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HISTOIRE
DU ROYAUME
D'ALGER ,
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CHAPITRES
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ROYAUME 22
DU D'ALGER.
DE LA VILLE D'ALGER.
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HISTOIRE
DU
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ROYAUME D'ALGER ,
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LIV R E P. R EM I E R
DU ROYAUME D'ALGER.
I
DU ROYAUME D'ALGER .
de Nu particuliere pour cet illuſtre captif. Non
cielt elt ſeulement, il lui donna la liberté , mais il lui
rance , rendit encore la Mauritanie , & le maria
u Sud avec Silene fille d'Antoine & de Cléopatre
Reine d'Egypte , dont il eut un fils apellé
& des
Ptolomée qui lui ſucceda peu avant que
& fuc Caligula parvint à l’Empire. Mais bien -tôt
Van aprez cet Empereur voulant réunir à ſes Etats
cette partie de l'Afrique, fit mourir le Roi
par
Ptolomée & ſe rendit maître de toute la
ques
Mauritanie. Il diviſa ce Royaume en deux
Elpa
e du Provinces , dont l'une fut apellée Mauritanie
Che Ceſarienne , du nom d'une Ville, que Juba
uer Pere de Ptolomée nomma fol Cefaria ou fu
lia Cefaria , en reconnoiſſance des bienfaits
plu
Pues d'Auguſte, & qui, ſelon l'opinion la plus pro
ſes. bable , eſt la Ville d'Alger. L'autre partie
de la Mauritane fut apellée Tingitenfe du
que
au nom de Tanger , aujourd'hui Ville Capitale
ce de la Province de Habad dans le Royaume de
qui Fez . Tanger eſt la même Tingis , autrefois
ant Capitale de la Mauritanie Tingitenſe , lieu de
ort la reſidence des Gouverneurs Romains , &
fort illuſtrée par les franchiſes & les Privile
ro ges , qui lui furent accordez par l'Empereur
Claude Succeſſeur de Caligula.
L'an 427. de l'Ere Chrétienne les Vanda
les , ſous la conduite de leur Roi Giſeric ,
ayant conquis l’Eſpagnę pafferent en Afri
que , ſe rendirent maîtres des deux Maurita
nies , & détruiſirent entierement les plus bel
les Villes & les Ouvrages que les Romains
y avoient faits, pendantquatre fiécles qu'ils en
avoient été paiſibles poffefſeurs, Les Van
dales y exercerent leur domination & leur
A 3 tiran .
HISTOIRE
2
DU ROYAUME D'ALGER . 7
Caire de defeſpoir dans des précipices , où il périt
en avec ſa femme & quelques -uns de la Famil
'en le. Alors Mohavedin monta ſur le Trône .
va d'Afrique , & fa pofterité fut nommée la
ex race des Mohavedinis; & dans la ſuite Almo
alle hades. Ceux -là furent dépoffedez par les
re Benimerins de la Nation ou Tribu des Ze
Eta netes ſous la conduite d'Abdulac Gouver
пісе neur de Fez ; & ceux -ci ſubjuguez & dépor
ri fedez par les Benioates, autre branche de la
ſe Nation ou Tribu des Zenetes. Ces derniers
A. furent vaincus dans le XIII. fiécle par les
- le Cherifs d'Hefcein , deſcendans des Princes
lit Arabes. Ils diviferent l'Afrique en plutieurs
ice Royaumes ou Provinces , fous l'autorité de
go pluſieurs Chefs de Nations ou Tribus, pour
en ne pas la perdre une ſeconde fois.
lle Le Royaume d'Alger fut diviſé en quatre
no Provinces ou Souverainetez . Rabmiramiz le
es, plus puiſſant de ceux entre leſquels ce Royau
en me fut partagé , promit de reconnoître les
iit autres pour Souverains dans leurs Provinces.
le Il en choiſit une dont la Ville capitale étoit
ܘܐ Telemisen , puis Telenfin , & aujourd'hui Tre
in mecen , & ' il y établit fon fiége & fa réfiden
lo ce. Trois autres Chefs poflcderent les Pro
vinces de Tenes , d'Alger & de Bugie. Ils.
prirent tous quatre le Titre de Rois , & ils
avoient dans leurs Royaumes , pluſieurs au
tres Chefs de Tribus Arabes ou Republiques,
qui étoient leurs tributaires.
Les choſes retterent dans cet état pendant
quelques fiécles, que chaque Roi ou Chef
ſuivoit les regles que leurs Prédeceſſeurs s'é
toient preſcrites. Mais le Roi de Tremecen
A 4 ayant
8 HISTOIRE
1
DU ROYAUME D'ALGER ,
1
HISTOIRE
1
DU ROYAUME D'ALGER . " 29
Telle étoit la défolation de ce Peuple in
fortuné , qui avoit apellé Barberoufle , com
me un Protecteur capable de le délivrer des
Eſpagnols. Le joug de ces derniers étoit
bien plus ſupportable pour lui, & il avoit
cherché les moyens de s'en affranchir plûtôt
pour l'honneur de la Religion que pour le
mal qu'il en recevoit. Son deſeſpoir fut ſi
grand qu'il chercha le remede à fes maux ,
chez ceux-là même qu'il regardoit aupara
vant comme ſes plus formidables ennemis .
Les principaux Algeriens envoyerent fe
cretement une Amballade alix Arabes de la
plaine de Mụtija , où le Prince Selim Eute
mi avoit été Cheque de la Nation qui y ha
bitoit, & d'où ils l'avoient tiré pour fe fou
mettre à fa conduite . Le motif de cette
Ambaſſade étoit de porter cette Province à
s'unir à eux , afin de vanger la mort du
Prince Selim , qui étoit également aimé des
uns & des autres & fe délivrer du Tirau ,
qui opprimoit Alger & qui pourroit avec
le tems ſe rendre auſſi maître de la fertile
plaine de Mutija. Les Algeriens trouverent
en même tems le moyen d'entretenir une
correſpondance ſecrete avec le Commandant
du Fort des Eſpagnols, bâti ſur l'Ile vis-à
vis d'Alger ; & 'il fut reſolu entr'eux de maf
facrer Barberouſſe avec tous les Turcs , &
qu'Alger payeroit encore tribut au Roi d'Er
pagne . On fixa un jour pour cette grande ex
pédition , & il fut arrété qu'un grand nombre de
Maures viendroient au marché vendre leurs
fruits & leurs herbes comune à l'ordinaire ,
avec des armes cachées ſous leurs haïcs, que
B 3 d'aus
HISTOIRE
30
d'autres Maures iroient mettre ſecretement
le feu à pluſieurs Bâtimens à rames qui é
toient tirez à terre de chaque côté de la Vil
le , & que lors que les Turcs ſortiroient pour
y remedier , les Bourgeois fermeroient les
Portes de la Ville, & qu'en même tems la Gar
mifon du Fort viendroit avec des bateaux ar
mez pour incommoder les Turcs , dans le
tems qu'on tireroit de la Ville ſur eux. Mais
cette Conſpiration fut découverte par la vigi
lance de Barberouſſe qui s'attendoit bien
que les Algeriens feroient leurs efforts pour
fecouër ſon joug. Il diffimula avec beau
coup de prudence , & aiant mis une bonne
garde tant aux Portes de la Ville qu'aux Bâ
timens à rames , fous prétexte qu'il crai
gnoit les Eſpagnols , l'entrepriſe ne pût réül
fir; & les Algeriens ne croyant pas être dé
couverts , remirent l'expédition projettée à un
tems plus favorable.
Dès que Barberouſſe trouva l'occafion de
s'en vanger il ne la négligea point. Etant
allé bientôt après à la Moſquée accompa
gné de ſes Courtiſans, pluſieurs des princi
paux Habitans d’Alger y entrerent après lui
pour faire leurs priéres. Les Portes de la
Mofquée furent d'abord ferınées , ſelon les
ordres qu'il en avoit donné , & les ſoldats
Turcs entourerent la Moſquée pour la gar
der des approches des Habitans. Barberour
fe reprocha alors aux Algeriens leur Confpi
ration, & fit couper la tête à vingt des plus
diſtinguez de la Bourgeoiſie , fit jetter
leurs cadavres dans les ruës , pour ſervir
d'exemple aux Habitans , & confifqua leurs.
biens
DU ROYAUME D'ALGER . 37
biens à ſon profit. Cette action jetta une ſi
grande épouvante dans cette Ville , que per
lonne n'ofa plus rien entreprendre contre
l'Ufurpateur.
Cependant le Fils de Selim Eutemi, que
nous avons laiſſé à Horan animé par ton
deſeſpoir & fe croyant auffi capable de ſe 1
vanger de l'Uſurpateur, qu'il en avoit d'en
vie , propoſa au Marquis de Comarez Gou
verneur de la Place , des moyens pour ren
dre le Roi d'Eſpagne maître d'Alger. Il of
frit d'y aller lui-même , fi on vouloit lui
confier des troupes , répondant du ſuccès de
cette entrepriſe. Ii prefla tant ce Gouver
neur , qu'il l'envoya au Cardinal Ximenez .
Ce Miniſtre fit aprouver le projet du jeune
Prince Arabe au Roi d'Eſpagne , qui envoya
en 1917. une flotte avec dix- mille homines
de débarquement , commandée par Don
Franciſco de Vero , dans le deſſein de chaf
ſer Barberouſſe & tous les Turcs qui étoient
à Alger , & de s'en emparer en faveur du
Prince Arabe . Celui-ci devoit conduire cet
te expédition , ſecondé par quelques Arabes
expérimentez , qui étoient à la ſuite , & par
ceux avec qui il entretenoit correlpondance
dans la campagne d'Alger . Mais cette flot
'te infortunéé ne fut pas plûtôt aux environs
d'Alger , qu’une tempête la diſperſa & la
briſa preſque entiérement ſur les Rochers .
La plus grande partie des Eſpagnols fut noyée,
& preſque tous ceux qui échaperent aux on
des , furent maſſacrer par les Turcs ou ſouf
frirent un eſclavage plus rude que la mort .
Le triſte fuccès de cette entrepriſe enfla
B 4 beau
32 HISTOIRE
HISTOIRE
1
DU ROYAUME D'ALGER 41
fa Milice, dont il menaçoit de ſe vanger lors
qu'il ſeroit en liberté ; il fut même accuſé de
tramer une confpiration avec quelques - uns
des principaux Arabes & Maures.
Cheredin ne differa point l'execution du
projet qu'il avoit fait de conſtruire un M&
le , pour former un Port : il y fit travailler
tous les eſclaves Chrétiens fans interruption ,
& il fut achevé en moins de trois ans, ſans
qu'il lui en coûtât rien . Il fit rétablir le Fort
& y tint garniſon , pour empêcher qu'aucun
Bâtiment étranger n'entråt dans le Port fans
être connu,, & pour ſe garantir de toute fur
priſe.
Ce Pacha s'étant ainſi rendu maitre du
Fort de l'Ile , & ayant un Port affûré pour
ſes Vaiſſeaux , en devint plus puiſſant & plus
redoutable tant aux Chrétiens qu'aux Arabes
& aux Maures . Ces derniers fe flattoient tou
jours de ſecouer le joug des Turcs , par le
moyen des Eſpagnols, & le Gouverneur du
Fort leur avoit toûjours fait eſperer de puit
ſans ſecours , pour entretenir leur haine con
tre les Turcs. Mais Cheredin prévoyant que
les Eſpagnols pourroient venir avec des for
cer conſiderables , reprendre le Fort , bloquer
l'entrée du Port , brûler les Bâtimens , & fai
re quelque entrepriſe conſidérable ſur la Vila
le , envoya au Grand Seigneur pour lui faire
part de tout ce qui étoit arrivé. Il lui de
inanda en même tems des fonds , afin de
conſtruire un Fort plus conſidérable & d'éle
ver des batteries aux endroits où l'on pour
roit faire quelque débarquement . On lui ac
corda la demande, & en même temns on tra
vailta
HISTOIRE
vailla aux fortifications qu'on a toûjours,
augmentées , à meſure qu'on en a eu be
foin .
Après cette expedition Cheredin fut fait
Capitan-Bacha du Grand Seigneur pour re
compenſe de ſes ſervices ; & on nomma à
ſa place de Pacha d'Alger , Affan Aga , re
negat natif de Sardaigne, homme courageux
& intrepide , élevé à la guerre par Chere
din .
Les Corſaires d'Alger qui n'avoient plus
tant à ménager les Eſpagnols , firent de fré
quentes courſes & pluſieurs débarquemens ga
fur les côtes d'Eſpagne. Ils en enlevoient de 2
tems en tems un grand nombre de familles,
ravageoient le païs , brûloient les maiſons de
campagne , & commettoient toute forte
d'hoſtiliter contre les Eſpagnols.
En 1541. ſous le 'Pontificat de Paul III.
Charles V. reſolut avec ſon Conſeil de ré
tablir les affaires d'Alger . Comme un petit
Fort , avec une foible garniſon , avoit été
capable de tenir long -tems en bride les Al
geriens, il ne douta pas que des forces con 21
fiderables ne les reduififfent bientôt ſous le
joug. Ce Prince déja irrité des mauvais trai
temens qui avoient été faits au Coinmandant
de la Fortereſſe , & des actes d'hoſtilité que
ces Corſaires faiſoient tous les jours ſur les
côtes de fes Royaumes , fut anjiné par les
principaux d'entre les Arabes qui avvient
Tuivi la fortune de Selim leur Prince légiti
me , & que le Marquis de Comarez, Vice E
Roi d'Horan , encourageoit dans l'eſperance
qu'on les ſoutiendroit. La Cour de Rome,
allar
DU ROYAUME D'ALGER . 43
allarmée des courſes que ces Pirates faiſoient
quelquefois ſur les terres de l'Etat Eccleſiaſti
que , ſollicita fortement Charles V. de pren
dre les armes pour les reprimer. Tous ces.
motifs déterminerent l'Empereur à équiper
une puiſſante Flotte , & il reſolut de fe met
tre à la tête de ſes troupes pour faire la
conquête de la Ville & du Royaume d'Al
ger , & aflujettir enſuite tout le reſte de la
Barbarie. La deſcription qu'on lui avoit fai
te de ſon état & de ſes forces , lui promets
toit un heureux fuccez de ſon expedition ;
& il ſe flattoit d'immortaliſer ſon nom , en
rangeant ces vattes contrées ſous les Eten .
darts de Jeſus -Chriſt. 1
On publia une Bulle du Pape , qui exhor
toit tous les Chrétiens à ſeconder les inten
tions de ce grand Empereur. Cette Bulle ab
folvoit de tous péchez , ceux qui mourroient.
en combattant contre les Infidéles & leur
promettoit la couronne du Martire. Elle
accordoit auſſi pluſieurs Indulgences à ceux 4
qui reviendroient bleſſez , & à tous ceux qui
auroient contribué à cette entrepriſe de leur
perſonne ou de leur bien , à proportion de 1
leurs ſervices.
Sur la fin de l'Eté cet Empereur mit à la
voile avec une Flotte de cent Vaiſſeaux &
vingt Galeres avec un Tréfor conſidérable ,
& environ 30000. hommes des troupes les
plus leſtes pour le débarquement. Il fut ſui
vi de pluſieurs Seigneurs & de quantité de
jeunes gens de diftinction , qui alierent fer
vir volontairement à leurs frais , pour ac jue
sir de la gloire. Pluſieurs. Dames. partirent
ayec
44 HISTOIRE
CHAPITRE II.
CH A P I IR E , III.
$
HISTOIRE
74
des Chats qu'ils apellent Garde -Lions,parce
que , diſent-ils , ils font la garde hors de l'an
„tre & la découverte de la proye , .en avertir
Tent le Lyon , & ne mangent qu'après qu'il en
eft rafſallié. On y trouve pluſieurs autres ac
nimaux ſur leſquels les Hiſtoriens Africains ſe
font fort étendus. Dapper en parle ample
ment dans ſa Deſcription de l'Afrique , &
nous y renvoyons nos Lecteurs.
CHAPITRE IV .
CHAPITRE V.
+
DU ROYAUME D'ALGER . 83
toient autrefois d'étoffes d'or , d'argent ou de
foye ;, mais à préſent leurs plus beaux ſont
de drap fin de couleur verte , bleuë , jaune,
rouge ou gris clair. Ils rejettent toute autre
couleur. Ces Caffetans ont les manches larges
& juſqu'au coude , & font ornez de chaque
côté d'agraffes ou broderies d'or & d'argent.
Ils ne portent point de bas , à moins que leurs
infirmitez le demandent, étant honteux à un
Turc de la Milice d'en avoir. Ils ont de pe
tites pantoufles pointues de marroquin jaune
ou rouge , ſans talons avec un petit fer à che
val à la place du talon . Il les laiſſent à la
porte , lors qu'ils entrent dans les apparte
mens . Leur turban eſt très différent de ceux
des Levantins. Ils ont une petite calote fine
de laine rouge & entortillent autour fort a
droitement une piéce de mouſſeline de quel
ques aunes de long , qu'on appelle tulbend ,
d'où vient le mot de turban . Tout le mon
de convient, que cette maniére de turban eſt
la plus agréable & d'un meilleur goût que les
turbans des Turcs du Levant , qui ont une
toque large , platte au deſſus , piquée ou ma
telailée , avec un tour d'une largeur éton,
nante.
Łes Turcs âgez ou dans les Charges du
Gouvernement portent la barbe entiere , cou
pée en pointe. Ils ſe font raſer le poil qui
eſt ſur les jouës pour la rendre plus regulié
re , & la tête à cauſe que le curban les é
chauffe aſſez. Ceſeroit une folie alix gens
agez , ou aiant un caractere , de n'en point
porter.
Les jeunes Turcs ne portent ni barbe, ni
D6 turban,
84 HIS - I O IRE
turban , mais ſeulement une mouſtache , dont
ils ont beaucoup de ſoin , & un petit bonnet ou
calotte de laine fort fine. Il y en a plu
fieurs , & principalement ceux quivont en iner,
qui ne portent pour tout habillement qu'une
grande culotte de cotton ou d'étoffe de lai
ne , une veſte fort courte, une ceinture entor
tillée ſur les hanches & un petit caban qu'ils
apellent capotin , qui ne va que juſqu'au def
fous de la ceinture des culottes.
Quelques jeunes Turcs , Arabes & Mau
ses laiſſent un toupet de cheveux longs der
riere leur tête. Pluſieurs Auteurs ont écrit ,
ſuivant l'opinion vulgaire des Chrétiens, que
les Mahometans s'imaginent que Maho
med les doit prendre par ce toupet pour les
mener en Paradis ; mais je puis aliürer
qu'aucun ne m'a parû de cette opinion.
Ceux à qui j'en ai parlé m'ont dit , que la
jeuneſſe laiſſoit ce toupet par fantaiſie , ou
plûtôt pour faire voir la couleur de leurs
cheveux , ou qu'ils ne ſont point chauves.
1
Les femmes qui habitent les -Villes vont
habillées à peu près comme les hommes.
Leurs caleçons vont juſqu'à la cheville ; les
unes portent des bas ou bottines de cuir &
des pantoufles , & la plûpart ne portent que
les pantoufles fans bas.. Les veftes & les
caffetans de celles qui ont du bien , font d'é
toffes de foye , d'or ou d'argent avec des
trelles de même. Elles portent leurs che
veux treflez , entrelallez de perles , de dia
mans , de turquoiſes , d'émeraudes ou d'au
tres pierres précieuſes. Elles ont des pen
dans d'oreille , des colliers qui font quelque
fois
DU ROYAUME D'ALGER. 85
CHAPITRE . VI .
86 HIŚ TOIRE
Les eſclaves font un corps conſidérable.
Ils ſeroient ſans doute aſſez forts pour s'em- 11
parer des principales Villes , s'ils pouvoient
bien s'entendre enſemble , & s'ils n'étoient le
épouvantez par la ſéverité des châtimens
deſtinez à ceux qui ſont convaincus de re
volte.
Il n'y a point de doneſtiques libres. De.
puis la Mailon du Roi juſques dans celle du
dernier des habitans, pour pauvre qu'il ſoit,
il y a des eſclaves Chrétiens pour s'en faire :
ſervir. C'eſt d'ailleurs leur principal Commer
ce , & ils y gagnent toûjours , ſur tout lors
que les eſclaves ont dequoi fe racheter , ou
que les redemptions vont à Alger pour em
ployer les deniers des charitez publiques.
Les Maîtres qui ont beaucoup d'eſclaves ,
les loüent aux Armateurs des Corſaires pour
travailler aux armeinens ' ou pour aller en
mer. Ils les loüent auſſi aux étrangers qui
font établis dans les Villes , pour s'en ſer
vir dans leurs maiſuns ' comme de domeſtic
ques.
Il eſt permis aux perſonnes de toute Na
tion d'y acheter des efclaves Chrétiens ; mais
il n'eſt pas d'uſage que les Chrétiens en ache
tent.
Bien de gens croyent qu'on force les eſcla .
ves Chrétiens à ſe faire Mahometans, ou du
moins qu'on les y follicite' par des careſſes,
des ménaces ou des mauvais traitemens. C'eſt
ſur la foi des Moines qui y vont faire des
rachapts mais l'erreur eſt très -grande. Bien
loin de travailler à les ſéduire , les Maîtres
ſeroient bien fàchez que leur eſclaves ſe fif
ſent
DU ROYAUME D'ALGER . 87
C h À P 1 I RE VII.
СНА,
DU ROYAUME D'ALGER . IOI
CH A P IRRE VIII.
CHAPITRE IX .
Gouvernement du Levant.
1
1
136 HISTOIRE
s'emparer far le champ de ce qu'ils peuvent
ſauver , de quelque Nation que ſoit le Bâtis .
ment , quand même il ſeroit Turc. Mais
en ce cas- là , ils renvoyent les Mahometans
avec les proviſions néceſſaires pour ſe con
duire juſqu'en un lieu , où ils puiſſent trou
ver du ſecours. Ils font eſclaves les Chrês
tiens , les Grecs & les Juifs , quand même
la Regence d'Alger ſeroit. en paix avec la
Nation à laquelle le Bâtiment naufragé ap
partierit ; le Dey d'Alger n'en peut rien tirer
que comme ami & non comme Souverain .
Én - voici pluſieurs exemples.
En l'année 1679. une Barque de Tunis
ayant fait naufrage ſur les côtes de Gigery
par une tempête, ils s'emparerent du Bâti
ment qui avoit refté , ſur la plage enfoncé
dans le ſable. Ils renvoyerent les Turcs &
les Maures qui avoient échapé , & après a
voir ôté tous les cordages, les armes & uten
ciles , ils voulurent aufii en prendre le fer
qu'ils aiment beaucoup . Comme ils ne pou
voient en -venir à bout ſans depecer le Bâ
timent , ce qu'ils ne ſavent pas faire , ils mi
rent le feu aux poudres , comptant que le
corps du Bâtiment fautant en l'air , & fe fé
parant par ce moyen , une partie du fer reſtea
roit ſur la plage , & qu'ils pêcheroient l'au
tre. Mais ne s'étant pas aſſez éloignez , les
1 éclats du bois en tuerent environ cinquante,
& en blefférent pluſieurs autres . Ils empor
terent dans leur montagne tout le fer qu'ils
trouverent ſur la plage, ou qu'ils purent pê
cher , avec les Chrétiens eſclaves qui étoient
ſur la Barque.
En
DU ROYAUME D'ALGER . 137
En 1718. le Navire François le St. An
toine , commandé par le Capitaine Guiguou
de Toulon . , , étant parti de Genes dans le
mois de Janvier pour Cartagene , fe trouva
au Sud -Eſt du Port Mahon avec une tempé
te , ayant une voye d'eau conſidérable , qui
ne lui permettoit pas de gagner aucun Port.
Le Capitaine réſolut de faire mettre Canot
& Chaloupe à la mer , pour tâcher de ſe fau
ver avec ſon équipage & ſes paſſagers. - Mais
comme le . Bâtiment rouloit beaucoup , &
qu'on travailloit avec précipitation, & avec
toute la confuſion que cauſe d'ordinaire la
Yủe du peril & l'envie de fe ſauver , le Canot
reſta ſuſpendu ſur les apparaux . Le Croc de
la Calliorne de poupe ſe décrocha ou rom
pit , & le Canot qui s'enfonçoit dans l'eau
couroit riſque de ſe briſer contre le Navire ,
avant qu'on eût eu le teins de remedier à ce
qui étoit arrivé. Sept matelots qui étoient
dans ce Canot décrocherent la prouë , & ſe
trouverent tout d'un tems éloignez par les
vagues, du Navire qu'ils ne purent plus apa
procher. Ces matelots furent obligez d'aller
avec ce Canot au gré du vent & de la mer ,
ils firent voile avec des avirons & leur cami
ſoles qu'ils ajuſterent le mieux squ'ils pûrent,
pour ſoutenir un peu ce . Bâtiment ſur l'eau ..
Ils ne reſterent pas long -terns ſans voir coun:
ler à fonds le Navire. Ils naviguerent de
cette façon pendant fept jours , fans favoir de
quel côté ils faiſoient route , n'ayant pû pen-
dant ce tems-là ni le Soleil ni les Etoiles. Le
cinquiéme jour de leur ſéparation du Navire,
deux de ces matelots furent emportez par les
coups
138 HISTOIRE
caps de mer. Le feptiéme deux autres mou-
rurent de froid & de faim ; car ils n'avoient eu
à manger en tout que fix biſcuits de fix on
ccs chacun , & une piéce de cochoa falé de
deux livres , qui s'étoient par hazard trouvez
dans le caiſſon du maître du Canot. Les
trois autres ſe nourrirent le même jour avec
de la neige: qui : tomba en abondance , ce
qui n'étoit pas arrivé depuis très-long -tems
dans ce parage, & qui leur fit juger qu'ils
n'étoient pas loin de terre. Le huitième jour
au inatin , ils ſe trouverent à terre ſans ſavoir
où ils étoient, ſur une plage entre Bagie &
Gigery . Une bande de Cabaylezen , ou Ca
bailes vinrent en même tems les prendre , &
piller . ce qui étoit dans le Canot qui con
fiſtoit en peu de chofe. Mais ayant vû que
ces matelots étoient preſque inorts de faiin
de froid .& de fatigue , & qu'ils avoient les
jambes toutes ouvertes ils jugerent bien
qu'ils n'en pourroient rien faire , & qu'ils
leurs ſeroient à charge. .. Ils les couvrirent
pour les rechauffer, tuerent un mouton pour
leur donner quelque aliment , & les reini- .
rent à un Morabout qui demeuroit dans un
hermitage aſſez prez de là . Ce Prêtre envoya
un Maure à Alger pour avertir le Dey , qu'il
y avoit chez lui trois Chrétiens naufragez à
la côte , qui étoient dans un miſerable état.
Le Dey en avertit le Conful de France , lui
accorda trois Spahis ou Cavaliers Maures ,
avec ordre d'aller prendre les trois naufragez
& d'en amener chacun un en croupe. Ils le
firent pour une petite recompenſe , & les re
mirent à Alger entre les mains du Conſul.
En
DU ROYAUME D'ALGER . 139)
Ea 1719. Madame la Comteffe du Bourk
s'embarqua à Cette en Languedoc le 23 ..
Octobre , fur une Barque Genoile , avec
La fils , ſa fille, Mr. l'Abbe du Bourk fon
Buuofrere, un Gentilhomme Irlandois & fix
comeltiques , quatre femmes & deux hom
mes. Elle alloit en Eſpagne auprez de Mr.
Ic Chevalier Tobias Comte du Bourk fon
muri, Officier Irlandois au ſervice din Roi
d'Espagne, & qui avoit ſuivi le Roi Jaques
ca France. Le ſecond jour étant à la côte
ce Catalogne près de Barcelone ,, la Barquie
fit fillevée par un Vaiſſeau d'Alger.Mais la .
Comtefle ayant un Paiſeport de la Cour de
France , le Capitaine la traita avec toute to
ie de douceur & de diſtinction , & la ral.ca
de fa frayeur, en lui promettant qu'on ne lui
feroit aucun tort, ni à aucun de fa ſuite. Ele
de nada à reſter dans la Barque Genoiſe ae .
vec fa famille & fes domeſtiques , ce que le
Corſaire lui accorda . Il prit l'équipage Ge
nois ſur fon Vaiſſeau , & mit à la place, des
Turcs pour conduire la Barque , qu'il prit à
la remorque , en faiſant route pour Alger.
Mais le 30. du même mois , étant ſurvenu
une furieuſe tempête de Nord -Oueſt près des
côtes de Barbarie , le Corſaire fut obligé de
couper l'Amarre de remorque , pour pouvoir
gouverner.La Barque ne put pas tenir la rou- .
te du Corſaire , & le vent l'ayant contrainte
d'aller vent arriere , elle échoua entre Bugie
& Gigery , où elle fut entiérement briſée ſur
la plage. Les Maures Cabayles , qui lorf
qu'il fait des tempêtes de vent de Nord , font
extrêmement attentifs à obſerver du haut de
leur
140 HISTOIRE
CHAPIT E X
Gouvernement du Ponent.
Gouvernement du Midy.
LIVRE
G5
154 HIS I I O R E ·
LI V R E SECOND.
DE LA VILLE D'ALGER .
OSQY3QUODQSOODUS * coppuossos02
CHAPITRE I:
ei
! C
CL
1
CE
DU ROYAUME D'ALGER . " را
rein auprès de la Ville , où les maiſons de
campagne furent abbatues par les différentes
fecoufles 2, & le terrein tout bouleverſé.
CHAPITRE II.- .
CHAPIIRE III.
CHAPITRE IV .
CHAPIIR.E . V..
CHA
HISTOIRE
CHAPITRE V I.
Du Dey .
CHAS
DU ROYAUME D'ALGER. 231
CHAPITRE VIII.
Des Boys.
CI A P I T R E IX .
>
LEs Ecrivains, ſont les Secretaires d'Etat. II
y en a quatre : le plus ancien tient les Livres
de la Paye, & des dépenſes ordinaires & ex
traordinaires ; le deuxiéme ceux de la Doua
ne ; le troiſiéme ceux des Revenus de l'E
tat ; & le quatriéme ceux des affaires étran
geres & extraordinaires. Ils ſont toujours
afſis dans un même rang devant une table ou
bureau , à côté droit du Dey , pendant tout
· le tems qu'il eſt ſur fon fiége , pour répon
dre , vérifier , écrire , ou enregîtrer tout ce
qui eſt de leur département.
Lorsqu'un Conſul va porter plainte au Dey
de quelque tort fait aux gens de la Nation ,
ou de l'infraction de quelque article du Trai
té de Paix de la part des Algeriens, le Dey
ordon
234 HISTOIRE
2
DU ROYAUME D'ALGER . 241
tre à la voile , à cauſe du nombre d'eſcla
ves du Deylik qui y travaillent , & qui font
embarquez pour aller en campagne. C'eſt
un des anciens Rais ou Capitaines Corſai
res , qui occupe ordinairement cette place .
Il a beaucoup de pouvoir dans la Républi
que.
Le Rais, de la Marine , ou Capitaine du
Port , eſt un Officier de grande diſtinction
& de credit. Il n'eſt pas nommé par an
cienneté de Capitaine , mais à la volonté
du Dey , qui choiſit ordinairement pour rem
remplir ce poſte une perſonne âgée , ex
perimentée dans la Marine , & de bonnes
mours. Cet Officier a pluſieurs aides, qu'on 1
nomme Gardiens du Port. Il donne avis
au Dey , & fur le champ , de tout ce qui
ſe paſſe. Lorsqu'il arrive des Bâtimens , il
va à bord avant qu'ils entrent dans le Port;
& après avoir pris les informations ordinai
res > il va ſur le champ rendre compte au
Dey , du lieu du départ des Bâtimens , du
chargement , & des nouvelles qu'on lui a
données , & il revient auſſi inceffamment pour
porter aux Capitaines les ordres que le Dey
lui a donnez. Dès que les Bâtimens ſont
dans le Port , il conduit les Capitaines de
vant le Dey , qui les interroge , ſelon fon
bon plaiſir.
C'eſt le Rais de la Marine qui fait la viſi
te en chef de tous les Bâtimens Chrétiens ,
qui font ſur leur départ , afin qu'ils n'enle
vent pas des eſclaves.
Il å ſa juſtice particuliére pour tous les
differens qui arrivent dans le Port, à l'occa
L ſion
7
HISTOIRE
242
ſion des Bâtimens, avec pouvoir d'abfoudre
ou de condamner . Dans les cas de confé
quence ſeulement, il convoque l'Amiral &
tous les Rais dans le lieu de leur aſſemblée
ordinaire, qui eſt au bout du Mole , & l'af
faire eſt décidée en leur préſence , après qu'ils
ont donné leur avis, en commençant par les
plus anciens. Après quoi , il va faire ſon
raport au Dey , avant que d'executer le ju
gement, qui en eſt toûjours approuvé .
Il commande la Galiote de garde, qui eſt
armée pendant tout l'Eté pour faire la décou
verte ſur la côte avant la nuit , & pour aller
reconnoître les Bâtimens qui viennent per
dant le jour .
L'Amiral n'eſt pas le plus ancien Officier
de Mer , mais celui à qui il plait au Dey de
donner le coinmandement du feul Vailleau
qui apartient au Deylik . Il a le pas & les
honneurs devant tous les autres Capitaines &
les commande à la mer. Il n'a aucun pou
voir que celui qu'il s'acquiert, en s'attirant
l'eſtime des autres Capitaines qui , excepté
ſur Mer , ne dépendent de lui qu'autant qu'il
leur plait . Mais lorsqu'il eſt reconnu pour
un homme de poids & de mérite , le Dey lui
renvoye ſouvent la déciſion des affaires de la
Marine , & les Capitaines & les Marchands
s'adreſſent volontiers à lui pour terminer
leurs differens.
Les Rais, ou Capitaines de Vaiſſeau , for
ment un corps conſidérable & accredité , à
cauſe du profit que leurs courſes apportent
au Païs dont ils font le plus ferine foutien:
auſſi ſont- ils reſpectez & ménagez par raport
DU ROYAUME D'ALGER . 243
au beſoin qu'on a d'eux. Chaque Capitaine
eſt un des proprietaires du Bâtiment qu'il
commande , & les autres Armateurs le laiſ
ſent maître de l'armement, & d'aller en cour
ſe quand il veut , à moins que le Dey ne ju
ge que le Bâtiment eſt néceflaire au ſervice
de l'Etat ; car alors , il faut qu'il le ferve a
vant toutes choſes. Ce ſervice ne conſiſte
qu'à porter les garniſons des Places mariti
mes , lorsqu'on les change. Ils ſont fixez à
ce poſte , & n'ont d'autorité dans le Gouver
nement que celle qu'ils s'acquierent par leurs
ſervices , leur bonne réputation & leur bon
heur . Ún Capitaine n'a part aux priſes que
comme Armateur , ſans avoir des apointe
mens .
Les Soute -Rais font les Officiers Majors.
Ils ſont au choix du Capitaine , & n'ont
point d'apointemens. Ils ont quatre parts ſur
le provenu des priſes.
Les Topigi-Bachi ſont les Maîtres Cano
14 niers . Ils commandent l’Artillerie à bord.
Il y en a un dans chaque Bâtiment Corſaire
au choix du Capitaine. Il commande au dé
faut du Rais par mort ou maladie ; & n'a
que trois parts aux priſes. Lorsqu'ils ont de
quoi s'intereſſer à un armement, ils parvien
nent aiſément à avoir un Bâtiment , de même
que les autres Officiers lubalternes.
Le Mezouard eft le grand Baillif & le
Lieutenant Général de Police. Il maintient
la paix & le bon ordre dans la Ville. Il a
une Compagnie de gardes à pied , qui ne re
çoivent aucun ordre quede lui directement.
Il obſerve & ſe fait informer de ce qui ſe
L 2 pafile
244 HISTOIRE
CHA
DU ROYAUME D'ALGER. 245
CHAPITRE X.
CHAPITRE XI.
CHAPITRE XII.
De la Paye de la Milice .
MAHEREM . Paye.
SAFER .
RABIEUL EWEL . Paye.
RABIEUL AKER .
GENNUASIL EWEL. Paye.
GENNUASIL AKER .
REGEP. Paye .
CHABAN .
RAMADAN Paye & Carême.
CHE WAL
ZILKADU AY. Paye .
ZILHYL GUAY ,
CHA
RE
TOI
HIS
256
CHAPITRE XIII.
CHAPITRE XIV.
Etat
264 HIS I O IRE
Etat de la Marine
Vaiſſeaux. Capitaines.
La Fontaine, Vail- Bekir Rais Amiral
ſcau du Deylik
Le grand Oranger MahmetRais ben Muftapha
Hoja.
Les grandesGazelles Hagi Hali Rais dit Danzick .
Le Soleil d'or Mahmet Rais dit Barbe Ne
gre.
Le Tourneſol Muſtapha Raisben Spahi.
Le Cheval blanc Soliman Rais dit Portugal.
La Roſe rouge Bekir Rais Hoja .
Le Lyon blanc Muftapha Rais Chakmaëgi.
La Perle Affan Rais.
La Fortune Ahmet Rais.
La demic- Lunc Soliman Rais de la Pantele .
rie.
Les petitesGazelles Mahmet Rais dit Cazas.
Le Liévre Ufſain Rais.
La Caravelle Ge- Hali Rais dit Sevillano .
noiſe
La Galere Mahmout Rais.
La Poſte de Neptu- Muftapha Rais Cherif.
ne
LaGalere de Porto- Mahmet Gayatou.
à-Porto Flute du
Deylik
La Caravelle An- Seraf Rais dit Caid.
gloiſe
La Maric Abdulkader Rais.
La Roſe d'or Muſtapha Rais dit Caratero.
La Ville de Mataron , Nooroula Rais.
La petite Caravelle Nems Rais.
Angloiſe
La Polacre Hagi Moffa Rais.
La Gabarre, Oſman Rais.
DU ROYAUME D'ALGER . 265
d'Alger en 1724.
Canons Lieu de la lannée de la
montez Calibres fabrique. fabrique .
}
52 12,8 & 0 Alger 1722 .
5.0 12,8 & 6 | Alger 1722 .
40 12,8 & 6 Alger 1721 .
44 12,8 & 6 Alger 1717 .
44 12,8 & 6 Alger 17.3.
44 12,8 & 6 Alger 1717
38 8,6 & 4 Alger 1714
38 8,6 & 4 Alger 1719.
32 8,6 & 4 Alger 1708 .
32 8,6 & 4 Alger 1719 .
32 8,684 | Alger 1706 .
32 8,6 & 4 Alger 1706.
26 8,6 & 4 Hollande
26 6&4 Italie
22 6&4 Hollande
22 684 Angleterre
16 6&4 Hollande
16 6 & 4 | Angleterre
6&4 Hollande
TO 6&4 Italie
14 6&4 Catalogne
12 4 Angleterre
6&4 Italie
4 Portugal.
M CRULE
266 HISTOIRE
Dans la Méditerranée.
Etat Major.
Officiers Subalternes.
Trois Soute-Rais
Trois Aides d'Artillerie chacun 2. parts.
Huit Timoniers .
Les eſclaves Chrétiens , dont on embar
que un bon nombre , ſervent d'Officiers Ma
riniers & de Matelots , & ont chacun 3. 2 .
ou une part & demi , ſelon qu'ils ſont recon
nus pour érre entendus dans la Navigation ,ma
neuvre , ou autres ſervices d'un Vaiſſeau.
Les Officiers nommez ci-deſſus ſont tous
Turcs ou Coulolis. Ils ne ſe mêlent jamais
avec les Maures , leſquels non plus que les
eſclaves ne peuvent monter ſur le Gaillard
d'arriére , ni entrer à la Ste. Barbe , ſi le Ca
pitaine ou quelque Turc ne les deinande.
L'Etat Major eſt toûjours deſtiné lors de
l'armement; mais pour les Officiers Subal
ternes , on les choiſit ordinairement parmi
les plus anciens de la paye de ceux qui ſont
embarquez , lorſque le Batiment eſt fous les
voiles .
Comme chacun eft libre de s'embarquer,
3입
les Vailleaux ont plus ou moins d'équipage
M 3 ſelon
270 HISTOIRE
CH A PIIR E. XVI.
CHAPITRE XVII .
CHAPITRE XVIII .
Du Commerce d'Alger.
Marchandiſes d'Entrée.
Marchandiſes de retour.
1
296 HISTOIRE
CHAPITRE XIX.
450400 :
Revenus caſuels.
220000 :
CHA
1
308 HISTOIRE
Contluſion de l'Ouvrage.
1
344 HISTOIRE
FIN ..
R
KE
TA
T A BLE
DES
5
M A TIERES
A..
B ..
3
T. A B L E. '
C.
1
2
DES MATIERES.
D.
E.
F.
G.
TH
G Ardiens-Bachis , de leurcharge, 239
Gigery , les François y bâtiflent un Fort,
& en font chaffez par les Algeriens , 134
Gomeres , Tribu des Sabéens en Barbarie, 65
Gouvernement du Levant , en quoi il con
fifte , 127. 66 ſuiv . du Ponent , 149. celui
du Midi , 153
H.
L.
Abez , Royaume de Barbarie , Peuples qui
L 1
l'habitent , 149
Lazaro , troifiéme Priére des Turcs, 222
Lettres de Barberouſſe à Zaphira & les
réponſes qu'il en reçoit , 17. & ſuivi des
Turcs pris à Siracuſe à Hali Dey , 312
Levant , Gouvernement du Royaume d'Al
ger , en quoi il conſiſte , 127
Lomellini (Mrs.) Nobles Genois , paſſédent
une Ille en Barbarie , .. 132
Lanes des Turcs , leurs divers noms , 255
M ..
M 4garavas, Arabes deſcendus des.Bere
beres , 152
Magas
DES MATIERES.
O.
S.
T.
V.
Z.
2
1
Fautes à corriger.
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1
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A
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