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7
ve 7
Cr
G hii 556
al
.it
P.O 746
n
Bibl. erot.
Fr. Krenneri .
1426
J
x
D.
Pa
E
LETTRES
AMOVREVSES
DE MESSER GIROLAM
Parabolque, auec quelques autres
adioultees de nouueau à la fin:
1
duites de l'Italien en vulgaire
François , par Hubert Philipe de
Villiers.
ALTON,
PAR BENOIST RIGAVD.
6..
,Juge sumur Jan-Ger
Permubal
BIBLIOTHECA
REGIA
MONACENSIS.
t
Bayerische
Staatsbibliothek
München
AV SEIGNE VR
KERTIN DE LA HER
baudiere Secretaire de Madame ,
Madame la Ducheffe de Neuers ,
Hubert Philippe de Villiers. S.
ON tref-honnoré Sei
gneur , eftant fi fort cu
rieux & ardent de mon
Mftrerà V.S. que comme il
ne fe trouue au monde
homme, qui puiffe parangonner l'ex
cellence de fes vertus & gentileffes, à
la rarité des voftres,ainfi n'y a il aucũ
qui s'ofe venter de vous eftre plus af
fectionné que moy:iene fçaurois ma
quer , queie ne vous defcouure l'ar
deur du defir que i'ay de faire chofe
A 4 qui
8
Lettres
6
cove
LETTRES
AMOVRE VSES.
LETTRE I 1.
✓
14 LETTRES
rie d'aucune crainte que voftre hon
nefteté fuftpar moy tantaffectionne
mentnotee & cogneûe , iç detour
nois modeftement ma veue autre 『
part:cequi m'apportoit douleur, tel- ,
le que peuuent fçauoir ceux qui fe
font trouuez en la peine de fembla
ble extremité langoureufe . Autres
non:car c'eft vne paffion , à laquel
le toutes les plus extremes nefe peu
uent parangonner. Encore n'eſt ce
pas tout,mais à quoy eft bon › que ie f
paffevnan & plus ( me confommant
toufiours de plus en plus ) fans vous,
monftrer quafi le moindrefigne pour
vous faire cognoiftre la violence de
mon ardeur, finon à ce que vous en
pouuez coniecturer , par le tefmoi
gnage de mon trifte vifage palle , &
deffait : Dequoy deuoy- ie craindre,
finon que vinffiez à vous perfuader
4
Ce que fauffement vousvous cftes, de
Vous
AMOVREVSES. IS
vous mefmes , donné à entendre .
Vous fçauez encores auec quelles im
portunes prieres & larmes i'ay foli
cité voftre feruante pour vous faire
tenir ce mien douloureux efcrit : ce
queie n'euffe iamais fait , & ne m'en
fuffe tant trauaillé, quand i'euſſe cui
dé auoir àfaire auec vne de telle qua
lité,que vous meprefumez auoir pen
fé : car cefte foliciteufe diligence m'a
dónévne faſcherie nompareille : vous
auifant que i'euffe bien peu trouuer
mille femmes , qui pluf- que volon
tiers fe fuffent rangees à me faire vn
tel feruice : mais moy , comme ce
luy à qui voftre honneur n'eft en
moindre recommendation que le
fien propre, i'ay eu efgard à vous en
uoyer cefte lettre par perfonne qui
n'ayt cognoillance de vous feule
ment , mais qui foit encore partici
pante de la plus profonde portee de
voftre
16 LETTRES
L'Amyrendgraces à l'amie de ce
qu'elle luy a efcrit.
LETTRE III.
LETTRE V.
Kulath
с NA
34 LETTRES
LETTRE XIII.
A tref- noble Dame , ie vous
M
P prie tant humblement qu'il·
"y
m'eft poffible en compaffion dé
mon indignité & pour recompen
fe de l'amitié que ie vous porte , a
baiffer
AMOVREVŠES.
baiffer detant voftre hauteffe , que
de m'enfeigner au moins ) quelle
chole c'ett que Nobleffe : à fin que
dorefnauant ie ne tombe en telle fau
P
te & erreur , que de mettre mon
amour fuschofe noble , puis que ie
nefuis tel . Ah ma trefilluftre dame'
& maiftreffe , ne pouvez vous pen
fer que tant plus vous vous nommez
፡
noble , & moy ignoble , que d'au
tant plus vous faictes cognoiftre le
contraire? Dictesmoy, ie vous prie,
fi vous eftés noble , celuy ne l'eft il
femblablement qui ayme voftre no
bleffe ? & fr vous n'aurez iugement
pour fçauoir difcerner cela , n'eftes
vous pas trefignoble ? Certainement
ouy car fi vous efticz autre que
vile, vousn'euffiez trouuce vne tel
le excufe , de donner congé à qui
vous' eftimant gentile , ne vous te-.
noit moins chere que fa propre vi :
D 4 com
36 LETTRES
A MADAME ME .
dee Pauoni.
LETTRE XIIII.
LILA
pouuant endurer qu'vne autre de
moindre beauté , ou valeur,fift quit.
ter la place à celle qu'amour y logea
premierement,quand par fon traict
il me fit la premiere playe , qui eft
incurable : puisque pour moy , & à
mó dam, ne fe trouue en vous aucu
ne eftincelle de mifericorde :laquelle
il me fembla voir autrefois , fi viue
ment reluire dans voz beaux yeux,
que l'exemplede celuy qui mourut
foudainement , pour auoir indigne
ment ofé toucher les chofes diuines,
PAMY
ES
78. LETTR
LETTRE XXII.
L'Amant
AMOVREVSES. 91
L'Amant defire vn regard deſa Dame,
pour luy restituer la vie.
LETTRE XXIII .
Vers amoureux.
&
Yeuxferenement beaux
D'amour les clairs flambeaux,
ParcestefplendeurJain&te,
Dont le Soleil d'autant oupluspaſſez
Quefon rayondes astrescompaffez
Rend la lumiere esteinte,
·Oyezvnpeu maparole non feinte.
Si vous auezde me voir viure enuie,
Secourezmoy:carie me Jensauoir
Tant de tormens ,par toufioursne vous
voir,
Que
·
24ま LETTRES
VERS AMOVREVX.
L'Amantrequiert laprefence de la
beauté de fa Dame, en recom
penfe de fa loyauté.
LETTRE XXIX.
Iiene me maintien en vie,finon
S&
de ce peu que ie puis tirer à la
defrobee
108 LETTRES
defrobee decefte douce & angeli
A LA VERTVEVSE DA
moyfelle, Madamoyſelle Gaf
parine Stampe.
L
L'Amoureux confeſſe eſtreſurpris
de nouuelle beauté.
LETTRE XXX.
LETTRE XXX I.
A TRESVERTVEVX ET
GENTIL M. но
race Vecelio.
L'Amy
126 LETTRES
ff -
132 LETTRES
Oftre incomparablebeauté,e
Voftant affez de vous cogneüë ,
(comme ie croy qu'elle foit ) il ne
vousfemblera miracle, fi parle pre
mier regard que me ietterent vos
beaux yeux, ie me trouuay feru & ca
ptiué, entelle forte , que ie fuis con
traint à vous demander fecours.Ce
que ie feray tant plus courageuſe
ment,en tantque ie me fens vous e
ftre plus que nul autre tres-affectiō
né feruiteur. Et ne penfe pointpar
cela que me iugiez eftre digne d'au
cune reprehenfion. Mais fivousvou
lezauec vnfain & droict iugement
penfer
142 LETTRES
ES
d'ignorer ma douleur, & ne voulant,
toutesfois , comporter que ie luy en
ouure l'occafio , par la moindre pa
role du monde.levous dy(ma mai
ftreffe)que vous auez vainemet pen
fé,fi vous efperez tirerautre figne de
moy, plus grand que ma douleur:
tout ainfi que vous vous tromperiez
auffi de penfer eftre croiable qu'hom
me du monde ayt iamais faict l'ex
'perience d'vneautre plus vehemen
te:trop bien vous affeure ie que vous
en ferez dorefnauant clairement a
certenee , par le pitoyable accident
d'vne dure mort qui m'affommera,
fivous nefaites conte de mettre fin
deformais à votre rudeffe, que fi au
trement deucit aduenir , & vous de
uiez longuement maintenir voftre
cruauté, ic voudrois defia que mes
yeux fuffent clos d'vn eternel fom
meil.
AMOVREVSES. 151
meil. Vous me mandez que ie vous
enuoye de mes rhimes :ie n'ay rien
de moy que vous n'ayez veu , ſinon
ceſte petite chanfon,que ie vous en
uoye,vous priant d'auoirde moy pi
tié & compaffion .
CHANSON.
Si ie vousfolicite
D'onprompt fecours à mon martyre
extreme,
Plus n'ignorez que l'ignorăce mefme.
Et fi ie le recite,
Vostre durtéfi afprement i'irrite,
Quefilabouche à l'heure
Ieneferrois , vostre rigueur depite
Mettroit mon ame horsfon mortelde
meure.
Oùprendra donc monferuir recopenfe,
Ouguerifon laplaye de mon cœur.
Puis quefaifant à pitié refiftance,
Dites toufiours ignorer ma douleur?
K 4 Et
152 LETTRES
Et lafaifant entendre
L'efprit mefaudra rendre.
A M. ANTOINE
Franc.Domi,
Refponce à la fufdicte.
LETTRE XLIIII
Vn Amyſedefpartant de lapreſen
ce des'Amyefe trouue tranf,
porté d'efprit.
LETTRE XLV.
V OE V A VENVS.
SONNE T.
Atreshonnoree maiftreffe , la
M courtoifie infinie , dont vſez
continuellement enuers moy, m'af
feurant toufiours mieux de la part
que j'ay envoftre grace me fait ac
croire
174 LETTRES
LETTRE LII.
L'Amantferendferfà la beau
té de l'Aymee.
LETTRE LIIII.
L'Amant
AMOVREVSES. 187
L'Amatfe treune joyeux outre me
fure pour le termed af
fignation.
LETTRE LVI.
polog
de voſtre prefence àfouhait , & vous
parler, afin que l'aye matiere pour
bannir & chaffer de mon eftomac
cefte froide & cruelle crainte ( qui
afflige tantfort mon ame en fi aigre
tourment,fans aucune preuue ny rai
18
fon ) apres auoir diligemment con
fideré voftre bon aduis & difcrette
prudence. Il me fouuient encor que
me demandiezpar voſtre lettre fiie
prendrois plaifir à vous parler :Puis
que parcecy & auec mille autres in
dices iefuisvenu à cognoiftre clai
rement voſtre amitié , ie ne refpon
dray autre chofe à voftre demande,
finon que le contentement que i'en
receuray fera tel que celuy lequel
vous en ſentirez.& dirois encor plus
grand
190 LETTRES
grand , quand ie ne craindrois d'of
fenfer ou troubler voftre gétil efprit,
qui ne peutfupporter d'auoir fupe
rieuren amitié. Affeurez vous donc
que l'ay fi grand defir de me trou
uer auec vous & vous parler , queie
conteray toutes les heures lefquel
les fuiront en l'efpace de ces trois
iours.encore me fera il aduis qu'en
tre l'vne & l'autre y aura l'entremiſe
d'vn an, ou plus.
Yn Amant confole fon aymee laquel
le cft an defefpoirfe trouuant
enceinte.
LETTRE LVII.
LETTRE LVIII.
SON
AMOVRE VSES. 201
SONNE T.
CAN
Adiouflezfoy à moy qui me lamente:
Et s'entre tant de dons qu'auez des
amoy mundamere
cieux
Pitiéfe treune , enris foulatieux
Changezbien toft le dueilqui me tor
mente.
Puis vous orrezma lăgue,quifunsfin
S'oyt lamenter de fon cruel deftin,
Siplaifamment , & d'vne veine telle
Haucer le los ,peut eftre en chatfidoux
Des qualitez qui reluiſent en vous,.
Qu'encormil ans , & plus , vous vi« ,
urczbelle,
Ni LA
202 LETTRES
VERS PLAINTIFS
AMOVREV X.
Si mevenez contraindre
A dire ma douleur ,
Aquoy ftbon,cruelle,puis s'enplain
dres
Las,
AMOVREVSES.
205
Las,quetoufiours m'ĕtenois quaſiſeur
Dont par longtemps en moy celé ie
tins
Tout ce de mal qu'en vous aymant
fouftins.
Et, metrompant momefme,
Serrant lesyeux àce que voyois,mef
me
Expreffement, vefquyfous quelque
" efpoir,
Qu'vn iourvenant d cognoiftre ma
peine
Vous vous rendiẞiez mienne.
Mais maintenat que contre tout deuoir
Cachez vosyeuxtant quene lespuy
voir,
M'oftant toute efperance,
En trop chaudmalmefailles encon
rir.
Las,en faueur demaperfeuerance,
Apprenez moy,pourle moins à mou
rir.
L'Amy
206 LETTRES
LETTRE LX.
L'Amy
AMOVREVSES. 213
L'Amyfe dit outragé de s'Amye,
A neantmoinsfe confirme
enfon amour.
LETTRE LXIII.
A LA TRES- BEELLE ..
Madame Lucrece .
* *
SONNET.
L'Amyconfeffen'auoir laſuffiſan
ce de refifter àfespaßions
fanslefecours de
s'Amye.
1 LETTRE LXV.
A L'VNIQVE PARAN
gon de beauté & de vertu,
MadameH. G..
Vn Amantreuelle fa nouuelle
flamme à l'Aymee .
LETTRE LXVI.
E mefuis toufiours efforcé à vous
celer de tout mon pouuoir la trop
grande flamme , qui m'a defia quafi
P reduir
"
226 LETTRES
A TRES-NOBLE DA
me, Madame Ianne Va
gu'augelle.
LETTRE LXIX.
&
tueux accens , les triſtes paroles,&
les ardésfoufpirs vous puiffet mieux
que ce peude papier ne peut acerte
ner,cóme ie fuis le plus amiable &
fidelle feruiteur,qui fut iamais au fer
uice de Dame.
197 SONNET.
Yn Amatdefefperé fe fouhaittemort,
fa Dame contente.
LETTRE LXX.
A TRES-BELLE DA
me,Madame Iſabelle.
SONNET.
Tropplus amer (
fauxpaſteur) quel al
ا luyne
Puiffentfemertes abeilles leurfruit,
N'herbage aucunfoit dans tes prez
produit,
Tantfois trouué des dons du Ciel in
digne.
Loups affamez defureur qui s'obfline
Acarnager puiffent prendrededuit
Tes troupeaux : fi quefaſché,furla
nui&t
N'enpuiffe voir apparence nyfigne.
Crueldeftin,malheureufe Planette,
Ayent lefrein de ta vie en la main,
Dotplein d'ennuy à iamais fois rēdu.
Ce dit Damonfouzpn Orme eftendu.
Et dit encor, Pourquoy , Tyrfe inhu
main,
M'enleues-tu ma chere Brebiette?
V'n
246 LETTRES
Yn amant vaincu d'amour deman
defubite refponſe.
LETTRE LXXIII.
A M. ALBERT
de Cauaneis,
Louanges d'Amour.
LETTRE LXXIIII.
$ A MESSER IOAN .
ALEXANDRIN.
LETTRES PARTICV
LIERES ESCRITES
par aucunes Dames.
LETTRE LXXVI.
LETTRE LXXVII.
envousglorieuſement reſplédiſſan
te,auec la grace parfaictemet naïe
quevous defcouurez à chafque vo
ftre mouuement , auec grande admi
ration,de qui à la veüe de voftre pre
fence,& mefmement voyanttant de
graces & de vertus qui ne fe veirent
iamais , auec fi grande & admirable
excellence, toutes recueillies en vò
mefme fubiect, comme elles fe trou
uétmaintenat envous. Ah mō tref
cher Seigneur, que iefens en vn mef
me moment le violent affaut d'vne
trop cruelle douleur, par cefte mel
mebeauté, grace, & vertu,car vo⁹co
gnoiffant tat gracieux, beau, & ver
tueux,ie craís,ains croycertainemét
qu'autres, & no en vain ayent rédu
mille lacs, & fefoyent pourueuz de
mille aguets pour s'érichir d'vne fi
riche & precieuſe proye.O douleurg
paffe les extremes, ôpeine qui ne fe
peut
AMOVREV SES.
2731
peut confiderer. Alors ie meremets
apenferfiievous fy iamais chofequi
ayt cfté occafion de conceuoir quel
que defdain à l'encontre de moyen:
quoy finablement ie viens à repren
dre quelque féinnle d'efperance, &
인 confort: mefentat affeuree que vous !
ne vous fçauriez fouuenir de chofe
2 de moy, qui ne vous doyue toufiours
plus enflammer à me porter amitié.
Mais tel apaft de fi doux confort ne
manque incontinent , & tout suffi
toft que ie reuiens à confiderer vo
ftre noble hauteffe à l'efgard de ma
vilepetiteffe : qui me fait douter de
n'eftre fi bien graude das voftre me
moire qu'vn autrenem en puifle bie
facilemét efficer. Ce doute n'auroir
garde de meforprendre ny tormen
ter, l'amour & la foy pourroyét ere
mifes en euidence : eftant bien af
feuree quand ainfi feroit , que vous
S Jes
274 LETTRES ANO
les verriez telles en moy , fi viues In Amm
& ardentes , que me iugeriez en ce Courto
fte qualité plus digne de voftre ami LETT
tié , quetout le refte des femmes du
monde:Mais puis qu'il nefe peutfai- Asmo
re au moins que tant de preuues & Lee fe
mond
fignes que vous auez eu de ma foy ef detaer
erabl
mepuiffent valoir en quelque chofe, Re
atre ,qu
& nem'abandonnez (mon doux Sei
gneur ) fi vous voulez que ie viue
colle,&
vous affeurant que ma vie nefe trou
gentileffe&
uera pluslongue d'vn ſeul moment,
chee
que feral'heur de voſtre grace. Eſti
mbelefo
mez donc que ie ne vous refcri en
cefte matiere , fans bien grande oċ pasleM
epierre,
cafion : laquelle ie vous penfe
By deduireà bouche de point Ah,
Busdou
à autre , auant qu'il x
Delarou
foit peu de:
quedec
temps.
TOSoffe
combie
n
Vn
AMOVREVSES.
475
Vne Amante paßionnee requiert la
courtoifie defon bien aymé.
LETTRE LXXVIII.
I ie n'eftoisfuffifamment acerte
neeque vous auez ample cognoif
fance de l'amitié que ie vous porte,ie
7 vous affeure que la contemplatio de
vos diuines vertus & vniques beau
tez me feroit gouter beaucoup plus
grande douleur,que plaifir , car l'au
rois affez manifefte occafió de dou
ter & craindre que ne mefussiez vo
lé & enleué de toutes celles qui au
royentvoftre cognoiffance , cftát af
feuree qu'il n'y a celle qui ne vous
defire pour vosvertus infinies & ex
cellentes particuliaritez , quivous ac
S 5 com
282 LETTRES
compagnent . Mais me retournant à Hou
la reuerence & incomparable amour fee:
mien en voftre endroit,puis me co de vo
gnoiffant eftre autant feule en cecypelo
que vous vnique aux graces & beau ter
ez du corps & de l'efprit , ie prens Sign
confort , & efpereque neme lairrez peu
jamais pour vne autre : tant pource entou
Iv
quevous ne pourrez vſer d'ingrati CAcec
tude vous cognoiffant pour fe feul fates
Lind
& heureux feiour de vertu , comme à
caufe que vous ne recótriez iamais sequi
fi grande foy ny ardeur en autrefem Voltre
me. Au moyen dequoy malgré tou
te crainte & foupçon ,ayat roufiours xome
les yeux fichez & arreftez fur ma de Vme
uotion & à vosvertus , en vous con
templant,qui eftes monfeul bien , ie
gouftetoute telle douceur qui m'eft
conuenable : laquelle feroit encore
plus grande & foudaine , fi quelque
peu d'enuien'euft furpris mes yeux,
ialoux
AMOVREVSES. 283
وا
R penfe & confidere mainte
UPS O nant ennemy de toute pitié,fi
ie t'aymede cœur, quand te cognoif
fant defireux,& affamé de ma mort,
iene fçaurois prendre tant de com
paffion de moy-meſme , qu'elle me
puiffe induire à tafcher de te deftour
ner parpleurs ou prieres d'vn fi fier
1. & inique vouloir.le ne te refcry doc
la prefente, pour te ramenteuoir ma
foy & cóftance, encore moins pour
te ramenerau deuant l'incoparable.
amitié,queie t'ay toufiours portee,
pour efperance quei'aye que tu fa
tisfaces à momerite, nypour redui
re en memoire les ennuis & marty-.
.res quei'endure iournellementàton
occafion,àfin de t'induireà en pren
T dre
290 LETTRES
tisfaire.Diras-tu,peut eſtre,hantant
& frequentant en ma maiſon, auoir
veu quelque chofe, dont la crainte q
tu as de mon honneur & de ma vie,
I. enla publiát,te face ainfi efloigner?
Ainfi ne me nuifilles-tu maintenant,
comme tu n'en auois alors aucun L
pouuoit,ny enl'vne ny l'autre cho
fe.Mais dequoy me fert à te voulair
demóftrer moamitiéauoirtoufiours
efté inuiolablemet parfaicte, & mef
mesauoirprins fon commencemet
en perfection?mille de tes lettres n'é
portent elles pas aſſez ſuffilant teſ
moignage,par lefquelles mefmes tu
te vantes &reputes pour le plus heu
reux & biéaymé Amát qui fe puiffe
trouuer au monde? Ah ingrat, quelle
occafion te meut donc , de m'aban
donner ainſi laſchement? quelle ex
cufe pourrastu trouuer, qui foit val
lable & fuffifantepourt'é retourner
I s en
298 LETTRES
:ន
គឺ គគ≡-
៥.
នឌគ. ឹឺ ឺ-
៩
៩
enuers ta mere , laquelle demeure Vien
roit,autrement,vieille,vefue, & feu
le ?cela ne t'excufera pas : d'autant
que lelong temps que tu t'es trouué
pe
abfent & hors de fa compaignie , te Her
peurbiefaire accroire, qu'elle fe foit ted
accouftumee àviure fans toy.D'au ver
tre part,il n'eſt pas croyable que ce far
fte pieté t'induife maintenat à t'y a
cheminer,fila nouuelle de fa mort,q
ple
les Medecins luy predirent , il y aia
vn an paffé,ne t'y femod.Ah, las:que AC
cela,fans plus , me deuoit donner à J.
Ce
cognoiftre,& fairecraindre ta cruau 1
2
té Retourne donc defloyal : qu'en
corequetuveifles apertement qu'el 2
le deuft finir fes iours , par le regret
qu'elle conceuroit de ton depart, fi
eft-ce , que tu ne dois prolonger
lesiours d'vne annee ( car en toute
forte
AMOVRE V SE S. (299
fortefon indifpofitio ne luypermet
tra à viure guere d'auantage : à vne
vieille qui a vefcu au monde , ce qui
lay falloit:& plus, pour abbreger la
viede quarante à vne ieunette, qui à
peine le trouue encor les yeux ou
uers.Si tu disquel'amour de ta patrie
re detient, tu iras faucementcorrela
verité , où tu me lá celois en m'abu
fant,quandtu me iurois qu'au mon
de n'y auoit pays ny cité , qui te def
TA pleuft d'auãtage que la tienne. Quát
aux honneursque tu as receus icy , ie
ne pense pas qu'on t'en puiffe faire
de plus grands là, en ton pays,qu'icy
14
à Venife,là où les vertus font mieux
3 honnorees & retribuces qu'en nulle
autre partie du mode. Tu ne diras ia
pour la beauté du pays, & ne t'ay en
cor en eftime d'homme de fi peu de
fens,que ie le peuffe pefer.Situ vou
lois dire que la commodité te detiét,
quelle
300 LETTRE'S
E
il ya entrela crainte & ialoufie.Pour
relponcede la premiere demade , ie end
vous dy,que le ialoux n'ayme nofeu
lement,ains hair mortellement, có
8.2
me nous le cognoifrons par fes ef
S
B
fects:& partat,il ne merite d'eftre il
luftré de ce no d'Amát.Mais voyons
premierementcome elle vientà nai
2.2
ftre & s'enraciner. le fuis de ferme pe
.
opinion , que la ialouſie vienne à ſe
loger dans le cœur de l'Amant , lors
qu'il fe fent indigne de participer en Or
la grace de l'aymee: & croy que ce no
luy fe perfuade & s'affeure de n'eftre ac
aucunement aymé , car s'il'n' eftoir e
ainfi , il me fembleroit impoffible le
qu'vn vinft às'affliger fi afprement,
comme fait le miferable qui fe dó
ne en proye de cefte deuorante affa
mee.Etne no laillons abufer à ceux
qui
AMOVREMSES . 303
qui diet laialoufie eftre vne crainte
de perdre la chofe aymee : car leur
IV raifon me séble peu vallable en c'eſt
endroit:veu que,fi ainfi eftoit(& icy
refoudray voſtre derniere demade )
le jaloux procederoit bien d'autre
forte & maniere qu'il ne faict, à l'a
moureuſe entrepriſe : car combien
50 que la crainte foit vn effect quinous
06 trouble , nous t'amenant deuant la
penfce les chofes qui nous peuuent
porter nuiſance,fi ne la faut-il pour
16: tát eſtimer eſtre la caufe qui face vi
ure la perfonne en defefpoir , cóme
60 nous le voyons de la ialoufie.Ce qui
Lto aduient , pour autant que la crainte
eft caufee en nous , autat par les chc
fes quipeuuent eltre,comme non e
ftreau moyen dequoy lecraintif ne
demeure iamais denué d'efperance,
dontil ne ceffe iamais de s'employer
& vfer de tous les remedes qui luy
font
304 LETTRES
22.
308
BE
fevoyantabandonné & deprifé par
A
3
l'Aymee, oubien qu'il fe l'imagine?
.
Qui péfera q ceftuy l'ayme iamais?
quicroira que cefte pefte enrageen'
ait lepouuoird'expulfer. l'amour &
introduire la haine , toutainfique le men
V 4 A
312 LETTRES
STANCES.
L'Amyprefentefon affection à
Ladicte Dame.
LETTRE x C.
VERS AMOVREVX
finispar mefmes dictions ,
& acheuez par ma
niere d'Ode ..
A TRES-VALEVREVX
Seigneur Gottard d'Occagne.!
GOBB89 190 12 Joranget
2 blows ogbuFIN
7
1
XXX 10195