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'jfàméror-8, 22, 3<#, SlerfC
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fta .vfl
N.o i.

JOURNAL
de la Cour et de laVilee.
Tout laifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Du Vendredi il*" Juillet 170 r.


tJn Anglais , spectateur assidu des spectacles de
Sadlerswell ou grands danseurs de Londres , vient de
nous crayonner la caricature qui suit. Le peuple fran
çais , dans cetie ébdliiion d'humeurs , dont l'effer-
verscence Je fait sortir hors des gonds , & bouleverse
toutes ses facultés, est un malade en proie aux brû-
lans transports de la fièvre & d'un délire tourné vers
cette manie d'équilibre & de tours de force. Défiguré de
grimaces, & brisé de contorsions, il se distord, se
tourne , retourne, & achevé de s'épuiser dans les vains
efforts de cette culebute conire nature , pour se mon
trer enfin comme le grand Paillasse , marchant sur les
mains, cul par-dessus tête , le col à l'envers , les joues
au niveau des fesses , & le visage droit au*dessous du"
derrière. Voilà bien le pire état où puisse être réduit
un pauvre malade ! Mais pour suivre cette compa
raison , la violence même de î'u^cès , join'e à la force
éprouvée de l'ancienne constitution du malade , doit
faire présumer d'autant pins l'approche d'une crise sa
lutaire , &. cela est dans l'ordre naturel des choses.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 30.
M. le président a annoncé qu'il avoit reçu une lettre,
de M. Bouille, datée du 26 juin , & écrite de Luxem
bourg ; en voicile contenu :
Tome IV. Année 1701. A
(2)
te Le Roi "rient de faire* un effort pour briser le»
fers dans lesquels vous le retenez ; la destinée en a
décidé «ntroînen t. Il est encore votre captif,. & ses
jours , ainsi que ceux de la Reine , sont à la disposi
tion du "peuple que vous ayez rendu féroce J& sangui
naire , & qui ea; tbvenu l'objet de la rerreur de l'u
nivers.
I! e** intéressant que les causes du départ du Roi
scient connues de la France &de l'Europe. Dégagé de
tous les liens qui m'attachent à vous, je vais vous dire
la vérité , que vous n'êtes plus en état d'entendre v &
que vous n'écouterez peut-être point. Le Roi étant pri
sonnier , il étoît exposé aux plus sanglans outrages.
Je gémissoia de la fréné;,:e du peuple , des malheur»
du Roi &. de vos. opérations insensées ; mais j'espéroi»
que l'anarchie fluïroit , & c'est ce qui me faisoit sup
porter la honte & l'humiliation de communiquer avec
vous. L'assemblée é:oit partagée en divers partis ; le»
uns vouîoient le désordre , espérant en profiter pour
régner ; les autres une république. M. de la Fayette
étoit à la te ta de ce dernier parti; son ambition sourde
& cachée Je portoit à devenir le chef de l'empire. La
opulace étoit maîtresse , les loix étoient sans force ,
î 'armée une soldatesrjue effrénée.
Ce fut alors que jo formai le projet de tirer le Roi de
sa captivité : je lui proposai de le faire-sortir de Paris.
Le Roi & la Reine s'y refusèrent; ils craignirent
d'attirer des maux sur le. Royaume; je leur représentai
ue là promesse de rester dans la capitale , qu'ils m'al-
i éguoient , ne les iioit pas, parce qu'elle avoit élé arra
chée par la force. Le c8 Février je renouvellai ma pro
position,; j'essuyai le même refus , & pour les mêmes
causes. 'Je ire perdis cependant pas courage ,- & après
l'arrestation du 18 avril , je réitérai mes instances , je
fis valoir le salut du peuple , & enfin le Roi se décida;
il résolut d'aller à Montmédi , avec dessein d'annoncer
âa démarche aux puissances étrangères , & do faire en-
Borte- de suspendre- leur vengeance jusqu'à ce qu'une
nouvelle assemblée pût réformer ce que vous, avez fait.
Dès que le Roi iiuroit été hors de Paris , il aurait con-
(I)
roqué fine nouvelle législature 5 il se suroît porté le mé
diateur entre les puissances 8c son peuple. Voilà ce
«j ne vouloir le Roi, malgré la férorité des François; nul
«iiire motif ne l'a cr-'iduit. Croyez-moi , les princes
. «le l'Ev.rope qui sont menacés par le nionslre que vous
avez e::fanté, se proposât de vous attaquer.
Je conçois vos movens de défense -, ils sont nuls , 8c
votre châtiment sera un exemple mémorable j>our la
postérité. C'est moi oui ai fout' réglé , tout ordonné,
tout fait 5 c'is co.tr' liioi que vous pouvez exercer
votre fureur sanguinaire. Le Roi n'avoit donné aucun
ordre. J'ai voulu sauver ma patrie & mon R.ei , & si on
lui Are un cheveux de la tèle , il ne restera plus pierre
sur pierre à Paris. Je connois lus chemins , & je gui
derai ]e> armées étrangères; ce n'est, que le prélrde
d'un manifeste des puissances de l'Europe, qui voua
instruiront en c;racte'-es plus prononcés , de Ce que
tous avez à faire. Adieu, Messieurs.

■m ■ III JW'iW > 1

VARIÉTÉS.
M. Estai... petit-fls très-prriéré du dfstning de la
jFrance, les vainqueurs de la. bastille, irei/,e commis
saires des guerres, M. du Mo-.irie/, les sans culotte»,
les atteïiers de charité & tous les chasseurs; de Kq-
beitsp.... ont été introduit?, pour rendre hommage &
prêter serment dans le sein de l'assemblée. On dit que
Mad. de Si lie, & Dorulon Picot. d»gu isées eu homme,
faisoient part e de cette dernière phalange, dont elles
dirigeoie:ït.les mouvemens & soulonoienl l'éiiergiqtie
éloquence.

XJn de ces scélérats soudoyés >:ar le club des jnrobïns,


lisoit, dimanche au soir au Pe.lais-P.ov3i, l'Ami du
peuple, & y ajoutait «es réflexions. Il enfit contre. la
Reine qui indignèrent ses auditeurs, & ce^.t personnes
qui j'oimotenl un groupe autour de lui , crièrent d'une,
'(4)
*6îx unanime, à la Force , à la Force. Ceux qui e'tôîëlit
les plus près île lui L'excédèrent de coups, & il fût
tniné en prison. Français , vous commencez donc à
être raisonnables. Cette lueur d'honnêteté me donne
quelqù'espérance que le bandeau que vous avez sur lès
yeux est prêt à se déchirer.
■>;;?:

Le Roi étant prisonnier , il faut un régent. L. P.


: d'Orléans a. déclaré qu'il ne veut pas l'être. Quipren-
dra-t-on ? On n'en manquera pas à coup sûr : nous en
aurons peut-êsre deux. —Montmédi a peur .....
-hem ..... hem ! . . .

L'assemblée nationale a exclu* ses membres des fonc


tions de gouverneur du petit garçon du pouvoir exé
cutif Il n'aura point M. de la Kochefoucault ; mais
cette éducation pourra bien être confiée à Mad. Brû-
lart'Sillery-Gailis. Cette Minerve a fait de si beaux
élèves , & de si grandes révolutions, qu'elle paroit ap
pelée par le génie de la Fiance à préparer son bonheur.
On nomme également au scrutin & à la majorité ab
solue , le cordonnier du Dauphin : on parle beaucoup
d'un officier municipal , qui , dit-on, a supérieurement}
le talent de faire marcher dans des petits souliers.

Combien , à cet'e conduite du Roi & de sa famille,


,iï y avoit u'affluence! que de provinces, que dépeuple
sont accourus pour assurer le retour Je ce fugitif! On
n'avoit annoncé que i5o,ooo cavaliers ou soldats ci
toyens à U'-ger dans Paris Eh bien! il y est entré à-
.rreu-près 6no hommes. Voilà précisément comme nous
sommes riches en tout, & c'est ainsi que les descrip
tions de l'aide-de-camp Dumas soit véridiques ! Il a
eu un mal! Jamais la nation n'aura assez de cou-
.rormes, jamais Camus assez d'assignats pour payer tout
(5)
cela. Et le silence morne des Parisiens! & leurs cha
peaux sur leurs têtes! Comme cela étoit expressif!
Combien de belles phrases cela a fait éclore dans les
Journaux!... Eh bien, cela étoit encore l'ouvrage du
conducteur Dumas: ses soldats commandoient par-tout
silence, eouvre[-vous.

Par ra tournure que prennent certaines nominationg


à Paris , nous invitons les électeurs des 82 autres dé-
partemens, de n'y envoyer, pour la nouvelle législature,
que leurs plus mauvais sujets; car s'il s'y trouve un
honnête homme , nous sommes autorisés à dire que
ce sera une perle dans du fumier.* <

JLa romance qui suit , a été composée trois jours


avant le départ du Roi & la famille royale.
Louis XVI a sa noblesse.
Air : Comment goûter quelque repos!
Ah ! plaignez un Roi malheureux
Que le destin poursuit sans cesse ;
Ne m'accusez pas de foiblesse.
Un jour vous me jugerez mieux.
Pour réduire Un peuple en furie ,
L'honneur devoit armer mon bras ,
Mais j'ai voulu de ses ingrats
Epargner le sang & la vie.

Bientôt ces tigres enhardis


Ont abusé de ma clémence;
Et chaque jour leur insolence
•**■■• Menace & la Reine & son fils.
J'ai ru dans leur main sanguinaire \ '■. -»
briller leurs poignards menaçans. . f
Ah ! pour sentir tous mes tourraens , '
II faudroit être époux & père.

AL ! plaignez un Roi malheureux


Que son peuple outrage sans Gesse ;
Jîe m'accusez pas de foiblesse: i
Un jour vous me jugerez mieux.
L'honneur, l'amour & la nature
Tour-à-tour déchirent mou cœur;
Mais dans l'excès de mon malheur ,
• Votre vaillance me rassure.

Lors dé l'arrivée du cortège du Roi , le duc d'Or »•


promena pendant long-tems avec M. 'de La Tô...'. sur
la terrasse des Tuileries, à gmiche du pont-tournant,
affectant Tin- air- de satisfaction. Tqù'îl auroit peut-èt'e
mieux fait de renfermer au-dedans de lui. Des garde»
nationanx qui ie trouvoient près de lui , eh ont été
révoltés. M. Thour.. député, n'a pu lui-même s'empê
cher de dire : «Il est bienétoutiiint que le duc d'Or
Se promené ici. -La Tou.*. devroit .bien l'en arracher ».

Ch L,... (ce nom seul est l'emblème touchant dm


la reconnoissance ) étoit monté sur le treillage de la
même terrasse { mais s'étant apperçù qu'il étoit trop en
évidence, il se retira quelques {ms plus loin, & dit
très-haut à un gorde national qui étoit sur lé; pont-
tournant : Nous la tenons, nous la tenons maintenant*
dus ztz.\.1 C'.im i <\l < ■■ ■_> ■'T

v.
Un paysan d'Orbeval, devenu garde- de-corps à S te.
Menehoùlt , causoit avec le Roi sur les affaires du tenU»
( 7 )
Il lui exprima le plaisir que faisoit la nouvelle consti
tution à tous les paysans oe s^n département. —Le Lloi
«tonné de l'enthotisiasme d'un homme qui lui parois-
•oit raisonnable, eu parlant d'une clioso aussi dérai
sonnable , l'invita à iui faire connoîfre ce qu'ils trou-
voient, dans la nouvelle constitution , de ;>i avantageux
Îiour eux? —Les droits qu'elle nous donne , répondit
e paysan, de ne plus payer de taille, de Capitation,
de renies seigneuriales, <le lots & ventes, de dîmes,
d'avoir le tabac & le sel à bon marché, les entrées
franches dans les villes, le droit de chasser, celui de
se chauffer avec le bois des ci-devants seigneurs , de
pécher dans leiirs étangs , de les pendre s'ils le trou-
yent mauvais, de ne plus rien payer à la nation, qui
est assez riche avec les biens ecclésiastiques dont on
l'a'laissé s'emparer Quelques coups de fusil qu'on
tira sous les lenètres du Roi , l'empêchèrent d'en ap
prendre davantage.

Les motionnaires du Palais-lloyal sont fort indécis


sur la façon dont on récompensera les deux citoyens qui
ont eu le noble, patriotisme d'arrêter 1< v.r Roi. —Les
itois veulent que M. DrcUit, qui a é:é dragon, remplnc e
le prince de Coudé , dans sa charge de colonel-général
de l'infanterie, & que M. Guillaume , qui a été ma
telot , remplace le duc de Pt/u/ncvie , dans celle de
grand amiial de France. —D'autres plus prévoyant
voudroient qu'on les enterrât tout de suite à côté du
grand Mirabeau. — Celte dernière moiion est celle
qui a été appuyée le plus généralement, & accueillit»
avec le plus d'enthousiasme.

Le mercredi 21 Juin 1786, le Roi de France partit


pour Cherbourg, & fut accueilli sur son passage par
les acclamations &. les bénédictions du peuple.
Le Mardi 21 Juin 1791 , le Roi des Français quitta
Paris , pour épargner un crime à la férocité de c»
pième peuple.
(8)
Bouche de fer. Le Roi a-t-il donc changé ?
Réponse. Non. Mais alors le peuple agissoit d'après
«on instinct naturel ; aujourd'hui il cède à l'impulsion
qu'il reçoit , de même qu'il le faisoit au quatorze &C.
seizième siècle.

Vous observez , messieurs , que les Anglais actuel


lement à Paris se sont cachés le jour que la canaille qui
gouverne votre patrie a traîné en prison si ignominieu
sement le chef des Bourbons & la fille des Césars.
Voulez-vous en savoir la raison ? —La tête sanglame
de Charles premier est venu frapper leurs regards
épouvantés. Vous frémissez à cette image horrible !
Ah ! Français ! que notre exemple vous épargne le
plus exécrable des forfaits ! Nous voudrions pouvoir
déchirer de notre histoire , ces pages fatales qui re
traceront à tous les siècles notre honte & notre
crime , & qui souilleront à jamais la mémoire de nos
coupables ancêtres.
Signé , un Anglais.
Livres nouveaux.
les Rêveries patriotiques du comte L*** de G... Chez
les marchands de nouveautés.
Il n'est personne qui n'aime à rêver avec M. L...,
de G , & qui ne désirât sur-tout de voir ses rêve
ries devenir des réalités. Dans cette malheureuse épo
que , c'est un phénomène à citer, qu'un écrivain éclairé,
stige, modéré, qui, loin de se livrer à des déclamations
futiles ou dangereuses, ne présente à ses lecteurs que
des vues saines & des leçons utiles , & qui , en indi
quant le mal , indique aussi le remède. Voilà le vrai
patriotisme.

On s'abonne pour ce Journal, rufl Percée-Saint"


Andr/-des-Arcs , N.o %i.

45e l'imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville.'


N.o 2. (* ci )

''.•■.
3 OORN AL—
l . ■ . ':■•)• ;-■, . . • : iî i ft

t't'tA Co,u'r-e'ï DE 1A VlLl"*


•' «.- :.! • , . ,- . • l ■; '• : ■■ ,' . {
Tout teîfcot de Journal doit tribut au malij(k
< *iU-i "i "-— "~ " '•.'-' " '-'■ La -Fb-ktAiN*.' '

û ..-■ _ '-■•-•-•• -<-> -,,^i.'.


. Du Samedi 2 Juillet 17^1*
Toutes les trompe 'tes de la r.-iiomm/'e ont retenti
«les hauts Aiita" dés siéur's Droûet%i Guillaume , qui,
ù eux seuls , ont renversé "une charrette , barricadé
^m*pori6,"&- fait sonnerions les tocsit:s; 4e l'intrépidité
de deux gardes irationaux quj ont menacé ^ta'^ii^r suc
des 'femmes dans une voiture ; de désintéressement à
la grecque du proçureur-syi:dtc île .y.u.r.enuqs .j §ui /sa
rej'usé des, offres que.çpr:aii;e«;em il n'eût i-js acceptas
•KftiS rrsqné" dtv'ifnftaM r\é te':n«i'is , sni posant' qu'ils
lui aient réellement é;é l'ai i s, ; enfin , de l'audace de
40 à 5o gardes nationaux , qui ont menacé de leur1
^riille,rie;npn, chargée u^e^ptugjjéu de hussards. Mais
aucun journaliste , aucun témoin , ni k. siavxi'Deaukt
lui-même , n'ont rendu compte de la magnanimité du
lloi , qui , pour -la sueomilc"foia rtesa vie , pouvant se
défendre , a ordonné aux courriers d'arrêter , & aux
~fc»OUJës de ne pas tirer, & s'est rendu , pour éviter"
i.touifc effusion du atei g. français. Ce trait, le seul
sublime de tout cet événement, a été pass» sous silence.
On laisse traiter l'humanité royale de foiblesse , pen»
dant que par-touf la férbcrH excitée du peuple reçoit
i-les
■■■ honneurs
«»n vin <• •■ du courage.
- .~>-iî,-; , :•■« . • ■• ■. I., y. j

x A 5 S EI^BL É'■£*' N A TION a4'£


• ■ l• • "' ■ ; 'M

r vL/KT'ji' lit ime lettré de* commisspires' de'^i'2«em-


~%\ée 'envoyés dans lés 'Hëpàrteniens frontieres'd'Âlîi-
• jBàj^&ev ' ïls rendent "ttri 'Compte satitfsùsaàt''ife,ï>i*al

Tome IV. Année 17^1. B


de ces provinces, où tout paroît fort tranquille. —On
a cru apparemment que cette lettre seroit l^antidote
de célla de M. de Bouille. —M. Camus a lu des
lettres de Bruxelles très-insignifiantes sur le voyage
de Monsieur. —M. Fréteau a instruit l'assemblée que
M. Montmorin , colonel du régiment de Flandres ,
«voit été arrêté à Roye.

VARIÉTÉS.
Réponse du Président de l'assemblée national»
à la lettre audacieuse de M. BOUILLE.
>
Avec de fiers sermens , avec de grands décrets,
Que craint-on des Bouilles , des Rois & des boulets î

On so plaint dans tous les départemens qu'il en coût»


fort cher pour plaider gratis.

Quarante mille Macédoniens commandés par Alexan


dre , ont défait un million de Perses , & conquis tous
les états de Darius. ,

Un démocrate disoit l'autre jour : mais on ne peut


j>as faire de révolution sans qu'il y ait du sang répandu :
ehbiert , lui répondit quelqu'un , il n'y a qu'à n'en
point faire.

On,vend, on crie , on heurle dans les rues une feiiill*


Îortant pour titre déclaration du ci-devant Roi & de
i ci-devant Reine. On n'a pas besoin de dire que «e
ii «s-";* **«»£ ■i:'i'i .
(«)
•ont autant de faussetés que tout ce qu'elle contient.
Mais on ne se fait pas une idée xle la scélératesse de
l'écrivain : nous n'osons répéter ce qu'elle contient. Le
département , la municipalité , la garde nationale le
souflrent. Quel compte à rendre aux hommes de toute*
les nations , aux Rois , à Dieu !

Depuis la révolution , il n'est point de peuple au


inonde qui parle tant de justice & d'humanité , que le
Français , & il n'en est aucun qui en ait moins montré.
S'ils étoient justes, ils ne diroient pasque leur Roi captif
sanctionne librement : s'ils étoient humains , ils ne
laisseraient pas gémir dans une prison la plus aimable
des princesses , sans lui annoncer quel est son crime.
Le fait est que la métaphysique a tourné la tète des
Français. Il n'y a que la logique du canon qui puisse
1* remettre droit* sur son pivot.
Puiiic-Ledge».

On dit que le directoire des Jacobins séant à 1 1 chan


cellerie du duc d'Or , va proposer un décret à l'assem
blée nationale , qui excitera impérieusement les trou
pes des puissances étrangères de mettre bas les armes
au moment de leur entrée en France ; c'est d'offrir à
chaque soldat une portion considérable de notre terre
sainte vendue ou à vendre.

Produit net de la révolution.


Du papier pour suppléer à l'or & à l'argent qui ont
disparu.
Du métal des cloches converti en sols , parce que le
cuivre même mous manque. ■>
La misère par-tout. ^ ■
(tu)
•' 'I*; <*hn« triomphant. ; ' • t »,
' Les autels renversés. . ., ,. . ,.; . . '■
Les églises dépouillées.
' Quatre raillions de François riches , devenus pauvre**
Les pauvres devenus gueux.
Cinq ou six cents châteaux incendiés. . , ,.>,.„
Deux millions de citoyens aisés cherchant leur sû
reté chez les puissances voisittes.
Un nombre considérable de gens de tous états mas
sacrés. * "' r
Ouinze cent mille morts de —■'■■■---
• Ne •4' T ■
Nos Colonies perdues.
Nos grandes villes désertes.
Nos places de commerce ruinées.. ,
.Enfin , la guerre civile , qui , peut-être , fera 'péri*
un tiers oh une moitié des habitans du plus beau & du
plus florissant royaume avant l'existence de l'assemble»
nationale! ■/. i non nu-, *.,. ,il) : ii .;

Nous invitons M. de Genlis -, député à l'assemblé»


nationale , d'être aussi modéré dans les propos pi-
quans & plaisans qu'il tient dans ce moment-ci contre
le Roi , qu'il l'étoit le jour de son départ & avant
qu'il eût appris son arrestation.
<"nit ' "'" ' ' : /li.lii : .'■• ■';";, '■;.;■■ ;■)•
• > I- ■ II— I I
-.'. .J ,'..,,:, nriîjo.'' , 17 ; ■ : !• - '>;;. .v(>: >
La juromanie s'est si fort emparée des esprits , qu»
les musiciens fonctionnaires publics de l'Opéra , du
théâtre de Monsieur , de la comédie italienne , &c.
ont. délibéré d'aller en corps , jeudi prochain , à l'as
semblée nationale , pour y prêter mn serinent lyrique.
?r'~ ''"? : ' nfr.ï "' ■ • '

Vous 'avez fait une description si imposante du


régiment royal-pituite , que je commence à en avoir
grand'peur. D'après cela , je me suis creusé la têt»
font en venir à bout dans l'occasion » ' S: ' tdlci té
que j'ai découvert.
Lorsque ces braves militaires seront sur une seul*
ligne pour une revue de parade , passez à la droit»
du rang, donnez un léger coup de poing au prom.er ,
Celui-ci renversera le second , & ainsi de suite jusqu'au
dernier. Alors vous los verrez cheoir comme une fil»
de capucins de carte. La manœuvre est sûre , je vou»
la garantis.

Grands mouvemens , calomnies répandues pour


un verre cassé.
Mardi 28 au matin , un monsieur , que l'on assura
être un député , déjeunant au café sur la terrasse de»
Feuiilans , a cassé une carafe & n'a pas voulu la payer.
Grand bruit , menaces , les sentinelles ont donné
l'alerte , 5oo gardes nationales sont accourues ; peu
s'en est fallu qu'on ait battu la générale & sonné le
tocsin. M. de la Fayette a paru très-promptement ^
& par ses grands talens & soh grand courage , il a
rétabli l'ordre. L'inviolable a payé la carafe -& est
allé juger l'univers.
La nouvelle de ce verre cassé , embelli , grossi à
chaque pas , s'est métamorphosée dès la rue Saint»
Jionoré , en un bruit qui ensuite s'est répandu dan»,
tout Paris. On disoil que le Roi étoit devenu fou &
avoit tout cassé chez lui.
Hélas ! la situation dans laquelle on a fait arriver
fe-t inforftiné monarque est bien capable de.faire perdre
la tête , & on l'a cru facilement ; mais cela n'est pas
encore arrivé. ...

Nouvelles maritimes.
, -On *tous mande que le Havire l'Illustre Famille-, Cftpi-
è*ic*i Ray , se prouvant v par les 49 degrés de lati|ud#
(M)
nord, feenriron par les 3 degrés de longitude e»t mêrh
<uen de Pans, son équipage, qui depuis long-tems entre-
tenait des lerau» de révolte contre son capitaine, a fini
par le mettre aux fers, avec quelques passagers, & l'ont
amené prisonnier dans le port de.... d'où ce bâtiment
«toit parti. Il est fort intéressant pour le commerce &
Ja navigation, que ce crime ne reste pas impuni.

M. pestai... a fait offre à l'assemblée nationale de


répandre pour elle jusqu'à sa dernière goutte sur mer
«t sur terre, &c. Il luUémoigiie ses regrets de ce qu'il
n y a pas un autre élément où il puisse lui rendre aussi
ses services. Il faut que cet amiral ne se soit pas rap
pelle le feu, ou bien qu'il ait eu de la répugnance à
nommer un élément pour lequel il a prouvé , en mille
occasions, & sur-tout à Sainte-Lucie, l'aversion la
plus décidée.

M. de Florian, l'auteur peu connu, a eu grand soin


de publier & d'imprimer que l'officier arrêté pour avoir
marche au secours du Roi , n'est ni son parent ni so*
ami, & s'appelle Floriac, & non Florian : mais noua
croyons cette précaution très-superflue; tout le monde
Bavoitbien que messieurs les académiciens, & M. de
Florian en particulier., tout chevalier de Saint-Louis
qu'il est, ne cherchent point le danger, & qu'ils ne
hasarderont jamais leur vie pour sauver celle du Roi.

Environ 30 mille ouvriers sont allés mardi dernieri


•ffrir leurs bras , & sur-tout leurs dents à l'assemblée
nationale : ils l'ont priée de vouloir bien rendre à ces
inctrumens l'activité que ses augustes décrets suspen
dent depuis si long-tems.

Liste des personnes désignées par les Jacobins ,


pour concourir à la place de gouverneur de M. 1«
Dauphin , qui doit être nommée par l'assemblée na,
tionale , mais qu'elle a interdite à ses membres ; M.
d'Anton, M. Audouin, M. Marat , le père Du
ché snt, M. Jean Ban , Madame de Srllcry, M. Prud-
hommc , M. Rotondo , M. Laclos , M. Judas Diouet
M. le duc d'Or... , M: Perkt, Madame de .£'«/%«'
M. l'abbé d'Anjou, dit fabbt de six pieds , M*
Samt-Huruge , M. Martel, M. Carra, M. CamilleL
Desmoulins , M. Seagate , M. <ft ^7/«« , M Me-
nou M. Gc/\ftf j. Peut-être partagera-l-on l'éducation
en plusieurs départemens , que l'on confiera à différens
membres, tous pris dans la liste ci-dessus: par exem
ple , M. Laclos seroit chargé du choix des lectures:
M. Saint- huruge de la partie militaire... M d'Or
de la marine , le père Duchtsnt des langues , M.
i ^ £"' m. mœurs, M. Audouin du style , Madame
de /ta£fc/z , inspectée par Madame de Sillery de la
galanterie , M. Judas Drcuet du droit des gens M
■ittngalaA* la partie diplomatique , MM. Prudhommc \
-Martel' & Caaw/ft; de la morale; M. l'abbé de six
pieds, de la religion , ainsi du reste.

- L'assemblée nationale vient de demander aux 83 dé-


partemens^leur avis sur la captivité du Roi ; mais il
kous semble , que jour foire les choses en renie , on
auroit dû les consulter avant que de le mettre en priions
A K ÏS'cfà paner que ces corps qui sont les enfans
. de 1 assemblée n'oseront montrer un autre sentiment
que celui oe leur respectable mère : c'e*:. à-nen-ni*.
comme.s, ]e capitaine P,V,re Mandrin avoit demandé à
«es soldats s il avo.t b.en fait de piller les caisses de la
iej'nî?,gen4rale. . ._.

.Le duc JOrVans vient d'envoyer à presque rotas 1À


journaux , une lettre par laquelle il déclare renoncer
à-présent 6c pour toujours à la régence du royaume •
.^L£??5Le_per£onjuuM k lui offrok -,-rl-nous rap!
pêlTe-ce renard des fables de La Fontaine , qui 't
•des raisin, auxquels il ne pouyoit atteindre. 7
Ils sont trop verds, dit-il, & bons ppur des gouj*l#i,-
Fit-il pas mieux que de se plaindre ?
Mais ce qui nous a le plus frappé , est de voir le
mot de régence dans la bouche du duc d'Orliai.s , §l
Sans les circonstances actuelles ! Au reste, en ne noua
envoyant pas sa lettre , il nous a donné une preuve
d'estime particulière , dont nous lui faisons nos remer-
'cîmens. • .

Les processions de cette année ont été d'une tristesse


*&; d'une solitude extraordinaires : il est vrai que pies-
"que tous les spectateurs de.s autres années, étoient cette
<fois-ci changes en acteurs ; beaucoup d'honnêtes por
teurs d'eau , beaucoup de fidèles savoyards , ' élpient
■couverts d'iiVui'jii jus d'église f ou portaient les/encen
soirs & les fleurs ; on prétend" même , que M. l'évéqua
Jçiiavoit fait autant Je prêtres , en prononçant sur eijs
•ces paroles du psaume : Tu es sacerdes in istcmiftrt sî~
'Cundum. crdinem L-jdda Gobec 5 malgré cela , ces néo-
-phiîcs li'aWienf pas pu atteindre à l'air d'assurance,,^:
d'intrépidité peint' sur les visages dis jureurs ; ils
avoient l'air aussi gauche* $b*mmmt- -empruntés dans leur
rôle , que les ambassadeurs des peuples do l'univers le
-furent dans leur députation auprès de l'assemblée na
tionale, i

; Autrefois le dite J'0rdis6rt soiivent qu'il ne dot^-


-»e«oit pas *»li écu de l'opinion pvibliqtfe ; niais il s'est
3to pe-u corrigé 5 a-présent il ris dédaigne plus que celle
des honnêtes gens.
■i '[' . ■ n'A V . . --' 'i. : ■„.. A

On s'abonne pour ce Journal^ rue'Pereée^Saintr


KnJrJ-des-km.y-ÏÏ^.ïi. ï^-X'-l
—.-, — ■■■' -**\^'-"-i-> ->• -■-> *;"'■'_'
Jî« l'hnpimeiw du Jouxtât 'J4$ VGwK Si de la XUilr.
N.« 3;
J O U R N A L
i>e la Cour ex atff* la Vili e:
Tout railcur de Journal jloit tribut au malin
FdN IA INE.

< Du Dimanche 3 Juillet 179!.


Quiconque s'aviseroit de venir drrc' à la barre de l'as*
semblée : «. ftg-I.ti est à-la-foQla chose la plus
i> naturelle & en même- tans, la pîys chimérique -, >»
«eroit hué par le coté gauelS , chassé ignominieuse-'
ment , iivri <yix saiis culottes , &* peut-être au tri
bunal d'Qpéans ; car l'égalité est Ê pfcrre angulairo
de la constitution. —Que dBit-on "penser , en lisant
cette phrase , mot pour motj' dans- les œuvres d'un.
écrivain dont Paris va faire i*fip:ithéosc , dans le ÏHct.
Phil. de Voltaire, au mot ègaluê , sect. 2,^5. — Gette-
inconséquence fait pendant à celle clés 48 sections as
semblées pour voter des félicitations auxPoionois sur
leur nouvelle constitution , aussi opposée à la nôtre -
que la lumière l'est aux ténèbres. ' •
Il y a eu beaucoup de gouvernemens établis' durant
les orages; mais ce sont ces mêmes gouvernemens qui dé
truisent l'état. Les usurpateurs amènent ou choisisissent'
toujours ces tems de troubles , pour faire passer , à la,
faveur de l'effroi public , des loix destructives que 1»
peuple n'adopteroit jamais de sang-froid. Lo choix du
moment de l'institution estutides caractères les plus sûrs
par lesquels on peut distinguer l'œuvre du législateur
d'avec celle des tyrans. Contr. Social, Ckap. X.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du % Juillet.
\J JSï çourier extraordinaire du département de Loire
inférieure , a annoncé que la flotte anglaise a tenté
une descente sur les côtes de Poitou. Celte première
hostilité a jeié les' plus vives alltrmes pirmiîes habitans
de cette province. L'assemblée a renvoyé ces lettres
à l'examen des comités de "marine & militaire. —Ou
Tome IV. Armée 175)1. C
, (i8)
a rrêté à,Forbac trois barils de piastres expédias par rra
négociant à Metz poair Francfort. M. le Président a fait
proclamer le résultafrïlh scrutin , potir la liste indicative
des personnes propres a être gouverneur du dauphin.
Voici les noms îesj^lus connus.
MM. le Roi, diïmcuilli , Conti , Neckcr, Bernardin
de Saint -Pierre, Wossu, Saron, Duveyrier , Cérutti ,
Duport du Tertre, J^orb a nnais, Fkurieu , Ûarcourt,
Sêchelles Ktrsaint , le l&bc , Fendêe , Mahsherbex ,
tfOrmcsson, Pasmret, Sigur, Servait, du Tremblai,
Fergennes, Charost', Daçis, du Castel.

V À Kl ETES.'!
A toi , la Fayette Bouille > toiine Scmenace ; BouilW
n'wt'poii't à craindre ; c'est l'esclave des tyrans qui.
s,'agite_dans ses fers. Paris est calme : c'est l'attitud»
d'un peuple libre , qui a pour appui les droits de
l'homme , & pour défenseur le héros des deux mondés.
Tu veilles , la Fayette ; la France entière peut som
meiller , on n'osera jamais l'attaquer.
N'asrtupas déjà fait toutes tes preuves ? Jeune en
core , & sous les traits d'Adonis , tu as la force d'Her
cule , l'expérience de Nestor , & les ruses d'Ulysse.
jN'as-tu pas appris dans les champs américains à vain
cre sans périls i
Quels prodiges n'as-tu pas opérés avec ton armée . . ï
Semblable à Cadrons , tu dis un mot , & des légion*
»Je soldats so lèvent tout armés à la voix de la liberté.
Tu dors le six octobre , & ton génie opère des mer
veilles-, il enchaîne les rois , il égorge leurs satellites ,
i,L-Gse davantage ! ! ! ! Il ne te laisse enfin que le soin
de les humilier , & tu t'en acquittes avec la grâce & la
sérénité qui n'appartiennent qu'à toi.
' Cette: antique noblesse , qui nagueres faisoit la
«doive & le salut de la nation , & qui devant toi n'est
que. poussière , ose un moment te croire capable d'ai
mer un roi ; tu la rassembles le 28 février , & tu la
braves , & la dissipe : son maître à elle-même a
1 réparé ton triomphe , en faisant complaisamment ds
( V)
poser clés armes destinées à li servir , & tu peuxsnns
te compromettre , insulter à des chevaliers désarmés.
Devant toi on outrage ton prisonnier le )8 avril ,
& ce n'est que toi que l'on plaint & que l'on venge.
Enlin , tu veux , par un exploit qui les surpasse
t< us, proiuer les taiens à l'univers entier & éterniser ta
gloire. Tu le veux , & les événemens viennent s'of
frir. Tu laisses à vo'on:é -échr.pper ta victime , tu la
suis de l'œil ; tu la ressaisis lorsqu'elle se croit hors
çl'atteiii]:e ; tu la reproduis au peuple stupéfait , &
tu sais donner ù ce nouveau triomphe un éclat inoui.
Tu y présides comme un Dieu tutélaire ; tu diriges
la marche , & toi seul ayant, comme un héros ,
la tète découverte , tu permets , lu ordonnes au
peuple l'insolence & le sacrilège , c'est-à-dire le plu*
saint dés devoirs.
Va , la Fayette , ta renommée surpasse déjà celle
des Catilina, des Brutus; nous ne craignons ni Bouilli ,
ni les puissances : tu nous garantiras de tout , & s'ils
(soient avancer .... ; si, pour leur malheur , les
ennemis de la liberté osoient nous apporter des fers 1 . . .
c'est alors que des sermens . . , des fédérations . . . . ,
des autels de la patrie , . . , des sans-culottes, des
vainqueurs de la bastille . . . , des sociétés fraternelle*
& à leur tête les Menou, lesBarnave, les Lecoititre, les
Panton, les Coppet , les Capets , les Robertspierre , les
Nicolas & tous ces héros patriotes , les dé'paitemens,
les municipalités, les districts, les assignats...) les
{.ros sols . . . , les JVîa.'s ne soyons pas pro
digues ^ économisons nos ressources ; il en faut si
feu pour combattre des tyrans & peur vaincre des
esclaves ! Le régicide club des Cordeiiers nous délivre!»
t'es premiers ; & pour nous défaire des autres , il ne
faut qu'une gouvionnade.
J'ai dit , je vais dormir.

Brochures nouvelles.
Doléa»ces des blancliisseujcs de Paris, adressées i
(20)
M. Chahroud, sur l'effet indigestif qu'a fait l'é'pîrr»
de M. le marquis cle Bouille dans l'esprit, le cœur, &c.
dès jacobins , des membres du côté gauche de l'assem
blée nationale, & de pareils sujets aussi fidèles à leur
Roi. Cet ouvrage ne se trouve nulle part.

Il faut rendre justice à l'auteur du Moniteur; il fait


des progrès en démagogie , &c M. Beiuil sera bientôt
l'égal des Mârat , des Gorsas, Âudouin , Carra , Ca
mille, &c. Voyez son numéro du mercredi 20 ; il y
donne, p:;ge première, l'extrait d'une lettre de Château-
Thierry du 26 , da\:s Inquelle se trouve cette phrase :
■si ]Si o us avons été à portée «le connollre nos arisfocra-
33 tes : ils ont 'eu quelque gailé-dans le moment où la
33 fuite du roi a été annoncée. Quelques-uns d^eux ont
Si mérite & jailli d'être éveittft's-»; & cette autre, « on
53 entendra parler quelque jour d'un complot abomi-
» nable ; il censistoit à faire égorger les patriotes aus-
» sitôt la sortie du roi hors du royaume : la conju-
33 ration avoit ses caensrout nrèts >j. ' '■"
L'auteur de la lettre d'où on a tiré cet extrait, n'est
pas nommé , ce qui fait présumer que si elle n'est pas
tonte de l'invention de M. Ba'.yUi/t , elle est au moins
d'un fanatique iubécille , don' il s'est fait servilement
l'écho , au risque dépasser lui-même pour le prus
sot & le plus méchant ('.es hommes. —Mais M. Tiei'qUiâ
veut être électeur ; Madame Faiikoucke le destine à la
législature : il laut qu'il fasse ' ses preuves de patrio
tisme , & ii ne peut mieux y réussir qu'en subs
tituant au style de /' Ami des Enjans, celui de la biblio-
thèque-bhue, & du petit Pcucet ( 1 ).

Nous pouvons donner comme certain , qu?avant hier


le Roi a fait entrer dans son cabinet M. de la Fayette

( 1) M. ."Bcrquin est auteur de l'Ami desEnfans , ou-


Itfage qui -a- eu du succè*. ^.iJa ><iu •
(»i )
ÊC. un commandant de bataillon , & qu'il leur a dit : je
sais , messieurs , les bruits qui se répandent dans Pari»
que j'ai cassé les glaces & les meubles de mon appar
tement; examinez par-tout s'il y a le moindre désordre,
& quand vous serez convaincus du contraire, allez dire
de ma part aux Parisiens que je ne suis ni fou ni ivre.

On nous a assurés que trois députés de l'assemblée


nationale avoient été chez M. de SimoHn, ambassadeur •
de Russie , pour recevoir sa déclaration sur l'affaire
du passeport du Roi , & qu'ils en ont été reçus avec la
dignité convenable à Jla souveraine qu'il représente. Ce
ministre leur a demandé en quelle qualité ils se pré
sentaient chez lui , & sur leur réponse , cjue c'était
comme commissaires de l'assemblée, il leur a dit : l'Im
pératrice de toutes les Russies m'a expressément dé
fendu de reconnoître en rien l'assemblée nationale ;
ayez la bonté de vous retirer. ,

Demande, i*. Qu'est-ce que la liberté ? Réponse.


C'est le droit de ne jamais faire sa volonté , &. d'êtra
obligé de faire celle de tout le monde. Dem. 20. Qu'est-
ce que l'égalité ? Rèp. C'est le droit d'être renfermé,
tandis que tout le monde se promené. Dem. 3 •'.' Qu'est-ce
que le droit de résister à l'oppression? Rèp. C'est celui
d'être pillé , vexé , assassiné sans avoir la permission de
ce défendre , ni de s'en aller , ni de se plaindre.

La lettre de M. de Bouille a fait sur le coté gauche


de l'assemblée , le même effet que produisit au festin
de Nabuchodonofor la main qui écrivit sur la muraille
ces mots : Mane Tecel phares.

Le jour de la rentrée du Roi dans sa prison ,' M. d«


( 22 )
€htillermi & un autre député, se trouvant aux Tuile
ries, ôterent leurs chapeaux, lorsque S. M. passa près
d'eux 5 plusieurs personnes le trouvant mauvais , me
nacèrent ces messieurs , & voulurent les forcer à. re
mettre leurs chapeaux. M. de Qufflermï prit le sien,
&. le jeta en-bas de la terrasse , en disant : allez 1*
ramasser , & venez me le rapporter chez moi.

Henri -Alexandre Audainel a Etienne -Charles de


Lominie ^archevêque de Sens. Nous invitons M. Charles
de Lominie à lire «avec quelque attention cette petite
brochure. Semblable au soc de la charrue qui fécond©
Tin sol ingrat en le déchirant, elle déchirera l'ame du
prélat infidèle : puisse-t-elle également y faire germer
le repentir & un utile remords ! —Cette brochura
*e trouve chez Se/ineville , au Palais-Royal.

Les chevaliers français à la tète des bons citoyen»


ennemis des jacobins & de l'anarchie , n'attendent.
que la fin des récoltes pour se rassembler dans cha
que province , & les parcourir en nombre suffisant
pour faire faire justice à qui elle appartiendra, re
dresser les torts, & détruire toutes les sociétés diabo
liques qui ont enragé la France , '& perdu l'honneur
des Français.

Les personnes sensées , & qui ne se laissent pas


aveugler par le patriotisme à la mode , comparent un»
armée d'Autrichiens aux prises avec une armée de sol
dats-citoyens, ou de citoyens -soldats, à un maître
d'armes qui se bat l'épée à la main avec *n novice.
—A bravoure égale, le maître d'armes aura un si grand
avantage sur son ennemi, qu'il finira par le perforer
â mort.
(*3>

Brave Bayard , fleur de nos anciens preux 5


Si tu revoyois la lumière,
Que dirois-tu de ce Roi malheureuK,
Dont le sceptre est dans la poussière ?

Si la prochaine législature a lieu, il y a tout à pa


rier qu'elle fera le même cas des décrets de celle qui
nous travaille dans ce moment-ci , qu'elle a fait des ca
hiers que nous avions tant pris de peine à faire. Il n'y
a pas un honnête homme qui n'eut désiré qu'ils eussent
été suivis; mais ce n'étoit pas là le compte des cheva
liers de la sainte révolution;

Réflexion d'un Parisien.


D'esclave ci-devant actif,
Te voilà libre & très-oisif.
Au jour le jour , à peine tu vivottes :
De jour en jour tes chausses vont s'usant.
Où diable est donc ta ressource à-présent,
Sinon de t'enrôler dans la gent sans culottes ?

Un Jacobin à tout rompre , & qui pis est , membre


gftiiche de l'assemblée naîionale , disoit hier au café
*ùr la rotonde dii Palais-Royalicide « — Ça ira, si on
» paye les impôts ; il est vrai ciue cela pourra souffrir
»" quelques difficultés; car je me suis apperçb, oans un
» long voyage qiïe je viens de faire , qu'on n'y a ets
«jamais moins disposé qu'à-présent. Mais qu'importe?
» nous les y forcerons par des moyens aussi facilw
( M )
» qu'expéditils s nous ferons lanterner, lapider , â&-
» coler ou assommer 12 ou i5 aristocrates par dépar-»'
» tement , sous le prétexte qu'ils ne veulent pas payer
» les impôts : la peur fera pay«r les autres , & par
» ce moyen , ça ira , ça ira , ça ira ».

Nous invitons de tout notre cœur les braves gardes


nationaux qui se sont fait inscrire pour aller sur nos
frontières soutenir, aux dépens de leur vie, une consti
tution qui , selon Caragaramam , les rend heureux
& libres , de vouloir bien réfléchir , avant de sa mettre
en route , à la démarche qu'ils vont faire.

Sur la fonte des cloches.


Air : De Joconde.
.Lorsque les permanens états ,
Pour nous remplir la poche ,
Décrétèrent qu'en mille éclats
On briseroit la cloche ;
De la corde on ne parla pas
Dans la fameuse horde.
Ali 1, c'est que ces grands scélérate
Se réservent la corde.

Ce Journal paroît tous les matins.


Zeprix de Vabonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris y 6' de 3 livres i~$ fols pour la^
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue percéeSaint-Andrc-des-Arcs , K°. 21.
, , . MIJ ,- — 1 fca

ï)c rTmptïmerk du Journal de la C«ur & de 1» Virile.


N.o 4-
JOURNAL
de la Cour et d^ laVille.
Tout taileur de Journal doit tribut au malin
La F o n ta t n E.

Du Lundi 4 Juillet 179 1.


îl y a (1ns peuples dar.s l'Europe qui aiment la liberté
jusqu'à sacrifier tout pour élit.-} il* sont devenus furieux ;
quand 011 a voulu lu leur §Jer. Veflt-mi les assujettir?
Ce n'est pas par la violence' gxP'Â faut s'y prendre ;
rendez-les si libres, laissez -k-j jouir d'une liberté si
outrée, qu'ils s'en euauveiit, ci qu'elle le* choque eux-
Bième«c ne prenez pas garde à eux. , laissez-les faire ,ne
«Tous mêlez do rien, oubliez-les: ils viendront vous dire
de les mettre aux l'ers, ils vous reprocheront votre pa
tience, ils vous donneront en nu jour plus de pouvoir
contre eux, que la violence ne vous en donnerait en
Cent ans: ils voudront un maître , parcu qu'ils n'en au
ront point; ci vous pouvez' vous reposer sur eux dtt
l'étendue des droits qu'ils vous donneront alors.
Œuvres de M. de Marivaux-, tom. IX. D indigent
philosophe , p. 717.
Les barbares sont quelquefois plus près de la natur*
que certains peuples qui se croyent policés , & que des
rafiinemens de politique ou d'intérêts rendenf souvent
médians par système.
Gaillard^ rlist. de Charlemagnef tom. I, pag. 19t.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3 Juillet.

JL/okage qui menace la France grossit tous les jours,


&. des nouvelles effrayantes se succédjnt avec rapidité.

Tome IV. Aq,oée I7^r. D


( 2* )
M. le président a lu des lettres du 29 juin, des admi
nistrateurs du département de la Gironde, qui annon
cent l'invasion des troupes espagnoles sur le territoire
des Français. Des lettres du déparlement des basses
Pyrénées, en date du 3o, confirment le même fait.
Cependant des députés de ces cantons ont dit avoir
reçu des lettres postérieures qui annoncent la retraite
des Espagnols. On a renvoyé ces lettres aux comijtés
militaire ik. diplomatique. L'assemblée a décrété le
rassemblement de 1 8 mille gardes nationales , ck. leur
départ pour les provinces frontières.

VARIETES.
. M. Déon , major du régiment de Colonel-Général , a
adressé à ses soldais une lettre conçue en ces termes s
"Soldats, votre Roi ejl dans les fa s; le premier régi
ment d'infantetie lui fervira de garde: nos ojficicrs,
vos vrais amis , vous attendent à Furnes, où l'Empe
reur a fait donner des ordres pour recevoir les régi-
mens qui s'y réuniront pour la défenfe de leur Roi.
Làfera le noyau de l'armée. Vive le Roi !

L'escadre anglaise qu'on a vue dans la Manche, &


qui menace nos côtes , cause la plus grande inquié
tude. On a- bien raison; les Anglais , nos frères aine»
en liberté , sont les seuls à craindre , parce qu'il»
sont presqu'aussi libres que nous. Pour les autres Puis
sances, ces vils esclaves du despotisme, ne pourront
jamais résister à des hommes qui combattent sous le*
tlrapeaux tricolors de la liberté.

D. Bouche- âc-Ter. Pourquoi a-t-on fait partir pré-


ejpilammeut de Va;cnnes le Roi & sa famille , en
faisant accroire aux habitans de ce lieu qu'ils alloieast
âlr» attaque*?
N
(*7)
R. C'est qu'on ne vouloit pas donner le terns aux
esprits de revenir du premier étonneiuent & de s»
repentir.
D. Mais pourquoi a-t-on ensuite précipité la mardis
de Varennes à Chalons, & de Chàlons à Epernay,
&c. en faisant accroire aux cinquante mille guerrier»
rassemblés de la nation, que Varennes étoit à feu &
à sang , & que les ennemis taloimoient l'escorte du
Roi ?
R. C'est qu'on avoit peur qu'il ne prît fantaisie aux
provinces de retenir le Roi pour jouir à leur retour du
bénéfice de sa présence , & pénélrer le secret des agens
incisibles qui, depuis deux ans , enchaînent les volontés
de la nation. Il y avoit par-là tout exprès & fort à
point un M. Bâillon , capitaine de Paris , & des émis
saires secrets de la petite propagande qui avoient tout
préparé suivant l'instruction , & ensuite on avoit en
voyé à la tète de l'expédition le grand facticienD///na.r,
qui , jusqu'à la jonction des troupes de Paris , a entre
tenu les faux avis & les craintes , & par ces moyen»
mille fois répétés , la famille royale , les provinciaux,
les parisiens , tout a été pris dans le même filet \ &
voilà l'assemblée soi-disant consituante , plus consti
tuante que jamais , souveraine absolue, réunissant tous
les pouvoirs & pour le tums qu'il lui plaira. —N'est-c»
pas bien joué ?
D. A merveilles! il n'ya plus que le dénouement.... Z
R. Oh ! je ne réponds de rien. . .

Miracle! la fille à Target, quoique morte, parle


incore.

Beau mouvement patriotique.


Quatre femmes célèbres dans la révolution , ont eM± f
trepris de former chacune une phalange d'amazones
pour marcher avec les quatre divisions de l'armée fran
çaise.
(28 )
Les sucrés obtenus à Paris & à Versailles par Ie#
femmes, sur les satellistcs du despotisme , ont donné l'i
dée de cette création ; 01 exige quelques charmes , &
Un patriotisme infatigable. Ces lésions seront toujours
en avant de l'année : elles s'attacheront aux grands
ennis ennemis , & ne les abandonneront qu'après la
deîaitc entière : elles seront guidées par des chefs ex
cessivement expérimentés & au fait de foutes les ma
nœuvres. Leurs drapeaux porteront pour devise : autant
d'attaqués , autant de. . abattu. La recrus est déjà
très-nombreuse : la société fraternelle a fourni beau
coup de sujets au fait du service. Les dames de Paris
ee font inscrire, & montrent beaucoup d'ardeur & d'in
trépidité. Les [égioDS seront commandées pour la pre
mière campagne, par Mesdames Hrul.... , de Coiç.... , de
Staël.,.. , à' D'!i-don Pic... , élues pur ta société fra-
tcrnelie. 'es olliciores seront élues de nouveau àcha-
tjue campagne . Il y aura concours pour être admise au
premier grade.
C'est la lettre de M. Bouille qui \ occasionné es
beau mcuveincnt. —«Qu'il ose dire encore que 710s mo
yens sont nuls ! on lui prouvera bientôt qu'ils sont
inépuisables.

Le grand général a donné ordre qu'on bouchât l'é-


e.imi qui porte les ordures du château des Tuileries
dans la rivière. C'est peut-être un nouveau, genre de
poison qu'il veut employer contre ces illustres prison
niers.

Le Jour que 1'.' Roi eut le noble courage de rompre


les fers' dans lesquels l'assemblée îe retient depuis si
le; ig-.'pjns , u a vicaire de ia paroisse St. Pio voyant
passer son' curé , lui dit , tout épouvanté: a!i! M. i»
curé , qn'nlions- .ons devenir?, héias ! nous-yoiià perdus}
cette .na'idite fe.gue va conduire notre serment c'vi. j :<;
à ions !ï3 tli.ibioi ., & nous, p?.ut-ê:ro. a Li Gré.... Lo
caré hiàigné de sa lâcheté, l'apostropha a-, ce une éaei-
( ** )
gîe qui étonna beaucoup mesdames L.... &P. nnî
étoient présentes, en lui disant: ah! maudit J. F 'crois-
tu que quand je t'ai retiré d'un attelier de charité pour
te.faire prêtre & vicaire, je croyois que tu démentirois
4 idée que jfevois de ta hardiesse. F... le camp crand train
de ma paroisse ; tu n'as pas l'énergie qu'il faut à un
prêtre jureur: obéis sur-le-champ, car si tu me forces à
monter chez toi , je te guérirai pour toujours de ta
poltronnerie, en te jertant par les fenêtres. I

L'idée sublhne du général a fait, fortune au Palais-


noyai. Le n'est pas assez de bouaher l'égont des Tui
leries ont dit les hnbitans de cet exécrable repaire;
il faiidroit aussi rechercher tous les trous de rats &
tes cheminées.

M. le comte de L.... passoit l'autre jour dans la rue


<ie Kichehen; deux Savoyards se battaient: & comme
on sempressoit autour d'eux, il demanda le sujet de
^ <luerelle : ce n'est rien, monsieur, lui répondit-on;
c est une querelle d'opinion. Il ne se soucia pas d'at
tendre pour sayoir si l'aristocrate auroit été le plus fort.

Extrait authentique d'une lettre de Dun près


Varennes.
........ L'arrestation du malheureux prince a été
accompagnée dé grossières insultes; son auguste com
pagne a été barbarement outragée ; mais elle a con
servé ce caractère d'héroïsme qu'elle a tant de foi»
déployé depuis deux ans. Un personnage qui va deve
nir célèbre , & que je ne veux pas même vous désigner,
sera sûrement fêté, comblé d'argent, & décoré d'hon
neurs civiques. Cependant il est connu dans le pays comme
un sctlérat , regardé comme un fléau , & ayant mérité
( 3°)
l'aninradvéïsion des loix , & sorti depuis peu des ga-
Jttes. .....

Les gens honnêtes & raisonnables d e la capitale con


tinuent à se garer des assemblées primaires , & sur
«oixante-dix mille citoyens actifs que Paris renferme ,
À peine s'en rend-il dix mille aux assemblées des 48
sections.
Dira-t-on que les soixante mille qui s'en abstien
nent sont tous des prêtres ou des nobles? Nous prou
verons facilement qu'il s'en faut des trois quarts ;
mais dans tous les cas , il n'en est pas moins démontre»
que la loi, loin d'être l'expression de la totalité, n»
l'est que d'un septième au plus de la volonté générale ,
& que les six septièmes des habitans de Paris sont mé-
eontens de la révolution.

Après la guerre d'Amérique , le brave "Bouille passa


à Londres , où il reçut l'accueil le plus flatteur , & où
chacun s'empressa de lui donner des fêtes brillantes.
La compagnie des Indes occidentales lui présenta ,
comme une foible marque de sa reconnaissance , deux
épaulettes en acier , du prix de 3oo liv. sterling, &
une épée , en acier aussi , qui en avoit coûté 5oo.
*—Un jour il entra dans la galerie du tribunal du
banc du Roi, présidé par le lord Mansfie ld, qui, dan9
ce moment, étoit occupé à expliquer un fait aux jurés.
L'illustre chef de la cour appercevant M. le marquis
de Bouille) dit : ce Suspendons pour un instant le cours
» de la justice 5 nous devons cet hommage à ce héros
y> français, qui, tandis qu'il combattoit avec gloire pour
33 le Roi son maître dans les champs de l'honneur, a
» su toujours respecter les droits de l'humanité. Levons-
» nous devant cet homme immortel : il est l'ornement
» dé notre espèce ». — C'est pour faire plaisir aux Ja
cobins que nous avons extrait cette anecdote d'un»
feuille anglaise très-eatimée»
(3* )

Le fermier des écuries de Monsieur , frere> du Rofcf


qui a ch; ngé le bidet avec lequel il est venu de Gas
cogne , contre de superbes attelages , & son castel
contre une terre qui a presque l'étendue d'une province ,
écrit de Metz à nosseigneurs que tout va le mieux du
inonde ; qu'il ne nous manque plus qwe des géné
raux , des officiers & des soldats de bonne volonté.

L'assemblée nationale s'est déclarée formellement


factieuse & rebelle , puisqu'elle a ordonné l'exécution
de ses décrets nonobstant le défaut de sanction du Roi y
& que le premier de cette nature qu'elle a eu l'audac»
de faire/ exécuter , portoit que S. M. seroit arrêtée :
elle nous a conséquemmeut déliés du serment que nous
avions fait d'obéir à laination , à la loi & au Roi , qui
sont indivisibles. Français ! c'«st pour des régicides que
vous parlez de combattre ! Laissez-leur subir le supplie»
qu'ils ont mérité.

Est-ce une naïveté du Garât , que l',aveu qui lui


est échappé? Il dit que toutes les adresses semblent être
écrites par la même personne ; il sait bien depuis long-
tems où elles se font toutes.

Bon Roi! si tous les mauvais citoyens, si les sans


culottes , si un trop grand nombre de bourgeois de
Paris , de petits marchands enflés d'une sotte vanité ,
d'artistes, de gens de lettres, osent blasphémer contr*
•vous, combien de vos fidèles sujets répandent des larmes
de sai'g sur votre sort! Nous pouvons vous l'assurer;
il en est beaucoup dont le cœur ne s'ouvre plus à laa
joie, qui s'interdisent les spectacles, qui fuyent les
promenades publiques , qui détournent les ynux à ,1*
( JO
«le de* tigres dont cette ville est pleine. PlustenT*
•ont malades ; nombre d'autres ne goûtent plus le»
douceurs du soSImeil. Ah! s'ils se c^mnoissoient , s'ils'
pouvoient s'entendre , ils iroient tous vous faire un
rempart de leurs corps, périr à vos pieds, ou briser les
indignes fers sous lesquels vous fout gémir des mons
tres de perfidie & de scélératesse.

Un bruit s'étoit répandu avant-hier soir dans la capi


tale, & s'accréditoit d'une manière imposante ; c'est
celui du départ de M. de la Fayette. On disoit, qu'ou
tré de l'injure qu'il vient de recevoir du brave Bouilli
•airx yeux de l'Europe entière , il éloit parti pour lui en
demander raison ; d'autres prétendoient que la lettre de
te même Bouille lui ayant fait faire quelques réflexions
inquiétantes , il avoit voulu , par modestie se dérober
au dénoûment. Nous nous hâtons de démentir ces er
reurs ridicules': le héros des deux mondes est encore à
son poste. Au reste , assaillis coup-snr-coup par tant
de nouvelles désastreuses, ou absurdes, il est possible
que celle de la fiiite du général n'eût étonné personne.

Errata du Numéro d'hier.


Pag, is , Hg. i}\ A toi, la Fayette Bouille ! tonne &
menace ; HJe^f A loi, la Fayette! Bouille tonne &.
menace.

CE JOURNAL paraît tous les mâtins,


J.e prix de l'abonnement eji de 3 Uv. par mois
pour Paris ,f 6' de 3 livres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
Tue Percée~Saint-Andrc~dc«-Arcs , N°. 21.
—■ — " !■!■■■ -■■— —, -.111.1 u '■ ■. .1 I . — — . ■■ I ,.— «
3)c l'imftiiiietia du Journalde la Cour & de la Ville.
SainteToi, Mar
Mardi 5 Juillet. tyre à Rome.

ÏO U R N A L
ds la Cour et de laVille.1
— .
Tout taifçur de Journal doit tribut au malin
^ • y - ^ ,
Xd'feuille' du jour 'ayant tertonit^aux fleurs de lys ,
T •fiifùj.. ncus en empàro'tiS-ç Ù iicu* les mettrons iofi*
.. fijuxaut, à. la tête de a Journal.

Que sert le nom d% la philosophie ?


Que sert l'éprit , le talent , la. beauté ?•'* 'J
Que sert l'argent , le rang & la. santé
Et le pouvoir ?.... ~Q~ûe sert enfin la vie
-•: Et tout son train ^à.moins que l'on y. rie?
. 1 es jeux , les ris, les.plaisirs , la go i té, i
:. Voilà .mes dieux ,.&,,çcr.x de la nature.
; Non' ,j non , messieurs nos, tristes sénateurs if
Manou.vriers de la,légjsLmu;e , .-'."..:•. .J. .*:. ,
1 Compilateurs, translateurs , rédacteurs ^ .,"'.'„'/
: ■ Vo*sots décrets , vos immenses sommaires ,
• 'Vos vastes riens , vos sublimes écrits
- Que vaillent tant vos pluts folliculaires ,
r JNe valent pas le moment où je ris. ^ "

-ASSEMBLÉE NA T ION AL-E.


Séance du 4 Tuillet,
(_yN a lu une lettre, ;de\ l'ambassadeur d'Espagne à
M. Mcntmorin, qui a rassuré l'assemblée sur les suite»
TomeiV. AànéJ«li7pi. * *! B
■v.,r • £*1
6e WStraâiim- dès troupes Esp«.gilbles en Ftfjinceî'>— Omt
lu eJïâliite une '.lettre de fànïttassadeur' : U'AngleJtferre,;|
qui se plaint d'une aggl'esSitm d'un corps de gardes na
tionales -nui ojit maltraité ,-dpux ,-hAtinpBs onçlois qui
mouilli )tent à ÏJantesj J& di>dt ilstojit e/iyjièiié ips voile»
pour les empêcher de partir.
-;. : ') 1 /! J 2 CI
IWII II I llll'l II |

fi1
V A RI Ë"t ¥"$.
, iie'j'sienr 3-rnlas ■Dfettet'% >qi»j a defendfi.jare.CA unç
clnglian^aji^e.(3e-fusiflers.le^.ont de Varenuits, contra
vn homme , une femme oî un enfant , nous" rà^p^ lie
Horutius Codés, qui"défendit ''seul' urt- pofct^de-ftftr»
une armée qui altaquoit la ville de Rome. Quel dom
mage que le sieur Cussy /députe de Nomandie , n'ait
pas été à Varennes, dans c« mom^(t-;là ! il çurpit iuut
le rôle d'Horatthi)s..Gp«:'lès d'après pâture. « U'i\
■ "'••■-' ^ Vvi1 r'» ■■;»■•» ■sMw.Ô
t »:•/ jj; - ' ■ j,* -)..(,) ... ' • ., ,-„„ 0| ,3

La feuilfe Su'jôur , qui'étblr'sfrmédi dans- son (inter


mittence dénioci'*tlqufe'|, croit 'que ■ là lettre >ide-' M.
de Bouille n'est pas de lui , 6u que si «lie en'ètt { il
»'empresseïa'8er'l!i"dWs!tv6uèr,' p/à¥ee!que (dife'ia< feuille)
elle ne l'honore pas. mairie aux yàe'urxrués plus méoanté'ns.
Nous prendrons la liberté de edhtt'edife 'la ' fenille-'du
jour & sHii- ' le 'fii't & s\\i'lië raisonnement} & n6us
dirons, î .° qiie'.la lettre, test bien' décidément de M..T de
Boudlé , miis q'ïé si elle h'feh'étoil'pas 'j il s'empres-
i'roit de la reconlfoitre '& tlë>se''-'l!*aJJpr;o]iriôr y cantine
uii_acte plein d'honneur , de sagesse , de vérité & do
lAttra^o^ ïdjl^ùjrlin/ap^rteiiiv £i ,IM's f/ês tiljres' , £&
qui l'honore dans Pespm de tous les honnêtes gais.''

i ■•'T^j; ::•':"', ••'fi-"?.'- ]t ■ '[ o*>, 'i-ttt'if c u il ir ' ' tJ


f_ ■ Ceux, qui_ auirçxijt ,oL bqmi ,de , Peniploi on de l'arark/-
M«ut Li'éuoqus
~ï * * rprétea:» .Ki^r','«anlA
siî eardti\)Ut'bien
.7* --,01,'-dwi
fil*
«juelqqe,-..tema.de montrer
itrer leurs
le brevets,: on diroit à
ce* messieurs qu'ils ne sont pas en 1res par la belle porte.
ou'ils n'y sont entrés que par te portail.

Ceux ffui doutent encore de l'authenticité de I*


lettre de M. de Bpu.i lll\, rn'pn> qu'à s'adresser à M.
de la Fayette , ou bien, au, comiié des recherches »
auquel on prétend que le 'gélVéral parisien a -envoyé
celle' qtrTl 'a" reçue du général fiançais. Il nous semble
que d'après le style dont elle est écrite , il n'y avoit
pas besoin de tant de recherches , & qu'on auroit fa
cilement trouva. M. d<e Rouillé., si ou avoit voulu -89
donner la, peine d'aller jusqu'au-Je-là de la frontière^

La paix étarrt'-faite entre les Turcs & les Ruâses ,o»


assure que i'ïinpéralrice enverra 80 mille de ces dernier*
p:isser l'esté, à Faris .111 mois de décembre & de janvier ,
lenis que'beaucoupde braves gens prendront pour l'hiver»
'i

Dame F.anqiiet... , femme Coig... , zélée patriot»


comme chacun sait, se montra sur la place du Curouselj
eu mi lieu de» sans-culottes , & leur recommanda dé
fie dotfaer aucun signe de respect au Roi qu'on. rame-
noit dans sa prison. Ses bons aiu,;s crurent entendre
le contraire , & méconnoissant l'une des plus mortelles
ehnemies de noire. vertueux monarque , la menacèrent
du fouet & d'autres gentillesses de cette, es;ecs. Elle
pleurj , elle protesta de 'la fureur de son pat'ibt-is'iàie,
assura -que 'personne' ne détestrnt plus qu'allé Loui*
XVI , se niit à leurs genoux ^'obtint eruin sa graca.
.1

Queîques-um. de nos lecteurs qui croyeut nous. Von*


lpir du bien , nous ont conseillé de suivre l'exemple dé
la feuille ,4u jour j <lui est alternative'meutîaristocrate St
démocrate ; ils ont pensi que cette petite riîsé poli
tique po'urroit nous pr^ûrer tîes abonnés dans le»
doux partis ; mais outre qu'elle répugne entièrement
à notre opinion & à jJuU.e honnêteté , nous penson»
que c'est le moyen de se trouver entre deux selles 1»
cul à terre. ♦•-•■'
. t , Arrière ceux dont la bouche
Souffle le froid & le chaud.
. , La Tontaine.

Nous allons avoir une jurisprudence & un code crimi


nel d'une espèce toute nouvelle : on ne pendra plus les
voleurs , même de nuit & avec effraction , & il sera
permis de courir sus ( c'est-à-dire d'assassiner ) , à
«eux qui déplairont à l'assemblée. M, lu prince de
Coudé eu est la preuve. M. le prudent Barrcre de
yttu±G-C viput de proposer la même proscription pour
les duellistes ( voyez la Juuîlle de. jour, (lu, ajuillet ) 5
il a une teile aùverslori pour cette espèce de coupables ,
qu'il veut les déclarer hsrs de loi , c'est-à-dire qu'il»
n'en reçoivent plus aucune protection , & que cha
cun, puisse leur courir sus. Pour peu qu'on donne
fi'ex tension à l'espèce de gens sur qui il sera permi»
ile courir sus , la moitié des Français courra sus à
l'autre, en -attendant que le reste du gewe 'humain
fourre SUS aux Français.
:«'1U

On prc'îend que, l'action du sieur Judas Drouet s'est


trouvée beaucoup plus utile, Se plus brillante qu'on ne
le. croyait d'abord, &. qu'il a fait u'uné pierre deux
coups sans s'en douter. Par un hasard singulier 3 la pré
tendue charrette de meubles -qu'il a renversée sur le
pont de Varçnnes , contenoit une fournée d'assignats
que les princes allemands envoyoieht 'poiré débauche?
nos troupes ; & elle dè'voi't leur être • 'istrihuée le len-
tkiwin : ils ont loua été' renversés dans la rivière , &
«eux qu'on a retirés «ont gâtés : on en a ordonné sur-
le-champ une nouvelle fabrication à Spire & à Nu
remberg ; mais à es juger par le tems qu'il faut pour
faire les nôtres, ceux des princes allemands ne seront pas
prêts de trois mois ; ainsi nous les primerons encore de
ce côié-là , & nous n'aurons affaire de long-teins qu'à
leurs armées & à leurs carions ; & tout le monde sait
bien que tout cela n'est pas fort à craindre.

L'honofable club des cordeliers , quelques section»


de Paris , &; nombre de bons citoyens de café , ont
formé une souscription pour récompenser le patriotisme
de ceux qui voudront aller tuer M. de Bouilli ; quel
ques-uns de ces tueurs sont déjà partis : ces braves
feus nous rappellent ce conseil des rats qui dévoient
lier attacher le grelot au coup du chat : . . . non»
pensons aussi qu'on pourra bien voir à Luxembourg
quelques-uns 'de ces rats t-iiiilés à de grandes perches ,
comme ici sur le Pont-Neuf.

Lettre d'un Anglois aux Auteurs du Journal.


Je retourne dans mon pays; le vôtre me fait horreur.
J'ai vu le bon Roi & sa famille au milieu d'une armée
de tigres; j'ai vu votre héros la Fayette courant sur
son cheval blanc au-devant de la voiture de son maître
& criant : laissez votre chapeau; point de témoignage de
respect. J'ai vu un seul bon Français maltraité cruel
lement pour avoir crié, vive le Roi. J'ai vu l'audace ,
l'insolence & l'oubli des devoirs les plus sacrés à leur
comble; & je pars. Je crains que la foudre, n'abîme
incessamment celte ville coupable , & la France entière»

Le Roi déclare qu'il a fui , parce qu'on laissoit im


punies les. violences exercées contre lui & sa fiynille,
«fe Je» écrîfs qui le rasnaçoient.1 Depuis «on refertr r !••
ftuillistes ont porté plus loin que jamais la licence ,
& jamais les Carra, Garât, Marat; Noël, Desniou-t
Uns, Vrèron, &c. ne se sont permis plus d'horreurs)
Il faut que les honnêtes gens comptent bien sur 1«»
retour des loix & le châtiment exemplaire, de ces scé->
lérats, pour ne pas en foire justice eux-mêmes^ • '
■-'— '"•'l'J '"' ' [ /« t.: I .■ ^ .. ,A

Tout homme peut atteindre au temple de mémoire i


L infamie y cdnduiï ," de même que la gloire.''
Cromwel dans Albion pour exemple est cité.
Des Marcel , des Clément , l'exécrable mémoire» i •.>
Se transmet d'âge en âge à la postérité. • '.♦
Combien, dont les forfaits souilleront ' notre histoire ,
£Hu , la torch,e à, la majn , de leur obscurité ,
Jr«nt, comme Erostrate , à l'immortalité!
•Et les siècles futurs auront peine & ie croke.

•_ Qu'ils oht-dè peine à s'entendre l & que des fào


tieux qui ont commis uîj attentat sont embarrassés ! Les
»*s> disent:» il faut lé destituer & 'nommer un régent }
«teiis'oà prendre ce l'évént? Les autres ! il faut le laisser
W liberté, en; l'observant, &' se passer diî lui pour tout
«0 qui reste à foiré'; mais tout et; qui reste à faire &
-v«n«U<ë"totit ce qu'il y a de fait saiis lai, n*a aucnn»
*"e«r. Le parti. du Pakis-Roval , àvee'lerjuél sont leà
Meneuses ■«/&..;• Stàl!... CoigS Bùfp.l &c est déses
péré de ce qu'il n'y a pas eu de sang de répandu. Elle»
■aertJsent tout' le njonde. Le général est un imbécilleÇ
•irailfon est arrivé* trop tard , Droûet n'a pas- osé passe*
Varennes; on auroit arrêté Bouille, iise seroit défendu,
oc l'ami Chah... auroit bien trouvé la matière d'un procè*
«ui de Louts XVI-, puut -être auroit fait un Cbsriee I.
A^^UBesguenojjaJ^Qijaùt au£ feoïfwe» raisonnable»
4eTrt'59eikbi«'i'fc"^i,tiri,fl y en ia'y llisëftt ' f il; fâHo»
laisser 'luire le Rc/i ; il est certain- tm'îl tflioit à TvTont-
hiédi,' & jquSToi seul pouvoit noué tirtr Un -bourbier cri
itT('iiidunfifi5:Hfitent'|f n're i.«ti peuple & les 'puissance*
étrangères; C'cio.tf^sbir'Wut ; c^étort^On 'iHfe'fèt. II n'y
à tpie des hnbécilU-s'riu 'geirs. dé' mairfalse fol'lqtû'puis:-
senttliVetiutrement^'ïïiais dans l'état oùsontles' choses.;
qW f<^-t-ch^',qVit;''ide^ieudrd-t^on?ll'qtil nous gouver
nera ?... Dieu le saitl -~. . „
...... ■'
Çrand discours des ouvriers travaillant aux
[aatfïèrs de 'ch'iàik ,'"a ÇijfistrAlîte^'nationale^
5 •*•'.- ,'isi^sïeuÎs',: ;, •••'•*' •' ,,J' ' ♦ "'i' ; ' " .•
, .i.nl -> ; ' i 'j : tv»r *•:•; * J. . .i..;-vji ' ■" j

'' ÏW'pam , vous nmft'èM devw /jrnîArne ixms avez


Aanfré ià'thasse ft.cè'û:* qui nous eh' fois'ôiént gagnera' T
J,l 'if- «r»!-. .!>.!. ri Ji'»X . .■ • '■ ■ .. i • "[ ■> <■ ""-.
-..'■ - iRepoms* des -douce ■cents Roi s. >>•• •'•'-'•'
Jli... ••uùti r:i. ./-,' : ', i: ', ■ . o »< -M.. ; •['.:• ', ■ .j
v Que. le département nous débajrnsse de ces gueux-là»'
La constitution ne yaut-eile pas mieux que du pain .?...>

■^rrr

Jeudi^ dernier , .quelques membres de la, nation fijr-


môién't iih groupe' si rie pont iNotre-Dauie %. & s'en-
%j*;ienoleht du décret qui supprime .les '.atlélierg «9
char.iié ; l'un des honorables prit la parole & articula.
(grténwgiqneracnt : a/rr les b..,.. , ott.Wil huJTXpi'ttk
rioju
,\:v\\,n\plusi-.quer*.faire
•■■ de
.. ■■nous. , ' -„ '-i.\
.\ ">K , « ..s.'
.„
«c. txit^ '' ■ \ —— "V ""■' "" ' " V'u ' •'•» .'^'»"I
t\ iv.'i^ ûo\ > - t;.'wV» r • - i'\..'l «v \
. \ Je.vis, pauvre agriculteur^ du pvo^uvr {de , -mes ra
dies : le% cruels jucob f.s -s'y'sont gi;^|,is.,.l^luati',iiar-
xnoilie, plus d1éco;:om.'e , d'ordre' , de Roi, 3e loï.
fi^es-moTxîïes sont"(hins~la ptiis îï<5;o'a*ntë insurrection 5
•dlos m ba,tt«nt, elios ne lucsit.... 'Poitit'Jffii ;aûbni»i:.,.
(4°)
point d'essaims. Les jacobins sont comme les singes j
si l'on rit de leurs noirceurs , ils courent en faire;
d'autres. A qui m'en plaindre ? Aux municipaux ! Il»
n'ont point de culottes ; & mes mouches ont un dard
apercer une cuirasse. C'est à vous, Monsieur; vous,
rie rirez pas de la peine qui m'accable; vous prêterez
une oreille attentive & sensible à mes plaintes ameres.
.Voilà toute la consolation qu'on peut attendre ici bas.

Dilemme.
Ouïe Roi étrrit libre, on il ne l'étoit pas. S'il
ëtoit libre, a-t-bn pu l'empêcher' de visiter ses pro
vinces , qui, autant qvie la bonne ville de Paris , ont
droit d'aspirer à sa présence ? S'il' n'étoit pas libre ,
toutes ses sanctions aux décrets de l'assemblée sont aussi
nulles qu'un engagement contracté par un prisonnier»
Non-sëulement le décret qui iixoit la distance de la
résidence du 'Roi n'étoit pas sanctionné, mais l'em
pêchement atroce au voyage à Saint-Cloud détruisoit
toute espèce dé contrat. , & déiuonfroit la captivité
du Roi.^
Meude - Monp AS.
Errata du Numéro d'hier.
Pag. 37 , Ir'g. 1 1 à leur retour ;' lise?, à leur tour.
Pag. 3â ," lis. )6& 17, erreurs ridicules j ««£ ^
rumeurs ridicules.

CE JOURNAL paroît toits les matins.


Le prix de l'abonnement tfi de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres z 4 fols pour ta
Province , franc de port. Le Bureau ejl établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N9. 2Ï.
-* , ; , 1 ■■
Bc l'iminuneii» du Journal de. la Cour & de la V»U«.
N.°6. Jê+W S' TaANQUI^
Mercredi 6 Juillet. *^^r LIN, martyr.

JOURNAL
di la Cour et de laVille.

Tout raifeut de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Liberté constitutionnelle.
Vive la liberté d'opiner de la presse !
En France, aux Jacobins, c'est la suprême lot.
Défense à tout Français , cependant très-expresse ,
D'écrire ou d'opiner sinon contre le Roi.
Louis sans défenseur du trône doit descendre s
Un décret néanmoins au plus vil scélérat
Donne des orateurs pour les voir , les défendre !
Sans doute, mais le Roi... Le Roi n'en aura pas.
C'est ainsi qu'autrefois le peuple de Judée ,
Sans entendre le Christ , d'une commune voix ,
Dans le tumulte affreux d'une tourbe effréné*
Attacha l'Homme- Dieu sur l'arbre de la croix.

Lettre d'un Anglais ariftocrate à Louis XVI.

ASSEMBLÉE .NATIONALE,
Séance du $ Juillet.

Jamais séance ne fut plus stérile. On a lu une lot-


Tome IV. Année 1791. F
( 4i )
tre des Commissaires envoyés à Strasbourg , qui d!sei:t ,
•oirïBle de .raison , que toiit y& bien.

VARIETES.
Le» Champenois n'ont point démenti leur réputation y
comment n'oitt-ils pas retenu le Roi parmi eux , pour le
défendre contre tous ses ennemis ? ils se seroient illus
trés à jamais.

M. de la Fayette est accusé à la face de l'Europe ,


par le brave Bouille , d'aspirer à être le chef de l'em
pire , & l'assemblée nationale ose lui confier la garde
du Roi!

L'abbé Maury parut à la tribune de l'assemblée


nationale , ayant son parapluie sous le bras j un men-
bre'du cô;é- gauche, qui ne parle que dans les grande»
occasions, & qui est toujours à l'affût des moyens
qui peuvent sauver la constitution , crut apparamment
en avoir trouvé un en criant : à-bas le parapluii.
L'abbé ' répondit froidement : eh\ Messieurs, vous
Tii'ave'z oté ma voiture Ù mes chtvaux , aye^ la
eharki de me laisser mon parapluie.

Boutade.
CommenJ; peut-on être surpris
De voir un amas de bandits ,
Saccager ,: briser, par colère,
Toute espèce de fleurs de lys ?
Ne craignant plus l'oeil -de TiLÉaué. ,
Redoutant peu son cimeterre ,
"Il finir bien qu'ils fassent la gvJerr*
Au- signe dont ils sont flétrys.
<*3)
M. îe prince <de Lambesc est général-major mi scr~:
vice' de l'Empereur 5 le prince de Vâudenant y eitf
colonel.
Mï'«DF.-MoNPA '.

Monsieur étAffr..'.. , le jeune, après avoir employa


menaces & promesses auprài d'un vieux caporal de»)
Girdes-Suisses, pour l'engager à aller avec lui prêter
le serment à l'assemblée nationale , en reçoit celte ré
ponse énergique & sublime : a, ion père est devenu une
ç> vieille lemme; il peut faire ce qu'il v«,ut ; quant à,
y> toi, jeune honiiae , apprends à respecter un brave. sol-}
» dat. Je n'ai jamais (ait de tache à mon habit rouge ;
» je veux qu'il meurCTtretr moi de vétusté, & non pas
» de vil.'ii.ie. 33 11 a déi'oncé le tout à sx-s camarades,
qui ont arrêté qu'il .seroi'f fart isart aux Treize-Cantons
fie
, la■ "conduite
> il. l! . !'• du 'jeune
. (PAffr
"" (1 ) .)..-.....,
« I . ■■ , • .! . ... • s. > : :
. L'iminnfeteor rédacteur du .Monilour ose "««ur.cr qtn
les trois gardes de Ssi Majeat.5 nVioient pas Uitchainés,
sur le devant de la voiture, Le mensonge est la. grand»
ressource /des écrivains patriotes. ;.i-.„ ;J1, ;
: ,«;.ir;,. ■•'. 1. q, . , 1- 1 ■,■> ■• . ■ -:-;;i >;;, 1..
-:"■ •..; J'j -'!: :— ' ..; s ;

' 'Mercredi soir , un fédéré Breton, qui portoit la mé-


chtilll", iic niit ■ enttiK
.« ct.nMi ■; 1 '. 're saris ....
un"». frémir ■ des
. ..:.Parisiens
,..1 ii ,; ,,..at-,t

(1) Cette anecdote est tirée du Ramhî.f.r, nouveau


J-cvurrial ^Ifcàshbien l'art & fort-agréable : il paroît t*pi»
fois,'<]K)n semaine; l'abonnement- est de 4 l'v. ' ° BO}^
gojvw trojs mois pour Paris , & de 5 liv. pour la. province;.,
P^a',ibarui^.,à Paris chez Scnneviile , libraire au Paljàiss,
$rjyal,,,. N-°. pfa\ y &, c\^z Mademoiselle JLesclapartm
l^r^irft).Bj^dJjfla.BarjyÛerie,.N'. .1.5. . . _..w.t ^ ^
C 44 )
troupes dan» le Palais - Royal blasphémer contre le
meilleur des Rois : il ne craignit ni les hurlemen» de
cette foule de scélérats, ni leurs menaces. Vous êtes
tdus des monstres, leur dit-il; mais tous les Breton»
pensent comme moi, & nous sommes trois cent mille
prêts à verser jusqu'à la dernière goutte de notre sang
pour noire maître. A ces mots , la rage des sans-culottes
&de leurs dignes émules les badauds de Paris, fut à son
comble. Ils ne firent plus entendre que les cris de»
Cannibales français , à ia lanterne. Mais rien ne l'ef
fraya , il persista à les braver tous : enfin la garde na
tionale mil fin à cette scèno qui pouvoit devenir funeste
à ce loyal Breton ; car on sait que les patriotes mo
dernes sont braves quand ils se voient mille contre un«
On désire savoir le nom de ce généreux Breton.

Un Hollandois, un Américain & un Français dis


putaient sur le ilegré de liberté dont jouissent leur»
patries respectives. Le Français , d'un ton trancliant ,
s'écria : « la France est plus fibre que tout le reste
v de l'univers , puisqu'on y fait ce que l'on veut ». Un
Africain tjui les écoutait , interrompit le Français ,
en disant : cç c'est chez moi que régne la liberté la
» plus étendue : en France , l'assassinat & le meurtre
» ne sont que des amusement) passagers; à peine y
33 massacre-t-on vingt ou tren.e personnes par semaine :
» chez moi , au contraire , les sauvages tuent & assom-
inanent sans relâche ; donc, les sauvages sont plus libres
00 que les Français ; ma s 'il leur manque une assem-
x Liée nationale pour sanctionner leurs décrets' ». '

Monsieur Burke a raison , dit The St. Jaittts'i Chro-


jîich, 'quand il affirme que, située comme est la Fran
ce^ TTseYa' impossible aux autres états de se défendre
de la contagion de l'anarchie , s'ils ne se réunissent
proniptement pour frapper îm'coup décisif. Ce n'est
qu'eu faisant un exemple éclatant de la Frtuiee } que
(45)
les puissances étrangères pourront rétablir l'harmonie
sur la terre. Il n'est pas besoin d'être très-profond spé
culateur pour prévoir 1 e parti cpie vont prendre ton*
les princes de l'Europe dans ce moment-ci.

J' i lu, Monsieur, dans un de vos numéros , que


M. le duc d'Or.... avoit donné à M. Ducr une fi
lature, à Mad. Latou... une rafinerie ,& qu'il réservoit
une corderie à M. de la Cl... ; je vous prie de rétablir
les fiits dans leur pureté. M. dur.... garde un inté
rêt dans ce dernier établissement, & en cède à grand
nombre île ses amis, & notamment à MM. A. B. C.
C. D. E. F. G. H. J. I. K. E. L. L. &c.

Troyes , 23 Juin. —1-e major-général de la garde-


nationale do Troyes , aussi mauvais Jcnyer que bon tis
serand , & chaud patriote , vient d'essuyer un petit
accident aussi fâcheux pour sa chère moitié que pour la
patrie.
La municipalité de cette ville , conformément aux
droits de l'homme , s'étant emparée, après le départ du
Roi , des gardes-du-corps , M. le major en choisit un
des plus fringans , pour courir sur les frontières. Cet
animal , peu iiccoutumé à être mené patriotiquement t
saute , se cabre ; notre écuyer désarçonné est enlevé de
trois pieds de dessus la selle , Si. se crevé en retombant
aur le pommeau... Quoi ? -r-Ce n'est pas Içs deux yeux.
Devinez maintenant. De chute, en.chûtq ,; il finit par se
casser l'épaule sur le pavé. .
. Ce cheval aristocrate a été dénoncé par l'accusateur
publip | & l'on espère fju'il sera renvoyé à Orléans , pour
être jugé comme criminel de leze-natioh.

On ne loue point datis votre journal , & c'est le


seul reproche que je lui fais. Permettez que je vante 1»
patriotisme de la belle Agnès Buf. . & son goût pour
( 40
i* couleur 'nationale. Chacun sait comme elle est Mani»
che , combien son amant est rouge ; & elle s'est logé»
«lans la rue bleue ! Oh ! messieurs , je vous défie de»
ne pas applaudir à cet excès de recherche ! ;

La constitution impériale permettant à l'empereur et

~r faire grâce , il vient -d'en faire usage en faveur de Ma-,


demoiselle Tfaéroïgiu de Mlricourt , à qui il a promis;
sa grâce r si elle vouloit tout avouer 5 elle a trouvé le»
morceau si doux , qu'elle fait plus , elle fournit des,
preuves de ce qu'elle avance. Que deviendront , d'aprt%
cela , les prétendus faux témoins qjie Philippe-le-cruei
a fait décréter ?

N05 démocrates qui aiment à se; flatter ,# répètent


avec complaisance , que les autres tètes couronnées n»
*e mêleront pas plihs des affaires; actuelles de France K
qu'elles n'ont fait du tems de Charles premier , pour
remettre ce prince sur le trône de ses ancêtres. Cs%
messieurs, igno^ejit donc la presque, impossibilité- de des
cendre. e,n, Angleterre , tandis que la France ouvert^
de tous côtis , se prête à l'invasion hostile du. pre.mjp^
monarque qui viendra venger la cause de l'iiiiurtiui^
Louis , «a vengeant la cause, djes j:ç(istu , Imi-.:.\-..
f . :•> ii. • 1 JIO..-1. , i.T1''- 'SI ou : i I O • If' "ai
■ A ' ■•.' *-, ■.'.-,., .1 • -, ■ f.:t
■ Le. voilà donc encore une fois dans les fers,'eeJ rfïÇ
friertfUrsant !' Lé voilà donc retoml)é:dans- les mains1 par-i-
ricides du peuple -tyran, de ce peuple insensé , qui fai<
'trophée1 'de 'son" -atrocité & 'dé sè'î forfaits! La fièvre
qui dévore la pliis'belle coniréR de l'Europe -"est' don Ci
bien ardente •,' puisque ses-'pï-opYtts-'rrhbrSïrcii s'obstinent?
à la déchirer avec tant defureur! Hélas! la France ne pré
sente plus au voyageur étonne, que des ruines. Il cherche
jdfesyenx ^scaîmpagnes-iiagnereS sjîflof issa#p:es,nc!ç,Qne
iarmes!écha.ppe^esonceil hivmirjq, quajid il le#-.m'fcq~bir«
fg«3 en vui déserj ! . Fraggata ! içoffiSê-if- WWnOèX-ewj
•faut d'Albion qui :pleure *ur vos malheurs & sur rot
crimes Cessez d'être sanguinaires , redevenez ce que
irous étiez , bons , humains , généreux & sensibles;
reprenez ce caractère de douceur & d'aménité , qui
■attiroit en fouie sur vos heureuses rives la étranger*
jaloux de venir puiser les leçons de toutes les vertu»
sociales dans les murs de l'Athènes moderne. Lin de
vos poètes écrivoit dans des teins plus heureux , que là
Fiance étvit Fasyle des tcis malneurtux. Hélas ! toi.'i
est bien changé ! Aujourd'hui des sujets perfides poi-
tent sur le trojie des mains criminelles 5 ils tiennent le
glaive suspendu sur la tète du petit -i;ls d'Henri If.
Henri if ! quelle image affreuse ce nom v.ei.t de
retracer à mon âme indignée ! Français ! cessez de
nous vanter votre amour pour vos rois. Le meilleur d«
vos rois , vous l'avez assassiné !
Article envoyé par un An^lois.

Vers pour meurt au bas du portrait de


l'honorable C H a B...
Escamoteur du crime au criminel majiétre .
Les forfaits les plus noirs sont sortis de mon sac.
Plus éblouissant que la neige ,
Et j'aurois pu blanchir Clément & RavaiUac.

Pénétré de la plus vive douleur, j'annonce à la ration


que la petite-vérole qui la prive des lumières du patriote
du Eois-de-Crancé , ne fait que cioùre & giossir.
G u 1 x l a t 1 y.

Le vice-roitelet Btauhar.... sortant de faire une


¥i*ite à miladi Lapuiere, a été rencontré la nuit passée
(48)
par deux aristocrates qui venoient de perdre leur ar*
gent, & qui, poiir s'en consoler , l'ont fait danser-
comme un barbet, par-dessus leurs cannes; & au grand
déplaisir de son patriotisme , ils l'ont forcé de sauter
tantôt pour le Roi , tantôt pour la Reine , pour l'hon
neur, pour ie général Bender, pour la noblesse, pour
le brave Bouilli , pour la cocarde blanche. Une vinai
grette qui heureusement a passé , dans laquelle il s'eit
précipité , a terminé cette danse aristocrate.
I

La fête de Voltaire annoncée pour le 4 Juillet , &


pour la solemnilé de laquelle les plus célèbres artiste»
ont travaillé jour & nuit, aux dépens de la nation re-
connoissante , n'aura pas lieu 5 parce qu'au moment
où nous avons retiré la précieuse urne du caveau d»
l'abbaye de Scelieces, un funeste coup de vent nous
a enlevé les cendres de ce grand homme.
Charles V i 1 t i t i e,

Quoique les commissaires de l'assemblée nationale


aient parlé aux 3o,oco ouvriers avec toute la douceur
& l'améniié rharlatane dont ils se servent en pareil!»
occasion , nos bons & honnêtes provinciaux pourront-
ils croire que ce même peuple lésa menacés de crier vive
le toi , si on ne conti;iuoit pas de les faire travailler
aux atteliers de charité ?

Ce Journal pawft tous les matins,


le prix de Vabonnement eft de 3 llv. par mois
pour Paris, & de 3 livres t < fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percét'-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

0e l'impiimiri* du Jo.it nul de la Cour Si de la Vill»;


StAuht'n;
N'° 7' &***& Jeudi 7 Jaîllet.

JOURNAL
De la Cour et de laVille.

Tout raileur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Extrait d'une chanson faite en z66o.


Sénateurs , prenez garde à vous ;
J'appréhende pour vous la corde j -
Notre Reine est très en courroux.
Sénateurs , prenez garde à vous ;
Et si bientôt à deux genoux,
A ses pieds l'on ne vous voit tous
Lui demander miséricorde ,
Sénateurs, prenez garde à vous;
J'appréhende pour vous la corde.
M. Candeille , dont le talent de rajeunir l'ancienna
musique vient d'obtenir des applaudissemens si jus
tement mérités , s'est engagé , dit-on , de remettre ces
paroles sous une musique nouvelle , & d'en faire hom
mage aux trente-trois plus fameux amateurs de nos
douze cents Rois. M. Candeille , en habile compositeur,
a observé que pour faire une imitation parfaite des pa
roles , il n'employeroit dans ses accompagnemens , que
des instrumens à cordes, & que pour l'imitation de soa
sujet, il feroit un très-grand usage d'accords dissonnans.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Se'ancs du 6 Juillet.
J_iA munièipalité de Caudebec a arrêté un vaisseau qui
alloit de Rouen à Hambourg ; le peuple i'est imagiaé
Tome IV. Année 17511. G
( 5° )
«ju'il étoit chargé de -tonnes d'or & d'argent, réassem
blée a loyalement décrété qu'en vertu des droits d«
l'homme, ce vaisseau seroit déchargé & visité. —Lettre
des commissaires envoyés en Franche-Comté. Tout va
bien. —On a lu lti lettres des olhciers retirés dans les
Pays-Bas, aux solda. s du dixième régiment. Ils les son>
ment au nom de l'honneur, du Roi & ducomled'Artois,
de les joindre incessamment. —On a mis à l'ordre d'au
jourd'hui la loi sur les én^grans.

VARIÉTÉS.
Le jour qu'on apprit à Versailles le départ du Roi ,
la municipaliîé , d'accord avec les généraux, ordon
nèrent qu'on fit sur-le-champ des retrancheniens & des
fortificalions autour de la ville. A-peine cet ordre fut-
il donné, (pie 1rs ingénieurs , après avoir calculé ce qui
convenoit Je mieux , en firent faire qui ressemblent à
des fossés, & par-dessus lesquels on est maintenant
obligé de sauter , quand on veut entrer dans cette
Tille.

Mad. la comtesse de Buffon d'Or, bru du célèbre


naturaliste de ce nom, vient de faire passer à l'assem
blée nationale , & à l'exemple de son époux , son en
gagement d'honneur au service des patriotes.

Réponse à la lettre de M.' le Marquis de.


Bouille.
Je t'attends ; lo Dieu Mars me répond de ta foi s
La foudre va gronder , & tes mains belliqueuses
Sécheront les pleurs de ton Roi.
Que de nations généreuses
A ton premier signal, semant par-tout l'effroi,
Utuiitt) viendramt briser ses chaises!
( JI )
Nous allons voir , enfin , déployer dan» nos plains*
Les drapeaux de l'honneur exilés avec toi.

Nouveauté.
Arlequin Foleur , Prévôt & Juge; Parade à grand
spectacle. Nouvelle édition, dédiée au général Mor-
nhée, jouant supérieurement le rôle d'Arlequin. Le dé
nouement est sous presse.

On assure que la femme de vingt ans, qui est venu*


faire une offrande de .5co liv. sur l'autel du patrio
tisme, a permis à M. le président de Beanharnois d'en
taire' une autre sur l'aiilel de l'amour ; mais que le
lendemain du sacrifice, ce jeune lu'rns s'est apper.u
«'avoir plus obtenu qu'il n'avoit demandé : ii a vu nv< c
quelque chagrin qu'il se.oit peul-ètro obligé de renon
cer pour un pou de teins aux Irav.iux de Mars, & même
à ceux de Terpsicore ; mais il s'est consolé, en pen
sant qu'il n'en seroil tjue plus pri)j>rc à continuer d'oc-
icuper la place tranquille de président de la plus au
guste assemblée de l'univers.

PHlipe-le-Rouge commence à menacer l'univers de


•on courage : il est prêt à servir lu constitution sur :
telle & sur mer. A-i-il donc oublié qu'il nous a obli- '«
gés autrefois d'inscrire sur son ci-devant Palais: mare
ridit & jugit ? Ses exploits sur terre sont plus con
nus; ils nous donnent la clef du noble (éiiutéresse-
ment avec lequel il vient de refuser la régence, que
personne ne lui proposoit. Ce bon prince, dit-on, a
des vues tout autrement élevées. « .Te ne veux pas être
» régent, a-t-il répondu avec fierté, au fidole la Cl...
» J« cède cette dignité au chef de mon auguste race.

r
(-5*)
y> Rappellez-vous que Denis le jeune , chassé de Sy-
» racuse, fut régenta. Corinth'e ».

Billet adresse par M. de Mo NT E S Q k


M. de BEAUH , président de rassemblée
nationale.
J'ai bien fait de composer avant mon départ d»
Paris , la lettre ci-joinle, que je vous adresse de Metz f
pour être lue à l'assemblée nationale. Les affaires vont
si mal , qu'il m'auroit été impossible de la composer
ici telle qu'elle est. La combustion est générale , tous
les ressorts de la société sont détruits , les troupes in
capables d'agir , le mécontentement est général; enfin,
mon cher confrère , les choses sont au point qu'il est
impossible que nous nous sauvions sans un miracle.
$ 'oubliez pas de brûler ce billet , & de dire à Tailler...
de porter la cassette en question chezN..., rue Gué-
négaud.

Le 26 Juin, entrée triomphale de M. de Mont


à Metz ; illumination , musique, feu d'artifice. Le bal
a manqué: M. AeT&cuillé vient d'écrire qu'il se pro-
posoit de venir le donner , & prie le nouveau lieute
nant-général , de vouloir bien être le Roi du bal. Mai»
M- de Mont... a répondu qu'il craignoit la danse com
me le feu ; qu'il se trouve lieutenant-général sans avoir
dervi , comme académicien sans avoir écrit ; qu'il n'a
jamais aspiré aux dignités que ad honores, & n»
prétend pas les exercer; qu'il retourne à la bourse, où
il y a de bons coups à faire , & quitte la frontière j
où l'on ne peut qu'en gagner de fâcheux.


Plusieurs députés du côté gauche ont été signer la
protestation laite par le côté droit contre le décret
(53 )
à jamais....... (l'expression manqne )..... quï Are à u»
Roi, à un père l'éducation de son fils. Ces députés,
en sortant de l'appartement , ont avoué qu'ils se sen-
toient très-soulagés , & qu'ils venoient de prendre du
baume de longue vie.

L'autre jour, plusieurs députés de la main gaucho


relisant ensemble la lettre de M. de Bouille, se témoi-
gnoient . vivement leurs craintes & leur inquiétude.
M. de Tolkville , qui les entendoit, dit à un de se»
collègues : mon ami , voilà des gens qui ne deinande-
roieut pas mieux que de faire un demi-tour à droite.

On a beaucoup parlé hier d'une lettre de M. !•>


prince de Condè , dont nou9 ne garantirons pas l'au
thenticité, mais qui pourra servir de réponse & de,
modèle en mille occasions : le prince assure qu'il ne
portera jamais les armes contre sa patrie, mais bien,
contre les rebelles & les factieux qui la désolent & la
déchirent.

Comment veut-on qne nous renoncions de bonne


grâce aux faveurs de la fille à Target , après avoir fait
tant de folies pour elle i On sait qu'un libertin aime sa
maîtresse en raison de ce qu'elle lui a coûté de soins &
d'argent 5 & la fille à Target nous a réduits à la be

lle comte de Sigur vient de mourir à Alicante d'un»


indigestion de patriotisme : sa mort a joué un cruel
tour aux Espagnols, qui venoient de le condamner à
une prison perpétuelle , pour avoir voulu faire le bon
heur de cette nation , en cherchant les moyens d'é
tablir à Madrid —un club de Jacobins, —une assemblée
■ationale , —un palais-royal , —une municipalité ,
C 54 )
—un café Procope , —un département , —de» banque»
de 3i & de biribi , —des districts , —des caisses pa
triotiques , —des électeurs , —des pères Duchêne ,
7—des comités de recherches , —des tyrannicides ,
—des journaux du soir , des moniteurs , des amis du
peuple , —des guillotines , —un roi prisonnier ,
—une chronique de Madrid, —de l'esprit & desmœur»
à la Vilette , à la Dérues , Gorsas , Noël, &c. , —de»
assassinats patriotiques , — des assignats,, —des sous-
cloche , —des soldats-citoyens , — Caragaramara pour
gouverneur à l'infant , des Bouches de Fer , —de»
Grégoires , des Gouttes , des Fauchet pour évêques ,
—un régicide pour régent , &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c

\ Décidément c'est M. de fillette & Mad. de Sillery


nui vont être chargés de l'éducation de monsieur le
Dauphin ; & pour qu'ils ne se traversent pas dans leurs
fondions , ils instruiront leur élevé chacun de leur
coté.

Mad. de Coig. . que jusqu'ici rien n'ayoit pu dé


goûter de notre révolution , vient enfin d'être éclairée
par quelques claques de noire brave populace. C'est le
jour de la fuite du Roi que s'est opéré ce mira
cle : elle a eu beau étaler sur la place tous les prin
cipes dont elle fait provision' depuis un an , rien n'a
pu la sauver des caresses patriotiques ; & plus elle à
parlé , plus elle a été mortifiée. Toute l'aristocratie s'est
réjouie de cet événement j mais les gens- sensés, y. ont
plutôt vu une correction qu'une conversion , & ils ont
gémi en songeant que dans mad, de Coig. . les progrès
de l'esprit dépendoient des peines du corps.

La providence paroi t avoir tellement abandonné le


(«5
royaume de France à son malheureux sort , que le*
verlus du Roi nous deviennent presque aussi funeste*
que les crimes ds l'assemblée nationale.

Instruction des Pères Jacobins à leurs émis


saires envoyés dans chaque département.
Air : De Jccondt.
Commencez par intimider
Tous les aristocrates ;
Dites que pour les poignarder
S'offrent maints démocrates.
De la part du département
Ecrivez-nous sans cesse 5
Car à la force en ce moment ,
Il faut joindre l'adresse.

La Chronique de Paris d'avant-hier , dit que là


liste indicative pour la nomination d'un gouverneur à
donner au Dauphin, est composée dinnigans , de
chevaliers ^industrie , d'Egyptiens , de joueurs de go
belets & de brigands connus. Le nom de l'abbé Noël
qui se trouve sur cette liste , au milieu de celui de tous
les autres patriotes qui la composent , est une preuv»
eertaine qu'enfin une fois la Chronique a dit une vérité.

J'ai rêvé qtit le royaume de France s'étoit métamor


phosé en renard ; que la Brelagne en étoit la queue
«c que, pour se défaire de la vermine jacobite nui 1«
dévore, il s'étoit mis dans la mer: à mesure que l'eau
mon toit , les Jacobins grimpoient comme d«s puces
pour se rendre «h dUigeuce aux exliéautés de k que»*'
( V)
quand il a senti que ces messieurs étoient parvenus k
te point, il a fait un plongeon qui l'a débarrassé pour
toujours de ces enragés; ils se sont tous noyés, à l'ex
ception de MM. B , F , D , L ,
M , D , G , C , &c. &c. que j'ai
retirés de l'eau, parce que j'étois bien persuadé qu'il»
avoient assez de probité , d'esprit , de moyens & de rai-
•on pour renoncer à leurs erreurs.
Bac.

On nous mande de Sedan, qu'il vient de partir de


cette ville quatre scélérats patriotes pour aller à Luxem
bourg -assassiner M. de Bouilli. Les négocians de Sedan
ont fait entr'eux un* bourse de 5o,oco liv. pour l'of
frir au premier qui se présentera à eux la tête de c»
général à la main.

Les malheureux ouvriers à qui les décrets ont tti


toute ressource & tout moyen de subsistance, se ras-
eembloient hier par troupes , & sur-tout à la place
Vendôme ; & on les [eritendoit s'écrier douloureuse
ment : F'ive le Roi ! vive l'ancien régime !

Errata du Numéro d'hier.


Page 43 , ligne 2 , le Prince de Vaxidenant 5 lise{ ,
le Prince de Fauêcmont.
Pag. 45 , lie. 2.0 , des Gardes-du-Corps 5 lis. des che
vaux des Gardes-du-Corps.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-des-Arts , N.o 21.

Le l'imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville.


N.° 8. W*m Sainte Elisaheth t
Vendredi Souiller. V^U? Reine.

JOURNAL -
de la Cour et de laViiu

Tout laifeur de Journal doic tribut au malin


La Fomtainb.

On sait que le patriote jacobin Rocham . . . . qui


«•étoit fait une si grande réputation par les nombreux
coups de bâton qu'il donnoit , de ses propres mains ,
aux soldats du régiment de Royal-Auvergne , dont il
étoit le bourreau & le colonel , & par les coups de
plat de sabre qu'il leur faisoit distribuer arec la plu»
grande profusion , est laid comme un crapaud , & qu'il
en a la tournure. — Il passoit la revue de son régiment
à Nancy : en voyant un recrue ( de la compagnie du
chevalier de Mascaron ) , qui n'étoit ni grand ni beau,
il lui dit d'un ton furieux : Si je connoissois le maudit
recruteur qui a eu Vaudace de m'envoyer un homme
aussi laid que toi , je lui casserais la mâchoire avec
mon bâton. —Cet homme , bien sur d'être puni , eut
le courage & la présence d'esprit de lui répondre : Ma.
foi , monsieur le comte, soye[ juste , il n'e^t pas per
mis à tout le monde d^etre aussi beau que vous.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 7 Juillet.
\JN a lu une lettre àa Roi , qui dsmeot les prët«ndu«
Tome IV. Année 1791. G
(Ai
ordres fonriés par lui pour engager les soldat» à sortir
du royaume pour joindre leurs iifhciers. On a entama
la discussion sur le (projet de loi conlrt les éniiijran* ;
•être affaire est ajournée ^ samedi.

~-r*a.ara*Mew&n*-œr™T,T,

VARIÉTÉS.
Le, véritable npm de l'officier arrêté à Varennes , &
conduit dans les prisons de Verdun , n'est ni Floriatt
ni Floric.c : il s'appelle M. de Floirac. C'est M. l'abbé
de Floiràc , son frère , qui nous prie d'insérer dans no
tre feuille cette petite note.

Le Mal n'était pas.de fuir ses bourreaux, dit Tft


X-«ndotf Chi'onich ; c'éloit de rentrer dans ses fers.
Kou» détestons les tyrans; mais nous adorons les bons
Rois. Combien donc devons - nous être touchés de»
Malheurs de Louis XVI .'

' Hier, ait ..Palais -Royal, un groupe patriotique dai


gnait faire l'honneur -à M. de Houille de s'occuper du
pillet doux qu'il vient d'écrire à l'assemblée. Ces brave*
fens revenus un peu de leur premier émoi , se deman-
oieht : « —Mais enfin que fera-t-ill nous serons tou-
i) jours vingteontre un. — Oui, vingt poulets contreun
«> rieuK renard », répondit un vétéran de royal-pituite,

Un ancien faisoit voir à ses enfaus un' esclave ivre ,


afin de leur donjhSr de l'horreur pour l'ivresse. Au
jourd'hui les nations voisines envoyent leurs jeunes-
gens en France , pour leur fairs contempler le tableau
Hideux d» la licence'St de l'anarchie.
~) • ' ' \ t '- ■:..'»
■•.,.'.-. • — I •'

On clisoil autrefois de mortuis ml nisi bonum. Mai»


«Htjourd'hui toutes les fois qu'on promène une tête , on
jie manque pas de dire que la victime a mérité son
.sort. C'est quand un. homme est à terre , que uous W
.battons le plus outrageusement. .. .' ... - -,- . , v

/
On a li bonté de -dire à Paris T -que les Anglois sont
esclaves. A Londres , on dit que les Français viennent
de démontrer jusqu'à l'évidencfe ce qu'on a toujours
pensé d'eux ; qu'ils ne sont pas faits pour être libres.
Il ;faut qu'il s'opère un grand changement dims"ieur
constitution physique , pour qu'elle soit assise sur un,e
base assez s.able. . .

Lord Gower, ambassadeur de Sa M. Britannique, v*,


dit-on, de Londres à Paris. Apparemment on n'a pas
voulu le dégoûter entièrement îles ambassades : il quitte
cette ville impie, ci-deyajjt.Pas.yle des fWs, mais qui
n'est plus aujourd'hui que le cachot où gémit aban-
■daamé l'inlbrtuné Louis XVI.
* • .»■•': * .**,*».. \, k
Extrait eu Public Lcdger.

Jama's on n'a assassiné ', -égorgé'» -fitHér.j ,m*Bsa<;fcé ,


décapité , lanterné , violé , volé, brûlé- j saccagé ,
$tc. avec autant de preslesse qu'on le fait depuis qu.el-
que-tems dans tout le royaume ; cependant , allez à
l'Assemblée nationale , çcoutess la lecture des adresse^
.qu'elle reçoit chaque jour en grande aiflueuce , &vc<u#
verrez qu'après les protestations de dévouement à 1*
fthose publique, & le petit serment de lidélil» ordinftarea^
( 60 )
elles finissent toutes par assurer que du reste , tout VA
le mieux du monde.

Un voyageur demandoit à des paysans du diocè;»


d'Evreux , ce qu'ils vouloient planter clans un trou pro
fond qu'ils avoient fait en terre. —53 Pas grand chose;
?> nous venons de finir le presbytère destiné à noire
» nouveau cure ».

Nouveauté.
Pétition pour lerejet ou la revision delà déclaration
d«s droits de l'homme & du citoyen : in-8.0 A Paris ,
che[ les marchands de nouveautés.
L'abbé Syeies qui a fait la déclaration des droits de
l'homme & du citoyen pour servir de bas» à. la cons-
tisution , est invité à lire cette pétition ; il y verra
la nécessité de refondre son ouvrage & de se borner
désormais à réciter son bréviaire.

Le chevalier de Saint-Louis , de Cincinnatus , HcfJtfor


du Châteletf au désespoir de n'avoir pu réussir à faire une
république du royaume de France , vient de se faire
mettre à Bicêtre pour y fonder une monarchie.

- On dit , messieurs , que les gens qui sont aux ordres


de la nation pour gagner queiqu'argent , se nomment
fonctionnaires publics : mon mari qui tond les chiens ,
&qui décrotte proprement sur le Pont-Neuf; mon beau-
frere qui est cocher de fiacre , & ma cousine qui sert
an cabinet d'aisance pour les dames aux Tuileries ,
6ont donc des fonctionnaires publics ? Je voudrois
«avoir , messieurs , si en- cette qualité , Us ne doivent
(61)
pas aller prêter serment ; je vous prie de me répondra
tout de suite , car ]e ne voudrais pas pour tout au
monde qu'il y eiit des réfractuires dans noire famille.
Signé , femme Jacquette.

Le sieur Crépin , citoyen actif , commissaire de sa


section , cordonnier de son métier , & d'ailleurs con-
noissant parfaitement toutes les formes , ayant lu dan»
-h
le Postillon par Calais , que l'assemblée avoit flécrélé,
que tel individu qui feroit telle chose , & tel ministre
qui auroit contre-signe tel ordre , aeroit condamné en
tant d'années de géne , a imaginé que le supplice n'é-
toit que la peine de porter des souliers trop courts : le
sieur Crépin a demandé en conséquence au club des
jacobins de le faire nommer fonctionnaire public ,
chargé de faire de petits souliers aux citoyens con
damnés par la loi.

Hier dans un groupe , deux femmes que j'ai re


connues pour marchandes aux piliers des Halles, par-
loient contre l'assemblée nationale , & s'écrioient très-
haut : Qu'a donc fait cette assemblée ? Elle a ruiné
un million de familles pour enrichir les députés ; notre
commerce est anéanti ; nos colonies sont perdues ; nous
tommes à la veille d'avoir la guerre , & nous n'avons
plus d'argent ; & ce bon roi qui vouîoit notre bonheur
a tous , le voilà prisonnier ! Ah , mon dieu ! pourquoi
faut-il qu'il ait demandé des états-généraux pour faire
son malheur & le nôtre !

MM. Pïet . . . Brog. ... & Jer . . Dum ... ont reçu
de Strasbourg , par la diligence , des roues dont les
frottes sont plaquées en argent. Ces messieurs, qui , de*
puis deux ans , ont le front de rouler dans le sens de la
révolution, auroient-ils lé projet: d'insulter à la miser* s
(6z)
-publique ? ou bien auroient-i]s prévu , par cette allusio»
ingénieuse , le sort qui les attend au bout de la carrière
qu'ils parcourent si glorieusement ?

Grande -victoire remportéepar trois millepatriotes


sur un aristocrate & son Nègre.
Un M. Guillin. étant à sa maison de campagne aux
♦nvirons de Lyon , a été attaqué par un nombre considé
rable de gardes nationaux & de paysans , ayant leurs
Maires à leur tête. Il s'est défendu 5 heures avec le
-«eul secours de son nègre. Il a tué ou blessé trente
personnes , & a enfin succombé. Son corps a été coupé
-par petits morceaux , que les cannibales se sont distri
bués : on ne sait pas si c'est pour les manger. S*
-jaoison a été brûlée ; on a .aussi brûlé quelques chkr
teaux pour les menus plaisirs de la naliqn. ,

Les vérités sont moins bonnes que jamais à dire à


Paris , & sur-tout au palais-royalicide; car un citoyen.,
pour avoir dit que le mécontentement étoit général
dans les 82 départemens , alloit être mis à la lanierne ,
sans le secours de la garde nationale , dont le zèle pour
la tranquillité publique ne sauroitèlre trop loué.

On a fait l'épreuve aux Champs-Elysées d'une nou


velle poudre qui conduit une bombe comme par.J*
Jnain à six pieds plus loin que la poudra ordinaire,
(jette précieuse découverte va <lonner beaucoup de fil
à retordre aux ennemis de notre constitution.

MnA.de Sillay, Mlle. d'Orléans , Scde M. de Mont'


fcasier ont été arrêtés le soir du jour ou du lendemain

/
(«3 )
i\x départ du roi, à Courbevoie, par la garde nationale *
qui rie les a relâchés qu'à cinq heures du matin. Toutes
lus protestations de patriotisme & de pis que ça, ont été
inutiles à Mad. de Hillcry. Il étoit trop juste qu'elle
goûtât des fruits de la constitution.

On a affiché l'écrit suivant à la principale porte du


château des Tuileries.

Ci-gît un souverain adoré de tous les honnêtes gens.

TJn grand escogriffe , soudoyé par le club des Jaco-


•bins, déclamoit hier contre les malheureux ouvriers me-'
ïiacés de mourir de faim , & il parloit devant quelques-
uns d'eux qui s'entendoient condamner sans oser rien
dire. Quelqu'un prit leur parti , & rappellant l'hiver
de qiiatre-vingt-huit : Dans ce tems-là, dit il, je pouvoie
donner & je donnai vingt-cinq louis pour les pauvres j
aujourd'hui j'ai moi-même besoin de secours. Il rendit
la parole aux infortunés que l'escogri fie mail raitoit ; &
tous d'une voix s'écrièrent : Ah ! ce monsieur a bien
raison !

L'assemblée dite nationale , en se faisant souverain»


Ju souverain , a reienu pour elle le droit de juger &
apurer les comptes des finances, &c. de la nation.
On pouvoit , on devoit s'y attendre. — Mais à qui cette
assemblée , aussi incroyablement despote , rendra-t-elle
les siens? & comment le véritable souverain, qui est,
comme tout le monde en convient , le peu le , fera-t-il
pour exercer son légitime pouvoir sur sesrc-préseiitans?
C'est es qui ne se dit nulle part, & à quoi personne ne
*onr;e.
() la plus imbécille des nations ! il frmdra donc encore
ayoy- recours au plus sa nu des devoirs l . . '.
( «4)

Nous 'avertissons charitablement les Jacobins da


prendre pour apôtres de lu propagande des gens moin»
étourdis. Une méprise vient de les démasquer. M.
Feydel a reçu fuie lettre de Sussex en Angleterre, où
on lui annonce que tout va bien; qu'on a été au mo
ment de l'insurrection au sujet de la dîme-, que cela
ne pouvoit aller loin , & qu'on s'empressoit de lui
faire part des progrès de la liberté. M. Feydel a cru
devoir remettre cette lettre à l'ambassadeur d'Angle
terre , qui l'a fort remercié, & lui a dit que M. Pitt
en avoit déjà une pareille. MM. les Jacobins feront
fort-bien de recommander à leurs émissaires de ne pas
confondre le nom de M. Feydel , avec celui d'un M.
FtyJel, secrétaire de leur société, & ex-rédacteur d'un*
feuille, aussi plate qu'atroce , intitulée 10bsénateur, r

La révolution a fait une vertu de l'insensibilité. On


entend les bourgaois de Paris , les marchands & le»
ouvriers auxquels il reste encore du paiu , déclamer
contre les malheureux qui viennent d'être privés de 1*
ressource bien peu digne d'envie que leur offraient les
atteliers. Il les traite de mauvais sujets , de fainéans ,
&c. Puissent-ils n'être pas eux-mêmes réduits un jour
à soupirer inutilement après d'aussi foibles secours que
ceux qui viennent d'être retirés à un si grand nombre
d'infortunés !

Tcrjuemcdo-Voidel vient de prendre le deuil à l'oc


casion de la mort de M. Bonnc-Savardin , qu'on disoit
être mort simedi dernier dans le cachot de l'inqui
sition française.

On s'abonne peur ce Journal rue Percée Saint"


André-des-Arts , N.° 21.
«y>—— i. . — —

l)s l'imptunetis iu Journal de la Cour & de la Ville.


;%. 1 1 }
*mmm

. S U P P L:t:M E NT
.r.-,. DuN.g 8.

Déclaration de Stanifîas Clermont-Tonnem ,


. membre de L'aJJembUe nationale , remife à
M. le préjîdeiu de . i'itjfemblée , le $ juillet
'*791' ';- . ' .,:!: s
ES cftconfiances m'impofenc la loi d'exprimer mon
opinion' ic mis principes .,
" J'ai juré le 4 février .yjo , d'être fidèle à la nation,
à la loi & au Roi, & de maintenir de tout mon pouvoir
ta conftituuon décrétée par l'altembléc nationale , & ac
ceptée oti-'fa&onncc par le Roi.
Cette coultiturion conlacroit alors comme principes,, le
"gbû9eriïiiitith'in6/iarchh]4<: ,' ï hérédité de [a couronne
t?-r\'h\io[âb'!llié de W perfonm du Roi; elle coufa-]
croit aûftl U'féyàfatioh des'pouvoirs , cdmirr.: U lauvc-
H?iêM*ii ïïueue du peuple; '■'"["'* '",..,"' -
Lc'tômifé"
^..;i -a. •_>
de "cdnftituiion a propofé
-...• x. -»:..„-.:;• j„ .
, depuis la loi oui
*iri..i!.-'"j:.V-.f
défend ai 'm'onarque de s'ecirter de vingt lieues du ljeif
dJÏ°ftâikcrs',de 1 iillwbiée 'nationale, 8t qui dçclare,dé^
Cri u1" de là «àùrônne le Roi c;i.ii ' , forti du royaume, n'y
fcîArçfoit pis 'après une fonitnitiou du corps 'lemflatîf^
faVWgard'c Cette loi comme 'iub^crfive de la coi>li.uunori
jfcT/ré'te'e ; je ui'v Lis o]'pûfe*,'& j'ai ia-primé mon opinion.'
" ' L-irTtjire le Roi cft parti le xo juin, l'alTcuilAc natio-
ria'c^<luri'sTîtice.tttudc du Heu du' i'ejour du Roi & dans'
la' n.LCeaité anïoiuc de pourvoir, dans les premiers nuraens,
à là îra'ntjùlKîic publique, a décrété uu ferment' qVellcW
exîgb-.desrtJhiitïkires ( je i'ai prtte; il -cft conçu en ces termes:
» Je jure d'employer les armes que la nation a mites
» dans mes nuins , a la ditenfc de la patrie, au maintien.
v ,de4a/c$Bitinit;<^, décrètes, ; «r i'iiifamhlét-iJMionaliï fle
ji'jaréefai ^ A°»i de%û10lH:iî1Btotè& e^ue dç.lviutiU-i'io^
( *1
Jr-nfiwréB^tmîwîte fraisais par des troupe* fertàgét^.,'
»» & de n'obéir qu'aux ordres qui f;ront donnés en confé-
»» quenec dçs décrets de l'aû'èirrttléci nationale W
t At^ourS "hui 4è roi ëft dr retour; le Roi a déclaré qu'il
n a voit pas voulu fortir du royaume.
!«■ «opltitotion que j.'ai jOrj; de nSiinrenir te 4 février i7?o ,
défrndoit d'employer ia violence pour fe l'aifir de la pcrlonne
du Roi. _,. .
' tà.loj ajoutée depuis à ' I» eoriftirution que j'ai juré de
maintenir te 4 février 17?© , ordonnait qu'il lui fût fait une
{bmmai'.on par le corps Icgiflatif. . .
Laconfiuutionque j'ai juré de maintenir le 4 fcvrjer 1 750 ,
défendoit à aucun des pouvoirs d'ul'urpet celui qui ne lui eft
J»as confié, & d'en confticiier le depplitaire légal priformie^
En opnoirtion aûx'piincipes dé cette conflit utio,n é l>[Vetnr
"j".3.'.'0?"'" a..'»K-*««er••« roi , ne lui a tait auciinefoini-
*»tjpuf le copftïtue prifonnier, en chargeant le e^mjjjànd'ajjt.*
é'!,éï?1 df R'S?T<'e "«ionale. de Paris de veil|er fur la' pet*
fônné", 8cTùï a erilevé lé 'pouvoir" exécutif" fûprefnç "donr- '4
eft eouftitutionncllcmentrévetû. • " '
u.D^S5îs circonfïances, -je déclare que je n'ai pris ni, nf
prendrai part à aucune dés "dëlib rations qui violent c^u-reni
yérfent la'eonrtïiution que j'ai jurée le 4 février 'iyaôTj
Je ne" donne pas ma'déirtiliioV, parce qtfe j'efpejc 'qpç
l'int^réjt national ramènera l'afiTemSlée' aux principes -qu'elle'
a reconnus, confacres & juré , e«>mme moi, de maintenir,
Je rn'oppofcra'r conftamment , toutes les fois que je poijr*,
rai lé faire avec qùelqu apparence de fuçces.'j tops lesj
projdts înconititutîonneis; ou factieux; & fur- tout à l'adT—
jhiïuoh du républicanifme que l'on prêche aujourd'hui avec
le plus coupable acharnement, & que je regarde Comm»!
incompatible avec la liberté de mon' pays , & avec te bôn-
kéurdu peuple que' j'ai uniquement & eonitamment'defîré.
Telles font mes réfolutions & mes principes. & i'aî re
gardé comme un devoir de les manifelter aujourd'hui, '.'
Stanislas Ci.£rmont-Tonnerri..

I*» patriotes font avertis que les eireonftarjees oWrgerortt


peut-être fous deux eu troi* mois, le» fieurs êAiguïl..,
(3 5. s
Zacl.., Si m... Mcno't & compagnie, à ©ntri-prendre mie'oue
Voyage hors de Fiance , te que pour fe procurer un» loram»
nn peu furfifante , $s vendront une pirne de leur garde-
robe : ils nous chargent d'avertir les patriotes cju'on y trouvera
entr'autres , les objets ci-deiîqus.
ï". ' Des" habillemens complets de mauvais lambeaux,
propres à Ce m -1er dans le peup'e , & à aiiaffincr Ton monde,
en difant que ce font des marchands.
i". Des cornets à Rouquin, fou avantageux pour (irfler
les princes , s'il prenoit tantaiiie à quelque roi de tenir un
litxie-jviltke. ... .
j". Des veftes de laine te bonnets dq coton,, propres à
repré (enter, dans l'occafion , les ouvriers d'çn faubourg, &
à infiltrer les gens riches & en place,
4°. Quelques habits d'anciens gardes-fr-ançaif.» , propre^
à le mtler dans les' rangs;; d'un icgiment pareil ,, & a lui
inf^er l'amour de l'ordre & de la difciyline.
5°. Des pantalo.ns'de coutil, «i chapeaux plats, & aorte»
col! urnes fort utiles, pour le mêler dans la nation, à la
prife de quelque nouvelle ba|biu>, -, .V
■ f* PJuSj des épées, desfabres, des moafquits , des piques,
des cordes, des toprebes, Çfc. fort utilis pour éviter au
bourreau la peine de queiqu'exéeiuion.
7°. Un allortimenr Gnmpl«r.-(ia <aa*.lescoftume* populaires,
avec lelqurls on peut accompagner un roi venant calmer
fa capitale. '. ._.•."..
g°. Habillemrns de fl-mmc de la htlle , d'indienne bleue,
Hanche,' jaune, crottée, Scx: de toutes e'oeeei, utiles pour
inyitex un rai A. venir dans, fa ca.i itale. (On abierve que
ceci ne peut allée rui'à des £rrnmes. )
9°. Les mêmes habits avec «tes variantes , Clivant les car-!
confiances, ou pour rmpechrr des princeifss -de partit , ow
pour fouetter des religieufes, ou pour aller infulter à quelque»
rqjs .patriotes, 8tc. ■ ', ; :. ■ .
io°, Des habits de garde nationaux, avec lefqnels on^
peut infulter un commandant , fit empecher un roi d'a^lei,
a, lacampngne. . _fc, ,
il0. Des perruques" en jockey , de tontes les couleurs,
par le moyen defque'les on n'elt pas plus reconnu à Lille
qu'A Toulon, ci changeant la couleur'de' fes cheveux: e'eft
fort- utile , quand on va- régaler qadsjue- régiment.
U) «
1 1*. Des babits déchirés complets ,* âc diVef'fcs çdûîeurs,
fur-tout de gris-rouges , comme 'ta 'caflette de Ta»are , avec
Icfquels ofi peut jouer dans quelque cotnfcdie des rôles ie
fans culottes, S: généralement tout ce. qui peut contribue!
à infpitcr & à maintenir le patriotïfmc dans une uaiion."
, s:t*. -;:; i.r .ir.rt : i >: ifoçtip:* -- r,-,.-.j -
t'' - - '"'~! ,'-"::" '■■• '•■ -
"'* 'Anecdote très-certaine. • ■
O ^ ;j ic: -.'. ■ " - .,, . . " ".:: "j "!

Le Sieur Nogaret , évéciue eonflitutionnel de Méndê-,


fut accueilli" en arrivant à ia Càhoûrguc , par une troupe
de femmes de la lie du peuple-, qui lé com'plinuhiirèiït f3ï
la nouvelle, dignité à laquelle il veuoit d'fctte élève':1 de
fefpecriiile prctiit :diltingua parmi 'la ibule de cés'dznto,
Èrr p^ettt Hilttôis-'foit agréable,' iF Tïr/yiit'a à éiui'ér diri^ :fc
voiture , elle àeîé^ta ion brFrc Tave'i plàliîl;' mars lé ïbbK
fut fi irrité dé la politcuc du prélat , cjù'iï'dori'ria une Voici de
èôups dë-b3r6rtà fit femme , l'CTfVrma^aris'rineoflie'p'On'dJ/rit
vingtrquatre heures, & la ' Tàiffa ïri Vfptk'de môttifican69
Uns lui 'd'ènrièr' è'boire ni ï%j*^ -Extrait d^ilttè' tàtlt
Ht la Cànt)titgùi[\ du is'jum': ïrtfy ■ '^''<0 n?
, .il'; ""• .r >''; > -n<> -S v •( k! liK-nuod

3ï.':ii.-a ini-nsv ioiiiùw r. „..',irx.i.. iujuv.^ •■ —'"'lîl. asvs


Jean qui rit , & Jean qui pleures-'.:^ *}
, ??;!'! r-nsilm û , ■>.' •/,' r' •sh "ot3 r.S " -"• •'.'■cjrl ,°g
■ Lorfouc Jetr/t-zatetià- la- commère Fritcau bsiiiljer'fur M
polKBjtie dtS'i'Eurppej comme' la ccm~imnrlkmn<riie ou i^quaris
du keretaire d'un commis^dtsîaffdiiiis'Laïaii^Cîïtyifoto ilad»
Himirrrârrcm 'dé ,Mjnlre;ickie ■-iàs>-ùhcifvuil f ta rr/5riJit.0à> la
maitrclfe du dernier éwir-ou Éuistriftin: ëexx- r^miîriii;' Jfcjrv»

?Jhzft
défenfe qui peu: tutraîner lcj plus siiar.di. maïhcuril ]Jiai
3.'...
s.-..- •.■'. rnrîo5;i ?t;in
?f;!n ?:o *:•■
f •■ n to /î'^i/nl-.b
/îi^i/ni-'ii n •r.-i ■'l
■'i m'
mi
N.e . «, W+jM Sainte Elisabeth ,
Samedi 9 Juillet -Ç^e^r Reine.

J O U R N AL-
de la Cour et de la Ville.

Tout hil'cur de Journal doit tribut au malin


, La FoNTiiHE, ■

Tout le monde connoît Phil... d'Orl...


Scélérat , crapuleux , dès fes plus jeunes ans -,
De boutons virulens fa figure rongée,
Hideufcment brîlloit d'une couleur chargée
Que la débauche avoir broyé de fon poifon:
De P kil...-le-liouge alors il eut le nom.
Chahr.... le blanchifTeur , le plong; & le replonge
Dans une eiu aue luftrale il nomme impudemment .
Et fur fes attentats pafTant la large éponge ,
Live son amc atroce & le dit innocent.
Alors il eut le nom de Phi /..?.- le -Blanc :
Et fi la nation, fourbe, ingrate, traîtrciTc,
Tourne un j«ur contre lui fis civiques fureurs,
Et lui ferre la gorge avec tant de rudeffe,
Qu'il en devienne; hlcu : je crois qu'avec julreife
On pourra l'appellet : Phil .. aux trois couleurs.

ASSEMBLÉE NATIONALE^
Séance, du 8 Juillet. ■"> !. I il •

UN dectet ordonne qui', fera foarni uue fortune de -j


Tome IV. Année 1701. I
■C-to.)
piillïons pont les hôpitaux. On a annoncé une érnilîio»
de i millions de petits auigiiats. Un dccrtt ordonne que 1«
ies
Califes publiques feront les payemens avec des afïignats do
f liv.
h un i ii— i iiè il i il m i .

VARIÉTÉS.

Vos décrets ont enfin opéré quelque chofe.


C'dt un des iéfuhats de vos fameux travaux :
Vous faites , pat les loix de la métamorphofe ,
D'un peuple de pantins un peuple de bourreaux.

Des gens qui jouent gros jeu , viennent de mettre le Roi


à l'écart ; gagneront-ils pour cela? Je n'en crois rien j iW
•'ont point a As , & les Dames font eontr'eux.

t?h\ àiâe-ie-camp' du général Fayencc & un


Electeur.
JO'Aide-de-camp. Je fuppofe la ecmit'tution achevée;
Surceptée par lé Roi , reconnue par les puitlances de l'Europe,
les princes & les emigrans rentrés , le pouvoir exécutif ré
tabli 8c î fa place, enfin , la révolution totalement achevée,
«ue ferez.~voJ« du généra! T II faut une place confidérable à
ce grand hommï : il faut, de l'aliment à fon génie , & la
patrie reconnoiilante lui doit décerner des honneurs dignes
de f« immeufes travaux.
tJJEUcieur. Ne dites à perfonne quel cft notre grojn ^
il fera content ; il faut qiîM le foit Mais l'envie pour—
roit encore lui barrer te chem'm ... . Nous avons décidé de le
nommer direfteur perpétuel de' l'Opéra de Paris. Nul ne
s'entend mieux à conduire & diriger 1rs cérémoRies ,.le_s
.décorations. , les msiclàes triomphales, les fèderatious , 1«
(«7)
iHrmrinttibns , les changfmens de palais en prilcms, d'églife*
en panthéon, & tous les tableaux du tépuMicanilme. A
peine forti du collège où il s'etoit nourri des auteurs grec»
& romains , il s'elt trouvé en fuuation de mettre en pratique
fes vieoureures conceptions; Si c'eft , fans contredit , le
meilleur & le rlus joli ginlral-patait qu'il y ait dans les
Jeux mondes. Nous lui donnerons pour adjoints G... &. «-*<,*
L'Aide- de- camp. Cela lera beau ! Mais cft-ce que vou*
voulez une république !
L'Elcâeur. Oui , à l'Opéra. i

L'imperturbable afTemblée nationale reçoit tous les jouri


des courriers, qui lui apportent des nouvelles inquiétantes
pour la France -, mais fes illuftres membres n'en font point
inquiets. Ils ont cependant bien d'autres ennemis que le*. An*
glois , les Efpagno'.s , les Suites , les Impériaux & les Picmon-
tois ; ils ont encore les honnêtes gens du royaume, & bientôt
tous les Français.

Au nom du roi, de la patrie, de l'honneur fccTè îta-


manité , on invite les honnêtes gens à ne plus fréquenter le*
fpeaaclcs. Notre vertueux mcmirque cil dans les fers;_ peut-
on livrer fon cœur à la joie , aux plaifirs 1 Qu'on pmfle a«
moins distinguer les bons citoyens d'avec les mauvais ! Si les
premiers font hors d'état de le recourir , que leur demi prouve
qu'ils n; participent pas aux outrages qu'on Utilfait , & qu °*
fc dife, en voyant entrer vin homm;e ou une femme dans un
fpeâacie : voila un des ennemis de notre bon roi J

n '
La fête de Vcltaire cft retardée de quelques jours': elfe
n'en fera que plus brillante. Le ficur Carcn du Hcaumar--
thaïs, vêtu en Figaro, fera la fonction de maure des cé
rémonies; il marchera au milieu d'un choeur de werges qui
doit précéder la phalange des poètes. Il a été décide que
'la plus vierge de ces viergesporteroit fur un couffin de velout»
bien à crépines d'argent > plus bel oeuvre du grand eci.va.ti ,
& d'après le jugement du ferutin atêdjmique, la palme »
été donnée à la Pircelle d'Orléans : cet ouvrage immortel
fera dépofé fur l'autel de la patronne de Paris, & y demeurera
à perpétuité, pour l'édification des belles anus.
Le modefte Beaumarchais qui ne peut nous empêcher
de fentir tout ce que la patrie lui doit, voudra bien confentir
par complaifatue , à marquer lui-même la place à côte des
àeux grands hommes qui l'ont précède , & dès cet inttant ,
elle fera confacréc. ,
Le lendemain de la fête, fans plus tarder, Beaumar-i
chais prendra fou epec d'oi , celle avec laquelle il a com
battu le ci-devant duc de Chaulnes ; il volera fur la
frontietc , pour y trouver un trépas glorieux : fes précieux
reftes apportes de loui , procureront encore un fpectaclc digne
de la cuiiolite des haoitans de cette capitale de l'univers;
car il eft écrit dans Mathieu Lanfberg, qu'un grand homme
mourra- aux défens de la patrie , Pau troifieinc de la liberté.

Théâtre Italien.
. , .11 manquait de voir fur notre feene l'horrible apparition
de l'exécuteur de la haute-juft'ce , venant froidement cher^
cher la viétime qu'il va égorger au nom de la loi.: M Mar-
Collitr .nous a régalé de cette nouveauté. Sa pièce du chc-
.valicr.de la Barre, donnée mercredi a»x Italiens, n'eft pas fans
mérité; mais elle eft fans fruit & fans but moral : le tableau
f& encore plus repouifarit que déchirant; le parterre a ap
plaudi quelques partages : un morne filence a régné dans tout
le relie de la falle , & l'on y entendoit ces fculs mots : je n'y
reviendrai certainement pas. MM. Michu V Sbïicr te
tAeunier ont parfaitement rendu les perfonnages dont ils
étoietu chargés. Mais comment a-t-on pu trouver un aûeur
qui ait confenti à ptétet l'on vilage à celui du bourreau ?
Ah! M. Marfollicr , jeune er.core, pouvez- vous trouver
quelque plaifir à verfer l'indignation fin- deux claitès d'hom
mes qui ne font plus à craindre ? Laiflez les prêtres ; ils ne
..font pas les feuls fanatiques. Pardonnez aux erreurs des an
ciens tribunaux : vous n'avez pas eu l'intrépidité de les at.-
' laquer de leur vivant ; vous n'aurez pas aujourd'hui celle de
bous peindxc leurs belles aurons. Croyez-moi-, attendri lei
C 79 )
«oas avec Nina : faites-nous rire avec les deux P ttht~*
Savoyards , Se ne vous abaillcz point à flatter des pariions
de circonstance : lairTez aux charlatans , aux petits auteurs
cette gloriole fugitive qui les fait vivre un inftaut , comme.
les infectes fur les cadavres. Je ne fui* ni rrugiltrar ru prêtre ;
mais je fuis fenfible , Se des qu'un homme ou un ordre ne
peut plus nuire, je me borne à le plaindre., Se m'indigne
des outrages qu'on a l'impudeur Se la férocité de lui faire.
Verax.

Aucune nation policée ne peut plus commercer avec nous ,'


malheureux Français, routes vont retirer leurs .envoyés 6t
ambaiTadcdrs , Se prendre toures le; précautions pour le dé
fendre de nous comme de la perte; Si. afin de repayer le»
torts que cela va faire dans toates les clalïés de la fociéte,
& notamment au commerce, nos auguftes avocars, cabarctiers,
maîtres de polie , &c. , rcprclentans de la nation , vont dé
truire l'ordre deMaithe, Si. par c: moyen nou» fai e des
amis avec les peuples barbares, Se fur-tout avec la régence
de Tunis & d'Alger. ,

A la fuite du ferment lyrique , que les muficiens de


l'Opéra, &c. doivent prêter en prefence de nos auguiles
reprefentans , les filleî du Palais-Royil ont délibère de
prêter \zat ferment virginal , pour appuyer ia conftitution,
comme tant d'autres.

Mademoifelle Bacchante, N*. ni , au Palais-Royal,"


croit devoir donner avis à fc<; camarades, que M. le baron de
Menou ne paye plus les fervices qu'on lui rend, qu'avec une
aulne de ruban aux couleurs nationales.

Un f;ign;ur breton de qui on venoit de brûler le château ,


s'eft.. mis a la tète de 6 s perfonaes bica déterminées , bio*
19*)
■rmécs Si auffi imparientées que lui de toutes les abomi-J'
nations dont la France fc fouille tous les quarts-d'heures, &
pendant que les paylans incendiaires étoient à la méfie , il
a pris Ta revanche en mettant le feu à toutes les maifons
du village , tandis qu'une partie de fa troupe , les arme*
hautes & prêtes à faire feu , empèchoient les payfaus d»
for tir del'églife.

M. Bailly , député , &c. mais brave homme d'ailleurs i


& qui voudroit, eommîfort confrère Henri IV, que tous le*
ftijets de fon royaume puilTent mettre une poule dans leur
pot, répondit , il y a quelques jours, -aux 50,000 ouvriers
aui lui defn ndoient du pa'n gratis , ou des moyens d'en
gagner; —Alk[,mes amis, alle\ che{ les bourgeois
de Paris , ils vous recevront à bras ouverts , & vous
donneront de l'ouvrage. — Il tomba des nues., lorfquo
ces pauvres & braves ouvriers lui prouvèrent , clair comme
Te jour, que les bousgeois avoient plus d'ouvriers qu'il nef
leur eu falloir.

Grand projet propofé aux jacobins , par le


■ général patriote Rochambeau , & ijui peut
Jervir de réponfe a Varticle de la lettre du
général marquis de Bouille.
. . - • . •'{
{ Je cannois vos moyens , ils font • nuls. )
Si tes foldats Autrichiens , A ng+cnV, Suédois , Hanovricnj*
Flamands, Piémomois , Hollandes, Pruffiens, Allemands,
Ru.fes , SuirTes / Efpagnols , &c. &c. qui vont entrer en
France pour ébranler notre fanteconfticùtïon, ne veulent
"-pas accepter de bonne grâce les fou-cloches que nous leur
offrirons, pour les engager à fe débander ■& à fe tourner
de notre côté, nous nous fervirons dcfdits gros fols pour
charger nos canons ; ceux qui hTefi feront pas tués , s'amu-
feront à les ranialfer ; alors , je faifirai ce moment pour leur
Aire tomber deflus à l'aime blanche, &.je réponds que la.
(7*)
(Ration françaife n'aura jamais remporté nne victoire saoîes
«hère Se plus çomrjlcttc.

Uo Poitevin , bon Comme ils le font tous, en faction fur les


kords de 'a mer , a entendu le bruit d'un vol di cannd-*
fauvages ; il a cru eue c'etoit un: nouvelle defetn c q erai-
foient les Anglois : aptes avoir crie au voieur , «ui iiM,
il a tiré un coup de fuiîl contre la flotte , Se Att îcplié
fur fon pofte, d'où il a couru à l'eglile pour fonner le
toefin , qui , conime ure commotion électrique , s'eft perpétué
îufqu'au département de la Cteule. — Un counier vicut de
porter la nouvelle, qu'a fon départ de Bourganeuf, on com
mençait a fonner le toefin , & qu'il ne doutoli pas que dan*
le moment où il parloir , on ne le formât , pout la même
al-rte , à Moitans , à Colmar , à Mczieres , &c. & que toute
la France ne fût fous les arme».

Dem. Boucfre de Fer. Quel cft ce grand linge falf


& chifVonné qui pend en lavette au côte droit des hallcbar-
i'.crs de royal-grifon-pituite !
Rêp. C'eft leut linecuil ; faut-il tout te dire JJ

L'aridité ries féances de l'aflemblée nationale commence


À dégoûter non-feulement les députés, mais mime les habi
tués des tribunes qui n'y viennent plus que trei-raicment.
Le comité diplomatique, pour reveiller le zèle tainotique
des uns &c. des autres, a anété de propofer à l'aiTcmblée un
décret , qui d vifeta les féances en 5 parties, dans l'intervale
defquelles un otgue jouera des airs civiques ou analogues
aux ckconftarh.es.

Le fieur Tricoler-Menou , éloquent comme à fon ordi


naire, & qui rationne fin: l'honneur français, comme un in
valide radote fut le hérpïfme & fui la gloire , a convaincu
nos auguftes repréfcntans, qu'au/iitôt quelles trois Couleurs n*^
tionales auroient remplace la touletir blanche des drapeaux de
nos régimens, tous les foldars feioient métamorphofés en
héros. — Le pontife Gouttes renchérifiant fur cette idée,
vouloit que les draps mortuaires fuffent auffi aux couleurs, de
"la nation , pour rappeler aux prêtres leur ferment-civique.
—Cette dernière motion a été renvoyée au comité ecclé-
fiaitique.

M. de Meude-Monpas nous écrit de Bruxelles, y Juin,


que Mo/ifitur & fon augufte frère, orefTés par une foule de
vrais gentilshommes français , paroilfoient recevoir avec la
plus vive fenfibilité, ces marques de dévouement & de ten-
drefTe , quand M. le chevalier de Rivarol leur rappella ce
root immortel d'Henri IF à l'ambafladeur d'Efpagnc : Si
vous les voyie^ un jour de bataille , ils me prejfent
bien davantage!

Un payfiaft de Normandie qu'on avoir mené voir brûler


des aiïignats à la caille de l'extraordinaire , répondir à fon
conducteur qui lui iaifoit admirer cette opération : Ils en
brûlont , c'est vrai , mais y ne cajfont pas le moule.

Errata du Numéro d'hier.


Page 59 , ligne n , pbur qu'elle foit afTifc'! fur une bafe
allez fiable ; lise{, pour «jue leur conilitution politique
foit affile , &c.
Ihid. lig. 14, de Londres à Paris; lise^, de Paris à
V ienne.
— ——»■
On s'abonne pour.ee Journal rue Percée Saini-
Andri-des-Ans , N.o 2r.
•^——■ M»"—- -' I ■■ ■■■ 1 . .., 1. -■— - 1 11 — !.. ■■— - ■ ■ —
De l'ûnjttimerio du Journal de la Ccur de de la Ville.
Sainte Félicité'. .
Dim. 10 Juillet. i\+

J O U'R N A L
I i. V
DE LA CO'UR.EI DE L A V I I# L E.

Tobr hifeur'df Journal doit tribut au malin


%« La Fontaine.
v , .
La diereétoit partagée en amant de factions qu'il y avoir de
têtes : un jour les interâs du roi y dominoient, le Icndemairr'
ils étoient proferits-, rout le monde crioit pour la liberté 3c
la juftice ; mais on ne favojt point ce que c'étoit qu»
d'être libre & jufte; le rems fe prrdoit à cabaler en fecret /
& à haranguer en public. Les grandes compagnies n'onr prelqne
jamais pris de bons confcil. d. ns les tro.ublcs civil> , rarce
que les hommes factieux y font hardis, & que les gen» de
bien y font timides. , ;.
Saint Voltaire, hifl. de- Charles XII, lh. i.
Quand Lycurgue donna des loix à fa patrie, il commença1
par abdiquer la unamé : ( l' hJJemblée nationale a fait le
contraire-, elle a commencé par s'en emparer) c'é
toit la coutume de la plupart des villes grecques , de confier
à des étrangers IVtablifk-ment des leurs. I.cs républiours mo
dernes d'Italie imitèrent fouvent cer ufage. Celle de Ginevc
en fit autant , & s'en tiouva lue». Rome, dans fon plus bel
âge , vit renaître ci f(.n fein tous le; crimes de la tyrannie /
& fc vit prête à périr , peur avc;r réuni far les mêmes
têtes l'autorité lêgijlutive & té"pcuvoir fouverain.
Contrat Secial , Ckêp.*PII.~

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séanct .diu%. Juillet.
IVIessieurs Cabales Sc'Montbaissicr ont eiiîo'è' leur.
Tome iV. Année *i 79 1. K" ■•''•
( 74)
démiffion. — Voici le décret rendu par l'aflémbtée contM
les émigrans , après de grands débats. Tout Français ab-
fent du Royaume., qui nu rentrera pas dans le ddai de deux
mois , à com^er de ce jour , fera fournis à la triple impo-
fition de fes biws , à partir de Cannée .179 1 , fans préju
dice d'une plus forte peine en en d'ïaVafion du théâtre
Français.

VARIÉTÉS.
Tremblez, ariftoctates ! tremblez , potentats '.tremblez,'
empereurs.! tremblez, Roi! tremblez, princes de l'univers!
-.-Royal-pituite , Charles de Hefft , royal-bonbon , 5c
M. de Moret...-BeJicle , viennent de prêter leur ferment
civique aux Jacobins , & de fuite à l'aflembléc nationale.

- Les ro:mbres de la haute cour nationale , ennuyés de ne


figurer à Orléans que les bra? croifes, fe font préfentés
mardi foir à l'afTemblée nationale , pour la prier de vouloir
bien fe rerfouvenir d'eux, & pour l'a durer qu'ils étoieot
toujours prêts à verfer jufqu'à la dernière goutte du fang
des victimes ariftocrares qu'on voudrait bien leur confier.
— Leur général Torquemada-VoUel, qu'ils n'avaient pas
prévenu de cette embartade , leur a ordonné de retourner
fur-le-champà leur pofte , & lear a dit tres-pofitivement
«fe fe rappeller que tant qu'on les payerait pour fervir d'é-
pouvantail , ils n'auront aucune reprefentation à faire.

, On commence à croire que Charles Fillette aura 1»


préférence fur tous fes covreurrens, pour la place de gou
verneur , & on dit même à ce fujet que le Dauphin aura
une arriere-garde.

■QiiandrM. Bouche a propolc à l'afiemblce nationale


d'afligner un lieu où l'on.joarra dépofer les aumônes que
( 75')
les bons citoyens Tont faire , pour l'entretien d'une arm£e
fur les frontières, il a oublie que nos patriotes ne fout
pau^otes que jufqu'à la bourfe.

La fameufe lettre de M. le marquis de Bouilli n'eft


que la préface d'un ouvrage qu'on iinpri-ne dans ce mo-
meut-ci à Ratifbonne.

Nos enragés ont peine à concevoir que la prefque totalité


des Ang!ois foient autocrates. Parce qu'eux-mêmes font
fous, ils croyent que , pour le bien général, tout le inonde
doit perdre la rète

Mardi 4 de ce mois, une ekarette chargée de tonneaux,


a paru fufpe&e à pluùeu'rs bons citoyens qui l'ont fait arrêter
& conduire à l'abbaye Saint-Germain; le peuple s'efl: attroupé,
& on a commence à déchaigtrr la voiture : nen n'étoit fi
plaifant que de voir tous ces honnêtes gen- le cou ter.du , !a
bouche béaftte , les ^cux en arrêt , attendant la découverte
des tréfors qu'ils s'imaginoiént être renfermés dans les ton-
beaux: plusieurs crcyoienr y trouver le; d'iamans de la cou
ronne ; mais après une cxzftc perquifition ( c'eft-à-dire après
avoir enfoncé tous les tonneaux sux dépens de qui il appar
tiendra) ils ne fe font trouvés remplis que de tabac, Se
l'efpcrancc de la nation s'clt encoie une fois en allée en
fumée.

Un jacobin entrant l'autre jour , d'un air fier, chez an


reltaurateur rue Saint-Jacques , place Ton chapeau fur une
table, & en apperçoit un autre orné d'une très-petite cocarde:
voilà , dit ce brave homme , le chapeau d'un j...-f... d'arif-
tocratc; l'ariftocrate fe levé, prend une petite bouteille de
vinaigre, & la lance à la face du rnotionnaire ; celui-ci étonne
du coup, rappelle fon fang- froid, examine fon habit,.
s'efluye, & dit à l'autre ; Moofieur, vons» êtes tien "heu
reux cjije ce ne fpic qur du vinai^rie; fi c'snt étéde^l'huile ,
& que vous enfliez gâté mon habit , foyez fur que vous m'en
auriez tendu luifon.

Le Roi n'ayant pas fancYionné , ou ayant protefîé'contre


le'décret cui le prive du droit de faire grâce , il nous paroit
évident que ce droit lubùfce toujours , & que Sa"Majeftc
peut & doit même l'accorder à toutes les viefirnes qui feront
Condamnées pat des lo!x radicalement nulles. Si ie Roi fe
déterminait à ces actes de fermeté, y auroit-il des tribunaux
arTcz hardis, pour faire exécuter des arrêts de mort, daut
j'incertitude au moins de leur Lgalité ';

L'autre jour, au Palafs^Royal", un officier nommé NT.


de S...., n'ayant pas pu icu-niç une expreflion d'indignation
contre' les horreurs aihiclles ,' fut infulté , menace , mal
traité par les brigands coï.lVitutionnels du Ij-u ; tout-à-coup
l'un d'eux f:;rt bien vêtu, s'âppeiçoi: qu'on lui .a, pris la
teoîitre ; il jette feu & flanhroc c< une fes çonfreves ; "mais ce
qu'il y a de plaifant, (s'it'c'lï'poflVJle que le plaifant fe mêle
Su* 'atrocités ) c'efîque ce brave citoyen a bien ta !';mpud,cuce
d'aller chez l'officier', le'fomrrfer' de lui jaYcr.fa montre,
tèiWinc' étant caufe qu'on la lui 'avoir volée.
;•.„. ,:; :■■■-■- -■■ ■''■■' !'J|M ■■>' - ' >. "tlil ;
,• ( j .;,:; 3;, ■ ;| "~7 "|V!io-| ..... •).'! Si (./' '■ '
i,;Lof/"«uo4a^»ati«oia 'éfé'-hiMtcé" 'de là difeWef fe ' Roi;
alors chef fupreme du îovaum; & libre di(ptnf;teur 'de' f?i
finances , fit acheter de. graius'ûan:; toutes les parries de
i'univoi'S , „diou nos i va^U^x,. ^oïsvoient -,çn.,' exîisire. Il
écrivit lui-m. me a totisUfs fjqu.ve.iains : jatr.ais., pe:e .enfui
ne'fe donna tant de l'oing pour,pi.oçUi,ei du pa;n. à tes.encans
tic us,' n ayons plus de père, njous n'avons plus que des tyraii*
qui n-'n't" 'de notre rnifere &,'tiui l'ont cairîee. ,■ Français,!
faites tous entendre ces cris autrefois h chtts à ces cccuis :
vive le"ïl^ij" & que les fçé'lcrats en càiiile»t._
(77)

Adrejfe à l'ombre de MIRABEAU , de la part


des Clubs.
Nos cris , nos'hurlemens, dis-nous, les entends-tu ,
Mirabeau fi long-rems l'oracle de la France?
Nos vœux vont chez les morts l'offrir la préférence,
Pour donner au dauphin des leçons de vertu.

ta France eft totalement pourrie , difoit l'autre jour un


ariftocrate ; on ne.pciit la guérir quVn la faifant palier par
If s gfands remèdes : elle n'efl pas en état de les fupporter ,
répondit un autre , il faut feulement -la traitée avec des pi
lules de Kaiser! .. t
Nota. Kaifer , en allemand , veut dire empereur, 8c
c'étoit suffi le nom d'un médecin qui guériflbit la v.... avec
d S pilules. .- .-...■.»..

La lettre qu'a écrite le roi à l'aflernblac nationale , proiw»


qu'on a fuivi à fou égard le décret qui accorde un cohfcil
Vif. j?r,ifonn;ers. ,' ,, ...-."ni,-. .• '..m»
,-... ; .■—.-..ii')'. '■"■ !'■■> i:- 'W ' '■ >\i «
'"X'àffembléc' nationale eft dans iin grand erpbatra.s po.uj:
JLonner une exiftehee légale à fa fublime.:conJHtutioB ; bea'u^
coup de députés afTurent qu'on fe propofe de rendre au r£i
la liberté la plus entière , & de lui dite :Si»e, voilà ndtçç
ouvrage achevé ; fi vous voulez le fanftion.ncr, tout fera fini i
ïî" vous ne le voulez pas, vous abdiquerez la royauté avec
fit millions de retraite. Tout cela eft fort bien arrangé ; mars
la difficulté eft de trcmy_çr dans le royaume un endroit où le
roi puirte être reconnu libre d'une manière incontcftable :
iJr , voici ce qoe nous ptopofons à cet égard : il faut conl.-
tmke untrèsrgrand ba'oa, dans lequel le roi fc placera avae
wuie -fa faaiille yan i'ilsveia, à ttneg/3nde> hauteur , niais. U
(?«)
fera retenu par une corde. Le toi y examinera la conftitutioi»»
s'il con'ent a la fanâionner , il criera qu'on redcfcende le ba-
lon j s'il reiule, il coupera ia corde , & s'en ira.

Quel imrnenic intervale fcparc un homme , dont le fana-


tifme exalte la tête , & celui que l'expérience , l'obfervatioo,
l'étude du cœur humain , de l'hiftoire & de la politique ont
inftruit à cire homme d'état ! Les bévues perpétuelles de»
douze cents roitelets fiançais,viennent à l'appui de ce que j'a
vance. L'un d'eux n'a--t-ll pas eu l'ineptie de dire que c'étoit
au prix de jo années defsng & de carnage que les Anglais
avoient acheté leur révolution ? Si c'étoit un écolier de qua
trième qui avançât uac telle faufleté , on lui donneroit le
fouet. E(t-il pollible d'ignoter que la révolution anglaile
s'eft fait lans l'effufion d'une feule goutte de fang? Mais le»
Français tâchent d'excu&r leurs crimes en en fuppofant aux
autres nations.
Extrait du Vkite-Hall Ga^etteer.

MM. les ci-devant Manceaux s'avifent d'avoir un comité


des recherches , qui linge exactement celui de l'alfembléc :
il failit & décacheta , il y a quelques jours , une lettre, dont
voici un extrait ... »> Je vous envoyé auffi , mon ami , les*
»» trois chiens en queftion ; j'efpere qu'ils purgeront votre
» canton desbétes puar.tesqui l'infeâent , &c. >». Auffwôt
grande dénonciation , grande arreftation , grartHe interro
gation. M. le préfidènt , qui étoit un honnête favetier , avoit
i u , les Autrichiens , «u lieu des trois chiens , & avoit
cm que les vilaines bêtes puantes fignif.oient les jacobins:
l'affaire n'eft pas encore finie ; jufqu'à-préfent l'écrivain çia
êft quitte peur le pillage Je fa maifoa.

Le nom du brave Breton , donr nous avons rapporté le


trait héroïque, dans notre feuille du <f,cftM. Putod, mé
decin du roi , Si capitaine des gardes nationales de Fougctes.
(79)
tt vient de préfcnttr à l'aïlemblée nationale, une adtefTe dans
laquelle il rend compte de cet événement , avec beaucoup
de chaleur & de franchife , mrlee de cette indignation noble
ui va fi bien à l'homme honnête, révohe à !a vue de l'oubli
1 es devoirs les plus facrés Cette adretfe Se trouve chez Sen-
ntville, libraire au Palais-Roya', N.° 11.

Rennes, 3 juillet. —Ce n'efl plus à la Guerche, Monfieur,


oue vous continuerez à m'adrelîcr votre journal. Il me faut
renoncer pour toujours au château de Cuillé, Une horde in-
{çinnle de brigands, habilles de bleu, a réduit en ce.idrcs cet
agréable & v..fte château , le ij juin ..après avoir pillé, vo!c
& maltraité nos gens. Notre perte cft inappréciable. Quelque
douloureule qu'elle puiiTeëtre, nos cœurs font encore plus
fenfibles à l'isgratitude ,à la perfidie & à la barbarie de nos
incendiaires, comblés des bienfaits de M. le préfident
de Cuillé , mon mari. Veuillez dire un mot de notre mal
heur dans votre journal. Ah! fans-doute, tous les honnêtes
gens y feront fenfibles! & notre exemple pourra n'être pas
inutile aux nobles & aux magiîtrats , qui apprendront à fe
défier de la perfidie des flatteurs & des méchans. J'ai l'hon-
meur d'être , &c.
Du Bauvxo de Cvillx.

Les prêtres jureurs ont eux-mêmes d-mandé ou'on modé


rât l'éclat des cérémonies qu'on pteparoit pour h translation .
des reliques de Saint Voltaire-, ils ont bien frnti que leur
considération perfonnelle ne tenoit qu'au peu de religion qui
exifte encore; d'ailleurs, ils ne font pas tres-conf:ns du St. -v
il étoit l'ennemi de la perfécution , Se il n'auroit fùrcmenc
pas approuve qu'on s'empara: à fotee ouverte des places &
des propriétés de tout le monde.

Mardi 4 juillet, un grand nombre 4e garçons chapeliers


fe font attroupés rue de l'Uniycrfité, pour demar.dcr le rc-

v
( 8o )
dreiTemtnt de plufieurs. griefs ; la garde a voulu les diflîpet j
ils ont fait réfiltance , Se ont poulfé Vincivifme jufqa'à mal
traiter , & même défarmer la garde; celle-ci , au contraire, a
donné les plws grandes preuves de modération. S'il étoit permis
de mêler de mauvaïfes pla:fanteries à un lujet auffi grave, bri
diroit que dans cette affaire, la forme attaquoit le fonds
de la canftitution.

M. Burke attendra encore (îx femaines; & fi , à la fin


de cette époque , les puiffances étrangères n'interviennent
pas dans les affaires de la France , il tranfmcttra à la pof-
>ériie leurs noms chargés d'opprobre & des épithètés le*
plus déshonorantes, —extrait du Noon-Ga^ette.

TkcSt. James1 s Chronicle dit que le Roi de France


véiific ce mot du célèbre Buthtr dans fon Iludibras.
He who is convinced against his will,
Is of the lame opinion ftill.

Le duc d'Or, d'.fent les Anglois, coftumé comme il


J'eft , a le dehc^ britannique, mais il a le cœur à la Car-
ihaginoife. —A Carthagiman Soàî.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de L'abonnement eft de 3 liv.par mois
pour Paris y ti de 3 livres .%$ fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau eft étabTt
rue Pcrcéc-Saint-Andrc-des-Aré ', N". 21.

■V.c l'imprimerie u Journal de h Cour" & delà Ville»


N.°n. _.. _
;;. SAINT Voltaire.
Lundi ri Juillet.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout tàifeut de Journal doit tribut au malin
L * Fontaine.
■t1 ,
Je fuis Anglois-, je voyage & j'aimerois à obferver uti
lement. Je fuis tout émerveillé , quand je vois avec quelle
légèreté, avec quelle profonde ignorance on excelle, on
improuve tour-A-tour notre conilu'.uion dans votre ailcm-
bléc nationale. Il cil aifs, de deviner, à la force dont ces
meilleurs dcrai'ornietit fur cette matière, qu'ils n'ont pas
mcrr.e les notions ks plus communes : par exemple, ils affec
tent de citt-r avec complïifancc Mlackf:or.e. Eh bien, écoutons
ce m;me Yilackftcnt ; il n'etl gueres pciîîbîe de s'exprimer
d'une manic;c plus tranchante & plus decifîve. Anglais,
dir-'l, gardt\-vous des innovations ; elles font tou
jours dangeteujes : tranfmette[ ù vos neveux la conf-
tnutien que vous ont tranfimfe vos pères : prcjéier
l'txplrience à la t/n'orie , ou vous vous rendre^ iu-
drgi.es de la liberté.
il elt a remarquer , que parmi ceux qui , à Londres, ont
IctifcrW pour la fete du 14 Juillet, il le tronve à peire
mincie noms co unis. Les aw.es font ou des doeieftiqites
qui ont amallc des guinées en volanr lc.irs maître-;, ou ds
ces mefiieurs oui font à la pille de la belle jeun. Ile pour
ls-pro(tituer au prix de l'or, ou de ces gens, qui , nés dans
la fjng;, défirent dîner une fois dru s leur vie avec un Lord.
Il cil vrai que le ciefeendant des Chejîtrjicld ne 'era pas
ce jour-là un repas de famille . Nojn-Ga^ette.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 10 Juillet.
V> N a lu une dé, èche o .;.c'cUc du Roi d'Efp^ne , airef ■
Tome IV. Année 1791. L
(8z>
fiée â l'ambaffâdeur d'Èfpsgnc à la cour de France, pontt^-
la faite connoîrrc à l'aliembtée nationale. Sa majefté ca
tholique coajute les Français de réfléchir, fur leurs pro
cédés avac leur fouverain, de refpedlcr la perfonne du
Roi, fa dignité & celle de la Famille Royale. Elle ob-
ferve qu'il n'a pas toujours été au pouvoir de l'aflcmbléc
&-de la municipalité de P<uis. d'arrêter Se de faire punir
les infultes populaires laites au Roi , & que fou intention ,
. en partant , n'avois pu être que celle de fe mettre en
liberté. —L'affcmblée a paffé à l'ordre du jour. — M. le
préiident a annoncé que les cartes de députés ne fervirotchc
plus pour entrer dans les Tuileries. M. sAontlaufier 3. dit :
»j Je demande que M. de la Fayette (bit cité pour juf-
» tifier fes ordres; je le rends reiponfable fur fa tète de§ .
»>; outrages que la famille royale peut elluyer, & je n>c ré-
j>, ferve de le pourfuivre de la manière que j'avilerai ». — i
E'alfemblée encore une fois a paffe à l'ordre du jour.

VARIETES.
Un ci-devant gentilhomme, obligé de fuir fes Dieux pe
sâtes pour n'être point lanterné, écrivoit à fa mère : envoyez-
moi Fidèle, je vous prie , & mes autres chiens,&c. La lettre
interceptée a été portée à la municipalité, au diftri& 8c
au département, où l'on a favaroment jugé qu'il étoit quef-
tion d' Autnckiens-.ea eonfequepee, grand décret. Le gentil
homme a été arrêté & conflitue dans une prifon , d'où il n'eft
fort! que le fixicme jour , après avoir prouve par a , plus b Se
par tous les notables de fou voifiaage , qu'il n'avoit coa
lisé depuis long-tems qu'avec fes chiens. Ce malheureux
eft à - préfeot à Paris, où il att:ml , pour écrire à fa
luere , que les municijalitès fâchent liçe.

Vive Saint-Martin: t novembre 1791.

Nous vous prions' d'annoncer dans vos feuilles , que le;


notaires dcPaiis ayant renoncé aux flénrs lys, les fro'ea-
cn)
reurs au parlement les réclament pour les. mettre à leur
pirte, à la Saint-Martin prochaine, tems où ils cfpcrent
toujours reprendre leurs fonctions.
Par un procureur au parlement.
Reg&aud.

Ce M. Guillin qui vient d'èrre maflacré , dépecé &


mangé par les anthropophages des enviions de Lyon, laifle
une femme jolie & pleine de courage. Elle court des tri
bunaux au- diftrift, du diftrift au département pour de
mander juftice des fcélérats , qui ont provoqué l'aflaflinat de
fon mari. On la lui refufe par-tout. Elle vient enfin la de
mander à l'aflembléc nationicide , qui, ayant pris, fous fa
protection depuis long-rcms tous les brigands , les incen
diaires , lcsaffaffins , les régicides, ne pourra fe démcniii :
qu'elle arrive toujours.

Les foldats du régiment de Dauphiné , après avoir


charte tous leurs officiers , ont nommé pour les remplacer
leurs fous-officiers ; ils viennent de charter ces derniers en
core plus malhonnêtement que les premiers ; & pas un foldat
ne voulant fe charger des rifques du commandement , ils ont
prié les officiers de la garde nationale de les commander : fur
leur refus , ils ont été au c!ub des Jacobins , dont ils ont de
mandé le préfident pour leur commandant , qui s'eft d'autant
plus volontiers prêté à leur delîr , que s'il avoit rcfufé , ils
avoiect juré de le pendre.

Le grand geôlier de la couronne de France vient d'en-'


voyer au comité militaire , une lettre que lui a adreflec
le général Bender, par laquelle il a l'audace de l'inviter
■à lui -envoyer fur la frontière, le plus de patriotes qu'il
pourra, dont il fe propote de faire du fumier pour bo-;
nifier les terres de l'Alface , de la Lorraine , &c.
(84)

La gatnifon d'une des plus fortes & des plus eonfïderables


viik-s de guerre d'Alface , a refafe d'obéir à un licucenant-
gcnéral de la deiniere promotion, M. de Choify , fous
le prétexte que ce n'etoit pas le Roi, mais les Jacobins qui
l'avoient Choify.

Les fans-culottes- ( M. le marquis de fillette à leur ....)»


prêteront hier leur ferment civique à l'allcmblée nationale ;
ils fe font engagés , fur leur honneur, de vider jufqu'à la
dernière goutte de vin , qu'ils trouveront fur
■la route qu'ils vont faire , pour défendre nos frontières.
— Le piefident Charles a donné les éloges qu'il devoir à des
diipoiitions auffi favorables à la loi , & au çrand déplaiiir de
■ces arcs-boutaits de la conftitution, il n'a pas cru les récom-
penfer plus avantageufement pour la nation, qu'en leur of-
ïiant les honneurs de la feance.

Les Français .paroiflent furpris de la conduire de M. te


marquis de Bouille. Ils ceiïeroient de l'être, fi , comme nous ,
ils l'avoient vu dans les champs de l'Amérique, toujours
brave Si loyal. Ils diroient : le grand Bouille étoit né pour
.fcivir fonioi, méprifer les lâches qui l'ont abandonné , 8c
fur-iout pour venger les injures
Extrait du C açettecr.

Le nommé Vuct , médecin , maire de Lyon , exerce dans


cette ville le dcfpotifme le plus abfolu ; il ordonne l'era-
prifonnement de tous ee.ix qui lui dépiaifent. Il vient de
condamner une jeune femme, pour avoir dit l'on avis fur
les affaires du rems , à être renrermee & baignée quatre
.fois par jour, pendant fa détention. Et les Lyonnois qui
font profi'flion d'avoir un amour immodéré pour !a liberté,
( «S )
voyent, applaudifTcnt ces a&es de tyrannie ! tjue dis-je ! ils
font devenus les fatellites du tyran.

On ne s'appercoit prcfquc pas aux Tuileries que les fans


culottes n'y ont plus leur entrée. On y voit des groupes
de io ,dc i j , de 20 député s du côté gauche, à-peu-pres
aufli mal vetus, mais porteurs de mines plus finifttes. On
y raifonne eufli mal que les foldats à 40 fols avoient cou>
tu'r.e de le faite iur la terialfc des Fcuillans : on y fait des
motions aufli extravagantes ; enfin , au nombre pres qui
ji'elt pas fi confiderablc , il n'y a pctfqu'aucune différence , i
dans l'accoûtscrncnt , xii dans les figuves , ni dans les difeours.

Quand un mtnfonge eft répandu, on peut à coup fur en


acculer le Journal du foir fans reflexions. Il ne tend jamars
rien fidèlement, £as mime les décrets: on le voit cependant
dans les mains de tout le monde , même dans celles des hon
nêtes-gens. Le rédacteur fait métier de calomnies , d'abfurdi-
tés , d'infidélités, avec une liberté qui honore infiniment
notre aflemblée nationale, notre département , notre muni
cipalité & nos juges. Il eft permis de croire qu'il eft auto-
rife à faire cet honnête commerce.

Si nous pouvions faire parvenir nn avis an Roi, nous


l'avertirions que ceux qui ont l'audace de l'avoir condamné
à la prifon, & de l'y retenir, ont donné ordre aux polies
■d'arrêter les lettres qui lui font adreflees , Se. de les envoyer
à un des comités de l'alfemblée natioroyalicide , où on en
a déjà envoyé qu'on a décachetées.

On a beau répéter à 50,000 ouvriers de Paris, qui


meurent de faim, que c'eit Pilluftre Voltaire qui leur a
procuré l'aimable liberté dont ils joailïém ; cela n'empêche
.( S* )
pas qu'on n'ait quelques inquiétudes fur la réception qu'ils
te propofent de faire aujourd'hui aux cendres de ce grand
homme. — Le marqué de Fillette, pour fe les rendre favo
rables, leur a promis, par la Chronique de Paris , pour i»
années de travail; mais comme il fait que ventre affamé
n'a point d'oreilles, il craint, d'après certains renfeigne-
•inens que lui ont donné les caporaux de fon régiment, que
cette fameufe entrée' ne foit ttoublée par quelque cataf-
■trophe.

Nous fommes forcés de convenir que, dans un moment


•ù les pauvres font malheureux plus tjUe jamais, il eft au-
. moins imprudent d'employer des fommes auffi fortes pour
xarelfer la vanité- du patriore Fillette ; peut-être auroit-
il mieux valu les faire iervir .au foulagemant de cette roule
d'ouvriers qui manquent d'ouvrage. Au refte, nous ne dou
tons point que les bons citoyens ne redoublent de vigilance
pour ptévenir tout détordre.

La principale & prefque unique occupation de royal-aftk-


matique (i), eft , dit-on, de fe partager journellement ca
■Réputations pour afliftet aux funérailles de leurs défunts ca
marades.

Un homme deguifé en officier de la garde nationale, a été


forcer à la caferne de Ruelles la nouvelle, qu'une armée
àc brigands défoloit la campagne , brûloir les bleds verds ,SC
mettoit tout à feu & à fang. Les braves Suilles ont (ur-le-r
champ pris les armes : ils en out fait auranr à Courbcyoie ,
où ils ont été requis par la municipalité. L'armée n'exiftoit pas;
'niais ils n'en ont pas moins montié le plus grand zelA.Nouj
allons donc enfin , difoient-ils , en coucher quelques-uns fui
le carreau. Cc'rtc aliarme s'eft propagée au loin : par-tout les.
gardes nationaux & les troupes de ligue fe font rmfes en

(i) Autrement dit royal-puuit»


mouvement , St n'onf trouvé aucan ennemi à combattre1.'
On a de fortes raifons de croire que le club des Jacobins ef-
peroit de ce bruit répandu par fes é molaires, de nouveaux
meurtres Se de nouveaux incendies.

Tout de que l'alTembléc nationale vient de décréter à l'é


gard des corrections de famille , eft infiniment plus vigoureux
que ce que l'on appelloit defpotifmc dans l'ancien régime.
Un jeune homme reufermé fur la demande de fes parens , étoic
bien traité : on exigeoit de.fcs païens, qu'ils lui fiifent une
penfion analogue à là fortune-, on ne le condamnait à aucune
efpcc; de travaux , & on prenok les plus grandes précautions >
pour n'être pas trompé fur la nature des fautes cju'on lui re-
pfoclaoit; on étoit en garde contre les pallions des parens qui
lollicit oient la détention;*: on ofe amuer que fur mille lettres
dé cachet , il n'y en avoit pas deux qui ne fallènt plutôt unew
faveur ou une grâce , qu'un véritable châtiment. M. de
Ma/eskerbes atrivé au miniltere, avec la prévention qu'af-
fichoient tous les magiltrats, contre ce qu'ils appelloient des
otdres arbitraires, remit en liberté les trois quarts des mau
vais fujetsqui étoient dans des maifons de force, Il ne relia
en placo que it mois, & avant de donner fa démiffion , "il
avoit déjà fait remettre dans les ptifons , la moitié de ceux
auxquels il avoit rendu la liberté. Ses fuccell'curs ont été
foicés d'en priver le refte.

Vn homme fans tête, quoique Picard, déguifé en charTeur


national, faifant fon fervice au café de la rotonde du Palais-
Royat, ayant entendu les motions au? on fit conrre moi,
lundi pafTé, psrce qwe j'avois dit que h régime actuel
fàifoit beaucoup de micohttni, monta fur une table de
ce: caris , de dcllus laquelle il appuya hautement les motions
qui me cendamnojent à .la 'lanterne , on tout au moins au
badin. — Les enragés nationaux s'étojent emparés de moi,,
& -fans- le fecôuïs"'deTa"gâ7dé" nationale, je n'aurois pas le
ptaiiir de raconter aujourd'hui qne auand- on m'eut conduit
au covps-de- garde & de fuite au diltritt, le même Picard
(88)
fit contre moi les plas violentes déportions, & que ne pou-»
vant réullir de ce côté, il porta plaint: contre moi fut ce
que je refufois de lui payer uue montre qu'il allura lui
avoic été volée dans le moment où il faerifîoit fa vie pour
iauver la mienne . Il s'eft adreiie en dernier refTort à M.
Bailly , irmire de Paris, qui m'a lai Ile le maître de juger
cette affaire: revvitu de cette autorité, je l'ai invité de fe
rendre le lendemain au café de Foi, o.ù M. le chevalier de
WMot.. . témoin de fa conduite, l'a confondu h" impérieu-
fement, que onc depuis n'en ai entendu patler.
Seg . . .

M. Dugafon n'ayant point (L'argent , a prié fon. tailleur


d'habiller pour fon compte trois héros de la nation. Il a
déclaré à les concitoyens qu'au premier bruit de guerre,
il iroit en petfonne fc joindre à Beaumarchais, & défier
les puiffanecs. Cette menace fera friilbnncr Bender, qui a
une averfion infurmontable pour les faltinbanqucs.

C'cft à tort que l'on deftine en France une p'ace au gé


néral Morphèe. Il ilt attendu pour des révolutions chez
• les divertes puilfances de l'Europe, & ne reviendra fur ce
théâtre de fes exploits, qu'après avoir emprifonné une tren
taine de fouverains, & ptocuré à leurs peuples l'aimable li
berté dont nous jounTors. On lui donneia alors le titre de
traud geôlier de l'univers, le feul qu'il paroiiïè ambitionner.

CE JOURNAL paroit tous les matins.


Le prix de l'abonnement efl de 3 liv. par mois
pour Par's , & de 3 livres z 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bursau ejl établi
rue Percéi-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

De l'impiimevia i a Journal de la Cour & ck la VUl«i


N. 12. ^SjLj» ltifurrcclion populaire
Mardi i2 Juillet. ^j? u"Juill«>***:

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout hifeur de Journal doit tribut au matin
La Fontaine.
* * ■ * ■ ■ *
Comment gourer quelque repos ,
Quand nos Rois font en clclavagc,
Et «jue le plus affreux préfage
Nous annonce encore d'autres maux ?
Hâtons-nous d'empêcher les traître»
De confeJinmcr rant de forfaits :
Serions-nous chevaliers français,
Si nous taillions périr nos maîtres ?
Meude-Monîas,
Uae nation qui fc regarde comme un corps entier, qui régla
fa foi 0i particulier, fans avoir égard à ce qu'on croit dans
le refte de l'églife, eît une nation qui fc détache de l'églil'e
un:ve:felle , Se qui renonce à l'unité de la foi & des fen-
timertî , tant recommandés à l'églife par Jéfus-Chrift se
fes apôtres. Quand une é;;!lie ainîi cantonnée, attiibue à
la puiiTanee civile le droit de prononcer fur les dogmes on
la discipline , elle fc fait une matie e de religion, un principe
d'unité, que Jefus-Chrlft Si l'évangile n'onc pss établis ; eîie
change l'églife en corps politique, âc donne liai à ériger
autant dVgiilcs leparces, qu'il peut fe former d'états.
BcJJuet, Ylifl. des Variations , pag. %$?.

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du zz Juillet.
X-/ assemblée eft inquiète fur le fort de M. du Verrier ,
qui ne donne plus aucun ligne de vi.-. Le bruit « e.t ic-%
Tome IV. Anne» 1791. M
•pandu qu'il étoir en état d'arreftation ; & l'afTemblée a dé
crété que le miniftre des affaires étrangères feroit mandé
pour venir rendre compte du réfultat de la miffion de M.
du Verrier. M. de Mommarin eft arrivé ; il a déclaré;
n'avoir reçu aucune nouvelle de M. du Verrier, depuis
le zz Juin ; mais il a renvoyé un courrier famedi a Ma-
yence, pour le reclamer. En artendaut, Mons du Verrier
se revient pas.

VARIÉTÉS.
On peut comparer la lettre du Roi d'Efoagne, lue £
l'afTemblée nationale, au falut que fc font deux tireurs d'ar
mes, avant de faire affaut.

Les membres du comité diplomatique ayant jugé à-propo»


iè faire faire une réponfe infolente à la lettre du roi d'Efpa-
gne, ont engagé M. Rab.... de St. Etienne à déjeùnet , Se
ce paillote n'a pu fe décider à proférer fa fanfaronade, ( qui
a indigné tous les honnêtes gens ) qu'après avoir bu fepç
verres d'eau-de-vie.

La plus indécente , mais la plus vraie des caricatures d»


Boulevard , eft celle qui repréfente noire infortuné Roi , ( le
ditai-je 1 ) dans une cage à moineaux , regardant & parlant
les doigts au travers des barreaux. Deux gardes nationales
font fentinelle autour de la cage: au bas on lit : « Que
u fais-tu-là? —Je fuis en pénitence». Souverains de l'Eur
icfj.c , foufftirez-vous qu'il y refte encore long-tems?

Ce qui vient de la flûte retourne au tambour. Le comico-


patriote Talma a "donné à (on va'.ct-dc- chambre baigneur
ijoo.liv. pour aller fut la frontière combattre les ennemi»
it la révolution. I! a pnifé cette iomme dans le coffre de
U y\z\\\zJulie-Soubife , à-préfent Madame Talma,
C*î

Allez roirdans nos comités ,


Le citadin rogue & mauiTade;
L'un fpéculant fur la falade ,
L'autre fur ces méchans pâtés ;
Celui-ci fur la limonade ,
Et tel autre fur la falade.
Voyez, dis- je, ces révoltés,
Qui , pour guérir l'état malade,
Vont fagotrant des députés.
Quand ces merveilleux perfonhages
Donnent en hurlant leurs fuffrages,
Qu'on réfléchit fur leurs moyens ,
Leur fuffifance te leur coftume ;
Cette creme des citoyens
A bien l'air d'en are l'écume.

Avis au Public.
La Bouche de Fer a perdu fa langue ; eeu* qui l'ont
trouvée font priés de vouloir bien la rapporter au docteur
Chappon, fecrétaire du Contrat-focial.

Tous les honnêtes gens de Paris ont été indignés de


la lettre horrible dont fillette a fouillé la falc Chronique
de Nocl Se Millin, le famedi 15 Juin. Ce trio de can
nibales fe Inrpafle depuis quelques jours : le cuiftre Gorfas
n'en peut pas encore approcher , mais il y arrivera: Carra.
eft réduit à lès copier, faure de pouvoir aller plus loin.
Un patriote de bonne foi , qui lifoit la lettre que fillette
fait écrire par le Roi à l'affemblce nationale, fut tenté ua
Biomeut de le dénoncer, comme ayant confervé la charge;
(92)
«le fecrétaire du Roi de feu foapere: & roilà, difoit-8 I
eamme la caque fent toujours le hareng.

Un marchand d'armes au Palais-Royal , en effarant u»


fufil , a rais le feu à un paquet de poudre dont l'explofion s
fait un bruit & une fumée confidérables. —Cet événement a
fait un tel effet fur l'ame de notre défenfeur fur terre et fut
jner, qu'il s'eft rendu fans débrider au Raincy , où il a fait
battre la générale. Il alloit fc remettre en route, lorfqu'on
eft venu lui dire que ce n'etoit rien.

Les auteurs de la Chronique de Paris & les fans culottes


pourront-ils croire que la lilte des gouverneurs de monfei-
gneur le Dauphin, imprimée chez Beaudcuin., par ordre
de l'aflèmbiée national e , tft fauife, puifqu'il eft de noto
riété publique qu'on n'y a point inféré le nom de leur
ami le marquis de Fillette , à qui plufîeurs députés àvoient
donné leur voix. Des maudis patriotes , des atiftocrates ,
ont perfuadé à nos repréféfitans que le nom de cet excel
lent citoyen auroit autant îidiculilé que fali cette élection.
Qui pourra jamais confoler ce loyal perfonnage d'urlfe in-
juftice au/fi criante ? Lui qui a tout fait pour la révolu
tion ! lui iijui a facriSé fes plaiûrs , fa fortune, à corro
borer la conftitution ! lui qui. auro t employa tous fes
moyens pour inftruire jefuitiquement ce précieux & joli
pupille ! On affine qu'à ia nouvelle d'une injullice auili crian
te, -il a voulu fe brûler le crâne d'un coup de piftolct.

L'ingratitude étant une des principales vertus de notre


lévolution , on ne fera pas étonné, en apprenant que le
fieur Pelicot , cincier de fortune au régiment de ta' Reine
drapons .en garnifon.à Laon ,fut comblé des marques d'af-
fcâion que lui prodigua ia-Reine à l'époqutde la fédéra
tion: elle lui fit accorder un congé d'un an, avec appoiu
. (93)
temr.it , la croix de St.-Louis , Se lui donna une gratifiea-
tioo de 10 louis. C'eft ce même officier qui a commandé
les deux efoedrons de ce régimenr , lorfeu'il eft monte à
cheval pour flétrir les armes de la Reine , qu'il portoit fur
fes guidons. O temporal à mores !

La moitié des officiers d'un régiment d'infanterie , a rc-


fufe de prêter le ferment : ces meilleurs font partis après
avoir témoigné , les larmes aux yeux, à leurs foldats le re- -
•gret qu'ils avoient de les quitter. —Reflexion faite, les
foldats ont calculé que les officiers qui les quittoient dé
voient être beaucoup, plus braves & beaucoup plus honnêtes
que ceux qui reftoknt; d'après ce fage calcul, ils ont chaffé
ces derniers, & ont fait courir après les autres pour les
inviter à revenir. On nous promet les fuites de cette af- '
faite, dont nous ferons part au public au!fi-tôt que nous
Cn ferons inrtruits.

On nous mande de Thionville, que le Dom Quichotte


du ferment militaire Montefq... apprenant que le fcélérat
Mufca... ex-fourrier de Vivafais, celui qui le premier a
fait foulever fon régimenr & a donné l'exemple de l'infubor-
dination à l'armée françaife, étoit à Thionville, l'a envoyé
chercher pour le placer à côté de lui à un grand foupep
que lui ont donné les officiers municipaux : les chanfont
orduriercs, cannibales & incendiaires de la révolution, ont
été chantées en chorus par la bonne compagnie «jui fe trou-
voit à ce repas.

A« loyal Cazalès , fur la réponfc qu'il a faits


au Marquis de Robertfpierre.
Triomphe, Ca-talès-, ta bravoure éloquente
A tenatié les faûicux.
Ils n'ont pu foutenir ni l'éciair de tes yeux,
( 94 )
Ni de l'honneur la voix terrible & menaçante.
Les cheveux hetiifés , maudiffani leurs deftins,
Ils font fortis. Déjà leur horde réunis,
Va , court, avec la calomnie ,
Méditer des forfaits au club des Jacobins.
C'eft à toi , Cazalès , d'arrêter leurs derTeins ;
Confonds leurs coupables maximes,
Et pour le bonheur des humains ,
Préfente à nos regards la lifte de leurs crimes.

Un étranger qui fe promenoit dans les rues de Paris 8É ,


qui rencontroit fouvent des boutiques fur l'enfeigne def- ,
«pelles on lifoit: un tel, Culottier national, dit à celui
<jui l'accompagnoit : « On peut augurer, en voyant la majeure ■
»> partie de la nation, que tous ces faifeurs de culottes font»
» de grands fainéans ».

r ' .'• ' :■ >


On cft d'autant plus étonné de l'attachement de Villette '
à la constitution , qu'il cft reconnu aujourd'hui qu'elle'
manque de fondement.

:Le prince de Galles n'a déplu au peupk anglais qu'un,


moment ;c'é:oit lors de. fes liaifpns. intimes avec certain duc
français , connu dans ks trois toyaumes pour un Blakhgii
a difgvace to his namc ajid. aoiuwy , and a very
un fit compamen for a young Prince , who aims
a% virtue andjucceeds in the atufrips. \ >« £

Notre corrsfpondant réfidant à Paris, nous écrit, diculfff


St. James's Ckronicle, que M. le due de Ch... va régu
lièrement , par efpiit de patriotifme , panfer les malades à -
(5>5 )
l'Hôrel-Dieu.— Nous lui avons demandé, pourquoi, par
es mime efpric, le très-difîne rejetton de la maifon d'Or...
ne faifoic pas de tems-en-tems quelques petites faignêes à
la nation en délire? —Notre compatriote a répondu : les
Jacobins ont tant faigné la nation , qu'il ne lui relie plus
que quelques gouttes de fang impur, & M. JJarn... fe les eft
rélcrvées.

Un fol, nommé Limer, enfermé dans les petites-


maifons de Hayonne , nous a écrit pour nous prier
.^inférer dans notre journal l'article fuivant.
i>\ i'a;lcraiblee national? vouloir taire un grand acte de
jufticc, elle devroir décrïtrr qu'il n'y aura plus de Roi ca
France. —Entends-iu , Gautier ?

Queftion civique.
Par le talon ,
Le beau Paris meurcrit Achille ;
Par le talon ,
Attropos occit mon patron.
Du fufeau dont la parque file ,
Croit-on qu'un jour elle m'enfile
Par le talon/
Haufe-col, Afficheur, Citoyen , Préfident fîr
Chajfeur.

L'jlmanach fupputé par Mathieu Lcnsbcrg-, après


no'JS avoir confeillé de planter de Thyfope , & <ie tonJrc lés
bordures , pendant le coûtant du mois d^ Septembre, nous
prouvé que dans ce mois , un habile gincral , nonobftanc
la grande infériorité de fes foldats, remportera ^une vie-
tout complet vc fur loi* iunorobrable ennemi ; —que des
(s>0
courtiers porteront les plus agréables nouvelles , & qu'on
drefle:a des écharauds pour punir les criminels de haute
trahifon.
Foye7_ ledit almanach , imprimé h Liège , cke7_ Icl
veuve Bourguignon , année 1791.

Prophétie, extraite d'un manujerit de Nojlra-*


damus.
* ?. ". *
-, iV". B.. Elle a été tronqués dans la Chronique de Paris
d'hier. Nous nous emprefïbns de la rétablir , & nous garan-;
:tuTons l'exaftitude de cette verfîon.
Le' Jour triomphant de Voltaire,
Une grande pluie adviendta :
Au marquis ci-devant-derriere,
Le n« d'un pied s'allongera :
Et fi le nei aura. beau faire,- ")
Plus court qu'oreille il reliera.

Le fouverain des états dans Icfqucls font fltués les biens


du gênerai Radoteur-Lukner, vient de le faire aveitk
que s'il ne rentre pas au fervice de la patrie dans le de-
lai d'un mois, fes biens feront conlîfqués. —M. Camus
s'eft chargé de lever cette petite difficulté*.

Errata du Numéro d'hier.


Troifieme ligne du frontifpice, on excelle , on improuvej
lifc[,oa exalte, on improuve. Ibid. lig. 6 , qu'ils n'ont
pas même; lije%, qu'i s n'en onr pas même.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint*


André-des-Arts , N.o 21.

Le l'impiirr.cria du Jonrrfcl de la Cour Si delà .\iUff*


W. 13» ' A-^^fo Inccndiedcs Barrit-
«* *ffi'iS' ' i^agt -du CoUr
Mercr. 13 Juillet. %is»je*- vuu deia,nt^ Lazare.

JOURNAL
de la Cour et de l a V i l l e»
Tout raileur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Comment fe peut-il faire que vous n'ayez ps encore


anuoace à toute l'Europe , que le départ Se l'arreftation du
Roi avoient eu- provoques , diriges & ordonnes par la fac
tion jacohite? Cent preuves doivent veu; alîurer de cette
vérité : l'immobilué du gênera! Morpkée . celle de foii avo
cat Barn... la conduite de l'atfemUee perdant l'abfônce du
Roi, j'attitude qu'elle .a^irife depuis fon arreflation, la no
mination précipitée à des pinces d'officiers - généraux pris
parmi tout ce que 1» monarchie a de plus vils ennemis
& au nombre defquels l'on compte mé-me l 'infâme dOraJ...<-,
tout doit vous convaincre, ainfi que les vrais Français, que
les 'malheurs '& la honte dont la France eft fujehagée dej-
puis trois femaincs . font l'œuvre d'iniquité de lès plus
cruels deftru&eurs. Sondez , meilleurs , ces my Itères affreux
& faites connoitre aux Français par quelles mains impures
& facrileges ils font opprimes-, vous- rendrez à vos conci
toyens un éclatant fervice. — En inférant cette note , nous
remarquerons que' nous fommes trop près des événe-
mensypaur en démêler les véritables refforts. L'hommt
attentif obferve les ejfcts; l'homme de génie devint
quelquefois les caufes; mais c'efi au terni fui à pro
noncer & à lever tous nos doutes.

ASSEMBLÉE NATIONALE,
Séance du i z Juillet.
JL/assemblée a décrété qu'elle enverroit une deputa-
-tiin de 14 merrhres à la Lte civique du 14. D'après la
Tome IV. Année 1791. JSj"
réfaltat it l'appel nominal , 103? députes font préfetu^
131 font abfens. M. le prêlideat a annoncé pour l'ordre
de demain , le rapport des 7 comités reunis , fut l'évé
nement de la nuit du 10 au 2.1 du mois dernier.

VARIETES.
De Caen , le 7 Juillet. —Le jongleur Claude Faucha
efl enfin parvenu à déranger totalement les ietes de notre
canaille & de nos imbécilles qui font ici eo grand nombre ,
en leur prêchant la loi agraire : perfonne n'ofe plus acheter
des biens du clergé ; & depuis l'arrivée de cette pefte évan-
gélilte, que nous n'avons pour évique que par itifpiration do
Diable, leur vente clt totalement arrêtée dans notre dépar-r
»:mcnt.

Dans tous les pspiers publics , M. de ta Fayette af-


furoit que le roi éroit mécontent de mes ridelles opinions.
La tentative que vient de faire notre infortuné monarque poux
s'évader , voilà ma réponfe !
Meude - Monïas.

Les Efpagnols viennent de découvrir une nouvelle mlrre


d'or au Pérou ; le profit qirHlsen retireront fera tien mince-,
£ on le compare à celui que nous allons faire , par l'établillc-
jment d'une nouvelle papeterie : avant qu'ils ayent extrait
pour un million de lingots, do us aurons ileja fabriqué poar
un milliard d'aflfonats.
p

Le directeur de ta monnaye de; médailles , n'ayant plus -de


matières d'or ni d'argent , pour fabriquer les jetons d'aca
démie, témo'gnoit fon embarras au roi Camus, Soyez tvan
(99)
cuille , lui dit celni-cî, je vous enverrai too rames ^e notre
papier à affignats ; vous ferez avec cela des médailles fu-
perbes. L'académicien Condorcet préfent, dit tout bas à
fon voifin: fi nos jetons font de papier , j'aime autant que
l'académie foit iupprimee.

En apprenant l'artcftation du roi, le


«ft mort fubitemcHt à Ticves. ,

Bouche de Fer. Pourquoi Charles Fillette cft-ii tou?


jours fourré dans la Chronique ?
Rip. C'eft qu'il fait bien à quel ufage oh la fait fervir.

L'on nous écrit de Paris, dit The St. James'* Ckroni-


cle , cjuePai/.e va publier un journal républicain. Ce tnlte
écrivain feroit mieux de ne pas contribuer à la ruine d'un
état , qui n'eft déjà que trop malheureux ; il devroic au con
traire s'atracher à fa femme, jeune , belle & vercueufe , qui
lave des bas de foie à quatre fous la paire, pour empêcher
fes jolis petits enfans de mourir de faim ! —Puifque Paine
cft dans l'intimité de ces meilleurs qui diftribucor les affi
gnats , ne pourroit-il pas en envoyer une charretée à f»
femme , qui les vendroit chez la beurriere à un liard fier-
ling la livre ï

Les fouhaîts d'un vrai Français.


Air : Que ne fuis-je la fougère \
A tes pleurs, Reine chérie,
Que ne ptiis-jc_ mettre fin !
Du mouchoir qui les cliuye,
Que ne fuis-jc l'heureux lin!
( ïoo )
Que ne fui? -je i'e.'pJranee ™^>
Qui Ja-.s tes maux te foutient î
Que ne fu's-jc la puilTance
Qui doit changer ton deftin !

Les adminiftrateurs de la monnoia des médailles ont


donné avis au comité des finances qu'ils n'avoient plus de j
matière, pout frapper celles qui doivent faire pafler a
la pofteàte la fameufe partie que l'alTcrablée nationale a
jouée au jeu de paume de Verlailles. M. Camus, pour y
fupplécr, l;ur a fait livrer une charretée de ton papier
national. On craint que cela ne retarde l'émiflion des petits
a(lignais.
"ol

Quelqu'un obfervoit à Charles- le-vil, qu'il auroit peut-


être mieux valu employer au fou'eg'mcnt des- malheureux
1*; fom mes- mormes qu'a coûté l'apothéofe de Voltaire;
Qu'importe , a-répondu le marquis, que la nation meure
de faim , pourvu qu'on célèbre la fête d'un grand '
homme >

Le don patriotique des artiltes eft d'autant plus admi


rable, eue les arts n'ont pas à le louer de la révolution ,
qui. fera probablement leur tombeau. Bientôt ceux qui les
cultivent auront tout le loifir nécefiaire pour marcher en.;
aerfonne fur nos Ircntiercs; S; bien loin de pouvoir entretenir
des foldats , feront obligés de fe faire foldats eux-mêmes.

Plufieurs Anglois étoient accourus à Paris pour voir


la farc impie de lunv'i; mais apprer-ant que le repréfen-
tant de leur Roi n'avoit plus !e droit de les protéger , ils
n'ont pas cru devoir attendre la procefliou de la momie
de Voltaire. L'atubailadeur d'Angleterre n'a plus le pri-
Tiilvge de donner des pailègorts aux iujets de ion Roi.
( «ci )

Il en est à-peu-près des journaux comme des


assignats, tout le monde se mêle d'en fabriquer:
Beti-Feuillant se plaint amèrement d'un certain cor
saire qui lui ravit le" fruit de ses travaux, en con
trefaisant si parfaitement son journal que les plus
fins y sont attrapés; pour rendre l'illusion corn-
plètte et la fraude impossible à découvrir, le sy-
cophante va jusqu'à imiter tous les mensonges et
toutes les platitudes dont la feuille Biti est ordi
nairement farcie.

Le bruit se répandait hier que les Péronnaii


avaient placé et garotté le bon -homme Saint-
Hurv sur une charrette , et qu'ils l'avaient
envoyé à l'armée du général la Fayette; que le
lendemain on avait tenu un conseil de guerre ,
qui l'avait condamné à être suspendu , ce qui avait
été exécuté lç 7, à quatre heures après-midi.

AVIS.
Le sieur Feyd... , ci-devant journaliste , vient
de louer une des boutiques qu'on construit au
tour du cirque du Palais-Royal; il va s'y établir
écrivain public. Les personnes qui auront con
fiance en lui , seront très-bien servies et à juste
prix : il traite la partie'du placet, des pétitions,
adresses , etc. etc. dans le dernier goût.

Les jacobins en poursuivant à outrance le brû


leur de maisons Jarri , prouvent bien qu'ils com
( I0«1
tnencent à être saisis d'une frayeur salutaire , car
on ne les soupçonnera sûrement pas de blâmer
cette brûlure , s'ils n'en crajgnoient pas les suites;
au reste, c'est toujours beaucoup pour la tran
quillité publique , que leur frayeur amène une es
pèce de repentir..... Initium sapientià iimbr patibuli.

Dans la séance de dimanche, rassemblée a dit


qu'elle s'étoit toujours conduite avec humanité

Copib de la lettre écrite le premier juillet 179», *u


président de l'assemblée.
M. le président ,
J'arrive de Berlin ; Ja minute du manifeste des
souverains coalisés, pour rétablir Tordre en France ,
a été présentée' à la révision du roi de Prusse:
ce monarque y a ajouté de sa 'main \ qu'e si on
atfait l'audace a"attenter' à la vie de LoviS XVI , il
ferait égorger tous Us habitant de Paris , et réduire
la ville en cendres.
Je vous prie, monsieur le président, de com
muniquer l'avis que j'ai l'honneur de vous donner
à l'assemblée, et afin que cet avis demeure pour
constant, je viens d'en déposer un duplicata chez
un officier public.

On lit dans des journaux anglais ,. que les frère»


du club de Manchester , en apprenant les, horreur»
commises au château des Tuileries , le 20 juin ,
ont renvoyé aux jacoquins de Paris leurs lettre*
d'affiliation , et leur ont mandé qu'ils les leur
renv«yoient, pour n'être pas confondu avec dés
monstres* .
(.io3 )

ï)e par le sénat Français


On avertit que la galère,
Pour diminuer d'autant les frai»
Est réunie au ministirt.

Les amis de monsieur de Villétte ont e«


toutes les peines du monde à l'empêcher de suivre
Je conseil que M. GiR'AR... , président de l'as
semblée , lui envoya par écrit , à la suite de la
journi'c-Lamourétte; il "était conçu en ces termes:
— Pends-toi , brave marquis , nous nous sommes
embrassés , et tu n'y étais pas !

/M. Salai. .. est venu apporter à Amiens et


faire afficher une adresse présentée à rassemblée
nationale contre le directoire du département de
la Somme , qu'il n'a pu parvenir à lire à la tri
bune. Cette adresse , sortie d'un cerveau jacobin,
aussi platement écrite que remplie d'inculpations
calomnieuses , sort des presses du Cercle social ,
dirigées par trois fort honnêtes gens Bis sot, Cla-
vi.7. ère , Rolland- le furieux. On lit au bas de
cette' adresse mort - née , ces mots : suivent sept cent
signatures ; c'est un mensonge grossier ; la plu»
grande partie de ces signatures sont des croix ,
et plus d'un signataire en a fait une de chaque
main , ce qui a fait dire à un plaisant, que c'était
plutôt le plan d'un cimetière qu'une pétn.on.
Article envoyé et recommandé par la société du
tWi'.i* joi »j/iï y.irjfr* *t des,;loix.
( i°4 )

Extrait d'une lettre de Quiévrain , datée du 8 juillet.


— Si votre assemblée nationale nous tient parole ,
il en contera à la nation française, pour payer les
résultats de la mauvaise humeur de M. Jarry ,
six millions huit cents trente-quatre mille livres.

On assure que le roi voyant qu'il lui est im


possible de garder des ministres honnêtes gens,
et n'en voulant pas de jacobins , est déterminé à
n'en point prendre du tout , et de remettre toutes
les affaires à la providence du hasard.

Les amateurs ont vraisemblablement saisi une


vérité bien précieuse prononcée par Monsieur
Verniaux , le 3 juillet, à la tribune de l'assemblée
nationale. — Après avoir engagé ses collègues à
mourir comme des Spartiates , il leur dit mot ptttr
mot
» Messieurs , si la douleur de n'avoir pu rendre
»» votre patrie heureuse , vous conduit a la mort
»» vous emporterez du moins la consolation que
h votre mort aura sauvé la patrie , et délivré pour
» jamais Je peuple français de ses oppresseurs.

On a affiché hier à tous les coins des rues l'avis


suivant : ■ .•
100 LOUIS
Pour celui qvfî indiquera un honnête, homme
^ui ait gagné à la révolution.'

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville , dont le Bureau


est ne neuve Saint-Marc , JV". 7 , «s coin 4e la rue Faoart , place de la
ttmidie Italienne. Le prix de l'aimneintnt est peur un mois , de 3 liw. ptut
Paris, et de î liv. i5 mis peut la pravinct , franc de put.
LaWAY & 'Fz.BiSJSJf.-'
Jeudi 14 Juillet. ^Jja^T LES > martyrs.

journal:
de la Cour et de laVilei.
• ■i
Tout taifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

On parle déjà des miracles opérés par les reliques de


Voltaire fur ceux qui fe fo-11 imprégnés des miafmes | hî-
lofbpki^ues de ce grand homme. Ces prodiges (ont d'au
tant plus merveilleux, qu'il eft notoire que les cendres de
ce fqutlette adoie , ne (ont . ont celles de Vo taire. Tout
le monde fait que, lorfque le ca lavre de c coriphee de
dos impies du jour eut été tranfporté par I'ahbé Mignot
Ton neveu à Sccilièrcs, il y fut confumé dans 'e la cuaud
vive, parce qu'il cr ignoir qu'on ne vint s l'exhumer. On
n'ignore pas qu'il s'ecoit tait un Soulèvement à Paris le
jour de la mort. Le peuple vouioit le jetter à la voirie,
& l'arrachât de la maifon du matquii de Fillette , rue
de Beauae, d'où on fut oblige de faire fon'r !e caHavre
par une brèche au mur de ce jardia. Les offemens vendiu
par le marquis de yil... à l'Impératrice dcRutïie, «oient
ceux d'un moine: tous ces fî;ts font connus, mais il n'eft
pas inuiilc peut-être de les rappe'ler. — Le fieur Bondot ,
auteur, dexfinateur du farcofhsge , a efeamoté le calca-
ntum du fquclettc.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du ? 3 Juillet.
J_JE3 comités ont fait leur rapport fur l'affaire impor
tante da départ du Roi. L'objet de c.e rapport a été de
prouver que le Roi ne peut être mis en eaufe pour le
Tome IV. Année 17$»!. O
(105) ..r<
faitctcfon évafion ; mais qu'il y a lieu. à accufat:on son-
tie Ml Bouille & adhérens, aiiifr que contre les 'fleurs
Ferfen, Damas , C/ioifeuil , rStainvlllef Bouilli
fils , Tloriac , Rémi, les trois Gardes-dur Corps , &c. &c.
&c. Maigre les cris de M." Robèi tfpierre , l'alfemblée a
décrété que la difcuflion commencecpic, fui-le-champ, 6c
centinucroit les jours fuivans.
■ — iiiiWIi JiiTI'i^'jii'^j iMSfflf'-JF trrr» ■■■■■ ta»

VARIÉTÉS.
L'homme d'affaire de M. de Bouille ayaqt appris one
ce général avoir été obligé de fe recircr en pays étranger,
s'eft empreffé de nimaflsr tout l'argent qu'il a pu pour le
lui faire palier: il en a prévenu M. de Bouille , qui lui
a répondu: je vous remercie, mon cher , des foins que
. vous vous êtes donné | oui moi; mais jî n'ai nullement
beloin d'argent dans ce moment-ci; j'enfuis amplement
fourni pour .on^-tcnis : gardez pour mon retour celui que
vous ave? à moi.

Si TâGTemblée nationale ne choifit pas M? de Roberts-


p'terrt: la quinzaine prochaine pour fon prélîdenr, il va
tout à parier que la France fera perdue.... &c.

Lorfque Dieu envoya aux Egyptiens les neuf plaies qui dé-
folerent ce peuple , il réferva pour les Français les deux plus
terribles" dont il eut pu accabler l'Egypte , une aJjcmbUe
nationale & d'.s clubs de Jacobins. " - '.

Il faut que- M. du Farter foit un pcrfc.nnsgc plus im


portant qu'on ne fe l'eroit imaginé: on aifurc qu'il a été
.arrêté par ordre de l'Empereur ,. pour fervir d'otage au
Hoi , à la Reine & à la famille, royale: mais nous attri
buons fen ncreftàrion à toute une ature caufe. Comme S.
M, irnftriak prend dans ce moment-ci que^qu'intérét au
( îo7 y
taché de Lorraine, il a été bien aifé de tirer de M. da
Perrier quelques comioilîSnWs îtu cette province , dans la
quelle ce corftmilTaire s'eit conduit d'une manière, auffi no
ble qu'honnête, impartiale & conftitùrionellc , çn vexant
les honnêtes gens, & protégeant les coquins.. '

• Princes & Rois de l'Europe, ne foyez passes dupes' de:


lVir d'alrurancc &■ nheme d'effronterie d« nos -députas finif-
t«s:, ils' font pénétrés d'>horreur & -d'épouvarfte 4 la vuSSj
de leurs crimes TSc iht châtiment- que vous leur :>pripaseïi
C'eft au moment qu'un cerf eft pret à faccombet , qu'il»
affeûe le plas de vigueur St rfe" Courage. .
■ET 1
/Le -Roi dé Pologne fe repent tous les jours de n'avoir
pas imité de poijir en point notre foblime côhitjtution , &•
il a avoué -qu'il ne Ja cioyoit pas.fi admirable. Pour réparer.)
fon tort. , autant- qu'il dépcjidrji^e. lui, il va, dit-on ^
ordonner à la pofpolire de montera cheval, jo mille, g'.'fir;
tilshomrnes, peionois vont nous arriver pour s'inftnuifc àY
fond des étonnantes opération1; de l'aifcinblée nationale ;i
ils dépoferont fur l'autel de la, paitic. leurs préjugés, leur
noblcrTe & leur fierté , & emporteront à la place , fi on le8
laiffcifobtk', cotre liberté , notre patriotifme &: nos vtetfûs

. Le jour que les co.mmilTaires de l'aflcmbiée joignirent le


toi à Eperjiay. , S. JvJ . les inv'j-a à diner avec lui j MM.
Pifkioa.Sc de la Tour acceptèrent fans façon ;mais M,
Qaïnavfi réppnJit ,quc jamais il ne s'oublicroit jufqujà ipah-,
geç/ayecS. Jy^»^. qu'il la fupplioit feulcment.de permettre
qu'il fe tînt derrière Ta chaife ;,cnforte que les deux collègues
n'ofant le mettre à table après une pareille leçon , turenc
fort embarraiïes de leur contenance-, il» ont eu toute la
honte de cette avanrurc, & M. Uafaavt toute la gloire;
aulli croit-on qu'il trouvera par-là moyen* de fc tirer d,»i>j
frire. :.;.:',..:- . :. :^ -. t: ?. . . :t .: ■>
( ro8 )
rfc .7.' ■' ■,* .'.'•.'■•" ' . • ;■.■< î •• .*'

~ 'Au moment où. nous icriyoas ( lundi à ft heures d«^


cïàtih'f, nous voyons avec bien de la peine tomber des tor-
rens d'eau , qui vont abondamment arrofer là fiante carcaile
& fon cortège ; mais ce qujnQus confole , c'eft l'efpérance
que cette pluie faiutaire purifiera les Parifiens de leur bétife,
les Jacobins <lc leur fcélératelle , les honnêtes «eus 4e leut
ieibleffe, les députés de leur infolence, les miniftres de leur,
trabiton, Us municipaux de leur arrogance , le département
de. fon ignorance , & le puant Fillette de tous les- vices.

Charade. ~
■i Mon tout eft un-pérfonnage fameux par fon efprit , par f*
fcélératelle ,'ipar fes ralens-, -pat fes crimes , par fon génie ,
parafes- fureurs, pat fon routage:, "par fà lâcheté, par (on im
pudence &c par fa f.vlcrateiTe : 'retranchez mon chef, quieffc
une Bctfe de muiïquo-,': . . vous' m'6tez mes talens, mon ef>i
piit j: ïrïoh courage '& mon génie, & vous me laiffez avec le*
rctt'cV"'' ■• ■■'.'• '' •■'

,-,,' .:.-> .1.:'. '.' ' v i:-i ■ '■ ,',,"•. H rf»i •/, -f>v'..'î-.-i
:fJotiJ pouvons donner comme certain , que la dernière
âdreffe de Veidun, fi folle, fi bête , fi ridicule, a été fa
briquée & lue aux Jacobins"; envoyée à Verdun pout être
copiée, & de-là envoyée à l'alTemblée nationale. Des Jacobins
AnVetHS '( &" .l*y en a: Beaucoup') , nous ont aiTuné avoir af-
fifte- a la 'ccmpofiiif-n & -à 1a 'lecture- de cette pièce : qu'.on
jug*- par-là de t<Ji*¥é^lé-!'fadénrsque l'affembrée fe prodigue,
&rqVeilé dound' ériîuitt' pbur le voeu public /tandis que ce
nMt qerc le (ien & té'uittéfés adhérens , gagnés, par dé l'ar
gent, des placés, ou dés ëfpérances.
?T:5:::i . no/' •_■; '".■ ■<[ s'm . ■.■•,,;n i. :n:/-Vn

i ■ >■ . ' ■■-'■ -'•*-• • ■- -" ■• •


- On aifure qutM. F êthion-de- Filkntuve eft devenu ép«r-
(Juement amoureux d'une dame, avec laquelle jlacu oecafionde
( iop )
faire un voyage il y a peu de teins. II a renonce à toui firt
travaux , pour ne s'occuper que de fon amour : comme il n'effc
pas fur de plaire par fa figure , ni par fes agrémens perfon-
nels, il s'eft jette du côté de l'efprit : il compofedes vers 6c
des chanfons , dans lefquelles il parle fans celle de haine , do
peine , de gène ,4e chaîne : cette terminaifon eft fa rime ab-^
iolument favorite.

' Les Jacobins dans leur dernière féance, ont vivement pro-
pofé de déclarer la guerre à l'Empereur. Ce prince leur fer*
la répônfe d'u&gé à une politcrïe. Merlieurs , leur dira-t-il,
c'etoit à moi à avoir l'honneur de vous prévenir.

On fe croit obligé d'inviter les vrais Français à adop-1


ter. très - promptement & aufli exactement qu'ils pour
ront, le eoftume le plus lugubre; outre qu'il eft le feul
eonvenable aux circonftances affreufes dans lefquelles nous
■ous trouvons , on les prévient qu'il eft de la prudence
de fe conformer à cer avis : ce (igné extérieur d'un deuil
qui devroit être univerfel , fera connolrre aux juge* fouve-
rains Se intégres qui environnent la France , qu'il y exifte
encore un grand nombre de fujets fidèles plongés dans la
douleur , qui gemiilïnt fous le joug tytannique des fcé-
lérats radieux , dont la coupable audace a été jufqu'à détrô
ner & em^rifonner le Roi Se fon augulte famille dans la capi
tale de fon propre royaume, On reconnoîtra par cj moyen
ceux dont oa veut non-feulement refpefter les propriétés ,
/nais même à leurs prières , toutes celles d'un peuple égare ,
dont les crimes n'ont été que l'effet de la (éduftion la
plus perfide. N'en doutez plus, l'atret va être prononce ,
il eft irrévocable ; la juftice la plus exaâc en a Ai&é toutes
les difpofitions. ,• elle punira féverement les -iorfaits ; mais
elle a réfolu de ne diriger fes foudres que contre les brir
car.ds, leurs fauteurs , complices & adhérens , qu'elle veut
fculs ccrafer , & non lc« Français qu'elle aime toujours,
£e qu'rlle veut bien protéger encore. Gardez-vous , peu
ple trop crédule , de partager ,dans ces derniers momens ,
((no ))
Jés craintes que dc.vîts fcélérats ne cherchent à vous »nf-*
pirer, que pour vous excitera vous expofer témérairement:
pour leur défenfe , au fort inévitable qui les attend , 34
qui anéantira p<3sut_jamais, cette race impie. ,'..',*■•>
'^N; B. des 'Rédacléùrs. En inférartt cet article, no\ï#
eéiîons à l'invitation preifatite qui nous en a été faite. :

_ Je vipns d'apprendre que monfieur le rnarqms de fillette i


at>rès avoir vendu i_iifqu'aux moindres reliques de Voltaire^
a ma fouveiainc l'impératrice de toutes les Ruffies , avoir,
fândace de faire croire aujourd'hui,, que ç'étoit les cen
dres de ce gi'and homme dont il faifoit cadeau aux Pâ-
fiûens. —Je vous prie+ jjionfiçur, d'inférer ma lettre dans
votre journal, pour les tirer de l'erreur dans laquelle ils
font. ; . : .;..'.. i',-. ■ '■ r-o
*'" î" ■•/ Pierre Kauccis , négociant rafle.. >i
•' '"'•' ""' - • • ■••,-■ ..,. .. ' •'• '-■• i »

J'Ah ! Vous voifà 1 bdnjbur compere } ' * '


. "Vous avez vu la fête çje. Voltaire ?
Eh bien', racontcz-nous-là donc?
•' —Ç'étoit magnifique, admirable j ■'.' "> ' - ''. r.u :u:.:i
Mais il faifoit un t:mps du diable ,
Un temps de Fédération. , '

■ Bouche de Tet. Qu'cft devenu le papa: du Février,


«imbàfladeur extraordinaire du plus 'libre dis Rois ! Qu*
fait-il à Vomis? Eft-ce que ces damnés d'arïftocrates l'au-
toierrt ëmrrifonné-, tué , mangé , Sic?
' Rép. Rien de tout Cela; il fe trouve en bonne com
pagnie , il y réftei-" '•!'-:• ' '.' • : *
.- " ni 3

• La tète du fpectie qui repréfentoit Voltaire fur fon ch»r


jriomphal, eft tombée fur la fin de la courfe ; elle s'eit trouves
( III )
'fit terre dans le même endroit de la rue Saint -Jacques, oà
\t peuple avoit expofé celle du malheureux Foulon. Quel
dommage qu'il n'y ait pas eu dans ce moment un coup de
tonnerre !

Suite de~4a farce philnjcphique , dont le com


mencement efl dans le N°. d'hier.
Reliques portées devant le char de Voltaire.
Deux ou trois boulets rouilles des décombres de la baftille,
un; M;rabcau en bas-relief fur une pierre, de la baftille ,' un
j>erit plan en relief de la baftille ; le tout efeorté par les vain
queurs de la baftille, —t\x% œuvres de Voltajft dans un
grand cofuedoré, porté fat des chianlits , & fukvîs par la
petite meute bien crottée , du Patnailé. —La ftatue de Vol
taire bien reilcmblantc , repréfentee ailîfe , mais dans
une attitude qui rappelloit fa dernière médecine. —Enfin
Rnc canne à pomme d'or d'un certain piix -{ i ). Il y avoir
en outre force drapeaux à devifes , donc aucune n'eût été
du choix de Voltaire , excepté celles prifes dans fes œuvres.

Lorfque le char & la ftatue de Voltaire fe font arrê


tés devant la maifon de Charles Villctte, on a couvert

(;) Il faut apprendre aux curieux l'h'fto're dj cc:te canne.


L'ex-procurcur Clos , qui eit toujours, l'intime (comme on
lait) des gens célèbres, ainiî eue des hommes en p'ace , tant
qu'ils y font , etoit aulfi , à ce qu'il diloir, l'ami de Voltaire ;
il s'ttoit chargé, à les derniers momens, de loi propofar
un confeffeur. Le grand homme pour toute' , réponfe, de-
marda fa canne: il moimir. Le procureur , en praticien qui
jie perd pas la tète, eiit foin de faire iouviiir que le dc-
-fuiit'avoit demandé fa cann; , & alfu-e eu: ce n'avoit pu.
être que dans l'intention de I?. lui donner. On difanta , il
inl;fta, & la'bonnc madame Dais, i levée par l'on oncle
dans la crainte des procureurs , bel a prile , & Clos eue la
caime. Il a bien voulu h pu ter pour ,a rcte au principe»
maître des c-rcmonies.
(H2)
l'un & l'antre dt fleurs. On a remarqué qu« toutes ttt
rofes parurent fans être flétries, des mains de madame de
fillette , de fa fille & des demoifelles Calas, & que de
celles de Charles Fillette , il ne fortit que des gratte...,
& l'on difoit : cet homme fait de les doigts tout ce qu'il
veut.

Extrait d'une lettre de Bordeaux.


Une frégate angloife eroife à l'embouchure de la Gironde
depuis quelques jours. Elle vient de fignaler deux bâtimens
marchands français , auxquels elle a ordonné d'arborer leur
pavillon. Ils ont hifte le pavillon tricolor. Nous ne connoif-
ïbns, a dit la frégate, d'autre pavillon français, que le pavillon
blanc. En conféquence, elle a tiré une bordée, Se a forcé les
deux bâtimens d'amener.

Quatrain fait par un fpeelateur mouillé & crotté


de la tranjlation de Voltaire, au moment où
la marche triomphale fenioit des flots de boue
pour fe rendre au nouveau Panthéon.
Ce héros en impiété ,
Par ces infenfés , je l'avoue ,
Comme il le mérite eft traité;
Car ils le traînent dans la boue.

Errata du Numéro d'hier.*


Page 91 , troijieme vers , l'un fpécutant fur la faladej
life[, fur la mufeade.

On s'abonne poiv ce Journal rue Percée Saint-


André-des-Arts , N.° 21.

De l'impiimeri» du Journal de la Cour & de la Villt.


™' M* J$£*èk Dlmarcheâu Roi
des Princes à tAffem»
Vendr. i<j Juillet. ^^^J1 *^< nationale, -

JOURNAL
» e la Cour et de laVille»

Tout faifeur de Journal doit tribut au malio


.. .' . La Fontaine. ,

te pis que je trouve en notre état , c'eft l'inrtabiUré* , h


^uc nos lois , non plus que nos vétcm/.ns, ne peuvent pren»
are aucune forme arrêtée. £1 eft bien aifé d'aceufer d'irh-
perfettion une police; car tomes chofes mortelles. eh font
Sleinés; Il eft bien aife d'engendrer à un peuple 1 meprts
e fes antiennes obfervanccs : jamais horrme n'entreprint
cela , qui n'en vînft à bout ; mais d'y reftablîr un meilleur:
cftat en la place de celui qu'on a ruiné , à ceci pluuêurs fe
font morfondus de cciix qui l'avoieht entreptins. Je fai*
peu de part à ma prudence de ma conduite : je me iaiife
Vojpnfiers mener à l'ordre public du monde. Heureux peu
ple, oui fatt ce qu'on commande, mieux que ceux qui
commandent fans (e tourmenter des caufes, qui fe lailfent
mollement rouler après le roulement cékftel L'obéiffance
a'eft jatrïais pure ni tranquille, en celui qui raifonne 8C
qui plaide.
EJfais de "Montaigne , L. i, ch. 17 , pag. 390, tom. zt
édit. in-4.0

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 14 Juillet,
VyN a continué la difrnffiçn fut le ram ort, des Comité*
teunis relativement au départ du roi. Elle a excité des débati
Tome IV. Anoée 17511. P
f lr4 ) ,r.'
tics-tife , mais rien n'cft terminé encore. Elle fera reprife â
la feance de demain , qui commencera par la ledturc dé la pé
tition de la fociété fraternelle.

VARIÉTÉS.
Le filmée de l'immortel abbé Maury Si de fes vertueux
•ollègues-, efl pins noble & plus expreffif que l'élocjuencc
q.a'ils ont inutilement employée tant de fois. En voalanc
adoucir nos maux , ils les ont prolongés contre leur inten
tion , & n'ont fait que retarder le dénouement qui feroit ar
rivé depuis long-teras , s'ils n'euffent pas voulu , daDs cer
taine1; occasions , combattre des ennemis qui ne cherchoient
qu'à nous faire fouffrir. C'eltftofticucr le langage de la fa-
gefTe, que de chercher à le faire- entend te dans une afTembléc,
dont la majorité des membres , ennemie de la divinité, des
rois & de la nature humaine, n'en connoît d'autre que celui
de l'impiété , de la révbite & du criaie.

Sillet de M. de Bouilli au comité qui a mis


; -. fa tête à pr't*.
:. c .... Ail* : Du Serin qui te fait envie.
Du tribunal inquifîtoire
Je crains peu le defpotc agent,
Quoique me j nom fur fon grimoire
■' Soit inferit en lettres de fang.
Le fort que le traître m'apprête,
Rien ne fauroit m'éponvantçr -,
Il ofe à prix mettre ma tête -,
Eh bien X j'irai la lui portée.
( »* )

Aux auteurs du Journal.


Vous vous cmprciTerez fûrcracnt , rneiïîcurs , de rcélifier.
les erreurs qui fe font gliilces dans le récit fait dans votre
N°, de mercredi , relativement à deux pcrfonnes fur lefquelles
on ne vous a pas donne des renfeignemens exa£h. Mad. de
Fillette n'a point fuivi le char de Voltaire au refus de Mlle,
Slunhr; elle l'a fuivi comme fille adoptive de ce grand homme.
Elleétok accompagnée par les deux fille.-, de l'infortuné Calas,
& par des dames de la focicté ; èile étoit donc à fa place &
rien dans cet aéte de piété filiale & de reconnoiflance , n'étoit
déplacé. — H faut vous garder de vrrfcr fur ectre femme vrr-
tueufe l'amertume du ridicule, qui n'eft dû qu'au nom qu'elle
a le malheur de porter. '
On a aulïi mal-à-propos défigné M. du Tertre, Garde»
du-Secau , comme exécuteur teftamentaire de Foliaire.
Cet exécuteur eft M. du Tertre, honnête citoyen, ci-
devant notaire, qui fôremént a trop d'amour-propre pour,
avoir foliicité une invitation , & trop d'efprit pour l'avoir
follicitée en termes aulTi placs.

Le corps rcfpecrable des goutteux de Paris , vient , dit-'o»,


d'envoyer plusieurs de fes membres les plus igiles , mettre
jufqu'à leur dernière goutte aux pieds de l'allemblée natio
nale: la députaiion arrivée en chaife à porreurs , a été reçue
avec diftinâion , admife aux honneurs de la féance, & fes
offres reçues avec reconnoiilance. Si nos légiflaceurs veulent
accepter auffi l'offrande que fe piopofe de iaire de leurs fa
cultés , les muets, les fourds & les aveugles, on ne pourra
plus nier qu'ils ne compolent la plus fàge alTemblec de IV-
oivers. .. .

L'arreftation de M. du Verrier (fi elle eft vraie) ra


caufer un embrafement pareil à celui qu'a occafionnc au
trefois Pehlcrement de la belle Héleinc; L'arfémbléc a décrété

-
( Irf )
qfc'il falloit venger ce crime de lèze-nation; elle ne parle
pas inoins que d'aller piller , égorger , éclairer les Alle
mand* : fî l'un prend un parti aulli violent en laveur d'an
cfpion des Jacobins , que ne ■£ ra-t-on -pa's:, fi" les princes
étrangers exécutent leur projet, de faire pendre quantité de
députes inviolables, &'qui fe font eux-mêmes déclarés tçût

„Xa fainte çarcalîe de ca-to.n a été promence lundi dan$


Paris à,ja grande iatisfaction des badauds attendris: ce*
Braves gms voyant les torreus d'eau qui ont arrofe leur
nouveau iaint, le matin 6c le foir, fe font imaginés qu'il
templaceroit avantageufemen Ste. Geneviève dans fes fonc
tions , de faire la pluie & le beau tems. On a cependant
remarque comme un. mauvais augure , que le bras droit du
Saint etoit carte & arrache : les gens fupcrftitieux en ont
conclu,que c'ecoit en punition des impiétés qu'il a écrites,
Tant contre la religion que contre la liberté & l'égalité-!
dàùt.es au contraire, ont été fort édifies de cette chré-
tiennV cérémonie , & ils u ou voient , comme dans la Stc
Pùcelle de V>olcaire, ■'
Qu'odeur de faint fe fentoit. à la ronde. . • r. - ..' 1

.'; Meilleurs de la Chefe , Durgê & FoUevitle , députés


4 "l'alïérablée nationale, turent nommés lundi, pour aller?
figure* à l'aj othéofe villetement patriotique de Voltaire :
lés mefliïurs motivèrent leur refus, en difanr qu'ils fe ctoi^
t'oient déshonorés, fi, par leur préfencè, ils avci.'nt l'air
<l'a.-prouver l'outrage iiue cette impie cérémonie iaifoit'à
la religion & aux moeurs.
j

Un des journaux compofés dans le fens de la révolu


tion, donn. l'avis fuivaïït.
^ I,cs j atriotes font prévenus que Louis XVI cft fi for
tement pénétré des bons trâitemens que lui prodigue fa
bonne yille de Paris, qu'il diminue ' à vue-d'œil. au point
( «7 )
qa'on peut craindre qu'avant pca , il ne foit en £tat Je
palier par les barreaux ides fenêtres de fon palais. —Veillons,
citoyens. ." r: ■ : -
• --»!•■
En voyant deux miférables chroniqueurs , appelles Noël
& Grand- Mtifon, infulter journellement le Roi , la
Reine, & tout ce que le malheur a de plus augiifte, on
rougit de repréfentet arec eux l'cf-pèee humaine. Cependant
ils vivent , pas un pied ne les ecrale & il femblc que leur
ïbttifc "obtienne' grâce pour leur férocité : ils parlent TiTns-
celTe de philofophie, d'égalité , & ces jours derniers , dans
leur fale petite feuille , ils reprochoient leur naiilance à
deux hommes qui la méprifoient déjà autant que s'ils etoient
leurs patens. Les pauvres lâches !

Mcfficuts Ckèiùer Se Laya , dont les talens etoient djéV


funis on ne fait pas pourquoi , vienpent de fe raccommoder
au profit de l'arc dramatique ; & de leur première embraf-
fade, a réfulté une tragédie nationale, intitulée Defrues. Le
bourreau depuis long-tems oifif à force de rivaux, s'eft
joint à ces deux habiles citoyens , pour la vérité des coftu-
ip.es ,- & il répond 4e tes quatre chevaux pour la perfe&ioa
du dénouement. : tant de forces réunies promettent un chef-
d'œuvre, & cette pièce jouée au Palais-Royal , fera fans
doute tomber la Grève & la Croix-du-Tïahoir, feuls mor
numens de l'ancien régime dont la révolution ait confctvé
les privilégçs. _»., -, . i

A une très-belle Ari/focratc,


• Dans un cercle où l'on fait honorer le mérhe ,
Où l'on perfiffle en paix le hargneux jacobite;
. {ïur chaque objet , glissant avec légèreté ,
On vint à définit les grâces, la beauté.
Non, jamais , difoit-on , la lourde démocrate
f ïïS )
D'une femme de eoar , n'a les traits délicats , t
Ni ce je ne fais quoi qui nous pique & nous flatte. __ ^
Belle ConatefTe , alors fongeant à vos appas ,
Je m'écriai : l'amo«r eft bien ariftocrate. . . i .
Le Chev. dis J..„ s.

- Lorfqu'on annonça à l'aflemblce nationale que M. Dd-


kois-de-Crancé avoir la petite vérole , on ne fait pour
quoi M. Guillotin dit très-haur: —au-moins.

L'arreftation du fieor du Ferier paroît conftatée. Voici


comme on raconte le fait qui y a donné, lieu : le commif-
•faire , accompagné d'une autre perfonne, après' avoir reçu
«Je M. le prince de Condê une révérence pour toute lé-
ponfc, a eu la curiofité de revenir par Luxembourg : l'ami
inconnu à M. de Bouille eft allé faire la gentilïertc de
lui offrir fes fer vice s, ce général lui a demandé : qui ctes-
"vous ; monfieur ? avez- vous fervi ? — Oui, monfieur, dans les
gardes-du-eorps : —Ah ! tant mieux! il y a ici de vos cama
rades, que je vais envoyer chercher: l'autre hëfite, pâlir.
•Le général s'en apperçoit , écrit fur-le-champ au gouver
neur, qui ordonne l'arreftation :on découvre M. du Verrier\
'^ii fubit le même (oit, Si on a violé en lui le droit des
gens, ce n'eft toujours pas celui des gens...i.

Dans la pièce de Mirabeau à fort lit de mort , qui


a eu quelques ' représentations au thratre de Monfieu/,
d'Alauiva! jouoit le rôle du grand homme. Il s'eft tek-
lemcnt identifié avec foh perfonnage, qu'il vient de dif-
paroître en faifanc une banqueroute 'ffauduteufe : s'il ne
pai vient par fes Lalèris à la hauteur fublime de fon modèle,
il eft au moins fur lâ'-.r$Âae. .o-n^i" .-'•.'
Les fouhaits du marquis de Villette.
Air : Que ne fuis-je la fougère {
Que ne fuis-je la canule
Dont fc fert'inonficur Purgon!
Que ne fuis-je la férule
Dont Noël foutue un giron !
Que ne fuis-je la Chronique
Dont chacun fait un mouchoir!
La lunette mephytique
Par laquelle on la voit cheoir!

Les Jacobins de Rocroy croient depuis long-temj dam


l'habitude d'envoyer tous les jours un certain nombre de
hullards d'Efterbalî en garnifon en cette ville j'.ils o'exi-
geoient d'eux pout toute rcconnoUrar.ee , que de crier dans
leur jargon , moitié français , moitié allemand , vive la n&~
tion\ la conjiitution l'y edre ein pelle choffe. Un joui leï
fonds ayant min que, & les nullards n'ayant pas été régalés, fe
promenoient triftement fur la place; quelques Jacobins s'ap
prochent d'eux , & leur difent : allons , camarades , crions
donc : vate faire f.. . répondent les nullards ; vive U
roi ! La conjiitution l'y edre ein f.... ckoj/i.

Equation algébrique faite par Tin afironomt


grand obfervateur de la lune dans fon plein ,
rue de Beaune , au coin du quai Saint-Vol
taire.
Grand I. F. plus petit b. plus grand G. raahiplié pat
M.Q. égal» V.
( îib )

tes révérends foldâts pituitaires fe proposent de pré*


fenrer urioadreffe à l'allemblée nationofale, pour demander
qu'on n'enterre plbs cor^avant de grands hommes quand
il fera de la pluie, attendu que celle de l'autre jour a mis le
bataillon prefque tout entier fur la litière.

Il eft bien odieux que ce (bit la capitale de la France qui


donne feule l'exemple de la criminelle rébellion contre fon
roi : pas une province n'a effacé , comme elle , les marques de
la royauté qui fc ttouvoit es enfeigne ou en dédicace , &C.
Les Domine falvum & autres prières fc difent toujours en
faveur du roi & de fa famille; & même beaucoup de gens de
la campagne font infiniment feandalifes de la conduite des
Parificns, ... ,

"Boucht de Fer. Pourquoi le débile régiment roya!-


enter rable pone-t-il des hallebardes, au lieu de fufils, comme
le refte des troupes bleues ?
Rép. C'cft parce qu'ils ne pourraient plus tirer.

. Le mot de la charade du nciméro d'hier , eft (pour eeuk


qui ne l'auroient pas deviné) Mirabeau : retranchez-en
la note mi , vous aurez le reite.

Oh s'abonne pour ce Jorithàl rue Percée Saint-


Andre-des-Arts > N.o 21.
,"■ '. . '. '<■ ' ' . ■■; ■■ '■ >' '"■ "—t-J ■ ir -.-.
De l'imprimerie du Journal de la Cour & de la .Ville.
' |R®A Tnmeffe devenir i
Samedi i<5 Juillet, -^s^1 tf"« rf« rivoltù.

JOURNAL
DE LA C O U'R ET DE E A V I L E E.

Tout faiieur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.
Français! votre roi rit dans les fers; ileftnardé à vus
Jo*r & nuit 5 .1 gémit dans l'humiliation & dans les larn.es.
& vous gardez un lâch- & coupable filencc! Se le fer 2

venger (es injures! -Des attentats horriblesTe préparent


les lerpens de la caverne des Jacobins fiffl,„t ,JC £ raJc
nouvelle; d'execrabLs régicide, le poignard à |, main «ff
«cent en rtjgi.Tan» la tête de votre père*: VU fcK
glaive de la loi , s'ienent-ils , \u'il tombe foTccZ
dont veent ctarmer nos bras à limon qui ffîm dans
nos cœurs fa fureur venge, cfe. -CcJc^Jn
concevoir• &> ' votrc * r/^ J^" ^V*
xecornmandabjc Far f, fonce. , * Qui ja^X?™
pole une égide redoutable aux attentr.es de ce te horde Je
bngands, £e prête à afW la caruvité de on roï t

1 ambition de vos tyrans. -Français ! rappelez-vou, - f0 ?


de infortuné Charles premier. r}uc potf hon ™£70V£
grets vous fervent de leçons. Adieu ie oui 1,1 «Z Y
-Pie, où l'air eue l'on relpneerre^ifLT "'

Un Anglais.
ASSEMBLÉE NATIONALE,'

Séance du 1 5 Juillet.

Ucrer comme un triompha Et cependant il cîfde fa£


Tome IV. Année ij$i. Q
( 122 ) -..--:-
& il faut avoir l'impartialité d'en convenir, que, e«te foiï-
ci, le courage de l'aflemblée a prévenu les plus giancî*
malheurs, & peut-être fauve la patrie. Enfin , les honnête*
gens peuvent refpiier avec plus de liberté ! Les fa&ieux
4i les icéltrats font confondus !

VARIÉTÉS.
M. de Bouille , pour prouver aux Paiifiens qu'il n'a point
encore perdu la tète, vient , dit-on, de mettre à prix:
celles des 3} facYicux. Ce Bouille eft inquiétant ! Nous"
fàifons femblant de rice, mais ee n'eft pas de bon coeur.
.— Claire, Claire \ les enfans chantent la nuit quand
ils ont peur.

Dans un groupe du Palais-Roya! , un homme bleu


fcrioit d'une voix de Stentor : oui , meilleurs, (jirft-il pas
affreux qu'un ci-devant noble , un gueux de Breroo , aie
eu l'audace de propofeT un cartel au brave patriote Drouett
Je fuis d'avis qu'une douzaine de brav?s gens bons cito
yens comme nous, engagions M. Drouet à fe rendre avec
nous à l'endroit convenu. Nous fondrons fur ce f... gueux
d'ariftocrate , nous le hacherons , & rions rapporterons la
tête fur le haut d'une pique , en criant vive la Ration.

Si nous avions le tmlheur d'exifter fous le régne de l'ef-


clavage , des lettres de cachet, des baftilles , des aiiftocrate»,
des inquiétions , &c. , nous ne demanderions pas ce que 'font
devenus MM. Aieail- Durand Si. de St. El/ne , au grand
étonnement des gens honnêtes. Ces meilleurs ont diff-arti
d'une façon fi fulpeéte , qu'elle leur donn; beaucoup à penfer.
—Nous avions la même inquiétude fur le fort de M. Mo-
rande , citoyen do Calais ; mais nous avons fu que M.
Beaul.... rédacteur du journal des ténèbres, mécontent
de fes opinions fur ledit journal, l'avoir fait arrêter & en
fermer à l'abbaye.
(m)
On voit avec plalfir l'inconféqucnee du peuple qui , aprèj
avoir rendu les honneurs de l'apcthéofe à f'altairt , ignore
encore qui il'eft. Il en eft qui m; demandoit lundi, li ce
n'etoit pas un maréchal de France; un autre m'aiîuroit
qu'il étoit prefident & prophète provençal; ils le confon-
doii-nt avec Noftradamus; telle cioit leur ignorance : eh
bien, ils liauroieor peut-être fiffle, fi je leur avois dit qu'il
étoit valet-de- chambre d'ua roi & confident d'un autre , fc
qu'il dit aux Parilicns :
Pardonnex fi ma main retrace à la mémoire
De vos aïeux f duits la criminelle hiftoirc.
L'horreur de leurs forfaits ne s'étend point fur vous;
Xotre amour pour vos rois les a réparés tous.

Henriadi,

La devife de l'aiTernMée nationale , dit The Times , pa


raît être confujion to ail order and dcccncy ! Hw{ja
for anarchy and murder. Au diable l'ordre & la dc-
cence ! Vive l'anarchie, 6c égorgeons.

Avec quell; grandeur dame on pafTe à l'ordre du jour ,


lorfque quelque coup de foudre fe fait entendre ! Ceft ainli
que l'écolier qui vient de recevoir une ferulc , dotourne bê
tement la tetc , & n'oie répondre à ion maître irrité.

Nous nous croyons obliges de faire partir à la pofterité


l'aft.on fub.im.' d'un chirurgien des invalides qui n'a que
400 liv. de revenu , & qui vienr de dépofer fur l'autel de la
patrie un billet de 100 liv. que lui a confenti M. Populus ,
pour ttaitement d'une maladie, & qu'il donne pour folder,
un héros à it que nous allons cnvojer fur la frontière.
( 124 )
—Des perfonnes qui trouvent à redire à tout , difent qu'il
n eft point donnant qu'un arrilte qui ne gagne fa vie que
p<-v les.plaiet que fe ton: les guerriers , paye les peifonaec
Çjui i il donnent le pius d'ouviuge.

/^t?. BoucÂe de Fer. Quand on n'aura plus ni travaux


m H...H-,. j.our le peuple, que lui donnera-t-on pour l'é-
tÔJid:> .'
Rép. Dc3 f«es , des fermens. Nous avons encore une ou
deax tranOations; quelque grand homme voudra bien fe
faire enterrer , & puis arrivera le tems des exécutions : le
tribunal d'Orléans peut nous amufer pendant fix ou huit
mois.
Dem. Mais après cela ?
Rép. Après cela ? ... ma foi , les enfans devenus grands ,"
po .rroat bien fouetter leurs précepteurs, & me faite payer
iv-s verbes.

■On vient de donner en effet fur le théâtre des Variétés


tmufantes , la première reprefentation de Defrués fur
là roue ,-drame compote par un des fuppléans de Voltaire,
1: fieur CMnier. Le rôle de roué a été rempli par M. Tal...
& celui de bourreau , par le fieur d'Orf..... Ces deux adteuts
ont mis tant de vérité & de naturel dans leuts jeux & dans
leurs attitudes, que toutes les femmes fe font trouvées mal,
& l'illofïon a été fi complète, que tous les fpectateuts fefont
cru uanfportés fur ia place de G;eve.

Aux Rédacteurs.
Meilleurs , je m'ernprelTe de vous faire part d'un fait
qui peut fervir à montrer de quelle manière le préparent
kb détibétations de l'aiTemblée nationale. Au fortir de la
fiance de jeudi, des femmes qui étoient venues préfenter
tinc pétition, & qu'or» a renvoyées au lendemain, fe fonc
( «o
pTéTentées aux dépurés du côté de la coût du manège ;
une d'cntr'elles s'avancaftt au milieu des gardes, s'eft ex
primée ainfi : «< MM. les députés , fi vous n'écoutez pas,
» les 8j dépaitemens, Ji vous ne faites pas ce qui,
» nous voulons , nous tomberons fur vous-, c'eft là
» notre opinion». Son ton , fes geftes, fa figure, tout rap-
pelloit en elle une de ces cannibales cjui , défcfpérées de
n'avoir pu égorger le Roi le g oétobre, veulent aujour
d'hui le faire alfailiner juridiquement. Les chefs cjui les
conduifoient alors pouvoient bien les conduite encore
aujourd'hui.
Je fuis , &c.

Le fieur Vil. eft devenu enflé comme un balon des hon


neurs rendus à la carcatfc de cire. Quelqu'un nous a rappelle
à ce fujet cette fable de la Fontaine :
Un baudet chargé de reliques ,
S'imagina qu'on l'adotoit ;
Dans ce penfer il fe quarroit, &c.

La populace dèmocrajfeufe a beaucoup admiré la pré


diction de nos anti-confreres journaliftes , fur le départ du
Roi , qu'ils annonçoient depuis deux ans ; mais nous pen-
fo is qu'il ne falloit pas être grand forcicr pour cela . C'eft
comme fi on nous croyoit prophètes , parce que nous annon
çons auilî depuis deux ans la pendailon de ces melfieurs.

• Les perfonnes qui regarderaient indifféremment comme


des plaifanteries, rous les articles de notre Joornal , feroient
dans une très-grande erreur: il eft vi ai que nous nous permet
tons quelquefois de légères fiéiioni , & que nous cherchons
à eg3ycr un peu les fujets flerilcs ; mais le fonds de notre
Ouvrage n'en elt pas moins la vérité & la fincerite : on a
ïnerne dû voir lors du premier momeut des outrages dont
( i*o
le Roi ic la famille royal: ont été accablé» , que ne>:s /avions '
prendre le ton des circonflanccs; aucune crainte n'a pu nous
<Rlpèch« de gémir Se de deteller publiquement les hor-
rc-uis dont nous femmes les témoins ; & fi depuis ce tems-
là , nous avons repris notre langage ordinaire, c'eft que nous
avons les plus fortes efpéranc.-s de voir bientôt cefier les
malheurs de nos fouveains , & d'en voir punir les auteurs:
en attendant cet heureux moment , nous allons donner une
preuve que nous favons être ferieux & vrais , quand nous le
devons : fi quelque perfonne veut contefter l'article fuivant ,
n es le fommons de dépofer chtz un notaire, telle femme
qu'il lui plana , nous en dépoferons une pareille ; la totalité
demeurera au vainqueur, Si perfonne ne fe préfçntc, nous in
vitons tres-firieufrment nos lcdeurs à regarder l'article
comme prouvé , & far-tou: à en profiter.
M. le duc d'Or, vient de mettre en vente fes deux châ-
resux, dépendances, & moulins de fa terre de Joinville;
pluficurs petfonnes en ont déjà acheté des portions : c'eft un
M, Tlcnccrt r>-\ eft ch*"t;e de vendre djus le pays ; & a
Pa;is, c'eft M. Brïchc.rd , notaire; mais ce qu'il y a de re
marquable dans cette affaire, c'eft qu'où infère dans les con
trats la claufe expreilc que les acqucreuis ne prendront
p^nu de ieitres de ratification, & en coufequence , on
donne le- objets à lort bon marche... : voila la troiliemc fois
que nous avcitiflbiiS le créanciers du dac dOr. s'ils font attraj
pes, ce ne fera pas notre faute.

La lettre de M. le chevalier de Bcufflers, imprimée dans la


feuille du jour, eft belle, noble, touchante, fpirituelle ;
mais ce chevalier français, après avoir dit : j'ai reçu mes fen-
limens avec ma naiilance., &. h j'etois capable de les oublier,
mon nom ftul me les tapp.lleroit , ajoute, quelques lignes
■fa-cclious , qu'il cil repiefentant de la nation, & ii ligne
^Bcufflers , dépoté ilii département de la Mcurihc. Qu'il
nous fo!r permis de faire remarquer à M. de Bcufflers cette
légère dilcordance , & de lui dire : vous êtes & vous ferez
toujoitis M. le chevalier ce Bo^jjiets, rcpiéfcfctaDi de 1»
Bobleile de la province de Lorraine.-
C '27 )

Les foldar; des troupes de Usine trouveront-iis bon de n'a


voir qu'une folde de huit fous, tandis que Ici volontaires en
auront une de quinze ! feron-ils le facr .fiée de leurs droits
fur l'autel de ia patrie ? Ce font des que Itions dont le tems
feul peut nous donner une fohition.

Le foir de la fête de la carcafTe, dit gardes nationaux


étrangers «]ui l'avoient aceompagnec depuis p.ulleurs lieue*, fe.
préfenterem à une fecYioo pour avoir à fouper & à coticherj
on leur répondit qu'il n'y avoit rien d'arrangé pour cela:
<n conféqucrxe, ces pauvres gens, crevés, mouillés, ha-
rairés , & n'ayant pas le ^ou , furent obligés de menr; leur*
fufils en £»ge, en maudjffant h vilenie du fieu r Fil. , qui
aimoit mieux payer les vierges de l'o,péra , de la comédie Se
du palais-royal, que de donner à fouper à de braves gens
comme eux.

Meflîeurs Carra , Wlarat , "Brijfot , Noël, Dtfmculins,


Sic. Sec. &c. jettent les hauts cri.; fur l'abandon barbare
où. on les laiifc. A la vérité, les crimes & les violences
exercées euvers le Roi Si la famille royale avoient uu peu
remonté les actions de ces rcelïieurs ; mais voiià qae
l'indifférence populaire recommence de plus belle à loir
égard ; & fi l'émiffion des gros fou-cloches ne vient paj
bientôt à leur fecours , nous leur predi'.'ons une dctrelfc
complctte. Eft-il julle aufîi que nous ayons ftx mille a~
bonnés , tandis que ces pauvres diables n'en reunilf.'ot
encr'eux que deux ou trois cents? Pour détruire cette iné
galité de droits , nous regardons comme un devoir facré
tic leur tendre une main fecourab'.e: no«s avions eu d'a
bord l'idée de faire faire, par la main de Madame Fillette,
Une quête poqr eux, le jour de la Sa. caicalTe, ou celui
de la fédération -, mais considérant l'obftination du déraou
à nous donner toujours de la pluie les joris les plus fo-
Jemnels , Se «a eutie imaginant que ce feroic effleurer.
(taS)
l'honneur. , partie Ci délicate chez ces MM. , nous avons"
pris le parti d'engager tous nos abonnés à participer à
notre bonne œuvre, en augmentant de vingt fols par
mois le prix de leur abonnement : nous chargerons quel-
«au'honnete jureur d'en diftribuer l'a'rgent à nos confrères ,
an raifon de leurs talens , de leurs vertus & de eurs be-
foins: nous donnerons une plus forte dofe au fienr Ca
mille Defmoultns , que de mn'h;ureux coups de bâton
reçus au Palais-Royal de la ttwin d'un chirugien , ont
forcé de garder le, lit , & nous ferons en argent la part du
rôeur Prudhomme , parce qu'il a un goût particulier poui
avaler Les billets qu'on lui préiente: à l'égard du fieus
Fil. , vu fa pofîtion , nous nous contentsrons de lui offrit
■Une médaille connue de toute antiquité , mais qui ne l'eft
$>as moins dans ces tems modernes..

Nouvelle caricature.
Elle repréfente M. de Moret.. de Chabrillant , dans la
icoment qn'il commande à Strasbourg l'aile dtoite d'un corps
de troupes de 1 5 bataillons. —Se trouve chez Facile^ , Md.
d'eftampes, au Palais-Royal.

On. nous a dit que le foir du 13 juillet , les mêmes


Irlandois qui avaient porté l'année dernière leur offrande fut
l'autel de la patrie , avoient été en tapinois pour le confa-
çter encore ; mais que la pluie fnryenant , la moitié de l'opé
ration a difperfé l'encens , & éloigné les facrificateurs.

On s'abonne pour ce Journal rue 'Percée Saint*


André-dés- Arts , N.o 21. .

De l'imprimsria du Journal. de..i» Conr & de la Ville:


N. ty. aS^ Le Roi vient a Parii
»>• .,, W+.+W au milieu des piquéi
Oiman. 17 Juillet. *^£i' & des Rayonnâtes.

■ J O U H N AL
De la Cour, et de laViliIï
Tout failcur de Journal doit tribut au milir»
La FonniNi.

Le club des jacobites cil compofe des fa&ienx de l'af*


iVnnblée' n'ationrilc, de ceux du département , du direéloirtf
& de ia' municipalité, ainfi que d'un très-grevid nombre
d 'enrages, ôf entr'auireï de protellans furieux qui font par-*
venus à faire prédominer kur. communion. C'eft dans cette
caverne où viennent (c fendre tous les pouvoirs . que fe
fabriquent tous les décrets , que fe prépaient, tous les -at
tentats, Si que s'afExnt les poignards dont des fc.sler.ats ré*
gicides meuacert le meilleur des Rois. — Si la nation con-*
tinuc à s'endormir, tout cil perdu : la reiîoincc des troupes
étrangères ne fervireit «ju'à mem« le comble à nos maux &
aux calamités publiques. —-Malheureux abbe St(\ es '.con
temple ton ouvrage ; vois l'abime où tu nous as coi.duits : ta
ne vivras jamais allez long-terns pour dcploier l-.s maux que
ta métaphyfique a caufés a ta patrie. —Français ! fi vous vou
lez confervet les débris qui vous relient , vous rn avez encora
le moyens; ce n'ell pas en app.-liant à votre fecou-rs des
troupes, cttargeres ; ce remède vous couteroit trop cher,
& pourroit devenir funêfre ; mais c'ett en ancantirTant c«
club panicide qui depuis deux ans fa t gémir fous fon.
fceptre d'airain vorre maiheureufe pairia.
Par un Anglais,
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Juillet.
1V1. Dandrè a prononcé un dî'cori-j fort fage fut te*
mefureS necelfaires pour éclairer les Français fur le décret
Tome IV. Aniue 1791. IV
i »p )
rendu relatirement an Roi. Ce député a dénonce les nofl3
Velles manœuvres des factieux , pour fouîever le peuple 8c
troubler la tranquillité publique. FI a témoigné toute Ton in
dignation contre la municipalité, qui foutfre paifîblement
que tour les jours on fe permette dans les groupes des
motions de pillage , de carnage & de dcfolation. Il a conclu
à ce que l'afTcaiblée mandat la rritnicipalité , le département
Se les miniftres , pour leur enjoindre de faire informer con
tre les infraétcurs aux lois. Ce difeours a été fort applaudi.
L'affemblée s'eit déterminée à charger fes commiiTaires à
donner pour le foir même une rédaction du décret relatif
au Roi , & de rédiger la lettre qu'elle a décrété d'adreflet
aux Français pour prévenir les interprétations odieufes que
les factieux ne manqueront pas de donner à ce décret.

VARIÉTÉS.
Les eonqaérans de la berline du roi vont difpnter de
gloire avec l«s vainqueurs de la baitille. Ils ne manqueront
pas de ptndre un petit caroffe à leur boutonnière.

Une bourgeoife de Paris ,


L'autre jour difoit à (on fils:
Il faut jeter par la fenêtre
Ces aristocrates maudits ,
Car ils nous empêchent de l'être.

Le jour où des fujets fidèles ramenèrent leur roi prifon-;


nier à Paris , une fervante difoit à Ton maître: Ah ! mon-
fieur, après la paffion de notre feigneur , il n'y a rien
de fi trifie que cela.

On demandoit à M. de R . . .ce que RouJJiau dirorè


s'il étoit témoin d» ce qui fe parte. Je vais vous l'apprendre-,
Ci3i )
répond R .... ; îl iroit à l'atfemblée, & commeneerolt ainfi
là harangue : l&tffuurs ! nous vivons dans un teins où
perfonue liejt à l'abri d'uut flatue.

I
Un député finiftre vantoir \c zélé du maître de pofte de
•Sainte-Menehoult & des habitant de Varcnncs,' cjci ont
arrêté le Roi. Un ariftocrare lui dit : ils ont mérité la cou
ronne civique, & j'en imagine une fuperbcj il n'y a qu'à
les pendre à des chênes ; i>s auront le feuillage entier pour
couronne. La nation de Paris, qui aime les fpectacles, fera
invitée à celui-, i

La fanille crottée de Voltaire, ne peut plus s'en dé


dire; elle a eu un furcroit de crotte ineffaçable.

L'aflêmblée nationale eft bien polie, quand elle a peur.


M. de Noailks demande pour les volontaires la permif-
fion de partir. Le mot d'ordre pouvoir dcplaire.

Nos députés enragés, nos administrateurs, &c. ne fe font


6 gravement occupés de l'apothcofc de Voltaire , que pour
fe donner uu air de folie, & obtenir leur grâce , fous pré
texte qu'ils ne fout pas dans leur bon feus.

Où peuvent aller les fans-culottes & les fans-jupons, qui in-


feftent depuis m:rcrcdi , l'hôtel de M. de Mo ntm. . . pour
avoir des pafTVporrs ? On en a expédié le premier jour i8oo,
&la fo île eft plus nombreufe depuis: cour, cfcalier, anti-cham-
r.r\ lallon, cabinet, tout eft plein ,'mcmc la caifine.On n'a pas
befoin de pafleports pour incendi-r le royaume ; c'eft donc
l'étranger que menace cette horde épouvantable. Cettjj
(132)
ayant-garde de l'armée jacobite doit inquiéter Mons, Ath ,
Tournai , Bruselles, Luxembourg, Ma\ence, Trêves , Co-
fciftitz , Porev.iriii, &c. Les alignai do cent fois le répandront
fur la route, au moyen- de? païrei-orts , l'irruption fut le ter*-
ritoirc ennemi fc fera fans cou^ férir. Cet ai moment autorité
p r le plus faint des devoir-, à, tik-on, poui objet deux giandes
cïpédiiioiîs , la tàe du général Houille , Oc la délivrance de-
J'amba^adcur du t'en ici:
• > •■.*»•

Dimanche dernier , les ouvriers s'étoient donné rendez-


♦•awa CkamfxJ.-Mars pour travailler, faute de mieux, à
la delituCt^n de l'autel de la patrie. La cavalerie nationale,
s'y cil pctiée dès cinq !*««<» du matin , par ordre du gé
néral Court ttte , avec un courage qu'elle pourroit garder
pour Wie hsei.icure oectefien* L'es ennemis ne le fowt prefentés
qu'eu petit B«*nbie. Elle en a triomphe fans cfiôrts.

Le canchifation de Voltaire eft une nouvelle preuve que


fatremblée nationale compte jarm les droits de l'homme
J'ineiigion , le b.afpheme & !a fceiéut ife.
Saisit James's Chtaniclt.

A mefure que Typo-Sa'ib, né parmi les fauvagM , «


fcuvage lui-même , s'humanilè fit ^r:che l'humanité à fes
foldari, les Fiançais, na^ueies fi civîiifes, s'entiureiiient dan*
les crimes les plus atroces.
Entrait du St. James's Chroaicle.

Grâce à la confl'tritioh
De la horde legilktri:e,
Jiouc France eft , comme Sîon,
Ssjk »ei , iaas loi , ni faeiifiés.
( *S5 )

M. Jourdain ne vouloir ni vers ni profc. Le phibfophe


Robert/., a dit mercredi dcrnL-r, à ia tribuue des Jacobins,
qu'il ne vouloir ni mon.aixh.it ni république. L'ignoran
ce taifoit parler Jourdain; mais on peut regarder le di'.couts
du neveu de Damlens, comme un de ces aveux précy.i*
& maladroits qui échappent quelquefois aux fcélérats malgré
eux ; car il eft impoflîblc de (uppofer que fi M. Robert/..
avoir eu le tenu de la réflexion , il eut eu la gaucherie de fe.
dévoiler , comme il l'a fait , en convenant tout bonnem.uc
qu'il prétere l'anarchie à un gouvernement quelconque.

Les vierges de la rue du Pélican ont attendu chez Ca-


cu-Villette, l'auteur de la Puceltc: elles ont étalé leurs
charmes fans fuccès jiifrju'à foo arrivée. Sept leulement
l'ont accompagné depuis le monwtu de fon départ jus
qu'au Panthéon: il feroit jiïlte que le falaire de celles-ci
fût au moins le double de celui que recevront les autres.

Ode fur la nomination du Dite d'Or, au com-


mandement d'une armée qu'on va lui lever
par ordre des Jacobins.
Accourez tous fur la frontière,
Filous, fripons, catins, ribaudsi
Philippe part aujourd'hui pour la guerre*
Vous feuls poavez féconder ce héros.

L'on dit <le notre maire Silvain , qu'il ne fera jamais riefl
de ferme , parce qu'il cft trop pliant , & de notre gênerai
la Fayenee qu'il n'en vieudta pas à km honneur, parce
«qu'il cil trop dicouvtr».
C734)

Dans le compte que Cucu-Vilhtu a donné de la farte à


laquelle il a prefide , il a oublié, à L'article de la dépenfe ,
deux ceut mille journées d'ouvriers perdues. Il eft vrai que le >
peuple eft fi riche , les impôts fi faciles à payer, qu'il ne faut
pas y regarder de fi près.

Noas alTitrons que lçs journaîiftes n'ont pas rendu fîdè-r


jement la note du roi d'Efpagne. Ils ont tous répétés d'après'
le portillon de Calais, Se nous les premiers : La municipal
dite n'a pas pu empêcher les infultes faites au roi ; Se
des députés ont vérifie chez l'ambaiTadeur d'Efpagne même,
flu'il y eft dit : n'a pas voulu.

Demande.'
Eft-il viai que le jour où douze beaux chevaux ont traîné '
dans la boue l'effigie de Voltaire depuis la ci-devant Baftille
jufqu'à la ci-devant Sainte-Geneviève, c'étoit M. le duc
«■dig ... qui, dan? un des groupes du cortège, remplilToïc*
le rôle de la pucelte d'Orléans , repréfentée par une com
mère à larges épaules, d'une figure bafie & commune, 8c
armée jufqu'aux dans ?

L'habile homme, que le fermier des écuries de Mon


sieur , freie du Roi ! Il prouve que la maxime de faire la
guerre dans le pays ennemi eft d'une impolitique abfurbe,
& qu'il vaut beaucoup mieux avoir à la fourenir dans fes
foyers. J'ai grand'peur qu'on ne nous donne bientôt ce plai-
fir-là. Nous n'avons rien à craindre, ajoute-t-il, des grands
projets & des petits moyens des puiflances étrangères ; car noqs
n'avons ni armes, ni munitions, ni places fortifiées, ni offi-
c'ers , ni généraux ; mais hohs avons des hommes & le graad.
Rochatnbtau.
l tnajpn , martyre de lit
lundi 1 8 Juillet. J\*M révolution , à Saint-
♦«3jf*» Germain-en-Laye.

JOURNAL
DE la Cour et de'la Ville.
—^———————— ; ■ -, , |L.
Tout tâifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.
Sur les tÉsistATURES & les conventions nationales ,
par M.Auguftin de Prunelé >, capitaine de dra~
gons , avec cette épigraphe :
" U f!.rCul df 1,édifice veut clu'on trolIve maintenant
** autant dobltacles pour y toucher, qu'il falloit d'abord
» de racilites pour le conftruire. >r
J. J. Rousseau huitième lettre écrite de la mon*
tagne; brochure in- s°. de 6 s pages. A Paris,
chez Gattey, libraire au Palais - Royal: & chez
tous les marchands de nouveautés.
Nous prévenons ceux qui prennent les a'cles de violence
pour du patnotifme, les injures pour de l'éloquence les
.attentats diriges contre les pouvoirs pour l'amour de la
liberté, de ne pas jetter les yeux fur cette difeuffion: elle
ne peut nullement leur convenir. On y voit un concilia
teur éclaire qui gémit fur les maux de la patrie, & qui
préface les itovens d'en diminuer la durée; en un mot,
c eft une nouvelle tentative de la raifon & de la modéra
tion : nous verrons fi elle reuffira aulfi bien que celles oui
lont précédées. Les principes de cette brochure font énon
ces avec «piditc te clarté ; d'après cela, nous nous bornons
a en indiquer U levure , le peu d'efpace ne uou* permet
tant pas d'en ptéfenter l'analyfe.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du iG Juillet , féance de la nuit.
Vjette féance eft remarquable par le projet de décret pro-
Tome IV. Année 17511. s
"■ l '38 )

fofé par Dtjmtunier, Se décrété par l'aflemblée national*!


en voici la teneur : L'effet du décret du ij Juin, quifufperfd
l'exercice des fonctions royales &c de* fonctions executives
entre les mains du Roi, fubfiftera jufqu'à ce que la charte
conftitutionuellc ait été préfentée au Roi , & acceptée
par lui.
Séance du 17 Juillet.

On a annoncé à l'affcmblée que deux citoyens avoient été


pendus au Champ-de-Mars , pour avoir dit qu'il falloit fe
conformer à la loi. L'affemblée, a décréré que M. le prési
dent feroit autorité à prendre à ce fuje* toutes les infor
mations néceiîaircs fur ce fait , & pour s'oppofer aux atten
tats dont la capitale sft menacée. — A l'inltant où nous
écrivons ceci, la générale Bat dans tout Paris. On nous
affûte qu'on s'égorge au Champ-de-Mars.
MIWWMU1.

VARIÉTÉS.

Nouvelles de Bruxelles.
Une femme nous écrit : je fuis grofic de nouvelles , je vzli
bientôt accoucher.

Une bonne femme difoit hier : il y a bien Iong-tems


•;t^ue tout cela dure ; je crois pourtant que v'ia le commen-i
cernent de la fin.

Indépendamment de tous les mauvais fujets que l'affeiti-'


"Liée nationale a fait fortir des prifons , ou des galères,
pour fouteuir fes glorieux travaux, l'impunité qu'elle a
promife à tous les fcélérats que la crainte du châtiment
avoit fait fuir loin de leur patrie, en a fait revenir un très-
grand nombre; deforte que la France peut fe vanter de
pofféder tout ce qu'il y a de plus corrompu , de plus dan
gereux parmi les hommes, Se. l'aflemblée nationale les fou-
tient les plus digass d'elle. Charles Thevencau de la Mo-
C 135 )
rande , l'illuftre auteur du Gazetier cuiralîîer , calomnie aur
jourd'hui les Anglais, qui ne confentent pas à le payer
pour fc taire , comme à Londres il calomnient les Fiançais
qui ne vouloient pas entrer en composition avec lui : il
s'eft fort bien trouvé de ce métier en Angleterre : il ne
lui profitera pas autant en France.

Les élémens font conjurés contre nos cérémonies fédé-


ratives-, l'année pafTée une pluie afFreufc la rendit auflï défa-
gréable que mauflade ; cette année, un coup de vent à en
levé l'hoftie d'entre les doigts du pontife Cobet, au moment
de l'élévation.

Sur le Jîeur Chénier.


Cet avorton, chef des écrivaiïiers,
Dont les plats vers fefoient notre fupplicc;
Lui qui tomboit de coulifle en coulifle
Quand le bon goût difpofo*it des lauriers ;
Chénier , parmi tous les populafBers
S'eft , dit-on , fait un nom que l'on adore ;
Même au mil eu de n«s jacobiniers
Il réuflît j Si c'eft pis encore.
Le Ch. Des Is . .:

Monficur de Robert/pierre a reçu depuis la féance du 14,


plufieurs lettres par la petite pofte, fur la fufeription defquelles
il cft écrit :
A Moi fieui ,
.Monfieur Robert/pierre , avocat du général marquis de
Bouille, rue, fr.c.

Les frères du Roi ont fait la réponfc fuivante aux oB^


fiers français retirés à Luxembourg.
( 14° )
Il eft impofTible que nous ne foyons pas touchés des fenti-
mens qu'expriment les officiers qui font aux ordres de M. le
marquis de Bouiiié ; ils font généreux & dignes des bons
Français ; mais nous penfons que les fermens font inutiles
aux gens d'honneur : il n'y a point de vrais Français qui ne
portent gravé dans leur cœur ,• celui d'être fidèle au Roi Se
à la véritable constitution »'e l'état : tout autre eft fuperflu ,
Sç 'abus qu'on en a fait en France, depuis deux ans, doit ôter
le defir d'en faire de nouveaux.
Signé Louis-Stanislas-Xavier-Charles-Philiïpe;;
•Bruxelles, le % Juillet.

Nous avons reçu une longue épître , datée de Befançon ,


Je 8 juillet ; fon fty'e permet de croire qu'elle a été di&ée
dans ta club de jacobins, auxquels nous faifons favair ,
■— qu'ayant appris qu'on éclairoit les châteaux dans la pro
vince où lont litués .ceux des deux officiers dont nous avons
tû les noms, nous attendrons pous les faire connoîtte , de
(avoir fi les leurs font brûlés."

Aux auteurs du Journal.


Vous ne ferez plus furpris de l'enlèvement arbitraire de
M. Me ni l- Durand, lorfque veus fauretque cet officier plein
d'honneur 6c de courage, s'eft expliqué à une audience pu
blique du miniftre poftiche de la guerre , fur un paife-droic
révoltant qu'il venoit d'eprouvei : il lui parla avec toute la
fenfibilité je l'énergie dont un homme qui n'a rien à fe re
procher eft fufceptible ; il ne prévoyoit pas ( connoiffant la
déclaration des droits de l'homme) qu'on pût lui en faire
un cuime.
Note des rédaçleurs. Nous taifons encore le nom de
l'officier - génfral qui nous a envoyé cet article , & . pour
eaufe.

On peut^ comparer l'autel de la pa,trie élevé, au Champ-


ie-Mais, à une fçlle à tous chevaux; les patriotes oet.
( r4i)
été y jurer de maintenir la conftitution ; le lendemain ils
ont été y jurer de la détruire.

Bouche de fer. Quel eft le fpectacle le plus touchant


que la terre puifle offrir à la divinité ?
Rép, C'eil un Roi jufte & malheureux.

Rèfultat du compte des recettes & dépenfes réelles


des quatre premiers mois de 17 pi , certifiées par
MM. Durubt .& Dufresne , Direâeurs , che^
Baudoin, Imprimeur de l'Affimblêe nationale.

Dépenfc de quatre mois 340,1 81,137 '•


Recette de idem 7^,011,790
La dépenfc excède la recette de ... . 1^4,159,447 I.
Quatre mois font le tiers d'une année , or, comme il
n'y a aucune raifon d'efpérer que la recette augmente ni
que la dépenfe diminue pendant les deux autres tiers, il
doit arriver que la dépenfc de l'année 1791, excédera la
recette de la fomme de 791,478,341 liv.
Cet excédent n'a aucun rapport avec les rembourfemens
& liquidations ; cependant c'eft la caille de l'extraordinaire
qui le fournit, & c'.ll autant de pris fur le produit des biens
nationaux, uniquement deftînés à payer la dette publique.
Il réfulte encore de cet apperÇu que la dépenfe ordinaire
d'une année, fe monte à plus d'un milliard, pendant que,
fous l'ancien régime , clic ne s'élevoit guère qu'à fix cent
raillions dans les années les plus chères.

Le décret qui corsfhre l'inviolabilité du Roi, a éleélrifé


le palais d'Orléans. Ce jardin célèbre reffèmble à une mer
déchirée par des vepts impétueux & contraires. Chaque
groupe a fon orateur jacobin, qui prêche le meurtre, 'la
dclolaùon Se tous les crimes, Avant-lùcr foir les motions
( 142 )
«ontre le Roi , la Reine & l'affémblée nationale étoient fi
atroces , qu'on en a conçu de juftes alarmes. Des deta-
chemens nombreux de la garde nationale fe font préfentés,
Bc ont balayé tous les groupes. C'étoit un plaifit de les
voir fe renverfer les uns fut les autres. Un ariftocrate n'a
J»u s'empêcher de leur demander , en voyant avec quelle
prefteile ils couroient : Eh , meffieurs ! vous ave[ donc
tru que c'itoitnt les Autrichiens qui arrivaient i

Bouche de fer. D. D'après le décret de vendredi, le


Roi eit fans doute libre, & donne l'ordre criez lui*
R. Cela n'eft pas fur.
D. Le côté droit en fera fans doute la motion, & Paf»
fenbée ne pourra s'y refufer ?
R. Cela liejt pas fur .
D. L'honneur du général eft intereffé à cette-mefure, &
fa TÎgrlar.cj en écartera tons les inconvénieas?
R. Cela n'efl pas fur.
D. Le major-général couchant au château , les mal in
tentionnés ne pourront jamais rien entreprendre?
R. Cela n'eft pas fur.
D. Rien n'elt fur , en ce cas ; mais je te prie de me dire
ce que ru crains .*
R. Peu de chofe : Morphée , les gouv onnades & les
Philip-piques.

Vendredi, is juillet 1791-


Hier, meilleurs, j'ai été voir la tragédie de Jean-Sans*
tene. J'ai frémi d'horreur, en voyant la comparaifon frap
pante qu'on pourroit faire entre ce lâche & exécrable ufur-»
petcur & le feelérar P .... , entre la malheureufe Confiance
& l'infortunée Antoinette, entre l'incéreffant Arthur & le
Dauphin.
Je ne conçois pas comment , au fortir de ce fpedacle-, les
auditeurs ne fe iont pas portés en foule
pour prévenir les crimes dont un nouveau Jean-Sanstcrrt
ajous menece. Ne pourra-t-on donc plus réunir dix cheva-
•~ ; français pour nous délivrer de ce moaftre .....
s
( 143 )
Quant à la pîeee , dont le ftyle ne fait pas l'éloge de fc*
lauteur , elle n'infpiretoit aucun intérêt , fi le rôle A'Artut
n'étoit pas joué pat un ptétendant fans diadème.

( L'afTemblée nationale vient enfin d'ouvrir les yeux fur le


faux patriotifrae des amis de la conftitution , nommés Ja
cobins : tous les membres de l'afTemblée s'en retirent, & vont
rendre un décret par lequel ils déclareront- déchu du titre
de repréfentant de la nation , ceux d'entr'eux qui continue-
roient d'aflifter aux féances de ce club infernal.

Samedi matin , monfeigneut Soyer, évêqne conftitution»


ncl , au milieu d'un groupe de gardes nationaux , préchoit
de la façon la plus inconftitutionne'le contre le décret
rendu la veille , & même contre l'afTemblée nationale. Un
des auditeurs indignés , lui a reproché vivement une con
duite aulfi fcandalenfe : monfeigneur a filé fans répondre ,
& eft allé cacher fa honte dans la falle de l'aiTemblée.

Adrejfc aux mânes de Voltaire.


De ce catafalque nouveau ,
Que peufe ton ombre fublime ?
Rlponfe.
Que cette abfurde pantomime
M'a fei: rougir dans mon tombeau.

Nous ne pouvons nous refufer au plaifir de faire connoîtse


1 nos lecteurs le trair fuivanr.
Deux fcéurs de la charité ont été dernièrement plongées
dans l'eau, à Botdeaux , pour les déterminera aller à la pa
reille constitutionnelle. L'une d'elle: en ft* ;core trèt-malade:

* »
( 144 )
nn officier municipal s'eft ttanfporté cfiez clic J pour êntëtf*
-dre fa dépofition. Monfieur , lui a dit la religieufe , en raf-
femblant toutes fes forces , je ne ferai jamais la délatrice dé
gens à qui j'ai voué mon exiftance & mes foins, Se je ne
cefferai pas , même dans cette circonftancc , d'être feeur de la
charité , comme j'en fuis martyre.

Lettre de M. ' le Marquis de la QUEILLE ,


député de la NobleJJe d*Auvergne, à M. MER
LIN , député à VAJJemblée nationale.
Vous avez dit , monfieur, une atroce faufTeté , en lifant une
prétendue lettre où on aiiuroit que le Roi avoit autorifé
l'armée à déferter : vous l'avez compofée comme toutes celles
que j'ai vu faire daws les bureaux de l'aiTemblée , & qu'on
lifoit enfuite, comme venant de Bretagne, de Provence ou
d'ailleurs. —Je vous en donne le démenti le plus formel.
Vous vouliez nuire au plus malheureux des Rois; & moi
je veux le fervit jufqu'i la mort.
Je vous ai ttop fouvent en public allure de mes fentimens
pour vous & vos femblables , pour vous les répéter.
Le Marquis de ea Queuille.
Bruxelles, ce 6 Juillet 1791.

Le célèbre Young , fi connu par fes Nuits & autres


ouvrages philofophiques, a adrelfé ce diftique à Voltaire. :
Thou'art fo wicked , fo profligate , and thin ,
At once thou'art Milton's Uèlland. Death and fin.
Tu es fi méchanr , fi fcélérat & fi maigre, que tu es
à-la-fois & l'enfer, & la mort, & le péché qu'a chanté
Mikon

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-des-Arts , N.o 21.

De l'imprimcriaUu Journal dt la Cour & de la Ville,'

« *
V «
J ^'^*r«^ plufieurs châteaux à
Mardi i9 Juillet. ^^^ félons-fur-Saone,

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.

Tout taifeur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine,

Toute la ville ( Paris ) fur émue en fédition , comme vous


favet que à ce les Pariiietis font tant faciles & enclins , que
les na: ions étranges s'esbahill'ent de la patience des rois de
France, lefquels autrement pat tonne joiliee ne les re
frènent , veu les in'eonvénicns qui en fottent de jour en jour.
Rab«Iais , Gargantua , en. Fil.
Note fur ce texte , extraite de Ndition , en c vtd.
in-iz , imprimée à Amjierdam , en 17 a.
Depuis le régne du roi Jean jufqu'i la majorité de Louis
XVI , notre hittoire cil remplie des {éditions & des mu
tineries des Parifiens. Jean Qouchet , dans fes Annales d'A
quitaine , en attribue la caufe à ce que la populace de Paris
étant un ramas de gens de tout pays & de toutes les
provinces de la France, il n'ert pas pollible que tant d'hu
meurs diverfes & incompatibles ne s'sgitcnt & ne fermen
tent ; mais fans tant philosopher, il n'en faut point chercher
d'autre caufe que celle qui nous eft indiquée par Rabelais ,
à favoir l'indulgence & la patience de nos rois.

'ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z8 Juillet.
,1 jK municipalité de Paris a été inttoduite à la barre,
fit M. le Maire a fait le rapport dea évé"ncmens qui fe
Tome IV. Année 1791. T
. t « -
font parfés hier : il eft conforme à - peu - près au iia%
<cpc 'l'on -en'iic dans divers jcu,.rnaux. L'aflembl^ê a or
donné enfuite l'aïrctatiou du particulier oui a attente aus
jours de M. de la iayette.

.1 ..uSi-iMBEBEBCBSEa

VAKIÉTÉS.
lie calorie! Seg.... fi connu avant la révolution , par fon
■parti le plus, gai, & depuis la révolution, par fon parti
le plus fx je, arrivait -ifatwiuillement à l'alfeinblée natio-
iaaic , .par la mou do JVI» .-<Je Rocktchàuatt v'lj)«Iqu'une
fauile réflexion l'a ■ pq(di),;il a cru que fon abfence esnbar-
• laireroit davantage eue fa préfçncc , 6c il a envoyé tout-à-
coup fa démi/Tion; maiv l'a liernbléa s'en eft tirée à merveille j
.elle n'a nommé perfotme à'fa place, 5c fur-le-champ il s'qft
trouvé «emplaçé.

Il arriye dans toutes les villes des Pays-Bas, non-fen-


lement des officiels, mais aufli beaucoup de grenadiers &
''-it foldats baifan-'ifui font bien reçusi-ft en vient
' Hiême-'dè garnifons aiûéi éloignées des frontières ; ils diferit:
■ nous nt■ défertons pas , nous rejoignons les gens
d'honneur.
s I >■ i ■•■■ "

-H "O • . - . •' ,
Vous, Meilleurs, amateurs de nouveautés, comment
avex-vous négligé de parler de celle qui , dans ce moment ,
' occupe les bqas patriotes? C'eft une. gravure dans les plus
petites proportions, repréfentant M. de la Fayette entouré
de toutes les vertus civiques & militaires.. Un génie que
"les connoiflVurs cro-yent erre l'illufîon , lui pofe une auréole
ât gloire : eftampe ayant la. lettre.

'.Xes membres d'une_fociété fraternelle fe font fait relire


flyant-hicr la ïameufe lettre de UL.^tBoùîllt; l'amcle'-par
C 147 )
lequel il dit qu'il mettra la viile de Paris pierre fous pierre ;
a tait faire de fages & judicieufes réflexions aux matadors
de ecte fociété ; ils' ont obfervé que ce général étoit un fia
renard, & qu'il pourroit bien Faire cuecuter ce qu'il annonce;
tjue cependant le fcnl moyen d'y; reuffir , étoit de remplit
les canieresde barils c'e poudre , & qu'il écoit inftant de fe
préCnUtioriner. Eti confluence,, on a nommé fix corumif-
iaires pour viiltcr les carrières.

Epitaphc.
L'an mil frpt cent quatre-vingt-onze,
Le vingt, plus un , du trois de Juin,
Vers les dcu.-; lieues di matin,
Non loin de Louis quinze en brenze,
A côté d'un royal jardin ,
Un monftre fiarpé d'.uia: bénie,
Au fan? venimeux, au teir.t biême,
Tenant un poignard pour hochet;
(Or c'étoit la fiile à Target),
Se traînant avec peine extrême,
Tomba mort à vingt mois partes.
Pric[ Dieu pour Us uipajjés.
Amen,

D:s fpcftacles, £c toujours des fpeilacîes ! malheureux


Parilîens, vous ne voulez donc pas voir qu'ils ne lonr.
inventés par le génie funefte d« fatti-ux, que pour con
tinuer à vous tremper , & vous empêcher de réfléchir.
fur Ifs calamités publiques dont ils iont les auteurs, ai
■vous pcrfiltcz encore un pe.u de renie dans voire aveugle
ment , elles feront ponces bientôt à leur comble; il ne
•vous fera plus poflïble d'y remédier, & il ue vous reftera
d'autres feutimeus que ceux du repentir.
V M« )

Extrait d'une lettre de Rhodes.


M. Claude Debert...., évêque intrus du département
de l'Aveyron , continue d'éprouver de petits defagiémcrtt
de la part de fes brebis. On paifume ton confcifioDal-, on
y grave la reifembiance de fon coufin Balladur, qui a
eu autrefois le niaibeur d'être pendu, l'ayant bien mérité:
on pretenta il y a quelque-tems à Ta grandeur plufieurs
femmes & filles forties ou échappées de la maifon de cor
rection ; la femme du bou:reau s'y trouva en mème-
tems, & lui fit nn compliment fort bien trourlè; le
prélat lui tendit la main a'vec ta popularité qu'il affecte
beaucoup: l'abbé de Camillis, un de fes vicaires, dit
en latin à lVveque qui eile etoic, ce qui le refroidit
fenilblemcoc pour elle : monieigneur , lui dit-elle, ce n'eft
p;is mon mari qui a pendu votre coufin DcZ/i^r, ainli
je vous prie de ne pas m'en vouloir de mal.

Le fieui "Bonaieu , peintre très-médiocre, vient de


faire offrande d'un tableuu allégorique à l'aflemblée natio
nale i il auroit pu la faire beaucoup plus considérable ,
car il a encore dans fa boutique tous fes ouvrages qu'il
avoit mis à l'encan i! y a quelque-iems , Se dottt il I>V
pas pu vendre un teul; il auroit du moins bien du euvoyer
fort tab'.çau reprefentant nos premiers peres , dans lequel il
a peint Adam fous ,1a figure d'un crapeau ; Paifemblfc
aurni'. vu avec g, and plaiur le pomait de M. Pétkion
de yUleneuvc.

L'affemblée nationale à mandé hier à la barre fous les


corps administratifs , executifs , miniftrifs , &c. , & leur a
ordonné de combattre de tout leur pouvoir MM. les Ja-
cobitiji. Ceux-ci avoient déjà .raffemblè leurs phaîargas
au Champ-de-Mars ; ils ont proposé d'atbot.cr une cocarde
( r49 .)
particulière, « qui feroit tout iïmplemcnt déclarer la
toute civile. Si ce projet s'exécute , iiou» invitons ttes-
ierieufement tous les honnftes gens , qui jufcjH'à-prefenr
ne fe font pas montrés , à fe joindre aux Forts de la haLe,
Charbonr.i.rs , Sic. coi compofent véritablement la partie
faine du peuple de Paiis , & à former avec ces braves
gens un corps qui n'aura point de terrainailon en ij ;
inals qui fera trèn-carablc de combattre l'armée d'Aita-
ville Rokertfpitne , de Mafaniel Péthion, b de
M.athan Giigoire.

Réflexion.
Il n'y a qu'une combinaifon potir l'ordre parfait, & il
ti'cft pas permis aux hommes d'y atteindre.
Il y a très-peu de comb'.naifonî pour approcher de l'ordre.
Les corabinaifons pour le détordre font incalculable;. La
révolution dont nous fomraes les témoins & les viti;mes ,
prouve bien «ueilcment , mais bien évidemment, l'exacte ver
rite de ces trois proportions.

Un abbé a , dit-on , été bien fouetté l'antre jour an champ


3e la fédération: il «'y a pas de mal à fa , Colinette:
fi c';ft un juicur, il n'a que ce qu'il méùtCi fi e'cft un
non jurcur, qu'alloit-il faire dans cette gaiercî

Samedi itf de ce mois , l'éyêque abbé Grégoire fe trou


vant au comité ecclifiaftique, fut vivement tancé par plu
sieurs de Ces collègues, qui lui reprochèrent la niauvaife
Conduit: & fes n-.cL-uls erapulcufés avant qu'il fut eveque,
& fon frftcrr.e factieux & icgieidc depuis fa nomination:
meiMeurt , repondit le prélat , chacun t fon opinion ; c'ell la
mienne : & nous, répondirenr les collègues , la notre cft
aue vous êtes un fcélûat , & notre devoir cft de vous le
dire.
d5ay
f Le grand Lufighcm , premier eunuque b!anc de Pa(Tem-
blée na:icnale, m point iigné la déclaration des 300 mem
bres : bonne leçon pour le* parens dont les entans expoféé
à devenir muets, (croient un peu dédommages , ii on leur
avoir appris à écrire.

Madame de Coig.. fe plaint avec juftlce d'avoir été trai-»


téè puhiiquctreat de fins-culottes-, puifqu'ellc en confei've
use de M. de 'Larcnte , qu'eke porte fouveru avec recon-
noiiîance, oc qui lui rappelle tout le mérite de fon dernier
amant. Nous failillons avec ardeur cette occafîon de la dé
fendre, de peur de n'en jamais rencontrer d'autre.

Edition de Fohaire de la focièié typographique y


17-i'i tvtn. s+, pag. 20 j , hure à l'aboi f'Oifenon.
» ) ai une répugnance horrible à être enterre a Paiis. »
Même tom. pag. ut , à M. d1Argental.
» Je pars , quoique je dr-.tefte l'atis. Je vous aime beau-
» coup piiis que je 0; hîis cette grande, vilaine, tuibu-
» lente, irivoie & injul'te viiie-. >•
CVtoit une ailez bonne cliofe à afficher er> très-gros
caracterts «ux coins t.a rues par où le triomphe a paifé :
Cela auroit pu diminuer l'afHaen«c ; mais le bon dieu a
encore mieux fait.

Le rout-puiiTant a terrEis dans fa juftice , la révolution


de France , pour frapper les rcis & les peuples , & pour faire
ientir que la lagcJïc de la philofopHie n'eft que folie , & les
lumières que ténèbres eiaii'es.

Des feelérats dont le jnfte chàtimert eft moins éloigné


CjU'onne reriîe, ont l'audace d'apfcler 'e xo tarjure , comme
ii un prifonnier tcus les jours menace pou/oit contracter un
engagera, in. On elt d'ailleurs un peu tevolié d'entendre ce
( tft )
langage dans la bouche de fujets rebelles . qui eux-m"mes ont
foulé aux pieds cous les fermens &i toutes les luix divinei Se
humaines.

Il n'y a point d'Anglais qui ne fouffre & qui ne gé-miite


Jilt le fort malheureux Se peu mtrité de la reine de France ;
clic qui nagueres ctoit :
■The expeilani and rofe of t fie faire ftate,
The gloff of fashïon , and the mould ofform ,
The obferved of ail obfervers".
Nlorning Chror.iclt.

La proclamation du nouveau roi des Français , qui doit


remplacer Louis xvi fur le trône des Bourbons, feroic
-déjà faite , fi nos louverains répandus fur la lurface du
palais royil , des ttipots , cabarers 6e carrefours de Paris s'en-
tendoiem entr'eux. — Les goujais , les incendiaires , les
enrages , les boute-feu & les royal'icUes veulent pour roi leur
protecteur Robertfpiem ; — les fan-.-cclatt.es leur [a.tifan
'fillette ; —les Jacobins ; les ribauds , les banqueroutiers Se
les eferocs , leur confrère le duc d'Or. — Les voix dn relie
de la canaille font partagées entre le pontiie Grégoire Se
le pacrioce St. Huruge;Marat a eu 5 voix , — Gorfas Se
Pritur trois, —Fabre , Deglaminc , Se Nicolas trois,
—Se monlieur Ca/idorcet une. .

Six députés choifis par 4 ou 500 fans-culottes, fc pté-


fenterent le iy de ce mois dans- les cours de l'allembjée
jnitionale , & firent dsmander le pQnufe Giïgoire , ainîi.çjuc
meilîenrs de Pétition , Prieur, & leur enfant ^atc Rcbtnf-
'pierre , pour- leur prefenter une pétition, lignes catr'attnes
par mefïieurs. .Crotté , Cplas , Fatal , Sec-, 'oç pu" mefdames
3v.uyj.di&., ^A^igPt, Roue , 8CC.&.C... par laquelle ils de-
nundoientj de h part de toute la nati'jn, eue le Roi fût
deltitué de- la royauté , Se condamné t»àiime criminel ; de
( 142 )
leze-nation. —Ils fe parlèrent bas quelque- tems , & au
moment où ils fe féparerent, des gardes nationaux enten
dirent monfieur Robertfp qui leur dit : vous êtes venus
beaucoup trop tard, vous nous ave{ compromis.

Paris eft depuis trois jours le théâtre de la plus orageule


fermentation. Avant-hier , les Coudoyés Jacobins le font
ralliés en très-grand nombre autour de l'autel delà patrie.
Il n'étoit queftion de rien moins que d'égorger l'afT.'inbléc
nationale Se. tous les autocrates : or , aristocrates dans le
fens de ces meilleurs , c'eft tout ce qui n'elt pas Jacobin , ott
au moins brigand. Pour fe mettre en goût , ils ont com-
meucé par malfacrer le matin deux invalides , avec une fé
rocité dont il appattenoit ar>x Français feuls de donnée
l'exemple. Les corps administratifs ont enfin fait proclamer
la loi martiale. La cavalerie & la garde à pied ont ieveili
le Champ-de-Mars & déployé le drapeau teuge ; ils ont été
accueillis par une grêle de pierres, & fe font trouvé obli
gés de repoufler enfin la force par la force. Toute la
troupe a fait feu, & il y en a eu un grand nornbie de
tués Se de blefTés. On ne fauroic allez louer la f-rmeté Se
la modération de la "arde nationale , qui a fauve la capi
tale des defaftres affreux qui la menaçaient. Cet évé ne-
ment , qui pulvérife rouies les efpérnncrs des fa&ieux &
des Jacobins , les plonge dans la plus profonde «Ouficx-
nation.

Errata du Numéro d'hier.


Fitge i 39, dernier vers de l'épigramme : Il réuflîr ,& c'eft
pisci.corc,- life[, Il réuffit,8c c'eft bien pis encore. ->

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-des-Arts , N.o 21.
— . —■—; ; ■■ 1 —"*^—frl
De l'imptimcri» ,du Journal de la Cour & de la Ville,
N.° 2.0. J^tx. Continuation du pil
lage & de l Incendie
Mercr. 20 Juillet. jjM* des châteaux en 17*9

JOURNAL
de la Cour et de laViele. :
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin
La FonVainb.

Selon 'mon humeur , es affaires publiques , il n'eft aucun


(î mauvais train , pourvu qu'il aye de l'ag: & de la conf-
tance , qui ne v?i!le mieux que te changement & le re
muement. Nos moeurs font extrêmement corrompues, 3c
penchent d'une m rv -Meule inclination vers l'empircment.
ï)e nos leix & uianees il y en a plulieurs barbares Se
monftrueules ; toutefois pour la dimcu'.ie «Je nous mettre
en meilleur c-tat , & le danger de ce croulement : fi je
pouvois planter une cheville à notre roue, Se l'arrêter
en oe point , je le rerois de bon coeur.
-—Nunquam adeo feedis , adeo oue pudendis
Ultimur exemplis ut non pejora fuperlint.
Juvenal, fat. VIII , y. /*.?. Ljjais de Montaigne ,
/. 2 , cit. 17.
On parle toujours du nombre & jamais de la difei-
plinc. Miltiades à la tête d'une poignée de Grecs, défit
dans les champs de Marau>n , cent dix mille Perfes.
Turenne , qui a fait de grandes chofes avec de petits
moyens, difoit qu'une armée qui exce.Hoit ro milie hom
mes , étoit beaucoup plus nuifible qu'mile au général qui
la comnaandeit. —A bon entendeur falut !

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du ig Juillet.
■"■!• Fermond a été élu préfidenr. On a lu lac adrefles
àc plufieurs gardes nationales, de'panemeus, diitri&s, &c.
Tome IV. Année 1791. V
( 154 )
fcînfï que de plufieurs villes, fur les fa.&îeux qijî ont prcM
telle contre le décret rendu fur le départ du Roi. Ces
adteffes ont été Couvertes de vifs applaudiflèmcns, & l'im-
preflion ci» a été ordonnée. Une lettre du miniftre de l'in
térieur, rend compte des rnefures piifes pour la fabriçnion
d'une Hlonnoie de cuivre , & pour le moulage d'nne mon-
noie de cloches. —M. AUxandre - Bender - Beauhar-
nois , qui danfe tantôt fur un pied , tntôt fur l'autre,
a voulu faire une rnauvaife plaifanterié fur MM. Alquïtr
8c Biron, commillaiies envoyes dans les départcmer's du
Word ; fur quoi M. Camus lui a obfervé que quand les
pieds étoient fi légers , la ter» s'en raffeiitolt ordinaire
ment. On a beaucoup ri ; & fur ce, M. de préfident a levé
la iéai:cc. Plût à dieu qu'elle ne s'en relevât jamais !

VA RIETÉS.
M. de la Tour, fils d'un premier préfident ,& apparte
nant à des maifons confidérables , vient de braver publique
ment nos antioncs j réjugés, en jouant Gengifkan fur le.
théâtre de la nation. On dit que marfemoifelle Clairon lui
a fait fentir qu'elle connoilloit aufli bien L-s convenances fo- '
ciales que théâtrales : on en jugera par l'anecdote fuivante ;

La Tour abjurant fa naiflance,


Et fur le théâtre monté ,
Savoure avec tranfport l'heureufé liberté ,
Qui de toutes vertus & d'honneur nous dilpenfe.
Chez. Clairon d'abord prefenté,
Son rôle entier il lui déclame ;
Vous ne ferez jamais goûté ,
Lui dit-elle avec dignité:
Le coroplimen eft dur , mais vous n'avez point d'âme.

Le Palais d'Orléans eft le thermomètre de toutes les va-,


nations de l'opinion publique. Depuis quelques jours, elle
n'eft pas favorable aux Jacobins , qui n'eut plus les même»
facilités,, pour faire jetct dans le ballin ceux qui avoîent
l'imprudence de fe diclarer les amis de l'ordre & de la loi.
Il faut que ces mefiieurs foyent bien près de leur chute,
fuifquc dans le temple même de l'anarchie , ils font conf-
pués & chargés d'opprobres. la garde nationale donne im
pitoyablement la challe a tous ces feelerats gagés, à tous
ces empoifonneurs publics qui prêchent le crime à jultc prix,
Se donc l'ame eft auflï lâche qu'elle cft féroce. Trifte inf-
tabilité de chofes humaines ! 14 y a deux jours les Jacobins
étolent encore fur le trône; aujourdh'ui, les voilà dans la
boue.

Au moment de l'échafouréc qu'il y eut .famedi foir


au Palais-Royal, caulce par la garde nationale, que les
patriotes motionnaires purent pour des Autrichiens qui
entroient par le partage du perron , le prcci.ux Robertf...
monté fur une chai le , étoit occupé à m;ttre dans U
yoyc républicaine les auditeurs, loifqu'il fut foulé, reh-
▼crfé violemment & foule aux pieds. — Il convient aujour
d'hui qu'il a moins fouff.it des maux qu'il a éprouves
pendant qu'il étoit étendu àicrrc, que d'être forcé d'avoir
obligation de la vie; à deux ariftocrates, qui le ramaiïerent
& remportèrent dans leurs bras.

M. de C... , que fes goûts & (a démigogis ont renia


célèbre', â'voit puce, le foir du 14 Juillet , un trahf-
parent au-dcllus de fa porte, oùLsn lifoit en groïTcs let
tres: La çoiifiitutïon ,ou la mort. Quelques plaifins
ont écrit dertous: les bains froids , eu Bicétre.

Les Jacobins , fort étonnes que fa majefté impériale ait


trouvé mauvais que l'huXiicr eu Ftmer fe foit avife de
vertir exploiter dans fes ct-us , ont fomme l'aiicmblee
nationale d'envoyer fur- le- champ un de fes membres le
plus réfolu , M. Tri: eau, pour lignifier à ce prince le
jugement qui lui enjoint d'être plus circonfped à l'avenir j
i **0
lui ordonne de biffer circu.er chez lui les décrets, &
autres écrits incendiaires de ia composition des Jacobins,
& de tendre à ceux qu'ils chargeât de les y porter , tous
les honneurs qui ieur font dûs..

L'eï-capucin HtlUgUiule , aumônier de la garde na


tionale arhiénoife , le jour de i'annivei faire de !a fédération,
ctoit chamarre de rubans aux couleurs nationales ; une
femme du peuple en le voyant palier, s'écria dans fon
patois: tiens! reluque pere Bellegueule; il a l'air de
ïarlequin de la troupe.

On ne fera pa5 étonné de la facilité arec laquelle les fac


tieux font parvenus à exciter tout le defordre qui a lieu dans
ce moment à Paris , & qui, fans la fage bravoure de la
g:tJ< nationale , auroit été l'un:' (le aux citoy< ns pailibles ,
quand on (aura que les brigands qu'on avoit envoyés dans le
Comtat, viennent d'être chailts , & que ceux qui ont échap
pé à la vengeance des Carpcntraflïens & des Avignonnois,
ont repris pre cijsitamm-.nt la route de Paris , bien déterminés
de s'y venger cruellement de leur mauvaife léuflTte. La plus
grande partie de certe horde cannibale cft arrivée' depuis
quelques jours : on l'attendait avec impatience ; aulli a-t-ellc
_ été reçue à bourfe ouverte , & mife en ceuvic inceflamment
après avoir reçu [es dernières i:;fir. citions.

Extrait d'une lettre de Rouen , du tj juillet


l73l>
Si le roi , au lieu de choifir Montrr.édy pour fa rerraite,
nous avoir donné la préférence , la paix feroit faite , tout
ferolt déjà rentré dans l'ordre , & Paris ne feioit pas le
théâtre des fcénei horribles qui feandalifent & defolent la
France. Les faérieox ont l'impudence de faire entendre aux
Patifitns que. les 81 autres déparceiuens veulent la république
( M7 )
Noïiî voulons an roi , & ce roi cft Louis XVL Les mauvais
traittmens qu'il eiïuye chez vous, font detefter chez nous
vorre ridicule conftitution , & encore plus votre atroejt ré
volution. La tiilteUe étoit peinte fur toutes le' figures , le
jour que les Jacobins ont renouvelle l'odieufc fédération qui
ne fait fratetnifer que tes Mêlerais, te refte du peuple crioit :
vive le toi dans toutes les rues. Il ne s'éioit pas ralTcmbie
plus de 1500 perfonnesau Champ-dc-Mars, qui en conu-
noit , Tannée dernière , plus de quarante mille ; plas de co
cardes , plus de ça ira -, & fur-tour plus de faillie monnoie .
Ce maudit papier fait difparoître l'argent, augmente les
déniées ; il ne produira qu'un bon effet , il feivita à mettre
le feu au bûcher de la conftitution.

Vendredi 1 5 juillet , jour auquel le décret qui déclare que


le roi ue peut pas être mis en caufe a été rendu , un de mes
voifins de campagne fc promenoir le foir au palais-royal , 8c
cherchoit à confulter l'opinion des groupes. Il fut à un , ou
un homme préfentoit avec tous les ménagemens que main
tenant hélas! on elt obligé de prendre toutes les vertus de
Louis XVI. Cet homme étoit écoute tranquillement , 8c pa-
roiflbit tiv-me approuvé par fes auditeurs. Arrivent à ce
groupe deux hommes allez, bien rois , courroucés de voit
qu'en un coin du palais royal, la modération s'étoit encore
ménagée un afyle, ils prennent à partie l'orateur raisonnable,
répètent tous les abfurdes lieux communs que l'on débite
chaque jour contre notre vertueux & malheureux monarque.
Apiès avoir «chauffe ces létes , que quelques mots de vente
avoient calmées , ces deux vertueux citoyens , ces deux anus
du peuple , furent jouer le même rôle aux groupes dont la
patriotil'me ne leur paroilloit pas a(T:z ardent. Mon voiim ,
bon obfervatcur, les fuit fans qu'il, s'e;i apperçoivent. Dans
le voyaçe d'un groupe à l'autre , il entend l'an dis ener-
gumen.'S, indubitablement (ripendiés, qui dit à l'aune en
riant : tu vois bien que cela, riujfit. Pauvre peuple 1 comme
on te m:ne !
Auguflin Pronelé.

Un député de l'aiTemblce nationale nous a fait part des


propps affreux que le duc d'Or, a tenus foi le compte de
X î5« )
' Mj.lamt royale , fille du oi, dans le même moment où on
y di.eutoit lice malheureux prince feroit mis en caufe; nous
ue redirons point ces propos; ils font fi indecens, que nos
lecteurs pouiroient peut-être douter de leur véracité; nous
les envoyons à un des orateurs qui a parlé danc cette affaire,
qui , indigné de ce qu'il entendait: , l'apofttopha , en lui di-
fant :M. le duc, monte^ à la tribune-, fi ce que vous
dues en vaut la peine ,jc me chargerai d'y répondre.

- Avis aux Ëfpagnols.


■ Nous prévenons !a nation efpagnole que la club des
. Jacobins de Paris vient 'de faire paiîer chez elle un
envoi coniîdérable d'éventails, fur lèfqucls on a placé une
légcflJe timbrée à la manière des affignats, laquelle porte:
a peuple efpBgnoi, ayez le ccurage d'imiter le peuple
»» français, & .rairez votre Roi comme nous avons traité
>» le i.èite». D'autres moyens non moins honnêtes feront
inventes pour corrompre la ftJelite de la brave nation
efoignole : rien ne fera épa'gac pour lui apprendre que
l'iufurrcâcoii ejî le plus f.int des devoirs , Se que
c'eft en petfecutarit , en outrageant, en emprifonnant le
m.iiieur • des Rois, que les Français prétendent prouver
cet amour pour leur Souverain dont ils fe vantent depuis
fi loiig-tcms.

Si les Français , pleins de valeur,


Daignent aller fur la frontière,
C'eft par mépris pour l'empereur;
Ils vont lui montrer le derrière.

Un homme çoëffé à la jaccbîie, annonça hier au Palaîs-


Roya.1 qu'on premeneroit avant peu les tétci fanglantes des
repreieijtans de la nation, on s'eft j;tté fur lui, & on a'.loic
le plonger dans le bïilm, lorfque ce malheureux s'ett écrié:
«h! mcflïeurs, pourquoi m'empêchez- vous de gagnrr ma v'e?
oa nu paye pour crier que toute l'arTcmb! e nation-île eft
corrompue, qu'il faut s'en défaire , que meilleurs Grégoire,
Robenfpierre & Prieur , font les feuls qni foi;nt honnêtes.
Qu'importe qu'ils foi'.nt de itaucs coquins, pouvu que je
fois un honnête homme, & que je gagn- honnêtement !r«r
argent ?

Le directoire du département de la Charente-Inférieure


a fait élever une colonne a b s'airc de la conftitmion:
le* matériaux, étoient prêts ai moment ne l'inauguration,
mais un accident l'a retardée, parc.- qu'on ne Isvoit dnt
quoi renfermer un excm| liye de la déclaration de; dro't*
de l'homme qu'on vouloit placer fous le focle. — lin m?-
çon qui venoit de vuider une bouteille de vin , a propof:
de mettre cette précieufe feuille dam fa bojtei'lc. La mo
tion a été appuyée avec emho'jiîa'me , par tous les corps
adminiitratifs. Après quelque* difficultés, on cil pnrv^na
k la faire entrer par le goulot : & c'eft par cet expé lient
cjue cette fameufe déclaration paiTera à la pofférire.
Nous ne répéterons point une trpuvaife plaifanterie «Je
cette lettre, qui finit pat cette exclamation : voik don: les
droits de l'homme tirés en bouteilles !

II feroit à fouhaitet pour nous maintenant que la nature


eût mis une plus grande diftance, que le petit pas de Ci-
lais, entre notre iflc fortunée & la France: autrefois, au
contraire nous regrettions qu'il n'y eût pas un pont de»
Douvres à Boulogne , à l'aide duquel 1 o u pourrions com
muniquer plus facilement ave l?s Fran çais doux, àimaoles
Se civilifés. —Quantum mi.tati ab Mis ! »
St. Jamcs's CLioniclc,
mmn■■'
La nation eft au (Ti mal en l;;ige
il y eut au Ghamp-de-Mzrs plus de devx mille, f crfonne*
font y attendre les ordres des clubs légiflatifs. Parmi tonte
cette multitude, on a compte qu'il n'y avoit pas plu»
«le cinquante ehemifes.

Le lord ower, ambafladeur de fa majefté britannique ,


part demain. Nos politiques ne font pas d'accord; ^ le»
iwï pretendeut que les Anglois déclarent la guerre à la
France; les autres atfurent que c'eft à la conititution.

, Un de nos députés que l'on met en quarantaine , car qui


die royalifte , dit peftifére , dema^loit hier au comité di
plomatique des, nouvelles de dftWerrier. Chut! dit le rai-
ïitftériel-royal ; notte feciet eft inviolable; pas ne convient
de dire tout ce que nous favons. Du Verrier eft à Luxem
bourg -, c'étoit noire efpion. Le nigaud , accompagne d'un
imbtcilîe Jacobin , s'eft avife de s'adreiîer , fous un faux
corn , au gouverneur de Luxembouig , qui s il douté de
la furerchevie; il a ete arrête. Il a invoque foa inviolabilité
diplomatique. Les honneurs lui ont été tendus ; l'on état
d'à rreftation eft bien plus modéré que celui de Louis XVI.
On lui tient compagnie ; on le iahr jafer ; l'un lui dit :
Monfei^neur , vous êtes libre ; l'autre : votte excellence
aura bie'utô: fon audience de congé ; celui-ci l'allure que
fa grandeur aura une reponfe fatisfaifante ; celui-là lui a
.annoncé le ir , cpt'ii partiroit le 18 , avec ^ultimatum du
prince de Coudé. Nous fommes bi"n fûrs qu: %'cft lia
ambaftadeur que nous avons envoyé au-devant du ar.nifefte.
^j "_ . i' . ' T m
CE JOURNAL paroït tous les matins.
Le prix de l'abonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris , k? de 3 livres 1 5 fols pour, la
Province , franc de port. Et Bureau eftjtabli
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

]}e l'imprimeri» du Journal de 1» Cour & de la Vtflq.


N.° 2.1. aSc&a, *"*• àtMontePn &
JS+*S5l/!1/2 btau-peri martyi S
Jeudi 21 Juillet. \*Mt 1* révolution, au
•«àt** Maine I7---0

JOURNAL
s la Cour et de la Ville:
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

La république de Crcrmpel a duré à--peu-près onie ans}


à cette époque- , les Anglais fatigués d'un gouverne
ment qui ne leur convei-tSk pas, le font retournes vers la
mo!iarch"w, avec une joie Qui dure encore ; puifquc ton
les ans, le x$ mai , l'on cHebre dans la Grande- Bretagne ^
l'anniv-rfairc Je la rrjlaurat'.^n d - CiinksII. La monarchie
eft , on peut le dire, le ^ouvctnerasiu naturel d'un peuple
fage.
Mcrning- Herald.
O i(le, trois' fois li?ureu(e ! fortunée Albion ! contemple
les «av.ugM que font chez tes voiîîns l'efprit d'innovation ,
la manie <fc dérruiie te de iccréer fans penler aux confe-
«H'.ences ; vois ce malheureux peuple Irançais livré à tous les
défordres, à tous les aimes , à coures les atiocités; plains-
le , & eu mème-tems , remercie l'Etre éternel, par qui
les hommes exiftenc , de ce nue le démon de la difeorde &C
le génie malfailant de l'anarchie, n? troublent pas ton fein,
ne déchirent pas tes entrailles, & ne couvrent pas la furfacc
de malheureux, de morts & de moarnns.
St. James's Chroniclt.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 20 Juillet.
O^A-NCE ftérile d'un bour à l'autre. Décrer qui ordonne qu«
l'élection du gouverneur de M. le Dauphin fe fera de farnedi
er. huit.
Tome IV. Année 1791. X
a- •;■>:. \<j i v.

r i*i*i

», VARIÉTÉ S.
Grande colère d'un petit Poète fuftigê dans
nos Journaux.
Apprends , maître Gautier, qu'un enfant d'Apollon,
Jamais impunément ne fouffre qu'on Poffénfe;
J3esrh!lle tfraïts piquansque ta plume me lance,
Je prétends par un feul émouflet l'aiguillon.
Nous avons trop fouffert la fatyrique engeance ;
H faut un grand exemple ; or , voici ma vengeance 5 ;
je rais faire une pièce & mettre au bas ton non*,
Et pour mieux diàticr ta malice infolente,
Pour te rendre fufpetSt à tous les gens de goût , ....
Pour te décréditer , te faire huer par-tont ,
Pour qu'on penfe de toi tout le mal que j'invente,
Pour diffamer ton nom , que d'opprobre couvert ,
Il enfle des gitons la lifte fodomiqiae ;
Pour te vernir enfin d'un ridicule amer , •
Je lit fais imprimer demain dans la Chronisjue. '■, ■

Extrait d'une lettre de Vienne en Admche.


.v . k . . ,'x '. . .'j . . . 'I . . .
Auflîtôt que S, M. Impériale a été informée de l'arrê-
tation de S. M', très-ckretienne , elle a ôrdonndides prières
ibliques, & la clôture de tous les fpeâracles pendant quinfù
furs. — A Par.is on les ferme , lorfqu'oh y apprend que V a
aïrWîcnt la loi expreflcj qui confirme le roi dans Ion in
violabilité. •" ■* "3
(i«3*

: -Si quelqu'un defire connoître l'aimable jeane homme


qui a livré les deux malhaireufes victimes immolées di
manche matin-- par la faction anthropophage , il laut qu'il
ï'adrdlè à M. Saluer... , commandant de bataillon & de
la phalange des picquiers du faubourg Sr.- Antoine, quia
eu l'honn-'ur de prefenter lundi ce zèle patriote aux Jaco
bins de l'ancienne obfervanc; , (M. Bowc^£.préiidcn: ) en de
mandant pont lui la couronne civique.

Billet d'enterrement.

Messieurs,

Vous êtes priés d'affilier à l'enterrement Se au Service


folemnel qui fe fera diminche prochain au Çhamp-de-
Mars, de très- haut & très-pullfant Clément Damicns
Aod club , fcigii'.ur de la jncobinocrajfe , de la cordtl-
lerie Se autres lieux , membre de la Jociété fratcratllt
& des arcades , &c. qui elt décédé à Paris le dimanche
17 Juillet 1791. Requiefcat in pace. Amen.

Cére'monie de l'enterrement & du fervice.


L'illuftriifime & révérendiflîme abbé Grégoire , éviqite
éc Bois , affifté de l'abbé di jix pieds &: de l'abbi
Cournand, officiera ponrificaltment , chanteta la melTe
ëe requietn, & prononcera l'ora'fon funèbre.
Le cercueil fera porté par 1rs fie 1rs Jourdan , St. Htf-
ruge, Danton &' Nicclcs le coupe- tête.
Le poêle fera renu par MM. Robert/pierre,, .Péthio^-
de-Fi lieneuve , d'Orléans & Rxdcrer vécus de longs
habits de deuil. Aux quatre coins marcheront les fîcurs
Tirijjbt de Farville , Condorcet , Laclos & labre
dhglanùne, portant, l'un une hache, l'autre une torcke,
(i*4)
l'autre une corde & l'autre une bouteille d'arfenic: MM.
Rotondo & Tslontmoto étant au cachot , ne pourront
affilier à la cérémonie; U marche fera fermée par MM.
Carra, JAurat , P rudhomme , Audouin. Fièron , Ca
mille Dtjiàoali/is , h cuiflre Gorfas , Noël , Fillecte ,
&c. tenant chacun à la main leur journal , dont ils dé
chireront les feuilles, qu'ils répandroot en guife de fleurf
devant le cercueil : tous les autres alîiiians porteront
chacun un caiilou de chaque main.

Epltaphc du club des Jacobins.

O jour, funefte jour, plein de pleurs & de deuil!


Le club des Jaco'qins va drfcenlre au cercueil;
Et nos yeux d'un feul coup ont vu porter par terre ,
Pks de neuf cents enfans , dont il étoit le père.

Dem. Bouche de Yer. Qu'entends-tu par fociétés


d'amis de la eonftitution 1
Rêp. Un allemblagc de quelques miférables obfcurs,de
quelques vils incrigans qui, fous prétexte d'être les colon
nes d'une eonftitution qui u'eft pas faite , d'un ouvrage qui
excite la pitié & le mépris d: tous les honnêtes gens , & qui ,
comme un fléau dcftrucVur, ravage la France depuis denx
ans, n; font réellement occupés d'ambition, de révolte 8c
de carnage, Si. qui ne font fntisf its qae lorfqu'ils peuvent
fatisfajre leur infaiiable penchant pour le brigandage.

Liberté! liberté! je n'entends que ce mot. Il réfon-


netoit bu'fi agréablement dans ia bouche & dans le cœur
d'un Anglois, s'il étoit prononcé par des bouches plus
pures ; mais depuis deux ans, que j'obfcrve votre peuple,
je ne vois que des éncrguroenes , qui prennent pour la
( rf*)
liberté les convulfions de l'anarchîe ; ils n'ont ni l'àm: , ni
les traits, ni le langage d'hommes libres ; ils en ont
encore moins l'habitude noble & fierc : ils portent fur i,t
figure l'empreinte des crimes qu'il": ont dans le coeur; ils
s'expriment comme ils penfent, avec balTefle & fans
énergie Si fans décence; ils paroiiïent formes pour le
joug , la dépendance & l'avililfemcnt.
Par un Anglais abonni.

Le feigneur de ZP'arville , ce républicain G effronté,


rédigîoit , il y a quelques années à Londres , un méchant
pamphlet hebdomadaire. —Comme il a d ifparu tout d'un
coup de notre capitale , au grand regret de fes abonnis ,
on defircroit favoir fon adiefle, pour tacher de fe faite
lembourfcr.
Extrait du Times.

Fragment d'une lettre de Flmpératrice de Rujfie au


Roi de Suéde.
Croyez que je partage bien vivement tous vo*
fentimens pour l'infortuné Louis XVI. J'ai pleuré avec
vous fur les malheurs de ce prince; mais j'efpere qus
nous n'aurons pas verfé des larmes inutiles. Le parti que
vous avez pris efl dign; de votre courage, Se du fuccef-
feur de Gujlavc-Fafa. Je fuis epuilée d'hommes & d'ar
gent; j'achète la paix pat les plus douloureux facrifiees;
mais vous favez que j'en ferrois fuis regrets de plus
grands encore pout hâter le fuccès de votr.' noble entre-
prife Que dires-vou« de la fièvre terrible qui fait
fermenter dans ce moment toutrs les têtes françaifes? Je
me rappelle que Voltaire m'écrivoit un jour : « quelque-
»> fois je fuis tend de croire que Ptfpèce de liberté
» dont nous jouijfons en France , ejl pticifément
»• celle qui nous convient. Malheur k nous , fi
» jamais nous nous avifons de vouloir être libres
( *** .)
trk.la manière -d'Athènes ou de Londres »! .... .H
compterai j>anni les jours les plus beaux 4c ma vie, celui
pu j'apprend.i#i que Louis vainqueur a pardonné à tous
/es «menais

Monfeigneur Robert-Pierre , pénétré de refpeft Se d'adr


mitation pour les faits & geites de M. Robert-François
fon onc e ( qui , comme chacun fait, fit preuve dans for»
lems du plus aident patriouiine ) , ddireroit lui faire ériger
nn monument dans la pagode defcinêe à recevoir les pré
cieux reftes de nos grands hommes. Cependant, comme il eft
allez difficile de rauemblcr les cendres, que les elemens fe
partagèrent lors de (on décès , on propoie de graver fur l'air
*ain ou fur le marbre, l'aéfe-qui confacra à la poftérité la
mémoire de ce digne Se courageux citoyen , iivfcrit pendant
quelques jours fur nos murailles , mais qui ne fe trouvé
plus qu'au bureau typegrapkique du (leur Simon, imprimeur
du parlement ,ou dans la poulliere de quelques bybliothe.jues.
( On recevra les fourmilions au rabais ).
y

Arrêr du itf mars 1757.

'-Monarchie, anarchie, république.' —Secu/idum Rohér-


tum-petrum.
-Républicains , àvilfocratcs , facTi;ux. —Secundum Bailli-
vium longum.
Libre , .gaule à vue. Sccunium patres fandee no/iice
conftitutionis.

A utrefois on affcâoir. dénommer, dans les papiers 80-


Jgïais, le roi de Fiance , le roi Français ; mais depuis que
'i'afTembiéc nationale s'eft do.inée les airs de l'appelle" roi.dlf
français, les Anglais le nomment roi de F tance. , ,.
Noon-Ga^euc.
(ûy)

Pourquoi le roi de Fiance ne s'cft-il par* réfugie1 à bord


de l'cfcadre angiaife à Spithtad'i LÀ il auroit trouvé des
braves gens prêts à le recevoir , le protéger , & à verfer tout
leur latig.'pouf le remettre for fou trôuc.. L<.s chaivfr>ns que
tous le* matelots chantent, prouvent bien que fa caufe ne
maïKjiicïoit pa« de défendeurs. •
8- E C O R D E R.
e ■■ ......

Il eft fur que le patriarche Cam... fait ccrhpofcr un non-


veau fcrcviaue à Tufagc de la nouvelle eglife gallicane. Les
rédacteurs de cet ouviage font obliges lie rendre compte do
leur travail au Pontife Gobé.

Ipitaphe de Voltaire.
Ci gît l'enfant gdti dujieclt qu'ilgdtà.
Par M. P. IX &tr G. de Laufannt.

■ Une greffe poMtre furnai^oit for un courant rapide t


Vo-yez , (Jifoicnt certains badauds , avec quelle vigueur la
poutre conduit le torrent î — C'elt a-peu-pres de la même
«anierc que ralfemblce nationale conduit le peuple français.

Pcutron par^nn/r \ A^ „ iy///y d'aseir efé.att ribucr


aux ariftocrates les laifemblemcns, les excès , les. pétitions
-exécrables qui vîènntht' d'ariTiener la foène fangtoirte dà
Champ-de- Mars, .qiiand fan tirai Ccndorcet , Noël Se
Brijfbt fes confidens les ont publiquement provoqués; quand
TteTfpTrrrTîs"nT croire que reigcTTî ou plutôt les aîTlgnats~ ré-
ptados fârtfii fe pWflc-y Vont éft» parles e»«rm> dii *oi!
( 1* )
Quelle lâcheté, de rejeter fur les malheureufes victimes de is
rsgc d'une fadtion fcelérate , les crimes dont cette faction
ciU-memc fc rend coupable 1 . •

Le dernier choc cjui vient d'avoir lieu entre l'affemblée


nationale & le oub des Jacobins, eft venu changer encore
une fois le tableau politique de Paris, & donner une nouvelle
direction à la marehe des eveneenens. Les autocrates rient,
parce que les Jacobins pleurent; ç'eft fi natu. cl ! Mais craignor.f
que les premiers ne payent cher leur triomphe pailager. Ils
ne voyent donc pas que l'événement mime auquel ils ont
l'imprudence d'applaudir, ne peut qu'a: peiar.tir le joug fous
lequel l'aflemblee nationale les tient coutbes. En mettant a
part l'intervention des puillances étrangères, il ett certain que
ce n'etoitqne du fein même de l'anarchie, que nous pouvions
efpèrer de voir renaître l'ordre & le rétablilknaent de la
plénitude de la puillance royale. Nous l'avon dtja dit ; le»
Jacobins font , l^ns s'en douter, les plus cruels ennemis de
la conftitution nouvelle ; il n'eft pas un de leurs triomphes ,
qui n'en foit un pour l'atiftocratie , bien plus que pour eux.

«' Le poète Vindarc a dit, dans fon langage fublime ,qne


» la maiadrcile ou la méchanceté pou voient en ieu u'mltans
>> déranger l'ordre d'un grand empire, & qu'il talloit beau-
j> coup de tems , & un génie profond , ponr-le rétablir »,

Errata du Numéro d'hier.


Page iss, ligne 13, M. de C..„ ; Kft{, Madame de

Qn s abonne pour ce Journal rue Percée Saintr-


André-des- Arts , N.o ai.

De l'imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,


N.« 2.2.
Foz/Zo/2 & $mhitr
Vendf. 22 Juillet. 'martyrs 17*9.

JOURNAL
de la Coua et de la Ville,
Tout raifeur de Journal doit tribut au malin
< La Fontaine.

On tiî peut qu'admirer thiroifme momentané du due


d'Or, qui s'olïïe i lervir la nation rÊgÊNÊiiêe fur terre fit
fur mer. — Mais. .. f». rot -il devenu brave depuis la der-
nicic çu-.Tte , dans laquelle il a perdu de vue le nom illultie
qu'il porte ? —Nous n? le croyons pas. — La lâcheté paroîc
incarnée chez lui. — lia échoue par mer; il ne réulïît pas
mi'ux dans les d-rflens attucls fur terre ; l'air l'a repouffe ,
fie tout le monde fait qu'il n'aime pas le feu. —Il ne refte
donc plus qu'à inventer uh cLmenc exprès pour lui , où il
pulile fe diflinguer.
Morning-Herald.
Au très-grand regret des démocrates français , le 14
jui'lct s'clt célébré à la taverne The crown and an-
chor , avec un calme .Se une décence que l'on ne trouve plu»
de l'aucre côte du pas de Calais. — La compagnie, peu ref-
pe&ible, à la vérité, s'ell feparée à huit heuref du foir,
après avoir tr_-s-!ars;cm'nt faciifiè à Cornus Se au Dieu de.
la treille. Les Jacobins foudoyés n'ont pu y femer le défordre ,
Pobjct de leiir inifTu n infernale. Il eft à remarquer que ni
M. Fox, ni M.Shiridcn n'ont ailifléàune fets dont le but
paroiuoit être un attentat contre l'ordre établi.
Ckafiim*».

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 1\ Juillet.

J_iE comité mi'if.rea fait un rapport eTr; yanr. fur le dé-


fa.it de iu'cordinatïcn des troupes <. e ligvr. Dans ui gruid
• Toratf IV. Annie 17$»!. Y
( 17° )
fcombrc de régîmensles foldatsfont abfôlument la loi à leurs
officiers, les chalfent & les deftitucnt ians autre forme as
procès. D'autres régimens abandonnent leurs drapeaux. Se
partent en pays étranger. Le régiment de NajJ'au elt dechiré
yar une fciilîon allarmame. Le régiment avoir pris querelle
si Metz avec le régiment Je Conde : aprè-; divers combats,
liaffau a reçu l'oidre de partir paurToul-, 500 foldat ont
trefufe d'obéir , & déchire les armoiries de Najjau. —LV-
femblée, fur le rr°j>-'i: de fon comité , a décrite que Najfau
& les régimens d'infanterie irlandais , allemande & lié-
geoi'e feroivt partie de l'infanterie françaifs , prendront les
mêmes armes & uniforme, Se recerrorrc la même folde.

VARIÉTÉS.
Les baromètres annoncent l'orage ; l'éclair brille du coté
du levant, l'aquilon 34 l'aufter le préparent à.fouffler; déjà
nous avons entendu les fifflemens de l'impétuevix vent du
midi , avant-coureur de la tempête. Puillent tous ces enfer»
d'Eolc, dilfrp^r les malignes influences qui nous environnent,
& le mépbitifme que nous relpirons depuis fi long-tems;

On nous écrit d'&rey-fur- Aube, qne certain curé conf-


titutionnel , président de diftriit, a fait à fon club urre
motion qui a fut pleure; de tcndrclle Si d'admiration
tous leî ailiitans ; fiivo'r, fi, pour le bitn delà conllitutionr,
un fit', démagogue peut tuer fon per ■ ar'ftoeratc; & réci
proquement le père avec fon fils. On a conclu unanimement
pour l'aifirmative.

Les démocrates infenfes, comme ils le font tous, af-


feftent de parler de la lettre de M. le Marquis de BouilU
comme riVne production foiblc Si digne du cerveau dé
rangé à'va rr.a:-.iaque : mais pour piouvcr combien ils
fout conicqutns , ils mettent à pris la te te de ce gênerai.
d7i )
& offrent cent mille livr.es au fcélérat qui 1» leur appor
tera. Cela nous prouve qi;e intime ks fots , attachent un
fia. au, mérite. -,

Vue d'optique a la chambre noire.


Enfin de nos malheurs nous atteindrons le bout,
Bar.... a péroré fur la miféricorde.
Voyant fur fes débris l'état qui fe diiîout,
Mefurant les complots d'une infermlc horde ,
Entre S'cilje Se Charibde, en ces jouis de difeorde ,
Il rifque le tout pour le tout.
Entre la lanterne & la corde ,
Il ne peut que tomber debout.

On avoit affiché une ordonnance de police , qui aeeufoit


les prérendus autocrates d'avoir leuhre les brigands le di
manche 17 ; mais ii étoit fi évident que les aii'iocratcs ,
s'il y en a , ayant le plus grai»d interet à maÎRtenir le décret
qui accorde au R.0'1 l'inviolabilité , c." fie pouvoit pas être
eux qui enflent excite le peuple À en demander h fuppreflion.
Auffi on a prompicment reco:i:iu que c'etoit une fraude
pieufe des Jacobitei-CordeUa's. M. Ba'.lly a ordonné d'ar
racher fi; de cartonner l'ajrlichc.

Les Jacobins, quo<nne changes du noir au blanc,


n'en font pas moins noirs, lis s'afTcmblenc aux Fcuillans ;
& pour ne pas nous laiflér foupçonner que leurs maxi
mes font les menus, pour bien bous prouver qu'iè» ne
projettent point de coacinuer à fomenter le trouble dans
le Royaume , à exciter au brigandage , à l'incendie Si
au meurtre, ils ont reçu le duc d'Oïl.... parmi eux.
Gardes nationaux, veillez iur ce nouveau repaire ; prenez
( 172 )
garde qu'ils ne vous cxpufcnt eocoie à être victimes 4*
votre amour peur l'ordre , ou à vous voir forets de ré
pandre le fang de vos concitoyens. Que votre cri foie ,
plus de motions, plus de clubs, pUis d'affemblécs , que
celles donr nous fommes forcés de (ouffrir l'exittence ,
quelque, defallreufes qu'elles foient pour nous.

On allure que M. Robcrs pierre eft devenu fou. Il y a


en effet de quoi perdre la tête , quand on a manque de
fi peu la couronne de France, defe voir menace d'etre pendu.
Il n'y a que M. Rcbcrs-pierrt qui puille rciîirer à une pa
reille catalUophe. Il cil vrai que pour deveuirfou, on dît
qu'il faur avoir de l'efpiit.

Un certain lionneville , le plus enragé factieux qui


foit d;;ns Paris, Se auteur de la Bouche de fer, c'eft
tout dire, inviioit tout le monde à venir chez lui ligner
une protection contre les décrets de l'allémblcc natio
nale. On prétend qu'un homme y eft allé l'autre jour
aimé d'iin jonc fort pliant, avec lequel il a gravé fur
la bouche de fer une (îgnature avec paraphe, ne varie-
(ur, qui lui a interdit pour long tems la parole.

Lt municipalité vient enfin de montrer de l'énergie


contrôles bùgends foudoyés attroupés au Champ-de-Mats.
La gnide nationale s'eft par-tout conduire avec beaucoup
de prudence Se de fermeté. On peut donner à l'affaire
de dimanche 17, un nom tiré de» épures de St. Paul,
comme du tems de la fronde , & l'appeller la premier*
aux Jacobins.

Tontes les feftions dé Paris fe difpofent à annuller les


ferutins dans lefqucls on a choifi pour électeurs quan
tité 4e jacobite* & cordeliers. Qui croiroit que des fcé-
^ ( 173 )
lèrats, tels (jue De/moulins , Brijfot de Varvilk , Sec.
&c. ont été norumés à ces places par un peuple fi inté-
reifj à maintenir la tranquillité Se le bon ordre ? Au
refte , les cfprits commencent à revenir, Se on ne doute
pas que ces élections de gens condamnés par la loi com
me feditieux & perturbateurs du repos public, ne (oient
déclarées nulles 6c inconltuutiomielles.

C'cft le brave bataillon d;s Filles-St. -Thomas qui a


déplo é famedi la pius grande vigueur contre la Jaco*,
binociiijfe raif-rnViec au Palais - Royal. Les grenadiers
ont dil.ierfe ions les groupes motiennaircs loldés , & ont
ârrtté ceux qui ont t'ait quelque refiitance. Cette con
duite a été vivement applaudie de tous les honnêtes gens
& v ais citoyens.

Réponfe à la menace d'un petit Poète , infé


rée dans le numéro d'hier.
Ciel ! on liroit mon nom fur la lifte civique
Des auteurs ennuyeux de la fa'.c Chronique !
Avec eux, je feiois de< fots mêmes fiffléi
A Villette , à Noël je ierois accolé !
Le coup cft trop violent. Du fort que tu m'apprêtes,
Ah! de grâce, adoucis la barbare rigueur:
Des fiipplices romains renouvellant l'horreur,
Tu prétends donc, cruel, me condamner aux bêtes!

On cîlfoit dans un; maifon , devant un des vicaires de


M. Del>ois, qu'il ctoit honteux que l'évêque ait fouffert
à fa fuite , le jour de l'aumvei faire de la ttdcration , une
trentaine de gourgaiid'nes vet'ues de blanc, & chamar
rées de rubans à la nation. C>s fcmmcs fe font préfentecs,
( i74)
répondu le yicajre ; M. Dtbois ne les comioiiïbit pas-
Mais vous, l'abbé , lui reparc une femme d'efput , vous
les connuiilicz bien.

De tous les points de notre hovifon politique s'araalTent


<hs nuages , & c'eit la France que cet orage menace. L'em
pire germanique Ce meut difficilement ; mais une fois ébranlé ,
il n'eft pas facile de réfifter au choc de cette malTc redou
table, fur-tout quand il' y a une harmonie à-peu-près par
faite dans les leilorts oui la font mouvoir.
On allure que l'Empereur a écrit une lettre qui cft entre
les mains de M. de Moiumovin , 3c que ce miniftrr a pré
senté qu'il aiioit en paroitre une nouvelle du Roi d'Efpa»

Les treize cantons viennent de rendre un décret impor


tant dans la crile aûncUe. Il défend à tous leurs régimens
au fervice de France de prêter le nouveau ferment; déclare
ecux qu'ils auroieilt pu prêter avant la connaiflance de cet
ordre , comme nuis & non avenus ; défend à tous les indi
vidus fuifTes enrôlés dans ces régimens , aucun club eu alfo-
ciations dites patriotiques , fous peine de bannilfcmenc à
perpétuité, de confifeacion & même de mort, félon l'exi
gence du cas.

Croyez-en les adreiTes des departemens , des dift'.icts, des


muhicip'aKtés, & fur-tout des feciétés clémentines, les Fran
çais adorent la conftitution. Eh bien ! voyagez dans fera te
la France, & vous ferez convaincus qu'aux dernières slîem-
blécs primaires , il s'eft à peine trouvé le vingtième des
citoyens. N'cft-cc pas une démooltration abfolue que la
con'Hitution déplaît aux dix-neuf vingtièmes de la nation?
Je défie les çynftitutionnaircs de répondre à cet argument.

D'après le décret d'avant-hicr , tons les bons citoyens


fout amoti/és. & mime, obligéj d. 'arrêter tous les failicux <pk
( 175 J
prêcheront le meurtre, l'incendie & ta rébellion. Depuis ce
moment-là les écrits incendiaires des Marat , Desmoulins
Se compagnie fe vendent aiîcz bien, parce que chacun veue
s'en procurer un exemplaire, pour pouvoir , ces ouvrages à la
main , arrêter & coudai: e ces auuurs au corps-c'e-garde.
Ces ma'heureui ont encore ete caufe avant-hier de l'ailàf-
finit d1un officier de la [>a.de nationale, rjui , voyant un
homme placarder une a (fiche, ru; des Moineaux, batte St.
Rocli , a voulu l'arracher , & a cte tue par ce icelciat d'un
coup de couteau dans les reins.

On annonce un grsnd fpcâacle pour les premiers jours du


mois prochain. Toute l'armée jacobicc fans cheraife , it c r-
dcliere (ans fou liers Ce reirdia dans la plaine des Jacobins, Se
le rangera en bataille dans le plus bel ordre. Le gi neral Rc-
benfpierre Se fcslieutenans-gcneranx Rœdercr, Ik. Pttkioa
de Villeneuve , montés fur de fuperbes courtiers d'Ar-
cadie, la pilleront en revue. Le fîeur Fillette , commiilaire
<îe paix, fera fun iiifpe&ion à mefure que le. hommes feronc
palTc'i. Le; drapeaux faits de vieux drips de lit, feront bénis
par le révérend Grégoire , evèrjuc de Blois. L'artillerie fera
compofec de tuyaux de-> eaux de Peiner. De vieux chau-
dero;is fêlés ferviront de tambours. On prévient les curie'.i» ,
qu'on ne pourra er.rier dan:, l'enceinte qu'en tombereau à fix
chevaux. Les Parifiens qui lonr. privés depuis (i lon^-tcxos
de la revue des G.-F. verront celc-ci avec beaucoup de
pla'.fir & d'intérêt. Après la revue, M. le duc dOr. donnera
à Monceaux un grand dîné à route l'armes à zo fol* par
tète. Agnès Suffbn '. n fera les honneurs.

Aux Rédacteurs.
C'eft fûremenr par erreur, Meilleurs, que vous nvez
d''^ené madame dO:jc'e/:ar:ic coTtne un: démocrate.
C:t:e d.inie n'a jamais été fouillée de ûlmoctci<i(: elle
pen.e & parle comms uns bonuc fraoçiiic , ijui chérit 3c
{i76 )
refpe&e fon Roi. Vous lui rendrez une juftice qu'elle mi
lite , en faifant eomioîtr; fes véritables fentimens ,3c en ne la!
confondant, plus à l'avenir avec des gens qu'elle méprife.

Chanfon Jur le petit événement arrivé ait


Uiamp-de-Mars , le dimanche ij Juillet.
Cordclicrs & Jacobins
Font une tiifte figure 5
Au Chitmj-de-Mats, les vilains,
Tu relu re ,
Ont raté de la btûlure,
Robin turelure lure.

Un ariftocrate enragé , en dépit de la foi qu'il a jurée i


'la Ste. fille à Target, fur l'autel dit de la patrie, exerce
dans le faubourg St. Gcrma:n,N.o tfoo , an cinquième fur
le devsnr , une meute de iy,ooo taupes à faire des évo
lutions fouterraines , pour , après qu'elles feront intimités a
fond, enlever Louis XVI Si. toute la famille royale, &t
le conduire hors du royaume. Vous voyez, monfietir , qu'il
elt de tonte néceflité de s'oppofer aux projets défalrreux
de ces ennemis du bien public, qui vouihoicnc détruire l'é
difice canititùtionncl que nos miçons à 18 liv. par jour
viennent de gâcher.
J'romc Taupin.
Errata du Numéro d'hier,
Va"t XC4, ligne *<* » 4»ns 'a bouche &. dans le cœur;
hfc , dar>s l'oreille & dans le cœur.
Ta?- iC'S, >l fout rétabli; à la tète de l'article qui com
mence par ta ligne xo , le titre fuivant , dont l'omitïion
rend cet article inintelligible :
Synonymes nationaux.

De l'impiimeriu du Journal de la Cour & de la Ville.


{ i )
tegg ! ' g
SUPPLÉMENT
x Du N.u ±z.

- t
Le jeu de bar.

JNous lîfons dans l'immortel Télémaqùe , que les (irétoï*


voulant fe donner un roi, & éviter les difl'entions que les dit-
fttéhies prétentions pouvoient élever éntr'eux , fe détermi
nèrent à faire tomber leur choix fur celui qui auroit rem
porté te prix de certains jeux, parmi lefquels la courfe tenoie
le premier rang ; le fuccïs couionna leur projet , & ils eurent
un bon roi.' Pourquoi n'imitcni-nous pas ce peuple de fages?
pourquoi ne pas Cuivre les bons exemples de l'antiquité? NouS
roulons nous donner une bonne cortiliiution ; les moyens'
^ne nous avons employés jufqu'à-préfent ont été nuls ; la
guerre civile , la guerre étrangère (ont fur le point de nous
déchirer ; nous le fommes déjà par vingt partis différens %
pourquoi ne chercherions-nous pas à éviter ces malheurs pan
le moyen qui a fi bien réulîï à ces anciens peuples î Que la
courfe décide de notre conftiiution : nous venons d'éprouv ce
tous les ineonveniens de la lenteur : eflayons la diligence,
prenons dans les différens partis une cinquantaine d'athlète»
Vigoureux , qui fe divifent en deux corps , & qui falï.nt une
partie de bar , jeu qui tient à l'art militaire, & qui par
ticipe également à l'intelligence , à l'adrciïe, à la force & à la
fortune; que le côté vainqueur falTe irrévocablement des loix ,
Si que le côté vaincu les fanûionnc librement. Puifle cette
idée être furvie & ramener enfin le bonheur & la trauquillité
dont la patrie a fi grand befoin! Nous allons donner le nom
des courriers que nous croyons les plus propres à concourir au
grand œuvre que nous annonçons. Nous avons de fortes rai-
loris pour croire que le toi , pour prendre un peu d'exercice,
demandera à l'ailembke la pcrmilTron d'être de la partie.
Ainfi nous allons le placer a la tête des combattant , , ... \»
partie de bar fe fera au Champ-dc-Mars, lorfque toul té*'
acteurs feront arrivés, & nous indiquerons le jour lorfqu'il
fera décidé ."* . 1

JUGES D'ARMES PLACÉS SUR l'aUTEL DE


LA PATRIE.

M. MugUjEt de N anton , le Tribunal d'Orléans, avec


MM. Chabroud , & le rapporteur des quatre millions." '

CÔTE GAUCHE. ..'CÔTÉ DROIT.

Hûlillement & .çoflume. Habillement & çoflume,

Gillet tricolor, à la livrée Gillet bleu de Roi , parfis*'


d'Orléans-, parfqtné de petites mé de fleurs de lys d'or %
yriouchss , picuixe '& caca bon- ceharpe verte impériale, l'or
ton, ruban boue de Paris à la
rioutonniere , écharpe feuille dre de Wasa à la bouton-»
morte , cocarde nationale. niere ; cocarde blanche.

.Cour e'u r s. C OÙ REURS.

Meflîeurs , Te Rèi.
Monijlelir, frère du Roi.
Robcttfpîerre. Le Comte d'Artois. '
L'Evêque d'Autuo. Le Roi de Suéde.
Bonchotte. Le prince de Condé.
Judas Drouet. Le duc de Bourbon.
Guillaume. Le général Bînder.
D.ucd'Ôrl... Le prince Potcmkin.
Charles Vilette. Le général MollendoriF,
JNecker.
Meilleurs ,
Menôu.
Péthion. L'abbé Raynal, ; ..
Luynes.- - De Ca'.onne.
D'Aiguillon. De Bouille.
ta Rochefoucauld L'abbê Maury,
J/Abbé de fix pieds, P'Eprémefnil,
( 3 )
Le cuilrrc Gorfas. | Montlozier.
La Fayette. [Foucault.
Bailly. jFolievillc.
Bouche. iFnufrigny.
Saint-Huruge. [Guilleimy.
Général Luckncr. |Du Fraill'e-Duché.
Le commanHant des Pituites Cazales.
Le commandant des Bonbons (Msdiet de Monjau.
Lepréfidcnt des Jacobin';. Durji t.
Le preftdent des Cordeliers. |Goupilde Préfeln,
La Qes. Suleau.
Danton. Burks.
Marat. Le premier page du Roi,
Camille Defmoulins. . L'abbe Royôu.
Fréron. Du Roioy.
Le Pete Duchefne. > Samson.
Jean - Bart. . . .' .$
Tout le monde étant placé , & le fïgnal donné , le Roi,
fuivi de fes t ercs , s'avancera jour demander bàf: Auffitot
l'ardeur du côté gauche en fera partir MM. la ¥ayette »
Drouct & 'Guillaume,, 'qui, félon toute apparence , proJ
fixant du, peu d'exercice,du roi, le feront ptitonni'cr. Mais le
côté droit ne regardera pas pour cela la partie .comme per
due. M; de Bouille ,, pour délivrer le roi, s', lancera dans l'a-l
rêne, appuyé du fnncç'Pot'emkin Si. des g«.iï6aux Benaer Se
sAollenioxff ; auftuôt le duàclicroiit du côté;gouehe les
fieurs lAenou,Luynes & d'Aiguillon, {uiTe.fcjufcls'fondront
MM. les princes de Ccndê Si Bourbon fuivis de MM.
de Foucaud , Montlozier Se Guillamy : MM. l'i-
yêque d'Autun, Bouche , Bouc houe &z M comm-ndant
lies pirqii.es, courront lus au prince de Candi , & M. l'abbé
JA'aury airiyant, faifuâ d'une main vigoureufe l'èvéqut
d'Autun , & lp terràfléra ; enfin , là rnelée devenant
générale , il nous éft impcflible dé décrire tout ce qui
arrivera- te fieur fillette, voyant partir le page du Roi, le
talonnera de près; M. le duc d'Or, qui n'aime, point à
Je kafàrdcr , voyant cependant le côté droit pr'efque • rout
engage, voudra rïfquër une petite courte , aidé des fieurs La"
clos , &. l'abbé de Jix jrieJs. Alors M. d'Eprémefnil ,
çtargfé dj: la garde de} baissera remarquer au ficui Samjon
qu'il a bat lut toute la gauche , le déterminera à partit , Je
(4)
lui recommandera de prendre le due d'Or . : '. en le Frappa* t
fortement fur l'épaule. Le fieur Samfon s'élancera vive-»
ment. Les athlètes du côté gauche, tels que Marat , Ca~
mille-Defmoulins , Frèron , le père Duchesne_, Jean.'
liart , Sec. voyant fondre lut eux un fi redoutable adver-
faire, fuiront à toutes jambes; mais nous fommes convaincu»
que le fieur Samfonea attrapera plufieurs. Pendant ce tems-
Jà, il fe fera plufieurs campagnes particulières. M. de Ca-
lonne qui en demandera une à M. Necker , le pouffera St
le jettera dans un ras de boue. MM. de Folleville , Fau~
cigriy, Duriet, Madier, Dufraiffe-Duchl , Se Goupil
de Prêfeln,' donneront la challe au lieur Danton Se aux
ptéfidens des clubs ; enfin tout le côté droit redoublant d'ar
deur, & le côté gauche intimidé par le redoutable Samfon,
commencera à plier , &: nous ne doutons pas que le droit ne
remoorre une victoire complette , Si par conféquent la confti-
tution fera droite, au lieu de fort gauche qu'elle auroit ete.
A Brie, le i <f Juillet 1791.
PrelTé, moniteur , par les cire on fiances , de manifefter
mon vœu fur le nouveau ferment de l'armée , je me flatte
que vous voudrez bien inférer dans votre journal les prin
cipes invariables d'un de vos abonnés: ils font tels que je
les adrelîbis hier à M.de'Monard, commandant le régi
ment à Melun.
Catholique & gentilhomme avant d'être militaire, ma
loyauté & ma franchife ne me permettent pas une opinion
vacillante fur le nouveau ferment des fonctionnaires de
l'armée. Je n'ai garde , dans l'abattement de la douleur', da
ternir une tâche de trente & quatre ans de fervice , pac
le faux aveu d'un fentiment qui n'eft pas dans mon cceur.
Promettre fidélité au Roi & à la patrie, en tout ce qui
n'eft pas oppofé à la religion d; mes pères ; imiter Saint
Maurice Se fes compagnons, voila mon ferment.
Soit que je fois libre, foit que je devienne efclave,
fujet fidèle d'un Roi malheureux, je n'en ai pas d'autre à
prononcer. ,
Barfag. chevalier de Saint-Lodïs, capitaine des chaf-
feurs à cheval au cinquième régiment , détaché à Brie-;
Comte-Robert.
De l'Imprimerie du Jouirai de la Cour & de la yiHc.
Brigandages excrcts
j<:Ât£ l'Archevêque de

'«jS m*en
JOURNAL
•de u Cour et de la Vhlï.
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

La grande affaire étoit l'arrangement des finances : leS'


et ats- généraux tics-peu inftruits de cette partie du gou-
- vtrncmci't , i vaginetiînt des réglem ns nouveaux , & fe trom
pèrent en tout ; ils propoferent de partager les revenus du
roi en deux parts, dont l'une feroit abfoluinent à la dilpo-
fition du roi, & l'autre feroit perçue & adminifttée pat
un confeil que les états établiroient : c'étoit en effet mettre
Henti IV en tutelle ; il accepta , pat le confeil de Sully {
cette propofuion peu convenable , & crut ne devoir en ■
confondre les acteurs, qu'en les chargeant d'un fardeau
qu'ils étoient incapables de porter , &c.
St. Foltaire , hift. du Patientent, c/iap. 37,
»> Il y en a plufieurs en ce tems , qui difeourent de pareille
» façon , fouhauant que cette émotion chaleureufe , qui eft
i) parmi nous, fe peuft dériver à quelque guerre voifine, de
u peur que ces humeurs peccantes, qui dominent pour cette
ji heure notre corps, fi on ne les efcoule ailleurs, maintien-
» nent notre fiebvrc toujours en lorec , & apportent enfin
» notre entière ruine. Et devrai, une guerre étrangère eft
» un mal bien plus doux que la civile i>
IJfais de Montaigne , tome 2 , in-4". lig, 1 ,'
ch. zi , pag. 420.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 21 Juillet.
IVIoNSSEUR A'exandre de Ltimeth a fait Un rapport
Tome IV. Année ij$i. L
{'!#%
for l'état de défenfe des frontières , fur les moyens fd'àt-» .
laque des puiffapees environnantes. Il en refulreroit'^u'bi»''-
nous a groffi confidérablcment nos fujers d'alarmes à ci
fujet. Le tems feul peur éclsircir noî doutes. —M. du
Verrier eft arrivé avant-hier à Paris; il s'eft rendu hier ■
à l'aflemblée nationale , & a rendu compte de fa miffion.
41 a réellement été arrêté & détenu pendant il jours à
luxembourg, & fur la raifon qu'il n'avoir pas de paife-
jport , parce que des officiers Autrichien1; avoient reçu
de mauvais traitemens en France. —Il a été renvoyé au.
corruté.

VARIÉTÉS.
On affure qs'au moment du décret qui a été renfcftr
avant-hier fur les cochons, M. le préfident du comité
des recherches, qui porte ce nom, voulut fe retirer , com
me ne devant pas, par délicateffe, affilier à la difeuffion,'
mais qu'il fut fortement engagé à relier , vu que per-
fonne dans l'aflemblée ne pouvoir être dans le cas de
donner de plus grandes lumières que lui , fur Pobjet dons
il étoit question.

Quatrain pour une Bannière.


Contre les Allemands, madame , allons de grâce,
Dit fans celle à Staël Heélor Fihtanus;
fis ne pourront jamais vous regarder en face ;
Et s'ils tournent le dos c'eft autant de fieRus.

Il efl bon de prévenir ie public , que ,1e nommé Bran-


cas, membre du club des Jacobins, cil un bâtard de mi-
dcmoifcile Aruoult Si de M, le comte de Lauraguaia.
( r79 )
On croit rendre un fervice clfentiel à toutes les perfonnej
<)ui portent le nom de Braacas, en défignanc l'individu
■c]ui s'arroge le droit de le porter, Se qui a l'audace da
le proftituct.

Lorfque M. L. Naillcs a dit que le Roi n'étoit pa«


détenu, mais feulement garde pour fa fûreré, Se pour le
preferver de 1| fureur d'un peuple indigné, il a calomnié
Ce [capte , qui , alturémenc , n'eft indigné que des ou
trages que l'on fait à fon Roi.
Et lorfqu'il a conclu que ce monarque demeurât en état
«Tanétation , n a-t-il pas, par ecetc ntïfurc , annullé toute
acceptation, qui ne feroit faite qu'au moment d'une li
berté apparente & conditionnel! c?

M. le curé de Souppes rendit compte , il y a quel


ques jou^s , des raifen1; alléguées par les membres actuel
lement abfens d* l'aïlemblce nationale ; Iprfqu'il en vint
à M. de Cajlries , M. âAmbly dit que ce député avoir,
un congé , Se qu'il feroit d'ailleurs bien dure de venir.
' fe mettre fous te cou:ean des alfaflins , dont il avoir, failli
être la victime. M. le marquis de Bcauharnais ajouta
fort plaifamm.nt que les tapillîeis ayant dégarni fou
fcôtel , M. le préfident (c'è'toit encore M. de Lameth )
devoir bien favoir qu'il n'attendoit , pour y rentrer,
<jue le moment où il feroit remeublé.

Le parterre fe décunai'le depuis quelques jours aut


grands théâtres , & prend la iib -rré d'applaudir .î roat ce
qui peut s'interpréter en faveur de notre bon Roi.
Eft-ce que l'opinion fe formerait 1 Eft-ce que les yeuic
s'ouvriroiem ? Eft-ce que les Pariiîens commenceront à
rougir de tout ce qu'on leur a fait Elire ? ... Ah ! plûc
à Dieu!.... Mais les enragés font encore debout; les
factieux divifes pour le bien-, fe réuniront pour le mal.
( i8o)
Obfervons , & tâchons de profiter ; c'eft le feul efpoic qoi
nous foi: encore permis.

Dans les congrégations catholiques en Irlande , après


avoir adveiTe des vœux aa ciel pour notre Roi & fa nom-
b.-'-uf-. famille , on prie pour la conversion des Français , qui
depuis deux ar»s font les jouets du plus fou «tomme du plus
dangereux délire.

On croie , comme nous l'avons déjà dit , que l'ambafladeat


du Ftrner a été arrêté à Luxembourg par un mal-entendu
qu'une explication en;re les puiiïances & la commeie Frèteou.
fera bientôt celler. Au (urplus, on allure que cette excellence
elt trauee daus fa prifon diplomatique avec tous les égards
«Jus à fou caractère & fon patiiotifnie ; c'elt-à-dire beaucoup
mieux qu'un pouvoir executif ne l'eft dans Te pays de la
liberté.

dialogue entre un Qommtjfaue & M. Bail..*


Ait : Eh ! qu'eft qu'ça m'fait à moi 1
Le Commissaire,
i
Accourez , monfieur le Maire ;
Tranfportcz-vous for \z lieuj
Les brigands mètrent le feu
A l'hôtel d'un réfraftaire.

M. Bail...

Eh ! qu'eft qu'ça m'fait à mai ?


Le ferment il n'a qu'à faire.
Eh ! qu'e.f qu'ça me fait à moi ?
Qu'il obçiiTe à la loi.
( i8r )
Le Commissaibe.

On pille un ariftocrate;
Accourez , monfieur Bail... ;
Des loix il faut qu'aujourd'hui
Toute la rigueur éclate.

M. Bail
Eh ! qu'eft-qu'ça m'fait à moi ?
Que n'étoit-il démocrate?
Eh ! qu'eft qu'ca m'fait à moi?
Le peuple feul fait la loi.

Le Commissaire.

Tous les brigands vont fe rendre


Dans le vafte Champ- de-Mars :
Ils font aimes de poignards ,
Et menacent de vous pendre.

M. B A I L

Comment , me pendre , moi !


Le drapeau rouge il faut prendre, j
Comment! me pendtc, moi !
Du canon montrons la loi.

Voici divers bruits que nous avons recueillis, mais que


nous ne garantirons pas. Il paroît que le comité diploma
tique a reçu des nouvelles de la p'us haute importance ,
& qui changeroient encore une fois totalement la face des
affaires. M. de Montmorin. a mandé aux membres de ce
comité , qu'il n'avoit pas des nouvelles très-fatisfairjines à
leur apprendre, mais que, vu fa refponfabilué , il ne peu
(l«2)
yoit fe difpenfer de leur en faire part. Il n'eft plus permis
de douter que les puillances étrangères rie prennent in-
ce:îammert unt part ttès-aftive aux affaires de France.
—On d:t encore que M. de hlerci , envoyé plénipotentiaire
de l'Empereur , eft arrivé avant-hier à Paris , & qu'il eft
porteur d 'une déclaration Conçue dans les termes les plus
pcilans & le moins équivoques. On ajoute que l'Empereur,
d ns cette note qui doit être communiquée à l'afiemblée,
leclame fa fœur , & rend l'affembléc nationale , la muni
cipalité, & tout l'état-major de la garde parifienne, ref-
p onfables de tout ce qui pourroit arriver an Roi & à la
famille royale. —Nous le répétons 5 nous ne fomraes ici
que l'echo fidèle des [bruits qui circulent dans ce moment
dans cette trille capitale.

Parmi les mille & une contradiftions qui ne ceffent as


bous étonner , depuis que la France eft en délire , on fe
plaît à citer le revirement fubit de MM. Lameth & B*zr-
nave :\\% avoient juré de ft venger des jacobins , & ils ont
loyalement tenu parole. Au refte , ces meilleurs font à même
actuellement, d'apprécier à fa jufte valeur, la faveur po
pulaire. Si quelque chofe pouvoir relever à nos yeux M.
Charles de Lameth , c'cftle coup de bâton qu'il a reçu,
nous dit-on , d'un fans culcttî, il y a quelques jours , en
montant dans fa voiture , au fortir de l'aflcmblée. S'il eût
été affommé , fa juftinçation auroit été corr.plette. On
ajoute qu'ayant vonh'porter fes plaintes à M. deii Fayette t
il n'en a reçu qu'une réaonfjj peu fatisfaifante.

"Voici comment on explique le retour finecre de MonGcur


fiarnavez la bonne cnufe. — Ce député envoyé par l'affem
bléc au-devant de la famille royale, a été profondément
ému, nous dit-on, au fpe£tacle déchirant dont il a été
forcé d'être le témoin. Il a pleuré fur le néant des gran
deurs humaines , & c'eft en cédant à la douce voix du fen-
tivnetu a qu'il a fa;t l'aveu courageux de fes toits , & f tis
Ci*3 )
rengagement facré de les réparer. —M. Sarnave ému,
profondément ému, va-t-on s'écrier; que1 conre! C'eft ur.e
niauvaïfc épigrammc que tous voulez nous faire. —Non ,
c'eft très-férieufcmcnc que nous parlons, & nous nous plai-
{ons à faire à M. liarnave l'application de ces deux
▼ers charrhans de la Fucellc :
L'acier , l'airain plus fortement s'allume,
Que ces rofeaux qu'un feu léger, confume.

L'araignée SilleTy fe vanre d'avoir été pri<"e pour la


reine , & retenue à caufe de cela pendant cinq hcuies dans
une mailon à cinq lieues de Paris.
Si on l'eût prife pour ce qu'elle eft , il n'y a affurément
pas une ame honnête qui ne fe fût empreiiée de la mettre à
la porte.

Thil. . Bourgeon abandonne , dit-on , fon grand rn"-


niltre la Ck... Tel fut toujours le refultat des liaifons dan-
gereufes.
Mais on affûte que cer ex-prince a été admis dans la nou
velle compoCtion des Jacc-Feuillans. —S'il eft aiufî ,gard'-
à-"nouï.

Accotirez , Bonzes , Juifs, Quakers & Mufulmans ,


Pour voir ce peuple fou , qui ckangeant de folie ,
Se fait de nouveaux Dieux au gré de fes penchans;
Du Druide adoptant l'antique barbarie,
Voyez comme à Molock il offre fon encens.
Hier folâtres, gais, aujourdhui chats-huants ,
Boutfoumes d'affignats , fecs de mélancolie ;
Ayant pour propager fes arts, fon induftrie ,
Non califes pleines d'or, mais cailles à battre aux ckamps.
Quelle fombre lueur obombre ma patrie !
( i*4 )
'A nos (impies aïeux , à fes pieux enfans,*
Geneviève , dit-on , accordoic le beau tems:
A Voltaire courrons , quand nous voudrons la pluie.

Hier la fête de la fédération a eu lieu à Chartres;


tous les officiers qui font fous mes ordres , & moi , avons
prêté le ferment d'être fidèles à la nation, à la loi 6c au
Roi. Nous avons articulé ce mot de Rai bien diftin&e-
ment & bien haut; mais nos cœurs partaient plus haut
encore. Tout le peuple a applaudi avec tranfport. J'ignore
le parti que l'affemblée va prendre relativement au Roi ;
quel qu'il foit , le mien eft déjà pris : je ferai fidèle à
mes premiers fermens , & je n'ai jamais tant déliré de
mourir pour mon Roi , que depuis que je fais qu'il eft
malheureux. —Savez-vous qu'il faut plus que du cou
rage pour refter officier daus ks troupes de ligne !

Errata du Numéro d'hier.


Page 170 , ligne 15 , le père avec fon fils ; life[, le
père fon fils.
Pag. 172 , lig. 4 & j , plus d'aflemblées que celles; life[ >
' plus d'aflemblées , que celle.
ibidem , lig. 6 , quelque defaftreûfes qu'elles' foient; life£,
quelque défaltreufc qu'elle foit.
Pag. 174, lig. it & ii, ce miniftre a préfenré; ïfe\.>
ce minitire a prellenti.
Pag. 175 , lig. xo , éveque de Blois ; ///t'£,évêque de Bois.
fmmm» ^iii «iiwmiii—n—■■■■■■■ 11 "■■ '■' mm

CE JOURNAL paraît tous les matins,


Le prix de l'abonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris , 6' de 3 livres z$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Pcrcée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.
-'■■'-' ■ ■ *
Itc l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville,
N.° 24. jJœ&A Les ^'tans &&*
«*v- «- ~«fl^ «afli foicint les pri*
Dim*nd. 2 Juillet. %^fcns dE'a/a/l*-

JOURNAL
de la Cour et de laVille;
Tout taifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Si le mat épidémique dont nous fommes atteints , a déjà


gangrené le cce^ir & les parties nobles de l'Etat, ne pouvons-
nous pas lire le préface du fort qui nous menace dans !c dé-
fa ftre de la famei;fe Tyr, qr.i accumuloit à-la-fois dans for»
fcin les trefors & les <rinv.-s '.' Ne pouvons-nous pas adreffef
à cette cite (i opulente, fi fiere , li corrompue, dont les
yices plus expan(if> que les flots de le mer, ne connoiflenf
point , comme eux , de bornes qai les arrêtent, les paroles
terribles du prophète: ■< Eft-ce ià cette cité fuperbe & flo-
»> rilTante , dont l'antiquté fe cachoit dans les fircles éloi-
» enés, & dont les marches étoient le magafin de l'iinivets?
>i Elt-ce là cette reine des cités, qui, i!u trône de la puif—
» fance où elle étoit affile, étendoit foc bras formidable,
» ébranloit au loin les royaumes de la terre ? Elle cft tombée
>i au milieu de (on orgueil ; elle n'eft plus qu'un amas in-
î> forme -, le ciel l'a frappée , & a éteint en un moment
»> toute fa gloire ». Si la deftinée des Empires cft placée
dans les mains d'un êtte impartial & jufte, comment pouvons-
nous être fans alarmes ! Si nous n'éprouvons aucun feotiment
de crainte, craignons cette fécurité mémej elle nous annonce
que le péril eft éminent : le ciel aveugle les nations tju'il
veut détruire.
Young , Lettres morales fur k plaijîr.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 23 Juillet.
l'A. Lavie interpelle le grand interprète Dandre de lira
s'il n'étoit pas vrai que les troupes impériales introduites.
Tome IV. Année 17^1. A a
d'ans le Porentrui , contre la teneur du traité Conclu ai
'tjSo, entre la France & l'évêque de Bâle; & G l'accueil-
tait, dans l'Allemagne, à tous les Français ém'grans, ne
conftituoit pas un état de' guerre. M. Daiulré répond:
Quoique je penfe que fi nous devions avoir la guerre , il
faudroit mieux la commencer de fuite, à-préfenr que nous
fommes en mefurc , cependant il eft inutile d'être les
aggrelleurs , dans la crainte de fermer toute porte à accom
modement : je conclus à réclamer feulement l'exécution du»
traité. En attendant , dit le vicaire de Baie , prefque évéque
«le Paris, je fuis d'avis de faire palfer des gardes nationales
à Bélbrt & à Befançon , & d'entourer le pays de Porentruï;
Au moyeu de cette dïfpofitïen , a ajouté île prélat militaire,
je fuis perfuade qu? les troupes autrichiennes partiront
bientôt. On ponrioit demander au général étoffe fi c'eft
en avant ou en a!riiere. '
La prudence de l'alîemblce ne s'eft point démentie juf->
eues à la fin. Le fequeftte des biens du Prince de Condé?
n'a point été ordonné : nouvelle porte à accommodcmenti

VARIÉTÉS.
Je viens de lire dans votre journal, que c'eft le bataillon
des Filics-Saint-Thomas qui a déployé famedi dernier , an
Palais-Royal , la plus grande vigueur contre les groupes de»
motionna ires foldés , &c. &c. & que cette conduite a été vi
vement applaudie de tous les honnêtes gens —Nous étions ,
il eft vrai , commandos par M. Gai , capitaine des grenadiers
du bat*illon de< Pillcs-Saint-Thomas ; mais nous devons
partsger l'eftime 3c les apphudi-cmens des bons citoyens avec
nos brave", camarades de Saint-Roch , qui étoient avec nous.
Signa , M.... , Grenadier des Filles-Saint-Thomas.

Nous favons <iue celui qui étoit à la tête des brigands ;


qui ont mutilé la ftatue du Roi à Caen , eft le mêmet.
avocat qui a fait couper la tête , au commencement de
la révolution , au jeune H:nry, vicomte de Bel^uace : Se
voilà cuinme en punit Les crimes,
Bblzunce.
i i67 )

La rnan'cîpalité de Momauban , remplie de rcfpcc"t pour


les décrets de l'aiigulte allemM«:c, & notamment celui mi
défend de violer le fecret des tetue> , vient de [aire ap
porter dans fes bureaux toutes les 'acres arrivées de Paris.
Elle a invité les citoyens à Yenir prendre '. leurs lettres.,
& n'a voulu les leur remettre qu'après qu'ils les ont ou
vertes eux-mêmes , & qu'ils en ont fait lecture à haute
voit. Beaucoup de femmes, dont cette eue on limite a
fait connoîcrc les petites aventures, fout très-irritees J«
cette licence municipale.

Du 10 juillet r 79 f .
M. Yeyde! , dogue fort en gueule des Jacobins, : e.
pouvant obtenir la parole du prefidenr, descendit de l'a
place, vint au bureau, & montrant le poing au prefidenr,
qui lui-même agitoit inutilement, de toutes fes forces la fan-
nette depuis un qnart-d'heurc pour obtenir du filmce : M.
le prefidenr , dit -il , (& à chacune de les paroles, le pré
sident lui lançoit un coup de fonnette en le lappellant à
l'ordre ) , M. le préfideut , je' demande la parole conrre
vous, j'ai la parole, je veux parler , c'eft une tyrannia
abominable. Le préfident conti nnnt toujours de le tïppeller
à l'ordre : allt[ vous j'aiic f..... , crie-t-il d'une voix
tle tonnerre; & il fort au milieu des hurlernens de fès
confrères, en jurant de. ne plu» revenir dans leur pé
taudière.

î.e Pindare anglais ( M. jfalcot ) a bien voulu s'abaiiîer


jufqu'à donner un? peiire correftion à M. Paint , cet au
teur peu fenfé de Commet» finfe , ce pygméc qui n'a pas
craint d'entrer en lice avec le géant Bmck , cet ami du gé
néral Parifi'.-n , cet ennemi des rois, ce fauteur de l'anar
chie. — Voici quelques idées du poète : —Pnr/re ! tn as
commencé ta trifte carrière par être rat-de-cave , parce
fju'on favoicSkn, que tu étois né pauvre pour vivre loin des
« ( i88 )
hommes & dans des fourefWinf. Tu es fans fortune comme
fans honneur : tu rifques ta vie: , en te déchaînant contre
l'ordre que le maure de ia nature commande fi impérieufe-
lïient : tu ofes croire l'Angbts dégénéré; tu ofes' pénfer que
la confagion qui règne parmi nos Voiûns , & qui défoie leur
belle contrée* s'étendra juf ïi'à nous. —Tu te trompes ; le
bon'fcns ,'cè'gcnie de l'heureufe Albion, n'abandonnera ja
mais Tes élèves. —Tu ne crains' pas la potence ; c'eft la
reiTourccdésdéfefpérés, &tu l'auras : tu aimes les clubs (i) :
eh bien , on t'en donnera fur les épaules :tu veux des cou
ronnes jV u en recevras une de ciguë.

Sur la police correctionnelle.


Dialogue entre Charles Villette & le rap~
porteur Desmeuniers.
Fillette.
Vous allez , nous dit-on , gourmander durement
Ces pauvres eprrupteurs de l'aimabie jeunefle.
;,; , Defmeuniers.
C'tft mon projet , monficur , je le fais franchement.
Qui pourroit pardonner à gens de cette efpecc ? ' l "

•::h P'ilktte.-l •■■■■


De leur forfait galant on .peut être entiché ;
Et dans un patriote , il n'eft point un péché,
Si vous glifliez deiïiis. ... de certaine manière ... ; ••

Defmeuniers,
Moi , je rie connois point de porte de derrière.

(i) Le mozclub en anglais, fîgoifie fociété, Sç'en méme-


«ms un grtfi bâton, . " --A - '■ . '-•.
(il* )
Fillette.
«
Au nom des droits de l'homme & de la volupté !
Defmeuniers.
Moi ! favorifer des
Fillette,
Je cormois l'apoftrophe.
Frère , vous entravez ici la liberté.
Adieu , je vous croyois un peu plus philofophe.
Chevalier des Is . ..'

Hier jeudi on a encore fait une charte vigoureufe aux


bêtes puantes : quatre fiacres remplis de Jacobins Sccordeliers
mufelés , les ont conduit à la conciergerie avec une efeorte
fufnfantc. Le fieur Perrière, préfident bofiujdu club des cor-
deliers , étoit avec eux ; on l'a mené joindre fes amis lAont-
moro , Rotondo , Sec. c'étoit un des coopérateuts de Marat ;
fon Nfc. de jeudi a été faifi en entier ; c'étoit vétitablement
un chef-d'œuvre d'éloquence. Le fieur Prudhomme, à la tête
d'une cinquantaine de nxtnbtes du club des biigands qui
tiennent des féances dans fa maifon rue des Marais , s'y eft
cantonné avec le delfein de foutenir un fiége , qu'il affûte
devoir étte auiïi long & auflî difficile que celui de la baftille.

Quelqu'un panant devant le cirque du Palais-Royal , de-


mantioit à la fentincllc , pourquoi on n'entendoit plus la
Bouch: de Fet?C'eft, répondit -il, parce que la bouche de
bronze parle beaucoup plus fort.

>-■'.■ . cil ■
Sur la folie de M.
-■sa !•: ■'.•■.'■ .: •
Robertfp. •■ .1
J'apprends qu'un grave perfor.nagc ,
Qu'à fon titre on peut croire fagej -V. *
( l9° >
Veut fe faire paffer pour fou:
Si, comme moi , chacun en juge,
DifonS que c'eft un fubterfuge
Bieu trouvé pour fauver fon col.

Les Anglais viennent de publier une caricature qui re-


préfente madame Condor... dans l'état de la belle narine,
& faifaot de fes deux mains l'ufage que madame Adam,
ci-devant Eve, faifoit du tablier de 'feuille? de figuier. Au-
deflous on lit refpublica : un général , à tète de mouton ,.
eft à genoux devant, & dit en étendant les doigts : voilà
ma grande charte , fir je jure d'y être fidèle. Ces An
glais font de bien mauvais plaiiân» ! ! !

Un homme de beaucoup d'cfprit, difoit, en partant Je


J'affaire du Champ de-Mars , où l'on a tué & bkffe loà
hommes victimes innocentes de l'ambition des Briffât & des
Condorcet , Sfc. Cijè tirerfar les fagots & tnùngtf les
allumât es.

Pour arranger les Jacobins


Et les fcuillans , autres gredins,
Manfieur , quels moyens font les vôtres ?
Du canonpour les uns , du bitonpour les autres.

Qusnd les Tutcs font fut le point d'entrer en guerre


avec quelques puiffances , ils commencent par mettre leurs
ambafïadeurs aux fept tours. Le comité diplomatique d~
l'aûemblèa a. long-terris
,_ _. --—g, ;--
balancé d'en
- —
agir

de~ la mêm
manière avec M. de Gcert^ , amba'Tadeur de S. M. pruf-
fienne : plufîeurs -membres propofoient de le faire arrêter ,
mais la génerofité l'a emporté fur la défonce, En générai,
( 1*1 )
« cabinet de Berlin eft un peu fufpcét d'ariftocratie;
fur-tout depuis qu'on fait que M. de Htrtfberg , premier
ftjinîftrc & grand démagogue, a été prié par le Roi de
PxufTe de vouloir bien aller porter ailleurs fes opinions
& fes intrigues.

Hier mercredi io juillet, on a arrêté dans le palais des


Tuileries un v 1er- de- chambre de la reine. Eft-ce comme
anftc;crate « eft-ee comme Jacobin? Voilà ce que nous
ignorons; mais i! faut que i'afïàire ait été bien preflante Se
impercante , puifqu'on a arrêté cet homme remaillant fes
fonâions dans l'appartement de Sa Majcfté.

Ou a bien raifon de dire que les provebes font fondés


fut l'expérience. Les treize cantons viennent d'en jultifier un,
connu depuis long-tcms , qui dit : point d'argent , point c'e
fuiife: ils pnt détendu aux regimens de leur nation au fet-
viee da France de recevoir dorénavant Icut folde en affignars;
mais ce qui eft encore plus iort , ces magnifiques (eigneurs
ont auoTdcfendu à kurs rioupes d'obeir à aucun ordre qui
ne vînt pas du roi , & ils leur ont ordonné de refufer le
ferment qu'on exige de l'année françaife , & de rétracter
e-ux qu'ils pourraient avoir prêté : en conféquence , M,
d'Affiy le fils vient d'envoyer fa déroilfion. En Yénte îvtM.
les îuiilcs deviennent bien iiiconftitutionneU.

Voilà donc M. du Verrier de r.-tour , à U grande fà-


tis! action de fa famille qui le cro'yoit perdu. ... Il eft certain
que ii un étranger croit venu jouer en France le même rôle
que M. du Perrier en Allemagne, il n'en auroit pas été
quitte i fi bon marche.

' t *
L'aff-'iTib'.ée, qui s'oceufie du myftere de l'incarnation f'ie
Yi liberté à coups de caoôa , ffçèit cous les jours des nou-

-A:
ri
( 1*2 )
velles foudroyantes des pays étrangers. Elle les dérobe
autant qu'elle peut à la connoiiTancc de f:s commettans :
loin d'imiter la conduite du gouvernement d'Angleterre ,
qui fait imprimer immédiatement les nouvelles qu'il reçoit,
& en donne avis au commerce , l'auTemblée national»
l'enveloppe d'un nuage impénétrable. Cependant les effets
baillent joarncllement , par les inquiétudes vagues que
l'on conçoit. Dernièrement une députation de la bourfe
fc rendit au comité diplomatique, pour avoir des nou
velles de l'étranger; l'éveque dAut... alî'ura à la dépu
ration, qu'il n'attendoit que la conclufion de 1S7 com-
C romis d'actions par lui vendues à livrer, pour faire pu-
lier les bulletins de Ratiibonne.

Si , dans l'ancien régime , la police avertie de famedi d'un


délit qui devoit le commettre le dimanche matin, eût laide
former un attroupement, Se malTacrer deux hommes, &
n'eût fait ceffer le defordre que le dimanche au foir, que
n'auroir-on pas dit ? Elle n'avoit cependant pas 1 100 hom
mes à fes ordres.
Maintenant il y a trente mille hommes armés à Paris ,
& même davantage dans ces fortes d'occafîons , car le zélé
des Pariiïens , on peut le dire, eft général & infatigable.
Mais les formalités,... , mais le caractère biaifant des chefs ,
entraînent des longueurs funeftes & prefque inévitables. C'ciî
«in des fruits de notre régénération.

'Errata du Numéro 2.1.


Page itf j ; ligne j , l'habitude noble & fiere; life^l
l'attitude noble & fiere. ' Su

On s abonne pour ce Journal rue 'Percée Saint"


André-dl^-Art'sf.^.o 2 1 .
V \ •
Pc l'Imprimerie du Journal de. là Cour & de la Ville,

,j
N." 2Ç.' %$c=L3l. 9® brigands veutent
'*"''* biûUr divers chd-
lundi 25 Juillet. v; "**-<-" "':i'; •■*'"'"■'*•

JOURNAL ;
de la Cour et de laVillb.
Tout taifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.'

Encore une preuve de l'amour des Anglais pouf


notre fa'inte révolution.
LesPresbytciienSjaturcmait dits, de la fecïe de Cronrwel,
ont viuilu célébrer à Bitminrhrmi , i'anniverfaire de la folio
.dei Wclthes. Le peupie qui Uvoit bien que les Français ic
.connoi:!oienr en modes, mais qui ne fe doncoit pas qu'Us
voulurent auifi le mêler d - gouvernement , a pris trcs-fé'.ieu-
fement de l'humeur ccntie cette poignée de factieux qui
.«foient lui p'opoler de boulcveifjr un giand empire, en pra
tiquant le plus laint des devoirs. I! s'tlt porté en foule chez
le docteur Priejiley , a faceg-i fi mailon , & l'a enUite
bruke, ainfi que colles de plufkurs autres novateurs. — En
faifaiu cecte expédition, ils te difoient les uns aux aunes:
Que nous veulent donc ces feelcrats '{ Kc lomœes nous pas
le 'peuple le plus heureux de la terre ? en eft-il un plus riche ,
un plus dorifTanr. dans l'uuive-rs entier? nos loix ne font-elles
pas notre bonheur & l'admiration de tous les étrangers!
• pourquoi cb.a:.o(.rir>ns-nous donc l'ordre établi? Au con
traire, bruions les mations de ces gueux qui voudroient
réduire l'Angleterre au point ma'hcjreux ou fe trouve la
ttop mallieureufe Fiance. Gueulions uue bonne foi pour,
toutcs, ces Meilleurs, de leur manie pour les nouveautés.
St. J'j mes's Chronicité
ASSEMBLÉE NATIONALE.
s
Séance du 24 Juillet.
L 3 prêtres conftitutionnels du Haut-Rhin fe pta'u nent li
Tome IV. Année 1791. fi b
( *94 )
Manœuvres delearsVonfrères réfraûaires. If nous a paru que- et
feroit plutôt à ces derniers de fe plaindre. —Un Français-,
actuellement à Londres, & qui feroit bien d'y relier , a écrit
à l'ailemblce , qoe l'anniycrfaire de la fédération da i 4 avoir
ère célèbre dans cette ville avec une o&ctioa toiit'-ù-tait at-
tendrill'ante. —La difcuHîon s'efr ouverte fut les ofïkiçss
qui avoient abandonné leur corps. Uu décret déclare que
ceux qui auront abandonné leurs.diapeaux , feront pouifuivis
somme transfuges.

VARIÉTÉS.
Le perfonnes qre le.fîetir Carra, auteur des Annales
■patriotiques , défigie depuis quelque-tcms dans fes feuilles,
pour la féconde lépifla'ture , perfuadéès qui la recommanda-,
tion de c» faétieux , peot, no: -feulement 1rs éloigner de l'ho
norable fonction de rcprclentant de la nation , mais encore
faire croire qu'il s entretiennent avec lui & Tes fcmblablcs des
'relations blâmibl s, prient ùirtamment melfi-urs les jourr;J
liftes , vrais patriotes , d'accorder dans leur plus prochaine
feivllê , une place à la préfente note , afin dedérruire , par-là ,
la msuvaife iwprcflion que la recommandation perfide oS»
fieur Carra auroîr pu faire contr'éux dans l'opinion de leui»
concitoyens.

hivlord Stanhope, honteux de paroître à un repas


«ù l'on affichait la révolte , a eu la ptudence de ne pas
affilier à la fête donnée à Londres, le 14 Juillet. Quand
ou a un nom diflingué , on regarde à d<six fois avant
de le compromettre & de s'alfbcier avec des vauriens.
T H I M E S.

Le club jaeobïte d'Amiens a dépêché à l'aflcmblée imio->


tul? deux nv.i>bres d'élite, un plombier & nn ronfleur, pour
lui Panifier que le vceu de la nation étok que l'on fit le pro
cès an roi. Ils font partis peu de tems après avoir reçu lears
ioltruftibtis du tribot jacabinociaffc de Paiis; m* is ils r->»v;
«nlhettreuferm'nt arrivas un quatt-d'lienre trop tard: c'cft
un grand k malheur Dans- doute , car i! eft probable cnie l'é
loquence de nos orateurs picards auront détourné nos au
gures reftekniaKS de rendre un décret fi favorable au roi.

Malgré les absurdités que l'on débite journellement


contre les Anglais & leur CAtifiituMon , que l'on im-
frouve fans la coHooitre, la Franc; n'a d'amre moycq
<i'évi:cf une guerre terrible & ruinrufe, qu'en priant,
fuppli.iot, conjurant l'Angleterre de devenir médiatrice,
£c de la fauver des plus grands maux. — L'intcrpolition
des Anglais feroir d'autant pins à louh-àter , que fe
connoiilant en gouvernement , ils nous diaeroient_ une
bonne conftitutioti. —Il vaut mieux plier que rompre.

Les bruits de coalition , de fcxtuple alliance , de irn-


lùfcfte ,£: de décoration ce guerre , s'augmentent & i'RC.ré*
citent à chaque inltam; il n'eft mémo plus guercs. primil
«l'en douter; le feu 1 parti qui nous refte à precerc, e:'t de rer
conduire à Var-nne le roi Si fa tamtli.: ; d'y : rroeuïe tO;u*
dans l'état où il étoit à fors arrivée , & de dire à S. Tvî. : Sire ,
tous voilà en pleine liberté , fuivez. votre plan, nous noas
eu rapportons en tout à votre bonne-foi.

On defiretoit fnvoir par quel linfard Alexandre


êe Beauh ... quand il étoit au club de 1789, difoit des
fcotreurs des Lamcth, Duport, Barnave , Aiguillon,
&.C ; Si pourquoi n'ayant pu faire adopter quelques platas
motions comme lui , deux jouis apièi , le tranfpoue-t-il aux
Jacobins , 6c devient-il l'ami nommé des m:m'ircs qu'il avoit
outragés ?
Une partie des députes de 1789 peuvent certifier ce fait,
More d'un vieux Marin.
C'eft improprement qu'Alexandre le danfeur fe nomme
Beauh... , car il ne peut être le fils du vertueux & brava
jwarejuis de [Scauh . . . ancien gouvccneur-général d«e
iffcs ixf vent , & qui chaiîà. l.s Anglaisée la Martinique}
&. nous ne lui connoiffons qu'un fils loyal & digne en tout
de fes ancêtres.
Charles de L. , ancien Capitaine de vaijfeaux.

Tons les journaux foi-difant patriotes, crient à l'injuf-


tice de- ce qu'on pôurfurtf Ma rai , Martel, Defmoulins] t
Rc. , & qu'on laille fubfilier quelques journaux qu'on nomme
'■riftocvates. Il- fe plaignent qu'en ne reftreint la liberté de
la prefk que pour mirait!. Ce n'tft pofnt pour des opi
nions que ces mefiieurs ont été arrêtes ; il s'eft commis un
^grrii-.d délit au Champ-de- Mars ; l'aceufateur public a
cté chargé d'en pourfuivre les auteurs , fauteurs & inftigà-
teurs. Or, il fe trouve que plusieurs de ces meilleurs (ont
auteurs, inftigateurs, ou ii,ênîe complices de ce délit; il
cil donc de tourc jultice qu'on les pourfuive. On re leur
a rien dit, tant qu'ils n'ont fait que propager des opinions;
pourquoi , arrète'roi:-on les loi-rfi'ans arift^crates , qui certe<5
«'ont été pe>ur rien dans l'affaire du Champ- de-Mars ? Ce
ne font pas ces gens -là qui confeilient le défordre , la té1-,
"*oite ou l'aflauinac.
,->•>!,: . ■ -•- ,: ^o ■»<■ ri-tiishy,
tufeii l".ù.i . i'^ï-y? ■. ' )<"•*.*

Au moment cù l'Sftemblée alloit rendre le décret qài


a déclare que le Roi ne .ferait pas rr.is en caufe, le duc
d'ÛR.. fe leva pour parler , &. dit : Prenez bkn garde, mef-
"îîeurs, que il vous rci:dtz 1e décru que :!'on' vous propofe,
'le fouverain au nombre au m^ir.s d« 100 m-ille hommeSf..
. J'invoque, -s'écria auiiicot un député gaucher, la qucltion
préalable , fur l'obfervaticn de monfe'igneùr , car il ne loi
■refte pai de quoi payer quatre mille de fes fouverains dont
-il parle. - ■■'

Pour nous faire pafTcr -aufli leftcment de la licence à la


liberté, que nous parlâmes il y a deux ans /'de'l'cfclavage
''à la Leence , M. Halks a'voit prorofé 'à Taffeïriblée îTatiô-
'nale d'établir une commilficm frévôitafe,-qm n'auroit rti
( i*7 )
de différence de l'uiquifition cfpagnole , que le nom -, m»'\»
nous apprenons à l'inftant , que cette propofition a été re
jetée avec mépris, tans nura: avoir les honneurs delà dif-
euffion.

Lijle des écrivains démagogues , avec Uurs ~i~-


vtais & anciens caractères. '
Champvort, bel cfpiit, domoftinue de M. le prince Qcttdi,
ami entictepu de M. de Vaudreuil, a qui, dans tout ce
qu'il a obtenu , doit encore a la cour le peu qu'il a
mérité.
Ducts , qui , jadis , ne pouvant ramper plus haut , ram-
poic chez M. Dp.ngevillas ,Sc dilult de lui: Cejt un
bien aimable feigneur , il me paye mes ports de
lettres.
La HARrr,qui a Toujours ét.é le plus bis miitre d'é
cole de toute la littérature, & qui a dit de cetie ftiéms
reins qu'il ellaye d'outr.igi-.r aujourd'hui:
Va feeptre eft inutile avec mut de beauté ,
Mais à tant de vertus , il falloir un empire.
Conoorcet , géoraettre intrigant , qui n'a jamais bien
jinefure qLe la fortune , bien calcule que la b<ulak , 6c qui
pouiTbit fa f:mmc dans la tr,ah:ie de Veiiailî.'S , eu lui «Siff
lant : Tien.- oi bien , vodic le roi qui pajfn
Garât, pauvre ccervcle , qui. n'en, voulait jadis qu'a
l'académie, & qui inrectoir. de Ion encens, tout ceux qu'iji
croit braver aujourd'h.ii:. .
Suahd , ancien complice àz toutes les perfecutions licté-
raire«, & qui etoit décrie m ■'■'.«; .': la police, car l'inlpeftcut
Qutdor , Hifoit de lui : // peut être eftimi à l'académie',
mais tl lie l'efi pas dans nouç^çorpà.
Grouvelle , d abord laq;ini* de CLauipfort; cnf.iite
fecrétaire de la feco|ide antichambre de M, le prince Conde ;
>& enfin , chaffe du Palais-Bourbon , fôapeoaiaé de vouloir
•tmnger-à natter- '-' -- '
( is? )
Paussot , jadis ie plus vil ennemi des plus honnête»
phiiolo; hes , le premier calomniateur de Roufjtaii, lâche
& impudent , flatteur du njiniftre Choiftu.il , 6i pour com
ble d'infamie, refufe à racademie-françaife, pour fes baC-
felTes.
ChépheX , élève de Palijfot.
Sauvigki , i'orginal du pauvre diable de Voltaire, 8t
qui , deux jours avant la révolution , tendait encore la irmin
dans les cours de Vertailles.
Le Bruv , Chantre affamé de M. de Calonne , & qui,
connu par fes odes, n'a jamais vécu que de les dédicaces.
Noël , pauvre féminatilte , à qui l'abbé Alaury a long-
fernf donne du pr.in . de l'emploi, & jufqu'à des phrales
éloquentes pour (ubliflcr, St qui, faute aujourd'hui de pou
voir lui rendre tout cela , eifaye, en le déchirant, de le rend te
impitoyable.
Linguet , le défenfeur des crimes du feu duc d'Aiguillon.^
l'efpion de quelques milérables cours d'Allemagne , & chalfè
de par-tout, même de la baftiille , qu'il a plus déshonorée
que méritée.
CERUrri , jadis le valet-né de tout ce qui avoir une
table & uo lit à donner ; qui s'étoit fait à la cour quinte
nvile livres de rentes, en vieille; femmes, & qui, tovu riche qu'il
jcft de trente ans de baiïe.Ies , vend encore aux vivars /Jon,
) '■ ingratitude envers les morts.
Brissot dk "Warvule , ancien commis de" Mirabeau,
i înterdTé d'un tkrs dans tous les marchés de Ion maître , &:
qui , par conféqi»e«t a toujours reçu , comrnc lui , des mau-
vaifes intentions de tous les partis.
_ Villete, cfpeee d'homme dont les vices ont été long^
tems fuivann la cour ;cuù a toujours rampé, tant que ta
boue de la France a relié à fa place; & qui , fan; la ban
queroute de M. de Guémeni , feroit encore aux troulTcs
'. de quelques grands feigneurs.
Laclos , un des plus plats intrigans de l'ancien régimî,
«LaiTe de toutes les antichambres de Yerfailics, & à force
( 199 )
Se refcutî , parvenu à l'intimité du duc d'Or, qui pourrait fc
déshonorer , mais non fc ruiner fans lui.

Le grand Aîexandr\ .. de l'afTcmbléc nationale, pouf


égayer a fon oïdinaire fes longues na: rations, a termine
fou rapport , foudroyablcirun: militaire, par un article de 14
paires lignes, pag. 414, dci iogographe dans lequel ou
trouve 11 tois les mots fon, A , la.

Les Savoyards emplois à l'entretien du grand ir-parre-


Trient national, Apnt convenus, après avoir entendu M.
Alexandre Laim.. iacuq;er fon rapport anlfi épouvantable
pour nos ennemis que ra'rurant pour nous ,' qu'ili devoienx
lui céder leur talent de faire voir la lanterne magique.

4
M. de la Lande, aftronome , comme chacun fait j
prophète , comme chacun fait , philofophittc , comme chacun
(ai: , 8c démagogue ou propagandiiie, comme chacun iaic ,
part pour Manh im, & prétend qu'il y va faire des obferva-
tions aftronomiqucs. On lui cro.t une autre destination , Se.
on invice qui il appartient de l'ob'etver lui-même.

Théâtre Je MoNSIF.UR.
On joue fur ce théâtre une nouvelle pièce Intitulée:
Lodoiska , o^i feduit Se enchante tous les fens , à l'excep
tion du fens commun.

On reçut l'avis Jeudi foir , à la fecYion des Pctits-Peres ,


^ue le général Houille éioit cacho, avec une petite armée,
«lans les égouts de la rue iaiiu-:ionor?. —On envoya (ur-
lf-tkamp des eorumiliairci , des Juges de Paix , <iw accu
( 20Ô-).
fateurs, Se Je? experts pour les vifiter. —On n'y trouva que
de la bouillie pour les rats.
> j

' Sous le prétexte cm'ii ne faut pas que l'aiTemblée natio


nale foit contrariée, & poiar empeerrr qu'on ne lui donne
lies instructions dotn le dcfpotitme ij'olu iVa pas befoin ,
Jcs comités cmployent la moitié de la nation à emprifon-
net l'antre. D'aicés cette méths^c, ic lejaume ne peut
manquer d'appartenir au dernier arrêtant f. s'il ne retourne
pas au premier arrêté. ' *. t :
j'

Tarifpour la contrihution jvnckre^àW& en troi»


clailes , en raifon des différentes «riaturcs de proptietés , Se
formant pour la commodité des propriétaires, tiois tarifs dit-
ferens , accompagnes de la loi & de l'inftruction de l'atiem-
blée nationale , aceepte par le roi , & fuivi du décret
particulier qui fixe la proportion dans laquelle les pro
priétaires doivent faire la retenue fur les rentes & préda
tions dont leurs biens peuvent être grevés.
Par M. Duverneuili prix, ij fols. Le titre feul de cet
ouvrage où le trouvent encore divers articles Lr.téreilàin pour
les propriétaires, prouve fuftifamment fon utilité ; & fon fuc-
cès à leur égard ne peut être douteux. Il fe trouve a Paris,
chez l'auteur, rue J. J. Roufleau (ci-devant rue Plâtriere)
N°. 17.
Faltide fils, imprimeur , même rue , N.° 11.

Cf. JOURNAL paroit tous les matins.


Le prix de l'abonnement eji de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de. port. Le Bureau ejl établi
rue Perccc-Saint~Andrc-des-Ârcs , lï°. zi.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de. la Ville,


N.° 2.6. m$ÊLjl. Emeut* àûfauheurg

TMardi 16 Juillet. ^^Jf

; journal:!
de la Cour, et de laVillë»'
Tout faiféur de Jou.nal doit tribut an malitt
il A FONTAINE.
. .. ' ' ' ' —— T '■ ~
. L'expédition des affaires devient lente , à mefure que
plus de gens en font chargés : ils donnent trop à la • pru*
àencï , ou ne donnent pas allez à la fortune , & a fore*
de delib:ret , oa perd fouvent le fruit de la délibération.
Le gouvernement fe relâche , à melure que les m ■giftrais
ïe muitiplieBt ; & plus le peuple elt nombreux, plus la force
réprimante doit augmente^ d'où il fuit, que plus l'etac
s'agrandit, plus le gouvernement doit fe reflerrer, & que
le nombre des ckefs diminue en ralfon de l'augmentation
du peuple.
Contrat foetal, ch. t. :
Voltaire , cette idole erieenfée par les démagogues , éeji»
voit au duc de Richelieu le 10 mai 1771 : ---Si mon hér^*
ne peut deviner comment cette pctàudicrc finira, il n'y,a
pas d'apparenct qu'un vieil aveugle appercoive ce que la
•vue du vice roi d'Aquitain* ne voit pas. Je juge feulement
à Vue de pay* , que notre nation a toujours été légère Se
quelquefois tres-croelie , qu'elle n'a jamais fu le gouvernée
par clie-mémi!, qu'elle rt'cft pas trop digne d'être libr*.
J'ajouterai même encore, que j'aimerois mieux vivre fous
la patte du lion , que d'être continuellement expofé aux dent»
«l'an million de rats mes confrères.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
S-éancc dit 2^ Juillet.
JLiE directoire du département de la Feht inféiierre a
ictit à M. I: prélidtnt pou inftruire l'aiïtmblée de l'hett»
Tome IV. Anne* ijr$ï, Ce
( 202 ) ''-'.■
renx fuccès de 1'expédicion militaire contre les féditieux da
pays de Caux. Les municipalités rebelles fe font foumïfes;
& tout eft rentré dans l'ordre. —Un dcîret rend les fous-
olficiets refponfables de tous les raouvemens d'infubordi-'
nation.

VARIÉTÉS.
Le club des Jacobins n'a jamais été qu'un infiniment
dans les mains de l'aflemb'.ée. Elle l'a carelTé , protégé ,
{oufBé , tant qu'elle a cru en avoir befoin; mais cet inf
iniment davenoit dangereux ; elle l'a brifé avec colère >tktt
n'eft plus confequenr.

Voilà donc rajjimblit-rrint, & le club-roi aoT cou


teaux tirés. De jeunes gens qui fe croyent royaliftel rioient
fous cape en voyant ces deux coloifes fe heurter avec vio
lence- Un chevalier de Saint-Louis, profondément arif-
tocrate, leur dit en fou cirant : Rie[t imbicilles ,rit[}
'vous ne voyel donc pas que ce font deux bétes flrcces
'oui s'entre-batttnt pour Javoir laquelle des deux vous
dévorera' —Quand l'arirtocratie eft anlîi prononcée , elle
celle d'être daigeteufc ,• elle n'eft plus ridicnle.

Ëhanfon du Vicomte de Mirabeau , envoyée ds


Bruxelles , où elle a été chantée dans un
repas militaire.
■ ' ■ Air : Mon honneur dit.
Tout bon Français aux champs de la victoire,
Sera bientôt guidé par des Bcurbons:
Poar applanir le cherein de la gloire,
Ils donneront exemple* Si. leçons.
(• 103 )

Et Us vilains qui gouvernent la Fiance ,


Verront enfin les chevaliers Français ,
Se rappellant leur anticae vaillance ,
De leurs aïeux rajeunir les hauts faits.

Braves Français, fur les bords de la Seine,


Languit captif votre Roi malheureux ;
Pour fon bonheur, pour votre augufte Reine,
Vous ne form?z que d'inutiles vœux.
Voici le jour, l'inftant de h vengeance ,
Qui luit enfin à mon coeur enchanté :
Nous offrirons, en délivrant la France,
Un grand exemple à la poftérité.

Des feelérats ont dans notre Patrie


Porté le feu, le fvr & le poifon ,
Autorifé le meurtre & l'incendie,
Légitime ; le vol , la trahifon.
Mes bons amis , il faut punir le crime;
On a compté fut nn plus long fomm.il ;
Et puifqu'il faut immoler des viftimes ,
Frappons ; la mort doit fuivre un tel réveil.

Peuple Français , la trompette guerrière


Ne vous doit point infpirer la terreur,
Car cette fois le (ignal de la guene,. «
Sera pour vous le fignal du bonheur.
Nous vous rendrons pour monarcuie un bon rere ,
Vos rmgiftras, vos prêtrei & vos lois, .
Votte gai ce, vorie ancien caraftere , ,, ,n
Et votre amour fi vanté pour vos Rois. - •■' ■ i
i . : . . i .
Au tems heureux de la chevalerie, :-- ',
Nos anciens preux fervoient avec ardeur ■/ - ■*
( *°4 )
Leur Dieu , leur Roi , leur dame , feur patrie,' "y *
Mêmes motifs predent notre valeur.'
Sexe charmant , fécondez la vaillance ;
Que Mars s'échauffe aux feux du tendre amouf ;
Et fi de vous l'on requiert efpéracee ,
Promettez, mais ne tenez qu'au retour.
Note des Rédacteurs. Nous inferons ces couplets;
parce qu'ils nous paroiflent propres à faire connaître les véri
tables intentions de nos contre- révolutionnaires d'outre-
Rhin. Tenons-noxis plus cjué jamais fur nos"gardes ; ferrons-
nous

Trois louis à gagner.


'/ii.-.:
On a perdu un manuferit intitulé , les avaruures pa
triotiques de mad. Delphine. Ceux qui en auront "çon-
rioifTance font pries d'emprévenir le fuifle de'l'hôtel de Jau-
eourt , rue de Vatigivard,. ■ . .'■• i .-. ■ ..'.

Excepté l'cfruit. , les grâces & la beauté , la faroeufe


Agnès ~Buflo>t reiîemble ptefqu'en tout,, à' la célèbre A-
giiès Soicl. On allure 'que notre Agnès dît l'autre jour
a Ion illuttre atpant d'Qr: on m'a, toujours prédit que je
ferois aimée d'un Roi de France ; je vois bien que la pro
phétie ne s'accomplira 'jamais , tant'qde je 'iefté-ai avec
vous-, ainfi je vous" quitte ,:& je vais allleri trouver Rp-
beitfpiene. ,i ,. , ■ i -J ,. •■ -

L'artrmbléc nationale vient d'ordonner le dénombre


ment de tous les citoyens "de fon empire: dans l'ancien
réginv , cette opération anrorit fu devenir ftmeiref car on
a remarqué de tout tems que cette fantaifîe etoit un in
dice fur de la chute ' dés foûveraim tjutf fovorerr ordon
née. Le Roi Danid^fâ w.;W#pk%^aiH;j»ft rçfte,
( *°> )
^jfc'n'eft pas fon fcul trait de rclTemMance avec l'afTem-»
' Jjlée nationale : ce bon prince faifoir fort bien alTaflînet
■-. les jKos qui lui déplaifoient ; il pilloit vigoureufement fet
voifins ^ il craignoit beaucoup la guerre ; & enfin il mou
lut .de la V avec tout cela, dit l'écriture, il était
fuivaot le coeur de Dieu , comme l'acfemblec nationale et
félon le .eccur de la nation.

s. -I
On affiire que la conquête des biens de M. le prince de
Condê , ci-devant couiin du Roi, ett beaucoup plus iilui*-
tre & plus importante que l'allcmblee nationale ne le cro-
■yoit elle-même. Ce prince , décide depuis long-tems à ne
jamas revenir en France, avoit vendu tous les biens a
pluficurs fouvrrains de l'Europe. C'elt, dit-on , l'Empereur
qui a ac hetc Chantilly, le Roi de PrniTc, le Cleimo.itoist,
& l'Impératrice de Rulïie, les tertes fituées près d'Anceni».
Par les nouveaux décrets, ces illuftres acquéreurs v«nt
;étre obliges de venir habiter leufs polleffions en France,
fous peine de confifeation ; ainfi nous verrons bientôt S.
M. Impériale à Chantilly, le Roi de Prude, à Varcnn*,
& l'Impératrice de Ruffie, venir rétablir fa fanté & fes
forces dani> les heureux climats arrofés par la Loire. Au
refte , cet événement ne peut que hâter le moment qui
.répandra h bonhrur de notre conftuution dans tout le
refte de l'Erropc. Ces différais fouvera'ms , ayant rcfpiré
en Frauce l'ijr facré de la liberté , ne manqueront p«ts
d'aller le répmdre chez leurs fojets refpeétir's, dont fa
reconnoiffance ne fera fûremerit pas moindre que Cêffe
des Français e-ivtrs leur Roi , pour les bienfaits qui ta,
leur ont procuiée.

On donnera denain , fur le théâtre de la gaîté , la f>r#»


"gniercrcprefentarioo-le la Ctdchetié cajjie, ou la décon
fiture des Jacobins.

, jif)7J*| cir. r.-.fl ny fflf,*) ii •


Une petite erreur de kpm a caufé , dit-on , l'autre jour f
jus cxcillitiS ''découvert; Il y'a'ieî un M.: F. enrage élu»
( 206 )
blifte jacobke, Se un autre M. F. membre du côté drow
de l'alfemblce nationale : ce dernier reçut un paquet de
Londres , adrerTe à l'enragé , & qui eoncenoit toute l'intri
gue de la confpiration des Jacobins de Paris , pour exciter
en Angleterre ce qu'on appelle à-préfeot le plus faint des de
voirs : on le prioit de prefler l'envoi du balot de cocardes
«leflinées à orner les têtes des affilies anglais , Se on enrroït
dans beaucoup de détails ttès-imfortans. M. F. eft allé fur
ie-champ porter le paquet à M. rambafladcur d'Angleterre ,
qui l'a vivement remercié, & qui a fait partir auliuôt un
courrier pour M. Pitt : ce miniftre a donné par-rout de £
bons ordres , que le baloc de CDcardes a été (aifi , la conf
piration découverte , k les Jacobins étrillés en Angleterre
comme à Paris. A Birmingham le peuple a brife les meu
bles & brûle la taverne 6ù ils Cilebroient ^ fête jacobite ;lcs
maifons de. frères ont fubi le m:mc fort ; & ils ont été per-
•fonncllemcnt fort heureux que le peuple anglais ne connoiue
jas l'ufage de la lanterne. Heureux Français , tous les peu
ples de l'Europe, plongés dans l'aveuglement, rejettent avec
horreur votre fublinie conftitution ; vous feuls jouiriez da
.bonheur , puifquc vous feuis en êtes dignes.

lr. ———■ •'■• •,


La réparation du club des Jacobins n'en a impofe à pffr>
fonne ; c'cfl ce qu'on appelle vulgairement une frime , Comrrfe
ces meilleurs s'apperçoivent que i'opin on publique les aban
donner tout-à-fait depni. 1a feenedu ChamfS-oe-Mars , its
ont inmginé une efpcce d'opéraiion cpiiratoiff ; ils ont lailïé
au club j-rimnirc les membres parvenus au dernier degré d'a-
vîlîfiement & de ridicule , tels que les Mcrct. . . , Us Ro-
chamb. ,'cs I.acl. , Robertfp ... &c, & fe refte s'eft réfugié
aux feuili<ins; mais les autres $ y* tf uniront infenfiblement , 8C
le na-n ayant changé, ils efpercnt que l'opinion changer»
auili ; d'ailleurs, ouand ça n'arrivetoir pas, il en réfulterojt
qu'au lieu d'un club Jacobin, nous en r-iuions deux; & cotnms
on fait :
Deux foleils dans un lieu trop étroit , _T~-
'.".'.. Rendent fort exceilïf le cotvtairc du froid.
( 2Ô7 )
■ L- finir Rab.,.. de St. Etie . . . ayajit fait l'autre Jour à
l'alTemblée- la motion de châtier de Paris tous les brigands ,
Une voix forte s'éleva des tribunes : à Viti^rat !

L'aiTcmblée , qui , contre l'avis du marquis de Fillette, a


toujours été en avant fans regarder ce qui fe parte derrière ,
commence à revenir fur fes pas»

Madame de Coign... fe plainr ?vec tant de rai fon qu'iî


foit encore çueftion d'elle dans notre journal, que nous
avcrrilTons férieufcnftnt nos abonnes de ne plus s'attendre
à rire à fes dépens. D'ailleurs-, fon genre d'efprit & le mé
lange de fa fociétc, devicnr.cnt fort embarraflfanr pour un
journalilte , & il n'eft fouvenc pas plus fur de la loner que
«le la ndiculifcr. Qve penfer en cflxt d'une femme qui
foupe prefque tons les jouis entte le vicomte de Noailles
& M. de Rivarcl .' La préfence de l'on lui laiflc-t-il le
droit d'admirer l'aurre ? Nous renonçons à réfoudre ce pro
blème, & nous l'abandonnons aux amis de Mad. de Coign...

On allure que Madame Condor... vient de s'enfuir


avec Achille du Châttlet , craignant que la tête de
ce hhot du coin ( i ) ne fût en danger. Il paroîr,
d'après cette tendre fugre, que celle de fon mari nt lui
a pas caufé les mêmes inquiétudes.

Il eft aflez fingulicr que le colonel Tarleton, qui, à


Paris, s'offre pour aller combattre les ennemis de 'la li
berté frar.çaife, eft le même qui, il y a environ deur
mois, s'elt levé contre l'abolition de la traite des Nègres.*

(t) On appe'lr ainfi Achille du Chtteht, depuis


fon placard à la nztion irai caife.
( aoS )
On voit pat-là , que e'eft l'homme des eirçonftances. .*-Ap&»
tre de la libevte ta France, fie dans la chambre des com
munes , l'ami de Pelclavage, —Ah ! pauvre nature humaine 1
St. James's Ckronicle.

?apa Target, en apprenant le petit coup fourré açl


Ctump-de-ïvlais, s'eft écrie en pleurant : 6 ma pauvre
cotiflitutionnelle < o ma chtre fille ! te voilà dêshono-
fét ; tes amans fe battent pour toi.

Vous admirez avec raifon , monfieur , la délicateffe


érfent M. Cochon , en refufant de prendre part à la dé-
Jibération relative aux intereifsns animeux qui pottent le
même nom que lui; mais c'eft faire tort à fon civifme,
&; méeonnoître fon grand caractère, eue ne ras lui fup-
pofer la même fermeté qu'eut autrefois Brutus , dan?
une circonftance à-peu-ptès ieir.b'able ; il condamna fes fils
à la mort : pourquoi M. Cochon, que nous ne pouvons
nous refivrcr d'admirer , ciaindroit-il de marcher fut
fes traces /
' ' — "* ■■ -

L'on ne parle à Londres que de l'interpofition des puif»


fances étrangères dans les affaires de France 5 on s'y atteri-
doit même avant l'arreftation du Rei; à plus forte raifon ,
cette mefurp devient inévitable à-preient. ,

- ' ," Extrait du Recorder.


'' — 9

yO/z<\s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint'


> Andre'-dès-Arts , N.o 21. •

De l'Imprimerie du Journal de la C0U1 & de la Ville,,


Mercr. 27 Juillet. ^Jjjjl ^//<!" * »<**'•

JOURNAL
& e la Cour et de laVillb»
— - ■ ■-———--* -——■■■■■■ ..—.,._ i i .-i.j»

' Tout raifeut de Journal doit tribut au malin


- * -- La ^Fontaine.

On a donné dimanche 14, à la comédie, italienne , une re-


prife de Guillaume Ttll, fait biftorique , horriblement dé
figuré par le Jacobin Sedaine. Aucun comédien n'ayant voulu
ie charger du rôle du gouverneur , un danfeur de cette co
médie ravoir accepté par complaiiance : il a cte hué ou-
trai^eufernent. Ce pauvre martyre du g<?nie marfaiiant de M»
Sedaine , ayant interrompu un moment fon rôle , a dit
au ptiblic : Mcfficuvs I je ne fuis pas Bon , je le Jais ;
mais le rôle efl encore plus mauvais, cy je dois à
l'auteur une bonne part de votre accueil. —Sa peùrc ha
rangue couverte de murmures & de fifflets , n'a pas été en
tendue: eile mérite de ne pas palier fous filence.
Après la pièce , un ami de M. Sedaine eft monté par ef-
cslade du parrene au théâtre , a fait relever le rideau , Se a
demande, de la part de Tes commettaos , que le &ear Chênarà
fit à l'avenir le rôle du gouverneur. Le commiflaire de po-»'
lke a forr fngement répondu à cette fommuion , «n ivitauc
te public à fc retirer, attendu que le fpc&acle étoit fini ; ce
qui s'elt exécuté fans réfi (tance.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 16 Juillet*
X\tEN d'intén flant. —U 1 fecrétaire a invité lés Comité»
«le constitution & de révi ion à fe réunir ce foir ( mardi ).
Tome IV. A#iné.> 17511. Di __^
( aro )
^out entendre la lé&ure définitive de la charte conftîto*
tionnelle. —La queftion des ordres de MaUhe a été rea-;
voyéc à famcdi matin.

U
VARIÉTÉS.
Un gentilhomme breton difoit , il y a deux jours, an
Palais-Royal : Me voilà au niveau de la révolution ; je
fuis ruiné. —Le même difoit que la conftitution avoir ef
fectivement mis les nobles au niveau des roturiers , puifquct
giace à fes bienfaits , ils font tous également pauvres.

Pourquoi dit- on le côté gauche ?


Pourquoi dit-on le côté droit ?
Ceft que toujours l'un donne à gauche ,
Et que l'aucte va toujours d toit.

Il y auroit encore un moyen d'achevff d'humilier fe rro-


bleffe ; ce ferok de décréter que les nobles dorénavant fe
ront obligés d'aller à pied , Se qu'il ne leur fera permis d'al
ler à cheval que dans un feùf cas, celui où. un de ces
hommes nouveaux , qui nagueres trott oient dans la boue, Se
qui aujourd'hui fe font traîner dans une voiture , auroic
t^efoin dç quelqu'un pour le précéder ;. alors un iwble feroit
obligé de lui fervir de courrier

Et fous Charles premier auflî, les écrivains régicides qni


firent tomber la tête de ce prince fous le glaive des factieux ,
ofoient dénonegr les défenfeurs de l'infortuné Stuart ,
comme des tr.-sîtres à la patrie , & des ennemis de la chofe-
pubiique '. A Paris, pendant la ligue, fi quekra'imprudenc
t'ievoit la voix en. faveur du Béarnais , oa k pendait fan&
fin )
fturre forme de procès. La portent: a décidé de quel côté
croient les traîtres. Qu:l eft le plus généreux , de fc déclarer
pour I: parti qui opprime , ou pour celui qui eft opprimé ?
N'aimeriez- vous pas mieux être Duwçoi que M.arat , on
Noil !

Sur le décret confervatcur des champs.


Pères conferipts , vous avez bien raifon ;
Fortemciu il faut qu'on punifle ,_.;
La poule , la bit e , fanon, —i c >
Qui portent tant de préjudice
A la vendange , à la moiifon :
PunifTez encor davantage
Ces dogues infoleus , de qui l'affreufe ra^
Mort le maître dt la maifon
,
L'homme qui , comme tout le monde fait , defeend en
droite ligne de Clovis , répondit il y a quelques jours à
l'ipquiet tréforier de Mouilleur , qui lui faifoit fes dolcances :
Mais que voulez-vous que je faJJ'e ? fi Monjicur ne
revient pas, vous êtes ruiné ,• s'il revient, je fuis pendu.

Que dira le roi de PrufTe, lorfqu'il apprendra qu'on met


fur fon compte les crimes du duc d'Or...,.''. Qui ne fait
que le fieur Ephra.. eft l'agent du bourgeonné ; q l'il a
été chargé de faire un emprun r pour lui ; & s'il en a repanda
pour fonlever le peuple , qui peut-on en aceufer '< (\ ce n'eft
celui que l'alfemblée nationale a fi m.il lavé , c.-lnique l'Eu
rope entière reconnoît pour coupable de tous les malheurs
de la France.

Nouvelle édition des Voyages du capitaine Gulliver , rc-


yue & augmentée par M. Dutcrrier , en quatre volumes
in-ii, chez M. Deftnne , libraire du Palais-Royal.
(212)

Si ic forcené Carra étoit moins méprifablc , on pourioit


alfurer que les invectives que ce mifcrable ne ceflï (je vo
mir périodiquement contre l'augufte frère de la plu* mal-
heureufe des Reines, Croient feules une raiton fumfante
pour ce prince de faire la guette à une nation qui femble
autorifer de pareils outrages, puifqu'clle les.lpuf&e. On par
loir un jour de cet énergumène à Léopold : Je fais de
bonne part, répondit l'Empereur, que cet homme eft
fou ; aufTï , la feule fatisfaétion que je demanderai jamais
de lui, c'eft qu'il foit renferme inceffamment à Charenton
ou à Bicèue.
Extrait du Times.

Nous nous emprefTons de faire connoître à ceux qui


ont le bon efprit de ne pas lire le Journal du foir, la
fine plaifanterie que M. Beaulieu , fon auteur, y a in
féré» dans, le numéro 385. —Il dit, en parlant du refus
' que les régiruens fuiffes font de recevoir pour leur folde
des affignats, qui ne perdent que 15 pour cent: que cette
nation-là eft bien de fon pays !
N. V. Nous venons d'apprendre que les Suilfes avoient
prié deux de leurs caporaux fchlague , d'aller témoignel
à l'auteur le plaifir que leur a fait cet article.

On nous aflure que dai-s une feérion de Paris , fur jo


perfonnes qui avoient promis de partir pour aller défendre
rios frontières, il n'y en a que 13 qui ayent voulu figne*
cet engagement.

Tous les membres des fociétés jacobines , feuillan*


tines , cordelières , ont arrêté que , d'après leur ferment ,
ils ne pouvoient fe ilifyenfer de fuivte l'exemple de lent
confrère le fieur Provant , cannonier du bataillon de St*±
Nicolas, qui s'eft brûlé le crâne lamedi matin, après avoit
dit à fa famme .Se à fes enfans : mes amis , j'ai juri dt
yivre libre ou de mourif; M. Robertfpicrre vient dt
ynt prouver que la Uberd étoit perdue... », pour,.
( m )
On pourfuit avec le plus grand acharnement t Ami n'a
euple, £Hmi du Roi, les amis de la conftitution , &ei
£ 1 paroît que F amitié eft une vertu de contrebande, ainlï
que la seconnoillance ; & dans toute cette bagarre, on ne
fait plus qui aimer.

Meifieurs de Mênil-Durand, St. Elme & Moi ange,


qu'on avoit enfermes dans les priions de l'Abbaye , en font
lortis après y avoir demeuré environ vingt jours : on leur
a dit , pour les confolcr, au mownt de leur fortie , que
peut-être on leur apprendrait le motif pour lequel on les
avoit fait arrêter.

Il fe prépare quelque grande révolution ; car nous avons


©bfervé , que depuis quelques jours la coéffurc des jacobins
varie au point que plufieursfont faire dcscatogans,deS queuesj
& qu'ils mettent prefque rous de la poudre : cette obferva*
tion , qui, au premier apperçu, ne paroît pas fort intéreflante ,
donne beaucoup à penfer , réflexion faite.

On lit dans Suétone , ( vie à'Augufte ) une forte d'appel


nominal des fénatcurs romains , à l'épaquc qui fuivit les jours.
heureux de Céfar, Pompée, Cajfius , lirutus, Antoine j
Lépide , &c.
Senatorum affluens numerus defbrmis & incondita
turba; crant tnim J'uper mille & quidam indignijjiinii
Un profelleur de l'univerfiié vouloir parier que ces leu»*r
teurs indignes éroiént au nombre de 1,019; Four nous,
nous favens que Suétone etoit ariftocrate , &'inous n'ajoutons
aucune foi à fou libelle infâme.

Point d'argent , point de SuilTes. Quel malheur pour


la France, fi elle petdoitj dans ce rnameqt-ci, les fculf
( 2r4 )•
foldats qui connoiltent encore la fubordination ; les fenta
que les Jacobins n'ayent pu corrompre -, les feuls qui puif-
fent encore fervir à maintenir l'ordre dans notre malheu-
reufe patrie ! , •

SCÈNE pacifiée entre M. CoTTI. & un Curé


breton , dans la nouvelle /aile des Amis de
la conjlitution aux Feu llans, le 10 juillet ,
un peu avant l'ouv erture de la féance.
si m"!
Le curé {voyant entrer M. Cotti...)
iVoilà monfieur Cotti, meilleurs, qui fe ravife
.....
Et qui s'en vient ici cacher fa couardife ,
Après avoir tenu cinq jours aux jacobins,
Par nous abandonnés comme de vils ered...
( a M. Cotti.. )
Bonjour donc , l'indécis. •
M. Cotti. ( avec humeur. )
Eh bien , qu'en peut-il être ?
Dans les occafions , je me fuis fait connoître:
De mon patriocifme on ne peut pas douter.
Et fur les calotins j'ai droit de l'emporter.
Le Curé.
Oui, fans jamais parler , toujours ouvrant la bouche ,
Par-tout, lorlqu'on vous voit, on voit un gobe-mouche.
M. Cotti. ( en grande colère. )
Un gobe-mouche! moi ! vous êtes.;., un coquin.
Le Curé {gefticulant donne un foufflet à M. Cotti.)
Tiens , voilà pour coquin....
("5 )
M.. C o t t 1 ( effrayé. )
Un foufflet à Cotti. !
Au fecours : holà donc ! ... j'ai le nez en compote...
.Vous êtes bien brutal, mon cher compatriote.
Le C u r e ( montrant encore le poing).
Je ne fais qui me tient
U n J u i v de Metz { fe mettant entre deux );
Meflîeurs , que faites-vous ?
Quel fcandalc ! quel btuit ! Pourquoi ce grand courroux I
Le C u r ê ( toujours levant le poing ).
Ce puant Jacobin , qui , couvert de fa crotte ,
A peine admis chez nous, infulte ma calotte ! ..
Par la mort ....
M. Cotti. ( pleurant ) ,
II me bat.
Le Curé,
Qui, moi!
M. C o T T I. /
Tâtez plutôt»
Le foufflet fur ma joue cft encore tout chaud.
Le J u i f ( au Curi ).
Ak , l'abbé ! fe peut-il !
Le Curé..
Il m'appelle coquin.
M. Cotti.
Ok , ciel t peut -on mentir 1 ... Je n'ai dit que faquin.
( »<)
Le Cil t; ii M. Cdfti.).
Tu n'as dit que faquirt? . . . foit , je t'en Félicite.
Eh bien, je >'ai pays comnK tu le mérite;
Pour le mot de coquin , la taxe eft deux foufflets i
Pour celui de faquin, un feul en fait les fraix :
Je fuis en règle.
Le lui;,
Oui , ma foi , rien n'cft plus jufte ]
J'adopte ce tarif; il faut que je l'ajufte
^.u chapitre des clubs dans nos favans décrets.
Mais .... la féance s'ouvre. Allons , vivez en paix.

Dans 1; nombre des citoyens à ij, qui partent de


Paris pour voler fur la frontière au fecours de la nation ,
il en eft un grand nombre qui feront obligés de monter
fur une chaile pour charger leur fuftl.

Errata du Numéro d'hier.


Page io8 , ligne 10, elle n'eft plus ridicule; life^, elle
n'cft plus que ridicule.
Pag. ro8 , hg. 6 & 7 , ô ma pauvre conftitutionnclle!
Vf. o ma chère conftitationnette !

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de l'abonnement efl de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour là
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percéc-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. 21.

Va '.'Imprimsrie d» Joivrnal de la Cour & de la Viik,


Jeudi 28 Juillet. T^jjf à Ftrfaillcs-

JOURNAL
de la Cour et de laVilee.
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

A VArchiduchejfc d'Autriche , Gouvernante


du Brabanti
Les Français réunis en ce paifiblc afyle ,
Doivent à vos bontés un deftm plus iranquile.
Pour votre augufte fête elt-ce un bouquet de fleurs
Qui pojrroit égaler l'hommage de nos cœurs?
D' Antoinette à jamais admirant Iz courage,
La vidtoire ou la mort , voilà notre partage.
Héroïque piinceiTe , approuvez nos projets.
Au rang de chevaliers oferions-nous prétendte,
Si nous raillions brifer le feeptre des Français ?
C'cft la caufe des Rois que nous voulons défendre.
Digne fang des Céfars, le pere des humains
Vous combla de les dons: pour moi, j'oie le croire,
Il ne vous a donné de fi luperbes mains ( i )
Que pour nous défigner le chemin de la gloire.
M e u d f. - Mo n ? a S.

( ) Dans l'univers on ne fautoit voir de plus bellw


mains.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du ij Juillet,
V_/N a tendu compte d'une nouvelle révolte du Régiment
du Poit-au Prince qui s'elt embarqué pour arriver a l'OrisM ,
Tome IV. Année 1791. E e
( «* )

VARIETES.
Il eft incroyable combien les journaux j-eobiws, & la
Chronique !ur-ront , font devenus betes depuis qu'il ne '.eue
e'.t »!us peiraii de pucher l'affriflinat , le pillage & l'incendie.
Ce, écrits tïlïcmblcnt aux vipères qui ne font plus que ramper
inu.:i"çm:at dims la fange , lorfqu'on leur a arraché les dcar;.

On nous mande que M. le Mnrquls de Bouilli vient


d'être nomme Feld-Marcchal , au fervice du Roi de Suéde.

L« philofophes modernes fe font avifé de fou'Her dans


ce qu'il y a de plus vil, de plus corrompu , de plus fale; je
veux dire dans leur ceTvwu: il n'eft pas étonnant qu'ils n'y
aifOC trouvé aucune idée de la divinité; dr-!à ils ont conclu
qu'il n'exiftoit rien de fcmblable ; ils ont fur-le-chump em
bouché la trompette pour publier par toute la terre , qu'il n'y
a ooinr de dieu , que les hommes peuvent fe livrer a toutes
jeurspafiions, piUet , brûler , alTaffiner , manger même leur,
fembîables-, les fréterais les ont cru, 6c fe font cmprellé de
fatisfaiie leur rage.

J'ai vu vos volontaires oui fout à la veille de partir


pour la frontière ; j'ai remarqué qu'il n'y avoir pas parmi
eux d'enfrns au - deiîous d'onze ans, ni d hommes au-
dell'us de foixante.

MM. de Damas , de Choifeujl, & autres officiers


l'époque du départ du Roi, font arrivés à Paris ,
arrêtes a
ut été renfermés; & ils font à la merci de M.
o« ils ent
yolàd.
( *r5> )

Lettre du département des cotes du Nord.


Les citoyens des campagnes trouvant nos citoyens des
▼Mes trop chers à nourrie , ont pris le parti de recevoir
les prêtres jurems fans leur rien dire; mais'ils ne veulent ni
leurs mefles , ni leurs baptêmes, ni leurs absolutions: ccS
bonnes gens n'ayant plus de pafteuis , défolcs de favoir leur
roi en prifon , de foies fur-tout de fe voir mourir de faim ,
font des piocefli;:ns à toutes les vierges. , & fe réuuiflVnt ici
fept à huit mille j;cm.-s gens nuds pieds, les vieillards la tête
découverte , & les femmes en larmes ; fpcûwlc bien tou
chant que l'on traite de faniitilm; : on cheiche à les arrêter j
mais comm.-nt faire? en prendre un, ce le. oit s'attirer le
tout fur les bras ; le canon feioit une bonne brèche , mais
il faut conterver ces fortes gens pour la guerre , nos citoyens
étant obligés de gaider les villes : fi l'eiv.emi vient , om
enverra ces payftns fe faite tuer, puifqu'ils ont la fotiife
d'aimer leur religion & leur roi : on les va faire rue: depuis
dix-huit ans julqu'a quarante- cinq , quatre cents par mille ;
c'eft un moyen de diminuer le nombre des proej liions : il n'y
a qu'un petit inconvénient, c'etl qu'ils ne veulent pas mai;-'
cher.

Si les pères , mères , frères , confins- & amis de la conf-


ritution veulent qu'il exifte quelque chofe d'elle, ils fe-
toient bien de la remettre entre les mains du Roi : lui
feul petit la redrclTer, & réuflîr peut-être à la faire mar-'
cher, au moy;n de nombre de facrîâcations & d'ampu
tations.

Vous avez, mefficurs, dérangé toutes mes idées, ea


dénonçant mad. de Cotgtli comme entichée de démo
cratie. Je n'avois , jufqu'a-pcefent , çomin ce vilain pen
chant qu'à des vieilles- ou à des laides, dont la mauvaife'
humeur a befoin d'aliment. Cette exception à une régie
que je croyois générale, me derpute. ••
( 220 )

Il paroît évident qu'il y a un traité de quadruple alliance


conçu & (igné entre la Ruffie , la Prulfe, l'Autricht & la
Suéde, portant garantie du maintien de l'autorité de s
Souveiains en Europe. Les aimes puiflances feront invitées
à y accéder, C'ca M. de Eifchofswerder qui a rapporté
la iîgnature de l'Empereur à Bcriiu.

On dit que des médecins étrangers font d'avis de fai-


gner la fille à Target : clic eft dans un état ft défefpété ,
qu'il feroit plus convenable de la laifler mourir de fa
belle mort. ,

Une perfonne a entre les mains un maniïfcrit appartenant


à Melle. Delphine; mais ce n'eft ailuremcnr p3s (es aven
tures. Cet ouvrage n'étant compofé que de 93 pages , cette
jerfonne , qui eft le délîntérefiement même, annonce qu'elle
refuse la récompenfe oromife, ne voulant pas que Madc-
moifclle Delphine fe prive du travail de {es nuits pour t'avoir
Ce qui lui coûte tant de jours.

Nous nous empreflbns d'annoncer à l'armée , fr-anca-ife


qu'on vient enfin de récompenfer, par le brevet de co
lonel & par la croix de Saint-Louis, le patnoultne o'c M.
Del^e... — Ce citoyen a toujours irja'ctié fur les traces de-
fon vertueux père ; notammeut .lorfqu'il a feiivv M. le>
comte de Schemettow-, —en tenant une banque de bi-;
ribi protégée par M. le Noir; — en époufant, par efprit
d'égalité, une coëffeufe des filles de l'Opéra-, —en faifant
fou fêtaient civique de faire là- b.rbe à tous le* «rriffo-
ctates ; —^cn distribuant deux mille iouis à quelques par
ticuliers intérelfés à ne placer dans l'ordre dés chevaliers-
de St. -Louis que des fujets riches. — On ne doute pas
S^e 1 *b ce militaire conftitutionnel avoit pu prouver qu'il!
■voit feulement vu le .««Dp 4e Yof&esx., comnac U a. dit
f 221 )
«u'il en avoit le projet , il ne remplaçât aujourd'hui M.
<k Rochambeau.

L'afîembléc fouffre au milieu d'elle & n'ordonne pas


& l'accufateur public de ponrfuivre un diputé qui a ofé
dire qu'il falloir faire mourir de faim « qu'elle appelle
les ecclcfiafticues refra&âires !

Lorfqu'on propofa dans l'alTembice qu'il fûc perm s de


■tuer les pourceaux qui commectroien: d:s degats , M.
Cochon leur reprefeutan: , ne voulant pas qu'on s'op-
poiàt à ce noble ioft'mâ , s'écria : quelle barbarie! ,

Les Jaco-fîuillans entretiennent avec Ie3 jacobins de*


provinces , une correlpondance un ;eu moins incendiaire. Ili
les invitent fur-tout à ne plus taire manger d'ariilocrates ,
& à fe contenter de leur en faire la peur. L'échec que ces
ennemis du genre-humain viennent d'effuyer, leur fait une
loi de paroinc moins féroces , jufqu'à ce qu'ils airnt repris
l'afeendant qu'ils fc flattent encore de reprendre.

M. Sijkau cft toujours détenu à l'abbaye avec les pré


caution»; les plus minutieufes. Il ne peut corrcfpondre qu'a
vec le comice des recherches , qui , craignant fans-doute l'in
dignation généieufc d'un homme qui n'a jamais lu rel>
pecter que la vérité , n'a pas encore ofé 'l'interroger. G'eft-
là où nous les attendons. Il n'elt pas po&blc- de cioiire quÉ
ceYoit pour fes écrits qui font entre i;s mains de tout le
monde, que M. Suleaueft inquiété & furvcillé (i rigou-
-eufiment.Tout ce qu'on fait du myfteredefon aventure,
''eft qu'elle cft étroitement liée à l'affaire de MM. les gardes-
'u-corps, qui i'avoient réclame pour leur défenfeur : voilà
n crime ... Mais on nous promet à ce lujct des détails
^'il n'eft pa,s tems de publier. i "
v ( 222 )

M. Suleau a demandé iofti>CT.ueufemcnr. , qu'il lui fût


permis de donner, fous la furveiiia'nce de fes geôliers , quel
ques inftcucYionS à fes amis , pour prévenir, dans l'intérêt de
fes créanciers, le defo.drede fes affaires, & le gslpillagc de
fa fortune : cette modette & délicate reprcfcntation a été
^conduite. —Ici toute reflexion eft inutile ; il fuffit de citer
les faits. Au refte , on nous affûte , que dédaignant cts
faillies de uaîte qui ont fait fortune au cr-.âte.ct , il va dé
ployer un caractère de force & de dignité plus analogue
à la gravité des ciicoultanccs.

On fait ,'■ dit-on , de grands préparatifs pour envrir ta


tranchée d;vam la màifdn du fieur PfudhOTKm&, qui, de
fjn côté , fe propofe défaire urïe vîgofitcule letiftanee, à la
tête de fon club de brigands...... Mouciirs giands pci Tonnages
cjni n'ont pa-, reufii dan1; la guerre de campagne , lui ont offert
«le veau partage; avec lui les dangers' du litgc ; te [ont MM.
dOr , d'hjl , de Mont , de )\cc/:ani.... , de
/'//...., &C. ; mais la pièce fur laquelle i: compte le plus,
cil un certain ouvrage à ccrne , auquel le:, amis du fieur
Pmdhomme ne cenenr de uavnillei depuis long-tems
Au refte,. en cas de. malheur, il a toujours «la retraite jat
l'hôtel de la Rcch. (vu ..., auquel la maifon du fieur Prud-
homme eft immédiatement attachée.
..i

Il s'clt glbîé, deux fautes efùiniellcs dans notre feuille


d'hier, dans i'artivle intitule, '.-.ccne pacijiéc. Par-tout où
il y a t'otri. , lif«| Cçc. , ou Lotui : a ! .'av. i-t-dcmicr veis
de cette lcene , au lieu de clubs , liiez' duels,

— m bu > _

A t. / r -
Aux Rédacteurs.
i
J'ai, Meilleurs, été furpris, en lifaut fer votre feuille du
ij , la lifte des auteurs diftingués , de n'y pas trouver M.
( "3 )
Berquin : feroît-il mort ? faites cefler l'inquiétude d'un de
vos plus fidèles abonnes. G. Pyto/i.

R E P ON S E.
Lo nom n'étoit point fur la lifte , mais voici un article
qui répare cette injufte omiilion.
Le fentimcntal litrquina quitté la lyre enfantine & le
lit charmant de myitne, pour le trémoulîbir d'magogiqi •
de la dame Pankoucke : c'eft fous l'influence de cette taa'.a
uicolor , qu'il remplit chaque jour le large Moniteur.
Il vient aufli de remplacer aa Mercure Mallet-Dupait}
auteur cftimible & chargé de familie , que la mr.mt darre
eft parvenue à faciificr, n'ayant pu fe flatter de faire fléchit
fes principes.
Ah! j'oubllois : il cft JACOBIN.

Tel ouvrier qui parte une demi - journée dans ta vicîl'e


rue du Temple, à attendic fon tour pour changer un
arti«nat contre cent gros fols , en gagnoir autant fous
l'ancien régime durant le même efpace de tems.

M. Pêthion de Filkneuve,dzns un difeours énorme;


imprimé dans la Chionique , clt convenu, au milieu d'une
mer de paroles , qu'il avoir approuvé & confeillé la pétition
régicide du Champ-de-Mars. Cet aveu précieux dous parcîc
un diamant trouve dans un tas de boue. Nous en prenons
aûe.

Avis certain.
Les émigrés n'outre-pafleront pas le terme que Paflem-
Wéc leur "preferit: c'eft moi, Aieude-Mcnpas; qui cer
tifie Cette vérité.
I **4 )

Il paroîr uû ouvrage intitulé i Confidérations fur ttt


paix publique , atinj'ées aux Chefs de la révolution ,
chez MARKi' , libraire au club de Valois.
On y di'Cute les principes & les effets des derniers décrets
fur le Monarque Scia Monarchie. Qn 'ont-ils fait ? que peu
vent-ils faire / li n'y a plus ni monarchie , ni république.
' Cet ouvrage pi ut de force , par la raifon , doit intéreffer
également les amis de la royauté & les amis de la liberté.

Annonce hijiorique.
• Or» trouve , chez les marchands de nouveautés , une
feuille intitulé : ctdrc de marche de Formée patriote.
Nous avors été fâchés de trouver , dans cette agréable plai-
fanterie , piquante d'ailleurs par des vérités auftrres, une cr-
leur qi.v? nous hous cmpreif<ns de relever. On y lit , page 4 ,
tj/ae' l'orateur du peuple recouvrera la voix le premier du
»ois d'août. .L'auteur içnorott fans-doute que le patriote
Fréron ctt parti avec l'admiri.ftratcur Danton , pour pren
dre les rèi fi de la nouvelle république de Marfeille , en at
tendant ru'on les arme du long feeptre qui commande au*
flots de la tnéditerranéc.

Ce JOURNAL parafe tous les matins.


Lt prix de l'abonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, 6? de 3 livres .1$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percé Saint-Andrc-des-Arcs , N0.. 21.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville.

-
N.° 19. j^^ „
j»-"**^% Ravages des hrigandf
Vendr. 25 Juillet. IJK? ^ /<2 *"««'*•-

J O U R N°A L
de la Cour et de laViele.
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaine.

Extrait ami^confiitutionel de St. Voltaire.


Il cft impoflible , <lans notre malheureux globe, que les
hommes vivans en focicté ne foycnc pas divifes en deux dal
les , l'une de riches oui commandent , l'autre de pauvres qui
fervent -, Si ces deux fc fubdivifent en mille , & les mille onc
encore des nuances différentes. Le genre humain tel qu'il eft,
ne peut fubfifter , à moins qu'il n'y ait une infinité d'hommes
utiles qui ne polfcdent rien. Car , Certainement un homme à
fon aife ne quittera pas fa terre pour venir labourer la vôtre ;
Se fi vous avez befoin d'une paire de fouliers , ce ne fera pas
un maître des requêtes qn} vous la fera. L'égalité eft donc
à-la-fois la chofe la plus naturelle , S? en méme-tems
la plus chimérique.
Comme les hommes font exccflïfs en tout quand ils le
peuvent , on a outré cette inégalité. On a prétendu, dans plu
sieurs pays , qu'il n'etoit pas permis à un citoyen de fortir
dé la conttée où le hafard l'a fait naître. Le fens de cette loi
eft vifiblement : ce pays eft ji mauvais & fi mal gou*
verné , que nous défendons à chaque individu d'e/t for-
tir , de peur que tout le monde n'en forte
Raifonpar alphabet , au mot égalité.
( Article envoyé par M. le mariais de Fillette ).

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 28 Juillet.
Oy *- occupé
N s'eft ' de cette foule de faux alTignars-....!
qui circulenf
dans le commerce. —- n a indique le moyen de reccnnoîtieU».
Torpe IV. Anne* 175»!. F î
( 22(5 )
Bbns d'avec les faux. Un décret déclare qui; les membres du
«>ips légifbtif, les miniftres du roi, &c. , ne pourront faire
aucun fetvice perfonnel dans la garde nationale.

LkmmmtfcaBMttJBK». ■

VARIÉTÉS.
Les 'iaifons de Mad. dOuden... étant bien plus connues
tjacf^s opinions, nous ; vions cru pouvoir préjuger les unes
parles autres , &~nVpas fupponjr qu'elle méprifàt également
î'arurç iqu'elle a conferyée { Mad. de Berchiny), & l'amant
qu'elle a choifi (M. de Monter..). Nous demandons exeufe
le grâce à Màd. d'Oudenavd? , pour l'avoir fi mal jugée.

Les démocrates n'ont jamais eu l'intention d'anéantir la


nobleiïc , mais de fe fubftituer aux nobles ; pour preuve ,
regardez les écharpes maeifttales , les dragones , épaulettes
&,la:niorgue des municipaux.
Me v de-Monpas.

. Théâtre Itaïun.
Le fieur Chinard , adear très-aimé & qui mérite de
l'être , a eu la complaifance de fe charger du rôle de
gouverneur dans Guillaume - Tell, te public lui en a
fuve'rc, '& l'a couvert d'applaudillimens. r
L'auteur de cette pièce débite les pnillances : il a af-
faifonné le trait fublime de Çuillaume-Tcll de plufieuis
circopftances inlidleufement ajuftées à la révolution fran-
çaife ~ qui l'ont entièrement défiguré. Il a fait du gou
verneur un barbare imbécitle, dont il. n'y a pas d'exemple
dans toute la Bibliothèque bleue \ Se cela pour motiver
toute l'hotreur qu'il mamfclt'cl& infpire contre les princes,
leurs a gens St leurs foldats. Cette mauvaife foi n'elr pas .
«itère "du sjénie àc.M.-Sedafne'. O maudit cfprh jacobin l
ten fodfon corrompt les fources les plus pures. . ,_,j
• 'i ^ ,'•<*■■■■ '"• • /ï ■-•■< «■ •
( «?)

Sur la nouvelle de l'arrêration ,d: Mad. Frlrofi, & de


la perfccution fufcicèe Contre M. l'abbé Royou , auteur
de l'Ami du Roi , M. l'abbe Maury s'eft eenc au milieu
de l'affemblce: je vais eilàycr mon inviolabilité,- C'èlt moi
<jui rédigerai dorénavant ce journal.

Quoique les deux petits perlomiages jacobins Ro-


chamb.. . m Aîoret.. , ne io.ent pas , a beaucoup pics, dans
la clailc des hommes de lettres, ni m. aie dans celle des
gens d'cfprit , nous les croyoïs cependant faits pour figurer
dans la liite des démagogues ( N° ij ) qui y ont des pré
tentions. Le premier, connu par {a philanthropie, n'a pu
donner de prcuvCi de la valeur qu'en tuant un cheval d'uu
coup d'épec par derrière (ur la place de Nanci..,- Se ne pou
vant fe réfoudre à tuer des hommes, il (e contentent de
Ici faire allorn'rn.r... Le fécond a fubi quatre expulliors dif.
férentes ; la première, du régiment du Roi, parce qu'il
avoir Toujours oublie fes lunettes lôtfqu'il fallait fe battre;
la féconde , de la fr.llc de la ' comédie "rrançaife ]'ar ua
procureur à qui il avoir manque,- la trojliemc, de fon
régiment de la F.... , à caule de Ion del'pDtifme & de fon
économie fur le bois ; Se la quatrième , de la commune
de Paris, à caufe de fon infu; portable bavardage: ii n'y a
que les Jacobins qui ayent bien voulu le garder jufqu'à-
préfent. . ■
"' "' ... i

Le myftere d'iniquité vient , hélas! de s'accomplir. L'il-


luftrc Danton eft bien décidément décrète de prife de
corps. Ce grand homme & fon ami Camille Defmou-
lins , font partis enlemble pour Marfcille , en kcouant
avec indignation la pouiïiere de leurs pieds, Si pronon
çant fur leur ingrate patrie l'imprécation de J. J. Rouf-
îeau : adieu Paris , ville de boue , de bruit Ù de
fumée ; où les hommes ne croyait plus à l'honneur ,
ni les femmes à la venu.
(228 )

Le marqué de Vïlhtte ne perd aucune oecafion de té


moigner fon patriotifme : aufutôt qu'il a appris que les
Jacobins aboient être fichus , il s'eft joint à eux, «c
s'eft fait inferire fut la lifte de cette vertueufe fociété.

Les tapijfiers de l'hôtel de Caftre & les lapidaires


•du Champ-dc-Mars , n'ayant plus rien à faire pour le
iervice de la nation , viennent d'être incorporés dans fc
régiment fans culottes du marquis de Fillette.

_ Lé jour de l'arreftatïon dEphtaïm , M. de Sill. . . al-


joit contant à qui vouloit bien l'écouter, qu'on avoit trouvé
fur la table de cj juif, une lettte commencée, adreifée au
toi de Pruire , & où il étoit dit : Sire , U nation franche
neft pas encore aÛ"ez décompofée pour fonger à l'invafion, &c.
vr , les comités des recherches & des rapports n'auroient pat
;rendu la liberté* Epkraïm , fi cette lente eût exifté; donc
la faune confidence de M. de Sill ... ( membre du comité
des recherches ) , reff.-mble fort à ce qu'on nomme, en terme
de chafle : — Donner le change.

Il y a dans la rue Grenelle St. Honoré , un hôtel garni •


nommé ci-devant l'hôtel de l'empereur. Lors de l'arre-fta-
uon du roi , le maître de cette rmifon crut faire un a&e
lien patriotique , en abattant fon enfeigne impérinle , 8c y
_fubftituant l'effigie des deux ou trois vainqueurs de Varcnne:
quelques jours aptes , des voyageuts accoutumés à loger daqs
cet hôtel, fitent artèter la voiture à fa potte ; mais ne voyanj:
plus l'enfeigne accoutumée, ils crutent s'être trompés : t'hot*
arrivant , les mit au fait de fa conduite & de fes motifs ; les
to,ageuts lui en firent de grands complimens , & ordonne-
*«iit a leur" poih'lton de les conduire ailleurs. JîJeus invimai
K 229 )
■la* orangers à aller voir en paJTant cette heureufe rn&a*
morphofe.

. Perfonue n'a peut-être encoie remarqué le root fub'ims


«ma fert d'épigraphe au journal du (! .ur Prudkomme,
Nous femmes à genoux, levons-nous < Ceft psceifcweQç
ce que dit un l'uppoc de pharmacie , qui vun: de remplir, (es
fonctions.

Le comité inquifitorl.il vient d\bjiir.r le redoutable nom


4c omité dcs.rcdivicJics , il le borne su nom modefte de
Comité des rapports. Ces melîieu-s commencint à éprouver
ce niouvcm:nt que M. l'abbe Maury a fi bien nommé le
courage de la honte.

Quani on a appr's à Londres que le loyal Ca7alh s'e-


toit retiré de l'; fljmblce , la marquife de Bucki/igham
<3k :
/Flien vice prevails and impiouï men bearfway,
the pojl of honour is a pnvate jiatiou.
Quand le vice tient le Iceptre, l'honneur cherche la foli-
tude.

Le jour où l'on fefoit effacer de toutes les enfeignes^


le mot royal , on lil'oit fur une enfeigne du boulevard, très-
connue, au tigre royal: on lit maintenant au tigre royal.

La lettre fuppofée du docteur Pric,7/ey au peuple de


Birmingham , a cte faite à Paris , quoi qu'en difent les au
teurs de la Gazette univerfeiie.

On nous mande d'un département de la frontière : « les


p patriotes prêts à verfer leur fang pour la conftitutien, font,
( *3° )
i> fi rares dans nos campagnes , que pour trouver un nombre
>» fumfant de gens de bonne volonté, on cil obligé de faite
i>tirer les citoyens-foidacs au fort , comme on y titoit les
» milices fous l'ancien régime >>.
Telle eft notie confiance dans la véiidicité des corref»
pondans qui nous ont tranfmis ce fait , que quiconque le
révoquera en douce, nous trouvera prêts à le convaincre a
notre manière accoutumée , c'eft-à-dhe , en pariant un ali
gnât de yoo liv. au moins.

Le (leur Audcuin, journalifte le plus parfumé de ta


démagogi:, offre un écu à tous ce ix qui diront du mal de
lui : nous nous garderons bien d'abufer de fes bontés ; pour
prouver au contraire que nous lommes auffi généreux que
lui, nous ferons gratis l'éloge de fa véracité , de fon impar
tialité; mais fur-tout, de la richelle de fes expreffiors, de
l'élégance de fon ftyle, & de teins en tems de fon orto-
gjap'he. '

Le fieur Vil... fait , dit-on , fes préparatifs pour fuivfe


de près les braves citoyens deftinés à combatrre les ennemis
de la ration: les amis du fleur Fil.... tremblent pour les
fuites de cet clan patriotique ; ils craignent qu'il n'expofe
trop témérairement une vie aufil précieufe : nous croyons
devoir les raifurer; nous favous que Ce petit général ,

En fait d'honneur, en amour , comme en guerre,


Jamais ne va qucjufqu'à la frontière.

L'aîTemblce ne nous a rien appris de nouveau , en nous


difiiit que les Français pouvoient commercer librement avee
la Barbarie! Ne (ait-on pas que c: traité s'eit conclu le
premier jour que nos milheur:ux compatriotes ie font brouil
lés avec l humanité , la décence, l'ordre, la religion
te toutes les vertus ? . ■*'» "î
r*jo
Tôt ou tard la vérité perce. —L'on ra't parfaitement
bien à-préfent , que les factieux à Birmingham ont eu
quelque forte mérité une punition exemplaire -, c*r avant leur
repas fédiricux',, ils ont tait tout au monde pour foulever
le peuple , en leur diflribuant des imprimés incendiaires contre
le roi, la ftmille royale, l'eglilc établie, & le gouvernement.
Puifque le mal eft arrivé , il vaut mieux que des perturba
teurs publics en (oient les viûiim-s , que les honnêtes gens.
« Principiis objia , 6'c. ». v
Public-Ledcrer.
o

Le chevalier du baron , Gorfas , dit que les chevaliers


in po:gnnrd fe font permis d'affronter l'opinion des coquins,
en portant la fanté du roi devant un café du Palais-Royat
—Je ne fais pas fi ce cuiltre a raifon de défigner quelqu'un
de ceux qui ont porté cette precieufe fanté , fous la déno
mination de chevaliers du poignard ; mais je fais que j'etois
avec trois honnêtes marchands de Paris, qui ont applaudi
à cette fanté. —Je vous prie d'inférer cet article dans votre
journal.
Bujard, citoyen de Varis.

L'adreiTe de Montanban , auffi maladroite que tant


d'autres , lue il y a trois jours par le Figaro de l'aiTern-
bléc , a été compolée à la fabricue ordinaire , rue Tique-
tonne , N°. 7 , pat le parpaillot Rabot , par le payen Gré
goire , & par le paralytique Gorfîts.

Un confeil de guerre tenu dernièrement pat les SuifTes , a


condamne un de l;urs foldats, pour crime de défertion. — Au
moment où il alloit fubir fon fuiplicc, M. d'Erlach , qui
commandoit la compagnie générale i a fait valoir fon droit de
glaive , en lui accordant fa grâce. Au moment où l'on a inf
(232)'
tru't le roi de cette particularité , il a détourné (a tète , St t
foupité.

On afTnre qtre msJ. la comteire de Berchigny eft da


peut-parler avec M. Camus, pour acheter la Chartreufe
de Paris, & les dépendances.

On remarque , comme une tho!c extraordinaire , que le


jour de U cataltropbe du Roi , les Suifles n'ont pu boire
que de l'eau , tam ces braves gens avoimt été affectés-
de cet événement.

Vers pour être mis au bas dune eftampe de


Voltaire , couronné par les Comédiens
Français & Italiens. ■ •

Couronné par Pierrot, Carlin Se la Folie ; . '


C'eft bien'. Mais voir tes os au Panthéon placés,
Près d'un monftre qui dut avoir les (îens calTésv
Voltaire, ah! c'eft un tour que te fait la patrie.

Errata dit Numéro d'hier.


Page 2.19 , ligne x6 , facrifïciîtior.s ; 'life^ , .fcarifîcatîony .
~W ~ ""** " ' *~ " w— ' ' ' '* *

CE JOURNAL paraît tous les matins.


I.cprix de rabonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris , '6' de 3 ftvres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau efl établi
rue Percée'-Saint-André-des-Arcs , Ne. 21.

De l'Imprimerie (ju Jounul de la Cour & de, U Vill»,


*z**f<A rrcmure terreur pa-
Samedi 30 Juillet. S^? ni?"< desPariJïca*

J O U R N A L
dï la Cour, et de la Vulï.
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Les propagandiftes de Birmingham ont été trop cruel


lement punis , & nous ne pouvons nous en rejouir. Nous ai
mons mieux la manière gaie 4c innocente employée arec ceux
de Manchefter. Lorfqîi'ils ont été aflemblés autour d'une
tablf bien fervie , les amis de la paix & de la monarchie font
entres en allez grand nombre pour en impofer à des gens qui
' ne font braves ou-.- la piume ou le verre à la main. On les a
fait boire à la faute du roi de France , à celle du roi d'An
gleterre & à la deftru&ion de la propagande. Ils fe font fou
rnis de bonne grâce. Enfuite on les a priés de fortit : on a
mangé leur foupé , bu leur vin , & on s'elt réjoui à leurs dé
pens. Il n'y a pas grand mal à cela , comme vous voyez. Les
fouverains fe propofent de concerter eatr'çux pour envoyer
à Botany-Bay ou dans qik-lqu'iflc fauvage & reculée du,
monde habité, tout ce qu'il y a dans l'Europe de philofo-
phiftes. Ils y feront l'effai de la conftitution Françaife , &
on fe flatte qu'ils r.e feront pas long-tems à fe déchirer Se
s'entre-détruire. La terre alors en fera purgée, fans que le
glaive de la loi ftfit employé.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 2p Juillet.
V-JN a lu une adrefTe de quelques citoyens de Clermont-
ïerrand, qui preferit à l'aflcmblée, en termes très-indé-
Tome IV. Année 1791. G g
( .234 )
cens , Je faite place à une féconde légîflarare; —-Une' fé
conde (cgUlacnre? Il eft vrai que nous nous fommes trouvés
fi bien île la première !

VARIÉTÉS. ,
Le* prifonniers détenus dans la mcifon d'anét'dt la Mer-
cy, tviu , M. Charles de Damas, colonel du miiieme
régiment des dragons ci-devant monfieur ; M. de Flcrac
capitaine du même régiment -, M. Remy, quartier- maitre du
même r.giment ; M. Daudoin , capitaine du premier rcei-
ment de dragons, ci-deva;u Royal, & M. Lacour lieu
tenant du même régiment.
M. de Choifeuil eft allé à Orléans , l'ailêmbléc ayant cîé-
c'aré qu'il y avoir lieu à acenfation contre lui. Il cft colonel
du premier régiment de dragons ci-devant Royal.
On a cherché i perftiade;' au peuple que M. de Bouille
fils éioit parmi ces prifonniers : tout le rtKnde peut y entrer
( telle eft la configne donnée par MM. Bailly, de la Fayette,
&c. &'c. ) & fe convaincre qu'il n'y a que les brèves ger.s
ci-deflus memionnis.

On dit que M. Camus veut fupprimer la. croix de St.~


Loiiis..... : les chevaliers foju nombreux... ; ils for,t de mau-
vaife humeur les trouves ne verront peut-être pas ca de
b'a pas bon oeil !

Si la lettre de M. Mauàu'it t à M. Fernand Nunn(^t


n'effc pas une invention jicobiie pour rendre cet ambafladeur
fufpeâ a Ton maître & aux honnêtes gens , nous penfons qu'il
n'a pas un "mitant à perdre pour en dclavouer les principes.

Il eî> très-certain oue S. M. Suédoife vient de créer M. k


Baaiqu.s de Bcuillé Fekl-Maiéthal de fes aimées: cegé-
( *35 )
nèraî a répondu aux Français qui lui en faifoienr 'eomplimenti
j'ai accepté cette place, plus pour l'intérêt de votre Roi, pour ;
le vôtre, & celui de la France entière, que pour le mie»
propre. • ■

Les douce commandunens de Vajfembléepermâ.- *


nenie , ou pour mieux dire éternelle.
Nos décrets tu adonras & aimeras parfaitement.
Les cahiers tu mépriferas à notre exemple librement.
Pour maître nous reconnoîtras, & pour pouvoir conftituant.
Douze fermens tu pieteras de nous fervir fidèlement.
Les nobles allouai cras& les prêtres pareillement.
Leurs chàreauxtu incendieras, Se les pilleras proprement.
Ton Roi tu emprisonneras, pour lui prouver attachement.'
Plus de travail tu ne feras , ni de commerce mêmemenc.
Le lundi pain ne mangeras, &les autres jours pauvrement.
Nous te donnerons affignats que tu prendras pour bon argent.
Tous les jours garde monteras pour faire ton amufement.
Les ennemis ta combattras en te retournant pteftement.

Une perfonne de poids & de mérite , que nous cfpérons


pouvoir nommer bientôt , a reçu i y a trois jours, une lettre
de Montauban, par laquelle on lui marque: ce C'eft avec
une véritable douleur qu<; je vous annonce PadrciTc la plus
ridicule, la plus atroce, lapins incendiaire contre les joo
députés qui ont protefté contre l'emprifonnement du Roi:
vous y verrez malheureufement mon nom que j'ai été forcé
«l'y mettre le piftolet (ur la gorge , aiufi que les trois quaits
de ceux qui l'ont lignée.

Il paroît certain que l'Impératrice de Ruffie eft fur le


feint de finit fs carrière, il même elle n'elt déjà ter-,
/

( ?\* ) ;
minée. On affurc que S. M. I. a inftamment prié fon fue-
cefkur , le comte du Nord , de Cuivre en tout le plan
qu'elle a conçu relativement à la révolte de France. Tour
hijncnde doit fer rappeller que ce prince, pendant fon fé-
jour à Paris , honora de quelqu'attention M. le niarqu*
de la Fayette. Ce fouverain eft encore jeune , plein de
feu & d'ardeur; il ne feroit pas impoflîble que les cit-
col&ances ne lui fournillent l'occasion de renouveller '
connoirfance avec notre général.
P., S. Nous apprenons que S. M. l'Impératrice eft beaur
coup mieux.

II y a des gens qui trouvent le moyen d'occuper d'eux


le public, (qui n'en avoit nulle envie) par ud petit tour
àflez adroit. On fait mettre un petit mot contre foi dans
un journal; le lendemain oa le retrace; le lendemain on
fait défavouer la rétractation dans un autre journal ; le len
demain on y donne des explications : autant de peine
perdue.- Le public s'embarrafTe fort feu qu'on foitarifto-
crate, démocrate, impartial, &c. ; cu'on fait fiille d'un
parvenu , qu'on ait époufé une efpèce de comte allemand ,
co'rhme il y en a tant, pourvu qu'or, foit propre, jolie
& aimable ; il ip'en demande pas davantage. Ces trois
derniers traits feuls conviennent à Mad. d'Ouden>..~

Tous les officiers du régiment de Berwick, accom


pagnés de cent trente-deux de leurs foldats, s'ennuyant
de l'incertitude où l'on tient les militaires, depuis l'é
poque de la révolution, font partis pour aller demander
du fervice à M. de Bouille, qui lui-même eft paffé : au
fetY.ice du Roi de Suéde.
r* Z-e Ci, de Pi..„

Nous nî fommes pas étonnés que M. Malouet ait


partagé l'indignation que tous les honnêtes cens ont é-
froUvée, à la leftnrc de h roaladreflc de Montauban;
(m )
mais nous le fommes de ce qu'au lieu de s'en fâcher ;
il n'en aie pas ri * n'en aie pas demandé l'impreffion.

Je me. fuis promené hier avec un jeune officier du


"légiment du Roi, infanterie, qui a tenu la parole d'hon
neur qu'il avoit donnée Se fignéc avec tous fes cama
rades, de ne continuer à fervir qu'autant que le Roi
(lai-même) donneroit une autre aétivicé à fes fetviecs.
Ce' jeune homme s'cll montré, ayant l'uniforme de ce ;
régiment. Nous fomm:s entrés dans plufieurs, cafés Se
dans deux falles de fpeétaclcs 5 on l'a beaucoup regardé ,
& jperfonne ne l'a iniulte.
Le Ch. des, J...

Depuis qut l'aflembléc, ci-devant nationale, a perdu fa


virginité, en faifant tirer fur fes troupes légères , le peu- .
pie abafourdi fe dit à chaque inltant : mais l'on m'a dé-
claïé fouverain ! à quels fignes pourrai-je donc reconnoître ;
ma prétendue fouveraineté ? Il me faut payer timbre, pa
tente, enregiftrement , capitation , contribution patriotique,
& je ne reçois aucun compte de nos finances. J'entends
donner ordre d'arrêter le Roi, de le tenir renfermé; on ,
m'ordonn-, le jour de fon arrivée, les marques du plus
grand mépris. Je déclare que je ne veux point obéir à un
Roi prifonnier, Se qu'on m'ordonne de méprifer ; mais
ma. fouveraineté à moi eft-elle plus refpeét:; t J'u(e de
mes droits ; j'obéis aux ordres que j'ai reçus, Se l'on •<
me^ livre à une mort cruelle !

ta jaeobiniere eft Ci outrée du défagrément que lui a fait


efluyer le 17 la municipalité & la garde nationale , qu'elle
a irrévocablement arrêté que déformais elle ne recevroit dans
fon fein ni écharpes , ni habit bleu. On aflurc que même-
une croix-de-faint-louis conftitutionnellc fera à. l'avenir uk
titre cTexclufion.
( *3»)

Une des grandes mr.ladrcffés de nos légiflateurs . ell


d'avoir cru qu'ils po*u voient changer nos -préjugés , notre
religion & nos moeurs, avec autant de facilité & aufti
p eireraent qu'un macbinifts de l'Opéra change une dé
coration.

Depuis la journée du 17, MM. Grlg... . Plth..l


de Fillen. . . . Rcberrf. . . . Pire. . .. laillrnt échapper
les fymptômes de la r.-ge la plus allatmante. Les comités
réunis d'exnnélion & de falubrité , eftiment, attendu l'ur-
g'tnce du danger , que la guillotine eft le fpécifique le plus
cificace pour couper le mai dans la racine, & en opérer ta
radicale gnérifon.

Le .docteur Priefilcy a éciit à un de fes amis à Pari»;


fon compatriote , pour lui faire part du malheur qu'il vient
d'éprouver. Il lui mande qu'après avoir vécu douze ans dans
la plus grande tranquillité ,'Sc dans une inimité parfaite avec
les habiran> de Buckingam , il étoit bien dur de fe voir
trâké suffi cruellement qu'il l'a été. —Son ami lui a répondu :
«'eft votre faute. Pourquoi avez-vous cherché à ctab'.ir la
eonltttution Françaiftr dans un pays où celle qui exifte vous
a procuré douze ans de tranquillité ! --

Bouche d'Or. ( 1 ) Quel eft celui de nos douze cent's


mille régénérateurs q'ii a débité cette maxime : « lorfque
»> l'inquijition s'afjied fur untrcne , elle l ébranle , elle
1» lattblhlu ;> .'
RIp. C'ett le grand Brif-fct , dans fon difeours aux amis
de la-, epaftitucion , prononcé le to juillet 1791; c'eft le
çrand inquifîteur de la municipalité de Paris , le fublime
orateur d'un comité des recherches , qui a étendu fa tyrannie

(1) Tout le monde fait le petit défagrement airivé à la


Bouche de Fer , & oui l'empêche dç répondre.
( 239 i
* fes féJufllont jufou'aux extrémités du royaume, qui a hk
Édmparoîue devant fon tribunal , des hommes qui ne furent
jamals hab.tanj de Paris , ni fujets à la poi.ee de cette ville
rebelle. Il tant donc en accepter l'augure: le trône de nos fou-
Ycrains actuels fera renverfe. par eux-mêmes.

La prétendue loi cjui oblige les créanciers de l'état à venïc


toucher leurs rentes en perfOH„c, cil une injufiiee cr.ante, &
■ne véritable banqueroute. Quel cil l'homme qui eût voulu
prêter (on argent , f. on lui avoir dic qu'il feVoit aftreint
a reflet toujours en trance? Cette loi roifc en oppouY.on avec
celle de la l.bcrre mdéfinic, rend l'une ou l'autre «ne vérita
ble denlion D ailleurs, pourquoi les étrangers font-ils mrux
tta.tesque les 1> tançais ? N'avcs-nain pas\leja afc de .al
lons pour fenur combien il eft malheureux de l'être '

Les gens qui, autrefois, n'alloicm guère au fermon , Se


qui n y vont po,nt du tout à-préfeot qu'ils font devenus
«ne école d athcifme, d'infurredion & de bétife , ne favent
pas que le fieur Greni... , vicaire de St. A'o..., en a débité
un 1 autre jour, dans lequel il a infultc tons les prince
nces
& fouverams de l'Europe : approchez , sVcricit-il , lachr
i-lpagnols, vis Autrichiens, infâmes Anglais , udicut-:-s
rruuiens &c....; venez avec vos fouveiains à von'e tête s
je lerai le premier à tremper mes mains dans leur fan-- fi
je ne peux y parvenir à force ouverte, je le f rai en trVhi-
lon: , mvite tous mes auditeur, à m'imiter. Et voila ce qu-
«c laint homme appelle prêcher la parole de Dieu ! "

Tlufieurs perfonnes très-diçnes de foi, ont vu un; lettre


de M. le comte de Faudrtuil, grand fauconnier de France ,
qui mande d'Italie a M : je luis autorifé par l'Erapercus
â répéter les propres paroles que m'a dites S. M. imreri.-'c •
Lorlque j'a, fu cu,c |e projet du roi de France étoit d'aller à
Monrmcdi, j ai ordonné à mes troures de lui obéir comnt-
a iu9i-uieme; mais le ciel us l'ayant pas permis, j'emoloyerai
( 140 )
tous le* moyens qu'il s mis en mon pouvoir, po'urvenget
les outrages faits à ma fueur Se à la-majelcé royale , violée dan»
la perfonne de mon laeau-frere.

Mcnfieur , ci-devant frère du toi, vient de prier M. de


Aiontef.j.., ci-devant defeendan: de Clovis , de vouloir bien
ne plus fe mêler de fes affaires, & fur-tout de celles de fon
"écurie: il eft remplacé par M. âAvaray le fiis. M. de
Lev...., ci-devant de la tribu de Lèvi , a aufli été éconduit
avec tous les menagemens poflibles, par le ci-devant frerc
du roi.

M. le marquis de P'trrac vient de -donner , de la nia-


nicre la plus ferme , & la plus noble, la dcmilîion de fa
place d'ambaffadeur en Suilfe ; il charge M de Montmotin
de la remettre au roi , ne la tenant que de S. M. ku.c ,
te non d'une alïemblée.

«i On nous mande des Pays-Bas , qu'on y fait traduire


en allemand , avec le plus grand foin , tous les partages de
Noël, Carra , d'Eglantine , Prudliomme , Camille
Definoulms , Sfc., qui traitent Léopold de brigand
couronné , & fes foldats d'ajjaffms foldis. La promerte
des plus fortes récompenfes, ajoute-t-on , ne donneroit
pas, à beaucoup prcs,aux braves défendeurs de l'Allemagne
Se de l'Autriche , autant d'atdcur pour en venir aux mains
avtc les Français , que la leilure de toutes ces fanfaron
nades patriotiques; & fous ce point de vue, vous pouveï
être peifuadi que vos énergumenes font le plus grand
bien au parti qu'ils croyent combattre. »

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André- des- Arts , N.o 21.

De l'Jm'pnmsiie du Journal de 1g Cour & de la Ville.


malfeigne, mattyf'r
Dim. 31 Juillet.

! j O U R N A L»
de la Cour et de la Ville»

Tout faifeur de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

Réponfe dé M. -de Mirabeau à M Bdrnavè-,


qui le mettoit , àinfi que quelques autres , au-
. diffus de M. l'Abbé Maufy.
En vain ton fanatifme en ces difcoiirs étranges j
Préfente à mon orgueil un fjifceau d- louangesé
En face du p b!ic , ami, je les reçois ;
Mais au fond d^ mon cœur, je contredis ta voir.
Dis-moi ? ma vanité peut-elle être la dupe
T)e l'encens de Mathieu, de d'Aig -U-jupe î
Confidére avec moi l'ingcnieuK Alauty ,
Quand, foudain, il répond d'un ftyie ii fleuri
A nos cris boutfouffles , à notre vain tapage...
C'eft. Féchtrpe d'Iris brillant apré» l'orage.'
•Qui mieux cjue moi connoît fon fatal afeendant !
Vingt fois , pour l'attaquer j j'obtiens du président
La parole : j'approche je foudain je recule.
Tel l'écolier, qu'attend une énorme fïrule,
:Cémit, retire, avance, & retire la main,
Sitôt que va frapper, le préfet inhumain.
Le Ql.evalicr des h...-.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 7.0 Juillet*
-V-/N a fait le rapport fut les ordres de Malte. On à été
aux- voix, & voici le décret qui a été rendu : il prouve qoé
Tome IV. Année 179». H I
I Î42 )
l'affemblée eft loin de vouloir rétrograder : Tout ordre ât
chevalerie , tout figne extérieur oui fuppofe des diftinétions
de nailîance, font fupprimés ea France, & il ne pourra- el»
être -établi de femblables à l'avenir. —Tout Français qui
conferveroit l'affiliation à un ordre de chevaU-iie d'un pay»
étranger , perdra f■ s droits & la qualité de citoyen Fiançais,
—La Domination du Gouverneur de M. le Dauphin eft
fufpeudue jufqu'apiès le décret qui iégle fes fondrions.

VARIÉTÉS.
Le R.QÏ fut conduit à la Ferré-fur-Jonare, chez M. Re
nard , marchand de bois & maire £c 1a ville , qui le reçut
avec le refpect & les égards dûs à fon fouverain. Il fe fit
un honneur de le ferviv à table pendant que fa femme dif-
pofoit tout dans fa maifon , pour le recevoir de fon mieux.
Elle fit fervir à LL. MM. un dîné excellent, accompagné
de ces recherches, de ces foins fi touchans dans l'infortune.
N'ayant l'air occupée que de la fanille royale , elle donnoit
fes ordres dans la maifon avec une préfenee d'îfprit qui n'ar-
noncoit point d'embarras. La Rein; ne Cç douta m"me que
forttard qui elle étoit , Se lui ayant fait des remeicîmens de
fes foins , elle lui demanda (l elle n'étoic pas la maîtreffe dç
la maifonîMad. Renard lui répondit avec une préfence
d'efprit qui toucha la Reine jufqu'aux larmes : Madame,
je rêtûis avant que votre majeftè eût honoré cette
maifon de fa pl/fence.
Ainfi , jadis Philèmon & Baucis reçurent fous leur
kainbte toit le maître des dieux, caché fous fes traits d'aa
Ample péleïki. '

La fille à Target e(t fous preffe, & fait fon entrée dans
le monde lundi prochain.

Enfin le" chevalier de Coigni s'eft déterminé à accepter


PambarTàde de l'afTerablée nationale. Il faut convenir que
île fa part" il y a bien de la génétoûté à Ce. charger de
cette m'flion , car i! eft clair que fes eommettans, par cet
interlocutoire, ne ch.*rchent qu'à gagner rlu rems: il eft
parti vendredi à fepr heures du foie.

In-promptu mis au bas d'un portrait de


l'Abbé Muury.
Il vivra, ce noble appui
De la caufe la plus belle :
La gloire fera pour lui
Autant qu'il a fait pour elle.
Ch. des Is.

Des perfonnts qni fe plaifent à tourmenter les partifans de* .


la révolution , font courir le bruit que la municipalité de
Bayeux vient d'envoyer deux députés a l'alfembléc nationale,
pour l'avertir que le lendemain où l'on reçut , dans cette
viHe , le décret qui déclare que le Roi ne fera pas mis en
eaufe, l'antcchrift Faucha s'etoit affuble de fa mitre, de fa
«roiTe Si de fes bas violts; que dégnifé de cette forte, il avoit
parcouru les paroiiles ( accompagné de deux grands coquins ,
qu'il nomme fes vicairei-généraux ) pour annoncer à la ca-
naiilc que ce décrer détruifoit la conftit mien , & qu'il faloit
exterminer les membres de l'alfemblée nationale. Il eft parvenu
a échauffer les têtes au point que les habitans ont été fur le
point de s'égorger. —Si tout ce qu'on nous a dit de cet éner-
gumene eft vrai, nous ne doutons pas que, pont prévenir
le décret de prife-de-corps qu'on va lancer contre lui. il ne
prenne le chemin de Marfeille , pour aller joindre fes coopé-
Mtcurs en infurrecYions , &c. les patriotes Danton , Carra ,
Desmoulins, Tréron, Condorcet, Monmoroy Brijfot ,
Marat , &c. Sec.

Je hais les Jacobins, parce qu'ils ne valent rien-, mais


je n'aime pas qu'on batte les gens à terre , quoique per-
l'orme n'ignore qu'ils n'y foient étendus tout Je leur long;
Avant-hier, au théâtre de Mfnfieur , quand le valet de ^
( 244. )
l'amant de loddsika dit au tyran: je fuis le feryiteur
fAde d'un maître malheureux , les applaudinernenY qui1
s'elevcrent dans toute la falle turent interrompus par un
maladroit coup de fi filet , fouirlé par une figure ignoble
& blême , coeftéé de cheveux courts & noirs. Les cris
à-bas le Jacobin, à la porte le Jacobin , étouffez le Ja-
cebin,\m diable le Jacobin, Sec., ne ceUerent que lorl-'-
qu'on l'eut fait fortir.

Plufieurs perfonnes inlrruites ont remarqué que , depuis


l'année 1709, époque de la bataille de Fultava, dans
laquelle les Ruiîes défirent entièrement le Roi Charles.
XII,'- ces peuples n'avoient perdu aucune bataille de plus
de ttente qu'ils ont "livrées , tant aux Suédois, qu'aux
Turcs Se aux Pruffiens: ., qu'à la vérité ces derniers, par
la'filpériorité de leur tactique Se des talens de leur Roi ,
avoient balancé quelque-tems le fuccès de l'affaire de
Ctjnersdcrft; mais qu'ils avoient été obligés de céder enfin
le "champ de ba aille avec une perte confiderable. On doit
donc regarder les Ruil'cs comme abfolument invincibles ,
moins encore ) ar leur nombre, que par leur valeur, leur
rc fi gion , leur dilciplinc Se leurs moeurs: il ne leur man
quent autrefois que des généraux Se des officiers inftruitsj
ils. en font à prêtent parfaitement pourvus: que ne fe
ront-ils pas, loifqu'à une. des plus, grandes princelles qu'aie
vu". l'Europe , futeedera un prn.ee qui, .avtc les mêmes ta
lens , aura encore l'avantage de la jeunefle Se de l'exemple ï

MM. de l'aîTemblée faifoient hier e'ourk" lé bruit que


le ,Roi de Pruile recherchoit leur alliance, -■_'"-
Née pueri efredunt nîjï nundum aère favahtur.
Les enfans au berceau n'ont, pas voulu ,1e croire. f!, j.
,,
Vous avez cruellement offenfé la plus aimable , la plus
jo$e Se la plus déterminée toyalifte, en l'accolant à une. de
-- " - • •• l < '* • -\.
( 245")
no* plus nrdentes démocrates. Je ne fais fi ell? vous pardon
nera , mais je ne dois pas vous cacher que , vo:(în d(*fc loge
à l'op;ra , 'je l'ai entendu exhaler fou humeur contre vous
d'une manière fi agréable , que je n'ai pu rr.'cmpcçhcr de
partager fa jufte colère. Tâchez d'oineoir votre grifce , car
je-ne dormirois pas tranquille, fi j'avois une auili charmante
ennemie.
Rêp. Nous nous fommes déjà empreiîés de réparer notre
cireux ; mais nous ne nous croyons pas quines envers Mad.
cPOuden... Nous fommes en £eine dejavoir quelle répara
tion nous pourrions lui fane. Il n'en eft aucune à laquelle
nçuï ne fiiiidns gloire de nous foumettre.

'Le parlement d'AriglcterveM s'àiferribler en vertu d'une


proclamation dn roi. —Cette inclure regarde les. af
faires étrangères. —Gart la fille à Targti- \ elle la»
violée cette lois. „
5 \ • }
Xes Anglais ne font pas fi fous qu'on penfe. —Ils ne font
pas amoureux de la fille de l'avocat Français. —A Porft- .
moûth les Jacobins n'ont pu raftemblçr que//'* imbéciles ,
pour célébrer l'anniveifaire de la folie ; en Irlande , lur-toue
à Dublin, le peuple a carte les vitres de tous ceux qui,
par efprit de contradiâion^,oat voulu fe diltinguer
le 14 juillet , en illuminant leurs maifons pour'unc caufç
bien ténébreufe. ' .
>» C'ctoit bien-là lux ex teuehris ».
Extrait de plusieurs papiers anglais.

Un rnaréchal-des-logis du régiment de royal-cravate, en


doctriné par les Jacobins d'Angers , rencontra à 'Vendôme
le fieur Caamon , maréchal-u'es-logis du régiment de Char
tres dragons. Après qu'ils' eurent parié fin les affaires gc^<
néraks , ils parlèrent des. affaires particulières de louis ccnpst
ie juatéch-l-des-logis. enjacobiné , die au fieur Caumoni
( *4°" )
—vous Ites bien heureux dans votre régiment ! vous & vo»
camara^allez remplacer vos officiers qui fe font vous re
tirés, parce qu'ils n'ont pas voulu prêter le ferment. S'il
en ctoit de même chez . . . . Le fie»r Caumon indigné le
renvoya brufqucment , en lai difatit : apprends , J . . F
qu il n'y aura pas un de nous qui ait la baflefle de pren
dre les places de nos braves officiers que nous rêverons plus
que jamais. r
Le chevalier des 3.

La jeunefle françaife voit avec douleur, que Mme. Stcl


Am •• prodigue fa charmante fille au colonel larkt \
encore s'il étoit digne de fon pays , on lui pafferoit fa fi
gure & fa bonne fottune ; mais, e'cft u» ccervelé , qui fe trouve
ciclave en Angleterre , & qui vient vivre à Paris , paws
cjue la licence y protège l'ivrognerie.

Ces jours derniers, Nicolas Champfort s'étant introduit


Furtivement chez un galant homme, s'avifa de dire du bien
de la reine, pendant près de deux heures; mais s'appereevant
toot^a-toup qu'il ne lui faifoit a«cun tott dans cette mai-
Ion, il en fouit furieux, & n'y elt jamais revenu.

Il y a vingt-fept papiers qui paroifTent tous les matins à


Londres; dans chacun on a vu une verfion différente du dis
cours que fk M. de Couèdic , au nom des jacobins , à la fête
du. !4- —Pourquoi donc cela ? C'eft que M. de Couédic ,'•
qui ne balbutie que très-peu d'anglais, s'etoit fait entendre
d'une manière différente à chacun des convives; mais tout
le monde cft conveuu que ce qu'il vouloit dire, valoir
infiniment mieux que ce qu'il difoit. A '., u

t'afraire de Birmingham a donné le coup de.grjai^^uXï


jacobins des trois royaumes. Nous n'entendrons plus par fer '
( *47l
i'anniverfaire delà révolution des Welches. —le peuple sVft
exprime avec tant d'énergie contre toutes fortes $jnnova-
tions , que les a, otres de la liberté francaife n'ont plus d'ef-
poir de convertir les Anglais.
Morhing-Htrald.

Projet des Yaclieux.


On préfeiitcra au Roi la charre «onltitutionnelle , bonne
•u rnauvaife, fage ou folle , Se on lui rendra la liberté;
car aujourd'hui les enragés conviennent qu'il eft prifoiiniqr
depuis deux ans. S'il accepte, « eft Roi, demi-Roi, quart
de Roi; & la Fiance fera gou veinée comme il plaira au
hafard : i.'il n'accepte pas, il fera déchu, car c'eft ainfi
qu'ils l'ont décrété de leur pleine puifTance & autorité,
 on met fur le trône M. le Dauphin , qui , comme
l'obfervoit très-judicieufement un grand courtaui de bou-»
tique, officier de la garde nausnale , n'étant qu'un enfant,
n'aura garde de jamais refufer fa fan&ion.

Je vous prie de pubier cet extrait d'une lettre que je viens


«le recevoir de Worms. Je Paurois bien envoyé à Fil-Noèl%
ou à Carra-Ganat , mais je craignois qu'il n'eût pas la pu-
bliciré , quand même il eûr été imprimé dans leurs journaux.
Il eft de la plut grande importance pour la chofe publique.
J'efpvre que vous voudrez, bien permettre de me.fervit de
votre feuille pour éclairer le patriotifme , comme les roya
lties fe ft rvent de celles de Fillette & Carra pour éclairer
le ro\ alifme fur ce qui fe pa lie à Bruxelles. m
Â^bmrtf ce i\ Juillet i^pi.
Les émigrés ont rid|«^iverfcs ïdiellcs & adhé-
» fions de quelques département 8c de plusieurs munici-
»» palirés. On les croyoit d'abori> apocryphes , mais elles
n font duement lignées des m-mbres des départemens , &
» .des officiers municipaux, ^br%Jliifienn font connus , Se
»» appuyees d'une kirielle innombrable de ijgnatures. Us ap-
»»*WFiwtVr fes émigrés leurs libérât eu rsSf* ferablent leur
(•24S)
m teudre les bras , St finiflenc par les'aflUrer de leur atta-
» chemenr inviolable au roi, à la reine & à la famille royale,
■.» en attendant, difent-ils , le moment de leur en donner
» des preuves ». . , .' .-.,.'

■ Pleurez, Parifiens ;.fon excellence le baron de Gros-court.,


envoyé par un des plus fingriliers «tiouveniTis, de Genève , fera
renvoyé par fa république incellamment vers fes fouvetains,
'fous prétexte que la France veut rompre le traité d'alliance
'fait avec eux depuis Icng-î'ems. Son départ va priver la ville
'de Paris d'une de fes plus grandes relïburces. A force de payer
•en grand feigneur, il l'ctoit prefque devenu, & fa dépenfe
avoir vaincu fes manières : il prétoit cent louis à tout homme
'de qualité qui te laifloit tutoyer; il prioit à diner tous ks
'paflans qui l'appelloient Baron, & fes gens, quoique de fon
pays , le traitaient avec refpeél. La bonne compagnie avoo't
ni'nrje fini par aller en force fouper chez lui, comme jadis
ve1le côufoit la nuit aux petits fpcclacie* ; Se le lendemain, fi
on le rencontr'oit , on en étoit quitte pour êtreialuev Quelle
perte, que celle d'an rel miniftre , dans. un moment où
l'encens fe vend fi mal ! Ah ! Genevois barbares ! fi vous
voulez parler pour des hommes, basiez- vous toucher par notre
rnifere , & renvoyez-nous bientôt notre. cher baron. Que fa
"vanité cimente la paix entre les deux nations; nous le ferons
duc s'il le faut, & fi de titre «n revient , il y aura du malheur.

h - CE JùV RN AL paraît tous les matins.


Lepriirufe l'abonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris Jfe de JL^vres 1.$ fols pour la
■j Province , franc d&port. Le Bureau eft établi
»' rue Percée-SiÙnt-Aûdrc-dcs-Arcs , N°. 21.
— ^ -= 4^ _
De i'ImprimG^Jdu Journal de la Cour &df k ViHtt
N.° 32.. .^^ Arritation de Ai. et
^■^•f^*»
Lundi 1 Août. *&£> BeV"r*l

JOURNAL
de la Cour et de là Ville.

Tout faifeur 4c Journal doit tribut au malin.


La FoNiiiNt.

On doit rétorquer Contre les aiTailir^s & incendiaires fran


çais Si leurs inftigateurs, la lettre que le Joâeur Prieftley
vient d'aikeik-r an peuple anglais, entrautres fon deruict
paragraphe , tjuc voici :
«c II n'appartient qu'à des lâchts, à des hommes féroces,
11 d'ecraler ceux qui uc pciivcnt taire aucune refiftance ; dans
» cette étrange affaire, nous fommes les brebis & vous êtes
» les loups ; nous coniervcrons notre caractère: puirfiez^voui
»> changer le vôtre! A tout événement , nous vous rendrons
j» bénédictions pour maU-dicïions. PuiAicz - vous reprendre
1» cet amour du travail, cette fagefîe de mœurs qufdiftiu-
» guoient jadis le peuple de (Birmingham)» (Paris).
Signé, Priestie*.
La feule différence qu'il y ait entre le peuple anglais Se
le peuple français , c'clt que le premier ne s'ell porte à de*
eicès contre les jacobins presbytériens , que pour maintenir
la religion Se fou gouvernement -, Se qu_- les Français n'ont
commis aurant d'horreurs, cjiie pour détruire leur gouverne
ment & leur religion.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 3r Juillet.
1Y1. Fréteau a fait un .rapport albrmant fur les dernière*
twiclulicns de la diète oe R.uisbonns. Le collège élcdtoral
Tome IV. Année 1791. I i ' -
■ s-\ /;'.( 2^o ) *:
& le collège [des princes fe font réunis ; d'où II refaite qn«
la diète a invité l'Empereur à ordonuer l'armemenc des
cercles. —L'afferriblée va s'occuper féricufement de cet
objet. ; - ■•••» l»

VARIETES.
.
Avis aux Ojfîcïérs de l'armée qui ont quitté
leur régiment , pour ne pas fe brouiller avec
leur honneur & leur confeienee.
;
Quoiqu'on obfcrve foigneufement les officiers qui ont
crioilî notre bonne ville de Paris pour leur al.yle, nous pou
vons les alTurer qu'ils y feront mieux que pat-tout ailleurs ;
.. mais il fast qu'ils évitent de faire des confidences à des in
connus; — qu'ils prennent des précautions centre l'aident
patriotifme de certaines dames; —qu'ils évitent la fpeieté
des gens de bonne compagnie ConîVitu.iornellc, qui fervent
de limiers aux banqui rs de j t ; —qu'ils regardent à trois*
fois avant de recevoir en paiement des affignits, dent les
bons perdent aujourd'hui \6 poiu ioo, —Se fur-tout qu'ils
concentrent dans leur cœur les juftes plaintes qu'ils pour
ront faire , quand la licence fera place à la vraie liberté.

Le moins déraifonnable des Jacobins, le fïenr Faydel;


ayant le libre arbitre de fe plonger dans un grand gouffre
ou dans un moindre , a choifi ce dernier , en quittant la
fociété infernale des Jacobins pour s'affilier à celle des
• feuiilans.

Au moment où M. Reute... fit la njotion d'envoyer


àfemblée
Orléansnationale,
deux cents quatre-vingt-dix
pour membres
y être jugés par de cour
lâchante l'af-

eatioualc, un des profciits lui dit: — laiflez-nous encore


(25°
quelque-tems ici pour nous procurer le p!aifir de voir la
dernière repréfentation que vous donnerez en public.

Extrait d'une lettre de Francfort. —Le chef de l'Empire


a écrit à tous les Souverains de l'Europe , lorfqu'il a appris
l'arreftarion du Roi; il les inv'uc à joindre toutes leurs forces
aux fiennespour venger la caufe de rous les Rois.

Le ci-devant hululer du club des jacobins de Paris;


voyant tous les officiers de fon régiment auffi dégoûtés de
fe'Vir fous fes ordres , que décides à ne pas prêter le fer
ment , fit tous fes efforts pour engager M. Dubois , lieu
tenant peu riche , & qui a fait la guerre avec diltin&ion
comme cavalier , à faire le ferment pour refter au corps;
il employa tous le« moyens pour le feduire ; il lui reprélenta
que, privé de fa place, il mar.quevoir du néccllairè , & feroit
à plaindre. .— Ce brave & loyal officier, ferme dans fes prin
cipes , lui répondir: — M. le duc, fi vous me connoilliez , vous
n'auriez pas l'oùnion que vous paroijlcz avoir fur moi
compte : en failant mon devoir, & en faifant ce que me
preferit l'honneur , mon cœur fera content.
Le chevalier des 1s. '

Extrait du Journal Général, par M. Tontenaii


Le duc d"Orl. a fait des députés du côté gauche de
l'afTernblée ; connus fous le nom d'enragés , des factieux;
Barn... St Rab..., des ennemis de l'cglife ; Mirabeau,
des fophiftes, & un troupeau je uc dis pas de moutons.'

On s'apperçoir depuis quelque-tems , que 'les voleurs de-^


viennent rout-à-fait ariftecrates : plufieurs d'entr'eux fe fenc
gliflès l'aurre jour dans.le camp de ces braves citoyens quï
vont rouler à la défenfe de la nation : ils ont enlevé des fu-
fils , gibernes , havrefacs , Sjc. . . . M. Ba . . . . , avec fa fa-
gacité ordinaire, ayant deviné (ur-le-champ d'où parroit ce
coup anti-patriotique , a ordonné , pour éviter une rechute ,
qu'un détachement. de_ la gendarmerie nationale palTcroic
dorénavant la nuit dans le camp

On cft toujours étoni»é de voir combien la conftitutic*


françaife a de peine à s'ét.btir, malgré les efforts des af-
fcmblces culottées. & non culottées : car enfin cette fubiime
conception n'a contt'elle ( fans compter lesettes moranx)que
le clergé , la noblelTe , la magiftrature , les propriétaires ,
-les bons négocians , tons les honnêtes gens du royaume -, Se,
enfin tous les fouverains & tous les |eup!es de l'univers : it
faut qu'elle ait quelque vice caché que nous ne puiffions pas
encore appercevoir.

1,'affaflîn du comte dt Dampierri , imiTacré fous les yeux


du roi , ayant apporte à Patin la croix miiitaire de cit in
fortuné gentilhomme , a demandé pour lui-rafrre cette dé
coration. On l'engage à porter plus h.uit fes prétentions , 8c
à demander la croix de St. André , dont la cour de Ruffié fc ,
prépaie à payer fa belle aftien.

"Un député de Crépi fe promVnoit dans la faite du manège ,


pendant la délibération , le famedi matin 30 juillet. M. le-
comte de 1er. ... s'eft écrié : M. le duc d'Or, en place,..
de Grève , a repus M.,JFeyd ... ,

Je fuis bon citoyen, rfleflîenrs, mais j'aime beaucoup le


Roi, Je twverfois h;er le Caroufel, les yeux fixés fur le
château des Tuileries; je m'adofle contre un mur, & me
vo'Jà à pleurer comme un enfant Un garde national
s'approche de moi , me demande cç' qui m'afflige. Le dernier
des citoyens cft libre, mon valet cft libre, & le meilleur

-■-
des Ho's n: l'eft pas. —Le garde national meprenrîla
m in, la ferre dans les deux tiennes; puis il $'eloigne fans
me répondre. ••
Signé , un élcdcur de 9t.

Un révolutionnaire faifoit voir deux affignats faux , qu'il»


avoir reçus dans un payement affez confidcrable, & dont il
paroiffoit fâché de perdre la valeur : confolez-vous , lui dit
un ariltocrate ; avant iix mois ils vaudront autant que les
véritables. < .

Tîous ne voulons pas diffjrer davantage à citer le trait


fuivant que nous tenons de très-bonne fart.... Mtlie du, .
Bucquoy , marchande de modea de la Reine, fe trouvant,
il y a quelque-tems, J.ins l'appartement de Sa MaJes.Ê,
y vit enrrer M. le Dauphin , qui courut fe jetter entre les
bras de Ion annuité merc. M1*-' du Uuçjuoy fut attendrie,
& ne put retenir fes larmes : la' Reine le remarqua, & lui
dit , avec l'air de douceur & de fubllmité qui ne l'aban
donne jamais: approchez, Mademoifeilc, regardez comme
depuis quelques jours mes cheveux (ont devenus prcfqtte
tout blancs. A ce fpectacle , M"" du Bucquoy fut fur le
point d'éclater en fanglots; mais la prefence d'un officier
de la garde nationale la retenant , elle fe couvrit les yeux
de fon^mouchoit ;alors cet officier (que nous nous engageons
un jour dénommer) s'en appercevant , lui dit : Ni cache[
point vos larmes, MademoiftlU ; vous, êtes bien plus
heureufe que moi ; les miennes coulent enfecret depuis
deux ans , & je fuis forcé de les dévorer.

« Nous- apprenons que mad. d'Oudcnarde , infcnfible an fer-'


vice que nous lui avions rendu, en n'inférant p;is fa lettre dans
noue journal , .s'eft réfugiée dans lai feuille du jour , en nous-
acenfant d'infidélité. Nous pouvions ail< ment nous venger ,
en reimprimant fa lettre telle qu'elle eft, mais nous préférons
faire notre paix avec elle , & nous trouvons qu'elle penfe
( ^4 ) *
trop bien j pour qu'on ne lui pardonne pas ce qu'elle dit
faveur de ce qu'elle veut dire.

Leduc d'rôle difoir franchement, l'autre jour, dans


une de fes foulcries de Mouce... : on me traîne fi con
tinuellement dans la bouc, que cela ne me fait plus
rien ; je ne recommencerai a trembler que quand on
ne parlera plus de moi. Lacl..., que le vin rendoit aulfi
fr.mc que Ton maître, lui répondit: prenons garde, mon
eher prince; Le jour où. en ne parlera plus de nous ,
nous pourrons bien être pendus.

Il y a quelques jotars que certain geôlier a cru faire


grand plaifir a fon prifonnier , de lui dire qu'il lui p-r-
tnettoit de faite un petit tour de promenade; mais le pri
fonnier a répondu au geôlier dans les termes les plus éner
giques, qu'il lui confeillpit de s'aller promener lui-même.

■s
Vers pour mettre au bas du portrait de la
Reine.
L'hiftoire, en la nommant, s'attendrira fur elle,
Et la poftérité dira,' vrrfant des pleurs:
Le ciel , pour la punit de l'avoir fait fi belle ,
.Voulut à fes attraits égaler fes malheurs.
Le Chevalier Des-Islets, ci-devant chevau-Uger
de la garde du Roi.

La pauvre petite feuille du jour, à force dé tiédeur, a perdu


tout-à-fait fon goût. Elles'eftavifée il y a quelques jours, de
leuer un immenfepeifîiïlage de Seg... le Romain, & critiquer
( 1« )
one réponfe .an nom de Condorcet, qui étincelle d'efpric, Se
n'eft trop fine que pour les lois. On ne fait pas polit ivement
quels font les fournilfeuvs de ce journal , mais on s'accorde à
trouver entr'eux un accord parfait de médiocrité. Pas une
idée plus haute que l'autre , pas un trait plus hardi que de
coutume , pas même l'apperçu du plus (impie courage. Le
lendemain du départ du Roi , n'ont-ils pas ôté la fleur dé lys
qui lulh'oic leur première page! les imbccilles! ils n'y ont
pas gagné une lcdu:c,& ils y ont perdu le peu d'ennemis
qu'ils avo'ient.

Il faudroit avoir la plume atroce de Chénier pour vou»


peindre les horreurs que notre département vient de com
mettre. Nos malheureux payfans , n'ayant rour toute arme
que des chapelets , ayant avec eux leurs femmes Se leurs en-
fans, qui adreirbieut des voeux au ciel pour obtenir la paix Se
la bénédiction de Dieu fur les biens de la terre , prenoient
pour leurs proceffions , le te ns de la nuit , afin de ne pas in
terrompre les ouvrages de la campagne, fi précieux dans cette
faifon. Les troupes de ligne, jointes aux troupes «itoyen-
nes , requifes par le département , conduites par un edm-
milfaire , ont marché vers ct.s malheureux. Les officiers ne
voyant rien d'holtile , n'entendant que des ora ptonobis ,
font tout-à-coup étonnés d'entendre une décharge. Ils fe
retournent , & voyant le drapeau rouge déployé , leurs foî-
dats , difperfés dans la minute , ne leur permettent pas
d'ordonner ni de rallier. Attirés pat des cris aigus , les
braves officiers courent pour arracher quelques victimes à
leurs bourrraux. Ils trouvent des hommes , des femmes &
des enfins bagnes dans leur fang. Ils fojgnetit les plaies avec
leurs mouchoirs. Grâce à laur bravoure^ le malTacre n'a pas
été confidérable. Les foldats fe font fauves , ils ont fait fur a
route 30 à 40 prifonniers qu'ils ont arraché de leurs maifons
Si de leurs lies. Ils font rentres triomphans à 4 heures du
matin. A 9 heures , autre fpectacle, le* enfans , les pères,
les femmes viennent demander les victimes enfermées , donc
aucune n'a été prife à la proceffion : majs n'importe , il faut
trouver des preuves contre les prêtr^- non-jureurs & les
Bobles. Les malheureux dépoferont ce qu'on voudra. Il faut
(246)
les garder. Ceux qu'on leur fera impliquer dans leurs dé
clarations , feront fans-doute pendus. On ne fauroit trop
louer la bravoure des tiois officiers qui commandoient le dé
tachement , & qui font en butte, comme les payfans, a la
haine des fa&ieux. Je crois que l'on ufe pour les foldars de
cette drogue fi connue en Turquie , qui rend furieux t'on
les dofes qu'on en prend -, car leurs exploits Suis , il faut leur
rendre cette jullice, ils reconnoilfent leuts atrocités, & lan
cent mille injures contre les municipaux & le département.
Mais vite un broc d'eau-de-vie , Si leur tête fe monte , ils
deviennent furieux.

Un vieux officier , zélé feiviteur du Roi , ennuyé 'de la


pantomime que le régime national lui raifort jouer , a
donné fa demiflion. — Il fe confoloit , dans un cafe , en
racontant les petites horreurs civiques qu'on lui avoit fait
éprouver, lorlqu'un gros patriore (qu'on voit rrès-fouvent
dans les galleries de t'aiicrabléç nationale) ./interrompit en
lui difant: — ahi monfieur , eft donc un de nos offi
ciers réfraclaires ? — Notre vieux guerrier le mit vigou-
reufqpient à la porte, après lui avoir dit : apprends , lâ
che , que je le ferois véritablement , fi j'avois ou
blié le feintent que j'ai prhé nu Roi, pour faire
celui que ion charlatan Robertfp."... a forgé, & que
l'ajfcmblée fe repejit d'avoir décrété.
Avis.
MM. les Scufcripteurs dont l'abonnement eft ex
piré hier , font, priés de le faire renouveller tout de
fuite , ajin de ne pas éprouver d'interruption.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de l'abonnement eft de, 3 liv. par mois
pour Parrs , tf de 3 livres 'i$ fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Pircce-Sdim-Andrc-dcs-Arcs , N°. 21.

De rimprinwrrc\slu Journal de la Cour Si /de la Ville.


N.° 33- M. Châtel , lieutenant
de Maire à Saint-
Denis, a la tète cqil-, .
Mardi 2 Août. pcV.
JOURNAL .
de la Cour et de la Vhi!,',,
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Extrait de Saint Voltaire»


•t Tu vi:ns , quand les lots font fairs , nous direï Je
fuii hommj comme vous; j'ai deux mains & deux pieds i
autant d'orgueil àc p. us que vous , &c. : je luis citoyen de St.-
Marin , ou dcllajMife, ou de Vaugiratd; donnez-moi ma
prvrt de ter e. ïl y a dans notre hunilphere connu environ
50,000 millior.s d'arpens à cultiver, tant paflables que fté-
riies; nous ne femmes qu'environ un mi.liard d'animaux à
d„ux pieds ; fans 'plumes, lu r ce continent; ce feroir 50 ar-
penb pour chacun; faites-moi jultice, donnez-moi mes jo
a pens ».
On lui répond : va-t-en les prendre chez les Caftes-, chez
les Hotientot'- , ou chez les à'amoïdes; arrange-toi avét
•eux a l'amiable; ici toutes les parcs l'ont faite >: ii tu vetfx
avoir parmi nous ic manger , le- vêtir , le loger <ï: le chuùfter ,
travaille pout nous , comme fiiloit ton père ; fers-nous dit
amuie- nous ,& tu feras paye; (inon,tfl feras obli"J dé de
mander l'aumône; ce qui dégraderait troj la îuaiiaiité de ta
nature, & t'erapecheroit d'erre égal aux Rois, & mertre
aux vicaires , Iclon les prétentions de ta noble fierté >».
Article envoyé par M. Brif-fot de ^aivillt

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séana du ,1 Août,
V-/N a Jeter mm: a-. ec plus à: précifion le lci.c tenue
Tome IV. Année 1791. K k
.„. ........ ■ ■> V ( 2^0 )
les émîgrans ; aptàs quoi on a fait le rapport de l'état de*
places du Nord.

VARIÉTÉS.
Pendant l'exécution des cinq malheureux qu'on a pendus
vendredi , un des (pe&ateurs dit à fon voifin: fi ces irnbé-
cilles-là , au lieu d'attaquer Se voler un fermier , avoient at
taqué Se volé un châtelain , on leur auroit donné une cour
xonne civique , au lieu de les pendre.

Lettre d'un habitant de Paris à fon ami à Vienne, & la


léponfe de l'ami , qui toutes deux ont été faifies par MM.
Foidel, Cochon Se compagnie, Se dont les fept comités
léunis doivent rendre compte demain à l'ailemblée.
Lettre du Parifien f-ft-c* /«' *
, Rèponfe de l'Autrichien Ctft fait ! . ..

M. Ch. Lam... Si M. Cotin fe font pris de querelle


mercredi dernier 17 Juillet, au café de Ja buvette du jardin
des fcuillans. —Votre club des Jacobins eft cornpofé de fac
tieux , a dit Lam... —C'efl plutôt votre club des feuillans,
;a d,it Cotin. Jufcjues-là les fpeftateors ont donné raifon aux
deux antagon'fles; mais Lam... ayant ajouté : je n'ai fait
aucune aclion dont un honnête homme ait à rougir ;
& fi la contre-rti dation arrive , je -pourrai bien pêr.f
par le peuple , mais nenpas par la loi. Alors chacun
s'eft demande : eft- il poffible qu'il n'ait été que miftifiéï
• ËtV'Ai le demandons de même à nos lecteurs?
Four ga.antif cette anecdote , dont rrous produirons dix Se
peut-être trente témoins , nous fommes prêts à en fournir
la preuve en pariant telle quantité d'affigoats qu'on vou
dra ; mais avec l'amendement que nous mettrons double
contre (impie, fi l'un des deux perfoonages défignés veut
enîr le pari."
C 26*r 1

Aux Rédacteurs du Journal.


Je ne conçois pas , Meflîeurs , comment il n'exirte pas
une police de fociété , & comment un honnête homme eft
encore expofé à rencontrer dans le monde, chez de véri
tables Français , des gens qui font la honte de la nation Se
de l'ordre où le hafard aveugle de la naiflance les avoit
placés, des vicomte de No , des duc à!A.... , des Luy.... ,"
des Alexandre de B Sec. Sec. Seroit-cc donc depuis la
révolution qu'on auroit appris à compofer avec, la con-
feienec, avec l'honneur? J'ai toujours cru qu'il ne pouvoir
exifter d'accommodement avec le crime, l'ingratitude Se l'in
famie.
Et toi , loyal marquis de Beau.... , c'eft à regret 'que je
place le nom de ton rrcre parmi ceux qui font devenus
l'opprobre de la nobleffe françaife , & de tous les honnêtes
gens. Celui qui a dit :
Et ne devroit-on pas à des fignes certains ,
Reconnoitre le cœur des perfides humains?
S'il eût vécu de nos jours , n'autoit-il pas ajouté :
Et ne devroit-on pas, quand un fr;re eft un lâche ',_,
L'obliger de quitter un nom pur & fans tache ?
Signé, la comtefle <fe R..-1

"Une maladie cpntagieufe s'eft emparée d'un très-grani


nombre de Français ; elle leur a fait perdre la tête, Se. leur,
a gangrené le cœur : elle eft toujours accompagnée d'une
fièvre ardente-, cette fièvre excke en eux des accès de
fureur qui font très-funeftes , & qui fe propagent à l'in
fini.
Il eft bien malheureux que le doéteur Bouvard, qui
étoityand partifan de la faignee, n'exitte plusj il n'auroi»
pas manqué de l'ordonner jufqs'au blanc
~ ( 2,62. )

Lorfqiuà force de décréter ,


Notre "refpeétablc alïèmblée,
An, rifque d'être maflacrée»
Ois, pour nous régénérer,
JJraver ia calotte & l'épée
Pendant près (Tune triplé année j
A« moment de voir couronner
■ Et Tes travaux Se fa confiance ,
Quai! vous voulez, quelle démeneç!
Sur fes pas fa voir retourner ?
Eile ne fauroit reculer ,
Sans £• couvrir de ridicule.
Le fénat par un tel fera pute
Ne fut pas toujours retenu.
Mais quand on a parte le but,
On avance quand on recule.

A l'une des dernières ieances, plufieurs membres' tfel'aflettï-


tlée nationale fe font peimis de/qualifier les capucins de rep
tiles Se d'infeâes venimeux : ce qu'il y a de certain , c'eft
qu'à quelques exceptions près, ces religieux éroier.t fort
Utiles j cnu'autrcs , s'il fe majiifeftoit quelqu'incendie , ils
ttment les premiers à expofer leur vie pour l'éteindre. C©
trait préfente une furieufe^ différence entr'eux & leurs dé
tracteurs, qui, fans jamais s'expnfer , mettent le feu aux
quatre coins du royaume, &• le memoient dans touo ^univers,,
$"ils k pouveient.

Il cft, trop tard, M. Bouche ± la profeription que vous


Sppelez. fur la tête des prêtres qu'il vous plaît d'appeler ré-»
fraâskes , n'auroit lieu que dans quelques piovinces, telles,
ipo le Quercy , le Lat-guedec, le Lyoonois , une partie d«
il Bourgogne. Dans Les. autres, ils trouveroie»! des 4é£eei6»£S
( «3 ?
^Iiis nombreux que leurs ennemis. Vous propofez , féroce &fan-
giiinaire liouche ,'de lalayer le royaume A? tout ce que
nous avons encore dVcdciîaltiqucs. Ce dernier trait furfiroil
ftol pour faire palier votre nom à la poftérité , avec toute
l'exécration cmM mérite. Quels juftes reproches n'anroit-on
pns à Lire à l'affcniblée , qui n'a pas été révoltée de votre
motion , qui ne vous a pas cbuffe,' & qui m .nu- femblcroit
farroger vos fureurs , puifqu'elle vous a écouté fans donner
Je moindre ligne d'indignation' !
ai " :%■ :-, )ina -,■■■■.■. ,-. ..}''.■ : '..
H.; . ■■ ■» '

A I R : // pleut y Bergcte*
Adorable Antoinette,
Il eft encore des coeurs ;
Qui coaronnenc.ta tête
..-.•:• Des plus charmantes rieurs. .
Confervc ton courage -,
■ .
II arrive fouvent
Que le plus grand orage
Prépare le beau tems.
Par Mad. la comtefTe de L. B. abonnée.
IfJtlOl \ t. —

Voici ce grand journal du folr, de la rue de


Chartres. —Voilà cette grande peu) de M. Frêteau.
— Poilà les giandcs nouvelles des pays étrangers ,
& la grande dêcificn de la diète de Ratisbonne
Eh! eh! Margot, que'qui dit donc-là, c'grand aboyeu ?
—Ce tjn'i! dit, commère ? il dit que notre copere Fltteau
a peur, parce qu'on lui a écrit de ià-bas , qu'on nous en
tatijfe de bonnes.

Trois chefs Jacobins étoient il y a quclque-tems au theâ-


Jic de la rae de Richelieu ; on y donnoic le nouveau chef:-
(.2*4 )
d'œuvre de M. Chénier , Calas ou l'école des Juges: an
moment où Calas marche vers le fupplicc , l'auteur l'a in-
génieufernent fait fuivre par une foule de peuple , qui , après,
avoir aflïfté à l'exécution, revient froidement faire bailler le
rideau. M. de Lacl mieux accoutumé fans-doute
aux manœuvres populaires, dit à (éi deux voifins : « Ce
»> dénouement eft manqué ; que fait-on de ce peuple? il ne
» fetc à rien ». —Nous fo'mmcs parfaitement du même avis
qn? M. de Lacl ....,& nous exhortons fincèrement Mi
de Chénier, quand il vo;idra faire paroître le peuple fur la
fcène ( ce qui fans-doute eft un excellent moyen au théâtre
comme ailleurs, ) d'aller confulter MM.de Lacl. .. .,
Danton Se compagnie , fur l'art de le faire agir : il peut être
afTuré que, moyennant le confeil de ces MM. , l'ouvrage
fera parfait.

Nous l'avons déjà dit , c'eft l'irréligion bien plus que le ft-
ratifme qui eft le reiTort fecret des troubles qui nous agiteut.
Les phiiolophes modernes , en voulant propager leurs doc
trines nouvelles , & en ôtant au peuple ie feul "frein & la feule
confolaticn qui lui reftoit , nous ramènent infenfiMement à
la barbarie, C'eft ainli qu'une hués de philofophes prépara la
chute de l'empire romain , & amena- ces fiecles d'ignorance
& d; tétiebrp , jd'où nous avions eu tant de peine à fortir.
—On retrouve dans les écrits des fophiîtes ou philofophes
des troificme, quatrième, cinquième & fixicme fiecles , toutes
les erreurs dont la Franchit infectée aujourd'hui.

I! nous eft revenu que Mme. de. Simiane difoit le plus


ce mal qu'elle pouvoir de notre journal, qu'elle le trouvoir,
de mauvais goût , de mauvais ton Se de mauvaifes
mœurs. Nous la remercions de fa manière adroite de flatter
notre amour- propre : nous la conjurons de nous continuer,
fes louanges- indheftes; & fi elle cherche à nous punir-du
dégoût que nous lui cantons ,.nous lui demandons de mettre
fa vengeance da-s le falut cie fon frerc Charles Damas,
pour qui nous fommes pénétrés d'eftime , & dont la fituir
lion nous infpire autant d'intérêt que d'envie.;
( **5 )

tes affaires ne font pas encore parfaitement organises ; car


fani-di à minuit, M. Duportail, miniftre de la guerre, a dit
à M. Friuau, <\ac fans fou perruquier, il feroit encore à
favoir qu'il exiftoit un camp de deux mille hommes dans la
plaine de Grenelle.

Quelques perfonnes qui ne font pas très-an fait des af


faires, ni merae des expreffion;, entendant toujours parfer
de la chartre de l'affemblép n-tïonale, ont cru qu'il éroîe
queftion de cette maladie rui lait fouffrir Si mime périt
les enfans : C'eft ici tout le contraire, leur a-t-on répondu;
cette maladie n'arrive que quand les dents commencent à
pouffer, au lieu qu'elles tombent tous les jours à l'affem-
blée.

Les Jacobins de France croyent avoir le coftume anglais,'


parce qu'ils ont les cheveux écourtés, coupés en rond , & qu'ils
fie portent pas de poudre. En cela ils rcffcmblent parfaite
ment à nos valets d'écuries. Ces meilleurs n'auront vraiment
l'air anglais que quand ils changeront plus fou vent de linge;
& qu'au' Keu d'affignats de cent fols, ils auront plufieurs
pièces d'or dans leur» poches : a clean shirt and a guirua.
Extrait du Times.

On ne fait ce qui doit le plus étonner ou de la patiente


des Français à fouffrir au milieu d'eux ces aflbciations
monftrueufes connues fous les noms de clubs des jacobins,
' clubs des feuillant., clubs des corde lias, clubs des
amis de la conflitution , ou de l'audace de ces affocia-
tions. Perfonne n'ignore que les brigandages, les incendies,
les meurtres les plus horribles, font leur ouvrage; que le
peuple éga,ré l'a été par elles ; Se tous le; honnêtes gens
ne fe réunifient pas contre elles! & les départem^ns, les
diftriéts, les muaicipalités qui reçoivent ta loi d'elles ut les.
diiïïpcut pas {
I I

/ ( 2.66 )

Paris } ce 31 jaillit.
Vous vous êtes dévoués, Meilleurs, à faire julHce de$
focs ou des fripons; c'clt à ces titres que je me pe- mets de
.vous aurefter quelques ligote fur un p»i«graphc que le ceiftre
Goifas a inféré dans foi; N°. de jeudi 17.,!! y e(b dit:
« uouze des ci- devant gardes-du-corps , chevaliers du 18
" février, reunis hier au foir à cinq heures, le font permis
» d affronter l'opinion publique, & de porter à haute & in-
■»** teliigiblc voix, une fente que la p-uit du 10 au tl rend
» peu cherc aux Français. Parmi ces MM. ttoi: le prelque
»> terrible Ste. Lace. » —Oui, M<.nfear, nous avons porté
en plein jour, & d'un commun accord , la famé du rei ,
une laute qui fut Se fera toujours chère aux FraViéfri*, malgré
l'opinion corrompue de quelques miferable-; , qui , fcmblables
aux harpies, le vantent de couvrit de boue tout ce i «'ils
touchent. Tous les bons Français ont répoi du à cette faute:
il ne manquait à nette fatisracljon , eue de ncus voir dé
noncés à la cao.iilic-.par un de ces écrivains de charnier , qui
penfent dans les rues, & qui ccriv.at fur les bernes. Faites
donc connoître a Goifas toute l'uendue de nette recoi -
rioitTance -, il y a long-tcms eue je cherche i'occaliondc le lui
témoigner en face.
Signe , Ste. LucÉ.
'< — —
L'avart-Je1 nier ,article du journal d'hier, qui com-
mc;-rc par ces mots : il jaudioit avoir la plume atroce
ce Chemcr , clt extrait u'iuic lettre de i'aint-Btieux.

Errata du Numéro d'hier.


Page 155 , ligne 9, ils n'y ont pas gagné une leclurc;
lfe[ , un lecteur.

On s abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André- des* Ans , N.° il.
Pc iTmiuîmotie du Joirriiil de la Cour & de la Ville.
N.° 34- J$jjij> Grande infurrtâionl
nouen, dirigée pat
Mercredi 3 Août. îJ\*<A /<rj J^p* Bordici .6?
urdain.

J O U'R-N A L
de la Cour et de la Ville;
Tout hifcur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

On vend fous le manteau une très-çran-le mavure- on T


voit Louis XVI & (bn a-igufte cpoufeïur L-u'r trône', ten
dant les bra> a une ioulc inoombiable oui levé les mains ver»
eux: fuivam l'nfage renouvelle desG'oths, des billets {or
ient de la bouche des principales figures : (ut celui qu'on a
tniS en rorme de trgmpetic à la bouchtr du Roi, elt écrit -
je ne puis être heureux qu'autan: que mes enfant
le Jont; ils ne m'ont pas connus , je leur pat donne.
Sur ceju. eu, (ort de la bouche de la Reine, on lit : j'ai
tout oublié <j tamour que je vous porte ne lai fit
pas d'entrée à la vengeance dans mon cœur. Sur ceux
«jui fortent de k bouche de plusieurs perfonnages parmi le
iwuple , eft éerît : vive le Roi, vive la Reine ; nous ne
voulons de feuverains qu'eux Dans le lointain , à gau
che, ou appciçou un groupe confiderablc d'hommes, chaf-
fés , l'epée dans les rems, par des gardes nationaux ; à droite»
dans l'autre com , on croit reconnoitre le Champ-de-Mars
au milieu duquel (ont plantées plusieurs potences , à cha
cune defquellcs une viftunc eft attachée. On a eu l'intention
d'en, tare quelques-unes reflemblantes : nous laiilons de
viner a oui.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

Séance du 2 Août.
UN arrêté du département de la Seine inférieure enjoint
aux prstres prétendus réfractes de fe retiter à dix lieueg
Tome IV. Année 175*1, L 1

-, ■
( 2^8 )
de leur ancien domicile. Il n'eft pas facile de fc faite une
idée du vide &. de la rtérilité de cette féance.

VARIÉTÉS.

La [fauche de l'affemblée n'a plus qu'un moyen de fau-


._c l'état-, c'eft de mettre; comme l'empereur Vefpafien ,
v;t
un impôt far les urines.

-En Angleterre, dans routes Jes fociétés diftinguées, le


premi: r tolfl que Ton donne , et: afpeedy rehafe fi cm
Tavnrv to ■ de Uluflnds famih , and may thar
\mian ennemies îk confoundu. Au prochain elargif-
f ;îr»Bt de riUuftre famille de Fiance : & pmfcnx leurs lâches
perfeoltcurs eue groiupùment confondus!
The /^'hue-hall Galette.

i
' M Rdâtrcr a à\t à l'affemblée un mot plein de goût &
dnton'de la bonne compagnie : il faut , meilleurs, a-t-.l
jt détruire juÙu'au fumier de ranftocmtie.Umcwc
r 'Mnf « Itoctntes , pour montrer leur fourmilion aux
5>î ont été ronfler les derniers foupits de l'ariftocratie
«1» ror'tc de M. Rxdèrtr., & leur vapeur a été un encens
bien agréable au nîz de cette efpece de divinité.

Grari moyen nouvellement inventé par la Munici-


naliti de hedtaux , pour fane cejfer fur-le-
champ les révolus Ù les émeutes.
M. U m'aIRF. AU StUUI RÉVOLTÉ;
" Meffews, le vamétoit taxé , avant-hier à deux fols I»
livre- fe pri* *« V»»« »°usa torcéS hl" ' k ""' ^
( ^9 )
■vifoirement à deux fols & demi : eh bien ! Mefik'urs , puif-
que cela vous déplaît, à compter d'aujourd nui vous uc le
paverez plus que deux fois.

Il y a près de vingt-huit mois, meflîeurs, qu'appelle par


la confiance de mes concitoyens aux états libres & £ei:eraur
du royaume, j'ai laillc a. Caltehiaudary ma femme & mon
fils leuls, fans appui : à l'époque de mou départ , mon fils
n'avoit pas encore fe,-t r.ns. Il y a environ deux mois que
là mère & l'enfant ont etc bravement a'fail,:> à dix heu
res du foir dans ma mai fou, Se prefque a^allines à coups
de pierres. Vous croyez dc|a que de pareils excès ont été
réprimés; eh bien, meilleurs , c'eft à-peu-pres le contraire,
puifqu'un officier municipal de Caltelnamtaiy à qui quelques-
uns de mes concitoyens re;iréfen:oicnr combien il ctoit af
freux qu'une femme & un enfant fans defenîe fuilen: cx-
pofés à de fcmMables horreurs , répondit ingénument, que
ceux qui avaient aiaji infulté ma j'emme 6' riion pis ,
étaient des citoyens qui avaient voulu par-.'à fixer
fur eux l'attention des afjemblécs primaires d-.ns les
nouvelles ihdîons qui alloient avoir l, eu. Limiter,
attaquer ceux qui tiennent à celui qu'on appelle lin anjlo-
crate, cil donc aujourd'hui un nouveau moyen de par
venir.
Je fuis , &c. B. Guillérmï.

Va-t-il bientôt f..... le camp,


Bit, en toifar.t Fillette aux plaines de Grenelle ,
Un grenadier à fon fergent !
L'ex-marquis fe retourne en riant:
Héh'>! mes chers amis, l'occafion eft belle,
Si l'on veut m'en donner le tems !

Madame Lapoule , impatientée des mauvais quolibets


ffi'oa fait journellement fur la confiairje à laquelle elle a
( 27° )
aflocié fon malt, a obtenu de lui, qu'il dcmanderoic £
l'aflemblcc nationale la fuppieffion de cette coni.airie.

Le feui'lifte Er.„. feuillant ,


Qui chaque foir, fournie à tout venant,
Pour deux fols, fon journal favant,
A reçu de Ciermonr-Fcrrand
Des nouvelles qui font frilTonner chaque membre."
—-Mais eft-il (ûr de fon correfpondant ?
—Comment i s'il en eft fur '. . . il le tient dans fa chambre-

Us font bons , nos députés, M. le Journaliftc ! ils vont


préfenter à notre bon Roi une charte conftitutionnelle : &
à nous donc? Qui eft-cc qui leur a dit que la majorité de
la nation trouvoit leur befogne bonne .' Et moi je leur fou-
tiens que tous ceux qui la coiMioifl'eht , la jugent détellable:
il n'y a que les fors, les ignorans qui la voyent autrement.

Que/lions à une âme Jcnfibh.


Avez-vous vu Calas ?
—Hélas !
J'en ai l'âme encore abîmée.
J-
—Mais, madame, fur ce picj-là ,
Qu'avtz-vous donc fenti, voyant %.odo'Lfkuî-
—Monfieur, j'ai fenti la fumée.

M. Bouche s'intéreffe à la gloire de Noftradarnus. It


veut que fa prédiction s'accomplilfe à la lettre, & que la
perfécution contre l'églile Toit plus foite que celle qu'elle cf-
fuya en Afrique. Mais patience , nous tombons a 1791 ; &
notre prophète annonce le retour du bon teros.
( 27 1 )

On allure que le marquis de Fillette a beaucoup influé


■fut le décret de farrjedi , qui fupprime les ci-devant.

"Berqui/i, mordu par Marcilly , pourroic bien finir pat


rnourir, comme lai, de la rag--. Il chancre à vue-d'oeil. Les os
de f.-s joues pouffent comme des champignons ; fes yeux pren
nent une couleur terne & farouche : fa bouche fendue, jus
qu'aux oreilles , diftillc une écum; puante. Il eft bien mal.
Si vous prenez quelque intérêt à lui , nous vous ferons par-,
venir de tems-en-rems fon bulletin.

Dialogue entre deux Rentiers.


Air : nous nous marierons dimanche.
M. Ronge-deniers.

M. Grippe-fous,
Que nous direz-vous ?
Eh bien ! comment vont les tentes ?
M. Grippe-sous.
Les affaires vout
De telle façon,
Qu; je crains fort pour mes rentes. ',
M. R O N G E-D ENIfRSi

Si du clergé
L'on a pillé
Les tentes,
;., £'cft pour payer ^
( 272 )
Pour rembourfer
Ivios reines.

M. GaiPfE-sout
Mais la guerre vient ;'
Nous ne tenons rien.
Ah ! c'eft bien fait de nos rentes.

Depuis le décret qui condamne aux g».1eres ceux cjui déca-


cVictcrom les lettres, U prévarication en ce genre eft pouike
à Ton ç'ermer excès. Prciqu'aacune lettre do "étranger n'ar
rive à Ton adrefTr. Nous cor>noiiTor.s plufieurs peiTonnes di
gnes de foi , qui ont reçu indirectement des avis qu'on leur
svoit écrits plufieurs fois , & à qui il n'eft rien parvenu.

LVfprit prophétique faifit nos députés. M. Zanjtliuais,


poar détourner l'aueufte aflemblec du projet qu'elle a raa-
mfefté d'envoyer' des cômmiiTaires dans to.is les départe-
mens, s'écria : me-Tieurs , meilleurs, les étais-généraux
de*** qui valoieno mieux que nous, envoyèrent des tom-
roiilaires dans les provinces: les états furent diiTouts ,& b;au-
c#up de commifiaîrés fuient pendus.

.T: mai; l'aTemblée n'a mieux manifefte fn toute-puiirance-,


qu: dans l'affaire de M. Tchad : le loir elle l'a déclaré
coupable j, fns vouloir entendre fa jr.ftifîcation , lc.-lende-
irnin marin clic l'a déclaré innocent , fans entendre fes-tecu-
fatcurs. I! fr.m !lw ap^lictuer le proverbe :
Noir fotr, & blaiiâ manu, c'eft la journée du
Pc'ieri/i.

Il en cft chez les Français , dit on papier anglais , de


fanuris comme f'es teftamens. Le detnier elUe bc-B.
( *73 )

On meurt de faim chez nos reftaurateurs de France.'

Malgré le droit bien reconnu par la conititution de la


fouveraineté du peuple français , l'atR-mMce vient de re -
jerter avec indignation , & de traiter de révolte, un* péti
tion de l'Auvergne , qui leur enjoint de quitter la place. Si
les Français favoient lire & penfer , ils connoitroient & fe
rappelleroicnt l'hiltoirc du long jaritment d'Angleterre.

Les jacobins ont nommé foixantedoi -»e commiîTaires pour


former un ferutin épuratoirc, Si s'en font rapportés à eux
fur le choix des membres à confeivcr.ou à renvoyer. Parmi
ceux qui le font infciifs Jut 1; regiftre qu'ils ost ouvert à
cet effet , l'un d'eux s'eft ptéknte à une perfonne, chez la
quelle demeure un des fisnataires du regiftre, pour prendre
fur fon compte des infoirrnuions de vie Si. mœurs. Cette per
fonne a été infiniment furprife d; reeonnoure dans ce com-
midaire épuratoirc , un homme qui avoit été cité ii y a
<]uelijues mois à fon diftriét , pour avoir joué vis-à-vird'un
petit laquais, le rôle de la femme de Putiphar auprès du
jeune Jofeph , & qui n'avoit alloupi cette affaire'qu'à force
d'argent. La perfonne à laqu -lie il fe préfenta pour prendre
des informations fur le compte du {îgnataire, lui répondit,
<^o'il ne lui counoiiioit d'autre défaut que celui d'aimer les
femmes.

Notre gouvernement fâchant que tien n'eft facré dans un


pays où les hommes on; perdu toate idée de h divinité, d»
la bonne foi & des mœurs, n'envoyé plus fes ordres par
écrit à M.ylord comte de Gouver , ambai.rjde.ir à la coût
de France. —On a été obligé d'avoir recours à des courriers
extraordinaires, qui lui (ignifienc .ver'oakmcnt la volonté du.
roi fon maître. — C'cft la pun'ica Jiies que l'on a raifun
de cniijdre!
St. James s Chrordcle.

*
( 274 >

La contrebande ne fe faifoit autrefois que fur les marchan*


'difes; clic s'étend aujourd'hui jufques fur l'efpecc humaine: les
gens allez malheureux pour ne pouvo.r pas s'accoutumer à la
«iouceu-; de nos nouvelles loix , font obligés, pour loitir de
France, dé s'adtelTer a des contrebandiers qui connoillenC
tous les palfages , tous les gués, tous les fentiers, &c. Il y
a un bureau d'aflurance qui le charge d'en fournir à un prix
<]ui varie fuivanc l'acYivite des détentes, & l'on ne paye que
lorfquc l'on a eu le bonheur de s'échapper d'une terre de li
berté-, pour entrer dans un pays d'efclavage.

Dans toutes les falles de fpectacle des trois royaumes ,


■Tant que la pièce commence, & dans les enu'actes , tout le
monde fe levé , Se crie à plWeurs repriies : vive le roi &
la famille royale ; vive la conjtuutioa bi i ta n nique ;
—à-bas les amis de la réoelLoa des Français contie
leur feuverain légitime ! C'elt démontrer allez cia'rreaunt
<jue les jacobins ne feront pas fortune chez un peuple qui le
lailîe guider par le fens commun.
Times.

A la dernière repréfentation d'Athalie au théâtre Ita


lien , les enrages du parterre voulurent, félon Jeur coutume,
huer les endroits favorables au roi Se à l'autorité légitime j
mais les honnêtes gens étoient ce jour-là en fi grand nombio
aux loge & à l'amphithéâtre, que les fiffkmens'des héros
deMilton turent cioutits par les app'audil'emens les plus
vifs & les plus foutenus, enlorte que la rage de te voir vaincus,
fit delertcr du pandœmonium tous ces ennemis du genre
t - !
humain. °

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André- des- Arts , N;o 21.
Y>e l'Imprimerie du Journal de la Cour & de la Ville.
N.° 3^. V/^Nf Révolte ù troubla
M* 1'vk dans la Franchi»
Jeudi 4 Août, ^ngy Cc'U[él

JOURNAL
de la Cour sï de ia Vntt
Tout r.-.ileur d; Journal doir tribut -\i malin
La FontaihI.

t.e fameux f.vimn que C ! 3 m H • ra:tcf.ef* p-ono»cé à


Bayeux fur la loi agraire, fur ia deiîrudtion de l,i nionnchie
& de la it-ri'mrt, coirtTV'iit ■ pir e*> mots : .kfut-CI,ttJt ,
cidevant D.cu , nous ap;r-.nl ou' I y a .'aiv, chaque,
homme uuftipcnt, un: Eve , 1111 A iam ; le j'etpent l'ont
les Icns & notre uiturc , l'Eve, eU l^pcùt concupifciblo,
& l Adum t'X ta la'.fo:. T/i uuttir.- n';i\s t< nte contipucl-
lem;nt, l'appétit conctv.MirjMc deHre fmivent ; nr.i. le péché
n'elt pas achevé, li la rai' un n? avif-nt. Nous, pouvons donc
laifler agir ce ferpent & ceitv Lvi.cn (allant tous nos
efforts pour i,ne noire Adam au fuit vidtoiicux.
Daus l'hiûuire de la ligue, parle père Maimbourg . td,
in- 4? , p. }6 , à la fuite du pbti de ta Igtlc", fe trouvent
toutes les Gg futur fs des cli'-'fs qui s'erg-igercnt les picm.crs,
dans ce parti.' La'vingt-rcLivi; m; (tanature e(t Lar.icth ', '
& la 'cent-;rcii'n:-"q\]3triKrfie , A. de Lameth.
L'adrejfe qu'en nous cetrende de Cl, et bourg , tfl :
PaJfage des Peuts-l'eres , À*°. s, à Parts.

ASSEMBLEE NATIONALE.

Séance du 3 Août,

UN décret ordonne que les rafle port< expédiés pour fbnit


du Royaume , contiendion. le figna'.e.u^ùt d: la pcifoune uni
Tome IV. Année 1 7^1 . Mm
C r?6S
doit s'en fervir. Un décret déclare que (a garde nationale
foldée de Paris fera convertie en troupe de ligne.

VARIETES.
i

Je dénonce les journaliftes démagogues à l'affemblée na


tionale. Ils ofent encore donner l'épichere de nobles aux
exprelTions employées par quelques-uns d'eux. J'y ai pris
même cadet Gap'at, qui devroir moins qu'aucun réuillifte,
fe permettre une manière de parler aufli inçonftitutionnelle.

Le régiment de Berwik irlandois , prefqu'en entier, 'eft


paffé chez l'Empereur. Ces braves foldats ont déchiré leurs
chemifes , pour en faire des cocardes blanches. Une telle
conduire eft bien digne du noble roynlifme de leur colonel,
de Tit[james , dont le frère ne croit pas encore avoir aiTcz
voyagé , pour changer l'ait infcét que des liaifons de jeune/Te
lui avoient fait refpiter dans le fanûuaire des vices les plu*
abjects.

M. Cha , ennemi déclaré de route elpèce de noblefle»


a propofe de fupprimer les expreflions , même de ci-devant,
ci-derriere, Sec......-, mais le pauvre blanchilfeur eft dans une
terrible cireur : il y a trois chofes qu'avec tout fon favoa
il ne parviendra jamais à effacer.
i.° La couleur de la tête d'un nègre.
z.° Les crimes du 6 octobre.
3.0 L'illuftratioa de la noblelfe françaife.

Quelqu'un parloir à M. B de cette nuée d'allemands qui


bordent , dir-pn , nos frontières , & qui menacent de venir
fabrer la conftitution. — « Comment donc, s'écria l'homme
j» au long osz & à la courte vue ! mais c'eft un attroupe-
(m)
w ment ! Oh ! ça ne fera pas long. Que l'on me «îonne mon
*> ccliarpc; je vais me mettre à la tête du camp de Grenelle,
» & marcher droit à ces mutins ; je déployerai le drapeau
» rouge , & je proclamerai au moins trois fois la loi martiale,
>» en ordonnant à tous les honnêtes gens de rentier chacun
»> chez foi. Après cela, plus de pitié; je fais tirer fur les
»» réfra&aircs , & j'en balaye la ûuface du royaume,».

Ils commencent enfin à mefurer la profondeur de l'abîme


qui fe creufe fous leurs pAS; ils voudroient s'en tirer en y
précipitant ceux qu'ils voudioient mettre à leur place. M.
Bouc.* a fait la motion cjuc la nouvelle légiflature fût inf-
talèe fous quinze jours ; miis c'eft à ceux qui ont brouillé
l'écheveau à le dévider. Sauve qui peut, fera bieniôt le mot
de ralliement de ces mefTïeurs.

Les pauvres n'ont pins de reflburces. ILs ont fur-tout


perdu celles que leur oftroit le zule de leurs eues. Nous
avons vu dans l'hiver de 178 S ces vertueux cccleiiaftiques
emprunte! fur leur patrimoine, des fournies qu'ils doivent
encore : nous les avons vus courant dans toutes les maifons
de ceux que le peuple égaré appelle [ariftocrates , exciter
leur charité, ramafler des fournies fi confidérables, que
tous les malheureux ont été dans une fituation même au-
delTus de l'aifanec. Que deviendront-ils l'hiver prochain,
fi déjà ils manquent du nécelVairc? Oui, oui, nos tel Cura
teurs font immortels. On fe fouviendra long-tems des
maux qu'ils ont fait à leur patrie.

Chryfalde, amateur d'antiquailles,


Rallbmblant jetons S: médailles,
Pour de fon cabinet compléter l'ornement,
S'en va , cherchant écu , quadruple & fou d'argent
Frappés au coin du dernier roi de France-,
(278)
Mais vu leur fragile exifténce ,
Au prix des alignais , moyennant vi-ngt pour cent/
Il piendra ces gardes- boiuiqu.es,
Et donne avis qu'il l :s paiera comptant ,
En bons criées patriotiques..
Or, vovez où conduit le goût pour les antiques!

M. de Sill .. dit en confidence à tout le monde, que


le comité militaire reçoit tons les jours des rcnleignemcns
d'oiure-tiiin, qni lui prouvent que; 1' flemblée nationale
a eu railo'n de ne pas [tendre la peine de licencier l'armée.

Noas ne fommes certainement pas au fiécle d'or , ni ait


ficelé d'argtnt , pas m:ms au fuclc d'airain ; mais an
(iécle de cuivre,, L'aiicmbiee , après avoir épuile toutes les
refftituces, rie manquera pas de nous ordonner incelT.imment
de porter nos caiferolcsà la rnonnoic, & peut-être les bou
cles qu'eije nous a fait fnbltiuier à celles d'argent. Pour
quoi-pas '! iaiffez-la i egrer ; cijç a , jure de ne nous lailîe.c
eue les veux rour pleurer,

Notre courapeufe & augufte Reine ne peut défarmer par


fa patience & fes vertus , les demr.grgncs de la capitale ;
fr,ais, malgré tous' les efforts des teuilh.is & des jacobins .
les provinces portent jufqu'À l'ent liojliaime leur admiration
pour elle, & l'intérêt qu'elles prennent à fon fort.

Les Fiançais , les Parificrs fur-tout , s'expofent à toutes


les horreurs d'une guerre civile & étiangere , pour retarder ,
de quelques mois fctiiemen: , le fupplice "les monftres qui
les pnt égarés & plongés dans l'abîme de n-if.re, dorr plu-
ficurs aotiçes ne. fuiront, pas pour les retirer . Ne {croient-
( 279 )
ils pas mieux de s'aflurcr des faâieux,& d'offrir de les li
vrer à la juftice, pour détourner la tondre qui gronde fur
tan: de tètes innocentes ou coupables?

Voila la guerre bien décidément déclarée entre les fcuil-


lantms & les jacobins: ils le dénigrent avec autant de foins
qu'ils en ont mis , n unis enfembté , à dénigrer les honnêtes
gens. La vérité eft i u'ib le rendent juliice, & méritent éga
lement les injures dont ils fe régalent.

Air: Quand le bien-aimé reviendra.


Quand le comte d'Artois viendra
Rendre la couronne à Ion hère,
Tout bon Français alors dira:
Voilà mon (aîivcur Si mon pere.
Mais je reg rde {!>is) ■ h, las! hélas!
Le comte d'Artois ne vient pas. • Ku

YY Artois , pour terminer nos maux ,


N'aura ou'à pa oître & fc bati.e.
Il elt bien fui: d'être un héros ,
Puifqu'il elt du fang à' Henri quatre.
Mais je regarde ,(bis) &e.

Loviî, pardonne à res fujets ;


On a changé leur caractère ;
Ils ont celle ci'ctrj Français ,
Puifqu'ils ont méconnu leur pere ;
Mais , mais efpère: (bis) ah-ah ! ah-ah!
D'Artois les rcfranclfcra. bis.

L'iiif.ime & traître gén....


Qui de foa maître accroît les peines, . ;.
'( 280 )
Ne fait lui faire que du mal;
Chaque jour jl tive fcs chaînes.
Mais, mais j'efpère; {b,is) ah-ah ! ah-ah !
D'Artois bientôt les brifera. bh

Pour rétablir l'ordre & la paix ,


Zéopold , Charles Se Guftave ,
Vont enfin punir les forfaits
BcsdOrl... , Lam... liarn....
Il faut y croire : (bis) ah-ah ! ah ah"!
Que de Jacobins l'on pendra ! bis.
N. B. des rédaâeurs. Nous aurions laiflé cette chan-
f-n dans l'oubli où elle mérite d'être enfevelie, fi nous n'avions
pas cru rendre fervice à nos leûeurs, en leur taifant connaître
Je fol elpoir dont fc bercent les ariftocrates.

Raifonnement dit fans réplique.


■". B, C'eft la foi-difante majorité qui parle à la mi
norité.
Vous n'approuvez pas nos opinions; donc vous ne penfez
pas comme nous ; donc vous êtes de mauvais citoyens ; donc
vous defirez de détruire notre ouvrage & anéantir nos per
sonnes; dore ce defir fans csil'e renaiffant , vous conduira
aux effets , fi l'on n'y met ordre ; donc nous pouvons, nous
oevous patriotiquement vous anéantir , pour prévenir vos
mauvais deileins; donc donc, &c. Les fans alloues à nos
ordres vous diront le refte, & fi vous olez réclamer , pro-
tefter , les tribunaux font à nous.

Les premiers Ncs. du Babillard nous avoient fait efpérer


«]ne ce nouveau journal , par la juitefle de fes obfervations &
par fa modération, pourroit contribuer à faire renaître la
tranquillité que les honnêtes gens attendent depuis fi long-
(28r )
temj;mais les derniers Nct. font fi fort caragaramaratifis
qu'il eft à craindre que le» dénonciations exaltée qu'on y in-
lére, ne deviennent auffi funcftes que celles des futurs pen
dus Marat, Martel & compagnie.

Madame Benoit , fermière des cacatoires publiques


du Palais- Roy al, a eu tant de pratiques le jour que le Jour
nal du foir annonça les terreurs de M. Friteau fur la «ruerre ,
«ju'clle avoua , que fi il y avoir de pareilles nouvelles Tous les
'JvT' C"e 8aSnetoit beaucoup, quand bien même le duc
dur .... doubleroit le loyer de fes cacatoires.

Extrait d'une lettre de Lille , du zç> juillet.


Nous avons vu hier quelqu'un arrivant de Bruxelles , ouï
■ous a bien allure que la liquidation des dettes de litat
«oit filée au ij du mois prochain
Il y a eu quelques mouvemens à Gand & à Oftende ;
quelques mutins avoient arboré la cocarde nationale ; l'on
*'ed chamaillé & bariu; mais ce qui eft fort extraordinaire,
«'eft que le parti Vandernoot s'eft réuni aux troupes de ligne
contre les tTonclkis-tes.

Un infpeaeur de la police de l'abbaye dermndoit à M.


TeJ/oaet, capitaine du régiment du Maine, qui y eft enfermé
depuis huit mois : comment vous trouvez-vous ici ,
monfieurl étes-vous bien*. —Oui, monfieur, lui ré
pondit M. TeJJonet ; je fuis comme un roL

La polie; ayant enfin mis le Mancenilier des journallftes


hors d'état de répandre fon venin , pluu'curs journaux pa
triotes, notamment celui payé, dit- on, par k comité diplo
matique , intitulé la gazette univerfclle, eràycnt devoir y
( 282 T;
fuppléer; e'tft ce que fait coroplettcment le fieUr Boyer.
—Voyez l'article de ce journal, page 8 jo, article intitulé
de Zurich , le u Juillet.
Un bruit fourd fe répand , qu'un officier Suiiïc a fait une
fi forte invitation de ne plus dite des ho.reurs des foldats de
fon pays , qu'on ne doute pas qu'elle ne farte fon effet.

La réticence de M. Volverel, fur les faux afTgnats fa


briqués à Londres , a mis une telle confiance dans le com
merce , qu'il n'y a pas un marchand à Pans qui n'offre du
crédit m: me aux perfonnes qu'il ne çonnoîc pas.

Le bruit court que le général conlt'turionnel Rockam-


beau aeu.Un- vive altercation- avec un toUlat d'iôfanteriç-,
dans laquelle il n'a pa. eu le moindre tort , & qae n'en ayant
pas eu la fatisfaâàon "qu'il étoit en droit d'exiger , il
s'étoit décidé à donner fadémilfion : on parle de M. lc.ch.c--
vàlier d'Oraifon pour le remplacer.

Le pauvre Garât n'a plus d'admirateurs que dans les cafés


desquais. Les habitués de ceux du Palais-Royal commencent.
à le défavouer. Il lui rejtera la reflource des cabarets , où on
. le prifera d'autant plus , qu'on l'entendra fno'ns ; mais avant
la fin de l'année , je vous le garantis enterré avec les Gorfas ,
les Brifjot , les Ferlet, & tous les empeifonocurs publics.
Ainfi foi-- il. ' •

CE JOURNAL paroit totis les matins.


Le prix de Fabonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris, cVï-?*! 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc'\de port. Le Bureau cfi établi
rue Percée-Saint-André-des- Arcs , N°. 21.
. .— , *.* . .
"De l'Imprimecie du Journal de U Cour & de. la Ville.
N.Q og, ^^bk gl Châteaux & Mai-
' f MéèM. fonsfilllî ùbiûlis
Vendredi 5 Aoû*. >\*# iani k ^icnnois'

JOURNAL
DE LA COUS. ET DE L A V I L L E.

Tout iaifeur de Journal doit tribut an malin


La F o m ta 1 n t.

M. Vcurcroy, prcfeflcur de chym'c, a beaucoup de bonté


de refte. Il va ouvrit une foufetiption pour les jacobins de
Birmingham , cjuî , au moment où ils alloient mettre le
feu aux quatre coins de la Grande-Bretagne, onc été in
cendiés cux-nrrroes par le peuple indigné Ja leur ze|- destruc
teur. M. Fourcioy doit favoir deux chofes ; c'eft cjue les
Anglais ne reçoivent pas l'aumône, Si que les aflignats faux
ou véritables , ne partent point en Angleterre. Il feroil
beaucoup mieux d'ouviir une foufciiption en faveur de fes.
malheureux compatriotes'' réduits à la mendicité par la ré
volution.
Un Anglais.
Qui malus cft , formiàat femper, apertum
Ne fiât fafanus , quod clàm commifit : & iclus
Fulmintus , tvnitru audito , fibi con\'eius^horrtt.
L'obfcurité leur fait peur, les irrite-,
Le. moindre bruit leut donne le rrilTon.
Plancher qui craque, ou feuille qui s', gite-,
Souris qui trotte; enfin , le moindre fon, ,
Tout eft pour eux ou terreur ou foup^on.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 4 Août.
V_yN a continué la difcufllon fur la garde foldée de Pari?;
—On a fait, le rapport fur les prêtres téfraâ aires. M. Char
Tome IV. Année 17511. N n
( 284 ^
pelier a demandé que Ton rédigeât un projet de décret qjï
la caufe du rr'tre factieux fût difbinguée de celle du prêtre
dont la confeience n'cll que timorée : on a adopté cette
rïiotion.

VARIÉTÉS.
Il faut trois ehofes pour faire la guerre , t.° de l'argent ;
t.° de l'argent, 3.0 enfin de l'argent. Qu'avons-nous pour
faire la guerre? du papier, du papier, & encore du pa
pier. , •

Les patriorés de Befançon font dans une foreur , mais


dans une fureur ! Si vous allez juger s'ils ont tort t
on leur a délivré des boulets qui ne vont pas à la bouche
de leurs canons.

M- de Beauh , non pas fe foval, le preax chevalier^


le drouurier enfin, mais le gaucher, le patriote littérati-
•vement préfident , vouloir partir pour aller défendre nos
frontières. Ses amis couftitutionnels ont craint pour fa
gloire , & l'ont placé , de nouveau , dans le fauteuil , où,
il n'aura la guerre a faire qu'à fon Roi & aux arilloaat es
défarmes.

M. Lanjuinais a joué hier à l'aflemblée , le rôle d'uni


oifeau de tiès-mauvais augure; il a dit tout ctuement à fes
confrères , qu'ils ne rarderoient pas à erre pendus. Tout le
monde eomioîi le proverbe qui dit , que nul n'eft propherc
d;«ns fon pays 1 ainri il n'y auroit rien à craindre, ii la pré-
4k1ion avoit été faite en Bretagne.

Si les ehofes tournent d'une certaine façon_, les gens ac-


eoutuaiésà s'aller promener' an Palais-Royal, dans le camp

\
des Tartares , pourront foit bien 1'; ll:r voie , fous peu , dans
la plaine de Saint-Denis.

Nous ne concevons pa- pdurquoi on s'obftine à nommer


l'aile comte l'emprifonnement du Roi , proteftation de 190
députés ; il y en a 15s fur h lilte, (ans - compter MM.
Defejfarts Se de Landine, dont la déclaration n'eft pas
moins énergique. Que feroit-ce, fi la crainte Si Te- rcfpeét
humain n'avoient pas retenu beaucoup d'autres députés que
nous connoilTbns bien !

Nos commiffaires pacificateurs d'Alface ont rendu compte,


hier , d'un trait de civifme qui a m:iité r de la part de 1 af-
femblée Se des galeries , les plus vifs applaudilfcmens. Grand
nombre de curés conflit utionncls ont engagé & déterminé
toutes les filles de leurs patoifles à déclarer qu'elles n'épou-
feroient aucun homme qui ne fût enrôlé , & prêt à voler à
la défenle de la patrie. La pureté des intentions de ces ref-
pectables pafteurs & leui patriotifme'font fi bien connus,
que perfoone ne s'eft avife dp foupçonner qu'Us pouvoient
avoir fur leurs hrebis quelques vues intctellees : a peine a-
t-on ramarqué quelques foin ires dans la partie droite de
l'aflemblée. ,;-,;,:, O
~~~~""""""" •..'" : ?i
On diroit que Milton a voit devant les yeux Marie-
'Antoinette , lorfqu'il a voulu nous tracer le. portrait d'une
beauté ravivante:
Grâce vas in her ftep, Heaven in lier eye ,
In ail her geflures digiiity and lowe.
Les grâces marchent fur fes t.aces ; le Ciel fe peint dans fes
yeux. Dans tous fes mouvemens éclatent la majefté Se la

On a Toujours fait à Londres un accueil diftingué au*


gentilshommes français qui s'y font réfugies. Mais depuis
(v 2$6 )'
que l'atiçufte farr.tlle eft en prifem, on redouble de foitis &
d'attentions. — Qu'ils font intérellans ! qu'ils font bien dignes
Je nos égards !
Extrait de lOracle.

A une jeune Femme de qualité qui a choijî


pour parure une feule plume blanche.
Ainfi que vos vertus cette plume eft fans tache.
A ce lignai heureux qui ne doit applaudir t
Au front de GabrLIIç on voit avec plaifir,
Du plus grand des Henris , flotter le blanc panache.
Le ch. DeS^Islets.

Le comité des recherches fefoit demander à mad. Fréron ,


dans quel endroit étoit cache l'abbé RoyOU. —Je le fais ,
dit-elle, mais tous les tréfors du monde, la mort même,
tie me le feroient pas découvrir. J'aime le roi , j'aime
mon frère , il rn'ejl bien doux de foufftir pour eux.

O célèbre Camus ! fige légiflateur ,


Qui n'auras , grâce au ciel , jamais d'imitateurs,
Supprime croix, cordons, —j'y confens , dit Fillette ,
Mais conferve du moins l'ordre de la M .Ç-PA'ft' ■

Un vieux foldnt ariftocrate a raconte hier dans un grou


pe de patriotes , pour jeter l'épouvante dans leur elpnc ,
que tout étoit perdu , parce qu'il favoit que les Ccfaqucs
alloient entrer en Fr.-.ncc avec l'armée des princes , & que
ces gens-là étoient (i braves, qu'après qu'on les avoir tués ,
on étoit obl'ge de les pou'lfer pour les faire tomber , parce
que , quoique morts , ils reliaient toujours de bout le fabre
levé , ou en joue.
( a«7)

Chanson Constitutionnelle-
Air : Des Frai/es, &c.
On jure , difoi: Dillcn ,
Par peur , ou par prudence.
D'Autun par ambition ;
Mais pour moi je jure en confcicnce,
Science, feience.

Nous recueillons tous les jours de nouveaux fruits de la


liberté adhielle: les eeelefiaftiques voudroient relier chez
eux/, on les en charte: les propriétaires, &c en général tous
les honnêtes gens, veulent forcir du royaume -, on les force
d'y refter : beaucoup de petfonnes s'enauyent du feryiee na
tional -, on les y allujettit par une conferipron militaire, ci-
devant rejettee , 8cc»&c. &c.

Nous avens lu hier dans un journal , un décret qui or


donne la retenue dos twis tiers fur les rentes & revenus
des emigrans : plufieurs perfonnes en ont ri ; d'autres Vont
pris pour un; faute d'impreffion ; mais nous leur avons fait
reroarruer que cette qioti:é étoit celle que .l'afleniblce re-
tranchoit continuellement à des millions d'individus, &
même de lamilies,.

M dcCuftine, eommiiTaire en cette partie, a rendu un


compte ttèt-iatitiaiUnt de l'état des choies en Alface ; il a
affûté l'a'lcmblee qu'aucun ennemi ne pouiroit y entrer , des
qu'on auroit ferme hermétiquement tous les pallies. La
conduite dudit M. de Cufiiat , depuis la convocation dei
iuts-genéraux, a toujours rcflemblé aux raottvemcus aune
( a88)
troupe d'infanterie , qu'un commandant fait marcher , en ré
pétant continuellement gauche, droite, gauche, droite,
&c.

Les loix de Moïfe furent écrites fur le mont Sinaï ; jamais


nous n'en aurons de bonnes quelles ne foient faites fur le
Mont-du-Midi. '

Nous aimons à rendre à chacun la juftice qu'il mérite *


le curé conftitutionnel de St. Sulpice vient de chaffer de fa
cure & de fa maifon trois vicaires mauvais fujets qui *é-
toient gliiîes par hafard dans le faint miniftere -, ces mef-
fieurs avoient entt'autres vivement intrigué dans leur fecVioo
pour obtenir une marque diftincYive , qui les empêchât de
recevoir <du peuple les mauvais traitemens & les vexation*
qu'ils provoquoient charitablement contre les eccléfiaftiques
non fermentes.

Changement de domicile.
La Bouche de Fer, ci-devant au Cirque du Palais-
. Royal, elt maintenant chez M. l'abbé Sicard, élevé de l'abbé
de l'Epie.

Le général Lu/cner* demandé un congé à M. Démery. ,


préfident du comité militaire, pour Venir .à, Paris-, le bruit
court qu'il y vient p'our fe marier avec là dtkheiTe de Mont-
morenci. —Cette nouvelle doit nous tranquillifer fur les
bruits de guerre,

Le patriotifme, les talents pour l'ambalTade , & fur-tout


le grand courage dont M. Duverrier a fait preuve dans tout
le cours de fa délicate miflion vers M. le prince de Condé ,
lui ont tellement aiïiiré la confiance de l'aiTemblé nationale ,
qu'elle vient de nouveau de jetter les yeux fur lui, pour l'ho
norer d'une commilTibn non moins importante. Muni du décret
Je famcdi dernier, qui défend atout citoyen français, fous
peine de celfer de l'être, de le décorer des marques diftinc-
tives d'aucun ordre étranger. M. Duverrier part pour re
mettre entre les mains du roi d'Efpagne le collier de la
toifon d'or , que portoit Louis seize : il eft en outre chargé
de redemander à Sa Majefté rrès-catholique , la décoration.
du ci-devant ordre du St. Efprit , & de lui donner l'cfpérance
d'obtenir un jour le ruban national tricolor.
Nous faifons , avec tous les bons citoyens, de bien finceres
voeux, pour que cette fois M. Duverrier ne rencontre
ni houlans ni jeunes officiers fiançais.

La plus augufte affemblce de l'univers ne pouvant fe dif-


penfer d'aflilter au grand bal que lui préfentent quelques
puilTances étrangères, s'eft donné pour préfident celui de fes
membres qui danfe le mieux. Cependant , fes amis ne font pas
fans inquu-tude fui l'événement de la première cabriole; ils
craignent qu'il ne refte en l'air , & ne puifli; retomber jufqu'i
terre.

La nation reflcmble aune femme galante qui commence par


ruiner fes amans , & qui finir par fe ruiner elle-même.

Les fpeétaelc; de la capitale font le thermomètre de l'opi


nion publique. Voyez Athalie , aux Français; le Dêferteurr
aux Italiens ; Slmiramis , chez Miie Montenjier ; Lo-
do'ifka, au théâtre de Monjieur. Allez à l'Opéra, aux
Variétés, Sec. &c., vous verrez qu'on ne laiife échapper
aucune allufion. Par-tout on applaudit avec tranfport aux
pafTagcs analogues aux malheurs du fuecefTcur du plus g rand
des Iknris , & par- tout on (ifilï les jacobins.

La difficulté de completterla levée des 97 mille patriotes


deftinés, moyennant 15 fols par jour, à le faire tuer ou
p..... fur la frontière, pour les lot ci les Si les crimes d'autrui ;
( 290 1
l'irrtpoffibilité de fe bs procurer autrement (fie par Ja voie
du fort ; enfin, le peu de tond à faire fur des gens com
battait contre leur gré & leur confeience, fur-tout quand
le manifcflc leur mira déclaré que ce n'eft ni à eux ni à leurs
yropriei.es. cu'on en veut; toutes ces réflexions ne laiflént
pas que d'inquiéter les cheis de la propagande : aufli doit-
©n être allure qu'une fortune encore plus bilante que
celle de Camus , feroit le lot de celui qui , pollcfleur du
fecr^t de tadmus , fe prefenteroie dans ce moment aux
comités militaire & diplomatique réunis ; fit il y a grande
apparence que, parmi les prôueurs 6c fes protecteurs auprès
de l'a lieras! ce , M. Friteaù ne feroit pas un des moins zélés.

Un obfervateur de la révolution comparoir la fîtuation


actuelle de la cabale révolutionnaire, à celle d'une baleine
harponnée : d'abord , difoit-il , on la voit s'agiter violem-
m?nt, & faire de prodigieux efforts pour fe debarrailer du
harpon ( t) fatal; mais ruand le pèchur expérimenté fait
à propos lui filet du ( i ) cable, bientôt l'énorme poiilon
perdant fa force avec fon fang , finit aulli par perdre la vie.
—-J'en ai vu prendre plufieurs , dit un Anglais prefenc à la
coriverfation , & je dok remarquer que toutes ont été s'e-
chouer & mourir fur la ( 3 ) Grève.

Errata du Numéro d'hier.


Pag. i?.i , lig. 4, un bruit foutd fe répand qu'un officier
iuilfc a fait; life%_, lui a fait.

(1) Piotcftation du roi, 10 juin 1791.


( 1 ) Silence du côté droir.
{.3 ) S'entend fans explication.

On. s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


" ■• André- des- Arts , N.o 21.

De" l'Imprimerie du Journal d^ ja Cour & de I* Ville,


^■————P————mm

SUPPLÉMENT
Du N.° 36.
Réponfe à la chanfoti attribuée au Vicomte de
MlR..., par Mademoifelle de M A RC H
Ak : Mon petit cœur , Ùc. .
J1.CC0URE2 tous fur ce trifle rivage, /
Guerriers Français , l'honneur de votre nomj
Louis gémit dans un dut efclavage;
Il vous attend pour ouvtir fa prifon :
[Voyez les pleurs de votre fouveraine ;
Elle eft toujours fiblime en fes douleurs 5
De fes ennuis venez romsre la chaîne ,
Et fur fes pas faites naître les fleurs.

Du bon Henri reprenez le panache;


Suivez fes fils au chemin de l'honneur ;
Raflemblez-vous fous des drapeaux fans tache;
D« nom français la gloire & le bonheur.
Hâtez l'inftant cher à notre efpérance ;
Aux facYieùx infpircz la terreur,
Et les vilains qui gouvernent la France ;
'A votte afpe£t , changeront de couleur.

J'entends déjà les trompettes guerrières:


D'un feu nouveau nos cœurs vont s'animer;
Armez pos mains, nous faurens les premières
.Vous imiter & biaver les dangers ;
' ÏVlSSRmèW'nôui aurons le courage ;
Il a Souvent guidé nos foiblcs bras.
•'• Ah!! -du repos ïe ftiiriliavantage , .. .... w
Vaut-il l'honneur de marcher fur vos pas .*

Heureux Français ! aux champs de la viftoirc ,


Près des Bourbons , je vous vois triompher.
Nos cœu s émus partagent votre gloire-.
"Mars elt l'ami du diou qui fait aimer, v. '••■-
Lorfque d'un bras que la gloire environne ,
Suivant A' Artois & Condl tour-à-tour ,
> Vous moirtonnez les lauriers de Bellonc, : \_
Nous vous gardons les myrthes de l'amour. >

ENVOI.

Vous qui des preux de là chevalerie ,


Nous retracez le tant loyal honneur,
Des bons "Gaulois avez ^jen le "génie ,
Savez unir bravoure & belle h'umenr.' • ' - .1

Braves Français! c'eft à votre, vaillance


Que nous devrons l'aurore d'un beau jour.
Nous ferons tour.... 'pour la reconnoilTancc,
Serez contents à l'inflant du retour.

"Extrait d'une, lettre de Vanne, du %<) Juillet.


Vous connoiiTcz, fans doute, PAbeille politique & litté
raire , qui s'imprime dans notre ville : le loyal chevalier, ré
dacteur de ce journal , avoir >, jufqu'à- ce moment, joui de Ja
tranquillité que fembloit lui gatantir la loi. En" butte aux
perlecuiùons du club , l'aurôritê légitime qu'il avoic réclamée
s'etoit montrée fa protectrice ; mais l'arreftation <le<^ftelc]ue«
journaliftes de la capitale a vraifemblablement ranimé le*
prétentions d.-s clubilk-s , à la tête de. quels font plufir urs de
nos municipaux.
Cette nuit , le fieur Hubert , huiffier de la municipalité ,'
& membre enragé de la focieté jacobite , s'eft tranfporté
avec dix gardes nationauuc , au bureau du rédacteur. Un fer-
furier les artorri agnoit : trois portes d'entrée ont été cro
chetées. Arrivés à ce bureau , ils n'y ont trouvé ni écrivain,
tri papiers -, les cartons étoient vuides.
Il eft bon de favoir que cette pièce de la maifon eft la feule
qui appartienne ( encore parce qu'on la lui prete ) , à
l'homme qu'on . hercho^ Mais en fait d'injuftice, la pre
mière un (ois commife,^p autres ne coûtent plus.
La maîtrefle du logis , qui n'a tien de commun avec
l'Abeille , étoit couchée dans an appartement au-diffus. Oa
force la porte He l'efcalicr , on entre en tumulte dans fa
chambres les armoi.^s, les commodes font fouillées, on la
contraint à fe lever , poar viftter fon ht & fa paillafle ; enfin,
il n'clr pas d'horreurs qu'on ne dife & qu'on ne commette,
& tout cela f,ins notifier aucuns ordres, & par eonféquent,
fans qu'on puidê favoir fi cette violation des droits Se de
la liberté eft commandée pat les cotps administratifs, ou pat
le tribunal judiciaire.
• Gerendant , que reprocher à ce rédafteur eftimable par fe$
princ'ocs purs & réellement pattiotiques, fînon d'avoir ex-
pr'mc avec énergie fon ind;gnation fur les forfaif. atroce»
qu^on" autorité , en les lailiant impunis ; de s'être courageu-
femenr, tnais avec modération,, déclaré le défenfeur de la
re.igion , du ttône Se du monarque ?
Perfonne, ( même fon plus cruel ennemi , s'il n'eft pas un
vil calomniateur ) , ne Paccurera de fomer.ter des troubles &
de?' défordre^ Paifibie, étranger à toute efpece de parti
fù&ieux, il fï borne, d'apiés le titre de fon journal , à re
cueillir dans toutes les feuilles de la capitale les ta.ts clin»
tiels, en le. purifiant de cet aûfemb'agr impur de menfopges
-wdi;«x , dont ont foin de les entouter les folliculaires pré
tendus patriotes.
,Vous. voyez, moniteur, comme dans notre Tille, allez
; (• 4 )
équitablement adminiftrée jufqu'à ce jour ', on commence £
rctpc&er des loix, qui, vraifemblablement , n'ont été faites
en faveur d'une claflc de citoyens , que pour aiieux opprima
l'autre.
, rniri i 1 lin

Nouveautés littéraires.
' La féconde livvaifon de l'Histoire de la Ré
volution de France, par M. Montjoye,
fondateur Se rédacteur du journal intitulé l'Ami du
Roi , paroît dans ce fflom:nu& fe vend chez Gaitey,
au Palais-Royal , S: au burc^Ple l'ami du Roi , rue Bail-
leul , hô;el Carignan. Prix , 5 liv.

Cette féconde partie étoit attendue avec impatience. Plus


M. Montjoye avance dans cette carrière 'fi difficile, & plus
' il nous paroît qu'il deploye les talens d'un grand hiftoiien.
Quel tableau que celui de la révolution françaife ! Pour
; être peintre fublime , il fuffit d'être copifte fidèle.
>

Sssai^sdr l'Art de reconstituer les


Peuples, par M. de Montlaufier , député à l'af-
femMée nationale ; fecondt édition tris-augmen-
tée. Che[G ait eï, au Palais-Royal.

Norss regrettons que notre feuille ne comporte point d'a-


nalyfe ; nous nous plairions à mettre fous les yeux de nos
lecteurs quelques-uns des tableaux pleins d'énergie, de vé
rité & d'éloquence donr cet ouvrage eit rempli.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour& de la


Ville,
...
N.6. .37. TO4K Ai <fc Caraman ârrttl
~* à Alençon axec>«:
- Samedi 6 Août. ^J^ *A^««.

JOURNAL
de la Cour et de iaVilié.

Tout taifeur de Journal doit tribut au matin


La Fonioinï.

'Veuille^ , Mijfieurs , inférer dans votre feuille . les


•fiances fuivantes. Pardonne^ le difiuit,d* talent en
faveur de l'txpreffion du femiment.
: .Xoui- , Monarque infortuné,
( ., Quelle fera la main heureufe
Qui brilera h chaîne honteufe
Dont les rebelles
• •
t'ont .chargé
. .>•«
! j
.
Qui d: ton épouft chérie , •
Visndra faire ceifer les pleurs? ■ ....
Qui faura calmer les douleurs
: Dont fa tiop belle amc eltflatrie !
Qui faura te rendre ton fils
Que l'on enlève à ta tendr^eT
Hèlas! quand verro«s-'nous finir
Ces jours de deuil & de trifolié ? <*
; Si tes fujers futent ingrats , ". .l.ViJ
Ils font bien punis de leur crime.
-- ■'■ Mon Roi '. pour forrir de l'abymc t
Ils vont fe jerter dans tes bras.
. E.. M.iJbonnê.
.•ASSEMBLÉE NATIONALE.
: . > ' - ..Séance du 5 Aûûu
'JLYJL- d'André a fait unditeours vivement applaudi fut
h. néceflke de convoquer une nouvelle législature & d«
Tome IV. Année 17PI. O 0
( *&^
. gxer la réunion des électeurs du i y de ce mois au y Sep
tembre. Cette motion a été décrétée : les députés nommés
fe rendront immédiatement à - Paris. On a fait letbre
enfuite du projet delà constitution françaife; le tout a éié
très-applaudi.

i ..-.a j ci
V A'R I É T É S.
Le rédadteur du journal général avoit , contre fon or
dinaire , l'imagination bien aride , lorfqo'il a compofé le
Ni. 184 de ce journal , dans lequel il a inféré 187 mots
-pour dire que le compofiteur de l'imprimerie du journal
de la Cour Se de la Ville, en plaçant ce titte : extrait du
journal général , en tête du troificme article de la page
150 du N°. ji de notre journal, aulieu de le placer en tête
du premier. —Les 187 mats du journal général , & les 80
qui compofcnt cet atticlc , en forment 3^4 fort ennuyeux
"pour le public : mais nous allons l'égayer, en lui difant
que le grand Alexandre , cet élevé dornarquis de Houille ,
qui, comblé de fes bontés , nous retrace fi bien la fable
de l'homme Çf duferptat ; cet homme-* qui, rejette de tout
tems du fein de la bonntie compagnie , n'avoir jufqu'ici
p«i*rfuivi que les beautés qui habitent un quatrième étage ,
devenu .enfin le roi des rois , crut qu'il étoit de fa loyale di
gnité de prendre des goûts plus relevés. Sortant, il y a quel
ques jours, du repaire jacobite, il alla aux charaps-élyfées }
il y appe19.1t une\i«devant jolie femme, qu'il avoit vu jadis
chez M. de Bouilli. Anflitôt notre légiflatcur feotic ( non
«oint au cœur , car il o'en a point ) un defir profane. Le len
demain il alla fe préfenter chez celle qui venoit d'avoir l'hon
neur de faite fa conquête. Sur fa bonne mine, les gens lui re-
fuferènt la poire. Il infifta , il revint > madame n'y étoit tou
jours point. Il réfolut enfin, après avoit feuilleté les romans
les plus paffionné* , d'écrire à fon invifible raaitrefle le billet
le pins tendre , le. plus preflant ..... Mais vovet un peu
iotoa'où peut aHct l'ariftoeratie d'une femme ! Celle-cinu»
renvoya fon charmant billet , & fe contenta d'y jotndte
un morceau de papier blanc , fur lequel elle écrivit ces mots;
•■j* ne puis , & détachant de la lettre imprimée de M.
( m1
de Bouilli, cette phraTe ,fupporttr U ftontt fr Thu~
miliation de communiquer avec vous , cils l'enferma
dans (on petit papier blanc, & lui renvoya le- toat .
Ne devons-nous pas des obligations à celle qui nous a fait
parvenir cette anecdote, dans la vue Tans-doute de prévenir
tout le beau fexe contre les attraits TtJuâcurs de cet Hercule
Alexandre, à qui per Tonne juTcju'ici, pas rrume la charte
fille du minifhe pleureur , & toutes les nymphes du palais ci-
devanc royal, n'a jamais Tu rfifter?
On nous affûte cjqc le grand Alexandre danfc fort bien.
Nous Terons inceffammenc à portée de juger de Ton talent;
cas il faut efpérer qu'avant peu il la danTcra.
Le comte de S , . . un de vos abonnés.

Un officier-général s'approchant d'un grenadier Suiffe,


qui revenoit de Bondy avec Ton détachement le jour de la
eatartrophe du Roi, lui dit : bjn jour , grenadier. —Mon
finétal , je ne fuis plus grenadier , répond le Suiffe ; je vient
e reconduire mon roi en prifon ; je luis , comme les autres,,
un grenadier poftiche.

Le même régiment de Berwjck , qui , fidèle à Ton Roi in


fortuné , le Tuivit en France l'an 1^91, vient de Te retirer
à Salsback, lieu de la œott de Turenop. Ce reTpedtable ré
giment a confervé l'amour pour les Rois & la haine pour
lés usurpateurs. L'époque centenaire elt vraiment remar
quable.
M e u d e - M o n ? a s.

Lorfque les payfans de la Dalécsrlic TuédoiTe apprirent


que leur Roi Charles XII étoit ptiTonnier chez les Turcs ,
ils s'afTemblerent au nombre de plus de vingt mille , & ju
tèrent de l'aller délivrer : on eut beaucoup de peine à les
•mpêchci de partir. Charles XII étoit cependant le plus def-

S'
C *94- )
ppte des Souverains , & nous venons e!e voit Louis XVLar-
rêté & conduit prifonnier par fes fujets à qui il a offert la
liberté la plus étendue dont un peuple puillè jouir; preuve
évidente que ce prétendu amour de la liberté 11'cft qu'un
fentiment factice, que les faftieux ont toujours trouvé le
moyen d'infpirer à ceux qu'ils vouloient lubjuguer eux-
mêmes.

Beaucoup de gens fe tourmentent l'imagination pour fa-


voir fi la prochaine légiflaturc fera pire que aotre alfemblée
actuelle; c'elt comme un malade qui demanderoit ft la fievie
maligne qu'il a vaut mieux que l'hydropifte qu'il n'a pas en
core. Au nom de Dieu, guerilïbns-nous du mal préfent;
& s'il fe peut , évitons les rechutes qui font ordinaire
ment plus dangereufes que la première maladie même.
' :

Le duc d'Or, qui a fait fi gaîment le facrifice de l'ordre-


du St. Efpvit , fêta (ûrement encore plus volontiers l'aban-
*>n de l'ordre de St. Louis; le premier étoit la marqoo
une haute nailTanee, & le fécond ctoit la preuve du cou
rage. Ce prince qui prêche tant l'égalité , fera fort embar-
railé , lorfqu'il n'aura plus ni rang', ni décoration , ni for
tune , ni réputation , ni honneur ; il aura bien de la peine à
trouver quelqu'un qui veuille érre for» égal.

Il vient de s'élever une queftion que nous ne- trouvons


ras difficile à réfoudre. Quantité de perfonnes" s'éroient a-
bpm-éqs au, Mercure, uniquement parce qu'il étoit rédigé
par M.'Mallct du Pan, Cet auteur eftimable ayant été forcé,
par mille vexations , de renoncer a fon ouvrage , les abonnés
demandent s'ils peuvent, fans manquer à la delicatelfe,
ériger la' reftitntion de leur argent : voici la reponfe cfun
Oracle plus lut que celui de Calthas , # qui peut fe patfer
«Je la richeile de la rime :
Ppus voulons Mallct du Pân,
W Mffî-WS notre argent,
C.^f )

On fait à-pré "eut une lifte en deux colonnes des pré


tendus bons & mauvais citoyens, ce qui, ainfi que beau
coup d'autets opérations de l'alTemllée , eft un petit moyeot
doux d'établir une profeviptioo contie les gens qui dé-»
plaifau. De ce nombre eft !« domeftique de M. de Roche-
brune lf député, qui ayant oui parler d'une loi qui déteint
de venir infultei un citoyen chez lui,& lui permet de léfifter.
a l'opprcflîoD , a répondu avec fermeté à une cfpece d'inter
rogatoire qui lui a paru illégal. Ce bon Icrvitcar, pour
avoir défendu la mailon de fo 1 maître (à la vuité membre,
du côté droit) vient d'être inf«it,dans la colonne des mau
vais citoyens , & condamné à cent ftancs d'amende. Nous
déclarons- que fi jamais ce brave & honnête domçftique fç.
trouvoit, par quelqu'éveDcment imprévu , obligé de quitter
fon maître, Se qu'il defirat fe placer, nous nous en char
gerons avec plaihr , & nous le prions de s'adrelfcr à nous :
oh verra , par l'avantage qu'a notre journal de n'être lu
cjoc- par d'honnêtes gens , aimant à tendre fetvicc & encore
en état de le faire malgré les décrets-, il n'en eft pas tout-
a-fait de même .des journaux jacobites, tels que la Chro
nique, l'Orateur du peuple , &c. &c. auxquels il n'eft bon
de s'adrcllcr qu: quand on veut faire pendre quelqu'un, ou
brûler fa mai on.... Au refte, ces liftes de profeription feront
toujours utiles, même dans quclqueums -, il-n'y^aura t«ut
Amplement qu'à intervertir le titre des colonnes, Se chacun
fè trouvera à ia. place.

Une dame difoit : le dérre^ du 31 croit bien inutile; il


y along-term qu'il n'y a plu1; d'ordre en Franc*. La même
SJoutoit ; ils ont fupprjmé les cerdons , nuis ils. fe lont re-
fërvés la corde.

Ôh dort fe rappeîler que M. le marquis de TM02, majot


du régiment d'infanterie, apprenant le départ & l'arieHa-
tlon dii r'oi'/ & ne croyant pas devoir obéir à dçs pfurpateu'rs ,
{ t96)
eft palTé à Ypres avec tous les officiers de fon tégimeut. Ces
mdïiears s'expofoicnr par-là à être arrêtes par les municipa
lités, & afTaffinés par leurs foldïts ; auffi M. de Thion s'étoît-
il enveloppé de l'étoffe des drapeaux , en difant à fes cama
rades : au moins ne me feroienr- ils arrachés que rcints de
mon fane ; & voila Paftion qac le fieur Biron a traité de
lâcheté dans le rapport qu'il vient de faire à l'aflêmblée natio
nale. Si quelqu'un en connoit une plus belle dan» la vie dudit
fîcur Biron, nous le prions de vouloir bien bous en informer,
pour que nous lui rendions juftice. Tout ce que nous connoif-
fonsde lui jufqu'à-préfent , eft fon courage à braver impuné
ment fes créanciers, & l'opinion publique, en s'attachant an
du« d'Or..,..

Avis à la Municipalité , inutile comme tant


d'autres.
les citoyens très-ineonltitutionnellement défignés par M.
Tarie, fous la dénomination de petit peuple , cherchent
à fe procurer des armes: la plus grande partie font munis,
depuis quelques jours, de fufils,dc fabres, hallebardes ,jiù
toiets, épées ou piques.

Le long B. étant il y a quelques jours avec le roi dans foo


appartement, fe trouvoit par ha fard à la gauche de Sa Ma-
jette; un officier de la garde nationale , qui étoit â la droite
du roi, dit à demi-voix à Sa Majefté : Seigneur, fouvenez-
vous de moi lorfque vous ferez dans votre royaume.

On a remarqué, comme une chofe très-extraordinaire ,que


le grand maître de Malthe, du nom de Rohany chef de
prelquc toute la nobleife de l'Europe, foit le feul {ouverain
qui ait reconnu la prétendue autorité de l'affemblée nationale.
ÀuiTi a-t-elle traité fon ordte d'une manière très-favorable,
en ne s' emparant pas de fes biens. MM. les commandeurs fe
font aufli parfaitement conduits dans cette affaire ; ils ont fait
la cour la plus affidue aux députés du côté gauche : nous le*
prions de recevoir nos fiuccrcs complimens liir l'heureux fuc-
cès de leurs foins.

Une lettre imprimée de M. le Bailly de £n/^o/, «hevalier


des ordres du roi, rapporte un trait de l'hiftoire d'Henri III ,
» cjui offre avec le nouveau décret, les plus heureux rapproche-
mers ; ce prince voyant M. le cardinal de Gondi fans fon
cordon blet , lui en fît quelque» reproches; à quoi le cardinal
répondit : Sire, les ligueurs m'ont arturé qu'ils me reroient
alfalTuicr fi je m'en décorois ; en conféquence , je le porte tou
jours dans ma poche On prérend que le duc d'Or.„..6c fou
digne fils , ont quitté les marques de l'ordre, même avant le
prétendu décret qui le fupprime. Ils ne favoienr pas fans-
Joute que Henri III l'inftitua en faveur de ioo gentils
hommes , qu'il chargea fpécialement de le défendre contre
les aflillins qui menacoient fans ccff; la vie de ce prince , 4c
qui enfin la lui ôiercnt à St. Cloud.

Le projet de décret qui fupprime les épaujettet des offi


ciers de la garde nationale , avoir caufe Une rumeur générale.
M. Louis NailU , non moins fin politique que grand
militaire , a vu, après un quart-d'heure de méditation , que,
fi l'on iniïlfoit fur cette fupprelfion, c'en étoit fait de la
conftitution : en conféquence , grand décret qui conferve ces
brilhns & ariltocratiques joujoux de la vanité des bour
geois de Paris.

Le département d'Amiens vient d'oiJonner la riiîte de-s


châteaux; en conféquence, quelques maires de- village , en
chantés d'exercer leur defpotilhic , le font* érigés en rats de
cave , Si ont été fouiller les cbîri'a'.ix depuis les greniers juf-
qu'à la cave: ils n'y ont trouvé ni mortiers ai boulets ; raais
( 298 )
bien une quantité confidcrable de bouteilles. Ce rafTemble-
ment leur a paru fufpe£t , & craignant fans-doute que les
arittocrates ne fe fervirTent un jour de ces bouteilles, pour
jouer quelque mauvais tour à la nation, ils ont trouvé con
venable de s'en emparer. — Un de ces meilleurs trouvant près
de la boiie à mouche, un éventail fur lequel on voyoit des
canons en peinture , a fait fur-le-champ la motion d'envoyer
te fufetit éventail au comité des recherches.

Ce •riefi pas beau , mais c efi fier.

Louis XVI,, qui, quoique captif, n'oublie pas fes de-*


.voirs de chrétien, a tendu le pain béni atSt. Gtrroàn-
J'Auxerrois dimanche 3 1 juillet. On a , fuivant l'ufage , porté
•des brioches de fa part à tous les membres de la famille
royale. Le fieur PJiil... Capo..,'ia d'Or.... voulant
4e îignaler , a fait rcluler la brioche ; mais cela ne lui a pas
yatu les appla-udiilcmcns populaires qu'il en attendoit. Une
branche pourrie tombe., Se ceux même qui veulent abattre
l'arbre, ne s'en appercoi vent pas, ou la méprifent.

Errata du Numéro d'hier.

La lettre imprimée dans notre fapplémcnt d'hier,


eft datée de Rouen & non pas de Pannes.

Ce JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de l'abonnement ejl de 3 liv. par mois
pour Paris , 6' de 3 livres 1 5 fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau efi établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.

De l'Imprimerie du Journal d^ la Cour & de U Ville.


N.° 38. J&« ,
fi***» ^econ^e terreur pani~
Dimanche 7 Août. \*Jf 4ue des Farif"ns-

JOURNAL
de la Cour et de laVille.

Tout hifeur de journal doit tribut au malin


La Fonuine.
_ ■
Ot , l'advis que je donne à celui qui veut être fage , eft
de garder & d'obf.-rvcr de paroles Se de fait les loi* &
cohftumcs que l'on trouve établies au pays où l'on eft ; & ce ,
non pour la coulhime ou équité qui foit en elles , mais Am
plement poureeque ci font loix & couftum.'S; non légèrement
condamner ni s'offenf;-! des étrangères, mai* bien librement &
faiiicment examiner les unes 6c les autres , n'obligeant Ion
jugement 5c (a créanc- qu'A la raifon. Voi|ci quatre mors: -.
en premier lieu, félon tous les fages , la règle dos règles,
& la générale loi des loix , eft de fuivre & d'obferver les
couflumes du pays où l'on eft, fcqui has leges indi
gents honeflum ejl. Toute façon de faire efeart tes 8c par
ticulières ,_ font fufpciles de loties ou pallions ambitieufes ,
.feeùrten.t Se troublent le monde.
Suis les us du pays où tJ vis la lurrieae.
Pierre' Charron , livre fécond de la fageffe , ch. %{
pag. $38 ^édition de Leide. Jean Elqevïr, i6s6.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du 6 Août.
vJN a fait le rapport de l'affaire du Champ-de-Mars ;
ainfi que de l'ailadînat de deux citoyens r'u Gros Caillou. Il
paroît que cette affaire eft très-compliquée, 5c fuppofc un
jeffei n prémédité d'infulter la garde-nationale. Après avoir
lu ce rapport , il a été renvoyé au comité. M Bouche a
Tome IV. Année i7$>r. P p
fait la motion que nul ne pourra être député à la prochaine
législature , qu'en exhibant fa quittance dé contributions pu
bliques. Ce projet a été renvoyé à l'examen des comités de
conftitutioiv&de contribution.

VARIÉTÉS.
La quantité effrayante de numéraire-papier que l'on nous
forge fi libéralement tous les jouis, nous jette dans une
difare affreufe de loques Se de chiffons. Nous prions tous
les bons citoyens de venir au fçcours de ta chofe publique ,
en faif.int hommage à la nation de leurs vieilles che-
mifes. Nous ne doutons pas que le patriote Gorfas ne mon
tre l'exemple aux autres , en dépofant fur l'autel de la patrie
une de l'es trois chemifes grifes immortalifées pat l'aimable
auteur des fabbats jacobites.

Il nous cft impoffible de donner des renfejgnçmens fur


la perfonne dont on nous parle , dans la lettre qu'un citoyen
de Nantes nous a adrelfee , mais nous pouvons l'aflurer , que
le meilleur des journaux de Paris, c'eft le nôtre.

Il eft arrivé le i une fcène fanglante à Douay. Les


foldats eanoniers , très-patriotes à la manière du club do
minateur dont ils rcmpliiTent les féanGes , ont cherché que-
rel:e aux foldats du ci-devant régiment de Penthievre , qui
parlent pour n'y avoir pas pris autant de goût. L'affaire
avoit été aifoupie le matin par la fageffe des officiers de ce
régiment , & ceux de Royal-Comtois ; mais un coup de
fufil tire dans la journée fur un grenadier de Pçnthievre par
un canoniet , a réveillé la querelle : on s'ert joint , on s'eft:
fufifte de patt & d'autre.
Le gênerai patriote a pris le parti de faire fortir de la ville
( 3»i )
pendant la nuit , les régimens de Roy.il-Comtois & de Pén
ible vre , & de les envoyet à Lille , où ils ont été relui es,
Préfentement ces deux régimens font encore fur les che
mins que fait-on ? .... Ils pourroient bien aller 1
N'eft-ce pas en voyant ces jjpes fe fuccéder auflî rapide-
•jnent, que l'on pourroipJRiantcr le refrein patriotique
ça ira ? r
i

Litanies de la tres-fainie Kffemblée , traduites 1_


du latin ,par M. V Abbé FAUCHET .
Sainte aflemblée ayez pitié de nous.
Sainte aflemblée exaucez nous. W
Sainte aflemblée qui êtes Roi en i ion perfonnes. ' c
Sainte aflemblée q:i poitcJez tout l'argent comptant. g
Sainte aflemblée qui nous avez donné une conftitution 3
qui étonne tout le genre humain. g
Sainte afTemblée qui noas avez rétabli dans l'heureux if
état de nature.
Sainte aflemblée qui nous avez donné quarante-quatre .:
mille petits royaumes. n.
Sainte aflcmblée qui nous avez donné les clubs Jacobins , c
Feuillans , Cordeliers, Fraternels, & la Bouche de £> (
Fer. ., i
Sainte aflemblée qui nous avez donné la liberté de o
refter quand nous voulons marcher, & de nous taire to
quand nous voulons parler.
Sainte aflemblée qui nous avez donné l'égalité de taille,
de génie , de famé & de foi ce. j^
Sainte afTemblée qui nous avez donné le plalfîr de rrion- §
ter la carde. . £
Sainte aflemblée qui avez fait houfpiller , cgorçtr , rui- j,
net les vilains aristocrates. o
Sainte ailemblée qui avez difpcnfc tout le monde de ■?
payer fes dettes. - ■■-.
(' 302 1
Sainte aflemblée qui avez dilpenfé l'armée de la gênan e
difeiplinc militaire. o
Sainte aflemblée qui avez établi la douce loi du plus c
forr. a>
d'une aiîemblée qui , par rdfronnoiflance pour le Roi , J^
reftaurateur de la liberté, l'avez détrône , outragé, g
enfanglanté, incatcéré. to
Sainte aflemblée qui nous avez enrichi de deux milliards
de bon papier. M
Mainte aflemblée qui avez établi la plus grande con- 0
fiance. S
Sainte aflemblée qui nous avez donné l'illuftre livrée n
d'Orléans au lieu de celle de Fiance. S
o
Sainte aflemblée qui avez chafle tous ceqx qui avoient g
des places pour les prendre pour vous.
Très-rainte aflemblée conftituante & dçftituante, déli
vrez-nous. - u-l
S. de l'armée des émigrans. fv..
S. de la coalition des fouverains. <
S. des traîtres Bouille & Calonne. . s
S. des bottes du général Bender. S
'S. de la fureur des gens du Nord.
S. de la banqueroutte.
S. du retabliflement des loix & du bon ordre.
S. du retabliflement de l'autorité royale Si légitime.
S. du Cens commun. g
S.' du, retabliflement de la religion catholique & de fes ^"
jçiniftres. ÏJ
S. du retour des parlcmens. \
S. du létabliffcment de la noblefle. O
S. de la mouftache des Hu'.lands. F
S. des mines que les ariftoerates ont creufées pour faire
fauter Paris.
( 3°3)
S. des grils Se des boulets rouges de Montmartre.
S. delà contre-révolution. O
S. du fommeil de nos généraux. Eî
S. de la contrefaçon des afïignats. 3 .
S. de la trahifon de Rochambeau Se Lukner. • g
S. de la cocarde blanche. g
S. du camp des Tartarcs. ?
S. du rétabliffement de la potence, délivrez-nous.
O K £■ 3f ^ 5.

Nous vous prions , très-fainte affemblée , de vouloir bien


reflet en place le plus que vous pourrez ; parce que nous crai
gnons d'être obligés d'engraillér encore vos fucceffeurs à nos
dépens , & qu'ils n'ayent la fantaifie d'acheu
cent , des terres , des châteaux , de beauxj belles
voitures, de beaJX meubles, de bciicsJK e vous
l'avez fait vous-mêmes. Ainii foit il.

Lotfque je vois une poignée d'infurgens. pénétres du plus


falot des devoirs, nous dire froidement qu'ils ne fe proposent
pas moins que de pourfendre du haut en bas tous ces lolpi-
ches , Croates , Pandourcs , qui oferoknt paroltte fur nos
frontières , je me rappelle ce roi de Bohême, aveugle & carte
de vieillelle, qui fe fit attacher fur fon eheva , K fe ]etta
dans le plus fort de la mêlée , en frappant de fon epéc a
droite & à gauthe.

Nous convenons avec toutes les perfonnes honnêtes qui


ont eu le mal-au-cccur d'entendre lire le coumet des 8j de-
pattemens, compofe par le nommé Gorfas , ci-devant con
tre à Limoges & à Verfailles , que c'eft un bien mauvais
»»UUr, mais nous croyons qu'on exagère un peu lorfqu on dit
Hue c'eft un charlatan de patriotifme , auffi meneur que
C 304 )
fenfaron auffi infolent que poltron , anti-phyficien comme
F, eu , lncendlaire comme Marat. L,Nous fommcs
pe oito^TVe"ir a^' <]U> lifailt fon J»«nal , on s'ap-
Eri-nfi a UnC PCUt,VCinte d£ tOUS ces VIC« ^ «S nous
nwnons jamais cru qu'il fût capable de commettre un af!
^ Prémédité -M. de sLte-Luce E àt
pohee d'avo,t été affalé vendredi matin par CorL &

de cet aiïamnat, quand nous ferons mieux inftruits.

mo,r a laflemblée nationale par fon rapport. Les marques


^mprobauon, de dégoût & d'impatience que Wi07tt

Sera' frUIu°nt efp«er ^ " P'««« gentilhomme


l"M.C".i?'W?nen.i:e.P0»f complimenter nos princes, lorf-
]« P)a K^t°U CUr dcs vlais Frani*ais va enfia

vit« nS li ^ k PeUtC m0nn0ie ' I10US e<^Sc à »'


™*'*UIS de,ne J^ais forti, de chez eu?, fans
a»o. empli leurs poches de morceaux de pain, pour pouvoir
donner 1 aumône aux malheureux, qui ne reçoivent ■ plus
11 0%"™ 2™ Véœi^an desP«its billcts pa"iotiqaes,
«e kctions, afiignats,. &c. &c.

f,yi gCT°T' C'"dcVant Prinet» étok mercredi *>■»


f loge aux Italien, à la répiéfentaripn de Lodolfka/A
netoit plus décote de l'ordre du St. Efprit; il s'e.t .non ré
d« conte f. hauteur dans l'cfpoir de recueillir quelques cP-
ptand, ffemens ; mais le parterre ingrat n'y a fait aucune atten
tion. ,1 a change de loge; une dame fort près de lui, a dit
£ïfj V VTyCZ CetCC ,fisUre' '"&** géographie de la
fçillratejje. Il s elt renfoncé dans fa baignoire Après la
pee, ,1 a entendu le parterte wier qu'on le brûle. ... la
( 3°5 )
peut l'a fain, il a difparu.'( on partait d'un article des petites-
affithes). A la porte , il a rencontré un de fes anciens frères
d'armes, un fans culottes, qui, mettant le dernier traita
l'ingratitude, a dit à fes voifins : vois-tu ce £.... viédaze,
avec fon vifage pourri? c'eft lui qui eft caufe détour. S'il
lui eft arrivé quelqu'autrc infortune , nous l'ignorons j c'eft
lefecret etAgnès.

Meilleurs, quoique je n'aie pas l'honneur d'être gentil


homme, je n'en fuis pas moins zélé royalifte. Je ne' fuis qu'un
pauvre ouvrier, mais j'aime mon roi plus que moi-même, &
je l'aime, parce que je crois que perfonne ne mérite mieux
d'être aimé. Je gémis fouvent fur le fort de cet infortuné
monarque : trois ou quatre de mes amis , gens honnêtes , doux
& raifonnables , viennent fouvent mêler leurs larmes aux '
miennes: nous n'avons dans notre focicté , ni enragés, ni
convulfîonnaires , ni officiers municipaux , ni membres de dif-
tri&s & de comité des recherches, de forte que nous nous
expliquons fans contrainte, en prefeocc de ma femme Se de
mes quatre enfans, qui tous, jc-Ie promets , feront attachés
à leur Roi, ainfi que tout bon Français s'en faifoit gloire
auticfois : ce qui me le fait efpcrer, c'eft: le propos que le plus
jeune, âgé defix ans, tint hier à ma femme: —Maman,
faites-moi prier Dieu pour que le Roi forte de prifon. —Ma.
femme étonnée Se attendrie jusqu'aux larmes , l'embraiTe ,Sc
lui dit : mon ami , tu as raifon , nour allons prier Dieu tous
les deux, pour qu'il rende la liberré à ce bon perc des Fran
çais. —Mettons-nous à genoux , & dis avec moi :
« Mon Dieu qui êtes tout-puiflanc & jufte, faites-moi la'
» gjace de voir bientôt le Roi en liberté, Se qu'il puilîe jouir
» de tout le bonheur qu'il mérirc:fi vous e«auccz mes voeux,
h mon Dieu , je vous promets d'être bien fage ».
Voilà la prière de men fils : puiiTc-t-elle devenir celle de»
vous les Français! Et puilîe !e ciel leur accorder la grâce d'ère
bien fages \ Je fuis , &c. '
Signe , B * u d r o n.
Paris , ce 4 août.
(3o<5)

Le maire de Farennes , député pat les malheureux ha-


bitans de cecte ville infortunée, pour demander à l'auernblée
nationale les fecours ncceffaires pour fauver cette cité de- la
pr<*fctiption univerfelle où elle eft plongée, par le pauiotifme
héroïque des citoyens Quilhaume & Drou'ét, n'ayant pu
rien obtenir de ce ccKé-ti, vient de fe tourner d'un autre
beaucoup plus fur, en faifant affûter contré l'incendie toutes
les maifons de Varennes: la compagnie incendiaire a profité
de leur détteffe , car elle n'a voulu les affûter qu'à raifon de
Cjuatre-vingt-feizc pour cent.

Avis.
A la demande générale du publie , M. Val , profefléur de
phyfique amufanfc , donnera encore demain dimanche une
derniers repréferitation de (es expériences. Il fera £o expé
riences & tours dçs plus ingénieux & des plus nouveaux. Il en
démontrera 4 qu'on pourra exécuter fur-le-ehamp. On com>
nvncera à huit/ heures précifes. Prix, 3 liv. ,30 fols, 10 fols,
à la falle d'expofujon de tableaux , chez M. le Brun,
rue de Cléry , N°. 95- . Il y aura grande mnfique.

Errata du Numéro d'hier.


Page 195 , lignes 17 & 18 : on verra, par l'avantage qu'a
notre journal de n'être lu que par d'honnêtes gens, ai
mant , Sec. ; life[, on verra. par-/à l'avantage qu'a notre
journal de n'être lu que par d'honaètes gens. Aimant, &rç

Ce JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de Vabonnement ejî de 3 liv. par mois
pour Pa.ns , t? de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , N°. '2.r.
V>t i'Jmprimerie du Journal 4e la Cour & de la Ville.
N
iy- ** &
^Û. ^X*5>« Expédition
X>SSM* Pri„v decher M.k
Condil

"Lundi 8 Août. %^Y^^


J O'U R N A L
DE LA COUS. ET DE L A V I L L E.

Tout iaifcur de Journal doit tribut au malin


.2 _. La Fontaine.__

Sur les liaifons dangcreufes de l'enragé LACL...


confêil du Duc n'OR... : Hortator feelétttr»
Solides. . . ;.,_
Lacl .. dans ce roman chrétien,
Catcchidne où l'homme de bien
Puife de M nobles maximes,
Deux personnages font fublimes.
De Lovelace perroquer,
Ainû que vous, Valmcnt babillci , ;, ^ r
On vous diftininic à (on caqu:tj
C'cft bien l'entant de h Famille.
Mais votie héroïne Mertcail
Doit fur-tout enfler, votre orgueil. -> . fi.. : .* V
Lorfqu; votre plun c ingénue
Peignit fes vices trait pour trait,
En remme vous étiez vetu; ,
Et vous faifiez votre portrait.
le Chev.
.- ... .■((;. i nu. »."■
Dts-lst^
, :.:';. ::.. : t ..Sf-T.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
ùri . >S&ttU du 7 A°Ût'

JM. lè Préfident a inftruit l'A.fcmblée que M. le Mair


. Paris, voyant le calme fe rétablir, avoit 'retiré le dra-
Tome IV. Année 17511. Qq
fna «use. îrte Mil'ift;re <*«. h guette 5 Fernande; à l'Af-
fcrnbléc fovi autorifatio'n pour faire paffer à la diltancc d:
'30 mille loifes de Paris, deux efçadrons de dragons, le
cinquième, regiment de dragons, & le Hixierae ré|iment de
cavalejk. Ce qui a été accordé.
!

VARIÉTÉS.
. 0n »(&« que Gorfa 3 , pour réeompenfer 1« çele qu'aat té
moigné les pat.notes qui l'ont aidé à remporter la yiâoire
dont il (e glorifia fans-doute , leur a fait préftnt à chacun
d'une culotte de nanejuin.

tes deux Pontifes.


Bans e:rtain Heu , l'autre jour après boire; •
T' Monfeigneur Goutt. ... & monfeigneur Grég. »-1•
Se difputoieut les faveurs de Suzon. ..
Mot! la céder, dit Goutt. ... à cet oifon !
JToi'! la ravir , dit Grlg... . , à ma trogne,
Vil infolent , ealotin fan" vergogne ! '
J'aimerois mieux t 'enterrer tout vivant! i
Survint alors l'abbeiTc du Couvent ,
Qui dit : Suzon , le cas eft très-facile ;
Prends l'iifoknt , je ptendrai l'imbécile.

TJn auteur anglais vient de publier un ouvrage intitujé ;


Carqclères nationaux. Les Français d'aujourd'hui, dit-H ,
paro'ifcnt une \zv: d4vommes diffrerenre de celle qui peu-"
plolt le meme rays fous Louis XIV ou Louis XV ; c&
•çontia£c étonne , mais il s'explique. Farcourez l'kiftaJre de
< 3°9 )
France, ajoute-t-il , & vous verrez t'ue. des circonïiaaces
à-peu-près Umblables, ont toujours piodiiit à -peu -près
les mêmes effets. Le cara&cre national du Français n'a donc
pas changé: toutes les fois qu'il a eu la famaific de> vouloir
être libre, il eft devenu frénétiquement féroce. La liberté,
cette plthtc qui prouçe de Ion ombrage notre ifle fortunée,
trânfplantée fut le fol français , n'a jamais produit que des
fruits empoifonnés. Quel fpeitade que celai de cet empire ,
naguère le plus florilfcnt de tous, aujourd'hui le plus vil
& le plus malheureux ! Le Français e!t né pour la monarchie ,
mais pour une mouaschic modérée ; & ce qui empechara la
France de tomber jamais dans le drfpotifmc, ce font les
mceuis & l'influence piliffantc de l'opinion & de l'efprit
public.

touche de fer. Quand on aura dépendu les cloches l


;<ju'eft-ee que l'on fera des cordes?
ftép. Pendre les grands hommes de,&c. &c. &c. par-
deffous les bras à de hautes potences , pour qu'ils reftenc
plus long-tems en fpeilacle , & attacher au fommet des
potences, l'infcription de Sainte- Geneviève :
Aux grands hommes, la patrie reconnoiJJ'ante.

On a annoncé au comité diplomatique , que l'Empereur


étoit arrêté: le traafpo't joyeux que cette notivell; a caufé ,
a été bien vîte tem,'ére , lorfqu'on a fu qoe c'ttolt tout
animent le fameux jouailkr M. l'Empheiur , qui a etc ar
rêté en Efpagné St conduit extra-itoaùerts , avec l'invita
tion inquilitotiale de ne plus rentrer dans ce royaume
autocrate.

Les comités diplomatique , militaire, &c. , ont écrit aux


•fficieis-gencraux de Fins , Fan-deï-Mersh & Faoli
•Jout Ids engager A venir joindre leurs conhercs en g.i étalai
MM. de Roehambcau , Luckner, Jordan & là iayette,
chaigês par nos jacobins de détend. c nos (routières. —Ils
•fatal , «le la part de H oati^ta, iO«,*o* )iv. 4'apfo.inKjocis
( 3ro )
premier, Si £0,000 liv. à chacun des deux autres. —Si M.
c,. l'iris a donne fa démifTion du fervice de l'Empereur, &
pe 'il entré à celui de France, il fera un peu embarrafle de la
e'ohrc'ib «ationale avec laquelle il faut commander aujour-
clhui nos fodats- citoyens. — Pcrte^ vos armes, s'il vous
▼aît ; — iaites-rnoi le plaifir de mettre en joue 5 —Jeu, js
du. jrie, &c.
dp Article envoyé du camp de Gonejj'e , par un officier
fupêrieur

Il n'eft aucun des zélateurs anglais de la conftitution fran-


çaife & des droits de l'homme, qui ne foit connu non-feu
lement pour avoir foule audacieufement aux pieds ces
roc mes droits de l'homme, qu'ils voudroirm faire fervir de
prétexte à leurs fureurs , mais encore pour avoir outragé
Ja divinité par leurs paroles , leurs écrits , & fur-tout leurs
BÔtous. Nous croyons que nos voiiïns de France en peuvent
<iire autant de leuis nivt leurs.

Du Port... rirai de Louvois.


Oui, je fuis, moi, miniftre de la guene!
Fiers Autiichiens, rendez-vous fur-lc-champ.
Mais, quelqu'un vient, e'eft Fret... ma commère:
Ifè tremblez pas. —Savez-vous, mon compère,
Si , fous vos ysux , il s'établit un camp ?
—Vous vous moquez ! ce n'eft pas mon affaire.
Le Chevalier des ls

ïl ftroit aiîez plaifant que nen- content d'obliçer le Roi


à lefan&ionner ja conftitutfoo^ on le forçàr auflî de fanc-
tioiiner le feul «jeeret qui foit ui peu raifonmWe ! Si !c
maie d'argent çft (upprimé, ii foui s'attendre à avoir pour
députés tous les fans-culottes du royaume; il ne nous man-
/^eroit plus qu'une loi, qui défendroit de nommer aucun

*
(3»)
■propriétaire. En effet , les gens qui ne noifcdcnt abfohi-
mène tien, n'ayant pat confequent aucune diilraftio», feroient
très-proftes au métier de législateur.

Le patriotifmc fînguliércment combiné Se encore mieux


calculé des ci-devants aristocrates meilleurs Condor....
A^en . . . Bris . . . d'Aig . . . Nvail. . . Rocham .. . Lam . . .
Lacl... Cer... fleauh... Biro... Se autres charlatans
nationaux, fait qu'on s'apperçoit aujourd'hui mieux que
jamais, qu'il n'y a pas de meilleurs patriotes, que ceux à
qui on donne beaucoup d'alfignats pour l'éire.
On dit que Moniteur Trcilhard, député Se citoyen "de
Brivc-la-Gaillarde, vient d'acheter fept cent mille livtcs
l'abbaye de Chevy en Argonne.

. La principale configne que recevront les députés à (a


nouvelle législature, fera de faire imprimer le livre rouge
des deux milliards au moins, qui ont difparu au 'grand cour
lentement de certains patriotes.

Les députés à la nouvelle légitlature fe rendront à Pari»


aulTitôt qu'ils feront élus , & à mefurc qu'ils y arriveront ,
ils rcniplaci-rcnt par bailliages nos députés actuels, qui
pourront aller fc tepofer chez eux, Se fc vanter d'avoir
fait de bann; beforçne. — La nouvelle fallc A laquelle on
va travailler ince.'Fammjnt fera ronde ; le prcfulcnt fera placé
dans une tribune , qui fera élevée au milieu , & qui tournera
continuellement fur un pivot , pour éviter les inconvtniens
oui fort réfultés des côtés droit Se gauche.

De tout tems on vit nos filous


S'évctcuer par de bons coups.
Mais alors s'ils coupoient la bourfe,
Il nous reftoit quelque rellburce ; i
Et «3'êeus pins que 3e gros fous ,
L'emploi du tems gonfloit la poch?.
Ceux de nos jours ( dont Bien kut prend } ,
Voyant les chofes plus en grand ,
Vont à la fin fondre la cloche :
Mais gare qu'ils n'en fartent tant ,
Que de la corde ou du battant ,
II* n'attrapent quelque taloche !

Nous venons d'entendre le chant du cygne ; l'augtifte


*ifémblée vient, hélas... Prenez-y gatde,Panîitns;Me(fieuts
les cygnes vont prendre leur volée , &je vous réponds qu'il*
fe font bien remplumés depuis deiflr ans : rappdlez-vouss
donc que vous avez arrêté votre Roi, qui vous accordoil
le plus grand bien qu'une nation puilTe recevoir de Ion
fbiïVcrain, St que les cygnes vous ont fait les plus grands
rri3UT qu'un peuple puiffe cramdre de la part de ceux er»
«jili il avoir placé fa confiance : 1« hirterez-vous jouir in-
punément du fruir de leurs rapines en pays étranger? Voyez.
combien ils fe fentent coupables , puifqu'ils vous aban
donnent au moment où la guerre etr (ur le point de fon
dre fur vous, où l'argent eft tetalerfient difraru , où le
peuple eft accablé de rrtifefe! Arrêtez-en feulement une dou-r
iaiue des plus gras, & vous découvrirez des merveilles.

Bôoffône Agnès difoit à Phifippe Bcurgeon :


** Tache de commander un petit bataillon ,
j» Cher prince; devant toi jc'porte la bannière,
» Vêtue en écuyer >». Certe pei.féc eft fiere,
Dit Bourgeon; mais, marnouf ,■ le titre eft féodal:
Je renonce aux honneurs ; je n'ai point l'ame altiere:
Tirer profit de tout, voila le Capital:
Si je fuis commandant , .,«,. j« ri fais vivandicre.
(313)

L'afferoblée qui commence a perdre fon ù-plomt , Se «a*


fcnt que le moindre faux-pas la feroh tré ucher, a choilï iré-
rativement pour fon préfident le cabrioleur ,1c plus adroit
des quaiiq-vingt-trois departemens.

Epitaphe. d'un Général mort en plein air.


Ami le&eur , ru vois ici pendant
"Blondin fans grâce, k Cromwel fans talent

L. PL Cap. dit d'Or...... citoyen crès"-aftif de la fccTioà


du Palais anti-Royal , vient de fc faire inferire au nombre de»
gardes nationales de fa fcûion , pour j faite le fervjce. Il
pafl"c de la légion des fans culottes, à une comiagnie degré-»'
Radiers : fc croiroit-il du courage? Il ne fera fûrcnien-t
pas exempt des épreuves; c"eft t)ien allez qu'un vifage laid»
comme le fien , falifle le bonnet de la bravoure ; il rie taut pas*
fouftrir que fon amc le déshonore.
^^^
Dans lix femaines d'ici ,'( prenez <late ) on dira que la plus-
augufte alfemblée de l'univers s'eft amufée pendant près de
trois ans à brûler des châteaux en France, & à en bâtir em
Efpagne.
- * —^^—

L'honneur en France, étoit éi-dwant une règle générale.


•»-Aujourd'nuk c'ell une exception.
——— --g- ■
- Madame Pa.... , femme d'un, de nos.douic cent? rois^
oeirogogue de (on métier, vient de difparoîxre de la capitale ,
où elle le rendoit utile. Un rnume eu 'cl c a , dit-on , commu-
nicjué àr l'anu-qui la fuit, l'engage à . faire un pèlerinage au
tcnple du dieu d'Epidaurt.
( 3M )

Petit Dialogue entre louis de NoAI.... & Un


defes an ciens amis.
L'ami. Pauvre louis \ on ne parle plus de toi depuif
quinze jours.
Louis Dt No ai... C'eft vrai, mais Je vais bien l'attraper,
ce public endormi : jî vais faite une aftion noble & généreufc ;
je vais propofev lUr-l:-:hamp à l'atlêmblee l'ertt'.ere libsrté
du roi. Je me perds ; mais c':ft égal , on reparlera de moi.
L'ami. Va, tu ne niques iL-n, tu m feras pas recoanu.
———M^naMM—

Il nous eft revenu cu'une nommée Mongcroux, jouenfe"


de c'âvecir. . s'ttabl'lllbit tous les foirs dans unef loge aux
Boulions, &: Y tenoit un petit tripot de démagogie. Oh
prétend qu'elle y bavarde à importuner jufqn'à fes amis,
& on ai otite que cela elt d'autant plus étonnant , qu'il y
a un miroir dans la loge , & qu'il devrait fuffire pour la
faire taie.

NVft-il pas plaifant de voir l'obfcure feuille du jotte


nous prêcher le goût & la décence , 8c nous reprocher en
tremblant notre courage? La pauvre petite! quel mal elle
Se donne pour étte mépriféc ! Il lui faut trois pages de
galim .thias, pour faire (cus-entendre fes malices ; il lui en,
tant deux autres pour étaler fon foin , fon beurre & fes
œufs, & il lui rc-fte un feuillet & demi pou* effuyer les
larmes que nous faifoos répandre. Nous lui avons cepen
dant une obligation ; c'eft que quand il nous arrive d'aî-
taquer un il luit- e perfonnage, elle l'achevé en le defendant,-

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


André-des -Arts , N.° 21.
De l'Imprimerie du Journal d* la Cour & de li Ville.
N.o 40. Maiton de M. Savary;
pillé par les brigandst
Mardi ^ Août. *VL^ à Iontenay^-^omtt,

JOUR N A L
de la Cour et de laVille.

Tout iaifeur de Journal doit tribut 311 malin


La Fo ntaine.
-~——r——————— ' ■
« Rien ne prouve peut-être mie«x qu'an état agit fans
principe & fans fyflême, que le grand nombre de loix
dont il accable les citoyens. Un lcgillatrur habile va à la
racine des abus qu'il veut arrêter, la coupe, & l'ordre eft
rétabli par une feule loi Un état qui n'a point d'ob
jet fixe, ou qui ne confulte pas la nature des chofes,
doit néceiraitemei.t beaucoup multiplier fes loix, parce qu'il
n'agit que relativement aux circonftances dans Jefcjucllcs il
fc trouve , & que ces circonftances chargent & varient
continuellement. C'eft un grand malheur, quand les loi*
font en û grand nombre, qu'on ne daigne plus s'en ins
truire, & -qu'elles font pour la plupart ignorées de ceux
mêmes qui tont une étude du droit public & de la ju-
rifprudcncc d'une nation. La coutume 6c la routine ufur-
pent alors l'autorité qui n'appartient qu'aux loix ; Se c'eft
le propte de la coutume * de la routine, de n'avoir rien
de fixe, & en fe prêtant aux évenemens, d'ouvrir la porie
aux injuftiecs les plus criantes. »

M a B l y . entretiens Je Phocien.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
^> Séance du 8 Août.
VVN a commencé 'a difcuflîon du plan de conftirutio»;
L'aflcmblee a décrété qu'elle adoytoit la méthode des se-"
Tome IV. Année iy$i. R*
( 3*0
■"mités & la difrribution des parties entr'elles. —t'afcmhlie
> à confirme -le décret qui abolit la nobleffc, ordres, diitiuc-
tions , &c. ainii que celui qui abolit tous les privilèges.

■nuyiWffwaiM»

VARIÉTÉS.
il *JF
Aux Rédaâeurs du Journal de la Cour & de
la Ville.
■' .- , ,
Je vous prie, meffieurs , de vouloir bien inférer dan»
vorre Journal le récit d'un événement que le fieur Gorfas
s'cll empreifé de défigurer dans les derniers numéros de for»
.Journal.
Je fortois vendredi du palais-royal , n'ayant , félon ma
couturqe , ni armes ni même de canne , iorfqtie je rehco.itrai
" cet homme, qui non-content de m'avoir infnlté dans fon
• journal , jour avoir applaudi à quelqu'un qui portoit la
• faute du Roi , a fait fuite de cetfe irilu'te , en m'attaqoanc
"p;. fo/nelleinent. Il eteit aimé d'une efpece de ma (Tue , Se
auffi-tôt qu'il 'm'apperçut , il a leva pour m'en frapper. Je
me jettai fur lui pour la lui arracher j mais ce prudent per-
fohnage , efeorté par fes affilés , fe recula en criant : a Moi ,
ïATRioTfs, c'hst un ARISTOCRATE. Je fus faifis pat!
ces meilleurs & maltraité ; c'elt dans ce moment que ce
lâche me porta fur la tête deux coups , dont un m'étendit à
terre: je me relevai Se me jettai fur lui ; mais toujours mal
traite par fes fatellites, je ferois mort aflafliné fans le
fecours de qaelques perfonnes , & notamment d'un grenadier
Volontaire de la garde nationale, à qui je dois la vie, S£
que je délire de connohre pour lui en témoigner ma re-
connoidanec.
Voilà le récit exaft de cette aventure. —En attendant la
• 'juftice que j'ai reclamée des tribunaux j'ai lieu d'efpérer
"tjue tous les honnêtes gens me rendront celle ijui m'eft due,

s1
f 517 1
8c que le bataillon de la Indienne, dans lequel ce pirhro»
ofe dire qu'il eft foldat , lui défendra de prendre cette qiia-i
lité , qnand il reeonnoîtra qu'ils ont pour camarade un
homme aulti lâche que fcélcrat. Je fuis , &c.

S AINTE-LUCE.

Paris, le Lundi 8 Août 17JI.

Ah! ma chère, dîfoit à Dondon Picot Madame de la.


C...... nous n'avons plus d'amans : les jacobins font f.... — Eh
bien, ma belle, nous changerons d'amans & de route : vous
eonnoiffez , comme moi , le chemin de l'inconftar.ce.

^Tranquillité ajfurée aux Potrntats de lEu-


rope , par le plus augujle fénat de l'univers.
Rois , ne craignez plus pour vos têtes.
L'aiTembléc a, par fes décrets ,
Rejette tous plans de conquêtes.
Cueillez l'olive de la paix.
Rome fut maitreffe dn mons!e. 4
Pouvant aulE le conquérir,
Nous aimons mieux vous garantir
Une fecurité profonde.
Montrez-vous dignel d'en jouir .... Allez.

Les voyages peuvent former les jeunes-gens , mais à conp-


sùr , ils font l'effet contraire au* homme» mûrs. Le coromif-
faire Uito.... en pft la preuve. D?m le rapport de fa tournée
de Lorraine & d'Alface , il s'eft féparé tout-à-fait du peu
de bonfens qu'on lui donr.oit -, il s'y eft fctvi couramment
2es mots afîfiocrates & prêtres rlfraclalres ', comme sA
étoit aflez foc pour en ignorer la fignification. Cette balour-
dile nous a fait faire une réflexion ; c'eft qu'il y a trois ans
la réputation û'efpric du commiïTairc Biro... tenoit beaucoup
à fon adrefïe à jouer la franchife & la loyauté, & qua
«kpuis la révolution, s'etant livre à fon naturel, il a perdu
tout fon mérite. .

Le décret qui prive les Français affiliés à un otdrc de che


valerie étrangère, du ti(re de citoyen français , elt pour eux
comme le bapccnse, qui purge la tache originelle. ™- "

Extrait d'une lettre de Thionville , du a août.


Les troupes de l'empereur font de fréquentes Zc nom»
bren(es patrouilles fur nos frontières ; elles fe permettent fou- •
vent d'enuer fur notre territoire. Des pa y fans nous on dit
en avoir vu une de jo .h '/trimes dans les bois de M. de
Cufiine , où ils avoçnt abattu fix gros arbres pouî faire
bouillir leur marmite.

Avis au Publie,
Le fie nr Zaferitre , maître ehauderonfiîer rue de Bercy j
annonce aux pa:riotes , qu'il s'engage à fouder à un prix
très-modique les fous-cloches qui fe cafteront fréquemmeDt
entre leurs mains.

Que font nos demi-Dieux quand ils font rafTcmblcs?


—Rêp. lis ne font rien, ils défont. —Et quand ils font
chez- eux ? —-lis cilayent des camps dans leurs .. .. cabinets.)
—ils ouvrent des tranchées à leurs .... bureaux; — ils
lèvent des airti.es à côte.... d'une bouteille; —ils re-
joufleut tous les efclaves d'Europe , anglais , fuiifes & aile-
( 3r9 )
«ands. . .; . d'ans leurs fauteuils; — ils gagnent cent viâoî-r
les. . . . en trois traies de plume.

On lie dans le Times un rapprochement qui nous a paru


bizarre. Ne pourroit-on jas comparer , die c^tte reuilie, les
membr s d'une ailcmblee loi-diiant augulte , aux hannetons
du mois de mai ? Comme eux , ils bon donnent , broutent &
font tout le nul i)uilb peuvent. Leur crigiiieaese lambine,
& il y a tout à carier, qu avant la fin de l'automne, tous
ces an. maux malfa.fan» rentreront dans la fange dont ils font
fortis.

On a mis en vente, dit-on',àLuxcmbiU'g Se à Bruxelles,


le tarif du prix des tetes de loixaute de noi inviolables , & ce
tarir eft duja entre les main, de toas Us l'oldats autrichiens.'
Les prix fouc gradues , St le plus fort elt applique à la tetc
de M. d'Or.... ■ .
Au rclte , nous croyons que ce bruit n'elt autre chofe
qu'une cfpicglerie ariltocraiiquc, imaginée pour n-ms épou
vanter ; mais nous n'avons pas peur ; demande!
plutôt à M, hîteau.

Les honnêtes gens feront {ans doute bien aifes d'avoir,


des nouvelles Je M. Suleau. Ce loyal chevalier de ItL
difficulté lutte maintenant avec le comité des récrier-*
ches : c'ell Heicule qui enlace Antlt de fes bras gi
gantesques , Se le combat ne do»t être ni long ni douteux.
El) attendant l'événement, M. £«/<«« le cpntoie de toutes
fes difgraces avec les plus jolies femmes de Paris , qui s'em-
prellent de venir adoucir les ennuis de la captivité j depuis
qu: le feeret n'cll plus obferve à Ion eg-itd , 6i qu'on lui a
donne la permillion de divaguer dans le. appartemens de la
prifon. Ii a d-'ja fubi un rmigte iute.rogaioire de la part
de l'adjoint de je ne fais quel aceufateur public , ôc le tout
i'eft j>aiié b.en paifiblement. M. Suleau, fatigué de ce fatras
( 3*° )
de formes conftitutionnellcs donc on vouloit le- circonvenir j
a parapké fon journal au bas de chaque page, ne varittUT,
& cft convenu authcntiqucment qu'il avoit 1 honneur d'être
l'auteur de toutes les lignes i'iconftitutionnelles qu'elles ren
ferment. Le voeu de M. Suleau feroit d'être traîné devant
quelque tribunal, où il pût raconter hautement bien des
faits qui fe lient naturellement à l'hi.toire de notre bén:gne
révolution ; mais il n'ofe fe livrer à cette efpéranee , car il
connoît & la confeience des rechercheurs , & les craintes fe-
cretes de certains perfonnages , notamment de M. du Bour
geon , qui depuis huit jours ne fort plus de fa baignoire.
Les foufciipteurs de M. Suhau doivent être tranquilles;
le cinquième Na. cft fous prefle , & quoiqu'en prifon , l'infa
tigable auteur rêve la nuit 5c travaille le jour.

Pourquoi les Français difcnt-i'.S fans ce(k que nos guerres


civiles ont été marquées au coin de la cruauté? Eft-ce pour
excuter leur propre barbarie? Malheureufemcnt les divifions
inteftines ont trop long-tems déchiré notre patrie ; mais
nos ancêtres ont toujours eu en horreur le meurtre & l'a-
troce allaffinat , commis de fang-froid & fans provocation-..
Une armée fe battoit contre une armée; des (olelats étoient
oppofés à des foldats ; mais les Fiançais en peuvent-ils dire
autant ? eux qui ont fait & continuent à faite une guerre
terrible à ce qu'il y a de pins refpeiSable dans la natutc , les
vieillards , les femmes & les enfans.
Morning-Herald.

Ii eft étonnant que les Fiançais syent attendu la fin du>


rfix-huitieme ficelé pour être ce qu'ils appellent libres-, mais
il cft encore plus furprenant, qu'aune époque que l'on dit
fi éclairée, ils ne fartent pas un ufage honnête Se louable de
leur liberté; car telle qu'elle- exifte chez eux , clic n'eft guercs-
propre à faire envie- qu'aux Ncgrej de l'Amérique.
O KACL&.
f 3*1)

ta oaîflance de Mlle. Target, qui fut baptifée avant-


hier par les pontifes de la révolution, nolfe'gneurs Dlmery ,
Rabauà de Saint-Étienne Ù Gobet , coûte un\peu .lus
de deux milliards. —Nous efperons cjuc l'éducation de cette
chère fille ne reviendra pas aulfi ch:r, Si nous nous en
gageons à rendre compte des avantures qui vont lui ar
river.

Les droits de l'homme, tels que l'augulte fenat des Fran


çais les a décrétés, ont déjà fait beaucoup plus de mal que
le dcipotifrne le plus outré , dans le meme efpac'e de tems.
Vois».

Veuillez , meilleurs , accorder une place à l'article fuivart


dans un de vos plus prochains numéros.
Débiteurs envers un émigré qui nous reconnoîtra d'une
Comme de io.joo liv. de renie, fous la retenue des im
positions ordinaires , nous engageons notre honneur a ne
lui point faite d'autre retenue , malgré le décret pcilal qui
nous y autorife. Cet engagement que nous prenons avec lui,
c(l un tribut que uous payons à notre delicatciïe & à fa
tranquillité.
Signé , deux de vos abonnés.

En apprenant le reproche qui lui a été fait dans l'aiTem-»


Uée d'avoir violé le traité fait entre lui & la France, ii con
vient bien , a dit l'evéque de Dafle, à c?s infra&enrs de tous
les traités , à ces violateurs de toutes les loix naturelles ,
civiles & politiques , de me faite ce reproche '. Encore un
peu de tenw , &

En meme-tems que lefiionds bs^Teit à tordre1: fur ï'ef-


poir du grand bénéfice à tcUliter de l'aim;ment déjà fait

;
K 3" 1
it qnî fe continue toujours avec prefle, differens parîs J
font ouverts, entr'aimes celui q-e dans trois mois M. d'Or-
Uans (Lelc&.-ur fupplecra au refte )

Comme tous les décrets fe font par artis & levé, le corniré
de conitituriona d.libcrcunaniin'm:nt , qu'une qualité eùcr-
tielle pour être membre de la nouv lie es;ifl.turc , fe, oi; d'a
voir des felfrs. Ce n'eit pis a [fez l'avoir une tête excellente,
du courage & beaucoup d.- co noilfdiice$; tout ce;a r>e f;[fit
pas pourïaire des loix On fe rappclie que M, d'Ambly ,-ar-
hnt de M. de Lauucc , avo.t die qu'il etoir couvert de blcf-
fures, & qu'il avoir eu une felle emportée. D' près c la , 1s
comité a propofé un projer de décret , pour qu'à l'avenir Te
trairerrent de M. de Lautrec , attendu qu'il n'a qu'une telle,
fût réduit à 9 liv. par jour.

Aux Auteurs du Journal.


Celni nui préfide au cacatoire du Palais-^oyal s'appclfe
Henri. Dans votre feuille du 4 Août, vous attribuez cette
fonftion à M. Benoit , citoyen honruté & connu de touc
Paris. Ce M. Benoît eft le marchind de marrons en focs du
cacatoire. Vous voudrez donc bien, meilleurs , remertte ce
brave homme en bonne odeur ; il n'efr pas jufte qu'il fok
cnsbar'bouillé , tandis qu'un autre tire le bénéfice.
De Bouk y.

Plus d'or , plus d'argent : du papier de to'Jtes fabriques


& du cuivre à leur place : du fer fans doute après , pouf
donner fon nom à la fin du fiecle;' puis la banqueroute.
Et vous bénirez . Français , une révolution qui vous aura
fait tant de bien !v.

On s'abonne pour ce Journal rue Percée Saint-


■ Andrc-des-Arts^ N.° 21.

De l'Imprimerie du Journal 4e la Cour & de ia Ville,


N.6 4I. Jtëi. M- du Rocter, tut par*
' deinae d'un coup dt
MerCr. 10 Aoîlt. y^J> fuJiL

■ J O U H N A L
de la Cour et de laVille;
Tout hifeur de Journal doit tribut au malin
La Fontaine.

Infcr'iptln a meurt fur l'une des faces du


" menu ment projette pour Voltaire, tirée dt
j'es ûZwres.
Il a été un teins (fer; court à la vérité) , mils îl a été ,-
ce tcnVi riomci.i St ridicule , eu quelques gens de lettres he
pouvoiei t |as fupportet un hon-mc qui penfoit que la fubor-
dination elt neceilaire dans là fociete; qu'un t^arçon chaircui-
rier n'eft pa>.tgal en tout à un duc & pair, à un minilhe
d'état , à un prince; & qu'enfin le mariage de l'héritier d'une
ccuronne avec U fi le du bourr.au , ne lcro'it pas tout-à-fait
foiublc. (Article t*voyc par M l abbé S y eï es).
Quatrains pibrac.
•Plus que Sylla , c'eft ignorer les lettres,
D'fcvoit induit les peuples- à s'aimer ;
On trouvera , les voulant défarmer,
Que de lujets ils font devenus maître».
Aime 1' tnt te! que tu le vois cire \
1 S'il eft royal, ame la royauté <,
*S'il elt de peu, eu bien communauté,
Ame l'auflî , quand Dieu t'y a fait naître.

ASSEMBLÉE NATIONALE.'
Séance du y Août.
One lettre de M. le Maire annonce à l'aflembléc qua
Tome IV. Année 17511. Ss
( 324)
les biens eccUfiaftiques fc vendent l'impoffîble. Comme per*
fonne ne les paye, & qu'ils ne le feront même jamais, on
conçoit à merveille cet eraprertèment. — Un décret rend
les 'marchands & négocians éligibles. L'affemblée a déter-:
miné enfuite les qualités requifes pour pouvoir jouit d«^
l'état de citoyen français.

VARIÉTÉS.
Sur la. police correctionnelle dont M. Def-i
meuniers fit le rapport.
Quand Defmeuniers eut fait, vaille que vaille,
Des noirs délits paflTer le châtiment ,
Pour le vaurien , qui d'un père fe raille ,
Il établit le cachot infamant,
Le pain & l'eau -, Moreau-t amendement
Se levé & dit : frère , je vous travaille
Sur le coucher; il me faut pour l'enfant
Un matelas , du foin , ou de la paille.
,—Eh bien! du foin , pour finir la bataille;
Et faites-en donnet à l'opinant.
Le Chevalier D e s-I s t ; ;J

ta féconde légiflature aura aflez d'occupation, fi elfe


s'en tient à même en ordre les papiers qu'elle trouvera
dans les bureaux des comités. Il y en a autant que tôt»
les adminiftrateurs de l'ancien rt'giroe en ont recueillis e*
cent ans.

Le bruit court que M. de Rochambeau vient de donner


fa démirtion. Il a dit qu'il laifloit à un plus hab.le que l«u
l'honneur de commander à des troupes qui ne veulent pa»
•béir , & qui , an premier jour , auroiejit tourné à droite
guano1 il leur auroic crié h gauche.

Les Français veulent que- l'univers foie perfuadé qu'ils


ent ramené la difciplinc de l'églife à fa pureté primitive;
eux qui ont déifié, il y a deux jours, un athée, 8c qui
fouffrent qu'un éveque Grlg.... demande avec impu
nité le fang du Roi Ion maître ! Nous autres Anglais nom
avons peine à concevoir un délire aoffi ftupide.
Extrait du St. James's Croniele.

L'autre jour le pontife Grég..... rraverfoir la cour de»


Petits-Pères, quand l'abbé Maury , qui vc«oit à fa ren
contre, lui cria de loin , en lui faifant une profonde révé
rence : bon jour, naonfeigneur. —Oh! dir quelqu'un qui
paffoit , il te /..... de lui. —Fous avez raifon ,tcftit
l'abbé. v .

Quelle leçon pour de téméraires novateurs , que l'érat


affreux où la France fe rrouve! L'Aflemblée nationale
payera cher un jour l'imprudence qu'elle a eue d'expliquer
au peuple le dangereux fecret de fes forces. C'eft un torrent
qui a franchi fes rives , Se que rien ne peur plus arrêter.
Extrait du World.

Quelqu'un demandoic à Aix-la-Chapelle , en prefenec


iîa roi de Suéde, où feroit préfentée au roi de Fiance la
nouvelle ,£onftitut ion ! Qu'importe où çlk lui fera préfen
tée, répliqua 1; monarque? C'eft à Mont-Mé'i que je
dois l'examiner. Il doit être libre pour l'aeceptcr ou la re-
fufer, 8c il ne peut l'être que dans ce lieu où il alloir,,
lorfqu'il a été arrêté & ramené dans fa capitale. La liberté
«oit marcher fur l.s traces de fa captivité pour les eftaccr»
. . . .
• ' • ' ' '
» . ( 3^i'. ' ' > * '- ' ' ; .t , :.'' " • . " *

On nous a afluré, que pour une pièce de ii fols à


Londres, on a un alfignat de deux cents livres qui ref-
tfetnble aux nôtres comme deux gouttes d'eau. Nous infé
rons, cet avis, que nous croyons ' important da«s la tir*
Èconttanee. : -..■.- ■.-■i . i- ':'.;•. <.»
i>'- < —
On fait que fl|. H&... de Sech... a changé, une charge
a'ayoçat du .roi , contre une place d'acculateur public;
mais quelques perfoanes ignorent que ce; te place lui coûte
plus de cent mille livres de rentes qu'une tante lui avoir
données , & dont elle vient de taire prefent à un autre :
x'étoir, le punir par l'endroit le plus kntibte. •

-:v-3.:.. ;t : .ai 'j-.. . '■"' ! " ... ■„. ;.-, . ,*■:*»


' Nous avons beau "être "lieux , nous n'eii fommés que
plus fiers. Nous rèlTerhtlbns a ce ph'iiofôp'he gfec, qui jetta
tous fes tréfors dans J_a mer, & s'écria Hujertueafem-.nt":
Maintenant je fuis Vibre!
t
»*■>'•'•: ■ .-. , - i : -n..f. cojaj sibop
:>'*. '..'-. .'/.■.' *-M\ .".' I: . ":vr
'Le bruit a couru à- Londres qse la- Réiritr-dë France etoit
~Kiorte cmpoi'ormée.' -Ella vit-cOcmc, mais fes jours font
■ bien empoilbnnés. ' s r; :■". . "• - - ::■.-..4:1 . .'-t'

La liberté de la premrqui régnera" Paris, nous écrit notre


eorrefpondant ; eit vraiment trés-j>laiCinte. Elle eft illimitée
toutes ks fois q'.:è vous ne fêtez que blafph't'mèr'çontrê Dieu,
tenir des. propos atroces contre le. Roi Se ta famille 'royale;
prêcher le m.-iirïré\ tShccndi ■ , la révolte Scia pftfccui ion'-,
inlalter à la décente, aux inœr.rs & à 'là religion; mais (î
vous vous av;fei de vouloir écrire avec le'counige Se la
noble impartialité qui carsâcrî'fe lliomme' fibre • fî vous
«vcz l'imprudence de dévoiler cuelques-ùues des manecu-
r«es de certains perfosnages, auxquels ls; hafard ou Pin-

>
•ttîeue font jouer un rôle prèjô on vous-- fera voyagera
Vhôrel des ïtfl,-xioov,. oà vous" autre le loa.» Je rum.nera
vote aife le Dictait mettable de la liberté nouvelle, «
de calculer toute l'étendue des droits de i'homme.
. Lxuait au Times.

- L'Oracle remarque que les per onnes qm ont cil.ebjé en


Irlande l'orgie du 14 Juillet, font ioii.es de la lecte oc
Cromwel. Le. catholiques roman»», loin d'y prendre part,
fe font renforcés toute la journée, & ont p.eure lut le de-
lire -es malheute-i Français qui ont renonce a la Joi , a.
la c/,ar.té Seaux bonnes oeuvres, & n'ont, conferve que
"l'efpcta'nce.... de dtvuiir plus nuchans. •

.... Déjà , dit-otv, les foldats de l'empereur chantent fous


leurs tentes ce rcteiu û conuu : uiiucnt^-ci , iamone[-
la y la nation du haut en bas....

Extrait d'une, lettre de Wçrms , dit 30 juillet


-""1 dernier.
Les princes arrivèrent- hier de Coblentz. L'empereur
vient de demander le rallage peur is.ooo hommes de
troupes. U roi de -Prllffif elt -prêt j celui de Sucdc part
pour Stockholm. Tous les Allemands (ont indignes de t
conduite de vos entais cnvelS Marie-Antoinette. Cejt
ï"Je maitthal de £mghf qui eft charge Aatgaruler les
; chev4.iers emgr.a* : Fe-u s/en cil (Ma que M. de Calent,
cet iafarieablc ami d'un, pat ,k qui a ete h ingrate envers
Kiiï n'aie" perdu la vie ,. vlûime des mantcuyie* fourdes de
-Vos jacobins : deux mille auroient péri a la place ; mais
-dieu oui- veut laus-doure encore le bonheur de la France
- en dépit de tous vos taftiera , Ta fauve du plus périlleux
accident auquel" un homme ait jamais etc. expokA l"«
( 328 ï
fc Oonfe a vu dans lcs journaux le détail de l'aveurôr»
dont il eft icj queftion; bous «oyons inutile de le ré-
peter.
Signé de Mo htm au...

Si la lettre qui détruit ce que nous avons dit de M. étA..Z


«toit fignée , nous nous ferions cmpteiTé de l'inférer dans
«otte journal.
— i—i —
'*■••>
Avis au Public.
Le fieur Broucha , dégraifTeur rue Croix - des - Pcths-
Cnamps, confulté par des perfonnes qui ont des affigna't*
il laies qu',l eft impoffible de 4 es reconnoître, eft parvenu
a trouver un moyen de les nettoyer , & de les rendre comme
*cuis. .... v,

Une des nièces du fieur Gob allant aux eaux de Spa ,


pour une enflure occasionnée par des ïrritans, me charee,
a Ion partage à Worms, dc faire favo;r à M fon oncle>|ar
la voie de votre journal, qu'ufant des droits de l'hotmae,
«Ile fe ret.re dans les Pays-Bas, Sç qu'ainfi fa grandeur peac
borner déformais fes foins aux fix coufines qu'elle a laufées
en fartant sa- palais archiépifcopal.

M Guilfot.. l'auteur de cette belle machine qui guérit


tout d un coup la maladie la plus belle, eft fon content de
Job nouvel emploi. Il eft garçon de folle du maneee, & fait
l»n cKr raloirfes dr°i«, qu'il gagne plus en un jour
qu il ne faifo.t en 3 raois dans fon ancien métier. Il eft
vrai qm] ne tue plus f« malades, mais il prend à merveille
la revanche fur les bourfes. Il fpécule jufques.fur les ta-
àfoT' T& 3 rtuderaraent a«aparés, & qu'il loue fort chef
( 32? )

L'élevé de Pafhington, l'enfant gâté des deux mondes;


joue dans ce moment un vilain rôle. Ce héros de la liberté
eu le geôlier du Roi fon maître. Boyard mourant autoic
pu lui dire comme au connétable de Bourbon : Ce n'efi
pas moi qu'il faut plaindre , jt meurs pour mon Roi f
nais pleurt[fur vous , qui , traître a l'honneur, à
Vos fermens tt au fang qui coule dans vos veines ,
tene £ votre Roi dans les fers , & le faites boire jus
qu'à la lie dans la coupe de la douleur & de l'infor
tune
tune.

Voici comment les Français ( ceux qui font reftés en


France) raifonnent îl'aiTeroblée nationale nous a bien per-
fuadés que nous ne devions pas obéir à unfeul. —C'eft
fort bien.... ^Mai» à notre tour, il faut que nous perfua-
dions à nos petits repréfentans, que nous ne voulons pas
obéir à plufieurs. Nou? déclarons donc, que nous ne
voulons pas obéir à pcrfonnc} car tel cil noue fouverain
flaifir. Probatum eji.
Extrait du Morning-Herald,

Mlle. Théroigne de Miricoutt me prie, meffieurs ,


de réclamer auprès de M. Populus , un décret virulent-
contre l'Empereur , qui a ofe violer dans fa personne les
droits de l'homme; 5c comme, par la longue privation
qu'elle éprouve de tout ce qui pourroit nourrir fon pa-
triotifme, il commence tellement à le refroidir, qu'elle
douce déjà fi l'infurrectîon ell le plus faint des devoirs ,
elle invite fon bien-airoé à venir inceflamment la joindre
dans la tour deTyrol, où elle lui ménagera des tétes-:-
tétes délicieux , 8c les plaifirs les plus variés : ils pourront
d'ailleurs fe communiquer .tout à leur aif.- la fuite de
c«s projets fublime» qui' 'ont fait jufqu'ici le bonheur de
ia France.
N. £. II paroît que Mlle. Thiroigne, attendu l'éloi-
( 33° >
.gnement & la difficulté de recevoir (Tes nouvelles de France j
ignore encore le petit accident furvenu a M. Populus.

La coenrde nationale n'a pas été l'occafion des troubles


arrives dernièrement dans le Brabant, comme «n l'a inféré,
par erreur, dans le n.° 6 de ce journal. Une; lixe de cabaret,,
tout fi Triplement , en a été la caufe, & les habitans de Gand
n'auront fùrement pas envie de recommencer.

La fureur des biens nationaux eft amo tie : plus d'acqué-'


leurs, Se près des trois-quarts encore à vendre. Mais ce
-qu'il y a de pis . c'eil qu'une grande partie des débiteurs
du prix de cens vendus ne pvei.t pas. Une multitude de
• folles-enchères (ont déjà introduites , & le peu d'enehé- '
rifleurs qui le- prefenreni , n'offrent plus que moitié 6c
mime au-defious. — Ah ! les bons billets qu'ont nos La-
châue rrïodernes !
... i >

Invitation.
De la canaille anthropophage,
Oui veut manger le cœur des Rois,
Allons brader l'afïreufc rage
Dans le pays des Iroquois.
Le chef des Iroquois cft plus refpc&é qu'un Roi d'Eu
rope. Quand il veut aller vilitçr une jluil/ée ce f fron
tière,.on ne le umene pas dans la fienne comme un voleur'
de juand chemin.

CE JOURNAL paroit tous les matins.


Le prix de .l'abonnement efi de 3 llv. par mois
pour Paris, 6" de 3 Ifyrcs i§ fols pour la
Province , franc dé, port. ï<^ Bureau ,efl établi
rue Percée-Saint-Arfdrc~des-/frcs , N*. 21.
De l'Imprimerie du Joittnal tle la Coui & de la Ville,
N.° 42. Chanoines de Mtt[
per/écutés par des
■tfeudi ri Août. femmes.

JOURNAL
de la Cour et de la Viliî,
Tout hife^r de Journal doit tribut au malrti
Là Fontaine.

ïy'tfcoitrs de Crorriwel à VaPcmllcc nationale


d' Angleterre , vulgairement appcllée Paris-1
ment , en 1 f>'$o.
Jafqu'à qu:;nd , rïielTieots v épuifercz- vous nos tréfers
pat de,s de. .n.ti lujj.-jiluc. , S rUin.ieî vous nos affaires
par la lenteur de vois eonfeils/ Depuis tant de temr. que la.....
{7'Angleterre) attend ("on falut tic Votre aff.mblce, qliel
fruit cll-il revenu, de vos fiances ? où fout les finances qtli
vous ^v.-z accjuif"1; , les alliances que vous avez faites, les
• Si'." q'ie vous ' avez ufemés? Cejirndanr vous gouvernez
ici en mai.r.-i, tandis q:ie no 1;; exrofons ucS vies pour
corferver unrj-uifliinçc uon-fculemcrt :rmtile, mais rnems
onéreufe à l'éwt. Non, meilleurs, l'armée ne fe tienJta
point fous des tenrci p-rn.i des neiges, pendant que vous
régénérez ici daris une douce eiiivete; il ne ftroit p,v. julte
Ci elle portât cmir !» y.iids *!ii ravivât nerrient, & que vous
ta C'.lff'.'Z tout l'éclat. 'Elle vous déclare donc aujourd'hui^,
pat ma bouche, i:« vous vous rcti'icz r-romntement dan?
vas imitons,, fon intention étant, comme de raifon , que
dès ce moment c: parlement fo'.t romru Se aboli. O utinam !„
Vie de Cromwtl , tome I , pa^e 1Ç3.

A S S E M 3 L E E M A T iONAL E.
Séance du \ o Août,
l_y A S SE M-B ttf, rcvi.'anc'tous fe, décrets pajfés, a rr-
deerctes que le gouvernement elt menai civique , & que le
Tome IV. Année tj$>t. T t
("33* ).
•pouvoir exécutif cft délégué au Roi , afin d« confondre les
incrédules qui n'ont pas cru jufqu'à-prélent au premier dé
cret. On croit voir des en fan s qui, après avoir elfayé plu-
fieurs fois leur balle, fe difenr: ce eoup-ci c'eft pour
de bon.
'-"^■CTgrBMIW'"*""1"

VARIÉTÉS.
On arFc£tc tous les jours de vanter la révolution p.cM
lonoife, & l'on ne s'apperçoit pas, dans l'aveuglement oi
Ton efr plonge , que cette révolution n'a aucune efpecc
de relTemblance avec celle qui a dégradé notre patrie.
Celle de Pologn- n'a été , à \z bien prendre , que l'ouvrage
d'un moment, h nôtre a été celui du crime & la viola
tion des dvoits les plus facrès. Les Polonois peuvent-ils
nous envier un avantage que nous euflîons dételle il y a
treruc ans ? /
" ' /
Il n'v a aucun des dix-fept articles de la trop funefte
déclaration des droits de l'homme, que l'ajj emblée n'ah
mille fois bravé depuis qu'elle exifte. ,

On aflure, que M. le Coult eu.x-Cant.eUux , député &


fc«:e du tréforier de la cailfe de l'extraordinaire, ou' fc
Tcrfeut tous les fonds eccléfialtiqucs , acheté la magnifique
terre de Grammont près de Tours, âii cela continue, «1
fera difficile de faire un pas en France fans fe trouver fut
une polleffion d'inviolable : le méfiée eft bon , à ce qu'il
pareil 1

A Linguet.
Dans vos logis , gardez-vous d'attirer
Cet avocat , à l'œil louche, au ton-rogue,
Saùi favoit qui fa deut va déchiier.


( 333 )
Il va toojours aboyant comme un dogue:
Au plus offrant, il débite fa rfrrguc,
Changeant toujours, non d'e Tyrit , mais de eceur;
Et pour prouver qu'il elt homme d'honneur ,
D'ârift ocrât c, il s'eft fait démagogue.

Sans fixer l'époque où les troupes étrangères entreront


en France, pour empêcher les da' g/.reux ; togrès de l'infi.r.-
jreâion dans toute l'Europe, je puis certifier (Se qui plus
eft aux yeux du vulgaire); je parie que plusieurs armées
formidables vont foumettre les radieux. Au refte, il fera
fort heureux pour les citoyens, égarés par. un faux pattio-
tilme , d'être attaqués par une foicc majeute , qui kur ta lie
fubito mettre bas les armes.
Sans doute foixante mille grenadiers hongrois vaincroient
la France indiiciplincc , mais non pas fan* grande crïudon
de fang ; au lieu que les nombieufcs flottes qui fe difpolcnt ,
& les armées coalifées , defliileton» les yeux des peuples
trompés pat des chefs trop ingrats envers Ictus maîtres ,
pour êtte de vrais braves.
Meude-Monpas.

Ce qui eft le plus clair dans la conflitution , e'cft eue


le defpotifme du corps légillaàr y elt bien chr.ciue , Se
que de tous les fujets de cette puiilance formidable , le
fias elclavc c'eft le Roi.

Nous pouvons nous vanter de n'être pas tout-ù-fa'u; mal


avec les députes dits enrages. Ils ont faifi avec en*; ici]' -
ment l'idée que nous leur avons donnée, de Lire porut
à la monnoie les callciolcs & autres uftsnfilcs a: cuivre:
triais ils veulent nous ravir l'honnqtw d'une a u il ; fublirre
iaventign; ils ont chargé le fieur Darcct, de l'académie
( 334 )
des feiences, de provoquer dans cette favante eofflpsghie '
une diilertation fur le danger de l'ufBse du cuivre-, puis
une pétition , puis un décret , puis des vifites dans tonte1;
le:- euiiînes , puis nos boiicles de cuivre y pail'eront ious qqel-
nu autre prétexte, puis la çuhbute. . -■

Une conférence bien importante vient, dit-on, d'avoir


lieu entre le gênerai Brader & le teld mareeh il,de Bouille.
On n'en dit point le l'ujet , mais il fe devine aifémenr. A
la fuite, le général a fait manoeuvrer (es troupes. Témoin
de leur ardeur , & de la ptéclfion de leurs- évolutions :
<< Suivez, braves guerriers, s'e.'l «c-'ié M. de Bouille-,
» fi-i'ez vos nobles delrinees. Le Brsbant vous doit fa
» tranquillité; 'la France atten4 aurti la fienr.e de vous.
» Vous n'aurez point A répandre le i'aiig d'un peuple égaré ;
» votre exemple , vos leçons le fera rentrer avec vous dans
*> le chemin de l'honneur ,• vous n'aurez que quelques iae-
» tiiUix à combattre cV à terraffer ».

« M. de B a reçu la lettre qui lui. a été cccïre


Ic 10 JuiLet a.79 1 ; il délire que cette corrcfpondance
cjnt.nue ».

Le c;mp qui prend actuellement le frais à Goneffe ,


vient-, dit-on, d'adteifet une pétiuo.n à l'alîcniblee , donc
l'objet eft d'obtenir un décret qui le rende inviolable ccairac
eUe. On allure que, des qu'on a*jt;t envoyé on cxeoi-
phire de ce décret , traduit en allemand , à chaque loldac
autrich.en, afin qu:iis n'en puilTent prétendre caufe-d'igno-
rance, nptiç petite ai ruée fe mettra çn marche conue la
frontière.
. *

Nous invirons M. Mowmor... , le diplrmane, à lire,


an inoins une fois ,'fés difcour.s avant de les envoyer à l'af^
fcmbléc nationale ; cette préç.utitm lui épargnera des mé
( 335 ;
prîfes.Où a-t-il va que les Carthaginois fuient toujours vain
queurs combattant nors ù; Iru: p ; j s ï La bataille de Ca-
pouc perdue par Annibal , l«i donne un démenti formel , Se
l'expérience lui prouvera qu'un peuple régénéré à la façon
de barbari', eft incipr.ble dî défendre fïs foyers; à plus
forte raifon d'aller fe bn:trc avec luccés fur une terre étran
gère. Q'.iand on veut rlntter les pallions d'un grand peuple ,
il faut que le m^fqiic ,!oo: on fe couvre puille au moins
rcliikr au premier coup qu'on lui porte. ,

A VAffemblée nationale.

Sur l'air : Que ne fuis-je la fougère \

Sage & charmante afkmblée,


O toi , notre Dieu fauveur ,
Par qui h France eft comblée
Et de «rloirc £: de bonheur,
Oui, je t'aime à la folie;
Et je brûle de te voit .
Traitée en femme jolie,
Que j'auiois en mon pouvoir.
Par un patriote amateur.

Eoeorc du Viîlêttc, direz-vons! rmis nufli pourquoi pa-


roît-il toujours dans la falc Chronique î II s'y plaint amè
rement de ce que les contributions font artifes-, il prétend
que ça dérange fes fpéoitations.. ..Au refte, pour faire aufli
quelquefois l'éloge dudit lieor, , nous le mettrons en oppo-
fition avec M. Go.fa s ; ciluî-ci ayant' été cuiftre- fouettent
d'un collège, ces deux perfonniçes nous paroiiient jouer-
fur notre malheureux globe le rô'è d'Arimane & d'Orp-
maze : fillette eft le bon principe, & Gorfas eft le mauvais»
C 33* )

Voilà donc le chevalier de Çoig . . . . miniftre plénipo


tentiaire du cornue diplomatique ! L'objet de fa million
çft , dit-on , de demander une amniltie aux princes émigrés ,
, & d'entrer en accommodement avec la dietc de Rat. {bonne.
S'il eft vrai que les grâces , le ton léger , & une aimable fri
volité puilTcnt fuypleet à tout ce qu'il lui manque d'ail
leurs, on pourra favorablement augurer du fuccès de (oq
fcmbaiîade. Avec ces avantages purement extérieurs, on peut
tourner à une jolie femme ; mais peut-être ne fuffiront-ils
pas pour fubjuguec l'opinion des plus graves Se des plus
« profonds politiques de l'Europe.

Le régiment des prêtres ou de la calotte , qu» depuis pea


s'efl: formé près du Mont- Jura , comme tout le monde
lait , vient de perdre foh colonel , guerrier iptrépide , &
capable lui feul d'opérer une contre-révolution. Pour rem
placer ce grand homme, l'etat-major aiTemblé a choifi toit
d'une voix le bon M. André , & lui a donné pour adjoint
le fameux Bouch On a chanté enfuite un Te Deum
en action de grâces- d'une fi belle nomination; Se pour
» qu'il ne manquât rien à la fête, o^îciers & foldats ont
juré en face du ciel & de la terre ^'obéir aux deux nouveaux
commaadans. On nja mis qu'une bien petite' référ've à ce
feraient conftitutionnel. Les deux honorables membres ne
feront ri/çus qu'après avoir paflé par l'épreuve de la berne,
qu'on fe charge de leur adminiftrer à dofe fuffifante. On af-
fure qu'ils on: accepté la condition , & qu'on aura bientôt le
doux plaifirde les voir fauter en l'air.

On a remarqué que les plus grands évcnemens.naiiToient


Ibuvent des plus petites caifos. L'enlèvement d'Hittite a
occalionné la guerre 8: la ruine deTroyes : le rapt d'un feau
a embrafe toute l'Itjn'.e : un chat va peut-être renverfer en
Fiance la fublùnc coultitution que vous avez eu tant de
( 337 )
peine à établir. L'autre jour , dans une paroiffe de la ci devant
province de Poitou, un cure jurtur diloit (a mclfe paroiffiale-,
& comme il ouvro^c le; tabernacle pour donner la communiorjj
un gt« îiiaiou noir en fort tout-à-coc,p, rci verfe le prêtre,
le iacriftain , les dévotes , & fe fourre au milieu de l'eglif; :
les affiltans effrayes fe fauvent de tous cous , le chat fe rac
croche où il peut ; plniieurs perfonues courent au goupillon,
ic arrofent l'eglife d'e.-u bénite; enfin le fervice divin cft in
terrompu & abandonne: ricpujs ce mcmert-là, les habitans
fefont perfuadés avoir vu le di^b.e l<.us la figure du chat; ils
ne Veulent plus aller à la nulle de leur curé , ni d'aucun
prêtre jurcui ; ils difent qu'il . fe font tous donnés au diable
pour avoir des places Ce qu'il y a de p us fâiheux , c tft que
cette opinion le piopage d,->ni toute la province, & chez les
voifins. Les bourgeois o; Puitou oui font un peu plus malins ,
(Se on en peut juger par leurs quatorze députés ) tachent,
comme de raifon , ck- perluader eue c'efk un tour des guettes
non ju curs, & des autr-i ariftocrates ,• mais ilsrc perfuadenc
perfonne. Il Icroit Im^olier que «e fût un chat qui com-
meneât la contre-revolution '. Les plaifans difent que les ju-
rcurs onr laille clia^pcr le diable comme les Parifi^ns avoienc
fait du roi ; mus que les derniers ont été plus fins qu? les
premiers, qui h'ont pas fu rattraper leur prilonnier. Au îcfte,
cet inconvénient n'arrive a pas i Paris ; les jurcurs le tiennent
fi bien renferme en eux-mêmes , qu'il n'en fouira que comme
du troupeau de cochons poiledes , qui coururent eux âc leurs
diables, fe noyer dans le lac de Jenéfareth.

Extrait d'une lettre de M. le Duc de Fitz-


james, Colonel du régiment de Benvich.
Je comptois profiter du voifinage pour aller vous faire
une petite vifite, mais les princes en ordonnent autrement ,
& je vais rejoindre mes braves & anciens camarades. Je re
deviens colonel propriétaire ï'un regiriient qui a parle tout
entier au parti royrl; j'encre qu'il' fer vira.d'exemple à
d'autres: l'injnftice me Y* voit été, l'honneur mêle rend-
(33^
il n'a pu emporter ni fa caiffe ni fes drapeau*; je regrette ta
première, pat ce cu'eile eût pu fournira fon exiftcnce peri-»
dant 4. à 5 mois; quant aux drapeaux, ce ne font plus ceux
flu rtaiment , de; uis caHls ent etc (Wiiks par des cravates'
fauiotiaiiJS : j'en fan faire n'a.:tr:s à Manhïim; je les^ferai
bénir à ,','aiffc ek. lieu où le ngiment fe raflemble fur la
pla«e où M. & Tu ei lie a été tue ; & con-me ii y a cent ans.
tulle cu'il a '.lâlîe en France ; o n fuivre un Roi malheureux ,
les princes ont u'.c'n vuô y pcimcur.- que je è. fit mettre aux
diapcaux crue légende: tO.jt. Toujours fi? par- tout fi
dèle, ij-yt.

„ C'cft une honte, m on.fi et) r, c'eft use hente que le valet
metre le maître hors delà cosifon ', Au refte, mon âme eft
à diru-, mon créât ef: à mon roi ; & à l'égard de mon
corps, je l'r.hirjdoniie , ->'i! le tuut , aux m ciians qui défo-
lcnt ce rcyaume ». D;Jcouis du Préjidcnt de Harlay,
ait cl. cj' des ligi.HU> s.. i .

Errata du ^Numéro d'hier.


Va«e 315, ligne -3 , & ramené dar.s fa capitale ; Hfe[, ra
mené captv..
Pag. 32.8 , lig. 13 , 'a maladie 1 plu, belle ; Itfe^, la plus-

Pu' 319 /';r- 17 » "CU> ne voj'.onî. pas 03e;r a, perionne;.


l.Ç.I , nous ne vouions ob-ir a peiionnc,

Ci; 7 O 17 Jî .V yî £ pàpft uns les matins.


Le prix de l'abonnement éfi de 3 /iv> par mois
pour Pur; s , 6' ite 3 /i^Ti"'/ * 5 yè/s poar /a
Province, franc de porty- Le Durent ejî établi
rue Ptrcéc-SatnirAiidrc-Ûei-Arcs , N°. 21.
_ . .„ —r-r~ * '
De l'Imprimerie du>Jdmnal §e la Cout'& de la Ville,
W ° A1 Çt*î)- » Environs de Gueret

Vendredi 12 Août, tyj? saadt'

JOURNAL
de la Cour, et de la Ville,
Tout bifeur de .'ournal doit tribut su malin
La Fontaine.

Dans le fyltèrfte étymologique de M. Court de Gibelin t


le mot Ccnjiitution a pour racine Se, de manirie que le
refte" n'offre que des acccflbires ou broderies de famaiiieoude
grammjire, Con-fl-itùtton. Selon lui, ft eft comrofé de
5, <]ui défigne un Ion coulant , perçanc , que l'on peut pro
longer; Se de 7', qui le coupe net , pour annoncer à celui qui
marche en avant que nous voulons qu'il s'arrête: toutes cm
facultés font partie des droks naturels de l'homme & du
«itoyen. D«-U font venus S ta , State , Statue , Statuts,
Stagnation , Stupeur, Stupidité , conftitution , con-
ficrnation , conjhpJtion , Ùc. i/c , enfans du même père
ST. Au moyen de ST , on ex,liqae à merreillc comment
Se pourquoi notre cou ST-itUticn arrête tant de monde,
met le commerces? l'indultue dans un état de ST-agna-
tian , décerne des ST-atues , régne par la sT-upeur & la
sr-upidité , & répand ta con-sr-ernatian. Il ne lui refte
plus , pour fe perpétuer , que d'oppoler aux pnilTances de
l'Europe un bon & fier ST , qui les sr-upéfie , & dé
préferver fes amis de Vantï-con-sT-ipation , accklent
xontre fequel il n'y a pas de ST qui tienne. W.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z z Août.

h S adminiftrateurs de Gex ont pii; V'aliarme des mouve*


de.ii qu'ils ont r marquée dan» le» troupes de la r:publiquc
Tome IV. Année 1791. V v
( 34o ï
de Berne ; ils demandent des fecours : maïs l'appareil m'U-
taire que vienne-.ic de déployée les Bernois , n'a pour bût
que d'es imrofer aux mutins du pays de Vaud , & nullement
de mettre ceux le France à la raifon. On a continué la dif-
euffion £ur, la conllitution Françaife , &- l'on a confumé
beaucoup de teras à difputer fur la fuppreffion du mara
d'ar»em : cette queftion eft ajournée à aujourd'hui. Comme
c'ell à-peu-près le feul décret fage & fenfé qu'ils ayect
porté, il y a bien de l'apparence qu'ils le réformeront

VARIÉTÉS.
«
Comment !..^ dit à fon camarade
Un grenadier rempli d'honneur !
Aurions-rous allez peu de cœur
Pour recevoir à la parade
\ Ce vilain Philippe bourgeon?
ïlft-'il enregiftre ? — Parbleu! belle demande !
Votre delicateile eft bien peu de faifon.
D'Or peut fervir lorfquc Mot... commande.

Touniay , 6 août. —Von1;' voudriez des renfeignemers


fûrs. Vous me dites qu'au milieu de cette foule de nouvelles
qui fe detruifent les unes les autres , vous flottez dans une
incertitude pénible. Il eft certain qu'il ne faut accueillir qu'a
vec une extrême circonfpeétion les rapports fouvent exagérés
de "faits que l'clprit de parti altère toujours & dénature même
quelquefois. Croyez cependant que nous fomrncs à la veille
des evènemens les plus importans. Il fe forme un orage ter
rible, & c'eft fur la France qu'il crèvera, n'en dourez.
pas. Tandis que la gr.ze:rc univerfclle vous alfurc avec une
gravité niaife , qu'il n'y a tien , abfolument rien à craindre ,
les préparatifs fe prelFçnt avec aftivitéx des troupes nom-

>
C 34» )
fcteufes fe mettent en rr.archc de totit côté, & fe dîffO'ent
.à entrer hoftil:meit en France. par trois points difterens,
pour frapper à-!a-lois mi coup decifif. Voila des faits tres-
pofuifs, &. que je dùïe le plus incrédule des hommes de
me nier. J'ignore i;ucl fera l'événement -, mais le choc cft
prochain & inévitable. Je ne partage point la folle pre-
lomption de quc'.ques-ur.s de nos auttocraics d'outic-rhin ,
cjui croyent de boni.c-loi , qu'avec cinq on fix mille brives
de bonne Yolorite , ils mettront la France entière à la railon :
mais d'un autre côcc, (i vous fuppofcz des aimées nom-
breufes , bien dilcipiinces , & commandées par les plus
habile; généraux de l'£aropc , vous donnerez à cette quef-
tion une face bien différente.
Il n'y a pas de jour qu'il n'arrive dans ce pays une fou!e
d'officiers, arti.éspar le noble dtiir.de jouet aufli bien le.ir
rôle dans cette grande querelle, dont l'Europe entière attend
1: dénoûm»nt avec tant d'impatience :'quarjnc(.-:inq font a -
rivés hier foir, neuf la veille , & ainfî de fuite. Un jeune ol-
ficier de Normandie, échappé avec 6 liv. dans fa poché,
eft airive ici avec 7 fols & demi.
Vous (entez que c'efl la France, & toujours la France,
qui cil l'objet de tous nos entretiens. Ah ! que ne pouvons-
nous, au prix de tout notre fr.ng, la voir heureufe cette partie
chérie, devenue la viclimc de l'anarchie & de l'ambition ef
frénée de quelques fcelérats !
Nous parlons fouvent aulli du roi, de la reine , de leurs
malheurs ; alors tons les yeux fe mouillent de larme;. -Quel
quefois nous nous ferrons la m/m en j>aidant uii iilencc auui
énergique que douloureux : c'eit réellement un tableau at-
tendiiitant.
Je ne fiurois afTez vous dire combien toutes les lettres
que je reçois d'Allemagne me font plâifir. Il eft confiant que
l'opinion publique y tft entièrement, four nous, & fur-iout
dans cetic clalle de U fociété qui a fait la révolution en
France. Le peuple germain detefte coïûia!ciî-.c:it les demo-
c a es fiançais, & redemande pas mieux que de leur pioti-
ver avec énergie. Comptez que tous ces honnêtes gcas-Ià
feront inacceflibles à la feduétion.
( 342 )
. L'inauguration'cloit fe {me ici le 10 : ou fait de grands
préparai. ù roui cetec cérempnie. L/archidnc & l'archidu-
■ichcile fout actendus avec impatience: le premie-t .reprelcnteia
fa majefte impé iale.
EncoKe un mot avant de finir. Si vos patriotes n'étoient
pLiî toujours dans le delire de la fièvre , il y auroir un rappro
chement bien fimpie à leur mettre fous ies yeux : ce peuple-
ci (les Brabançons) a été le plus malheureux des peuples
lorsqu'il a voulu fe révolter contre fon fouveiain ; aujour
d'hui qu'il eft rentré dans le devoir , & qu'il repofe fous le
feeptre de fon maître légitime, je n'en connoi* pas de plus
heureux.
. miiih Ih ],'UàVmi

La poulette constitutionnelle , que les pattiotes de Be-


finçon nous ont envoyée pour nous faire des décrets , étoit , it
y a quelques joins , au bureau de M. dAvranches , hôtel de
la guerre. —Elle s'égaya fur le malheur du roi & de la fa
mille royale , & caqueta des propos auffi indécens que dé
placés , en préfence de *o militaires de l'ancienne Roche ,
du nombre dclquel. étoit un capitaine de cavalerie, qui,
indigne de l'audace effrénée de cette caqueteufe , lui dit du
ton le plus énergique : — Il convient bien à un po'.iilon de toa
elpece, d'ofer tenir des propos auïfi indécens! tais-toi, ou
je te frotterai les épaules avec ma canne ; tu n'es qu'un gueux ;
le nom que tu poites eft un fobriqnet qu'on t'a donné , quand
tu étois marqueur de billaH. —Notre toux fe retira fans
'mot dire , la ueue entre les pattes, fa crete baffe , & fe
fauva .'. fon poulailler. .
N. B. Oa appuyé la vérité de ce fait par un pari de
43 liv. , c'eft-à-due par un aifîgnat de .50 liv.

Le tonnerre grondoit avant-hier d'un ton fi ariftecrare ,


qu'à-peine pouvoit-on 'entendre à i'aifemblée nationale les
hurlemsns républicains de^ Roiertfp.'.. des Pétk....,
de Rœd... , &c. — M. d'Efp . . . demanda à M. Guil-
lotitiy s'il avoit eu la précaution de faire mettre des pa
(345)
ratonnerres fur la fallc. —Certainement , lui répondit-il!
—Parbleu, tantpis, dit M. d'Efp...

On allure que MM. Kochambtau Se Luckner ont donné


tous deux la démiflïon de leurs commandemens : le premier
fe plaint de ce que les foldats duement endoârincs par le*
jacobins, refufent abfolument de lui obéir , & fc moquent de
lui ouvertement... Le fécond, qui poffede des terres en Alle
magne, n'ira pas s'expofer à les voir confifquées, pour fervir
une caufe déi'efpcrée, que le ridicule feul detruiroit , fi les
maux qu'elle caufe pouvoient permettre d'avoir la patience
d'attendre encore un peu de tems.

M. d'Or... -doit,' dit-on, monter demain la garde an Palais-


Royal, en qualité «Je futilier: bous ne favons pas s'il eit foldé
ou volontaire ; mais il a pris pour Ton nom de guerre, la Ter-
HJîur : il va recommencer 'le rnctier de militaire, à-peu-pres
comme ces écoliers, qui, n'ayant pu rien faire de bon dans leurs
c'alTes , font obliges de revenir en feptieme, Si ne reulliflfenc
pas mieux la féconde fois que la première.

M. de Boisrouvray, qui vient d'avoir la petite-vérole,'


•mit hier pour la première fois, depuis fa maladie, un peu
de poudie fur fes cheveux cailfans. — M. Char ..'..' de
Lam... lui dit: —-Ah ! ah ! ceci nous annonce de grands
changemens , peut-être une contre-révolution. — M. de
Boisrouvray lui répondit: —Notre affaire efl bonne,
■puif,ju'unpeu de poudre vous fait peur\

*
Plufieurs peintres français établis à Rome, s'étnnt avifés
«l'y prêcher la nouvelle doctrine des faûLux ,ont été priés par
le pape de foitir promptenu-nt de fes ca ?. Les propagandiers
ont auffi excité quelques mouvemens dans le pays de Vaudi
/ ( 344 '
mais le canton de Berne qsi en eft fouvcraîn , a nommé uoe
elpece de dictateur, avec le pouvoir ablolu Je punit fur-Ic-
champ , même de mort , tous féditieux convaincus d'avoir
prêché la révolte. On a arrêté quelques jacobins en Angle
terre'; mais ils y font fi méptifés , cju'on s'eft contenté de les
promener fur des ânes, la tête tojrnéc du côté de jla queue-.
Nous ne tarderons ras à voir paroîcre ce calendrier de ces nou
veaux martyrs, peints chacun avec l'inltrumcnt de fon fup-i
•flice; ilsfeiont les faints de noire nouvelle religion.

M. dEprêmef..... entendant dire à M. Rœd..... que la


noblclle éroit une maladie incurable, répondit, comme la
baflefle dans certains efprits.

+■ 'Adrcffe aux Rêdaâeurs du Journal de la cour & de


la viJk , envoyée par cinquante citoyennes rajfem-
b'ces au Palais-Royal, à /ninuit, Ù à trois heures
de relevée. *
Messieurs. ,
Pénétrés de crainte & dî refyeéi pout votre maligne arr-
torité , nous implorons aujourd'hui votre clémence, ceft-
à-dire vorre filenc?. Nous avons cru jufqti'ici que routes nos.
foibieiifes nous feroient pardonner tous nos ridiciles,- mus luit
que la licence générale couvre tout-à-fait notre licence par
ticulière, ou foit que notre licence particulière devienne
tout-à-coup une licence générale , on n: noas tient plus
■compte de nos faveurs; on iiojs acculé d'avoir.'une opinions
on nous bafîoue fans celle , comme fi on ne r.o.is quittoit ja
mais; enfin , nous (crions encore honneres femme;, que nous
ne ferions pas plus maihcuieufes. H<-'las! c'eft vojs, meilleurs,
(nous ofons vous le repréfenter) c'eft vous qui, par votre
gaîté morertm- , nous avez coure le plus de larmes : & quel
mal avions-nous fait , pour mériter votre acharnement ?
Deviei-vous croire que nos intr'ingues avoient influé firC
la révolution ? deviez-vous croire qu'un feul parti pouvoit
r*us enchaîner? Répondez, fouverains de la faryre, qucHc
( 345 )
eft celle d'entre nous qui depuis deux ans n'a pas fait des
heureux de tous les côtés? quelle ctt celle qui n'a pas favo-
rifé à-la-fois un jacobin, un royalifte, un députe droit , un
député gauche , un capitalise 6c un fans culottes ? Que de
principes differens fe font fuccédés dans nos cœurs i crue
d'ennemis jarés fc font rapprochés dans nosbtas! & on uoas
eraite de républicaines , nous , foumifes au premier venu pat
tempérament 1 nous, arrachées par caprice à rous ,)cs gou-
vernemens ; nous enfin, fourec première de tous les dtiieie
de ce montîe ! Mais , mcfl;;urs , nous fentons que pour vous
appaifer , il faut lien nous avouer coupables-, ainfi r.orrc
nous reprochons tîneerement d'avoir voulu raifonner depuis
Quelque - tems ; de nous être aventurée; dans toutes les
converfations politiques, & d'avoir étourdi nos amans,
fans nous entendre. C'clt-U, nous vous l'aiTurons, tout
notre crime, & avant vo; traits déchirans nous en étions
déjà punies- car depuis que rous djfcutons , nos charmes
font oififs & nos bras font deferts. Kous vous conjurons
donc, au nom de notre ailjcufe fituation, de nous épargner ,
c'eft-à-dire de nous oublier. Et quelle gloire renreriez-vous
d'immoler des femmes abandonnées? Ah! plutôt rep'oncez-
r.ous dans notre ancienne oblcuriré; que notre repentir vous
étonne, mais qu'il vous touche; & (i nous fournies incor
rigibles, laiflez-nous du moinsja confo'ation de nous pcrdie
rous -mêmes. Toutefois nous vous jurons ,cn ce moment
d'clTayer de reprendre notre première vie , &: de nous en
tenir déformais à notre facilite naturelle: nous vous jurons
de retourner à' nos toilettes, que nous négligions trop,
& à qui nous devons tant : nous vous jurons de retourner
à nos petites loges & à nos .boudoirs ; & fi l'on nous r
reconnoît , d'y vivre tranquillement & uniquement pour les
j-Jaifirs publics. Voilà, meffieurs , le ferment que nous vois
faifons d'âme & de corps, 8c auquel no'js nous engageons
d'eue ridelles, fous p<ine de votre fouvcn:r
Htgni ,'femme Bn//i,' pré<îd*ntc , & femme Condcrc...,
fille Coul.., femme Berchi.., fille hilic , femme
Franquet., , commère d'Aiguii.. , veuve k Jai.. ,
feerci aires. *' '
Et datée du Palais-Poyàl , ce jevidi ti août 17311.

9
( 34* )

Pour réparer le déficit qu'a fait , que fait Se que fera dans
l'efpècc humaine le patriotilme , la guerre &r la loi martiale ,
l'affemblce va décréter la loi martiale des prêtres.

Nous inférerons ineeffamment une chanfon fur l'air conf-


titutiopnel Ça ira , que. les amis d'une corlfitution rai-
fonnable, qui (ont encore outre-Rhin , chantent tous les
Jours en chorus , & dont le refrein cil: Ça n'ira pas , n'ira
pas , n'ira pas , tjc. *
I

Le duc d'Or. . . rencontra f«r les boulevards un foldat


fuilfe. —Citoyen , lui dît-il , f'rert , ami , comment fe fait-
il que veus conlervi-z vos officier;. , tandis que vos ca
marades , lesfoldats fiançais, vous donnent l'exemple de vous
en défaiie? —C'efr , répond le foldat, qu'ils font nos
amis , nos foutiens , qu'ils aiment, comme nous, leur
roi malheureux , qu'ils le refpeclent, Ù /auront le
faire refpeâer.
.
Errata du Numéro d'hier.
Page }î6 , lig- 9, tourner à une jolie femme; life^t
tourner la teie à une jolie femm:.

CE JOURNAL paroît tous les matins.


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De l'Imprimerie du Journal d;e a Cour & de la Ville,


N.° 44. J&Lx>
Samedi 1 3 Août. %jfi »«** * Rouen.

J O U R'N A L
de la Cour et de la Ville.

Tout faifeur de journxl doit tribut au malin1


La Fontaine.
„_____ , '

M. ÏÏurcX vi;nt (te rentrer dans !a lice , & de • terri Set


encore jiiv fois fes mcprifables adverfaires. Le combat
étoit tro 1 in.-gil ! Pouvoiciu-ils Çt flatter de lutter im
punément contre un athlète qui les écrafe à chaque inftant du
poids de fon génie Se de fon éloquence ï Dans un ouvrage pu
blié , il y a huit jours à Londres , il prouve , i°. qu'il ne s'efl
jarmis démenti dans fa conduite , ni dans fes opinions po-
liriques; i». que les Français, loin d'être libres, n'ont ja
mais été plus efclaves , & qu'ils ne ceileront de l'être qu'a
près avoir brife les idoles qu'ils eneexfent dupidemeu de
puis trois ans. >i —-Dans me; réflexions fur les affaires
■t> de France, dit-il , quoique j'aye condamnant çarde un
» jufte milieu, on n'a pas manqué de m'aceufer d'avoir
,t palfé d'uiie. extre.flité à l'autre. Cela ne m'étonne nul-
». lerotm. Il «ft dans la nature des chofes que celui oui
»>, ed dans le centre d'un cercle , pareille directement op'-*
V pofe à ceux qui, placés à la circonférence , le regardent
>i Se l'o'jfervent ». —'Nous reviendrons Jar cet ou
vra g(.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du il Août.

KJS a continué la difeuffion fur la néc:flité de pofTéde1


Tome IV. Année trpt. X x
( 34« )
nn marc d'argent pour être élïgiblc. On a décrété que Je
projet des comités feroit ajourné jufqu'après la fin de U
conftirtuion.

VARIÉTÉS.
Nous confeilloms à une grande dame de lire attentivement
un ouvrage de M. de Laclos, intitulé : les liaifons dan-
gereufes
es.

On allure que M. dOrl...., foldat- citoyen du bataillon


deSt.-Roch, ne s'eft fait enrôler dans la garde national*,
epe pour pouvoir à fan tour monter fa garde dans l'appât»
ternent du Roi. Il cfgère que c& fera de nuit.

Le peuple Anglais que l'on calomnie tant en France , .3


un: volonté qu'il prononce avec énergie quand il le faut,
—Eh bien! ce reuple Anglais commence à improuver hau
tement la conduite du Roi qui permet à Mylord Gower
de refter à Paris Se. de traiter avec lc-j valets- dans l'abfenee-
du maître.

Il eft très-certain que MM. Danton, Camille , Marat


& quantité d'autres faétieux l'ont décrétés de prife-dc-corps;
M. Roberts..... Sa Pêtk.... font très-compromis, dit-on,
dans cette affaire. On a trouvé dans les papiers iaifis chez;
M. l'abbé R.oyou, une lettre de ce dernier qui dévoile
toute la noiiccut de l'intrigue. Il feroit plaifant que les Pa~.
rifiens appriffent par notre journal la conjuration formée dans
leurs nues, par tous ces fcélérats ! il y a parmi eux un cei-
raiirfoldat de recrue , à qui (fi Tes projets euffent réufll ) oa
auroit pu appliquer ce vers :
Le dernier qui fut Roi, fut un foldat îeureux;
( 349)

Ccft. dan; un mauvais lien , que s'enfante toutes les nuits


la chronique de Paris : on ne laie quelle elt la gourgan-»
aine qui excite la rage des trois drôles révolurionnaircs
■qui la compoienr; m»'s on allure qu'une infernale mégère,
après leur avoir pi omis des jouillânccs , les faoule de fes
faveurs, & ces miftrablcs en écrivant dans fesbias, lui rendent
poifon pour poilon.

Dans une des féances où l'on a rapeiajjï la constitution ,


Un député de la gauche dit à M. l'abbl Aiaury : Eh bien,
M. l'abbé, malgré votre répugnance, il faudra que v«us
êpoufiez la constitution. Ttèi-volonticrs , répond l'abbé ; je
vous affine bientôt veuf.

Le beau feie de Paris vient de faire afficher une pétition


«n jolie couleur verte , fymbole de l'efpéranee : <es dames ,
tout en allurant l'alïefnblee de leur entier dévouement, de
mandent ablolument le mariare des prêtres , & fur-tout le
«ivotee : nous devons leur obfcrver qu'elles ne feront par
la que changer de chaînes, & que le icgimc adtucl leur cft
tien plus favorable : d'ailleurs, on ne peut qu'erre étonné de
l'attachement de ces dames à une conduit kn <j;ii , con
ciliant toute en ictranchcmens , cft impo.'iiblc à leur égard'
4aus un fcns, Se très-defavantageufe dans un autre.

L'alTembléc.fidelle à fes grands principes, va. dit-on , dé


créter la liberté & l'égalité parfaite pour toutes les pièces
Axx jeu d'éch:cs>éllcs pourront jouer indifrereminenr fur routei
Jes cafes , prendre en avant , en anicre , Sec. Le roi pourra
être pris comme les autres ; mais non renfermé comme à
préfent ; la fouvcraii.eté des pions fera reconnue; mais il n'y
aura réellement que les foux-à qui les régies du jeu aocorde-
Ki.it une véritable prééminence.
( 35°)

Le pontife Gob...., après avoir exalté Ci bile dans. quelque»


comités de l'a .'Terrible nationale , eft rentré de tort mauvaifç
humeur dans fou palais aichiépifcopal : il a rencontré Ma-
rion fa euiftniere, & lui a dit, les larmes aux yeux : — An !
Marion, Makion, derois-je m!attendre, après nïétre'
couvert de hente enjacrijiant mon honneur ù ma conf~
ciefice pour anéantir ma religion, que cette maudite
ajfemblée me mettrait avant peu dans le cas d'aller
aire des ineJJ'es à Porentruypour ne pas mourir de faimi
Et voila cependant, ce qui va m'amverl

Les prêtres jureurs font furieux d'avoir été oubliés dans le


nouveau relTemelage des décrets. Ils ont été , avec le perp
Gobet à leut tête , taire aux comités les reproches les plus
amers; ils «Jiienr qu'où les a mis en-dehors de la conftituiion ;
que ça pouvoir être jufte & bon à l'égard du roi-, mais que
pour eux, ils avoient donne ailez de preuves de leur xcle, &
fait allez de facrifices., même de leut honneur, pour mériter
de l'allerobléc un peu [lus de reconnoiflanee : on prétend que ,
pour lesappaifer, on leur permettra de renouveler leurs per-
fccutions comte les prêtres non jureurs ,& qu'on leur .donnera,
comme à Ca'ln , une rrmque ditiu,c"t.<ve , qui lc^ fera 1 etpec-
t:r du peuple, tandis qu'il ailboimera charitablement les eccle-
liaftiques non jureurs.
'■•'; .■.-. ''■;"^l.r.l*f'»,*-
.—m K j.i —

Voici une queftion dent on nous demande 1a folution, &


q".c nous allons foumetfc à la fag-iciivé de nos lecteurs. Va
homme en place commande chez de* fabrieans une grande
fourniture de chapeaux: les o-uviiers fe merrent en befogne,
gc après s'être fait attendre très-iong-tems, ils apportent mfin
les chapciux , qui, à l'examen , fe trouvent ou trop grands ,
»u fop petits , ma! confus , de miuvaife qualité , 8c en6n,
fcits de manière qu'ils ne font bons à rien: l'acheteur veut les
jejetter, mais i;s ouvriers lui chantent pouille, & V: maître
( 35* )
chapelier lui dit : je conviens que 1rs chapeaux font dàcf-
tables, & qu'il eft mtme impofliblc de s'en fervit; mais tel*
qu'ils font , vous aurez la bonté de les prendre , & même de
les pajfir , finon
Nous n'avons pas fu encore l:-parti qu'a pris le monteur
en queftion , Se c'elt ce qui nous inquiète, mais nous la
yons que k-s garçons chapeliers fe font tait payer de boas
à-comptcs, & qu'ils lont toujours tort infolsns .
Quid rides , mutato nomine de te
Fabula r.arratur Horat... Sat'fî.

L» grimrmd des philofoj hes , M. le marquis de f'iliettti


s'.ippercevant que le m mbre des abonnés à la Chronique de
Paris dim'mi; tous les jours, S: que leur nombre Ce reduie
à cent-;r:nte-dcux , s'clt adreffe a notre bureau, pour nous
engager à taire part au public des balivernes co it il l'a ennuyé
trop long-rems.
long-rems D'aprçs notre refus, il a eu recours au Pat"
tillon.

Nous avons reçu une lctrre dans laquelle éroirnr deux ar


ticles nue nous nous ferions emprelej d'iinerer dans
notre journal , fi cette Imre itc finilfoit pas par ces mots :
Je vous pu viens que ji je ne trouve pas ces ar
ticles dans votre journal, je ccjjc mon abonnement ,
£? le jetai ceJJ'er.à beaucoup de monde.

Le fier Jean Marc... écuyer nouvellement arrivé datif


cette ville , donne avis au publie , qu'il s'elr apperçu que
les courtiers du manège , depuis long-rems accourûmes à
«cerner fous leurs airs fur la m.iin gauche , chercheur de
puis peu .i changer de pille. Ledit fieur !e fait fort , fi on
veut lui confier la chambrière pendant huit jours , d'eu re-
jrictrre une bonne partie fur le bon j:ied.
Il prévient fjue , comme il eft très-anglomane , il com
inertccra Ton travail par couper les oreilles à fes élevés* j
leur mertra la queue en catogan , & de fuite à la poulie.
Pour les buccphales Lam ... & Beauh ... le cen
taure. . . l'hypopotame ... le criquet Noai ... il craint de
rt'ett pouvoir venir à bout qu'avec les grands piliers & le licol
de foie. Son piqneur Bendcr fera chargé de cette opéra
tion ; le picotin Bouille tiendra le caveçon.

Vous avez parlé , meflieurs, du noble feu qui a enflammé


le grand Alexandre pour une beauté que ce fultan avoir
rencontrée ehez M. de Bouil... , quand il n'étoit que {impie
farticulicr. Comme tout ce qui intéreffe ce grand roi , inté-
icfleegalemc.it la nation qu'il -gouverne , je ci os faite plaîïîr
a vas Icéteurs en tranferivant en entier la lettre que cet in-
fortuné roi des rots écrivit à la cruelle beauté qui, pout fon
malheut , av?ic fu le fubjuguer. On pourra jjger de la déli-
cttefie de fentiment & de l'elegance épiftolaire dont il a fait
«fage , hélas ! inutilement : la voici , cette lettre qui
doit à jamais fervir de modèle aux cœurs allez foibles &c
affez malheureux pour fe livrer aux illufions de l'amour.
Madawe,
C'efl on roi qui vient dépofer fa couronne à vos piedï.'
pepuis hier, épris d'un amour que rien ne peut éteindre,
je ne puis ni boire, ni manger , ni dormir. Toujours occupé
Je vos charmes , je porre au milieu du fenat que je prefide le
feu qui me dévore. En vain Chapel Péthi..., Pfieu... ,-
Lam .. , Bar/i , ont tenté, par leur beaux difcours,de mettre
le calme dans non ame; les enrages ! j'ai voulu , pour
les rappeller à l'ordre , m'armer de la redoutable formate ...
hélas! elle eft reliée immobile dans mes mains. Depuis deux
ans j'ai prêté bien des fermens , mais je les révoque rous ^Sc
je vous envoyé copie de celui que je prêrerai demain au
milieu de mon fénat : je jure d'être fidèle à lafouveraiat
de mon cœur. Cela ne vaut-il pas mieux que d'être fidèle
a la nation, à la loi &: au Roi, jadis nun confrère, & au-
purd'hui mon prifontiier ? Venez , ma toute aimable, venez
•artager ma puiflance -, vous logeicz aux jacobins, je rais

^
( m>
tous créer une garde, & raflembler autour de vous une conr
patriotique , qui n'auia d'autrs foin que celui de vous plaire.
La F.... fera votre capitaine des gardes-, Fillette comman
dera un corps de trois mille fans culottes, qui mcnteioot
la garde juîques dans votre appartement. J'aurai foin que le
jardin des jacobins foit bien fermé, & je placerai des fentinelles
jafques fur les toits & les cheminées. Ces vilains ariito.-raics
difent que je n'ai point de cœur! Adiea, mamour j adku,
non chou.

Profane! à genoux devant l'immortel Garât \ Lîfez le


N". ioj de fon journal; admirez l'éloge qu'il fait <le l'a-
dreffe des amis de la conftitution de Tours! /.V/f ift laco
nique, dit-il : les efclaves , quand ils ne font ces
morts , verbiagent beaucoup ; Us Jiommts libres
varient volontiers comme les Spartiates. 11 m'étonne
toujours ce Garât ; il met du fublime par-tout.
On dott à l'alfcmbléc dite nationale , depuis que le côté
gauche ne difputc plus qu'avec le cote gauche. Il faut avoir
î'cfprit trop fub.ile pour comprendre les difeours des orateurs,
qui fe répondent cependant comme s'ils s'entendoient :oorai-
tonne mieux dans les cafés.

Vous devez ; mcfGcurs , conjointement avec phifierns


journalises , une rétra&xrion au patriote aurcur de la Gazette
univerfelle. —Ce grand politique vous a prouvé bieu claire
ment , par fon numéro izo , que l'accufer d'être vendu en
même-rems au comiré diplomatique & à celui de conftitation ,
attx jacobins de l'observance & aux jacobins riformés, à'
M. de la layette & à la démocratie royale , c'étoit annoncer
bien peu de connoiflance du pays. A la vériré, ce gaictiec
ne dit pas pofirivement qu'il ne foit point vendu ,• mais de
vinez donc à qui Pour moi, je foupçonne que ce ns
po'-rrioit être qu'aux 2>'uiiTes ; car on publioit ces jours der
niers , qu'il venoir de recevoir d'un reprcfcnraDt de cette
nation, vigoureufement & en monnoie de poids, un fort i-<
compte fur le prix du marché.
( 3*4 )

On tic au coin des rues une ad i elle fignée Egérie, ayant


• pour titre : le Cri des FeMmes. Cette adrelîe eft compose
par une dame mécontente de fon.maii, & ttès-fàtisfanc de
fon amant, qui eit écclefiaftique; elle demande Iè divorce Sc
ie mari ge des prêtres: tout cela eft fi naturel dans la pofuicil
où Ce trouve l'auteur, que très-peu de petfonnes fe (ont per-
nïïfesde la blâmer; mais d'un autre côté, elle a reçu un fi grand
nombre de reprefentations relatives au titre de fon afficht- ,•
'que cela l'a engagée de cous prier d'infer^r dans ce journal
XitratO. Cm près :
E R A A T A.
Sur le placard verd, ro îgc & bleu affiché par-tout à côté
du ChAnt m) Coq, au lieu de Cri des Femmes, life[ le
ÇflANT DE LA POULE.

I
M. Gauthier d'Authevilk , prévôt -général du D'au-'
phiué , vient de faire paroître un mémoire adrefTe au terni.'
Kous ne faurion; trop engager nos lecteurs à fe le procurer. '
Il fe trouve chez Scnneville , au Palais royal, N.° 114.

Errata du Numéro d'hier.


Pag. 341 , l'tg. t j , le noble defix de jouer afli bien leur.
rôle; ôiez le mot bien.
Ffge 34<f , lig. } , l'âflèmblée va décréter la lot martiale
des prêtres; lifi\, la loi maritale. .
SS

Ce JOURNAL paraît tous les matins.


Le prix de l'abonnement eft de 3 Ijv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1$ fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-Andrc-des-Arcs , Na. 21.

De l'Imprimerie du Journal dje la Cour & dt la .Ville,


N° 4.S.
Dîmanc. 14 Août. j£^ ^ M'ncUtrus.

JOURNAL
de la Cour et de laVilli.

Tout faifeur de Journal doit tribut au malin


La F o n ta i n e.

En trafmettant à la pofténté les faits des grands hommes,


l'hiltoire nous apprend qu^un roi d'Albion (i), d'après les
confeils d'un bralfeur (i), ajouta les lys à fes armoiries. Cette
gloriole , en le tendant ridicule , ne pouvoir cependant pas
l'avilir. De nos jours, le neveu d'un héros (3) né à l'ombre
Vies lys , les fait difparoïue de fon écuflbn , laide croître fa
mouftache, & le fait gienadier pour fe rapprocher auiïi d'un
brajfeur (4).
Ne pourroit-il pas arriver que, pour établir entr'eux une
Ag, lité plus parfaite, on contraignît quelque jour le grenadier
à reprendre cette belle fleur qu'il a abandonnée , & qu'on en
conférât l'empreinte à fon brave frerc d'armes.'

(1) Edouard 111 , Roi d'Angleterre.


(1) Jacques Arttvelll , chef des rebelles.
(3) Ce héros étoit le feu prince de Conty.
(4) Stf/u<7Tc,braiTcur décrété,

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z 3 Août.
V^N a continué la difeuffion fur la constitution. Un
décret déclare que les membres du corps légiilatif pour-*
ïjoiic être réélus à la lcgiflature iuivante. Un fécond décie(
Tome IV. Année 1701. Y y
( 350
non moins remarquable, déclare que les membres du corp»
léjiflatif pourront être nommés au minilterc Se aux places
du gouvernement, mais feulement après deux année».

VARIETES.
Si le fort de nos Rois & de. nos Reines , heureux ou mal
heureux, bons ou mauvais, libtes ou efclavcs, eft d'être
continuellement trompés

On doit envoyer officiellement, la femaine prochaine ,.le


décret cjui ordonne au cardinal de Rohan de fe ren Ire à
Orléans pour y être juué. Oa profitera de cerre occafîon pour
envover celui qui donne le même ordre an régiment de
Berwich.

Le fîcur Laian , ci-devant crémier du café de Foi, &


aujourd'hui colonel des volontaires campés à GonclH: , en
reccnnoillance d'avoir été préféré à tant d'autres , vient
de. prendre l'engagement de fournir tous les matins une
ta'lfe de café à la crème à toute l'on armée.

Le comité central vient de faire fignifier aux architectes


le décret qui fupprime tous les ordres.

La difpute Couvent mèite à la vérité.


Dialoaut
t)'
entre NOËL & V I L L E T T M,
N O E I.

Tu me vantes beaucoup ton dernier paragraphe ;


Il eft bon , mais' j'en ai corrigé l'orthographe.
,, VllIETII,
■ft poarroîs , j'en conviens , pon&uer un peu mieux ;
Mais je n'ai pas , du moins, le don d'être ennuyeux :
Le grand Voltaire en toi n'eût ttojvi qu'une bufe.
Noël.
Stê guenilles lor.g-tems ont habillé ta mafe.
VlLLETTE.

Tu pèches par la verve , & fur-tout par l'efprit.


Gautier , dans fon journal, mille fols te l'a dit :
Ta profe fent l'byver.
Non, >
En but à fes malices,
•S'il parle de ma profe , il parle de tes vices ,
Et toujours fur ton compte il dit la vérité.
VlUÏTTE.
Le mal qu'il dit de moi tu l'as bien m'-rité ,
Do&eur , j'en fuis bien fur; demande à ton collègue.
Noël.
Qui '.moi, monfieur ? fi donc '. quarH j'ai, par privilège,
Une place au boudoir des bourgeoises du jour ;
Quand Vénus me reçoit, prefenté parlamojr

V 1 L L E T T E.

Oui, je fais qu'abjurant ta noire foutanclle, _


En bottes à l'anglaife, en fichus à dentelle, (i)

{i) C'eft effectivement dans ce coftume galant que M;


Kocl fait aujourd'hui fa clafle.
( 318 )
Tu régentes ta clafle , & montre à tes bourfiers
Des billets doux fi&ifs & de trompeurs laurier»;
Mais la petite troupe, avec grâce incrédule, "•
Série du pédagogue & de Ton ridicule.
Noe t.
Tu fais l'homme profond ; moi je fais le galant.
Vihiite.
Eh bien! fans nous fâcher, retiens, mon cher pédant t
Qu'il n'eft rien de fi gauche en la machire ronde,
Qu'un doûeur à rabat, qui fait l'homme du monde.
Le Ch. des-'Isl.....

La promotion des nouveaux colonels eft faite depuis quel


ques jours ; les lettres d'avis font ainfi conçues : M vous
êtes prévenu qu'on vous a donné , &c\ &c.
M.***, lieutenant-colonel du régiment de *** , otmmé
à une de ces places ,a répondu ce qui fuit à la lett;e d'avis:
» Etant pourvu par le Roi d'une place de licutenrnr-co-»
» lonel, je ne puis accepter l'emploi que rr'olfie M. On.

L'abbé Louis , confeiller-clerc au parlement de Paris,


vient de partir chargé d'une million qu'on dit auffi impot-
tante que celle dont a été chargé M. le chevalier deCoigny.
—Nous confeillons à ceux à qui il va parler, d'avoir beau
coup de confiance ça lui ; c'elt un excellent patriote, allez
rich; pour être généreux, point jureur, point menteur, S£
fur-tout fort chaile.

Nous répondons à ceux qui nous font drt repro-he*


<Je ce que nou; ne les avons pas inllruits qu; les 3 gaides-
du-corps qui ont accompagné le Roi , étoieat fortis de pii-
(Jfe)
fon, quz (î norjs avions appris cette nouvel!? par nn autre
journal que celui du Toit, nous nous ferions empreffes de
l'annoncer : mais !a certitude .de dire un menfonge en ré
pétant ce qu'il difoit, nous en a etnpcché.

J'ai reçu, monfieur, nnc lettre datée du camp de GonclTc,


de mon fils aîné , foldat-citoyen. —Je le croyois déjà fur
nos frontières, entre Maubeuge & Rocroy : —je témoi-
gnois ma furprife à mes en tacs, de ce que leur frère étoit
ii près de Paris; le plus jeune me répondit : papa, ne foyer
pas étonne de ça , ils font partis comme le premier balon
lance au Champ-dc-Màrs ; ils ont fuivi la .direction du
vent, & ont tombe, comme le balon, dans la plaine de
Goneffe.

». B a fermé depuis huit jours , le temple de J.inus;


l'emblème de la paix a et,: (ubftitué au fignal de la guerre;
on a en meme-tems tait afficher un petit difcouis ms-doux,
& tres-mielleux, dans le.ptl on annonce que nous jouirions
de la tranquillité la plus patfaite : il faut obferver que le jour
même de c:cte affiche, un jeune officiera été aliaftinè en
plein jour au palais-royal, par une troupe de brigands , excirés
pat un joutnaliite jacobin; & voilà le monicnr."i|ue prend M.
B..-., pour nous dire que les loix & le bon ordre font réta
blis à Paris : le fujet de cette affaire venoit de ce que l'officier
avoit !u dans le journal de M. Gorf... , que fon auteur le
rninaçoit ci propres termes de le tuer 6c d^- l'tcrafer, &
que l'ayant rencontré su Palais Royal, il lui fit obferver que
peifonne necroyoit à ccitc prétendue philofophie à la mode,
eut confirte a le défaire des gens qai nous déplaifenl, fans
s expo'et foi-méme, & nue l'honneur, lur-rout entre mili
taires, preferivoit d'autre'nioyeiis. Gorf... ayant fait la fourde
oreille, l'officier lui reproern la iachete, & auffi-totla cohorte,
de brigands fe j;'tta (ur lui. Au milieu de l'horreur que r.ous
caufe ectre action, nous ne pouvons nous empêcher de faire
à l'officier quelques reproches fur fon injuOice envers Gorf...
Il devoir favoir qu'il y a environ un an, ce journal'iltc ay*nt
manqué elicntiellemeiu au bourreau de Paris , fut condamné
par on trîhirsal , à uit: amende-honorable , Se qui pis cft peur
Je fleur Gcif... pécuniaire: & depuis ce moment, ledit iicur
n'ayant celle de braver les loix & les principes, &des'expofcc
a tomber entre les mains de fon ennemi , on ne peut nier qu'il
n'y ait là au moins une efpèce de courage.

Dialogue entre le patriote Noail... & un arif-


tocrate.
No A IL...
Que lifez-vous-là 1
L'ARISTOCRATF. .)
La fale chronique.
Noail...
Pour faire le pendant je vais lire Gautier.
L'aristocr ate.
C'eft avoir du courage.

On parle beaucoup d'une nombreufe promotion de co


lonels eonftitutionneis ; mais quoique nous (oyions con
vaincus que tout le fait aiim" mal dans les Comités mili
taires que dans les comités eecîéuaftiques , nous ne pou
vons croire qu'on ofc envoyer à la tête des régimens
les gens qu'on nous a dit avoir éie nommés pour les com-
Biander. .

Dialogue entre la Chronique de Paris & la


Feuille du Jour.
La Chronique.
Eh \ bonjour , ma commere : que dit-cn chez vous au»
jourci'kui ?
C 3*' )
La Feuille du Jour.
Qu'appelles-tu , ma commère 1 fais-tu que je te mé-'
prîft tout comme une autre , & que fi j'ofois dire le peu
t]ue je penfe , il y a long-tcms que je t'auiois traitée comme
tu le mérites ? *
La Chronique.
Comment! tu t'écfaaufFes ! Je ne te reconnoîs pas. Maïs
pourquoi nous quereller ! Crois-moi , il y a plus de rapport
entre nous que tu ne penfes. D'abord tu regrettes Mirabeau
autant que moi, & tu le pleures tons les jours , comme s'il
t'avoit faille quelque crime fur les bras ; enfuite tu trem
bles d'aimer le roi , comme je tremble d'aimer le peuple ,
8c tu as quitte ta fleur-de-lys le même jour que j'ai die
du mal de Aiarat.
La Feuille du Jour.
Il te convient bien , falope , de te comparer à moi , toi
qui ne vis que des atrocités que tu propages, 6c qui
fimbles ne tremper ta plume que dans la boue & le fang.
La Chronique.
Ma foi, ma pauvre amie, je ne fais où tu trempes la
tienne , mais à-coup-fûr il y a de la graine dts pavot dans
ton encrier.
La Feuille du Jour.
Miférable ! comment ofes-tu paroître, toi, le falc re-
fWe des deux plus plats gredins de la littérature , de deux
reptiles connus fous les noms de h'oélti Grand- Maifon ,
•qu'on écrafe par-tout, & doat le veuin ne rejaillit que fut
Mi?
La Chronique.
Petite malheureufe '.comment ne te caches-tu pas , roi ,'■
l'infipide écho des plus trilles chevaliers de la monarchie,
^es deux flandrins Seg . ...qui réfugient leur vieille am
bition dans tes pages , & qui donnent le change fur leur
richelie par l'immenfe pauvreté de taur ftyle.
La Veuille, du Jour.
Impudente ! & ton infahî* f*illette<]\i\ bave toutes
{es idées derrière toi !
* . .
,

C 3** )
La Chronique.
Imbécillc ! 5c ton grand dadet àzCoquillari , qui Iaiiî*
tomber fur toi fcs màifes plaiianterics 3
la F«H'/fc <& Jour.
Et ton Pithio/l enrage !
Et ton tiède U... 1 ....
La Chronique.
/lions, je te quitte, car je crois qu'à la fin tu me ferois
patler clairement. Adieu , je vais me confolcr de ta ren
contre dans deux ou trois petites fociétés dont je fais la
douceur , où l'on Commence déjà- à me comprendre, Se
où l'on a même deviné une lois le nom d'un de mes
portraits.
La Chronique.
Et moi, je m'en vais te dénoncer comme fi l'on t'enten-
do'.s & de-là , j'irai coutir quelques mauvais lieux oi
l'on me demande quand on eft yvre.
La Veuille du Jour.
Adieu adieu , vile feelératc. ■
La Chronique.
Adieu, fotte bégueule.
Er -ata du Numéro d'ki e:
Page s-t9 , Ug. n j je v°'Js allure bientôt veuf; life[, je
vous allure que je ferai bientôt veuf.

CE JOURNAL paroft tous les matins.


Le prix de Vabonnement eft de yliv. par mois
pour Paris , 6" de 3 livres 1 5 fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saim-Ândré-des-Arcs , N°. il.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de h Ville,


N.° 46. On commence ù accor'
ûa les vicions pour
Lundi r^ Août. le bal de Nancy.

JOURNAL
de la Cour et de la Ville.
Tout hifeur d; Journal doit trrlxit »n malin
L a Fou ta 1 N K.

BOUQUET
A Ma R I E-A N TO I y/ ET TE
A'J fond de ton pil.iis, Jui= '^ p' iùm dorée,
-.+
A travers les- fo Hats don: elle cil ctroiree,
Si cette feuille,. un jo.n plus heureulc cuie moi,
En trompant le* A g"S, pénare jufqu'à toi;
f>i jamais, pat tes mnn., cette ic:iiiU- pielice,
E> fixant tes regards, c.rc.i: ta penfee ,
Paillent ces vers fans art, cchajpcs d- nn« errurs,
Te ditltaire un inlbuit , .fuf.'tv.die tes malheurs!
Reine, doit la grandeur 1 . 'cil plus one dans on.ame, >
Tu nous vejraî braver & le tçtaiy» ti la Aime ,
Les cliàîn.-s, les cachors, ic ter de> faciieux,
Pont .éclairer le pcucle & deilil d fe» )o;x,
Malgré ton» l»s e(T>rts du pnti tri IVgaie,.
Il g'.iétira bientôt de {?. ra;4e '.at'.me.
D: fes yeux ab\ifcs le bandeiu tomNcaj
.Comme i' t'aimoit jndL , 11 'i jour il l'aimera:
Te, malheurs déployant ton une «o.u<- |nrk-re,
Forceront fou ainoi . Tu 1- v ;,;.;,, ;'elp:ie,
A tes pieds'dcicitiiit les attentats divers,
Embraser, en pleurant, la tiacc de t'« fers.

ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance du 14 Août.

ifur-»
i-iis tégimens en garnifon à Gray, fo.it en pleine infur-
Tome ÏV. Année 175*1. Z z
f( 3*4 )
re&ion On a continué la difcuuîpn fur la conftitntîwi
ftançaiie : on a revifé les décrets fur le Roi Se fur la ré
gence. M. Goupil ayant demande qu on donnât aux mem
bres de I* tynafltte royaïè , l) CfoaKttde princes Français,
M d'Orllans a noblement & pattiotiquement demande la •
quëftioa préalable. Cette cjueftion a ece)envoyée aux comités.

VA K.1ETES.

A la Reine, a Voccafion de fa fête , le z$


+ Août.
O Reine infortunée ! écoute les accens
D'un Fiïiiçais qui jamais ne prodigua l'encens.
AiTez 3c trop long-iern* une feûc peifide
Ofa lever fur toi fon glaive régicide:
Mais je vois arriver ce beau jour ou les dieux
Puniront par nos mains fes forfaits odieux. ]
Peuple trop égare , reconaois ta démence !
Crois à l'honneui français , crois à notre clémence.
Non , non , ce n'eft p„s toi que nous devons haïr ,
Mais' les chefs révoltes que nous devons punir.
Quand le. drapeaux de Mais, des champs de la victoire;
Partiront de nos mains an temple de mémoire ,
Tu connoîtras alors, que refpecter les Rois,
Eft la bonheur du peuple & la bafe des loix.
Antoinette , j'attends après cette conquête ,
L'inftant fi défilé de* célébrer ta fête.
Meod«-Mon?asj

Belle confolatwn.
Au premier mai 1789 .nous avions des principes religieux}
an roi libre & refpedé, de l'argen-, du crédit , de la gaite ,
de la toaûderation au dehors, de la tranquillité au dedans^
C *i )
& un déficit de 50 millions au plus : mais nous étions inconf-
tituh. '
Actuellement nous avons les fureurs des fedtaires , un roi
prifonnier & défobei : nous loiv.mcs lins argent , ta'-'.s crédit ,
fans coi.fideration au dehors, la'ns iraïKjuilïitc au dedans ;
nous avons un déficit de 150 mi!lio:is a.: moins; mais nous
fommes co/ifiitués.

Si l'affemblée a pris foin d'appauvrir la Fiance , elle l'en a


dédommagée en enriehiiïant la Lr.guc qu'on y parle , de tous
les mots anglais cu'elle a cru propres i élcélnfc le peuple.
iVous avez voulu tivalifei avec elle,& nous vous devons
Canagarramarat , pour exprimer tuut ce qye h. liberté de
Ja prelte a produit de plus vii & de plus arroc;. Je vous de
mande votre proicdion en faveur d'un mot qui nous manque
pour bien diftinguerle plus nombreux des partis qui déchirent
la Fiance, celui qui a pout chef l'illuftie neveu de Damicns..
Que penfez-vous de mobocrate, tiré de l'anglais mob , en
français canaille ? Vous me répondrez 011e tans mettre à
contribution nos voifins , nous pourrions due cùuaillociate ;
mais aucun mot nouveau ne fnir fortune aujouid'hui , s'il ne
ne nous vient.du grec ou de l'anglais: mettez do:ic, je vous en
prie, mobocrate à la mode.

Les Egyptiens, dit The St. James's Chronicle , ne


manquoient pas de dieux, tant qu'ils avour.t dnns leurs
jardins des poireaux & des oignons; de même les Français fe
ront toujours allez riches, tant qu'ils auront de- loq'ies , des
chiffons , des moulins à papisr , & de l'eau dans leurs iodés.

Un doreur de la rue de J^ Fenormerie a l'entreprife dc


4.5 millions dc couronnes , pour couronner les zj millions
de fouverains compofant l'empire Français. Cette précau
tion produits un bon effet, en cas d'invafton des troupes
étrangères , qui n'oferont pas faite feu fur les 400 mille
( 3« )
têtes couronnée» eue nous !cut oppoferons. —Le; rory
tonnes (ont tic bois, pour ne pas augmenter la rareté do
.cuivre.

+ Lors Je fon départ pour Mont-MéJi , le roi parla par


la Ferré-fous-Jouarre. Une fille cfii depnis long-tern; cft
da;>s l'ufa^e d'offrir anv voyageurs des bououets & des
fri/its auxquels elle iu ni t pas de prix pour être miens pay.c ,
juçea, i la tournure de l'équipage du roi, qu: les jetfcr.r.cs
qu'il renfcrmo'.t n'étoien: pas ûs égaux. Elle s'approcha:
elle portoic des petites cotbcil'es de cetifes & de rofes. Mon
prince , dit-élls , je vous cttcndois pour aCltrtan.tr . . .
—Je cioyois , répondit le roi, que les titus iioient fup-
primés. ' — Gui ,/"•.. '• ils It fenr, itpliqua la bou
quetière, & Jefi depuis que et facrê décrcz-là cft forti ,
que nous mourons de faim, ious nos ftigneurs f. .. .
le camp , & je ne voyons pa un fol .. . —Ce n'eft fans-
dout? pas dans ce moment que le roi a jugé que la confti-
tutioi) étoit du goût du peuple.

A la Reine.
Les rofes qu'on t'offrit en loitant de Parîr,

I Sans épines é:oienc.:. tan oeil en :ut furpris.


O Reine ! .1 ton retour ce fut bien autres chafes...
On f-'ma fui tes pas des épines fins rofes.

Tactique con.Jlitntionnf.lle.
Les Teuillùns , amis Je la conllitution, ci-devant Ta-'
cobins, amis de i:i conibufrion , tenant leurs fénr.ces à
Amiens, vons-prie,;:, meilleurs, d'inlerïr dans votre jour
nal le projet fuivant , q<:c nous crevons utile à la chofe
publique.
C: n'eft qu'avec une peine infinie, que ngas avons vu
le jeu de zeU- eue les bon.aies vrament faits pt*it potttt
ics atm:î ont de s'cnrôkr pour couipletiet les e;nt raille hom>
'( 3«7 *>
mes nécc.îaires & décrétés pour îtMchcr à la détente
de nos frontières. — Nous avons calcule ( fur des juftes
apperçus ) , que la nation pouvoir compter , dans ce moment,
lur vingt-cinq rr.ille beaux S: bons hommes, & ce nombre
eft fuffifant ; il ne s'agit que de leur faire trois coniman-
dcm:ns à propos, & lie leur donner l'uniforme que Toici.
Culottes, revers & vertes, blancs. — Le côté droit de
l'habit , bleu -, — le gnich.- , rouge, — & le dewiere , vert.
— Aurtl-lôt qu'on appercevra la première colonne des cin
quante mille Autrichiens donr on nous menace depuis le
lenJcmain de la révolution, notre général Rochambeau ,
en faifanc mettre nos iç milk hommes en bataille, fera voir
à ce; efclaves d'outre-Rhin , ij mille foldats d'in:an:etic.
— Nos ennemis voyar.t une (î petite armée, fe croyant
fûrs de la vi&oitc, s'avanceront fièrement; mas par le
commandement a gauche, nous leur ferons voir le côté
habillé "de bleu, qu'ils prendront pour vingt-cînq mille
canonnière. — C'elt alots que le général Bender y regar-
' Jeta à "eux fois, & qu'il s'cmpreifcra de faire le comman
dement , halte. —M. de Rochambeau, en habile géné
ral , profitera de leur étonnement , & l'augmentera en
faifant le commandement demi-tour à droite , ce qui
leur fera voir le côte rouge , où , pour mieux dire, vingr-
cinq mille Suillcs. — La colonne des ennemi' s'ébranlera,
& pour les renvoyer au pas de courte, dans (enr pays,
fans être obligés de titer un feu! coup de fufil, notre général
fera alors \t troifieme & dernier commandement, —à droite,
ce qui leur fera voir notre arricrc-gîrdc, compofée de vingt-
cinq mille dragons à pied.

Nous prions le grenadier volonraire de la fixieme divi-


fïon , qui nous a adreifé une lettre, de' vouloir bien nous
donner fon adrciTe.

Lorfque M. Primat, éveque conrtitutionnel de Cambray,


fit fa première vifite en la ville de Douay , un foldat gaf-
con fe promenant fur la place, & voyant beaucoup de
monde courir pour voir l'entrée de cet évêque , témoigna
'< 3*8 )
fa furprifc de voijt«cctte grande afHuenee de peuple, & de
manda quelle en etoit la caufe : on la lui apprit , en lui
annonçant qae M. Primat alloic arriver dans la ville: ahl
«lit-il, c"eft M. Yrimat , ibique du Nord jufyu'au pré-
-mitt dégel fa nS'doute.

Dès qH*o-i regardera 'a propriété comme une chofe fa-


crée & inviolable , je foutiendrai que l'égalité même poli
tique ne pe.it fubfutet entre les homm:s : celui qui poffé-
.dera de grandes terres , o;i qui fera à la tête d'une grande
"manufacture, ou qui fera un grand commerce; celui enfin,
•«jui fera agir bîaucoip d^ bras & payera beaucoup d'impôts,
fera nécellairemcnt p!:is utile, & aura rar conséquent plus
de droits à la reconnoiflance & même aux. égards de la
nation, qu'un homme fens propriété & fans induftrie.

Fragment d'un billet écrit à M. BA&NAVB


fur du papier couleur de rofe.
»... Il ne faut, & mon coeur leconfefle,
Défefpérer jamais de la jeunc£'e.

Beaucoup de gens fonr fnrpris de ce que MM. Decroix


~Ù de Chate/iec Lanty , ci-devant inventeurs du comité
des recherches, ayent protefte contre le décret qui Sup
prime la noblcfTe : ces meilleurs font priés de vouloir bien
nous communiquer leurs raifons , pour nous mettre à même
Je concilier dans l'cfpnt du public ces contradictions ap
parentes.

Bouquet a la Heine , pour le jour de la Vierge ,


le r$ Août Z79Z.

Ton illuftre patronne, 6 reine malrteurenfc,


, Quoique raece d'un dieu , defeendic' au tombeaaj
C 3*9 )
M«ris on l'en vit fortir brillante & glorieufe;
Pour jouit à jamais du 3eftin le plus beau.
Après tant de malheurs, ah! puifTcs-tu toi-même
Bientôt voir à tes pieds tes ennemis vaincus ,
Venir, en fuppliant, t'offrir un diadème,
Ornement de ton front , & prix de tes vertus !

On a remarqué que toutes les fc&cs Se fociétés naùTart-


tes , avoient commencé *par être petfécutées long-tems
avant que de pouvoir s'établir folidement. Notre religion
jacobite au contraire, femblable à un fleuve abondant
Se majeftucux dès fa fource, a déployé une grande puirtan-
<e dès le moment de fon origine , 8c a perfécuté , vexé,
Outragé j tous les corps, toutes les religions, tous le»
individus qui ont voulu lui réfiftct : preuve évidente de la
vérité de fa mirtion.

Théâtre. Italien.
La reprife d'Euphrofinc a été reçue famedi avec tranfport;
à ce theâtre.
Le public a applaudi vivement ce paflage:
C O R A D I N.

»» On peut donc, étant Roi, connoître le malheur?


& cet autre:
A l i b o u.
» Lorfque le ferment eft un crime,
» Le parjure elt une vertu.»

Il n'y a rien de fi plaifaiit que l'embarras où fe trouvent


nos légillatcurs, pour accorder la prétendue fouveraincté
inaliénable de la nation, avec la défenfe de jamais en
faire afage. C'eft être comme Tentale au milieu des eaux,
mourant de foif , 8c ne pouvant jamais parvenir à boire;
( 370 )
d'ailleurs , qu'eft-ce qu'un fouverain fans fujets, fans pain,
fans argen: , tans calottes & fans fonctions ? Un certain coq
bleu, qui chante à tous les coius des rues, prétend que depuis
que la nation elt fouvetaine, on commence déjà à la fiât—
ter : mais toute la t>race qu'on ait à lui demander, coti-
filte à dire : madame , je prie très-humblement votre «îa-
jefté louveraine, de vouloir bien m'accorder la kveiit de
ne me pas pendre.

De Tournay, le 9 août. —JI. de Cabales paffa hier


ici-, il va joindre les princes français. — Le frète du cardinal
de Lo/nênie elt du nombre des Français qui arrivent ici.

Dernière requête de Madame DE lOWENDAL


aux Comités.
Le ri août 17 fi.
Des bords de la Ba'riquc appevçu par Maurice,
Lowendal fe rnontia comme un aitre propice.
Songez que fon cxci.-fple enfanta des heros ;
Ou'aux muis de I3cr«-Op-Zoom i! planta vos drapeaux ,
Et que les nations confules , Luc i'.ites,
N'ont triomphé de vous que quand vous le perdîtes.

Errata du. Numéro d'hier.


Pa<r. j 5 8 , lie. 14 , vous êtes prévenu qu'on vous a dor.né -,
hf. ncrrimé , &c.
Pag 3<fi, i! faut frparer le; lignes r Se 6 par ces mots-ci:
1a Chronique. "—Entre Ici ï\^m c &. 8 , au lieu de lire
La Cfiontque, lifez, La Ttmlle du Jour. ,

On s'abonne pour 'ce Journal rue Percée Saint-'


André-ries- Arts, N.° 21.
.De ;'Imprimctic du Journal de la -Cour & de la Ville,
N.° 47. Plufîeurs châteaux In'
ctndiis par les brï-
Mardi 16 Août. gands<nLanguedoo

JOURNAL ■»
DE LA COB|l Et DE LA V I L £ £

Tout faifeur de Journal doit tri*mt an malin


• t.* ..Fomain H.

Lettre de M. Mang.:.. fils , à M. Mang.... père,


maure de pofle à Varen... & maître député.
M ON TRES-CHER PE R E,

Je vous prie d'intercéder pour moi auprès'- de l'angufte


aflemblee, afin qu'elle mette en ïûre*é notre maîfon & mes
os. Il ne m'eft plus poiTible d'habiter parmi les tigres de
ce pays-ci -, il» ne connoillcnt ni la rraic grandeur ni !a loyauté.
Les terribles imprécations des émlgràns les ont., tellement
épouvantés, qq'ils nVaceufenr, de répandie'u'n. venin fur t,out
ce qui nqùs environne. Je ne délire, que de'tiôuver un port
rour me 'illettré à l'abri de l'o'rage" qïii g'toude fur ma tètçi
Heureux fi dans cette vake <ie miferes, dans cette France
qui ne fait plus honorer le mérite, je trouve un endroit
ptrat repofïr ma tête- fût-ce même un» pierre comme la
trouva Jacob. --Vous le favei, mou t tes- eh er père tout
«mpr.focner^ Capet Bçurbon , j'ai. crevé un 'beau che\»a| de
loo écus; j'ai mangé ou fait manger, tant par Guilka . '
Urou.. que par tes autre, , fix bons cents francs , fruit des
épargnes de ma lancette. —Dans les bouillons de ma co
lère patriotique, je ne fais pont d'épigramm-s, parce eue
je nen b* point fane,, mais j'envoye à tous les diables.
Varcnnes, lafTemblée, la nation , & vous auiÏÏ, mon père-
lu quoque Brute. ..-. ,■■ r
Mang..
Tome IV. Année 1701, A a a,

S
A S S E-M B LÉ S N A Tl O N A L £
Séance du 1 5 A^r.
>.
o
^/>J a ertcoie travaillé [a conliitution, malgré la chaleur.
du jour. Quantité de, décrets fur la r.gesce, fes enfans d'à
Rôi.l'hcik.ur pi'.-fomj-t'.t", L-S mmiftres & le corjii kgulatif.
Les 1 à'.Uciucns nous o ît erapcché d'en' paicouiir les détails.

VARIETES.
■ Nous dormirons inecrTamment nnc complainte faire à
l'oceafion dé la mafheurcufc affaire du Champ-de-Mars,^
fur l'air :

La ■ Reine dit au Roi , &»?.

Si nos émigrans rentrent en .France tptompbans , comme


Us l'efyerent , ils ont le (.roj -t <\s fe vepgcr d'une façon bien
cruelle des vexations qu'ils ont éprouvées de la part de certains
(3ém2ffo2a:s. —Nous avons appris qu'ils avoient condamné;
le Ç\Tur ai Bcaumar ... h s'abonner Se à lire tous les jours
la Chronique de Taris j — le pontife Grêgoi... à dite exac
tement fon bréviaire ; —le lieur Çêrutti à écouter pend;_nc
«ne heure to.is les jours, les conventions des démagogues
qui fe ralTcmn'ent ;hczM. de Seriu , libraire -, —le Marquis
'de yilltt..,- à être renfermé tète-à-tête avec l'abbé Sieyes.^

V A N I T-É D F S C H OS S S HÎIMA1DU

Douze cents coutoanes à vcocr^âu rabais le 10 féftcmbi^


prochain.- •' ;- ':,'.-. .• • ■
'■•.'"' ' » C•■ 373
v' ) ' '-' v *■; i.: ■ ; ' ' A' ■

te premier de ce moi*, le fleur Thibeaudeait , membre


3e ta jacobiniere -de Poitiers, y cft venu portant furfatéte
un énorme tableau deftiné vraisemblablement à la dicoratios
^e l'intérieur d; Ja fallç : en approchant, il a crié rout d'un
coup, avec le ton de politeil'e qui caraûctiû ces meffieur»
les jacobinocraîes : qu'on ouvre la porte.,.. ; ou'vrei donc
la porte. Les honorables membres tjui étoient en-dedans,
laifis de frayaur j,cl-j cri> poulTcs, il càï vrai., d'une voix de
Stentor, imaginent entendre un cri de fsuve qui peut , te
aufii-tôt , fans délibération quelconque, on ouvre les croi-
fées, & nos braves de fe jeter p'-le- racle les uns par-delTus
les autres dans la rue : quelques-uns ont été Meflesvdans le
«Jéfordre & la rapidité Je la fuite. Plufieurs dames qui affif-
toient à la féanec, ont partagé, avec tous les honorables
xnembres, l'honneur de la déroute, qui a été complette. Il
faut ajourer, pour l'cxartitude de l'hiftoire , que le lende
main, les blanchiiTeufes de Poitiers n'avoiênt pac alTez de
favon pour laver le grand nombre de caleçons, de bai & de
cJiauiTutes qui ne relpiiokm pas, dit-on, un bien pur pa-
triotifm; : on va même jufqu'a alfurer que les eaux de la,
rivière du Gain furent troublées à plus d'une lieue à la
ronde pendant toute la journée.
Le flot qui 'les lava recule empoifonné!

Inconvénient des défauts naturels.


Dans la chaleur d'une difpure rrcs-vive fur les affaires
du tems , un homme qui bégayoit fe mit à dire, après avoir
Tecourné cinq ou fix fois la bouche, en h if.: m une effroyable
grimicc : « Fi.... fi.... fi^rde" votre conltitution ; elle fait
»' pi.... pi.... pi.^.tiéj elle reflemble au es.... ca..„ e».... Kos ».

C'cft par erreur qu'il a été inféré dans le N." 41 de ce


journal , un: note concernant M. Htr„* de Séck,,., Sa tante
( m-)
n'a fait aucune difpofition qui lui fût contraire. La fuccef-
fion de ctte tante elï parTer en entier à la grand'merc de
M; de Séch.... à qui elle ctoit dévolue par la loi. Ce fait
nous a été allure par la famille de M. de Séch,..-

£P IT ÀPH E pour le tombeau de MlR..*


faite par fon voifin VOLT AIRE.
Le ciel a dam ce lien réuni tous les crimes.

Bouche dOr. — Qu'eft-ee qui peut retenir fi long-


tems nos braves légions d'outre-Rhin ?
Rèp. —C'cft qu'ils attendent, pour commencer leurs opé
rations, que les Normands ay:nt cueilli leur falade.

. Le fieur de Lomén.... ccadjuteur de Sens, vient d'ac


quérir la fernlï de la Pommeraie, dépendante de la ci-de
vant abbaye de Saint-Antonie-ies-Scns. Il ne feroit pas
fâché de s'en défaire : il fe contente* ok d'un petit bénéfice.
Quelle modeftie! S'adreifer à Paris, au ficur Achille du.
Châtel.... ion ami, rue de la République ; Si à Sens, »
j'évéque conllitutionnel , fon agent-de-change.

Petite argumentation.
Si tous les nommes naiJJ'ent & demeurent égaux
en droits, comme* le dit l'article premier de notre bien-
bcuicofe coiftitut'on, comment fe peat-il qu'elle ajo.ite,
dans un autre article, que pour être citoyen aâfif, il faut
payer une contribution >. L'homme qui n'eft pas en état
de payer cate contribution , n'eft donc pss & ne iemeure
donc pas l'égal de celui qui la pays? Mademoifelle lar-
ginctte en a donc menti , ainfi «[ne fon papa.
( 37<; )

On piie M. Dubui d» vouloir, bien réfoudre la


i]ueftion fui vante :
Pourquoi rit-on librement au théâtre, & pourquoi a-t
on honte d'y pleurer î ♦ •

Le duc d'Or. .. vient de faire décalocrcr fon cirque , pour


faire un don patriotique à la nation du cuivre qui lui fer-
voit de calot ;e.

Une grande dame a répondu à Ton père , qu'elle n'avoît


pas vu depuis long-tems, & qui lui demandoit ce qui l'avoic
le plus étonnée depuis la révolurion : —Cefi qu* vous &
moi n'avons pas été empoifonnês. ■ r. .
■y'i. .\*'.v .1 .;.-..' '■ ■" .-.' -, '■ '•■ " •.-. 1 ■••'■'

;,
'T-'cx-eardinal de Loméni.,.., en renvoyant fon chapeau,
a quitté fa culotte & fes bas rouges II fe difpofe, dit-on £
à renvoyer fon co'doo-bleu. Qui eût jamais imaginé qu'un
archevêque, un cardinal & un premier miniftre , feroit, en (j
peu de tcms,fans chapeau, fans cordon, fans bis Se fans
culotte !

Nos jeunes ém'grés d'outre-Rhin ont pu nuire quelque


fois à la caufe commune, en fe livrant avec trop d'ardeu
à leur impétuofité naturelle : en revanche , la fageue elle
même femble préfider à toutes les opérations des chç
auguftes qui lonr l'àme de la grande enrreprifé qui fe n*
dite. Nous pouvons aifurer que l'harmonie parfaite a
régne entre les princes, n'a pas été altérée même par
plus léger nuage. Nous marchons à grands pas au dénot
aient.
- Quoique le myftere couvre encore de fon vo'.le le
fultat des traites qui viennent d'être négociées dans c*
&n cabinets de l'Europe qui diSeut, h loi aux autre»,
jxvis croyons pouvojr annoncer, que Alonfièur^vuaia
fa dctemua du Roi fop f»ere , vient de fe'eiuftirocr ré
gent du rpyaume. En cette qualité., il a nommé M. de
*£*«« fi* mimftrc près du Roi d'AflglaeiK., & M.
"f ai. ^-/7t//, j»res de i'Impétaciice de E.uûîe. •

M. de bouille n'ayant pas trouvé de plume fous fa mai»


fo-ir écrire fa piemie.c lettre à. ialîcmblée nationale, or.
-iurequ.I seft fetvi de la pointe defon épee ; de-là le
"Jle pujuant qui réj;ne dans cette lettre.

M.Dand... a (fis fu^ut*.- 'chaire -an Palais-Royal di


manche pailç , cropnt apparemment régner comme il fe
lait qnand il eft fur une banquette de l'ailemblée , trouva
«m: mauvais que deux jacobins demiffionnaires lavent rc-
' prde fixement; il le leva, & leur demanda trcs-brufquc-
ra;nt pourquoi tb Le rejjapipient de cette («on? ces ieunés
fcçns-, outres d'une fortie aûfl'r déplacée , loi rccondirent :
■v & parce que votre frgmenou{déplaît. —M. Dand...
pur demanda de que! rtrat ils lui difuiça: cela 1 —ils lui
.t-ponuircrit : de la M<ci té 'd'Opiner'"

M, Eti-fiuillanta dénoncé fut ton journal du foir,


. . 404, une dciiii-donziine tfc ver* oii'il a t;oivcs <ur un
'u.llcton inlçre-dans \c jctir/ial de tà-CoùrVdt la Fille*.
•s deux fur-tout , ■• '■'
1 » Sur les cendres de P..,. : •■'■"'• -' ' •''"■'- .-.>••
_' » Il faut replanter les lys ,
ont phiu une annonce ^s'jrojcrs incendiaires des arif-
•rstrcs. Ce M. Eti-feailld/n iVaimipas les ftguresipoé-
JCi, & nvme piobab^ment ne les entend pas : il aurort
viptis que les cendres d'une vilt» trompée par une faâjon,
ont poétiquement que les débris de la faction & la. puni- "
4

-
ir>
( 3?7 ï
itpn régale de Tes auteurs , fcuillirtcs , gagiftes, &c, , lefqueîi
ont moins à craindre le feu que la corde: cela Pauroir rallurc
lui qui alftirément n'eft vcwdu à aucune faction, & ne die
jamais que des vétités -, notamment dans fon N°. 433 ou jj
nous apprend qu'a Namur un officier du régiment de
Ctaii'fait a tait pendre ou palier aux couroyes en un fcul
jour , rrcnrè foldats de fon régiment , pour avoir lu les droits
de l'homme.
Ah! M. Eti-fcuillant, puifqu'on vous parte vos men-
fonges innoce ns , paifez aux auttes leuts figures poétiques.

Parodie à MARIE- An TO in ETTE


toujours Reine de France.

Daigne écouter , Antoinftte , ô ma Reine ,


Des bons Français les fouhaits 3t les *hx-\s:.
S'ils font privés de vpir leur fouveraine ,
En la chantant j ils font moins malheureux.

Quand verrons-nom finir ton cfclavage ?


Quand viendras-tu nous rendre nos bçaux jours?
Si nous fentons drns nos ccenrs ton image,
Nos yeux jiloux la défirent toujours.
.-.*■■ ï*'?.*: i
Pourquoi veut-on que fans cefle on répète
Noureaux fermens, quand ros cœurs fout liés?
Les fermens faits i la belle Antoinette,
Jamais, jamais ne feront oublies. ■
s ■' ■' '. ;'\' ■■ . i . . . '■>.,, v <. ^

Julie-Talmouçe, ci-devrnt Soubip , e-devant Boug.,\


ci -• devant Sèg...., ci-devant Biiincv ci-devnot Sa.ut-
JïqrUft , c;-dcvant BorÙitr , ci-devant, fyc. &c. bai
( Î78 )
.9% occuper la petite maifon du grand Mirabeau , fur ia
fhaulîee ci-devant d'Antin. '('
Cette fille-femme, amateufe de tout ce qu'il y a de
plus beau, & voulant former le point de réunion de tout
ce qu'il y a de pi s grand, a commandé l'infeription fuivante
pour être placée fur le fronton de la grande entrée de fod,
petit domicile:
Parva fed magna.
On affure que l'idée en a été fournie par M. Gorfas ,
èl-dcvant petit cuiftre, préfentement grand homm» & bi~
bliothéçairc cxcluiit de Julie-Talmounç. ■

La méprife patriotique, <•


ÇTn citoyen aftif...-,. à pendre , .
En poche un affiynac crut prendre.
Quelle fut fan affliûion 1 *
Il prit une affignation. - ,
Par M. Laroche Nenparîonplas.

Quels font les députés qu'on eftime le plus ,


Et qui, dans tous les rems, fervant 'bietv leur patrie,
Ont fait leurs fondions fans crainte & jaloufie?
Je penfe affurément que c'elt Bouche &.- l'Anus.
ttetsm \ ' i -
CE Jov RN AL paraît tdus les matins.
Zeprix'de l'abonnement efl de 3 liv. par mois-
pour Paris, k',de. 3 livres 75 fols pour la
Province, franc de port. Le Bureau efl établi
rve Percée-Saint-Andrc-des^Arcs % N°. 21.
De l'Imprimerie du Journal; d$ 1» Cour & de 1» -ViIléjT
N.° 48. M Huer , Maire de
Troycf, ajf'affinl conf-
tuutionittlUmtnt.
Mercredi 17 Août.

JOUR N A L
de la Cour, et de la Ville.

Tout taifeur de Journal doit tribut tu malin


La Fontaine.

M. de Galifftt fe prélcnta il y a quelques jours chez le


ttinitti'-- de 1a guerre; l'audience ttoir. tnoiiqoc. — /'ai l'hon
neur de vous apporter ma demiffion, dit le colonel. —Tous
les jours îles dcmiffi>n>, moniteur, du rtmin au loir; ) ;.e
ïeçois'rjue cela. —Cria fe peiit. — Donnez, moniteur. —-J'ai
l'honneur de vois apporter gaiement celc d- tous les offi
ciers du régiment de Noailles que |e commande. — Je ne
l'accepte point , monlicur, je ne puis ecevoir la dem'ilion
d'un corps entier. — Je vous "ri d'oblerver^que c'ell celle de
trente officiers, (ignée individuellement par chacun d'eux.
-Enfin , meffieut': , vo is abandonnez votre régiment ? —l'oint
An tout , monteur . la cailfe e!t piilce & nos foldats partis
avec elle; vous devez Juger eue cela rend notre préfene*
abfolument inuti.e — Il paroit que cCc ex' m le, fi genéa-
lemeot fuivi 4»pu s lo ig-tem par les foldats, va l'être enfin
par les -officiers., la-, d'occi.per des polies avilis.
Nous avons fait errejr dans notre numéro 14, en annon
çant M. Le Coûteux de QanttUu comme rV.-re du tré- ■
forier de la cailîe de l'extraordinaire. M. de Caauleu eft
fils unique & neveu de M. Billaid, diluer des poftes en 1 j&y,

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance, du 16 Août»
\Jf$ a continue la difcurlion fur la conftitutîon. On a dé-
termine Les relations du corps legillatif avec le Roi , aiofi
Tome IV. Année 1751. Bbb
'( î*> )
que le mode de la fan&ion royale. —Nous nous arrêtons
fore peu fur tous ces décrets , parce que nous avons l'irn-'
moralité de les regarder comme autant de coups d'épéc
dans l'eau. — Un jugement de la haute-cour d'Orléans,
décharge pleinement M. Throuard de RiolUs de toutes
aceufation intentée contre lui , avec ordre de le remettre
en liberté «4 de lui rendre cous fei papiers.

VARIETES.
«
A des gens fans aveu , qu'on nomme fans culottes,
Danton ififoit : epeffieurs , nous fomraes citoyensv
Je vous en donnerai moi-même les moyens.
Le duc d'Or;.... eft des nôtres ; •
De ce cheffoyons les apôtres.
Frere Danton, répond un des brigands,
.Vous confondez par trop ici les rangs;
Point de coropaiaifon , s'il v.ous plaît , paffez outra ;
Donnez- npus un coquin qui ne foit pas J...-f....,

Ou vient de npus^alfurer que le régiment de MonjitUT


dragons cft patle en entier chez, l'empereur. Nous croyons
la nouvelle vraie , mais nous ne le garantirons
o
pas encore.

M. d'Or eft monté à la tribune aux harangues pour


faite génereufement l'abandon de foà titre de prince, (que
l'Europe avoit déjà fait long-tems avant lui ) : ce facrifice
ne nous a point du tout étonné de fa part. Oa fait depuis
long-tems que ce bon citoyen n'aime pas à fe diftinguer.

.... fc. •
Apres deux ans de travail Si trois jours de douleurs à
différentes reptiles , l'aill-mblée cil accouchée de 7,500 liv.

'j.i.ï.ft
( 58r S
j fols s den. de testes en faveur de M. de Lowendal ,
& en échange d« io.oco liv., dont elle fe débarralfe ac
tuellement.' Il lui fiéroit bien à-préfcnt de fc plaindre! que
diable aufli , pourquoi nlmitc-t-il p*N les étranges héros du
jour ? L'exemple cil feduifapt. M. de Luckner n'a-t-il
pas conftrvi $6,000 liv. de penfion , Si acquis 8o,ooo liv.
«'appoiotcmens , fans compter teut ce qui' ne fe compte
pas?... Et M, de Sparrc , qui éto" , il y a un an, aux
expédions, pour fa fubfiitancc pailèc , prefente Se à ve
nir , n'a plus maintenant d'autres foins rue de monter fa
maifon, de form r fes équipes, &c. M. de Ltwendal ,
fils d'un pere qui ne s'elt engagé à fetvir que le roi de
France , qui n'a jamais trompé ni trahi aucune «les puif.
fances qu'il a frtvies , qui ne s'tlt jamais rendu au plus
offrant & dernier cnchéiilfeur , & qui a tait une ample
moilfon de lauriers au profit de la France, & au prix de
toute /a fortune ; M. de Lowendal n'a-t-il pas bien des
titres à être mal traité de la nation ? Il n'en faut pas
tant aujourd'hui pour être dépouillé, volé, pillé, brûlé,
ièqueftré, •confifqué , &C. &c.

Moyen infaillible , philofophique , politique , & d"au-


■ tant meilleur qu'il efl trh-anarchiqu'e , d'opérer l'en
tier recouvrement des contributions , fans rkn ïm-
pofei>fur la nation proprement dite dans l'efprit de
la fuperbe conftitutien franc aife.

Maintenir le décret, a'irïï lage que jufte , contre les


émigrés Se les émigrans ; pouffer les. expéditions de la to
lérance 8c de la liberté, I? pouvoir execu-it" populaire,
jufqu'à ce que le tiers feulem»mt des promi.raires foi.-oc
fortis cju Royauntï. Comme ils paynt une contribution
triple , dès qu'ils feront dans l'étrarvgrr au noinbte de S
millions 333 mitlt 334 têtes , ils fe trouveront payer
pour vingt-cinq millions d'ames : donc les 16,666,666 tes
tantes en Franc*: ne payeront, tien ; ce que voilà bien dé
montré.
( 3»*)

On n'a pas été longS-tems a découvrir que ta prétendu*


lettre ai M, de Bouilli à rafTemblée, eroit fabriquée par
}es Jacobins. Un mot qui la termine, fuiEioit fcul pour en
démonter la Buffeté. Ce *'cft pas-là le («aiment qtfe cer
meflK'urs doivent attendre de. ce général ; on (ait au con-»
traie tue c'ert lui qui kut en inïpire fortement. ~Ji **1
■ ,. :"', -j- ni'.,., :'; .£ ,. -'itSàrjS*'
■■3*

Nous pouvons donner comme une nouvelle certaine , que


l'Empereur, le roi d'Eipagne & le roi de Sàrdaigne, vient
neot «l'établir' chscun dans leurs villes eapirales une chan
cellerie , ou tous les gentilshommes français auront le droit
de dépofer leurs titres , qui y feront enregiltrés, & dont on'
leur donnera acte. Ce fera dorénavant dans ces dépôts que.
la noblellc ira faire les preuves neceflàircs pour entrer dansv
les ordres, chapitres, &c.f en attendant qu'elle foit rétablie
en France dans tous fcs droits. Comme M. Dubais-dt-
Crancé a été quclque-tems malade, & qu'il peut ignorer
cet arrangement , nous tommes perluadé qu'il nous remer
ciera de l'avoir mis à même d'en profiter.

Entre mille traits aimables que l'on pourroit citer du dau


phin, j'en choifis un qui tient au fentiment. L'entant royal
teno't un' bouquet i il qucftionne M. Savard, (on garde, &
lui demande le nom de chaque fleur ; arrivé à l'immortelle :
ah, dit-il, jt garde celle-ci peur maman; car je fie
veux pas qu'elle meure jamais. .', . ,
Extrait du Journal de la liobhjfe, par M. de la Croix,
Cr -jown.il , qt:i parc.îc eé^uellcmept trois fois la feraaine ,
renf.rme t< ujours , outte les diicuflions de l'airemblce natio
nale & les nouvelles étrangères & de l'intérieur, des anecdotes
vraies & tres-piquantes ; l'on peut dire à jufte-titre qu'il
réunit mieux qu'aucun autre l'agréable à l'utile , Si qu'il elt
rédige avec le plu< grand tein. On s'abonne au .bureau géné
ral, rue de la Cordcrie, au marais , N". i, & chez tous les li<?
( 3«J )
bt aires & directeurs des portes. Le prix, fane de port dans
tout le royaume , cft de 41 liv. pas au: on peut s'abonner
pour crois mois.

Au fi'eur Eti-Fcmlîant , fur fa diatribe * inférée dans


fou Journal du foir du 13 Août 1791, contre une
chanfon imprimée dans un feuilleton inféré dant
le Journal de la cour Ù de la ville.
Dans ton journal nocturne , auffi trifte que tôï,
N'es-tu pas fatisfait d'égayer pat articles
De vieux politique urs, ayant triples beficies?
Faut-il calomnier les amis de ton roi?
Quoi! pour une chanfon tant de trouble & d'effroi!
Je hais le roi , dis-tu, je veux cju'on le haïfte,
Et que tout chanfonnicr' fut l'echafattd périffe.
Pauvre herc! renonce à ton. for defclpois >
Enregiftrc l'ennui dans ta feuille du fair.
Si dans ta rage encore quelques appuis célèbres
T'épauloienc , tu pourtois en tirer qutlque fruit ;
Mais femblable au hibou, qui fiifle dans la nuit,
Ta voix fe perd dans les tcnebies. *
Le chavalier des-Isl...; '
t

Le euiftte Gorf... cil , dit-on , furieux de n'avoir .pal


M compris dans les décrets de prife-de-corps lancés contre
fes confrères : comment! s'écrie—t-iJ , n'ai-je pas prêcha,
comme eux, le defordre, le crime & le plus faint des de
voirs ? N'ai-jc pas ameuté le peuple corrme eux T N'a!-je
pas braillé & barbouillé Tomme eux '? D'où vient donc
cet oubli méptifant? Si mon joirnal eft plat, & mon ftyle
dégoûtant -, fi je fuis une bète enfin , eft-cc ma faute à
moi .* Et ne ^oit-on pas me tenir compte de ma bonne
volonté ? Enfin, je veux être pendu ; je le mérite , & mal-
( 3»4 )
hoir à qui me rcfufera jurtice. Si la requête de M. Gorf....
cft admife, on croie que les auteurs de la Chronique e»
préfenteront une pareille aux mêmes fins & aux mêmes
ticres.

On a pouffé l'attention jufqu'à faire pirtir de Paris des


bras & des jam'.ie; de bois, deftinés a remplacer ceux
que nos brav s foldats vont être expofés à perdre en com
battant pour la patrie. Il y auroit eu bien d'autres rempla-
cernens à faire des le moment de leur départ; at, comme
dit une etptce de cLanfon elivoife ,
Les braves Paiifiens
Vont partir pour la guerre,
Battre les Autrichiens
Qui ne brilleront guère ;
Leurs armes, ulléofile , '
Tout eft en bon état ,
Excepté la béquille
Du père Barnabat.

Les naîtrions de la rue de Richelieu, jouent maintenant


dans leur ruiiTeau , une farce d, goûtante, intitulée Vkottl~
laie de ï^orms ,où ils ellayent d'avilir les fe.ils fouiiens
de l'honneur français. Ils ont li bicn«tudie la lâcheté dans
leurs propres cœurs, qu'ils ont rempli cette pièce d'inramies
absolument neuves. Les milerables ! ils y infultent enco.e
le roi , ce prince humain & vertueux, qui n'a jamais ufé
de feimeté que pour combattre fon malhear, & qui peut-
être un jour, confondra rous fes vils ennemis par une dé
mence générale.

Le prince d'Util-.., autrement dit le nain des princes ,


ne pouvant fe palier d'être capitaine des gardes de quel
qu'un, vient de s'attacher en cette qualité j au roi André 1.
Ce jro"=rcue n'a exigé de lui aucun certificat de fou ancien
( & )
maître } mais il lui a enjoint , s'il vouloir relier à foa
lerv.ce , de lui faire l'hommage de trois délations par
Jcmaine de s mtrodmre encore chez les honnêtes gens
a les nfques & périls , d'y recueillir tous les blafphcTmes
adrelles a la conftitution , & de faire mettre fes rapports
« bon frayai,, dut (a majefte ne pas les comprendre tout

On alfure que Judas Drouet , enragé de la fâcheufe


réception que lu. ont faite fo com.atriores de Ste M,
nehoult & de Varcnnes, a pris le parti d'imiter dé point
en point fou d.gne patron, lequel , comme on fait , après
A£î*ï vc fon maître à f9S euaemis> ^
La feuille du jour , dans fon charmant journal du i-
Aout(i), prétend que le fcul obllaele à la conciliation entre
es deux partis vient de ce que l'un veut irrésist.bumen*
Iadcftrua.ondelanoblcire,& que l'autre veut irrésisti
blement fon rétabliflement : c'cll-à-dire ouc les honnêtes
gens confentiro.ent à la deltrudioa de la ' religion de la
monarchie, des loii 8: des mœu.s, pourvu qu'on 'rctabttt
ce qui eft mdcftrudible : comme fi l'exiftcnce de la nobleffe
pouvo.t dépendre de la fantaifie de quelques gredius; comme
h elle ne fe tcjomllbit pas au contraire, de voir des ferpeos
s acharner a longer inutilera.-nt une lime; comme fi, enfin
elle ne ra.fo.c pas volontiers le lacrificc de fon aoca nul
lement, quoiqu'impollible , fi, par-'j , dit pouvoit &uv«
ce quonna que trop malheuretifemcut détruit,

~~" ""r *"


Nous avertirtons les honné'rés gens qu'il eft parti hier
j,ïï' Pi a'y AnSla"ffi a pnVun palleport fous le
nom de th-feur: cet homme eft deltlni à , recher le Jaco-
bm.lme en Allemagne, & s'eU elt wmc pub.iqucment à
Paris.
~W
il) Ln feuille du jour rommeucc ordinairement par tne
«tue eu ou l'appelle chariot journal. -
(m)
L'a(Tembl««, en fupprimant le titre de dauphin à l'hé
ritier de la couronne , vient de rompre le ttaite fiiit avee
le Dauphiné, & par conûqu-nt de délier cette province
de fon ferment de fidélité envers les rois de France... En
■vain fes députés fe font o fofes à cette nouvelle intrac
tion aux traites Malhcuteufemcnt leurs auteurs vont
bientôt échapper à

On dit que les poiffardes ayant été faire compliment à M.


Pubois-de-Cra/icê fur fon heureux rétabiiilement , il leur
a fait une fi petite libéralité, qu'une d'elles prenant la parole,
lai , dit : ma loi, tu étois bien laid auparavant", mais à-préfent
faut convenir que tu fais un vilain B... . Cette anecdote
nous rappelle que les Anglais fent convenus d'appeller la
phrénéfie françaife actuelle , the frtnch pox : aiufi voilà
M. Dubois un double frtnch pcxed.

. On mande de Luxembourg , que S» M. le roi de Suéde


devo.t y arriver le furlendcmain , Si. qu'il devoir aller avec
M. le feld-marechal comte de BouiÙê., rccomioitrc ■ lç
fameux camp de Sierk , dont la pofition eft fi lo midable,
que jo mille hommes ne peuvent abfolumei\t point y être
forces , ni attaques , ni même tournés par aucun côte.
Ou croit qu'il fera occupé fqus tres-peu de jpurs.

S
CE JOURNAL paraît tous Us matins.
Le prix de Vabarmement eji de 3 liv. par mois
pour Paris , & de 3 livres 1 5 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejï établi.
rue Percée-Saint-Andrc~des-Arcs ,.N". 21.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de i« Ville,


1
N'° 49" ipr^à /e w* j»7/< '«
Jeudi 18 Août. %*A m^ji,iS à LanAtcù
»
JOURNAL
DE LA COU X ET DE LA VUL|,

Ton: hifeur de Journal doit tribut an malin


La Fontaine.

Tout remuement & changcnciit de; Ioï, créances, ciuf-


t tunes & oblétvanccs ell tic -dangereux, & q«ii produit tou
jours plus te plus-toft mal que bien. Il apporte des maux
tous certains * préfens , pour un bien avenir & incertain
L:s novateurs ont bien touiiours*de> fpecieux & plaulîbles
Itres} mais ils n'en font que plus iufpcdb, & ne peuvent
échapper la noie d'une amitieufc préibttiixion , de penfet
voit plus clair que les autres, & qu'il faut, pour établi
leurs o,'inions , .renverfet un état , une paix Si un tepos publie.
Pierre Charroi* , Liv. 1 de la Sagcflï , ch. 8,
VaS- 3 3 s» U'1- &e £tyde is;«.
Si dans les ditfcrens états , le nomSre des m-giftrats fu-
pténic; doh être en raitb'.i invetfe de celui des citoyens, il
«'enfuit qu'en général, le gouvernement démocratique
convient avix petits itits , tautocratique aux médiocres ,
te le mona.cUioiu aux grands. Cette régie le tire immédia
tement du principe.
• Sc.Jezn-Jacjuts Rcujfiau ,Ccnt.foc.

ASSEM3LEE NATIONALE.

Se'ancc du 17 Août.

\J N dé«ef déclare que l'air.rnblée i,c tiendra plus fjs féan-


c'e« le loir.
Tome IV. Année 17^1. Cet
(388)

VARIÉTÉS.
frLorfqu'il a été queftion de décider à l'alTembléc , fi en
laîlleroit lul>(iftcx le litre de prince, on a été étonné d'en
tendre le duc d'Or., réclamer la queition préalable. — La
regretteroit-il .' Giacc à la bonté & à l'humanité de Louis
XVI, cette queftion a été (upptimée.

C'eft aux pieds de la tendre Sim.... que file aéluellemjnt


l'Hercule des deux monde';, & qu'il explique le plus faim des
devoirs. Eilc lui dii'oit dernièrement : comment voulez-vous
que je cioyc à vos fennens? Celui quia trahi fon maître
fera-t—il plus fidèle à la maîtrclTe ?
ufu •,"»•••.■ - i
: .-0:5* --**-<",,
E N I.G M E.

Je fuis tantôt noir , tantôt blanc.


Cn m'achète chez le marchand.
Je fuis fait pour couvrir la tête :
On m'appelle un chapeau-, devine, greffe bête.
(A dtmain le mot de l'énigme)-

.L'a dépuré chi confeK-général de la commune de Saint-


Georges en Lorraine , & qui pis eft fon maire, s'eft prefente
avarft-hier chez M. L , ci-devant avocat au cçnfeil , pour
le prier de lui rédiger une pétition à l'a'!er!blce, nationale r
( pat laquelle les pauvres payfans de Sairit-Gtorges , après
l'avoir humblement remerciée de tous les biens dont elle
a comblé la France, lui repréfement qu'ils fe contenteront
bien des vieux aflîgnats dont les Farifiens ne veulent plus,
puifquMs les l'ont brù'cr chaque femi'ine. —M. L i'a ren
voyé , eu l'adorant, que, fi fa motion ri'éroit pas appuyée
par un certain M. Camus , il n'y avoit riai à faire»
( 3^)

Changement de domicile.
Le ficur Le Dru , poreur de fomicties , ci-devant tnès de-la
foire Saint-Germain , demeure maintenant quai de f-'cltûire ,
eu rez-de-chauflec de l'hôtel de M. le marquis de Fil
lette.

Dialogue entre le patriote NoAIL... , & *{n


Ariftocrate. .
N o a 1 1....
Comment vont les affaires ?
L'A RISTOCRATE.

Fort mal pour vous.


N o AIL....
Je gage que vous ferez penJu avant moi.
L'A RISTOCRATE.

Dieu roc garde de parier !


No ai t.... '
Pourquoi donc ?
L'A RISTOCRATE.

C'eft parce que les pendeurs font encore à voî ordres.

Voudr-z-vous bien, monfieur, inférer dans votre pro


chain N.° ma demmdc ei-apres?
Un particulier , âgé de jtf ans , voudroit , fous le caution
nement d; (a femme, & en vertu du droit naturel, en époii-
ïcr une féconde de 17a 18 ans. Il prie de faire çonuoic«s
( 35)0 )
par la voie de ce journal, iï fon zèls co.-.ftitutiomici peut
être agréé.
C. lu de y es. abonnés.

Extrait dune, lettre d'un vieux militaire à fort


Fils , Capitaine au Régiment d\... qui à
prê'.é leferment.
. . . ■. Tu connois ma mnifon ? ne t'ivife pas de t'y pr '*
femer tant que je vivrai; lipri. rm mort, tu [OJrras y venic
pour recueillit ta part de ma fueceflion ; nuis elle fera
mince
-___-=»-____ 'v U> *V-
Pour faire partir Je Paris tous les honnêtes gens d'une
certaine cb.lfe, i; ne s'agit eue ri'exig r un fermtnt civk.ue
de tous ceJx qui vaudront entrer dans une roaifon où il y
aura une banque de 3 1.

Les bons patriotes font prévenus que le fieur Vilhttt


engage beaucoup de jeunci gens à le luivre en Allemagne:
il levé toutes les (liffi-'iiltes , en leur aifuiant qu'il connoic
tous les partages du "Rhin;

On vient de nous pr. venir qu: les patriotes de Montaubao


fâifoitnt taire à leur manurachue ordinaire, rue Ticjue-
tonne, N°. 7 . une complainte pour prouver à toute l'Europe
que nous rous Ion mes trompes, lorfque nous avjans >in-
dique l'cudio.t où !e fabriquent ieuts adre.fes.

Fztrzit dune lettre d'Heîdtlbcrg , du -r Août. — Te


vicom c rie Miiabcau vient de nous dite qu'il avoir fait a •-
j.ict à Ethingen u» particulier qui avoit pris le nom do

V.
( 391 t
et Fiat , offic'er ail régiment dr Vcitmndois. Cet hornm»
b avoue qu'on lui arvoit, donne à Strasbourg le brevet d'of
ficier de M. de Piat , \ oui jouet à hthingen le tôle d'ef-
pion ou d'ailufnn, félon les ciiconftanccs.il a donne des c-
claitolfemens lur l'sfiaite de Marfeille & fut celle du 6 Oc-
t >brc, donc il etoit un des principaux travailleurs. Od garde
à vue cet homme, cjui pourra fcivir en unis & lieu a la
confrontation.

T,« facobins de Rhcims, ayant répandu que M. 1 abbe


icMaurous, vicaiu -central , dillribuoit des écries metr-
diatns , le peupie eut que. cet abbé devoit incendier la
ville : on le pottrfuivit fix à fept heures; il lut forcé- de
fauter les remparts; enfin il ne dut fon falot qu'à un homme
tiuï la rcconnoillancc ne permet pas encore de nommer.
Peut-on dirî m intenam les tons Champenois*. Mais dr.ns
Je mois de juin dernier, ils ont donne bien d'autres preuves
d; leur bonhororuie & de leur fidélité'.

. Extrait d'une lettre de M. Duma. . , à Mad.


fon époufe, datee de Met\.
Les Impériaux doublent leur ligne depuis Lorgwi
jufqu'à Moiitmi li : il pp.roir que lear projet cil de ptnt-
trer en France pai ce cet:, & o't m: reher a Paris; je vous
prie, vous exhorte & au befoin vous ordonne de partit
avec votre mère & vos errans.

Oute l'enluminure ]aco-fctii!lnr.tinc que M. Eti-Jeûiî-


lant prodigue à ion journai du foir , il parole s'être engagé
à fournir chaqnc jour deux ou trois menlbnges pour remplit'
l'article nouvelle.
C'cftpour cda qu'il n»us dit , dans-fon N.° 405 , que les
habitant de Mors ioupirenr r.pvcs l'arrivée des Français
patriotes, pour les délivrer du joag qui les prellc.
Et plus bas , que le miniftre de France à Varfovie a té
moigné ouvertement le piaifu que lui faifoit l'aneftation <hs
ioi des Français. M. Eti- Feuillant autoit facilement
donné à ce lecond menfonge une couleur de vérité , s'il eût
eu l'efprit d'ajouter que 1" roi des Polonois irrité d'une pa
ierie infolcnce , a voit challé de la cour un auftï indigne rai-
»iftre ; mais M. Eti'Feuillant en fourniflant des men-
. fongcs.n'a proUablcmer.t pas promis de les rendre vraisem
blables. ••

Extrait d'un?- lettre de Domfront, du to


août 2752.
Le vicaire de DoTifront , accjfé de n'avoir pas prêtée fois
ferment , pourfuivi par le peuple , déclaré innocent par le
-diftric"t , n'en a pas moins été pendu par les cannibales de
cet endroit.

On afTurc que le département féant à Amiens, a fait


ouvrir toutes les eglifes que l'évéque jureur avoit interdite?,
& çonfequent au (cas direct des décrets, protège hautement
la liberté du culte de nos j ercs. Ce n'eft point un farcafine
contre la conduite tenue à Paris , notamment à l'cglife des
Théatins; c'eft un fait. Le département catholique a en
voyé une adreile à l'a;i emblée : on dit qu'elle n'a pas été
auliî bien reçue que celle fur la prife du roi.
-1 I —iiwi "; ■-• ■ ;■ ■ :.r'<j
On remarque dans l'hiitoire des contrôleurs-générnux'des
finances , qu'il n'y en a eu qu'un qui le foit appelle Camus ,
Çc qu'il a fiai par être pendu Se çtrangle, jufqu'à ce que
mort s'en fuive.
—— r
AvertilTez vos abonnés, nous écrit-on des Pays-Bas,
çue vers la fin de feptcrnbre ou le. commencement d'oîtob.c
] roebain, l'amidon renchérira beaucoup, 6c que les fauilc-s
.c.»euei feront à un prix .fou en France.
( 393)

On alîure que Camillc-Defmoulins , picm' des dernier»


caprices de Sa loi martiale , a été offiir fa fange & fa plume
au genetal Bender , Se que celui-ci l'a laie ramener fur la
frontière à grands coups de pied au cul, en lu: difant: gre-
din, retourne à Patis, prêche le carnage & la yLvokei
tu ne mérites pas d'etre pendu ailleurs.

Le théâtre de Molière ne s'cll point aflervi au génie Je


fon patioti; il s'enlumine de l'efpit démagogique , Se rz
fuccefiivement reprefen; er les journées des 5 & 6 Octobre, du
*8 Fevriei , de Vareunes ,&c : déjà l'ou y voir laTgue dci
fanatiques Se des tyrans, & la grande revue de l'a. mec noire
Si jaune, pièces écrites avec ud Ici .. Four donner une idée
jufte de ce fpeitacle , il fufrit de dire que papa yoidil Se le
doue Syllery en lont l'amc Hé Ici protecteurs : ils fourniin-r*
les anecdotes, les bonnes idée;, les traits piquans ; ils j
jouillentdelcursentri.es fous ia fnilc condition d'applaudir.
Les amateurs qui voudront voir ces deux figures, en at
tendant qu'elles accompagnent Jourdan Se Nicolas an ca
binet de Curtius, peuvent les trouver au théâtre de Mo
lière tous les jours à fix heures.
On alîurV que c'elt pour mieux fuivre & enrichir ce fpec-
t acle de leurs productions , que c;s deux iouverains neg içent
depuis quclque-tems ie comité des recherches. Ils out déjà
trois drames patriotiques fur le métier..
Dans leur tète un beau jour ce talent fe trouva

On nous mande de Genève, que la baronne de Tkun-


âer-Thin-Sta.. revient inceliamment à Paris. Hélas !h pau
vre SuiJjeJJe ne fait pas que fon mari va être oblige de lui
fermer la porte-, car ay;int reçu de fa coik la dttcnfe d«
communiquer en rien avec l'afl'cmbke nationale, il s'e-xpo-
feroit à en rencontrer beaucoup de membres dans fon lie ,
C 3*4 ) ,
s'il recevoir eneore fa- femme dans fa maifon. Cette £-
meufe baronne, fi décriée par fon efprit , & fi redoutable
par fa figure, va donc coucher le jour de fon arrivée dans
la rue ! Nois annoncerons, au jultc, à tous nos abonnés t
quel fera ce jour déplorable, afin que vers la -nuit, le*
gens un peu délicats ne fortent .pas de chez eux.

Le maréchil de Lowcndclriz pas eu tant de p?îr>e en af-


fiégeanr Namur , à prendre le Fort Camus , que fes enfuis
eu ont aujourd'hui à en tirer de quoi .vi vie...

Quelques officiers que les circonftances ont fore: d'abai>-


JonniT le 1er vice , fc préfeuterent la. (emiinc dc.niere chez
M. Duport . . . p'iur le prier d'accepter leur démflioiij
ajoutant, que Jîiofubordination de leurs foldats les a»ok
décerminés à prendre ce parri ,dan,i la crainte d'être c haltes :
—cela ne vous exrtife pas , m'-lfievirs, répond le minifti -; vois
éeviez. vous lailfer renvoyer ; c'etoit. votre devoir-, il f.illok
refter jufqu'à ce moment : Monjicur , Interrompt l'un de*
officiers , ce moment a toujouts été attendu par les
mïniflies , mais les officiels l'ont toujours prlyen..^

Bouche de Fer. — Pourquoi les Italiens ne donnem-


îls plus Ri.hird cocjr de Lveri ?
Kép. —C'eit que Blondinet lenr a fait dire que les
ientimens de liloiidel ne lui plaiioient point. ■ >,..,.} v

On s'abonne pour ce Journal rue' Percée Saîht—


André-des-Ârts , N.° 21.

De l'Imprimerie du Journal d,e la Cour S: dp la Ville,


N.° <o. A -*«-^ Qra nje infurrtflion nu
Vendredi^ Août. ^ /«K^'-^""«- '

JOURNAL
de la Cour et de laVille.

Tout faifeur de Journal doit tri-but au nulin


La Fontaine.

Avis aux Lcgiflateurs , de la part de la Bruyère.


Il n'y a. qu'une afflicVion qui dure -, c'eft celle qui vient de la
perte des biens; le teins qui adoucit toutes les autres , aigrit
celle-ci. Nous tintons à tout ir.»msut , pendant le cours de
notre vie , où lt bien que noui avons perdu nous manque ,
Se nous o'oubhons jaunis ceux qui en font caufe.

Prédiction de Mathieu Lanfberg, pour le mois


de Septembre 179:.
»» Un habile général, nonobftant la grande infériorité de
■» fes foldats, remportera une vi&oke completiç lut fon
n innombrable enn?mt. Oa v» fiia-meot écouter les de-
» léances de la ehffc indigente, mais non moins cherc 6c
» précieufe , îles b/,birans des campagnes, en diminuant le
»i fardeau trop onéreux de leurs imj>o(ïuons. Courriers por-
;.>» cents des plus agréables nouvelles. Echafaud drclle pout
.«> punir des criminels deiautettahiîon. Orgueil bien rabailK.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du t8 Août,
I iE département 4es Pyrrnnefs orientales a annoncé qu'il fe
failoit des mouvemeus dans les troupes efpagno'.cs : il dc-
Tom« IV. Année 175*1. Ddd
( 39* )
mande des fufils & des munitions , dont il manque totale*
flKm. On a accordé deux cent mille livres de penfions atlx
pettonnes c;ui ont concouru à l'arretarkm du Roi.

variétés.
Air: N eus ncus rr.arkro.-is dimanche.

Voici l'er.ncmi :
Ah ! mon bon ami ,
Ter.on.-nous fermes : je ttemble.
Quel bruit .l'on entend'.
I 'oreille me fend.
Ei^-ee la canon' Je tremble.
De quel aire
Eii-;1 pofte .'
Je tremble.
Je n'ai p;>5 périr j
J'.-.i du'ftialEéur :
Je tremble.
Pas n'ai froid courant, .
Mr.is ne fais comment
Il arrive gue je tremble.

Grande victoire remportée au Palais--Royal


par vingt démocrates > fur un arijlocrau de
ûiiinrc ans- déformé.
Mardi dernier , art jeune chevalier d; Maltie fe per.T, t
ecut -eut irciilcret-meiit de dire ce; nii'sl pcr.foit des atro
ces folie* d;i jour. Un ptitiote sVn fenndaiifai deux patriotes ,
trois < Titûotts , v;r.j;t.rE;r'o--fs Te réùnirciit courte ce ietiiTt ir.-
diferet. Er.tr'arstres , desx d'en.-r'ei's fe iïgnàlcrent cçntic lii,
& l'un d'eux cira bweai^t fon fabre & ie bleila à la tête.
Le batrn fut conduit ay corps-de-garJe , où , comme de
taifoi, il fut bir-ii convaincu du toit de s'être defeaiu ftul
cotatte vit -et ou txente.

A
( &7 )

Quand les Français débarquent à Douvres & s BnghroB ;


«m leur dermndc s'ils l'ont patriote?. .S'ils répondent oui,
•n leur dit : le mot patriote n'a pas cherrions la meune accep
tion qu'en France. En Angleterre, un patriote eit im honnête
iomm-, qui aime dieu, (on roi , fa famille, la terre qui fa
tu naître, mais en France, c'eft un fcèkrat , un facVieax,
on impie, nn régicide, un mon lire , en oh mot... Allez,
nais ne mordez pas les Anglais.
, ' Times.

DIALOGUE
Entre le Duc Z>'Orl.... & BARN....,/e trou
vant nc^-à-ne^ dans la cour du Manège.
Le Pue d'Or i.V'.'i
. Ah ! c'eft vous , Bain.... ? Je fuis bien aife de vou« trouver
feu) : écoutez. Parlons-nous un mitant à 'coeur oiv rt , fans.'
Craindre de nous raire horreur: exjji:j'.ie;-in <î pourquoi vous
m'avez a a donne, & pou quoi vous vous oevourz aujour
d'hui à un tâutomc de Roi? Dite»; me croirez- vous toui-
à-iait ruine!
B A R N .. ..

Non , monfitur ; je crois bien que vous pourriez encore


rn'acheter quelques aimes; maio tant de pl<.ts tdCiicux tont
Maintenant ce commerce , qui je le quitte par ori'iieil autant
5juepat dégoût : j'aime l'argent , je l'avoue; mais j'aime un
ipeu'la '_>ioj:e , S: j'aim: encore li vie, & enrtt nous, quand
«tt rft à vos gages , on cft trop iûr du deihouncui , & trop
<-j*i'ii de la corde.

Le Duc d'Orl. ...

El qa'attendez-vous de plus do parti que vous embraffez \


( 3i>8 ) ■

B A R N. , . ;

r Ci que j'attends ? Rien oc pofitif ; mais du moins j'aurai


écoute une fois le cri de-'rna coiii'cicnce, |& j'aurai rif-r
que une <*r;uide fortune pour àne beUe caufe : je ftiecombèra»
peut-être ^ mais alors ce -fora fanv honte , Scperidu pour
penau , j'aime mieux l'etr«'ji>aï fa jiiftic» que par la joftice.
LrD tic d'Q àk...? .->
Ce que vous dites - là-?ft fbr« *aif -, mate fur qcrôi e(-
pérez-vousle rérabliliemitnt-de.la < ebutonrfé ?
Bar n..ïî . .
Sur1 quoi! fur lesv psgï^ 'e/<U? rrriJiiQns de malheureux J
f*r fa laffitude,<l<iiî£.iocjt^s, for, jcbefein d'une force ref- .
peftable, & fur la ' clérpence certaine du Roi, de cç Roi
qui n'a jamais uie 4^ -fer pacte, que> pour combattre fou in—
for une,
L t , D v. «k ■,»>;' O B3&3,;,., .loi; sr-Ç

Vons êtes fou , mon ami! comment poiivez-vous croira


que fi cette cour fe relevé jamais , séile ne foit pas auili vin
dicative qu'elle
' - ..:..aura ■;été',';'„.'
malhcureufo
. '..T-:-.! ,-il ,";'!. :?[ , laitj
, , 11,1-
B A R N. . . . .jllsdîi-*
'
"■"■ ' .» «, - ir' ,
Oui, je crois que , pour fon intérêt même, elle fera ge-«
néreufe. ;,Hi y<r>!.o*,..->.:c-.'; .«(Uni''}
Le Duc, r^;0,Rofc. ,cni.v,.j;o;à:^ r
0noi< la reine mîrfic n'iarnolérà perfo'nrie à ;fés ibà*
vériVrs' ,;> " '" °'!;'!œ;''
B a r ^;.;. ■■ r'''; -*; ^«s™*»

-, " I :■■ .. I. liî'JïHO!»-


Non; maintenant 'e malheur l'a rendue trop grande -
p^jur que jamais la profpénté la dégrade.
Le Duc d O r i. . . . ■ ■•■
, ■ • '.t, ■•"•*'
Il n'y aura donc perfonne de faciiSé ? ^p*J ')' -
< 199 )
B -A R N. ■ . .'
Si fait : il faudra quelques victimes pour le (âlut de. la
pVtéiué; msis ce fera la nation afTemblée qui les nom-
rn:ra , elle renie condamnera ceux qui l'ont avilie, cent
c,ui l'ont rendue un uiftant régicide , ceux enfin dont l'im
punité la dtslionoicioic oterncllcmeat.
0 U C D'O R I.
Diable ! mais vous me faites. peujr ; cependant, mon chef
Bara... , vous me fattwie'ji ,t fi^ j'*toi$ «&4angcr ; n'eft-u
pas vrai ?
B A R 1*. V1. .
Ma foi, j<vn'<5n fèïj rien;: vèVS'ÀvGé que mon hutna-
o'ué trouve des rVaàne«',datis le fang' réparMaj-Tous »'en#
ten'Jct î <-ft "^ "'Cm™ "ii"fri!j .1 -.il 58 ,•.!-'. L- t
■ '■•''•* & D v cv ômd* é.- '.'••—' -;

Que trop , ingrat ! & les mille -fouis ^ue je vous ai


prêtes en or à votre arrivée aux états-généraux!....
- ■»» ;:.' l'i ■■• • " -.'B.A B. ,N. w.»b; )l 'i,o • i •; i .t ■.•,*

Eh bien , je fuis homme à vous les rendre au pied d^


l'échelle.
Le Duc d'O r t....

Finirez donc! vous me faites trembler de tous mes tneih-*


bres: écourez-moi, mon' ahtien ami, ccôotezlmbi; j'ai encore fit
cent mille livres de rente en Anelcterr?.-, fauvons-nou^-y cn-i
f;mble; nous achèverons de, coriompre le prince de G,.., & avec
l'aroent de les ufucien Se le mien, nous eut reprendrons une
nouvelle infartçition, dent la France ne fe relèvera plus.
BÀRN.../ '", •J-,'*'•

J'en fuis fâché, mon pauvre prince, mais il u'eft plus


«tms, je me* fuis engage duns un lôle honoiable ; je ne peux
plus reculer, , : v. -■■•• .,..»/■
( 4co )
Lé Doc d'Ori...: i
[ Je fuis donc perdu ! ah ï Mirabeau, fi tu vivois encore $
tu tu ii ois avec moi.
-.... . B ARN...
Lui ! vous le cormoilTiez bien ! Je cro's plutôt que dans ec
monvHr-ci il feroit del'agent de votre tête; s'il 1? pouvoir:
mais fi vous ne voulez que fuir, Laclos voas fufftt.
J.- Le Doc d'Or l....
C'eft vrai 5 mais du moins ne me trahùîez pas , & fermej
les yeux for ma fuite.
-"*!. ^, B AR. N... »
Allons, j'y copfens; earilfaut bieo s'acquitter avec vous J
mais partez bientôt , car , dans un mois, je («rois peut-être
focce de vous lacrîficr.

Le Doc d'Orl....
Mon dieu ! je fuis tout prêt -, depuis trois mois mcfjoalles
font faites , & je couche tout habillé.
«";.-•...-■•• _ > ■'■
B A, R N... SJ

C'eft fort heureux pour Mad. Buffon\ Mais, écoutez


J«en : ne vous a vifez plus , a vint votte départ , de me faluer,
ni de me parler, en quelqu'cridroit que ce foit. Je veux au
jourd'hui que ma conduite foit fans repioche, & que mon
repentir foit fans tache. '0
*■• Le Doc d'Ori....

Je vous dosne ma parole d'honneur

,..,.,,. B A R N...
• Point de parole d honneur, fi vous voulez eue je compte
fur vous. . • .
( 4or )
Lt Duc d'Ori.:;: ■ v
Allons , ne vous fâchez pas -, je vous quitte pour jamais:
Adieu , mon cher protecteur.

B a R n . .. {fiertment)
Adiea , fouvenez-vous que je ne vous connois plus.

Qui pourroic calculer tous les rmlhearS auxquels Pari* fe-


to'tt en p oie aujourd'hui ,fans l'hcureufc eneigie di-pîpyée
par 'a mjniclja kc fie la garce nationale daus l'aitaire du, 17
juillet !
Les lumières «jui commencent à éclairer cet affreux myf-
teie, font elîr.iyar>tes !■ Tout annqncc que l'orage avait. cic
préparé de loin , fir' eue l'explofton en aurait t té lerr.blc. • *"
Le projet des taâLux :c:-ubiic.i'.ns etoij de raite couler
le fang dans;touies les rues d„- Paris, & d'immoler à leur vea-
geance la très-grande majorjt.- tic i'efièmblée , ia munici
palité , la gatiic nationale , Se. tous le* citoyens arnis Je
l'ordre! •
Une cho'fe qui n'etonorra que ceux qui ne connoitTcnt ai
les caufes fecrères des événcnitns , ni les partis diff.rcn-. qui
déchirent la Capitale, c'ell que cc"n'cto;c point fur la tére
aes ariftociates , propremeQt dits , que les cqi jurés av.dent
dirigé leurs coups. L'ariftocratie ctoit bien iç pïèccxte,;
«nais le véritable objet cto t d'achever d'ecrafer le parti 'cjji
"tient encore dartf (ex mains les fragiles rellbrrs du peu dé
force publique qui nousreftc, Se qui lutte fi couiageufement
depuis deux ans contre l'anarchie & le> fa&ifux.
JLe tribunal du-fixieme arjondilTement Travaille fans re
lâche &l avec ia plus infatigable activité à démêler tous les
fils de cette trame tinébreufe. Les membres de ce triounal
mettent dans l'inftruftion du procès des fauteurs , complices
Se inftigatcurs de l'attentat du 17, une fermeté fit unemorlîi-
raton qui leur fait infiniment d'honneur.
' Nous avons lieu de croire que quelques-unes des per ->
fonces impliquées dans cette malheurcuie affaire , ne font
C 402 )
,up.Mei que ^une extrême imprudence. Autant il eft j»J«
jTalovet
V* toute la fevémé de. la loi, contre un feelerat
• P » nan "l f- Ôit à-fnopos d'ufet rie' clémence envers

geftions perfides.

Bonne foi de m^e^x furfes premières amours.


Quand, nouveau Polyphème, aux yeux de Galathéc
Je préfentois ma hue , alors épouvantée ,
La belle loin de moi s'enfuyoit à grands pas s
Comme ou voit un oifeau, par l'oifeleur lurpr.s ,
S'efquiver tout-à-e-oup de (a main trop avide ,
Et ecmillant encore , fuit d'une aile rapide.
Mais Iwfqu'adoiatoK de, fermas de la cour,
En foupirs bouffonnes , j'csha.ois mon amour
On le difoit tont-bas : qu'il eft donc laid , ma chère !
A la divinité c'eft un reproche à, faire.
L'on répondoit tout-bas :a-t-on tien vu d égal ?
Je n'ai point dans Buiibn trouve cet animal :
Renvoyons le vilain pM les pâmer, du coche,
C'eft un femec à rendre au colonel la Roche. (1)
Le Ch. des-Isl....

flVCe bon& brave homme écoït , comme chacun fait_,


ï la tète de la ménagôrk de Verfailtes ; ce dut fit due Plai-
famment à Louis XV: colon:!, je ce |rai rafle* a la tête
de ton régiment.
Errata du Numéro d'hier.
Vagty%%, % tt, on m'appelle un chapeau -, lifcjt»
m'appelle chapeau.
„,. isa^a^^=xm^a^^^^^^^^^'Jjr:œxam
m ■
On s'abonne pour ce Journal rue Percée Sauit-
André-des-Arts, N.° zr,

De l'Imprimerie du Journal de la Cour S: de la Ville,


N.° *j# t^i. Grand tumulte au Cafi
JkJS>t**«?k de Foi, au Palais-
Samedi -20 Août. JJM^ R°yaL

JOURNAL
de la Cour et de laVille.

Tout taifcut de Journal doit tribut au malin


La Fontaine.

La crainte aujourd'hui cft pour les révolutionnaires ; l'ef-


pérance pour les honnêtes gens. La crainte, fou vent plus
tourmentante que le mal qu'elle prévoit ; l'efpérapce le plus
(blide ^es biens de ce monde.
On ofitc de. parier que TarTemblee reçoit beaucoup plat
Je reproches qu4 d'éloges, Sl que les comices nous fouffl'e«
cinquante adrefles par jour. t
Dan un cornue de royaliftes, on a arrêté la définition do
Vtai co_urat»e , de celui qu'ils ont & qui leui fera faire les plu»
JrraBdes choies : le courage, ont-ils dit , confiitc à centioiirc
e danger ;à le craindre a i1è"braver.
La duchefle de Cumberland eft à Spa , & comptait pauer
•quelques jours.i Paris ; mais elle a change d'avis, depuis
Qu'on lui a écrit qu'au lieu de chevaliers fans reproches , elle
fje troaveroit plus dans cette ville que des chevaliers fau*
Culottes.
On lit dans la Noon-G-a^ette, que le roi & la famille
royale vont fe rendre à Spichéad , peut y pafler en revue la
flotte rormidable oui s'j trouve.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du tg Août.
J_i"'ASSEM8t.Êt a rendu un décret portant érabliflcmeat d'un
«ibunal de caffation. . . ,.
Tome IV. Année 179t. Ee •
( 404 )

VARIETES.
Messieurs,
J'ai l'honneur de vous informer que mon tribunal informe
contre les auteurs , imprimeurs & dutribjteurs de la Chroni-
■ que de Paris , du Courrier des s s département , des An
nales patriotiques & littéraires de la France, & autres
jour iiauï incendiau es; jultice lera rendue à tous , conforrrté-
ment à la loi Se à la plus exacTx impartialité*.

****** t aceufateur public,


Ce 19 août 1791.
-un.

Pourquoi 'es membres de notre parlement ne vont-ils pas


à Paris ï — C'eft qu'ils craignent que les députés de cer
taine ailembke ne les appellent confrères. Ils le fcroiear,
au moins. Telle eft leur impudence.
Times.

Il eft fort phifant qu'à r'inftant même où les armemens fe


prevîejlt avec une ad vite extraordinaire dans tous les ports
d'A'^'letcrie , on d i le à Paris que nocre flotte défarme. On
croit facilement r« qu'on defnc , & c'eft un peu le Cûtad.-re
des Parilieas. Ooycr. que nous fouîmes fur r.os gardes plus
que jamais. On ne fera pas un crime à un homme qui voit
Ta ïtàîibri de" Ton voifi" en feu , de chxicher à fe garantie
delà conflagration.
Times.

Huit ouvriers dans une ginguette, barrière Sainte-Anne,


ehanto nt lundi dernier en chorus : O Richard ! ô mm
Roi! l'univers r'aV-iudortnc. Les patriot-s , s'il y en avow
dans ce «ta.ee ,n'ofeient les f filer ; mais nous foupçonnoirs
: % ■ ■ -
( — 1

tjoe le nombre en diminue tous le; jours, & qu'il*; feront bien
tôt suffi rates que les écus en circulation.

'On a fait au chant du coq une parti: des honneurs que


l'on prodigue aux cciivahs aristocrates. L'imprimeur a été
patrioiife , autrement dit , pillé , infulté , menacé. Le redâc-
t-ur de l'affiche s'en plaint , & promet de braver tous les
danger* ,pljtô:que de renoncer à éclairer 1* peu pi». Nous lui
fouli.;itons courage & fuccès. Il n'clt pas au metias de cens
•qui ne demandent que plaies & boites.
1 ' * .»,... T7

L'évéq'.ie eonft'turiontie! de Meanx, à fon arrivée dans (


/CStte ville , re;ut la vilîte de M. DuIieUX , boulangei du ci- 1
devant eveque, qui lui deminla fa pratique. — Vous venci ,
ttop tad , répondit monfeignettr Mathurin ; vott.e çoutrere
vous a devancé S: l'a obtenue. —Tant pis pour lui, répliqua
Dulieux ; il n'appartient qu'à un Icéleiai de foilicittr Se,
de prendre la place d'uo autre. ...•.,
'.•■«•••■■ . i ,., u' ' '**

On don.ic avis aux amis du bog Roi, qne les fa&ieux ("ont
«3'accord de lis poullcr a bout , pour exciter des rixes donc
Lis piofkctoicni pour ramener le peuple qui fc la [le d'etrê'
leur dupe. Or> leur ie;cwn îuu'ie d .r.c madères, circanlpréls,-
& d'aitenlre patiemiv.cnt le tetou; tr.s-pioch ■in de l'ordre
& de la juitice. C'clt aux io\% à vençer les nom. êtes gerts;
«on le ir cjnieiilc de s'cloi^n:. de ces tentes du «le de Foi ,
•où-'é.j.bUifent loi & matin , les efpions des jacobins & da
■cornue JiKp'il.trut. ■ . .

«Que de dupes a fait cetre tévo'ntio'i fi étonnante , fi ra-


ride ! On fe coivo'e mi peu , en voyant comment Ont été
dé'jorcs les vils calculs <le qAeiqiws '.-::1jtis également iri-'
grati Se ambitieux. Les irobecilksl ils avoirut cru cjue tout
( 4o* )
étoit cortfomm4: la maifon même de Noai.... avoit donné
dans. cette idée irréfléchie & précipitée. Ceci donne la clef do
bien des f^rtifit irréparable-,

Ordonnance de -M. le Maire , qui règle la


feurniture & l'équipement des troupes ci
toyennes , &c,.... Il efl dit entr'aimes con
ditions, qu'il faut avoir trois chemifes.

( Cet article eft de rigueur )


Une affiche datée du 13 , affichée avec profufîon par
l'affi-heur àe la municipalité,' fur tous les pignons où (e
lifenr de, sffiche>, met le comble à notre fatLfjftion. En
effet , quelle joie ne doivent point éprouver tous nos con
citoyens , en fonge,:ni: qu'un certain courrier , qui , fans
fouir de foiv grenier, nous apporte chaque jour quelque
importante nouvelle, fe trouve dans cette affiche à l'ordre
chi jour,, par l,i rellitution que les tantes du roi ont "bien
voulu lai,; faire-, d'après U plus grande réclamation ? Rien
n'etrptche' donc ce braye citoyen de courir à la défenfe
de nos frontières. * . * • Bon vc yoyagf.

Nous ne répondrons plus à M. Eti-Feuillant ; nous le


lailTerons obfcur comme nous l'Àvorïs trouvé ; quoique de
Couche & de cœur , il nous faife tous les jours cette prière :
V.ar charité , rcndei-moi ridicule.
, ■

Les Jacobins font furieux du jugement de M. de Riolles ,


edmplettemr.-.t afcfoas parjç tribunal d'Orléans. Le club a
arrêté de revenir à l'ancienne man tre , comme beaucoup plus
expéditive & bien plus fùre, puifque les tribunaux font
compofes d'hennéres gens ; en conlcquence, on a fait hier
un ellai fur un boulanger , qui , fous la garde nationale >
tmroit péri victime d'un devoir qui devient» plus faint H'
jour en jour.

M. Limon , ci-devant contrôleur-général de monfei-


gneur le duc d'Orléans, eft parti avec Ion freie, pour Bru
xelles. Ils s'y fout adretfer leurs lettres fous le nom de MM;
Hailain.

Lundi dernier, jour de la vi.-rge, hs dames de la halle


allèrent demander au général la pcrniiiiion de préfenter un
bouquet à la reine. Le général leur dit qu'il alloit lui écrire ,
pour lui demander Ion agrément. La reine luitépondit: VC»:«
devt{ favoir, moniteur, que vous feul pouve[ per
mettre d'entrer ou de fortir du cap teau des Tuileries.

^ Un curé député & jureur , preli'é par les remords de fa conf-


cience , qui lui reproenoient (on criminel ferment , n'a pas
cru pouvoir l'expier autrement que par le lacrihce de fa vie.
En confcqucnce , il eit mooté au quatrième étage de fa
maUo» , & s'eft précipité par la fenêtre. Requies cat lit
face. —On a trouve un billertpar lequel il demande pardon
à Dieu , au roi 6c à fon ordre, de les avoir tous trahis, ôc
ou il exb/Jtre tous fes confrères i rérrader leur ferment.

Dans notre Ne. 43 ,nôas'avons parlé d'une poulette eon£-


titutipnnollc à nui un capitaine de cavalerie à rabartu le ca
quet. Nous venons d'apprendre qu'elle doit cette leçon à un
lieutenant-colonel d'infanterie & commandant d'un ba
taillon provincial, qui offre de dou;.l r le pari de 50 liv»
que nous propofoos au bas de cet artic.e.

Le quidam qui s'eft oppofé à ce qu'on IsiiTàt le nom (7e


yrinee aux rrercs du roi, n'a l'ait tort qu'à fes epfans, en f«

r
( 4cS )
Wîuifaf'tt lui-même à la qua ite de bourgeois. ' Son père pu
tatif avoit, à là vérité, tianugé avec fa mère imais-fon grand'
père n'a jamai; voulu actrcditcr l'erreur publique par fa
rccoïinoillancv , & a perfifté mîme en mcurant à le rouer.
________ ■!>'''* ^™*
On 3 quelques violences à faire au meilleur des rois.
Les groupes le forment impunément au palais - royal :on
y inluite les honnêtes gens fois divers prétextes. Un Amé
ricain fans cocarde a été conduit au cotps-de-garde, à la
ftfârcsb : 1»$ motions inctnfiaire; s'y renouvellent > nous
oCon's prédire quelque nouvelle atrocité.

Gr.in.de prophétie de M. Vablé Maury vérifiée.
M. l'abbé Maury, difoit un homme du peuple, nous
a prédit que les petits ailignats nous tueroient. Il nous a
fait enteodrû que c'étoit un tour que les enragés nous
jouoient pour fe debairaifer de nois, quand nous ne leur
ferions plus bons à rien. Il avoit fièrement raifon ; mais
on uous avoit enforceles.

On dcmancioit à un Anglais revenu de Paris : les Français


for.t-Hs libres ? —Oui , dit-il , ils le font (ans doute-, mais
c'eft comme les fous qui fe (ont échappés des petices-mailons»
Motning-Hcra
o là.

Beau mouvement de Julie-Talmou\e.


Dimanche dernier, à cinq heures du marin, le coleur
*j Cl.akt du Coq, & celui de Pétition à jes commet-
tans, s'obfervoient toas les deux au coin de la rue Chan-
tevenne, dans le delTcin de fe coller l'un fur l'autre: le
premier , qui étoit le plus fin , cole Ion Chant & s'en
va-, le fécond tout joyeux, cole fou Pétkion par-dclfns,
& s'en retourre triom, haut ; mais foi) rival qui avoir fait
le toar par la barrière-blanche , revient avec un fécond
Cl.ant, vous recouvre mon Pétition , & l'Ane fe trouva
C 409 )
entre deux Coqs: tant de rufe fut pourtant inutile; c\e
Julie-Talmou^e , qui tentroit à cette hcute-li , d'une
orgie jacobine, s'arrête devant le placard vainqueur, Se
ruticule d'y ttouv.T quelques lieux communs allez fages,
elle l'arrache au péril de fe> ongles , Se s'écrie en jurant:
quoi\ c'eft dans ma rue qu'un^ peuple abufè vient
liie de pareilles horreurs ! Ah ! j'y mettrai bon ordre:
j'y raccrocherai jour &. nuit. — Depuis dimanche le
quartier cil dcfcit.

Le tableau votif & allégotique qu'on voit à l'extrémité du


côté gauche de la fallc où s'alicmblent no. Icg (hteurs , rç-
prclentc d'un côté , fur un piédeftii , la patrie tournée vers
la ville de Mon; , & qui l'emble dire : levavi oculos meos
in moment unde vente t aux. Hum nuhi ,• de l'autre, une
veftale devant uii aiml fur lequel on vuit un brafier allumé;
il ne relie p'us que n'y jitter la conflit ution. La urce joiec»
chnc.in reptenita far place , & toute l'Europe applaudira an
facnhee.

Les comités de révfion ont avoué , par l'organe At l'ora


cle Th'jiu et , ce que tout le monde lait de, uis long-tems ,
«juelafilie .1 T;ut!,ct i^c peut m.ncher fagotree contime cils
eft. .Cette dêclar.ttioii , dit fnblimcmerK noire petit ami
Garar , n'a cccajicnni aucun mouvement dans l'af-
fcmblée. Nous le croyons fans peine i ils ont des orciltc's
& n'entendent pas: ils n'ont que des mains pour prendre
leurs dix-huit livres , &c.
1

Article demandé.
Rad... de Sainte-Fo... retourne en hnnnc compagnie
depuis la révolution , dont il elt un des plus fervents apôtres :
c'elt le même , qui, après avoir dilapidé les deniers de Vf.
le. «onuc d'Artois , fut établi fut la (clkttc pat 1* i»clem,e.nc

*-.i
■■* » *'.'.«!»ww*iwpp^w

C 4*° )
te Paris , & de fuite auroit été pendu , fans la médiation
ttiiéncotditufe de ce prince. Ce croquant parue mercredi
17 au théâtre de la rue de Richelieu, avec M. le premier
préfident de Brogl . . . , & l'ex-miaiftre du Ferri . ... Ils
avoient demandé le marchand de Smirne , joué par M.
Bugafon , qu'ils venoiut chercher pour fouper.
Il eft des nœuds [écrits , il tft des fympathies :i\
s'établit de l'oreheftre au théâtre, une cori-lj ondaucc :c
regards fins etute ces quatre comédiens , St routes les
plates al'ufîoos turent fendes par eux , commc.des ateicif-
mes délicats le feroient par des gens de goût : ce tems-ci
met ces meflieuts bien à leur aife.

Je ne veux point d'une conftitution qui donne à tout Je


monde le droit de faire le mal, & qui me prive de celui de
faire le bien.

Il y a tel département , a dit naïvement M. de la


RoçHefoucauh , qui depuis quinze mois a fait pour s o
mille livres de frais d'impreffion. Or .nous avons 83 de-
partemens; mais les diltriûs, les municipalités font suffi
imprimer, car c'ell une maladie qoi s'eit emparer .1' tous
les corps admimltratiis. Pauvre peuple', te met-on allez en
prefle ?

CE JOURNAL paroît tous les matins.


Le prix de i'abonnement eft de 3 Uv. par mois
pour Paris, & de 3 livres 45 fols pour la
Province , franc de port. Le Bureau ejt établi
rue Percée-Saint~Andrc-des-Arcs , N°. *V

De l'Imprimerie du Journal de la Cour & de U Ville,


■von • y îlijii »uH -.^rrrloî.agilTUo JM mcur-u^i '! "

Alt .'-.*--■ •■* *'A JiAv,»..v^ K J»3»i oc. "b -Al

-fcf * rets ^c-tou^reViriis fouf mon^m^ns11 votV'


fwilttul'hier , n^nt;PttvMrffltt pkr 'lï 6^$^ &[cà]
nkft pas moi qlii'voh? lérifïait idcSitioîtrï :' je fuis très-'
fanfibie à Vituiérêt èè '\'^Éèakï'.]Aaii én"aVienaant qu'il fej
fafle connoître, jevous prié dé publier' cette' lettre , pour
oup l'or» fachc.que j'y fuis aWolnrn«rit étrangère. Loin
djaucun talent poétique , je pouffe même bien loin la mal-
aârefte' *çn /JXp/«, puifque; depuis d.cajt ans ^: je ne puis,
rruîgré plufieurs mémoires , r^uijjr à me faire entendre ifs
doit {t'< cent» 'feïJbXitkâ rtfùi 'ritftànt^s' ènjfans..,. te ut
raalW eft ldft/> 8é HJin$irer' -des tWt's; ni (tes 'cimes ^
mats en me ràp'peflarit avec plus d'énergie, aux honorable*
vérités d* ie£Vâfï 'fcironyrnes, fl ne "pluï'cteinàYe Tcfpé-"
ranec d'un nom qui n' cil pas fait pour refter maltraité des
Fraii^ hSi, Tj&clifÇfi, dfl pou>T<>tfc momentané dé deux mé-I
chant , ,^' jdç „ UeJ^utiy jgqbt##s finupùi aux tfcltvti
du âffyaufp}<! (U^TfifâmVtf, >b 2-:ib , >■>■.
' Je fuis,9tes--G*w4oht,Jf'5.-i!Ï»>lvWx.' '
16 août 1791. «'" s';;

-. .. • Nowiçwù littéraires. ■;
Gblttâtèn des opinions 'de M. Màtouet, z vol. i/z-»« ,

Citer M. Malouet , c'elt faire le ^lus bel éloge d«


6«ifce:ttcs«atta*6irftc c*lfcî&ioB. ] '-- *'M .' • -"• '" '■
L'école en BONfiiCR, nouvelle édition , augmentée
d'un volume. Se trouve rue & hôtel Serpente.
Nous croyons -rendre au publie en forvice importât ,
en lui indiquant cet ouvrage , 'comme le plus utile que nous
eonnoiflions à être rais entre les maies de jeunes gens de
l'un & de l'autre fexe.' ( b

Qu'en arriverait. î par M de Boisbaudron, brochure


in-s" de 90 pages. A Paris , cher let marchands de
nouveautés.
« Je me fais gloire, dit M. de Boisbaudron , dans l'a-
»» yçrçiftemeot qui eft à la tête de cet ouvrage , de prô-
». felTer ouvettement un grand dévouement, ut) grand amour
»» pour mon roi Çc fa famille ; uoekatne& un mépris profond
» pour les fçélérvs qu» pnt perdu l'empire , & qui nous
»» ont entachés de leurs forfaits ».
Les vrais principes d'une bonne conftitution -, par C. L. Du-
creft , ancien chancelier de la maifon d'Orléans. Brochure
ins." de 110 pages. Chez les marchands de nouveautés.
Le but de cet ouvrage eft de propofer un mqyen de ra
mener la paix parmi nous, de rendre au Roi une autorité
Îu'on lui a ravje pour notre malbeur 8c la deftru&ion de la
rance, & de fauver ce malheureux empire d'une ruine
totale.
Des caufes de nos maux, de leurs progrès, Se des moyens
d'y ramédier: note politique des deux harangues d'Efchinc
& deDemofthènes, dues de laCouronne-, par M. Gin *,
in-.S". Chez Pichard, libraire au Luxembourg.
»Tee eette éP'g«phe»
Quel efl le traître à la patrie , fi ce n'efi Fhomme
qui parle autrement qu'il ne pente.
Le titre & l'épigraphe de cet ouvrage en indiquent affea
°r,CtV11 ?ft d'ailleur* «ait6 avec tout l'efprit, le talent 8c
la fagefte de principes qui caraftérifept particulièrement foo
auteur, M. Cri*.
L'Isle des pbilofopbes Se pluficurs autres nouvellement dé;-
couvertes , tt remarquable? par leur rapport arec la France
afturlle. i vol. r'A-it de jjo pages. A Paris, chez G««ry,
libraire au Palais- Royal , N.* 14.
- Cet ouvrage eft en forme de lettres; en te lifant ,on croit
tire ce qui s'eft pane parmi nous depuis vingt à trente ans.
On trouve dans des poft-feriptum qui accompagnent la plu
part de ces lettres , des reflétions fur l'alTemblee nationale -,
elles nous ont paru (âges, utiles te raifonoables.
Essais hiftoriques fur la diflo'.ution & le rétablirTement de la
monarchie anglaife. in-%-> , chez le mime. -, . .
La te&ure de ces eflaîs eft d'autant plus piquante daas ce
moment , qu'ils font remplis d'applications & de rapproche
ment entre notre fiuation aânelle & celle des Anglais fous
Châties premier 4c Cromwel. ,
Mis j'ai vu , ou les prédictions accomplies dans ces derniers
tems.broeh. in-io de go pages. Prix,' 18 f. A Paris,
chez les marchands de nouveautés.

EriTRE à M. Camus , homme de loi , théologien de l'aflem-


blée nationale, touchant fes obfetvat ions fur les deux bref*
du Pape; par M. Goullard , curé , députe. Broch. in-%' /
de 100 pages. A Paris, chez les marchands de nouveautés.
Dénonciation a tous les potentats du monde, dédiée k
adxetTce à Ltopold, roi des Romains, «ce. &c. r"/»-8.° chez
les marchands de nouveautés.
On n'a encore rien écrit de plus hardi fur la révolution
que le dilcours en vers parodié de Racine, que l'auteur de
cette brochure met dans la bouche de Liopold , Vadreflant
aux rois, iux princes «c aux autres fouvetains 4c l'empire.
Les forfaits , on la chute des radieux , imprimés tt publiés
à Worms le 8 juillet 1791; par M ex-député de
l'affemblce nationale, in-io, chez les marchands de nou
veautés.
OriBTON de M. Malouet fut je projet de décret conrre les
proirftarions. ;'/2-S« , a Pans, «bure
' rue iaiSïrAr.irc.-^Utis, & ch« .
«XRrfaK-'Kafsf , T* . r^ \ j| « fs%0JS-«iAi«1 us «««iit
Opinion de M Malouet fur l'adte conftitutionnel. in-»? ,
chez
.mis le rùcmc;
«mail prix, <f îuorf
c jgnfTr»o<îb fols. irouq •■■J »»> mp *»
„,„,
'
0ïinion de M, Ftnitrcs fur la fituaticm préfente du roi or
, du royaume. in-%o : à Pari:; ,' chez les marchands de
- nouveauiés.»iti«onoTi!ï & «liio ««y* vu^moMÊ

Conversation entre deux jeunes fitjes de campagne, f'r


"les affaires du teins , 1791. in-S". , chez Artaud,
,alW de Semblée, & chez Hufresne , au Pa&s-
Marchand. ^ .1 ^ ^ ,,.„,
Histoire Téndicjue Se impartiale du procès de Charles pre-'
mier , roi d'Angleterre, avec des anecdotes peu con
nues Se intéteflantes ; par l'auteur du dictionnaire na
tional. in-%Q., chez Artaud , paifage de raffemblep.

Pétition à l'aiTembléc nationale , par Montaigne , Char


ron , Montefquieu & Voltaire ; fuivie d'une coofultatiotu
en Pologne Se en Suilfe ; brochure 10.-%°. de 70 pages, A
Paris , chez Dtfennc , libraire au Palais-Royal.
Dialogue entte Tranche-fétu & Prét-à«-touc , foldats au
régiment d'infanterie du roi; Brufquefeu , cavalier du
' mèftte-de-camp • V'indbeytel, grenadier fuilfc du régi-'
ment de Château-vieux ; & Carramara, déferteur bra
bançon, déguifé en garde-nationai. Brochure in-%° de
64 PBÊes- A- -P*1'5 * '^ez ',GS marchands de nouveautés.
Le grand oculifte du champ de la tuerie,' ci-devant de la
fédération, ou la cataracte enlevée "aux aveugles pari-
fiens. in-%o., chez les marchands' de nouveautés.
! • nftib tl no,?r \ 1*01 »J
-—" ' ■—
De l'Imprimerie du Journal" de la Cour & *e
Ah st. js.i-Y^SnoIiM.MsbHowna
■s ~" |fe**M^' cl'ar°ttes • martyr
Diraanc. 21 Août, y^^ en Dauphinl.

; JOURNAL-
DI LA COVS ET DE UVUU

Tout iaifeur de Journal doit tribut au ma i,n


La F ON rA 1 NE.

L'opinion publique , lit—01 dans Whitc-ftall-Ga^ette ,
Commence à le prononcer avec tutcc au lujct des aiiaire:, ai
nos malheureux voilins: — Ûur um happy Ntigfibt Uis. U
fc trouve même des ;.rcfbyt:ci iens qui »'en(re*difcnt : la tievre
oui dévore la France kra-t-cile donc etmelle ? Ne fe lalle-
ront-ils point d'eue f'clfi/us! ne redeviendront-ils jamais
Français j Eit-ce en Commuant à fe baigner dans le Ung de
leurs heres , qu'ils ferout admncf l.'ur ceuftteution nouvelle1?
Rigoureufement on peut être libre fans égorger, fans de-
• trôner fon Roi, fans perfeciuer les miuiftres des autels & fans
mettre la revo'te en fyftcme.
Ce qu'on appelle un Jacfcnîft'e, cft réellement un fou , un
-mauvais citoyen fit un rebelc. I! cftfou, parce qu'il prerfd
cour des veines démontrées, des idées particulières. S'il fc
fervoit de fa raifon , il vaion; qu'une feue qui mené à des
con mitions tlt une fcûc de fo-is. Il e(t m -lavais citoyen,
. parce qu'il trouble l'état -, il fit rebcle, parce qu'il defoDcit.
A vous , Çam... , Frit..., Dupo...
Saint-Foliaire , voix du fige & du peuple, pag. tyt

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du %o Août. ' '-
UN décru porte l'ctablilT m:n: d'un-.- haufeour rctio-
. «aie pour .ju^et les miniftres & autres agens du Roi.
Tome IV. Année 17511. Fff

s
(4T2)

V A R I ET É S.
r
Gorfas avoir deux vengeances à exercer : l'une contre
la garde nationale qui l'accable de mépris , 8c eft réfolue do
le chafler ; l'autre contre nous %;qui lui avons dit quelques-
unes de l'es vérités: pour faire <i'une pierre deux coups, il
a imaginé d'Uitcfer dans fa feuille 189, une efpece de
couplet de fa compolition, trcs-infultant pour la garde
nationale , Se de le donner comme extiait dé notre journal;
c'eft un tout de jacobin allez adroit.
Qu'on tiifc après un tel récit,
Que .les bètes n'ont po'.nt d'efpru! La Font- fab.
Maisfcl nous eft très-aile de prouver, que non-feulement
ce couplet ne" Te trouve dans aucun de nos journaux , mais
inSme que nous avons toujours rcfufé de l'y inférer , quoi
qu'il nous ait été Envoyé plufieurs fois , & fans-doute par
Gorfas lui-même. Qu'on juge de l'impudence du perfonnage
le bourreau de Paris l'a puni une fois , mais il eft in
corrigible. _ '
Nous nous réfeivons de pourfuivre criminellement ecc
imputent calomniitcut, ainli que fon écho Etienne-feud-
Jant. , police de
, ,la rlee-
Neus dcporons chez le commiuaire de
,ion du Théâtre Français , un aflîgnat de cent francs , cjui
fera remis à la perfonne qui fc préfentera chez lui avec le
N ° de ce journal , où l'on aura trouvé la copie du placard
affiché au -Palais-Roy al, & répété dans les journaux de
MM. Goifas & Feuillaiis du 19 de ce mois.

On bous mande dvAix,que M. Dan... a écrit à M. Ali*


gnard, ion beau-pere: —Bientôt je ne trouvei'ai^mon
fa lut que dans la fuite.

ïl paroît certain que tous les département vont ordonner


à leurs dquresà la nouvelle légiflatuic, de commencer,
- . :
( 4î3 )
Ivant d'entrer en fonéVions , par exiger un compte clair ;
exaft & détaillé de toutes les fommes que leurs prédé-
ccrfeiîrs ont touchées Si depe.ifecs. Sam cotte précaution ,
la nouvelle aflcmbléc fc trouveroit relponfable de tout ce
qui a été gsfpillé Se dilapide par celle-ci, & dont la nation
françaife, revenue à la raiion , au caime Si à la connoillance
de fes vrais intérêts , he manquera pas de demander le
compte le plus rigoureux.

Tarif des peines & des récompenfes.


Il ne manque plus à l'immortel ouvrage de nos auguftes
légillatrurs , qu'on jufte tarit des peines & des récompenfesï
.«es deux grands mobiles f: g '■■ment bn'anecs , & combiné»
avec le patriotilm: qui nous pénètre de toutes parts, vont
nous procurer une ccniUtut ion douce comir.e là nature, tt
un gouvernement (i partait , que , comme dit fort bien J. Jf,
Roufftau , il conviendra plutôt à des. anges qu'à de»
hommes. Nous allons donner ce tarif, tel qu'il doit être
propofé à l'aAxmbL'C par les 7} comités réunis. Nous
Commencerons par le« peines , parce .qu'il elt jufte que
l'homme connoi^e fes devoirs avant que de connoître fe»
droits : nous n'avons parlé que des cas extraordinaires, & de»
loix nouvelles établies par l'alfemblce : t onces celles qu'élit
a été lorcée de cjnfrrvcr de la barbarie de l'ancien régime ,
n'étant que trop connues , non; n'en parlerons que lotf-
qu'elles auront été revivifiées pat les anciens ou nouveaux
legifhceurs.
Crimes, Fautes ou Erreurs. Chatimins, Punitions!
ou Amendes.
Quiconque auroir !a témérité
d'entreprendre de détruite 8< ren-
verfer notre fublime constitution. . Tiré à quatre chevaux j
avec rcs acctlloiicsr
,Quî biâm:ra, maudira , ou ca
lomniera ladite La genc perpétuelle ,0*8}
déclare fou(

y
( 4*4 )
Tout journalise attaquant de ' : . 1
front les décrets ou membres de
f-roblee 6,ooo liv. d'amende;
Item , qui fe permettroit fur
iceux des chanfons , éuigtamnies,
bons mots, tnrcafmes , &c j,oooliv. d'amende
Tout homme qui excitera , ameu
tera , feulévcra le peupie par des
écrits ou motions incendiaires, s'il
en eft refaite dn defordre. .... i liv. 10 f. d'amende.
Qui dovmerok i hofpiraiitc ou nç
dénoncèrent pas un prêtre ron-jri-
rcur 3,000 liv. d'amende;
Qui infultcroit Se injtincroit
le Roi , -la "Reine , ou le prince
Royal i liv. io f. d'amende.
Item , qui infu reioit , &c. l'hom-
r. e (ai s'appeiloit j.idis le ci-devant
duc d'Or... , ou tout autre dé
pute gauche. . . 3,000 liv. & 5 ans de
gène.
QVi prendroit en entier le nom
de ion pore, i 10,000 liv. d'amende.
Qui teroit graver fur mr-tanx ou
peindre fur voitures , de vilains ani
maux , tels que Lions , Léopards ,
Siangi:ers , &c 10,000 liv. d'amende.
Qui employèrent fur des habits
de la faye ou laine treiiéc, autre
ment qu'en éjaulettcs, draçoncs,
&c. 10,000 liv. d'amende.
' Oui prendroit le nom de M. ci-
devant 5,000 liv. d'amende. '
Qui iroit à la me'Je ou à con-
fciTe à un prctie non jarctir s,,ooo liv. d'amende.
Tout ; vetre , officier , financier ,
qui ne débuterort pas p-r un gros
juron .... La perte de fa place.
Qui mettra de l'argent dans fa
poche pour voyager. .,.,.,.. Coufi'qué.
Qui ne fera pas librement un pré-
fciu 4 la nation Déclaré mauvais eîto-*
yen , SC taxé au doubles
' Qui voudroic s'aller promener
trop loin Les trois cinquièmes de
fon bien con&fqués. '
Tout général , colonel , père de
ftmillc , chef de-manufactures , &c.
qui donrtefoit Hes ordrss fans la #
petmiilion d'un club jacobin. . , . Eipulfé , appointemen»
' confifqués.
■ Qui n'efface-oit pas te mot royal N
dé to.ucs mfcJntions de bonûoucs ,
mai ifrdures , ljt»nes, fpeâucîe»,
&c. . . ■ h000 l«v. d'amende.
Qui auroit l'infoienee de fouiller
l'autel de la patrie La gene ou la guillo
tine, fuivant l'cnormité
; du CAS.
| Tout homme ou femme qui
portcio't deî talons , bonnets ,
cjnueaux , cocifiires , &c. plus éle
vés que les autres citoyens, & qui
par-h b'.eScroient l'égalité civile,
politique S: naturelle 3,600 liv. d'amende;
Qiii praâtrioi: du tems où un
citoyen cit de garde, patrouille,
exercices , pour aller troubler fon
ménage , Un déjeuner , Se la loi
du talion , s'il y a lieu.
Nota. Toute peine emporte avec elle perte ou fufpenfion
de la qualité de citoyen vOt\ï. Nous donnerons dans un de
nos prochains num.ros , le tarif des récompenfes , & le fup-
plçmenr des nouvel. c> punitions , à melure que l'affcmblée
çn oviior.nera. >

: Vers latin qu'on a tiouvé affiché à une porte de l'af-j


(emblée : ^.
Quid domini facitnt azdent JihtHa fures.
(4tO

^ Ee Luxembourg eft à-préfenr. le feul jardin où les Son*


Bctes gens puiil'ent prendre décemment le plaifir de la prome
nade. Mercredi isde cemois, la bonne compagnie y étant très*
nombreufe, un jeune homme attira l'attention générale par
«ne voix douce & agréable; pluficurs perfonnes l'engagèrent
à chanter l'air q Richard ! 6 mon mil Se il s'en ac-«
'quitta a la fatisfaition de tous les fpe&ateurs , excepté de
«Jacques jacobins , qui voulurent la troubler pat des ira-»
précations & des hurlemens; mais leurs «is furent étouffés
par les applaudilTemens redoublés de tous les honnêtes gens.
Nous naf cclTons d'admirer que dans un état conftitué St
reconnu pour une monarchie , on ne puille parler du toi
fansi s'exposer à des infultes. Quand finira donc le règne
de la fureur, de la démence & de la bétifej

Nous avons déjà parlé plufieurs fois d'un bâtiment fretto


au Havre par le duc d'Or, te autres factieux, qui doivent s'y
réfugier, lorfque le moment de la vengeance fera arriver
nous en pouvons donner aujourd'hui des renfeigemens encore
plus cxaéts:ce bâtiment eft d'environ 300 tonn.aux; il ctoife
prefque- continuellement au large, & mo-iille de tems-en-
lents-dans les diff.rcns ports de la Manche; il eft commandé
par un fous-lieutenant de vailleau nommé M. Mulon,.bon
ofTrcie; , quia fait une partie de la euerre dernière, avec
M. de la Touche , le .ci-devant chancelier. On a fait venif
M. Mulon de Rochcfort pour commander ce bâtiment. Nous
portons à qui que ce foitle dtfide nia' ce que nous avançons,
te fur-tour de nous dire quel en eft l'armateur»
' '. ...1. 0%

On prétend que MM. les chevaliers de Malthe viennent'


de reraeicier l'aiTcmblce de ce qu'elle n'a pas dépouillé leur
Ordre de fes porte/lions. C'eft probablement une mauvaife
plaifaritcrie que ces MM. ont vou!u lui faire. Ce feroit
comme fi M. le pii^de Condé la remercioit. de ce qu'elle
n'exécute pas fes rq|ift>yans décrets contre fes propriétés,
( 4*7 )
'eu bîeo comme fi un vaifTcau de I igné de 1 10 canons remer*
cioic un for tan d'Alger de ne l'avoir pas attaqué.

Avis.
... i
Il paraît ua petit ouvrage du chevalier de Pawelett, connu
pour chel d'une éducation militaire gratuite. Cet écrit <?<t
plein de vigueur , de raifon & d'excellentes vues. S'il peut
faire quelqu'impreffion fur MM. de l'affemblce , ce ûe,
fera pas le moindre des fervices que M. le Chevalier de
Pawlett a.ma rends* à fa partie. , .. . )
Nota. Cet ouvrage fe trouve chez M Potier t rue dys
Dcux-Ecus, près la rue de Grenelle, N° 47.

Le BRAVE Gorfas raconte dans le N°. iS de fon jouro»!,


cju'un officier défertant de Frunce , au lieu d'obéir à une fen-
tinelle qui lui crioit d'arrêter , déboutonna fa culotte , & lui
montra fon derrière , ci lui disant : tiri- ; que la kntinelle
l'a voit couche en joue , & à terre. Nous potions allurer que
fi le BRAVE Gorfas avoir éré à la place de cette fentineUe,
au lieu de tirer un coup de fufil au cul de cet atiftoefate,
il auroit et* le baifer.
Article enveyé par M. le marquis de Villet....
___________ • .'\

Le préfident d'une grande aiTemblée, dans le moment où


<Ue votoit de grandes récompenfes à des patriotes qui ont
raiion encore , .ïur-diftrait par une belle dame, ci-devanc
femme-de-chambre de maJame àc'lauc ..^w\ fc plaça vis-
à-vis de lui. —Les mines effroyables qu'iMi.i faif«ir pont
rendre fou extrême laideur fupponab'c JB^'jpçonner aux
©ififs qu'il fe pafToit' quelque chore I |fc-ciiant. —©n
l'obfurva, & on s'appercut qu'au lieu de s'occuper du dcAin
de l'univers , il écrivoit à cette dame des lettres d'amanc
qu'il lui Liivoyoit par un de fes efdaves , qui portoit un»
chaîne au. col.
y

( 41*')
« nm i

L'énigme devinée.
Plus d'un Œdipe hier., pour un fujcc moins rare,
Reçurent de moi Sphinx , cette énigme bifarre :
Je crains Je voir le joni'j fombre entant de l'eonui,
Têtus fous fa diûce, & j'exifte pari m.
Je ronds , comme un vauiour, lut celui ça on opprime.
Mon plaifu !c plus deux cR d'inventer ua crime:
Calomnier l'honneur eft mon plus faint devoir.
Suivant qu'on- m'a payé r )-' dis blanc , je dis noir.
Aux regards verttreux-, to;ijo-.irs je trie cKkoiie,--
Et mon nom fufpenda •,"hrihV*'à-'hr-g3rd:-rcb(\
J'achêvois, qti?nd j'entends s'écùer çlj-v.vi-hnt :
Eh ! c'eft monfieur Eû-Ttuillant \-
::■■:.::. ..h ; [
Errata du Numéro d'avant-hier.
Page. 4ii, vers •;., . s'enfuyoit à grands pasy lifc[ , s'«n-
tuyoit à grands ,qtjs. ,.,„,.

- Errata dit Numéro à^hiè*."


Page 410 . avant l'article commençant par c;s mors : Je os
veux p. in , &c. JJf(\ en titre : Rlpcnfe du Roi à l Af
faiblie

• ' -' -1 . •
CF. JOU.RN AL paroi\ tous les matins.
Le prix désabonnement eft de 3 liv. par mois
pour Pd^BLfc de 3 livres t'^ fols pour la
Province^^mnc_de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-André-des-Arcs , N°. 21.
;
De l'Imprimerie du Journal de 1» Cour & de la Ville,

-\
N.O *o ; t^^ Pillage du château de
~* * •* M. Mcmay en fraiwi
lundi 22 Août, yj&p 'l"-C«ml.

. J O U R N A L ,;
b e la Cour et de l a V i l l e.
■ ■•' ' . Tout faifcurI de Journal tdoit tribut au malin
La Fontaine.

Extrait des idées republiquaines de M. dt


Voltaire , parag. 33..
A l'inftant que le peuple efl légitimement affkmbll
tn corps fouverain , toute junfdiâion du gouverne
ment cë^t; la puiJJ'a nce exécutrice eft fufpendue, &cV
—Cette propofition du Contrat Social feioit pernicieufe, fi
elle n'étoit d'une faufleté & d'une abfurdité évidente. Lotf-
qu'en Angletcrtc le PatlementeiT alfemble , nulle jurifdiïtion
n'eft fufpeiiduc -, & dans le plus petit état, fi , pendant l'af-
femblée du peuple, il fe commet un meuttre , un vol, &c.,
!e criminel doit être livré à la juftice ; autrement, une afleno-
liéc du peuple fetoit une invitation folemnelle au crime.
Dieu nous préferve de vouloir troubler la paix des états,
le. de vouloir remuer des bornes pofées depuis fi long-tems.
Nous ne voulons que louienir les droits incontestables dei
Rois , de la magiftratutc & de ttstfs nos concitoyens ,& nous
nous flattons que ces droits , fur lefquels répofe la félicité
publique , fetont déformais inébranlables.
Saint'foltaire , Cri des Nations.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
1

] Séance du %i Août.
Sfl* 1" Miniftre de la Juftice a rendu compte des atten
tats des foi-difans amis de la conftitutioB jacobin, tut kj
Tome IV. Année 1791. Ggg
fOflArons râdicîiitjf. Le rnin;.i\re de, l'intérieur a commu
nique à l'ait!-'rnSlee une adreUc de la fôcieté des âjnjs cÇe
la conftitution , ic ennenis du genre humain de Dijon ,
au peuple Je La'jzaniïè, ou dt: lui off.c les fecours & fes
forces, s*ir v ut le (oùlcver Contre Ces Souverains légitimes,
ftj. ^e Mron Gabriel (TFrlac, ba'ùiif de ^auzinùe, dé-
tiare que fi l'affmblce n'improuve point la conduite de ces
fcélcrits bou< guignons de Dijr.n , il commencera par faire
pendr° \ icviViircir.en: tout habijr.nt dé cette ville qui au-
roir. l'impudîutc audace de venir prêcher 1; carnage, la
ftdition & la révolte 'dans le pays de Vaud : Frincipiis
■ °ya: ,„„„„„.,„:..■.. . ■ ■

V A RI ET $ S.
Jrois députés eccléfiaftiques patTcrcnt les premiers à '%
ijid'mb'ie '«lés communes ; "<& préparèrent l'anarchie donc
notis JfinfcVç! les' v'.ctbies ; Tèvéque conftitutionnel de Poi
tiers , qui'el'V mort 'fvbitemcnt fur fon fiege, (fa ckaij'i
pêrà'te , ) i-.irès'bn diicours véhément contre le chef de
rc{jj[i.fr ; le fic.tr Jahlt, auffi mort fubkement à' côté d$
fon por de 'c/nambre,' il y a 7 ou 8 jours , & après avpir,
pôlic'.urii;ouvV,Vg: ' fcandalcux & détcftable en feveut d*|
mif'à^e'des prétics ;' Se enfin le fteur Motif..,,',, dont nous
§c vRèttf rien, (i ce n'eft qu'il étoit aufli cwagé que fes
deux confrères defur.ts.
* ■ ' ——■
'1':" "' '''. ' . , ' -- '--•• 'I-') [
" 5e demandé au rédacteur de la feuille du Jont , qui tai-
fonne fi bien fur rt-que nous avons à efpcAer .d'une, aou-
vellçî.;légjlîvitu[e;", yayls font }lcs moyens que leur a lailîtf
la première , de ramener la confiance, de foutenir la guerre ,
de rctabiir .rofd'e^.ICé^n'e/t pas de'l'argént ; nous ea aurons
encore moins d<ms un mois; cr: ne font pas des fotdats :
il faut autre choie 'que. des allignats pour les foudoyer;
ils ont pu fervir 3 les côvrorpprcj -T»ft» ils ne les ra-
*8m>s><ont. pas à \c.:r devoir : vous Verrez que, pour fe tiref
d'ajfFa-.re ,,jij Içronr' obligés dé'dctmndct' juftvei dejîèu» qai
leur lahient tant dc'maiùeuis à rc^a.ct. Ainli foie—il.

x
U'O
Dialogué éhirë LANJ VI K..« & B I A V ^n
L AN J WIN ...

O combien j'admirai ton difeours fur les prêtres t


Quand tn dis au fénar : << challez ces vilains traîtres t-^
»» Je fuis laiTc de voir porter impunément
» Le feu dans mon pays , dans mon département.
Bi a u z..
Mon éloquence eft noble . & je m'en "lorifie. . , _ .. ,-./
Mais c'eft à toi, fui-tout , qu'il, faut qu'on facrifie.
Toi , nouveau Ciccron, dont les grâces toujours
De fleurs à pleine ma'rnTe'menV iou» tes difeours,
LAT,l'iJTlî.*.;
Non, je fuis rocailleux.
BlADI,.
,».:--.,.>•■ .••.-'■/, ,-!.;--:.'_ .i.^ ■.. -■: :.id
Dieux! quelle moHeftic!
To joins aux traits favans la 'fine répartie ;
Tu nous fois toujours rire.' -. ■ ?. -■:« ^ '(••vid rI3
L A'N HJlIf.J.
. ;. . *■■>-.•< AhVw»-^* Auvergnat , ; .1 r
Sans toi, fans ton appui, que deviendroit l'ctat ?
Gracieux, mais profond, Tlà' r'aiToi» t'accompagne,
Et jamais ton efprif n^b^ttu, J^ppfgnjcj, ■,. -r . ;_ ,,,

BlArV#-;l'' --n ^'"lîb 9fii'.)»^.ri>'

Qaetu«e hh'cHTbftn', genlft.cMi'&Sl&ir'r : *"'


7 j; si.jiJ san su s'j f>o'i. nos - ci.»-€
L, A N J » I N . . .
• '..-,. ■ ... .v\ t
Qfcl? Ldnfuin.„ 'genuf Ktuuilta .......
( 4X7 )
Ft au z..
Maladroit! •. - •*•'
Q'ilend je te flagornois , c'étoît un perfifflage.
Lariuin...
Je crois qne le premier j'avois cet avantage. ,
B i au z..
Je fuis le plus favant , & fur-tout le moins laid.
lA'NlDI N...

iVous en avez menu.


""'' BlAUZ??0'
Cela vaut un foufflet; , ^
Mais, par malheur, le ^iel t'a fait inviolable.
Lanibin,.,

Oh ! fur le point d'honneur , je vous crois fort ttaitablej


Bi au z..
Eh bien! quatre a/Iignats cjae je me bats au jeu* ■'-•• • • I*
•La nîui w..i

Moi j j'en mets dix que non: ils nous coûtent fi peu!
» •••••.•.■•■.- - ' . î':**
B;IA U Z ..
* ' .. . *
Serai-je affez niais pour Imiter Sàfn.,.1
XJn gauche député ne doit pas être brave.
Je fêtai le plus laid , le plus fot en tout point , „jr ,
Mais à condition de ne me battre point.

Zi Chevalier des-Is-i...;
( 42i ) *
f';.n. -■ «■ '- ; .-, "Wl
Extrait d'une lettre de Strasbourg , du g Aoit.-—
Nous attendons tous les jours M. LucKner , qu'une incom
modité retient à Grenoble. M. Gtib contiuucra de com
mander jufqu'à fon arrivée. —Malgré les grands prépa
ratifs de guerre qui fc font de l'autre côté du Rhin , nous
n'y croyons pas , nous efpérons toujours que nos affaires
s'arrangeront. —Nous ferions d'ailleurs aflez tranquilles,
fans l'hiltoire du ferment des prêtres. Les conforraiftes foor,
en très-petit nombre , 5c les aon-couformiftes font très-nom
breux ; mais comme il en pafle tous les jours de l'autre coté ',
le culte fouffre,ce qui fait murmurer les catholiques , qui
n'attendent qu'un, nouvel otdcc.de chofes. Ce ferment'
fera la perte de celui qu'on a voulu établir. . I

L'or & logent manquent depuis- long-tems aux Français


régénérés ; le cuivre commence à devenir tare chez eux ;
mais il leur rette la reilourec du plomb , qui ne leur man
quera vraifcmblableraent, pas puifqu'on allure que les étrat-
gers , les Allemands fur-tout , le difpofent à leur en ap
porter iiu diminuent une bonne provilion.

Il faut être décrété, ou avoir des droits à l'être , pour


u'on vous permette de tapilfet les murs de la capitale ; maïs
21 vous voulez peindre au peuple votre roi, tel qu'il s'eft
conlrammenc montré depuis qu'il ell monté fut le trône -, lî
■vous voulez rappeller'tous les facrifices que Sa Majcfté 3
faits au bonheur de fes' fujets ; fi vous prétendez esttetenit Jo
public des vertus-, de la i onté de ce généreux monarque','
fans vous permettre même des réflexions fut les loix actuel
les , vous en ferez pour vos affiches. Elles feront arrachées
par ordre de quelques clubs, & même de la munlcipabté:
c'eft ce qui eft arrivé tout récemment. On trouve» dans les bu
reau de fa police , une afHche enlevée par un municipal
chez l'imprimeur : elle ne contehoit qu'un récit très-fuccinâ
de ce que Louii XVI a fait, ou tenté pour affûter 1*
' -J 4" L • ■:■■
liberté, le bonkcu-t & la profpêrité de Ton royaume. Parla
•^eskeisus ds.ee bon ro'ij eftaujourd'ku'i le fcul crime <jae
-ftnt.pourfïrivehsvvÀ-iV. V M hrc;,c / <.•; .. ,:./..■
-Bio:) si,i - ■ ■- •"■],lnMM<ilii - i'''1 t :,,'■ jj; j-<_-!

»"o»; , -...■:>l,-i ;:o:"i iS«/| ->PriciiJ-[' -■■.Ti-.yrl rV-':ï"

,HiiiByiviT>-vo»TS oià :eéé «ratent eahaitti'ï — •:■■■" : y." • • ?


:IF ÏKt&m ïaMs&igtte , iî gtàhiè; FF jtïr'ë ; rf béSTHé' ïi!
V™!1 îî'cnttxiiîi^ fà'rViaîi'plas teÉniére iféc/j-eur. ...-.,.
ÎAJj^i'ii cûr esfifjç./.gue lé grand bémofthèoes , .
:Sesr; cailloux abfmÉnt^.eûr évité de peines*, t-- '.■«
Il eut hcu.rlé les^ fiidrs -tju'a"* ticftfè Pritiïî '■>'" =';-; *-?■■■■•

-Le Chevalier des Isl.„Z

n.-.m r Extrait, ituh Jirmott eo7ifiitMtionel.il . ;rti*

que ou enre , fduu lis dw.iur-c'c l'allcmblée nationale,

î;. r.-rP * •::. ii î*, r'„.rt îpt .,:.:.• ;•>.. u l/Jïî:;nt-j n,._i« « • . >
ii." : I: ., : -1 ,ii». Miini», >■—i^»»—-4>.(u • j i.' c - *i- ' i"

s- ir?\.??. H??a}$—>' -.% fÇfli ,ûne invitation, .^e^ bal v il,» re-
eMk;hÇt ?ialkja6t pour raifon , cju'il ne fâ.voit.plus danfer.
_jK#ible ■de favegr fi de ftajrc deux chofes

i&ï?mi" oYS&aHftïee ~ arc** rîngt l&dsitfï âtytoïti 'fit

"-.
jour; mais il lui a défendu de parler , & même de peafer l
, fous peine d'ètré refpe&ée jùfcju'à fa rnorr.' ' ' *-••-. ~

Comment fe fait il que le préficlent ^ fy'tgl- • • • fo«


.auflï embatralle dans un fjiuijcail quia >. té le (.tape fie tant
«le fottifes ? Quoi ! le pauvtc diable ne peut m.-itic pas ce-
xenit le mal qui fe dit! il ne peut nie nie pas protéger le
jrial qui fe fait ! Quel être embarrail';. ni poui la rne.ciec.Hel
— U eft trop nul pour qu'on le definillè ; il cli trop piat
pour qu'on l'écrafc.

On allure que le commtjfîkift Alûu.... a prdrtrïs es Ce


ycsdre loi-mème s'il entroit en France une àfmee contra»
Révolutionnaire. Nous louons le "cômmt (faire Alqu... de
te mouvement d'équité ; mais nous l'engageons a né jiai dé-
fçfpctçr tout-à-fait de l'avenir , çav pgus (qrrMR"? .cettsjgi^
«]uc lotfqu'il s'agira de purger la Ftançf Je tons les révo
lutionnaires qui la déchirent, le projet cft d'en cou (civet
quelques-uns comme bourreaux. vrafc -
' "....• , .!)"M,"i),. ,,..- „, • ;» :, ■: ■ .;
Nous fommes (ïrepentans d'avoir lai/Té outta.§et M.flp,'—I
Ste. Amarantht , dans_ notre journal, que nous y înTc-'
rons aujourd'hui des vert qui ont été faits pour elle il y a '
trois an;, ii qui n'ont rien perdu de leur valeur , f çiifcyi*î3*
ne font encore en ce moment, que l'image »*4cUç <»fi -JP^;
«hamacs Se de fes grâces..
'■A & js h s: , . »

L'amour qu'en un climat lointain


Releguoit notre humeur galante,
Patrni rous repatoît eni^a • • ^
Sous !a forme U plus brillance:
i» a ejuitté (on air mut-iu '-"T
ti&) -y. -. ■■*.
Tém le* traits de Sainte-Amaranthtî
Jamais un minois enfantin
N'eut une grâce aufli touchante ;
Jamais la rofe à fou matin
N'eut de ftaîcheut plus éclatante. V
' SiToeil n'ofe encore de foa feirt
Fixer la richelTe naiflante >
Plus bas il admire fouthin « .
La taille la plus raviftante. . . . . ,
Mais Cet affemblage drvin ,
Dont la vue cft éblouilTante ,
j Cache-t-il un cœur inhumain?
'-- ■ Nuit & jour cela me tourmente.
. v Sans doute , hélas ! le dieu malin, . . . •-,„ .
Pour punir ma vie înconltante , ,
\ '- A fait dépendre mon deftin
D'un tegatd de Sainte-Ameranthe.
Par un anonyme , c'eft-h-dirt , un amant malheureux.
Note des rédacteurs.
Nous efpérons que toutes nos femmes à la mode ne fe
ront pas trop feandalifees de nous voir louer une fois
.avec franchife ; & au cas qu'elles craignirent une rechute
de notre part i nous les prions de s'obfervet elles-mêmes , «£
de
i •
fe ralîurcr. . . •
.■-«•'" •• • !■'•••:.
Une' jeune veuve d'Officier penfionné du Roi , mais done
la penfiorr , après les pertes qu'elle a faites , ne fuffit pas pour
la foutenir , délire fe placer dame de compr.gnie-Vlle fe char-,
geroit en méme-tems de l'éducatidn de jeunes demoifelles.
On peut s'adrefîer à M. Gaillard, notaire, rue de la
Vieille Draperie, qui donnera les renfeignemens néccffaires.

On s'abonne pour ce Journal rut Percée Saint-


André-des-Arts , N,9 zt.
, | - —
fie l'Imprimerie du Journal de la Cour Si de 1» Villt,

••
Plafiturs villages in->
cendiis dans le Daw
pAimis.
Mardi 23 Août.

JOURNAL
de u Cour et de laVule;
— ; ; «t
■ Tout hifeur di Journal doit trïbtit au malin
La Fontaine.

lîiec natura multituâïnis eft : eut fervit hiimilittr,


aut fuperlè dcminutun libtr'tattm qua média <ft ,
ncc jpttntie modicè , nec habere faunt\ &' non fermé
dtfunt irarum indulgentes minifiii , qui avides atqut
i/ftempei aines fupplicibrum animes ad cardes irritent.
Titelivt , lib. 14.
Te! cft !e c.ita&ere du peup'e; il fert 'avec balTciTc, ou
il domine avec hauteur. Pout la liberté qui tient le milieu,
il m: fait ni y renoncer, ni en jouir avec teferve; & rare
ment il manque de m'uifties qui fe prêtent à fes lureurs,
provoquent au fang & au carnage ion ame a-vide de fupplices
jufqu'à l'excès.
Quia in concordid crdinum nulles fe ufquam cjft
vident: malaici fe qiwm nullius , turbaiurn cefedi-
twnum duces ejfe voluut. Titelivt , lib. 3 , n° <f8.
Voyant qu'iis t\2 font corner es pour iko tant que la con
corde l'ubfirte entre les ordres de l'état, ils aimait mieux, en
cxc'.tant des trouble* & des fcoiiitms, le irretire à la této
d'un mauvais parti, que de nS jouet aucun rô'e.

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séanc du Xx Août.
V-/-N a u d'v-r'rt lettres «"e: coWes. La- fermentation
^u*a occfimn: le détret fur le; ge.is de couleur cft «A
Tome TV. Année 17?!. Hhtv
> \
trème, & l'on h'uft fouit fans crainte de perdre noseo» -
lonics , & de voir commencer ta cafirre-ré'volution par l'hé-~" *
mifphere cju j, nous c'it oppofe. — Vojci le décret qui a été
xendu à la luire de la dilctiflion fur \\ liberté, de la prellc.
N.il homme ne peut être recherché ni poiirfuivi pour
ra'rfon des écries qu'il aura fait irr.pnmer on publier , far
quelque mati.ie que ce loit , fi ce n'elk qu'il ait provoque
à de-ricin !a dcfobciii&àc: à la loi , l'aviliikvient des pou
voirs canlHuiés àe. la icliltcncc à leurs r.ûes ou à quelqu'une
des acVions déclarées crimes ou délits par la loi.
«so6ailBE£iSasS!îi.aBuuni

VARIETES.
Les demouc-llcs du Palais-Royal difoient autrefois à ceux
de leuis amans dont elles n'avoient p2S liea de louer la
eén'érofitc : ce n'efl pas le Pérou , que ta cvnnoiffance.
Aujourd'ui que nous avons urne eonltitution qui doit nous
faite oublier le Pérou , Ci rte/i-pas la conjlitution , que
ta cour.o-jjMice. Nous invitons MM. les patriotes à véri
fier le tait.

QucU s font les qua'ités qui fui ment le grand homme?


li faut ou'ii a^c une ame rortc Se mineure aux évenerru ris.
Il voit d'un oeil c^al l'une K l'autre fortune. La foudre
tombe a, les picvls , ce il loiuit à l'o ac.c : il ne craint ni l'exil,
pi les perfeeutions , :>i le ter des ailadins.
M. de Bouille , par exemple , elï un grand homme.
Times.

Madcmr/ifeile Candei... frife la démocratie; fa refpira-


tiou fe' contraû: ,* fes yevix fe rempilllent de laimes; elle
fait la révérence qusnd la canaille (i) l'applaudit.

(i) Canaille e:t un rv.ot grec; il c'elt pas français.


( 4^ )

.1. îiorfc]U4 te nouveau grenadier rouge montera la garde,"


on ne doit, dif-on , le mettre en ladl:un eu'au potager des
Tuileries , poui épouvanter les moihcàux.

Si les légii'atcurs JSPtlfciies ont fait fortune d'un côté,


tres-certainement ils ont tait ban juerouic d;u;i autre-, car il»
.Oflt .rompu avec l'honneur & toutes les vertus.
Star.

M. Cr... de Psi..., adminiitiatcur envoyé à St.-Den.;


, pour tonner les citoyens curô'es pour la ftontietc, n'a ja-
. maïs pu rcuflït à ks mettre fur trois de hauteur. Ii cil vrai
.qu'il s'y pieuo'.t d'une manicic toute nouvelle; il faifoic
. coucher le premier rang tout de l'on lonjj; par terre , & or»
; douuo:t aux deux autiCj rangs de s'ananger fur. lui; mais
• ioit, nu ladre ife eu. .inexpérience , ils rouloLnt & culbutoient
.toujours. M. le général Fillette, peut-t:te. par jaloulîe ,
,.5'elt ^beaucoup moque de celte nouvelle tactique dans un
des derniers uumeios de la Chronique; mais il a beau
'dire , ...... !
La critique efi aipe , & l'art <ft difficile.

foyinge en Suiffe & in Tranche-Comté , depuis la ré


volution , par Madame *"*, i vcl. in-ï" , che^ AL
de Senne, libiaire au Valais-Roy al.
Nous nous arrêterons tm'ns fur les "mecs du ftvle de
ejet ouvrage, cjue fur 1rs observations n.uvcs &c piquantes
•qu'il renferme. C'eft une femme aimable oui vend compre
de ce qu'elle a vu Sd de ce qu'eik a les:'; : il n'y a perfonne
qui, après avoir lu ce premier voyage, ne dciiiât en faire
;lin fécond arec Madame ***. . . .
( 43c )

Nous recevons à l'inftant ta nouvelle que madame i<t


Condor . ... va partir i~ d'autres avis nous font c'.'pérôc
qu'elle raflera à Paris : ces deux chantes nous pirDÏltent in
différentes pour elle: ici tout le monde fut fou amant;
ailleurs elle lera la maîtrclle de tout le mondt.
"«=»mfi!*SnEw«

Le publie ne te rappelle pevu-êu; plus un charmant ou


vrage, joué au'thêacrede la rue de Richelieu il y a quel
ques jouis, V Hôtellerie de /^oims. Cectc intcrcilantcpio-
duûion , çtincci3nre de ftyle & de d<;n ils heureux, eft de
• M. de Vttri.... Cet amoailaieur aya,ut tes entrées à ce
fpc&acte, en a chaiîe tous ces vilains arîftoerates, qu'on
•appellent autrefois la bonne compagnie ; mais àuflTy cVft
1; rendez-vous de rcut ce que la démagogie a de plus propre
•6c rfe t. eux véru. Son excellence prévient ceux qui font ex-
■ potes n. ."voir afîaive à lui, .qu'on le troîivr tous les matiof
à la bi:vï:tc de l'aiten+blec nationale, Si tous les fo.rs dans
« Jss cculilfoi de la nie de Richelieu. Celt abfolument comme
l'abbe Pélégrirt, qui dinoit Je l'autel, «[Qiipoifdu théine

I! y a dans te moment
jo.qao Pnidîens à Vetel.
tf;,ooo Amrichiens en Brnbanï.
ï-Sjoco hnnimes dans le Btifca^.
. ii,cor> Hrilois font préis.
'" 8,ooo Ha«ovr1cns arrivent.
8,000 de i'atméc des Français.
ij.ooo Suédois en route, Sec, Sic. &e,

jjS,oop hommes, en attendant le refte.

te comte de Turpin Sç le maréchal de Btoglio, font le)

■>
fergens d'inftru&ion qui organifciir les Français émigrés dans
lc> Pays- .bas.

On parle du rappcr'dcs Suilîcs qui funt à notre ferviee.


L'on préreod qu'ils palleiom à celui du lloi de lJrulTcfqut
ie diQofe à nous les renvoyer.. ... dieu fait comment'...

-, ,.. De Atk, le ■« Acût xj$x....


Vous avez bien voulu , moniteur , nous apprendre le dcbrJc
de M. l'abbé £o. dans la carrière diplotrrar'iqu'e:ilcft jnfteque
Vous en faehic,/, le fuceès. Il n'eft pas heureux j & vous verrez
■x\ne tout ce qui s'appella Lo... , toi, p'tincc, abbé, tic. cft
•V»HC BU nialhéar.' »
Ce uocvcd ambafladenr croît parte famedi foir en grand
incognito par noue ville. Asriyé àJirnxeltes, il a ete-liaitc
part à M. le comte de Merci- Argenteau des nouvelles
•|^:o?p!*tigns4cu.te nos, i j,oo rcis onr>.la bo.nté de faite àu.ufce
. demi: douMJoc de defpotes; il lui a été répondu, que tonc
Cela é;oit lb'o!um -nt Inutile ;qur le* refolu tiens croient pri es ,
& que l'on n'y cli -Tige roi r tien : l'abbé a prétendu avoir une
lettre de la rcinei'orr ie lui a nié , & on lui a confeillé de
ne pas pou lier plus loin f;i coui.fc. Lnnli,il a éré fe prome
ner au parc de Bruxelles , & fc« indignes' compatriotes ont
®fe l'accabler Ât huées &: de (i flkts '•: il n'*cu , dans le mo
ment . d,5iin,e»relii;ujcc,.que ds lé.cu.çhcr dflns les bofquets ;
mais dès le lendemain à 8 heures du foir, il cft remonté fans
bruit djns (on cahnqWt'; il t'ft p.i'fjc ici h'er à 3 heures,
iccngi'anr au plus vite l'heureux pays de la liberté, &c...
Co'>noiiiant auijr, Mou(ieif.r,-le vif intérêryque vous ptenrï
k M. Or.,. & à fei conirercs, je vous dirai que M. de Limon
cft pallé dernièrement ici, al'art à Bmxelles : je ne vous
dirai pas ce qu'il y faitj mais hier un ofteier fiançais à co-
cardt blanche , & éifxfè d'autre part que des jacobins, cou-
tfQ>t aptes lui., fou prell'ej il gatojlloit priudïc un uàs-vtf
,.(.43* )
jjjl*e"r.êt .* ce perfotmage,
iformage & va finement fe raceéfflmodef

Je fuis, &c.
Lt Chev. A. L. R. B...;

""'•''là municipalité de Paris vient d'adopter , relativement


«tiprix An pain,' ce fyftérrre àbfurde dé liberté enfante
par l'aff-mblée nationale.
Elle aurorife les "bôutângeTS' à 'Vendre leur pain à un
prix arbitraire. C'eft exciter la cupidité àes laboureurs, qui
ne -manqueront pas -de fe prévaloir de cette autorifation ,
j)(çiar vendre leur blé le plus ch;r qu'iU pourront,, --
:;l rDp-là, mille troubles: il en naîtra toujours de l'im-
^ériiic des muftiçipalirts qui n'ont aucun principe d'ad-
rtBiniftration publique ; encore fi on ayoit étendu jufqu'à
eux la refponfaliilitc ! ceux de Paris auroippt été plus
.circonfpeéls
tries : * . dans
iî-rne1 la décifion
•■/•-■; •■ •■»qu'ils
.• ont rendue publique.
L 3
■--.■»i .-■. -\ ; ■■**'■' '• - , j^, ■ ' ., ■ Ç r^m^r-in
;'-:'5v ivv, >•. ..>>,:>. • , - •fii.-o :A':W -£■■!
^Sbchygut entre un ^Roy^lifte €* un Débiteur
Jaw -j,.'.i , -il. ., )■ t . ■ : j, , -jo.rb .■><:?.« tuo'
,2;i.Vn,,J^J„,)i.Patrl0te-., ,;,■:,«.,«•:
SflU i.o.fi iibi-iiJ3iq x -il,','-: ''' ' ^.r:'- f, . i ;
a», iiif -,, « i,,! nV: Débiteur patriote. ,.:.

:^'allçiîs être ^jea'dtji. vous fûtes charitabl». '.'..


-Vmvw; mfa«e^rpb^g|é, monfieur le ci-devant; , '- '■> .
.Maisljci puis êàcingrar , j'apporte votre argent;
''■l£i ÎJ"f. . i. |j il . ■ ,. . , , .''■•.: ■' . .
.MiiKrl t s i3'ri :;: Xf Royalifte,
,...-y-ii t'.'w'.-.l r.\ ■.!'. i. ;. : • v i
.■A^^HunonvVjDus.^ft dojiic profitable? : :«
Wnsh;.1 -b '* -.,!„ in;.; .£'"•< '( .;. H 1 < I ; .' . ~) . •' ;
Ziwv -1 vj : ;,,<■,, M- Débiteur pqtriôt€. ■ ... „ .. , .
-ûji l ■ ~J. .' T.':. ''•. r ! ':,' ; < . t ',.''■ 0 •••: 1
^Jrour vous payer, raonfieur, j'aurois trahi le diable»;;
"Jli»'cit ipasjdb.nioyon que je n'aye employé.— » t. ■ _-. *

>,
( 43? )
Le Roya liftt.
;Vous aviez de l'honneur, tous étiez infolvablej
Mais , grâce à votre honte enfin , je fuis paye.

Un amateur de votre journal, monfïeur , qui a la pluj


grande confiance dans vos jugemens , s'eft cmprellé de fe
procurer le ptaifir auquel vous invitez vos lcûeurs à la
fin de votre N°. 44. Il a couru chez Sen/ieville faire
l'emplette du mémoire adrefle au tems , par M. Gauthier
d'Authcville , r>révot-général du Dan; lune. Il s'eft trouvé
cruellement trompé dans (on actenre. G'elt la production
du cerveau le plus dérangé, Se de l'ingratitude la plnf
révoltante. Dans ce roman ridicule , l'auteur s'efforce d'in-
térclTcr le public, en «'aflociaut à tous ces vils courtifans
de l'opinion du jour, dont les fuccès font en proporrion
du mal qu'ils difent des honnêtes gens. J'ai été vcrirsble-
ment indigné, lorfque je l'ai vu fe plaindre en énergumene
d'un mjniltre vertueux qui n'eft pins en place, Se qui,
comme je le favois parfaitement d'ailcu*, Si comme ce
mémoire même fuffic pouf le démcnrrn , n'a eu d'autre
tort envers M. d'Authcville , que celui de. le combler de
bienfaits. Vous n'avez certaines e;it pas lu cette plate rap-
fodie, qui ne.rué.ite que le mépris de vos abonnés & le
vôtre.
R. des îêdacleurs.

Après une converfarion allez amicale entre M. de Men.^


Dur..., Si M. Alqu..'.. , membre du comité des rapports ,
le premier ayant pailé de fa détention à l'Abb.ivc , Se
<lfs auteurs de cet attentat , avec un grand mépris; M.
Alqu.. . à l'occafion de l'on voyage de Flandres , où il a
été moillonncr les fermens d'un; partie de l'armée , chercha
à dire quelque chofe d'ob'.igettit à M. de Me~n... Dut....
Croiriez- vous , lui d':t-il , que des officiers ont prêté le
ferment, & Ont laïhemîric déferté le lendemain? Vou*
ïjq! avez de l'honneur S: du cara&ere ; n'en auriez pas fait
autant ? Pardonn:z-moi , reprit M. Mm.,.; j'aurais facrific
mon orgueil , j'aurois juré rout ce qu'on aurait, voglu pouc
apprendre à route l'armée &à route la tefre, quel pro
fond mépris on doit avoir pout un fermeot txig: par de»
hommes qui ont violé tous les leurs. Il n'y a plus '.de
lermenr dans, gn .pays ou vous régnez L'cionnrment de
HAfji'ljU.... 1'arriyce dc-s f.<ns culottes , ,1a prudence de
l'orateur car on éto'tt fous la tente de Foi , firent finit
Its maiacu'î.. .;

BouiXlonncmznt ariftocraùque>.
Si j'étois Roi, je voudrais être jufte ;
•Je le voud-ois , fi j'erois p>rc(idc.)t;
-'Et j'employerois alors lout l'afarneanr
Qu'on peut titet'de la clochette «u^uile,
Pour qu'un décret à l'eqnîté s'ajufte.
-• Qucfi le fang d'un brnvc maréchal, ^
S.i.ng noble & pur, circuloit dans mes veines,
'. Je tonnerais! Certes, je verrais mal
Qu'on diipouillât les hoirs d'un Lcwendat ,,
Pour revêtir leshîros d$ Varennes :
A leurs hauts faits s'il--fil!oit mettre un prix,
iT
Vers certain port arrofe par h Seine ,
Pour couronner leurs exp'oirs in mis,
N'cft-U donc pas quelques branche* iL chrne ?
rss
CE JOURNAL paroît tous les matins.
Le prix de t'abonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, i/-' de g^lnres 1$ fols poi r la
Province, franc de port. Le Bureat ejl é abli
me Percée-Samr-Avdrc-des-Arcs y N°. 21 ■
i)c l'ira, r.mcnc du Jotiuui de la Cour & de U Ville,
F» Tivifteme terrtur parti-
•Mercredi 24 Août. y^J> 1ut-delfa'iIil»f:

'0* .O U H N A L :
;lb,ï:,iACouï et de la Ville.
'3VS_, ^ Tout fiifeur a: Jqurùsl doit ^ribnt jti MiÈn
t>i*; ,)«,. ..-. .. ,-j ;..., . ..-. T. A "FofiTAtNE.
'• ■ " TT7 ... ,' ~ "" ,", "
De nouTcarrr fo'dsts, pleins dV courrjge . & dans toute ls
yij;ucut de.'_l'agç,,uNjjçuiretu à-peinr comt o,; qu; la dilcî-
pline &i la comioilfanec de i'art m it.iire, foienf capable»
de donner tant d'ataniagiç à jL- :f ieiHesiro.i; « : dan» cette
prrrnafioOj, s'ils font commandes pat des officiers habiles,
» mit titont, f»4is doute des prudi^; S; car n'ctaiit pas carabic»
.,J%fti;Hifr«odre le danger , &.i 'iy.mr pas éprouve les p/çincs
cjue caufenc les bleliuret, iu foiu ordinairement pi aï Iw^is
Se plus téméraires que les vctei ans. Si, au tforitrgire,- M»
trouvent, comme dans YJffatTe frelVme, que le courage Si
la .orce lie font d'nucunc utilité, & ^ue tanlil qu'ils t'ont
lr'. plu» grands efforts, ils font defatâ Si deirmti pnr de»
moyens qu'ils ,\e f.niroieor cwn,u-intire, ils commencent -lot»
à perdre la confia^ êe qu'ils aroi m en leur biavoute, Si at-
■"ttlbBfrml iin pon»oi'"irrc(î(titrlé ar-fa <lilcjpline Si à ta icon-
-' inrilianèé de iVrt mrlïtiire qiiMs -n'ont pas : il> «gtlf nt er-
■ îofte^-vec craiiKc, Si il t'sut du rems pout l«ur dire recou-
'Tl^f Tefprit d'entreprife qu'il» poil", d <i.nt a .p»r:,rant.
^.,..1^ Extrait de ÎHijîoirè des ticlibhs de PAfriltiqtie
,a . .. tr juiglatfe , ygi f/ia.-.çois Foutrs , tom. *i ', 'pj jî').

I'": Ai S SE M B L £ E k:A ÎIO^ALE


si> xt— .. . .. Séance du %> Août.
tX-i'AsîïMBLÉE : ;"' ..:';;
nationale sprrrnd que la TÏ!!e de' BofGedos
■veut convertir fa garde nat'.on.ile fo-ldce en gendatraetii
;.' 7 TAhe IVr. Anitoe 17c!. ~ -^1 i i
<â»
nationale ; que Saint-Girons a pris des mefures pont cloUCt
les Efpaanols fut la. frontière, & qu'à Bairia on a enlevé
au pcufii les a. mes dont il avoir jbufé : l'ailemblée dit:
c'elt bien. Le comité de; afrignats propôfe la 'fabrication ;ig;
de cent titillons d'anignatsU» j liv.y aux ordres Jaeaijps
lànilatif & raffcmblée dit encore: c'eft bien. M.Rccdercï
«fit ciuc M. Dandré a le Chant du Coq^M. Dandre nie
lé tait, & approuve le Coq: IViTemblée rit. M. B «ave
it qu'il a donné fa demirTion du comité colonial, paras
Be-fe'ï«M?-K
que ... couleur noire gâtera les couleurs de la
. nation, & l'ailcrhblée dit : ce n!€it pas bien

- •• ^» i "..lin wanÉPWpi
-••.•»',
VARIÉ 1 TÉ
, i ■
S.

- TH'eft-ee donc qui retarde cette contre-revolotion, tapa


def^eepar les ariftpcratesiç^-dhe , par lesjroa bqpa
■ nuarts de la nation? -Je vatTvous l'aP,-cidre. Vous. fayea
«lue jadis té Vm< & l'Empereur fe fiant long-tems,Y»a
vjucvrc, au fujet du droit cTùiyeJîuure: aujourd hui ce
n'eft'.pW,4»ur..i«vtv?/>, rmis. pour dlyejiir. Ces deux
' fouvcriîns 'fe difputent le droit de canonifet tous nos nou
veaux Saints coBftitutionnels. Le Pape alfore que de tour.
teths le droit de câflooiîet lui appartient : -qu-anf-ï- Uni-
perçut fans aicc les droits d"u Pape.il prétend eependanc
Le fes canons Ont bien plus' d'éloquence que ceux du
,,,YatiCan. , .. -;_.. :SrJti:-,n -.1 ■«»**■>'• >J

Nops;fcifnrriâ êftatrjt è«rit quat^vipgit d^-nej^ raille


citoyens aaifs ou'inaâife à .ans, qui donnons au diable
{'437 )
i régime, te qui .émettons l'ancien-, juge, ifl
!e nouveau:ue la farce nnuîe ! Imp.mxz mo, «Ci* kjwb-
eft tem; qu' voue drôle feuille , & quViWcwfl, Oo,Just
rient dans vott- -.. - -
Catra, Marat, Carat me démentent.

tés volortair-s d'Irlande vont pté/enter w adretfe à


iWeïnblee de Frmce. Ii eft bon ?.e l'on, fcchç quelle n et
ffenée'tme de quatre cents tilleiands de Dublin, auquel*
le fou 'Napper Tandi a fait donner deux fcbellmgs, pour
prêter leurs noms a la farce. -Le duc de Ltinfler, cjuoicju»
chef de l'oppoiition , & commandant-general de tous le»
Vblo. tairesdu royaume, ne s'eftpuint abaiflew point « par
tager Mne folie aufli révoltante , & fi peu d gne a un
homme relpeûe 8c lefpcâable.
Oracle.

Un particulier tenant ,1a route de PalTy, Boulogne Se


St. Cloud, parla devant*une nui Ion fur laquelle, .ri lut «ta
«iots, «rit;, en belles lectfcs d'or : moins qui ritn. Ah !
dit-il, Toila la maifon de M. d'E/t*..; je la rcconnois à
l'è .feigne. En effet , & l'inferiprion U la mailon appartiennent
àuvf«v mirai. Cet homme a toujours lu évaluer les geat
«: qu'ils valent^ _ :
: .'•-•■ "* ••'■ i:! ..
A N N O^N t,E<. •' -' 1, •

Louis Xyi dans fon cabinet , ou' mémoire pouf /«vil


-à l'hiftoire de la révolté de France-':' penJai.t les; année*
»78j, 1790 & 1791 /avec cette épigraphe :*xargaiJ*x,
fy dfypttuur niimici'ïjus r '' L. ' . •
. -..Voici un ouvragç que tout. Iç moi}de"n à; lés 'KÂnnctes
cens, cjuelle que loit leur opinion , pai ce" „lfU ils a;uié»t 1*
foi, & qu'ils feronubien ailes de -le voir tjel qu'rctti le*
feétieux , pour chercher à détruire l'impieilion que cette
iatxreJl'auic btachure doit laite lut le peuple : mm, ou les
«•verra qu'î's-.o^ .trouveront ^e. .des virUés auxquelles
Us nauro^.nen â répondre : puiirert-elle les convertir Ir
*.Ie.fc trouve chez, tous ks tnarchag^ie nonveauris. .. >
":\-l' . .;■■- ■■■',• . >,;.f;|- i •; .

i"--j_ r '.: . .v . . -
Lft difette des curés en Lorraine ciVfi,eonSdérablç , qu'on
eft obligé d'en aller rccrûtcr^ifeûrouTôn en 'trouve, bo;.«
ou mauvais.} tout eit egai, pourvu qu'an .en ait. — Un do
c?ux de la dernière recrue ,, cî^ un Alacien,' nomme l'abbs
Rssmi, à qui .t'oi^da"^^ comment, les prêtres epnftitur,'
tionuels etyic.jt. ré^àrijcs erv Agkçç; '-r-mal de. lapait
des cathoUjigsJ' mats 'fdut'.vq a'aiïhurs ajfî^ }ùnt..
parce q^e 'w^^/ojïile^^lut/Jriefispvurnçit/.
" ■•")" i-. ■■■ t s. i r,al-,:i' •:.■■ ..' . ..,
•V- i'-: ,) ■ 't ' ■ • M il ,
J'ai traverfé rapidement rçf.pa1ai«-royht ,M.le journalifte;
& j'ai vu av.ee faiisfaction , que le plus grand nombre des
hunne.tes,.gl'r>s -g%a kv.)t éloignes ,. je ^>v. a; appercu -que'
des figiii^»:vas."riotiques oV'Ses' peil'onncs qui n',-iy':nt pas
lu fan>*.lçiure votre, feu»; le , ont dû. .juin .etonn.-ès de fe voit
♦n f>-;mauvaie Cjjmfagnie, Quelques .femaines de patience
B" doivent riefl. coûter à qui .h p.re«4 depuis dox ans Se
dc'Tii : iejo.ur.de,' la j.ufticc. approcha; lailfo.is triomphes
le "crime encore quelques jours, mais, la ifons les cou^
■pabl '9> m dit-cr.CTuVuHf-.di nouveaux forfaits, fa:is nous
mêler avec eux , 6c lew offrir des' pietextts o'tchauftct
le peuple. -., ..'..■< . - ;•:' '

■> '.! ....•.■■• . . . ,. •-• > ,-->..-.


Tour te- irriande. fb dit. à l'oreille qu'il -Ce trame qnclqnç
nou-ale ht r-jr. Les J<iC;>bm5, ruri-.ux de lychee du chanv-
rfe-m,it*, ont jure de [rendre leur revanche. On vient de
nous avet'r. ^e îfèpu's 'qotlqués jonrï les éternels erurnfrs
de noue tepos s.'occupent a jj.guer j.ert ou huit cents
h Bines pour les engager, fous prétexte de nveen rntement,
à jcticrù-urs çfc..pea'.x *« l'air, &* ei-ii« vivcté'<iei ,'4« jour"
de ait Lowi., »b- d>nliumer, par c--" moy •nïi . fterstelcuBCe des
jei'WM. gvt.»,. &. 4^jji-iicr twi -grand dUewd i. i^ui. ie ^ueioit ■
J'ilfue.dc1.ce. Jpr^jtt ,. jn_M( ruanjijueia. pas. dç l'unpaitr au*

-
r cri. )
7-'itlr: -•-.-•■.»»■(.439 ).a:.!'i1.rjir:,.". ,•-•,-'.»
arffocntet-.8f •avi chevaliers da.'Scj&Miisvfluî font.autanèi
Je v ctimes que les Jaeor*i(K*« ont juré d'immoler à leur yen- 1
geanec. Au relie, nous fommes prtfuadçs que la vigiianee de
la municipalité & de la garde nationale pu.vcrilcia encore
une fois ce DcniVeaucom|lot'<Jes 'taùlieiw.-' — i~v .' ' "V

Messie vr s, ,
.->
Je fuis démocrate , maîs'quelcjuefoiï'taifdnnab'e.-—J'aveiif'
vu avec grand plaifir flotter fur la tente du café de Foi le
drapeau nicolor; on diloit môme 'Von cri rnettroit à tous
le; arbres du Palais-Royal, ce omÏ autoit fait ïelfembler co;
jardin à rue pcpiivere d'arlequins, {k aujoit procure d'heu
reux futmnirs au héros d *Oi ic :T5ôt"^" q n i dedeiïus fon cirque,
«uroit cru vo.it une arrnee -na,v.ale navoife.c. ^Ce -projet n'av
pas eu lieu ; on s'efr. coiyc'itejd^lcy'er; .un. .po'eao ,. que je
pris , dans le premie. .Bioraeut^, ffur-.iyiç pq;fnce , où l'on
alloit fafpeodre létaux yaiù,oie (jcef. . .-en expiation <Je fès
crimes , nctnmmcnt de celui qu'il a coramistin-. tarant, brûlci'.
l'cftigie du p.ipe. Ii y a apparence ou'an a renvoyé cette
exécution x un pus amplement imo.iïw ; -cir, au lieu de
Goif,... on y"n pendu j,c;fynibole,ic notre bo'-heor ,& d«.
notre liberté. Quel crevc-cocu-r peut un bpn patriote comme
moi, de voi; un pavi'Ion laniïi rd;~t"£ïab1e , pendu comme
Uis vi'uieuj Hclas I je rryrts .bi't?p, qui/ ce .ne ;On. m; maii-y
»ais avgurc. —Daignez , m-tlicurs ," 'rn# ïn;>rv«;èi ce que"
vous en pen'e/. Mon aitcilc.sf\ à t'hùtei-dleu , ou a
l'hôpital des tous; j'occupe alternativement ces deux
hôtels. 'depuis la revoluti "O. ' —Je -lui* ' patrioiiquement ,•
«cllieur*. voue &c ■ .. •• -• ', ■'■'■> •'"

f.n.ù ■• , ■ •-. „&1:-.- •-■/•>'•■


,>.'.■ .-.•' ■ •■ U. ' ' '» ■"
. : .-t ■ ; Y •' ••,.-i.-»'; ij;'1 ,--f- ' '• "^
Dans un biriV , «ne fuh-nS fa."x>rit£ du cluk <^eî jaco
bins deroatoitro*""aVs ^et<$rw. Une "royalitfe lui: en . fit m'a-
licieiif©iK»lipa|i'»r fut .lci'i«els etpirpt^ gavées -,4e; fleurs-
it-lji. Gh! A ci fa la îuoatnicte , j'autoi» triche delîus,
Même dans l'ancien régime. Nous favofes ttès-bie», lai repif*
tSIaroyaliftc; quenotte famille fcs atoujflar»^o«ée«-fui .
les éraules. , . '•„"! •. ' _'

CC..I ]-',- ;>-- w<- r •>/■ ( ,;...(i'.',.j,«: ,t. «f.


C'eft Yraiment une-charité que de réfondre à Mt ■£>»«?.
Teu, liant ; il le (ent bien lui-n.ïme an fond de fa con»
feienec, s'il eft cnçolT'qtfttqu'un-cjdHni- en connoiile une.
Pour nous'débatràflfe'r^dé toi , nous nous contenterons , dans
un dialogue, de le meure aux prifes avec nn de fes aims hw
ternes, -pour qui M..l.iti-&uillant nV point de fecrets.

i '■ . ...■•■ ; . s - r*v i - _' ■


Èfe ! comment trouves-tu qae j'équipe Gautier?
•-u-,i •■; •>•>!.•. ;';> -t'.r '.* ' . ''•*' 'f ■•••'■

^tclancej.eSçrenous, de grands coupJjid'étrWieres!

Et i-F e uixl a n t.
? , -• .1.1 ■j . . . •: ',
7t lui dis cependant.... -^ '•■ -f- . »::-i% ."tr
• -,,-.-, .,....,,,, . ,. l.Am;; ,.;
»■.. , ^ . ... > . - - . -
,', . Des fottifes grolliere».
'„', s\ ',—•■• . ■-'-:, '-te ..« ,>-'" ' .- - -*. r'~r - - v . ..
Eii-Feo IlL AN'*
~'a !' ,i:;A'î ■
&;&i»>ceçe> peuxponr lec^omnUr^ ^ ^ ,; ^

' t. ',. j L'


; £ Ami/ _ .-
V S -■>. •(::■,' 3
Çieft toujours fans efprit.
;■ *: '.-';. ?!». >* ->.'.. <j • ïv îS %*' '. ;'• "* ;;.-: :Vs s--»

Eti-FediIiant.
Oue veux-tu que j'y feue* _
.-•51 stp -fl.:.* E<* .»»*».» "V w ■■'•Ti- " f-
ïHiâidrai'b.j'-alii^rtïib 3. *'.-;j-.î'. / ;«**Œ
Choifir des trait* plus fins ;p»u*?l««f lai.jjècbebefi
Fouiller recoins dans la balle Se dans la popalaee, ,-,

N
teh
Efl-FjSVl t**«Tî,
Devant «b ;. maudu .hfi«»^l n* A°MtV Vtî?l!c''et ' ; -*"»
J'aligne en vain des. mots afflG longs qus 4e» .toifes, ,
Il éclate de rite à mes rimes grivoifes. •
Comme de l'art des vers je rnéconnorsfcs loïx,
_ . . .■ .> - »" 'i , .
roue mieux compter ics jheds je compte par mes doigts.
■■ Y\A**^r -

fSans i:nie,til TXJnfent , fans uomjVe' t\ tculCm -i '0


*To do» faire dW veVs! ": '>",JrJ'. "*-'** "F* •}'- c*-'"-i--ï
"" t t • i.v .. n.'j; '! .; :u • i;;ij ;i , ,-, M
••'■■■'" •"■Elt"ï'-FEU fit '*5lt #""'« O -,■ -S.'ï
-* • ■• "' '- "' ' " . . f.» jîi. 5^ ':;!ji .. ?;.3:: .;.;.. i .©|{

- ' • «■ i' ! i-> -i- C'eft la Vérité; pute» ( ,„ 3 3J


Maïs oftlés croie fouis dit cerveau (fan cfcrfBw.' '■ < u'pb

'l -t

'/h!
Xrj- . •. ; quel Icrvicc
,-i, ,'\ V infâme!
tj'-.: il attaque
:.o-.'«o l'hnoneur!
r>W» M^l-cp i£
y .:,, ■ET4-FiiW.|,i,jt.A*'M.1
coi j*' m

'fa 'tcWatuin Se vâùt^pas-imeî!ù ^foe'tSfrA. «^v.rjcn°L


D'abefd -, les1 gens di goât -te t*aS«n> rPfmBéfcttir~ ">" v>v;i

C'eft unpoiot «onvenu.

S~
. r *4^
L' A m i.
Le relie de la ville
T'envîfaee , mon cherv'Ufi par cSîMeoH^aunen,
Mais eofflrûe ^ti h'orrime à pendre;': . .
Eï.-FsuiLrANr;
■i ai^ïil ' . Ob me. conçoit donc bien?
.....
•On ne.^n^uTeoMpattir^^.t^em^lcWVisjwLfa four za
Palais-RÔyal , qu'a' ttliH qui fe fit le 17 i«fin ïu Çham;-^-
Mars , & qui eur de fi fum'fles .fuitesV^oîus pour lès ^
tieux que pourJçs. rejrïfij. NoTjs.. invirpns de nouveau les
honnêtes gehs'l' fuir"'ce repaire d'aiiaïïirf^ & de rcvolt'-ï.
Le eiub des jatobinsi -fiirlenx «lestotips nnt lui font porris
depuis que^s^i^ns ,7 V^mble fo,foe%« po.y a dis
tribue, de l'aigirtt, & quelq les grands forfaits fe preparenj.
J? .1 R A J. ' '1
.. jv'.'. m .n
ÎTUSixxul'ir.sL^r.:;." J. .'.::; f::,' ;i;V7îl Js'-'S !
Si quelque çhofe pouvoir relever M. Barnàve aux
yeux de la faine >ttfe: du ; fubhe ,-«e <bpt .les injure*
plates -Si déec;.ûta«es. vpmi«. périodiquement corme loi,
par toUtce-queWrVlittcaïurc a de plus V,P'& de plus
tnéprifable. .Quand on ell^c^om. i,-' par un- ficel , ua
Gorfas 01. mxJ3rijbt ;'ôù*& bien près de t eft.mc de*
honnêtes gç^.-iAsiVêfavï.'ovqqs'p', «f ma» 50 bj

us /«* matins,
Ltvnx'^fal^nn^miniWd^m. Wr ^[J
pour Paris, & de* ^-'itires 1$ fols pour la
Province, fram.df far*. ^#^?&r#r7r€(fr
■ ■
De l'Imirirn«i«!':dto^oirVits'<ïeriî!ed,Ùr ft 4Mi V3U;
Jeudi 35 Août. ..H^P ;:'
: J O D R N'A L ;
DE LA COVl ET DE 1 A V I L L J$.

Tout faifeur à: Journal doit: tribut au malin


La FONIAIINE.
_C 1: i_

tlouquct au &01j ppur le jpUr de Sx. louis


• '-'■ A fête. .- ' .*,. " î
»?our célébrer ti fête , ô Louis.', h me» Roil . ■' ,
D'an veitueux itanf, on ma mule poiledee ,
Franchit tous les pciils. &. » «.nette eu jdee
Ccitc voûte d'acier qui Cviidait ju qu'à toi.. . " '.'••
Mais de que droit melc- des fleurs à t'a couronne f
Le rcft'cô rne retient,- mniv I imooi mr l'ordoune 1
£; plus |<ur jufqq'a toi s'clcve mon encens.
Oui. j'oie ic chanter. maigre tous les. {yr8nssr:v
>lais laut-il que ton œil de larmes le h- m cl» lie? '. .
Peuple ne g ncreux , tu fuurFtes qu'il gcmktte I. •„»
te repentir au front, apporte tes regrets.- • •» .
Viens, arborons ces lys Toiles -par des cjrpiè»i_-.
Que chaque citoyen à ma voix applaudiilc, . :u ._, ,
Et eue l'Europe encor de ce cri rctentïflc... ,
La feie de Louis cil celle des Français.
It Clev. dfs-Islets, ci-dtvanx CHevait-Ugtr
de la gaide du Roi* '^*«wOl :0

^ A3 S»E H BL Ê E N A *T * Q » A mL

Va/H a diCenti le projet des cornités, tendant a cTôimet


une g*rd/: de 1,800 hommes au Roi, payes'par la lilU «i-
Torae IV. Ajmee 17*1. Jtkk
«Ile, La flueftion a été ajournée jufqrt'au rapportt de l'o -1
l'orga-
nifatiot) de la .nxiifon du Roi. —Sur le. projer des-comMêS
de faire une dalle particû iei e des rrlmbrcs de ta ma'roji
roy»lc, lef(H>f!s ne rw-moient exercer ancun des droits di s
ci over;s actifs, M i'Qiltaiis a •iî.c'.avè cjà'il rtaioncoit à
fa' qualité .d,e mcn.br e de la dynaltie royale, pour s'en tenir
-su droit de cit-oyen actif. ; - .' C.,»' A J -' J

Wuy.j ■v.2, y., v-^i -^ ■>"""" ,. IÇ&caâ ^.'.:v4


„., .Au Roi, a- roçcajioii de la, St. Louis.
/uguftc rcj#<J!l du plus ■ faint de nos Rois, ■ \
R-.-coiV.iois de [-cuis, ;la redoutable voix. ,.
Monrqua intb.etmio , peux tu rie, pas j'encepdrçy £
Loîfciue,
*~ ,i », dsi-uts
fc^* doux ans,
.^--.~.. tes •-
-.n*-» yeux,Ont
» • ■- vu- répandre
- '- ~ >
*
Le lîme dc.-$<;s amis par ia main des bourreaux? . ■*
Ah! f Utî^Jsw , k ina;,j\Rvr qu'un- connojjj, ie$, heiasl
Pour avoir l^orn.be^ qu [a^iveur de_ la terre, - , • £
Louis »ux;^r.r^(i,^s;alli pq'.;et\la gue/.re.: '. - • . i
Il tut irBi'rifottué.î'JTiais.jipiT par, tes (ujets, . £
Si le dcltij(,,j,a,lp;.ix s'e^r'aïe à nos jprujets,,
N!eact|'te pas les . joix-d.'un peup'-ç. r.ui te brave:
Meurs plumât en iuros, cjue de vivre, en., e.'clavc!

QrlqiiîS dépurés gauchers fc plaignant amèrement Je


ce que notre journal les rend ridicules. C'eft une preuve
^ùc Àcm ne. feromes guetô da.i-.ge.rejjxf-,,: ft que^nOiiA ne
pouvons pas opérer de grandes méuinorpWes,
A; oï?. '■' -" u w\-: fi,*- •■

'■ ' ■ On «crnfiràn?; depuis lonE^tein's ,-KW6-fNkBiO'ûcke n'ouvre


~flas la bouclic aux feances de l'ailbrnbicc : la rait'cr- ea *% ,
' ' 'i ' '" '• *• - »ir , r,-'t ■ " . ' ' ' .-
§ué t«t aug'ufte légîltateur emploie tout fon tcms à ceafôtet
uVie certaine' NIad. "ùupont , veuve de quantité de maris i
qui »a a ruiné fnaucoup, & qui a mingé sans fa vie plus de
J i'è millioiïs. Ii faut que les motions de M. Bouche , fuc
Avignon,, lui ayènt furi?u(eme»t-fapporté , fi elles le mettent
à meme déboucher ce gouffre fans fonds & fans mefure.

Le chevalier de Goigny a été parfakemrnt rç^a de mon-


Teigneur le eomrt i'Aitois-, mais dès qu'il a voulu entamer
l'objet d« fa m ifion , M. \e tmite A'Artois lui a mis agrca>-
WtTTv.-nt la main fut la bouche, en hi chantait la petiro
-chanfon qui commence ainfi :
I Ami , ne parlons point d'affaires.» '; , •7
-... ..■ Mais.de pl»i(irs,.&c, - , : , .;l

Tandis que nos voifins fe vantent d'avoir- ltfs prerniers


■AKSJi ea évidence les droits de Pnofnui;, nous no:!s"ccnt«n-
, tons. d'en pratiqntjr- les 'devoirs rigoureux. Les Français
ont i'oiubic , nous avons le corps.
St. Jamts's Chtoiùclt,

: x • • :

Deux Anglais fe renrontrent à Calais 5 le nouveau dé


barque demande à celui -i ni arrive de Paris , ce qu'il y' a
de nouvc.iu dans Ciîtc c^i'ilc,' celui-ci tirond.... : Utis
4/uiqua mit.
, .>'.:• ' ■ ».l
En Angl terre , non avons In bonhonimi ■ Je croire qu'une
nation quidvgtadé ton roi, s'svitir elle- m m.-. Ou: diforjs-
210ns. do:K de nos vo'iîivs , qui ar>raiyent k'.u; monarque
• «Poutràgcs & d'hurnillatî >> s .- ILureus cuv.iiicuh roi, s'éftiie
* Vfc vulgaire imbécillc ! {-{cias ! combi:n de (o\\ Louis. XVI ,
' du fond de fa prilou dôrce, a-t-il porté rnv'e au fo;t.da
"l'iboirreiii- faifilîle, qui doit ijnore fous for» toit de fou
v*4* )
igtte * 1—Jîàtrt roi a four fa lifts ejvile neuf cent mîtf»
livres ftciiii'g, & s'il demandait le double, on le lui of-
jftitoic de bon coeur, i
»! Morning-Hirald.
- - i :■ ; • i
: .-• » m——>;~
.- ... ... Ci j .. »p -tu .-%-
Nous- pouvons alTurer nos jeteurs , que les honnêtes gens
n'ont rien à ctaindte de ce qu'on appelle le peuple. Qu'ils
■ aillent dans les rues les plus. habitées, dans les. marchés les
plus fréquentés, ils n'y t outsiont.que des gens aulH affliges
.qu'eux de la prifon de leur Roi yic la fuite des nobles, do
ja perfecution contre -'eglife. C'eft ai} Palais-Royal , âc au
Palais-Royal feul , cu'on trouve les Icelerats quicherebent à
mairi enir iedéfordrrrc'cfrTM Palais-Royal q. 'ils le donnent
Tfnlez-vouSj ç'clt du Palais-Royal qu'ils pntent par pelo
ton , pour chercher à foulever le pe pie. Le département & la
m -i. ■ic.pilite ont pu , quind ils l'ont Voulu ,' leur en im
poli;. Se taif^ct-ils d(nc? ■' "~ "
-•-"j" ''/"'."'

On sfïàre que plu(i'«vs proteftans ayant en horreur fts


excès ft'.ijiijuelr- l'ur l.ifte s'eft livrée (ans-aucune provoca
tion, visnnent d'abjurer leurs erreurs, & de rentrer dans
le lein de l'Eg'tife. . -' _......
.i — IMI1 '"

Il fe forme nn orage contre la Fran-e : le fait eft ces»


tain . rn.is le moment de l'expl.fion eft encore douteux :
la foie ferrite de l'un des deiiX partis ne peut éire com
parée qi'j I' mi.arience extrême & peu ri fléchie des autirs.
Une nerociition qui a des intérêts fi importai» , li divers
à concilier, ne fc noue Si ne le conclut pas en deux jours.
Ce n'eft que le concert & l'à-propos qui peuvent faite
iâuffii ce granJ projet , une (chaffourlt gà etoil tout.

I " Vr\ Anglais difoit : les démocrates /'t îe'kts ont donné ;
J»n- <■ n douter, à enr* ennemis de» verjjc» poulrh'S fouet
ter. Vo'l.i les ft>ldats -français liv'rt-'s' a- i'^çiclilcip;»ne ; rbus
_ .huilent coiiutiatiuet , nul ne lait obéir. Mais quelles feront
ta premières victimes de cette infubordînatiem ? Ce foat
ceux roc mes qui l'auront provoquée. On ne rétablit pas
l'ordre., aojfi vît* qu'on l'a détruit. Il» fentiront «et incon
vénient , quand ils le » rtont forcés d'oppofet une "troupç
jpditcipliocc- aux foldats le; plus aguerris U les mieux
conduit» ^u'il j ait au ity>u*dïr '""

La quantité d'adhéfons que l'afremblée reçoit dans tontes


l citeonftai ces , & leur uriitormitc , nous engage à piopoitï
ur departem nj , d.ltnits & municipalités d' envoyer KM
lis pour toutes leurs achetions en blanc.

L*es braves Bordelois *jui «voient .prapqQ; à rafl"crrrbî<?e


de hi e un armement de (ix mille riomrfies/'avee les va"'1"
féaux , vivres $t munitions néceflaues pour »■ llc_t foumettte
les colonies à leurs jiu£u(tcs décrets, viennent de lui ërnprun»
ter jJoi mille liv pour acheter d paii. Ces meffieurs
refTemblent à Ces gens qu'on trouve a"u Palais-Roy il, qai
Vous font rnlUeoftrcs de fervice, & finilTent par vous em
prunte! 3 livres pour aller dîner. On a fait à ce fujet une
petite chanfon , dont, comme dit Molière , la rime a'i ft pas
riche, &l le ftyle en eft vieux, &c. La voici, fur l'air : lesdra-.
gons n'ont point d'argent , &c. . .
-'
Les' Gà'.cons n'ont point d'argtfrit,
Pour bouillir leur marmite;
Mai' il' en ont , ils en ont, ils en $nt
Pour vaincre l'Amérique.

M, Lalhmand, euxé de 15uernr, à A lieues de Lion,


ayant constamment refufé de preter le ferment , il a été
Hornmc à fa place ; mais ce qui a fsit le' jlus bel éloge
du pafteur) ainfique des habitait , c'eft ■que ceux-ci, dans
une requête au diftricl, demandent à fc efeaigci du trai-
toua.c de ce rcfpcftabk jaitcur. •
*; il j |' '<ffçt^e« ! foflrsV ' quatre 's^rdes-dti-cd>p*': *»ulàné
fortir dé Lille', prennent Bn n?ieté: ■■—Où faut-'il vous rne-f
iber 1— À Toiiniay, à" la' frontière.' —Où àllezîVous, Mef*
fleurs ï — A'Tournay. En ' cHVt"',' itS y fost^rh'vésV ntià
fens étonnement de la xeufiït.e ,dé leutentreprife.
î

2...JÏ. A Cabales «•■ refté auèjques jours a Bruxeltes. TJ .


y a gardé un incognitoi féveré, qmT mécontenté plufieurâ ,
«tes admirateurs <fe. çç.^yaLj&^J^nens'çl^valifr.'.

.'. ■'•-j.. M l..> ■- » i « ,3ii'-"i :^ "pi -vy ■;■;, .'-"'+■'*


.' Beaucoup? 3fc fierfonnes nous 'f'ont'a'es' féptoÀés' 8èt*
qui force''*? farlcr des fbùrna'ux ■'enragés J' tels que Gûrfri't^
Murât , NoeiM'.- rions Tommes ca'dfesnôh^euternen^ù'bn
3es ach«e,-inaisi;raêfflafentorc''-quë'Jl'ôfi'<:Vés ljïi.' Nous'-.fî/- -
jppn-drons: d'abo'td ',\)i# cil' j'ofte: ^'ue \tiiïiv l&itiertaé vlvcfi
& çmant. à h célébrité? ces méitîcuts fi*y oiitiucdn!: frÇ-
jentioti; que tout' ce Cfu^fs Cuvent ;efJ3#cr; eft' dé deie>
,wr'.un jour des PARTICULIERS r'TRΫ-CONNUS.

Demandes .# réponfes en, vers libres,


Demande-* Quendites-voùs. des aulgnats?- v ' '
Réponfe. Les étrangers n'en veulent pas. '*'•'
D. Que penfez-vous de nos papiers ? ■ * -
R. Qu'ils font diableaient. décriés.
D. Que dire de notre monnoie ?
R. Qu'on feri*fera!'ae-s'fc'ux de joie." ç ^ 'Y" " * '
D. Que penfez-yous de o$s jehiffons! ,.; „ .
.iv.. Bientôt nous nous en moucherons,!... ■»• ■-
- D. Que dites-vous 'de nos- billets"*1' ;t ' '
R. Qu'on en fera" dés camôuÊcifT-. :>'
(4&)
'MU '■ . •
•,".taTrétmftatianda{erJtiens devtient tous Ici jflnatïCfffif
▼ement commune. Un a-i um pie^detu cin comité de mcûd!»
««c d'efprit , elt al é prici; vle roi d; le relever de celui
«ju'il a voit prêle cri. KCsvaiM. Coi» ordre. Tkpuf^* Çfrid?^
pcofe que c'étoit .peui>ài,e. lejieal. cas .pu, lj^it^ôn iûir
déplacée, 3c qcc le «lievaliër zuroit bermepup mieux ut
de rcnouveller (on tçiment.ri» répétant \a Formule domine
non
> fum■ dianut.
.if ■ ."'■•' '*,'•'- " ""■
. ' '•
i""»^^""—^- i '< .« <■ «.nsb :1I
On atîure qu'une troupe "de" brigands emîiciii'fïaftcf fe
^îfjpfe.i ahcr-iuet^re Ifji^cu^aja^ c»i!je de l'^xt^ajui d ii»3firc.
Cepiojec plein de fçej pat clic, a cepenoant un bLàu.cqréquj
jpou.anix. Jc.rci)djt,Cf çiJaljl^^ des yc J,;yra^ir.ciH < at notes;
^cs.^|cjis)Yoy;iiir renibuias.apparcnr 0,4 'c trouve l'aflemblce^
4fi [tyryi^e lc> corçi) t^,gç. l'on airnioiftiatiou ,. &. Cf«yahi
A}U c'.le ,ne \cs ç>:de rd^ui* iti (ct.g^erris, que pat. ipi,.oj£
£i>iiitc. abfoi'ue. , put iimj'ne de. i'cii' ydcli\^tçj: , ailyûjaaj
jous les ugifttçs ^ p^ic^s cul lç^ cot\cciqivnt ;' t>:ais noj
■Jçgiilatcurs qui, iout lfaj4;.i'k,fipvnt ,£n regiç , voqt donner
Jev ordres les plu» pofkifî ■de "s'oppofer à cette ijruveprifi»,
.Au r.lle, s'il etoit puflîbie. que quelques zéros, de plus o\i
de moins occafionna'tîcw quel u'erreur légère çTat« leurj
comptabilités, ils eiviploiçioiiiur av.ee . beaucoup. . glus dç
^loblclle & 'de fnecès le mnvep du grand. Scipion , hui , ac
quit de malvrfations, sVqria devant le peuple romain af»
fçninlé: citoyens,, • montyos au capitolç , & allons rendre
crac b aux ùieux. '.
. .^——r-^V"'
■> • •«•■•" » ■ ■ 1 *, a"*
L'alTernMée ayvt décrct.é , qu'une fo.mnie de- xbo irjille
lisiez, feroit accordée a xiris de recomfcnic^aux .pitnottj
qui.or.r arrête le rçi oc la tamil'e à farennes, un parti»
xol>rr- en <*»«, ^ar'fe fortrne , de répondre de tesertgage-
fnens, offre (je 'f r-a^ir.c cette fotnme. cnving;r , & de leur
payer viagy-cUiq-pout- 'twtT (mis ditfwxftioa d'âge. .
Ï&)
•finhanoti &t ftn infcri s fut là forte de
J
t'ArptnuL
' ■• r i. : , ;r. ... *« -.1»
l&ïhrtÈ keec Renfiett vulcania ut* minijfrat, ••;>
ttla gigattt tos debtllatara furoixs.
A l'immortel Htih l'JËtna fournit ta foudre
Qui dompta tes tyrans, îâ trgfaé S (es ftreùrsV,- \ "
Louis pouvaiu les rainete , aima mieux les abfoudre ,
Et dan» des ciimin«ls ne voit que des erreurs.

•': Nous voyons toujours avec admiration là haine que fi


taauon 'françarfe a prife pour la coulettr blanche , ei-dev;int
fi agréable de il honorable pour nous. On i dinoncé hier à
♦"alJeWbléfe, çoinme «ri grarid .çriJne, qde les Colons dfe
St. Drirrtîngufc etoifrnt revenus à cette couleur : on pour-
toit rAret cre-Ià urtc induûion t'ès-defavo ablc pour bie*
du monde, eh raiionnant ainfw M. Cfiab.. .. a icdiIu biarrè
Éonirtie neige le duc d'Or..... & tous les coupables dei
fcr. mes du 6 o&obte. Or, la coa.eu blanche e;t eo horreur
à toute lit nation, donc M. Chab.... en rendant ces mef-
fieurs bfaacS ucofemc neige , n'a faitqne les rendre en'bor-
ïfeur à t6ute la nation Tiança'ife. Au réftfc, on eft perlu <tié
ijue les colonies , au lieru de reprendre , 'Comme on )'a dit ,
7a couleur blanche, gatderonr , au contraire , les cottl-urfc
ronge , bleue & blanche, eh y faifant fiitiplpmetit un léget
"changement, éc en les arrangeant en {aillent, au iieu dfe
perpendiculaires qu'elles font. •"$?**'
Errata du Numêro\tfhi«r. '"
. ? _j * - •*.
Ptge 440 , vers dernier Fouiller recoins ia îs la hiUe, &c
îiff[, Fodillét înôinsdans a hille &c.
■I .I ' ■- ■ 1 1 I <—— M" —

Un s'abonne pour ce Journal me Percée Saint"


: .. André-des- Ans ■, Nf 21.
■ r ■' '""[' 1 fii 1 ' ' i- 1 1 ,1
De l'Imprimerie du Journal de la Coui *: de la Ville,

/
S U P P L É M E N T
. ÏJuN^'T^
les Jacobirîs toitjvitts Jacobins.

Soutenons nos .arrcts par d autres arrêtes , '


Et lavons dans , iefaiig nos bras" en an'gla™tés.
. Tiré des Œuvres de h Pi Bris3ot , fe. difant
du Tabule: ' " • •••■' > -" n> • :*';

lijA- main fur la confeieftt^', Çt *ous en avn-*t«; Trieflîè"rs


les Jacobins! ne nouV-srvfey-vcnjs pas- promis 'unlfemKnv
e-purétoire' ne dcvirz-*»ous "pas7 bawyer ■ 4c" votre- fbckté
toAs'Ves fèi fionnàntts. «te 'Fàiiltoeratic? -Ave»* vous rempli
VbYf%'fci^ge'tnert«Vdy*nsS •-'■'_' ' • •' .-'•''*<
''Ets'rrbAnétrt Céns-'qu'f roû^'arvoittit' 'vaki une certaine
conrîietïlriicm', voT&'+rt ■3<kx'ttkhWt% : lcs'étr.Ogçs qui vcus
"^Vrtieirt •fit'it' ra'.ic ia'rVt-'de'iot«ifçs ,-vo;is L\s avézicoiv'eivcs y
cela s'appelle, félon' ' Votas- J Réparé* : d'acràrd : je n'aime
pas'a difputet fur les mots. L'es Anglais s'epuient aullij
mais c'elt en envoyai. t a Hoiauibuy les Jition, .les
Carra & les Camille JDtfmouLns cft Londres.'
- Fdiit-il ' vous parler trai cljerhcnt ? Je vous croyois nn
érprit rie fuite, de calcul , <le la tenue enfin ; j imr.ginois
3c la rneil'eure foi du monde , que voixfci iez , p;.r peur , c»
que vous n'aviez jamais voulu faire par raiio.i : po:nt
du tout; vous vous loiJillVz Contie les" volo'tes du peuple ,
& puis vous vouiez que nous obeilTions à (es ordres fou-
veuins Sts ordres Couverains\ c'eiifotc bien dit, meilleurs;
mais, parbleu, donnez-noas l'exemple. ■ .
Votre conduite me rappelle uuc petite anecdote ; je
fuis vieux, Se j'aime à conter,. . . .„■,
( * )
L'abbé de Rancéétoit, dans Ton jeune tems, jnfo'ent
comme Rapdtif. eft modefte , débauche comme Lad..
elt vertueux;1 il s'avila , furie retour, de devenir tetor-
matcur, iniiota a fes religieux le jeûne leKpljs anltere,
le lilcnce le plus ablolù, en sVxcmptànt , comme de raifon,
de li loi commune ; s'il renaifloit au monde, il ne fon-
deroit p us de couveus; la mode en ill pallee; il feioit
cetume vous, meilleurs, qui nous impofez filer.ee de par
la nation, Se qui dites & laites tout ce qui vouspiait:
tnr.is revenons.
Rjpondez : eft-ce par vos ordres , que te focicté de Caen
viole e (auttuai e de la jutlice , en arrarhe une procédure
criminelle, dirigée contre qui ? contre un hom ne ou com-
pleturmcnt iiifcnie, ou protoruicment pe'vers, qui commande
des allafTinotj l'cvargile a la main ? A inti , poiu louiiiaiie un
grand coupable à- la vengeance des loix , un delpote çn-
levoit jadis les minutes du greffe du Parlement : ce qui
éto : crime en 1771 , leio'it-il , psr'hafatd, venu préci-
iament vingt ans après ?
Eft ce par vos ordres , que la focieté de Marfcille éciit
aux adminiftraïeurs' &' aux municipaux des lettres dans
le ftyle du Père Duch-.ne >
Ett-ce par vos ôidres'; que la (cc'eté d'CVcrns exige
deux places marqu es aux f.arices de U haute Cour 111:10-
nale , fans doute pour influenc r le ji'gem m , & poui a, peiler
la hache lut la tete decnoyenslulii.il:., mai, ni 11 cou-
vaincus f
L affaire du Champ-de-Mars fut, comme chacun fait ,
tramée dans le lien m. m; dt vo. feances , 6t con
duite par vos chers. Ceire révolte co.'.rre la loi ind l.bfa
les. Pariliens. D.ji on mettoit le feu à voire iy ce , lorique
Tous demandâtes grâce. Aulfi bas dans l 'infortune que
fijpebes dniis la profperité, von» promues d expulfer les
émitlaires étrangers, & les boutrtfcux nationaut. Vous
promîtes.... & vous n'avez rien lenu.
Il çxifle dans Paritun A/lûc/iaipi, Clo... qui va prêchant
la république dans le^ nit s & dan les carrefours , ni écran-"
ccr qui, le- toit , Vend compte au mi ilr- c de Piûlle d.- vos,
écoles du matin... lh bien et- ■h 4irime voiîs a .roftofe",
d"fls vqciç icanee du jj août , de lupprîtner le turc de
(3 )
Roî , en créant un premier Magiflrat femhlable au préfixent
du Congres ameiiçain , & voas l'avez applaudi à tout rompre :
il eft vrai qu'à ladcrnieic phrafe de fa philippique , votre
préfident le pria, pour la forme, dedefeendre de la tribune.
A-t-on été dupe de cette parade politique? No:i,
" Et vous vantez votre eivifm; , vitre lovauté ! vous
vous appeliez ficiement les Amis de la cortflituuon ? Oai ,
certes , vous l'êtes , à-peu-près comin: Crom vd ctoii l'ami
de la liberté des Anglais.
Le peuple csmmcnce à comprendre qu'il a besoin de paix,
de tranquillité ,& que vous êtes les ennemis de l'ordre, de
l'union; il commence à apprécier tous ces chefs de bande,
ces Guijes , ces petits Mayenne , qui voudi oient renou-
vdler les horreurs de la ligue.
Ces adreffes à leurs com.Tiettans , dont vos meneurs ont
couvert les murs de nos places pub iques, font fourire de
pitié & d'indignation C'ctoit en fe poignardant que Pi-
fijiate afTujettiîoit Athènes; c'etoit en fe faifant tiiec
des coups de piltol' t par des complices apoft.es , que le car
dinal de Ret{ excitoit des feditions. Au moins ces conf-
pi'areurs avoient la'g'-a.ideur du ciimc , m les vôtres u'en ont
que la billeffc.
Qu'eft-ce qu'un Plthi... qui parle à tout propos de pa-
triotifme , de ibeitc, & qui ne rêve que teuebteufes me
nées, c;ue louterrsines intrigues?
Qu'un fiol'enfp... toujours dénonçant, toujours prote!"-
tant , 'ou ours cjlomni. nt , dont l'aine cft retournée fut,
la figure?
Qu'un Brijfot ,■ cm] , comme le chien d« Diogène , aboyé'
après tous les pafTans 1 J'ai connu (on petc : helas ! c'ctoit
un bien honnête homme....
Qu'un Condor très-humble ferv'têur des faints.du
jour , frip on avec Terray , jouant la pn bté svec Turbot ,
libertin avec C/ugny, hypocite avec Nickcr, proii^ue
av c Colcmie , dcifoie av;c Brienae , rei lulieom-aie avec
les ciubs , qui vend fa plum: a celui qui la paye ic mieux ,
& t,ui vendroit fa*' femme, (i on vouloir l'acheter .'
Croyez-moi, Meilleurs, renvoyez ce* intiigans qui vous
(4)
déshonorent , ces étrangers qui vous livrent pieds & poirgs
■ aux Pas leurs maîtres. ^
-:J^è,RAfe/«X3";lWrgrfH& otrfjSt pendantes» îft^fnts ans
1er 'ïftjlbei'r.rfè la-Fïance :djH£&t&aircs. Les Mo nés po/i-

n'y j..rowa ggrjtt. IC^UCO "^g&>

a AH4-*MJ O l
.•■ AtMAW.Tï' F^..«c>.vfciisJnui Jaignei fut moi/' 3 A 4. ICI
La illt-t-pat lois. tomber le îegatd-le-plus- tendre.,
\;o«)czrvaa« rni'tnon eccuv vous rugage fi roi ?
Helas ! dç.vpus aimer cui pourreit le défendre !
J-e-ue-couDUi-j--mais de uaitiplus-itduifansj;
"Vous êtes ujt.e^ifant gâté par la nature, .
Op ne fe lîlTe point ^vrrflL>Wr>Hgr?r\:,'»ûl>fl Pk
Dont ies moindres, di rails font trop intérelTans. , . .-
\ < us avez de i'cfrrit U'S çr?ces de votre ace. ^ct
Mais pourouoiTaut-il donc ou avec tant davantage. '. ,~
i, ',. . , .T/oi 3. , 3Iii bis no» jioi tuov S) luv ! Ad.
\ ous Uitvj 7. le paru de ces hcmnes mechaus.,
Dont l'a ver e'e délire a perdu la PauicP . . Jt
1 vi>J3î,-r .*>. I --- l --{• - • O ïi ;ferl , 111,5 r.oM
Irtiik-ï a (a laideur ce hor.teux (enrunens : u ,
Ctft fous des traits hideux qu on peint, unejunc. T^ ^ ^
Hàtez-vous d'anjurtr cet^coupâole «rtur^ ' ^^ ^j
L'amour, vous le lavez , eft un ar.ïlpcra^ «£ of) „)ft Q
Et vous,, ,>ç"i^.l.».^o.c,cpmroeu1;e,eJdrefc,r(}3 ^ ^

f haimante lo .. , reporcez i. jamais -j ^ ; . ■ gJ* ,g


Aux principes 5(W de cette ^te^e. y ^.^ , ,
Avec la lovante rTun chevalier Français^ >M--Jj 9(f
Je vais vous écl ir.-r fur la ,h. ofo, hic. . /(oT ,?e,iH
Fidèle a mes fermons , &.(ans,me.dément it t. .,riirtJ'\
J'aime mon D'ku , mon Roi , mon.liçnnèur SC ma dame_':
Apies eux , 1'; mirie fe place dans mon ame.
Mon- front , toujours fetéin , n'a jamais à rorgir ,
Et mon cœur fait huiler d'une éternelle, flame.
■i ■ m m ■!■■■»■ !■ n"
Ui
■ ■■■»'
. t. A
■■—-mmhttttm
a.1 J a M. jl c (. A
——^

De l'Imprimerie du Journal de la Cour 6c de

- -te?. .3 • a; c ï->noq ftt ooi; nïtioàuï


*mm. ï>TUii.u -^«sj os. joo) zaotiûy- i 'v>&»{\

113. ■**"* asnoÀ -VI MioT


N.° <7. ^Wi. Zts officiers du fligi-
,l AV>4 1 mtM £u py0l t hltjh

Vendredi 26 Août. *^ ^tfft *■

J O U K N A L
de la Cour st de la Ville.
Tout faifeur de Journal doit tribut au mal»
La Fontaisi.
■ ■■ 1 w» ■ m 1
A Mad. la Comujfe de W***-
J'aime de nos aïeux la touchante fimplefle-,
Du jour de leur naiilance ils feraient le retour.
Eh ! qui ne vouùroit voit étetnifet le jour
Qui vit naître une epoufe , un père v une rmît reiTe !
Mon eccut, (in; le comme eux , fui: le vecu de leurs cœurj:
Is sWioieot un bouquet ; j'ofe t offrir ces fleurs.
Sn rolpiiaiit l'oeillet, la rofe parfumée,
L'âme Croit relpirei ton haleine embaumée.
O fi. les du Zéphir! o reines du prinremps !
Par le contrarie heureux d -s couleurs les plus vives,
Peigne» de foo cfptit les trefors rcnaiilans,
St la vaiieti de fes grâces naïves.
Enorgueillie z- vous de mourir fut le feia
De l'aimable objet que j'adore !
Hélas! vous ignoriez ce foi tu né dclticl
Charmante fleurs, votte déclin
Seca plus doux que rotte auiore.
te Chevalier des-Isuts.
ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du a 5 Août.
VJst lettre du miniftre di la gaerre, proure qne l'iti-
fubordin- lion eft portée à loi comble parmi les troupes.
Plnfieurs r.gimens font en p'einc infurreciion : 9 eft phi»
aile de faite an tableau du mal, que d'y porter remède.
Tome IV. Année 1701. L 1 l
T-es citoyens de Nantes roS1* «rit à l'aflemblée , post fa
juier. de lufyer-dre le dcrret relatif aux gens de couTcut.
Vo décret dtclarè" qïïc ' lc?"rr>éttib"ïcT de la famille royale

Ceft à-Pio*» de cette «irfftffiâ'L;flHfi^iP?}Ç)i£n'^ W*


p'7a dit , en parlant du duc d Orléans: pojrcjûoi ne refrêr-
irtrihT-n-ous pls^jîVnftê £pitf<iê6««d«iis«fl'<tW«< pétonrjwi&ie
le'veifKjnï-fioùs ras encore une fois employé en Angle-
terttf à^ou^ne negocTàtToci ' importante? Ce perfifiage a
rfeit-fife Va^mblée^^Wn «r|r.

STfjJ!6<$nf0i BÎ ^23iiBnrîoi»loriin™5i™ îiovîb ji©i:> nO*-

I si i -g j^rnoa' mj:> 35TC tstisiedri si> Jnsiv saldmuflc'l oI>


oia n'j'i-Jô.: i^ji/ni'l ■jbjj'ilsiqrrrj fb'î ïRidoietasùd

__ _ _ . _ Mes
uv.-uvcn-.ens du drlin' i laquai?, ri'- ia raiton, il elt parven»,
comme eux, aif-deruier degte de l'av il'demcnr & du mépris»
Jnsrisfiï jlïp '.sjoiricq 25! 3t;p flo'ff lïnp .«nsvnas Jilsl II
asHislq sb jDïmmv vil ,,'! tumhhI»/ inp •» 3110J isvi.'ojr;»-
joalulluq s riiiis <sl ii»oi ùo rtibi£J 53 iotb Sj«j;jo<J, 5ija .
fis I! Lea%.ui poJJ.ÙQBe«;dçiiJa{ njftiWlïl«.'efeîntxsJfi0f;SÇ9y,'e;
43titï3iVttf^e'fi3*i^^^Cïf1 .«^.-f^fi^ï/fW^WM db^KHÇrtc

oh'.-t of.c ïc p-oj.r.re S^ifcir^kWSidWS çfcqifi«Hftf-ifiS|q>U


dii'tKV'ûc fur-ieut c--ci.c borde infernale, e'cft qu'elle mêle
fo-iveni Si dcrilwui 1 fn «TOUHIU i-yic non-contente d'op-
". rff-wii- lU^ocence & l'eqeitî. elle s'efforce de les traduis
U^'c»'-,-'«aiîsd«S Se^ark, notre hiitoirc pourra cf.
- 'feo**r i=s liramti iW.blej, & foui.tut a des drame» ty»

*^fiW^?i6^'<joicj' si au «ûgs ïu£ i'vta prîaob t îsI&iéT- ?sî


- ir 1r *-l ^ t ....... . . • -
( s& )
.îosh/oa ab /a >g me imkI--i rjiv;b ;l ■ii^onTn' s-b r
shjvoi 3,:'rn,-;i ft! "b !>8rd/flS> (T""»1 ■_, viRb-.b jarov-
?3< 3»

?--Afa£piAq «etl j'»Uajt,»irç bçilç a^ajTads,|U


-sljjnA rr/ ■'> ;n:q'm5 Zio)"',j"iiu"rio:-n.' 'G
* 3jc£fiihs<j -j3 1 3jnSJ\bq/nl W^"; ■.(..;,>•

.lux* .'ied i-ifib'b t'.


aîv/j
• important. i l , i■ i 5
On croit devoir pievesirTes aàioonairesdVla cohipagnie
J'allurancc fur Ja tfienfc ^ prcwrictcs , ^ae te c6wg<tùche
de l'a lUnablee* vient de ï^ibomicl avec * cette Icttrtyf^-'ieV

-161
K',"ïten«ji a r*m»ivérftWt;tOfr«JT,ttti't,ei»ett. •"
ï-j\ wsiiisi'j , ?nuii!3l «-jb ,ol r.i /ul.jj-jis^-jl ( «,it.t.
,<irnviE| il-, ,'i ....i.v, r: -■hllT;ahfi' .' . ■;'-: i ,,

Il faut convenir, qu'il ti'eft que les patriotes qui Tachent


enjoliver tout ce qui UhAuïtrMf.-. Ils viennent de plantée
. pae p:it m'C dans ce jat Jlïi où ton. le . crimes, pullulenc ,
•,?'^{WU!,aUx''»flt.r"Ri8n;ft!'p1us;:»a1ant que ce gibet : il cft
-11Jîfâàreud!cr'èW'll cë-î}uPp!yka*Wi peuple. Quelques pe'rfonncs
r,7Vô(jtcW;CtJniVcrta'«.t.'cjU'(»H>«|rt)*v«>it le m'cix placer, trouvent
:,,îfeicftd'<rrft''cjbb''&îi! ert^iidement clt prématuré, & qu'eu eùl
•"PfWcaiftetCtii ri'Al^WritMii^ -- •
•jhrn afb'np /Iv'd ,slr/i:yiiij :.i:m ; .
. -qo'L.^jrmqoj-iîon ?;>p-, UjJil'i" . . i . ,-
ji um\) «il -jb saiofbV çib •.. • ;.-,. . ...
-b niino) s^oliid jii.i-. ^& V l S.
lep «rnsil.i iji L jii^^oi jS ,si .. . . ,. •'. , ...
Le fieur Fofticne , rmiuc perruque:, rue des MsuvaW
fbs-1'aroles , donne avis aux ageris dé la propagande Se aux
vera des '^ircu' S, de toutes couleurs & de tputes lo&g4fcfcftf£
{aus attendre , &c a u-a-yk 'iwfuunubli..
'. ....... i ' f ■:%-•• 'juA
Tfît oiè'Bmf! st ." :--:t— '■' i, »"■>""■» »fto* £| £ ùî c'fiO
S zarnsb 23b noufiugibni'l ^eri;ra3Jir><}àf> (8 atniiûojo.t
siNwSiÉa^nirj dnBa«ea»iif«top«tn'b^ei tiéW'W^efa*érit
wt ïWiabire^béfRBtaflà'.ïàft^feeàfc é^éA^^Ti'frj'à'rt*-
mj«*¥1^ià^&MuaàMÔjiW''i\.!tfk (Vônfc '\Vofc3fleYS 9*rià ^iJfjA.r^.
tsrwKhf iifei-jRoiii »atryfiv«;Mè 3M?^iïW»i,iî ^iteàMtHrt&W

utm icKV.iaMiKdtpdorfliesé ymui\s.t\fab dc3 ^nJM*PAS*/*?


ife^pi'çaiWBittiiàmgiiJafweïBiWWiri*! <m eRW.'tfèt*? Pà$V
fruchcta du Roi , en chantant : o cu&®"$ié!>\'$è-i&péf#
flbie ! t« autres rcprcfenuot l'un la nobSelfe , l'autre
la naaaiftracarc, ferorrf tfAUJJJJTltt. Tstset battra à »e««

■ jûjol i^l îîli/iGi'il esI iio antirnom s! ziatpb' sup , piistî


'-'««»' ^rÉ«s%{Ç^^'J^^i^^o#^<«ft>d Je?-aafefftf*dil^
le plus m ..■«gWP'itW pW^riÀ ^,ïb«nttfflfesVMoirà'lattav
adroites, s'il n'étoit pus-" ffflifiu : il deVroit (avoir Qu'elles
lont .injitfles, parce cju'uil S>'Cft.""a^ipeLçu trop fouvent qu^on

•fn<» :>! , ïrfï sb plss aS 'ttoli


-A'* îb iubs Ap.ir^rt)^sw*W2iniéB'rife/«7iMRt»jf«ft"nï
»r» aiuoj as! ?uoj £ \ li-or» iriioi us , xjjeotiioS i oapiism
*-sq sJ — .vîl no? lui i jil"V U'UH'\iujI .M iiioq , ibilîrb
361 ; àlr»rJtno33i Isin-ou iîlu6 Ils rfncnicj; ssb srrilijoiii
( 4** y
éftnift da régne * louis Xf'L Ettta rtoMeÇrèl Va fetSt
chez l'afficheur , Si enfouit dan le gn-ffre de It police , une*
féconde édition que le zèle d'un bon citoyen avoit commandée.
Le bonnet Dt ia LiBtKif. n'est- çuc sur u tête de*
*A*JW?fc. «jfcO.. ,6 14 «fc-.îi.M rSJWiJ ab ' u.ti; <=>n *. V

On a lu à ta halle, ramma,è [lawMicg, te numéro j3f


ou coutier des 83 departemens: l'indignation des dames»
4,té,à fou comble , lotfqu'clles ont ltt ; a x/fle vingtaine de
\ --Mltt* Tu&fi'i'4fX. i"" ^ s'habiller jea: . dames: de lm>
ajialfipqur liffktf»ih*H&\ h féttiJiiLùuhX{<rIv'&c. m
Çl!c lui)-, parties au nombre Je 60 , auuecs de. veigcs , daut
l'intçiniou d'ailcc chez l'auteur de cette pluafe, aulli faulfe
fluç .V^OUPiaiffVfitipW KWSfflPfKWn ;e6romerUdc,uiénto..J
Eous, ne doutons pas, au nacin-.-j.: où nous. miaous , qu'il

suub'I ', ïllsloon Ri 'u'I Jti .ih->1^i.i« «sijub *»J '. s\4j^
-2m k. s-iu&d *v_;\kl .WF^HIUM. inoi/i .siwsifJJ^bin si
On a remarqué A Pfttdcatf 1 f"rwf"nr à Met» ft 1
Nancy , que déplais te moment où tes Ifraelites te font.

'"Htfii Ffflfof^"?iWfM!&<^fw MlWq <«Ç i'oiiagfi. m ■ v -I


zaltaV,, ■ o b) jîo'Vjî 'i :l,.i!i -> <!-j jiojj jj .■ <; ,-i;.i- -.

no''i;.',„j. i'.)l -jot) Uj.l.1!'^!"' {' '3-îcq .zîl'nnni :no>


liluo'iiol jup^ioft "ib ^if'V'&. 'HaMi^B ajiiius ^b uti n»,i

NfJj%rPjèk* ÙfWrjmMw .jfidRWTfiivm 9» A* -{


BRAVE ÇmMl .pnt,, 911,^.^^3^^ foc* l^&ut, ,£,-.
d'emfoiter d'emblée le pavillon du café de Foi , le com-
merc^/jroïfrîtfraîcrriiVoiflcnj. va aslfrmal qui celui de l'A
mérique à BordVaux , au point qu'il y a tous les jours un
déficit , pour M. JonfftitM'}vèK 'qroa (on liv. —Le pa-r
tiiotifme des garçons 'elt autîî très-nul recompenfe; cac
ilî-frfdift" ■*»*«©!* rc^er:crt'g¥airftcWk(rft "-qW Wf^WSeùiffos
fdbj ~iU,n Wttit'-èat dieM^hiWtj/a+W^hie^'wWre- ad^
fstitioxt qa& tardif J: ■££ donc .t pa4'4i,<i&irhmêiVi ifl-ee^

am+iiioeBU* nekht J.'c«fcr fowié "*»s te c*tp» , *


im
fcevoîent comme «les enragés ; mais les patriotes (ont comra J

Dcpu^lp, '■-- -■■' '


w.'M^Wii^-'l^^ofci'feoKPnmWi'jflMlojJW, ~"'r"
..

l&H^Mb%^t#%»S'uli'r-meg cftftfe^neje,. 9% ?$fà


*Wt$t»i fa jtfflnfjwri^à ,J*iPif&»^eiiA+ »j>wr, JifDfefirAl
«jtc , larpris , comme on rjf^;^pif4>j'iy(Jaja.lçnt;rgpj^ç^gt
cinq oo fis bilrns à-peine achevés. Notre homme ne péri
point 4ai«tM;-ii(foisjlfp'elle que Mahomet II fit ou
vrir le ventre à une douzaine de pages, pour favoir lequet
tf'emr'enx avoit avahf uu uHqtr i idiu-lui vient d'en faire
amant. Vite un 'apothicaire, de l'émérique, du fèné.
Aoffi-tôt , dit aufli-têtVifefiù on\fo$«e mes travailleurs /l'a
valer une forte dofe , & au bout de cinq minutes, on vil
leur cas. . -■* * '

^aiUDj ion .juoj fi 3"rh iX' .-»


Dialogue entre deumltutfHgttùes Gflsjfas , par*
venu jufqu'à nous pM^MPhtdm^^fl^'
X cufHîz-vous cru, celçite archange,? ^,
Quoî1rtil«<|(;»feiign'«1^u58oroW,n'-1'' É, mstn nM
De leur fomte^QM3fo»lllRlfiibfàwc|lfiJ' 3Uph*l SU©
At! Colombe fans tache, ils en ont bien fait d'autrcS
*V*letës 's&ftc&fiftes de pardon!
Ils en obtiendront le guerdon,
Lorfqu'cn
.... ' . beaTr"tôUÏ"WJ
. ' , ftons"3pôtres>
, * * • --i. >«••<■
i) un air pantois, en pnaeton , ■ ,..
îïÀ^rxVSai^VjafezkwPpatèBètFCSi =>' "-'«I . *-^ '-'Vui*}
-ifoYvbb sn , à^nc-.'ï sb or.'t , ssMrrriîis'J ,Mr,j^ *jh £ .
,i'Ar.B^ ni -,b n'jil "1 i i lim wiwwW-^—w.'ha ->.:ovi: >cj -j.1'» "
■•.icki VnuVih imik-yiyuùh ^'■'J'r'no.sTJb' sL'iiiTrio'uo t.ijki
La gaiette umverfelle fe tiornpe^ aflurant qtnl -n/js, a
■re cent vingr-ein»] émigrés- AT régiment de Bav/iek. Je
, .' ,kwh
fuis autorifé a certifier qu'il y &.&■ jjuf,.4^,Gj: flejwf. U
gazettier a omis aurti la phrate fuivame : —Quant aux
drapeaux, je ne- put* mit* ngretter , pu<Jqu'ils ont
été fouillis par les cravates patriotiques. —C'cft e*
trorfqtafcp. rôtoft«*lr^aA«ltn^»nâic8o&'W-|^fttf/,<';iyX,u«
écrivain parte eelBc^toattetl'éTfirtie'g&éTalê^^'ta fie m» '
tfâfîe, '1t propose*» ï*m«r^uê»à^ai^r'de la1 g^ettfe
«niV*rfcîIç,"ar ine daighéftflsÇpfe *tf ïaT#WtaTK;a%Ç:&.r*.
«Wrïs- dftwoniaÇoc** 4)*1?1 pou*' Voafô:ié?brifc3,naté^bûi»£
ftïfllêr^liVfcjftd"*' ldat^t««'no ',ra(n"<» • ?";■'"-', ""-?
ki5'j an sfûmod 3ijoi4 .î-JvsHas sriiiq-t znllid xft oo ?/tiî
■suo îfi II «wiorfaM nup sll-^aui'bli-.Mjair.f*-'»;'1'
fcripîl lîovsl iooq (Z3«sq »b JrifsïOoL. sno c siibjt si iÎMr|
oiisî rn'b jnsiv toi ajii i iwljin un ilive jjovb jcnViJra'l» .
„èrol ub , aupiiàrhà'l sb , sTi'eairiîoqB nu 3JÎY .iosios. i
-s'b.iuolnEVS-jj lam sttoilaa JSJitnêj-fftuE sib , jôi-iftuA ;
u> <io , E^juiirti pats sb aupd e* ^8 , slob Mioi anu -«l*» ■ j

Pour le jour de ta tête ,


Si cher à tous nos cœurs,

.ifcVtë* pm&i^<*fcs*àeWi<iiuott i'iiç^vuïv^


Les fleurs n'ont point, d'attraits pour qui vetfc^des laimes-
Sur tes hauts ^f0M^ {fr&ffihh 3!fo»(>
Ma main à l'en f<fàijP LH<W*j&.fa £&&*hiuy
Que lorfquc laJgakifcrpcfctaiWiefljsHtilti-wl 'i"' =>(ï
f9l»B'i) JJoï fnid jho ni ait . tuheî frisl vJmoloD !ifA.
înobis-r/sb «IfelJfjiMÙf Jtot'MeJpt.
, HoLî-jug al Mioib"3>idb ns eII -
jWjîôqt Jfi/iJl ffl* I1M[ UMd na'aplio.l "
, do.jViffj «a ceiojrrnq ifs nu'fl' '
L'imprVatiiee de JM^!'»rJ&itwEd»»irj4eariie:>bofte èc
Charles Fox, pour le p}»ç«^,«m)!«8i»s*ifti.fl^0tf/^/i«J
& de Cictron. L'aifcmliîce , dire de France, ne devroit-
«llc ras avoir celui de YimJtt dam le lieu éi: fes féances,
pour qu'on puifle dire qu'il fe troure i-aimi elle une bo»n;
■9». .»iV»tt »b insmigvi oo asijifflà foi>jJ«» snsa .»»)^
Depuis que le côté droit ^c l'tflcm!>^e nationale- as
jan»«ri pkis aux detjps dei l^ifereolétvpJ'a* ne pr«
Aire, d.cicide ièiTcwWis, Aiis CajlimcifcJeereldu ta
gauche de l'aaeijUétv

"
mUm as îudnj lioh iamuol ** Tirelici juoT
.an lATKol aJ AVIS. . .
Très-Joli» tewe à «cadre dans 1: déprtemënt de l'Yonne,'
Creér fur le bord de la ri*icrcfj, datfs la po(k(Wft>W>flu*i<4iic
fi? Wf^A^ëafHei'itUe^tf^f*i tfijP&fliv. Me gtMMpdP
eô^fiœ,«"^sV^é*éi,^dcPT4g&*i,.iîeft»Jro»>if£i2««pï
arpens de bois en nne feule pièce, auxquels t'iecfnere&r^dtftti»-;
juin Ire ta 300 autre* arpens d<i£o*s ipygqau^flu^ticnijent.
Le chàte»», tout neuf ,eft hfeiMïBUfci^.sKteffygnso-
eîeroe, & commodément diftràboéiwUi ttloSflfldfligJi^ts^icut
de glaces Se boiferics, & pToprdnertfrtieubJ&j, il-n'y.-a jjju'à
s'y établir. ta3niit( nocl il nu jtof co'ioD
Les jardins joliment défîmes; font «n pW«e joaÇlncc
jwur l'utile à l'agréaWie. »**»* Sïlâ'up j.ii;!uov sr> l7 *
S'adrcter, pour plus amples £cla$Krac^!#s£'à5foï;'.)llo>»
aot, notaire, rue de ParBti^ei :!,ïf ittftânefy f£ Jjro-
erietaire a&uellcment àParis , a^ét qtfH'off^orrHa'ïWitet
directement. **«*», ' "». « »*. » «*T

.-JLt-Llri.X-l
~C£"_ "J.QTTRN At paraît tous les matins.
Le prix 3e l'abonnement eft de 3 liv. par mois
pour Paris , tf de 3 livres 1 5 fols peut la '
Province ufranc de port. Le Bureau eft établi
rue Percée-Saint-André- des-Arcs , N0. 21. :
h —.— _<>

De L'Imprimerie du -Journal de la Coin & de h Ville;


r~ ._--'- ♦*<LT* ^«a^» «VI «acT
NO <R <<W>. M. Mslfcisne&deNoiW
mis au cachot jMr
c j- * ». ¥t * J*l '7ir'ûrj Soldats.
Samedi 27 Août. +&?Ar

«k» uiX»XSwIJn ïK IwUiMV»fcfcto ,t ' Va


BE LA COU?. ET DE LAVILLE.

Tout hifeur d ■ Journal doit tribut au milin


-? î VA La Fontaink.

rwoiriawosb S«*> M- ,4^0^»^»^, kWJj^&f W'Çfrl&a


HgMHHf '.«!«' aofoifttrtfcor' us ,oaa«| alu:"! sno na titxJ sb «ss-.is
•"nCaî''!*A,'VjéSsr»H« fcfiAé'fc îne-ps «3110s cc| i«9tt«of
^o^nCVh tf/M^ull s^».»«iÂrf fc.îwn Jt/oî ,«raj£rl» »J ;

«ul£<*h\r»tahrc3lÇ'»"t)i?U«l4ovio^ 18 ,o:aliod Jfc wasjg ok


Coi'nu pour un fi bon prince, .iik«» n**j
Quitte cette rima unircc;. :,{, j,r>rr»ffo{ >oi"Ktcj „J
Et ne voulant qu'être actif, - >,j.,. ; -

Ou, d.r &//3^ d«t tfcfc. ^sqi J(nmtû!)0fcs ,3ic«-


T'en de pens en tfor elh>ne ., t- r_._L-f
Lui tCMIcat le BaSt-DOUt.
f»i j „[_y ; tiW >'tll»»HH ) /iA J J j /il j ,

la tetc oc 1 ouvrage intitule, iw/.r <.'..- commode me ni ,

INou* pouvons conc'urc de- la, . ,-•


QUIl faut '-taire aoV m.v.i-. ,. £ err: Ct> itft\i Re. ->"*»**
La paix cft fort bon.ve de oi , *
Jjcn conviens ; nuis de c.uui lert-rllc .t |
Avec des ennemis '.ans toi?
» il» » »p*J «1 ai Fa'' -ij ,«7i. t.
Tome IV. Année 17^1. Mmm
<(«%.>
«novrj «oor; i«3 ;i";3iis;>j!:> 2»! ;rçup013b iol 3L'3'/-no'up JS
,,,\is-.l j& •..\qnvaeiritMMXf}* dùi%& Aôû?. m>j 5nno3 oh
Xb ', r>b3 zoicjS , 3£UJ No'uO Jfioio'oj 53 C IpLibl'j Jno? ÏU(
JLv,Ë; pnurçcao Jéruwiipqo'joo J^enti'ïk d^icoivtît' âiài^lit
églil'cs, va nous ptqcnreciqn^u^i»tSù(n*SW'g!os (otë'J
qui vaudront beaucoup mieux eue ceux qu'on fe propofôift
de faire avec les cloenc!.' "mmmmtmm

q;Ull lui importe peu que ^^0/mkattMnHft

04Mw4feKiere , "W jMtf^B^tfob-) »<igod »!


<Jb o:c a M. le duc d'Urilmis ce nom d'Orléans;-

iriiîonner de pLaiitr tous les nonneres gens. — Ddilleurs,

JSl. le F«*ftjR}:.M«'£* ne s appellera plus Condê.


— —coMBMW^BllMttèwfc'fcM "I '•'- ' wm\
''Ah .viLpcq^ 7t+.É.0. • .illiuoa -st
.bi.viPcoeTfc/h .*.#.* oftio^O sb .M , maA
On afTorequfylçRoi^dira aux
aux'mcmSrcs Paferr.bïfo
membres de ralkrr.bljifcp*-
tiouale qm Teront cn\rgé|I#foi*i ffÇfàfàtàiépfàf*&-.--
de)
allez dite gy:^ga part. aux députes, que je'ïic la lira^^ue

caïs , 1 auront lignes^


wi(iji iijfii-Kj J no alliai fil ,$\Mî\

parce qu'à la faveur du dSMgij&^ijjP1« ja^ $££


/; bonheur de fa von & le tems d^ctaj^ ^ j ; ^
I ■ ■■■Mil II -1 Tl ilip (ilfiïiOU JUOJ A
_, ... ., , r „3i.vn»VÎ9«b,Sl i+3 rjot3.Bii./l.rioD
Ond.ftt1pJcl?f/8^(ç7,/id;untif'eu.%j?(î^^^l^
iz^ÇFrôifyqucïçQiyjbaltuje, oui va paroitrc mcellammcnr ,
& où l'on pVôm(t *«!e renckerir fur notre fatyre & notsc
>,

\
eoittagp.îJaM tffcititT¥ns/e r&ipluÏÏcàeiS jZj&&nJe'ààa§€,
& qu'on veut lui efcrocjuer (es elpera.uc.~s; car .nous favonJ
de bonne part , tjue.iee Font li* (tttOiiïfoampf... & Lacl.n
"qui vont prclidcr à cj journal. Qu'on juge , après cela , df
l\'per$t qui, j-a'j-,i c^aftériïer 9 & pqi&w: ft: pc6{«4re1fr'l'«l
^ç*--^ .4. <i'ft»«t«*,ffit«i»e»s,J«juc;;lci.niopi^ \uon ;;v , <.:• £>■>
.Joio<i''''j ?! iiO.'up x;m au^' Ku;'<n qnrvJS'Jti iro;V' .» ^

/«/ra, M. lr rrl>l.mtrtf>hak«wmau--^—-— — >.


■de Bouille. . . ... .. .^04309 Jiv. id.
hem, M. de Grfonfle. \ .4- X /^■jbod'hv. id.
ittihyUn éruigrauc de ia.omn'tece., . n , ^ .
. ^WaT^'?1-/? « 'P^morfi rt;>s n.ib^oH^ft^lojrjTls nt)

»«afe! «' ù>ipi ?-? .• :;".:{?. ;7' w«fW.-k3,lt'. «''■


A «j«a tfet-ira le" Rbï '*<*»«';' .w.s.ï^}:,,Jo,#.^8^*lîWj«,,

/tt/n, la reine ou le prince >ot*4^"»"i4j,'j?o liv. '-/.


/ff/7l , tout .autre ■feafbra de ia .._.,.. .
'ftfiiltc royale; .......... bT lïv. A?. ' A .
A tout éerivam qui cavf^^m^lm fop vifoig ^oj fc>
eom:die o»$fagËJfe .de eireonf- ,1Mfiri0|jrj no)ibîEg
tancer , C^ioHRJffa.'t.j^W^R1» ii siabiLpia-wb iuo; A .
bien felfifié & bien d^^M-otfiÎJp^y'^A '5frW
'«flnouraa , .vil 000,8 '. ..Y. . ... .sîffWi^KfiH'-si
'A tout pcintèfua%t<:pr«entera "'"
gu-tu^ l»if#b^ l.a.b8.ftjlle»3Çffi:qiiînura'3<ia'b , reîll"
les bcjfefts a^ojtrtjflui VflJifcW£P9J-xu:>!irr A fi lied iun A
' pagnec J);,s- nu- ..-3 feÇfffl W;* l^i6*?-
iMcoiiK» , .vil 00c,;. . . ... roo?'e.d.e .S^o*nc-
A tout ifaw?ftt5b<îu'1 »«»* «citc

devoirs.. ...... *mi* iup uo ^SftWMiSW^Wif8


.vii 000,8 job n3 ...... • ... c.9g?i??Sf ao")' sib

' «■at'<14&«r«?fffV: minc» faPPe»


batteries , States rouges , ffr ffrTi9rfOQ ^ â ^ronne
de chêne.
if<rm, qui, &C t°"t pcgSÇ «KWdÏTwIqmoa i.msrf iup A
reur en foo^'S^.t : : '. : : : : : P'^ft-Hfo sàrnr.
hem, qui, &ViJWè#r;%fiS^cKmiÊ son BjTJfidJtip A
noitnftt fon^rgÇW* •. ',3J»fo ab^M^fflyftfcrrWf'I'&rPfc
A qui dénoneçfp0Ûu ™in!ft.rï:fo8f"ue slv if fïava^jop, A
Dirai , officia , &c. jç^ ^^ .„ js<^oîWjWriv.Pf Tu* <# *
.vil 00* ,rf . , . .f.. . ?«v£?*™fffcM°*Ii
A qui dénoncera un anîtoctate rai- > ..
fant i'àumôno. ■ 1. ■ »■■■■ . 1,000 Kv.
A qui chaînera !e mieux l'air pa- .. m , •

553 ^tfp_Sng?^7i-.' .2t°^ ,..»,';V(5- .^p'î^éSft ii>no * < ~# -


,-^.t-f^œ-.nç>#3flB580û1vc*à Wrtn.ïo-pi iii.ïlab im^nM
«•v^i£fe«rGe,50)l«ie?«îu«î'lnV!eiL3«S"30i snu'up 33isq.
""-'"«e-^c,-^'.". f'.3.u9 .3iKl(l. *iJ?ftîe?lafeCtt^da«l«'*&-
ao'up XU3S éop iînutj juJij ?n6tn&'b e£| Srêfc." » , iad biuo
A qui feraV fictifice de fa corffVnjm-xus é, MuqLasd.
cience & de foa honneur fur
J'autel de la patrie. ." ™ . . . T Une bonne place & 10
-djbI k ïûos *i ibsiramsl iinciï! fl* ,(Mttft£Sijbp<3?r ia
»3o»ib<j il s iô 'sanoiooa fil s aos^noas^ 8*PU,bJfifcdiu s>8£
<A tout geôlier qui auri'fWaërrftfr/c103 ^P «<«*M *«oJ A'
gardé (on prifonuicr. :'?°.,V,\ 5>. SJRafôh-e1.0 3't>;rrioi
A tout dé-ute.f.dcle à iéTn^aW'.BMcïnoi«D • fMn"
*W\&ffl #unv,a^att*aient-qW'erW'»''!>'d * à'1''1** "•>'<-'
lc%i«^ScTOcc. ......... 8,000 liv. , couronn*
-ib minolivioi jfitouftmfiq mol A
Item, d'une mumcipalî?É«:,.lli.i,.Kd.':.'^(S>ri1ïf|«,i'in-ua
A oui baitaj- micux-K'ftTfiHJ'JfT'.' 'Wotfe>4&Ç <Afcd »' •-
*K°toW t^ctYy faffiof C-..l.n -arif- ' • • .«"2*1 :
^n^Xc?âtc*. ^^""i*^ . ....... j.ooo liv. , couroaae
ans/s nut '"Pd2»rtifHkej '""J A
A toute fille quiépoufet^na Wft^'!ËâIdd^î«',fcéW>n>t'
*h'm?WîatWM&, ou qui t>«i liiovsb
dra fon TOcYfljHJ? . . . ....... . En dot 8,ooo liv.
Au meilleur b\™ch<tt\nPi&mm'?°iffîcmWVèMim*X
.aqqri , omrn ^THghatsJ^JBO
OTriOHJJft j ^ £ Ofc OJj ., „ ^ , ISgUOÏ eïsliiotl , »hSïttd . : J
.5n5fÎ3-30
A qui battu comPlerr?ineW 8H?'r«oj .dj8 îup ,-tomI;
armée eJirJrfirVH :::::::,; i,e?88'W?i <" *«"' ,
A «ni, banu uns aimffl3a«Se,'".7%«fltV? i'»P'..ni»>V
•A^m^w<fftyayvriiie-dEgùnrC.-'.- stia3n."d ->$*•<*[ ..;
, A riui, durera U4'»ieaû-«ot?'1.flif,iaî
vie au": Mofl??"™'» "*?"A^
ïerS< U'ètre- feir pr!'- -5» < «"fto «-'ii-n "
^TnflftnifléclierS.U'éi
'W^a?9!».".01. ....... . v *ooliv.
-îfii 3JEi3ofins nu cmnoiab ivp A
.viloocyi - i m— i i jnnôm»»*i''»n«V
-a"j jîs'I xtpirn 3! si3jnsrf.x'.J(> Aï
Une ras'wilaco8ïl"Ç oops. perféciues^iujs ijpinxfi.jpors»
jour arracher le Voilq^Ui^^ttfefflewicsuJïr^U ^ftn^ria
&'..., & u/tfi Madame. .Pair..., >pus. fePrçfçftJ?%rf. cec
ennemi de leur repos, f„W ^3*888^0°%^ 5»?LeWfn4¥e»
parce qu'une intrigue Jfes^upt, 3i%j(omfe 0/fta,f.gMJvent
-<$m&'te*>r&\?im*<r P\*>fc. que. la ce.IéhQjé n^c^u'au-
ourd'hui, ïfnljt.ja pas d'amans plus punis que ceux qu'on
baudouue à eux-mùnc*,,,, «1 sb •jirKm'r si «â ipp X~
■•■ • • liit luatrnod no) sb 18- -370513 ' •
or ifc33£lq zt.arid yiU 7. . . .J'i'". .sius^ fil si bjirs'f"
«t ïî»qdu«;'<f«!%. eft monté le mercredi 14 août 1 Tao-
ffaie uibtfùty*!! renonçant à la couronne 8c à la parera*
iquè* tout Te cotc$^dipuisjlet»x, *iw«>rri xmb o? IlioV,

i^^é.JJWfE^gtJ ,^ *g «fljfe-, -r-H .<& *Ki\fé hifiï ,foil dans


flotte, -yi^j-u^,-M<«W£èvi?6!«"">»!f«fl i&jfctja&e&dM&d*

r*^<S;i|y«rA-^SJ-'sp c«p4ujsaw»"i}»Uk)i»: .daios, latbptKhp,


J;s pômgs lies, aXharcçp9e,,.o^Qy f«r»irÉnfe*rt)&,itPjrBSl:
iou , pour évitée aux évcqses c'onltitùtionVïels le de l'agré
ment de voie ah rdeu^bi^c«ilftcftSrtdft^»iaé*'# tâ-fi^
"nCf«ibt!ciià3 ïuof no'L # <='"§ sb » auov-ssn-inoi îishï
..■■• . ,3i(jd sIlîTMB "Il !)1 li' ,Z)ora 853 A
1 -Celt Mi m=**-*fttfJML % ^tf.^WfTrifike°&
eafettj. ubivet^j^ 'c}.ç.^e}tr£a incendiaires contre le «2nto»
2e° 'Berne.' Tout mince qu en ce petit petfonnage , il y »
par le monde un nrtnin mmm Mt de la Harp.„t qui- a
tait l'impoiïible pour fe Faire reconnoître delà familje du
jt^KVbî^'l^iitiems'^imïtfctâlâs olrnnfcr'Sbf-
atuiaté-nuliitemieel tobtilàs'ijiii: 3jiffà~3~pi»tiv$rîP'~n,7è ^e*^

malè refondidtsw" ,itnntft jin^j ob sfî'oo fl ^:It»


• aiiy^ii^ V.V £>\ sb Sud ïrttEq 3b noiîtisini in iisme\
-^i îiim«i sin ^ttA^/jH W'JJl!Ï4io"l- qoir ;r;o33f sj -:._
ti a • i I«nub .^jb-r.ï.'b.,am'rn & 3y»m "i'c¥> **>
Il eft arrive àv4nf-kier officiellement nne lettre de "em
pereur à M. de Montn\orlntmJ^ rniniltre l'a communi-
•%WéVie àifffi-'iSrit SU -comité diplomatique. On afTnre que le
«IttfriKato <kb c,ejffi»ii«iiirr«^ efltcbjayj'torofcî^aîdtraîBkii
**fe*j<*^iïsb'eh^k!B»païwifi6ji! x-ub' ijnorB îfiîiov* ,YI irrnH
<-no<l 203 noM , iup 3» -, ih*i[ o-,ii\ î> <m\mob tos\ ït\'m (îy.
"•■jnedab .luangiïl <?OoU-AÏflllli*l"IUlJ!)li .jioilingrl ,-!n3« fbiifi
t" z^iq-tac-r. «si b ' ..i^ttio\i niç:;53 nTJ- .?0ôi-S5nrio'ii
s r»^É8P^**S(»^35fBf^fi* à UBf|itonifcHlw,^»f>«r^h

en parlez bien a votre aile , répondit le patriote ; mai' li


▼0U5 aVlcz'7""orhme'Wol ^ ^b kliâteau « une terre à -confer-'
; «ilj,.»ouii agiriez JC'fàêïrie. -**jyaïfan«ci J&Sarfo ! iïïpèntft le
jtoyahfte : mais fi vous, etes , patriote £#»£ <c$'c**eï *o«H
.Voilâ en deux mots Ife p**^tîrVi^o^^-^ ^l^05 ,! ?..

•^^«^«ted fh»t%ift", Wtrr enVifyS! êiièan ^ft^e^mc^


jlasï&dfcwif«Sctet tejaftitil»irtfie'-c*éiPlts p^pk-?c<rrWi|cfiF'

*rfi»Sci^i ^tit toifcévélt fw>a^*< te3 <j8thë'2.P&- 'rtui" 'èxiortoà


!*irfB»i&n«iniif»',W Ho*pfcr.B8fB.*1s,13|:«i*?'1 *âri,u<i *'*.
~S726bt> al ilsrmoijajrilnoî ZMpsv» xus lîjivs 1U04 , uoi.
„V?trt a^is.ififti^iiJjenijdkîqutl^u'iiii da laort«ifwV'3"'î.
Mais tournez-vous, de grâce, & l'on vous répondue3"3*
A ces mots, il te ClC uWrclle bûee ,
|2*ïcte[JTlWjfc,é5«91!îé *> P.Vfitéftcv.'CQteidliï no fla'D
eoinss si mnro .our.ibur.ni £'i;-p0^ ^/T"1^"?1-'»
« v Ji , sgsnno'iwi ii»T si firup nmarivoT '■>rhiii}\i>
s iup ,...tpJ»H s«\ aVi itff n— nuirai nu sbnorn si ifiq
«b allimsi fl sf> ■vuiomtcosi 'aiiti si auoq aldino-imi'l J.st
<ldvSwP*rfe> txtiWiwofiJSjffe 2 jréjon», &adcen*jv'du -déere*;
«^V jç9(çtr£l£v;KJ^-pwv»e Àjl'ateiidoi la tmédiânce ^&ui .
fS'W^AV , •> ftfti WPfè%lf rja»jnBfc;Qi|ari6àTno389lcpii'irp:fl6«i/
cviv.-t la côierc da petit furieux, r.ous. doc bilans n'ftwHi
jamais eu intention de parlît que de fa vil publique s
nous rcfpc&ons trop~fbTT»IJlcfl!Ur , p"oôr être jamais ictjtés,
farse sfgfù râf^Ky^ :..•<!» «> ir
'-iaUtnmOi Jî'I Vlfllrr.'m ^^VlOmlnoWl 3b .M fi 1H3W^
al suf> ->7tiTls nO .aupin.» oiqib r>;irno; ne joi-iIItjk jstip.
c2iEesi|ibêi{j:s;»co«ftltftiiinnéIi d*"I».rliguey <rab («ns< >Àr
Henri IV, «voient ajouté aux litanies œjtcw^cosdeuprieri^î
^î) fnp« /20J domine à lut') fœcis ; ce qui , félon ces hon
nêtes gens, figniftoit, dcbWrftionhez-nous, leigneur, débour-
bonnez-nous. Un certain Bourb... a fait à-peurprès la
tfiïm 'tfctttBrid^hieV: à ra(iicTnbWe-rfJa«ki*a!«,fttJiis',orn à
«S&rfdr c*nbâ^toe: c^rrfc--t.l9ûi;-«4feifliîln^ffi9fc ? énrofr-,
ifitrn , ajonuq si 3<biH,-pt ■ , siifi anov É n'iid srilisq n»
'-1*1(0 r. subi s^ia >i u'.-..:.ri. -V . ' "« --nrtioi , s'^'S «u»
-^1'tyicLjfo.' UijDMé«V;tk;.SuUy ,;i«jiBiUto.idci^coi4a,tt'Bf
Ine é<rBourb„. &' fa famille font &• refieront éternelle*
ment in luto focis. • : -. "* - *V

Extrait d'une lettre de Strasbourg —«Le géoéral


'Luckner vient d'arrivé ; fa fante cil fort débatte. A-i'çinC
«toii-it defeendu de voiture , qu'il a fait £iir>:û-s eicufesaa
club des amis de la conllfirior» , fur ce, ouUi n'ecoit pas en
état d'aller leur rendre fes devoiiïj qu'il vcm'.it dcprcodie
on lavement, & que fou apothicaire, picfidc.K de l'aiicasb'-é ,
leur éliroit Je refte.

A l'exception de l'ambnffidciir d'Angleterre-, & da fe*


Ctèta'ue d'amlsailade , ii n'y a dans ce moment-ci pas un Csul
Lord à. Vaùs. Ces MeUieuts font fi arijlocrau* , qu'ils are
«cilfcnr 'pa' s'cncanâïtlcr. Timts. ■

Le TETtr Neveu de V a p t , che\ MaradJn ,


- rut St.-Andd-âcs-Aics', hôte! Château- Fieux. \
Vi faut enconni!>,et «e petit Nevcr.-là , c.ui femSl • » voir
hérité de la gtîte frsnchï & originale de Gor, oncle. I! *« je
teur de reiifiîï dans un erme où P'adé h-n-.b'.an avoir i»ijle
peu de. rieurs à glinet âpres lui : au rrfte , cv genre , plus ait-,
ficite qu'on ne penfe, nous paroit cependant ingrat , & roui
invitons M. Harvant à ne pas s'y renfermer ; avre (on taie il ,
eo'a dio'.t de prétendre à d.s fucces plus loUdes & plus
durables. V ,

CE /OU R$ AL paraît tous les matins,


le prix de l'abonnement efi de 3 liv. par mois
pour Paris, 6> de 3 livres 1$ fols pour U
Province, franchie port. Le Bureau eft établi
rue Percéf-Saim-Andrc-dcs-Arct , N°. 2J.
-
De l'Imprimerie du Jdwnal de la Cour & de la Villa;
N.* $^ x5^Al tA.de St.- Mlard, forci
f^Ajk^K àt vicndre le comm. de

. J, O U H N, A L
DE t A C 6 V'W •' fc'*1 ')»*'""i:iAjf.VvI-i.tliB,

Je fupr*fe que dans' viflflff i tTSnr? ftecles, il ne reft«


qu'une pj»iifdrf«0flaAii^«i^'^«^%vi ùp'MV/i- & i' l»-1 »

curcurs, greffiers, &c. brigiu-ronvMiH^n^ WfttfflH


fuproÉe, ,<jïie cette jirinccfle aurù toutes les venu. Cm ''OÙ»
chiriilous avec rcfcaâ (iliiifi li'f |tktfci(es de nos jours. Je
fuppofc encore, çu'elic (ça tics-belle & très- f.duiûnrc:
«ri Vbrt(ViWL«,vWefV«u\fs^c4 tAft-gèrfçtarb^ tri? rcWerarJ
tous- ! é1 trJ-.id tott ''tt * fenr' ' àilii'-'leï 'fcVrs'j '^«afeiat.t.'. qwtrc
mille. ans ?_,-« •„, -, -, .
St. f- vit aire t comme ma;, e fur le/pat des loix K
an. peutc d,Srcff:on fm talaa. _
Conviions Ciu'un vcri:nVe;n.-nr bo<V Roi , cft le [lai
beau profère qu_- le ck. W.*}\: fil r,' a la ic:fei& noV
t'oit, comm. fat V,;-r.t des A. a-, Vag. 4:,r. i
' On croit qu'il n'y aura rféform.-th pas plus de concile)
fifV,"'*' I'"1 '<vTi>rfi*8':'"qfgtx Sn_ France & en E'fpffinc :

-,

■MtEUSUL du .mnilhc de la guerre, fur la neerflité et


tenir, fçcr-itcs les opéiatious militaires, — Scîpprëïïîôn U
( 4*\ :
«are d'argent , néceffàire pour être député aux légiflai
turcs. — Conditions nécelTaires pour être électeur.

VARIÉTÉS.
Un certain député que nous désignerons feulement par
fes qualités de jacobin, de roux & d'inquiliteur , a dit
encore nier à f aiîènablee , que les princes étrangers r.'ofe-
roient jamais nous attaquer , de peut d'inoculer la pelle
à leurs foldats. On devroit être bien las de répéter & d'en
tendre de- pareil'es emavngances , que teus les exemples
ne cefTent de démenti . Quand le roi de Prude a envoyé
des troupes en Hollande rétablir l'ordre, & venger l'iniulta
fait;* fa fœiu , n'y ont-elles pas trouvé des prétendus
patriotes aufii effrénés , & fur-tout auffi riches que les nôtres?
Ouand les mêmes Pruflicns ont paiTe l'hyver à Liège, quand
les Autrichiens fe font empares de Porentru, mis en in-
forrecYion par les jacobins , aucun foldat a—i—il balancé à
faire Ion devoir? n'ont-ils pas réfille à l'argent, aux pro
mettes, aux grands mots de tyrannie, de liberté, Sic. i
Mais c'eft' fur- tout dans les Pays-Bas que set exemple
e(t le plus frappant. Trois mille Autrichiens y ont tenu
tête pendant dix-huit mois à toute l'armée brabançonne:
ils attaautiient cependant bien réellement leurs compa
triotes & leurs frères ; il êroit bien aifé de féduire un &
petit nombre de fdldats , s'ils ea avoient été fufceptibtes,
& on y a bien employé tous les moyens; mais tout cela
n'a abouti qu'a dilliper toute cette horde patriotique ,. même
avant i'anivée de l'armée, & les Pays-B-s autrichiens ont
é'té oblifés de redevenir riches, heureux & ttanquilles» '
Prenons garde qu'il, ne nous en arrive bientôr autant.

Le congrès national jouit , depuis qu'il eft formé , du


droit de calcranier à outrance tous les fonctionnaires pu*
Klic> de l'ancien régime, & même jufqu'à ce que mort
s'enfuive; mais îî ne veut pas qu'on, en ufe envers ceu*-
( Ah )
tîc fa création. Noos ne prétendons pas blâmer la loi adoptée t
nous croyoDS au contraire , que les hommes étant devenus
nfrreufcment mechans depuis la révolution, grâces à -la
pliilofophie moderne , il feroir tres-fage de renfermer dans,
des bornes étroites la liberté de la prelie , au moins jufqu'à
ce que les Français foienc devenus meilleurs.

. L'aflemblée , qui fait parfaitement que le mot aide beau


coup 3 la chofe, va , dit-on , imiter l'exemple de l'Efpsgney
qui donne à (on inquifition le titre rie très-fainte; ainfi noilS
dirons, la fa crée conflitution II faudra cependant prendre
garde d'accentuer l'epithete d'une manière trop font, parce'
<^ue les tribunaux , qui jugent a-prt-i'cnt de l'intention , pour-
voient peur-être eu trouver une mauvaife dans la manière
de prononcer.

Un obfervateur profond a remirqué que prefque tou»


les boiteux, borgnes Se bolius, & que prefque toutes les
f mmts vieilles , acariâtres- ou la-dcs , font ckmocrates ex-
iraordinaircmenr.
Mad. la Baronne de Staël cft arrivée à Paris il y a hait
jouis.

Grand dîfcours du Roi.


.*•■'. •.•'.*•
Je leur pardonne le mal qu'ils m'ont fait, difoic
ces jours derniers le meilleur des rois ; mais non celui
qu'ils ont fait à mon peuple. Les mechans :■ s'ils
2 voient voulu s'entendrt avec moi, nous ferions- tous-,
tureux & libres. ,.,

S'il eft vrai eue les f;i-.V.sux ont l?it offrir quatre-vingt»
millions à îno.ilcigneur le eom:t d'Artois, ils ont juge
ce prince d'après eux- mûmes, lis n'»nt de Dieu que l'ar
gent , Sa. comptent l'aoïlDSur pour u:n.
f. 470 )
; ■■'■'•.'• . '
' 'Il y avoir bien long-tems qu'on n'avo'it vu à l'aflcm-
Wée une feenc aufli plaifante que celle qui s'y eft palfee
jwdi 1.5 août dcmirri-OR n'autoit jamais cru que M.
Goupil, à fon âge, put ap^lquer un coup de fouet aufli
vi'goureufcrhent : il a rcrralle les Armagnacs d'une manière
à ne s'en relever jamais. Il faut voir dans les journaux
le_S détails de cette i'eance, ci) jamais le faixafme, l'ironie,
la' jUifa tuerie, jcii.te dh)c j lus grandes vérités, n'ont été
employés d'une manière plus vlÙorieufe : maïs c'ell lui-touç
lotlque M. Goupil a parle de l'affaire d'Ouclfent , qu'on
a entendu de tous côtés des yr.ix qui ctioient, A FONDS
PJï CALE , avec tant de Forte &' d'applaudiikmens , que
les-. iitVÇQS .4c .cetjc journée, avec (on. digne. Memor Sil... ,
fe rappeiiant le danger qu'ils y avaient couru, Si croyant
entendre encore le bruit du canon, ont humblement bailfé
h tête julqu à terre ,. en cherchant le petit cfcaliçc pqur
defeindre dai.s la folle aux lions, .: • J,„v1/- .• ■ " • ?
-. ■•«■ —-i~m"mmr'.- - '. ;,-'^! '•;
0ji afîure qqe l'nfTerablée, rour faire les chofes çn règle,
apves avoir prefentt la conftitution i la fanctiori du roi,
l'enverra auffi à celle de M. Suleau, & de M. de Sqnnc-
Sàyardin.

Il ert beaucoup quellion dani ce moment , delà cetîon


d)i Drabant au Roi de Prnlfe, ca échange de la S'ttciîc. Ce
bruit nous paroît invraifomhlabic , Si n'a pu étte, avancé
que far des gens peu inrtruits de la politique du cabinet da
Pofldani. I.e feu Roi de Pinifc aifoit qu'il airoi it mieux un
village en Siiéiîe, qu'une province entiare 3 3c» lieues do
ps états.
t ■ ■ -
On afliH*.* que les deux cent milie livres allouées par l'af-
fçrpblcc ,\ fpclîjeurs de Païennes, ne font qu'un j-compte
pput les indernn'ifer dit t'w.qui içar «& refeiyç J?»i la vu*
( 47 1 )
geance divine , & dont la noblcrTc francaife fera l'inltrwncnt.
On ajoute nvmc que les ho bit a us de cet affreux cadtoit
pfoj>oTe«c de ccdcc lcuis propriétés , meme à ttois quarts
de peitc. . •

ITout le monde trouve miférablc le plâtrage qu'on' vient %


de faite fur le nom des princes : on a voulu contenter tout .
le monde, & on n'a fait qu'exciter la pitié. D'ailleurs, à-
prçfent. .gué routes les religions font pcimifc-s, s'il allott
ptendre far.tàifie à nos princes de ne plus fe faite. baptifctj "

p .
deviendroit
. *
fou embarraffant ■!
«• . • i j . _ , , . . v ^' ;.'...» .

h' •- ".' ■ t ïv r ■ -. . • » ''j .•■..,.. / .-

- L'hoirible agitation qui régne dans nos colonies, force


l'alTeinbke- d'y envoyer des commilTaires pacificateurs. Le* -
opinions ont été long-tems paitsgces fur le choix j mais il '
pàroît qu'elles fe- rcuniifenf fur un' petit peifonrwge connu
par fou extrême philanthropie, qualité ft'nécciTaire pour ac
corder tant de pallions & de prétentions diftci entes. On a fait
fur ce fiijct uns petite chanlon. qui n'eft pas fans défaut da
côtc.de ia rime, mais à laquelle il. faut pardonner en faveur
de l'intention. , ■ ,
• ..■'•'' • -f '
Sut l'air: Dans les Gardes- F ra nçaifes , j'avais un
amouieux.
Charles, le téméraire, ■« . . .
Va erufer nos regrets:
On le fait commiùViré
Four rétablir la paix .> :
Vas un autre hémifphere
En proye a des fureurs.
ïi va joindre des fr Tes ,
Et feparer des fœtirs.

Par M. M ai» çu a is.


#
( 47* )

Bordeanx n'envoyé que 6j mille livres à l'afTemblée ai"


tionale , au lieu de deux cent mille que les démagogues
avoient eftiroé devoir être recueillis du. pauiorifme de cette
■ville, qui en eft malhenreufement aulfi bien récompenfec
que Paris. La détreffe où (ont fes habitons , a fait penfer
jou'it valoir mieux s'occuper de les fecourir. M. Nltac, le
h ère du député de ce nom, a perdu fes peines à exciter la
gcqérofite de fes concitoyens aflcmblés. Il a reçu d'eux ,
Cour' prix de fes efforts, des reproches très-vifs, fi vifs,
■qu'il eft forti au défrfpoir , & en eft mort le même foir. Un
autre frère établi à St.- Domingue , a vu toute la colonie fe
foulever contre lui : il eft en. tuite; on n'a point de fes nou
velles , & on craint qu'il n'air perdu la vie, ou même qu'il
•fie le la foit 6tée. Le député, obligé d'aller à Bordeaux rem
placer fon frere, & fe mettre à la tête du commerce de leur
Vutifon , craint d'y être témoin de l'extrémité cruelle à la
quelle eft réduite cette ville, autrefois fi floriflante, aujour
d'hui victime de fon patriotifme.Que d'exemples n'avons-nous
pas tous les jours de la juif ice du ciel '. que de victimes de fa
*olerc ! Un journalifte ferait allez occupé quand il n'auroit
fçu'à recueillir les cxcraples j ournahers des vengeances de Dieu
fur les ennemis de la religion , du trône & de la patrie,
Tslous prions nos foufcrlpteurs de nous inftruire de ceux qui
viendront à leur connoilïance. * ;■ .'. : •„ \ ..

Lettre écrite au Roi , en date du \S Août, par le che


valier de Melgrigny , commandant de Malthe , en
lui envoyant la lettre de M. du Portail, oui informe
lii. de Mefgrigny de fa nomination à la place de
Colonel du 43e. régiment d'infanterie. ■

Sue,
J'ai l'honneur de mettre fous les yeux de votre niajefté la
copie d'une lettre que je viens de recevoir de M. du Portail.
Comme elle n'énonce pas les ordres de votre majefté, je lés
avtendxai.a.vec itfoeâ & foumiffion , & je renouïclle autour*

a
(473)
d'bui, S i r F , cd loyal chevalier, le ferment de fidélité
que vous doit tout bon Fiançais.
Signé , le chevalier de M e s g r i cm T.

Nous invitons , nous fommons même toutes les jolies


femmes attachées à la bonne caufe(nous n'en fuppofons pas
d'autres) d'embrafler M. le chevalier de Mefgtigny ; Se
cela , comme dans l'ancienne chevalerie, fous peine d'czrc
déchues du privilège de beauté. A"l'\
. . ' , ■ . ^., ■■>■■<■> .> >\

A Wi.ada.me Dupont.
Oui, célefte Dupont, j'approuve le lien ■>.■'**
Qui de Bouche & de vous unit les tendres âmes-,
Mais d'où vient cju'au tèmt Bouche ne dit plus rieaï
Il boude l'aflemblée , aufli bien que nos dajnes.
La féance pat lui s'entamoit tous les jours j
Il prêchoit au déferr , mais il prêchoit toujours. i
Un avis s'ouvroit-il? vite il ouvroit la bouche ,
Et chacun s'écrioit : c'eft encore monfîeur Bouche*
Orateurs & beautés, tout s'en plaint. Dieux! quels cris
Pour un homme à bonne fortune!*
Ah ! Dupont , ah ! madame , au nom de la commune,
Rendez Alcibiadc aux nvmphes de Paris,
Et Ciceton à la tribuce.
ti
Lt Cheya'ier des-ÏslsîsJ'


Nos eompatrioteJWB
eswja ont
c été faire un tour en Allemagne,
feront bien étonnés; , cJHknd
qW n ils rentreront dans leurs foyers,
de voir que l'aflemblee nationale, après avoir fait difpa—
xoitre tout l'or que rlbus avions, foit parvs-nuc à faire re-
■aître J'heureur tei# de Page d'or1,
t
» 9 A
f«$W
On chante dans les rues "Se Paris la parodie d'une"ct,ïrv»
fon qu'on jfit il y a qur.trs ans , fur ujr^araapx coquin
«otomé Pouillblier :*cile cfcoarnençfït am&r v
P-" 'TàfvJV fktHu,T :•; UO?À 3 ' '
Mon cher Pou illa lier , &c.
La parodie cpfai-4^C*âê>Mthc<MtKr.c; ainfî:
Tu feras rompu , ._ ..:... j
Mon cher dur..... ;
+. Iv'endemamie'-pa-aî-.éàvania^t,^^ "*'„•">

'Ju!!e'T~atmok^_c , rïoîinc patriote i" ayant~erîtendii ua col


porteur du journal du foir de la rue de Chartres, crier le
grand décret qui ordonne de porter les vafes & uftenfilcs
de cuiûne à la fôfifc^ s'c-fft.'rnprellèe do faite horrinsge de
fa grande rmrVîrîîiF}'*rnrrî^l^"s,■ ejfcyeûrs n'ayant ;nn 'détruite
une impreflion inc<#p'6i$£"*d£ Vc;t-dc-gris;- qui a renflé à
tous les rrotremenS. ont ~?pft|fë riïftennlë ie'iuîii'-Tal-
mou[e, qui en a jjtetire':*3* 7*"*;-. ' .:'"~3' * .'- .
Il y 6-recompcnfé pour le p!'yficicn*qjn frfa allez lia-
bile pour m-trte la marmite àz Tulle TUmb'ure en értt
d'entrer dans la ciretftâtion patriotique.5' 3'** .
L- ;.'ar*. ,. .'arJg r>ntS jr*»J»*Ja.
-afist^ «aï .<5u - ~r.r>!: -vit ,w»j»»**l
Extrait d'une lettre dm»- JJordeaux , "tf*«fa^*-»aî.„
Vous tlevez voir ^d'aptes tout'^M «jae^Tieas riijajeoffifile ,
que nos affaires vont bien mil. —Etes4ett«s «te la^^rwlt'-
loupe , que nous venons d? recevoir, flous annorfccriewe ,
relativement au décrit fur le«-g^rt^<#*<ço31e'ttf,- *>n.-y *>ténu
la m;me conduite qu'au Cap...-;^8:«r»»4>' s* ■- - - **
'—^.. " » a ' p ■: ./jj i ■ -/'Ji h

O/f s'abonne pour ci .Toii/ntdjpmil'crccï Saint-


André-des-Ans,$.° 21. '^
.w—- » r.Tm: . ~~ ■& " ft""*" *^*-'iT^i'i i'
De i'Iwj-tigviie du, Journal $ 'la fifcut 40 Jn&U^-VadiW, -
jp^'^vjj McjjacTi général dan*
tundu ?i> Août. y£*J[ ^rUtsdtLunéVliUt

■:■ J O U R N A L

de la Cour et de la V i l l e;
—i
— • *• Tout hifcnr de Journal doit tribut au malin '
La Fontaine.

Couplets de Mad. la Marquifi de Ch....,


. qui a -vu ceux de. M. le. Vicomte de Ml-.
..KABfiAU.fi1. 4e M.llede March...
AIR: ' - - ■ '.^
7~ * . * • .*
Fcntl, vengeurs de l'hôtel & du trône,
Conde , dArtois & vous jeunes Bourbons -,
Déjà nos imins ont t relie la couronne,
Déjà tout tremble au l'eu! bruit de vos nom;.
De la valeur, niurpréte & modèle,
Viens , Mirabeau , les lauriers fbnc tout prêts \ '
Un fexe aimant, courageux & fidèle
T'appelle avec le prix de tes fuccès.
'Accourez tous , tendez à la patrie
Ses arts, (es lo'.x , fes venus, fes plaiiîrs;
'Exterminez le rebelle Se l'impie;
N'écoutez plus leurs trompeurs repentirs.
Tbemis fe tait, Se pendant l'on îitctice,
Des (cèlerais, dans des affreux cachots,
Ont fait gémit la timide innocence;
La dclivici' cil le droit des héros. ...

ASSEMBLÉE NATIONALE.
Séance du z8 Août.
JLi's députés de Clermont & de Vatcn: es on: donné à en-,
tendre que fi' le roi reparte pat Varenncs , oc ne L y ar r< te: a plus
Tome IV. Apnée 175» 1. &M
lî paroît çk, fi on réuflit à remettre. l'ordre dans te*
tfoiïpes de ligne:, on-aiita beaucoup plu» de^-peîne à y par
venir qtrtoœoj'en.x«u à leur*<Mi*èeirblier leurs devoirs : oa
n'a oublié I ce ffljet , aucune, précaution, car il eft même
ordonné dç foire rctr"fiir'T??*7Bliîât's infuhordonîiés.
M, Jilirard a foie un Ipngdrco^rs, rdonc,Poa oublié
ât'de^ander'lMmprèftic^^i^pàrMrP^e, parlé fur Rouf'
feaù , cjui ka.incriraniment t^^fcompagnjc à foliaire Se
Mirabeau.
■ - i-f ;■<<!■<> — "H niiim i iwi([i|irii in'ViiV ""'■~1' ■ ■
anîïs'îE'rrT >•■>'*' *-'\t]i\ t»" T é '^"WV* ■3"*m3'\';lV-*i
an, ,'j.. -,,-.. -,jvv7-- *V # -^ JïcirfW>»! n-jioEobdu*»-

s, coritrA çe^jwrr&l x„i#Jstee*-dlU*s ,fa\.Qhm*>.


t,, nique.,;,, m ■>■ 'jusn'sm wi ;3 iw^îaxyi >i;r> jiwvïi
loisq slidb- -jltj ,3£3oVb aidat.i» zirl^t F . -^~-
Char^, PÇgKnt-J^^^ans à ^cijfîWoïriqueV^"'' ■ u''?
S'agite., 4(i^i#^S!tàWM»'*«£aW'Mq«eriGb!ol xuv- wvî
A rexccraÙ9ti,4iTo,t»ftiij^«I, «UBcfairoJnfii eotf ?f>«. me»
On l'a donc attaqué fiir quelque nouveau vice* ' ' !'°*
Hélas ! dans ce journaj dej»aMM*MJi novice
Ce que l'on dit d« lui, tout le monde le-fait.
>il'i ys ta"
Trente, mille hommes font dans liLttaernbourgy.'mais' W$3»"
figné»;,^pn ne voit pfcs un (oldatjdir* lesfTBM.ià UMcJjpWi»
dcquefques fenfi»e|4f§t, Dix. ,miWe forir de atâmwà NtffoflW
& plus de vingt-cinq mille à Bruxelles, &eJA«83rï'' itf»vi-

Nons prévenons* rfs'^pr'ovîncês ^«fûe le peuple de Paris;


jaloux d'imirer en tour nos fublimçs. Kgilfeteu.rft,,ïvkStf<te'
«nctamorpholet jufqu'aux noms de quelques ^n.irnaui,. f-Oa
appelle à la- halle un dindon, un Desmoul. . ; un ine
s'appelle nh Noe"l\ un maquereau , un Sj7/e'... ; un coucou,
un fillette; un rapip,, unjSo/yÇzsj; an;bput-,' un Me'kù.lX
un hibou, un Eti-feuillant, —Hier.jiooienteodîrtiîg.jirt^
en partant : oM 1= vilain oifeau , ,quc c(e ehicnd'ffi^iH/"?
'tant •'• il <&'' nia toi pis qu'an FtiUtt\n -^ôarçou , com^ ."
(477 )
tûen me vendras-tu ce dfjmoul. .* —-Jacques, f»is dont
Mire ton Goij'as. '—Mathieu, mené boite ton Noël.

Fragment d%une lettre, dt la jfcontiert t du zû


Août.
Tout a ty)onçc.,^H»»|toat allons -être Attaqués vi-
'-^ourcnfcmjut. lis forment cUfts npa ei>virons des magàfias
ttxnudérables : le -nombre tk la remit- de ces gens-li me
•donnent de grandes inquiétudes-, ii feroit bien, tj'ille pouf
«le bons ertoyen^ comme hous , qui fe facriiïcnt pour la
patrie, d'être viAimej de toas ces mercenaires-, qu'f ée
lavent que l'exercice 8: les manoeuvres m luajfcs'j Shai*
enfin, le plus célèbre avocat , le plus habile peint iç , le
*ptus honnêçcinjarchand *jd' la ?g«orievj ne' vaut1 pi?'^iiw
Vute vieux foldatf •w-Nausl a'tw^'pïsyn' régimept*,' J"*-"
tout d«nî nos cantons -éà 4a.Hfetrauf Tut «^"c*vpuillfe
compter, &e. u, -■ ••' ilf uriphup ni innnv -jncb «.- i
. .■■....:■... ~,i-.K l.n.i-«i a-» ?n«»> 'WIÏH
: ' u) ,[ îSnoin -)1 wo, ,iol srr irfc ifthSI *frr> l£>
C'efr un pefant fardeau pour l'homme <*iiî cïiérît foh
■floi te l'honneur , que" la co:'â?rJc <hTla révolte! E!lê,.ert
^pourtant plus indlfpciifable à- Paris ^■a#,|cocuf '>honnêter',
"bienfaifam. & tarât' : —Que 'l'abus1 «fc la"" pjfitofophie a
<ait fa.we de fottifo i un pcnple d'abord cgïré, mais enfin'
Avenu ctimirrel! ■ f ■ - ' - ■ •<' -■*' i >■>
/.--m ■' l » STARR. .

Châties #f7... Airi « Gori.l... , fon,pendant ,


Rencontrent un jpur fur la brune .'., . ..j lK . ._ 3
Vingt grenadiers fh«i*t«*t--X9«une.
Qù porter-yous vos pas ! — Nous ! au premier couvent r
"Nous allons.., violer , c'ell notre f»ntàific i
On nous a prbd gué tous les biens de la vie : .
Vwiti WtOTTOw tpaocjuo fctil.à nos vortuj — -'*
Je vais vous cofeÇncfr le plus-joli des crimes, mpttij mots
*±Gn wWyn^8*f*^9»l'pairae^o«aj{lc.ft^!fi »?*
U.Ofa ! je fuis de bon jt» ; ;V rô&î 'metic aâT M'hïffÙt: *

l^Tc
f'caï^rïfë ^A» WflrM '^f'êftîfSvIlia^ 3ïès 'pÛâ
'iïionittueufes & de la folie jiL^us délirante — Les enthou-
iïaftes de notre celefte révolutiçn n'qnt point vu fans in-
<Hgttayqn , t^Ujftc^acjyljige ^, c^p^rnq^Y^tfi >^Utte
maia/mipie,, -ofe &jifikx l>rcl^;,/^teWr^Pfi|é:>s':£«VjSft

jgiftp* f^fc^b/rcqltWWfr.' 1*i'» À&ÛVé£* pro*Q$HoU


layilijf/itentdtf fiiuqi^is^çgfififtuhs. .Cay* f ieufe
eolete nia pfluftaifepa^^jy ^f^yç^^ktBî»! M._Dngu$tut
jeun«;.lé#ii^ïduye^fj^Sil%Wïw^!teijqo^it«iQJi^*^o»»^a
inifet .wjc J.a*ce ^WU^M^^ft^Jk;'-.'^ -.rf;«4s;-.juaî*ei#
li bpr.bpmwartdp^fes.j^en^o^-, âc^ifpa ,vfti>«e«»,Miil-
cbcmenti.pR^ïv^'^Qtvftitu^fi./p'ieft ^^is^de NlP »jl!)*i
veut cacher la nudité de fon père dans l'ivrelle ; mais quai
qu'il fane, l'avant.'.g-g- d» pqWitiftg-tVanç.iis, fur le pygmée
politique cft énoirr.e, 8c les bannales divagations de Parai
des patriotes , viefinérit'tchOTêt^côniVe^n'ervcufc éloquence
ia iolon français. ; ^qiimdl.n» è <£ >

Le billet écrit par le minift.re.tlfi.lsigAeAe^irin'emblée


nationale, par lequel il anhon,çg:/;iaujf,r.plj^;im ttgimens
font en pleine in'furrection , & que i'infubord'narion eft
sa cojflblCj'iie VS^oïdeïpas'i'^-Wpitic du général Jvo
ehambeau, par 1i|W'is'Hj^^^9^^3jjSjS?!q»
les trouppcs de ligne loin lubocdonnces, biais même trcS=
fcïcn diltfplinee*' —Gttrt^cïtffi!'totltrtritt8 ^r&W" permet-
ttoit prefque cie cioirc quo :es !:incs du «os genétaux ft
font à Pji»,_i;f^,jn:r.fc.^aoH^ujc;ptt. l'on. fait grills
des dcparcvn-.co^. V^ tffo ^ D?j _ ^^ ,

x>n a Ait contribuer beau<foub 4e ^citoyens , babiiaiis oa

^ofinïi, mom< d un xittit coi ; U phrale panio.ee dont oa

-UoHms «J — ainsiil-jb ■-l-'(iy(l ai.oi «I ■>'' 5* «"llrtuifiror.-


-ni ?(•»!; u/1 ir«io<£ jfio'/i noi iv<i ><i'j( «> 'tuoa • '
¥'.'<^. rfifiMVbki '«^aiB3^ Jiëtebk"àuy^oytf/-i»«/«*r>"
%e^e-«>mh£Mœ'fi«*ke*i^flsl è,trtk^J«t -inmes J> *v»"*i*
J«*fett'JCo milte' fftio*>8'^M.sWM&#e'fcl3lteis laf'eondkioâ
SÇ*ÉP^udlWfttlhdk ps« l»;1ftrtwtrfe mofiohirçrtl a faite,
lartdd.ij^m-des contjtes* ^ùe'lè yiibliV' tfrteVid zrct
ir«ij»»ib»éi AiK<}»--taHvicndrcHi<;t|oe"-p6ur iik«-ce!frr les
fiwopos^ifoW'tienC'fat eeWÀiés îSciiïbrt? rk ces comitea;
StbttBQttdMK tfuc 5î.'x!om^te fôit rWUfci ptÂlk: ; rn«i*«*«
feiMmrCtoii» pMfiiadé* «]ae"fl'.c«tc piorofitioiv avoSV'étfe

upol^
Ci-gîia constitution
•• Q"i «,geant a d'iferaion
s, . *..» K „ i ...» If
sMmV* 6'.")ircH r«lig>oB> ' ^H;
•- ■""'feCtetaon.cJH.iigcition. I *

i Reqititfcat in pace. Ameiu


JTi)
-avÎ* faB^u*,coq,qïii.n8i«teMè(qaei-fout: déjouer le; menée*
#=f fr&is«Xtu&<JŒ: pœicidtmtfcjuer 4es- coiq-zw/wr, vient de
^SPi>c^ iJSv*>uy,eaoj-ceMjï d'ergot ;* M;î Unffu^de-U^ar-'
W<feriiftBtU/'Ki« fer*diltt(^ede3gckér*r..D'af)ie»»os»ptincipes
d'humanité, nous ne pouvons nous difpenfer de blâmètvce
co^>//^&rpbkpifliuer:dc fon avantage pour battre an en
nemi rjue, lArgus-Patriote a mis à terre.

Le marquis de ^ï^tf|jefl.garti, pour «lier donner og bal


«B camp de Verbetie, en coujauiifance du décret quiète -
«de devant, fa^uàlic^'d^prmïea W&:JÎrArtois, Coridi.
fonti, &c. , t^A fcj JêWPnieê dérrieïèh'i -:• .„.,: --^Cr -
• ~j*v>fl«!i x siilL î-'owiis'd—( ,'* jncTlr-pt ; ; i..>, ■• ■ ■-•.i?3". ;*
13331 i*. 1 t -'.
Si les nouvelles quenottsV*vons reçues hier , font vraies;
£ti defartnc eo Angleterre , mais on arme à force dans toute
l'Allemagne , &c Ht. Ont. Wi»'i,.-ta. .....
« ,:»ii. i r,%.i »... . J . • r. c -i
, §s.îfôV*f ?£ "l'r i'',"T';ii|Tl|'Ti f ,#>■*•, i£ iffà* ^4
i?fgy^ p'ifi^ »*»' c.a figiilii.'s aâif • ; , lira? ij<fl juo. .-'■
■*Sm- u&Hdti&fa'ék -Comité 'defReckttcke^ . >:
j..,. .. .-: -- ;•=(_ i»ij <p ;. j;J- ;,, "!-r ■ •■'• ■ •■'■ •

^jf."", foji Ctoe es^trMW^ ^«^.^eehiffonnieti


ClMpehoit.de.v4e«^ tbitit^ux- dffpWfeV'daDS hxtow&i? w/'- "
*>h îdH'diror. ipanYfayéomrheii les efcàmbtc V^ îl^,fc
Certes , vois n'êtes pasJ1.orrjr41e_i.jieB oublier!
Non, dit-il, vieux ou neuf, je mets tout dans roa hotte.
.. - i.v.j .ît. sn li {iï^rqi i^àfcHj ^ ; 'J\v~ . . . ■.v6 jl

t> « 1, - 1 '" *'*-'>' jJi'i'î*-'' •»


JJans votre fnplement intitule : les Jacobins toujours
'Jacobins, vous imput«a,r'H»âi«»*frr&u, fieôf, ftoo/s , ci-
devant Pruflîen , de rendre compte au rr.îuiitié de ce. qui fe
farte «jxrfâeob'ins: 'tous Qc?tk'P% *refi¥f,; Wjljttosytr'ah'-i
wncei gu* te «rftwdç ;G^v*>^mài^u tt'rt»eirrfr*re^
Iation avec ce moderne Ana charfis j b Pria dé ne remonter
pas alfo les Jacobins pour avoir befoin d'y encrecenir urref-
pion , & (i elle a voit tm.néceflàire d'en avoir un, voue
devra fiippofer quVlle auroit fait un meilleur choix. Là
francttife de cecce^uftiâcacion doit enctéremenc laver le fie&t
Cloots aux yeux de fescorj6cres,.ejirijiii>oitbt;pu:rtoiit cette
fteeufation. ■ "s i .1 ■•>'■• V 'i •<■• tu» «teq ^ .ni' •: , .'.-tj:'''s;
•_• - •• 'se! x\if\ ;i^t;'i; vu *iol Un dtios ubonnlit

L'autre jour étant au manège ,


^',©u•■>«6%lrsdèJtee:<^;ïpJ«lif•l;,'v-1.,, ?fc .t'^V?':

« Ucmandi» mon voi^T*! pwhquj»); griitjf.éga: . . j d . : a» >'


t» Eft-on fainte en naiflânt ? —Sainte 1 Elle ne l'eft pas *
» Lui dis-je alors ; mais elle le fera
:»»i4»r<q«<! p&t4&?lty(&mKfinn>i'. ■■ i-Ahn^tt fi '"''■ ♦
.'/•■.oiinsb 9iiol L sant.no einra , :ns ~'àn^1 "* ''"m JÎ ■ "'

Le maître du café du_pajrilto.rukJ?fli , aime les patriote*


de tout fon cœur} mais il aime aufli qu'on lui farte gsgner
■de IWÏiœH , au tnsfôs , &{oyçr de. ferç M* -HE* (#/«:«
-qu'il éprouve depuis tp'oo y a planté un earcan pour le'.
3RAVE Gaifç. ^"Aariîeafeicëeflife fraarvpayc*' la l6ycr des-
xhaifes do^t certains. t>»uiotes Je fervent ££«'«*, à-cornpter>
depuis Luit |reure& dàf aatip ^ jufqju?»- w Jt/aarfis dn fojr->

y. •y,T"'it5£ 2B,«Ù j> -*3 ,83>m "•[ , liiia 1 ■: '.--"•• , .. 1- ^ .'--*•.


Lednttf'Or féat être grenadier, nais il ne fw» jamais.
foldat ., car. il airtic le -ftif^sà-peu-pre» cérame IV diable
aime l'eau bénite.
. ■■
Tout Français qui Ipagti'lcs TuUeri.ï fans ver&r de»
Lame*, cft ou jaçdjja; p.irfjmgé, ou^aaniW. ,.on .ccauuiy;
C 4^^ )
b« duc d'Or...'. ', OU habitué des tribunes ; c'eft un j. t. , qui
mérite la corde.

Le mariage des prêtres & le divorce vont être décrérts ,

+ c»r on nous * allure cfuc le marquis Je Fillette illoit cpou-


fer la chevalière d'Eo/i -, l'abbé de Cournant , raid. S'A.-
guilion; le m«c]tiis de la Fayette, mad, Eailly ; ôz M.
Bailly, mad. de la Fayette'.

On allure que dans moins de deux mois d'ici , pluficur*


êvêque*. cotifruiitiormels feront dans le cas de faite un don »
patriotique de leurs productions nocïuroes , aux enfans-troq-
vés-, de leurs chattes amies, à 1a Salpétriere ; &de leurs croix,
mvtres & crolVës ,w Mont-<te-Pieté. Ceux qui tiennent « «
propos, font fi fûrs de ce qu'ils avanecut, qne rluiitûK et
errert de parier de très-fortes fomraes.
'-■■■ ■■■ - -""•■ -* . ■*u«in-H« *"
. ... '•-. .i. ;VrJTii'i''T" —' ;' 'r,iM'- *•«'■« ! ■
'l,.- u ■'■ ■■ A Vf pi-'' > H.iS • -

.;;•.,■■
■ les ptrfonnes dont l'abonnement expire à là fin .
ie ce mois , font prit es de le faire renouvelle/ au plu
tôt , afin de ne point ("prouver d'interruption.

rase
CE JOVKNAL paroît tous lès matins.
Le prix de Cubonnemenf ejî de 3 Uv. par mois
peur Paris y tf de 3 livres l.$ fols pour U
Province y franc de port. Le Bureau tjr étahtk
rue Percée-Saint-Andm-dcs~Arcs , N". aj. .
f.j, ■ . - ■ r-
Pe l'Imprimerie du Itmttml dr fe-Cçwr Oc de U -ViJ%
Mardi 30 Août. ^^^'^''««^'-y-

, ,1 Q JJ.'H N A,,JU,
de LÀ Cour et de la Vie le;
>'
Tout faifeur de Journal doit tribut au mtlio
La Fostaini.

Dans un difeours tr.es-fivicjiic, prononça pat, M du Mour.:


au club des amis de la copllitution de la Rockeiie»
imprimé tout entier dans la feu. lie çomplairaïuc du jou/ ,
n'. 213 , on. trouvé cette phrare : It. i,J\\c!ui le gù.îral
{ dont je fuile ) n'eji' Voint une excr< ,j ûiiçç dis cours ;
il a conquit* toutes J<s dignité* , &Y. C. ne ligure ora
toire eft d'autan plus.; patriotique dans_ la hgucJie Je M.
du Aiour..., que lm-mtme, qui pailoit aut crois pour
un intrigant , & qui ciaiijgjjJlJLiu^conimc tel , pat les
defpoies, n'étoit qu'une petite excroiltance de bartt-cour ,
redevable de (on élévation rour« ^ftriete à un bon oncle
commis dans les bureaux de AL de la Vrilliere, qui, veil
lant paternellement fur (qrt neveu * ilftJauvoit de cliaque
naufrage, & le remettoit à flot par les petit» fervices que
fa place lui donnoit occafion de rendre à ces mêmes ex-
«oiiTanecs de cfur , devenues aujourd'hui les objets du,
niagoantiiic mépris de M. ÀM Moiq.. xjmmjnj^ ■ ■ , ...i ■ ^

A SSE M BO,..S $ Ni A, R l frft A LJ3l

* ♦»> $ . «W ^
M
i,**f Maloujt prétend,, que l'opinion ««jinitt aâueJUementJ
fur la conflitution , n'eift que celle des cluÊs (onM'inrcrromptL
La lictfttce, etmtinue'-ti-rlf a fait tant-d'e'pavigés* 1» lie de
Ja nation bouillonne.^ grands murrrmresj. JM, le préfident. ,
fans fc couvrir, dit gravement : vous bleflez les principes
reconnus; veas occabonnez du tumulte. M. Malouer reprend^,
Tome IV. Année ï7>J. ^PP
& dit : n'ops fêtions la tntion qui n'auroit pas de lie ( q*
¥f^.5M.rjMâië8eî!teiWlitf,r:*ff jfrop&Qni^!feettrç îaVaôf-
^itoiW ^é'éat û,^rfe:'fdâ'fi«fô'aui'Çe?a,rî&rê^iÀoi Sc'n'è l*
"9â'tibës.mflàc?aS rôoje^'éri! if'à'rïfêlts3 ats:4%itWt,;:àFmjï

ea^&%x?e8ftik«(j'A!'e-t'tfHftiRftÇôrJi W d£ Wfiori? Polft-

r ' . ■ '"""
V\ft>RAPÈ$rs#.S.. .
Tons les FnnedV^nMHPip»3!» mSà W&&, ni
les mêmes gflffieipes'fnarfol MiMq !d&*e«/pwfw, i&i'fhicii ,

v.uu.. va ,„, ptéfcnttr; ''—On doit '[ht demander. jjuefie


la ville qu'il veut ^MP^oW^iîHW'^W'M^Ï de
mander celle du Ç»??ivb afcmgil si jîrfsuns'b J«iV
inownV^ftftV si BitxjuobO
. .aupibim SfiiÇtl «1 3b jhifc r:?', ™C>
Les pauvres petits joWnaux démocrates; de Pans, qui Icmt

grande bouche, j*W«>nv«lii «H.sÇi/t» elTa^oTrlWe^êtTe


(iibju»uc, quan-J •«jk,«K»felîter|P<Mrr! l»Elibostés'l -tu}$uk$ leuc
demanderons comm^^fac^iis|ftlÇ^rear^rl%^^ÔVHS«Éeueï
.iyrolqmt'1 iiob un 'io aairrmd nu smÇfôlï-1-
.abnctri si emo: qticotjsso i(3L c sllH
Le Roi rft .«^W,W>g cto^ fisrn.^je^j^c.ricros'iWgne
la confticution, e.fc ,irft. ... , , - ., . ,, ,.
t siài-jqn'^ jpvîlf'rio'b aalq ,»3^ si yioci
Extrait dutib4etm>.^i*fet$dom3yda^ts9 *©j8ï.j3—Le
duc de C/^,fs„ r^ju'tJ|>jf0a, fliie^irfssjfaj* wMfcttre
d'un députe S PaiTemblee, î\£ Silk... d'après laquelle il
envoya chercher un- rn.rf>iwgi | qui apparemment loi cft

N
.twte a 4tc.w!5péft.,pRTW?'?>«nt.,frr,e^li».Jq8|çijpu^e due

n> tro<»r(:.-W»i?unp'¥«*1l?ffi'«-: BVtifî.,^ «fis3.4flmag9gu«.s.


Si ou vous ,.pairlç dë,c$ief^6ci^(à^an«;>i| jf^uj, tfr-
tBeçs de monjr«k rpa JçjÇtte; , .{riais .jitp badjnq9SirBi|s,;af$çîl£«
journaux! fi vous U/aitÇi .irQBnçer VJic ^vn«WfÇoB^

GÇttWr SfnMfB ffl^Wn^eur^,.,, al 2IJOT


.JJifeit .«fl-jowswf&fclpMiWrnWibt^affirij nmom til

f1 W4^ar,oW:4^?|^u'cfl1e,Wfc^13J "b »'oî si '


«H.Mail^;.4flW^W6<=i»*ÎWJ n/J |;-op ,/;;, Jf
V.cot d'enrichir fa légende civiq^e^ ub s/Isa nbnem '
Occupera la conflitution^
",Çtf , en dépit de la rn'me pudique.
mnï?w>iï)ïàrf$ VUE? «&? f"v?'î r-1 .
.■•VWWW^Wgflt W.ne.PfrH JutoiMM, , «rbnod sbnmjg
•.'! GhaÛM»- IVwnciiaaif fiMr dcjWjfenVotw { nMjp ,àr/^ujrin') -
-ftff fe> 'Ptfp^/n^risi;&r}'iJHSoF-'t;fnrno:' «'Oiabnsmsl»
CdrXmc un hermite on ne doit l'implorer ;
Elle a déjà beaucoup couru le monde,

al il • ■• - i - '^, ']•"-• •<">iwiiflnoi s!


An ! lui dit-on, au gre de nos dcfîrs
Pour lafcter, plus (TïïnTlêvot s'apprête,
Et.twift «eirrwtt .ttxsyfaia'tè ÏW&ia'&ey &\ v.v.m.l.
DaiW^eny*ohïp£è-a& nombre1 >d&' .innrtyts? ob 30<>
•" oupr.I i-jinjfi'b ...'-.Vist .M , 5-j'c(n-J»f, i r };y-;-l'h or;'b ■
•■; ?ii3fningi«q^K-ff>f>->^j»——Iit; nu i:>fiVjîrf> p-ovn» i
. jjî ny '.uî'j.VjnîiLcc . 3-;!!i'h 'ib ii iup .; >3 , îtovio
DWtevff:> ffi»d»i«;.dc %& ^bwi^ffo^pwJ
( W)
ih, jmnb.Mm luoi silus'l z/o'iû.vrv 't

jair. Le; re'ukats de ci marche teront , p,out, rcpis^arroas _$


d'un très-grand avantage pour la nation. "
La ic, c'tft qu'il. luï"ën"co3?SRrîfjfl7ament moins

BuraîTes qui Font ^J^^^iJ^affiW^OTWIM»


telles que la dcputation <1e tous les peuples oe l univers ,
des ortrandes des r3)ll^tCeStMflÉ'S it""*"* des lans culottes ,
de celui de royal-bonbon -, des pituiteux ', &c. des leftutes
jdy3raflfls ;*tëbdyfm»spdtt,feliwwiQ»s^<,#g&,3eàt &^n&
ïD^Sy^e^9^u<fel^fle»jfl^fe*<f«fe ^k$Pi&É?affîf»™
f6^ar^*''^éfàim^H^a%^o'ù^emf^yrtd^&,ï&]iciA
ëôé^aàniJ* g1é& *tein;hàlk*£ « i"3ifem ' uaq «a fit» ; no' *
fOl 33ÎCÏJ inp , ..\Wi lui liol'a» aup , ttv£*&.'Hl>- ïa cnafrftm
,llti\a\j j\j1j ii> lWi!Ù%iiij\aU , inoqq'r.l-sb .mwfi
J'abjure ma noblcfTc , encarajjtt&^aûuvellette ;
Mais mon nom ro'eft très-cher , & j'y tiens , dit VU..JL*
£&. »S»M6 f S1 ^Mfftpr^tMFW hcau 1 «il
atis cbaager eh .oOrBisgstpi^ÔorejMnii^Wic , arabe, flalî
Pis p us «qae>Pjr>i)efrf^e!i*^i^#^*etfàno3/^)?mX«'fi
^iaùroitm'erîÔïer^'pttil^fvnabe.
ansb 5r;£-n lup j'iojjfjiï th uot.ub iTrtïfc %noi^1 »™™» "**
jus jhjoî
-uri'Vl m") :t^rrr(h '->[ ...ii j»"»m»i. i jiu. , r. j .r;sb no)
Le mmiftrc de la çue'irc .'vient de charger je tocarternène
:■
4e LiraoEessi-ehvo\er a Tiiois un convoi ne laooi^ . rour
■ ,; ."? u! «7 J.^ t.. • ■ . ,- //«Va

tChauliet le rcai-mtnt de Houerçue, qui a vendu les iouuers


h u ïiTi-ijiarff ïaqjriorjfis. 2UO.T?. jî:j3] . [.uoi 3i;sb „
-pour boire a la lance <ie la n.nion. Le mimitcc a en rnesne-
.fems donné otdçe' 4 en préparer 100,000 paires pour les ri-
J'gimcns q_ui Te permettront la même gàîté.J''

V
( rtV )
" Ve ntendois l'autre jour une dame dire à une autre: fa
preuve que nous pouvons nous paffer de' foî, c'efV'qtiè fraus
rionss en
eh lômrtiîS.
foinroîS. paires
pafféi pendant troiSjOurs,
tioisjbim , &kijui
qu'à' vrai cure
nouss nous en paflbns depuis près de deux «ils. Oèi, Ini ré"~
pondidit l'autre, comme un maïaieAcflft «^ &&* pas Terre,
fe »palîe de la fanré.,i...iMfl m;oo .^osinfiVC but , '•..■ut il, b
'ni'irrt inTfTiTTrttTWWWns iiil li'up A-'j J, r.J
•Grâce '«il-
,Vbuj '^vèil'vu
—m nu»c'escCàtcauk' 'de' carte
^rir,..i, h r_. .;»,/: ?ai bâtis ncnirjlemcnt'
.,'1 Air.vi: par
rwiu ■>,.-!) it»

L...
2i;v i.-.v Jo
._.
if3luu3<J 25I.ÇD03 'jf notiïHJqjb ni oup ?\'taj
„ fïtrrXs» an g) ?sb ^~"Tljîl ^j^^^ i^'^li'-i zsb ahni'9,0 . ob
«mjfjji esb .33S , xù*>jf»w r»fc-( flwfflod-lsvor ab iij'^a îb
#r/^... oJe, ^îrrvs^ •nàtwil d'âfrç ^ccità6 >>Jjjiis. for» Hëi*
mçatjV çVavà-dùc ;dà^s J&.J>qj«tfy , ^r-j^j.^^'a^ aflteut
^^''^M^^'9^K^)liP^..?«^a>tJlés>)n'i#1.pafilbii^>
& l'on eft un peu indigné, après.-ftiyoU An* :t fuppItmqntaB
numéro 1 1 de l'Argus , que ce foit lui Brijf. . , qui traite les
autres de flippons , àifi/uffatmitt Aifcilélats.
— ml ■■ -'■* -~B«-I«J««" «ft 5itf\;6't

M, Suleau bnguit toujours dans lesprifons de l'Abbaye;


II n'eft c -pendant plus fous la griff: de papa l'oidel , maïs
il eft maintenant vit.ichc au croc judiciaire. Au milieu des
alarmes donc on cherche à le circonvenir » ce courageux écri
vain confctvc toujours la ferénité & le calme d'une a,rBe
forte, tics tyrans erfrayés du ton de vigueur qui régne dans
fon dernier numéro, ont vouiu donner le change fur l'éner-

d Vne tOiiC i cs-prononcec. i\ous avons vu m. duU/ju , Si


loin a'êtVe fou « inïepfé. nous annonçons ftaut'cm rit qu'il
jouit de la rai Ion dans toute la lucidité ; Se ce qn un.: cùhIc
de gens s'efforce de prendre pour de la folk, n'c;t eut la
.

bai'f ; .
jîifte] eTplojRotr dfu»e $rjjgnàuor| tr^p lç>Sg-*:ps cbnffirrfrééï
Admette, toijs jks hiépjiêtes gcB$:f„rcnnen£lè pffls hi ut ing
, «féq-aufirt |e M.Att/dfU; & tian^Uii tcnrê, cjù. ppfcfcii e t<jû*
i Icm^ndefé r^li ; furJjDJi! égoï/rrie ,^e fpeft^ d'Un hbmm&
i ««urigcuxjqujfaïc braSe: !a tjaajai,fe,|eft' f«fr fogr toucher -
■y i^cceurs esih fttffti
■■.ff;.fr:8u ir..
? *
T.--
V.
i ]fimtl&cinftifù.ùonti$l cke\ no% voïfinl, >
-
:- lè:3t<vi &rfcàa£*tân6&ïio&i fis aux idécgcts Iqtfon,
If
re&ntjcraj )lScr« '{enfé^ «iVoft fanft ortgés.1 Ngui
feïfods'gu ^n 3atn dcwc négajtjGJns^aJeiit : une" agyrnjtijki •
«jais n^: gnoiiofls ÇJUîfc tt*g /«»# valoîcn
j franc lis ■*,- ■ -■ - ■ oi/ïer*
\ X
v-
Mcrqil\g^H(rald. c

13
II ■t7 a>'A À* MoiScnt-cifvk,faillies £atcâfe£<?: <K&
tmêh 'ojt/tn out!i5, iiour
Uf j.JKOtf; 1« f!ip«i>:,gjiâi|lc & s
qui Sr'«ipKt'€i! ç&cioir Jfeius «Reliés. S
-i

- o rr. S
S» , .» llrfjl «wrr ~
5- ! s
; djpi taSp d£ X&rfiwe»i'«ff-"âeridgK çhezî; prciidei£ -
/". tfe4'a *e„p<ur obtenir ftyicge t»dra:fc"jj çUcrvèulofc
. et m rioii <k i:ctte"vii!;"in|ortiinec:poùi?rcfufei -
^ ;k& iccomp^fc qyou ïaicordSes à?l'errcUr^rii fts g reDdife
^ ?Cuç;pabIe5r, Piôifllcr de l<rnr t^énrïV iù plfe^tfde^ciir bt ,
.'■i S0^1]"*^8» ,ls ff'é«»rci|t av«rï<.-& trom*es ba* 1^ iieua !
-„,■ tfr*J
Md»^ ^e T'*^ M.jdç 1^^~+.LA
ccrte dépàta.icai 'viennent =trfi ^pplicr" i
flu>>-. daigne leur- -permettre fe rfe ciullitûèJ orifoni^m- '
--^fr-do\!l;:ux-^fî!rpBtiei)ncntra(;dienfer"

- f-.ons flupee oui ac -rïd Ifîaiifcïoit fvni le'^déc^ct "qu'dn * !

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'jjv'w <Tz<a patriote à M&ï» £« Eleveurs d« Pans.


Monfieur J. P. BriJ/.... eft un homme d'honneur,
Gar luî-nfêftïe l'écrit -fté- toutes- les 'murailles :
"Ml. P. Br'rtT,., ne vok point de canailles ;
M; 'ï. P.*KM;..:"0èrifiri:!''H,e'ft po'irtP rnent'èur.
Thilofephï efiiitiàbUj ennemi du JciordçSj
Patriote fans peur , & jamais intrigant,
Il n'aime^ J*-r**> l'union , la concorde , 'aws" *^
Et ne Vi*Ht:^Besle bien du peuple en i'inftiutfant..,

LeVKoye» f«ar<l & fo» ami k page, 'V^^^


Ont arment lavé le puérile outrée ,^hwoué)4»)
Fâît à ce Son %HjT..$ty,Aw vU,çfftomté.»B,. ,»»*,<,. -s*.,^»*.
Éi fans fçtjupule^ on pçfttU nommer député. ' -'-• '*'-
Il refte «eficadancencwr quek«jes btoatitles,",:>
(Et ce lotit lut'efneht de minces peccadihes._: R !j1i«je»«t|t|
Uft pamWS M^nt' peuwl'être'en defaut ! J,*^*^ sttàm.
On paîte d'une, ;fopime en Ces mains dépotée •
Tar, certain* abonnés , dans un certain moftei, -•'
Dont, far oubli feflJ doute, il difpofa pour fui ; , v .
Ce cjui fit" qu'\m beau jour , fans é.cïat, Sç'fans bfliit;
Ne trouva rit pour EriJjÇ... caution alfe .<&«*, iawiWH^ »Js-
On mit tout d'une voix ce fr...pon à la porte ,
Lui difant qu'on vouloit encor, par charité,
Lui laiffer tout l'argent qu'il' avôR emporté!
Mais qu'importe fAprè> tout, il ejt hors^ de leurs pattes:
Et puis tous ces gens-là ^îtoïént arifrbtràtes !
j---.>A
On s'abonne pour ce Jowrnal rue Percée Saint-
André-d6s-Artssr ÊHklOmp** * *& +
■'"rtf'n "'T'\ — .— ,_■"_,. , . ^ —irf—y ' y-1*
De l'Imprimerie du Journal de ia Cour & de m Yille^
.-
N.° (>1. A^fâL*. Mv.lJ'ttcre de Nancy^
Le hfaye, Dbsili.es
Mercredi 31 Août. \*F hU^ ?™"'Maa ça-
* ""Wr"^ 'on, a 6 Mures dujoir

--- ' ..
JOURNAL
DE LA COUS. ET DE LAVlLtB,'

Tout bitcur de Journal doit tribot au malia


01 ,A*i-f>°VH»t*-i;-
«•
Noos avîor.s le projet dp prftpo&r une tidaâ'ton dan* \éf
'44 mille municipalités; mais comme nous avons appris cite
M. Cam... rct'noit 5 fol* par mois de chacun, ce qui fait
iil',000 iiv. par an, lefquelles- jetantes i ij> IrVr qu'il
reçoit par jour, comme députe ,i&.143pD..,lçr. CQtnme «./•.
cUivirtc , poite (on tvahe'rrnm à quelque. cr»fc,de plus cnKfc
150,000 livre» par MM ,'tmrf 'compris e\» qu'on* "à rjici le * ft'r'
tour des décret* N»ur--»»ft«* calculé epe cr trottinent" eir*
raifonnabic, maij^u'il n'y avo^iicn de trop, y&rfqa'W pîr-<
tage l'cxc-dent de (on neceffairc avçc lcs,.pev«s«dc fà-'l
m. Ile qu'il a rurriès. Cependant , rtieflfieurs, nous vous prions ,
de nous permettre de nous ftrvit delà voie Ile roue journal '
pour demander de* ««IwrBiflpmensTnr Ta fufditécontrib'utio'rî '
des 44 mille municipalttw: fi elle eft vraie, nous aurions1
quelques petites remarques à f.tirs. Nous.favons q«e M.
£àm... lit votre journal , & noms efpéroos qu'il Voudra bic*.
faire icponfc à notre demande; s'il fc tait, nous attendrons'.
la prochaine légiflarore pour prélcntcr norre projet. ' ,
Paris, le ij Août 179t.

ASSEMBLÉE N A T ÎO K ALE. ??
4... •, ■ .;. • *
Séance du yb Août, > •"
Dtf/^re' s renvoyé la convenrical nationale %a <*-
lendriet Prer. M. de I.xTaytnt a>étea3»i que le dro*
#Ju peuple fraocais de changer fa csoaltkmion , étoit «9.
if*);
prefctiptîblé. L'aflemblée a jugé qu'ils aroîent raifon ton
deux , & a décrété'^0"e—hr" rfstiofl a" !e droit rmpreferip-f

[soutier gtecl : •.-* -, «v . i -aVë.


pSid 3«o33ii'uilu te'i»i ■■■MfllVi'.'ifVHiaHHituil i l.| Ju.ys'n esugog
. ,13'{G'| K)l Sb 31 J?
V-A-JiU^ÊJLS S. .

'■"ll" .s\6noh

. tfpece
e convention avec .cei;.ar.iitoctare ,•■ fous li»:pfctexte ûu*ïl
te veut plu!tpsu^1tjjwrpjçb4pSu?F^«ft1nrr^!Jftr,çïiiKa^

dialogues,1 que feou,s , allons mettre a les croulles un de nos


oKcrv-neurs , tjM^Àà^^li^ Be' W^St^'J^S
nous mettre à roêni«f^iJpWWOiï>i «a*rèn^èri^W:5tfé;fti
intermitsiicèj.j;! i; enoùi:>i«,n»8uou,tb3isM'H)¥ài<j3J iveZ
ç sîiofiiii'i ent:b v.vU ïfiWTflfc . Hligil si ab .'fnsî ub j3'
; la fantè de l'atftMflaaé^r^^fà^e^è'rfcKît'tSëlâ
jours, au point. 'qitUl-^fcfcidcOTdés'i pà«fc spoSr^lift $*§*£
dre les eaux Je Madri^i^,.,., sl „1l!:)ia ,m 2nsi ,3 .
tivjic .ib !''"p"L,|'i(iiifc'<ii!"m : '1s' loi »"« ** wb is't
J3o: £ li'up xm/oob s!sq ita'n II
Encore .m,£&«!$*#;« i^tre#W,)UBft^)jtt|g
le": impôts T Celt pour l'empeeher elç s'oprofer, aux dépréoa^.
tions: rifn défi jufte •%àis"à'eqne1«iries1peûF^siver\ork--
ilsune loi qui 1rs livre1 pieds & pc^pilieV^ 'M'éoTpis' frtyéxt
rapax , voraxl Si ce ' diletee itltuei^ife 'jRfti?rfctk3ip»éflîw
(ément comme les dieux d'Epiçure, qui coqremploient , le»
bras croifés , toutes les fottifes humaines, & oui jic ,s'cb
jnéloient en aucune fsçtfn^ ■■>*> sifoitj mou si Jb J^i).
jtno; noîîfii î»»ïo« jlr'up ijui c sàMffijTlï'J .sWniji i:

ne s'adrelferont fùremait point à eux, & cjue les dema»


gogues n'ayant y Un l>ri"»<iWt)C»teani<^niniJ,-<mi>iicroNt bicq
vîtc de les payer. .

Gzand difeours du gros bfc^'ifriiytfnQàiajtckiiki-


peau-muge delà Ville y à P8ptobi&. tfd*
tionale. — '■■

jfMîîWf M»a»wfe^^MW^AaiikM, ^oiu^


A. porté (on ofttande à wwahé^MboaknpvB nobûVwTm» sb

«g -b nn'a^luo.i .»! r »S»m MljWÏ. ?yo* sup * »uo0fi;ib

Qja^e jçajj^ejns'-^fft» lg&«2ji.£JiitifenkiKin s aamm iuoft


iojs le prévôt Matcd , nous rrurcliions à la.gloweiJ<rm3j&4
Et du tems de la ligué", 8fl TOdS VdîT<Jan$ l'hiftoire ,

JiWJ ?;fi»««é.)deih<»i4 l'aiVa.iMei'tf-leirelLe (wo'; ut ,«iioi


Et fans me emifer la ccivelle-;"ib,iM a1»-*"*' «si s»
J'ai dit zà mes fol îats : m^Jjigi^i^ppifijii'il eiV mort ,
Il n'eft pas douteux qu'il a tort.
«oudti'ft,^ rtdùe ftr triâW,' faFHe, jbetle mXmeti 3T.o:m? .
T*Vi™i!> >ri(. t-7(v ou' ** lotri-j-inn'l tuc ' 'qm ?sj
Salue' la commune ,«. M. Te grand maire , ■;

A tout le muittle enfin, j'ai reulu les honneurs}


^it--,-jfi^inlt,mviir.a:-jp . mizr- ■'. k. r- 1Jt
aoa
(i) Cclt le nom propre de ce colonel.
v« .o' . tisfîi , inf.Iiui ;J_, iiju* naïf î.i.'lo:
,L>ont ,pf mes ioms, Jamais on n'a cafte le vcrrç, ,^-j
W" viens vous demander yuup'fpwi , hki- compagnons , )

MVw'.WrfpSli MftWJgfWMtt* **lw»j»ttMplOrpïin''ï *ff un '

-«Jrftlttt A^^s^vrf1a*iiaFMfcnS-ra4o?i-',îi,r'';rTÎ '


JMous délitons voler du cote des frontières ,
SVaosfornier en chalfeura iMgyfjUnui cents /éroïj *&'."■•*
E: je -gars colôncL àc vos. troupes iéeenes.- Vj"-1Lr¥\.
»up ,'SrtiJol 5rm 2rfco , nroj lîÊpRSp iPf Irfcoviaîdc^ny -
• XJb 1florn-.liii-r>rM' nni >cr[ fri-.lgtt ^j'rt >!<->") ■vvninp) S'il «"ïïi^"?')!
a\j U\îi'-jû (liuv&ltfi : llh -J&,_'Joi&\ si jh<{ 3joil;r^.no^ nJ.;
xu 5fi'q|fcj.«jM.gb»t VÀttjthnattiW^ cjtwi^À«i*ifeléo ;£'tcHftf«!.i

»joTOaaiy\s-<Jorr(r«fnr«os^8 f^ivviaç. fow&fisfecàfcV:^ ï&p-


.«leoalirw îun jéojBrçXiaipfriitii a jwj -top sa jupi ■> ^ài'jji'^Syj':
JL ! i i «—Il > '•-'■ '-'■ ■ --' »'•
.M. Dgpovaij tpiptVc<U: la^ruetije jfl pjrnbus, vient
.-.ftfSHSl ^^cfihBtfAwf :lç jjit'e ji^'.pais^ B4f,:M. Ç'auuir
âAuic\y!U, ji!i; picvot-g-iu-ii du Daujtmné. -~Nous
Ifl<|'«Rft«3«flftïçft Frffiffs,v.»j .les ,;«(Ecje^ , -pi, Jgs, /M>ff i/feï*

..donner uiy- ^rejjveja M. G.7Ù(UY, n'ojs lui di/oos. cpié f*


demande Gif a îiTfi _ indécente, -qiîé'Ta' citation' d.vânt lejiigè
de paix cft inïoiiftUiiMg^jjjg^^^^çvrbit (avoir que .lis ad
roinîihnteurj ne peuvent, .être traduis pour. fait d'adminif-»
nation devant un i»2c âiSùf , & <nic les décrets dunuanc
l'cTcru^^ai^^fficfVr^uT'n/tin: j& PîMe?SrY les dj-

. ,qp\ il a Dflo,n que oe raue une bpnne réflexion, pour Vont


iilnJuV t. ,nw ,;*■'■ r j.'jj.j; ■ „ ■ .:_ ■ i_" . ,i_ ... huiji.'j ],».■
(r)"ro\M-lt«:ans, à •-!.'. Sr.-Jeaa , ic colotiel H.iy cendujJSorit
la tionpe- t£*$£>ût'd)imbr'J tHfe*|^s^dé£ltiyefit7'r«at«*r.
<J'nn jeu àe fago»§,

"N
eu "
tourne D ^^^i^1*'^?^^ 1«H . »***
.■i^cyno3->.."n niw^i'<iJ i jiiiiiw^b irrt>l
t« horreurs «fiélà ïôîJats commettent à PhaMWfS
«ù ils roivcne.i^l'hMt«itl**<s 4i**«rrt<*k •péntlai'.t 4efbtif , & où
ils violc%„|r.'5iiîlpi»<>i<51M^tti«i*«>!0<ejfa' mHtv«no indçhé

Voycc comme- cora^fla,^^ ^-^ ^ Jf)ûl?bh liiM

On ùbfe^ïîff^'qlripi (KW*àirt9 fêtittV, &


les i-ieees i!c quinze- i"pl« rYjl jajtJUjMS inrriniVciiicmcru dix.
•Un bon prilotc prit la paiok-, SC ait : M(ff:eurf , tfVtfflf <f«

„fafte 'tki ,j#é»a°6i& to 'eanfiit tutàfp) tepiifend fur< œkf

Vous que « tout ce cjiii porte ^liutneùeft^qtrjojpaïui wjïmui».

2«iftTr «w'HWÉVùW1, àf^rcW'^r'rfi rfVrf bijtvjWs*treR>in ,


î*iVtirtib^:cr•rsi.i,.■^<J^filr^eic^,|, Wîi'/'finSH ^';fliref'îfêVpf4-
"fiallcSJ 6i.-rto^k( frùie-'Hes' ^.RHii 2fijftoS?W' p%n'ird ,
V- Tfc 'piiùéit': enfaittr de ■ 'fa vmAJ-mM&v.aôw W ta Svok
o»<rtf^"-Y- b. ami ;u c\ vjr. . :u;.m7','iv.TY'.-- '" »J»«Mb
^beTIl sop•-iio/t» '''••'•' •;■ jj ^ipiM'-r"-"'*" 1,J.itf\ 3V
^«iimrjs'biûVi;'''']"' : 'w;i?H 5n ?'-'-«J!«;VnK

*» W 'lieu «? WfiW ^"rf confluence / fftt


» ta enruiiiier ■ une tqa* U> dwret» frmnt-iuiniâvi» "Ar-4 à
■ipèfibT tfc (obi <esuttraer>i:rtt.,<Jou*,. & ptoss&blcju* t'aient
iceJsillïtS-.W-^cwil^airc. caifi"»' 4rtftcw|*C! -»^oi* s!
;»o;jrî 3b usl r.o'ï.
h*v
ifrr*rt!oS 115 ,'?..iLrrr k smaîoii mit» »

latre çoius
gc, de camtc
Î'iti'on n'envoyé cliiifclWt'ia 'gàftitf'i "Cùr umi3 fanM» Dieu
«fcéjtte paot^e-m^ùitTftei^ne:1 aîf toems'âe la r ..-flexion,
ii.£i-éiÇEîK£ tbujpuf^'e» moyen «foux & jYat-(ioH(jue a. là
vengeance illégale & incertaine d'un^carcehde deË. 'SS
ce que dit le frère CL de.~G*«p*»priecé de famille efl vrai ,
(comme on n'en doit pas douter, guifau'iljje Ji^^Mr
même ) , en -paot dfcvé qae* «eTsidet-îà a 'eu un furieux: droic
U'aîiiell'e^^lpt^yi^c, à .-« , fujet-là FeùrFre-' du ■' fàur*;'; (ta
dimanche' i^ ijpfo .^àj^^age ^ja geisecoitYlrw li^eajirvi

Feuille d» jÎcn*9oFerfl^ «fcW^ ' ,B0' ob • ""JJ


..Y«**cftffcfc «»1* ^btft'.amtjft.n°-»b »W "om ***

On a obfervé que ee-fonr-lçrfrtSfrfois qui ont le mien*

vi-nbX
igd«M

J * . Sf. fames's Chromcle.

commiflaire dfc!W teftron'■• tlù Thèatre-f'tariçais ^. .frS,»ieu«^


perfotuie, pas rriélie'-lç cuîffre 'Gcrfits': ce' lerpiçr',,çjr)jroj
dant r«ee&iîbn ^'fair'etrn'cbiip ^ttV'vâuir«r.Jr^jjrigc/ ^cfllfc,
te brave totem; a "meTïTÎ^'W nous •attribuant et coasïst
ie fa corrwofifmn Çopt/^4g?r^ciDaWPnali3jpEb*àeà^ne
fïikreoMaétiaf:ion [jk»'vf&'<ff<^(jl n'joftiW •*rès4tbîtfj^*

ïréffll
tt"iP?'fiASK"ftu-fc Miwiwni * simili •-»'«««f/1
«3*
i in* ib sliioâ -,b .jjhn.iq ri at i7a»Tl *j; :,i> "P *
•W*J jik jL ii'uwiuti ,»tfob «i" 3iob ",v r!0 *fnn,0>"'
SW"ffnWÏ?fe*k#kfi«|l»i4B corps po , ( saam

^^c?.c<J^eà^iS^aâfeVat}^^^bfiK
Ne trouvez-vous pis là de la contradiction?
Non, du tout , c'eflt^rffejib *J!fc/ïopftn)ltfefc »«'*»*
Des mots Ne dît-on^as^ j'jiw -Atett U.yppodreme
A'gauche , un homme honnête, & pas un honnête
honvtu
Jtnsifii :;1 ït£> rtp\

ru nymiu^uio ,1 m iHcic-pacric. i^ U'jminitç. iccatVMtfcdiU


jeohe nKnîftré^iui,pferfertrâ,,pïïJ deTcfefu/çr. a leurs wotr
Ênwes ftttatt**. CiPftnt'toatt.cWu'*;1 S t\iïfc »v£ i^ufo
tke ; ils défirent changer de maîtres, rien n'eft plus naturel.

La ville de Phalibour£"^m^7iïfiji?à' _ préknt , nMroit

fts-deerns pourront bien faire réïurer t-oiis c* canons-li


C 4P.8 )
iîaos leurs places; maïs comment réparer 1: mat 'Ce'qai
éft fait eft (ait... Si la révolution ne fait pas naître tous les
enfans de Phalfbourg avec l'efpnt militaire ,• ilfaut avouer
qu'il y aura bien du malheur.

1 Nous exhortons les Parifîens à nommer pour leurs. dé-1


pûtes, les Ceurs Condorcit , Brijïvt de f'aiViUe, Ker-
faint, Laclos, Cerutti* Garant de Coulvu, & fillette
Je philanthrope : ce font tous gr;is trï.s-honnète».',. tièsr
capables & très-bons parriotes , on doit nous en croire
far noue parole ; nous hê fo;nm:s affurémeiH pas fuir cas.

M. Pltt eft jeune. à la bonne heure ; mais cet en


fent a fait de grandes chofes : il vient de d'dler des loixX 3.
laRu(lie,& ileif furie point de Conclure un t miré de com
merce entre cette puitianec & la Grande-Bretagne. Flût »■
ciel que certaine aifemblée eût à fa tête un enfant comme
^C*lui-li ! La France û: feroit pas aujourd'hui aux abois-,
N_^ Saint-James's ChronicU.
Errata du Numéro d'hier. ■
Tage 4SÉ , ligne y , pour trois ralfons ; life[ , par trois
raifons. ,
tktg. 487,' lig. if, aptes avoir lu, fnppfémeot , &c. ;
iife[, après avoir lu le fupplémsnt , &C.

Avis.
Lès performes dent l'abonnement expire à la fin
de'; ce mois ,fofu priées de le faire renouveller au plu-
tôth , afin de ne point éprouver d'interruption.
es
On s'abonne poyr ce Journal rue Percée Sa;nt~
Andté-des-Ans , N.° 2T.
Pc l'Imprimerie du foiKnal de la Coui S: de la VîHt,

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