale


s'accordent dans un seul point ; ils désirent qu'elle accouche
enfin de ce monstre , qui n*a pas eu & qui n'aura jamais son
pareil. On ne paye que quand on sort , charise le côté gauche :
nous voudrions vous voir à notre place , disent ces honnêtes
députés, vous reculeriez comme nous : mais ils reculent
poar mieux sauter.

Personne n'ignore que les systèmes de J. J; Rousseau pren


nent plus que jamais , au point que tous les patriotes com
mencent à élever leurs enfans , en les accoutumant à marcher
à quatre pattes; ce qui est beaucoup moins ridicule que leur
aveugle approbation à toutes les folies que la révolution fait
faire.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. zi, lig. 19, c'est aujourdhui qu'on supprime net
églises ;ûî.c'eft aujourd'hui qu'on ferme noséglifes.

Qn s'abonne pour ce Journal, rue Percée-Saint-


■~ André-des-Arts > iV.o 2*.

De ['Imprimerie- du .Journal, de la Coût & de la Ville.


r

N." í.
JOURNAL
í> t la Cour et d « la Villes

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


>( L As F O N TA 1 N E.
_ . .
^
Du Jeudi s Mat 179 H*
' Dans l'elTai fur l'homme par Popè , on y t,rouvc ce vers :J
ail partial cwil a gcaeral goo^'/y^ac foliaire, uadmt
par caui-ci : tout inul pcnticuhe's^ cft le bief} 'glithal
Voila, ajtfute-t-il, un étui ; e bien généras, que.xelui qui
se doit composer des sonfFra ìccs de chaqu«n»»íividu'è Qu'eùt
donc du Voltaire, s'il avoit été témoin" des 'fuites , des
résultats de la sage législation de nos. douze cents Rois,'
qu'un Flamand , ces jouis-ct , appclloit 'nos douze cems
zéros ?
C'est encore Voltaire qui parle : m II a été un tems ,
» fort court à la vérité mais ií a ac , ce tems rVonteux
n '& ridicule, où quelques gens de lettres ne pouvoient pas
>? supporter un homme qui pénsoit que la subordination
» est necelsair- dans la foc été , qu'un garçon cliaircuitier .
»» n'est pas egal en tout à un duc & pair , à un rcinstre '
» d'état , à un p'.ince ; & qu'enfin le mariage dt Pheriiifr
» d'une couronne, avec h fille du bouneau, ne seioit pas
» tout-à-íaic sortable»>! Ah, Voltaire! Voltaire! fi vous
viviez encerj de nos jours, que de coups de 'fouets vou*
auriez à donneí à vos ecolicis ! ì
Pensée de M. d'Aigcr.son; « Un parfait gouvernement •
» est celui où tontes les parties font également protégées ».
A la vue de ce qui se passe en France, que de réflexions
à. 'faire !
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Mai. ■ " ' ,

A-prÈs d:s débats lon^s & v'olcis, fur les drcuíîìoni .


dé la réunion d'A'vign'oa à la 'Funce, M. le Prcùd^t '»
Touc III. Aniue 175*1. E
C 34 )
■tinoncé, que le résultat du seau n donnoit iig voix pour
la réunion, & 4?í \>ovt ja non-réunion ; ic qu'en consé-
cuertce , la proposition de la réunion d'Avignon Sc du
Coruiat à la France, -étoit rejetée.

VARIÉTÉS.
Vibbè Alaro.... a donné hier la confirmation à sa femme,
pour un* vérité dure , échappée dans une joluion tics-
•ricique.

Papa Foid. .. ^président du o-mité des recherchés, s'étant


permis ce^ta 'nes*pcrqu'{itions dans 'jn hòiel de !a rue Saint-
Honoré , s'elt vn centrainr Je comparoitre devant le comité
de santé. Mais d'aires le rapport du sieur GuiHctt... , il n'y
a rien à craindre pour le rechercheur, le vil us démagogi
que etant le plus forr.

Le nommé Target, député de Taris, s'est perdu depuis


lon?-tenv> »iins le comité d'aliéi ation. Récompense hennête-
promise par le club jacobin , à tcus les pécheurs en eau
trouble, qui pour: ont en donner des nouvelles sûres.

Avis.
Le novjv.l évêque deNarcy, que nous avions perdu der
niere Hier t , a ciè retrouvé dans un ttrr.pU de Vénus -,
les prctiw:"» «'« cette décile or.t eu pour lui raille atten
tions-,- mai; cet ingrat prélat > loin u'.'n être TêíOniioifTant ,
promet à son tout rcccjsjeníi à celui qui lui ícra ouílitf
d'y avoir ítê.
i riïl iln «■ 1
Un? lettre danée de Constantinople , nous apprend qu'un
Pacha à trots queues a fait embarquer , fur un vaiíìèau de
imjriK, «est coquines Gircaslìenoes oc Céctgienaes, pour;
( 35 )
«otnposer le serrall que l'abbé Grlg.... se propose d'établir
i Biois. Le saint prélat devoit confies h garde de ces
odalisques au sieur Paccarr.... eunuque depuis ço ans ;
mais la promotion de cet abbé à l'evecW de Bord... déran
geant les projets , i! frie les connoissenrs de diriger son
choix.

M. Cam.. vient d'avoi, un ;.ii.-d de mz an comité des


recherches , ou il a tait rencontra d'un,- jeune blonde f»
bonne ami: , décrétée pour n'avoir pas su diltingticr ses
poches, de celies de son voiiîn.

L'abbé Virig... ci-devant évêque, passant par hasard


lí 14 avril, devant une église, entendit chanter Vallcluia ;
i se ressouvint seulement alors qu'on célébrois ce jour- là
la fête di pâq ies. Il n'est pas .étonnant qu'un eccléliastiqm
qui a d'aussi grandes aflaires que cet ex-éveque , oublie faci
lement une peccadille comme c .ll>l i.

Un ci-devant seigneur, ruiné par plusieurs fausses entre


prises de comm.-rc: & autres, avoic inuçfaé & exécuté ua
projet , qui , s'il eût téiifli , aurci: double , triple , quadru
plé les richesses de l'état &C les siennes. II avoic établi uns
manufacture de tfertaines é oftes b'aiches, ronges, noues,
fort à la mode dans cc moment - ci ; niais pat malheur
un sieur Camus , qui en a le privileç,*-- exclusif, s'est opposé
à la nouvelle rabrime: ainsi , malgré l'esprk des décrets qui
défend tont privilège , ce superbe projet qui étoit tout d'oR ,
est restó là , & on aura pêut-etre l'injustice d'en punit
les auteurs.

D'après les représenta:ionî des marchandes de morue & de


goujon , de ce qu'elles ont toujours les mains mouillées, quand
iXti livrent leur marchandiíe, & qu'elles en reçoivent le
payement , elles ne peuvent le recevoir en papier , qui finiroir
par se fondre entre leurs mains; en conséquence , elle» demaar
dent qu'on faíse des assignats d'une mat'ere olus solide, en
•faisant' fondre les cloches s c'est ce que va faîte' l'assemblè^
nationale. ■ »

Le comité de constitution se ttouvant dépourvu de travail j


svòit'fíiit annoncer, par M.<f'André, la fin de ectee législature»,
mais comme MM Ckap d'Aut..; íc consors , viennent
de perdre au jeu quelques milliers d'écus, le comité, . de
foril>i ' a décidé de demander la prolongation des séances
jusqu'à ce que ces Meilleurs y aient réparé leurs pettes.

Si le duc d'Or!. . . . quitte Paris , comme on t'aíTurc , après-


son départ , nom verrons une des plus violentes, émeutes qu'il
J(- àit'encore eu; & notrí vertueux rhonátque courra de,
grands risques. On invite cette partie de là garde nationale ,
íjUi est dans les bons principes , â veiller de plus près fui de$
jours si précieux, i
. • -ì ' j ..• '. :. .
Le patriote Bouche, peu satisfait de la conquête d'A
vignon, se propose d'envahir l'empifï Turc ; en conséquence ,
il va se faire circonc.re, 6c parrit r>our Constantinople. Tpus
les patriotes qui désireroíent servir sous lui , font ptiés de .sc
faire inlcrire chez lui, avam le 14 júiilet : ji Te charge de!
leur Cóupet le prépuce gratis, & de leur fournir des turbani
à un prix modique;

. ■ ■ ■ ■ ■ ■
• Pourquoi un démocrate s!offen'se-t-ìrl dé ce nom? — Paí
la .ot-'m j raison cfa'unc fiijç 4«. máuvrsc tìc prend poaf un»
injure ceLú de P . ui» voleur ne veut pas erre appelé vo
leur 'Pourquoi an arist >:raic íait-il çíoitc de IV. tre í — Parcè
«ju'on doit tirer vanité d'aimer son Roi, sa patrie & la re
ligion,

On disoit au sieur Gout. . . . , qu'il ponrroit éprouver dés»


humiliations à ^tttun deia part de ses paroiíiiens. Sacrtdieií J
f 37)
s'écria-t-ìl', qu'ils prennent garde a eux ; je couperài
la moustache à quiconque refusera de reconnoitre mon
apostat. w

■ Le plébéien Robertsp.. . .' desireroic achercr un bien 4S


cent milìe livres de rente ; & pour prouver son aitachemei t^a
la constitution , il ne doit payer qu'en assignats , moiuioie pa-
' uiotique.

Les projets d'invasion du manège fur Avignon, ont pro


voqué des recherches, de la part de i'Empcreur dans" les
annales de l'Empirc. Les recherches lui onr appris qu'Avi-
pun , dans son origine, a eré attaché à la fortune & aux
^intérêts de la république romaine , & eue fes habitans étoient
?alors appellés Romains; que, dans ia fuite, cette ville a éac
.réunie au royaume d'Arles; que, depuis cette réunion, Arias
.est devenue une presque republique sous les Empereurs,- qui
s'en iDtituloient Rois, niemc pendant le règne des comtes
de Provence de !a première & seconde race; qu'en liJj
Frédéric 11 accorda à certe ville des privilège ft distin»-
gués , qu'elle se déclara république , & fut gouvernée .par
un chef nommé Podehat , par- des consul* & par un juge,*
ique les habitans d'Avig:ior. formèrent aussi, à son exempte',
•unè 'république impériale sous des consuls 8t qu'i's éíirenfc
pareillement un chef fous le nom de Podertat , qui g0""
vernoit encore vers i'an 1154. De-U résultent les préten
dions les mieux fondées & les plus ancienne': au profit de
l'Empire fur Avignon, qui érf a au moins dépendu comme
fief. .? . ■ «
D'après ces renseighem'rris', si 500 ans de posseíion & 'c
traité de Pise. d.ç 16Í4,, par -lequel Lquis Jflïl a roùáu cctt«
possestìoq au Pape Alexandre VII , , sont insuftisans poivr
earantir au Saint-Sisge la profciicîé d'Avignon, Léopolda
résolu de íáìre valoir les droits de l'Empirc fur cette v.ij.le>,
comme antérieurs à c:-ux de ta France. Des conventions,
des arrangemens particuliers -de la part de i'es prédécesseurs ,
peuvent avoir abandonné les droits de l'Ernpire fur cet&ç
Ville aux comtes de Provence'; mais les kgidateurs frar»r
( 38 )
çais ayant déclaré: à tout l'univers que les traités faits far
les Rois nc font point obliçatoircs pour les nations, fftte
déclaration fera le ptemier titre de l'Empercur potu légi
timer fa réclamation, ainsi que celle eue méditoit son íi c: c
Joseph II, & qu'il fe propose de réaliser, sur la Lorrain'.-,
& sur rous les démembreroens de l'Enipirc réunis à la Francr.
, Les Rois d'Espagne & d'Angleterre projettent ai-fli, dit-on,
"de revenir, au nom de leur; nations, st(r le traité des Pj-
lenuces , & autres traites qui ont diminué leurs dominations»

Rien n'amuse autant le maréchal Bendcr, nous écrir-eV


«le Bruxelles, eue les dtetet-s de voi Législateurs fur la cons
titution de l'armce française. II les appelle des sottises mi
liaires. II rioit l'autre jour, en lisant l'opinion du sieur de
Noailles, & le décret qui admet les soMats aux séances des
sociétés politioues des villes de leurs garnisons. Ils en vétilent
donc foire -des docteurs, dit -il, les ignorât» qu'il:; foi r?
Mais 'tout docteur veut commander. Où placeront - ils
l'obéiiíance ? ■, '

. Le bourreau St. Hufug .. . qui a brûlé mardi le pape au


Palais-Royal , se propose de faire alternativement sur la
même place, la mune opération à tous les potentats de l'Eti-
rope. Tout le monde convient que cette entreprise ne pouvoit
convenir à personne mieux qu'à lui,' puisqu'il saisit cette oc
casion pour faire usage de tout le bois qui lui est resté après
avoir frotté ses ép. ules , & donc il fait maintenant ses bû
chers. : -,

' Ob lit, dans la feuille du soir i mai, que le principal du


'collège Mazarin avo't été assassine par. ses élèyes. C'est une
calomnie atroce. Voici en deux mots le fait dans la plus
exacte vente. Les pensionnaires aVoient appris que plusieurs
dVnu'eux dévoient être renvoyés; leurs tètes se font échauf
fées; & dimanche i mai, ils se sont répandus dans là grande
cour, m criant, chantant S: faisant du tapage -, ils ont tiré
des fusées, & quelques coups de pistolet en l'ait. "La gard«
(Z9)
s'est: alors présentée , Sc cn un clin - d'oeil la paix la plus pro
fonde a rtgné cians toute la maison. On n'a trouve que He la
pendre dwi leur piltoler, qui uni été débourrés cn présence
des corami.'laircs, Voilà a quoi le réduit l'aísaflînat de M. lí
principal »qai lc porte ì merveille , & contre qai il n'y a pas eu
nvme l'appare:icc d'aucune intention hostile. Le journaiist;
savoit bien qu'il çalomnioit , mai", il étoit si beau de traitée
ce? jeunes gens de Séides! Il aura dit fans doute comm;
M. Bcuche : fi le fait n'est pas vrai , au moins il est
vraisemblable.

Les bedeaux de la nouvelle paroisse de S. François, au


Marais, ont tait plusieurs invitations & sommations verbales
á mad. a marquise de FaVTUS de présenter le pain béni. Cette
dame letu a répondu d'abord avec beaucoup de douceur, qu'il
n'etoit point d'usage d'exiger cette formalité des personnes
lotées, comme cite j dans une communauté - ces messieurs,
om. insisté , parce que le nouveau régime ne veut rien con-
stiv.-r de l'aneicn. Mad. de ravras, avec ce courage qui l'a
toujours montrée digne de la naissance , de son époux , Sc su-
p. ri-ure à ì'infortune, a, d'un seul mot , apprécie ces deux ré
gime.
n Dites, messieurs, à ceux qui vous envoyent , que
n je ne píéf.nictai pas le pain beni à une paroisse érigée
» d'une tnaniere anú-canoniqtiî , 2c gouvernée par de*
i> schifaiatiques intrus. Mon mari, dont la vie avoit sonyent
» été exposée pour l'etat , a péri sur l'echifant pour son
" Roi Je suis prête à périr dcme.vie pour mon Dieu ».
Lescitoyens bedeaux, & la citoyenne ci-devint noble., oc
s'en font pas dit davantage. •

manquoit au malheur de notre bon Roi, d'avoir un grand-


aumônier dans le íens d; la révolution. Le curé deSaint-Euf-
tache remplacera le vertueux prélat que la municipalité,
affiliée du département & du chib des jacobin;, a mis ea
fuite. Encote une émeute , & ijotrc mouarque se fera cir
concire ; on abjure toute religion pour se faire pLUesupki
dans toute U tare* du mot.
C4® )

Bouche de Fer. A quoi reconnoîe-on une femme aris


tocrate'!
Rép. A la beauté de la figure , à l'élévation de ses
sentimens , à la sensibilité du cœur, 8c à la gaîté de
l'esprit.

* ...
L'abbé (TExpií... a perdu son camail revenant du sabbar,
dans la rue Tire-boudin, ious la capuce sc trouvent un E
&. un J majuscules.
Récompense honnête à ceux qui le remettront au portier
des jacobins.

Nouvelle inlìruclion en forme de conférence , fur .


îltat actuel du clergé de France, avec un traitéfur
let schisme , & des règles de conduite pour ks vrais
fidèles. Par un prédicateur de Véglise catholique. Se
vend chez P ichard, libraire au Luxembourg , i liv. pour
Paris, & 1 iiv. 6 f. pour la province. Cette brochure. ,
écrite avec une éloquence douce, réunie à la plus énergi
que simplicité, ne peut que produire un grand effet. C'é-
tojt ìe meilleur antidote à opposer à ces pamphlets téné
breux , où l'on voit nos apostats jurcurs s'excrimer en
tout sens, pour embrouiller une question infiniment claire,
&' tendre des pièges à la religion des fidèles.
j_*<\ i I i l.i-n ' ' j
Ce Journal paroît tous les matins.
Le prix de l'abonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris , (y de 3 livres t$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rúf Perce'e-S ains-Andrc-des-Arcs , N °. 21.
L*. ii ■ .
De i'IrBprimerie da Journal de la Cour fi: de la Ville,
N.° 6.

JOURNAL
m j.a Cour et de la V i e l b.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Foniaine,

Du Vendredi 6 Mai 1791.


Je suis libre , disoit Montéiuma à son peuple du haut
des murs de la forterelse du MíXico . où Ictenoienr enfermé
les farouches Castillans. — » Et si tu es libre , si tes mains
» ne font pas flétries par les chaînes du plus dur esclavage ,
i> que n; viens-tu parmi nous >&i secondant les efforts de tes
» hd.les sujets , expulsée de tes états les brigands qui les ont
ji envahis , & cjui s'en partagent deja L-s trilles lambeaux » *
Selon la d.lciplitic de la \ rimitive église gallicane , l'intrus
nomm: par des rebelles , doit etre nourri <ic entretenu à leurs
dépen;. En 58 5 , Jusit/i ordonne par des factieux , fut dc-
rosc dans un concile tenu à Ciermont en Auvrgn; ; & les
é êqaes quLl'avoieat consacré furent condamnés à le nou'rit
tour à-tour, & à lui doooet 100 fols d'or pour son en
tretien.
Le même peuple de Rome n'eut pas plutôt abattu la no
ble Te , par le moyen des tribuns , qu il commença à faire la
gue rc à eetee meme noblesse, par uu motif d'ambition, rou
lant partager avec elle leurs charges Si Ictus terres , parce
<j « ce (ont les cheses que les h-.mmes souhaitent avec le
plus de passion. Certe ambition produisit toutes les divifitais
qjí ai rivèrent au sujet <'c la loi agraire ; & enfin elle fut cause
d: la perte de la république m.'me , & de la mort dans les
supplices de ceux qui l'avoieut prêchée. Machiavel.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 5 Mai.
Cn a lu une lettre de M. Montmorin fur le refus fait
Tome III. Armée 17JI, F
(42)
pal 1c pape de recevoir un ambassadeur qui ait prêt* le fer"
Hient sur la constitution civile du clergé. Cette lettre elt tout-
à-lait dans le sens de la révolution. On a repris l'aísairc d'A
vignon. Le parti vaincu chicane maintenant, & voudrait
revenir fui le décret rendu. On prétend , que parce qu'on a
décrété que le constat ne fait pas partie de ia France , il nc
s'enfuit pas que, par la fuite , cette réunion ne puille ètte
décrétée. — On a repris la discussion fur les petits assignats.

VARIÉTÉS.
Les non-conformistes font avertis qu'un détachement de
patriotes , grands & petits , chapeau rond, cheveux écourtés,
bras ballans , occupe le poste du passage de l'hôtel de Radzi-
■Wil. H est établi pour inspecter les poches de ceux qui vont
au Palais-Royal ou qui en sortent ,avcc ordre de confisquer
tous les mouchoirs fur lesquels n'est pas empreinte la décla
ration des droits de l'homme , toutes les boîtes qui n'ont pas
le poinçon national, toutes les bourses dont le tissu n'est pas
de foie d'Avignon , & tous les assignats qui ne font pas de la
fabrique de la petite rue S. Louis.
/ . '

L'ombre de Favras parcourt les clubs de la capitale, les


promenades , les lieux publics. Elle y provoque la haine,
la défiance , la rage contre son assassin. Lui-même l'a fans
cesse devant les yeux. Le dieu des vengeances l'a attachée
à fes pas; elk le poursuit jusques dans les bras du sommeil.

Le Pape a écrit au Roi des Français , pour le prier de


ne pas lui enveyer d'Ambailadeur qui eut prêté sennent. Le
vicomte de Ségur, aussi charmant par son esprit que par
son catactere de vrai chevalier ^Français , dit fort plaisam
ment , en apprenant la der&ai'dc du Pape : mon frere n'cjf
ienc plus ambassadeur à Rome , mais a la Pqkte,
( 43 )'

M. Barn.Y.'.. Vivement affecté des soupçons injurieux


<que la mort de Mirabeau a fait répandre fur son compte ,
ne croit pas pouvoir mieux se disculper , qu'en donnant la
vie privée de ce grand homme ; en conséquence, il la pro
pose par souscription , & invite les amateurs à se faire ins
crire de suite chez lui. Ccr ouvrage in-16 , paroîtra dans
cinq an»: le prix , pour chaque exemplaire, sera de 88 liv.
Ij fols 6 d.

On assure que la flagellation des sœurs de la charité n'au-


roit pas paífe aux Jacobins, si le vainqueur des Annonciades
ne l'èût pas demandée su club comme une récompense promise
aux imponans services du sieur de Fil,... qui a commande
le jour de cette brillante affaire , une lorgnette à la main.

A la plus belle Démocrate de Bruxelles.

Sur I'Air : Avec les jeux , dans le Village.


Mon cœur adoroit une belle ,
Croyant voir l'image des dieux :
Je ne veux pins m'oecuper d'elle ,
J'en ai donné Tordre à mes yeux.
Soudain la raison va me luire ,
< Je sens ma flamme se calmer.
Beauté qui causiez mon martyre ,
Je n; fais plus que vous aimer.
, Meude-Monïas.

Les g j départemens doivent se, réunir pour former, à la


•prochaine législature , un.- pétition tendante à ce que les
dénominations de fleuves & rivières qui leur ont été donnée*

:
( 44 )
soient changées en celles de bois , forêts & cavernes , comme
beaucoup plus analogues à lenrs opérations , tant fur les biens
du clergé, que fur les. châteaux des nobles.

D'aptes la demande à grands cris des sociétés amies de


la combustion, c'est-à-diie de la constitution, du licen
ciement des officiers , pour purger l'ansléc des honnêtes
gens , que l'honneur feu! y retient encore , M. du B..,*dt C. . .
vient de travailler une lettre avec son teinturier Marat , pat
laquelle il propose au ministre.de les faire remplacer par les
commis aux Addcs qui se trouvent lans places , & dont jl con-
noit le patriotisme.

Une femme charmante, dont, l'aimable aristocratie dé


dommage son sexe des Lâchât... Brog..., Sec. les mille &
une prostituées de la démocratie, Mad. 1<j comtefli de L. M. ,
demandoit ee qu'étolt M. *** , qu'on vient de nommet mi
nistre de la marine ? —C'étoit, lui dit- on,' un notaire. -^Eh
Ken ! reptit-elte , on fera servi à la minute.

Généalogie dé la révolution.

Le mauvais génie de la Frartee a engendré l'aííembíé* natio


nale; —l'assemblée nationale , les droits de l'bortrrríe; —les
droits de l'homme, l'anarchwj —l'anïrchie, les incendies, vols,
assassinats, & Marat; —Marat a engendré Martel, Mercier,
Garât , d'Eglantines , Noël , Camille , Carra , Brissot ,
C?ruti, Chénier , le per? Ducfiêne, Condòrcct , J. Batt ,
/ Gorfas , Nicolas Coupe -ti'te ; —Nicolas a engendré B-arn...
— Barn... k ferment anti -chrétien; —le ferment anti-chié-
û>xl , k cardinal de tïgnominie ; — Vlgnominit , les
Lam... — îes Lam... h ~ftrn% è? ht révolution-, —-.le sens
de la révolution, Rohticj'..... Cujì..., Lacl.,. , Rab... St Et...,
Turcati , Dup , Foiré , Sieyes , Rciondo , Sillé.. ,
ir*4sg-., Fiv. TffiL.., Mesd. de la Ch.,., Coig.... &
(V )
Karb... , Goût... \ Siaur... , Voii.. , Clavìeris , Rttier.. ;
Charlot , Grtg...., Bordier, Bois-Crancê , le Coint....,
laBer.., Mtn..,Cam...,Gob...,Brog..., Rocha..., Cochon,
Lamourtttt, Dumouc..., Chap...., Fauch.... , St. Hu-
rugue, Chah , le duc d'Or.....; —lc due d'Or..... les
catcs de Foix & du Caveau ; —ces deux cafés , les fac
tieux ; —les factieux , les clubs des jacobins ; —les clubs
des- jacobins , le régiment des fans culottes , Sc leur colo
nel, le marqué de Fil... —enfin le régiment des fans culottes,
les dectets de l'aífemblée nationale , source pure &c féconde
du bonheur des Français & de leur monarque.
Quand on penso qu'il nc faudioit que pour la valeur
d'un écu de corde, pour délivrer la France de tous les
maux qui la dévorent , on ne conçoit pas qu'on retarde
toujours à mettre le remède en activité.

Tant il est vrai que la vérité ne peut pas toujours


demeurer captive , dans une société composée d'opinions dif
férentes fur le nouvel ordre de ehofes : on parloit de U
Reine, de son esprit, & sur-tout de ctttc grandeur d'ame
qu'elle a si bien développée dans les circonstances les plus
critiques. Vons lui accordez donc cela, dit quelqu'un? eh
bien , conversez donc aussi que ce décret prématuré de la
régence , fait pour l'en exclure, est une injustice criante; que,
formée à l'école des droits du peuple , & des malheurt
attachés à leur exercice , personne ne scroit plus en état
qu'elle de gouverner, si le cas arrivoit ; & tout le monde,
en convient en recornoilsant que la nomination à la ré
gence ne pourroit être enchaînée pat un décret ; que le»
femmes y avoient tonjouis eu droit en France , par forme)
de dédommagement de la loi salique , & qu'au surplus,
la faine politique vouloit qu'elle fût subordonnée aux cir
constances.

Les bons badauds sont tout rassures par la lettre du Roi


d'Espagne; ils ne se rappellent pas, ou plutôt ils n'ont
jamais su , qu'en méme-tems que nous reconnoissions l'in
(4*)
dépendance des insùrgens, & que nous faisions un traité
avec eux , nous disions à l'Anglcterrc que nous voulions
conserver avec eile la plus parfaite intelligence.

MM. les députés gauches , ne le font nnllement pour


leurs intérêts. Le sieur Gai... dcpité poitevin enrage,
& médecin vétérinaire , a eu , dimanche dernier , une dispute
très-vive avec un fiacre, pour le payement de fa eourse ;
ï"objet ctoit imporranc , il s'agiJoit de n fols : le fiacre
& l'cnra^é ont été plaider lenr cause dt-vant la section dis
Quatre-Nations. L'enragé oubliant les droits de l'homme,
rnenaçoit le fiacre de la prison : le fiacre lui répondoit qu'en
qualité de médecin vétérinaire, il devoir voir que ses che
vaux étoient surîles dents : enfin , \z eommiisaire , honreux
rovrr le député , l'cngagca ucs-serieusemer.t à payer , & sur
tout à ne point faire de menaces, qu'il n'etoit nullement
cn droit d'effectuer.

l
M. Bois-Cranci a du malheur pour ses uniformes; il les
garde bien peu de tenis. Mais il faut être de bonne foi ;
un assure qu'il a quitté volontairement celui de la garde
nationale.

Eniïn, de Mr. ... le cH a fait justice ;


Il naquit , & ce fut une calamité.
II meurt ,& c'est le seul service
Qu'il ait rendu jamais à la société.

Nous lisons dans ('évangile , que J. C. faifoit des miracles,'


en guérissant les sourds , aveugles , boiteux & malades. Saint
fdirabeau opère auíïï des prodiges fur fa tombe ; mais pour
n'avoir rien de commun avec le divin législateur, il agit
en sens contraire : car, depuis fa mort, l'^vèquc ÍAuturi
boite des deux côtés í les Men. . . . Lam. . . . Noail. . . . Sccî
( 47 )
*c. sont devenus plus sourds à la voix de leur cons
cience. Les Meu. .. . Cam Robtrtsp... y voient bie»
moins clair, & le clitb jacobice est parai) fi depuis la t:te jus
ques aux pieds.

Quelqu'un voyant hier des maçons occupés à boucher le


passage des offices du Palais-Royal , s'écria , dans une sainte
colère: ce n'est pas ce passage qu'il faudroit murer ; ce sonc
toutes les entrées de ce séjour de brigands.

Quand on pense que 17 officiers, avec leuvs seules épées,


ont résisté & m?me battu preî de mille soldats piastronés
& arm;s de fusils U de bayonnettes , & qu'on se rappelle
les menaces des deux mille braves gens qui siègent aux
Jacobins , on devroit faire la régls de trois ci-jointe , 2c
chercher le quatrième tetme :
100e est à 17 , comme zooo est à . . . .

Beaucoup de gens ne pourront peut-ètre pas croire, que


les trois quarts des bourgeois & si Mats parisiens voudroient
voir M. ('abbé Maury commandant de !a garde ijfitionalc.
Il est pourtant tres-vrai (&,iss ie sentent bien ) , que ce feroir
réunir lz talent, le courage, les bonnes intentions, le pa
triotisme éclaire & ami de l'otdre, avec le; Iculs moyens de le
rétablir.

A r r û t é.
Attendu que l'Evarchn de Ravcnnes , conquis par Pépin ,
premier roi de U seconde dynastie, <Si don:-.è par cé con
quérant au Pape Est'e ne III .appartient rar d'o't de conquête,
à la nation, le souverain 'eant tant aux jdcobins , qu'aux corde
liers, jalais national, artclicrs & carreforr. de la bonne ville
de Paris, déclare nulic cette donation, Si décidé, ' appe
( 4$ )
Fexécution faite de l'effigic du dernier successeur dudit
Estienne), que tous individus quelconques, auxquels il
r:ste encore des culottes, seront tenus de les vendre au
plutôt, & se cotiseront, à l'effet de se procurer des piques ,
pour aller se metrre en possession d'un patrimoine , sur
Jequel plus de dix siècles n'ont pu établir de prescription.

A peine le grand Mirabeau a-t-il touché les sombre»


botds , que déja voilà le démagogue Pellen. . . . promu à
la dignité de secrétaire intime du petit petitement petit
Afo/itm C'est ce Pellen qui a composé la lettre qui
annonce à l'univers , que le Roi est parfaitement libre.

Nous prions bien instamment nos lecteurs de continuer à


nous envoyer la liste des marchands qu'ils connoissent pour
malhonnêtes & insolens , comme ceux que nous avons déjà
nommés : nous ne parlons pas de ceux qui font de bonne
foi & modérés dans leur opinion , quoique mauvaise , mais
de ces enragés qui ne prêchent que le desordre , Tanarchie
& le crime ; & en un mot , de ces dubistes , ou affilies aux.
Jacobins, Cordelias, &c. II est important que les hon
nêtes gens les connoissent , afin qu'ils puissent éviter d'avoir
aucun commerce avec eux.

On assure que les Juifs font solliciter Philippe le rouge de


leur céder la crapaudiere du Palais-Royal , pour en faire leur
synsgogue Ils en ost'rcnt'jo mille écus, fans compter le pot-
de-vjn , & vingt cens à St. Huru. . . . pour y exercer la police.

On s'abonne pour ce Journal, rue Percée-Saint-


André-des-*Arts , N.° zz.

sts rimprimerie du Journal de la Cpur & de la Ville.


N.o y.

JOURNAL,.
db la Cour et de laVille.
Tout íaileut de Journal doit tribut al malin
LA FoNTAîfíE.

Dit Sámedi 7 Mai r.


Les ehnemis du prince de Ccndi crurent devoir profiter de
l'oecasion , que le hasatJ Sí les dispositions tavorables de
Henri I!í leur ofFroicnt. Ils commencèrent par gagner insen
siblement lc> peuples des dilrtrenres villes-. & iorlqu'ils cru
rent par-là leur autorité allez affermie, ils formèrent enfin ■
une ligue secrète, sous le beau prétexte de défendre la re
ligion contre les hérttiques , dont le parti se fortifioit de
jour en jour, & de téformer ce que la trop grande bonté
du Roi avoit laìjjè s'infinu<r de dëftclueux dans le
' gouvernement.
Pans , comme la Capitale , voulut donner Vcxemple
à tout le reste du royaume. Un parfumeur pomme Piètre
-Je la Bruyère , son fils , conseiller au chatelct, y furent les
.premiers , & les plus zélés prédicateurs de l'union, & à leur
sollicitation , tout cc qu'il y avoit de débauchés dans cette
grande vi 1; : tous gens qui ne trouvoient tjue dans la gueite
civile, ou une ressource à leur libertinage , ou un moyen de
satisfaire leur avarice on leur ambition , s'enrôlèrent à l'envi
Jans cette nouvelle milice; plusieurs meme des plus riches
bourgeois , aveug'és au point de ne pas voit les dangers
auxquels de pareilles, aílociations exposent la tranquillité
publique , dans un état bien policé , eurent la foiblcíse de se
.joindre aux séditieux.
T&m. 7,pag. 4-J , tr.ad. de Tilist. de M. de Thon.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 6 Mai.

des débats trè-v'rfs , l'aflcniblée a décrété cu'il fera,


procédé à la fabrication d'assignats de 5 liv. jusqu'à U con-
Toîae III. Année ijft. G
( to )
«irrcnce de la somme de 100 millions., en 'remplacement de
pareille somme d'.-ssgnats de deux mille & de mille livres,
qui seront supprimes.
-■ —— a»—ap—»—
VARIÉTÉ S.
•m
Les hautes ceurres du patriote Saìnt-Huru... ont décidé
eiaître Charlot à lui accorder fa siilc en mariage.

Le club des Jacobins, les sa.is-«ulottes , 8c les membres


gauchers de l'alscroblcc-naHonale, font une neuvaine aot
Corddiers , pour obtenir de Dieu la conversion du Pape.

Les dernieres nonvclícs d'Allemagne portent , que si M.


de la Fayette est obligé de demander une seconde fois fa
dím'istîon, c'ell lc général Bender epi viendra prendre fa
place.

Quelques-uns de vos lecteursont fans-doute les trois pr'-


mi:res divisions du discours de M. de Galonné à l'aíTtmbh c
* des notables. La derniere n'a pas été rendue publique. Je
les invite à en faire la recherche, & s'ils le peuvent, à
les faire réimprimer. Je ne les ai pas , mais je me souviens
de les avoir lues avec le plus grand plaisir. Je me rappelle
aulfi une lettre très-peu étendue, qui a été envoyée aux
curés, pour qu'ils la luisent à leur prône. Si l'alscmbtée
nationale éto'.t entrée dans ses vues , elle n'auro't rien dé
truit , elle n'sturoit pas dépeup'é la France , dévasté les
campagnes, fait égorger des milliers de citoyens, réduit
des militons à- la mil'ere ; elle n'auroit fait aucun mal,
k auroit fait lc bien de tous.

Les exemples de gens morts précipitamment , ou devenus


fous, malades, «fcc. par uu juste châtiment du ciel, foat
<

(50.
1 uès-fréquens. En voici un que je copie mot pour mot;
dans une lettre que je viens de r;cevoir de campagne « Sou*
» les yeux de mon fils aîné, un homme à table, laisse
)i échapper le bl.is. hême suivant : grâce au tour que pren-
» nent les choses , nous nc ferons plus importunés fur
n /es gtandes routes , par la rencontre de l effigie d'un
» torturé. Vous devinez quelle est l'image dont il patloit.
» Dans le moment , il est obligé de íbrtir de table érouf-
» fant , se retire chez lui, y porte l'infection dont il elf
» attein:. Sa femme, cinq enfan> tombent dangereusement
» malades; il est frappé à cinquante ans, au plus, d'une
» surdité à n'cnteirlrc pas Dieu tonner. Dans cette situa
it tion, attaché à M. le duc d'Orléans il reçoit de lui,
» l'otdre de sortir du château de Mareuil-sur-Marne , où
» ce ptinec l'avoit -placé , pour des desseins qu'il est aisé
>j de devinet. Ses incommodités , ccl'es de fa famille, le
u forcent à prendre de longs féjotírs dans tontes les au-
!> berges ; & jusqu'à ce qu'il aie pu jo'ndrc ses propres
» foyers , il est un oSjet de compassion fur toutes les routes.
i> Voila un trait de vengeance divine bien frappant ; mais
» il n'."st évident que pour mon fil;, témoin du fait & d«
» ses fuites. On lui cherchera toutes les causes physiques
« imaginables. On n'en trouvera aucune dans le rempéra-
» ment d'un homme le plus verd & le mieux portant que
n j'aie connu. Je vous ai quelquefois parlé de lui dans mes
» letttes. C'étoit le plus dangereux des ennemis que pussent
» avoir ici la religion & la monarchie ».

Ed outre des 3 1^000 ouvriers que la municipalité occupe


tant bisn que mal, íc paye tous les jours, ainsi que le
nombreux régiment du marqué de Fillette , entretenu pour
les coups de mains patriotiques, dans \e sang'de. la révolu
tion, 8o,8tí4 ci:oyenî , citoyennes, prêtres, &c. , se sont
(ait inscrite sar les registres de la maison commune, comme
manquant de paíu.

Un voyaç;e'.ir ctrançcr, curieux de médailles & de rnon-


Koye, n'ayant pu se procaier un Ioilís d'or, frappe fous le
( 5* )
règne de Louis XVI, defire en acheter un. S'il se trouve
quelqu'un <^uí en ait ccinseivé, & qui yeuilje s'èá 4cftirc >
nous l'invitons de palser à notte bureau.

La preuve démonstrative que Louis XVI est très-libre f


c'estqu'il est venu demander humblement à M. Chabsoud ,
rapporteur de l'àfiaire du 6 octobre, la permission de faire Is
.voyage de Saint-Cloud par terre & par mer, selon le bon p|ai«
(k de M. le président , St que M. le président a répondu avec
dignité à Louis XVI qu'il ne poavoit pas le lui permettre , fií
que s'il vouloir être joli garçon , & contenter le manège , il
nc verroit plus la mauvaise compagnie. Q Lpuis XIV !
•s~tu ï

Les Français d'une certaine claise ont un EOÛt décidé pour


valletaillcr dans ks antichambres : ii n'y a, pour s'en con-r
vVmcre, qu'a se présenter ch.-z les Camus , les Lamtth , les
Aienou, tic. iíz. l'on y trouve tanc de monde, que l'«o çroiroiç
presque être chez un commis de l'auclen régime.

II f.ut que la partie gauche de l'auemblée soit malade,


car elle a laide parhr & mème écouté MM. Maury ,
Éa^alès Sc Malouet , qui lui ont amplement djt ses vérités ,
dans la séance du lundi i Mai.

Français , Sc yous fur-tout , Parisiens ! vous ne voyez pis


que vous courez à votre perte, que la vengeance du cief
s'apprête, que votre. irreligion, votre ingratitude envers le
meilleur des Roi; , vos inreurs , vos forfaits appellent la
fttfifre fur vos tetes coupables-, que toutes les naiions qui
vous ont en horreur , f-' disposent à fondre fur vous 1 Encore
quelques jours, & le repentir même nc vous obtiendra pas
prâCï ! Courez aux pieds de votre Roi , abjurez-y vos
fol es, jurez-lui l'amour qu'il a si bien mérité, le respect
áí la loumiíîion que vous lui devez ; implorez la misértr
É 55)
corde divine i remplissez vos temples , vòus les avez pro>
fanés , souillés ; expiez , s'il est possible , tous vos sacrilège».
Vous écoutez des foíccnés , cjui , après s'etre permis tous
les crimes , n'ont plus d'espoir que dans l'anéantiíscment da
la monarchie. Ils veulent vous entraîner avec ettx dans
l'a'oîmc qu'ils ont ouvert fous vos pas. II ont devant le»
jeux le supplice <]uí les attend. Leur démarche égarée,
leurs discours extravagaus, la couleur livide de leur reint ,
leur sombre regard ; tout décèle le trouble de leurs ames.
Ils ne cherchent plus que la consolation des scéléravs , celle
de faire partager leur fort , de ne pas périr seuls. Et vous>
soldats qu'ils ont égares! vous que je plains bien plu*
<jue je n'ose vous b'àmer , rentrez dans le devoir ! demandez
à grands cris qu'on vous rende votre premier état ; méritez
}e pardon des foutes qui ne font pa-; les vôtres , mais celles
de vos infâmes séducteurs ; jurez de nouveau , d'être fidèles,
à Votre Roi , à votre patrie. Le jour où vous réparerez vos
torts, fera si glorieux pour vous, qu'il feva oublier votre
égarement.

La municipalité de Paris est dans des angoisses mortelles^,


parce qu'elle a appris qu'elle avoit été dénoncée au club
des Jacobins, pour. avoir licencié des soldats séditieux:,
la dénonciation a été accueillie , puisqu'on a nommé deux
commiisaires pour en saie le rapport.

On asssre que M. de Chart .. est parti pour Toulon ;


áe mauvais plaisons disent qu'il est allé faire toat préparer
pour la réception de son papa au bagne i d'autres prétendenc1
qu'il va rejoindre la douce Pamela.

iì faut que les jardins anglais aient une influence funeste


aux mœurs & à l'bonneur, Pout pteuve , l'on peut citer
Us possesseurs- du Ramcy , de Monceaux, d'Hermcnonville ,
du Pleras-Ville-**. Le lecteur peut encore lui-même aug*
paenter cette nomenclature.
( 54 3

Tes Rois ont mis neize à quatorze cents ans à faire pool
Cloquante à foixáiite miltions de d'pcit ; en deux ans , à
ft faveur du tres-exce lent nouveau régime, nous venons
«l'en faire an de cent cinquante à deux cents initiions.

Oonqu'iin comparoît !c gouvernement actuel à l'une de


ees fausses montres auxquelles, avet le doigt, on fait marquer
l'hcoxc qu'on veut , mais qui ne va que par ce moyen.

L'avmée française, commence à se purger. MM. Hcchamb...


Sckclaguc , Motet '. -Laro & Fidus-Brog... viennent de
donner leuc démission.

H.n'estancun des honnêtes gens, qui gémissent fur les


malheurs dela patrie , qui n'ait été dans le cas de renoncer à
ses sociétés les plus habituelles, de s'éloigner des hommes
qu'il avoir le plus aimés , parce qu'ils étoient atteints de la
maladie qui nous rend des objets de pitié & d'horreur pour
nés voisins. J'ai eu , -comme tant d'autres , la douleur de me
voir fpreé de fuir des gens estimables à d'autres égards. Lors
que je les rencontre par hasa-d, je suis effrayé du change
ment qu'r s'eit opéré dans toute l'habitnde de leur corps &
dans leur physionomie. Les uns pales , décharnés , femblenc
des spectres- ambuians ; les autres ont vieilli de vingt ans ;
d'autres ont le teint jaune , verd même ; d'autres lc visage en
flammé , l'oeil égaré , Futieux , le regard sombre. En général ,
toct le monde peut observer , comme moi, que le» figures de
presque tous ceux qui lé font passionnés pour une aussi
malríeureufc révolution , ne font plus ce qu'elles etoiefft.
Ceux qui , fermes dans leuvs principes , attachés à leur Roi &
à leur religion, ne se sont pas laissés entraîner par le torrent
de l'opinlon publique , ont seuls conservé ce caractère natio
nal , qui nous rendoit le plus aimable peuple de la terre. Si U

\
( 15 )
gaîté n'est pas entièrement bannie de h France, c'est che»
eux que nous ia trouvons ; c'ut eux qui la feront renaître. SS
la trillclfc se peint dans leur» regards , c'elt ccl!c que la toc
des maux de leu:s semblables leui caule : elle n'a ri-aï dr fa
rouche tien de sombre > j'en tir; un bon augure potlt i'ave-
nir: ils ne songent roint a se venger; ils pardonnent à tous
ceux qui se font laides (garer , & s'ils dcsireri le châtiment
de quelques rebelles , ils seront lati sai's de voir les chefs feuU
expier , par leur mort , les fautes de la multitude. Cette pers-*
pective e!t consolante ; car il répugne Je penser que tons les
coupables feront punis i ils le seront assez pat le louvenir de
leurs erreurs , par la honte d'avoir eié trompes, & la perte
de leur état & de leur fortune.

L'abbé Tauc hit , sacré le i". Msi, s'eíï présenté le t. as


club des Jacobins; apres quelques débats , il y * été aggrégé.
Auroit-il pu, fans la protection de ces factieux , se dattex
d'être tranquille dans son eveche.'

Copie de la lettré du miniflrs des affaires


étrangères , de la cour de au ministre
de la mime puijfànce , près la cour de
France. *>
Le roi me charge , Monsieur , de vous ordonrer de voua
retirer d.- b cour de France , lans [ rendre corgé. S. "\ .
auroit désire que vous eussiez, pu rerr>| lir cc devoir auprès
du Roi; mais e le a appris q-.it ses fers étoi.nt resserrés à un
poin: qui n; vons permet tas d'avoir secès auprès de lii.
Elle elt bien lûrc d'à lleurs , qu'il re doutera pas de l'iu-
terer qu'elle prend à fa dtplorabls situatkn.

La canaille soldée a blessé , maltraité M. de CUrmont-


Tc/incrre, pour le punir d'avoir empêché , par ses rai'òns
victorieuses, rassemblée dke nationale, de commettre i'in-
justice la plus révoltante & la plus impolitiquc: elle vouloir
aussi se potier aux m.œes exeèj centre M.i'atié Maurj
■ ( ïO
1t M. Mvsouct, qui ont formé, j our cette cause întére fu
sante , vin tr.umviiút d'éloquence. Le* jacobins ont bktì
raison de s'opposer ì ce que la raison , a logique k i'á-
locuci-.ca prennect ua ascendant sut l'alsemblée dite na-
tionicide.

Jltponse d'un grenadier qui l'efl toujours t au


ci-devant grenadier Dubois de Çrancé.
Opposez an ton doctoral & péc'antcsquedc la lettre en
íjaettion , Tallurc tranche & vigoureuse ie b réponse d'un
brave grcnauiVr qi.i, manie légalement bien Taor.C de l'ironîc
& celle du laisonnemcnt. Nous rie pouvons nous refu er an
plaisir de citer quelques Jignes d: c tte brochure : elles suffi.—
íbot pour pulvériser les pko) ables so- T> I mes que les tactieuX
n'ont pas lougi à\ ni; Icy. r , pour embrouiller une quettion
infiniment claire-. Nous jtitcm d'obéir à M. de la Fayette
j» eu sa qualité de coftìrsaiidanr-geiicral. Quels ordres peut»-
» il nous transmettre en cette qualitc ì Ceux qu'il reçoit
»» lui-même des magistrats du peuple , des organes de la
»> loi i c'est donc à la loi que npus juronï d'obéir , fous
»> la responsabilité Sc des magistrat1; , si Tordre donné
»> au nom de la loi croît contraire à la loi, & du
v. général lui-merne, s'il n'avoit pas tuivi Tordre, ou
« s'il Tavoit outrc-rjaiTc ».

Tous les escrocs & les bandits auteurs de la profanation


(i) qui a eu lieu mardi matin au palais des brigands ,
protestoient , pendant leur belle opération , qu'ils croient
Dons chritiens : c'est ainsi que tous les jours l'on entend
8c l'on voit les régicides Jacobins oser dire qu'ils aiment
8c respectent le Roi.
(ì) La brûlure du Pape.

On s'abonne pour ce Journal, rue Persie-Sav.it-


André-des^Arts , Nr.o 2t.

De Tlmpriaicric "du Journal de /la Cour & de la Ville.


(f )
i "■■ m.
SUPPLÉMENT

Du N.° 7.-
Copie <fune lettre écrite par Vévêque intrus ,
à ïéveque canonique & apojiolique du
département des L
Il se répand, Monsieur, un bruit que je* ne puis croire $
on dit que vous vous disposez à taire des fonctions épis
copales, dans une chapelle domestique. Ce seroit nn man-
dément trop formel à la loi, dont jc pense que vous n'etes
pas capabl». Cependant , comme la lurveillance dont je fuis
chargé ne me permet de négliger aucun des moyens propres
à faire observer exactement ces décrets, qui, par l'accep-
tation du Roi , sont devenus des loix de l'état, auxquelles
tout Fiançais, tout habitant du royaume doit |a plus par
faite soumission , je vous défends , soit à vous , soit à tour
autre , en ma qualité de légitime éveque du département du
L.... après avoir consulte mpn. conseil, de faire aucune
fonction épiscopale dans mou diocèse, fans une permission
signée de moi. J'interdis aussi , en ma qualité , votre cha
pelle domestique & toute autre qui n'auront pas reçu de moi
une permission spéciale -, je vous défends enfn , a vqus Sc
à tout autre , de porter ni la couleur , ni aucun signe qui
désigne de droit à l'exereice public êe la juridiction if-
copale , n'y ayant que moi qui puiise avoir ce droit dans
le département des L.... d'après le rexe de la loi. Je fuis
fâché , Monsieur , que les circonstances me forcent de dé
ployer ainsi mon autorité; j'ai pour vous le respect qui est
dû à la vettu & au caractère épiscopal; mais j'en dois un
plus grand encore à la loi & à. la tranquillité publique.
Je fuis tres-parfáitement , Moniieur , &c.

Le due d'Or... entra kier chez un trsarchaud de son palais


iafernal ; un chevalier de Saint-Louis le fixa ; le duc ira
patienté , lui dit d'un ton d'humeur : Eh bien ! monsieur-,
m'avez-vous astez considéré ? Lc chevalier lui répondit :
Vous devriez vous être appereu que je vous' regarde, & vous
devez vous douter que je ne vous considère pas.

Et moi aussi , je fuis patriote & poète! qu'il me soit


permis à ce double titre , de jetter une fleur fut la tombe
du grand homme.
Dans ces murs consacrés à l'illustre bergère,
De Paris la gardienne, & l'ange tutélalre; -'
Noble enceinte où repose , à la gloire des lys ,
L'ombre du grand Descarte à côté de Clovis ;
Qu'en ces augustes lieux, déformais la patrie
Rende hommage aux vertus, aux talens , au génie;
Qu'elle y place un Bayatd, un Paschal, j'y souscris;
Mais toute chaude encor de crime & de luxure ,
Dégoûtante du sang de dix mille Français;
Que là, de Mirabeau soit la dépouille impure;
Que ce noir scélérat, lâche, athée & parjure,'
Obtienne lc premier, l'honneur d'aussi beaux droits:
O honte de nos jours ! ô scandale ! ô souillure !
Fanatique mépris de nos plus saintes loix !
Eh ! que prétends-tu donc , ville aveugle & maudite,
Par cet excès d'audace & d'abus? Jc le vois:
Dans les nouveaux forfaits que ta fureur médite,
Tu veux fans-dpute avoir pour patron , par la fuite ;
Le héros des brigands, & le bourreau des Rois.

Souffrir & applaudir , c'est tout le code du fanatisme.


Pendant le siège de Paris, les bourgeois de cette bonne
ville mouroient de faim , & raisoient des processions ; ils «t-
( 3 )
moient mieux manger du pain sait avec de la poussière d'os
de morts , que d'avoir Henri IV |.cur Roi; il leur scrobloit
plus doux de s'immoler à l'ambitioa & aux intrigues d'une
poignée de factieux & de scélérats , que d'obéir à leur légi
time souverain.
Voilà ce qui s'est passe à Paris du rems d'Henri IV 3c
voici ce qui se paílê aujourd'hui dans la même ville :
Les Jacobins se méficHt de leurs chefs , l'aíTemblée natio
nale se méfie du Roi, le Roi des différens partis, & le
peuple de tout le monde; il paroìt même vouloir ouvrir les
yeux-, il commence à croire que les ci-devanr nobles qui
semblent s'étre attachés à lîur parti , n'ont trahi le lev
que pour satisfaire leur ambition dans le nouwl ordre de
choses. Ils estiment davantage & craignent moins les francs
royalisteS'qui se montrent à découverr.

Au concours , pour Véloge de Mirabeau*


i
A-t-il expié ses forfaits,
Celui dont une folle gloire
Entoure aujourd'hui les cyprès ?
Les chastes filles de mémoire
Adoptent- elles les décrets
Du manège & du directoire î
Et pour nous tracer ion histoire ,
Vont-elles de Chabroud imiter les portraits ?
Pourquoi donc ce deuil , ces regrets ?
— II alloit devenir le sauveur de la France ;
Lui seul pouvoit guérir tous lés maux qu'il a faits !
— Ah ! si l'on peut saisir ce rayon d'espérance ,
Sa mort , sa seule mort peut combler nos souhaits.
L'animal venimeux he guérit ses morsures ,
Qu'en expirant fur les blessures.
(4)

Les électeurs du département de la Meurte ,ont élu jtoaí


évêque de Nancy , M. Châtelain, qui a remis fa nomination
Bu bout de quelques jours. Les électeurs , qui avoient sup
porté les frais de cette première élection , prétendent qtfe
ceux de la seconde doivent être aux dépens de Mj Châtelain:
celui-ci soutient qu'il, ne peut être obligé de payer la folle*
enchère d'une mauvaise marchandise. C'est au public, à pro
noncer.

II né faut pas croire que le peuple soit tout gan


grené : il lui reste encore des membres tres-sains. Sept à
huit ouvriers formant grouppe aux boulevards, s'entre-
tenoiënt de la journée du 18 aviil. Je ne crois pas, disoit
l'un, que le roi eût envie d'aller ailleurs qu'à Saint-Cloud.
Sa tranquillité dans son carrosse , annonçoit la droiture de
son ame. C'est une violence déplacée que de l'avoir em
pêché de partir , & tous les autres d'applaudir , £í de dise
ue s'ils avoient été les maîtres, ils auroient facilité foa_
éparr.
Plus loin étoit un autre grouppe de marchands 3c ar
tisans. Sa bonté, disoit-on, est inépuisable, puisqu'elle a
résisté à tous les assauts qui lui ont été livrés. Nous sommes
trop heureux d'avoir un Roi comme lui ; un autre auroit
bien pu ne pas faire autant de sacrifices , & il est bien
tems d'en être rcconnoilsant.

Charles Lam a commandé plusieurs cages en fil


'd'arctial , pour y élever à la brochette les enfans qui doivent
naître- pendant la législature prochai'ie , & d?ns l'çspoir d'en
faire des patricres : il ne les nourrira que des sucs venimeux
qui sortent des presses du Jieur Baudouin.

De: l'imprimeric du Journal dç 1* Çoaf & dp


U Viik.
N.° 8.

JOURNAL ':
n l la Cour et de la V i l l í.

Tout^ faiseur ài Journal doit tribut au malin


La Fontaine.
.*'•"' *
Do Dimanche 8 Mai ijpt. 1,7
'■ ' 'i
Aux partisans du nouveau Gouvernement.
•- - • ' * ■ • 'i
Hommes indignes du gouvernement où vous visez, s4c«'
naissez du moins des dangers qui" vous environnent s Le feu.
ftere de la liberté ne peut ctre ciitretenu que par des mains
ptorcs : vouan'etes plnvdans ces terris1 d'anarchie oi tous'
souverains de VEurope également" contraries par la'nóblésse"
de leurs états , ne po ivoi.n: menre dans leurs opérations ni
íccret, ni union , ni célérité) où IVquilibre des puissance»
•f, pwvojt «Hc- que l'esset áti km ÊmWcHo mutuell'cv Aï-
jourJ'hyi, Vaiifotité. devenue plus indépendance,, atíure. au»
«aonaïchics des avaninges dont un et.it libre ne joui; a ja
mais. Que peuvent opposer itw u publicains à, cette lupé-
flteiicé redoutable '• D.s vertu: ! & vous n'en a/vez plus. La
cDtrtipiKíh tic "Vòs nireuii & de vó? lcgiiTateúrS , erthartrit,
par-tour les calomniateurs de la 1 berce. Que Yoorcz'Wousf
que, nous refendions a ceux qui nous disent' totrS lésjbtîrsH'5
Le voilà ce gotivefiiemcui que; virus exaltiez fi fort (íam5
tos écrits!' voilà les. sottes heureuses dè ce fyltéiûç <díî"hV
berté qui vom eft si cher : aux vices que vous reprobT^ ah"
au despotisme, ils ont ajoute-oh vler qíii Itís íurp3Íse)-tbus'J,'
l'im uissmee d'<! réprimer le mal. Que répondît; à cetreía*'
tyte amere de la démocratie? Ra Y tu- A t. '
^ ... . *
ASSEMBLÉE NATIONALE.

' ' Séance du y Mai* :

On s'est occupé du rapport fur les colonies. —Un décret


Tome III. Année 1791. H
( 5* )
«te Rassemblée a déclaré que les principes de l'arrèté du direc
toire du département de Paris , sont conformes à ceux des
dr»its de l'homine.

VARIÉTÉS.
"On conseille au sieur Foyer , qui dispose lestement da
Louvre , des'occuper à faire ses-pians les plus yaises pour des
petices maisons , & d'y retenir un logement ; il y a droit plus
que peiíprmc. Cet architecte tst réellement' devxrw[ fou íqns
perdre 1 esprit. M, le baron de Brete'uilîoa protecteur, celui
de ffrr.q, de Çquj-$Arçy, a.rédleru.uc le reproche à sc: farte
(savoir-"donné sa 'confiance: à des intrigaris , de mauvais(
sijjetsrt de gens saiis talens'; c'çst lui ^ui, p.our le malheur d$;
là ïrayie^e \ a 'confie à M. 'de Crosne la place importante dc4
lîeutïuanfde police de Paris. . ; «b ';"-n^ii..»!i.oì

«JL- -eì;' - 'í' O'- " -o»' -4 .' i' v* 3 ■ îit-j>)!;»'!,">i w '• -o.'t
.J^auçóupde personnes prétendent qu'on ne, .pc.itt :rien voiiî
d^^be^te,' de si plat pi de fi ridicule .que la ésT9ÎÌft lettre;?
du, comte "de,. Lui cn à M; Duptírtaii; ' x*W. qui disent,
ce^a né ccnnoil'cut lùrcmcnt point l'autçui de çHiq.çharmantc
ifïtxc;} four faire, fa counoiflance , il n'y a.qu'lfffd ses lettres»-
di^ífltyjîoi de Ptuiìe à d'^Jembert , cci ;;l<£prp|S«gep;t , yqd
^ie;t(Cfers excellçnt citoye^ feit. cnçyclppéd.ijìe# • «cont; m - f ! :■ , ■
reìccrist.,} én un mot , il clt tout; çe qtiji^, tjjut -$>i»'i)r ítre [
considéré comme homme de lettres pa-, nu Jcs-j c rnck: s , -SC:
comme officier paimi les btaux ejpnts.
■"2 j'A'/MTA M .1 :t >.l - & - - •'■ A

L'on nous mande "-dtuBrBxeJses J que -se général Bcnder


dispose à yenir à Paris, pour se faire recevoir merabce.
- . : i.-t-'.s 3UÍ • :-, r.: cb èçwo íb!2 /. vjl
. j.i .;«»' £ : í,nÁ .III
C55>)
áe la nouvelle législature ; l'on ajoute de plus , que se»
hussards le suivront , pour *»ire exécuter ses deerctr.
- - >
*.
Une chute trís-heurcuse qu'a fait l'autre jouf macL
Dondon Lam,... Picot, z prouvé que son patriotisme ne
se botnoit pas à sen cocut & à sa tête ; on s'eft apperçu cjue
ses jarretières écoi nt des rubans aux couleurs de la nation, fie
mime qu'elle avoir rcnoovelié ('usage des dames du trms des
Ro s Charles V & Charles VI, qui est rapporté dans les
essai-; historiques fur Paris. ... Toutes les autres dames pa
triotes , telles que mesd. Jirog. . . d'Aïg. .. de St. Cham. ...
&c. &c. se sont empressées de suivre cette mode; & depuis
ce moment-là , il se débite une quantité prodigieuse de ces
petits rubans nationaux, vulgairement appellés faveurs:
toutes les bonnes cltovennes en ont donné aux jeunes pa-
t'iorcs de leur connoissance : ces MM. en ont fait l'usage le
plus convenable ; ils en ont orné des nuis , qu'ils font venus
planter a la porte de ces dames.

í.e révérend Dom Bouche s'est très-bien Justifié de I»


calomnie que lui a reprochée M. l'évèoue de saison ; U
a prouvé que l'arcufation qu'il avoit faite de ce prélat ,
& les preuves qu'il avoit apportées de fou innocence , a
lui Bouche, étant également, de son invention , il ne devoit
rístcr de tout cela , que la qualification du plus vil de tous
les hommes qu'il a eu la bonne-foi de se donner à lui-même.

On mande du Calvados , que les électeurs n'avant ps


s'accorder fur la nomination de leur eveque , & que les
voix testant abíbltiment partagées entre MM. Fauchet &
Mulot, on s'elï déterminé à les nommes tous les deux,
& qu'on a réglé qu'ils feroienr akernativctriMit leurs fonctions ,
comme Varron & Paul Emile ; on a pense que ce n'ero t
pas rrop de deux faux ívÂquts , pour cn remplacer
un vèrit able.
( 6o )

Ce qui vient d'arriver à M., de Chrmont - Tonnerre »


eít une nouvelle preuve de la 'liberté des opinions dans
rassemblée. On peut dire de chaque député honnête homme ,
cju'il est heureux comme un Roi.

flous avions toujours annoncé que toutes les puissances


étrangères chassetoienr de chez elles les ambassadeurs français,
qui prèretoient leur dérisoire serment ; le Pape vient d'en
donner le premier exemple : aassi, les brigands du Palais-
royal l'ojn-ils fait Brûler en effigie , par la main du bourreau
Sainc-Huruge : la récompense qu'ils méritent pour cette
^ctipn & pour beaucoup d'autres , fera beaucoup plus réelle,

M. le curé (vrai) de Saint-Sulpicea été reçu à Bruxelles,


par tontes les classas de citoyens, avec toute la joie & tout,
l'cmprîilemmt imaginables : çommî presque tous les hon-»
nètes gens de fa paroisse habitent à-présent cette ville, M.
le cure nc s'est appsrçu du changement de pays , que par
Tabondance , le bon ordre, l'arnour de la religion, & la
félicité publique qu'il 4 vu régnsr par-tout.

M. l'abbé Maury a comparé l'anguste côté gauche d«


l'asscsnbkc, au général Pierre Mandrill; tous ces messieurs
onr éré extrêmement flattés, de la comparaison; ils ne s'at--
tendoi-nt gueres á se voir mettre en, parallèle avec un homme
de talent, d: g-n*e fy de cu%rage.

. M. Goupil de Príftln vient ie- solliciter & d'obtenir


•une place à I'hó;el royal drs Invalides : il n'a pas eu de
'jpelne à prouver qu'ii avoit perdu k plus intéressant de tous
ses membres, ç'eft-à- dire la tetc.
( 6* )

La ville de Nancy vient de faire hommage à rassemblée


nationale du quart dr ses impositions , c'est-à-dire , qu'elle
lui a fait signifier qu'elle ne psy?roit point les trois auttes
quarts , fou patriotisme savant ruinée de fond en comble.

Les Jacobins ont voulu se venger sur M. de Cltrmfint-


Tonnerre , du cruel échec qu'iU viennent de recevoir daní
l'afVaire d'Avignon. I:s ont tenté de le faire aflallìner en
sortant de l'arfernbléc; & i's ont envoyé leurs emiifaires
pour saccager sa maison; mais h:ureusem.nt la garde les
a priés de n'en rien faire : si le meurtre & l'inccndif! font le
partage du génie , de l'honneur & de la probité , les poiTef-
fîons dis Jacouiiii font bien sûres d'être respectées.

. Si Molière avoit pu connoîtrc l'aífembléc nationale , il


n'auroit plus été surpris que les médecins euífcnt placé le
cœur du côté droit.

Toujours des contradictions ! M. de la Fayette est "en


nemi connu des Jacobins; M. Duportail est l!ami & la
créature de M. de la Fayette ; il devro't donc être l'en-
n-mi de ses ennemis ; & c'est lui, c'est le ministre de la guerre
qui sollicite pour les soldats , la pcrmiílìon d'astister aux
clubs des Jacobins , c'est-à-dirc, à l'ccolc de la licence , de U
révolte & du brigandage.

Le grand Xameth, qui vent faire le petit Julien l'apostat ,


ne pouvant empêcher le décret fur Avignon , s'est écrie
comme son modèle : tu as vaincu , Galilée , tu as vaincu.

Le président Rewbcll ou Rebelle s'acquitte très-noble


ment des augustes Ponctions du premier homme de IVtat ; il
ressemble parfaitement a ces ciieurs dans ks encans , qui te
(62)
prrent snns cesse , une fois , «1:lx fois, trois fois : personne
,11'cn vêîk-il plus ï Sec. . „.,

Cç a donné ces jours-ci jHtn spectacle fort intéressant , Sc


soque! qua'iitíte de monde a âflìlïe ; on a fait attaquer une
belle ôc totee haqbenee de noble race , pat plusieurs animaux
féroces , tek que des loups , un virux renard 6c ure hyenc à
très-grande 'gueule , oui etoit la plus acharnée. Pendant te
coniDut, oui a duré long-tems , un énorme & risible peccara
n'» çeíle de braire de toutes ses forces ; la haquenée etoit
prête à succomber , lorsqu'un violent coup de tonnerre l'a
peureusement rireedes griffes de toutes ces vilaines betes qu'il
a ciiafie'es & mises en fuite.

Notre fublíme constitution ressemble à lVg'ise neuve de


Sainte- Geneviève , qu'on n'ose pas deceintrer^ de peur de
J^ir ciouler l'édificc.1

Nouvelle édition d'une gpavttrè.


On vient de graver une estampe alléporique , qui repré
sente un prince , qu'on veit s'clancer pout saisir un sceptre
ínspendu à un grand arbre. Le pied glisse au piince, au
fnorrlent de son plus grand effort ; enforte cu'il manque le
■sceptre, & qu'il n'attrape que la corde. Cette' estampe est
e» maniete rouge, & porte de grands traits de caractère
& de rejfembiance. Elie se vend a,u Palais-ro/al, n.° i.

Vers pour metire au portrait de ~Madamc


Stael , par Clément Marct.

C'est grand pitié ,


Quand beauté faut
A cu de Wo-me volonté.
( 61 )

Le curé ífìêmon en Artoîî, qui avoir d'abord j-iré ,


«nluite déjuré, tí pnis rcjivé , vient' cníín d'èrre nommé'
à l'cveche de son département ; mai1; nous venons d'ap
prendre qu'il l'a refuse-; il s'est arrêté .au bòtU du précipice j
il n'a jamais ost frsm-hir le Fas' de 'Calais.

M. SiL'ery disoit l'autre jour, qu'il étoit bien instruit


des manowvrcs de i'Anrçlecerre. Ce u'eit pas par expé
rience , lui répondît-on , cr.r voi'.i né lés aw jamais viics
par lc Wojí '^f'uAc -bouteille (- 1 ) "

. On ya .faire iincncan des ha!iit> & équipages de ti>us tes


ambassadeurs français cjue les pttiílànces..e- rai-gcries oui frici
«Te rcltt-r chez e^.x. ,M. ^ic;» . Lujitr navoit t,ieu, a ywdr<.'; ■
ií coirtptoic se meure cri iquipage x ipa , lur les piolìts
du jeu de trente, & un --qu'il poUe«k>- patíaitunent. M. de
Ségur , ati cennaire, fott preiié d'argent , a toct. vcn.du a
díííomierc's niarehíndt Irîpk'rs , qu'il ìi éu ' só.n'de chcHìr
bons jpstriátïs',.pilb'.te çu'il n'a perdu' tjùe les trois Quaas''
dwlprix de ses olteisV "" ' •

^.Çjuand î\í. Bcuzke farle, on crçit.eptendrc un: élosjuçucc


poíl.ncurej eufjttcou'vu cil co:ivej^ujunabÌH)eUï"jit de l'a-jv--
pelier p..tengneule, ( V A ;• 3j> . . v. \ts

Xes chefs, Jacobine f^nt. Tifip<an)l}lv p*HT faive tendre


un décret contre le duel; ce ^roj,çc. t-lì, tstes^déíiiHcreisí; dar
leur part , car ils savent Uíeti que ce ne sera pas- par lei
díníi qu'ils- fi ittront <le\ir eaírler'e. <-

( i ) Dans les ■ varffeaur , :le íièìT'd'àisíncï s'appelle uue'


b»uce*ìle. —- 7- ■ ■ '
,i -.b >; ìuùO si îl» Ifi«:;:ol uh :.;u., i J •••«*
( «4 >

La modestie áe MM. Bouche & Camus a été vivement


émue de ce que M. de Clermont-Toniune lésa fait con- s
noîtte pour les vrais conquérons d'Avignon. En publiant,
leur correspondance diplomatique , pour le mettre dans
rimpoffibilite de dévoiler íes nouveaux exploits qu'ils pro
jettent, ils ont requis du général Lam... un détachement
de ses volontaires connus faus le nom de Z apiJJiers de L'hôtel
de Castres. 1

Nous avons annoncé , d'après un faux renseigpement , que:


c*étoit le patriote Saint-Huruge qui avpit fait les fçnctions^
de bourreau au palais-royal , quand 911 y a brûlé fcfîigic
du pape; mieux instruits , nous nous empicstons d'annoficet
que c'est le malheureux G01sas q«i s'est chargé de cette
expédition , pour avoir des chemises. —D'aprt, toutes les
infamies qu'il a coram ses à ce sujet , il vient d'are detfoncé;'
pat l'accuíateur public ,& va être poursuivi en conséquence.'
■niMiTwiipp ^ t ■ 1s: ■ ■ -*

II se forme one coalition formidable en saveur de la>>


constitution. Le ci-devant eveque d' Aut.ua ,. père de cettej
haute' conception , vient d'écrire une circulaire i tetus lésa
boiteux, cagnsux , bancals, jambes de bois & pieds-bots
des 83 dépavtemcB*.- Au preBiiei coup de canon, ils doi
vent se rassembler auprès de leur patriarche., iL aíuire crue
leurs mouvenvns &• leurs marches , ricaneront irffail'ible-
me.nt la tactique du prince de Condc, & des maiechauS'
de Broglw Si de Bender.

• Cb J Òv À £ paraft ■ tous ' tes^' matins.


Le prix de Vabonnement efi de £ liv. par moïs\
pour Paris- , & de 3 livres ./ijj jsals'r.ppMr Ì4b
P_rovinçe_,_frajic de port. Le Bureau efi établi
rjie. PercésrSaim^ndrfi-des-Ares-;,^0. Hit .
"
—————————— '" ' . i i . u% ■ .1
De i'Imprimeiie 'du Journal de la Cour Si de la Ville.
N." 9.

JOURNAL
» e la Cour et de laVilli.

Touc taileur de Journal doit tribut m melia


La Fontaine.

Du Lundi y Mai 175)1.


L'abus du serment vient o.i dr la défiance de etlui qui
l'exige , ou de la malice de o.-lui de qui on l'exige, ou de
légeieié ou d'irrévérence, dit le P. Quenel, janséniste aristo
crate. Rica n'est plus contraire à l'eíprit de Dieu & à a
doctrine de Jésus-Christ, que de rendre communs les fermer.»
dans l'église, parce que c'est mult. plier les occasions de par
jure, & faire servir quelquefois le nom & la vérité de Dieu
aux deiseins des médians.
Prop. toi de la Const. unigtnitus.
»» Ne pense pas , disert les ambassadeurs Scythe;, (non pas
»i à Alexandre Lamtth, mais i Alexandre le grand )j ne
» pense pas qut les Scythes , pout contracter une alliance ,
» faffent aucun serment. Ils n'ont point d'autte ferment
» que de garder la foi fans la jurer. De telles précautions
» conviennent aux Grecs (aux gauchers du manège & aux
•» Marmitophiles ) qui signent leurs traites , & appellent
» les Dieux à témoins. Pour nous , naus ne nous croyons
>i religieux qa'autant que nous avons de bonne-foi. Qui n'a
■n pas honte de manquer de parole aux hommes, ne Craint
»> point de tr.imper les Dieux: & de quoi te ferviroient des
» amis à qai tu ne te fierois point » ! Quintecurce. — Mais
cette molalc n'est bonne que pout des aristocrate) ou des
barbares.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 8 Mai.

Xj' abbaye dans laquelle reposent les cendres de M. de


Voltaire a Clé vendue. Un décicc ordonna que le corps
ícflié III. Année 17^1. I
(66)
At ce fameux impie sera remis à la municiralité de Ro-
milly , juscu'a ce qu'il í.it tte statue kit les honneurs qu'on-
doit lui tcniic, L'assemblée lui en décernera seins doute de
tres-gr;:nds, ainsi qua la couronne civique, & il la mérite
assurément; car il a été l'ennemi le plus implacable &.le
plus acharne qu'ait vomi l'cnfer jusqu'à présent contre la
religion chrétienne. On a lu une lettre de M. Montmorin
à rassemblée sur le manifeste de l'Empercur. II faut avoues
que ce Montmorin-là est un grand homme!

VARIETES. '
Monscig. monsieur l'Evéque constitationnel de Nant..
ci-devant curé à Saint - Den. .. . auparavant comédien ,
auparavant contrebandier , cache modestement son premier
ceuvve publié par arrer de la cour aiistociatique des aides
de Pimpiimeric de Charlot ou Ion confrère , l'an du des
potisme , titre G. A. L. II a tort , car c'eût été un grand
motif d'adrrìîíTìon auprès des frères Jacobins :-on voit par-
là qu'il n'a point cliTche à capter les suffrages par l'eta-
lc^é de toutes 'es verras civiques ; & en effet, -il a suffi
à des ames patriotes que le bon curé eût livré le maire de
Saint-Den.. à la sainte insurrection : une bonne action
de c'e tenu-ci , l'cmpqrtc lur dix belles actions de l'ancica
régime.

Monsieur Fernigaud , président de la société des amis


de la constitution de Bordeaux , a prononce l'eloge funèbre
du comte de Mirabeau : son discours , dont l'eloquence
peut être comparce à la vertu du grand homme , a été
imprime par délibération de la société, u. le donne , parcá
qu'il ne se vend pas.

II est bon pue les honnêtes gens sachent que les braves
Gìtuaàlíi'i de tOhfkrvauee n'ont aucun; part à la dé
nonciation cx.-iavat.aoce que viennent de faire de M.NÍ.
liailly Ô" la Fayette , quelques iadiviJas se disant la sectio»
du Tíuatre uaríca.s.
( *t )

Un patriote dcmandoir à l'abbé J , ce qu'il pensoit des


religieuses qu'on avoit fligellees ? —Je dis que c'cll lí li
gnai infeillible d'une contre-révolution. Lorsque Tarquin
outragea Lucrèce, Rome châtia les tyrans.

Par une délibération du club des Jacobins , M. dulì-ois-


dè-CraJfê va être châtie de cetre société, pour avoir fait
imprimer fa lettre à f.-s concitoyens les fans culocres, arcs-
boutans de la révolution , dans le máme moment où. l'on dc-
cidoit qu'on ne devoit pas l'imprimer.

Un chevalier de Saint-Louis qui a la bassesse d'accoler


à cette dignité résiliable , la' médaille des foi-difans vain
queurs de la bastille , perdoit plusieu* parties de piquet,
& se plaigno;t d; ce qu'il alloit toujours aux cartes fans
avoir un cœur; une jeune dame, aiktocrate fans doute ,
lui dit astez méchamment : Je souhaiterois pour vous
qu'il ne vous eût jamais manqué qu'au jeu.

Quelqu'un qui n'a pas très-bome vue , dem indoit , en


Toyant le mannequin du Pape, fut lequel eh»cun portoit des
coups, si c'étoit un être vivant' Quoi', dit d'un air étonné ,
celui à qui on íaifoir cette demande , e(t-ce qne vous re
devinez pas chic c'elt un mannequin, puisque jc'elt Saim-
Huruge qui fra, pe ?

L'on a commencé par rendre les prêtres l'oSjet du ridicule


tí de la haine du peuple , afin de re iverser l'autel , & de dé
truire la religion catholique. C'eft ain!i que l'on a rendu
odieux tous \e% assens de l'autorité royale , rour en venir
jusqu'au point de familiariser 1-s Français à se pals.-r d'un
Roi. De la possibilité de ectte idée à l'exécution, il n'y a
C « )
^ú'cn pas , & il est aisé à franchir. Voiià ee oui fait à cha
que instant verser à ce qui reste de bons Français , des larmes
d e íang ; voilà pourquoi la plume prend si souwnt une teinte
rembrunie , & que l'imagioation rejette loin d'elle toute
idée de gaîté.

Une femme dangereusement blessée, disoit ces jours der


niers , en la menaçant , à la sœur de la charité qui la pansoit :
» vous ne voulez pas al'er à confesse à notre nouveau cure ,
»> vous êtes une aristocrate , mais nous saurons bien vous y
» forcer , ou sii <n » La sœur se contenta , avec lins
douceur plus qu'évangélique , de l'engagcr à se calmer ,
parce *[ue cette extrême ag'tation nuiroit à la guérison de
ses y lai-s. Et voilà ces respectables femmes , que des persécu
teurs arroses ont eu la barbarie de traiter avec plus d'inhu
manité & d'Indécence , que n'auroient fait des Cannibales'.

• ■
On parloit hier de pharmacie dans une société assez nom
breuse. Un homme qui n'etoit pas fort connu de la compa
gnie , fit une savante énumération de tous les poisons les
» plus subtils, & fur-tout de ceux dont il est le plus diffi
cile de reconnoìtre les traces. Une dame lui demanda s'il
n'etoit pas jacobin ; le savant pharmacien ne put s'en dé
fendre. Ces gens-là se fourrent par-tout.

On sait que Claude Fauchet vient d'être élu évêque du


Calvados ; le bonhomme Gervais , que l'on avoit d'abord
choisi , ayant tenté d'arranger fa gloriole avec un reste de
conscience qu'il a encore , & n'ayant pu y réussir, s'est demis ,
après avoir démontré la nécessité d'an concile, pour légi
timer les opérations des assemblées. Le P. Mulot étoit fut
les rangs , avec deux autres imbecillcs ; mais un correspondant
de Cl. Fauchet crioit de toutes ses forces : prenez cet
homme, qui ne recule pas, qui sabre tout ce qui résiste.
Choisissez Cl. Fauchet ; & Cl. Fauchet a été choisi. Nos
ftrumes, ennuyées de languir fous le despotisme du mariage ,
t'attendent avec impatience, pour couper leurs liens. Le
«lub de Caen a ordonné à un ci-devant carme, de coraposer
un compliment pour la moitié de cet apôtre de U révolu
tion. Son chargé d'aftaires pres les électeurs, a promis que
la prêtresse accomi agneroit l'elu dans la visite de Ion dio
cèse. II fait déja faire un boudoir dans son palais épiscopal.

D'Aleoçcm. L'évêque constitutionnel de l'Orne, Fefper ,


vient de prendre des armes, au mépris du décret qui les
a supprimées. Elles font parlantes, & si naturelles, que
tout le momie jr reconnoìt notre nouveau prélat. Un ca-
bareticr d'Argentan, son cou'în-germain , les a fait peindre
fur son c- sa-^ne; cela lui attire beaucoup de chalans. II
n'est pas a seul bon patriote qui n'aille boire chopine au
Fessier crojjé. Le club d'Argentan , far honneur pour soi»
«compatriote , a aussi adopté le meme emblème, avec cetto
«devise : toujours libre.

Les gens que les grands seigneurs ont le plus à craindre


«dans ce moment-ct , ce font leurs valets merne ceux qu'ils
ont comblé de leurs bontés. Vci'a pourquoi l'on compte
parmi les démagogues les plus enragés , le petit Chauveltn ,
8c Madame La Châtre, tous deux élevés dans la gardt-
tobe & presque dans la table de nuit de Sa Majesté.

Le sieut Labat , genevois , eennu à Paris fous les sobri


quets de baron de Grandcourt , marquis de Tuhpano ,
eomrc du St. Empire romain , ííc. &c. , est fils d'u»,
homme qui avoit comm.'ncc par être garçon chauderonnier,
& qui a. fini par amalfer une fortune très-considérable. II
a laissé deux fils & une fille; te cadrt est reste tout plate
ment citoyen de Genève; l'aine elt celui qui honore la
capitale de fa présence , pour se mettre à l'abri des mau
vaises plaisanteries donr il est le plastron , quand il habite
ía patrie. La jeune demoiselle est devenue, en grandissaut ,
( 7o )
Madame Tronchin: elle est aussi rid'cule en femme/, rt *
son frère l'eít cn homme. E le ressemble cn beau , il eit
▼rai , 3 Mad. de Stael. II semble que notre fierc répu
blique sVst cotisée , pour fourn.r Paris de charlatans &
de
Par un natif de Genève.

Les officiers autrichiens he peuvenr concevoir comment


nos soldats ont pu ctre mis en insurrection. Ces Messieurs
en parlent bien à leur aise. Chez eux , un simple bas-of-
ficier qui rencontreroit un bourgeois dans la caserne, cm
qu'il trouveroit causant en particulier avec un.soUiat , re-
cevroit cinquante coups du bâton , fans autre forme de
procès. Jugez , d'après ce'a , du traitement qu'ils épi ouve-
roient, s'ils s-'avifoi.-nt de prêcher publiquement l'mfurrrc*
tion,& s'ils dilrribuoienr des libelles, contenant de- prin-.
cipes les plus séditieux , & l?s exhortations les pfus exc-
erablcs, pour cn ager les soldats à fe defairc de leurs of
ficiers ! Voila, ceiendant, ce que l'on voit tous les jours
dans nos garnisons, & cela mime en présence des chefs
de corps , qui n'osent rien dire. Toutes 1- s infurrect ons
des troupes qui ont eu lieu depuis dix-huit mois, n'ont
etc fomentées que par des cabareticrs , des avocats , des
abbés, roiis vils intrumrns du club des jacobins. II y *
me me eu des militaires alTez lâches pour se mêler de ce mé
tier , témoin un certain Kellirma employé cn basse
Alíace, qui, conjointement avec une espèce d'ai le-^c-camp ,
ç«'il a pris à son service , est parvenu à soulever les sol
dats du régiment de Beauvoisis contre leurs offici-rs , parce
ouc ces derniers lui ont paru partager les semimens que
la conduite ha'Te 5c ridicule de cet officier - général avoil
-inspirée à tous les habitans de l'Alsacc.

Aux Auteurs du Journal.


Depuis que la n?rón, Messieurs, m'a affranchi de touse
»spècc de travail par la suppression de mon emploi , je me
( 7* )
promène, je guette tous les matins une place gratis, fur
Hn banc des Tuileries; & là, je m; console tant que je
peux, cn cCuutant les optimistes de la revoiuiion. J'apprends
aikz régulièrement i'ovdre du jour four lc> aristocrates à
lanterner t les maisons à démeubler on à biûler, enfin pour
toutes les espèces d'insutiections , ce qui me fait des tableaux
aíïez varies. Hier j'avois poiir voisins fur mon banc, deux
hommes a cheveux plats , dont l'un silencieux, tracok des
chiffres fur le lable avec la pointe de ía canne, pendant que
l'autre s'cxttlìot fur la progreffon : tout-à-coup le chiffreur
cn tirant son deiniet trait , dit : k Voyez , Meilleurs , depuis
»» que la moinerie a pris racine cn Fiance, on a compte
»> neuf million1; cinq cent quatre-vingt-sept mille quatre
» cent trente deux religieux des deux sexes voués au cc-
» libat. Or, posons qt'c" l'un dans l'autre, cn fc mariant,
» ih ne nous euiient doanc que crois ou quatre entans chu»
» cuii, vol a une po. ulaiion augmenccc de plus de trente-
n d:: luiliL ns d'individus, qui, avec n .s vingt-quatre mil-
» lions d'hommes libics décrètes pai l'aiscmblce nationale,
» fetoi.nc un joli coup-d'eci! , Sc ene force, j: dis , capa-
» ble de repouikr tous les gíi.liai Etì.diï du monde;
j> <i'ou je conclus qu'il saur que les preties se marient;
>' c'est nia muion. —Biavo ! elle est appuyée, dit l'autre;
>> mais où logeions- nous tout ee monde ï & avec quoi
» nouriir un dtligede citoyens actís f —Bon! que voas
» ctes (impie , tepi.t le calculateur; Sí papa Cumus donc,
i> u'elt-il [.as là ? 11 ne iaut qu; des auignarts , Òí F .„
» ça ira ».
Après ces mots tr -s-concluan; , mes deux politiques le-
Ycrcnt Ic li<gc , & m; laissèrent dans i'admiradcn des pro
grès que fait tous, les jr>urs t at mi nous l'entendcment hu
ma tu. j-j u'ai ajoute ui change un féal mot i la conver-
fa.áon.
Un de vos Abonnes.

II n'en eoûtè rien à ru/tre anti confrère Garât' de se


tiom.ev, & 0:1 devine bleu eu'iì ne f: fait pas fans deiieui.
li se t«4r:jT« le lendemain; ma» eomm; il lui en ìoím de
(72)
dire la vérité , il se trompe encore. II tire vanité de s*
mauvaise-foi.

Madame -Lejay s'est rendue au monde : cette nouvelle


Nina sc promené tous les jours au Palais-Royal, où chaque
colonne, chaque aibre, chaque grain de fable lui retrace les
exploits de son amant. On ícta étonné d'apprendre que dans
£.-s jour» de fa plus profonde douleur, elle envoyoit chaque
j[out' lavoir des nouvelles .de la santé de fa rivale, & qu'elle
*»'a ceíse d'en conserver de l'inquietude, que lorsqu'un Escu-
Jape affidé l'a assurée que cette favorite de Tetpsicote , s'étant
ïtiise depuis deux ans sous la protection immédiate du mes
sager des Dieux, elle étoit parvenue à se rendre auílî
iivulnérable'que \e grand homme que nous pleurons tou»
étoit inviolable.

Bouche de Fer. Quelle a été la cause prochaine de 1»


«ort de Mirabeau?
Rèp. Une inflammation au coeur.
D. Er qui a causé cette inflammation?
R. Consultez un mémoire ttès-bien fait du docteut Sa
lins fut la nature & les effets des divers poisons. ■
Errata du Numéro d'hier.
Page 61, ligne z<> , Galilée; ///<■£, Galiléen.
'Púg. 65, lig. 8 & 9, vous ne les avez jamais vues par le
trou d'une bouteille, Use^, que par le trou d'une bou-
• teille.
Fag. f 4, lig. } & 4, ôtez le point qui eí> après, le mot
Avignon , &í placez-le âpres le mot diplomatique.

Ce JOURNAL paroít tous les matins.


Le prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percét-Saint-Â,uiré-des-Arcs , N°. 21.
De l'Imrituaetie dw Jguiual de la Cohi ti de h ViHft
N.» 10.

JOURNAL
»E la Cour et de laVilli.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mardi ioMai 1751.


Voici des vers bien infâmes adrejfés par Thlophitt
à Louis Xlll.
Quand un Roi , par tant de projets,
Voit dans l'ame de ses fujetj
Son autorité dissipée ,
Quoique raisonne le conseil ,
Je pcrTe que les-coups d'epte
Sonr un salutaire appareil,
Contre cçs esprits insensés
Qui sc tiennent intéressés
En la calamite publique ,
Selon la loi que nous tenons ,
II ne faut point qu'un Roi s'expljqq»
Que par la bouche des canons.
I.es forts bravent les impuillansj
Les vaincus font obéissons ,
La justice étouffe sa tage;
II les faut rompre fous "le faix -,
Lc tonnerre finit l'otage ,
Et la guette apports la paix.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 5 Mai.

M. £André a été élu président pout la t*i(teme foií


Tome III. Année IJ91. K
('74 )
Cette séance a été consacrée entièrement à des discussions
auiU futiles qu'ennuyeuses.
■ »1/TIHI"|I 1 'I" ■» 1

VA RIÉTES,
Avis aux Militaires.
Le sieur Gifle, frippier rue de ('Observance , donne avis
aux militaires qu'il vient de mettre cn vente tous les uni
formes anciens & nouveaux du chevalier du Bois-de-Crar.cè;
ils consistent cn un un:forme de Mousquetaire , qu'il n'a mis
«|ue 3 fois, & un uniforme national presque neuf. II vendra
auífi l'épéc dudit chevalier , qui u'a jamais servi.

Les Electeurs vont avoir de nouvelles occupations , car


on aisure que plusieurs des nouveaux eveuu. s, entr'autres
nosseigneurs de Lamourette , Grégoire, Gouttes, íau-
cket , Ferler, épouvantes par les foudres que le pape vient
de lancer contre le ferment arirî-chretierì , ont donné leur
démission. —Celui de Paris n'a pas ferme l'ceil , depuis
qu'il a lu fa condamnation. Le cri de fa conscience com
battu ppr l'empire que sa nouvelle nièce a lu preudre sur
son esprit, le lait résister à donner fa demilfion.

Pourquoi les Gazetiers démagogies se battent - i!s les


flancs, pour nous persuader eue la guerre est inévitable
entte la Prusse & la Russie ? —C'est mie ces messieurs fe
raient rav:S de voir lc feu par-tout , pour que perlonnc ne
pense à venir éteindre celui qui nous dévore. .{

Le corps municipal vient d'ordonner , — « que le pr.'x


» du travc.il des ouvriers , doit être fixé de grì à-
» gìê entr'eux & ceux qui les emploient , t,' que
» les forets ii' les taltns des individus ne peuvent
( 73 )
v> être ajsujettis ìt aucune taxe nì contrainte ». —Cetts
ordonnance, qui prouve que le corps municipal s'éloigne da
fy item» dVgaliré , va causer beaucoup de fermentation,
au club des jacobins, qui vraisemblablement supprimera Sc
déclarera nulle une ordonnance aussi anti-constitutionnelle.

Un ci-devant homme de condition, entendant crier la


grande colïre du pers Duchcne , dit : de toutes les divi
nités de l'etat, celle-là est bien la plus courroussec. Attend-
elle , comme VAnìmarius des mages , qu'on lui sacrifie
qiaclques victimes humaines, pour Pappaiser ?

Le jour que l'aísembléc nationale eut , contte son ordinair? ,


le noble courage de décréter sur le Comtat-Venaillìn , que
ce qui n'appartenoit pas á la France, ne lui appartenoit pas,
les limiers des Jacobins Sc leurs dondons suivirent de pres
les membres du côté gauche , à la sortie de la séance , en
beuglant à leurs orcil es , une ariette de l'Eprcuve villageoise :
Je t'obéirai
Tant que je voudrai ,
Pourvu que tout a'.llî à mon gré.

Le patrote M. de la Rochcfoucault-Dipartement a
vendu à M. Imbert , négociant de jlìordeau* , les arbres
d'une forêt considérable , qu'il possède à 4 lieues de Bergerac.1'
— Les officiers municipaux , & les habitans de ce pays , où
les droits de Phomme sont connus aussi bien qu'au Palais-
Royal , se sont assemblés, & ont chassé, à coups de carabine,
les ouvriers que M. Imbert avoit envoyés pout couper les
arbres , & lui ont fait dite que leur frerc & ami la Rocht-
fouceult 'étoit paìtri d'un trop pur pattiotisme , pour ne
pas convenir qu'il avoit joui assez long-tems de cette forêt ,
& qu'il étoit bien tems qu'ils en jouissent à leur tour; on
confoqu'-'nce , ils i'occupent dans ce moment à l'abattre , &
i la venire à' leur profit. Un curé dans le sens de la réYO-
( 76 )
lutîon, Icat a acheté -pour 1411 liv. de bois qu'il a revenáa
1800. — Helas l un malheur ae n jimais (ans l'autre,
Car, dans le moment qu'on annonçoit cette nouvelle au sus
dit patriote , on l'a aussi averti que la nation avoit fait un ici
de joie, le jour de Pâques , d'an de ses châteaux ; mais pour la
consoler , ort l'a ïriir.uít qu'on etoit parvenu .i sauver de l'in—
ccndíe les titres qui le maintiennent en possession des renies
qu'on n'a pas pu lui prendre.

Les honnête» gens font maintenant persuadés que la garde


natitmale de Paris sauvera cette capitale , le Roi & le royaume
4i précipice qui leur tend les bras.

Un prêtre jureur , curé en Lorraine , & tout-à-la-soif


commandant de la garde nationale de l'endrojt , vouloit
également mal s'acquitter des deux fonctions. En célébrant
la messe , au lever-dieu , tout en prononçant les paroles
de la consécration , il crioit à la garde : gard à-vous ,
prese/ue^ arrrí , portes arrri ; le tout à la grande édi
fication de ses soldats paroissiens.

L'ancien gouvernement, qu'on calomnie avec autant de


stupidité que de rage , nous auroit-il jamais réduits à n'avoir
en circulation xjue du papier & du cuivre? Quei réveil nous
préparent nos infidèles mandataires! mais qu'ils tremblent,
C,e meme peuple qu'ils égarent demandera à grands cris
leur supplice. Je ne suis pas étonné de voir le plus grand
nombre d'ençr'eux aveç la frayeur de la mort dejà peinte
fur le visage.

On prévient MM. les officiers de l'armce, qu'ils doivent,


sous peine de mort, rendre & faire rendre , par leur compa
gnie, aux évêques constitutionnels , les honneurs , qui jadis ne
lérendoitjnt qu'à Dieu & au Roi. M. de lieutenant au régi
ment de Royal-Rotisslloa , a été fur le point d'çtie pendu 4
1
C 77)
©tléans , pour avoir manqué à ce doubje devoir envers
Monseigneur &T<g... lors du passage de son régiment à
B'ois Les patriotes de ectte ville n'ayant pas eu le rem*
nécelîàirc pour pratiquer leurs affidés, ont écrit à leurs freres
á'Ork-ans, pour les engager à remplir ci saint devoir; ce
«ui tût ctj exécuté , sans ia vigoureuse résistance des braves
grenadiers de la garde nationale orléanaise.

II est certain que le plus infortuné des prisonniers , Sc


son héroïque épouse, n'ont plus autotir d'eux que des
espions. On | ;ut m'en croire fur parole , Sc d'après les
connoissances que j'ai de. individus qui compoient la maison
du Roi. On a éloigne les fidèles; les traîtres ieuls ont été
conservés.
Me udv.-Monîas.

Nous savons précisément, nous écrir-on de Bruxelles,


<)uels sont les émissaires que l'infctnal club bous dépêche :
jious espérons qu'on ne nous fera pas le reprocha d'être lé- _
gérs ti Français par-tout , d'après la réception qui les attend.

La galanterie que mademoiselle Coul... vient de donner


à M. Chai Us Lam... est des plus legeres; & quoique cet
ardent député soit le premier à en rire, l 'actif régiment du
ttarquis de Fillette a été fur pied toute la nuit ; & ce n'est
qu'apr-s bien des peines, qu'on est parvenu à Pempëchcr
de faire une visite patriotique à cette demoiselle. Elle assure,
à qui veut l'entendre, que le popu'acier Bara... infecte tout
ce qu'il touche, & qu'il a été aussi traître avec elle, qu'il
Ta ét« avec les Colons.

Tic sieur Mdrcilly, rédacteur en chef du Moniteur, est


mort de la rage, II est remplacé par le sieur Berquin, dejà
traqué de la merne maladie. On «oit meme que fa bave
( 7§ )
est d'une nature jilus' maligoe & plus ' vénéneuse. On enr
prévient les foulcripteurs de cette feuille, pòur n'avoir rien
a se reprocher.

Ils son: fo'is. On dípen'era beaucoup à flire voúurer les


cloches dan; les hô'els des nionnoies, beaucoup à en faire
des gros fols, qui se casseront comme du verre ; beaucoup
au transport de cette inconcevable monnoie dans tous les
districts.

L'actrice qui devoit fa're le rôle de l'Arriour dans le


charmant ballet àePfìché, se trouvant indisposée, ou re
tenue ailleurs , on cherchoit qui pourroit la remplacer :
Prenez ,. . d'OrmeJson , dit un. plaisant il c£ propre à
tout.

Le premier ni'tr.cro du journal intitulé : rEspion des


JacoiniiS , paroîtra le 1 5 de ce mois. —On s'abonne chez
Desennes , libraire au Palais-Royal.
On délivre grars le prospectus de ce journal à la même
ar'reile : nous invitons nos lecteurs de se lc procurer. —Lc
prix de l'abennement sera de 3 liv. par mois. "

L'afTcmblée nationiciJc viînt de s'a'Turer les moyens de


maintenir le trouble encore quelque - tems , & aífez pour que
la ruine de la France soit complette. On ne s'etonne pas
de ce qu'une centaine de factieux qui ne font point mystère
de leurs mauvais desseins, appuyent , provoquent de sem
blables opérations , mais que des grns qui on: encore quelque
pudeur , qui pailent dans les sociétés le langage de l'hon-
néteté, favorisent d'auífi iniques projet' ; c'est ce que l'on ne
conçoit pas. II n'est aucun des députés du côté gauche qui
ne scient bien convaincus . comme ceux du côté. droit , qu'on
n'a pas d'autre but que de faciliter la íoïde des 'brigSnds
que l'on em Moie depiM1; dix-hsit mois avec tant de succès;
St leur cœur ne répugne pas à (e prster à tant d'atrocités !
( 79 )
Malheureux ! quels comptes vous avez à rendre à la nation
6c a dieu !

On desiteroit de savoir pourquoi lí Dussesne du bureau


de liquidation , s'intitule d'Etampes. II n'uoit connu dans
cette vi, le, où il a peu séjourne , que comme propriétaire
de bois qu'il tenoit de fa femme ; il serok , par conséquent*,
beaucoup mieux, soit par reconr.oiísancc , ioic pour donner
un; véritable idee de, lui, de joindre le nom de ccue tendre
épouse au sien , & de signer Dufufnn Baudet.

, Le décret oui interdit aux députés la recommandation au


près des gens en place , est fans-doute très-ridicule : il á été
provoque & appuyé par ceux qui' n'ont aucun crédit ; ceux
oui se sont rendus rcHo;itabl"s , l'éludevct plaisamment.
Charles .Lam... écrìvoit à M. du Potia:.' : je fuis fort
honnè que vous rfayïi £ pas âccòidí à un tel ce que
je veus ai demandt £c::f lui; Jç le miniltre de réparer
íur-le-champ fa coupable résistance aux ordres de M Lam»,
On ne peut pas appeiler ce ton menaçant u;ie lecommau-
darion .

Lors de la rn->rt pifilnue de Boriicr , l'on fe tarpellî


qu'íin 'taisant dit, qu'il talìoit un peu de vcnltis. Maître
Btaulieu , dion? confrère da défunt, s'etoir. flatté d'ob
tenir .1 Bruxelles les plus grands succès dans un auu'e genrs.
En couse .ìuence, hier j mai, il s'e 1 lait ann -nert fui l'af
fiche des spectacles, devant jouer dar.s la ììu.t a..x aven
tures. En effet , pour loi, ce fut la n tit uux cvaidu-
m ; car le gouvernement lui ordonra de' des>ïeri>ir sur-le-
champ , sans ouoi aux fers. On ne !eia pas e oi.né de c:ctç
fcverité , quand on le rappellera giv c'fft ,'e n>cme JJeaiï-
lieu qui eut la Cuíroûtante audace de monter fur le siège
du cocher de Leurs Mr.je'tís le g octnb're , & de se per
mettre mille-atroce* pasquioades; que c'est ie m-m- Bcan-
lieu , qui, publicuement , fit la rro.'ion de hcruitr dars
leur j'ang , tcus les nobles. Si" 1c vrâi patri.itiíme est
( 8o y
■ne venu , l'aclnrnement de ce vil Beaulieu est décidément
un crime, aux yeux meme des démocrates. D'ailleurs, i)
est prouvé cjnc ce sarçc-comique venoit moins en qua
lité de comédien , que d'espion des jacobins.
—■■
MM. Pcpulus, Lafnon & la Bête , ayant appris que
Mad. le Jeay recommençoit à communiquer avec les h -
mains , se sont empresses d'aller lui offrir des consolations;
mais , malgré leurs expressions les plus énergiques , cette
beauté gátce par des jouissances fur-humaines, a reçu ces
pretendans avec dédain , & leur a dit ce» paroles remar
quables : « un millier de baudets comme vous , messieurs,
» ne pourriez remplacer lc célèbre coursier que j'ai perdu ,
}> & je refus; votre collection ; je ne recevrai du manège
» que voue précepteur de Plionne. II n'y a cp!Achille
.» qui puille prendre la place de mon Hcclor ».

Lc duc d'Or.... fut vendredi dernier , goûter la bière de


son ami & compagnon d'infortiuie , le général Santene.
La r.onvcis;itioii lur les affaires du tems, emmena (heure
du dìn:r; le duc accepta la fortune du rot ; au deisert , on
chanta l'air favori , ça ira. Un détachement des sai s
cnlotr.*s vint faire chorus avec le duc, qui s'oublia íi
bien dans ce p'aisir pat io ú-ue , Qu'on fut obligé de k:
renvoyer à Ion palais, dans une voiture nationale.

Ce Journal paroft tous les matins.


Ze prix de Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eji établi
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De rimitimsiie da Jgurnal de la CúfQr S: de, la Ville,


N.° ii.

JOURNAL

nt tA -Cour et de la Ville.

Tout íailcuf de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Du Mercredi W Mai 172 r.


II est bien clair, me disoit un Espagnol., que la Cour de
France n'entend rien au jeu d.-s eihccs. Tauc cjue vous n«
mettrez pas plus de combinaison dans la marche de vos
pieces, le Roi recevra des ichecs continuels; Sc comment
voulez-vous qu'immobile dans la case, & sens jamais donner
l'ordre à (ci trompes , il nc so!r pas exposé à tous les traits cíe
ses ennemis? Au lieu de ['entourer de ses braves cavaliers,
qui lui feroient un rempart de leurs corps , vous le laissez
au milieu de ses pions, trop foibles pour parer rous les coups
que lui; porte le camp ennemi. Quels avantages nc pourroit
pas se promettre un joueur habiie, en íaisant agir à-propos
cette piece que bous appelions la Reine , & que vous nc
nommez plus que la Dame'.' Vigilante & active, elle voler
loit fur le champ de bataille, écartant les ennemis ,8c pro
tégeant ses fidèles serviteurs. Si dans fa course victorieust,
cìl.* se tronvoit exposée à quelque danger , alors les tours
ledoutablcs se jctterokrt dans la mclée, Sc partageroient {ei
périls & fa gloire. Mais par une combinaison détestable ,
vous ne permettez, plus à votre illustre guerrière de sortit
de fa ligne , ni de se montrer à découvert. Votre armée
étant auíli mal ordonnée , les ennemis auront beau jeu. Ils
arrivent , guidés par les fous; & bientôt ils renverseront tout
ce qui s'oppose à leur passage. Quel spectacle! la tetre est>
couverte de morts . la Dame est captive ; ou attaque le Roj
jusques dans ses dernier» retranchemens; il est échec, il est
.mat, il est chargé de fers. Les vainqueurs abusant de la,
jrlctote, jouent au Roi dépouillé, & 1; butin est immense,
Tpms III. Année 17^1.. L
r 82 )
ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du z o Mai.

On s'est occupé , dans cette séance , de la manière dont


se rastemblerout les sections ou la commune de Paris. —Un
décret déclare que le droit de pétition appartient à tout
individu Bomlnativerner t
MM. les députés des ci- devant employés aux fermes,
nous priait de publier l'cxtrait du procès-verbal de rassem
blée nationale du f mai 179 i. " M. le président a donné
»> connoissance à l'assemblée que les ci -devant emplovés
j» aux barrières de Paris ont été inculpés à tort de la vio-
»> lation d'un paquet adressé à M. le président v. —Nous
insérons cette note avec plaisir. L'inculpation avoit été pu
blique & authentique-, il est de toute justice que la discul
pation lc soir également.

VARIÉTÉS.
Les mauvaises plaisanteries, & la mauvaise foi doat
rassemblée nationicide n'a pas rougi de se rendre cou
pable, dans l'aífaire d'Avignon, a tait dire au pere Gérard z
fou... c'est actuellement qu'on va s'appercevolr par-tout
le royaume, que nous volons l'aigcnt qu'on nous donne,
íc qu'on a raison plus que jamais de crier dans les rues
de Paris: — Rendez-nous nos 18 Aai.cs, Sí fo...-nous
le camp.

Lc nonce du pape fait comme le général Senâtr- il


prépare ses bottes.

Les caves , greniers , magasins & boutiques de Paris


regorgent de marchandises depuis le célèbre décret qui
supprime lee barrières ; le seul inconvénient que les mar-
( 83 )
chands éprouvent , c'est, qnc personne n'a d'argtnt pdat
acheter; mais en revanche, ('ivrognerie va mieux que
jamais, & cn attenc'a t les bienfaits de la constitution,
c'est la feule gaieté populaire- dont on s'apperçoive.

Mad. Le Je ay , libraire rue deT Echelle , dont le fonds


deja passablement fourni par son mari , a été encore con
sidérablement augmenté par le grand-homme , va ouvrir
son cabinet aux amateurs : une fteur fort jolie, te cjui est
encore à fa premier; édition , fera les honneurs : Madame
Le'Jeay recevra les abonnemens.

Le comité des finances ( en peinture ) virnt de faire des


estais, d'après lesquels il a décic'é que les assignats de 100
fols, ainsi que ceux qu'on sern fercé de faire de moindr*
valeur, poir a'ionger la couroye, seront de fer-blanc. On
a décidé , d'après l'avis de !a Reine d'Hongrie £L de mes
dames de la halle , que puisqu'une face d'homme & quel
ques vignettes donnent une valeur de 1000 liv. à un mor
ceau d: papier, un poinçon peut très-bien donner une valeur
moinirc à un morceau de fer-blanc.

La nation a la fureur de confondre le mé'-ler de capitaine


corsaire avec celui de capitaine marehmd. II y a cerendant
une très-<?ran:ic differmee ; car de meme que le service des
troupes lègeres est la meilleure école pour un officier de
Tarmée de terre, d» m:me celui de capitaine corsaire eft
ce qui forme le micjx un ofrici-r de la marine: c'est a
cette excellente école oue se sont formés les Tourville , les
Duguétrouin & les J;an-7!an ; mais il n'y a pas plus
de rapport entre 1; métier d'un patron de navire & celui d'un
capitaine de vaisseau , cu'entre cc'ui d'un capitaine de troupe
à cheval 5c d'un postillon de \n poste ; & Ce dernier seroit
■fjrt embarrassé, si cn le maioit à la tète d'un escadron de
cavalerie.
( 84)

tes satrapes de la révolution sc sont partagés les dépouilles


les plus précieuses du grand homme: le secrétaire Vellent
est cassé au petit ministre des affaires très-étratigercs , Sc
fa fe mme est retenue pour le lerrail du petit roi Baril.*
qui dit que c'est vraiment un morceau à croquer.

Les bruits de guerre, qui deviennent plus sourds qui


amais , ont décide hì.izLatorde de faire cadeau à la nation
jdc dix-huit millions en or qu'il fit verser hier dans le trésot
comité-national. —C: don est d'autant plus précieux , que ,
fans gêner ce bon patriote, il reni le plus précieux service
à la nation, ciui, pat ce secours, aura le moyen de fouteait
fendant trois ou quatre jours \é choq des ennemij.

On apprendra fans étonnement que c'est le marquis de


Vllletic qui a indiqué aux Jacobins la porte de detiiere ,
qui leur a servi à faire annuilcr le décret du 4 sur le comtat
V cnai/lìn.

U» député à rassemblée nationale, rrtembre de six


Comités, grand parleur, toujours très - applaudi , c'est-à-
dire, cm âgé, dans le côté gauche, a dit hier, que si les
pnissances étiang?rcs ne se mèloient pas Je nos affaires,
& si on avoit l'adresse de faire à-propos assez d'allîgnats
pour retarda là banqueroute , il n'y avoic aucune raison
pour qu: l'assembléc nationale actuelle ne continuât pas
toujours ses fonctions.

Je voudrois bien savoir pourquoi les indemnités que MM,


les députés se sont adjugées dans le mois de Mars, s'élèvent
à r ,445,1 liv. pendant que dans chacun des mois de Jan
vier ik de Ftvii.r , rilcs n'ont pas passe Soo,ooo liv.? Eíl-ci
tjae fous le ligne du belier , M. Chap.... étoit dans une
(«5)
imauvaísc veine ? II est bon que la nation sache que lorsque
ce monsieur p;rd , c'est pour elle qu'il a joué , & que quand
U gagne , c'est pour son représentant.

Popularité perdue à l'assemblée nationale, dans la séance


du 9 Mai. On prie les fans culottes qui pourroient l'avoir
trouvée, de la rapporter à M. Chapelier , qui donnera une
récompense honnête.

Beaucoup de gens font étonnés de la conduite de M. de


Clermont-Tonnem. II a été presque ailatsmé à cause de son
noble & sublime discours fur Avignon : on a arrêté fa voi
ture ; on a tenté d'incendier fa maison, & cependant il n a
point dit qu'il étoit libre, qu'il étoic heureux, & que ceux
nui disoient le contraire, croient des imposteurs ; auslî les
Jacobins lui en vculent-i;s beaucoup plus pour cette réticence
perlîde , cuc pour l'eloquencc avec laquelle il a défendu les
droits de la justice.

Le sieur Merlin, marchand bijoutier, tenant fa boutique


à ['entrée de l'assembléc nationale , vend des lunettes d'une
nouvelle invention, à lissage des Camus.

L'armée victorieuse de Cirpentras , est commandée par


une dame nicce de M. l'abbc Maury. On peut dire de
eerte famille ( en style un peu familier , mais énergique ) ,
qu'elle est au poil & à la plume.

Les dépurés sinistres (i) ne sc fiant pas trop fur leur ia-
riolabilité , & inquiets des bruits qui se répandent de tous

(i) En latin jjïslíy/fr veut dire gauche.


( te )
côtés, se sont portés en foule au bureaa des assurance' «
( M. . A.. C L. ) .... Ou leut a demande des sommes
enotmes pont assurer leurs personnes; ils ont dit qu'avant de
íe décider, iís ^•tendroient des nouvelles du uord, d n midi ,
du levant & du couchant.

Prendrons-nous Avignon ? ne le prendrons -nous pas?


J'ai bien peur que la comparaison du capitaine Mandrin n'en
courage beaucoup les amateurs.

Quelqu'un disolt l'autre jour, que les biens des princes


eçeieliaítiqtiîí allemands, situés en Alsace, appartenoient à
h nation : si cela eíl, répondit-on , c'est donc à la nation
allemande.

La suppression des titres ne permettant plus à M. d'Or...


de se qualifier du nom de grand seigneur, l'aiscmblce,, pour
l'en dédommager, va lui donner une fonction publique , dort
il pourra prendre le nom , & se faiie appeller grand sai*>
GNEUR du royaume.

Le lendemain de l'insurrection contre M. de Clermont-


Tonnerre , le bon pere Gérard, connu par sa franchise ,
s'écria rout haut dans l'aíícmbtéc : M. le président , dìtes-
xious,s'il vous plaît, quel eíl le désordre du jour.

Un grand SAIGNEUR vient d'instituer un ordre de cheva-»


leric, auquel il a donné le nom de la Toison rouge. Il saut ,
pour y être admis, avoir les chrveux , vrais on faux, de
cette couleur , & avoir le visage bourgeonné. On cxigeia
eue le récipiendaire ait pardevers lui , quelqu'action d'éckt
dans le service de la marine , ou au moins qu'il ait servi
dans les troupes légères , pendant la campagne du g oc«
(( 87 )
tobrc 1789, La décoration sera un ruban d'un rouge san
guin , auquel pendra une médaille , représentant les haut!
Faits de cette journée , 3c pour exergue ces mots : Phil....
inv.... & sculp.. . 1789.

Nous sommes fâchés de puiser toujouts nos comparai


sons dans la méme source; mais la lettre de M. de Aíont-
morin au pape, contient justement ce que pourroit dire
un brigand à son voisin , qu'il viendroit de voler & de
dépouiller. c< Mon ami , si tu as l'air de mauvaise humeur ,
»> tu peux compter que nous nous brouillerons ».

Les habitans d'une province, connue autrefois fous le nom


de Poitou, montrent íorr peu de penchant pour MM. les
jurcurs : l'un d'eux , vicaire d'une grande paroisse , ayant
voulu pérorer les paroissiens , a été accueilli d'une grêle de
coups de pied au cu, & de íouítiets ; il est vrai qu'il n'en
juroit que plus íort.

Les habitanî à: Versailles viennent de dénoncer le Roi.


II est fâcheux pour cette ville, que cet:e idee 11e soit pas neuve,
& qu'elle ait été imaginée par le club des cordeliers.

Les Jacobins redoublent d'activité pour fabriquer les as


signats destinés à être distribués aux troupes étrangères , en
cas qu'elles arrivt-nt; mais TEmpercur & les aurres souverains
les ont engages à s'épargner cettí peine, parce «rue chaque
soldat sera fourni abondamment par lu! - m ;me de cette
précieuse marchandise , que l'on fabrique à-present p:.r-tout,
malgré MM. Foidcl , Camus U compagnie.

Les petits assignats de 5 liv. vont bien faciliter les in-


sorrections :1a derniere n'a manqué que pat l'injidálìté te,
( 88 )
l'ivrelse complette des citoyens, auxquels on aroit confié
les assignats de 50 liv. , pour en raire la distribution aux
autres, & par la défiance de ceux-ci, cjui ne veuient plus
besogner à crédit.

La grande question actuelle, est de savoir s'il y a, 011


non, deux messieurs Dubois de Cranci, Nous en con-»
noillons un qui a été deux ou trois ans mousquetaire à
cheval , & un autre qui étoit dans une position moins
relevée; peut-être est-ce le même ì en cc cas , il autoit
mérité une double décoration.

Le serment civique anti-chré:ien des prêtres, inventé pour


récoropeuser les bandits soi-disant prêtres , arcs-boutans
de la révolution , tels que les dout... , Grég..., Fauch.,.,
I Amour... > Fefp..., Gob... , ùc. Sic. &c, & forge par le
protestant Baril..., étayé par 1c ci-devant juif á'hcmii'... ,
& par la faction jacobite, ne réussit point dans les pro
vince*, notamment à Bordeaux, ou il y a beaucoup devrais
citoyens, où la garde nationale cil: parfaitement bien com
posée , Si où on apprécie le club des jacobins ce qu'il vaur.
—Des paroiiíes de cette grande ville , où 15 pterres fui-?
fisoient à peine , sont actuellement desservies par 3 ou
4 coquins ci-cevant mejnes , en qui personne n'a confiance.
.—On prend patience , mais on attend avec bien de l'/Vs*
fatiin.ee un autre ordre de choses.

Ce JOURNAL parcít tous les matins.


Le prix da fabonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres 1 5 fols pour la
Provinse , franc de pert. Le Bureau efl établi
nie Pcrcée-Scint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De l'Impri.mcrie du Journal xJe la Cour ,& ë? la Viilíe,


N." iî.

JOURNAL
de la Cour et de laVille.
■ -» M (
Tout faiseur de Journal doit tiibut au malin
La Fontaine.

Du Jeudi 12 Mai 1751.

Saint Eioi , depuis évêque de Noyon, se distingua par


son habileté dans les ouvrages d'orfevrerié. Le Roi Cló-
taire H ayant reconnu dans cet ouvrier nutan: d'esprit que
de désintéressement , crut devoir l'attacher à son service.
Plus Clotairc voyoit Eíoi, plus il ctoit charmé de ses belles
qualités, & plus il estimoit fa vertu. Croyant qu'un homme
d'une fi. rare probité, étoit propre à toute autre, qu'à fa
çonner des métaux, il résolut de l'einployer aux affaires de
l'état ; 8c pour se rattacher plus sûrement, il lui propoía
de precer le serment de fidélité ordinaire sur les saintes re
liques. Eloi ptomettoit bien de demeurer fidèle; niais il ne
rionvok te n soudr-; à faire lc ferment que le Prince exigeo't.
Clotairc insista-, Eloi s'en défendit avec toute ['humilité
possible , & tacha de justifier sa répugnance. Le Roi ne re
cevant pas ses excuses, témoigna être choqué de fa résis
tance. Alors Eloi, ce grand aristocrate, appréhendant on
d'orFenfer Dieu, ou de déplaire au Roi, ne put s'empêcher
rie verser des larmes. Ce Prihcr s'en apperçut , & lui dit
fpe cette délicatesse de conscience ì'ajjuroit plus di
fa fidélité, que tous tes firmens qu'il auroit pufaiit.
—Cette imbécillité de Clotaire ne doit pas étonner. Qu'est-ce
effectivement qu'un Roi, cn comparaison de iiop^ayEtw à
leur tete un Bara.... & 31 autres Rois aussi respectables?

ASSEMBLEE NATIONA LE. '


$éance du z z Mai. ' ■ «

t^j 7tte séance a M, prcsqtie entièrement tonsaerée ? '*


dilcufTion de l'arfaire des Colonies. Qu'ils y prennent gafde :
Terne 111. Année 1791, M
( 90 )
Tout est perdu dans ces contrées , si le délire qui les poíTcde
ne celle promptement. Avis aux négocians , fabricans SC
planteurs. Ceci est plus lerieux qu'on nc pense; la Fra:-.ce
sc voit à la veille de pcidre ses colonies, d'une maniete
ou de l'autre. Puillc les Américains ne pas oublier ces ré
flexions aux clubs & àl'opera! —On a distingue fur-tout
ks discours de MM. Clcimom-Tcnnerre & la Fayette.

VARIÉTÉS.
II arrive tous les jours à notte nouvelle constitution, la
Bicnie chese qu'aux petits eníans qui ne savent pas encoro
marcher; ils veulent courir , & tombent fur leur nez à tout
bout de champ.

Onavo:t annoncé l'arrivée de l'avorton prince de B. ... à


Bruxelles : c'etoit à qui recevroit dignement ce citoyen
curieux- On s'etoit mépris ,ts ncs bras refitrònt quelque'
teins en repos !

Les impiétés & les folies de Calvados- Fauchet atti-


roient au cirque national tous les débauchés, les oisifs Sc
les filles de joie du Palais-Royal. Son départ va entraîner
la dissolution de cette baroque société ; & son journal , la.
£nucJ;e-dc-Fcr , tombera de- méme, malgré les précautions
de son rédacteur , qui cherche à le sauver par les planches :
il y en a 4 aussi mal gravées , ciu'insignihantes dans celui
,du 7 Mai , à ecté desquelles un discours de Ai, Ccndorcef
figure dans k sens de la révolution.

, M. difr).t député à rassemblée nationale du côté droit ,


Bayant pas entendu l'objcc du décret du j Mai, concernant
le renvoi aux d.stercns coànités de cjÎuì du 4 , fur.la pioprictc
d'Avignon &c du Cormat , crut pouvoir en demander les
dispositions à M. .TtXilh.... , fous la présidence duquel ce-
dectet venoit d'erre rendu: l'ex-prefident avoua que l'íïv
w.aie dtssorJ.it qui réj»uoit daïi.< la salle, lui avoit empeeofe
ác l'entendre, mais non de lc prononcer, & qu'au reste,
c'étoit aux secrétaires à arranger tout cela.

Suite de ta traduction du manuscrit annonct dans


h N.° du j mai.
En revenant fur les Forfaits des 5 & 6 octobre 1789,
qu'il a prédit, le manuscrit s'e.vprimc ainsi:
m Ces forfaits feron; dénoncés au congrès , par la voir
11 publique. Le décret qui a déclaré qu'il y avoit lieu à ac-
» eufation , fera annnllé. Les procédures qui auront été faite*
»> feront déclarées incompétantes. II fera ordonné que let
» juges de la nation, à qui- ta connoilsance de pareils for-
»» faits aura toujours appartenue , se rassembleront aux lieux
» de leurs séances ordinaires ; que pardevant eux , il sera
j> rendu une nouvelle plainte , à la requête du procureur-
» général de la nation , informé, décrété & jugé, fans di»
»« version aux autres affaires, & que les procédures faites,
» aiosi que lc décret de non-lieu à accusation, & le tap-
» port fur lequel il sera intervenu , feront joints pour servir
» de rcnf.ignemens, & être rendu fur iceux , telles plain-
» tes additionnelles qu'il appartiendta , & qui feront ea
>» estet rendues. , .
>i Apres quatre mois d'instruction, & d'après les preu-
» ves acquises, il interviendra un arrêt célèbre, par lequel
r> le principal counablc fera condamné à une amende ho-.'O-
»» rable, à demander pardonà Dieu, au Roi, a la Reine ,
» à la nation & à tontes les puissances alliées. II fera
11 dégradé personnellement de noblcile & de dignités, con-
» damné à être pendu , fa tète coupée 6c livrée au peuple,
i> son corps jette an feu, & ses cendres au vent. Trois
- >i accusés complices , Sc le rapporteur du décret , condamné»
n à affilier au supplice; les trois complices condamnés au
d fouet , à la marque & aux galères à perpétuité. 11 fera
» ordonné un plus amplement informé contre tous ceux qui
»> ont opiné pour le décret. La mémoite de l'autre cou-
>' pable décédé , & dont le cadavte exhumé aura déja subi
f la vengeance publique, fera flétrie. U fera ordonne que
» l'édifice dans lequel auia été rendu lc décret , fera dé*
Í9* )
>» woli, & <]u'il sera élevé au rnilieu de l'einplacement ,
» une pyramide expiative , k laquelle fera actachée uni
» plaque de cuivre, sur laquelle sera insetit ledit arrêt,
» dont riinpression , la publication , la traduction dans toutes
» les langues & idiomes , & l'enVoî dans tous les lieux
11 habites de la Frauce & de l'univers, seronr en même-
» tems ordonnés 11.
■ ' I» ,
Bénédiction! Julie mariée le mois dernier, accouchée le
mime jour de deux enfans , est encore groffe! Qu'on vienne
nous dire que Jupiter ne pr-ctege pas efficacement la déma
gogie dramatique ! O Lucme ! que de Talmoufins vont
íprtir de cette facondieufe couvée 1.

Vendredi 6 mai 1791.


J'apperçus hier le dnc â au théâtre de Monsieur:
c'etoit la première fois qu'on s'y trouvoit en si mauvaise
compagnie!.... L'imbécille factieux étoit placé dans une pe
tite loge fur la gauche du théâtre même , & précisément
cn face du balcon pù j'étois. Une de ces cordes , qui fervent
à contenir la toile, tomboit , comme par hasard, auprès
de son col. Vous avouerez , monsieur , qu'il ne pouvoit
gueres être mieux placé; que l'illusion étoit complctte , Sc
que le rapprocbetmnt de la figure envinéc du vilain , avec
estte corde , étoit du moins d'un heureux augure... Lorsqu'il
s'apperçut qu'il étoit l'objet de nos ris, il passa dans une
loge attenante à la sienne & qui étoit grillée.
Je nae trouvai, Vannée derniere, aux courses d'Ascott ,
pres de Londres ; le mem; duc (f y étoit aussi. Les
courses durèrent trois jours : toute la cour & toute la no
blesse du pays s'y troj voient, & je puis vous répondre , qoe ,
intéressé comme je l'crois à observer la manière dont il
étoit vu , je suivis exsctement ses démarches , & ne le vis
sus un ? minute abordé , ni salué par aucunes des personnes
qui s'y trouvoient , à l'exception étendant de quelques
Français , dignes de figurer dans h bande , & d'un nombreux
cortège de Jockeys , qui fvu.ar constamment fa feule & unique
( 5>3 )
compagnie. Tour les Français honnêtes qui pouvoiect J être
comme moi , pourront se rappcllcr ce que j'avance.
Ayant communiqué à plusieurs Anglois le desir violent que
j'avois de veuger un peu ma malheureuse patrie , en lui caisant
alors na canne fur le visage , ils me firent renoncer a ce
de'sein , & par la seule raison , n£ direnr-ils , qu'un homme
aujfi bas & auffi lâche que votre duc £...} ( ce
font L's expressions dont ils se fetvirent à deux pas
de lui ) se contenterait de vous traduira en justice , &
implorerait , en fa faveur, les loix , qui vous condavi-i
neroient comme agresseur. Je me rendis à ces raison1;,
qui nc pouvoienr partir que d'une prosonde connoiísauce de
la baíseTe de son amc. Mais hier , monsieur , fa vue fit
renaître en moi le même disir , & je me serois contenté , lï
l'intime petsuasion d'être ailailli p. r la foule de brigands
qu'il soudoyé , ne na'avoit encore retenu.
II me relie donc à vous prier , monsieur , de vouloir h i n
lui demander , au nom de tous les nonnete*; g"nfi 8c par mon
organe, quand tout bon Français pourra, lans risquer d'être
pendu, lui cracher furie v'sege, & lefa're mourir fouslc
bâton , feule arme digne d'un aussi vil scélérat , dont Tarte,
comme .'dit Suétone, au sujet de cel e de Tibcte , n'est que
de la boue détrempée dans du f&ng?
i Signé. C. G.

M. Torné ayartt été nommé évêque constitutionnel de


Bourges , les beaux esprits de Berry ont travaillé à l'ana-
grammc de son nom, & ils ont trouvé tout de fuite Etroit,
Ce même M. Tornt n'ayant pas voulu occuper lur-le-champ
l'e palais cpiscopal , parce que les m.-ublesde M. de Puiségur
y sont encore , un? dame , charmée de cette modération ,
s'écria : Qui eût dit que les nouveaux évêques fujfent
fi délicats en fait de jiege ì

Chacun admire 1? bon goût , -la simplicité , l'air viril qui


règne «Jans la nouvelle coësfui e en cheveux ronds, plaçs SB
fans pouJre-, on critique, à U vérité le surcroît de mérite
que quelques jacobites ont ajouté à cette coeffure i mais
( 94 )
c'est <e qui en fait le sublime. C'est nn emblème frappant
de la révolution qui fait vivre tant d'insectes. D'ailleurs, ces'
têtes rondes rappellent admirablement toutes celles qui
firent fauter une certaine fête en 1^49 : c'etoit la cocfTdre
du long parlement.
Round-Hêad.

D'après les observations de M. Mitoufflet , l'aíTcmblée


nationale va composer un décret , pour rappelles les Jésuites
absolument .iieceíìàires , pour perfectionner l'eduíation na
tionale qu'on va mertre cn activité , pour élever les jeunes
patriotes dans le sarg de la révolution.

L'impodence des Ccrra , Mcrat , Garât , Prudi.omiric ,


Desmoulais , Beaulieif, Bcrquin , & autres de la m trtt
trempe , paile 1'iinagination. Ils mentent avec une hardicílë
C[ui étonne. Qu'ils rronvcnr des lecteurs , je le conçois; on
rst curieux de voir jusqu'à quel exc~s des ecrivailleurs peuvent
porter la fce.lcrateljci tnais que des pcies de famille , des nirgo-
rians autrefois honnêtes , des citoyens jusqu'à ce moment
bons , paisibles , les lisent à leiu's enfans , à leurs domestiques ,
y applaudissent ; voilà ce. qui afflige.

D'après les vives sollicitations dé M. Bouche , député


a Passemblée nationale, on vient de nommer commissaires
les trois patriote; Saint- Huruge , PJro s- dt-l'Echelle &c
Dumas , pour aller mettre la paíx dans le Comtai-Venaissw.

La compagnie des chajfeurs volontaires de TOhfcr-


vanec , n'a pas plus de part à la dénonciation de MM.
Bailly & la Fayette, fa.tc par les clubistes forcenés ras
sembles , il y a quelques jours , fous la de nomination de
section du Théâtre français , que n'en ont eu au méme
acte d'extravagance , messieurs les grenadiers du niírr.e
bataillon. Ces deux braves compagnies, amies du bon ordre
( 95 )
qu'elles maintiennent de tout leur pouvoir , ne íbnt 8c
rie feront jamais dupes des manœuvres perfides des facticuj:
qui les entourent, & qu'elles déjoueront , par leur fermeté
& leur persévérance dins les principes de sagelse Sc de
modération qu'elles oat adoptés.

Vous voudriez, Messieurs, avoir la liste des conviés


grand dìr.é donné le vendredi 6 mai , par M. Sans ttrrt ,
à la famille. La voici.
MM. fans honneur , fans honte , fans probité , fans
loyauté , fans raifen,fans vertu, fans adreise , fans conduite,
& grand nombre de messieurs fans culottes. —Comme il
fc peut que plusieurs de vos lecteurs n'ayent pas la clef
de cette nomenclature, nous somftes forcés de les jréver.ir
& de les aisurer positivement , que MM. d'Or..., , là CI..J,
St. Hur„ , SilL „ , Roiond... , Calv... , Sfc. t>c. étoieni
de ce festin ; que les m:ts prépares par les ga-gotiers pa
triotes du faubourg & de la Raj;ée, ont été trouves dé
licieux. Lundi 9 mai , la famille a dine à Moutseaux.

Ma-d. Bmlard , dire ci-devant Sillcry , est arrivée, il y a


quelques jouis , à Clenuont-Ferrand , avec la belle Paméla;
elles ont été Introduites au club des Jacobins de cette ville ,
qui, fur la présentati on d; leurs lettres de creance du club
dominateur, leur a rendu les plus grands honneurs & un
compte détaillé de ses travaux pour íe succès de la doctrin»
& des vues du grand prince auquel elles font attachées.
Mad. Brulard feule a eu des conférences particulières Sc
secrètes avcc les Lamtth & les Kcbcrtj"pierre du pays. Elie
doit par*1r incessamment, pour aller inspecter le club patrio
tique de la ville de Thicis , extraordinaireuient peuple d'ou-
rr'.ers en coutellerie. ' /
La beauté de la rendre Pamíla a fait la pjus grande
sensation-, elle inspiroit le plus vif intérêt pour la petite
i/id/jpojition dont elle paroilsoit arHigee.

Le Roi doit étte allé h'ar, ea personue, £s faire inscrire


( 9* )
ouï Jacobins. C'est M. de la Sonde, compagnon révoîtf-
tionna'r*- revenu du Brabant , & maintenant réuni au cha
pitre général Je la propagande , en attendant un nouvel
emploi , qui annonce hautement cette a [filiation, 8c la
trouve très honorable pout fa ci-devant majesté.

Réponse à savis à la Reine , publié par l'im->-


portant Moniteurs le dimanche 8 Mai.
Ils font deux fois trente qui onc juré, que si l'on oioit
attenter aux personnes du Roi 8i de son auguste famille , l'au-
teur scroit à l'instant exterminé. Ce ferment n'est point pi-
rigourdi n , & vaat bieuJe ferment civique.
II v a , dans le nombrrde ces soixante conjurés , quel
ques individus qui approchent tres-trequemment Philippe
le rouge , & fût— il au milieu des Jacobins il n'eviteta
pas la lurveillauce & la punition.

Lettre à ,M. de Crìll. ... le-jeune, en réponse à


celle qu'il a écrite à M. Duportail , en
date du z 7 avril ijyz.
Comme votre cpmpatriote, monsieur, je ne puis me refuser à
vous marquer mes regrets , de ne pas vous voir mener les
ármées françaises à la victoire : un déserteur de son ordre
avoit tant de drous fur des soldats révoltés , qu'il vous étoic
facile de vous palier de l'cstime que vous avez perdue : il
vous a fallu faire tant d'efforts pour la détacher du norq
que vous portez , qu'il est impossible d^è" douter de vps talcns
pour la destruction : malheur au ministre qui ne fait pas»
les employer ! je'déplore , comme vous, son aveuglemenr.
J'ai l'honncur d'être, monsieur, Votre, Sec Comteile de***.

On s'abonne pour ee Journal, rue Pereée-Sahtt^


André-des^Arts , N.° 2Z.

£>« riropiirnerie- du Journal de la Cour & âi la Ville.


N.° 13.
•• JOURNAL

se la Cour et de la. Vint

Tout íaiíeur de Journal doit tribut au maiia


La Fontaine.

Du Vendredi 13 Mat 1791..-.


Invitation de BolLEAU au Prince' de CondÉ
Quoi! ce peuple áveúglé eh soìi crime,
Qui, prfcnant. íbji Roi pour victime ,^
Fàit dn ttorie ,vin trièátte affreux i.,
Pense-t-U c]utr lé ckl complice "
D'un si funeste sacrifice ,
N'ait pour lui stî fólídre h" fetix?
' i 'ÀrMÉ-tOi, Córtdé ; pteWs la foudre j
C'est à toi de réduire en poudre
Ces satiglans ennemis des loix : ' , .
Sait la victoire cjui t'appclle,
1 Et viens1 fur ce peuple rebellé
Venger là querelle des Rois.
ytrs die Boileav qui- semblent a9ì>lr été ftitì pour
, M, Mats.... de MotorA.;„ ' ' '
Ce long amas d'aïevx que vous diffamez tous ,
îìpnt autant de témoins qui parlent contre vous; •
Et tout ce grand éclat de leut gloire terriiè > ;
Ne sert plus que de jour à votte ignominie.
Je ne vois plus'en vous qu'un lâche) un irnpòsteUr;
Un jeune homme égaté pat un vil précepteur (ijj
Un fou dont les accçs vont jusqu'à la furie,
Et d'un tionc fort illustre une b'tancKé pourrie.
...... \
(1) t'afcbé SyJ...
Tome III. Année 1791. .ff
(98) :r
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du zx Mai.
Un décret déclare que les officiers de marine jouiront des
m. nies distinctions que les officiers des troupes de terre.
—On a continué la dii'cuiìîon fur Parfaite des Colonies :
après des débats très-long. , uès-prolongés , le rrsi-ltat de
rappel nominal a été , qu'il y avoir lieu à délibuer fut te
projet des . comités. • •
w i.iiKM-TaaagagsBBMiMiLM ■
VARIÉTÉS. ■

Plusieurs gentilshommes français , ioJigncs de, l'ètre, ont


tu ordre de (ortir dé Bmxelies, où MM. les Jacobins ne ié-
tont pas fortune. ;. - "

M. Prugnon , député à J'astèniblée, nationale, n'a pá»


demandé le secret à vingt personnes h quianendoieut , comme
lui , chez M. de Itfiaid, que ce ministre tût visible, lors
qu'il a dit que M. í évêque d'Orléans avoit reçu cinquante
mille écus pour prèrer le ferment, & qu''l auroit consacré
M. Gobet , si on lui avoir oíicrt cinquante mille autres
<cqs. Il ajouta que les autres eveques infidèles avoient
reçu la rqíitic somme , & que tout cela ttoit pris fnt- !a
calife des "dons patriotiques , dont on ne rendroit j?mais
aucun compte! .Si l'cvéque d'Orlcans & celui de Brbylonc
ont été achetés ficher, qj'ont dû coûter l'ancien cvtcjue
d''Autun , cet ancien agioteur avide , & le cardinal de
lIgnominie ì Ruelle idée peut-on concevoir de ces hen-
mes qui vendent leur honri:ur S: leur religion , & de ceur
qui les ont çorroin^Us'í ■ :\> <• -v

Mandimerit .de Mgr. Grégoire, évêque constitution*,


nel par lu pince de Dieu , & en u/.iou avec le saint
sttgtî"tn*i£il U sai.u jilgi i preicrivaiu la coerLrc

(99)
"jaíobíre , & exhortant à porter la barbe eomme les jaífs,
N.S. PlisScurs dames de Blois raisonnablement barbues,
ont résolu d'obtempérer au mandement du judaïouc prélats.
Le mandement fc vend á Blcis, chez Fariot.

M. de la Fayette doit être bien fatigué de toutes


íes tracasseries qu'on lui fait cssuy r journellement. Les pa
risiens voucroient cjue leur qénéral fût leur esclave, pres-
qn'autant C|ue le Roi. Voici à ce sujet une petite anec
dote précieuse à recueillir ; elle ell vraie. Un particulier
passant dans une ville de province, dit bon jout à un de
ses amis , commandant de la garde nationale : à quelques
jours de-là , il repasse, & trouve le . même homme en
sentinelle: Ah ! ahi dit-il, vous voila soldat! & je
Vous pne , pourquoi cc changement ! —fobéijsots
itpuis un an, (i je veux commander i mon tour.

C'étoit sans-doute une bien belle chose, que l'épée d«


ChatLmagne ! mais on ne peur s'empech :r de convenir que
U lettre du petit Montmorin aux ambassadeurs , & le dis
cours dt l'ancien militaire Bois - Cranci aux gardes
rjationales, ne soient de bien plus belles choses encore.

Le très-mince prince louis de L ... autant méprisé des


patriotes, témoins de fa fuite, que des royalistes , vient
d'etre traité à Bruxelles par Ic gouvernement , de la manière
la plus conséquente ; car on lui a ordonné de décamper , ex
pression très-conforme à ses habitudes.

On nous mande de Bruxelles , que les patriotes de Mons


roulant se donner un air de hardiesse, il y a quelques jours,
chapeau à la main , s'approchoient des Hou'.lans , qui n'en
tendent pas le français, Si , fous le masque de la politesse,
les invectivoient. dette plate ruse fut découverte. Alo* o»

I
apofta quelques Houllaos. parlant fran^ais? qui , à ia pre
mière ironie de messieurs de M'ns , répondrícnt par un«
large motion fur la joue. Pluiicurs plaisons mime farènr,
conduits en prison. ■ ,

On ne sera plus étonné de l 'acharnement du sieur Bois-


Crancí contre ces c»rps respectables de la ci-devant aaa-
gistratuçé quand on aura voulu lire l'article de la collée-,
rlon de jurisprudence, par Dcnisart (t), au m** usurpateur,
de la notjleîíe : on y verra qu'il a été déclaré tel, avec sort
pere Si tous ceux qui en croient jjlus ? par plusieurs arrêts,
de la cour des aides de Paris, qui leur, opt fait défenses
de prendre les qualités de nobles , écuyers & de chevaliers ;
noblesse qui avoit été usurpée à la faveur de faux commis ^
ainsi qu'il fera facise de !e remarquer. Hcuntcux d'être dé
masqué, il s'eft tourné contre la noblejsse qu'il avoit am
bitionnée, Sc dont il s'écoit décoré par des voies criminelles.
C'est comme le trop fameux Mira...., qui a fait ressentir
les effets de fa co!er« à la magistrature, pour avoir été
condamné, par le parlement de Besançon, à avoir le çou
coupé, & au gouvernement, qui l'avoit jugé indigqç de
remplir une place dans le corps diplomatique, qu'il avoit
sollicitée très-vivement.
On doit connottre les motifs de ressentimens du ci-dcvnnt
duc d'Or.... qui le portent encore aujourd'hui à déchirer
les tristes restes de la monarchie.
On fait que les la Roches'.... conservant toujours leur
resientim-ut de Tcxi! du fou Duc de la. Rocksf.... par le
Roi Lou'15 XV, se fo;it un; joie de s'ea vepgcr sur son
petit-fils Louis XVI. /
Le duc A'Áig..: ne se livre encore aujourd'hui à toute
sa rage, que parce que son perc, expulsé du ministère , n,'a
pas m:mc pu obtenir le bâton de maréchal de France.
II en est de m me d'une grande quantité d.'aatres fac
tieux de l'assenjblée nationale. Maljieurjux Français! vc/us
êtes le jouet de seur teîíéotiment, & vous ne voulez pas,
rr—T-r—,— v.ii « i !.-v - —. i '-—«*»
{ i ) Edition de \-f$%. 1
i«u v. J't .T-.-nio-y/h 3i-l ws.\ ::.
( rm,)
Voit qu'ils ont bouleversé le royaume de fond en comble;
qu'ils ont entassé crimes fur crimes ; qu'il* ont porté le fer,
le feu & la désolation par- tout , Sí qu'ils ne s'arrêteront
<^ue quand ils auront achevé la ruine du royaume.
; . . . . Quis talia fando temperet a lacrymis ?

C'est bien de fouetter les dévotes,


Dit un ancien mons fricotot -,
Et de nos femmes ainsi sottes,
Cc devroit être aussi le lot.
Pour réprimer le coup de langue
De ce patrigoth indiscret,
Judith lui montre un pistolet....
Mon brave resta stupéfait
Au beau milieu de sa harangue.

Ce Bendcr, que nous aimons tant à citer, réunifiant à


l'art de la guerre le talent de la musique , désirerait cqn-
noìtre l'autear de l'immortellc chanson ah! ça ira, Qíc.
se proposant, pendant son séjour à Paris, d'exécuter un
duo avjc ce sublime compositeur , & de lui offrir d'em
ployer son crédit à la cour de Vieaae, pour le faire nommer
-rrand maître de la musique de sa majesté impériale.

Le public va voir éclore incessamment des presses de Bail'


jota, imprimeur infarigable des décrets de l'augustc alîem-
déc, la correspondance des dames Stael,Condorcet, SíHtfy.
kr la révolution ou régénération de l'ctat. Cet ouvrage ,
■tendu avec la plus grande impatience, est dédié', comme
i: raison, à ia prophetésse duchesse A'Angeville , hôtel
c la propagande, rue de Seine : il sera orne de la gravure
n taille-douce de la figure de res héroïnes révolution-
Rires : c'est le banquier Laborde qui en (ait les frais >
(102 )
——r- \™:«\ v.,
■ Quoique plusieurs journaux aì;nt fîéjâ n«nvíis tfcs pçr-.
sonnes qui ont íeto-.;ru M. de Clertntínt-:Folínerr€ , nou»
devons aulli les fane comioitre |p.ir Cïut de. nos kctcuis,
qui poorroierit rie les avor pas vus, Nou,". i\ous. sqmçiesi
engagés a vé;se'r le rídic ;le & la honte , fur les actions
balles, odi uses, ou crrnrne+1- ; ma's ce n'est là cjuc notre
devoir seul ; la plus douce satisfaction s'y joint,, lorsque, nous
pouvons célébrer iles traits de ve;ui , d h .'.man: té Se de vrai
patriotisme : ce sen: ces motifs qui ont guide M. Duro-
cher, officier de la parafe nationale, qui a perdu un frète
an service de la parr:c. M. Ixcrac? , do.nestique chet M.
Dclsaut, ru- Boutbon saint-Germain, n." us; M. de
sienne, perruquier, rue Aunwive; & M Châtelain , ci-
devant grenadier an regimen: >i'.-\ngtíuìeme : ce'sonr, eux
fjui ont géncre']s.mcj\t prii la défense de M". Ckrmont-
lonncrre , attaqué par ics marnes brigands nuia\oi nt deja
pillé l'hôtcl de Castrie;. Quand on <.oiv>pare a conduite Je
ceux qui payent des scélérats pour alfsiliner un législateur ,
parce qu'il soutient la cause de la justice & de la reiigi n ,
av^ec -celle des braves gens, & sur-toút d'un pauvrt dome<t:-
que , qui , sans autre intérêt Que Phonneur, l'a.nour de l'orJra-
& déshumanisé, oiit courageusement expose Içnr vi:.pçut
lauver la íiennr, on nc peut s'empêvher. de s'écrier, comme
*ns le Roi & 1- Fermier : Ó d'Or, ... ! ò I.am. ... ! «juclle
distance !

Le nouvel évcqtie de , officiant l'autre jour pon


tificalement , & ne sachant trop comment s'y prendie, avòit
pris un de ses vicaires pour le soulier : 3 lions, Monseigneur,
iui disoi; celui-ci, ça ita ; un peu île courage-, entonner
ferme le Credo : ma roi , lui répond IVvècjue , je sais bits
lait , mais j'ai tíùbtié les paroles.

L'eleve de M. de Confl.... , le husùrd Kellerm.... , répont


a la confiance dont les, jacobins To.ut déshonoré : il a uis
correspondance suivie avec ieur comité secret. Déja u*
( r°3 >
tonne pnrtie des régimers dr. fa division, font de nouvea»
cn insurrection , . .& rcnvoycnt leurs ofijciers ; on les rem
placera fans-doure par des invalides, 3c toits les jacobin*
feront créés colonels , & le hussard Kelkrm.... fera íait
lieutenant-général d'emblée, ce qui ne laissera pas que d'être
imposant pour les puiílances de l'Eutope.
~ -■ • , ■ ' 1 ' ''
Dernièrement à Caen, nn banquíste a failli devenir I»
victime do ce cm; ces messieurs appelLnt leur oracle (c'est
«ins petite figure qui répond de la tete áux questions qui lui
font faites, Ht que le comrere explique à íïi volonté). —Après
avoir satisfait à plusieurs demandes , la petite figure branloil
la tete d'un air nonchalant ; un quidam croyant la rrouver
en '.itiaut , '.ai demanda ce qu'elle fa^foic • —Je faiicììonn'e,
jij'aucìiou.ie, répondit machinalement le'táriq'u'iste. —Ji'géz
quelle fut, à ces mots , la sainte fureur dU-notiveau troupeau
«e l'abbe Fauchttl

Le célèbre Giègoì.. est de reto-.ir , éconduit ignominieu


sement par la populace de Blois. . ... .*

MM. -les -Aotiveanx curés font invirés à fais connoîtré


áès-à-prcfcntr, quelies sont ccl'cs de leurs dillexrnres maí-
trelies qu'ils font determ "cs d'cpqnfer , ap ès le décret fut
se ma>i:ig.; des prêtres , 'afin qu- a Iles qui n'auront pas (ké
choisies, puiûVni sq pourvoir .ulícuis.

Nr.us en dem.mJons rardon à Judas Ment/71..,, mats fa


Irnrc aux ambailádaiis de Fianc? ne ía'C pas fortune en
A lleroígne -, ' cllè ne nous empêche pas , fur-tout , dêtre à
fslfân des vropouviiâters , comrrtí cn j1 à l'assùt d'un
tygre .enrage. Y ouï rouve/, assurer Irt honnîtes gens, qu'à
dépit de tous les amuailaJeuí» possibles-, dans fe sens de la
reveiuiioa, aoûi sommes decidçs »ì faite bonne & bjieve
Ç i*4 )
fistîce de tOOÍ leí scélérats játóbîtéis «jiii nous tomberont
sirtis la main , s'ils ónt l'áudace de se faite cohnoîtré , fut-
ce méfcne à la barbe de leur prorecteur.-
Signé , dou\e lmigrons.

On nous mande trës-^riéuíëtnent , qu'une petite rillc da


Dauphins , trouvant ridicule l'utage de ne canoniser les
Jioíiiméá qu'après leuf more , parce qu'ils. ne peuvent pas jouit
He leur triomphe, vient d'en faire solcmnellement la ceré-
ttsoíúe en Faveur du sieur Chabroud son député, connu pat
ifes Vertus & fou impartialité, & fur-tout par le miracle
qu'il á fait , en changeant du noir en blanc : il eil vrai què
céttè ville avoít déjà été prévenue par M. leduc d'Or. ... : il y
avoit ldng-téms qu'il avoit fait de riches offrandes à
ì>ó"ûvèau láint, & qu'il lui avoit dit sanâe Chabroud, ora
*pYo riôbi's. . . -.

Les assignats ayant pris la place de l'or, M. h duo


<£Q/'..'... s'appcHcia dorénavant M. le duc.. des
*$■ ••••

La comtesse Dubarry voyant les grands arméniens que


les Anglais -forfc , pour prendre leur revanche fur" les Français,
qui se pietent à ce projet de lá meilleur grâce possible , ne put
l'empecher de repeter nrt mot connu : —La Fiance , toti
iafé fo .. ; . le camp.

CE JOURNAL paroi t tous les matins.


Le prix de Vàbonhetnent ejì de 3 liv. par mois
pour Paris y & de 3 livres 1 5 fols pour là
Province , franc de port. Le Bureau eji établi
sue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.
»■ , 1 ■ ■<
Pc l'iroprrmctk.di» J*\ittifr& h €àûr é* ïe I» Ville.
f-H " ' ——■ — ~ —^

SUPPLÉMENT

Du N.o 13.

Extrait (tuile réponse de M. Dubois dè Cranté ,


imprimée dans le Journal universel du
dímanchs 8 mai présent rnois , page 6o$%t

»> I h n'est pas permis d: douter de l'honneur & de lt


» probité d'un homme qui a iervi viugt-n us ans, fans
»? jfpt.oc.he i & je défie le plus hardi des calomniateur»
» de trouver une tache dans rra vie ».
: Êh, -bien , M. le chevalier fans reproche , nous ne diûms
pas fans peur, nous ne remonterons pas bi.-n loin pour don.»
ner au public une idee avantageuse de votre honneur i£
de votre probité. Le trait suivant va vous confondre.
Que pense riez-vous d'un homme cjui aurott vingt -neuf
uns de service, qui feroit député à l'alscmbléc nationale,
& qui .aurptt, été .dix-b'.'if m-O S grenadier du bataillon
dés Blancs-Manteaux, si cét homme se conduisoic ainii ?
II protegeoit dans sa province , une bonne famille bien,
noble, à laquelle il avoit cu l'honneur de tenir, par une
alliance trcb-éloignéc.
• plusieurs membres de cette famille font au service ; un
seul , estropie , n'a pu suivre la carrière de ícà ancêtres ;
\\ fst à charge à son ppre & à <a merc , qui ont à peine
de quoi vivri ; & ce seul individu cormoillant l'influer.ce
du député , lui écrit pour |ui demander un emploi quel
conque.
• Le député protecteur r •çoir favorablement la demande
du jïune infortuné , l'(M:gage de se rendre à Paris, en lui
assurant qu'il le placera.
Le peic & la m::e da jeune-homme trouvent une modi
que somme, la lui remettent ; il se mît en route ; & oagi
(O
qu'estropié, & ne se soutenant qu'à l'aide d'nn fort bâton J
il arrive à Patis, se présente chez lc député protecteur,
qui le reçoit à peine, & lui déclare d'un ton un peu plus
que piteux , qu'il ne pouvoit lui être utile.
Le jeune homme pauvre , mais plein d'honneur & de
probité , fort indigné, se traîne chez un de ses compatriotes
aussi pauvre que lui , qui le reçoit bien honnêtement.
II conçoit qu'il ne peut pas plus long-tcms rester à
Paris; mais il n'a pas le fol, & alloit être obligé de de
mander à la municipalité un passe-port , avec trois fols par
ík'Ue , pour s'en retourner dans fa patrie , lorsqu'un de ses
contemporains , qui n'a pas l'orgueil de se voir son parent ,
lui ouvrit sa bourse, dans laquelle le jeune homme n'»
voulu puiser que douze livres , prétendant qu'avec cette
somme, il peut faire soixante lieues pour retourner chez
son pere.
Eh bien, M. lc chevalier, ce député, ect homme, c'est
M. Dubois de Crancí , & l'insortuné, est le sieur de
Maubeuge de Chanvoiry , qui partira lundi 9 mai , avec
son bàtou , sa probité & son honneur.

Je suis attaché à une maison d'éducation , & depuis long-


teros , jé lis votre journal : je m'instruiíbis avec celui de
M. l'abbé Royou, je m'egayois avec les Actes des Apôtres ,
j'apprenois à apprécier ces hommes si fort vantés , & je les
élevois à la hauteur qu'i's ont si bien méritée. Eh bien , il
faut renoncer à mes amusemens chéris. Un ordre de chez
le principal eít venu de vous refuser la porte , & vous n'en
trerez plus 'dans e collège, qu'en contrebande. II est vrai
«ju'on nous permet Marat , Garât & compagnie ; mais pour
moi qui la trouve mauvaise , je ne sais plus de quoi je vais
m'oecuper; & ne croyez, pas que cette défense ne soit que
pour les éco'iers ; elle est commune , dit-on , à tous les pro
fesseurs de l'univerlité. Je ne fais si ces messieurs réclameront
contre cette tyrannie ; mais en attendant , je vous prie d'insé*
ret ma lettre , comme une nouvelle preuve de la liberté dont
la révolution nous fait jouir ,
(3)
.. . ,i. ,.. i^^^»——— ■
Xtttrc remise k M. Awine, évêque de Ver^
failles , le <j Mai.
Vous avez toujours passé, monsieur , pour une une honoétot
■b poste brillant & inattendu vous a séduit : voqs voilà
donc évêque sacrilégement ordonné , sans juridiction , fans
pouvoirs , & rejette du sein [de l'église. Vous ne (pourrea
jamais éviter l'abìme qui s'ouvre fous vos pas. Si la vertu
& ('honneur peuvent encore quelque chose sur vous, 8c A
vous êtes eacorc capable de recevoir quelques conseils, monte»
en chaire dimanche prochain , publiez le bref du pape, du
1 3 Avril , abandonne» votre poste , & allez reprendre vo4
fonctions dans votre cure. Par-là , vous consolerez l'église ,
dont vous déchirez le sein , & vous vous rendrez digne de
faire des fonctions épiscopales dans d'autres circonstances)
& croyez-moi, n'attendez pas un troisième bref qui vou$
est annoncé. , .
..... Signé, Marcel.

Me rendant, il y a peu de tems, dans une petite viiy


de la Brie, je ro'égarai dans la forêt de Crécy, Après avoir;
erré long-tems dans plusieurs routes , j'apperçus à une assez
grande distance , un dôme majestueux vers lequel je dirigeai
ma marche , qui mejeonduisit à l'abbaye d'H..., ordre de
Prém ... Le chant des religieux qui célébroient l'office divin ,
m'invita à entrer dans une église d'une noble & élégaate
simplicité. A l'élévation , mes oreilles furent frappées , Si
mon cceur fut ému d'un ó salutaris l que je crus, fie
que tont le monde aurok cru comme moi , avoir été composé;
pour les circonstances affreuses où le trouvent 1e royaume;
8c íe souverain. . .
O salutaris hoftia,
Spes unica fidelium,
In te confidit Francia • . ' .
Pa pacem fer va lili^n
U]
Pout m'éclaìrer là-3eflus, je pris k liberté, après la «esse ;
d'aller saluer le prieur de cette maison , & de lui dc.rnan.dec
si c'étoit la prière d'usage dans fou église. II me répondit
que depuis nío, que l'irbbaye a ét.é fondée par Alix de
Champagne, troisième femme de Louis le jeune , ce
falutaris avoir toujours été chanté, & {«yatíjourd'hui
il n'y avoit d'ajouté que la ferveur Sc l'cfpérance. . :, ■
Je pense , & quelques personnes penseront comme moi ,
que le pere commun djs Français verroic avec tout autant
de plaisir , une portion des terres de ion royaume occupée
par des enfans qui ne vivant que par lui 8c pour lui, que
Ear des banquiers des agioteurs , qui , après avoir ruiné
: royaume, outragenr tous les jours le souverain. . -'. > i

Rien de si singulier , que de vois l'efpèce dt gens qui af->


fectent aujourd'hui d'être ■ Us amis du peuple ! c'est-, un
Rochamb. . . . fils , chef si dur & si cruel ., qu'il n'a pas ost
mettre les pieds à sop régiment depuis deux ans,, vu qu'il y
feroit mis en pieces ; -une mort. . Chabrill. . . . dont toute
l'étude jusqu'à l'époque ©4 A a été chajs, ... du régiment
Fer. . .. étoit d'inventer des- manières douloureuses de ^jire
appliquer des coups de plat' de sabre ; ua Liancou. . ; qui
travailloit , il y a cinq ans l' cfe la manière la plus dure & la
plus despote , le brave régiment d'Àustrasic', qui re^enoit
de l'Inde couvert de gloire , tandis que lui revendit da
Prusse couvert de ridicule , par toutes les gaucheries qu'il j
avoit faites, & qui lui avoient même ateiré les sarcasmes
du grand Frédéric; ua Louis de Noar.,.. qui exposoit
les dragons de son régimerít à fe casser bras & jambes , en
leur vóúlant faire exécuter , fur des chevaux de quatre dents
francs , tous les toùrs de force ctAftley , qu'il essayoit lui-
même- de faire fut des chevaux de cent louis. Tout cela
prouve que ces messieurs sont actuellement démocrates,
comme ils étoient faiseurs autrefois , njiiqucmcmen^ pour
faire parler d'eux -, &c si Louis XIV revenoit demajn au
monde , après demain ces fiers républicains iroient briguer l'a-
mitic de fes valcts-de-chambre. '
' 1 * ■ I 1 . j. J; '
<Pe l'Imprimarie du Journal de la Cour & de la Ville,
N.° 14.

JOURNAL ;

PI ia Cour et pe laVîlli.
.. ■
Tout taiseur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Du Samedi 14 Mai 179 1.

Saturne dcvorpit ses enfans mâles , aussi-tôt qu'ils venoient


SU monde. La nation fiança ise , ou plutôt rassemblée natio
nale , ou plutôt le côté gauche , qui se dit 1; représentant de
cette nation , a pareillement englouti ses enfans les plus
mâles 8c les plus g.néreux ; non pas, il est vrai , dès leur nais
sance , mais d.ans un âge bien mûr. Monarchie , parlement ,
clergé , nobleíie , religion , justice , probité, honneur , tout a
disparu. Jupiter échappa à la dent meurtrière de Saturne , le
dans la fuite il le chassa de ses états. Qiulquc'héros échappé
à la voracité de rassemblée nationale, ne uous úciivrc; a-t-îj
pas bientôt de ce monstre dévastateur '? .Saturne fit oublier
ses crimes , en faisant fleurir ici bas Tige d'or. L'assemblée
nationale ne pourra expier le; siens , qu'en se plaçant, on sait
par quel moyen , entre le ciel & la teire, comme étant in
digne d'habiter l'un Si l'autre. Amen.
Exoriare aliquis nofirís , ex ojfibus ultor.
Telles son; le; dernieres par les de Favras , Scda to is les
konnetesgens qui ont péri victimes du fanatitine populaire.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du z 3 Mau

On a continué la discussion fut l'affairedes Cq1cu»:s. Totts


cas débats fi indécis lì prplong :s , fi ìnugnUìaBs , se iéduií<Mc
Tome III. Àih.ée 1791. O
( 10* )
•nfin, en derniere analyse, à laisser la question indécise. Voyez
un peu la belle avance! Voici l'arcicie décrété : L'asscmblée
décrète qu'aucune loi sur l'état des personnes non-libres, nç
pourra être faite par le corps législatif pour les Colonies ,
que fur la démarche précise & spontanée des assemblées colo
niales.

VARIÉTÉS. *

yivìs tmx militaires.


Des officiers aussi délicats dans leur genre , que les prêtre*
jurenrs dans le lexir , ont écrit au club des Jacobins ,
qu'ils n'affistoicnt pas aux séances des amis de la constitu
tion parce qu'ils étoient retenus par l'aristocrarle du plus
grand nombre de leurs camarades; que le seul moyen de
xcmédier à tout , étoit d'exiger un serment fortement pro
noncé dans le sens de la révolution. D'après cet avis , on
prépare, dans le club infernal , une nouvelle injustice dont
l'alicmblée nationale (e rendra coupable. —Les officiers peu.
vent fiicilerncnt la déjouer ; & ma foi , il est teHis que les
honnêtes gensbattent les coquins avec leurs propres armes.

Avis aux folliculaires enragés.

Le ficur Camille-Desmoulins a été étrillé d'importance


avant-hier au Palais-Royal , par un chirurgien qu'il avoic
cm llmpudence d'insulter nominativement dans son journal.
-II l'a sailì far le toupet , & d'un tour de poignet , il lui a
«dirigé la face vers le ciel ; dan* rette position , il lui a
donné une friction si forte avec le numéro du susdit journal,
qu'il lui a écorché la figure jusqu'au vif, & lui en a enlevé
«des lambeaux & une oreille entière j pour comble de malheur ,
ea rentrant chez lui , il a trouve son limier Saint-Huruge
qui , sans avoir pris à la porte, les précautions ordinaires,
Jfeiseit una ctìfltie-scvolutioif avec íà femme.
( "7 )

Le mémoire énorme de M. de Moreton-Chabrìllant\


autrefois colonel , maintenant jacobin , paroît depuis quel
ques jours : quoique la partie menteuse soit aussi bien soigné*
qu'elle l'est dans la feuille vil'agcoiíe, il faut être membre
du conseil de guerre (qui doit le condamner au moins à se
taire ) pour avoir la patience de le lire en entier : on y
anpercoit , malgré ks foins de l'auteur, 1c déficit de fa tète
Si de ses moyens pour commander un régiment ; il y déve
loppe dans le plus grand jour , son goût ardent pour faire
donner des coups de plats de sabre: quant à l'administration
des finances , il paroît qu'il étoit comme M. Necker , plus
maladroit qu'infidèle.

II est bien agréable pour nous, d'avoir à parler une troi


sième fois des braves militaires de s0bservan.ee , puisque
c'est pour rendre justice à la grande majorité de MM. les
volontaires de ce bataillon , dont les principes ne le cèdem
en rien à ceux de MM. les grenadiers & chajscurs , 3c
qui n'ont pas plus qu'eux , participé ni adhéré à la dérisoire
& pitoyable dénonciation' qui a été faite de MM. Bailly
& la Fayette , par une assemblée de brûlots, que leur
intérêt personnel invite à perpétuer de tout leur pouvoir
l'anarchie & lc désordre.

i • .:
Quelqu'un voyant passer St. Huruge , avec un grand
íc gros bâton , qu'il appelle la constitution , dit : il res
semble au tableau de St. André, qui pqfte toujours l'ins-
ttument de son supplie*.

Ils n'ont pas pu ruiner les invalides , ils cherchent à los


déshonorer. Dilb.... de Cr.... y fait chaque jour des en-
rólemens pour la légion des fans culottes. Cet agent subal
terne, obligé , pour ion propre intérêt , de déposer la gre-
«ade,. s'est- fait fergent-.najor de la propagande.
( ioS )

Extrait d'une lettre d'Autun.


, ttë pontife Gouttes fut invité , le lendemain de son arrivée
dahs son evèche , à un, goûter que lui avoit fait préparer,
l'a|>besse des daines de Sauit-Jean-le-Giand , & auquel elle
invita beaucoup de monde , parce que son bon cœur i'excitc
continuellement à préférer la quantité à la qualité. —La
conversation fut auffi bruyante que vive , & pour se consoler,
de. ('excommunication du défunt évéque Tailleyrand , on
pjrla du' futur maiiage des prêtres, des expéditions pattio-
«cjués du Íalais-Roya! , , &c. &ç. Mctnseigiíeur Gouttes
entoíufa fa chanson favorite , ça ira , ça ira ; enfin , de^
gaieté en dragonades , cet aimable pontife ébranla à un tel
po'nt les fibres de Tabbirfre, qa'elte tomba dans une extase
quj lui fît goûter des plaisirs indiscibles , à la fuite desquels
eîîe a été attaquée d'une indisposition ; suite ordinaire d'un,
cités' de ce genre , & jSòàr la guérison de laquelle son médecin^
Vient de lui ordonner I'áìr natal.

?'■<
Nàuvtlîts communiquées par un Emigrant de
Paris à BruxtHéÇj < 'xs[r'J '

Le décret de i'Empereur , qui autorise les PrinfeS àllc-'


mands à déclarer la, guerre à la France, est arrivé le if a
Ratiíbonne. —L'edit vient d'etre proclamé en Espagne , qui
détend aux Espgnols Tòùie CtìntmutricatMrr avffc 'les sefals-
mftriques rrauçais; Lès princes-evéques de l'Empire es voraf
faire autant. —-lk est décidé que tous les souverains vont
incessamment chasser tous les ambassadeurs français. »—Le
prince hors de ligne > qui se décide enfin à quitter Bruxelles,
où il est conspué, % écrit à son pere la lettre suivante , tres-
constitutionnelte, comme on va 'c voir : « Je vais, monsieur,
>> rnematier; je ne puis encore vous nommer celle que j'é-
» pousc , mais je vous prb de m'envoyer votre consente-
» ment ». —Il est arrivé au même prince une ebos: assez
plai&nte, qui, à la vérité, lui a sauvé- un fetìt desagré-
< top )
TW«W , que ft Jispôsoit à lui faire essuyer On òftéier fran
çais. Ce dernier a dit qu* le prince, ce jour-là, avoit mi»
son rouge avec tant de grâces, que les armes lui fout tom
bes de la main, & qu'il a craint de se mettre à dos tout
H sexe , en dérangeant cette toilette. —Ce meme person
nage a eu rinsblerire de risquer une visite chez le maréchal
Hender. Le maréchal, sur l'annonce de prince de L.. ..
tft venu au-devant de lui, & lui tournant brusquemerìt le
áds , il a dit : Je croyois que c'étoit monsieur votre pere.
-j-LC) gouvornement ici est très-íage, très* politique & bien
fcrvi. S'il paroit un homme suspect, & désavoue des hon
nêtes Français, sur-le-champ il reçoit orerre de décamper:
s'il refuse, il a cent coups de bâton; s'il menace.... pendu.
C'est la marche. Comptez que nous faisons bonne garde.
Répétcz-le bien aux Jacobins, si la monarchie doit s'écrouler
far nos têtes, ils scrotit les premiers ensevelis sous ses ruines;
nous emporterons, en mourant, au moins cette consolation.
—Nous savons de très - bonne part , que les Jacobins vtìu-
lent forcer le Roi à écrire aux princes qu'il leur pardonne,
leur ordonne de rentrer, soas peine d'être déclarés traîtres
à la patrie. Le tour des émigrans viendra ; ensuite la con
fiscation des biens. Tant mieux, tant mieux. — Malheur à
qui se présenteroit ici avec une couleur de conjuré', les'ea-
poTarux schlags ont reçu des ordres ftappans pour s'y op
poser, li les Franéais ne leur eh évitent pas la peine. — Parmi
ia bande des conjurés du manège , un Cannibale a réitéré
one motion forcenée contre les émigrans. Ces derniers ont
préparé un mémoire adresse à tous les souverains , pour im
plorer protection contre leurs infâmes persécuteurs , avides
ríe dépouilles comme de sang, Sc que ne pourroit assouvir la
destruction de i'univers entier, si bientôt ce nìéme univers
tíc se réunit pour les exterminer. —Les émigrans d'Allemagne
prient MM. les royalistes de Paris de leur apprendre quel est
lfc puissant Motif qui les y retient' Si décidément l'Ôpéra é£
tes impures font ce miracle extraordinaire, ils peuvent se
rendre à Bruxelles, pù, s'ils ont encore le etcur au plaisir,
ils pourront sc dédommager, & trouver d'aillcuts société
Sc boiîhe com 'agnk. J'ai l'hónneiir aussi de prévenir les,
Itpyaíistcs des Tuileries & du Palais-Royal , que la promenade
4e Paris à Bruxelles est beaucoup au-àe.ìus de toutes csUcí de
( "O )
Paris quí font publiques. J'espère eine ces détail» encottra»
gèrent leur patriotisme. — Les çraigraus espèrent r qu'outra
finteict qu'inspirent leurs itialheuts & leur courage f les
peuples généreux qui k-ur rt>t donné asyle, sentiront qu'il
est autant de leur politique que de leur humanité, de s'en
richir des dépenses des émigians , & d'éterniser, s'ils le peu
vent , cette jouilíancc. —Mon iaquaisa lu au cabatet , dans
le raon;tci;r, cu'ici les Français ne portoi;nt la cocarde
blanche qu'un instant , òc cclíoii'M ensuite de la porter. Le
moniteur & Ton espion en ont menti. Les Français sfïsenc
ious ks jours en usiiorme , & régulièrement tous les di
manches, cuaivj ils vont faire leur cour è Bander & à
M. de Merci , qui n'en fouffrhoìer.t pas d'aunes. —
Bruxelles est cn f n, d'aptes lc7 menefs jacobites & l'arrivée
«U> baladin liaulicu , eue le commandant ne veut ;pas laisser
jouer; empêchement dont on i<-nd Ivs Ff.ançais, trsponsai>lcS|
de plus , la fermentation des òLxerens partis n'est pas
éteinte. . .— <- (1.

Fxtra.lt etune lettre de Poiíiers.


Le Cetir St ve , curé de la paroisse de Sainte-Triáise •
PoitierSj ií l'un des dix jureurs -de cette ville , a été nommé
év-'queà la ;>bce de M. de Sairjte-A'.ihire, & vie.it de mourir.
Lés circonstances qui ont precéde son élévation 3c sa mort j
sont trop étonnantes pouv qu'on les paííê soussilence. D'abord ,
lc jour du ferment général , le tonnerre a grondé toute la
journée :1e jour de la nomination à I'évcehc» i! a encore
tonné plus tort , & il a tOiní>é une gicl- épouvantable;
Enfin, le jour de fa réception , 6c au moment du serment ,
la foudre a éclaté & l'a paralyse. Il a eu letems de balbutiée
quelques mots de regrets, ií a fait entendre qu'il d.siroït
d'aller à. la gardr-rabe : on l'a porté dans. des commodités,»
*ç c'est sijr ceJiege infect qu'il est mort. Dieu a saít justice*

é Lc marquis de Fillette , ennuyé du petit rôle qu'il joue


dans l'csprit des goujats de !a capitale, parle moyen de la
Chronique de Pai U , fie vou ant en jouer un r qui convienne
( «H )
tnîeux à la nobleíse de ía ìace Sc de ses sentimens, s'est fiiit
notnvxrer général par 1e club de la société fraternelle , Sc pave
cn cette qualité , á la tetc de- son régiment , pour aller à La
ïencontre du général Be/ider. —II arrivera incellàmment sor
les frontières d'Alsace, où son confrère M. de Kerlkmann
i'attend avec impatience, pour concerter avec lui les moyens
d'esquiver cc qui les attend. —La précipitation de son départ
ne lui a pas permis de nommer ses aides-de-camp : il invite
les bons patriotes, cjui savent à-peu-près ce qu'il Luisant,
3: les lui designer par La voie de notre journal , auquel il í'a-
bonna luex.

Mort de Mademoiselle Théroîgne.


Elle n'est plus, Thïiaigne ; elle nous est ravie.
Ce femelle soutien de la démagogie ,
Suit de près Ion héros , & lait cou'cr nos ple#rs.
Mais à de longs regrets n; livrons point nos ccrurs}
Dans l'auguste sénat, elle vit ronce entière:
"Elle donne, dit-on , par legs testamentaire,
Son cœur à Popuìus, son esilit à VAj'noa,
Sa sonnette á Friuúu, sa jupe à d'Aiguillon.

Bouche de Fer. —Pourquoi les lampions de la révo


lution ont-lls celle d'iuuiBÌnet les châteaux des seigneurs
français "?
Réponse. —C'est sue Miraíeau , d'accord avec Tet-<en-
gueule-Bouche , lès a euv.jyés , jusqu'à nouvel ordxc , daai
le corntat Ver.aiiTu ; & lorsque ce malheureux pays fera
dévaste, nos gaites patriotiques recotnincuceioat de plusbeii*.

Certain échappé des galères ,


L'auitc soir au lV.ajs-Rojral ,
Aujourd'hui repaire infernal ,
Disoit qu'on devroir bien ôter aux milisaires (i)
(í) 11 .avoit faus doute lu la Cífcrojjiqusi
( «II )
Ce gage ptéeieux de leurs vertus guerrière».
Nous sommes tous égaux; plus de distinctions
Crioit-il, Un marin, qui reconnut mon drôle,
Lui dit : Pour toi , jamais aucune motion
Ne pouffa t'enlevcr , j'en ler&i caution ,
Celje que puis long-tems tu portes fur l'épaulc.

Le çlubdc 1789 se réunit à celui des Jacobins. Le premier


est compose d'ambitieux qui aspirent au ministère ; le second,
de factieux qui veulent se taire nommer députés à la seconde
législature. Deux décrets contrarient les vues de ces deux
clubs-, l'un interdit toute place dans le ministère pendant
quatre ans , aux députés de la présente & éternelle législature;
l'autre exclut les députés actuels de la seconde législature : ea
conséquence , voici les conditions du traité de réunion^
Les membres du club de 1789 favoriseront la révocation du
décret qui blesse les Jacobins, & [ces derniers la révocation
de celui qui borne l'anibitîon des premiers. Vous ne verrez
donc jamais , Fiançais que vous étés les jouets de ces intri-
gans ? Voulez-vous la paix , le retour de la prospérité , U
véritable libertí î Demandez, à grands cris la destruction des
clubs.

Nous sommes forcés de renvoyer à demain les détails qrt«


nous venons de recevoir de Bruxelles , fur le duel du
prince de Ligne & de M. de Rìyarol.. . .

Les personnes qui ont conservé la collection com-


plctte de ce Journal, & qui seroient dans Vintention
de s'en défaire avantageusement , sont priées de l'ap-
perter à notre Sureau.
On s'abonne pour ce Tournais rue Percée-Saint-
André-de$-Arts , Nfi 11. <t

De rimpiimccie du Journal d» 1» Cour & de la Ville.


N.° iî.

JOURNAL
dh la Cour et de la Vittï,

Tout faiseur de Journal doit triiiut au malin


La Fontaine,

Du Dimanche 15 Mai 179s.


On lit, dans les réflexions politiques fur les annales de
Tacite, qu'un dévouement bas, mercenaire &. servile , fOU
une méchanceté qui se plaît à faire le mal fans qu'il en
revienne aucun bien , eit le motif d'un délatem ; qu'un dt-
lauur est an homme vendu, * qu'on n'est point délateur
tant qu'on a dans l'ame une ombre d'élévation, d'honnê
teté, de dignité; quecheî les Romains , ces sages législateurs
du monde , les délateurs étoient odieux , que c'étoii une in
jure grave, d'avoir à tort traité quelqu'un de délateur;
que, fous l'Empereur Macrìn, les esclaves qui avoient ac
cuse leurs maîttes , étoient mis en croix, & que Constan
tin, par deux loix faites en 311 & en 3 19 , défendit abso
lument d'écouter les délateurs, & 01 donna qu'ils fei oient
punis du dernier supplice.
Heureusement pour le sieur Br.... de Beau/ .., ces loit
ne font po nt en vigueur en Fronce ; fa lâcheté ne lui coû
ter» point la vie ; mais l'horreur qu'elle inli ire est la meme
parmi nous; & malgré la fauve-garde qui lui a été accordée,
.«Ile est pour toujours empreinte fur son front.
Cornu ferit ille cavtto.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 14 Mal.

On a continué la discussion sur rafsa"'? des<Çolonies. C'est


dire allez que voilà encore une séance dont le refaltai fst
Tome III. Année 1791. P
C "4 )
êgal à zéro. J'en sure charmé ; il vaut encore mieux ne
rien faire que d'assassiner. Au reste, les observations d'Her
cule Maury, fur les projets & les arméniens de l*Angle
terre, ont ust peu rempli le vide de cette séance.
. ,

VARIÉTÉS.
L'abbé Maury étant à ia tribune , & ne pouvant se faire
entendre à travers les hurlemens & le bruit politique da
côté gauche , feu Mirabeau voulant obtenir du silence pour
l'immortel abbé, faifoit signe aux tribunes , & leur impofoit
les mains : laissez-le dire , ctioit-ïl , je l'écoute. Je vais
l'envelopper dans un cercle vicieux. —Vous alle[ donc
m'embrajser, répliqua froidementJl'abbé.

Question à résoudre.
Si on ôtoit du nom ci-devant propre Lamtth les lettres
A, M. E. , íetoit-il possible de prononcer les 3 autres ?

Avis.
Les avocats & mauvais sujets besogneux, les intrigans,
eeux qui ont des .dettes à payer-, ou qui veulent faire for
tune , font avertis que l'on procédera dans dix mois au
plutôt , à la nomination d'une nouvelle législature. On les
prévient charitablement , pour qu'ils puissent d'avance dresser
leurs batteries , & accaparer les voix avec autant de succès
tjue ceux auquels ils succéderont.

Mons Lavie , géographe national , a dit , dans la diète


^--auguste , pour appuyer Barn... le Dom Quichotte des Colo-
sùesíqac Saint-Domingue n'est pas fort éloigné de la mot:
(»<)
c'est ce trait d'érudition géographique qui a donné lieu aux
Tcis luivans :
>» Saint-Domingue n'est pas éloigné de la mer n ,
Disoit d'un ton de Magister,
Pour appuyer dom Quichotte Barnave ,
Z?Alsacien Pança, son illustre écuyer,
Ainsi que lui, s'eferimant comme un brave.
Or , vous saurez que pour récompenser
Ses grands travaux , & pour y mettre un terme ,
Son maître doit lui procurer ,
Sur la fin de ses jours , une ijle en terre ferme.

Le rédacteur de la feuille du soir accuse M. l'abbé Maury,


curé de St. Brice, d'avoir enlevé jusqu'au sable de son jardin ,
& laisse les murs du presbytère dans la plus grande nudité.
Voici la vérité. II a lailsé le jardin dans le meilleur état , &
destiné aux pauvres de fa paroisse le montant de l'estimation
qui fêta faite des frais de culture avancés par lui. II n'a en
levé du presbytère que les glaces, les tentures d'étoffés , fie
les meubles. II s'ert méme piqué à cet égard de la plus grande
délicatesse. To.is les papiers qui décoroient les appartemens ,
les boiseries, alcôves, chambranles de marbre, parquet, Sec.
Sic. sont restes. II a exige de la municipalité , qu'elle constatât
ce qu'il y laissoit , pour que l'intrus ne pût sc les approprier , 8c
que fes successeurs fchifmatiqucs , ou orthodoxes, puslent
jouir. Voilà, monsieur, comment lesimpudens feuillistes men
tent avec une audace que ('esprit de parri ne peut excuser , fie
■ni annonce une scéléraresse bien refléchie L'ecclcsiastiquc
qu'ils veulent rendre odieux , est digne en tout d'être le
frerc du célèbre défenseur de la religion Sí de la monarchie.

Comme les vers se retiennent mieux que la: prose, la


société des amis de la constitution établie à Montargis
fient de fonder un prix de douze assignats de 50 liv.,
pour celui qui auta Te hvieux' réosîí à mettre en quatrains
| es décrets de l'alsemblée nationale. Ce prix fera distribué
en 1791 ,1e 1 4.Juillet , époque à jamais mémorable «laas
les fastes de la révolution gallicane. ,

Roberisp. . .. jamais ne reverra, dit-op,


(Lui qu'au manège" on préconise),
Les rives de la àcarpe : en- voici la raison;
C'est qu'il1 craint qu'à scn tour ou l'y revcrbérise.

Le grand projet d'enlever le pape du Vatican , & de te


constituer prisonnier au château de S. Ange , comme Louis
XVI l'cst aux Tuilerie*, a heureusement échoué. Voici le
fait. Cam. . . . Chah .... Bouche-gueule & Dant . . . fe-
rendirent à la chancellerie du Palais- anti-Royal i Cam ... .
fut l'o^ateur ;. ses yeux enflammes , (a bouche ecuroante , ses/
naseaux enfles , annoncèrent la véhémence de son irrafciblc-.
pathos : il dit que tout etoit peidu , le genre humain à jamais
cklave , la génération anéantie , si l'on ne se hàtoit de mori-
ffiï.er & de réprimer le pape. Laclo repondit qu'un
chevalier Français dejà illustre par maints exploits , s'of-t
lroit pour cette expédition , si on vouloit lui donner 100
hommes choiíìs aux halles , aux faubourgs & aux atteliers.
On demande son nom: Altxandie Lam . . . l'ami parti—
eulier de Laclo .... répondit que c'étoit son frère. A ce
nom célèbre , toutela chancel'erie retentit d'applaudiisemens j
mais ils ne furent pas de longue duree : Laclo . . . . avoir
deja fait consulter, par l'utile S. Huru ... les deux coupe-
tíites . Jacques Lefort , & Michel, surnommé la grande
barbe , qui avoient repondu que cela n'étoir pas pollible , va,
que cela affoibiiroit trop leur armée fans culottes ; qu'il fal
loir éviter le découragement de cette troupe d'élite ; qu'il
ne répondroit pas de la scrupuleuse exécution des or
dres de son altelle , &c. &c. Laclo. , . . avoua quî d'ail-
kuts les finances s'opposoicnt à ce beau projet, , à moin^ que
Labordi. .. , trésorier zélé de la révolution, ne voulut i'f
c "7 y
prêter , mats que le cauteleux Labord. .... a voie déja ré
pondu que les assignats n'ayant pas cours en Italie , Sí Aecker-
n'axant pas un grand crédit à Rome, il ne voyoit pas Itì
moyen de fournir à cette patriotique & civique dépense;
«ju'au restí , il y applaudissoit , &c. ìíc. &o. C'est ainli que
l'agiotcur Sí accapareur- Labord..,. s'est tire d'arìairc
O Labord :

II est de fait , que le curé de S. G a été jardinier des,


moines de l'abbaye : c'est le plus grand , le plus ignorant
b plus impudent de tous les jureurs ; au moins tout le monde:
le donne pour tel.

Règle d'équation bien simple fur le Moniteur ! Le Moni»


teur dit blanc. —Donc c'est noir.

On nc conçoit pas l'extraordinaire delire du peuple Fran


çais, & la stupide confiance dans les députes gauches,
qu'on appeioit ci-devant gens de qualité. Ah ! que ce peuple
mérite bien fes nouvelle* chaînes !

Voyez ce prêtre sacrilège


Sous l'attitail du faux pasteur,
(Tout frais émoulu da manège):
Prélat bien huilé pour le siège
Qu'il remplit en fi bonne odeur,
Foudroyé par le ciel vengeur.
Attention , sacré cortège '.
Avis à tout crosse-jureur.

^ On difoit au sieur Maraud de Saint-Etienne , député


* rassemblée «atiouale , qu'il y avoit de grands frippons
( 17$ f:
primi1 errx f HfVônorable député répondît , 'qxtf íam fin grand
I -jaunie, il fallok en bomie politique , que tottt le monde
fit représenté-. •

: Bruxelles T . To tr.ai. Louis prince <íe Ligne, s'est enfir»


battu. I; faut lui rendre la justice qu'il, n'a rien, négl'gé
pjur faire ds fa querelle une affaire générale: cette ruse
ficobkc n'etek pas trop nw'.ad.oite; niais elle a été fi bien
á:jouée, «te tè'ùsr k-s Français , pour pronver à la ville &
* -a garnilori'j.que-cé n'étolt qu'une affaire particulière , ont
ícíluki- de- servir de témoins au. vicomte de Rivant, cir-
Cjnstarc cruelle pour lui , mais fort heureuse pour le prince
de Ligne, Voici le rak : ce demies ayant préféré l'épée
au pistolet , a vu son adversaire íe retenir, au moment où
S' ponvok en recevoir le ccup mort.'l. M. le duc <TA-
remberg , n-sroin , attendïi jusqu'aux larmes de cette gé
nérosité , n'a pas voulu permettre que la chose allât plus
loin. M. de Rivarol lui a assuré que fi un seul Français
eut été- térnoin , rkn-nc l'auroit. peuï-étre retenu: il en a
été quitte pòur une iégère piqûre , & M. de Ligne a reçu
An coup Violent fur une còre , qui aa conuvienccrru'nt dit
6:mb«, lui avGÍt'deja' sauvé 'a vie. Au reste, M. de Ligne,
e are peut-retre un instant par Ph ilippe le franc , a donné
fá parole d'honneur, qu'il n'en avoit pas les tonetìes prin
cipes, & qu'il n'avoit jamais été òe la horde jacpbite.
—On attribue à M. le duc d'Aremfrerg cm loyal pro
pos-: «í Si, a-t-il dit, ,un Français etok venu me rappeler
»» de prendre la cocarde blarrchc, j'aiuo's plis cette corarcV
»» i mon chapeau , mais je me leiois battu av.-c le donneur
i» d'avis. » —J'oubliois de vous dire que la princesse de l i-
gne «St ses deux filles . ont rasiè la nuit à gínorx à prier' Dieu
pour le prince , oui a!!tk combattre. J'en ai la larme à
î'cril n'attendrissemen:. O tigres révolutionnait"', je «fi ?ku-
r.Tai jamais fur vous.

On a outrageusement calomnie M. Bois de Cr... , &


e':st indigne : des nommes qui ont servi avec lui conviennent
íju'ii a ère jadis ausii bon .milkake qu'il- elt préíéntemen»
I

(«9')
' profond législateur ; qu'entré aux mousquetaires la veille de
la signatute du traité -de paix en [7^3 , il y est lesté j«s-
cp'en 1775 , & que pendant ce long tems , il pasíòit alE-
diiement un mois par an à l'hôtel , i."pput défaire fa valise;
a.o:pour toucher son décompte ; 3.0 pour refaire sa valise 6c
repartir-, que (tès ce tems ,s'il ne pratiquoic pas l'obèiJJ'ancc
raisonnée . qu'il vient d'inventer , il obfervoit au mo ns
1 obéissance raisonneuse , qui , faute d'êire suffisamment per
fectionnée , ne lui réutlìssoit pas toujours. Par exemple,
c'est lui qui, le premier , s'est avisé,, dans les mousquetaires
•gris, de faire une motion pour que les titres fussent exa
minés , & qu'on expulsât tous ceux qui n'avoient pas l'honncur
<Tètrc gentilshommes, motion bien délicate assurément , &
•dont il fut mal récompensé ; cat un camarade prouva ,
peu de jours après, -que fe pere de ce scrupuleux tnotion-
naire étoit employé sur le rôle de !a taille , dont & de quoi
íl fat sort honteux & conspué, tellement ', que depuis lors ,
on ne l'appclloit plus que du Bois cvajjl. Mais ce qu'on
a remarque aivec autant de surprise que dadjuiration , c'est
X]ue cet életre de Mars, eperduernent épris des arts élevés,
u'avoit , soit chez lui , foix à Paris , d'autre passc-tems ,
d'autre plaisir , que de faire de la filasse ; mais l'ou írolt
pouvoir assurer qu'il n'est aucun de ses collègues qui puisse
austì bien que lui, filer une corde , & qu'il est à xct cgACÌ#
eu rtat de fournir tout un manège.

Compensation de ma semaine.
J'ai appris lundi qu'on m'avoit adjugé une fort jolie terre
nationale à juste prix, & que mon fondé de procuration «a
avoit pris possession en mon nom , mais le mardi j'ai été in
formé .par un exprès, que lc fermier principal venoií Ae.
faillir &. se sauver ;que la ferme etoit brúlee , ies bois ra
vagés , &. les terres non enseraensces ; îí comme on peut le
croire , j'ai ri un moment.
Mercredi , up prêtre réfractaire, ci-devant de mes amis ,
£& «enu triomphant , me lire le nouveau bref du pi.'e , lc
ça'i fort affligé ; mais jeudi j'ai su que ce bref, & le .pape
lui-même, avoit été flagellé & brûlé en plein Palais-Royal
par le brave patriote S. Hurug & confors : je me fuit
consolé.
P'tndrejii , ayant soupé avec des aristocrates , qui m'oat
entretenu de contre-révolution, & fort impatiente, j'aimai
,dormi ; tur te matin du samedi , j'ai cru entendre crier dans
ma rue : arrêt de la cour du parlement . ...Je me fuie
réveillé en lurlaut , en m écriant : au! grands dieux! nous
voiià retombes tous la verge du despotisme : j'ai couru -à
ma fenêtre ; mais je n'ai plus vu qu'un coipoiteur, publiant
le grand décret contre les émigrans Ah ! je res
pire, ai-je dit, nous sommes encoie libres ! Dema n di
manche, je fêtai prive de ia meffe bajfe qu» se disoit
dans un couvent- de mon voisinage ; mais j'ai une grande
messe constitutionnelle à une lieue de moi, ce qui reparc
tout ; &í vwt lu constitution !

Un des amis de M. Alexandre Lam. . . lui faifoit pa t


un joui des craintes qu'il avoit fur son compte , s'il y avoit
une contre-révolution. Si elle arrivoit , lui rèf ondit le dé
puté , cinquante mille tètes du clergé & de ia noblesse se-
roient nos premières victimes : nous avons , par le moyen de
nos affiliés de piovince, leurs noms, leurs demeures Sc
leur signalement. Ainsi donc, citoyens paisibles, qui gé
missez fans oser vous plaindre de ia perte de votre état & de
votre fortune , vous etes entoures d'aiialfins, prêts au pre
mier signal , à vous plonger traîtreusement le poignard dans
le sein. On'seroit plu> en sûreté mllt; fois dans le fond des
forêts , au milieu des bêtes les plus féioces.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement eji de 3 liv. par mois
pour Paris, & de 3 livres 25 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , ~N°. 21.

De rimprimerie du Journal de la Cour Sc-de la Ville;


N.o 16.

J O U R N A L

de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 14 Mai 175; r.


Ccquihcnorc le plus les rrdactetrs du Moniteur , ctst
l'etonnemcnt de tous les honnêtes gens , à la lecture des
détaiis malheureusement Ttais , de «ouïes les atrocités que
quelques membres de l'allenitlce nationale ont fait com
mettre à Aviruon & dans le Cnmtat. Cn le deroandoit ,
comment est-il possible que cette feuille , qui lutte d'impu
dence avec les C'a ira & ies QttTUt , ait une feis dit la vérité ?
Quel est l'honn.te homme qui a cu assez de crédit fur l'ef-
p:it de Mad. Pankouke , & de tonte fa horde philofophíste ,
pour obtenir l'inscrtion d'une pareille lettre ? Ils cn ont dé
dommagé leurs lecteurs dcmccratcs, pi ilocrates , lan.'
ternocrates , aj/àffìnocratcs , dans la même feuille, par
des lettres de Rome & di laurelles , dignes des plus beau*
siécles d'ignorance & de barbarie. Tout ce que nos plus
plats & nos plus incendiaires folliculaires inventent de men
songes , d'impiétés , y est livalife aveç le plus grand succès.
Le fieur Berqiiin a moins d'esprit, il est vrai , que défunt
Aíarcïlly , Ion prédécesseur ; mais en revanche , il le passe
cn hardiesse á mentir & en déclamations.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 1 5 Mai.

N a continué la discussion fut Tafsaire des Colonies. JJ»


Tome III. Année 1791.
( 12* )
décret a déclaré que les hommes de couleur, nés libre*,
pourront se recuir dans ks assemblées primaires.

VAK1ÉTES.
Les patriotes d'Autun , endoctrinés & payes par les apôtrei
de la révolution, pour adoucir les mortifications & les dé
boires que les honnêtes gens ont fait éprouver à monseigneur
Gouttes , ont imaginé, pour le dilhaire, de le régaler
d'une procession de fillès vierges ; ils íoat parvenus à lui
eu procurer onie. L'air d'aisance & assuré de ces filles , au
milieu desquelles le pontife Gout tes avoit l'air d'un bouc,
ont prouve aux observateurs que ce n'etoit pas la première
fois qu'elles couroient les rues , & qu'on poúvoit leur donner
avec allurance le titre des ci-devantes vierges.

Nous ne sommes pas surpris que Messieurs de Cabales


(f ftiaury soient interrompus & hués , quand ils parlcnr i
la pétaudière nationale, parce qu'ils y parlent bien & juste;
mais nous sommes toujours étonnes qu'ils se donnent la
peine d'y parler.

II paroìt que tous les régimens font disposés à commettre


les mimes gaietés patriotiques dont le sont amuses les
ci-devant régimens d'u Roi & Mcstrc-de-camp. Les noyaux
de ces deux régimens impurs ont ete plantés , on ne saie
trop pourquoi, par Passcmbléc nationale, sous la queue de
l'armée ; celui de Êeauvoi/ìs va picndrè la place d; "celui
du Roi; )es, autres successivement , de sorte que ces deux
regìiTitn; pourront bien devenir les prçmicrs , avant que
le pouvoir exécutif soit redevenu Roi.

Un démagogue outré & bavard au superlatif, disoir hier


«Líì ic fw"î (rtiuy libraire, en pariant de l'Arni du Roi ,
( I23 )
que la lecture de ce journal ctoit insupportable; on Iti
répondit qu'il en étoit de ce journal pour les démagogues
emagés, comme de la lecture de la sentence de mort qu'on
prononce à un criminel, que l'on conduit au supplice.

Signalement.
Si vous rencontrez quelque part un homme ayant les
cheveux ronds , mal peignés & fans poudre, le regard
assassin, le maintien factieux ; si vous le voyez méditer
quelque nouvelle dénonciation ; si vous appercevez au seul
mot de Roi , prononcé devant lui , dans ses gestes &: fur
son visage des symptômes d'hydroj hobii ; dites à coup
sûr , cet. homme est un jacobite.

Si la plus auguste des assemblées ne faifoit pas beaucoup


de mal , elle n'appréteroit qu'à rire ; car les séances pré
sentent souvent le spectacle de farces dignes des tréteaux du
boulevard ;des cris , des hurlemenj à gauche; des sarcasmes t
des plaisanteries , des rires à droiie ; le président sonnant ,
s'enrouant , s'agitrwt , suant -, les tribunes huant , applau
dissant ,jurant , bhsphèmant. Un homme arrive de province
pénétré de respect pour les repréfewans de ;a nation. On le
conduit au milieu d'eux : le mépris succède aux sentimens
d'admiration ; bientôt l'harreur suit le mépris. II fort enfin
plein d'indignation.

Le charmant auteur des Révolutions de Paris , a , dans


un dernier N.°, donné des avis rrès-parriotiques , fur une
cinquantaine de serviteurs du roi qu'il a désignes pcht-raílc,
depuis les premiers officiers existans , jusqu'aux garçons de
cuisine & tourneurs de broche. Les premiers ne lifcnr pas ha
bituellement ce sublime ouvrage, & n- connoilsant ai M.
Prudhommt , ni son teinturier M. F.... d'Eglantines ,
ne pourront feat-c.re jamais leur témoigner de iá recon
( ) ;
npinfar.íe; mais- quatre 'garçons' de cuisine mieux instruits-, >
parce qu'ils font du nombre de ceux à qui on offre jour- .
r.eikmcnt cette, lecture gratis, se doutant que MM. le* '
auccuy^eheicheni ,. pour cause , à, les dépouillée de.kur ;
emploi , & peut-étre à s'en revêtir eux-mêmes, ont juré
sur leurs tranche-lards-, qu'au premier avis de ce genre,
ils iroient les chercher & les mettre en état de monter à
la cV.ap'.-Ue , où leurs talerrs leronr plus en lumières. Ainsi,
MM. d'Eglantines Sí consors, au lieu de perdre leur rems
à apprendre la cuisiné du frère apothicaire dès Jacobins,
feront mieux d'apprendre la note, afin de se préparer »
rcínplacer Albanèse,

Preuve de Fexcellence des affignais,., .


Des assignats, fal mire.compagne ,
fabondance en TO.is.li;ux ranime le crédit i
Jamais ^assignat ne perdit, .
5oyez.-en fur , car c'est ï'argent qui gagne, ■. •' •■

Quand M. de Montes.,, s'extasie fur la prospúité de ta


France, fur le brillant état de.ses finances ',. il songe aux
siennes, qui orit eíc«1i»eraenf bcaueoup gagné audérars-
gement de celles, de Moosie'uij frère du. Roi. II n.'ctoit guère
plus riche qu'un cadjt de Gascogne, lorsque ce prince lui
confia le foin de ses lauriers , dont il portoit la dépense à
sept cent cinquante mi'lé Uvres, &'"qitî coûtoient réelle
ment quatre c:nt mille livres. Auffi a-t-il fait l'acquisi-
tion d'une des plus belles terres du royaume. Ce font là
cependant Us gens qui crient contre les abus de l'ancbn
régime! Vous l'avez déja dit, M. le journaliste, mais on
ne fijuroit trop le répeter , les nobles qui se distinguent
daïis le côté gauche , par leur haine contre le meilleur des
Rôis , font les mémes qui l'obfedoient , lui ou les piincesj
/cs mêmes cui sollicitojent tçus les jours de nouveaux
( *«1 y.
bienfaits , & ■ qui disposaient de toutes les grâces de la
cour , tandis que fis defeutegrs lui croient à peine connus ,
«lans le tems d; la tout -puLÍaiict ■'. U gnoroit peut-ctre
l'exiltence du brave, du loy.il , de l'eloquenc , du généreux
Ca\alès. Les ffn;eax , Faaffigny , Murgucrïti , ïcu-
cault , & tous les autres inuqiíes amis, ïideles £i cou
rageux íujus , lui éteient ptetlju'ctraogcrs.

Quo'que vous ayez parti très- souvint des bottes du GétiC-


lal ììeiuLi , n jus n'avons pas encore coin; ris dans no:rc
dèj alternent , si ce font des botiti òcçaUJont il cil queiìio;i,
ou des bottes en tierce , ou cn quarte.
Comî .. ci-divant Champenois , votre Abonné'

Berlin , 3 Mai. II y a ici des cuvoyés Turcs , que l'on


traite avec tous les égards possibles; on a l'air de le dil-
poscr à la guerre contre les Ruíses ; plusieurs Regirnens font
itiéme cn route , cependant ou croie généralement à ia paix ;
cette opinion s'accrédite far-tout depuis ['arrivée d'un mi
nistre d'Angleterre : il est parti depuis huit jours beaucoup
de couric.rs pour d'itFirtnrcs Cours : le Roi de Prulíc n'est
point ma'ade , & ne íe lailfe pas gouverner par le Prince
Henri , qui eit tres-peu consulte. On dit tant de choses re
latives à la France , que po'.ir ne pas vous induire cn erreur ,
je né vous en dirai tien ; je peux feulement vous dire, qui
de façon ou d'autre , on s'er. occupe beaucoup.

Je viens de lire dans votre feuille, un article , qui, jei'avoue,


m'a donné un prtt d'humeur; il est (igné par un natif ge-
nevois , qui n'ainic pas les genfvbîíès , & qui, fans-doi t; a
de bonnes taisons poi r cela, i'crcit- ce peut-etre pour avoir
été maltraite de que!qucs-un?s , qu'il ies honore toutes éga
lement de fa co erc Sc de fes injures '! Quoi ! il n'excepte pas
nKine de cette proscription, l'épouse àe notre ministre,
( t26 )
mad. Tronchinl Je ne vons parlerai point de t'origínalité
piquante de son c piit , ni de ses qualités aimables; j'aime
mieux vous entretenir un instant de celles de son cœur.
ì endre mere , excellente amie, fen plaisir le plus doux , est
celui d'obliger ; ma's elle, ne le goûte jamais qu'avec deli-
catelle. 'a main généreuse semb'e toujours sollicites une
grâce, lorsqu'e, le. place un bienfait. , ;• :
Par un Citoyen de Genève.

M. iv.Thlver.ard-, chíf d'escadr?, vient d'être condamré


àtétre miniítre de la marine ; c'est M. !e cemte rie Montmo-
nn, qu'on a charge de lui ecrirc son atrét , & M. de 1 tjjart ,
de le présenter au pcovoir exécutif. —Si, comme il y a ap
parence , M. de Thiva.ard . ccepte , il éprouvera çe que ies
ministres éprouvent, tous les jours, que dans le nouvel 01-
dre déchoies, un hommeytf;- place , est cent fois plus heu-
rmx , & mille fois moins expose , qu'un hortune en place,
wand ii n'est ras Jacobin , par conséquent , lorsqu'il elt
honnête, franc Sc loyal.

Ceux des factieux cui se Sautent d'échapper an chátimcnr ,


, doivent trembler de voir tourcs nos frontières garnies de
troupes. Où se res.'gieront-ils ? dans quel pays trouveront-i's
une retraite ? C'est à la face de i'Europe qu'ils se sont souillés
de tous les crimes, qu'ils les ont encouragés, prêches,
piorég;-'. L'univers entier retentit de leurs forfaits : dans
quel coin de leur patrie se coucheront-ils , qu'ils n'y trotfvcnc
des traces de leur sce!eratc:íc ? Nou. souffrirons des maux
qu'i's no is ont fait long-tems encore après qu'ils ne pour
ront plus nous en taire.

Âlle\_ vous faire f. . , vous m' ennuyés , disoit-il, i! f a


trois jours , le metaphiseien ttiey , membre du dépac-
tcmtnt de Patiç , au chapelain du collège de la Marche', qui
se plaignoit â lui, de ce qu'il l'avoit injustement dépouille
( 12-7 )
Je sa chapelle, sous prétexte qu'il n'avoit pas prêté le ridicule
ferment auquel il u'ctoit cependant pa> tenu , en qualité de
simple chapelain. Cela ejl ben pour vous , lui répondit
modestement , ce pauvre diable , vous qui ave[ fait toutes
sortis de m-étiers , peur parvenir enfin à une place,
dont vous abuj'e{ pour m'insulter. í)u'on diíc après cela
que l'abbc S.ey.... eá obscur! ii s'explique quelquefois
n.'i-cìaiicnient.

La volonté de nuire à rétablissement de l 'hôtel des in


valides , porte les ennemis à des exces incroyables. Toutes
les manoeuvres de l'imposture ont été employées [outíga-
ter les orriciers & les soldats , fie le succès n'ayant pas ré-
.pondu aux dcíirs des agens & des moteur; de ces derniers,
qui uc craignent pas de nommer M. Dub,..di Cr.. pour
leur conseil , ont imagine d'entraîner dans les désordres
publics , cjucUpiei invalides ; ils se sont mente vantes, qu'à
la première infiltre, lion , on vercoit allez de ces vétérans
four prouver que leur séjour dans la^capitale est dangereux.

M. l'abbé de Perigord , travaille tous les jours pour


se renJte fararjx' dans l'hiltoire de la révolution , en jouant
Un rôle qu'il cherche à calquer f.ir celui qu'ont joué les
Donat , Pliage t Luther, fr Calvin-, rrnis malgré les
leçons, les diicours de l'ami Champfort , il ne jouera
que celui d'un agioteur fans foi, Sí smLra comme les autres
chailacans de l'aJembiée uationicide.

II faut que les gardes de la Prévôté de l'hôtel aient


rendu de grands sei vices au rôte gauche de l'aísemMcc na
tionale; car c'etoit à qui í'cmporteroit en générosité aux
dépens de la nation ; c'etoit a qji porterait le plus haut
leur traitement. On a, à-p'.-ti-prc*» , double celui qu'ils rece
vaient. Ah ! la giaude Économie! ou rembouife le; chaigcs
& «t: Ei'gm.ntc la solde ! Hélai', pauvres rcutieri , il uc voas
(128 )
restera que les yeat pour pleurer veine folie & votre an-
• thoulìasme en faveur d infidèles mandataires !

Armide eouroit par monts & par vaui , pour voir son
aman: ; Ciselé, pour inspirer le goûr de l'agriculrore ; la
Sille.. . parcourt , avec la digne eleve , le damier de l'empire
français, pour dilposer les patriotes au1 ch >ix constirutie-
nel des sujets qui doivent cornpoler la prochaine leçistarure.
Son incogn'to ne lui permer que d.- voir les clubs & les
c'nbistes; huk ferme & ton prafin; expulse, elle est ad
mise da^ la plus étroite intimité : cl'e n'a pas besoin ót
prodnire ses lettres de créance , leb dépêches r>e la chan
cellerie orleamile ont prévenu les affiliés -, c'est sur-tont
dans In parrie rnéiidionale qu'elle va exercer son apoítolaw
ambulant. Il ne faat p!us être tronne de- .'activité de la
'manufacture des assignats;- tout est gagné , íì les législateurs
futurs répondent à l'attente; tour elt p-rdu par le scélérat
manège s'il en est aurrement. Lrorl moment ! que de cou-»
riers ! one d'a'Çent ! cj-ie d'inrr'gues ! Le cori^hée des cou-
ricrs , I.cuis hvaì .... a t- njoors son cj! diplomatique sur
la selle. La convu.fion cil exireme.

Les murmures rr.ccre sourd", du public , si>r la bonne-foi


de queicjurs membres des ccrrires militaires , des recherches
cedesiattioues , & tut-tour, fur ce'.ii d.-s finances, com-
.mencii! a inrpii.-tcr l'alli mbl.e nationale , qui va íuln.iner
contrVui nn décret , cu. jc>renira icfponfables.

Cls JfìURXAL parvh tous les matins.


Le pj^r de l'trl nnnement ejí de 3 liv. par mois
four Paris, 6' de 3 livres 1$ fols pour Iq
Province, franc de port. Le Bureau eji établi
rue Percée-^ain;-Andrc-dts-Arcs , N°. 21.

De i'imriÌ3istie du Journal de la Cour & de la \ ítte,"


N.° 17.
J O U R N AL N

» E LA COU R* E T DE LA VlLIfi,

Toùt íaîteur de Journal doit tribut au malio


La foNsAINS.

Du Mardi 17 Mai • •
Pkuîle, fc dit plos-parricnlierement par oppoíìrion à ceur
qui sont nobles, riches ou éclairés... Qui dit peurl?; dit plus
' d'une chose; c'est tine vaste expression. Il y à \c peuple qui
est opposé aux grand-; c'est la populace & la multitude. ïl
y a le peuple qui est oppose aux sages & aux habiles, Sc ce
font les grands Comme les petits. Le peuple est peuple par
tout, c'est-à-dire, sot, remuant, aimant la nouveauté, Di3,
de Trévoux.
Ochlocratik , terma de gotivernemrnt , ou Is seule po
pulace peut tout au préjudice du bon Sí notable bonrgcoîs.
Les fanatiques qui ont. tant causé de desordres en plulieurs
endroits de l'Europe, fc font souvent gouvernés en forme
â'ochlocratie (lbid.)
Quand la populace est une fois émue & irritée , il est
dìírìcile de l'appaiser ; elle se fait craLidre, si elle ne craint.
Utébeuf fait dire, par César, à les soldats qui vouloient
l'aban donner :
De guciriers généreux changés en populace,
Allez, allez croupir dans un calme odieux (Ibid.)
Dans les états populaire* de !a Grèce , où la monarchie
étoit odieuse , on écoutoit avec avidité les funestes catas
trophes des Rois ( lbid. )

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 16 Mat.
c et te séance est remarquable par le décret v» déclare
Tome III. Aimée 17^1, Rt
c no y
que les Inembres de l'asscmblée nationale actuelle ne pour
ront cire' réélus à la prochaine scaiilaturc.
S.JL .* v. -

-y V A", R I7É T É S.

Les bons citoyens ont remarqué avec plaisir, qu'il n'y


a plus que MM. Maràt ,'Làm... & Scipion , nègre du due
d'Or. . . , qui se fervent encote du 'JBbt arijJocMíc.

En qualité , de confrères en charlatanerie , les membres


■du cote gauche de l'aiscmblèe nationale ont délibéré d'eo-
^voyerleur confrère Merlin à Rome, pour engager' le Pape
' d'accorder la liberté, à Câgliojiio , qu'on juge absoiumenc
Bécôssaire à la..uouvclle législature.' . : ,

Nous touchons au moment où nous potlrrons dìré que.


les assignats soutiennent la France, comme la corde sou
tient un pendu. ', ' •" •

. .. Le comité des finEnces en pàj iér , oui voudroic le devenir


. d'uoe matiçre.plus (o'ide, a chargé l'essayeur de la mon-
noie de taire des eifais pour tirer le meilleur farti de la
matière des cloches: il est: résulté, d'après les estais ks
mieux combinés-, que pour .fajre j, gros sojs, il en coûte-
loit à la nation 3 f. 1 dcn. par ia détérioration du métal,
fans compter les frais du transport, &<.'.'•, que d'ailleurs l'odeur
de cette rnonnoic feroit insupportable. —Ce rapport fak
fans ménagement au comité des sinimees, par M. Duvivier,
ks a rendus penauds comme des fondeurs ce cloches.
71 T

Le comiré des dons patriotiques ayant épuisé les ressources


ÌJu'il pouvoit tirer des boucles d'urgent, , plats à barbe, sotit-
i '■
( l}l )
chcttes , &c. dont les bons patriotes ont fait hommage 1
la nation , leur propose un moyen de faire connoìtrc de
nouveau leur patriotilme , en envoyant sur l'autel de la
patrie leurs poêlons , léche-frites , basiinoires , calleroles, &c.
pour en faire de la menue monnoic. ces dons patriotiques
feront d'autant plus précieux dans ce moment , qu'ils pour
ront rendre à la r.ation le service de retarder la banque
route de quelques jtuís.

Un ama:eur apperçut à l'Opéra la vicomtesse de Lava ,


ci-devarìt jolie, mere du petit patriote Mathieu ; il la trouva
extraordinairement brune, & l'air fort récalcitrant : fur l'ob-
ftrvation qu'il en fit, on lai dit que depuis la révolution,
son ame se promenoir sur sa figure.

Si telle est notre destinée, que nous dévions avoir une


seconde législature , Fiançais! du m >ius ne la composez pas
de mandataires infidèles , qui ncis onr tendu les objets de
mépris & de l'horrcur dc l'iiiiivers. Gardez de vous laisser
influencer par les c!u';>s des Jacobins , par ces prétendus amis
de; U constitution. Songez que du choix que vous allez
faire dépend la ruine entière du plus beau royaume, ou fa
régénération. Ne vous laissez pas séduire par l'esprit; ne
consultez que les moeurs , h probité & les qualités du cocue
des concurrens. Autant que vous pourrez, rejetiez ces avo-
cáts qui n'ont apporté que l'esprit de chicane aux états-
généraux ; rejetiez aussi les gens de lettres; choisissez de
tranquilles & paisibles propriétaires, d'honnêtes & vertuciue
négocians. Point dc curés ; ceux qui le font encote, ont
étouffe le cri de leur conscience.

Le nombre des Français qui adandonnent leur patrie , pour


aller chercher sûreté & protection dans «Tauttes pays , est h
considérable, qu'il est 'ptesqu'impostiblc de couru la poste,
sur la route de Bruxelles, à cause de la grande quanurc de,
voitures qui l'obstrucnt. On assure que le Maréchal Ben-.
( t}z\
ácr , craignant que l'artivéc de tant de nouveaux botes
n'occasionne bientôt une disette extrême de vivres dans les
Pays-Bas, va , pour faire place aux Français qui lui arrivent
de tons côtés en voitures, nous envoyer"* piedù à cheval
une Cifcaine quantité de braves Allemands , qui {ont venus
avec lui à Bruxelles. M. Bois-Crancé se propose , dit-on, a
leur arrivée à Paris , de leur faire distribuer à chacun un
exemplaire de ia traduction allemande dè son superbe dif-
c:>urs«sur l'obtijsa.ice raisonnée des soldats..

Brest, 9 Ma'i. Notre département vient d'arrêter que


les recteurs , curés ou autres prêtres qui n'ont pas prêté lc
ferment, s'éjqigneront de quatre lieues de 1'cndroit.i.aù ils
exerçaient leurs fonctions, M. d'Expilly., ci-devant, ebrétien,
est celui qui l'a excité à cette ateocité , en rassurant qu'il
la feroit approuver par Taíîcmbléi-ntitSon île. Les bons ci
toyens de notre ville , outrés de cette infamie , orit dépuré- au
département pour exiger la retractation de cet arrêté, qurrap-
pélle les lettres de cachet.

Mad. Cal . . associée aux travaux évangéliques, dans le


sens de la révolution, de Calvados-Fauchct , a paru à
Caen rayonnante de patriotisme. On ne peut se faire une
idée des élancement de joie, des hurlemens de plaisir qu'ont
pùullé les amis de la constitution , quand ils se sont apperçn
qu'en brave patriote , ceete bonne Dame portoit les couleurs
dëla nation ra-me fur fa figure , donr les veines étoierit pein- '
tes en bleu de Roi , les joues en rouge , Si 1c reste de la face
cn blase. - •
— ... ì
L'Assemblée nationicide continue avec le plus grand suc
cès le jeu du Roi dépouillé. Elle vient de íe donner pour
garde une partie de celle de notre bon Monarque. Les hon
nêtes gens s'en réjouislent : ils se flattent que tous les bons
Français se montreront jaloux de remplacer auprès de leur
vertueux père , les gardes de la prévôté de l'hótd supprimés,
ií recréés pour servir auprès de l'assemblée , d; la coat
nationale Sc de ceìle de cassation.

II y a quelque-tems qu'un particulier d'Arras envoya í


nne des lumières de l'Arcois plusieurs piéces d'avg^nteric ,
pour en faire hommage à l'aísemblée nationale : la luaáerc,
persuadée que chariré bien ordonnée commence par soi-mê
me, interprêta en sa faveur une partie de l'intenrion , Sc
envoya à sa femme deux superbes flambeaux qui faisoient
partie de l'offrande : au bout de quelque- tems !a femme de
la lumière pria à souper la femme du donateur : quelle fut
fa surprise , de revoir ses flambeaux qu'elle croyoit sotidu*
dans le creuset de l'aísemblée '. Grande explication , grande
rixe , Sc enfin grand procès entre ces dames. Les juges
d'Arras font un peu embarrassés; nviis en gênerai le vent du
bureau est pour la lumière: elle a li bien éclairé le racníe
depuis lorg-tcms , qu'on décidera que d'aussi beaux flam
beaux ne peuvent convenir qu'à elle . d'ailleurs, le code civil
n'est pas achevé , 8c en attendant on fuit celui de Figaro.

Beaucoup de gens font étonnés que l'iionible anarchie


dans laquelle nous vivons , ne produise pas de plus grands
malheurs , Sc qu'on voye encore un certain ordre régner
aiilieu du désordre. Nous répondrons que , malgré les ef
forts qu'en a faits po'.ir briser tous les ressorts de l'an-
cienne police , & de l';;nci:n gouvernement , la machine étoit
si bonne Sc si bien montée, qu'ulìc marche encore d'elle-
même, & que nous en ressentons les effets, à-peu-preí
comme un homme sortant d'auprès d'un grand feu , en con
serve quelque-rems la chaleur au milieu du plus grand froid.

Vendredi soir, une charrette passant fur la place de Grève,


parut suspcílc à plusieurs citoyens, qui s'imaginèrent qu'elle
enlevoit du numéraire à la nation -, aussi-tôt un détachement
de ces braves vétérans parisiens, qui servent depuis un an,
accoururent tout elíourrlcs ; ils arment la voicuie>& veulent
( i34 )
la visiter -, le charretier a beau les assurer, qu'elle ne contient
qu'une marchandise tiès-commune, qu'il va tf&af) ortetdans
les champs pour engraiíkr les guérets ; les guerriers per
sistent à fouilles ; niais la pituite qui tapilic la membrane
áe Icor cerveau les privant «'un de. leurs sens, ce ne tut
qu'après y en avoir substitué un autre , qu'ils convinrent
enfin qiíe c'etoít ìa pure vérité.

t'asscmbiée nationale .ressemble à un malade désespère,


à qui, les médecins permettent de manger tout ce qu'il
Yeut.

Hcrma; hrodite d'Ain; est toujours aussi furieux Se


ínîi enrage du bâton qu'on a refuse à son père; cependant
quantité de personnes lui ont ossert de l'en dédommager.

Le sieur Dcsch , ci-devant président de 1'étcction


de Tonnerre , 6i suppléant" à rassemblée nationale , n'a osé
sttivre l'cnchere d'un bien ecclésiastique , vendu 40 Sr. quel
ques mile livres, paiee qu'il lui auroit été impossible de
les payer, attendu ses propres dettes. II a fait quatre oa
cinq vo; âges à Paris , quelques tournées aux tribunes &
dans les comités , & puis s'en est retourné faire l'acqui-
íìtion d'une terre de 130,000 liv. qu'il va payer coin: tant.
í)'i le métier de suppléant cil fi joli, queile úiec ne deit-on
)>as se faire de celui de députe! On peut bien dire que tous
les gauchers ne font pas maladroits.

II y a quantité d'ecclesiastiqiiîs jaseurs qui ne Tenlent


r^oint accepter d'évechés. L'autre jour on vint annoncer
aune ailcrublée d'électeurs le refus que venoit de faire leur
créature épiscopale \ le président s'ecria : je vous l'avois
bien dit , Meilleurs : pourquoi diable choisissi est- vous un
honnête homme? Les électeuis se promirent bien, de ne plu»,
retomber dans la meme faute.
( mì

tes actifs citoyens du régiment national pituite , se sont


ornes d'une belle ceinture ae bapuste, qui prouve beaucoup
mieux que le teste rie l'armenje.ut, , 91e ces braves gens
joe ic mouchent pas du pied.

Le sieur Menou , forcé hier ,: par M.' l%bbé Maury ', de


confesser la vcrir6' au milieu de l'ailembiée, telíembloit
touc-à-fait au diable exorcise par un -saint.

II saut cependant que la justice & la vérité soient de bonnes


choses, car M. Vain.., ,lui-riiçme a été obligé d'y revenir,
^ious espérons qu'il n'elt pas, comme Mirabeau, au point
de mériter nos regrets.

La municipalité vient de f ire un acte de vigueur, m


faisant mettre" le scellé sur le club des Cordeliers, &■ doit
cn faire autant chez tous les " autres ckibs. Ces sociétés
vont .routes .imiter leur au£u!íe merc ; c'. c> s'aíîcmbletont
dans des j-ux de paulme , ôc y prêteront le ferment de ne
point fc l'épater avant d'avoir fait leut constitution; enforte
qu'au lieu d'ur.c, nous aliéns en avòìt une vingtaine. *

Po'it concilier les intérêts des blancs, des roirs, des


routes & des mulâtres dans les colonies , je propose un
moyen bien iíniple ; c'est d'y envoyer au plutôt Sarnì-
Chábroud ; il tendia tous c?s differens teints blancs comme
neiec, & tout le monde fera d'accord. >
* ■ • "» J. \

Fn voyant la bain: que les Jacobins porrent à la consti


tution &: aux loix actuelles , 011 feroit quelquefois-- tenté de
«roire qu'elles so/.: bonnes. _ >
II manquoit un trait caractéristique au portrait c]ue nouí
avons fait dans un de nos numéros, du sieur Mol. . . avocat
"de Nan .... S'a femme vient de nous le fournir : auílì avare;
que son mari est enragé , elle a vendu à ime beurriere les
papiers qu'elle a trouves dans le cabinet de son époux, parti
pour Paris -, étales sor le marché, un curieux ies a caaminés ;
il. y a trouvé la minute du rapport des co;umiiìaires fur
l'afîaiie de Nan... écrite de la main même àu mari. On
nous mande que cette piece , qac l'on a eu soin de déposer
en lieu sûr , est absolument conforme à l'imprirrré , dans
lequel on a feulement supprime quelques notes , concernant
quelques officiers & autres gens qui ont la parole à la
'main. Ceux qui connoilsent atillì les coirimisiaires devine-
■ront les motifs <fe leur prudence. Les gens qui prennent le
-parti du sieur Mol.. . . prétendent qu'il n'a Calomnie la ville
áe Nax . ... que pour se disculper, & pour cu'on ne le
soupçonne pas d'avoir fait le rapport dont il veut iailter
l'honneur aux commiíiaires qui en ont eu le profit ; d'autres
«u conttakc tccenhoiílcnt paífaircment 1c sieur Mol. . . à cà
«ait.

Le fonctionnaire public de la Grève, ayant obtenu l'autre


"jour les honneurs de la barre , a dit à plusieurs députes finis-
tics , qu'en reconuoistançe il leur oltroit mil) íes hennems
de lá sienne.

" C'E J ÒV RN A L paivít tous les matins.


Le prix de Vabonnement efl de 3 liv. par mois
four Paris, 6" de 3 livres z 5 fols pour Va.
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Perce'e-Sairit-Andrc-des-Arcs , N". 21.

De l'impiiaicne ca Journal de la Cour & de la Ville-'


R° 18.
• JOURNAL

n e la Cour et de la ViLlÉ»

Tout raileut de Journal doit tribut au malin


£.A FoNTA INE.

;Du Mercredi 18 Mal 1791..


Le mois dernier, au teins de la primeur des petits pois i
quelques aristocrates foreur dîner chez Robert , l'un des
meilleurs reitauruttuis du Palais-Royal;
II leur propote des petits pois. —C«rmbkn nous en eoûtert-
t-il ? —Cinquante liages : —C'est beaucoup trop cher 1
"-Trop cher ! Eh ! meilleurs , ces nièflîcuis de là-haut , à cjuk
j'en fers tous les jours depuis. qu'on en voit, les ont payé»
jusqu'à cent vingt livres. M. Robert a nommé les mefrïeuiS
«le là- haut; c'etoit barri.. & compagnie.
Si quelqu'un révoque le fait en doute, íl peut interrogée
Robert , ses garçons &c ses cuisiniers.
Nous" en concluons à la pétition , » Que M. Bàrn..,
>t soit incessamment nomme directeur de la trésorerie na-
>i tion;.l: »; car, si aVec 18 ììv.'éc salaire par jour , il
■trouve le moyen de fournil à des dîners dont un méts coûte
seul 40 écus , il n'est pas absurde de penser qu'il lui fuffiroir.
d 1 produit deí patentes, de l'erircgistrement & du timbre,
JKWr faire face nux onze ou doiw.e cent millions que coû
tera; le service de cette annee, s'il faut en croire les appel-
çuí signés Dufiéne.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du ly Mai.

ÍJne letttx du Roi instruit l'aiscmbléc de la nomination


M. Thívenard au ministère de la marine. — Uri décret
Tome ffl. Armée 1 7pi. S
( «3» )
déclare qoe le Roi sera prié de défendre les marchands d'ar
gent , contre toute attaque & violence.

VARIÉTÉS,

Grand & éloquent discours de M. le maire


d' Angoulême y à M. fabbé Coubert , évêque
conJìitutionncL
»» La municipalité, monsieur, toujours soumise à la loi^
» vient rendre hommage à la loi , & rcconnoìt ca vous
i» l'évê^ue de la. loi ».

Champfo .. ,'. secrétaire théologien du bancal cPAut. .


fa desservi , en voulant singer le puritain & ténébreux
ibbéSiey. . .

On dit communément , pour marquer qu'on a des droir»


à la bienveillance de quelqu'un qu'on Va dans la manche,:
ee proverbe a beaucoup influé fur la bonne réception que
nombre de ci-devant bas-Normands ont fait à M. liècheyel ,
évêque conllitutionnel , en apprenant qu'il n'y avoit plus
«l'évêquc de Coutances , & qu'il avoit été remplacé pár
l'évèque du département de la Manche : chacun a cm
«ni'il alloit avoir le nouveau prélat dans fa manche. Les
arillocratcs se moqacnt de leur crédulité , 6c disent qu'il leut
soufflera dans la manche.

Sur une médaille qui représente d'un coté-LouiS


XVI , & de l'autre Mirabeau.
. - Louis si près de Mirabeau f-
Bifcit Damis ; c'est vraiment du nouveau.
( IÌ9 )
Pouriîez-Yous m'erp'.iquer cette énigme ! —Peut-être ;
L'un fut Roi ; rautre parut titre (i).

Autrefois l'isle de Jersey faisoit partie du diocèse de


Coutances : l'évèque constitutionnel voulant rappeller au.
bercail ses brebis égarée» , se propose d'admettre les mi
nistres proteftans au nombre des fonctionnaires publics ds
son diocèse, pour peu qu'ils consentent à prêter le ses-
rrent civique sur la constitution civile du ciergé. EA
acteidant,il leur a adieíl'é soa instruction pastorale cm
signe de communion. ~ '

Un évêque constitutionnel a ordonné un Te Deum pour la


convalescence du premier fonctionnaire de l'état , & un ser
vice pour Mirabeau : n'auroit-il pas mieux valu chanter u«
Te Deum pour la mort du grand-homme , & faire le sctYÍot
pour le feu Roi 7
Val.

On commence à croire que la municipalité de Paris dcfìre


sérieusement le recablilsemcnt de l'ordre : elle a fait muret
les portes & fenétrcsjiux Cordeliers : les patriotes qui s'y
laísembloient Kfbnt disperses , & ne savent où se réunir pour
conveuir entr'eux des moyens de perpétuer l'anarchie : mais
le club des Jacobins n'a qu'un membre de moins : nous es
pérons qu'on lui en retranchera d'autres , & qu'enfin la têt*
sautera.

Les patriotes s'étoient flattés que les grenadiers de l'Ora-


toire exeiteroient quelques trouble; le jour qu'ils ont monté
la garde chez le Roi. On avoit cherché à un peu les en-
viner, mais ils n'ea ont pas été moins fidelcS à leurs de
voirs, moins tranquilles, moins sages.

(i) Et k plus Roi des deux , a'est pas celui qu'on penses
Depuis vendredi dernier , les femmes soldées se montrent
au Palais-Roya'. El'.cs ne menacent plus les aristocrates ,
mais les marchands épiciers, les cabareciers , les limonBa-
diers , &c. qui font , disent - elles , commerce de l'argene
qu'ils reçoivent en détail. Nous l'avons assez dit aux bour
geois : quand la canaille ne pourra plus faire la guerre aux
nobles qui ent def-rté nos murs, elle s'en prendra à eux,
& les traitera en aristocrates. •> .

II vaut mieux tard que jamais, dit-on. Cependant , com


ment peut- on approuver qu'une petite ville de Norm.... qui ,
jusqu'à ce jour , n'avoit po'mt eu de club, sc soit enfin avisée
d'en former un, sous le titre des amis de la constitution?..,
Pent-elle encore avo:r des amans , cette beâuté f née &
fì décrépite ? L'aimer aujourd'hui , c'est bien là véritable
ment ce qui s'appelle aimer jusqu'à la mort.

MM. Mathieu Mont.... & Charles Lam..,. ont prié Ic


ci-devant seigneur Harpula , de faire rayer du dictionnaire
de l'académie les mots noble, honneur & loyauté , comme
gothiques & surannés. L'académicien croît qu'on peut l's
Conserver, en ne les employant que dans le style burlesque;
íí pour sonder le goût du public à ect égara , H en fera
chaque semaine des essais dans son Mercure.
Val.

On sait que les jacobins ont délibéré d'offrir à tout soldat


de Léopold qui voudroit quitter ses drapeaux , pour dé
tenir soldat de la liberté :
i°. Les droits de citoyen actif français,
i°. Trois arpens de domaines rmionaux.
Ils- regardoient ce moyen comme le plus sûr, pour ar-
lêter cette armée qu'ils semblent redouter; mais un de
leurs cHMÍlaires étant venu dernièrement faire l'estai de cet
( '4i )
apàt , sur quelques foldatl de Bouder , ceux-ci se sont mis
à lui rire au nez , & lui out répondu : que veux-ru que
nous fallions de tes arpens de terre ? on nc les emporte pas
comme le butin , & nous aimons mieux celui que nous
ferons à Paris : après quoi, ils ont conduit l'cmbauchcur
avec les sept déja ju^és, Si à qui, pour être pendus , il ne
manque plus que la façon.

La caisse des insurrections militaires , sc trouvanr presque


vuide , M. Dub...de £...., l'un des administrateurs, vient
d'imaginer un mayen simple Si économique , do suppléer
aux avantages qu'elle procuroit à la révolution. II consiste
à faire admettre 1c soldat aux séances de la société patrio
tique établie dans la garnison. C'est là que les droits ds
l'hommc à la main , on lai prouvera qu'il a autant de droit
que les officiels , à «ommander aux autres hommes.
M. Dup.... s'est en metne-terns charge de faire parvenir
à tous les régimens, une circulaire, cui, promettant aa
•soldat le grade de caporal , au caporal celui de sergent , Si
au sergent celui d'officier, les invite tous à se desaire de
manière ou d'a«trc , ( pourvu qu'elle soit la plus prompte ) ,
de tous leurs commandans aristocrates.

Recette contre les insurrections des troupes.


II n'est pas un seul régiment que les 33 factieux n'aient
eísayé de corrompre: mais plusieurs se sent pteservés de
certe dangereuse épidémie , parce que les officiers ont dis
à leurs' soldats : quand on vous offrira de l argent, acceptez
toujours; il est permis de prendre les scélérats dans les
Íùéges qu'ils nous tendent ; mais gardez- vous de vous
iirger ; car, comme ils 11e vous distribuent de l'argent que
dans cette espérance, dès qu'elle seroii remplie, vous n'en
recevriez plus ; au lieu que restant fidèles à votre devoit Si
soumis à vos chefs, ils croiront mieux réussir en doublant
la somme, & vous en enverront une seconde, une troisième,
Hne quatrième, Si toujours de plus forte en plus forte.
Ntcker, étouffé de jonglerie, d'ambition & d'audace,
occupe de nouveau le public de son existence à Copet :
la divine Stael triomphe , persuadée que son grand homme
de pere va terrasser se; ennemis , qui ne font que des ignorant
envieux ; qu'il fera rappelle pour sauver les débris épars de
la monarchie , & qu'il fera tine seconde entrée triomphante
dans Paris ; la première n'éta.u rien en comparaison de
eelle-ci, qui va ítre un véritable triomphe. Quel sera main-
renant l'écrivain assez audacieux ponr oser persifler la vacke
impériale ì FtiiKai>! préparez-lui des sieurs & de l'encens,,
ainsi qu'à Dondcn Picco..., qui d isoh>- dernièrement au
club féminin des caillettes de l'hôtcl de la Borde , qu'elle
s'étok persuadée , ainsi que le Picco... son pere, qu'en épou
sant un bon gentilhomme , un député , elle scroit respectée
du public Sí des écrivains les plus hardis ! Elle ne revient
pas de fa surprise, lorsque quelque croquignolle vient l'at-
teindre. Pauvre Vondon ! .garde tes pains de sucre St ton
indigo, &: laisse aux honnêtes gens la liberté de jectei du
ridicule fur tes extravagances & celles de ton mari : ah !
le joli législateur de vingt-cinq n,iilic»> d'hommes !

A la demande de M. Fret.... , le comité diplomatique


s'est extraordinairement assemblé mercredi dernier : la plupart
des membres qui le composent s'y étant rendus , M. Frit....
leur annonça une lettre tres-interessante de Liège, adressée
à M. de Aíom/nvrin. Quel fut leur étonnements quand
ils reconnurent qu'tllc ne renfermott d'autre avis, que b
demande faite- par le général Bcnder à son cordonnier,
de lui envoyer , sous huit jours , deux paires de boitek
neuves '.
Voyant que cliacun sourioit de rimportance qu'il at-
tachoit à connoître jusqu'aux moindres détails relatifs att
général Bcnder : prenc[ garde, leur dit-il, Messieurs,
que k cuir de Luge ejt reconnu pour celui qui ré-
fisie k mieux à fhumidité & à la.fatigue: en 174*
tous les officiers de Varmêe du Maréchal de Saxe....~
On s'est mis à rire plus fort , 8c la séance a été levée.
('43) .

Au sieur U Bègue , dit Duportail , ministre


contre le Roi. '■ . ■

' Le Roi m'ayant ôté, monsieur, l'hoonenr que j'arolç


d'etre colonel du régiment de l'Ifle de Franec , je vous
informe que j'ai pris parti parmi les grenadiers hongrois; ce
<3«i me procurera l'avant3gî d'attaquer la constitution fran
çaise , au lien d'avoir la turpitude de la défendre.
Je fuis , monsieur , avec le mépris que vous & vos con
frères méritent , l'hommc qui vous déteste le plus.
, 'Ift CoiJite deSsinsiRyAL, grenadier hongrois^

Bruxelles, *■» mai. Les six fans-culotte» qui ont volé


le chapeau , Sc atraché la cocarde d'un jeune officier Français
désarmé , 8í pris au dépourvu , font arrêtés , & aux fers: la
ville est indignée contre eux , &c je crois qu'on cn fera bopne
justice j on les interroge, St l'on connoitra les Jacobins mo-r
te ars de cette insolence. —Un placard affiché dans la ville
pat un avocat , Sc non ligne, menaçoit aullî ignominieule-
roenr que lâchement , tous les Fiançais qui fortiroienr avec
la cocarde blanche -, un soldat Allemand l'a atraché publi
quement , & s'en clt torche le derrière de même. —Non-con-
tens de ces deux demarchoi , les Jacobins lucifugaces d«
Bruxelles ont voulu brouiilet les ofticicts Français avec les
Autrichiens. Cela a donné lieu ì une démarche des Français
chez Bcnder. Ils en ont eu- loyalement accueillis, & fur-
le-champ Bcnder a fait dite à l'otdte, quelle doit la dé
marche des Français^ II a prévenu la garnison das trames
des Jacobins , pour je:cr ici la cjivilion , & n'a Fas eu ^c Pe'"W
à les persuader d'ajoucet foi a l'estirae, àl'amitic & au res
pect dont ctoienr pénétrés les officiers Français pour les Au
trichiens. De tout cela , il est résulté que, ce matin , à la pa
rade , MM. 1c officiers Autrichiens font venus entourer ics
eíEciers Français , leur ont juré amitié & fidélité à la
Vie & k la mort , & leur ont recommande de oc plus sottie
( 144 )
qu'en uniforme , & avec la cocarde blanche , ifîn d'être te»
connus, soit par eux , soit parleurs soldats ,, pour être se
courus contre les insolences des Jacobins , que nous attendons
de pied ternie. —Vous devti bien penser, d'après la loyauté
1 des Autrichiens , & fui-touc d'après les menaces qua nous a
faites ce lâche placard , que nous couchons avec la cocarde
blanche , & que nous ne sortons plus fans elle. Après cela ,
laillcx dire k Moniteur , 5c à d'autres folliculaires auíïi vih
que lui , tous les mensonges dont il lui plaira de barbouiller fa.
íeuillc. —On a fa.t grâce à Beaulìeu ,■ mais qu'il y revienne !
—Un officier Hongrois vient de donner un soufflet , & par
fuite palier Ion épée au travers du corps d'un Jacobin qui
s'émancipoit fur la cocarde blanche. —Le résident de France
à Bruxelles , se plaint de la fréquence des visites que lui
tendent les gentilshommes Français , dont il est estimé !
—Le petit prince Louis de L . . ..s'en retourne en France,
ayant lu imprimée une" défense mTitairc , signifiée aux
officiers & soldats Autrichiens , de parler audit sieur.

On affûte que la plus grande partie de la garde natio*-


ihale .Indignée , ainsi que tous les bons Fiançais , des infamies
que se permettent les jacobins contre le Roi ; après lfe
coble parti de les chasser, non-seulement île leur repaire,
mais nu me de Parig, la première foií qu ils auront l'au-
dacc de faire des motions contre notre ttop bon & tro;; mal-
Tieureux Monarque, ils se proposent même d'employer, ( pont
accéltrer cette opération) les' crosses de leurs fusils , si l'in-
vitation qu'ils leur feront verbalement nc suffit pas.

CE JOURNAL paroít tons les matins.


Le prix Je Vabonnement ejl de 3 liv.pcr mois
jrour Paris, (j de 3 Uvres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saint-Andrc-d:s~Arcs , N*. 21.
" " ! ——: 1 ■ r
De i'impiimerie du Journal de la Cour fc de U Viilc4
N.« 19.

JOURNAL
DE ì. A C O U R ET DE LA VlLÍI,

Tout faiseur de JoUrnál doit tribut au malin


La Fontaine.

Da Jeudi 19 Mai 179t.


Déclaration a*amour de M. Cob. . à Madame
RlCtíËM . . .
Atr : Avec les JlUX dans te Pillage,
Ën Jésus-Chiist , nu ioeut irès-chere,
Salut & bénédiction ;
Mille baisers au scapulaire
Que tu portís dans ton giron. !
Si j'ose dire que je t'aime ,
Ne me prends pas pour un mondain j '?
Tu sa'S bien que l'etre suprême
Veut que l'on aime son prochain.
Aimez , aimez , c'est un précepte
Qui vient de l'apôtre divin ;
Sans une charité parfaite
Les autres vertus ne font rien.
Ah ! ma sœur , dans cette ordonnance ;
De Dieu je bénis la bonté -,
Si d'aimer il eût fait défense , .
Je crois que tu m'aurois damné.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 18 Mai.

On a reptis la discussion sur la réélection des député*.


«—Un remarque le décret qui déclare que lc Roi fera piié db
Tome III. Année 1791. Q
. ( )
fcire fabriquer de la moimoye de cuivre , pour l'cehange des
petits aílignats.

V A R I É T É S.
Quand les régicides enragés fc rencontrent , yoici les tnots
éìieïgiques du ralliement : tout est s...

Problème. Fut-il jamais une bourgeoisie aussi insolente,


effrontée, audacieuse, aveugle & emetee que l'est celle de
Paris depuis deux ans? C'est le sujet des méditations de
l'Europe stupéfiée.

Agnès Bus.... est invisible depuis plusieurs jours, mema


pour la clique patriotique. Est-ce goût de la solitude, re
tour à elle-même , pénurie d'assignats ou d'espèces métalli
ques? est-ce infidélité de....? On l'iguore.

Houche de Fer. Combien durera la constitution?


Rêp. Attends donc qu'elle so't faite.

' Les quatre coins.

Les Iam... Barn... & Rie...


Le soir s'aiTemblci.t chez ia Cha ... ,
A maint jeu de société
S'amuse la troupe folâtre ;
Sar.s importuns & faus témoins ,
Dans un boudoir parfumé d'ï'nbrc ,
<Ces messieurs son: les quatre cmns,
Et la Cka... est le pot-d«-clurabre.
( H7 )

Avis aux officiers confiitiitionncls , qui atten


dent la croix de Saint-Louis.
Le sieur Rigal ayant épuise son magasin de croix de
Saint-Touis, jar la prodigieuse quantité qu'il en a fourni
au bureau de la guerr,;, & par le manque de matière d'or,
qui en impofíìbilisc la fabrication ; cette circonstance
ì'empëcbe , pour le moment , d'en fournir. —II espère être
bientôt à meme de satisfaire l'impaticncí de ces meilleurs.

M. Pabbé Raynal est effectivement à Paris, comme le


air Carra: mais combien doit-il être indigne, s'il lit les annales
patriotiques! on y suppose qu'il applaudit à la raine. à U
désolation de la patrie. Je crois qu'il gémit d'avoir écrit
trop librement : il est déja bien puni ; il íe voit louer par
les plus méprisables & les plus odieux écrivailleuts.

Consultation civique.
K
Mon bon Cam.... que deir-on faire
A tout ponrife réfractaire?
L'assassiner ? —Oh! non : cela n'est pas chrétien l
Mais suivant 1'usage moderne,
En tout honneur & pour son bien,
On pciít le meure à la lanterne.
Vas.

Sauf les mouvemens occasionnés par la chaise donnée


aux marchands d'argent , Paris , dans ce moment , paroîi
alscz tranquille. « Dcfiez-vous de ce signe trompeur , nous
disoit hier un homme qui observe bien ; c'est le calme effrayant
qui ftécéde l'orage. Je tous annonce , ajoutoit-il , qu'avant
( 14» )
la fin du mois , cette capitale sera le théâtre de quelque
horreur nouvelle ». Cette conjecture est invraisemblable :
convenons cependant , que l'instant de cette explosion , pour
être incertain, n'en est pas moins inévitable : un peu plutôt
ou un peu plus tard peur-ctre, mais il arrivera. L'etat où
nous nous trouvons est trop' violent, pour ne pas amener
une crise terrible-. Elle est prochaine sans doute ; & le sang
se glace d'eísroi dans les veines , à la vue de. la tragédie
qui se prépare. Oh ! combien nos neveux verseront de laimes,
en lisant l'histoiré sanglante de nos crimes & de nos mal-
heurs!

Pétition.
Rendez au Roi son autorité ; renefez-nous nos nobles ,
nos prêtres, notre religion , ou nous sommes perdus.

JLes irnpudens rédactmrs des annales patriotiques accu


sent M, ÍAngivilliers de lailser un déficit de ií ou 17
raillions. Ces Tâches çalpmniateurs sç gardent bien de dire
qu'il existoic déja, lorsque le Roi lui a confié la direc
tion de ses bátimens. Que Carra ne trouve de plaisir qu'à
mentir , pour faire tout le mal qu'il peut ; cela n'étòrine pas;
mais Mercier qui prêche l'humaniré avec tant de faste;
Mercier qu'on n'a long-tcms cru coupable , que de la ms-
jiic de vouloir tout réformer -, Mercier qui etoit tout a*
plus un pédant , s'allocier Carra ! Carra ! ah ! fi. ■

Ionise La Cha.., vient de faire, démeublcr son appar


tement du Luxembourg ; soit par délicatesse pour son époux ,
gfin qu'il ne se vit pas dans les memes glaces qu'elle, soit
par la méprise dçs tapissiers de l'hôtel de Castries , & des
X-am.,.. qu'elle a employés; touces les glaces sont disparues.
Monsieur, à oui elles appartiennent, a fait signifier à Louise
X-a Çha.., , qu'elle ait à içs feire poser dans les vingt -
Ijuatfe heorçs.
í

( M9 )

Hier soir, au Palai -royal , on p?rloit beaucoup de la


lettre du Roi , <jui protège les marchands c'.irgeur. Pltiiuitrs
á'entr'ciit disoient qu'ils ne s'/ fe.'oient pas , qu'i s a'mc;-
xoient mieux avoir la protection des fans cuiottes , que la
sienne.

Bouche-de-Fer. Tu bâilles ? veux-tu une truffe?


Rép. Donne-m'en deux, elles feront à rrés- bon marché
cette année.
D. Pourquoi ?
R. Monsieur Cochon est président du comité des re
cherches.

Non-content de régénérer les peuples de l'Furopc, Louis


Jfoa... semble nusli vouloir rég< neier la chevalerie de no*
antiques paladins-, il ciéve maint cheval pa moins & par
vaux , enlíammc de la f'u.cur de l'apcsto'.at civique. 11 a
disparu pendant 4 ou j jours : auroil-U fait une nouvelle
tentative pour escamoter le «tdinal de Rohan ! Pouiquoi
pas? Ceux qui c'onnouïcr.t le pet lonnagc n'en feroient, pa»
surpris. ' ,

Silvain Bail/y vient de faire main-basse fur tous lei


Christ qui étokiu suspendus au-dessus du président. Qa
ignore fi c'est pour y substituer la sainte image de Mira-
peau ou de Voltairt.

Puisque la toute-puiísante assemblée nationicide est en train


de faire des miracles, ne pounoit-elle pas donner au plomb
la valeur de l'or , au fer celle de l'argent, & laiil"cr-là les
banquiers & Iïs agioteurs avec leurs écus & leurs louis ? Elle
y viendra. Qui seroit bien attrapé? Ce sent les Anglois,
Jes Allemands, les Suisses , les Italiens, les Espagnols , qui
font tout fiers de nous avoir soutiré notre numéraire.
M. Gcuy-ÍArcy prouvera aisément tquc nous pouvoas
( 150)
noirs passer des métaux précieux que recherchent les autre»
nations.

L'antrc jonr, deux aristocrates entrant chei un restaura


teur, virent, dan-, une chambre voisine, plusieurs' députes
gauches, ausfi autour d'une table couverte de mets, SC
chargée de bouteilles : un des aristocrates dit à l'autre à
demi-voix ? ce font des enragés :—D« enragé» ? répéta tout
haut le garçon restaurateur ; je vous assure que non , car ils
boirait bien.

Beaucoup de gens étoîent surpris de voir M. le prélat


KAuchtt tarder íi lang-tems à prendre possession de son
firge épiscopal ; mais la raison qui l'en.empcchoit , lui fait
beaucoup d'honneur dans l'elprit des honnêtes gens : ses en
fers avoient la p^ite vérole, & il n'a pas voulu les aban
donner avsnt qu'ils ne fussent absolument hors de danger;
d'ailleurs il auroit été bien fâché de poster le mauvais air en
Kormandic : l'ambition a cédé au patriotisme & à 4a nature.

Une des taisons qui attachent le plus M. le A V . . . .


à notre heureuse révolution , est, qu'auparavant1, les princes
du sang restoient lieutenans g'néraux, U ne recevoient point
J« baron; au li;u qti'à-prtscnt , ils cn font susceptibles
comme tout autre.

Séance des Jacobins du i <, Mai.

Sous la préfdmce du révérend pers GoUPIL


DE P'REFELN, prtp.dtnt universel des so
ciétés fraternelles & patriotiques'.
Un secrétaire a sait lecture d'une lertre de Cherbourg:
le nouvel eveque a ete reçu dans cette viile aux acclamations
d'un peuple ìmmeufe. La municipalité a donue un repas
( MO.
splendide; on a tant bu à la santé de la nation, que
monseigneur , dans ia marche'triomphante qui suivie , perdoit
à chaque pas l'equiiibrc , Sc. autoic risqué de compromettre
sa soutane toute neuve contre les murailles, fans le secourt
de deux vigoureux muuicipaux qui l: soutenoienr à dioitc
Sc à gauche. Tout alloit à merveilles , lorsqu'un matelot
ivre travçrsant tout-à-coup le clergé à bayonnettes , >s'e4
précipité devant le digne prélat, à celle fin, diíoit-il, de
1: voir de plus piér. , Sc. de lui demander un petit bout de
bénédiction. Monscigneut , un peu étourdi , ne répondit rien
mon dieu ! dit le matelot , M. ce la Constitution , foutes
nous votre bénldiâion , ou b;en moi, je vas vous
/.... la confirmation. Cette sc;nc , d'un geine tout-à-íait
nouveau , a d'abord emu le; aílifìans : ou eraignoit que ce
ne fùt de l'atrstocratic i mais un paiiiote jacobin a démontré
que ce n'etoit qu'un: effusion civique tres-conséquente aux
dtoits de l'homme ; monseigneur a donc beni , & qui plut
fst , embralse fraternellement le matelot, à la grande édi
fication de l'aírithiicc.
Grands applaudillcmens.
M. Bouche , profitant des dispositions favorables de l'af.
sonblée , observe que l'on avoit irís-ingeuicusement donné
à quelques rues & quais de Caris, des noms chers à la nariou ;
mais que pour inspirer le civisme par tous les sens ,il seroit
très-n-propos de substitues des noms patriotiques à diíferam
tagoúts ; & fur fa proposition, les Jacobins ont arrêt*
qu'à "avenir :
au lieu de on dira ;
Bouillons consommés^ bou'l'oa* à la Mirabeau,
Bisque aux lerev.sses. bisque à h, Camus:
Batons royaux. bâtons rompus..
Culotte de bcîui au naturel, culotte à ia Menou.
Vinaigrette à la bourgeoise, vinaigrette à hRcbertspierre.
Pigeons à la crapaudiae. pigeons à la Gcuy-d'Arcy*
Hochepot. ragoût á la Ccndcrcet,
Dindon à la braise. d'n<;on<.. à la d Orléans.
Dindon au giossil. dindons í \zDubcis deCrantc,
Une M4Cèdùi.ne. use ailémbiee nationale.
Arrêté de pîti» , que {'annonce signée Goupil de Príseín)
fera affichée à cous les coins des rues , & envoyée aux forte*
de cpui les traiteurs , restaurateurs & autres marchands dr
comestibles.
La séance a été levée à 10 heures & demie.
La faite au numlro prochain.

Tout le monde a admiré l'csprit & {'imagination de*


citoyens d'Argentan , qni , voulant irriter ceux du Palais-
Royal dans la brûlure du pape , mais n'en voulant pas faiie
la cérémonie à si grands frais , se font avisés de brûler une
pie, attendu que le pape s'appelle Pie : les aristocrates du
pays aui tournent tout en mal , ont prétendu que cet animal
reprcíaitoit beaucoup mieux un Jaccbín.

Avant-hTer, une dame pillant près du Louvre dans fa


▼oitnrc, rencontra M, d'Or qui conduiíoit lui-même
fort cabriolet , & qni voulut la devancer : coir.me la rue al-
loit en rétrécissant, lc M. , avec l'air de dignité, & presque
de rrajestc qu'on luiconnoù, ordonna au cocher d'arreter
pour le huiler palier. 1 a dame , qui n'a point oublié ce qu'elle
est, cria au conrraire d'une voix terme, d'avancer. M. d'Or....
voyant une lemuic, redoubla de fierté , & rùtcra son ordre:
pendant ce débat, lc cocher, qui se troiivoit très-près de
M. d'Or .. > ne put s'empêcher de lui faire une remonrranco
fur Tordre de fa rasktesle, & en-méme- rems iì fouetta,.. ,
.& laista-ià M. d'Or. . . fort co:ifusdc son mauvais succès ;&
fur-touc d'avoir montré à tout lc monde , que ses priuïipe»
d'égalité , ainsi que beaucoup d'autres sentimens , n'étoient
en lui que pure grimace.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée-Saint-


André-des-Arts , Nfi zz.

De i'impiíiacríc du Journal de la Cour 8c d: la Villtf.


N.o 40.

J O U R N A il :
D ï la Cour et de laVille,

Tout iaiíeur de Journal doit tribut au malia


La Fontaine.
• — 1 I ,■ | - < »
Du Vendredi 20 Mai 17^1.

Air : Dés Bergères du hameau.


D- not constitutions ,
Targette etoit la j.lus belle!
Les Fran.ai, a mou: eux d'elle,
S'en dtclatoient Ls cham, ions.
La carde cn «toic f< t.ìc : ..- ,
Mais leur amour impatient
A Viole la' pauvre enrjbt
Avant■ qu'elle suc nubile. .< ' ,
M .
Depuis, la petite, helas*.
Àvaie bien des coulfiivres. ., . •
Pai-tou on fait de ses œuvres f
Elle n'ose faire un pas.
C'est uad fille perdue :
Dan tout pays, cjuànd on la Voit,
Chacun se la montre du doigt -,
On la pourcha'le , on la hue.
ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du z<) Mai.


On a continus la díscuiion sur la réélection des mïrobres
Tome III. Année 1751. R
C i54 5
des Ugiíláttires ', & un íécreta dècu\<- que'les membîes d'unar
légisiauíre poiiirûnt itrtf réélus à la suivante , & que la pro
chaine légiflatuic s'alíemblcra à Paris. ; . j ■ ..

V A H I É T Ë S.
Si la calomnie nVxíítoit pas , les Jacóbìíís l'auro'ent in-»
ventée pour toutmaiter les honnêtes gens. Cfí enragés sent
eourir le brun eue des maréchaux-c'e-France, des g andc-
croix de rordre*-d« írainr-LoniSj-Oc des chvaliers de c-t
ordre, sont * R);\me de pré tenter à l'afîeHsb-'ec . natícnicide
un menioir.-, par lequel ils la supplieront de voulo r bien
révoquer le décret qui supprime les pensions qu'ils ent fut
Cet ordie; tiue s'ils n'cbtkrmcnt pas-d'eìle eç pu'tls deman
dent, comme rela lêroit t<ès-ccrtain"sri. tic , il> iront tour
menter no.re malheureux Rni , pour l'engag-r * réparer le
dificu que ce décret éaure díns leur boutle. -—Comment
ce» maudiií Jacobins ont-iìs pu Ile tnettre dans la rrte qu'ils
pcrluaiìeroiert au publ'c, que des chevaliers français, qui
ent toujours eu ['honneur p^ur guide, &. le bon espiit de
ne jamais réclamer contre aucun décret , meme_cpnwe ceux
qui tendent a détruire Ieuis'priv'lige- ses plusTacrés & les
plus précieux, surent , pour un vil 'merèt , la baílfste de
fa>re une démarche que dcíapprouveroit toute la nobxllc
fran-jailc & tous les honnêtes gens' í' -' J ' ^

J'ai vu hier le Roi esclave aller f* promener au bois de


Boulogne. I! m'a semble vo'r un oiseau enfermé riiitcment
dans une cag<- , fatitet d'un barreau à l'autre. O Muumcmil
Si. tu as pu ligner que ce monarque étoit tibre 1
- -à' - v"

La triunitrpa'ité v;ent de se faire présenter un relevé exact


des brigands connus , que la capitale renferme eu ce moment,
i! ft monte à cincuiante-cuatre mille. Sí tous les honnêtes
emï ci n inuent à s'expatrier, que . fera , bicntéV , je ne dis.
i sas Pai'is ículejnent, mais la Fiance «ritierc í
( I« )

Plusieurs de nos abonnés qui ont tu hier le duc d'O/7..,,


se promener dans une voiture, fur les panneaux de laquelle
il a lait peindre la derniere lettre de l'aithabet, un Z , au-
deisus duquel on voit une couronne de Roi , nous prient
leur expliquer cette espece d'enigme. Nous invitons ceux
qui pourrofcat nous donner queiques renleigncmens à ce
íujet, de nous l'envoycr, pour i'inlerer dans notre journal.

On connoît actuellement les motifs 4e l'abscnce de la


plus qu'humaine l'amcla. Elle n'étoit partie que pour aller
accoucher á l'inlçu de son futur rruii , l'huifliet des Jaco
bins, le duc de t-/)....

Le vainqueur des Annonciades prit de l'kumeur , il y a


quelques jours, contre la nation tíc l'alscrobke nationale,
notamment lur ton decrer en faveur des mulâtres; & dans
vin élancement anti-patriotique, il s'éctia : ingrate nation!
11 je tenois les 60 assignats que je m'ètois fait donner ea
cachette pat Camus, pour te les rendtc en public, je m'en
seivirois pour te iai.c rentrer dans lc néant, d'où jï n'au-,
lois jamais du te tirer.

On a jugé à-propos de faire promener qnelqucs patrouilles


âc quelques canons autour de l'hoiel de MM. deZametA,
kier & avain-hier, d'après les vehcm;ntes motions faites
au Pa'ais- Royal, dont les plus douces etoient de metue
«es deux frères à la lanterne, ainlt que leur digne ami Bar-
nave , de fouetter leurs femmes pendant l'cxecjrion, ác de
demeublcr. cfliuite lsm hôtel , pouí remeubler celui de
ÇfijìriiH^ ,,. ..

t-e duc d'Or... a cédé la fhee de colonel prppriéttire:


de son régiment des lans culottes à son fils le due de C... f'
CM* )
l'on a ra "mr dcja vn ce jeune colonel vArn d'après le costume
de û qouvell: troupe , faisane la belle jamoe devan-. U
langoureuse FamiU , dam l'appartçmeni de raad. de SiIL.

On donnoit derniercme ìt à Nancy, une représentatio»


3ç Rkadamiste , tragtJif de Crlbillon. L'acteur qui
léçite c*s deux vers que tout le morde connoît ;
i» La natute marâtre cn ces aíieux climats ,
» Ne produit, au lieu d'or , que du fer , des soldats,
se trompa au second vers , & dit:
La nature marâtre en ces affreux climats,
lie produit , au lieu d'or , que papiers assignats.

rai,.
que plusieurs députes gauchers, de ceux mtme cjuî ont'
dema.ide les assignats avec tant d'ardeur , iennenc très-
içceaimrnt d'eu refuìer pour le payement de leurs journées.
Jç ne vous dis que le fait , car jè crois que r.oute reflexio»
* ce sujet seioìt supeiílue.

Nons tenons de bonne rart que MM. Cemus & Ttûl-


tifiì'd n'atL'ndent aue ia fin de la législature actuelle , paur
se faire ch irtreiiX' ou trapiltes , s'il y cn a encore. Vollì.
ee qui s'appelle a', o'r aë prudence, & Imiter ponctuellement
la conduite du grancTTâí'it leur patron , qui , lorsqu'il devint,
•vieux , se fit kimite !

Quand vous *v?z rar'c> Par 'e n-" de votrejournal ,


áes depeni 'S incroyables que fait M. tìarnave chez un
restaurateur , vous avez prouvé qu'il n'a pas profité des
leçons d'eçononie que M^ípn í»erç , , honnqte procureur ,
lui djopooit^; sauvent. jje péux C» citer un exemple àlles.
râlant, conuu cn fiaupbíné , cornmè l'est à Pans ' íí
( M7)
fSirase : —le sang qui coule est-il Anne jì pur? Ce chef
pére dicroit un rôle à Ion clerc , lorsqu'il rit entrer le cor
donnier de son fils. La v9è" de ce créancier le mit à meme
de rinstruire du moyen qu'il avoir pour faire une bonne
maison, en disant à foncière cn patois : —Encart quoques
lignes per fa paga les seuhers d'au pichou.

Quand le gínie Bois-Crajfl , ou Dubois-de-Crancí ,


qui fart aujourd'hui fa cour aux soldats, a dit qu'ils etoient
des brigands soldés , il a eu tort ; mais s'il avoit dit que
le soldat inaisciphné n'est plus qu'un brigand soldé,
il auroit eu ra son. L'on n'a qu'a parcourir la plus grande
parríe des gainisors françaises dans ce momem-ci, pout £e'
convaincre de cette triste vente.

Un des plus funestes effets de notre révolution, est le


penchant qu'elle inspire à beaucoup de gens de se réjouir du mal
heur d'autrui; nous avons vu les personnes les plus honnîtes ne
pouvoir se défendre de ce sentiment-là , à (3 vue du décret
oui va nous faire perdre nos colonies: enfin , difoient-ils ,
ces négockns de Bordcíux, de Nantes , Sic. Sic. &c. vont
donc être humiliés , eux qui se réjouifsoient tfnt de la ruine
de la teligion , de la monarchie , de la nob'eíse , du clergé :
ils vont éprouver à leur tour , que la philosophie factieuse
íì'a jamais produit que du mal. Les honnêtes gens reviennent
feien vite de pareils mouvemens , mais ils sont bien par
donnables de s'y laiíser surprendre un moment.

M. Sil... ci-devant rodé, maintenant champion à


tout rompre de la constitution , devient méchant hors du
sens de !a révolution. Ses conifères les Jacobins pourron:-il$
«ròire , que , parla page 53S de la Chronique de Paris , jl
Jette le gand aux auteurs des articles insérés dans ío jour-
Baux , contre les espiègleries nationales de mad. fa femme.
£-Jl ost fui , par uò citoyen actif qui met de la poudre,
( M« )
de se rappeler , que quand on veut faire sàveir quelque
choie aux iionnè'cs gens , ce n'est pt* par la voie de la Chto-
rii.[ue de Pd ris qu'on y réussit , parce qu'en général , il n'y tk
cue la canaille qui la lise ; & que s'il vent bien particularises
son reílentimct;t , en designant le journal, & l'articie qui le
touche le . lus , son auteur , 1 son retour de Bruxelles , se fera;
un i'inisir de le mesurer avec lui, & une* véritable peine de
le m.r tout-à-fait , non dans le sens de la révolution, mais
rfaus lc bon genre, aristocratique ment.
Au revoir, B

M. de Montmcrìn vient d'e ivoyer au comité diplomatiques


Wi paquet contenant les réponses des cours étrangères à
là lettre du 13 avril : on doute que rassemblée nationale
m décrète l'iinpression.

Pourquoi , demandoir un habitant de Caen à monseigneur


Faucher du Calvados, a-t-on décrété des assignats de cent
sjls '/ II salloit en faire de six francs , pour remplacer les
gros écus: —C'est, rcpondit-il ,que nos fans-culottes font
gages à 50 fols par jour. On leur iì»nncra pour deux , u»
assignat de cent fols.

Les soldats du régiment de Flandres ont envoyé quatre


cle leurs camarades en de{ii:acion au ministre de la guerre ,
pour lui représenter qu'ils avoi.-nt perdu l'habitude de manger
du p.iin de municion , pçnlarìt leur séjour à Versailles, &
qu'ils demandoient à n'en plus manger, parce qu'il u'etoic
fait que peur nourrir des esclaves.

M. Goupil de PrèfcLi , dont la popularité est connue,


sortant dimanche dernict de l'alsimb'.ee nationale par lit
j>orte dtoite , dit à M. 1 abbe Mauiy :
l'abbe, je voas fais mon sincère compíitaeat , fut la
( «1* )
•Hniere dont touj avez. défendu une très-bonne eau!**:
Vrfus vous ères surpasse dans cette oceaíion ; mais je lots
' ■fcr.eux'-, de voir que M. Pjíf a pins d'inlì-tence dans l'af-
íembìec naticríaie ce France , qu'au parlement d'Angleterre.
Dt la par: 'd'un de'put i à l'ajscmbìle naûonalt ,
qui n'a nai dt jaUux à vous dire pour U mometi:.
• '■ " • »
Un très-honnête nt'gocîant de Nismcs, otholique, Sc
"Itifie des victimes du dernier massacre commis dans cette
*Ule , ayant perdu fa remrue, ses cníans & fa fortune, vient
"de s'adrellèr au \ioiieereux Uarn.,., pour obtenir, pat soa
int-treession aupr s de l'auguftc sénat, un" secours ou utìe
ittdc'iBnité. Voici la réponse du législateur : dans une ri-
•WUrnon, il su u: que le sang c^ule.
• ■ ■ ' ^Un- témoin.

Aux Rédacteurs du Journal.


Vingt mille Français répandus ch z l'.rrangcr, ne nous
■y son ï -ils pas neur-ttre plus de mal que de bien?
Vingt mi le pniiçaîj .'.rmes.de cette valeur, dont ils fonc
quelquetois d.- ridicules parades , & approvisionnés de la
modestie, de la pmdenc" , & fur-sout de la diíc:etion doíir.
"ils ont reçu des exemples1 ch z toutes' 1 s natloir, voisines ,
seroient , je crois, bien plus utiles dans nos murs-, ils J
MÌeconcerteioi?nt ies pro;ets des factieux, 8c applanroiefcc
beaucoup de difficultés.
- -'Yoy*z re quíoiìt '.fait une poignée de- mcnaic! ijìes ; ils
ítoient cent çiuquante , on les a cru dix mille. Ils ont
osé, les premiers , attaquer les idoles ( opuhires ; ils ont porte
lesptemiets coups ,-&L d. ja Xcï 'Barnavt &iles lamcth fort
.-à bas. Eí vous , fiers toyiliftes, qu'avez-veus fàitï où vojs
êtes- vous fourrés ? Vous arriverez fi:ns-doiue après forage,
& vous direz que vous avez tout fait. Vous ferez , lus , vous
le croirez!
Que ceux qui n'ont pas au-dchors un emploi, un iu-
térec direct, un moyen alíuie de íérvir l»ur patrie, f
( i6o )
«entrent, & fcínent, s'il le faut, moutir à leur'pîace* C'«lt
mériter son déshonneur, que de ne pas travailler foi-rrjême
à le réparer. Les brigands ne font point à craindre, a. nombre
jncnie supérieur , & sur- touc , quand leurs chefs font conaus
& à découvert.
Signé, De P.

premier bruit , tiente mille aristocrates bien connut & ob


serves , feroient égorgés.
S'il eût dit cela à un véritable ami , ce|ui-ci lui au roie
observé, que comme, en pareille circonstance, lui Lam,-.
-seroir probablement un des premiers sacrifies par ce mémo
peuple , qu'il a íi íruelletneat trompé , il ne jpuiroit pas
^e IVflct de fes combinaison"; politiques. '
Je n? fuis point ami des Lam... ; mais je leur prédis que
ech doit leur arriver; car c'est la fin inévitable de touí
les hypoorites en vertu & en patr'otifme ; ils n'ent qu'un
woyen de i'cviter , c'est de moutir comme Mirabeau.
Bouche d'or.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. r 49 , lig. j , qu'ils ne s'y ferpienr pas ; lis. qu'ils ne
s y fieroíent
'tT^.i-.vn pas.
M'.-t ír,„.. ; u ir .■■</!>
59
Ce JOURNAL paroít tous les matins.
Le prix de l'jzbcnnement ejì de 3 liv.par mois
pour Paris, & de 3 livres \a,A fols pour la
Province , franc di port. Le Bureau efi établi
rue Pcrcée-Saint-André-dcs-Arcs , N°. 21.

De rimpiimerie du Journal de la Cour & de la Ville.

1
N." M.

J O U R N A L
de la Cour et de la Ville.
■ '
Tout taifeui de Journal doit tribut au malia
La Fontaine.

Du Samedi 21 Mai

Vn matin que je réfléchiífois fur la paresse de nos dé


putés à se rendre à l'aflènibíce, le haíaid m: fit tomber;
fbus la main lé second tome des Essais fur Paris , de M.
îe St. Foìx ; & voici ce qui j'y ai lu , pag. , au fujeí
«es assemblée* nationales des Gaulois , dont fis fflímbres
voient cependant pas 18 Uv. par, jour, comme nos heureux?
reprefentans : m on tailloir en pieces celui qui y arrivoit le
n dernier, & les hommes char^s de faire faire silence,
>t avoiertt la permission de couper un morceau de l'habh
tt de ceux qui faiíoient trop de bruit ». ne me permet
trai a.teurie, fefieni n ; j'en ataindonne le foin à MM. Marat t
CamtUe Dt.îmouhns & compagnie; je recommande lcu-
kthem cc.te anecdote à M. Bouche , qui ne iera pat
moins célèbre dans les rafles de noire kiltoirc, par son
exactitude i la lecture du procès-verbal , que par tout le
sang que ft* patriot.fnic a fait répandre dans le comtat , qui,
fans lui, (Voir encore l'Elysée de t 'Europe.
ProfperCdoacrc , descçaJant eu ligne directe d'un Gau
lois qui a eu plus d'une fois Ion habit rogné au champ
de Mai , & qui a fini par être taillé en pieces par la faute
-de son horloger , qui avoit retardé fa montre de quelques
■mutes.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.0 Mai.
N-os rlhts feront gras, si l'assemblée travaille souvent com
me elle l'a fait i ier.
Tonit III. Année 1791. S
( i6z)

VARIÉTÉS.
Maìîame Sillery est de retour d'un voyage qu'elle a íaír
en Auvergne , pour éclairer les bons chaudronniers du pays ;
elle y a lì bien réussi, cju'on allure, qu'en r;connoissance ,
ces utiles ouvriers se soat prêtés de bon cœur à récurer de
vieilles pieces qui n'avoicnr plus co'.irs depuis long-tems,
& autres vieux ustensiles appartenant à madame Si'.iery.
On croit que ladite dame va être nommée essayeur de
tontes les nouvelles j i .-ces du royaume : son mari a déjà
obrenu la place d'inspììctrice des œuvres vives (i) des
vaisseaux pendant les combats -, l'experienec qu'il a acquise
dans cette partie pendant celui d'Ouessant , la lui a faic ac
corder à l'unanimité.

Dans une société imprégnée du sens de la révolution ,.


on critiquoit amèrement la conduite des aristocrates , 4c
des prêtres qui ont eu la noble fermeté de rester fidèles à la
religion & à l'hpniieur : messieurs , dit l'un d'eux, vos pro
pos me rappellent l'anccdote que voici : des voleurs cau-
soient dc leurs affaires; il faut avouer, disoìent-ils , que les
patisns que nous détroussons , sont de grands coquins , cát
lorsque nous les égorgeons , ils crient à tue-tétc; & si mal
heureusement la raarcchaulke passoie , ils nous feroienc
coutic les risques d'être pendus. »

L'infíocente démocrate.
Naojueres à fa fille en douceur
.Difoit un démocrate ,
L'amour est un enfant trompeur;
II blesse quand il flatte-,

(i) En terme de marhae ,.Jes œuvres vives sont les parties,


íû vaiilìau cachées sous l'eaii , comme la eale , fcc; , v
( 1*3 )
Redoutez-le, ma chere entant,
Fuyez , il est fU qu'un serpent -,
C'est un aris
" • " J'en Ferai justice vraiment ,
Répond la démocrate ;
De m'échapper c'est vainement
'..L. ,. ' Que le fripon se flatte. ■
■ Lyeas prenant le pstit fotl ,
* • ' Faute de lanterne, à mon cou t •
"L* ' ' Pendra l'aristocrate.

Tous les Américains qui font à Paris vont partir : îta


s'accordent à dire que le décret de l'aflerabiée nationale,
fur les gens de couleur, aussi impolitique <juè ridicule; va
faire bçiucoup d'Anglais dans les Colonies f &,beaueo'up d'à-,
ristoctates cn France. . ,

Un co- législateur fans culottes trouvolt' fort! Jíronnant


que la nation conservât encore des hôtels des mònnoies',
& tout ce qui s'enfuit. Eh quoi, difoit-il, avec l'éloquence
des Péthion, des Robert/pierre , des Montesqùiou , des
Camus, des Biauiat , des Bu\ot, des VAstinn, des la.
Bat , des Cochen , qa'avons-nous besoin de payer des gens
pour faire des louis? Sec. Les orfèvres nous en feront aussi
Vicn que des cuillers , des fourchettes, 5c on les prendra chez
ceux qui les donneront à meilleur marché. L'orateur suc
applaudi à tout rompre, par le côté gauche & par lc côsé
droit , méme par ceux qui ne f'entendoient pas. C'est comme
chez nous, dit un député à rassemblée nationale. S

J'ai lu la letrre d'un ministre d'une cour étrangère à M. te


comte de Mantmerìn, & je me fuis demandé, si je pçurj;
ioíí supporter l'idée que je mérite lec reproche* honteux
qu'elle contient? Oh! non, pour toqt l'oc du maedc-, non.

Nous voilà saignés jusqu'au blanc :, notre régénération at


teaoir qu'à cela.

On lit, dacs la feuille ici 17 de ce mois , d'un journal


signé Perlet, article nouvelles, ii.q'ic le Roi de Suède est
>> à Ail- la-Chapelle, & doit commander l'aimec des puis-
» fanées liguées" contre la sainte conititution française ; que
» ce nouvf au dom Quichotte prenne garde de commencer
» conme Alexandre , & de siuir cemeoe Cartouche ou Man-
» drin ».
"' Si i'ïrópuden't. calomniateur qui s'est permis cette injure]
Ïítroce , a le courage de se nommer , je l'y invite , & j'ose
úi proposer ensuite une explication qu'il ne peut refuser,
s'il' n'est pas aúl3 lâche que fa calomnie est infâme.
Je ne trouve d'autre moyen de lui donner cet avis, qu'en
tous priant, messieurs , d'inférer ma lettre dans un de vos
jlus prochains numéros. Le bravache ne tardeta pas à me
«cgjnoìtre , s'il ose quitter l'incognito.
Signé ,***** suédois, respectant la nation française, mais
*: 'joc prisant ceux qui la det honorent.

Voilà ja cents millions d'assignats de mangés; le déficit


jWadruplé , le désordre par-tout : plus de numéraire , plus
de curnmerce, plus d'arts; ce qui nous reste d'industrie, est
«c|le des peuples lauvages; & on f'obstine à vanter notre
régénération !

Le- prélat b'asphêmatcur de Cahors , éerivoit dernière


ment à fa maîtreife , que quoique éloigne d'elle, il lui scroic
toujours ndcle. Cette belíç , piquée de ce que son armant nt
( t*i )
l'avoît pas emmenée dans son palais épiscopal , lui répondit
yar ces vers:
Va, jc compte bien peu
Sur ta belle promesse ;
Ayant trahi ton Dieu ,
Tu ne rougiras pas de trabir ta mauresse.

On ne fera plus étonné , quand on saura cwe le Jacobin


F.ocham>. .. nc retourne pas à (on régiment Royal- Auver
gne , parce que les loldats de cc régiment , si souvent vic
times de fa férocité , ont délibéré de conserver un sabre ,
dom la lame pefe u livres, qu'il fit faire à Nancy póur les
frapper plus cruellement ,& qu'ils ent juré unanimement fie
lui casser fui le dos.

Rien n'est G plaisant , que le décret qui prie le Roi de pro


téger les marchands d'argent du Palais-Royal , que la po
pulace s'obstine à vouloir pendre : c'est à-peu-pres corams
fi on prioic M. Bonne-Suvardin ou an autre prisonnier , de
proroger l'assemblee , lorsque le peuple lui fera cette petite
cérémonie.

II est donc décidé, que nous allons regretter nos augustes-


législateur». Ils ont décrété qu'ils nc pourroient pas ette de
la prochaine législature qui va venir dans un an. Les motifs
les plus purs & les plus desintertsscs ; tels que la modestie,
la crainte de n'etre pa> réélus , la peur d'etre pendus , font les
seuls qui aient pu les déterminer à nous piiv;r d» la conti
nuation de lesrs heureux travaux. (Quelque confiance que
nous ayions dans le bon choix qu'on fera de leurs succes
seurs , il est certain qu'ils auront tien de la peine à mieux
frire ; il ne leur restera plus qu'à glaner dans le champ , donc
ceux-ci emporteront la riche moisson de notre recqnuoifr
lauce , de noue admiration U de notre argent.
~ (166)

Le sieur d'Or.... a encore été hué l'autre Jour as


bois de Boulogne, partons les hoanêtes gens ; mais il en*
été bien dédommage par les appiaudissémens de beaucoup do
fans-culottes j il leur a donné à chacun Un petit écu, cn leur
disant que c'etoit par^djísus le marché. - - " ; •• -„ - 1 '•'

,• Le Danemarck, après avoir été long-term tourmenté de


)'aiiarehie dans laqueile iìous sommes plongés ,. n'a trouve
(L'autre ressource que de déléguer à son Roi un peuvott
absol-.i, & un despotisme légal; & cc qui est très-remar-
cjuablç , c'est que depuis cc moment-là, ilne s'est fait dans
ce royaume aucun acte du gouvernement, ijui nc tendit évi
demment au bonheur de les peuples : aussi lui sont-ils bier»
plus attaches que ne le seront jimais les nôtres à une pré
tendue liberté licencieuse & iVrcce , cui ccníïste à empêcher
les autres de faiie leur volonté fans pouvoir jamais faire la

. _ Le sieur Dx.-n... actuellement un des faiseurs des Jaco-


fins, espion à la suite de M. le cardinal de Rohan, éto'.C
tour simplement eccu & secrétaire du conseil de U guerre ,
avant que d'être un excellent citoyen. Le n juillet, H
prcíénta au ministre ( de son chef fie sans avoir été chargé
de le fairi ) un mémoire contenant neuf differens plans
.d'attaque de Paris. II prétendoit que ces diverses attaques,
pounoiert coûter du sar.g, mai. que leur succès ctoit infail
lible; quatre jours après le 14 juillet, .1 «ci: garde national,
COitUnanJant un bataijion à l'enlcvement des ; rmes déposées
aux Invalides. C".la s'appelle ne pas perdre la carte dans ui)
«ionic.it où tant de gens avoient perdu la ttte.

Jé ne fais pas fi nos soldats résisteroient à une armée éiran-


gere ; mais ce dont je fuis bien fût, c'est qu'ils nc résisteronnc
pas à sept ou huit cent mille livres distribuées avec' rotcllt-
( 1*7 )
gencc ; car j'ai entendu d:s grenadiers qui , en volant U
cailfc de íeur régiment, & eu chalsanr leurs officiers, ont
bien prouvé qu'ils étoient dans 1: l'en, de la révolution,
s'écrier dans un moment de joie & d'cpíuichemenr : Pourquoi
diable ces f., aristocrates ne nous yayint-ils pas
oujsi bien que les démocrates l nous ferions bieutót de
leur avis.

Au dernier appel nominal, lorsqu'on nomma M. de


Faucigny , il répondit: dites comte d: Fancigny, A
Tordre , à l'ordre, cria le côté gauche : je fuis , répondit le
brave dépote, & je ferai toujours à Tordre de la noblesse.

Lorsque ['assemblée nationale se déchargeoit sur le Roi ,


ia soin de protéger les marchands d'argent , ce n'écoit pat
de lui qu'elle vouloir parler. Elte avoir leulerhent Tintentioo
de rejeter fur lui ì'odieux de la violence nécessaire à em
ployer , pour reprimer la f-iocité des fans-culottes j & la
municipai-ic l'a bien compris; ; cat elìe s'.it assetr.Diee sur-le-
champ ,& a député aux tres-hauts & tres-fuissans seigneurs
noiíeigneurs la Roche fouccult , l'aftoru , abbe tìieyes ,
Pardaillan & autres lotiverams du d reàoire du depirce-
meièt]; aux moins bauls &. moins rui .-lacs lelgntuvs noíîci-
gneurs foiïs-iouvcrains Titi'a , piiil'ulo^he moderne , ouvrier
cn opéras , Tajjìn , banquier protestant , E:ienne le Roux
Sc Andelìe , pour aviser aux moyens d ex:rccr le pouvoir
exécutif qui est en leitts mains , & non cn celles du moi arque,
comme il p'aît à Tassemblce national.' de le dire , pour se
moquer de Tétat d'inaction auquel elle Ta réunie, íi elle
s'a pas une plus criminelle intention.

Charlês"\™ dcpopulateur v:ent d'être dépormlaris: , à caisse


de son opinion fur les colonies ; il s'en est pris à madame
"Dcndon Picot , & dans fa fureur, il l'a envoyée faire du
sucre fur son habitation de Saint-Domingue. II lui a sort
«•commandé de se (aire aider par se* roitms : mais on croie
f 1*8 )
qo'eîîe íèra forcée de se borner au sucre brut , ses moYe»
te lui permettant pas d'en faire de riffiné. 1

On assure que le D. D\ va partir pour VAngle-


terre, chargé de la méme miíîîon que Tannée passée. On a
ccé si content de lui, qu'on ctoit qu'il fera nommé agent en
chef de tautes les négociations importantes ; ce fer» une
charge inamovible. II ne peuna tout au plus qu'être st/S-

M. Pévêque ïejper a écrit à M. Camus , pour íc


plaindre d'un insolent , cui a clc lui ctacher au NEZ , in
sulte prcsqu'incroyabìe ; il en demande une vengeance exem-
pltire : on a remarqué que M. Fessier appelle M. Camus
son confrère , honneur qui! r.'accorderoit pas à M. Hailly.

Précis historique des causes principales qui


ont amené la revoltiton présente .dans fEm
pire de la Cochinchine. — Che{ les marchands
de nouveautés.
On s'écrie, en lisant cet ouvrage, le plus piquant fans
.conttedit qui ait paru fur la lévoiution: à la Cochin-
cf-illC, c'éjì tout comme ici. B-aucoup de gaîtés , des
rapprochement qui étonnent ,dcs anecdotes puiíees dans les
.meilleures sources ; voila ce qai n'eiî pas tres-commun dans
dos brochures du jour; mais ce qui clc plus rare encore , c'est
cette íagaciié qui fait démêler les véritables causes des
évenemens , à tiaver les prétextes perfides dont le couvre
l'anibition cftuRce' de nos factieux régicides.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée-Saint-


Jttdré~des~Aits , -V.° 27.

De rimprimerie du Journal de la Cour & «k la Ville.


N." li. ■ ,

JOURNAL ;
de la Cour et de la Viili,

Tout laiscur de Journal doit tiihut au rrtiVm


■ ■ *• ■ i La
——, Fontaine,à , ,

Du Dimanche 22 Mai 1791.

C'est I'inconstepee de la fortuné qui fît du potier Agi-


thocle un Roi dè Sicile , & de fíenìs , autrefois la terreur
des peuples , "un .(naître d'ícole à Connthe : c'est elle qurfit
passer pour PJÎNippe Aiúnfcks d'.Adrdmgte , cjtii étoie"
rié dans un mouVri à Toulon, & rciíiûsit le fils légitime, da
Peifce 2 apprenne le métier de foigcron pour gagner íbri
pain : c'est elle qui livra aiix îmlnantios Mancinius , qui
avoit commandé l'armée ; Vinrius à la cruauté elesSamnites',
Clodiusva Corícs, Sí kegulus à la fureur de Carthrge :
c'est elle qui fit p«nr , paf !c caprice des eunuques, Pompée,
qui mérita, par ses belles actions, le surnom de grand- Qui
fait Cc que cette même fortune réserve à une horde de
conjurés Sc de factieux <]uj nous dorment des loix.'? Que de
têtes devant lesquelles les sots s'extasient , jseront abattues Sc
traînées dans Ja lange !

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du lì Mai. w

L' assemblés s'est occupée fur-tout , des msyens d'arréter


le discrédit énorme & (.{frayant où viennent de tomber ces
bienheureux âlïigiiárs. II me semble voir un malade'à l'aua-
ffie, entoure de m.decins ignorans. Ua décret a fijte ift
Tome III.. Année 1751^ T
( 70 ;
modelé des petits assignats , qui pourront être rais en émis-
lion le mois prochain.- * »-

V A. R I É T É S.
M . Regnaud a démontré qu'il n'étoit pas de la dignité
de rassemblée d'autoriser le vil commerce de l'argent , mais
iju'il n'étoit pas au-dessous de celle du Roi de protéger les
vendeurs. Nos députés ne se démentent pas : ils parlent tou
jours avec orgueil d'eux-mêmes, & av«c mépris du monarque >
k de quel monarque? Du plus patient & du plus vertueux.

Qui pourroit s'empêcher de rire, si 'in-Ji^nátian le j^er-


BKttoit, quand on entend parler à nos députés du pouvoir,
du Roi ? Us l'ont emmaillotté comme une momie d'Egypte.
II me semble voir les Juifs insulter à N. S. , & le saluer
ironiquement , en lui mettant sur la téte une couronne d'épines.
Que les honnetes'gens ont besoin de modération'. Qu'il ea
coûte de se taire 1

M. Murìnais a cru plaisanter en proposant à l'asscm-


blée nationale de l'cmbarras où elle se trouve pour se'
procurer du cuivre, en ordonnant de lui porter en don
patriotique , les marmites qu'elle a renversées. Elle y viendra.
Elle ira plus loin encore , íì le ciel lui prête vie.

« Sur la nouvelle , cependant fausse, nous écrit -on de


>»' Bruxelles , que le petit menteur Bro..., éroit arrivé ici,
» un marchand de cannes qui étale fa boutique au Pare
il Royal les a toutes vendues ».

On assure que MM. Camus, Voidil, Robertspierrc ,


Jícgnauh de Saint-Jtan-id'Angcly, &c. font compris dans
Fimportante liste de nos grands hommes, que le marée htl
-Beâdcr vient de se procurer. • -

Les deux années que M. le comte d'Artois vient de passer


cn pays étranger, l'ont plus formé que les trente ans qu'il
avoit passes avant ectte époque, à s'ennuyer dans lc vaste %
triste palais de Versailles. Sans la ligue, Henri IV nc ícrok
peut-étre pas devenu un grand Roi.

*
. Admirez, Fiançais, les grandes ressources de vos législa
teurs ! L'cntreprcncur des écuries de Monsieur leur a fai»
l'aveu que les finances de la nation éroient cn aussi mauvais
état que les siennes sont brillantes, & leur a proposé pour
remédier à cc malheur , peut-cire irréparable , de taire fabri
quer pour 40 millions de monnoic de cuivre. II n'y a qu'unes
perite difficulté qui a- échappé à la sagacité de ces messieurs,
c'est qu'il faut iS ou 50 millions pour acheter le métal, en
Suéde ou ailleurs ; & que c'est précisément ce qui nous man
que. Si quelques-uns de nos loyaux & fidèles députés s'éioicnt
avisés de leur suggérer cette réflexion, ces enragés , qui onP
<l«s yeux pour nc pas voir & des rriains pour prendre, au-
roient Rurle contre eux. Où cn sómmes-nousî-Que devien-
drons-nous ? Démagogues , patriotes , démocrates , troupeaux
<le fols, vous nous ave* entraînés dans l'abìrae avec vous !

Le patriote P. Manu..., ci-devant espion de police, ayant


dit, dans un café du Palais-Royal, en présence d'un aiisto-
cratc , que M. de Çú^jìlès avoir enfin changé de religion,
cn reçut un soufflet si bien appliqué, que la conversation en
testa là. Si cette affaire a des luîtes, nous cn instruirons
nos lecteurs.
— r —
Caton le censeur, interroge pourquoi sa statue ne paroissoit
pas parmi celles, de plusieurs illustres personnages , répondit :
j'aime mieux que les gens de bien demandent pourquoi je
( ?7» j
n'en ai point obtenu, que de les entendre murmurer tout bas J
tjç; st.dife :far où l'a-t-il mérit.é.e? C'est la question que se
font aujourd'hui tous les honnêtes gens à l'égard de Mirabeau,

'• Lps dròits de la femme & de la citoyenne tróp tard connuM


•brochure ìn-iï , par Madame la baronne de Stdèl. L'abor?»
dance des matières né nous permet pas d'en dpnnet Tex>»
trait aujourd'hui Nous y reviendrons incessamment.
Chc? le sieur Distant, libraire au Palais-Royal, N.°s i,

On parle tous les jours des sieurs Charles Sc. Alexandrie


[Z-àm.... ma's on ne dit rien de Théodore; c'est cependant
un citoyen bien actif; il est toujours par voie & par chemin i
áins la m;me semaine, on le voit à Besançon, à Pôle,' f.
T^íclun , dans le cui de-sac de Notre-Dame ; enfin si ses deux
frères aînés sont les soutiçns de la constitution , on oeut dit,*
qu'il 'en eft lç jqçfay.' ( ' .

• Si Thèod...i. Zf/p..,.. est le jockey de la constitution,


on peut dire que Jsicluj Jirogl... en est çe qu'on appelle
Je Lord-pot-au-feu : c\iì Uû qui donne ijabit.iíellemept
# dmet aux Uarn.... , aux Duport , aux Garât , fro, Sfc.
ìu on dit même que la princesse' SL les bornes, amies, qui
ífíìlVent à ces banquets , se charment de poutvoir à plu
sieurs autres petits besoins de ces meilleurs , & le touc
gratis-, de forte que les 1 8 francs que ces augustes repré-f
-îentans de la Bation gagnent dans leur journée , leur ref-*
teroient en entier, 'si' la blanchisseuse, le décrotteur Si la
femme qui sait la chambre , en un mot le tiers-état , vouloit
cb agir aussi gén'atusomer.t vis-à-vis d'eux, que le fait la
(i- devant noblesse,

L'a.Temb'.ée nationale a commis la même faute qu'un


négociant repïochok à Sully, qui, quoique grand h omme
< mX
d'ailleurs , avoir une fausse manière de voir , fur tout ce
qui çoncernoit le commerce & les manufactdtcs. Il lui dit:
vous ave^ trouvé la charrette renversé* , & en voulant
la relever, vous l'ave{ renversée dt l'autre côté.

"Nous prcvcDons MM. les é migra os , qu'à Valençiennef


ils feront arrêtés, fouillés 6t dépouilles, à vingt-cinq louis
près , de tout leur puraéraîrc en espèces , mais qu'on rçrrif
placcra le surplus de la somme dont on les trouvera munis,
par d'cxccllens assignats. M. Ptrd.-, niair.... de Va'.encicmies,
doit avoir gagné gros depuis trois semaines qu'il exerce
cette vexation qu'aucune soi n 'autorise , $ç qui cil dïrec-
ment opposée aux décrets de l'assemblée nationale. Ne sommej-
nous pas cn droit de foufçônner qu'il' a fait faire la na
vette aux espèces saisies, Si de les avoir renvoyées ì'fon
frère l'euragé , pour les vendre au perron de la rue \ h-
yienne ? Cette tyrannie municip.... vaut biçn celle des sei»
jneurs châtelains au terni çso la plus barbare féodalitéc
qu'on dise que les Français sont plus libres que leur roi !

» Que rcsolte-t-il de la corruption que les jacobins & leurs


agens ont introduite dans les troupes ? C'est que la nation
|»ye: quatre- vingt-dix mi'.lioqs par an, pour l'entretien d'une
armée qui,.par, le détestable esprit qui y règne, ne scroir.
pas en état de résister quinze jours à vingt^ciuq rnillc Pruf>
JîeBS ou Autrichiens. Ces Jìipendiers balaycroient devant
eux , comme un tas d'ordures , ce ramassis de prétendus sol
dats , qui font consister leur jcivifrne.à yoler !a caille , a
assassiner & insulter leurs officiers, & à crier vivç la na
tion! tant que la bouteille est pleine, & laseso..... fy
station, quand il n'y a plus rien.-

Un médecin aristocrate disoit dernièrement , que la


cocarde nationale resserobloit i* ces odeurs fortes , qu'o»
porte maigre foi, & feulement pócu se garantir d'un p}us
grand mal.
( "74.)

Mad. Ba pressée dernièrement d'avouer à sa so


ciété l'instrument dont elle jouoit , répondit , avec cette
ingénuité & cette modestie* que tont Paris lui coanoìt ,
Sc qui sied si bien aux grands talens , qu'elle avoit
effectivement un peu joué autrefois de la guimbarde ,
mais qu'aujourd'hui elle en touchoit si rrial , qu'elle avoit
honte de re- guimbarder devant tout le monde»

Un de nos Abonnés propose le pari suivant


aux amateurs : ,,
Ils parcourront ensemble 5c successivement routes les rues
■de la capitale & des faubourgs , St il leur délivrera un assignat
tle rooo liv. , toutes les fois qu'ils pourront compter dix
maisons de fuite fans un écriteau, maison ou logement k
vendre ou à huer.' Mais- ceux-ci, à leur tour, lui eií
payeront un de 50 liv. seulement , par chacun de ses écri
teaux.
Nota. Les maisons , quoique fans écriteau , qui ne rece-
voient pas de locataires avant la révolution , ne pourront ,
comme de juste, ctre comprens parmi les dix, qui feront
perdre les 1000 liv -, & si ce nomtre paroît trop considé
rable, on pourra entrer en composition.

Quelle calomnie de la parc des aristocrates , d'avoir dit


•me , si le ci-devaut cardinal de ('Ignominie avoit renvoyé
son ehapeau au S. Pere , c'est qu'il alleit y être forcé !
Vo ci le fait dans fa plus exsctc vérité. Pour réparer les
fredaines de fa jeunesse, le scandale de sa vie épiscopale,
le gaspillage de son ministère, & l'infamie de son apostasie,
il s'est condamné à une pénitence publique , & deir ailes
tête nue le reste de fa vie. Puisse la providence tellement
voilier fur les jours d'une tête si chère, qu'elle n'ait bientôt
plus de 1 h urne à redouter !
(175 )
» \

Voici un trait assez plaisant de la séance du jeudi , rela


tivement aux Colonies. M. Pùnien se démenant comme
un diable dans un bénitier, interrompoit à touc instant
M. Barnave , qui parloit fort bien cn faveur des Co
lonies. M. dAndré , président ^ ne pouvo'it faire taire lc
Cicéron de Chartres. L'assemblée étoit en desordre , l'ora-
tcur ne pouvoit se faire entendie : cent voix crient au pré
sident, de mettre M. Pétkion à l'ordre. —M. d'Audi é
repoad que cela lui est impossible. —M. de Beauharnais
(le loyal) se léve , & dit : fi l'aJJemblée veut m'en
charger, ce fera bientôt fait. —Le chevalier de Mu-
rinais ajoute: fi M. lc président m'y autorise,.jt
m'en chargé ; je vous U fais taire à Vinstant. Ci
qu'il y a de sûr , c'est que M. Pét/uon s'est tu, Sí l'as-.
semblée $' st remise dans l'ordte.

"Les Jacobins ont fait répandre avec profusion, jeudi der


nier , un arrêté du parlement de Paris séant à Tourmy -, mais
ils faut qu'il sc forent apperçu de leur roatadreilc. Des le lende
main, on ne le crioic plus. Lis cn. recannu qu'il proJuiroit un
effèt contraire à celui qu'ils en attcnicie.it. íl a réveille dans
le cœur d'une tres-grande parti; du peurie , Ion arrachement
pour ses anciens magistrats. II lui a rappelle le bonheur
dont il jouissoit avant leur proscription.

Lc sieut Chab... est obligé d'emprunter au mois de marg


1789 , de quoi payer le coche qui doit le transporter sur
le trône. Au mois de nrtri dernier , cc méme homme achete
une terre qui lui coûte deux cent cinquante mille livres.
Cette acquisition paroít si criminelle à un notaire de Paris ,
qa'il refuse fa signât ire en second à l'acte qui contient ectee
étonnante acquisition.
Un p«cit avocat de Bretagae, jouissant à-peine de quinze
cents livres de revenu, pread une maison considérable,
parcourt les tues de la capitale da p* un char qui L'emporsc
( %1* )
far sa richesse & son élégance, sur toits c:uxque le ìuxé
le plus rftrcné a pu faire imaginer à nos plus scandaleuses
impures. .• *
Ce même homme perd fréquemment su jeu cinquante
mille ceus , & paye comptant. Cependant Ces deux person
nages ne reçoivent chacun de la nation , que dix-huit livre*
sar jour : comment cela pfcut-il se faire î

On invite les auteurs patriotes à porter leur argent, s'il


leur «i reste , aux trésoriers de leurs sections respectives ,
pour ven'r au secours de la chose publique que leurs écrits
ont nu peu dérangée. Ils recevronr des assignats en échange ,
& montreront "un désintéressement dont on s'obstine à ne
Jcs pas croire capables. On compte Iv.-aueoup fur la bourse
du sieur la Harpe , cet antagoniste triomphant de rímbécille
talonne,
~— -i«n -
M. Prieur ayant interrortpu Un opinant , póur lui dire
poliment, ça n'est pas vrai , M. de Marinais a faii
la motion, que M, Prieur fût mis dans une maison di~
éueatien ; mais les amis de cc dernier n'oat pas voulu
lui infliger une punition qu'ils méritent si souvent de par
tager avec lui. Il faut être bien indiscret , au reste, pouf
demander de l'honnéteté , li où il n'y a hi justice, ni re
ligion , ni humanité. _ ,

Correspondance d'un habitant de Paris avec ses amis


áeSuislè & d'An<;ltterre, fur les événemen-s'de 1789 , 1790,
te jusqu'au 4 avni 1791: i vol. in-S.° de 480 pages. Prix ;
4 liv. 4 s. A Paris, chez. Defeune Sí Gattey , libraires ad
Palais-Royal , N.05 1 & 14. Nous reviendrons fur cet ouvrage.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée-Saint"


André-des-Arts; iV.° 2t.

fiel' impìitnerië' du Jourual de la Cour & de ía Ville.


JOURNAL
DE t"a Cour et de laViliï,
Touc raiseur de Journal doit tribut au malin
La FonxainÈ.

Du Lundi 23 Mai 1791.


»> Voulez-vous , dit saint Augustin, qui étoit janséniste
Aristocrate, vous éloigner du parjure? ne jurez point t caí
celui qui jure peut quelquefois asturct la vérité \ mais eelui
cjui ne jure point , lie peut jartlais assurer le mensonge. De
crainte donc d'assurer le mensonge, ne jure» point du tout}
c'est là l'écuetl que vous devez évjtcr. La parjure est un
précipiíe; celui qui jure en est proche ; celui qni ne jure point
en est íloigné ».
Une maxime très*dargír<:use reçac autrefois dans les ré
publiques , étoit qu'on pouvoir commettre les plus grand»
crimes pour sauvât la liberté de la patrie. Sarnt-Rêal.
Pluralité de* Prirces n'est j-as une bonne chose. Qu'il n'y
lit qu'un Piioce & >u'un .Roi. Tout est en péril, quand le
gouvernement ést partagé, ticm'trt.
. Tout royaume divise en lui-même, stfta désol:; toute villa
ou toute famille divisée en elle-même, ne subsistera plus. 5/ ■
Mut. 11 , is .
Où tûut le monde est rhaître, tout le monde est esclave;
fívbbes^
ASSEMBLÉE NATIONAL!.
' Séance du Cuz. Mai.

S'a suffit d'aller lestiemcnt pout bien faire , l'aflernblée


nationale fera des chcfs-d'ccuvrcs..
T©bki ÏIL Annéa 17^ V
( r?8 )

VARIÉTÉS.

"Réponse, d'un Gascon a un peintre qui vouloit


vendre le portrait du Duc d'Orl....
Accourez , accourez, Messieurs , en ce moment ,
Crioic un barbouilleur, d'une voix de tonnerre;
Du grand duc d'Oíu..., le portrait ressemblant,
Dans une heure en ces lieux va se mettre à l'enchere.
Messieurs , c'est mon chef-d'œuvre , il s«a cher vendu.
—Où donc, dit un gascon, tenez-bous botre oubrageï
—Monsieur , reprit le peintre , il est là suspendu.
—Ah ! sandi» ! de sa mort , c'est bien plutôt l'inaage «.

Dans le vrai diocèse de Meaux , de trente-six cuíés qui ost


piété le ferment purement & simplement , il y en a trente-
.cinq qui ont femmes & enfans. Le fait est constant.
| ^ga^Tru
Tous tes articles inférés dans ce journal , datés de Bru
xelles, ne font pas dî moi. Pksi.-nrs cmanent de q'jclgues
tcmiìshcfrìnìcs dont le cœur conduit la plume, cn attendant
mieux.
M ï u d e - M o n ï a s.

L'assimblée nationale branle au ma;icb.?. *

On ne fuit paî uc s - positivement ce qu'a fait brûler


M. Camus, lorsqu'il a lait, vendredi dernier, son aurodafé
.ordinaire. Oo a vu dans t:.'S mains , des morceaux de pa
pier, qui, à la venté , reflembloient à des assignats, inaiç
& ciaíli;uj£, qu'en rî: pouvoit distiugaer si c'en ctok.
( *79 )

L'aflcmblée nationicidc a, jusqtí'à-présent , traité tes b!an«


•crame des nègres ; maintenant clic traite les nègres comme
des blancs.

Le décret fur les gens de couleur , en nous débarrassant de


nos colonies, va rendre le plus grand nombre de nos vais
seaux inutiles; ce qui doit procurer à la nation , une quantité
immense de cuivre servant à leut doublage , dont nous pour
rons faire des gros fols.

Le café des fans culottes de Bordeaux , vient de faire of


frir à ['assemblée nationale trois mille hommes de cavalerie
Sc six mille d'infanterie , pour aller fatre exécuter , dans le«
colonies, son décret concernant les gens de couleur. L'activité
<]u'on va mettre aux préparatifs du départ de cette armée,
fait espérer que, si les Nantais ne contrecarrent point cette
expédition , comme ils cn ont le projet , elle pourra s'embar-
ê^iiei vers le maie de juin prochain 1794.

Epitaphe de la conspiration.

Ci-gîr Philippe Brúlart , '' ,


Le limon Laclos.

ftien ne doit mieux prouver s'il est bien on mal fait de prêtée
Je îerment qu'on exige du clergé, que de comparer l'exif-
tance des deux espèces d'ecck-íìaltiqucs qui réfutent ou qui
acceptent la proposition qu'en leur en fait. Les premiers forte
des gens connus , qui croient aimés & respectés dans leurs pa
roisses ou leurs diocèses , &: qui jusqu'à cette malheureuse
époque, jouilíoient au-moins d'un honnête nécessaire: ils sonc
obligés dé tout quitter , & piéfcrent la misère la plus affreu^
( 1*0 )
i un serment auquel ils croient ne pouvoir se soumettre , fan»
blelíer leur"tonscience. Les scrnientaires , au-contraire , fonC
pour la plupart des gens peu connus ou tarés , fans places ,
fans crédit , qui n'ont rien à perdre & tout à gagner dans un
bouleversement général ; des moines défroqués , des abb^s in-
trigans ; il y en a méme beaucoup parmi ces derniers, qui fonc
leur ferment comme ils faisoient çi-devant lé métier de M..,,
ou d'espions de la police , uniquement pour avoir du pain.

Ce que rassemblée nationale appelle un évêque consti-


tionnel , se nomme vulgairement en Flandre un apostat ,
ainsi que le prouve l'anccdote suivante, certifiée par un
témoin oculaire.
Le jour de son installation , M. Primat, évêque intrus
de Cambrai , s'y fit voir dans les rues , comme on mon»
troit dans celles de Paris les premiers résultats des sacri
lège» bénédictions du ci-devant prélat d'Autun: il étoit pré
cédé d'une musique, non pas de la militaire, car ella
avoit refusé de servir à çette parade , mais de quelques
raeleurs à la fuite d'une troupe de baladins ambuUns : il
étolt auflì escorté de quelques gardes nationaux , patriotes
brûlant.
Chemin faisant , M.. Primat crut convenable de don
ner au peuple une idée de munificence , & lui fit jeter ou
distribuer de l'argent , & çe peuple de çrier aussi-tôt îc à plu
sieurs reprises ; vive monseigneur l'apostat ; vive notre
évêque apostat, , .
M- Primat a paru étonné , & mima interdit: etoit-cej,
de contusion'! Non , car celui qui acompte un_évcché , ou;
une cure constitutionnels, sent bien qu'il sc voue à un mépris
qui troîtra en raison inverse du délire momcútané de >a
natioa, & annonce par-U, que ton ame' est armée djuns
triple cuirasse d'impudeur ; JIU çirca, peçliis robttr aut
çes triple* ,fyc, .
Par un èmigrant d'ajse^ mauvais goût , pour pré
férer la tranquillité despotique du Brabant à fa
Ubcni anerchique des Français,
( iSr )

Noos (lésions la horde jacobitc de dmentir le fait foi


rant , extrait d'uue lettre de Londres :
■ t« La plus vive indignation s'est emparée de Georges III ,
>* lorsqu'il a appris l'infame conduite des Parisiens dans la
>> journée du 18 du mois dernier ? & il a dit devant plu»
»» sieurs personnes: 67 on ne chatte pas ces Français, fi
»» on ne líprime pas cette ajjreufe licence, c'en estfait
»» des souverains ; ils ne feront plus en súrtté sur leur
91 trône. II a bien raison, ce Roi sage Sc vertueux; & c'est
»» bien le cas où tous les souverains de l'Entope doivent se
»i rappelles avec lui cette grande vérité renfermée dans ua
*» vers de M. Ducis :
» Braver un souverain, c'est braver tous les autres

Mille ans & plus saisoient de la France un chaos.


De cette épaisse nuit cjuel beau jour vi:nt d'éclore!
Nos pères ne goútoient ri bonheur ni repos-,
tes Rois versoient fur eux la boite de Pandore.
L'efpérance y resta. La somme de leurs ma jx
Sur le bien l'emportoit. —Un faisceau de lumiet»
Du peuple fous le joug vint frapper la | auri re.
Villars, Condé, Turenne, illustres généraux,
Organes de Thémis , gissant dans vos tombeaux ,'
Que vos noms déformais restent dans la poussière.
Chaque siécle à son tour a produit ses héros.
Rentrct dans le néant , sublime aigle de Meaux,
Doux eigne <Jc Cambrai , sévère Dvspréaux ;
Et vous tend** Racine , Si toi divin Molière....
Vous aviez un soleil (1), mais point de réverbère'.

(1) Née pluribus impar, devise de Louis XIV.


( lía )
—Libres ainsi que l'air , & de plus tous égaux,
D'antiques préjugés franchissant la barrière ,
Princes, nobles, goujats, histrions, juifs, bourreaux,
Du ruban tricolor ont orné leur crinière.
Nous , vêtus ccmme aux champs nous voyons les barbeaux,
Grâces à vos écrits, philosophes nouveaux,
Armés jusques aux dents, nous vivrons tous en frères.
Pour payer dignement vos merveilleux travaux,
Nous verrons en autels fe changer vos trétaux.
Mainte église en mosquée, Sí donjons en chaumières.

Le pauvre Pankouke n'a pu obtenir de fa despotique


meitié, qu'un jour de la semaine pour recevoir les honnête»
gens chez lui; lc reste est pour la Harpe 8c les écrivailleurs
qui font gloire de se rallier à la bannière de ce grand petit
homme. .

L'impudent rédacteur du Moniteur rend le compte le plus


faux du massacre de M. de MaJJey, capitaine du détachement
de Royal-Navarre en garnison à Tulles. On est révolte de
l'effronterie avec laquelle les journalistes jacobires mentent
& calomnient les malheureuses victimes de la férocité du
peuple, qu'ils semblent vouioir encourager. Eh! qui n'accusc-
roit pa< le sqrt, d'etre obligé de vivre dans ces rems malheu
reux , où les crimes les plus a roces tr >uvent de zèks défen
seurs! Depuis que le sieur Berquin a remplacé le sieur Mar-
cilly, lc Moniteur devient tojs les jours plus dégoûtant Sc
plus révoltant.

Une société aristocrate saie accaparer les âne; des diiíerens


département , notamment eetrx de Poitou , & ks fait conduire
a Paris, pour les vendre auy marchands, qui se. ont tous
oblige* d'en avoir un à leut fuite , pour faire porter la nou
velle monnoie nationale qu'on l.ur donne ca en payement.
( i83Î

Hier, mon épicier me vendi du noir de fumée dans un


fragment des oeuvres de Camille Desmoulins. J'en ai ex
traie ce morceau , digne d'un meilleur fort :
C'a..'., (i) en vain tu fais la chateroite:
Pourroit-on espérer de voir la poule au pot,
Lorsque, pour payer ton impyt,
II nous faut vendre la marmite?

Les victimes du comité des recherche* qui languissent


dans les rers , ont dit à leur geôlier qu'ils commencoient i
croire que dans le nouvel ordre de choses, la justice fe ren-
doit tcop lentement.

On instruit le procès de l'homme de confiance du d&


dOr...., le sieur Btngala , nègre; Sc comrne il y va de la
corde, M. le duc a écrit à lon blaochisleur Chahoud\
4e se charger de cette affaire.

Le sieur Nicolas Coupe-tête-^ un des plus grands


hommes de ia révolution, âpres MM. le comte de Mna-
btdu , ic marquis de St.-Huruge , a été tué au siège de
Garpentras. —Les sociétés fraternelles , d'accord avec les
Jacobins, font occupées à rédiger une adrelle pour deman
der à rassemblée nationale qu'on accorde aax précieux
restes de ce bon fa:riote, les mèmes honneurs funèbres
qu'on a accordes à lbn confrère Mirabeau.

II pa-o t décidé que les fans cul t es & les Jacobins


feront chaiiges pour la nouvelle legiílatute.

(s) Le malin vouloir faus doute laiílét deviner M. Camus.


( 1*+ ;

Le cétehre Tronchia disoit que pour biea se porter , if


fállott tuer un prêtre. Voici la raison cjti'il en donnoit-
—truand cn a tué un prétie , on fuît ; en fuyant , on taie
de l'excrcice indispensable à la santé. —D'apws cette logique,
jugez du tempérament qu'acquierera notre sénat constitu
tionnel , quanti it taudra déguerpit sans trompettes , après
avoir ruine , égorgé les cccleíiastk]U(J« Vertueux , qoi se seme
dévoués a la mort, plutôt qu'à l'opptobre du parjure!
Meu bb-Mon pas.

Le décret par lequel rassemblée nationale prie le Roi


ii protéger les marchands a'argeiit, est feulement fait pour
persuader aux provinces qu'il y a encore du numéraire à
Paris.

On trouve chez Mad. Colmn , libraire , suc desDeux-


íouíes Saint-Opportune , N.° 15, les ouvrages suivans ,
imprimes avec le plus giaud foin fur de tres-beau papier,
te avec les superbes caractère:, de Jacob ; ces caractères ont
peux-étre , fut ceux de Dic'vt , l'avantoge de ne point fati
guer la vue, Sc certainement ils peuvent etre compates a
tont ce que l'on a vu de plus beau dans ce genre;
Lc Contrat social, grand in-it, r liv. 10 s.
Le Voyage sentimental de Sterne , gr. :n-S.a, 3 liv. 10 s.
L'Art de sentir cn mr.tiere de goût, grand i«-8.°, 3 ïiv.
Instruction secrète du Roi de Prusse à sa cavalerie, ìk-ïzt
1 liv. ií £
Le Provincial à Taris, ouvrage nouveau très-avantageu-
sement annoncé dans les journaux, 1 vol. 1 liv. is f.

On s'abonne pour ce Journal rue Ptrcée-Saint-


André-des-Ans , N.° t.î.

Ê« l'imjiimerie du Jouraal de !a Cuar 8c dj U Ville.


N.° 24.

JOURNAL
de la Cour et de la Vhll
Tout taisent de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

< Du Mardi 24 Mai 1791.


Quand les hommes entreprenans ont une fois lâché la
bride à leur ambition , pour fecouet le joug de l'obéissance ,
& se mettre à la place de lcnrs souverains légitimes , ils
se servent ordinairement de ces fausses idées de courage
& de râleur, & de ce faux amour de la lib-tíé, pour dé
baucher les sujets , & les dégoûter de leur devoir. En
les flattant de les délivrer de la servitude, ils les rendent
esclaves de leurs passions ; & l'amour de la nouveauté sé
duisant l'esprit des peuples , ils ne s'apperçoivent pas que ,
fous prétexte dp mettre leurs bkns , leur liberté & leur vie
à couvert de la vexation de la puissance légitime , on les
leur fait sacrifier à l'ambition d'un usurpateur, Sc on appelle
cela courage K grandeur d'ame ; comme si le vrai c*urage
pouvoit être sépare de la juttice & de la soumission à la toi
de Dieu, cjui nous attache, \at une fidélité inviolable,
aux puissances qu'il a mises sjr nos tètes. Tiré du Livre
du Pere Quefnel, contre Mtkhicr Ltydecker , Calvinijte.
Les démagogues d'Avignon demandent á grands cris la
réunion du comtat à la France. C'clt simple : ils font re
belles, factieux, infidèles à leurs scrmens; c'est daus nos
bras qu'ils doivent se jetter; notre cause elt commune. A*
surplus , on se rappelle le mot énergique de Louis XI aux
Génois : Fous vous donne[ à moi , Sf moi je vous donne
à tous les diables.
ASSEMBLÉ^ NATIONALE.
Séance du 2.3 Mai.
On a hi une lettre de la municipalité d'Avignon , en
4ate da 16 irai, lur les malheurs qui désolent cette ville ,
Tome III. Annes 1791. X
/

( ï85 )
d'après laquelle rassemblée s'est déterminée à mettre à
Tordre d'aujourd'hui la fuite de ParrViíe d'Avignon & da
comtar. 1

VARIÉTÉS.,

Avis important.
Les supplémens de ce journal étant toujours composés
d'articles communiques , i! n'est pas surprenant qu'il s'y
trouve quelquelòis des pieces qii n'ont pas été surveillées
avec assez de soin-, telle est ce.lc qui sVst glissée à notre
insçu dans le supplément de notre journal du 2.0. Ncus avons
vu avec une peine extrême , que le Roi & une personne qui
lui est infiniment chère , y sont attaqués avec une amertume
auífi injuste qu'elle est indécente & cruelle. Nous devions
ce désaveu aux sentimens de respect & d'amour dont nous
avons constamment fait profession pour jiotrc infortuné mo
narque & son auguste famille.

A Vendiere, près Font-à-Mouífon , les habitans ont


fait dtester une'îpotence au milieu du viila^ , pour y. accro
cher le téméraire qui ostroit venir usurper la place de
leur curé.

La bande orléaraise Sz sans culottes diminue, par la raisoa


que peine d'argent ,poi/it de J'wjse,

M. l'évêque d'CrUans s'est fait donaer , par celui de


Síiis , des lettres de grand-vicaire , & ce n'est qu'en cette
derniere qualité, qu'il donne îe Visa aux fonctionnaires
publics de la partie du diocèse de òens réunie au íi.cn. II
ne donne que le titre de èeilervant la cuíe de tel ou "tel
lie* , & npu . celui de cure aux intrus , qui font obliges
de s'adresser à lui , pour obtenir leurs provisions, S'il
■'■ètoit "sûr de' la protection des Jacobins, oseroit-íl faire
une pareille injure à la constitution civile du clergé ì

,....»> Jeudi dernier, dès notre arrivée à Thion-'


ville, nous avons eu un service solemncl pout le repos
de, l'âme de feu Mirabeau ».
C'est J'évêque constitutionnel de Mcaux qui a efficic. Aï
la, fuite de ce service , il a baptise un enfant que les parens
vouloicnt appeller St. Mirabeau. L'cvêque a rajé lui-
même ce nîm er-canonityfc de fur le registre , où oa
l'avoit di'jà inscrit. »

Voici deux vers qu'on auroit pu mettre fur la tombi


de, Mirabeau.
O France! du bonheur vois renaître l'aurore-, i
La more serine aujourd'hui la boite de Pandore. .

La baronne de St ... craignant la contre-révolution , vient


de lever un régiment de Pandours, habits & parcmens jau
nes ;& de pcui que quelques aristocrates ne foteent les passa
ges , elle a placé des patriotes fur toutes les avenues. Cette
Femme , si célèbre par ses capriœs , se propose de pattir pout
les Pays-Bas. En conséquence ,cllc met en vente, le 2.6 mai.
le bien de son mati, pour le livrer au plus offrant & dernier
enchérisseur.

Un particulier voulant se placer à une distance «onve-


•ablc pour admirer notre sublime constitution en peinture ,
envoya l'autre jour chercher un tapissier, pour lui vendre
des meqbles d'un grand prii-, celui-ci ne lui en offrit qu'une
somme beaucoup au-dessous de leur valeur: mais, monsieur,
s'écria. Je particulier, mes meubles, font tout neufs & vous
roulez que je perde ks trois quarts dessus? —Monsieur,
( i88')
répondit le tapissier , ce ne sont pas vos meubles qui*
perdent, c'est Vargent qui gagne.

EXTRAIT d'une Lettre de Cahors , du z9


" Mai tygt.
Nous venonjî, d'etre témoins de la plus horrible catas
trophe. M. Bellue de Saint- Jean, Garde-du-eorps, résidant
à Castelnau , le promenoir fur la place , au moment où qua
rante hommes de la garde nationale , commandes par le
sieur Raroel, sortoient de mettre en polsession d'une cure
un vicaire assermenté. Cette garde dantant la sarandoule,
chantoit : fa ira, les arifiocrates à la lanterne1. Elle
apperçut M. Bellue, s'approcha , dit : cn voici un, 8c i'in-
folta. M. Bellue se plaignit au commandant, qui lui dit
des impertinences. On se battit ; M. Ramel fut blesse lé
gèrement. La garde se jetta sur M. Bellue , c\ui k retira
chez lui. Assiégé dai.s fa maison , il se défendit pendant
deux jours avec son jeune trere îc un domestique. Fendant
cette attaque, quelques soldats de la garde nationale fu
rent blesses. Les autres appelleront la garde nationale de
notre ville. Celle de Montauban s'y rendit avec cent hommes
du Régiment de Touraine. M. Bellue a été tué avec son
domestique; son frète a cté criblé de coaps bayonnette, mais
n'étoit pas mort. Notre municipalité & quelques membres
du département, sont allés au-devant de notre détache
ment à son retour. Nous avons été saisis d 'horreur , en
♦oyant, à la suire de cette marche, les deux têtes portées
au bout des bayonn.-ttes, & lents corps avec le mourant,
dans une charrette. Ces monstres, pour assouvir leur rage,
avant de pendre le jeune Bellue à un orme, lui ont ou
vert la bouche , dans laquelle iís ont mis du sang de son
frère. Neuf heures sonnent ; le drapeau rouge est arboré
à l'h.ôtel de la commune. On a défendu de paroìtrc dans
les rues, rmme à la fenêtre. Quelle nuit allans-nous passer....!

C'est par l'cntrcpôt de Bilbao que le conjnré St avide


sabord,... fait passer nòs gentillesses politiques en Espagne.
( i8* )
Que lei deux royaumes y prennent garde ; c'est leur ploi
scélérat ennemi.

L'énergumene Duport-srais commence à crain.irc que


le parlement ne reparoilse sar l'hotison , Sc ne lui soíle un
mauvais accueil. II redoute fur-tout le parquet , qu'on soup
çonne de travailler au grand oeuvre. Pauvre & chétif Port--
frais ! qu'allois-tu taire dans cette galère , ainsi que Frit ...
&c. &c. &ÍC. & autres manouvriers journaliers de nos jours!

Quoi que falsc le petit petitement jc.it Mcntmor..... pour


se cacher comme une marmotte , on voit toujours le bout
de ses oreilles. "

Le peu de certitude que Camille a de la fidélité de fa fem


me, trouble fa cervelle, & partage son delite ; ce qui le rend
moins apte à influencer le Palais-Royal ; St. Hum . . s'e»
plaint hautement, & maudit le rival de iV-magé Camille.

Cam . . a fait proposer , rar-deflous main , à M. l'abbé


Raynal , de le faire ev: que Constitutionnel , s'il vouloir bien
sé rapprocher de la nouvelle jurisprudence , & la sanctionner.
ï&Staé a potte la parole; ecrte eltiavable a trouvé l'abbe ré
calcitrant , rna'gre la pacotille d'atìignats promise ,& la sol
licitation de ítï amis.

Tout le monde admire le plan de campagne du petit


yill....ars gênerai de la Chronique de Paris : c'est un
nouvel exemple de la révolution , que la révolution a taie
fur les tatens, fur les cœurs & fur les goûts. Lc petit
.V ill„..ars n'y parle feulement pas de la retraite.

( i ) On fait que ars veut dire brúli ou à brûler.


( I$0 )

Je compare rassemblée nationale à vnei armé/ qu'u»;4


souverain envoyé chei ses alliés pour les secourir, & qui ,
an lieu d'exécuter ses ordres, met tout lc pays à feu &
à- sang: cette armée, pour ôter à ses soldats timide? , tout
espoir de retraite, imite les Troyens dans Virgi)e,& brûle;
fvs vaisseaux derrière foi. Je demande au petit,, généras
Vill....ars , lì ma comparaison n'est, pas juste ?

Un homme de bon sens d i soit qu'au retour du bon ordre»


1! ícroit impossible de pendre tons les scélérats qui ont cause
hs désordres, les crimes & les malheurs dont nous sommes
accables U fiudra se contenter de pend e les pins cou
pables , & de marquer les autres à la joue" avec. la. clef de.
Saint Hubtrt. >

Prenez garde à vous, bons Parisiens ; si vous, donnez ls;


tems à nos honnêtes députés d'accomplir leurs projets, js
vous préviens qu'ils, font tiès-décides à faire. une copieuse,
fournée de nouveaux assignats , avec, lesquels ils rembour
seront toutes vos rentes, rnémes viagères ; alors vous jugez
bien que la quantité ieur fera perdre 60 ou 80 pouj. ç*«t;
mais qu'importe à nos augustes législateurs? ils ont empoen^
rai-gent j & ils rie vous lailleront que des chiffons de' já^
fier, chiffons de décicts, chiffons d'assignats de toutes cou^
ïcjúrs : ils ne prononceront pss l'infamc mot de banque-
lóute; mais ce sera comme Laws, Si gare la, ririu t

Je vous prie de vouloir bien instruire le. public,, -que


monseigneur Fessier devient chaque jour suspect au£ airtis^
dejá. constitution i que chaque jour , M,. Feffiçr donne des,
rendez-vous secrets à un ancien jvsuite , fortement soup-j
çorirfé d'erte en co;rcspondance avec les ariltocrates .aep-
Pays-Bas : vous scDte7 que ce malheureux Fejficr devient
plúsTuspcct que jamais, &, qu'il est tr.s-iritcrélsatit potì
( 191 )
les bons patriotes d'être instruits de tous les projets fie
tnouvemens caches dudit sieur FiJJier.

M. Dupont a dit , dans une des dernieres séances, cjue


les colons Américains se consclccoient comme l'ont fait les
Çíntilshommcs de Franc. Je crois qu'il faut répondre à
M. Dupent, qu'on se con'ol.- aisément du mal que font
ceux que l'on nvprise, sur-tout quand ce mal ne retombe
' «jue sur eui-mémer.

On ne sait pas trop ce que dira le Roi d'Espagne,


en apprenant que ícn ambassadeur à la cour de France a été ,
le jour de la brûlure du | ape , arreré c'ans fa voiture, par un
détachement des sáir.-culoues , & qu'il n'a pu se dérober à
leurs carcíles nationales, qu'en do.mant un louis, pour tournir
aux trais de ia j-crice cérémonie patriotique:

Que rcftera-t-il à dire aux orateurs qui s'aviseront de


vouloir, faiic l'oraisori run~bie 'du jcna.leur NecJterì II a
.épuise, dans son dernier pathos , la - source intarillablc des
louantes dues à fen I.Uma.tiÇ divni.të. Cet inconcevable
charlatan ve..t persuader qu'il n'a coruvib-jé en rien à sé
lection de nos illustiiisitues dcp> te,s. Quel excès d'effronterie',
cjuc'.le audace à nulle autre pareille ! je fais de personnes à
tous égards infiniment respectables, quelle influence per
fide il á euc jusques dans lis plus lointains & les moins connus
departemeos.
m mm ■

Le grand discrédit des asll^mts cil cause que nous n'a


vons yts ci. core eu le sop'pL-jTict.c de révolution , que les
Jacobins nous annoncent depuis ù long-temi: les sans-çu-
' lottes u'en veuictit plus , & brigandage pour brigandage , ils
aiment autant Ve rnettre voleurs, .ai ce qu'au moins ils ue
font pas obliges de prendre des assignats. G.

i
( 'P* )

La comparaison de la noblesse attaquée par l'assemblée ,


avec la lime ou le diamant attaqués par un serpent , me
paroìt encore trop foislc : '^'diamant & la lime craignent
îa dent du tems ; & la noblesse ne les craint méme pas.

Nouveauté.
Traité sur la liberté indéfinie de la presse, & sur
les sociétés populaires , par M. Robespierre ; à Paris ^
chez les marchands de nouveautés jacoaitcs ; & à Lyon ,
chez. Guillottin, imprimeur-libraire , place Bellecourt.

DÉXOXCIATIOX AUX FRAJfÇAlS CATHOLIQUES , des


moynis employés par l'assemblée nationale pour dé
truire tn l'raìice la religion catholique. Avec cette
épigraphe :
Tacla, est autem in il!d die , persecutio magna in
teelesid... 0 omnes dísperfi sunt... prcuter apoflolos.
Act. Apoft. Cap. VII. Vers. I.
Prix, 3 hv. Chez tous les marchands de nouveautés.

CS JOURNAL parvu tous les matins.


Le prix de l'abonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris, 6? de 3 livres 1 $ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Aics , N*. 21.

De rimpiimerie du Journel de 1a Cour & de te Ville.


N.° ly

-JOURNAL'
se la Cour et de laVille.

Tout raiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

*4 Du Mercredi 25^ Mai 175s.


Ou! , j'ai vu Gobe., hier , & jamais son image
Ne sortira , je crois , de mon cœur enchanté.
Curieux , empressé , volant fur son passage ,
Je l'ai vu gravement , marchant avec fierté,
Nez au vent , téte haute , 8c le regard sévère,
Mais où brilloit pourtant un feu íicentieOX :
D'un évêcjue laissant le costume ordinaire ,
II ne veut méme pas en imposer aux jeux.
Son digne compagnon , l'ambitieux Grég.... i
Le défenseur des juifs, qui fait aimer & boite,'
Vif comme un papillon , accompagnoit fes pas.
Ces messieurs attendoient les intrus leurs confrères
Et de la tolérance ils raurmuroient tout bas. '. .'
Jls alloient s'assembler pour leurs grandes paires ,
Dans le comité
De salubrité, . . 1
Tandis cju'au gré d'un coupable délite ,
La nation va tout dtoit , fans mot dire, •
• Au triste comité
Dit de mendicité.

'•- ASSEMBLÉE NATIONALE»

Séance du Z4 Mai.

On a repris la discussion sur VafFaire d'Avigníon. Voici le


projet de M. de Mtnou. L'assembléc décrète qu'elle iacor-
Tom« III; Année 1791. T
C 194 ) .5 * <■ \\
porc les Avignoiyioîs à la nation kaBça'se., donr ils seront
patrie inte^-fante , leur accordait tous les droits 6t,avanta-
ges de la constitution. Sur y6% votans , 374 ont été pour
le oui, & 394 pour le non; en conséquence, le projet d*"
M. de Mcnou a été rejeté.
• ■■■<■•■ 1 i—O—B——B—x~
VARIÉTÉS.
Le •ffíg'-.-dit du Port... . ministre du premier fonction
naire , vouloir, l undi après (Bn dîner , la patriotique admission
des troupes aux attroupemens lumineux des clubs de pro
vince. Un officier ammalisé & encroûté dans les cafés, ne
se contenta pas d'applaudir à la réflexion anti-ministérielle tlç
le Beg..; il prétendit qu'il seroit utile que chaque ré^imeoc
eût son club, toujours prélîdé par nn officier subalterne *
qu'appellez-vouSjdk le ministre national, chaque rlgime.nO
& moi je prétends que chaque bataillon devroit avoir
le sien , attendu que les règimcns font k plus souvent
divisés. Bravo ! bravo 1 l'arni le Beg . .

Mous ru/ions, dans un de nos précédens numéros, qualifié


M. Ducancel d'agent du sieur de ó'í. Huruge ; mais mieux
instruit , fions apprenons au public que les relations de M.
Ducancel avec le sieor de St. Huruge , ne font autres que
celles d'un homme de loi avec son client.
• '» - -' ' '- T

Le bruit se répand dans Paris , depuis deux óh trois jours,


que la cour Scies trente-trois factieux sonr 'eh pdurparler,
3c que les préliminaires de leur arrangement font à la difcuf-
/ìóru. -AGa ajoute que la première condition est qnev'pas un
des membres, de rassemblée . nationicide , pas méme le duc
d'Or... ne fera pendu ; la seconde , .qu'on -érigera en duché,
Comté , marquisat, oubaronnie, les rerres nationales qu'ils
^achetées,/, , • - ^ ; ■ , .■ r,Q

L'allcjnblée nationale a décrété, pour la seconde fqis , que


les membres qui la composent ne pouiroient pas être élus
pour la nouvelle législature , parce qu'ils favoient mieux
^ue personne, qu'elle n'auroit pas lieu.

'Ces uns prétendent que c'est à Maroc , d'autres à Algetì


«|ue se retire Philippe, n'ajrant à sa suire que la SilL.,..
ton digne fils, Lacl..., Latouc..., & l'insolent Sc effronté
Barn.... On croit que c'est la cause du dérangement de la
santé de l'Agnès Agnèi Btiff....
-L.i'i Jtì , "' - *
Vîtc, allez voír'a Saînt-Eustache
Un ridicule monument
Erigé peur un garnement , f
Dont 1c nom seul est une tache:
,3j Mais ne pcfdez. pas uu moment. ■. •.. . ,i,
\(/"eiches! quel execs de délire!
'" ' „A' moins d'ettë fous à'iier,-
. Pouvons-nous y penser sans rire ? ,
i v : Eo*K' «5et écriteau singulier,. ... • i •. r-'' •'■
Pourquoi dégrader un pilier , > • - -> ■•
- Quand un poteau devroit suffire?
■■Sur- un» ipitaphe qui* fait pendant à ctîïe de M. de
Ouvert. Posee le n mai.

Á la promenade cìvico-ciéiico-militaire que fit l'évèqja


.áe .Versailles le jour de son installation, une .petite fille de
.dix ans, très-anti-coostituttpiioelle , refusa de sç mpttreji
.genoux pour recevoir la bénédiction de monseigneur. Une
.soeur de cette petite aristocrate, Lut dit: tu ne sais don©
pas, malheureuse , que c'est uo évêque?.... Lui? éve^ae
comme notre chat..,.. Comment! n'a-tTil pas été sacré,
comme tous lers autres , âvec de l'huile bénite ! . . . . Avec
de l'huile ! dis plutôt avec du vinaigre des quatre voleurs
/

í w )
t '> in m ■ -' r- rrv.'r r r*

Souche de Fer. Quelle idée dévot*-nous avoir aujourv


á'hui de la nation française?^
Rép. C'est une nation qui fait boucan, ou, si tu l'aimes
• mieux, une put.... en ribotte.
.D. Mais cette nation est ponrtant composée d'hommes»
citoyens?
h. Tu lui fais bien de l'honneur ce font des écoliers
révoltés contre lear régent, & que le fouet ramènera à
Tordre; des enfans qui brisent' teurs joujous, & qui pleu
reront bientôt pour en avoir d'autres, ,. r% -r

J'ai lu le mémoire, de M. Necktr-, il n'avoue aucune


faute, & j'en conclus qu'il n'est qu'un charlatah.Un habile mé
decin rend compte de fes erreurs & des suites funestes qu'elles
ont eu pour ses malades. Par-là il se rend plus utile souvent que
par le détail de ses succès. La confession de M, Neckes auroic
été sur-tout avantageuse à notre excellent Roi , qu'il a eu
d'autant moins de peine à tromper, <]ú'il brûla dé tout tems
de l'envie de rendre son peuple heureux. On l'a' vu se livrer
à tous les ministres qui lui ont fait entrevoir le soulagement
de la classe malheureuse denses sujets : mais on, l'a égaré
dans les labyrinthes de la métaphysique. Les exagérations de
■la philosophie moderne lui ont fait manquer le bue où il ,
visoit; ', .1 I .-..t.

Les prorestans ont oublié de faire ôrer la croht qui est


' au haur du dôme de S. Thomas-du-Louvre ,'où ils onr été
'- înftalés avant- hier à la grande satisfaction du peuple' tres-
- catholique de Paris. Ils sont bien sûrs que les honnîtes getís
' ne; les ëxposeronr pas aux infuites faites a ceux qui s'obftiticnt
"pratiquer la íclîgion de leurs pères.' Miraïtau , diloit:
: Je ne crains rien des aristocrates. Ils ne se permettront aa-
- cime violence contre moi. Les protestans peuvent en dire
• stttant.
\ ■■ '•' « r -. m . » V • .1 » .1 ■ * ■ !f» 1". • +t%
( )
. -.» -: - , n ■•■ •
> r. ••• :-
Lc «iTé Àt FUI... FHer... diocèse de Troyes, mont» di
manche 14 du coûtant, en chatte, & adtelfa le discouts sui
vant á ses paroissiens : « mes frètes , lc createur a dit à la
» créature , eroijje^ & multiplie^. Pour vous enseigner la
»> pratique de ee précepte, & prévenir tout scandale , je
»i vous déclare que je me fuis marié il y a huit jours , & que
'»> moyennant la grâce du seigneur , ma femme accouchera
»> dans un mois : prions , mes -frères , pour son iieureosa deti*
»> vrance; »s '•' r *> " 7

Nous trouverons ici la charmants brochure de íabbl


Dii.Lo.tfuntVQnt che[ ce libraire. —Dieu nous en gardtX
car c'est a£ûrément un enragé , puisque la Chivnique
de Taris a cru faire son -éloge , en disant que c'était
un, ardent patriote. —Cela étant, allons che^Gat...
Çe colloque , que j'entëndis hier, Messieurs, m'a fait
réfte*hir fur les torts que des éloges infères dans certains
journaux , "pe'iivent faire à tin honnête citoyen, ami de
í'ot'dre & du Roi ; vous m'obligcrex infiniment, de vouloir
bien instruire le public, par la vole dé votre journal, que jè
me ferai toujours un plaisir de recevoir aussi bien les aristo
crates raisonnables , qúe'Ies^dcmagogucs sensés : on léroit
^convaincu de cette vérité » si on avoit çonnoissance^^es con-
verfatious qui se sont tous les jours chez moi, fut les afiàirxs
jlu.tçms , & qúi, à quelques éclats de patriotisme près » sons
toujours irès-modérces. ;> u ; ,,,, . . t ., ..-ut»'/
T ■

On fe plaît à dire que Monseigneur le comte d'Artois


Á été formé par le malheur. Je'nei fois-point cVeT cet avis.
II avoit des vertus, des lumières, du zèle pour le bien
puWic , fur-tout de l'tnergic, plus qu'aucun de nos prisice9.
i\ a toujours été invariable dans ses principes. II regardok
M. hecker comme lc pins dangereux aclihipistratcur qu'ait
en la France, Sc. il n'y a plus que les sots &í les bcaur
esprits, cc qui est devenu synonyme r qui ne pensent' pas
t )
«njonrd'bui de ce Genevois, comme il en a toujours penflr.
II rendoít justice à M. de Calonne, & il lui a conservé
(Ôd estime & son attachement , lorsqu'un déchaînement pfes-
«pegcréril lorçoit ce g and ministre de iuirson ingrate patrie»
íioos avons vu Monuigrieur le comte d'Artois se déclarer
fcajtcmcHt le cnamjioo de la' nob'cífe: il.-íavoit qu'elle
b toujours été la gloire de la France, & lc plus ferme
appui de ses Rois. II nc s'est point entoure de gens de lettres ;
▼oila son crime aux yeux de ces ingtars ^ qni., n'ont -pas
mieux traité leurs prt tectruts. Le grand malheur de ce
généteux prn:e , étoit de vivre au milieu d'une cour cot-
rompo? , d'être entouré oe c:s vils courtilans , qui, depuis ,
ottt lâchement abandonne leur roi , & font peut-être seuls
coupables de tant dé forfaits , qui nous tendent des ob
jets de mépris 81 d'korrtu* aux yeux 'de l'universi1' "V
ï. ... « ».•••.'-• . * -\ , )'... '.,.> J tlk'l

; Le ci-devar.t cuistre Gcrsas , qui a eu l'infame audace


de Jaiçe brûler l'effigie du P.ape . au Palais Royal ^.vitnt
^d.'erre attaqué d'une p;.ralyf;e fur le côté droit : son ami
Alpp^igneut Grégoire cj Rabcud de St. Etienne;,'se..sont
charges provison enu-ru, .de ia rédaction de soa journal.

3... .. 3 : . ..1 .. -.t ri -lizi c.i. ■


' Be Bruxelles, le 74 mai. —Voas nons. ferèi lé p!«
^ratid plaisir d'inférer datai votre journal, le nom des
aimables, aristocrates qui" s'avriufent à faire' des coursés à
Vincennes , pendant que leur roi est darrs les fets.-'-\

M. Olivier, arrivé de Worms il y a quelques jours ,< oà,


.pour rendre service à la nation, il s'etoit chargé d'aller voi:
ce qu'y préparoh le prince de Condé , se plaignoit hier haute»
rmerit, dar.s un des cates qui avoifinent l'atlsmblée nationale,
de la conduite de MM. de Biogl... Lam... Noa Void..
Men.. &c. qui l'avcòent chargé de cette expédition, & qui
<envopicnt , pour lç rembourser des sommes que ce voyage
( <l99 )
ses alentours lui avoient coûté, au moment où tes assignats
<le cent fols seroient fabriques.
— ■■— 1 • ■ •• • ,i

Par le calcul fait dans trois dépanemcns , des i j millions


accordés par rassemblée nationale fur lá vente des biens ec-
cléliastiqnés , 'pour faire de*-charités , les pauvres ont eu pac
la première livraison, 3 fols, & par la seconde 5 sols : tou
tal , 8 fols.
' r;i ■ . ' ■-■ . - •• • n n')
Les honnêtes gens «.'indignent de voir M. Ca^alès ea-i
relier la multitude. C'est le fruit de ses nouvelles liaisons avec
un député que nous ne nommons pas , qu'on a vu tour-à-
tour à la tétc des factieux, des impartiaux, des monarchistes,
qui finira par aller aux Jacobins qu'il combat aujourd'lioi. Cé
xnème deputé a cherché à séduire le grand abbé A^cury , que
nous ne devons pas craindre de voir jamais varier. Au reste ,
nous ne croyons pas que M. Cabales ait changé de ptin-
«ipes. C'est ironiquement qu'il a dit de ra révolution , qu'elle
«toit heuMufe , Sí il a bien uris son tems pour qu'on ne pût
pas s'y tromper.
mu , . — ■
Pour- mettre au bas du portrait de M. Caçalès.
Errare humanum est , diabolicum perseverare.

Extrait d'une lettre de Strasbourg.


M. Dietrich, tiotre maire , a cru qu'il devenoît prudent
<T envoyer fa femme & fes eníans à Carlsruhc eu Allemagne,
où on les a incarcérés. —Son mari les a réclamés { ori luîa
répondu qu'on tes garderoit en otage jusqu'à ce que te
proct-s-de MMi. Dufrehey, qu'il fir arrêter à Strasbourg ,
& qu'on a fait traduire dans les priions d'Orléans , seroient
jugés: on finit par l'aísuret qu'on fera éprouver à sa famille
k mime fort qu'on feta éprouver à MM, Pufrçnoy,
t

( 20í>

L'împoiTibilité de fabriquer des gros fols ave$ la matière


des cloches , a décidé le comité des finances , pour lever
toutes difficultés, de faire applatir & couper cette matière en
morceaux de différentes grandeurs : on ne leur fixera aucun
fpjc ; le marchand Si t'acheceur en conviendront à l'a-

On attend la fin de la législature, époque où notre


psntise Gob..,. sera dijinviolabiLsè , pour s'emparer de fa
factec personne, & lc conduire a Porentiu , où il subira
Ic meme supplice auquel son neveu , doat i! étoít le com-
Îilice , vient d'être condamne : c'est peut-être une des rai-
oos qui a empêché le departement & la municipalité de
lui prêter les 80,000 liv. qu'il leur a demandés pour payer
ses dettes, &c qu'il promettoit de rembourser, par une re
tenue de 10,000 liv. qu'on teroit chaque année sur son
traitement épilcopal.

Nous avons inséré , danîie" mnnéro-io de ce mois , qu'on


s'abonnait chez M. Dtsenne , libraire , au journal intitulé
J'Espion des jacobins : nous prevons nos lecteurs que nous
n'avons infère ect avertissement que pat un faux avis , qui
nous venoit vraisemblablement de cette société.

ÇE JOUR N AL paroîi tous les matins.


%tprix de Cabonnement efl de 3 liv. par mois
pour Parts, de J livres t 5 fols pour la
Province % franc de port. Le Bureau eji étabh
rue Pcrcée-Sa'mt-Andrc-des-Arcs , N". 21.

De l'impiimerie du Journal de la Cour & de kl Ville.


N." 16. ■

1 J O U R N A L
fil LA' COU R ET DE LA Vltt'jt

Tout taileut de Journal doit tribut au malia


La Fontaiiïe.

Du Jeudi 26 Mai 179 r.


Oh! bon Roi, que mon zèle outrage,
Pardonne <c sauve les Français.
Si tes vertus, si ton courage
N'osent t'oppoicr aux forfaits ,
C'est livter toi-même au carnage
Ton fils, ta. femme & tes sujet i.
Sort, sots d'une morne apathie:
La guene allume son flambeau.
Louis , ta ooblerlé te crie Ç,
Mourront au moins fous un. drapeau.
Viens, fa valeur calme & hardie
T'ouvrc lé trône ou le tombeau.
Ïrancais , dignes de la victoire,
Bravez le nombre & lé trépas ;
Volez au temple de mémoire ,
Entraînez Louis aux combats :
S'il doit périt , sauvez sa gloire)
Que son cercueil soit dant VOS brat*

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 2.5 Mai,

N décret qui réserve les drbits dé ta trance fur Avi-


s 202 )
n Quâ£d l'ctat , "près déjsa ^ruíne , ne subsiste plut
» que pár une forme illusoire' & Vaine , que le lien social
jt .est rompu dans tous les eccurs , que le plus vil intérêt
»'se pare effrontément" du riom sacré du bien pûbTic /alors
-»4a volonté générale devient muette ; tous guidés par des
» motifs secrets , n'opinent'- pas; pltrs- eoinme citoyens , que
» si l'étát n'eût jamais eïilté , & l'on fait palier fausse-
»> ment, fous le nom de loi, 'des décrets iniques, qui n'ont
» pour but, que l'intérêt particulier ».
J. 1. Rousseau, Contrat Socittf , liv, 1F , chapitre
premier.

A l'exemple des familles dont les membres /quoique


brouillés, se rassemblent contre leur ennemi .commit) , les
souverains ne devroient-its pas promptement '■s'unir pour
s'opposer à la propagande, qui, dans peu ,"les' renversera tous
de leurs trônes ? Chacun d'eux peur 3c doit trembler : ensem
ble ils anéantiroient encore les nouveaux Rois de lá monta
gne ; ils rendroient ail genre huma.n cette consolante certi
tude de l'existence d'urì Dieu dont ìh tiennent feur páissince ,
sans laquelle le monde entier est à la veille de s'entr'égorger ,
& de rentrer dans les' bois dont on prétend que nous avoris
eu le malheur de forrìr.
D'Aguisv, ancien ehëvaù-léger de là garde d'un si infor
tuné monarque.

Bouche de Fer. —Quel eít le plus honnête membre


«télcp'mft enfles 'finances ? '- ',' _ I
Rép. —C'est celui qui vole le moins.

* , Eh ! messieurs , ' ne voyez-vous pas , ....


; .'.-.Que tous ces petits Avocats, •
Cti pitits hérds de finance , J
. • .Empochent lVgent de la France , •.„,.. :3i ; •
En vous donnant des assignats1? ... u
Pareils à la vieille Sybìle' "r . '"";'1<l" .
Dont il est parlé dans Virgile , ' • '' '
ssédant pour .tout tletor .1 .. .1 .. 43 _.
ettes d'én<
Prçfld .dj? Jrove^lj rameau d'or ,
Et lui rend des scuflles de.chênç., . . ... ._.„ .<
Voltaire.,
:!vt:*.' i< • . l'H • 'f ■ : l" -f| ' ' *; .-..ji ) • .--^ K'

'Npus nous empressons dé prévenir lestons patriote ? 'cjïje


fut lá foute ffànÇpîrrfflieírt dé fuis , ìl 'y 'a J>o(rf"tiR^rfe':' •
1 j.' )",;»•(-•;.„.>..'.;', ...... ^hS^ Potetic
J?mbtfe natïvnaié. PófèÏÏct
fihdilriitwf. v'~ ' ,Xl0 , ' ,' ' '
.1 .)u:: . '.. Z\\i

Le préceprear du petit menteur Br . vient d'être


traité paí:lbn pupîllf j comrtie, il le taérite.V.c'clfeàT^ffi.cjiJ'il
a,cté classe : ce traitement étoit, tttop juste ; il a perdu jhuic
a/>s à n'en taire qu'un fat) cependant il reste indécis , si c'est;
la faute de ('instituteur ort de Telève ; ce qui feroit soup
çonner que l'abbé n'est pas le plus coupable , c'est que M» le
roaKcbíl de.//r L'a; reçu.» Francfort avjep«anjitié , ee
oui prouve qu'il lui fait gré de l'éducation de.-.fes.autres-.ca-:
fans. Voici le fait: M. Petit f'içlur Imbroille logeoit fort
précepteur ; mais voulant disposer de son appartement ea
faveur d'un cm âgé , il lui cjieïcìia une querelle de savoyard :
« ,jputquoi, {4-r^'a)i>hétrie prêtez- vpus pas Je ftrçjcBf Vì-rf»
n , mon Ptjr.cc , ma cor)fciiin4c s'y oppose. —Sptrez d.c( cjyjír
» reoij jc tje veux,^ a< y avoir un n-ftadaire à la loi. » L'abbq»
Heut faire- fon.pia^uçt; la princesse le fuit; voilà y luij djfrtjlfc,;
cincLoaate, louis de mes (.conomies,; allez, trouver mon- *^aKo
í*e» . I.' ' . . :. ! >.r , . .. IMCwi
U. . j J. I ,jr , .,. . |. • Ift
z'itâê^iL JÇ^i*"1 Pr.e/sU(: t0-uceAa ÌQUrn^?> rassemblée
tionale a été entourée* à : l'extériear par des gronppe s mul
tipliés qui "trioient : nous voulons Avignon, Avignon,
Avignon. Les compagnons révolutionnaires de M., Boyche t
la légion jacobite de- St. Hurugt\ les chasseurs dCíjR*-
èertspitrre s'évertuoient a cjul mieux-mieux. Lantech çtoit
allé chercher des auxiliaires au (âveâú , & Dubois dëfcr..,
aux invalides.
On dit même qu'on vit Dubois , fait comme un gueux t;'
Du geste 8c de la. voix presser leurs flancs crastèux. aí 3 *
La garde ordinaire du manège n'y pouvoit suftîre : le
Nestor de la commune , Romaiav... à la tète de Royal-
Pjt,ujte % osttojt de. dégorger la terrasse des Feuillans , pourvu
qú'çn.lui donnât un renfort de xq hommes par bataillon.
—L'asscmíjleé étoit ébranlés; le côté gauche mème trem-.
bfoit.' —ITuri seul mot l'inttépîde Foucaut a. rétabli Iq,
combat : t< Cet te. manœuvre , Messieurs , est usée ; laiflez
cries IcVïactîeBx , Si délibérons. >»,

' L'aristocrata Su/eau s'étolt, dit-on , laissé terrasser Se


arracher ses -plumes royales, à la fuite d'un dîner chez un
médecin, démagogue de la section du Palais-Royal , pár un
M. Bouff.... commissaire des guerres , dont la religion jus-
cjù'aiors étoit équivoque : mais il s'en est bien vengé depuis
j*o .furie serpent Camille , car on astuce qu'il lui a arraché
toutes les dents.' 1 i>
í.ó) jijvo' .V. hé, 1 4J - • 1
_ n" :i ; • 1. ;1: ;,.».;. -ov ■ •• ■
: Madîmoiselle Sophie Renaud a joué lundi dernier le rôle*
treríaî secu* dans les petits Savoyards. De beaux traits, une'
Voix"- jttsté , du naturel dans le jeu , de ('intelligence dans le-
dialogue , donnent les plus heureuses ei'péran:es. Placée entie
lcí dcuï plus jolis talent du Théâtre italien , elle avoit à
vaincre deiix grands motifs de timidité: il faut avoir réel
lement du talent pour plaire à côté de Madame St. Aukia't-
& en prenant le rôle qui a commencé la réputation de ma
demoiselle Rose Renault dont le succès est le m;me dans
tous ceux qu'elle entreprend. Nous «onscHloos à fa íapJt M

v -
( :*>í )
bien étudier les espiègleries 8c le toa savoyard qui ont embelli
le rôle de Josei. Les justes applaudisscmcns qu'elle a reçus , lui
prouvent qu'elle en est capable , & qn'en corrigcaptde défaut
«lésa prononciation, & en cultivant (es heureuses dispositions,
elle peut se flatter d'être un jour comptée au nombre des
cíjarmans talens de la comédie italienne.

Le nouvel évêque d'Autun , M. Goutte , 'en faisant la


visite du diocèse , a édifié ses ouailles à Patai-Ie-Moneier ,
par "incroyable lcgìreté avec laquelle ri a dansé la fàran-
dple.II s'y est acquis une répucation évolutionnaitc qui k: fêta
probablement remonter aa fauteuil. * ■

Je mériterait des reproches d'indifférence, si j'oublioif


de remercier meslieuts les commis de la poste , qui , fut •
chaque lettte qu'on m'adicsse , écrivent le vers suivant:
» Des chevaliers français , tel est le caraâere ». Aa-
reste , j'en demande gardon à quiconque me taxeroit d'amour- 1
propre -, raajs j'ose ne me pas croire indigne de l'application.
., Meudï-Monïaj. .,„

Cent ducats à gagner. !


- Je siiìs«ami de Thamanité , mais non ras de l'anarchie.
Lés traîtres qui profitent du eahos de cette derniere, n«
sauroient me pardonner la franchisé dé mes opinions. Non-
eontens d'avoir eù l'abfiitdc impudence rl'imprimer fous mon
nom des libelles contre le gouvernement brabançon, ils-
yiennent encore de publier des satyres inapplicables au ver
tueux & valeureux Benâer, 8c.de me les attribuer. Quoique
mes opinions royalistes ( & non aristocratiques ) soient allea
connues; quoiqu'il foie iaapoílìble de supposer qu'un roya
liste français cesse de respecter le maréchal delkndcr, en
qui U fon4e fi«i espoir ; enfin, quoiqu'il soit absurde do
( 206 )
croire que l'auteut d'un libelle, signe des pamphlets, contre . .
le gouvernement qu'il habite; ccpcnda»t , p'our remonter
à la source de ces atrocités ,' plusieurs Français m'ont prié de
consigner à 'la conservation de la ville de Bruxelles ,
eîrit ducats qui feront'dosinés , sur-Ic-chattip , à 'quiconque
dénoncera rimprimenr 'de' ces impostures} cette somme est
dejà déposée , & l'o« "^omìrá s'adreíser- àa trésorier de la '
Tille, qui la remettra a|Ì£S_la, denouciation requise.
*.' .. . . , M.EupK,7MR.jaí*s, r

'Dimanche prochain 29 du courant, le sanctuaire'du pattio- '


tism:, c'est-à-dire la jacob niere , doit être transportée de U-
ci-devant bibliothèque des çj^deyant révérends pères Domi
nicains , dans leur ci-devant église : grand nombre d'ou
vriers est occui é dans ce moment , à y placier des bartas ,
dont la multiplicité semble nou- promeure uitaccToilífment'
prodigieux à la li tic de nos véritables souverains. —Nous
nous íommes arrêtés principalement à trois observations,-
«u examinant la nouvelle disposition du temple dïsanc-
tlfÛ. ^ - - . ■ • \ :i , y l
i.° Le fauteuil du président sera posé contre le tombeau,
du célèbre Mignard , construit par Lemoine. La première
idée que présentera cette opposition ,Jera_celle-ci : nos regé
nérateurs jacobites tournent le dos aux arts , & leur font
prendre la fuite r- ,', -, : "> \
i.° A la place ou l'on voyoit la chaire de vérité, & où
lin miniítre de paix portoft au; fidèles, deSparoifp de piiï
fif dç consolations, s'élèvera la tribune de la calomnie,"
où- à' toute heure , les moteurs de la guerre- civile prê
cheront le crimes, les incendies , Sec. désigneront les victimes,
3-ì.frapfcr.
«3° Enfin, le repaire jacobite rout entier, fera dominé,
par un buftet d'orgue , dont le son enchanteur ne peut-
manquer detabìir rharrrlonie la plus compleue dans cette
ailcmblée nationic.de : ainsi , gas? à nauslilaura plus d'unes
utilité : faudra-t-il elcûriser quelques nouveaux Scïdes? Un.
maître habile exécutera l'air" de mort: ça^ira, ou bien:
( ™7 )
^iî faut leur percer le fldnc en plein-plan , &r. air fi
bien cortna de la musique du èi-devr.nt rég'ment du ci-
devant roi. Mais ee qui fera charmant , çe fera d'entendre
M. Goupil, accompagne du cromorne; M. FiclorBroglio ,
du faustet ; le ci-devant duc de La Rochcfoucault , du
tremblant ; MM". Alquier & Muguet , rapporteurs de
. profession , du cornet de récit -, Dubois de Cranci, de la
" trompette; 'RobertJpierre , flageolet . MM. Barnave ,
Lamtth , Mennu, pourro'ent souffler au besoin ; Laclos,
'"tenir'lcs registres, & cn erabliroit Philippe organiste, avec
' 'FhuhTier Chart....' en survivance.

On agitoit yendredi à la jscobiniè'e , s'il fero't de la


dignité de cette troupe auguste 'de capituler avec la cour.
Louis' Ao. .. fc leva alors, íí prenant la | aro'e avec la ma
jesté qu'on lui cennoìt : AJtJJ'tuis, d:t-i! , mon parti est
pris ; iViime mieux étie tcul <jue de rlnogradtr d'une
ligne. Tous les honnêtes gens ont accepté cet augure avec
transport. Quand oti pense si juste , c'est fort bien faic
d'allét toujours en avant. '

. Quatre rivaux bien dignes l'un de l'autre., se disputent


t l'éducation de|M.,letPaijpbjin: {qfip.áta., Ctrutti , Robertf-
purre íi.l'hocnete M. Pastouiet. Voila un prince en bon
nes mains !

Bouche de Fer. Tu fumes ? ,


R. Je n'ai que cela à faire.
D. Où cn fommes-nous de 'a révolution ?
R. Mirabeau est morr-, Cabales a tou n ; casaque, &
Claudc-Yauçhet m'a abanJoiiijec. Je ne lais plus que dire ;
tout est f... r
D. Eh ! n'ayons-nous pas 1'ingcnicux Lameth , le savan-
tiflìme Conderctt , le phibsoph? Sstyes , l' enlumineur
çkatnpjort , te fortuné ChaptLtr, lc tortueux Thouret ,
( ao8 )
le temporisais Sailly, le perroquet Sarnave, le fécond
Laclos , la caverneuse Sillery , Si l'imperturkablc Capet U
rouge , qni .... ?
A. Touc cela ne Vaut pas la pipe que je fume ; laisse-moi,
fc passe.

Les doléances que les département préparent pour les df-


frir à la prochaine législature , nous font espérer que les
bien; immenses acquis, par certains député* & par leurs créa-
turcs des deux sexes, depuis l'époque où l'on s'est empare
des biens du clergé , ssiont décìaces bien» nationaux.

M. Necktr étoit un homme très-médiocre , & il seroie


deja oublie , si la France n'avoit pas long-tems encore à saw
gner des playes protondes qu'elle a reçues de cet étranger,
non moins audacieux, non moins charlatan que Law, mais
qui n'avoit ni l'adresse , ni le génie souple & brillant du célè
bre Ecollois. Au-reste, le dernier ouvrage de l'ex-ministre ge
nevois, vient d'achever de déchirer le voile qui nous cachoic
fa nullité. Nous savons de tres-bonne part , qu'on en acca
pare secrètement les exemplaires, afin de lui persuader que
ï'cdicion a ère enlevée avec avidité par le public , toujours)
pénètre de vénération pour cet homme illustre, SC de recon-
noillar.ee pour les services immortels qu'il a rendus à la
chose publique. ' •

1 ! .. . lg
CE JOVRNAL paraît tous les matins.
Le prix de V a bonnement efi de 3 liv,par mois
pour Pans , & dé 3 livres t tj fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 11,

De ['imprimerie du Journal de la Cour 8c de b Ville.


N,° ij.

JOURNAL
de la Cour et de laVilee.

Tout Éailtur de Journal doit tribut su malin


.La Fontaine.

Du Vendredi 27 Mai 1751 1.


Lorsque 1c gcnìvérnímcnt a une forme depuis long-terìi**
établie, & que les choses se sont -mises dans une cérta'ine?
situation, il elt presque toujours de la prudence de les y
kiiser, parce que les ra-isons souvent compliquées & incon-
rtuesqui fom t u'itn pareil état a subsisté , cu'il se maintiendra?
rncore ; maii cuenH on change le syst; fric total, orí tie peut
remédier qu'aux inconYeBÌcTrS"qiJÌ se présentent dans la théorie,
& on en laUsç ou on en introduit d'autres , que la pratique
feule peut faire découvrir. Montlsquieu , Grand. & Dtcad.
des' Romains, ehap. 17.
B y1 avoit en Svcits , Sc elle* existe fricot*' probablement ,
une romaine nommée Acadìat , dont les eaux" avoient tìnc?
ptopriété merveilleuse : elles taisoient connoitre la sincérité
des sermens ; on les cc'rivoif fur des tablettes qu'on jetois
dans ses eaux, & si elles- ne surnageoient pas, on étoit per
suadé que ces tablettes n: con:enóient que des- parjures»
£>'où vient n'a-t-on pas soumis nosjurenrs à cette épreuve?
Que de cures, que d'cvèchcs vacans , ou du moins qui se—
loient testés à leurs poslclleurs légitime»! ,

ASSEMBLÉE NATIONALE,

Séance du ïó* Mai.


décret' accorda 30 trôlle livres dé traîte'rnerïj alíx*
Amiraux de France. — Un second décret fixe à 4 millions
Torac III. Annie 1751. A a
( *ro ) ,'.
par an le douaire de I» Reine. —Enfin, un troisième dé-
"ífet fixe à demiin la diicustïon sur la convocation de la
seconde législature;

VARIÉTÉS.
Un député d'une conscience délicate vient de restituer
en aumônes le produit de sts journées x quoiqu'il' n'ait pas
manque une íeule séance de la farce tragi-comique qui ,
depuis deux'áus, se joue à nos dep:ns. 11 s'est cru obligé
à cette restitution , 'en voyant les maux incalculables que
cette assemblée impie ne cesse de verser sur la France,
maux qui n'ont été rachetés par aucune efpece de biero quel
conque. Au reste, il est inutile d'ajouter que cet homme
consciencieux n'est ni Cam... , ni le blanchisseur Chah
ni aucun des suppôts de l'infcrnale chicane , ni meme lc
militaire Dub... de Cran....

Char a d e.
On n'est pas mon second , quand on fait mon premic.
L'asssmblée nationale fait continuellement mon premier
& mon tout.
Le mot à demain.

Bcaucovtp de gens comparent notre révolution avec celle'


oui vieut de s'opérer eu Pologne : il y a cet tndant entr'elles
quelques légères différences : dans' l'afie, on a corsservéj les
droits les privilèges , les propriétés de tout lc monde:
dans l'autre , on les a tous env.ikis ; dans l'une, on n'a pas-
versé une íeule goutta de lang ; dans l'autre , on égorge
fans aucun Vnotií , des milliers ò 'hommes prefqúes tous dé la
classe dés honnêtes gens. En Pologne , cn a òte au Roi le
pouvoir 'de faire du mal; en France, ou lui a ôté le pou
voir de faire du bien.» La , on a refecté la religion ca»
tholique; ici ,on l'a détruite. Dans l'une, la constitution s'est
( 2ÏÏ )
íàîte d'après la volonté de la nation entière ; dan? l'autre
elle fe fait d'aptès la volonté du club des Jacobins. Enfin , le
Roi de Pologne n'a peedu qu'un chapeau gar'nidc plumes ,
comme il l'a mandé lui-irume ; & le Roi de France a perdu,
fa couronne & presque sa vie. ,

Réponse a un article dun des derniers numéros.


Le Z couronné qu'on voit sur la voiture de M. d'Or.... ,
lignifie, selon noos, que le chemin qu'il prend pour arriver
à la couronne , est tout en %iguc[dgue... ou bien le Z étant
la derniere lettre de l'alphabet , il veut faire entendre que
la fortune peut aussi quelquefois couronner le dernier des
hommes.

Le siège de Carpentras ressemble beaucoup au siège de


Troyes , Sí durera aussi long-tcms, si Ulysse Bouc he. ne
trouve pas quelque stratagème pour s'en emparer. En voici
un que nous lui conseillons d'employer ; ce seroit d'y en
voyer tous les Grecs de rassemblée, tels que M. Chapelier ,
M. Bairere de Fieusac, M.- l'ex-Périgord, &c. Ces
MM. emmeneioient avec eux quelque colofle comme Saint-
Mtnou ou Saint-Huruge , dont ils feroient l'ofrrande aux
assiégés, en gnise de cheval de bois, St il seroit très-possible
qu'ils s'y laissassent prendre comme 1 s Troycus.

Epitaphe d'un honnête homme.


Ci-gît qui fut haï des Jacobins. •

Au Comité des Finances.


Mille Sc mille papiers dont la France est couverte ,
Semblent porter écrit le destin de fa perte.
Boil.... Parod. du. Cid.
( )

4 un to«í ífe Qénêral.


"■• "fiît..,., grand général^
Grand général en peinture,
Iroic au feu comme au bal, turelute,
,t. S'il ac oraignoic la brûlure, Robin turelure lure.

: JTp&t 4í Wfl'^e eotinoît certain orateur verbeux , fougueux,


fcatgneujE.,- £ qui on pent doaner à juste titre le nom A'cfr
f4t #c de bwshg 4e íravsr/.

. ... Auteurs du Journal,


: JJaj if« a»ec peine, roessieurs , dans un de yos derpierf
ouinérgs , une inculpation fane très-indiscrètement à
dp ÇpQilès , & à un autre déppté malignerrient désigne.
L'aateur de cette setyre ne connoît sûrement ni l'un
m l'autre de ces députes: il sauroit qu'ils dufèjenteffenf
liellemerst d'opinion -, que celui désigné ne se chargé d'io-
fiuencer personne , & que M. de Caçalès a un caractère
trop prononcé , pout recevait dss impressions conçraires i
fa doctrine. Si dans l'tloge qu'il a fait de la révolution,
il a étonné fes collègues , s'il a surpris & affligé la no-
blcile donc il a toujours ét£ la gloire 8c l'orncrnent , il
s'expliquera fans-doute quelque jour de manière à désarmer
la satyre.
Vous donnez trop facilement place, messieurs, à des
diatribes qui contractent singulièrement avec la religion que
vous professez: croyez-moi, soy,ez plus scrupuleux, Sc n'aí-
foiblisscz pas le mérite de vorre journal par une couleur qui
n'est pas, la, yptte. k'çst, saisis finçèïe d'un abonné qui vous
aime. '
Signé, de B.**
(m )
... jii. mmu**m**r"-
Le jardin du Luxembourg est devenu pour les prêtres fu
reurs , une promenade de famille ; mai* ils ne peuvent pas
toujours s'y dérober aux empresse/riens du public. Hier Tua
d'eux, nommé Egaffe, s'y promenoir avec Mademoiselle sa
rrïcce, oinée de ses attraits' & de beaux rubans couleur de
rose, dès qu'on Jes appercut, on les applaudit, on les suivit,
& enfin on les hua. Mais il faut .rendre justice à Monsieur
EgaJJ'e & à fa compagne; ils firent tous deux TimpostlUé
pour rougir.

Le physicien presque nécromancien Aíennu , parlant


la tribune, de l'afraire tant retournée & tourmentée d'Avi
gnon , a jeté ses regards conquérais fui la Pologne , SC
y a appelle l'atrention publique, en comparant la révolur
fiçi) qiii vjept de s'y faiíc , à une ériftccllc électrique partie
du foyer de la liberté trançaise. Ce savant , soufflé par l'atV
tronojtie Baïlhf , bous parle à coup stjr des événemens ,
lorsqu'ils font arrivés ( mais son collègue Mathieu Lansr
bergh , a été plus habile : voici ce qu'il a annpncc dans
San almanach pour fe moÌ6 de niai i7pt : Une Vûjie
province offrira à [Europe entiers , un exemple unique
en son genre. Pauvre peuple , cruellement opprimé par
la plus criante des injustices'. Voila pour Avignon.
tyo.i.fÌ P9«x la Peloane.
D'un autre cote, un prince vertueuse fy boa ff/f-
Àra h ses sujtts , les dious Ù les privikges que
fes prédécejeurs leur avoitut ravis.
A présent , on demande à M. Menout si Mathieu
-Zaafvergh n'a pas mieux dit & plus juste en moins de
«ou ? Mais s'il est vrai c,ue la cruelle injustice qui opprime
Avignon, est partie du foyer du patriotisme français, il est
Isiea prouvé que la révolution de la Pologne, qui est une
vraie révolution , n'a aucune similitude avre la prétendue
révolution de France , & n'en a reçu aucune crpanaiion,;
qui n'est point une révolution , mais qui n'est que l'hotreur
ét, le mate d'une révqlte, & qui a cependant fait cprilcr
des flots de sang , Sc dévasté la plus îjel.le contrée d? 1»
s 214 )
terre , pendant qne'~révcn?meur de la Pologne s'est fak
avçç tranquillité , & à la. satisfaction général» ; qui, enfin ,
a culbuté le trône, 8c arraché la couronne du front d'un
"monarque Irréprochable, pendant que la révolution polor
noilé a atleriTii la couronne du lien.
" Pauvres docteurs en révolution ! II n'y en a jamais eu
de plus détestables, de plus méprisables que la vôtre, &
'vovrs ne Pacheverez cas. Ne ta comparez a rien. Elle n'est
.qu'un monceau de ruines.

Bouche de Ftr. Les municipalités doivcnt-elles se con


former aux décrets de leur noire alïémblée nationale?
. R. Sans-doute.
D. Que porte le décret du 19 juin, qui prétend abolir
les titres ?
R. Que tont François ne pourra prendre que le. nom
de fa famille.
D. Ouel est le nom de la famille da comte de Mi
rabeau ?
R. Riquetti;
D. Et pourquoi a-t-00 donné à la rue d'Antîn, le nom
de Mirabeau, & non celui de Riquetti? ■ ■ ' "•■
R < - ;.
D. Qu'est-ce que tu marmottes ?
R. Ou l'on a pas voulu reconnoître Mirabeau pour uà
Français, ou l'on fe f*** des décrets de l'augáste.

Mérope obtient un grand succès aa théâtre de mademoi-'


selle Montanfier : il y avoit mercredi 15 un monde consi
dérable : cn a fait des applications peu favorables à quelqu'un
du voisinage. Ce passage aété singulièrement applaadi. (Ccst
Egijie qui parle à Mérope) . -,- ■ ' >
»» Auriez-vous des amis dans œ temple funeste ?
Mérope.
» J'en eus quand j'ttob Reine , . . .
( *M )
Inexécution de !a piece n'a laide rien à désirer : on a
reconnu avec transport, le sublime talent uop lonç-tems
perdu pou t nous de madcmoiU'lie Sainval l'aînee. Un spec
tateur lui a jeté au troisième acte , une couronne de fleurs
à laquelle croient attaches des vers dont on a demandé la
lecture à la fin de la piece : on s'attendoit à l'eloge de
Pactrice ; mais c'étoit une fade accolade de Feltaire m de
Mirabeau qui a fort peu intéressé. On a dû remarquer que,,
le spectacle ne se destine pas à servir de cidre aux portraits
de Mirabeau. Le publie juste, honnête & loyal qui le fré
quente, pc trouvai t aucun rapport enrre ce factieux & le
triomphe d'une actrice , n'a plus tu dans l'autcur Ju com
pliment qu'un fanatique , eJt-être áposté, qui, pour forcer
les spectateurs à enrendre ses ma jvais v«s , les avo.t astu
cieusement attaches à une couronne méritée.
On a entendu une ycix plus forte que les très-foiblcs
applaudillcmens , qui crioit : hui hui aux Fariltls.

A une des dernieres séances de" jacobins, un de leurs


affiliés de province , arrivé pour leur rendre des comptes,
monta à la tribun.', & commença son dilcours; mais le spectacle
imposant qu'il voyoit pour a première f ois , ^'importance du
sujet Sc la majesté de l'alscmblee ; tout ceja le troubla à
«n point qu'il u; fit que balbutier : « Les brigands , mes
sieurs , dit-il , qui se sonr .... A ces mots on interrompit
l'orateur par un brouhaha un.verscl; cependant il se reprit
& continua : Mejjìeurs , les brigands ... fout le coup,' il
n'y eut plus moyen; l'indigpation , l'S cris , les msiaces sc
firent entendre de tous cons contre le malheureux orateur ;
on iefir, descendre, & cn lui interdit la tiibune pour toujours,
en lui disant qu'il etoit bon , tout au plus , pour parler dans
la chaire de vérité.

On nous annonce comme certaine, la rétractation de M.


Pévêque dOr.... On assure en. même-tem?, que le D. d'Or....
a aussi rétracté son serment de payer set créanciers.
M. Pelletier, cï-devant Si. Fárgèau, a própofcà
semblée de borner la peine de mort aux seuls crim.-s de>
fèze-nation. Cette loi fera fort avantageuse aux brigand»
Sc aux aílaítìu» ; mais en nume-tems , elle fera un; dillinc-
don & un privilège pour les honnêtes geus , puisqu'il n-'y"
Sfuía plus qu'eux qui fetont pendus.

m. putois - Crancé vient J'ètre notons au comsaarido*


nient d"u meme bataillon , dont M. de Mirabeau aroit été'
Ëonoré peu de tems avant fa mort ; il me semble qu'à s»*
place, j^aurois été effraye de ce présagé, d'autant qu'un
fuetrier tel que M. Dubois, n'est pas fait pour mourir
ans soi lk.

Madame la baronne de B..„, conmie par quelques poé


sies très-fugitives , & par ìa beauté plus fugitive encore ,
ttiût dans un fiacre le jour d'une inlurrection populaire,
fut arrêtée par les brigands , qui la consultèrent sur leur»
projets : Vous faites bien, leur dit-elle, mrs amis; brûler
ies, cî sont de vilains aristocrate*.. . Oo pets dire que &
é-'eft là du bel esprit, ce u'eft apurement pas du bon»

les personnes dont rabonnement expire avec te moi*


Courant, font priées" de toititìir Htn le renouvelles
avant le premier juin. Les envois fêtant dorénavant
discontinués à tous Us abonnés de i'jris, qui n'auUi
iont pas renouvellé , fìx jours- après l expirât. on de
leur abonnement; & à ceux- de province , feulement
huit jours après.
tau. 1 , Tmmt !—_ —ry
Oh $ abenint pcràr cè Journal rut Percée Sairìt-
André-des-Ans , N.o 2t.

De l'imptimerie du Journal de la Cour te de h Ville*,


N,o aS,

J O U R N A L -
í> Ë L Á Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malinl


La Fontaine.

Dvi Samedi 28 Mai ij^ii

Réponse dû dernier ouvragé de 'M\ Necker*


Des maux affreux dont gémir la patrie t
Çoupable auteur, spectateur insensé ,
Etouffe enfin dans ton ame flétrie,
Ne'cker, I orgueil de te voir encensé.
Trahir ton Roi, désordoríner l'Eaipire^
Anéantir jusqu'áu moitïdre reífnrr ,
Parler de toi , de toi toujours écrire ,
En charlatan nous apporte» la morr ,
Vil imposteur re jouer de Dieu même,
Payer l'usurc, en pillant les Autels j
í)'un mauvais plan victime par systeme,
Flatteur dií peuple , ennemi des mortels ;
Tels sont les traits de ta scélérateíse :
On te connoit , & voila ton tourment t
Qui t'estima j rougit de son ivresse,
Èt le mépris venge l'aveuglement*
Á ìd Noblesse Française*
Tu dors , Brutus , & Rome est dans les fers !

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du. 2.7 Mai*

M. De/meuniers a fait son rapport sur ï* convocation


Tome IIL Armée i!J9t* B b
( ai8 )
de la nouvelle législatufe. —Ls tout a été ajourne 5: ren
voyé au comité.

VARIÉTÉ S.
Un citoyen honnête que Marat aveit loué par inadver
tance, dsns une de ses feuilles, vouloic le poursuivre en
réparation d honneur-, il prétendoit que quand ce follicu
laire a la barbarie de dire du bien de quelqu'un , il y a
mille á parier contre un , que c'est d'un scclérár qu'il parle.
En revanche, une calomnie de Marat vaut l'eloge le plus
flatteur, & nous félicitons bien sincèrement M. Haurais,
capitaine des qrenad^ei-; du bataillon de S'aint-Jacques-du-
Kaut-Pas, & reconnu généralement pour homme d'hon
neur , d'avoir été déchiré par ce misérable dans fa feuille
du 1 1 ce ce moi«. Le discours attribué à M. Haurais est ure
.calomnie inrame qui ne méritoit que le plus profond mé
pris ; cependant, ií nous piic de foínmer le prétendu Ami
du Peuple de lui nommer son correspondant, non point
poar le provoquer, mais pour le poursuivre juridiquement.
—De quoi íait-on un crime à M. Haurais? Pourquoi
a-t-on juré sc pêne? Pourquoi est -il couché sur la liste
des picscric; * C'est pour avoir eu l'imrnidence de dire qu'il
âimoic son Roi , & qu'il verseroit toet fen sanç pour le
détendre , que c'est au soTïat á obéir au général , &: non
au général à obéir au soldat-, c'est pour avoir dit, sur
tout , qu'il regardoit les clubs Cordeliers & Jacobins
comme des repaires de bétes féroces, en ajoutant qu'il
railoa se garder d'emplover la violence peur les exter
miner, & *jUe c'étoit à l'itiíamie &-à ('exécration publique
feule , qu'il appartenoit d'en foire justice — VoilJ des torts
bien sjraves ssn; do'ite , & nous ç,oncevcns à merveilles,
l'acliaxiieraent de la Lr-rde jacobitc contre; M. Haurais-. Nous
oserons cependant lui faire entrevoir cmelques motifs de
consolation. La lièvre cui nous dévore aura bientôt un terms ;
^es clubs régicides rentreront dans l'abîme , les lis reprcndïoat
un nou-vcl j^ciar dans les mains du petit-fils d'Henri IV ; il
feina alors récompenser. d;* serviteurs fiables.
( 219 )

On mande de H-un'rague , que le vicomte de Miraberu a


fáìt une action de vigueur qui a jeté l'allaim: dans tout le
pys J il a passe lc Rhin da.is un petit bateau , & a abordé,
pres du poste d'un caporal & quatre bommts ; la sentinelle-,
lui a crié qui vive ? il a répondu : c'est le v comte de $4{ra<i
beau qui vienr vous attaquer ; aussi-rftt les quatre hommes
ont pris la suif: : le caporal est resté & lui a donné la main
pour débarquer, en lui disant: mon coljnel, je suis dïïSvòtrés :
allon; , tu es un brave , lui a "lit le vicomte. Ticn^ , prend?
ces deux louis ; mets cette cocarde blanche , & clouqijs cette ,
autre à un arbre , en guise de pr/Me possession dn pays. Cela
fait , ils se font rembarqués : les quatre hommes cacbics l'on»
rappelle pour lc suivre aussi ; mai;"!! n'a pas jugé à propos
de les emmener.

. :.. >
D. Bouche de Fer. Pourquoi h brave & loyal Cabales
a-t-il donne lieu de croire liautrc jour qu il adoptoit lc
parti des étirages'?
R. Parce qu'il- n'y a pas de grand homme, si honnête
qu'il soit, qui n'ait vu une fois en fa vie la mauvaise com-.
fagnic.

Un patriote toulousain , grand ami du ci-devant £arm«


Sermet , aujourd'hui Evcquc par la grâce de la révolution,
lui demandait dernièrement , s'il ne crr.ignoit rien dans le
cas où l'etar présent des choses vicudroit a être changé ?
'Bâta, répondit le prélat, cu non àejfacro pas oun aies-
que commo ou dejsalo uno merlujso.

L'Anglais Burke, en parlant de ce qu'il nous plaît d'ap-


pdler notre révolution, le sert toujouTs du mot propre;
il rappelle [a rébellion fiançaij<. Dernièrement il d isok
qu'il ne revenoit pas de son étonnement à la vue du tà-
fcleau hideux qu'offròic à son imagination le côté gaucke
( 220 )
de notre manège. On diroit , ajoutoit-i! , qu'urie divinité
malfaisante s'est plu à rassembler tout ce que L'Europe çe«
íeloit dans son sein de sot orgueil , d'ineptie, de préso.îip?
jffyiï ; de déraison , d'extravagances, de primes, de perfidies,
lâ'imp.iití , d'attentats atroces & d'immoralités de tout genre.
.-^Les Anglais sont hardis . mais convenons qu'ils disent yra}
'ïuesois.

: Un garçon de cuisine , bon patriote , vient de nous faife


passer le petit supplément pi-àprès à notre N°. ; f. ^
Oa dit .m On dira:
Jfátìceau pauvre homme Sauce à la Le Noir. ( i)
Écrevisses' à- la poulette Écrevìjses à la d'Aiguillon.
Œufs brouillés ; . ** ., Oeuf à la Conjlitutioii.
Omelette soufflée Omelette à la Menou.
Poires tappées Poires h lu St. Huruge.
Pet de nonnes Pet de Charles Lameth.
Êauiïe tousse Saufe à la êOrlíans,

L'assembléc vient enfin de Táire une action honnête ;


i'emparer
des
f.euiljans , sous prétexte qu'il ayoit dit; ni Avignon, "ni.
ponstiturion : s'iì Ta dit touc haut, c'est une imprudence j
rrláís j>our nous qui ne cr'a'gnons point }es pendëurs ( qui
seront bientôt pendus-), |nous répéferòns à qui voudra l'etiT
tendre , ni Avignon , ni çpnsiuutjon.

Le médecin de M. B M . . ( le rnême qui a reeonquîs son

(1) Député fort obscur, quoiqu'il fasse tçjit seul ls su*


V""*' *" sigSé Perlet.
( 2* 0
fnaître ) difoit hier à un autre médecin de ses amis , qoe cé
Îrand h'avo'rt pas fermì l'œil une minute depuis huit jouri;
Fn aristocrate présent à et propos , demande lequel est le
plus à craindre des insomnies de M. B . ... ou des alToupis-
semens de M. de la F. ... ?

A vingt jours de date, je payerai à l'ordre du Roi de


France , la soínme de tout mon sang , pour 1c recouvremenf
âe sa liberté & de sa couronne ; (ans préjudice au droit de
funir ks coquins qui l'pnt humilié , les scélérats qui l'oot
putragé, & les Jacobis qui ont voulu raslauìntr. ,
A Bruxelles , le 2 f Mai t7$r.

Des gens mal-intentionnés prétendent, messieurs, que


yous rellèroblez aux joueurs qui promettent de ne plus jouer,
ií aux amans qui jurent de renoncer à l'ampur: ils se plaignent
de ce que vous avez encore npmmé M, de Fillette dans
vos derniers numérps. Pour moi, je n'y vois qu'un sujet de
louange, sur-tout à cause dp la manierc nouvelle dont vous
en avez parlé , c'est-à-dire avec éloge -, je prends feulement
la liberté de vous demander une petite explication. Vous
•avez comparé M. de Pellette à M. de Villars , & vous
lai ayez meme donné son nom , & en cela vous n'avez fait
que parler d'avan<e le langage de la postérité ; mais-,
messieurs , M, de Fillars eut un fils dont les exploits rie
ressemblèrent nullement à ceux de son illustre pçre : ne craî-»
gnez-vous point que la malignité bc répande que c'est à lui
que vous avez comparé notre général ? Daignez , messieurs,
lui fermer la bouche dans votre premier numero; exposez
tous les traits de relsemblance qui le trouvent entre lui & î»î.
le maréchal de Fillars. Ce grapd homme étoit doué (te
4a râleur la flus priflaute ; op l'accuseit jnéme de témerhi,
( X!X% )
II poílédoit patfaitínjcnt lc talent de f&'rre des plans de cam
pagne. Il connoifïoic très-bien tout son mérite , & savoit se
rendre juílicé; ei.íin , il a été Ic sauveur de la France...
Excepte ce dernier trait par lequel M. de Fillette ne res
semble tricore à son modèle que par la promesse qu'il nous
en a rai; dans la Chronique, vous m'avou-rez que tous
les autres montrent un caractère de ìcssemblance frappante....
TJ serpMc même que M. de Villars se soit plu d'avance
à ia tendue parfaite , en acherant , tout dur qu'il étoit ,
une charge de secrétaire du Roi; daigníz donc tendre justice
à M. de Fillette, que je me piais à nommer mon général ;
& fur- tout expliquez sette petite note que vous avez rnssc
au bas de votre journal , dans laquelle vous dites que ars
veut dire brûlé ou à brûler : aliûrez que vous n'avez pas
entendu une brûlure matérielle, mais le feu du zele , du
patriorisme & de l'amour qu'o.i counoit à M. de Villette , .
pour ce. qui touche i.a gkosk publique.
Signé , Antinous postface, Aide- de-camp du
général Fillette^
*' •• ,--;r ; • ?•:•>- r-a
II n'est pas difficile de connoìtre le rnátif quì!a fait an
noncer avec tant d'éclat à toutes les trompettes de la re*-
nommée, que M. Albert de Rioms étoic dans Carpen-
tias. Rappelions- nous qu'il a été commandant de la Marine
à Toulon ; considérons qu'il fera réintégré dans ce poste ,
quand le Roi le fera dans le sien; n'oublions pas que routes
les galères de Franc: font à Toulon. Rapprochons m?in e-
riant ces faits des justes terreurs qui viennent assaillir de
tems-en-tems nos héros en démagogie', je veux dire nos
Brijsct , nos Desmoulins , nos Gorsas , fans onblier nos
redoutables triumvirs en rat , & vous aurez la clef de cc
mystère. Vous sentez à mt-tveille les rapports que peurcoierit
'avoir ça' jour ces messieurs, avec le commandant "de £c
'département : ils savent en bonn: conseknee ce qu'ils ont
à attendre de la trop jullc gratitude de ce général inde
irce:Sc- voila pourquoi ils ne cessent de verser sur lui les
flots de la bile la plus âerc; ils n'en parlent qu'en grinçart
'les dents ; ils le dénoncent à toute la terre; ils le dénon~
C 2.23 )
eeroìent nu g^nd diable d'enfer. Jugc7 coram; cett« hon
nête bande lero!t ravie , que quoique bon patriote la dé
barrassât, par les movens connus , d'un homme si incom
mode & si aristocrate 1

Parbleu! messieurs, finissez vo« plaisanteries fur M. Dubois


de Cr. \ . . Jupiter à la fin fc laise ; il pourroit d'un coup de
foudre , venger sen favori, de tous les croalsemens de l'envie.
Parlons fans figure : il ne convient vraim ;nt pas de ridiculiser
un personnage de cette importance , un législateur de qui dé
pend le salut de la chose publique , un héros qui a la con
fiance de l'arméc des capucins.
Par exemple , vos çalculs fur ses services font faux ; je vais
yous prouver qu'il a eu la croix à z8 ans de servies révolus -,
savoir , furnumèrariat , d.dns les mousquetaires, acomptes
da 14 aoúc 17S1 , date des préliminaires de la paix , dont it
a toujours été le symbole .... 1 an & 7 mois & demi.
Mousquetaire. à pkd , du premier
avril 17*4, jusqu'au 31 Décembre
177 5 , jour de la réforme. .... n ans & y mois.
Et du )i Décembre 1775. à
pareil jour de 1790 , en qualité
de réformé chez lui , 15 ans.
Cela ne £aîc - il pas 18 ans & 4 mois & demi ?
Ne vorU-t-i! pas le tems requis par l'ancien régime du
despoîilmc? I) est vrai qu'on auroit, suivant cc.seaime, déduit
ì: furnumlrariat , huit mois de congé par an U le tems de
la teforme , attendu que cous les sujets reconnus bons , St
qui ont voulu du lcivlcc, l'ê sorn^ places dans les dix années
accordées apres la reforme , & cela auroit réduit son droit à
3 ans 9 rr/ois : mais comptez-vous pour rien une année de
service dans Jes grenadiers de la garde nationale, tous les
dangers que notre héros a courus les grands exemples qu'il
a donnés, & les-services multiplies qu'il a rendus daus uue
feule anneç * —Ouï , cecte annee bouche tous les trous , rem
( **4 3
plît routes let lacunes , & fait de Rí. Dub . . . de Cranci
Ou Crajje, comme vous l'appelez un digne porte-croix du ba-*
taillon des capucins , un brave successeur du b ave Mirabeau,
ïí d'autant plus fait pour guider les phalanges patriotiques ,
cju'au mérite d'être né plébéien, ce titre Se fa crasse lui ont été
Confirmes par arrêt de Cow souveraine, ce qui le distingue es
sentiellement.
Quant à sa filature, meilleurs , ce n'éroit point cíc la corde
tju'ìl filoit, car il l'a toujours appréhendée comme le feu:
(nais c'ctoít du lin dont il fail'oit de la toile qu'il vendoit.
Ainsi en se livrant à des spéculations utiles, il prpuVoix la
Candeur de son ame,la douceur de ses mœurs & son dédain)
pour la profession réservée à la ìiabklse.

Chaque jour rembrunit davantage le tableau effrayant que?


flous présente notte patr e, La dcso'ation se promené danî
toutes les pattics de lVmpire français ; le bonheur s'est exilé
pour long-tems de ces rives chéries, nagueres íi flotilsanteSí
Quel fort, helas ! nous est rel. f/c ? On voudroit déchirer ce
Voile épaí> qui Cache à itos yen* l'avínir; on voudroit , com
me Epimè nide , s'endormir, 8c ne se réveiller qu'au rctouf
de Tordre , de ('humanité & de la religion.

Les personnes dont Vabonnement expire avec le mots!


courant, sent priies de vouloir Hen le renouvelles
ayant le premier juin. Les envois feront dorénavant
discontinués à tous les abonnis de Paris , qui n'au-
to/it pas renouvelle , six jours 'après l'expiration de
leur abonnement ; & à ceux de province, seulement
hu,t jouss après.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-'


André-des-Arts , N.o 21,

De l'imjuimeric do Journal dí la Couï & de la. Villes


N.o 2.9. f '> .. )

; I; O DR NAt1 :
J) E LA G OU R ET DEvLAVlXXE.

Tour, taiseut de Journal doit tribut au malin


i l I l\ I T f
^La Fontaine.
.• ,11 . • V
• - • Du Dimanche 29 Mai 175)1. «• '*
■ •. .
Lt premier devoir d'une administration sage, est de ménages
les opinions dominantes dans un pays. L'ait de maintenir
l'auioacc est un art délie 1 1 ui demande plus de circonspection
.qu'on nê pense, N'oubl'ei 1 as que lc levier de la puissance
n'a d'auue appui que lVopîr.i n ; .que la, force de ceux qui
gouvernent n'est récjlcment que la lorcc de ceux qui se laissent
gouverner, N'avertissez pas les, \t pies distraits pat leurs
travaux, d'élever les yeux jusqu'à des vérités trop redoutables
gpat vous ; & cuand ils obéissent , ne les faites pas souvenir
«ju'ils ont 12 droi* de con mander. Dès cue le moment du
réveil fera venu, point de mil eu ; il sr.udra ou céder, ou
punir, être foible ou tyran. -,L&utoi i é désormais déttstée
ou avilie , qu.-lcjue fa ti qu'en prenne, n'aura pics à choisit
de la patt des peuples» tu* l'nilo.ent* ouverte 011 la haine
cachée. (v... . j ... . \.vvj i. ,í . .
Pour gouverner une grande natiqn, il faut an grand
caractère ; il ne faut pas fur-tout de ces âmes Indifférentes
& fioides qui l-.iiss nt flotrer au hasard de gran.ìs intérêts ,
& font plu» ooeufés à conserver lcwr' pouvoir qu'à s'en sefvit.
,. .....»J ..... £A Y S AL.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du %y Mau . >


M• le président à lu Ûnc lettre du Roi, paf Iaqúclté il
pitvient l'aílemblee , qu'il a nommé M. Tarbe à la
place de minitire des Contributions publiques. Voila tout
Tomft III. Aunée 175)1. C c
( 226 ) *.'A
ee que cette séance a pfFert jde pjus intéreíTan| , malgré
la pacotille ordinaire de- dtcrctr qui ont été rendus ,
«ar .il faut gagner fa journée tant . bien que rn^l. ] r
— ■'■m—niHM— 11
V A R I E T É S.
Deux femmes de Troyes s'entretenoient dernièrement
d'Augustin Sibille. Pourquoi donc «ehe.-_t- il (a croix, de-,
mandoit l'une ? —C'est parce qu'il l'a!volée , répondit l'autre.
î..- , : ■ •' ■ <|i| ■ ■ ' ■: • :x :ì i
• •.' ; : i- <■ ■ -iì1' ' '• <■'<:. ! ::. j;;;"o z*. í
" Pendant que k cardinal Lotriénie se couvre d'ignominie
aux jeux' dé' tous les honnêtes gens, son coadjuteur l'ari
•cheveque de Trajanopolis se couvre d'une gloire 'imper-ift-
Table, sollicité par l'éminence de prêter le l'errhént 'còhG-
titutiohnel , le coadjutëura courageusement répondu : j'airrifr
rrion roi, ma religion, ma: patrie, & je ne prêterai -point
fin serment qui me rendroit rebelle à. ma religion, 8c iuL
'me Teroit trahir ma patrie'Si' mon roV* >í:" '.' : >
i: % ,

: Que lc plus hardi d^entre vous , , ,' K , ..; ,


Ou le plus confiant , dit la Harp.. en courroux, .'• ■ *
Prenne la plume ou la parole (i).
Aitur Dillon lui repond : me voici .
La plume en main.,,. Gettc íépottse^est jfblle* , ,MÍ. 3
II lalloit la lui faire ainsi :
—Pour réprimer ta puante jactance,
J'employerois \ainement & bon tens & raison. L L1 A
J'ai pris le seul moyen ; c'est un bon gros bâton ■
Qui fut ton précepteur dès ta plus tendre enfance.
Oh ! comme mons la Harp.. auroit changé deton l . . J • if

(1) Extrait du Mercure , N." 17. 1


''* ' 1 —■-m^È** '
' ' Ím •''**• # 1 ' -i * -s '
Tous les/hérésiarques & les chefs de sectes ont donné l»ut
nom à leurs pofelytcs; les Arius, les Calvinistes , le Zz/-
thiriens , &c. s'appelrem: 'ainsi à cause dArius , Calvin
Sc Luther, &c. Nommera-t-on les nouveaux sectaires de
la religion Camus , les Camuistes , les Camujìstes, les
Camuselets ; ou tout platement les Camus ? Mais alors
comment une quantité de gens c,ui auront bientôt un pied
dé nez, pourront-Us être admis dans une secte de Camus,
vu íur-tout l'cgalite décrétée 1 '

• Du Havre , le z 2 Mai.
Plus pompeux dans nos exécutions que la ville d'Àrgcntân ,
nous nous sommes distingues ici par la brûlure de la lectre de
M. le.cardinal de la Rochesvucault ; on a fait vaiir exprès
îç bourreau de Rouen, & fur la demande du sieur Ckaloii....
membre acharné du club des Jacobins de notre ville , il a
été délibéré qu'il ssroit procède dans peu , à la brúluie da
saint pere, avec toute la pompe qu'une pareille exécution
exige.
Signl , un négociant ruiné comme tant d'autres , par
mademoiselle Targinette.

Les seigneurs constituans ou constitués seatent approcher


l'orage & la tempête : il jaroít qu'ils ont résolu de faire
promptement icuaitc ; ma.s avant de les laillcr partir , il
faut les obliger de nous donner 'un ctat de comparaison
clair & cuconstancié de la íituatioits'e nos finances à l'oQ-
verturc des états-généraux , Scdeleut situation présente.
De C a ni.

On a annoncé qu'un auteur sc proposoit de donner inces


samment sur le théârrc des Variétés, Mirabeau dans son
caveau ; & moi, messieurs, je demande la priorité pour Mira-,
beau dans son tombereau , tragi-comédie , qui sera dounéa
gratis, & n'attirera pas moins de spectateurs que la (arec
tum-bre du grand- homme. •

En même char , le fils du six Octobre


Se pavanoit avec Charles Voidel :
Or , m'étonnois , moi modeste mortel ,
, Qu'un Prine en fût à cet excès d'opprobre^
Lots me revint souvenir d'un Manceau
Qui prit loyer jadis ihez le bourreau :
Ou en fit brait : le d tôle en homme sage ,
Dit à chacun, chut ! chut! je le ménage.

Vous nous svez dit deux mots , messieurs , de la repré


sentation de Aîérope , qui a eu lieu mercredi dernier sur le
théâtre de mademoi elle Montansier , de quelques allusions
frappantes qui ont été saisies par le publie , & de l'hymne à
la louange de Foltaire , lue a la fin de cette représentation ;
mais vous avez oublié de rapporter deux vers de cette picce ,
qui cependant méritent attention , puisqu'ils renferment eux
seuls , la religion nationale d'aujourd'hui. Le poète s'adresse
à Voltaire, Sc après avoir dit le sens de cette demi - phrase :
» Si jadis un prêtre fanatique a osé lancer contre tes ou-
» vrages des foudres ridicules , » il ajoute :
La scène t'a vengé des attentats du Tibre,
Et Voltaire est le Dieu c u'adore un peuple libre.

»
Pourquoi trouveroit-on à redire à la croix qu'on a laiítç
subsister sur la porte de l'cglise Saint-Louis du Louvre?
Outre que cette église n'est que louée , elle sert à un culte
qui peut , fans inconvénient , admettre ce signe de la re
ligion catholique romaine.
Mais pourquoi laisser cette croix fur la porte des Jacobins
de Saint- Honoré, dont le temple est devenu le repaire de
( )
tant de brigands * Seroit-cc pour assimiler cette porte à
celle d'un cimjtiere ? Dans ce cas, il ne nous relie plus qu'à
désirer d'y voir entier des fossoyeurs en allez grand nombre
poar ........

les brigands de l'armé: a. ignonnoise se sont répandus


dans le département de la Drôme, & y commettent mille
horreurs. Nols transcrirons littétatement le compte qu'en
rend la feuille du soir. » Un députe du département de la
>» Dtôme , a dit qu'Avignon n'avoit pas seul à redouter ia
»» vengeance des Carpentrassiens , & il a aflure que le terri-
»> toire de France avoir été violé par les factieux rassembles
»> dans cme dcrniire ville, & qu'il n'est point d'excès aux-
» quels ils ne se soient livrés dans les départemens voiíins ,
d particulièrement dans celui de la Drôme ». C'est ainsi
crue 1c rédacteur de cette feuille , celui du Moniteur & tous
les journalistes qui se disent patrii te , rendent compte des
faits. Nous ne saurions trop recommander aux honnêtes
gens de rejeter loin d'eux des écrits aussi d^goutans. Le Pos
tillon par Calais mérite seul la confiance des gens curieux
de savoir avant de se couchet , ce que l'al'emblce nationale a
détruit, les .nouvelles injustices qu'eile a faites, les scènes
indécentes qu'elle a données. Lc rédacteur de cette feuille
est d'une impartialité que nous n; fautions trop louer. II
rend un compte fidèle & succi ct de tout ce qui s'est dit , ns
s'écarte jamais de la vérité. Quant aux obfetvations déta
chées qu'on y joint , elles ne font pas toujours raisonnables,
mais elles ne font jamais incendiaires,
t i

Le Roi de Pologne a écrit à Passemblée nationale , par


la voie du diplomatique Carra , pour faire des excuses à
cette auguste assemblée, de ne s'étre pas totalement con
formé aux instructions < u il en avoit tjçu, & d'avoir
dans la fameuse révolution qu'il vient d'opérer, conseivé
Sí assermi sa couronne.
On va nommer des commissaires pour examiner les mo
tifs .de cet expéditif monarque: on croie que Danton &
( *3o;)
le sapeur Audouin, feront envoyés furies lieu* , páur re»
tueìll'tr le voeu des citoyens actifs, avec des instruction*
pacifiques de, M. Bouche & compagnie.

Le monarchique du Bergíer. est à Paris , monsieur , très-


ennuye du désordre qui y régne, très-impatient d'en voir
la fin , 6c très-étonné de fe trouver honoré d'une mission
dont il n'a été instruit qu'en lisant le N.° 1,67 des Actes des
Apôtres.
Et voilà justement comme on écrit í'ìMstoireî
Du Bergier.

Nos dignes repréfentans ont quelquefois pasie_ quatre ou


cinq séances trèí-ioiìgues à délibérer fur des objets lo
caux, & qui, véritablement , n'etoient que d'un tres-petir
intérêt pour la chose publ que. Envoyés principalement pour
rétablir nos finances & répartir l'impôt , avec la plus scrupu
leuse attention, ils l'ont dterété vendtedi en une feule séance,
en un instant, fans qu'il fût à Tordre du jour, fans at
tendre l'enticre réunion des députés : ils l'ont décrété de
confiance, fans examen, fans discussion, & cet œuvre, le
plus important de la législation , le plus essentiel à la liberté ,
s'est a l'instant consacré fur le si*nple rapport du comité
des impositions, bredouillé par l'illumuaé La Rochefou-
cault. i
Ne peut-on pas dire de l'aflemblée nationale , ce que
Georges Dandin d!t de Petit-Jean f
II nous dit, (elle dit) longuement ce dont on n'a que faire.
Et court lc grand galop , quand il (elle) est à son fait.
Les gens des tribune» n'ayant point mission pour im
prouver 111 applaudir, & n'etaiu point intéresses à Timpòt ,
parce qu'ils n'en ont point à payer-, n'ont donné nul signe
d'existence ni de participation. —Applaudissez , Fraudai:» l
Voila ce qui s'appolie pjuuicr la poule íans «icr. • ...
( «jr ì
——^——• • • ■ ,
La sccur de certain banquier de Bruxelles, de ce M.
qui servit de,térsiojn à l'ingrat Lam... cette Sapho Tri... a
tant fait <k boite de bierre de Louvain à notte plus jolie
actrice, qu'il en est résulté . ks. plus . fâcheux accidens^
ce dont les chirurgiens ouc reconnu la cause.

' Certain patriote disoic : » j'aime beaucoup Montmorin n


—II n'est pas plus à vous qu'à un autre , répond Mad. B...
faus savoir ìi ce ministre étranger aux affaires , se nomme
Michel, elle rie l'appelle aue Morín. '
L'autre jour la grosse compagne de l'homme au long rez,
disoic: ci jc suis en largeur, ce que man mari est ea
r> longeur ». »i
>• u -,j jhjw. <"•.•!
Encore, fi le. papier du M.onWeur avoit certaine consistance !
mais trop lourd pour .ceif- votant -, tiop petit tour pat-à-
Xcnt; au besoin, il ne rient pa,s raè.rne dans la main.

L'évêque constitutionnel de S. O.ti ... se nomme Poirion,


qui, cn patois flamand , signifie Poireau ; depuis 1 élection
^duprclat, ce légume s'appelle apostat dans tous les marchés
«du pays.
-— —- J
Au Palais Royal mime on pourra bientôt manifester son
.opinion , fans lisqiier d'ette pendu ! Kier les grouppes écoient
nombreux : là pénurie extrême de l'argeht , & l'abondancc
meurtrière des assignats , ouvraient un large champ aux mo
tions des bons patriotes. Un homme d'une beile taille, 8c par
lant bien , s'est elanca au milieu d'u > grouppe n : messieurs,
,i â-t-'il dit , vos observations font belles £c bonnes,
„ mais qu'est-ce eue ça me íait à moi qui n'ai ni astìgnat ,
m fli argent } Nos députes, que Dieu confonde , m'ont réduit
i) ì manquer meme dç^ain. 11s out fait comme Peirin Dan
' f 2-32- )
»» áin , ils ont gobé l'huître, 8c nous laissent les écailles; c'est-
» à-dirc , que tout en nous lâchant du papier , ils ont soin
'» d'empocher nos écus. Je ne luis pas aristocrate , mais
ji je vous jure qne si on-punilsoit ces gueux-là à proportion
>> du mal qu'ils ont fait à la France , les écorcher vits fc-
">i roit une punition trop douce. II relte encore quelques hon-
j> nètes gens ; que ne pensent-ils comme moi! je vous promets
>i que mon pays feroit bientôt purgé de cette engeance.
»> Qu'ils trcmulenr de pousser a"bout la patience du peuple ,
,i> ces commis infidèles à leurs comméttans , traîtres sk la
» nation , & crimnicls devant Dieu & devant tes hommes »!
■—L'astistance demeura stupéfiée, mais il ne s'éleva pas lê
moindre murmure contre le couraueux orateur.

La révolution pacifique qui vient de régénér.-r la Po


logne , est la satyre la plus cruelle de la révolution française.

' ■ - Errata du Numéro d'hier.


Pag. z 10 , lig. 6 , les Angliais font hardis; lise^,cés
Anglais font hardis. —Pag. in, lig. i , ce grand;
hft'i, ce grand homme.
«'"*■ • I "r.r .,. T

Les personnes dont Vabonnement expire avec le mois


courant, font priées de vouloir bien le rtnouveller
avant le premier juin. Les envois feront dorénavant
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ront pas rtnouyellé , fix jours après VeUpuatïotí de
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André~des-Arts , N.o 21.

I5e l'nnprimeiie du Journal de la Coui & de la ViU»s


N.° 30.

J OU R N A L
di la Cour et de laVielí.

Tout raisaur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 30 Mai 175 r.


Parodie du Po'cme la Gaîti.
Contrée heureuse, én pl'aisìri íï fe-:-i!ef
Peuple charmant a.fopté par l'amour,
Paris fans pair, du faste le fcjonr,
Pourquoi faut-il, ô trop superbe ville,
Que de tes murs, peui-ctre fans retour,
De la gaîté la ss-Juifante cour,
En dépit d'elle, elle-même s'exile!
Qu'avez-vous faic , Français ? Qu'est dey cru»
Du bon Henri ce bon tems fi connu ;
Ce tems charmant de la gaîté gauloise,
Où, sous l'hermine 8c fous les fl urs de lyS,
Sous le casaque & le chaperon g:is>
Egalement rioient prince, marquis,
Marchand, soldat, & ducheiìe die bourgeoise!
Vous, étrangers, dont la foule jadis
Des bouts du monde , accouroit empressée ,
Pour admirer, dans son joyeux potirpris,
La capitale, 5c des jeux &: des ris!
On n'y rit plus ; la mode en est passée;
C'est le bon air d'ctie tiìste à Paris.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du Mai.

Il paroît que nos augustes commencent tout de bon ^


a^»i: peur j & dans le fait , les préparatifs qui fe font lur
Tome III. Année 175)1. D d
( 234 )
nos frontières devíennîiit inquiétans. Ce ne seroit tien en
core, sa n s le changement énorme qui s'est fait dans ['opi
nion publique. II est Jonc viai que l'inltan du réveil
approche. Le sommeil a été long & pénible. Puissent enfin
aux ténebrçs épaisses qui couvrent notre Fiance malheu
reuse, succéder l'éclat du plus beau jour!

VARIÉTÉ S.

Le nouvel évêque d'Amiens , à son arrivée , fut descendre


à l'hôtel-dieu , puis à ('hôpital, puis chez les frères des
écoles chrétiennes , puis chez les religieuses de Ste. Marie,
puis aux Carmélites. Refufç par-tout , il ne lui reste plus qu'à
se présenter à Blcêtrc , où , à coup sûr , il trouvera sa place.

A la merc Geitrude , un soit disoit Bertrand :


Votre fils le vicaire a-t-il fait le ferment ?
—Tout des premiers! II en auroit fait cent.
D'un ton pireux , lui répondit Gertrude:
H jnroit , il juroit qu'il n'étoit qu'un enfant :
Hélas ! le mauvais garnement
M'en a point perdu l'habitude.

La forêt noire Ce remplit d'habits blaVs parementés i*


divertos couleurs. Un soldat arrivant;prcs de Darmstadt , a
demandé à un Voyageur s'il étoit fur les terres de lTGm-
pire , & en ayant la certitude , il s'est prosterné , a baisé en
pleurait, cette terre du despotisme, Sí amaudit très-ineivi-
qnrmcnt celle' de la liberté. M. de Kelkrmann n'a sû
rement pas manqué d'en rendre compte aux Jacobins.
Plusieurs régimeos «'avisent de devenir royalistes : celui
de Louis Nooaailhs si bien endoctriné , change à we
d'œil. Nous sommes déjoués , rien n'est plus sûr : on sera
bien de rendre le ministre de la guerre responsable d^Ta*
ristocjatie; des soldats. , ,
te régiment de Tourraine perte par-tout le désordre
te le carnage. On sait comment il s'est comporté à Per
pignan. Le ministre de la guerre l'a envoyé dans le Quercy,
dejà le théâtre de mille horreurs; St maigre les plus vives
instances de la majorité des honnêtes citoyens de Mon-
tauban & de Cahots , il s'est obstiné à l'y tailler. II a plus fait,
lien a retiré des détachemens de deux autres régimens qui y
maintenoient la paix , oui s'étoient toujours distingués par ia
meilleure conduite. N'est -il pas responsable des nouveaux
crimes dont viennent de se rendre coupables les soldats du
régiment de Toutraine unis aux, gardes nationales? L'assem-
blee les lui pardonne : le ciel l'en punira.

. Depuis qu'on s décrété la liberté des pétitions , M. ltf


président de '.'assemblée du manège a, dit-on , reçu celle-ci:
. « Puisque les soldats nomment leurs officiers , les paysan»
>r leurs cures, les justiciables lears jogeç, pourquoi les bri-
>i garais nc nommeroicnt-ils pas la marc chaussée? L'assehT-
w Wéc nationale ne peut refuser ce privilège à ses plu»
»i dévoués serviteurs : ils espèrent donc l'obtenir d'elle •, seî
»> principaux membres y ont un grand intérêt : fon refus
» seroit celui d'une mcie dénaturée »,
Signé f le ptocureur-syudic du directoire des brigands.

Extrait d'une Lettre de Dunkerque , du XX Mai.


M. de Brejson , commandant du détachement d'artil
lerie en- garnison à Dunkerque, a obtenu du commandant
de la ville , la permission d'aller passer quelques jours à la cam
pagne : pendant son absence, un canoniet de son détachement
Ta dénoncé au club des Jacobins de la ville , comme traître
ila patrie, puisqu'il a la preuve qu'il est allé à Worms joindre
le prince de Condé, pour lui communiquer le plan de la ville
4s Dunkerque , & les moyens de s'en rendre maître , apraf
avoir fait égorger tous les patriotes , &C. &c. Nos Jacobins ,
qui font pour le moinsausst avides de dénonciations que ceux
de Paris , ont reçu celle-ci avec un transport, de joie , dont
Implosion à cte de décider que cet officier perdroit son
emploi , auquel on nommeroît fur - le - champ. —Après
trois jours d'absence , & quatre heures après ce faral arrêt
M'.'de Saint-B:eison a reparu à Dankerque. Les camarades
du canonier , qui n'aiment pas qu on pousse le patriotisme
jusqu'à 'la coguinerie , Pont chassé ( le canonier) , après lui
avoir donné nin demi-c:nt de coups de bûche fur les épaules;
& malgré la protection des Jacobins , il n'a pas osé reprendre
l'uniforrrw que ses camarades onc juré de lui déchiqueté! fur,
le dos à coups de sabre , s'il s'avi soit de le porter.

L'autre jour un colon & un Jacobin s'entretenant du


dícvèr fur les colonies, le dernier dit à l'autre : oh \ nous
fous mettrons bien à la raison ; nous enverrons une armée
de. nos frères en Ameri.ue, 8c s'il le faut , j'irai moi-même î
Le colon ne répondir rien , 8c se mit à éctire avec un crayon
en régardant le jacobin : qu'ecrivez-vous donc là , demanda
celui-ci? Je fais; votre signalemenr , répondit l'autre, afin
qu'en arrivant à l'Amérique, vous soyez, reçu comme le
«éjcjjre. rincent Ogé. . ■• •' -
. ' i !: •>: .'otú i

• Un homme de pratique difoit que le côté droit , attendu


fa minorité , devoit peu s'Ì0;|uittcr des décrets iniques
qui le dépouillent , & qu'il fauroit bien se faire restituer
quand il auroit une fois atteint -la majorité, ce qui il'est
pas trè,-éloigné.

Lorsque la police de Paris s'eserçoit au nom du Roi, les


victimes Je l'autorité magistrale ou municipale avòicrit rècours
à celle du ministre , qui ucs-souvent modéroit, contenoit
Sí arretoit le despotisme des agens subalternes, tbûjours plus
inlolens, plus durs que leùrs luperieurs. Aujourd'hui à qui
peuvent-clks avoir recours? Le peuple, cn cherchant la.
Ubetíé, s'est donné mille tyrans qui k condamnent fans appel,
t. ■ ( 237 )
& s'est privé du recours qu'il aveic au père commun de,
tous les Français. On a faic disparaître cetre gradation de
pouvoirs du commissaire au lieutenant de police, du lieu
tenant de j.olicc au ministre , du ministre au Roi , 6c du
Roi meme cn redescendant aux cours de patkmens.

Grande queflion discutée avant-hier au case


Procape.
Leciuclde Philippe, àzBarn."., de Robertfp... ou de
Bouch. . est le plus délicieusement affecté , quand il apprend
l'heureuse nouvelle d'un alsaílinat ou d'un violent incendie?
La majorité des voix fut en faveur Hu ctucl Liouc... II
n'y eut que quelques legers ameuderruns. ■. .
: . 'Z-'/.
Oi> a envoyé de Bordeaux à M. Barn... une fettre écrite
pat M. de la F„„ à ses írercs d'armes , qu'il cng.igc à partis
pour ['Amérique , afin d'y port?r le \ lus saint des devoirs
contre tout ce cui est blanc. On connoit son aversion pour
cette couleur; il n'aïme gw. ce qui est" mêlé. D'ailleurs, ia
philosophie & son humanité lui ont inspiré une telle horreur
four-l'csclavagc, qu'il a vendu tous ses nègres & les rrfïiiatris ,
k que depuis ce momcnt-li , il les regarde comme se?" enfàtu;
Au reste , fi l'armement de Bordeaux s'exécute, les Anglais
«nus -ont promis dVnvorer iitu' escadre au-devant de lui, pont
s'escorter cn toute sùrïte jusqu'à Plimouth.
I ;».-.'"', JTil
«•. . r.. . . '^mm\ : . . , .1 n..;;*
Nouvelle monnoie territoriale.
Depuis qu'il est reconnu que l'aslïgnat vaut mieux que
de l'argcnt , puisqu'il est hypothéqué ' sur des domaines na
tionaux^ un économiste a propose au comité des monnaies
le moyen d'économiser la fabrication des gros fols, & d'em
pêcher la thésaurisation; c'est de mettre dans la circulation
«ne quantité de mottes de terre oui auront plus ou moins
de valeur. On a calculé qu'an œuf n'en coûteroit qu'un*
charretée. Cette manière de ranimer le commerce a paca
ítès- simple.

Hier, à midi, fous les tentes chinoises du café du Caveau,


St. Huruge ralsuroit les pairioi.es fur les bruits de guerre,
en leur dilant avec mystère qu'il avoit dans la tête un grand
projet pour déconfite l'anr.cc des- aristocrates : c'est, difoit-il^,
Ùe grands creux , de grands folles, couverts où ils feront
tous engloutis. Personne ne 'disputera à' Si. Huruge Pîo->
vention de cette ruse de guerre : certainement ces grands
crenx font dans fa tetc. ..
»•> .- , â • ,;.x. " • y " ■. ■.

" Cenxqui blâment notre sublime constitution, ne savent paw


qu'être est admirée èè tous nos vBisins , èc mémé de1 l'impéra-
trice de Russie, qui z forrheílémeht déclaré qu'elle n'avait fait
ja paix avec le» Turcs, Tìtoí1' à l'espoirde nouvelles con
quêtes, que^pour n'étre pas distraite du plaisir de nous re-
g^ariei acîievcr notré'immortel ouvrage, qu'elíe Sclesaiitres
rbirvorains de l'Europe se proj-osenr d'imitef ; sur-tout dan»
lá' nouvelle manière ' de voyager & de résider du Roi de*
Français, •
£ ''1——^———t^m 1 1 . 1 W. ', ' ' J
ïr,j .'''fi ■ ,r." "''.'''i j * 'A i >ì y. j. v
, ht h»en%T/iugut est à, Vaus. Ce miailtre Allemand , connu
pat (ës'talens, & sor-tout pa,r fa ftneife, vicndroit-il jettes
k» des germes de mécontentement, & déranger notrç, in<-
é*«ible. bonheur & rtfls paisibles jouissances Les Jacobins
en font émus... I|$;aucpifcr*t déja pris peut-être un pattl.vio-'
lent, si leur furet diplomatique Carra ne leur eût promis
de voir le tudesque émissaire, & de lui tiret les vers du nez.

-■m ,,,,.,.*!.. Noiiy.elles diplomatiques. , •■

. .Le jeudi de, la, semaine derniere, M. der Moptmarìa


flonna,,^ dìuet à: tout, le corps diplomatique.;. c,'elt-à-dire ,
apa, ambassadeurs étrangers ; car on se persuade aisément quç
^ç.ininistte ue Çp. sçro^t.pas perçois de mêler, le* respectables.
©racles de la souveraineté populaciere, les Mencu , Filuau.
Sic. aux serviles orgaacs des roitelets de l'Europe. La nou
velle éventée par nos mouchards, occupa la poli: ique soup
çonneuse de nos génies municipaux , administratifs Sc. mili
taires : il fut convenu cm r'eux de détacher le prélat Gobet ,
pour aller après-dîné , l'ous prétexte d'une visite , flairer l'air
ou jour fur ces figures diplomatiques. On annonce M. l'évèquè
ée Paris : madame de Mciuinorìn jette fur hi , non ua de
ces regards gradués Sc en échelle , dont les femmes savent
tnesurcr tout homme qui entre ch;ZL-llcs, mais un eoup-
d'cril du plus profond mépris. Lc prélat déconcerté par cet
accueil, se retourne vers l'aml alsadeur d'Espagne , qui étend
fur U.i un regard prolonge & muet : il va .1 l'arnbalfadent
d'A»gleterre qui lc toile de .a tetc aux p eds ; il le replie
fur l'ambassadeur de Naples, qui répond à !a r^v»:rcn£e par
Un ri* moqueur... Le Montmurin , qui rioit lous cape des
exercices que ses convives taiLíçnt rairr au fìenr Gobet ,
mai< qui ne vouloir ni compromettre- , ni être çotnromis
par un éveque conltitutionnsi , p.it gravement rccnfcigneic
par le bras , Sr le jeta à la porte ue son cabinet , où ii arfccía
d'avoir besoin de l'entrecenk : ce ministre s'ouvrit en. ctfet
au prélat , fut les inquiétudes que enufoient les dispositions
des petits esprits exaltés par le bref du pape , & les d.ingçrs
(jue le fanatisme pouvoit faiie çou'i" à la constitution. Mais
comme monseigneur n'est tas plus polittque^que thiologien ,
il ne fut que repondre à M. de 'Montlttcrìn , qui , proìitanc
de la chute de la conversation , se leva , Sc alla rejoindre les
ambailadeurs , lailCint là M. Gobet, qui fut rendte compte
à fes commettans du peu de succès de fa mission.

L'aiTrmMée nationale ressemble à PènUope , qn' défis.Ht


la nuit l'ouvrage qu'elle «voit fait le 'jour : la difsrrencc qtt'l"
y a entr'elle, c'est que Pénélope avoir beaucoup de prince»
four amaBS , & que l'ailcmbiée nationale n'en a qu'un.

Nous prions fes personnes qui auront la bonté d'envoyer


des articles à nos coopérateurs , ou à nous , de vouloir bien
les resserrer le plus qu'il leur fera possible. Il en est de l'efprk
H ho )
comme de la poudre ; plus il est comprimé , plus l'explolícm
est forte.
Nouveautés littéraires.
Cuchet, Libraire, rue & hôtel Serpente, vient de
mettre en vente les ouvrages íuivans :
Esprit, pensées & maximes de M. l'abbé Maury, député
à l'assemblée nationale, 1 vol. i/2-8.0 d'environ 400 pag«
Prix, s hv. 12s. broché.
II n'est pas de bon Français qui puisse se palier de cet
intéressant recueil; il mérice de devenir Un ouvrage élémen
taire, propre á éclairer ceux qui se destinent à parcourir 1*
'carrière politique & de la littérature ; ils y trouveront uno
source abondante d'inítruction , U un modelé d'éloqaance,
d'érudition & de vrai patriotisme.
La Monarchie vengée des attentats des républicains mo
dernes, ou réfutation de l'ouvrage de M. de la Ficom-
terie , intitule, les Crimes des Rois de Frince. Pat
M. C***, t vol. in-%.° Prix, 2 liv. s f broché.
Lisez, si vous en avez le courage, la production atroce
de M. de la ficnmterie : lisez ensuite la réfutation triom
phante de M. C*v; & si vous n'éprouvez pas la sensa
tion délicieuse d'un homme qui, après avoir séjourné dans
un lieu infect, pall'c subitement dans un bosquet parfumé
de l'odeur dou^e & suave qui s'exhale des fleurs du prin-»
temsi dites, je ne fuis pas né pour être Français.

Les personnes dont rabonnement expire avec le mois


courant, font priées de vouloir Hen le renouveller
avant le premier juin. Les envois fnnt dorénavant
discontinués à tous les abonnés de Paris , qui rìau
ront pas renouvellé , jix jours après Vexpiration de
leur abonnement ; & a ceux de province, feulement
hua jours après.

On s'abonne pour cc Journal rue Percée Saint-


AndrÁ-dcs-Arts , N.° 2.1.
■ ' —
De l' imprimerie du Journal de la Cour & de 1* Ville.
N.o 31. , .. - )

JOURNAL
de la Cour et de la Villí.
Touc faiseur de Journal La
doit Fontaine.
tribut au malin

Du Mardi 31 Mai 1791.


Tous les papiers publics sont soi qu'à la séance du . . . mai ,
un membre du côté droit a dénoncé certain commis du burcad
de liquidation , qui avoit fait liquider un propriétaire d'office
avant son tour , moyennant le sacrifice de cinq pour cent ;
oa y voit auflî la grande colère au moins simulée de tamus ,
te le décret qui chaigc quat r> ccmmilíaires ud íoe de prendre
Connoillance du fait & autres semblables : li cependanc, attendu
oue la part du commis dans les profits n'étoit , comme ìll'a
déclaré , que d'un demi pour cent , & le relte pour ses
4ommettans , nous conseillons à nos abonnés de parkr auíti
.cher qu'on voudra, que cet agent prévaricateur nc fera pis
«basse , -mais averti de prendre plus de précautions à l'avenir,
II est résulte de fessai fait à l'hótcl de la monnoic, on
Îirésenee des commissaires nommés par nos vices-souverains
es Jacobins , fur la matière des cloches , qué quand le íotn
du balancier porte fur la piecc pour la marquer , il fait fur
die l'ettet cuc produit le cailcment du bout d'une lame
batavique. ' . - .
Combien faudtoit-il de galères pour placer tous les coquint
^que la révolution tait «clore <c connoître?

ASSEMBLÉE NATIONALE.!
Séançc du 30 Mai.

Çjt que cette séance offre de plus remarquable, c'est le


décret qui ordonne que les cendres de l'impie Voltaire ,
l'ennemi le plus acharné que Penser ait vomi contre la
religion chrétienne, feront transportées à l'eglife Sainte-
Geneviève, dans lc monument élevé aux giaudi- hommes.
Tome Í1L Annte 175*1. ' Ee
VA R I É TÉS.
M. Sillery-Brúlart , au nom du comité des recherches
a dénoncé le club monarchique, à la séancé de l'assemblée
nationale de samedi soir. Ce club est accusé par un M. Hus-
ftaud-ow Rutaud , d'avoir soudoyé des ouvriers en cas d'at
taque, & conséquemment d'avoir voulu faire une contre-
■ivvolution.
M. de Clermont-Tnnnetre inculpé , donne, dit-on , un
démenti au comité des recherches, & demande des- juges
•du ton dont il dicteroit des loixT ..:.■•>*• <ii. »*■ :
i II fàut convenir qne >les Monarchistes font bien ma'a-
droits: s'ils eussent pavé pour les défendre , ceux qucl'homme
isulong nez a envoyés pour les attaque? , ils auroient proba
blement été mieux servis : au lieu de cela , ils ont été battus,
.fc. voilà encore ÌA.Sillery qui vient bravement les accuser
d'avoir eu l'intention de se défendre.
Le guerrier 'cPOueJJ'ant veut qu'on se laijse battre.

M. Cabanis prétend que l'énorme ingratitude du public


i-envers le dernier «hef-d'ccuvre du patriarche des jongleurs,
feroit périr madame Staelàt langueur, & cela dans peu r-
decin, .qu'on la condamnât à la guillott'uu,C f

l'on fait parler le pape au pere éternî^qui lui repond , » qu il


ne se mêle pas de nos affaires. II faut en effet être bien
abandonne de Dieu pour croire encore que dés avocats qui,
dans deux ans, ont trouvé le secret de nous faire perdre
"notre religion,' notre douceur, notre gaieté , noue industrie
.i ... x ! s :.iz. .+n ... . :
fc noire argent -, trouveront au bout de tout cela les moye-as
de nous rendre heureux.

, Lerapport du Conreil du tj novembre i?88 ,est le brandon


cjui, a,rnis tcaite la France en ftammes ; & M. Ntckcr s'ert
applaudit encore dans son dernier ouvrage! .« ;' : >'n

On dénonça dernièrement .à rassemblée nationale l'infì-


dclité des commis du comité de liquidation , qui exigeoient
yactiotiquement f pour ipo , & souvent, beaucoup yíus vjdcs
malheureux qui sont.fcr;és de se faire liquider. M; Goutt...
íi-devaut goujat ,'■ dragon & curé, qui tenoit la sonnette
de 1'aslcmblçc, on ne £ it trop pourquoi , après avoir jette un
léger, regard fur M. Camus,, refusa d'entendre la .dénon
ciation. Monsieur Madié , député-, lui dit: Mo/ifeigntur »
jì.vqus ■ ayie{ toujours refusé d'enlaidie Its.diiiQiiT
fiatíous, ,.yaus: n'auri€{ pas su que Ai. de Bara/uin
Itott caché dux Antwivcìades , (í volts i ne ..volts fer
ffât pas enluminl de la gloire dont yous U'o.us écet
ctuyert à ce fameux jìig*. ."< j

lies évêques constitutionnels, pre/Tcs d'ètrc sacfés, firent


'avec l'évcquc de fiabylone, un traite sous scing-ptive, par
lequel ils1 s'engageoient solidairement à, lui payet 10,000 Irv1.
tle rentes viagères , pour ['indemniser de 'son honneur &
dé son' amequ 11 pítdoit cn les sacrant. Ses conlrcies veulent
Actuellement qu'il amiuile le traite'; mais il s'y cil refuse ,
i8é: cette affaire va être portée aux tiibonaux, &. va nous
apprêter à rite.

Souche de Fer. Quelle différence y a-t-il des craintes


des aristocrates, à celles des démagogues jacobns?
Rèp. Les premiers ont craint jusqu'à présent d'être mis ì
la lanterne par le peuple égaré } les seconds «aiguent d'çtrc
ÍMessatifnen* pendus júridiqucrhcnty lòi
à ouviit les yeux.

. Le cuistre Gòrsas ayant manqué, il y a qùelque-teins , att


fonctionnaire public de la Grève , à été condamfié à lui fairri
des réparations , ce qui les a Un peu brouillés ; aussi le sieur
corsas compte-t-il le récuser, lorsqu'il comparoîtra devant
le tribunal du fonctionnaire. ~"

» Les tnémes causes doivent produire les mêmes effets.


Les désordres & les brigandages àvoient enfante l'aiicienne
chevalerie. On écrit de plusieurs provinces, qu'il s'en forme
Une du même genre &qui a le même but. Elle doit pourvoir
à la- sûreté des voyageurs , prévenir & punir les crimes,
4'toiéger ceux qui veulent rétablir Tordre en France; tllé
veut réveiller les idées d'honneur & de gloire r faire refc
pecter le nom- & l'âutorkc du roi , & donner nrr grand
■exemple à ces soldats , qui n-'ont du courage-rjue pour
BÍfoslir.er leuis officiers & piller leur caille . Ils se pro
posent d'aller apprendre à MM. d'Atnai-le-Due ,-à - révéreï
la familie royale. Or ne doute pas qu'ils n'aillent récom
penser MM. de Tuile & de Castelnaudari, des actes de
^atrjotj&ne-vqu'ils- viennent de , .commettre par des eruaotis
dont les lauvnges rougiroient. Njmes , Vitcaux , Bourgoia
& d'autres lieux célèbres par l'arrocité de lear zèle , feront
auffi visites. Les églises feront protégées, les usurpateur»
de kurs biens châtiés, ainsi que les intrus schisraatiques.
On écrit qu'un de ces braves ayant lu que David avoìï
'apporte à Saiil deux cents perruques de Philistins, a promis
poir son tribut de réception á la chevalerie, deux, cents
oreilles de municipalités, de directoires , Sc de prélats cons
titutionnels.

Le patriote Champsvrt vient de faire imprimer un dis-


jeóurs fut les académies ,'qui, íït-il',; dWroit être prononcé
pat M. de Mirabeau i l'aiseoibiée nationale.
( 245;)
On demande pourquoi M. Champsort, possédant toute»
les vertus de la démagogie, tient si long-tems à un sot-
briquet, à un nom de comédie pris dans un accès d'humeur,
& à . cause d'un mauvais succès littéraire fous son premier
nom ? N'est-il pas à craindre qae prenant ce nom de 'Champ-
sort pour celui d'un fief, on ne soupçonne son auteur d'a
ristocratie, & que cela n'empêche de le proclamer pour fa
; nçmvelle législature , ce qui seroit pout jla France un très-
grand malheur ? . ...
Ses amis lui conseillent & le conjurent de reprendre son
vrai nom de famille, &de s'y tenir : M. Nicolas vaut
bien tous les surnoms romantWjues : i! rappelle aux patriotes
un des pins fameux athlètes de la révolution ( i ) , auquel
il ne feroit pas du tout étrange qu'il eût l'honneur d'ap
partenir par ie sang : il rappelle encore à tous les gens de
lettres , cette chanlon faîte du tems de son grand-pere.

» Si l'boa dieu vouloir, ' * 1


» J'm'appelleroisj &<;. », • • ■„ "

II est bien étonnant que l'on ait avance- dans des feuille»
périodiques, que Madame la marquise dt Favras alloit
se pourvoir dans les tribunaux de csnation, & y demander
la révision du procès du marquis de Favras son mari. Cette
révision est faite (ìans tons les eccurs , & nous somme*
autorisés par elle à désavouer ce fait.
:1 :■'■■> p . ' ■""■"■""?
■-" :■ : . • '» ■:')
- "l{

Bouche de Fer. La déclaration 'Ses droits de l 'homme


n'est-elle pas la plus belle piecs de notre constitution !
Rép. En fait de déclaration , il y en a une à préférer.
D. Laquelle ?
R. Celle 'du 13 juin 178 f .

( 1 ) Nicolas > surpommé 1a grand-barbe.


parlerai à Lcjsárt. .
«jOi a décrété qu'un député ne pòurroit solliciter rsi pour
"lui ni pour les autres. II est d'autant plus importari;t''3rcri
"faire un exemple-, cjii'ìl paroît être du dernier brcrriWe
k ministre , car il en parie 'très-lestementv 'ï:,-stI -m

■ CÍiangemens de noms arrêtés par le conseil gé


néral de la commune , pour différentes rues t
par continuation des précédentes délibéra"
' tiohs; ':" ' ' -
Au lieu ic _ ;,. ., On dita ,.
Rue de ['Université (où> loge i > r- «
l'abbé Périgord) rue de la Juiverie.
Rue Charlot , (où a logé M. Du-
y bois+Crancê. " me de flr 'iciïâelk.
3ííliierd.u Pa!ai';-Ròyaì. . me du\- Charnier 'ïìàç
■. Rue Sainte- -Anne , "( où loge ;i.v . ;
rx tJHiï . . .) . v. me duylat dBstaimi
Ce dernier changement se fait en mémoire du sacrifice
immense de vaiílelle d'argent fait à la patrie pat un ci-
tpyea.de cette rue qui ne se sert plus que de plats, d Estaim. .
——i—— -ì. :'.:■>- .Wa

J'ai vu le gtand á'Esta'ing fous" l'ha bit de murailles j


Cachant à tous les yeux le héros de Versailles , ,.
Se couler fur le soir en vrai guppe-niinaud ,
Vers ûrï réduit òVfcur^óù miîaûìrê ne brille :
i llok-il au brelajid-jrfin bie>i chez cjuel^iç ^ ; ".
.( 247 )
—Eh! non; c'est qu'il alloit au petit ctub michatii.
U se fait des amis , & par fa double allure ,
Au château courtisan, au district: citoyen,
Vous verrez cet horaire de bien
Nommé pour la législature.

, On -demande aux amateurs, si le sieur Duga^on joue


saieux son rôle dans les Fourberies de Scapin , que M.
tnajfif Mtnou a joué le sien dans les Fourberies na
tionales , concernant Avignon? '

~ è
Depuis trois ou qnatre ans , chacun à son tour paye ses
sottises. Le clergé, la noblefle, le parlement ont payé les
leurs; les chefs des démagogues commencent à les payer , 8c
ne font pas encore quittes à beaucoup prés ; mais ceux qui
payeront, les derniers, payeront bien plus cher que tous les
autres. Les rentiers , par exemple , payeront au moins da
tnoitié de leurs revenus. Jc ne fuis plus en peine que de sa
voir comment les banquiers, les agioteurs, les Claviers ,
Boyd, Pomaret, Lejfut, Abblma , Lambert, Laborde ,
Berard, Dodun, Girardít, G ei.u, , Lecouteux , d'Es^
pagnac , 8c autres payeront lesJeurs. C'est pour eux , que
i'astcmblée nationale a ruiné tant de gens : auront-ils leur
tour ï-—Ah que oui ! —Mais comment ? — La providence a
des moyens cachés , que nous ne pouvons prévoir , & qu'ils
ne peuvent prévenir.

Le général 3ender ayant appris qu'il étoit menacé par


papa Foià... président du comité des recherches , luirépondit
jiar le couplet suivant , sur l'aiç du serin qui fa fait envie.
Quand moi, dans peu mettra mes bottes,
Tirai joindre <lans ton Paris ,
• "- ■' v Où plus oc reste que des crottes ,
X M» ')
Honn-tes gens étant partis; '> ■•• 1 ' ' 4
Quand tiendrai ta lourHe mâchoire ,
Ta barbe laisserai pousser -, ■■ \
Pour me sei vir de décrotroire ,
Et mes deux bottes nettoyée.

Plusieurs personnes assurent avoir ressenti à Paìís , des


secousses d'un tremblement de terre le samedi 18 decemois
à quatre heures & quelque; minutes.

Lors de l'assemblée électorale du district de Caen, pour


la nomination des curés , plusieurs électeurs étoient d'une
ardeur singulière à aborder tous les prstres , pour les engager
à prêter le ferment, en leur promettant des cures à lcuc
choix. Un nomme Boi^ard , électeur & fermier de Saint-
Manvieu , aborda fur le carrefour Saint-Pierre, uq, homme
ìubillé en noir , chapeau & cheveux ronds : allons , mon
sieur , vene{ prêter le ferment ; je vais vous faire
donntr une cure fur-h-champ. —Mais, monsieur\
je nefuis point piètre. —Comment 1 —Non, monfitur ,
je fuis chaudronnier*:.

Les personnes dont Vabonnement expire avec le mois


courant, font priées de vouloir Hen le renouveller
avant le premier juin. Les envois feront dorénavant
discontinués h tous les abonnés de Paris, qui n'au
ront pas renouvellé , six jours après Vexpiration de '
leur abonnement ; & à eeûi de province, feulement
huit jours après. ■ • . -

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint"


André-des-Arts , N.o 21. :

De rím^timerie du Journal de la Cour & de la Ville.


SUPPLÉMENT

Du N.° 3 r.

Y ^ks hommes naissent avec le désir de dominer ; la re


ligion & les loix servoient à les contenir. Ces deux!
freins nécessaires pour le maintien de l'ordre, ne con-
venoient point au système des députés novateurs, de
ces philosophes orgueilleux, qui n'avoienc d'autre
objet que la domination ; aussi se sont-ire émpre íìés
àè les détruire pour se rendre les màîtres de toutes bs
aniíoífcésv ' * '
Pauvres Français, qui avez mis votre confiance en
eux '. votre gloire est passée ; vous n'êtes plus que des
pantins dans les mains de ces ambitieux.
II vous réste cependant un moyen de vous soustraire
à leur tyrannie ; c'est d'avoir le courage de secouer 1*
joug qu'ils vous ont imposé, & de provoquer une se
conde législature ; pour y parvenir, faites assembler vos
sections ; les braves militaires de la garde nationale,
dont lts malheurs publics ont diífipé l'illusion , vous
soutiendront.
Qu'ils ne s'imaginent pas , ces ambitieux , que leur
constitution puisse jamais former une loi irréfragable y
•Ile est nulle de plîin droit en plusieurs points , par la
défaut de' pouvoirs dâns les d'putds qui ont violé
Éeurs mandats-, ils l'ont bien senti, & c'est pour en>'
masquer le vice, qu'ils ont imaginé d'en faire jurer le.
Hiaisttien , d'une manière si ridiculement Wsmnslle.-'
Insensés qu'ils font ! comment peuvent-ils croira
que des sermens soienr capables de donner de la vujeun
à une constitution aussi vicieuse, & qui n'est pas mê
me encore finie ?
Jls ont beau faire , ^illusion qu'ils avoient fut naî
tre, par lenrs intrigues , se dissipe tôu's Tés jours i lay
•seconde 'législature élaguer* de la constitution: códïj
nencte, tout ce qui en festf funeste,
) & en conservera.
\ts décrets oui srnt réellement bons.
sis préalablement anéantirez cette secte impie &
blafphtrnatojre des Jacobins rgui(àl f*uiou« d*fis une
rr.ain \w prfignrfrtl , fc uré torche allumé? dans l'autre,
Íiour propager fa doctrine infime & destructive de tous
es empire,-;. T~ » í'IX
Sans ce pr(.îilab1p*,1a seconde législature pourroit Étsp
encrrïï n!n s f:»neste que la première; les bonnes lpi's
resteraient toujours muettes, & l'ar.archie se perpé-
tuercit avec de plus graíids ravages.

f'rejet de* Décret, ru moyen fur pour rétablit


. les finances & faire marcher droit la cons
titution.
r. ' ' • ' '
ï.'assemHíe nationale considérant que la constiru-
tirr , ru plurct l'exaction patriotique, le dépouil-
J-mtjif de la noblesse 6z du clergé, le renversement
de Perdre public & de la morale, l'emprisonnement
du Roi, l'incendie des château?' , la suppression des
temples élevés à l'trr? éternel, (k la multiplicité des
spectacles, des impôts &: des lieux de débauche, qui
cm remplacé les églises j ont été jusqu'ici des moyens
insuffisans pour rétablir les financrs & pour avancer
l 'ouvrage sublime de la : constitution : considérant-
encore que la suppression fle tous les anciens impôt*
l'émisson immodérée de papiers de tourë espèce^
rVit mis à sec le trésor public : frappée du danger
dVmettre de nouveaux papiers fous le nom de petits
assignats & billets de confiance . s jugé qu'il étoit
beaucòvp pj-jr rrpédifnr, plus simple, plus utile &
aussi digne de la majesté de l'assemblée, de d.'créter
ce qui fuit.
Article I.
' Tout citoyen actif ou non, fera tenu d'avoir con
fiance en rassemblée dite nationale.
Art. II.
En conséquence , chaque citoyen pénétré de ce sen
timent ; que l'assemblée décrite comme article cons
titutionnel, s'empressera de bénir la constitution &
d'apporter son argent» au trésor public.
Art. III.
Le Roi sanctionnera à l'instant même le présent
décret, & il en sera envoyé des expéditions non-seu->
lement aux 83 départemens cc aux 45,000 municipa
lités, mais encore à to s les marchais de tabatières,
de bagues, de mouchoirs & de joujoux d'enrans,
pour qu'il paroisse dans tous les lienx, fur tous les
meubles, oc qu'il devienne tellement public, que
personne n'en puisse prétendre cause d'ignorance.

Encore tjn mot : on ne sauroit parler de suite en


soupirant , en sanglotant , sur l'aveuglement & sur le
malheur extrême de son pays.
Le Myre. rougk a lcmj-rems servi d'aliment à l'a-
mourdu plus saint des devoirs. Cette premicre monta
gne accouchée, il falloit en faire cries une autre i elle,
a paru dans la séance du 2.5 mai.
M. Baumet[ a représenté qu'il y avoit en ce mo- \
ment-ci des milliers de comptes à rendre , à examiner
& à recevoir ; qu'il étoit nécessaire- de mettífe au grand
jour les prévarications ministérielles & le» friponne
ries des agens subalternes. '
Des milliers de comptes à examiner! dîs millions de
fiipons à poursuivre ! Vrilì certainement de puissans
motifs ponr éi^rntfer l'assemblée constituante, & sur
tout M. lieauinet^.
Certe querelle d'Allemand ne viíndroit-elle pas de
cr qu'on manque, dès-à-prííent, du premier fol pour
rembourser de plusieurs centaines de millions, plu-
fìturs Centaines d? familles .de financiers, qui tiennent
de .jsíuSeíirs' miniers d'auttes familles, les sommes
,(4)
énormes qu'ils ont versées danj le trisor public ? Le
vrai ne seroit-il pas encore, qu'. n cherenant a effrayer
les financiers , on eût l'efpoir de faire augmenter les
sacrifices & les offres vis-à-vis des premiers officier»
de la liquidation 7
. Nouveautés. . ■ :

Bref du Pape aux- cardinaux', archevêques, évê


ques, au clergé ck: au peu-pie de Fiance. tì*-8°. prfx, if f.
Au bureau di ì'Ami du Koi> rue Saint-André-des-Arts>
Compte bendu paf une partie des . membres de'
Paífemblée natíoAlj , fur le décret du a8 mai*
1^71. in-8". chez le même.
'RÉPONSE des évêques constitutionnel'ement élus, au-
pape Pìë V I. in- 8°. Chez tes marchands1 de nouveautés»
OftDON'NANCE de M. l'évêque de Clermont. in-80.'
Chez les marchands de nouveautés.
Adresse aux Normands , par un Normand. in-8°.
Chez les marchands de nouveautés.
! Réflexions d'un royaliste , fur les accusations in
tentées aux personnes arrêtées chsz le Roi fe 2.8 fé
vrier, fur M. de ta Fayette. in-8°. Chez les marchands
de nouveautés.
Manifesiç très-pressant & tfès-dssentiei à la ná-.
tìon, fur l'arilïocratie & les aristocrates,-bu très-ifl!--
portantes vérités présentées en deux mots, par M.
de Roífy. Se trouve chez Girouard , rue du Bout--
du-Monde, N.° 47, & chez les marchands de- nou
veautés.
ÏÍÉclaRATIoíj des cîfcits de l'Iímpire ÍW 1* ville
&. le comtat d'Avignon» l« comté de Proyanee &
tout íe Royaume d'Arles , faite à la diète- de t'Einpiré,
par S. A. 'Ê. le princë Clément de Saxe , &«-. iù-Ó*.
A Ratisbtìnfté & chez tous les marchands' dçr nou
veautés. . . J'
t&lTRE dôM. TOoríz'Òt,' avocat, au général Bender,..
att Palaiá- Royal , che» SéïtNKVXLLE,. libraire,
• D*: ì'ïmptiitsfcná áu Journai de k Cosj & da la Vilk.
N.ó 32.

J O U R N A L
DE la Cour et de la Vint

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La F.o n ta i n s.

Du Mercredi 1 Juin 179 1. /

bulletin de feue Mademoiselle Lafrarice", Ac


trice du Théâtre du Jieur Nicolet.
Cette actrice , coiífíue par ses talens , te pat ['emplacement
Í[u'ellc avoit choisi pour se faire donner des coups de Talon ,
ut attaquée en 1788 d'une violente indigestion ; (a santé in-
téressoit si fort les amateurs de tous les sexes , qu'un des
pouvoirs exécutifs des boulevards , le sieur Nicolet , manda
des médecins de toutes les provinces : celui du Dauphin,
le docteur Barnave , lui conseilla la saignée ; l'empitique
Necker, le vls-argent ; 1e jongleur venaimn Menou, le laie
d'aoelsej le docteur Leroy , la racine de patience; mais lc
moderne Esculape , M. Camus , a insisté avec tant de cha-
. leur Sí tant d'adrdTe pour lui faire prendre une purée d'as-
{igoats, que La malade en a eu fuccelsivem-nc des nausées
&. des viotens accès de fièvres maligne & putride. — Au
jourd'hui elle est dans un erat de dissolution totale ; son
teint cuivre annonce un dépérissement allarmant -, on n'es
père plus que dans un cordial d'eau du Rein , qu'on lai pré-
• parc à toute force.

- ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Z Mai.
L'Abbé Raynal a payé son tribut á nos représentans :
la lecture d'une lettre fort longue & fort détailiée de cet
éçriva n cslebre, leur a appris qu'il n'avoit jamais eu le
bonheur de penser comme eux , ÔC les a cependant averti»
Tome III. Anráè 1791. F f
( )
( msìs pour plaisanter apparemment ) , que tout étoit perdu',
& pour toujours , s'ils ne rerrogradoient , ou s'ils ue don-
noient les pouvoirs les. plus étendus à la seconde législature.
1 —Le côté droit n'a fait aucun mouvement. —Le côté
gauche est entré en 'fureur. On a rappelé le président à Tor
dre. II est esceiidn de la tribune, puis on l'y a fait re
monter. —O pouvoir de la vérité, tu les preuses, 3c les
voilà foux '.
Une lettre de M. Duportail a annoncé, que deux ré-
gimens venoient de chasser tous leurs officiers. II attribue ce
nouvel acte d'insubordination à des causes graves , ef
frayantes , & d'un genre nouveau. —Les Jacobins ont ap
plaudi & demandé le licenciement de l'armée. M. de Ca~
%alès a soutenu que cette mesure étoit plus à craindre
pour les factieux que pour les autres.

VARIÉTÉS.

'Le comité d'immortalité , chargé d'assurer à nos grands


hommes des monumens dignes de leur gloire , a'promis a»
pfand-prre de la constitution, M. Target , une place à côré
de Scufflot. —M. Chapelier fera enterré fous Descartes,
& M. le duc d'Aiguillon à côté de la pucelle d'Orléans.
I

Quelqu'un se plaignoit de la lenteur que l'on apportoit ì


la fabrication des pítits assignats de 5 livres;.M. le doc
teur Chappon , qui calcule aussi bien en finance qu'en mé-
á'cins , lui répondit que cette nouvelle fa'oiicatiaî! scroir
ìnutil" av.int un mois , puisque les assignats de jo livres ne
Vauùroknt que 5 livres. .

Le sieur Rabaud de Saint-Etienne , dont la mnladis


•npirc à chaque instant , a reçu hier les derniers lacicm'ens
C*5' )
par les main» de M. l'abbé de D/7/o/ï , arec une résignation
^uì a édifie tous les alsistans.

Monsieur de Layoip.tr vient de publier l'extraît d'un


frand ouvrage, fur la consommation actuelle de la ville de
aris : on y a vu avec beaucoup d'iDtérét , la quantité de
veaux, de cochons, &c. qui s'y consomment. Un homme
de bonne-foi y cherchoit le nombre des ,dépurés qui s'y
consomment aussi. On lui fit observer que l'ouvragc n'avoir
été fait que fur les états de 1788 : la deuxkme édition
fera très-piquante.

La place , nous écrit-on de Chartres , qu'occupe aujour


d'hui M. P-ition de Villeneuve, prouve que le mérite
perce tôt ou tard. Ce zélé patriote a commencé fa carrière
par être simple aboycur dans les ventes ; à celle d'un cha
noine de la cathédrale de Chartres , il offrit un Christ
au public, en d.fanr :« à combien ce pendu l Un autre
chanoine prefent , s'adrclla aux spectateurs, & leur dit:
Messieurs, je vous prends à témoin du blasphème, & de
fuite, il fut porter plainte à la défunte police, qui le con
damna à faire amende honorable dans la cathédrale, une
torche à la main, en chemise, tetc Si pieds ouds-, on lui
fit faire dans ce costume, le tour de la ville. —Cette cor
rection frarernellc l'n corrigé au puine d'en taire un de nos
Bailleurs jacobins.

Bouche de Fer. Quels font le? plus méprisables, dn


duc d'Or.... on de ses limiers Lad.... dOrats.,.. Sec. '?
Rép. Ce font ces derniers , par la raison que les valets
du pouvoir exécuteur de la Grève , font toujours plus mé
prisés que leur maître.

réintroduction & la roléranec de tous les cultes en


France, va nous ouvrir une nouvelle source de richesses*.

1
('25* ))
il ferSjiòffible ineeflamment de vendre au profit de !a nations
tous les édifices ci-devant consacrés au culte , & de les rem-
-jplacer par les nombreuses salles de spectacles que l'on construit g
éíks serviront le matin aux usages sacres, & le soir aux usages
profanes ; les 'représentations du matin feront moins cheres
que celles du soir.

Monsieur le duc dQrllans donne pour retraite à chaeim


de ses chanceliers, un établufement de commerce ; à M.
Ducret, une filature de coton à Orléans ; à M. de la
■ Touche , une raffinerie à Montargis : il destine, à M. de
í-aclos, une eorderie.

Deux bonnes femmes de notre ville , ( Amiens ) , voyant


páíser un convoi funèbre à la tête duquel étoit le nouvel
évêque, suivi de toute la canaille de la ville, déguisés en
pretres , firent la conversation suivante: Qu'est-ce donc que
çá , ma commère ? —C'est ce Jacobin fait évêque par le dia
ble. —Tais-toi donc , c'est un brave homme que sti-là ! ça
ne vous cfclaboufle pas comme l'autre ; ça va à pied comme
nètre chien, ça baptise, ça marie, ça dit quatre messes par
j-òur , ça enterre, que c'elt un plaisir! —Ah! c'est juste,
commère ! sti-là nous enterre , mais l'autre nous nourriflbit.

Depuis que. le papier 6c le cuivre font reconnus préfé


rables à l'or , M. de Goui d'Arcy a proposé que le dé
cret sur les gens de couleur , soit gravé en lettres de cuivre
fur des tables d'or , & déposé à l'hôtel de Mastìac,

Douçe livres à gagner.


On desireroít trouver une place analogue aux talens de
M', de' Champfott. .Vadrelset à M, l'abbé Steyes , rue
^aint-Honore, pies Saint-Roc b, t
( M3 )

Les JacoHns ont offert l'évcché de Nancy triplement va


cant , à M. l'abbé Raynal , cjui sc dispose à partir pour cette'
ville.

Pour mettre au bas1 du portrait de M. Charles


Lam ... parlant dans la Séanct du Mau
Dis, donc , din , don , à dondon, dis*
Dis, don, din, don, Cju'as-tu donc dit ?
Ceux qui savent ce qu'il a dit ,
Comprendront ce que je dis...
G r a n d u. ; . ;

On affûte & on dit que M. F'aillai délie devoit jouet lc


rôle de Mirabeau , à ion lit de morr. Ce gros acteur , afin
d'être mieux dans l'esprit de son rôle , avoit prié , h veille
de la représentation , Mademoiselle Coulon , Mad. Lejay ,
St le is de Fillette , de lui faire répéter , & de lc meure'
cn attitude : la répétition fut si iatigante , que l'auteur a élè
obligé de laisser jouer la piece par son double.

te marquis de Feymeran reçoit ses amis deux fois par se


maine, au Tillet prés Concise, &pour éviter les dilpiues po-»
litiques, il invite les démocrates les mardis , & les aristocrates
les vendredis. Une méprise de son secrétaite m'avoit placé
sur la liste des démocrates , ce qui me procura une invi
tation pour mardi. —Qu'on juge de mon étonnement ,
loifque je vis l'ex-évêque d'Autun occupé à calculer les
profits de fa banque! Cette société etoit composée de plusieurs
députés, notamment de MM. le comte de Castel.... Cha*
pel.... & embellie pat Mademoiselle Rojicrc , une des tro*s
divinités-qui président aux plaisirs de notre Amphitrion ; de
y ( *54 )
Madame Duc ange , Sec. T,i conversation du banquier vìrcj
animée, & d'une" goîté charmante, parce que la perte des
pontes fut considérable, notamment celle de Monsieur de
Gaspar....

Grand projet d'accorder les ariflocrates & les


démocrates. ■

L'impostîbilité d'accorder les deux partis qui divisent la


France d'une façon si cruelle , vient de dicter à mon pa
triotisme le seul "moyen d'y parvenir; c'fst d; partager
le royaume en deux pariies égaies, qu'on f parera paf une
forte & haute muraille. —Les aristocrates pafleiont d'un
côté, & les démagogues de l'autre. Ces derniers n'ayant
plus d'aristocrates à lanterner , égorger , &e. se détruiront
biep vite entr'eux -, on peut même croire qu'avant cinq ans
leurs femmes abattront la muraille pour se joindre aux
aristocrates.

Extrait d'une lettre de Londres. —Nous avons fa't


partir dan« le courant de la semaine passée , 6i, navires,
escortés par cinq vaisseaux de guerre, pour porter dïns les
colonies appartenantes ci-devant aux Français , des mar
chandises , notamment des farines & des munitions de
guerre. , '

Enfin, le patriore M. Caron de Beaumarchais vient


de se reveiller pour nous faire fivoir, par la feuille du jour,
Sí par un discours bien boursouflé , que nous avons une
belle constitution. Plut à Dieu pát-il dire que nous cm
avons une bonne :

II n'est pas un bon patriote qui n'ait connoissance de la


motion de l'avaut-dernici eveque d'Autun, pout la traction
d'une niesure cakulce , d'après les degrés du méridien.—
Comme cette expérience pouupit être longue Sc coûteuse 4 le
(W,
patriotisme de M. Bai.... l'a porté à offrir à la nation;
Con nez pour la mesure du pied-dc-roi; Madame Duport
Dutertre , sa jarreciere, pour fixer la longueur de l'aulne,
& la bonne Madame Bai.... doit fournir la mesure du
litron.

On a découvert que c'étoit un ci-devant échappe du ba-


ne de Rochefort , maintenant un des principaux membres
u club des Jacobins -de cette ville*, oui a pasté la nuit à
dessiner des potences à la porte des officiers de marine , qui
s'ont point quitté la ville , comme tous les journaux dé
mocrates l'ont assuré.

Le pouvoir exécutif eut hier une légvrt indisposition, ,


pour laquelle son médecin lui a conseillé (Te prendre des
fortes doses de racines de patience.
•. . ' • •' «•

Quelques journaux assurent qu'en supplément à la lettre


«juc M. le comte de Montiaorin a eciit. par ordre des
jacobins aux puissances éttangetes, il va faire -paroître «n
' manifeste , pat lequel le ministre prouvera la puissmec Se
1* bonheur du roi son maître, en disant que c'est paí amour,
pour lui évitet les foins du gouvernement , que ses sujets
ne reconnoissent pas son autorité, & agissent comme s'il
n'existoit pas. . - *

Expédient proposé au Comité d'aliénation pour arrêter


le départ de certains officiers qui vont se rendre
. en Allemagne. , • .
-■ ' - - • \ - »^», •'
Donnez à chacun toi écus de 6 liv. pour faire uns
mastingallc à huit epups , 1—3—7'— íç —-31—~íj — ifs-
—Redonnez-leur de quoi la recommencer quand ils: auront
íàuté ; établissez une banque de 3 1 , bien organisée , vous les
retiendrez au Palais-Royal pendant if ans, à la fin des
quels il ne vous cn aura coûté que les cartes & de l'orgeai.

Madame de, Buffon va débuter aux Variétés amusantes ,


par le rôle d'Ariane; M. Pitra \m a fait faire plusieurs
répétitions. Cette débutante a de très- heureuses dispositions;
-elle joint à beaucoup -de naturel , un abandon très-marqué.

. , On prépare, l'église .de Ste. Pélagie? , pour y renfermer leí


inonumens des grandes femmes qui amont mérité U
reconnoijsan.ee de la patrie -, cm n'attend que la fin du
procès de Mademoiselle Théroigne , pour en faire la dé
dicace. Mesdames áeSta.., de la Cha... , Defca..., Si Ile.. ,
t de' Lava.... de Luy.... , de Pale,,",.' ', Coït'..., Guy.... t
•peintre ,DondonL Picot , se font déja fait inscrire,
pour être les vestales du nouveau temple: Gorfas & St.
Huruge en seront les enfans de chœur.

Monsieur de Tkcvenard a proposé, dit-ón , de choisir


..pour commissaires da Roi, à l'eftet de faire exécuter dans
"les colonies , lé décret du 15 mai, M. Bengala , nègre
; libre, .M. Cotti, député , &c M. d'Eflai amiral. Cette
', réunion, de sang melé produira le meilleur effet, .
r - . — .m,m"""\y
Ce JOURNAL paroît tous les matins,
'Le prix de £abonnement est de \^ liyypar mois
pour Pjirìs f b de 3 livres z 5 fais pouf la
Province , franc de port. Le Bureau ejlétnbli
rue Percée~Saint~Andrc-des-Arcs., N°. 21.

De l'impiimerie-du Journal de las-Cour & <le la Ville,


S UPPLÉMENT

Du N.° 32.
Zouis Marthe de Govr , à plusieurs Colons de Saint-,
Domingue , aûuelkment à Paris.
s.l : , M mai i7?i.
Pour répondre à votre confiance, m«s chers compa
triotes, je dois vous faire part, fans délai, de l'isluc de
mes démarches.
_ t'offre spontanée de M. de Viilette, insérée par lui-
même dans divers journaux , ne nous avoit laiílé aucun
doute fur l'existence de cette compagnie patriotique ,
qui proposait ( ce font ses propres termes,) d'acheter,
akóent comptant , & h 10 pour 100 de perte , toutes
les habitations que les Colons allarmls voudroicnt
lui vendre.
Aujtoiífd'hui ce «feír plus cela. 11 va se mettre en
Îuétc de ces capitalilles qu'il produisoit, & s'il parvient
les retrouver , il nous offrira de leur part , un fixieme
au plus de la valeur de ríOs biens, & le rejie fur
les revenus. Ot , comme dans notre opinion , il n'y aura
plus de revenu , nous n'aurons plus ri;n à recevoir ,&. noui
aurons perdu, clair & net , S f pour 100 fur nos capitaux.
Que conclure do ce désaveu ï
i.* Que M. de Villettc n'avoit point de compagnie
derrière lui. 1
i.° Qu'il á eu tort de fe mettre en avant , puisqu'il sayoit
bien qu'il seroit tòt ou tard , obligé de retourner cn arriére.
3.0 Qu'au lieu" d'appaiser les inquiétudes des Colons,
il les double , eo leur apprenant que depuÌ9 le décret du
15 mai, on hésite adonner quinze mille livres d'une ma
nufacture qui,, la veille, en valoit plus de cent.
( 2 )
4* Enfin , que s'il existe quelque part des négrophiles de
bonne-foi , ils doivent mettre à profit une occasion si.
belle , d'acquérir à bas prix toutes nos propriétés , pour
donnér la liberté à tous nos esclaves.
Et comme je délire, autant qu'il "est "en moi, de con
tribuera cette bonne œuvre, j'offre mes biens d'Amérique
à jo pour ioo de perte, & je ne tergiverserai pas fur
l'exécution du marché, si, d'ici au i" juillet, quelqu'un
est assez hardi pour me prendre au mot. ■ < •• *.
Ce sacrifice est fondé sur ['empressement avec lequel
quelques Bordelois rassemblent une armée , équipent une
flotte , pour porter à St. Domingue les horreurs de la
guerre, incerdier les habitations des blancs, massacret leuts
personnes, & appuyer , par ces moyens doux, les disposi
tions bienfaisantes d'un décret de la prompte exécution du
quel ils font dépendte la propriété des Colonies.
Signé , Louis Marthe i>s Gouy , député de Saint-Do
mingue. ■ ■ , • .
■ Pour copie, Charles Deon , habitant de St. Domingue.

On nous a -instamment priés , au nom d'une société , d'istr


sérer la pieçe suivante.
A bon , loyal & galant gentilhomme ,
Que Chevalier des Bergères l'on nomme, 4
Qu'on nomme ainsi par continuation ■' .... j
( Même depuis la révolution ). _ <■
Aimable dame à íes destins unie,
Disoit un jour: Mignon, ne sais-nt pas
Que tous les noms , tous les rangs font à bas i
Qu'on a détruit , pour sauver la patrie ,
Duchés, comtés, vicomtés, marquisats,
Tout , en un mot , jusqu'à la monarchie i
- Qu'en tenant trop à ta chevalerie, .1
(3)
Tu pourroîs bi:n à la fin t'exposer î
Crois-moi , d'avance il faut y renoncer.
—Y renoncer ! la source en est trop belle.
Quitter un nom que l'amour ro'a donné,
Pour noble prix de l'ardeur & du zèle,
Qui, pour ce Dieu, m'ont toujours animé !
—Hélas ! je faîs , répond fa douce amie ,
Jusqu'où jadis alla ra courtoisie, **■ •• " *': '
Et qu'il est dur, quand on a mérité
Un nom si beau , de se le voir ôté.
■" » - ' }
La loi le veut ; à ses ordres sévères ,
De gré , de force, il faut se conformer ; " . .;
Je n'ai pas lieu plus que toi de l'airnet:
Mais que veux-tu ? De nois tristes affaires
L'état n'est plus ce qu'il étoit avant '
En te nommant Chevalier des ^ergetes ;. ,, ,
Au moins , mon cœur , ajoute : ci-devant.
i 5UI> ?.tr-.- Neoi..
(■
Courage , messieurs les députés ; remplissez bien voe
poches ; tous les moyens font bons. Les cinq pour cent des
sommes liquidées, que quc:ques-uns de vous se partagent,'
ne sont encore rien pour des gens, .qui.onc.fi bien reulìi à
faire le bonheur de la France. Piliez, volez, cout vous
est permis ; mais hâtez-vous. Le- peuple qui vous voit,
traîner dans des chars brillans , remplir dans les spectacles
les places qu'y oçcupoient les honnêtes gens que vous avez
chassés , entretenir- les filles qu'ils ont délaissées ; le peuple
qui fait que vous:jouez avec an désintéressement fans exem
ple , que vous regrettez à peine les sommes que' vous
perdez, parce que vous savez où en príndre d'au'trtfs ; ci'
peuple qui meurt de misère, tandis que- vous regorgezj
non d'afiïgnats , mais d'écus , pourra bien vous demander des
comptes : il n'ignore pas le peu de confiance que vous
avez au papici que vous avez mis en circulation ; que
vous n'ctes pas dupes du charlatanisme que vous employez
pour le tromper, & que vous réalisez auflì vîte que vous
le pouvez , argent T terres , meubles, marchandises, places ,'
emplois, évêchés; vous accaparez tout ; mais garre, garre!
On a établi quelquefois des chambres ardentes, pour faire
rendre gorge aux financiers , & l?s punir de leur avidité.
On pourroit bien s'aviser d'en faire autant^ & plus jus
tement, pour tous ceux qui se sont enrichis depuis dcuïT
ans des malheurs' publics.

Ce font les villes qui ont commencé ce qu'oa nomme li


improprement la révolution , dont malheureusement le
foyer existe aujourd'frui au sein des campagnes , grâce à la sa
vante manœuvre des artisans de rous nos maux. C'est doue
à détromper ces ^nalheuteufes Victimes de la plus infernale
charlatanerie, que doivent tendre les efforts de tous les écri
vains honnêtes, fe particulièrement de ceux pqui possèdent
l'art difficile de parler au peuple Te" langage qui est à (a
portée. ;1 -»~ : • »" . ' 1 ' ' * -..
Nous ne pouvons que renvoyer ceux qui voudroient entre
prendre une tâche (LutUe ,. fur-tout—dans la circonstance pré
sente , à une lettre qui vient d'être insérée dans le supp}é--
ment du journal de M. i'abbé Fontemzy; drri^. dé ee mois.
Les vues de bien public que renferme cetfe lettre , nous font?
regretter que les bornes de cette seiiille ne noas permettent
fiméth a»stói«w» «fltìfcr. £ T'v,'t \ ': SJ 3 •" ; 'J^!*,
;.i,V , \: P " • ' • '*I *' ; -'''"'^ "
:; -, . >.< ; ■,- ,à 1—1 rníil ■ : , zuny
. líestìcurs les jounialistes ,,f}, par aventure, vous dîniez chez:
Ùn certain Philippe „ rnangeriez-vous de sang-froid'? Je
n'en crq|s rien. M. Suleau a avoué qu'il préféroroVt! de
mourir de faim. Tout honnête homme doit penser de même ,
& l'on, ne doit pas.ê.tr.e surpris de l'absence raisonnée de la
vertueuse & maljieureuíc épouse dudit Philippe;
t- ,Mu--- '<•,■■■: ' ■ .: ■■•■■tf. •■
~) , - ... .»•■ • - .* *: ii :\c . j '.sf ; '-'^
llmprimeiie du Journal de laCouc 5f de lai Yúkk
N.o 33. »

JOURNAL .
de la Cour et de eaVille.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Du Jeudi 2 Juin 175Í.


Si l'assemblée veut faire quelque chose de sage; si elle de*
fire que la seconde législature répare les maux qu'elle a faits;
si elle trouve quelque satisfaction à complaire au grand Ro-
bertspiene, qu'elle décrète , que pour être éligible, il ne fera
■pas meme riiCcflaire de payer la plus légere contribution ,
mais que nul ne pourra' être électeur , s'il n'est compris dans
le rô'.e d'impositions foncières & niobiliaires , pour la valeur
de deux mates d'argent. C\ st a eux qui ont le plus d'intérêt
à la chose publique , à choisir leurs rcprtfentans ; à coup
sûr, ils 11e donneront leurs voix qu'a ces hommes instruits^
sensés, vertueux , & ne nous enverront pas des beaux esprits
métaphysiciens , ries gen> d'anVires , des physiciens , des mé
decins des courtisans, des va-nuds-pieds, des gens mal faméí:
je n'elpere pas que le héros des fans-culottes appuyé ma
motion ; mais j'espere qu'elle aura le.suffrage de tout le côté
droit , óc de quelcmes honnêtes députes gauchers.
Ecoutons un instant lilkillre abbé RaYNAL. Les lignes
suivantes font extraites littéralement de ses ouvrages : « La
»» nation à laquelle une grande catastrophe n'apprend rien,
u est perdue lans ressource, ou sa restauration est renvoyée
» à des siècles si reculés, qu'il est vraisemblable qu'elle sera
» plutôt anéantie que régénérée »>.

ASSEMBLÉE' NATIONALE.

Séance du 1 Juin.
On à fait le rapport d'un combat qui a eu lieu au dis
trict de Chabanois, entre la garde nationale d'une part t
Tome III. Annie 1791, Gg
& de l'autre deux anciens gendarmes & un officier. Ces der
niers ont été tué> ; á-présent qu'ils font morts , on les ca-
-lomiiie , comme de raison ; on leur donne tous les torts-.
Rien n'est plus juste 8c 'plus dans le sens de la révolution,
ì—Un décret a réduit la peine de mort à la privation de la
vie fans tortures. On a lu une lettre du ministre des affaires
étrangères', qui se plaint d'une calomnie du Moniteur , suc
tn projet de départ du Roi.

VAkIÉTÉS.
On petit comparer le pouvoir exécutif à une marmotte de
Savoyard, qu'on laisse dormir enferméedans «ne boite, &
«}u'on fait paroître attachée pat le col , quand fa -présence
yeut être utile à son geôlier.

Énigme.
La...- nature mesit d'une insigne laideur.
Roche ,dure est encore moins dure que ma tète.
ÎW...., méchant, vain , mutin , -insolent , plat & bête,
Caut.... ion d'un beau nom; j'en fais le déshonneur.
».

Le général Jacot a été faire ires caravanes à Saint-B'ríeux '


-»ùit a été nommé évêque : le jour de son installation, ea
faisant ses gambades , il a casse les vitres de 7 à g maisons.
Nous avions assez bien pris la plaisanterie ; mais, c'est trop
fort quand on caste les vit 1 es.

J'ai vu passer le duc d'Orl... dans h rue Vivíenne -, ^


ctott còljo té par une voiture à six chevaux. De chaque
portiers paioistòit irrie crosse de pistolet. Ces armes sont o«
(w )
wmh Pattaque ou"pour la défense : ou il ne se croît pas c»
lïïrcté parmi ce bon peuple qu'il a si b>en payé, ou il a quel
que assaslìnat à commettre.

Sur la création d'une monnoìe de cuivre.


Nous aurons donc dorénavant ,
Au lieu d'or Sc d'argent , du cuivre.
La banqueroute assurément
Ne tardera pas de s'en suivre.
—La banqueroute ? ah ! c'est nouveau ,
Dit quelqu'un qui voit tout en beau:
Je ne la crains pas , moi. La France
N'avoir jadis que des rá-liards ,
Elle aura déformais des liards-,
N'est-ce ps doublee fa finance !
Oh! pour celui-là, monsieur le faiseur de calembourg»,
il est détestable , va-t-on dire. Je m'attcnds au compliment;
cela n'est fâcheux que pour moi. Ce qui est vraiment fâ
cheux pour tout le monde, c'est de voir cette assemblée,
dite par elle nationale , fonder notre richesse & notre
bonheur fur des calcmbourgs de la force du mier.

Bouche de Fer. —Pourquoi le duc d'Or.... te de la


Cl,..., avertis par l'opinion publique, ne le feparcnt-ils pas*
Ríp. C'est que l'un tirnt la queue de la potle , te
l'autre le bouc de la corde, ■

Tous les journaux qui ont la faveur du côté gauche,


rneiueat impudemmen-, on le fait; mais on pouiroit croire
que le logographe qui écrit aufU vîte que la parole , ne
K douoeroit jamais ai le tems ai k peine de composer.
( z6o )
Voici cependant la manière dont à la fuite de la dénon
ciation de M. de Syllery contre le club' monarchique , il
s traduit & tourné une phrase de M. Malouet , jouinal
du z8. . (
Phrase mot -à -mot de M. Traduction du logographe.
Malouet.
« Pour moi , qui vois avec Pour moi, qui ai mal"
douleur que des habitudes , heureusement pris des ha
des principes & des formes bitudes, des principes & des
contraires à la liberté s'accré- formes contraires à la li-
ditent dans l'assemblée, &c. »\bertê , &c.
II faut avouer que si M. le logographe ne réussit pas
toujours i donner de l' esprit à ses amis, il a au moins
Intention de défigurer les paroles de ceux qu'il n'aime pas,
de manière à lss rendre absurdes.

L'ECHO FIDELE
Vans le sens de la révolution.
Sur Vair : Cc cœur qu'il possédé , cède :
De Ninette à la Cour.
Corsas est un vivant leste ,
Peste !
Et fait pour jouer un rôle
Drôle -,
EnSn un homme d'état ,
Plat.
Que n'cst-il ministre!
Cuistre, euistre.
Contre un, fléau
fîul n'offre plus à-prope*
Le dos,
(261 )

Mgr. l'évèque Pirìg... Judas prêchera dimanche pro


chain dans l'église Saint-Thomas, & présentera le pain de
zizanie aux fidèles.
Ab unô discite omntsK ,

Couplet
Sur l'air : Le cliftere & le contrat, &c.
Royaliste & jacobin
Peuvent faire même fin :
•Voilà la rcllemblancc.
L'un pendu par un maraud,
Et l'autre par le bourreau :
Voilà la différence.

La gazette de France se met à la mode. Obligé de rendre


compte des horreurs qui ont eu lieu à Castclnau & à Cahots,
le rédacteur cn adoucit les ttaits, Sc feint d'ignorer que .la
municipalité même en étoit complice. Mais on est fur-touc
indigné de lite dans le seul papier public avoué de tout tems
par le gouvernement , l'annonce d'un ouvrage du déma
gogue Brijsot, intitulé, Rome jugic , & l'auterité lé
gislative du Pape anéantie, pour srvir de réponse
aux bulles passées, piésentes & futures du Pape, &c.
M. Peuchèt n'est pas honteux de prostituer ainsi la ga
zette de France»

Toutes les fois que chez un peuple de l'Europe , il f«


fait quelque découverte importante, quelque grand 5c utile
établissement, tous les souverains s'émprelsent d'y envoyer
des lujets, pouten prendre des connoilsanecs , & venit ensuite
les répandre parmi lents peuples : c'est ce que nous allons
r )
voir arrivet en France , fous très-peu de tems. Comme notre
sublime constitution a régénéré toutes les parties du gou
vernement de l'empire français, les étrangers vont y ac
courir en grand nombre, pour se perfectionner dans tout
ce qui n'est encore chez eux que dans l'enfance. L'An-
glcterre va envoyer fur nos côtes une forte escadre , desti
née à se former dans la tactique navale, f \& fur.r- tuur,
dans la police & la discipline intérieure des vaisseáà^ ;tti
y ètablilsant des juris : elle doit en envoyer une^àYrcte dan*
nos colonies , pour apprendre à gouverner les siennes» par
le moyen d'assemblées primaires, & de dirfticts Sc munici
palités de toutes couleurs. L'Eípagne etíveria Aïs élevés pour
s'instruire dans la métallurgie, <sc dans notre nouveau fy (—
teme monétaire. Li Hollande fera partir des gens destinés
a prendre des leçons des vrais principes dí- liberté active
& passive. L'Em'pereur détachera un grand nombre de jeunes
gens à moustaches, pour apprendre de nous les moyens
d'etousscr les insurrections , & de chàtiec les rebelles. Lc
Roi de Prusse ne manquera pas d'en envoyer ailsst dans nos
ckibs jacobins, pour apprendre d'eux l'art de la guerre,
i*í les principes dune discipline militaire raisonnée Les
Polonois viendront regretter de n'avoir pas opéré leur cons
titution d'une manière plus énergique , &c ils trembleront
d'avoir risqué, de laisser échapper leur Roi pendant l'opé-
ration. Le Danemarck oubliera son prétendu bonheur , qui
1 ri'est fondé que sur un despotisme légal. Le Roi de Suéde
apprendra du sieur Menou à faire une guerre de géans.
Le Portugal imitera notre respect & notre amour pour
la religion. Les Suisses puiseront chez nous des exemples de
fidélité Sí d'obéissance aux bix. Le Roi de Sardaigne ap
prendra l'art de gouverner ícs états & ses finances. L'Italic
imitera tous nos beaux arts, notre harmonie, .& fur-tout
notre rïiai.ierc de trairer les princes qui voyagent. Mais la
Russie principalement, ect empire encore dans la barbarie,
qui pourroit avoir áoo departemens , 300,003 districts ,
un million de municipalités, & qui n'en a pai une feule;
cet empire , dis-je , enverra des milliers d'eleves se former
dans toutes les parties du gouvernement , parce qu'il les
ignore toutes. Puiíse leur Impératrice adopter le nôtre
en entier, &z íur-tout , imiter la manieïe de voyager da
Loi des Frayais, au miiicu de 1'amour & des piques de fes
sujets \ Ehfin tous Jcs souverains, tous, les peuples , enver-
lo'nt ch.cz nous leurs sujets les plus capables, pour s'ins-
íruirc , pour agir & pour admirer.
Demande. Mais comment ferons-nous pour loger tant
de monde ?
Réponse. Voil* la belle saison qui arrive....,

.~ "~—~Ti
Un aristocrate voyant l'autre jour passer l'abbé Gouttes,
s'çcria : voila ìe nouvel évêque d'Autun. Oh ! dit un autre,
il commence «n peu à être vieux oint.

Le héros de l íc 'elle , qui s'est fait démagogue par ja«


Jòusie, pour les .talens supérieurs de M. d'Ambray , vient
de rendre compte de ses heureux travaux en Alsace. C'est
•ainsi que les hommes doivent leur bonheur & leur exif»
■tance à des sources, qui, cn apparence, font impures.

Dimanche , pendant ks vêpres aux Fcuillans , où étoíc


toute la famille royale , pendant que les prêtres chantoienc
le Domine falvj/m foc ngem , une. vjìx tres-forte cria
•rois fois -de la tribune, & réginatn , & réginam : le»
prêtres suspendirent leurs chants un moment ; la Reine en
fut étonnée Sc émue ; deux femmes perdirent connoissance ;
le Roi quitra un instant son livre ; les prêtres continuèrent
le chant , & le Roi reprit ses heures avec fa tranquillité
ordinaire. Vraiment la Reine est adorée , 3í comment cela
pcut-il être autrement ?

M. de Silhry est instamment prié par les amateurs de


la sublime éloquence , de ne pas omettre dans l'impreffioa
décrétée de fa patriotique dénonciation du club monar
chique , les derniers mots qu'il a proférés étant adossé à ta
( *'4 )
tribune , dans une attitude extatique qui eût donné a pcaCet
que tout autre que lui étoit ivre : n Messieurs1, s'cerîa-t-il ,
» preise par deux pigmees du côté droit ; Messieurs ,
» donc..., donc..., donc..., dans.,., dans..., dans...» Des
applaudirTemen? ont interrompu ces mots sublimes qui , ne
disant rien, disoient cependant plus que touc lc reste drt
discours du jacofaite orateur.

Caisse patriotique.
' Les petits billets de 400 liards tournois commencent à
«írcufcr ; ils ne font point surchargés de l'effigie du pouvoir
exécutif; mais ils font cautionnes par les signatures de MM.
Vìtalis & Buquet auxquelles il manque lc paraphe. Rien
de plus aisé que de contrefaire cette monnoie : c'est son seul
inconvénient, qui n'en sera pas on pour tout le monde.
—Nous invitons MM. les administrateurs de cette cailse de
changer le papier de ces petits assignats bâtards ; nous
sommes persuadés qu'on auroit beaucoup plus de confiance
en eux , s'ils étoient aux prochaines couleurs de la nation :
verd-pomme , verd-prê , verd-d'eau, verd-saxe ,verd~
canard ; alors ils aureient un grand avantage fur toutes
les monnoies , 5c sus-tout fur nos ci-devant louis.

V *
Four mettre au bas du portrait du duc ÍOrtJt
Deux traits vont vous représenter
Ce duc si grand , si magnanime :
Audacieux, il prépare le crime;
Lâche, il n'ose l'exécurer.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-*


André-des-Arts , N.° 21.

De 1'imprimer ia du Journal de la Cour Si de la. Ville.


N.o 34.

JOURNAL
SE LA CO.UR ÏT DE LA VlLIÏ,

Tout rail'eur de Journal doit tribut an malin


La Fontaine.

Du Vendredi 3 Juin 179 1.


Le nouvel évêque d'un des departemens maritimes , pnía
il y a quelque- tems à dîner , un cure Ion intime ami, connu
pour un plailant & honnête homme , quoique jureur : ie
dessert anive , & les importuns disparus, 1c cure dit a l'é-
vêque : écoute -donc , monseigneur ,' crois-tu en bon ne- toi ,
avec ta robe violette , que je te reconnois pour mon tveque ?
tu ne l'es pas plus que moi , mon ami , & tu nc !e feras pro
bablement jamais , à moins que ce ne soit de campagne.
Mon ami, réportdit le prélat , buvons ira coup, & parlofis
d'autie chose; à-propos , je íavois bien eue j'oubliois . . . .
j'ai un peu à re gronder, tu D'à1; pas encore envoyé chei moi
chercher de saintes huiles? Mon ami, interrompit le cuié,
jc c'ai déja dit ce que je pensois la-dellus ; d'aillaurs, j'ai en
core d'anciennes sainr^-s huiles que je ménage soigneusement ,
& j espère qu'elles mesirfiront ainsi, garde ton huile pour cens
qui en voudront -, pour moi ,je n'en fais aucun cas. Ma foi,
■ mon ami , réi onrlit le prélat dans un épanchement de con
fiance ^ je fuis bien d; ton avis , Sc je t'avoue que j'aimerois
bien mieux une petite goutte d'huile de sinus.
• ASSEMBLÉE NATIONALE. •

Du Jeudi % Mas.

Dans une des séances fur l'affaire d'Avignon , M. l'abbé


Maury , entendant ies hurlemcns des fans-culotes , s'écria :
et M. le. président, faites augmenter la lilte civile des souve-
'f> rains de la terrasse ».
Tomç. III. Aiinée 179 r. Hh
( 256 )

VARIÉTÉS.
Les Remontrances du Parlement de Paris, séant à
Tournai, (ignées Isaseau , Sc souscrites pat 60,003 per
sonnes, n'ont pas plus échauffe le public, cjue le précédent
arrêt de' la meme cour, & la dénonciation du club monar
chique : le bout de 1'oreille a perce : on a reconnu le style
du ci-devant cuistre boisas.

Le petit général Chronique est furieux de ce que le Roi


vient de recevoir deux pages à son service , & sur-tout qu'on
ait exî^é d'eux des preuves de noblesse; mais fans cdà (géné
ral , qui est-ce qui voudroit être pagu ! Nous savons bien
que si tu tois Roi , ce ne seroit point la quâiité que tu re-
chercherois en eux *

Permettez , Messieurs, que je false observer par la- voie


de votre journal, au club des Jacobins, Si aux sociétés fra
ternelles , que Aìco/as coupe-téte , n'ayant été que le
lieutenant ie-Mir...., il ne mérite pas les me mes honneuis
que ce gvand homme ; c'est tout au plus ce que le mar
quis de St. Hu.... lieutenant de . le duc d'Or... pourroil
prétendre. L'assemblée nationale , toujours juste , ne xon-
fondia point ces grands hommes , & ne décernera' à 'JW-
colas coupe-téte , que les honneurs qui lui fout justcmrnt
dûs , pour les services qu'il lui a rendus particulièrement
sous les ordres de l'inimortel Alir....

On assure que le c!ub des jacobins vient d'écrire à toUS


ley'clabs affilies des provinces , d'ordonner aux gardes natio
nales , de laisser pafter librement roi:s les émiçrans , m.m.' lans
passe-port, & emportant d« numéraire. Si le fait est vrai ,
bous croyons instant d'envoyer à toutes les gardes natio-
C 2*7 )
Biles des frontières , la collection des portraits des hono
rables membres qni ont eu le plus de part à notre ror-
tunéc révolution , afin qu'ils leur rendent en palsant , les
honneurs qui leur font dûs.

Le Vicomte de Nouilles vient de partir par ordre des


jacobins, pour aller disariftocraaser son régiment.

Un jeune homme s'enmourache d'un: fille de msuvaife vie,'


& veut l'epouser : son perc s'y oppole : sommation respec- .
tjeusc-, le fils épouse, & la te rime reprenant bientôt son
ancien train de vie, dérange la fortune & la santé de son
mari. Qui se trouve le plus «ttrapé '*. C'est le jeune
homme.
Avis au peuple français, amoureux malgré nos avertis-
semens, d'une constitution qui a déjà fait p^nr trente mille
individus, de mort violente ou de chagrin,!. & oté le pain,
à ud million d'auttes.

Nos lecteurs se rappellent que nous avons anncn:i ,il y


a quelque-tems , le dés art de plusieurs ém llaires des Ja
cobins, chargés d'exciter à de nojvelles acrocires, les ha-
bitans des provinces. Les nouvelles du Limousin Si du
Quercy , montrent quel a été le succès de leur midìon. Ce
qui s'elt parlé à Castcjnau Sc à Cahors , révolte d'autant plus,
que la troupe de ligne, la gnrde nationale, la municipalité,,
le département meine, paroilsent complices de ces horreurs. .
Nous ignorons encore les fuites d'un-anllì athciix évenc-» -
ment. Le drapeau rouge étoit arbore , lorsque les dernieres
lettres de Cahors font parties. On avolt dcj.i tenté demcttie
le feu à une maison ; on menapit tontes celles des honnêtes
gens. Des protestans, de Montauban sVtoien: joints aur
forcenés de Cahors, aux soldats de Tourraine revenus de
Caítelnou, ivres de vin & de sang. Et les clubs de Jacobins
existent & le peuple souffre de pareils .monstres! Nous crai-
( %6% ) .
;nons d'entrer dans les détails des horreurs commises à
ksteloau & a Cahors : la plume s'y refuse.

Nous recélons une lettre d'Autun, signé Gallois, reli


gieux bénédictin , dans laquell: on nous prie de rectifier un
article inféré dans notre feuiPc ìa 14 mai , oh il est question
d'une visite du portife Gouttes à mid l'abbe(se de S. Jean-
le-sîrand. Quoiqu'il so't très-vrai que M. Gouttes soit aile
ch -z elle , i! est faux. qu'il y ait eu col ation , ni qu'il s'y soit
parle aucune des choses malignement décrites dans cet arti
cle. La visite de M. Gouttes n'a cte qu'une visite de céré
monie; 8c ces dames en le recevant, n'ont prétendu ni le re-
connoître, ni adhtrer à ses-principes. Elles n'ont probable
ment cherché qu'à conserver leur maison.

Xe sieur Beau..., & le sirur Bon...., sont deux scélérats


bien vils Sí bien méprisables. Le premier vingt fois écraSé
en apparence, & vingt fois sorti de la fange dans laquelle
on ne l'avoit qu'enfoncé , reparaît encore pius impudent
que jamais : le second a couvert de l'opprobre de son nom,
une expression heureuse & amicale.

"Bulletin des chevaux malades au manège.


Le Fret... une terreur panique avec redoublemens.
Le Camu- .. un polipe au exur, Sc les entrailles pétrifiées.
Le Postillon Noai.... une légere ccorchure,
Des poil íilosis français ordina le avanture.
Le A- Btaukarn . . un épanchement de virus démagique.
Lie Barn... une hydropisie sanguinaire.
Le d'Autun... une obstruction d<; conscience.
La Rochefou département , la tète comme la lan
gue, c'eil-à-dirc , embrouillée.
Le Grigoi... la i:pre schismatíque & le mal de David.
LeTarg.. la constitution tenttéç.
£< Lidaa. .. une suffocation de remords & de mépris.
Le Montisq. . . -une fiingalL- d'affignats.
-£í Dupo. ... un délire «cononomique.
2c BoucA. . . . stupidité & fcolératelfe confluentes.
I4 I?Aìg des vapeurs histeric|iics.
Le Reuwb... un vomissement continuel d'impertinences ci-
. vioues.
■Le de Luyn.... fonte de cervelles & bêtise incurable.
L'abbê Scye.... la fievre chaude d'jihrïsme. • ,
Le Mathieu. . . perré totale du sang de Mo/ltmcrfen. ..
Le Ca^a.... convakíccnt d'un vertigo momentanné.

A la réception du nouvel évêque de. . .. les Jacobins du


pays voulurent forcer l'orgnniste à jouer l'air patriotique, ça
la : il résista long- ems ; mais pour éviter la lanterne, il
toucha l'air fur l'orgue, en chantant en méme-tems les pa-
toles ainsi patodiées: ah', scélérat 'scélérat !scélérat!

La Chronique de Paris, N.0 148, s'est permise une dénon


ciation scandaleuse contre la personne du Roi, elle semble-
lui faire un crime d'admcttte à sa conversation M. de Riva-'
sol. II seroit bien a désirer iiue ce bon | rince se déterminât
enfin à écouter les avis de lhistoricn le plus piofond , <lont
la France puiste se glorifier.
Une basse jalousie a donné lieu à cette dénonciation ; il y
a long- tems que l'abbe'Noel & lc cuistre Ccrsas , onr afr
fiche leur prétention à l 'éducation de monseigneur le Dau
phin & M. de Vilctte ne verra p:is, fans envie, un autre que
lui charge de l'cducation du Daurhin.

Lc sieur Bon-Cerf arrive de fa'rc fa tourné dans toute


l'Allcniagne ; il rapporte à M. le duc dôrllans de< échir-
cilfemens très-trancuill.sans. II a vu les Autrichiens : ils lui
fint fait pitic ! iis oiít á peine un habit fut le coips ! II a vu
. C 270. )
notre noblesse dan* plusieurs villes du, Brabant , & des autres
pays voisins. Les pauvres diables manquent de tout; ils por
tent une cocarde blanche le dimanche feulement , pour enr
épargner 1c blanchií'age , Si le reste de la semaine ils ont une
Cocarde noire. Les b abandons n'attcndt;nt qu'un moment fa-
▼oiable pour se soulever de nouveau. Le licur Bon-Cerf a
répété cette même leçon à toutes les portes , Sí a répandu fur
toute fa toute la plus parfaite fécutue. II n'a pas rendut
compte dans les mómtrs détails de tout ce qu'il a fait pour ré
pandre dans l'AUemagne les piincipcs de la propagande, &
des vains efforts qu'il a^ait pour corrompre les troupes dans
tous les pays qu'il a parcourut. II vient de faire neuf cent
lieues , s'il n'en a pas imposé à ses auditeurs , à la poste de
Saint-Germain-en-Layc. ,

M. l'abbé Sìeyes persiste à ne vouloir qu'une feule cham


bre dans notre constitution ; Bergajfe & Mounier en de
mandent deux; M, Defpréménil croit que si nous n'en
avon"> pas trois au moins, cela n'ira pas ; il croit réserve à
Mc. Target de découvrir une nouvelle tournure de liberté,
par le système des quarante-quatre mille chambres. Cela
donne à notre constitution , une forte d'analogie très-pi-
«juante avecle labyrinthe de Crète : il n'y manque que le mi-
notaute qui viande mourir.
> A „

Avant hier un chef de bureau , rencontrant un de ses con


frères , lui prend la main & lui dit : Eli ! bon jour, mon cher
ami , l'autre le regarde , retira fa main., tourne le dos & ré
pond : Bonjour vous méme.

Le célèbre M. Burkè, & le futur restaurateur de nos finan


ces, M. de CalciiiìC , ont parle avèc horreur de la majorité
de ['assemblée íoir-disame nationale. M. Neckcr, la traiteavec
un mépris qui l'offense pent-étre davantage ; mais que sont
ïcsBurke, les Colonne, les Necker, auprès des Carat, Car
( m )
rat,Marat, Berki/l, Brijsot, Desmoulins , Prudhom-
me ,.Chamsort,Gorsas, i'c. &c L s détenteurs à pendre & à
dependreí Des éloges de ces champions de la liberté , la dé
dommagent amplement du mepri> , de l'horreur qu'elle ins
pire aux honnêtes gens de tous les pays.

Tout l'univers fait que l'evéque constitutionnel de Vannes


s'appelle M. k Mûle', lc jour de l'on installation , les poissar
des , âpres l'avoir baile, âpres avoir calsc des vitres, après
avoir chanté, ça ira ; fie enfin, apie* avoir tait toutes les céré
monies d'uíage à la réception des nouveaux eveques, ces da-
«ncï, dis-je ,1e rallembiercnt fous les fenêtres du vénérable
preiat , en criant de toutes leurs forces: vive le Mile , Vive
lé Maie, àa servante , ennuyée du tapage , leur dit avec hu
meur : allet, ailez, li vous lc connoistìcz comme moi , vous
ne chanteriez pás si haut : puis fiappant fut l'epaulc d'un
gros' moine qui étoit la; c'est celui là morbleu, dit-elle ,
qu'il talloit' taire évoque , pour le coup vous auriez cu raison
de crier.

Les bons Parisiens veulent absolument remercier le Roi


de Pologne d avoii adopte notre iublime constitution ; mais
fi la fienne elt entièrement l'oppofe de la noue, Gomme tous
les gens de bon feus le disent , nous ne lui devons pas de re-
coiinoilfance ; si, au coin i aire, il a pris modelé fur nous, c'est
lui qui nous doit des remciciemens,

On aílure tout de bon que les moustaches viennent de


m ure le pied en Alsace, St que la ville de.... a mandé à
l'assemblee : Messieurs , i'ennemi est 'à trois lieUes dé nom*,
cous ne pouvons plus tenir qu «n quart d'heure.

Quelqu'un demandant l'autre jour ce que vouloir dire


cette espece de bonnet de nuit qu'on donne pour emblème
à la liber té ah { lui tépondit-on ; ça signifie qu'eíie cu bien
malade !
I

Les plas funestes présages ont accompagné M. Maudru ,


nouvel éveque de í>t. Diez , dans le voyage qu'il a tait à
Paris, pour s'y faire huiler. Embarqué dans le coche de Nancy,
il le trouva en compagnie de trois aristocrates, deux dévo
tes & deux cures nos jureurs ; le fuir méroe du départ, un
horrible cahot réveille les voyageurs en sursaut , Si renverse
- la voiture ; le malheureux prélat ,1c trouve place juiteme» au
rnillieu de tous-, il écrase du poids «ic fa constitution , la plus
.jeqne des dévotes, ft il est luicharge à son tour de tout 1c
volume de ,deux des aristocrates : le désordre uiî peu réparé,
morbleu dit l'un deux , il faut qu'il y ait parmi nous quel
que jureur qui nous ait porté malheur ; n'est-ce point vous,
MM- les cures? Monsieur, répondirent ceux-ci, nous sommes
ici précisément pour la raison contraire. Jugez de l'erob3rr3S
du préjat. Cependant l'iniorrnation. n'ayant pas été poussée
plus loin , la machine recommença à marcher ; ma s terut-à-
coup , uu nouveaíî soubresaut la précipite do haut en bas d'une
montagne, &c envoyé, rou.lans rfans !a rivière , prclat , curés ,
dévotes , aristocrates , &c. Les cris , les plaintes, les malé-
dlctiòus percent du fond de la. boete , de laquelle chacun fore
moulu , tioiile , éclopé , excepté le vénérable prélat , donc
tout le mal le borna à la perte d'une petite pendule , que M»
son pere , ouvrier en bois , & fabricateur de fçiiis ours , lui
..avpic confie pour vçndrè à Pais. On pe ;t 'lire que s* 1 y a
un dieu pour les ivrognçs , il y en.a ausli un pour les jureurs ;
car celui ci en fut quitte pour regretter un peu fa pendule ,
qui, un instant avant d'être brisée, avoit encore chante
çoaze fois, cou cou; ce qui laisla dans Tàme du tendre prelar,
des craintes & des souvenirs d'esagrïabrfrs.
>-ui « ■ V ■ ■ • i W
On s'-abonne pour ce Journal rue Percée Saint"
André -des- Arts.y N.o 21.

* De l'impriaaerie du Journal de la Conr & de la Ville.


N.» 35.

JOURNAL'
de la Cour et de laVillï.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Sameii 4 Juin 17^1.


Après la journée des barricades , en ij88,leRoi Hcuri
III abandonna Paris , & se retira à Chattrc*. Le Parlement
envoya une députation à S'a Majesté , pour lui faire excuse
de ce qui s'etoit passe, & l'alTurcr de (a soumission & de sa
fidélité : « Étienne de Neully, (a-dent ligueur) premier
» président de la cour des aides , dépuré de ladite cour ,
»» pleuroit comme un veau , & s'cxo soit de ce qui écoit ar-
»• rivé. Le Roi lui dit ces mots : tht f auv e sot! penfe%-
» vous que fi j'eujfe quelque velouté envers vous éy les
» aunes de votre faclìon , que je ne 1 tujse pas bien
i» pu exécuter? qui m'en eût unpechi, ji j'en eujse eu
» envie ? Non, non, j'aime les Paiijiens en dlpit d'eux,
■>■> combien qu'ils m'en dennent peu d'oetafion : retour-
» ne^-vous-en , faites voire charge comme de couf-
» tume vous & les autres, & vous menstrer auffi bons
» sujets, comme je me fuis monstri bon Roi, tn
» quoi je dejire cc.fitinuer, pourvu que vous vous en
>» monstriei dignes. —Journal du règne du Roi Henri
» III ».
ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 3 Juin.

Un décret déclare que la peine de mort consistera dans


la simple privation de la vie, sans qu'il puisse être exercé
Tom* III. Année 1791. I i
( 274 )
aucune mntiîari'ori nì tórture. —Un second décret déclare'
cjtie les crmuueis ne feront plus pendus, mais auront ia tetc
tranchée.

• VARIÉTÉS.

" La législature actue'le est , tombée en enfance, suivant


l'e-xpreflìon du grand dectotteur Chub..,; on va la régénérer
à la fin du mois elpcrons que k- ctaoix feront dignes de
la force des circonlìanccs Gn noiarnî déja pour les rois de
Paris MM. de Beaumaichais , ïauchtt, Gcifis, Def-
'moulins , Anacì.arjis, Cíoch . Ftibre, larife, Ht. hu±
ruge , Carra , / ilette , Marat , t-iicolas , Rcwndo , Pi-
ttu , Cavulcanti, Dejtcurnejle, Maiga , Laclos, d'Orai
son, Ganil, Audouin , Robert , Chartres , Pieyre .-toute
cette brillante jeuneileaura, dit-on , Martel en tete.

. Quclcjn'un difoit , à î'oecasion du renvoi des ouvriers des


jatteliçrs de charité: veut-on donc voir crouler ,1'édjfice, c]ue
l'on retire les étais avant çu'il lo'.t fini : un autre, lui répondit :
.ietiie les ecais , mais /'échajaud rtfle.

On n'est bien instruit de toutes les fredaines d'un coejuirj


de valet , cu'apres savoir mjs à la porte : il en fera de
ϑme de l'aslembiee nationale.

Le marqué de Fillette prpnre ponr le 10 de ce mois,


une 'entrée triomr! a e au corps de f'oltaire. La cérémonie
aura lieu en plein jour; un cl. n- antique portera le cercueil ,
fur lecjuel fera un simulacre en cire, représentant le grand
honr.me ; il tiendra a la main us rouleau, fur L-quel feront
écrits ces mot» : Dieu , la Patrie Va second char portera ,
le corps de Mad. de Fûhtte. On fe console de rout cela,
en pensant que belle & bonne eit la fatal de" l'infartuue
(m)
Varìcourt. Les deux cha-s feront précises des auteur»
dramati ue;, l'écha.p: en tcte,& M* Vitra en queue : ils
feront suivis de divers emblèmes vWans des ouvrng.s de
Voltaire ; M. d'Aiguillon y reprcs.ntfra Conculix ; Mad.
de tíujfbn , h juceilc d'Orléans ; Aí. Liancourt ,Ckailcs
Xll; y.ibbé Gouttes, Gris'- surdon; Mad. de Stacl, la secue
Paquet te ; Voidel , le pere Cjracucacaior ; le docteur
Saitj'er, le taurea i blanc -, Mtiiou , le docteur Boniieau
l'évtoue ttAutun, Mahomet; Desmoulins , Séides; Bc
Robertspierre , Doiothic:
On allure que tous ces Rois iront l'an prochain passer leur
carnaval a V cuite. ^

L'illustrc ca 'et /víí.tj . . . . déserteur du régiment de i


hoailles , qui a coin man !é avec tant de distinction au
siég^de la maison de M. Bellut-de-Saint- Jean à Caitei-
nau , le détachement de la girde nationale d : Cnhors , 8c
quien£n, aide rie cent hommes du régiment de Touirainc,
& d'un grand nombre d'autres illustres champions de la lî -»
betté , a triomphe de la résistance de trois hommes, qui
n'ont pn fe dcfrn'lie que deux jours , vient Je d. mander pour '
prix de cet <yc;'o:t la Croix-de.-Saint-T.o:.ts. II a employé
au; rcs de M Duportail le c:cdit & la protection du sieur
Ram.... ion Fr-'e, proc.irr-ur-svidic du département du
Lot: il l'.nua , nuKone le ee'ebre simtr, fui, à la tète de
5 m'l!e b-igind», n dévasté le liisttlit d ; vro-ir lo i , i'a ob
tenue, puisque fui. Monhruà , le rivne compagnon de
Linar , a.éiiè.sait mnrcehal-dc-catnrv Nicolas Joiiìdan-,
le coure-tér'.' , général de I'nnnee avi ,'ionnaise . l'atira atistì ,
s'il s'avije de la dcinanicr a un ministre cui le connoit si
bien cn mérite.

Si M. Perd ... rrvur... de Valenciennes , aerab'e 'c; voya


geurs de fcs-'veïn;ions pécun;a'r:s , ce'ui' de We'sscmbourg ,
de la propre autoriré, 01 b en par oídre du vil Sc mépri
sable Ketlirmœ,* s'avi'e de copilgocr au: po.'tçs de la ville
i:s débris respectables des officiers du régiment de Beauvaisis.
Cc trait est des plus vrais : mais les personnes qui sauront
que ce mair... protestant , perturbateur lies prêtres respecta
bles fi-Jeles à la religion de nos peresj ceux, dis-je, qui sauront
qu'i1 a sucé le venin des principes de mons... Diet.. mair...
de Strasbourg , Sc sur-rout eux du ci- devant lucssire Dam...
commiííaire contre le Roi , ne seront pas surpris du pou
voir despotique du labourcut ( i ) subalterne.
Ragot.

II s'est glissé dans notre feui le du 3 1 Mai , pag. 144 , lig.


10 , une faute qu'il est essentiel de relever : c'est à Castclnau ,
8c non pas à Castelnaudari , que s'est commis ce crime atroce
dont l'idée feule autrefois auroit fait frémir d'horreur ces
memes Français, qui se glorifient aujourd'hui du raffi
nement de leur barbarie.

On répand le bruit, que, póur faire le pendant de M. de


Latour , fiis d'un président au Parlement, qui vient de dé
buter au théâtre Fraisais , dans le rôle Jengiskan, M. de
Larìve s'apprête à débuter dans le rôle de président d'une
auguste allembtee : il sonne dejà avec beaucoup de distinc
tion —On croira peut - être que tout ceci n'est qu'une co
médie , au contraire.

Pour mettre au bas du portrait de la Reine.

Se faisan: admirer du peuple qui l'opprime ,


Reine auguste , on !a voit de son trône abattu ,
Faire pâlir d'effroi ie crime ,
Et d'ut! regard consoler la vertu.
Plus elle est roaiheureui'e , & plus elle est sublime.

( 1 ) Ternie technique affecté par les 33a lears agens se


condâmes.
( *77 )

Sire Regnaud d'A/igely a beaucoup profite clans le*


grouppes du Palai>-Royal & de la Grève. íl y a saisi l'esprit
de la bonne &. fine plailanterie. II n'est pas au-dellous des
Carra, Marat , Gaiat , dans les dernieres observations
qu'il a répandues, à l'aide du postillon par Calais, auquel
íl les accole. Ii a parle de MM. hurke, lox , Put &c
du parlement d'Anglctetre , avec ce mépris , qui sied fi
bien au familier de M. de Lejsart , à un homme qui daigne
avouer les ministres pour des amis dont il dispose comme
«le ses gens. Qu'est-ce en effet que des Burke, des Pitt Sc
tles Fox , auptès du grand, du trois fois grand, du su
blime Regnaud d'A/igely, cec aigle en législature? Qu'est-ce
que le parlement d'Angleterre, auprès de la plus auguste
des assemblées de l'univcrs ? de cette assemblée, où tout
ce que la chicane a de plus subtile en procureurs, en avo
cats & gens d'affaires, tout ce que le bel esprit affranchit
de toures entraves , a formé de plus cloquent '( Tout ce que
la cour avoit de plus rcconnoillant, de plus droit , de plus
vertueux, s'est trouvé réuni pour former la majorité, je
veux dire le côté gauche; car il íaut que les fans culottes
me comprennent '! Mais que quelqu'un m'explique, pour
quoi fisc Regnaud de St. Jtaii-d Angely , en veut tant
à M. Fox , qui a c(;uise les rellources de l'art oratoire ,
pour louer la plus extravagance constitution , dont leí
hommes ayent pu concevoir l'idee ! Ah ! j'y fuis! II a
pris cet éloge pour une ironie sanglante, 6c il a raison
d'être fâche.

On offre de parier 500 guinées, qu'avant deux mois


il y aura 33 députés pendu>, fugitifs, ou coupes en mor
ceaux.

Les fans culottes & les jacobins honorent de leur plus


«ordiale inadvc. lion, le brave régiment des gardes - fuilfes,
parce que constamment inaccessible à la corruption, ils font
demeures fidèles au xoi & à leurs devoirs, & savent faire
C *7» )
respecter & respecter çax-mtraes l'ordre & la discipline.
—Vendredi soir , dei voleurs ont cherché à s'introduire
dans la maison de l'Ensant-Jesus , faubourg St. Germain ,
en pratiquant un trou dans le mur. La supérieure ayant
été avertie , fit appellcr an grenadier du premier baraillor»
des 'gardcs-suiíles , qui a arrêté & conduit chez la supé
rieure-, le fils d'un bot langer, qui tí.ivailìoit au trou. Le
peuple alors s'est auroape & vouloir enroncet les porte*
du couvent ; mais le grenadier ayant mis le sabre à la main ,
a fondu lur la naton sans culottes , &' a cha:sc & dispersé
atistocratement lui seul, plus de deux cents personnes.

.Les auteurs dramatiques, sivgnenx de déguiser leur héroïque


Taleur, feignent d'aller au-devant des reliques de Voltaire ,
& partent en eíTec , pour a lier défendre la constitution
far les frontières. Lc grand Beaumarchais les comman
dera; Bedaine & Suai d feront ses a.des-de-camp ; la Harpe
fera à la icte des cnlans perdus; Fillette prendra l'ennemi par
îerriere. Bcitin , Champj'ort, Carra, Marat , Garât,
Ttudhomme , Desmoufias , Noïl, Mercier , Gorsa s ,
Palet, Reg/iaUd de St Jcan-$Àagtbf, Dinochcau,tì:.
font porrer leurs ptefles. On compte beaucoup furies ou
vrages qui cn sortiront, pour déconcerter let projets de
l'eaneíni.

»iu .. Avis aux Députés gauchers.


Etat <*e répartirion des 4,158,000 liv. de la dot de la
feue Reine d'Espagne , qui vont ctre décrétés dimanche,
Stti faveur du grand duc d'O. ..
S a v o 1 r:
A MM. Boydker& Compagnie ,-& Mout{ Greffulh, &c.
pour leurs avancej fur le transport qui leur
èií a été Fart vers lc 5 octobre 17°^, ci :.,ooo,ooo liv.
«A MM. Or^en... Parra... & Clanch... pour
( 279 )
Cì-centre.. '. . 2,000,000 ht-
tiuinzc commiilìons de circulation avec
lesdiii banquiers 115,003
A Dorais... , pour frais de voyage:, fur la
frontière 96,000
A . Zí'/pj/... , pour les frais d'Allacc .... 11,00a
A niaûame de Sllie..., pout un rcmbourle-
ment de ses frais & débourses c:i Auvergne,
à Lyon, à Moulins, Otlcans , íìc 140,000
A Cam..., pour les honoraires & indemnité
tic U lionte qu'.l a eue lors de la première
tentative qu'il a laite ( fur quoi Lécha...,
preL-veta i4;c3o liv.) i;8,ioo
A /JCiscervai... neveu, & au:res commis
iux archives 300
A Santer.. , peur ie faubourg ; . 75,000
A tact.»} pci.r la grande machin;. . . . iSo,ooo
A Môle»..., , cur solde de c^m.itc du mas
sacre de N.incy 40,000
A Dant... , poui empêcher N loi martiale. . 4,800
A St. Fiai uge 41
A Dísmcutjis 14
A Go. fus 3
A <5cc. tueur* d'office. .' 100
A ì'ruur, pour appuyer ia motion 3,000
A'.i Journal de Paris 1,100
A" régiment de Dauphine , . . 14,000
A Laicuch..., pour payer les dettes criardes. 531,000,
A la Chronique
A Corruyt... Sí eorrrp." 11,000
A iïoititfp pour les volontaires tj3°»
A à'Aiguill... pour ses chíitlcurs. I>J°°
A Kotond.. , Malg... &. Cavale i*
A Trcsont 100
Au maure de la Grotte flamande , pour dis
tributions gratis pendant deuï jours. . . 3,000
j,6yí,90j liv.
A Sill..., à-compte 30,000
-A Gihl... pour solde }ï>°9ï
Eu réserve, pour la fin de juin, 400,000 liv. 3,758,000 liv.
( 280 )

•x Mm n'est plus plaisant que de voiries roquets Je la dá-


Hiagogie abboyer de toute leur force contre l'abbé Ray/ta/.
C'est Hercule harcelé pat des pygmees. II faut convenir
qu'ils n'ont pas tort d'être en fureur : la lettre de Tillustier
abbé est un terrioie coup de malluc!

Si l'on avoit décrété la motion de M. R(ièertspierre\


fut la peine de mort , il est constant qu'un komme qui , à
16 ans, eut tué le pouvoir exécutif, eût pu à 40, être
on homme de fort bonne compagnie , voir méme devenir
président de la plus auguste assemblée de l'univers , & porter
des décrets sublimes à la sanction du fils de celui qu'il
anroittué. Et pourquoi pas, dira-t-on ? le peut-neveu de Da-
miens n'estait pas destiné a recevoir les honneurs de certain
fauteuil í Eh > donçques. ,

D'après le vœu d'un rrès-grand nombre d'abonnés , M.


de la Croix , rédacteur du journal de la nobleíse , &c. , s'çst
déterminé à le, faire, paroître deux fois par semaine, le
mardi & le samedi: il sera compose de 31 pages , au lieu
nie 18. Nous' ne doutons pas que ce changetnenr ne soit
treS'-agréable au public , qui aime à voir ses jouissances se
suegéder rapidemenr. —On s'abonne à ce journal chez M.
la Croix, rue de la Coiderie , N.° % , Sc au bureau du jour
nal de la cour & de la ville. Le prix de ['abonnement est
de 56 liv, pour Patis & de 41 pour la Province. On peut
s'abonner pour trois mois.

On s'abonne poùr ce Journal rue Percée Saint—


André-des-Arts , N.o 21.

lîe l'imprwneria áu Journal de la Cour & de la Ville.


N.° 36. . ..

J O U R N A L ; >.
de la Cour et de laVille.

Tout faiseur de Journal doit tribu: an malin


La Fontaine.

Du Dimanche 5 Juin 1791.


Henri IV chérìisoit la noblesse ; il tenoit à grande gloire
dese^ire le chef de cet illustre corps j quand il comptoir
les grâces que Dieu lui avoit faites, il se glorifioit sur
tout, d'avoir quatre mi:ic gentilshommes à fa fuite, ca
pables de cotnbatue 'es plus grandes armées qu'on lui pût
mettre en tête. Un ambassadeur d'Espagne lui rérco:gnant
un jour qu'il étoit surpris rie voir que quantité de gen
tilshommes i'jiitouroi nt Σ le pceisoient un peu, le Roi
lui dit : fi vous m'OVTt1^ i1T"un jour de bataille , ils
pie jntjsoient bien davi/ifage. ,
Mais tout est bien change , pour le plus grand bonheur
du royaume ! Quand tou-, les nobles de l'univers, ralliés
fous la bannière du gençral Be/ider; quauJ rous les roi»
de l'Europe ligués courre notre sainte constitution ; cosia
quand' citte nuée d'aristocrares dont nous sommes menacés ,
viendroit crever tout d'un coup fur nos têtes, & attaquer
en mrme-tí'ms tous les Bouts de la France, on les v étroit
bientôt fuir & s'évanouir devant notre auguste réginj'ent
des fans culottes & les tapissiers du Palais-Royal. Ne sont-
ils pas , au jugement dii judicieux & très-reiigicux prêtre
Buteur du Courier Fiançais , des pygmécs auprès des héroí
de la révolution ?

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 4 Juin.

C^ette séance est signalée pat un nouvel outrage Tait W*


Roi. Un décrer déclare que le droit de faire gtace est aboli.
Tome III. Aiinée .1791:. K k
(2ÍZ)
C'ctoît lf :plus beau droit de :1a couronne ; il 4foíc bíca
juste d'erfiîépouiírer Louis 5ÍV^I.
■ —■

«•••=■ V A RÌ'É T É S.

— Mad. dt Sille... disputant TÍcrniéremerit avec on officier


sut les affaires du terns, kidit'avee humeu,r : taisez- vous ,
monsieur , vous étés fou. —Pas de vous , lui répondit l'offi-

. On se demande souvent dans la société : Vo'tnire' St


Rousseau auroient-ils été aristocrates? I: nous ícmbk quq
le dernier cou.> de fouet de l'abbe Ravnal à l'alseinbleo
nationale, répond à cette question d'ur.e manière tranchante;

Les arnateurs dp la révolution voyant tous les jours avec


Brie TatVfactùon fans égaie , que la cai.fe de l'cxtraordinaire
avant choisi les plus belles mains de ses bureaux pour signeç
les assignats de ioso , le hasard a fait que ces deux signa
taires etoient MM. Chrétien & Pillé. La remarque
subsiste.

':;Vívele Roi! c'est le cri du Français,


~:rEt de tont tems , son vrai chant d'allégresse,
j^u'ill: devienne encore en ces jours de detreíse:
Formons tous un rempart au plus clément des Rois.
Aux flots tumultueux, opposons une digue.
■ II n'est qu'un Dien , suitons' fa loi-,
Aux factieux faisons la figue.; .
A Louis gardons notre foi ;
Au* peuples égarés dans leur stupide émoi t
Laitfons crier vive la ligUc !
( 28.3 )
r *
Le toì le épais s'éclaircira,
Le tcms un jour débrouillera
Le nœud de cette horrible intrigue.
Lors tel nez bien camus un pied de nez aura,
ït tel long d'un empan bien camus deviendra.

. L'on devrek bien accordtr áu marquis de Lamtth... J


la teimission de changer de nom , comrtìc on l'à fait datif
le tems , envers rous ceux qui , aumoment de l'auentat deí
Damicn & Ravaiilac, avoient le malheur de s'appcller comme
ces scélérats-, car il y á quelque- térhs cjue cet infortuné chef
de famille érant venu à Tournai, où il avoit des affaires ,
re^ur. ordre le lendemain de son arrivée, d'en foi tir au plu»
tìte ; il eut beau aifarer que quoiqu'il s'appclíit Làílûth,..^
îl n'étoit cependant ni ingrat, ni intriguant , ni factieux,
■en un rrlot , qu'il n'étoit pas un de ces LaiAeth.... dont
on parloit tant.' « Parbleu, nous le savons bien , "répliqua
v Padjudant, chargé par son général de faire partir lc
•>i marquis; car si votre nom de baptême avoit été Char...
»» Ou Alex-., au lieu de vous envoyer en France j nous
»> vous euflìons sur-le-champ fair transporter en Cyról,
n pour y tenir compagnie àMuc. Tkiroig/ie de Alêricourt ».

M. Necker voit toutlc merveilleux de notre sublime cons


titution dans Va conjugaison du verbe commander:^"? com
manderai , tu commanderas , il commandera , &c. ce
lui de pillerriy figure pas mal , & no; députes le discutent
«ntr'eux à qui le conjuguera le mieux.

ììouche de Fer. Sais-tu que la municipalité de Parij


aetietc l'argcnt à n pour 100, pour échanger ensuite
contre des assignats a& pair *
Kip. L'abbé Fauchet ne m'a jamais parlé de cela.
(284)
D. Comment payeia-t-el!e " cette nouvelle dépense?
R. Eh parbleu ! comme elle paye sa garde soldée , ses
espions, ses atteliers de charité ; avec les impôts des dc-
pactemeiis.

La lettre de M. Afo/umovÌJi .aux puissances étrangères,


a si bien convaincu l'Empereur & le Roi de Prusse , «le la
liberté dont jouit le Roi de France , qu'on allure que ces
áeux souverains vont lui doniv.-r inceisamment un rendez-
yous à quelques lieues de Metz.

' Vn aristocrare d'une figure intéressante, d'un caractère


áouxy'd'un esprit orné, deíireroit trouver un démagogue,
,qui pût soutenir une conversation d'une heure , sur un sujet
quelconque, sans faire patoître aucun désotdre dans ses
idées ,"& nulls crainte dans ses démarches.

Le club des jacobins se trouvant au bout de son rollet,


fait graisser ses bottes pour aller travailler un autre royaume,
4ans le sens de la révolution. II partira fous trois semaines
ou uti mois. Bons vêpres , bonsoir , chers amis ; allez bien
loin. Amen, amen, amtsì.

Jeu nouveau , dh de la révolution-


Les baiîes-cartes réunies font la plus forte puissance; les
valets sont rois, les rois se prennent au lieu de prandre;
les reines font supprimées l'as.
on dérange tour.

Les creux inventés par St. Huruge , ne font pas la feule


invention meurtrière que l'en prépare à l'armée du prince
de Condi. On fait exercer tous tes jours les régimens de
( 2*5 )
Rnyal-Pituite & Dauphin-Bonbon, à des manœuvres
qu'ils exécuteront de concert : voici en quoi elles consis
tent principalement : dès que ces corps feront en prtfcncc
de i'ennemi , on fera au bataillon vafcillant le commandement
en avant , pas de tortue, crache -, & au bataillon Iretillant ,
trotte menu , pique. A ces commandement , lespituiteux
«tacheront dans les yeux des ennemis , & les merdeux ,
leur piqueront les jambes avec de grosses épingles. Le gé
néral Lukiier attend le plus grand succès de cette manœu
vre, au moyen de laquelle il est persuadé d'aller en droi
ture à Vienne, établir une municipalité à la française.

Bouche de Fer. Quand finiront les séances de l'assemblée


nationale ?
Rép. Aux calendes grecques, à moins qu'un ouragan
n'emporte les moulins a papier de Camus &c compagnie»

La représentation de Mirabeau dans son caveau , a été


retardée par la contestation; survenue entre MM. Talma.
& Monvel, en rivalité pour jouer le rôle du mort: âpres
bien des dilcullions, ils onr cède ce rôle à Mad. Feflris.

D'après le parti que nous avons pris Je ne donner au


cune nouvelle hasardée, r.ous ne parlerons pas de celle
qui court , que M. le duc d'Or.... va à Vormfs joindre
nos 'princes , avec lesquels il cil raccommodé , 8c auxquels
il va se joindre-, pour les aider à mettre chaque Français
à fa place. II n'attend que le remboursement des 4,1 58,000 liv.
en question.

Lc marquis de la Fayette vient de faire paroître une


réponse qui foudroyé les astuces du sieur Santerre ; elle est
fi forte en raison , qu'on ne doute pas que d'apiès la de
mande de M. la Fayette, il nc fbk condamné à un an de
( 2.86 )
cachot , banni -de la généralité de Paris, & <n 50,000 Iir;
d'amende, qui feront 'distribuées en aumônes' aux pauvres da
faubourg Montmartre, Sainr-Honoré & Saint-Martin.

Le manifeste cjui va paroître , condamne lç duc d'Ort à


avoir la tête tranchée.

M, l'abbé Raynal a dit l'autre jour de terribles vérités


à ros augustes législateurs. II m: semble voir un grand
papa, qui , après avoir long-tems gâté ses petits-fils & ea
avoir fait des vauriens, finit par leur donner le fouet.

A l'arrivée du vicomte de Nceacìilllkes à Colmar j


il fera reçu commandant de toutes les gardes nationales
du département : on lui préparé, pour fa réception, des
fcecs tres-éciatantes. La musique de tous les corps y est
déjà rendue. C'est le célèbre á^cìfs qui la dirige. Quand
les Autrichiens paroûront de l'autre côté du Rhin , ìíos
cioUpes feront alo.s un concert unanime.

Duhois-àlcrsjfé reprochoit à M. l'Abbé Maury , .de


soutenir avec tant de chaleur le droit de la noblesse , tandis
qu'il n'étolt que lc fì!s d'un savetier , lorsque lui, DuboiS,
íiîs d'un gentilhomme , s'etoit dévoué à loutcnir les droits
du peuple : l'abbé lui repond avec son accent grivois : Efi
bien! monsieur, la différence d; men pere au vôtre, c'est
que le nven a fait un homme , que lc vôtre n'a fait
qu'une savate.

Lc prince régnant de Brunswick, sciât-maréchal des ar


mées prustiennes , entendant discuter devant lui le plus ou
moins de facilité qu'il y auroit à faire une invasion eu France ,
(23)
foti prétend qu'il dit : » vu le misérable'état où l'armée de
»> cette1 nation se trouve reduite, je j^atic que íì l'on veut me
j> tenir des vaisseaux prêts à Biest, je rr-avcrsirai ta France
» avec vingt-cinq mille hommes pour m'y áiler embarquer ».
L'on allure que ce propos qui a ué tendu public, a fait
hausser les épaules à MM. de Noailles , Ëmery , Liancourt ,
Dubois-dc-Crance , Beauharnais le gaucher , & à tant d'au
tres grands militaires du même calibre, que l'augustc as
semblée renferme dans fort sein. ,
: • ___________

O Louis ! ô nion Roi '. l'univers vous "sfbándonncroit-il ?


II existe encore dc> sujets fiddes prêts à' périr pour venger la
famille auguste de Bourbons1. . . . Et vaiisj fille des Césars !
tous dont lé courage n'a jamais molli devarir le fer même des
assassins ; quoi ! vous ne repondez à la plus noire- ingrati
tude que par de nouveaux bienfaits , & un peuple tygre ne
ÍR, prosterne pas à vos, pieds, pour dçfn/inder un pardon
Ijlí'il est trop fur d'ohtcpk ; Oui , Huilant viendra , &; il ap-»
proche, où lçs Français revenus de leur.erreur, s'écrieront
asw .les Uaugron : moinons , périssons, poue délivres
notre bon Roi Louis XVI . .;CwíiÌe>í donc , il-»
lustre descendant c une race ii seconde cn héros Mais
cjue faís-je .'. .;>'.' «'î . t. Ail íiiince profond: qui réene dans ma
malheureuse patrie , ne p:c:idro',t-o:i pas tous (es habitans
pour des régicides 7 Quel che^aíier fiançais osera
dúsormais s'appróchcr' du séjour de nos Rois ? In
sensé que je suis! deja les poignards s'aiguisent de eouveau
.' ....' Encore quelques jours, & se plus noir des
crimes fera peut-étte consommé ! A cette idée
fi horrible pout un sujet soumis & respectueux, tout mon
fapg se glace dairs mes veines ; k plume me tombe des
mains, & jc rn'arròte saisi d'effroi & d'une sombre ter-
t'W -.i. '

La coalition dçs places & rois de l'Europe , contre le


côté gauche de l'assemblée nationale, est bne affaire décidée.
C 5t8T8 )
S'ils ont amant tardé à agir eux-mêmes , ils n'en ont pai
moins fait travailler leurs puilians allies les rois de pique , de
cœur , de trefHe & de carreau. Ils ont déja fait depuis un an
on fourrage considérable dans le camp jacobite. Les liquida
tions que les députés se font taire avant tous les autres ,
donnent beaucoup de profits à ces quatre rois actifs.

Un homme de beaucoup d'esprit disoit dernièrement j


que le résultat de la révolution etoit de voir tout le monde
puni fans être corrigé. Audi, ajoutoît-il , tel individu,
tel homme qui íje^quitroit pas í'œil de bœuf de Ver
sailles, fait aujourd'hui le pied de grue dans l' antichambre
it la canaille. Ce monsieur, nous a-t-on dit, prétendoic
parler de MM. de LarA... & de Liane... nous ne le
croyons pas.

Un magistrat , homme d'esprit , <fisoit qu'il ne falloít


voir faire ni la justice ni la cuisine , si l'on ne vouloir pas
en être dégoûté': je crois que tout homme qui assistera
«ne fois dans la vie à la manufacture des décrets, éprou
vera le méme sentiment.
Errata du Numéro dhier.
Pag. 277 , lig. 31 , cordiale inadversion ; lise[, cordiale
animadversion. —Pag. 180, lig. 9 , voir meme; lise{_ ,
voire même. ' .

CE JOURNAL paraît tous les matins^


Le prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris , 6" de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

De rimptimeria du Journal de la Cour & de la Ville.


N.° 37.'

J O U R N A L
ni tA Cour et î> é la Viti'L

Tout faiseur de Journal doit tiibut au rrulifl


1 1.1 : -i- ■ Lai 1,1F o1.n ta i né.-u

Du Lundi 6 Juin 179 1.


Maintenant que hous sommes tons igaux, il nc fera pâá
inutile de donner ici un modèle de formule Constitutionnelle!
fout les actes publics que les Français doiVertt suivre, à
peinfvdu Crime de lèze-Narioo. Nous copions dans ee dessciri
lin bi'tïí d'crtterrement qui nous est tortibé entre les mains.
Vous èrçs p ié d'assistcf au Convoi â'E2i[abeth Sophie
Utrnard, fiìí'tmajeure Citoyenne décédée en fa maison,
Vieille rue da Teítqjlc , N.° 8 , que l'on fera cejourd'hui
lo Mai 17*1, à cinq iiciíres da soir, en l'église dd Saint-
François d'Assise, &c. —De la part de Pierre bernard
Citoyen , son pere, &: de Pierre 'Bernard t vicaire de Claude
Fauchrt , évêque du département du Calvados , son frère.
Permettez-moi de vous demander, ce que signifie ce moc
«le Calvados. Je n'ai jamais pu le trouvet dans mort diction-1
Malte. Ce mot me paroît li baroque , que jd soupçonne:
qu'il faut lite CaValcados , au lieu de Calvados^ Car, d'âpráí-
One' très-belle lertrc de Ci. faucket à fa maîtresse , qu'il
& fait inscrit Tannée patíée dans le journal de Paris , il
paroît qu'il- est tics-bon ccuyer CalvaCadour , & qu'il étoit
ippellé de droic à être à la tète du département des che-''
vaucheurs.

ASSEMBLÉE NATIONALE,

Sédncè du £ Julrt. 1
\^oixá peut-être la séance la plus stérile qui flous1 soie
wmbee sous la main depuis que nous avons eu le malbcut.de!
Tarn, IIL Année íj$it L-l
C *9° )
ftous imposer la loi de rendre compte des travaux destructif»
de l'alìembhe qui se dit nationale , mais que l'on a appelles
à .bien plus julte titre , natiomcide , puisqu'elle a fait
tombeí íous ses coups meurtriers , le trône, le clergé, la
religion, la noblesse, le commerce, les tribunaux, tout
l'cmpire françois ; en un mot , qui, grâce à clic, le voit à
deux doigts de fa peite. — Au reste , nous l'avons déjà dit ,
il faut lc féliciter diune séance stérile; c'est un crime de
moins.

VARIÉTÉ S.
La ville de Bordeaux vient de donner des ordre1; dans
le Hollrcin pour la remome de la cavalerie qu'ei ; veut
faire partir fui des flûtes pour Saint-Domingue.
Les points de débarquement font connus; ce font lc
Majsacre , le Grand-boucun, lc Sak-trcu, le Morhe-
au-Diable , le ìrcu-bcrdtl , lc Lamentin, lc BoucaJJìn,
Lai.ce à Mardi- Gras , le Port Margot. Le quarwer-
gcncial fera au bot d de l'etang du Requiem.

§
D. Bcuc/ie de Fer. Pourquoi les St. Farg... les Robertfp..
les Péth..., Dup.., Prug... Stc. s'oblt.ncnt-ils à voter
pour l'abolition de la peine de mort pour tout crime quel
conque ?
R. C'est qu'ils y ont le plus grand intérêt : Philippe',
son ami Lacl..., Dam... , Ncail..., Men...t Aiguil... sol
licitent ce décret avec une aideur qui les décelé.

II est certain que si les choses tournent comme «om-


mencent à le craindre les Jacobins , les membres du côté
gauche & les fans culottes , ces messieurs fcroiu obligés de
lc déguiser , poar éviter lc fort de leur bon ami Ogê.
( ì
M. Bai..,, tjdi n'a tien à craindre des honnêtes gens , S
promis de prêter son nez à M. Camus, pour lui servit
pafse-par-tout. ....
Far Mlle. Lis...

Les sieurs Quinaut.... & Lâchais.... ei-devant~avQcats au


parlement, viennent d'établir , rue des Manteaux-blancs,
N* 64., une manufacture d'adressrs Sc de félicitations. Les
municipalités , les exécuteurs des hautes cruvres, les Jaco
bins 9i autres corporations diveres qui voudront s'en pro
curer, pourront s'ad-eiser à eux : ún en rrouvera de toutes
faites, du'il n'y nnra plus qu'à siener & envoyer à l'augnste
président. II laur avoir soin d'affranchir les lettres 5i l'ar-
genr. lis ont ausíï des dénonciations routes prêtes contre;
les minières ; il n'y a plus qu'à mettre les noms, qu'an a
cu soin de lailler en blanc ; le tout à juste prix.

L'évcque du dérartemenr du Lot a si bien dansé dans


le- bal qu'il donna au [beau sexe sot la place publique
de Cahors, le )ouf de ùs noces avec la princesse consti
tution , que. les patriotes lui ont décerna ui e co -ronne ci
vique , & l'ont élu çrand-maitre de Tordre saraba ntique.
On nous mande que le génie créateur de ce saint pere,
vient d'enfanter un menuet si beau, qu'il contentera mems
les plus difficiles. Le moyen lur-tout qu'il doit employer-
pour l'apprendre aux fidèles de son diocele , cil un chef-
«Tceuvre. A cet effet, M. Dan?.... ci-devant prestolet de
village, va composer son mnndemçnt, qui, répandu dans
îa province, mettra en branle le bmn peuple, & le portera
fa courante avec tous les prerres non-jureurs.

Leí démagogues ont sûrement lu avec attendrissement


le détail de la íuperbe conduite de la populace de Reggio,
qui a massacré un pauvre diable de directeur de spect cle ,
kqucl, au lieu d'un grand opéra, vouloir donner un opéra
r )
comique. Ce trait de bravoure, bien digne des vainqueur*
de la bastille, prouve que si on a de la peine à faire con
cevoir à l'Allçmagne & aux peuples du Nord la beauté de
roue constitution , {'Italie du moins en e(t digne; & en
voici la raison; c'est qu'après la France, c'est certainement
le pays pù l'on trouve la pîus infâme canaille.

Projet d'une EJiampç qui pourra servir de


frontispice à' la colleclìon des proces-verbaux
de l Assemblée nationale.
L'arnste représentera un magnifique jardin efivahi par un
énorme troupeau de cochons ', ces animaux y paroìtronc
occupés , les uns à dévorer les légumes & les fruits ; le»'
sntres à culbuter avec le 'groin les carreaux & les couches,
tandis qu'un certain norflbre ,' les foies hérissées & la hure
écumante , menacera de mettre en picces le maître jardi
nier & ses garçons réfugies dans un pavillon faisant pers-
jiectlve.
. Au bas feront écries ces moi* ; ils foiu une révolution,
—mmmmm ' i . •
. Les corps administratifs d'Alsace ont demandé, par une
adresse à l'alsembléc nationale, un renfort de 500Q gatdes
nationales, pris dans l'intéricur du royaume. II paroît qu'on
fera cette recrue dans les provinces méridionales , Sí sur
tout parmi les protestans qui ont fait preuve de leur pa
triotisme au massacre dç Nîmes & dans l'armce avignon-
»0.se,

En perdant Mirabeau , disoit un Jacobin , nous avons


fait une grande perte : --La plus grande , répondit un aris
tocrate; car vous avez perdu la téte.

' II y a unç telle disette d'ecclésiastiques assermenrés' en


AlsftÇf, Ie neromé Binde.,.., çveque constitutionnel
( 293 )
de Strasb.... s'est trouvé Si sc trouve eneore «fans le plus
gratis embarras pour se donner des vicaires. II a été obligé
de prendre un homme qui, dans l'ancicn réguSie, n'a es
quivé la flétrissure, eue parce qu'il étoit prêtre, & qui,
grâce faisante , a été condamné à dix ans de maison de
force pour ses dits & gestes. II y Teroir encoie pour quelque-
icms , û , dans les premiers jours de la révolution , les
soldats n'eulleut ouvert les prisons à tous les brigands Sc
gens de mauvaise vie. Voilà comme on ramené la religion
aux beaux siécles de la primitive église.... -,

Si les Jacob'ns veulent forcer tous res officiers à devenir


démocrates, ils peuvent erre tres-sûrs qu'ils rendront bien
vîte aristocrates tous les soldats de Parmée. Car le mauvais
esprit qu'on a eu soin d'inrroduire parmi eux , fera qu'ils
feront toujours d'un avis contraire à celui de leurs supérieurs.

' On allure que le célèbre marquis de fillette vient d'être


éclairé d'un rayon de la grâce, 5c que frappé de l'énormité
áe ses péchés, il. a été en toute humilité se présenter au
couvent des saints reclus qui habitent l'extrémité de la rue
d'Enfer. Le prieur, touché du 7cle &dcs larmes du pénitent,
n'a point exigé d'autre épreuve de lui, & lui a sur-le-champ
conféré l'emploi de frère portier de la maison : le chapitre
a -décidé que son nom de religion seroit Dora Bi

' Prenez garde à vous, Parisiens, voilà le éhapelet qui


íe' défile; les dépurés Jacobins prenn-nt leurs arrangemens
pour partir ; plusieurs le font Héjà íous de vains prétextes,
tels que le frooaillcs t\c petit Viclus brouitle ; d'autres
ont leurs malles & leurs vaches prêtes à charger; tels que
Laroeth & beaucoup d'autres : le dje d'Oií. a un bâtiment
fteté au Havre , po-.ir l'.cmmcnír avec ses complices. M.
l'abbé Raynal , qui les connoît bien , les a démasques,
II* n'ont pas pu taire abolir la peine de mort , tout cela les
Cm Y-
cfícide à partir ; ils vont vous laisser couchés fnr la litière
de papiers qu'ils vous ont fabriqués: ils ont empoche "ìout
IVgent ; ee font-!à les vrais accapareurs, veillez fur eux ;
airetez-en íeulement un , 8t vous verrez si je vous rrompe.

Les evéques constitutionnels occupent beaucoup îes tri


bunaux pour lés petites cfpi é;;i ei ies qii'on leur fait de tous .
côtés. Celui Je Toulouse soit un procìs'«ritninel à une fe rime
«rai a craché fur son rochet ; celui de Perpignan poursuit
des gen. qui l'ont voulu pe-.drc.à Lunel ; celui de Saûit-
Omer a fait condamner à 30 fous d'aroaode ubc femme qui
lui avoit craché à la face ; cette femme a présenté un pérît
écu aux juges j en disant: Tenez , gardez tout , Si permet- ■>
tcz-moi de recommencer.

II faut avouer qu'il n'y a rien de si piquant pour nos au


gustes législateurs , que de se voir vigoureusement flagellés
par M. Tabbé Raynal , doiu. ils. actendoient de grands
complimens. Aussi M. Rahertspierre a-t-il assuré qutil nc,
savoir ce qu'il disoit, parce qu'il avoit 80 ans. A la rçpniercì,
dont M. Robatspierre raifonn: à-présent , on peut croire»,
qu'elle sera curieuse lorsqu'il aura le même âge. •, .. ^ j,
■ >\ '.n
l 1 .( ..jj
Les JacoB'ms, pour préparer le décret fur rabolition de ta'
peine de mort , vont envoyer à rôtis leurs amliis exécuteurs ,
î'ordre de ne plus pendre ni "massacrer personne; ils leul
ont fait dire que doreravant ils eussent à mettre les victimes
feulement à la géne , félonie plan de maître innoccat J?</-(
htier de Sairu-Fargeau.
7 ■ ;:•:.< ■- jì

■ Le Roi de Prusse vient d'envoyer au Roi des Français


le petit dilemme suivant: Ou vous avez sanctionne libre- í
ment les décréts qui dépouillent les princes Allemands de
leurs propijeté» , ou bien vous n'êtes- pas libie , & on a usé
ie violence envers tous ponr vous y forcer. Dans le premier
cas, nous vous déclarons la guerre ; dans le second , uous
allons mai cher à votre secours.

L'assetnbtée nationale a construit un édifie; absurde , ridi


cule , san> proportions & lans ;ofidite ; mais les gens de
goût lont encore plus mécom:ns Du Poktaiì. que de
tout le reste. ,

On assure que les Jacobins vont demander un décret


qui exigera un nouveau lerment o; ioa> les Oírkier.; ds
l'armee. Nouj cs|é ..u; qu'ils nc se uni pas aiez tous pour
le refuser, & qu'ils (e conduiront com.ue des voyageurs ,
que des biigands vie. n:nt d'aisíssm.-r Jí'dc depou. ler, Sc
veulent encore forcer de juicr qu'ils ie letonc brigands auíli.
On cède pour un m-.,r.. .u. à leur vio co'CS , & on tache ensuite
de les faire pendre.

L'autre jour deui aristocrates entrant chez un Notaire,


apperçurent la célèbre Mad. Canon occupée à signer l'acte
d'acquisition d'une teire considérable. Ces MM. s'appro
chèrent &í fc permirent quelques plaisanteries fur le compte
du vénérable prélat Fauciet. La dame écoute avec im;a-
tienec , rougit, & éclat, enfin. Messieurs, dit -elle, sa
vez-vous bien que je luis l'amic de M. l'abbé íaucketì
Oui , madame , nous savons nieroe o.ue vous ctes fa femme ;
& comme nous vovons que voui taites cas du mérite , nous
vous exhortons à faire connolssance avec M. l'abbé Maury ,
dont la société ne peut. qu'.-trV tres-ntile 8í très-agve ible
pour une femme comme vous , pendant l'abser.c: de son
époux

On assure que grand Grégoire est renfermé dans son


laboratoire: il travaille avec un bouillonnement de tete in
concevable à la réfutation de la lettre de l'abbé Raynal :
il n'est visible que pour MM. Camus , Rabaud de St.
(49* )
Étienne , & Regnault de St. Jean-â'Angety Vtuvte
Raynal, que te voilà en bonnes mains!

Parodie pour MARïE- ANTOINETTE , Reine


de France.
Si Balíy m'avoit donné
Paris la'grand'ville,.- ■
Et cju'il me fallût quitter
L'amour de Marie,'
Je dirois au roi Baíly :
Reprenez votre Paris ;
J'aime mieux MarJe ,
Au gué,
J'aime mieux Marif.

L'on voudroit bien savoir pourquoi presque tous les ftlemV


bres des départemens , des districts & des tribunaux , sons
aristocrates , & pourquoi tous les officiers municipaux font
démocrates. L'on voudroit aussi savoir pourquoi, quand ort
demande en confidence à un maire , ce que c'est que le pro-'
cureur de la commune , il répond toujours que c'est le plus
grand coquin du lieu ; & pourquoi quand on demande à ce!
dernier , Ce que c'est que le maire , il répond à fors tour/
que c'est un ímbécillc, qui B*a eu sa place , que parce qu'il
avoit de quoi payer la canaille. Et enfin, l'on Voudroit
savoir aussi comment il se sait que ces messieurs, dans leurs
raisons it sjectives, ont presque toujours raison tous les deux*

On s'abonne pour ce Journal rue Percée SainP*


André-des-!Arts , N.o 2í,
.. i ■ . ■ - u
De rimprimerie du .Totirnal de la Coiír & de ÍX
Ville,
N.° 38.

JOURNAL :

de la Cour et de la Ville*

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Mardi 7 Juin 170 r.

» Le» guerres civiles prennent ordinairement leur souree


dans l'anarchie. Le peuple se divisí par pelotons , chaque pe
tite faction a son démagogue. Les intérêts particuliers & les
haines personnelles font durer les troubles publics; les am
bitieux se battent pour opprimer , les brigands pour partager
les dépouilles. La paix qui te;m'me Ces horreurs est préférable
à la guerre qui les entama. Des criminels remplacent des
juges qui les ont flétris, & deviennent les oracles des loix
qu'ils avoient outragées. On voit des hommes ruiaés par
leurs profusions & par leurs desordres, insulter par un faste, in
solent , les vettueux citoyens dont ils ont envahi le patri
moine. L'avidité veut s'en-ichit fans travail , la vengeance
s'exercet fans crainte , la licence écarter tout frein , l'in-
xjuictude tout renverser ».
» La nation despote est un hydre à mille rétes , qui
ne peuvent être coupées que par mille glaives levées à.-la-
fois »: Tiré d'un ouvrage de l'abbé Raynal, publié, il y a
plus de 2.0 arts.

ASSEMBLÉE NATIONALE»

S^íince du 6 Juin,

On a fixé les peines qui pourront être infligées , soit


aux enfans, soit aux viellards. Tout François qui [portera
Tome III. Année 1791. M n»
ï

( 299 )
les armes contre la Frnnce , fera puni Je mort. Ce décret
est obscur ; il demande: à être interprète ; probablement , ce
seront les circonstances qui l'exj ligueront. II faut attendre.

VARIÉTÉS.
De l'abus des pouvoirs , «
De tout le mal enfin qui notis accable ,
N'accusez pas , Monsieur , une secte incapable
De transgresser U plus saira des devoirs-,
C'est envers elle au moins être à moitié coupable.
Les jacobins font blancs & noirs.
Par un de vos Abonnis.

- A la séance du matin de vendredi dernier, Chabfoui,


le dégraisseur, a dit noblement & naïvement qu'il pen-
•hoic' pour la corde. II est permis aux honnêtes gens d'ea
concevoir un favorable augure.

Les personnes qui prétendent que le prince Ficlus Brog,~


donne a dîner gratis à MM. les députés , se trompent ; les
convives ont fait un arrangement avec lui, & popr troiss
dînes, ils lui donnent un rapport à faire, que celui-ci ne
^rend pas feulement la peine de lire d'avance; mais pourvu
que cela lui procure une occasion de monter en dandinant à
la tribune, d'y faire voir aux galeries son gillet & la cravate ,
il est enchante. Il voudroit bien auft pçuvoir tiouver une
attitude qui le mic à portée de montrer au pub ic fa jambe ,
son genou, & íur-tcut , fa culotte de cafiroir;& au fait-,- il
a raison, car la parc e inférieure de son individu est bien
mieux étoffée que la supérieure, Il rciiemble à cet égard
aux danseurs chez qui tout le mérite s'est ordinairement ré
fugié dans les jambes , témoin le lieur Mxendre Beau-
iiarn..*. ; ;

/
( *99 )
L'on sc trompe grossièrement , quand on dit que I»
Marine royale Sc la marine marchande , en Angleterre , ont
de la connexion : iì est vrai cependant que les lieutenans
des vaisseaux de guerre, qui, pendant la paix, sont réduits
à la demi-paye, out la permission de naviguer pour le
compte des marchaqd^ ; mais ils seroient casses , si dans Le
tems qj'ils font ce metict-la , ils arboroient aucune des mar
bres distinctives d; leur état d'officiers de haut bord. D'ail
leurs, ces lieutenants , quoiqu'elevés & formes dans la ma
rine royale, font absolument fur le mème pied que nos offi
ciers auxiliaires l'etolent autrefois , & ne parviennent jamais
à. moins d'un mérite transcendant , au commandement d'un
▼aisseau , ni mern: d'une groíe frégate ; au lieu que les
gentilshommes qui fervent dans la marine , quand ils ont
cté embarqués six ans comme Mishipsman, Sc qu'ils ont
fait une ou deux campagnes en qualité de lieutenant , par-
•viennent touc de su'.te au grade de capitaine de vaisseau.
Voilà pourquoi nous en voydns chez les Anglais , mêrrie en
tems de paix, qui n'ont pas vingt-cinq atrs d'âge. Touc
cela est bien aristocrate , il faut en convenir ; mais n'ímpê-
ehera pas que , grac? aux arrangemens du sieur de Sillery,
leurs escadres battront les nôtres toutes les sois qu'elles les
rencontreront , & cela quand mème tous nos vaiiseaux se-:
roient pavoisés de pavillons aux trois couleurs , & com
mandés pat tout ce qu'il y a de mienx en fai: de patrons
de navires depuis Bordeaux jusqu'à Marseille," Sc depuis
Cancale jusqu'à Sciotat.

Oserois-je demander à messieurs les démocrates quel rap-1


port ils croyent trouver entte la sublime révolution fran
çaise Sc la constitution qui vient de s'etablir en Pologne en
douxe heures de te'ms '! Scroit-ee parce que l'autoritc du Roi
y est au moins quadruplée , 8c que l'armée clt entièrement
dans la dépendance du pouvoir executit? ou bien est-ce par
ce qu'on y conserve trois ordres, celui de 'a noblesse , celui
de ta bourgroisie, & celui des cultivateuis ? quoique pourtant,
on nc permette point auxvdeux derniers de se faire représen
ter à la dicte, en leur accordant néanmoins la facilité
( 3<>© )
it défendre leurs privilèges. II me semble que dans tout
cela.il n'y a pas un mot qui ressemble à ce qui se fait parmi '
nous : au demeurant , c'est un très-bel exemple que lc Roi
de Pologne donne à notre infortuné monarque; & puisqu'il
a pu changer , en douze heures djr tcms , ans constitution
établie depuis huit ou neuf siécles , 8c à la conservation de
laquelle beaucoup de personnes très-puissantes & jouissant
dans leur pays de la plus haute considération, étoient vive- '
ment intéressées , il y a à parier que Louis XVI pourroit
renverser , en bien moins de tcms , une constitution , ou soi-
disant telle , qui n'est encore qu'à la bavcrtc , 8c qui n'est
soutenue que pat des intrigans fans existence & par une ca
naille auífi vile que ceux qui la font agir.

La fameuse assaire des racions d'Allemagne, quoique re-»


jettee cent fois, fous l'ancien régime, le reproduit tous
les jours depuis que nous sommes devenus riches. Le prince
de Virteinbcrg cn a présenté pour 3.5 millions, & mettoit ,
à ce prix, l'abandcn des droits de ses co-états possessionnés ,
en Alsace; mais ce prince n'avoit pas la ciel du trésor.
Vive un Lam pour les grandes opérations ! Ces ra
tions avoient été liquidées dans le princite à 14, 15 8C
16 fols. Les frères patriotes, co-squverains de la France, >
cm pensé qu'il éîo't de la jast'ce'«U ia nation, d'acquittée
cette dette, mais qu'il étoit de l'eçonomie politique, de
la faire servir à l'uii ite des rcgnicoles. Ils ont en consé
quence traité, pour une granJe partie de ces rations, à
z lois 3 deniers, & attendu qu'ils ent des sûretés pour le
remboursement, suivant le taux de la liquidation, ils est
oârenc aujourd'hui 3 fols : le prix fera employé à l'ac-
quilition des biens ecclésiastiques , qui languit & qui a besoin
d'être encouragée.
Les bureaux Orlèanico-Lam.... font établis chez, les
agens principaux , Dant Br.... , Legend... , BoucA.., ,
£'/-'.... de St. Aub.... , Frer Ftfti,.., On peùt aussi s'a-
dicflet au café Procope, au club des Cordeliers, au fau
bourg Saint- Antoine , où lc çrand J.ac ■• a etabli depuis
deux jours, des entrepôts , dans plusieurs cabatets, destine» -
( 3°* )
particulièrement à servir la cause civique du général San*
terre , mardi y juin , Si généralement à tous les forcenés
de la section du Théàtit-ìi*rançais , qui joueront un grand,
rôle dans la même journée, au tribunal de l'arrondistcmcnt
de la Place-royale.
Le public clt averti qu'il y a déjà dans la caisse dix».
hvì.t cenrs mille livres, espèces, dans la caille du bureau-
minéral, en attendant les quatre millions provenans de la
dot de la reine d'Espagne , que le désintéressé Camus
y fera verser incessamment , quoi qu'en dise le parcimouieux
abbé Alaury'.

C'est par délicatesse de conscience , que \f.s députés de la


majorité ont etc au Roi le droit de taire grâce ; ils savenc
qu'ils n'en m.Ticent aucune ; ils connoilienr la bonté du Roi,
éc ils veulent que justice se fasse méme à leur égard.

L'asserrùlée , poar faire oublier la petite leçon 4e M. l'abbé


jRaynai ,a imaginé de s'envoyer une députation des A mé
ritah.s , qui ', apparemment , avoient été oubliés dans le tems
des amballadeurs de ('univers. Ccux-ci ont beaucoup loué
noire révolution fur la manière douce dont elle s'est opérée.
Cej c.id.'.nt , si , comme on l'allure , c'est le sicor jockey
de M. Ic duc d Or qui a joué lepiincipal rôle, il de-
vroit fc rappeller au moins la nuit du 6 octobre.

Adrejse de M. le Maréchal de Bwg... à M.


son fils.
Quand vous prolongez mon bâton (i) , 1
Victor , vous faites des merveilles ;

(ì) Tout le monde fait ce que ce brave fils a voulu fai»e


jour son ingrat de pere,
G y>x y
Je voudroís qu'il fût assez loeg
Four vous donner fur les oreilles.

Le peuple de Paris fe familiarise avec l'idée de ta contie-


révohuioB. II ne la craint plus , & déjà mime tous ceux qui
ne profitent pas du désordre , la désirent & ne s'en cachent
fis.

Depuis l'abolition du supplice de la corde, on voit re


naître la sérénité sur tous les visages ci-devant sinistres : les
journalistes fur-tout , tels que Carra, Marat,. Gorsas ,
Cam -Desmoulins , Prudkomme Si Noél, &c. en té
moignait une joie vraiment indécente : on assure que tous
ces messieurs vont faire chanter un Te Deum, auquel
feront invités tous les députés gauchers , journalistes gauchers,
& en général tous ceux dont les ptttîntions font détruites
par ectte loi, qui, malheureusement, n'est pas encore enr
legistrée en parlement.

Notre sublime révolution qui a tant détruit de choses, a


changé jusques aux proverbes ; autrefois on difoit : qui ne dit
root consent ; à-présent , on doit dire : qui ne dit mot ne
consent pas.

Quelques coups de bâton. distribués à-propos au déma-


gogue-Síí lui avòient persuadé qu'il avoit été assassiné ;
mais ncus venons d'être rassurés , & il auroit dû l'ètre aussi :
ce prince fait bien qu'on ae meurt pas de ça , & le fait est
qu'il fe porte à merveille.

La ville de Paris, qui a été si utile à la révolution , ne le


fera pas autant à la constitution... Selon 1e compte arrêit.
( 3°3 )
te publié par M. Dusresat , sa dépense montera à 30
■aillions , Sc fa quotue d'imposition n'est portée qu'à 10.

Tous les honnêtes gens qui fe mêlent d'oerire , nc cessent


d'attribuer ia cause de tous nos maux & de tous nos désor
dres à MM. Carra , Marat, Garra, Desmoulins , Prud-
homme Hc compagnie; n,ais c'est le pius grand plaisir
qu'on paisse faire a ces messieurs, & c'est à òjuoi ils met
tent tout,e leur gloire 3c toute leur ambition; iis font en
chantes Je voit que leurs adversaires cunnoissent iî peu le
peuple de Paris; ils savent bien que c'est à l'argept du duc
d'Or..... Sí autres factieux, qu'il faut attribuer les insurrection»
continuelles , & non à de miléiables feuilles que le peuple
n'achete que pour s'amuser un moment, parce qu'il y retrouve
ses idecs & fou ton, & cju i, rejetterait, s'il y avoit le moindre
esprit, le moindre sel & la moindre vérité : le seul effet que
les feuilles de ces messieurs produisent sur les badauds, ést
de réveiller en eux quelques idtts de picpreté.

Par le nouveau décret fur le, cod« pénal , lorsqu'un citoye*


actif aura perdu cette précieuse qualité, á cause de que que
vol ou autre faute legere , & qu'enluitc un lìncere repentit
le rendra digne de rentier dans le giron de la pattie , ce fera
encore 1 immortel Chabroud qui fera charge de palier lur
ses fautes une éponge bienfaisante qui le lavera de toutes ft»
iniquités.

Sous Yancien régime, on définirssoit en trois mots un scé


lérat. C'étoit celui qui n'avoir ni foi , ni loi , oi Roi. Aujour
d'hui tout est bien changé, & les fé erats d'autr. fois , font
les honnêtes gens de maintenant. C'est comme k axur qui ft
trouve aujourd'hui du côte droit.

Depuis que l'argcnt est devenu commerce , les assignais


•ui le représentent le sont également. On donne avií à
( 3o4)
ceux qui nígocient dans cette partie , cjue la pacotille d'asti»
gtiats qui a été portée à Valenciennes par M. le comte de
la M. .... k , sc débite en détail, moyennant ix llv. pour
chaque assignat de 50 liv. Tous ceux qui désireront en
acheter, peuvent s'adreiíer au club des Jacobins séant
en ladite ville. ' •

0n a bien raison de dire que nos ci-devant contrôleurs-


généraux avoient des génies étioits, & n'usoient que de
perits moyens : leurs feule ressource étoit des emprunts à
10 ou 11 pour cent. Nos législateurs ont des moyens plus
furs moins dispendieux; ils vùnnent de faire un em
prunt en Hollande, de 40 millions à 60 pour cent de perte
pour le payement des troupes qui s'obstinent à ne pas vouloir
recevoir d'affignats ; mais comme ils n'ont donné pour ces
40 millions , que des afììgnats , tous les vrais spéculateurs
assurent qu'il y a enco,re 40 pour cent de bénéfice.

Inexistence de M. le comte d'Eflaing est très-problé-


matique : son curé n'a rien négligé pour lui persuader de
recevoir ses derniers facremens •> le moribond loi fit hier
tette réponse : Jc n'ignore pas la mon de Bè[enval. ( 1 )
Le min'stre constitutionnel s'elt retité, pénétre de douleur
de ne pouvoir adreíer cette âme à Dieu.

(1) M. de Bczenval a reçu la communion des mains d'un


prêtre jurcur II est mort bientôt âpres
Point de réflexions

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-des-Arts , N.o 21.

l)e l'impriment du Journal de la Cou* & de la VUl*.


N.» 3,.

,, JOURNAL
de la Cour et de la Villï,

Tout faiseur de Journal doit tribut nu m.ilin


La F o nia IN B.

Du Mercredi 8 Juin 1791.

II est arrivé dernièrement deux Courriers de l'Auvergne t


lieu du département du Puy de Dôme, dont l'un portort au
comité des recherches , une. désionciation conac M. Aubier,
pour être contrevmu au décret de ce département , qui défend
d'Lcúrc , de dire , & m . me de croire que les Français rc-
CormoilTcnt leurs erreurs, à peine; d'être punis comme cri
minels de U[t-nation. —L'autre courrier , M. le che-
val'er d'Allu[et , venoit avertir M. Aubier de ce qui se
pasi'oit , pour le metrre à même de prendre les précautions
nicelíaires. —Un cheval aristocrate a tellement roulé le
jacobin & fa dénonciation dans la boue , que le chevalier
.d'Alla^et est arrivé av;uit lui, quoique parti 18 heures
pies tard. —M. Aubier ,'loyal & jovial, comme de cou-
ti me , s'est présenté die* M. f'vidcl, président du comité
des recherches , lui a av>uc la lettre, quoiqu'elle ne fût pas
(ignée, & lui a donné son adrelse , pour evitertoute erreur de
Capture. — Le comité a ré;ondu au depanement , qu'il n'y
"îivoit lieu à dénonciation. —Sur cette réponse , le club
Jjcobite d: Clcrmont a dclaré le comité des recherches fus-
' pect d'aristocratie.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance d'•. 7 Juin.

j\?rks les dénonciations d'usage, qui, aujourd'hui, ont


ha, p.: l'évêquc & phiiìeuis ecelcíiastiques du département
de Calais , on est pacte à la discussion fui les crimes conue
Tom. III. Aimée «791. N st

\
s 306 )
la sûreté 'intérieure de l'Etat. Divers décrets décernent la
peine de mort enircrs les Fiançais qui porteront les armes
êontre la France , 011 oui consj ireroient contre le récent
durant la minorité du Roi. ■
VARIÉTÉS.
. ■ ' M-araniiiiin ■—
M. de Lujigna.. le Solon de rassemblée natkmicide , est
parti par ordre des Jacoblni , pour aller donner des conseils
patriotiques à tous nos émigrans.

Sai/it Golet ayant témoigné lundi soir, au club de»


Jacobins , des innuLtudes fur 1 embarras où il seroit de pré-
íenter aux patriotes de Paris, le jour de la Fete-Dieu, un
clergé honnête, au moins par le nombre, le Marque de
fillette le ralsura , en lui promettant que s'il pouvolt fournir
des chapes , il se chargeoit de lui procurer des prêtres -pos
tiches. 1

Oi a découvert que M. Bail., est fils utérin de M. de


Fint ton , & de i\íad. de Le'ngaunt[. —Les Jacobins
craignent que cette n aisance aristocrate ne fasse tott à son
patriotisme.
Les soldats de la garnison de Strasbourg, font venus, die—
on , trouver M. de Kellerma... , pour lui porter des plaintes
fur leur pain de munition , &c. Ayant riouvé ce fameux gé
néral à table avec six officiers supérieurs , l'orateur de la
députation lui a sur-le-champ présenté la note du menu qu'il
fàlloit par chambrée. Savoir :
1 Potages.
4 Hors-d'ceuvre.
4 Entrées.
î. Plats de relevée.
í Rôtis.
r Entremets.
( 3°7 )
■ , ., t Salades.
z Plars d? pâtisserie. -
1 5 Plats de dessert.
Vins de Màcon , de Bordeaux , ie Clos-Vougeot , Mi-
laga , Malvoisie , café , liqueur des ifles.
M. de Kdlerma.... est convenu de la justesse de leurs
observations. Le meme jour. , la Gendarmerie française ,
de l'autre côté da Rhin, a décidé de ne plus quitter la
culotte de peau & les bottes , & de ne manger que du pair»
de munition. — Maigre cela , nous espérons rotijours qu'a^i-
íune foice hinTuine ne peut entamer 3 millions d'hommes
írmés , cjui mangent des aloyaux, & qui avalent leurs
officiers.

Les míehans ont tant de moyens pour propager la ca


lomnie , qu'ils font parvenus à faire croire, dimanche der
nier , aux promeneurs au bois de Boulogne, que M."'Suhtíit
étoit devenu aristocrate. Croira-t-on qu'ils ont réussi à per
suader que ce bon citoyen se premenoit ce jour-!à sur un
cheval blanc richeroeiy. harnache, suivi d'un grand nc^tc
babille en hullatd, portant des m.)ustachs.s blanches enac<-
^nes, armé & galonné luperbcmciu ? Nous pouvons allaucr
que dans le meme moment qu'on accusoit ce bon . citoyen-
d'insulter à la misère publique par un faste in'bLnt , il
étoit occupé chez lui à cotriger i'enreuve du troisième N°.
de son journal, qu'on attend avec tant d'inapatience.

Ce n'est pas snns surprise que dans la disoiíïïon des droits,


des gens de couleur, on a vu 1, s membres blancs de: ras
semblée soutenir la cause dw nègres ,& les membres noirs
soutenir les droits des blancs. >

M. Lavoijìer , après une seconde édition sur la consom


mation des coc^o/zi , &c. à Paris, promet un ouvrage fwr
la consommation du royaume , qui aura-pour titre : hijtaiic
( 3o8 )
ie la dilapidation des finances de France, confidi-
rabkmtnt augmentée , par une compagnie de gens de
lettres,

Mardi prochain, les comédiens de la nation , de la loiSc


du Roi, ci-devant comediens-fiançais , donneront une repro
sentat'nn d'Athalie , avec les chœurs de Gojfec , exécutés
par. leurs fr.res de la comédie italienne : les patriotes feront
fans doute révoltés de voir dans un moment de schisme,
représenter une piece qui ne consiste que dans une victoire de
prêtres , & le couronnement d'un petit pouvoir exécutif}
mais on leur a observé qu'il y a aussi dans cette piece une
Reine huée , & une autre mangée par les chieos ; ainsi il y
aura du plaiiir pour tout le monde.
Si Racine eût vécu de nos jours , il eût immanquablement
été membre du club des impartiaux.

Les facteurs de la grand-poste, & autres hommes de lettres,


tels que ceux de la petite-poste , ont invité M. Goisas de
marcher à leur tete , le jour de l'ent/ée triomphale de
.Voltaire, à laquelle ils ont délibéré d'aluster en corps.

De Montpellier , le xgMai. —Le curé de Coiombieres se


dispoloit à prêter le ferment civique , lorsqu'il fur interrompu
par léchant d'un coq qu'un paysan portoit au marché , &C
oui ctoit entré dans régisse pour voir ia cérémonie. —Ce
premier chant interrompit pour un moment le curé, qui le
fut une seconde fois & mie troisième dans le moment qu'il
pcononçoii le | rentier mot du ferment. —Ce rapport avec
St. Pierre, qui tue averti de métpè , lorsqu'il renia Jcsus-
Chnft , pétrifia ie cure, qui le prosterna la face' contre terre ,
& qui jura de ne jamais prononcer ce ferment, —Les afTistans
spplaiui i ertt de tout l:u; cœur au parti pris par leur cure 5
ív depui.-,' çe momeiìï les femmes & les enfans poursuivent les
prêtres jurcurs pat-tout où ils en trouvent, eukur criaut
f 309 )
cacaraca , & ne les taillent tranquille? que lorsqu'ils ont
retracte cet infâme ferment , que les enrages in; me d.- l'ai'fem-
blée sc repentent & ont honte d'avoir exige, parci qu'ils
savent que, tôt ou tard , il leur jouera un mauvais tour.

, Lc marqué de Fillette, après avoir fait son grand tour


dans la Chronique de Paris, comiti: à son ordinaire, sortit
de chez, lui jeudi math à huit heures, pour aller joindre
íon ami Laroche fou jeu département, avec lequel ií
se rend;t aux Thcat'ins, pour y observer attentivement le»
gaites patriotiques contre l'autsl de cette église, & pouc
pouvoir en vendie compte d'apres connoilsance de cause,
au comité ecclésiastique.

Le comité d'agiicukure , effrayé du grond rort que V3


faire au comnieice du gland, la quantité de couronnes ci
viques qu'on va faire pour couronner les patriotes qui en
ont mérité , va proposer à rassemblée national? , de donner
lin décret qui ordonnera ( pour cette année seulement, )
qu'elles soient laites d'une aune espèce de bianche que ctiì*î*
chêne.
C'est M. Cochon qui a rédigé l'adreí; : son patriotisme
est connu.

La certitude où l'on est, que l'ignoroinicusï constitution


qa'on nous fabiique au manège, & qu'on peut appelle-
combustion , ne peut durer que jusqu'au prochain mo
ment où les allignats perdront 99 pour 100 , a tait venir
l'idée à plasieurs personnes d'en taire une, qui puille con
venir généralemear. On en travaille neuf dans ce moment-
ci à Paris-, fans compter ceiìes de province &í d'Outre-
Rhin.

Les .amateurs font invités à lire le N°. du journal des


indk-pendans , du samedi 4 juio ; ils y verront un certain
Nicolas, non pas Nicolas çoupe-tétt, mais bien
I

Nicolas brìsc-raìson , connu sous 1c sobriquet ié Champ-


Jort , trai e comme il le mérite, pat Ion confrère Suûrt.
Un littérateur comparoir cette querelle à la dispute cpApo l~
Ion eut jadis- avec Marfias: Madame de Fillette cjui
connoit à tond ie Marjias moderne , s'éleva contre certe
comparaison , & affûta qu'il n'y avoir pas dans toute la
jjeisouue áadìt,ÇAeìiipfirtìì plus légerc matière à satyre.

C'est le prem'er juin que la diète de ITimpire a dû se


ïenouvel'.cr , pour prendre en considération nos affaires.
Quelle que soit.ía résolution-, les arilsocrates doivent bien plus
eompter sot l'empire de la dietc , qui commence déjà à fe
faire sentir parmi le peuple.

Toutes les productions de la nature tendent à s'accroître,


a multiplier , à,.fe cLvesopper , & à s'élever dans lesa'ns : on
eût désire eue .notre constitution excit.it l'emulariou , en
créant des postes intermédiaires qui eu'l'ent été la récom
pense du vrai mérite, tandis qu'el.c rabougrit tous les
hommes , & qu clic tend , par un système de répression con
tinue, à ifrprjejjer ies caractères les plrs brillans au niveau de
la plus vile catiàilie. --Cette constitution ntí ost chef-d'œuvre
de l'att contre-nature. On ne fera donc plus étonné de Rat
tachement que lui portent Fillette Ci Gaffas, amateuâsdu
meme calibre.

Le mariage de M. Barrkre de Fieufac, avec la maté-


chalc Mu epoix, sora célébré, dit- on, dimanche prochain,
en Péglisç Saiut-Eustache , au point du jour.

Un patriote , qu'on S reconnu pouf avoir été trésorier dans


les colonies , £: dont l'admìsvstratîoB sort, à justifier la pro
bité , diíoit ,il y a quelques jours , aux TuUcïìes , à un de
Us amis , eu noyant paíkr une pctCoone de fa connaissance:
( 3»)
tfoilh tut homme fin, & bien fin. On lui a répondu : U'
est connu 'par les honnêtes gens pour ui\e âme droite, &
pour avoir de lispru. Mais lei frisons en pensent comme
vous.. . . ,

TA.Guìllotin-Mackine, ayant assure l'aíl emblée nationale


«jue, d'apres les d trièrent es conversations qu'il a eues avec
les pendus 8c les dccoìes, il pouvoit certifier qu'on soutfie
beaucoup moins á cire decolé que pendu, nos législateurs
se sont ducides eu taveut de la décoration.

On assure que tous les Français qui ont été voir, de loin,
l'cffet que fait notre faune révolution , vont renrrer , au
premier jour, en France, accompagnes de t;,us les oculistes
qu'ils ont pu trouv-r dans l'Aliemagne, pour taire laire
l'operatiou de la cataracte à tous Icui.n compatriotes qui sonc
ïestes pouc la voie de pres.

Vne forte quantité de nos aimables , ennuyés de n'avoir


rien à faire , de ne pouvoir pas m:ai: s'occuper de l'a-
griculture d.ins leurs terres, passent leur tems dans ce mo
ment- ci , pour se consoler de la perte tic leurs proroga
tives , à perdre leur argent au 31.

M. Philìppe-Capet poursuit tout de ben les témoins cui


l'ont accusé directunent dans l'aifairc du 6 octobre. C'est
au tribunal du premier arrondissement qu'il a porte cette ac
cusation , & deja M. de la Serre, mar; chai de-camp, &
Philbcrt-Aíorlet , garde national, sonc d.crétcs de prise-
de-corps fut l'information , comme faux* tenio ns. Deux
membres de l'allcmbléc nationale font compris dans la
meme procédure. Enfin, M. de Flandres de Brunv'tttc
est pris i partie poui prévarication de fa charge. C'est M.
( 3" )
ie Comcyras qui a rédigé le mémoire, & qni paarsuíf}
c'est la commère Frlteau qui préside le tribunal , Sc
qyatre^ pauvres misérables qui le composent; tout cela,
comme on le voit, n'est qu'une affaire de compère Sc de
commère.

Anstì-tôt que l'abbé Maury entendit , proposer par ua


áes membres du comité , d'ôter nu roi le druit de donner
dc-s lettres de grâces à un criminel , il adreíla à Pajíeibblée
«n discours, dont i'énçrgie n'étonna pas, mais qui déplut
beaucoup aux membres du côte gauche , dont un d'eux cria
cjuc l'abbé Maury cherchok à surprendre la senfibiliti
de saffì-mblée. Oui , oui, lui repondit l'abbé , comme on
chtrehoit à surprendre la religion de Vabbí Terray.

Livrss nouveaux.
La nouvelle Constitution , ou les Egaremeas du cœur SC
ie l'e prit. Avec cette épigraphe:
Turgot a égaré tes i-bilosophes , les philosophes ont égaré
Afcker, Ntcktr a egir- la France, le duc d'Or a "egaré
le peuple de Paris , le Roi en s'égarant , a égaré fa cou
ronne , &e.
S; trouvera demain chez M. Gattey , libraire du dépar
tement.

CF. JOURNAL parott tous les matins,


Ze prix de Vabonnement eft de 3 liv.par mois
pour Paris, 6" de 3 livres z$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejì établi
rue PcrcéeSaim-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De i'Imj rinutic du Journal de la Cour & d,- la Ville,


N.» 49.

: JOURNAL
nt la Cour et de la Ville.

Touc faiseur de Jourgfcl doit tribut au malin


1. • ... La Fontaine.
•1 ■

Du Jeudi p Juin 179t.

Une merc de famille çhárgce de plusieurs enfans,, *


conséquemment d'une nombreuse fourniture de souliers ,
tarant vu arraoncer uisTa/firjmaciv.emcnc dans quelques, pa-
.,piers publics , l'autorité de M. Charles L&meth , que le
.prix <n étoit diminué par la suppression du droit sut les
,cairs, prie instamment cc députe de vouloir bien, par la
voie de ces memes papiers', lui faire connoître son cor
donnier, afin qu'elle puisse s'adresser à lai pour chausser
ses enfans ; elle y a d'autant plus d/intérêt , Bue jusqu'ici
elle n'a pu encore partager ce bénéfice. Le cordonnier donc
- «tic fe sert , n'ayant jamais voulu entendre aucune (ftroinu-
itjpn , elle ne fait si elle ne doit pas attribuer son obsti-
, .nation à cet égard, à une certaine dose d'aristocratie, qui
lîeropêehe de vouloir rien rabatcic du ptw des anciennes
•formes. Quant à celui de M. Charles Lameth , qui est
- à coup sûr à pendre & à dépendre, dans le sens de l'heu-
reusc révolution , on n'qst point étonné qu'il soit disposé ,
IHtsi qu'on l'annonce., à cn faire goûter les fruits à tous
acux cm s'adresseront à lui , pour avoir chaussure à leurs
fkds.

- ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 3 Juin.
■ J\ujourí>'hui la JFrance est couverte de l'égide consolattjce
. < 3'4 )
de la liberté. Le club monarchique qui s'est établi à Bor
deaux , ayant voulu s'assembler au nombre de deux ou trois
csnts , les fans-culottes se font mis incessamment à leirrs
trousses ; & lent ont donné, à leur manière, une nouvelle
leçon des dioits de l'homme , c'est-à-dire , qu'ils leur ont
fait essuyer mille outrages Sc des violences de toute espece.
—Un (Jertet déclare que toute confpirî't.on contre la réunion
■u la dissolution da cotps législatif, fera punie de mort.

í ' VARIÉTÉS. t
" . i'".î ■ •■ : -o
On fait à-peu-près , mais on ne fait pas positivement, quel
fera le président de nos reptéfentans qui aura le déboire de
voir son regne raccourci par la dillolution de l'assembléc na
tionale. —Plusieurs personnes font persuadées que ce fera
~ Dárííiens-Robertsp/.,

Uu soldat du centre nommé Jacq..., s'avi'a de dire


dans un cabaret, qu'il aimoit son Roi, & qu'il se feroic
toujours un devoir d'exécuter ses ordres. Aimer son Roi,
lorsqu'il ne doit plus en exister, voilà fans doute un aime
de lèze-natîon au premier chef. Un perruquier soldé pour
les saintes dénonciations donna avis de ce propos inconsti
tutionnel au capitaine de la compagnie, qui donna ordre
dé conduire Jacq... à l'abbaye ; (es camarades ont demandé
íx liberté , mais le capitaine, les a renvoyés à l'état-major;
Sc toujours balotté de l'un à l'autre , Jacq... est encore
prisonnier. J'apprends cependant que ses camarades viennent
d'obtenir fa liberté : & l'on parle encore des abus du des
potisme !

Si dans jle cortège qui accompagnera les pieuses rcliqoef


du grand foltaire , lors de fa translation â Paris, -il-fe
douve deux pei.ioBaes.gui aicat professé pendant deux heures.
quelqu'acte de la religion chrétienne, je me sais fou «U
rompre six heures pour prouver que les Lamith fout Us
plus zélés partisans de la monarchie française.

Que la chronique de Patis ait un style auflî trivial que


ses lefleurs , c'est rout simple ; mais que les degoûtans
auteurs de cetxe feuille , ayent la béte impudence d'assu.-
ier que je fuis à Paiis auprès de 1» reine, voila de ces im
postures qui càlicnc mal avec les reproches que me fait
l'acteur Beaulieu, de l'avoir empêché de jouer à Bruxelles,
d'où je n'ai • pas bougé depuis le 9 février. La rage de ces
nûfcrables contre la reine, est telle, que les calomnie»
4es plus infâmes ne leur coûtent rien , quand ils parlent de
cette princesse. Ils favoient bien qu'ils mentoienr-, mais
qu'est-ce qu'un mensonge de plus pour des écrivains donc
u plume empoisonnée, distille fans cesse U fiel & rira-
pȒlure?
M E U D K r M O N P A S.

Il paroît qu'on n'a pas plus de confiance aux billets pa


triotiques à cent lous, qu'on en doit avoir aux patriotesfans
le fou , qui veulent eu íorcer rémission la circulation.
Le club des jacobins auto'tt aussi-bien rait de charger MM.
JLaclos 6í òt. iluruge , d'en faire áe m:me lonwic , dans
'la roimc des cachets de maître à danser, d'y appliquer le
chiftre de leur patron d'Orléans , avec leurs signatures;
ceia auroic produk le meme effet , & on auroít evitc les
frais énormes de la gravure. ■ -,

II est scandaleux que le pouvoir exécutif aie tant.. d«


chevaux, tant de voitures à son service, tandis que ic chef
du pouvoir légiflati: est souvent obligé d'aller à pied comme
un vicaire de campagne. Telle a ete la reflexion d'un club
en plein vent, séant au palais Barbc-rouge. Ces messieurs
ont sagement rente qu'il étoit de ía dignité cFuhe gtanje
nation, de donner une voiture à chaque législateur i rhais
attendu le besoin des circonstances , on s'est borné à décider'
qu'il seroit attaché à la personne du président, & des troii
plus anciens secrétaires , une voiture Qu'ils rouletont pour
leurs affaire s &' celles de l'auguste assemblée. Le général
Bender, qui a eu connoiísance de ce projet, se propose de
substituer incessamment à cette voiture, un tombereau , où
figurera avec une dignité bien plus nationale, notre auguste
aréopage gauche.

L'abbé Michel, nommé curé constitutionnel de Mau-


fceuge , se rendant à sa nouvelle destination dans tine mau
vaise voiture , crut convenable , pour plaire à ses nouvelles
ouailles , de se décorer du ruban tricolor ; il s'arréte à W
Capelle, pour changer de chevaux, & demande au maître
de poste s'il n'y avoit pas tout près un marchand de rubans
■pour la nation. II lui montre une boutique ; l'abbé s'y»
rend , le marchand le reçoit fort-honnêtement , & le fait
ìrionter dans son magasin , où il voit la chambre remplie
de cordes. Le pauvre intrus à cette vue, tremble de tous
ses membres, & se sau^e humblement, en remerciant, le
iríarchand de les rubans , dont il trouve la coultUt! ttoç
dure. II attend fans-doute , pour en faite usage, que legér
néia! Bender lui en foumiue à meilleur compte, à ré*
foque de la foire qui se tient à Maubeuge au rrtois de
septembre.

EJfui sur les moyens de parvenir de <■ no*


évêques constitutionnels.
,Quelle étoit une jeune personne très-jolie, dont le sieur
albé Lamour.... prenoir foin au couvent de Sainre-Perina
deChaillot? II la fit sortir de cette maison, pour lá pïáccc
aux dames de i' Assomption à Paris; mais la pension ne se
payoit pas. Les parens souvent annoncés , l'argent lôtig-tcmS
prernis, rien n'arrivoit , St 'es oanx-s de l'Assomptión de*
claretent ne pouvoir gardfcï cette penfionnairê» De la maU
son du Seigneur , I'honnètc abbé la conduisit dans celle de
Mirabeau, & l'évêché de L*¥* fut le prix de la prosti-
tHtioM*

C'étoit avant hier qu'on attendoit le grand Jugement


^ui devoir intervenir entre le sieur Santem , brasseur de
bierre, & M. le marquis de la Fayette, comrnandant-gé*
itérai des milices parisiennes , accolade flatteuse pour cc
dernier à qui elle fait goûter l'cxcellence de l'égslití," ce
doux fruit de la constitution. Le général n'a pas paru, 8c
-a ainsi tron^é la curiosité du public , qui a reconduit en
triomphe lc brasseur resté maître de la lìee.

La motion faite à l'alsemblée nationale par M. Pelletier


de Saint-Fargcau , de tuer fans façon 8c fans aucune
forme de procès , tout François qui ne fera pas content de la
Dévolution , a été faite par lc sapeur Audoin dans le journal
univetsel. Ce dernier n'a fur le ci-devant presi lent, que ['avan
tage de l'avoir fait': quelques heures plutôt , mais le méme*
jdur/Corrmie les honnêtes gens, dans le sens d'aujourd'hui,
s'entendent !

Le rédacteur de la fcu'lle du soir fans réflexions, rend


compte , dans fa feuille de dimanche au soir , d'une émeute
qui a eu lieu à Londres. II y employé son style ord:naire bas
ti crîviâl. C'est la seconde ou troisième fois que les feuilles de
son espèce tuent M. Pitt, & font ruisseler le sang en Angle
terre. Voici le sait, non tel que cet impudent rédacteur le
travestit, mais tel qu'il est arrivé. Le< debiteuts détenus au.
banc du Roi se sont soulevé'; à dessein de s'échapper. Un déta
chement de cinquante htfmmes de la garnison de la tour, Se
une compagnie du troisième régiment , en quartier à Knigh"
tsbridge , ont reiabli l'ordre. Comment le? honnêtes gftis
achètent-ils une feuille aussi inndclle , aussi platement ca
lomnieuse , tandis que le Poltillon pat Calais remplit ft
bícu & li sagement lc but qu'il s'est pioposéí
( 3'i» )

Les officiers municipaux de Nancy se sont emparés d'ugc


loge aa spectacle. L'un d'eux , nomme Houlm , pâtissier,
arriva dans lc moment ou on applaudiifoit un acteur. Le muni--
ciual prit pour lui les claquemens de mains, & s'évertua de
sdn mieux pour en témoigner sa reconBoissancc; il saluoit à
droite, à gauche. Ce n'est pas pour vous que le fout chauffe ,
mons Moulin , cria un plaisant du parrerre.

Bouche de Fer. Qui sonr ceax que Talleyrand appelle


non conformistes ?
Rép.Lc pape, les éveques de la chrétienté, la plus faine
& la majeure partie du cierge de Fiance, le côté droit ,tou»
les vrais fidèles , !ia religion, la vérité & la vertu.
D. Que pcut-il opposer à tant de hétos chrétiens ?
R. Le fanatisme, l'ignorance, le vil intérêt, le cardinal
de ïIgnominie^, sa personne sacrée, ks Camus , les
Barn.... &c, le côté gauche; mais fur-tout, le grand
coryphée de la secte,. feu Honoré RiqUitti d'heureuse mé
moire.
D. Gagnera-t-il son procès ?
R. Oui , pat la raison que tous les honnêtes gens perdent
lé leur.

(Suvres de M. le chevalier de Bertin, nouvelle édition


corrigée Ù augmentée , avec figures. C/ie^ Gattey,
libraire au Palais-Royal, ìs"\ 13 (y 14.
Quel moment pour annoncer des vers, des poésies fugitives!
II fout avoir le cœur tranquille pour écouter les chansons
iAliacrion ou de Tibullc. Avouons cependant qu'au milieu,
des grands intercrs qui nous occupent , on aime encore à
prêter i'oreillc aux acetns de la poésie; ils viennent nous
distraire , au moins pour quelques initans , de ta<>t de sen~
limcHS douloureux , qui Jatiguent i!ame; ou qui la cLchi-
( V9 )
ient. On trouve bien plus- doux le parfum qu'exhale une
ícur d'hyver, qui croie purmi la neige & les glaçons. C'est
ainsi qu'eu lisant les pochei de M. de Bcrtin , on s'écrie ;
. Voila donc encore du sentiment , de la grâce Sí de l'har-
monie ! II polsedç .le talent des grands maîtres , celui de
peindre , mais ses tableaux toujours animes ne fariguent ja
mais. Comme La Fontaine , il peint cn marchant , Sc. chaque
Coup de pinceau est un pas de plus. II faut bien justifier
fcpìgrapbe que nous avons choilie; ainsi nous allons mêler
à cc juste éloge , quelques traits d'une legeic critique.
Peut-ctre l'aurcur qui parle si bien de l'amour, n'en parle-
' t-il pas toujours avec alscz de délicatesse ; il n'en connoit
' donc pas encore le plus doux preltige , le charme le plus
puiisant ! Nous ajouterons qu'on elt fâché de retrouver
quelquefois des vers qu'un goût plus scveie auroit dâ lui
faire effacer ; tels que ceux-ci en parlant des deux Fttl-
domes. ■
..Et, moins chefs que guerriers,
En paix, illi stres porcs du troupeau d'Epicure,
Tout souilles de tabac, &c. : 5' ?

Projet d'inscription , approuv.' par l'académie , pour être]


placé fur le piédestal de la statue de J. J.
Stulti ad stultitìam hoc monumtntum pofaére.
x• .1 J '.' S»J r. '- ■ '. • . . . *.

Nous prévenons noj lecteurs, que lundi prochain 1 j de ce


mois, les motionnaires de tous les quartiers de Paiis, 8c
l' armée entière des fans culottes , (e porteront aux Tui
leries , pour y défendre les intérêts de: reur pere nourricier,
£c lui raitc obtenu Jes 4 millions cinq cents mille jlivres
'"<jne !e grand Camus propose de lúi donner, pour prix de
Ton civisme.

Les démagogues font déjà dans le délire quî précède


l'agoaiï : leur fureur redouble , Sí lkur* deroieri soupirs font
( 3*0 )
des cris de rage. La maladie dont ils font atteints est fa»'
Kotede; cac on ne voit pas qu'aucun d'eux donne 4e pis*
léger espoir de guérison., Garât , Berquin, Carra , Marat »
VÚlttU, la Harpe Champsort , Desmoulìns , Noi'l »
"Corsas , íout plu» malades que jamais.

Nous avons dit que la bave de Berquin étoit plus mau


vaise que cel!e du sieur Marcilly , rédacteur avant lui du
JMoniteur , 6c pwtc cpmme Loujialo, de la rage , démago
gique; mais ceux qui craignent les morsures, de ces sottes
^d'enragés, peuvent cire tranquilles; le teins est passé où
..elles pou voient nuire aux honnête* gens. .Déja le peuple
jparlc avec hptreur de ìAarat qui se die son ,ami , de
JblLartel, dé Carra, de Garât-, il les lit encore, patee
qu'on les distribue gratis, mais il ne les achete plus.

Un cocher de fiacre aristocrate , & il y «n a beaucoup ;


autoit couru le tisque de se voir lanterner,, s'il avoit eu
affaire à des gens dans le seps de la révolution : lisse fò....
de nous , «diteit-il , avec leur liberté -, c'est de la mort
aux rats. —Un autre parlant de nos Cartouches , de nos
Pamiens , de nos Ro s du manège enfin , puisqu'il faut les
nommer £ disoit énergiquement : Je les mènerai diable
gratis quand on voudra, —Un paysan franc-comtois, k
êfkì on vouloit faire entendre -raison fur ('augmentation
d'impôts que nécessitent les besoins de Pétat , disoit : J'entends,
j'entends ; ils nous ont donni de fopium , ils vont
nous donner de l'imêtique.

•Qn s abonne pour ce Journal rue. 'Percée Sazaf-


André-des-Arts , N.» 21.

Pt t'ImpWPtaie >4u Journal de la Çaur/.íc de U.Yàllfc


N.° 4t.
•' JODRN AUrr::

i) t la Cour et de làVillÍ.

Tout raileur _dc Journal dois tribut au rmltfJ


La Fontaine.

Du Vendredi 10 Jiiin 1791.'" T '-


•• • " '■■ - ■ 1
. Si Roujseau vivoit, il donneroit à nos lég slâteutl' de«
leçons cncoie pins dures que <elles qu'ils vienbcrtt dc> rc*
cevoir de M. 'abbe Raynal. Vo;ci quelques traits du.
Cqntrat-íìocial , qui prouvent que ce gtand homme attròif
été l'ennen»! le plus déclare de leurs principes, & fur-tout
de leurs, actions : nous cn -dirons' &í nous ta prouVeiOiiS
autant de Voltaire.
Les charlatans du Japon dépècent , dit-on , un enfant
aux yeux des spectateurs , puis jettant cn Tair tons set
Hlembrcs l'un «pies l'autre , ils font retomber l'enfant vi
vant &í tout rassemble }-vcH font "a-peu-près les totírs de
gobelets de nos pofitiqu s. A près avoir démembré le ct>r.>S
social, par un ptestjge digne de la foire, ils cn rasscrr»-
blent rcs^teces on ne fait comnlti'. —Cette erecur vient
de ne s'etré pas ràit de» notions exactes de l'autorité sou
veraine, & d'avoir pris pour des parties de cette autorité ,
ce qui n'en est que des émanations : ainsi , par cxemtk",
cm a' regardé l'acte de' faire la guerre Si la paix , Comme
des actes de souveraincré; ce qui n'est pas , puisque cha
cun de ces Ectes n'est point une loi , mais une application
de la lot , un acte particulier qui détermine le cas de U
loi Coin. Soc. chap. r.

ASSEMBLÉE; NATIONALE,

Séance du y Juin.
Un décret déclare aue les Brefs dit Pape qui ne feront pas
apj touves par le corps législatif & parte Roi, seront regardJ»
Tom. III. Année f 791. P p
( 32.2 )
eomtne tills; Un autre décret dcctare"c]«e toute personne au*
gages du Roi ou-d-'un particulier, ne pourra êtic membre
du corgs législatif. . , - ' j

;;;v A R 1 E T É s.
I/assemblée, contradictoircment à soD décret qui or
donne que U contribution roncière se payera en argent, a
décrété mardi matin , que les propriétaires dç droirs de
çhimpart & tetrages , la payeroiént en nature; & comme les
possesseurs de semblables droiw sont presque tous des ci-devant
nobles , elle a porte au cinquième le taux dc,la contribution ,
•qui r>'ert qu,ç du sixième pour les autres contribuables , fans
vouloir écouter les observations de M. de B>r<moud dtArit
qui , ipvuenuj du comité d'impohrion'i lui-m.-me, réclamoit ,
au nom de ses cummertans, ruines par ce décret , la faculté
4e justifier dt seur imposition roncière, pour pouvoir ecre
décharges de la taxe mobilière. .

On assure que le no iveau ministre de la marine tvan*


ehe aussi ars/ment les difficultés que les S; ce qui ne fau»
toit déplaire au pouvoir ex. cutis.

Depuis que le comité des recbercheurs est présidé pal M.


Cochon, les Jacobins ont clament plis certe espèce eo
amitié, qu'ils ne peuvent plus la voir egerger fans frémir »
maigre leur amour connu pour le ang (r). La société de
ces Messieurs ,'aablie à Amiens, vient de taire une adretie
a la miinieif-alicc de cc-te ville , pour l'inviter d'assigner
txtra muïos , un terrein où les chaircuitiers iront dorc-
navant exercer leurs barbares fonctions fur ces intéressant
amis des amis de la constitution.

(>) C'est fans douta Boudin que l'auteur de cet article a


vouju dire. . ♦ »'
{ *«3 )

"Soucht il Ter, Pourquoi a-t-oo tant saie 3f ftìt-oa


«ncore tant de prières pour Mirabeau ?
Rlp. Par la raison quìì est bien plus difficile d'obtenir
la grâce d'un brigand -avéré, que cctlc d'un simple filou.

Extrait d'une lettre de la municipalité de


Gratte-panse , village du département
la Somme.

Madame & chere consœur ,


. Nous avons l'honncur de vous prévenir que notre curé
ne veut pas prêter le scrmcnr , & que les habitans ont l'a-
listocfatic d'approuver fa conduite.
Nous sommes avec respect, Madame & chere consœur ,'
Votre très- humble & tres-
obéfHante servante,
La municipalité Je^GRATTE-PAyss.

Plusieurs lettres d'Amiens assurent que le député Lju-


renJea.... vient d'y faire une apparition ,& qu'il est reparti
vinr,c-quatre heures après , avec son épouse , pour aller ì'inf-
tailer dans une terre de jc,oo» écus , qu'il vient d'acheter
dans les environs de Pari-, t/nc accuisition alifli consi détable
étonne beaucoup tous ceux qui connoissoient les moyens de
M. Zaurendea... avant qu'il fût député. Couiage, Meilleurs!
enrichissez- vous de la dépouille des millions de malhrurcux
<]ue vous faites ; mais craignez ('instant du réveil.

Ob allure que l'évèque constitutionnel de Sr. Omer , M>


Poiriou , passant pat Amiens pour se rendre dans fan
diocèse, fut descendre chez Mad, Peìrìou sa belle-sœur,
marchande de tabac & de sel; elle lui refusa sa potce ,
«d lui disant qu'il n'y avoit pas de place chez elle, pour
celui qui prenoit celle d'autrui. Ses autres parcns faiseurs
<le chaises ÍC de tapis de pailles mais très- honnêtes gens,
pensent dç- rtiême que Mad. Poiriou, Sí ne sont nulle
ment flattés d avoir dans leur famille une croise & une
irvìtrç , qui sont le prix du parjure.

Demande..
Un honnête homme voudroit trouver une centaine de
sens courageux,, pour repousser avec lui les 154" mille
andïts & fans, culottes, s'ils osoieot tenter un pillage ou
lîti massacre. La défense personnelle est un droit de mture ,
qu'aucune loi ne peut blâmer, interdire, ni puoir.

• ■ *t . í .. ì
Un personnage digne de foi , assure que M. Mine.., nouvel
évêque de Nan...,, est au fond si royaliste, si attaché à
Lòuis XVI, qu'il en porte les atmes gravées d'une ma
nière ineffaçable. Je vous dénonce cet aristocrate de nouvelle
espece , & s'il peut le disculper en montrant ses épaules,
je ÍJinvite à le faire. "'.
• i í <■ " .' • \
. . ■ Article envoyé par St. Thomas de Didyme.

Bouche de Fer. Saint Fauchet t'a-t-U dit pourquoi la


révolution de' Pologne a été si douce & si satisfaisante pour
tbiís tes individus, tandis que la nôtte est si çrueìle, si
meurtrière, si , .... ?
Rép. Ne tria rarle plus de cet ingrat , qui ne pense pins
à moi ; mais jasais d'ailleurs que ce font des honnêtes gens
«jui òfît fait la première, Sí que ce font des' jacobins qui
ent faic la seconde, • - :.- . .
M. le duc à'Or.... n'a pius d'idées terrestres ; il est: de-
veau une puilsance maritime, il a des frégates dans tout
Jes ports de France' pour s'cvader, il en a meme une au
port St. Nicolas à Paris, eìle se nomme la prévoyante,
elle est percée pour vingt canons , mais elle en a au moins
quarante; la plus belle picce du bâtiment est le tond de
cale. •V ■

L'évêquc constitutionnel d'Amiens, pour charmer u«


peu la solitude dans laquelle le laiíent ìc. honnêtes gens,
vient de s'entourer d'une vache , de deux cochons, de pou
les , de dindons , & il est fur le point d acheter aullï un jeune
peccata , pour servir de. monture à une jolie nièce qui doit
lui artiver incedamment.

S'il étoit vrai, comme Rob...p.er... a osé le dire, que


le grand âge de l'abbe Raynal lui eut Fait perdre une partie
de son éloquence , Ic députe d' Ai ras ne pourroit mieux
faire que de tacher de la retrouver.

II est tellement démontré que Paris ne vivoit que des


abus de l'ancien régime, qu'on peut défier d'en nommer un
seul qui ne retournât au profit de la capitale. Austì , de tous
les décrets de l'ailemblce nationale , celui d ouï ('exécution
cil la plus certaine, c'est la ruine de Paris.

II est de la plus exacte véricé , que depu's !e i" mai,


80 millions cn <:r & en atgeru ont passe par la Flandre
autrichienne. Certainement ce numéraire u'apparlicnt pas
àux royalistes, qu'on fouiltoît par-tour, de a qui -il éfoic
défendu de porter plus de 600 liv. Ce fans, donc des
jacobiites, qui, prévoyant le marnent de l'explosion, ont
( ¥* )
envoyé, comme précurseurs , les millions qu'ils ont volés à
h France hébétée.

M. de Calvy , officier de mérite & déja âgé, ívoit


une pension pour le payement de laquelle il solikitoit l'inexo*
ra'ole Camus. Ce député le rebutoit : je suis fans ressources,
lui dit le militaire : vc us a ?cz des amis , répond le député:
jc fuis las Si honteux de leur être à charge : je ne fais qu'y
faire. —Je vous entends , je vois bien que je ne cìois at
tendre la fin de mes maux que de mon désespoir. —Comme
il vous plaira. L'osticier se retire chez lui, se donne un coup
de pillolet qui ne le tue pas. Le portier monte , le trouva
baigné dans son sang ; il court chercher du secours. L'in»
fortuné ne l'attend 'pas, & se jette parla fenêtre. Camus
n'en dort pas moins , n'en mange pas moins , ne s'enrichit
pas moins, &í n'en poursuivra qu'avec plus d'acharnement
tous les pensionnaires qu'il fait mourir de faim. Fiançais!
voilà vos nouveaux maîtres!

De tous les décrets rendus par nos législateurs , le seul que


le Roi.ait sanctionné lihrement , est celui du vendredi 3 de
ce mois. On assure que quand fa majesté l'a reçu, elle s'est
écriée : Au moins , je ne ferai pas obligé de leur faire grâce !

On ne peut presque pas douter que la providence, ou,


si l'on veut-, l'étre suprême, ne (oie devenu tout-à-fais
aristocrate. Nous avoris vu le comte de Mirabeau péri»
dans les doukurs les plus longues & les plus cruelles, 5c
nous venons de voir M. le baron de Bc\enval mourir
le plus tranquillement du monde dsns son fauteuil.

Le corps des volontaires, destinés à faire une guerre


de geans ^ux pygnv.-es AuLtichiens , Prussiens , &c. , se
couix; lette, dit- oiv, tous les jours i ou y compte déja pres
( m )
de douze citoyens inscrits, & sous peu de tems, on será
•n état de taire partir la troupe ; ou est cependant fort
difficile sur le choix:' la tâil'e qu'on exige doit être d'au
moins cinq pied-. & une demi-ligne pieds nuds : chaque
soldat doit pouvoir marcher droit , Sc être en état de faire
Éu moins une lieue par jour : de plus . il doit savoir pat
cœur toute la collection des décrets de l'asscmblce, & sur
tout , avoir assisté à au moins douze séances des jacobins j
pour connoìtre quels font les cas où ils doivent obéir î
fleurs officiers : ceux qui auront rempli les condit'ons pres
crites , obtiemíront de la nation un traitement tort avan
tageux ; elle leur fournira un fiacre pour deu*, jusqu'à la
frontière, Sc une paye d'un assignat de j liv. par jour i
chacun. Des immenses magasins font dtja ralíem'blés pour
que Ic nécessaire, & me me l'agráblc, ne manquenr jamais.
On fournira, s'il est possibie, de la glace pendant l'éte,SC
du case pendant l'hyvcr ; les femmes des absens feront re
commandée* aux curés, & autres fonctionnaires. Nous ne
doutons pas qu'avec de pareils moyen1;, on ne vienne â
bouc d'ennemis , dont tout le m: rire consiste dans une
dîseipline inconstitutionnelle, une obéissance servile Sc des
tnouvemens mechanioucs, tous moyrns que la liberté dé
daigne , 8c dont elle n'a pas besoin pour être sûre de la

Si ('assemblée ne rend un décret pour casser l'armée de


ligue t il faudra qu'elle fasse une bonne provision d'ar-
gent ; car si elle veut rjivoir les soldats après les avoit
licenciés , même pendr.rrt une heure , ils ne feront pas asse*
dupes pour le rengager fans qu'on leur donne au moins cenc
francs chacun; mais ce n'est pas là ce qui nous embarrasse.

Milan, samedi 18 mai 179t. «« —On ne «peut plus


tì dou:et que- toutes les púiflances voisiucí ne prennent
1» part à nos démêlés., Sc qu'il n'entre prochainement en
i» Franc; dc ix armees formidables, par la Flandre Se par
>» l'Alface. 'Fous les Français m: con ens répandus dans les
ji dirrirentes parties de l'Italie, fc rendent ea Allemagne,
» aoptès des princes. M. lc comte d'Artois est parti luwH
>i dernier, pour ta me me destination. Apres avoir p allé deux
» jours avec l'Empereur à Mantoue, dans lesquels il a eu
» de très-!cngues Si de très-íréquenres conférences avec S.
»» M. I. ils ont dine ensemble lc second jour, & sc sont parlé
t> téte-à-iete deux heures & dc:nie avant de se mettre à
» table , Sc autant ariès lc dine, M. de Calonne , qui
>» accompagr.oit le comte dAitOis , a eu audi.une confé-
11 rence particulière avec- l'Ernpereur. On aflure qu'on en«
»r trera en France vers la fin de juin, ou au plus tard,
V au commencement de juillet. Plusieurs désirent qu'on*
»> diffère jusqu'à}* s la recoke , poiur éviter la perte de
» fa moisson. On .veut , dit-on , íe ponet directement vers
» Paris ». », , r,. • f,

L'aísemblée nationale qui veu: détruire jusqu'aux dernieres


racines de tout ce qui est noble, va , dii-ol» , "décrètes
que tout ce qui cn a conserve le nom, sera changé en
Celui de conlritutionnrl. Par exemple, on disoit : un air
noble , une áme noble , un style noble , des procédés no
blesse, à^ptel'cnt on dira : un air constitutionnel, &c... l\
n'y aura pas jusqu'aux partie s nobles., - comme lc ccebr, lc
foye. le foumon, ì:c.„. qu'on ne débaptise austi , Sc qu'ou
n'appelle corst'tiiiicnneli tout comme nos évêques.

Errata du Numéro (skier.


Ligne- + du sionrispice , dans quelques papiers publics;
l'autorite de M. «^nattes Lamcth ; l/fi^, dans quelques
papiers puislks, & lur l'autorite de M. Charles Lameth,
Vag. j i j , ilg. i, rompre six heures; lis. rompre six lances-,
Vag. 31S , lig. 7 , Moulin ; lis. Houlin.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Sainci


:r -,• André-des-Arts , N.° 21. '.

, De rímpjimtfie du Journal de la Cout & de U Ville,


^***^"*****^^^^^^^^^^^^^^^W ' ^^^^^^^ Ç -A .

S U P P L É M E :\

rrnvuo-'î oì ' <Leùrc aux Réducl&tlrsl


L Pans, ce i Juu

1 Je yìeWs^/À^eur, 4e^ráej^MÍ]j^.áne' motion que


M. de Mirabedú fit à l'a.ssemblee5 nationale plusieurs
mois'a'v áiú 'a ftíòrc. II avp'u promis de la renouvelles;
il auroit, sûrement saisi le momént où l'àífemblée natio
nale a décrété le renouvellement des corps électoraux.
• Cette motion, que je n'énoricerat pas littéralement,
triais dont l'esprit m'est bien pissent, avoit póur but
, » de ne point laisser aux corps élfectoraux , qui sçroient
» formés à l'avenir , le pouvoir dé prendre dans le'jf
, » propre sein les législateurs. » Jé crois même quesa
• proposition s'étendoit à exclure également les élec
teurs , pehdánt la durée de íetirs fonctions en cette
qualité; de les exclure, dis-jc^dé la concurrpire aux
autres places auxquelles l'éleèlion élevé. M.de fyifa-*
beau, regardoit la loi qu'il sollicitoit , commé tend nte
à assurer le calme dans les opérations des corps électo
raux , la>ì>onté du choix, & par conséquent le bon*
heur public. Lorsque cette motion hit présentée,
l'assemblée étoit impatiente de passer à I'ordre du
jour, ce qui empêcha M. de Mirabeau de développer
ses vues. Sa proposition fut renvoyée à un comité"
■ (vraisemblablement à celui de constitution). II me
semble qu'il seroit urgent que ce comité la présentât
à la discussion de l'assemblée. Si Voiis pensez comme
moi , vous voudrez* sûrement bien , monsieur, insérer
cette lettre dar.s votre prochain Numéro :. quelques
députés se chargeront, j'espère , de reproduire cette
idée d'un homme célèbre. Je crois qu'ils acqaer-»
ront des droits à la reco&«(^ssaeBc^;da^.pjiritVs!^
^párvienflënt-à;4a::í«we àaofïerb bí b ajioil- •>"'( *
J'ai-l'honneur d'être t^&c. .i 7
Prunelé , Capitaine de Dragons.

Mon troisième mòs.\(les-ier\& J2<1 se trouvent


èux NOS 25 & 31 du mois de Mai).

La .caisse de l'extraordinaire employé ppur-le seul


-Tràvaîi des, bureaux, ijo peTfijrin'esr4 díre^èuEs à<8e,4bo
'liv. ,-'4 chefs otí directeurs en second a 4~,òòo'Ìiv. ,"40 vé
rificateurs à 2,400 liv. , .30 à ;^òoo ìiv. ,'16 â 1,800 Uv.
7 ia aides de ces messieurs à i.,500 liv. , ív jd à. 1,2.00 Jiy. ;
y-ée qui fait «iéjâ'un objet Ah 317,^00 livl tiennent
.après ;Ies..garçons de bureau f. los- fournitures en bois,
Jumiere^e/icre,, papier, cire , &c. ; les meubles!, les
' loyers ' payés óftfloiij reçus au profit du trésor: public ,
cq_ qui còût.e encore chaque année , au moins. 100
mille. livres. .Eiv joignant M. le commissaire du Roi,
Jíí/f.. Çamus &c compagnie , -commissaires' du' corps
.constituant:, M. te caissier, hon compris son industrie
/.&les coopjSrateurs de son cabinet particulier , le tout
j.peut^i.tre; porté , au. plus bas,, à 5oOjOoo liv.
"£h bien, nonobstant cette énorme dépense, si. M.
...Beaumetz , au. lieu déqualifier, au moins prématuré
ment , de fripons uije foule.de gens .que les comptes
qu'ils qnt- à repdro honorèrent peut-être, portoit ses
; vérifications & fa 'perspicacité vers ta comptabilisé
naìisame des caisses de' tous , les. districts avec celle
de ^extraordinaire, H ne trpUveroit pas un seul ar
ticle qui ne soit marqué au coin du plus affreux dé-
sordre,'& de la plus scandaleuse confusion.
Les nuances qui se font remarquer dans la fixation
drs émolurncns attachés à des places absolument d«
mêmè espece, ne pourroient-elles pas autoriser quel -
ques méchans à penser qu'ejles ont eu lieu, pour la
commodité de ceux de messieurs les députés qui ont à
'.C ï)
jtacer des "parens, ou par ûo autre intérêt, des évrm-
gers fans droiis à la chose, comme sans capacité?
nJ í
Toilt gouvernement doit avoir pour objet principal
"l'aílîete des impositions , leur répartition & leur recouj-
' vrement, le plus promptement possible , pour ne poiiit
""les laisser- tomber en arrérages qui aggraveroient I,a
'£havge dës' peúptes. Un gouvernement qui ''oublie f^r
cet objet , qui est de la plus "grande importance , de
vient bientôt fans vigueur. ©£ fans mouvement; il
tombe dans un état de stagnation déplorable, qui an
nonce qu'il ne tardera pasià être envahi par ses voifins,
Tdle est lá situarien actuelle de laTràr.ce -, elle y '^ft
-réduite' par l'arrhiticn & l'impéritie des députés gad-
«ohersi i1s/>ru'si fort augmenté les impositions directes,
-&enrp1oyé tant de personnes aussi ignorantes qu'eific
à en' faire la répartition & le recouvrement, qu'elles
font fort embarrassées dans leurs'OpéVaiions. '1
ïf ne ipeuvoit en êtreanrren'icnt , lorsque des députés
qui<riV>nr la' cotinoilfance des choies ni des personnes ,
8c qui n'tínt aucun principe d'administration , ont je
-sot orgueil de gouverner &s de faire des loix dofit
'ils ne 'peuvent prévoir lec conséquences , tant ils foct
aveuglés par leur ambition.
Députés. gauchers, vous avez armé le peuple, parce
3ue vous avez cru en avoir besoin- peur soutenit-vQs
écrets destructeurs : si vous aviez réfléchi, vous vous
en feriez biet; donné de garde, parce qu'il vous fera
très - difficile de taire paver -des impositions à des
hommes den: les fusils & les Savonnettes font plus
ïmposans oue vos décrets.
D'ailleurs, en distribuant des^pouvoirs si contraires
dans tant de municipalités, dans tant de districts, tant
de directoires , tant de départemtns , vous vous êtes
persuadés avoirfair un beau chef-d'œuvre, insensés que
vous êtes ! vous n'avez pas vu que votre gonvernement
-fantastique ne ptrc'Tcrit jsmais* ft íetrïérrit""3Vee tant
de pétics aldníiniílrateurs, q«i seront toujours difeor
(C4)
Jdans, parce qu'ils auront, comme vous, la mailie de
gouverner arbitrairement , & suivant leurs passions.
Si vòus étiez capables de retour fur vous-mêmes,
vous vous détacheriez"!ïfis~délaì "du pouvoir exécutif,
,& vous le restitueriez au monarque malheureux fur
lequel vous avez eu .i'áudace de l'usurper ", en prej-
íiánt ce parti, vous arrêteriez le Ctíurs/de-l'anarçnie ,
:5i vous préviendriez des malheurs encore" plus ;grand;S
'que ceux, qúi répandent actuellement la désolation sur
tous les bons Français. '' i .

• ;v '. • •- n '•hr.r ■• . . - ' - - • ">


. D'après la demande de tous les bons cathôîiqués
jfa la bonne ville de Paris , Mgr. Gobet va ordonner,
_par un mandement civique, les prières, de quarante-
peures dans tout son diocèse , pour ramener le pape
23 des sentimens plus chrétiens. Cette piece curieuse
£<jëvant être composée par le grand - vicaire Gosse ,
personne ne dou.|e~, qu'elle ne fasse la plus grand- effet
fur l'efprit, des incrédules, sur<-tôut- s'il, adopte le
'style de fa traduction de l'orateur de Çicéron , qui
'ti'est^ connue, à la. vérité, que de ses intimes, & en
core par morceaux Héta'chés , parce que depuis nombre
d'années, il ala cruauté de la garder manuscrite dans
son porte-feuilìè. Ûn'nous en a cité des íragmens

est impossible de recòririoître l'original. C'est un traité


Nouveau, fous la modeste apparence d'une traduction.
'fîouS le prions de ménager un peu moins nos plai-
^fírs-, '& de profker'de la preíîe, pour se faire impri
mer. Quand on a autant de talens , c'est voler le pu
blic',' que de lui' tenir rigueur fì long-tems. Nous
3pouvons lui certifier qu'on ne se lassera jamàis de se
;ïiré,.& nous lui envoyons d'avance un brevet d'im-
'mor'talité. -

De l'iaiptimçri* du Journal de la Cour & de la Ville.


N.° 41. • • ;

J O U R N A L
i> k la Cour et de la Ville.

- Tout faiseur de Jougtal doit tribut au malin


La Potjtain-e.

Du Samedi II Juin í*r$i.


Ed m 89 , Jean Bodin , avocat- du4i£i, fit un béai»
discours où il teinoiùia que !e-> siuleverrrcnt de tarit de
ville:, ne devoit pas être appellé têbettjon ,rftais révolution ;
que calui-ci étoit juste contre un ftot foible & tyran ; que
le clil meme fcmb:oit l'autoriser, parce que les états avoieht
leur période auíli bien que les hfttnniïs , & que- le règne -de
Henri 111 devoit ctre climacllii [Ui à la France, d'autant
qu'il etoit le íi Roi de, ui> P/iuramo/id. ( Est-ce que nos
3 3 raûieux , aides de la lorgnette de l'enchameur merlin ,
os.de la lunette de l'homme a coutte vue Si i long nez,
■tutoient vu que le regue de Louis XVI devoit être çlLmâc-
terique à la France) .' De cet ordre prétendu , s'ensuivit un
désordre gênerai, un biigauduge universel, saisies de biens ,
ventes à l'ancan , empnsonre :>ens , meurtres, rançons Sc
représailles; le* familles menus etoient divisées cmr'ellcs,
le pere bandé contre le El> , le/tteie contre le frere: 11 n'y
avnit rien à gagner que pour ceux qui ríavoient
rien à peidre. Les ligueur» prerioient les deniers du Roi,
rançonnaient les particuliers, jouùToiént des biens de l'égliíe,
& s'enrichiíloient ainsi íáns péri). Hist. de Miserai.'

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 10 Juin.
On a \u une pétition des citoyens d'Orléans qui demandent
Íï cnarcUer au premier cri de guerre contre les ennemis de la
Tom. III. Aanée 1791. Q- q ■
s 330 )
constitution. Ceuc séanjle estfrema*]qaMtfa.r I; projet Je dé
cret de M de JtVberffplerrg, ndiní, à fteencier. les officiels.
Cette discussion s'est tetmínéc par l'ajournement à demain.
Errata du Numéro dluer. A J

Faç. $í?,Jig- tff , íi'l aíserflbtee «3 rcpditm décret;


Ji. l'aíseD^We íend «n décret.

• ■1$&.3É k 1 èTTfi: S? ■

Jp iisoís; qt^ll^eroijj.1% ëaie^tc Mni/er^Ié ; rrja's ie' ruu-


méro premier .Je ce j»ois m'y íera .(énonces.; car fou au-
. iteur s'aviiitj, comme, ìçs autres '{eiàllistes. démocrates qui
. .Bi'prit tcjaboujííc au. lieu de me. combattre. Les personnalit.es
5 gjjcuptcfit ] *mzof>, lc mauvais ton que. le deiaut de moj-ris.
3"'K :' ' !" ' ' 4 ' M. K U'. D' B '-' M O N ? A S. 1
•P" ••' ■ .. ~ ">••■ ••••• • ■■>■' i Jí -■ • "- :!'.->
, ^ /.r í.i - 1 1 .!. zMí. ;;
- Fragment d'un prologue en l'honneur de VÂJ-
"• ' semblée nationale. <\ .
Quand on fait voler & braire , '"- • '• r
<-'- A-t-on besoin d'autre bien ? ' '"'->' •->•
?. ' • M Xe reste au décret prochain.

Toosfies démocrates ne (ont pas scélérats, mais tous les


Içélérats font démocrates.

Des plaisons 'dé Nancy, mécontens du sieur Molvaut ,


qui a joué un si. grand rôle dans la révolte du 3 1 août, fcr.c
imaginé de l'appeller Molbeus, fa femme, Molvacht ,Sc
" ses enfa.ns jWó/viJua:. II ïaut avouer que voilà une tainiUe
& uûç idée l»en coraue». : 1 . u .1. 1 .■'
' , ■• < 1 r— i' »— ■ .'• s'.; - — ' « >:<
. ,• • • ■.•#•'.':■ •' • a í <v!<.'«v9*i4i ......r: .j j»¥.
Les douze cenrs chefs de l'cmpire ^ ( , ^yj,
Coûtcnc fort cher , Sc nc font rien ;
11$ nc veulent que notre bien ,
Car nous allons dé mal en pire ' ,iiM? •.•.•■> >T

On mande de Bruxelles , que Madame Merlin, épouse


•de M. Merlm , .fils d'un fermier de l'abbaye d'Auchin
avocat à Du uy , & aujourd'hui roi féodal, siégeant au
manège, est arrivé dans cette ville avec 31,000 louis d'or,
ce qui fair 778,000 Kv. e-i mo*rtoy«-,-& 8 j 5,800 liv. en
assignats. Ce fait cil si connu dans Bruxelles, qu'on défie
de Ic nier. II prouve nue si on ne presenre plus à nos rois
l'encens , ils s'appToprìcnt l'or , & que nous leur ofFriroi»
bientôt la myrrhe.

Ma foi , je fuis content, pour plus d'une raison,


Qu'on ait , disoir Rcgnaud, détruit îá pendaison:
Ce nom seul fait trembler : vive la guillotine!
— Fi donc! répond Chabroud , la vilaine machine! \ -
Moi je tiens à la corde, 5t je veux y tcïiir , • •
En depit du décret , jusqu'au dernier soupir.
Noie,,

Qu'en pensez-vou* , demandoit - on à Pavocat Land...


âpres la lecture de l'aJrelsc du courageux abbé Raynàl t
J'en suis d'áutant plus furieux , répondit ce député du côté'
gauche, qu'elle ne renferme pas un féal mot qui ne soir
vrai.
Nous invitons ceux qui tròuveroient difficile de concilier,
cette réponse de Pavocat Land.... avec sa persévérance oans
ic système si fore réprouve par l'abbé Ritynal, à s'adteisec
( 33* ) •
au grand marqu's de Lus... autre député gaucher, à qni
nous sommes redevables de l'anccdote: ii ne nous appartient
pas d'expliquer ce que nous ne pouvons concevoir.
tu'... ■ .•

Le sieur Lavie , député autrefois si accommodant lors


qu'il étoit garçon chez le sieur Ferkel , perruquier á Nan
cy, est un des plus enragés de l'ailemblée nationale... Au
lieu de verser du baume dans nos playes, comme il faisoit
à-Saint-Domingue, il ne cherche qu'à les envenimer. II
doit toute son existence aux Colons blancs, & c'est leur plus
cruel adversaire au moral & au physique

L'évêqne eonstirnticnn:l de Bordeaux, le nommé M. Pa-


eail'Cûu, lors de son installation, les petirs enfans birn
élevés , chantoient ; j'aime Pique , j'aime Trèfle , j'aime
Coeur , mais pas-Carreau. Ce mot fut remarqué ; nous n'y
avons rien compris, ím> s-nout sou|^onuons qu'il y a un des
sous de cartes dans cette affaire. -

Réponse de rassemblée aux Colonne, aux Burke ,


aux Necker, aux Raynal &c autres petics esprits qui osent
lappet, par. les fondemens, cet ouvrage immortel , dont U
fabrication a déja un siécle de durée.
Dummcdo maclando supèrent, tu vince loquendo.
On pourroit traduire ainsi, ce vers d'Ovide :
Ecrive ou parle qui voudra, je ne m'en vais pas
moins en avant, & je mets en pieces tout ce qui s'op-
poje à mon passage.

Quelqu'un cherchoit à consoler le fameux Robei tspierre ,


d'avoir manque lundi dernier la présidence de la plus au
( 333 )
juste assemblée de Pari» : ne me plaignez pas , répondît
a*ec modestie le mod;rnc Spartiate , apre. s'ette lèche les
lovées sept foïs ; felicitcx au conirairc nia patrie de ce qu'elle
poilede un homme qui vaut mieux que moi.

'Tout Paris eonnoit l'avanture de la bouquetière du Pa


lais-Royal , & le devcûmenr héroïque avec lequel elle a
voulu détruire l'ariltocrat'e de l'homm; fur la femme. Son
ama;it étant mort des fuites de fa blellure , c'est aujourd'hui
la partie publique qui ro :rfui: fa vengeance; il est question
4: former un grand jure pour instruite la procédure : le
président du uibunal criminel n'etan: pas encore nommé,
nous croyons qu'il feroit très- bien fait d'y appeler, &' fans
tirer à conséquence, le lieur Albanigo , tt nous y inclinons
dWant plus, que M. Ltccuuux n'a pas encore reiubvuijé
ce grand homme.

Bulletin de la petite Targinette au 10


Juin tjQl.
Le poul inégal , des mouvemens convulsifs , une grande
irritation , le sommeil trouble, des reves sinistres, des
sueurs fréquentes & froides , la tîte gonflée , les yeux ternes ,
trop de liberté dans le ventre , la »o :chj mauvaise, uui
spii ardente qu'aucuiie boillon ne peut aptaiser.
Signt , Guillotin.

A W première représen atien d'Adíìu'iâe & Mïrvat,


donnée le 6 de ce mois aux Italiens: à l'instant ou le beau-
pere cherche à leduiie le ^ren.niicr quiga.de ion gendre ,
arrêté comme déserteur, en luioftiant unit L'ot qu'il avoit
fur lui, le grenadier lui repond : tout Ver du mendt ne
sera jamais capable de fìdAte un grenadier fian
çais ! A ces mots un énorme coup de urrlet tft parti d'un •
des coins de la salle. Grand tarage co-tre k liífieui : à la
C m > )
pç»rre , à. la forte, crient mille voix à-Ia-fo's ! Dans cet
instant , M. ìe duc d'Or.... a par* dans fa- baignoire ; appa-
içmment il a pris ~ppur lui ces cris répétés avec fureur,,
cár il 'a dispara St ne s'est plus remontré., . : ' _ »

Le sapeur Audouin annonce, dans son N°. da 8 juút,


que le petit Coudé a des émissaires dans la garde nationale,
qui doivent encioucc tous |ei canons , aux approchas de l'at-
taque donc les émigrans font convenus, l/apr* s une dé
nonciation aussi i:.t, reiTante , il a été décidé à la focíé:é
fraternelle , qu'il y auiv.it dans chaque section un certain
nombre de sentinelle» , qui aurolcut jour & nuit un doigt
<Jàns la lumière d.-s canons des bataillons, &í cela .usqu'à
la fin de la constitution.

Le Liégeois Pankoucke , qui , comme on sait , porte l'ha-


bit de deux paroilles , tait traduire clandestinement le> droits
de l'homrhe éri allemand , esetaVon," flahifcnd, &c. , ponr ci>
faire distribuer les exemplaires á cette armée inconstitu
tionnelle de barbare!., qui va fondre, dit-on, fur la" Gaule
ébahie. On compte avec d'autant plus de raison fut la rétif»
sue de ce projet, que c'est le btave chevalier d'Oì'âìs
ui est charge dei'e.v..u ion : c'est déja lui, qui , à l'aide
e rhennete & moral taci .., est venu à bout d'inoculer
à la plupart de nos troupes, les. grands principes civiques.
M. Dupert.;. qu'on a mU de la confidence, est le ressort
caché qui tera jouer la machine. Queile obligation n'avans-
nou> pas á M. de la Faytue , cl avoir place auprès du
loi un homme fi dévoué k notre sainte constitution !

Un excellent patriote vient de dénoncer au brave Silkry,


à papa f-'cidel Sí a leur petit Coci.on, troi^ anst^rates.
fans CvlotteSj qui c; prnd;.nt Ion; pílk d'effroi le côré i'e,
I]aii.mblee nationale qui est toujo.irs à la gnuche de 1*.'
justice Sí du bon lens. Ces trois ar'ssïocraus iont rimyot:t.
/íi misère & /a nouvelle consr.tutìon du clergé. Its
ont conçu le p,^y,c« íe con; le-tcvolorion fe plus dangereux
& le plus sûr qui .ik eoêoiè été imaginé, Sc ils sc ventent
de réúlíir , ma gre la connoiííancc qùç les rechercheurs oqc
de leurs dispositions anti-constitutionnelles.'

Quelques personnes ont cu voi la source du décret qui


,a prive le Roi de la belle i rérogativ? de faive grâce , dans le»
/sentimcns qui àuimo'unr D. s >'an eaux , quand il fit cîs
. deux vers de lot) íameux sonnet : • r ■
'J'ai fait tant d'à mal , que jamais ta bonté •
Ne me paidonncroit qu'en bleisant ta justice.

M. Dtzuch . . . , aujo ìrd'hui président de la p'us, auguste


assemblée de t'univei* ,"*titrc qui tq .'.vaut à celui de Roi de
France so s l'ancirn régime, &: m. me un. peu plus, se dis—
poloit depuî» long1 1.tus a jouer le rò'c de Roi des Rois.
—Sa nidilon etó'.t connue uus la dcío'nih'itiott de l'hórel
du grand rtle-narqu-r j el'e étoit otuertcà'to : le monde, -le
chef y tenoit tous'ies jours son grand conve|t , r"hofyh*1Ité
s'y e'xefçóit comme dans i'arfticïiii.'e , i. ': i írule différence
pies ,'que 'chique convive laîssoit en fonanc de table 3 liv.
11 fols de «ratification à la servante. — M. Dauch... a con
servé toutes ses v.Ttns d<tns le poste 'érrfnent qu'il occupe :
ceux qui vont l'admirer fur Ion nouveau rròne , lui trouvent
toujours une bonne mine d'hôte. —C'est d'ailleuvs un hon
nête homme ,^qui a toujours été son grand chemin, & qui
conduit les affaires sagement { quoique à train de polie. .

L' âne-u-CharJil, sutnomm. Klptl, désespérant de vau


tre l'abbe Kaynàì efi bonne r:ii(on , a pris le j.ar'i de lut
dire Je gro.lcî iujures; ;J ue, traite ce refpcctab'e viciìlatd de
tien moins que d'être ;tn Prcxlììftc i< tin CitL>n. —L âne-
à-Cúírrjìs doit s'y cotuioìtie. Sj l'on veut fur c« Aaí- h
C 33* ■)
Charfisim renseignemens certains, on peut s'adresser indis
tinctement chez [la dame de Stainvílle rue des Boris-
Euíans, mad. Cami/k-Dcsmou/ins,Delaunay, Laperierre,
& fur-tout chez l'hermaphroditc marquifcuíe Villettt ,
Goij'as , Gouttes , Sec.

A Tiisange, p. emicr village de la domination impériale,


près de Luxembourg, ii y a un fort detacheraenr de dra
gons, qui veillent tves-exacteroenr à cc tjuc les redoutables
jacobins ne portent' parmi ses troupes cet esprit factieux
qui kï anime. Tous ks ofrìc'.ers , m'agílr.ats, maîtres de
polies , Síc. , ont r<çu les. órdres les. plusjnéc's du gouver
nement, de traiter avec distinction, SÌ de soumit tous les
secours possibles , aux gt mihhommes français peT-
slcíiiis èans leur patrie , qui viennent se réfugier dans
les ctats de Si. M. impériale.

Les troupes de l'empereur foin tellement encroûtées d'es


clavage, & si peu dignes de l'esprit militaire rr;uiçais , cjuî
anime les troupes de ligne actuelles , qu'un déserteur decett»
nation, soldat, dans i armée impériale , oubliant qu'il n'ctoit
plus dans te pays de la licence & de l'tgalité , entonna un
matin, par megarde, le rerrein national': fa ira, ça ira-, il.ne
. l'eut pas repère trois lois , qu'il- tut arrêté , " mis en prison ,
Sc puni de 50 coups de bâton. Quel traitement pour un
Français libre! II faut plaindre ces Allemands, infortunées
. victimes du despotisme, qui n'ont pas, comme nous, des2?á-
portail pour min.stjes, ni des Ke'krman pour généraux.

0/z_ s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint"


André-des- Arts y N.° 21.

De {'Imprimerie du Journal de la Cour & de. U Ville.

\
N.» 43.: ,

JOURNAL
nt la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dunanche 12 Juin 179L


Le vœu des parisiens appclloit le'1 duc de Mayenne a
Paris. II y arriva- le 10 février 15Ï9. Tout ce grand peuple
étoic encore fi furieusement enchante d« la mémoire du duc
de Guise soD frère , qu'il voulut lui déférer le titre de Rûi
mais il ne se sentit pas assez, fort pour une si haute élé—*
vation. 11 considéra qu'outre la division qui se fut néces
sairement engendrée entre lui & les 'autres chefs de son
parti, qui vouloient bien ètte ses compagnons, mais no4
pas ses sujets , l'esprít des auteurs de cette grande révo
lution tendoit plutôt à établir une démocratie qu'à
conserver la royauté. Aussi travailla-t-il d'abord à dimi
nuer leur puissance , pour accroître la sienne. —Hijî. de
Meçeiai.
Que l'on a bien fait de distinguer les hommes par l'in-
térieur ,'plutòc que par les qualités extérieures ! Qui passera
àe nous deux ? Qui cédera la place à l'autre 1 Le moins ha*
bile; mais je fuis aussi habile que lui. II faut se battre fa
cela. II a quatre laquais , Sí je n'en ai qu'un. Cela est visible
il n'y a qu'à compter ; c'est à moi à céder ; &í je fuis un so^
si je le conteste. Nous voilà cti paix par ce moyen , ce qui est
le plus grand des biens. —Pensées de Pascal.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
* '■ ■ _i
. Séance du 11 Juin. a

M. Fréteau a fait au nom du comité diplomatique , qui


nous annonce qu'enfin ces messieurs commencent à avoir
Tom. III. Avinée lyfu* R r*
i 338 )- . .
peur; ils n'ontípent-êtrc pas tout-à-fait tort, car toutes tes
dispositions des puissances environnantes , annoncent effcc-»
tivement des projets inquiétans pour eux.
1 L'assemblée a ensuite décrété à la presqu'u/ianimité , qu'il
n'y a pas lieu à délibérer fur les pétitions tendantes à deman
der. le_íkencicment de l'armée, ou feulement des o£cicrs
de l'armée. , _ ,

í- ■ . . '
••.V,;L •i.í;î)fi) VAAIET Ê S. „,
t,»« <tt (. ^^..j,,.,..^
' jjpût Paris attepUott avec une impatience niêiée de crainte,
le jugrmcnfde r'áffaire de MM.J.a 'Fay<itt y D(smòúés
Ù Ûaiitcrrt , píaidée hier pardevaht Ic triburjal.' dik district
des. Minimes. Le procureur du Roi a renvoyé aans ses
•opclusions cette affaire, à une cour martiale. ,Qn a été deux
meures & déroie au: opinions , & la cour a fini par adopter
les conclusions du procureur du Roi.

H Au moment de la contr--révok>tion , .il y aura un coth- •


Jíat qui "iécidera du fort de la France; il se donnera entre ja
wres Je l"Oratoiic & 38 avocats au Conseil; lç camp désuni
ícra à Pantin , Sí ceíui désa
; autres à la barrière des Foules.

'fôut le monde connoît l'histoire de la bouquetière qui


a cbaponiK son amant , pour lui avoir manqué dans un mo-
rnjrnt intéressant ; les',' uns l'excusent ; d'autres voudroienc
la voir condamnée; pour nous qui cherchons un parti mi
toyen, nous pensons qVil faut cn faire une fonctionnaire
publique , Si l'obiiger à faire la mème opératìop à nos, Ié_-
jgiílateurs.gïucrrets,, qui ont si inhumainement- raté la conf-
yyiqog: mais coiri<pet. il- paroìt que , cette citoyenne operç
jt'uae façon uo peu trop brusque, il faut soumettre ses na-
( 339 )
▼aux à l'infpection du docteur Çhappon , expert en MCN
m*- •■ ■ . . ■ , . ,

M. le duc d'OR est dans une grande inquiétude, à eause


du décret qui condamne à ia mort ceux qui attentent i la
Vie dn RíOÌ..í' iî, a témoigné ses craintes à M- Chak'f—t
-^ui lui a répondu fort élégamment : Allei, Monseigneur,
j'ai vu vos draps encore plus selcs qu'ils ne le font a-ptefenft,
ívpus/ayez eomme je ies ai blanchis ; donnez-moi feulement
de quoi acheter du savon & des BATOIRS, 3t vous verrep
merveilles: Adressez-vous à Camus, a répondu le duc ; qu'il
me donne les 4 nillions, ír ptris après nous chanterons tous
es chœur.:
.**" '.Av." . -.. .
De moitié nous serons ensemble, tjc.

£p'lërQP$ï i*?,Mjr -la constitution françolfe.

In VJfnum Ipboravtrunt qui œdificant eam...


Psal. 10 j.

II paroît décidé que deux des enfnns de M. le duc d'OR


vont pattit pour aller s'embarquer fur Ic. vaiiscaux , en qua
lité de mondes j le métier de la ma in: íoumit'à ces. jeunes
-princes de grands modelas à imitât , m;mc dans leur
famille. M. Ic comte de Toulouse, leur ajcul , a été a?»
des amiraux les plus illustres &í les plus fameux. Tout le
raonde connoit la campagne de M. le duc d'OR leur perçj
c'est fur-tout ce dernict qu'on leur propoíera pour exemple.,
comme beaucoup plus propre à conserver des tetes aufìi
précieuses. M. de Sillcr..,, en l'absence de sa svmme, veut
bien se charger de diriger les enfans par ses lag»s conseils
& fa rare prudence , comme il a fait jadis peur lenr père...
X)n allure que le marquis de f'iliette vient d'obtenir la
charge d'insj'ectear-gcn.ral de tous les mousses du ioyau-
t*c , fie qu'il accompagnera les deux novices. L'humaniié
•hì» ' . -■«•• ,r-' ( 340 ) rjj> noíft^lnî" / :t
fonnue de ces quatre personnages , leur a fait demander
d'aider les chirurgiens a panser ies blessés pendant le combat.
fiai» i ,- . : rr.ii >• :. fS fiO'h sas) 3! .'f
«1 * J> • • • í •• *:i'3 jjom r.nbc J .'••••> u»
i-O» assure que lrdac'dc la Roche..... sou-., a -été piqré
táe hUtatentule il y a quelque-tems , &. que le remède d'u-
«ftge (qui est la musique), lui ayant, éìé" administré à trop
ÏStHíé dose, il opère 'encore à-present, & que c'est ce qui
íait qu'il' danse continuellement. .'• .;ïj3.'l"l5 ■ ■ A
!'>!>*■ -'.r.: . ,, , .-.HaiLA -.í
«*OJ » .j 1 j u ppini J..I.ÍB f «í í*1 '»
Mémoire à consulter & consultation.
Un évêque dialogué , qui rcilemble beaucoup à l'évêque
d'Autun , est volé de 8 0 mille livres "en assignats tout neufs ,
fru;t
jeunes de sesdeépargnes:
gens 15 à 17 -11
ans indique pour è.hJe^r^ûi
; on trouve set' voleurs, Jeux
la somme
volée, à 900 liy. -près. Les jeunes chérubins font traduits
à ia section de l'Ablaye, le vendredi 10 j\iirt^àtf1, irta cìtt. lis
avouent le tait , mais ils accusent l'évêque de leur retenit
leurs gages d'un an-,- pmnr^ services- -à lui rendus: oa de
mande de quelle nature font ces services ; on distingue aux
■dignes- des jeunes gens, qu'ils enfeignoièrit àSMonscigneur
i'exetcice à la prussienne, que l'un d'eux faásoiti'avant-garde ,
•tandis que le bon prélat, citoyen actif & .piflîi, raitoit le
ïco'ps dé bataille , 5c que l'autre lui serroit 1c bouton à
i'arrière-garde. - .:. •• /: .ï' . '.
Le conseil foòssiené , qui a lu Tarticle ci-dessus, estime
que le cas dor.t il est cas , est un cas réservé , &' qu'il n'y
' 8 pas lieu À délibérer. Renvoyé au comité de constitution,
Filvillet, Juge de pi. ■

;<....i t
Les brigands qui faisolcnt partie de l'armée avrgnonnofíe ,
eommencent à se débander, & on en voit pasler tous les
Í'ours , qui prennent leur route vers Paris, Je les ai vus , dit
i f«sonne qui écrit de Lyon, aller fie revenir quatre ou
eìnq fois da midi an nord, & «ro—nord au midi, depuis
k commencement de la rébellion. Ces scélérats cherchent &
luiVentles révoìútrorisìsift' piste, coiitirrife les ."corbeaux cher-
ciént les5 cadavres áprès úhe bataille; "Les-ha^itans de Car-
pentras en óht détr&lt1 quelques -«ris '/'Si' ftf^ërVé auta tôt
ou tard le même fort. •w v- 51

S-i , --'nr: ,->i ?n.?, ipo :;• • v, ■ -. .j ,...iO'b syó ; .'


xí Lcsdans culottes ont un si grand respect pour, les décrets
de rassemblée, qu'à .la derniere insurrection ^,un de ces cip
iojens ayant appoçtémne corde pour pcqGie ~ies /ecclésiasti
ques , .quantité de i.Vorxisfélevercur. conWftíett4r. infraction
À la- nouvelle loi, & crièrent , qu'il MoMb^lMitor sUer.suR-
íle - champ , chercher une óuilloúiu -.hplufieurs jacobins
eurent beau repri'senrer que le decreïvnîé^oit-j pas tenfd|c
.sanctionné, qu'on aitonomanquer le nx>róer>t>, & qu'enrift ,
• k patriotisme excusòit tout,; Ja nation n'ens yoblujt: pas dé
mordre, & pendant la discussion, la garde nationale accou,-
rut, & parvint à -sauver la vie au prêtre. Qu'on vienne
à-présent nous dire que les décrets de l'assemblée ne font
bons à rien! t .x.mV«sO toìiV. '
t i imi n .:s/oiì sl 3„<-;; -,rt
■íl'l'k.l •,, ,1'O-ji» : •., ,. .- o O :• • .Jm
;-!,..íusqu'à-préscnt l'on ne conçjoìssoit qu'onze, quances d ifte-
• rentes de la couleur veue, savoirs. ,a»>S> jmií al. .-. S
' Vert-pomme. • -: Vert-dragon, .úruny'i
Vert-d'eau. - Vert boùtêilliSpk ''<■; \ >
Vert-sexé. '. >*'•■■ Vert-galatttl *«» avshft-.i a
Vert-anglais. Vert-de-gris.
Vert-piltache. Vert-olive.
iVert-pré. -.-.s^v:-".
Le comité des finances en a imaginé une âoDîicxnc, qui
est moins foncée que les autres ; elle le nomme Vflt-Otfi-
ftége. & l'on en aura des échantillons dans six semaines.
mmmamm* 1— 1 . .
ì 1' ■ ; .
? • -Xa dicte de Ratifbonne vient de décréter que tont lé
gislateur , de quel pays qu'il soit , qui fera, par crainte , par
ni i w, . ;,. ! J • " l'. pnía
*$chet£ on par précaution personnel]? , ojae loi de mo;t|
injuste, i'nînttll|'gi^ie, absiirdc ou atroce , sera condamne
à fepK&owt /iû| uac roue des charw^ .dfartif|ene du genç-
nl Htnátr. r.31,;i _.n..,: -,i «o

Le duc d'Or..., très-convainco que fans les raœurs, les


"loïx ne péiíWHt exister \ donne l'exempic dé la morale la
plus pure, en se promenant rous les jours au bois de BauV
"îogneavec Agnès de &ifffi..: fa future^'il y etfuve souvent
'des politesses datìS'le; sens de la - rétoVuMÓn. Mardi au loir
"il ne pouwJÍc comprendre, çn voyant -bçaucoup. de raonic
attroupé autour de fa voiture, comment', loríc]u.'il maroholt
~-~6 droir , on pouvoir chcrcherr;a> le íaite plier à gauche,
en mettant des bâtons dans les roues de sá voiture -, eobà ,
~éà ^vertu^da pacte de famille , il s 'est réfugié dans & çoúr
de Madrid. >sn Sj -' . •••';:> s: j ; •-" t-,.'.iom
•' .. .■ ! u ■ mi,i u r, j, tiuj
*"-. '■ i-.ídsXi^uc'l L :I sup aiib taon ii..-ì.tj-b
Monsieur Guillotin-machine , va partit . à ila- fiaurfij
mots pour la frontière , avec <.oa charrettes , portant uoo
joijlgrines. —Cc conyçi fera escorté par tous les jacobins
en xhe^euit7 rcitTd's 't courts líí plats', qui Vont tous fcs'Jours
chez lc íieur Charlot , fire sdés-essáis •du'COupC'-teterTar
áes savoyards. M. \c marqué St. Hurag.... Jeur comman
dant, est déja. paui. pour /aller rracer les ptacc^níe Çtfvpc
nécessaires aux npmbre.u(«/exécutions qu'ils vont .faifçv
J...-. • • rwV
• - ■■■ ■ / ......ir.-iis'/
Nous savons de main de maître, que le projet. deH M.
S , renouvelle par le Jlúcii^-Vlllitif , va ëtrejexé-
-enté au bon de Boulogne : ce licii , cdcb,re p,ar les honnîtyrs
■qu'y reçoit journellement le àuc $Oí\... , y.a jètjjj: couvait
de châleis fuisses, de petites maiíons à '('anglaise, de verts
gazons -, les biches , les chèvres ,4es députes , les oies , &
.toutes sortes d'autres . bêtes y bondiront à l'ínvi ; tout y
retracera le ìtecle d'or. L'als^mblee , pour fc recréer Ue ses
rmmòrr'eB travaux , songe enfin à l'agfcable, en nous donnant
íes'ïncrïcs, des cochonneries, dés laiteries, &c. &«.&£. 1

Nq« législateurs hésitent beaucoup ,. pour nous donner la


TuBlinie machine du docteur Guillotin , parce qu'ils ont oui
fiïfe, cjue lis découvertes de cc genre-là avoient presque
feintés ire rssiiyéës par leurs inventeurs ; témoin le taureau
de Pnklarís, fe gibet de Mnntsaucon; ïte.'On croitdont
qu'ils s'en tiendront à l 'ancien régime, sauf à établir ane
«colc de coupe-tetes patentes 6c assermentés, auxquels on
ftt» . dobner des leçons par les iìcurs Jordan, Nicolas,
Sr. Hum.... Sc la grand-barbe.

Madame Bailly disoit l'autre jour à une de ses amies:


ma toi, la mairie donne tant d'embarras 3c de tourmens
à mon pauvre Bailly , que fans rrion patriotisme Sc Ict
7t mille liv. d'appointemens , il y a loug-tcms que je. lut
aarois fait quitter la place.

On assure que M. Merlin , en disant qu'il itoit incon-


hcctablt que , pour aj]urer aux ennemis de la consti-
'4Miion le droit de venir nous égorger ,oa veuille /tous
empêcher d'établir une loi pour notre 'sûreté , a eu
une indigestion dont tous les voisins fe font apperçus, no-
tarhmcn: M. 'Bai11.. qui, le premier, a Jcnti'quû fallôic
aller à son secours. - ■

j Les habitans du Bcarn vont envoyer à l'alsemblée urie


députation, dont elle ne se vantera ras , car elle ne ressem
blera 'guercs 'à 'l'ámbaltàde de tous les peuples de l'universî
•ces honnêtes Bearnois demandent tout simplement , mais
VfiHseticusemesic , trois choses ; la conservation de leurs ec
clésiastiques non-jureurs -, Le rétablissement; de leur parlement
(■344;))
de Pau ,'& sqr-tçíut, >J.a libertíT pu Roi. On pc sait paç
encore quellç sera la. répons; de l'aísemblée sur les deux prèi-
míers articles ,* 'mais oh est bien sûr "qu'elle refusera le tròi-
fieme.

Quelqu'un demandbit , comment il pouvoit y avoir en


core autaDt d'assignats, après la quantité qu'on en brûle tous
les jours ? ne voyez-vous pas , lui répondit-.on , qu'iU font
«omme le phénix , qu'ils renaissent de leurs cendres ?

t L'on vient de substituer à Pinscription du trésor-royal


l'enscignc de la trésorerie nationale ; mais l'on a oublié
de metrre des points furies i. II est à désirer que l'on
soit plus exact dans les écritures de ('intérieur de la maison.

"Bouche de Fer. Fera-t-on la banqueroute ?


Rép. J'en défie , car elle est faite. ;

Nous sommes informés que les aristocrates de Vorms,


vi;nnant d'envoyer de nombreux détachemens au mont St.-
Godatt , pour arrêter les sources du Rhin , le passer à pied
sec , & détourner ce fleuve sur la Provence , le Dauphine fle
le Lóngucdocj

Ce Journal paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province ■, franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 7.1.
. » ,
De l'Imptimeiie du Journal de la Cour & de la Ville,
N." 44.

J o u r
de la Cour et; de l a "Vì t £M.
• . - . ibi 1 •••> wti rm un «
Tout faisan
faiscuï de Journal doit t:íbut" su m., lia
tÁ ■ aa
Fontaine'.
• — .s!■ -, ■ ■ 1 1 ?r'r'.'
Du Lundi 13 Juin 179 r •! n
Tous les membres de l'atscmblée, ie lavant abbé Maury
teul excepté, quand ils parlent de la constitution anglaise,
déraisonnent a'wee UDe ïoreî qVi ^décèle une ignorance biea
digne du plus profond mépris. Un député a dernièrement
dit que le droit de faire grâce/ «toit une prérogative dan
gereuse du Roi de la Grande-Bretagne. Où; ce célèbre dé
puté a-t-il ouisí cette docVineí Loin que, ee droit soit un
privilège, c'est; un devoir qu'une nation sage piclcrir à son
souverain ; c'est le second article auquel le prince ;cit obligé
de souscriie quand il prête serment entre les mains du prclar
qui le sacre. — Le voici cer'B'-riclc : /f^ill you , 10 your
power, cause law and Justice , in mercy, to fie.éjce-
cuted m ail your judgnunts ? c'est- à-dire : <• Fercz-yout
»> exécuter, suivant voitj pouvoir la loi & la justice , en mi'
» ftúcoràt , dans tous vos jugemms ? » —C'est . fus çec
article qu'est fondée l-i néccjjìú où le trouve un Roi d'An
gleterre , de tempérer la trop grande rigueur des loix.
Les prêtres traitais, objjg^á jjg. fuir leur malheureuse
patrie, sopt b'icn accueillis pat - tout en Angleterre: les
jfcvéques les reçoivent avec diliinctiou, les plaignent, les
consolent.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Du ix Juin.
M. Fréteau , en faisant avant-hier son rapport sì>r la.si-
tuatiou de l'Europe, a été faifi d'une telle frayeur, qu'elle »
Tom. III. Année 1791. S 9
(340 ■ .,;
produit sut lui des effets qui éloignent bcaueaup îles auditeurs
«juc son éloquence avoit attires. »r i», ,

m filL^de-ta terreur, une vapeur .traîtresse- » . ... j;


» Au nez des spectateurs indt ;uoic fa détresse ».
. En sortant de la séance , on a remarqué qne préféras rous
les sinistres ont été prendr; «tes restaurais 8c enscite des
•bains, pj;euve.çerraine que la maladie de ÌA.Fríteau avoit
Sgné toute la partie rrauche. II faut espérer qu'elle n'en
a pas qaitte pour la peur. * ■

-VARIÉTÉS.
• 'LWernblée nationale n'a jamais su faire le bien sans
-l'eKagérer -8í prodaire le mal. En enlevant au» comédiens
«in roi la propriété des ouvrages des grands hommes morts ,
.elle a autorisé tous les spectacles à les défigurer. Ils font au-
joúíeViuii traînés dans la boue. " .
>■ ■'• "•■

' ' Ees^arcofis eordon'niets & maréchaux se sont coalisés pour


MenutídVr une. augmetiiaucn dans le.prix, de leurs journées ,
ce qu'on leur a rtfuié ; ils ont en conséquence auítt refuse;
de travailler, ce qui fait que depuis quelques jours y óh u«
peut être ni ferre, ni ckautfc..

« I.e comité des finejses-finaneitres Va faire décréter


que la nouvelle monnoie nationale vulgairer^nt nommée
■gros fols , fera designée dorénavant sous la dénomination
de Ictíis.d àvtúgft. .' ' /y

. M. Barrcrc de Vieusdc va donner inceJammrnt une


rírftfèniation de son ra/patf sur lw tableaux de la.naiioá
C 347 y
•nfe^elis fi long-tems dans la poussière du de
nous a affûté que nous possédions en ce genre
immenses. —Grâce à Di
l'Europe saura que nous
turc; c'est toujours que

D. Bouche de Ter'. Quels font ceux des deux parti» i


aristocrates ou démagogues, qui mep'isent le plus les «vé
cues , curés &. autres prêtres consiitutiou/uìs I
R. Ils font parfaitement d'accord fur cet objet , cm Itt
Méprisant à qui mieux . mieux.

i Aassi-?tôr qne les mulâtres & negrtt libres de Cette Till#


ont eu connoilfance du décret du 15 Mai, ils ont témoigné
leut reconnoissance à nos augustes , en leur envoyant des
frésens analogues à l'importanee de leur caofe : M de
Monneron a eu on singe , le chevalier de Robcrtspierre .
w perroquet , éc M Condorcet un serpent à sornettes :
le reste do présent confistoir en Confitures qui ont été dépo
sées , dit-on , aux archives nationales , après que maître
Camus en a eu mis de côré trois ou quatre Ime* pow
son usage , en retru de la loi qui lui permet de mettre 1
les municipalités à contribution.

La caisse patriotique des billets patriotiques à cent


ois , a ouvert ses bureaux patriotiques ; elle a (ait affichée
un avis patriotique qui préfente le tableau patriotique du
dépôt patriotique qu'elle a fait dans un coffre patriotique *
afin d'inspirer la confiance patriotique aux citoyens patrio
tiques , qui s'empresseront d'aller y chercher des coupons
patriotiques. Nous savons , par des correspondant patrio
tiques que l'on cherche à répandre des nuages anti-patrio
tiques far les bénéfices patriotiques de cet établissement
patriotique : il est faux que les agioteur» patriotiques
ajrent déj-à essa-yé de ven^e^ JW^ifs^í^ians.ppcr/ff/ífift*
île cette compagnie patrjonqut , a^c.o ;pour cent de bénéfice.
—MM. DdelJlrt &. kîtwutti font connus . par .d«: -ad-
rtînmr'áteùrsj'auflî déiWérciles que patriotiques,! 4c, nom
pôu vón's álfúrer que s'ils échappent à (a lanterne patriotique ,
leur projet patriotique cit de donner ijoo'liv. de rentes
a tous les citoyens non actits qui ne pourront pas affilier
aux assemblées patriotiques primaires. D'après un emploi
{^.patriotique , il >fcixir ridicule' "de dire qae'ce n'èst pas
wifv caisse ^patriotique, m , ;■ "■ "° »'<3--'"1

ï,es départemens vont fairë la pétition de 'mettre lçj"


«ndres des Camus , Barnaye , & de cous les inventeurs
d'assignats , à eòte de celles Je"Zú»», &c celles de Mandrin
VS9 ç. de . selles ;de .ì^tr.... L'abbé Alaury cjrantcra, ur»
bon ,/i.W,.. , ,iál ■ i ••!. :a->,.. ■ ;wi>.;.ìo.-...oì as :;».
..- , .. ' bIìm n.-J-i *W
fe. Mmii

lûnlh'eìl toute pictc.au íiavxe; çíle ira eftiistituer 1» Can


Spjuette Hujson les accompagnera, avçc .d'autatni •
plaiiir, qa'clic n'eit pas í'ujette a^ roal'de iflfiíi'-i a*^ì
t ..* , uÁtí . zìauat ï»!

Un Anglais qui prononçoìt assez mal notre langue , trou-,


v.oit la,conduite des Amcticans (jans cette .révolution bien
dîfarsohnâble'!, & bien inconséquente; un ctcole„chctchoit à
excuser ses' compatriotes , «: les deíendoit mal. TaîJï-V.QUS ,
tfhfíjê répliqua l'A'nglais, vous raisonné çvmine. un,

• tes aristocrates qui s'apprêtent à venir dicónltituer la;


F-rtnct, onc résolu, s'ils peuvent attraper Target, dé"la
condamner à vider dans un an, le fameux foudre d'Héidel-
btr-g- , q*j. t<ftHrrpe 400 tçinnçs de tìb» Ge fopplìeç qui e$|
été si doux à ce grand homme , !il y a deux ans , lui fera Iri-
supporrable aujourd'hui , cjuTI nTpu se relever de sa derniere
couche , qu'il éprouve des maux de reins continuels, & íjuc
lié lait est répandu fur route sajjgujc. , „ ,, •
i.a\, \: m • I -• aâifiew y- -•■tol«ii«sl - '
.Mil íil
Si MM. de Ca\alès-T~Mmnhmjitr , Ma louet , Cltr~
mont - Tonnent , Montesquieu ( l'Abbé )
Lalli , Rayndl , Rivaràs, iaifoient enfembli
foi la revision de notre constitution'; í
jugeoir
Neìéker à-propos dé se, d'accord
réunir i'trn
& Calohne pourbai
cette fojsJ'áTans' jkér,
à conséquence , vouloient y porter le tribut 'de Tèîirs lu
mières & de leur expérience ; 'ft l'on eiigageoit M. Bergaffc
à s'y montrer , croit-ou que ces cjuatuovdccepsvirs s'enten
dissent moins en liberté que fefa'meirx tìuport^Target, Alex.
Lameth, Péthion, Buçot , d'Autun, T/iouret, Rabaud ,
Chapelier, Desmeunkrs , Zt léûïs tó-rèrifafêSir&iiïuge^
Fillette, Chepi, & Champfbrt.^-yòyet, préfieî', çrfcSfiOez',
mais vous" étés prévenus qiié ff<vóiis n'èté's p& rëîit'ens, ces
derniers ne vous rendront paS Votté argent à'lí}ÍÒ,?Ce>^
—— {'ifcl
» " ' ''♦••t *'«tï 0 ».
Je n'aì point vu dans votré journalune chanfoh' ò"ígnc n'y.,
être inserée/tjui fut faite fur les trois curés, quïíc'jofeflirent
àTordrc du tiers, à l'époque où les états-généraux íè tráns-.
formèrent en assemblée nationale, "''»"*_

. , . Air : Jsous h nom de tAmitié: " ' -,;.-!


.,...«.:..
-■>'•!• Quand un cuté du Poitou ' • ri ■'• '•*
ï :• ' "Veut foire une sottise,
Bt de son ordre se cóiltì
Le tiers qui l'autorisc,
. >., Pit sautant à son toi, •• ~- »■•■•, .*+
* C'est un cu, c'est un eu, . * A»*;-*
C'est un curé du Poitou,
j~4. • - Thlatin-Fitteuc.
( «4 )
sb cì su r :■ ■■ "'f- " •' V ; ' ' ' - "V; " ." ! •*
O* s!éï*h'/te- 4e ce que Poi & i'argenc oat cessé .'é*c cir
culer. Les effigies de Louis rougifòfent de Voir le jour , tarf
«joe leur infortuné St bienfujgat origî ial est détenu dans
les fers.
> , ViUQV ' " ' • "' J f '..'•
La procession quï se fait, ordinairement à Roue» le
sour de íascension, $c où i est'^'íjsage de deljvrei un pri
sonnier, n'a pas eu lieu . cette. anpée. On allure quc.e'eífc
Fafsembíée nationale qui ene-ítteause ; elle a craint que le Rot

Sr (J-_ .lí v-y: ■ 1 P.V'.'ìf'.'-s- ' ' :■ ... V-> .ii—i


-aWt ""stúgrattime jute- académie* .Z f"

' vnê ^ea^tníe de provine; proppseà la plume, d» né*


éçrïyaîój^'lë sijjèt qu'on va (kfif;
"i*. L^íogç de là 'révohifjo», fjançaisc> arec une justiíi-
»¥tiori Hjccinre de tous Ica cíiro;squi Pont suivi? t difcsB»
d'une dèmì-ijeure de lecture á dédie à Messieurs ies
Parisien». - — m"ê'
**, Dithyrambe à la gloire de. .M. Bcuch^. pattiarche
ifs brigands avignonnois. Quoicjus tó. t^t /tf Hí|í'í"C ait fait
ses preuves dans ce genre de poeu; t jí ne stra p;s exçlu du.
concours, pourvu que ses'vers repíctment queicj' ç pensée,,, fiç
ne forent pas toujours de niuivni'.e- proie.
j". Un diseíiurs à routes ^p^tssancfï de •J^htape, 8c
principalement aux princes d 'Allemagne' ; óv les ergager à
dormir de bout, pendant cxir. nous acr.sv-'- us tranquille
ment notre divine constitution. On *^p'*ì^if » pas d'avertir
les étrangers que , nous bornant : .ìps- , :o, res pc'lclílons,
sous avons renoncé d.puis lórig-t;rh '» route espèce de con
quête.
4e. Diatribe dans k stvlr de l'Arétin, contre' l'abbé
Raynal. M. Robcr _/>..,.' t/. JAn« ■ à-~navjiï t Ck>ts ,
font invités d'ajouter une iute un peu ilu* forte aux cou-
qu'ils ont breyees contre cet illuitie écrivain. A cette
.
< 45i )
condition , levs ouvrages seriv a-'- .iîs au concours. Chaque
|tìx fc a «v. o ricúi de ljt • j .a ;.' .iLne, i d un tianfpo-c
tres-iacik ; ot> iic recvia aucun ouvrage de prose ou de
tctï , qui ne lo'.t mon. û'jr; approbation des auteurs de !•
Chronique • '•
• " ,\ t
Nous prions MM. les habitats des ttitmnes de 1 ail emblée
nationale , de vouloir bien neuf dire cn conscience ii i'am-
bailVicuc Cyntas , auroit été íailì de respect , a la 'vue des
graves législateurs qui composent le sénat français.

Le nouveau ferment qu'on va exiger des officiers, ressem


blera beáucoup à celui des francs- maçon;, que tout le monde
prête, & dont tour le monde se moque. Tout bon França!s
n'sn connoìtra 8c n'en observera jamais qu'un , qui est d'être
fìdeU- i Dieu , à l'honneur , au Roi & a la patrie , St d: com
battre par-toiit leurs ennemis ; or qui son: -ils cet no. mis?
Cc font les scélérats qui ont détruit la religion, la monarchie,
les lots , la fortune foblique, les mtturs, la confiance, 6c ju£
^u'au caractère it à l'esprit français.

Cn assure que le eomr i es Jacobins , Noaill. . £?'t


des reflexions lut ta ma vai.e conduite dans une tic, cn.tt
de son hòu-l, où il eit cache avec sou ami St. iiuiu^t.

La révolution a doublé , tupi.- ies risques de tous ces folli


culaires qo. eoitsciUcat le delbu.te , lepi^'jje k incendie, le
meurtre. Ils «oient menac-, de la c dr ou de bicrtrcs
aujourd'hui ils ont la coròV cauidr jt\ ue .a j ilicc ren
trera dfms ses drortí. C: st plus au w: ...r executil qu'ils
«urotn A tai»« , mais : Jim.- '1 me ,ii qui „ura bien des
exemples à taire, &; ' .n i "p * à venger. Je ne concis
pa'. coram-et r--s f î!»*h ■la.i... >i •■ /úxnt, n. hi-n «l'us ne
goûtent pa> un ota.tl u i>Ln \<i io' , Si qu'ils ont fouvenc
l'avant-goût :ie»-am;x du íou icut est destiné.
Ibent. Quel est le devoir d'un officier français ?
Ríp. C'est de jurer fidélité à , 'assemblée nationale, & de
Promettre d'être fidqie au ,Roi lorsqu'il sera libre à U
tête de ses troupes.

Signalement du grand Ttjper , par ta grâce de ta


Nation, ívéque de Lomé , Sfc.
Teint de M. Camus, «eil de^ Mad. Target, ame de Bar-
nave.

On ccmvaToît la caisse de l'extraordínaire à un puits *


'& M. Cam... à un seau. Dites plutôt à un f'rtppon, repri1
quelqu'un qpi écoutoit. . ,
.». t.:
., La Fraqce coûtera plus à civiliser, dans l'érat où la phiV
losòphie moderne l'a réduite, que. les pays les plus lauvages»

Un bon Suisse avoir lu le dernier ouvrage de M. Necker,


& n'avoit été frappe que d'une comparaison, où l'auteur
peignant sa situation , parle d'orage & de vents impétueux:
il va volt le baron de. Copct , Hi Jui dit : j'ai lu votre
livre ; jc ne croyois pas qu'il y eût autant de vents à copet.
tt 1 . t , 1 '". 1 . tj —l , ; M1
Ce JOURNAL paroít tous les matins.
Le prix de Vabonnement ejí de 3 liv.par mois
pour Paris, & de 3 livres r 4 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejí établi
rite Percée-Saint-Andrc-dcs-Arcs , N°. 2r.

Pe i'Imprimerie du Journnl de la Cour âc de la Vide,


JOURNAL
pt la Cour et im la Ville.

Tost faiseur de íourri.-.! doit tii'-ut au m.lih


*^ La F o n ta i n k.

Du Mardi 14 Juin 1791.


Sìtot qu'il s'agit .d'un ùit «u d'un droit particulier fur
uh point qui n'd pas cie rigie par une convention géné
rale & antérieure, l'-t^aire deviei.t contentieuse; c'est un
ÇrocdS òù les particuliers intérclll-s font ilnt des parties Sc
le public l'autre, mais où je nfc vois' ni la loi qu'il faut
suivre, ni le juge qui doit prononcer : il seroit ridicule de
■vouloir alors s'en rapporter à duc exprdle decision de là
■volonté générale-, qui ne peut être que la conclusion de
l'une des parties, & qui par conséquent -n'est pour l'autre
qu'une volonté étrartgeie, particulière, portée en cette oc*
casion à ['injustice &. sujene à l'erreut : ainsi de mème qu|nnè
volonté particulière ne peut représenter la volonté générale ^
Ja volonté générale à son tour change de nature, avant on
objet particulier, & n: peut prononcer ni sur un homme ni snt
on fait. Quand le peuple d'Athènes, par exemple, nommoit
oycajsoit sés chefs, décernoit des hdtrrieuts à l'un/im-
posoit des peines à l'autie, & par une multitude de décret*
particuliers, exerçoit indistinctement tous les actes du gou
vernement , le peuple n'avoit plus alors de'volonté généralei
Il n'agiííoit plus comme souverain , mais comme magistrat.
. Contr. Soc. chap. IK

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 3 Juin,

On a fait le rapport d'un combat qui a eu lieu dant le


département de Seine & Oise , à la suite d'un différend sur-
Tom. IU. Année 1791. , Tt
venu entre un iiní jujeur & son vicaire <ju'iI|perleeutoít j
parce qu'il ne pensoit paTcommc lut. La municipalité Sí la
j>arde nationale s'étoicat déclarées pour íc curé ; Je départc-
Tfient a carte la minrctpalicé , ['assemblée a Casse l'arretè do
département. Cette arçychie en échelle jiro.uve combien est
^mitable la nouvelle organisation de la fh.ose publique. On
S palsé au rapporr de 4a créance du duc d'Orléans : cette
discussion a étc ajournée à la seconde législature, c'est-à-
dire ,aux calendes grcccjues.^»

VARIÉTÉ s, , ;
y L'asseaiblée nationale vient de rendre un décret qui
proscrit monseigneur le Prince de Condé ; il ne lui manque
.plus que de mettre fa tête à prix : nous sommes persuadé;
que le Roi ne partagera pas ces fureurs , & qu'il se refusera
à la sanction & à la publication d'une pareilleloi. Au ieste ,
le prince de Condé se rappellera que plusieurs de sep
aïeux , entr'aurres le grand Condé, ont aussi été proscrit;
Ipx dcs factieux, & n'en ont pas moins été 1'honncur & la
gloire de la Frapcc. * Quelle differenec de cette illustre maison
Îvec celle d'Or..,, qui n'a jamais eu pour partage que la ruine .,
i honte, le vice & la crapule '.
Vers adrefés à M. le Prince de Çonde\
On opprime Tancrède, «n l'exile ,'on l'outrage ;
C'est lc íort des héros d'être persécutés.

La partie de piquet.
Jamais le due d'Oii... ne joua de piquet plus heureux que
«lans la nuk do s octobre: le début ne promenoir pas des
succès bien flatteurs: les as, les f ois & les dames sembloienc
conspirer coctre lui, & se fixer dans les mains de son adver
saire : nul ordre, nulle fuite dans fes cartes; les plus baíîçs
tmvoient pêle-mêle dans son jeu , & n'avoient aueua.chef
pour les commander. Tour - à - coup la chance tourne , la
bande de piques passe coure entlere fous ses drapeaux; les.
as & les valets s'y précipitenr en foule : en mème-cems les'
écarts deviennent heureux , 5c forment à chaque coup des
quinte & des quatorze. Les mains ainsi pleines de jeu , il
fait feu de rous les bords ; les pic , les repic &c les capot
se succèdent avec rapidité, 8c ne laissent entr'eux aucun in
tervalle ; à-peine l'adversairc a-t-il le tems de respirer ; déjà
sa- perte est immense : il ne sait plus quel parti prendre : bra-
vera-t-il encore les hasards ? Non , le découragement le
gagne ; il quitte la partie & la peH. B.

M. Fox auroit perdu infiniment de fa popularité, si, lc


lendemain de son éloge de 4a révolution française, & de
fà sortie peugéntrejse contre son ancien ami M. Burkc , il
n'avoir pas lait amende -honorable dans ta chambre des com
munes, en disant : Jans noble , une monarchie ne peut
exister ; les nobles font les colonnes prises parmi le
peuple pour foutemr le trône , & fi le tronc est renversé ,
ils font ensevelis fous ses ruina, N'est-ce pas le cas ou se
tioave
• í maintenant la . France*

L'assemblée est bien cruelle , de ne prendre qu'u» homme


sur vingt dans la garde nationale , pour aller combattre les
ennemis qu'elle nous a faits tqut autour de nous, Sc mèarte
au milieu de nous ! II cn peut résulter de rrès-vives disputes,
car tout le monde voudra partir , Si cliacun se croyant des
droits à la prescience , verra de tres-mauvais œil le choie
tomber fur un antre. Jusqu'à-present , il n'y a que la garde
natko.ilc de Metx Sc de quelques bourgs voisins qui ait eu
véritablement des lauriers à cueillir ; par-tour ai'lvurs elle a
fait la guerre à des moulins à vent , Sc ce qui est à-peu-près
la mem- chose , à des jjeos désarmés ; encore étoit-on mille
Conttcun, comme à Calíclnau. Aujourd'hui qu'il n'est pUs
qaclliou de jeux d'enfant , aujourd'hui qu'il faut réellement
rhárcher à uns victoíte qui peut être disputée & procurer
Une gsoire immortelle, comment retenir l'ardeur guerrière de
t a«t de héros ? . '

li D'après les instances réitérées de madame son épouse,


l'éveque constitutionnel de Pa...ris a fait la motion que la
prochaine législature écoutât par les droits de la femme dans
le sens de ceux de l'bômnïe. Il íaut avouer que ce M. Gob...
s'y prend dròlcmenc pour faire la cour au beau sexe; il vent
k meure en insumâton. N

M. le chevalier de Aícuce-Monpas nous écrk de Bru


xelles que (i les Jacobins íavoient l'aroeté que le gouver
nement brabançon a publié relativement aux émiilahes de
cette horde inrernaiç, ils augmenteroient , à coup fur, les
appointemens de leurs espions, fur-tout de ceux à l'annéc.
i—-Le meme nous mande qu'une tres-aimablc brabançonne
vient d'enseignet aux Houllans la mahiere de diriger leurs
piques, la, tes en tiré-bouchon; de façon que chaque fac
tieux atteint pat uu Houllan, fera aussi tôt amarre à fa
moustache.

Un démocrate ccsrvelé, comme il n'en manque point, a


eu rirnpiidet.ee, il y a quelques jours, de se promener dans
]es rues de Londres, ayant à son chapeau le signe tricoloc
de la révolte. —Le juge de paix chez lequel on l'a con
duit, lui a demande s'il étòrt de la société enragée des
Jaccbins. —Noue sot s'en glorifiait. — Le magistrat, après
l'avpir force de mctt;e bas la cocarde, lui dit : — «' Allez,
"pauvre jeune homme ; retournez à ceux qui vous ont en
voyé; ditcs-lcur que nous les méprisons trop pour révérer
Jeurs missionnaires ; nous autres Anglois, nous aimons notre
Iloi , nous aimons nos nobles qui tont nos égaux , à leurs
titres pres; nous aimons notie excellente constitution,
oui, depuis joj ans, nous rend heureux. —Chez vous,on
fherch ■ la liberté ; mais com«r£ ou s'y est mal pris, on nc
trouve que le libertinage ». ' • .
( 357 )

L'asscmblée nationale ressemble à une troupe de musiciens


gages, anivant ivres à un concert, & qui après avoir pasté
un tems considérable i accorder leurs infrrumens fans pou
voir y réussir, sc. mettent à faire un horrible charivari, tC
finissent par casser les violons, basses, flûtes, hautbois, &c
te enfin les meubles du maître de la maisoo.

On connoît à-ptésent le vrai motif de M. Robcrtspierrt


dans fa motion fur la non-réelection des députés actueis ; c'est
qu'il avoit l'allurance , & *|u'il vient en effet d'être nommé
à la place d'accusateur public. Apparemment, que MM. les
électeurs croient qu'il reste encore trop d'honnetes gens à
Patis, puisqu'ils prennent le- véritable mayen pour les cm
chasser touc-à-fait.

Un officier autrichien envoyé à Thionville par son chef,"


pour réclamer un déserteur, selon les traités, a été mal
traité & presqu'assassmé. On ptetend qu'en se reniant, il a
dit qu'il espéroit avoit bientôt sa revanche.

Le nouvel évêque de Nancy a été insrallc avec les céré


monies patriotiques d'usage : il ne s'etoit déterminé à ac
cepter la place qu'après la plus longue résistance & par les
considérât ions les plus pressantes: aussi tous les honnêtes
gen* ont-ils dit de lui : c'est un galant homm: i c'est bica,
dommage qu'il soit évêque.

L'avanturc du grenadier mutilé par une bouquetière , va.


faire naître une grande & importante question ; il s'agira de
savoir li ceux qui se trouveront dan* ce cas-là conlerve-
font la qualité de citoyens actifs, ou s'*s en leront prives:
( )
nous pensons que pour le décider avec justice, il faudroie
assembler un tribunal mi-parti mâle & femelle. Cependant ,
s'il nous étoit permis de hasarder noue opinion, nous di
rions que puisque ces infortunes ne peuvent plus donnée
fa vie à des citoyens qui puissent participer au bonheut
futur de notre constitution , il faut au moins qu'ils con
tribuent à celui de la génération actuelle; ainsi nous pro
posons de les nommer de préférence à toutes les places,
meme à celles de députés. Ce fera une grande occasion de
distraction de moins dans leurs importans travaux. Au reste,
nous ne nous dissimulons pas que cette question ne soit très-
iifHcilc ; elle' l'eût «té bkn moins, lorsqu'on agita celle
■"opiner par tète ou par ordre.

Quand on réfléchit aux maux que nous avons déja


éprouvés, & à ceux qui font prêts à fondre fur nous, St
qu'on pense à l'cxemple de la Pologne, & à la facilite avec
laquelle on aurott pu r.-ndre la Fiance mille fois plus flo
rissante encore, en profitant de l'cmpr:íìémcnt & de la sin
cérité avec lefqutl» le Roi , tons les ordres, tous les états,
tous les Français enfin, tendoi'-nc les bras aux etats-géné-
ía(rx qui les ont repoussés loin d'eux, on ne p;ut s'em
pêcher de s'écrier avjc douleur :
O états-généraux' présent le plus funeste
Qu'ait pu faire aux Français la coltre céleste.

L'enchantcur Merlin, qui, par la vertu de fa baguette, vienr


de faire passer 5 i niilte loui-> d'or à Bruxelles, va, dit-on,
faire incessamment un tour bien plus fort : il ne s'agit de rien
moins que de changer tout le cote gauche en assignats; &t
comme il n'y aura plus' de Camus pour faire la brûlure de
cette nouvelle émission , puisqu'il sera lui-même métamor
phose cn coupons rouges de 4 liv. 10 s. le fonctionnaire pu
blic Samfon s'est gratuitement offert pour cette grande exé
cution, a condition cependant, qu'elle aura lieu cn glace de
c 359 y
Crève, afin que teiit' Paris puisle cn être témoin , & qu'o*
tac l'ac.cuse pas d'escamoter k-s patiens , comme quelques mé
dians prétendent que le fait son devancier. Mefd Bail.:.
d'Aiguil... . Lejai , Dondin Picot , Coulon , Louife la
Chatte... , Audiuot , StaVl , 6v. íic. doivent alsillerà la
cérémonie ; elles chanteront Tait de mort fu-im , 6c la nation
fera chorus. Ainsi loit-il.

Ne pourtoit-on pis comparer un grand personnage , sut


lequel tout le monde a ics yeux fixes cn ce moment , à Cf
maçon, qui, tombé d'un tor avec fa bouteille , se consoloit
de sa chute, parce qu'elle n'avoit pas été brisée?

Mc(Tìe»rs les députés gauchers de l'afsemblíe nationale,


Attaqués depui-. lo: g-tems, mais plus particulièrement depuis
samedi 4 du courant , d'une maladie qui s'annonce pour de
venir très-gtave, proposenr à tous les médecins patriotes
de ia Capitale & des depavtemens une récompense de mille
afiignats de cinq cents livres, ou de cent écus en argent,
pour celui qui pourra les en délivrer. Les symptômes de
«ette maladie effrayante sont une dylîcnterie fans inter
mittence , accompagnée d'inlomnies & de palpitations , te
inêmc chci plusieurs, de quelqu «accès de rage. Mademoiselle
Coulon, le propriétaire des bains chinois, & M. Cabanis ,
déjà connus avantageusement par une cure radicale de la má-
nte maladie , ont offert leurs fervic:s; mais ces messieurs
n'qrit pas encore le courage de le résoudre aux remèdes que
ces habiles médecins indiquent comme les seuls qui , à cette
époque de la maladie , puissent opérer la guérison. On es
père cependant que íi les symptômes augmentent, commr il
n'est plus possible d'en douter, ils se détermineront à la fin,
£ suivre l'cxemple de leur honoré confrère.

• Qu'on vienne nous dire que le fiècle des prodiges eft


psfle 1 Encore qjiîUpe mois, Sc vous verre* la princeíì'e ïar
( 3*> î
gînette^ quoíqu'an berceau, se trouver plus que nubile, St
»eduirc ì épouser feu i^andernobt, héritier présomptif de
la révolution du Brabant.

1 Un député tendant Compte à rassemblée des dépôts de


mendicité , évalue ie nombre des ffiendians renfermes à í6t>
mille hommes ou femmes; ensuite il s'écrie, ces %6a mille
mendians ont coúte l'enorme somme de 2.8» millions ; & le
<ôte gauche d affecter de jettet :n cri de soupirs, car le trou
peau ne se dément jamais. II y a 31 ans que ces dépôts font
(établis : fi òn vouloit parler de leur utilité, on diroit que , da
moment où ils ont etc formés, les fermiers ont cessé de re
douter de voir leurs fermes &í leur récoltes brûlées, par les
vagabonds; les grands chemins n'ont plus etc infectes de vo
leurs, l'etranger admiroit la police qui regnoic en France:
«ais on né parle que de la' dépense. 18 millions en 13 ans,
font env.roiî rioo mille livres par an. C'est de la modicité
de la somme qn'ónt coûté ces utiles établisseraens dans an
aufli vaste royaume, que s'étonnent les gens àt bonne foi. '

Les juifs , jfcanda'ifés de voir du Por.. au bas du décret


^ui les rend citoyens actifs , oftrent, dit-un, une somme
considérable aux troupes de l'Empereur pour les-en délivrer.; \
mais les Allemands qui ont beaucoup <ie -tendretle pour U
famille de çe monsieur le proposent au contraire de le faire
saler, pour le conLrver pins long-tems, : , ■
... ————— 1
CE JOURNAL paroît tous les matins.
Le prix de Vabonnement eji de 3 liv. par mois
pour Paris ',' :6y de 3 livres ifj fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
tus Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De l'Imprimcrie du Journal de la Cour & de la Ville,


N." 46.

JOURNAL
I) I LA COufe El DE LA ViLLB.
„ ^_ Jl . ±^ „
■ Tout faiseur de Journal doit tribut au malin
T La Fonta i n e.

. .. Du Mercredi 15 Jnin 1791V T


• -> • ->
Ud jeune garçon pâtissier , qui avoit été au collège , & qui
■trro'a retenu quelques phrases de Ci éron> se donnoii lesaiis
d'aimer sa patrie : qu'entends-tu par ta patvìc? lui dit un de
ses voisins: est-ce ton four? est-ce le village où ru es né, que
tu n'as jamais revu? est-ce la rue où detneuroit ton perp 8c
ta mire , qu, t'ont lailsé sans pain est ce l'hôtel-de-viite ', où
■to m pouvois être clerc d'un quauinicr? est-ce' ['église dfc
No re-Dame , où tu n'as pa> etc enfant de cheedr? "Le pài-
tissier ne savoit que répondre. Un penseur qui écort'oït 1*
conversation , en conclutjque dans une patrie 11 n peu /tendue,
il y avoit plusieurs milliers d'hommes qui n'avoicirt point
de patrie. Poltaire.
Le mépris humain de la grandeur ne le rencontre d'or-
~4na*'-'- qu'en certaines gens qui couvrent leur orgueil du
noïi. 'He philosophé, 3c «jui ne pouvant satisfaire leur am-
» binon, en Ce faisant grands, ràchcnr de satisfaire leur ma-
lig^k: en rabaissa™ ceux qui ie font. Puisjue nous ne
■pouvons parvenir à la grandeur, vengeons-npus à tn
médire, disoit agréablcm or Montagne , pour exprimée
ce sentiment naturel d'orgueil,
Nicole, grand aristocrate janséniste, dans son
• Trahi de la Grandeur. '

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du *4 Juin.
Le décret relatif à M. le prince de Condé a été sanctionné.
-r-Ua deciet défend de rétablir le» corporations fous qccl-
Tom. III. Année 1791. V v
é;Ue prétexte que ee puisse qqe. -r-Un sutre áccret défend
•ux comj£j|nonjf,, ouvriers, ;&Lc. de .^reníire des arrêtés , Sec.
—Enfiii, un troisième decrec défend aux corps adroinis-
,œtissJÌSre<tevofc aucune délibération , fans áénòncwtioB de
profession.

i ar ' V A K I É T ÉS..'
Rien ne rtssemble mieux à nos Iégiflateurí d'aujourd'hui,
que ces valets de comédie qui, après -l'ërre affublés des habits
'de JéiKS' maîtres, veulent en prendre le ton & les manières T
*: ne font que ridicules, insolens & effrontés.

Un .bon Saintongeois faisoit des vœux ardens au ciel ponr


.^n'il daignât toucher le cœur de Pévêque intrus. Un soldat
gascon qui l'entendk , s'écria: capdèbìou, entréprendre dr
convertir Monjìgnur Rouvinet , c'est bouloir attraper
un crapaud ou un jacobin par la queue 'A

ExplîqAiez-moi , M. le journaliste , comment les Parisiens;


•concilient l'arroar & le respect qu'ils prétendent avoir pour
1e meilleur des Rois , & la patience avec laquelle ils souffrent
■qu'on l'humilie , qu'on le dépouille, qu'on j'enchaîne, qu'on
le couvre d'opprobre? & qui? des gens qu'ils n'estiment pas,
qu'ils méprisent même '.

Tout ce que produit l'ioté'rêt doit être vil , abject , atroce ;


voilà pourquoi notre révolution est si odieuse : elle a été faite
poilr 5ç par les agioteurs , les capitalistes : ensuite toutes les
sectes s'en son: mêlées ; les athées qui ne veulent f oint de
religion , ont mis un poids considérable dans la balance ; ensin
toutis les espèces de gens qui peuvent contribuer à mettre te
désordre dans la sòciece, ont joué un rôlo : les grands ruinés
& corrompus , les courtisans faux £c lâches, les philosophes
fourbes & intrigans, les agens de la chicasre bavaiaVS dt(
mauvaise toi, dei auteurs Locs , vains & présomptueux', lcs^
esprits iégers , futils & fans mcears, &c.

Un patriote fans culottes, ou du moins qui en pôrtoît"


nne qui ne relícmbloit pas mal à un crible, s'est huehéavant-
hiir fur une table du palais-royal, pour y lire un'C a'dreíle-
da peuple d'Avignon , à la ville de Paris ; l'adrcíTê 'com-,
npençoit ainsi : Bons Parisiens. — A ce. mots, 6» a en-'
tendu une voix de Stentor s'écrier : Prene[-garde à vos;
poches. La nation s'est mise à rire ; l'Oratcnr a voulu se '
ficher , mais il a été forci de descendre apiès avoir été
abondamment hué & conspué.

, Un ouvrier se plaignoit de n'avoir plus d'ouvrage , 5c


detestoit cordialement ce qui, à son, •avis, cn étoit la cause.
Ingrat ! lui dit quclqu'urL, cu.te plains d'une révolution qui
te fera vivre désormais fans rien faire.

' Voila encore nn apôtre de la sainte liberté , un Courier


devenu fiationaire 8c métamorphose en Argus, un chevalier
qui , naguère , faisoit à Londres le beau métier d'espion de la
police de Paiis. Tempora mutanturíi nos >. &c. 1 . „

Dans un certain monde , mettre un sallon en peinture ,


s'appelle actuellement le régénérer.

II y a quelques jours , j'étois seul dans une chaise du bureau


des voitures de Versailles. Un monsieur narional arrêté le co-
cl|er, Sí demande à remplir la seconde place. II fut outré qu'on
voulût exiger de lui 50 sols pour l'occuper, fie répondoit à
tojut ce qu'on lui difoit : Oui , ci-devant, —A la fin, iropa-
( 3*4 ) y
t'^ot,4 , je Miì^eh
■ b.éaucóup trop, monj/eur,.
Hen bien , pour ci-derrière vousse-
ijl m pnx bkn moin-

Un des fils du Roi d'Angleterre qui a passé quelques jours


à. Boiideau,* , ,aryil manoeuvrer les gardes nationales de cette
ville, & a répondu avec beaucoup de politesse à cet hom-
ipnge qiio';qu'aíiítocratiq»e. Quelqu'un a eu le malheur de
1 vouloir joujr d'u.n.,*es droits de l'homme décrétés par ras
semblée, nationale , c'est-à-dire parler comrre il pensoit ; il
». eré rollé par des braves patriotes, qui disoien: , en le re-'
conduisant chez lui : nous l'aurions:bien pendu, fans la pré
sence du, prince, à qui c'eût ère donner du désagrément.

Avant peu, on entendra dire que les moines quis'obsti-


nîrnt à rester dans leur monastère", auront été mis en fuite
©a égorgés;'
I"'* '1* ' 1 ' - ' ——osn ii '
L'atiteurdu Gazetier cuirassé, de ce libelle plein d'ordures
& d'atroçes calomnies que le comte de Lauraguaìs disoit
avoir été écrit (ous la dictée d'un laquais de la Gourdaa,
Theveneau Morandt, se met sur les rongs des journalistes dé
magogies. II vient de p ibiier le itr N.* de 1 Argus patriote.
On doit juger de Punliré dont il peut être au parri qui
dépouille, qui pille, qui brûle, qui tue par les principes
qui Pont toujours guidé. Voila une excellente acquisition
pour le côté gauche de l'assemblée nationale.

On nous écrit de Chartres, que le íicur Brillot ayant écrit


à M. l'abbé "Virai is président de la jacobiniere chartrainc ,
qu'U était nécessaire que' les amis de la constitution fissent
une recrue d'hommes & d'argem pour envoyer fur les fron
tières du royaume, menacées pat lés Impériaux , 'e [résident 1
a jugé nécessaire de convoquer une assemelee extraordinaire,
&. aptes un discours aulíi profond quesublime ,où il a expo-
( 3«í )
des faits , il a fait une motion pleine d'emportemînt contre
les nobles & les prêtres , a deposc fur le bureau cent livres"
pour fa contribution : la motion Oc l'argent font restes seuls;
on a demande Tordre du jour , qui étoit de lever la feanec ,
ce qui a été exécuté très-ptomptement.

Espérez-vous encore, demandoit-on à un ecclésiastique !


—Oui, rcprit-il: si la charité Si la foi lont peidues, conser
vons du moins l'efpérance.

Dialogue entre Julien Mince , premier Evêque


confiitutionnel de Nantes , & un paysan.

Sauf votre respect, monseigneur..,..


Nous sommes tous égaux , nornmez-moi votre frète. . -
—Bah ! jenc fuis qu'un pauvre hère !
Vous vous mocqueZjfur mon honneur ;
Vous êtes riche & je fuis mû à Taise-,
Voyez un peu la belle égalitc !
Ne vous gobergez pas de Biaise ,
A vec votre fraternité.
—Ah ! vous me jugez mal... & votre confiance...
—Jc venois donc en toute humilité ,
Vous demander une dispense.
—De quoi ? parlez en liberté.
—C'est çuc j'voudrois , ne vous déplaise ,
Epouser la femme à Nicaise.
—Mais, ce Nicaise n'est pas mort ?
—Eh '. non, monseigneur, pas encor.
quoi tend cette râillcrieì
Pcujsons notre homme. Ami , cela ne s'est poûtt vn.
( îiï )
—Ça se voit à-présent. —Eh ! comment , je vous prie ?
—Qui le fait mieux que vous , fans qiu je vous lc die 1
De la femme à (t ) Charlot n'etes-vous pas pourvu 3
Et pourtant Gharlot est en vie. •

Tous les journaux démocrates se sont empressé de pu


blier la lectre amicale de M. de la Fayette à monfituf
de Beaulieu-Rìcco, &c. mais aucun de ces journaux n'a eu
la bonne-foi d'inférer ma réclamation aux imputations in
supportables dont on m'affuble. .
Jugez si les journalistes démagogues font estimables \
Excepté, la ga[ctte-univtrsclle , les papiers patrigots af
fichent une partialité bourbeuse. '• ■
Meure- M o n v a s.

M. l'e duc de Ckart... a pris c'òn^é du Roi , le jour de la


Pentecôte; on assure qu'il a donné sa démission de la place de
portier du club des Jacobins, & qu'il se rend incessamment
à Worms , où M. le pr!n:e de Condé lui a fait préparer un
logement à l'hôtel du Sain -"fprit.

St. Huruge jouoit à Londres un plus beau rôle, que


celui que la niiíère lui fait joues à Paris : en Angleterre,"
il ne fiisoit que demander, i'aumône dans les papiers publics-}-
en France, il se glorifie d'etre le suppléant de Charlot Cajje-
bras.

En passant dernièrement devant la boutique d'un ehair-


ecitier , où pendt ient des vessies de cochons pour enseigne ,

(i) Charles Eutropc de la Laùrímia j évèque canonique


de Nantes, ■ ... V .... .
j entendis dire a un passant. —V oi!a des lanternes : —Quelle
certitude m'en. .donneras-ru , lui dit fou camarade ? —,(),h !
c'est bien fur , "rép.ondit-il , car c'est un députe du coté
gauche qni me l'a dit.
Je.an-Bet£, ,

Voyez un grenadier présentant un verre ác rin à fa gran


deur , rngr. l'evcque de la Manche: «i Tenez, papa £<.chtret,
fanctionnez-moi ça ». —Ecoutez, un ptettfc à cheveux blancs ,
le bonnet de peau d'ours ;ur la tes e qrìi , élevant le bras
droit en J'air ; repond avec le bégaiement de TivrelVc: —
■c'est décrète: vire la nation! & vous aurez, une clquiile
des agapes patrioiicjO.es de nos modernes pontires.
m A '.j'y .i
A un rìmëur démagogue , que la corn-maire
Jeanne Bai.... appelle jon po'itî.
Oui , par ton corps , du fabuliste Ejope,
A reculer tu nous rend-s le portrait -,
Mais pour l'efprit qui vous compáreroit ,
Compareroit le cèdre avec l'hylbpe-,
Et cependant , petit Dante nouveau ,
De maint auteur, chacun dans son cerveau,
Chez les damoés tu places l'efrigìe :
J'entends celó ; car, dit-on , Lucifer,
Depuis long-t^ms, t'a crie dans l'enser
Le singe en chef de fa ménagerie.
le Cournandien.

II y a deux jours, à la sortie du théâtre de Monsieur, un


colporteur crioit : grand décret de rassemblée nationale , qui
condamne à mort les trartreí & les révolutionnaires ; il ou-
Wioit fans-doute lc mot centre. Quelques jacobins qui l'en
tendirent en pâlirent d'effroi. Un aristocrate leur dit : mei
lleurs , ce n'êlï pas encore-là le rtiòment d'avoir peur ; mais
au lieu da grand décret de l'ajstmb Ue nationale, voué
entendrez crier: Grand arrêt de la cour de parlement.
Ch , c'ett pour lors, qu'il ne fera pas bon pour vous , '& que
vouì ferez bien de décajruper !

Les démagogues ignorans , comme il en existe beaucoup


en France, regardent Milord Stankope comme l'homróe
le plus ecla ré de /Angleterre, parce qu'il fuit son naturel,
en louant la nouvelle théor'e de ce royaume, ci-devant le
Jèjpur de l'ujbanité , niais depuis deux ans le foyer de tous
■ les crimç? & de* forfaits les plus inouis.- Ces meilleurs xna>
niacjues.nç.Xajent; jpeut-êtic pas que ce lord est plus connu
fous le nom du pair lunatique , que íous celui dç Chestcr
tield- Stannope. 14-vaudroit tovjt autant avoir /approba
tion de Nicodème dans la lune , que celle du pauvre Charhs
Stan/tope; car il est sot à faire psâil'.r. "'■ -

Lijle des ojsciets^généraujc qui commanderont les


armées des nations coalisées contre la constitu
tion française.
Le Roi de Suéde,, généralifsvm:, , Jt ,
Le prince Henri, les Prustìenj. . , .
Le comte de Clairsait , les Impériaux.'
Le duc dl'orck', les Hsniioviiens.
Lc baron de Cobûrg, ' les Heíîbis. -r.r.'-
Le prince Mux.,. de Deux - Ponts , ,les troupes de*
Ce. des.
Les Suisses riants avec les troupes Sardes, feront com-
imndes par un générai qu'il ne noui est Jas encore permis
de apmnscr. ' . ^
mMmmMi^Lj.iummmiarmmfri m im,m a..m»mn «w» mmg——
On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saitìt-
André-des-Arts , N.° .21*
De l'Irrprunorie du Journal de la Coux & de U Ville..
N.° 47. "( c? N

-f J; -ft N A-L^T
DE LA COU* ET DE lA.V.IlLi
... . » 11 1 1 . 1 1 . . 1
Tout faiseur de Journal doit tlibut au malin
A HT ^ i / / Lt Fontaine.
■ 1: : .jÒo.-Jetìflt í<í? Juin 'jtttftf * "•"'",T
ïfo; -.t : »';tití -■■■■:■■*—> '.1 ; « ...... ht ; }
" ; Dans ces tffns dé'rt'ofSWes ;' fidílíté frrme tttìk fec*
îjeMfe>.;, Les protMïaós a'iiirfi 's'de iet ts'rit ííepuMidain'l
ijtfe lèJ ' gflerres civiles «i -t^e^itlplè -Wd la .Holland'j toi*
picntaiciu -, «'abord hpp'qisr*.é tteuYi 'W\ 'mai» id servant
ytotòt en C"n(fi"àt*Úis ^jftídrì "suj-ts ; injgflé» • eoToit*
A» partager avec des .eirhòlrcjnc;; Yh'rtnthì "4c combattre1
fotir lui; tcemiflant ' bVtft&t ài le voir trét ^i'-lcBr tshap*
tër r* cherchant -paf -tour de* barrières torítre • I autjviré
toyalc, qui approchait pour les écraser ,'. rtar.S' -i« dit àt
WOTWs-, regirdant'TttUí let friv'le.r'S co;nme<lfoit ,-.tous Iss
rcfùV-'tonïnië: -ihjùstkei; 'devinus plus iriéconòliaMcsjCûûttè
une religion qiú avo.t triornj>hé d'eux, rotmoient, au sc-irs
de l'état, un peuple rêJoutajIe" "imíépcndant par habirudé
factieux par.caractçje.,..tou;ouis riprioié par l'autorjté f
|c toujours luttaut oontr'el e ... —Quelles font' cés assem
blées où des sujets raroiilent avei. des iiitiîr'êts dîfrcrens
de ceux de i'etat ? Jc icoonuois le corps des j ròteltans ;
alîemblées redoutables, parce que réunis, ils voient mieux
leurs forces ; parc quctpu:'e< les haines, tontes, les jalou
sies, toutes les lureuts "mêlées ensemble y forment une
malíe terrible,; -parce l^ue routes les pillions concentrées dane
un espace étroit dtviennent plus actives, & fermentent cui
l'uniiiant. Elogt de Sulty , par Thomasi.
ASSEMBLEE NATIONALE,'
Séance du 1^ Juitié
'CîTTB sé;rt:e est à\ûi stérilité à faite plaisir. Vtt décret
déclare que tout fenctio. staiie public chargé dit secret d'une
Tom. Ht Année 17g r, X x
( 37° ) .
fiégociirian ' ou d'une opération de guetrel, qui sera con
vaincu de l'avoir dévoile traîtreusement à uuc puilVance
étrangère , sera puni de la peine de mort» ■ V ■'• J . H <ï
- t— ———HÉ——
, . . V A K I É T É S.
Turc-;ret a fait connoître Valogne , & rnis en réputation
ses ròtirlcurs ; mais ils font devenus trop bons patriotes pour
prosticiwt lr.«rs taleiís à dcseriltcçra^es": au iieu de faire tour
ner leurs broches, ils afflueflt au club jacobite depuis l'arrivéc
du sieur Tifji..._du Ch . Ce d ou zecentième de Roi, qui n'a
Duvert la touche au grand manège que pout baillet , y a
constamment use sa paire de culottes, pat mois , à jouer au cul
d'entendems.stt. Qu'on dise, après, çela, que le métier de dépu
té est rout profit. Cependant il donne grn t is dfs leçons d'exer
cice à nos sicies de Valogne, -qui ont représenté publique»
ment , avee un gr?«d succès , le jour Je l'aleeniion. Plusieurs
membres , qui se sont succédés à la tribune, y ont lu óoisàs
ia tlnonique & les Révolutions de Paris, tout courant. .
" ■ l : •:

j'ai extrait'' de toilt le bavardige'de'Gvirvirf , dans le Jour


nal de PaM, les principes de tous les crimes, mème le
ridicule. '_' '

; 'Portrait de Philippe-le-Rouge, ;-.r i


:. / Mit Y - ••!•;;. l. ■ ■ ■> ,t \
Cuirassé de fòtfaits, de bassesse & d'audace, ■ i '• m
Tous lés crimes font peints sot fa. hideuse face;
Digne chef des brigands qu'il paye en souverain,
IL asswge le tronc un poignard à la main. 4 ,

Le sieur Go... d'Ar... a été chaste du club des JacoKn»


Xur la motion de Danton. Quoi! la plus mauvaise com-
fagnje n'en veuf pas ! C'est fort ! mais pas trop fort pour lai,
C 371 )
» i r. ■ i , ——mm i
! ■
Les démoerate? Français affectent de mépriser les Anglais,'
ájui tiennent à leur noblesse, à leur clergé , à leur parlement :
n'est-ce pas comme s'ils trouvoient à redire que eeí honnête»
insulaires sont encore attachés à la raison, à la religion & à
la vraie politiqu: ?

• Un Carme s'est présenté dernièrement à Caen au sieur


Claude Fauchespour obtenir son institution soi sli ant ca
nonique pour une cure à laquçlle il avoit été élu : le prélat
constitutionnel a voulu ptendre avec lui un ton scrupuleux ,
ejuì tendoit à refuser le ci-devant Carme , sous prétexte d'in-
conduite. «< Quoi ! s'est écrié le bon perc ! C'est vous, Clauât
>> Fuùxchcs, qui avez femmes & enfuis, qui osez me parlée
r> de ma gouvernante » ?

y .
Certaine demoiselle disoit l'autre jour à M. Trieur : ea
vérité, Monsieur, vous êtes bien gauche : ma foi, ré
pondit le député , ne vous en plaignez pas; fans cela,
eft-ce que je pourrois vous donner vos cinquante louis pat
mois ?

On vient de nous assurer qae la bouquetière, célèbre pat


son crime de lise - nation , le" voyant fur 1c point d'être
condamnée à mort , a obtenu de 'les Juges d'être conduite
avec fa victime fur la tombe da bienheureux Mirabeau : Ici
deux amans y ont exprimé des vecux si sincères, une foi si
*ive , 8c des prières li ferventes , que le saint ies s exaucés
■ie la manière la plus miraculeuse & la plus completrc , tC
^ue tout a été régénéré: quelle heurjuíc découverte pout
^humanité ! Nous allons voir arriver de tous côtes , sur
tout de l'Italie , des foules de pèlerins , pour implorer la
protection du grand saint restaurateur des divitsde l. homme.
Ou dit que le grand Z.u{ign... se propose dejà d'y faire
anc petite neu vainc; i'afl'emblée elle-même ea tirera ua
grand parti pour le sp.uì^gcrQençJe ses finances ; outre Par-
gent que l'af&uencc des malades va rejfndre dans Paris.
Mí. ÇamUA.çQin$'-e enyoy.çr fui Jc;vénerable toaibeau , tous
I: sj'ostésseu 's, de clva gei , offices (.sentes, dimes & pensions
façrW^í-1,;1" "ç'dtiurç pas que le. saint, sut la recomman-.
fci^i d.?;fo n|i?i'l=uK amis , ne les, ìaisc encore tojiu rem*
Jjourier fui-ie-charap.

TL'èfaç/Sè'&'brb. flotte depuis Ipng-tems dans une grands


fn'Cerïû'dê'': "d'un coté, (on honneur & fa Conscience le' íi-
nilfeïH"'j>pjir lui faire ìé ractçr son serment ; de l'autre, sot}
ÎWtérei.'^jK }'6 gr .nds»-vicuiies le retiennent de toutes leurs'
fdrees : ôa ne fait encore qui l'croportcta ; les grands-vicaires,
font fort scduiíans ; ils procurent à monseigneur dés jouis-
íancís fort agréables. Tout ce qu'en leur reproche dans lej
pays , c'est de porter presque tous, dvun côté, des marques
íjui pouiroit-nt passe: poui ,ariíìucxa.úques ; mais au moins
ils prit la modestie de les cacher soigneusement.
%j : . ■ .'. • ■" ' ' ,»»

Extrait (tune lettre d'ii% émlgrant de Ftancç,


k Bruxelles,

Tpuí va .à'mcrveil'éS ; & les f>rpj«s de conciliation ont


cté repousses" .des puillances , qui, avec raison , regarder)*
igotre çauíe comme la leur.
l i ' . ; ••. . ■ :. , i.
? Cinq jureurs ort déja refusé la cure de Valogne.;, $11© »
£tc . ufîeue. à un coutelier le pere../J'atunaílh. Voici la»
réponse de cet edirnajjle religieux : • « - 'ignore ^ueilcs sont
ft les,c>xetns de nia y.e qui oi.i pu-rne faite croire capabc do
v prêter '|t íeinnpr façriltce : triais'. liippqíe quej'eiisse eu
;> un rnonùni oc tisiblei'e, jc ne le rois j as aitex ischc pouc
» dtplacct le jius vertueux , le .J.IUS rclpectahie des pal»
tuteurs ìp. t. : . í. ■ . .s'i , '.4US.
(Í37S J)
• i mm
Va Membre du «ôté de la droiture, Jesnaudoit il yaquel-
que* jours , à M» Prugn . • • chez M. de LeJJ'art : pourquoi,
Weua-vous pas des nôtres ? Vous étés déplacé où vous étés,,
—Ob ! c'est qu'ils m'entendent mieux. —Je le crois ; cepcn- ,
dant longez-y , car le tems presse. —Effectivement , je ré
fléchis que je fera: mtea* de passer de votre côte , car du
mi:n , il commence terriblement à sentir le pendu.

On nous écrit d'Amiens que les jacobites de cette ville


avoient , par les moyens connus de séduction , enrôlé une
douzaine de cavaliers da régiment de Berri; mais les re
proches de leuis braves camarades , St la honte de s'erre as
socies à une bande de délateurs , les ont bientôt fait repentir
d'une démarche qui pouvoir leur faire partager le mépris
jeju'on voue ici aux clubistes.

On assure que le Roi d'Espagne, inquiet du sort du duc


efOr.... son patent, vient de lui proposer un logement à
là tour de Sógovie , dans laquelle il fera à l'abti de tout
événement julqu'à la fin de ses jours. Tout le monde
est bien fâché que l'idée n'en soit pas venue il y a deux ans.

Nos députés laisseront une succession diaWemïW em


brouillée à leur nouvelle législature. II faut être bien hardi J
pour l'accepter aux conditions fur-tout que la testatrice y'1
met.

On crioit hier au Palais^Royal : Grande répqnse de M.


Cendé , à la grande sommation de la plus auguste as
semblée de l'univers. Je fus curieux de la lire, & vous la ,
transmets toute entière. On y va: on y va. Un patriote ,
observa que c'etoit la réponse des garçons de cabaret: un gafr
fp* lui dit : & moi , je vous dis que c'est du César tout pur% ]

' L'astctn&líe nâtioRatí ressemble à un carrí d'afperjras


ihontecs eir 'grtúrks",' &í dont le plant cft tout-à-fait useí
on doit bien le garder de les renouveler; U vaut beau
coup mieux les remplacer par un beau champ de lys.

La décadence de 1 empire Romaui commença a ! appa- .


rition de cecte nuée de philosophes, qui couvrit fa surface
entière. Je crains le m:me sort pour la France.

* i • * i » **..»,..* z ■
On nous mande de Sr.-Omer , que le fieur Mick ... euri
de ìio... , resté en possession de sa cure, par le legel sacri
fice de la eon science , vient d'être pere pour la troifisme
fois : ses paroitiïens ont ausf- ót reaouve.lc l'utage qu'ils
avoient adopté à son égard ; ils ont habillé en ecclésias
tique avec rabat, calotte , &c. un 'entant de paille qu'ils
ont été camper à la porte du presbytère. On cspeie que
raísérabléc. nationale , dans fa fàçcúe & fa bor.te, va dé
créter une perfion joui ce pasteur vendable , qui travaili*
avec tant de zele à la vigne du seigneur. .,
. . •>*-[..: ! ■. ■ • •

La question qui occupe à-préfent les officiers français, est


de savoir s'ils ' prêteront ou Bon, le teimrnt que les ja
cobins vont exiger d'eux ; nous croyons que la solutioa
n'en est nullement douteuse; nous parlons à des militaires
qui savent que la première loi de guerre est de taire le:
conrraire de ce que veut i'ennemi; or , les jacobins ne fent-
ils pas, les ennemis jurés de la religion, de la monarchie,
des laix & des meenrs ? leur òbjer rfist-il pas visiblement
de les détruire , en chassant de tous les emplois, tous ectir
^ui paroisfent y être encore atrachès î Pour y parvenir , ils.
ont imagine ce ferment , dans l'cfperance que les honnêtes
gens rcfuferoiènt de le prêter. Leur désir est partaifemenc'
connu ; il fau* donc tout faire pour le . déjouer ; il faut,
Km )
fens hésiter ^fsíter ce fetracm , qui est wï de .plein droit ;
i ° parce que ceax qui l'çxigen.r , a';n ont aucun pouvoir;
x 0 parce qu'il est arracne pat violence ; 3.0 parce que son
refus , en obligeant fcrs">it>nnct« gîDS de qoitter le>tn place»,
rend les jacobins maîtres de détruira ia monarch'c , les
loix ft la société ; 4.0 parce qu: les jacobins St l'alscmbke
nationa e à leurs ortitw,—ont décide que les sermens n'en-
gageoient à rien, St qu'ils agilsenr. cn conséquence-, 5." enfin,
parce que ** íé+faiïht'ett contraire a cc ui qUe tout dtfi -
tier, 5c m?tne: touc Français, a prêté d'être .fidèle à Dieu,
au roi 3t à la patrie; que ce'ui-là seul est b»di-.3c irré
vocable, 5c «jj'il faut' ranger celui qu'on n©»s prépose dans
lá dalle de ceux des jwiicurs , des amans St des, ,'buveurs.
Se croire esclave» des Cermens qui :eroient eitiges .par dcâ
brigands, ie pistolet fur la gorge, c'est te rendí* coropli-
fces de leurs crimes, -er» Votant les moyenJ' de s'y ppppíer %
«'est fai'e íc que dríîrent nos ennemis ; c'est abandonner
1a cause du roi 5t Ht ia patrie, en le ptivgnt da . pouvait
«te les defendre jamais, ih. ■ i. , ;.

"Jn-promptu de madkmó de F...., h l'occafìorz


de sinscription ctíihcfontaine publique qu'on
vouloit changer.
Dans un; ville de Totuaine,
Grand débat póur'úne hAitníne: . . ! Pt V
II n'étoit pourtant question .\ , T.VV
, -Que d'en changer, llinfcription :
Comme la fontaine est publique ,
Cn la vouloit patriotique -,
Que sur-tóut'ie mot Nation, " •-
• • D'une manière bi.-n civique»... .
En relevât rexpresfion:
Pendant ce débat démoerat:,
Passe une femme aristocrate,
( m )
' ,; ÌQtii ícof'-áfc, á'un ton doctorij?. ?îJ*i^, s.. .' ..-j»
' ., , Et rpéle J'un peu de malice;' "'!' *' " --JH
r. ., 'Mrfi«ws«áRFW^ ?"j feffiK í.iel'i.t.1 -V ,'- i/i
«: , . ...Abreuvoir national. s.t. ?ni ; i„.„i
' z . ;tr.}hs"i A muíut^ l-.i yi-.a^-f^ ;"j .i.iì'/I .« «• .1
Miami »! st. i r m— i | i ni r. ,, ,. • J-;.^.-.:tl
, ; *. ? ; Sìíuì, > J:« ;.- n-.- vr. íli' oj, ;\ ( . t ;;
- lies ■émttMrés politiques lasonde &. Damourier , sonr
ipani'ï de î*8ÍiS>cc *j « heuves du matin , le.-ftwnfcr ,po«Hr
îës'Pa^s-B*s ;'le ífcond- pottr^ tine 4c dos ptovineeí mir
TÍtimrs. Ils etiifotieiH beaucoup tyai.- Bumowúri achete lc
•sien à ~la?'de(cente •du- Patais-RayaJf il ■ a payé les écus i-z 9t
«detní , St -t-iforcéi le ma ''heureux qui les'lut vendoit , àcora*
plcttef ettì-ot» quoiefue ce ne fûti pas' dans te nvrcké^âç à
«ccepreí des 'billet s de la caisse d'escompte,.qu'il ne voulois
^rîas. Il 'í'e'st'' pòur. eí4a servide la-mrriace de la lanterne,
'bìèn ítu 'd'avoir^dts émifl^resí pit'ts-ià te seconder; âc Jf
vendeur d'argént tremblant, a cédé .comme le loup cède au

Jl y a quelques complots fous le tapis. Lafonde restera


14 heutes- ï Brucelles : s'il »i\ywtoceti.'yi,p«ME.rla. ect-
' bons
^arde blatKhe.y potu; se digai{er , o« invite _l.es — français
ììa ltii clctaer ïufMá tête. *""

C-E J OU RN AL paroft tous les matins,


Le prix de Vabonnement efi de. j liv. par mois
pour Paris y & de 3 livreg fois pour la
Province , franc de port. Le Bureau eji établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Axcs'"f N*. 2.L
■ ■ U Ml • itíU "II
Be rimprimeríe du Journal de la CÎour & de
WVille/' :'J '
N.° 48. • r- *

J O U R N A L
de la Cour et de l a Viliuí

Tout faiseur détournai doit tribut au maha


La Fo ntà in e.
*
Du Ven<jjìxdi 17 Juin 1791.
Pour découvrir les mejlleurés règles de société qui eonvîeri*
nent aux nations, il faudrott une intelligence supérieure, qu»
vît toutes les pansions des hommes , & qui n'en éprouvât au
cune, *|ui n'eût ^ucun-rappoct avec notre nature, Sc qui
la connût à fond. , dont le bonheur fût indépendant de nous ,
& qui pourtant.voulût bien s'occuper du nòtte; eafín , qui ,
dans les progrès.du terni, se ménageant une gloire éloignée,'
pût travailler dans un siécle jouir dans un autre ; . il*"£au-
droit des dieuxípour donner des- lòix aux hommes. Contrai
social, Ch. Vil. — demande fi c'est là le portrait de nos
législateurs ?
JPríere des boni Vrançais pour h Roi. •
DteO , protecteur des loix, veille- fur ton image -,. r. • ,
Louis est des vertus le plus rare assemblage* .•
II fut toujours sensible anx cm^de» malheureux \
Son cœur , même eq ce jour , ne souffre que pour eux.
Écarte lo:n de lui Cecte cabale iíftpie,
Dont les affreux projets font trembler pour fa vie;
Romps ses indignes fers, & conserve à jamais
Un pexe à ses en fans, un monarque aux Français. '
ASSEMBLEE NATIONAL!
Séance du z 6 Juin.

C^ette séance n'offre rien d'im» restant. On a fait un rap-»


porc fur la suppression 'des atteliers di charité de Pars. Un
décret déclare quêtes attelicrs ne feront plus à la charge da
Tom. III. Année 1791. X x
( 37« )
trésor public , à Compter du xer. Juillet prochain. Un décret
«rdonne qa'il sera, accorde j sols par lieue aux ouvriers qui
se retireront dans leurs municipalités.

, VARIÉTÉ S.
Nos démagogues comptent beauCpup fur leurs déclama,,
tions pour nous' créer nne armée. "|ls se flattent d'exalt'ct
|e courage avec des phrases , parce, que ce moyen leur a
réussi pour provoquer le crime. Les insensés ne savent pat
^ue la voix de la patrie ce se fait entendre qu'aux coeurs
yertu.enx , & íjuç les coeurs vertueux sont tous soulevés
contre le nouveau genre de tyrannie qu'on exerce depuia
deux ans. Les monstres qui ont favorisé les entreprises d'une
assemblée factieuse, sont inaccessibles aux sentimens d'hon
neur : que Fauteur des observations qui accompagnoient le
Postillon de lundi soir , juge de ceux à qui il fes adresle
|ar lui-même.

Semblable à un enfant qui brise ses joujous , le peuple


bientôt' pulvérisera les pantins de la révolution. En morale
comme en physique , « qui est violent ne dure pas long-,
tems.

Si jamais le cotps de Voltaire est place dans la nou


velle église de Sai»tc-Genevkve, ne pourroit-on pas graver
les vers fuivaqs fur Iç tombeau de ce nouvel apòtrc des
Gaules?
Quai saint repose ici sa tête?
11 sot l'éleve de Ninon ,
L'ami du marqué de Fil.....
L'une catin, l'autre ìrippon.
Paísans, priez Dieu que la béte-
Ne lance fur- v«us 6»n veuin,
( 379 )
& laissez célébrer fit fête
A ceux donc il fut le patron.

Quelqu'un dìsoit hier que le restaurateur Cam ... flC te


machiniste Guiîlot.... travailloicnt de concert à présenter à
l'assereblee un projet de décret , portant établissement d-'rui
rarelier commun à tous ies cheraux du manège , moyennant
Bne rédaction des cimj sixièmes de leur traitement. —Je
•vous indiquerai un moyen encore bien plus simple & bien
moins coûteux , s'écria an aristocrate : Envoye^-les paître.

Vers adresses k l'Assemblée nationale.

Gouvernez cette rire' en malheurs trop féconde t


Qui produit les papiers & les crimes du monde.

Les cendres de l'abbé Raynal ne reposeront pas dans lé


temple consacré aux grands hommes. Montesquieu, dont
les ouvrages font la satyre lá plus sanglante de tout ce qttl
se passe , a été également jugé indigne de cet honneur.
N'est-ce point ici le cas d'expliquer ce mot connu J'un écri
vain célèbre, en parlant de Cafííus & de Brut us , dont
les imagés n'avoient pas été aiíociccs à celles des autres
grands hommes de la république ? —Ler images de Cajpui
(i de Battus , dit-il , brilloient avec plus d'éclat que tou;a»
les autres, precisemenr parce qu'elles etoient absences.

féeoutois un jour certain fat,


Qui diíoit qu'en ce tems ces avides corsaiaes ,
Qui se mêlent de nos affaires ,
Avoicot, pat leurs décrets > soutenu seuls l'ctan < .
Oui , lui dis-je , & je vous l'accorde; ' • >
Mais comment le íont-ils dans leur train déréglé*
C'est proprement çomme la corde
gui soutient .un pendu tant -qu'il soit étranglé.
—a———
Des Officiers du plus grand poids & du plus grand mérite
©nt décidé cue tous les officiers de l'armee doivent prêter le
nouveau serment : ils en ont les raisons les plus fortes & les
plus pressantes; ruais quelque panique l'on prenne , la plus
grande unanimité & lc plus grand accord , font fur-tout
jccommandés.

Quand" Louis ' X'Vl vint à . Paris en juillet 178J ,


Sylvain Bailly fut au - devant , & lui présentant les
clefs de (a bonne ville , il lui. . &t", »« ce sont Itt
i> mérnes clefs qui furent autrefois présenties k
»> Henri IV ; alors c Itoit 'le roi qui avoit reconquis
» son peuple, mais ici, c'est le peuple qui a conquis
»> son loi ». II disoit vràí,I ee' boh M. Sylvain -, mais que
ce peuple..abuse cruellement de fa victoirç ! l\ joue ayee
fa conquête i' "il fait de son prisonnier un esclave ■„ il le
charge de chaînes qu'il croit moins pesantes parce qu'elles
font d'or. lll'cnfcrmc dans un/ prison brillante, H est vrai,
piais c'est ainsi qii'o'.i donne à nn oiseau- d'un grand prix, unç
cage.' pl is belle qu'au fimjle paíu-r;au.' Les princes font ausli-
bien ènchaînés à '3 Bastille, que lc dernier homme du
peuple dans les égouts du Cháxelêt ,' & le' roi est auífi-
.pien enchaîné d^ns so-i palais, que les princes' à la Bas
tille, II ne peur' faire un 'pas farts' traîner après lui une ar
mée. Autrefois'il h*âVoít -qu'une poignée de. garde>-du-
corps, 8d l'amour de ses sujets fidèles semoient des fleurs
fur .son passage. Aujourd'hui il est' entouré d'un millier de
soldats, & à peine lc sa!ue-rt-onj .on .ose méme Tinsultet
jusques dans son louvre. Oui, j'âi vu une populace effré-
rieé fe pre;íér Tous ses fenêtres ,' & crier irisolemment : vivt
la liberté [ lorsque se$,yeiïx rte rencontrent que des bayon-
Dtttes, Je croyois io»r }e peuple jpjf insultant au roi des
(*•« )
íois, & luî d 1fane, en branlant la tète: st tu es roi, des
cends de là-haut. Mais il approche ce joue où toutes .
les tétes de l'hydrc qui fouille de son souffle impur le
tombeau de la monarchie , tomberont sous le fer vengeur.
La monarchie ressuscitera; elle déployera toute sà gloire
en déployant fa puissance, & manifestera sa bonté, en par
donnant à ses ennemis.

Pour mzttre au bas du portrait d'un de nos


Bols.
Qui reçoit un affront & ne fait le venger ,
-Doit s'attendre à, se voir tous les jours outrager. , - .

' Nous ne voyons pour MM. les Officiers aucun incon


vénient à prêter le nouveau serment: on doit être bien sûc
que l'alTemblée eiv proposera un autre avant que celui-ci ait
1c terns de nous engager à rien Nous désirerions aussi qu'on
pût , par amendement , au lieu de ces mots : nous co/ljen.-
tons à être déclarés infâmes, &c. substituer eeui-ci :
Nous consentons à être déclarés Jacobins, Jì ; &c.

Je fuis, Messieurs , dans la plus profonde ignorance de


la géographie du ci-devant royaume de France. .Veuillez
donc, de grâce, m'instruire dans ouelle ville le nommé
FeJJìer a été élevé au, siège épiscopal , par ordonnance Ji}
club-roi. Pour m'acquitter envers vous , je vous communi
querai fur ce saint homme, une particataiité précieuse à
recueillir.
Le pere de fa grandeur s'appelloit Mandrin , & fa rncre
'Ftjìer. .\
Lc repaire jacobite, trouvant que lc nom paternel de
in protégé feiuoit un, peu la contrebande , l'a engagé à
pendre ion oom matanel , ce que M. l'evcque a hit
( 3«* ì
pbtïcViënemerit à tróïs fois. Heuríax k diocèse tjci peut fk
"Vántct d'avoir pobr évêque on Fcjsut maccrnel , au rteo tftíà
Mandrin paternel ! Le fait est certain.
Un autie fait qui né l'eft pas moins , c'est que rhónscì-
Jnear Fejsitr-Mandrin ou Mandrìh-Fejster , a fait ehóii
pour ses vieaites-généïaùx, des abbés Marqué, Cucu , Ma-
ìajsis.
II fera très-plaisant de voir le premier mandement de
Ci gwndcur, (igné Mandrin-Fejsier.
ÍSt plus bas pat Monseigneur, Marqué , Cucu , Maláffîs,
Par un dt vos abonnés de Bruxelles.
Note des rédacteurs. Monsieur Feffttr est évêque d'A
lençon, département de VOéaé,

Sur MM. FESSIER, e'vequc de l'Orncf &


VAU CHEF , éveque de. Calvados.

Plus de débits , plus de querelle ;


te Calvados 8c l*Oine ont le meme destin;
Pour paître les troupeaux de l'églisc nouvelle,
Le premier a Cartouche, & le second Mandrin.

Les Américains écrivent des lettres fans nombre a Tat


semblée nationale, pour la féliciter de l'edisice superbe qu'elle-
vient de construire, & pour lui jurer une amitié éternelle".
Les Américains , au contraire , n'ecrivent jamais au par
lement d'Angleterre ; ils ne le félicitent pas , ils ne lui jurent
pas une amitié éternelle ; mais tous les vaisseaux américains
'♦ont dans les ports britanniques pour y vendre leurl denrées,
& acheter les productions du pays. S'il existe un commercé
entre ('Amérique ôc la France, c'est purement un commtrci
cpiltolairc, un trafic de billets doux, entre le congtètefe
l'Amérique fie le congres Parisien.

f
( 3^3 )

Adrejse (furie auguste Assemblée à Louis- Jo


seph de Bourbon*

De par Ic flaire de Saint-George,


Si vous vous avisez jamai;
De mettre obstael: à nos forfaits,
Nous vous ferons couper la gorge.

Question propojie au comité de législation


criminelle de l'ajsemblée nationale.
E\ h peine de mort est prononcée contre quiconque hv
▼Heroit les puissances étrang.-res'à entrer en France, quel
doit être le supplice tésetvc à ceux 'qui les y ont provo
qué & forcé, en dépouillant les princes de l'Empire de lrurs
fiefs d'Als:icc & de Lorraine, en violant plusieurs traités,
tf cn invitant leurs sojers Si ].urs íbldats à se soulever contre
leur auroiité légitime ?
On espère qu'avant deux rhois, c.c article additionnel
fera mis à Tordre du jour.

Les Américains n'ont ni Roi , ni noblesse. II y en a


«me excellente raison, c'est eu'iis manquement de matériaux
pour en faire. Les originaux des généalogies américaines nç
se trouvent que dans les cachots de la tírandc-Bretngne 8c
de PIrlandc , où les geo iers , conjointement avet leurs
pouvoirs exécutifs les bojrr.*auí , conservent avec soin les
armoiries de ces fam Ues transplantées. —Lçs Français
avoient vin Roi & une noblesse; mais ils n'en veulent plus
av«ir pour être à l'amcricainc. ,
Extrait du jfoma.


( 3*4 ì

Ce que nous tn rabattrons fera le premier payé


dit un, maquignon, dont on trouva le cheval trop cher.
II y a apparence «Al'cm grand nombre de départemeni ,
districts & munie plius diror.t de meme , quand il fera
■ question de répanir les impositions décrétées de confiance
par rálícmbjée nationale : on assure que le comité des fi
nances a deja reçu plalicurs adresles qui portent pout épi
graphe, ces vers dii joueur , ainsi parodiés :
Tu peux bien m'impoler , assemblée ennemie,
Máis me faire payer, ma foî^e t'eu défie,
C»r je n'ai pas le fol , Sec • „ ' - • >

Où est donc M. Beaujclcis? pourquoi laisser le publie


dans l'incertitude du fort de ce prince? On nous assure tju'il
est allé joindre le comte d'Artois , & qu'il vient d'écrire au
général Bender une lettre dont nous citerons les lignes
suivantes; Biave LUuc'er, itest tems de partir ; mettes
ycs bottes, j'ai déjà aiborc te panache blanc d'Henri
IV ; vous J&vè{ Çu'íl cjí le signal de l'honneur, comme
vos bettes tefont de la victoire.
Nouveautés littéraires.
Très -humbles très- respectueuse1; & itératives remon-
trarecs que présente à Assemblée nationale l'cxécureur de
la hautc-just ce , fur les exécutions qui se font dans le
palais du duc d'Orléans. —Brochure in- 1 1 de itf pag.
Prix , 8 f. Au Palais- Royal , chez les marchands de nou
veau r csv

On s abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André'des-âns , N.° %\.

De Vlmprimerie du Journal de la Cour *: de la Ville,


(O

SUPPLÉMENT

Du N.° 48. ,

Lettre à VAuteur du Journal de la Cour& de la


■ Ville. " * . •
O N ne peut donner, moníìcot, une ídee plus juste du ca-
xacterc Sídes hautes qualités de monseigneur comte d' A rtois ,
cjue pat le pottrait qui- Vous en fuites dans votre Journal dii
a 5 de ce mois. 11 est bienfaisant, magnanime , cloquent , plein
de loyauté & de franchise , doué de toute espèce de courage ,
fleque* les circonstances. n'ont fait que !c montter. Cenx ou»
J'approrhent faven: que s'oubliant lui-même,, il ne íorme des
Vœux que poilt le Roi Si la France , & que fou coeur est
déchiré d; leuts malheurs. On n'a cu à repiocher à la jeu-
DClTc ni vices ni éclats scaiieUkux dans une cour brillante,"
& il Inspire l'adm ration , h respect & i'amour dans une
cour àultere. II est le meillcui- des treres, des époux, des
f>ercs, des amis & des citoyens. On fait qu'il s'est réduic
au plus simple neíeísaire pour ne rien dérober à ses créanciers
de ce qVil peut leur tailler , 3i qu'il s'efforce de souffrit
seul des injustes 5£ barbares retranchemens qu'on lui a faits,
II ctoit digne de voas de lui rendre justice ; c'est pourquoi
je me permettrai des obfervati ons fur uuc partie de l'articlc
i)Ue vous lui consacrez. Vous le plaignez de s'ètre livré à
des Courtisans qui ont tout perdu : je ne reconnois là ni
ses amis, ni ceux qui Penvironnoicnt. C'est au péril de
lenr fortune & de leur vie, qu'ils ont été fidèles au Roi St
à l'état. Dans la société intime, on ue voyoit ni Liancourt,
ni d'Aiguillon, ni la Rochcíoucault , sti d'Aùmont, ni La-
tnerh, ni aucuns Ai ces courtisans doot l'ambition a trahi
lenr ordte, leut Roi & leut patrie. Parmi les honnêtes
gens qui compoloient fa maison , ceux pour qui il a temoi-
gnH« plus d'estime, étoient des hommes d'une vertu sévère.
l'en p^rtois nommer un que le public nommerait avec «toi
Ce pi'tnèe aima, &' protégea les lettres &' les arts, comme
il convieçt , a, un prince, fans aíseítatiou ic sans manie.
Tandis qu'il exerçoit lei pinceaux îles grands peintres, i! en-
richilíoit fa bibliothèque de la- précieuse collection du marquis
de Paumi -, il encourageoir la typographie , en faisant impri
mer à ses frais un receuil de pieces choisies jil rempliisoit le
vœu du public, en lui procurant .l'édition du charmant
poj-njc da Jaídìns , 8t en récompeftsoit l'autcur. On doit sut-1
tout se souvenir , íc il n'est pat permis de l'oublier , qu'il pro
posa un prix de mille écus pour le meilleur élòge de Léopold
deBrunfwik, englouti dans les flots, d'où, i| voqloit rjref
àes mirlhèureux ; & que son empressement a consacrer eettei
action, unique dans l'hiltoire des princes, annonçoit ubj.
nomme capable de la faite. Mais cè bienfaiteur des talens né.
se livra point suxosaux esprits , & les titit i une juste distance.
II apprécia ees hommes si vains & si bas en même-tems , en
nemis & flatteurs des grands ,jqui se croient faits pour gouver
ner le monde , parce qu'ils l'out amusé, & dont les lumières,
réunies ont enfanté la plus monstrueuse constitution qui ait,
jamais épouvanté Tunivers.
Votre journal , Monsieur , ro'oftie encçtç deux autres,
fiijets d'observations ; l'une est le reproche de démoeratiè.
ftit' à M. de Caìafès. Gardez-vous de croire que cet homme,
«•ur soit équìvdque , & qu'il varie daris ses principes -,
qu'un esprit aussi bien fait puisse applaudir à une- consti
tution absurde; qu'un cœur aussi droit puisse approuver 1?
crime. II n'a établi en principes ni 14 souveraineté du peuples
ni le bônhêrfr île la révolution : il n'a fait que dç simples,,
suppositions. Lorsque les expressions d'un hcRime rel que;;
lui ne font pas exactes, il faut recourir à ses pensées con-
unes , & rinrerpr^rer par lui-même, ' ' , . ,
: Ma féconde' remarque est relative à la noblesse qui est restfç-
tn France , $c qtfon accuse 'de s'arrmfcr, tandis que le Roi est
prisonnier. H seroit injuste de faire tomber ce reproche sot se
côté droic de rassemblée. Ne blâmons ni ceux qui font part»,
«i ceux qui sonr restés. Les premiers ont consulté Thonneur j
ses seconds ont joint rhonneur au courage. Tous ont écouté
se patriotisme. Mais il en faut beaucoup pour préférer une
mer Qi8geu.se i «n porc tranquille , par tu» reste d'espoir de
fttvirsa patrie. Applaudissons avec le sage Sutke, à toute Cítrí
•oblestc qui tend au roeme bue pat des moyens difsérens.

Plui l'autorité usurpée se divise , plus clic s'afFo.iblit ; &;


flus clic s'atfoiblit , moins elle ca impose.
L'assemb.léc nationale a décrète des assignats 4c cent fous-^
Lps Parisiens auxqitels elle a ttop fait lentir qu'il étoit l*
rçuple-roi , vient dé mettre en partage ion autorisé , & de
sure battre monnoie par une e million dans le public, dç.
ÇÙlcts cn foirnc a'al'figiiats de cent fous, dijc francs &c au,r
4cssifS; distjibútion s'en lait pour la caife patriotique éta-
ÉJlie à cçt effet.
Cft eicrnpíe donné va être suivi ^bientôt pát toutes les
municipalités 8: tous les districts; il cn sortira un déluge,
de biliets-monaoie , qui n'ayant pas (e sceau ni le caractère
d'une véritable autorité , produiront de grands inconveniens.
Pauvres députes gauchers ! c'est a votre barbe & sous
1KJS- yeux qbç çíi|c nouvelle fabrique de rqonnoie ís lait ,
k vous la souffrez , Mrce que vou; avez les épaules. tt9p foi-
bles pour soutenir tout le poids de Vauu»tité que vous avez
usurpée : ell* devient de plus en plus méprisable dans vos
«ìains; il faut, pour U- bonheur des peuples, qu'elle retourna
bìentót à fa véritable source. Amen.

AÍÇil quatrième mat.


M. Camus, ( Moniteur du 4 Juin) est copienu de to»r
eç que j'ai ijit pat rnon trpiuçHi« mot , de l'éaprn>c
dépepse de îa caíílç de Vextraordinairc. Suivant M. Carpus ,
le commiilaire du 'Roi , qu'il a allez inutilement qualifié de
«qmrpis <>u domestique du pouvoìt exécutif, seroit ttès-
s^tisfait d'iin traitement de iç,o=p liv., quoique la majorité
d'u comité sc ibit réunie à 1 avU que ce traitement dévoie
être porte à 40,000. liv. M. le rapporteur s'est inantre plus
favorable pour le uésoriet , il a marqué le defir que ie
traitement de ec trésorier fur de 40/100 liv. , sans rien dire
a cet égard de l'avìs du comiré. Pour appuyer cette propo
sition , tourte de W. Camus , il a observé que dans le ma-
aiemeoe des assignats, il j avoic de grands mécomptes , que
cette année, îl s'tfo trouvoit déjà pour i8,ood liv. doot fct
trésorier répondoit. II seroit Cans doute très-cutieux de con-
noître le montant des mécomptes dont le trésorier ne répondra
pas. Mais on se borne , pour le moment , à tâcher dt nous
accoutumer à entendre parler de mécomptes : viendront
íhsuitc les propositions d'indemnités.' "
II reste à M. le rapporteur à nous faire connoître l'objee
des frais de caissiers, fous-caissiers, &c. A vne de -pays ,
le total de la dépense montera plutôt à íoo,ooo Hv. qu'à
ein» , comme on avoir d'abotd présumé. Mais pour nous
affranchir du conp-d'oeil désagréable de I'e«semble, on traite
la chose par monosyllabes , c'ell-à-dire article pat article',
& de loin en loin. Mon plan , à moi , est de la suivre.
moty-à-mot , ainsi que tous les autres objets à la charge
de la nation , jusqu'à' ce que chacun soit dans le flus grand
jour , fous tous les rapports possibles.
Nouveautés littéraires'. •

Développement des principes de plusieurs députés laïcs ,în~


&°.fe trouve au Bureau de fAmi du Roi, rue St.-An~
drè-des-Atcs , N*. 37.
Le Comte du Prat, devenu Théologien , brochure in-S.'g
se trouve cke[ Mad. du Fresne , Libraire au Palais,
& che^Pichard, Libraire au Luxembourg. "
Feùille de Correspondance du libraire , ou Notice des ou-*
vrages publiés dans les diffèrent journaux qui circulent en
France & dans l 'étranger, & par le moyen de laquelle
il met ses correspondans au courant des nouveautés , fans
se donner la peine de les reeueíllir. On s'abonne che£
Aubri , libraire & Directeur du cabinet bibliogra
phique, rue de la Monnaie, N* s.
Lettre de M. le Vicomte de Mirabeau, à M. son frères
trouvée dans les papiers de ce dernier , après la levée du;'
scellé. Brochure in-i° ft trouve che^ les Marchands
de nouveautés. J' ' • - - •
Lettre d'un Alsacien à son correspondant à Paris. Unt
feuille in-s.° ,che[ les marchands de nouveautfs.

j)c {'Imprimait du Journal d» la Coui fc de la YtQqj


N.° 49. , -p, ^

JOUR N A' L ^
DE LA ÈOUR ET DÉ LA V 1 L 1 1.'

Tout .faiseur de Journal doit tribut au malin


'■ J- * La*Fontaine.

í . ïj'p $*rfl'e3i , itf Juin 1791 K :— . a".


: L« lég'.flatíuir est à tous égards un nomma extraòrdinaÎL»
imsl'euK ; s'il doit l'ètrc par- í«n génie , n n- 1 est pas móins.
par (011 emploi. Çe? n^st pbic|t magistrature ,:Ce n'est point
souveraineté-; cet emploi qui constitue la république, n'entre
point dans fa. constitution ;. c/est une fonction particulière 4g
supérieure . qui n'a rien de commun avec 1'cmpire noroain %
car íi celui qui commande aux hommes ne doit pas/xorn-j
mander aux loix, celui qui, commande a<ix loix ne doit pas
non plus crfmrnaniicr aux hommes; autrement ses loix, mi
nistres de fes pa liions, nc femient-forivenc utie perpétuer tes
injustices; jamais il ne-ponrroir aviser que des vues partis
cnlierrs n'a Itérassent .la lainteré de son ouvrage; Contrí
Social, Chap. Fil.
N'est-ce pas là le vraT portraTt de notre assemblée !
Ingrats Parisiens , dont la cdnduite impie , ■ '
Aux yeux des nâtions, vòus couvre d'infamie-, •' - -
Vous cherchez , mais en vain , à pallier vos tortîj -: '*
Vous ne, pourrez:jamais échapper aux remords í
Le Dieu que vous servez , par son ordre suprême ,
Vous défend d'attenter aux droirs du 3iadè"mc ;
C'est être criminel-, c'est rrìanqner à fa loi,
Ode de tenit captif & d'outràgcr son Roi. • -

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séànce du r 7 Juin.

L'assemblée qui s'est occupée des crimes des fonctionnaire*


Tom. III. Année if91. Yy
. • cy
r 38^ )
publics, <ferií?reXtftcic*|£nrs^s<Ìnctibni, * délréic la pein*
de
;* mort
r j 1contre
Y ales..tdéputés
a a <iuit vendent
i leut»ppinion.
Wr :í fr

..„ V A R I E T É S.
La noblesse1, a dit Bfirkc ,r est le plus bel orneme Dément d'un
état. —Dans <jueT pays du monde , depuis que la France
a cessé d'exister, trouveroit-on une magnificence égale,à cejle
Îu'a dfe^iiôyfre 1c jeune duc de íit ttjhit, le 4. juin, jour
t Kannivcrfaitc de la naissance de son roi? La voiture a
Coûté mille "guinées , la bouffe huit cents , l'hibit complet
de chacun de ses domestiques a été payé soixante St dix
guinées, "St chaque chapeau en'■ a coûté vingt; l'habit dm
duc étoit évalué à joo SC cjuclques livies sterling. Extrait-
dt 'tvracle'^'- r; .ï.r-i ~VÁ '.'J r.i rr:T.r,: " - v

r- L*-.fcints audace , qui est la ressource de la lâcheté, dé-


«k. is vpeurt dans- le côté gauche <}c l'assemblée nationale.
C'ísstí'îoljfr qui «haatc pour- faire croire qu'il ne craint rien»

Les Jacobins ont découvert, un petit -comité intérieur aw


tfhâtcau des Tuileries , où iis prétendent que l'on s'occupe
d'une constitution à deux chambres. Tous les espions écoutenr
aux portes : il f a sûrement quelque singe bien hypocrite
dn château , qui rend des comptes & rait des histoires.....
bien surprenantes. Mi de Saìnt-Prìifl clt venu deu;x foisr
depuis un mois chez le Roi ; preuve d'une manoeuvre dc%
ennemis de l'étac pour renverser notre, hçiureuse constitution^

L'aureut (1) de Gujitfve X^asu , .


Dernièrement s'cmbarraísa

(i) Le gv.ud génie la Harpe.


( 3«7 ^
Dans le cotillon d'une actrice ,
Et fît un faut prés. la coulisse.
La belle aulD-tôt s'excusa;
Mils le galant auteur , ainsi la rassura :
»> A de tels accidens ic fuis souvent en butte; : ',"
» Ce n'est pas la première chiite
» Que j'éprouve dans ce lieu-là ».

Grande viâoire des Parisiens fur les Krlsto-


crates. ■,' " , -'• 1

Courage , Parisiens , la victoire est à voas. Les anciens


aristocrates vous ont cédé le champ de bataille : les nou
veaux font de votre cioix , & vous ne pouvéz leur faire
ta guerre fans inconséquence. La natìsn qui les paye vous
ordonne de les respecter. Mais les ii-devant duc , comtes ,
marquis , 5íc. elle vous les abandonne. Les méchans n'ont pat
voulu attenJrc que vous les égorgeassiez, tous. Ils vous ont:
dérobé ce plaisir si doux pour vos cœurs : vous faites bien
de vous répandre en injures contre eux : cela foulage tou
jours ; encore si pendant leur absence, ils continuoient à
faire vivre les íclliers, les bourreliers, les charrons, les beanx
esprits , les artistes de toute espece , on leur pardonucroit de
s'etre soustraits a votré noble cólerc. Quelqu'un de vous
Te souvient-il d'une brochure qui valut quelques dé sagrémen's
à son auteur de là part de noi nouveaux nrurres, le triom
phe de Id Capitale. Quci mal àvoit-il fait* 'ú vous avoic
prédit ce qui vois arrive ; íi vous avoit donné l'avant^goút
éi rétonnante prospérité à laquelle vous êtes parvenus.
Elle a passé mème ses espérances: il n'avòit pas pu prévoit-
aue vos sublimes législateurs imaginer oient de vous faire
de l'argent de papier , qui vaudroit mieux à vos yeux que
lés métaux leS plus précieux ; il n'avoit pas pu prétoic
íju'ils changeroient julqu'à votre religion , ce qi'i ne laisse
pas que de vous étre fort avantageux : il savoir bien qu'il
vous arrive toit de nouveaux brigands .de toutes les parties
4n royaume & même de l'Europe , pour rcmplaset les triste*
erates qne vous avez chalTés si poliment :íl savoir que lorsque
vous n'auriez plus de prosics,3*óos'mangenez vos capitaux; que
quand vous n'auriez plus de capitaux , vous iriez travaillée
aux atteliers de charité.: il savoit beaucoup dfe choies que
vous n'avez pas enco-e vu & que vous veirez. Un peu de
patience, Parisiens ;& courage, votre triomphe fera complet.

En un instant la mort de Mirabeau


Nous fit juger des malheurs de l'empire ,
Et le 'bon sens parut être en délice , » '-• ■ • ''■•<-»
Lorsque l'on vit pleurer sur son tombeau.
On est si las des maux de l'anatchie ,
Qu'en s'accrochoit à son ambition ;
Mais à quel point en est la monarchie,
Lorsque du crime on attend h raison !
Àu vil agent d'un comjlot régicide, • '. .j
Quand un pays décerne les honneurs , "• 1 ' .
La loi devient cllc-mtme homicide ,
Et la vertu se tait dans tous ks cçcurs. ,

Monsieur David, s'est, dit-on , chargé dépeindre l'ex-


voto que la reconnoissance de la bouquetière Si du grena
dier vont offrir au grand saint Mirabeau leur régénéra
teur. Le tabUau de graìidçur plus que naturelle, représen
tera avec toutes ses citeonstauces , le crime, le repentir &
le miracle; ce fera un des sujets les plus iotereflans de l'cx-
position prochaine au saion du Louvre.

Le décret de rassemblée nationale , qui renvoyé à la


■prochaine législature la décision- de Paffaire des 4 millions
jépetés par M. d'Or.... , a répandu la consternation parmi
fes créaniyers , 6c fur-tout parmi qaantité de citoyens actifs
C 1*9 )
a/uî vivaient de ses bienfaits. Nous donnerons une lifte de
tous ceux tjui se trouvent ruinés pat cc décret , qu'on peu*
appeller à juste titre, un crime de Iczc-Nation.... Que
d'honnêtes gens vont rester fans culottes! que de gosiers
vont demeurer à sec ! que de châteaux , que de meuble*
vont échapper à la brûlure ! qac de prêtres non jureurs
vont célébrer l'office divin ! que d'aristocrates enfin , vont
éviter la lanterne ! Au reste , l'allemblée , pat cette décision ,
a prouvé qu'elle pense que la nouvelle législature sera com
posée de plus grands scélérats encore que, celle-ci , & c'est
un grand motif de consolation Sc d'espérance pour la Na
tion.

Comme c'est à la partie gauche de rassemblée nationale


qu'on doit attribuct toute la gloite & tout lí bonheur
de notre admirable constitution, on prétend que par recon-
noiísance, on va déetéter que dorénavant cc sera la gauche
qui sera la place d'honneut dans toutes les cérémonies ; qu'on
apprendra aux enfans à manger de la main.f.aueh:, & qu'en
général, le terme de gauche l'emportera en toute occasion
sur celui de droite ; ensorte , que dire à quelqu'un qu'il
est un homme droit, sera ceose lui Lire une injure, fc
que lui dire qu'il est gauche , dcvta eue regarde comme
■n compliment.

Nous avons lu dans la feuille du jour, uné lettre de M.


l'évêqtic d'Autun , qui fe plaint amèrement de ce qu'on l'a
accusé d'avoit été volé : il est cetuin que d'aptès la con
duite, cc reproche doit lui avoit été trcs-senfible : on fait
bien que, malgré la droiture qu'on lui connoit , le rôle de
dupe n'est pas celui qu'il joue depuis long-tctfs.

M/moire à consulter, & consultation.


Demande. Doit-on prêter le nouveau serment ? Les con
seils soussignés estiment qac nous devons uous regarder comme
%ne ville prise par l'árméc des jscoliihs; il fant deme lui
prêter le serment : quand i'armec des M ATHURINS arrivera,
lìous lui en préfcr.tcrons un austî. Délibéré ce \6 juin 179t.
Claude Camus, Joseph Titillât d , Nicolas Tkouret.
■ ^ VI" 1
. ìt nc suis point d'avis qu'on pende root ce qui est bon
ìrpendre. Je proposerai , quand il en sera rems, de trans
porter tous ces pendars à Botanybay , avec la petmiffio»
de nos voisins anglais. Ils y feront l'essai des loix qu'ils
veulent nous donner. Elles les mettront aux prises les un*
avec les autres , & ils s'entre-dittuiront avec tant de rage',
ejuc la terre en sera bientôt purgée.
data - — >
■ '**".' *»
Noos -venons de voir une estampe représentant lc Roi des
Français renfermé dans une cage , & passant foi) bras au
travers des banaux : l'empcrcur Liopold est anprès , qui lu»
demande : eh ! mên coi.iln, que fait;s-vous donc lá ! Je
fonctionne librement , répond lcRoi. —L'aiîcmbkc natiopa'e
dcvrtíit bien defendre de pareilles caricatures, qui- peuvent
donner aux étrangers des norions très-fausses de l'état de nos
affaires. Nous pouvons certifier à qui voudra,que nousBvons
vu le Roi se promener très -librement au milieu des Tuileries,
<c n'ayant avec lui que cinq ou six gardes nationales tout
au plus, Si qúì marchoieht à plus de dix pas derrière' lai. ,,

Madame la Ouchessc de Iiourlon , qui n'a rien touché de


la successioi^.de seu M. le duc d'Orlécns ion perc, vient
de mettre opposition fur tous les biens ce son crier frete qui
les vendoit imperceptiblement : cet obst;iclc & la perte da
procès des 4 millions dérangent bien les «Sires. Alerte, mes
sieurs les ertancieii .alerte ,il est terns -, jc ne vois plus gi-.crcs.
peur vous d'hypothcqtie pue le ro)aume de Corse. On dit
que votre débiteur va bientôt en aller prendre possession,
*í que dcí-à-pitsent , il va sc faire appellcr le Roi Theodwe
second ; il îta rnfuire faire un voyage àr Londres én cetw
qualité , fle bous ne doutons pas qu'il n'y soit aussi, bien reçuv
«jue Théodore premier son prédécesseur. l'j • •
fiva cl Rey T/.êodoro seconde l
. - i iwBi i ;— "T
' íl pawît décidé que MM. ÎAndxl, Duport íc de,
ttiamtnU réfuteront d'être les collègues de M. Roberts-
piir'rt ; ccue délicatesse nous patoit exagérée ; car sûrement^
<e député sera on des meilleurs accusateurs publics possibles -,
il nc s'agira feulement que de s'entendre & de bien interpréter
ses dédiions : pa,r exemple, quand- il accusera qnclqu'up ,
oh sera sûr que c'est un honnête homme; & quand il re. usera
son ministère contre Un accuse , on pourra être convaincu?
tfoc c'est' un eoquia; ainsi tout ce!» revient.au mcrue, & Tes
pouff«ht toujours le suivre en toute sûreté.

» Bonjour , M. Gïjlois : eh bien:, ma. perruque / — Elle


n'est pas faite. — Quand l'autai-jc? — Ma foi , je n'en fait
rie»: nous avons nos. élections : pourquoi dona ne . yenez^
vous pas an club? je vous avois fait inscrire, jetois préfì-
djeat^ je ne la sois plus, mais ceja n'y fait rien , vous pou
vez venir :■ j.o sols p»r mois , cela nVst pas cher. —Vo
lontiers , mais pourquoi laire? — Pour être élu. —A quoi ?"
—r A tout : nous venons de faire M. Cíaviert (i)tM. Bris-*
sot-de-^arville , M. tfEstaing , M. Carra éìccteursT
—Eb mais , je pensais uu contraire que vôûs nommiez, fans
préférence }es plus, honnêtes gens de la section. Est-ce qu'il
faut être absolument dil club pour avoir votre voix ?
—Oh que- non ! mai* comme nous ne connoissons que ceux-
ls\, rous n'en, nommons pas. d'autres. Cc M. d'L/iaing,
cest un brave homme,', il a b. , grement à se p a'mdieMe la

( i ) Ce Claviers est un factieux , qui , aprês avoir boold-


vede Genève , fa pattie, en a été chassé pour le reste c{e ses,"
jours, Sí clt-vcnu se fttei à Paris, ou plutôt ì ta bourse,
rue Vivienne.
( 39* )
Cour , à cc qu'on dit ; aussi c'est un bon patriote.' Àft
ça, quand vous voudrez.. . .Oa rappelle. A dieu. —Bonjour :
mais n'oubliez pas ma perruque : cntendezi-vous .»

Plusieurs étrangers indignement volés par des municipalités


a leur sortie du. toyaume , ont passé des actes en bonne forme ,
par lesquels ils ea font deá dons patriotiques aux régiment
de leur nation cjui font près de nos frontîeïeí: ce'seraàces
croupes à venir en terns & lieu réclamer leút legs. ' .' '

I/L'autre jour, vers midi t un étranger se présente pour


entrer aux Tuileries. * la sentjnelle lui refuse la porte:
l'étraoger lui observe qu'on lui a dit qu'elle doit s'ouvrir à
onze heu tes , St qn'elles font lonnces il y a long-tcms : eh
bien , répond la sentinelle , puisqu'il faut tout vous 'dise,
en n'entte pas, parce que le Roi est lachê.
; ...i cEifaia du Numéro d'hier.

Tag. 381, Sg. 1 , ce que M. l'évéque a fait ponctuelle»


ment à trois fois. Hetueux le diocèse , &c. ; hsi[ , cc que
M. révéqoe a fait ponctuellement. Trois fois heureux, ícc,
Tag. 379 , lig. 17, d'expliquer; lise[, d'appliquer.

Ce JOURNAL paroít tous les matins.


Ze prix de Vabonnement est de 3 liv. par mois
pour Paris f 6" de 3 livres fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percéc-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

De rimprimerie du Journal de k Cour & dt


la Ville.
N.° 50.

J O U R N A L
n k la Courbet de la Vile»

Tout faiseur de Journal doit tribut au nulut


*' * • L A F O N TA I N £.
■ * ■
Du Dimanche 19 Juin 175 r.
Comme avant d'é'ever un grand édifice, l'archiccctc ob
serve & sonde le sol , pour voir s'il peut en soutenir le
poids, le sage instituteur ne 'commence pas par rédiger de
bonnes loix en ellcs-mé»e* i mais il examine auparavant,
st le peuple auquel il les destine est propre à les supporter;
c'est pour cela que Platon refusa de donner des loix aux
Arcadiens & aux Cyténicns, sachant que c« deux peuples
étoient riches, & ne pouvoienc souffrir l'égalité : c'est pour
cela qu'on vit en Crct- de bonnes loix & de méchans
hommes, parce que Minos n'avoir dìscij ltné, cja'uo peuple
charge de vices. . . Conv: Soc. chap. FUI. .
En France, nous aurons de méchantes loix & de mé
chans hommes.
On demandoit dernièrement à un Anglais de retour de
Paris, C; qui l'a»oit le \ lus étonné pendant son séjour en Fraucc.
•—C'est de voir , a-t-il réponáu , un Souverain traité cn
sirain-, des Iégiiîat:urs encourageant le désordre; un peu
ple doux devenu féroce ; des citoyens afíiss , qui,, les brai
croisés , se felicitoient d'ette réduits à ne rien faire ; des;
criminels devenus jug'S , des hommes obscurs &c ignorans ,
dictant des loix à une nation ci-devant sage Si éclairée.
Extrait du Gênéral-Advertiser.

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 18 Juin.

D iver" décrets fixent les peines que méritent les aííaiìias,


Tom. III. Année 1791. Z i
( 194 )
les incendiaires , ceux qui auront altéré ou confefait les
espèces nationales. Ils soont punis de moi t. On a laie \c
rapport des troubles survenus dans l'iílc de Corse. Encore
un nouveau bienfait de la révolution.

« -
VA RIÉTÉS.
Nous apprenons de Turin, que quelques écoliers de l'uni-
versité , réclamant des privilèges abolis depuis long- terris ,
ont ameuté la. canaille fcrriel le ,& qu'il a suffi de la pré
sence d'un régiment , sans drapeau rouge, pour laire ren-.
írct dans l'oMte les ameute urs & les ameutés.

Comme tout est bouleversé en France ! Au milieu du


mois de Juin nous sentons les rigueurs de l'hyver. Ne se-
roit-on pas tenré de croire que Pété est remis jusqu'a
près la contre-révolution ? Ou plutôt n'est-ce point le
soleil qui refuse d'éclairer de ses feux cette terre impie ,
souillée de tous les crimes , & fumante du sang de ses cn-
fans ?

Parabole.
L'asscmbléc nationale relsemMe à un arracheur de dents ,
qu'un homme enverroit chercher peur lc soulager, qui, au-
lieudc le guérir , lui emporteroit toute la mâchoire.

"• •i
D'Orange, le n Juin 1791 , h midi. ,
Les trois eorffrailíaiieS de1 Patis font arrivés dans notre
ville , ou ils reçoivent les plaancï orales d* ro«s ceux qui
se présentent. Leur premier soin a été de dépécher trois cour
riers à'AvigBÒn, à Carpenrras , & à l'armée. Les Carpen-
traiíiens ont répondu qu'ils étoient prêts à mettre bas les
aimes, lorsqu'on auroit désarmé le camp ; que leur dépu
tation étoit nommée Sí disposée à partir dès qu'il y auroit fí-»
ieté pour les députés , niais qu'ils étoicnt investis par l'armée.
Avignon a envoyé MM. de Salvador pere , & Nid ; mai»
ces députés étant fans pouvoirs de la municipalité, ont été
obligés de s'en retourner lc même joiy : on en attend au
jourd'hui de nouveaux, qui, fans doute , feront munis de
pouvoits. L'arméc n'a encore fait aucune réponse. Élie s'est
battue hier , méme aujourd'hui matin. Nous avons vu beat-
coup de fumée , ce qui nous fait présumer une sortie ; si elle
ressemble aux autres , l'armee fera plus peut-étre docile.
Les commiilaircs ont à leuis ordres cinq cents suisses , Sc
■n régime! t d'hussards. On a envoyé chercher le général des
troupes d'apres ce qui sVst passé hier Si aujourd'hui; on as
sure que les déserteurs de .S'oissonnois ont été bien étrillés. Les
commissaires ne fe rendront à Avignon, qu'après avoir reçu
réponse de chaque communauté du comtat qu'ils ont mandée,
pour connoìtre son vœu , & que l'arméc rentrée dans Avi
gnon , feia d'accord avec la municipalité; lì les troupes re
fusent , on agira contre les mutins.
On dit , mais je ne garantis point ce fait , que M. Dan-'
tointlle , maire d'Arles , ayant quitté le camp ou il étoit de
puis long-tems , a été coupé en morceaux dans fa ville.

Tout finit , Sc fans s'armer d'un courage inutile,


Chez les peuples voisins , chacun cherche un asyle.
Tous les honnêtes gens , & fur-tout ceux qui ont dos
propriétés , désertent en foule la capitale Si les provinces.
Me fera-t-on un crime de chercher à dérober ma tétc au
fer des brigands & des assassins ! D'ailleurs , l'orage s'amasse
fur nos tetes; une catastrophe sanglante se prépare ; nous
sommes menaces d'une inondation prochaine de tous les
peuples , indignes de nos forfaits Si de notre perfidie. Pleu
rez , ah ! oui , pleurez des larmes de sang , d'avoir confié
les destinées de l'empite en des mains impures , qui frappent
d'une audace (gale , tout ce que les homm.'s. avoient res
pecté jusqu'à présent. Quelle confiance puis-je avoir en des
mandataires infidèles , qui font exécuter leurs décrets par lc
feu, les piqu.s &. la corde? Ah '. si un jour quelqu'Alcidc
( 3*6 )
nouyeju purgeoit la France des monstres qui lui font ía
guerre, bieînôt vous reveniez accourir fur nos rives,
niaintenan: désertes , cet,te foule de Français qui fuyent leur
patrie comme' on fuit une terre frappée de la foudre , ou
ravagée par les fléaux les plus funestes, dont les Dieux
vengeurs putjiiîeiit les crimes des hommes.

L'aíTernblée nationale détruit tout ce quì est bon. Les


ouvriers, de tems immémorial , étoient lies entr'eux par des
lpix qai s'obscrvoient rigoureusement. S'il arrivoit qu'un
perruquier , un serrurier, un menuisier abusât de la confiance
qu'on est forcé de leur donner , il étoit dénoncé dans toutes
les villes du royaume, & ne trouvoit ' plus à se placer. Ce
châtiment qui n ctoit infligé que lorsque ses camarades ne
pouvoicr.t, douter qu'il se fût rendu coupable, servoit à en
jrnpoíer à ceux qui auroient eu la soiblelie d'etre tentés de
l'imiter , & tenoit d'ailleurs en garde contre celui qui avoir
failli. Ne cioiroit-on pas que l'alsemblé» nationale a réel
lement en vue rétablissement du pespotisme le plus absolu 1
si ce n'est pas celui d'un roi , c'est celui des corps adnsi-
nisttatiss, cent fois plus odieux, cent fois plus tyranniqne.
Quel moyen plus sûr de l'aíuier , que de détruire les cor
porations , dont presque routes les loix so»t infiniment sages ,
& ìvavoknt jamais donné aucun ombtage au gouYcraernent,
paternel qa'clk a détruit 1

Charretier ou Ckarier , évêque constitutionnel de Rouen,


part pour Rome. On compte beaucoup fur son éloquence
& sa profonde érudition. R faut que le S. Père soit in
flexible , s'il résiste à cette lumière gallicane. II est muni des
pleins pouvoirs de ses dignes confrères, & d'une lettre de
Montmcf.. átipiès du Cardinal Zclada On aslure qu'Au
gustin' S ybilte , anti-évequî de Trcyes , l'acc on'' pagne pour
l'âidcr de les lumie es. L'evêqtie de Beniers s'cll excusé sous
prétexte d'une feiatique qui s'est emparée du corps calleux
dt fa téte. Il a consulté le docteur Cuilklin, qui l'a de- 1
tourné de ce voyage.
( 357 )

Assemblées primaires.
J'ai alfisté ce matin jeudi 16 Juin , à rassemblée pri
maire de la section d» Gravili.. ; sar sept mille citoyen»
actifs qu'elle comporte , il s'en clt trouvé 181 cn tout, íut
lesquels il n'y en avoit pas vinge que l'on pût nommer pour
savoir lire ou écrite.
Rornainvil....

On écrie du Havre : « —Rien de plus vrai que l'armc-


i) meut & l'equipemcnt pour 1c compte du duc d'Orléans ,
» d'un bâtiment de 4 ou yoo tonneaux : il se nomme l'ami
>» de la loi. M. de Latouche , charge de le faire préparer,
» «st venu ici avec deux femmes, a logé chez l'iutcndanc
»> de la Marine, & a laisse au Havre un chevalier de Sri
» Louis porteur de la plaque fedirative : ce dernier, nomme
>» Mo/on «u Molèon , luit & piesse l'équipemetu. Oa
» assure qn'à Nantes, on prépare un autre bâtiment, &c. >»
Si ces taits sont vrais, ils fournissent matière à bien des
réflexions ; s'ils (ont faux , que celui qui voudra les nier ,
dépose cn forme de pari un assignat de joe liv. chez, un
notaire , dont ìt nous fera parvenir le nom par la voie de
ce journal -, dans les 14 heures le pari fera ten* St couvert ,
Sí Je« deux assignats appartiendront à celui qui aura dit l«i
vérité.
Signé, [Affignat de s 00 liv.

Nous prévenons nos lecteurs , que lorsqu'à la títe de nos


articles il y aura ces mots : cn dit , on assure , cn pré
tend, &c. ce fera uns preuve que nous n'en garannllons pas
l'exactitnde ; mais que quand nous mettrons ces mots :
nous savons pojìtivemtnt , nous apprenons , nous
sommes informés, &c. alors nous garantirons l'article,
et ceux qui voudront le contester, n'auront qu'à àepos< r
«hez un notaire , une somme de 1,500 mille ou 1 mille liv. ,
f fe* í
pour parier contre ; nous tiendrons le pari, & noas i?t*^
serons la meme sorame. On pourra xommencee par l'article
ci-dellus , (qui cotnm;nec : on écrit du Hàvte, &c. ) D'ail-
Ijuis , quoique la forme de notre journal comporte que loues
piaîlanu iies , nous favoris qu'il y a tems pour rire , & teras
pour ure ícticux.

Les suites du triomphe du nommé Dub.. . de Cra.... ,


ont été aussi flatteuses Que décisives, d'apres le mérite tian'-
cendsnt de ce commandant dt bataillon. Ne pouvant lans-
doute íoiltenit vis-à-vis de lui,. une eompraison trop dt-
favorablt pour eux , les rrois quatts & demi du batailloa
«es Capucins ont quitté , & lont passes dans celui des Filles—
St.-Thomas. Vous lavez l'&dage :
,On ne pardonne pas à qui nous fait rougir?
Pour peu que cela continue , le commaridetnent de ce
Dub.... n'aura guerc plus dure que ses autres services
Mais avec le tems, celà pourra toujours lui compter po»r
le BATON; & à cet égard , lc nombre borné des maré
chaux de France ne change rien à ses espérances.

M. Bureau de Pusy , oracle des esprits gauches de


l'alTcmblee natioaale , y a jugé fans doute d'apres l'acabit'
d; son honneur , celui d:s officiers de toute l'atmec. C'est à
Ion éloquence qu'est dû lc décret qui les cbiige d un nouveau
serment : il a dit : » -lis font soupçonnés de vouloir man-
»> quer à leur premier ferment; rassemblée en leur en ordon-
» nant un nouveau, ne fait que leur donner un moyen de
» prouver que ce soupçon n'est qu'une caiCmnie.
Mni> l'aísemblcc les en croit donc capables? Or, c'est,
dar.s le soupçon qu'est l 'offense, & si elle n'a pas de confiance
en leur premier ferment , à quoi bon leur en ordonner ust
second'? y seronc-ils plus fidèles! Telle est cependant la logique
du sic. p de Pusy, 8c l'aagustc sénat l'adopre, contre les'
réclamations de tous les gens d'honneur qui lc composent.
X 359 )
C'est ainsi qu'au sujet de nos places de guerre dont le*
tevetemens de dix à douze pieds d'épailfeur sont renverse»
& tombent en ruine: ce mème orateur , Ic sieur de Pusy .
membre du corps du génie , n'ayant pas veulu que l'alscmbiéc
crût au délabrement de toqtcs les places de guertc confiées
aux foins de ce corps , leur a dit : » cî ne font que l'épidermo
de nos remparts qui font excoviés ». L'on a battu des mains ,
& l'aflpembiéc lésa crus imprenables.

Petites affiches.
Vente à l'amiablè au bureau de Paix de la section des
BUncs-M***. Une paire de bottes qui n'ont été mises que
deux fois j un habit uniforme galonné fut toutes les tailles,
qui n'a été pcHtc que trois , une epée qui n'a jamais servi i
on habit (i'oiticirr reroeme qui est encore im picce ; une
culotte un peu «> átec qui n'a été essayée que la veille d'une
affaire qui n'a pas eu lieu -, une croix de Saint -Louis travaill e
en faux , mais qui a la metru' appar-jnee qu'une bonne j
quelques discours manuscrits bien j .'cobius , & qui ii'oik poini
encore été prononces -, lis font ajultés de façon qu'ils peuvent
àllcr à toutes fortes d; sujets : on les donnera j our moitié
de ce qu'ils ont coíré à la fabrique notionale , rue S. Ong; .
Enfin , un habit decomaiandanc de bataillon qui peut ctte
•mis à touics le-; tailles. (On fc chaige de l'agrement de la
plac- p our cc-lui qui l'achet ra), S'adrellcr pour h tout , ru«
Charlot , au Marais , n.° 37.

Police.
• • \
Suivant le relevé d'un registre qui existe à la ville , ch?x
i£ fient d'A/igr. ... , le nombre <.'e\ gens roueucs, marqués
& repris de justice, qui jouissent .i Paris ci c rheuicr.xb.cn-
fait de la liberté , 6: qui pour ; liv;, peuvent ecre citoyens
actifs, monte à j 3,1 3 5. Gaie le premit événement.... I Noui
invitons les bourgeois , pern de famille , à se tenir sur leuts
C 390 )
gardes En attendant ,, quelle idée satisfaisante , de savoir
les tliâions actuelles influmcêes par ces cxcellens pa
triotes !
'St. Jean, Bouche dor.

A la séance des Jacobins du 10 juin-, ua grenadier áà


très-bonne mine, & très-bel homme , est monté à la tribune ,
& a déclamé avec violence contre les officiers qu'il a conclu
à chasser , & mëme à exterminer en cas de besoin : un vieux
chevalier de Saint-Louis qui sc trouvoic-là par hasard , envi
sage l'orateur , & )c recoimoît pour M. de Rochamb.., (1)
ÍBloncl du régiment Roy. ... Auv..., qui s'etoit jainsi dé
guise: savczvvous bien, monsieur , lui dit-il, que ce que
vous proposcz-là est plus difficile que de tuer le cheval d'une
laitière , comme vous avez (ait à Nancy fur la place neuve ,
à la tète de vocre regiment ? Cil* vous a valu une petite cor
rection de la parc de M. deStainville, qui a fait de vous une
Victime du despotisme pendant 1 $ jours d'arrêr , & durant
ksquels votre régiment n'a pas reçu un seul coup.de plat dé
sabre ; & Ic plus fâcheux , c'est que vous avez été obligé de
payer le cheval : mais prenez garde à quelque chose de pis
Ciicore!

(1) On porte à M. d; Rocham... le défi de nier l'histoire de


Nancy -, s'il veut parier contre , & déposer la petite somme
chez ua notaire, 011 en déposera sne pareille, & nous verrons.

CE JOURNAL paroit tous les matins,


Le prix de Vabonnement ejì de 3 liv. par mois
pour Paris, 6" de 3 livres te, fols pour. la
Province , franc de port. Le Bureau eji établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 2.1.

De rimprimerie du Journal de la Cour fc de la Vilk.


N.» çt.

JOURNAL
i> e la Cour et de la Villk.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Ou Lundi ao Juin 1791.


fout est changé, jusqu'aux proverbes. Autrefois il ce
ialioit jurer de rien, aujourd'hui il faut jurer de tonc : le
succès du serment exigé des ecclésiastiques a encourage l'as-
semblée du manège ; elle espère que le schisme militaire
l'etablíra pw la m -me voie que !c Ichiíme religieux. II faut
Cependant un peu se défier d'une constitution qu'on étaye
par de pareils moyens. Piom;:tre fidélité à une constitution,
qui n'est pas achevée, n'est-ce pas brtpiiser un enfant qui
o'est pas n*: ? C« serment .-o: rappelle l'epîtrç à la .maîtresse
que j'autai. Si an acte doit avoit un objet positif, c'est le
serment. Plus il est important, plus il doit être libre: s'il
est forcé , il est nul & n'oblig!.- pas ; s'il est criminel , s'il
engage ì protéger des attentats courre l'autel &. le trône,
00 est oblige de lc violer, Croyez- vous que Jephti duc
tuer fa fille en vertu de son serm;nt r»ut libre ciu'il étoit î
Exiger un serment en faveur de la constitution est une
maladresse , car ceux qui lc refusent protestfot , &C font un
acte positif & public contre eilc. Celui qu'on fore:: de jurer
contre soc. opinion, n'en elt que plus ferrflí daus son opinion,
te il a encote à se venger de l'arfront lait à sa conscience.

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du te) Juin.

Ï/assem»lêe a décrété 1 0 : nouvelle émission de <foo mil--


Tom. III. Année 1791. Aaa
( 402 )
Kons d'assignats. M. lieauhamcis jearie , a éiá élu pré-;
fident.

•VARIÉTÉS..

On attend au pied de l'échellc ces braves , qui ne con-


noiilìnt ni Dieu, ni foi , ni loi , qui se sont un jru de reu-.
verser l'autel &c le trône. On doit être bien certain qu'ils y
montreront plus de foiblelle Si de lâcheté qu'ils n'afHchcnt
d'audace & d'insolecce.

Pour qu'on ne puisse pas douter de son courage, l'alTem-


blçe nationale aH<ct: de ne | as craindre de le farte tous les
jours de nouveaux ennemis.

Vous n'avez pas le trms d'écouter ce quî se dit dans lc«


grouppes; c'est cependant là que nos patriotes prétendent
que se forme l'opinion publique. Je vais vous dir; celle
d'hier au Palais-Royal. Quand je m'approrriai , c'etoit un
homme d'alîtz bonne mine', qui avoit la parok-. On a bii-n
tort, disoit-il, de nommer d'autres députés pour la seconde
législature. Ils nous arrivent maigres comme de; coucous ,
jl faudra les crgralscr : on leroit bien mieux de lai 'fer mou
rir ceux que nous avous , de gras fondu. A fa droite,
©na ri; à fa gauche , on a faic la grimace; mais perfon; e
n'a répondu , & fa motion est tombée. On à palsé à Tordre
du jour. Un crapoujfm , dont on entendoit la voix , sans
appercevoir la tete, a recommandé au patriotisme de sis
auditeurs, les billets patriotiques d.e la Linque patriotique
des patriotiques banquiers & agioteurs. II ne faut souffrir
qu'on les ìefuíe, fi on veut que la constitution s'achève.
—Et qu'est-ce que cela fait à U constitution , a die un
homme en petruque ronde ? —Ce que cela fait ! ce rue
cela faic 1 & tout autour de moi, ce que cefa faic! beau-
( 4°3 )
toup; tout. —Sans Joute , a repris le crapouftîn, parc*
qu'il faut bien pouvoir attendre les assignats de cents fols?
Vous sentez-bien que... Oui, oui, a dit un des auditeurs
que j'ai reconnu aristocrate à fa physionomie ouverte , qu'o*
ne pourroit pas payer les motionnaires. • ■

• Les députés gauchers ns font braves que quand ils font


ensemble ! quand vous les tenez seuls , ils passent condam
nation sur tous leur» crimes; ils se morarent repentans,
ils renchérislent meme fur le mal que vous leur-dites de la
fille à Target. Vous pouvez méme leur faire cBtrcvoir 1»
fort qui Us attend; ils lont prêts à convenir qu'ils l'ont
mérité : on scroit tenté de croire qu'ils font disposés à s'a-
mander; rentres au manège, ils appuyait par leurs hurles
mens, les motions les plus folles, les plus ridicules, les plu»
lunettes, les plus tyranniques, les plus incendiaires.

On dit que 1'asscrciblée nationale, pour fermer la >ouche


à ses nombreux détracteurs , va consolider son immortel
ouvrage par la sanction- de la divinité nicmc; elle va le
soumettre à l'sncienne épreuve du feu Sc du combat judiciaire.
On allumera pour la prc.nicre , un grand brasier au milieu des
Tuileries ; on y jettera à -la-fois to:is les décrets de rassemblée
8C toutes les loix, éuit* & ordonnances de nos rois : la col
lection qui résistera le plus long-rems à l'ardeur du feu, donj-
hera irrévocablement gain de cause à son parti. Le 'cómbaft
judiciaire aura lieu ensuite', entre M-. l'abbé Aiaury <?uríe
part, Si de l'autre, messieurs -les evêques d'Autun, de
Lydda , 6c tous les évêques , forés & ecclésiastiques jureurs
tre l'álfemblée. Pour égaliser aussi juste qu'il fêta possible
jes forces des combattans, on liera à M. l'abbé MttUry
la main & le pi-d droits;- maígré ce petit avantage,
il' y a deja des paris corisidcrablss pour Hii. M. d'Or....
•qui a parié contre, oubliant que M. Pabbé ne ref-
frnible ni à M. Chab.... ni an rapporteur des 4 millions,
a envoyé MM. Lael.,* U Fil,.., poui lui glWer I»
C 404 ) t
mcme proposition qu'il faisoit accepter aux joekcis do priaca
de GaÛcs Sí du comte d'Artois , quand il parioit cob-
tr'eux ; nuis comme les bras de M. l'abbé Alaury n'etoit
pas encore liés^ ou prétend que les émissaires fy font mal
trouvé de leur négociation.

O.i Ssture qu'un acteur très-célebre dans le tragique corn-*


jne dans le cisoiique 1 qui a joué jusqu'à-prcse»t le Ramo-
Íuur Prince , «a jouer incessamment à Londres ,4c Prince
lariiojieur.

\Jd de nos lrgiílateuss aísoit : le ■député íapoule dit ton-*


jours quelque choie à l'alsemblee -, il vient exactement y
jondre Ion œufj fur cela une dame fit ce quatrain :
Zapoult eríâqu'a^'òur prenant le mênie érsòr> ' ■ .' '
Pond son œuf au sénat , & crie à pleine tête ;
Sans danger on pourtok éventrer cette béte :
"Ce n'est fás la pon le au* œufs d'or.

t\ -j á quelques jours que M. Ca traita M, Am..., à là


jçatíïe.de l'iex.fcraçrdinaiie , devant deux cents commis , comme
un véritable laquais du ponvoir exécutif. M. Am..., ponstï-
à bout, erivova riés-ener»i_queroent M. C'a.... où l'on peut
pivc-yer un homme , tut-il Camus & punais, avec k ci-»
BCy«r»t, ou .puant rr.ari.juis de ¥î'.„ '«*

On aíïWc que qonntité de femmes, mécontentes de jfÇ


ïju^,> tn;i!grc'ïlts <kctets,:\cm\s rna'ris nc »iont point egaux
en dtoj^s. avec bciiiicji p ile leu^.arois, &. de ce quUis ne
lotir. •'jias iHi' me tiiay; as, act}'s,.<V(pnt jjrelefitet 4; lîassembléç
ime a^íeíle.j/pqur ^obtenir le, redrelìc;n;ut .de leurs guets $
PWS . couíteïer h^aleaituc ,_,pilev deawtKrcrai t .le réta-
tiÌH§irrçijc dff foires, c» uiage : autrefois cn f'tanccj clkf
( 4o* )
veulent que l'arTaire soit agitée en pleine assemblée , sous
l'inspcction de M. Chapelier, & autres membres à lu
nettes : si le mari se troure avoir tort , il sera déclaré
incapable de toute charge de fonctionnaire public. On prétend
^ue beaucoup de nouveaux évêques de rassemblée s'oppo-
icront vivement au décret sollicité pat ces dames citoyenne';

Qucflion à rjoudre.

Etre fidèle à .'a nation , à la loi , au roi , & maintenir de


touí son pouvoir , la nouvelle constitution , tel est , cn subs
tance , le krment civique.
Or, tout Français , de bonne foi , conviait que cette cons
titution n'a produit jusqu'á-préseot d'autre effet que de rendre
de jour en jour la nation moins heureuse U le Roi plus inu
tile.
, Donc , jurer d'une part d'etre fidèle à la nation , au Roi ,
tí de l'autre de maintenir une constitution qui leur est con
traire , c'est jurer le pour 6í le contre ; d'où il (uit ; •
i.° Que ce serment prêté sans restriction est nul, puisqu'il
est contradictoire dans ses diverses parties.
i.° Que pteté avec ('intention de ne s'artacher qu'à la
derniere partie , il devient crime de leze-nation & de teze-
taonatebie,
3.0 Qu'enfin ceux-là fe»ls font confè«]uens , qui, après
les mots : Maintenir la constitution , sous-coten Jerrt , dès
■qu'elle rendra la nation plus heureuse & cejseia a"a-
fiiaaiir h pouvoir du Roi; ç'est-à-dirc quand elle n'exis
tera plus.

Avis certain , âoiitié a M. h prince de CondÌ,


& qu'on ne peut lui faire parvenir autre-"
nienty parce que les intéressés Vintercepteroienu
Ceux qui viennent de 'proscrire M. le jiriocc de Condé,
«a ordonnant de lui courir sus, au cis qu'il tentât une in
vasion en Fiance, fa voient bien qu'ils -Vcpargaeioicni iej
( 4°^ )
frais d'un armement pour le combattre. Ën effet, fenr*
affiles se disposent à rem; l'.r leurs vaux. Ly s'ait est cer
tain, & il faut avoir le couiage de le révéler à la France
& à l'Europc ent ère. —On (ait, de science cénainc, qu'un
monstre Àe sc:lerateffe & de fanatisme sê prépare à partir,
s'il n'est dcia en marche, peur alier atientct aux jours de
çe prince. Ce n'est point un de ces brigands obscurs
que l'on soudoie à vf prix sur la terralle des Tuileries ou
«Jans ie jardin du Palais-Royal : c'est nu homme de 15 à 30
'ans, bien fait, de la t:iil e de cinq pieds sept à huit pouces ,
am on -aìit !cs ressources de IVifance, par ia façon donr ii
est mis, les bijoux qu'il possédé, comme montres, bagues
de ptix, &c 11 fait le voyage fur un cheval de course an-
clois, dans l'esj érar.ce de pouvoir fuir apres avoir consomme
K>n ciimc. Tel est le signalement >iuc l'on peut donner de
í'alìhliin qiic l'on destine à M. le prince de Cc-.xlé. On ne
prétend pas l'eftrayrr par cet avis, parce qu'un Ccndi ne
s'efíiaie pâs; mais on se croit obligé de lui rappcHer que
le vieux de la Montaigne combrttcic ainsi ses ennemis.
L'avis ne regarde donc pas M. le prince de Coudé seul.

A Londres, cuar.d les filles fonctionnaires publiques fl'ont


pas lieu de sc louer de la çéncroiite dé ccúx oui vicr.ncnt
de leur rendre quelques honSmages, elles disent : Feus êtes
plat co:r.n:c un Grl..,.,., On sait que ce prince aurojx
marchande avec la plus bel ,e femme d'Angleterre. II y a
des hommes qui ne (ont généreux que quand il faut paye*
les ciimcs. Extrait du Gaietteer.

Les vaiilans dragons de I.atour font arrivés à Bruxelles.


"Un de ces guerriers, entrant dans un cabaret, appérçoit des
•ct-díva m jicínotcs ,> cruels en nombre, & plit^s ea-un'ué.
ti .Sortez , ii.... » AuíTi-tôt fait. Mais notre dragon les rap
pelle:'" Baisez ce sabre : à fenouil: b..n , en voila aifezj
V la irain: Saclt^ que la valeur ne conr.oit point 74
'» {saint. í ■ ' - •
( 4°7 )

En Angleterre, un soMst cíde une partie Je sa liberté,


mais c'est pour mieux protéger ìa liberté gé i -raie Sc le bon
heur public. Quand la France uvoic d;s loldats, cVroit la
mem; choie; aujourd'hui cju'elle n'en a puis, je demande
ce qu'est devenue fa lib.-rtt f —On ne rnciite pas de portes
les armes , quand on uc fait pas obéir.

Dem. Quelle différence y a-:-îl enrre un club anglais Sc


mn club français ?
Rip. C'est qu'en Angleterre on s'als'-mble pour boire St
manger. —En France, on s'attroupe pour si-mer la discorde,
détruire l'ordie Si établir l'anarchie dans le plus beau p.-ys
du monde.
Gazetteer.

Dans' un club qui n'est pas bien élo'gné du Palais-Royal,


on a dernièrement brûlé uií papier de Londres , intitule :
The mokning Herald, paiccque cette feuille difoit qi e
parmi les gauches reprefentans de la uat'on française , il y
avoit qaelques individus qui avoient etc valccs-de chamb e
en Angleterre, & d'antres oui enfeiguoient. à quatre s( s
par cache: la langue française q-j'ils ignoroicut. —Que les
grands hommes ionr quclquefou petits 1 .

Bruxelles, is Juin. —L. A. R. ont fait aujourd'hui


leut entrée dans cette \ilie. R'.en ce plus encrgiijucmcnt
prononcé que la réponse ce l'archiduchellc aj chancelant
diícours 'de l archev.cu? de Mal. ms. Le peuple detromeé
d'une erreur soufflée par de lâches séditieux . a lai;k par.tr
son coc.'i'i Sc ces augustes souverains ont joui du plus grand
des bonheurs, celui d'être aimé.
Cette première version est de M. de Meudi-Mos*pas.
f« voici une seconde qui nous vient également de

<
ËriiXtttts, <íu r) Juin. —L. A. st. sont arrivées aujdur*
d'hui. Le m gistrat a cté 1-s complimenter à la porte de
Louvain. T es syn«iics & doyen de la nation se sont pré->
îeives ensoi'?; & roníormémcnr aux ordres qui leur avoierfC
été d-onnf- , ils ont fair amende honorable ; ils ont marché;
devine le cortège de leuvs aire (Tes , nue tétc & noe torche
à la main, à la grande iatisfactiori de tous les spectateur»,
L'inai,guration est iix.ee au 18 du Courant. '
O bottes de Bender!!!!

L'on; i'ntrigue beaucoup à Paris, pour savoir la véritable


destination de i'cfcacirc anglaise. Uamiral lad Hood a reçu
des ordres cachetés qu'il ne peut ouvrir -qu'à uni certaine
hauteur. L'escadre doit faire voile k 17 Jui' . Fidebimu*
inj'rà.

Une belle-mere qui vouloít perdre les enfsns de son mari


en les divisant, disoit à sa confidente: il faut tuer les aî
nés à coups de cadets. Nos fhilosophes ont dit la merne
ehoíc pour détruire la religion : il jaut tuer Us catholi
ques à coups de jansénistes & de protejtans.
i
Errata du Numéro d'hier.
Lig. 17 da fronti^íce, ferais}; l>se[ fcfíi.
Pag. 39, , llg- n, Tout fin.il ; life^, Tout fuit.
Pag- 597 > derniere, 1,500 mi:le, &c. ; lise £ , cinq
' cents miile , m'c.
Pag, 399 , l;g. 7 , excoviés; l-st[ , excoriés.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Vainí-


Aridré-des- Ans , N.» 21.

De ritnprinietie du Journal de la Cour & de ta Ville


JOURNAL
de la Cour et de la Ville,

Tout taiscux de Journal doit tiibut au nulio


La Fontaine.

Du Mardi 21 Juirt 1791.

Enigme Nationale.
Mon tout est décreoit , mon chef ébranlé , la face bttrrle,
les jambes grclcs, l'air d'un mouton oui reve, lt bout du
nez, voilw du mancoo , les dents intermittentes, 1: baut du
corps perdant son à-plomb m avant , &: menaçant de chute
à cn^que pa-i :je marque pat un accoutrement Coqucctcmenc
militaire cette débilité , chapeau hoir à l'cspagnole enjolivá
de haute» pHimes planches, & d une deise patriotique bro
dée lur le bourdaloue, perruque à catogan où à queui, ad li
bitum , veste blanche , habit bleu boutonne avantageusement
pour faire rellot ir la taille , culottes blanches agreablemeuc
larges , gucires noies ou blanches Iclon la crotte , parasol ou
patapluyc scion le tems, la iaoce au poing comme un suií'e
de cathédrale, le labre au cùt,- , une" ample écharpe blanche
longeant le corps devant & dctilerd : il n<j me manque qu'une
paire de moustaches pou m'achever de peindre.
le mot de VEnigme au N.° prochain. ^

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du %o Juin.

M le président a dénoncé Infraction faite aux Jécrets


de l'allernblee , pat les lestions du Théàtre-Fiançais St des
Cordeliers , réunies en auemblecs primaires , deiquelles il
avoit reçu deux pétitions. —Cette affaite a ete renvoyée'
Tom. III. Année 1791. Bb b
( 4io ?
aa comité <îc constítttkm, avec ordre Je sévir contre eeaxr
qui vont , sous les yeux de l'atîcmblée , enfreindre ses décrets.
—On a ajourne à tioisjoursla discussion sur la fonte des
• iëiocbes.

VARIÉTÉS.
Un député du côté gauche étant au spectacle , dit à
Jeux personnes cm s'encretenoient un peu haut , de parler
plus bas ; l'un d'eux lui répondit : monsieur , il nous est
impossible de parkr auífi bas que vous pensez.

ta chanson à la mode des troupes Allemandes , &c.


est :
Ah ! ça ira , ça ira , ça ira ,
Les dubinocrates à la potence , Sec.

Les Jacobins sentent bien qu'étant les pltrs cruels enne


mis du bon ordre , & metne de la constitution, tout ferment
de la maintenir est entièrement dirige contr'eux; aussi, à
leur derniere séance , un des plus effrénés s'est-il écrié: mes-
fitrrs , tout est perdu; les officiers prêteront le fsrmcnt.
Nous répétcrons^mille fois , i'il le taut , rue les officiers
français ne doivuit point hésiter à prêter te í-rment , fans
quoi le royaume est ablolument perdu; je soutiens cjuc
l'honneur meme pous le commande ; mais y fút-il oppose,
tout bon Français doit sacrifier tout , meme Ion honneur
pour Se salut de la patrie.

Comme te moment de la régénération approche , îl est


bonde prévenir d'avance de ce que nous dirons bientôt,
avec beaucoup plus de dctail. Lorsque la noblesse aura dis
sipé le lé^er nuage qui l'obscurcit à-présent ,te premier acte
<4" )
qu'elle ait à faire , pour son rétablissement , doit être de
chasser ignominieusement de son ordre, toiis les membres
gangrenés qui l'ont si lâchement trahie, Sc qui ont travaille'
à la ruine de la monarchie & de la religion: tels senties
d'Orl.. fysonjìh, les Lam... , un Minci.., un dAiguil... ,
un cCAum..., un Brogl.. , un Rochamb... , un Bcauha..,,
le Danseur, un AW/7..,un Silie .. , un Pellet.... un St.
Farg...,ui\ Dupo..., ira F/«... , un Montmor... , & plu
sieurs autres cjue nous nommeions dans le tems : les répudier,
les déclarer cL-chus, doit être le premier devoir de la nobleile-,
triais le second, qui ne doit lui être ni m-mis pressant, ni
moins sacre ,e(t de recevoir avec empressement dans son sein
tous ces bons citoyens qui se sont réunis à clic avec tant de
cou âge pour le rmirtieii de l'autel , du trône & des loix.
Cc font messieurs Maury, Martin, efAuch , de Gdil'c'rmy,
du Fr.iijsi Duché , Madier de Monjau , Taillard* de
Maisonneuve , Jhoret du Berry, Sallê de Choux , Sc
<juantite d'autscs que nous nommerons avec la ptus grande
exactitude , pour qu'ils puissent recueillir la recounoissaucc
de tous ics bons Français , en servant de tige á des -familles
illustres , ic en remplaçant les membres de la noblesse qui l'c/
feront dégradés & deshonorés. . .

On dit qu'une compagnie d'hommes patriotes vient de>


se former & de s'offrir pour aller couiun sus à Mgr. ie"
prince de Condí ; comme il. ont besoin de quel.jues avances,,,
ils prient tous les bons citoyens de se trouver lundi pro
chain au chara,) de Mars ; on y fera pour ect objen imc,
<juête par les mains de Mad. Cronwt du Bourg. , ^ com
pagnie , dit-on , fait detuander a l'alkmblee nationale , (ì ïs
prix convenu lui fera paye en assignats ou en argent : dans
le ptermer cas , elle ne se «barge ijue 4e. blesser, ìyï. le ptjfcc
de Condi ; dans le second , elle s'engage a lc tuer tûuc-à-
faic. , ...

La séance du lí'Juin a été une des plus scandaleuses,


qu'on »ic 'encore rue», & assurément c'est baucoup dite : uké
(.4")
bande de morveux est venue faire à l'aíseroblée un compliment
qui n'auroit sûrement pas été aussi ridicule , s'ils i'avoient
compose eux-mêmes. Le décroteur Chabio... a commencé
par être tort insolent, ainsi qu'un certain Cujj.., bo gne,
niuet de ['assemblée ; mais réprimés par M. de Foucaud ,
il' font rentrés tous deux dans leur platitude ordinaire.

On assure que toutes les nations étrangères se proposent


de déclarer les Français ennemis du genre humain ; nous pen-
sonsque c'est les traicei un peu sévèrement , car quelques gan
grenés qu'ils soient, la bêtise Si la folie remportent encore
cn eux sut la scélératesse. '

M. de Folkv.., a dit l'autre jour que le déertr contre


M. le prirïcs de Condé alloit lé condamner à être Français.
II elt ceiraitì que dans un tems où l'on veur' diminuer la sé
vérité des peines , c'est en infliger une bien dure à M. le
prince de Condé.

,On espère que rassemblée va ctre au moins quinze jours


saris faire de feux j as , 'pìtr l'áttention qu'elle a oue de se
nommer pour président un expérimenté petit danseur. II seroit
fort á souhaiter qu'elle choisit la première fols un musicien,
four mettre chez elle un peu d'accord & d'harmonie, Si
qu'elle prît entuita rcx-tvêqufe d'Autun, pour se donner de
rà-prom'b.' •'• " 1U, J
.•:n.I) . >■ X' ' ■. •) ■ ' iul •
les puissanefs ék'rartgefes vent être vivement-' affectées: die
la déclaration de's»ueice de la ma'tson Frêtcauide St.-Just
à la roailon Bourbon de Condi. Les deux electotats de St.-
Juft & de Çhaaúlly , né sôïit q'.i*5 fiêuf lieues de distance , &
ne í ont sépares qy* par le Beauvoisis. L'elcctorat de Liancourt
sç'trouve entre les deux contrées, befli^éraútcs^cellí'çju^
pourra fassurer de cc puílïani allié , mettra un gfànd'pTiis de
(4i3)
fcn c6tc, fi les sires Je Fit[james nes'y opposent pas, pour
assurer la puissance de nos cercles.

Tous ceux qui voudront eue compris dans l'amnylhic du


prince de Coudé , peuvent se faire enrcgilh cr à notre bu-
seau d'ici au ioaoút: nous aurons 1500 rcgillres pour la
commodité du public; n-n s.n'cn exerprerons que 150 indivi
dus dont nous doniwrons incessamment les noms & le ligaa-
ïement.

Monsieur de la Tcur, fi,h du premier président du parlement


d'Aix , après avoir débuté aux Françiis dans le rôle de (.£/.-
giskan, désirant avoir l'avi.dc ['immortelle Clarion , fur
lej talcns qu'il se ctoit , lui a écrit pour lui demander un
rendez-vous, que cette célèbre tragédienne lui a accorde.
Après les premiers comp. im^-ns , Mademoiselle Clairon a
dit au sieur la Tour de débiter la tirade d'ure leène de
Gengiskaii qu'elle lui a indiquée : l'adeur a mi? dans son
ton, dans fou attitude & dans ses geltes , toute la per- ■
fecìion dont il eji capable; m m quelle a ote fa surprise!
lorsque madcmoilelle Cluiron lai a dit : m:>n!;eur , vous
ne ferez jimzis qu'un deteltable tr gi-dien. — Madcmoi-
selle , & pourquoi ? —Paiceque , pour bien jouet la tragédie,
monsieur , il saur aveir de l'a-nc , 8c qu'un homme comme
vous qui se fdit comédien, n'en a & n'en a.ira jamris.

Les soldats Liliputicns du régiment d'infanterie nationale


Royal-Bonbon , après avoir fait L'un prcmnie commu
nion , & acconij agn:s de leurs frères n'armes le régiment
national puuite, qui apparemment .vcu. i: de le faire donner
Textrime-onclioii , se font pre entes gravement jeu li (oir.
à l'aiVmbléc oarionalc, j'our y jouet une parade patriotique
dont on leur avoir fait faire des répétitions aux Jacobins;
arrivés à la barre , ils ont recité leur leçon comme à
lVcole : lé président lejr a fait un chm liment <ju'il erudio t
depuis 3 jours, & dont malheureusement il s'cil rappelle
( 414 )
en entier. —Excusons cjs petitesses à n«s malheureux lé
gislateurs ; ils sentent leur trône s'cbranlcr ; & pour le raf
fermir, ils cherchent, par ces farces tidieulcs ;à maintenir les
écailles que nos bous St imoécilles patriotes ont encore far les
yeux.

Le général Jordan- coupe -t été vient de trahir son


ami St. tìuruge , qui avoit cte le joindre dans noue íutut
quatre-vitigr-quatrkme département ; il l'a vendu douze
mille livres à des émissaires de l'Empcreur, <?jui l'on* fait
enchaîner dans une chaise de poste , pour le confronter
avec mademoiselle Téivignt, qui continue de donner des
lumières les plus éclatâmes fur S'affaire du S octobre , &c.

Un membre du com té des finances papier - papier ,


nommé commissaire pour la fabrication des allignats de cent
fols, vient de vendre cet emploi cinquante miile écus à. un
de ses collègues qui cramt actitellement d'avoir fait une
mauvaî ç assa re , parce qu'il n'avoit pas refkchi que l'avocat
des Rois qai va plaider cellcdu nòtre Sc ccLe de tous ies
honnêtes gens , commence á rouler pour se rendte à soa
poste.

Tíos augustes constituteurs ja'oux de prouver à leurs


constitues que ce n'est pjint ('ambition qui a présidé a. leurs
décrets, vont décider qne potu retourner à leurs baillages
purs & pauvres comme ils en font' sortis , i!s rer.oncenr à
toutes les places de leur création auxquelles ils ont etéì,
nommes par le nouveau souverain , le peuple : cette résd*
lution grande & subl'me prouvera , si elle est décrétée, que'
nous n'avons pour légiilateursquedes Solons, des LicutgUCS ,
des Ansttdts & des CincinnatUs.

M. de Gouy cTArcy qui »q pouvoit renoncer à !» prétention


«J'avoii^un jour fou moauoient pariili uos grandi hommes ^
C 4°$ )
«ontir.uoir à affishr aux séances des Jacobin?. Inculpé par lc
do^ue de forte race de cette société, d'avoit quitte son posta
du manège à caase du décret sir les gens de couleur , il
s'est mal défendu; cn l'a traite comme un homme libre,
,c'clt-A-dirc comme un nègre , & 0:1 l'a mis à la porte : auflì
qu'alloit-il fai.c dans cette galère? — M. de Gcuy suc
celui «,ui denna tes colonie! a a F rance , á la séance du jeu
de paume de Ver'aillcs-, il pnoit que M. de Gcuy doic
renoncer au jeu de paume : il est sujet à petdiesa bisque ;
il ne sait jamais prendre la laite au bond, St il ne réussie
que dans les cha£es à la porte.

Nous sommes chargé* d'annoncer aux amateurs, qu'une


tmt chaude da Palaifr-Royal , passage du p-rron Tend ea
gros & en bétail des cocardes nationales , des évechés, des
cures constitution!! 'les , des filles, des pand« , du rouge,
des vicriars, des echarp-s de maire , de .'.;rgent , des
brevets de chevaliers de Sa'nt- fou s , &c. —Onv«.i par-!à
que si 11 aristocrates ort .iaiP>n de paVisr que le com
mue- perd d'ni côté, les democr..t-s ont raison dédire
qu'il gagne de l'auire.

Si 'a respectable midamc de lan., '■ui vient de mourir*


a Bruxelles , i.e m.rit :it [as ìe r - ect 'c la vénératioti de
tous les honnêtes gens , nous ftriens DB.'ttre cecte épitaphe
fut fun tombeau :
Cl - GIT L'O I í I V E T Ê.

Djtnien - Rcbertfp ... vient d'être nommé accusèrent


•puV> ic au nibnnal criminel suprême Quand on se rappdl;
que c'A\ v.a Joii de Fletiry qui i>o.isjivit , il y a 34 ans , le
patriov.- Da/n.en, comme criminel de lete-iw» jeste , & que,
l'o"i pense que le neveu de «■ irand homai? poursuivra
dans quelques moi» des Bourbons, des Çondí , des Joli
( 4°^ )
de Thary , Sec. &c. , comme crimiie's de lezè- nation , peut-
on ne pas admirer ics beautés de la révolution? Ahl
Rtl'crtfp.,.. ', c'íû bien de toi que le grand St. Mirabeau-
P' uvoit. è'w: : tu is pitm, & super hanc petram cedi-
jicabo ecclestam meam.

De lyon, le 6 Juin. N t e r or,ù(,c Iamourette , ea-i


nuye de n'ettç Afttoure c.tte He, Jacobins & de la plus vile
cinaille de notre vilk- , a prétexte des affaires de la plus
grande ccnlecjaence pour lerejidte à Paris; mais le d'rectoire
l'a condamne à reitci ; ce qui le fait jurçt d'auffi bon coeur
cju'il i'a fait pour eue eveqiie.

Ud de n^s correfpoodans de Villeneuvc-lcs-Avignon ,


dans le poll-íciiptum d'une de ses lett es du 14 Juin, nous
dit : )i ictue ma Icitre de la polte pour vous anuouccr
tjue l'annee des brigands cil driiìpee , & cue l'ou allure
due ra ' pai\ ett hiitc. Prelcjut toutes les coiiimuriautes du
Cornai tiennent à leur sèment de fidélité a leur légi
time souverain : notis verrons quel parti les commiilaircs
Landais íauront tirn des circonltances.
. • Livres nouveaux.
les crimes dis nso Rois du manège , pour faire
fu.it zux çit/iui des Ras de liauce.
14 vc;umei iu-+". Cb.z. de Se tine , libraire au Palais-
R'>y.i , h." 1 cl 1. II lui rtit; ijneique» exemplai'es des
J. n'«,m i&rcts du < nb des Jacopius a c~ lui de la ibanccilerie
du duc isOritit us.

O z s'abonne pour ce Jo-.tnal rue Percée Saint?


yìndrc-dcs-Art:: , N.° 21,

De i'Impiimiiie du Journal de la Cour & de la Ville


w — 1 " 111 »

SUPPLÉMENT

Du N.» 52.

/4«x Rédacteurs du Journal»

M ..SSIEURS 4
La grande question qui occupé1 aujourd'hui íes
tofficiers français , offre de grandes difficultés.. Comme
c'est du choc des opinions que jaillissent les lumières^
& qu'il est de la derniere importance de s'éclairer
fur une matière íuífi délicate» trouvez bon que ie
réponide; à un article inféré dans le numéro 47 d,e
Votr.e Journal. . . .
- On peut, dites-vous , prêter le ferment, t< parce
■ que la première loi de guerre, est défaire le con-
traire de ce que veur l'ennemí »,
C'est pour cela même qu'on ne doit pas le prêtes,
puisque l'enhemi veut l'exigeí î d'ailleurs, votre pren
posiuòn ne seroit vraie , qu autant qu'il seroit per
mis , indistinctement , de (site un acte même con-,
traire' à l'honneuf & aux principes, pourvu qu'il
fût opposé à l'ennemi ; sinon', il raut' examiner íe
serment en lui-même, & la question reste indécise.
Vous dites encore qu'on peut prêter le sermeìlr ,
tr parce qu'il est nul de plein droit».
D'abord , peut-on en son âme & conscience prêter
un serment que l'orrcroit être rïu'1 ? ou ce qui revient
au mème, peu:-on prêter un serment que l'on est
darts l'intenrion de ne pas tenir? La loyauté des che
valiers français tranche la dilficuité.
Mais voyons- les motifs de nullité que vous ap*
portez : le serment est nul , dites-vous ;
« 1*. Parce que ceux qui l'exigent n'en ont pas lô
pouvoir ». , . :
(2)
La nullité du serment ne peut pis venir de la
part de celui qui le demande , mais de la part de
celui qui lésait. Le serment elt valide, si celui qui
le fait en connoît l'étendue, & s'il est libre. Or il en
connoît l'étendue , & nous allons voir , dans le se
cond motif, s'il eit libre.
» a.° Parce qu'il est arraché avec violence».
Quoi! l'on pourroit arracher, avec violence, un
serment a des chevaliers français ? On leur iA-
chercit plutôt la vie. Non, Messieurs , soyons de
bonne foi , ne nous abusons pas. Ils font aussi libres
de le faire que le clergé, dont l'exemple sembleroic
inous déterminer , s'il en' eût été besoin.
» 3. 0 Parce que ce refus oblige les honnêtes gens
de quitter leurs places, & rend les jacobins maîtres
de tout détruire ».
L'intérêt que l'on a à prêter un fermént , peut-il
être un motif de nullité ? ' '
Quant à la puissance qu'on laisse aux jacobins,
croyez-vous que dix mille gentilshommes réunis,
ne puissent pas plus facilement s'opposer aux efforts
destructeurs des jacobins, que quand ils seront dis
persés dans leurs régimens, séduits par l'ennemi,
& qu'ils seront inspectés par íes soldats, qui rie
croiront pas á la sincérité de leurs serméns ?. La rela
tion de mes ancêtres, couverts de bleJTures còmme
moi , au rinli:ú d'eux , & quarante années de service ,
m'ont mis à portée de connoître les soldats ; ils ne
font pas tels que les représente M. Dubois de C...
'Ils peuvent bien être égarés un instant, mais, rien
ra peut effacer de leur âme les principes sacrés de
.l'honneur français. La fermeté, la loyauté de leurs
chefs fera plus fur eux, que ces lâches subterfuges
qu'on nous propose d'employer.
» 4.0 Parce que les jacobins & l'assemblée ont dé
cidé que les sertnens n'engageoient à rien , & qu'ils
agissent en conséquence ».
' Ah! messieurs, leur exemple peut-il être une
autorité ? Cn pcurrçit donc aussi fouler aux pieds

/
( 3 )
la religion , I'honneur, les loix de son pays? N'en
doutez pas , c'est un piège cm'ils nous tendent. Ils
ne menaient tous ces faux sermens , que pour cou
vrir les leurs , & les metrre à l'abri du reproche.
» Enfin, parce que ce serment est contraire au
premier qu'on a fait, d'être fidèle à Dieu, au roi &
a la patrie ».
Je réponds à tout votre amcle , par ce dernier
motif, & je dis que les officiers français ne peuvent
pas prêter le nouveau serment, parce q-«i'il est con-j
traire au premier qu'ils ont fait, d'ècre fidèles à Dieu
au Roi & à la patrie. ■ ' •
. Je vous prie d'insérer cet article le plutôt possible.
Quoique nos opinions soient diíîérente:; , elles tendent
au même but. )e le signerai, li on l'exige.

Mon cinquième mot.


r M. Camui , toujours 'dans la séance du 2, Juin , &
toujours fur la caisse -de l'extraordinaire , a marqué au
tant d'indisposition contre l'administrateur , que de
prédilection pour le trésorier & pour la trésorerie. Si M.
Camus n'a pas expliqué d'une manière bien précise
les motifs de deux fentimens si opposé» , il a du-
moins laissé appercevoir que l'administrateur l'avoit
infiniment désobligé , en plaçant un directeur , c'est-
à-dire, une lumière qui coutrít 8,000 liv. à la nation ,
pour éclairer l'espece de souterrain , toujours ménagé
pour cause , entre le bureau d'un jjrand trésorier «
^relui d'un grand caissier. Ah ! A*. Heaumetz , en ma
tière de comptabilisé, d'ordre & d'i'conomie, comme
vous prenez bonnement l'ombre pour le corps! Plus
vous soupçonnez les anciens comptes , plus vous de
vriez chercher à préserver h n.itioti des préjudices
un million de fois plus considérables , dont les pre
mières bases de toutes les nouvelles comptabilisas
font déjà beaucoup plus que la menacer.
Pajage extrait dé l'Histoire Romaine.
« Toutes les fois que les Rótnains se crurent en danger , o*
i> qu'ils vouloicnt réparer quelques pertes, cc fut une prati*
»> que constante chez eux d'affermir la discipline militaire ».
L'aísemblée nationale qui croit avoir des lumières supérieu
res à celles des romairis , & même de tous les peuples de l'u-
nivers, fait tout lc contraire; ce n'est pas assez ponr elle d'a
voir commencé par soulever, par des voyes honteuses & crimi
nelles les soldats contre lenrs officiers , elle vent aujourd'hui
anéantir toute discipline militaire , en exigeant un nouveau
serment qui n'a été imaginé que pour forcer tous [es officier*
à la retraite.
Et c'est dans ce moment ou elle est effrayée, dn plutèt les
députés gauchers , des préparatifs de guerre qne font les
puissances étrangères , qu'ils osent tenir une pareifle conduite!
II faut convenir qu'elle est bien conséquente à tout le mal
qu'ils ont fait ; ils ne peuvent se" le' dissimuler , {a frayeur
qu'ils en manifestent tous les jours., est une preuve non équi*
voque du dérangement total de léúrs têtes.

Virgile disoit au peuple romain : commande aux na*


tions , c'est Fan qui te convient ; il faut dire le con-
traite au peuple français : faitt four obéir, la Franet
veut un maître. Les Français avoient oublié que leurs
.états-générnux avoient toujours été inutiles ou funestes;
triais ['expérience qu'ils font en ce moment est un argument
sens rcplicuie , qui letir démonrre que toute assemblée leuf
doit être interdite, qu'ils font incapables de se gouverner,
.& qu'il leur faut un monarque absolu. Dans l'état de dis
solution oú ils ont mis le Royaume, ils ne pourroient mieux
.jàire que d'imiter le Dannemarck , qui, en itftfo, désert
,îe pouvair absolu à son Roi Frédéric III. Depuis cette épo
que, se Dannemarck a prospéré. L'abbé MiIlot , acadé
micien & philosophe , remarque. d?ns ses clémeris d'Histoire,
que ni Frédéric , ni ses successeurs, n'ont abusé de ce pouvois.
La confiance de leurs peuples les a piqués d'honneur.
■ ■ «
De rimpiineri* du Journal de la Cour Si if 1a Vill*.
N.° 53.

JOURNAL
Cê la Cour et de ea Ville.

Touc faiseur de Journal doit tiibut au malin


La Fontaine.

Du Mercredi 22 Juin 1791.


On crìoït ces jours derniers, la prétendue révolution de
Turin, ne Massacre de quinze aristocrates , leurs tetes pot-
tées' snr des piques, &c. 11 est peinris de supposer un bujc
très-criminel à ceux qui font colporter ces mensonges odieuï.
<Qttc de reproches n'ont pas à se faire les rédacteurs de la
gazette universelle, qui, les premiers, ont eu La coupable inv-
5'rudence dé donner cours à cette histoire, répandue ensuite
arts tout Pari1;, dans tout le royaumes dans l'étranger, avec
tihc d'arrestation ! Heureusement le peuple est bien plat
difficile à ébranler qu'il nc l'etoit il y a 1 S mois : trompe
si (ouvent, il finira pat ne plus croire à rien, pas même
gui ntaum» r««Ut, - Q» Ui -co ,a douai, k Síuivtnt caut
d'imaginaires:
Le ckevalier ^u Gr...., garde-da corps se trouvant, il f
a peu de jours, Chez la Reine, un patriote lui demanda le
nom d'un jeune homme de fort bonne mine Si très-élégam»
meut vétu. C'est un de mes camarades, répondit-il. Com
ment! un simple garde-du-corps , répliqua le patriotes
En connoissez-vous de doubles, riposta le chevalier?

ASSEMBLEE NATIONALE.

*.. Séance du f.i Juin.

Pxkis eft plongé dans la consternation. Le Roi , la Heine,


M. le Dauphiri, Monsieur, Madame foht partis inopiné-*
Tom, III. Année ijfif. C cc
ntfnt hict entre minuit & une heure. Dès hu'ít heures do
natin , cette nouvelle êtoic répandue dans tous les quar
tiers de la capitale-, elle présente un tableau cue nous n'es
sayerons point de d. aire. Le Roi est parti : co mot seul
dit tout. Grand Dieu! quel avenir nous est donc réservé ï
II est sepx heures du soir *u moment où nous écrivons
ceci. Voici en deux mots le resul at de tout ce qu'il
nous g été possible de recueillir au milieu d'une foule de
versions difìvienies Sí souvent contradictoires. Pendait
le courant de la journée, on a dit vini't fois que 1< Roi
nvoit été arrêté à Mcaux , à Melun , &c. *íc; mais il
paroît qu'on avo't fait circuler ces bruits exprès pour calmer
la fermentation du peuple; aucun ne s'est confirme; la jour
née s'est passée avec une tranquillité dont 011 n'osojfc guères
ft flatter dans une crise aullì terrible. II faut rendre cett»
justice à la municipalité & à la garde nationale, que c'est à
eux seuls 'que nous avons l'obligátion qu'on ne se soit porté
à aucun des exces qu'on devoit craindre naturcllemenr. Les
•fsicers municipaux en écharpe se sont rendus au milieu des
differens grouppes du peuple, & ont réullì à leur faire sentir
«jue c'etoit dans ce moment su -tout Que la modération étoit
essentielle plus que jamais. —Nous n'avohs point encore les
détails de ce qui s'eít pafle a la séance d'aujourd'hui. On nous
-assure seulement que l'ailemblce vient de déclarer que vu 1c
départ du Roi , c'etoit,, en -elle que se trou /oient concentrés
maintenant rous les pouvoirs , exécutif & législatif; on
ajoute qu'elle a accorde au Roi un délai 'de huit jours.
—On dit , enfin , que J'aisemblée vient de recevoir une
lettre du Roi, dans laquelle il lui manifeste ses motifs St
ses intentions ; dans laque le il parie co Roi, en un root,
i

..VARIÉTÉS.
Les écoliers de Bou'ges se sont amusés à faire l'ana*
gramme de Monseigneur Tomé , évêque constitutionnel de
cette viile; ils ont trouvé le mot Itro.. Depuis cette, décou
verte odotiícrante, tous les enfans qui fout leur grand tout
( 4»9 )
au coin des rues , ne manquent jamais de íire aux passans :
salut Monseigneur qui arnve.
Au refus dclaChronoo' de Paris, je vous prie, mef«
íìeur*,de vouloir b'.cn inférer cet auiclc dans votre Journal.
P. S. Mon abonnement étant fini , je vous prie de
Ic renouvellcr.
le Marquis de Fillette.

Phrase remarquable du curé conjlitutionnel de St.


Leu, à Amiens, lors de son installation.
» L'étcrnel trouvera des crimes jusques dans les verrus
des aristocrates, h

C'est M. Bureau-de-Pusy qui a prononcé à la tribune


le projet de fermeor à prêter par les officiers: M. de Pusy
a prouvé par-ll qu'il étoit plus ingénieur qu'ingénieux.
On se ressouvient fais doute que c'est lui qui, le 4 février,
préíidoit la plus augultf assemblée de Paris , lorsque lc
plus infortune des Rois vint y faire son ferment ; mais
on ne fait comment concilier, avec l'impartialité de cet
homme de génie, le refus qu'il fit alors de faire lire la
lettre de M. Btrgajse , & la gentillesse avec laquelle il
a' fait de,niis aviler .r l'assemblee nationale les pilulles du
docteur Ray/w/. Voilì ce que c'est qu'un impartial ; on
n'y conçoit tien.

Les motjonnaiíes du Palais - Royal paroissent décidés à


exiger que quand les électeurs feront nommes , on fasse exa
miner par des comm'.ilaires-iuíormateurs , la vie, les mœurs
& la probité des élus.

Dans un; coníírcnce publique qu: le sou Fauchet a eue


avec un curé de Caen, il a prouvé qu'il lui est bien plus
( m ) : .
facile de prêcher la loi agraire & autres folies , tn présence
des îgnorans , des fanatiques ou des factieux comme lui , que
de jarler de religion devant des prêtres vertueux & instruits.

Nous savons de bonne part que plusieurs de nos législateurs


travaillent à se procurer cen: mille livres de rentes , parc»
qu'ils savent qu'on n'etoit jamais pendu quand on avoit une
fortune pareille fous l'ancien régime , & qu'ils espèrent
qu'il en sera de méme dans (e nouveau ; mais comme o» a
le projet de, déclarer tous les biens mal acquis, biens natio
naux , leur précaution ne íervira qu'à accélérer le mo
ment où la justice nous rendra raison de leur conduite
jacobinocrate.

Le duc d'Or va faire des réductions considérables dans


fa maison. II fut question dans son detnicr conseil , de sap-
priroer ses deux chiens danois , fa levrette , madame de
Vvffbn, • madame de Caftera fa mère , un nègre, deux
jockeis, deux hateurs de feu, d_eux laveurs, deux ccureuses,
madame de Laclos , naadanie de Sillery , & quatre gunds
jeans ..... de lettre^.,--., ., .

Le loyal Cayilìs sortit par la terrasse des Fenillans un


monarni apres qu'on eut agité à l'afsemblée nationale un
article du code pénal. —La peine de mon n'aura plus
lieu pour les criminels. —II fut arrêté par un de nos
législateurs extra muras à 30 fols par séance , qui lui dit
lui ftappaju sut l'épaiile : on vient de faire là une bonne
mhtìonpour nous, & nous espérons que tu Fappuyeras,
parce que tu es un brave homme. —Nos lecteurs foat
d'avance les, reflexions que nous pourrions leur prescrire sur
cet article.

M. de la Fage... négociant à Bordeaux, rue de la Rous


selle, a répondu à un de ses créanciers de Hambourg qui
( 4*1 )
le, preííoic pour êtte remboursé : —si vous ne rouler pat
accepter les assignats que je tous propoië , il m'est impos-
Colc pour le moment d'acquitter ce que je vous dois,
parce que je n'ai ni or ni arpent : si vous pouvez m'ac-
corder un ré pi de 18 mais, je vous payerai en gros ío s ;
mais si au contraire vous voulez absolument être payé ,
je ne peux le faire qu'avec un couvent de Cordeliers, que
j'ai acheté l'hyvet paflé dans la ville de Stc.-Foi , & que
je vous céderai au prix coûtant.
• —i i
Portrait d"un honorable Membre du coté gauchi%

Trois grands poils gris devancent fa perruque,


Qui s'écourtant, montre jusqu'à la nuque
D'un cou pelé : son chef branle en tout sens -,
Ses yeux verrons décèlent l'imposture ;
Son nez noueux feroit fuir les passitns ;
Au prix du creux qui cache fes deux dents ,
Gueule de Bouche est une mignature.
Mais, dira-t-on, cét homme cxille-t-il *
Calot n'a point tant grotesque figure.
Lisez ; au bas de la caricature,
II est écrit : Antinous-Goup....

Aussi-tôt que nous aurons reçu les grands détails qu'on


nous promet de la grande expédition, & des glandes con
quêtes des gardes nationaux d'Angers , qui sont parvenus
à établir le plus grand calme dans la paroilfe Az ' St.
Georges-du-*itd-dt-la*grand-Garde , ainsi que de leur
grande prise de ('artillerie du cháteau-fort de Maukvrttr,
dont la garnison consistoit en treis laquais & deux ler-
vantes; du grand siège du château de Boutilli , dont les
murailles hautes de plus de cinq pie U , ont été esealadées
en un clin-d'eci , nous promettons d'en faire de grandes
( 4" )
narrations. Ces héros dans Ic sent de Ia révolution , n'étaient
pas encore de retour de leur expédition quand on rions a
écrit. /

On disoit à un- évêque, intrus : vorre faute est fans re


mède; car non-feulement vous ères excommunie, mais vous
étés deshom.re. Ot le pape peut bien vous relever de l'ex-
commumeation, mais il ne peut pas vous relever du dés
honneur. . •

Le plus grand supplice de l'orgueil de Voltaire dans


l'autre monde, est la participation aux honneurs rendus à
Mirabeau , lui qu'il eût appelle, le linge maladroit de Ciom-
v>cl, l'émnle exacéréc de Cartouche , & le Ronsard
de Pétoquencc moderne. À h ! s'il pouvoit parler en arri
vant à Saincc-sicnevicvc , torcme il cùeroit : qu'on me
ramené aux carrières.

On apprend de Pcn arlicr que certe ville a donné le nom


de Aliiabeau à la rue Vano'lc , nui ;', outir à la place oa
il fut exécuté en effigie après le rapt de la marquise de
Monnier.
■ i i M —i m ■
Rapporteur insolent d'un riche comiré ,
Cam.... doit chaque avis e(t une atrocité;
En vain tu t'applaudis du succès de tes crimes;
Tu n'échapperas pa* au fer de tes victimes.
Qui purge l'univiis d'un monstre tel, que toi,
Sert fa religion , fa pairie & (on roi. - ' ■
Par une de ses viclimes.

On alíure que les habitans de Bastia ne se sonr emparés de


la citadelle, que pour., prevenir i'cxccution 4" projet que le
I

< 4*3 )
fam:ox Paoly avoit formé de s'en rendrí'maître , ainsi que
.de, rouie l'iilc. Les factieux de l'ailcrnblée nationale dévoient
s'y retirer lis se Uairoicnt de soulever la Sard,igne. Ils y ont
dcia excite des niuuvemens. II; auroient porté dans ces
deux isles leriuit de leurs forfaits ; ils y auroient attiré les
brìg:in.is qu'ils soudoient , le» glus, lanatiqucs dVncre les pa
triotes , & un grand nombre de protestons : is n'ont pas re
nonce à ce f rojet. I s ftiirront fcut-ètre de près les troupes
qu'on doit y envoy.r, Sc que M. Duportail choisira parmi
celles qu'ils ont corrompues.
Vous' dires, dans le N.* d'hxr , que les jacobins font les
'plu» cruel-, ctmemis meme de la constitution; que tout fer
ment de la maintenir est d ír-jré contt'cux, & qu'ils font
perdus, (i les officiers français pretenr le lcrmeVit. En con-
iequence , vous leut conseillez de le prêter. Vous leur con-
seill-z donc austi de le tenir , puisque c'est' poj r perdre les
Jacobins , Sí que le ferment de rna.ntcnit la conlf irution ne
peut etteVK'rige cunu\ui , dans votre sens , qu'autant qu'ils
le tiendront. Vous leur conftUlcz durK de maintenir la cons
titution , patee qu'ils en fonc les plus ctueis ennemis. Je ne
vous fetii pas 1 injure de cro'ue que ce soient là vos seoti-
crjrens ; mais je vous piie de taire attention qu'on peut tirer
ces ;c(;nst,quences dr vos principes. '->
Quant au reste de i'art;cie, l'hoiineiir le commande , l'on
doit sactijar mei/it son honneur, pour U salut de la
'Vatrit , Ce sourdes pfupor^tioiis qu'il ne surfit ^a$ d'énoncer.
,Voyez le lupplcmem d'hier. '/

En voyant rassemblée nationale de France, dit \p rédacteur


de Saini-JamtsChromde , nc-croit-on pas voìr'uue assem
blée de It.ìtjes qu'on a d<.chïìius , qui cassent St garent . tout,
£. qui ne s'airtteront que lorsqu'ils Ic&oiu à la chaîne ou
Xws-pCudus !
\ • .. — ■ V '."•ft

Les patriotes il'ont jusqu'a-présent pu faire crier dàns les


raes," cjue grande victoire remportée lur des lemmes, fut
. ■ .! . i :'. ili '. !..
( 424 >
des ftëttes ; grande victoire remportée par mille, deux tóllé,
trois mille démocrates contre un aristocrate; grande dé
couverte d'un complot formé par deux ou trots individus
contre vingt-cinq millions d'hommes ; grande coaspiration
d'un ci-devant noble. Qu'ils fe consolent ; ils trouveront
bientôt à qui parler, Ht leur gloire tira coroplettc.

Voici encore une petite anecdote fur l'évêque-dragon ,


qui lui fait autant d'honneur cju'à la constitution nouvelle.
"Un soldat qui a servi avec lui dit dernièrement :ona choisi
un brave homme pour évêque, il porte les armes da Roi.
Quelqu'un relevant avec aigreur une plaisanterie aussi dé
placée, te soldat ajouta qu'il consentoit à être mis en pri
son & même pendu , s'il en imposoit : j'ai servi avec lui ,
j'ai fait un vol avec lui, & j'en ai été puni avec lui
par lé fouet & la marque { qu'il a íàit voir. )

L'Ékclcur ÌHanovre , qui , comme l'on fait , est très*


proche patent du Roi d'Angleterre , St ÌÉleâeur de
Brangdebourg , qui dîne toas les jouts avec le Roi de
Prusse , viennent de signifiet au comité problématique de
l'allemblée, qu'ils font à la veille d'envoyer leurs troupes en
Fiaoce ,, pour fai'e rendre aux princes allemands ce
qu'on leur a vole. L'allemblée craint d'en avertir la nation,
pour ne pas lui donnet de l'humeur.

CE JOURNAL paroû tous les matins,


lieypflT de- Vabonnement efi de 3 liv. par mois
pouf Paris t & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau est établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arts , N". 21.

! De rimprimerie da Journal de li Cour 5c de b


JOURNAL -
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au nvifto


La Fontainí,

Du Jeudi 23 Juin 1791.


On assure que sur les ordre» de M. Camus:, on est oc
cupé dans ce moment à biffer Sc effacer de dessus les assi
gnats , l'cffigie, les armes & le nom du roi j ainli qu'on
"a fait avaiu-hier fur toutes les enseignes de marchands ,
fabriquans, collecteurs de loterie, auberges, &c. Slc. On
va méme jusqu'à affirmer, que pour bannir entièrement tous
les vestiges de la royauté en Fiance, le comité des fi
nances tait faire une recherche scrupulcuíe du peu d'espèces
mpnnoyées qui nous restent , afin de les envoyés au roi ,
en lui disant qu'on ne veut plus de lui, ni rien à lui, &
que, pour remplacer plus promptement cc nouveau vide 8c
l'ancien, on va envoyer en poste une députation aux ré
publiques de tieneve , St. Marin, Sec. pour les prier de
vouloir bien nous prêter" leurs coins & des lingots d'or,
d'argent & de billon , jusqu'à ce que nous soyons à meme
de les rembourser avec la matière de nos cloches. On n'a
pas voulu demander cc petit service à l'Empereur, au. roi
de Prusse, ni à ceux d'Espagne & de Sardaigne; d'abord,
parc-: qu'on s'etl apperçu que depuis quelque-tems ils nous
tout froide mìue , tandis que: nous [omnu-s sûrs que notre
demande sera fort accueillie de nos trés-chsres consoeurs
les républiques de .Genève, St. Marin 8c aurres, avec les
quelles d'ailleurs nous allons faire un superbe traité d'alliance.
A SS EM BLíE NATIONALE.
Scançc du %■% Juin.

f (E ptffent ejl gros de Vavenir. Jamais ce rnot de


Lìtbuifl^ n'a été plus Vtai que dans ce moment terrible.
Tom. III. Aunée 1791. Ddd
( 4*5 )
En effet, il ne seroit pas très-difficile, mais très- dangereux
peut -être, d'indiquer les cv-énemens qui vont éclote du,
jrrand événement qui occupe aujourd'hui les esprits. Le Roi
est parti ; calculez d'apres cette donnée, & vous n'aurez
pas de peine à deviner le dénouement.
II paroît que le départ du Roi réunit tous les esprits,
tes Poyalistes en font des feux de joie; les démagogues,
'3e leur côté, jurent leùfs grands dieux que ce départ étoit
ce qui pouvoit arriver de plus favorable à ce qu'ils appel
lent la bonne cause : il ne faut donc pas s'étonner , si Paris
»Ta jamais été si bien illuminé qu'il Ta été hier au soir.
Auríste, le Roi vient de donner un démenti éclatant
à ceux qui'avoicnt l'audacc de dire qu'il ri'éroit pas libre;
51 rie pouvoit pas confondre d'une manière $lus victorieuse
une aussi tâche calomnie. C'est ainsi que D-iogene répondit
à Zenon qui nioit te mouvemert ; il^sc mit à marchtr
à grands pas. —Que fais-tu la, Diogtnel lui deman-.
de-t-on. Je réfute Zenon, répondit le cinique.
Un phénomène , qu'on peut citer comme très-extraor
dinaire, c'est la tranquillité qui continue a régnet à Paris;
elle n'a été troublée qu'un instant ; on disoit le Roi ar
rêté au Quesnoi , mais grâce au ciel , les honoètes gens en
«nt été quittes pour là peut; ce bruit est tombé de lui-
même , & cette alarme s'est trouvée encore une fois fausse.
Nous croyons pouvoir annoncer avec confiance que dans
ceimomerit , l'irifortunóe , la sublime Antoinette a déjà
jiTclsé le sein de sa sceur contre le sien , ícmeléfes larmes
avec les iìennes. ■
Vous le représentez- vous cet instant où ces sujets fi
dèles, qui se sont exilés de .cette terre impie, Te feront
précipites aux genoux... dans les bras -de Louis XVI ? Mes
yeux sc mouillent de larmes en écrivant ces lignes. Ah! un
tel moment n'est point trop acheté par des années entières de
persécutions Sc d'infortune. Et toi, qui souris du haut du
ciel à la vertu qu'on opprime , couvre de ton aîle ce Roi que
nos vqeux les plus ardens accompagnent. Est-il un seul viai
Français qui ne versât tqut son sang pour lui & pour sa fa-
Miille auguste ?
( 4*7 )

VARIÉTÉS.
Lc tendez-vous encre TEmpeteut , le Roi de Prusse &
celai de France , dont nous avons parlé dans notre nu
méro da cincj de ce mois , s'effectue en ce moment. II est
vrai qu'au lieu du roi de Prusse , c'est le roi de Suéde qui
est de la partie. Ces trois monarques dînent despotiquement
ensemble aujourd'hui , en dépit de tous les jacobins du
monde , avec ia famille royale de France , & leurs altesses
royales, On pense bien quSils n'oublieront pas de boire à
la santé de papa Voidel, du grand Camus, du cher pré
sident Cochon & de beaucoup d'autres.

Le nouvel évêque de Nancy a si b:cn réveillé lo patrio


tisme de cette ville, qoe toutes femmes veulent se con
fesser à lui, & que tous les pères veulent que ce soit lai
qui. baptise leurs enfans , même les Juifs.

Un député du côté droit disòit à un membre du côté


gauche : « vous & vos collègues vous êtes les maîtres Jac-
s que s du crime. Chacun de vous pourra dite à (es juges :
w à qui voulez-vous parler ? est-ce au voleur public , ou à
» l'aíhffin , ou à l' incendiaire , ou à l'impic , ou au cri—
r> minci de leze-majestc ? Je fuis tout cela; vous pouvez.
h me pendre, me rouer, me brûler, m'écarteler ; c'est 4
» vous à choisir.

La manière piquante avec laqaeile vous présentez les


vérités le plus intéressantes , vous fait lire avec trop de
plaisir , pour que tous ceux qui ont intéffc d'e» faire' con»
( 4*8 )
noítrc quelqu'une, ne sollicitent pas avec empressement d'en
obtenir la publicité par la voye de votre charmant journal.
Nous vous prions donc de donner place à celU-ci, qui fixera
l'opinion fur une marche singulièrement combinée du ministre
de la guerre avec M. Datilly.
En recréant fous le N.° 101 , le ci-devant régiment du
Roi, il lui a plu de nous conserver des emplois que nous
nous faisions honneur d'occuper dans ce corps , avant qu'il
se sût porté aux excès qui ont occasionné fa ruine. M. Da-
tiîly , en continuant d'employer nos noms dans l'état des
officiers de son nouveau régiment , a oublié que nous avions
donne notre démission , persuadés que nous ne pouvions
servir avec honneur dans un régiment perdu & indigne à
jamais.
C'est -avec le plus vif déplaisir que nous avons vu nos
noms inscrits dans l'état militaire de cette année , au
loi.eme régiment ; & fans examiner les motifs d'une pré
férence si extraordinaire , nous déclarons ici que nous n'ac
ceptons ni n'accepterons jamais la prétendue faveur qu'il lui
plaît nous faire.
Nous avons l'honneur d'être, &c.

Ci-dcvant Officiers au Régiment


d'Infanterie du Roi.
le \6 Juin 17.91.
Note des Rldacleurs. Nous remercions ces messieurs
des choses obligeantes qu'ils veulent bien nous dire ; Sc.
nous les prévenons que nous avons cru devoir supprimer leurs
noms , parce que nous avons appris qu'il y a des Jaco'uns
dans les endroits qu'ils habitent, & qu'ils ont des châteaux, le
moment où nous pourrons les nommer , n'est peut-être pas
éloigné.

Un officier Anglois des gardes à cheval , ayant à se plain


dre de' son valet-dfr-chambre, qui étoit Irarifdis , lui dit ,
( &9 )
^u'ìl |e renverroit , si , à l'avcnir , il ne se conáuisoit pas mieux.
—Monsieur, lui répond lc valet, je fuis Français; apprenez
que l'arte'mblée nationale a décrété que tous les hommes
font égaux, & rjue je ne fais que ce qu'il me plaît, Mon
sieur. Vous ne comptez donc pour rien les droits de l'hommc,
monsieur? — L'officier peu accoutumé à un langage aussi fou,
dir: >> Je fuis Anglais, & lc Parlement d'Angleterre n'a ja
mais eu la folie de décréter que tous les hommes font égaux:
les droits de l'hommc font plus respectés ici que dans ra pa
trie; mais pour un moment je prends fur moi de 1ers enfreindre,
en vous jettant par la fenêtre. » Ce qu'il fit après lui avoir
donné quelques guinées.
Extrait du Morning-llcrati.

Vendredi 17, lorsqu'on présenta à leurs altesses royales,


tous les Français réfugiés à Bruxelles, la digne sœur de ro-
tre héroïque reine raissa échapper une larme à l'arp?ct des
gardes-du-corps , de ces braves gens oui se sont laiilè égor
ger pour obéit au plus pacifique des rois.
Meude- Montas.

O n peut entrer , dit le Lcindon Chronìcle , fans che


mise , dans le jr.rdin des Tuileries ; mais si l'on est fans
cocarde nationale, la première porte en est le nec plus
ultra. Cn n'y entee pas le matin, quand on allonge la
chaîne du ci-devant monarque.

La municipalité de Lyon a voulu abo'ir dans la garde


nationale les distinctions de grenadiers & de chasseurs; on
n'a renii aucun compte de fa proclamation. A la parade , le
maire & le procureur-syndic ont voulu faire les médians ;
le peuple a pris parti contr'eux. Ils ont enrenn'u les cris si
fort à la mode, à la lanterne, qu'ils ont menacé de donner
leur démission; on les a pris au mot ,& ils l'ont retirée par
( 4*o )
esprit de contradiction. Le sieur Pitet, maire , donneroît des
leçons de despotisme aux agens les plus despotes de l'an-
cien gouvernement.

Avis aux âmes charitables.


( £ç virulant patriotisme de la ville de Nancy , Payant
réduite à l'aumône, le comité de mendicité a présenté à
Tassemblée nationale l'apperçu d'un déecet, pour l'autoriscr
a faire- une quête dans tout le royaume.

^instruction destinée au» généraux des puissances armées


& confédérées contre la France, commence à transpire* ; &
nons croyons que le cinquantième article pouvant intéresser
plusieurs de nos abonnés, on nous saura gré de le faire cob-
coître tel qu'il nous a été envoyé par nos correfpondans
étrangers.
» A mesutc ( y est-il dit ) qu'ils ( tes généraux ) s'avan-
>» ceront dans le pays, ils s'informeront soigneusement dan»
>» toutes les villes qu'ils occuperont , s'il y existoit qu:lque
» clab patriotique , s'assureront ( cn cas qu'il s'y en trouve )
» des membres qui le composoient , en s'opposant néanmoins
>» à ce qu'il leur soit fait aucun mauvais traitement , 8c pren-
n dronr un état exact & détaillé de ceux qui auroiect foi ,
» & des propriétés des uns 3c des autres ».

Avis au -public. .

Un enfant de famille a disparu mardi dernier d'une mal


ien ou on l'avoit m.s en pension, & dans laquelle il recevois
les meilleurs traitemens. Ce jeune homme est d'une raille
icplette, mais il n'en est pas moins leste; il a même beau
coup pins d'esprit qu'il n'en paroît. Récompense honnece à
f|ui donnera de ses nouvelles à monsieur notre Bailly.
( 43» )

Pendant que les tambours nationaux battoient eu ville,


le Roi de Fiance battait aux champs.

Changement de domicile.
Le sieur Ztroì, ci-devant conducteur des voitures de la
cour, prévient le public, qu'il a cte s'établir à Bruxelles,
mais qu'il n'en continue pas moins son état. Les personnes
Îui auront confiance en lui , peuvent s'y adreiler en toute
ûreté.

On dit que M. Target , connu par son goût & par son
talent pour le théâtre, a joué il y a deux jours avec beau
coup de succès , le rôle de Sûnder, dans i'opéra de Zlmirt
& A^or; il a fur-tout parfaitement rendu ce trio si pathé
tique Si si touchant : ah 1 laiJse[-moi la pleurer.

Les colonies , disoit-on «a c«fë de Foi le lendemain du


décret en faveur de; gens de couleur ; les colonies font per
dîtes pour la France 1 Que nons importe, répondit d'un ton
^doctoral un petit homme à cheveux ronds & fans poudre?
—Mais , monsieui , le sucre des îílcs va devenir fans pr'tx.
—Hé bien, réplique très-férieufement le mal peigné, si, pat
haine de la révolution, medìeurs les colons haussent le prhe
de leur sucre , tous les bons patriotes doivent s'entendre
' pour ne plus en faire venir que de la raffinerie d'Or....
A commencer par le somnifère Ytois....-d'Ang.... , c'est
ainsi que les révolutionnaires répondent aux objections dont
on les accable.

That if wornen , instead os a tongue , had a rail beind ,


lik dogs , men might have more confidence, in what they
would exprcls , by that dumb languagc , than in ail the aslu-
tances , which corne ftom iheiv ruoùih.
( )
' ! !
Le marquis de Choiseuil , honteux des crimes commis
par ses compatriotes , & dont il les croyoit incapables , vient
de se ran e naturaliser Anglais. Il se glorifie d'être dans un
pays où l'humanité s'elt réfugiée quand elle a quitté la
France.
Extrait du Cruttsman.

On a exécuté avant-hict , au concert spirituel des


Tuileries , un superbe rr>oic;aude mulique , connu sjus le
nom de Fugue, qui a enlevé les musiciens; mais les spec
tateurs ont été en général soit peu satisfaits.

L'aílcmbtée nationale , cui s'est déclarée insépaiable du


roi , va , dit-on , partir pour l'allcr joindre en Brabant ; on
eroit que. ce voyage raccourcira beaucoup les oreilles & le
nez de ces Messieurs., qui les ont beaucoup pius longues
que la vue.

On att;nd à Londres un très-grand personnage j dcj.i


plusieurs de ses domestiques font arrivés. Les Français font
donc toujours fidèles à la haine implacable qu'ili nous ont
jurée ? En tems de guerre , ils protègent contre nous nus
sujets rebelles-, <i cn tems de paix, ils nous envoyent tous
» leurs mauvais sujets. —Zondon is the coinnlon ftvts
n of Paris and of Rome. —Londres est l'égout de Pa-
» ris Sc de Rome. —Extrait du,Starr. »

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-dcs-Arts , N.° ïí.

De rimpiimerie du Journal de la Cour & de la Ville.


N.» îí.

JOURNAL .
de la Cour et de la Ville.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Vendredi 24 Juin 1791.

, Des raisons tics-importantes , & qu'il est aise de deviner*


bous ont force d'à r re ter la distribution du N.° qui dévoie
paroître hier 1 mais nous donnons ici à nos abonnes l'aslu-
rance la plus positive , qu'ils recevront dans quelques jour»
cl- m:me numero , tel qu'il a été composé, & sans que nous
nous permettions d'y rien ajouter ai d'y retrancher.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 2.3 Juim

A midi , M. Mangins , fils d'un député, ( celui


cui a porté la nouvelle de I'arrïstation du Roi) en á
lait le récit en ces termes :
Hier, vers les quatre heures du matin , le Roi passa
à Sainte-Menehoult ; le maître de poste de cette ville
jie reconnut ni le Roi ni fa famille ; il conçut cepen
dant des inquiétudes , & leur demanda ofi ils alloient ;
ils répondirent : à Verdun. Le maître de poste les fit
suivre, & on vint lui rapporter la nouvelle que la
voiture prenoit la route die Varenne.
II ne douta pas alors que ce ne fût le Roi , & sonna
l'alanne. Toutes ìes gardes nationale» des environs
se réunirent , & allèrent au-devant de la voiture.
Tome III. Année 1791. C <jc
( 434 )
Elit éfoit escortée par dis hussards. Les gardes ne,
pouvant parvenir à la Faire arrêter, menacèrent de
tirer dessus les personnes gui étoient dedans.
Cette menace -eut son eíFét, & la voiture fut for
cée de suspend e sa marche; on la conduisit à Va-
j-enne. Tel étoit l'état des choses lorsque le courrier
est parti.
Un courrier expédié hier soir à quatre keures d'Orgeval»
près de Sainte-Mcnehoult , nous a apporté la nouvelle , qu'à
deux keures auparavánt le Roi , la Reine & fa famille étoient
partis de Sainte-Menehoult, & qu'ils dévoient aller cou
cher à Chàlons.
M. Menou a lu tine lettre écrite à M. de la Fayette par
la société des amis de la constitution de Valenciennes , les
quels instruisent le commandant-général , que Monsieur
est arrive à Mons : ils demandent que leur ville foie mise e«
état de défense, & ils jurent de mourir pour la caafe de la
liberté.

\ * .VARIÉTÉ S.

II y a trois jour_s .q.tlç le Roi est parti, & dans'cette courte


période, l'âmc a été froissée en sens contiaire par tant de
jtornmotiòns opérées, qu'il semble qu'un long espace de teins
se (bit déjì écouté. Ah ! les heures durent des années, quand
a chaque instant le cœur est glacé par de nouvelles alarmes.
Avec quelle .effrayante rapidité se font succédées les nou
velles les plus désastreuses! La crainte , l'espoir , tous les
sentimens les plus pénibles nous déchirent tour-à-tour, Sc
bieu loin de prévoir an terme à nos maux , l'avenir ne nous
présente que les signes précurseurs de l'oragc le plus redou
table.
Pendant que nous nous livrions hier aux transports d'une
joye imprudente, pendant que nous aimions à nous représen
ter le moment touchant où le roi presseroit dans ses bras,
contre son cœur, des sujets fidèles ; eh binn, dans ce momeac
même, ce monarque rentroit dans les fers qu'il a vainement
essayé de briser.
(43<)
Mereredi , à neuf heures du soir , un courrier est arrivé"
portant la nouvelle que le Roi a été arrêté à Vitenne, près
de St fnay. On a lu à l'assemblée une lettre de la munici
palité de Varenne, qui l'instruit que le Roi Sí fa famille font
arrêtés dans cette ville. L'aslcrhblée a décrété sur-le-champ,
qu'on arréteroit toute personne sortant de Paris, & que le$
Mesures les plus pressantes seroient prises pour la sûreté de la
personne du Roi , & protéger son retour à Paris. L'astemblée
anommé MM. Latour-Maubourg , Péthion Sí Barnave t
pour se rendre à Varenne , en qualité de commiflaires. de
l'assemblée narionale. »'
■ Monsieur & madame font arrives heureusement àMons;
ectte nouvelle patoir sûre.
Au moment où nous écrivons ceci , nous apprenons que
le Roi doit être à Châlons. On assure que ce sont les me*
sures mêmes prisesparM.de Bouilli , qui ont inspiré de la
défiance. On a sonné le tocsin , & la voiture s'elt trouvée
enveloppée près de Varenne ; elle rcnfírinok le roi , la
reine, M. le dauphin, madame royale, 3c madame Elisa-.
btth.
La joye insultante qui brille dans les yeux d'un parti
dont le triomphe passager nc fera qu'accélérer la ruine,
contraste singulièrement ave» la consternation , rabattement
& la douleur profonde des royalistes.
Gentilshommes Français ! vous n'avez plus de reproche
à faire au Roi ; mais le Roi n'en auroit-il point à vous faire?
II est à craindre maintenant que nous ee forions à la veille
d'éprouver toutes les horreurs d'une guerre civile. Si le Roi
eût passé librement , les deux partis se seroient nécessaire
ment rapprochés ; ils auroient cédé de parr & d'autre
quelque chose d* leurs prétentions respectives, fans doute
exagérées , & une réconciliation sincère auroit eu lieu fans
«(fusion de sang. Aujourd'hui tout espoir de paix est évanoui
pour long-tems. La mote, la désolation te le catnage vone
planer sur cette tetre impie sur laquelle je vois déjà les
furies secouer leurs torches vangeresses.

Une brpchure nouvelle remonte aux siécles pâlies pwr


ttouvet des exemples d'un petit corps d'armée triomphant lt
('43* )
íáns peine du nwwbfe. Notre histoire en fourmille , & 6oí
rappeller, comme '.'auteur de ce pamphlet, les funestes journée»
de Crécy & de Poitiers , je citerai le combat d'Arc , la ba
taille d1vri , toutes k-s victoires du grand Henri remportée!
arec des forces de beaucoup inférieures à celles des rebeles,
dôntíl versok le sang avec tant de regret. Pourquoi ne cite-
róis-je pas cette poignée d'hommes 8c de femmes défendant
Carpentras contre une armée de brigands fie de protestans
munis d'un* artillerie formidable? & ces deux braves mili
taires se défendant deux jours avec la feule assistance d'un
domestique dans leur maison contre une horde de cannibales,
dé. gardes nationaux de Cahots , de Montauban & de Tour-
laine.

Extrait de la proclamation du Roi , à tous les Frtii'


çais , à fa sortit de Paris , hie dans la séance èi
'Mardi xi. • \
ce Lorsque le Roi a pu espérer de voir renaître l'ordrífc
M bonheur par les moyens employés par l'alTemblée natie-
pjle &c par fa résidence aupres de cette assemblée, aucun
sacrifice ne lui a coûté ; il n'auroit pas même argué du défaut
de liberté, dont il est privé depuis le mois d'Octobre 178»:
ruais aujourd'hui que le résultat tíe toutes les opérations est
dt voir la royauté détruite, les propriétés violées, la sûreté,
des personnes compromise , une anarchie complette dan$
toutes les patries de l'empire , fans aucanc apparence d'aa-
tOiité suffisante pour í'arrêter ; le Roi , après avoir protesté
contre tous les actes émanés dé lui pendant fa captivité ,
etoit devoir mettre fous les yeux des Français, le tableau,
de fa conduite;
f Au mois de juillet 1789, le Roi, sûr de fa conscience,
u'a pas craint de venir parmi les Pariíicns. Au mois d'oe-
tabre de la' mime année , prévenu des rrrouvemenr des fac«
tie-ix . il a craint qu'on atguàt de son départ pour fomenter
z guer e civile. Tout le monde est instruit de l'impunité
«h-. Crimes qui fe commirent alors. Le Roi , cédant au
•vee,i «r.nifijsté par l'armée des Parisiens , vint s'établir avec
íi fstuuíc , au château des Tuileries : lien n'cwk put poac
( "437 )
le recevoir, & les commodités auxquelles il étoit accoutumé
. dans ses autres demeures , n'y a pas meme reuconcré les agré-
mens que se procurent les personnes aisées. Malgré toutes les
contraintes, il a cru devoir , des le lendemain de son arrivée,
rassurer les provinces de fou íejour à Paris. Un sacrifice plus
pénible lui étoit rcíervé ; il a fallu qu'il éloignât de lui ses gar-
des-du-corps , dont il avoir éprouvé la fidélité; deux onr été
massacrés , plusieurs ont été blessés en execurant Tordre
qu'ils avoient reçu de ne pas faire feu : tout l'art des fac
tieux s'est employé à faire envisager sous un mauvais aspect
une épouse ridelle qui venoit de mettre le comble à sa
bonne conduite; il est meme éviJent que toutes les ma
chinations ctoient dirigées contre le Roi lui - m:mc, C'est
aux soldats des gardes-françoiscs & à la garde nationale
parisienne, que la garde du Roi a été confiée , fous les
ordres de la municipalité de Paris , dont le con mmdaot-
général relevé.
Le Roi s'est ainsi vu prisonnier dans ses propres
états; car, comment pourroit-on appeller autrement
celui qui se voit forcément entouré par 'des personnes
qu'il suspecte? Ce n'est pas pour inculper la garde
nationale parisienne, que ie rappelle ces détails, mais
pour r.ippeller l'exacte vériré; je rends au contraire
justice à Ion attachement , lotsqu ille n'a pas été égarée
par les factieux. JLe roi a ordonné la convocation des
étars-eénéraux ; * a accordé au ti?rs-état une double
représentation , la réunion des cidres , les sacrifices
du 13 juin; tout cela a été son ouvrage; mais ses
foin;; ont été méconnus & dénatures. Lorsque les
états-généraux se sont donné le nom d'ass.mblée na
tionale, on se rappelle les roouvemens qui ont étá
occasionnés pour anéantir la disposition des cahiers,
qui portoient que la confection des lpix sfroit faite
de concert avec le Roi. L'assemblée a mis le Rci hors
<Je la constitution, en lui refusant !s droit ds sanc
tionner les actîs conslitutiennsl'- , en rangeant dans
cette classe ceux qu'il lui plaisoic d'y ranger, & en
limitant à la troisième législature son refus de sanc
tion. On lui a donné 2.5 millions, qui fout absorbés
en totalité par la dépense que nécessité l'éclat néces
( 43« )
faire à se maison. On lui a laisse l'usufruit de quel
ques domaines avec des formes gênantes, en le pri
vant du patrimoine de ses ancêtres : on a eu attention
défie pas comprendre dans' ses dépenses des services
rendus au Roi;. comme s'ils n'étoient pas insépara
bles de ceux rendus à l'état. Qu'on examine les dif-
ferens points de ^'administration , & on verra que le
Roi en est écarte : i! n'a point dz part à la confection
des loix;: seulement il peut prier l'assemblée de s'oe-
cuper de telle ou telle chose. Quant à l'administra-
tion de la justict, il ne fait qu'expédier les provisions
des juges, & nommer les commissaires du Roi, dont
les fonctions font bien moins considérables que celles
des anciens procurèui s -généraux. La partie publique
a été dévolue à de nouveaux officiers. II restoit une
derniere .prérogative , la plus belle de toutes, cellt
de faire grâce & de commuer les peines; vousl'avez
ôtée au Roi. Ce. font maintenant les juris qui l'ont,
en appliquant, suivant leur volonté , le sens de la
loi. Cela diminuela maîefté royale : les peuples étpient
accoutumés à y recourir, çomme'à un centre commun
de bonté & de bienfaisance. L'administration inté
rieure dans les départeméns est embarrassée par des
rouages qr.i nuisent au mouvement de la machine;
la surveillance des ministres se réduit à rien.
tes sociétés des amis de 1.1 constitution font bien
plus sotes , &" rendsnt riull îs' toutes Is» autrrss ac
tions.. Le Rci a été déclaré chef suprême de l'armée :
cependant tout le .travail a été -fait par les comités de
Fwssembîée nationale, Í3ns ma participation-: on a ac
cordé au Roi la nomination de quelques places, en
core le choix qu'il a fait a-t-il éprouvé des contra
riétés : on a été cbliçé de rqfaire le travail des officiers-
généraux de I'ârmée, parce que les choix déplaisoient
aux clubs; ce n'est qu'à eux qu'on doits attribuer la
plupart des révoltes des n'gimens : quand l'armée ne
respecte plus les officiers, cííe est b terreur & le fléau
de l'cMt; le Roi a toujours pensé que les officiels
dévoient être punis comme les soldats, & que les
poites deyckr.t être ouvertes à ces derniers pour par-
ver.ir aux ayancemen;, suivant leur mérite.
; ( 435 )
yuant aux affaires étrangères , on a accordé au Roi
la nomination ries ambassadeurs & la conduite des
négociations ; on lui a oté le droit de faire la guerre;
on ne devoit cependant pas soupçonner qu'il la dé-
clareroit de but en blanc. Le d'óit de faire la paix
est d'un teut autre genre. Le Roi ne veut faire qu'un
avec la nation. Mais quelle puissance voudra entamer
des négociations , lorsque le droit de révision fera ac
cordé à l'nssemblée nationale? Indépendamment du
secret nécessaire & impossible à garder dans une as
semblée délibérant nécessairement publiquement , on
aime encore à ne traiter qu'avec la personne qui peut,
sans intervention , passer le contrat. Quant aux finan
ces, le Roi avoit reconnu, avant les états-généraux ,
le droit qu'a la nation d'accorder des subsides, & à
cet égstd il a accordé, le 2.3 Juin, tout ce qui avoit
été demandé. Le 4 février , le Roi a prié l'assèmblée
de s'occuper des finances, elle ne l'a fait que tard;
on n'a pas encore le tableau exact de la recette &
dépense ; on s'est laissé aller à des calculs hypothè
ques : la contribution ordinaire est arriérée , & la
ressource des douze cents millions d'assignats est pres
que consomm :'e : on n'a laissé au Rci , dans certe partie,
que de stériles non inaiions; il cennoit la diíhculté
de cette administration ; & s'il éteit pcfiible-^ue cette
machine pût aller sans fa surveillance directe, Sa
Majesté ne regmteroit que de ne pas dininue: les
impôts ; ce qirdle a désiré, & qu'elle auroit effectué
fans la guerre d'Améii<]ue.
Ic Roi a été déclaré chîf suprême de l'administratioh
du Royaume , Sc. il n'« pu rien change sans la dtcisioh
de l'assemblée. Les chefs du pam domiranr ont jetté udc
te'le défiance 'fur les aeens du Roi , Sd les princ; rottees
contre les prévaricateurs ont tant fait naître d'iiiqu.'etudes ,
que ces agens font retté<; fans force. La forme du pouver-
»cmem elï. fur-tout vicieulc par deux ciufc; : l'aliVmblée
excède les bornes de ses pouvoirs , en s'oecupant de la
justice & de Tadministration de llncÉrieur; eUe tierce par
son comité des recherches, le plus barbare de tous les des
potisme;. Il s'est etabli des associations connues feus le
C 440 )
iiOtn des Amis de la Constitution , qui offrent des cor
porations infiniment plus dangereuses que les anciennes 1
elles délibèrent fur toutes les parties du gouvernement ,
exercent une puissance tellement prépondérante, que tous les
corps, fans en excepter l'assemblée nationale même, ne
font rien que par leim~ ordre. Le Roi ne pense pas qu'il
soit possible de conserver un pareil gouvernement plus on
voit s'approcher- le terme des travaux de l'assemblée , plus
les gens ía^es perdent de leur crédit. Les nouveaux réglê-
iïiens , au lieu de jeter du baume fur les plaies , aigrissent au
contraire; les mccomentemens , les mille journanx & pam
phlets calomniateurs, qui ne '.ont que les échos des clubs, per
pétuent le désordre , & jamais l'assemblée n'a osé y remédier ;
on ne tend qu'à un gouvernement métaphysique Sí impossible
dans tfon exécution.
Français , est-là ce que vous entendiez en envoyant vos
Représcntans ? Desiticz-vous que le despotisme des clubs
remplaçât la monarchie fous laquelle le royaume a prospéré
pendant quatorze cents ans ? L'amour des Français pour lent
Roi est compté au nombre de leur vertus. J'en ai eu des mar
ques trop touchantes pour pouvoir l'oublier : le Roi n'of-
friroit point le tableau suivant, si cen'étoit poar tracer à se*
fidèles sujets l'efprit des factieux. Les gens soudoyés pour le
triomphe de M. Necker ont affecté de ne pas prononcer le
nom du Roi ; ils ont , à cette époque , poursuivi l'arche-
vèque de Paris -, un courrier du Poi fut arrêté, souillé, &
.lès lettres qu'il porroit décachetées; pendant ce tems, l'af-
■seroblée scmbloit insulter au R.oi ; il s'étoit déterminé à
porter à Paris des paroles de paix: pendant fa marche, on à
riTcté de ne fsire entendre aucun cri de vive .le Roi. On
faisoit mème la motion de Fenlever , & dé mettre la Reine
Su couvent ; cette motion a été applaudie. ' ,
( La fîiîtn.à demain ). >

On s'abonne peur ce Journal , rue Percée-Saint-


v An dré-des-Arcs , N.° íi.

Se l'impiimena du Journal de la Cour & de la Ville.


N.o s<S.

JOURNAL
de xa Cour et de laVilli.

Tou: faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.
Du Samedi Juin 1791.
Ln 1787, Frédéric II, Roi de Prusse, ayant fait
âvancer son armée en Hollande, pour punir les IIol-
landois r.ívoités , les habiMns d'Amsterdam , qui avoient
été les premiers à lever l'éíendard de la révolte , & à
se signaler par le pillage, les massacres & l'incendie,
changèrent de système , à l'pppreolie do Parmée prus
sienne ; ils ne penscreu •' puis qi>'à > " r leurs pro
prié léo. Tous se réunirent , aristocrate £*. .. . uiocrates t
pour c mbntlre les brigands, qui avoient été protégés
jusqu'à ce moment-là par les révoltés, fouie ìa garde
nationale <!'Amsterdam , &c sur-tout la cavalerie, ne
s'occupa que -de la sûreté de la ville; & l'on ne faisoit
aucune grâce aux brigands , quand le général prus
sien entra à Amsterdam, & remercia dai s ies tcrmi s
les plus forts & les plus expressifs, la garde nationale
& la cavalerie, & les pria de continuer leur service,
tout le tems qu'il étoit nécessaire pour désarmer ies
révoltés , ik ramener Ja tranquillité.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %4 Juin , cinq heures du matin.

• le président a lu une lettre des administrateurs


du département de la Marpe , écrile de Châlons , ainsi
conçue :
Le Roi & sa famille vont coucher à Epernay. Ils sont
. Tome III. Année 1791. D dd
C 442 )
accompagnés «Tun nombre considérable de gardes na
tionales de Clcrmont , de Châlons , de Varenns & de
Sainte-Menehould , commandés par,M. Bâillon , com
mandant du bataillon de l'abbaye Saint-Germain d»
Pans. Les commissaires de l'assemblée ont rejoint le
Roi.
M. Camus a proposé le décret suivant qui a été
adopté :
A compter de ce jour , il ne sera fait aucun payement
soit au trésor public, soit dans la caisse de l'extraor-
dinaire , soit dans les autres caisses nationales, à aucun
Français de son traitement , pension ou créance , s'il
ne se présente en personne , & dans le cas où il ne
pourroit le faire , si celui qui sera chargé de la pro
curation , ne rapporte le certificat de la municipalité,
constatant que le créancier , pensionnaire ou fonction
naire a sa résidence effective & habituelle dans lê
royaume. S'il est fonctionnaire public , il sera ajouté
à la procuration tine attestation qu'il c9fc à son poste,
& dans tous les cas on sera tenu de justifier de la quit
tance des impositions des anuées antérieures à 1791 ,
&de l'acquittement de la contribution patriotique.
M. Rochauibcau , sur le point de píjrtir pour son
commandement, a é:é introdnit dsths le salle; il a an-*
honcé son départ & déclaré qu'il se soimímettroit cons-;
taittment aux ordres de l'assenrblée.
' M. le président lui a répondu qne l'assemblée se con-
fioit à son zele , & còmptoit sur-ses sufieôs. ' -
Les administrateurs du district- de Clennont, dans
l'ëtendue duquel le .Roi a été arrêté', & l'áide-de-camp
de M. do ll Fayette, -parti,en vertu de; ordres de l'as
semblée, sont entrés; lë dernier a pris la parole; il a
dit qu'il éloit arrivé à Châlons à o heures du soir; qu'il
y avoit trouvé M. Bâillon ^ comlnandaut du bataillon
«le l'abbaye Saint-Germain de Paris, envoyé par M. dé
la Fayette à la poursuite du Roi; qu'il avoit éié arrêté
plusieurs fois dans la route, &, qu'enfin il étoit arrivé
quelques heures après minuit à Varenne; qu'il sTéfOit
rendu auprès du Roi 5 quèè Sá Majesté lui avoit <£>nu.é
( 443 )
sa parole que son intention n'étoit pas de sortir du
royaume 5 qu'il alloit à Montmédy, & que , d'après les
décrets de l'assemblée , il se disposoit à reprendre la
route de Paris.
Les administrateurs du district de Clermont ont
remis les procès-verbaux des journées du 21 & 22.
Ces procès -verbaux ont été lus ; il n'en ost résulté
aucun nouveau renseignement, si ce n'est, i.° que le
détachement des dragons du treizième régiment , sou»
les ordres de M. Damas, qui étoit à Clermont poir
favoriser l'óvasion du Roi, ont refusé d'obéir; 3." que
M. Damas a pris la fuite ; 3.° que le procureur de la
commune de Varenne a résisté aux offres les plus sé
duisantes, & qu'il avoit répondu qu'il devoit tout à
ca patrie ; 4-° que Ie avoit un passeport conçu
en ces termes :
De par le Roi , à tous les officiers civils & militaire»
chargés de surveiller l'ordre public , s.'ilut. Nous vous
donnons ordre de laisser passer, pour aller à Francfort,
la. baronne de Cor ft , avec deux eiifans, une femme,
un valet-de-chambre & trois domestiques. Le présent
passeport ne servira que pour un mois. A Paris, le i5
juin. Signé, Louis. Et plus bas, par le Roi, Moni-
MORIN.
M. Chapelier , sans autre rapport que le considé
rant du décret, exprimant la détermination de l'as
semblée de ne pas se séparer sans avoir fini la grande
affaire que le nouvel ordre d'événemcns à, amené, a pro
posé lc projet suivant :
L'assemblée décrète que les électeurs qui ont été ou
qui seront nommés parles assemblées primaires , ne se
jcéunú'oiit point , & surseoiront aux opérations déter
minées par les décrets du mois de mai.
La lecture de ce décret étoit à peine commencée f
fliie les réclamations d'une grande partie de la ï:illp se
sont fait entendre ; mais M. Chapelier ív: M. Reubel ,
jmt exposé le danger de voir 2 assemblées nationales ,
& 83 corps électoraux délib :!rans , eV 1 ette remarque a
«ntrainé l'assemblée à décréter le projet.
( 444 )
Le tribunal de Versailles a écrit à l'assemblée que
les corps administratifs lui avoient dénoncé Madame
d'Ossun , dame d'atours de la reine , comme prévenue
d'avoir connu son départ , & avoir lc dessein de la re
joindre ; que le tribunal n'avoit pas trouvé matière à la
fuire détenir , d'autant plus qu'elle n'étoit pas sortie de
Versailles. A cette leUre est jointe celle de la reine y
ainsi conçue : %
Tous les devoirs réunis m'ont empêché , madame %
de vous prévenir do mon départ. J'ai pourtant risqué de
vous faire faire une c6urse pour vous savoir loin d'ici.
J'ai peu de mornens & de grandes affaires. D.eu veuille
que nous puissions nous réunir dans peu. L'assemblée
n'a point délibéré sur cette lettre.
Au moment où nous allons à la presse , on nous
apprend que plus de quatre mille personnes du peuple
sont rassemblées devant l'nòtel de M. de Montinonn ,
' & l'on craint qu'ils n'y mettent le feu.
^m-^S^^/^mm.^ mim
VARIÉTÉS.
■ Bcucke de Fer. A quoi aura servi la révolution
Rêp. A faire comioître les hommes.

» Je dénonce , dit M. Robertspierre à l'assemblée


x> nationale ,' dans" la séance dii 18 , les chasseurs du
» H'iinault , pour avoir commis des attentats contre
» la liberté individuelle... ; pour avoir , presque sous
t> les yen*, d/1 l'asseinblée nationale, livré la ville de
33 Brie-Comte-Robert , à l'esclrvage militaire ; pour
■» avoir enfoncé des portes au inilieú de la nuit, traité
» cruellement des citoyens, des citoyennes, &c. &c ».
Telles sont les naroles du nouvel accusateur public ;
mais si par hrts/trd leis chasseurs du Hainault n'avoienfc
marché à ïlnt -Corme-Robert , que pour donner main-
forte à la gendarmerie nationale , requise ainsi que
le détachement de ce cor;-s , par le tribunal criminel
de Meiun... cà qui est une vérité que j'atteste.
( 445 )
Si de plus les chasseurs du Hainault n'avoient arrêté
des citoyens & citoyennes de Brie , qu'en vertu d'un,
décret lancé contre eux par le susdit tribunal.... ce
qui est une autre vérité que j'atteste.
Si la réquisition du tribunal , pour donner main-
forte à la gendarmerie nationale , est déposéeen forme
Jégale , à l'état-major des chasseurs du Hainault que
je commande... ce qui est encore une autre vérité que
"j'affirme.
Tí'est-il pas à craindre que M. Robertspíêrre , dans
tine de ses premières fonctions d'accusateur public n»
soit accusé lui-même... presque d'étourderie? Quant à
moi , j'en tremble pour lui , pour le bien des nouvelles
loix, pour la prospérité de la constitution... D'ailleurs
chacun ne pourra-t-il pas faire cette effrayante ré
flexion ?... Quel homme peut se croire infaillible , si
JVfa Robenspitnc ne l'est pas!
Le Colonel Séghr.

L'insurrection du régiment d'Aquitaine est sur ses


fins. Le régiment de Bervic , Irlandais , mérite les
plus grands éloges : il a su résister aux séductions réi
térées , & maintenir l'ordre au milieu du désordre
même.... Grenadiers-soldats, qui nagueres éîiez fran
çais... , puisez dans les cœv.rs de ces braves & fideleí
guerriers: puisez les sjntimens d'honneur qui devroient
vous guider 5 adoptez leur plan de conduite , & rou
gissez de recevoir une leçon aussi sage de ceux qui
font partie d'une nation qui, toujours, a été notre
rivale.
Ragot

J'arrive de Bruxelles, Monsieur; j'ai été témoin de


l'entrée triomphale de l'archiduchesse ; des regrets d'un
peuple abusé, & du repentir de quelques séditieux.
La religion, étant le premier des cìí'voirs, (car depuis
deux ans, je ne dis point le plus saint des devoirs )
C 44* )
éeat à l'égliw qjtfelle a été tendre hoiMage à U di
vinité , & 1» remercier d'avoir dessillé Ifis yeux d'il»
peuple séduit. ,! ;
Ze cardinal-archevêque de Malines çfâcioit. .< ...(.
II faisQjt un tems affreux : le tonnerre s'est fait en
tendre d'une manière très - prononcée ; la pluie a été
continuelle , & cela a fait naître ce qui suit.
Fers h l'occasion des coups de tonnerre qui se soqt
fait entendre au moment de lí rentrée des séréa,is-
sìmes gouverneurs - généraux h Bruxelles, le if
juin 1791.
A l'éclatante voix du ciel qui se déclare ,
Tremblez , lâches tyrans ; troupe vile & barbare ,
Qui, depuis trop long-tems souillez le nom d'états.

Des protecteurs chéris de la triste Belgique ,


Si la foudre & l'éclair accompagnent les pas ,
C'est que du ciel vengeur la foudre enjìn s'explique j
fit qu'il ya nous venger de vos noirs attentats.

Couplet sur l'air : De Joconde.


Lorsque nps princes, ce matin >
A nos vœux se rendirent
Tète nue une , torche en main,
Les doyens les suivirent:
S'il survint un orage affreux
Au miijeu de sa fête,
C'est que le ciel à ces plats-gueux
Voulut laver la tète.

Le Morning - Foft dit k : Los Français considèrent


les Espagnols comme des bûtes renferuí^s daus uu»

\
C 447 )
cage ; le<s Espagnols , & toutes les autres nations , sont
persuadés que les Français sont en démence ». Par
pari tcj'crtitr.

■ La mémo feuille dit : « La liberté a aboli la dans»


6*ns im royaume voisin ^ mais l'on ne doit pas s'ea
étonner : où l'hcnnonie ne règne pas , íl «e-peut avoir
de musique , & l'on ne danse pas fans violons.

Madame de Polignae a écrit de Venise à des amis


ù Londres , pour leur donner ren^t/i-vous à Paris dana
le mois de septembre. —Nous l'aurons donc cette con
tre-révolution , qui mettra tous les Français à leurs
places !
Morning-Post.

Suite de la. proclamation du Roi à tAssemblée


Nationale.
Dans la nuit du 4 au f , lorsqu'on a proposé à rassemblée
d'aller siéger chez, le Roi , clic a répondu qu'il n'étoit pas de
fa dignité de l'y transporter ; depuis ce moment les seines
d'horreur se sont renouvellées. A l'arrivéc du Roi à Paris ,
un innocent a été massacré presque sous ses yeux dans lc
jardin même des Tuileries. Tous ceux qui ont parlé contre
la religion Sc le trône ont reçu les honneurs du triomphe.
A la fédération du 14 juillet , l'ailcmblée nationale a dé
claré ciue le Roi en étoit le chrf ; c'êtoic mr.nner qu'elle en
pouvoit nommer un autre : fa famille a tté placée dnns ua
endroit spire du sien ; c'est cétecdont alors qu'càe a pallé
Jes plus doux momens de sen séjour À Paris.
Depuis , pour cause de religion , .Mesdames ont voulu se
rendre à Rome; malgré la déclaration dci droits, on s'y est
Opposé; on sVstporréà Bellcvr.e , Sí filluùe, à Arnay-le-
Duc, où il a fallu des ordre; de rassemblée, pour les laisser
aller ,-ceux du Roi ayant été méprises. I.ors de l'émeute que
l<s factieux ont excitée à Viriccmics , lés perToanes qui s'é
C 438 )
toîent réunies autour du Roi par amour pour lui, ont été
maltraitées , & on a poussé l'audace jusqu'à briser leuts af
files 'devant le Roi qui s'en étoit reudu le dépositaire. Aa
sortir Je sa maladie , il se disposoit à aller à Saint-Cloud 5
on s'eít servi poar l'arrêter , du respect qu'on lui connoít
pour ta religion de ses pères : le club des cordeliers l'a dé
noncé lui-même comme réfractaire à la loi : en vain M. de
la Fayette a-t-il fait ce qu'il a pu pour protéger son départ ,
on a arraché par violence, ies fidèles serviteurs qui l'eq-
touroient, Si il est rentré dans fa prison. Ensuite, tla été
oblige d'ordonner l'eloignement de sa chapelle , d'approuver
la lettre du ministre aux Fuilíances étrangères, & d'aller à
•Ja messe du nouveau cuté de Saint-Germain-l'Auxerrois.
D'après tous ces motifs & l'impossibilité où est le Roi d'em
pêcher le mal, il est natutti qu'il ait cherché à se mettre
en sûreté.
Français , & vous qu'il appelloit habítans de la bonne
ville de Paris, méfiez- vous de la suggestion des factieux;
xeyenez à votre Roi , il fera toujours votre ami , quand votre
sainte religion sera respectée , quand le gouvernement será
assis fur un pied stable , & la liberté établie fur des bases
inébranlables.
Paris, le co juin 179t. Signé Louis.
P. S. Le Roi défend à ses ministres de signer aucun ordre
en son nom , jusqu'à ce qu'ils aient reçu des ordres ultérieurs;
enjoint au Garde-des-Sceaux de lui renvoyer le Sceau , lors
qu'il eu sera requis de fa part.
Signé , Louis.
Errata du Numéro d'hier.
Page 434 5 itg. 22 , commotions opérées ; liseÇ y
commotions opposées.

On s'abonne pour ce Journal , rue Percée-Saint-


Kndré-des-Krcs , N.o z/.

De l'itnpriœeri» du Journal de la Cour & de 1a Ville,


N.o 57.

JOURNAL
de la Cour et de la Vulî,

Tout iaiícur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Dimanche 26 Juin 17^1.


AiUai.t de sois que les députés du csite gauche parle-
roTlt de ces émigrations c[\ú peuplent les pays étrangers
fie ce que la France a du plus illustre & de meilleur,
autant de fois nous leur dirons : Faites des loix sages ,
ik. loin que vos concitoyens délaissent leurs familles ,
abandonnent leurs propriétés, & fuient de leur patrie»
vous verrez les étrangers «.'empresser à venir chez vous,
& briguer l'honnuur d'une adoption chere. A quels
traits vous uirois-je , reconnoìlrons-nous le règne des
tyrans , si ce n'est par le nombre des exils & des pros
criptions ? Ces proscriptions , ces exils , sont un bien»
fait que vous rofusez à vos victimes; c'est sur-tout
au milieu de vous que Sénéque auroit regretté de ne
plus être sur les arides rochers de la Corse.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.5 Juin , quatre heures du matin.

M . le président a réuni {'assemblée pour entendfe


la lecture d'une lettre des commissaires envoyés âuprèa
du Roi.
Meaux, ce 24, i n h. & demie du soir^
» Nous avons l'honneur de vous prévenir que le Roi
& les personnes qui Paccoinpagnoient sont arrivées k
Tome III. Annes 1791. Eee
í 45° )
Meâux , où elles1 passeront la nuit & seront rendues à
Paris demain 25 du courant ,' entre deux & trois heures
après midi. Cependant , comme nous ne pouvons cal
culer avec une exactitude précise , le retard que notre
marche pourroit éprouver , nous vous prions , M. le
■président , de vouloir bien engager l'assemblée natio
nale à demeurer séante jusqu'à ce que nous i'ayons
prévenue que le Roi & les personnes qui Raccompa
gnent sont "arrivés au château des 'Tuileries. Nous som
mes avec- respect , M. le président. ....
Signés, Péthion , Latour-Maubourg & Barnave ».
Après avoir entendxi cette lettre, l'assemblée a renda
un décret par lequel elle a ordonné que les scellés
apposés au château des Tuileries seroient levés.
M. Choiseul , colonel du ìégiment ci-devant Royal ;
M. Damas, colonel du régiment ci-devant Monsieur;
le capitaine & le quartier-maître de ce dernier régi
ment , ont été arrêtés, & ont écrit pour demander leur
élargissement. Cela a été renvoyé au comité des rap
ports.
M. Thoureka présenté, après un très-court rapport ,
le projet suivant : . ■
Art. I. Aussi-tôt que le Roi ssra arrivé au château
des Tuileries , il lui sera donné provisoirement une
garde , qui ,'sous les ordres du commandant-général de
la garde nationale parisienne ; veillera à sa sûreté, &
répondra do sa personne.
" II. II sera provisoirement donné à l'héritier présomp
tif -de la couronne, une g/yde. particulière, de même
sous les ordres du coinmandant-générat , & il lui seras
nomme un gouverneur par l'assemblée nationale.
III. Tous ceux qui ont accompagné la famille rovaîe
seront mis en <;tat d'arrestation, & interrogés. Le Rqi
& la Reijie seront entendus dans leurs déclarations,
le tout sans délai, pour être pris par l'assemblée les
résolutions qui seront jugées convenables.
IV. II séra provisoircm«iit donné une garde parlictt-
liere'-'à- la- Heine. ' •
(41")
V. Jusqu'à cc qu'il en ait été autrement ordonné,
le décret rendu le ai de ce mois, qui enjoint au mi
nistre de la justice d'apposer le sceau de lVtat aux
décrets de l'assemblée , sans qu'il soit besoin de sanc
tion ou d'accepltition du Roi , continuera d'être exé
cuté dans toutes ses dispositions.
VI. Le ministre & les commiss'aires du Roi, de la
trésorerie nationale , de la caisse de l'extraordinaire &
de liquidation , sont autorisés provisoirement , chacun
dans son déparlement & sous sa responsabilité, à faire
les fonctions du pouvoir exécutif.
M. Muguet a rendu compte , en peu de mots, de
l*arrestation de M. Choiseul , Damas , &c. , & a pro
posé le décret qui suit : . '.
» L'assemblée nationale décrète que les sieurs
Damas , colonel du régiment ci-devant de Monsieur ;
Floriac , capitaine , & Rrmi, quarlier-maitre du même
régiment ; Choiseuil , colonel du régiment ci-derant
Royal-Dragons , seront détenus en état d'arrestation
dans la ville de Verdun , jusqu'à ce que l'assemblée
nationale ait pris les renseignement! ultérieurs sur les
personnes qui ont concouru au déport du roi : enjoint
aux officiers municipaux de veiller à leur sûreté ».
L'assemblée l'a adopté.
M. Merlin a communiqué une lettre de Douai ,
dans laquelle on dit que madame de Provence est ar-
.rivée à Tournai le 2i , daus une mauvaise chaise de
. poste ; qu'elle a logé à l'auberge de l'impératrice , ■&
• «n est partie le 23 , à cinq heures du soir , pour Brju-
. xelles , accompagnée de plusieurs seigneurs & officiers
• français à cocarde blanche, & escortée d'un détache
ment de dragons.de l'Enipire ; que Monsieur étoit à
Mons , d'où il a dû aller à Bruxelles , où on annonce
- la tenue d'un congrès. j•

VARIÉTÉS.
Des patrouilles composées d'ouvriers habitons de|
*
, v 452- ) . ..
faubourgs armés de piques , parcourent les rtics Je
Paris ; elles sorit conduites par des sergens de la garde
nationales

Ainsi que l'église r dans les jours de pénitence , voiíe


l'inwge du Christ & des saints, de mime dans ces jours
de calamité, nous voilons tout ce qui pourroit rappeler
à nos sens l'éclat de la majesté royale.

Note extraite etune lettre d'un militaire a un ma


gistrat , sur les ouvrages de M. Vabbé Mably.

Pour ne pas sortir de mon sujet , je demanderais


volontiers avec le comte du Buat & le vicomte d'Alès,
avec lo marquis de Mirabeau & de Pompignan, où sont
ces privilèges de la noblesse, si onéreux à la. masse
du peuple , qui , dans les occasions solemnelles comme
dans le cours ordinaire de la vie , n'a souvent point
de procurateur plus zélé que cet ordre , pour lequel je
ne-rccìame qu'une légerc prééminence de dignité , sans
Inquelle les notions morales & politiques se dénaturent?
X>a sottise & la vanité dé quelques pi ètres, de quelques
nobles, & de quelques plébéiens prouvent aux indivi
dus, aux corps & aux ordres , le besoin de l'indul-
geitee ou de la correction fraternelle & réciproque j
niais elles n'établissent point le droit absurde de s'at
taquer & de se haïr. Vovez dans l'histoire de\ Florence,
de Machiavel , & dans le cours d'histoire de Con-
i dillac , ce digne fr«re do Mably, ce que gagna la
nation Toscane, quand quelques citadins renij>lisd"am-
■ bition , d'avarice & de fureur , eurent égorgé & sup-
Îdanté les nobles. Voyez, dans Rollin , comment toute
a république d'Athènes gémit so;>s la tyrannie du cor
royeur Cléon, > q'^afid i'1 ciît exterminé ou dépouillé les
principales familles. Voyez , partout,, ce que devint
t:!Ronis au tems de sa. décadence , quand les ordres fu
rent anéantis qu confondus , & qu'il n'y eut plus qu©
( 453 )
«jeux classes, les riches & les pauvres. Voyez enfin le
mal qu'ont fait à la Fiance , non-seulement les Pas
toureaux , les Jacqucrs , les Teucliius , les Cabochiens ;
mais tous ces tribuns volontaires tJ n peuple, <|ui , ínls
que les Marcel & les Seize , en seroient les véritables
oppresseurs , & ne prétendroient d'abord l'égaîité avec
ce qu'il y a de plus grand , que pour usurper ensuite
la plus insolente supériorité.

Les démocrates Frnuçai» pensent que. nous ( les


Anglais) niions nous emparer de kumisles, & que
nous nous proposons de les ruiner en tout ce qui dé
pendra de nous. I/assemblée nationale n'a pas vouhi
nous laisser tarit de besogne à saii-e, car elle vient de
mettre la France aux abois, & justement dans l'état où
les ennemis de l'hunianiré aiment à la voir réduite.
Nous ne leur voulons pas de mal , mais nous les plai
gnons bien sincèrement. Homin.es sumus, & nil hu
mant a nobis , alunum putamus.
Extrait du Public Ledges,

L'assembléc vient encore de nous enriéhir de 600


millions de nouveaux assignats : les mines de ce nou
veau Pérou commencent à être presque à sec. On sera,
bientôt obligé de chercher quelque matière pour re-
présenser le papier, comme on avoit trouvé le papier
pour représenter l'argent.

Ceux qui ayant sans cesse à la bouche les mots de


loi, de constitution, de liberté, ont depuis deux ans,
outragé, dépouillé, emprisonné, assassiné leur roi & sa
famille ; vont à-présent jusqu'à le calomnier; ils, répan
dent que ce malheureux prince, arrêté par ses sujets a«
moment où il cherchoit à se dérober à leurs outrages,
-(,4540
n'açédéqu'à un sentiment de. crainte & de lâcheté; après
lui avoir enlevé son repos, son pouvoir, ses droits, ses
possessions , ils veulent encore l'avilir dans l'esprit de ses
sujets qui ljii sont restés fidèles : mais l'espérance de ces
nvilheuroujd sera trompée; tous les honnêtes gensrecon-
lìoltront dans le Roi un grand courage & un grand ca-
-ractere , qui ne doit sa nouvelle captivité qu'au mal
heur qui d'accompagné depuis qu'il a voulu faire le
bonheur de son peuple ; ils lui conserveront leur res
pect, leur amour, leur fidélité póur une occasion plus
heureuse. ,

II y a des gens , qui , voyant de certaines choses


qui se passent à-présent, en concluent que nous n'a
vons pas la liberté ; mais il est aisé de les convaincre
par un argument sans réplique : d'abord nous dirons
qu'il en est de la liberté comme de la loi ; or , la loi
n'est , dit-on , que l'expression de la volonté générale
donc la liberté n'est aussi que cette même expression :
ensorte qu'il pourroit prendre fantaisie à toutle nxonile
en générai , d'empêcher tout le monde en particulier
tie tairsr sa volonté ; il pourroit même arriver que per
sonne ne la fit réellennnent , que nous n'en serions. pas
moins le plus lib're cte tòùs lës" peuples, parce que nous
n'avons besoin d'être libres qu'en gros , & nqn pas en
détail : c'est ce que nous éprouvons à-présents & c'est
ce qu'il falloit démontrer.

A Madame la Comtesse de en lui envoyant


la chanson en Vhonneur du sieur Gobet,
Eveque de Paris. ,.,!,..„
r r
Quoi ! tandis que la France entière ,
Livrée à dè sanglans débats ,
Est près de son heure derniere 7
( 455 )
On chansonne, & l'on ne rne»rt pas î
Eh oui ! telle est de la nature
L'excellente sagacité, . .-
Qu'elle laisse de la gaîté "j
A toute bonne créature ;
Le méchant seul ne rit jumais ;
Pour les autetirs de noirs- forfaits
Le prinlcms n'a point de verdure ,
Tous le3 rosiers sont des cyprès ,
Et les ruisseaux sont sans murmure ;
Mais aurois-je jamaii songé
Qu'en votre profonde s:;gesse
De moi vous auriez exigé
Des \evz saas trait & sans finesse ?
Allons, j'obéis d'abandon;
Par voi\3 , ma muse est enhardie,
Et j'adresse à votre raison
Lçs ouvrages de ma folie.
Par rAuteur de la romance du Troubadour
Parisien.

La feuille anglnise The Times dit : Ll-s paquebots


vont de Saint -Malo aux isles tic Jersey & de íriier-
nesey à chaque marée. En quinze jours, il y est ar
rivé mille Français, qui, obligés de quitter leur mal
heureuse patrie, Their disuacted Couniry , sont char
més de trouver parmi des insulaires , la sécurité qui
n'existe pas en France.

Avis aux Emigrans.


Le comité des recherches vient de s'emparer de
trente -trois leiíres udiessées À divers t'm grans au
C 45* )
delà des frontières du Brabant; elles ont été saisies
sur un courier particulier. On ignore par qui il étoit
envoyé.

Rien n'est plus lâche , plus révoltant , plus basse


ment cruel } que le langage des écrivains patriotes ,
ciuand ils parient des martyrs de noire religion , de ces
Tsrtueux ecclésiastiques , qui ont préféré les injures, les
mauvais traiemons , la misère à l'aposlasie. Ces mêmes
Garât , Carra, Noël , Villette , la Harpe, Chamfort ,
ï'réron , &.C. , &c. , si intoiérans aujourd'hui , si sots,
siv.ls, si barbares dans leurs déclamations contre des
.prêtres, dont les nations voisines , quelque soit leur
culte, admirent le courage & la vertu, ont tonné contre
l'intolérancc , iorsíjire le gouvernement veilloit avec le
plus grand soin à réprimer ìe zèle des catholiques. On
le demande au>í protestais , ne jouissoient-ils pas de la
plus parfaite tranquillité , de la considération , de, l'es-
lime de leurs concitoyens ? S'il n'avoil pas été reconnu
qu'il étoit impoìiiique de laisser subsister deux Culrcs
différons- dar.s un royaume , on auroit souffert qu'ils
élevassent des temples. .O, ciel ! détourne de dessus
nos téíes coupables les malheurs dont nous menace une
guerre do "religion déjà commencée; éíeins les haines
qu'une phiìosoehic atroce a pris plaisir à allumer dans
le cirin- des Français : contentes - toi du sang qui a
déja été versé. r , ,

CE JGV RAt AL paroi i tous les matins.


Le prix de Vabonnement est de 3 liv. pur mois
pour Paris , 6' de 2 livres 1 r, fois rour la
jPrcvincc, franc de port. Lc Bureau ejì ítabti
nie F'crcée-S aint- Andrc-d.es-Arcs , N°. 21.

De l'iiT:;-: iin-.-i i? ô u Journal de la Cour & de la Ville.


N.° 58.

JOURNAL
de la Cour et de ia Viiieí

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Lundi 27 Juin 17^1.


On est saisi d'horreur en lisant les lignes incen
diaires Je ces journalistes soudoyés , qui voudroient
mettre encore une fois le couteau dans des mains par»
ricides ; c'est ainsi qu'autrefois d'obscurs scélérats at*
tisoient les feux de la ligue & de la fronde. Observons
que tous ceux qui veulent attaquer aujourd'hui le Roi .
l'état & l'église , se couvrent du manteau du patrio
tisme , comme d'une égide, pour autoriser leurs fureurs.
He les. avom-nous pas vu employer l'art le plus cri
minel pour justifier le crime & le meurtre , lorsque dfe
féroces assassins égorgeoient , au nom de la nation , &
©soient porter jusques sur le trône leurs mains exécra
bles ? Quel est le plus coupabe du brigand qui commet
de telles horreurs , ou de l'écrivan atroce qui lei
encourage en les justifiant ? II semble que des dé-
mous ayent conspiré pour étouffer en nous toute pitié'.
II est affreux que le repos des villes & des états s ut
continuellement troublé par des misérables, qui veulent
se venger de leur obscurité , en se déchaînant contre
tout ce qui n'est pas vil & féroce comme eux.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %6 Juin, quatre heures du matin.

jT)l-puis 10 heures & demie d'hier soir jusqu'à onze de


Çtí matin , il n'y a pas eu de séance ; la salle n'a été oc
cupée toute la nuit que par M. le président & quelque»
znernbres.
Tome III. Année 1791. F ff
(458 )
26 , onçe heures du matin.
Un membre a donné connoissance d'une lettre de la
municipalité du Mans, & du procès-verbal qu'elle a
dressé de l'interrogatoire de M. de Brezé, grand-inaitre
des cérémonies, arrêté jeudi dernier dans cette ville.
L'assemblée ne voyant aucune charge dans les pièce»,
à. décrété que M. de Brezé seroit mis en liberté.
M. Duport. II s'ag.t de l'exécution du décret d'hier
matin : vous vous rappelez que tous ceux qui accompa-
fnoient le Roi & sa famille , doivent'ê.re mis en état
'arrestation & interrogés, & que le Roi & la Reine
do'vent être entendus dans leurs déclarai ions. Voici le
moyen d'exécution que nous vous proposons dans le pro
jet suivant.
Art. I. L'assemblée nationale décrète qu'il -sera, par
le tribunal de l'arrondissement des Tuileriés , nommé
deux commissaires dans son sein pour informer par-tout
où besoin sera , sur les événemens de la nuit du 31 au
22 de ce mois , & sur tous les laits antérieurs & posté
rieurs qui y sont relatifs.
II. II sera, par. lesdits commissaires, procédé san«
déiai à l' interrogation de ceux qui sont en état d'arres
tation, en vertu du décret du %5 de mois, ainsi qu'à
l'audition des témoins.
III L'assemblés nationale nommera 3 commissaires
pris dans son sein pour recevoir les déclarations du Roi
& de la Reine , relativement audit évènement.' .
IV. Le tout sera rapporté à l'assemblée, pour être
pris par elle les résolutions qu'elle jugera coKvenables.
Ces 4 articles ont élé décrétés. L' article troisième l'a
été avec l'amendement que les dépositions du Roi &
de la- Reine seroient faites séparément.
M. le président a annoncé à l'assemblée que la no
mination des commissaires se seroit'-à' la majorité abso
lue des voix , & il a ensuite inv.té les membres à se
retirer à l'instant dans les bure.mx pòtir-cet obiet, &
> à ven.r reprendre leurs places aussi-tôt après pour pren
dre connoissance du dépouillement du scrutin.
L'assemblée est sortie.
( 45<? )
Une demi -heure après, l'assemblée est rentrée, &
M. le président a proclamé le résultat du scrutin.
MM. Tronchet , Dandré & Duport ont obtenu la
majorité des suffrages.
L'assemblée. avoit décrété , le jour du départ du Roi,
que la séance seroit permanente, & qu'elle ne pourroit
être levée que par u:i décret. M. le président a pro
posé Je le rendre & d'ajourner l'assemblée à demain
neuf heures du matin. '
Le tout a été décrété.

VARIÉTÉS.

L'ame encore froissée du spectacle déchirant dont


on nous force d'être témoins, on n'exigera pas que
nous donnions des détails répétés jusqu'à satiété dans
toutes les autres feuilles. Le Roi & la famille royale
sont entrés samedi à sept heures & trois quarts aux
Tu 1 ries , précédés de vingt- cinq mille hommes, à
pied ou à cheval, de toutes les milices nationales re
cueillies depuis Stenai jusqu'à P.mtin, à travers une
haie immense de spectateurs. Tous les chapeaux ont
resté sur les tètes ; un silence sombre & farouche a
régné ; la Reine étoit dans le fond de la voiture , entre
MM. Barnave & la Jour-Maubow'g • le Roi étoit sur
le devant avec M. le Dauphin , Mad. Elizabeth &
M. Pithion.
' On a cru d'abord que les trois couriers assis sur le
siège , étoient MM. de Guichc , la Tour-du-Pin &
d'Agouti mais d'après les déclarations snites aux jaco
bins par M. de Nouilles , il est prouvé que ce sont
trois gardes-du-corps , dont, un se nomme yalorì.
Madame de Lambdlle est passée en Angleterre ; elle
s'est embarquée, dit-on, à Monlreuil.
Un décrat de l'assemblée natio;iaie vient de licen
cier les gardes -du-corps.
> 4*o )

Voici une anecdote qui caractérise la loyauté, la ma-ï


gnanimité anglaise. On a observé qûe parmi' la sdîile
d'Anglais qui sont à Paris, presque aucun ne s'est trou
vé dimanche ■ à l'arrivée des illustres fugitifs. Jis se
c'achoient, pendant que les Français repaissoient avide
ment leurs regards du spectacle déchirant de leur Roi
captif & humilié. —Ils vont s'en retourner chez eux,
dire des vérités terribles à leurs compatriotes 5 ils pleu
rent sur nos erreurs & sur nos crimes. Ils diront : il est
passé ce terme où les Français étoient doux, sensibles ,
fidèles & humains !

La municipalité a fait renfermer M. lmbert de


Montbrifon , homme de beaucoup de mérite , qui a
signé & avoué un écrit portant pour titre opinion sur
ta nécessité d'une seconde législature ; & Carra ,
Marat , Garât , Noël , Brissot , Desmoulins , Pru-
Shomme , Fréron , Mercier conseillent le meurtre ,
ou y applaudissent impunément.
* :

M. Desmeuniers a dit l'autre jour à l'assemblée ,


qu'on ne consulteroit pas les journaux pour faire la
constitution ; mais au moins ne peut-il nier qu'on ne
consulte les journalistes ; car il y en a un bon nombre
parmi les députés gauchers; & sans parler de MM. Ga
rât, Biau^at , Fieusac, Duwchau , &c.... on sait que
les noms de Marat, Prudhomme , Gorsas., Martel, &c.
9ie sont que de» nuages où s'enveloppent nos plus au
gustes législateurs.

Les dragonnades ont été long-tems un beau champ


ponr lés déclamations de nos prétendus ph.iosophi s ;
mais enfin nos troupes avoicnt à faire à. des mo:.ta-
gnards aguerris , bien armés , courageux. Aujour
( 5
â'íiuî, qui combattez-vous? Des femmes, des prêtres j'
te vous vous enorgueillissez de vos succès í Le plaj
auteur du journal du soir saris réflexion , recueille
avec avidité toules les cruautés exercées contre le?
ecclésiastiques. II vante le zele patriotique de la mu-
îiicipalité de Brest, qui a fait renfermer 56 prêtres
non-jureurs : & voilà la liberté ! O France ! ò ma
J>átrie1 à quels forcenés es-tu en proie !

L'h,omme témoin de quelque grand événement, vou-


droit s'élancer (Lins l'avenir, & déchirer le voile épais
qui le couvre à ses yeux. Dans quinze jours, dans six
mois, dans trois ans, où serons-nous? que ferons-nous?
Quel sera le dénouement de cette tragédie si vive & si
compliquée dont nous sommes les spectateurs?
Nous voilà dans la crise , & il faut avouer qu'elle
est effrayante.
Nous osons le dire, comme observateurs, & indé
pendamment de tout esprit de parti , l'arrestation du
R,oi dans ces tems malheureux , est la plus grande ca-
imité qui pût frapper l'empire ; elle sera le signal
'lanr
du carnage
La joie puérile que font éclater les factieux à l'oc-
casion ds cet événement, prouve que chez eux I'inep-
\ie est égale à la férocité.
Parisiens ! la passion vous aveugle & vous rend in-
Justes. Vous faites un crime à votre Roi d'avoir cHerché
l briser ses fers; vous l'accusez de perfidie! Mais rap-
pellez-vous la journée du 18 avril, & prononcez. Quel
•est le perfide ?
Voici un mot hardi déjà consigné dans une de noi
feuilles ; il faut avoir le courage de le répéter : Zi
Frûnce ne peut être rlglnhie que dans un bain de
sang. Vous frémissez : mais nc vous en prenez pas à
moi; prenez-vous-en à vous-mêmes, à vos i rimes, à vos
fureurs , à votre frénétique délire : prenez-vous-en sur
tout au bras de fer du destin qui préside aux révolu
tions des empires.
( 4^ )
' N'en doutons pas; l'événement du 22 accélérera 1*
tnoment de l'explosiori. De grands projels se méditent
contre nous. Les princes voisins qui nous observent
avec inquiétude, vont fondre sur nos frontières; &
ent-être déa, au moment où je parie, sont-elles inon-
ées de soldats étrangers.
Français! vos clameurs, vos sermens, vos soubresaut!
ne changeront rien à l'ordre immuable & nécessair»
des évériemens. Après une lutte longue & sanglante,
après avoir éié déchirés par toutes les fureurs de l'a-
narchie & des guerres civiles, vous vous trouverez trop
heureux de retomber, de vous sauver dans les bras du
despotisme. Ainsi le caillou lancé dans les airs, s'éleví
à une ceriaine hauteur & retombe par les loix éter
nelles de la pesanteur.
Je ne sais quel est ce despote nouveau que le ciel
vous prépare. Si ce n'est point Louis XVI, oe sera
tant pis pour vous. Ce prince instruit à l'école de
l'adversité , auroit , n'en doutons pas , déployé un grand
caractère & rendu ses peuples heureux.
Vous vous croyez invincibles ; vous bravez, vou»
provoquez même les efforts de l'Europe entière. Ils vienr
drpnt, dites-vous, se briser contre cette masse imposante
de trois millions de patriotes , qui tous ont pris pour
devise : Vivre libres , ou mourir. —Je crois voir ce ma
lade, qui, dans le délire de la fièvre, s'imagine qu'il
va mettre en pieces les hommes bien portans qui le
guettent pour l'enchaîner.
Cette aveugle sécurité est voisine du naufrage ; f\\e
est le présage assuré d'une chûte terrible & prochaine.
Feuilletez les fastes de l'histoire : lisez l'avenir dan»
le passé, & vous verrez le sort qui vous attend.
Plutôt mourir mille fois & nous ensevelir vivans
sous les ruines de la constitution! —Voilà de grands
mots. Mais à Bruxelles, mais à Genève, mais à Rome,
on disoit comme róus ; cepend;int llrutus fut vaincu,
& Octave régna paisiblement sur un peuple fatigué de
liberté & d'anarclrie , -& houieux de repQser, sous 1»
sceptre d'un maître.
( 4*3 )
Le régise qui convient aux états , ne peut pas 6tr*
le mime dans tous les tems. Cc'iar étoit trcp habile
pour ne pas sentir que la liberté n'étoit plus faite pour
Rome ; il brisa les autels de celle même déesse, qu'il
«ût adorée à genoux , .s'il eût été contemporain du
remier des Btutus , des Camìlìcs , & de ces autres
éros de la république naissais ie.
Je te salue, monarque des Français. Ce n'est pas moi
qui te ferai un crime d'avoir cherché à ressaisir le
sceptre que t'avoient laitsé tes nobles aïeux. La ten
tative que tu viens de faire pour briser tes fers , te re
levé aux veux de tous les Français ; elle leur explique
le mystère de ta conduite passée , elle leur apprend
que tu es digne d'être leur roi , & que le pur sang des
Bourbons coule dans tes vf ines.
Et nous aussi , nous n'avons pas craint de t'affliger^
d'insulier à tes malheurs , par des reproches encore
plus injustes que barbares! Ah ! si ces lignes tombent
jamais sous les yeux de Louis XVI , qu'elles lui pré
sentent i'expression de nos remords & de noire re
pentir !
Je le salue aussi, Antoinette, Reine infortunée >
<lont l'àme héroïque oppose aux coups du sort un front
toujours le même. Ah! que diroir-ton auguste mère,
si elle voyoit avec quelle fureur ces Français cm'elle /
avoit crus généreux t' outragent & te persécutent ! Peufc-
être n'est-il pas loin, le jour où ta loiigue constance
sera payée par le triomphe que le ciel toujours juste:
te prépare; mais aujourd'hui tr-s soupirs, les larmes
même sont comptées par do* saicilites barbares.
Le décret qui abolit la noblesse Française, l'a luéa»
en effet. File n'existe plus,,.. i

Je me suis hier fourvoyé par m Varde dans l'autre


des Jacolmts : quel a été nioti éiom:<'ii',ent , non pas
«l'y Irofiverie buste de Mirabeau, placé au-dessus du
fauteuil du président ; où ne le trouvu-t-on pas? mais
de voir Inattention qu'on a eue eu masquant le tombeau
de Mignard , de laisser à découvert la fiyuie du tems !
( 4^4 Ì
Le dieu inexorable balançant sa faúTx sur ía tête i\t
grand homme , semble dire : encore quelques jours , 6V;
je ferai justice de cette réputation usurpée. Reste à sa«^
voir si la direction du fatal instrument ne nous prome'ç
as qu'il ne se bornera pas à remettre les morts à leur
lace.

Épigraphe tirée du Magnificat ,poùr mettre au


bas de chaque nouvel évêque.
Jurnvit Dominus nec non pœnitebit eum.
ï
Nous avons lu avec étonnement une forte disparate
ftiUe deux ii'scripf ions très-voisines; l'une, cliezlesiéuí
Fl.» . porte quai de Voltaire, & l'autre à quatre pas de-
Ì$l , • ( ,'ilement quai Voltaire : nous avons cru appercevoir
iars celte différence une teinte d'aristocratie , d'autant'
tìue lorsqu'on a été noble comme M. de fillette, il est
impossible qu'il ne reste pas toujours quelque chose.
Livres nouveaux.
frie publique & privée de Honoré Gabriel Riquetti t
comte de Mirabeau. A Paris, hôtel d'Aiguillon , Sl
chei te us les marchands de nouveautés: Prix, 30 s.
—La première édition a éié e:; levée avec une rapidité
qúi est le garant des succès de ceile qxie nous annon
ces. Elie a été revue avec soin & augmentée considé
rablement.
■ Divtloppcmcnt de la constitution civile du clergé de
Fiance. C/ic[ tous ies marchands de nouveautés. Prix,
13 SOls. .
Cet ouvrage ale mérite rare de réunir à In doctrine
la plv.s 1 ure, de Ponction, de i'éloquence t & une lo
gique pressante &: victorieuse.

On s'abcnne pour ce Journal , rue Percée-Saint^


André-des-Arcs , N. a z.

De l'imprimais du Journal de la Cour & de la Ville.


N.„ 59.

JOURNALS
de la Cour et de laVille.
■ ■——
Touc taiseuc de Journal doit tribut au malin
LÀ Fontaine.

Du Mardi 28 Juin 1791.


Hfinri III demanda à Charles de la Fccl. efoucau.lt
un état de ses services, dans l'intention de le créer che
valier de l'ordre du St. -Esprit . . . —Je ne vois là, dit
Henri, que l<;s sièges & les batailles où vous vous êtes
trouvé sous les régnes de mon pere ou de mon grand»
pere. —Sire, lui répoiidit-il , nous combattions alors
contre les Espagnols, ou les Anglais. Quels ennemis
cûrr.es-nous à St. Deivs, à Dreux, à Jarnac , à Mon-
contour? Quatre-vingt mille Français sé;>arés en deux
armées , sous les phis braves & les plus habiles chefs
de l'Europe, s'élancer les uns con re les autres & s'é
gorger! Peut-on metire au rang de ses services le mas
sacre de ses parens , de ses amis, de ses compatriotes?
Le feu s'assemblera dans l'assemblée des méchans,
& la colère enflammera une nation qui est incréduls.
Ecclis. 16 } v. 7.
Le faux calme dont ils jo lissent
Est toujours prêt à se tro.íbler :
Uu éclair seul les fait trembler ...
Ils blasphèment, mais ils frémissent.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.7 Juin.

11/ arrivée de MM. les commissaires envoyés auprès


du Roi & de la Reine , pour entendre leurs décla
rations , a arrêté toute délibération.
Tom« III. Annie 1791* G g g
( 4*6 )
M. Tronchet. En éxecution du décret d'hier , noua
nous sommes rendus , MM. Dandré , Dtiport & moi ,
vers les sept heures du soir , au château des Tuileries ;
nous avons été introdiiits dans la chambre à coucher
du Roi , où nous Pavons trouvé seul. J'ai observé au
Roi que sa déclaration dtvoit se rapporter aux faits
antérieurs & postérieurs à l'événement de la nuit du
20 au 21 de ce mois ; il a répondu qu'il n'entendoit
point subir un interrogatoire , & ensuite il a fait la
déclaration suivante , que nous avons recueillie de sa
bouche , & dont nous avons dressé le procès-verbal ,
qu'il a certifié véritable par sa signature. De-là , nous
nous sommes transportés à i'appartement da la Reine.
Le Roi &, madame Elisabeth ailoient sc mettre à table.
Madame Elisabeth nous a dit que la Reine venoit de
se mettre au bain , & qu'elle nous recevroit aujour
d'hui à onze heures du matin. .Nous sortons maintenant
de chez la Reine. Je lui ai fait la même observation
<ju'au Roi. Elle nous a fait la déclaration que nous
avons recueillie de sa bouche , & que vous trouverea
dans le procès-verbal que nous avons dressé.

Déclaration du Roi.
Cejourd'hui dimanche aó juin 1791. Je vois qu'il
ne s'agit point d'un interrogatoire , & je 11e crains pas
de dire les motifs qui m'ont déterminé à quitter Paris.
Mes motifs sont les outrages & les menaces faits à ma
famille & à moi-même , dans la journée du 18 avril ,
lesquels sont restés impunis , & des écrits excitant la
violence contre ma personne. J'ai cru qu'il n'y avoit
ni sûreté , ni décence pour moi & ma famille , à de
meurer dans la capitale. Jamais mon intention n'a été d»
sortir du royaume ; jn n'ai entretenu aucun concert
pour mon départ avec les puissances .étrangères , avec
mes parens & avec les Français émigrés. Les logemens
préparés à Monlmédi attestent la vérité de ce que
je dis. J'avois choisi cette place , parce qu'elle est
fort bien fortifiée , parce que j'aurois pu m'opposer à
toute invasion contre la France , si on avoit voulu e*
( 4*7 )
faire «ne , & parce que j'aurois pu me porter sur tottâ
les points attaqués., J'avois choisi Montmédi pour
retraite , mais je conservois toujours le désir de revenir
dans Paris , comme on peut le voir par la derniere
phrase de mon mémoire; & si j'avois eu l'intention de
sortir de la France , je n'aurois publié ma déclaration
qu'au moment où j'en aurois été dehors. Je desiroi*
faire tomber l'argumcnt de ma non-liberté qu'on op-
posoit à la légitimité des loix. Je portois avec moi
1 3,200 liv. en argent, & 570 mille en assignats. Mon
J'rere devoit revenir en France auprès de moi. Les 3
couriers qui m'ont suivi ignoroient la destination de
mon voyage. Mon passe-port n'étoit pour Francfort
que parce qu'on n'en donne au bureau des affaires
étrangères que pour les pays étrangers, & on voit
d'ailìeurs , par la route que j'ai suivie , que je n'alloit
point à Francfort. Je n'ai fait aucune protestation
que celle contenue en mon mémoire , & elle porte
moins sur le fonds des principes, que sur le peu de
liberté dont j'ai-joui , & sur ce que les décrets ne
m'étant point présentés en masse, je 11'avois pu juger de
l'ensemble. J'ai reconnu dans mon voyage que t'opi-
nion publique étoit décidée en faveur de la constitu
tion : je n'avois pas cru pouvoir connoître celte opi
nion dans Paris , & je me suis convaincu de la néces
sité de donner de ia force aux autorités constitution
nelles. Aussitôt je n'ai pas hésité de faire tous les sa
crifices qui peuvent contribuer au bonheur de la na
tion : j'oublierai volontiers tous les désagrémens
que j'ai pu essuyer. J'ajouie que la gouvernante de
' moa fils & les deux fe:nmes-de -chambre n'ont été
avertis que très-peu de tems avant le départ.
Signé Louis, Dandré, Duport & Tronchet.

Déclaration de la Reine.
Ceiourd'hui 27 Juin, 11 heures du matin.
.Te déclare que le Roi désirant partir, rien dans la
.nature ne pouvoit m'empècher de le suivre, & j'ai
< 4*3 )
prouvé depuis deux ans que je ne voul«is point me
.séparer de lui , & si le Roi avoit eu l'intention de quit
ter le Royaume , toutes ma force auroit été employée
à l'en empêcher. La gouvernante de mon fils n'a reçu
mes ordres que peu de tems avant le départ. Les cou-
riers ignoioient la destination du voyage ; on leur
donnoit de l'argent dans la route , & ils payoient la
dépense. Les femmes-de-chambre n'ont été averties
qu'au moment du départ , & l'une d'elles n'a pu voir
ton mari. Monsieur & Madame dévoient nous rejoin
dre en France , & ils n'ont pris un autre chemin
que pour ne pas faire manquer de chevaux.
Nous sommes sortis par l'appartement de M. de
Villequier , séparément oc à diverses reprises.
Signé, Marie-Antoinette , Duport , Tronchet
& Dandré.
M. Tronchet. Je crois devoir vous dire que le
Roi a demandé d'avoir un double de sa déclaration.
L'assembiée a consenti à le donner.
Ensuite sur la proposition de M. Chabroud , & sans
aucun débat , on a renvoyé les deux déclarations au
comité, pour, après les informations prises , être fait
le rapport.

VARIÉTÉS.
Nous demandons pardon à nos lecteurs. Nous ne
pouvons pas être plaisans. Les malheurs de nos ver
tueux & magnanimes souverains nous pénètrent trop
profondément.

Vers pour senir de réponse a Vinterrogation


faite au Roi par un Commissaire de VAs
semblée.
Tu me vois désarmé ; comment puis-je répondre ?
Tes discours, je l'avoue, ont de quoi aje confondue.
( ¥9 )
Mais rends-moi seulement ce glaive que tu crains,
Ce fer que ta prudence écarte de mes mains ,
Je répondrai pour-lors, & tu pourras connoitre
Qui de nous deux , perfide , esl l'esclave ou le maître.
M é r o p e , tragédie.

II faut avouer , disoit dernièrement un démocrate ,


que l'assemblée nationale est bien imposante. —Oui ,
lui répond quelqu'un , elle en impose.

Les dernieres ordonnances militaires forment , pour


ainsi-dire , un édifice qui plaît beaucoup à l'arméo,
qui ne sa plaint que du portail.

The Times dit : a —Les Français , un peu plus


fous que l'abbé Raynal , donneroient un brevet de dé
mence même à Voltaire & à Rousseau , s'ils revenoient
aur la terre, & oseroient, comme ils feroient sans-doute,
blâmer la sainte insurrection française.

L'éloge de Burke , l'ami des rois , fait par le


général Paoli, pendant son séjour à Londres.
« M. Burke est vraiment un grand homme ; c'est
3> un bon & tendre pere , c'rst un excellent mari ;
» quelquefois il fait le tour de l'atmosphère , & prend
» un tel essor , que nos yeux ne peuvent pas le 3\û-
» vre ; mais quand nous le croyons perdu dans lea
» nues , il est à s'entretenir avec les Dieux', & à jet-
» ter une clarté sur les connoissances humaines ».
Extrait du S. JameSs Ckionicle , du is juin.

Des brigands-joumalisles s'extasient d'adiuiration ,


de ce que le peuple ne s'est por-té à aucun excès contr»
l'auguste compagne de notre monarque. Ii est fort heu
reux que ceux qui commandent les excès ayent fait ,
cetíe lois-ci, quelques réflexions; mais nous somme»
loin de leur en faire un mérite ç ils savoient bien ,
ils étoíent bien sûrs qu'ils auroient payé , tôt ou tard
de leur tête , la moindre insulte faite aux personnes
sacrées qu'ils tiennent dans les fers. Ce Léopoìd , que
les auteurs de la Clironiqne appellent un Mandrin
Couronné , ne laisse pas d'être inquiétant.

En j5s7 , les Florentins s'étant révoltés contre le»


Médicis , & les ayant chassé de la ville , convoquèrent
■une assemblée générale du Peuple. Cette assemblée
«embloit mettre la sceau à la liberté , parce qu'elle en.
étoit l'exe.rcice le plus flatteur & le plus étendu. On j
procéda sur-le-champ à l'élection d'un Gonfalonnier,
& celui qu'on élut , fut Nicolas Capponi , homme d'un
grand crédit & fort éclairé sur les vrais intérêts de sa
patrie. Cet habile politique sentoit que le salut de
Florence exigeoit que , sans porter atteinte à sa liberté,
le Peuple tâchât de se reconcilier avec les Médicis Sc
les nobles de leur parti,.d'adoucir le Pape au lieu de l'ai-
grir, & de ménager l'empereur, dontl'armée, campée près
du territoire de Florence , pouvoit en deux jours de
marche , en venir former le siège. Mais ce dessein qu'il
osa exposer dans le grand conseil, ne fut pas goûté de
: cens 'qui, opprimés sous le gouvernement passé , ne res-
Ïiiroient cjue l'esprit de vengeance , plulôt que l'esprit de
a vraie liberté. II n'en fallut pas davantage pour indis-
" poser contre lui ces citoyens turbulens , & faire rejetter
• en toute occasion ses avis les plus sages.
Des personnes aussi mal intentionnées qu'ignorantes ,
rappellerent au peuple les sommes immenses que îes
Médicis avoient fait dépenser à la république , mais qui
avoient servi à la maintenir en paix, pendant que ses
voisins & le reste de i'Italie éloiont livrés aux horreurs
de la guerre. Ces réflexions injustes portèrent ks Flo
C 471 )
rentins à l' insulte contre les partisans des Médicís,
qu'ils poursuivirent oulrageusemeiit dans toute* les oc
casions qui sc pi'ésentoient ; ils allèrent jusqu'à détruire
par la ville , les armes & les marques de dignilé qui
appartenoient à cette maison , & même ils s'emparèrent
de ses revuuns pour se rembourser. Capponi qui voyoit
& vouloil le bien , sentit Vivement les malheurs aux
quels sa patrie s'exposoit par son imprudence : pour les
éloigner autant qu'il dépendoit de lui, il commença à,
favoriser les nobles , croy;;nt qu'il éloit plus sur pour
lui-même , & cn inènie-lerns plus utile pour sa Patrie
d'honorer les Médicis & leurs amis , que d'épouser
Paveugìe animosité d'une multitude tout-à-f'aii: incapa
ble d'un bon conseil &. d'uxie bonne résolution. Alors
se formèrent dans la ville , trois partis , celui des no
bles , celui dt.s populaires , &. celui des neutres , ci
toyens juslis & modérés , qui désapprouvoient ces dis
sent ions , & (jiii ne voulant te ranger d'aucun côté t
«voient quelquefois la douleur de se voir délester des
deux partis.
Par cette opposition des volontés, rien ne se saicoit
áe concert ; on ne prenoit aucune résolution qui no
fût censurée par un parti ou par l'autre , & dont on
ne cherrhùl ù empêcher l'esset. Le peuple ne vouloit
suivro que ! f. haine contre les Médicis et les nobles.
Depuis ce moment, ce ne fut que désordre & confu
sion dans l'administration des affaires. On no fut ja
mais content de personne, & l'on ne fit que des régle-
mens propres à aigrir les esprits de part & d'autre.
On devoit oublier 1c passé, & l'on nomma des syndics
pour rechercher toutes les fraudes commises par ceux
qui avoient eu le maniement des deniers publies depuis
i5i2 jusqu'en 1527. Ces recherches se lirent avec -une
rigueur qui approchoit <le i'injustice. On élut d'auires
syndics pour la levée d'un nouvel impôt, & la perrep-
t|(ii'. en lut très-dure. On ordonna la vente de la dixième
panie des biens de l'éjdise t* des lieux pies. On chan
gea sans cesse les magistrats des difftrens tribunaux.
On rappella les ambassadeurs que la république avoit
auprès des puissances , parce qu'ils étoieut tous du parti
( 472 )
des Médícis. On fît des réformes dans l'administratiort
de la justice, &. jamais la justice ne fut si mal admi
nistrée , parce <(ue les loix perdent leur force , quand
il n'y a plus de mœurs : on alla même jusqu'à tyran
niser les consciences. En un mot, on fit tout ce qu'il
salloit pour éterniser les dissentions au-dedans , & pour
s'aliéner les puissances que l'on avoit le plus grand in
térêt de ménager.
Les généraux de l'empereur Charles-Quint profitè
rent de l'état d'anarchie dans lequel se trouvoit Flo
rence , lui firent subir les horreurs d'un siège long &
meurtrier, la réduisirent sous la domination de l'em
pereur, qui y rétablit le gouvernement des Médicis en
i53i. Btncdetto Fafchi , libioterço délia historia
Fiorentina.
Errata du Numéro à"hier.
Page 4J9 , lignes u&r, dont on noas force d'être té
moins; lise^ , dont on nous a force , &c.
Pag. 450 , lig. 4 , Dimanche ; lise Samedi.
Ibtd. lig. 8 & 9 , ils pleurent sur nos cireurs ; lisc[ , i!l
pleureront, &c.
Pag- \6 3 , lig. 11 & 13 , Reine infortunée, dont Tàma
héroïque; /ìjí{, Reine infortunée, toi dont famé héroï
que.

Avis.
Les personnes dont Vabonnement f.nit avec le mois,
sent priées de le renouvelle/' au platot, ajin de ri'éprou
ver aucune interruption.

On s'abcnncpour ce Journal , rue Percée-Saint-


André-des-Arcs , N. zi.

De rimytimerid da Journal de la Cour 8c de la Ville.


N." 59.»ji'

j"o U R N A L
de-la Cour et de la Vhu

Tout raì'.cur de Journal doit tribut tu malin


La Fontaink.

Du Mercredi a$ Juin 17^1.


Nous rivons long-tems rêvé pour «avoir de quel}e
loi on s'étoit appuyé pour emprisonner Je Roi, mats
,»nus n'en avons pas trouvé d'autre que celle du plus
fort. Si notre constitution se fabriqtiu & s'exécute tou-
1"ours par des insurrection*, nous serons le Roya\ime>
e plus lestement gouverné de l'univers connu.
Nous avons entendu de nos propres oreilles beau-'
coup de ces hommes grossiers qtu fo,i"inent des groupes
nu l'alíiis-Royal , s'écrier avec 'énergie t il est bien
jualheuréux que le Roi ne soitpns sorti du Royaume ;
les deux partis auroient été forcés de se rapprocher i
tous deux auroient fait quelques sacrifices , & tout
Biroit rentré dans Tordre.
Les deux partis qui nous divisent sont maintenant
classés d'une manière très-distincte ; dans l'un sont une
ioib'e majorité de l'assemblée , les jacobins de toute
la Fi ance 8c la vile canaille de Paris $ dans l'autre , la
minorité de l'assemblée , tous les honnêtes gens Sz
Itiìis Français , & tout le reste du genre humain.
Notre ci-devant constitution ressemble au noble jeu
de l'oye ; quand on arrive à la mort , on recommence
comme si on n'avoit rien fájt, & l'on paye le pris
convenu. Le fâcheux , c'est que nous le payerons très*
cher.
Qi:ind un honnête homme rencontre un député dfo
côté gauche > sa Vue fait sur lui l'impression que -pçut
feire sur w voyageur, un horrible serpent prêt à e'4*
lancer sur lui.
Tome III. Année 1751. Hhh
C 474 )
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2.8 Juin.
L\ municipalité de Méziëres a envoyé à Rassemblée
Tordre adressé par le Roi à M. Bouille , de protéger
sa route par des détachemens de régimens jusqu'à
Montmédi.
L'assemblée a décidé , 'à une grande majorité , que
le choix du G ouverneur de M. le Dauphin , ne pourroit
pas porter sur les députés.
M. Duport a dit : je reçois dans le moment une'
•lettre de M. Duveyrier, datée de Vornis, le 22 de cemois,
par laquelle il m'apprend son arrivée à Vorms : il a été
reçu par M. de Coudé , avec tous les égards dûs à la
mission dont il étoit honoré. M. de Coudé partoit pour
Mayence , d'où il devoii se rendre à Coblentz , & re
venir ensuite à Vorms : M. Duveyrier s'est déterminé
à partir pour Coblentz.
La lecture de cette letlre a terminé la séance.
—■n' . ■■../.■•.■iuuigii 1 1 »—

VARIÉTÉS.
Le meilleur & le plus infortuné des Rois, le plus
honnête des hommes , Louis XF1 , vient de montrer
le courage qui convient à sa position. II a prouvé qu'il
étoit cligne de la majesté du premier trône de l'Europe.
Sa déclaration du 26 a confirmé celle qu'il avoitlaissée
à son départ. II vouloit , il a toujours voulu concourir
avec les représentans de la nation, à faire la constitution
qui pouvoit le mieux convenir à un grand royaume.
Ses intentions ont été méconnues , calomniées : il avoit
Í>cnsé que les provinces s'appercevroient tôt ou tard de
'ascendant effrayant que prenoit la ville de Paris, &
des maux incalculables qui dévoient en être la suite ,
& il avoit opposé à une patience imperturbable aux
.entreprises multipliées contre son autorité, une prudence
( 475 )
Í>lus qu'humaine aux outrages dont on n'avoit cessé de
'accabler. Paris n'en a été que plus audacieux , & les
sacrilèges ont été portés à leur comble. Les factieux
vendant leur appui & le crédit qu'ils avoient acquis
dans Paris à l'asseniblée nationale , ont en retour exigé
d'elle des complaisances sans bornes : cependant , les
provinces sont restées dans, l'aveuglement , & n'ont
cessé d'applaudir aux loix désastreuses & destructives
du commerce & des propriétés. —C'est lorsque les
choses ont été portées à cet excès , que Louis XVI
n'y voyant plus de remède , a pris le parti de déclarer
ses intentions , & de s'éloigner , non de son peuple,
car il le porte toujours dans son cœur, mais d'une
assemblée tyrannique complice des régicides. II a voulu
se placer à une distance assez imposante pour faire en
tendre ses intentions paternelles à tous ses enfuis , &
n'être plus forcé de donner sa sanction à des extrava
gances dont son cœur n'a que trop gémi. —Et vous,
Français! vous vous êtes opposés à cette mesure salu
taire ! & vtfus avez arrêté votre ïioi !... votre pere !...
vous l'nvez ramené comme un criminel dans sa pri
son !... vous l'avez encore" outragé !... Dociies à 14
voix de quelques satellites vendus a\ix factieux , vous
étés restés couverts dans un morne s'ience , & n'avez
présenté'que l'image du mépris.... On n'a reconnu dans
este m rciié' cannibale , qne''la! pusillanime curio
sité , la servile imitation , qui feront ton ours des Pa
risiens le plus indiscret & le pins sof de tous les peu
ples. —Eh bien ! le Roi n'a point voulu voir toute
cette affectation commandée d'insoíence ; il la par*
donne , il l'oublie ; mais il persiste dans ses sontimeits ,
& sans-doute il ne sanctionnera plus vos maux ; il ne
sera plus ie complice des faction* qui vous trompent ,
vous déchirent , & ruinent ce bel empire.
Que ferez-vous ? . . . . Ah ! je sais bien , moi , ce
qu'un jour vous ferez. Vous ! ombri ez aux genoux d'un
pere dont la bonté est infatigable ; vous le supplierez
à mains jointes de ne pas confondre les malheureux &
aveugles instrumens des crimes , a\ ec Icucs auteurs t
( 476 )
i« supplierez d'entendre les vœux libres «les nov-
vwiijBt &. véritables représentans de la nation, qui dol»
va-Jlt Are chargés par vous de rev ir cette monstrueuse
coasiiiutio» , défectueuse dans sa bise , & dont l'a-
fihev£»ient est impossible , & d'y substituer des ró-
(itrapfa &. des lo:x qui puissent faire à jamais votre
bonheur. —Alors, ô malheureux citoyens! ce ne seront
plus des Diouet , des Guillaumes , des Mangìas , qui
«eront J'objet de vos délinms hommages : vous les mé-
priserea comme des vils fanatiques, & vous honorerez,
»©us saluerez avec admiration & repenties Faluri, le»
DiHîtQUtier & les Marsan 4 gardes fidèles & incorrup
tibles , qui , par attachement pour leur maître , pour
vôtre Moi . se sont voués à la mort , & ont bravé jus-
ûH'àl'igtiominie. —O Français ! voilà ce que vous ferez ,
& j'aurai assez vécu pour ma consolation , le jour où,
par cette démarche franche & ces seutimens , j« vou»
aurai vu rentrer dans les sentiers trop long-feaw aban
donnés de la justice & de l'honneur. Puissiez-vous , à
force de repentir & de vertus, redevenir dignes de por-
tvr vu nom qui a obtenu si long-tems la vénération 8j
incité la jalousie de toutes les nations de l' univers î
h. k

ÏLe sieur Me mou a rendu compte à l'asseiwbiéc , qu#


lions avions «lus munitions, de i'artillerie , des i hevaHK ,
& sur-taut des vivres pour deux cent mille homme*
tendant d-eiîx «ns. Si l'on j"vwj;e ce dernier article d'après
J'-astoaïac du sieur Meuou , ou doit croire qu'il y eu
a wnÍMi ,po\ir six ans Au reste , on ne conçoit pat
'inquiétude que paroi*, donner í'eoutrée des troupes
tran^eres , púpsçue , bipn loin de nous faire quelq-u»
iort, eilcs nous apporteroiit/le nouvelles richesses: on as
sure que chacun île ces soldats étrangers sera muni par
sìon áouvertiin de dix mille francs d'assignats; ainsi biea
íoin de recevoir ceux qu'on se dispose à letir do:inerf
ík payeront au -contraire généreuseweni avec çatts
^ioimoie , tout ce dont ils auront be30Ìn.
t 477 )

M. de Bonnay a fait au nommé /Wt7, en pìc^e


««■tablée, la réponse la plus noble & la plus ficre , sur
inculpation de cet inquisiteur. M. de honnuy a ré
pondu que si le Roi I'aroir consulte sur son départ , ,1
l'en auroit
l'en auroit unuumc
détourne ,. u.»...
mais que
, s'il eût insiste , U
. lionneur de
seroìt fait , Raccompagner par-tout,
««ut & Ar seroit
s^ri
mort à ses côtés.

On est stupéfié , quand on voií avec quel art atroce


éc perfide les auteurs de la Chom^ue n oirn lient toutes
les anecdotes , toutes les cnlonuiirs uii'its croyent
propres à rendre le Roi odieux au per.uk». II est clair
que le plus doux plaisir de ces nusér.ibli-s auroit été
oe voir.... Mais ici nia plume s'aircte, à l'ininge horri
ble qu'elle alloit retracer. C'est MM. Noël & Mcllin
de Grand-Maison qui sont les deux auteurs de la
Chronique. Ces deux noms-là sont bons à retenir.

Lo duc d'Or a autrefois laissé insulter & outrager sa


sœur impunément : le Roi de Prusse a vengé la sienne
en Hollande d'une manière éclatante j nous alions voir
lequel des deux exemples est fait poui être suivi.

Les journaux ont déjà défiguré les déclarations du Rot


& de la Reine. Sous prétexte de les doniiprjiar extrait,
ils en ont changé les termes & le sens. O les bour
reaux ! Peuple imbécille , n'en ferez-vous jainnisjustice?
Voilà les plus dangereux émissaires de vos ennemis.

fassesablée natio . . . rejette , dit-on , sur la né


cessité , les outrages dont eU« ««cable k- Roi , 1» ™ -
■'

(•47*")
& la famille royale : ce n'est pas la première fois que
nous avons eu occasion de remarquer combien l'assem-
klée ressemble à celle dont parle Milton de ces anges
rebelles à leur bienfaiteur ; elle est frappante avec c»
jnoment où leur chef veut justifier ses attentats contre
les ouvrages du créateur. Satan , dit Milton , allegu»
la nécessité , l'excuse des tyrans.

Epigramme tirée de VAnthologie.


La fille à Target ressemble à Target^
Target ressemble à mon c.
De-là je conclus
Que la fille à Target
Ressemble à mon c.
Comme deux gouttes de lait.

On nous mande du Levant , que le navire la noble


Antoinette , capitaine Louis Goodman , vient d'être pri»
contre la foi des traités , par des corsaires de Barbarie
qui infestent nos parages ; ces forbans s'en sont em
parés à l'entrée du port de V. , par la trahison d'un
matelot nommé Judas Drouet... Le capitaine & l'équi-
page ont été .traités avec la derniere inhumanité... Oh
espère que !es vaisseaux de guerre le Lcopold , la Ca
therine, & /,; Frédéric, sous les ordres de l'amiral
Gustave , vonr faire une justice prompte ík. exemplaire
de ces ennemis publics.

I e jour du départ du Roi , le duc d'Or se montra


avec affectation & à plusieurs reprises sur la terrasse
des Fe'uillans; & quoique sa figure íùt ce jour-là plus
basse encore & plus ernpilleuse qu'à l'ordinaire , elle
n'eut pas le bonheur de plaire à la canaille qui hua
«lui qui en étoit le porteur.
( 479 )

Le sieur Vil.... va, dit-on , faire paroître un jour


nal intitulé l'Ennemi du Roi, des Français, de Tordre
& sur-tout du la vérité. Ceux c]ui voudront s'y abonner,
pourront être sûrs qu'il remplira parfaitement son titre.

Jamais, pendant la vie de Misaheau^Vassemblée natio


nale n'auroit osé se porter à des violences aussi cri
minelles envers le Roi & sa famille... Mirabeau res-
6embloit à ces serpens de l'Ainériquc qui dévorent &
détruisent los autres serpens & lous les reptiles & in
sectes dangereux.

Lorsque la Reine est descendue de sa voiture , en


arrivant, le sieur Nouilles, sou ennemi capital, & ce'ui
de sa famille, a eu l'audare de lui présenter la main; ma s
la Reine l'a foudroyé d'un regard , & a marché vers les
Tuileries avec la dignité & la majesté dont ses actions
sont toujours accofcnpagnées , sur-tout dans le malheur.
lllam quid quid agit quoque vestigia vertit
Componit furtim subsequitur que décor.

Une fille galante jettoit les hauts cris daus le Palais-


Royal , le jour que notre vertueux Roi , notre grande
Reine & leur famille surent traînés si ignominieusement
dans leur prison ; & iû groupe considérable qui se
forma autour d'elle parut partager son désespoir. Et
des bourgeois de la rue Saint-Denis , de la rue Saint-
llonoré, de la rue Saint-Mirtin , &c. se réjouissoienC
dés outrages (pie l'on prodiguoit à nos véritables sou
verains , & on défendoit à ce q.ui leur reste de sujets
íìdeles , de donner aucun signe de satisfaction , & on
ne nermettoit pas mémo de lever son chapeau , & les
chasseurs de la barrière îit. Laurent voulurent présenter
v
«
1 •

( 4*o )
leurs armes, on ne le permit pas. Et ces affronts sont
faits au Roi, qui a voulu rassembler ses sujets autouf
de lui, qui les a apptsllés pour les consulter sur la ma
nière dont ils voulo:«nt è-Ue gouvernés! El noua saa-
mes Français !
Livres nouveaux.
Qu'est-ce que Ta ssemìilit nationale* L'épigraphe
que l'auteur a choisie répond parfaitement bien à cetts
question : Mv/tstrum konendum, info/ me , ingens, cai
lumen ademptum? E$eid , ck. ?. —Voilà pent-être
l'athlele le plus raclouíaijle qui se soit présenté dans
3a lice pour combattre l'assetnblée nationale. II la suit
pie>l à pied daìis toutes sea opérations , & ne se perd
point dans des déclamations vagues & insignifiantes,
cpnime 0:1 pourrp t peut-èire le reprocher à quelques
autres écrivains qui ont écrit dans le même esprit.
Cet ouvrage se trouve chez les marchands de nou
veautés, & chez Maret, au club de Viflois , arcade du
Palais-Royal , N." 177. II se charge de l' envoi, movçn-
uaot quatre francs da port.

Nous avions suspendu ï'annonce des spectacles, parce


que plusieurs de nos abonnés nous avoient témoigné
qu'ils la troiívoiént déplacée dans cette épocuie malheu
reuse. Nous recommencerons à la donner au premier
juillet prochain.
Av I S.
Les personnes dont Façonnement finit avec le mois,
sent prUcs de le rtnouvtHer au plutot, afin de n'éproU'
ver auc-iu tnteirupt.vn.

On s'abonne pour ce Jnurnal , rue PercceSaint-


hndré-dis-htes , N.o U-Z.

De l'hnjiiiav-'íia Ju Journal de la C»*t k de Ja Vile.


N." 60.
JOURNAL
de la Cour et de laVille.

Tout laiseur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Du Jeudi 30 Juin '791.


On a trop de mépris j .mr les lúutat , Garât , Carra.
& les antres folliculaires qui versent leur venin pat
le meilleur des Rois, ^jui prêchent ic mcur:re &'l'in-
cendie , qui font de la France un séjour plus dan
gereux que les déserts d'Afrique , pour s'étonner do
ia rage avec laquelle ils déchiren; notre infortuné1
monarque. Mais que Xinguet qui a des .lumières &
des taiens se permette aussi de l'outrager dans d'aussi
cruels niomens , c'e^t ce qu'on ne coaeoit pas ; c'est
ce qu'il a lait dans sou dernier numéro. Ií lalioit
dit-il, attendre une seconde législature , tandis quw
personne n'ignose que les clubs jacobins président à'
sa formation , qu'il n'y avoit pas cinq mille votans*
à Paris pour le choix ries électeurs , & que le grand
nombre ue ceux sur qui il est tombé , sont les boute-
feux les plus dangereux. II suppose que les domaines
laissés au Roi rapportent 10 millions , tandis qu'il
est prouvé par le rapport fait à l'assemblée , qu'ils ne,
produisent pas onze cent mille livres,. & qu'on e/u,
obtiendra l'iinpossibia par une meilleure administration,,
en les portant à 2. ou 3 millions. II feint d'ignorei;
qu'on.'>a grevé les a5 raillions de 5 ou 6 raillions d<$
pension^ R montre díins tous les autres reproches qu'il
a i'audace de faire j la même bonne-foi que ses dignes
émules,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance de la nuit da %8 cu ?-().

jVI. Merlin à lu une lettre du a5 de ce mois , qui aà.*


Tome III. Anné« 17? r. „ TU '
(482)
nonce que ce jour mémo , les officiers de Colonel-Gé
néral ont quitté 1m. ville , & se sont réunis à Fumes,
viile Aulrichienn;;.
La séance du a<y a été très-stérile ; les comités de ré
vision & de constitution ont fait leur rapport sur la.
tranquillité intérieure &. extérieure da royaume.

VARIÉTÉS.
Par un raffinement de cruauté, l'assemblée nationale
députe toujours auprès du líoi & de la Heine ceux do
sos membres qu'elle sait leurs plus mortels ennemis ,
Íês factieux les mieux connus.

La première purée d'assignats que M. Cornus a fait


donner à mademoiselle Lafiance , l'aj*ant réconfortée
d?uae façon satisfaisante , il vient de lui en fair»
donner une nouvelle , dont la dose est assez forte pour
íouteTlir sa décrépitude encore a mois.

Ahl fi , messieurs do la nation! vous condamnez k


ilort vos successeurs, s'ils sont tentés de vous imiter &
de s'engraisser aux dépens de la chose, publique, s'il»
n'Ont pas déjà acquis de l'enibonpoint dans les départe-
jnens, districtsou municipalités? Voulez vous qu'ils s'en
retournent comme vous étés venus , par le coclie & avec
les seules petites économies qu'ils auront pu faire sur
leurs dix-huit livres par jour? tous étés bien cruels!
bien injustes! voila comme sont tous le ; gueux revêtus,
tous les parvenus: mais ils seront dèsloix à leur tour, 8c
il seroit plaisant que pour se venger de votre rigueur ,
ils établissent une chambre ardente pour vous faire ren
dre gorge, &vor.s ewnoître dans votre état primitif !
' Ecoutez donc , cela pourroít bienarriver , fpielqUfpré-
cautrons que vpus preniez pour n'en avoir que Je ceux
£iii vous resseiiîbl&iit.

s
( 4*3 )
II..
Comment les honnêtes gens soussrent-ils los afsreu*»s
earicatures (|iie les marchands <T images nu Palais-
Royal sur-tout , étalent aux; yeux de tous les passans?
Quoi ! personne n'a le courage de s'élever contre une
pareille abomination ? Parisiens ! Parisiens ! je ciel
vous prépare quelque grand châtiment. II ne laissera
pas tant ù'atrocités impunies.

Qu'est-ce qu'un povivoir constituant?


C'est rassemblée des représentons d'une nation qui
ieur a donné pouvoir de faire une constitution entière
ment neuve.
, Qu'est-ce que l\issemblóe nationale ? .
C'est une collection de dépuiés chargés do corriger
quelques vices de Pancienne constitution, mais obligée,
par leurs cahiers & leur serment , d'en conserver les
bases, telles que la monarchie , l'heredite du Irons, occ.
Donc l'assembìée nationale n'est pas un pouroir
constituant , et l'on peut comparer Li manie de se dire
I»ouvoir constituant à cclie <l''uu savetier du coin de-'m*
rue , qui, sans changer da profession, vu'ii'.de s'íiititulet
sur une enseigne, en lettres d'or , Aiaitie Coràonnier-i
quel ressavetage encore que celui ' de' nos dou$$
cents ! . . ' h-

L'.iss(!iriblée , par un décret" foie'n íiìtortillej Vient dé


faire enteudro à quiconque sait entendre ,)(ju'aU* va u»
perpétuer dans ses augustes fonctionMS.
. .>> ■

Sur tous «os redrésseiírs d'nbtís"'," I i. / '.)


NoitV lisnws dans ■Nostrtuîámtìíy '
lit «ìcníe 8imi les bons npôWe^"^'
( 4^4 )
Qu'en cet an le chanvre croîtra ,
Qu'aucun d'eux litière en sera....
' —Accompagné de plusieurs autres.
Or , prions tous le doux Sauveur
Qu'en cet étrif , de tous malheurs
, II nous garde , nous & les nôtres.
Dans son courroux l'autre à Clément
Lui peut offrir maint garnement....
—Accompagné de plusieurs autres.

' Demande. Q l'en ferons-nous ? L'ensermerons-nou»?


Le casserons-ncu^ aux gages ? Le làcherons-nous ?
Réponse. : !!....
•i m
r' '
Monsieur d'Est vice-amiral ,
•■ 'De plus lieutenant-général ,
.'Et qui pis est, du corps électoral,
% écrit aux repiésentans de la nation , pour demander
la permission de prêter à leurs yeux le nouveau ser
inent non royal ; il voudroit qu'il existât un autre
iìimtnt-,-oh il pût s'acquitter ces devoirs de citoyen.
La terre & l'eau ont servi de théâtre à sa gloire ;
nous doutons, depuis le 5"octobre 1789, de son goût
décidé. pour l'éiément du. feu;
Élément en effet, par fois un peu brutal :
mais nous espérons , avec tous les justes appréciateurs
du méri.e & des vertus ,
Qu'en l'a r hissé comme un signal,
Devant le club Michaud, ce savant général
Obtiendra , quelquje jour , le prix national-
( 4*5 )

Messieurs de Falory, du Moutier & de MalJan


ont été calomniés par les amis & par les ennemis du
Roi. Les premiers leur reprochaient d'avoir souffert
qu'en leur présence , deux inconnus eussent arrêté le
. carosse de sa majesté ; les autres les accusoient d'avoir
eu peur de deux canons qui n'étoient pas chargés. Ces
braves gardes-du-corps étoient en avant , ils n'eurent
pas plutôt appris l'événement qui retenoit le Roi à Va-
renne , qu'ils eurent la générosité de revenir sur leurs
pas.

Nous avons lu une ordonnance signée la Ro,..foit-


caud, & écrite d'un style tremblottant comme son
président. Quoiqu'on y recommande de beaucoup
veiller , nous avons vu tout le monde prêt à dormir do
bout en la lisant.

Toutes les fois , dit Machiavel, qu'un état subit


une révolution , s'il se trouve seulement un cinquième
des citoyens qui soient mécontens de cette révolution!
& qui s'y oppose , il est impossible qu'elle subsiste.

Le sieur dOsmond , lieutenant-général , vient d'é


crire à l'assemblée pour lui faire l'offre de répandre
;pour elle jusqu'à sá derniere gouttt; il la prie de
vouloir bien l'accepter j il en a une qui le tient au
lit depuis trois mois.

La ville de Varenne a rivalisé avec la ville de Paris;


elle a aussi conquis son Roi : son maire , qui n'a pas
tant d'esprit que 1c nôtre , au lieu de débiter un beau
discours académique d'usage en pareille occasion t
'( .4»* )
s'est contenté fie faire sonner tontes les cloches ; le
Roi ayant demandé ce que ça vouloit dire , le maire
lui a répondu : Sire , comme vous nous mettez tous
en branle , il faut que les cloches y soifcnt aussi.
''
« *>
Les comédiens français, & je ne sais quel autre
spectacle de la foire , ont eu l'impudenre bassesse de
jouer jeudi dernier la tragédie de Urutlis , qui en
seigne l'assassinat des Rois ; & dans quel moment !
Puissent tous les honnêtes gens faire le serment de ne
jamais enlrer dans ces abominables spectacles !

Les trente-trois sont plus embarrassés que nous , de


, Toir le Roi aux Tuileries.

Les Ambassadeurs s'apprêtent à parlir. —Comme le


souverain auprès duquel ils avoient été députés est po
litiquement mort, voilà leur mission finie. Est-il une
seule tète couronnée qui voulût' reconuoître une as
semblée destructrice qui tient son roi diirts les fers!
•C'est íinmtHer tous les traités , c'est déchirer la guerre
à toute l'Europe.

On assure que les diamans de la couronne sont heu


reusement échappés àla rapacité des cannibales vautours
de l'assemblée. , .
. -1
Nous apprenons de Cararaan en Languedoc , que le
maire de celte petite ville s'éìant avisé de faire arracher
de l'églisc les armes de M. le comte de Caranma son
seigneur , a été saisi par les habitons , qui l'out vigou
reusement étrillé , l'ont forcé d'aller replacer hú-
même les armes , après .les avoir j romi-nécs dans la
▼ille , & l'ont condamné à trois cents livres d'.uuend*
( 4«7 )
pour les pauvres j si l'on se conduisoit ainsi à P<>r's ,
on n'en verroit pas tant dans les rut;s òc dans les pro
menades.

Trois cents mille braves gens de tout état , de tous


âge , & de tout sexe , à quinze sous par jour , sans
compter les petits approvisioiinemens , habits , muni
tions , chevaux, canons, subsistances, & attirail de
toute espece ! il faut convenir que ce n'est pas acheter
trop cher notre désunie constitution.

Aux Rédacteurs.
H y a sur tous les journaux , & nième sur le votre ,
messieurs , une erreur d'un petit zéro , dans la décla-
ràtion du Roi , du 26 de ce mois. On y trouve que
S.v Majesté a emporté 56o,ooo liv. en assignats , &
dans la vraie déclaration, imprimée par ordre d« l'as-
icmblée nationale , 011 ne trouve que 56,oco liv. qui
est véritablement la somme einporLée , au moyen de
laquelle (en assignats sur-tout), il seroit diflicile de
penser qu'on eût voulu tenter une contre-révolution.
Ces petites erreurs coûtent si peu à MM. ies Jour
nalisiez ck les servent si bien! Enclaves de la vérité ,
vous devez , messieurs , vous mélier de leurs récits,
& sur-tout de lev.rs calculs , & ne vous en rapporter
Qu'à des témoignages certains.

Le général du Mourier , offre de marcher sur-le-


champ avec diíux régimens ; où?. . . . où. ... où
l'on voudra , & de mourir pour <«íó'à;;ulre- la liberté.
Puiïse ce vœu être bientôt accanipli !
Si tous nos généraux
F int des vœux aussi beaux ,
Ah! combien de hérjs
Vont devenir zéro»!
( 478 )

Autrefois, dit The Times, nous autres Anglais,


comme toutes Jes nations , même les plus policées f
avions coutume de rendre à la France un hommage
éclatant. —Nous y envoyions noire jeunesse , pour y
contracter les habitudes d'aménité , de douceur & de
politesse qui distinguoient si éminemment nos voisins.
Quel changement ! grand dieu ! les Français modernes
sont si féroces , si barbares , si dégrades , qu'il seroit
plus difficile de les apprivoiser , que les sauvages de
l'Amérique.

La Rochefou... Bredouille va , dit-on , être chargé


constitutionnellement de l'éducation du Dauphin. —II
enseignera au futur pouvoir exécutif le grand art ce
parler sans rien dire , & de régner sans rien faire.
C'est assurément un bien bon choix.
On cheicheroic en vain un meilleur gouverneur
Pour présider . l'école du malheur.

Livres nouveaux.
Traductions des lamentations de Jérémie par le sieur
Vìlittí , qui craint le aort d'Absalon.
Avi s.
Le s personnes dont Vabonnement finit avec U mois,
sont phêes dele renouveller au plutôt, afin de n'tprou-
ver aucune interruption.

On s abonne pour ce Journal , rut Percée-Saint-


Kndr -des-Krcs , N. ■2.7. .

De Timptimeria du Journal de la Cour & de U ,V ill</

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