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EUROPEAN HISTORT
A\TDTHE COUNTRIKS
OFNORTHERN APRICA
FKOM TIIK
BEOUKsT OF
BATARD CITTÏTNG
OKNEWT0R.K
class of l900
SUIT
( N° 38. ) jWffj^^ ^
LA ROCAMBOLE;
o ir
JOURNAL DES HONNÊTES GENS ,
À V I s.
MM. les abonnés qui ont reçu ce ïournal depuis le
premier Juillet, sont avertis qne leur abonnement est
•xpiré , et sont priés de le renouveler. (Dernier Avis.)
NOUVELLES POLITIQUE^. \
MjiioâÀiîoNs^
Dit Lùriil i$ oàùhrt.
' TfcVmigration eft toujours incroyable. Il efi arrivé nîet
un grand nombre de perfonnes des deux fixes II paiTèV
tous les Jours un grand nombre de foldats qui fe deguifent
pour arrieer aux frontières. M. le Duc aie Fit\-ta..: cft
ieparti pour Coblent^; après, avoir .fait;paffe'r iîo , Bas-
Officiers & Soldats de Dillon. — Îioyal-Suedois pafT*
à force , Officiers & Soldats. — Les Officiers d'artillerie
commencent à palier , ainfi que ceux dii géni;. On a
compté aujourd'hui , depuis' 6 jufqii'à. 7 heures du foir^
6^ ivojtures'. i \ .' . . V
Les Princes ont reçu une adreiïe de la Noblsïfet di%
Périgord & de 356 membres du tiers-état de cette pro
vince , qui demandent à. palier , . fuivis de ,zombie de*
leurs. — Il va auflî y avoir une nômbreufe ëmisi'àiîpa
d* tiers,-état d: Normandie , de Picardie , de. l'Auver~
gne & ..du Limoufin , &ç.
.- . ( 37« )
v
(38a )
J'en pleure du matin au foir!
Lire aux cicux n'cft pas mon affaire;
Jamais , îamais Coco ne me fît mère î
3'étois maîtrçfie & je- m'en confolois.
Bientôt , hélas ! pour combler ma mifere ,
Mon cher Coco , mon grand niais ,
Ne fera plus ni père ni maire.
Paroles & mujlque de madame BAlL,.-CocO%
Tiré du London-ChronicU.
t È G I S L A T I Qt li
Seconde race de nos Rois.
Des lettres lues à la Féanee du i$ Octobre , ont con
firmé lesnouvellas défaftreufes venues de Saint-Domingue:
iL'infurreifUaii y eft au comble i 7 mille nègres armés , &
retranchés i ii8 plantations incendiées & ravagées, ttoi»
Cents blancs mafTacrés ; cette prétieufe colonie prbbable-
taent perdue pour la France ; tel eft , comme nous l'avons
déjà obferve , le réfultat du finiftre décret fur la liberté
des Colons, & des déclamations de l'abbé Gregoire. Cstté
Isle infortunée craint d'éprduver le même f.rt que celle,
de Saint- Vincent, dont les kabitans furent maffacréspat
les Carayhes. Cette con!oncture a paru terrible à 'not
Souverains qui fe font lamentés fur lés fuites funeftes dit
TyMême des ésonomiftes lî impolitiqnement adopté pat
l'aiTemblée confti tuante.. Sire Brijfot les a exhortés de né
pas fe défefpéter , Se cette affaire a été renvovée au comité
de marine Se des colonies. — On a lu & approuvé en-
fuite la forme en laquelle le miniftre de la guerre fubi-
roit fon Interrogatoire. CapucIncS - ChabOT , le glorid
.patrl dé tdutes les opérations l:'giflatives , vouloit y ad-4
ditionner un interrogat d* fa façon , que l'on ex-révé
rence a abandonné. — L'ordre du fonr rouloit fur les trou-
Vies religieux. Les Rois Taillefer Se Ramoiid ont paflé;
parlé potin... ne rien direi Enfin tous les mit.iftres font
fcntrés : on â lit le décret de la veille qui a!ournait le
Miniftre dé la guerre à comparoître & à rendre compta
«Se fa conduite , ce qu'il a fait au grand Contentement
de l'affemblée , én offrant même à cîiaciin des mem
bre» de répondre à toutes leurs queftions. — Ou à
décrété , dans la féapee du 30 , que Monfieur i
Hère du Roi, fera tenu de rentrer en France dans deu£
<%)
moisi à compter du jour de la proclamation qui lèri
Faite le 3 novembre. — Le fauteuil prëïîdental a été
décerné à lire Verniaux qui s'y eft afïïs. —• D» nouvelles
dépêches de Saint-Domingue annoncent que le raffemble-
ment des Nègres fe porte à jo mille , & qu'ils font
campés à trois lieues SC demie du cap. Le monarque Brijjot ^
qui ne croit qu'à ce qu'il voit & qtta ce qu'il touche dé
fis deux mains , a élevé de nouveaux doutes fur cette
terrible nouvelle ; mais fon iu'crédulité a eté combattue
en ces termes par le Roi Tarbé. M. Brijjot révoque eri
doute la véracité des nouvelles données par Edouard t
planteur Anglais, homme três-ejlimé ; mais je demande
rai â mon tour quel homme c'est que M. BrissOTï
Sur fa motion ^ le foin de pourvoir à la coufervation dé
la Colonie eft renvové au Roi , qui a dejà ordonné l'em
barquement de 1,300 hommes pour Saint - Domingue i
&. en fait préparer un plus conlîdérable encore. — La
feance du 3 1 s'eft ouverte par une reclamation de Ca-~
puclho - Chabot , fur le verbal de la veille, rédigé dé
manière à faire préfumer l'innocence du Miniftre de la
guerre. Cette motion , appuyée pat lîte Merlin , a été
imife ?.u rebut. — Quelques Majeftés ont propofé des ad
ditions à la loi des Juré» , renvoyées au comité de lé-
giflation. —< Rapport fur le remplacement des Offi-
fciers émigrés. Il fera fait d'ici au premier de dé-
terab^e uno revue générale de l'armée , depuis les
ïolda£s jufqu'aux maréchaax de France en préfeupe des
officiers municipaux ; les 6fHciirs feront tenu$ de .fignet
les procès verbeaux : ceirx dont la fignature ne s'y trou
vera pas , & qui ne juftifieront pas d* leur, congés
feront déchus de leurs emplois & déclarés incapables
d'en jamais remplir dans l'armée. — La difeuffion dit
projet a été ajourûée à 3 jours. Le monarque Isnard t
à récité eufuite à l'afXcmblée le difeours contre les
(388)
è*mîgrans, dont il avoit régalé la veille la facobinaîl'e.
Frappe\ , s'eft-il écrié, ne tremble-^ pas devant le fan
tôme abattu de la noblejje . Les confpira-
zeurs fînt lîs plus abominables des fce'lérats. .....
fi le feu du ciel étoit dans mes mains , je le lancerais fur
leurs têtes coupables ... Le vœu incendiaire du fire Ja
cobin étoit applaudi avec la plus grande intempérance ,
quand le miniftre de la marins eft venu annoncer qu'on pou
voir fe moquer des intentions hoftiles du Dey d'Alger,
& que notre madne étoit fnr le pied le plus formidable.
Le mîniftre des affaires étrangeres n'a point fait un
rapport auflî fatisfaifant. — Les puiflanecs étrangères
ont répondu à la notification_ qui leur a éti faite de
l'acceptation du Roi, que fa Majefié ne jouiffbit , ni
de la libeite morale , ni de la liberte, phyfique puif-
qit'il avoit accepté. — M. de Montmorin a en même
tems annoncé fa retraité du miniftère. M. de Sdgur, nomrri
pour le remplacer a refufé & eft parti pour la eampa
gne. La formule de réquifition à Monfiiur frère du Roi
lue à la féance du icr novembre, eft ainfi conçue
« Louis-Stanislas Xavier, Prince Français. L'afsem
ilée nationale de France , vous requiert en vertu d-
la conftitution Françaîfe , titre 3 chap. i , feSlion 3
art. z , de rentrer eri France dans le délai de deu:
mois, à dater de ce jour; & à défaut , vous fere\ cenj l
avoir abdiqué votre droit à la régence. — On a enfui; e
décrété l'émiffio» de 300 millions d'ajjîgnats de cent
fols , qui après leur fabrication feront dépofés aux
Archives Nationales. Voila tout ee que cette féance.
offre de remarquable.
LA ROCAMBOLE,
o u
JOURNAL DES HONNETES GENS -| .
SITUATION PRÉSENTE
Des affaires étrangères.
Thermomètre dé Varis-.
La rhiferé du peuple augmente tous les {ours d'ùnè
manière effrayante & Ton mécontentement , qui commencé
à éclater peut dévenir funefte à ceux qui , en l'Jgarant t
ont multiplié fes calamités au point qu'il lui fera bien
tôt impoflible de les fupporter. Déjà il fe plaint d'avoir
été trompé par fes mandataires : ils nous avoient pro
mis, dit-il k que la conftitution feroit polir nous une
fource abondante de bonheur. Nous l'avons attendue i
cette conftitution ; nous àvdns fouffert taille maux avant
de l'obtenir , & maintenant qu'elle eft faite , acceptée:
par le Roi > nous fwnrnés encore plus miférables. Ceul
(3^) .'
qui nous faifoient gagner la vie fe font éloignés & diP-
paroiffent chaque jour. Nos députés eux-mêmes , enri
chis des biens du clergé , paffent chez l'étranger après
avoir quadruplé, dit-on, la dette publique Se rendu la
banqueroute inévitable.
Telles font les doléances du peuple Pour l'appaifer ,
on lui infînue que les émigrans font encore plus malheu
reux que lui , qu'ils manquent de tout ; que le befoin
les forcera de réntrer dans leur patrie , & qu'alors l'a
bondance renaîtra. Mais le peuple croit auffi peu a ces
fornettes qu'au compte de M. de Montefquiou ; & le
rapport qu'a fait M. de Montmorin , dans la féance du
3,1 , le perfuade de plus en plus, que l'orage fe forme
de toutes parts & qu'il éclatera bientôt.
MÉLANGES.
Sare sare-(i).
Massacre d'Uzès. , t
LÉGISLATION.
De l'Imprimerie de la Rocambole.
»jg&ggK»^ ( N'° 4O. ) ig^ÉgpÉ^
LÀ ROGAMBOLE,
6 u
JOURNAL DES HONNÊTES GENS % .
t'OMBRÈ DÉ MIRABEAU.
( Là. scène est au Panthéon des grands
liommes de la révolution. )
Il est minuit. L'ex-Roi Cam.. ; une torche
â la main , s'avance à la tête de la Jac
querie du manège i vers le catafalque dit
grand Mirabeau. Surpris d\y rencontrer
Targinette , il s'écrie :
Eft-ce vous , Târginette ?
T A R G t N E T * À.
Ejl-ce toi , cher Càm . 3
Quel Tort nous réunit £ près d'être penrius !
C A M . .
Qu'entends-Jé ? de quel mot frappex-vous mon oreille j
Nous, prets d'être pendus l
Uo«)
I
. T A R G I N E T T fi.
Eft-ce grande merveille 1 '
C A M . .
Hélas ! non ; & s'il faut avouer ma peur ,
Heine , depuis long-tems îe crains bien ce malheur*
Mais dans ce temple iaint quel fujet vous amene ?
Targinett E.-
Un fonge. . . .
La Jacquerie du Manège.
\ Oh ciel ! un fonge aufli nous met en peine.
C a m . . , à part.
!V!ais îe ne fuis donc pas Jout féul mauvais rêveur !
( A Targinette. )
Ih: qu'avez-vous donc vu qui vous ttouble le cœur J
T a r g i N e T T E.
Avec mes jacobins j'errois dans les ténèbres ,
Soudain de tous côtes j'entends des cris funèbres..
Sous mes pas chancelans un gouffre s'eft ouvert ;
L'appareil des gibets à mes yeux s'eft offert.
Un fpcftre me faifit : Ah! monftre abominable !
Voici de tes forfaits le terme redoutable,
(Dit-il.) Au même infiant je me fens étrangler.. .r
Que faire?. .. Vous fentez que^je n'ai pu parler.
En vain vous accourez pour fauver Targinette î
J'ai la douleur encor de voir votre défaite.
( 4?7 )
Pour me -fauver , hélas ! vous vous êtes perdus.
Et vos corps dans les airs demeurent fufpendus.
Que' pehfes - tu , Cam. . , de ce rêve fmifrre i
C A M. .
Que des décrets du ciel il eft l'affreux miniftre.
La Jacquerie, en sànglottant.
Ah Dieux ! nous avons tous vu ce trifte tableau ,
Nous venions là-deffus confulter Mirabeau.
T A, B. G I N E T T E.
Eh bien , puifqu'en ce lieu même efprit nous rafferable ,
Amis , nous allons tous le confulter enfemble. '
C A M.
Âmis , vous le voj'ez i nous n'avons plus d'efpoîr,
Et déjà je prévois tout ce qu'il faut prévoir.
Msis puifqu'il faut mourir par «a honteux fupplice ,
Qu'avec nous , s'il fe peut , la nation périffe.
( La Jacquerie applaudit & fe retire pour aller méditer
de nouveaux forfaits. )
SABBATS JACOBÎTES.
Des î & 4 Novembre.
Sous la clochette du pieux frère Condorce+.
Depuis long-tenis des profanes non initiés aux miftères
diabolico-ï'acobiteis s'introduifent dans l'antre où les Cy-
elopes de la révolution forgent la Poudre qui ravage U
France & msoace l'Europe. Xet abus a frappé plufleur»
de nos adeptes , & frère Moreton a préfenté un projet
de règlement en onz.e mortels articles, tendant à préve-
nir l'admiflîon de tous ceux qui n'ont pas été jugés di
gnes d'être marqués du fceau de la bcte. Cette lecture a
entièrement rempli le fabbat du 3.
La fociété des Nomophiles eft venue fe plaindre dans
relui du 4 , de ce que les couronnes qu'elle avoit portées,
dans une hotte le 7 oélobre dernier , pour être distribuées
aux arcs - boutans de la révolution , s'étoient fanées dans
un coin poudreux , au lieu d'être fufpendues à la voûte
de l'antre jacobite , felon la promeffe folemnelle de
rex-préfident Briff'ot. — Répondu que ces doléances fe
ront prifes en. confidération. frères 'Delplanque , Rojb
& Affènet , huiflîers du manège qui avoient émigré chez
les Feuillans , demandent avec compon&iôn d'être réin
tégrés dans la bande &font admis à la féance ; ils font
fuivis par un homme & une femme , porteurs d'une of
frande de 3$ liv» 17T. 1 Iiard , ramafTée dans les tri
bunes & deftinée aux foldats de Château - Vieux , domi
ciliés aux galères, de B«/7. — Les fabbatiftes fe ruent
enfuite fur les émigrés. Doit - on porter une' lai contre
eitx ? Faut-il Us punir * Qui font-ils ? Le Démofthène
Jacobino - bâtard qui propofe ces importantes' queftions
regarde d'abord la loi à peu près comme inutile ; mais,
nul doute , dit - il , qu'il ne faille attaquer l'arbre pour
détruire les branches , Si ces branches font les foi-difans
princes Français qu'il faut exterminer , aimî que les Mi-,
niftres , les potentats, & jufqu'à ce petit faquin de Dey-
d'Alger, quia l'impudence de fe croire un grand feigneur,
tandis qu'il n'efl: que le chef d'une poignée de brigands.
L'éloquent redreffeur des torts conclut au prompt réta-
blifferaent de la haute^cour nationale , à la convocation
.
(4io)
des jurés & au fupplici de tous les Rois & Princes de
l'univers, nés & à naître. — Atteint de la. mime hy-
drcphobia , frère Blancheneuve empaume la parole 8c dit i
« A demain,, frères, à demain le grand décret fur les
émigrans. Apprenez que tous les députés patViot-.s fit
font coalifés contr'euic! Tempus eft il eft terris, qu'après
avoir donné aux peuples l'exemple d'une fainte ipfurrçclion
contre les defpotes ,- nous leur apprenions auflî que ,
réunis fous. les étendarts de la liberté, nous formons une
phalange epouvantable ! il eil temps tempus eft, de
forcer ces petits tyrans (les Rois de la terre) » nous
communiquer leurs grands projets : tempus eft. Mais,,
frères ik amis , les plus grands coupables font les Pp.inces
Français ; ergo donc c'eft coutr'eux qu'il faut diriger
tous nos efforts ». L'orateur parcourt enfuite la conduite
des Princes depuis la révolution. — « Ils ont quitté leur
patrie , dit-il , -parce que la liberté les affligeoit &..qu'its
n'étoient point accoutumés à la douceur de fon règne'}
il faut donc porter coutr'eux un décret-, ne fut-ce que
pour élever à la patrie , au milieu du délaifiement de
fes enfans ingrats, un hommage des mains de les vr, ;.s
enfans. Mais comment convaincre les traîtres desr crimes
dont nous les foupçonnons 1 La loi veut qae les cou-pa-
» bîes foient entendus » ! Ceci paroît embarralTer un peu le
déclamateur ; mais un jacobin n'y va pas de fi Pils, &
voici comme il tranche la difficulté : * Nous enfreindrons
la loi qui porte qu'on ne peut condamner perfonne fans
l'entendre ». — Ceci n'a pas befoin de commentaire. —
Puis voici venir des dépulalions , celle du corps électoral,
qui ne veut pas que M. Bnilly , maire de Paris , pafïe
au département où il a été nommé fans avoir rendit
compte de fa geftiou , ce qui eft très-fufte ; & finalement
des émiflaires de la fociété fraternelle qr}i communiquent
( 4ti )
i U Jacquerie un projet d'arrêté au fujet des églifes
prêtees aux prêtres non - affermantes.
L'abondance des matières nous force de renvoyer au
prochain numéro le détail des fabbats fuivans. Frère
Thomas a communiqué , dans celui du 6 , une lettre
écrite la veille au comité de correfpondance par l'efpion
patriotique Boldiron , celui-là même auquel nos Monar
ques accordèrent , le i de ce mois , les honneurs de Ta
féance. Sa lettre , datée de chez le coramiffaire de fa
feétion des Lombards , porte qn'il y eft détenu , a:cufé
de vol par le bruit public i il reclame l'afliftance des
bons frère» , & finalement l'affaire s'arrange & le protég-i
eft lâché.
Thermomètre de Taris.
MÉLANGE S,
Le singe vERtf»
LÉGISLATION,
Sur la demande d'un fecours provifoire , demandé dans
là féance du f i pour les commis & employés des fermes
fupprimées, lire Gouffïac, monarque ruflaut , ôtant fon grand
chapeau pointu & fon gros bonnet de laine , a dit : ah ! je
voyons ben. qu'on ne donné ici des fecours qu'aux gens
favans de leur croix dt par Dieu & qui fxiviont écrire :
Ceux meneurs les commis aux barrieres qui font des
gens de lettres , faveht demander & on leur donne ben
vîté; mais dans nos campagnes , qu'il y a de pauvrei
bonnes gens qui perdent davantage , à ceux-là on ne
leur donné rien du tout , à caufe de ça je demandions ,
moi , l'ordre du jour ; Se à caufe de la motion ruftique ,
le provifoire demandé a été renvoyé au comité de liqui*
dation. —L'académie de peinture, &. de fculpturc , admife
à la barre, à prétènté une pétition contre fes détracteurs,
qui , ne pouvant s'élever à la. hauteur du génie croafl'ent
contre lui. — Répondu , que l'affemblée S'occupera de tout
ce qui peut concourir à l'état des beaux-arts. — M.
Cl»ivière , également admis à la barre , a propofé un fit-»
perbe projet de finances dont l'objet est d'arrêter le rem-
bourfement des offices, brevets, maîtrifis Sec, fauf les
emprunts^ — Renvoyé au comité dés finances, & l'auteur
de l'équitable projet admis à fieger parmi nos fouveràins.
— Giand & fubliine défintérelTement des fameux Mangin
& Drouard, citoyens de Varennes , qui donnent aux pau'
vies de ce. te ville , )e prix de leur attentat fur la perfonne
fierée du Roi. — Applaudiffemens, décret qui ordonne qu'il
fera parlé honorablement de ces deux perfonnages dans...
le verbal. — M. Montmorin , aceufé de n'avoir pas né
gocié la grace des galériens patriotes de- Brejl a envoyé
fa fu'ffificatioh , qui a été renvoyée au comité diplomatique
pour l'éplucher. L'ambaiïadeur d'Angleterre a notifié offi
ciellement les fecours envoyés par mrlord EJfmgam aux
habitans de S. Domingue , & il a été voté des remerciemens à
la nation Anglaife , au gouvernement & à milord Effinganu.
Il a été propofé dans la féance du 6 de prier le Roi
d'envoyer le plus de troupes poïfibles au fecours de Saint-
Domingue. A cette proportion , fire Merlin , qui h'eft
pas Merlin l'enchanteur, mais bien Merlin le fou. erain ,
a cru déjà voir à l'es trouffes tous les émigiés , fuivfs des
Hulhins , des Pandoures & des Talpaches. Quoi , s'eft-
îl écrié , dégarnir les frontières; N'eft-ce pas en ouvrir les
portes à nos ennemis ? On eft heureùfement parvenu à
ca'mér fa frayeur. — Les adminiftrateurs du département
de Mayenne & Loire annoncent que î ou 4 mille per-
fonnes armées donnent la chafje aux prêtres jureurs. —
Sire Camion ajoute qu'on en fait autant dans le difhicl:
d'Angers', & qu'un curé y a été affaffiné. — C'cft comme
chez nous , fe font écriés les monarques Goupillait ,
Gofj'uin , Gouthon Se Merlin. Nous croyons inutile de
dire que tous ces troubles relig'eux , fruits amers d'une
intolérance coupable & impolifîqùe font attribués aux
fidc'çs rciniïhes du dieu de paix. Le Roi Ifnaid a épuifé
l'épouvantable tréfor de fou éloquence pour prouver
(4*9)
«îu*ïl étoit terns que Vorgueil de l'ençenfoir s'abaïjfât
Jbus le fceptre de la fouveraineté du peuple , & que les
rebellas fuffent e'çrafe's fous la force & fous la volonté
générale. — Le rapport des mefures à prendre à ce fujet
cft renvoyé au fur-leudemain. — M. Bertrand , électeur
du département dn Gard , admis à la barre , s'efforce d'y
juftiner l'infurreôion de« lbldats du 38° régiment, ci-de
vant Dauphiné , aceufés d'avoir chaffé leurs oîEciers , Si
menacés de voir exécuter contr'eux la loi martiale , dont
il demande la fulpenfion. — On a décrété le renvoi de
cette affaire au comité militaire , & la communication au
iminiftie de la guerre pour en faire le rapport. Voici,
venir enfuite les vainqueurs de la Bajiïlle , qui karan-
guent leurs maîejlés légijlatives , qui font applaudis Se
admis aux honneurs indicibles de la (éance.* Puis arrive
une fi'e de plaignans. — Deux maréchaux-de lîigis , qui,
renvoyés , difent-ils , de leur régiment , fans ombre ni
figure de procès , veulent être jugés & fervir la patrie.
M- de Moreton, ancien colonel du régiment de la Fère,
qai fe plaint d'avoir été deftitué arbitrairement fous le
miniftère de M. de Brienne , & éconduit fous le règne
de nos feux Rois. — Enfin M. Dubois Décraff'é, •élec
teur de Paris, efeorté de deux autres, fe plaignant auflî
que M. Bailly ait été porté dans le département fans
avoir rendu compte. Son dire a eté renvoyé au comité
de légiflation, & celui des premiers au. comité militaire.
— On a lu dans la féance du 7 une pétition lignée de
plufieurs citoyens de Paris , dont l'ob!et eft d'obtenir la
révocation du décret qui ordonne la formation en 3 régi—
meoi de la garde foldée de Paris. <— Grand vacarme,, 3c
rien de décidé. — Un membre du comité militaire a fait
fon rapport fur l'événement arrivé à Marfeille , le zi3 du
mois dernier, au fujet du régiment d'ErteJr ftt'tjïè. Cette
affaire a été. renvoyée au pouvoir exécutif. — Une lettre
( 4*° )
du gouverneur de S. Domingue , lue à la féanee du î ,
confirme les défaftreufes noavèlles déîà données fur
cette malheureufe colonie. . Le gdufrerneur con
clut le détail qu'il en donne par dire que l'on croit
généralement les nègres dirigés par des blancs fcélécats Se
gagés ; s'il en eft ainfi , ajoute-t-il , la colonie eft perdue
fans reflource. — Le Roi Ducaftel a enfin fait fon rap
poit fur les emigrans. — Décrété que tous les Français
raffemblés fur les frontières font dès-à-préfbnt déclarés
fufpefti de conjuration; il leur eft enîoint de fe fépavei
avant le premier janvier prochain, fous^ieine de mort. — •
Les revenus des condamnés par contumace feront perçue
au profit de la nation , fans préjudice des droits de leurs
enfans, parens & créanciers, antérieurs au préfent décret:
Les biens & revenus des Princes Français , des fonction
naires publics civils & militaires , les traiteaiens & pen-
fions accordées par l'état aux abfens fans congé, font
fequeftrés' dès ce «moment, deffenfe de les payer fous
peine de deux années de gêne. — Tout fon£lionna»<e
public qui s'abfentera fàns congé fera puni comme un
foldatdéferteur. — Il fera formé de fuite une cour mar
tiale. — Tout embaucheur de foldats pour l'étranger fer*
puni de mort. — Il eft; furcis k la fortie des armes ;
chevaux & munitions du royaume. — Lefdits objets feront
faifis dans la diftance de 6 lieues des frontières. — Lfc
Roi fera prié d'avifer aux moyens à prendre contra les
puiflances étrangères qui fouffrent le raffemblement fur
leur territoire , d'après le plan qni lui fera tracé. — Tels
font les décrets de cette fameufe féance.
On fouferit au Bureau rue Montmartre, N6i
Zip, pris le paffage du Saumon , oà l'on eft prié
d'adrejjèr les lettres ., avis & réclamations , en affran~
ehijfant le port. \ ,
De l'Imprimerie de la Rocambolei
LA ROCAMBOLE,
o u
Thermomètre de Paris.
Sâbbats jacobites.
Des 6 & 7 Novembre.
Sous la ehochette du Pieux CondoÀcet.
Venez, les bien aimés de Targiriette , l'élixîr de
tous nos affidés ; venez siéger au sabbat dont vous
êtes l'ornement & la gloire. Hélas ! sans vous qu'allions?
nous devenir ? Ah ! si pleins d'une républicaine au
dace vous n'eussiez hapé au colet le Roi des Français ,
sï vous' ne l'eussiez ramené , bon gré malgré , dans
sa bonne viile de Paris , c'en étoit fait sans doute ,
nons étions tous pendus. Venez, intrépides^uitio^reî dii
patriotisme , invincibles talpaches dé la liberté , fiers
hulans de la révolution ; venez vous enivrer du tor
rent d'applaudissemens qui vous a été préparé par les
braves jacobins. — Tel est à-peu -près, dit-on, la su
blime harangue prononcée aux fameux Gentil &
DroUET , citoyens de Varennes , lors de leur recep
tion au grand sabbat du 6 de ce mois , & qui a failli
les assimiler à la grenouille de la fable.
Après des claqu=mens de mains horriblement bruyans
& longuement prolongés , frère Dufoumy a demanda
l'exécution de l'arrêté jacobite portant que « les noms
de ces pousse- culs royaux seront inscrits en lettres d'or
sur lin marbre noir , do:it on intrustera le principal
pilier du repaire. » Cette importante motion a été
interrompue par frère Rœderer. ss Amis ., voulez-vous
savoir ce que font nos émigrés en Allemagne ? Voici
une lettre que j 'ai reçue de ce pays-là , vraie comm e
la vérité; mais taisez-vous si vous pouvez, & dressez
les oreilles. — Les aristocrates se donnent plus de mou-
S s J
< 4=4 )
ventent que jamais. Leur espoir est d'engager le Roi
dans ' ieUr parti ; ils paroïssent entierement anéantis ;
ils veulent lever des régiment , & ils se sont adrestét à
plusieurs Princes de ma connaissance ; ils y réussiront
s'ils payent bien 6v d'avance ; sans cela , ajoute le
Octé petit Jean , point d'argent point de Suisse. Le
numéraire abonde chef eux. Les Princes vivent avec
beaucoup d'économie. L'entretien des réfugies coûte inoi -
mément. Le Prince Condè paye tous les jours 3 5
kreta%ers à ceux qu'il ne peut admettre à sa table.
L'ambassadeur de Russie est toujours en l'air , & vol
tige d'une Cour à l'autre ; il doit se trouver à Ratisbonne.
Cn dit que les Princes veulent négocier un grand ca
pital en Hollande. Le plus grand nombre des réfugiés
est à Cablent^. Les Princes ecclésiastiques jont, le plus
pour eux. Il y a un nombre prodigieux de piètres. Plu
sieurs maisons religieuses ont ordre d entretemr pendant
quin%e \ours les nouveaux venus. » —. Puis frère Tho
mas rapporte la déconfiture arrivée à l'honorable
espion qui en reconnoissance de la petite farce pa;
tîiotique qu'il a s-i bien jouée au manège , fut admis
le 2 à siésrer côte- à- côte de nos Rois: déchu de ce
haut point ài gloire il s'est vu accusé de vol , ar
rêté ., conduit chez un commissaire , comme nous
l avons dit dans no:re dernier uuméro &c. — Arrive
(rr uice le grand . arra au nom duquel tout genou
fléchit dans. !e sabbat. — S^vea -vous.,. dit-il, que nos
frères de Rennes se sont avisés de recevoir le renégat
Chapeliier dans leur sein ? Pour pnnir ces étourdis ,
privons-les de l'honneur de notre correspondance , jus-
quà ce qu'ils l'ayent chassé ; & les sabbatistes s'çcrient
( 425 )
tous d'une voix : soît fait ainsi qu'il est requis. — Vient
en queue un frère tout frais moulu de la Russie ,
qui jure , fit de îacobin , qu'il n'y a pa3 le iou chns
tet Empire , que les troupes fatiguées des dernières
guerres ., sont sur 'e grabat . & que l'Imperatrice ne
peut être d'aucun secours aux émigrés qui ont le pl-v
grand tort de compter sur elle, & même sur l'argent
comptant qu'tlle leur fournit. A cette parade succède
le long & très-long discours de l'ambassadeur extraor
dinaire des jacobins de Brest, sur les galériens du-
régiment de Château-vieux ; malgré le vœu de la France
entière , c'est-à-dire , de la !acquerie , ces martyrs du
patriotisme sont encore au nombre des forçats , par
3e fait du ministre de la guerre. Après cet exposé , ïe
sapeur Auàouîn se lance sur les prêtres ; il ne voi4
en eux que les empoisonneurs des sources ou les peuples
cherchent ie bonheur, & propose la plus extrava
gante des lois que nous crevons devoir soustraire à
l'indignation de nos lecieurs. — On lit dans la séance
du 7 une lettre de frère Lambert qui réclame l'exé
cution de la loi portant que , le maire & les admi
nistrateurs de la ville de Paris rendront leur compte
définitif tous les ans , que ledit compte sera imprima
& rendu public. L'année étant révolue , frère Lambert
demande qu'avant que le maire & les ofiiciers mum
cipaux de Paris puissent exercer de nouvelles fonc
tions , ils soient tenus de rendre leur compte : or ,
comme il faut rendre justice au diable même , con
venons que frère Lambert a raison , tout !acobin qu'il
est. — Frère Manuel spris avoir observé qu'il est
très - important d'accoutumer les magistrats à rendre
S s 3
( 426 )
compte , & le peuple à re méfier de l'intégrité de
ses administrateurs , cède la place à frère Jean-de-
Brie qui sonne le tocsin sur les prêtres ennemis de
Baal & de ses autels , il les charge de toutes les ini-
' quités des intrus & les apostrophe ainsi : Alle%, pieux
jongleurs , inocule^ vos saintes fureurs aux héros d€
Coblent^, ou puissie^-vous en enseveli»- avec vous le germe
fatal au monde , dans les déserts de SciOTO. — Le dé
lirant orateur propose ensuite un projet de loi en cinq
articles dont le plus doux est de défendre aux prêtres
xîe porter le costume religieux hors l'exercice de leurs
fonctions , sous peine de trois mois de gêne. — Frère
B'iauTfit fait chorus , & voudroit qu'on comprit sous le
même anathême les prêtres non-assermenté» & les émi-
grans : pour augmenter l'effervescence jacobite , il fait
lecture de la lettre suivante venue , dit-il , de Caën t
département du Calvados , en datte du 5 novembre.
« Dans le moment où je vous écris , on s'égorge
dans une des principales églises, saint-Georges , la
g.'nérale est battue ; des hommes en armes se pré
sentent de tous côtés , plusieurs coups de fusil viennent
di se faire entendre : le directoire s'assemble ,quefcra-
t-il ? Le régiment est parti d'hier : peu s'en faut que
je ne regarde cette guerre civiie comme l'écroulement
de la constitution. » La lecture de cette lettre venue
très à -propos , atteint son but & excite des cris d'in
dignation contre les prêtres non-assermentés , continuel
lement peints , sans preuves & contre les preuves
comme les auteurs des affreux désastres qui désolent
la patrie , & déchirent le cœur des gens de bien. Peut-
on s'empêcher de reconnoître dans ces détestables ma
( 427 )
«œuvres le plan constamment suivi d'anéantir la re
ligion de nQ5 pères ? Pour y parvenir i il falloit sans
doute avilir ses légitimes ministres , & on a employe
pour y parvenir les moyens les plus odieux r depouilles ,
persécutes, leur patience, leur . résignation i leurs
vertus , en un mot , sont insupportames à leuïs' en
nemis , & pour les ex terminer , ils lancent sur eux
tous les traits de la calomnie.
Mais opposons à la lettre Blauzat le cri redoutable
de la vérité. « Les principes atroces de Claude , ai ent
différentes lettres , ont facilement germé dans une
ville déjà abreuvée du sang de l'infortuné Belzunce ;
Caé'n est devenu un nouveau Comtat. Les brigands
après y avoir intrigué sourdement , levent aujourd hu i
la tête avec une audace semblable à celle de leur
cbef qui , absent du pays , y a laissé des scéjérats
formés par lui , pour .souffler le feu dojit il voudroit
embraser tout le Royaume. Le sang coule & le mo
tif qui le fait couler est une infraction odieuse', faite
j)ar des assassins à des décrets formels...... le
curé non-assermenté de Saint] Jean, à l'abri delà loi,
se disposait à dire la messe dans son ancienne église;
les par Jsans de la religion ,aou\elle , indignés , vont en
foule à l'église de Saint Jean % frappent tous ceux qui
s'y trouvent.... Quelques-uns sans doute repoussent
les maltraitemens , & la horde en profite pour fondre
sur les victimes désignées: prêtres non - assermentés ,
nobles , bourgeois , enfin tous ceux qui sont connus
pour préférer leur Dieu & leur religion au Dieu &
à la religion ds Claude , sont poursuivis , arrêtés.»
s s 4.
(428)
fusillés dans lsurs maisons.... 'On compte des morts
& des. blessés , &c. »
Enfin cet affreux sabbat est terminé par une gen
tillesse de frère Broussonnet : il a observé que le fa
meux air ça ira est pour les aristocrates ce qu'est
l'eau pour les Hvdrophobes , ou un homme de bien
pour un jacobin ; partant le frère goguenard fait la
motion expresse de l'adopter pours/e pas de charge,
dans toutes les troupes françaises , afin que si elles
ont à donner sur nos aristocrates , leur musique seule
les terrasse , comme le son des trompettes des Hé
breux renversa les murs de Jéricho. Vive l'ingé
nieux Broussonnet. »
MÉLANGES.
LEGISLATION.
ou
AVIS.
Nous avons compté sur l'honnêteté de plusieurs de
nos Souscripteurs en leur continuant l'envoi de notre
Journal , quoiqu'ils ne nous ayent point fait par
venir le prix du renouvellement. Nous les prions de
l'adresser , franc de port, au bureau de la Rocambo'e ,
rue Montmartre, n* 219, près du passage du Saumon.
N O U V E L L E VISION
du Curé de Schierick. . .
. .. ( 439 ) '
térèt leur dit en soupirant, que le très-haut avoitprp»
nonce dans sa sagesse , qu'il attendroit encore uq
peu à-, temps !usqu'à ce que fut rempli le nombre des
serviteurs de Dieu & de leur frères qui devoient auçsi
bien qu'eux souffrir la mort.
X. Je vis ensuite les Rois des Nations , les Princes .
les Officiers de guerre réunis pour purger la terre des
monstres qui l'infectoient. La trompette guerrière re
tentit dans les airs , & une voix , aussi éclatante que le
tonnerre , fit entendre ces paroles :
XI. Malheur ! Malheur ! Malheur aux pervers qui
sous le voile de l'humanité & d'une fausse philosophie ,
ont plongé l'Empire des lis dans le deuil & la désola
tion.
XII. Malheur aux apostats qui .ont sacrifié leur
conscience aux biens périsiables de la terre.
XIII. Malheur aux sectaires qui ont persécuté les apô'«
tres de la foi, & qui se sont baignés dans le sang des
fidèles.
XIV. Car le jour de !a colère céleste est arrivé, l'ar,
rêt est prononcé. Les coupables vont recevoir le châ»
timent dû à leurs forfaits. Amen.
NOUVELLES POLITIQUES.
'Extrait Sune Lettre de Tournay , le 6 Novembre 1791.
Kh , mon ami, je les ai vus ces émigrés sur les*
quels vos démagogues ont fait tant de contes ridi
cules , & que cependant ils craignent tant ; je les ai
vus , & je vous prédis qu ils brideront les chaînes dç
leur Roi.
Çet oracle est plus sûr que celui de Calchas.
youdrois que vous fussiez témoin de tout ce cjuj
tt 3
C 44° )
se passe ici ; il est impossible de peindre l'ardeur dont
notre Noblesse est animée. Dejà les armes sont distri
buées ; l'artillerie s'avance , elle sera formidable. A la
place des jeunes chevaux qu'on avoit achetés pour les
Gardes-du-Corps , l'Empereur a donné des clievaux ro
bustes & vigoureux. En un mot tout est dans le plus
bel ordre possible. Le-s émigrés ne cessent de manœu
vrer. Avec quelle dextérité ils manient les foudres qu'oH
a confiés à leur mains généreuses ; l'œil peut à peine
suivre leurs mouvemens. Je ne crois pas que les Soldats
de la liberté opposent une grande résistance à leurs ef
forts. Après la manière dont 150 des leurs ont été
traités par dix-huit soldats du Despotisme , ils do;vsnt
bien rabattre de leur confiance , & ils apprendront bien
tôt à leur dépens qu'il est bien plus dangereux de com
battre des guerriers guidés par l'honneur, que d'assassiner
des prêtres & fouttter des Religieuses.
Thermomètre àe Paris.
L'Hidrophobie des jacobins bien loin de diminuer s'ac
croît tous les jours. Ils ont manifesté une joie féroce
lorsqu'ils ont appris que le pouvoir executif refusoit sa
sanction au décret homicide qui lui a été présenté contré
sa famille & sa fidèle Noblesse. Soudain l'antre jaco-
bite a vomi une foule d'émissaires qui se sont répandus
dans Paris pour soulever la populace , & l'on voir ac
tuellement les sans-culonss faire les menaces les p'us
horrib'cs contre la personne sacrée du Roi. On entend
des misérables , pour qui le gibet seroit une grace , dire
hautement: notre volontéfait la loi; lorsque le Roi la
connoît , il doit la respecter ; il doit la faire exécuter.
Puisqu'il ne le fait pas , il est indigne de regner. C'est
ainsi que la plus vi!e canaille échauffée par la tourbs
des disciples de Damiens , s'agite dans la fange de ses
passions , & exhale son venin contre le bon , le sensible ,
le malheureux Louis XVI.
Cependant les jacobins n'ont pas obtenu tout le
succès qu'ils attendoient de leur manœuvre , qui ne
tendoient qu'à détruire tout l'intérêt que le Roi a
su inspirer , pour le perdre entièrement. Leur rage
n'a servi que le parti des Monarchiens , qui se sont
empressés bien vhi de prôner que le veto du Monarque
prouveroit aux plus incrédules qu'il jouit de sa liberté ,
que d'après cela , les princes ne peuvent sans se rendre
coupables de haute trahison , faire la guerre aux factieux î
tt 3
( 442 )
luteurs de nos desastres. Les plus modérés d'entie îe<
partisans de la resolution , saisirent avidement cette"
idée toute absurde qu'elle est; les jacobins en grincent
les* dents ; les honnêtes gens gardent le silence , & ren-
dent graces à la divinité , d'avoir confondu les projet!,
des méchants , & préservé l'Empire des nouveaux
malheurs qui lui étoient réservés.
On s'occupe de l'é ection du Maire & des OfïicierS-
Muniupaux qui doivent iortir de place. M. Dandrë «,ui
sait aussi bien que Ba^de que ce qui est bon à prendre
est bon à garder, auroit bien voulu succéder à M. Bail.jr
qui quitte la Mairie sans rendre des comptes à l'efem-i
pie de ses illustres collègues du manège ; mais l'empres
sement de M. Dandrè à se faire épicier dans un teins
où la doctrine dont il est apûtre consommoit la ruine
de nos Colonies , a fait ouvrir les yeux aux moins clair-
voyans. En un mot les suffrages ne sont plus pour M.
Dandre'. C'est un malheur , qu'y faire ? On n'ett pas
toujours heureux. r.
MÉLANGES.
LEGISLATION.
ERRATA du No 41.
. ' Fag. 438 , !;g. 12 Orîhis t lisez Orthis.
a , ......_
.. -
Ce Journal paraît deux fpis la semaine. L'a-
. bonnement, pour Paris &. la Province , est de
• ..4 liv. pour un m , 12 liv. pour six mois , 6 liv.
. pour trois mois , franc de port.
On souscrit au Bureau rue Montmartre,
*N° 219 , prés du passage du Saumon , oh l'on
est prié d'adresser les lettres , avis et réclamz-*
lions , affranchissant le port \ & che\ Gatey,
Libraire , au Palais-Royal. 4
LA ROCAMBOLE,
o u
REFLEXION S.
ijç^u'it est douloureux pour les Français que la cor
ruption a'a pu atteindre , de voir chaque jour le crime
se reproduire sous une forme plus effrayante, & ladestinée'
de l'Empire dans des mains uniquement occupées à fon
der une puissance monstrueuse sur la ruine de ceux qui
ehérissent encore les vertus sociales & religieuses ? Ce
n'est pasjassez pour les novateurs d'avoir dépouillé l'église
de ses richesses . qui dans tous les temps oÉfroient les
ressources les plus nombreuses à la classe indigente,
victime de cette honteuse spoliation ; ce n'est pas assez
d'avoir avili le caractère sacerdotal , d'en avoir confié
les augustes fonctions à des hommes l'opprobre de l'es
pèce humaine ; il falloit encore calomnier les Ministres
fidèles , diriger contre eux le glaive des assassins & des
bourreaux î faire de la Divinité un objet de dérision
YV
( 45+ ) r
& de mépris ... . . C'est ce que le manège n'a pas
rougi d'entendre de la. bouche du jacobin Isnard ; c'est
ce qu'il a eu l'impolitique d'approuver . avec une im
pudeur dont on n'avoit encore pas eu d'exemple.
Voilà donc les hommes auxquels la Patrie a confié
son sjlut & sa gloire ! Les voilà ces législateurs qui ,
dans leur orgueuil'euse ignorance , veu'ent étouffer
toute idée religieuse, & substituer au culte divin....
le cro:roit-on ? . . . '. l' Athéisme. Mais de quelle es
pèce sont doncces légis;ateurs ? Dans quelle source
empoitOnnée ont-ils puisé ies principes qu'ils veulent
nous inoculer ? Insensés ! ne savent-ils pas que la reli
gion est le premier garant de la durée des Empires ,
& le plus' ferme lien de la société ? Ne savent- ils pas
que les peuples les plus sages & les plus libres de la
terre , ont' été en même tems les plus pieux ? Les
Romains , bien loin de penser comme eux , croyoient
que pour rendre l'union sociale invariablement douce
& tranquille , ils devoient la sanctifier par le lien d'une
Communion divine qui consistoir, dans un accord par
fait d'idées , & un sentim.nt unanime sur la nature de
kurs Dieux , sur le culte qu'ils devoient leur rendre ,
& sur les devoirs auxquels ils étoient obligés les uns
envers les autres. Ce t à ce lien sacré que les Latins
consacrèrent le nom Religio qui signifie redouble
ment de lien ; p3rce que la religion, en même tems
qu'el'e répand un nouveau lustre sur la société, donne
le plus grand degré de force au pacte civil qui unit
tous ses membres. i '-.
Tout autre langage est donc inspiré par l'esprit de
désordre & de dissolution. Eh ! comment pourroit - on
en douter d'après ce que nous avons vu , & ce qu»
nous voyons journellement? \
t 455 )
NOUVELLES POLITIQUES'
Thermomètre de Paris.
SABBATS JACOBJTES
Sous la Clochette du Pieux Coudorckt.
Un frater jazobinus tout haletant de joie ouvre le
sabbat du 13 par cette exclamation : ah ! mes bons amis,
quand vous saure\ le beau coup qu'a fait notre che%
frere Bazire , comme quoi il a escamoté un plan de
conspiration tout frais moulu de la fabrique ! Avec quel
succès il ta dénoncé à l'Assemblée nationale ! Comment
•a fait semblant de le croire véritable l Mais dame aussi »
V V J
( 45*)
c'est que c'est si bien comrouvë , qu'enfin je suis d'avis
de voter des remerciement à frire Bazire , en le priant
de neus raconter cette petite historiette-là. — En atten
dant le narrsteur , frere Manuel , perché sur la tribune ,
dit : « le Roi, vous le savez , a refusé de sanction
ner le décret contre les émigrans , mais patience, mor
bleu , ses amis seront les dindons du refus , & comme
à quelque chose malheur est bon , le Roi perdra un
peu de cette popularité qu'il ne mérite pas ; quant i
nous qui ne pouvons pas l'aimer con-rue oa voudroit ,
nous aimerons la loi , seule L'oie d'un 'peuple libre. »
C'est ainsi que sous un manque perfide l'aati-:r.onar-
chique sociétc prrclame effrontément ses principes ré
publicains , & s'efforce ian? cesse de rendre odieu-. le
plus vertueux 5c le p'us inÇbrt'iné des Rois. — Autre
nouvelle , mes freres , s'écrie l'iilustre Moreton , écou
tez', & il commence son petit conte, en ces termes:
— « Plusieurs bons citoyens , du nombre desquels je
suis , grâce au Ciel, s'assemblent tous les jours dans
un club ou café pour y diner ensemble , lire les pa
piers publics , & préparer les grandes destinées de
l'Empire; voilà qu'avant - hier , sur la brune, arrive
un ancien maréchal de camp , M. Fcidrere , tenant
un billet d'invitation pour un club ; il i'approche, exa
mine , ne reconnoît personne , lit le bi let, & ajoute
qu'il seroit tres-heureux qu'on établît des chibs monar
chiques à Paris. Survient un de nos affinés qui se hâte
de lui donner un exemplaire de la Constitution ; à cet
aspect, l'ancien maréchal de camp sot & pénaud dé
campe sans mot dire , Ôt court encore. Or vous sau
rez , mes freres , que je ne fais, cette anecdote - ci ,
qu'afin de réveiller votre vigilance , contre les clubs
monarchiques qu'on veut établir , ce qu'il faut empê
( 459 )
cher ex totïs vîribus nostris , & par toutes' sortes de
voies & moyens jacobites , Dixi. » A l'instant d'hor
ribles battemens de mains ,'des hurlemens affreux ébran
lent les voûtes du repaire ; le voici , le voilà , s'ecrie-t-on
de toutes parts .... c'étoit frere Baiire ; il monte à la
tribune , & dit : « Le grand , le beau, le sublime de
voir que j ai rempli, mes freres , en dénonçant les
conspirateurs de mon département , & en les plaçant
sous la hache des ioix ! Mais comment ai-je fait cette
précieuse découve, te ? Ah ! plus fin que moi n'est pas
bête, vous allez voir .... Un garçon ser.urier d' Auxfm ,
tout en courtisant la servante de M. Roarden de Mont
pellier , aperçoit une lettre, i! la prend, la lit, & voit
qu'on y parle des émigran*; l'honnête serrurier s'em
pare du précieux papier , & le porte à son maître .•
celui-ci convoque de suite le ban & arriere- ban de sa
famille; la lettre enlevée est lue, relue; il est décidé
que M. Varmer , résident à Paris , l'a écrite , qu'elle
contient un plan de conspiration, & qu'elle me sera
envoyée pour la faire valoir ainsi que de raison. L'es
poir du patriote serrurier & de son auguste famille
n'a point été trompé ," je dénonce Varnier , il est pris,
on l'amene , il nie , mais qu'importe : je n'en obtiens
pas moins un décret qui englobe tous les dénoncés ,
& Varnier est provisoirement calfeutré dans l'abbaye,
hic jacet. » — Un seul point inquiete l'honnête Ba^ire;
M. Varnier est un ancien employé dans les fermes,
le nombre de ces employés peut faire une armée nom
breuse qui , jointe à celle de coblent^ , pourroit bien
renverser les projets de la nation jacobite ! . . . . Cette
idée frappe nos sabbatiites , & il est arrêté que , pour
engager MM. les ci -devant employés à garder la neu
tralité , on sollicitera pour eux une petite gratification
C 460 )
4— Frere de la Source , parlant à tour de rôle dît e
« Ah ah ! le Roi des Français s'avise donc de refuser
sa sanction à un decret qui ordonne que ses frères
seront guillotinés, Si en attendant, les traîtres vien
dront nous égorger ? oh que nenni ! 6k voici le moven
de nous moquer de ça. Il faut porter un decret d'ac
cusation contre les deux frères du Roi ; un tel drcret
n'a pas besoin d'être sanctionné , & malgré les clameurs
de nos ennemis , ils mordront la poussiere & seront
vaincus. » — Les plus épouvantables applaudissemens
couvrent ce superbe projet , & frere Moreion l'appuie
en digne jacobin. — Vient l'illustrissime carra , la perle
de la ilacobiniere , qui après avoir dcbrouillé , dit - iL,
l'histoire de tous les siècles , n'a pu y trouver , &
on l'en croit bien , aucun exemple d'une révolution
semblable à la nôtre , ni des suites de cette révolu
tion , ni de l'influence qu'elle doit avoir sur les autres
peuples de ce Continent , ni , ni &c. &;c —« Forcé d'errer
à l'aventure le grand Carra cherche d'abord à se ras
surer & à encourager sa bande sur le futur contingent.
« Point de peur , mes freres , au moins ; courage , ne
tremblons pas, car , avoir peur de ses ennemis, c'est
être vaincu d'avance : d'ailleurs nous sommes cent
contre un. » Le bravache orateur parcourt ensuite
notre position actuelle , & le résultat de sa soporifique
analyse , c'est qu'il existe une çonspiration contre la
constitution , la gloire & le repos du peuple français .
que les cliefs des conjurés sont les freres du Roi , sé
rieusement combinés avec la Cour des Tuileries ; que
le Roi lui-même veut laisser détruire la Constitution
par la conjuration ; que les conspirateurs divisés en
deux classes sont , les uns à CobUntç , à Vorms , &
Jçs autres en France, On, çompte dans la premiere
U<t.)
classe les parens du Rot & les despotes de l'Europe :
dans celle de l'intérieur, les ministres du Roi, les pre
miers commis des bureaux ministériels , les agens du
ministère , leurs adhérens , les prêtres perturbateurs
Notre déclamateur planoit voluptueusemeut dans le
vague des chimeres , lorsqu'il s'aperçoit que les deux
tiers de son auditoire dort , & que l'autre baille : il
en pâlit de rage , & se voit forcé de renvoyer à la
prochaine séance la suite de ses rêves politiques. —»
Une députation de la société fraternelle veut aussi
débiter les siens sur le Veto du Roi ; mais nos jaco
bins accablés par le narcotique que vient de leur admi
nistrer frere Carra . courrent vite se coucher,
MÉLANGES.
/
(463)
blic qu'on auroit tort de le prendre pour le TigM
Rofal ; & qu'il s'intitulera désormais le tiquÈ VO
MANEGE NATIONAL.
LA ROCAMBOLE,
OU
NOUVELLES POLITIQUES.
NOUVELLES D E L'INTERIEUR, -
Extrait d'une Lettre de Lille , du i6 ftovembr'e 179t.
Les Citoyens' de Lille sont si indifférens pour le non-
Veau régime , qu'on, n'a trouvé que 600 citoyens ac
tifs pour procéder à la nouvelle élection des Magistrats
piébeyens , & malgré ce petit nombre de votans , les
Jacobins ont encore eu le dessous. Il n'ont î»û parve
nir à faire nommer M^fRE , un Serrurier connu pour
être ie demagogue le plus enragé du département, Ua
marchand de dentelles, qu'on dit honnête homme, niait
pauvre d'esprit, a réuni la majorité absolue des suf-
fraSe,< .. , ..i . .»
Autre de là même ville i du 18 TRovëmbtei 3
La contre-révolution de l'opinion est presque faife
dans cette ville. On remarque que les honnêtes getts
hff portent plus la cocarde Orlêanique , le peuple fa
tigué des excès du régime constitutionnel, témoigne
aveç énergie son mécontentement. Il vient de deman
der au directoire que les églises des couvents ne soient
plus fermées à la piété des fidèles. Le directoire ne sa
chant quel parti prendre a écrit à l'Assemblée Nation
nale pour savoir la conduite qu'il doit tenir.
On dit que dans le HainauU les Intrus se 'sont'
livrés aux excès les plus horribles contre les prêtres
prétendus réfr'actaires.
Les nouvelles du dehors , sans entrer d'ans des détails
x % a
I 473 ]
.rur les operations des Puissances , sont on ne peut plut
satisfaisantes. Le silence des Cours n'inquiète personne,
parce qu'on sait que le secret est l'ame des grandes
entreprises , & que d ailleurs on est persuadé que les
cabinets de l'Europe ont arrêté in petto notre sort fu
tur. Le bon sens veut que cela soit ainsi , pour as
surer le repos de tous les peup'es & de tous les Souve
rains.
Thermomètre de Paris.
Plus on observe le peuple de la Capitale , plus oit
a lieu de se convaincre que la sottise & la méchan
ceté sont les seules divinités qui maîtrisent ses affec
tions , & dirigent tous tes mouvemens. Si par fois i!
donne quelques lueurs de raison , «lies sont précédées
& suivies de tant de folies , de tant d'extravagances ,
qu'il est impossible d'en retirer le moindre fruit salu
taire. La pétition faite à l' Assemblée légis'atîve , con
cernant l'approvisionnement , par plusieurs citoyens de
diverses sections, est de cette nature.
On roit dans cette pétition que la peur de "man
quer de subsistances trouble les habitans de la bonne
ville , & Cette crainte est d'autant plus fondée , que la
municipalité cache autant qu'elle peut ses opérations
commercùles , & rejette toute proposition qui tend à
lui faire rendre compte de son administration. Le
peuple n'a point dissimulé son mécontentement; il s'est
assemblé dans ses sections pour délibérer sur les moyens
de prévenir la disette ; mais dans un tel bourdonne
ment d opinions , il étoit bien difficile de s'accorder ,
& môme de s'entendre. Les sections en ont fait la triste
expérience , ce qui les a décidées à nommer des com
missaires pour se concerter ensemble par un travail
préliminaire.
Qu'on se représente, si l'on peut, l'inquiétude Sî
la colere) de la municipalité & du département , en
voyant ces nouveaux representais du pe iple , disposés '
a faire valoir cet article de la déclaration àa droicS
qui dit que , la Société a le droit de demander compte
à tout agent public de son administration , pour fouiller
dans|l'abùne des dépenses publiques , & dévoiler au pro
fane vulgaire des vérités qu'il importe tant de lui tenir ca
chées. Aussi l'administration populaire a-:-elle développé
toute son énergie pour dissoudre ce comité inquisitorial.
Cet acte d'autorité auquel les commissaires se sont
soumis, a ému la bile du peuple qui dans sa pétition
réclame vivement contre un acte au<si inconstitutionnel,.
& discutant ensuite les causes de la dissette , il l'at
tribue en partie aux exportations qui se font au dehors '
il l'attribue encore & avec plus de fondement au monopole
intérieur des agioteurs , & des compagnies de fournis-»
seurs qui accaparent toutes les denrées.
Parmi ceux qui font usage de ces ressources abomi
nables pour s'enrichir , les pétitionnaires comprennent
toutes ces maisons qui livrent au public leur papier
monnoie, & qui entassent les tré;ors que cette duperie né
cessaire 6- trop heureuse leur procure. « N'ont-elles pat
( ajoutent-ils ) dans leurs mains de quoi envahir let ali-
mens de toute une ville, & n'est-ce pas pour eux un
second bénéfice , d'autant plus convenable 1 leurs in
térêts , qu'il est un gage plus sûr de l'emploi ds leurs
]mmenses capitaux , qui sans ces spéculations, ne pro-'
duiroient que la perte des entrepreneurs, au lieu qu'elle
leur assume , sur ces deux genres d'exister du peuple •
son pain & son numéraire, uu bénéfice & des richesses
immenses »,
.> . ( 474 )
—fTasques-là on ne voit rien d'extraordinaire , & si i
quelque chose étonne dans cette petition c'est de voir
que la plupart des faits qui y sont énoncés portent
l'empreinte du bons sens. Mais patience ! les couleurs
du peintre vont changer, l'influence jacobite va se ma
nifester , & nous n'avons plus à lire qu'un monstrueux
assemblage de calomnies contre les ministres , qu'on
suppose agir de concert avec les municipes pour haus-^
ser le prix des denrées & affamer la Capitale.
Ce n'est pas seulement pour ses subsistances que le
peuple s'agite. Le mécontentement se manifeste de tous
côtés de la part des marchands ambulans , parce que.
M. Pétion est déçidé à débuter clans, le rôle de Maire
par l'exécution de la loi contre les revendeurs qui
obstruent les rues. Sur l'avis que les bouchers te-
n'oient des propos menaçans, la garde-nationale soldee
a été consignée dans ses casernes , afin d'être prête à
inarcher au premier signal. • _ •
Mais ce qui doit le plus effrayer i c'est le nombre
dçs vagabonds dont la Capitale fourmille. Samedi der
nier ils se sont jettés sur les marchands d'argent du.
Perron , sous prétexte de les punir de ce que l'argent
ctoit à 22 pour ioo. , & la plupart de ces malheureux
n'en ont pas été quittes pour des coups de bâton , leurs
espèces leur ont encore été volées.
Tant de désastres sont bien faits pour allarmer les
citoyens paisibles & pour leur faire désirer le dénovU
rn,ent d'une tragédie aussi terrible.
SABBATS JACOBITE S.
Des iC & 18 Novembre.
Sous' la' clochette de Frère C o V T H 0 if.
Nous avons parlé dans notre avant-dernier numéro
(475 )
4» grand patriotisme «les jacobins de Strasbourg , quî
voyant arriver chez eux les volontaires des frontières
dans l'état de pure nature , se sont hâtîs de les couvrir '
de leurs haillons. Voici l'a- peu-près de la lettre écrits
par les bons freres à ces heros de la liberté , dont
lecture a été faite au sabbat du 16.
Frères fit Amis ,
L'état déguenillé dans lequel vous êtes arrivés nous
a fait pleurer comme des veaux ; & en effet quel est
le jacobin qui no se kmenteroit pas en voyant l'insou
ciance des administrateurs de la chose publique , pour
vous couvrir du moins le derrière : mais ce n'est pas
assez que de l'arroser de nos larmes; un tel délit de
lèze- humanité nationale doit être encore veneé.
Et pour tout jacobin que la vengeance est douce !
Nous allons donc dénoncer à l'opinion< publique , à
l'Assemblée nationale , à nos chers & féaux , les sans -
culottes , à tous les républicains , à Dieu & au Diable ,
tous les agens du- pouvoir exécutif , jurant de les pour
suivre jusqu'au fin fond des enfers , après toutesfois
nous être fait oindre de pied en cap avec l'huile pa
triotique que notre cher épicier Dafidrè vient d'in
venter pour garantir de la brûlure. En attendant 3 braves
amis , recevez les petites guenilles que chacun de nous
affecte de vous offrir , parce .qu'il n'est point de bar
bare qui puisse voir son frère montrer le eu , quand
tes frimats attachés jusqu'à la queue des ânes nous
font tous greloter. Prenez donc , mes Dons amis , pre
nez toujours , & sachez que l'excédant du bien deg
hommes riches est de plein droit le patrimoine des gueux-
hei loix t il est vrai, riapprouvent pas ce partage , mais
x x 4
( 47* )
la NAtWre le commande , & à ses yeux LA commu
nauté des miens, n'est pas une chi'meRe , retenez
bien cela. N'a'iez pss sur-tout nous humilier par un
refus qui ne vous feroit pas honneur ? A la bonne-
heure que vous dédaignassiez la fausse, l'orgueilleuse gé
nerosité d'un maître, d'un Roi, par exemple, elle est
^e gage de la servitude ; mais celle d'un homme libre ,
d%n jacobin iur-tout , ne saurait avilir l'homme qui la
reçoit. Si vous refusiez ce foible tribut de notre amour »
nou? irions tous nous pendre , & que feroil , hélas ! le
monde entier sans nous? » On devineaisément quecette
lettre a été app'audie à tout rompre. — Vient ensuite
frere Barbotte , Barbaro ou Barbaron, jeune jacobin de
Marseille qui offre aux matadors de sa bande un fcetùs
conçu dans les ventricules ds son génie. L'anatomiede
ce fœtus offre letimo'ogie profonde & lumineuse des
mots Sire & Maiesté , qui, comme l'on sait, écor-
ciient les orei;les jacobites. En terminant sa dissection
on est tout ébahi d'apprendre , que , lorsque les Empe
reurs de Éome entroient au cirque . ils se proiter-
noient devant le peuple & reconnoissoient ainsi sa
souveraineté. — Le decte jacobino Barbara s'attendoit
à recevoir au moir.s une couronne civique , mais hélas !
le croira-t-on ? n'a pas même éfiê applaudi. — Une
lettre de la Jacquerie de Tours à l'Assemblée natio
nale ., fixs un instant nos sabbatîstes ; elle annonce que
d'après un arrêté du directoire du département , on
avoit ouvert une église sur la porte de laquelle étoit
gravé ,en gros* caractères Temple des Frêtres nos-
.assERMEîités. Les benins jacobins de Tours avoient , selejn
l'usage , publiquem:nt exhorté le peuple à ne pas coq-
. trarier cette liberté civile {^religieuse.' mais sous main»..
Enfin malgré l'exhortation publique le peuple s'«st/
. C 477 >
attroupé autour de l'église , en a fait sorti? les fidèles ,
jl forcé les prêtres à bénir une serviette s en a enve
loppé tous les vases sacrés , les a portés à l'église
constitutionnelle, & a délibéré de démolir l'église ca
tholique. Le peuple est en effet revenu le lendemain
avec des maçons pour procéder à la démolition ; mais
municipalité a très-adroitement obtenu qu'on se bor
nât à murer la porte de l'église , ce qui a été exécuté.
Après le récit de cet événement , la nation jacobite de
Tours demande le parti qu'elle doit prendre dans les
circonstances , bien persuadée que l'urne des destinées
de la France est déposée exclusivement dans les fa-
talcs mains de la Jacobinaille ; mais l'hommage apparent
qu'elle rend à l'autorité législative, ne peut en im
poser qu'à ceux qui ont des yeux sans voir & des
oreilles sans entendre. — Le secrétaire fouille de rechef
dans les sacoches de la correspondance, & en extrait
des nouvelles de Coblem\ , qui disent que Monsieur
est déclaré régent du Royaume, & M. le Comte d'Ar
tois lieutenant-général , jusqu'à ce que le Roi soit
réintégré dans ses droits , que les chefs des ci-devant
paclemens minutent un petit bout d'arrêt contre l'As
semblée nationale, l'aimable Targinetie & ses bons amis.
A cette sinistre annonce, on entend un affreux mu
gissement; les figures jacobites prennent une teinte en
core plus hideuse ; l'infernale clochette échappi des
mains du président ; l'un se pâme d'un côté & tombe
.renversé; celui-ci tout -effaré se jette sur son voisin;
celui-là veut parler & fait de vains efforts ; tous , en
un mot, l'œil hagard & le poil hérissé , croient avoir
l'armée des émigrés aux trousses ; Enfin quelques pintes
d'eau de Cologne ou de Carme remettent leurs esprits
egarés , & frère Manuel pour completter la cure , leur
:
(478)
innonce que l'illustre Pétion est nommé Maire de
Paris. Cette heureuse nouvelle ramene la confiance &
la joie; nos bons apôtres , d'un vivat discordant , font
retentir les airs , &. frere Battre propose de forcer les
Parisiens à célébrer l'allégresse de la Jacquerie par
une l'iumination générale. L'enthousiasme étoit au
'eomb'e quand l'illustrissime frere de SiUeri prenant la
'parole, a dit : savez-vous bien, mes -frères., que les
aristocrates ont le diable au corps ? Voici un de leurs
petits tours pour prouver que te Roi n'est pas libre.
' lis ont gagns un caporal de la g;r3e nationale qui a
consigné le Roi dans son château ; le caporal a dit
avoir reçu cet ordre d'un autre, & cet autre ne se
trouve pas , d'où je coaclus que les aristocrates au-
roient pu dire que le Roi n'étoit pas libre puisqu'il avoit
r été consigné. Capucino- Chabot , pour dégager son con
frere du mauvais pasdans lequelil s'embourboitsi gauche-,
ment, s'est hâté de l'interrompre, & a dit qu'il avoit reçu
le matin un paquet de lettres qui n'étoient pas pour lui ,
mais qui cependant lui appartenoient. D'après ce clair
début on décide que Capucino - Chabot doit les mettre
au secret. — Puis viennent les ruades sur les prêtres
pon-jureurs ; chaque frere leur donne brutalement la
sienne , & ce passe-tems jacobite eût été prolongé ,
s'il n'eût été interrompu par une députation delà société
des amis des droits de l'homme, qui vient proposer
d'accaparer les voix pour porter le grand Danton à la
place de procureur - syndic. — Dulciur , camarades,
répond frere Dubois décrassé , occupant par intérim le
fauteuil présidental , dulciter ; Danton , il est vrai ,
est l'Alexandre de tous les patriotes, il s est bien mon
tré dans la révolution ; oh! très bien, mais gardons-
nous cCvbntuçr la .liberté des suffrages *. demain notre,
( 479 )
Cçy/sci&îlCÊ seule drcidera du choix. — JS* qu'est-ee donc
que la conscience , demande unfrater étonné. — Nous
n[en savons ma foi rien, lui répond - on de7 toutes
parts , c'est sans dpnte un mot vandale ou grec. — On
a fait dans le sabbat , du 18 le détail de l'installation
de frère pétion. Le grand Baillv lui a fait un très-faible
discours , auquel son successeur a très-vigoureutement
répondu , & cela fait , l'ex-maire s'est retiré à petit bruit.
Dieu fasse paix au pauvre trépassé. — Amen. — In
continent advient dans la Jaçobiniere frere Pétion qu'on
assourdit par des applaudissement efiroyables. Paix donc,
paix là , finisse^ donc' , s'ecrioit le président enroué,
sa voix se perdoit dans les airs. Enfin fatigués de
brailler & de claquer des mains, nos joyeux frere's se
taisent , & l'illustre en-maire' leur parle en ces termes :
— Freres , mon premier empressement a été de courir
comme un lévrier, pour me rendre au milieu de vous,
& m'y voilà ; mes sentimens vous sont connus , &j'y serai
fidele ; je n'ai qu'une grace à demandera mes chers freres,
lorsque je ferai tout ce qui dépendra dé moi pour pour
suivre les ennemis iJe la chose publique , lorsque je la de
fendrai contre toute sorte d'attaques , je les prie de me
défendre contre celles auxquelles je pourrai être en lune-
-— Bien entendu répond le président de la Jacquerie,
Eh .' qui mieux que vous pouvions - nous choisirpeur con
sommer le grand œuvre de la régénération. Vive%, illustre
rétion , pour vos freres , vive%_ pour les braves citoyens ,
vlve% pour tout t Empire qui , tout influencé de votre ad
ministration paternelle , va atteindre l'apogée de la
gloire Se' du bonheur. — Oui , vivat , cent fois viutt ,
s'écrie la bande jacobite ; puis M. le snàire est baisé ,
rebaisé , & chacun va se coucher.
( 4*0 y
MÉLANGES.
Couplets dialogues , chantés tnStte-à-tiie le iSNovembre
à un petit souper, parCEvéque FawchsP (f la Mar
quise de Condor
L * É V Ê Q U E.
C'est envain que l'on fronde
Les amoureux desirs, '
Nous ne venons au monde
Qu'au moyen des plaisirs.
LA MARQUISE.
Eh mais oui dà - ,
Comment peut-on trouver du mal à ça...
Ensemble* ,< . . . i.-- ' r .
Oh ! nenni dà.
On ne saurait trouver du mal à ça.
' LA MARQUISE.
Qu'il est aimable , honnête .
Mon cher & tendre époux,
L'ÉVÊQUE.
Chacun vante sa tête ,
L'honneur en est à vous.
LA MARQUISE.
Eh mais oui dà
Comment peut-on trouver du mal à çà !
Ensemble. /- .
Oh! nenni dà
On ne sauroit trouver du mal à ça.
LÉGISLATION.
o u
HO V TELLES POLITIQUES.
.Cobhnt^ , io Novembre.
«.Tout va le mieux du monde ici; lorsque j'aurai sur
le corps mon uniforme de Mousquetaire , que j'aurai
payé mon cheval , & que je serai plus tranquille , je
pourrai vo»s réguler du détail de la réception qu'on a
faite aux émigrés de p'us d'un tiers d'une province , à
des municipalités entières qui sont venues déposer aux
pieds des Princes leurs écharpes & les témoignages
hon-équivoques de leur entier dévouement. On compte
déjà 64 mille gentilshommes dont 22 mille à cheval,
presque ' autant du Tiers -si ta t. Sept régimens entiers-
n'attendent que le moment favorable pour se joindre
à nous, 6c nous sommes assurés de cinq provinces qui
se déclareront sur-le-champ. Le Prince de Condé vient
de prendre à sa solde les 6qo Hongrois que l'Empe
reur vient de licencier. Notre machine se monte & la
t v
C 487 ) ,
Votre se démonte. De la patience, de la gaîté , tout
ira bien » ah \ ça ira , nous le disons aussi ».
Thermomètre de Paris. . .
SABBATS JACOBITES.
/
< 49i )
le doii fait par un frère , du portrait du grand-prétre
Fauchet. Il demande qu'on le pende dans la salle. Cette
motion excite les plus grands murmures & est rejetée.
— Frère Santerre rend compte dans le sabbat dn 23 <hi
voyage qu'il vient de faire avec son collègue Panis ,
pour épier les citoyens du Royaume , & voici le com^
qu'il en rend. « Le clergé de Met* est très-patriote ;
cette ville peut tenir tête à soixante mille hommes pen
dant deui ans. — Du côté de Reims, le patriotisme
n'est pas rare , mais la haute bourgeoisie est furieu
sement entachée d'aristocratie. La ville de Laon en
est infectée , malgré le civisme du colonel Bertot. A
Cambrai , c'est pis encore ; cette ville semble avoir ac-
câparé toute l'aristocratie de l'univers ; mes paren s1
même , ajoute frère Santerre , sont tous devenus fous ;
cette sinistre catastrophe coupe la parole à,l'orateur.
A'ors frère Loustalot s'en emparé , & fait le rapport
des' exécrables horreurs commises dans Avignon & le
Comtat v'enaissin ; il y joint la série suivante des faits
imputés à l'abbé Mulot. — Le peuple avignonais l'ac
cuse d'avoir surpendu l'exercice de la justice , en s'at
tribuant le droit de juger despotiquement & exclusivement.
— D'avoir arrêté les autorités judiciaires , lorsqu'elles
poursuivaient les assassins de plus de 80 patriotes égorgés
froidement D'avoir forcé , à main armée , les muni'
cïpalités d'ouvrir les prisons aux scélérats coupables de
ces assassinats. — D'avoir fait désarmer la garde na
tionale. — D'avoir fait surprendre la ville de SORCUEs
pour la livrer au pillage , au massacre , à la dévastation^
.— D'avoir fait jeter dans les cachots tous les citoyens
1 patriotes. — D'avoir laissé la petite armée qui étoit à
ses ordres , éloignée de la ville , pour faciliter îinsurrec-
y y 4
( 492 )
lion du 16 octobre. — Le sabbat a été terminé, par
Une adresse de quelques sections qui riconneissent l'éli
gibilité de frère Manuel à la place de procureur-
syndic. . .
MÉLANGES..-
LEGISLATION.
o u
NOUVELLES POLITIQUES.
Thermomètre de Paris.
Rien n'est plus effrayant que le tableau de notre si
tuation, un écho sinistre nous menace des scènes d'hor
reurs qui ont plongé les Villes de Nismes , à.'Avignon,
de Montpellier , d'l/%ès, de Montauban dans le deuil &
la désolation. Déjà la horde Jacobite a marqué du sceau
de la mort une multitude innombrable de victimes. Déjà
les brigands qui ont ravagé le Comtat-Venaissin sont
rendus à leur poste, & n'attendent que le signal du
carnage. [Et pour préparer le peuple aux atrocités que
l'on médite, autant que pour détourner ses regards des
vices du nouveau régime , on échauffe son imagination
par le récit de mille conspirations conçues dans le cer
veau des délateurs. On lui dit que les prêtres catho
liques & tous les amis de l'ordre sont les auteurs de
sa misère. On le prévient par des cartes jettées dans
les maisons, de ce qui doit arriver, en l'invitant à ne
point se montrer lorsque l'alarme se manifestera : si
l'on n'y prer< . garde le glaive de la proscription va se
promener sur la tête des meilleurs citoyens : mais il
faut espérer que les honnêtes gens , que la Garde-Na
tionale ne se livrera pas au sommeil de la sécurité , &
que, par leur vigilance, ils feront avorter ces exé
crables projets.
Cette situation alarmante a été remarquée par bien
- du monde. On lit à ce sujet dans un journal royaliste,
- qu'il est impossible de calculer le nombre des coquins
qu'on rencontra tous les jours autour du manège & de la
Oo5)
Jacôbinière : on diroît qu'ils brûlent d'impatience de se
mettre en activité. Leur moindre regard est une menace
qui effraie les citoyens paisibles.
Mais ce qu'on ne conçoit pas , c'est que l'auteur de ce
journal estimé à juste titre , aie cherché à, rassurer les
esprits sur les manœuvres des protestant , principaux
auteurs de nos calamités ; & pour cela il rapporte le
dire d'un calvimste qui veut qu'on croie que les pro-
testans doivent être distingués des jacobins , dont ils ont
été , dit-il , les dupes & les victimes ; comme si l'on
ne savoir pas que les protestant ont fomenté 3 qu'ils ont
fait & soutenu la révolution , de tous leurs moyens ,
jusqu'à l'époque du vol de« biens de l'Eglise ; coritma
si l'on ne savoit pas que l'acte prétendu constitution
nel (,) ne présente que le développement des principes
de Calvin , & la lettre de plusieurs régkmens faits dans
les assemblées factieuses des sectaires ; comme si l'on ne
SABBATS JACOBITES.
[ Sous la clochette du Frère C o V T H o N.
Dçs 25 & 27 Novembre.
Pleurons, frères, pleurons, tel est l'ordre du jour.
A ces lugubres mots qui ont ouvert le sabbat du 25 ,
un profane niché dans les tribunes demande à son
voisin : est-ce que Us tigres pleurent ? Ceux-ci , lui re-
pond-on , en font par fois le semblant , écoutons. —
kV«ici , mes frères 1 la réponse des. Jaciueis de Londres
( 5°7 )
à notre missive larmoyante sur la mort du docteur
Price. — « Ah ! si cet Attila des Despotes n'étoit pas
mort, & qu'il fut encore en vie , comme quei il vous
féliciteroit ! comme quoi il s'sitâsieroit de votre triomphe
sur les aristocrates ! comme quoi il partsgeroit vos joui?»
sances , en voyant l'accomplissement du grand anivrt
social, & votre zèle infatigabîe pour la propagation
de la liberté dans;Jes quatre partievdu G obe. Instruisez-
■ous, frères, de toutes vos machinations pour préparer le
bonheur des nations, & de l'espoir que vous en concevez,
pareeque nous sommes vos serviteurs les Jacobins de
Londres. » — Cette lettre provoque de longs hi hi
plaiotifs ; chacun feint de verser une ou deux larmes
au Çioins ; & passant du tragique au comique , on lit
une/ lettre des Jacobins de Versailles i dont voici l'ip-
peoçu. — « Illustrissimes créateurs de la liberté , àc
se» plus intrépides défenseurs , en nommant Petion
çjvef de votre Commune , vous avez fait preuve d'un
patriotisme à trente-six Carras. . . . c'est par de pa
reils choix qu'un peuple He-cule , nouvellement né à
la liberté , écrase le serpent qui entoure son berceau
politique. Fetion est un de ces hommes vierges dont
l'elevation est un bienfait pour une grande ville.
Qu'on vienne nous dire maintenant que la révolution
rétrograde comme l'horloge à'Acha% , ou comme une
ècrevisse : nous répondrons à vos ennemis & aux nôtres,
ils ont nommé Petiom , & ce nom seul leur coupera
le sifflet. » — Quelques Piiionnistes vouloient que cette
lettre fût consignée dans le procès-verbal cum elogio ,
mais on a mis néant à leur requête. — Autre lettre d'un
jacobin d' Arras , qui a la berlue, & prie le président
du sabbat de lui envoyer ses lunettes , afin qu'il puisse
voir si les annales patriotiques du grand Carra sont
4 z z
( 5°* )
aussi pitoyables , aussi incendiaires que les gens de
bien l'assurent. — Doléances de la bande jacobite de
Barbantale ; elle a fait élire maire son bien aimé Cham-
Jiot i mais on ne veut pas le raconnoître , & la société
se voit en bute à la persécution. — Cette nouvelle
exalte l'humeur peccante du frère président qui dit :
Messieurs, il ne faut plus douter des mauvaises intentions
du Roi, car il a , protégé ouvertement let contre-revolu
tionnaires, &ily a plusieurs projets formés contre nous...
Que ferons-nous ? Que dirons-nous ? Voyons. — Il a*
raison, M. le président , dit un petit ftater , car deu^
gardes-du-corps , arrivés hier de Coblem^, répandant
que le Roi £Espagne a prêté 80 millions aux émigrftns,
ce qui a tout l'air d'une fourberie. — Bah / sVcrie
quelqu'un /ces gens- là ne sont pas des étrss dangereux.
— cependant , reprend l'orateur , ils font connoître
vérités importantes ; c'est avec du fumier qu'on fait gcrrkxr
ZE PAIîT qui nous nourrit. — M. de crillon , poursuit-flfc
est parti ce matin pour YEspagne , & est venu che£'
moi avant son départ ; là , dans une conversation d'une
heure, il m'a développé tous ses secrets. i° Il m'a
montré deux brevets du Roi-, pour nommer colonels â
deux régimens, qui il avisera. i° Il a ajouté qu'il alloit
en Espagne pour arranger tout avec le Roi, pour faire
passer des troupes & de l'argent. Voyant qu'il ne me
connoissoit pas -, je lui ai dit que j'étois Jacobin ; à ce
mot il a reculé d'effroi , 8t auroit voulu pour tout au
inonde retirer ses confidences, mais il n'étoit plus tems. &c
— Après ce conte absurde, digne d'un échappé des
petites - maisons , frère Loustalot a parlé de la haine
prononcée des Espagnols , qui nons regardent comme
des gens sans foi ni loi , & que nous devons craindre.
•^-Quoi donc , maudits ^bavaxdr, interrompt MvedeZa
( 5°) )
Sou^e , vous allez barbotter jusques dans le fumier ,
pour faire des phrases, tandis que des légions innom
brables de catilina conspirent contre nous ? Laissez-Ià
la tribune , & prenez un mousquet. . . . Maïs nous n'en
avons pas, répond jacobino carra , il en faut cepen
dant , car vous ne doutez pas de l'effroyable conspiration
formée par tous les tyrans de l'Europe contre les Ja
cobins & la Constitution ; heureusement nous tenons le
centre de la révolution & des conspirateurs ; le grand
foyer des troubles qui agitent la patrie est au château
des Tuiierks , c'est un fait clair & net. Après avoir
longtems rêvé sur notre position , j'ai dans l'idée que
nos ennemis feront bkntôt la fo'ie de nous attaquer ;
eh bien ! il faudra se défendre comme des enragés , &
puisque nous n'avons pas de fusils , ayons recours aux
piques : que tous les gons de la campagne en soient
promptement armés; la belle, l'utile chose que des
piques ! Vous savez bien , mes freres ! . . . Avec ces
armes dont je voui expliquerai dans quelques jours la
tactique merveilleuse , & avec mon épouvantable jour
nal nous exterminerons tous nos ennemis. En attendant ,
rassemblons-nous autour de l'Assemblée nationale; elle
est notre seul centre , notre palladium : qu'elle parle ; &
aux accen"i de sa veix vous verrez les tyrans d;s peu
ples trembler & mordre la poussière. — Une lettre des
jacobins rie Givet , lue dans le sabbat du 27 , annonce
que le point de ralliement des émigrés est à Liege ;
que le ministre de la guerre s'entend av<ic eux , & que ,
comme membres du vrai Souverain , ils sanctionnent
pour leur cotte- part le décret contre les émigrans. %-
Frère Lequinio , moderne Iconoclaste , propose de subs
tituer aux images des Saints , repandues dans les cam
pagnes , celles des grands hommes de la révolutien. —.
Ah ! elle n'est point faîte cette révolution, dit frère
Manuel) la Cour est toujours la même, composée de
maîtres & de valets qui sont étonnés des vertus du
peuple. Je demande que certains d'entre nous aillent
dans les campagnes & les sections de Paris faire aux
enfans le cathéchisme de la liberté , & la discussion de
cette sublime idée a été ajournée au 30. — Frère rétion ,
maire de Paris, étant en tréau milieu des applaudisse-
mens ., le grand Lequinio a dégoisé un long phébus sur
le vito du Roi, qu'il a terminé ainsi : non , Messieurs,
Louis XVI ne sera pas touîours le frire des ennemis du
peuple français ; il sait que Brutus a condamné ses en-
fans , & que Pierre le grand a fait mourir son fils,
& il ne sera ni moins ami de la patrie que Brutus , ni
moins juste & moins sévère que PIERRE LE gRANd.
— Frères Duchosal & albie ont aussi donné leur coup
de pied aux Princes , & nos bons jacobins se sont re
tirés dans la douce espérance de voir bientôt le Roi
faire guillottiner ses frères.
MÉLANGES.'
«
Il paroit que l'intrépide Peti..., tient autant à la con
servation de ses oreilles que le prudent Bail... à celle
de son nez. Il a déjà fait deux reculades depuis qu'il
(5*3)
fient les rênes de l'administration. Voici ce qui a donné
lieu à la dernière.
M. péti.... ayant fait signifier à 'a -Cavalerie de la
Garde-Nationale , assemblée place du Louvre , que son
intention étoit de la caserner , un murmure général
& très énergique , fut la répomc de la troupe , & il
n'a plus été question de l'assujétir à cette discipline.
LÉGISLATION.
LA ROCAMBOLE,
o u
.NOUVELLES POLITIQUES.
Extrait d'unc Lettre de Madrid, du 18 Novembre.
« Soyez bien persuadé que les Espagnols prennent
l'intérêt le- plus chaud i la situation des Catholiques
Français qui sont restés fidèles i leur Religion , ainsi
qu'à l'infortune iu Roi très chrétien. Sa Majesté Ca
tholique est dans les mêmes dispositions. Elle vient de
faire au Ministre de France , qui lui a remis la Lettre
de Si Ma'esté très -chrétienne , une réponse semblablo
à celle qu'elle fît le premier Octobre : cela doit vous
rassurer sur les faux bruits que vos Démagogues cher»
client à accréditer ».
Thermomètre de Paris.
, ,UV-Ji3 r.
^ Les Jacobins ont beau faire , leurs mano2uyr< pres té-
"nébreûses n'aboutiront qu'à les couvrir' de confusion,
&! à. les vouer à l'infamie & à l'exécration du peuple.
A force d'être atroces leurs complots deviennent moins
'dangereux. Les Citoyens de toutes les classes ont en
5 l&rreur cette horde d'assassins & de bourreaux. On
'entëiid dire de tous côtés qu'il faut en purger "le
* Royaume , que le salut du peuple dépend des mesures
' vigoureuses que l'on prendra contre eux. Ce jardin qui
; fut si long-temps la place d'armes de leurs brigands,
«ou, le crime avoît: ses signaux, (i ) le Palais-
' Èôyâl vient dé leur faire éprouver toutes sortes d'hu-
'miîiatioRs." Là ^ plusieurs groupes int délibéré de ' se
:. PEUPLE FRANÇAIS!
La Patrie , le/ plus beau & .le plus florissant des
Royaumes , va se voir la preie des plus horribles fac
tions : il est d'un bon Français d'en prévenir les effets.
La faction Républicaine est la plus apparente ,
eMc siège aux Jacobins, & ses Ecrivains ne ceisent de
dire qu'il ne faut pas de Roi , que c'est une cinquième
rcue à une charrette.
Ces Ecrivains sçnt cependant membres de «es soi-
dnans amis de la Constitution.
aaa »
C 520 )
Cette Constitution vous donne un Roî , & ce même
Roi a accepté cette Constitution qui fait son patri
moine du titre de Roi des Français.
Bons , généreux, braves citoyens, énonçons notre
vœu ! Nous ne pouvons anéantir cette fiction répu
blicaine, qu en la faisant succomber sous le nombre
des votans pour une Constitution & un Roi.
Que ceux qui veulent une Constitution sans Roi se
montrent & signent !
Et nous tous qui voulons une Constitution avec un
Roi , montrons-nous & signons.
En attendant, sommons les Républicains de répondre
s'ils acceptent la proposition , & d'après leur réponse
nous leur indiquerons un lieu propre à recevoir les si
gnatures , où nous accepterons celui qu'ils nous indi
queront.
-ibni iw
SABBATS JACOBITES.
a aa 3
(5*+)
(emblée Nationale a peur ; . elle fait un
décret , & dit aux Przncipions d'Allemagne & à Lèo-
poid , vous violez le droit des gens en souffrant les
rassemblemcns des rebelles ; nous ne les craignons ce
pendant pas , mais, néanmoins cela nous inquiète. Il vous
est donc enjoint, de par la Nation Française , de
dissiper au ^lub rite cette canaille , sinon nous al
lons tous vous guerroyer & vous occire, . . . Voilà ,
poursuit le grand Roberspierre , comme il faut parler,
sur-tout ne trtmblons pas , du courage, mes frères, &
le plus grand mépris pour les tyrans ; telles sont les
bâses de la liberté. Traçons autour de Lèopold wn
cercle semblable à celui que Popiiius traça autour de
Mitridate 3 qu'il n'en sorte pas , sans s'être nettement
expliqué ». — Vivat ! cent fois vivat'. Novus Doctor
qui tam bene parlai , s'écrient nos Jacobins émerveillés»
Mon instinct , ajoute frère Albit , m'avoit dit tout jus
tement ce que vous venez d'entendre , jusqu'à un
iota , oui , ce setoit nous avilir que de prier le pou
voir exécutif de prendre des mètures contre des bri
gands qui ne sont point à craindre & qu'il faut punir»
— Cette Jacobite bravade termine l infernal Sabbat.
Un député du manège , & Jacobin qui ps est , ar
rive tout essoufflé au Sibbat du 29 , & y dénonce le
maître du Café de Foi du Palais -Royal qui amis à la
porte un jeune membre de la Jacquerie; mais le dé
nonciateur supprime de son récit , & les discours incen
diaires du forcené Jacobite & le vigoureux soufflet
qu il a reçu , & l'indignation générale qui s'est mani
festée contre les principes atroces de la Jacobinaille
in globo. — Cette nouvelle fait couler quelques larmes
de rage, & chaque frère in petto jure de v/engi:r cetteinjure
per /as & ne/as, — Arrive un Poè'te , tout frais moulu
C 5*5)
du parnasse Jacobîte , qui offre à la societé un poi'me
contre le Tape , dont voici les premiers vers :
LEGISLATION.
Seconde race de nos Rois.
Sire Vaublanc a rendu compte dans la séance da 23
au soir, de l'accueil que les 24 Monarques de France,
députés au Roi des Français , en avoient reçu. Leurs
Majestés législatives ont d'abord été saluées par Louis
XVI , & elles lui ont honnêtement rendu le salut. Ce
cérémonial rempli , l'auguste président a chargé le Roi
d'écrire aux princes d''Allemagne , & de leur notifier
qae , s'ils continuent à favoriser les préparatifs dirigés
contre les Français , ils iront tous porter chez eux ,
non le fer & la flamme , mais la Liberté. C est à eux,
a-t-il ajouté , de calculer quelles peuvent être les suites
du réveil des Nations &c. &c. Le Roi a répondu : MM, , que
VAssemblée nationale compte sur tous mes soins pour
faire respecter la Frince au dehors , d> pour y main
tenir tordre au dedans. — M. Morthon , ci-devant de
chabrillan , officier destitué sous l'ancien régime , a
été réintégré dans cette séance..— La lecture de plu
sieurs adresses a rempli l'ouverture de la séance du
30 , parmi lesquelles on distingue celle de M. cahier
de Gerville , nouveau Ministre de l'Intérieur ; il assure
qu'ayant fait ses preuves de patriotisme, depuis le iî
Juillet 1789 , il ne gardera son nouveau poste qu'au
tant qu'il pourra s'y livrer à son inviolable attachement
pour la belle Targinette. — Les six députés arrivés de
Saint-Domingue sont admis à la barre , & y font le
récit des désastres affreux de la colonie. La horde fé
roce des Noirs , ayant pour étendart un enfant blanc
( 530 )
empalé ail bout d'une pique , y a massacré ses maîtres
Avec un rafiniment de barbarie bien digne des scélérats
qui l'ont provoquée. Les femmes de ces infortunées
victimes ont été violées sur le corps de leurs maris ,
de leurs pères , de leurs mères massacrés. Lts Blancs qui
•s'échappoient & fuyoierit vers la partie espagnole de
•l'isle en ont été impitoyablement repoussés; les Es
pagnols Ont plus fait encore ; ils en ont vendu & livré
.plusieurs aux Chefs des Noirs , qui maintenant s'entre -
' déchirent. La Colonie, pouVsuit l'orateur, attribue toutes
• ces exécrables horreurs aux ami< des Noirs» eux ieuls
-en ont été les instigateurs. —Quoi ! s'écrie le député
Baxfte , ces gens -ci osen.' insulter à la philosophie ?
«Mille huées vengent à finstant l'outrage fait à là Na
ture , & demandent l'impression du discours; mais
l'intrépide ?vocat des Antropophages 'se récrie de nou-
* veau, qualifie le discours de lîbeî'é : l'illustre Brissot,
- Capucine chabot , & quelques autres de leur bord , vien
nent au iréours'du barbare Ba^ire : malgré leurs cris
féroces , hués , siffles de- toutes parts , l'impression est
i décrétée. M. le Monteix a été proclamé vice président.
On s'est d'abord occupé dans la séance du premier
•'. Eécembre , de la comptabilité des Ministres , puis Sire
Beccuet demande , aû nom de la Loi & de l'Humanité ,
la levée du secret où est sévèrement tenu M. Varnicr
depuis son arrestation pour un complot imaginé par ses
délateurs. — L'inhumain Thuriot crie à l'ordre du jour;
ses dignes collègues font un brouhaha affreux , la voix
hivt sensible Becquei est étouffée . l'itifortuné Varnier
gémit , en attendant , dans leS rigueurs d'une captivité
fcrinellemmt proscrite par la Loi , & l'on ose nous
r vàn'er encore: le -regné fortuné de la liberté ! — Une
députation des Citoyens de S.-Malo est introduite à la
I -
i
(53*)
%arre ; l'un des membres prend la parole & peint en
'iVaits 'de flamme les malheurs de la Colonie de S.-do-
mingue. La France , dit-il , connaît & nomme les mons-
tres qui se sont parés des dehors de l'humanité , pour
souffler de tous côtés la révolte & exciter le carnage. —
Jouisse^ , prétendus pkilantropes , îouisse^ de vos suc
ces , ils sont dignes de vous. La partie du Nord de St-
Bomingue n'est plus qu'un monceau de cendres baigné
du sang des blancs & des noirs. . . . Cette affreuse vé
rité, jointe à beaucoup d'autres , exalte l'humeur de
plusieurs de nos Souverains. Les célèbres Thuriot ,
Merlin , Goupillau & l'abbé Audin demandent que les
pétitionnaires ne soient plus entendus , c'est trop peu
pour Sire de la croix , il opine en sus que l'orateur
soit rappsllé au respect dû à l'Assemblée , & le pré
sident l'y rappelle en effet , en lui permettant néan
moins de continuer , ce que l'orateur fait avec la même
énergie. Après quoi , le Président exhorte les pétition
naires à se confier dans l'humanité & la justice de t As
semblée , & les assure , en les invitant à laséance, que
les auteurs de tous ces malheurs n'échapperont pas aux
regards perçans de l'aréopage; décrété que le rapport
de cette affaire sera fait dans dix jours. ... Qu'ils trem
blent , s'écrie l'illustre Brissot , ceux de qui J.uvenal a
dit , ils ont Fame froide à force de crimes. Frigidem
habent mentem criminibus. Je suis impassible , le légis
lateur comme la divinité pardonne l injure qui lui! a
été faite dans son sanctuaire ; ce nouveau dieu de man ége
exsminant ensuite la Révolution des Noirs n'y voit
'qu'un projet des contre-révolution de la part des Blancs ,
' qui ' se sont fait égorger pour en avoir le' prétexte.
Après s'être égarei dans 'un cercle vicieux de conjectures
et en avoir cruellement< parcouru tous les points ; Wé
C w ]
nonce toute la colonie comme suspecte « et assure qu#
le foyer delà contre-Révo utlon est à Paris. Enfin sire
Goidct a demandé que les c'i'oes resiassent M quo.
Son co legue o^cas, que le Concordat des B ancs et des
Gens de couleur fût confirmé. L ajournement de ces
motions a été fixé au î de ce moi . On a décrété dans
la Séance du soir , que sous quatre jours la haute cour
Nationa'e se tran porteroit à Orléans pour y juger
les prévenus du crime de lèze-Nation.
La séance du 2 Décembre n'offre absolument rien
d'intéresant. M. Duportail , Ministre de la guerre ,
a annoncé qu'il avoit donné sa démission , & que li
Roi avoit eu la bonté de l'a.ce:iter. — Il a été dicrits
que M. Tardv , receveur ces douanes à Quirnper , &
qui a été arrêts comme complice de M Varmer , Se
rait traduit à Orléans pour y être jugé. — Le Roi
Sriche a dit qu'un administrateur du dcpirternsnt du
lisut-Rhin lui svoit écrit que le général ti^an fin croit
sa dél.catciri; intéressée a ne pas nommer t'^'"- V -.r-
tique qu iu a ci-aevaat assura lui avoir prppctsc de
trahir la Nation.
AVIS..
Nous prions MM. nos Souscripteurs i dont l'abonnement est
fini . & auxquels nous avons continué avec confiance l'envoi de
ce' Journal , de vouloir bien faite paver le remboursement de lcdr
souscription au Bureau rue Montmaite, N°. 219, pres du pns-
sage du Saumon à Paris. Notfs ne négligerons rien pour conser
ver à ee Journal la raveur dont il jouit. On a dû même s'aper
cevoir depuis quelque cemps.-que la partie Typographique est
non-seulement Deàucoup mieux soignée , mais encore , que rions
avons substitue le caractere m tu Romain au caractere Ciccro , afin
de fournir plus d'alimcns a la curiosité de nos Lecteurs.
NOUVELLES POLITIQUES.
Thermomètre de Paris.
Tant qu'il existera des Jacobins , nous n'aurons ni
tranquillité ni sûreté. Le crime marchera tête levée ,
& nous verrons souvent des scènes d'horreurs, sem
blables à celles qui ont dévasta nos contrées méridio
nale!. Si la ville de Paris n'a pas été frappée des mêmes
plaies , c'est à la vigilante activité de la Garde Natio
nale qu'il faut en rendre grâces. Sans cette Garde ,
nous serions aussi malheureux que les habitans de
Nzsmes , à!Avignon , de Montpellier , &c. victimes de la
fureur des Sectaires & des Clubistes ; mais jusqu'à ce
jour les complots des Jacobins ont été drconcertés.
Le Peuple d'ailleurs commence à s'indigne» contre les
coquins qui l'ont trompé , & ne se laisse pas é'-ctri-
ser par leurs clameurs. L'expérience lui prouve qu'en
servant cette horde féroce de factif : , %\ '.. cait
que travailler à sa ruine, & se, préparer 4-v îiçmords
éternels. »v <.-f .
Cependant la peuple a peur de la contrç-révolu}iony. .
pareequ'il craint la justice des Princes , mais dès qu'il
sera convaincu de leurs généreuses intentions, dèsqu,'il
saura que la Noblesse française est disposée à tout
oublier , à tout pardonner , & qu'elle ne demande que
le châtiment des factieux, il est à présumer qu'il
s'empressera de demander lui-même le retour de l'ordre,
des loix , de la religion ; en un mot , que le Peuple
manifestera autant de zèle pour la g'oire du Trône &
de l'Autel , qu'il a mis d'acharnement à les combattre
& à ks détruire.
C 537 )
En attendant , en. remarque une agitation extrême
parmi les chefs des sans-culottesi.» d^ux d'entr'eux furent
reconnus dans le fin -fond du Faubourg Saint- Antoine,
Dimanche dernier » à deux heures du matin. Tout an
nonce de nouveaux forfaits. . ' '.
Gardes Nationales, infatigables défenseurs des pro-.
priétés , de la vie des Citoyens , le crime ne dort pas ,
veillez sur lui, Philipje est dans nos murs, . .
SABBATS JACOBITE S.
des 2 (r 4 drcembre.
Sous la clochette de frère IsNARd-Tonnerre.
MÉLANGES.
VERS.
Sur tAntechrist FAUXCWST:
Quand on entend Fauxchee , ce prêtre abominable *
Suivant sa maxime exécrab'e ,
Interprêter les livres saints ,
Ne croit-on pas que c'est le Diable
( 54* )
Député des enfers , par les Esprits malins ,
pour pervertir tous les humains.
L'Evêque constitutionnel de Tulles, fut avant son
sacre chez un Libraire de Paris , marchander un Pon
tifical romain , nécessaire pour cette cérémonie. Le prix
qu'on en demande lui paroit cher , il propose au Libraire
de le lui prêter moyennant un petit écu, l'assurant
qu'il sera rendu de 'suite. Le Libraire plus généreux ,
refuse le prix , & livre le Pontifical. Plusieurs jours
s'écoulent , Monseigneur ne paroit pas ; on va chez
lui , & l'on apprend que sa grandeur est partie , em
portant avec elle le livre qu'on lui a confié. Le Li
braire indigné écrit au Brissoteu» , point de réponse;
seconde lettre , même silence. l'Intrus trouve ce livre
excellent à garder, & refuse de le rendre. — Nous
garantissons l'exacte vérité du fait.
LES RESOLUTIONS
t
LÉGISLATION.
\
(547)
Ministre , qui demande d'être admis I' répondre avnc
inculpations absurdes de son calomniateur. — Sa de
mande est reje/tée. — La Municipalité de Toul mande,
qu'elle a interrogé les sieurs Maitin , François , Simon
& Marthe accusés de s'être enrôlés pour l'armée des
Emigrés chez MM. Gauthier & de Malvoisin , Lieute
nant Colonel du treizième régiment, qui ont nié le fait;
mais sur le titre de l'accusation , décrété , d'après l'équi
table avis des Monarques Gouvion & Lacroix , que tout
les accusés seront provisoirement arrêtés ., conduits à
Orléans , & que pour ne point manquer cette capture,
un courrier partira sur-le-champ. — Des Députés du
Département du Nord , admis à la Séance du 5 , ont
représenté que la suppression des octrois a réduit à 50
mille livres le revenu de cinq hôpitaux de ce dépar
tement qui se portoit à 480 miile livres. Cette sous
traction expose 280 mille pauvres à périr de misère;
ils réclament de prompts secours, mais le sensible aréo
page renvoie au 15 de ce mois à délibérer sur la péti
tion. — Un Député , muet jusqu'à ce jour , mais pro
fondément occupé à étudier le caractère de ses collé-r
gues , à démêler leurs intrigues , leurs passions , leur
a fait entendre le langage redoutable de la vérité 8c
de l'opinion publique. — Qu avons-nous fait , leur dit-il,
jusqu'à ce jour? RlbN. Le citoyen cherche envain parmi
nous l'image de la décence Aulieu de délibérer ,
nous intriguons ; aulieu de discuter, nous Ans injurions.-.
Intolérance , confusion , tumulte ; telle est l'histoire scan
daleuse de nos débats , fi» le Peuple nous juge. — L'ora
teur a été justement applaudi , mais les Rois Thuriot
& Albite ont trouvé mauvais qu'on exposat ainsi leur nu
dité.— Malgré leurs clameurs, l'impression du discourt
a été décretée, —Un pétitionnai™, arrêté peur l'affaire
( 54» )
du champ de Mars, & relâché en vertu'de l'amnistie, s est
présenté à l'Assemblée du soir , en veste courte , un
tablier jaune des sabots, & a représenté qu'il avcit perdu
depuis , sa réputation , son travail, & qu'il étoit réduit
à mendier. L'honorable Assemblée s'est appitoyée sur
son malheur , & en attendant mieux l'a admis à la
Séance.
Le grand Prêtre Fauchtt a lu une lettre de l'Assem
blée genéral e de St. Domingue ; elle a appris que le
Grand Brissot a l'osé inculper, & qu'il cherhe à détourner
de lui l'attention publique , embarrassé de tout le ma^
qu'il à fait à la France. Sire Merlin crie au blasphème»
veut qu'on interrompe la lecture , mais elfe continue.
.— Cette lettre est renvovée au Comité colonial. — La
Section appellée de Henri IV est venu se plaindre des
menées des Factieux pour avilir l'utile autorité du Roi.
— On a discuté ensuite la suspension de l'envoi des
Trr'.res à St.-Domingue , qui malgré les Factieux a été
reictt.e. L'JiomulogatioM âu toncoroet'tki &s»mi :av*c
les Gens de couleur, après le plus horrible tumulte ,
a été ajournée au lendemain.
o u
V O V V E L*LE^ politiques.
Extrait d'une Ltrtre M*-Çoblem^ , du 28 Novembre.
Thermomètre de Paris.
Quoique les coupables projets des Jacobins soient
connus, ils ne se livrent pas moins encore aux excès>
les plus atroces, ils disent hautement que la ville dé
ccc 3
C 554 r
Paris a besoin d'être traitée comme celle d'Avignon
pour être raisonnable. Voilà pourquoi ils ont fait ve
nir les Brigands qui ont ravagé cette malheureuse ville.
Voilà pourquoi ils ne cessent d'effrayer] la multitude
sur le prétendu projet d'évasion qu'ils prêtent au Roi.
lis espèrent sur- tout . à l'aide de ce mensonge, ( qu'une
partie du Peuple a la foiblesse de croire ) allumer le
flambeau de. la guerre civils , faire égorger les Minis
tres ds la religion qu'ils veulent anéantir, & avec eux
tous les fidèles sujets du Roi , c'est à -dire , tous les
amis de l'ordre & de la paix.
Mais quoique le Peuple en général craigns la
contre-révolution , il s'en faut bien qu'il se laisse en
traîner par les vociférations de la Jacobinière. C'est
envain que l'on a travaillé le Faubourg saint-Antoine'.
. Bien loin de se prêter aux vues criminelles des fac
tieux , le Peuple de ce faubourg n'a été occupé que
de sa misère , qui t^-t extrême., & s'il a tourné ses re
gards sur le Manège , c'est pour le maudire , c'est pour
l'accuser d'être l'auteur de toutes les calamités publiques;
c'est pour menacer ses membres de les précipiter du
trône qu'ils ont usurpé, & de les faire rentrer dans la
poussière dont il ne sont sortis que pour le malheur
de l'humanité. Tel a été le succès des Jacobins sur la
classe- du Peuple qui a le misux servi- ses passions
forcenées. .•
Les honnêtes gens sont encore p'us indignés , &
leur' opinion commence à prendre un certain empire
jusques dans les assemblées des Corps administratifs.
Le Département de Paris vient en conséquence de faire
une adresse au Roi , pour le prier de metrreun frein
aux fureurs du Manège, en apposant son veto au
décret rendu contre les prêtres non-assermentés. Ain»i,
à l'exception des brigands & des calvinistes ramassé*-,
dans tout le royaume , & particulièrement dans les
provinces méridionales , les Jacobins sont en horreur
à tout le monde. On les dénoncé chaque' Jour à l'opi
nion publique , dans des affiches , toutes plus vigoureuses
les unes q:e les autre». Malgré cela, ils comptent
beaucoup sur leurs brigands , mais le Peuple est en
garde contre la surprise ; les Volontaires de la Garde-
Nationale veillent sans cesse. On peut juger delà dispo
sition du plus grand nombre, par le iragment de !a
lettre suivante , écrite le 7 de ce mois , par un Gre
nadier de la Garde-Nationale , à ses frères d'armes :
« Nous faudra/t-il être toujours en armes pour pré-
» venir l'exécution des complots que les Jacobins ne
» eussent de former contre notre Roi , contre notre
» père,.& contre tous ceuiTqui leur déplaisent , ou qui
» ae veulent pas exercer leurs fureurs ........ A qui
» nous adresserons-nous pour en être délivrés ? Ce ne
» sera pas à l'Assemblée-Nationale : les deux tiers de
» ses Membres font partie de cette société , & les plus
» fougueux ennemis de l'ordre & de la paix la pré-
» sident tour-à-tour. Sera-ce au Département? Le Pro-'
» cureur-Syndic est un des plus ardens Jacobins. Sera-,
« ce à la Municipalité ? Le Maire & ie Procureur de
» la Commune ont été choi.is par cette Société.. . .
n Sera ce au Roi dont elle menace tous les jours la vie ?
» Il a besoin de nous pour le défendre contre elle.
» Nous n'avons donc de ressources qu'en nous-mêmes.
» Disons que nous ne voulons p'us de Clubs , plus
» d'associations. Citoyens, vous n'aurez pas plutôt dé-.
» truit ces foyers de désordres , que la paix renaîtra
» parmi vous Oh ! mes Concitoyens , vous sur-
» tout, mes chers Compagnons d'armes , ne me refusez
CCC 4
(556)
» pas. Dissolvons cette société quî cause tous nos
» maux , &c. »
BATS JA COBITE S.
MÉLANGES.
On trouve dans !e dictionnaire des hommes célèbres,
édition d' Anvers , 1783 ,1 au mot SouPflot , Archi
tecte de l'Eglise Sainte- Geneviève , la prédiction suivante
celui qui la fît ne croyoit peut-être pas que ce superbe édi
fice consacré à la patronne de Paris, fût destiné à recueillir
'( Jffo )
les cendres des monstres (i) qui ont renversé le trône
& l'autel.
Digne de la Cité Ç2) qui règne sur la France ,
J'élève à Geneviève un édifice immense.
Piété trop tardive , inutiles honneurs ,
Avant qu'il soit fini , dans ce siècle d'horreurs ,
- r
JJathéisme ennemi de tout pouvoir suprême ,
Du Temple & de la ville aura chassé Dieu même.
AVIS à ceux qui ne paieront pas volontiers
le Don patriotique.
. Le District de Ponûvy en Bretagne , a fait vendre ,
ou plutôt donner , les meubles & le linge de M. le
Marquis de Lambillvt<^xi a refusé de payer une somme
excessive à laquelle il a été imposé pour le don pa.,^
ÏRIOTIQ.UE. On a aussi séquestré les Fermiers de M.
de Montîgny , pour le montant de l'imposition à
laquelle il.a été compris malgré l'incendie de son château
de Compert par les Brigands. Qu'on dise après cela qu%
les Départemens ne mettent point de l'énergie pour lever
les impositions.
A V I S.
Nous prions M Ma nos Souscripteurs, dont l'abonnement est
iini , & auxquels nous avons continue avec coniiance l'envoi de
ce Journal , de vouloir bien faire payer le remboursemen» c'e ieâr
souscription au Bureau rue Montmartre, h", ziçt, prés du pas
sage du Saumon li Paris. Nous ne negligerons rien pour conser
ver à ce Journal la faveur d'int tl !ouit. On a dû même, s'aper
cevoir depuis .quelque temps, que la partie Tvpographique est
non-seulement beaucoup mieux soignee, mais encore , que .nous
avons substitue le carac»ère p»nt Romain au caractere Cicero , aiin
de fournir plus ù'alimens à la curiosiré de nos Lecteuis.
NOUVELLES POLITIQUES.
Lettre de MONSIEUR, frère du Roi,
En réponse à celle de SJ M A J EsTÉ , concernant la
rentrée des Princes en France.
SIRE, mon Frère et Seigneur,
SIRE,
« Le comte de Vergennes m'a reiris hier une lettre
qu'il m'a assurée m'a/oir été adreisée par Votre Ma
jesté ; la suscription . qui me donne un titre que je ne
:puis admettre, m'a fait croire que cette lettre ne
m'eioit point destinée. Cependant , ayant reconnu le
cachet de votre Maje té, je l'ai ouverte; j'ai respecté
l'écriture & la signature de mon Roi. Mais l'omission
totale du nom de frère, & plus que fout les décrions
rappelées dans iette lettre m'ont donné une nouvelle
preuve de la captivité morale & physique où cos
«nnemis osent retenir Votre Majesté. D'après cet ex
posé . Votre Majesté trouvera simple que, fidèle à
1 567 )
tnott devoir & àuxloixde l'honneur, je n'obéisse pa*
à des ordres évidemment arraches par la violence.
Au surplus, la lettre que j'ai eu l'honneur d'adresser
à Votre Majesté , conjointement awc Monsieur , le
17 Septembre dernier , contient ks sentimens, les
principes & les résolutions dont je ne m'écarterai jamais.
Je m'y réfère donc absolument; elle sera la base de
ma conduite , & j'en renouvelle ici le serment.
Je supplie Votre Majesté de recevoir l'hommage des
tentimens , &c.
Signe, Charles Philipe.
( <77 )
» ce sont ces dettes-là dont je rc'clame le paiement;
» il doit avoir le moyen de les payer puisqu'il est votre '
» grand- Vicaire. Quant à ce que j'ai fait pour lui ,
» je ne demande rien , parce que je l'aimois dans es
» temps-là , & que je ne savois pas qu'il fût Prêtre.
» C'est à cause de son caractère & du vôtre, que je
» ne vous fais pas le détail de sa conduite pendant les
» quatre mois qu'il est resté avec moi ».
Voilà , Monsieur , ce que je dirai à votre Evêque ,
& s'il ne m'écoute pas , je présenterai un Mémoire à
l'Assemblée Nationale , & si enfin on ne vous force
pas à payer Madame Colson , je vous dénonce tai à l'opi
nion publique »
Paris ce 24 Novembre 1791. *
, Nota. L'original de cette lettre est déposé chez un
fonctionnaire Public.
LEGISLATION.
Seconde race de nos Rois. .
Courage, dignes représentai d'un grand peuple,
disent quelques citoyens Jacobites de clermont-Ferrand ,
dans une adresse lue au Manège à la Séance du 10. Cou
rage : vos Décrets sur les Emigrans & les Prêtres sé
ditieux sont charmans , divins ; ne reculez pas , le peu
ple vous porte dans ses bras, & si la mort vous frappe ,
il est tout prêt à déposer vos cendres dans le tombeau
des grands hommes. — Arrive le Custodinos de Tar-
glnette , l'ex-Monarque Camus, qui toujours enflammé
de l'amour du bien pubHc , propose d'aiguillonner l'ac
tivité des bureaux & Comités de l'Assemblée , le tout à
juste prix. — Entr'autres adresses , on entend avec édi
fication celle du Curé Constitutionnel à'Oléron , qui
supplie l'Assemblée de lui permettre de prendre femme
( 578 )
et pTus tôt que plus tard. — M. Roustan, Membre'de l'As-
sem blée générallc de St. Domingue , se plaint d avoir été
calomnié par M. Dupont , ami cîss Noirs & Rédacteur
de la correspondance universelle; il entre dans le plus grand
détail & est souvent interrompu; mais ayant voulu par*
ler de Sire Brissot , le brouhaha redouble , & comme
si c'étoit un crime de faire luire le flambeau de la Vé
rité dans les ténèbres , M. Roustan est appelé au res
pect ou à l'auguste Aréopage , il achève néanmoins «on
discours , & pour le consoler de la mercuriale , le
Président l'invite à la Séance, malgré l'opposition du
Roi Merlin. — M. de Narbonne , Ministre de la guerre,
témoigne sasurpiise d'un Décret qui !e force de rendre
compte des troubles élevés h Besançon , & qu'il ne con-
Boit que par la voie des Journaux. J'adopte avec plai
sir , dit le Ministre patriote, la définition d'un Mem
bre de cette Assemblée. La responsabilite des Ministres ,
e'est la mon. Oui , MM. , nous voilà tous résignés à être
guillotines , o> ois encore si vous voulez ; mais du moins
diminuez nos entraves ; que la correspondance entre le
coi ps législatif & le ministère, soit prompte & facile....
Nos intérêts , nos ennemis sont communs , nos démar
ches doivent être concertées — Ordonné qm le dû-
cours hètoïco-cviique du Mirisrre sera inséré au procès»
verbal , ad perpetuant rei memoriam. La Séance est ter
minée par la proclamation de Sire le Monteix , à l'émi-.
nenwsime rignité de Président. — La séance du soir &
celle du lendemain 1 1 , ont été entièrement consacrées
à la lecture de diverses adresses de félicitations sur les
décrets des Emigrés & des Prêtres , a recevoir des Pé
titionnaires de Paris , sur le même objet , & contre le
département. La brigade des Plaignans est admise à sa
Séance. La voix de la raison , si souvent étouffée au Ma
( 579 )
liège , s'est enfin fait entendre dans la séance du 1 2. — Le
grand Prêtre Fauchet, l'un des Secrétaires avoir rédigé à sa
manière plusieurs adresses & pétitions contre le veto;
mais div.rs Membres entr'autres , MM. Quatremer &
Vuveyrou't , se sont élevés avec fece contre une ana
lyse qui tendoit à avi ir le pouvoir exécutif & il est
décrété que le Pontif Fauchet biffera sa rédaction.
Sire Grangeneuve , autre Secrétaire, avoit aussi relaté
dans le procès-verbal de la veille , qu'un grand nombre
de Citoyens étoit venu réclamer contre la pétition au
Roi , par les Membres du Département de Paris, mm.
cheron & Ramond , surpris d une hyperbole aussi insi
dieuse , réclament vigoureusement contre l'inexactitude
du Scribe. A l'instant un tumulte affreux s'é'eve dans
la Siile ; nos Monarques hurlent, tempêtent; le Pré
sident & sa sonnette ne sont point entendus. Le désordre
devient tel que les Tribunes manifestent hautement
leur indignation. Enfin , après le plus horrible des
.Sabbats , on révoque le décret portant la mention
honorable des adresses au procès-verbal, & l'envoi aux 83
Départemens.
— On apprend dans la Séance du 13 que les troubles
excités à Besançon , sont appai:és. — Décret qui enjoint
au Ministre de l'intérieur de présenter l'état de l'em
ploi de l'argenterie & des c'oches des églises suppri
mées.— Grande motion du Monarque RuUe , pour|for-
cer les Princes d'Allemagne d'entrer sous un mois en
négociation sur les indemnités qui leur sont dues ; en
défaut , leurs possessions en France confisquées & ven
dues. — Renvoyé au comité Diplomatique. — La Muni-
ciil^ité de Paris ayant M. Péiion à sa téte , annonce
à l'Assemblée que les Emigrés éludent la Loi qui exige
un certificat de rétidence , pour être payés de leun
( 58o )
pensions & traitement. — Décrété que tout Français
ayant traitement, pensions , rente ou créance quelcon
que sur le trésor pubiïc ne sera payé qu'en présentant
un certificat de résidence non interrompue dans Je
Royaume depuis iix mois. — Ce? ceitificats .dé<ivrés par
la Municipalité du domicilié & visés par le District ne
seront valables que pendant un mois. Les fonction
naires publics, pour être payés , seront ob:ig.is de pré
senter un certificat de résidence à leur poste depuis six
mois. Les Négociants sont exemptés ces présente: dis
positions. —rTout Receveurou Trésorier , contrevenant
audit Décret, sera responsable & privé de son état-
— Les cesiionnaires des créances sur l'Etat. qui ne
' justifieront pas de la résidence de leur vendeur en. Francs.
•pendant & depuis, six n:ois ne seront pas payés. — O
'Divine liberté que tu es aimable!
Séance de la nuit du 14 au 1 5.
Le grand Prêtre Fauchet annonce dans la Siâr.cé
du soir [ia découverte faite par le Comité 'du sur
veillance, d'une bande d enrôleurs pour l'a: niée des
Emigrés, dont il importede s'assurer prouiptsinen*. L'or
dre est aussitot donné ; on arrête , on amCne un Garçon
Menuisier , u.'. Tambour- Major , un Limonadier, sa
femme , une cousine . : deux pauvres hères , sans feu
ni lieu; les uns prétéi '^urs , ceux-ci solli
cités ; &' les aui.es produits comme témoins. L#
nuit ei...ire se passe à les interroger , à les confronter.
Quel est le résultat de ces grand» mouvemens? RiJi-
tulus mus. Le?, accusans !k les accusés ne se sont
jamais vus ni connus. •— La suite au prochain N°. 1
LA ROC A M BO LE,
ou
P R O P H E T I E.
Thermomètre de Paris.
Oh ! pour cette fois , les Jacob:ns ont perdu la tete.
Les dispositions pacifiques du Roi avoient tellement
exalté leur rage, qu ils men=coient la Capitale des
scènes les plus sanglames , si I on ne iéclarou la guerre
aux Emigrés & aux Princes d' Allemagne , qui veulent
épouser leur querelle. Tout-à-coup Louis' XVI prend
»ine allure martiale , & voilà les lacqaetî dans la cons
ternation & le désespoir. Il y a qudque anguille so'is
roche , s'écrie la baurie rég'clde . la conduite du pouvoir
exécutif le prouv-. On s'entend sûrement avec les
Emigiéi. L'abîme est ouvert, & on veut nous y pré-
cipii*r. Ah ! gardons-nous de donner dans le piège;
point de guerre , ou nous sommes perdus. •
Ces drclamations de la Jacquerie n'ont point fait
changer les résolutions du Roi , & les honnêtes gens,
sans approfondir les vues qui ont provoqué la dé-
m-rche du Monîrque, en sont très-s*tisfaits , parce
qu'elle met les jours do Sa Majesté hors des atteintes
du fer assassin , & déjoue entièrement les manœuvres
crirîiir.eMes de ses ennemis : aussi les Ravaillac de la
Jacob.niere ne savent plus à quel Démon se vouer.
Ils ont fait mille extravagances , qui toutes décèlent
pius ou moins leurs fureurs , leur coquinisme & leur
impuissance. Les bornes de cette feuille , ne nous per
mettant pas d'entrer dans le détail des excès auxquels ils
se sont livrés, nous nous bornerons a rapporter le
trr.it suivant.
Les Jacobins , sachant que le Roi devoit se rend
( y? 5 )
an Manège, ont envové au-devant de lui une escouade
de sans-culottes . qui , au lieu des expressions d amour &
de fidélité que merite ce bon Prince , ont fait retentir
sur son passage ces cris forcenés , crevé le Roi. Quelle
férocité !
Cependant la majeure partie des Habitans de Paris ,
considérant, quils n'ont d.'jà que trop fait pour sou
tenir une révolution qui leur enlève leur fortune &
leur repos; qui ne fait du bien qu'aux brigands & à
ceux qui les tont agir , bien plus brigands qu'eux encore,
disent que cela ne vaut pas la peine de faire le sacrifice
de leur vie , & en cela ils ont raison. Que les Factieux ,
auteurs de leurs désastres , aillent braver eux-mêmes les
dangers qui nous menacent. Mais les lâches n'oscroient
se présenter devant leurs fiers ennemis; ils se contente
ront d'observer de loin la tempête , d'exciter „ ce sou
lever . s'ils peuvent , la populace contre les prêtrg.s &
contre leur Roi; d'accaparer le numérairé avec les
assignats , dans l'espérance de se dérober enfin par
la fuite au juste châtiment qui leur 'est réservé..
SABBATS JACOBITES.
.des 12 6' 14 décembre.
Sous la Clochette du foudroyant frère Isnard.
Dépuis que l'abomination de la désolation est dans
le lieu Saint., & que les plus vils des hommes profa
nent le Sanctuaire , chaque jour offre à la Religion de
nouveaux scandales à déplorer.
On a lu dans le S?bbat du 12 la lettre suivante : bien
digne d'un Ministre de la nouvelle Eglise ; elle est |du
sieur sois , Curé constitutionnel du Département de
l'Héraut. — « J'ai été le premier , dit-il , à nt'aper-
eee 3
(5S6)
cevoir qu'en promettant de n'être pas homme, on pro-
mettoit plus qu'on ne pouvoit tenir. J'ecrivis en carac
tères de feu à l'Assemb'ée constituante dans le mois
d'Août dernier. Elle se tut , S: moi j'agis. Je me mariai
par provision. L'Etre suprême bénit mon mariage. Mon
épouse , à qui j'avcis fait lire l'éloge funèbre de Mira
beau , ne me reçut qu'à condition, que nous tàcherioTS
de réparer la perte du grand homme. . . . Tout a été
au gré de mes vœux & de ses désirs. Elle est
enceinte d'un petit Mirabeau. — Quoique j'aie
solemnellement promis à mon épouse de nommer mon
fils , Mirabeau 3 j'éproure un regret mortel qui me dé
chire. Je suis au désespoir de m'être tant pressé. Au
moment de sa naissance , j'aurois écrit comme Zacharie ,
si ma voix n'eût été étouffee par le plaisir : BrissoT
en nomen ejus. Si ce patriote jette sur la présente un
coup-d'œil bénévole , il y verra que je lui offre mon
fils à tenir sur les fonts-Baptismaux. Je !e supplie d'en
être le parrain, Se l'Assemblée Nationale la marraine.
Il sera baptisé par su»croît au nom de la Nation , de la
Loi & du Roi , (rc. » Peut-on braver ainsi les loix
canoniques , l'honnêteté publiqus , & afficher l'impicté
avec une audace aussi effrénée. — Un autre intrus du
Département^ l'Oise , a^é d'environ 70 ans , vient de
prendre pour épouse une fille d« quinze ans, en pré
sence du Juge de Paix. O Siècles ! O Mœurs ! — Dignes
appuis de tels Ministres , tous les Jacquets de France
s'efforcent de faire exterminer ceux dont ils ont usurpe ,
les dépouilles en les chargeant des iniquités des intrus.
— Frère dubois décrassé monte à la tribune , & après
avoir dit franchement à ses confrères , qu'il étoit pkis
aisé de sentir la difficulté de leur position , que de trou
ver les moyens d'en sortir , il s'efforce de les rassurer.
'<?
'(5*7)
en leur peignant tEspagne prête à secouer le joug ; les
Anglois agités au-dedans ; tous les Rois de l'Europe
effrayés & renversés à l'aspect de nos armées; à la
vérité , nos régimens sont presque tous incomplets ;
l'armée insuffisante de par moitié & indisciplinée ; qua-
i rànte Officiers manquent dans beaucoup de corps; nous
n'avons, ni tentes , ni équipages de guerre , ni hôpital
ambulant , ni argent ; le Gouvernement est dans une
inertie absolue; les citoyens corrompus & fatigués; les
impôts non- perçus ,& l'Assemb;ée Nationale sans tacti
que , & c'est dans ces circonstances que le Roi vient
demain proposer de déclarer la guerre. A qui ? A l'Em
pereur ? Point de motif. A l'Evèque de Spire ? Je me
charge , dit le brave Dubois , de prendre ses Etats avec
vingt hommes. AuxEmigrans dont le globe e»t surchargé ?
A-t-on donc déclaré la guerre à Cartouche ou à Man
drin7. Frère dubois decrasse résumant sa lourde dia
tribe est d'avis< d'ordonner aux 83 Départemens de se
munir des piques de neuf pieds de long , d'en armer
30 mille hommes, & de les iâcher sur les emigrés pour
les dissiper & les détruire; mais point de guerre; que
tout s'oit seulement disposé pour entrer en campagne
au pis-aller. Le Général. Robespierre & son aide- dé-
Camp , Carra , sont du même avi< , vu la difficulté de
se fier aux agens du pouvoir exécutif. — Nouvelles dé
nonciations , au Sabbat du 14. Les ci-devant Nobles de
je ne sais quel Département , coalisés , suivant le nou
veau style, avec les prêtres réfractaires ont ouvert, dit-on,
une souscription pour la contre-révolution. Toute la
Jacobinaille en un mot ne voit d'un bout du Royaume
à l'autre que des complots , des conjurations , des aristo
crates & des prêtres qu'il faut se hâter d'immoler sur
l'Autel de la Liberté. <— Frère Rua accourt tout haie
( 583 )
tant pour rendre compte du Bi: cours que vient de pro
noncer le Roi à l'Assemblée, & de la réponse du Pré
sident. — Frère Bian^at veut exhorter les Jacquets à
ne point se méfier des intentions du Roi i.il est vive
ment combattu par l'anti-Royal Robespierre , & le fou
gueux d'Anton , qui ne veulent point ta guerre.
MÉLANGES.
LE PLAISIR A LA MODE.
Ua Enfant de Luther fond l'épée à la main
Sur un Assermenté qu'il guettoit au passage ,
Le renverse à ses pieds , & lui crie en sa rage :
Jure dieu , jure diable , ou rend l'ame , vilain .'
Le Drôle jure tout, & l'assassin infâme
Lui plongeant aussitôt sa lame dans le sein :
O 1 vengeance ; dit- il , j'ai le P&AIsIR divin
de tuer à la fois ù- son corps 6- son ame .'
.iigWgteU M»" —
Demande. - D'où vient lisez-vousllaj Chronique?
B. d'Or. >— Morphée a fui mon traversin ,
Et j'ai besoin d'un narcotique
Pour m'endormir jusqu'à demain.
* Hloël a l'élixir sans fin ;
L'huile d'ennui soporifique
Se distils dans sa boutique ,
Oh ! l'impayable Médecin !
*i V I S.
Le Pub'ic est averti, qu'à com -.ter -du pr^m-r Un-
vier prochain, le bureau des Tapeculs d-.' Paris k de
VenaiUes sers établi Quai Voltaire , mairon 'r M.
de Vill. ...On trouvera chez lui , A dvs îrix tr -mo
dérés , toutes sortes de voitures . Ccn .'nies , ii lies ,
Pots -de- Chambre , pour le service publu , ticcpti des
vis-à-vis. . . ..
LEGISLATION.
A V l S l M P G R T A N T.
Nous rtii'ii» MV. nos Souscripteurs, dent l'abonnement est
fn'. i <'. ' i'.'l.s ri"us avons continué avec confiance l'envo de-
Ci' . . .. . e voulon b '' tatie payer le rembourscu.*nt de leur
s i<si \.. J'urean 'e Rccan-.l oie, rie A'ontn.r t e N°. ;iq,
pre« ,»* c Saumon à Paris. Nous ne négKg.-.oa-t riist-
peu . v ..ver Mce Jour..a; U faveur dont il joui<. On a dû méine
l',i;xuo i. . vi« qu.. que temp' que la' partie Tvpographique est
non-si.s.-.b-.i
«vins . . .. . leI,at .i »ip. mieux
c uactetu soignee,aumais
p< nt-Komain encoreCicéro
car. «ere , que ,nous-
afinV
de rournir pms d'à' mens à la curiosité de nos Lecteurs.
' - Frrata d.s dernier N°. — Les quatre vers qui se trou-
v»ntvu co ".rverrernent de lapage^75 ont eté transposés,
& son' de la sr..te des vers qu; se trouvent folio 5^3 ;njîaé.
Nous prévenons noi eb-<naé« de ne point insérer des
àf'ÏV,: ats 'd^ns- 'ts Mc-tres qu'il nous adressent par la
!ioite:, paiceqnr. plu ieurs de ces lettres sont enlevées.!
! noi.s en a eté adresé ure de Carca»conne avec 12 l«
?ui 're nous e t point parvenue. L'ùniqu;- moven d?
revenir cet l'of . bjt.' brigandage , c'est de' faire charger'
les lettres dans lcflfcvers bureaux.
LA ROCAMBOLE,
ou
JOURNAL DES HONNÊTES GENS,
E P 1 T R E
Dutris-ve'nèraMe Curt de Scuiérik, à Ï>om RÈOiVt
AutiJaçqbivvs.
I
( 6o3 )
tieux qui insultent à des autorités constiiuées. ... t/n
Louis XIV déclare ta guerre a l'Espagne parc?que son
Ambassadeur avoit été insulté par celui d'Espagne ; &
nous qui sommes libres , nous balancerions un instant;. .:
Vou!ez-v eus détruire d'un veul coup l'aristocratie , les
rèfraciai'es . les mècontens ? Détruisez cob'entç ; le Chef
de la Nation sera forcé de régner parla Con^rution ;dtt
ne voir son saiut que dans l'attachement à la Cons
titution ; de ne diriger sa marche que d'après elle. i#
C'est ainsi qu'un Brissot a la coupable ard.ce de vomir
sans cesse son venin sur le Monarque le p'us digne de
l'amour de ses sujets. — Frère d'Anton trouve le dis
cours Brissot excellent , divin ; mais après avoir promit
au peuple d'assommer lui seul ses tnnemis , avec la mas>
• sue de la raison , & le g'aive de la Loi , ce nouvel Hér~
cule voudroit que le Roi trouvât néanmoins quelque
expédient pour éviter la guerre. Il est interrompu par
une députation des Jacquets de Ver ailles . porur<:. unie
adresse au Roi contre le Directoire, da Département
de Patis : adresse qui , comme toutes celles dont le Club
de Paris a fourni le modèle \ ses affiliés , porte l'em
preinte de l'antre infernal où elle a été fc-gée.
Une farce risible a ouvert le sabbat du 18: Qo lqués
sœurs Jacoquines ont paru sur la scène avtic une cor
beille qu'elles ont déposée sur le bureau . puis l utte
d'elles trotte à la tribune aux harangères , & dit-:
« Frères , nous ne sommes pas des Dames romaines , tant
s'en faut : nous ne vous offrons pas nos bijoux , mais
un tribut de reconnoissance pour les tendres sentimeris
que vous nous avez inspirés. Un wigh constitution
nel (i) , un frère , un Anglais , nous donna l'aure
MÉLANGES.
LEGISLATION.
AVIS IMPORTANT.
Nous prévenons nos abonnés de ne point insérer des
assignats dans les lettres qu'il nous adressent par la
poste , pareeque plusieurs de ces lettres sont enlevées.
11 nous en a été adressé une de Carcassonne avec 12 l.
qui ne nous est point parvenue. L'unique moyen de
prévenir cet horrible brigandage , c'est de faire charger
les lettres dans les divers bureaux. S'adresser au Direc
teur du Bureau rue Montmartre N'. 21p.
L A ROC AMBOL&,
ou
SECOND CHAPITRE
Du Catéchisme des.R»vAi,istes.
SSS
(6i4)
rien ne doit se faire sans l'ordre du Roi
ou sans sa permission.
Qem. — — Pourquoi dites-vous que le Roi est l'image
vivante de la Majesté Divine ?
RÉF. — -"- Parce que le Roi doit être independant du
caprice des Peuples qu'il gouverne ., &
qu'il maintient l'ordre & l'harmonie en
tre toutes les classes des Citoyens , comme
le Tout -Puissant parmi les Etres in.
nombrables qui composent le système de
l'univers. .
Dfm. — — Nous sommes donc obligés d'obéir à la
volonté 'Royale ?
Rép. — — Sans doute, parce que Dieu l'ordonne, &
que notre propre intérêt nous y oblige*
Dem. —. — Qu'est-ce- donc que la volonté Royale ?
Rip. — — La volonté Royale est l'expression de la
loi. — «Si veut le Roi, si vfiit lu ï^ou,
NOUVELLES POLITIQUES.
' De Rome , \ décembre.
La Cour de Rome a reçu les assurances les plus po
sitives de l'intervention des Puissances pour le rétablis
sement de la Monarchie, & de la Religion Catholique
en France. Un orage terrible se forme , n'en doutez
pas: pour le détourner, les usurpateurs de l'auroriti
Royale & pontificale voudroient bien négocier un ac
commodement avec sa Sainteté ; mais peut-il exister
quelque accord entre le Crime & la Vertu , entre
la Religion & l'Impiété ? Comment écouter les propo
sitions d'une horde de scélérats qui , avec les expres*
sions d'humanhé , de Patriotisme , de liberté ont la plus
horrible férocité dans le cœur , & ne se délectent qut
dans le sang & le carnage des malheureux qu'ils^frou-
vcnt sans défense. Non, point d'accommodement.— Nous
n'ignorons pas cependant que la fermeté du Chef dé
l'Eglise est cause que les ennemis de la Reiigion ont
• de nouveaux accès de rage ; qu'ils affectent de dire que
le Vicaire du Dieu de paix ne soupire qu'après la guerre ;
mais qu'importent les calomnies de la Jacobinaille ! Les'
ientimens du Saint pire sont connus . & toute !a Chrét
tienté est instruite que s'il veut 'a guerre , c'est pour
combattre les tyrans de la Religion , du peuple 5c des
Rois ; c'est en un mot , ;que la guerre est l'unique moyen
qui puisse sauver , de la fureur des tigres du Manège ,
ceux qui n'ont pas abandonné les drapeaux de la Foi.
Nous attendons M. l'Abbé Maury ; les plus grands
honneurs sont destinés à cet intrépide défenseur de
l'Eglise. On assure qu'après avoir reçu le chapeau de
Cardinal , il sera envoyé auprès des Princes Français
en qualité de Nonce.
De Coblent^ , 8 Décembre.
( 6i6 )
jusqu'à .Cbblent'^, Les liabitans des campagnes en faî-
soien'r* autant; rosis sur les représentations de nos Chefs,
^plusieurs sont retournés dans leurs foyers où leur pré
sence est encore plus nécessaire qu'au dehors. On assure
que d'après le dernier Ultimatum de la Diète de Ratis-
lfonne , l'Empereur vient d'ordonner à tous les Princes
à Allemagne de se disposer à fournir leur contigent de
troupes.
Bruxelles , le 1 8 dècembrt. ,
Thermomètre de Paris.
.1
• ( 6*î )
MÉLANGES.
( é2f î y
A bon entendeur , salut. — L'orateur est applaudi à|tout
rompre ; décret qui ordonne que son discours , l'ins
cription & les 80,000 soldats massacrés seront tous
mis dans le procès-verbal. —• Puis , pour la bonne
bouche, on a lu les procès-verbaux de l'arrestation de
M l'abbé de Paulmyre soupçonné d'avoir voulu en
voyer à Sl'armée des Emigrés un renfort de deux
soldats < M. Gauthier, Juge de paix à Rennes , demande
ce qu'il faut faire dudit abbé. Nos Monarques plus qu'à,-
demi-dormans alloientdélibérer , quand la pendule sonne
dix heures & demie. Quoi! si tard que ça, s'écrient
certains Monarques , nous qui étions accoutumés
a nous coucher au plus tard à neuf heures ! mais
c'est de quoi crever tous , & que deviendroit la Patrie ?
Four la sauver, allons vite gagner nos lits. Chacun
court à l'instant', & le manège est désert. Sire Godet
sonne le tocsin de la peur , à la séance du Mercredi , &
veut, i°. que l'Assemblée constate par un décrer., que
la patrie est en danger ; 2°. que les portes du royaume
soient fermées à triple verrou , aux personnes , au nu
méraire , aux provisions , &c. — On rit de la frayeur
du Monarque , & l'on décrète que les étrangers ras
semblés dans la ville de douai & de Lille seront tenus
provisoirement de fixer leur domicile hors des villes
de guerre. On s'est ensuite occupé de la distribution
des petits assignats: — Décrété que ceux qui resteront
entre les mains des receveurs des Districts seront
donnés en échange aux FaBricans , agriculteurs ou
armateurs qui justifieront du btioin. — Des déptches
lues à ia Séinae du 22 ont appris que la maison où
s'asstmbloit le Directoire du Département du Puy en
Velay a été incendiie pendant la nuit. On est à la
piste des coupables. Projet de décret sur la haute-cour,
ajournée au 26,
/
P C-faft ) -
Sire Roithier , on s'en sourient sans doute , avoîî n»-
gucres dénoncé les agens du pouvoir exécutif, comme
portant sur l'état des pensions un M. de là Mothe ,
ancien militaire, quoique mort depuis 30 ans ; d'après
les perquisitions ordonnées , il a été constaté que M.
de la Mothé n'est mort qu'au mois de Mars dernier.
Sire Rouiller, un peu pén3Ut , a tou!ours soutenu, que
son M. de la Mothe éto« mort depuis 3 d ans. On lui
a ri au nez , & il a répliqué , au lieu de s'amuser à
trouver . un député calomniateur* on ferait mieux d»
meure à l'ordre du îour la dénonciation contre le ministre
de la Marine , nous verrpns comment il /ep tirera. M.
de Leisari' eit entré dsns ce moment , au grand re
gret du Monarque Rçuhier , il a confondu , pulvérisé
le pontife Fauciiet sur tons les chefs de son accuiation.
Ce grand inquisiteur a voulu ' répondre , mais on est
passé à l'ordre du jour.— La Séance du soir a été entière
ment employée à récapituler les adresses, hommages ,
'.félicitations des Jacobins répandus dans les divers dé-
parremens , & à délibérer sur le sort de M. l'abbé
Bouant, que la 'Municipalité de Mois a fait arrêter ,
comme répandantà ia Ronde une odeur d'Aristocratie.
= Décret qui erdonne qu'il sera l?cî:é. — Lu Séance
du 53 n'offre d'mtéressant-qufurie er.iiusica d'Assignats
dont' nos msgnifiques Souverains ont ordonné ,,oue la
France fût inondée. En conséquence on va fabuqer40
millions d'Assignats de 10 sous, 60 millions de 15 sou?,
ico mi lions àe 25 {ous & -ico millions de 50 scus.
Heureuse France! Fus-tu jamais aussi fortunée , aussi
riche en chiffons !!!'. !?! ! SU!
-» ' A V I S. '
Nous prions MM. les Souscripteurs, dont l'ab^npenierit
«pire ii la fin de ce mois , de le faire renouveller in-'
ee:'sament pour- ne point éprouver d'interrùpt'ioii
dans l'envoi. .S'adresser au Directeur du Journal ëe la
Rocambole . rue montmartre , l\° 2 19, à Paris.—Prix
6 livres pour 3 mois — 1 2 livres pour six— 8c 24,livrts
pour un an , franc de port, »
LA ROCAMBOLE,
NOUVELLES POLITIQUES.
Madrid, 14 Décembre.
NOUVELLES INTÉRIEURES.
(6p.)
Roi. Après trois ans d» révolution, disent-ils , &. de
déchirement , la patrie croyoit enfin respirer. . * . . Mais
Yéternel ennemi de son bonheur , le pouvoir exécu
tir exIsïe encore , &c. Ils arrêtent enfin qu'ils sera
fait une adresse au Roi , non pour le prier de retirer
le veto qui autoit dû respecter le Décret contre les émi
grés , mais pour l'y déterminer; & afin , ajoutent-ils,
que le pouvoir exécutif soit frappé dans le même ins--
tant ., par la masse imposante de la volonté Nationale .
nous prions toutes les sociétés, nos affiliées , de faire
parvenir leurs adresses à Paris le 25 du mois de Dé
cembre actuel. Signés Lignaç , Président, La Pont ,
Dupui , Molinier , Rupé, Ben aven , Secrétaires. »
Une lettre plus exécrable encore circule dans le Quercy.
« Arborez » y est il dit, le drapeau de la mort : aigui-
» sez vos glaives ; il est tems qu'il commence une Saint-
» Marthelemy contre les Prêtres & contre les Nobles;
» qu'ils soient tous égorgés ; qu'aucun d'eux n'échappe ,
» du moment où le premier cuiip de cation sera tiré
» sur les frontières. » Ici le c œar se serre & la plume
tombe
* - des mains.
Thermomètre de Paris.
SABBATS JACOBITES.
des 23 8c* 2 5 décembre. . î
MÉLANGES.
Voici U . meilleur des Noëls qui ont paru cette annee.
Air De Jésus la Naissance, &c.
Jésus dans une étable
vient de naître aujourd'hui.
Une foule innombrable
s'assemble autour de lui.
Ah l quels chiens d'enragés ! Us sont Irait cens en somme.
J'y vois des médians & des sets 3 ., ,
des fous , des plats , des idiots , t
& pas un honnête homme l
( M >
Le condorcet s'avance ,
un poignard à la main ;
Mais Jottph qui s'élance
le désarme soudain ;
que se glissant le long de la muraille,
Bris en carcnant l'enfant ,
lui vole très-àdroitciBenV' W'
'tone botte de paille.
A l'aspect dç iaijrt ,
le bœuf se rengorgea.
Chacun se mit' à rire
voyant ces cornes-là» . ,
Mais ta^ire , piqué d'une injure fatale »
tout aussitôt le dénonça ; ...
& pour le juger on manda
la Cour Nationale. r
r wm\
à Isnard , l'énergumène ,
vouioit qu'on l'assommât;
chtboi , à perdre haleine ,
crioit qu'on l'écorchât.
Mais le peuple irrité d'un tel excès de rage ,
par son veto les foudroya ;
& ces deux boucliers renvoya ,
leur crachant au vi'age.
a TTs 'Tm p b r t a h t;
ou
i:.-. : V .' B-Mum ,-.» - i 1. »
JOURNAL DES HONNÊTES GENS', '
TROISIEME CHAPITRE
fi
s j»..•-
(})
DêM: — ^~ Que font les illustres Prîncës", depuis qâe
l'ange tutelaire de la France les a- soustraits
aux dangers qui les menaçoienr }
Rêp. -i- — Ce* Princes sont destinés par la Providence
aux plus erandîs choses. Ils n'ont cessé
un seul instant de s occuper des moyens de
briser . lés chaînes nsvr
... ;jsucûpq du Roi
t , & *igraces
U"au
eénie actif du Comted'Artois 8c du eraiid
. . .. ^5o a î î {*» sïc^ap ?».... . - " 53
Ministre qu'il. a auprès de lui, (i), les puis-
sancesjde) l^ij^!g Jogtî reconnu que la
Cause de Lobi< XVI est celle de tous les Sou-
vi*ràin*»ac îk«îhmtaj .
t)EM. Ppflrquoi donc le Comte A Aitois t ne vient-
Mb: Y- iwmmo3 —- . s r i-
u pas délivrer son frere t
- '.< ';Ai uu ifp s 113. ;y. ;I u î-.;;i
Réi. — ^.^^ivjen^a tçnan^.i^Jaidjt. Les promesses
àî ce grandPxince -ne peuvent tromper; il
viendra tout rayonnant de gloire if Je Ma
jeste , ik avec les forces; des Souverains qui
ont juré d'épousef aa fluerelie. Dejà pour
Afib liiq&i iffflPuder ses magnanimes desseins , de tbh-
cert avec le Roi àe Suida. , l'Ernpei eur , lé
.-.-.£< alla i2 R°» J Espagne & les . autres têtes cburotl-
nées, vimmur;el e Catherine a renoncé inné
J .iù0.§W«:«îi luia«uroit mille victoires ; pré-
•' sfa TO^g$ffife?«:mi:ttre sursontrénë ùi»
Roi vertueux aux p^us brillantes conquêtes,
A.
N O V V Ê L LES V Q l ï T I Q V E S.
L'Empefeui & ,le Roi dë Prusse, ont fait notifier do
la manière suivante à la Diète , '.'alliance qu'ils venoient
i. .•' : - •. ..* •. — " i . » . • " • -, n
(i) M. de Galonné.
1 *
• <
«
i 4 >
de contracter pour le maintien de !a Constitution ger
manique.
Déclaration -de l'Archiduc ir Electeur de Bohême.
« Le maintien & la garantie de , la Constitution ger
manique Se des' droits de l'Empire d'Allemagne , sont
' une des ba?es essentielles de l'alliance contractée , entre
Sa Majesté Impériale & Sa Majesté le Roi de Prusse.
Leurs Majestés , au moment de cette heureuse réunion ,
se sont engagées de la manière la plus sacrée à main
tenir & garantir la Constitution de l'Empire germani
que ii.
Déclaration 'de l'Electeur de Èrandebowg.
.'. •- ï ■■ 'bipFV. î.T-''' '.-.ii #
« Et moi aussi, '(a dit l'envoyé') je m'estime infi
mment heureux d'avoir survécu au moment désiré de-
' puis longtemps , où les ordres de S. M. le Roi mon
maître , relativement à- la natore & aux bases essentiel-
. les de son alliance avefc -8mM»-l'Empereur , me mettent
à même d'adhérer completteœent if la déclaration qui
vient d'être faite de la part à&t'Archiduc d'Autriche ».
* 4
Svnz de i'a-bnohce des Nquvaûtés qu'on peut s*
procurer che^ 'Sikes , place du Palais Royal :
ou
F li O F H i' T I £
NOUVELLES EXTÉRIEURES.
De Saint-Petersbourg , 30 Novembre.
La cause des désastres arrivés dans la Province de
Novogorod est connue maintenant. On sait que les bri
gands qui ont livré au meurtre & à l incendie les
environs du lac de Ladoga avoient été ramassés par des
missionnaires de la propagande. Ces scélérats s'imagi-
noient par là distraire l'Impératrice de l'attention qu'elle
porte à l'état de la France , & des travaux auxquels
elle s'eit livrée pour assurer aux Princes Français le
secours de toutes les PuisspncES de l'Europe. Mais les
mesures vigoureuses dii Gouvernement ont déconcerté
ces exécrables manœuvres. Les Chefs des brigands ont
Subi le supplice ; le reste a été dissipé. La fuite a mal
heureusement sauvé les apôtres Français ; mais on ne
er«ît pas qu'il leur prenne envie d'avantage de Vê'«'
nir troubler notre repos.
D'jtth , 26 Décembre*
tes Jacobins & les Monarchiens travaillent coflti»
nuellernent à nous jouer quelque mauvais tour. La Jac
querie a dernièrement mis le feu dans un quartier de
la Ville , plusieurs mauoos ont été brûlées. Nous avons
su que l'intention de Jacobins étq'.t d'aliéner l'esprit
du peuple en lui persuadant que nous rtisns les au*
teurs de l'incendie , afin de le soulever contre nous»
Notre bonne conduite a déjoué cette .infernale machi
nation.
Thermomètre de Pans.
Les revers de fortune ne rebutent ni les Jacobins ,
ni les Feuillans , ils n'en sonr que plus acharnés à sou-
tenir leur système destructeur. Depuis sa défaite, la
bande monarchieïme s'est retranchée dans un autrs
local où elle se prépare à soutenir de nouveaux assauts.
De son côté la Jacobinaille n'est pas moins alerte & sa
tactique est toujours la même. Prêcher la doctrine d«
l'insurrection , du meurtre & du brigandage au peu
ple des faubourgs ; dire à ce peuple que les Emigrés!
n'en veulent qu'à lui; que le Roi est d'intelligence avec
les Puissances étrangers ; qu'il faut l'en punir, en renou
velant les Scènes affreuses des 5 & $ Octobre. Tel»
b a
«ont lef Moyens employés par les disciples de Ri*
vaillac. Mais le croiroit-on ? Ce peuple qui s'est montré
si enthousiaste pour le système des novateurs ; ce peu
ple est sourd à toutes leurs clameurs , il méprise ces
criminelles déclamations , il reconnoît hautement qu'il
a été trompé , & qu'on lui a fait commettre de grandes
fautes; il .en gémit, & la guerre dont on le menace»,
bien loin de l'effrayer, paroit être son unique espé
rance. Il pense avec raison que la guerre purgera la
France de tous les brigands dont elle est infectée : il
ne sera donc plus question de Jacobins , de Manar-
chiens ; nous n'aurons plus de Rab. . . . plus de Ccm. . . ,
plus de Bouc. . . . plus de Philippe , &c. . . &c.
La guerre ne sera vraiment terrible que pour les scé
lérats de cette trempe, mais d'ailleurs tout le monde
y gagnera jusqu'au bourreau.
Il paroît que le 'peuple sent très-bien tout cela,&
nous ne serions pas étonnés de le voir au premier jour
se ruer sur les clubistes de l'une & l'autre secte & en
faire une déconfiture totale.
SABBATS' JACOBITES.
M É %-'k #- G È; s.
,' ,. y. ,t:> , '0.' .. :»
La Badaui>erie: Air des trembleuru
Cité bizarre & futilfv
Mais encore plus imbscille.3 «'. < s
Seras-tu toujours l'asyle,
La dupe des hommes faux ?
Toujours le charlatanisme ,
(*6>
Le mensonge & le sophisme ,
La fraude & le fanatisme
Troubleront- ils t'on repos?
Est-il donc vrai que les badauds
Ne furent jamais que des sots, sots , sots , sots.
Quand la ligue anti-Royale
Désoloit la Capitale ,
De seize fripons vassa'e , ,
Elle adoroit ces Cagots.
Qu'elle stupeur e«t la sienne ?
Elle préfère Mayenne '
Qui dans l'abîme l'entraîne ,
Au plus charmant des héros!
Il est donc vrai que les badauds
Ne furent jamais que des sots , sots , sots , Sots;
Le temps passe, & de la fronde
Que le Parlement seconde
Et qui sur coudé se fonde ».
Je vois voler les drapeaux : ,
Bientôt ces stupides êtres,
Pour suivre des petits- Maîtres ,
Des factieux & des traîtres ,
A leur Roi tournent le dos.
Il est donc vrai que les badauds
Ne furent jamais que des sots, sots, sots, sots.
Du Royaume Britannique
Un fastueux Empirique , (i)
De la richesse publique "
Promet de grossir les flots :
(i) Law.
(V )
« Peuple, dit-il, que l'on s'empresse
de vider chez moi sa caisse ;
Et je vous fais la promesse
De la remplir de lingots ».
Il est donc vrai que les Badauds
Ne furent jamais que des sots, sots, sot!. Sots»
On le croit sur sa parole :
En foule on court 8c l'on vole .
Pour apporter chez le drôle ,
Ses écus vieux & nouveaux;
Chacun reçoit en échange
De jolis billets de change ,
.Qui dans le pays étrange
Lut vaudront force réaux.
Il est donc vrai que les Badauds
Ne furent jamais que des sots , sots , sots , SOtSi
De plus , l'avide Maltote
Achete, vend, agiote
Cette finance de crotte :
On vend ses biens , ses joyaux «
Pour se procurer la joie
D'avoir de cette monnçie
Que sûrement on envoie
Du pays des Esquimaux,
Il est donc vrai que les Badauds
Ne furent jamais que des sots , sots , sots , sots.
Lors , par une fuite prompte ,
Le prometteur n'a pas honte
D'évader , sans rendre compte,
Comme aux Etats Généraux»
Et la badaude Commune
/
(2S)
De pleurer son infortune ,
Dont la mémoire importune
Lui cause encor bien de maux.
Il est donc vrai que les Badauds
Ne furent jamais que des sots , sots, sots , sots.
Lu suite au prochain numéro.
A Mademoiselle. M. . . . •
L'Amour & l'Amitié te dressent deux autels ;
J'y vois brûler deux saintes flammes,
L'amitié de toutes les femmes ,
Et l'amour de tous les mortels
Enfant de la Nature & son plus be! ouvrage ,
Je ne voudrois avoir de Déesse qiio toi
De Patron que l'Amour, de Temple qu'un bocagf ,
Et de Prêtre que moi,
.... . . f Par M, G. T, d* V.... . :
Le Jeu des Emigbaks. : ' '
Je le trouve bien bète ce jeu des Emigrans ,' disoit le
Philosophe Condor à une jojie Aristocrate : que
signifie cela , je vout prie? = Ce que celâC'signîfie !
Comment M. le Député, ne voyez-vous pas que ce jeu
se fait au moyen d'une corde & d'une - petite roue?
— Eh bien ! Madame ? -"' ' ' ,!" . <• ' " V
Eh bien, Messieurs , ente voyant . . , "
Vous voye^ tout le sort qui voits attend.
.... < . i i V. E R- 6 •('*'•••
Pour mettre au bas du. Poitrait du dERNISS BARON
Chrétien' "v •"<•
Quel est ce grand Flandrin , •
Qui cachant les fureurs d'une secte maudite ,
Sacrifie à Rabaud la véu*e & lxirphtfliifr?
.... C'est le Baron de Margucritte.
X *9)
II paroît une Consultation pour les 84 Citoyettl
détenus dans la tour de Caen, depuis le 5 Novembre
1791, qui ne fait que confirmer l'opinion publique en
faveur de leur innocence ; elle y est présentée dans
une évidence si lumineuse , qu'elle ne laisse à leurl
délateurs & au Pontife Faucket , que la honte d'avoiî
accumulé sur la téte de ces victimes du Jacobisme ,
toutes les horreurs d'une persécution non-moins crùell» /
quJinjuste.
LEGISLATION.
A ROC AMBOLE,
; . OU
SECONDE E PITRE
SITUATION DE LA FRANCE.
Thermomètre de Paris.
M É L A N G E S.
suite de la Badaudbris : Air des , Tremlleurs.
Toujours nouvelle bêtise :
Un Parisien s'avise , .•
De publier qu'à sa guise . ï
Il peut marcher sur les eaux. - -• - f.
Sous vos yeux, dit-il. sans peine.' - • --C, ! ri f:
A tel jour de la semaine ,
Je traverserai la Seine #'
Sans enfoncer sous les flots.
Il est donc vrai que les badauds
Ne furent jamais que des sots, sots, sots, sots.
Jouets du même prestige, • "
Le Seigneur & l'homme-lige . v.c- s -.
Couvrent, pour. voir xe prodige ,..:i: i . . ,
Les quais . les ponts , les batteam. . r' .s-.'iSJ'
L'impatience étoit vive ; •«'ie • .- < f
Mais voyant que sur 'la rive • ' ;
Leur imposteur point n'arrive , .
Ils reviennent tons penauds. v 3~t'i "
Il est done vrai que les badauds \\xr\ .
Ne seront jamais que des sots, sots , sots , Sots.
Sottise plus étonnante.!; ,: '
VnHydroscope se vante • -J •-.
Sous la terre transparente i t. v- - -a *. j
l De voir couler des ruisseaux.
Crédulité sans pareilîes ! ~
Paris croît à ces merveilles ,
Et donneroit ses oreilles,
Pour garant d'un fait- si faux. , '
Il est donc vrai que les badauds '
Ne furent jamais que des sots, sots, sots, sots.
On voit arriver ensuite
Des Sycophantes l'élite
Qui vient nous faire visite .
Mesmer avec ses suppôts.
De l'enchanteur on s'enivre ,
Qui , comme il dit dans son livre ,
D'un tour de main vous délivre
Des plus 'incurables maux!
XI est donc vrai que les Badauds
Ne seront jamais -que des sots , sots, sots, sots.
H en sait plus long encore y '
Car il fait d'une pécore
iXJn Médecin qui pérore -• - -
Et qui voit tout, les yeux clos :. ~ .
Qui même dans son délire , * c?'; ' . .'
Jusqu'en votre ame peut lire , :
Et sur l'avenir vous dire ' i
Les plus étonnans propos. -,
I II est donc, vrai que les Badauds "
Ne furent jamais que des sots , sots , sot», so«.
îipj • fj , '
Le fait est que la croyance
Qu'on avoit en sa science, -^-k -<»;i i - . .'-
A bien enflé sa finance, ... o' *•
Qu'il nous en a coûté gros, w: iW£ -• -
_ t 45 -1
Encor si l'apprentissage \ , 3 • . -.
Qu'en a fait de ce pillage ,
Rendoit le Badaud plus sage,
A tout croire moins dispos!
Vaine espérance, les Badauds
Ne seront jamais que des sots, sots , sots, sots*
La Kuite au N*. prochain.
Adresse au Roi.
MM. de çlermont-tonntre , Colonel-Commandant du
2îeme Régiment de Cavalerie, ci-devant Royal Guienne,
Farjonel , François de Toustaih-Virav , Capitaines-
Commandans , Charles de Bottrc'ter , Lieutenant , & huit
autres Officiers du même Corps ont adressé au Roi leur
démission le premier de l'an. Après avoir exposé à Sa Ma
jesté , que le seul espoir de la servir utilement les aveit
!
(4<0
fixés à leur poste , & leur avoir fait vaincre leur répu
gnance pour le serinent exigé , ils ajoutent : « Mais ,
d'après les préparatifs 3e guerre annoncés & dont le
but, quoique surement démenti par votre cœur, Sire,
n'en peut pas moin; être mis à exécution , nous ne pou
vons- phls occuper des places qui nous forceroient à
aller troubler l'asyle des Princes de votre auguste fa
mille , de vos plus fidèles serviteurs & sujets , réunis au
tour d'eux , inquiéter les genéreux Princes Souverains
d'Allemagne , qui donnent retraite à nos parens , à nos
àmis &'i 'tous les Français persécutés dans leur patrie;
nous croirions cèmmetre .un grand crime, de sembler seu
lement nàus préparer à obéir , &c. »
.. 'LEGISLATION.
0 u
DÉCRET D'URGENCE
De l'Assemblée du Manège.
riSPUV-EL^ES, INTÉRIEURES.
19. < • jjei jg ^ 20 décembre &' Janvier.
-tti.~' .-iîr '
0 LenSçhisnie.qui désole l'Fglise Catholique de France
a.'étend point également par-tout ses funestes ravages;
(;53') f....iK<^:i..ir
plus de là moitié des Vil agcs du Diocèse de Btoîs re
fusent de reconnoître les Intrus. Les habitant fonf jus
qu'à deux lieues pour venir , à l'Hôtel-Dieu de *bloist
entendre la messe d'un Prêtre non-jureur. Les parois
siens de Vïlerbon , au nombre de 200 , sont v.enus de-
r mander au Département un prêtre qui n'eût pas juré ,
pour faire l'office dans leur Eglise' le 'jour de la fete
Paroissiale , & on n'a osé le leur refuser. Les habîtans
de Saint cyr-du-Gan , à ieux lieues de blois , 'ont fait
signifier qu'ils ne recevroient jamais aucun Prêtre in-
. trus••, &, qu'ils vouloient garder leur Cucé .-.légitime. En
réponse, la Municipalité a fait cadenasser l Eg'ise ilnaais
le peuple a dressé un autel dans une grange où il célè
bre les offices divins avec une ferveur édifiante. On
: craint que l'intrus Grégoire , qui. vient d'aggréger à son
Clergé un second chàfyot-, ne s'efforce de troublee» cet
asy'e d'une piété éclairée.^ Le peupje ,de .Beauvais
est également attaché à la Religion de^es pères ; il
ne voit qu'avec peine le 'Clergé* scandaleux de 1791 ,
.respecte ses légitimes. Pasteurs. Le Gbjuiirs^ ççmtinue
ses offices très-réguliè.reaient, çh^que^ jojy ro dans line
, Chapelle peu éloignée de ]a Cathe^raje..U ,s'eiT. faut fie
•beaucoup que la ville de Toulouse nous-offre un exem
ple aussi consolant. La Religion n'es^. nulle, part, auçsi
persécutée, que dans eette Ville ^autrefois surnommée*
la Sainte , & maintenant le centre de l'intoléran.tisme &
du fanatisme constitutionnel. Les Catholiques n'avoient
qu'une seule Eglise , elle a été fermée , & la Munici
palité a fait des recherches dans les maisons pour voir
si on n'y célsbroit, pas les Saints Mystères. C'est ains1
qu'on respecte les Décrets sur la liberté des Cultes ;
mais n'en soyons fias surpris ; Toulouse a pour Evâquo
(54)
le plus fanatique des intrus î un transfuge des Carmes
déchaussés, Sermet enfin, c'est tout dire. 'ï
Les pieux solitaires de la Trappe , au nombre de 40 «
viennent de fonder une Co'onie à la Val-$aimt , sur
les Montagnes du Canton de Pribpvrf.cn saisit : ce nou
vel établissement servira d'asyle à ceux de leurs frères.
' e^uî sont encore dans leur Abbaye , si l'impiété les en
ciassc, •',
SABBATS JA COBITE S.
Des 6 & 8 Janvier.
Sous la cachette de Frire AntOnelle.
Les Jacquets qui , oubliant la sainteté de leur vo
cation primitive , l'ont scandaleusement souillée en
allant aux Feuillans , peuvent-ils être admis de nouveau'
dans l'antre Jacobite & y recevoir l'absolution de leur
apostavie? Cette importante question , longuement &
méthodiquement di-cutée, secundum artem, au iabbat du
6 a été décidée pour la négative au grand contente
ment du général Robespierre , & contre le vœu de frèré
coUoi-Almanach. — Aux Jacobin* comme en Enfer, nulla
est redemptio. Une nouvelle bande de Jacquets , séante
à sarrazat , demande & obtient l'inestimable faveur'de
l'affiliation. — Frère Osselin , ayant enfanté ïAlmanach
du juré Français, présente cet embryon aux Sabbaîistes
avec humble prière de le pousser dans le monde Ja-
coquin, comme * y t poussé celui du Père Gerard.
— Vient ensuite le grand désordre du jour. Le Roi doit-
il influencer , ou non, la formation de la haute . Cour
Hationale ? Frères Dubois décrassé & d'Anton déci
dent qu'il seroit extra vagant de lui permettre cette
licence. Après eux , le Révérend simonne , le Scalpel
à la' main dissèque la Constitution , & trouve tous ses
fibres musculeux tendus contre l'influence Royale. Le
grand- voyant, de sïUery^ bégaie aussi, maintes phrases
(57)
sur cet ob!et & manifeste ses sublimes visions sur les
projets du comité des Tuilleries. —• Le Sabbat est cloturé
par l'admission des Députés de la Société des dçoits
de l'homme , ayant à leur tête le Professeur de morale
Constitutionnelle à Met^ , le grand Antoine , qui pré
sente à la sanction Jacobite une harangue lamentable
qu'il doit débiter à l'Assemblée Nationale en faveur de
deux Citoyens tués il y a près d'un an à l'affaire de la
chapelle. — Le sabbat du 8 est ouvert par une grande
plainte de frère de Sillery , contre l'ancien régime^ On
lui a constamment refusé un grade qui lui étoit dû ,
dit-il, à juste titre. L'honorable Jacquet n'a pas cru.de
voir se plaindre de ce passe-droit du pouvoir arbitraire
à l'assemblée contituante dont il étoit membre; mais après
avoir coopéré à notre régénération , il veut encore aller
répandre sur les frontières le peu de sang qui coule
dans ses veines; avant de consommer ce précieux sacri
fice , frère de Sillery supplie la Jacquinaille de' prendre
ses doléances en considération, de l'étayer de ses doctes
conseils & de lui donner ad hoc quatre Commissaires .
auxquels il expliquera par le menu ses prétentions civi
ques — Octrové. Puis , selon le désordre du jour ., vien
nent les discussions relatives à la haute Cour Nationale.
Frères Antoine , Real, Albit , dégbisent successivement
le ur avis , dont le résultat est , que l'organisation de
cette Cour ne doit point être sujette à la sanction du
Iuii. Frère Bancal prononce sur cet objet le plus ban-
croche àa, discours. Chacun en l'écoutant , bientôt baille 4<
sVî'dart & le Sabbat est levé. '
M É l A*N CES.
Suite de la Badaubbriz : Air des Trembleufs,
Sans recourir à l'histoire,
Dont l'affligeante mémoire
(58)
Nous donneroit lieu de croire
Qu'ils furent toujours des Gotbs;
Ce que dans ce siècle horrible
Ils font de sot, demible.
Est une preuve sensible , •. .?
Que dans leurs teins les plus beaux
Les^ Parisiens . les badauds
Ne seront jamais que des sots, sots , sois , sets.
[ tl 1
A Madame de Biàumont,
Auteur d'un Journal aussi piquant çue repandu.
LEGISLATION.
:
eole 8e mis au B-À *a de la politique. Lettre de
M. de Ste.- Croix . Ambassadeur auprès de l'Electeur de
Trêves , qu! malgré le triste accueil qu'il a reçu & les
petites niches qu'on lui a faites, vante les miracles
que sa seule présence a opérés dans cette Cour. La
Séance du 7 a été totalement consacrée à discuter si le
Décret d'organisation de la haute Cour Nationale doit
être sujet à la sanction du Roi ; avis pour & contre.
Ajourné au lendemain. — Trois habitant de Chantillv,
admis à la Séance du soir , demandent que les Officiers
du Prince de' Conâé' soient exclus de la garde Nationale
où on les a reçus , comme des gens suspects à la Nation.
— Un membre du Comité Militaire propose la conser
vation des Chasseurs volontaires , ci- devant supprimés ,
& de lès former en six bataillons d'Infanterie légère. —.
Ajournç. —. Projet de vente des Forêts Nationales qui
peut produire un milliard ; la perspective de cette re-
ceSe chatouille m»s Mosaf^ues. La motion est renvoyée'
cum elogio au Comité des Domaines. — Projet d'envoi
des-' Commissaires Civils dans l'Inde pour complimenter
Tipoo-said , fidèle allié de la Nation ;'& relever nos'
établissement. — Ajourné. — Lettre du Ministre de l'in
térieur lue à la Séance du 8 , contenant le procès-ver-
b"al d'une émeute à Su-Opur. La Nation souveraine de'
cette Ville, en vertu des droits de l'homme, s est op
posée, à là sortie' de trois chariots de grains, en
dépit des affiches & des. proclamations de là Munici^a-
mé'. 'One femme çommandoi.t la Nation & a été dange
reusement blessee, ainsi que trois hommes. Un seul des
séditieux a été tué, &le désordre eût été bien plus con
sidérable sans lesseme. Régiment qui a rétabli J'ordrel
Un vjenx èoldat pommé.Cuittaume îvfc,, dit Ît.-Màrtint
qui prit le général Anglais '£||wuer à la *bataille '3*
Xmftlit , auquel on donna alors une gratification 8c
une pension annuelle de 50 écus, est venu se plain
dre de la modicité de cette récompense & a joint à sa
plainte le récit de ses exploits guerriers. Nos Monar
ques lui ont accordé 7000 livres i titre de récompense
Nationale. — Une lettre du Ministre de . la guerre anr
nonce son heureuse arrivée. Celui des affaires étran
gères a notifié un nouvel office de l'électeur de Trêves ,
toujours très-disposé à plaire en tout au Roi de France.
Partant , point de cantonnement dans l'Electorat pour
les Emigrés ; s'ils sortent à cheval , ce ne sera que pour
se promener ou voyager; on leur défendra même lo
port des armes. On ne peut assurément rien'de plus sa
tisfaisant. — Sire d',tveyroult a été proclamé Président.
— Grande discussion dans la Séance du o sur la cocarde
blanche des émigrés. Le Monarque Herault qui n'aime
point cette couleur , symbole de l'innocence & de l'hon
neur , propose de mander incontinent le Ministre dqs
affaires étrangères pour savo^rv»1l en a requis la pros
cription. i< Ne nous y trompons pas, MM., poursuit l'en
nemi du Blanc cocarda cor dat ; oui la cocarde blan
che tient seule les é migrés rassemblés ; proscrivons la
cocarde & je réponds du reste. » Nos sublimes législa
teurs , au lieu de discuter une motion aussi impor
tante , oat plaisanté le .cocatdien & sont gravement pas
sés à l'ordre du jour. On lit une lettre du Maréchal
Constitutionnel Luckner qui déclare , qu'après avoir été
gratifié du bâton , il ne peut se dispenser de vaincre lçs
«nncmis de la Nation. — L'état des biens Nationaux
vendus jusqu'à ce jour dans 416 Districts se porte à
1,849,765.000 livres, le surplus sera bientôt, expédié ,.
grace à l'esprit de consomption qui nous anime. Ôn re
prend enfla la discussion sur les Décrets réglementaires
( 6+>\
3e la haute Cour Nationale. Seront- x!s sujets à la sanc
tion , ne le seront-ils pas ?... Oui. . . . non ; mais. . . st . . ■
Isnard, Lacroix , Merlin & Grange-Neuve veulent qu'un
ajournement leur laisse le temps de refléchir. Leuri
Majestes Êequet, du castel & Ramond, s'y apposent
vivement ; la querelle s'échauffe & le prudent aréopage
pour éviter tout sinistre accident , ajourne indéfiniment
les questions controversées , & met la bride sur le cou
de la haute Cour Nationale , qui prendra au gré de son
envie, le pas, le trot ou le galop. Dieu veuille régler sa
marche & la garantir de tout faux pas en dépit du rr-o-
verbe qui dit , qu'il n'y a si bon cheval qui m- broi.<.
— La fabrication des assignats de 5 livres est dans le
meilleur train, & enrichit la Nation de deux millions
par jour ; l'émission seroit même portée jusqu'à trois,
si le nombre des coins étoit augmenté. — Décret le 10 ,
qui ordonne que l'original du coin de cette précieuse
monnoic sera confié àJM.. Gi'eau , graveur. r-Sui Goua-
det a été nommé vice-Piésident , & Secrétaires Jnto-
nelle , btoussonnet & Girardin. — Décret qui ordonne
que l'installation des Tribunaux criminels sera faite sui-
'vant je règlement du 24 Aout 1790, pour les Tribu
naux de District.
• . .. .... < ... . • »
AVIS IMPORTANT. . •
ou
Q U A T R IEME CHAPITRE
Du Catéchisme des Rovaiistes.
Thermomètre de Paris!
LETTRE OFFICIELLE
PEMAT, Président.
ANECDOTE. • >
M. Vade tetro Vil. . . s'anlusoit l'Eté dernier à rem
plir ses poches de petits hannetons , & à courir de ban
quette en banquette dans la salle des Jacobins, pour
en glisser furtivement trois ou quatre dans les culottes
des Vénérables frères. Il en résultoit un trémoussement
général qu'il observoit avec plaisir. Ayant été pris un
jour sur le fait par l'illustrissime Gor....; « M. Vade
Retro , dit-il , vous êtes comme le Père Duchesne ,
b Patriotique ; mais voilà le vénérable Gaup. il,
& le Régiment Roval Pituite qui entrent , allez vous
amuser avec eux , si vous ne voulez pas que je vous
dénonce.. » Vade Retro fut obligé d'en passer par là ,
& de laisser Royal- bomèqp-Çaca à la merci du Courrier
des 83 Département. . , ,'t *-,»
L E G I S L A T I O N. T-
ou ;
CINQUIEME CHAPITRE
Du Catéchisme des Rotaiistes^
NOUVELLES POLITIQUES,
i . r, , • Ath.'.,<y..
îo Janvier, , •i
Depuis l'arrivée du Prince de Çondè à Etteinheim ,
une infinité de Français , de la bonne bourgeoisie sur
tout , viennent se ranger sous ses drapeaux. Les habi-
rans dur pays sont dans' l'enchantement , parce que toutes
leurs denrées se vendent très-bien & que l'argent cir
cule chez eux comme les billets Patriotiques à Paris.
•+j On a arrêté à Coblem^ six Italiens de la Secte des
Tyranmcides. Ces monstros s'étoient chargés d'assassi
ner les Princes & les Seigneurs Français les plus dis
tingués'- de leur armée. La vie du Prince de Condé étoit
au prix de 48 mille livres. . . . Quelles horreurs !
NOUVELLES INTÉRIEURES.
<T iEe fetour de l'opinion 'ffâns plusieurs Provmées de ' la
France , est un stimulant pour la ragé des Jacôbms. 'On.
mande de la basse:Bretàgne que Madame de ^MBllS a ;
éj;ê massacrée avec ses enfans dans son'tîhâreau paf '^o.
Soldats dé la' Nation . ' " i«*.i»wiou. '
» >»:<. i . . 'i 't i < " '. r» '•• • ' ''V''™
., ']., Dans le District at'Ploëhnel
v: e.-'i . i, .les Paroissiens
< .. r1 'tfîcCAmè-
h. i
neaci pour s'être avisas de refuserrtie Curé Constitu
tionnel ont été assiégés par aoo Nationaux % qi^i .^on
content d'être bien logés & bien nourris chez ..leurs
. liâtes, se font encore payer chacun 20 sois par ,!our*
ti'ancien Curé du lieu , dépouillé de tout ^par i'ratrus ,
est forcé de loger six de ces coquins , auxquels il fait
le même traitement.
On écrit du même District, que dans la nuit du 5
au 6 de ce mois , on a enfoncé la porte de la -Chapelle
de la Galonnais ; le Crucifix a été rompu , le retable.d»
l'autel brisé & porté avec la pierre sacrée dans un champ;
la nappe de l'autel & les ornemens trainés dans la botte ;,
la cloche emportée, & pour comble d'abomination les
sacrilèges auteurs de ces horribles excès, ontfaitleurs
immondices sur l'auteL Cette Chapelle est à un quart
de lieue de Gaël , 5c appartient à M. de Montgamont >
I
(8#)
' qui y faifoit dire la Messe les jours de Dimanche &
.Fête. ... . . ~i
Dans les Provinces où le protestantisme fait la loi ,
comme dansée Quercv , le ravage est encore phi' con
sidérable. On incendie les Châteaux , on donne la chasse
aux Prêtres & ce n'est qu'en fuyant qu'on peut éviter
une mort affreuse. • . M
i " . , i?'*»' - : . . ' i «3
Thermomètre de Paris.
Le plus violent orage devoie fondre , disoit-on , sur
les Royalistes le 15 de ce mois ; mais, au grand regret
des Camille , des Carra, &. de leurs semblables , ce jour
a disparu sans laisser des traces sanglantes , parce, que
la-ville de Pf 'ii est sur ses gardes & qu'au premier
-mouvement de désordre , les factieux senoient les pie-
rnières victimes'.. Cependant , quelques précautions que
l'ôn'prenne, 1l s'en faut de^beibcoup que la sûreté' pubti-
' que soit pleine Scentière; si les'orîg'<rids' ne tuent pas , ils
n^'$e 'dédommagent sur les porte-feuî'fss , 5c l'on ne parle
partout que des anssçtenei, de cette nature.
'La, situation du Roi est toujours la même. Ce qu'il
rieiit" 4e faire confit me de plus en plus .l'éYç à'vage
honteux' dans lequel on le fait gi'mir. Maîtrisé par les
factieux qui l'environnent, il a chargé d'une négocia
tion auprès de l'Angleterre, les deux hommes qui ont le
plus' contribué à bouleverser l'Empire & la Religion ,
i: en provoquant la dilapidation des biens de l'Eglise,
la suppression des Pasteurs légitimes , & le ca nage des
fidèles catholiques. Rab. . . chef de cette Ambassade ,
après avoir travaillé , par ses émissaires , les Calvinistes
puritains (1) de la grande Bretagne , va essayer lui-
SABBATS JACOBITES.
Aussitôt la populace
Lâche-, crédule & bonace, ^ - i> ,«
Va courant de place en place ,
Pour détourner ce^ fléaux :
Jusqu'aux Bourgeois les plus minces, .»
Jusqu'au fond de nos Provinces ,
On s'arme contre les Princes ,
Même. Içs P.rinçes Royaux. ,ii , , , /it)
. . Il est donc vrai que les Badaùds ,' '„. -a
Ne seront jamais, que des sots, 5©^., -sotfr , sots. 0
iEGISLA T ï ON.'
.).:.:.- S.' l'O .y .;
Seconde race de ne$ Roisi "
• -i '.«.'.••. , / .' . '
Seantes des, 13 , 14, 15 6- i,(S Janvier.
ANNONCÉ.
La France telle quelle sera , o<x Alrr.ar.ach des iroh
Ordres, contenant les noms de MM. les Membres du
Clergé . da la Noblesse & du Tiers-Etat*, qui fidèles à la
Re'àgion & au Roi , n'ont accepté aucune place sous le
nouveau régime. Un vol. in-8°. de 600 pages , 6 liv»
pour Paris , éc 7 liv. pour la Province.
• On souscrit pour cet ouvrage , qui paroîtra à la fiti
du 'mois de Février prochain, chez TEdkeur, rue Haut'tf-
Feuille, N0.' i2. , Fauxbourg 'Saint-Germain.
La souscription est ouverte jusqu'au 16 Février seule
ment. Suivant la demande de quelques souscripteurs +
en tirera plusieurs exemplaires sur papier vélin.
.< ou
-
NOUVELLES POLITIQUES.
Coblent^ » 10 Janvier.
MÉLANGES.
MA HCHE NATIONALE.
AlR : Ménutt à'Çxaudtti
Les Hulans, fij
Les Trabans (a) ? î
Le Pandoure, (=() v i
Les Flanquiers (4) & les'Strelitz (5)
S'avancent vers -Paris :
Pif ! paf ! tir-lire-!oure ! i x
Mons Target
Stupéfait 'J':'"
Fait la nfctféî •• ' - °
Par le col ,'lè Jàéôbin , '
Serre comme un vilain,
S,entoUc,.nJ '-'T""03 " '
"4?
Dragons de Westrogotliie , (6)
Zaporogues cfe lïussie , (7)
£r!"$î!««!*i • n wrt
JWanovnens
EtTaipïc^v^y;-
TUO* S ;D I S G O U R S
A.
Prononce le 12 Janvier dans tÉglise de l'Hôtel- Dieu de
la tille d'Arles, par M. îloiROU , Prêtre, ci-devant
grand Canne & Cure dudii Hôtel- Pieu , en présence
des Daiites hospitalières, des malades & de beaucoup de
' fîàelés'de tout sexe qui s'y sont trouvés.
-NOUVELLES. INTÉRIEURES;;
' - . o u
»
JOURNAL DES HONNÊTES GENS,
SIXIEME CHAPITRE
Thermomètre de Paris.
Les excès auxquels les sans-culottes se sont livrés
contre quelques Marchands épiciers , en faisant craindre
avec raison de bien plus criminels , ont enfin déterminé
le corps administratif à 'prendre des mesures vigoureuses
pour les prévenir. Le drapeau rouge est déployé ; les pil
lards sont au désespoir. Quoi .' disent-ils ; est-ce ainsi
que l'on traite les bons Citoyens ? ( car c'est ainsi que
la plus vile canaille se qualifie.) Est-ce ainsi qu'on
reconnoît les services que nous avons rendus à la Cons
titution î N'est-ce pas nous qui avons balayé les Nobles *
le Clergé , la Religion , la Monarchie & l''Aristocratie ?
Eh 1 pour qui avons - nous donné la chasse aux proprié
taires des richesses, des honneurs & des dignités de
l'Etat ? Est-ce pour enrichir un coquin d'André ? ... *
Four qui aroas - nous dépouillé tant d'honnêtes gens &
les avons -nous condamnés sans pitié, i l'abjection &
à l'indigence ? N'est-ce pas pour nous? .Eli! qu'a-t-o»
fait de leurs dépouilles * 5c ce be.i& de l'Eglise, qu'on
disoitétre 'e \ auiuichie. d~i pa.vrcs '. Qa; veut-on faire
enfin de nous ?...i. .Gc que l'on a fait dss biens de
l'Eglise. ........ I,s ont. seivi à »ngrai stries sacri-
Jéges spoliat»urs. A i'ég<rd de tau , p;up e insensé qui
fus l'.nsirument de taot de c iuies , on te considère
coi:me un ba ai usé qui n'est pW bun à rien. Le re
but , une mi ère sans rc. source sont ton. partage; ne te
plains pas de ton sort, tu l'as bi.n mérité.
M. Pètion i Maire àe,P,aris, accuic d'être du nombre
des accapareurs de sucre-, avoit f:<u affilier, une notice
pour se disculper de cette. inculpation. Plusieurs.çitoyçns
viennent de lui répondr^par un placard affiché sur tous
les irurs d' P*-ix , dan» lequel , entre bien c'autres
choses , on lui reprocne » ..on l'accaparement du sucre »
mais sa blamable nc-nclià-ance à remp'ir-son devoir dans
les trcub'es qu a excités a cherté subite de cette den
ié* nonchalance b'en. au-dessus de celle de so!p- pré-
déces et r BaUlv. Brutus doit-il donc dormir quand Jat
République est en danger.
SABBATS JACOBITES. :
sous la Clochette de Frire Guadet. i .. .
. Séance du 20 Janvier. . • ..
Les Sabbats d.s Jacoquins offrent plus que 'jamais le
ridicule spectacle de quelques grimauds , qui montés
sur les échasses de la folie, s'efforcent d'inoculer à
leurs adeptes , l'amour de la révolte & la harhe des
Rois. Telle, le poète latin nous peint la furie Alect» ,
Un tison à la main, che%^ le Roi Latinus-.p ...
.î Soufflant la rage au sein o'Amate b de fuMVS*.
- t 137 ] .
d'accord sur les principes , mais divises dans les moyens
de traiter les chefs des Nations , comme le fut jadis le
Roi des AmaUcues (1) , & d'asseoir leur tyrannique
domination sur le bouleversement du globe ; les diffé
rentes opinions de la Jacoqainaille produisent par fois
des scènes comiques. Telle est celle qui distingue le
Sabbat du ao. — Le grand Brissotinus , depuis quelque
temps en guerre ouverte avec le Général Robespierre ,
s'élance dans l'infernale tribune , tousse , se mouche,
crache , pousse un profond soupir & dit : se peut-il
donc , illustrissimes régénérateurs de l'espèce humaine ,
qu'il me faille encore une fois répondre au terrible Ro
bespierre ? N'ai-je pas porté au faîte de l'évidence l'ab
solue nécessité d'aller moriginer dans ses propres Etats
l'insolent Léopold, qui s'avise de méconnoître la sou
veraineté Jacobite .3 N'ai-je pas prouvé par A, plusB,
qu'il est impossible d'atteindre notre but , tant que
l'Empereur , en vertu du traité de 17 56 avec la Cour
de France , se mêlera de nos affaires ? Je soutiens
donc , mordicus , en dépit de notre Général , qu'il faut ,
& plus tôt que plus tard , attaquer , vaincre Léopold ,
& le forcer à reconnoître notre suprématie sur tous
les Rois de l'univers. Mais à propos de tous ces petits
êtres-là , qui ne sont rien à nos yeux , n'étant poiiit Ja
cobins ; le Révérend Robespierre veus a promis, mes
chers frères , de grandes dénonciations contre moi :
voyons, morbleu ! comme il s'y prendra , car tout comme
lui, je crois pouvoir me dire : innecens tua sceleritfue
purus. Oui , mes frères , mon ame a la même trempe
d'innocence , que celle de Robespierre , & pour vous en
M É L A N G E S. ..
Epigramme*. .
Caligula , grand Empereur, -, .. •
Fit son cheval Consul de Rome } nisïfiî
Mais nos Jacquets da*is leur fureur q ii^n
Ont bi«n plus fait que ce grand homme
Car il nous ont , tout d'une voix , ,
Donné sept cens ânes pour Rois. •„ • ; •
(14O
Constitution qui fait crèter de faim tout le monde. Tette% ;
camarades , m'est avis que je ferions bien dal'er chercher
nos bons Princes , la 'Noblesse , les Evèques ii -le Parle
ment , tr d'envoyer au diable toute cette canaille-là. Ce
propos f tenu assez haut pour être entendu di-s Mun:ci-
pes, fut généra'ement applaudi. .. . Ah ! pauvre Tar-
ginette! ...
Le Fleuve et le.s Tomeeaux.
. fable.
Sur les bords de l'Euphrats , un Caliphe puissant ,
De la race des Abassides ,
Sous d'orgueilleuses pyramides
Reposoit éternellement.
Un jour, assis sur^une pierre,
Sadi près du tombeau, revoit profondément;
Quand un Génie , éclatant de lumière,
Protecteur de ce monument ,
Avec fracas s'élève de la terre : —
Que fais-tu là ? dit-il. —« Ce Sépulcre & ces flots
« Des loix de la Nature attestent la puissance ,
« Et Sadi contemple'en silence
» L'éternel mouvement & l'éternel repos. »
- M. G. T. de V
Seconde Lettre de John SplenicIï
:.. A Pont Regius , Redacteur de la Rocambole.
« Mylord Dom Règius, je fis à vous un lettre à mon
arrivé dans le Capitale, contre lefatraon , la biribi', le
femme & le recrochement. Vous le puplîates cians ie
Rocambol, & je demande à vous le même grasse pour
celi-cy. Vous trouverez sans doute nullement ce lét'tre
plus frïnchaise que l'être , pareeque jé prise le grant
t H* )
îkmsAs pour metre de la langue à moi. Je viens au*
fait de la cause du sujet; & je dénonce à vous , My-
lbrd , tnon hote à moi qui vient de faire péyer un demi-
livre de sucre un guinée ; parseq'i! di que le litberté
petmete de vandre le sucre kome on veu. Ge lé de
mandé à venire ché le komissère ki a répondu , en
konjédlant nous sans écouter poin de tout . que le geu
ne valet pas le chandail. Geai repliké que si le . sucre
vale eun guynée , la Komissère ne valoir pas un sche-
ling. — « Vous avilyssé , à dite lui fort grandement
en fureur , le pouvoirs konstitués. » — Et le Carte Na*
cioiale a kondui moi au.citot au prison, où j'é restai
Irai jour pour le polisse-korrectionel , & où l'on volé à
rnoi mon bourse & mes chemiz's pour (n'apprendre à
komprendre à vivre.
Demain tonc, Mylord Dont lUgïus , !e partiré pour
liondon où l'on ne peye point le demi livre 4e sucre
un guiriée ; ou l'on ne vole point le chemiz's pour
avoir dit le Vérité au komissère , & je komprends point
du tout , que le liberté soit une bonne racine à culti
ver en France. » Chez l'hôtel du Prince de Calles à
Paris, 28 de l'année 1792.
Signé John SplekiciCi
LEGISLATION.
AVIS.
Nous avons l'honneur de prévenir nos Abonnés ,
qu'à compter du premier- février ,i ceux qui n'auront
pas renouvelle leur Abonnement, ne recevront plus
notre Jeurnal. S'adresser au Directeur du Bureau , rue
Montmartre , No. 219 , près du passage du Saumon ,
' à .Paris. ,
\
.