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MERCURE UNIVERSEL
Du P’endredi 1 Avril 1791.
.’;V.
TURQUIE J
DÉPARTEMENT D’INDRE ET Loran.
tiques , et oubesom seroxt , les orn s’assurer si rien n’a été omis dans les
gin‘aux des titres en s’en chargeant expéditions.
valablement». ' La direction des bureaux consistera,
' M. Leclerc fait un rapport sur lav 1°. A faire mettre chaque jour au \
(M)
net le procès-verbal de la veille, leurs commissions , et leur faire con-‘
aussi—tôt après la lecture fuite à l'en noitre l'état des expéditions.
trée de la séance. _ ‘ Les secrétaires signeront exacte
2°. A faire la distribution des diffé ment toutes_ les minutes des procès
' ren‘s décrets à expédier lorsqu’ils sont verbaux qu'ils auront rédigé , en pa
' complets , et veiller à leur expédiL rapheront et en approuveront les cor
lion , en sorte quel'on n'omette‘ aucun rections , les ratures et les renvois.
‘des amerlemens qui se trouvent dans Nul membre de l'assemblée natio
les procès-verbaux. nale ne pourra ordonner, dans le
3°. A recueillir les articles décrétés bureau des proces - verbaux , l'expé
3es décrets qui ne sont pas encore dition des décrets pour la santion,
complets , et à y joindre les additions qu'il n’y soit autorisé par l’assemblée
subséquentes à mesure qu'elles arri nationale, mais il s'adressera à cet
veront, de manière_que les mêmes effet au comité des décrets. , .
commis soient chargés de ce travail , l\î. Rœderer, au nom du comité
et le remettent au chequ bureau dès des finances et contributions publi
qu'ils seront complets. ques, fait rendre le décret suivant,
concernant le recouvrement et comp
4°. A préparer chaque jour les dé
n tabilité de la ferme générale , et les
crets à porter à la sanction.
perceptions des impôts indirects sup—
5°. A prendre l'heure du président primés dans les pays d'états, et la
et des secrétaires pour la signature
vente du tabac.
des décrets , hors le temps des séances
ART. 1. En exécution du décret qui
de l‘assemblée.
supprime les fermes et régie géné
Les Commissaires de l’assemblée rale, et ordonne qu'elles rendront
collationneront chaque jour les pro— comptes. , .
cès-verbaux des séances de la veille, . Les fermiers et régisseurs-généraux
avec les minutes des secrétaires ré continueront à poursuivre le recou—
dacteurs.y vrement des sommes qui pourroient
Ils collationneront l'expédition des être dues par divers redevables , ainsi
décrets aves la minute. ' que des débets des comptables.
Ils maintiendront l’exactitude d Le ministre des finances proposera .
travail des expéditions , de manière dans la huitaine, les moyens d'opé—
qu'il n'y ait ni omission ni arriéré, rer lesdits recouvremens et compta
» et que les décrets de l'assemblée soient bilité, l'époque à laquelle ils devront
toujours expédiés dans l’ordre où ils être effectués, le nombre des fér
ont été rendus , à moins d'un ordre miers-généraux , régisseurs-généraux,
particulier de l'assemblée. et employés qui pourront y être né
Ils veilleront à ce que les officiers. cessaires. '
rapporteurs ne soientiamais en retard D‘après les observations du minis
Pour la remise desdécrels. tre, le comité‘des fin/nnces proposera
Au jour du renouvellement les‘ le traitement à faire aux personnes
commissaires , dont le 'teri‘ne sera qui seront préposées auxdites opéra
expiré , se réuniront à leurs succes— tions. v \ /
seurs pour leur faire la remise de II. Le ministre des finances, pré:
\ (15)
senÈra dans le même délai, l'état nommés par les directoires de dis-‘
des compagnies et régies particulie trict, pour procéder aux inventaires
res proposées dans les ci-devant pays prescrits par l’article H du décret du.
d'état , ou autres parties du royaume 20 du présent mois, commenceront
à la perception d’impôts indirects sup par faire séparément ,1 l'inventaire des
primés, et il proposera de même les tabacs fabriqués qui se trouveront
moyens d'0pèrer les recouvrements dans les fabriques , entrepôts, maga
et comptabilité de ces compagnies; sins et bureaux dépendans de la ferme
l’époque à laquelle ils devront être générale , et les directoires {annonce—
effectués , le nombre des fermiers , tout ensuite sans délai, la vente de
régisseurs, et autres employés qui ces tabacs , après deux affiches et pu
pourront y être nécessaires, et le blications , ainsi qu‘il est prescrit par
traitement qui leur sera accordé. l’article 11 dudit décret.
HI. Jusqu'à la vente des tabacs, V. Chaque semaine, ils rendront
qui doit être faite au plus offrant et compte exactement aux directoires
dernier enchérisseur, en vertu de de départemens des résultats de leur
l'article Il du décret du 20 présent vente; les directoires de département
’mois , les préposés au recouvrement feront passer sans délai, les résul
de la ferme générale pourront con tats au ministre'des finances , qui
tinuer à faire vendre dans les bu les transmettra à l‘assemblée natio—
reaux généraux, dans les entrepôts nale, a leur réception. ‘ '
et lieux de débits principaux ou en VI. Le présent décret sera- porté ,
-gros, du tabac provenant de ses ‘ex dans le jour, à l'acceptation du roi.,
ploitations , et ce , au prix de 56 sous Le sieur Dufrenay fils, demande
la livre, ‘à la charge que les entre qu'il lui soit permis de voir son père
poseurs et buralistes feront préala et son frère, prisonniers à l‘abbaye
blement vérifier par la municipalité pour l’accusation d'un délit de lèze
de leur domicile , d‘après les FilCXUÏCS nation. L'état de ce premier, sur
qui leur ont été délivrées et leur re tout l'afflige, et ne‘ lui parolt pas
gistre de vente, la quantité de tabac pouvoir se prêter à sa translation
de la ferme qui leur reste, sans pré dans les prisons d'Orléans. Le grand ‘
judice à lit, vérification qui aura lieu inquisiteur, M. Voidel, en convç—
ultérieurement, conformément à l'ar nuit, et rien dès lors ne sembloit s’op—
ticle 12 du décret du 27 de ce mois, poser à ce que la d,e1pandedu sieur
lorsque lesdits entreposeurs et bura Dufrenay fils , et l'exoine sollicitée de
listes remettront le restant desdits ta la part du père'Fussent accueillies;
bacs de la ferme aux directoires de mais sur l'observation de M. Lavigne .
district. que l'assemblée_avoit consommé ses
Pour l'une et l‘autre vérification , pouvoirs, que ces détenus ne lui ap
i
les municipalités seront autorisées à se partenoient plus, qu'ils étaient sous
faire assister de personnes qui ayant la surveillance des commissaires des
été employés supérieurs dans les fer
mes, auront les connoissances né
cessaires. ,\
l
prisons et de leurs juges, que ce
n‘étoit donc plus qu’à eux qu’il fal
loit s’adresser L'assemblée a passé à.
1Y. Les commissaires qui seront l'ordre du jour.
(14)
Le département du Nord a nom ques articles additionnels , à ceux déjn
mé pour son évêque M. Primat. Ce décrétés sur la formation de la haut.
lui du Pas de Calais a fait choix pour cour nationale; il n’y en a eu qu'un
le sien de M. Porrion , Curé de Saint qui ait excité des débats, touchant la
Nicolas d’Arras , et de M. Vailland, peine à infliger aux citoyens qui,
député à l’assemblée pour membre du appellés par la confiance et le sort»
tribunal de cassation. au grand jury , refuseroient de s’y
Les préposés à la régie des devoirs rendre : le comité a eu l'imprudence
de Bretagne , qui perdent leurs em de les imposer à 5000 liv. MM. Fol
plois , demandent à être admis à. la ville et Murinais out_fait sentir le
barre, pour y faire hommage à l'as ridicule et la vexation d’un pareil
semblée de leur respectueuse résigna projet. Ils ont observé que ce seroit
1ion. Elle les entendra demain au soir. absolument détruire toutes les idées
.1“. Dumetz , au nom du comité qu’on pourroit s‘être faites de la li
'd'aliénations, a pris un décret portant berté , que d'imposer quelqu’un à une
Vente de biens nationaux , en faveur amende pécuniaire , pour ne pas ac—
de nombre de municipalités. cepter une mission de pur confiance.
M. Chapelier, membre du comité On lui a répondu que la fonction de
de constitution, propose de confir juré émit une véritable Charge de
mer la nomination de deux membres citoyen, et que nul, à moins d'em
du tribunal de district d'Uzès , pour pêchemens phisiques, et reconnus tels
lesquels (dans des circonstances toutes par les départemens, ne pouvait s'y
particulières ) l’on avait un peu fran— refuser. Différens amendemons ont
chi la rigueur des règles ; le vœu du été faits; d'aCcord d'infliger une peine,
département leur a obtenu celui de l'on n'a pu en disputer que surle plus
l’assemblée. ou le moins de ce à quoi il faudrait
Le même, (M. Chapelier) vouloit condamner le délinquant. L'avis le
faire consacrer en principe, que les plus doux a été de le priver de:
communes pourroient , sans autre for droits de citoyen pour six ans, et
malité que d'en avertir le directoire . lui fairep:xÿer pour amende unesozume
établir des foires chez elles; cette égale à sa contribution.
prétention a éprouvé quelques diffi L‘ordre du jour demandoit la loi
cultés , et nous n'oserions pas assurer des semestriers ; mais le rapporteur
qu'elle n'eut été rejettée , ou du moins s'étant trouvé incqmmodé , il a fallu
soumise à la sanction du départe se rabatre sur quelques articles qui
ment; mais un membre a très—judi restoient à décréter touchantles arts ,
cieusement observé qu'elle apparte— inventions et découvertes( M. de
noit plus directement au comité d'a Bouflers a repris la lecture de son
griculture et de commerce , qu'à celui travail . les mesures qu'il a indiquées ,
de constitution. L‘assemblée a adopté de concert avec le comité d’agricul—
cette idée; ce ne sera plus que sur ture et de commerce, ont été adop
l'avis des trois comités réunis que la tées sous un simple amendement, ou
question reparoitra. (si on le veut) article additionnel,
Encore au nom du 00mité de cons proposé par M. Iiœderer ; nous les
titution 1 M. Chapelier a proposé quel— transcriyon5 ici.
1155
'AM. 1'. Celui qui voudra obtenir un il sera observé à cet égard les mémd
brevet d’invention , sera tenu , con formalités entre les directoires des
fonnæ»ment à l'article IV de la loi du départemens et de celui des brevets
7 janvier, de s'adresser au secrétariat d’invention.
du directoire de son département, VI. Si ce breveté ne veut jouir
pour y remettre sa requête au roi , privativetnent de l'exercice de ses
avec la description de ses moyens , nouveaux moyens , que pendant la
ainsi que les dessins et modèles rela durée du brevet, il lui sera expédié
tifs à l’objet de sa demande , con par le directoire des brevets d’in-fl
formément à l‘article 111 du titre vention, un Certificat dans lequel,
premier. ‘ sa nouvelle déclaration sera mention
II. Le demandeur aura le droit , née. ainsi que la remiSe du paquet
avant de signer le procès-verbal . de çontenunt la description de ses nous
se Faire donner Communication du ca ‘VCflUX moyens. . ‘ \
talogue de tous les objets pour les— La séanceaéte levée à trois heures.g
quels il aura été expédié des brevets , SPECTACLES.
clin de juger s’il doit , ou non persis
‘ter dans sa demande. . Tous les théâtres de la capitale vont
HI. Le demandeur sera tenu , con prendre à Pâques une face nouvelle;
formément à l'article 111 du titre pro-y l\Œademoiselle Montansier, jalouse
mier, d’acquitter au secrétariat du dé de répondre à l’intérêt que le public
Partement la taxe du brevet , suivant témoigne aux succès de son entre
le tarif annexé au présent règlement prise , n‘épargne ni les soins , ni -la '
( sous le 11°. 4) : mais il lui sera libre . dépense pour rendre sa salle plus
de ne payer que la moitié de cette taxe, vaste, plus commode et plus agrée:
en présentant sa requête , et de dé _ ble; M. Louis s’est chargé de ce tra-_
\ poser sa soumission d'acquitter le restevail ,. et l‘on peut assurer d’avance,
de la somme , dans le délai de six que cette salle la mieux placée de
mois. toutes ,‘ aura le double avantage de
IV. Si la soumission du breveté n'est réunir beaucoup de spectateurs , et
point remplie au terme présent, le et de ne point ressembler à cêsim—.
brevetqùi lui aura été délivré sera meuses vaisseaux ou l'on semble perdu
de nul effet , l'exercice de son droit et égaré. Possédant déia deux genres,,
deviendra libre, et il en sera donné l’opérd et la comédie , il est à désirer
avis à tous les. départemens , par le que mademoiselle Montansier en réu
directoire des brevets d'invention. nisse un troisième, la tragédie. U‘ne
V. Tout propriétaire de brevets administration bien dirigée , promet
qui voudra Faire des changemens à aux auteurs le juste fruit de leurs
l’objet énoncé dans sa première de veilles, et une réunion de talens dis-5
mande, sera obligé d’en Faire sa dé tingués assure au public des plaisirs
claration , et de remettre la descrips et des jouissances sans cesse multi{
tion de ses nouveaux moyens au pliées. '
secrétariat du département, dans la Le théâtre du‘PalaiS-Royal vient
forine et de la manière prescrite par de faire des acquisitions nouvelles
l'article premier du présent titre , et l pour Pâ ques; MM. Dugazonz Talma à
1165
‘mesdames Vestris, Desgarsins vont gieuse malgré elle , comédie en 5
briller sur cette scene. Puissent ces actes, en prose.
acteurs estimables, prouver que si Verseuz‘! , comédie en 5 actes , en
les directeurs de ce spectacle ne se
prose,
,vent, pas choisir leurs pièces , ils sa
En attendant l’Ecole des Prêtres;
_Vent au moins accaparer des sujets
distingués. THÉATRE DE Mile." MONTANSIER.
1 avril , la premiere représentation du
Nous reviendrons demain sur les
Philosophe marié, coméd. en 5 actes ,
pi'ctimes cloitre’es.
suivie de la 21eme du Mariage clan-_
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE, destin , opéra en 1 acte.
[1 avril , Atys , et le balet de Psyché. AMBIGU COMIQUE. 1 avril, le Pré-î
jugé du point d’honneur ; l'Em6ar‘
THÉATRE DE LA NATION. Aujour
ras comique ; la Pompe funèbre de
d’hui 1 avril, l’.4âäare , comédie de
Crispin.
Moliere , et l'Esprit de contradiction ,
comédie en 1 acte. THÉATRE Fnsnçus , COMIQUE E’l‘
LYRIQUE, 1 avril. Virginie; lesBoñs‘
THEATRÊ ITALIEN , 1 avril , Paulv et
Fils; le Mari corrigé .
Virginie ; et la Nuit orageuse.
DÉLASSEMENT Comqus. Aujourd'hui
1 avril , la Convalescence du roi,
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 1 avril ,'
la Seme représentation de la Reli-‘ et le Distraz‘t. ' /
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. '
Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
151iv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et 8. .(
MERCUREïUNIVERSEL
Du Samedi 2 Avril 1791.
\
,. -. .».a _-.h—l
xv‘ —.._.... .,. -- -—4 e
(29)
est vrai qu’ils en soient les auteurs. nationaux ‘a différentes municipalités.
pour environ deux millions‘.
La séance a été levée à dix heures
du soir. L'ordre du jour a fixé l’attention
de l'assemblée sur la loi des suc-j
Séance d'hier. '
cessions, M. Chapelier prend d'abord.
La séance a été ouverte par la'lec la tribune, y rappelle et fait valoir
turc du procès-verbal. Arrivé à l’ar- ' les principes du travail du comité.'
ticle du décret qui interdisoit de Après quoi les articles ont été suc?
réélire le citoyen qui auroit assisté au cessivement soumis à la discussion.‘;
grand juryî,l M. Hebrard a fait l’ob M. Mongins parle le premier, mais
servation que la rédaction prohibitive confondant les_successions al7 z'r2æstat
que préséntort le procès—verbal n'était avec les testamentaires , dont il ne
point du tout dans le sens du dé s'agisssoit pas encore, il est rappelle
cret; car ce n’étoit, selon lui, qu’en à l’ordre du jour, et obligé d'aban
faveur de cepcitoyen , et pour ne donner la place. Le rapporteur avoie
.q‘ point le constituer en des dépenses chàngé l'ordre des articles , le qua
continuelles , que l’assemblée dit qu'il
torzième du projet devenoit aujour
ne seroit point réélu; d'après quoi il d'hui le troisième de la discussion
falloit rédiger l'article de manière à générale, et portait en substance que
lui laisser la liberté d‘accepter , et « lcs étrangers, quoiqu‘étttbFs hors du
non point interdire celle de le nom royaume , seroient capables de recueil—
mer. M. Grelé de Beaugerard a obser lir en France les successions de leurs
vé que la rédaction devoit être en parens , même François ; 'qu’ils pour:
terme prohibitif, dans la crainte qu'un raient également recevoir les biens
juré habitué fut plus facilement cor qui leur seroient donnés ou légués,
rompu. Plusieurs membres ont assuré et disposer par testament de ceux
qu'ils l’avoient entendus dans ce sens , qu'ils posséderoient en France , en
et l'assemblée et passé à l’ordre du F.werr soit de François , soit d'étran;
jour. gcrs»- '
M. de Beauharnois ( Alexandre) a
MM. Mongins et Martineau ont:
fait hommage à la nation d’un ou
demandé la division de l’article , en
vrage composé par un citoyen bon
ce que la dernière partie comprenait
patriote, sur l'instruction et l’éduca— aussi des dispositions testamentaires
tion de la jeunesse, d'après les prin dont le c0mité avoir. fait un titre
cipes de la nouvelle constitution......
exprès. '
Renvoyé au comité chargé de cette
M. Loys ; parlant de l’admission]
partie.
M. .Laniuînais a proposé et Fait adop des étrangers à succéder aux. regni
ter un plan de circonscription des
coles . a observé qu'elle dégénereroit
paroisses de différentes villes, Rennes, en duperie , si les nations étrangère.
’lou/z’ns , SenIz‘s , Bourges, Guer— n’établissoient'pas‘ la même récipros
p/res‘ , lGienr; la:droz‘te_ n'a point cité. On lui 0 Fait sentir que. 1?; pre.
pris de par: à la délibération. mier bien émit de rendre’justice, et;
.M. Dumetz, au nom du comité qu’il ne pouvait pas y avoir deppo
d’aliénation. a fait vendre des biens litique morale qui fit succéder le
(50)
fisc à des biens que la loi du sang ou articles de mariage dans les puy!
déféroit à d‘autres. où ils avoient force de Contrat.
On demande d’aller aux voix. Le Sur l‘amendement de M. Ricard,
rapporteur réduit de lui-même l’art l'article XYII qui n’avoit.trait qu‘au
aux premières dispositions , et l'as partage des biens nobles, et été ren—
semblée l’adopte dans les termes sui voyé au comité pour proposer une
vons : les étrangers , quoique établis rédaction qui soumit au partage toute
hors du royaume , sont capables de espèce de biens.
recueillir en France les successions L’article XVIII a été jugé inutile
de leurs 'parens , même Français ; ils d'après les dispositions précédemment
pourront également recevoir et don décrétées.
ner par toutes les dispositions qui Le XIX a été! reçu sans discussion
seront autorisées parla loi. dans les termes ci—après :
L’article XV qui n’avoit trait qu’à 0: Lorsque les personnes e_xœptées
auront pris leur part à elles réservée
l'état des enfans nés d'un mariage
par lesdites exceptions , leurs co-héri—
Présumé légitime par la possessions ,
tiers partageront entr'eux le restant
a donné lieu à des débats assez vifs.
des biens également, en conformité
M. Martineau a prétendu que cet
du présent décret. '
objet ne pourroit entrer que forcé
Le XX a paru dangereux et pro
ment dans la constitution, et qu’il y
pre à frauder la loi dans les dispo
avoit lieu à le renvoyer à l'époque
sitions qu’il présentoit relativement
de la législation sur les successions.
aux biens nationaux; aussi bien a—b
M. Garat a soutenu au contraire que
l‘état civil des citoyens étoit le vé il été rejetté à la presque unanimité
par la question préalable.
ritable patrimoine de la nation et la
première base de son empire. Cepem Le XXI présentoit la question de
savoir si les dispositions contractuelles
dam; l’article est ajourné à la pro
faites en faveur des enfans en les man
chaine législature.
riant, pourroient leur être opposées
L’article XVI a été adopté à-peu
pour les exclure du Partage, auquel
près dans les mêmes termes qu’il avoit
les décrets déja rendus appelloient
été Présenté. M. Mougins y a seule tous les enfans sous la seule charge
ment fait ajouter une très-légère dis
du rapport. La discussion en a été
position en faveur des conventions interrompue , autant par la nécessité
matrimoniales sous signature privée,
de se recueillir sur les conséquences
qui sont encore en usage dans cer qu’il prétendoit , que par diverses and
taines provinces, et notamment dans
noucesy; 10 celle de la nomination
la Provence; voici l’article.
de M. Lémarre , curé d‘Albignac, à
« Les dispositions ci-‘dessus auront l‘évêchéâdu Mo;byhan; 2° de M. Van
leur effet dans toutes les successions dalincourt à celui de la haute l\-Iarne ;
' qui s'ouvriront après la publication 5° de M. Sibille, à celui de l’Aube,
du présent décret sans préjudice des qui a aussinommé M. Baillot, mem
institutions contractuelles ou autres bre de l’assemblée, au tribunal de
clauses qui ont été légitimement sti cassation.
pulées dans les contrats de mariage l M. Grosbois , député à l‘assemblée,
(315
absent par congé , envoie sadémis— Nous saisissous cette occasion pour
sien accompagnée d’une protestation proposer à M. Monvel un moyen
contre le décret du 28 février , con nouveau de déployer dans cet ou—
cernant Ia régence et les fonctionnai— vrage ses talons et sa sensibilité, et
res publics. ' de reposer agréablement l'esprit et
Nous terminerons par l’option qu’à l’ame du spectateur péniblement et
fait M. Vouland , député d’UzèS, de douloureusement affectée des scènes
la place de juge de ce district, pré horribles du quatrième acte.
férablement à celle de membre du Tous ses personnages retournent
tribunal de cassation. Que d’intrigues à la maison de Franc/zew'lle. L'an—I
de moins si chacun étoit aussi modeste teur peut offrir un cinquième acte.t
que M. Vouland. Les valets sont fidèles et attachés à
La séancee a été levée à trois heures. leur maître. . . .' ; . Quel effet a dû
produire sur eux le récit des persé
SPECTACLES. cutions qu’a éprouvées Dorval! quelle
THÉATRE DE LA NATION. joie de revoir Eugénie qu’ils croyaient
perdue pour eux ! . . Madame
La seconde 8présentation des de Saint—Album , entichée de fausses
I’ictz‘mes cloîträes a excité le plus vif idées de grandeur, aveuglée par l’hy
enthousiasme. l‘vI. F1’eury sur-tout a pocrite pere Laurent, ouvre enfin
rendu l'abandon du désespoir avec la les yeux. . . . . Avec quelle amer»
supériorité d’un comédien achevé. tume elle se reproche sa funeste
Parmi les divers journaux qui ont confiance dans un scélérat! avec
parlé de cet ouvrage , l’un, en dé quelle sincérité elle abjure ses senti
taillant la fable scène par scène, avec mens aristocratiques , ses tons dédaii
sa prolixité ordinaire , diminue l’in gueux envers de bons domestiques,
térêt et la curiosité. L'autre , en ses préjugés gigantesques sur la pré—
attaquant le genre , non sans quelque tendue inégalité des hommes! Dor-‘
fondement, trqpye que la pièce, au val , égaré par le fanatisme, livré
milieu de äeaucoizp d’invraz’s‘emblan au plus affreux désespoir , passe du.
ces , offre de beaux effets. Nous avons comble de l'infortune et du malheur
prouvé , en rendant compte du Sou à la félicité la plus parfaite. . , . .*
ter'rein , que nous étions aussi ennemi Tout à l’heure il poussoit des hurle
que tout autre des z'nvraz’:emékmces, méns dans un cachot fétide , sans es
puisque nous avons relevé avec cou poir d’eq sortir. Maintenant il est
rage toutes celles que plusieurs jour chez M. de Francheville, il presse
nalistes ont depuis passé sous silence; Eugénie contre son sein , il l’arrose
mais nous avons trouvé les Victimes de ses larmes .... .. larmes délicieuses!
cloîtrées exemptes de cette tache qui il est doux de pleurer ses maux passés;
dépere le meilleur ouvrage. Nous il recouvre une épouse adorée ! quels
croyons donc que c’est à tort que transports ! quelle ivresse! son a-me
l'auteur de Cet article taxe cette pièce ne suffit pas à son bonheur...... et le
d’z'nvl‘az’scmblanœî. S’il en trouvait , ciel accusé est justifié.... il rend la
au moins devroibil les faire con vertu heureuse.
naître. M. Monvel trouvera un autre avan
(32)
tage précieux; au théâtre , celui de du Seigneur , et le: mépriser par
réunir deux actes absolument opposés, ressemblance.
opposés dans les lieux , un appartement
Demain , la zoeme. représentation
au lieu d’un cachot , opposés dans les
du Convalescent de qualité , et Sar-.
situations , des jouissances etdes plai
sirs au lieu d'angoisses et de tortures. giuer.
Telles sont nos idées que nous of Lundi, la 6eme. de Garni/e, ou
fl‘ons sans ordre à M. Monvel. Il est le Souterrain.
accoutumé à faire beaucoup de peu
THÉATRE ne Mile. MONTANSŒR.
de chose..... et si ce tableau lui rit ,
2 avril, la 12eme. représentation du
il peut l’embellir de l'élégance des ex
pressi0ns , du charme du style , de la Roi T/zéodore à Ventre , opéra en 3
sensibilité , de l'aime et de l'épanche ' actes , musique de Paisiello : suivi de
ment du cœur ; alors les personnes 7eme des Cal/mers, comédie en 3
faciles à s‘effecter , qui redoutent_l'é actes.
preuve douloureuse de la pénible re Demain, la 89eme. du Sourd.
présentation du quatrième acte , trou
veront, dans le cinquième , un dé AMBIGU COMIQUg. 2 avril, [Auto
dommagement à leur peine , un da-Fé, le Devin du village.
soulagement aux larmes qu'elles gu
THÉATRE FnAnçAxs , COMIQUE E'r
ront versées , et partiront joyeuses et
LYRIQUE , 2 avril . la 73eme. représen
satisfaites. '
tation de JVz'eor/èmc dans la [une , ou
THÉATRE DE LA NATION. Aujour la Révolution pacifique, du cousin
d'hui 2 avril, la troisieine représen. Jacques.
cation des Victimes clor‘trées , et le
DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
mari retrouvé.
2 avril, Brutm‘ , la Convalescence
THEA’I‘BE ITALIEN,
' 2 avril, le Droit : du roi , et la Servante maîtresse.
|
{à
" 1
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des.
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez. CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
PalaisRoyal ,_ Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL
Du Dimanche 5 /IW‘iZ 1791.
Aveu. 'Toutes les sociétés des amis OLIOULE. 26 mars. Toutes les tenta
de la constitution réclament par-tout tives réitérées des ennemis de la ré.
contre l'injustice qui prive les troupes volution échouent contre le patrio
de ligne d'assister aux séances; celle tisme des cito\yens d'Olioule. Ils de
d'Auch manifeste ouvertement ses mandent des armes pour contenir avec
sentimen5 sur cet objet: c'est ainsi . moins de danger les aristocrates'qui
disent ses membres qu'on parvien— cherchent sans cesse à troubler la
droit à attaquer la pureté de nos ins tranquillité publique.
. (59)"
yeux étoît écrit : enfin il est mort!
DÉPARTEMENT DE RHÔNE ET Lomit. Tous s’arrètoient en face de la maison ,
et quoiques-uns , d'un air sombre , di—
Mour-Bmsou. Les bons citoyens
_soient : c’est donc là qu’il émit? C‘est
viennent d adresser à l‘assemblée na donc ainsi que périt le génie; il n‘est
tionale, une pétition dont l'objet pa donc plus cet homme qui l'emportoit
roit tlela plus grande importance. Elle Sur les rois! et ils s’en retournoientrê:
contient l‘adhésion formelle au vœu
veurs et sombres?
dc'ja émis par les _amis de la cons l\‘(. de Mirabeau est mort à dix
titution de Versailles ., tendant à de
heures cinq minutes avant midi : son
mander que la garde de la personne sécréteiré , un moment après , s’est
,dn roi , ne soit plus confiée aux ci frappé de plusieurs coups de canifs
devant gardes du roi , dont les senti sur le sein gauche et au col; depuis
mens sont suspects à plus d’un titre .
ce temps. on écrit les d"positions; il
et la conduite si blâmable dans toutes
pa_roît avoir perdu la tête, et le dé-‘
les circonstances. - ‘
595p0ir semble être la cause des bites:
DÉPARTEMENT DE PARIS. sures qu'il s’est faites.
,.
2 avril. Tous les spectacles ont été AMIS DE LA CONSTITUTIÇ‘N‘
fermés aui0urd’hui; le peuple n’a pas Suite de la Séance du 50 mars.
Voulu que l'on pût se‘réiouir le jour
de la mort du célèbre Honoré Riquetti N. le président. Dites-rions de
del\‘lirabeau , son premier défenseur. grace quelles sont les personnes,qui
Dès hier , on entendoit des citoyens ont fait des dépositions relativement
se "dire : s’il ne falloit qu‘une partie à cette al’Faire?
de ma Fortune , ou quelques années M. d’A’rbe/ay. Monsieur, c'étoit le
de ma vie, pour'sauver la sienne , ‘ jour du ma rdigias que nousmousÏassem—
je ne balancerois pas. Ce matin ,- de blâmes pour le premier comité, et
ton 108 parts , dès cinq heures , on en en arrivant dans le comité, nous
voynit chercher des bulletins , ils an l trouvârhes des militaires de la garde.
nonçaient une sorte de mieux ; mais nationalefini ont déposé.
à onze heures , dans toutes les rues de
la capitale , on a répété ce mot terri
ble... il est mort
i M. Buisson. Permettez-moi , mon
sieur, une interpellation : puisque
vous avez formé une sorte de juré
Quoique Ie‘peuple n'eut cessé, de
puis deux jours , de se porter en foule
l militaire , avezvous en l’attention de
présenter aux accusés une liste des
jurés , pour que chaque accusé puisse,
devant la, maison de M. de Mirabeau ,
il ne pouvoit croire encore que Cela fut; l selon la loi , reietter à son gré ceux
qui lui déplaisent? .( M. d'Arba/zzy
il s'est, en conséquence , rendu succes—
sivement chez lui à la chauss*e d'Antin?
i COII/‘blldll, on applaudit.)
là 0l! voyoit arriver quantité d’indi
l M. Desmoulz‘ny. Je demande la
vidus a:tristés , qui sembloient sedire:
_seroit il vrai qu‘il fut mort! Quelques
autres s'avançoicnt d'un pas moins
grave , la tête haute ,_ e: dans leurs
ll parole sur une question d'ordre :
messieurs , je suis le mouvement de
mon indignation: pourquoi le com
mandant général, quicest si fort
/
(40).
amoureux de la justice , pourquoi dénoncer par des pétitions légales , et
donc a-t-il un aide-de»camp qui a ensuite appeller de tous ces délits au
été pendu au Cap? Avant tout, que département. '
ne lui fait-il rendre justice. M. [l’Aulligné. Le préopinant a dit:
M. le Président. l\I. le commandant que le comité a été provoqué parla
généralle saura par ma bouche ; j’aime municipalité; je demande si elle avoit
à croire qu'il n’est pas instruit de ces le droit de le provoquer? Je de
faits. > ' _ mande si un homme flétri par la loi
M. Desmoulz’ns. J'entends tous les pouvoir dénoncer un citoyen? Je de
jours me dire: quel est donc votre mande si les loix sont abrogées. En
déchaînement contre le général P 1777 , dans un tripot de jeu M. Des
N’êtes—vous point injuste? ne vous mottes eut querelle avec son joueur; il
trompez-vous pas? eh bien je ne me fut traité d’escroc; on lui reproche de
trompe pas sur ce fait-ci, j’ai l’arrêt s’être servi de dez qmjvés préparés : la
dans ma poche; oui, M Desmotes a querelle s'engagea , on se battit , Des
été condamné à être pendu en effigie, mottes tua son adversaire; il prit la'
au Cap, et il l’a été pour avoir assas fuite, et le tribunaldu Cap rvndit arrêt
siné M. Queissac. dans lequel le duel fut poursuivi; le
M. "‘ " *. On veut nous parler d’un dueliste [miné sur la claie.et condamné
comité; est-ce pour le défendre en à être pendu: ainsi donc ce n’est pas
pour l’accuser? Je demande que M. ici précisément du crime qu'il es
d’Arbelay s’explique. - question , mais de la loi. '
M. d'Âr-lælay. Je venois exposer Le président. Nous avons autre
des faits : je n’ai pas autre chose à chose à nous occuper que du sieur
déclarer. sinon que je suis député Desmottes , je demande qu’on passé à
par mon bataillon ; d’ailleurs , mes l’ordre du jour. Cèt ordre est le co
sieurs , quand on parle d'un com mité de surveillance.
mandant général, on ne peut pas s'ex M**. Sous l’ancien régime, on
pliquer librement ! (on murmure avec établissoit des commissaires de mute
des szjgnes d'improbatz’on ). Le pre espèce {sans vous rappeller les diffé
mier comité militaire n'a été formé rens cas pour lesquels on en a fait
que sur la demande du bataillon de usage, l’histoire de M. la Chalotais
P0piucourt, j'ai la pétition authen vous en dit assez; aujourd'hui on a
tique dans ma poche. Le comité . à recours aux mêmes moyens. Or, je
la seconde séance , s’est fait présenter demande au commandant - général
les dépositions; après les avoir exa quelle est la loi qui établit un comité.
minées à une troisième séance, le de surveillance? et cela dans un temps.
comité a déclaré qu'il n'y avoit pas où nous ne voulons reconnoître que
pas lieu à accusation; et c’est pour la loi? De qui le commandant, les
donner suite‘à cette affaire que l'on a municipaux , ont-ils reçu le droit de
créé ce second comité. créer ce tribunal? Cependant ce sont
M. le président. D’après ce que l'on nos camarades de la garde nationale ,r
a dit, ce €0mité de surveillance est ce sont des patriotes qui ont Fait la
très-illégal, et contraire aux décrets révolution, et c’est par eux que ce
de l’assemblée nationale; il faut le comité existe! On a observé qu’il était
(.41):
établi à l’instar des jury, où est donc toit mal conduit dans l’affaire de M:
la loi qui établit ce jury? Messieurs ,7 Gerdret, l'affaire fût portée devant
nous nous plaignons et nous avons la municipalité ; cet officier a été
tort nous mêmes , il ne faut plus dire, déchargé et mis en liberté, ainsi les
il faut agir, il faut empêcher des cri officiers sont seuls favorisés par elle.
mes plus grands. J'ai eu l'honneur Je me résume, je dis que l’on ne
d'être président d'une assemblée à peut délibérer sur la fortune, l‘hon—
Bordeaux, on y en délibéré tranquil neur et la vie d’un citoyen , que dans
lement dans des ces pareil, et pour- 1 des corps politiques institués pour
tant les pétitions ont eu leur effet; cela. Je demande que l'on empêche
pourquoi les citoyens de la capitale à la municipalité l‘exercice des fonc
n’en fez;oienbils pas de même? Je me tions judiciaires. '
résume, il faut qu’ici les citoyens M”‘ ". 1“. le Gros a été fatigué
prennent la résolution de se réunir par une instigatiqn portée contre lui ;
comme citoyens actifs pour délibé dañs cette affaire , le comité de dis—
rer’sur le champ et faire une péti cipline militaire , a déclaré qu'il n'y
tien. avait lieu à delibérer , et M. le Gros
M. le Président. Je dois observer demande encore vainement ‘a se pour
que le réglement que voici , est celui vorr.
de la discipline militaire , il parût et " M. Santerre. La semaine dernière
fut; Signé par la municipalité avant nous envoyâmes une députation à
le décret qui les supprime tous. Voici M. le commandant - général , pour
l‘article dont il s’agit , art. III. Il sera l'avenir sur une assemblée que nous
établi un comité de surveillance pour voulions avoir, jil remit à répondre ,
la discipline militaire , dont le renou le soir à la ville ; et par écrit, il dit
vellement se fera tous les six mois. qu'il n'étoit pas permis aux corps
Remarquez qu'ici , il ne s’agit que armés de s’assembler; je crois qu'il
'de discipline; mais on me dit que n'est permis qu'à St. Martin et aux
les sections ont rejetté ce règlement filles St. Thomas de faire des fla-v
gorneries.l
à une très-grande majorité.
M. Buisson. Je demande à réta /M. le président. On vous présente
blir les faits , et pour cela je rap‘ diverses mesures , nommera: y vous
proche l'ordre donné par le comman des commissaires qui vous rendront
dant-général, il y est dit qu‘attendu compte'de la suite des faits qui se
que les faits n'ont pû être prévu par passeront au comité, ou s’il suffira,
les réglemens, il faut un comité ex que tous les cit0yen; actifs se rendent
traordinaire. De quel droit vient-on dans leurs sections?
nous donner un pareil établissement? M. Robespien'e. Nous ne sommes
l‘rI. C/m‘zeau. Il eût été intéressant pas ici en assemblées de citoyens ac—
de continuer d’entendre l’officier qui tifs , je demande que l’on bannisse ces
c’est dit membre du. premier comité distinctions inutiles.
de surveillance; on eût connu com. [M. Sergent. Toutes les sections
ment ces messieurs parviennent d'un sont assemblées , je demande que sur
règlement militaire à juger des ci le champ chacun s'y rende, et qu’on
toyens. Dernièrement un officier s'é; y prenne les mesurrs les plus con..
c
(42)
venables. (M, Saint—Huruge a fait ' nicipalité 'seroit älors en mesure: at—
entendre quelques mots avec (né/m’ tendez , et s‘il n'est pas Formé pour la
mence que nous n’avons pu saisir : la discipline, il faut apporter cette
7nais l'assemblée est entrée en'1me affaireàl'assemblée nation le, si toute
jènneu tu tion très-piwe. fois le département ne fait 'pas son
M. le président. Monsieur, par le devoir. -
mouvement que vous avez produit , JW. Chepy fils. Vous avez nommé
vous voyez combien vous êtes con *des commissaires que vous avez char
traire au sentiment de l'assemblée, gé de vous 'rendre compte (les laits
et je prends sur moi. en son nom, relatifs au sieur Contagrède , incarcëré
de vous rappelln à l’ordre. (On ap— dans les cacliots de l'abbaye. Nous.
plaudit.) Li un membre a dit que le nous y sommes présentés‘M..Danlon
club des amis monarchique: evoit et moi, l‘on nous a adressé à M. Pay
tenté de s’assembler à ‘ld loge'de ron, commissaire. de police, qui est
l’amitié; que le peuple ayant entouré convenu avec nous d'avoir signél’or-.
la mli50n, comme commissaire de dre. Nous lui avons demandé si c‘étoit
la section POleODHlèI‘H. lui-même comme membre du comité de police
s‘y 'étoit rendu avec son collègue; ou de celui des recherches. —11 a ré
qu'après avoir prié ces messieurs de pondu que c'étoit comme membre du.
se retirer; ce qu’ils avoient fai , le’ comité de police. Nous lui avons re
peuple étoit entré dans la loge, avait présanté qu‘il étui: étonnant qu’il eut
visité de tous côtfis , et s‘étoit retire fait arrô:er , par un sieur des Bordes ‘
sans trouble, lmsqu’il a vu qu'il n’y et arracher de ses foyers, sans motif.
restoit plus au0un de ces messieurs, et un citoyen : alors ce monsieur nous a
que la tranquillité émit rétablie. M. dit qu’il y avoir; une déposition très
le président a annoncé la nomina grave contre ce citoyen, qu‘il lui avoit
tion de M Bonne-Carrera >, sécrc‘taire fait subir un interrogatoire . qu’il lui.
de la société, vpour ministre du roi à
en femit subir un second; qu’ensuite
Liege. (On applaudit.) il verroit s'il devoit le livrer aux tribu
M. Duboz‘s de Crance’. . Nous ne naux. -— Nous lui avons demandé‘de
sommes pas ici un corps délibi’:rant , nous communiquer le motif de sa'dé—
chacun sait ce qu’il y aà faire; dans la tention. —-ll a répondu que six per
défaveur, où est cette société envers sonnes l'accusoient d'avoir tiré un
la municipalité? Nous ne devons pas coup de fusil sur un cavalier au faux
ici signer une pétition ; elle a fait un bourg Saint-Antoine , lequel avoit ou
règlement, on peut le voir; mais si la cuisse cassée. Sur cela nous nous
dans ce règlement . il y avoir un seul sommes retirés. , '
article qui compromit l‘honneur Ou M. le président. Vous étes.invité à
la fortune d'un citoyen, je dirai qu’il suivre cette affaire , et à nous en faire
faut le. déchirer, ou si cela ne se peut , le rapport. _
il Faut brûler nos uniformes. Vous M. la Clos. Je demande comment’
voulez protester contre ce _comité , il est possible que cette société se
vous ne savez pas encore ce qu’il va permette de nommer des commis
faire, et si c’étoit pour un objctde pure saires pour aller interroger un ma
disciflinejqu'ôn l‘eût instituÿ, la myu-\ gistrat , afin ide savoir sa conduite; ,
(43)
lDr*qu'elle refuse de signer une pë— a paru supérieure au meilleur dis:
tition comme citoyens? Les deux cas cours. ( Ici beaucoup de murmures.) »
sont semblabl: s; je ne sais comment 1‘ La société a arrêté qu'il seroit fait .
il seroit défendu qu'elle ne pût faire mention de ces Faits dans le procès
une pétition? Je propose de dénon— verbaL (De violeur murmures.)
cer la municipalité , je demande' qui M. Damon , qui sans doute n‘étoit
osera le faire si vous ne le faites pas? pas à la séance précédente , est inonté
M. Boyer. J'ai vu M. Peyron de à la tribune, a soutenu que M. Bonne
puis vos commissaires , il m'a dit qu‘il Carrère, nommé ministre , ne"pou
venoit de livrer M. Cantagrede à l'ac— voit pas rester secrétaire, et gour
cusateur public du tribunal du qua— mandé fortement la société , censuré
trième arrondissement. très-amèrement la rédaction du pro:
MM. Goupille et Boussion ont fait oies-verbal. Il a laissé échapper les
le rapport de ce qui s'étoit passé le mots de fitdes lonangeurs , de créa—
matin à l'assemblée nationale , relati— turc de Ni. Bonne-Carrère , etc.
vement à la loi sur la. résidence; l’un M. Coi/ct (l’f/6rbniæ à M. Darzton.
et l‘autre ont dit que l'on avoit des Monsieur , je laisse passer les réflexions
obligations à M. Thouret. M. Gou générales, quelques amères qu'elles
pille a dit entre autres choses . qu'un soient pour tout le monde , mais
Passage du dESCOUI'S de M. Thouret voici des injures qui me.sont per
lui avnit présenté cette idée , que les sonnelles , et certes. elles ne passe
gens de cour , à l'égard du roi, res rnnt pas. ' «
nI( Ici s‘est élevé entre M. Dant0n et.
sembloient a une bande de filoux qui
se pressoieht autour d'un’homme M. 00110! d'Iferfioz‘s‘ un très-violth
débat. ) Plusieurs personnes lcrient à
pour fouiller dans ses poches. La
séance a été levée à dix heures. l'ordre du jour. -
M. Co/10t d'Herbois, L'ordre de
Séance du 50 mars.
tous les jours , messieurs , c'est d'a—.
M Bonne-Cm‘rère a fait lecture voir plus d'égards et de fraternité que .
du procès—verbal du 28. nous n'en témoignons ici les uns pour
M. Cox'lot d'lIezx’mis. NIessieurs , les autres. Aucun homme d'honneur
Voici l'article que vous m’avez chargé ne voudra désormais être fonction
d'ajouter aux procès-verbal du 28, ‘naire de votre société , si, à ce titre ,
relativement à mon_collègue. (Voyez il faut se laisser injuricr, inculper
page 476, Me rc.Unïv. ) gratuitement. (On veut engager l\’l.
À'Ï. Col/or d’Herboz‘s lit. « M. le Col/o: d’Ii’erI/ois à quitter la tribune.)
président ayant annoncé à la société Non , messieurs , quoiqu’il arrive, je
que M. Bonne-Carrère , un des se— jure de ne quitter cette tribune que
crétaires, avoit été nommé par le lorsque les Bits seront éclaircis. (loi
roi ministre plénipotentiaire à Liège , un violent tumulte; les uns disent à
la société en a témoigné la plus vive M. Collot d‘Herbois, cela ne vous
satisfaction. M. Bonne-Carrère ayant I';'egards pas: les autres à M. Dan
voulu parler ; sa reconnoissance, une ton , axons avez eu tort ; les autres,
excessive sensibilité en a gêné l'ex à l'ordre du jour.) ,
pression, et cette éloquence muette M. Meno_u expose que le secrétaire
(44) *
n’a pu faire autre chose que remplir plaît dans le procès-verbal. Toutes Ce!
les ordres de la société , et ne peut contrariétés viennent de ce qu'un
être inculpé; mais qu’il a témoigné grand nombre de‘ ceux qui sont au
un trop vif ressentiment; que d’un jourd’hui à la séance , ne sont pas ins
autre côté M. Danton n’étoit pas resté truits de Ce qui s’est passé à celle
dans les mesures convenables envers d’avant hier. Je prie ceux quiy étoient
M. Collot d'Herbois', dont le carac de se rappeller qu’on a arrêté de
tère étoit connu et dont le patrio« mentionner, dans le procès-verbal ,
tisme n'étoit pas suspect. Mais , mes ce qui s'est passé relativement à la.
sieurs , a ajouté M. de Menou , est-ce nomination dont il s’agit. Le secrétaire
donc un événement pour une société a dû obéir. Il eût peut-être été plus
d’hommes libres que le pouvoir exé— simple de dire : oc On a annoncé que
cutif ait nommé pour agent , l’un de M. Bonnecarrère étoit nommé par le
ses membres! roi ministre à Liège. On a applaudi :
M. Bantou. Je neconnoisspis M. il a voulu remercier , il ne l’a pas pu ».
Collet d’Herbois que comme un hom Mais ce que j’ai dit, à la tournure
me de lettres , qui a prêché les prin Oratoire près , est exactement la
cipes les plus purs de patriotisme et même chose; d’ailleurs ,.les louanges
de liberté, il ne doit rester aucune me sont si peu propres, que quel
animosité. entre lui et moi: et quant qu'estime que j’ai pour M. Danton, je
à BŒm‘e-Carrère que je ne con ne le louerois pas lui-même.
noissois que comme membre de Cette On a fait lecture des annonces; on
société , il est convenu avec moi des -a lu une lettre de la société de Se
mêmes principes que j'ai exposés , et zanne , qui fait passer à celle de Pa
. je ne l'attequois Pas personnellement. ris une adresse qu’elle a envoyée au
M Robespz‘an‘e. Je ne puis accepter roi; cette adresse renferme son opi;
l’ensemble des idées que. l'on vous nion sur files gens trouvés armés le
propose; je connois M. Dauton pour 28 février dans le château des thui
bon citoyen, mais je ne puis penser leries. '
comme lui dans cette circonstance: M. Renée]. Cette adresse contient
il me semble qu’il est possible d’être des expressions très«patriotiques, et
nommé agent du pouvoir exécutif. assurement très-louables; mais il y
en de rester votre secrétaire. Quant en a d'exagérées, et je crois que nous .
à votre procès-verbal , il ne doit gon— devons nous interdire ces sortes d'ap—
tenir aucune louange. Il n‘est’ pas probation ’ou de désapprobation ,
étonnant qu’un membre de cette as comme-aussi d’écrire au roi.
semblée , un bon citoyen, obtienne M’”. Dans le département de la
une place: mais cela n’élève personne, Vendée, les sociétés patriotiques n’ont
il n’y a pas besoin d'upplaudissemens. pas d’asyle fite , elles se rassemblent
Qu'est—ce que des expressions de voix tantôt dans une ville , tantôt dans une
coupées? cela ne signifie rien, vos autre ; quelque fois la société princi
procès-verbaux doivent contenir des pale de ce dépa&ement est composée
faits purs et simples. de neuf cens ou mille personnes. et
.M'. Collet d’Iferôoù. Messieurs , il elle alterne dans les villes de district.
est aisé de redresser ce qui vous dé: M. Renée]. L’affiliation que vous
_..——
(45) ’ ' .
, Ivez accordée à la ville de Calmar a “vous demande de Vouloir bien lui
fait parvenir votre nom dans les can accorder l’affiliation. / -
tons allemands; où il n’y avoit pas ‘à .M. le président. Je demande aussi
espérer qu’il pût être connu; ce sont l’affiliation pour une société qui s‘est
deux nouvelles sociétés établies à Mc formée 'à Sédan , et qui a satisfait à
:in et àTartaze , qui vous demandent votre règlement. ( Les affiliations de;
sociétés de la Vendée au Château-du-y
l’affiliation. La liberté ne fait pas
moins de conquêtes dans l’Allemugne Loir , Mezin , Tartaze , Condrieux ,
qu'en France , et par-tout elle trouve Pont-Audcmer , Vitry - le -’ François ,
des prosélites et des défenseurs. Huningue , Bitzviler , sontmises aux}
M. Bamavc. Il vient de s’établir voix et accordées ). ‘
une société des amis de la constitu—
M. Callot. M. l’abbé Cholet, vi-‘_
tion à Condrieux; M. Servan de
caire du Bouloir , est très-malade;
Grenohle en est le fondateur; les
les médecins. qui sont ici sont prit’l
membres de cette société ont pronom
d’aller le visiter. ( Une députation des
cé annthême Contre toute autre club ,
soldats invalides s’est présentée ).
et ne_regardentque celui des Jacobins
comme orthodoxe. J'ai reçu aussi une L’orateur. Messieurs , nous sommes
lettre d’une société patriotique de plus accoutumés à parler à des soldats
I’ont-Audémer , je vais vous la lire. qu’à des hommes de lettres , ainsi nous
Après. la lecture, M. Barnave a vous demandons votre indulgence. JÙ
ajouté, cette société vous demande ne viens point ici , a continué l‘oral
l'affiliation, et elle me paroît dans teur. réclamer pour mes cama\rû’dei
vos pnn01pes. la liberté , nous l'avons; mais les en
M. '.DübOï5 de Crance’. La ville A tropiés . ceux qui parmi nous sont apy
dont j'ai l’honneur d’être député , pelle manicrots , ne sont pas aussi li»
Vitry-le-Frnnçais , vient aussi d’établi bres que nous , ils ont pourtant aussi
‘une société sous le titre des ainis de bien servi la patrie. Oui , messieurs ,
la constitution; elle a enfin trouvé on a mis des entraves à leur liberté ,
assez de bons citoyens pour la former. en leur ôtant les cent francs de gru—
M. Broglz‘e. Il y avait deux sociétés tification , _et l'habillement que leur
dans la ville d’Huning’ue ; elles vien lvoit accordé le comité militaire ;' il:
nent de se réunir , elles n’en forment ont besoin de plus de secours que
plus qu’une 'qui vous demande l’qflî- , nous, la plupart ne peuvent aller seuls
îiation. Il en est une autre qui vient d’un endroit à un autre ; ils sont trop
de s’établir à Bitzviler ,_ département infirmes; un grand nombre n’ont ni
du Bas‘-Rhin; cette société est telle— bras , ni jambes , et nous venons vous
ment empressée d’obtenir votre affi apporter leur adresse , que nous pré—
liation, qu’elle v0us prie d’accueillir senterons à l'assemblée nationale ;‘_
la demande avant qu’elle ait même; nous vous supplions de l'appuyer de
4’ . . .
pu avo1r le temps de remplir envers ' .
toutes vos forces. N0us savons , mes
vous les formalités ordinaires. Mais sieurs , que nous avons de bons dé-ä
elle est sur les frontières; près de Lan- . I_"enseu1‘s parmi vous ; mais tout le
dau , dans un pays où le patriotisme " monde ne vous resse le pas. (Ici
ne s‘est pas en_cog& manifesté; et je, l'0ratjcur afail: lgc_iqïçd€ [qr_lrçuç à_,
\
(46)
l‘assemblée nationale ,' et nous y recherches . demande , pour les com-‘
avons remarqué ces phrases. missaires civils envoyés à Aix, un
Pour nous , messieurs , nous irons ampliation de séjour et de pou
maintenant dans nos villages, vivre vonrs. '
parmi nos parèns , n05 amis ; votre M. Bouche , indiscrètement , isole4
intention a été que nous fassions tous ment, les accuse d’avoir démérité la
\également libres , et bien , nos frères confiance du peuple; leÏsurplus de}
estropiés ne le sont pas; mourir pour la députation les justifie , et l‘assem
la patrie est un devoir qui ne coûte blée décrète, « qu’ils sont autorisés
rien: mais languir , c’est être esclave , à requerir seuls la force publique
c’est un vrai malheur. (Enfiuissant dans tous les départemens des {Bou
513 ont ajouté) : l’on vient de nous clres du Rhône pour rétablir ou as- '
annoncer que des patrouilles nom surer la tranquillité-publique, et à
breuses, tant à pied qu'à cheval , en cet effet, à se transporter dans tous
tourent l‘hôtel; eh pourquoi ces al les‘lieux où ils croiront leur présence
]armes supposées , est-ce pour faire nécessaire, et à faire toutes procla
croire que nous avons de 'mauvaises mations qu’ils jugeront convenables!
intentions ? Au nom du comité des finances.
M le président. Cette société res M. Lebrunl’ait décréter , « que les
pecte les décrets de l’assemblée na rentes des hôpitaux et hôtels-{lieu
tionale; comme vous les respectez seront payées à l'ltôtel- ale-ville comme
v0us-même; cependant si vous vous par le passé. »
y présentez avec votre pétition , il n'y L’administration du Bas-Rhin , par
a aucun'membre de cette assemblée , l'organe de M. Verniere , est autorisée
membre de l’assemblée nationale , qui à ouvrir une imposition de 159,950 l.
ne soit disposé à vous faire rendre‘jus pour subvenir aux dépenses de la
lice. révolution. ’
La suite de la séance à demain. M. Gaschet de Lille demande et ob
tientun congé de six semaines pour se
vASSEMBLÉE NATIONALE.
rendre à Bordeaux. Et à propos de con
gé , M. Silleri demande quel'assemblée
Séance d’hier.
retire Celui qu'elleqa donné il y a
Après la lecture du procès — ver huit mois à M. Descharupss député
bal M. Grenières, député de Ven de Lyon , qui est plus que soupçonné
dôme, sollicite un règlement pour de manœuvrer contre la constitution.
l
l’administration des messageries , qui L’ordre du jour ramène la loi des
puisse prévenir ou tarir dans] leur successions.
inonce Ici chargé
qu'il est M. le de
président art—
la fonction
source les contestations qui com
mencoient à s'élever dans cette com bien pénible , bien douloureuse pour
ipagnie; sur l'observation de MM.
son cœur , (c de rendre publique la
André et Renaud, qu’il y existoit mort prématurée de M. Mirabeau
déja un régime sous la dépendance l‘aîné a>. L'assemblée est consternée ;
du pouvoir exécutif, l‘assemblée a un profond et majestueux silence
passé à l'ordre du jour. règne dans la salle :M. Barrère le rompt
M. Voidel, au nom du comité des ; par ces mots : « Quoique ce ne suit
,.
. (47)
pas sur le bord du tombeau qu‘il traité d’alliance de toutes les familles
faille élever des distinctions, je de du royaume. L’article est: rejette’.
mande cependantque l'assemblée en Nous voilà aux successions testa-ä
voie une députation' à l’enterrement mentaires. M. le rapporteur présente ,
de M. Mirabeau». « Il est un moyen sur cette matière , plusieurs articles ,
plus sûr encore , dit M. Boissi Dangli, dont la série ne paroît pas absolument
de propager le souvenir de notre cher naturelle : ils étoient , pour la plus
et honorable collègue . de le rendre part , l'exécution d’un principe non
utile après sa mort , de le faire sur— décrété , et par le uel il eut fallût né—
vivre( à lui—même , c’est de-deœander cessairement commencer... MM. Mar
et de lire le travail qu'il a préparé sur tineau et Cazalès (le dernier sur-tout)
la matière que nous traitons en cet demandent que l'on soumette d’abord
instant, et qu'il nouseùt lui-même à la discussion en si la faculté de tester
'Communiqué , si l'affreuse destinée sera étendue à tout le royaume et
n’étoit venue trahir l’espoir de la na jusquesà quel taux. C’étoit ramener
tion , et lui ravir son plus
appui >>,i ‘
ferme les coutumes et le droit romain à un.
point d'unité , à une mesure/sage et:
Rappellez- vous , messieurs , dit essentielle. L’assemblée adopte cet?
M; Lianœurt , les paroles du patriote ordre de travail. '
que nous pleurons aujourd’hui : (L Je M. Péthion {parle le premier ; son
combattrai les factieux , dans quelque discours n'est qu‘une longue et mi
parti qu’ils soient n. , sérable diatribe Contre la puissance
L‘assemblée répond , qu'elle n’a paternelle ; c‘est le tocsin de l‘insur
besoittni de décret, ni d’exhortation rection domestique.
pour rendre aux mêmes de Mirabeau M. l'évéquefld'Autun le très-cher
ses derniers devoirs a). et respectable ami de Mirabeau, pa
M. Chapelier reproduit l'article 21 roit à la tribune sous le dehors de
de la loi des successions . qui, comme l’homme le plus profondément, le
nous le dîmes hier , a—voit pour obje: plus douloureusement pénétré : « Je
de donner à l'égalité des partages , un suis allé hier (dit-il) chez M. Mi
effet rétroactif enfaveur des enfans r‘abeau. Un grand concours remplis
déjà marir's , qu'une loi barbare et soit cette maison, où je portois un
tr0p long-temps pratiquée avoit, pour sentiment encore plus douloureux que\
ainsi dire, retranché de leurfamilles. la tristesse publique : ce spectacle
M. de Courmenil Fait valoir , avec remplissoit lame de l'image de la
une énergique sensibilité , les motifs mort; elle étoit par tout , hors dans
de considération, d'humanité , de jus l‘esprit de celui que le péril mena
tice qui militoient pour eux. çait. Il m’a fait demander. Je ne m’ar-,
MM. Cochard‘ et Vieillard les com rêterai point à la sensation que plu-‘
battent , par le danger d'apporter le sieui“s de ses discours m'ont fait
désordre dans les fortunes , en ren éprouver. M. de Mirabéau , dans cet:
versant les actes les plussolemnels , inszant . étoit encore homme public;
qu’en aucun pays , en aucun temps c'est sous ce rapport qu'on peut re-’
l’on ait pu contracter dans la société , garder comme un débri précieux les
et { s'il est possible de parler ainsi ,_le dernières paroles qui ont été arra:
> (48) ' '
kinées de l'immense proie quels mort l
vient de saisir; rassemblant tout son LITTÉRATURE ,' ANNONCES , etc.
esprit sur la suite des travaux de
cette assemblée , il a su que la loi Histoire générale et pa‘rtz‘cu/z‘ère des,
des successions émit à l’ordre du re/zjgions et du culte de tous les
jour : il a témoigné de la peine de peuples du monde , tant ancian
ne pas assister à cette discussion, et que modernes , par M. Desau
c'étoit avec un regret pareil qu'il traye; ouvrage proposé par sous
paroissoit évaluer la mort : mais c: îption libre, et orné de plus de 500
comme son opinion sur l'objet qui figures gravées sur les dessins de
vous occupe est écrite, il me l'a M. Moreaule jeune. 12 vol in-4°,
confiée pour vous la lire' en son grand papier, o/zez Fournier le
nom; je vais remplir ce devoir, il jeune, rue Haute-Feuille, n° 27.
n'est pas un seul des applaudissemens Chaque livraison sera du prix du
que cette opinion vg mériter, qui 15 livres. Sa première livraison est
' ne doive porter dans le cœur une ré actuellement en vente. ‘
flexion profonde.
« L’auteur decet écrit n’est plus, Du bouchent aux portes de l'aurore .
je vous apporte son dernier ouvrage , des régions glacées du Spitzberg aux
et tel étqit la réunion de setsenti confins des terres mageilanîques , on
mens et de sa pensée , également voit l’homme, cet être si vain, qui
chères à la chose publique, qu‘en veut donner des loix à l'univers , s'u—
l’écoutant vous assisterez presqu’à genouiller devant un marbre , adorer
son dernier soupir. , un reptile ou paiir au seul nom de
M. l'évêque. d'Autun lit ensuite le ces divinités invisibles qui ne doivent
travail de son ami. dont le ‘but est leur existence qu'à son imagination
de restreindre à un dixième la dispo— en’délire. . . Il peuple la terre et les
sition de l'homme. La distribution, cieux des dieux imaginaires, toujours
la Fraîcheur du style , la variété des armé—s du foudre dont il prêche le
peintures , la fidélité des images , le culte , le fer en main ,,le fiel dans le
choix des moyens, la logique, tout cœur.
y est beau, tout y intéresse. Mais
Tels sont les maux qui pesant de
Mirabeau n’est plus , cette triste idée
toutes parts sur la nature humaine,
ne laisse de place à pas une autre im et dontl’homme ne peutaccuser que
pression que Celle de sa mort. L'exa
lui seul.
men du projet est renvoyé à un n10
ment ou l’ame sera plus tranquille. ' Telles sont les premières phrases du
M. le président leva la séance à prospectus de cet ouvrage ; que nous
trois heures. pourr0ns faire cortoitre dans la suite.
Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
I5 liv. pour 3mois , 30 liv. Pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, IlnPFlEHGHÏ-le5ûfl'6 au
I’addis-Royal , Numéros 7 et 8. /
. MERCURE UNIVERSE
Du Lundi 4 ÂW'il 1791.
\ .
ANGLETERRE | que les autres puissances‘fasœnt ce;
qui leurpIa/t.
LONDRES , chambre de: commune: ,
ALLEMAGNE’
26 mars. M. B. Hammet présenta une
pétition de la part de plusieurs intéres VŒNNE. Des nouvelles de Bruxel{
sés à la banque contre le bill. sur les
les , du 50 mars ,1 nous apprennent que_
dividendes non réclamés. M. Pitt s'é
l’empereur, en partant , a laissé à la
_Ieva contre lalecture de cette pétition, tête du gouvernement un ministre
qu’il Itrouvoit irrégulière , et observa depuis long-temps encourent des af—.
qu’il suffisoit de la déposer sur le bu faires politiques. Sa majesté laisse aussi
reau. M. Fox Icroyoit qu’on devoit en son absence une armée de 345,000‘
avoir plus d’égards pour la_signature - hommes , commandés par des géné-‘I
de plusieurs personnes respectables raux qui ont déja rempli l‘Europe dd_.
_qui avoient de grands droits sur les leur nom.
fonds. Après quelques débats , ln pétis BUSSIE.
tien a été mise sur le bu'r‘eau. M. Rose
fit le rapport du. comité sur le bill ; PETERSBOURG. On ne parle ici que
plusieurs des articles ont été discutés de préparatifs formidables , destinés
contre la Prusse. Le général Potemkin’
pot adoptés. Y
doit commander une armée de 100,000(
Pitt rendit compte quele terme
hommes ; une autre armée , aux or-l
de la charte de la compagnie des Indes
dres de Repnin , prendra par la Polo—1
était sur le point d’expirer; mais quant
gne et la Silésie. Les troupes légères
au renouvellement , il observa que l’é
se réjouissent déjà de tout le mal qu’el-3
ptatprésent des effaires ne permettoit
les vont faire par le pillage.
pas de s'en Occuper. Il proposa, que le
président instruisitsimplement les di F R A N C E.
recteurs de la compagnie des Indes ,
DEPARTEMENT DU NORD.
que. la charte expiroit le 51 mars 1791 :
cette motion fut;adopiéeÇ M. Hussey lLILLE, 51 mars. Ce n’est que mardi
témoigna sa satisfaction de ce qu'une dernier , vers les cinq heures du soin;
charte aussi pernicieuse touçhoit à sa que les électeurs ont terminé leurs
fin , et exprime Fortement'le desir qu'il opérations our la nomination de?
avoit qu’elle ne fût pas renouvellée. l'évêque. Au troisième tour de scrutin.“
On attribue l'armement considéra les suffrages se sont réunis en faveur
ble qui se fait ici, à la réponse de l'im de M. Primat , curé de Saint-Jacques
pératrice à notre ambassadeur. lors de Douai. Toutes les cloches de la
qu'il lui demanda la'cause des pré ville ont annoncé cette élection , et
paratifs qu’el‘e faisoit : je suis la sou on a dépêché un courier à Douai,
veraine , dit-elle , d’un empire indé pour en porter la nouvelle. M. Primat
pendant,je fais ce‘ qu'il me plan, est arrivé mercredi, à six heures dq
" 3Tome II,_ N° 55.1 ‘ "
(505
Ilia‘tîn‘; et est descendu à l'auberge lité a fait chanter un Te Deum; les
de la cloche , où une députation du membres des diverses administrations,
département et des électeurs a été le les corps judi.;iaires , la garde natio
prendre , et l'a conduità l'église pa nale , le régiment du Roi cavalerie,
roissiale de Saint-Pierre. Après lui ont assisté à cette cérémonie ; l’af—
avoir lu le procès-verbal de sa nomi fluence était considérable, et le soir
nation , M. le curé de Saianauveur il y a eu illumination générale.
a entonné le te Deum, qui a été
DÉPARTEMENT DE LA Gmounn.‘
chanté au son de toutes les cloches.
L’évêque pasteur a célébré une messe LIBOURNE. Les amis de la constitu-‘
basse , pendant laquelle une musique se réunissent à leurs frères de Ver
nombreuse et brillante a exécuté plu sailles, pour demander la suppres
sieurs morceaux analogues; ensuite il sion de la maison militaire du roi:
a été conduit à pied au département ils demandent que la garde de sa
par les membres. du directoire et les personne ne soit désormais confiée
électeurs où il a été complimenté par qu'à ces braves soldats citoyens qui,
du district , de la municipalité ,_ »dans la journée du 28, ont signalé
du tribunal, des chambres consulai d’une manière si éclatante leur entier
res , la garde nationale et les troupes dévouement au chef suprême du pou:
de ligne ; il a été ensuite invité, ainsi voir exécutif.
que les chefs des différens corps , à
un grand dîner que MM. du direc— DÉPARTEMENT DE FINISTEnE.
{cire avoient fait préparer. Après le BREST. Extrait d'une lettre du 26
dîner, sur l'invitation des amis de la mars. Nous voyons ici mieux qu’ail
constitution , dont la séance étoit leurs , et ce n'est pas sans en être vi
transportée dans l'église des ci-devant vement affectés, que très-peu de ci
jésuites , il s'estrendu à leur assem toyens éclairés sur la marine s’ocou-,
blée, où il a été reçu au milieu des peut d'un objet aussi intéressant , et
plus nombreux applaudissemens. qui auroit exigé l’attention des paa
trioteS les plus fervens , qu’on a grnud
DEPARTEMENT DU LomEr.
soin d’écarter du comité où siègent
BEAUGENCI. Nous apprenons que les des Malouet, des Vaudreuil , ect. Ils
bons citoyens se sont empressés de viennent de faire rendre un décret
célébrer une fête civique en réjouis qui occasionne ici un peu de fermen
sance de l’heureux rétablissement du [ ration; mais nous espérons que l’as
roi. Nous apprenons aussi que, les \semblée nationale voudra bien modi—
biens nationaux s’y vendent très-avan fier ou interpréter le troisième para
tageusement et infiniment alu-dessus graphe de l'article V du décret du 12
de l'estimation. de ce mois , qui dit que les terrein_s ,
bâtimens , magasins et établissemens ,
DÉPARTEMENT DE LA VIENNP. de quelque nature qu’ils puissent être -
POITIERS, 51 mars. Dimanche der et en quelqu‘endroit qu’ils soient etc. :
nier nous avons eu ici une grande à cette nouvelle nos aristocrates ont:
cérémonie en action de graces de la dressé les oreilles, et se sont imaginés
convalescence du rei‘Z la municipa aussitôt rentrer ‘en possession d’un
'(5'r)
édifice public , élevé à‘grandsifrais des
(52)
le procureur-généralsyndic, le direc manches il est d’usage que le curé de
toire a arrêté de porter le deuil de la paroisse envoie un prêtre pour
M. de Mirabeau pendant trois jours. instruire les enfans confiés à ces
MUNICIPALITÉ DE Puus , 2 avril. Le cagotes: le nouveau curé envoya
corps municipal a arrêté qu’une dé donc, un comme de coutume, mais
putation de douze de ses membres , les soeurs ont refusé de le rece
présidée par M. le Maire . assisteroit voir , prétendant ne reconnoître de
au convoi de M. de Mirabeau, et curé que M. Marduel, et d’ecclésis—
qu’il prendrait le deuil pour trois tique que ceux qu’il envoie ; le peuple
jours. s’est amassé,mais une garde nombreuse
s’y est portée sur-le-champ.
3 Avril. Les curés de la Capitale
Ont été installés aujourd’hui ; l'attente RÉSULTAT du procès-verbal des mé
des bons citoyens n’a point été,trom decins et chirurgiens ÿ14i ont pro
pée, tout s'est passé dans chaque pa cédé à l’ouverture du corps de
roisse avec beaucoup de solemnité et Miraéeau dans son jardin , en
dans le meilleur ordre possible ; par présence d’une députatt‘on de la
tout les fidèles ont témoigné le plus municipalité, et des commissaires
entier dévouement. Chaque curé , de presque toutes les sections de
après avoir chanté la messe parois Paris , à onze fleures du matin.
siale, a fait avec son clergé une pro Après les détails de l’ouverture et
cession dans son arrondissement, et des diverses remarques faites sur cha-_
étoit accompagné d'un officier muni que viscères } les médecins et chirur-.
cipal en écharpe , et de plusieurs offi: giens estiment que .le cerveau étant
ciers civils. Un nombreux détachy parfaitement sain, le péricarde , le
ment de gardes nationales ouvroit cœur et le diaphragme contenoient
et fermoit la marche, par-tout ce seuls des principes morbifères , et que
n’étoit qu’applaudissemens : on ob la mort de Mirabeau ne peut être at
servepeulement qu’à/la paroisse de la tribuée qu'à des causes naturelles.
Magdelaine , un prêtre , piqué , dit
on , de n’avoir pas été nommé vicaire , AMIS I3]! LA CONSTITUTION.
s’avisa de faire quelques motions in
Arrêté de la Société des -4mz’s de
cendiaires , le peuple s’échauffoit ;
mais monsieur Hardi , officier muni Constitution, du 5 auril.
cipal , chargé d’assister à l'installation
1°. Que la société assistera collecti
du nouveau curé, déploya beaucoup
vement demain aux obsèques de Mi
d'énergie; il imposa silence à cet ec
rabesu; on s’assemblera à 9 heures.
clésiastique et monta en chaire pour
lire la loi; à l’instant le calme s’est ’ 2". Que la société portera le deuil
rétabli, et le reste de la cérémonie se pendant 8 jours.
fit dans le plus grand recueillement. 5°. Que périodiquement , la société
Sur la paroisse Saint-Roch , les sœurs prendra le deuil anniversaire le jour
dites St. Anne sont les seules qui ont de la mort de Mirabeau. ’
mis en pratique les leçons incendiai« 4°. Que M. Houdon sera chargé de
ras du sieur Marduel. Tous les di faire le buste: de_>Mirahsau , au bau
..\_r
(53)
du quel seront écrites ces paroles: l’hôtel : on était bien sûr en leur ô’tanf
Allez [dire à ceux qui vous en— les moyens de payer leur logement
voient que nous sommes ici par la sur la route , qu'ils ne s’en iroient’.
volonté du peuple , et que nous n’en pas; et chose incroyable , l'assemblée
sortirons que forcés par les hayon a prononcé, dans ce momènt, comme
nettes. un tribunal qui, par un jugement,
reiendroit dans les prisons tous les
Suite de la Séance du 50 mars.
‘ prisonniers et les empêcheroit de son
111. Charles Lamtlz. Personne ne tir pour l’avantage du geolier. (Ors
respecteplus que moi les décrets de applaudit). Quand on vous présen
l’assemblée nationale , mais c’est pour tera la vérité telle qu’elle est , M. Ema
parvenir à leur exécution que je veux ry lui—même sera étonné; je demande ,
réclamer ici. Les déprédations des ad— comme amis de la consti:ution , que
ministrateurs des invalides ne sont nous, qui devons respecter les dé
ignorées de personne; le coinité s'est crets , nous ne souifrions pas qu’on
‘assuré de cesdilapiddtions , et ensuite les anéantisse par des amendemens,
il a pr0posé ce qu’il a cru convenable; quand ils sont rendus; que demain,
il espéroit dé- rendre tous les invalides à l’ouVerture de la séance du soir ._
aussi heureux qu’il convient qu’ils le nous nous armicns de courage et de
soient. D'après les retraites accordées fermeté , et puisqu’on fait réussir des
aux anciéns militaires par les décrets projets barbares, peut-être aussi fe—
de l’assemblée nationale , il ne peut rons—nous réussir la cause de la justice
plus y avoir d’invalides; ils sont Sup et de l’humanité. ( On applaudit).
primés de Fait; cela paroissoit natu-_ Un niembre a représenté que M;
Mirabeaul’étant malade, et dange
- rel aux bons esprits. LorsquelVl. l'abbé
Maury est monté à la tribune pour reusement , il conviendroit de lui”
nous reprocher de tout détruire et envoyer une’députation qui viendroit
pour muse; enfin il y a eu bëauc0up en rendre compte à l’assemblée : on a
de bruit, comme il y en a ordinaire nommé également des commissaires
ment quand on craint que la raison pour se rendre chez M. le vicaire du
ne triomphe; on a vu après le décret Bouloin Cette seconde députation a
que tous les invalides voulaient se te été composée toute de médecins. On
tirer , que ceux qui n’avoient pas osé a été sur le point d'entendre le rap
parler jusques-là , vouloieut profiter port de l’affaire des Quinze-Vingts ,
du bénéfice du décret; alors il n’y dans laquelle se trouve compromis M.
avoit plus besoin d'administrateurs, le cardinal de Rohan; mais l‘heure
et c’est tout ce qu’on craignoit. On étant trop avancée ,ellea été ajournée
ne sait comment M. Emery, le len à la prochaine séance. ‘
demain profitant du moment où il n’y M. Charles Lameth. Il yaquinze
avoit encore que Fort peu de monde mois que les gens d'affaire de la mai—
à l'assemblé'e nationale, a fait sup son des Quinze—Vingtsse sont adreæés
primer les cent francs , les habits et à vous, afin de poursuivre cette affaire
les cinq sous par lieues , qui étaient à l’assemblée nationale: il a‘été nom
nocotdés par l’es décrets aux invalides mé des cornmissnires , et je ne sais par
mutilés ,‘ et qui voudroient quitter quelle fatalité toujours il y ri ajour“.
.U 43
{(54) ‘
nement; 'pourtant j‘ignore si dans la plus d’énergie, et la plupart de nos
n_ature entière il y a une cause plus opérations importantes n’auroient en
touchante. Il s’agit d’une troupe de que peu de succès sans le secours des
flippons qui se sont emparés des biens sociétés des amis de la constitution.
de ces malheureux Quinze-Vingts , A Huningue , à Befort , de tous côtés ,
qui les ont dépouillés. Ces inform nous avons réussi à établir le calme et
nés, qu'on voit accablés de misères; anéantir les divisions. Nous venons de
je vous demande s’il est une cause d'un fonder une société des amis de la cons
intérêt plus puissant? Il s'agit en ou titution à Newbrisac; ce sont des frères
tre d’une somme de neuf millions; que nous vous donnons; c’est à vous
mais comme il ne faut pas que cette de les défendre, de les affermir contre
affaire soit morcelée , et qu’il est tr0p les insinuations de ses perfides en
tard pour l‘entreprendre , je demande nemis. Rien ne peut tirer M. de R0
le renvoi à la prochaine séance sans han de son sommeil léthargique; il
nul retard ;. il faudra d’ailleurs un in lance des foudres excommunicalives,
tervale ,entre le rapport fait ici, et qui feront autant d'effet sûrement sur
celui fait à l'assem lée nationale; car, les habitans de l'Alsace que le; songes
en rendant.justice au parlement de d’un somnambule sur des gens raison
Paris. qui s’est conduit avec fermété nables.
dans cette affaire et dans un temps où Une députation du club des Cor
tout étoit corrompu, l'assemblée na deliers s'est présentée à la tribune.
tionale n’en devra pas moins ordonner M. szthledge. Dernièrement nous
l’annullation de tous les actes de cette vinmes vous dénoncer un attentâl con
affaire scandaleuse. tre la liberté (l'ordonnance de la mu
M. Brog!ie afait lecture d'une let .nicipalité sur la défenses de porter des
tre de Strasbourg , du 26 mars , signée armes ) , aujourd‘hui nous venons
de M. Dumas, commissaire du roi , vous exposer une cause intéressante.
au département du Rhiu. Elle con M. Prévôt de Beaumont a été ren
tient en abrégé ce que nous allons fermé dans les prisons , pendant vingt
rapporter. Frères et amis , àprèsavoir trois années. On n’a pas oublié que
démasqué près vous les intrigues. Des le défunt roi Louis quinze , faisoit le
(nnemis de la liberté , après avoir commerce du bled avec MM. Terrai ,
alfermi la constitution au sein, de Laverdy, Ray de Chaumont , Sa1*Line
l'empire. je ne doute point que vous et plusieurs autres; il le faisoit dans
ne portiez incessamment vos regards un temps ou la plupart des provinces
vers ces climats qui en sont les li manquoient absolument de bled. Ni.
mites; faites connoître que les mé Prévôt émit alors dans les bureaux
fiances déplacées et les méchans qui du ministère. il y jouissoit d’un em
ont voulu nous troubler et nous dé ploi de vingt-deux mille livres , et
sunir n'ont fait que raffermir et res— c'est ce premier emploi qui le mit à
serrer les liens qui nous attachent; même de connoître les traités de
’nous veillons sans cesse, M.’”‘ mon Louis quinze avec ses assooiés; M.
0 ullègué , a été faire une tournée dans Prévo‘t crût devoir dénoncer ce traité
divers lieux : par tout le patriotisme et s'adresser pour cet effet au parle
est; en force, les patriotes ont repris ment de Rouen qui venoit , le 15
/
l
(55)
octobre 1768 , de faire des remon pliante à l’ai: des .’ministres de co’
trances au roi sur ce sujet; mais temps : voici le commencement dé
quelques membres de cette cour cet écrit :
étoient dans l’association royale des ..4 la bastille ce juillet 1 769.
grains , et à peine la dénonciation
MONSEIGNEUR , >
‘fut faite , que M. Prévot fut arrêté
par lettres de cachet , mis à la Bas Si dans les causes publiques les loir
tille , dépouillé de son état , de ses ordonnent sous peine capitale,\dè
biens , de sa bourse même; privé reveler les factions et les conjurations,v
pendant dix-huit mois , dans le fond si l’attachement envers le prince , si
d'un cachot , de feu , d'air et de l’amour envers la patrie l’emportent /
lumière; chaque jour un geolier lui sur ce qu'on doit à ses parens et à
faisoit passer par un trou deux on ses amis , si nous devons même servir
ces de pain et un verre d'eau: ce la patrie au préjudice de ceux qui au-’
fut durant ce temps sa seule nour roient exercé envers nous l‘hospitalité;
riture ; aussi le gouverneur de la Bas comment pourroit-on dissimuler la
tille dans une de ses lettres , écrivoit plus abominable conspiration qui se‘—.
alors au ministre , en parlant de l’in— mit renouvellée , machinée , signée ,
fortuné Pr—éVot : (L Je ne lui donne exécutée clandestinement contre l'é\‘-.
précisément que ce qu’il faut pour tat entier , depuis quatre ans, sous le
l'empêcher de mourir ! Ce même faux et spécieux_ prétexte du bien
gouverneur recevoit néantmoins trois public ?voilâ . monseigneur , ce que
mille six cens livres par an , que lui j'ai découvert sans le chercher.
payoit le gouvernement , pour la Et si depuis près de dix mois, jè
Pension de ce prisonnier (J) languis à la ba'stille dans un obscur.
Donnons un extrait de ce traité de cachot , c’est uniquement parce que
commerce des grains, cause de la j’ai tracé les germes d’un projet dé
détention de l‘infortuné Prévot, d’a remontrances à faire au roi . sur des
près un manuscrit raturé qu'il a tracé désordres affreux dans plusieurs bran
lui-même dans le fond de son ca ches de finances , aVec des éclaircis
chot , et qu’il voulpit adresser pro semens et des observations critiques
bablement en forme de requête sup contre les traités defamz‘ne générale,
et parce qu’en vrai citoyen, j‘ai tenté
(1) Nous déclarons que nous ne la dénonciation que j’ai trouvée de
suivons pas précisément la rédaction l’un de ces traités , rédigé par le sieur
de l’adresse lueà la tribune des amis Cromot , signée au nom du roi par
de la constitution qu’il émit difficile M. de Laverdy , exécuté dans la plus
d'entendre , et à tel point que M. grande partie du royaume par M. de
Danjou, qui 'demandoit qu'elle .fut Montigny. maintenu et protégé dans
renvoyée au comité de rédaction , a l'étendue dèla généralité de Paris,par
été néanmoins rappellé à l’ordre. M. de Gamme ;le tout sons la conduitè
IMais nous avons dans les mains des et représentation personnelle et nomi
papiers trouvés à la Bastille , écrit native des sieurs Rayde-Chàumont ,
par M. Prévot, et qu'il a sans d0ut Perruchol et Rousseau associés subsi
( publiés lui-même.1 _ f diaires qui ont pour directeur de bu;
/
(56)
tenu, le sieur Goujet, et pour géné les provinces affamées n’a: mais au“
panwant.
ralissime , ' agent et cautionuataire de
l’entreprise, le nommé Malisset, an Telle est la base de ces infames
cien boulanger»banqueroutier, lequel traités dans lesquels l'on\se pardonne
a dans les provinces une multitude de encore de. compromettre le nom, l’au
sousagens , acheteurs , commission torité, la personne et la majesté de
naires, entreposeurs , garde-magasins, notre monarque, jusqu'à le consti-I
criblçurs, meûuiers , voituriers , ma— tuer marchand de grains. Que j'ai de
riniers ' et c'est enfin avec cet homme honte de le dire ! cependant je n’a
mal fumé que le 12 juillet 1765 , M. vance rien que je n’aie prouvé aussi
de Laverdy traite et signe pour et au clair que le jour en plein midi, et
nom du roi. qu’il ne soit facile de reconnoltre par
le pacte en for_me de’ bail général,
Les clauses de ce pacte secret con
tenues dans vingt articles , ne laissent
fait en 1765 avec Malisset pour l'es—
appercevoir qu'en partie son but et
pace de douze années. C’est-pareille
son extension. On a pris‘ toutes les ment au nom du roi que se font par
précautions possibles pour le rendre suite nécessaire les sous-traités de fa
mine, les acheté. les recèlemens , les
impénétrable. C’est le propre de la
fraude de chercher à se couvrir (1).
transports et les reventes à ses peu
Mais l’existence du bureau général ples au plus haut prix possible.
Mais quoi ! j’aurai étudié toute ma
des bleds chez le sieur Perruchol , les
viepourme rendre utile , Dieu m'aur1_
€0mités régulièrement tenus, l’exé
mis au monde pour cela , il m’aura
cution du traité dont je me suis
donné la faculté de .sentir , de voir,
bien assuré , et la correspondance
de penser, d’écrire _et dire la vér'ié ,
divisée en trois départemens , dans
et il sera permis à M. le lieutenant
l'intérieur de laquelle j’ai pénétré ,
de la police de me le défendre, parce .
désignentles cher ci-dessus , et cons
quejel'accuseluianêmed’êtrel'un des
,tatent que c‘est pour ar1/1.cr les ré.
auteurs. La loi m'ordonnera de révé
celles en merd et en sec , soit sur
ler une ancienne et sourde conspi
pied , sois dans les granges , enlever
ration contre l'état entier; mon amour
le plus de bled: qu’on pourra dans
les [salles et marchés , les apzonce/er pour mon prince , mon attachement
pour ma patrie me défendront de
dans des châteaux et autres lieux
taire la principale cause des man!
'de sûreté , pu’ïs, selon la disette
publics , et il faudra que j’en sois
qu’on aura provoqnéb . et l‘excès du
cruellement puni, parce que le crime
sur/zanssement de prix qu’on aura
que je dévoile est commis par ceux
forcé , les reverser , transporter , ex
mêmes préposés pour en poursuivre
porter , importer , réexporter, rap
la vengeance! Non, je ne semis pas
porter, revendre et su'rvendrc à la né
plus surpris quand la police me diroit :
cessité comme secours du roi , dans
vous ne deviez pas revéler cette cons
.5
piration puisqueje la protège ;vous ne
(1) Qui malé agit odz‘t Incem , ut le deviez pas dès que vous savez qu’elle
won a(‘gutlntuî‘ opera ejus. Jean Chris. ne pourroit subsister long-trams sans
ph. 3. v. 17' mon association et ma protection.v
(57)
Ainsi , pour me venger et vous punir la confiance qu’elle m’inspire; uni!
à mon gré de votre témérité ‘, je veux la pureté de mon zèle et la vérité me
abuser de la portion d‘autorité qui rassurent autant que la certitude de
m’est confiée. n’être pas punissable me donne de
Dans les causes qui intéressent si ferme tranquillité contre l'oppression
essentiellement le bien général , on de ceux qui la méritent.
doit avoir, sans doute , la noble au. Ainsi s’exprimoit le malheureux
dace de censurer et de louer ce.qui Prévot dans le fond de son cachet à
le mérite. Quiconque céleroit la dé— la Bastille , au mois de juillet 1769,
couverte de ces traités infâmes, ne dix mois après son arrestation; nous
seroit , ni fidèle sujet du roi , ni avons également plusieurs lettres de
homme de bien: il ne seroit pas fidèle lui adressées au chancelier , et que
au roi, parce que son silence en pa par la suite , il avoit jettées dans les
reil cas le rendroit coupable de haute fossés de la Bastille, mais qui avoient
trahison ; il ne seroit pas‘ patriote , été ramassées par les surveillans et
parce qu'un citoyen qui , pour la rendues au gouverneur , lesquelles
crainte de se faire haïr \h‘aurcit pas n'ont servi qu’à prolonger ou à re
la force et le courage de secourir la doubler les maux de l'infortuné. De
patrie gémissantet quand il en dé puis il fut transféré à Vincennes,
couvre les moyens, ne mériteroit pas ensuite à Charenton , d'où il n’est
d’y respirer : il ne seroit pas homme sorti que d'après l'exécution du dé—
de bien , parce que s'il n’avoit contre cret de l’assemblée nationale.
la ràpacité, la bassesse et le crime Si j'ai tout sacrifié/pour être utile à
publique Cette haine vigoureuse et la nation , a dit en finissant l'orateur;
profonde que tout vrai honnête homme si'j'ai toutfait, ne puis-je es;érer que
doit ressentir, il ne se montreroit pas cette même nation m’accordera une
ami de la vertu. pension pour vivre ? On vient de vous
' Quoique je puisse confesser de parler de L1. Prëvôt . a dit M. Ru
.n'avoir agi que dans ces principes thledge; je vous le présente. (on ap—
d'honneur , je ne doute point que je plaudir.) C'est beaucoup , messieurs ,
ne classe me croire perdu dans le a-t-il continué , qua'nd après vingt—
ténébreux serail de la vengeance et troil ans de maux, on en rapporte
de l'oubli, où je me vois englouti, l'artyde sentir vivement et profondé
si je devois me croire en nième-temps ment. Quant à‘ moi , j'avois attaqué un.
abandonné pour toujours au ressen charlatan ; je voulois le poursuivre, ce
timent et au crédit meurtrier des procès étoit scmdaleux entre lui et moi;
coupables; car il est bien douloureux mais aujourd’hui j'y renonce , jusqu’à
pour l’avarice de ne pouvoir à son ce que cette victime ait obtenu justi
aise doubler , tripler, quadrupler ses ce ; et je pense trop bien des repré—
gaspillemens ; et c'est du moins pour sentans d'une nation digne d'être libre ,
elle une' satisfaction vengeresse de pour croire qu’ils puissent ne lui pas
poursuivre sans cesse celui qui ose donner une subsistance honnête. l\iois
éventer ses mines secrètes ; mais l’inté jusques-là , la viatime souffre , elle
grité est l'autorité personnelle du roi , est en proie à la faim , pendant que
mais votre équité ! monseigneur 2' et les oppresseurs sont gorgés de riches—
('53) /
ses. Tibére ,"messieum , avait aussi cher même que la liberté ne deviezine
ses petits nppaxt:—mens : Tibere nvoit entre leurs mains une arme (lange.
ses Laverdy, ses Terray ; leere Faisoit reuse, on ne cesse de le répéter. il
le commerce des bleds en Siciîe: mais faut les instruire , leur apprendre à
il est une grande différence entre les connoître cette liberté, alors ils l‘ai<
français et les romains ; les romains mer-ont et n'en abuseront pas.
sont tombés de la liberté dans le des
Mais jusqu’ici a-t-o‘n fàît tout ce
potisme , et les franç«is de la servitude
qu’on auroit pu pour l’instrw“ i n du
se sont élevés àla liberté. Croyez-moi ,
pauvre? Cependant la constitution
messieurs , une des causes les plus iu1
touche à son terme; les François sont
portantes, est que la nation se rende
libres, et il est encore en France des
maîtresse des subsiuances. Déja je
millions d'hommes 'qui demandent :
vois qu‘il est des complots. . . des pac
à quoi sert d'être libre ? '
tes de famine . . . je ne puis encore
vous les dénoncer: mais je n’attends C'est donc pour apprendre à con
que des preuves . et cela ne sera pas" n'oître la liberté et à n‘en point abuser ,
long. qu’une portion de la classe trop nom—
111. le président à M Prévôt. breuse des indigens de cette ville ,
Monsieur, votre dévouement , votre rassemblée il y a quelques mois par
zèle pour la patrie , vous ont attiré les les soins d'un patriote bienveillant,
maux que vous avez soufferts , c'ètoit vient sous la sauve-garde de la. loi,
le sort des b0ns citoyens; mais il vous de s'ériger en société . dite , des 1n
reste 'à être dédommagé de vos'msl dz'gens , amis de, la Constitution ; et
heurs : chacun des membres de cette c’est au nom de cette societe nais
assemblée , qui sont membres de l'as sante que nous venons vous deman
semblée nationale , appuyera votréde der appui et conseil.
mande avec la même chaleurque l’un Vos momens sont chers-à la pa
de nos frères qui vient de nous exposer trie , messieurs , nous n’en abuserons
votre affaire. ( On nomme des com- ( pas , et nous vous dirons en peu de
missas‘res‘ pour l’exmfiz‘ner. ) mots quels nous sommes , et quel est
Une députatiotl du club des indi le _mode de notre instruction : vous
gens , amis de la constitution, a été ad-x saurez après de quel œil vous devez
mise;'voici l'adresse qu'elle a présentée. nous voir. '
Chez les nations esclaves , le pauvre Des journaliers, des vieillards , des
gagne son pain en silence, etcourbe artisans sans ouvrages , des pares de
humblement la tête; chez les nations famille , dont le travail forcé suffit à
libres , il apprend en naissant qu'il peine aux Premiers. besoins, voilà les
est membre du souverain, il use de hommes qui composent nos assem
son droit et vit fier de son indigence. blées. Loin de nous ces fainéans de
Il suit de - là que chez un grand profession pour qui mendier est un
peuple qui passe rapidement de l'es— métier, dont les produits sont calcu
clavage à la liberté , la révolution se lés d’avance, et qui aiment mieux
fait difficilement et avec lenteur dans _ demander du pain que d'en gagner
læclasse des indigens. Pour en hâter quand ils le peuvent ‘: véritable plaie
les’progrès parmi eux,_ pour empê ’des sociétés _,_ que pro_p long-temps.op
(59)
quand chacun de nous porte ‘aii’fénE l
s"est plu 'à confondre avec l’honorable
de son cœur la volonté constante d’être
indigence. ‘
Lire les décrets de l'assemblée na libre et de ne ’être que par la cons-_
tionale, les discussions qui les ont titution.,— D’ailleurs , si pour mériter
préparés , les écrits dont l'opinion pu ce titre demi de la constitution , il ne
blique a sanctionné le patriotisme , y falloit que des lumières et de l’élo
joindre des réflexions que dicte le bon quence , la société des indigens ne se
sens, voilà notre occupation. servit point hasardée à le prendre,
C'est ainsi que depuis le commen— mais heureusement il n’en est pas
cement de_l’nnnée , chaque soir , quel ainsi ; et quoiqu'elle ne puisse rivaliser
ques-uns sont employés à nous ins— en talens les sociétés savantes qui s’ha
truire, en nous délasàanr des Ëatigues norent de porter le même nom , elle
du jour. aura assez fait pour le justifier , si elle
Cette conduite , soutenue par l’es— ne cède à aucune en amour de la pa-.
prit de paix et d’union , compagne trie et en fidélité à la loi.
de l’égalité et des intentions pures , Tel est le serment qu’o.:t prêté les.
ne pôuvoit que mériter d’être calom membres de la société des indigem.
niée , aussi l’a-t-elle été :' on nous a Nous venons aujourd‘hui, messieurs,
appellés scélérnts , conspirateurs , as le renouveller, entre vos mains , et.
sassins; dans diwrs écrits , on Vomit c'est notre seul titre de recommanda-.
chaque jour contre nous mille hor [ion , puisse-t-il nous valoir d'être
reurs , toutes si ttttroces qu'elles sont traités par vous comme des frères!
invraisemblables, et ne valent pas Cette adresse ayant été communi
qu’on les répète. Le but de nos en— quée à la«socièté des amis de la cons—
nemis , en nous dénonçant à la vin titution par une députation , et lue à_
dicte publique, émit de nous effrayer la tribune le 50 mars de l’an deuxième_
et de dissoudre nos assemblées ; ils se de la liberté , la société a arrêté qu’elle.
sont trompés. Pour toute réponse à seroit imprimée et renvoyée à toutes
leurs menaces, nous avons nommé les sociétés affiliées.
huit d’entre nous qui se sont transÀ
Signé: BIAUzAT , président; G. Boum-r
portés pardevant les officiers muni CARRERE , MASSIEU , évêque du dé—
cipaux . pour leur rendre compte de partement de l'Oise , stm , COL-'
notre conduite, et leur déclarer,
L0T-D’HERBOIS , secrétaires.
qu'à compter du même jour, nous
continuçrions de nous assembler , Cette députaticn demande la 60:"
mais régulièrement , et sous la déno respondance qui lui est accordée.
mination de Société des Indige7zs , Une députation des courtiers de
Amis de la Constitution. change vient réclamer l'appui pater
Ce titre saint que nous venons de nel de la société ,ppour l’aire disparoî
prendre , ce titre redoutable aux en tre les privilèges que voudroient con-
nemis de la liberté , nous impose sans server , au mépris des décrets de
doute de grands devoirs: eh bien! patentes , la plupart des agens de
nous aurons le courage de les rem change. Ils prétendent que leurs fonc
plir; et n’en doutez pas, messieurs , tions sont trop délicates pour être lais—
la science en sera bientôt acquise, sées à la concurrence , et qu'ils ne de:
" (60) ‘
'Éoïeiit être qu'un nognbre fixe. Cou» arrivée dernièrementlà Toulouse, et
me si, ajoute l'orateur , depuis cinq dans laquelle les corps administratifs
æ:.;=,s.æ—
ans, plusieurs n’avaient fait banque de cette ville se«sont comportés d’une
route de plus de soixante millions: manière à leur mériter les éloges et
vous ne conserverez pas {dit—il, des la reconnoissance dela nation.
Corporations que vos décrets ont pros Que la légion commandée par le
crits; nous demandons que la confian sieur Daspe soit cassée ,qu'il soit infor
ce puisse être libre , et que la carrière mé contre ceux des légionnaires et
soit ouverte à tous les citoyens. ' tous autres auteurs et complices des
M le président. l\Œessieurs , la cons désordres et assassinats commis en
titution a supprimé tous les privilè cette ville; que le ministre soit chargé
ges , et les amis de la constitution de rendre compte de huitaine en
n'en souffriront d'autres que celui de huitaine de la suite de cette instruc-
n’en point vouloir ; Pressez le rapport tion; ce sont-là les mesures que le
de vorre affaire , etles bons citoyens rapporteur indique et que l'assemblée
s'empresseront de vous 'seconder. adopte. ' »
M. Santerre. C’est pour m’acquit Après quoi M. Alquier fait part de
ter de me commission envers la so— l'avis arrêté au comité des rapports ,
ciété que je viens à cette tribune. Je touchant les président et commis
suis allé au comité de surveillance saires des soi-disant catholiques de
militaire; une députation de saint imesfet d'Uzès, tendant à ce qu’ayant
Boch est venue s'oÿposcrpà l’institu— égard à la retractation faite par quel
tion de ce comité , conformement à ques-uns ‘spontanement et dans un
l’arrêté des petits Augustins. J'ai en temps utile, il fut déclaré qu’il n’y
suite demandé que M. le président avoir lieu à délibérer contre eux , et
nous fit connaître la loi qui établit à ce que les autres fussent renvo‘yés
ce comité ; on a trouvé fort mauvais à Orléans pardevant le tribunal qui
qu'un criminel, comme moi , fit cette provisoirement doit y juger les délits
réflexion , j’ai enfin rappellè le,ser de lèze-nation. L’assemblée a adopté
ment fait à la nation , à la loi ;. . . . ce projet de décret non sans récla
On m’a répondu que la municipalité mation, et principalement de la part
se chargeoit de tout. (.M. 5anterre de M. Rochebrune . non sans un peu
a dénoncé en outre, une lettre sup franchir, moyennant cette distinction ,
posée de M. la Croix , c'estun libelle 5 les régles strictes des communes ;mais
calomnieux contre M. Ch. Lamelh: on c'est-là un décret de circonstance.
la donne au fauxbourg St. Antoine, S‘il y a du mal , c’est pour n’avoir pas
(lit-il , à ceux qui ne_ veulent pas également puni tous les coupables ,
l’acheter. ) La séance levée à 9 heures car personne des accusés ne peut dire
et demie. ‘ qu’il a été condamné sans motif.
Lasäarzce a été levée à 9 fientes.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance d’hier.
Séanbe du samedi soir.
[ Après la lecture des procès-verbaux,
M. de Broglie , au nom du comité M. Camus a pr0posé deux articles
des rapports , fait celui de l’affaire absolument essentiels, etpris autant
' l
/
(51)
&al’intérêt des anciens titulaire: del tent a traiter, pourquoi ne point par?
bénéfices , que de celui de la nation. ler des successions , des ordres de che
L’assemblée les a adoptés : ils se ré— valerie , du code pénal, d’un code civil.
duisent en substance à ce que les provisoire , de l’éducation , de la
administrateurs de district se fassent mendicité , et de tant d’autres qui en
remettre les registres , rôles et titres trent dans la régénération de l’em-g
des bénéfices , qu'ils les fassent passer pire. Car autant il seroit mal, (lange:
aux département , qui à leur tour reux peut-être , de perpétuer la lé
les adresseront à ’ l’administration de gislature actuelle , autant , et plu;
la caisse de l'extraordinaire, encore , la chose publique auroit a
M. Camus prévient aussi l'assem sonftrir de l’imperfection de la cons—J
blée qu’un des jours de la semaine tituiion ; il n’est point de lacune dans
prochaine on brûlera pour 6 millions les basœs de la simple administration ,
d'assigxiats. qui ne puisse devenir un retranche
l\I. Dandré annonce quelque chose ment pour ses ennemis , et il faut
de plus essentiel encore , la fin pro absolument les laisser sans ressource
chaine de la constitution , u plutôt. et sans espoir. .
’ ç_libil que vous ne voudrez, e_n se ‘. M. de Curt, au nom du comité de
tournant vers un coin de l’assemblée liquidation, propose d'accorder aux
d'où étoient parti quelques murmth ponts et chaussées environ neuf niil
res»: et en effet que reste-bil à lions , et cela pour subvenir aux en
décréter? la répartition de l'impôt treprises de cette administration; il
entre les départemens; mais cette donne ensuite , avec beaucoup de
opération n’exigepas tut-delà d’une clarté , le tableau des remboursement
séance : l’organisation du ministère? déja vérifiés par ce comité, se montent
la distribution en est déja faite , les à cent vingtsix millions l’on oro_
bases en sont preque posées, peu donne l’impression de ce travail.
d’instan_s vont suffire à sa perfection : L’assemblée convaincue qu’il seroit
la démarcation des pouvoirs du corps inconvenant , et profondément vexe
législatif et du corps constituant ne toire de soumettre les créanciers de
- dépassera pas la mi-avril; l'organisæt: la nation nuidroits d’enregistrement ,
de la garde nationale , le droit de et à donner des reconnoissances de
pétition , et nombre d'autres petits non Opposition , les en a affranchis
objets peuvent être remplis dans l'in par dccret de ce jour ; reste cepen
tervalle de l’élection au retpPlacement * dant le doute} si cela s’entend , des ti-,
_de la législature actuelle ; ,d’apzès tulaires de charges sur lesquels le con
cela M. Dandré a cru pouvoir jde-' serVateur des hypothèques a déja
mander, et l’assemblée devoir déèréter' établi une spéculation immensément
que son président se retireroit dévers Ïlucrntive , et que l’on ne p0urroit
auxroi,
le et le prieroit
départemensi de deformer
donnerla,ordre
liste guères plus supporterda_ns un étatqni
des citoyens éligibles; V‘ I met sa preinière jouissance à réformer
“les abus. . v ‘ ‘ ’ Il ',_\ ;.
les honneurs qui sont dûs par la nation Conditions et prix de l‘abonnement.
aux grands hommes qui ont servi la
patrie , renvoie le surplus de la péti—
Le citoyen de Paris ou des dépar
tion au 00mité de constitution pour temens se fera présenter par un
membre du club , sinon, donnera son.
en rendre compte incessamment.
nom et son adresse au secrétaire , qui
La séance a été levée à 5 heures.
(64)
’quatre heures. THÊATRE ou PALAI&ROYAL. 4 avril !
Il suffira que messieurs les étran les Menechmer , en 4 actes , en prose;
gers soient proposés par un de leurs suivie du Seigneur supposé , et son
compatriotes connu , ou par un homme divertissement.
public, quand même les présentans En attendant l’Ecole des Prêtres.
ne seroient pas membres du club.
THÉATRE DE Mile. NIONTANSIER.
Le prix est de 9 liv. par mois
4'avril, la 12eme. représentation du
pour les hommes . et de la moitié de
cette somme pour les dames.‘ Roi Théodore à; Venz‘se , opéra en 3
Les billets d'entrée seront délivrés actes , musique de Paisiello : suivi de
par M. Mont, secrétaire de la so 7eme des Cagflets , comédie en 5
ciété , et signés par le directeur, actes.
chez lequel on souscrit, à toute heure AMBIGU COMIQUE. 4avril , l’Epreme '
et tous les jours. rue du Mail, 11". 19. raisonnable; [Insurrection des Om
SPECTACLES. bres ; le Marque de fer.
ACADÉMIE norrr.n DE MUSIQUE,
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
4 avril, Armide , tragédie en 5 actes. LYRIQUE , 4 avril , la 7591m9. représen
THÉATRE DE LÀ NATION. Aujour tation de À’z‘codème dans la [une , ou.
d'hui 4 mars , Relâche , à cause de la Révolution paczfz‘que, du cousin
l‘enterrement de M. Mirabeau. Jacques. '
Demain , la Li6erte’ conquise. DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
THEATRE ITALIEN , 4 avril, les deu52 4 avril, Zaïre; la Convalescence
Tuteurs ; et la 6eme. représentation du roi.
de Cmnille ou le Souterrain. ' lui fera réponse après deux fois vingt.
Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens (est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez GUS SAC, ImPrimeur-Libraire au
\
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
l
MERCURE UNIVERSEL
Du JPIardi 5 Avril 1791.
( 78)‘ .
fion . il y eût aussi peu de membres ! d'une manière et dans des termes qui
i lui fussent resté fidèles. . . . L’as— l lui ont attiré la censure de l'assemblée.
semblée a décrété la motion déman Son discours ne tendoit pas à moins
dée par M. Dandré . I { qu‘à provoquer la révolte de tous les
L’ordre du jour a ramené la loi anciens prélals , et de la moitié du
'des successions. M. de Saint-Martin royaume , çontre l‘autorité légitime de
,parle en faveur de la liberté; son " la loi. N'est-ce pas perdre son temps
discours a peut principié et renfer { que de conserver un homme pareil?
i Craignons que tant de mollesse , de
mer des vues trés-sages , il sera im
primé. M. Tronchet avoit fait un L la part de l'assemblée, ne nuise à la
travail sur cette matière ., que sa pré chose publique. Nous donnerons de
sidence , d’après un assez ridicule main les détails particuliers de cette
usage , ne lui permettoit pas de lire. affaire , ainsi que du décret.
Un membre l’a demandé; messieurs
{Varin , Chabroud et Goupilleau se La séance a été levée à deux heuresu
sont Opposés à ce qu‘il fût lu. M.
A MM. LES RÉDACTEURS DU MERCURE
Hébrard leur a observé , qu'il n'y
avoit que ceux qui craignoient la UN!VERSEL.
lumière , ou qui avoient l’amour-pro
pre de s'en croire assez, qui pussent MESSIEURS,
se refuser d’entendre lire la travail
Le comité de constitution , dans son
dont il s’agissoit, qui n'étoit pas celui
projet de décret sur la régence , pro
du président mais bien de M. Tron
pose art. VI et suivans, un mode
chet , juriseonsultecélèbre et le seul ,
d’élection du régent, dans le cas où
peut-être de cette assemblée qui con
un roi mineur n’auroit aucuns parens
nût à fond cette matière; qu’ausur
réunissant les qualités exprimées aux
plus il seroit par trop ridiCule et
articles décrétés. Ce mode consiste
tout aussi facheux que l’assemblée 'à convoquer tous les citoyens actifs
Sacrifiât à une vaine forme la néces
en assemblées primaires , pour nom
sité de s'instruire , pour le plus grand mer des électeurs , conformément aux
bonheur de la nation. vingt premiers articles de la section
M. Emeri et Regaaud ont appuyé
première du décret du 22 décembre
M. Hébrard,‘ le premier suntout, 1789 : les électeurs nommés par les
par la citation d'un exemple arrivé
assemblées primaire de chaque dépar
durant sa présidence, h/I. Tronchet tement, se réuniroient en une seule
quittera le fauteuil pour lire ou pen
assemblée , et nommeroient au scru
dant qu’on lira ses opinions.
tin individuel et à la majorité absolue
La séance a été terminée par le
des suffrages, dix ,citoyens éligibles
rapport qu'a fait'M. de Broglie , dé
à la législature; les dix citoyens nom
puté d‘A15aœ , des nouveaux désordres
més en chaque département , serbient
commis à Strasbourg, à l’occasion de
tenus de se rassembler pour élire le
l’installation d‘un curé , et par l’ins régent au scrutin individuel et à la
tigation du cardinal Lamothe; l'assem
majorité absolue des suffrages.
blée l’a déclaré traître à la patrie. M.
de Montlausitr a essayé de le défendre’ Cette assemblée électorale de dix
(79)
citoyens par département, réunissant Par-là vous évitez la réunion toi1
les qualités requises pour être élusà tale des dix électeurs nommés par
la législature , effraie les patriotes. chaque département, et vous n’avez
3&1. Barnave craint qu’àla fin du regne, pas à craindre de quatre asemblées
dans un moment où le ressort du gou ainsi isolées les mêmes entreprises que
vernement se relâche , une assemblée vous pourriez redouter d'une assem
électorale de huit cent trente mem blée unique de tous les,électeurs.
bres réunis pour exercer un droit im Je voudrois même que pour empê
portant, pour déléguer le pouvoir cher toute coalition entre ces quatre
suprême, ne soit l’objet de spécu assemblées; il leur fût défendu de
lations , de projets ambitieux, et ne communiquer entr’elles soit par dé
renferme le germe de la possibilité putati0n, soit par adresses, et géà
d’une guerre civile qui partageroit héralement de quelque manière que
les départemens du royaume. ce fût.
Ces craintes me paroissent très
fondées; mais pour les dissiper , il Je terminerai par une observation
est un moyen bien simple; c'est de qui n’est pas sans importance. La
ne point réunir les dix électeurs de constitution décrétée jusqu’à présent ,
chaque département en une seule as exclut lesécclésiastiques des fonctions
semblée; c'est de former quatre ar de maire et autres officiers munici-‘
rondissemens dans le royaume , l’un peux , et des membres des directoire:
de vingt départemens , et, les trois de district et de département , etc.
autres de vingt-un chaque ., et de con— or, pourquoi ne vois-je aucun ar-'
voquer les électeurs des départemens ticle dans le projet du comité de
compris en chaque arrondissement , constitution, qui les exclue pareille—
en autant d’assemblées séparées qu'il ment soit de la régence ou hérédi
y auroit d’arrondissement. L’assem taire; ou élective , à défaut de pa
blée de chacun de ces arrondissd‘-i
rens, soit enfin de la garde du roi
mens procéderoit a l'élection du ié— mineur? Le comité de constitution
gent , et feroit parvenir au corps lé a-r—il donc oublié tous les maux que
gislatif qui seroit tenu de s'assembler, nous ont faits les prêtres lorsqu'ils
s’il ne l’étoit pas alors, le récense se sont introduits dans le gouverne
ment de son scrutin particulier , con— ment? Je fais donc la motion expresse
tenant la mention du nombre de d'exclure tou_sles ecclésiastiques de
suffrages que chaque citoyen nommé la régence et de la garde du roi mi
auroit réuni en sa faveur, et le ré neur. (Ou applaudit à gauche, on
sultat général de tous ces récensemens, murmure â droite. ) Je voudrois aussi
seroit formé dans l’assemblée du corps qu’il fut décrété expressément , que
législatif. Chaque assemblée d’arron— les dix électeurs que chaque dépar
dissement pourroit envoyer près du tement nommeroit pour élire la ré-‘_
corps législatif un commissaire pour gence, ne pourroient être pris parmi
assister au récensement des scrutins , les membres de la législature alors en
et ne pourroit se séparer que quand exercwe.
la nomination du régent seroit ter Signé , GOBET.
minée. ‘
,(80) ‘
Dans un imprimé très î public et Tuteurs; et la Geme. représentation
très-connu , intitulé Relation vérita de Camille ou le Souterrain.
ble de lÎévènement 'arrivé aux amis
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 5 avril,
de la constitution monarchique, on
les Menechmes , en 4 actes , en prose;
trouve cette phrase qui nous parolt
digne de remarque : Tout celafinira, suivie du Seigneur supposé , et son
!
dit l‘auteur , qui paroît très-birn ins divertissement.
truit, quand les brigans, enhardis En attendant l’Ecole des Prêtres.
par leurs succès , auront crac/té à THÉATRE DE Mile. MONTANSIER.
la figure de la garde nationale , 5 avril, la 12eme. représentation du
.7endn quelques magistrats ou incen -
Roi Théodore à Venise , opéra en 3
die’ une maison: alors on sentira la
actes , musique de Païsiello : suivi de
nécessité de réprimer les brigans sol—
dés, en faisant justice des chefs, 7eme des Caquets , comédie en 5
:ET CELA NE PEUT PAS »Ê'rRE LONG. — actes.
Que les honnêtes gens prennent donc AMBIGU COMIQUE. 5 avril, 'l’Epreuce
patience. raisonnable; [Insurrection des Om—
Seroit - ce une opinion fondée Ou bres ; le Masque de fier.
seulement hasardée ?
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQÿE E'!‘
SPECTACLES. LYRIQUE , 5 avril , la 73eme. représen
tation de Nicodème dans la [une , ou
ACADÉMIE ROYALE DRMUSIQUËJ
la Révolution pacifique, du cousin
5 avril. Armide , tragédie en 5 actes. Jacques. ' '
THÉATRB DE LA NATION. Aujour DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd' hui
d‘hui 5 avril, la Liberté conquise. 5 avril , Zaire ,j la Convalescence
..
THEATBE ITALIEN, 5 avril, les deux du roi.
/ Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observationsæour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer, et donner leur adresse ; sans cette précaution uéé
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prixÀ de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens . est
15 liv. pour3 mois . 30 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL
Du Îlfl’ecrerdi 6 Avril 1791.
Nous avons lÏhonneun d’observer auic personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure uniyersel , de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution néi
cassaire pour nous , nous/ ne pourrions les insérer.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez GUS S A C , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et 8.
".Ix
MERCURE UNIVERSEL.
ANGLETERRE SUISSE.
Extrait d’une lettre allemande de:
Lounnns , 50 mars. Chambre des fi'0ntièræ de la Suisse , du 27 mar:
pairs. Le lord Fitzwilliam proposa 1790 , traduite lithi/ clament.
une convocation de toute la chambre
Quoiqu’on ait souvent annoncé et
pour vendredi , afin d'examiner les trop parlé du passage des troupes imw
propositions relatives au traité avec
périales par le canton de Bâle ; je ne
la Prusse , et qu’on avoit déposées sur puis m'empêcher de vous fournir aussi
le bureau. quelques réflexions , sur-tout quand je
Le lord Grenville s'opposa à cette m‘apperçois que la plupart des jour
motion qu’il trouvoit hors d’usage. Le _ nalistes semblent voir et présenter
vicomte Stomond releva l’erreur du cet objet du mauvais côté : on sait que
préopinnnt , et exposa que toutes les le canton de Bâle s’est refusé très
fois qu'il y avait un traité sur le bu poliment au passage’ des troupes im
reau, tout membre avoit le droit périales ; on connoît la lettre écrite de
de demander la convocation de l’empereur et la réponse du canton;
la chambre pour le discuter. Le mais ce qui n’est peut-être pas assez
lord Chancelier appuya la motion. Il connu , c’est la persévérance des Bâ—
y eut ensuite une courte discussi0n lois dans leur système : ce ne fut:
entre le lord Loughborongh et le qu’après les sollicitations des autre:
Chancelier, sur les débats qui croient cantons , qui leur observèrent qu’on
en lieu la nuit derniere relativement attribueroit leur conduiteà l'0piniâ
au traité avec la Prusse. Le premier treté et à l’entêtement plutôt qu’à la
soutenoit qu’il émit absolument né prudence; qu’ils ont cédé aux raisons
cessaire de rendre public tout ce qui de leurs co-alliés. J'ai vu ces troupeq
y avoit rapport. Le chancelier exposa impériales: ce sont des Bohémiens ,v
que dans tout ce qu'il avoit dit sur qui ne sont sans doute pas envoyée
cette affaire , il avoir parlé en géné— pour dire la bonne aventure. Le prince
ral sur tous les traités d’alliance evéque étoit dans les transes les plus
défensive , s’attachant sur- tout à vives , et craignait que l'entrée de ces
ne rien dire sur le traité en ques troupes n’occ«siom ât quelque fermen—
tion. tation ; car en considérant les gorges
étroites et les passages dangereux par
'L'mnbaimdeur de Russie a expé où il Faut passer, on doit être étonné
dié mercredi matin un courier à Pé— qu’une poignée de monde , qu'on auq
tarsbourg. Son retour décider(probæ roi! pu exterminer avec des cailloux ,
blement si nous aurons la guerre avec ait osé se hasarder d’entrer dans un
la Russie ou non , et conséquemment pays , dont on lui avait dépeint le:
la question sur l’armement. l habinns comme des bêtes ämcos. Ce;
‘ {Tees 11: 15‘ 58: 1
(93)
frendant tout s'est passé fort tranquil satisfaction régnoit par-tout, quand
lement , et les pauvres Bohémiens ont la nouvelle la plus affligeante vient
fait leur entrée de nuit , et sans bruit troubler la cérémonie. En un instant
à Porentruy. le bruit de la mort de Mirabeau se
Les Fonctions des juges de paix Suis répand dans l‘église ; v0us eussiez. alors
entendu tous les citoyens abattus
ses ont été converties en celles de com
missaires impériaux. Si ces messieurs
repetter à voix basse : il est mort;
il est mort. . . La consternation a été
'sont animés de l‘esprit de paix de Léo
générale , le fusil échappoit des mains
pold, le joug des sujets épisc0paux sera
certainement adouci à certains égards
du patriote , et des pleurs couloient du
Cette affaire en elle-même de peu de tous les yeux. ,
conséquence , ( quant au passage sur DÉPARTEMENT DE LA Msnmz.
terre Suisse) a cependant occasi0nné
une correspondance très-vive entre Rems, 5 Avril. Plusieurs de nos
les co-alliés , et du mécontentement jeunes gens de la garde nationale
entre quelques particuliers. avoient intention d’apprendre à leurs
frais l'exercice du canon , notre mu
Je ne puis finir sans vous donner nicipalité s’y est formellement opposé ,
l‘assurance la plus positive que ces sous le spécieux prétexte que c’étoit
Bohémiens ne sont nullement desti
une innovation : Tous les patriotes
nés à opérer une contre -révolution en ont itérativement et vivement sollicité
France. On tombe de son haut, quand qu’il soit chanté un Te Deum en ré
on lit dans les papiers-nouvelles de jouissance de l'heüreux rétablissement
France, que les Suisses se proposent du roi : notre municipalité parait s'y
de porter quelque grand coup , et que refuser. Seroit-elle donc impregnée
la ville de Porentruy est le point de du venin aristocra:ique?
réunion des aristocrates françois , ceux
qui ajoutent foi à de pareilles billeve DÉPARTEMENT DU HAUT-REIN.
sées , devraient rougir de les répan COLMARË, 50 mars. Hier toutle corps
dre , c’est faire bien peu d’honneur . électoral du département étoit assem
ce semble à la nation françoise , de blé à la.maison commune pour pro
croire que tout périclite chez elle céder à l‘organisation du tribunal
pour une pareille misère : ses plus criminel. Un prêtre fanatique , curé
grands ennemis sont dans son sein , d’un village voisin , paroît soudain au
et si elle n'a pas de plus grands bb milieu des électeurs , les apostrophe
tacles à vaincre que ceux qui lui seront d‘un ton fulminànt , les damne tous
faits par les Suisses , elle peut , en pour avoir osé porter la main à l'ar
toute sûreté , teruiiner tranquillgment che sainte , en élisent un nouvel
sa constitution. évêque , dont la nomination étoit sa
F R A N. C E. crilège et schismatique; l’indignation
s'empare de tous les membres, mais
‘DÈPARTEMENT DE L'ORNE. les plus.calmes s’emparent de l'éner-_
_.ALENçON, 5 avril. On chantoitaw gumène , le conduisent chez le maire ,
jourd’hui le le Doum en action de qui le renvoya dans son village , sous
yaces du rétablissement du roi, le la protection d'un gendarme nationale
(99) ‘v
On assure que vendredi nos Augus de loin les hiboux‘îde l’aristocratie.{
'tins seront transférés à Paris : nos Ca Signé L**.
pucins , qui ne veulent reconnoltre
le nouvel évêque qu’après la mort de DÉPARTEMENT DES Boucans-nu-Rnômt.t
\
son devancier , les suivront de près.
MARSEILLE, 27 Mars. Dans l’église
DEPARTEMENT DU BAS-BRIN. priroissiale des Accoules , en action
STRASBOURG, 29 Mars. La garde de graces de l‘heureuse convalescence
nationale postée au Rhin , a arrêté du roi, il a été chanté un T6 Deztm
ces jours-ci. la nommee Zimmer, en grande musique et au bruit de
femme d'un chantre de la cathé salves d'artillerie; tousles corps ad
drale. On a trouvé sur elle dix-sept ministratifs et militaires , les membres
exemplaires d'un écrit intitulé : Mo des tribunaux y ont assisté. Après
nition canonique et Ordonnance, cette cérémonie religieuse, on s’est
par Loztis-Réné-Edozzard Rohart ; rendu dans le plus grand ordre sur
ils lui àvoient été remis par un sieur la place St. Louis pour y allumer le
Wilhelm , homme de loi; cet écrit feu de joie. Le cortége était nom—
, d'après; le requisitoire de l’accusateur breux, le régiment Suisse d’Ernest ,
public , est qualifié d'incendiaire et son état major en tête, et les dra
d’attentaioire à la loi. Le ci-deyant peaux au centre, la société des amis
évêque lance l'anathème contre notre de la constitution, le corps de la
digne prélat, contre tous les ecclé marine, toute la gendarmerie natio
siastiques soumis à la loi, contre tous nal, etc. y étoient. Deux caisses de
ceux qui] les reconnoitront.VVilhelm fusées en gerbes annoncèrent l'arri
,a été décrété de prise de corps comme vée, et les chefs des divers corps civils
Fauteur , la femme Zimmer a été et militaires allumèrent le feu; il y
écrouée ès registres des prisons cri eut alors une salve de cinquante boî
minels de cette ville , pour être ouie tes et de fréquentes décharges d'ar
et interrogée. tillerie. Deux autres caisses de fusées
ont été tirées au départ du cortège.
DÉPARTEMENT DE SEINE ET 0152. Le même soir on a joué au théâtre
Mommznr. Extrait dune lettre du la partie de chasse de Henri IV,
et aux Variétés la Fédéra_tioa Mar
5 avril. ÀuiourdÎhui la municipalité
de cette ville a fait chanter un Te seillaise; ce n‘étoit par-tout que ré—;
Denm en action de grace du rétablis jouissance.
sement de la santé du roi , et le soir DÉPARTEMEIT DE FINISTERE.
toute la ville a été illuminée en ré
jouissance de la conservation des jours Barsr. Extrait d’une‘lettrc du pre—
infiniment précieux de ce prince pa mier avril. Enfin nous pouédons un
triote et chéri ; la municipalité eût évêque constitutioneL Pendant plu
bien désiré que ses facultés lui per sieurs jours la garde nationale ne ces
miesent de décorer d’une robe de feu soit de faire de fréquentes sorties dans
la fameuse tour de notre ancien châ la crainte d'être surprise , et par làD
teau; mais du moins elle l'en a fait privée du doux plaisir de témoigner
çauronuer , pour éclairer de près et au digne législateur, auGrespectablq
8
l (100)
«prélat toute la œtisfaction de le revoir de la commune et des soldats patriotes ,
clans nos murs. M. Expilli arriva hier qui, d’après son consentement, four—
sur les cinq heures du soir, précédé nirent de nombreux piquets qui bor—
des députés , tant des représemans de dèrent la haie sur le passage. La porte
la commune que de la société des Vezins au contraire montre une opi
amis de _la constitution , accompagné niâtreté sans égale , et employa tous
d’un nombreux piquet de cavalerie les moyens imaginables pour occuper
supérieurement monté. Le détache la troupe , sous des prétextes de sû
ment avoit été la veille coucher à reté , dont il seroit facile de démontrer
Landerneau; à une lieue il fut joint l’inutilité des mouvemens ; quoiqu’il
par un bataillon de la garde nationale; ait fait , les militaires du Corps-Royal
les soldats , après avoir témoigné leur de canoniers - matelots vraiment pa—
joie de la manière la plus franche , se triotes, fournirent un très-beau dé
mirent en.marche , formant une dou' tachement, et firent tous leur possi
ble haie avecla cavalerie , aux deux cô ble pour, concilier la subordination
tés de lavoiture ; arrivé dans cet ordre militaire avec l'élan de patriotisme
aux portes de Brest , il fut salué de 15 qu’ils ne pouvaient contenir.
coups de canon de la garde nationale;
DÉPARTEMENT ou Parus.
aussitôt tous les corps administratifs de
cette ville et de plusieurs bourgs voi Parus , 6 Àwril. Hier les ambassa
sins vinrent le complimenter , Æt il deurs récemment nommés ont prêté
entra dans la ville au bruit des clo le serment requis par la-loi au conseil
ches, des tambours du canon et de général de la commune. M. Bonne
la musique du régiment patriote de Carrère , l'un d’eux , a dit :
l’ls_le de France ., qui exécute le que
tuorde Lucilc, si analogue ’à cette Mussrnuns,
circonstance. 11 seroit impossible de En paroissant dans cette enceinte ,
peindre la satisfaction quetpous les ci je remplis un devoir cher à mon cœur.
‘toyens de Brest témoignèreiatà ce pré J'ai accepté sans défiance l'honorabl
tre patriote; Dieu le père descendroit emploi de négociateur , parce qu‘il est
sur la terre, je crois qu'il seroit facile aujourd'hui de tracer la ligne
difficile de paroitre plus satisfaits que qui sépare les droits respectifs des
nous ne l’étions réellement. De la nations; les nôtres sont fixés ; ils
maison de la commune où il se rendit reposent sur des principes certains et
au. milieu des acclamations réitérées invariables. I '
de vive Expilli ; il fut conduit à l‘é ‘Le peuple’françois a manifesté ses
glise paroissiale; ilalla ensuite allumer 2‘ intentions par un décret solemnel;
un feu de joie qu'on avait préparé; les. ministres du roi en pays étran
après quoi tout le cortège l’accom— ger, qui sont des amis de la consti
pagnajusqu'au petit couvent, où.étoit tution, ne s'en éœrteront jamais:
disposé son logement; comme il en car c’est à cette constitution que la
troit la musique se mit à jouer le re_ France devra la paix et le bonheur.
frein chéri ça ira , ça ira. Quant à moi {messieurs , toujours
M. Muy , commandant de la ville fidèle au serment que j’ai déja pro
pouth roi ,_se prémavec zèleau deux noncé dans,une société célèbre par
(101)
ftpureté de son patriotisme, et les ser ,et la rendre moins incommode , en
vies: qu’elle rend tous les jours à la trouvant des places pour six cents
chose publique , je jure d'être fidèle personnes de plus que celles que cette
à la nation , à la. loi et au roi , de longue salle peut contenir aujourd‘hui.
mai'ntenirde tout mon pouvoir la On pourra . disent les commissaires ,
constitution décrétée par l’assemblée porter le 110mer des bons citayenù
nationale , et agceptée par le roi , et admis parmi nous , à dix-huit cents,
de défendre auprès du prince évêque ‘ on élèvera des amphitéâtres aux deux
de Liège , de ses ministres et agens , Zbouts de la, salle , on lui donnera
’les Français qui se trouveront dans : plus de largeur. etc. . . (Ce plan est
ses états. \ combattu par plusieurs membres.)
Après le serment des ambassadeurs, M. Clé. Laméth. S’il y a un moyen
tous les professeurs, instituteurs et de nuire et d'empêcher l’admission
institütrices s-‘àcq’uittèreflt avec em des bons citoyens parmi nous , c'est
pressement du devoir que lèt lui leur de jetter les amis de la constitution
imposait en prêtant leur serment. dans des dépenses qu'ils ne pourroient
Aujourd’hui, à la séance des amis soutenir que difficilement: le patrio
tisme est, je puis le dire , en raison
Ide la. constitution, M. Bonne-Carrère,
Après avoir communiqué à ses frères inverse des richesses; les riches , gé
et amis ce qu’il avoir. dit au conseil néralement parlant , sont aristocrates,
général de la commune , ajouta : les pauvres sont Patriotes : or , il ne
Hier , messieurs , je remplis un de
faut donc Pas nous constituer en dé-‘
voir comme fonctionnaire public; penses. J'observe que les temps où
la saison est rigburenœ Sont passés:
aujourd‘hui , comme ami de la cons
titution, je viens renouveller dans
d’un autre côté , la plupart des édi
fices des religieux sent vides, et vous
voue sein le serment d'être toujours
ne pouvez ni acquérir, ni prendre
uni, de cœur , d’esprit et de prin
des engageme'ns avec des capitalistes :
cipes avec vous , et de ne me sépa
il y a d'abord ici l'église des Jacobins ,
rer de la liberté et de ses véritables
qui , je crois ', Pourrait vous convenir ;
défenseurs qu‘à la mort.
on prétend qu'il en coûtera 20 mille
Anus DE LA CONSTITUTION. livres pour pouvoir s'y transporter,
mais il y a 'déia pour quatre à cinq _
. Suite de la Séance du 3 avril.
mille fumés de bancs qui serviront;
MM. les Commissaires nommés pour c’est autant de diminué : il n’est pas
le choix d’un local , Ont fait leur rap besoin de décorations ; il y a des
port..lls proposent que l’on suive un claires-voies dànà cette église, dit-on .»
plan qu’a donné .M. “failli. orchi- le toit est à joui dans'qhelqueu en—
tecte, sur les dessins duquel a été droitè : eh bien , on achetera tout
bâtie la comédie italienne ; ils assus simplement du bois de hameau Pour
Ïent que la dépense ne s'élèvera pas bOuche'r des ouvertures : que les amis
à plus de cinquante à soixante mille de la constitution délibérant froide
livres, pour disposer l'ancienne bi ment sur des bancs de bois. c'est
bliothèque des Jacobins, où l'asaém tout ce qu'il leur Faut ; des gens qui
blés tiént actuellement ses séances , N sont p'réts et mourir pour la confli-. _
(102)
tution n’ont pas besoin d’apréts : lais— l'unanimité qu’elle porteroit extérieu;
sons à ces sociétés , que l'un de nos rement en la personne de tous ses
frères a nommé hermaphrodites , le membres , les marques de son deuil.
soin de se placer mollement et avec ( on applaudit. )
une sorte de luxe. ( On applaudit. ) M. le Président. La société gémit
Je demande que l’on se transporte comme vous du malheur qui nous
près d’ici, dans l’église des Jacobins. est commun , elle a pris aussi un
et nous aurons l'avantage de ne pas arrêté conforme à vos sentimens;
quitter cette maison. Il y a aussi, elle ne doute pas que vous n‘apportiez
près de l’assemblée nationale , l'église autant d‘intérêt à la perte‘qui nous
de l’assomption, dont la rotonde est afflige , qu'elle a de plaisir à vous
infiniment avantageuse par sa forme : inviter à sa séance.
mais il importe sur-tout de ne pas ( Une députation du club des Cor
faire bâtir sur un terrein de location , deliers a été admise). L'orateur a
car les aristocrates l’acheteroient fort dit : le club de la section des Corde—
cher pour vous en faire déloger. Une liers s'est réunie au club de la sec
société qui se réunit dansl’église ici tion du théâtre français, pour vous
à côté , il faut la consulter; elle est présenter l’objet que nous allons
moins nombreuse que la nôtre, et mettre sous vos yeux. Il est prouvé
nous offrirons de lui céder ce local, que le 28 n'est pas un jour heureux
il pourra lui suffire. pour les contre-révolutionnaires ; le
( Après quelques débats , on a pro 28 février fut la journée des chique
posé d'envoyer des commissaires pour naudes , et le 28. mars celle des turf
se concerter sur le champ avec cette lupinades; en conséquence , ces mes
société , ce qui a été effectué.) sieurs , ont changé la date de leurs
M. le Président. Le dépouillement projets inciviques : nous apportons
du scrutin , pour le comité diploma des preuves par écrit , que trois bons
tique , en remplacement de Mirabeau , citoyens , ici présens , attesteront , et
a donné M. d’Aiguillon (on applaudit.) ils sont tous trois domiciliés , connus
(Une députation de la société fra et attachés à la chose publique. C'est
ternelle, séante dans l'église des Ja le 15 mars que l’on a commencé à
cobins , s'est présentée). L’orateur. déposer dans le sein de M. Rustaut,
Mirabeau n‘existe plus ; s'il pays le l'un de ces citoyens , des indices de
tribut de la faiblesse humaine , il fut projets : elles ont d'abord été trans
aussi le plus ferme défenseur du peu mises au maire de Vaugirard , et les
ple , il doit en être payé par la recon personnes arrêtées par ordre du co
noissance. Nous avons décidé que mité des recherches , ont été _trou
son cercueil seroit accompagné par vées les preuves dans leurs poches;
le plus de membres possibles de notre Messieurs , v0us avez Fait un serment .
sooiété , de l'un et de.l’autre sexe; vous ne pouvez l'oublier , et nous
qn’ainsi sa tombe seroit arrosée de vous prions de prendre M. Rustaut
nos larmes: son cortège, nous pou sous votre sauve-garde, de porter
vons l'assurer d’avance , sera plus sur lui un œil d'intérêt ; il a sa Femme
nombreux que celui du plus puissant à Vaugirard , il est père de famille ,
despote. Notre assemblée a arrêté à il étoit capitaine de la garde natio:
(103)
nale , il était entré comme inspecteur main basse sur toUt ce qui portoil
dans les travaux: publics ; maintenant l’uniforme national et même la co-æ
il ne peut y retourner sans exposer carde. En quittantle sieur Thevenot.
suivie, et il perd visiblement son exis
je fus faire ma déposition au maire de
tence. Je demande que les dépositions Vaugirard, et parmi mes camarades ,»
qui vont vous être faites par le sieur qui étoient mes adjoints, j’en choisis
Bustaut , ainsi que le corps de preu q tre à qui je me confiai ,' et que je
Ves, soient dénoncés à l'accusateur p , pour témoins; ce sont ceux qui
public du tribunal du fauxbourg Saint sont ici. (En les montrant.) Chaque
Germain , et que ce tribunalsoit chargé jour nous retournons chez Theve
de cette affaire. , ‘\ not', ces braves gens et moi, et cha-.
M Rustaut. En date du 15 mars que jour nous redeviens des instrun
dernier j’avois obtenu la parniission tiens nouvelles; onhous donnat quel
de M. Bailly d’entrer dans les travaux qu'argent , et nous venions également
publics à titre de récompense. M. au comité des recherches tous les
Thevenot, l’un des chefs, un jour jours en sortant de là, où nous le dé
m'aborda : mon cher Rustaut, me posâmes. Je puis dire que le comité
ditdl , je _sais que vous avez eu des nous offrit tout ce que nous pouvions
pertes, il est un moyen de les.ré desirer, de l'argent même si nous en
parer et de faire votre sort : il s'agit avions besoin; mais des François ne
d'une grande expédition; elle est pé sont pas faits pour en recevoir quand
rilleuse et difficile , je ne vous le cache. il s’agit de servir la patrie. (On ap-,
pas ; mais il y a quarante mille francs plaudz‘t.) Samedi , veille du complot , A
déposés ‘daiis un endroit sûr pour un de mes témoins me trahit ; il.
vous ou votre femme, si vous pé joua des doutes , ‘ace que je présume,
rissez; si vous réussissez, ce que nous dans l’esprit d‘un nommé Gyneste ,À
esperons , vous aurez une des pre l'un des agents du complot ; j’arrivai
mières places de la capitale. Alors j'eus chez lui ; il se croyoit sans ressource ,’
l'air de faire quelques réflexions, et je et il vouloir. partir; je lui dis que je
finis par consentir à} ce qu’il vouloit : craignois aussi pour mon compte; il
bien convenu de nos faits,odco_mmence sortit avec moi, ct je lui parlais d'un
ème donnerdespamphletsparpaquets, air attristé ; mais en passant devant>
en me recommandant soigneusement un corps de garde , je lui mis la
de les distribuer en secret , me disant main sur le collet, et le fis entrer :
qu’ils farcient un effet merveilleux de la part de M. le maire et de
dans le public, et l’on me joignit à M. le commandant généralgiis-je à
mes ordres quarante hommes qui l'officier du poste, retenez cet homme
avoient servi avec moi dans les der là_, et il fut aussi-tôt consigné. Nous
nières querelles du Brabant, et dont fûmes mes témOins et moi, chez M.
je Connoissois l'attachement. Mais , le Maire , et il fut donné ordre de
messieurs, vous a‘lez voir de quoi l'arrêter et de lui donner une chambre
il étoit question . c'étoit peu de chose: garnie à l'Abbaye , où il est encore.
il ne s'agisspit derien moins que de Mais ce que vous ne savez pas , mes
mettre en fuitel'assemblée nationale , sieurs , c’est que le jour de l'extermi
d'exterminer les jacobix_ts et de faire nation du club des Jacobins arrivoit :
&
04
(104)
c’était le lendemain. J’entre chez M. proist. Voilà la vérité des Faits . mes?
Lacsmbe , ancien garde du roi , et sieurs ; ce que je viens d’avoir l'hon
agent prinuipal ; je dis: Gineste est neur de vous dire , nous sommes prêts
arrêté , il a fait un mauvais coup , je à nous présenter , quand on voudra ,
crois qu’il a tué. un homme sur la pour le confirmer. Madame Lacombe ,
place -— Mais s‘il a faitun mauvais en outre , nous a assuré maimefois,
coup, me répondit-il , nous dirons dans ses conversations , qu'elle avoit
c‘est un gueux. que nous ne le con souvent des conférences particulière:
moissons pas.—-A la bonne heure . lui avec la reine. ( On murmure). J'ob
disie. Je fus de-là chez M. Thévenot; serve que , dans ce m0ment , madame
il Falloit de l'argent. Il me dit: je vais la Combe n’est détenue chez elle’
Vous remettre deux assignats ; c‘est que par une seule sentinelle , qu'elle
demain le grand coup ; ainsi demain peut parler à qui elle veut , et cela',
à cinq heures du soir , vous vous ren au point , qu'elle a fait dire , et à
drez avec vos gens aux petites écuries nous età son mari , que si nous étions
du roi. Nous retournons au comité interrogés, il faudrait déclarer que
des recherches lui déposer nos assi nous ne nous oonnmsswns par.
gnats. On a , sur les 'une heure , été M. le président. (A la députation
saisir Thévenot , et on g trouvé une des clubs). La société est habituée à
lettre dans dans s0n gousset , qui con vous trouver surveillnns de la liberté;
firme le projet. Avant qu’il fût arrêté, elle délibérera sur les moyens de pré
quand il ‘m'a donné les assignats . je venir les maux de la chose publique;
lui ai dit : êtes-vous bien sûr ? avez ceux qui ont des dangers à courir -
' Vous de la garde nationale dans votre peuvent se réfugier ici, ils y trouve
parti? Oui , beaucoup.— Mais le gé— ront des défenseurs qui auront autant
néral?—- Ne craignez rien , il est des d'empressement à leur servir de bou
nôtres. ( On murmure ). Je ne veux blier, quede plaisirà vous prier d’as
pas pour cela , messieurs , dire que sister à sa séance.
notre général est coupable , mais ils M Legendre. Jedemnnde que ces
l’auront cru[ ( On applaudit). Il de citoyens soient mis sous la protection.
voit y avoir , outre , me disoit-il , de la loi. .
plus de trente mille hommes qui n’at M. Chepyflls. Deux personnes con—
tendoient que le moment , six ‘cens sidérables paroissent être compromi
hommes armés, chacun d’un poignard ses , il y a des révolutionaires depuis
et de deux pistolets pour la première longtemps , et le glaive de la loi n'a
attaque. Dans le cas où la portion de pas frappé un seul coupable! S‘il en
la garde nationale , sur laquelle on est, il faut un exemple. Je supplie
comptoit , s'y seroit refusée , nous l'assemblée nationale , si le sieur
n’aurions rien fait : mais si nous eus Clermont est coupable, qu’elle clé
sions réussi , des couriers étoient prêts chire cette inviolabilité chimérique,
pour tous les clubs monarchiques , et et qu'il expire sous la juste punition
tous les patriotes des provinces de de ses crimes.
voient être égorgés. On nous a dit en M. Maina’ouze. D’après Ce que l’on
core que M. Clermont-Tonnerre four vient de vous dire, rapprochez les
_uissoit l’argent pour l’exécution du faits de ce que vous a dit M‘ Menou
(105)
de M. de Montmorin, jugez, et qu’il La société fraternelle nous 1 reçu
en soit fait ainsi. ‘ avec la politesse des hommes libres .
M“. On vous a dénoncé M. de celle du cœur; noùslui avons pré
Montmorin, je vous dénonce M. Du 5enté les objets de notre mission,
portail. Je‘ commis une liste qui va et sans'délibérer même elle a été
paraître des officiers—généraux, elle acceptée. ( On arrête qu’ait plutôt la
est composée d'aristocrates , la plupart soçz‘été des amis' de la constitution
jeunes , sans expériences, tandis qu’on tiendra ses séances dans l’église du
a rejetté des bons citoyens, et même j‘acobins. )
un de vos membres, bon général, La séance a été levée à 10 heures.
M. Wimphen, qui a cinquante-six
arts de service, qui s'est trouvé à ASSEMBLEE NATIONALE.
nombre de batailles , et par celaseul Séance de mardi soir.
qu’il est Jacobin. '
lV’. Desmou/Ùz‘s. Si on eût rejetté M. le président . avant de faire ad-*
M. VViymphem parce qu’il est jacobin, mettre à la barre les membres de la.
on a nommé M. Bonne - carère. On ci-devant assemblée de Saint-Marc,
devait donc le rejetter parla même pour entendre la suite de leur justi
cause. (Il y a en ici quelques dé fication , a fait lire l'adresse des six
lais. ) ' députés extraordinaires du nord de
M. d‘Az‘guillon. On vous demande l’île Saint - Domingue , qui s’élèvent
sauve-garde et Surveillance '; je n‘in contre les moyens qu’ils disent avoir
Iisterai point, les amis'de la Consli« été employés par ces membres.
tution n'ont jamais manqué 'à leur M. Lingu'et a été admis à la barre
serment. Secoudnnent les Comités de à la tête des pétitionnaires , compo
l'assemblée nationale prendront les} sant la ci-devant assemblée générale
mesures c0nvenables pourdédomma de SeinÿDomingue. Il a cherché à
ger ceux qui auroient éprouVé' des établir que l'assemblée de Saint-Mare
pertes et remplir les intentions de la n'avoit jamais en aucun des projets"
société à l'égat‘ds des citoyens recom dont on la accusée, contre l'intérêt
mandables. Troisièmement, je crois de la métropole; un‘ des colons a fait
que vous iriez trop loin si, vous fai lecture de plusieurs pieces qui con
siezi, wpar des commissaires , en votre tiennent les expressions de l'attache—'
nom , une accusation publique dans ment de cette assemblée peur la mère
un tribunal, les comités se charge. patrie ; ensuite M. Linguet a allégùé'
ront de veiller sur cette affaire. ( Il que ces pièces n’avoient pas été lues7
y a que/711m murmures , et sur la dans le rapport qui avait été fait le
motion de M Prieur on nomme des 15‘ octobre , lorsque l'assemblée rend
commissaires qui surveilZemnt les dit le décret qui cassa les notes de
l'assemblée de Saint—Marc. v
pièces et la suite de cette af]airè
cou zée mua memäres des comités des M. Barnave a interrompu l'otateur,'
recherches et des rapport: de l’as et rappellent à l'assemblée que son‘
semblæ nationale. ) rapport et les pièces sont imprimt‘es ; "
M. Cfiarles Lametfi. Nous venons il a défié d'en citer une dont la lec
tendre éompte»de notre députation. . turc n’ait pas été faite à l'assemblée ,‘
(106)
ou qui ne soit jointe au rapport im les hommes qui viennent de paroltro
primé. devant vous ; toutes les pièces , les
M. le président a ra ppellé à M. Lin moins importantes , relativement à
guet , qu’à la dernière séance M. le leur justification , ont été lues dans
Couteux avoit dénoncé un écrit signé cette tribune ; elles n'ont pas été seu
desîcolons de l'assemblée de St. Marc, lement extraites : vous les avez en
et qui contenoit des faits dont la core entendues dans tout leur con-y
publicité ne pourroit être que dup texte. Nous savions bien qu’on con
gereuse dans les colonies , et attenta testeroit la véracité de notre rapport ,
toires à l’autorité de l’assemblée na et c'est ce qui nous a fait redoubler
tionale. Il lui a dit que l’assemblée d’exactitude. . . Nous avons tout
avoit décrété qu'il seroît tenu de dire tenté pour les p_orter à abjurer leurs.
s’il avouait ou désavouoit cette pièce. erreurs : nous les y avons invités au
Sur cette interpellation , M. Linguet nom de leur patrie qu’ils pouvaient
a déclaré qu’il ne pouvoit pas y ré rendre henreuse , en:cessantd’y semer
pondre dans ce moment , attendu que des libelles qui provoquent lesdésor
la. séance était très-avancée , et qu’il dres , ferment empoisonné des trou-.
falloit de longues eXplicati0ns sur cet bles ruineux pour leurs concitoyens..
écrit , pour développer la conduite Plusieurs d'entr’eux ont paru vive
et l'intention des membres de la ci— ment touchésde leurs erreurs ; d'autres
devant assemblée coloniale ; M. Lin y ont obstinément persévéré, et ce sont
gnet a terminé en disant que cette les plus coupables. Les premiers sont
dénonciation qui avoit paru à quel— le jouet et les victimes . à la fois de;
ques membres de l'assemblée être im quelques intrigues , dont je m'interdis
prudente , lui avoit paru , à lui, être de scruter les motifs , et ils sont plus
criminelle. à plaindre qu’à inculper»...
M. le président a dit aux citoyens M. Barnave a terminé en deman
admis à la barre qu'ils pouvoient se dant , 1°. que les comités de marine ,
retirer. d’agriculture , de commerce et de
M. Barnave a reppellé une grande constitution s'unissent pour l'examen
partie des faits qui avoicnt donné des instructions que le comité colon
lieu au décret rendu le 12 octobre , nial a rédigées pour faciliter l’exé-.
et qui en justifioient la rigoureuse jus— tion des loix dans les colonies: a“. que
tice. ces quatre comités se réuniront de
a Ce décret est juste et nécessaire , même pour entendre les moyens jus
I-t-Îl dit ; envain on tenteroit d’enga tificatifs des ci-devant membres de
ger l'assemblée nationale dans des me Saint—Blanc. '
sures rétrogrades. Sa puissance ne doit M. Robes pierre a invoqué la ques
pas plus vaciller que sa justice. Soyez tion préalable sur la seconde partie
équitables , messieurs , mais soyez de la motion de M. Barnave , parla
fermes : envoyez des loix pesées dans raison que la discussion s'étant en
la balance de la justice , mais qu'elles gagée entre les ci:devant membres
soient inflexibles, Les hommes qui de l’assemblée de Saint—Marc et le
les recevront , respecteront vos vo comité colonial , ce devoit être natu—
lontés... Nous avons tous faits pour rellemexn au corps législatif à la dé;
(107)
eider. La motion de M. BarnaVe , mise tre; mais l’impossibilité de retrouver
aux voix . est adoptée dans son entier. parmi des collateraux des sentimens
L'assemblée a renvoyé aux mér_nes aussi intim‘esg aussi purs, doit donner
comités le libelle dénoncé par M. le selon lui au testate ur une plus grande
Couteulx. M. Pampel0nne a réclamé latitude,
aussi le renvoi d’une lettre de M M. de Vaudreuil, député du Rous
Gouy à un colon , dénoncée déja par sillon , trouve du danger à intervertir
M. Curt, en mars 1790, comme ayant les usages.
excité des troubles dans les colonies. M, Lanjuinais combat sans grands
M. Car: 41 renouvellé cette dénoncià moyens la liberté des dispositions dans
tion ., en ajoutant qu'il avoit reçu les deux lignes.
une lettre de l‘assemblée de la Gua« M. Mougins eût parlé dans le sens
deloupe , par laquelle on se plaignoit contraire . si MM. Chapelier et Cha
vivement du procédé incîn'que de broud , prétextant pour interrompre
M. Gouy. Ce dernier, loin d’éluder l‘état de fluctuation dans lequel leur
la dénonciation , l‘a fortifiée en se paroissoit être l'assemblée , n'avoient
faisant gloire de la lettre qu'on lui encore demandé l'ajournement indé
reproche. Il a même réclamé à cet fini de la question. On commence à
égard l’adjonction du COmité des re regretter le temps que l'on a mis ä
cherches aux quatre autres. L’assem la discuter. Cependant M. Prieur ne)
blée n'a point déféré à cette pétition , veut pas qu'il soit infructueux , de
elle a seulement décrété la motion de toute sa poitrine et de tous ses bras
M. Pampelonne. il demande l'ajourment.
M. Phales demande la discussion ,
Séance d’hier.
et que dès-à-présent même l'on abo—
Le comité d'agriculture propose et lisse les subtitutions. M. de Bautneîi
fait adopter le décret Suivant: s'y oppose par la certitude , en n’a
« Les acquits à caution , délivrés journant pas la totalité de l'article ,
pour empêcher la Fraude des droits de de mécontentcr également les pays
traite à la circulation , sont annullés , de droit écrit et les pays de coutume;
et les soumissionnaires déchargés des les premiers , en ce qu’ils ne s’habi
soumissions par eux Fournies. tueroient pas de la jouissance de dis
Demeurent pareillement déchargés poser à leur gré ; les seconds , en ce
les fournisseurs de la marine de rap que en y introduisant une faculté jus
porter les passeports qui n'avaient ques—là inouie, et au moins mécon
pour objet que l'affranchissement des nue. , les peres trouveront le moyen
mêmes droits de circulation. de dédommager leurs aînés la perte
' L’ordre plu jour ramène la discus de coutume , et de faire revine , en
sion sur les succesiops. chérir même sur le régime féodal...
M. Prugnon veut absolument in L'ajourncment a été ordonné.
terdire la disposition dans la ligne di— MI. Desmeuniers} pour remplir le
recte , parce que la nature en appel vuide que laissoit cet ajournement ,
lent les enfans à 'se partager le bien revient sur l'organisation du minis
de leur père , ne permet pas de sup tère , et propose de décider avant
poser qu'un le mérite moins que l‘au tout à qui appartient le choix des mis,
/
(’108)
filaires, que le comité attribue au roi. provisoirement, si la seconde légis"
M. Robespierre ne voit pas de bon lature persiste à demander leur chan
oeil, que l’on veuille emporter cette gement, et que le roi se refuse à
question d'une maniere aussi »leste. l’ordonner. —
M. Péthion trouve dangereux de M. de Beaumetz trouve dans ces
flonner au roi la nomination des mi mesures un empiétement sur le pou<
nistres. , voir exécutif aussi inconstitutionnel
M. Regnaud observe, aVec beau que dangereux pour la chose publique.
60up1dejustesse, qu’il pourroit être que M. Desmeuniers jugeant beaucoup
l’on en auroit toute autre idée , quand plus aisément qu’il ne l’avoir fait d’a
on saurait qu’ils sont responsables, bord des dispositions de l’assemblée ,
et que l’on auroit assuré, par des et essayant de rallier auprès du coç
précautions sages , l’effet de la res mité, les différens avis . propose de
ponsabilité : il demande donc une loi décréter « que le corps législatif
sur ce point, préalablement à tous pourra présenter au roi telles adresses
autres. M. Cazalès se joint à lui. qu’il jugera convenable sur la con
M. Menou porte plus loin encore duite des ministres, et même lui reo_
la responsabilité ; son vœu est d’y présenter qu'ils n’ont pas la confiance
soumettre les ministres pour les faits de la nation.
de tous les agens secondaires , tels On observe à M. Desmeuniers qu'il
que les ambassadeurs , envoyés , etc n'est pas du tout convenable de faire
dans la nomination desquels il ne lui perdre au corps législatif le ton son
parolt pas douteux qu’ils n'aient toute verain , pour lui faire prendre celt‘ .
influence : il cite M. de Montmorin, de pétitionnaire; que la nation par—
qui, au mépris des représentations lent à son fonctionnaire , n’a ni re
du conseil, disons‘ encore de l’0pinion présentation , ni doléance à faire ,
publique , vient de confier les am mais à lui intimer ses volontés. . . Â. .
bassades , les postes les plus consé L’obSerVation est parfaitement sentie.
quens dans les circonstances actuelles, L’as5emblée l’adopte , en substituant
à des jeunes gens sans expérieùce, à l’expression impropre , celle de dé
élevés dans les préjugés , ou à des clarer au roi.... Ainsi , quand le cas
ennemis déclarés de la révolution. l’exigera( et demain sans doute ) le
M. Buzot appuya l’amendement du corps législatifdéclarera au roi que la
préopinant, et l'enrichit de deux au plupart de ses ministres , notamment
tres: le premier , qu’il soit réservé Montmorin , ont perdu la confiance.
constitutionnellement au corps légis de la nation.
latif de Faire telles représentations au La séance a été levée à trois heu/33.;
roi qu’il jugera Convena’ble sur le
Compte des ministres: le second. qu’il LITTÉR‘KI‘UBE, Antä0ucas , etc.
soit permis à tous citoyens d’action Expériences mi la manière de pré
ner les ministres devant les tribunaux serrer les arbres enfleurs des effets
o'rdinaires , pour dommages et in
de la gelée.
térêts.
M. Goupille desire quelles ministres M. Bienenberg , nous mande-bon
soient suspendu: de lents fonctions de Prague , dit l‘auteur de la faufile
(109)
'duCukt‘väæur, a tr0uvé des parage- I ques parias de la Pologne, où il croit
lées, ou un moyen sûr de préserver | beaucoup de fruits , les paysans font
entièrement les fleurs des arbres descuire différentes espèces de gâteaux
effets funestes des gelées qui précè ou fouasses la veille de Noël. Quand
dent et accompagnent quelquefois le ces gâteaux sont retirés du four, ils
printemps. Ses paragele‘es sont des les placent aussi-tôt sur de le paill
cordes de paille ou de chanvre dont étendue , pour'les faire refroidir. Lon
il entoure la tige de l'arbre , en faisant qu’ils sont refroidis, on les retire.
aboutir l'extrémité de ces cordes dans et alors les paysans , jeunes et vieux5|
un vase rempli d’eau de source , de ramassent cette paille , dont ils fa
manière qu'elles n'y surnagent pas , briquent des cordes , et avec ces cote '
mais qu’elles y soient bien plongées , des , ils entourent les arbres fruitiers;
ce à quoi on parvient facilement par ayant attention que la corde tombe à
des pierres qu'on y attache. Il n’est terre , et dès qu'ils ont de la neige.
pas nécessaire qu’il y ait un vase pour ils recouvrent cette extrémité de la
chaque arbre : on peut, si l’on juge à corde avec la neige. ‘
propos, entourer de la même corde M. lèse observe que ce procédé,
prolongr‘e , ou de plusieurs cordes moins parfait peut-être et moins com
unies , une suite d’arbresou d‘espa mode que celui de‘M. Bienenberg.}
liers voisins , et pourvu que les extrê— est fondé sur les mêmes principes,;
mite’s de cette corde ou de ces cordes et doit produire à-peu-près le mémé
aioutées , plongent dans l'eau d'un ‘ effet: mais lorsqu’il réussit aux pay—
seul vase, cela suffit. Il faut seulement . sans, ils ne manquent pas de l’eff
avoir soin que le vase soit bien isolé , ,‘ tribuer à le vertu des pains ou gâ
et ne soit point à couvert par les bran , teaux qu’ils ont fait refroidir sur la
Clics de l’arbre lapins voisin , afin que ‘ paille dont ils ont fabriqué des cor;
la gelée
sur l’eaupuisse
qui y produire‘tout
est contenue,son effet
par la : des. '
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel . de
Vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement. tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
parolt tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur:Libmire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL,
J». .
’<114)
homme nommé Louis Pame languit .
mais celui » ci, par toutes 'sortes de . AIGUE-PEnCE. Les amis de la cons—
mayem , élude l'accusation. La société
titution n'ont pas vu , sans en être
des amis de la constitution et rendu
vivement pénétrés , plusieurs des
compte du tout à M. le garde-des bons citoyens se laisser ébranler par
saeaux, et recommande cette affaire
les leçons insidieuses des prêtres ré
intéressante à ses.frères de Paris. fractaires; il a fallu du courage pour
DEPART‘EMENT DU Van. leur arracher le bandeau des yeux,
et ’élevation d'un respectable‘ pa
OLIOULE , 2 avril. Des commissaires triote à l’épiscopat, a couronné leurs
de la seciété de Toulon avoient opéré 'efforts ; la société d'Angers , en (met
une réunion entre les membres séans tant son vœu en faveur , des gens de
au St. Esprit et ceux d’une autre so couleur, n'a fait que prévenir celui
ciété. Elle n'a pas été de longue du des patriotes d'Aiguc ilPerce qui, imi
rée. Les derniers , vrais moparchiens tant leurs frères de Clermont , s'em-‘
ont fait plusieurs orgies; la société pressent de recevoir au milieu d'eux
du St. Esprit, dans laquelle se trou les soldats , destroupes de ligne.
veut plus de 400 cultivateurs , non
œulement s'est refusé à y participer , DspARTEMENT DU CANTAI«'
mais les a sauvé des fureurs du peu ÀUBILLAC. 31 mars. La nomination
ple : à la fin d'une débauche . ils s'é de l’évêque terminée , malgré l'ob—
toient fait une écharpe de leurs ser servation d'un vertueux laboureur ,
viettes , et s'étoient abandonnés à lesëleeteurs se sont séparés sans pros
des proposinconstitu tionels. Combien soi1{cëder aux rem placemens des curés;
nous sommes heureux , disent les dans la persuasion qu'il falloit pour
membres du St. Esprit, d'en être dé cette seconde opération , les ordres
barassés , et sur-tout d'avoir retiré de de l'assemblée nationale, soit pour
leurs mains notre affiliation à la so donner aux prêtres refractaires, les
ciété de Paris nmyens de rentrer dans les vrais prin
cipes. Les bons patriotes d'Aurillac
DÉPARTEMENT DU_ Pur DE Dôme.
demandent la convocation du coqs
Issomr, premier avril. Nous a‘pæ éloctorale pour leur donner des curés
prenons que les amis de la constitu avant pâques; ils demandent aussi
tion ont su , par la déclaration d'un ci. l‘organisation des gardes nationales.
devant noble, que pour'le 28 cou DÉPARTEMENT DE Pans.
rant , on se préparoit à essayer de
nouveaux moyens pour parvenir à une PARIS. 7 avril. Vers midi une reli—'
contre-révolution. Le mot de rallie gieuse passoit rue Saint-Antoine, des
ment pour les aristocrates est : Je Femmes la reconnoissent pour avoir
vends ma terre le 28, vous y vien refusé d'assister à la messe des prêtres
drez. Celui à qui on Faisoit cette con assermentés , et n’avoir pas voulu re-,
fidence n'a pu contenir son indigna connoitre le nouveau curé de Sainte
tion! et les monveœeps qu'il fit pa Paulg sux'le champ elle est saisie ,
\ H
( 1”16 )
déclarée convaincue , et en consé Un bon citoyen qui ne veut pas être
quence condamnée ‘a recevoir le fouet, nommé , pensant que la société des
qui lui est fort gaillardement adminis Jacobins doit être permanente comme
tré au milieu de la rue. Après cette l’assemblée nationale, et que l’utilité
correction , les femmes se disposent de ses travaux étoit trop importante
à pénétrer dans le couvent de Sainte à la chose publique pour que son.
Marie , pour en faire autant aux au existence pût être troublée par les in
tres sœurs , très-heureusement pour convéniens d’un changement de local
’elles la garde de la réserve survient ; successif, propose par une lettre, d’ou—
à l’instant une femme sort du cou— vrir une souscription volontaire entre
vent . c"est une rehîgiauœ déguisée , . les membres de la société , dans la—
s‘écrie le peuple , le/buet! le fouet ! quelle chacun contribueroit selon ses
Elle se sauve chez un faymcier, celui facultés; il s'engage pour sa part à
ci craint pour sa fayance , et, sans payer une somme de mille écus en
pitié , prie la pauvre femme de sortir; trois paiemens inégaux, relatifs aux
la mais0n d’un parfumeur lui offre sommes qui seront déposées d’avance:
une nouvelle retraite , mais elle en M. Mansion offre cent louis pour
est bientôt arrachéépar le peuple. sa contribution ; la société ne discute
Des citoyens se réunissent pour la pas sur cet objet , elle se contente
sauver , et on ne lui pardonne qu’a d’applaudir à ces propositions patrio-.
près qu’elle se fut mise à genoux , et tiques.
qu’elle eût demandé pardon. M. Bz’auzar. Sur deux sociétés éta-‘
blies à Aurillac , dont l’une n'est com
aura DE LA c'ousrrrurrou.‘
posée que de gardes nationaux , de
Séance du 4 Avril. mande que ces deux sociétés se réu
’Après la lecture du procès-verbal , nissent, des gardes nationaux, aux
et de celle des nombreuses annon termes de la loi , ne pouvant délibérer
ces , M. Peiron fait hommage à l’as que sur des objets de discipline mi
semblée d'un ouvrage patriotique qui litaire. L’affaire est renvoyée au ce—
Contient les travaux des amis de la mité de correspondance de la société.
constitution de Paris , depuis le com Après quelques débats oiseux sur
mencement de cette société. Mais ce le procès-verbal, et le rappel de la
qui, avant tout,'avoit frappé les yeux motion, par M. Tribert , sur ce que
des amis de la constitution , c’était un Néwton ayant été inhumé parmi les
tableau représentant Mirabenu en tombeaux des rois d’Angleterre , il
pied, de grandeur naturelle; il étoit eût fallu accorder à Mirabeau cet:
placé derrière le fauteuil du prési honneur. M. Bonne-Cancre renoue
sident , et NI. Beauharnais qui l’oc velle le serment qu'il a prêté devant
cupoit, s’étant mis au milieu des se la l\lunicipalité (I)
crétaires, le grand homme sembloit L’assemblée nationale ayant ajourné
encore présider en effet les Opérations quelques articles à décréter sur les
de l’assemblée , et rappeller ces beaux successions , M. Dubois de Crancé
jours où il sut élever cette assemblée desiroit qu’on s'en occupât; l'assem
à la hauteur imposante des travaux
des hommes libres. - u'z ride la feuille d’hier: P33“
(117)
blée a préféré la suite de la discus— et privent ainsi le peuple de ses droits
lion sur l‘organisation du ministère. naturels. Mais, je l'avoue, ils font
M. la Clos. Je crois d'abord devoir dispäroître les maux politiques qui
prévenir l’assemblée qu’ayant parlé pôurroient en résulter. Dès que vous
à quelques députés aujourd'hui, je donnez au roi la nomination des mi.—
n’ai pas trouvé dans le journal du‘ nistres, je crois que vous ne deve_z
soir que les articles décrétés le Fussent en fixer ni le nombre , ni les fonc
de la même manière que je Pavois tions , ni quels doivent être leurs dé
cru , ensorte que je ne sais si l'erreur partemens : car, quelque soit l’invio
vient du journaliste , ou si réelle— labilité donnée au roi , il n’en est pas
ment l'on m’a mal informé: je de moins tenu à une sorte de responsa
mande que l’un de MM. les députés bilité morale; et si vous décidez le
veuille bien nous instruire , afin que nombre de ses ministres, leurs dé
l‘on sache de quel point il faut partir partemens, leurs fonctions , il vous
pour continuer la discussion. dira que vous l’assujettissez à un poids
M. Prieur, après avoir répété com trop rigoureux , que les divisions sont:
ment s'étoit ouverte la discussion sur mal posées, qu’il ne trouve‘ point
l’organisation du ministère à l’assem d'hommes pour remplir ces pénibles
blée nationale , a dit : que dans l‘an tâches, et peut-être il sera fondé à
cien projet de constitution , il y avoit vous le dire : car, qu'un ministre de
un article, le vingt-huitième , qui la marine soit choisi par le roi ; si
ne se retrouvait pas dans le nouveau vous y joignez le commerce de nos
projet; qu’ayant été jugé indispen îles, et qu'ensuite vous lui portiez
sable par plusieurs nmendemens im des plaintes , ce ministre pourra vous
pOrtans , il avoit été décrété de cette dire: je m’étois chargé de ce qui re
manière : et lui déclarer (au roi) garde la marine, parce que j'avois des
qu’ils ont perdu ( les ministres) la connoissances sur cette partie, j'avois
confiance de la nation; qu’au lieu resté tant d‘années sur mer, j’avois
de cela le journaliste avoit dit: et fait [elle campagne; mais je ne pou-l
même lui représenter qu'ils n'ontpas vois également répondre du com-;
la confiance publique. merce, mes fonctions sont trop éten-.
M. Prieur a continué le rapport dues. Ainsi, quoique l’on n’ait pas
de ce qui s'étoit passé à l'assemblée encore décrété que le roi nommeroit
le matin; ce que nous ne transcri les ministres, cela préjuge la ques
rons point ici, pour le laisser dans tion d’enlever ce droit au peuple.
l’ordre naturel des discussions de l’as Mais les maux en sont corrigés, et
semblée nationale. ce n'est plus sur le droit, mais sur
M. Louis Noailles arrive dans l'as la convenance qu’il faut discuter. Je
semblée après son voyage sur les bords pense donc qu’il seroit mal d’ôter au
du Rhin. (11 est applaudi à plusieurs roi toute idée de moralité responsa
reprises). ble. Je ne suis, comme je l‘aidéja dit,
M. chlor. Les articles décrétés ni l’ennemi ni l'ami du pouvoir lé
aujourd’hui me paroissent léser les gislatif, ni de l'exécutif; mais il mo'
principes , en ce qu'ils préjugent la semble que les rois ne sont pas? enne{
pominationjdes ministres parle roi, mis de la gloire. (Ou- mu r;z;nre ).‘
(113)
M. le président. J'observe que les giilatif, qu'il faut encore dne puni;
murmures font perdre des momens tion , sans cela, un ministre se con
précieux à l'assemblée , qu'il n'en est soleroit d’un attentat contre la loi ; il
pas un seul qui ne puisse lui faire seroit quitte pour être renvoyé; il
perdre un amendement utile ou une iroit toujours son train. Je pense
vérité importante. donc que c'est le moment de présen
M Laclos. Dans l‘état où sont les senter un. code pénal, afin qu'un
ræhoses . on doit, pour ne pas perdre ministre ne soit pas quitte d'une faute
l'avantage de cette responsabilité m0. ou d'une mauvaise intention, pour
r‘ale dont je parle , laisser une grande être mandé à la barre‘ seulement:
latitude à cet Objet; il faut laisser au mais pour qu'on puisse lui dire :
roi la Faculté de se dire : J'ai besoin vous serez amendé, arrêté , empri
de quatre , de six, de dix hommes ; sonné.
pour faire cela, j'ai besoin de cet M Saint Iluruge. Pendu. ( Ozz
homme , et si enfin le décret est porté murmure.
IV. Les ministres seront tenus de A Paris , rue Jacob , vis«à-vis celle
rendre compte en ce qui concerne Saint—Benoît , faubourg Saint-Ger
l'administration du royaume, tant de main, n° 29. A Lyon , chez Rosset,
leur conduite que de l’état des dé; rue Thomassin , 179r ; brochure
penses et affaires , toutes les fois qu'ils in—8° de 168 pages. Prix 50 sols et‘
en seront requis par le corps légis 56 sols franc de port.
latif.
Cette brochure est un des ouvrages
V. Les ministres sont responsables , les plus piquants qui ait paru dans les‘
1°. De tous délits , par eux commis circonstances. Il faut le distinguer de
contre la sûreté nationale et la cons ces pamphlets éphemères qui périssent
titution du royaume. avec le jour qui les voit naître. On
2°. De tout attentatà la libertèct trouve dans cet ouvrage une galerie
à la propriété individuelle. des portraits de tous les hommes qui
ont joué un rôle en europe pendant
3°. De tous emplois de deniers
l'époque que parcourt l'auteur. Il ne
publics, dissipations des fonds pu
dissimule rien des défauts , il ne dia
blics , qu'ils auroientfaits ou favorisés.
minue rien de l'éclat et des qualités
VI. Les délits des ministres, les des personnages qu"il met en scène;
réparations et les peines qui pour Il écrit sans fiel et sans amertume ,
rontlæêtre prononcées contre les m‘i
quoiqu'avec un ton de liberté qui
nistres coupables, seront détermi tient lieu de ce sel mordant qui sa
nées dans le code pénal. tisfaft la malignité dans les ouvrages
La diseussion a été interrompue par satiriques. Il détermine d‘ailleurs avec
la'lecture d’une lettre de »M. de Mont assez de précision et d'intelligence les
morin , dans laquelle, après avoir es causes de la fortune et du sort diffé
sayé de justifier les promotions sous rens des divers empires de l'europm
le nom du roi, qu'il vient de faire de Mais sans m'étendre davantage sur
certains a mbassadeurs ou envoyés; il a' l'objet de l'auteur , j’en ferai bien
l'air de se faire honneur de la tran mieux connoître le mérite en le ci
quillité , dont le royaume jouit au tant. Je vais me borner pour cette fois '
dehors; ilyproteste d'ailleurs de rester à répeter quelque chose de ce qu'il
à son poste , tant que la confiance du dit de la reine et de M. d'0rléans.
roi l'y appellera. Cette lettre n'a fait «' La légèreté de la reine , sa dé
que bien peu de sensation , peut-être pense excessive, sa dissipation 3 ses
(126)
attachements ,' s'es retraites nüstérieu d’Artois à la fille du duc d’0rléans.
ses , et , peut—être plus que tous ces Animé , stimulé par l’esprit de veh‘
défauts , l'abus supposé de l’ascendant
geance, il parut se réveiller tout-à
qu’elle avoit acquis et conservé sur coup de sa léthargie mondaine et
son royal époux , indisposèrent par voluptueuse , et prit aux yeux de tous
dégré tout le peuple contre elle; et les Français le caractère plus hono
à mesure que les embarras publics rablo d’ennemi plus déclaré du des
augmentèrent, la rendirent généra potisme et de protecteur du peuple n
lement odieuse.. . Les visites conti—Voilà la cause des maux qui nous ace
nuelles et les longues conférences cablent. C’est le peuple sur qui re-'
qu'elle accordoit‘à mademoiselle Ber tombent les coups que les rois se
tin , excitèrent des semimeus de dé portent. Ququuid délirant regs:
saptobation en cmii: qui trouvèrent plectuntur Ac/1ivi.. Je 1‘6\i6Udf8i
indécent que la première reine'de sur cet ouvrage vraiment intéressant.
l’europe perdit son temps à faire des
consultations sur un bonnet ou sur A MM. LES néoacranns DU MERCURE
un mouchoir. U N I v E 1\ 5 E L.
a A une plus grande distance du
Polir 5 avril x79t.
trône , mais décoré du titre de prince
du sang, on voyait le duc d’0rléans Vous me faites dire, monsieur,
possesseur de revenus immenses; il dans votre journal du 5 de ce mois:
.pouvoit être regardé comme le plus je sais à n’en pouvoir douter, que
riche sujet de l’Europe. Toute sa ré M. Montmorin fasse deux ou trois
putation en générosité et en muni»' [usines en conférences secrefæs avec
licence n’étdit nullement proportion J”. Duquesnoi qui, comme tout le
née à ses vastes possessions; au con monde sait , est un mauvais pairiet.
traire , quoiqu'il n'épargnât rien pour Je déclare que je n’ai pas dit un
ses plaisirs, la voix publique l’accu mot de cela; que je ne sais pas et
soit de prendre des moyens d’écono que vraisemblablement je ne saurai
mie indignes de sa haute naissance et jamais ce qu’ont fait , font ou feront
de sa fortune brillante: livré à toutes comme particuliers ni M. Montmo
sortes de plaisir, il n’y portait ni rin ni M. Du!quesnoi; quant à l'autre
élévation ni rafmement. Son codrage partie de mon opinion, elle est à peu.
personnel, qui a éprouvé plus d’un près exactement rendue. Je vous prie,
doute injurieux, depuis la journée de vouloir bien ou retractor le fait
d'0uessant , ne s’étoit pas relevé dans relatif aux conférences entre MM,
l’inutile tentative qu'il fit de se signaMontmorin et Duquesuoi, ou publier
ler, en accompagnant Charles et R0 cette lettre.
bert dans l’air. . . A plusieurs causes J'ai l’honneur d’être bien sincere-.
publiques et ostensibles de sa sépara ment, monsieur,
tion d’avec la cour, se joignoient
Signé , Cnormams ,
quelques mé5inælligencœ particuliè ci—devant LACLOS.
res. La reine de France se montroit
contraire à un projet d’alliance qui Réponse du Rédacteur. Apparem
consistoit à marier le fils aîné du comte ment qu’il faut attribuer au préopi:
(127)
nimt les phrases que‘üésavomioi M. avant-hier à l‘opéra par le rôle (1243: x
Clmnderlos: car , elles ont été pronon tigone dans 0Edzjfle, n’a point en
cées très—distinctement à la tribune de de succès Si elle se décide à reparoître
rassemblée des jaco‘nins, dans le mo sur la scè’ne , nous nous déciderons
ment qu‘il s'y est présenté. à parler d’elle.
Nous avons l’honn‘eur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les, i0m‘S- A Paris , chez C U S S AC , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL,
‘r -N..J
(159)
Le ministre des affaires étrangères de la publication du décret du 15
(communique à l'assemblée la de mars 1790. '
mande que lui font les Suisses grisons . Art. IV , aussi additionnel.
pour que leurs régimens soient trai' IV. Les dispositions des articles 1
tés commes les autres qui sont à la et HI ci-dessus . auront leur effet dans
solde de la France. Le comité diploma toutes les successions qui s'ouvriront
tique s'est emparé de cette pétition. après le publication du présent décret.
Le roi fait part à l'assemblée de sans préjudice des institutions con
la nomination des six commissaires tractuels , ou autres clauses qui ont
de la trésorerie nationale; trois doi été légitimement stipulées, soit par
vent leur nomination à l'opinion pu contracts de mariage , soit par articles
blique; les trois autres à l'intrigue de mariage dans les pays où ils avoient
qui environne encore le trône , et force de contrats , et elles seront
qui peut-être n'excitera pas moins exécutées conformément aux ancien:
l'assemblée nationale elle-même dans nes loix.
le choix des trois membres qui doi V1. Lesdites exceptions ne pourront
vent surveiller cette administration. être réclamées que par les personnes
L'élection aura lieu demain. qui à l'ouverture des successions se
M. Merlin , au nom du comité de trouveront encore engagées dans des
constitution , a relu les articles déjà mariages contractés avant la publica
décrétés sur les successions ab intes tion du présent décret du 15 mars
tat , dont on pressoit vivement la 1790 , s'il s'agit des biens ci-devdd‘
sanction ,' et il en a proposé quelques féodaux , ou autres sujets au partage
autres additionnels; l’assemblée les noble , et avant la publication du pré—
a reçu: nous les transcrivons ici , en sent détret, s'il s'agit d'autres biens:
attendant qu'ils puissent être mis à VIl. Lorsque ces personnes auront
leur place dans la collection générale. pris la part à elles réservée par les
A la fin. de l'article 1. — « Sont dites exceptions , leurs co-héritiers
pareillement abrogées les dispositions partageront entre eux le restent des
des coutumes qui , dans le partage biens , en conformité du présent dé
des biens , tant meubles qu'immeu cret.
bles , d'un même père ou d'une même VIII. Le mariage d'un puiné ni sa
mère, d'un mêmeayeul ou d'une viduité avec enfans , ne pourront ser
même ayeule, établissent des diffé vir de titre à son co-héritier aîné non
rences entre les enfans nés de divers marié, ni veuf avec enfans , pour y
mariages. avoir du bénéfice desdites exceptions.
II. La représentation aura lieulà ‘ IX. Nul puiné devenu aîné depuis
A l'infini en ligne directe descendante.
son mariage contracté avant ou depuis
dans toutes les coutumes; savoir: la publication, soit du présent décret ,
dans celles qui la rejettent indéfini soit de celui du 15 mars 1790 , ne
ment , à compter du jour de la pu pourra réclamer en vertu desdites ex
blication du présent décret; et dans ceptions, les avantages dont l'expec
celles qui la rejettent , seulement tative étoit au moment où il s'est ma
pour les personnes et les biens ci-t rié. déférée parla loiàson co-héritier
devant nobles, à compter du jour présomptif alné.
(140)
Desmeuniers reprend le projet fait qui aura donné lieu au décret du
de décret sur la responsabilité des ini corps législatif.
nistres. L’on en étoit à l’article ,qui Vll. L'action en matière criminelle,
.tendoit à ne soumettre les ministres à ainsi que l’action accessoire à dom
l’action criminelle pour fait d’admi mage et intérêt pour fait d'adminis
nistration , qu'apres un d-"cret du corps tration d’un ministre hors de place ,
législatif..M Petluon vouloit les livrer sera prescrite au bout de trois ans,
à tout individu . à tout tribunal , par, à l’égard du ministre de la marine ,
la crainte de les soustraire à l’accu et de celui des colonies, et au bout
sation légitimé , si , pour l’exercer , il de deux ans à l'égard des autres;
eût fallu en obtenir du corps , souvent quant aux délits contre la liberté pu.—
influencé par les ministres. blique et individuelle,il n’y aura point
M. d’André a pensé qu’à la suite de prescription. (Cette dernière partie
id’u ne révolution , les ministres se trou
de l’article n’étoit point, dans le pro—
vaut en butte à une foule d'ennemis , jet du comité , elle y a été ajoutée sur
sans avoir rien fait , pour se les attirer, la proposition de M. Biauznt.)
que d’être placés au ministère . ce se- VIII. Le décret d'accusation porté
toit absolument renverser la monar-' parle corps législatif contre un mi
chie, que de livrer ainsi les premiers nistre , suspendre celui-ci dans ses
agens du monarque aux factions , à fonctions.
l’intrigue , plus heureuse encore dans M. Bouche a proposé d’aj0uter que
__'I
û»‘ç,petits sièges , tout cela lui a. fait les ministres comptables ne pourront
dire , qu’il n’yàvoit lieu. à délibérer quitter le royaume avant d‘avoir rendu
sur l’article du comité. leur-compte au corps législatif. Mais
M. Desmeuniers l’a défendu avec la circonstance que le corps législatif
Courage et avec adresse. Vous avez, pourroit ne pas être présent lors de sa
mis les municipalités à l‘abri des pour sortie du ministère , et un tas d‘autres
suites individuelles : comment pour réflexions dont on a entravé cette mo
roit-il être que l'on y soumit les mi tion, la fait renvoyer au comité , en
nistres ?..‘Après quelques autres petits convenant cependant qu'elle avoit des
débats ,1 les dispositions proposées par vues utiles et nécessaires. '
le comité ont été décrétéesy en ces M. Desmeuniers revient ensuite à
lterrues : l’organisation du ministère , qui avoit
. , ÎVI. Aucun ministre en place ou fait place pour quelques instans à la
Q]mrs deqplace, ne pourra pour fait de loi sur la responsabilité des ministres,
_ son administration être traduit en jus— L’article I, a été adopté en ces termes :
tice en matière criminelle , qu’aprés 'Au roi seul appartient le choix et la.
l1in
’Àçantdécret
qu’il du
y a corps
lieu à législatif pronéh révocation des ministres. Après qu.bi
accusation.
la question s’est engagée sur le point:
. .. Tout ministre contre lequel il sera de savoir si les colonies de la marine
intervenu un décret du corps légis auroient un agent unique. '
latif, déclarant qu’il y a lieu à accu-y Les députés des colonies s'y sont
. sation, pourra être pourmivi en dom opposés de tout leur pouvoir ; mou
..mages et intérêts par les citoyens qui sicur Menueton , parlant en leur nom ,
éprouveront une lésion résultante du n’a. vu dans un ministre particulier
{1415
aux colonies , qu’un despote , qu’un à y envoyer des lettres-de-change: il‘,
oppresseur , et dilapidateur du trésor est naturel qu’au lieu d'acheter des”
public. . piastres fortes 5156 ou 57 liv. le marc,
MAI. Chapelier et Amen se sont I’orfèvre jette dans son creuset des
joints à eux . mais craignant une déli écus qui ne lui coûtent que cinquante
bération dans un moment d'ennui, deux livres , sauf le déchet; ainsi en
ils se sont bornés à demander l’ajour laissant subsister cet état de choses,
nement à demain ; ce parti a paru nous ne tarderons pas à nous trou
très—convenable à un grand nombre, ;ver sans écus; mais , messieurs , si
et sans inconvénient à bien d’autres. j nos écus au lieu de cela valaient cin
La séance a été levée à trois heures. quante-sept livres le marc, c’est à
dire, un peu plus que l’argent en
LITTÉRATURE , ANNONCES , etc. lingot , au même titre , qu’arriveroit
il? que les orfèvres n'en mettroient
Paris , 8 avril. plus dans leurs creusets , car alors ils
y perdroient, que les banquiers se
Lettre adressée au comité des fi
garderoient bien d’en faire sortir du
nances à l‘assemôle’e nationale.
royaume, et s’ils avoient des sommes
Massrauns, àpayer aux François fugitifs ou à
leurs correspondans, ils les acquit
Lesassignats de mille livres s’échan teroient en lettres-de—change , ou en
gent à Paris contré de l'argent , à huit monnoie du pays par des reviremens ;
pour cent , au—dessous de leur valeur, il arriveroit qu’il y auroit du béné
ainsi sur mille francs , il y en a quatre fice à nous rapporter nos écus qui
vingt de perte .; et dans quelques dé circulent en Allemagne et en Àngle
partement cette perte est plus grande terre, et qu’alors ces écus rentreroient
encore : que suit-il de-là ? que les tra avec rapidité: il arriveroit que les
vaux sont suspendus , le commerce personnes qui en France pourroient
entravé et le peuple sans pain. Les avoir du numéraire accumulé , au—
débitans qui seuls peuvent accumu ront intérêtà l’échangr..r, de crainte
ler l’argent , l’accumulent en effet de ce taux ne pût se soutenir, parce.
pour les faire vendre sur la place, tan qu’il y au_roit dans le moment cinq
dis que les banquiers l’envoient hors pour cent de bénéfice à çhanger ses
du royaume, et que nos orfevres fon écus. Enfin, messieurs , présentez
dent nos écus. Chez une nation où donc à l’assemblée nationale , un
l'argent en lingot vaut cinquante—six projet de décret qui mette les écus
livres le marc , et l’argent en écus, de six francs à six livres et six sous;
au même titre , cinquante deux livres alors nous aurons de l’argent, alors
nous ne perdrons que deux ou trois
seulerœnt , il est naturel que ceux qui
ont de grandes quantités d’argent en pour cent sur nos assignats, alors les
écus , les envoient hors de France travaux du peuple promèeront la ri“.
pour vendre ces écus sur le pied de chasse nationale ,(alors il pourra jouir
cinquante-quatre livres le marc au de l’aisance et de la liberté. C’est la
moins , il y a deux pour cent et plus seconde lettre que j'écris sur ce su
à gagner, ce qui est bien préférable Ljet, et je vous écrierai chaque jour
(142)
jusqu’à ce que ma motion ait ob mont de ses sujets : ce n’est pas ainsi
tenu la priorité que je sollicite wjus qu'il veut se montrer digne de la nou
tenant. velle couronne qui vient de lui être
Je suis avec respect, décernée à l'unanimité.
Il est une autre liste plus honorable ,
Messieurs, '
mise sous les yeux du roi, composée
LA CHAPELLE. de citoyens vertueux,dont laprobité ne
redoutora jamais les yeux clairvoyans ,
CJMM les rédacteurs du Mercure
universel.
et ce ne sera pas en vain , sans doute ,
que M. le garde des sceaux en aura
Votre journal , messieurs , est un désigné quelques - uns dans la liste
dépôtoù chaque citoyen aime à porter, donnée à sa majesté.
tantôt ses craintes, tantôt ses espé B... Z. C.
rances. Quand l'édifice de la nouvelle
constitution sera terminée ; quand Je æroisjînfinimentfi obligé , à MM.
tout sera soumis à l'ordre d'où doit dé les rédacteurs du Mercure univer
couler le bonheur public. il sera bien sel/a , de faire insérer , dans leur pre
doux de revoir ces archives sacrées , mier n“ , le démenti formel d'une in-‘
où l‘on retrouvera les titres de ceux culpation que m'a faite le journaliste
qui ont des droits à l’estime de la na des amis de la s0cz‘été de la constitu
tz'on monarchique , n°. 14 , en date
tion.
Permettez-moi de dénoncer à votre du 19 du courant , 'où il m'accuse
patriotisme , à votre zèle infatiguable , d'avoir répandu dans le public , que
un fait dont la publicité devient d’au c’étoir le clergé de Langres qui avait
tant plus urgente, qu'il allarme déjà un fait le vole de l’église Skz‘rzt-Pierre
grand nombre de patriotes. Il circule , de notre ville , le 28févl'i6r dernier :
depuis quelques jours , une liste de que je l'avois fait dans le dessein de
prétendus commissaires de la tréso porter la populace à égorger ledit
rerie nationale . nommés par le roi. clergé. Comme ce fait est faux et
Cette liste . qu’on dit être l’ouvrage contre toute vraisemblance , je veux
des bureaux ministériels , n'est com faire connoîrre au public mon inno—.
posée que de hauts financiers , vils cence et la fausseté de l’exposé du
agens d'un régime proscrit et cor journaliste et de l'auteur , quiapu
rompu, et en qui la nation ne pour lui donner une telle instruction : je
roit avoir la plus légère confiance. Cet je crois devoir prendre ces précautions,
appât , jetté à dessein , est tr0p grossier en ce que cette calomnie porte at—
pour ledrer les sentinelles du peuple , teinte à mon commerce et à ma répu-_
qui, moins instruit, peut bien se mé ration. J’entends de vous ce servi“:
prendre au piège qu'on lui tend. Langres , 29 mars 1791.
Désabusez donc , messieurs , les es U
Signé GABnIBL DaUJ
prits trop crédules qui pourraient pen
ser qu‘un roi chéri de son peuple , Nicodème du; la lune, ou la ré-‘
qu'un roi, appui de la constitution , volutz’an pacifique, folie en prose
ait pu faire un tel choix. Ce n'est pas et en trois actes , mêlée d'ariettesi
ainsi que Louis XVI veut payer {l’a-7 et de vaudeville; , représentée pour;
(145)
la premiere fois à Paris . au théâtre représentations , sur l’air: Cœurs sen.
françois-coinique et lyrique, le 7 cibles , cœurs fidèles.
novembre 1790 , et pourla soixante
quinzième fois lejeudi 7 avril 1791 : 0 u r , messieurs , tout l’monde en
par Louis-Abel Berronr DE REIQNY. France
dit le Cousin-Jvaues; avec cette A tout de suite été d'acord;
épigraphe tirée du troisième acte Clergé, noblesse , et finance ,
de Nicodème : jusqn’r‘r c'm heure, Ont cédé leurs droits.... d‘abord...J
Dieu merci . gnia encore personne Tout chacun, sans résistance ,
d’blessé. A Paris , chez l’auteur , d‘y renoncer a pris grand soin.....
au bureau d’abonnement des nou-v
(A par: ).
velles lunes, rue Phelippeaux. no 15.
A beau mentir qui vient d’loin. (6ir). ‘
maison de M. Mermilliod ; au théâ—
tre lyrique , rue de Bondy; et chez TOUT le monde a paru d'mème :\
l\i. Froullé ,' imprimeur -lîbraire, Gnia pas eu deux sentimens;
quai des Augustins, inu8° de 104
On n’a rien songé d’extrême ,
pages. Prix, 56 sois. '
Ni disput‘ , ni différens......
Cette délicieuse folie qui fait les C’est tout simple; quand on s’aime ,
délices de tout Paris depuis six mois , d’disputer gnia pas d’besoin.........
plaira encore à la lecture, indépen (A part). \
damment du prestige du jeu. Je ne A beau mentir qui vient d’10in (bis).
rendrai pas un compte détaillé de
cette pièce. Tout le monde en con Cette brochure est terminée par
naît la marche simple , naturelle et quelques réflexions de l‘auteur ', écrites
intéressante. C’est un bon roi que des avec cette originalité piquante qui ca- '
sujets pleins d’amour pour lui déter« ractérise la manière du Cousin-Jac—
minent , sans violence , et en lui ex ques. Il y rend compte de quelques
posant seulement la vérité , à réformer pièces qu'il se propose de donner ,
les abus introduits dans l’administrer; de la continuation de ses lunes, et
tion de ses états. par les courtisans des tracasseries qu’il éprouva , soit de
qu’il éloigne d’auprès de lui, pour la part de ses rivaux , soit de la part
ne s’entourer que de ses fidèles su des directeurs de théâtre , et par—tout
jets. On conçoit aisément l’allusion il intéresse, parce qu’il est toujours
de cette allégorie ingénieuse. On y lui-même.
trouve un dialogue aisé, rapide , mais
SPECTACLES.
sur—tout des couplets délicieux. C'est
principalement dans cas couplets , que THEATRE DE MONSIEUR.
le Cousin-Jacques excelle à faire bril On a donné hier la première repré
ler son caractère de naïveté , d’origi
sentation de l’Imprimeur ou la fête
nalité , et' de saillies , qui le distingue
de Franklin , comédie en deux actes
de tous les auteurs de nos jours.
et en prose.
Nicodème , principal personnage, Si pour prononcer sur un ouvrage ,
chante entr'autros ces deux couplets il faut séparer l'intention de l'exécu
gui sont très-applaudis à toutes les tian i le jugement qu‘on portera de
(144)
celui-ci doit lui être favorable; mais ; Tell, drame lyrique , en 3 actes , en‘
;i, au coptrairq, on consulte moins le Prose , lnêlée d’arienes_
u‘t que
nière es rè gdeesl'analyser
manière de l’art , ne
cette der—
tourne ' , 9 and- ’
THÉATRE DU PALAIS’ROYAL’
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour?) mois ., 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paraît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au.
Palais-Royal , Numéros 7 et 3.
MERCURE' U NIVERSEL.
.4 _W..J
(149)
fournaise de Nabuchodonosor; et trie et pour défendre les droits de‘
que quoiqu'il arrive, il ne cesseroit l’humanité.
jamais d’être le véritable curé de Eh! quel gage plus assuré du bon—1
Thorey. heur des citoyens que l'alliance de la
morale divine avec ce que la murale
DÉPARTEMENT DE FINISTERE.
humaine peut avoir de plus parfait.
ansr. Extrqit d'une lettre du 4 Nous pouvons . messieurs , en réa—fi
Avril. nissant nos efforts , espérer de con—‘
sommer cette allianc'eet d'en recueillir.
Notre évêque , M. Expilly, marie
les Fruits.
et baptise qui se présente , donne à Tandis que vous apprendrez au;
droite et à gauche des bénédictions Peuple à chérir sas devoirs , par vos
épiscopales , en reçoit de tout le exemples et par le sentiment de sort
peuple, et tout va le mieux du propre intérêt} nous , organes de la
monde. religion , nous lui montrerons. dans
Par—tout où se présente ce digne
une conduite paisible et juste, l'ob.—j
apôtre de la liberté, il est accueilli
servaliqn des plus importans préceptes
avec, la plus grande sensibilité ; les
de la divinité ; ainsi nous le convain
amis de la constitution l’ont reçu à
crons de ces grandes véritésl q’qe le
une de leurs séances de la manière
caractère des bons citoyens est de
la plus attendrissante; et en réponse
poursuivre les abus sans haïr ni père
au compliment du président de l'as
sécuter les personnes, que la modé-‘_
semblée , il a prononcé le discours
ration est la vertu inséparable de
survant. toutes les autres vertus , et qu’enfin
annrs ET AMIS, un peuple n’a rien fait pour son bon—L
Je viens au milieu de vous , comme heur, ni même pour sa gloire , en.
votre compatriote, vous témoigner recouvrant sa liberté , s‘il ne l‘établit
mon admiration pour les nombreux pas sur les bases inébranlables d’une
exemples que vous avez donnés de .tolérance fraternelle , du respect pour
courage et de dévouement à la chose les propriétés , et de l‘obéissance aux
publique. loix.
Ami de la constitution que vous Persuadé . messieurs . que tels sont
avez juré de défendre , je viens vos sentimens, je viens vous ofÏrir
joindre mes sermens aux vôtres , et l'hommage le plus fraternel. Je ne.._
vous protester de partager toujours vous parlerai pas de ma reconnais
sancs pour la part que vous avez bien
votre _zéle et votre ardeur. Ministre
enfin d’une religion fondée sur la voulu prendre à la fête vraiment pa
bienfaisance universelle , je viens trio.lique et si attendrissante dont mes
unir ses préceptes de charité et de chers concitoyens ont hon'0ré mon
douceur aux principes de tolérance entrée dans cette ville. Vous avez
et de modération que vous avez pro voulu embellirvotre ouvrage. puissa
mis de suivre à jamais. La voix d'un il être digne de vous?
ministre des autels ne sauroit être Il se peut que l'erreur cherche à
étrangère dans ces assemblées for troubler mon bonheur , qu’elle y em
mées pour veiller au salut de la pa ploie des procédés qui répugnent à
' K5
(150)
votre amitié pour moi; quels qu'ils aux yeux d u citoyenflge , qui attend
puissent être . messieurs , je vous toujours l'évidence pour être con
conjure de m’en laisser la vengeance ; vaincu.....
elle sera digne de vous qui êtes les Le crime que vous avez â juger ,
généreux défenseurs de la patrie et disparaîtra sans doute avec les préju
de moi qui dois être le digne ministre gés barbares dont il vouloit être le
de la religion. ' défenseur et l'appui. Hier une crise
générale l'a fait naître ; aujourd'hui
DÉPARTEMENT DE LA CHARINTE
les loix doivent le punir ; demain la
La ROCHELLE, 3 avril. Réclama— raison l'étouffera pour jamais... Dé
tion de la part des amis de la cons masquez donc ce crime , et punissez
titution , contre la défense faite aux les coupables... Hâtez , messieurs, le
soldats d'assister à leurs séances. Dé retour de la tranquillité , et bientôt
nonciation du sieur de Ranchin, com tous les français, sonsl’alliance indes
mandant le régiment de Lafère : il a , tructible de la monarchie et de la li
dans deux occasions , manifesté des berté , donneront l'exemple d‘une
sentimens très-peu patriotiques. Il réunion de sentimens pour la patrie
avoit été délibéré de faire»distribuer et le meilleur des rois.
aumoldats la lettre de M. duPortail
Extrait du registre des séance: du
à l'armée française ; il s'yest opposé ,
directoire du département du Loi
apportant pour prétexte qu'une lec
ret , du [Imdi4 amril 1791.
ture qu’il en avoit fait faire devoit
suffire. Les électeurs avoient invité M. Lemarcis , procureur-général
tous les corps à assister à la procla syndic, a dit: messieurs , Mirabeau
mation des ecclésiastiques élus; au n'est plus... Législateur , il remplira
cun député du régiment de Lafëre ne la première place dans les fastes de la
s'y est présenté, d'après les avis du révolution..... Administrateur du dé
chef. partement de Paris , il eût été notre
guide et notre modèle : sous Ce rap
DEPARTEMENT DU LOIRET.
port , messieurs , nous faisons une
ORLËANS, 7 avril. Extrait du dis perte incalculable; ce n’est point par
cours de M. le président du directoire de stériles regrets , par l'inutile appa
du département , à la députation reil d'un deuil que je vous propose
de [a /1aute cour nationale provi de manifester votre profonde vénéra
mire. tion pour ce grand homme; je requiem
que son buste soit placé dans la salle
M 12 s s 1 E U R s , "
de nos séances , à côté de la représen
Is'assemblée nationale , au nom du tion de la Bastille ;' nous verrons réunis
peuple françois , a remis en vos mains le mônument de la conquête de notre
le glaive redoutable des loix : investis liberté , et l‘image de son plus ferme
de ces fonctions suprêmes , vous dé— appui, de son plus éloquent défen
chirerez , avec courage , les voiles de seur; je requiers encore qu'au bas de
a partialité , dont les couleurs qui se son buste soit rappellè l'engagement
croisent dérobent la difformité du qu'il avoit contracté , de combattre les
crime} ou la candeur de l'innocence, fa01ieux de tous les partis. L’accom-,
(151)
plissemant de ce voeu est un legs que mettans , il falloit que ces mêmfl
revendiquent tous les bons citoyens , commettans commençassent par leur
sur—tout ceux qui, honorés de la con' payer les honoraires arriérés. Ils ont
fiance du peuple , doiventre’unir leurs été à la fin contraints de remplir leurs
efforts pour déjouer les projets sinis fonctions: on a trouvé dans l'urne
tres , les desseins coupables des gens ’plusieurs bulletins portant ces mots:
pervers qui voudroiént faire retomber 710113 SOIÏZ7ÏL83 l’IZCOÏÎZPé‘8’IJ‘POÏIÏ' 7107”
'Z 157 )
tres des moyens surs et sans cesse Desmoulîns a appelle le pompier de
renaissans de miner la constitution , 1789 , et qui se montre par trop sou—
de nous faire retomber dans l'arbi vent le Dom Qnichote des ministres,
traire, de substituer l’esclavage à la a vivement improuvé la conduite du
liberté. sieur Beaujuur; il a même voulu Faire
M. Dandré disoit , qu’il importoit partager son indignation à l’assemblée;
essentiellement à la stabilité de la MM. d'André , Bureau de Puzy et
chose publique , de fixer invariable Folleville ont accouru à son secours :
ment le nombre des ministres , et de MM. Prieur, Lepaux, député d’Aujou,
l’étendre le plus possible , pour en ont demandé que le commis fût; mis ,
affoiblir l’autorité; que si au con pour la conservation de sa place,sous la
traire on laissoit au roi à le faire , sauve-garde de la loi. M. Biauzat ,
il pourroit être qu'il concentreroit croyant trouver la preuve d’une con
tous les pouvoirs de la royauté dans travention ministérielle , dans une
une seule main , que ce ministre se lettre qu'un des intendans supprimés
roit alors un plénipotentiaire, un visir avoit écrite à ce commis, en a de—
qui n'offriroit en compensation de mandé le dépôt. Après une discussion
mille maux , qu’une chétive et isolée fort longue et pas moins vive , ces
responsabilité. deux motions ont été décrétées et:
M. Barnave, résumant les opinions fondues en ces termes :
de ses collègues , et les présentant
(c L'assemblée nationale renvoie à
sous une face nouvelle infiniment
ses comités de marine et des pensions
plus claire , plus séduisante, a fait
la lettre du ministre , ordonne au sieur
décréter, comme article constitution
Beaujuur d’y remettre celles d’un des
nel , u qu'il appartiendroit au pouvoir
intendans —généraux supprimés. Dé
législatif de décider le nombre des
crète au surplus que le sieur Beau
ministres, la division et la démarca
juur , demeure sous la protection de
tion des fonctions dans tous les dé
la nation pour.la conservation de sa.
partemens >>.
place.
Il est maintenant question de sa
voir s'il y- aura un ministre exprès Il parolt cependant que le sieur
pour les colonies ; le comité est de cet Beaujour
ministre , aaI-t-il
abusépudelelafaire
confiance du
pour l'in
avis. M. Moreau de Saint-Meri le
combat avec force; M. Barnave se térêt de la chose publique? le cas
joint à lui, et sans autre discussion est au moins excusable; ce n'a été
l‘article du comité est rejetté. que des agens secondaires que l'as
Le ministre de la marine essaye de semblée a pu apprendre , les abus
se justifier de la dénonciation qu’en en tout genre qui se pratiquoient dans
avoir fait le sieur Beaujour , premier l‘administration de la marine; la na—
commis,relqtivement au paiement qu’il tion ne sauroit accorder trop d’intérêt
avoit faite aux inteudans supprimés, du à ces rares citoyens, qui n’ont pas
, premier quartier de leur ancien trai— hésité à sacrifier leur état , leur exis—
ternent. tence politique, à la nécessité de la
M. Regnault de Saint-Jean d'An— régénération ministérielle , et aux
geli , que fort ingénieusement Camille moyens de l'opérer.
(158)
poème est mal écrit; et le style devoit
SPECTACLES.‘
être héroïque , on trouve des (traits
Tniarnn ITALIEN. d une familiarité et d’un mauvais goût
tout à fait risibles ; tel que celui-ci
La première représentation de placé dans la bouche du vieillard dont
Guillaume Tell, drame lyrique en on a brûlé les yeux.
trois actes , donnée hier , a produit le
2) Je vous voyois hier , aujourd’hui je
plus grand effet.
» je ne vous vois plus >>.
En 1766, M. le Mz‘erre donna au
Et cet autre :
théâtre français une tragédie intitulée
Guillaume Tell. En 1768 on l'a re » Voulez-vous venirà ma cour ?—Non,
mise; et depuis la révolution on l'a 12 seigneur , il ne veut pas a.
donnée plusieurs fois. Le sujet en
Ces défauts sont bien rachetés par
est assez connu pour nous dispenser
la beauté de la musique. Le style en
de le développer; voyons comment
est tantôt sémillant et spirituel, tantôt
on l’a adapté à la musique et au
mâle et énergique. Le chœur du se
théâtre italien.
cond acte , qui exprime l'indignation
Le premier acte représente les mon des opprimés , est rempli de nerf et de
tagnes de la Suisse ; le lointain en est véhémence. En général, les morceaux
très-pittoresque : Guillaume Tell sont bien entendus. M. Grétry en est
marie sa fille , on dispose la nOCe; la l'auteur, c‘est toutpdire.
réunion de toute la famille forme des
Nous désirerions , pour la perfec
tableaux aussi jolis que toucltans , et
tion de cet ouvrage , que d’abord
qui sont encore embellis par la gen
l'auteur des paroles rectiñât son style .,
tillesse enfantine de Mlles. Carlz‘ne
qu'il retranchât la proclamation qui
et Renaud cadette; mais la joie est
termine le premier acte (l’effet en est
bien-tôt troublée par la proclamation
malheureux)qu'il é'aguât le dialoguedu
de l’ordre de Ges/er..
second ,, resserrût le troisième qui
Tout le monde sait ensuite qu’il loin d'être bru‘ant , se traîne lan
consiste à rendre hommage à son guissantptcnt , et qu‘enfin on baissât
chapeau , que Guillaume Tell s'y la toile après la conquête de la liberté ;
refuse , qu'il est condamné à abattre les accords de mariage sont déplacés ,
une pomme placée sur la tête de son inutiles , sous-entendus , etla pièce
fils , que son heureuse adresse épargne fini: trop tard.
ses jours, et qu’enfin il profite d'une
Tous les acteurs méritent et ont
d'une tempête pour faire périr le tyran,_
obtenu de justes applaudissemens.
arborer l’étendard de l’insurrection ,
Personnes n'ayant osé se charger du
appeller , par des signaux , les cantons
rôle ingrat de Gexlcr , un chanteur
de la Suisse , et rendre la liberté à 81
des chœurs la rempli ; son zèle lui a
patrie opprimée ., sous le joug du plus
valu des encouragemens , il a des
affeux despotisme.
moyens , mais il doit éviter de s’ef—
Cette marche est presque la même forcer à _/àire organe. D'ailleurs il
que celle de M. le Mz'erra ; mais le ne manque , ni d'aplomb ,. ni de me:
(159)
Sure. Le public a saisi avec transport faux de l’imprimeur ) a annoncé M.
cette application. De.gfontaineæ.
lotions des Indes de 2500 liv. 2295. . Caisse d'Escompte. 4150. 40. 45. 42.“
97 _;_ 500_ Demi-Caisse.............. 2078. 75. 72.
Portion de 1600 liv............. .. :455. Quittance des eaux de paris""' 635'
'Ja'em. de 512 liv. 10 sous ...... "287. 4°' 45' 42' '
’.Idem. de 100 liv..................90-gr. . Ç5pour o..‘
Emprunt d'oct. de 500.1iv....... .. 448. Emprunt deNov. 1 8 7 ,a Z 4 Pour 0’
Loterie d’oct. 1785, à 400 liv..... 703. Emprunt de 80 millions ,v d'août 1789.“
10.ÿxz. 15. 2. 1 -;—. 2. b.
Emprunt de décembre 1782 , quittance contre les incendie,_ .
de finance ............... 1. a. b. Assurancesâ 648.50.55. 58. Go. 52.
5 orti es . . 54. 56. "760.
. ......
avxe 60. 62. Go.
Emprunt de 125 millions , déc. 1784. v.
12.%_p,g.%.%.b. C‘OURS nus Cnxnons.
Sorties. .................. . .. ................. . .
_ _ Amsterdam.,........................48.
Emprunt de 80 millions , avec bulie- " 3
I Hambourg ....................... ..215 -;.f
‘ titis 15. ‘ L ,5
LIde s bulletin 7 l ondres..............................24 Ta.
m’san ' ' 4' °' " Madrid ...... ..................... ..17. 5.,
'I‘km'. sorti en viager” 7' %' 8‘ 3 Cadix .............................. ..17. 4.‘
'Bunenns"î““""“"""""‘9I‘ 7 "" Gênes..., ......... ... .............. ..107 %.
Idem. sortis ............................... Livourne ........ w ............... "“5 %.
Reconnoissance de bulletins... .. ..
Lyon, Payement de Pâques % p.
'1dem.
Emprun du domai- 5 séries sorties. Paiement de llHÔïel'de-Viue de Pî-.
ne de la ville. .. _ séries non sorties ris. Lettre J. 1790.
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7'et 8.
' ;pr
MERCURËiUNJVERSEL
Du Lundi 11 Avril 179}. ‘
‘DÉPARTEMENT DE FINISTERI.
Oanus, 5 avril. Le conseil gé«-—‘
néral de la commune et la munici-s
BREST. Extrait d'une lettre du 5 palité se sont réunis pour concourir
”Aaril. Par ma dernière je vous mar— à l’installation du tribunal provisoire
quoir. les témoignages de Satisfaction de la haute cour nationale, dans le
que de toutes parts ou manifestoit à prétoire quiylui est destiné. La pr黫
sence d’un détachement considérable
notre digne prélat; mais ce qui suit vous
paroitra plaisant. A Recouvrance un de gardes nationaux donnoit à la céré-«
110mme fut assez méchant pour faire monie , la pompe et l’apparence d’une
condamner la porte qui conduit au fête civique et populaire. Une motion
buffet d‘orgue , afin d’empêcher ' que d’ordre a retardé de quelques mo—
par le jeu de cet instrument, on mens. M’. le procureur de la com«
exprimâtla joie de posseder M. Expil mune ayant requis la vérification des
ly; et pour qu’on ne sonnàt pas les pouvoirs, le mode de cette vérifier
La
(1645
tion àlaquelle les membres du tribu triotique; et, tous les dimanches;
nal avoient procédé privativement , plusieurs.de ses membres se rendent
a fait naître une difficulté que M. le dans les villages, pour éclairer le
commissaire du roi a très-heureuse peuple et lui expliquer les décrets.
ment vaincue, en demandant que Deux juges de paix, depuis leur ins
pour garantir la municipalisé de la tallation , ont terminé plus d’affaires
responsabilité attachée à ses fonctions, que les anciens tribunaux en dix ans.
le tribunal envoyât incessamment Cet établissement est un des plus
pour être déposé au greffe munici— avantageux pour les classes peu for—
pal , le procès-verbal de vérification tunées.
des pouvoirs avec celui de son ins DÉPARTEMENT DE Launns.
tallation.
M. le maire, en remettant aux DAX , 5 avril. Les amis de la cons—4
juges les fonctions que la patrie leur titution, pénétrés de la vérité des
confie, a esquisé à grands traits les principes énoncés dans l’adrese de
avantages de la constitution , dont ils M. Grenvel sur le duel, adhèrent
vont venger et défendre la cause. formellement. à tout Son contenu.
Organe de la voix du peuple qui le a Quand nous avons juré de verser
chérit et le revère, il les a investi notre sang pour la patrie, c‘est un
de l’opinion publique , et renfermant vol que nous lui faisons de le verser
toute sa pensée dans quelques paroles pour tout autre cause que le soutient
très-énergiques , il leura fait sentir ce de la constitution et la défense de
que la nation a fait pour eux , et ce l'empire.
qu'elle a le droit d'en attendre. AMIS_DE LA CONSTITUTIO
Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le lMercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. ’
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les dèpartemens , est
a5 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez GUS SAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal! Numéros 7_ et 8‘»
MERCURE UNIVERSEL
\_
'.«-—
(180)
(1 Quand on a voulu vivre avec le sont chez eux paisiblement à manger
peuple , il est consolant et doux de la moitié des appointemens que leur
mourir avec lui. accorde une nation trop généreuse à
>) J’emporte avec moi le deuil de qui ils n’ont peut-être pas rendu.
la monarchine, les factieux s’en dis d’autre service.
puteront les lambeaux. Il est impossible de rencontrer une
3 «Aux grand; lhommes, la patrie lettre qui prouve plus de confiance
reconnoissante. dans l’impunité :ysi la responsabilié
» Le marbre et l'écrivain périrent, des fonctionnaires publics émit bien
et non la mémoire de Mirabeau établie , je présume que ces messieurs
ciné ». ne seraient pas aussi effrontés.
L’attrocité de la conduite des chefs
DÉPARTEMENT DE FINISTEBE.
en Amérique Cause_ici une grande
Brest , extrait d’une lettre du 6 avril. fermentation s’il étoit possible que
tous les ennemis du bien public qui
Les amis de laconstitution reçoivent
se trouvent dans ces parages y sau
à l'instant copie d’une lettre du sieur
tessent, nous ferions chanter un T0
Fleurieux , ministre de la marine , au
Doum, de grand cœur.
directoire du département du Finis
tère ; on y reconnoît aisément la mor— DÉPARTEMENT DE L’ILE ET VILAINE.
gue anéienne des ministres : il écrit
FOUGERES , 7 Avril. Les amis de la
à ce corps administratif avec toute
constitution , réfléchissant sur les in
la confiance qu'il doit avoir en pareil
convéniens qui peuvent résulter de
cas , l’orsqu’il traite de l’ordonnance
l’arrêté pris par la plupart des clubs
de 1786 , dont pèu , pour ne pas dire
patriotiques , de payer le port des pa—
point du—tout de ceux à qui il s’a
quets d’envoi, et de n'en recevoir au—
dresse} n’ont de connoissance.
cun qui ne soit affranchi , s’en rappor
: Il paroltroit que les amis de la cons
tent à leurs frères de Paris pour un
titution auroient -voulu dans cette
plan très-simple : Il consiste à faire
occasion plutôt chercher un coupable
avec l’administration des postes un
que dénoncer un abus 1. dont ce ini
abonnement Îpour toutes les sociétés
nistre ne peut se laver aux yeux des
du royaume.
connoisseurs : qu’on examine les no»
me mises à l’émargement de l’état DEPARTEMENT DE SEINE ET Orsn.
nominatif des officiers absens du dé
VERSAILLES , 8 Avril. .Les amis de
partement , et l'on reconnoîtra facile
la
la plus sincère ;Vaffliction
constitution justementà pénétrés de
la nouvelle
ment que ceux dont on parle n’ont
permission ni de la cour ni des com—
de la mort de Mirabeau , et empressée
mandans ; beaucoup ont outre-passés
leurs congés, plusieurs sont absens de payer aux mêmes de ce grand hom—
me un tribut de regret , nnnonCent
sans permissions quelconques , et une
qu'après lui avoir rendu les honneurs
grande quantité n’ont jamais joint le religieux . un de ses membres sera
département et sous le prétexte d'a chargé de prononcer son éloge funè
‘voir demandé leurs retraites ou donné bre dans le même jeu de paulme 01‘:
leurs démissions non acceptées. ils le courageux Mirebeau jura de sauve:
( 181)
la patrie. La société instruira ses frères garde du roi, et la société de Li—‘.
de Paris du jour de cette cérémonie images a formellement émis le vœu
civique, en les invitant d'y envoyer lque le roi n’ait désormais d'au
une députation, tres gardes que les soldats qui
se sont armés pour la conquête de
DÉPARTEMENT DU Loxnnr.
A la liberté et le maintien de la cons:
Buccnrcr , 7 Avril. A la première ltitution; elle annonce aussi que la
nouvelle de lafin précoce et déplora nouvelle de la mort de Mirabeau,
ble de Mirabeau ,le mardi 5, les amis a répandu par-tout le deuil et la cons:
de la constitution se rendirent en fou— ternation.
le, sans invitation, et comme guidés
DÉPARTEMENT ms Parus.
tous par le besoin d'épancher réci
proquement leur douleur, au lieu or PASSi-Liæ-PARIS.’ Lascciété des amis
-dinaËre de leurs séances; le président de la Constitution de Passi , fit ainsi
l'ouvrit en annonçant cette fatale nou qu'elle l'avoit annoncé , célébrer, 511
velle. Alors on se réunit pour décer medi dernier, un service pour M. Mi—.
ner un service à la mémoire de ce rabeau. Les commissaires de la so—;
grand homme , avec le plus de pompe ciété de Paris étoient
et de célérité possible. Messieurs,‘ '
Dès hier 6 , le tocsîn , les cloches , Prieur, secrétaire de la société et
les tambours , les canons , annonçoient député à l'assemblée , Biauzat, député
cette triste cérémonie ', elle fut exécu idem; G. Bonnecarrère , secrétaire
tée aujourd’hui avec les mêmes hon de la société ; Hion , Gouget d‘e
neurs dans l'ég'ise principale , au mi Landres, le Roy , Janson , Beaugrand,
lieu des corps administratifs et judi Terassun , Legendre , Bourgain , Ger+
ciaires, de la garde, de la gendarmerie bet, Des Champs Destourmelle.
nationale , et d’un peuple innom— M. Bonnecarére , au nom de la
brable. députation à la séance de diman
Le Catafithue , la musique , tout se che soir , a dit :
condoit la disposition lugubre et at Nous allons vous rendre compte
tentive des spectateurs. Après la messe, de'_la mission que vous avez confiée
l'oraison funèbre de Mirabeau , écrite à notre sensibilité , en nous chargeant
par M. Plinguet , père , fut prononcée de vous représenter à la cérémonie rec
par son fils , tous deux membres de la ligieuse et funèbre que la société de
société. Ils ont peint , avec autant Passi-les-Paris a dédiée aux mânes de
d'énergie que de sensibilité , la perte Mirabeau. _
immense que la France vient d'es Nous le dirons avec quelque con
soyer, solation , la mort de ce grand homme
La société des amis de la constitu semble être un signal de ralliment
tion a pris le deuil pour huit jours. pour tous les amis de la constitution;
C‘est ainsi que sa perte, considérée
DEPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE.
par ses ennemis même Comme une
LIMOGES, 27 Avril. La société de calamité publique , deviendra un
Versailles trouve par-tout des adhé— moyen de défendre la liberté , et que
sions à sa pétitionz relativement à la tout en lui, jusqu’à son %2nb’re. de:
a
(182).
voit concourir à détruire le despo M" * Votre comité de correspon-‘
tisme , à effrayer les tyrans et à dance , après avoir examiné plusieurs
rendre la nation françoise heureuse. lettres des sociétés de Cassel et de
Nos affiliés de Passi nous ont ac St. Orner, s'est convaincu que la
cueillis avec les desmônstrations fran première ,‘ par les manœuvres des
ches de la fraternité. Nous avons vu ennemis du bien public, avoit été
tous les habitans de cette commune obligé de cesser ses séances et de se
ne former qu’une seule famille et res disperser pour éviter les malheurs qui
pecter l‘égalité jusques dans les droits pouvoient en être la suite; votre co
de préséance, qui souvent ont été mité estime que cette affaire doit être
la source de la désunion. renvoyée au comité des rapports de
Nous avons vu les officiers muni l'assemblée nationale. (Cette motion
_cipaux , là garde nationale , la société est adoptée.
des amis de la constitution, et un M. Robespz‘erre. La société de St.
grand nombre de jeunes élèves pa Omer a été obligée de fuir ', parce que
triotes animés des mêmes principes , les aristocrates la calomnioient et
tous également empressés et attentifs trompoient lâchement le peuple;
à prêcher par l'exemple l‘obéissance voici une mesure qui a réussi dans
aux nouvelles loix , exprimant les ces cas à plusieurs sociétés; celle de
mêmes regrets et montrant la même Lille étoit persécutée affreusement ;
douleur dans ce jour de deuil. . elle a rendu ses séànces publiques;
Nous avons été touchés de l'amour le peuple y a couru en foule , et ce
et de la confiance du peuple pour peuple qui , lavant , voulaient se por
les ecclésiastiques qui ont prêté le ter contre elle , s’est déclaré bientôt
Jserment, et nous avons été sur-tout son plus ferme appui. A Arras les
édifiés de la manière religieuse avec membres de cette société ont été,
laquelle ces prêtres citoyens ont rem je ne dis pas persuadés, mais con
pli leurs fonctions , dans une circons vaincus qu’ils couroient le plus grand
tance qui tenoit de près à la chose danger, on rend leurs séances pu—
publique. - bliques et les aristocrates sont ren-.
très dans le néant.
AMIS on LA CONSTITUTION.
M. Prieur. . A Châlens-sur-Llarne ;
Séance du 10 Avril. la société des amis de la constitution
'Après qu’un de messieurs les se étoit menacée par les écrits les plus
crétaires eut fait lecture des an— atroces , par des projets sanguinaires
nonces et adresses: sur la motion de et odieux; cette société a rendu ses
M. Six , il a été nommé des commis séances publiques , et ses ennemis ont
!aires pour compléter les réglemems été confondus.
de la société. M. Bot‘ssél. A Bordeaux, les ca
‘ M‘ Bonnecarœœ a annoncé qu’il lomnies les plus affreuses étoient land
venoît d'être ,trouvé dans la société cées contre la société des amis de la
une somme de 1925 livres qui étoit constitution; elle a eu recours à la
dans ses mains . partie en billets et publicité de ses séances , et le peu
partie en assignats, que le proprié ple a béni ses travaux. (Il a été
tairç pouvait la réçlamer. nommé des commissaires pour suivre
(185)
l‘affaire de Casse! auprès du comité M. Prieur. Voyez la candeur du
des ‘rapports de l’assemblée natio ministre; ce sieur Hubert n’étoit pas
nale.) ' même français ;et tous les citoyens qui
Un ecclésiastique. Je suis patriote , en ont quelques connoissances peuvent
et les prêtres m’ont été mon exis se présenter au comité des finances ,
tence civile; je réclame la protection pour vérifier les faits, ou"y ajouter._
de la société pour recouvrer mon
M. Robespz’crre. Quelqu’intéressant
état , je demande que la société veuile
que soit l'organisation de la marine ,1
nommer des commissaires pour suivre
et à laquelle je prends un intérêt pare
mon affaire au comité ecclésiastique.
ticulier. j'espère, néanmoins, que ‘vous
M. le président. C’est parmi ceux donnerez la priorité à une question
qui, parleurs travaux , ont assuré la
qui touche essentiellement à tous les
constitution, qui dissipentles malheurs
citoyens ,à la_nation entière , et non à
des hommes , que les victimes du des
une classe de citoyens; je dirai plus ,:
potisme doivent se réfugier. La 50
il n'y a pas un moment à perdre pour
ciété cherchera à vous faire Oublier
vos maux passés; elle se félicite de empêcher l’effet du vaste projet sou—z
mis à l’assemblée nationale ce matin ,:
pouvoir les adoucir pour quelques
par son comité de constitution; Le di-.
momens , en vous invitant d’assister
rai—je il n'y a pas une seule ligne , une
à sa séance.
seule phrase de ce projet, qui ne tende
( La société nomme des commis
àinfluenceràdétruire la liberté : vous
saires pour suivre cette affaire. )
allez en juger; voici l’article: les/“auc—
M. le président. Un très-grand rions du ministre de [a justice seront
nombre de députés ont cru voir d’éclairer les trz’âunaux sur les doutes
ce matin à l'assemblée nationale , que et difficultés qui pourront s’élever
l’on vouloit attaquer la constitution; dans l’application de la loi. Les
que l’on vouloit donner aux minis doutes qui s'élèveront , sont ceux qui.
tres une influence explicative de la résultent de tous les procès ; de-là le
loi; ce danger nous a paru menacer ministre aura le droit d'interpréter la
la liberté publique ; plusieurs de vos loi, et de les décider tous à son gré.
membres ont combattu avec force et ( La suite demain. )
courage. le projet du comité de cons
titution , et M, Robespierre, l’un ASSEMBLÉE NATIONALE:
de ceux qui l’ont attaqué avec le plus
Séance d’hier.
de chaleur . demande la parole. M.
Chabroud , l’un des membres de cette A l’ouverture de la séance M. Bon—i
assemblée ., a pris ce matin le fauteuil
che a communiqué quelques deman
à l’assemblée nationale. (On aplau des et congés. Les départemens qui
dit. )
ont choisi pour leurs évêques MMæ
M. Prieur. Je dois dire qu’un mem Gosseran et Charrier, membres de
dc cette assemblée a dénoncé ce ma l'assemblée , demandent avec instance
tin M. Hubert , nommé commissaire leur présence. L’assemblée, d’après
près du trésor public comme ayant l’avis du comité de vérification , leur
déjà fait une faillite. accorde le congé dcnÏŒ\/€Ëndé.
i
(134)
M. Bouche dit ensuite que M. Gla diciaire, demanderoîent une interi
'che , curé du département de la Gi prétation.
ronde , demande aussi la même fat—j M. Desmeuniers a soumis ensuite
weur. M. Glache n’a prêté aucun des iv l’assemblée le paragraphe suivant:
trois sermens exigés par la loi des ci de donner aux juges des tribunaux
toyens des fonctionnaires publics et de district , ainsi qu’aux juges de paix
des ecclésiastiques. Il s'est pourtant et de Commerce , tous les avertisse
muni d'un bout de consultation de mens nécesSaires de les reppeller à la
M. Guillotin, président du comité de régle, ainsi qu’à ladécence et à la
santé, qui porte que. l’air natalse— dignité de leurs fonctions, et de veil—
Toir 5012 à M. Glac/ze , pour dissszer ler à ce que la justice soit bien ad
un petit rhume et une enflure à la ministrée. '
çhem’l/e. . I M. Robè’spierre s’éleve contre cet
hi. Bouche ajoute que tout cela article, et dit qu‘il présente encoré
se peut guérir à Paris , et conclut de plus grands inconvénien's que celui
à l’ajournement de ‘la demande , d'hier. Il attaque et renverse les prin-‘
_aj0urné. ' cipes de la liberté; ne voyez—voué
_ Le tribunal de cassation , a dit un pas que vous donnez au ministre de
membre, devoit être réuni au pre la justice le pouvoir le plus illimité
mier avril , d’après vos décrets , et le sur les magistrats , et la faculté de les
conseil des parties , cesser les fonc Hétrir par les mercuriales les plus in
tions. Ges décrets n’étant point en justes , et les affrons les plus humio
core exécutés , je demande, aajouté liens? Sur qui, croyez-vous que
ce membre, que M. le Garde-des portera la censure? Sur les plus zé—
Sceaux y tienne promptement la lés , sur ceux qui rempliront le mieux
main , et que l'asspmblée nomme , dès leurs fonctions. Il ne fautpas s’ima
ce soir, deux hcommissaires pour as giner qu’un homme , parce qu’il est
sister à l’installation de ce tribunal. . .'i élevé au ministère , soit toujours. un
L’assemblée a adopté la motion. et modèle de patriotisme. Ne connoissez
a fixé à cet effet le 20 de ce mois. vous d’autre manière de rétablir
L’ordre du jour a ramené l’objet de l‘ordre, que le despotisme? On se
l’attribution du ministère de la jus traîne toujours dans l‘ormière des
tice. Le comité de constitution sen préjugés à l’ancien régime ; voilà
tant, par les différentes observations pourquoi le comité voit toujours le '
qui furent faites hier, tout le danger garde-des-sceaux comme devant ep—
qu’il y auroit de donner, au minis pesantir sa verge sur tous les magis
tre de la justice , la faculté d’inter trats; voilà la source des sophismes
préter les loix lui-même , propose en éternels qu’il vous présente; s'ils
conséquence la ‘rédaction suivante , prévalent, vous détruirez la cons,
que l’assemblée adopte sans discus titution, vous anéantirez votre proi—
sion. 50 D’ehtretenir une corres pre ouvrage.
pondance habituelle avec les tribu M. Mongin est d’un avis opposé. Il
naux et'les commissaires du roi, _à dit qu’il ne SPI‘fl nullement fâché de
40’De consulter le corps legislatif voir un' surveillant qui l’avertisse de
sur les questions qui , dans l’ordre ju: ses erreurs involontaires, et qu’il n’en
(185) r
remplira que mieux ses fonctions de et observations dont il les croire sur!
juge . auxquelles la confiance publi ceptibles.
que l'a appelé. 7°. De rendre c0mpte à la légis-‘
M. Regnault de S. Jean d‘Angely lature au commencement de chaque
observe que les 5000 Juges du royau session, des abus qui auroîent pu
me deviendroient bientôt les tyrans s'y introduire.
kdu peuple , s'ils n'étoient surveillés , 8°. 11 y aura près du ministre de
et demande la permission d'appuyer la justice trois gardes et un officier
d'un exemple son opinion. Un homme qui veilleront sur le sceau de l'état.
né dans une classe peu fortunée se Les secrétaires du roi du grand col
trouve lésé par un magistrat; sa voix lège sont supprimés; sont pareille—
est trop foible pour se faire entendre ment supprimés les officiers en chan
par les tribunaux ; s‘il s'adresse au cellerie , à l'exception de deux huis
ministre , dont la correction sera une siers, lesquels seroient près la per
sorte d'intermédiaire entre l’accusat— sonne du ministre à l'audience du
tion criminelle et la tolérance des fau sceau. et pourront exercer auprès
tes magistrales , quel avantage n'en du tribunal de cassation.
résultera-t—il pas pour les citoyens? M. Biausst, sur ce dernier article
M. Goupilprésente les mêmes idées ne vouloir pas que le garde des sceaux,
que M. Mongin, en ajoutant que les [le mire 011 tout autre citoyens eus
avis du ministre seront donnés d'une sent des gardes à leur suite. Mais.
manière douce, et que s'ils n’étoient sur l'observation qu'on lui a faite que
pas tels, il s'en feroit justice en les le garde des sceaux portoit toujours
mettant sous les yeux du public par la av:c lui le sceau qui lui émit confié ,
voie de l’impression. il n'a pas insisté sur sa réclamation ,
et ainsi a fini l'attribution du minis
M. Pétition parle aussi pour l’adop
tère de la justice.
tion de l'article ; il demande seulement
M. Desmenniers a passé à celle du
qu’on en supprime ce qui, en termes
ministre de la guerre , et l'assem
trop vagues , est relatif aux monitions
blée a décrété ce qui suit :
sur la décence à 'observer par les
1°. Il aura la surveillance et la di
juges,
rec1ion des troupes de ligne et des
' M. le rapporteur adopte l'observa troupes auxiliaires qui doivent rem
tion, et l'article est décrété avec le
placer les milices.
changement. 2°. De l'artillerie. du génie , des
Les articles suivans ont été ensuite fortifications , des places de guerre
adeptés sur la simple lecture du rap et des Officiers qui y commanderont,
porteur. jainsi que tous les officiers qui com
6°. De transmettre au commissaire manderont les troupes de ligne et
du roi près le tribunal de cassation , les troupes . auxiliaires.
les pièces et mémoires concernant les 5°. Il aura également la surveil-‘
affaires qui leur auront été déférées , lance et la direcrion des mouvemens
et qui seront de nature à être portées et de l‘emploi (les troupes de ligne
à ce tribunal ; d'accompagner ces contre les ennemis de l'état, pour
pièc:s et mémoires d'éclaircissemem -, la. sûreté du royaume; ainsi, que
(186)
pour la tranquillité extérieure , mais de M. Hubert, et prévient l’assem-‘
en se conformant .\strictement dans blée que ses intentions , en dénon—
le dernier cas aux règles portées çant le mauvais choix du ministre des
par la| constilution. finances , ont été pures désintéres
4°. Il aura en outre la surveillance sées et.exemptes de toute jalousie. '
et la direction de la gendarmerie na L’assemblée a repris l'organisation
tionale , mais seulement pour les com du ministère , et elle a décrété , ainsi
missions d’avancement, la tenue et qu'il suit , l‘attribution du ministère
la police militaire. des affaires étra ngères;
5°. Il sera chargé du travail sur 1°' La corrrespondance avec le
les grades et avancemens militaires ministres résidens ou agens que le
et sur les récompenses dues suivant roi enverra ou entretiendra auprès
les loix, à l'armée ainsi qu'aux em des puissances étrangères.
ployés de son département. L’art. II 'et 111 ont été aiournés.
60.. Il donnera les ordonnances pour Ils étoient ainsi conçus : 2°. il rap-‘
la distribution des fonds de son dé portera au conseil et dirigera ce qui
partement et il En sera responsable.. sera relatif aux négociations avec les
70. Il présentera chaque année à puissances de l'Afrique et au—delà
la législature , l'état détaillé des for du Cap de Bonne-E5pérance.
ces de terre, et des fonds employés 5°. Il suivra et réclamera l'exécui
dans les diverses parties de son dé— tion des traités.
partement : il indiquera les écono 4°. Il surveillera et défendra au
mies , dont cette partie seroit sus
dehors les intérêts politiques et com
ceptible.
merciaux de la nation françoise.
On a lu une lettré du président de
5°. Il sera tenu de donner au corps
la section de la Grange -Battellière ,
législatif les instructions relatives aux
qui demandoit l‘agrément de paroître
affaires extérieures dans les cas et aux
demain soir à la barre , pour y Faire
époques déterminées par la constitu
lecture des procès-verbaux de l’ou
tion , et notamment par le décret sur
verture du corps de Mirabeau, mais
la paix et sur la guerre. '
sur l’observation que l‘on a faite ,
que ces procès-verbaux étoient im 6°. Conformément au décret du...?
primés, l’assemblée a regardé comme il rendra, chaque année à la législa—
inutile d’admettre la députation. ture, un compte détaillé et appuyé
Un secrétaire et ensuite communi de pièces justificatives de l'emploi des
qué deux lettres. La première est de fonds destinés aux dépenses publiques
M. Hubert nommé à l’une des com de son département.
mission de la trésorerie et dénoncé 70. Tous les ministres seront mem-‘
banq‘neroutier , indigne de la con bres des conseils du} roi, et il n'y
fiance publique. Par cette lettre M. aura point de premier ministre.
Hubert dit qu’il est prêt à se justifier 8°. Les ministres feront arrêter au
et qu‘il soutiendra avec courage l'as conseil d’administration les proclama
saut que lui livre la calomnie. tions relatives à leur département,
La seconde est de M. Clavière. Ce— savoir : celles qui sous la fozme d'iris
lui-ci persiste àétre le dénonciateur lructions, prescriront les détails né;
..
(187)
Cessaires , soit à l'exécution de la loi , Les passion: au rebour (de la sa?
soit à la bonté et à l'activité du ser gosse) ne sont que bonds et vo
vice. Celles qui ordonneront ou rap lées , accès et recès fiévreux de
pe'leront l’observation des loix, en folie , saillies et mouvemens vio
cas d'oubli ou de négligence : celles lens et téméraires , excindnnmr
qui, aux termes du décret du conf anima facilz‘us, quàm tempe-j
plément des corps administratifs , an mntur. (CHARRON, de la Sagesse,
nulleront les actes irréguliers , ou liv. Il , chap. I. )
suspendront les membres des corps A Paris , chez CHAMPIGNI , imprimeur
administratifs. Jibraire , rue Hautefeuille . n° 36,
Après tous ces articles décrétés, et se trouve chez les marchands de
l'assemblée et passé au titre qui con? nouveautés , 1791 , in-80 de 77 Pa-.
cerne les conseils , et adopté les sui— ges ; prix 1 liv. 4 sous.. '
vans:
10. Il y aura un conseil intime, L'auteur de cet ouvrage, rempli
composé du roi et des ministres. 2.0. d'ardeur pour la réformation des
il sera traité dans ce conseil de l'exer— mœurs, écrit avec raison que les
cice de la puissance royale donnant jeux doivent faire l'objet le plus im
son consentement , ou exprimant le portant de la surveillance des muni
refus sur les décrets de la législa— cipalités, Il nous offre dans cet essai
ture, sans qu'à cet égard le contre le résultat d'un rapport très-éteyda
seing de l'acte entraîne aucune res— fait a la commune de Paris , et qui.
ponsabilité. doit être'livré à l'im'pression. l
5°. Seront pareillement discutés On s'est proposé particulièrement
dans ce conseil, les invitations au dans ce repport , de déterminer ce
corps législatif de prendre en consi qu'il faut entendre par jeux déten
dération les objets qui pourront Con dus , d'examiner les moyens de dé
tribuer à l'activité du gouvernement couvrir avec certitude, les maisons
et à la bonté de l'administration. . . . où se tiennent ces jeux , enfin d'as—
les plans généraux des négociations signer les peines '_à prononcer contre
politiques.. .. les dispostions géné— les délinqunns. '
rales des campagnes de guerre. . . . 4°. On entend par jeux défendus , outre
les actes de la con espondahce du roi les jeux de hasard , principalement
avec le corps législatif seront contre tous les jeux dont les chances sont
signés par un ministre. . . . 5°. chaque inégales , et qui présentent des avan
ministre contre-signera la partie de tages certains à l’une des parties au.
ces actes relatifs à son département. préjudice des autres, ce sont les pro
Le grand nombre de décrets nous pres expressions de la déclaration du
fait renvoyer la suite. premier mars 1781.
Quant à la manière de découvrir
LITTÉRATURE , ANNONCES , etc. avec certitude les maisons de jeu , on
ESSAI sur les jeux, dédié au conseil est réduit à s'en rapporter aux re
général de la commune de Paris, cherches des commissaires et des au-1
par J. CHARON , officier municipal, tres bons citoyens , et seulement au
avec cette épigraphe: l concours des laquais , des carrosses et
(188)
des chaises , ou à la rumeur publique", dans l'abyme de la dernière mi:
ou au témoignage des voisins. On voit sère.
avec peine dans ces mesures , un es»
pionnage permis , encouragé , sou PROJET de décret, pour mettre les
doyé. huissiers et les sergens dans l’im
possibilité de souffler les exploits
Par rapport aux peines à pronon
et significations qr'ils sont chargé:
cer contre les délinquants, on ne
de faire. Proposé par M GOBEI.‘
croit pas pouvoir mieux faire que de
fils , citoyen du département de la
renouveller les anciennes ordonnances
Marne, et mainænànt avoué prés
de nos rois contre les jeux. Elles sont
des tri6unaux de district du (lé
pleines de sagesse et d'une sévérité
paræment de Paris.
effrayante.
Sous l’ancien régime. on comp L’assemblée nationale , considérant
toit à Paris sept à huit tripots to que l’habitude qu'un grand nombre
lérés, et une vingtaine , tout au plus ,d'huissiers et sergens avoient contrac
d‘autres tripots continuellement pour— 'tée de souffler les significations extra—
judiciaires iqu‘ils étoient chargés de
suivis par la police , et il existe au
jourd'hui, dit l'auteur, plus de 3000 Faire, étoit un. des plus grands fléaux
repaires , où, jour et nuit , le crime de l'ordre judiciaire ancien; consi
tient ses assises. Le palais-royal seul dérant qu'elle ne peut prendre des
contient plus de 100 tripots. Les mar mesures trop sévères ,1 pour que le
chands qui ne font point un peu de nouvel ordre des choses ne soit pas
commerce cèdent une petite partie déshonoré par de tels brigandag65,
du terrein, que dans cette enceinte a décrété et décrète ce qui suit:
on paie à la ligne et au pouce , 72 litre premier. Disposition pour les
pouces de terre et d'air sont payés 50 campagnes.
livres par heure ».
ART. I. A compter du jour de la
« Au moindre cri , à la moindre
publication du prñsent décret, tous
rixe , les Spectres repoussans , qui
huissiers ou sergens, chargés de si
s'amoncèlent dans ces antres vouées
au désespoir , se répandent dans le
gnifier des actes extrajudiciaires , quel
jardin et sur-tout près des boutiques.
qu'ils soient , seront tenus indépen
Ils grossissent le nombre des curieux,
damment de la copie destinée à la
partfie à qui la signification sera faite.
dévalisant les disputans , et rentrent
de faire une autre copie semblable .
dans leurs cavernes,foù s’ils changent
sur papier libre , qu’ils remettront au
de théâtre , ils ne changent point de
secrétaire-greffier de la municipalité
rôles :2.
du lieu où sera domiciliée la partie
Cet ouvrage fait honneur au cœur à qui l’acte ex;rajudiciaire devra être
et à l'esprit de l'auteur; il est rem signifié, ou à un des officiers muni
pli de traits curieux et intéressans , et
cipaux, en l'absence du secrétaire
mérite d‘être répandus dans la so
greffier. '
ciété , pour y répandre cette horreur
H. Le secrétaire-greffier. ou l’of—
SI nécessaire de ces jeux , qui pré- ' ficier municipal à qui l'huissier s’a
cipitent tous les jours des victimes
dressera en son absence, mettra sur
(189)
l’orignal de l’acte extraiudiciaire son nicipal. et dans ce cas toutes les
reçu en ces termes ; j’ai reçu copie parties intéressées sont averties : si
du présent , à. . . . ce. . . . et signera. elles se; réunissent pour demander la.
Ill. Le secrétaire-greffier sera tenu remise de la copie déposée au greffe
dans le lendemain au plus tard, du de la municipalité , elie leur sera
jour où il aura reçu la copie dont il faite en en donnant décharge comme
est parlé ci-dessus, d’avertir celui où il est dit en l’art. VI , pour ceux qui.
celle à qui elle sera destinée, qu’il sauront signer, et en apellant dent
a reçu copie d’une signification qui témoins pour ceux qui ne le sauront
l'intéresse. pas; dans le cas où toutes les par
1V. Dans le cas où ce seroit un ties ne se réuniroient pas pour de
officier municipal, qui en l‘absence mander la remise de la copie dé—
du secrétaire-greffier auroit reçu la p05ée au greffe de la municipalité , elleÏ
copie de la signiffication, il sera tenu ne pourra être faite’à aucune d’elles'
de la remettre dans le jour au se séparément; mais elles pourront en
crétaire-greffier, qui avertira la par prendre communication et copie à
tie intéressée et l'enregistrera , ainsi leurs frais chacun à leur égard , qui
que celles qui lui seront remises cli leur sera délivrée parle secrétaire
rectement sur un registre à ce des greffier , sur papier timbré, moyeni
tiné , et qui n’aura pas besoin d’être ment un salaire qui seraïde cinq sol!
timbré. pour toutes copies sur une demiè
V. Si la personne avertie par le feuille , de '8 sols pour toutes copie:
secrétaire-greffier, n’a pas reçu de sur une demi feuille de petit papier ,
l’huissier la copie sur papier timbré et de 12 pour toute copies sur une
qu’il doit lui remettre aux termes de grande feuille, non compris le papier,
la loi, elle pourra exiger du secré V111. Dans le cas où les parties à
taire greffier la remise de la copie qui une-même signification extrait!
sur papier libre qu'il aura reçue de diciaiœ sera faite, seront domiciliées
l'huissier , sans préjudice de l’inscrip dans l’étendue de différentes muni-—
tion de faux , s'il y a lieu. cipalités , il faudra indépendamment
des copies pour les parties, autant de
VI. Le secrétaire greffier sera tenu
de faire cette remise, et s'en fera
copies sur papier non timbré qu‘il
donner décharge par la partie, en y aura de municipalités différentes .
marge de l’inscription de la copie sur et l’huissiertirera un reçu dans cher
le registre , appellera deux ’ témoins que municipalité,
qui attesteront sommairement} en
Titre I]. De: dispositions pour les
marge de la mention dudit'registre
wih’es.
que la mentionnée a été remise en
leur présence à la partie intéressée. Art. 1. Toutes les formalités énono
Vil. Dans le cas où la signification citées dans le titre précédent , seront
du même acte extrajudiciaire seroit observées dans toutes les villes où il
fuite à pluiieurs personnes domiciliées n’y a pas de commissaires de police
dans la même municipalité , il'suffira établis dans différens quatiers. ’
de remettre ’une seùle copie au se II. Les mêmes formalités seront ob—
crétaire greffier où ‘a un officier mu serrées dans tomes celles ou il y aura
(190.);
des commissaires de police . avec cette les cas la date de la signification 50
différence que les huissiers remettront comptera que du jour du reçu.
la c0pie, exigée dans le titre précé II. Dans le cas où une même signi=—
dent , au commissaire de police du fication aura été faite dans l'étendue '
quartier où la partie à qui la signifi de plùsieurs municipalités , ou dans
cation sera destinée , habitera. Si la diffirens arrondissemens de commis
signification est faite à plusieurs parties saires de police dans les villes , si
domiciliées dans l'arrondissement de l'huissier n’a pas pris de reçus
différens commissaires de police , dans toutes les municipalités et de
l'huissier remettra une’seule copie sur tous les commissaires de police ,.
papier libre , au commissaires de cha la signification et les jugemens ,
que arrondissement. même des juges de paix en dernier
III. Le commissaire de police don ressort dans les villes , ne seront va
nera son reçu de cette 00pie sur l'ori lables que vis-à-vis des parties dans
ginal de la signification. . la municipalité ou par le commissaire
IV. Il l’enregistreur sur un registre de police desquelles les reçus existans
qu’il tiendra à cet effet, et se con sur la signification , auront été don:
v
formera pour l'avertissementà donner nés.
à la partie ou aux parties intéresées Toutes les nullités ci-de‘ssus et
et pour la remise à leur faire de la celles exprimées aux articles suivans
Copie qu'il aura reçue , à ce qui est seront couvertes; si on ne les Oppose
ordonné dans le précédent titre pour pas dès le premier acte de la procé
les muicipalités des campagnes , et dure. On ne pourra les cumuler avec
dans le cas où il y auroit‘ des copies le moyen du fonds, autrement les
à délivrer à des parties_qui ne se se— tribunaux n’y auront aucun égard
raient pas accordées pour se retirer en jugeant. v
en commun , il sera alloué , nonobs 111. La simple copie, sur papier
tant le papier timbré , au commissaire libre, du corps de la signification exq
de police 6 sous pour toutes copies sur [ra—judiciaire suffira. Si cette signi—
une demi feuille , 10 sous pour toutes fication est accompagnée de copie de
copies sur une feuille de petit papier , titres, de jugemens , ou de pièces,
15 sous pour toutes copies sur une quel qu’elles soient , il n'en sera pas
feuille de grand papier. laissé copie au secrétaire-greffier , ou
au commissaire de police.
Titre 11]. Dispositions communes IV. Si le secrétaire—greffier, l’ofa
aux campagnes et aux villes. ficier municipal, ou le commissaire
Art, I. Toutes significations extraju de police à qui l'huissier présentera‘
diciaires sur l'original desquelles le la copie susdite , sont pare‘ns en ligne
reçu prescrit par les articles précédens directe à quelque degré que ce soit,
ne se trouvera pas , seront nulles, et jusqu'au troisième degré enligne
ainsi que les poursuites et jugemens collatérale , de la partie ou d’une des
qui s'en suivront , même ceux en der parties à la requête de qui la signi—
nier ressort des juges de paix des villes, fication sera faite , ils seront tenus de
que dans ce cas les tribunaux de dis le déclarer à l‘huissier, lequel dans ce
trict pourront annuller , et dans tous cas remettra ladite copie ,\ dans les
‘
(191) '
municipalités où il n'y aura pas de due , ne l’exerce pas aussitôt que la:
commissaires de police , à un mem nullité lui sera 0pposée.
bre de la municipalité, qui ne sera VI. Les secrétaires - greffiers des
point parent de la partie pourlaquelle municipalités, chargés de signifier les
l’huissier agira, et qui avertira lui citations devant les juges de paix ,
même la partie intéressée , après avoir ne seront pas retreints aux formalités
déposé la copie au greffe de la com— cidessus.
mune. Il yeillera ‘à ce que le secré
VII. Dans le qas où des huissiers ,
taire-greffier ne refuse pas communi
aux termes des decrets précédens,
cation et même remise de cette copie 1
, feroient ces citations au refus des se
dans les cas déterminés. Dans les mu- l
crétaires—greffiers , ils seront astrints
nicipalités où il y a des commissaires
aux formalités par le présent décret,
de police , l’huissier , si la partie ou
et les jugemens en dernier ressort
l:une des parties pour lesquelles il ins- ‘
des juges de paix, même des campa
trumentera, est parente aux degrés
gnes qui n’auroient pas eu égard aux;
ci—dessus, du commissaire de police ,
nullités résultantes de leur inobser
du domicile de la partie adverse, re
vation , pourront être annulés par
mettra , sur la simple déclaration du
le tribunal de district , sans qu‘en au.
commissaire de police , la cepie sur
cun cas et sous aucun prétexte, il
papier libre à tout autre commissaire
puisse connoltre du fonds des contes-_
de police du quartier le plus voisin ,
tations! à peine de forfaiture.
et non parent de la partie qui fera
signifier.
Les copies sur papier libre que les
huissiers sont tenus de laisser aux se
V. Si un secrétaire greffier , un
crétaires-greffiers des municipalités
officier municipal, ou un commis
ses campagnes , et aux commissaires
saire de police reçoivent copie d’une
de police des villes , passeront en taxe
signification extrajudipiaire , faite par
pour le quart de la copie sur papier
une ou plusieurs personnes dont ils
timbré.
seront parens aux degrés limités dans
l‘article IV ci-desus , sans avoir clé SPECTACLES.
claré à l‘huissier la parenté qui existe
entr'eux et sa partie , la signification Nous avons eu plus d’une fois oc
sera nulle et tout ce qui aura suivi, casion de faire remarquer la justesse
même les jugemens en dernier res de discernement des directeurs de
sort des juges de paix des villes , et ce spectacle; la pièce jouée hier sous
les secrétaires—greffiers . officiers mu le titre imposant de l'Ecole des Pré—
nicipaux ou commissaires de police , tres , est une nouvelle preuve de leur
qui faute d’avoir fait cette déclara sagacité... C’est dire suffisamment
tion. auront occasionné la nullité de qu'elle est tombée à plat.
la signification en seront garans et Un. but louable , des intentions
responsables en leur nom; Cette ga pures, de bons principes n'ont pu
rantie sera jugée par les juges de paix la préserver du sort que lui prépa
ou de district, suivant l’intérêt qu’elle raient un style commun, des redites
présentera. Elle ne sera pas accordée , sans nombre , des scenes incohéren
si celui gui prétendu qu'elle lui est tes, et en général une mauvaise fac
(192)
turc qui dénote une ignorance com sentations , dont il destine une partie
plette de la sceneL au soulagement des [victimes infor
On ne peut que louer le motif de tunées , qui ont survécu à des époux ,
l'auteur, qui a été de présenter un à des frères morts dans la fatale ca
pasteur vénérable , l’appui de ses tastrophe de Nancy , et l’autre aux.
paroissiens, le consolateur du pauvre, incendies de Limoges. C’est ennoblir
et le conciliateur des familles. Mais les talens que les employer ainsi! '
lorsqu’on et défis donné d’aussi bonnes ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE,
écoles aux pères , aux mères, aux
12 avril, Nep/lté , et le ballet de
femmes, aux maris, aux bourgeois,
Psyché.
risquer d’en donner une semblable THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 12 avril,
aux prêtres, c'est s’exposer à s’y‘ la Gouvernante , en 5 actes . en
faire renvoyer soi-même. vers.
Nous invitons madame Ronlzean à L’Ecole des Prêtres, en 5 actes, en
se défaire de sa manière chansonnante. prose. '
Le talent de M. Manne! chargé du THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE E'!‘
rôle du Prieur, et le comique de LYRIQUE , 12 avril, au bénéfice des
M. Beaulz'eu qui jouoit l’Engburth‘, pauvres , les deux Contrats , comédie
ont échoué contre l'écueil de rôles en 1 actes: les Vœux forcés , drame
maltraités. en 2 actes : le Mari corrigé, opéra
Mais puisqu’il est ici question de en 2 actes.
ce comédien Original . nous croirions AMBIGU COMIQUE. 12 avril, les Chas—
priver les ames sensibles du plaisir seurs et la Laitierc: la Clochette,
d’apprendre un beau trait, si'nous le Don’r; du village.
passions sous silence que cet acteur. DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
intéressant sous tous les rapports , 12 avril, Ia’Corwalescence du Roi ;
va à Me!z donner plusieurs repré le Retour du Champ de Mars.
.'1 .
. Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.)
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL: v
celui de ses dettes particulières. 'turés Sur les canaux,’ un droit i‘;“uî‘
l\lais de l'autre part, les pétition perçu au profit de la nation, pouf!
naires en réunion disent : par tous voire ‘aux frais d'entretiens 'des’dits
‘ ses travaux , par tous ses décrets, l'as canaux et au remboursement ‘des-sôr‘ii
semblée a annoncé que son vœu le mes empruntées pour leur confection?
plus cher étoit de faire disparoitre pour La plupart des fonds empruntés p‘âr
toujours de la France cette diversité
les pays d’état ont servi 'auxlbesoins
'de régime , de droit , de dén0mina— de la nation , jugez—en’paria'b‘ob
tions, qui rendoit une partie de la duite du'gouvernement ; il "ét‘0ît si
nation'étrangere à l‘autre; ce ’qui convaincu de la destination de‘cès
‘ étoit un levain perpétuel de haine et emprunts que , pour aidèr Ëà'lès‘rein
‘de jalousie; elle a annoncé qu’elle boutser , il cédoit annuellement à la.
vouloit que tous les Français compo Bourgogne. les droits d'octrois de‘la
sasse_nt désormais une grande famille Saôt‘1e ou une portion sur les crues
“soumise aux mêmes loix, régie par de sel ; au Lànguedoc, 'une‘sOmme
une même administration : pour y de 1,693 'mil’le ' livres par àn, :à “la
’parvenir, elle a obtenu de tous les Bretagne , une de 760 milledivrés.
'pays d'états , de toutes les provinces ,
N’étoit-ce pas reconnoitre Izi partiq’u‘ïl
de tous les cantons , le sacrifice absolu avait eueïà l’emploi de ces empru‘nt‘s?
des privilèges dont ils jouissoient. ' En rentrant'en possession des droits
Quelques-uns de ces pays , en ap et des impositions àliénéès_ p‘endarit‘la
’ portant à la masse commune une augn paix en faveurl des pays d‘états, "la
"Ïnentation de revenus et de ressour nation et contracté l’obligation de ‘se
' ces, y apportent aussi une augmen charger de leurs dettes; ce poids de
leurs dettes se trouve allégé Pàr1'u
tation de dettes _, seroit-il juste de les
' payer ces premières , et de les laisser nion de leurs moyens et de leurs res
, sous le poids des secondes. D’ailleurs, sources , *par l‘abandon de tous leurs
'la réunion de leurs dettes à celles de effets actifs , de toutes leurs propriétés
" l’état n”en accroît pas la muse de plus publiques, mqbiliaires et imn‘xobiliaii‘es
de deux à deux et demi pourcent, Veudriez-vous encore pour‘ces pr'o
' et leur association au support de le vinceè l"ancien"régime qui les sépàrbit
dette‘ générale en allège le fardeau de vous . àu”lieu‘ du‘ nouireäu 'cÏui les
" de 18 à 20 pour'Ceut , dans t0us les en ra'Ppr60he ,"et’ÿui , par l‘idëntité
autres départemens. » d’intérêts ,' vous montre en leuEs”ha
En effet, si le total de leurs det— bit'ans ‘dès‘ frères ,‘ "dbs amis “et non
tes s’élèveà environ 149 millions , l‘in pas deè‘riVaux. .
’ térêt annuel n'en est que d’en'viron En ’ad'mèttànt’ le" üv‘c‘räex‘ù‘e‘nt ' Sur
5,743,00olivres, et le rembàutsement chèque département ‘de la'porti’on‘de
au dniei- V20 n'exigeroit que 115
dettesf"qüe les commi5saires-liqu’îfln
tëursî’c‘roiront'leur,'äppartenir '; queïde
millions environ.
Mais ne seroit-il pas juste de dis Plaintes v0us allez'fài're àait‘re, que
traire de ces dettes ce qu'il en a, d’énflet‘ni5 nôuv‘ea’ux vousafiiè‘llé2 à
coûté pour tous les canaux et travaux Votre e6n‘stituti‘ort.’
d'utilité générale et publique ? ne 'Que répondrez-vous ' aux dépà'rte
’ peut-on pas établir sur les effets voi mens qui se diront étrangers ensem
(204)
’ qqu‘unts, étrangers a‘ leur emploi, proposé de porter , sur le compte de
étrangers à leur utilité? la nation entière: les dettes de pays
Que répondrez-vous sur-tout aux d’état: l’avis du comité a été vivement
plaintes des départemens qui, pour combattu par M. Legrand , et soutenu
achever de se former , auront été par MM. d’André, Bouche, Eo'ssi,
obligés de prendre une partie de leur St. Martin ; mais ils n’ont rien dit qui
arrondissement dans des provinces qul n’eut déja été discuté par le rappor—
n’étoient pas pays d’états? teur, et sur lequel l’assemblée n’ait
Sera-t-il juste d'associer ces derniers
déja pris un parti. L'article premier
venus au payement d'une dette à la' aété décrété en Ces termes :
quelle ils n’auront pas participé? Ne AART. I. Il sera incessamment pro:
les sortira-bon d’une province sans cédé à la liquidation des ci-devant
dette que pour les incorporer dans pays d’état, qui doivent à la charge
un département endetté? de la nation.
' Et si pour satisfaire à la justice , L’article Il r’tablissoit une distinc
vous ordonnez de soustraire les nou tion dans les dettes des pays d’état ,
veaux incorporés au payement des que .M- Nogaret trouvoit absolument
dettes qui leur sont étrangères , quel injuste, prétendant que toutes les
embarras pour les administrateurs, dépenses de ces pays ont été faites
que de germes de querelles et d’ini par la nation, qui en augmente sen
mitiés entre les administrés, quelle siblement son commerce. M. Des
complication dans toutes les opéras tourmel s’est joint à lui; la discussion
rations ? . est fermée d’après une observation
Enfin, après avoir élevé leurs charges de M. Vérnière. Mais.MM. Dapdré ,
et leurs contributions au niveau des Lachaise, Folleville,Sinetti, Latteux,
vôtres, vous ne pouvez pas les assujétir viennent entraver la délibération par
encore à des charges particulières , des demandes incidentes, relatives
vous rompriez à leur désavantage cette les unes à leur pays, les autres à
égalité que vous réclamiez vainement leurs municipalités, et tous préten
sous l’ancienne administration et que dent qu’ils ont empruuté pour le
vos lois vous ont garantie à tous. plus grand bien de la nation :le rat} -
M. le rapporteur, après l’examen porteur s'en défend, sur ce que pas
le plus sérieux des raisons de l’un et un d’eux n’a donné de mémoires au.
l‘autre parti , a cru que la tranquil— comité , c'étoit en dire assez pour les
lité publique ,k la, facilité de l’assiète y fairefrenVOyer. Et l'article Il a été
des contributions,leur_ allégement pour décrété ainsi qu’il suit : ' ' ,
le peuple et la sûreté des perceptions. Il. Seront réputées dettes des pays
exigeoient qu’en oubliant les erreurs d’état, à la chargede-la nation , toutes
ou les torts du régime ancien , on le celles qui ont été autorisées dans les
suppléât en tout par ce régime uni formes ci-devant présentées et usi—
forme, fraternel et amical dont les 'tées dans les différentes provinces ou
principes étoient dans le cœur des communes lors de leur réunion aux
représentans d'un peuple de frères ,. différentes parties du royaume.
et dont les effets devoient naître de ' 1H. Les ci—devant trésoriers du pays
leurs décrets : il a en conséquece d'état , feront remettre sans délai aux
( 205 )
commissaires nommés parles dépar tous les intérêts privés; c’est déta-i
temens desdits pays , en exécution du cher les individus de la masse gêné:
décret du 22 décembre, un état exact raie pour les concentrer dans des par
desdites dettes et des intérêts qui leur ties isolées, c'est faire , de la grande;
sont alloués, et lesdits commissaires machine . dont toutes les parties doi
seront également tenus de certifier vent concoumr au mouvement gêné—1
lesdits états , et de représenter les mi, un alliage mesquin de petites fé
délibérations , titres et pièces qui ont dérations , qui se tirailleront conti-‘
autorisé les emprunts. nuellement les unes les autres, et qui ,‘
IV. Les porteurs de contrats surles par leurs mésintelligences intestines ,
chevant pays d’état, seront obligés et leur peu de raccord dans l’ensem-_
ble , finiront par ruiner l'édifice.
de les représenter à la direction de la
liquidation , dans le délai de trois ' Chaque département, maitre de la.
mois , et ne seront admis à en toucher quotité de l'impôt particulier , chaque
les intérêts qu'après la liquidation. district, maître de sa répartition par
V. Les interêts desdites dettes ainsi municipalité; chacun taxant et oppri
vérifiées et constituées , seront payés mant à son gré , le malheureux ad
aux mêmes caisses que les diverses ministré auroit trente tyrans pour un;
rentes constituées sur l'état , et les et continuellement forcé de se dé
créanciers de ces dettes jouiront , fendre , et enfin subjugé , il gemireiç
comme ceux de l'état , de la faculté et regretteroit ses anciens Fers.
de faire reconstituer leurs créances hQue signifie, en fait de dépenses,
sur leur famille. de taxes , d‘impôts , ces ridicules dis
VI. En conséquence des articles tinctions de champêtre: et d’urbaz’
ci-dessus, toutes les propriétés , tant ner? Qu'importe ou l'homme habite,
mobiliaires qu‘immobiliaires apparte dès qu'il est en France. N’est-il pas
nant aux ci-devant pays d’état , à titre citoyen du même empire? Où qu'il
collectif , seront déclarés domaines soit , ne ressent-il pas les secours de
nationaux. par-tout ailleurs? Peut-on croire en
core qu'on grevera impunément une
LITTÉRATURE , ANNONCES, etc. masse de citoyens, dans une partie
du royaume, 3ans que ceux des au— .
Extrait d’une lettre sur le décret
tres parties ne le ressentent égale
des dettes de: villes, et sarcelles
ment.
de la ville de Lyon. ’
Ce sont ces petites idées qui ont
Prétendre, avec des impôts natio faitle malheur de la France; il ne peut
naux et‘généraux , mettre des impôts rien y avoir de partiel dans une rua
locaux, des impôts urbains , des sous chine bien organisée; le moindre
additionels (1); cette vicieuse ressour choc , la moindre altération dans une
ce de l'ancien régime; c’est d'un mot partie, doit rendre incessamment à
renverserles principes d’unité, récréer toutes, la comm‘otion et l’altération
toutes les distinctions particulières ,
qu'elle a reçue. Soutenir que le _mal
ne sera pas toujours aussi rMiiprd-,
(r) Vide le décret sur les dettes que et aussi prompt que je l’indique ,
des villes,- du 29 mars dernier. c'est soutenir que le bien même ne
(206)
> 'doir être que partiel, et ne sauroit se charges , leurs ressources, leurs‘
propager qu’à la longue; c'est tenter ‘moyens, ce que leur rendaient les
de prouver que cette fédération octrois , ce dont elles sont privées par
universelle, ces, secours prompts et leur suppression. Lyon a débuté par
r_nutue,ls.qu‘on se promet, et qu’on a remettre son état de situation; et cet
droit d’attendrefl ne sont que de état contient toutes ces choses , la ré
' belles illusions ;' c’est paroître crain— ponse
justifieàses
toutes ces sur
créances demandes. Lyon
l’état, prouvev
dre l’esprit public, ou vouloire faire
renoncer à lui. Il n’y a que l’ignoqu‘elle doit 55 millions. y compris une
rance, qui ne vo1e pas a que: tout année d‘arrérages à ses créanciers,
cela tend; ou que le crime . qui et que beaucoup de ceux—ci n’ont que
cherche à nous étourdir sur les mal cela pour vivre. Cette ville a dit,
heurs qui peuvent en résulter. écrit et publié, par la voie de ses
Chez des hommes libres et égaux, députés , .
il ne faut qu'un impôt général et 1°. Que le seul impôt direct qu’il
qu’un dépense commune; toute au. y a eu jusqu'à présent sur les citoyens
tre manière d'opérer, multipliera les de Lyon, non propriétaires , c'est-à
dire les
administrateurs, les enorgueillira et mille ä , que
livres; ne selesmontoit qu’àd‘in—
vingtièmes
rendra injustes; compliquera l'ad
ministration, et rendra les détails dustrie n’en étoient que la sixième
obscurs et bientôt inintelligibles , sé partie , et que le total par conséquent
' parera les intérêts , relâchera le lien
ne faisoit pas cent mille écus: que ,
social, et rédivisera le royaume en
l’année d’avant la révolution,yayant
despote et en Opprimés. dix mille livres de non—valeur sur les
Mais , écartons pour un moment basses Cottes qui étoient restées à
ces noirs présages, on peut encore payer , ce rejetsur les autres fit jettep
nous en garentir, s'il est vrai que les
les hautscris, sans empêcher 'qu’il n’y
réformes ne soient pas quelquefois eût 25 à 26 mille personnes au pain.
plus difficiles que les institutions de l‘aumône. _
“mêmes. Revenons à Lion. ' 2°. Que tous les impôts indirets,
D'abord, j‘ai cru le mal de cette réduits en impôts personnels , et les
ville extrême; il l'étoit en effet; mais derniers état aux premiers comme un
dans le genre de celui de l’état , tel est à vingt, le peuple, les ouvriers}
lement grand, que c’est dans sa gran payant autant et plus de ces sortes
deur même qu’est sa ressource ou son d’impôts indirects , mis sur les objets
impuissance : car c’est ici la même de consommation et de première né
chose. Le décret sur la situation et les cessité, que les gens aisés qui fati—
besoins des villes, m’avoit tellement guant moins , et qui ont des ressour
affligé , que je n’eus pas le courage ces plus variées pour vivre, il s'em
de prendre la plume. Revenu a moi, suivroit en général que les cottes
je crois qu’il ne peut ni ne doit re personnelles seroient vingtuplées par
garder la ville de Lyon , et Voici com le seul remplacement des octrois;
me je le prouve. mais ces ,c0ttes seront fixes sur les
On exige l’état de situation des loyers. et la classe _mal accomodée de
villes! l’exposé de leurs dettes , leurs la fortune en payera très—peu; il fat;—_
(207 7'
an donc que la classe aisée paie pour plus grands dangers. Il savoit qu'un
l'autre; sa propre cotte en sera en peuple nombreux, et pauvre , long
core augmentée d'autant.‘ temps opprimé par les deux plus ter-.
3°. Qe si dans ce nouvel ordre de ribles fléaux qu'il eutiamais redoutés ,
choses , rigoureusementjuste et sou le: ma(trises et les octrois, un peuple.
veraz‘nemen: humain , de faire payer fort desa masse, et fier de son indé
à qui possède, à raison de ce qu'il pendance , ne se conduit pas comme
possède , il arrive cependant , ou que ces hommes qui ont quelque chose_
l'on ne paie pas ceuxà qui l'on doit , à perdre de plus que la liberté , comme\
et qui n'ont que cela pour vivre, ou des hommes que des considérations de?
qu'on mette des sous additi0nnels fortune et d'égards entourent et ré
qui décupleroient un impôt déja dou gissent; il savoir ce comité (carie lui
blé , triplé, on n'aura fait que bâtir ai déjà dit, écrit toutes çeschos,es ).
en l'air, ou fonder sur le sable; qu'une que les créanciers d’ailleurs ne__ver
pareille mesure, même provisoire, roient rien dans les dispositions d'un
serait une dérision , et que le moin pareil décret , quipût les tranquilliser
dre mal qui pourrait résulter de la sur l'avenir , aucun présage flatteur,
tenter. serait l'inutilité d’une sem_ que les réclamations seraient grandes,
blable tentative. les cris perçans . le discrédit absolu ,‘
Cependant ces sous additionnels le désespoir sans bornes.
sont décrétés, mais ils ne seroient D'après cela , comment imaginer
donc pas perçus à Lyon; car ils en que le comité n'ait pas fait une excep-r
chasseroient l’industrie , ils en feroient tion formelle de la ville de Lyon à la
déserter les habitans; il: feroient di généralité des villes : quand elle est
minuer les loyers , et avec eux tous les faite d'ailleurs par la nature des cho-'
impôts qui ont les} loyers pour base; ils ser ;. par une raison supérieure à tout,
rendroient incertain l'état de tout le celle de la nécessité , cette reine impé:
monde; ils arrêteroient la vente de
rieuse qui force l'0pinion même , qui
biens nationaux; ils feroient faire ban soumet les peuples et les rois, et qui
queroute à la ville par l'état et peur gouverne les empires.
l’état: j'ajoute que le comité d'imposi
tions qui a proposé le décret, savoit Quoiqu'on ait dit et Fait, quoiqu'on
tout cela avant de le faire rendre : il puisse dire et faire encore, il faudra
savoit que la ville de Lyon s'étoit v reconnoitre nationales les dettes de
montrée précédemment très-constitu villes, de même 'que celles des pays
tionnelle , que l'esprit public y avoit d’état. Ne cessons donc d'inculquer le
fait de grands progrès depuis six principe, et en attendant qu'il triom
mois: que néanmoins il y avoit encore phe , sollicitons des avances qu'on ne
beaucoup de mécontens et de la fer peut refuser, puisqu'on a proscrit avec
mentation; qu'un pareil décret s'il re justice l'infâme mot de ban'queronæ
gardait cette ville , loin d'y renforcer dont autrement on nous ferait réaliser
cet esprit public , qui attache à la révo l‘ojbet. ‘
lution pourrait prêter des armes à ses J. M. Romano , officier;
ennemis , en augmenteroit le nombre , municipal.
qu'il l'exposeroit,_ ainsi que l’égat ,_ aux
'(208)
CATALOGUE raisonné de graines et la Religieuse malgré elle , en trois
semences , d'après les meilleurs prin— actes.
cipes économiques
Iwateurs. Contenant utile
toutes aux culti
les graines Les z'rzrrigans, en 5 actes. en
prose. Suivie d’un divertissement.
potagères de fleurs , fourrages, Oi
gnons de fleurs , grisses , poltes , dif— THÉATRE DE Mile. MONTANSIER.
férents plants , arbres fruitiers , arbres 15 avril, la premiere représentation
et arbrisseaux d'agrément , graines de l’A’uaæ , comédie en 5 actes de
d'arbres qui composent le commerce Moliere: suivie de la 23eme.\du ma
de M. Latin , marchand grainier fleu
riage clandestin, opéra en un acte.
riste, à la garantie, place du quai
de l'Ecole, à Paris. Chez l'auteur, THÉA‘I‘RE Fasuçars , COMIQUE sr
même adresse : brochure in—rz, de LYRIQUE , 13 avril , la 80eme. représen
96pages. tation de Nicodème dans la [une , ou
SPECTACLES. la Révolution pacifique, du cousin
Jacques.
scsnémrsnorsnanamusrqua,
15 avril, Nepfité, et le ballet de AMBrGU COMIQUE. 13 avril, le Cor
Psyché. r saire comme il n'y en apoint :l'1rz—
Tumrm‘z ITALIEN , 15 avril , le surrecrivn des Ombres , avec la scène
Mort marié; et la troisieme repré nouvelle de Mirabeau , Mini] et Li
sentation de Guillaume Tell. saris.
En attendant la premiere représen DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
tation de Mirabeau aux Champs é1i - 15 avril, Zai're : la Convalescence
:éas, comédie en un acte en prose. du Roi; le Retour du Champ de
Tuésrna DU PALAIS-ROYAL. 15 avril, Mars.
Nous avons l'honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
Vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paraît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, ImprimeurLibraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE'UNIVERSEL
Du Jeudi 14 Awil 1791.
s
(en‘)
urq prix ou naufiugé , avant l’ex tement et de district se sont empressé,
. piz’an‘on des avances , elles seront de détruire cette affreuse calomnie
censées gagnées. L’application n‘est par une lettre au ministre de l’in1
pas juste{ et cet officier , tout crimi— térieur.
nel qu'il est, a su , après un en , DÉPARTEMENT mas Boucuns-nu-Rnôttm
échapper à sa prison pour se retirer
à Lyon, où il vit dans la plus grande Anus , premier avril.’ Trois dépri-’
aisance. Il résulte de cette conduite tés dela société patriotique d'Avignon
que , où les autres trouvent un châ ont été reçu une séance des amis de
timent , ce Sillans a su trouver une la constitution . où le public de notre'
récompense. , villeétoit en foule. M. Richard , maire
S‘il est quelques villes en France d'Avignon, l‘un des députés, prononça
où la mort du' grand Mirabeau ait un discours , dans lequel il peignit l'at-_
occasionné plus de frais funéraires tachement des Avignonois pour les
qu‘à Brest, il n'en est pas au moins Arlésiens , et leur reconnoissance env
qui partage plus sincèrement avec la vers M. Antonelle . dont les écrits
capitale le Chagrin qu'elle éprouve avoiènt peint avec le charme de l'é-.
d‘une telle perte. loquenc'e et du patriotisme la révolu-‘
La société des amis‘de la constitu tion d‘Avignon sous son véritable point
tion a arrêté qu'elle demanderoit à de vue. 1“. Richard dit un mot de l'as-'
l’assemblée nationale un décret qui semblée de Sainte-Cécile ‘, composée
fixât la garde des portes des villes de en grande partie des membres de la
guerre aux corps administr‘alifs , qui feue assemblée dite représentative , ou
seront dépositaires des clefs. En effet, de leurs adhérens. Ce discours fut très-'
quoi de plus ridicule que des citoyens applaudi; M. Àntonelle -, maire , qui
qui se disent libres, et qui tous les étoit en même - temps président de
soirs sont renfermés sous les clefs du notre société , répondit avec cette élu
pouvoir exécutif. quence qui rend précieuses et frap:
DEPARTEMENT DES BASSES-PYRENNÉES.
pautés toutes ses pensées.
MESSIEURS,
Baronne. 6. avril. Les amis de la
constitution réclament l'appui de leurs >> Parmi les prodiges nombreux de
frères de Paris}, en faveur de ce qui notre révolution , celui qui me pareil:
lui a été conservé (le la franchise de devoir , pft‘is qu’aucun autre , exciter
son port. Ils invitent MM. les députés la surprise et fixer aujourd’hui nos l‘en.
à l’assemblée nationale , à rie pas se gards ,_c’est la vigueur Ide résolution ,‘
laisser surprendre par tous les moyens et le courage d'exécution d’un peu
astucieux qu'emploient tous les né ple . que le présent et le passé. les
gocians de l’intérieur , particulière causes physiques et les causes morales
tement les fabricans , pour détruire sembloient également condamner à
toutes rélations de commerce avec la nullité de l‘esclavage. Il faut qu'il
l'étranger; ils démentent formellement y ait dans la trempe de son ame quel- \
le bruit d’une insurrection dans la que chose de bien pur , puisque de si
pille de Bayonne, provenant de sa longues altérations n'ont pu la corrom:
fiancbise. Le directojrcæ'de dép_arteg pre ni briser son ressort.
0 z
(212)
3) Tout concouroit à dépraver ce M. Antonelle parlant des membre!
Peuple et à l’énerver sans retour. Un de Sainte-Géode, s’exprime ainsi :
Souverain inconnu , étranger. toujours
absent, et comme exilé à l’autre bout n A la vérité , ils ne nous disent pas
de l’Europe ; un sous—maître, absolu précisément ce qu’ils ont l’espoir d’o
par délégation , régnant au nom de pérer, et vers quel but ils tendent ;
l’autre parle mensonge et par l’erreur, car ils ne le savent pas eux-mêmes :
un gouvernement étranger , corrup- ‘ je_ le répète , . l’assemblée dissoute re_
teur et corrompu , une administration ' vrt en eux ; ils en ont sur-tout con-’
déprédatrice , une religion supersti servé cet esprit confus , incertain et
tieuse , des prêtres touspuissans , une tracassier , qui ne sait ni finir , ni
noblesseinsolente , des juges méprisés ’ permettre qu’on finisse. Mais ils en
des praticiens avides et sans pudeur , voyent des circulaires à toutes les com—
une jurisprudence inique et dévorante, munes ; ils publient des manifestes ,'
et plus que tout , peut-être , ce ramas des plans, des adresses ; ils arranger“:
impur , sans cesse renouvellé , de mal— une coalition , forment la ligue , pré-‘
heureux qui fuyoient la corde , et d’i— parent la guerre , accaparent des alliés
taliens qui venoient la mériter , etc. et des suffrages , et sèment ainsi dans
c’est au milieu de tant de souillures des esprits , déjà trop émus et trop
que le véritable Avignonais resta pur divisés , de nouveaux germes de trou1
et se montra bon n... ble_‘et de dissention..
Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. ‘
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens . est
151iv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
PaTOÎC tous les Î0urs- A Paris , chez ÇUSSA.C,v Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL.
DÉPARTEMENT nr Parus.
'(1)’ Maison de eûmpagne de la veuve. i
(a) Mari de la. veuve. PASSI-LÈS»PAÏKIS. 9 avril. Il n'y à
s
( 231 5
qu’un cri général de la liberté , con ' représente préfèrent d’agir au lieu de
tre l’ami-civisme de la majeure par
tie des officiers des troupes de li Il n’est personne qui ignore qu'à
gne; la société de Passi en témoi Corbeil , il existe un établissement
gne la plus vive sollicitude, et ré. le plus important , pour l'apprévi-.
clame les mesures propres à fixer sionnement de la capitale. Le foyer
d’une manière inébranlable la con du monopole étoit ci-devant au con-.
fiance des soldats envers leurs chefs. trôle , et celui du moulage à Corbeil;
AMIS DE LA CONSTITUTION. lorsque le monopole fut accablé sous
Suite de la Séance du 11 avril. les coups de la raison et de l'opinion
M. Broglie. Si depuis quelque tems publique, il quitta le contrôle et fut
je ne vous ai point parlé des dépar se refugier à la municipalité. L’as{
temens des haut et bas Rhin , c'est semblée nationale a tardé long-Ï
que tout y est maintenant dans le temps d'opposer à la policratie mu{
meilleur état. Je viens vous prier aut ' nicipale un contre- poids nécessaire.1
jourd'hui d'accorder votre affiliation , L'établissement des moulins de Cor—;
à une soci='-té des amis de la consti bail , autrefois sous l’empire de la
tution établie à Newbrisac , je vous police, est aujourd'hui tombé dans
la demande aussi pour une autre so la classe des biens nationaux: il s’a-j
ciété établie à Landau , poste impor gît de l'aliéner cet établissement, et
tant , ainsi que pour une autre société la municipalité cherche à précipiter
établie à Cernai ; cette société est com— cette 0po’=l‘fltl0fl ; pourquoi? je vais
posée de plus de huit cent membres: vous le dire: je suis informé que les
dans la lettre que j'ai reçue ils vous anciens agèns , connus sous le nom
disent , nous nous proposons d'être de la compagnie Leleu , qui n’agis-;
vos co-opérateurs , et nous soutien sent que pour le compte del’admi-j
drons vos travaux au prix de notre nistration , veulent racheter l'établis-.
sang. ' A - sement de Corbeil , et c’est jeudi que
M. Dufoumy. Une société établie doit se faire l'adjudication , et c'est
à Verberne , département de l'Oise, encore parce que je ne veux pas trou—Q
vous demande égalementl'affiliation. hier la cendre d’aucun mort , que je
(On met aux voix ces demandes. ne parle que de la compagnie Leleu."
et les sociétés de Landau, New Nous venons du directoire du dépar-,
5riyac, Cemai et [fa/écrie , sont tement et du comité d’aliénation ‘,'
affiliées. ) _ ou M. la Rochefoucaud m'a confirmé
Une députation du clubdes côt l‘époque de la vente de cet établisse—
deliers est admise. . ’ ment. Messieurs , vous n'avez pas
M. Bulletlge. La société des droits commencé votre constitution par la
de l’homme , séante aux cordeliers . loi agraire... ( Un wiolent mùrmurs
ne nous si pas donné la commission et des cris s’élèvent de tous côtés. )
de Venir près de vous , prononcer Je ne parle pas de l'égalité parfaite ,v
des éloges pour relever la cendre des mais d'une grande inégalité. Ce qui
morts, elle aime bien mieux soc importe le plus , c'est que des capi— '
cuper des soins qui pepventydonner t.iiistes ne s'emparent point des moue
la vie aux vivans , et ceux que je lins de CÔt‘beil , prii%{ue , par ces
A - (
(232)
moulins, ils pourroient réduire la murmure. ) Il importe que des hom-‘
capitale à une sorte de gêne, qu'il mes libres apprennent à entendre une
est bon d'éviter. Je demande donc opinion qui n'est pas la leur. (Un
que la société veuille nommer des applaudit.) Cette société est faite pour
çommissaires pour s’unir avec nous, porter des lumières sur l'achèvement
afin de prendre des renseignemens et de la constitution , et nous ne devons
d'entendre discuter cette question, pas nous occuper de l'administration.
et nous empêcherons s'il est néces Je n'ai pas prétendu l'éloigner de
saire:, que ces moulins ne soient votre surveillance Je n'ai pas le
vendus au détriment de la capitale. bonheur de rencontrer l'opinion gé
Je demande en outre, que vos com nérale. Je suis monté à cette tri—_
missaires soient autorisés à prendre bune, je l'abandonne.
une connoissance approfondie du pro— M. Chevalier. Ce qu'à dit l'orateur
jet de M. Nouy , ici présent , projet de la députation ne me parait pas
qui a obtenu l’approbation du co fondé; je suis cultivateur , et je dois
mité d'agriculture et de commerce. être bien instruit; il y a une sura
Nous l'avons présenté à la muni bondance telle que toute crainte , en
cipalité, qui, loin d'en prendre ce moment , est déplacée ; il est d'ail
connoissance , a mieux aimé favoriser leurs un principe reconnu , c'est que
des faux surlesquels elle a fermé les tant qu'il y a du grain en quantité
yeux. suffisante dans le royaume, il n'y a
M. le Président. L'influence que point à appréhender , parce que l'ar—
les subsistances ont sur la. capitale, gent cherche la denrée , et que celle
l'exemple qu’elle à donné à' toutes les ci cherche toujours l’argent. Il est bien
villes du royaume , déterminent la so vrai cependant , s'il pouvoit y avoir
ciété à porter sur votre exposé toute des exportations de grains hors du
l‘attention qu’il mérite; elle applaudit royaume . les inquiétudes seroient
à Votre zèle patriotique et vous invite réelles ; mais sans exportations ne
d'assister 'à sa séance. ' craignez rien , messieurs , si vous avez
M. Kersaint Ce n'est pas sur une besoin de bled, il y aura toujours
simple dénonciation que vous devez, aussi des gens qui’auront encore plus
ie pense, vous mêler de cette affaire; besoin de votre argent. ‘
les hommes dont on vous parle sont M. Prieur. Le fond de la question ,
des magistrats du peuple, sans un selon moi , n'a pas encore été abordée;
motif très-marqué , avant qu'une no vous savez que même encore sous les
tiriétè publique vous ait instruit. derniers temps de la féodalité, l'eau
(On murmure.) Dans quel moment que chaque particulier buvoit, l’air
vient—on jetter des doutes sur l'ad qu'il respiroit uppartenoit à quelque
ministration des subsistances. L'ap haut justicier; l'assemblée nationale
p*ovisionnement ne dépend pas de a paru , et ces privilèges se sont es
Puis, mais de ceux qui l'environ clipsés comme de légères vapeurs de
nent. Ces inquiétudes sont d’autant vant le soleil. Depuis ce moment, cha
plus mal fondées que Paris renferme que citoyen ale droit de faire et d'é
dans son sein des moyens d'indépen tablir sur son sol tout ce qu'il juge
dance , hors de toute atteinte. (On ‘ convenable , et nous devons desireq
(253)
que l‘on construise des moulins en noncé à une sage surVeillanCe ? ( On
grand nombre, pour que la concur applaudit). Quant ce ne seroit pas
rence nous débarrasse , enfin de ce par égard pour un club patriote . en
llëau détesté du monopole. (On ap devriez-vous moins pour l’intérêt de
plaudit. ) la capitale peser soigneusement ses
Ce n’est donc pas l'importance de raisons? Il Faut des éclaircissement et
la question qui doit nous agiter si vous le devez pour la tranquilité pu—
vivement , mais ce qu’il importe avant blique, vous le devez à vos freres,
tout ,' c‘est de discuter froidement , à vos amis. et la demande de l'ordre
il importe que les membres qui sont du jour , ne peut convenir à vos prin
ici , qui doivent un jour défendre les cipes, je demande des commissaires.
intérêts de la nation dans l’assemblée ( Après des dé6ats assez vi/‘3‘, on
nationale , ne fassent pas revivre ces demande que la discussion soit fer
éclats, ce tumulte que l’on a vu se mée; enfin la majorité Îemporte et
renouveller tant de fois ; si l’on croit cinq commissaires sont nommés pour:
que les moulins de Corbeil ont quel prendre connaissance des faits ).
que influence sur la capitale . il im La société arrive à l'ordre du jour ,'
porte de nous assurer des faits : mais la suite de la discussion sur.la ma
si d’un autre côté l'assemblée natio rime.
nale à fait disparoître tous ces droits M. Kersaz‘nt. Les guides de la rai
de banalité, si tout citoyen peut libre son sont les principes des loix sur la
ment disposer de l'eau et de l'air , il marine , et cette grande branche
est visible que dans le cas où ces d'industrie , qui couvre les mers et
moulins ne subviendroient pas suffi les fleuves , ressemble , sous divers
samment à la consommation, on en rapports , à l'agriculture ; la fortune‘
(tablirBit bientôt autant qu’il seroit ne se rencontre pas plus dans les_
besoin , parce que d’autres capitalistes mains des marins que dans celles des
y trouveroient leur intérêt ; voilà ma laboureurs. Nos législateurs du nou
réponse et je demande que l'on passe veau plan de marine ont oublié
à l'ordre du jour. ( Ici la société s'est que l'homme qui naît sur les bords
trouvé divisée d‘opinions , les uns de la mer, a un droit à la liberté,
voulaient qu'ilfnt nommé des com égal au droit de ceux qui naissent sur
missaires , les autres voulaient pas terre. Faites donc passer le travail
ser à l'ordre du jour ). ’ de ce comité parla filière des droits
M. Robespierre. Sur une dénon de l’homme , il a trop écouté les con
ciation faite par un club p0pulaire , sidérations , les intérêts des classes
j'ai vu l’effervescence à la place de des marins opposés. Les chaînes l’or.
la raison. Je ne me crois plus dans la gées par les ministres de Louis XIV ,
société des amis de la constitution; de Louis XV et de Louis XVI, ont
et moi aussi j’ai confiance dans les étouffé l'industrie maritime et la ri
magistrats nommés par le peuple , et chesse nationale; les peines , les en
moi aussi je crois qu‘il n'y a pas ici traîes , tout supposoit au dévelope
un seul membre qui osât proposer ment de l‘homme de mer: l'armée
que la société se mêlat d’administra royale étoit presqu’en totalité le pa
tion : mais a-t-elle donc pour cela re trimoine des nobles; M. de Castres ,
{234)
par son ordonnance , confirma l'iné que, pour que les amis de le mans"
galité des castes; l'une semblait n'exis— titution puissent renoncer à s'en oc
ter que pour commander et s'énor cuper aussi facilement. Si .M. de Ker
guei lit , l‘autre pour servir et s'ha sainbvouloit nous donner un précis
milier: les officiers de marine vous de son plan de marine, on pourroit
disent encore , pourquoi changer ce le discuter, et je présume que quel—
qui existe, tout est si bien! mais si ques-unes de ces idées ne puissent en
les artisans de la marine verioient core s’allier avec celles du comité; je
parmi vous , s’ils vous exposoient leurs l'invite donc à nous présenter un pré
peines ! . . . Non, les 'amis' de la cons— cis de son travail à la prochaine
titution doivent s'élever au-dessus séance.
des prétentions , des oppositions de M Gouget. C’est demain, à l'as
Î0us les partis ; ne pourroit-on enfin , semblée nationale , que l'on traitera
en dédaignant des intérêts méprisa la question des dettes des pays d’état,
:bles , les enveloper tous dans un plan ‘après cela viendra l'organisation du
général de 'intérêt public? Et, pour ministère. Je crois que nous pou
me servir de l'expression d'un homme vons nous occuper de la marine, et
de g«'nie : les révolutions ne sont pas que nous avons le temps de couler
des jeux d'enfans ; laisser les ennemis cette matière à fonds. Je demande
du nouvel ordre de choses à la tête que l'on nomme un comité qui pren
des flottes et des armées navales, dra connoissance du plan de M. de
C'est une inconséqnence , un jeu Kersàint, qui ensuite se rendra àla
d'enfant ; je crois qu'il faut tout apla barre de l‘assemblée nati nale . pour
i1ir , tout abattre pour mieux réédifier. y lire,l'extrait de ceplan, afin que
J’ai lu attentivement le plan du co tous. les députés en aient connais,
mité , et je n'ai pas pensé qu'il fût sance.
possible d'en Corriger les vices. Je ne M Kersaint. Je prôpose d’ouvrir
conçois pas la manière de construire une conférence sur la marine dans
et rendre utile un bâtiment dans le une des salles de cette maison, les
quel on a oublié l'escalier ., les portes députés, ainsi que les membres qui
et les fenêtres ; ainsi je me rc‘fé:re au voudront s‘en instruire, pourront se
plan que j’ai imprimé , il y a dix-huit rendre, et nous chercherons anous
moi : j'ai tout fait pour me faire ad y occuper utilement.
mettre 'a la barre et le lire à l'assem La séance lev/e à dix heures.
blée nationale , je n‘ai pu l'obtenir; A SSEMBLÉE NATIONALE.
et pourvu que le plan du comité ne
soit pas constitutionnel, autant vaut Décret sur l’orgànimtz‘on du ms”
celui-là qu'un autre. ' m'stère.
M. Tournon. Je ne crois pas que Le ministre de la marine et des colo
la discussion sur la marine soit assez nies aura : ‘
précipitée à l'assemblée ' nationale , 1-. L'administration des ports , ar
pour que l'on ne puisse ici s’en oc-' senaux , approvisionnemens et maga
.cuper encore utilement; cette ques sins de la marine , et dépôts des con
"tion est trop importante , elle intéresse ; damnésaux travaux pu blics , employës
trop essentiellement la liberté publi dans les ports du royaume. ._ _ '
(255)
2°. La direction des armemens, cons au corps législatif, de la situation des
tructions , réparations et entretient des colonies , de l'état de leur adminis
vaisseaux , navires etbâtimem de mer. tration , ainsi que de la conduite des
3°. La direction des forces navales administrateurs, et en particulier de
et des opérations militaires de la ma l'accroissement ou du décroissement
rine. de leurs cultures et de leur comg
4°. La correspondance avec les con mercei , .
snls et agens du commerce de la na 11°. Il donnera les ordonnances
tion françoise au dehors. / pour la distribution des fonds assi«
5°. La surveillance de la polica qui gnés à son département , et il en sera
doit avoir lieu dans le cours des gran— responmble. .
des pêches maritimes, "a l'égard des 12°. Il sera chargé du travail sur_
navires et équipages qui y seront em les récompenses dues suivant les loix ;
ployés, ainsi que l'exécution des loix à l'armée navale et aux employés d
sur cet objet. ' son département. ,
6°. Il sera chargé de l'exécution des 15°. Chaque année , il présentera à
loix sur les classes, les grades , l'a la législature , un état détaillé de la
vancement , la police et autres objets force navale et des fonds employés
concernant la marine et les colonies , dans chaque partie de son départe-_
les directoires de département corres ment, et il indiquera les économies et
pondront avec lui en ce qui concerne améliorations dont cette partie se trou—
les classes et la police des gens de mer. veroit susceptible. ._
7°. Il aura la surveillance et la Le ministre des contributions et re*
direction des établissemens et comp venus publics sera chargé ;'
toirs français en Asie et en Afrique , 10. Du maintien et de l'exécution
8°. Il aura en outre, conformément des loix touchant l'assiète des contri
à ce qui sera statué sur le régime des butions directes et leur répartition ,
colonies , et sauf la surveillance et touchant le recouvrement dans le rap—
l'inspection des tribunaux des colonies port des contribuables avec les per
qui pourront être attribuées au mi« cepteur5 , et dans le rapport de ses
nistrede la justice , l’exécution des deniers avec les receveurs de district.
loix touchant le régime et l'adminis 2°. La surveillance, tant de répar:
tration de toutes les colonies dans les tition que du recouvrement, et de
îles et sur le continent d'Amérique , l’application des sommes dont la levée
à la côte d'Afrique, et au-delà du aura été autorisée par la législature ,'
cap de Bonne-Espérance , et nom— pour les dépenses qui sont ou seront
mément à l'égard des approvisionne à la charge des départemens. _
mens, des contributions, des conces 5°. Le maintien à l'exécution des
sions de terreins et de la force pu loix touchant la perception des con
blique intérieure des colonies et éta tributions indirectes , et l'inspection
blissemms français. des percepteurs de ces contributions.
90. Il surveillent et secondera les 40. L’exécution des loix et l'inspec—
progrès de l'agriculture et du com tion, relativement aux monnoirs et
mente des colonies. à tous les établissemens, baux, ré.
les. Il rendra compte chaque année glas ou entreprises qui rendront-une
. (2‘36') '
iomme quelconque au trésor-public. conservation de la navigation et flot-‘
5°. Le maintien et l'exécution des tage sur les rivieres , et du hallage sur
loix touchant la conservation et ad leurs bords. .
ministra tion économique des forêts ,5". La direction des objets relatifs
nationales , domaines nationaux , et aux bâtimens et édifices publies, aux
autres propriétés publiques, produi hôpitaux , établissemens et attéliers de
sant ou pouvant produire une somme charité, et larepression de la mendi«
quelconque au trésor-public. cité et du vagabondage.
6°. Sur la réquisition des commis 6°. La surveillance et l‘exécution
saires de la trésorerie , il donnera aux des loix, relativement à l'agriculture ,
corps administratifs les ordres né cessai— au commerce de terre et de mer , auxî
res , pour assurer l'exactitude du ser produits des pêches sur les côtes et
.Vic‘e des receveurs. des grandes pêches maritimes , à l'in
70. Il rendra compte au corps législa dustrie , aux arts et inventions , fa
tif, au commencement de chaque an briques et manufactures , ainsi qu'aux
née . et toutes les fois qu'il sera né primes et encourragamens qui pour
cessaire , des obstacles qu'auront à ront avoir lieu sur ces divers objets.
éprouver la perception des contribua 70. Il sera tenu de correspondre
rions et des revenus publics. avec les corps administratifs , de les
Le minitre de l'intérieur sera chargé: rappeller à leurs devoirs , de les éclai—
1°. De faire parvenir toutes les loix rer sur les moyens de faire exécuter
aux corps administratifs. les loix; à la charge de s'adresser au
25. De maintenir le régime constitu corps législatif, dans tous les cas où.
tionnel et les loix, touchantles assem elles auront besoin d‘interprétation.
blées de commune par communautés ' 8°. De rendre compte tous les ans
entières , ou par sections , les assem au corps législatif de l'état, de l‘admi
blées primaires et les assemblées élec— nistration générale et’des abus qui au.—
torales , les corps administratifs , lesroient pût s'y introduire.
municipalités, la constitution civile du Séance d’hier.
clergé , et provisoirement ' l'instruc
tion et l'éducation publique , sans que La séance a été ouverte par la Iec-‘
de la présente disposition on puisse ture du procès-verbal de la séance
jamais induire que les questions sur d'hier. M. Destourmel veut porter la
la forme , la régularité et la validité municipalité de Cambrai à ouvrir un
des élections , ou sur l'activité et l'é grenier public; M. de Biauzat soup
ligibilité des citoyens puissent être çonne cette demande de malveillance ,
soumises au jugement du pouvoir exé-' comme venant de Cambrai... L’as
cutif semlzle’e passe à i'ordre du jour.
5°. Il aura la surveillance et l'exé ' M.Cottin de Vauvineux fait part
cution des loix, relatives à la sûreté de deux projets économiques , l'un
et à la tranquillité de l'intérieur de sur le prix des voitures publiques
l'état. de Paris , et l'autre sur l‘échange
4". Le maintien et l'exécution des des assignats. Renvoyé à la muni—
loix touchant les mines , minières et cipaIité de Paris. »
carrières, les ponts et chaussées j,_ le. M. le ci-devant curé de Dourdan
' Ë 2575
Ivoit demandé un congé ; sa demande dans l'étendue du royaume‘ . qu“il
avoit été renvoyée au comité des ceux qui auront été reçus pour l’exer
cice de la pharmacie , suivant lesysta-i
vérifications , qui ne l'avoit trouvé
ni conVenable , ni admissible ; mais tuts et réglemens concernant
profession. A cette
par un dernier égard pour un mem
bre de l'assemblée , il n'en faisoit point L'assemblée charge son président
le rapport. Pour suppléer à ce pro de porter au plutôt le présent décret
cédé , le curé de Dourdan interpelle à la sanction du roi. '
en pleine assemblée le comité ; il l’ac- 4 M. Regnier membre du comité _de‘
cuse même. Vous êtes plus hardi que liquidation
judicature, de
obtient
nombre
un décret
d'officesur
, se
nous , lui dit Froidement M. Bouche ,
car nous n'osions point en parler à montant à- 28 millions.
l’assemblée; mais puisqu'il le faut et Un membre se plaint du passedr0iñ
q'ue vous le voulez , le comité déclare dans l'opération des liquidations. Mu
que votre ci-devant paroiss‘e est 'main Moreau de Tours, veut que l'on pré
tenant très-bien et très-constitutidn sente à. l'assemblée les liquidation:
nellement desservie, et que votre pré presqu'en détails , de manière que
sence y. seroit très-dangereuse. L'as les premiers n'attendant plus les der4
semblée passe à l'ordre du jour. niers , il y ait beaucoup moins d'in-,
NI. Lière, au nom du comité de térêts sur le compte de la nation.
salubrité , représente les inconvéniens M. Regnieryveut soumettre a« l'as-Ï
d'accorder indistinctement des pa« cembl<’e quelquesIdifficultés survenues
tentes dans l'art de la pharmacie , et dans la liquidation du parlement d'Aix.:
demande l'exécution des sages statuts , Mais on les renvoie à la séance du soir-.1
et dispositions ' réglémentaires à ce M. (Kegnaud fait renvoyerà ce soir?
sujet. Voici le décret. le rapport sur les agens de change.t‘
V'L'assemblée nationale après avoir L'ordre du jour amenoit la discussion '
entendu son ,comité de salubrité_,-sur sur l‘organisation du ministère. M.;
un abusqui s'introduit dans l'exercice Desmeuniers en demande I'ajourne-j
de la pharmacie , considérant l'objet ment , M. Petlii01i s'y oppose , et dans
et l’utilité de cette profession , dé tous les cas veut que l'on décide si le
crète que les loixs, statuts et reglemens ‘ pouvoir exécutif aura d_es,fonctione
existans au deux mars dernier , rela judiciaires ou l'attribution du man-À
tifs à l'exerciceet l'enseignement de dat d’amener; ce qui en. Feroit uri
la pharmacie , pour la préparation , despote , .enprétablissant et mettant en
vente et distribution des drogues et principe' les lettres de cachet.. V
médicamem. continueront d'être exé M. Regnaud saint-Jean d‘Angely ne
cutés suivant leur forme et teneur, trouve rien dans l'ajourhéméritqqtfi
sous les peines portées par lesdites loix puisse compromettre les intérêtsde
et réglemens , jusqu'à ce que’sur le la nation ,' rien même qui préjuge la
rapport qui lui en sera l'ait. elle ait grande question ,_ dont l'assemblée est
statué à cet égard : en conséquence agitée en ce moment. ' . .
il ne pourra être délivré de patentes M. Des_meuniers dit qu’il n’a rien.
pour la préparation , vente et distri— de prêt à cet égard ; mais que pour:
bution des drogues et médicamens totalement désintéresser M. Pe_thiog
i( 238 )
il n’yva qu’à renvoyer aux comités réu M. Dumetz demande Que l’on ne puisse
nis de constitution et révision , dont exercer la profession d‘homme de loi
il est membre, le travail sur cette près du tribunal ‘de cassation , et:
Question L'assemblée adopte cette d'homme de loi pourles tribunaux de
proposition. M. de Silleri en demande district. Cette observation est parfai
jour fixe pour lundi. tement bien sentie par le rapporteur ,
' M. Desmeuniers, après avoir pré.— qui dit que , anima lucrana’i . même
venu l’assemblée , qu’en conformité l'avoué près le tribunal de district ,
au décret du jour'd'hier, le garde corpmettroit souvent des nullités qu'il
'des sceaux avoit rassemblé hier les suivroit au tribunal de cassation; c’est
procès-verbaux de nomination des comme si l'on disoit , qu’ilmaiqgemü
membres du tribunal de cassation , à deux rateIz'err ; l'assemblée adopte
'et qu'il ne lui en étoit encore parvenu cette désunion de fonction , et du
que ‘15 , propose de décréter l'instal tout forme le décret suivant:
Iati0n de ce tribunal pour le 20 de L’assemblée nationale , après avoir
ce mois; que les membres de l'assem« entendu son comité de constitution ,
blée qui se trouvoient être juges de décrète ce qui suit :
cassation, pourraient bien assister à
AnT I. Le tribunal de cassation sera
Pinstallation; mais n'y exercer aucune
installé le 20 de ce mois.
fonction qu’après la session actuelle;
. ueles officiers municipaux de la ville II. Les députés de l'assemblée na
de Paris feroient mettre le scellé sur tionale, élus membre du tribunal de
Ies greffes et dépôts des papiers et cassation , pourront être installés ;
{minutes du conseil des parties , et desmais ils ne pourront remplir leurs '
., différentes commissions et bureaux de fonctions de juges qu'après laprésente
éonseil; que les procès en cassation y session. ' .
pendans, seroient renvoyés au tribu III. Les officiers municipaux de la
nal de cassation , pour y être instruits ville de Paris feront meure , le 19 de
èt jugés ,sans qu’il fut besoin de nou ce mois . en leur présence,.le scellé
velles assignations nide reprises d'ins sur les greffes et autres dépétsdes
tance. . papiers et minutes des conseils des
’ M. Priein‘.et Biauzat demandent parties , et des différentes commise
que avocats au conseil , dont la sions et bureaux de conseil.
Commission sera supprimée , soient IV.Les procès en cassation , penf
admis 'à faire les fonctionsd’avocats dans au conseil des parties et aux
npprèsdij tribunal de cassation , et commissions du conseil , sont renvoyés
dans tous les autres tribunaux. M. au tribunal de Cassation pour y. être
- auxiprocureurs
Martiñeau veut étendre
du grandcette Faculté
conseil du instruits , et jugés sans qu'il soit ben
soin de nouvelle assignation ni de re:
Parlement et du châtelet,' exclusive pi‘ised'instanèe, ' '
Les Ioffices des avocats au coriseis_"
inent à tous avocats et autres gens de
loi. M. Regnaud . réclame pour les sont supprimés : ceux qui éto'ientî
àvoèaïs et de la manière læ plus fiat—y pourvus, seront 'admis à faire. les
teuse, dit à l\l. Martineau qu'il seroit fonctions d’avoués au tribunal de cas-j
fbrt aise de les avoir pour défenseur. sation} et jouiront -aussi’ du droit
(2595
d’exercer auprès des tribunaux de plan, dont la discussion sera renvoyée
district. à la prochaine législature. Y ,
Provisoirement seront aussi admis On demande l’impression de l'0pi
à exercer , auprès du tribunal de cas nion de M. de Coudray , et l'assem-_
sation , les procureurs au grand blée l’ordonne. _
conseil, et tous ceux auxquels est ac M. de la Gàlissonniere propose un
cordé la faculté de remplir les fonc projet de décret qui rentre presque
tions d'avoués auprès des tribunaux dans celui du comité. '
de district ;' mais ilsY seront tenus La discussion est interrompue pour
d’opter, et ne pourront exercer en quelques instans, 1° par’l'imäitation
même-temps auprès des tribunaux faite à l’assemblée , d'assister au ser—
de district et auprès du tribunal de vice qui se fera le 16 de ce mois dans
cassation. l’église de Saint-Louis; no par la lac“
On livre à la discussiôn le projet tare d’une lettre des commissaires de
de décret proposéà une des dernières la trésorerie , dans laquelle ils offrent
séances par M. de Sillery , au nom du leur zèle . et appellent la surveillancb
comité de la marine. M. de Menue de l’assemblée sur leur conduite.“
ron ne dit point précisément si l’on " Un passage sur—tout a été Fort 'a'p-‘
incorporera la marine marchande dans plaudï. . . ‘ . :.
la marine royale} mais il veut que a C‘est avec ’ l'or des nations que
les marins marchands , après les voya la perfidie forge leurs fers ,'etque’ la
ges dans les colonies au bout d'un tyrannie les rive, mais ce qui, dans nos
certain temps qui suppose le savoir de arides fonctions, nous réjouit ,"sÇest
l’expérience . passent être admis à‘ de savoir que les gardiens du' très
commander les vaisseaux du roi , et public sont des soldats de la Iibeitél.f
parvenir aux grades : il cite Jean Bart, L’assemblée ordonne l‘impression de
Dugué-Trouin, la Bou'rdornaye. Tour la lettre. . __ ._ 1 .. .I
ville, pour répondre à ceux qui disent mulot rend compte de la caisse
que les marchands ne font que sil de l'extraordinaire pendant mars. Ré
lonner le mer. ' ' A sumé ,’ espèces sonantes 2,488,009 livt
M. de la C5udray demande le main Contribution patriotique , 55 millionsÏ
tien de la inàrinesu'r le pied qu’elle Assigàats brûlés, 68 millions. ‘
est. Les capitainesmarchands ne sont , M. Malouet parle sur la marine ,v
dit«il, que’ dès rouliers de mer peu et ne voit—que des ruines autour du.
propresîau combat ; le goût des paco nouvel édifice. ' . . "
tilles entraîne l’abnégation militaire. Il La. marine marchande peut donner
cite la triste expérience qu'en a faite d’excellçns {natelots : elle ;qopgero’+t
M. de Choiseul , et propose de décré peut;étre‘ aussi quelques bons offi—
ter , 1’. que l'état entretienne une ciers ,' mais laissons—les à la branche
marine entièrement militaire; 2°. qu’il florissante qu’ils cultivent; le; comité
y ait une école pour l’instruction des n’eût point dû s’occuper d’une sub
aspirans 5 50. que toutes les classes des version. . -‘ ' " ,'
citoyens y soient admises , et que pour Plus émit rude l'examew_que subis—
le surplus des détails , le ministre de soient les élèves de la marine , plus
la marine soit tenu de présenter un ils étoient instruits}
(240)
Il faut le préjugé du commande premiere représentation de Mirabeau
!nent;ce préjugé est bon, et il est aux Champs Elisées; la Soirée ont
bon qu'il existe. Il n'y aura jamais geuse : et J. J. Rousseau.
d'armée de philosophes. Demain, la quatrieme représenta-'
Les hommes qui se livrent aux tra tion de Guillaume Tell.
vaux grossiers , ne sont pas exclus
des premières places , mais rarement Tnéarna DU PALAI&ROYAL , 1 5 avril,
y sont-ils propres. Le plus dangereux les Jeux de l'amour et du hasard,
de tous est le Fanatisme de la popu comédie en trois-actes , en prose.
larité. Ne dédaignons point les exem—
La quatrieme représentation de [E
ples imposans de l'Angleterre et de
la Hollande. . . . Au milieu des esprits cale des Prêtres, com. en 5 actes, en
prose.
ardens qui vont toujours en avant"
pourquoi me s'en trouve—t-il pas qui Tnéaran DE Mile. MONTANSIER.
pensent que nous ne sommes pas, les 15 avril , Relâche . pour Faciliter aux
seuls sages en fait de gouvernement... ouvriers les moyens d'avancer et de
La force navale ne peut agir qu'au
perfectionner les travaux de la salle.
dehors, ne craignons pas ses efforts.. .
Nous regrettons de ne pouvoir don THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
ner que des fragmens du discours de LYRIQUE , 15 avril , la 82eme. représen
M:.Malouet. L'assemblée en a ordonné tation de JVz‘codème dans la [une , ou
l'impression ; 'et nous en promettons
la Révolution pacifique, du. cousin
à npysouscripteurs les premiers exem
Jacques. I 4;: y... ,
plaires. .,v
_
»(La séance a été levée à trois heures. AMBIGU COMIQUE. 15 avril, le .Mal
SPECTACLES. entendu '; la Clochette ; la mort du
ACADÉMIE ROYALE ni: MUSIQUE, Capitaine Cook.
samedi 16 avril , pour la clôture et la . DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
sixieme capitation des acteurs, At}u‘ V 15 avril, le Miroir de la vérité
. ,
et le" ballet de Psiclté. la Convalescence du Roi; la} Re
Tarasque ITALIEN , ' 15 . avril , la tour du Champ de Mars. .
La Gut.
. et > enp
7 . -
Nous avons lhonneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations‘ pour êtfeinsérées' dans le Mercure universel, de
..y., .,. i.t4.'..l*. " ‘
Voulou bien les signer , ét donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessmre pour nous, nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50‘liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros et .8.
MERCURE-UNIVERSEL
‘l
signé M. Bupuis Monbrun', comme “Lié votre cœ‘u‘rÿ aù'tänt 11119 par
le patriote le plus zélé, et l’ami le ‘vos éerrfi‘e‘aäs , 'à la côfisütutio‘n‘»,’«dbnt
plus déclaré de la liberté. ‘. Vous êtes le roi , à cette constitution
Sublime qui vous approche en quelque
D‘E,P‘êRTvEM'E-NTI D'U CANTAL.
Sorte de la divinité par l’impuissance
" Adresse au roi; 'fle‘faiœ le mat,:vons vdù'æ ères monir’é
t . ', . 1 - digne de l’aimer parleieff0rtq quo:
R01 D.Ë.s ann‘çors ,\ v0u's avez fait pour la Œéfeadæearm ;mx
'i . wf:a ,b un“; *'
'Lorgque dans toutes les parties de 3 'Bien convaincu que lè’s’hnne‘fliisflbf“
I‘Empixe ‘ une joie universelle gn la nation ne pouvoiêñtf être ÿëîitäblè-Ï"
npnç<_e-que, yps joui; Ptécieu_x ne, _sqnt nient ves'amis ' , 'quôiqù'ilsîäiénËSôù
Pl“fi. 6?.PË'Ÿ i1°rsqu.etpw mi.thl"? "vèxit' î5rofànë ce xio:fl"r‘êèäieétàblë 'èp“
re.t€‘fl tissent d'aqtioqqçlç.grâcç.ÿguç çe: l'usutpantj vous aŸeiîthj5üË€ iiiéioüé.
hçqrçug événement , çpuffçez qu’une le”ùi‘5 Complots perfidÿf’ÿää‘y9Ëè ‘
société d'hommes li|bçççl,qqe çles amis phiçé,_et_‘äàÿre loyauté , ë1läÿ‘e‘i'Su‘aiïisï9
de le cgngtitution i qui, :nÏ9nt iam.flis rècôiicjÏier' pou; jàii1a% la” têÏrë ayeC‘ '
-.rJ
honoré que la yç_rtu et in vérité , m_ê- .165 ,x. , , ..,1;‘ 1 .- "
lent aussi leur voix_ au concert d'allé— 7 Tcals sondes titrsazh5poraïfles qui _
gçesse que forme, autour du trône la vou(snsmrçm l'amont: dg:mt5u siècle ,
rçconnoissance pllblquèi : la vénération de la posté:ité, l_a recon
=Si sous l’empire du. c;lesp.otiscæxeq3 la noî;qanqç _et- lafiçiélipè_ ldän; peuplç
2
. (' 246 )
qui Vous respecte comme‘san chef, et encore dans quelques lieurdes enne‘
qui vous chérit comme son père. mis de la patrie , qui , avec plus ou
moins d'audace, avec plus ou moin{
HERAULT aîné , président.
de succès , excitent des mouvemens"
‘- COURBAIZE , VIGIER, VANEL, populaires , fomentent des querelles
Stsrurians , secrétaires. intestines , et invoquent le secours des
peuples voisins , pour porter dans leur
DRPÆTEMENT DE L‘API.
patrie les malheurs et les embarras de
_.Amnénmwç ._ 7 avril; Les amis de «la guerre; " .
la constitution s'empressent d'a '-.pu yer Cette espèce de ligue des mauvais
de toutes leurs forces . la pétition de citoyens vous est connue . messieurs ,
leurs frères de Mâcon; comme/eux aussi bien qu’à nous ; comme nous
ils dèsireroient qu'à l’époque du 14 aussi -, Vous condoissez nos immenses
juillet , les} Parisiens envoyassent une ressources Vous vous rappelez que
députafioñ dans Chaque département ; le patriotisme ,._ l’énergie . et cette
comme leurs frères de Versailles , ils sainte Coalition des François libres ,
dl‘9sireroîvnt que la gardedu 'rÔi ne contre ceurÇqui voudroientdemeurer
pût êtredésormais confiée qti’_à des esclaves , ont constamment déjoué les
citoyens 's‘oldats, à qui l'amourde la complotsûdesæennemis de la constitu-
liberté a mis les armes à la -'main. tien. Maintenant notre position estfi
telle ,' que le retour de l’ancien régime‘.
_AMI 5 DE ‘ÇOLNSTITUÀTION;
est devenu impossible , et que lesplus
Lettres de la société des amis de lt‘t'= grands malheurs mêmes ne pourraient
v constitution , çwx sociétés q{]îfiées que retarder la jouissance tranquille
‘dans'les de‘paüemens fi'0ütù‘l‘sJ. - 4 des biens quecette constitution nous
promet. .' . . ..
,,Mns SIE uns , Mais il nous reste un danger à évi
ter i il Faut iiou‘s'pr'éserver d’un piège
Votre surveillance active etrcons-' que , dans leur désespoir . nos ,Pnne
tente pour éclairer les démarches dg mis ont placé sur notre route. De
nos ennemis, a'- s0uvent excité not_m, imême qu'une“ trop grande sécurité
admiration. Aujourd’hui , notre solli pourroit nous devenir funeste , de
cititude sur des mduvemeus , tant i11 même dussi une”i‘rtcjùiétdde excessive ,
térieurs qu‘extérieurs , dont les effets les mouvemens inconsidfirés d'un zèle ‘
pourraient ét;_e}fi;nestet ‘a la tranquil trop ardent , boiàrroient nou's“jetter
lité publiqpe‘m nous fait un” devoir dans dé'grands 'ètribarras.‘ C'ést parti-”
dçyvous ,cqm‘ipuniquerfl les réflexions gulièrerfient sur les frontières de l'Ém*
qu‘une correspondance , qui s'étend pire que cet esprit de modéràtion est
sur toutes ‘ les Parties de l'yEmpire , nécessaire à' conserver '. c'est lorsque
nous a suggérées. Par-tout le zèle des les émigrans intriguent avec le plus
patriotes , celui des gardes nationales, d'activité; c‘est lorsque leurs lâches
rétablit ou maintient la paix; par-tout manœuvres révoltent tous les bons ci
des citoyens dignes dela liberté , sont toyens , qu'il faut que ceux-ci se pé
prêts à se sacrifier pour l'affermisse nètrent de la nécessité de surveiller“
ment de la constitution. .Mais il existe prudemment ces trâmes _odieuses,_
i( 247 )
d'an’rir par leur nombre . par leur tières; poirrx-oient Fournir à nos enÜ
courage , un rempart impénétrqble à nemis un prétexte de guerre qu'ils
Ces traîtres: mais en môme-temps , cherchent sans doute , et qu'une foule
il Brut qu'ils sachent respecter le ter d’intérêts puissans doit nous faire
ritoire étranger . et résister aux in desirer d‘éviter. '
vitations qui leur seroient faites, aux Nous sommes avez des sentimens
demandes de secours qui leur seroient fraternels , '
adressées par des peuples voisins. Ce Les membres du comité de cors
qui se passe maintenant dans le pays respondance. \ -
de Porentru , peut . à cet égard,
Vansns , président.
nous servir d'exemple. Ces généreux
Rocnsunnw , secrétaire.
voisins réclament leurs droits : ils in
voquent des traités ; ils se refusent J. MenouÿAiu an. RiclL d'Ai
recevoir une garnison Autrichienne , guillon , J. 1H. Moraton . G. Bonne
et donnent aux François . dans cette carrère , Barnave , Clt'oderlos -, H0m ,
Occasion , une marque honorable de Charles Lameth , Ledean , Brevet
Confiance et d'estime. ' de‘Beaujour , J. A. Creuzé—la-‘I‘ouche.
Ma‘s quelque belle que soit cette Lamellierie ; Massieu . évêque du
Conduite, quoiqu'il fût doux à nos département de .l‘ 01‘s: ,' Alexandra"
coeurs de ne pas laisser attendre un Beauharnois , Barrère - de -Vieuzac ._
moment à ces dignes étrangers, l'ap J. Duveniet, J. Gauthier , Rousseru ,
pui qu‘ils réclament, nous devons Victor Broglie , Pieyre , H. F. R.
céder à des motifs de prudence , nous Verchères , Collot-d’Herbois , - Bros-.
devons confier à la politique le soin tarot ,. RlCCé-l| Théodore Lameth.
de terminer cette affaire;" car vous
n'ign0rez pas qu'un peuple qui a Séance du 15 Avril.
solemnellement déclaré qu'il ne feroit M. Bonne-Carere fait la lecture du
jamais la guerre que pour repousser procès—verbal, des annonces et adresses.
une injuste promcalion . doit porter
M. Leblanc,auteur d'une tragé ;lie in—
‘ jusqu’au scrupule l‘observation d'une titulée
l'assemblée
les Druides,
d’une pièce
Fait hommage
nouvelle ,
résolution au;si dangereuse.
Nous croyons donc ,‘ messieurs ,
ayant pour titre le clergé dévoilé ,
que le plus grand service que vous
ou les états généraux de treize cents.
puissiez rendre dans ce moment au
'peuple , l'emploi le p'us utile que Vous trois. ‘ '
puissiez flaire de votre influence sur M. Je crois devoir annoncer a la
ses opiniuns , c’est de l‘(cl.iirer sur socir‘të queM. Ho‘udon vient d’achever
la nécessité de respecter le territoire le buste de Mirabenu ': mais ce bustè
étranger; de lui inspirer une réserve est en plâtre. il pou'rroit'l'e faire eri
de laquelle dépend en grande partie marbre , conformé?nent aux intentions
le maintien de la paix; et surtout de la société. cependant je croirais
de‘ lui Faire sentir que la moindre plus convenable que le buste de ce
itostiîité, ia r'xe la plus légère entre grand homme, qui doit être placé
(les utoyensfmnçais et desisoldats ou
dans l‘a— salle des s"ancez des amis de
habitn‘us des'pays étrangers et fron la Constitution; fût fait en bronze,
"(248)
se më.ts1 gémit plus, durable. et pies à rendre aux grands hommes que non?
Brome à étein_jser se mernoire. en’ occupons ici , la patrie perdroi_t
‘ M. Cogmyx. On parle de M. Hou beaucoup de mptpehs utiles. Je de.—
ÿon,jerends justice à ses tlalens: maisje meude que l'on ne s'occupe pas da—
propose que la société mette au çon4 vantage de cet objet. i
cours.le buste qu’elle fera faire ; V les (La société 4rrfle que tous les are
amis de la cimstitutior_1 ne connaissent tz‘;œs seront invités à concourir pour
pas de privilèges. . le buste de Mirabeaq).
‘ M. Mirabeau avoit pour amiun M. Îbpzey , évêque du département
habile artiste qui n’est pas de l'aca du Cher, assistqit à la séance; ila dit:
démie net qui. déja plusieurs fois Messieurs . c'est princiyàlen_xent à l'in
nvoit fait son portrait, c‘est M. Lucas; térêt que la société des amis de la cons-.
le nouveau modèle que cet artiste titution de 'Bourges a pris_ à moi que je
vient d'exécu:er est frappant de res dois les suffrages de MM. les électeurs
semblance ,_je l'ai vu , je'le trouve du département du Cher ;_ c'esa à la
supérieur au buste de M. Houdon. bonne idée qu'ont bien voulu donne;
' Je demande que votre co ide moi les membres de cette assem-.
r;nit'é vd’îler;ijz‘iistr‘àiion sur cela vous ,blèe , que je suis redevable du vif in
fgsse
k n.n‘ 'r'apPÇort-i Il s'agit
DufogimyÎ ' , pour le‘ térêt que m’a témoigné la société de
Bourges: c’estdonc à vous , messieurs, \
Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
25 liv. pour5 mois .. 50 liv. pour 6 mois, et 60 liv. par an. Cette feuille
par0ît th1.8 les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au.
V Palais-Royal , Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSEL,
C, ‘
__r
ANGLETERRE. SUÈDE.
(290)
Grande-Bretagne . dont le ministre ,
dit-elle , prépare sans cesse , promet
pour prendre des résolution ulté-‘
rieures_, il attendra le jugement qui
toujours et n’exécute jamais. Le ca
sera prononcé sur,les décrets de la
binet de Saint-James nÏa d‘autre sys-'
commission impériale, relativement
téme que celui des préparatifs. La
à ces fortificàtiôns ,' et surtout sur la
dette de l'Angleterre est immense . et
question principale: s'il est plus utile
'Ïe c‘_rédit chandelle à l'idée de la non de les entretenir que de les démo
Nelle guerre dans l‘Inde. lir entièrement. , 3.
' Quoi qu‘il " en soit , les dernières
F R A NC E. \_,.ËÏ
Ïe‘ttr’es’ reçùeS du théâtre de la guerre 0
DÉPARTEMENT DU HAUT-BHINo_' .
‘pb‘rteht que'vla Russie ne veut enten
Idtfef,“ à laucune restitution. BÉFORT. La société de Béfort a reçu
avec satisfaction la lettre circulaire du
ALLEMAGNE. comité de correspondance! des"amis
VIENNE , 5 iwrz‘l. La tranquillité pu de la constitution de Paris (i).lelie
blique ne”se rétàblissant point dans les renouvelle le plus entier dévouem‘ent
Pays-Bas} on paroit décidé à y faire aux principes qui y'50ntv'ét'ab‘lis; on
peut , disent les bons citoyens, comp
passe'r'zoooc hommèsl '
Les états de‘Hongrie ont arrêté que ter sur notre prudence , et nous évie
l’Arèhidÿuc Palatin résidera 7 ‘m'ois de ' terons toute provocation sur les fron—
l'année à Bude, et les 5 autres mois tières de cette partie de l'Empire.
bù bop lui setnblèra. j A . DÉPARTEMENT m; L.L CÔTE D’OR.
. Ôn assure que l'empereur'a donné ISSUBTIL, 14 avril. Tout respire ici
' le plus ardent patriotisme. Plus de
'èu fils du célèbre major Trenck une
place de capitaine au régiment de douze cens de nos jeunes gens se sont
dernièrement rendus en armes à
NVenzel-Colloredoh
' Rsnsnomrn. 5 avril. Par un dé Dijon, Pour prendre avec le déper
cret de le commission_impériale , par tement, l'engagement de marcher
;enu le z4pmars à la dictature de l’em— à la première réquisition contre les
pire, sa majesté témoigne quelque ennemis de la patrie. Cet acte de pa
mécontentement de ce que le prmce , triotisme a produit les plus heu
évêque de Spire, s’est} permis pan reux effets. La grande rue d'Issurtil
dant l’inte_rrègne, et sans attendre s’appellera désormais rue de MIRA
une résolution de la diète, d'envisa BEAU.
ger, comme lui étant dévolus à titre DÉPARTEMENT DU JURA.
de seigneur doinanigl, les ouvrages LONS-LE-SAUMER, 15 avril. Les
de fortification appartenants à lEm.— amis de la constitution demandent
pire, à Philiprourg; l'e_mpereurdé que le roi n'ait d'autres gardes que
clare qu‘il pourroit bien à le vérité , les gardes nationales; l’existenCe des
et sans préjudicier à la capitulation gardes-du-corps, disent les bons ci.
de son élection, s’emparer de ces toyens, a été reconnue à' la Fédéra
propriétés; qu’attendu la protesta tion. Pourquoi comité militaire ,.
tion récente duprince évêque , Il .se dans ses travaux, n’en a+il pas en.
co‘ntentoit de faire connaître ce grief (1). Vide. Mercure Universel dt;
à tout. l’Empire , mais‘il ajoute que
16 avril. p. 246. '
av
.‘.w .. -
a
si ' O
(le/91 i
. u"
Mournmssou , 1 1 avril. Les am's de Vers les onze heures et demie . avant
la constitution , empressés de rendre midi, le roi , la reine et le dauphin
un hommage éclatant au courage de sont montés dans une Voiture qui de
MM. Duguet et Mouillat , ancien com voit les conduire à Saint-Gland , le
pagnons d’armes ngénéreux d'Assas. peuple en les appercevant s’est op-v
dans l'affaire qui cause la mort de ce posé_ formellement à ce départ; algrq.
(295)
un grouppe deieun’es gens voyant que l ple à reconnaître l'e3prit de la loi et
l'un n'était point en force , court | celui de la liberté, dont il se montre
à l'église de Snint-Roch', y sonne le digne de jouir.
tocsin. Dans ce moment, un officier Sacrrou un m rounm: ms Gus—
veut Forcer son détachement à favo NELLE. 18 avril. En conséquence de
riser le départ du roi; un grenedier l‘arrêté du directoire du département ,
lui présente la bayonnette sur le sein, que nous avons publié dent le Mer
le menace de le percer s'il persiste: cure d‘hier, le comité de la section
ce trait et le mécontentement de: de la fontaine de Grenelle. confor
gardes nationales et du peuple ont mément à l’article V de cet arrêté ,
montré qu’il étoit impossible d‘effec s'est transporté à l'église des Théatinl,
tuer le dessein. Dans ce moment. un qui fe trouve dans son arrondisse—
garde national s'est présenté sur la ment, il a fait la visite des lieux ;
place : voici , a-t-il dit . les paroles là , il a été trouvé, une porte qui
du roi : Allez dire au peuple queje communiquoit à l’appartement de
vne sortirai pas d’ici , que je ne par madame de Narbonne . sur la serrure
tiraipas. Le peuple a applaudi ; alors de laquelle a été apposée une plaque
le roi et sa Famille sont remontés dans de fer. Le scellé ayant été mis sur
leurs appartemens ; mais M. le maire tous les objets qui en étaient suscep—‘
et M. le commandant général voyant , tibles, l’église des. Théatins a été
ont ils dit , qu'ils ne pouvoient faire fermée. Samedi, sur la clament pu
exécuter la loi , ont offert leurs dé blique ;1 M.. le curé de Saint—Thomu
missions. Le département s'est bientôt d’Aquin fitfaire des recherches rela—
assemblé , et l'on battoit la générale tives à cet. objet; il. apprit que le
ou le rappel dans toutes les sections ci-devant Curé de Saint-Sulpice,
de Paris. Sur les deux heures . il est muni ,d'indulgencos et d'une bulle du
arrivé de «nombreux .détachemens des pape . vouloit rétablir, selon lui, le
gardes nationales ,. et quelques pièces vrai.culte romain; qu'il avait à cet
de canons,vers les quatreheures tout effet loué l'église des Théatins pour
était complettement dissipé et le calme y rassembler‘æsfidèles , pendant six
rét:abli ; disons que. dans la rumeur , _æm*ainesseulement; que le prix de
M. le cardinal de la Rochefoucauld vla location étoit de quinze cents liv.
est venu à passer dans sa. Voiture ; il 2quç Cette location _avoit été faite le
a été pris par le peuple pour l‘aumô nième jour à six heures du soir, sans
nier de la cour; il a reçu des injures afficher , ni délai , m“ enchères. Sur
et même quelque chose de plus.. Le ces. informations , le comité de la
conseil général de la commune s’est as section de Grenelle . envoya des
semblé , sur le soir, a reçu l'arrêté commissaires à M. le procureur-syndic
du département , qui convoque les du département et à celui de la mu—
sections de Paris pour aujourd’hui; nicipalité . qui tous deux confirmèrent
en outre , le département a arrêté d'é‘ les faits principaux , _et déclarèrent v
crire au roi , de la manière la. plus que le locataire titulaire entreroit
convenable , au caractère qui convient en j0uissauce dès le lendemain .\ pour
à des délégués du peuple, et publiera disposer à son gré de l‘église des
une instruction pour engager ce peu Théæin; ;_ mm la tésa’ræeäqu‘il mot?
( 294 ):
croit un‘e épît’a;ähé'sut' la porte‘; la les comités s'inscriront eux-mêmes sur
quelle épitaphe » indiqùeroit le ca cette liste , afin qu’on puisse les ap—
ractère des assemblées qu’ony tien précier; je voudrois aussi que ces
droit‘; Cetté”affai‘re' ayant indisposé comités ne pussent être renouvellés_
plusieurs citoyens, il s’est formé que par tiers-de séance en séance;
dimanche des“grouppes devant ‘Ia ainsi dans un comité de trente meme
por‘œ de l‘église‘i ‘on;y a ‘vu quelques bres,. il en sera nommé dix à la pro
dévotgæs et des Prêtres} qui:ontsété chaine séance , dix à la seconde , et les
dissipés par la g'ardeflgilame de la dix autres à la troisième.
section. M, n le 'màîre' ayant été*avertig »y._l\’l.g_.Maiszouza le propose , mes-‘
y est venu santécliarp‘; ils kun sieurs,‘ si l'en ne laisse pas les dix
placard à la porte de l’égli86qÎSüb— membres les plus anciens pour qu'ils
monté d'une. volumineuse poignée puissent guider les membres nouveL
de verges : sur celplaeard émit écrit :
lement admis, qu’el‘on n0mme le co-;
Avxs AUX DÉVOTÎS ARISTOCRA’I‘ES; mé mité en entier. -‘ \
d‘_ecixzepurgative, qu'on peut admi— > (Là motion de Mi Feidel est-un
nistrer gratis le dimanche de: Ba réâée. ) . . ‘ ' ' '
mamc. Mv Bailly: a fait ôter cet avis ; M. Biauzat. J'ai été chargédu rap
mais il‘a' été i>eplucé par les citoyens port touchant lès deux membres de
présens ?,-ip;‘è5 Iedépart du maire; la‘ famille d'Assas , je demande que les
et l'ont écrit au barda même avis : pièces‘ de cette affaire me soient en.
Déplæcæâÿzarîÿaüÿn et remis parle
voyées, afin dépouvoir en prendre
peuple. ’Aujourd’hùi lundi , le locà connoxssance. ' ‘
taire n‘est! poixitfen possession, et M. Bonue-Carère. Les pièces s0nt
M. Osselirt, l'un—des citoyenrde‘*la‘ renvoyées au comité militaire de l'as
Section} a convertie prix de laloca sembléo nationale.
tien partune enchère, conformément
M. Biauzat. Plusieurs députés pa
à la loi sur les 'bietis nationauxfi La triotes se joignent àmoi pour deman
question estde savoir maintenant qui der l’affiliation d’une nouvelle société
Obtiendra’ l'adjudicàtion. Sera-ce M. établie 'à S, Pol , département du
le ci.devant. ouréïi’naera-ce M. Ossa Pas-de-Calais.‘ (4/ffi'liéa ).
-lin ? x‘wl>
Sur la demande de plusieurs autres
;:AMIS DE LA CONSTITUTION. membres , la société de Saint-Servan ,
département de Lille et Vilaine , a
. Séance.du_ i5 avril 1791.
reçu l’affiliation.
"" Àprès la lecture-du procès-verbal M. Feydel. La municipalité de Mil«
èt"de plusieurs adresses . M. Fei baud pôssédoit un bon citoyen dans
dlel ai dit : je demande , sur la forma
son sein, c’étoit M. le maire , et lors,.
rien des comités, qu‘aucun membre des derniers troubles de cette petite”.
ne puisse y étré‘nommé que sur la ville, il courut les plus grands dans
piéœntation d”une ’îihe'où‘ 's‘emnt ins gars; ‘cependant son courage , son
crits ’les noms de‘ ceux qui voudront zèle et son patriotisme ont suffit peut,
'y être admis; Les'amis'de‘la consfitü-‘ rétablir'le calme. Il y a une société
tion doivent agir en hommes libres '; établie en ce lieu , elle demande l'afo
ceux qui voudront étm‘ nommés"däns ,filîaüon‘. M.Çle maire est ici présent
(295)" ‘
. ‘. . .. ,_\ . ..
ie demande qu‘il atteste le patriotisme prit-de «décret ; que jamais l’assemâ
de cette société. ' blée nationale n'a eu en vue d'empô-i
M. le maire de Mil/mati La ville. cher nos frères des troupes de lignes
de Milliaud, département del‘Avei de s‘instruire sur ses dicre‘ts et sur la
ron , évoit fait une‘adresse qui fut constitution parmi ses_ plus zélés dé:
publiée pour faire rentrer les fonc fensetirs. Si le ministre ne fait qu’é-;
tionnaires ecclésiastiques‘dans le de crire aux chefs de corps , cela ne prof
voir : mais les insinuations perfides daim aucun effet, l‘esprit d’anti-ci-p
des ennemis de la patrie faillirépt à vistne qui les guide les empêchera de
nous coûter cher; moi Seul au milieu faire connoitre aux soldats les ordres
d'une émeute , m‘efforçant de calmer du ministre. Je demande que le soi
le peuple et de l'éclairer {je craignis ciété écrive à toutes les muniçipalités.i
un moment sa fureur. Mais des amis M. le Président. Nous ne pouvons
de la concorde et de la paix me se faire connaître nos intentions qu'aux
coururent; une société des amis de sociétés qui nous sont affiliées, et ce
la constitution se forma , et la tran—
que l’on_vient de vous dire de 'M. le'
quillité bientôt se rétablit. Quant au président du comité militaire , doit
patriotisme de la société de Milhaud ,
vous prouver qu'il s’occupe essentielç
il est tel qu'il est difficile d’en trouver
lement de cet objet. _
une dont le développement et les
M*‘" J'observe que ce matin M. Du:
principes soient plus purs et plus re
portail a dit à deux membres du coo,
commandables. (La société de Mil
mité militaire qu'il avoit fait écrire
Imud est affiliée ).
dans toutesles garnisons, pour que les
Sur les demandes de plusieurs mem
soldats pussent assister à des séances
bres , les sociétés d’0rnan, départe
des amis de laconstitution.
ment du Doubs , de Varennes en Ar
gonne , ont reçu l’affiliation. | M. le Prész’dent.»La société de Maf-‘
M”““ Malgré l'explication donnée du seille demande l’affiliation pour la soi.
décret sur la défense de la correspon ciété d'Apt , département des Bouches
dance , d'aucune corporation avec les du Rhône , sur la proposition de“ plt'1’-.
régimens , plusieurs sociétés se plai sieurs de MM. les dépu‘tés (ÀccordéM
gnent que les soldats des garnisons La société de Valence d’Agers à ‘reçu
n’ont pas la facilité d’assister à leurs l'affiliation.
séances ; je demande que quelque": M. Constantinz'. Le bataillon de la
membres du comité militaire se ren Grange Batteliere a fait célébrer un
dent chez le ministre , pour l'engager service auquel vous nous avez enjoint
à s’expliquer et à faire éCrire dans tou- ' d'assister, comme commissaires: ce
tes les garnisons , afin que les soldats bataillon a mis dans cette cérémonie ,g
puissent assister aux séances des amis l‘intérêt qu'inspire la perte d'un
de_la constitution. ' t ( grand homme ,et cette pompe fuuè<
M. Th‘éodore Lametfi. M. le prési— bre qui indiquoit aussi l'attachement
dent du comité militaire a écrit ce que chaque citoyen portoit à son.
matin une lettre publique dans le M0' commandant de bataillon. (On ap_-j
'niteur, par laquelle il montre qu'il ne plaudit. ) ‘
pèùtys'voir de douté à‘l'égnrd_de l‘es M, Sïx._ L’église des Jacobins peut
( 296 >.
contenir 1452 ,personnes . sans y qu’avec difficulté nous avons pu
comprendre deux tribunes particu saisir. '
lière , dans laquelle on pourroit adv Mais comme ils est félevé quelques
mettre le public, vous pouvez l‘oc mouemens, M. Karfain: a dit: je
cuper dès demain, c'est du moins demande l‘attention de la société
se que nous croyons d’après la ré pour ce projet: c’est selon moi le
ponse que nous a faite la direction plus juste et le plus profond qui
'du département. vous ait été présenté.
M. Yon. Je demande que l'entre M. Legay. Le caractère et le talent
prise de ce changement de local soit d'un marin marchand sont aussi diffé-;
mise en une sorte d’abjudication au tous des talent d'un marin militaire
rabais. que le matelot , en apparence , diffère
M. vous ne pouvez occuper long de l'armée de terre.
tems l'église des jacobins. déjà des me L'art de naviguer est celui d'aller
sures sont prises pour en disposer d'un lieu dans un autre , de mesurer
comme objet des biens nationaux, pour ainsi dire, les routes maritimes :
il faut un mois au terme de la mais le marin marchand n’a pas
10i , avant que le temps fixé pour les l'art de combattre, de faire mouvoir
pour les soumissions soit échu. et une flotte , d'ordonner des ma—
je demande qu'avz.nt ce tems , la nœuvres : la science profonde du
locieté ne se déplace point ' marin militaire ne peut s'acquérir
(Après quelques débats , la société seulement sur les Vaisseaux , il lui
arrête qu'il sera envoyé des com faut de longues études : à l‘école:du
missaires à la société fraternelle, navigateur marchand. l'on ne peut
pour l'instruire que lundi prochain apprendre qu'à aller sur la mer ,
celles des amis de la Constitution comme on apprend à marcher sur
I'établira dans l‘église des jacobins, la terre; on doit réprimer . em
Les ouvriers du champ de mars pêcher cette alliance monstrueuse de
au nombre de 800 faisoient célèbre la marine marchande avec la marine
le lendemain un service pour le repos militaire , (on murmure) ce projet
'de lame de Mirabenu,ils inviterent est suivi d’une le ne série d'articles
les amis de la constitutionà y assis à décréter, et ne peroraison
‘ter par députation : (1 on nomme des dans les mêmes principes , qui n’ont
commissaires). point été accueillies.
La société passe à l’ordre du jour, Sur'la demande de M. Barrera
M. propose que les enfans des hô la société du département de la
pitaux} C'estiàidire les enfans trouvés : Corrèze est affiliée.
noient élevés sur les ports de mer,pour M. Sil/en“ Ce que l'assemblée na
en faire par la suite des matelots qui tionale a décrété n’a rien présagé.
eeroicnt entretenus et voués au sur et les opinions sont encore flottante
flico' de là patrie. entre le plan -du comité , et les
M. Lagay'lit un projet sur la ma autres plans de dîners membres qui
rine militaire , 'que la foiblesse de lui ont été présentés : mais j’observe
ses moyens n'a'pas pertuis d'entendre ; que vous serez peu conséquens aux
voici cependànt quelques ' passages; principes de la constitution . si vous
(297)
divisez’la marine marchande de la chaude est l‘école de la marine miliä
marine militaire : je conçois que ce taire. On vous vante ici les superbes
n'est que par les opinions contraires talons de ces messieurs qui apprennent
que l'on; peut s'éclairer , et que la ‘à commander des vaisseaux dans leurs
société devoit entendre les préopi cabinets , pendant que les marins
nans; mais le cas est décisif, vous marchands agissent et manœuvrent.
allez prononcer sur le sort de cent ‘ Mais la main d’un garde-mnrîne.
mil individus ; cons'ultez« vous et F. . . . . n'a jamais été goudronnée
n'écoutez que leur intérêt . celui de ( Très-applaudi ).
lapatrie , c'est l'admission des ma Pallanquier , l‘un de nos plus fa-‘
rins marchands dans la marine mi— men: capitaines de vaisseaux , avoil
litaire qui divise les opinions. en quelque années , fait cent trentu_
M. Champagny nous a dit qu‘il deux prises; mais, dans la dernière
ne regardoit pas les aspirans comme guerre , il fut pris lui—même; en arri—;
faisant nombre dans la marine, or il vaut à bord de l'Amiral anglois ,
met donc sur la même ligne et ceux 00mme il est d'usage , on lui demanda
qui ont prouvé par leurs services et son nom. —- Pallanquier, répondit»iLz
ceux qui n’ont rien fait. On vous dit — Il y a long- temps que je voi“
qu'il faut une force militaire de ma cherche , lui dit le capitaine anglois ;
rine entretenue constamment aux frais en France [on méconnoît le mérite»
de la nation. d’un marin. Servez l'Angleterre, soyez
Mais jamais avons-nous combattu des nôtres , vous serez le second sur
cette vérité? Ce n'est plus le temps mon bord. -— Non , je suis François ,
des faveurs: manquerez vous pour dit Pallanquier. -— Je m'y attendoîs s
cela de sujets exercés et instruits ? Vous repartit le capitaine Anglois , et j'en.
ne serez peut-être embarrassé que du suis fâché. — Eh bien , Messieurs;
choix. Malgré les sarcasmes dont on voilà , morbleu . tous les vrais français,
a voulu égayer votre comité de ma ci»devant' il y‘ avoit peu d‘homme}
rine, nous n‘en sommes pas moins instruits dans les deux marines , les_
dans une pleine sécurité sur le sort uns n'avoient pas besoin de s'instruire
du génie commercial et sur les pro pour parvenir , les autres ne gagnaient
grès de la richesse du commerce mari rien à s‘instruire; mais donnez l‘espoir
time : je conclus à l'admission du plan de nous avancer , vous verrez si ce
du comité. . > sera de même ? De—là je dis donc que
M‘“‘" (mdc/zant du taäac) Je la destruction des deux marines doit
suis marin depuis quinze ans; l‘état être anéantie , et que c'est , f.. . une
de marin est une profession; et il chose très-juste. ( On applauditbaau«
n'y a rien à distinguer entre la ma coup.)
rine marchande et la marine mili M. Kersaz‘nt. Comme cette société
taire: j'ai été toute ma vie marin doit respecter religieusement les d»!
marchand; je n’ai jamais su vendre orets , je ne parle qu‘en tremblant
un mouchoir , et j'ai vu, morbleu , sur la marine. VD’après un décret
tel amiral de vaisseau qui entend fort porté aujourd'hui , la question la plus
bien la spéculation du c0mmerce! importante est décidée , et demain ,
{ On applaudit )_., La marine mars _ sans douteL on achevera de décréter
(298)
Le plan du comité. Je vais cependan-4 détails du plan du comité, ils sont
‘ oxp‘oser quelques détails sur plusieurs si vicieux, qu'il est impossible de les
articles de ce plan. Je suis aussi un discuter et de Vous en entretenir;
vieux marin; et je pourrois.faire des cependant -je remarque qu'on n‘a
histoires comme: le pré0pina’nt: mais point encore songé à vous présen
n‘_y anal pas un art pour’la' guerre ter la partie de l'organisation admi
de. mer comme pour celle de terre? nistrative de la marine,‘ tant sûr mer
Je voudrois que l‘on-me citâtquel -que sur terre; je sais parhitement
ques marins marchands qui eussent que le comité a sur cela des intentions
commandé une, escadre. 4--. . qui, si elles étoient connues , paroi
t‘<M. Le maria. Tous les officiers troient contraster visiblement avœ‘le
experts .de larmarine militaire sont plan présenté ; ainsi je me restrairis à
sortis-de la marine marchande. demander que MM. les députés apv
«M. Kersaint. On entend mal mon portent la plus Sévère attention àl'exa
opinion; je sais qu'il y a des gens men de tous les articles qui, dans l'as
de'mérite dans ce cOrps; mais c‘est semblée nationale, seront soumis à
contredire les principes de la décla leur discussion. '
ration des droits , que de vouloir que ASSEMBLEE NATIONALE;
tout capitaine de vaisseaux puisse ob
tenir le graded'enseigne dans la ma Séance du 17 avril.
rine militaire , ainsi que le veut votre La constitution civile du clergé fait
comité; . chaque jour des conquêtes : 24 sœurs
Ilya 57 ans que je vis avec les et 5 converses en rendent graces au
gens de mer; Je" dois les connoître. ciel , et en usent dans toute sa latitude.
Je dirai la vérité sur les officiers Un membre annonce que le dépar
comme sur les matelots, soit de la tement des Ardennes ne peut Fournir
marine militaire soit de la marine assez dé biens nationaux , qu'ils s’y
marchande. Si vous adoptez le plan vendent à un prix fol.
du comité, tel qu’il est, vous ren M. Camus prend un décret homo-‘
drèz- les grades l’objet des poursuites logatif des Opérations faites par le
de tous les officiers, et les ministres commissaire liquidateur , ‘revisées par
ayant la nomination aux grades , vous le comité central, et dont l'objet est
laissez le corps entier livré à l’in de 4 millions. M. d‘0rléans y est com
civisme, en le mettant sous le dé pris pour 3 cens mille livres , Faisant le
pendance du pouvoir exécutif. Par montant effectif d'un brevet de re
là, vous faites de tous les officiers tenue , quoique mentionné, de quatre
autant d‘ennemis de la constitution. cens mille livres. . . . . . Il est ajouté au
On desire, en second lieu, avoir des décret cette autre disposition : « Que
hommes de mérite; niais le temps le directeur du trésor public , et après
d'exercice qu’il faudra pour parve— lui les commissaires de la trésorerie ,
nir aux gradés des examens que ne ser0nt tenus de donner d’autre cer—
Chaque marin subira , rendront pres tificat , relativement aux non paiemens
que tous les hommes Capables de des particuliers , compris dans les états
remplir les postes lorsqu’ils y par ordonnancés , ou dans les ordonnances“
_viendrontà leur tour._ Quant aux en masse ,_ sinon que l'ordonnance n'a
(299)
pas été acquittée. ou qu’elle ne l’a port de ses comités des finances et:
été que jusqu'à concurrence de cette de la caisse de l’extraordinaire, dé".
somme. crête ce qui suit: ‘ '
Un des commissaires de la caisse de Anr.__ 1. Toutes les dépenses de l'éä
l’extraordinaire a annoncé qu’il avoit tat faites avant le premier janvier
été, ou qu'il seroit brûlé vendredi 1791 , mais non encore soldées à ladite
pour douze millions d’assignats. époque , et les arrérages des rentes
M. Laniuinniscommunique les vues et pensions dues par l‘état li l’é+
du 00mité de liquidation , sur les arrêts chéance' du premier juillet 1796,
du conseil , rendus sans contradictions non soldés au premier innyier de!“6
hors la présence du contrôleur des hier, seront acquittées en masse par.
bons d'état , et autres du propre mou la caisse de l'extraordinaire. d.
vement. M. Dandré observe que s’en. ’ II. Les états contenant ce qui rès-‘ë
gissant de décider un point qui tenoit toit dû au premier janvier 1791 ;1
d'aussi près à la fortune des biens des desdites dépenses , et au premier juil-z
Citoyens , l’assemBlée ne saurait y let 1790 desdites rentes et pensions ",
mettre assez de réflexions , et qu’il‘ 'certifiées par les différens payeurs “,v
falloit la préparer par l'impression et et visés par les ordonnateurs du tré
distribution du rapport et projet du sor public , seront remis au commis-1
comité ; cette mesure a été adoptée. saire du roi de la Caisse de l’e;traofl
M. de Montesquiou , au nom du dinaire , qui sera tenu d’en faire vet’
comité des finances , a donné l’état de ser les fonds au trésor public, à me:
situation du trésor public , et a de-’ sure des besoins. ' '
mandé de nouveau des secours. M III. Le trésor public rendra à la
Malouet querelle quelques Ïarticles caisse de l’extraordinaire les sommes
de ce compte. M. de Folleville veut qu’elle lui a-versées depuis le premier
qu’on le soumette à l’impression ; on janvier 1791; cette restitution sera
lui répond qu’il l'a été déjà , et même faite , soit en nature, soit en récé—
distribué à tous les membres. Il ré pissés des différens payeurs , chargés
plique que , quoique les données d’exécuter les paiemens compris dans
soient les mêmes dans-les deux comp lesdits états.
tes, les détails en étoient très-diffé IV. Le comité central de liquida-‘
rens. M. de Menonville en parle avec tion , et les commissaires de la caisse
un peu plus de connaissance. Le co de l’extraordinaire , surveilleront
mité est inculpé : MM. Vernier et l’exécution du présent décret, et se
Lebrun tentent envain de le défendre ; ront tenus de faire imprimer, au
mais les mesures qu’ils indiquent peu moins chaque mois, un rapport de
vent prévenir de nouveaux abus. Tout ce qu'ils auront fait pour surveiller à
semble faire une loi de les adopter au cette exécution.
plutôt ; l’assemblée se rend à ces puis— PARAGRAPHI Il.
sans motifs ; le projet est décrété en L’assemblée nationale . voulant éta-‘
Son entier sous quelques légers chan blir un ordre permanent dans l'ad
. gement. Le voici; ministration des finances , et séparer
‘ Paasonarnn PREMIER. entièrement les dépenses qu'elle a dé
' L’assemblée nationale! oui le rap» crétées pour l‘année 1791 Zd’avec: les
' (500)
Üépenset des années antérieures . ouï la fin de chaque quartier. des be
le rapport des comités des finances et soins du trésor public, et démétera
de l'extraordinaire, décrète ce qui des secours s'il y a lieu.
suit : "V. L'apperçu des recettes présenté
Art. L Le directeur général du par le directeur du trésor public pour
trésor public présentera l'état géné _les trois premiers mois de la pré
ral de toutes les sommes qui y ont ‘ sente année, ne s’élevant qu'à la somme
été versées avant le premier janvier de 7o,650.ooo liv. la caisse de l'ex
9791 , provenant, tant des recettes traordinaire versera au.lit trésor par
ordinaires, que des emprunts, des supplément celle de 75,600,000 liv. ,
dons patriotiques , de la contribution VI. Le directeur du trésor public
patriotique , de la caisse de l'extraor sera tenu de fournir . dans le courant
dinaire et autres recouvremens , ainsi du mois , l'état exact des sommes qui
que de tous les versemens faits sous ont été réellement perçues,afin que
_l€l ordres dans les différentes caisses , l'excédent de ce qui a été perçu sur
ct des paiemens faits directement par ce qui avoit été présumé devoir l'être ,
le trésor public, tant pour les dé soit déduit sur les fonds à fournir au
penses de l’état jusqu'au premier jan trésor public dans le présent tri-ç
.vier 1791 , que pour les intérêts de mestre.
créance de tout genre jusqu’au pre Il sera fait un tableau distinct dans
mier-juillet 1790. Cette état de recette , de celles. qui
H. Le service du trésor public dans appartiennent à la presente année ,'
l‘année 1791 . sera composé de tou» et de Celles qui appartiennent aux
tes les dépenses décrétées par l'as années antérieures. Le même ordre
semblée nationale, pour être faites sera observé à chaque trimestre.
depuis le premier janvier 1791 , jus Psnacns9nn III.
qu'au premier janvier 1792 ,» et de ART. I. La dépense du culte de
tous les intérêts de rentes” et pen l'année entière 1790, et les ecclésias
sions depuis le. premier juillet r790 , tiques pensionnés pendant les six pre
jusqu'au premier juillet 1791. miers mois de ladite année de trai
Hl. La somme desdites dépenses, tement , seront payées par la caisse
et desdits intérêts de rentes et peu de l'extraordinaire sur les revenus
sions étant fixée,‘ par le décret du des biens ecolésiastiques et sur les
18 février dernier, à 582 millions dîmes de l’année 1790.
7oo,oo_o livres pour l‘année 1791, le H. La caisse de l‘extraordinaire
quart de ladite somme montant à fera l’avance des sommes qui seront
145.675.000 livres , sera versé au tré nécessaires pour acquitter lesdits
sor public dans les trois mois de cha paiemens sans délai, sauf à les re
que quartier , soit par les revenus or prendre sur les revenus qui lui rang
dinaires de l'état, soit par la caisse de treront , et dont elle pressera le re
l'extraordinaire , en vertu des décrets couvrement; en cas d‘insuffisance
de l'assemblée nationale. desdits revenus , la caisse de l'( x:raor-_
IV. D'aprèsl‘état des recettes or dinaire y suppléera.
dinaires qui seront effectuées mois par III. Les dépenses énoncées dans l'ar—
mois! l‘assemblée nationale jugera , à ticle IV du décretdu _13 février der-7
(501}
hier, sous le nom de dépenses parti— renter pour quelque temps. Une loi
culières à l'année 1791 , seront rem de discipline s‘oppose à l‘admission
boursées au trésor public par la caisse des troupes dans les clubs; le conte
de l'extraordinaire. mandant et le ministre demandent
IV,. L‘assemblée nationale fixera par un adoucissement à cette loi; l'aso.
un décret au commencement ou dans semblée renvoye l’affaire aux comiq
le cours de chaque quartier, la somme tés réunis militaire, constitution et
qui devra être versée au trésor pu des rapports. Au surplus , éloge soit
blic pour acquiter lesdites dépenses. fait des chasseurs de Guyenne et de Il
Un sieur de Labintinage , employé garde nationale , qui en cette occaq
dans la marine , sedfugaæ, demande sien se sont montrés patriotes et mÏ-_‘
sa retraite , sans que pour l'obtenir il litaires. ’
se croye tenu de rentrer.en France. Une lettre de Nantes, fait part de
Le ministre de la marine le déclare la rixe qu’il y a eu entre le colonel
déchu de son emploi , et prévient du vingt-quatrième régiment, jadîl
l'assemblée qu’il va prendre les ordres de Rohan , et la garde nationale ; ce
du roi pour son remplacement. premier s‘était refusé aux cris de vivü
Le ministre de la guerre rend la nation, et les avoit interdits à ses
compte des événements tr0p fâcheux soldats lors de l'inauguration du pa-Ï
qui viennent de se passer dans le villon au trois couleurs. Le peuple
régiment de Beauvoisis , infanterie , justement courro‘ucé se jette sur lui?
en garnison à Landau. Quelques sol lui arracha ses épaulettes, et en eut'
dats attachés par inclination ‘a la cons fait pis sans doute, si la muriicipaà
titution avoient été à la séance que lité n'avoit obligé cet homme à quib’
tenoiem ses véritables amis. Les of— ter la ville; elle est aujourd'hui foré
ficiers aristocrates| furent les atten tranquille. _ Ï
dre à la porte, il les saisirent à leur M. de Broglie, au nom du co-Ç
passage , et après maintes menaces et mité militaire , propose et fait ad0p-'
des propos insultant , les envoyèrent ter le décret suivant . que sur
en prison. Le lendemain , le soldats les 42 capitaines destinés à être dé
en corps , furent solliciter le colonel tachés et employés au service des
de leur rendre leurs camarades , mais places de la guerre , 14 seulement
ils n'y voulurent pasconsentir: on seront de troisième classe, et 28 de
ignore quel fut le passage de ce refus à la quatrième.
une affaire fort vive qu'il y a eu en La séance a été levée à trois heure.
tre les soldats et les officiers , ni qui Séance du 18. '
en a été le moteur; tant est, que On lit le procès-verbal. M. d'Estour
cinq à six de l'un et l'autre parti ont mel demande que le comité militaire
été dangéreusement blessés. Le 00m— fasse un rapport sur l’insubordination
mandant pour le roi dans le bas-Rhùl, du régiment de Languedoc , accusé ‘
a tenté inutilement des moyens de d’avoir délapidé sa caisse. ’
COnciliation; les soldats de ce régi. Sur l'observation d'un membre du
ment servent bien dit-il, mais ils ne comité militaire , qu‘il falloit attendre
Veulent pasyoir certains officiers , qui des renseignemens nécessaires , l'ag
sans doute1 seront obligés de s‘ab; semblée est passée ‘e l’ordre du jour.
/
( 302
; Le département de l'Allier demande traitemens ; ce qui. est de beaucoup
à être autorisé à ouvrir, dans chaque inférieur au calcul hypothétique de
municipalité , un registre et une caisse, : l'assemblée nationale.
pour rçcev_oir et inscrire les personne, l
M. Laniuinais observant que le dé‘
qui voudront payer à l'avance leurs portement du Morbiltan a le premier '
impositions futures. adressé son état sur cet objet impor
MM. les administrateurs disent que tant, aobtenu que M 1 le président écri
beaucoup de bons citoyens se libère roit une lettre de satisfaction au dé!
ront_ par anticipation ; que les recou portement du Morbihan.
yrem,em balanceront le retard qu’oc M. Dumet_z propose à l'assemblée
œsiqnneront nécessairement les cir quelques articles additionnels sur les
constances présentes beaux amphitéotiques , il demande la
9 L'assemblée applaudissant à ce pro permission de lire les articles précé-;
îet , l'a» renvoyé à l‘examen de son CD demment décrétés, afin de remettre
mité d’imposition . et elle a chargé M. l‘ensemble du projet à la délibération.
le président d’écrire une lettre de sa Les principales disposition de ces ar
tisfaction au département de l'Allier. ticles sont : 1°. Ceux» dont les baux
.v Il a été fait lecture d'une lettre de sont conservés et qui justifieront avoir .
plusieurs marhands françois , résidans
versé au trésor public , la finance à la
à Constantinople ; ils se plaignent quelle ils avoient été taxés par l’ore'
amèrement d’un nommé Marck , con donnances de 1702, en jouiront pana
dul françois en Egypte , résidant à dant les années accordées par l’artia
Alexandrie , qui opprime les mar cle X de ladite ordonnance , au delà
chands françois; il s'empare des dé de celle fixées par leurs baux. Les
pouilles de ceux qui meurent dans leu dispositions présentes ne pouvant s’ap.
parages où il se trouve. pliquer qu’aux biens ecclésiastiques ,
Ce corsaire s’est attribué une ran et non aux biens dominiaux. La réa
çon de 60 karats , que les négociant _colte sera faite 'par le dernier culti1
français payaient pour chaque navire - vateur qui , sans avoir de bail subsis«
à un janisssaire , qui leur acc_ordoit tant , aura ensemencé les terres pour
protection. . ..—
r - ladite récolte.
Cette lettre qui contenoit beaucoup
\On a renvoyé au comité des (10—;
d’autres détails, a été renvoyée au ‘
mairies la proposition de restituer les
comité des rapports. .
sommes payées en exécution de ladite
M. Lan]uinais a annoncé que dans'
’ordonnance de 1702 , par ceux qui
121 paroisses qui eouyrentl'ile de Cor ‘
I
MERCURE UNIVERSEL 4
1.
Du Jl ’Îercredz' 20 Avril 1 79 1 .
‘Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure uniVersel , de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cesæire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les dèpartemens , est
!5l1V. pour3 m015 . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez (J U S S A C , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSED
Du Jeudi 21 /ÎVril 1791.
_ÿ__,.*
(333i
Les états de Porantruy réclament' une funeste sécurité. Si cet avis “ni ‘
les secours de la France, pour te suffisoit pas , j‘interpelle le comité
pousser les troupes autrichiennes , qui de dire quand il nous a révélé ses
Sont déja sur leur territoire. ’ secrets; et moi je dirai quand il
Le ministre des affaires étrangères nous en a cachés.
paroit coupable à M. Reubell, pour Parlez, _ont crié plusieurs mem—
ne pas avoir prévenu le corps légis: bres! Je dirai au comité, a continué
latif' du rassemblembnt qui se f.lÎSOÎL l’orateur , ou plutôt je dirai à l'as
autour de nous, et des mouvement semblée, car toute personnalité est:
u’il Y avoit sur les frontières : tout éloignée de mon coeur et de ma
. lui pgroit suspect , jusques à certains pensé , qu’il existe , depuis très
propos que lui ont tenus MM. Du longtemps . des rassmrbla:nens qui
portail et la Fayette. Il demande que ont inquiété les citoyens , qu'il est:
le comité diplomatique ne prenne arrivé , depuis long-temps , des adres
plus de délai pour lui Faire part de ses qui demandent qu'on prenne des
ses vues et de ses découvertes à Ce mesures vigoureuses pour en imposer
sujet. aux ennemis de l‘état; cependant
_' M. Robespierre s’alarme de l’état jamais le comité ne nous a avertis de
de sécurité qu'affectent les ministres , la négligence (terme très-doux) des
tandis que la guerre nous est an ministres. Jamais il ne nous a repré
noncée de toute part. Une chose sur senté-les places confiées à des enne
tout l’afllige , c’est que nous ne mis de la constitution; cependant à
puissions rien découvrir que par les quels troubles la provence n‘est elle
étrangers. pas aujourd‘hui en but, tout semble
Un député d'Alsace , animé du y annoncer une guerre civile entre
patriotisme le plus pur, vous d"cou les départemens voisins. D’où est
vre. dit-il , les périls qui vous en venue cette suspension d’un décret
tourent, qui vous menacent ; il vous si utile sur Avignon ? Elle est venue
ouvre les yeux au bord du précipice , de la part du comisé, qui, en inter,—
et vous vous amusez à agiter la com posant un langage mistérieux, diplo
pétence du comité et le patriotisme matique , est venu à bout de faire
du ministre, comme s’il étoit ques écarter cette grande discussion. Je
tion ici de péser le patriotisme du conclus à ce que l’assemblée natio
ministre. Ce qui doit nous surprendre , nale veuille bien ne pas se payer de
c’est que le comité n’ait point déployé déclamaiions Vagues et contradic—
ce caractère de sollicitude qu'on de toires, et n'écoute que son courage.
vait attendre des représentans de la sa sagesse et sa prulence. ,
nation; (ici l’ora tout a été interrompu M. d’André entreprend , sans gran
par des applaudissemens) je parle dement y réussir, de justifie. le co—
avec une franchise qui pourra paroitre mité; il interpelle M. Bombe de
dure , mais ce n’est pas le moment de rendre témoignage de son zèle.
nous flatter , c’est le moment de nous M. de Nouilles provoque la sur.
dire à tous la vérité , c’est le moment veillance de l‘assemblée sur M. de
de sortir de la tutelle des comités et Montmoñn ; il desire sur-tout qu’elle
de ne pas prolonger le danger par soit prévenue (de toute autre manière
L
(334)
'qñe‘par les g'azette‘s) de la situation V- Le greffier du tribqnal lui déli-‘
‘de la France. vrera une expédition de sa prestation
La surveillance à laquelle le préo de serment , qu'il sera tenu de pro
pinant exhorte l’assemblée, M. Pé duire à la municipalité , pour y justi-_
thion veut la concentrer dans le co fier qu'il a rempli cette formalité,
'mité diplomatique. sans laquelle il ne pourra user de la
M. de Menou déclare franchement patente.
et très-hautement , que le comité ne VI. Nul ne pointa exercer tout-à
peut marcher avec le ministre actuel la-Fois la profession de courtier, d’a
des affaires étrangères. M. de Lian gent-de-change, et celle de négociant, '
court prend sa défense mais n’inté— banquier , marchant, fabricant , com
resse personne. missionnaire, et même être commis
L’adresse des états de Poram dans aucune maison de commerce ; il
'Iruy est renvoyée aux comités réu ne pourra être pareillement délivré de
nis ,‘: diplomatique et militaire. patentes à ceux qui auroient fait un
, La députation qui, en exécution de contrat d'attermoiement ou faillite à
l'arrêté du matin , s'étoit rendu chez leurs créanciers, à moins qu’ils ne se
le roi . en a rapporté le manuscrit du soient réhabilités; de quoi ils seront
discours qu’il avoit prononcé à l’as tenus de justifier.
semblée, et qui est destiné à faire La séance a été levée à 9 heures, Î
le fonds d’une proclamation de paix
Séance d‘hier.
et d'union.
L’ordre du jour ramenoit àla dis M. Prugnon , au nom du comité
cussion le projet ajourné sur les ban d'emplacement , fait autoriser le di
quiers et'agens de change, quatre rectoire du département de la haute
autres articles ont été adoptés sans -Saône, à louer pendant deux ans
discussion ni changement seulement , aux frais des administrés ,
ART. HI. Tout parculier qui voudra la maison canoniale qui était ci«levant
exercer les fonctions de courtier et
occupée par l’abbé d'Audeau. cha
agent-de-change . de banque et de noine du chapitre de Luzel pour y
commerce , tant de terre que de mer, placer le corps administratif de dis
sera tenu de prendre une patente , qui trict , exceptant cependant de la lo—
ne pourra lui être délivrée qu'autant cation le jardin qui est derrière , qui
qu‘il rapportera la quittance de ses sera loué séparément, et dont le
unposmons. loyer sera versé dans la caisse du.
1V. Celui qui aura pris une patente, district.
sera tenu de se présenter devant le
Îdutre décret.
juge du tribunal de commerce; il y fera
déclaration , qu'il veut exercer la pro L’assemblée nationale, Ouï le rapi
fession de courtier,d'agent-de-change , port du comité d'emplacement, au»
et de commerce , et il prêtera le ser— torise le directoire du district de
ment de remplir ses fOnctions avec in— Saint-Maximin , département du.
tégrité , de se conformer aux décrets Var , à louer aux frais des adminiæ
de l’assemblée nationale et aux ré très , moyennant la somme de 200l. .
glemons. la partie du premier étage? du _côté
(335)
de l’Est de la maison des Domini royaume. cet état séra envoyé à tous
cains , appellé l’hospice , poury placer lesdits corps administratifs et tribua
le corps administratif du district, à maux.
la charge de verser annuellement Après la lecture du procès-verbal ,'
le prix du loyer dans la caisse du un membre a fait la motion d’af—
‘district. franchir les pêcheurs du droit de
Âdutre décret. patentes, et de ne point vendre les
terrains qui étoient destinés à rece
L‘assemblée nationale , oui le rap voir leurs filets. Renvoyé au comité
port de son comité d’emplacement . des contributions publiques.
autorise le directoire du district de
Sur le rapport de ce comité , ont
Quenoy , département du Nord , à été adoptés quelques articles, relatifs
louer pour deux ans seulement , aux
à la liquidation des maîtrises; il en
frais des administrés, les bâtimens
proposoit d’autres, touchant la ville
du gouvernement , pour y placer le
de Dunkerque, qui ont été rejettée ,
corps administratif du district et le
sauf à cette ville à se pourvoir au.
tribunal, à la charge de verser an-
département , pour l'obtention des
nuellement le prix du loyer dans la
secours qu’elle demandoit.
caisse du district.
Décret réglementaire et dont l’exé Àrtz‘clss décrétés.
cution est très-desirable. ART. 1. Dans un mois, a‘ compter
L’assemblée nationale décrète que de la publication du présent décret,
les commissaires chargés par elle de le syndics des corps et communautés
surveiller l‘acceptation , la sanction et créés par l'édit d'août 1776 , et au-.
l'envoi de ses décrets continueront tres subséquens , formeront un état
de veiller à ce‘que toutes les loix qui qui contiendra le nom et l’époque
portent des dispositions générales de la réception des particuliers qui. '
constitutives du droit du royaume , composent le premier tableau desdits
soient imprimées et envoyées le plus corps et communautés, ou qui exer
promptement possible à tous les tri cent en vertu de brevets , dont la
bunaux et corps administratifs du finance a été versée au trésor public ,
royaume . conformément aux précé en observant de n’y point comprendre
cédens décrets de l'assemblée, à l’é: les maîtres qui ont renoncé à l'exer
gard des loix qui ne regardent que cice de leur profession ou commerce ,
des établissemens particuliers ou des avant le premier avril 1789; cet état
opérations particulières , les mêmes sera remis aux officiers municipaux,
commissaires feront la distinction qui , après l’avoir certifié , l'adresse
de ceux qui doivent être imprimés ront au commissaire du roi, chargé
et envoyés dans tout le royaume d‘a de la liquidation de la dette publi-_
vec ceux ’qui ne doivent l'être qu'aux que.
établissemens qu'ils intéressent. Tous II. Les particuliers qui ont obtenu.
les mois les commissaires feront im des maîtrises, et dont la finance a
primer une table contenant l’état in été versée dans la caisse de l'école gra—
dicatif et sommaire des décrets sanc tuite de dessinà Paris, à la dt'clmrge du.
tionnés et non envoyés par tout le trésor public , seront remboursés dans
(53 6)
les Formes et suivant les propositions patriotique. que cette contribution
déterminées par les articles 111 et IV devient absolument nécessaire pour
du décret du 2 mars , qui abolit les l’exé0ution de ce plan.
jurandes. 5°. Queles circonstances qui avaient
\III. La déduction du trentième par fait exiger le paiement en argent ou
année de jouissance sur le prix des ju en effets exigibles de la contributton
randes et maîtrises, dont le rembour patriotique , ne sont plus aussi impé
sement est ordonné par l'art. IV rieuses; que déja par cette raison,
du décret du 2. mars , n’aura lieu que les brevets de retenue et les décomp
jusqu'au 4 août 1789, tes anciens de pensions ont été admis
IV. Les particuliers habitantle faux. par décret du 27 septembre, en paie«
bourg Saint-Antoine de la ville de Paris,
ment de \cette contribution.
qui étoient autorisés à payer le prix 4°. Qu"ilest de l'intérêt de la nation
de la maîtrise , dans le cours de dix , d’en. accélérer et Faciliter le payement
ans . seront remboursés des z‘vcomptes et d'employer tous les moyens qui peu
qu'ils justifieront avoir payés , en se vent tendre à la libération dont le
conformant aux dispositions de l'ar trésor national acquitte les intérêts
ticle IV du décret du 4 mars. annuels , décrète Ce qui suit :
‘M. Vernier, au nom du comité
Les créanciers de rente employés sur
de liquidation , propose et fait adop
les états de payement pour en recevoir
ter les dispositions suivantes :
annuellement les intérêts , pourront
L’assemblée nationale . considérant
les donner en payement de leur con
1°. que parmi les dons qui ont pré
tribution patriotique ,lnon-seulement
cédé la contribution patriotique, plu
pour les arrérages_ éciii15 . mais ex0"*i‘tæ‘ .,w,‘€‘- ' ‘
sieurs ont été faits en contrats de
pour l-.‘" ;;mntant des cupimux évalués
rente sur l’état ; qu'en établissant la
sur le pied du produit net du denier
contribution patriotique , il a été per 20 de l'intérêt qu’ils produisent, en
mis à ceux qui avoient fait des dons
rapportant le certificat des paiemenç
de cette nature , de les offrir en
dedites rentes , contenant le mon
paiement de la totalité ou departie tant des intérêts annuels , et la preuve
de cette contribution. de leur valeur parmi les tentes payée:
2’“ Que le plan delibération des annuellement parla nation.
dettes nationales , a été en partie éta .
Nous avons l'honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né-a
çessuire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette ieurlle
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC,_ Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal 1 Numéros 7 et 8.
MERCUBEŸUNIVERsru
.
_ 1
’D’u Ÿendrètù’ 22 .‘4m‘1‘ 1791. Ï 's .
)
Nous avons l'honneur d’observer aux personnes qui nous enverront de;
notes
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ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
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vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous, nous ne pourrions les insérer.
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Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
1‘!) liv. pour5 mois .. 5o liv. pour 6-mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
parolt tous les jours. A Paris , chez. C US 8 A C , Imprimeur-Libraire au
"Palais-Royal 1 Numéros'7 et -8.
MERCURE UNIVERSEE
Du Samedi 25 ÂW'il 1791.
.
Nous aŸo’î'c l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront ce;
flores ou Ûbservations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bietfi les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pouf nous , nous ne pourrions les insérer. '
Le prix de l'abonnement . tant pour Puis que pour les départemens , est
i51iv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
parois tous les jours. A Paris , chez CUSSAG, Imprimeurläbæaire au
| Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL;
Le prix de l'abonnement . tant Pour Paris que pour les dépaitemens , est:
15 liv. pour?) mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette Feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, ImprimeurLibraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSEL
«
Du Lundi 25 Avril 1791.
I
{403)
de Vaisori et des autres victimes sa cipalement, de Lorrains allemàfidr.
crifiées à l'aristocratie papale. Ils ont que leurs uniformes entretiennent des
marché droit à Curpentràs. L’armée idées qui ne sont pointnmionûles ,‘ il!
.de Sain‘e-Cécile étoit égal en force en propoænt le changement. Çes:bra_—
à la nôtre. Les deux armées se sont ves militaires , d’ailleurs, désirerpient
mesurées; le combat a été terrible ; que leur costume qui semble 'en'qi‘1el
il a duré sept heures; le champ de que sorte , les distinguer“ de’ leurs
bataille a été couvert de sang et de frères , ne contrastât point avec leur
mort : mais enfin les patriotes ont caraczère de Frmçais. ‘
remporté levietoire, et les aristo
D ermrrmrsr D: LA HA cru-Meurt:
crates de toutes les couleurs sont tués
ou mis en déroute. Le ciel a secondé LANGRÊS , Extrait d’une lettre du 19
4laÿcnuse de la‘ liberté et des patriotes ; avril 1791. ' ”'
demain je vous enverrai les détails Je vous prie d'insérer dans votre
du combat. Mercure universel, lahotice cidjointe,
.FRÀNCE pour l'honneur de notre ville. ‘
Plus la ville de‘Larzgres a été cou
DÉPARTEMENT DU CALVADOS. verte d'opprobres _à l’occasion des
FA La 1 5 E. Extrait d‘une lettre datée grands bailliages et des manœuvres
du 23 avril 1791 , écrite au sieur emp'oyées par les mécontents de la
Chauvin , grenadier volontaire du révolution pour y faire dominer leur
bataillon du‘Petz’t-St.-Antoine, de parti , moins on doit passer sous silen
meurant rue S5- Antoine , 71°. 547. ce les grands pas qu’elle fait vers
le patriotisme. La garde natiOnale bien
a) On annonce que les ecclésiastiques composée , en général. et bien cons—j
de Falaise et des environs n'ont point mandée , ayant à sa tête, et dans son
prêté le serment de la constitution sein , des chevaliers de Saint-Louis et
civile du clergé; quele curé de Qua— d'autres citoyens ci—devant de marque.
tre-Epics , près Falaise , a déclaré à a reçu hier M. Vandelaincour , notre
l'article de la mort, que le clergé alloit nouvel évêque , avec tous leshonneurs
faire éclater la guerre civile ; que les militaires. Le prélat est entré au bruit
prêtres levoient des contributions , du canon , a été complimenté par la
qu’il avoit donné pour sa part 4501. municipalité en conseil général, et
laquelle somme a dû être envoyée s'est rendu , au son des cloches , aux
—"r'— “*
au prince de Condé , chefde la ligue: acclamations du peuple. dans la ca
que pour l’acquit de sa conscience , il thédrale, où. après son serment, la
faisoit cette déclaration , et qu‘il en musique de l’église a éxécuté un Te
demandoit pardon à dieu et à la na Deum, celle de la troupe a fait des
tion ». diversions agréables , et la cérémonie
Envoyé par M. GUYETAND. s'est terminée par le repas que la
DEPARTEMENT DU Bus-Rem. municipalité a fait servir dans un.
salle de l'évéché. La paix, la gaité et
SGHELtSTAT , 19 Avril,. Les amis de la décence ont constamment ré né
la cônslitution observent que les regi— partout. Un petit échec arrivé la
mens d’hussards sont composés, prin veille au sieur Bastancmär. se dia“
\ G 2
(4045
chevalier ;' avoit donné occasion aux
Patriotes de montrer assez de vigueur DEPARTÉMENT DE SEINE ET CIRE:
»poure’n imposer aux mécontens. VERSÀILLES , 25 avril. Aujourd‘hui ,
i ' ..
La section des Invalides arrête que, putés ont paru parmi les amis de la
constitution, La séance a été présidée
sur les deux questions du départe
en partie par M. Bonne-Carère , M.
ment il sera répondu non. M. Chepy
dit que la section du Louvre a arrêté l’abbé Syeys , député à l‘assemblée na.—
tionale , et qui se trouvoit sur la liste
qu’il n'y avoit lieu à délibérer sur ces
mêmes questions : mais ce qui lui
des présentés , dont M. le secrétaire et
paroit d'un danger plus réel, c'est le‘ donné lecture , a été reçu par accla—
mation. Il a été rendu compte de l'ad
retard de la sanction sur le décret de
l'institution du juré. M. Morton an— judication au rabais des ouvrages à
nonce le voeu de la section de la faire dans l’église des jacobins , pour
i la mettre en état de recevoirla société.
Croix-rouge ; elle dit qu’il n’y a lieu
5 M. Flshau est chargé de l'entreprise
à délibérer , et nomme des commisu
I pour 5900 liv. , et doit rendre la salle
saires pour rédiger l'adresse au roi.
au bout de 24 jours , à compter de
M. Prieur. Je crois pouvoir assu celui de l'adjudication.
rer les amis de la constitution que,
dès demain , les membres de l'assem M. Constantz‘ni, M. Noël dela Tour,'
blée nationale s’occuperont de lac: ' le même voeu que celle des Quatre;
( 509 ')
diacre, qui déia , dans cette tribune. manière qu’il n'occasionne . ni‘la
vous a entretenu de ses malheurs, et cherté du numéraire, ni son reser«._
vous a inspiré un vifintérét, quia ob— rament.
Nous avons l’hônneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né-.
; .œsseire pour nOus , nous ne pourrions les insérer. ‘ ‘
:
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris .que pour lesdéparternens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez. CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
>J
\
MERCURE,UNIVÈRSED
Du Mercredi 27 Avril 1791.
DEPARTEMENT DE L'IsEnE.
Lecture faite des adresses et annon
ces , Monsieur Maindouze a demandé
GRENOBLE , 20 avril. Nous appre— l’affiliation pour la société de Saint-,
nons qu'une assemblée de citoyens à Denis , près de Paris ( accordée ).
Anneci, en Savoie, a donné des
larmes à» la mort de M. de Mirabeau , M. Constantini rappelle la motion
cette nouvelle a été pour eux le com— qu‘il a faite dans la dernière séance .
ble. de la douleur , et dans une sur des sécours à accorder a u diacre
lettre écrite aux amis de la cons Noel à titre de prêt , M. le président
tituzion de Grenoble; voici comme demande que la somme soit portée
(425)
à cinquante écus. (accordée) à la garde nationale qu'il appartient
Un membre dit , que dans l'eglise de le faire , elle doit seulement pré
des jacobinsI ily a un trèssbeau buf— ter main forte , quand les préposés
fet d'orgue; les paroisses de Paris ou pour cela ne peuvent suffire; ne voyez
des environs à qui il pourroit con vous pas notre garde nationale accablée
venir, sont invitées à s'en pourvoir afin de fatigues et presque découragée.)
de laisser libre la tribune qu'il occupe. ( on murmure.) Je sais que la garde
M. le Gendre. De malheureux sol nationale avec un regime militaireà
dats sont opprimés et personne ne rendu de grands services dansla révo
vole à leur secours , je demande que lution , mais je ne propose ces idées
le comité militaire se fasse remettre que pour le temps où nous serons
les pieces des soldats du régiment de tranquilles; laisons au- gardes insti
Bourgogne qui viennent d'être , par tuées pour cela le regime et les Fonc-‘
le ministre , condamnés aux galeres , tions militaire‘s , si l'arméejtrahissoit
et je ne cesserai de réclamer jusqu'à le corps social, alors la liberté seroit
ce qu'on leur ait rendu justice. ( ap ménacée et ’la garde nationale devroit
plaudi, ) agir. Voici les deux cas dans lesquels
M. Ducancel. J'accorde avec M. sont restreintes les fonctions de la
Barnave que la garde nationale a pour garde nationale.
premier objet la sûreté intérieure du Je passe à la question de savoir à
royaume et c'est de ce principe que qui appartient de requérir la garde
doit découler l'organisation de la nationale.
garde nationale. L‘obligation de main L'objection que M. Barnave a faite
tenir le pacte social me paroit , pour contre la réquisition confiée aux mains
celui qui le contracte , le premier des administrateurs, me paroit plus
devoir, sans cela le pacte seroit dis redoutable que solide(on murmure),
sout et. la société n'existerolt pas ; or s'il a dit une verité frappante.c'est celle
la garde nationale ne doit resister aux de l'op05ition , de l’intérêt particulier
attentats généraux . elle ne peut veil enfin à l'intérêt général. Il a dit qu'une
ler sur la tranquillité partielle et dans émeute qui arriveroit si elle passoit
des temps ou {des circonstances par une commune . les communeslimitro—
ticulières ; on ne trouveroit personne phcs y porteroient secours , mais il
qui voulut entrer dans une société, faut observer que Îcette lutte de l'in
pour vaquer chaque jour aux loix ou térêt particulier contre l'intérêt gé
à la sûreté publique; pour y subvenir. néral a bien plus de pouvoirs dans
le corps social impose à quelques in une petite societé que dans un grand
dividus le soin de veiller à la sûreté empire , et que l'on ne me dise pas
publique , telle est selon moi la na que les districts plus divisés ne sont
ture et l'objet de l‘instiution de la pas moins à craindre. Il serait Facile
garde nationale. Si l'on suivoit en tout de prouver que cela n'est pas : un autre
le projet de M. Barnave elle ne seroit principe est que la souverainens se
qu'une gendarmerie , une réunion devise en trois pouvoirs ., il falloit
d'alguasils.... (on. murmure. ) Un tri qu'elle s'en réservât une partie pour
bunal prononce un jugement, il faut soutenir cette souveraineté ('et pour
le faire exécuter; mais ce n'est pas en maintenir l'indépendance elle en
(426)
I t‘eservê une partie dont l'exercice M. Ræderar. Lorsque dans l'avant?
n'appartient qu’à elle ( applaudi) dernière séance il s’est élevé des ré
Si ce principe est reconnu par clamations pour déterminer préala
M. Barnave , il conviendra que l'on blement le principe fondamental ,
ne peut confier l'exercice à aucun elles me parurent fondées. Le vague
des trois pouvoirs institués; à la véritédans lequel les idées sont à cet égard .,
le corps législatif doit avoir la con est un errement continuel.
[lance du peuple , mais enfin il pourroit La garde nationale a peut-être été
être corruptible, et quatre ou cinq considérée comme garde municipale ,
Démosthenes peuvent n’être pas des mais on peut la considérer ensuite
héros patriotiques. Qu'ils forment comme gardiennede tout l’empire. Il
entre eux un décret, que le véto est une question , celle de déterminer
soit apposé , alors il y a guerre entre le degré que toute la nation tire de
entre les deux pouvoirs et si vous l’obéissance de la garde nationale .
confiez au corps législatif les pouvoirs comme gardienne des propriétés de
de la requisition de la garde natio l’empire? On peut demander comme
nale il emploiera tout pour renver municipal, si elle doit être soumise
ser le pouvoir exécutif. à des individus ou à des corpora
Le chef d'œm re d'une constitution lions? si , gardienne de tout l'empire,
_cst de mettre les mandataires hors elle doit obéir passivement en tant
d’état de se nuire, si l'on remet auxque gardienne de la constitution , del
administrations le soin de réquérir droits de l'homme (applaudi)? En
la garde nationale, il faudra donc posant une question de chacun des
avoir premierement le consente rameaux de cette division , je vou
ment des districts} pour deployer drois que l’on déterminât quelle est
la force-nationale; et si d’une autre la compétence des fonctions des gan
côté l'ori permet l'initiative aux dé des nationales , et quelle est la na
partemel1s , sous l’aveu de la légis ture de ses fonctions? La loi mara
lature il ne peut en résulter rien tiale , si je m‘en souviens bien , n'a
de clan ereux-, les districts sont-ils été décrétée que provisoirement, ou.
compris dans une émeute , ils ne du moins pour un temps limité ; je
peuvent se refuser de requérir la desirerois donc que l'on déterminâfl
garde nationale, s'ils pouvoient faire aussi l’époque où elle devra cesser:
un acte qui fut arbitraire; ce seroit ( applaudi )
celui de requérir la garde nationale La suite de la séance à demain.‘
sans une nécessité reconnue.
Précis de [opinion de J”. Duäois Je
l\l""‘. Il s'agit de créer deux cents
Crancé , sur le nouveau serment
e'nquante mille hommes de garde
des gardes nationales , prononcé
nationale, bien organisés , qui sér
le 26 avril , à la société des amis
viroient en temps de paix à tous les
de la constitution.
usages dont il seroit besoin; si tette
force émit trop nombreuse . elle se Après avoir été , sans savoir pour*‘
roit peut-être dangereuse ( de violons quoi , l’objet de mille atroces calom
murmures empêchent l’opinant d’a nieà , Îe me trouve dépouillé d'un
c/te'uer. ) droit inhérent à tout citoyen, celui
/
(427) ,
de garde national ; je dois , au salut tel ; c’est le trahir ce serment , à I!
du peuple, et en ma qualité de repré— nation, à la loi et au roi. La peine
sentant de la nation , de faire counoitre infligée à tout citoyen qui ne prêtera
mon Opinion; Je déclare que je pense pas le serment , est une démence que
que toutes les loix ont été violées dans l'on ne croira pas avoir pris naissance
ce nouveau serment; vous n'avez pas dans le berceau de la liberté.
dû voir sans crainte des bataillons qui C’est une flétrissure qui ne peut
ont juré une obéissance sans bornes , toucher que leur auteur. Cent'millé
à un homme , à leur général ; il n'y hommes peuvent bien m'assassiner,mais
a plus de gardes. nationales à Paris; me faire manquer à mon serment;
il n'y a plus maintenant que les satelites c'est ce que nulle puissance ne peut
d'un homme : je le suis aussi , moi. faire. J'attendrai de mes camarades ,.
garde national de la section des Blanc qui n‘ont été qu'abusés , le change:
Manteaux 5 mais fidelle au serment ment que la justice et le temps doit
immortel que j'ai prêté au jeu de veut faire. -'
paume , je déclare que je porterai
plutôt ma tête sur l‘échafaud avant, ASSEMBLEE NATIONALE!‘
que de le signer. Je ne sais si le géné
Séance d’hier.
ral est coupable , mais je sais qu'une
sentinelle ne‘ dois pas quitterson poste. La séance a étéfeuverte parla lec'-‘
J‘ai setvaingt-neuf ans , et je sais cure d’une adresse des administrateurs
distinguer la subordination passive, du déPartement de l'Edre. Elle est
du devoir d'un garde national. conçue en ces termes : » Nous vous
M. la Fayette étoit responsable en envoyons le tableau général des do—
vers la nation de ses plus chers intérêts. maines nationaux vendus dans notre
Je crois qu'il a en tort de quitter son département jusqu'au 51 mars der
poste : après l'avoir quitté , M. la nier. Le total des adjudications s’éleve
Fayette ne pouvoir rentrer dans son à la samme de 10.272.511 livres, en
poste , que par des délibérations de surpasse celui des estimations . de
toutes les secticns ; en outre , les ba 4,591,4661iv. Veuillez être nos inter
taillons ne pouvoient délibérer, 00mme prètes auprès de l'assemblée nationale‘
corps armé : dans de telles assemblées , pour ‘lui faire connoître le progrès
un citoyen délibère sous l'influence de de nos vantes , et notre espoir de con
de ses chefs. tinuer les opérations avec le même
> Dans quelques bataillons , on a voué succès; le zèle. l’activité des direc
une obéissance sans bornes illimitées toires de district , et 'la confiance
au général. Ces arrêtés sont inconsti- ‘ qu’ont nos concitoyens dans l‘aliéna- '
tutionnels. Promettre àun chef une tion des domaines nationaux, nous
obéissance sans bornes , c’est fouler sont un sûr garant que vos espérances
aux pieds la raison , c'est compro etles nôtres ne seront Point trompées‘.
mettre la loi , la constitution. Le roi Pour propager de plus en plus la con.
lui-même ne commande qu'au nom fiance publique , et affermir le crédit
de la loi , et ne peut exiger de serment national,nous faisons imprimer notre
individuel. Le serment de vingt«quatre tableau de vente dans la forme de
millions d’hommes est le seul immoru celui que nous vous envoyons; nous
, .
(428)
noùsp‘roposons d’en faire l'envoi à et cantons de Saumur, pour l’élec
tous les corps administratifs, et de tion des juges de paix, dont l’établis
le faireafficher dans les chefs—lieux sement a été décrété , et pourla cir-v
de canton de notre département. conscription des ressorts de leurs ju
On a adopté et rétabli dans le pro risdictions. '
cès-verbal de la Veille une nouvelle La ville de Lézal aura un juge de
rédaction du décret sur le cours des paix particulier.
peux, proposé par M. Merlin.
Les cantons de Fécamp , Crique
L’assemblée a agréé l’hommage que
lot, Goderville et Beauté, formeront
lui a fait M. Béleyme, d'une Carte
l'arrondissement du tribunal de comï
des 85 départemens, et lui a accordé
merce établi à Fécamp.
les honneurs de la séance.
_4 M. Roger et demandé d'augmenter Les sept autres cantons du district}
formeront le ressort du tribunal du
le nombre des juges de paix de la
même genre établi au Havre a.
ville et du canton de Saumur. Il ap
puyoit sa demande de la réunion de Il a été ensuite observé que dans la
quelques municipalités. Renvoyé au désignation de plusieurs villes du
comité de constitution. A royaume, en faveur desquelles l'as
Sur la proposition de I“. Gossin , semblée nationale avoit décrété des
l’assemblée nationale a rendu le décret tribunaux de commerce, la ville de
suivant: Verdun , département de la' Meuse ,
a L’assemblée nationale, après avoir avoit été oubliée , quoiqu'il en eût
entendu le rapport du comité de cons été fait mention. L’assemblée natio
titution décrète ce qui suit :
nale a décrété que cette omission,
Laparoisse de Serres demeure unie seroit réparée sur le procès-verbal.
au département de l’Isère. M. Ramel a rendu compte que le
La commune d’Illheurzen fera par plus grand nombre des fonctionnaires
tie de celui du Haut-Rhin. publics ecclésiastiques du département
Les paroisses de Saint-Maurice , la de l'Aube, ont obéi à la loi, et que
Fougereuse , Saint-Pierre à Champs , l'on espère que ceux qui s'y sont d'a
seront du département des deux Sè bord refusé, ne tarderont pas à prêter
vres , district de Thouars. Les resw . leur serment.
sorts des trois juges dont l‘établisse On a ensuite proposé de décréter
ment a été décrété pour les villes et que tous fonctionnaires publics ecclé
cantons de Brest , seront déterminés siastiques, qui d'abord n'ayant point
par l’administration du département prêté leur serment ,auroient été rem
de Finisterre, de manière que deux placés , dans la suite offriroient de le
juges de paix soient élus pour la ville; faire, seroient éligibles aux emplois
l'un pour la partie de lirest et son ' ecclésiastiques. Mais un membre a
fauxbourg ; le second , pour la partie observé qu'ils étoient toujours éligi-.
de Recouvrance , et l'autre pour les bles en prêtant le serment requis,
municipalités de Campagne. d'autant qu’ils n’étqient exclus par
« L’administration du département aucune loi. D'après cette obtervalion
de Maine et Loire est autorisée à l‘assemblée a déclarée n'y avoir lieu_
diviser en arrondisæmens, les villes ‘ à délibérer.
<' 429 >
L‘ordre du four étoit le rapport de noissance du décret'rendh dans Il
l'affaire d'Avignon et du Comtat Ve séance du 22 de ce mois ; elle“ paroi:
naissin. M. le président a communi t0ujours-conserver quelqu'espoir, et
que une lettre de M. de Menou . rap semble desirer fortement le départ
porteur , dans laquelle il expose l’im des deux bâtimens qui doivent aller
possibilité de satisfaire aux desirs de à le recherche de M. de la Peyrouse.
l'assemblée dans une affaire aussi im Elle termine par mettre toute sa con
portante. M. de. Menou voulantmettre fiance entre les mains des pères de la.
l'assemblée en état de prononcer , avec patrie.
assurance , sur lJ question qui lui étoit D'après le rapport du comité de
souinisse , et lui -tnême étant dans le indicature , l'assemblée nationale a
nécessité de faire les recherches les rendu les deux décrets suivans.
Plus profondes , demande l'ajourne « L'assemblée nationale décrète que
ment à la séance de jeudi matin. Cette l‘office de lieutenant-général civil et
ajournement a "té prononcé. criminel de l’amirauté d’Arles est fixé
, On a repris la discussion sur les et liquidé à la somme de trente mille
,arréts du conseil , et le projet de d«‘ trois cents quatorze livres, tant.en
* cret de M. Camus, ayant obtenu la principal qu'acœssoires , dont le bre-.
priorité sur celui du comité. Il a été vet de liquidation définitive lui sera
décrété en ces termes. délivré en remplissant par lui les for:
L'assemblée. nationale décrete ,' que malités prescrites par les décrets. /
quand il sera présenté au comité cen— L'assemblée nationale décrète que
tral de liquidation , des arrêts rendus les officiers du ci-devant parlement
contradictoirement au conseil, portant d'Aix, qui ne pourront pas repré
liquidation des. créances, indemnités semer un contrat authentique d'ac
et demandes , le comité examinera quisitionà eux passé personnellement
d'abord si lesdits arrêts sont suscep seront , en conformité de l’article IX
tibles ou non d'être attaqués par les de la loi du 12 septembre dernier ,
voies de droit. Dans le cas où le liquidés sur le pied du prix moyen
comité estimerbit qu'ils sont attaqua des offices de la même nature, et de
bles , par lesdites voies de droit , il leur compagnie qui auront été vendus
proposera à l’assemblée de décreter dix ans avant et dix ans après l'épo
que lesdits arrêts seront remis à que des provisions du titulaire.
l'agent du trésor public pour se pour M. Rabuut de Saint-Eticnne a de-‘
voir ainsi et contre qui il appartien mandé "la parole pour soumettre à
dra; dans le cas. au contraire , où l'assemblée des observazions de la
le comité n'nperçevroit aucune voye plus grande importance sur les finan
de droit,ypour se pourvoir contre les ces. et qui. tiennent à l'intérêt du
dits arrêts qui lui seront présentés . peuple , et il a dit: :
il proposera à l'assemblée de pronon ‘Depuis long-temps on achète l‘ar-‘
-cer . par un décret , le payement des gent, et depuis quelques jours on
sommes portées audits arrêts. . achète la monnoie ; le peuple souffre;
L’assemb‘ée' a beaucoup applaudit votre intention n'est pas de lui faire
-à une lettre de madame la Peyrouse , échanger} sa fortune contre la liberté ,
dans laguclle elle témoigne 'sn recon— et;acheter par la misère un bienfait
(450}
qui doit être la"som*cé de l‘abon gnats dans les départemens .' où il!
ance .- nos manufactures languissent seront répartis dans les pr0portiom
par le défaut du muméraire. . . Mur convenables. ‘
mure: du côté droit.
5°. Que son comité des finances
Je n’ai pas besoin d‘émou‘voir votre lui proposera incessarhent ses vues
sensibilité , en vous faisant envisager sur l‘entière exécution des disposi
le présent et l'avenir avec effroi. Il tions
est deux remedes à ces inconvéniens; i 6°. du
Deprésent
chargerdécret.
en outre le comité
le premier est la petite monnoie que
des finances de lui présenter des vues
vous avez décrétée ,' le second est une
claires et sûres; d'après lesqu’<ælles
émission de petits assignats. ( Le bruit
elle puisse juger s'il est nécessaire
recommence. ) Je' sais qu'on s'est
. de fabriquer une plus grande quan
alarme sur la quantité des assignats ,
tité de même monnoye , de quelle
qu’on a dit qu'ils feroîent disparoltre espèce et de quelle quantité.
les écus. ( Un membre du côté droit
L’assemblée a applaudi au discours
s’écrie : L‘assemblée ne peut pas s'oc
de M. Rabaut et en a ordonné l'im«
cuper de ce qui n'est pasà l'ordre du
pression. .
jour ).
M. Buzot demande que cet Objet
M. Barnave : a Le salut de la patrie important soit ‘mis à l’ordre du jour
est à l'ordre du jour. pour vendredi.
Le tumulte augmente, et l'assem M. Grillon appuie l‘ajournement.
blée consultée a déclaré que M. Ra M. Malouet le renvoie à huitaine .
b‘aud servit entendu. vu la nécessité de consulter les dé—
L’orateur, après avoir établi la né putés de commerce , le ministre du
cessité des petits assignats , les avan contributions publiques , etc. ‘
tages qui en résulteraient; après avoir Il faut aussi consulter les ma'r-.
réfuté toutes les objections apportées chauds d‘argent . s’est écrié M. Boas-;
depuis long-temps à cette fabrication, sion. ‘ '
a proposé le projet de décret suivant : M. Lameth. Il est bien étrange que V
les mêmes personnes qui annonçoient
1°; Qu’il sera formé des assignats de
que le pain seroit à un prix exhor.
cinq livres.
bitant si l’on adoptoit les assignats,
1°. Que les assignats seront échan
soient celles qui ont donné du pain
gés à la volonté des porteurs , contre à un sol la livre. A les croire , char
ceux de deux mille livres qui seront
que paire de souliers devoit coûter
en émission . lors et après la publica 56 liv. il est prouvé que malgré tous
tion du présent décret ,J lesquels se
les efforts des ennemis des assignats‘,
ront retirés et brûlés. qui ne sont que les ennemis de la
5°. Que les nouvelles créations d'as constitution , ce papier jouit d'un.
Iignats que l’assemblée panna décréter confiance sans bornes. Quand les po—
en remplacement des assignats brûlés, tits assignats paroitront . les écus do—
seront également formées en assignats vemnt inutiles, rentreront dans la
de cinq livres. circulation. Je demande donc l'ajout
(p. Qu‘il Sera envoyé desdits assi «ment à- vendredi. Prononcé
(’- 451 5
“Une dèputation du département et des affaires étrangères , et le chef de .
de la municipalité de Paris a été atl ses bureaux. Je vais rétablir les faits
mise à la barre Elle aussuré l‘assemblée afin de désabuser ceux qui ont été
de l'entier rétablissement du calme . trompés sur cette affaire.
et demandé qu'elle fit incessamment La maison de Wirtemberg possède
le code pénal,deafin deux terres en hâute Alsace et huit
desiennemis la d'écraser l'audace
constitution , qui
en Franche-Comté. Lesdernieres sont
ne spéculent que sur le désordre , composées de plus de quatre—vingt
et qui , r'nettant tout leur espoir dans villages. ‘L:abolition des.droits Iféo:
l'anarchie , égarent les citoyens, et daux cause à M. de Wirtemberg , dans
les soulèvent contre les autorités lé ces dix terres, une perte de plus de
gitimes. , deux cents mille livres de revenu aux
Nous sommes loin , disent les admi nuel. Ce primes , surl’invitation qu’on
nistrateurs, d‘avoirdu regret à la liberté lui en a faite , a consenti à recevoir
des Opinions et des écrits. Cette liberté une indeninité pour cette perte: il
allumeun feu sacré qui épure, qui con en a calculé le capital d'après la va.
sume les erreurs; mais nous laissons leur qu'il estimoit devoir mettre aux
en problème de savoir si l'homme qui droits tant utiles qu’honnorifiques,
Conseille , dans ses écrits , le meurtre , que les décrets de l’assemblée natio«
n'est pas punissable. Et nous deman nale ont abolis, .
dons s'il est bon que des actes de Il est de fait que M. le duc de
soéiétés particulières soient publiés VVirtemberg n'a pas demandé treize
avec une sorte d‘authenticité légale. millions pour les deux cents\millo
M. le président a témoigné , au_ livres de revenu , dont il est privé
nom de l'assemblée , à la députation , par ces mêmes décrets , et non pas
sa satisfaction pour la bonne con- pour 18 ou 20 mille livres, comme
duite du département et de la muni on l’a dit; il est encore de fait que'
0ipalité. . :ce prince a consenti? réduire sa de.
La séance a été levée à 5 heures: mande qu'il n'y a , jusqu’à présent;
rien de conclu avec lui , et que tout.
A MM. LES RÉDACTEURS DU Munçunn cette négociation a été préliminaire.
‘ U N 1 v E R s 1—; L. ' ment communiquée au comité diplo»
; matique où elle est déposée. . ..
\
' Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution née
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
.
_,ANGLETERIËE. grande partie de la Gallicie , com-‘
prenant Zamosck , Zeikiew et Brody,
IJONDRES. 21 avril. Le duc de Leeds et. Formant environ 200 milles quarrés
donnait pour prétexte de sa démission de circonférence. La Prusse , de son
le mauvais état de sa santé. Mais on côté , duninuetoit de 12 à 14 pour
en attribue la‘ vraie cause aux (lil’fü cent le péage de la Vistule , et se met
rends survenus avec. la Russie. On trait en généra‘ sur un pied de com
désignciit d'abord pour 1è remplacer merce avec la Pologne , qui fut avan—
lord Hawkesbury ou lord Auckland ; tageux à la république. Pour ces avan
mais lord Greenville a obtenu la pré» tages , on propos«*roit à celleÏci de
Îérvnce. Faire cession à la Prusse des villes
I’onrsmovrn. 19 avril. Malgré les de Danzick et Thora , qui sont
bruits de paix qui se répandent ici :
effiÿctivement à charge à la répu
l’armement se continue toujours Le blique, et pour lesquelles elle ob
tiendroit en équivalent auldelà du.
Vulcain sera sous peu prêt à mettre‘ à
la voile , et on presse avec vigueur l'ar sextuple. Ceci n'ayant point eu lieu,
mement du Formidable de 98 canons , comme on sait , et la convention de
et celui de l’lllustre de 74 , le Circe et Reichenbach ayant été conclue sur.
le Cyclope , tous deux de 28 canons, d’autres bases , la cour de Prusse n'a\
sont arrivés de Plymouth , chargés de pas fait . depuis ce temps , la moindre
matelots. _ ‘ _ proposition ni la moindre démarche ,À
soit près de la république de Polo-i
P A Y S -' B A S. gne , soit près d'autres cours, pour
- .B En L 1 N , 14 avril. Notrelcoulflne obtenir Dauzick et Thorn'. Si, (l‘après,
peut se dispenser plus longtemps de certains avis répandus ensuite dans es,
contredire publiquement les faux l{gazettes , on a dit que le général.
bruits et nvis qui ont été répandus VVoyna , ambassadeur de Pologne à
d‘une manière aussi impudente qu’ar Vienne {avoit écrit que la cour de
tificieuse , tant par les gazettes {que Berlin avoit fait à celle de Vienne ,.
par d'autres voies , sur son projet quelques propositions , tendantcs à‘
d‘acquérir Danzick . et sur les autres faire un nouveau partage ou démem
vues qu'on lui prête contre la Polo brement de la Pologue , à l‘avantage
_gnè. Voici le véritable état des cho réciproque , On peut assurer que c‘est
sÈs :ce Futpendantles confèrences'de un bruit controuvé et inventé calom
Beiclneynbach , au commencement de meusement par des gens mal-inten
juillet J790, que la cour de Vienne tibiinés. Notre cour s'en rapporte han"
s’ofl“rit elle-même , moyennant que la} diment , à cet ‘ëgard . au témoignage
‘Porte souscrit à la démarcation des de la cour impériale même.
frontières fixée par le traité de' Pas Il est vrai cependant que M. Hai—
Jarowitz, de ceider à la Pologne ape les , atubasssadeur Britan iqueà.Var
,Tome .11. N° 59. e ’ .
{454)
. sovie , a niché jusqu’ici,dans de bonnes corde dsns un pays tranquille jusqu'f
intentions , de faire des traités de son arrivée. Il est venu dans cette pa—
00mmefl:e entre la Pologne , la Prusse roisse secouer les torches du fana
et l’Angleterre , lesquels traités de« tisme . il voue à l'anathème quiconque
voient avoir pour base la cession de reco«molt les prêtres soumis à la loi ,
Danzick , vu la situation naturelle dè «il a avancé l'époque ordinaire fixée
cette ville. Cela s’est fait sans que la pour les pâques; il contraint ses pa
cour de Prusse y ait eu aucune part roissiens à se déclarer pour un vicaire
active , sa conduite ayant été pure de son choix , et il ne craint pas d’ex
ment passive. La députatîon Polonoise, citer les plus Violentes persécutions
établie pour les affaires étrangères , contre un desservant, choisi par le
s’étant informée à ce sujet , vers la département. La société des amis de
fin du mois de mars , près de la diète , la constitution offre d'administrer les
aireçu , après des débats un peu vifs ,
preuves de cette conduite anti—consti-.
qui remplirent deux séances , pour ré tutionnelle.
)
ponse : « qu’elle pouvoit donner avis
Déranrrmsnr DU Puma-Camus.
aux ministres'des deux puissances mari
times , qu'elle n'avoi: point obtenu de CALAIS, 22 avril. On ne voit pas
résolution des états sur la cession de ici, sans en être' vivement effrayé,
Danzick , et qu'elle ne pouvoit con cette prodigieuse exportation du nu
tinuer que les négociations relatives méraire. dont nous sommes tous les
aiix liaisons politiques et commerciales. jours les témoins, diverses représen
{Voilà le véritable état de choses , qui tations ont été faites au département.
prouve suffisamment que les vues de il a donné connoissnnce d'une lettre
notre cour se sont uniquement bor de M. de Lessart; cette lettre paroi:
nées à obtenir. de gré, contre un équi plutôt une interprétation forcée de la
yàlent considérable , la cession de loi, que son explication ; mais le res
deux villes , entièrement enclavées pect que les bons citoyens portent
dans son territoire , afin qu'elle pût aux décrets, les engage à appeller l'at
s_ervir de base à un traité de commerce tention de l'assemblée sur cet objet
avantageux aux parties contractantes , important; ils demandent une loi po
et lever l‘obstacle qu’y oppose la si sitive contre une exportation aussi
tuation desdites viles. Tout cela doit scandaleuse et aussi considérable, et
faire disparoitre de soi-même aux yeux qui, si elle durcit plus longotems,
de l'Europe impartiale et équitable nous réduiroit à la plus grande disette
les vues d’agrandissemet qu'on a voulu du numéraire. '
prêter à notre cour.
DEPARTEMENT DU No.nn.
F R A N C E. ‘BERGUES S. V1N0x , 20 nwih
DEPARTEMBNTDË LÀMANCHR. La société des amis de la consti
tution. s'occupant de la partie inté-;
VALOG‘NE , 29 avril. Si M. Cabois ressante de l'éducation publique ,'
ne fait pas de bien à l'assemblée na desireroit que dans chaque ville
tionale. toujours vaut—il mieux qu'il qui , par sa position , attire quel‘
1 reste 1 que de venir semer la dis qu’affluence. il y ait une sorte d.q
( 4‘55 )
musée . et une bibliothèque ouverte la
bémtiont
constitution
dalla ,société
du 19 avril
des amis
1791.".
à tous les citoyens. lls observent que
cet établissement seroit d'autant plus
L'ordre du jour amenant la discute
aisé , que beaucoup des bibliothèques
des anciens couvents pourroient être sion} relative au discours à l‘assem
destinées à cet emploi: ils nous ap 6le'e nationale , sur la nécessité de
prennent aussi que , malgré les efforts révoquer les décrets qui attachent
des prêtres réfractaires , tout est Î exercice du droit de citoÿen 21 1d
parfaitement tranquillei ils vantent contribution du marc d'argent, ou:
beaucoup le patriotisme des canoniers d‘un nombre déterminé de journées"
et du régiment de Cl1ar_tres infirmerie , d'ouvriers, par M. Robespieüe. Ori"
tous les soldats et sous-officiers sont
ena fait la lecture, quia été suivie des
prêts à verser leur sang pour le main
plus vifs applaudissemens ; et après
une mûre délibération , l'assemblée a
tien de la constitution; ils sont insen
sibles aux insinuations perfide: de arrêté de donner au projet de décret ,
proposé à la suite de ce discours ,
leurs officiers ,' et ne répondent à
toutes leurs manœuvres que par le re l'adhésion la plus formelle et la plus
frain joyeux , ça ira. authentique : et pour rendre l'auteur
DÉPARTEMENT DE L'ILE ET VILAINE. fort de l'opinion publique , elle a ar
rêté de plus de lui adresser capie cer
S. SERVANT , 2| avril. Les sous-of—
tifiée de l‘extrait du présent procès
ficiers et soldats du trente-sixième ré
verbal , ainsi qu'au club des jacobins ,
giment, ci-devant Anjou , vouloient
et de donner connoissance de cet ar
faire célébrer un service en l'hon
rêté à toutes les sociétés des amis de
neur de Mirabeau . sur le refus des
la constitution parla voie des papiers
officiers , ils ont consulté la société
journaux.
des amis de la constitution à Saint
Malo , la société leur a conseillé de Pour extrait conforme au registre |
ne pas insister sur leur délibération. Signé , P. DESBOUILLONS ,
Pour seconder leur intention , elle les secrétaire.
11 invités à un service qu'elle-même
Extrait d’une lettre du 22 avril.
alloit faire célébrer. Ils ont unanime—
ment adopté ce conseil. Ces braves Je lis dans le n°. 45 du Jllercurq
militaires disent que malgré la peine universel, page 210, article Barsr ;
qu'ils éprouvent de ne pouvoir donner « les ministres ne sont pas ici en
à' leur patriotisme tout l'essor qu'ils odeur de sainteté; celui de la ma
desireroient , ils ne veulent point en rine vient d'accorder au lâche Sil—
Ce moment combattre l’apinion de lans une. somme de 11.2ÿ6 l. , etc. etc.
leurs chefs , qu'ils les écouteront tant Je ne suis pas le partisan de ceux qui
qu’ils seront justes. L'obéissance s'écartent de leurs devoirs '.-je ne cher
qu'exige un officier , au nom du pa citerai pas à justifier cette remise :
triotisme , leur paroît beaucoup plus mais , ami de la constitution , et sur
douce que cell a que l'on réclame au tout de la vérité , je dois à cette vérité
nom de l'autorité. un hommage éc'atant. Pris sur le
Daraarauanr ‘DU Fmrsrima. vaisseau le Pégase , j'ai tout vu . j‘ai
an Extrait du registre d“déli— calculé les oaérstim ë“ Ë"ur Suisse;
6 a
(4565
tant à sa charge qu'à sa décharge. et ' rayant de la liste de la marine et en
tout m'a convaincu que le pouvoir ar lui refusant copie de l’acte qui pro
bitraire l'a sacrifié à uuressentiment inonce sur son sort (Il n'a point été
quelescirconstances peuvent éclaircir. l condamné à 20 ans de prison comme
'.Le Pégase. d’une construction ba A le dit l'auteur de la lettre du 8 avril ,
roque , étoit sans capitaine; M. Sillans lle vaisseau n’avoit point de millions
sollicite et en obtient le commande ‘à son bord); mais il lui reste une
ment le 15 avril 1782; partie de l'é- l tache c'est de se justifier! Sept an
quipage de ce vaisseau passa sur le ‘nées se sont écoulées sans que j’aie
Protecteur, et un remplacement de en occasion de lui écrire. La remise
215 novices lui fut donné les 16 et 17 que vient de lui faire le ministre.
pour se completter. Un Cutter ayant m'a cependant forcé de lui déclarer
rendu compte que Barington pétoit en homme libre que, faisant partie
d'une grande société. il devoit sei
dans les parages d’0uessant, un con
seil , composé d'hommes soi-disant justifier à ses yeux et réclamer contre
célèbres , décida que deux vaisseaux l'opinion. car recevoir une remise
escortant un convoi, ne pouvoient ministérielle dans un état d’accusation,
craindre une forte escadre: tout Brest c'est se déshonorer radicalement.
réclamait contre. On part le 19 , et le Je vous prie , messieurs, d'inserer
20 au matin on 8ppe1çut l‘escadre en cette note dans votre prochain un
nemie qui sans doute nous attendoit. méro.
La F!otille que commandoit M. M * # #_
'Soulangge , dispersée. Le Protecteur
qu'il montoit marchant bien , se sauva. Diarrnrrmmr ne Semeur Oxsx.
Le Pégase soufflé en sap , allant com«
VeasÀmms. 17 Avril. 1Ain'si que
me une bouée , ne nous laissant aucu-
nous l'avons déja annoncé, aujourd’hui
nes ressources , nous fumes joints , et
ét01t le jour fixé pour le départ du
Silans ne se rendit que très—avant dans
régiment de Flandres. Comme ce régi— .
la nuit, après un combat illégal , et
ment est en général beaucoup aimé ,
après la perte de ses mats , son gou on craignoit quelque Opposition de
vernail, 80 hommes tués, 40 blessés la part du peuple. On ordonna en
grièvement, 6 canons démontés , le
conséquence aux Chasseurs de Lor-.
vaisseau troué de toutes parts. C’est raine d’en protéger le départ. Le
dans Cet état que nous fumes conduits peuple effectivement témoigna de la
à Portsmouth. De retour en France .
résistance. On assure que deux per
Sillans sollicita qu'on éclaire sa‘ con sonnes ont été blessées. Mais enfin
duite; mais sa perte étoit prononcée
le régiment partit au grand regret de
avant son départ. On inStruit l'affaire ,
tous les ci-toyenri.
onla reprend à deux Fois;comment le ju
ge-t-on? c'est une énigme. La rigueur DEPARTEMEN’Ï‘ DE LA. CHARENTE
de l’ordonnance ne pouvant servir la /
ANGOULEME , 21 avnl, Le calme est v
passion de quelques êtres 'puissans ,
ont eu rec0urs à des faits étrangers , entièrement rétabli à Poitiers . mais
on le condamne arbitrairement , on nous n'av0ns pas été sans inquiétudes
l'inferditk ses fonctions 1 en le sur tout ce qui se passoit à Limoges ,
. (457)
considérant combien le fanatisme y tune et de notre rang ceux qui au-‘
est en force ; nous y avons envoyé mat le courage de dénoncer le:
des députés , nous attendons , avec traftres à la patrie , et les conspi—
la plus grande impatience , notre rateurs contre la liberté et la cons!
inouvel évêque constitutionnel. titution. '
nnle le plutôt possible. Enfin, que pour 1°. Les sociétés n'ont été formées
l’armée auxiliaire , il faut choisir les que pour la défense des foibles.
élections qui sont le mode le plus 3°. Les individus sont sans cesse
convenable: telle est mon. opinion. agités de passions dont les loix arc
(.4pplaudz‘. ) rêtent les effets nuisibles ; mais la
société fondée sur la loix est impas
La suite à demain.
MERCUREpUNIVERSEE
g., 1
A __:_—&
( 457 )
prreur ', il fsut la détruire. l..a loi n'a Rouge , assemblée avant-hier pour dé—‘
pu être violée que dans l’affaire des libérer sur la démission de M. la
Théatins ou dans celle du carousel: Fayette . vainement elle nous a député
p; . dans le premier cas l'arrêté du vers le_ bataillon , il n'a pas voulu dé
département n'est pas une loi; en férer à notre prière, vainement la
outre cette arrêté n'avoit pas prévu députation lui a rappelle la loi qui
quele schisme que l'on vouloitétabli’r. défend la délibération des corps ar—
dût être compris dans le nombre _ou més, et je dois dire que parmi eux,
la. dénomination de culte public; à il y en avoir. avec giberne et fusils; '
l’égard ‘du second cas , le décret du Ils ont répondu à toutes nos instance;
6 octobre,le seul que l'on puisse in qu’ils ne délibéroient pas , mais que
voquer , a été complettement respec cependant ils consignoient leurs in
_té; la loi n'a donc été violée ni dans tentions par écrit. (Un murmura
l'un ,ni dans l'autre cas? en faisant très-vgf:'élére.) Vous voyez combien
prêter un serment , pour dire que il est important que les corps admi
l’on ne violera pas la loi , c’en est donc pistratifs Passent exécuter la loi, et
'a‘u'contraire une violation manifeste? anéantissent ces abus de pouvoirsw.
Or ,'ce second se'rment est illégal, et— _M "‘ *. Dans l'assemblée de la com—
teutatoire à la liberté , adulntoire et mune , M. le procureur—syndic aîfaît
lâchement servile ; je déclare que je ugne réquisision pour que tout citoyen
‘ne puis regardei comme bon citoyen se rçtirât dans. son [mimi/[art , à l'ÆΑfet
celui qui pourra le prêter. Quelques dÎy donner sa signature , et qu'ilsoug—
bàtaillons déclarent leurs membres qui crivit au serment d'une obéissanœ
le refuseront; incapables'de porter! aveugle; en conséquence les bataillons.
l'habit national! mais en ont-elles le ont été assemblés d’après ce réqyuiniî—
'droit , ces corporations armées, qui Mire , c'est .ainsi que la Section Pais}
n’ont pas même celui de délibérer squaière a pris ,u,u.arxégé , que‘,sarts
auxïtérmes de la loi? C’est un ‘c_lrôit ; doute vous,n'approuverez pas.‘JÎai
d’homme que celui de servir la patrie. v_u des signataires passifl‘ se promeno‘r
La loi seule ‘peut en dépouiller 'un _ aujourd’hui dans les‘ rues et arracher
«individu : mais vous savez, messieurs , {les _arr‘étës qui n’était pqs_dans l’eût.
combien la vérité triomphe par la pu prit servitude: .il est donc impog—
blication, je charge'done les journa» tant que l'assemblée nationale décrète
listes , amis des principes, amis de _ las:principes_ ,t:ès-prompterqeni;‘th
l'ordre , je charge leur conscience sont_si méconnus __que ces signataires
de_ publier ses Jérités importantes. pas;z’fl* croient que le premier usage
( Appläudz’. ) ' ' " qu'ils devroient Faire de la liberté,“
La seconde mesure que je propose sçroit de violer l’asyl.e ;des amis de ,la
c'est que les citoyens (qui'sont ici; Se_. .çpnsp_tmion. ; . . ; l _. I
réunissent dans le’ursjsectîons. qu'ils' 'Une députalio_n des mandataires de
‘y fussent prospérer ces principes , et quelques imprimeurs des lithurgitæ_S.uv
les amis du peuple et de la constisu— L’orateur. La nouvelle division de:
tion ne manqueront pas de
pher la justice et les loix. faire triom
’ À ' départeineni , et la réunion de: évè—
ch.és , ont frappé de mort le commerce
M. Mm}on,.Lasection de la Croix-( d'une partie de nos commettans ; au;
(458)
te qu'ils ont nm que l'assemblée na La société prendra en considération
tionale al'oit créer une lithurgie uni votre demande : elle vous invite in as.
forme , ils espéroientgue leur état se-_ sister à sa séance.
soit dédommagé : ce n'est pas cepen-, La séance est levée à dix heures
dant l’abus d'un droit illégitime que et demie. '
"nous réclamons; mais , messieurs ,
sommes- nous fondés à nous regarder ASSEMBLÉE NATIONALE.
comme créanciers de l'état au nomde
Articles décrété: 2; {av séance de
nos co’ulmettans ?C'est une pr0priété
.M’ercredi 27 avril, sur les affaiæ:
&égitime et sacrée que nous réclamons;
pendantes au conseil.
c'est le dédommagement d'un contrat
que l‘on ne peut méconnoitre , et qui «L’assemblée nationale , Oui le mpi
ne peut être observé maintenant ; nos port du comité de constitution , déb
.commettnns nous ont détertniné à crête ce qui suit. ;
tous prier de nommer des commis
Ani'. I. Toutes les affaires pendan
'hîres , pour examiner la légitimité de
tes nu conseil des parties des finan—
nos demandes. ' ' ces et des dépêches, à la grande di
'M. le président. La société desamîs
rection , à' des.conunissions particu7
ils la constitution compte trop sur le _lières,, et généralement toutes celles
patriotisme de cette classe de Citéyéns t
ne sont pas de}; compétence du
destinéeà propageries connoissances ,
tribunal de cassation. et qui exis—
?ar l'emploi .de la plus belle débou
‘ toient aux diverses.sections du con
v_erte de l’esprit humain , pour ne pas
seil,qt à des commissions, soit par ap_—
être assurée que les imprimeurs dès pel._ soit par. évocation , soit par attri
3ithurgies de France ont vusans re— .
gret des événemens qui , en rendant bution,
. l seront
. . portéesÀdans.
.. les. tri
. . . ,, V .,bun,a_ux a qui la connoxssnnce don en
Inutile une parue des ouvrages qu'ils-, - * " * .- . . - ,. '
appartenir, must qu il ve être du Cle
. .
tvoiem rassemblés , et les conduisant ' ' : Y'J
.apr_ès,
'L des pertes considérables , ont con—
'Iribué , parla 'réforme de la constitu ‘ H. Les affaires qui:ont été évoquées
tion civile du clergé ,‘ à"ôter1un däfi ' auconseii avantd'uvoit‘ reçu un ju&
ger de plus à la libe'rté publique; ‘ ? germent dans les!ribunaux qui de‘
' Ces sècrifîbes méritent cependant voient en connaître , seront reportées
«fl'Âttè 'pris en considération par l’as:— ' du tribunal dmdistrict, qui suivant
uemblée nationale‘-*, ' qui 'a dû oublier les 'regles> prescrites dansql'organisa
nous les intérêts particuliers pour le tioh‘ de l’ordre judiciaire , doit'les juæ
grand intérêt national ; mais quiséurà ger. ‘ .' . _ V .,
*iroñv6r dans les bienfaitS‘xñêüe de la ' 1t'tÿLèfifàü’èäç’fit on’; été évo
läu'ées eu_conseil'ltgifëlslun premier juL
révolution des moyens de 'sùlsgef.
ceux qui 'm dur‘s‘ou’ffén , et pai‘tièu
‘g‘e'rñèxtt rendu dans les‘tribunaux.
iront "refiorlées’dänS' le tribunal se'—
de
fièrement ceux dorttles Vertus civi—v
‘ques . secondant les justes réclama 'dis'triëquii remplace éeluî où le pro‘
'tions . sont un titre de‘fflus pour o‘lÂ’ 'cè's’à‘voit été jugé; pour que si 1'uhè
tenir des indemnités de la bigufaisänçé des parties Veut étre'abpellame, elle
nationale. ' ‘ ‘ ‘ - ' " clibisisse l'un des sept tribunaux’d‘ar—
1 (459),
Ïondisse‘ment , c0nFormén’xeht à ce mixte laisse incertainèla compétence
qui est prescrit par les appels. des tribunaux qui doivent en cort*
IV. Il en sera de même pour les noitré , ou qui affectent une grande
affaires retenues au conseil après un masse de biens situés dans plusieurs
jugement de cassation, elles seront districts et quelquefois dans plusieurs
reportées au tribunal de district éta départemens; on se pourvoim au tri;
‘bli dans le lieu où siégeoit la cour 'bunal de cassation, qui, parmi les
judiciaire , dont le jugement a ététribunaux sur lesquels les parties sont
domiciliées, ou sous lequeis les bien:
cassé, afin que les parties choisissent
un tribunal entre les sept tribunaux s0nt situés , déterminera le tribunal
d’arrondissementpomme il se prati ou les parties feront vuider leurs ’conä
'que pour les appels , lequel tribunal testations.
jugera en dernier ressort le fond du VIII. Les oppositions 'aux ordon«'
-‘pr’oces. na_nces des intendans, ou les appels
V. Les affaires dans lesquelles il d'icelles ,ainsi que les appels et oppb«
ïest intervenu un jugement de cas sitions aux délibérations des adminis—
sation, et qui ensuite ont été évo-, trations, aux jugemens des élus de
'quées peur être attribuéesà une cour Bourgogne , et a ceux des commis
‘mission , seront reportées au tribunal saires du conseil qui ont pù exister à
«‘dë district‘qui doit en connoître s‘ui différentes époques ,' pour diverses
“vtmt la nature de l’affaire, a moins circonstances; dans les èi - devant pro,—
que la commission n‘eût été établie vinces , seront par la partie la plus di«
’du consentement et sur la demande ligente , portés au tribunal de district
respective de toutes les parties, au du domicile du défendeur originaire).
quel cas la commission continuera ses, lequel jugera en dernier ressort.
"fonctions aux termes de la conven IX'. Toutes les affaires qui étoietit
'tioiiqu'il a établie. soumises au jugement des intendàris
97’VI. La même règle sera suivie pour 'des ci-devant provinces ou des ci-de
“les“ commissions qui pourroient avoir vaut pays d’états, autres que cellés
été créées , pour connoît're d’une af dont la connoissanc’e est attribuée aux
’faire 611 d'une suite d'affaires, sans corps administratifs , seront portées
‘que la !forme de l'évocation ait été devant les tribunaux de district pour
'prise , si les commissions ont été de être jugées comme les autres procès ,
‘mahdéès et consenties par toutes les à la charge de l’appel , si l'intendat_tt
“parties , elles continueront leurs fonc— n'a pas rendu d’ordonnance. ' ' ' '
Rions, si elles ont été créées sans le X. Sont exceptéès dela présente
consentement de touteslas parties, loi les affaires dans lesquelles la nà
zou s‘ur'ln demande d'une seule , elles
tion plaide directement contre de;
1 particuliers
cesseront d’exister, et les contesta , en qualité de ÿcréan
_ ' tions sur lesquelles elles devoient pro cière ou débitrice ;' toutes les aîfl
' honcer , sontrenvoyées‘aux tribunaux fair‘ès de cette nature, actüell€moht'
auxquels la Connaissance en appar pendantes aux diverses sections du
tient.l ‘ . conseil, ou à la ci-devant cour-dé}
YII. A i'égard des commissions étau. aides de Paris, seront portées à l’un
"-’biiss pour ‘tl’es affaires dont la nature des six tribunaux de Paris, soitpoùr
(460)
Je: inger à la charge (le l'appel_, s'il Guignan , frontière d'Espagno , sur
n'est point encore intervenu de ju— le rassemblement de. troupes dont il
gement , soit pour choisir un des sept ignoroi: la cause.
tribunaux d'arrondissement s'il y avoit M. d'.André dit que toutes les Fron
(eu un premier jugement , lequel tri— tièressontdans un étatde parfaite tran—
.bunal prononcera en dernier ressort. quillité ; qu'entre autres il n'y a Por
XI. Dans les dispositions du pré rentmi , que quatre cent hommes de
cédent article ne peuvent être compris garnison. .
les objets soumis par les décrets à M. Leblanc , ci-devant contrôlent
l'exnmen du commissaireliquidnteur , des actes , fait hommage à l‘assem—
ct_à la décision de l'assemblée nationale. blée d'un ouvrage pour le contrôle ,
Séance d‘hier. qui a été renvoyé au Comité d'im—.
Après la lecture du procès-verbal position.
un des secrétaires fait celle d'une. let Les hommes de couleurs libres et
Ltre venue du Forban-Prince , portant propriétaires ,'demandent à jouir des
adhésion aux décrets de l‘assemblée droits decitoy_ens actifs. L'assemblée
_et l'hommage de son attachement les renvoie à son comité colonial.
ipourla mère patrie. wa_oyé_ au co
Le comité des domaines propose et
mité colonial. fait adopter le décret suivant : au
M. d'Andréi, au nom du comité
sujet de l'échange fait entre le .roi
'diplomatique , Fait le rapport de l'af— et le Sr. anossé de Bomalet, en
Ïaire du sieur Chàlons , accusé de .1768. . ' . '
conspiration contre l'état et pris surL'assemblée nationale ; après avoir
les terres de l'évêque.de Basie. Le ouile rapportydesori comité des dœ
'comité est d'avis qu’il soit remis sur marines, sur la pétition du 81'. Jean
__Ies frontières et cet,avis est adopté François Thomas Dufossé de Bos
“en ces, tenues : nnlet, tendante à la révocation de
(( L'assemblée nationale décrete , l'échange non consommé passé entre
_gue le sieur Chalons sera mis en lison père et les commissaires du roi .
le 24 mars 1768.
'xb_erté et conduit ,ä s'il y a lieu , jus ,
gueg aux frontières de l'empire. ' ' Considérant qu'il résulte des lettres
' M. de Montmorin à. notifié au pgtentes , données sur ledit échange
comité diplomatique une lettre du ait-mois d'août de la_méme année ,
lçonite. Fernandez , ministre Espé tiue la partie la plus considérable des
‘gîhbl ,“tçl'àprÊ'as laquelle il paroi: que objets cédés auditVSr. de Bosnalet ,
les troupes “dontuon'a garni les fron consis'toitv en droits supprimés sans
__ tigres Catalogues: et Àragonesv _, . ne
indemnité , :par les décrets du 4 août
sont là que,ponr empêcher le Vaga ' et 'du r5 nuits 1790 , acceptés
hboncl’age ,' et empécher de passer-tout et sanctionnés par le roi. _ A
_Œrançais qui ne seroit connu ni at Décrète queledit échange demeure
testé. Le ministre de France a de résilié. et en conséquence , que ledit
' mandé et,dbtenu qu'il n’y eut point Si‘. de lBosnglçt sera réintégré dans
de gêne pour le commerce. là possession des. fermes de Catelçt
M. Ramel Nogaret communique les et de Bellevue, cédées à l'état par
allumes qu'à conçu. le district de 50’? Pè_‘e? Pour en jouir au môme
(461.), . .
titre qu’avantl'échange; et qu‘il con tes , et même des avances du trésor
tinuera de jouir à titre d'engagement nationale, sur sa pension , osoit et!
des domaines corporels et droits non core réclamer , élever des plaintes .’
mpp'rimés , dépendant de la ci-dcvant accuser la nation de retard et d'ingrt-’
baronie d'Aussai , comme il en au--‘ tirade àson égard. L‘assemblée ne l'æî
toit io‘ui avant ledit échange. point jugé avec la sévérité , que mé<_
Quant aux intérêts , restitutions et ritoitrune telle indiscrétion , elle s’est:
indemnités , prétendues par ledit Si‘. contentée de la renvoyer à la liste ci4
de Bosnalet , il se pourvoira en liqui vile , en déclarant qu'éllp ne seroiè.
dation , s’il y a lieu , conformement pas comprise dans l’état'des'pe1‘tsi0tl’i
aux décrets de l’assemblée nationale. naires :du mi. ‘
Les députés habitans du comtes Le troisième , relatif à l'indemnitä- ,
Vénaissain obtiennent l’entrée à la réclamée par les héritiers de Lovendll g
séance. . . pour la perte de son régiment , li";
Au même instant M. -hlenou , rap comité propose , à cet égard , des sa-;
porteur de cette intéressante affaire , Grillons que bien des membres ne re’-,
écriLà l’assemblée qu'il a plus promis gardent que comme le paiement de la
qu'il n’étoit en sa possibilité de tenir détie_la plus légitime et la plus heu-æ
à cet égard, que son travail était reuse qu'ait pu contracter la France}
fini, mais que sa santé ne lui per Noirs payons , disoit M. Bouche ,
,mettoit pas d'en entretenir l’assemblée 56 mille livres à‘ Luckner pour noüs
au delà de demi-heure. M. Bouche avoir battus; et comment ne paye«
dit que le rapport ne peut-être tel rions-nous une indemnité à celui qui
lement long, ni si difficile qu’un abandonna son prince , et les specta
autre ne put suppléerM. de Menou, tives les mieux fondées pour s’atta-f
qu'ansurplus on s’égorgeoit dans le cher à nous ; celui qui fit une partie
comtat. - de la gloire du maréchal de Saxe ce
L’assemblée se détermine à envoyer de nos succès... Après une très-longue
chercher le rapport de M. de Menou .
discussion , qui -, à proprement parler,"
et en attendant, M. Camus , au nom n'a été , de la part de nombre de
du comité des pensions,- fait trois membres, qu’un assaut de générosité
rapports. Le premier relatif à la de "et de reconnoissance , l'assemblée a
demande des consuls d'Aix , en décrété l'indemnité proposée par le
payement de pensions, sur laquelle comité.
l'assemblée a décrété n’y avoir lieu .M. de Menou , à qui l'assemblée
à délibérer. nvôit envoyé demander son rapport
Le second. relatif à la demande sur.l'afifair'e ,d'Avignon , écrit au pré—
faim par la dame Malard , nourrice sideht une lettre, dont on lui demande
du roi, qui après avoir touchéde très 00mmunicatiou ; mais celui—ci se reâ
Îorte{s sommes, presque tous les ans; refuse -à la donner , sous prétexté
à partir de l’instant où le roi pût se que cette lettre lui est personnelle. 1
passer de ses soins , jusques aux états} M. Clermont-Lodève déclame 'con+‘
généraux, après avoir établi et doté tre le retard qu’éprouve la décision;
sa fille très-richement aux; dépen,sde de cette affaire: et il _demande que
l'état , après avoir regu. divers à;c,omp; pour en prévenir les suites eruelleé
( 462)
que pourrait avoir l’insuffisance de M. Vernier proposait de cerner-ce
l’assemblée . elle se hâte d'envoyer pays de troupes , uniquement pour
dans le comtat un homme qui. au nom en imposer aux factieux,
de la nation française , y proclame la M. de Grillon demande des coma
paix. Vous examinerez ensuite si les missaires paCificateurs.
droits du saint siège , si la longue pos M. Pétition reproduit . en termes
session ne sont que vains titres. Au bien plus longs , mais moins éner
surplus, ce sera notre classe et nos giques , l'opinion de M. Prieur; il
concitoyens que nous aurons conser prétend de plus que la mesure indi
ïés par cette mesure provisoire , si quée par quelques—uns des préopi
tant est que le. pays doive un four nana , serait plus oppressive qu'utile
tous appartenir, ou nous être dévolu. et de convenance.
_ M. Robespierre ne trouve dans le Le rapport de l'affaire est. renvoyé ,
provisoire que de fausses mesures et pour tout délai , à samedi: ce sera un
tout-àJait contraires aux vœux des membre du comité diplomatique ou
‘Àvignonois et du Comtat , qui solli d'Avignon qui en sera chargé , si M;
citent leur réunion à la France, l de Menou n'est pas encore en état de
Bâtes-vous , disait M. Prieur . de le faire. ,
décider le fonds , les provisoires , en LITTÉRATURE, Annonces , etc.
pareile matière, ne peuvent rien , Sort mousse DE Poxssr. Les fermiers
et certainement les troupes que l'on en sollicitant le rétablissement de la
propose d’envoyer dans le pays n'at caisse de Poissy , précédemment
tendroient pas jusques- là à prendre anéantie par M. Turgot , sentirent
un parti. Puis répondant à ce que bien qu'un impôt assis par tête d'ani«
disait M. de Menou , qu'il avait été mal, ainsi qu’il existait sous ce minis—
obligé de fouiller dans la bibliothèque tre , ne pourrait jamais acquérir'd'e‘x"
du roi . les documens diplomatiques tension. En conséquence , ils prêtait
qui peuvent décider les grands inté tèrent dans une requête au roi. quil
rêts, je sais , continuait M. Prieur . étoit plus équitable d'imposer sur la
je sais que ce pays fut usurpé par le valeur des bestiaux, a parce que, di-'
pape , au moyen d'une indulgence soient—ils , l'impôt assis uniformément
qu'il accorde à une princesse jeune , par tête d'animal de même espèce ,
faible , coupable peut-être: mais ce sans distinction de prix et de qualité ,'
n'est point dans la bibliotèque du roi est onéreux à la classe indigente des
qu'il faut chercher le nœud de la citoyens , pour la consommation des
question , on n'y trouverait que des quels les achats d'animaux d'une valeur
écrivains salariés , mercenaires, dont inférieure sont principalement desti:
le despotisme ou la tyrannie enchaî nés n.
nuit la plume, mais bien dans le grand D'après cet exposé . par l'article Il
livre de la nature , de la raison , dans
desdites lettres patentes le roi dit : « au.
les droits de l’homme, qui nous disent lieu et place des droits supprimés ci
que les peuples peuvent changer leur dessus. nous avons créé et établi seu<
gouvernement. . . . Or , ici le peuple lement un droit de huit deniers pour
d'Avignon le peut-il? le veut-il? voilà livre , sans aucun sol additionnel du
le mot, prix de tous les bœufs, vaches, porcs ,
( 465 );
moutons , brebis , chevres, chevreaux fut impossible de les vendre : il le.
et autres bestiaux sans exception , qui garda près de six semaines , et y
seront vendus dans les marchés de perdit à peu-près 1300 livres.
Sceaux et de Poissy, lesquels seront Cette augmentation de soixante liv.
payés comptant. 1) par bœuf , au moins rapporte à le
Ainsi ces messieurs . par une tendre ferme. à raison de huit deniers par lit.
COmmiséralion pour l'indigent , obtim si on calcule qu’il se vend par année
rent que-l'impôt, qui n’étoit que de près de 140 mille bœufs aux marchés de
4 à 5 deniers fût porté à 8 deniers Sceau et de Poissy , tant pour l’appro
pour livre, de telle sorte que si les visionnement .de Paris que pour les
valeurs inférieures ont payé moins en campagnes; on'trouvera deux cens
_ apparence , elles ont très-certainement quatre-vingt mille livres de bénéfices.
payé beaucoup plus qu’auparavant; Si l‘on déduit encore les trois à quatre
et quand une fois l'impôt fut assis Sur deniers pour livre que la caisse reçois
la valeur, alers il fut de l'intérêt des au-delà de ce qu'on percovoit aux bar—
‘ fermiers que les bestiaux fussent ven rières avant son rétablissement , on
dus très-cher fleurs bénéfices augmen devinera très-aisément pourquoi l’on
tant à raison de la cherté. Le bœuf, paye .aujourdhui la viande deux sols
qui ne se vendoit , en 1778 , que 250 de plus qu'elle ne devrait coûter.
livres ou 230 livres au plus, fut porté Il est donc démontré très solaire.‘
bientôt à plus de 500 livres et aujour ment , que les fermiers de la caisse de
d’hui _à 550 au moins; et qu’il y ait Poissy ont donné à leur ferme , aux
—abçmdance , comme dans ce moment dépens des citoyens , et contre les in
(1), le prix ne baisse presque point, tentions du conseil du roi, une exten-‘
parce qu'une compagnie opulente tion de plus de deux millions annuels
_ayant toujours plusieurs millions à sa c0mptans.
> disposition , a conséquemment toutes Les bœufs se vendent 5’50 liv., au
les facilités nécessaires pour soutenir
moins. Les vaches 150 liv.; les mou
la hausse du prix; pour parvenir à tons, 18 livres.
cette hausse, ces messieurs s'enten Il entre à Paris 92,000 Bœufs qui
dent avec les marchands forains, et donnent 52,200,000 liv.
ceux-ci n’amenent aux marchés de Les 8 d. pour livres, rapportent
Sceaux et Poissy, que la quantité de 1,075,553. 6 s, 4 d. 24000 Vaches
bestiaux convenu, afin d'en main à 1501N. font 5,600,000 et produisent
tenir le prix. à la caisse 120,000 liv.
Cela est si vrai qu'on a vu un sieur 500,000 moutons à 30 liv. donnent
Bertrand qui acheta dans sa province 9,000,000 liv. A raison de 8'deniers,
pour environ 4000 livres de bestiaux , 500,000. Total, 1,693,555l. 6 s. 8 d.
et voulût les vendre aux marchés de Ce produit, n'est que celui de la
Poissy; mais ne s’étant point entendu consommation de Paris, sans parler
aVec les fermiers de la caisse , il lui des veaux, porc:, brebis, chevres,
et autres dont le produit est consi—
(1)La paire de bœufs dole première dérable.
qualité se vend actuellement dans le Tout le monde sait que la capitale
Limousin 25 pistoles au plus. ne consomme, 21 peu—près, que les
(464)
deux tiers des bestiaux qui se vendent Il leur restera donc , selon nous”,I
aux marchés de Poissi : l’autre tiers 2,513,533 liv. 6 sols 8 deniers.
après avoir également acquitté les Depuis onze ans ils ont donc sou
huit deniers pour livre , comme si leur tiré des citoyens de Paris et des en
destination étoit pour Paris. est acheté virons vingt-cinq millions quatre cens
par les bouchers de campagne , sur quarante six mille livres ; ils ne peu
lesquels la caisse‘bénéficie injustement vent pas dire que les frais de régie
de ces huit deniers , puisqu'elle ne doit sont immenses , parce qu’ils ont , ou
les percevoir que sur les bestiaux qui tre ces 8 deniers pour livre . unin-n
entrent à Paris. ' térêt de 6 pourcent sur l'argent qu‘is
Si donc la somme de 1,693,333 liv. avancent aux bouchers pour quatre
6 sols 8 don. que les fermiers perçoi semaines.
vent pour ce qui entre dans Paris. Signé Msnrm , ci-devant de la sec
nous ajoutons 560.000 livres. tion du Luxenibourg.
Qu'ils retirent pour les bestiaux qui SPECTACLES.
n’y entrent pas , et qui néanmoins se
vendent aux marchés de Sceaux et de Tarsrnx ITALIEN, aujourd'hui 29
Poissy; il s’ensuit que la ferme retire avril. in sze. représentation du
par année 2,853,553 liv. 6 sols 8 den. Convalescent de qualité.
‘ Ajoutons - y les autres bestiaux ,
Tnâsrnn Fusnç.us , COMIQUE 31
dont nous n‘avons pas tenu compte .
60,000 livres . ce qui forme la somme LYRIQUE, jeudi 29 avril, la 87eme.
de 2,913,5351iv. 6 sol: 8 deniers. représentation de Nicodème dans la
Ils payent au‘tré’sor public , d‘après lune. ou la révolution pacifique,
les lettres patentes de 1779, 600,0001. par le cousin Jacques. / '
Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au_
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
A
'MERCURE UNIVERSEM
Du Samedifio /1Vfil 1791.
(479)
cation et au brûlement desdits effets ‘ratives , doit lui.empêcher de se trous
par les commissaires de la caisse de ver dans celle-ci... L’on rit plus qu’on
l'extraordinaire , aux termes du dé. ne songe à répondre à M. de Tou
cret du 24 décembre dernier. ' longeon: cependant quelqu'un lui I
M. de Beauharnais fait le rapport demandé s'il croyait que , dans l.
de la trop malheureuse affaire arrivée moment de non exercice du soldat .:
à Wissembourg. dans le régiment de il lui serait interdit d'assister aux ins,
de Beauvoisis. Elle a d'abord présenté truciions religieuses , aux écoles ; si , -
à décider si les soldats pourraient as par exemple , il ne lui serait pas per-,
sister aux séances des sacîétés des amis mis de donner à l'assemblée nationale
de la constitution , toutes les fois que les mamans que le service donnerait
cela ne les distrairoit pas de leur ser à son détasssement.
vice ; le comité le pensait ainsi : . M. le Chapelier reprenant la ques-‘
' M. d'André a demandé que l'on'dé tion, et la peine qu'il y aurait d'ob-Æ
finit, avant tout , ce qu'on entendait tenir sous les auspices de la liberté ,
par saciété des amis de la constitution. de l'égalité, et de tous les grands mots
_( car aujourd'hui ce nom était devenu dont se pare la constitution d'ob:
le mot de ralliement de toute espèce tenir , disons-nous à la société ded
de gens . même des factieux et de ceux amis de la constitution , la suppré
qui étaient les plus éloignés dela cons matie sur toutes les autres. il de—
titution) il a prétendu ensuite qu'une mande que l'on décrétât que les sol—
telle licence dans les troupes servirait dans serait libres d'assister à toutes les'
à les détourner du service , et à étein sociétés , qui tiendroient leurs séances
dre en elles tout esprit de subordina tranquillement et sans armes. Un autre
tion. M. Prieur et de Noaillcs défi membre prétendait que n'y ayant
nissent la société des amis de la cons point de loi qui le leur défendit ,
titution , l'école de la liberté et de il fallait en conclure que la chose
l'amour des loix-; C'est—là qu'il sera leur était au moins tacitement per-.
doux , qu'il sera heureux de voir les mise. On lui a répondu , que le silence
soldats ; ce n'est que-là , disent-ils , de la loi , avait seul pu servir de pré-;
qu'ils pourront s'apprécier et se far texte aux officiers de Bea uvoisis. de
tifier dans la pratique des devoirs tyranniser ceux des soldats de ce ré-,
de leur état ', si vous leur refusez de giment que l'envie de s'instruire des
les laisser s'éclairer dans de pareilles droits et des devoirs de l'homme ,.
sociétés, craignez celles qu’ils pour aV0it portés à la séance des amis de
raient faire entr’eux, , la constitution , la constitution de cet endroit. Après
les droits de l’homme , voilà à quoi se quelques au:res débats , et l'adoption
réduit aujourd'hui l'étude morale et que le comités faite de l'amendement
politique de tout citoyen. ,proposé par M.| Chapelier. L'articla
Mi Toulongeon prétendait circonss a été décrété et rédigé ainsi qu'il suit.)
mire la liberté du soldat dans les li etàla très-grande satisfaction du pu
mites de son engagement', et lui inter blic. ' .
dire tout acte .qui les dépassait ; la L'assemblée nationale déclare que
même raison qui a fait exclure, des" les officiers , sous-officiers et soldats
assemblées administratives et délibé- de toute; les armes _,_ hors le tamis
(480)
'de leur service militaire , des appels, la triste expérienee du papier victimél
des exercices et de toutes les font» par les marchands d'argent. L'orateur
tiens de leur état peuvent, jusqu'à a fini par proposer le retrait des billets
l’heure de la retraite , assister, comme de 2000 livres , et la création pour
tous les autres citoyens , aux séances cent millions de papier en effets de
des sociétés qui s'assemblent paisible 25 livres, pour autant de 100 et de
ment et sans armes dans les lieux 20 sous.
où. ils sont en garnison ou en quar La séance a été levée à 3 heures ,
fier. et la suite de la discussion renvoyée
Nous voilà maintenant à la réduc au lendemain.
tion des assignats en petits billets,
question vraiment importante , et SPECTACLES.
qu‘il faut décider entre deux écueils; THEATRE ITALIEN , aujourd’hui 50
l’un de faire disparoître tout le nu avril, les Etoum’is, et la lime. re:
méraire, si l'on peut y suppléer par présentation de Guillaume Tell. .
une monnoie fictive et de pure cir
constance; l‘autre, de mettre à l'ar THEATRE Fumçors , de la rue de
gent un prix que le malheureux ne Richelieu, 50 avril, le Cid, tragédie
pourra jamais attendre , ce qui dans en 5 actes; suivie de Crz‘spz‘n , rival
peu jetteroit les assignats dans un de son maître, com. en un acte.
discrédit total. THÉATRE Fnançus , COMIQUE ET
‘ M. Pcthion a préparé cette dis LYRIQUE , 50 avril , le Miliciçn , opéra
cussion par la lecture d'une adresse bouffon, en 1 acte ; précédé du .M’arz'
des ouvriers fabriœns et artisans de retrouvé, comédie en un acte; et
Paris. I, du Seigneur d'à présent , comédie en
M. Prugnon dit, que faire de petits 1 acte.
assignats , c’est faire subir au pauvre
AMBIGU-COMIQUE. 30 avril , lafausse
la perte que le riche seul peut sup Correspondance ; la Servante mai
porter. '
Iresse} la Bascule.
M. Dionis du Séjour pense que
cette émission, si elle a lieu, doit être GRANDS DANSEURS DU ROI . aujour—
bornée à 15 ou 20 millions, qu’au d’hui 50‘avril ‘ la premiere représen
surplus le projet du rapporteur ne tation de la reprise de l'Enfant pro«
pourroit être utile qù‘autant que l'on digue, comédie en 4 actes. Le sieur
auroit trouvé le moyeu d’abolirl'agio Laville débutera par le rôle d’Arle
tage. ' quz'n. Pour petite piece, Crispin rival
de son maftre. en 1 acte; précédée
M. Gouy défend avec chaleur le
du Tombeau de Nostradmnu: , pièce
comité , et'va jusqu'à dire que l’assi
à machines et un Ballet.
gnat est actuellement au pair de l'ar
gent , et qu'avec la mesure proposée, DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
bientôt il gagnera sur’lui : ceci avoit 50 avril, la Conmalescence du roi:
l'air d’une plaisanterie , mais elle a le Retour du Champ de Mars; la
étéprise en mauvaise part de tous Conrtz‘tutz’on villageoise; la Serrant:
ceux qui depuis long-temps'faimient maîtresse.
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