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tu
MERCURE UNIVERSEL
Du P’endredi 1 Avril 1791.

.’;V.

ANGLETERRE matelot d’un nav1re français ont été


les tristes victimes de ce terrible fléau.
Lounars, 23 mars. Le Grant/zam, Gazette de Londres.
paquebot parti de la Jamaïque le pre.
E Sal’ A G N E.
mier février, nous apporte la nou»
velle suivante des Indes occidentales. Camx , zofëorz‘er. pOn_ a reçu des
Ufl(; violente secousse , occasionnée ordres pour doubler en cuivre les ‘
par un tremblement de terre , s‘est vaisseaux le Salvador et le Mexicain,
fait sentir dans la paroisse de Vere; de cént douze canons chacun; et pour
cette secousse , qui a été forte , n’a procéder à cette opération ils ont été ‘
duré qu'une demi-minute , et n’a rentrés dans le chantier. )
heureusement occasionné aucun dom
COLONIES.
mage.
Chambre des commünes. Hier il y MARTINIQUE. Extrait des papiers
eut encore de nouveaux débats sur anglais. Du 25 mars.
le bill relatif aux dividendes non ré
Nous apprenons que des VùiaarauL
clamés: l\I. VVhit - Bread le regardoit
qui étoient à la rade ont tourné leurs
comme attentatoire à tous principes
batteries sur la ville de Saint-Pierre ,
d'équité, et il demandoit que le mi
tout y est dans la plus grande cons
nistre renonçât à un projet dont l’exé
cution attaquoit si ouvertement les ternation , et les dispositions des
règles de la justice. M. Pitt étoit d'un nègres font craindre les conséquences
les plus allarmantes.
avis diamétralement opposé. Mon
sieur Steele soutenoit la même opi F R A N_C E.
nion. M. Haminet propose un ajout DÉPARTEMENT DE L’AUBE.
nement , appuyé par M. Hussey. M.
" Fox emploie toute son éloquence pour TROIE. L’intrigue et la prévarich
I'ajourne1pent; il est mis aux voix et fion avoient Fait passer entre les mains
rejetté ä une très-grande majorité: d’un particulier, un objet de 500,0001.
les différens articles en furent ensuite pour le quart de sa valeur; mais
discutés par les principaux orateurs , graces à la surveillance active des
et le rapport de la totalité en est amis de la constitution , cet objet est:
fixé à jeudi. rentré dans les mains de la nation..

TURQUIE J
DÉPARTEMENT D’INDRE ET Loran.

Cousraurmoan. Le temps , qui CHINON, 26 mars. La société des


étoit extraordinairement doux presque amis de la constitution , le 17 de
tôut cet hiver , a Fait sentir dans dif— ce mois , sur la motion de NI. Du.
.férens'quartiers de cette ville les ra îiebre , curé et membre du c0rps
yages de la peste ; le capitaine et un l électorale, a nommé des mmmissai:
Tome 11. N° 52.
Bayerische
Staatsbibliothçk
_ hîünchen .I’,
(z)
l‘es , Chargés de solliciter auprès de elandestinément dans la ville; de ce.
la municipalité une fête civique , pour assemblées nocturnes partent tous les
étre célébrée le premier mai, époque plans de résistance et de protesta
à laquelle le peuple jouira d'une tions qui inondent le royaume; mais
manière plus directe des bienfaits de le directoire du département se dis
la révolution , par la suppression des pose à faire une proclamation pour
droits d'entrée auivilles. Cette motion enjoindre aux municipalités et tribu-r
a donné à un de nos frères occasion maux de district . de poursuivre ,
de développer son patriotisme d‘une comme perturbateurs du repos pu
manière bien digne d'être conservée. blic , tous cenär qui auroient part à
M. Gauthier , l'un des secrétaires de cas complots séditieux , et l’on espère
la société , x applaudissent avec en bientôt éteindre ce foyer de discorde
thousiasme à ce projet de fête civique , et de fanatisme, allumé dans le dé-_
s'est levé et a dit : messieurs, mon partement de la Gironde.
patriotisme est pur; mon esprit et
Déran‘ramrn’t DU Gras.
mon amour pour.la constitution vous
sont connus : depuis dix ans je suis Aven, 25 mars. Notre ci-devant
receveur des droits aux entrées de archevêque , au mépris d'un décret
cette ville; je perds un emploi né d’ajournement, au mépris d‘une or
cessaire à mon existence. Ce n’est pas donnance du directoire de district,
assez pour moi d'avoir donné l'exem— qui lui défend toutes fonctions épis
ple du courage à suPporter l’adver copales ,la nuit du 17 au 18 de ce
sité , je dois à mes concitoy‘ens celui mois , a accordé l'ordination à 150
d'un sacrifice personnel que l’intérêt ecclésiastiques; c’est ainsi qu'échap
de tout 'a commandé. Je demande pant aux sages précautions des corps
qu'il me soit permis le jour de cette administratifs , il ne craint pal d’a
fête civique, dont je regrette de n'a jouter aux manœuvre; coupables qu'il
voir pasle premier donné l‘idée , d'être s'est tant de fois permises sous le mas—
placé à la suite du corps municipal, que de la religion. Tous les bons ci
armé d’un flambeau que 'je compo toyens sont vivement allartnés sur
serai d'édits burseanx , et de tous l'état présent du département , ils
les titres de la fiscalité monstrueuse demandent à l'assemblée nationale un
de notre ancien gouvernement. décret qui autorise le ministre à en
voyer des troupes de ligne, dans un
DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE. pays malheureusement travaillé pair
BORDEAUX , 22 mars. Nouvelles ma l'aristocratie.
nœuvres de la part des ecclésiastiques DÉPARTEMENT DU LOT.
réfractaires; ils ont profité du mo—
ment de la nomination du nouvel SENILLAG, _22 mars. La vente des'
évêque , pour porter de nouveaux biens nationaux se continue toujours
coups à la tranquillité publique. Trois avec célérité et infiniment au-des
ci-devant grands vicaires, Langoiran sus des estimations. Il vient de se
l’aîné, Thiéri et Laporte , ont formé former ici une nombreuse société sous
une association de prêtres, sous le le titre des bons citoyens; mais sans
nous de c'engréganÿn, qui se tient rien préjuger sur la pureté de ses in:
\
(3)
tentions , il nous suffira de dire qu’un voit s’élever fusqu'au Faite de son pas
de ses principaux membres , par une lais , et l’alarme lut généralement réf
retraite volontaire , a prévenu une pandue sur ce me éminent où de?
e1pulsion que l’on n‘aurait pas man puis long—tems nul canard , nul dinde,
qué de prononcer contre lui; parmi n’avoit osé diriger un vol audacieux.1
ces soi—disant bons citoyens, figure Vous eussiez vu alors la compagne ‘
aussi le sieur Brisson, commissaire aux l du milan , l'œil timide , le teint pâle ,
classes de la marine, dont la conduite réfugiée sous l’aile de son époux ,:
a toujours été diamétralement opposée ayant à ses côtés le fruit de leur_
aux principes de la révolution; dans union. tremblante pour ses propres
ce moment même il soutient un procès jours , exhaler ses remords , s’accuse:
criminel pour fait de calomnies et d’a elle-même , verser des larmes et im<
bus d’autorité. Mais les bons patriotes plorer ses sujsts. Le repentir ramena
de Soulliac surveillêront sans cesse‘les le calme ; mais la gente volatille trou-i
opérations de cette nouvelle société ; vaut le roc trop élévé, elle voulut"
ils demandent que l’assemblée natio que le milan, sa compagne et leu:
nale prononce la suppression totale petit quittassent ce lieu de délices,
des ci-devant gardes du roi. et vinssent habiter au milieu detous
DEPARTEMENT DE Ruôm: ET Lomr. les oiseaux. Adieu palais, adieu châ-i
teaux, adieu plaisirs; vous ne fûtcs
Suite de la Fable pas ohms OISEAUX , qu’une ombre éclipsée au lever du
mas OISEAUX noms "‘ET DES PETITS soleil ! '
OISEAUX. Le bonheur sembloit vouloir re
naître dans la peu plade; mais.elle avoit
Pendant cette guerre si naturelle
encore à combattre l’orgueil et le dé—,
et si juste , toutes les peuplades ba
sesPoir. Les éperviers , les vautours .u'
lançoient entre la crainte et l’espoir;
les aigles qui s'étoient retirés dàn;
on ne pensoit plus aux besoins de
d’autres vallées , mandioient des ’se-.
la vie : chacun prenoit part ‘a la chose
cours auprès de ceux de leurs r'aces
publique.
qui habitoïent sur ces monts sour-‘
Le Milan seùl auprès de sa com cilleux, dont les uns se baignent danl
pagne, regrettoit de lui avoir laissé dans le danube (I) , et dont les au
le droit d'envoyer elle—même les ai tres semblent menacés sans cesse Par
gles, les vautours et les corbeaux les casCades bruyantes de la fameuse
dans toutes les cases de son empire rivière de 'D0ire. ‘ '
pour y porter ses ordres; il lui re
.' Ils descendent au bas du IMont-L_
prochoit durement le mauvais choix
Apeniix où fut vingt ans caché cp
qu’elle avoit fait, et lui témoignoit
_vautour insatiable (z) , à qui la ven
sas alarmes sur la suite des évène
geauce étouffant la nature , inspira le
mens. Tout—à—coup l'air s’obscurcit
dessein barbare d’assassiner sa famille.
d’une nuée d'oiseaux de toutes les
classes; le tumulte augmente : et du
fond de sa demeure, le milan ont (I) La compagne du Milan a pris
tend les cris perçans des dindes , des naissance sur les bords de ce lleuve.;
canards et des étoumeaux 5 il les (2) Tout le monde commit les évé«1
‘ ” A. 2.,
!
(4)
La , ils invoquent ses mânes ; ils se‘ 'funestes des ennemis : mais les cor.î
pénetreut de son esprit vengeur; ils beaux qui s'étoient unis avec les cor
s’enflamment , et rassemblant le plus neilles, ne pouvoient s'accoutumex‘
qu'ils peuvent de leurs amis , ils ten à chercher eux - mêmes une nour
tent mille fois de venir porter la guerre riture qu'autrefois les canards et le&/_
dans nos paisibles contrées, et pour dindes avoient la bonhommie de leur
mieux assurer leurs coups , des émis fournir et de leur porter jusques dans
saires secrets , s'introduisent à la fa— leurs habitations; ils exhalent leurs
veur de la nuit , et se font des parti regrets en plaintes tumultueuses; de
sans parmi tous ceux que la honte ou tous côtés on entend leurs cris per—
la crainte avoit empêchés de Fuir. çans; on les voit S'occuper sans cesse
_ Le ciel veilloit sur nous. Cette di du soin de se faire des partisans.
Cependant l'insouciance commen-‘
vine essence , ce principe de tout ce
çoit à régner dans quelques peuplades.
qui existe voulut épargner un affront
Celles qui ne portoient pas la plus
à la nature. Quelques-uns de ces
exacte vigilance dans leurs veilles ,
émissaires furent apperçus dans leurs
virent bientôt renaître le désordre et:
courses nocturnes : aussi-tôt la race
les abus: ce Fut alors que l'on dis- .
des étourneaux les poursuit , et les
tingua trois nouvelles classes dans
obligent à se laisser conduire au mi
toute la contrée : “celle des criailleurs
lieu des pigeons. Là , les complots fu
à laquelle se joignoient chaque jour
rent découverts ; toute la peuplade ju—
gea combien la vengeance est avide
les ennemis de l‘ordre et de la paix:
dans les cœurs ulcérés, et combien
celle des gazouilleurs qui comprenoit
toutes les espèces d'oiseaux qui cher
il étoit important de veiller aumain
choient à faire le bien , et à suivre les
tien du nouvel ordre de Choses qui
loix de la nature ; et enfin , celle des
s‘étoit opéré dans toute la contrée.
dormeurs. Par cette dernière dénomi—
Dès—lors la garde la plus vigilante fut
nation , on entendoit tous ceux qui
établie sur tous les rocs , et confiée à
ne prenoient aucun parti dans la
la race des ëtourneaux; tous ceux
qu'on sonpçoxinoit avoir quelques liai
chose publique. La seconde classe, en
faisant tous ses efforts pour se rele
sons avec la race des éperviers , ou
ver , trouva beaucoup d‘ennemis; les
des vautours , furent exclus etchassés.
criailleurs les appeloient séditieux ,
Cette sage prévoyance , jointe à l'exac
et les dormeurs les traitaient de con-,
titude que montroient les canards et
‘jurés. Pourtant les gazouilleurs s’aSn
les dindes à veiller sur tout ce qui se
lpassoit dans l'intérieur des Cases ,’ con sembloient pour veiller à tout Ce qui
pouvoit être mile au maintien de l‘or
fondit pour quelque temps les projets
dre et de la paix; et ce fut de ces as
smnblées que pariit le coup terrible
nemens qui agîtèrent l’Italie pendant qui écrasa les corbeaux. En vain ces
tant d’années , et les scènes sanglantes derniers cherchent à faire naître des
qu‘occasion_na l'ininfiLié des Capulet divisions , à augmenter les trouble ;
et des montaigu. Celui-ci , implacable en vain lâchent-ils d'entraîner dans
dans’sa haine , ne sortit_ de sa retraite leurs partis les tourterelles et les co
que pour consommer son crime. lombes ;_ en vain le désespoir de ne plus
(5) '
i9uir de la vénération publique , les plus fermes appuis dans les sociétés
force-t-il à crier à l'injustice ; en patriotiques : elle deviendra inébran
vain , pour prouver cette injustice ; lable, quand votre sexe en embrasser:
s'autorisont-ils d'un droit qui remonte la défense. Jurez d0nc , à l'exemple
au déluge; en vain disent-ils, qu'en ,dcs Lacédémoniennes ,' qui n'épou
qualité de descendans de Celui qui soient que des soldats de la patrie ,
sortit le premier de l'arche , ils (loi jurez dans cette tribune , que vous
vent être nourris aux dépens de tous n'accorderez votre main qu‘à un pa-.
les autres oiseaux , suivant l'intention triote.
manifestée par Noë lui-même , à l‘é Lajemze citoyenne.
poque de la régénération de l‘univers,
et que c'est aller contre les décrets de Elevée , dès mes plus tendres années,
la nature , et les ordres du conserva dans les principes de la constitution ,
teur de la gente volatille , que de je ne puis que m'y affermir par les
s'opposer à de sages loix ', dont la exemples qui me sont offerts dans ce
suite des siècles a rendu l'autorité temple du patriotisme. La généreuse
si respectable. Les gazouille{trs prou mère des Gracques sera toujours
vent , jusqu’à l'évidence, que Noë , mon modèle , et _je jure de ne jamais
le conservateur de l'espèce volatlllc , donner ma main à un aristocrate.
loin de leur accorder un pareil droit,
Duranrnnmur Du Pur DE DÔME.
e condamné leur race au travail, à la
peine , et leur a commandé de s’bc Brou , 22 mars. Les bons citoyens
louper sans cesse de purger la terre de pénétrés des excellens ëc:its patrio
ses immondices ; que si l’on remon tiques , sur le décret du 8 mars, con
toit à l’antiquité des temps , on trou cernant les codonies, réclament auprès
veroit que leurs premiers aïeux s'é‘ de l’assemblée nationale, justice en
toient toujours soumis à cette loi , et faveur de ces hommes qui . pour être
que ce n'étoit que par une suite d’a nés avec une couleur différente de
bus que leurs pères s'y sont soustraits; la nôtre, n’en ont pas moins undroit
ils prouvent que si le conservateur de égale à la déclaration décrétée par
leur espèce eût pu accorder à quelque nos sages législateurs. v
.racele droit de se nourrir aux dépens
DÉPARTEMENT DE SAÔNE ET LOIRE.‘
des autres . Celle de la fidelle colombe
qui avoit rapporté dans l‘arche le si CHALONI — son - SAONÈ , 20 mars. Les
gnal de la paix , auroit obtenu la pré amis de la constitution viennent de
férence.Ï faire célébrer une messe et chanter
0 sagesse profonde ! Vérité , fille] un Te Deum en réjouissance de l'heu
du ciel, ramène la paix et le bonheur, reux rétablissement du roi. l\‘l. Du
la gente volatille a besoin encore de jardin , président , a prononcé un dis
ton secours ; apprends - lui que ce cours où respirent le patriotisme le
n'est qu'avec ton flambeau qu’on peut plus pur et l'amour le plus vrai pour
percer les ténèbres de l'erreur. la constitution. et tous les bons ci
\ toyens de Chàilons'ont exprimé dans
Réponse du président.
une lettre leur attachement pour le
Jusqu‘ièi la constitution a trouvé ses roi des Français.‘ ‘ ,
A3
(6)‘
Dé-PsfireMrü‘r DE PARIS. ils n‘avaient pas nommé le sieur Gau:
PÀRIS. Rétablissement d'un fait;elatif dron du Tilloy; ils s'étoient conten
à la séance de l’assemblée nationale tés de mettre, un de leurs c/zqfs :
[au jeu-de-paume , à Versailles , le mais puisqu’il veut aujourd’hui s’en
20 juin 1789. attribuertout l’honneur , la compa
gnie est obligée, pour rendre hom
Sic vos non vobis, etc“ mage à la vérité, de rétablir le fait
Un peintre célèbre fait un tableau dans son intégrité.
de la fameuse séance du 20 juin AMIS LA CONÈTITUTION‘
1789 , de cette journée mémorable où
Suite de la Séance du 27 mars.
l’aurore de la liberté frangoise com—
mença à poindre dans l’obscuriréd’un Sur l’organisation du ministere.‘
jeu-dePaume. , M. Danjou. Messieurs , la pre‘
’ /Le sieur Gaudron du Tilloy. ma l inière idée que m’a fait naître la
jor de la compagnie des gardes de question proposée, la voici : Quel
la prévôté de l'hôtel du roi, s’y fait, sera le ressort de notre gouverne
( dit - on) représenter avec ses deux ment? Ce 'ne sera pas la crainte,
épaulettes, commandant le détache c’est celui de l’état despotique; l’hon
ment. Le tableau en seroit sans doute neur, ce n’est plus le temps de cet:
plus orné que s’il n’y paroissoit qu’unhonneur chevaleresque où nos valeu
simple factionnaire , comme il devroit reux preux pourfendeiant des géans :
être; mais il est bon de savoir , avant mais ce seroit , je crois , l’amour de
tout , quel motif amenoit alors le siéur la patrie. Vous savez qu’en Angle
‘Gaudron du Tilloy.au jeu-de-Paume. terre il y a la partie corrompue et la
Il y vint, non pour commander le partie corrompante ; vous savez qu'un
détachement , comme il voudroit le membre du parlement disait encore —
faire croire; mais au contraire pour en dernier lieu , dans la chambre des
notifier , de la part du ministre , au communes: (c Ici les députés se ven
détachement et à l'officier qui le com dent comme le bétail»; nous , nous
_mandoit , de se retirer. . aurons aussi notre tour, nous avons .
Le détachement entier déclara qu’il eu l’âge d’or , viendra celui d’argent ,q
ne pouvait acquiescer à cette injonc ensuite celui d’airain, et enfin l’âge
tion , d’autant' que le commandant de fer. Vous avez décidé que la na
avoit déja pris les ordres de M. Bailly tion aura la souveraineté de droit,
’( alors président); que d’ailleurs ils mais celle de fait sera à la cour, et:
ét0ient dans la Ferme résolution de les ministres diront : ils veulent nous
s’exposer à tous les risques , plutôt contrarier, qu’importe, laissons-les
que d’abandonner leurs postes. D’a dire , pourvu qu’ils nous laissent Faire.
près ce refus formel , le sieur Gaudron Vous connoisscz l‘exposé de cet am
du Tilloy fut obligé de s’en aller sans bassadeur qui disoit : lorsqu’on veut
Avoir rempli sa mission. avoir le tarif d’un homme en Angleà
‘ Ce fait est déja consigné dans la terre, on dit : est-il bien avec le ' \
pétition imprimée et présentée à l’as peuple? En Pologne a-t.il voix à la '
semblée nationale , au nom des bri diette ? En Hollande , est-il riche P. Et
gadierset gardes. Par ménagement ,_ en France , comment est-il a là cour?
(7),
Eh bien . messieurs , un temps vien veut : il y a peu de ces mies aussi
dra où l’on dira chez nous :,combien fortes que l’étoit le chancelier de l’hô
vaut-il? Une nation qui a résisté ‘a pital. lequel osoit refuser à son pro—
la violence , à la force , cédera cer tecteur qui l’avoit fait ministre , ce
tainement à la corruption. J’ai sou qu’il lui demandoit, parce que cela
tenu à cette tribune que les’citoyen_s émit injuste : le cardinal lui dit, je
les plus vertueux étoient toujours vous chasserai; oui, demain, répon
les plus utiles , et que les plus utiles dit l’Hôpital, mais aujourd’hui, je
étoient ceux qui préparoient par leurs suis en place et je ne ferai point un
travaux le bonheur d’un plus grand injustice. Quand le roi adresse une
nombre d’hommes ; que ceux- ci .leltre à un homme qu’il met en place,
étoient les membres de la législature. il devt'pit lui dire , monsieur, l’ar-,
Eh bien , messieurs , je crois en_core ,
dent infatiguable que vous avez mise
d'après une liste que j’ai donnée , que depuis dix ans arme suivre à la chasse ,;
ce sont ces hommes vertueux à qui parmi les forêts, ce zèle constant à,
l'on doit donner les places. C’est un vous trouver sur mon passage, chat-1
grand principe, qu’il ne faut jamais que fois pour maintenir du beau
mettre les hommes en opposition temps ou de la pluie; cette atten-Ï
avec leur intérêt ; et s'il n’y en a tion à paroitre à l'œil de bœuf chai
point pour le peuple à se dévouer que jour . m’ont décidé en votre fa—_
dans la législature , elle tombera dans veur; je vous fais ministre de la
le discrédit; or, si vous conservez la marine : et cet homme quelquefois
cour telle qu’elle est . c’est une peste n’a pas vu une barque. (Onapplaudit.)
politique qui corrompre tout , et les Souvent j’entends calomnier la vie
charges seront données aux hommes privée d’un homme, afin d’attaquer
les plus ignorans. Vous savez, de sa vie publique; mais si un homme
puis François premier , eh bien au est endetté , ne lui prêtez pas votre
paravant , quels crimes sont sortis de bourse; il a de mauvaises mœurs,
in cour; vous savez que l‘on y sa diteswous, ne le recevez pas chez
crifie tout à son intérêt, les vices , les vous si’ vous avez une femme et des
brigandageslt‘s crimes ne coûtent rien; enfans ; que m’importe à moi , nation .,
là on sacrifie pareils , 'amis , femmes , . la vie P rivée d'un homme 1 si sa vie
enfans au pouvoir et à l’or ; l’on n’a m'est utile? On a encore calomnié
des sages de cette assemblée, on a
pas le temps de songer à autre chose,
et si le pouvoir exéautif vous de voulu juger leurs intentions en les
mande, qui mettrai-je en place ? si devinan‘t: quand nous ne pouvons
l'on espère de commander aisément souvent à nous-mêmes, nous rendre
à un tel . on dit, prenez un tel hom compte de nos intentions , des gens
me. on voit comment un homme est qui ne nous connoissent pas /, qui
parvenu : je ne sais qui a placé M. souvent ne nous ont jamais vu, veu—
Y Du port du Tertre; mais on pourroît
lent nous deviner? C’est par les ac
lui dire, Duport , dis-moi qui t’a jetté
tions attestées de la vie publique qu’il
dans la piscine? Et tel homme qui faut juger de la vie pubiique. Qui plus
dépend d’un protecteur lui est son que M. de Juigné n’eût une vieprivée
mis, dévoué, il fait coque celui—pi édifiante; tous ses amis le vantent -, e‘é«:
À4
/
»(8)
toit un saint homme. et le 19 juin, il
liés , ils périrent presque tous par le
' ailliàperdre la nation. Plutouétoit un
feu. . .
libertin, Thémistocle émit un Volup
M St. Humge. Nous les en em
‘tueux , Socratele plus sage des hommes
pêcherons bien.
avoit deux femmes et bien plus que
M. Donjon. M. Duporta dit : qu'il
tout cela , Alcibiade. . . C’est donc par
seroit bien, dangéreux que le peuple
la vie publique d' un homme qu'il
nommât des ministres : 00mme il
faut le juger pour les emplois pu
n'existe plus de grandes corporations ,
blics ; or, voici ce que je propose:
ces ministres . investis de la confiance
chaque année dans les départemens,
du peuple , perdroiçnt le corps légis- '
la nation serait réunie par les élec— latif: cependant nous avons l'exemple
teurs , là , on mettrait sur la tablette ,
du contraire. M. Necker , qui émit
quoiqu'absent , tout fonctionnaire adoré , qui a été rappelé par la faveur
'public qui serait sorti de fonctions populaire. M. Necker n'a pu résister
durant l’année , on feroit comme ont ’au“ corps législatif , et maintenant il
fait les élecreurs de Paris , pour élire est tombé dans l'oubli : je ne crois
les membres du clergé; on écoute pas que jamais un ministre pût ba
roit tout, à charge et à décharge,
alors il y auroit un laZ[zum sur la lancer l'autorité nationale , fut-il un
aristide ; d'ailleurs , s'il devenait dan- '
place municipale, et la, celui qui géreux , pourquoi l'aâ3emblé6 ne lui
auroit bien servi la chose publique, feroit-eile pas subir l'ostracisme , et
qui auroit fait un bon ouvrage sur je demande s'il seroit plus utile qu'il
la mendicité y vérroit son nom ins y eût un mouvement continuel d'ac
crit, et dès qu’il y auroit une fonc tion et de réaction dans l'état ? Or
tion importante à remplir, un aru
mot ministre, ne signifie que servi
d:assadeur à nommer, les listes des teur : or , il faut les réduire à leur v
divers a/äum seroient envoyées au juste mission . que le pouvoir législa
A pouvoir exécutif et il pourroit choi
latif s'avise d'aller ensuite faire anti
sir parmi ces noms seulement: sans chambre chcz un ministre, chez M.
cela , messieurs , que voulez- vous , Dufresno , .par exemple : quand le
lque devez-vous attendre d'hommes
pouvoir législatif veut parler à un mi—
qui n'ont espoir a'rieu?
‘ Je.ne con nistre , il doit dire , faites-le venir , et
çois pas comment tle sages législateurs là ,on dit : un tel , je t'ai donnéordre
peuvent laisser exister un foyer de d'envoyer vingt mille honimés en
corruption tel que la cour! mais ne Alsace , il n'y.en a que dix-neuf;
pensez pas que votre sort soit encore allons , deux mois à l’abbaye. On vous
envié; dernièrement dans certaine a dit que le pouvdirav0it un charme ,
feuille, ou vous disoit que voush'é que les agens du pouvoir exécutif , ont
tiez pas très-assuré ; que Bomulus une tendance à la corruption : sou
Fut assassiné, que Selon s’exile d'A vent ils y arrivent tous corrompüs.
thèues, que Moyse disparut, que Je demande que le pouvoir législatif
presque tous les législateurs ont ait sur eux l'ascendant qu'à la vertu
éprouvé un mauvais sort: mais en sur le vice; je demande donc que
1658, après la tenue des états-géné l'on suive , pour la nomination aux
raux, nos législateurs furent sacri places , la liste que j'ai proposée.
<9) ‘
( Une députation de la société des nisation intérieure de l’armée ; ainsi
droits de l'homme , fauxbourg Saint donc il seroit contraire aux décrets
Denis , est venu demander. la corres— de l’assemblée nationale qu’ils s’y t‘en—j
pondance , et l'a obtenue). dissent , ( ici, après avoir ajouté que
M Boyer. Je viens réclamer vos le mode, suivant l’arrêté municipal ,
lumières sur le parti que j’ai à pren ne donnoit pas même une représen
dre. Un citoyen , nommé Canta tation égale à tous les bataillons; il
grede demeurant rue Chatonne, faux a fait lecture de l’arrêté du bataillon
bourg Saint - Ant0ine , a été hier , des petits Augustins, que nous avons
vers les cinq heures de l’après-dîné, rapporté en entier, mardi dernier).
abusé par un mouchard , 'nommé Jl[. d’_4flzelai. Je n’ai qu'un mot
Desbordes . et enlevé de chez lui . à dire , tout consiste absolument dans
sous le prétexte d’aller visiter un mo un manque d’expression; le morjuger
dele de bastille. Il a étéconduit aux veut dire ici, apprécier. ( un violon:
“prisons de la force et mis au secret. murmure s’élève , on crie de tous
Sa femme s’est pré semée , et n’a pu côté, à bas, à bas, à bas. ) Je
'5&V0ir_pour quel motif on avoit in— vous demande ’en grace de m’en
carcéré son mari. ( On nomme des tendre un moment , je vous explique
commissaires pour prendre connais un Fait : on n’a jamais dit qu‘un co
«tance de cefizz’t ). mité de surveillance peut juger , pas
M. Dujbw‘ny. Demain matin il se même le conseil utilitaire de discipline
tient une assemblée de bataillon ou établi auparavant. Voici pourquoi la
comité de surveillance militaire , sur le municipalité dit que ce cas est par
quel je crois qu’il est bon que l’opi ticulier , c’est qu’il ne s’agit que des
nion publique prononce avant tout. faits arrivés à Vincenncs; et elle a
La municipalités: pris un arrêté, et été requise par le bataillon de P0
c’est sur cet arrêté que M. le com pincourt qui a demandé , et j'ai la
mandant générale a donné des ordres requête dans ma poche , que la mu
pour instituer ce comité , à l‘effet de nicipalité a. fait cet arrêté , c'est afin
prendre connoissance des délits qui de prendre seulement connoissance'
_peuvent avoir eu lieu dans l’affaire des faits, et de recevoir toutes les
du donjon de Vincennes. Je demande dépositions pour apprécier les délits ,
que ce comité ne soit nullement au s’il y en et or , quand la munici—
torisé à émettre son vœu sur des ju palité dit juger, cela veut dire ap:
gemens , dont la connoissance appar p1‘r‘cz’er. ( on murmure).
tient aux tribunaux. M Chépy. Quel est l'homme de
M. Buisson. Non seulement les sens qui puisse nous dire que ce mot
volontaires gardes nationaux ne sont juger, jelté avec soin et à dessein
pas fondés à émettre leur vœu , mais dans cet arrêté . veut dire apprécier?
je soutiens qu’ils ne peuvent se ren M. Santerre, connu par son patrio
dre à un ordre du commandant gé— tisme (on applaudir) , et sur-tout
néral qui n’est autorisé par aucune par cette fermeté d’autre qui ne lui
loi; il est décrété que les corps armés a jamais permis de se plier sous le
nepeuvent s'occuper de nulle autre joug des épaulettes américaines , M
délibération que de celle'de l‘orga Desmottes l’accuse; eh bien , il faut
(10.)
que M. Santerre s’adresse aveé‘con La séance a été levée à 10 heures
fiance aux tribunaux : mais au lieu de et demie. ‘
cela , on nomme un comité de sur
veillance pour le juger ;' ne voyez ASSEMBLÉE NATIONALE.
vous pas en lui un homme que l‘on Séance d’hier.
veut perdre ? Je vois un système
habilement ourdi , et je vois que c’est Après la lecture du procès verbal,
pour le placer dans un élément hété M. Prugnon, au nom du comité des
togène à la constitution , afin de le emplacemens , fait rendre un décret
mettre hors des loix qui assurent la pour le logement des corps adminis—
liberté. Je vous demande s’il se peut tratifs et judiciaires des districts de
que , dans le glossaire municipal, Bourbon-Land , département de la.
juger veuille dire apprécier? Il est Saonne et Loire et Dis-sur-Tille , dé1
impossible aux citoyens députés de se partement' de la Côté-d’Or.
rendre à ce comité illégal sans y porter L’assemblée rend encore un décret
leur protestation et sans enfreindre qui dispense les corps administratifs
leur serment ; c‘est de ce normal abus de réaliser à l'instant le cinquième
qu'il faut partir pour traîner la mu des acquisitions qu’ils ont pu faire
nicipalité devant le département . et de la nation pour leurs établissemens ;‘
s’il se pouvoit qu’il refusât justice ., il mais seulement aux bons de l’année ,
faut ne la quitter que lorsqu‘elle» et comptant de l'intérêtjusque là.
aura été brisée par l’assemblée na Le comité des monnoies propose le
tionale. projet de décret suivant, et l'assem—
M. Sergent. Il s’agit de savoir si blée l'adopte, considérant qu’il est
c’est un délit public ou un délit mi indispensable d'établir pour le com
litaire ; Dans la journée de Vincennes. merce d’orféverie et jouaillerie, des
il ne paroît pas qu‘il y ait eu des règles quien assurent l’exactitude et
délits militaires; ainsi donc il reste la fidélité des vendeurs , inspirent aux
à prononcer sur ce qui s’est passé acheteurs ‘la confiance sur laquelle
entre M. Santerre et M. Desmottes ; repose la prosperité de cette branche
pour cela , la municipalité établit un intéressante de l’industrie nationale.
juré qui n'est point' décrété par l'as— Décrète que‘ses comités des mon—
semblée nationale : mais les cit0yens, noies , d'impositions et de commerce,
-dès qu’ils ont quittés leurs drapeaux , lui proposeront dans le mois un projet
ne sont justiciables que des tribu de règlement général sur la police et
naux : un délit militaire ne peut être l'administration de l’orféverie dans le
que le cas où un officier n'auroit pas royaume.
suivi l’ordre donné , et , dans ce cas
111ème, un comité militaire ne pour—.
Et néanmoins jusqu’à ce qu’il ait
été statué par elle à cet égard, les loix
'. roit être encore que rapporteur
et réglemensïexistnns sur la marque et
auprès des tribunaux. Je demande
donc que , se référant à l’arrêté pris contrôle des matières d’or et d’argent
continueront d’être exécutés suivant
par le bataillon des petits Augustins, les
députés à ce comité adoptent cet leur' forme et teneur.
arrêté. L’assemblée charge son président de
(11)
porter dans le jour le présent décret fabrication des assignats, l’assemblée
à la sanction du roi. v en ordonne l’impression; quatre com-‘
Le comité des finances en“ a fait Imissz;ires sont nommés à l’instant
rendre .\un autre pour l’administra même pour aller vérifier le dépôt
tion du collège des Irlandois , qu’il prétendu fait aux archives, des oue
est peut-être bon de transcrire ici. tils , formes et matrices des assignatsfl
x< Le commissaire proviseur du col— Ces commissaires sont, MM. Folle{
lège des Irlandois , dit des Lombards ville , Destourmel, Bertherol, Mat—Q
'sis à Paris , indépendamment de l’admi tineau. '
nistration exclusive des biens de sa M. Cochard, au nom du comité.
maison qu’il a eu dans tous les temps , de liquidation , et à la suite d’un ar
aura seul et provisoirement celle qui rét du conseil, propose t0ut modes
concerne les bourses et fondation Irlan tement de décréter un indemnité de
daises, ci-clevant par lui administrées 500 mille livres en faveur du sieur
conjointement avec le ci-devant abbé George, ancien directeur des mes
’de St. Geneviève , et chanoines de St. sageries. L’assemblée renvoie l'affaire
Wictor; le tout néanmoins sous la sur à la révision du comité central.
Veillance dudistrict et du département; M. de Montesquiou communique
en conséquence , les rentes et autres un projet de règlement pour la po
revenus destinés auxdites bourses , et lice du bureau et la surveillance , plus
à l'exécution desdites fondations , lui exacte et plus utile des procès-ver
seront payés sur les seules quittances baux; l’assemblée l’adopte. Le voici
sans le concours des ci-devant co enrichi d‘une note de M. Bouche.
'administrateurs en cette partie. Les inspecteurs des bureaux institue
2°. Que les titres et papiers concer ront un premier commis au bureau
nant, tant lesdites bourses que ledit des procès-verbaux , qui sera chargé
collège , qui , en vertu d’arrêts du de diriger le travsil de ce bureau.
conseil , ou à quel titre qu'zlspuissent Les trois secrétaires sortant de,
être déposés , soit entre les mains du fonctions seront pendant quinze jours
sieur Bnrtin nommée
, greffierà de commissaires de l’assemblée, chàrgés
commission cetlaeffet
ci—devant
l, soit
de surveiller le bureau des procès-—
entre celles du ci—devant abbé_de St. verbaux.
Gencviève, ou autres dépositaires , se— Ils seront tenus , pendant leur quin
roient incessamment inventoriés à la mine, de se trouver tous les jours
diligence du procureur-syndic du dé audit bureau a\ l'ouverture de la
partement de Paris , et ensuite remis séance. V ‘ V
_ aux archives de ce même département; La première fonction qu’ils auront
où le commissaire , proviseur dudit à remplir, le jour où leur commis—
collège , pourra en prendre communi sion commencera, sera de comptflset‘
‘cxlion quand bon lui semblera , où les procès-verbaux de la dernière
se faire délivrer des copies autheti—‘ quinzaine de leur exercice , pour
. . l ‘ . 1 I

tiques , et oubesom seroxt , les orn s’assurer si rien n’a été omis dans les
gin‘aux des titres en s’en chargeant expéditions.
valablement». ' La direction des bureaux consistera,
' M. Leclerc fait un rapport sur lav 1°. A faire mettre chaque jour au \
(M)
net le procès-verbal de la veille, leurs commissions , et leur faire con-‘
aussi—tôt après la lecture fuite à l'en noitre l'état des expéditions.
trée de la séance. _ ‘ Les secrétaires signeront exacte
2°. A faire la distribution des diffé ment toutes_ les minutes des procès
' ren‘s décrets à expédier lorsqu’ils sont verbaux qu'ils auront rédigé , en pa
' complets , et veiller à leur expédiL rapheront et en approuveront les cor
lion , en sorte quel'on n'omette‘ aucun rections , les ratures et les renvois.
‘des amerlemens qui se trouvent dans Nul membre de l'assemblée natio
les procès-verbaux. nale ne pourra ordonner, dans le
3°. A recueillir les articles décrétés bureau des proces - verbaux , l'expé
3es décrets qui ne sont pas encore dition des décrets pour la santion,
complets , et à y joindre les additions qu'il n’y soit autorisé par l’assemblée
subséquentes à mesure qu'elles arri nationale, mais il s'adressera à cet
veront, de manière_que les mêmes effet au comité des décrets. , .
commis soient chargés de ce travail , l\î. Rœderer, au nom du comité
et le remettent au chequ bureau dès des finances et contributions publi
qu'ils seront complets. ques, fait rendre le décret suivant,
concernant le recouvrement et comp
4°. A préparer chaque jour les dé
n tabilité de la ferme générale , et les
crets à porter à la sanction.
perceptions des impôts indirects sup—
5°. A prendre l'heure du président primés dans les pays d'états, et la
et des secrétaires pour la signature
vente du tabac.
des décrets , hors le temps des séances
ART. 1. En exécution du décret qui
de l‘assemblée.
supprime les fermes et régie géné
Les Commissaires de l’assemblée rale, et ordonne qu'elles rendront
collationneront chaque jour les pro— comptes. , .
cès-verbaux des séances de la veille, . Les fermiers et régisseurs-généraux
avec les minutes des secrétaires ré continueront à poursuivre le recou—
dacteurs.y vrement des sommes qui pourroient
Ils collationneront l'expédition des être dues par divers redevables , ainsi
décrets aves la minute. ' que des débets des comptables.
Ils maintiendront l’exactitude d Le ministre des finances proposera .
travail des expéditions , de manière dans la huitaine, les moyens d'opé—
qu'il n'y ait ni omission ni arriéré, rer lesdits recouvremens et compta
» et que les décrets de l'assemblée soient bilité, l'époque à laquelle ils devront
toujours expédiés dans l’ordre où ils être effectués, le nombre des fér
ont été rendus , à moins d'un ordre miers-généraux , régisseurs-généraux,
particulier de l'assemblée. et employés qui pourront y être né
Ils veilleront à ce que les officiers. cessaires. '
rapporteurs ne soientiamais en retard D‘après les observations du minis
Pour la remise desdécrels. tre, le comité‘des fin/nnces proposera
Au jour du renouvellement les‘ le traitement à faire aux personnes
commissaires , dont le 'teri‘ne sera qui seront préposées auxdites opéra
expiré , se réuniront à leurs succes— tions. v \ /
seurs pour leur faire la remise de II. Le ministre des finances, pré:
\ (15)
senÈra dans le même délai, l'état nommés par les directoires de dis-‘
des compagnies et régies particulie trict, pour procéder aux inventaires
res proposées dans les ci-devant pays prescrits par l’article H du décret du.
d'état , ou autres parties du royaume 20 du présent mois, commenceront
à la perception d’impôts indirects sup par faire séparément ,1 l'inventaire des
primés, et il proposera de même les tabacs fabriqués qui se trouveront
moyens d'0pèrer les recouvrements dans les fabriques , entrepôts, maga
et comptabilité de ces compagnies; sins et bureaux dépendans de la ferme
l’époque à laquelle ils devront être générale , et les directoires {annonce—
effectués , le nombre des fermiers , tout ensuite sans délai, la vente de
régisseurs, et autres employés qui ces tabacs , après deux affiches et pu
pourront y être nécessaires, et le blications , ainsi qu‘il est prescrit par
traitement qui leur sera accordé. l’article 11 dudit décret.
HI. Jusqu'à la vente des tabacs, V. Chaque semaine, ils rendront
qui doit être faite au plus offrant et compte exactement aux directoires
dernier enchérisseur, en vertu de de départemens des résultats de leur
l'article Il du décret du 20 présent vente; les directoires de département
’mois , les préposés au recouvrement feront passer sans délai, les résul
de la ferme générale pourront con tats au ministre'des finances , qui
tinuer à faire vendre dans les bu les transmettra à l‘assemblée natio—
reaux généraux, dans les entrepôts nale, a leur réception. ‘ '
et lieux de débits principaux ou en VI. Le présent décret sera- porté ,
-gros, du tabac provenant de ses ‘ex dans le jour, à l'acceptation du roi.,
ploitations , et ce , au prix de 56 sous Le sieur Dufrenay fils, demande
la livre, ‘à la charge que les entre qu'il lui soit permis de voir son père
poseurs et buralistes feront préala et son frère, prisonniers à l‘abbaye
blement vérifier par la municipalité pour l’accusation d'un délit de lèze
de leur domicile , d‘après les FilCXUÏCS nation. L'état de ce premier, sur
qui leur ont été délivrées et leur re tout l'afflige, et ne‘ lui parolt pas
gistre de vente, la quantité de tabac pouvoir se prêter à sa translation
de la ferme qui leur reste, sans pré dans les prisons d'Orléans. Le grand ‘
judice à lit, vérification qui aura lieu inquisiteur, M. Voidel, en convç—
ultérieurement, conformément à l'ar nuit, et rien dès lors ne sembloit s’op—
ticle 12 du décret du 27 de ce mois, poser à ce que la d,e1pandedu sieur
lorsque lesdits entreposeurs et bura Dufrenay fils , et l'exoine sollicitée de
listes remettront le restant desdits ta la part du père'Fussent accueillies;
bacs de la ferme aux directoires de mais sur l'observation de M. Lavigne .
district. que l'assemblée_avoit consommé ses
Pour l'une et l‘autre vérification , pouvoirs, que ces détenus ne lui ap
i
les municipalités seront autorisées à se partenoient plus, qu'ils étaient sous
faire assister de personnes qui ayant la surveillance des commissaires des
été employés supérieurs dans les fer
mes, auront les connoissances né
cessaires. ,\
l
prisons et de leurs juges, que ce
n‘étoit donc plus qu’à eux qu’il fal
loit s’adresser L'assemblée a passé à.
1Y. Les commissaires qui seront l'ordre du jour.
(14)
Le département du Nord a nom ques articles additionnels , à ceux déjn
mé pour son évêque M. Primat. Ce décrétés sur la formation de la haut.
lui du Pas de Calais a fait choix pour cour nationale; il n’y en a eu qu'un
le sien de M. Porrion , Curé de Saint qui ait excité des débats, touchant la
Nicolas d’Arras , et de M. Vailland, peine à infliger aux citoyens qui,
député à l’assemblée pour membre du appellés par la confiance et le sort»
tribunal de cassation. au grand jury , refuseroient de s’y
Les préposés à la régie des devoirs rendre : le comité a eu l'imprudence
de Bretagne , qui perdent leurs em de les imposer à 5000 liv. MM. Fol
plois , demandent à être admis à. la ville et Murinais out_fait sentir le
barre, pour y faire hommage à l'as ridicule et la vexation d’un pareil
semblée de leur respectueuse résigna projet. Ils ont observé que ce seroit
1ion. Elle les entendra demain au soir. absolument détruire toutes les idées
.1“. Dumetz , au nom du comité qu’on pourroit s‘être faites de la li
'd'aliénations, a pris un décret portant berté , que d'imposer quelqu’un à une
Vente de biens nationaux , en faveur amende pécuniaire , pour ne pas ac—
de nombre de municipalités. cepter une mission de pur confiance.
M. Chapelier, membre du comité On lui a répondu que la fonction de
de constitution, propose de confir juré émit une véritable Charge de
mer la nomination de deux membres citoyen, et que nul, à moins d'em
du tribunal de district d'Uzès , pour pêchemens phisiques, et reconnus tels
lesquels (dans des circonstances toutes par les départemens, ne pouvait s'y
particulières ) l’on avait un peu fran— refuser. Différens amendemons ont
chi la rigueur des règles ; le vœu du été faits; d'aCcord d'infliger une peine,
département leur a obtenu celui de l'on n'a pu en disputer que surle plus
l’assemblée. ou le moins de ce à quoi il faudrait
Le même, (M. Chapelier) vouloit condamner le délinquant. L'avis le
faire consacrer en principe, que les plus doux a été de le priver de:
communes pourroient , sans autre for droits de citoyen pour six ans, et
malité que d'en avertir le directoire . lui fairep:xÿer pour amende unesozume
établir des foires chez elles; cette égale à sa contribution.
prétention a éprouvé quelques diffi L‘ordre du jour demandoit la loi
cultés , et nous n'oserions pas assurer des semestriers ; mais le rapporteur
qu'elle n'eut été rejettée , ou du moins s'étant trouvé incqmmodé , il a fallu
soumise à la sanction du départe se rabatre sur quelques articles qui
ment; mais un membre a très—judi restoient à décréter touchantles arts ,
cieusement observé qu'elle apparte— inventions et découvertes( M. de
noit plus directement au comité d'a Bouflers a repris la lecture de son
griculture et de commerce , qu'à celui travail . les mesures qu'il a indiquées ,
de constitution. L‘assemblée a adopté de concert avec le comité d’agricul—
cette idée; ce ne sera plus que sur ture et de commerce, ont été adop
l'avis des trois comités réunis que la tées sous un simple amendement, ou
question reparoitra. (si on le veut) article additionnel,
Encore au nom du 00mité de cons proposé par M. Iiœderer ; nous les
titution 1 M. Chapelier a proposé quel— transcriyon5 ici.
1155
'AM. 1'. Celui qui voudra obtenir un il sera observé à cet égard les mémd
brevet d’invention , sera tenu , con formalités entre les directoires des
fonnæ»ment à l'article IV de la loi du départemens et de celui des brevets
7 janvier, de s'adresser au secrétariat d’invention.
du directoire de son département, VI. Si ce breveté ne veut jouir
pour y remettre sa requête au roi , privativetnent de l'exercice de ses
avec la description de ses moyens , nouveaux moyens , que pendant la
ainsi que les dessins et modèles rela durée du brevet, il lui sera expédié
tifs à l’objet de sa demande , con par le directoire des brevets d’in-fl
formément à l‘article 111 du titre vention, un Certificat dans lequel,
premier. ‘ sa nouvelle déclaration sera mention
II. Le demandeur aura le droit , née. ainsi que la remiSe du paquet
avant de signer le procès-verbal . de çontenunt la description de ses nous
se Faire donner Communication du ca ‘VCflUX moyens. . ‘ \

talogue de tous les objets pour les— La séanceaéte levée à trois heures.g
quels il aura été expédié des brevets , SPECTACLES.
clin de juger s’il doit , ou non persis
‘ter dans sa demande. . Tous les théâtres de la capitale vont
HI. Le demandeur sera tenu , con prendre à Pâques une face nouvelle;
formément à l'article 111 du titre pro-y l\Œademoiselle Montansier, jalouse
mier, d’acquitter au secrétariat du dé de répondre à l’intérêt que le public
Partement la taxe du brevet , suivant témoigne aux succès de son entre
le tarif annexé au présent règlement prise , n‘épargne ni les soins , ni -la '
( sous le 11°. 4) : mais il lui sera libre . dépense pour rendre sa salle plus
de ne payer que la moitié de cette taxe, vaste, plus commode et plus agrée:
en présentant sa requête , et de dé _ ble; M. Louis s’est chargé de ce tra-_
\ poser sa soumission d'acquitter le restevail ,. et l‘on peut assurer d’avance,
de la somme , dans le délai de six que cette salle la mieux placée de
mois. toutes ,‘ aura le double avantage de
IV. Si la soumission du breveté n'est réunir beaucoup de spectateurs , et
point remplie au terme présent, le et de ne point ressembler à cêsim—.
brevetqùi lui aura été délivré sera meuses vaisseaux ou l'on semble perdu
de nul effet , l'exercice de son droit et égaré. Possédant déia deux genres,,
deviendra libre, et il en sera donné l’opérd et la comédie , il est à désirer
avis à tous les. départemens , par le que mademoiselle Montansier en réu
directoire des brevets d'invention. nisse un troisième, la tragédie. U‘ne
V. Tout propriétaire de brevets administration bien dirigée , promet
qui voudra Faire des changemens à aux auteurs le juste fruit de leurs
l’objet énoncé dans sa première de veilles, et une réunion de talens dis-5
mande, sera obligé d’en Faire sa dé tingués assure au public des plaisirs
claration , et de remettre la descrips et des jouissances sans cesse multi{
tion de ses nouveaux moyens au pliées. '
secrétariat du département, dans la Le théâtre du‘PalaiS-Royal vient
forine et de la manière prescrite par de faire des acquisitions nouvelles
l'article premier du présent titre , et l pour Pâ ques; MM. Dugazonz Talma à
1165
‘mesdames Vestris, Desgarsins vont gieuse malgré elle , comédie en 5
briller sur cette scene. Puissent ces actes, en prose.
acteurs estimables, prouver que si Verseuz‘! , comédie en 5 actes , en
les directeurs de ce spectacle ne se
prose,
,vent, pas choisir leurs pièces , ils sa
En attendant l’Ecole des Prêtres;
_Vent au moins accaparer des sujets
distingués. THÉATRE DE Mile." MONTANSIER.
1 avril , la premiere représentation du
Nous reviendrons demain sur les
Philosophe marié, coméd. en 5 actes ,
pi'ctimes cloitre’es.
suivie de la 21eme du Mariage clan-_
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE, destin , opéra en 1 acte.
[1 avril , Atys , et le balet de Psyché. AMBIGU COMIQUE. 1 avril, le Pré-î
jugé du point d’honneur ; l'Em6ar‘
THÉATRE DE LA NATION. Aujour
ras comique ; la Pompe funèbre de
d’hui 1 avril, l’.4âäare , comédie de
Crispin.
Moliere , et l'Esprit de contradiction ,
comédie en 1 acte. THÉATRE Fnsnçus , COMIQUE E’l‘
LYRIQUE, 1 avril. Virginie; lesBoñs‘
THEATRÊ ITALIEN , 1 avril , Paulv et
Fils; le Mari corrigé .
Virginie ; et la Nuit orageuse.
DÉLASSEMENT Comqus. Aujourd'hui
1 avril , la Convalescence du roi,
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 1 avril ,'
la Seme représentation de la Reli-‘ et le Distraz‘t. ' /

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. '
Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
151iv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et 8. .(
MERCUREïUNIVERSEL
Du Samedi 2 Avril 1791.
\

ANGLETERRE. d’0range. On assure qu’au printemps


il y aura en Prusse quatre Camps , qui
Lounnàs , 24 mars. A. Hispaniola , seront commandés par le prince I-Ie1’1i‘i,v
l’exécution commence avecla derniere le duc de Brunswick, le prince de
rigueur contre les mulâtres insurgens,
Hol1enlohe et le général Mollendorfi;
et les l1abitans en général, sont si'
irrités de leur conduite , qu'il est du SUÈDE.
plus grand danger pour un homme S’I‘OCKOLM , 8 mars. On parle ici
de couleur de paroître en public. d’un voyage du roi , d'après les ordres
Les fonds, depuis samedi dernier,. donnés , de faire plusieurs uniformes
'ont baissé de 4et ; pour cent. On as et habillemens pour sa suite. Comme
suroit hier qu’il alloit y avoir des or sa majesté a été incommodée pendant
dres pour la presse des matelots. L’a— quelques jours, ce voyage pourrait
mirauté, avant de lever la séance , avoir lieu au printemps pour le par
ordonna que les bateaux , pour les fait rétablissement de sa santé. Il vient
recevoir; se rendissent au quai de la d’arriver ici de Pétersbour_g une par-.
Tour. On (lit aussi qu’une Hotte , tie des équipages du baron d‘Igeh-Æ
commandée par le lord flood , se ren trôme, qui doit résider près de notre
dra incessamment dans la B:xltique. cour en qualité d’ambassadeur de Bus
Chamâre des communes. Le chan sie. Nous ignorons encore quel parti
celier de l'Echiquier exposa que quoi la Suède prendra , à l'explosion d’une
que le bill pour les catholiques ro nouvelle guerre qu’on ne croit pas:
mains dissidens ait été généralement fort éloignée.
approuvé , quelques personnes avoient
HOLLANDE.
paru désirer des changemens dans la
rédaction , et qu’il demanderoît , en 16 mars. Les états de Hollande et
conséquence , un délsi'de peu de jours de VVestfrise ont arrêté qu’aucun mi-4
pour y procéder. nistre du St. Evangile, licencié du
gouvernement , pour quelque cause
ALLEMAGNE.»
que ce puisse être, ne pourra plus
VIENNE , 16 mars. Nous appren0ns exercer aucune fonction pastorale , ni.
par les derniGres lettres de Presbourg dans les villes} ni à la campagne. Les
que les états Ont Offerts à l'empereur séances sont suspendues depuis le 13
12,000 recrues , dans le cas où la guerre mars jusqu'au 27 avril prochain.
serait continuée contre les Turcs.
E S P A G N E.
PRUSSE.
MADRID , L’Espagne n’est pas
BERLIN, 20 mars. Au r’noîs de sep tranquille , et la conduite mystérieu
tembre prochain; on célébrera le ma se du gouvernement n’est pas pro€
riage de madame la princesse Louise 'pre à rassurer les esprits. Le ministre
ct de S. A. S. le prince_héréditaigel de la guerre vient d’être disgracijä Æ
_Tome II. N° 5;).1
1
(18)
sans qu'il soit possible d'en péné ans. Enfin , c'est par humanité , que
trer les causes. A l'instant où l’on cette assemblée se disant constitu
croit la liberté rendue à M. Cabar tionnelle et animée du beau feu du.
rus , il est transporté ,au château de patriotisme , désigne ceux qui la cen
Battre, près d'Alcala de Henares. De surent sous le nom d'atistocrates ,
tels actes d'un pouvoir arbitraire fini— parce que ce nom a chez le peuple
ront par révolter , et l'exemple de la une signification odieuse. Qui ne re—
France devroit bien être une leçon connoît à ces menées les ruses ita-.
pour le gouvernement. bennes?
Le moteur de l'assemblée de Sainte—
AVIGNON , 24'mam‘. L'assemblée de Cécile , est M. Benoît de la Pai'honne,
Sainte-Géode , ville du ci-devant com— se disant gentilhomme, natif de Séri
tat, enclavée dans le département de
gnan dans le Comtat , grand ami des
la Drôme , est un véritable attroupe
agens de la cour de Rome, beau
ment formé des débris du camp de frère de M. Dianoux, général de
Jalès. Ses membres se dénomment, l'armée contadine , membre de l'as
comme on sait , commissaires de l'u
semblée dite représentative , et au—
nion; ils ont toujours sur les lèvres
jourd'hui député de. Carpentras à
les mots de modération et d'huma
Sainte-Cécile. .
nité. C'est par humanité que cette
L’assemblée électorale du départe
assemblée publie les écrits les plus
ment de Vaucluse , formée à Avignon,
violons contre les décrets de l'assem
suit ses opérations avec une grande
blée nationale , contre le pacte fédé
activité. Elle a déja arrêté d'établir
ratif cénclu entre les communes du
une force publique de mille hommes
Comtat et Avignon , le 7 février , et
d'infanterie , et de trois cents hommes
contre l'assemblée électorale qui pro
de cavalerie. Cette force sera levée
cède à l'organisation du département
et entretenue avec les sommes pro
de Vaucluse. C'est‘ par humanité
venant des biens domaniaux ou na
qu'elle fait armer les habitans du
tionaux; en sorte que les communes
“Haut-Comth , et qu'elle trouve
du département n'auront aucune
les moyens de leur procurer des fu—
contribution à supporter a ce sujet.
sils. C’est par humanité qu'elle vote
L’assemblée électorale a d’ailleurs
des éloges et des remercimens pour
arrêté de saisir et mettre en séquestre
les évêques de Vaison et de Carpett
tbus les revenus du pape dans le ter
tras , qui publient des mandemens où
ritoire d'Avignon et du Comtat , ceux
le serment civique est prohibé ,et ou
des évêques de Carpentras et de Vai
les prêtres qui l'ont prêté sont déclarés
son , seront aussi saisis pour être em
inhabiles à t0ute fonction ecclésias
ployés à combattre les ennemis que
tique , mémé à la célébration de la ces deux prélats suscitent à la consti-f
messe , et qui, sous le prétexte de
tution française.
donner dans ce temps de crise, le
sacrement de la confirmation, s‘en FRANCE
vont,prêçhant la croisade de village DÉPARTEMENT DE L'OI‘.NI;.
en village , et confirment, par pré
caution, jusqu‘au-x enfans de deux ALFÆÇON. Extrait d'une lettre du"
(19)
50 man. Les amis de la constitution combien ils sont satisfait d’être débar‘
continuent leurs séances, malgré les rassé d’un pareil fléau. Un citoyen
manœuvres de leurs ennemis. On a re entr’autres , qui gagne beaucoup à
proché au département , qui s‘est cette suppression , reserve 150 gros
rendu médiateur, d'avoir fait céder fagots bien secs , pour faire partie du
la loi aux circonstances , d’avoir peu
feu de joie qui sera dressé et allumé ce
ménagé une société qui ne peut être jour—là.
agréable aux corps administratifs.
DEPARTEMENT DU LOIRET.
Ceux qui le composent ne paroissent
pas avoir des principes constitution. ORLÉAI‘IS. Les membres composant
nels et déterminés sur ces associations, le tribunal de la haute cour nationale”
si nécessaires à la propagation des réunis à Orléeans , sur l'invitation des
lumières, ‘mais' un instant d’oubli ne amis de la constitution , se sont pré
leur fera rien perdre de l'estime pu sentés à la séance du 30 mars , elle
blique qu’ils ont toujours méritée. étoit publique , M. le Président de la
D’ailleurs, les efforts qu‘ils ont faits société a dit:
ont déja rapproché les esprits. Des Massxnuns,
commissaires de la garde nationale et
Après l‘établissement de la hautü
du club doivent avoir incessamment
cour nationale provisoire à Orléans,
une entre-vue. Chacun est dans une
votre présence dans le sanctuaire de
grande incertitude sur le succès de
la liberté , est la plus digne récom:
cette négociation , d'où naîtra le
pense de nos travaux et de nos sacri—_
celme ou l‘incendie parmi les ci
fices communs pour le bien public.
toyens. ‘
Sous l’ancien régime , des fonctions
DÉPARTEMENT DE LA MARNE. aussi imporsantes et aussi délicates
EPERNAI, 28 mars. En réjouissance que celles qui vous sont confiées ,*
de l’heureux rétablissement du roi, auroient été achetées au prix de l’or,
ona chanté hier un Te Deum. Les abandonnées à l’intrigue , ou réser
membres du directoire de district, la vées à la faveur et à la naissance. De
municipalité, les membres composant plus justes, de plus nobles titres vous
le tribunal y ont assisté , ainsi que la honorent à nos yeux. Vos lumières
garde nationale. Après cette cérémo et vos vertus ont pu seules détermi
nie religieuse , tout le cortège s’est ner ' des hommes libres à remettre
rendu en ordre sur la place devant la entre vos mains les plus grands inté-,‘
maison commune , où il fut allumé un rêts de l'état.
feu de joie , disposé pour cet effet , Flattés de la préférence que la naè
l'air retentissoit alors de mille cris de tian nous accorde , nous en sentons
vive le roi, le bruit du canon , celui le danger sans le craindre. Les con—j
de la mousqueterie aioutoient encore tre-révolbtionnaires tenteroient vai
à la cérémonie; le soir grande illumi nement de troubler ici l'ordre et la
nation qui a duré toute la nuit. tranquillité publique.Le peuple éclairé
Vendredi prochain grande réjouis sur ses vrais intérêts , sera inacces
sance pour la suppression des aides , sible à la séduction , et secondera nos
les habitans se disposent à témoigner vues et nos efforts pour Ëiouer leurs
1
(205
projets criminels , et pour repousser ' n'y I point à hésiter : les criminels
leurs attaques. de lèze-nafion méritent les derniers
A la seule idée du caractère redou supplices.
table et salutaire dont vous êtes re Chargés d’exercer un ministère de
vêtus , les bons patriotes , les amis de rigueur, vous serez inflexiblés comme
la constitution sentent redoubler leur la loi; mais vous craindre: de trouver
courage et leurs forces : les amas des coupables. Plût à Dieu que vos
foibles s'observent , les mécontens se vœux et les nôtres fussent accomplis ,
contiennent, les intrigans sont décon et que votre mission se terminât par
certés ; les traîtres sont frappés de une amnistie générale , pour une paix
terreur, Les traîtres! A ce seul nom universelle et durable!
qui ne seroit transporté d’une sainte
Morssnn prêtre , président
fureur? Mais l’horreur même qu’ils
nous inspirent , doit nous rassurer de la;ociété des amis de la
sur leur nombre et sur celui de leurs constitution.
partisans. Après ce discours qui a été gé
Les Romains n‘avaient statué au néralement applaudit, M. Jacob l’aîné,
cune peine contre le parricide , parce membre de la société. est monté à
qu’ils ne supposoieut pas que le cœur la tribune, il a également adressé à
humain fût capable d'un forfait aussi messieurs les membres de la haute
abominable. Les Français seroient-ils cour nationale , un discours dicté par
aujourd’hui plus barbares que ne le plus pur patriotisme; nous regret
l’étoit ce peuple belliqueux et féroce ? tous de nepouvoit_‘ en donner que l’ex—
La patrie , cette mère tendre et géné trait suivant. ‘
reuse , trouverait-elle beaucoup d’en Vous vous êtes déclarés nos frères,
fans assez dènaturés pour lui déchirer nos amis. Nous nous empressons de
impitoyablement le sein. rendre votre déclaration à cette fa
Cependant, n’en doutons point, mille nombreuse, qui déja vous voit
la nouvelle constitution française ,a avec admiration... Nous vous avons
de terribles ennemis. Ils vont devenir juré, au nom de cette société, que
plus particulièrement les nôtres; te nous serions vos défenseurs. Persua—
nons-nous sur nos gardes ; redoublons dés que l'équité et l'intégrité prési
de vigilaece et d’activité; mais ne deront à vos arrêts , nous vous le ju.
nous livrons point à de vaines ter tons de nouveau , en présence de ce
reurs. Après les coups mortels qui peuple éclairé qui nous environne.
ont été portés à la tyrannie et au Il n’est Certainement pas besoin de
fanatisme, il falloit s’attendre à ces vous inviter à demeurer inébranla«
agitations violentes et passagères , qui bies dans vos principes. Ce n'est point
ne sont que les dernières convulsions à vous, messieurs , qu’il faut rappelle:
de ces monstres entp1rans. que vous allez siégerdans une ville ou
Si les attentats , messieurs , dont reposent les cendres des Potl1ier ,
10113 poursuivrez la vengeance sont des Jousse, des Lethrône, et d‘une
prouvés, s'il faut des victimes pour infinité d’autres magistrats incorrup—
assurer la prospérité de l’empire, il tibles qui ont honoré leur siècle par
(2!)
. .«
i leurs lumières et leurs Vertus. Pé
=‘.—=_’.; Adresse de la Commune de Lyou
nérrés' des mêmes sentimens., vous
à 1’Arsemblée nationale.
vous les‘ êtes déja proposés pour.mo
dèles; et nous voyons avec la plus Messm'cns,
vive satisfaction que s'il est impossi
Occupés , comme vous l’êtes, des
ble que nous puissions revoir ces!
travaux qui doivent assurer le bon
grands hommes parmi nous, au moins -
heur et la gloire des Francois , vous
allez-vous dignement les représenter.
ne devez votre attention qu’aux ob
DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE jets qui tiennent essentiellement à la
1NFÉMEURI.
prospérité de l'état , et ce seroit un.
crime que de la détourner. Aussi, ne
LA Boom;th , 26 mars. Toutes les la sollicitons-nous ici que pour une
villes s'empressent à l'envi de témoi- t de ces questions qui, intéressant le
gner leur joie pour l’heureux rétablis salut de la seconde ville du royaume ,'
. sement du roi. Hier, d'après une pro embrasse également le sort de toutes
clamation de la municipalité , dans les. parties de l’empire. '
l‘église paroissiale Saint-Sauveur, il a‘ La dilapidation et les excès du gou
été chanté un Te Deum en action de vernement que vous avez détruits , ont
graces ; le soir grande illumination , . insensiblen:ent amené la ville de Lyon
et grand concours de citoyens, qui sur le penchant de sa ruine. La com
prouvoient de toutes sortes de ma mune nous a députés près de vous.
nière leur attachement pour un roi messieurs , pour vous peindre sa dé
citoyen. ' tresse . et pour obtenir de l’état , au—
quel ellea fait des avances considéra-_
DÉPARTEMENT m! Rnôms ET Loran.
bles, le retour d'assistance qu’exige
LION. Les prêtres ne se familiaristh sa situation actuelle.
pas avec l'idée de soumissibn pour Loin d'ici toute considération par;
le nouvel évêque. Mercredi 16, à la ticuliere , tout intérêt qui ne se lie—
prière du soir, le sieur Linsolasse était roit point avec le bien général ; nous
en chaire , et invitant les fidèles à ne connaissons plus ces divisions, ces
prier pour le roi,‘ la reine, le dau privilèges , qui rendoient les diverses
phin , le pape; il ajouta avec affecta parties de l'empireäétrangère les unes
tion , et monseigneur de J‘Waibænf, aux autres . et souvent ennemies. Les
archevdque de Lyon. Plusieurs voix mêmes loix nous régissent, le même
patriotes s’écrient : plus de Mar— esprit nous anime , les mêmes intérêts
ôœuf, nous .ne connaissons que M nous lient. Les villes ne sont que des
Lamourette, les dévotes se soulèvent. rassemblemens de citoyens , rappro-.
les prêtres se joignent à elle. Les chés pour le plus parfait développe.—
chaises volent de part et d'autres ; le ment de l‘industrie; elles sont deve
désordre aîloit devenir_à son comble nues le foyer de consommation des
quand la garde arrive. Trois ont été denrées , dont la culture et les prépa.
arzêtés , du nombre (lesquels'est Lin rations font les ressources du sol et
solasse , et conduits à Saint-Lazare au l’aisance de l'agriculteur. Ce n'est donc
pain et à l'eau. point wmme députés d’une commune
35
(22)
qui s'isole et ne vbit qu’elle-même , Lyon s’est trouvée, plus particuliè—
que nous venons exprimer nos be rement qu’aucune autre ville, dans
soins ; mais principalement comme ci cet ét_nt fâcheux.
toyens, dévoués à la chose publique, L’idée de ses ressources a fait exi
etla prenant pour reg'e de leurs voeux. ger d'elle davantage; elle a beaucoup
L'égalité, cette premiere base que la fourni. Les droits sur elle - même ,
justice et la raison aient donné à notre qu’on lui avoit accordés en indemnité,
sage constitution ; l’unité de l'imposi ont précipité sa ruine.
tion et sa répartition prærort‘z’onelle , Dans ses dernieres années , elle ren
Vrais principes et grands moyens d’une fermoit plus de vingt-cinq mille ames ,
administration prospere , ne sauroient réduite: au pain de l'aumône , par ces
être conservée , si les villes ne sont extorsions successivas; et l’état de ses
appellées aux avantages accordés à la finances est devenu plus déplorable
France , dont elles font partie, encore que celui de ses habitans. Elle
Plusieurs d’entr’elles sont obérées est forcée de faire languir ses nom
par des dettes considérables . fruits des breux créanciers; elle n'a plus de
emprunts qu’elles ont été forcées de moyens de satisfaire à ses engagemens;
faire , pour fournir au gouvernement il faut qu’elle périsse si, réparant les
les sommes dont il avoit besoin. odieuœs concussions du despotisme
Il n’est pas douteux que ces dettes qui l'a épuisée , vous ne lui tendez
sont celles de l’état , puisqu’elles ont une main secourable.
été contractées pour lui. Intéressante par sa grande popu
On sait bien que le nom de don lation , son industrie. sa situation ,
gratuit . par lequel sont désignées les son commerce et sa banque , elle
sommes qu‘exigeoit le ministère, n’é l‘est encore par ses grandes relations
toit qu'un déguisement odieux de art-dehors ; elle est un centre de cor
l‘impôt forcé qu’il extorquoit pour respondance pour toutes les autres
couvrir ses énormes dépenses. villes du royaume, et l”entrepôt du
Des droits ou octrois divers étoient nord au midi de l’Europe.
accordés aux villes pour les indem Son existence et sa prospérité ne
niser de leurs avances ; il leur full0it Sont pas moins importantes aux cam
reprendre sur elles-mêmes de quoi pagnes qui l'environnent: pauvres par
satisfaire aux arrérages ruineux des em par leur sol , mais vivifiées par cette
prunts auxquels elles avoieut en re grande ville qui met un prix à toutes
cours pour fournir ces avances. Ainsi les matieres premières , multiplie les
l’industrie , premiere source des ri— débouchés , excite et récompense
chisses urbaines , étoit attaquée dans l’industrie.
son principe; le moyen d’éteindre les Si les dettes des villes étoient lais—
dettes s’atténuoit par un effet désas sées à la charge de chacune d’elles,
treux, tandis que les dettes mêmes il faudrait donc , ou continuer le
s’accroissoient nécessairement; ainsi , régime destructeur sous lequel elles
la misere et le découragement renais gémissoient , ou lui en substituer un
soient d'eux - mêmes , et s’augmen qui auroit les mêmes inconvéniens;
toient ensemble dans une progression il faudroit les accabler d’impositions
effrayante, particulières? Que deviendroit l’éga«
(23)
lité , l‘unité , l’ensemble ?_Je dis plus, 'core à enrichir, soit sauvée par lui dd”
l’existence même de plusieurs villes, .la ruine à laquelle il l’a 'entrainée.
notamment de celle de Lyon , dont ’ L’état y est doublement intéressé,
le découragement et la misère s’ac ’car les biens nationaux de Lyon, si
croîtroient d‘une manière incalcu« cette ville est délivrée des dettes qui
lable , jusqu'à son entier anéantisse ‘l’accablent , seront d’autant plus avan-I
ment; car sa dette étant considérable , tageusement vendus , qu’on n'aura
l’imposition relative à cette dette en point à redouter les charges particu-‘
traineroit la dépopnlntion de la ville, lières , qu’autrement il faudroît lui
d’où résulteroit la diminution de va faire supporter.
leur de ses immeubles , et une perte Ce n'est pas tout encore; la com-‘
pour l’état même , auquel ses immeu mune de Lyon a des propriétés dont
bles assurent une portion intéressante il conviendroit que l'état s’emparât ,»
de revenu. en se chargeant de sa dette; et cette
Vous avez parfaitement jugé , mes opération , appliquée à toutes les com€
sieurs , combien les octrois étaient munes qui se trouvent dans le même
ruineux pour tous les genres d'in cas, seroit infiniment avantageuse!
dustrie; nous venions,solliciter leur Non-seulement elle faciliteroit l’ac-’
abolition, vous avez prévenu nos ré quittement des dettes, mais elle pré
clamations. ' ‘ viendr_oit leur retour , ainsi que tous.
Mais , nous avions à vous demander les abus, qui doivent le rendre inévi:
que l’état se chargeait de notre dette table.
pour parvenir à la suppression des Les villes, de même que les corps_
octmrs; et maintenant nous avons ‘a administratifs, ne doivent avoir ni.
représenter que cette suppression dettes; ni poss<ssions; les unes et.
étant effectuée ; il faut , à raison les autres distraient les administra:
même de cette suppression , que no Leurs et 0b’erent les administrés.
tre dette soit reconnue nationale, Enfin, si l’on objectoit à tous ces
car les octrois, tous ruineux qu’ils motifs que le revenu des droits ac
étoient, composoient la majeure par cordés à Lyon , en indemnité des
tie des revenus de la ville. avances que l’état avoit exigé d’elle ,
' Indépendamment des considéra auroit dû commencer du moins à
tions générales que nous venons d’of— éteindre ses dettes ; nous repondrions
frir à votre examen ,.et qui sont com— 5 que le défaut même de sagesse et
munes à toutes les villes , Lyon a des ' d’économie de son administration pas—
droit» particuliers aux secours qu’elle sée , ne sauroit être une raison de_lui
sollicite. . refuser des secours aujourd’hui.
Cette ville renferme un très-grand Les communes sont des enfans mi
nombre d’édifices et d’établissernens neurs, au bien desquels les tuteurs se
qui ont été fondés autrefois par ses doivent toujours. Or, c’est l’état qui
habitans, qui sont le fruit de l’irr— e°t le tuteur des communes: c’est
dus:rie de ceux-ci , et qui deviennent par la faute de l’ancien gouverne
aujourd'hui des pmpriétés nationales. ment que les communes ont été obé-_
N’est-il pas juste qu’une ville . déja rées; c’est à la main bienfaisante de
si utile à l’état. qu’efle‘contribue en l’assemblée nationale à les régénérer.
4
(34)
La instice Pardonne , et la saine poli maison : une affliction profonde ;
tique vous y invite. La justice , puis mêlée d’une sorte de respect , le te
que lcs dettes des communes ont été noit dans un silence morne ;. l’af
contractées pour l'état ; la politique, fluence étqit considérable , chacun
la prospérité générale ne seroit qu'ima parloit à voix basse. Lorsque les dé
ginaire , si une foule d'impôs parti putés de la sa société des amis de la
culiem alloient çà et là entraver l'in constitution sont arrivés , ils ont ap
dustrie, rompre l'égalité , l'unité de pris que M. de Mirabeau sqmmeilloit.
l’impôt, rappeller tous les abus des Parvenus au sallon , ils ont parlé à M.
perceptions locales , des employés Cabunis , son médecin . qui leur a dit
qu'elles' multiplient , ou de l’inflw nceque M. de Mirabeau étoit aussi mal
qu'elles donnent aux administrateurs que l'on peut l'être dans son état. D6
_qui sont chargés de les répartir. puis le matin , les mains étoient froides
Faites-nous participer , messieurs , et s'étoient couvertes d'une humeur
au bienfait de la constitution: il est gluante , le poulx émit insensible ,‘
:nul pour Lyon , s'il faut que le poids l‘estomac très- embarrassé : cepen
'de ses charges particulières achève de dant M. de Mirabead avoit parlé dans
l’écraser. ‘ la journée avec le même choix d’ex—
Nous remettrons sous vos yeux son pressions qui lui sont familières. Les
'état de situation ; vous. y verrez vésic«toires mis aux bras et aux cuisses
l'excès de sa détresse , l’origine de ont produit un assez bon effet.
les dettes, et ses titres pour en ré
M. l‘ancien évêque d’Autun , dans
clamer le remboursment: vous juge—
la soirée , s‘est "approche de lui :
rez les conséquences de sa des‘tru0»
qu'a-t—on fait ce matin à l'assemblée
tion; et vous ne voudrez pas laisser
nationale , lui a dit M. de Mirabeau?
périr la seconde ville du royaume,
dont le peuple , trop long—temps opë On s'est occupé des su ccessions.—'— J'ai
un ouvrage important sur ce sujet ;
primé . égaré , développe enfin, de
il seroitplaisant , a-t-il ajouté foible
la manière la plus éclatante , ce pa
triotisme généreux , gage de Vos suc ment , qu‘un homme qui a fait son
testament le matin, fit lire le soir un
cès , que le Peuple manifestera de
toutes parts , dès qu'il commencera de ses ouvrages à l'assemblée. -—. M. .
de s’éclairer. ' de Cabanis a ajouté que c‘étoit la
seule consolation , que pour une nuit , .
Signés , J. M. ROLLAND , officier il pouvoit donner aux amis de la cons
municipal, Fann’çors BnET, procureur titution ; que , jusqu'au lendemain à
de la commune , députés extraordï— midi , il ne pouvoit répondre du mas
nuire: de la ville de Lyon. lade . '
DÉPARTEMENT DE Parus. On a dit à M. de Mirabeau que le
{Bulletin de M. Mirabcau, rapporté à peupl&étoit attroupé à sa porte , af—
la seauce des amis Je la constitution. fligé sur son état. —Il seroit doux , a
Le premier avril, à 9 heures du soir. a répliqué M. de Mirabeau , après
avoir vécu pour le peuple , de mourir
Le peuple environnoitâ_en foule sa ‘ au4milieu de lui. ‘

___\_, 4., v..v .‘ r--,. -


(25)'
anus DE LA cons‘r1rurtom simple , tandis qu'étantimprimé , cela
avoit l’air d’un ordre. L’opinion de
Séance du 28,maü. mon bataillon, lui ai-je dit, est que
Après la lecture des nombreuses ce comité est illégal et qu’il ne peut
adresses , M. le curé de ”“ a fait avoir lieu; Cependant je me suis re—
lecture d’un mémoire ,> dont le ré tiré et m’y suis rendu; on a commencé
sultat étoit : 10 de demander que les par faire lecture des pouvoirs de
curés et ecclésiastiques détenus par chaq'ug.député de bataillon‘: Vous
lettres-de-caehets avantla révolution ,y gémirez, messieurs , quand vous ap
fussent maintenant réintégrés dans prendrez l’indifférence de la plupart
les places qu’ilscccupoient' ou dans des citoyens sur leurs droits; les uns
les places semblables et d’un pareil re ont cru qu’il étoit inutile de s’en oc—
venu; 2° qu'ils fussent remboursés cuper, et qu’il suffisoit à cet égard
parla nation, pour les dédommager de s’en rapporter à leur commandant
des persécutions qu'ils ont éprouvées , de bataillon; d’autres ont nommé des
d'une somme égale à celle qu’ils eus— officiers soldés pour les représenter,
sent touchée s'ils étoient restés en .et la représentation est telle , que la
place , à compter.du moment qu’ils ' troupe du centre et seule pour six
sont entrés dans les prisons. mille hommes trente -six représen
M. lePre’sz‘dent. Monsieur, aujour ti)ns ; lorsque les citoyens volontaires ,
d’hui que les places sont données.à qui Forment plus de vingt-quatre
l’élection par le peuple, il ne nous mille hommes, n'en ont que vingt
appartient pas de vouloir réintégrer neuf. Enfin après<fi vérification des
des fonctionnaires publics; mais “les pouvoirs , j’ai demandé la parolemet
hommes persécutés sont connus, et n’ai pu l’obtenir; et j'ai vu dès lors
ceux qui auront bien mérité de la qu’il eût été impossible d’obtenir que
chose publique , recevront infaillible l’arrêté de mon bataillon fût inséré
ment la récompense de leur dévoue dans le procès-vi=rL»al_commeil le vou
ment à la patrie. ’ _ loit , et comme je l'avois promis. Mais
M. Raisson. Je vous demande de j’ai dit trèshaut, et répété, que je
me permettre une observation avant venoi‘s protester au nom du bataillon ,
de VOUS fdll‘-6 mon rapport sur ce, contre la formation de ce comité. Je
qui s’est passé au comité de surveil ne vous dirai pas que divers officiers
lance , le bataillon des petits Augus ont employé des manœuvre pour se
tins a pensé que ne pouvant délibé, faire nommer, tel quele capitaine de
rer ni obtempérer sur l'ordre du gé la troupe du centre des Jacobins
néral , il dev.oit protester par son Saint—honoré , qui, le jour de la ne
député. On s’est rendu à cet effet, mination, cousigna les soldats dans la
chez M. le c0mmandant-général; on caserne , et les emmena avec lui en
lui' a présonté l’arrêté. du bataillon; suite pour procéder au scrutin; là il
il s’est lr0uVé formalisé de ce qu’il l’emporte aisément , et fut élu député
émit imprimé, il l’eut jugé plus res au Comité. Vous le dirai-je, messieurs,
pectueux, a—t-il 'dit, s'il n'eût été dans tout ce comité, je n’ai vu que
qu’écrit ; il a ajouté que cela eût res deux personnes et moi qui n'avions
semblé à une représentatim pure et pas d’épaulettes: mais enfin, pour ne
v.
(26/\
prendre aucune part à ses opérations, rois jamais cru qu’il Fut parvenu à s‘é
je me suis retiré vers mon bataillon. tablir, et comme il est plus difficile de
(Al. Santerre demande la parole, renverser ce qui est , que ce qui
on [applaudit vivement). ‘ . n’existe pas , il s’agit d'appeller sur ce
Jll. le président. Monsieur. vous comité la flèlrissun de l'opinion pu
êtes dans le temple de la liberté, blic. On vous a démontré que, for
parlez. mé aussi illégalement, ce comité ne
Sauterre. Je n‘ai accepté la pouvoit servir qu’à nous conduire
place de représentant à ce comité, au despotîsme. J’invite donc les jour
que pour mieux défendre mes compa nalistes, ceux qui font circuler la rai
triotes, ce sont les chasseurs de mon son, les principes et la vérité, à s’éle
batailon qui m’ont nommé député, ver avec force contre cet’ ambition
ils m’ont chargé d’un vœu; ce vœu juridique. J’observe en outre que la.
était de faire un reproche sur ce qu’il représentation des compagnies du
n’y avoir. pas en de comité de sur centre étant au-dessus de celles des
:veillance pour l'affiaire de la Chapelle. volontaires , tandis qu’elle ne devroit
kOn applaudit). Plusieurs députés être que d'un cinquième, il y a en
m‘ont demandé mon avis , quelques— nécessairement quelques manœuvres
:ms pensent que j‘ai raison , d’autres dans les élections; on en a déja de
n’osent s’expliquer, la séance a été vifs pressentimens; c’est une raison
renvoyée à mercredi prouhain à cinq de plus pour appeller sur ce co
heures du soir. mité toute l’attention des bons ci
M*“‘. Le comièfle surveillance est toyens. '
absolument inconstitutionel : ainsi, M. Constantin. Je prie les bons
je crois qu'il faut assembler les sec citoyens de se ressouvenir que Crom
tions pour prendre un arrêté contre vel ne dut son élevation qu'aux intri-.
cette innovation dangereuse et illégal. gues de son armée et aux menées des
Messieurs, ces mouvemens inquiettent communes.
les citoyetis,,on ne voit rien sur- la M. Chepyfi/s. Je supplie les dépu-‘
place publique, et cependant il y a tés de l’assemblée nationale d’obser
des allées, des venues; de-là , il ar— ver que ce n'est pas ici une dispute
rive que l’on croit qu’il y a des me d‘opinions; mais que ce comité peut
nées , des troubles , delà on s’effraie , renverser la liberté. Je passe à un au
et il est démontré que ces mouve tre objet. On a dit qu'il étoit infini
mens ne sont propres qu’à augmen ment intéressant de porter la vérité
ter le trouble; c’est encore un nou dans les sections de la capitale. J’ap
veau délit qu'il faut ajouter aux cri prouve cette mesure. Si on l'effec—
mes de la municipalité. tue _. vous Verrez les gardes nationaux.
M. Cfiepy. Justement allarmé sur se ressouvenir qu’ils sont citoyens,
le danger éminent qui menaçoit la vous verrez ce comit‘ rentrer dans le
chose publique, un patriote de cette néant, d'où il n'eut jamais dû sortir.
assemblée a rappellé toute votre sol Il est urgent de ne pas négliger de
licitude sur l’établissement de ce co détruire les moyens qui conviennent
mité. Après l’énergie que les bons ci si fort au despotisme : pour cela , les
toyens , hier, ont montrée içi , je{n’au— bons citoyens voudront bien se res-_

,\o A——-— .. L—r—V


(27)
souvenir que ce n'est pas la première dois vous rendre compte des faits:
fois que la municipalité oublie ses de vous vous rnppellez , messieurs , de
voirs ; ils voudront bien ne négliger ceux arrivés le 28 février àVincennes.j
aucunes mesures; ils voudront bien Les citoyens de Popincourt , dès le
rassembler les délits de.la municipalendemain , craignant qu’on ne leur
lité , en faire un corps de preuves attribuâtles délits qui avoient eu lieu ,‘j
pour le porter au département : il demandèrent un conseil de guerre
s'agit de nos plus chers intérêts ; il pourjuger les coupables ; à cet effet],
s’agit de la liberté. Caton disoit chaque le commandant général l'ordonna ,
jour aux Romains : il faut détruire sur un arrêté de la municipalité qui
Carthage : permettez à un jeune lui Fut accordé. Ce comités'est formé ;
homme de vous répéter chaque jour. j’étois un de ses membres : il n’y a eu
il Faut faire justice des crimes de la que la cinquième division qui a été
municipalité de Paris. ( On applaudit). chargée de recevoir la pétition du
JII. Lëpùlzzure. C‘est avec plaisir bataillon : on nomma huit h0mmes
que'j’ai vu le 'préopinant laisser la par bataillon : nous nous sommes en
déclamation pour suivre les faits et suite assemblés , et le bataillon de
le raisonnement : je dis qu’il s'agit Tresnel nous donna les faits mili
bien moins d’abord de la punition taires . dont il croyoit avoir à se plain
d‘un délit, que de suivre la série dre. Je dirai qu’il y a en douze délits
des pouvoirs , etde donner à la France qui m‘ont paru très-graves. Quelques
une juste représentation , un port aux personnes ont prétendu que nous
amis de la constitution , ce que je ne avions le droit de connoître et de juger
crois pas très-Facile à établir et à con— les délits militaires , et nous avons en
server. La municipalité a eu des torts , cela suivi la marche des jurés. Nous
il Faut une marche légale ; il faut ici avons dit : nous ne sommes qu'un
faire une pétition que tout le monde comité militaire , pour procéder ré
signera , et je dis qu’elle sera parfai gulièrement , nous avons cru que
tement légale ., et même elle le sera nous ne devions pas juger . mais seu.
plus que si nous étions un corps poli lement que nous pouvions préparer
tique. Je n’aime Pas les pétitions des les faits : je dois vous dire que , dans
sections , et voici mes motifs ; c’est que cette assemblée , il y a en différentes
ce sont les particuliers , et non les personnes qui nous ont parues d'un
corps qui doivent se plaindre ; car ce sentiment opposé à ce que je viens
sont évidemment les particuliers qui d’exposer. Quant à M. Santerre ,
sont lésés : or , je dis donc que tous nous n'avons point vu de charges
ceux qui croient un comité de sur graves sur son compte , c‘est encore
veillance , une mauvaise institution , une vérité que je lui dois.
doivent signer une adresse au dépar La suite de la séance à demain.
tement , et elle le sera par trente mille
citoyens ; car tous ceux qui sont mé A SSEMBLÉE NATIONALE.
contens doivent la signer. Séance de jeudi soir.
M. Darbelay. C'est pour contredire
le préopinant. Comme membre du co Les invalides alléchés par le pro
mité de surveillance militaire , je jet du comité militaire, se plaignent
(23)
'dtms une adresse , de ce qu‘il n’a point semblée de lui accorder une seconde
été totalement compris dans la ré— séance à mardi prochain. M. Begonin
daction du procès-verbal , malgré, eutla brutalité d'y apposer pour condi—
disent-ils , qu’il l’eut été dans l‘inten tion que les députés de StMarc choisi—
1ion de l'assemblée. M. de Lameth roient un autre défenseur; un mur
( Charles) veut appuyer cette récla mure gënéral fait bientôt appercevoir
mation au nom même de l'humanité; à ce député qu'il avoit mal saisi les
de: cris tumultueux l'obligent d’a dispositions de ses collègues ; mais
bandonner la tribune . sans qu'il lui M. le Couteulx , auquel venoit d’être
soit possible de proférer une seule remis un exemplaire d’une lettre.
parole. M. Renaud s'oppose à ce imprimée à Paris , adressée aux habi
qu'on l’entende , observant que , tans de Saint-Marc, et signée de plu
deux décrets consécutifs ont déja sieurs de ceux qui paroissoientà la bar«
rejetté la réclamation des invali re , où ils disaient entre autres choses,
des , auxquels il restoit la faculté, qu’aucun pouvoir constitué ou cons
bien précieu‘se sans doute, de con tituant ne pourrait les dépouiller
server l’hôtel ou de le quitter sous du caractère sacré de réprc‘sentant
une pension‘plus forte peut être , dont la confiance du peuple les avait
que celle que leur avoir méritée leurs investi. M. Couteulx , disons nous ,
services. nous , s'oppose à ce qu’on les entende
plus long - temps s'ils n'avouent ou
Les préposés à la régie des devoirs
désavouent d‘être les auteurs de est
de Bretagne , qui, hier matin n‘a écrit dont la hardiesse et les principes
voient demandés à être entendus à
contrastoient si étrangement avec leur
la barre que pour olfrir à l'assem
situation et sur-tout avec le respect
blée l'hommage de leur rcspect et
qu'ils devoient aux décrets de l'as—
de leur résignation à ses décrets, y
semblée nationale.
sont au contraire venus présenter
M. Barnnve veut qu’ils répondent
leurs doléances sur la suppression de
sur le champ. MM. Robespierre , Fol
leurs emplois , et implorer la com
leville , et principalement M. Emery*,
misémtion de l'assemblée, qui les a
observent que tant de précipitation
écouté avec indulgence ; on peut
n'est ni conforme aux devoirs de l‘hu
même dire avec intérêt. Leur péti
manité , aux bienséances , ni aux prin
_tion a été renvoyée au comité chargé
cipes constitutionnels , d‘après les
de cette partie, et à eux permis d'us
quels tout accusé pouvoit demander
sister à la séance.
à se recueillir avec son conseil. Il en
Viennent ensuite les membres de Falloit beaucoup moins, sans doute ,
la ci-devant assemblée de St. Marc. pour intéresser l'assemblée ; aussi—
M. Linguet en prend la défense offi bien se préta-t-elle avec une généro
cieuse et parle pour eux avec beau— sité digne d‘elle , à tout ce que
coup d'énergie et sans s‘écarter du demanda M. Linguet, au nom des
respect qu’il devoit à l‘assemblée. (M. députés de S. Marc ; ils reparoitront
la président le lui avoir intimé.) ‘a la barre mardi prochain , préparés
Au bout d’ une heure environ se sen il répondre à l'inculpation qui leur
tant fatigué , l'orateur supplie l'as est faite,_ ou à justifier cet écrit , s'il

,. -. .».a _-.h—l
xv‘ —.._.... .,. -- -—4 e
(29)
est vrai qu’ils en soient les auteurs. nationaux ‘a différentes municipalités.
pour environ deux millions‘.
La séance a été levée à dix heures
du soir. L'ordre du jour a fixé l’attention
de l'assemblée sur la loi des suc-j
Séance d'hier. '
cessions, M. Chapelier prend d'abord.
La séance a été ouverte par la'lec la tribune, y rappelle et fait valoir
turc du procès-verbal. Arrivé à l’ar- ' les principes du travail du comité.'
ticle du décret qui interdisoit de Après quoi les articles ont été suc?
réélire le citoyen qui auroit assisté au cessivement soumis à la discussion.‘;
grand juryî,l M. Hebrard a fait l’ob M. Mongins parle le premier, mais
servation que la rédaction prohibitive confondant les_successions al7 z'r2æstat
que préséntort le procès—verbal n'était avec les testamentaires , dont il ne
point du tout dans le sens du dé s'agisssoit pas encore, il est rappelle
cret; car ce n’étoit, selon lui, qu’en à l’ordre du jour, et obligé d'aban
faveur de cepcitoyen , et pour ne donner la place. Le rapporteur avoie
.q‘ point le constituer en des dépenses chàngé l'ordre des articles , le qua
continuelles , que l’assemblée dit qu'il
torzième du projet devenoit aujour
ne seroit point réélu; d'après quoi il d'hui le troisième de la discussion
falloit rédiger l'article de manière à générale, et portait en substance que
lui laisser la liberté d‘accepter , et « lcs étrangers, quoiqu‘étttbFs hors du
non point interdire celle de le nom royaume , seroient capables de recueil—
mer. M. Grelé de Beaugerard a obser lir en France les successions de leurs
vé que la rédaction devoit être en parens , même François ; 'qu’ils pour:
terme prohibitif, dans la crainte qu'un raient également recevoir les biens
juré habitué fut plus facilement cor qui leur seroient donnés ou légués,
rompu. Plusieurs membres ont assuré et disposer par testament de ceux
qu'ils l’avoient entendus dans ce sens , qu'ils posséderoient en France , en
et l'assemblée et passé à l’ordre du F.werr soit de François , soit d'étran;
jour. gcrs»- '
M. de Beauharnois ( Alexandre) a
MM. Mongins et Martineau ont:
fait hommage à la nation d’un ou
demandé la division de l’article , en
vrage composé par un citoyen bon
ce que la dernière partie comprenait
patriote, sur l'instruction et l’éduca— aussi des dispositions testamentaires
tion de la jeunesse, d'après les prin dont le c0mité avoir. fait un titre
cipes de la nouvelle constitution......
exprès. '
Renvoyé au comité chargé de cette
M. Loys ; parlant de l’admission]
partie.
M. .Laniuînais a proposé et Fait adop des étrangers à succéder aux. regni
ter un plan de circonscription des
coles . a observé qu'elle dégénereroit
paroisses de différentes villes, Rennes, en duperie , si les nations étrangère.
’lou/z’ns , SenIz‘s , Bourges, Guer— n’établissoient'pas‘ la même récipros
p/res‘ , lGienr; la:droz‘te_ n'a point cité. On lui 0 Fait sentir que. 1?; pre.
pris de par: à la délibération. mier bien émit de rendre’justice, et;
.M. Dumetz, au nom du comité qu’il ne pouvait pas y avoir deppo
d’aliénation. a fait vendre des biens litique morale qui fit succéder le
(50)
fisc à des biens que la loi du sang ou articles de mariage dans les puy!
déféroit à d‘autres. où ils avoient force de Contrat.
On demande d’aller aux voix. Le Sur l‘amendement de M. Ricard,
rapporteur réduit de lui-même l’art l'article XYII qui n’avoit.trait qu‘au
aux premières dispositions , et l'as partage des biens nobles, et été ren—
semblée l’adopte dans les termes sui voyé au comité pour proposer une
vons : les étrangers , quoique établis rédaction qui soumit au partage toute
hors du royaume , sont capables de espèce de biens.
recueillir en France les successions L’article XVIII a été jugé inutile
de leurs 'parens , même Français ; ils d'après les dispositions précédemment
pourront également recevoir et don décrétées.
ner par toutes les dispositions qui Le XIX a été! reçu sans discussion
seront autorisées parla loi. dans les termes ci—après :
L’article XV qui n’avoit trait qu’à 0: Lorsque les personnes e_xœptées
auront pris leur part à elles réservée
l'état des enfans nés d'un mariage
par lesdites exceptions , leurs co-héri—
Présumé légitime par la possessions ,
tiers partageront entr'eux le restant
a donné lieu à des débats assez vifs.
des biens également, en conformité
M. Martineau a prétendu que cet
du présent décret. '
objet ne pourroit entrer que forcé
Le XX a paru dangereux et pro
ment dans la constitution, et qu’il y
pre à frauder la loi dans les dispo
avoit lieu à le renvoyer à l'époque
sitions qu’il présentoit relativement
de la législation sur les successions.
aux biens nationaux; aussi bien a—b
M. Garat a soutenu au contraire que
l‘état civil des citoyens étoit le vé il été rejetté à la presque unanimité
par la question préalable.
ritable patrimoine de la nation et la
première base de son empire. Cepem Le XXI présentoit la question de
savoir si les dispositions contractuelles
dam; l’article est ajourné à la pro
faites en faveur des enfans en les man
chaine législature.
riant, pourroient leur être opposées
L’article XVI a été adopté à-peu
pour les exclure du Partage, auquel
près dans les mêmes termes qu’il avoit
les décrets déja rendus appelloient
été Présenté. M. Mougins y a seule tous les enfans sous la seule charge
ment fait ajouter une très-légère dis
du rapport. La discussion en a été
position en faveur des conventions interrompue , autant par la nécessité
matrimoniales sous signature privée,
de se recueillir sur les conséquences
qui sont encore en usage dans cer qu’il prétendoit , que par diverses and
taines provinces, et notamment dans
noucesy; 10 celle de la nomination
la Provence; voici l’article.
de M. Lémarre , curé d‘Albignac, à
« Les dispositions ci-‘dessus auront l‘évêchéâdu Mo;byhan; 2° de M. Van
leur effet dans toutes les successions dalincourt à celui de la haute l\-Iarne ;
' qui s'ouvriront après la publication 5° de M. Sibille, à celui de l’Aube,
du présent décret sans préjudice des qui a aussinommé M. Baillot, mem
institutions contractuelles ou autres bre de l’assemblée, au tribunal de
clauses qui ont été légitimement sti cassation.
pulées dans les contrats de mariage l M. Grosbois , député à l‘assemblée,
(315
absent par congé , envoie sadémis— Nous saisissous cette occasion pour
sien accompagnée d’une protestation proposer à M. Monvel un moyen
contre le décret du 28 février , con nouveau de déployer dans cet ou—
cernant Ia régence et les fonctionnai— vrage ses talons et sa sensibilité, et
res publics. ' de reposer agréablement l'esprit et
Nous terminerons par l’option qu’à l’ame du spectateur péniblement et
fait M. Vouland , député d’UzèS, de douloureusement affectée des scènes
la place de juge de ce district, pré horribles du quatrième acte.
férablement à celle de membre du Tous ses personnages retournent
tribunal de cassation. Que d’intrigues à la maison de Franc/zew'lle. L'an—I
de moins si chacun étoit aussi modeste teur peut offrir un cinquième acte.t
que M. Vouland. Les valets sont fidèles et attachés à
La séancee a été levée à trois heures. leur maître. . . .' ; . Quel effet a dû
produire sur eux le récit des persé
SPECTACLES. cutions qu’a éprouvées Dorval! quelle
THÉATRE DE LA NATION. joie de revoir Eugénie qu’ils croyaient
perdue pour eux ! . . Madame
La seconde 8présentation des de Saint—Album , entichée de fausses
I’ictz‘mes cloîträes a excité le plus vif idées de grandeur, aveuglée par l’hy
enthousiasme. l‘vI. F1’eury sur-tout a pocrite pere Laurent, ouvre enfin
rendu l'abandon du désespoir avec la les yeux. . . . . Avec quelle amer»
supériorité d’un comédien achevé. tume elle se reproche sa funeste
Parmi les divers journaux qui ont confiance dans un scélérat! avec
parlé de cet ouvrage , l’un, en dé quelle sincérité elle abjure ses senti
taillant la fable scène par scène, avec mens aristocratiques , ses tons dédaii
sa prolixité ordinaire , diminue l’in gueux envers de bons domestiques,
térêt et la curiosité. L'autre , en ses préjugés gigantesques sur la pré—
attaquant le genre , non sans quelque tendue inégalité des hommes! Dor-‘
fondement, trqpye que la pièce, au val , égaré par le fanatisme, livré
milieu de äeaucoizp d’invraz’s‘emblan au plus affreux désespoir , passe du.
ces , offre de beaux effets. Nous avons comble de l'infortune et du malheur
prouvé , en rendant compte du Sou à la félicité la plus parfaite. . , . .*
ter'rein , que nous étions aussi ennemi Tout à l’heure il poussoit des hurle
que tout autre des z'nvraz’:emékmces, méns dans un cachot fétide , sans es
puisque nous avons relevé avec cou poir d’eq sortir. Maintenant il est
rage toutes celles que plusieurs jour chez M. de Francheville, il presse
nalistes ont depuis passé sous silence; Eugénie contre son sein , il l’arrose
mais nous avons trouvé les Victimes de ses larmes .... .. larmes délicieuses!
cloîtrées exemptes de cette tache qui il est doux de pleurer ses maux passés;
dépere le meilleur ouvrage. Nous il recouvre une épouse adorée ! quels
croyons donc que c’est à tort que transports ! quelle ivresse! son a-me
l'auteur de Cet article taxe cette pièce ne suffit pas à son bonheur...... et le
d’z'nvl‘az’scmblanœî. S’il en trouvait , ciel accusé est justifié.... il rend la
au moins devroibil les faire con vertu heureuse.
naître. M. Monvel trouvera un autre avan
(32)
tage précieux; au théâtre , celui de du Seigneur , et le: mépriser par
réunir deux actes absolument opposés, ressemblance.
opposés dans les lieux , un appartement
Demain , la zoeme. représentation
au lieu d’un cachot , opposés dans les
du Convalescent de qualité , et Sar-.
situations , des jouissances etdes plai
sirs au lieu d'angoisses et de tortures. giuer.
Telles sont nos idées que nous of Lundi, la 6eme. de Garni/e, ou
fl‘ons sans ordre à M. Monvel. Il est le Souterrain.
accoutumé à faire beaucoup de peu
THÉATRE ne Mile. MONTANSŒR.
de chose..... et si ce tableau lui rit ,
2 avril, la 12eme. représentation du
il peut l’embellir de l'élégance des ex
pressi0ns , du charme du style , de la Roi T/zéodore à Ventre , opéra en 3
sensibilité , de l'aime et de l'épanche ' actes , musique de Paisiello : suivi de
ment du cœur ; alors les personnes 7eme des Cal/mers, comédie en 3
faciles à s‘effecter , qui redoutent_l'é actes.
preuve douloureuse de la pénible re Demain, la 89eme. du Sourd.
présentation du quatrième acte , trou
veront, dans le cinquième , un dé AMBIGU COMIQUg. 2 avril, [Auto
dommagement à leur peine , un da-Fé, le Devin du village.
soulagement aux larmes qu'elles gu
THÉATRE FnAnçAxs , COMIQUE E'r
ront versées , et partiront joyeuses et
LYRIQUE , 2 avril . la 73eme. représen
satisfaites. '
tation de JVz'eor/èmc dans la [une , ou
THÉATRE DE LA NATION. Aujour la Révolution pacifique, du cousin
d'hui 2 avril, la troisieine représen. Jacques.
cation des Victimes clor‘trées , et le
DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
mari retrouvé.
2 avril, Brutm‘ , la Convalescence
THEA’I‘BE ITALIEN,
' 2 avril, le Droit : du roi , et la Servante maîtresse.
|

" 1

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des.
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez. CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
PalaisRoyal ,_ Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL
Du Dimanche 5 /IW‘iZ 1791.

ANGLETERRE. des maisons pour le rendez-vous des


matelots. -
LONDRES, chambre des communes , Hier le mtssage du roi fut commu-‘
24.mars. L'ordre du jour‘ étoit la niqué dans la chambre des pairs par
discussion du bill sur la constitution le lord Grenville , et dans celle des
du Quebec. On insista sur les incon communes par M. Pitt. S. M. Fait part
véniens qui naîtroient pour les colo— des efforts qu'elle a faits avec les dif—
nistes et marchands anglois dans le férens alliés pour effectuer la psi:
bas—Canada , si la législation était con entre la Russîe et la Porte ; que
fiée aux anciens Canadiens , qui sont n’ayant pu réussir, elle avoit donné
fort attachés au vieux code des loix des ordres pour divers arniemens
Françaises , lesquelles présentoient dans la marine, afin de donner du
beaucoup d‘inconvéniens quant aux poids à ses négociations , bien certain
dettes et aux propriétés. M. Lim que le parlement prendroit les me
bu,rner , agent des Anglois à Quebec , sures nécessaires pour les frais que
communique ses objections , nmis‘lé né_cessitoient tous ces préparatifs. Ce
chancelier de l‘échiquier observa qu’il message n'a pas été bien reçu; on se
valoit beaucoup mieux qu’il déposât réserve de l'examiner. *
ses notes sur le bureau; M. Hussey
Notre floue , commandée par les
dit que le bill demandait de grandes
amiraux l‘îood, et Kingsbergen hol»;
réflexions. principalement sur la loi
landais , sera de 42 vaisseaux, sen.
habeas corpus. M. Fox‘ prétendoit
qu'il fallait accorder plus de temps compter les frégates , brûlots‘, etc. 4
pour en examiner les diverses parties;
sans compter aussi les vaisseaux dq
c’étoit aussi l’avis de M. de Hussqy qui ligne que fournira la Hollande. ' ‘
trouvoit de grandes objections contre ALLEMAGNE.
la manière dom les Canadiens seraient
représentés à l'assemblée. Après quel VIENNE , 16 mars. L’empereur vient
ques débats de part et d'autre, l'ajour d’ordonner qu'à l’avenir les seules
'nement a été prononcé. I lettres de change tirées par des fabri
23 mars. La proclamation royale cans privilégiés , ou tous autres man.
pour l'enrôlement des matelots a en-, chauds tenans à un corps régulier,
core fait baisser les fonds d'un pour auront force de loi en justice , et tout
cent. L’amirauté vient d'envoyer des autre particulier ne pourra se servi:
courriers dans tous les ports, avec que d'une simple obligation.
la proclamation qui offre une grati A dater du mois de mai , on pourra
fication de trois guinéeS aux matelots de nouveau introduire le sucre ràfq
qui s'engager-ont pour le service pré finé dans les états héréditaires d’Au-,
sent: les ordres sont aussi donnés triche. L’empereur. a levé les arrêts
aux capitaines recruteurs pour ouvrir enjoints nu‘comte PhilippeÇde Kinskl
._Ton_z_e Il. N° 54. - ‘.
(54)
et l'a rétabli dans l’administration de ' et à la suite duquel se trouvoit l’en;
ses biens. voyé actuel , alla le voir ; il en Fut:
18 mars. Des lettres de Bucharest r reçu avec tant de bonté, que le
annoncent que les commissaires Au- curieux boulanger lui demanda con
trichiens ont reçu ordre d'approvi fidemmens la raison particulière de
sionner encore pour quatre mois les sa mission à Berlin : «je ne suis venu
magasins qui ne le sont que jusqu’au absolument que pour manger de votre
mois de'juillet. ’ excellent pain n , répondit l’envoyé.
' Si-tôt le retour de l’empereur de
SUISSE.
Presbourg , milord Eglin sollicita une
audience, mais il ne put l’obtenir , BASLE. Extrait du journal de
S. M. étant fatiguée et pressée de Bruer!e , du 29 mars. Les Suisses
rejoindre sa sœur la reine de Naples; de ce canton, qui, d’abord s'étoient
on croit qu'il attendra ici le retour oppos’s au passage des troupes au
_ 'de l’empereur. ‘ » trichiennes, leur ont ouvert les por—
On n’est pas tranquille dans les en tes au retour d'une députation qu’ils
virons de Sistow ; les Turcs rodent , avoient adressée à l'empereur. Ce
dit-on , dans le voisinage , exigent des changement subit, dans leur conduite,
tributs et des soldats. Le Congrès n’est fournit matière aux conjectures poli—
point encore rompu, et l'épouse du tiques. ll suffit’de dire que les dépu
baron de Herbert est retourné à Bu tés du catori de Bâle , satisfait de la
charest avec ses enfans. réception de S. M. , et convainCus
par les raisons plausibles qui leur ont
PRUSSE. été]tlonnèes, sont revenus Faire adop
BÊRLIN, 18 mars. Le roi part d’ici ter à leurs compatriotes les sentimens
le 21 pour Potsdam,‘ où il restera qu'ils avoient rapportés.
jusqu’après la revue. ‘ ITALIE.
Le congé des chirurgiens engagés
LIVOURNE. Extrait d’une lettre du
dans les hôpitaux militair‘es prussiens,
14 mars 1791.
et envoyés cet hiver à Berlin pour y
assister aux exercices , est prolongé J’arrive de la Sioile, et pendant
jusqu’au mois de mai, d’où l'on con— mon sé]0ur à Palerme , j'ai été témoin
clut que l'armée campéç dans la Prusse d’une aventure qui, avec mille autres,
restera dans l'inaction jusqu’à l:unème ne prouve que trop lahéces»ité d’une
époque. réforme très—sévère dans les agenss
On travaille actuellement à établir que la France entretient chez l’étran
une nouvelle route marchande pour ger. A -
la Prusse, par la nouvelle Marche et Il fut question en février dernier
la Poméranie. ’ d’arborer-le pavillon aux couleurs na-'
L’envpyé Turc reçoit toujours des tionales , en exécution des ordres du
visites , pourvu qu'on se fasse annon— ministre. La nation. française et les
cer par un des officiers de garde. Le capitaines furent convoqués; les né
boulanger qui, il y a 27 ans , Four— gocians français, rèsidens à Palerme
nissoit journellement du pain à l’en— sont, hors un très-petit nombre , des
voyé turc , résidant alors à Berlin, patriotes excellens et pleins de zèle

(55)
pour la constitution. L’un deux dit , pellés : 2°. lès émigrans invités à re1
qu'en faisant arborer le nouveauypa— venir dans leurs foyers ; 5°.que de nou-,
, villon, il Falloit aussi arborer la co velles assemblées primaires seroien‘t
convoquées dans le Comtat pour émiet
carde nationale ; que d'ailleurs, c'étoit
un excellent moyen pour proscrire tre leur voeu sur le monarque et le
dans ce pays la cocarde blanche, dis gouvernement qu'elles veulent adop
tinction honteuse des aristocrates fu ter , et pour nommer de nouveaux
gitifs. Le vice- consul répondit en députés à une "assemblée générale ;
pleine assemblée, qu’il était vieux , 4°. que les sociétés patriotiques des
que c'était des choses pour [,11 jeu pays voisins seroient invitées à assister
nesse; mais qu’il ferait porter la aux assemblées primaires ; 5°. l'assem
cocarde à ses domestiques. A ces mots blée générale seroit établie dans une
un cri d'indignation s'éleva, et on lit ville centrale quiseroit désignée par.
sentir au vieux vice-consul que son des commissaires ; 6°. enfin , dans le
âge ne lui permettoit pas d'iniurier cas où l’état d'Avignon n’adopteroit
la nation qu'il représentoit, qu‘ilde pas ces pr0positions , les communes
voit porter lui-même la cocarde, et ne de l'état Venaissin qui l‘adopteroient
pas chercher à avilir une marque'dis— continueroient à se regarder comme
tinctive , que la nation française , de un état distinct et séparé de l'état d’A«
venue libre , avoit'adoptée. vignon. Cette délibération , qui est
Je ne ferai point de réflexion sur so_us la date du 25 mars , porte tous le;
cet incident, je vous laisse à juger, caraetèrcs de la réprobation. Carpen<
mon cher ami, combien sont partisans tras , aprèsyavoir arboré les armes de
de notre révolution, de notre cons. France , après avoir délibéré de se
titution , et ce vice-consul , et la plu réunir_à l'empire français , met encore
part de ses pareils répandus dans les en question le monarque et le gouver
diverses contrées de l'Europe. nement qu‘elle peut adopter a; après
avoir souscrit un pacte fédératifpour
AVIGNON , 16 mars. L'assemblée de la formation d’undépartement , elle
Sainte—Cécile se continue , et les ha demande à recommencer ce:te opé
bitans de Carpentras sont bien loin ration. C'est appeller la guerre civile;
d’avoir renoncé à leurs manœuvres c’est établir unfoyer de contre-révo
ami-révolutionnaires. Ils ont , en der lution. et“ inviter des patriotes Français
nier lieu , invité la société patriotique pour être témoins d’une pareille (lé—
d’Aix de leur envoyer des députés. libération . c'est se jouer également et:
Cette société a daigné adhérer à cette des loix
\ et des hommes.
Confier d’dvignom Y
demande, et trois de ses membres ,
d’un talent
éprouvé rare Emeric
, MM. et d'un ,patriotisme
iPolicarpe
F R A N C E.
Constant , et Ripert se sont rendus
DEPARTE\MENT DU NORD.
à Carpentras. Quela dû être leur éton
nement , lorsqu’ils y ont vu prendre LILLE. 26 mars. Les amis de la.
une délibération par les citoyens ac constitution ont envoyé à l'assemblés
tifs . portant : 1'. que les membres de nationale; une adresse . par laquelle
l‘assemblée électorale seroient rap ils demandent l'uniformiäé de l’habil-1
‘ a
« t56l
Iemem , tant Pour les troupes de ligne droit , en abandonnant‘son église Ï
que pour les gardes nationales. ressaisir son autorité , et remonter ,
'DÈPABTEMENT DU HAUT-RHIN. par des anathêmes , sur un siège qui
n’est plus donné qu’aux vertus.
83 r';Fo n ’1'. Extrait d'1me lettre du
Rassurez»vous , chers concitoyens ,
26 mars.
il sera rendu bientôt , à votre impa
Nous touchons au moment où notre tience, le successeur que vous lui avez
borrespondance va devenir impor choisi, et qui a déjà-reçu de sa consé
;ai1te. Condé, d‘Autichamp, et toute cration le droit de ne plus vous quit—
cette horde de lâches fugitifs , nous ter; ce pasteur digne des premiers
‘font d‘insolentes bravades ; nous veil siècles du’ christianisme par ses ver
Ions, mais nous ne sommes pas effrayés, tus , et des beaux jours de l'église par
'et, quel que soit l’événement , nous ses lumières; nouvel Ambroise , qui ,
'jurons de mourir les armes à la main: demandé à la fois par deux religions
si jamais vous apprenez la conquête comme le citoyen le plus désirable
idu pays que nous habitons , vous pour la tranquillité commune , a paru
apprendrez en même-temps que nous confondre un instant tous les cultes
_sommes enséVelis sous les ruines de dans des acclamations universelles;
nos murs. Nourri , par une longue étude , /de
la saine et antique doctrine , il vous
Dnènnrznrur nu BAS-REIN
' . f
rapportera une énergie nouvelle , pui-;
Pnocnmanon des Commissaires du sée dans la capitale de l’empire fran
Roi, aux François habitant le çais, et dans le centre même de l'esprit
Département du Bas-R/u'n. public. Il vous dira que si l'on traite
d‘apostasie la gloire d'être resté fidèle
FRÈRES ET coucxroxrrus,
à la foi ainsi qu’à la loi , il est beau.
l' Nous dénonçons à l’opinion , comme d'en être coupable. Il vous dira que
ils sont déjà dénoncés à la loi, deux si l'on conteste au peuple le fait d’a
_écrits , publiés avec affectation dans voir jamais nommé des évêques. c'est
les paroisses, sous le titre de Mande une impudente erreur contre laquelle
ment et Déclaration de M. le cardi déposent tous les monumens de l'his—
-nal de lichen. La dernière de ces pro toire. Il vous dira que l'excomtnunica.
fluctions , sur-tout , est le cri eXpirant tion ne peut être lancée par un évêque,
du fanatisme. Dans le délire le plus déchu de sa jurisdiction. Il vous dira
grossier , un évêque appelle traître , enfin que les Censures iniques ne lient
Noleur, assassin, apostat , le pasteur point devant Dieu , et que , suivant la
'qui lui succède ; il frappe d'interdit pensée des perles de l‘église , celui-là
les prêtres , les sacremens , les fidèles , se retranche lui-même de la commu
et prononçant ce mot jadis fatal , au— nion qui en retranche injustement ses
jourd'hui jugé -, l'excammunz’catz‘on , frères (Il.
il oSe , ou plutôt il croit excomm’unier
quiconque sefélicite , avec la religion , (I) Dam enim paras omnes a te
de ce‘qu'êlle a pu recouvrer enfin la afislinbrz‘poxsu , so/um te ab omniâus
lplendeur de sa pureté primitives Pon abstinuisti.
zife tlésertèur , c'est ainsi qu'il vou» Lettre 75 de Saint-Firmilien à Saint;
/
(37)
.Et nous . indignés de voir par quels éclat.,La religion , la loi , la paix ga-f
affreux moyens , dont le fanatisme lui remirent votre félicité sous leur triple
même n’avoit encore fait usage dans tutelle, Nos cœurs se plaisent à s’an—
aucune partie de la France ,_ on" tente rèter à cette douce idée. 0 jours do
d‘armer de la torche des vengeances votre prospérité prochaine ! 0 son
les pacifiques mains de la religion , nous meilleur des hommes vertueux ! Con:
promettons de soutenir les instruc fusion des pervers ! rétablissement ,
tiouctions de votre nouvel évêque par stabilité de la concorde ! triomphe de
toute l’autorité , dom; l‘asémblée na— la justice! '
tionale et le roi nous ont investis. Les Strasbourg , ce 18 mars 1791.
criminels auteurs des coalitions , qui se Signés Dumas , Humour , Fasse“.
sont efforcés_, pendant si long temps ,
de lier ensemble la fermentation du D EPARTEMENT DE LA HAUT3-MMNI;;
dedans avec les menaces extérieures ,
sont connus. Qu‘ils ne songent plus à Lancers. 26 mars. Il est enfin parti,
disent les bons citoyens , notre ci
renouer leurs intrigues , ils seroient
devant évêque 7,le sieur Laluzerne ; ce
poursuivis , réprimée dans leurs dé
prélat turbulent avoit, par sa malheu‘
dales les plus obscurs , comme dans
reuse influence, organisé à son gré
leurs manœuvres les plus éclatantes.
les corps administratifs, la milice na
Lorsqu'à l’approche des sélections ,
d'indignes ministres des autels redou
tionale , et une partie des tribunauI'
du département; mais scs sourdes ma.
_bleront d’efforts pour les troubler , il
nœuvres ne lui ont pas servi, le tran»
ne nous coûtera pas de redoubler pour
quillité règne parmi nous , et nous
vous de zèle; et certes, après avoir
veillerons sans cesse pour le. bien de
coniuré l'Alsace de se souvenir qu’elle
est françoise . si quelque partie cher la patrie.
cltoit à s’isoler, la France entière né DEPARTEMENT DE L’AUB;:.
le souffrira point. Eile la rattachera de
Discours d'un de: membre: de la
toutes ses forces et de tous ses moyens
socicæ' des amis de [a oanstiuü'orx
au système compact et durable de la
en d.z‘}7ytdtiæi à Jl’î. Sihz‘lIæ . le
grande association.
jour de son élection à l’épiscopat,»
Vous ne perdrez pas , frères et con
le 21 mars 179:.
citoyens, cette dernière occasion de
vous prononcer, et par-là vous cou MONSIEUR,
ronnerez tous vos travaux patrioti
ques. Assise désormais sur des fon L’assemblée électorale , en vous
dem‘ens inébraznlables , l'église de donnant ses suffràges , a rendu justice ,
Strasbourg , cette vénérable mère des à vos vertus; le peuple , en applau
églises du département , cet antique dissnnt à ce juste choix , a fait assez
édifice’qni annonce de si loin la ina— sentir qu'il est approuvé par le ciel;
jesté du Dieu qu'on y révère . ce tem la société des amis de la constitution
r.le national va briller d'un nouvel pénétrée des mêmes sentimens, vient;
vous offrir dans son vœu celui de la
Cyprien , que ce dernier traduisit et France entière. Le choix d'un bon
envoya à toutes les églises. pasteur, comme celui d’un bon ud;
C5
. ' (53)
miniatrateur et d'un bon juge , est le l
titutions et l'utilité de notre surveil
plus doux bienFait et le plus sûr garant lance , si nous,n'avions là opposer
de notre constitution. Celui qu'on a aux ennemis de la révolution le décret
fait de vous , Monsieur , intérœse tous du corps législatif en faveur de la
les bons François ; il leur annonce que société de Dax, qui les consacre d'une
désormais la partie la plus sacrée, la manière éclatante.
‘ plus essentielle de l'ordre public va
concourir avec toutes les autres au DÉPARTEMENT DE L'AUBE.
bonheur commun.
CARCASSONNE ,.26 mars. Les amis de
Le nouvel évêque a répondu: la constitution demandent à nos légis
lateurs l'entière organisation de la
M E s 5 I 2 U R s , garde nationale.

L'assemblée électorale, en jettant Duranraunnr nus Boucans-DmRuôNe.


les yeux sur moi, s'est déterminée
ARLES. Le corps municipal, présidé
sans doute par l'expérience que sup par M. Ant0nel , empressé de déjouer
pose mon grand âge; mais elle n'en
les menées insidie_uses des ennemis de
a pas Calculé les foiblesses. Pasteur
la tranquillité publique vient de faire
paisible d'une paroisse que je gou
une proclamation bien propre à raf
'verne depuis quarante ans . tout m'en
fermir les esprits chancellans , et à
gage à ne point quitter une place à
éclairer les citoyens. Il fait un tableau
laquelle je suis attaché autant par
énergique des impostures infernales
goût que par reconnoissance; tout
et des manœuvres criminelles em
m’engage sur—tout à ne point en ac
ployées par les ecclésiastiques réfrac
Cepter une qui est si évidemment au
taires , et finit par cette phrase
dessusxle mes forces: mais la patrie a
touchante : «Nous avons jugé qu'il
parlé parla bouche de MM. les élec
étoit du devoir des magistrats d'op
teurs; le ciel a ratifiédeur suffrage
poser à la perfidie des. insinuetioqs
parla voix du peuple; j'obéis; dois
la franchise d'une instruction publi»
à l'un et à l’autre mon repos et'ma
que : cette instruction aura lieu par
vie. A l'égarddesiorces qui me man
nos ordres , et commencera aujour
quent, je les trouverai dans mon zèle_
d'hui vendredi 25 mars, dans l’église
et dans les secours de ceux que j'au
dès ci-devant Trinitaires , à 4 heures
rä‘i le bonheur d'avoir pour conseils.
précises de l'après-midi ».
DÉPARTEMENT DU Gens.
DEPARTEMENT DU VAR.

Aveu. 'Toutes les sociétés des amis OLIOULE. 26 mars. Toutes les tenta
de la constitution réclament par-tout tives réitérées des ennemis de la ré.
contre l'injustice qui prive les troupes volution échouent contre le patrio
de ligne d'assister aux séances; celle tisme des cito\yens d'Olioule. Ils de
d'Auch manifeste ouvertement ses mandent des armes pour contenir avec
sentimen5 sur cet objet: c'est ainsi . moins de danger les aristocrates'qui
disent ses membres qu'on parvien— cherchent sans cesse à troubler la
droit à attaquer la pureté de nos ins tranquillité publique.
. (59)"
yeux étoît écrit : enfin il est mort!
DÉPARTEMENT DE RHÔNE ET Lomit. Tous s’arrètoient en face de la maison ,
et quoiques-uns , d'un air sombre , di—
Mour-Bmsou. Les bons citoyens
_soient : c’est donc là qu’il émit? C‘est
viennent d adresser à l‘assemblée na donc ainsi que périt le génie; il n‘est
tionale, une pétition dont l'objet pa donc plus cet homme qui l'emportoit
roit tlela plus grande importance. Elle Sur les rois! et ils s’en retournoientrê:
contient l‘adhésion formelle au vœu
veurs et sombres?
dc'ja émis par les _amis de la cons l\‘(. de Mirabeau est mort à dix
titution de Versailles ., tendant à de
heures cinq minutes avant midi : son
mander que la garde de la personne sécréteiré , un moment après , s’est
,dn roi , ne soit plus confiée aux ci frappé de plusieurs coups de canifs
devant gardes du roi , dont les senti sur le sein gauche et au col; depuis
mens sont suspects à plus d’un titre .
ce temps. on écrit les d"positions; il
et la conduite si blâmable dans toutes
pa_roît avoir perdu la tête, et le dé-‘
les circonstances. - ‘
595p0ir semble être la cause des bites:
DÉPARTEMENT DE PARIS. sures qu'il s’est faites.
,.
2 avril. Tous les spectacles ont été AMIS DE LA CONSTITUTIÇ‘N‘
fermés aui0urd’hui; le peuple n’a pas Suite de la Séance du 50 mars.
Voulu que l'on pût se‘réiouir le jour
de la mort du célèbre Honoré Riquetti N. le président. Dites-rions de
del\‘lirabeau , son premier défenseur. grace quelles sont les personnes,qui
Dès hier , on entendoit des citoyens ont fait des dépositions relativement
se "dire : s’il ne falloit qu‘une partie à cette al’Faire?
de ma Fortune , ou quelques années M. d’A’rbe/ay. Monsieur, c'étoit le
de ma vie, pour'sauver la sienne , ‘ jour du ma rdigias que nousmousÏassem—
je ne balancerois pas. Ce matin ,- de blâmes pour le premier comité, et
ton 108 parts , dès cinq heures , on en en arrivant dans le comité, nous
voynit chercher des bulletins , ils an l trouvârhes des militaires de la garde.
nonçaient une sorte de mieux ; mais nationalefini ont déposé.
à onze heures , dans toutes les rues de
la capitale , on a répété ce mot terri
ble... il est mort
i M. Buisson. Permettez-moi , mon
sieur, une interpellation : puisque
vous avez formé une sorte de juré
Quoique Ie‘peuple n'eut cessé, de
puis deux jours , de se porter en foule
l militaire , avezvous en l’attention de
présenter aux accusés une liste des
jurés , pour que chaque accusé puisse,
devant la, maison de M. de Mirabeau ,
il ne pouvoit croire encore que Cela fut; l selon la loi , reietter à son gré ceux
qui lui déplaisent? .( M. d'Arba/zzy
il s'est, en conséquence , rendu succes—
sivement chez lui à la chauss*e d'Antin?
i COII/‘blldll, on applaudit.)
là 0l! voyoit arriver quantité d’indi
l M. Desmoulz‘ny. Je demande la
vidus a:tristés , qui sembloient sedire:
_seroit il vrai qu‘il fut mort! Quelques
autres s'avançoicnt d'un pas moins
grave , la tête haute ,_ e: dans leurs
ll parole sur une question d'ordre :
messieurs , je suis le mouvement de
mon indignation: pourquoi le com
mandant général, quicest si fort
/
(40).
amoureux de la justice , pourquoi dénoncer par des pétitions légales , et
donc a-t-il un aide-de»camp qui a ensuite appeller de tous ces délits au
été pendu au Cap? Avant tout, que département. '
ne lui fait-il rendre justice. M. [l’Aulligné. Le préopinant a dit:
M. le Président. l\I. le commandant que le comité a été provoqué parla
généralle saura par ma bouche ; j’aime municipalité; je demande si elle avoit
à croire qu'il n’est pas instruit de ces le droit de le provoquer? Je de
faits. > ' _ mande si un homme flétri par la loi
M. Desmoulz’ns. J'entends tous les pouvoir dénoncer un citoyen? Je de
jours me dire: quel est donc votre mande si les loix sont abrogées. En
déchaînement contre le général P 1777 , dans un tripot de jeu M. Des
N’êtes—vous point injuste? ne vous mottes eut querelle avec son joueur; il
trompez-vous pas? eh bien je ne me fut traité d’escroc; on lui reproche de
trompe pas sur ce fait-ci, j’ai l’arrêt s’être servi de dez qmjvés préparés : la
dans ma poche; oui, M Desmotes a querelle s'engagea , on se battit , Des
été condamné à être pendu en effigie, mottes tua son adversaire; il prit la'
au Cap, et il l’a été pour avoir assas fuite, et le tribunaldu Cap rvndit arrêt
siné M. Queissac. dans lequel le duel fut poursuivi; le
M. "‘ " *. On veut nous parler d’un dueliste [miné sur la claie.et condamné
comité; est-ce pour le défendre en à être pendu: ainsi donc ce n’est pas
pour l’accuser? Je demande que M. ici précisément du crime qu'il es
d’Arbelay s’explique. - question , mais de la loi. '
M. d'Âr-lælay. Je venois exposer Le président. Nous avons autre
des faits : je n’ai pas autre chose à chose à nous occuper que du sieur
déclarer. sinon que je suis député Desmottes , je demande qu’on passé à
par mon bataillon ; d’ailleurs , mes l’ordre du jour. Cèt ordre est le co
sieurs , quand on parle d'un com mité de surveillance.
mandant général, on ne peut pas s'ex M**. Sous l’ancien régime, on
pliquer librement ! (on murmure avec établissoit des commissaires de mute
des szjgnes d'improbatz’on ). Le pre espèce {sans vous rappeller les diffé
mier comité militaire n'a été formé rens cas pour lesquels on en a fait
que sur la demande du bataillon de usage, l’histoire de M. la Chalotais
P0piucourt, j'ai la pétition authen vous en dit assez; aujourd'hui on a
tique dans ma poche. Le comité . à recours aux mêmes moyens. Or, je
la seconde séance , s’est fait présenter demande au commandant - général
les dépositions; après les avoir exa quelle est la loi qui établit un comité.
minées à une troisième séance, le de surveillance? et cela dans un temps.
comité a déclaré qu'il n'y avoit pas où nous ne voulons reconnoître que
pas lieu à accusation; et c’est pour la loi? De qui le commandant, les
donner suite‘à cette affaire que l'on a municipaux , ont-ils reçu le droit de
créé ce second comité. créer ce tribunal? Cependant ce sont
M. le président. D’après ce que l'on nos camarades de la garde nationale ,r
a dit, ce €0mité de surveillance est ce sont des patriotes qui ont Fait la
très-illégal, et contraire aux décrets révolution, et c’est par eux que ce
de l’assemblée nationale; il faut le comité existe! On a observé qu’il était
(.41):
établi à l’instar des jury, où est donc toit mal conduit dans l’affaire de M:
la loi qui établit ce jury? Messieurs ,7 Gerdret, l'affaire fût portée devant
nous nous plaignons et nous avons la municipalité ; cet officier a été
tort nous mêmes , il ne faut plus dire, déchargé et mis en liberté, ainsi les
il faut agir, il faut empêcher des cri officiers sont seuls favorisés par elle.
mes plus grands. J'ai eu l'honneur Je me résume, je dis que l’on ne
d'être président d'une assemblée à peut délibérer sur la fortune, l‘hon—
Bordeaux, on y en délibéré tranquil neur et la vie d’un citoyen , que dans
lement dans des ces pareil, et pour- 1 des corps politiques institués pour
tant les pétitions ont eu leur effet; cela. Je demande que l'on empêche
pourquoi les citoyens de la capitale à la municipalité l‘exercice des fonc
n’en fez;oienbils pas de même? Je me tions judiciaires. '
résume, il faut qu’ici les citoyens M”‘ ". 1“. le Gros a été fatigué
prennent la résolution de se réunir par une instigatiqn portée contre lui ;
comme citoyens actifs pour délibé dañs cette affaire , le comité de dis—
rer’sur le champ et faire une péti cipline militaire , a déclaré qu'il n'y
tien. avait lieu à delibérer , et M. le Gros
M. le Président. Je dois observer demande encore vainement ‘a se pour
que le réglement que voici , est celui vorr.
de la discipline militaire , il parût et " M. Santerre. La semaine dernière
fut; Signé par la municipalité avant nous envoyâmes une députation à
le décret qui les supprime tous. Voici M. le commandant - général , pour
l‘article dont il s’agit , art. III. Il sera l'avenir sur une assemblée que nous
établi un comité de surveillance pour voulions avoir, jil remit à répondre ,
la discipline militaire , dont le renou le soir à la ville ; et par écrit, il dit
vellement se fera tous les six mois. qu'il n'étoit pas permis aux corps
Remarquez qu'ici , il ne s’agit que armés de s’assembler; je crois qu'il
'de discipline; mais on me dit que n'est permis qu'à St. Martin et aux
les sections ont rejetté ce règlement filles St. Thomas de faire des fla-v
gorneries.l
à une très-grande majorité.
M. Buisson. Je demande à réta /M. le président. On vous présente
blir les faits , et pour cela je rap‘ diverses mesures , nommera: y vous
proche l'ordre donné par le comman des commissaires qui vous rendront
dant-général, il y est dit qu‘attendu compte'de la suite des faits qui se
que les faits n'ont pû être prévu par passeront au comité, ou s’il suffira,
les réglemens, il faut un comité ex que tous les cit0yen; actifs se rendent
traordinaire. De quel droit vient-on dans leurs sections?
nous donner un pareil établissement? M. Robespien'e. Nous ne sommes
l‘rI. C/m‘zeau. Il eût été intéressant pas ici en assemblées de citoyens ac—
de continuer d’entendre l’officier qui tifs , je demande que l’on bannisse ces
c’est dit membre du. premier comité distinctions inutiles.
de surveillance; on eût connu com. [M. Sergent. Toutes les sections
ment ces messieurs parviennent d'un sont assemblées , je demande que sur
règlement militaire à juger des ci le champ chacun s'y rende, et qu’on
toyens. Dernièrement un officier s'é; y prenne les mesurrs les plus con..
c
(42)
venables. (M, Saint—Huruge a fait ' nicipalité 'seroit älors en mesure: at—
entendre quelques mots avec (né/m’ tendez , et s‘il n'est pas Formé pour la
mence que nous n’avons pu saisir : la discipline, il faut apporter cette
7nais l'assemblée est entrée en'1me affaireàl'assemblée nation le, si toute
jènneu tu tion très-piwe. fois le département ne fait 'pas son
M. le président. Monsieur, par le devoir. -
mouvement que vous avez produit , JW. Chepy fils. Vous avez nommé
vous voyez combien vous êtes con *des commissaires que vous avez char
traire au sentiment de l'assemblée, gé de vous 'rendre compte (les laits
et je prends sur moi. en son nom, relatifs au sieur Contagrède , incarcëré
de vous rappelln à l’ordre. (On ap— dans les cacliots de l'abbaye. Nous.
plaudit.) Li un membre a dit que le nous y sommes présentés‘M..Danlon
club des amis monarchique: evoit et moi, l‘on nous a adressé à M. Pay
tenté de s’assembler à ‘ld loge'de ron, commissaire. de police, qui est
l’amitié; que le peuple ayant entouré convenu avec nous d'avoir signél’or-.
la mli50n, comme commissaire de dre. Nous lui avons demandé si c‘étoit
la section POleODHlèI‘H. lui-même comme membre du comité de police
s‘y 'étoit rendu avec son collègue; ou de celui des recherches. —11 a ré
qu'après avoir prié ces messieurs de pondu que c'étoit comme membre du.
se retirer; ce qu’ils avoient fai , le’ comité de police. Nous lui avons re
peuple étoit entré dans la loge, avait présanté qu‘il étui: étonnant qu’il eut
visité de tous côtfis , et s‘étoit retire fait arrô:er , par un sieur des Bordes ‘
sans trouble, lmsqu’il a vu qu'il n’y et arracher de ses foyers, sans motif.
restoit plus au0un de ces messieurs, et un citoyen : alors ce monsieur nous a
que la tranquillité émit rétablie. M. dit qu’il y avoir; une déposition très
le président a annoncé la nomina grave contre ce citoyen, qu‘il lui avoit
tion de M Bonne-Carrera >, sécrc‘taire fait subir un interrogatoire . qu’il lui.
de la société, vpour ministre du roi à
en femit subir un second; qu’ensuite
Liege. (On applaudit.) il verroit s'il devoit le livrer aux tribu
M. Duboz‘s de Crance’. . Nous ne naux. -— Nous lui avons demandé‘de
sommes pas ici un corps délibi’:rant , nous communiquer le motif de sa'dé—
chacun sait ce qu’il y aà faire; dans la tention. —-ll a répondu que six per
défaveur, où est cette société envers sonnes l'accusoient d'avoir tiré un
la municipalité? Nous ne devons pas coup de fusil sur un cavalier au faux
ici signer une pétition ; elle a fait un bourg Saint-Antoine , lequel avoit ou
règlement, on peut le voir; mais si la cuisse cassée. Sur cela nous nous
dans ce règlement . il y avoir un seul sommes retirés. , '
article qui compromit l‘honneur Ou M. le président. Vous étes.invité à
la fortune d'un citoyen, je dirai qu’il suivre cette affaire , et à nous en faire
faut le. déchirer, ou si cela ne se peut , le rapport. _
il Faut brûler nos uniformes. Vous M. la Clos. Je demande comment’
voulez protester contre ce _comité , il est possible que cette société se
vous ne savez pas encore ce qu’il va permette de nommer des commis
faire, et si c’étoit pour un objctde pure saires pour aller interroger un ma
disciflinejqu'ôn l‘eût instituÿ, la myu-\ gistrat , afin ide savoir sa conduite; ,
(43)
lDr*qu'elle refuse de signer une pë— a paru supérieure au meilleur dis:
tition comme citoyens? Les deux cas cours. ( Ici beaucoup de murmures.) »
sont semblabl: s; je ne sais comment 1‘ La société a arrêté qu'il seroit fait .
il seroit défendu qu'elle ne pût faire mention de ces Faits dans le procès
une pétition? Je propose de dénon— verbaL (De violeur murmures.)
cer la municipalité , je demande' qui M. Damon , qui sans doute n‘étoit
osera le faire si vous ne le faites pas? pas à la séance précédente , est inonté
M. Boyer. J'ai vu M. Peyron de à la tribune, a soutenu que M. Bonne
puis vos commissaires , il m'a dit qu‘il Carrère, nommé ministre , ne"pou
venoit de livrer M. Cantagrede à l'ac— voit pas rester secrétaire, et gour
cusateur public du tribunal du qua— mandé fortement la société , censuré
trième arrondissement. très-amèrement la rédaction du pro:
MM. Goupille et Boussion ont fait oies-verbal. Il a laissé échapper les
le rapport de ce qui s'étoit passé le mots de fitdes lonangeurs , de créa—
matin à l'assemblée nationale , relati— turc de Ni. Bonne-Carrère , etc.
vement à la loi sur la. résidence; l’un M. Coi/ct (l’f/6rbniæ à M. Darzton.
et l‘autre ont dit que l'on avoit des Monsieur , je laisse passer les réflexions
obligations à M. Thouret. M. Gou générales, quelques amères qu'elles
pille a dit entre autres choses . qu'un soient pour tout le monde , mais
Passage du dESCOUI'S de M. Thouret voici des injures qui me.sont per
lui avnit présenté cette idée , que les sonnelles , et certes. elles ne passe
gens de cour , à l'égard du roi, res rnnt pas. ' «
nI( Ici s‘est élevé entre M. Dant0n et.
sembloient a une bande de filoux qui
se pressoieht autour d'un’homme M. 00110! d'Iferfioz‘s‘ un très-violth
débat. ) Plusieurs personnes lcrient à
pour fouiller dans ses poches. La
séance a été levée à dix heures. l'ordre du jour. -
M. Co/10t d'Herbois, L'ordre de
Séance du 50 mars.
tous les jours , messieurs , c'est d'a—.
M Bonne-Cm‘rère a fait lecture voir plus d'égards et de fraternité que .
du procès—verbal du 28. nous n'en témoignons ici les uns pour
M. Cox'lot d'lIezx’mis. NIessieurs , les autres. Aucun homme d'honneur
Voici l'article que vous m’avez chargé ne voudra désormais être fonction
d'ajouter aux procès-verbal du 28, ‘naire de votre société , si, à ce titre ,
relativement à mon_collègue. (Voyez il faut se laisser injuricr, inculper
page 476, Me rc.Unïv. ) gratuitement. (On veut engager l\’l.
À'Ï. Col/or d’Herboz‘s lit. « M. le Col/o: d’Ii’erI/ois à quitter la tribune.)
président ayant annoncé à la société Non , messieurs , quoiqu’il arrive, je
que M. Bonne-Carrère , un des se— jure de ne quitter cette tribune que
crétaires, avoit été nommé par le lorsque les Bits seront éclaircis. (loi
roi ministre plénipotentiaire à Liège , un violent tumulte; les uns disent à
la société en a témoigné la plus vive M. Collot d‘Herbois, cela ne vous
satisfaction. M. Bonne-Carrère ayant I';'egards pas: les autres à M. Dan
voulu parler ; sa reconnoissance, une ton , axons avez eu tort ; les autres,
excessive sensibilité en a gêné l'ex à l'ordre du jour.) ,
pression, et cette éloquence muette M. Meno_u expose que le secrétaire
(44) *
n’a pu faire autre chose que remplir plaît dans le procès-verbal. Toutes Ce!
les ordres de la société , et ne peut contrariétés viennent de ce qu'un
être inculpé; mais qu’il a témoigné grand nombre de‘ ceux qui sont au
un trop vif ressentiment; que d’un jourd’hui à la séance , ne sont pas ins
autre côté M. Danton n’étoit pas resté truits de Ce qui s’est passé à celle
dans les mesures convenables envers d’avant hier. Je prie ceux quiy étoient
M. Collot d'Herbois', dont le carac de se rappeller qu’on a arrêté de
tère étoit connu et dont le patrio« mentionner, dans le procès-verbal ,
tisme n'étoit pas suspect. Mais , mes ce qui s'est passé relativement à la.
sieurs , a ajouté M. de Menou , est-ce nomination dont il s’agit. Le secrétaire
donc un événement pour une société a dû obéir. Il eût peut-être été plus
d’hommes libres que le pouvoir exé— simple de dire : oc On a annoncé que
cutif ait nommé pour agent , l’un de M. Bonnecarrère étoit nommé par le
ses membres! roi ministre à Liège. On a applaudi :
M. Bantou. Je neconnoisspis M. il a voulu remercier , il ne l’a pas pu ».
Collet d’Herbois que comme un hom Mais ce que j’ai dit, à la tournure
me de lettres , qui a prêché les prin Oratoire près , est exactement la
cipes les plus purs de patriotisme et même chose; d’ailleurs ,.les louanges
de liberté, il ne doit rester aucune me sont si peu propres, que quel
animosité. entre lui et moi: et quant qu'estime que j’ai pour M. Danton, je
à BŒm‘e-Carrère que je ne con ne le louerois pas lui-même.
noissois que comme membre de Cette On a fait lecture des annonces; on
société , il est convenu avec moi des -a lu une lettre de la société de Se
mêmes principes que j'ai exposés , et zanne , qui fait passer à celle de Pa
. je ne l'attequois Pas personnellement. ris une adresse qu’elle a envoyée au
M Robespz‘an‘e. Je ne puis accepter roi; cette adresse renferme son opi;
l’ensemble des idées que. l'on vous nion sur files gens trouvés armés le
propose; je connois M. Dauton pour 28 février dans le château des thui
bon citoyen, mais je ne puis penser leries. '
comme lui dans cette circonstance: M. Renée]. Cette adresse contient
il me semble qu’il est possible d’être des expressions très«patriotiques, et
nommé agent du pouvoir exécutif. assurement très-louables; mais il y
en de rester votre secrétaire. Quant en a d'exagérées, et je crois que nous .
à votre procès-verbal , il ne doit gon— devons nous interdire ces sortes d'ap—
tenir aucune louange. Il n‘est’ pas probation ’ou de désapprobation ,
étonnant qu’un membre de cette as comme-aussi d’écrire au roi.
semblée , un bon citoyen, obtienne M’”. Dans le département de la
une place: mais cela n’élève personne, Vendée, les sociétés patriotiques n’ont
il n’y a pas besoin d'upplaudissemens. pas d’asyle fite , elles se rassemblent
Qu'est—ce que des expressions de voix tantôt dans une ville , tantôt dans une
coupées? cela ne signifie rien, vos autre ; quelque fois la société princi
procès-verbaux doivent contenir des pale de ce dépa&ement est composée
faits purs et simples. de neuf cens ou mille personnes. et
.M'. Collet d’Iferôoù. Messieurs , il elle alterne dans les villes de district.
est aisé de redresser ce qui vous dé: M. Renée]. L’affiliation que vous

_..——
(45) ’ ' .
, Ivez accordée à la ville de Calmar a “vous demande de Vouloir bien lui
fait parvenir votre nom dans les can accorder l’affiliation. / -
tons allemands; où il n’y avoit pas ‘à .M. le président. Je demande aussi
espérer qu’il pût être connu; ce sont l’affiliation pour une société qui s‘est
deux nouvelles sociétés établies à Mc formée 'à Sédan , et qui a satisfait à
:in et àTartaze , qui vous demandent votre règlement. ( Les affiliations de;
sociétés de la Vendée au Château-du-y
l’affiliation. La liberté ne fait pas
moins de conquêtes dans l’Allemugne Loir , Mezin , Tartaze , Condrieux ,
qu'en France , et par-tout elle trouve Pont-Audcmer , Vitry - le -’ François ,
des prosélites et des défenseurs. Huningue , Bitzviler , sontmises aux}
M. Bamavc. Il vient de s’établir voix et accordées ). ‘
une société des amis de la constitu—
M. Callot. M. l’abbé Cholet, vi-‘_
tion à Condrieux; M. Servan de
caire du Bouloir , est très-malade;
Grenohle en est le fondateur; les
les médecins. qui sont ici sont prit’l
membres de cette société ont pronom
d’aller le visiter. ( Une députation des
cé annthême Contre toute autre club ,
soldats invalides s’est présentée ).
et ne_regardentque celui des Jacobins
comme orthodoxe. J'ai reçu aussi une L’orateur. Messieurs , nous sommes
lettre d’une société patriotique de plus accoutumés à parler à des soldats
I’ont-Audémer , je vais vous la lire. qu’à des hommes de lettres , ainsi nous
Après. la lecture, M. Barnave a vous demandons votre indulgence. JÙ
ajouté, cette société vous demande ne viens point ici , a continué l‘oral
l'affiliation, et elle me paroît dans teur. réclamer pour mes cama\rû’dei
vos pnn01pes. la liberté , nous l'avons; mais les en
M. '.DübOï5 de Crance’. La ville A tropiés . ceux qui parmi nous sont apy
dont j'ai l’honneur d’être député , pelle manicrots , ne sont pas aussi li»
Vitry-le-Frnnçais , vient aussi d’établi bres que nous , ils ont pourtant aussi
‘une société sous le titre des ainis de bien servi la patrie. Oui , messieurs ,
la constitution; elle a enfin trouvé on a mis des entraves à leur liberté ,
assez de bons citoyens pour la former. en leur ôtant les cent francs de gru—
M. Broglz‘e. Il y avait deux sociétés tification , _et l'habillement que leur
dans la ville d’Huning’ue ; elles vien lvoit accordé le comité militaire ;' il:
nent de se réunir , elles n’en forment ont besoin de plus de secours que
plus qu’une 'qui vous demande l’qflî- , nous, la plupart ne peuvent aller seuls
îiation. Il en est une autre qui vient d’un endroit à un autre ; ils sont trop
de s’établir à Bitzviler ,_ département infirmes; un grand nombre n’ont ni
du Bas‘-Rhin; cette société est telle— bras , ni jambes , et nous venons vous
ment empressée d’obtenir votre affi apporter leur adresse , que nous pré—
liation, qu’elle v0us prie d’accueillir senterons à l'assemblée nationale ;‘_
la demande avant qu’elle ait même; nous vous supplions de l'appuyer de
4’ . . .
pu avo1r le temps de remplir envers ' .
toutes vos forces. N0us savons , mes
vous les formalités ordinaires. Mais sieurs , que nous avons de bons dé-ä
elle est sur les frontières; près de Lan- . I_"enseu1‘s parmi vous ; mais tout le
dau , dans un pays où le patriotisme " monde ne vous resse le pas. (Ici
ne s‘est pas en_cog& manifesté; et je, l'0ratjcur afail: lgc_iqïçd€ [qr_lrçuç à_,
\
(46)
l‘assemblée nationale ,' et nous y recherches . demande , pour les com-‘
avons remarqué ces phrases. missaires civils envoyés à Aix, un
Pour nous , messieurs , nous irons ampliation de séjour et de pou
maintenant dans nos villages, vivre vonrs. '
parmi nos parèns , n05 amis ; votre M. Bouche , indiscrètement , isole4
intention a été que nous fassions tous ment, les accuse d’avoir démérité la
\également libres , et bien , nos frères confiance du peuple; leÏsurplus de}
estropiés ne le sont pas; mourir pour la députation les justifie , et l‘assem
la patrie est un devoir qui ne coûte blée décrète, « qu’ils sont autorisés
rien: mais languir , c’est être esclave , à requerir seuls la force publique
c’est un vrai malheur. (Enfiuissant dans tous les départemens des {Bou
513 ont ajouté) : l’on vient de nous clres du Rhône pour rétablir ou as- '
annoncer que des patrouilles nom surer la tranquillité-publique, et à
breuses, tant à pied qu'à cheval , en cet effet, à se transporter dans tous
tourent l‘hôtel; eh pourquoi ces al les‘lieux où ils croiront leur présence
]armes supposées , est-ce pour faire nécessaire, et à faire toutes procla
croire que nous avons de 'mauvaises mations qu’ils jugeront convenables!
intentions ? Au nom du comité des finances.
M le président. Cette société res M. Lebrunl’ait décréter , « que les
pecte les décrets de l’assemblée na rentes des hôpitaux et hôtels-{lieu
tionale; comme vous les respectez seront payées à l'ltôtel- ale-ville comme
v0us-même; cependant si vous vous par le passé. »
y présentez avec votre pétition , il n'y L’administration du Bas-Rhin , par
a aucun'membre de cette assemblée , l'organe de M. Verniere , est autorisée
membre de l’assemblée nationale , qui à ouvrir une imposition de 159,950 l.
ne soit disposé à vous faire rendre‘jus pour subvenir aux dépenses de la
lice. révolution. ’
La suite de la séance à demain. M. Gaschet de Lille demande et ob
tientun congé de six semaines pour se
vASSEMBLÉE NATIONALE.
rendre à Bordeaux. Et à propos de con
gé , M. Silleri demande quel'assemblée
Séance d’hier.
retire Celui qu'elleqa donné il y a
Après la lecture du procès — ver huit mois à M. Descharupss député
bal M. Grenières, député de Ven de Lyon , qui est plus que soupçonné
dôme, sollicite un règlement pour de manœuvrer contre la constitution.
l
l’administration des messageries , qui L’ordre du jour ramène la loi des
puisse prévenir ou tarir dans] leur successions.
inonce Ici chargé
qu'il est M. le de
président art—
la fonction
source les contestations qui com
mencoient à s'élever dans cette com bien pénible , bien douloureuse pour
ipagnie; sur l'observation de MM.
son cœur , (c de rendre publique la
André et Renaud, qu’il y existoit mort prématurée de M. Mirabeau
déja un régime sous la dépendance l‘aîné a>. L'assemblée est consternée ;
du pouvoir exécutif, l‘assemblée a un profond et majestueux silence
passé à l'ordre du jour. règne dans la salle :M. Barrère le rompt
M. Voidel, au nom du comité des ; par ces mots : « Quoique ce ne suit
,.
. (47)
pas sur le bord du tombeau qu‘il traité d’alliance de toutes les familles
faille élever des distinctions, je de du royaume. L’article est: rejette’.
mande cependantque l'assemblée en Nous voilà aux successions testa-ä
voie une députation' à l’enterrement mentaires. M. le rapporteur présente ,
de M. Mirabeau». « Il est un moyen sur cette matière , plusieurs articles ,
plus sûr encore , dit M. Boissi Dangli, dont la série ne paroît pas absolument
de propager le souvenir de notre cher naturelle : ils étoient , pour la plus
et honorable collègue . de le rendre part , l'exécution d’un principe non
utile après sa mort , de le faire sur— décrété , et par le uel il eut fallût né—
vivre( à lui—même , c’est de-deœander cessairement commencer... MM. Mar
et de lire le travail qu'il a préparé sur tineau et Cazalès (le dernier sur-tout)
la matière que nous traitons en cet demandent que l'on soumette d’abord
instant, et qu'il nouseùt lui-même à la discussion en si la faculté de tester
'Communiqué , si l'affreuse destinée sera étendue à tout le royaume et
n’étoit venue trahir l’espoir de la na jusquesà quel taux. C’étoit ramener
tion , et lui ravir son plus
appui >>,i ‘
ferme les coutumes et le droit romain à un.
point d'unité , à une mesure/sage et:
Rappellez- vous , messieurs , dit essentielle. L’assemblée adopte cet?
M; Lianœurt , les paroles du patriote ordre de travail. '
que nous pleurons aujourd’hui : (L Je M. Péthion {parle le premier ; son
combattrai les factieux , dans quelque discours n'est qu‘une longue et mi
parti qu’ils soient n. , sérable diatribe Contre la puissance
L‘assemblée répond , qu'elle n’a paternelle ; c‘est le tocsin de l‘insur
besoittni de décret, ni d’exhortation rection domestique.
pour rendre aux mêmes de Mirabeau M. l'évéquefld'Autun le très-cher
ses derniers devoirs a). et respectable ami de Mirabeau, pa
M. Chapelier reproduit l'article 21 roit à la tribune sous le dehors de
de la loi des successions . qui, comme l’homme le plus profondément, le
nous le dîmes hier , a—voit pour obje: plus douloureusement pénétré : « Je
de donner à l'égalité des partages , un suis allé hier (dit-il) chez M. Mi
effet rétroactif enfaveur des enfans r‘abeau. Un grand concours remplis
déjà marir's , qu'une loi barbare et soit cette maison, où je portois un
tr0p long-temps pratiquée avoit, pour sentiment encore plus douloureux que\
ainsi dire, retranché de leurfamilles. la tristesse publique : ce spectacle
M. de Courmenil Fait valoir , avec remplissoit lame de l'image de la
une énergique sensibilité , les motifs mort; elle étoit par tout , hors dans
de considération, d'humanité , de jus l‘esprit de celui que le péril mena
tice qui militoient pour eux. çait. Il m’a fait demander. Je ne m’ar-,
MM. Cochard‘ et Vieillard les com rêterai point à la sensation que plu-‘
battent , par le danger d'apporter le sieui“s de ses discours m'ont fait
désordre dans les fortunes , en ren éprouver. M. de Mirabéau , dans cet:
versant les actes les plussolemnels , inszant . étoit encore homme public;
qu’en aucun pays , en aucun temps c'est sous ce rapport qu'on peut re-’
l’on ait pu contracter dans la société , garder comme un débri précieux les
et { s'il est possible de parler ainsi ,_le dernières paroles qui ont été arra:
> (48) ' '
kinées de l'immense proie quels mort l
vient de saisir; rassemblant tout son LITTÉRATURE ,' ANNONCES , etc.
esprit sur la suite des travaux de
cette assemblée , il a su que la loi Histoire générale et pa‘rtz‘cu/z‘ère des,
des successions émit à l’ordre du re/zjgions et du culte de tous les
jour : il a témoigné de la peine de peuples du monde , tant ancian
ne pas assister à cette discussion, et que modernes , par M. Desau
c'étoit avec un regret pareil qu'il traye; ouvrage proposé par sous
paroissoit évaluer la mort : mais c: îption libre, et orné de plus de 500
comme son opinion sur l'objet qui figures gravées sur les dessins de
vous occupe est écrite, il me l'a M. Moreaule jeune. 12 vol in-4°,
confiée pour vous la lire' en son grand papier, o/zez Fournier le
nom; je vais remplir ce devoir, il jeune, rue Haute-Feuille, n° 27.
n'est pas un seul des applaudissemens Chaque livraison sera du prix du
que cette opinion vg mériter, qui 15 livres. Sa première livraison est
' ne doive porter dans le cœur une ré actuellement en vente. ‘
flexion profonde.
« L’auteur decet écrit n’est plus, Du bouchent aux portes de l'aurore .
je vous apporte son dernier ouvrage , des régions glacées du Spitzberg aux
et tel étqit la réunion de setsenti confins des terres mageilanîques , on
mens et de sa pensée , également voit l’homme, cet être si vain, qui
chères à la chose publique, qu‘en veut donner des loix à l'univers , s'u—
l’écoutant vous assisterez presqu’à genouiller devant un marbre , adorer
son dernier soupir. , un reptile ou paiir au seul nom de
M. l'évêque. d'Autun lit ensuite le ces divinités invisibles qui ne doivent
travail de son ami. dont le ‘but est leur existence qu'à son imagination
de restreindre à un dixième la dispo— en’délire. . . Il peuple la terre et les
sition de l'homme. La distribution, cieux des dieux imaginaires, toujours
la Fraîcheur du style , la variété des armé—s du foudre dont il prêche le
peintures , la fidélité des images , le culte , le fer en main ,,le fiel dans le
choix des moyens, la logique, tout cœur.
y est beau, tout y intéresse. Mais
Tels sont les maux qui pesant de
Mirabeau n’est plus , cette triste idée
toutes parts sur la nature humaine,
ne laisse de place à pas une autre im et dontl’homme ne peutaccuser que
pression que Celle de sa mort. L'exa
lui seul.
men du projet est renvoyé à un n10
ment ou l’ame sera plus tranquille. ' Telles sont les premières phrases du
M. le président leva la séance à prospectus de cet ouvrage ; que nous
trois heures. pourr0ns faire cortoitre dans la suite.

Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
I5 liv. pour 3mois , 30 liv. Pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, IlnPFlEHGHÏ-le5ûfl'6 au
I’addis-Royal , Numéros 7 et 8. /
. MERCURE UNIVERSE
Du Lundi 4 ÂW'il 1791.

\ .
ANGLETERRE | que les autres puissances‘fasœnt ce;
qui leurpIa/t.
LONDRES , chambre de: commune: ,
ALLEMAGNE’
26 mars. M. B. Hammet présenta une
pétition de la part de plusieurs intéres VŒNNE. Des nouvelles de Bruxel{
sés à la banque contre le bill. sur les
les , du 50 mars ,1 nous apprennent que_
dividendes non réclamés. M. Pitt s'é
l’empereur, en partant , a laissé à la
_Ieva contre lalecture de cette pétition, tête du gouvernement un ministre
qu’il Itrouvoit irrégulière , et observa depuis long-temps encourent des af—.
qu’il suffisoit de la déposer sur le bu faires politiques. Sa majesté laisse aussi
reau. M. Fox Icroyoit qu’on devoit en son absence une armée de 345,000‘
avoir plus d’égards pour la_signature - hommes , commandés par des géné-‘I
de plusieurs personnes respectables raux qui ont déja rempli l‘Europe dd_.
_qui avoient de grands droits sur les leur nom.
fonds. Après quelques débats , ln pétis BUSSIE.
tien a été mise sur le bu'r‘eau. M. Rose
fit le rapport du. comité sur le bill ; PETERSBOURG. On ne parle ici que
plusieurs des articles ont été discutés de préparatifs formidables , destinés
contre la Prusse. Le général Potemkin’
pot adoptés. Y
doit commander une armée de 100,000(
Pitt rendit compte quele terme
hommes ; une autre armée , aux or-l
de la charte de la compagnie des Indes
dres de Repnin , prendra par la Polo—1
était sur le point d’expirer; mais quant
gne et la Silésie. Les troupes légères
au renouvellement , il observa que l’é
se réjouissent déjà de tout le mal qu’el-3
ptatprésent des effaires ne permettoit
les vont faire par le pillage.
pas de s'en Occuper. Il proposa, que le
président instruisitsimplement les di F R A N C E.
recteurs de la compagnie des Indes ,
DEPARTEMENT DU NORD.
que. la charte expiroit le 51 mars 1791 :
cette motion fut;adopiéeÇ M. Hussey lLILLE, 51 mars. Ce n’est que mardi
témoigna sa satisfaction de ce qu'une dernier , vers les cinq heures du soin;
charte aussi pernicieuse touçhoit à sa que les électeurs ont terminé leurs
fin , et exprime Fortement'le desir qu'il opérations our la nomination de?
avoit qu’elle ne fût pas renouvellée. l'évêque. Au troisième tour de scrutin.“
On attribue l'armement considéra les suffrages se sont réunis en faveur
ble qui se fait ici, à la réponse de l'im de M. Primat , curé de Saint-Jacques
pératrice à notre ambassadeur. lors de Douai. Toutes les cloches de la
qu'il lui demanda la'cause des pré ville ont annoncé cette élection , et
paratifs qu’el‘e faisoit : je suis la sou on a dépêché un courier à Douai,
veraine , dit-elle , d’un empire indé pour en porter la nouvelle. M. Primat
pendant,je fais ce‘ qu'il me plan, est arrivé mercredi, à six heures dq
" 3Tome II,_ N° 55.1 ‘ "
(505
Ilia‘tîn‘; et est descendu à l'auberge lité a fait chanter un Te Deum; les
de la cloche , où une députation du membres des diverses administrations,
département et des électeurs a été le les corps judi.;iaires , la garde natio
prendre , et l'a conduità l'église pa nale , le régiment du Roi cavalerie,
roissiale de Saint-Pierre. Après lui ont assisté à cette cérémonie ; l’af—
avoir lu le procès-verbal de sa nomi fluence était considérable, et le soir
nation , M. le curé de Saianauveur il y a eu illumination générale.
a entonné le te Deum, qui a été
DÉPARTEMENT DE LA Gmounn.‘
chanté au son de toutes les cloches.
L’évêque pasteur a célébré une messe LIBOURNE. Les amis de la constitu-‘
basse , pendant laquelle une musique se réunissent à leurs frères de Ver
nombreuse et brillante a exécuté plu sailles, pour demander la suppres
sieurs morceaux analogues; ensuite il sion de la maison militaire du roi:
a été conduit à pied au département ils demandent que la garde de sa
par les membres. du directoire et les personne ne soit désormais confiée
électeurs où il a été complimenté par qu'à ces braves soldats citoyens qui,
du district , de la municipalité ,_ »dans la journée du 28, ont signalé
du tribunal, des chambres consulai d’une manière si éclatante leur entier
res , la garde nationale et les troupes dévouement au chef suprême du pou:
de ligne ; il a été ensuite invité, ainsi voir exécutif.
que les chefs des différens corps , à
un grand dîner que MM. du direc— DÉPARTEMENT DE FINISTEnE.
{cire avoient fait préparer. Après le BREST. Extrait d'une lettre du 26
dîner, sur l'invitation des amis de la mars. Nous voyons ici mieux qu’ail
constitution , dont la séance étoit leurs , et ce n'est pas sans en être vi
transportée dans l'église des ci-devant vement affectés, que très-peu de ci
jésuites , il s'estrendu à leur assem toyens éclairés sur la marine s’ocou-,
blée, où il a été reçu au milieu des peut d'un objet aussi intéressant , et
plus nombreux applaudissemens. qui auroit exigé l’attention des paa
trioteS les plus fervens , qu’on a grnud
DEPARTEMENT DU LomEr.
soin d’écarter du comité où siègent
BEAUGENCI. Nous apprenons que les des Malouet, des Vaudreuil , ect. Ils
bons citoyens se sont empressés de viennent de faire rendre un décret
célébrer une fête civique en réjouis qui occasionne ici un peu de fermen
sance de l’heureux rétablissement du [ ration; mais nous espérons que l’as
roi. Nous apprenons aussi que, les \semblée nationale voudra bien modi—
biens nationaux s’y vendent très-avan fier ou interpréter le troisième para
tageusement et infiniment alu-dessus graphe de l'article V du décret du 12
de l'estimation. de ce mois , qui dit que les terrein_s ,
bâtimens , magasins et établissemens ,
DÉPARTEMENT DE LA VIENNP. de quelque nature qu’ils puissent être -
POITIERS, 51 mars. Dimanche der et en quelqu‘endroit qu’ils soient etc. :
nier nous avons eu ici une grande à cette nouvelle nos aristocrates ont:
cérémonie en action de graces de la dressé les oreilles, et se sont imaginés
convalescence du rei‘Z la municipa aussitôt rentrer ‘en possession d’un
'(5'r)
édifice public , élevé à‘grandsifrais des

fonds de la nation (la comédie ). MM. Diranrarqrnr nu Gens.


du comité ont encore fait continuer CONDOM, 26 mars. La supérieure!
jusqu’au premier avril aux officiers du couvent de Prouillan , imitant
militair esaffectés aux classes, des trai
fidèlement la conduite des prêtres
temens , qui réellement devoient ces réfractaires , donne dans ce moment
ser avec la loi du 7 janvier; ils n’ont un tableau frappant et dangereux de
jamais employé de secrétaire , les la résistance à la loi. Les amis de la
commissaires aux classes leur en ser constitution , allarmés des suites que
vaient absolument , et ceux-ci ont dû
pourrdit avoir cette rébellion , de-Ï
les mettre à même de rendre leurs
mandent à l'assemblée nationale d’en—
papiers. Donc le fo’nds extraordinaire joindre aux corps administratifs du
de 30,000 liv. accordé par le décret
département , de faire exécuter le
du 14 courant, est un vol manifeste _décret du 8 Octobre dernier , réla—,
fait à la nation; et sans l’influence des tivement aux religieuses.
intéressés , on n’eut point obtenu un
décret qui retarde de trois mois l‘exé— DÉPARTEMENT n'U HÉRAUT.‘
cution de la loi bienfaisante sur les
BEDARIEUX , 26 mars. Les bons ci-’
classes.
toyens invitent l’assemblée nationale
DEPARTEMENT DE LA. HAUTE-VIENNE. à porter_son.attention sur le com-;_
merce du papier , dont les matières
eroors. L’entrée de M. Léonard
sont accaparées par les Espagnols' et;
Gay, évêque du département s’est
les Genois.
faite ici le 25 mars , au bruit du ca
non , et avec toute la pompe qu’un DEPARTEMENT DE LA HAUTE-LOIRIË.
mérite distingué doit attendre des vrais > ‘ r

fidèles, il a été reçu-aux portes de LE Pur, 26 mars. Le nombre des


la ville par les officiers municipaux prêtres réfractaires du départementl
en écharpe, les membres du tribunal, est infiniment inférieur à celui des
les gardes nationales des villes et des prêtres c_it0yens , notre ci-devant évé«
Campagnes voisines ; tout ce cortège
que, dont le zèle pour la religion
nombreux dans l’ordre le plus impo qu’il négligeoit, et l’activité pour des
sant l’a conduit à l’église , où il a devoirs toujours méconnus , dattent
célebré la messe paroissiale au mi depuis peu , a influé d’une manière
lieu d’un peuple immense . que le mes—marquée , soit par ses intrigues,
soit par celles de ses vils agens , sur:
zèle y avait attiré.
les opinions religieuses des ecclé—
Dimanche 27. D’après la procla siastiques, mais cette astuce n’a pu
'mation de la municipalité dans la tenir contre une sainte c0-alition en
paroisse cathédrale. il'a été chanté tre la municipalité , les gardes natio—
un Te Dem’n en action de graces du naux et les amis de la constitution:
rétablissement du roi. Tous les corps DÉPARTEMENT'DÈ Parus.
administratifs', la garde nationale y
'ont assisté, et tous les citoyens s'y P Alu 5. Arrêté du dfipartemen: ;
'nont portés en foule; du 2 avril, Sur la proposition de M.; '
z
_if._ Jmu

(52)
le procureur-généralsyndic, le direc manches il est d’usage que le curé de
toire a arrêté de porter le deuil de la paroisse envoie un prêtre pour
M. de Mirabeau pendant trois jours. instruire les enfans confiés à ces
MUNICIPALITÉ DE Puus , 2 avril. Le cagotes: le nouveau curé envoya
corps municipal a arrêté qu’une dé donc, un comme de coutume, mais
putation de douze de ses membres , les soeurs ont refusé de le rece
présidée par M. le Maire . assisteroit voir , prétendant ne reconnoître de
au convoi de M. de Mirabeau, et curé que M. Marduel, et d’ecclésis—
qu’il prendrait le deuil pour trois tique que ceux qu’il envoie ; le peuple
jours. s’est amassé,mais une garde nombreuse
s’y est portée sur-le-champ.
3 Avril. Les curés de la Capitale
Ont été installés aujourd’hui ; l'attente RÉSULTAT du procès-verbal des mé
des bons citoyens n’a point été,trom decins et chirurgiens ÿ14i ont pro
pée, tout s'est passé dans chaque pa cédé à l’ouverture du corps de
roisse avec beaucoup de solemnité et Miraéeau dans son jardin , en
dans le meilleur ordre possible ; par présence d’une députatt‘on de la
tout les fidèles ont témoigné le plus municipalité, et des commissaires
entier dévouement. Chaque curé , de presque toutes les sections de
après avoir chanté la messe parois Paris , à onze fleures du matin.
siale, a fait avec son clergé une pro Après les détails de l’ouverture et
cession dans son arrondissement, et des diverses remarques faites sur cha-_
étoit accompagné d'un officier muni que viscères } les médecins et chirur-.
cipal en écharpe , et de plusieurs offi: giens estiment que .le cerveau étant
ciers civils. Un nombreux détachy parfaitement sain, le péricarde , le
ment de gardes nationales ouvroit cœur et le diaphragme contenoient
et fermoit la marche, par-tout ce seuls des principes morbifères , et que
n’étoit qu’applaudissemens : on ob la mort de Mirabeau ne peut être at
servepeulement qu’à/la paroisse de la tribuée qu'à des causes naturelles.
Magdelaine , un prêtre , piqué , dit
on , de n’avoir pas été nommé vicaire , AMIS I3]! LA CONSTITUTION.
s’avisa de faire quelques motions in
Arrêté de la Société des -4mz’s de
cendiaires , le peuple s’échauffoit ;
mais monsieur Hardi , officier muni Constitution, du 5 auril.
cipal , chargé d’assister à l'installation
1°. Que la société assistera collecti
du nouveau curé, déploya beaucoup
vement demain aux obsèques de Mi
d'énergie; il imposa silence à cet ec
rabesu; on s’assemblera à 9 heures.
clésiastique et monta en chaire pour
lire la loi; à l’instant le calme s’est ’ 2". Que la société portera le deuil
rétabli, et le reste de la cérémonie se pendant 8 jours.
fit dans le plus grand recueillement. 5°. Que périodiquement , la société
Sur la paroisse Saint-Roch , les sœurs prendra le deuil anniversaire le jour
dites St. Anne sont les seules qui ont de la mort de Mirabeau. ’
mis en pratique les leçons incendiai« 4°. Que M. Houdon sera chargé de
ras du sieur Marduel. Tous les di faire le buste: de_>Mirahsau , au bau
..\_r

(53)
du quel seront écrites ces paroles: l’hôtel : on était bien sûr en leur ô’tanf
Allez [dire à ceux qui vous en— les moyens de payer leur logement
voient que nous sommes ici par la sur la route , qu'ils ne s’en iroient’.
volonté du peuple , et que nous n’en pas; et chose incroyable , l'assemblée
sortirons que forcés par les hayon a prononcé, dans ce momènt, comme
nettes. un tribunal qui, par un jugement,
reiendroit dans les prisons tous les
Suite de la Séance du 50 mars.
‘ prisonniers et les empêcheroit de son
111. Charles Lamtlz. Personne ne tir pour l’avantage du geolier. (Ors
respecteplus que moi les décrets de applaudit). Quand on vous présen
l’assemblée nationale , mais c’est pour tera la vérité telle qu’elle est , M. Ema
parvenir à leur exécution que je veux ry lui—même sera étonné; je demande ,
réclamer ici. Les déprédations des ad— comme amis de la consti:ution , que
ministrateurs des invalides ne sont nous, qui devons respecter les dé
ignorées de personne; le coinité s'est crets , nous ne souifrions pas qu’on
‘assuré de cesdilapiddtions , et ensuite les anéantisse par des amendemens,
il a pr0posé ce qu’il a cru convenable; quand ils sont rendus; que demain,
il espéroit dé- rendre tous les invalides à l’ouVerture de la séance du soir ._
aussi heureux qu’il convient qu’ils le nous nous armicns de courage et de
soient. D'après les retraites accordées fermeté , et puisqu’on fait réussir des
aux anciéns militaires par les décrets projets barbares, peut-être aussi fe—
de l’assemblée nationale , il ne peut rons—nous réussir la cause de la justice
plus y avoir d’invalides; ils sont Sup et de l’humanité. ( On applaudit).
primés de Fait; cela paroissoit natu-_ Un niembre a représenté que M;
Mirabeaul’étant malade, et dange
- rel aux bons esprits. LorsquelVl. l'abbé
Maury est monté à la tribune pour reusement , il conviendroit de lui”
nous reprocher de tout détruire et envoyer une’députation qui viendroit
pour muse; enfin il y a eu bëauc0up en rendre compte à l’assemblée : on a
de bruit, comme il y en a ordinaire nommé également des commissaires
ment quand on craint que la raison pour se rendre chez M. le vicaire du
ne triomphe; on a vu après le décret Bouloin Cette seconde députation a
que tous les invalides voulaient se te été composée toute de médecins. On
tirer , que ceux qui n’avoient pas osé a été sur le point d'entendre le rap
parler jusques-là , vouloieut profiter port de l’affaire des Quinze-Vingts ,
du bénéfice du décret; alors il n’y dans laquelle se trouve compromis M.
avoit plus besoin d'administrateurs, le cardinal de Rohan; mais l‘heure
et c’est tout ce qu’on craignoit. On étant trop avancée ,ellea été ajournée
ne sait comment M. Emery, le len à la prochaine séance. ‘
demain profitant du moment où il n’y M. Charles Lameth. Il yaquinze
avoit encore que Fort peu de monde mois que les gens d'affaire de la mai—
à l'assemblé'e nationale, a fait sup son des Quinze—Vingtsse sont adreæés
primer les cent francs , les habits et à vous, afin de poursuivre cette affaire
les cinq sous par lieues , qui étaient à l’assemblée nationale: il a‘été nom
nocotdés par l’es décrets aux invalides mé des cornmissnires , et je ne sais par
mutilés ,‘ et qui voudroient quitter quelle fatalité toujours il y ri ajour“.
.U 43
{(54) ‘
nement; 'pourtant j‘ignore si dans la plus d’énergie, et la plupart de nos
n_ature entière il y a une cause plus opérations importantes n’auroient en
touchante. Il s’agit d’une troupe de que peu de succès sans le secours des
flippons qui se sont emparés des biens sociétés des amis de la constitution.
de ces malheureux Quinze-Vingts , A Huningue , à Befort , de tous côtés ,
qui les ont dépouillés. Ces inform nous avons réussi à établir le calme et
nés, qu'on voit accablés de misères; anéantir les divisions. Nous venons de
je vous demande s’il est une cause d'un fonder une société des amis de la cons
intérêt plus puissant? Il s'agit en ou titution à Newbrisac; ce sont des frères
tre d’une somme de neuf millions; que nous vous donnons; c’est à vous
mais comme il ne faut pas que cette de les défendre, de les affermir contre
affaire soit morcelée , et qu’il est tr0p les insinuations de ses perfides en
tard pour l‘entreprendre , je demande nemis. Rien ne peut tirer M. de R0
le renvoi à la prochaine séance sans han de son sommeil léthargique; il
nul retard ;. il faudra d’ailleurs un in lance des foudres excommunicalives,
tervale ,entre le rapport fait ici, et qui feront autant d'effet sûrement sur
celui fait à l'assem lée nationale; car, les habitans de l'Alsace que le; songes
en rendant.justice au parlement de d’un somnambule sur des gens raison
Paris. qui s’est conduit avec fermété nables.
dans cette affaire et dans un temps où Une députation du club des Cor
tout étoit corrompu, l'assemblée na deliers s'est présentée à la tribune.
tionale n’en devra pas moins ordonner M. szthledge. Dernièrement nous
l’annullation de tous les actes de cette vinmes vous dénoncer un attentâl con
affaire scandaleuse. tre la liberté (l'ordonnance de la mu
M. Brog!ie afait lecture d'une let .nicipalité sur la défenses de porter des
tre de Strasbourg , du 26 mars , signée armes ) , aujourd‘hui nous venons
de M. Dumas, commissaire du roi , vous exposer une cause intéressante.
au département du Rhiu. Elle con M. Prévôt de Beaumont a été ren
tient en abrégé ce que nous allons fermé dans les prisons , pendant vingt
rapporter. Frères et amis , àprèsavoir trois années. On n’a pas oublié que
démasqué près vous les intrigues. Des le défunt roi Louis quinze , faisoit le
(nnemis de la liberté , après avoir commerce du bled avec MM. Terrai ,
alfermi la constitution au sein, de Laverdy, Ray de Chaumont , Sa1*Line
l'empire. je ne doute point que vous et plusieurs autres; il le faisoit dans
ne portiez incessamment vos regards un temps ou la plupart des provinces
vers ces climats qui en sont les li manquoient absolument de bled. Ni.
mites; faites connoître que les mé Prévôt émit alors dans les bureaux
fiances déplacées et les méchans qui du ministère. il y jouissoit d’un em
ont voulu nous troubler et nous dé ploi de vingt-deux mille livres , et
sunir n'ont fait que raffermir et res— c'est ce premier emploi qui le mit à
serrer les liens qui nous attachent; même de connoître les traités de
’nous veillons sans cesse, M.’”‘ mon Louis quinze avec ses assooiés; M.
0 ullègué , a été faire une tournée dans Prévo‘t crût devoir dénoncer ce traité
divers lieux : par tout le patriotisme et s'adresser pour cet effet au parle
est; en force, les patriotes ont repris ment de Rouen qui venoit , le 15
/
l
(55)
octobre 1768 , de faire des remon pliante à l’ai: des .’ministres de co’
trances au roi sur ce sujet; mais temps : voici le commencement dé
quelques membres de cette cour cet écrit :
étoient dans l’association royale des ..4 la bastille ce juillet 1 769.
grains , et à peine la dénonciation
MONSEIGNEUR , >
‘fut faite , que M. Prévot fut arrêté
par lettres de cachet , mis à la Bas Si dans les causes publiques les loir
tille , dépouillé de son état , de ses ordonnent sous peine capitale,\dè
biens , de sa bourse même; privé reveler les factions et les conjurations,v
pendant dix-huit mois , dans le fond si l’attachement envers le prince , si
d'un cachot , de feu , d'air et de l’amour envers la patrie l’emportent /

lumière; chaque jour un geolier lui sur ce qu'on doit à ses parens et à
faisoit passer par un trou deux on ses amis , si nous devons même servir
ces de pain et un verre d'eau: ce la patrie au préjudice de ceux qui au-’
fut durant ce temps sa seule nour roient exercé envers nous l‘hospitalité;
riture ; aussi le gouverneur de la Bas comment pourroit-on dissimuler la
tille dans une de ses lettres , écrivoit plus abominable conspiration qui se‘—.
alors au ministre , en parlant de l’in— mit renouvellée , machinée , signée ,
fortuné Pr—éVot : (L Je ne lui donne exécutée clandestinement contre l'é\‘-.
précisément que ce qu’il faut pour tat entier , depuis quatre ans, sous le
l'empêcher de mourir ! Ce même faux et spécieux_ prétexte du bien
gouverneur recevoit néantmoins trois public ?voilâ . monseigneur , ce que
mille six cens livres par an , que lui j'ai découvert sans le chercher.
payoit le gouvernement , pour la Et si depuis près de dix mois, jè
Pension de ce prisonnier (J) languis à la ba'stille dans un obscur.
Donnons un extrait de ce traité de cachot , c’est uniquement parce que
commerce des grains, cause de la j’ai tracé les germes d’un projet dé
détention de l‘infortuné Prévot, d’a remontrances à faire au roi . sur des
près un manuscrit raturé qu'il a tracé désordres affreux dans plusieurs bran
lui-même dans le fond de son ca ches de finances , aVec des éclaircis
chot , et qu’il voulpit adresser pro semens et des observations critiques
bablement en forme de requête sup contre les traités defamz‘ne générale,
et parce qu’en vrai citoyen, j‘ai tenté
(1) Nous déclarons que nous ne la dénonciation que j’ai trouvée de
suivons pas précisément la rédaction l’un de ces traités , rédigé par le sieur
de l’adresse lueà la tribune des amis Cromot , signée au nom du roi par
de la constitution qu’il émit difficile M. de Laverdy , exécuté dans la plus
d'entendre , et à tel point que M. grande partie du royaume par M. de
Danjou, qui 'demandoit qu'elle .fut Montigny. maintenu et protégé dans
renvoyée au comité de rédaction , a l'étendue dèla généralité de Paris,par
été néanmoins rappellé à l’ordre. M. de Gamme ;le tout sons la conduitè
IMais nous avons dans les mains des et représentation personnelle et nomi
papiers trouvés à la Bastille , écrit native des sieurs Rayde-Chàumont ,
par M. Prévot, et qu'il a sans d0ut Perruchol et Rousseau associés subsi
( publiés lui-même.1 _ f diaires qui ont pour directeur de bu;
/
(56)
tenu, le sieur Goujet, et pour géné les provinces affamées n’a: mais au“
panwant.
ralissime , ' agent et cautionuataire de
l’entreprise, le nommé Malisset, an Telle est la base de ces infames
cien boulanger»banqueroutier, lequel traités dans lesquels l'on\se pardonne
a dans les provinces une multitude de encore de. compromettre le nom, l’au
sousagens , acheteurs , commission torité, la personne et la majesté de
naires, entreposeurs , garde-magasins, notre monarque, jusqu'à le consti-I
criblçurs, meûuiers , voituriers , ma— tuer marchand de grains. Que j'ai de
riniers ' et c'est enfin avec cet homme honte de le dire ! cependant je n’a
mal fumé que le 12 juillet 1765 , M. vance rien que je n’aie prouvé aussi
de Laverdy traite et signe pour et au clair que le jour en plein midi, et
nom du roi. qu’il ne soit facile de reconnoltre par
le pacte en for_me de’ bail général,
Les clauses de ce pacte secret con
tenues dans vingt articles , ne laissent
fait en 1765 avec Malisset pour l'es—
appercevoir qu'en partie son but et
pace de douze années. C’est-pareille
son extension. On a pris‘ toutes les ment au nom du roi que se font par
précautions possibles pour le rendre suite nécessaire les sous-traités de fa
mine, les acheté. les recèlemens , les
impénétrable. C’est le propre de la
fraude de chercher à se couvrir (1).
transports et les reventes à ses peu
Mais l’existence du bureau général ples au plus haut prix possible.
Mais quoi ! j’aurai étudié toute ma
des bleds chez le sieur Perruchol , les
viepourme rendre utile , Dieu m'aur1_
€0mités régulièrement tenus, l’exé
mis au monde pour cela , il m’aura
cution du traité dont je me suis
donné la faculté de .sentir , de voir,
bien assuré , et la correspondance
de penser, d’écrire _et dire la vér'ié ,
divisée en trois départemens , dans
et il sera permis à M. le lieutenant
l'intérieur de laquelle j’ai pénétré ,
de la police de me le défendre, parce .
désignentles cher ci-dessus , et cons
quejel'accuseluianêmed’êtrel'un des
,tatent que c‘est pour ar1/1.cr les ré.
auteurs. La loi m'ordonnera de révé
celles en merd et en sec , soit sur
ler une ancienne et sourde conspi
pied , sois dans les granges , enlever
ration contre l'état entier; mon amour
le plus de bled: qu’on pourra dans
les [salles et marchés , les apzonce/er pour mon prince , mon attachement
pour ma patrie me défendront de
dans des châteaux et autres lieux
taire la principale cause des man!
'de sûreté , pu’ïs, selon la disette
publics , et il faudra que j’en sois
qu’on aura provoqnéb . et l‘excès du
cruellement puni, parce que le crime
sur/zanssement de prix qu’on aura
que je dévoile est commis par ceux
forcé , les reverser , transporter , ex
mêmes préposés pour en poursuivre
porter , importer , réexporter, rap
la vengeance! Non, je ne semis pas
porter, revendre et su'rvendrc à la né
plus surpris quand la police me diroit :
cessité comme secours du roi , dans
vous ne deviez pas revéler cette cons
.5
piration puisqueje la protège ;vous ne
(1) Qui malé agit odz‘t Incem , ut le deviez pas dès que vous savez qu’elle
won a(‘gutlntuî‘ opera ejus. Jean Chris. ne pourroit subsister long-trams sans
ph. 3. v. 17' mon association et ma protection.v
(57)
Ainsi , pour me venger et vous punir la confiance qu’elle m’inspire; uni!
à mon gré de votre témérité ‘, je veux la pureté de mon zèle et la vérité me
abuser de la portion d‘autorité qui rassurent autant que la certitude de
m’est confiée. n’être pas punissable me donne de
Dans les causes qui intéressent si ferme tranquillité contre l'oppression
essentiellement le bien général , on de ceux qui la méritent.
doit avoir, sans doute , la noble au. Ainsi s’exprimoit le malheureux
dace de censurer et de louer ce.qui Prévot dans le fond de son cachet à
le mérite. Quiconque céleroit la dé— la Bastille , au mois de juillet 1769,
couverte de ces traités infâmes, ne dix mois après son arrestation; nous
seroit , ni fidèle sujet du roi , ni avons également plusieurs lettres de
homme de bien: il ne seroit pas fidèle lui adressées au chancelier , et que
au roi, parce que son silence en pa par la suite , il avoit jettées dans les
reil cas le rendroit coupable de haute fossés de la Bastille, mais qui avoient
trahison ; il ne seroit pas‘ patriote , été ramassées par les surveillans et
parce qu'un citoyen qui , pour la rendues au gouverneur , lesquelles
crainte de se faire haïr \h‘aurcit pas n'ont servi qu’à prolonger ou à re
la force et le courage de secourir la doubler les maux de l'infortuné. De
patrie gémissantet quand il en dé puis il fut transféré à Vincennes,
couvre les moyens, ne mériteroit pas ensuite à Charenton , d'où il n’est
d’y respirer : il ne seroit pas homme sorti que d'après l'exécution du dé—
de bien , parce que s'il n’avoit contre cret de l’assemblée nationale.
la ràpacité, la bassesse et le crime Si j'ai tout sacrifié/pour être utile à
publique Cette haine vigoureuse et la nation , a dit en finissant l'orateur;
profonde que tout vrai honnête homme si'j'ai toutfait, ne puis-je es;érer que
doit ressentir, il ne se montreroit pas cette même nation m’accordera une
ami de la vertu. pension pour vivre ? On vient de vous
' Quoique je puisse confesser de parler de L1. Prëvôt . a dit M. Ru
.n'avoir agi que dans ces principes thledge; je vous le présente. (on ap—
d'honneur , je ne doute point que je plaudir.) C'est beaucoup , messieurs ,
ne classe me croire perdu dans le a-t-il continué , qua'nd après vingt—
ténébreux serail de la vengeance et troil ans de maux, on en rapporte
de l'oubli, où je me vois englouti, l'artyde sentir vivement et profondé
si je devois me croire en nième-temps ment. Quant à‘ moi , j'avois attaqué un.
abandonné pour toujours au ressen charlatan ; je voulois le poursuivre, ce
timent et au crédit meurtrier des procès étoit scmdaleux entre lui et moi;
coupables; car il est bien douloureux mais aujourd’hui j'y renonce , jusqu’à
pour l’avarice de ne pouvoir à son ce que cette victime ait obtenu justi
aise doubler , tripler, quadrupler ses ce ; et je pense trop bien des repré—
gaspillemens ; et c'est du moins pour sentans d'une nation digne d'être libre ,
elle une' satisfaction vengeresse de pour croire qu’ils puissent ne lui pas
poursuivre sans cesse celui qui ose donner une subsistance honnête. l\iois
éventer ses mines secrètes ; mais l’inté jusques-là , la viatime souffre , elle
grité est l'autorité personnelle du roi , est en proie à la faim , pendant que
mais votre équité ! monseigneur 2' et les oppresseurs sont gorgés de riches—
('53) /
ses. Tibére ,"messieum , avait aussi cher même que la liberté ne deviezine
ses petits nppaxt:—mens : Tibere nvoit entre leurs mains une arme (lange.
ses Laverdy, ses Terray ; leere Faisoit reuse, on ne cesse de le répéter. il
le commerce des bleds en Siciîe: mais faut les instruire , leur apprendre à
il est une grande différence entre les connoître cette liberté, alors ils l‘ai<
français et les romains ; les romains mer-ont et n'en abuseront pas.
sont tombés de la liberté dans le des
Mais jusqu’ici a-t-o‘n fàît tout ce
potisme , et les franç«is de la servitude
qu’on auroit pu pour l’instrw“ i n du
se sont élevés àla liberté. Croyez-moi ,
pauvre? Cependant la constitution
messieurs , une des causes les plus iu1
touche à son terme; les François sont
portantes, est que la nation se rende
libres, et il est encore en France des
maîtresse des subsiuances. Déja je
millions d'hommes 'qui demandent :
vois qu‘il est des complots. . . des pac
à quoi sert d'être libre ? '
tes de famine . . . je ne puis encore
vous les dénoncer: mais je n’attends C'est donc pour apprendre à con
que des preuves . et cela ne sera pas" n'oître la liberté et à n‘en point abuser ,
long. qu’une portion de la classe trop nom—
111. le président à M Prévôt. breuse des indigens de cette ville ,
Monsieur, votre dévouement , votre rassemblée il y a quelques mois par
zèle pour la patrie , vous ont attiré les les soins d'un patriote bienveillant,
maux que vous avez soufferts , c'ètoit vient sous la sauve-garde de la. loi,
le sort des b0ns citoyens; mais il vous de s'ériger en société . dite , des 1n
reste 'à être dédommagé de vos'msl dz'gens , amis de, la Constitution ; et
heurs : chacun des membres de cette c’est au nom de cette societe nais
assemblée , qui sont membres de l'as sante que nous venons vous deman
semblée nationale , appuyera votréde der appui et conseil.
mande avec la même chaleurque l’un Vos momens sont chers-à la pa
de nos frères qui vient de nous exposer trie , messieurs , nous n’en abuserons
votre affaire. ( On nomme des com- ( pas , et nous vous dirons en peu de
missas‘res‘ pour l’exmfiz‘ner. ) mots quels nous sommes , et quel est
Une députatiotl du club des indi le _mode de notre instruction : vous
gens , amis de la constitution, a été ad-x saurez après de quel œil vous devez
mise;'voici l'adresse qu'elle a présentée. nous voir. '
Chez les nations esclaves , le pauvre Des journaliers, des vieillards , des
gagne son pain en silence, etcourbe artisans sans ouvrages , des pares de
humblement la tête; chez les nations famille , dont le travail forcé suffit à
libres , il apprend en naissant qu'il peine aux Premiers. besoins, voilà les
est membre du souverain, il use de hommes qui composent nos assem
son droit et vit fier de son indigence. blées. Loin de nous ces fainéans de
Il suit de - là que chez un grand profession pour qui mendier est un
peuple qui passe rapidement de l'es— métier, dont les produits sont calcu
clavage à la liberté , la révolution se lés d’avance, et qui aiment mieux
fait difficilement et avec lenteur dans _ demander du pain que d'en gagner
læclasse des indigens. Pour en hâter quand ils le peuvent ‘: véritable plaie
les’progrès parmi eux,_ pour empê ’des sociétés _,_ que pro_p long-temps.op
(59)
quand chacun de nous porte ‘aii’fénE l
s"est plu 'à confondre avec l’honorable
de son cœur la volonté constante d’être
indigence. ‘
Lire les décrets de l'assemblée na libre et de ne ’être que par la cons-_
tionale, les discussions qui les ont titution.,— D’ailleurs , si pour mériter
préparés , les écrits dont l'opinion pu ce titre demi de la constitution , il ne
blique a sanctionné le patriotisme , y falloit que des lumières et de l’élo
joindre des réflexions que dicte le bon quence , la société des indigens ne se
sens, voilà notre occupation. servit point hasardée à le prendre,
C'est ainsi que depuis le commen— mais heureusement il n’en est pas
cement de_l’nnnée , chaque soir , quel ainsi ; et quoiqu'elle ne puisse rivaliser
ques-uns sont employés à nous ins— en talens les sociétés savantes qui s’ha
truire, en nous délasàanr des Ëatigues norent de porter le même nom , elle
du jour. aura assez fait pour le justifier , si elle
Cette conduite , soutenue par l’es— ne cède à aucune en amour de la pa-.
prit de paix et d’union , compagne trie et en fidélité à la loi.
de l’égalité et des intentions pures , Tel est le serment qu’o.:t prêté les.
ne pôuvoit que mériter d’être calom membres de la société des indigem.
niée , aussi l’a-t-elle été :' on nous a Nous venons aujourd‘hui, messieurs,
appellés scélérnts , conspirateurs , as le renouveller, entre vos mains , et.
sassins; dans diwrs écrits , on Vomit c'est notre seul titre de recommanda-.
chaque jour contre nous mille hor [ion , puisse-t-il nous valoir d'être
reurs , toutes si ttttroces qu'elles sont traités par vous comme des frères!
invraisemblables, et ne valent pas Cette adresse ayant été communi
qu’on les répète. Le but de nos en— quée à la«socièté des amis de la cons—
nemis , en nous dénonçant à la vin titution par une députation , et lue à_
dicte publique, émit de nous effrayer la tribune le 50 mars de l’an deuxième_
et de dissoudre nos assemblées ; ils se de la liberté , la société a arrêté qu’elle.
sont trompés. Pour toute réponse à seroit imprimée et renvoyée à toutes
leurs menaces, nous avons nommé les sociétés affiliées.
huit d’entre nous qui se sont transÀ
Signé: BIAUzAT , président; G. Boum-r
portés pardevant les officiers muni CARRERE , MASSIEU , évêque du dé—
cipaux . pour leur rendre compte de partement de l'Oise , stm , COL-'
notre conduite, et leur déclarer,
L0T-D’HERBOIS , secrétaires.
qu'à compter du même jour, nous
continuçrions de nous assembler , Cette députaticn demande la 60:"
mais régulièrement , et sous la déno respondance qui lui est accordée.
mination de Société des Indige7zs , Une députation des courtiers de
Amis de la Constitution. change vient réclamer l'appui pater
Ce titre saint que nous venons de nel de la société ,ppour l’aire disparoî
prendre , ce titre redoutable aux en tre les privilèges que voudroient con-
nemis de la liberté , nous impose sans server , au mépris des décrets de
doute de grands devoirs: eh bien! patentes , la plupart des agens de
nous aurons le courage de les rem change. Ils prétendent que leurs fonc
plir; et n’en doutez pas, messieurs , tions sont trop délicates pour être lais—
la science en sera bientôt acquise, sées à la concurrence , et qu'ils ne de:
" (60) ‘
'Éoïeiit être qu'un nognbre fixe. Cou» arrivée dernièrementlà Toulouse, et
me si, ajoute l'orateur , depuis cinq dans laquelle les corps administratifs
æ:.;=,s.æ—
ans, plusieurs n’avaient fait banque de cette ville se«sont comportés d’une
route de plus de soixante millions: manière à leur mériter les éloges et
vous ne conserverez pas {dit—il, des la reconnoissance dela nation.
Corporations que vos décrets ont pros Que la légion commandée par le
crits; nous demandons que la confian sieur Daspe soit cassée ,qu'il soit infor
ce puisse être libre , et que la carrière mé contre ceux des légionnaires et
soit ouverte à tous les citoyens. ' tous autres auteurs et complices des
M le président. l\Œessieurs , la cons désordres et assassinats commis en
titution a supprimé tous les privilè cette ville; que le ministre soit chargé
ges , et les amis de la constitution de rendre compte de huitaine en
n'en souffriront d'autres que celui de huitaine de la suite de cette instruc-
n’en point vouloir ; Pressez le rapport tion; ce sont-là les mesures que le
de vorre affaire , etles bons citoyens rapporteur indique et que l'assemblée
s'empresseront de vous 'seconder. adopte. ' »
M. Santerre. C’est pour m’acquit Après quoi M. Alquier fait part de
ter de me commission envers la so— l'avis arrêté au comité des rapports ,
ciété que je viens à cette tribune. Je touchant les président et commis
suis allé au comité de surveillance saires des soi-disant catholiques de
militaire; une députation de saint imesfet d'Uzès, tendant à ce qu’ayant
Boch est venue s'oÿposcrpà l’institu— égard à la retractation faite par quel
tion de ce comité , conformement à ques-uns ‘spontanement et dans un
l’arrêté des petits Augustins. J'ai en temps utile, il fut déclaré qu’il n’y
suite demandé que M. le président avoir lieu à délibérer contre eux , et
nous fit connaître la loi qui établit à ce que les autres fussent renvo‘yés
ce comité ; on a trouvé fort mauvais à Orléans pardevant le tribunal qui
qu'un criminel, comme moi , fit cette provisoirement doit y juger les délits
réflexion , j’ai enfin rappellè le,ser de lèze-nation. L’assemblée a adopté
ment fait à la nation , à la loi ;. . . . ce projet de décret non sans récla
On m’a répondu que la municipalité mation, et principalement de la part
se chargeoit de tout. (.M. 5anterre de M. Rochebrune . non sans un peu
a dénoncé en outre, une lettre sup franchir, moyennant cette distinction ,
posée de M. la Croix , c'estun libelle 5 les régles strictes des communes ;mais
calomnieux contre M. Ch. Lamelh: on c'est-là un décret de circonstance.
la donne au fauxbourg St. Antoine, S‘il y a du mal , c’est pour n’avoir pas
(lit-il , à ceux qui ne_ veulent pas également puni tous les coupables ,
l’acheter. ) La séance levée à 9 heures car personne des accusés ne peut dire
et demie. ‘ qu’il a été condamné sans motif.
Lasäarzce a été levée à 9 fientes.
ASSEMBLEE NATIONALE.
Séance d’hier.
Séanbe du samedi soir.
[ Après la lecture des procès-verbaux,
M. de Broglie , au nom du comité M. Camus a pr0posé deux articles
des rapports , fait celui de l’affaire absolument essentiels, etpris autant
' l
/
(51)
&al’intérêt des anciens titulaire: del tent a traiter, pourquoi ne point par?
bénéfices , que de celui de la nation. ler des successions , des ordres de che
L’assemblée les a adoptés : ils se ré— valerie , du code pénal, d’un code civil.
duisent en substance à ce que les provisoire , de l’éducation , de la
administrateurs de district se fassent mendicité , et de tant d’autres qui en
remettre les registres , rôles et titres trent dans la régénération de l’em-g
des bénéfices , qu'ils les fassent passer pire. Car autant il seroit mal, (lange:
aux département , qui à leur tour reux peut-être , de perpétuer la lé
les adresseront à ’ l’administration de gislature actuelle , autant , et plu;
la caisse de l'extraordinaire, encore , la chose publique auroit a
M. Camus prévient aussi l'assem sonftrir de l’imperfection de la cons—J
blée qu’un des jours de la semaine tituiion ; il n’est point de lacune dans
prochaine on brûlera pour 6 millions les basœs de la simple administration ,
d'assigxiats. qui ne puisse devenir un retranche
l\I. Dandré annonce quelque chose ment pour ses ennemis , et il faut
de plus essentiel encore , la fin pro absolument les laisser sans ressource
chaine de la constitution , u plutôt. et sans espoir. .
’ ç_libil que vous ne voudrez, e_n se ‘. M. de Curt, au nom du comité de
tournant vers un coin de l’assemblée liquidation, propose d'accorder aux
d'où étoient parti quelques murmth ponts et chaussées environ neuf niil
res»: et en effet que reste-bil à lions , et cela pour subvenir aux en
décréter? la répartition de l'impôt treprises de cette administration; il
entre les départemens; mais cette donne ensuite , avec beaucoup de
opération n’exigepas tut-delà d’une clarté , le tableau des remboursement
séance : l’organisation du ministère? déja vérifiés par ce comité, se montent
la distribution en est déja faite , les à cent vingtsix millions l’on oro_
bases en sont preque posées, peu donne l’impression de ce travail.
d’instan_s vont suffire à sa perfection : L’assemblée convaincue qu’il seroit
la démarcation des pouvoirs du corps inconvenant , et profondément vexe
législatif et du corps constituant ne toire de soumettre les créanciers de
- dépassera pas la mi-avril; l'organisæt: la nation nuidroits d’enregistrement ,
de la garde nationale , le droit de et à donner des reconnoissances de
pétition , et nombre d'autres petits non Opposition , les en a affranchis
objets peuvent être remplis dans l'in par dccret de ce jour ; reste cepen
tervalle de l’élection au retpPlacement * dant le doute} si cela s’entend , des ti-,
_de la législature actuelle ; ,d’apzès tulaires de charges sur lesquels le con
cela M. Dandré a cru pouvoir jde-' serVateur des hypothèques a déja
mander, et l’assemblée devoir déèréter' établi une spéculation immensément
que son président se retireroit dévers Ïlucrntive , et que l’on ne p0urroit
auxroi,
le et le prieroit
départemensi de deformer
donnerla,ordre
liste guères plus supporterda_ns un étatqni
des citoyens éligibles; V‘ I met sa preinière jouissance à réformer
“les abus. . v ‘ ‘ ’ Il ',_\ ;.

l‘.’l. d’André n’auroit-ilpas trop pré , M. Brune] , curé d’Ambert , ci


sumé de l'état où en sont les chpses ?‘ devant basse Auvergne , témoigne ses
7Dans l’énumération celle; qui rgs_-“ “regrets de s'être refusé jusqu'ici à
son ->11 \ Id = .A . t4
(62)
Surer fidélité à la constitution du cler nous venons vous demander avec insi
gé , et au moyen d'un serment qu’il tance , que vous fixiez un temps pour
consigne dans une adresse , il de son deuil; que son corps soit déposé
mande d'être dispensé de le prêter en et inhumé au Champ de la Fédération
public; c’est-là une scobarderie que sous l’autel de la patrie ; et que vous
l’a_ssemblée a rejettée en passant à fixiez le jour où son oraison funèbre y_
l’ordre du jour. sera prononcée. .
Le département de la Gôte-d'0r Le siècle de la raison doit app‘ren
'flénonce à l’assemblée M. Couturier , dre aux peuples , que tous ces hon
député , curé de Salines , pour avoir neurs qui n'étçient autrefois décernés
Prôné dans la chaire de son église qu’aux souverains , appartiennent es
contre la constitution , et cherché à sentiellement à l’homme vertueux ,‘
alarmer les consciences de ses parois qui a eu assez de courage pour briser
siens. On ordonne à l'instant le rap les chaînes du despotisme, et établir les‘
pel de ce membre , qui, comme par bases d’une constitution qui fait la
magie , se trouve à la tribune , et y gloire et le bonheur de la. nation
désavoue les faits dont l’accuse son française.
département. M. le président répond à cette dé-j
M. de Cussi, au nom du comité des pu tation avec noblesse et sensibilité ,
mônnoies , après avoir annoncé la fa et la prie de se retirer pendant le
brication très—prochaine de 15 millions temps de la délibération. 1
en petites espèces , sous les titres et M. Goupille, quel'esprit , l’érudition,
inscriptions les plus convenables à et sur-tout le jugement , rendent
une nation régénérée , propose un pro— très-précieux à l’assemblée , s'est levé
jet de décret sur l’organisation d'une etadit : « Newton, le grand Newton.«
commission qui fut chargée de cette avoit , comme Mirabeau , mérité la
partie de l’administration. La discus reconnoissance publique. Le peuple
sion s’ouvre, et chaque article est voulut que ses cendres fussent mêlées
successivement mis aux voix ; l’on en avec le sang des rois ; je vous rap
étoit déja au seizième , lorsque les pelle ce trait d’une nation libre: voyez
sections de Paris , représentées par maintenant ce que vous devez à
celle de la Grange-Battelière , sur le l’homme dontla mort plonge la France
territoire de laquelle est décédé Mi dans le deuil. Sondez vos cœurs , con
rabeau , demandent à être reçues à la sultezles usages et les convenances re—
barre , pour concerter avec l'assem ligieuses. » {
blée les honneurs qu’il co'nvenoit de M. le président annonce la députa
lui rendre. - tion , pour le même objet ,‘de mes-‘
M. le président donne l’ordre de sieurs du directoire du département.
les introduire; elles le sont. Un de M. de la Rochefoucau‘t la préside
MM. composant cette députation , a elle est introduite ; il prononce un.
'dit à peu près ces mots : Vivement discours plein d'intérêt ; après quoi
pénétrés de la perte que fait la France M. Pastoret lit l’arrêté du direc
et voulant rendre un honneur public toire , enrichi du requisitoire du pro
aux mânes du grand homme , que cha cureur—général-syndic , et tendant à
çt'm de nous porte dans son coeurt ce que : ‘
l 65 .5
10. Il y eut une église particulière CHANGEMENT m; nomemx.
ment consacrée à recevoir les cendres
des grands hommes ; L‘édifice du Panthéon devant être
20' Que cette église fût celle de employé pour un nouveau théâtre,
Sainte-Géneviève ; . les membres du club des étrangers
. 58. Qu'à l'assemblée nationale Ï‘ût viennent de se transférer dans un local
réservé le droit de juger quels seront aussi favorablement situé , et beau—
les hommes dignes de cet honneur; coup plus commode, rue du Mail .
4°. Que M.'Mirabeau l'obtienne le n°. 19. C‘est-là qu’ilŒaut désormais
premier ; s'adresser, si l’on veut profiter d’un
5°. Que sur le fronton de l'église établissement ou l'étranger est sûr
fussent insérés ces mots : aux grands de trouver un compatriote : et l’ha
hommes , la patrie reconnoissante. bitant de province,une société choisie.
A la suite de quelques phrases ana La collection des papiers publics
logues à la situation de l’assemblée , français, allemands , anglois , italiens ,
M. le président. dit à ces messieurs,
espagnols , etc. les plus estimés: les
que la nécessité de délibérer sur le nouveautés littéraires les plus inté
champ , ne lui permettoit pas de leur
ressantes , les concerts d‘amateurs,
offrir les honneurs de la séance. Ces les bals de société, le billard,da
messieu‘rs sorte‘nt. trictrac, les échecs , et autres jeux
M. Fefmond demande ‘que la péti de commerce se trouveront dans ce
tion fut renvoyée au comité de cons—
club.
‘titntion.M. Robespierre convient que
le droit que l’on voudroit attribuer Il sera ouvert , dans une des salles
au corps législatif” de classer les hom du club , trois cours , l‘un de géogm«
mes dans les fastes de l‘histoire, mé - phiepolitique , un autre d’ant/wopas—
rite l’examen le plus réflechi , et que copie, ou étude des hommes , et un
cette partie des articles proposés par tr015ième de languefrançdùa.
le directoire de Paris , est de nature Les étrangers auront en outre à
à être renvoyé au comité, mais que à leurs ordres un Cicerone du guide ,
délibérer plus long-temps sur la se sachant plusieurs langues, qui leur
conde seulement, relative à M. Mira- / indiquera les objets de la capitale les
beau , seroit une tache que l’assem plus dignes d’être remarqué , les ac
blée imprimeroit à la nation. compagnera, loquu’ils le jugeront à
M. Barnave présente la rédaction lampes, et veillera à ce que , dans
.suivante , et l’assemblée l’adopte : leurs emplettes , ils ne soi/lent surpris
a Délibérant sur la pétition du dé ni Par la fraude , ni par la mauvaise
partement de Paris , déclare qu’Ho
noré Riquetti de Mirabeau a mérité
foi.
/

les honneurs qui sont dûs par la nation Conditions et prix de l‘abonnement.
aux grands hommes qui ont servi la
patrie , renvoie le surplus de la péti—
Le citoyen de Paris ou des dépar
tion au 00mité de constitution pour temens se fera présenter par un
membre du club , sinon, donnera son.
en rendre compte incessamment.
nom et son adresse au secrétaire , qui
La séance a été levée à 5 heures.
(64)
’quatre heures. THÊATRE ou PALAI&ROYAL. 4 avril !
Il suffira que messieurs les étran les Menechmer , en 4 actes , en prose;
gers soient proposés par un de leurs suivie du Seigneur supposé , et son
compatriotes connu , ou par un homme divertissement.
public, quand même les présentans En attendant l’Ecole des Prêtres.
ne seroient pas membres du club.
THÉATRE DE Mile. NIONTANSIER.
Le prix est de 9 liv. par mois
4'avril, la 12eme. représentation du
pour les hommes . et de la moitié de
cette somme pour les dames.‘ Roi Théodore à; Venz‘se , opéra en 3
Les billets d'entrée seront délivrés actes , musique de Paisiello : suivi de
par M. Mont, secrétaire de la so 7eme des Cagflets , comédie en 5
ciété , et signés par le directeur, actes.
chez lequel on souscrit, à toute heure AMBIGU COMIQUE. 4avril , l’Epreme '
et tous les jours. rue du Mail, 11". 19. raisonnable; [Insurrection des Om
SPECTACLES. bres ; le Marque de fer.
ACADÉMIE norrr.n DE MUSIQUE,
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
4 avril, Armide , tragédie en 5 actes. LYRIQUE , 4 avril , la 7591m9. représen
THÉATRE DE LÀ NATION. Aujour tation de À’z‘codème dans la [une , ou.
d'hui 4 mars , Relâche , à cause de la Révolution paczfz‘que, du cousin
l‘enterrement de M. Mirabeau. Jacques. '
Demain , la Li6erte’ conquise. DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
THEATRE ITALIEN , 4 avril, les deu52 4 avril, Zaïre; la Convalescence
Tuteurs ; et la 6eme. représentation du roi.
de Cmnille ou le Souterrain. ' lui fera réponse après deux fois vingt.

Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens (est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez GUS SAC, ImPrimeur-Libraire au
\
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
l

MERCURE UNIVERSEL
Du JPIardi 5 Avril 1791.

AN,G LETERRE.‘ |S. M. C. ne souffriroît pas qu‘une‘


flotte russe relachât dans aucun de
LDNDR‘ES , 27 mars. Le Cambridge, ses ports sur la Méditerannée..
de 80 canons , est destiné pour rece
F R A N C E.
voir des matelots à Piymouth ; le
Dictateur, de 64, pour le même ser DÉPARTEMENT DE L’ORNE;
vice dans les Dunes; le vieux Sand
wich , de 98 canons , est aussi]réservé L’AIGLE, 50 mars. On se plaint que
tous les jours il se perd à la pOste
pour la même fonction.
grand nombre d’assignats , et que
L’amirauté a aussi ordonné l‘équi
ceux même qui sont chargés ne par«.
pement des vaisseaux suivans. '
viennent point à leur destinations
Le Duke , de 98 Canons ,
Les amis de la constitution considé
Le Formidable, de 98 cm.
rant les suites dangereuses qu’il en
Le Saint-George . 98 eau.
peut résulter pour le commerce . et
Outre les brûlôts , le Thysiphone ,’
le Vulcain , le\Pluton et le Spitlire. que la confiance diminue de jour en
jour, propose, pour rémédier à ces‘
ALLEMAGNE. inconvénient , le mode suivant.
Vnzsne. Nous apprenons par des Tous les assignats seraient portés à
lettres de Bruxèlles . du 5x mars , que la poste dans un bureau destiné à cet:
les régimens cantonnés en Autriche, effet; le porteur. recevroit un billet;
en Moravie, en Bohème et en Hon numéroté , contenant désignation
grie. ont reçu ordre de se tenir prêts exacte des assignats confiés , lequel
à marcher. On assure que 50 mille billet il enverroit à son correspon
hommes vont se mettre en marche dant dans la lettre d‘avis ; à chaque
vers l’Autriche antérieure. courier le directeur des postes en
On dit aussi qu’à-la fin du mois verroit en un seul paquet tous les
d’avril on formera un camp aux en— assignats qui luiauroient été confiés ;
virons de Munich , pour’ exercer les chaque particu’ier se présenteroit au.
troupes aux nouvelles manœuvres: bureau avec sa lettre d'avis et son.
chacun des régimens d’infanterie qui billet de désignation; et il n’en coû
sont en Bavière, y enverra 100 hommes, teroit pas plus de peine que pour
et chaque régiment de cavalerie y en retirer les lettres chargées : ce moyen
enverra 5o. inspireroit de la confiance , et la re
mise du bulletin déchargeroît autheu»1
ESPAGNE.
tiquement le bureau.
Mannm‘. Il a été notifié à l'ambas
Duranrnmuur un LA MEUSE.
sadeur russe près la cour d’Espagne ,
que si l’impératrice persistoità refuser VERDUN. 25 mars. L’installation de
la médiation qui lui émit offerte , n0tre.évêque s’est faite avec la plus
|Tome N° 56.1
(66)
grande solemnité , il est’arrivé, es meilleur des rois , il falloir; encore au:
q>rté d'un détachement à cheval de jourd’hui que , réunis par les mêmes
la garde nationale de Bar , auquel sentimens , tous s'empressassent à
s’est réuni un détachement de celle rendre solemnellement à l’être su
de notre ville. Tous les différents prême des actions de graces , pour la
horps ont été le complimenter , la conservation d'un prince dont le pa
cérémonie s'est faite au bruit des triotisme , l’attachement à la constitu
cloches et de l’artillerie; le soir, tion, ont fait rentrer le peuple fran
grande illumination. çois dans tous ses droits , et qui, par
DÉPARTEMENT DE LA MEURTHE. son union avec l’assemblée nationale ,
a contribué de tout son pouvoir au
Naucr. 18 mars. La fermentation maintien de l'ordre et de la tranquillité
'occasionnée par le décret sur la sup
dans le royaume , etc.
pression des jurandes, n’a pas eu de La matière mise en délibération , etc.
suite ; la municipalité toujours active ,
DEPARTEMENT DU BAS-RHIN.
a mandé les syndics des diverses
communautés , et ils se sont retirés , C 0 L MA n , vingt - neuf mars.
convaincus des raisons qui leur ont Ce matin l’élection de M. Martin au
été apportées en faveur de cette loi. siège épiscopal du département
Depuis ce moment, toutes ces as-. a été proclamée à la cathédrale et
semblées illégales à dessein de pré— solemnisée par un te Deum, au son
senter des réclamations ont cessé. ’ de toutes les cloches ; le cortège
émit on ne peut plus imposant , la
DÉPARTEMENT DE LA MOSELLE.
marche étoit ouverte et fermée par
Men. Le 25 du mois dernier, on
des détachemens de chasseurs à che
a chanté un Te Deum dans l’église
val‘,; l'évêque patriote, précedé de la
épiscopale ; tous les corps , tant civils
musique du régiment, émit accom
que militaire , y ont assisté en grande
pagné des commissaires du roi et du.
pompe_. Le soir , illumination , d'après
général VVittingoff, les corps admi
une proelamalion de la muninicipali
nistratifs , le corps électoral , les juges
té , dont voici le préambule.
du district, M. de Noailles avec son
Un des membres a dit : que le corps
'corps d’officiers , les professeurs du
municipal ayant plus d’une fois expri
collège et nombre de religieux assis«
mé ses alarmes sur la maladie du roi ,
tèrent à la procession , et les ci
il voyoit, avec joie, que son prompt
toyens des deux religions étaient con—
rétablissement , en faisant cesser toutes
fondus à cette auguste cérémonie.
’ inquiétudes par rapport a de nouveaux
Nous croyons devoir donner en
troubles , rendoit en même - temps ,
entier la lettre suivante des commis
\anx vœux de la nation françoise , le
saires du roi aux amis de la constitù;
premier appui de sa liberté et de son
tion à Paris : elle nous a paru trop
bonheur. intéressante pour n’en faire qu'une
Que si , depuis cette heureuse nou
velle , les cœurs des vrais citoyens
analyse. ' '
étaient devenus autant de temples où FRÈRES ET AMIS{
la divinité n’avoit cessé de recevoir Vous apprendrez avec plaisir que
l‘hommage de leur amour pour le,M. Martin ,_ préfet du collège de
(67)
Colmar, vient d‘être élu à l’é'vêché dent dans le.lmut Rhin, membre d’5"
du département dù haut Rhin ; c'est la société des amis de la constitution
encore un lévire modeste , qui a blan— à Strasbourg.
Clll dans la =pratique des vertus et LE GÉNÉRAL KELLERMAN , comman—
de l'institution publique, ignoré des dant dans le bas Rhm, de la seciété
\ grands et connu du peuple . cette se de Paris et de toutes celles des dépar:
conde élection avoit particulièrement temens du Rhin. .
fixé l'attention des patriotes et exigé BRICHE , son aide-de-camp, des ses
tous nos soins , à cause du refus qu’a ciétés de Strasbourg , connu par d'ex—p
voient fait les électeurs protestans , cellens écrits sur la révolution.
lors de la première élection delvoter
Les rnoxs commsssmrs , Francs Ja
avec les catholiques ; un seul des pre cobins de toutes les sociétés des amis
miers , M. Johumot résista avec fer— de la constitution dans les départe-.
meté aux insinuations , aux menaces , mens du, Rhin. _ _
et déclara dans l’assemblée , qu'il per ET LE BRAVE STOCMEYER, memî
sistait à donner sa voix pour main bre très-respectable du pouvoir exé-.
tenir l’inviolabilité du« principe : son cutif. ‘
courage a été pleinement récompensé, Nous avons tous travaillé ici avec
puisqu‘il a en la satisfaction de voir le même zèle à instruire nos con-s
cette fois les électeurs protestans pren« citoyens; les électeurs du départe-‘
dre part à l’élection , sans qu'il y ait ment qui se sont réunis à nous dans
eu d‘une , ni d'autre part aucune ré la société desamis de la constitution ,
clamation ; nous devons ce succès à ont demandé à y être reçus , et ont
l’exemple de M. Johumot , bien plus prêté le serment. Le premier régi—1
qu’aux exhortations parlesquelles nous ment de chasseurs partageles senti«j
avons tâché de le seconder. mens du colonel, et les fait éclater
Une autre circonstance qui vous avec la même ardeur; les officiers se
sera agréable , Frères et amis . a mar— distinguent par leur'empressement à
qué l'époque de cette élection , c’est donner des témoignages de respect
l'arrivée de M. Louis de“ Noaille , et et d'attachement à la constitution.
la réunion des principaux agens du Leur manière de servir est du meil*
pouvoir , tous membres de la société leur exemple , et il ne pouvoit être
des amis de la constitution , sur ce plus utilement placé.
théâtre, où triomphoient il y a deux Après des gages aussi solides‘ de
mois , les intrigues contré-révolution l'affermissement de l’ordre constitu
naires. Nous transcrivons ici cette liste tionnel, devons-nous vous fatiguer
pour que chacun de nous ait une du récit desintrigues du cardinal, des
égale place dans votre souvenir , et impertinences des curés fanatiques ,
nous faisons des voeux pour que vous de la co—alitibn des capucins , des
en receviez une pareille de chaque terreurs des foudres ultramontaines ,«r
département. des émeutes des femmes , et pou<
Lotus NOAILLE , colonel du premier vans-nous donner. quelque substance
régiment des chasseurs, ex-président à ces ombres aristocratiques, et ne
de l’assemblée nationale. vous suffit-il pas de savoir que l’ad-‘
L: GÉNÉRAL Wtrrtumrr3 commune ministration et la. force publique sont
E 2
(68)“
'rétablies dans la ligne constitution— l mur, à l‘hérétz'que. Le sacristain court
nelle. à la municipalité : un détachement de
Notre mission est donc achevée , carabiniers , dont on ne peut'trop
car le pouvoir monstrueux de la dic louer le zèle patriotique, arrive et dis
tature est nuisible , quand il cesse sipe l'émeute. La société des amis de
d’être nécessaire, la constitution , qui tenoit alors sa
séance , sur le rapport qui_lui est fait
Nous sommes avec la plus frater
nelle affection , vos frères et amis de tous ces attentats , a envoyé à M.
les comssissaires du roi aux dépar l'évêque une députation. Tous les
jmembres, _ainsi que les assistans ,
:lemens du haut et bas Rhin.
| hommes et femmes , fse sont levés .
Signés , HÉRAULT , DUMAS , et par une espèce d'inspiration , ont
Forssar. tous juré de défendre , de tout leur
sang, leur vertueux pasteur. Que dire
DÉPARTEMENT nu Hava-Rem.
d'un prêtre qui, au nom de sa reli
STRASBOURG , 29 mars. La rage sa gion , ose secouerjusqu’aux pieds des
'cerdotale est ici portée à son comble ; autels les torches du fanatisme !
elle a eu samedi une explosion , qui
eût été terrible , sans la force armée. Le sieur Jæglé a été décrété le len
demain de prise-de-corps.
M. l'évêque qui ne fait pas , comme
son prédécesseur, remplir ses fonc Signé BONNARD le jeune , secrétaire
.'tions par un sous ordreà gage . se pré de la société des amis de la constitw
paroit dans la sacristie, pour la céré tion. ' ' .
monie accoutumée du salve regina.
DÉPARTEMENT DE Frnrsrnnn.
(Le sieur Jæglé, ci-devant curé , s'a
.vance et ose contester à son évêque , BREST 28 mars. Le courier de Paris
seul légitime ,’ ses fonctions curiales. à Brest à été attaqué, volé et blessé en
M. l'évêque , avec le calme et la sé tre Landivisiau_ et Landerneau , sur le
rénité de la vertu , lui remontre que territoire d'anciens privilégiés. On a
son élection à l’évêché du départe seulement pu remarquer que les bri
ment ,, sa proclamation et son installa gands à cheval étoient supérieure
tion officielles , en qualité d’évêque et ment montés , ils ont étéI maladroits
curé , sont pour lui Jæglé , un ordre dans le choix des paquets ; car ceux
de cesser toutes fonctions. Ce prêtre qu’ils ont présumés des assignats ,
fanatique et réfractaire , doublement n’étoient que les papiers de la révo-.
déchu , faute de prestation de ser lution.
ment , ose dire à son évêque qu’il ne Les dames de Brest jalouses d'imi
le reconnoît pas ; il va même jusqu'à ter leurs maris en Iatriotisme , se
. \_«-L-: r-
lui proposer de rétracter son serment sont présentées hier à la société des
et d’abdiquer l’épiscopat. Pendant cette
amis de la constitutionpour y prê
altercation , le peuple de la paroisse ter leur serment civique. Elles ont
ameuté (sans doute) par le sieur Jæglé, été accueillies avec l’enthousiasme
se porte vers la sacristie , un grand qu'inspire nécessairement une pareil—
nombre de fèm mes font , en allemand , le démarche , et leur serment a été
entendre les cris de 2 au loup rqm‘r reçu au milieu des applaudissemenc.
‘ (59)
\
Déranrruaxt- ne LA V15uus. nombre de déâerteurs sollicitent vi—f
Porrrtns 29 mars. Les amis de la semant les amis de la constitution;
constitution n'ont pas appris sans une et les prient de s’intéresser à leur
vive indignation la défense Faite aux sort auprès des étals-majors des di«;
soldats de l’armée d'assiser à leurs séan vers régiment; la société de Marseille
ces par-tout où il s’est formé des engage les bons citoyens à se réu—;
sociétés. n La dernière espérance de nir pour s'occuper des moyens d’ob«i
nos ennemis s’écrient—ils , est de tenir une amnistie générale; vingt«.‘
diviser les citoyens et les soldats ; mille braves soldats rentreroient 2lÏ
où ces derniers apprendront—ils mieux l’instant dans leur devoir, et se sa!
leurs devoirs que dans nos assemblées. crifieroient volontiers pour la patrie,
Qui pourra leur enseigner avec plus en reconnoissance d’un pareil bien:
d’énergie qu’en chérissant, qu’en dé fait. .
fendant la patrie ils doivent respecter Drrsnrrmrur DE SAÔNE ET Loran.1
les loix , obéir à Ceux qui les com
mandent au nom de ces mêmes loix, AUTUN . 29 mars. Les bons citoyens
et regarder la subordination comme témoignent aux'amis de la constitution
un devoir essentiel; en connoissant de Paris, la joie qu’ils ont ressentie.
l’autorité légitime , ils apprendront en apprenant que M. le curé d‘Issi-î
qu’ils ne peuvent en soutenir aucune l’Evêque n’était plus enseveli sous les
autre , et sachant qu’ils reçoivent au voûtes pestilentielles du châtelet :
nom de la loi les ordres d'un roi vous l'avez, disent-ils arraché au sys-‘
constitutionnel, ils combattront les têtue d’oppression de ses infâmes dé
despotes avec courage, et feront trem— lateurs. Graces à votre sollicitude. la
bler les tyrans. captivité d’un prêtre vraiment citoyen,
d’un exellent patriote , ne déshonoa.
DÉPARTEMENT DE LA Donuocw_n.
rera plus le règne de la liberté et
Pénrcunux. 29 mars. Le départe l‘empire des loix. Puissent ces mêmes
ment vient de destituer d’une ma leix prononcer la punition de ses lâches
nière arbitraire M. Beleymet , il étoit aecusateurs.
constitutionnellement secrétaire d’un
juge de paix , mais son zèle pour la DÉPARTEMENT DE PARIS.
liberté lui a suscité des ennemis qui
PARIS , 4 avril. A l'heure fixée pour
ont tout employé pour le dépouil
le convoi de M. de Mirabeau, tout
ler d’une place qu’il ne devoit qu’à les différens corps se rendirent en
son patriotisme.
ordre rue de la chaussée‘ d‘Antin ,
DEPARTEMENT' DE LA Cuanrure actuellement rue de Mirabeau ainé.;
Communs. Les amis de la cons Rien de ce qui peut sentir l’orgueil,læ
titution expriment le même voeu que vanité n‘entroit dans cette triste cé—
leurs frères de Versailles , ils deman rémonie. Des milliers d’hommes libres
dent que le roi n’ait desormais d’au formait le cortège du GRAND HOMME.
tres gardes que la garde nationale. Un détachement de soldats citoyens
ouvroient la marche; ensuite une
DÉPARTEMENT DES Boucans—nu-Rnôun. n0mbreuse députation des invalides ,
MmsaiLLES 29 mars. Un grand deux détachemens de gardes natio: '
(7°)
unies, précédés de tambours drapés , à 9 heures et demie ; il a suivi la rue
une nombreuse musique , les membres de la Monnoie , le Pont—Neuf , rue
du département, le clergé sur deux Dauphine, rue Françoise, rue des
lignes, et au milieu tous les chefs de Fossés M. le Prince , Place St-Michel ,
la garde nationale, toute l'assemblée rue d'Enfer, rue St—Dominiqde , rue
nationale, la municipalité, les minis StJacques et celle SL—Etienne-desr
tres. toute la société des amis de la Grès ; l’église deSt-Etienne-du-mont
constitution, à laquelle s'étoient réu étoit ornée d'un très-beau càlafalque :
nis , les membres de diverses sociétés le cœur ,ainsi que l'église, étoxent dra
patriotiques de la capitale. La marche pés en noir'; l’assemblée nationale et
étoit fermée par de nombreux déta les membres du département et de la
chemens de volontaires ; tous ceux de municipalité se sont assis; le président
l'armée qui n’étoiént pas de service étoit adossé au‘maitre—hôtel : après une
s’y étoient rendus sans armes , et demie heure d’intervalle , on est venu
fc‘mnoient plusieurs pelotons. Le cor— l'avenir que la tombe du grand homme
tège , au milieu de deux haiés' de étoit préparée , et pendant que les
garde nationale, parti à six heures , membres de l’assemblée défiloient , en
prit le Boulvard jusqu'à la rue Mont-À couvrant sa tombe d'aspersions et de
martre , tueries Fossés Montma_rtre , regrets ', de nombreuses décharges de
Celle Coquihère . et entra à St. Eus mousquetterie s’effectuoient sur la
tache à 8 heures. Après les cérémo place. Jamais monarque puissant n’eût
nies d’u'sage , M. Ceruti , membre du un aussi magnifique cortège. Quel
département , prononça près du cer caractère imposant de grandeur que
Ceuil, que l‘on avoit déposé dans le celui d'une nation qui témoigne sa.
coeur, un discours qui fut fort ap douleur et sa reconnoissance !
plaudi par-le petit nombre qui put l'en
tendre , mais on regrette beaucoup La nuit aioutoit encore à la dou
qu'il ne l'ait pas prononcé au milieu leur qu’imprimoit dans tous les cœurs
de: la nef, de manière à pouvoir être. cette cérémonie. Qu’il étoit beau,
entendu de tout le monde, il se lit imposant, ce silence profond qui ré
au dehors de l'église une nombreuse gnoit , lorsque , passant sur ces arcs
décharge d'artillerie , les soldats ci« qui couvrent; la seine , une musique
toyens qui étoient dans l'intérieur‘les lugubre et des sons plaintifs et dou—
imitèrent, mais on les fit prompte loureux se faisoient seuls entendre au
ment cesser. Une pierre se détache milieu de plus de deux cents mille
de la voute , blessa légèrement un êtres consternés , et gémissans! là ,
volontaire , le \cottège sortit ensuite le ciel, les eaux , et la nation toute
de l'église dans le même ordre qu’il entière , sembloient répéter en écho
étoit entré, pour se rendre à Ste. Ge leurs plaintes et redemanderà la mort
nevieve , toutes les rues . les fenê— le plus cher défenseur de la liberté
tres de toutes les maisons , les toits des François. C'est là qu'involontaire
même étoient garni de monde, et la ment on se rappelloit à la mémoire ce
tristesse étoit peinte sur tous les vi— vers heureux; le tombeau d'un grand
gages. homme est son premier autel! et
Le cortège est sorti de St-Eustache déjà cette pompe funèbre ! les restes
(71)ï
révérés de Mirabeau , en passant de Et l’an deuxième de la Libert€
vant l’effigie du plus orgueilleux des Françoise , '
despotes , de Louis XIV , avoient du
Agé de 41 ans passés;
faire frémir son ombre : mais Mi
rabeau naquit pour être l‘ennemi des Par MI Gnounmr DE Gnovhkwnn‘;
rois , on croiroit qu’il émit écrit que homme de loi , notable-adjoint
sa mort e leur .dût être un ou de la Section de l'Hôtel-de-Ville4
trage ,.et qu'elle seroit encore utile à Abonné.
la liberté.
Sur la mort de Miraäeauf
EPITA'PHE
Cher aux bons citoyens et des tyran:
propoœ’e pour M M 1 R A B E A U.
l'effroi ,
Le grand] Mmannau meurt. .Çî.‘;fi
A LA rosrfinrri.
il vécut peu d‘années;
FnA N 0 E , dont il régla les haute!
Ci —,Gft destinées , .
Honoré Riqlætti , ci-devant comte Tu le perds ! . . . . mais son nom doiÈ
de Mrnanmw; ‘.' vivre autant que toi.
Député du Tiers—Emt aux Emm Par 'M. D125 Toununuæs, Officier:
' Généraux, des Grenadiers volontaire“
Membre de L’ASSEMBLÉE NATIONALE;
Administrateur ' Sur le même sujet.
.Du Département de Paris ; Citoyen , plii1050phe , il sut mettre ä.
Destructeur des trois Ordres de l'Etat ,
Profond législateur , leur place
A
Créateur de l'Ordre du PEUPLE , Thémis , Mars et Plutus , et le trône
De la Monarchie et de la L 1 3 E n '1‘ 12 et l’autel :

Françoise ; Celui dont le génie eut cette noble .


Vainqueur du D es POT 1 5 M5 Royal
heureuse È
audace,
et Ministériel ,
En dépit de la Parque, est, sans
Destructeur des abus Féodanx ,
doute, immortel.
Religieux , et Judiciaire ;
0rateur, Politique et Philosophe; Par le même“.
Célèbre dans plus d’un genre;
L’ÉcLIPse du 2 au 5avril 1791;
Profimd dans tous :
Déflmseur, ami du peuple, et mort Viens, ami, viens jouir d’un coup
pour lui, d’oeil sans pareil:
Par suite de ses travaux infatiguables, Qu’est-ce donc? Tu vas voir s’éclipser"
Le 2 Avril 1791 , le'soleil.
Le 23eme. mois de son existence Hier , je le vis , hélasÏque dis-tu?
',, .I
quel vertibc E
politique a
(7:)
Lamberg fixe à: ce iour un Y spectacle sadeurs. -—- M. Moumœin a répondu’
si beau
qu'il regardoit les membres du club
monarchique comme de bons citoyens.
L’astronome se trompe. . . . Ah ! j’ai
—Quoi , monsieur . lui ai-je dit, vous
trop vu , te dis—je.....
n’avei pas balancé de choisir M. de
,Ce fut hier, qu'à nos yeux s'éclipsa Gouvernet pour représenter la nation
MIRA B n A U. en Hollandé? -— Le ministre a ré
Par le même. pondu tranquillement, je le regarde
comme très-bon citoyen. —— Mais à
AMIS DE LA cousrrrurron. dixmeuf ans la loi ne permet pas à
un citoyen de gérer ses propres af—
Séance du I Avril.
faires , et M. Gouvemet conduira celles
Après la lecture des annonces et du de la nation. —-Iln’importe, mon
procès-verbal , M. Menou alloit parler sieur. — Croyez-vous ,' continue M.
lorsqu'il s‘est élevé'un violent mur Menou , que si dans l’assemblée na
mure sur une personne qui s'étoit tionale vous consultiez les membres ,
introduite dans l'assemblée, et que je ne dis pas du côté droit, ils font
l'on a dit être membre du club mo tout ce que vous voulez, mais ceux
narchique: cette personne s'est re du côté gauche; croyez-vous qu'il y
tirée; on l'a nommée M. Hardy. en eût un seul qui eût. l‘impudeur d'ap
M. le président. J‘aurois desirè que prouver cette nomination. -— Mon
la personne inculpée n’eût pas été sieur , c’est une affaire décidée , m'a.
obligée de se retirer à travers les cla répondu le ministre. -— Mais croyez
meurs . sans avoir été entendue. I vous, ai-je dit encore, que si le roi
M. Marron. J’ai eu l‘honneur de savoit que M. Gouvernet est membre
Vous dire , messieurs , que le comité du club monarchique , il l'eût nommé
diplomatique ne pouvoit être respon pour agent de la nation à la Haye?
\ sable des faits des ministres , parce —— Monsieur , je ne reviendrai pas
qu'il ne lui en est pas même donné sur cela , dit négligemment le minis- 4
connoissance. Sur les bruits publics tre , cela a été terminé au conseil. —
de nominations d'ambassadeurs insé— Je serais tenté de croire . ai-je répli
rées dans quelques papiers publics , le qué , que vous êtes un ministre con
Comité s'est rendu chez M. Mont tre-révolutionaire ( l‘on applaudi).
morin ; nous lui avons demandé d’a Ne croyez pas, ai-je continué que ce
bord si ces bruits de nominations soit par envie ? Les membres patriotes
étoient vrais. Le ministre nous les a sont venus avec l’intention de faire
confirmés. Nous lui avons dit qu'il une révolution , ils ne veulent pas
étoit incroyable que dans un moment de places , ils sont arrivés pour faire
où le comité des recherches venoit de une constitution et ils l'achèvçront;
faire arrêter trois membres du club depuis leur arrivée ceux qui sont ri«
monarchique, dans un moment où la ches ont vu diminuer leur fortune,
nation marquait son horreur et son ils ne sont pas disposés à s'en plain
profond mépris pour les membres de dre ; ceux qui sont pauvres veulent
ce club , qu'il étoit incroyable qu'il s'en retourner pauvres : mais il nous
eût osé ç}10isir parmi ‘eux des ambas paroît, et telle est l’opinion du co;
(735
mité diplomatique , qu’il ne croit pas rigoureuse responsabilité , de dédia?
que dans les cours étrangères , il rer s'il a , ou n’a pas reçu le manifeste
fallut envoyer des écoliers , des hom des princes , afin que la nation , pre-À
mes incapables et propres à la trahir, nant des mesures convenables, con-ä
pour représenter la nation Française. fonde enfin ces factieux , et les mette
Il pensoit au contraire que c’ét6it le dans l'impossibilité d’établir parmi
moment de ne nommer que des hom nous la discorde et les fureur de la
mes prononcés pour la révolution; guerre civile.
M. de Montmorin m’a dit que son M. **“‘. M. de Gouvernet a dit:
sentiment n'étoit pas tel, et qu’il en ma présence . il n’y a pas huit
n'enverroit que des hommes qui au jours que les membres patriotes de
roient une opinion différente , (on l'assemblée nationale étoient des scélé
crie de toutes part: qu'il faut le rats , et .que tous Ceux qui portent
destituer , le chasser , le traiter l’uniforme de la garde nationale sont
comme Guignard, que c'est encore des polissons : je vous demande si cet
un traître ). Le comité voyant qu’il homme est dans le sens de la révo
n’avoir; rien à attendre du ministre , tion, et si c’est-là l’amb3s3adeur qu'il
sur le changement de M. de Gou faut nommer? '
vernet , nous nous sommes retirés , M. la Clos. Je sais . à n'en pou-‘
aj0ute M. Menou , et plusieurs mem voir douter , que M. Montmorin passe
bres , sur-tout M. Fréteau , pour as deux et trois heures en conférences
surer que le comité diplomatique secrettes‘ avec M. Duquesnoy qui,
n’étoit point responsable des nomi comme tout le monde le sait , est un
nations faises par le ministre ,‘m’ont mauvais patriote.
chargé de vous fairewette dénoncia Lorsque connoissant le compte que
tion. ' vient de vous rendre M. de Menou ,
M. Collet. Un citoyen , que des j'ai demandé la parole , ce n’étoit pas
circonstances particulières empêchent pour paroître étonné qu’un ministre ,
de prendre part à vos travaux , et qui que M. de Montmorin eût préféré un
cependant ne veut p'oint être nommé ‘,' 'membre du club monarchique à un
croit , pour l'intérêt de sa patrie , de— bon citoyen quelconque , afin d’en
voir vous confier, sous le secret, qu‘il faire un ambassadeur en Hollande;
a des certitudes que M. de Montmo cela me paroit un événement tout
rin a reçu le manifeste des princes, naturel, qu’il ait pris un membre de
qu’il le cache afin d'en dérober la cette société-ci , un bon citoyen pour
cohuoi:sance à la nation , espérant une. place peu impôrtante , par ses
peutétre que , surprise par les atta fonctions, afin de vous railler en quel
ques de l'empereur , elle sera sans que sorte , cela me paroît très simple;
défense: qu’il est notoire que le sieur mais qu’il envoie un homme incapa
Montrnorin a gardé la déclaration de ble de gérer la chose publique, un.
la cour de Madrid sous le secret, il ennemi déclaré du peuple , c‘est un
y a un an , pendant plus d'un mois. véritable délit national : il faut, dit-on,
Qu’ean il y va du salut de la cons qu’il en soit puni, qu’il soit destitué:
titution, de la liberté, d’obliger le à la bonne heure ; mais cela ne remédie
sieur Montmorin, à peine de la plus point _à ce qui peut arriver dans la
(74)
suite : ce n'est pas-là une mesure lé j cité ou son incivisme. On a repro-'
gale; le roi a nommé ces ministres ché à ces messieurs , nouvellement
ci, comme le veut M. Duport ., et ce choisis , d'être des amis de la cons
n’est pas une simple législature qui titutio‘n monarchique ; mais , s'ils
est présente, c'estle corps constituant; étoient pris dans cette assemblée ,
cependant voyez ce qu'ils osent faire ! j'aurqis encore quelque reproche à
Il suit de-là que la permanence de faire au ministre : n'auriez-vous pu
l’assemblée nationale n'est pas suffi— trouver, lui aurois-je dit , quelque
sante pour contenir les ministres; il ancien‘ secrétaire d'ambassade qui
suit de-là qu’ils pourroient , si ce n'est possedoit bien la diplomatie, l’esprit]
détruire lentementla constitution , du des traités , quelque consul ou chargé
moins y porter atteinte : vous ne ded'affaires , propre à la chose, dans le
vez pas le permettre , et J! est un sens de la révolution , et à qui vous
'moyen d'y remédier ; il est une me— eussiez donné le nom d'ambassadeur?
sure qui peut vous sauver des plus Pourquoi, lorsqu'on vient d'abolir la
grands inconvéniens ; c‘est l‘élection noblesse, avez-vous nommé des ci—
des ministres par le peuple : ce n'est devant nobles? N'en auriezvous donc
pas que , dans ce moment, il ne soit pu trouver d’autres ? Je conclus donc
possible que des personnes aient pris à ce que les ministres soient indis
le masque populaire , et ce, pour ar pensablement élus par le peuple.
river à laideuxième année aux élec VM. ’”‘*. Toute la France a les
tions : cela , sans doute, porteroit yeux ouverts sur nous 2 110115 n'avons
atteinte aux mesures que je propose ; qu'à présenter à nos frères deïtous
mais quand les électeurs auront nommé les départemens le tableau de la 00n
pour ministre un homme qui, durant (luite et des nominations de Mont
vingt ans , aura mérité l'estime gé 'morin; le roi est trompé , il faut
nérale : quand vous n'aurez ‘30. mi l'éclairer , il faut qu'il sache l’impru
nistère que‘ des hommes qui jouiront dence , l'impatriotisme , la sceléra
toujours de la confiance publique , tesse de son ministre ; oui. messieurs ,
alors il y aura quelque difficulté de il faut le lui dire; il faut qu’il sache
les corrompre , et vous ne craindrez que l'on cherche à l'envelopp6r de
pas qu’un ministre ne soit retenu par ces gens qui ont été chez lui avec
aucune considération , par aucune pu des pistolets , des poignards , qui s'y
deur; car nous devons quelque grace sont introduits par une porte secrète
à M. de Montmorin : il vient de. nous et dérobée , et à quel dessein !. . . .‘
prouver que , malgré la responæbilité , Il faut qu'il apprenne que ces pré
malgré les égards que l’on a eus pour tendus ambassadeurs sont incapables ,
lui , malgré la présence du pouvoir ineptes et corrompus , qu'ils sont les
constituant , par de simples mesures , plus grands ennemis de la constitu
il élude toute responsabilité , et va tion; et il faut lui demander, non
peupler les cours de l’Europe de petits à titre de droit , mais de prière , leur
cortspiratems : je crois ,donc que per destitution , et certainement il ne ré
sonne n'a droit de demander la révo sistera pas au yœu de la France.
cation de la nomination de M. Gou entière, et il les renverra.
Ve‘rnet , quelque soit son incapa-__ 14- ÏÎ". Il faut le destituer ce;
(75)
ministre ami-patriote; il faut qu’il craindre. J'observe que dans cette‘
tremble. Pourquoi nos mains seroient tribune on débite souvent de l'élo«
elles arinées sil'on nous forge‘des fers? quence et qu‘elle doit en être écar—L
Est-ce pour qu'un.ministre insolent tée, un homme libre ne doit que,
vienne nous braver en remettant les persuader. (On applaudit). _
négoialions et les affaires du peuple
M”‘. lit un projet pour rendre les
ministres aussi bons qu’ils sont matu—_
dans les mains de ses plus perfides
ennemis?Pense-t-on se jouer de nous vais. Il faut que l'assemblée natio=
nale crée une commission inspeclanto
comme on le faisait autrefois ? Il faut
qu'un ministre obéisse à la voix pu« qui surveille et recherche la conduite
blique , il faut qu'il soit intègre et des ministres, qui inspecte tous les
ordres ministériels . qui les contrôle,
yertueux , il faut qu'il soit sourd à
_toute sollicitation contraire au ‘vœu' et sans ‘cela ils ne pourront valoir ,j
général. Pense—t-il , ce Montmorin , ils ne pourront s’exécuter. C’est le
_que_ le peuple lui a confié la puissance seul moyen de contenir les _minis—
pour le trahir? Non, messieurs , non , tres , de les ramener à leur devoim
il ne faut pas souffrir que l’on trahisse Il y avoit dans la ci—devant province
le peuple; nous sommes les amis de la de Bretagne une commission inter—Ç
constitution , les‘gardiens de sa liberté , médiaire ,. remplie de privilégiés et
d‘aristocrates , on en étoit extrêmeg
nous_serions coupables de le permettre;
ment mécontens, on créa une com—
il faut être libre; il faut que l’assem
mission inspectante , elle arrêta les
blée nationale prononce désormais ,
désordres, contînt les plus entre-.
et..un les délits envers le peuple
prenans , et on fut généralement très;
so:ent portés dans les tribunaux et
jugés sévèrement. Si un ministre satisfait. '
veut attenter à nos droits devons M. Vernier a fait lecture du pro;
nçus le permettre ;. n’aurons-nous jet de loi, en douze articles , sur l'é
,versé notre sang, sacrifié nos fortu migration (1). Quand le corps légis:
nes , pour conquérir la liberté, qu’a— latif jugera que la France est en dan<
fin qu’un mir;isttela main pleine de ger. il fera une proclamation qui obli-‘
forfaits en vienne couvrir la Francg?
gera tout citoyen absent de rentrer
_Il semble autoriser , faciliter les en dans le royaume , et à compter de
nemis de la France à déchirer son
ce mOment, nul ne pourra sortir
;sein! il faut qu’il soit puni, nous ne sans une permission de sa municipan
devons plus connoître l’indulgence; lité , donnée sur des motifs valables;
un homme libre ne doit pas crain
Celui qui n’obéira pas sera déchu
dre de porter sa tête sur l’échaffaud. du droit de citoyen Français pour
( On applaudit). Que dis—je? c’est à six ans, réputé désobéissant à la loi.
nous à faire trembler les tyrans. Ils et paiera une amende du double d’im:
ne s'entourent que. d’esclaves ; jusques
à leurs négociateurs , sont des escla (1) Ce projet étant imprimé , et le
ves; il n’y a que des esclaves qui rapport qui l'accompagne étant trop
obtiennent ces sorth de places, il étendu pour l’espace que nous avons
faut qu’elles soient bannies de cette a remplir, nous n’en ferons con:
société _, alors nous n’avons rien à noître qu’un abrégé.
(76)
Positions, à moins qu‘il ne légitime celle d‘hier , arrivé à l’article du‘
de son absence: il devra aussi des décret , qui pour des prônes incen
indemnités à ceux qui garderont pu diaires , ordonnait le rappel du sieur
bliquement ses propriétés, et tout
abbé Couturier , celui-ci se leve et
citoyen absent paiera cette indem
réclame fortement contre l'expres—
nité. Tout homme qui porterait les
sion. Mais l‘assemblée ne s’y arrête
armes contre sa patrie sera déclaré
point.
criminel et poursuivi dans sa per Le nouvel évêque d'Autun deman-s
sonne et dans ses biens. D’après les
de et obtient un congé pour aller
droits de l'homme, dit M. Vernier, organiser son diocèse.
que l'exercice des droits naturels, Un membre fait lecture d'une let‘
n'a de bonres que celles qui assu tre par. laquelle on apprend que le
rent aux autres membres de la so
courriera été attaqué à LandivisiËu
ciété les mêmes-droits, et la liberté
en Bretagne , par trois jeunes gens:
ne consistant à faire que ce qui ne L’assemblée se hâte de passer à l'or-.
peut nuire à autrui : il suit que la dre du jour.
liberté a des bornes , il n’y a que M. Prugnon fait autoriser le dis<l
l’état de nature qui n’en ait point, trict de Dieppe à traiter de la mai!
et ce sont ces bornes que'l’on ré—
son des minimes pour le logement
clame aujourd'hui. Lorsqu’on fit la
du corps administratif, le tribunal
hi martiale, on ne tenta pas de l’é’
de commerce.
carter , on reconnut des bornes à la
Tous les rapports pour des empla
liberté, les dissidens ne s'en plai
cemens individuels 4<faisoient perdre
gnirent point alors, ils envoient des
tous les jours Un temps très-long et
vues différentes que celles qu'ils ont
pas moins précieux la nation ; le
auj0urd’hui : d'ailleurs la loi marw
comité chargé de cette partie à de
tiale regardait plus essentiellement mandé d'être autorisé et placer les
le peuple et ne les touchait que foi tribunaux et les corps administratifs ,
blement. Les délits peuvent se divi sans en venir à l'assemblée: mais si
ser en trois classes; la première est ce n'est dans les cas difficiles et qui
celle qui défend de porter atteinte p9urroient fournir lieu a des récla
à la souveraineté , la seconde est du mations. L’assemblée l'a adopté , en
nombre de ceux qui troublent l’or exhortant son comité à lui proposer
dre public, la troisième classe com le plus p035ible de location , il l’a fait
prend tous les délits civils. de suite pour le district de Dôle en
M. Beauharnois a été nommé pré Bretagne , qui est autorisé à louer
sident, et M. Prieur secrétaire des un emplacement pour se loger. '
amis de la contitntion. Le tribunal établi à Orléans, pour
La séance a été levée à dix heu juger les délit des lèze-nation est'déia
res. formé. Il offre à l’assemblée respect
ASSEMBLEE NATIONALE. et soumission.
L'assemblée électorale de Sèdan,
Séance d’hier.
annonce qu’elle a consommé dans la
M. de St.-Martin ouvre la séance plus grande tranquilité le remplace:
par la lecture du procès-verbal de des fonctionnaires rébelles.
(77)
' M. de la Mark exécuteur testa sera déposé à côté des cendres dé
mentnire de M. Mirabeau , prévient Descartes , dans le caveau de l‘an
l’assemblée que le convoi sera prêt cienne église de Sainte-Geneviève.
à quatre heures et qu’il attendra ses M. Grillon vouloit que l'assemblée
ordres. décernât au patriote Désiles les hon
M. Biauzat demande que l'assem -neurs qu’elle rendoit à Mirabeau.
blée y aille eh corps , et qu’à cette Cette motion a paru prématurée; une
effet les membres se rendent dans action patrioriqm ne fait pas toujours
leur salle à trois heures; on l’arrête un grand homme ; et le corps législa-,
de même. tif doit être très-sévère dans les cou—,
M. le Chapelier propose à l'assem rennes qu’il aura à décerner.
blée , au nom du comité , le projet de M. Biauzat, à propos d’un congé
décret , qu’elle l'avoir chargé hier de qu'ayoit demandé un curé, a fait la
faire, sur la pétition du directoire du motion , qu‘aucun fonctionnaire ecclé‘
département de Paris , et relativement siastique ne pût quitter l’assemblée
aux honneurs que la nation déférerait qu'après les» fêtes de pâques. M. Fou
à la mémoire des hommes illustres. cault a crié à la tirannie , à la violation
L'assemblée l’adopte. des droits de l’homme. M. Dandré a
.ART. I. Le nouvel édifice de Sainte étenduà tous les membres de l’as-'
Géneviève sera! destiné à recevoir les semblée qui n’a uroient pas une excuse
cendres des grands hommes , à dater légitime la motion de M. Biauzat? et
de l’aire de la lrberté frànçoise. quand à l’excuse , il a demandé que
% II. Le corps législatif décidera seul. le‘ comité de vérification en fût le
à quels hommes cet heurtent sera dé juge.
cerné. M— de Virieux (lit que de'toutes
llI. Honoré Riquetti Mirabeau est. les dictatures , la plus cruelle étoit
jugé digne de recevoir cet honneur. celle que l’on cherchoit à attribuerà
1V. Il n’y aura que la) seconde lé-‘ ce c0mité-, qui d’ailleurs n’étant ja
gislature qui puisse déférer cet hon mais complet , abandônneroît à quel—
ncur à un des membres de la pre ques membres _ les intérêts les plus
mnere. délicats , ceux dont l'assemblée devoît
V. Les exceptions qui pourroient même être la plus jalouse et la plus
avoir lieu pour quelques grands hom soucieuse.
mes , ne pourront être faites que' par M. Chapelier appuyoit M. Dandré ;
le corps législatif. il a observé qu’il existoit déja un (lé—
VI. Le directoire du département cret qui interdisoit aux membres de
de Paris sera chargé de mettre promp l’assemblée de s‘absenter; que l’es- .
tement l’édifice de Sainte-Géneviève pèce de désuétude dans lequel il était
en état de remplir sa nouvelle desti tombé paralysoit l’assemblée et la dé
nation , et fera graver sur le fronton crioit dans les provinces; qu’il étoit
ces mots : Aux grands hommes , la aussi inconcevable que scandaleux
patrie reconnaissante. qu’ayant tous accepté l’honneur de la
7°. En attendant que la nouvelle députàtion, qu'ayant tous fait serment
de ne pas se séparer sans avoir donné
église de Sainte-Geneviàve soit prête,
le corps d’Honpré Biquetti Mirabegu a la France une nouvelle constitu
/
‘l

( 78)‘ .
fion . il y eût aussi peu de membres ! d'une manière et dans des termes qui
i lui fussent resté fidèles. . . . L’as— l lui ont attiré la censure de l'assemblée.
semblée a décrété la motion déman Son discours ne tendoit pas à moins
dée par M. Dandré . I { qu‘à provoquer la révolte de tous les
L’ordre du jour a ramené la loi anciens prélals , et de la moitié du
'des successions. M. de Saint-Martin royaume , çontre l‘autorité légitime de
,parle en faveur de la liberté; son " la loi. N'est-ce pas perdre son temps
discours a peut principié et renfer { que de conserver un homme pareil?
i Craignons que tant de mollesse , de
mer des vues trés-sages , il sera im
primé. M. Tronchet avoit fait un L la part de l'assemblée, ne nuise à la
travail sur cette matière ., que sa pré chose publique. Nous donnerons de
sidence , d’après un assez ridicule main les détails particuliers de cette
usage , ne lui permettoit pas de lire. affaire , ainsi que du décret.
Un membre l’a demandé; messieurs
{Varin , Chabroud et Goupilleau se La séance a été levée à deux heuresu
sont Opposés à ce qu‘il fût lu. M.
A MM. LES RÉDACTEURS DU MERCURE
Hébrard leur a observé , qu'il n'y
avoit que ceux qui craignoient la UN!VERSEL.
lumière , ou qui avoient l’amour-pro
pre de s'en croire assez, qui pussent MESSIEURS,
se refuser d’entendre lire la travail
Le comité de constitution , dans son
dont il s’agissoit, qui n'étoit pas celui
projet de décret sur la régence , pro
du président mais bien de M. Tron
pose art. VI et suivans, un mode
chet , juriseonsultecélèbre et le seul ,
d’élection du régent, dans le cas où
peut-être de cette assemblée qui con
un roi mineur n’auroit aucuns parens
nût à fond cette matière; qu’ausur
réunissant les qualités exprimées aux
plus il seroit par trop ridiCule et
articles décrétés. Ce mode consiste
tout aussi facheux que l’assemblée 'à convoquer tous les citoyens actifs
Sacrifiât à une vaine forme la néces
en assemblées primaires , pour nom
sité de s'instruire , pour le plus grand mer des électeurs , conformément aux
bonheur de la nation. vingt premiers articles de la section
M. Emeri et Regaaud ont appuyé
première du décret du 22 décembre
M. Hébrard,‘ le premier suntout, 1789 : les électeurs nommés par les
par la citation d'un exemple arrivé
assemblées primaire de chaque dépar
durant sa présidence, h/I. Tronchet tement, se réuniroient en une seule
quittera le fauteuil pour lire ou pen
assemblée , et nommeroient au scru
dant qu’on lira ses opinions.
tin individuel et à la majorité absolue
La séance a été terminée par le
des suffrages, dix ,citoyens éligibles
rapport qu'a fait'M. de Broglie , dé
à la législature; les dix citoyens nom
puté d‘A15aœ , des nouveaux désordres
més en chaque département , serbient
commis à Strasbourg, à l’occasion de
tenus de se rassembler pour élire le
l’installation d‘un curé , et par l’ins régent au scrutin individuel et à la
tigation du cardinal Lamothe; l'assem
majorité absolue des suffrages.
blée l’a déclaré traître à la patrie. M.
de Montlausitr a essayé de le défendre’ Cette assemblée électorale de dix
(79)
citoyens par département, réunissant Par-là vous évitez la réunion toi1
les qualités requises pour être élusà tale des dix électeurs nommés par
la législature , effraie les patriotes. chaque département, et vous n’avez
3&1. Barnave craint qu’àla fin du regne, pas à craindre de quatre asemblées
dans un moment où le ressort du gou ainsi isolées les mêmes entreprises que
vernement se relâche , une assemblée vous pourriez redouter d'une assem
électorale de huit cent trente mem blée unique de tous les,électeurs.
bres réunis pour exercer un droit im Je voudrois même que pour empê
portant, pour déléguer le pouvoir cher toute coalition entre ces quatre
suprême, ne soit l’objet de spécu assemblées; il leur fût défendu de
lations , de projets ambitieux, et ne communiquer entr’elles soit par dé
renferme le germe de la possibilité putati0n, soit par adresses, et géà
d’une guerre civile qui partageroit héralement de quelque manière que
les départemens du royaume. ce fût.
Ces craintes me paroissent très
fondées; mais pour les dissiper , il Je terminerai par une observation
est un moyen bien simple; c'est de qui n’est pas sans importance. La
ne point réunir les dix électeurs de constitution décrétée jusqu’à présent ,
chaque département en une seule as exclut lesécclésiastiques des fonctions
semblée; c'est de former quatre ar de maire et autres officiers munici-‘
rondissemens dans le royaume , l’un peux , et des membres des directoire:
de vingt départemens , et, les trois de district et de département , etc.
autres de vingt-un chaque ., et de con— or, pourquoi ne vois-je aucun ar-'
voquer les électeurs des départemens ticle dans le projet du comité de
compris en chaque arrondissement , constitution, qui les exclue pareille—
en autant d’assemblées séparées qu'il ment soit de la régence ou hérédi
y auroit d’arrondissement. L’assem taire; ou élective , à défaut de pa
blée de chacun de ces arrondissd‘-i
rens, soit enfin de la garde du roi
mens procéderoit a l'élection du ié— mineur? Le comité de constitution
gent , et feroit parvenir au corps lé a-r—il donc oublié tous les maux que
gislatif qui seroit tenu de s'assembler, nous ont faits les prêtres lorsqu'ils
s’il ne l’étoit pas alors, le récense se sont introduits dans le gouverne
ment de son scrutin particulier , con— ment? Je fais donc la motion expresse
tenant la mention du nombre de d'exclure tou_sles ecclésiastiques de
suffrages que chaque citoyen nommé la régence et de la garde du roi mi
auroit réuni en sa faveur, et le ré neur. (Ou applaudit à gauche, on
sultat général de tous ces récensemens, murmure â droite. ) Je voudrois aussi
seroit formé dans l’assemblée du corps qu’il fut décrété expressément , que
législatif. Chaque assemblée d’arron— les dix électeurs que chaque dépar
dissement pourroit envoyer près du tement nommeroit pour élire la ré-‘_
corps législatif un commissaire pour gence, ne pourroient être pris parmi
assister au récensement des scrutins , les membres de la législature alors en
et ne pourroit se séparer que quand exercwe.
la nomination du régent seroit ter Signé , GOBET.
minée. ‘
,(80) ‘
Dans un imprimé très î public et Tuteurs; et la Geme. représentation
très-connu , intitulé Relation vérita de Camille ou le Souterrain.
ble de lÎévènement 'arrivé aux amis
THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 5 avril,
de la constitution monarchique, on
les Menechmes , en 4 actes , en prose;
trouve cette phrase qui nous parolt
digne de remarque : Tout celafinira, suivie du Seigneur supposé , et son
!
dit l‘auteur , qui paroît très-birn ins divertissement.
truit, quand les brigans, enhardis En attendant l’Ecole des Prêtres.
par leurs succès , auront crac/té à THÉATRE DE Mile. MONTANSIER.
la figure de la garde nationale , 5 avril, la 12eme. représentation du
.7endn quelques magistrats ou incen -
Roi Théodore à Venise , opéra en 3
die’ une maison: alors on sentira la
actes , musique de Païsiello : suivi de
nécessité de réprimer les brigans sol—
dés, en faisant justice des chefs, 7eme des Caquets , comédie en 5
:ET CELA NE PEUT PAS »Ê'rRE LONG. — actes.

Que les honnêtes gens prennent donc AMBIGU COMIQUE. 5 avril, 'l’Epreuce
patience. raisonnable; [Insurrection des Om—
Seroit - ce une opinion fondée Ou bres ; le Masque de fier.
seulement hasardée ?
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQÿE E'!‘
SPECTACLES. LYRIQUE , 5 avril , la 73eme. représen
tation de Nicodème dans la [une , ou
ACADÉMIE ROYALE DRMUSIQUËJ
la Révolution pacifique, du cousin
5 avril. Armide , tragédie en 5 actes. Jacques. ' '
THÉATRB DE LA NATION. Aujour DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd' hui
d‘hui 5 avril, la Liberté conquise. 5 avril , Zaire ,j la Convalescence
..
THEATBE ITALIEN, 5 avril, les deux du roi.

/ Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observationsæour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer, et donner leur adresse ; sans cette précaution uéé
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prixÀ de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens . est
15 liv. pour3 mois . 30 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL
Du Îlfl’ecrerdi 6 Avril 1791.

ANGLETERRE. nécessité de soutenir_l'honneur de la


_ nation.
LONDRRS’, 29 mars. Chambre des MM VVckiam , Coke , Lambert , ‘
‘Communes. 'On examine dans un co— s'opposerertt au projet d'adresse. Le
mité la demande de présenter un bill dernier observa que dans les circons-s
tendant à accorder à la compagnie de tances présentes, rien n'étoit plus dé:
la baie Saint-Georges , qui commerce placé que de s'immiscer dans les‘af
sur les côtes {l’Afrique , le permis faires du continent , sur-tout _consi-,
sion de former un établissement la dérant que l'état des finances faisoit
presqu’île de Serre Lione. Plusie’urs de la paix une loi imperfltiVé. ’
M. Steele, combattit_ les lptéopi-g
membres attaquerent cette proposi
tion , dont ils présentoient l'effet nans; selon lui, «les membres se plni‘,
comme dangereux en commerce. sment sans cesse à contre-carrer les
Mais M. Thors_ton exposa qu'il vues sages du‘gduvernement , et rien
n’était nullement question d’un pri ne lui paroissoit plus propre à rame;
ÿilége exclusif, mais seulement de la ner la paix en Europe, que de mettre
sanction du gouvernement en faveur le roi dans la possibilité de déployer
d‘une compagnie de négocians , qui des forces capables d'en imposer , et
par leurs efforts rëunis , soutenoient de répondre à la-dignité du nom An:
un commerce qui absorboit des ca— glois. ' ,
pitaux immenses. La motion mise aux l\lon intention n’est pas de toufi
{2j}: fut adoptée. jours m'opposer aux vues du ministre;
‘ ào'mars. Les débats. les plus inté répondit M. Fox; quand on arma.
ressans ont en lieu dans les deux contre la Hollande et contre l’Espa—,
chambres , sur le message du roi. L’o— gne , la nécessité justifiant ces dispo
pinion étant la même de part et d‘une sitions, n’ai»je pas été le premier à
tre ,. nous ne rendrons compte que de appuyer les' précautions que l’on prit.
çe qui s’est passé dans la chambre des alors ? Mais dans le moment présentÿ
communes. ' (. oùest la nécessité de plonger la ne-,
M. Pitt propose une adresse au roi Lion d'ms denouveaux embarras ; rien ,'
pour le remercier des soins qu'il avoit selon moi, ne peut autoriser ces pré—
apportés pour la pacification de I’Eu paratifs. On arme, vous dit-on , pour
tape, et approuver toutes les précau prévenir la guerre; on arme pour
tions qu'il avoit prises , les communes en imposer à la Russie par un grand
èontractant l’engagement d’employer appareil ;. pour montrer à toute-FEU
tous les moyens possibles pour secon ‘rope combien les Anglois sont for
der: ses efforts. ’ . Âmidables. Il y a quelques mois, on.
Le ministre appuya cette motion Île fit pour épouvanter l’Espngnë , et
de toute la force de son éloquence , bientôt on le fera pour en imposer
{étayant principalement de la.grandell;àjla Chine et au Japon. I{pe pareils
Tome N° 57.
(32}
unité nous couvrira de ridicule ; et de Waldenbourg , moyennant une
avec de telles gasconades, on finira somme médiocre, vient d’affranchir
par épuiser les ressources de l'état. entièrement ses sujets des corvées et
M. Fox, après un discours de deux du droit de pacenge des moutons. —
heures, où il déploya les plus grands Le duc d'Aremberg est arrivé à Borne
moyens, finit par s'opposer à la mo— avec quelques seigneurs de Bruxelles.
tion. -Le célèbre pacha de Scutari est
M.'Pitt insista sur la confiance que nommé Seraskîer de la Servie et de
l'on devoit aux ministres du roi, il la Natolie. On dit que le Landgravu
observa que d’après l'examen de cer de Hesse-Cassel sera immédiatement
taines considérations , que des raisons après pâques , élu le neuvième élec
H’état le forçoient à cacher pour le teur de l'empire.
moment, on ne tarderoit pas à re;
HAMBOURG, 25 mars. Il s’éleva ici
connoitre que les ministres, dans cette
le 21 vers midi, un vent de Sud
affaire, avoient apporté autant de Ouest qui devint de plus en plus
Prudence et de sagesse que des cir violent , et le soir nous essuiâmes le
constances aussi délicates l’exigeoient.
plus terrible ouragan; vers minuit
La motion de M. Pitt passa à la plu. l'Elbe monta si rapidement et à une
ralité de 95 voix.
telle hauteur , que les rues basses de
ALLEMAGNE notre ville furent inondées. Dans les
caves habitées, plusieurs personnes ,
VIENNE. Depuis le départ de l’em surprises par les eaux en dormant .
pereur, on est ici d'un morne sans ont été noyées/Dans les boutiques
exemple , et les ris ont fait place à la basses , les sucres‘et autres marchan
politique. On est vivement ému des diges ont été considérablement en
démonstrations d’attachement que les dommagés. La perte est estimée _à
Hongrois ont témoigné à l’empereur, un million d'écus. Un bâtiment chargé
et le discours qu'il prononça à la clô de harengs , a été renversé près Al
ture de la diète pénétra tous les cœurs, tona. Derrière Altona, un four à
le peuple vouloit traîner sa voiture chaux , atteint par l'eau , a été brûlé.
lorsqu’il partit, mais il ne voulut pas Trois ou quatre des plus grands fours ,
le permettre , il fut à la fin obligé de situés rue de l’Elbe, sont écroulés.
donner des ordres absolus pour l'em On n’a point encore de nouvelles
pêcher. . certaines des cantons voisins d'Ham-.
Les dernières lettres de Petertbourg bourg.‘ On n’a pas mémoire d'avoir
annoncent que l’impératrice fait un i7u jamais l’eau si haute. '
emprunt considérable ‘, hypothéqué
Hier matin le Feu prit à une des
sur les revenus des douanes de mer.
plus considérables fabriques de coton
TURKEIM , 22 mars. M. de Condé à Vandsbeck, elle fut enlieremont in
réside ici depuis quelque temps jouis cendiée , et le dommage est immense.
sant de la plus parfaite santé.
AVIGNON , 27 mars! L’assemblée de
Fnanrour , 28 mars. Le prince ac
l Sainte—Cecile devient tous les jours
tuel de Schonberg , comte et seigneur plus dangereuse, et les députés ont
(83)
prêté le serment de se secourir mu s’est obligée dè fournir son contingent
tuellement. d'hommes et de bagages; M. Dianou;
Les Carpentrassiens croyant que le l'un des soutiens\de l’assemblée dite,
peuple d'0range approuvoit leurs ma représentative , est nommé général.t
nœuvres , ont envoyé des députés à M' Benoît de la Pailhonne , l'amie de
Orange, pour demander qu'on rela l'assemblée, est secondé par MM.
chât les caisses de fusils destinés pour Anrés, député du Barroux , et Aul-l .
Carpentras , retenue dans cette ville, tane , maire de Vauréas , et par quel
et qui en contiennent environ quinze ques autres propriétaires du comtat ,
cens. Les Orsngeois se sont assemblés connus par leurs sentimens ami-révo
en conseil de la commune et en co lutionnaires. ’
mité militaire , pour délibérer sur la Les écrits qui émanent de l’assem
réponse à faire. Pendant qu'on déli blée de Sainte—Cécile et qu'on fait
béroit , le peuple plus expéditif a mur— circuler dans le Comtat, et même
muré contre les députés carpentras dans les départemens voisins Ï, s'z'm-‘_‘
siens qui osoient venir demander des priment à Carpentras ; c'est de cette
armes. Ces députés ont conçu de ville qu’ils son]: expédiés, soit par
l'ombrage des murmures du peuple , des exprès dans le Contat , soit par
et sont partis en hâte: les deux corps la poste (l‘Orænge dans les départe—
délibérans se sont séparés sans avoir mens de France. Cette remarque
rien arrêté. prouve l’affinité. ‘
Deux canons de quatre livres de
L’évêque de Carpentras continue
balle ont été jettés en fonte a Car
ses prédications, et tous les mauvais
pentras dans la cour du collège. Ils
n’ont pas réussi : c’est à quoi on ne prêtres sont en mouvement pour [
s‘attendoit pas; car l'entrepreneur de
profiter du temps pascal, pour jetter
fonte émit un chaudronnier très dans les consciences des semences
expért dans son art. conformes à leurs vues.
L'assemblée de Sainte -Cécile, qui } Afin de ne négliger aucun moyen
prend le titre de fédération , est de séduction, l’assemblée de Sainte
Cécile s’est créé un präneur dans un
composée des députés de trente-trois
communes du haut Comtat , repré journaliste qui s‘établit à Montélimart.‘
sentent environ vingt mille ames , C’est celui que l'assemälée dite re
tandis que la fédération d‘après la— présentative a salarié si long-temps
quelle le département de Vaucluse a pour couvrir de calomnies ceux qui
'été formé , est composée de députés démasquoient ses vues perfides.
de quarante communes , y compris F RA NCE.
celle d'Avignon , formant une popu
DEPARTEMENT DU NORD.
lation de cent tente mille ames. La
malorité est donc du côté des fédérés LILLE, 2. avril. MM, le maire et
assemblés à Avignon ; ceux qui veulent officiers municipaux ont fait afficher
mettre des entraves à leurs travaux, une proclamation, à l'occasion de
sont à coup sûr des factieux, et déja l'heureuse convalescence du roi, << Le
ils ont pris des moyens pour se pro plus doux et le premier devoir, y
_curer une armée. Chaque commune est-i1 dit, de tous les cit0yens, dans
" " F a
(84)
cette heureuse circonstance, est sans
DÉPARTEMENT ors Côrrs DU None; î
dame de rendre à l’auteur de tout
bien de solemnelles actions de graces , GUINGUAND. 29 mars. Les amis de
et de prier sa divine providenCe de la constitution , voulant détruire les
répandre de nouvelles bénédic:ions manœuvres insidieuses que les enne—
sur notre auguste monarque. C’est mis de la liberté emploient pour éga:
dans ces sentimcns que nous assiste ter la bonne-foi des habitantsdes cam
rons et que nous invitons tous les pagnes, viennent de faire distribuer
corps, tant civils que militaires. et une adresse patriotique, bien pro?
tous nos concitoyens au Te Deum pres à ramener les esprits égarés , et
qui sera chanté dimanche prochain, à_affermir les principes de la consti
à quatre heures de l'après-midi , dans tuuon.
l'église Saint-Etienne. Nous ne dou
tons pas qu‘après avoir rempli ce DÉPARTEMENT DE F1ursrn-a2;
devoir'sacré , tous les habitans ne Barsr . 27 mars. Les amis de la cons‘—
fassent éclater leur joie en illuminant titution réitèrent leurs instances au
la façade de leurs maisons , et nous près de leurs frères de Paris , en faveur
les y engageons de tout notre pou des malheureux soldats de Château
.V0ir.... » vieux; ils rappellent l’adresse qu’ils
DÉPARTEMENT DU HAUT-RHIN.
ont présentée à l’assemblée nationale,’
pour obtenir que le ministre des af—
Huumcur. , 29 mars. Les amis de faires étrangères s’occupe de la négo
la constitution viennent enfin de re ciation dont il a été chargé par un
prendre leur existence; et c’est au décret du 8 novembre 1790 :,il ne pa
zèle infatigable des commissaires duraît pas que cette négociatiOn ait été
roi dans ce département que nous en entamée. Le spectacle cruel et dv'chi
sommes redevables: ils ont assisté‘à mm des souffrances de Ces malheu
la première séance , et sont inscrits reu;soldats . disent les membres de
membres de la société. La ville étoit la société , affecte vivement nos ames ;
entièrement divisée ; ils y ont rétabli il est temps d‘enlever à la mort et à
la paix et l'union. La conduite de l’0pprobre ,plus cruelle encore , ceux
M. Lame , curé , mériteles plus grands qui ont pu résister aux maladies et au
éloges; il renonce à toutes les pour désespoir :550 citoyens appuient cette
suites en indemnités pour les persé juste réclamation. La 'municipalité ,
cutions qu’il a essuyées ; les torts de l’assemblée électorale , le directoire
la municipalité sont oubliés , les élec du district expriment le même vœu
tions confirmées , l’union la plus in en faveur de ces infortunés.
time règne parmi tousles citoyens,,on
DÉPARTEMENT nus DEUX Srvxs_.
ne profitera pas de nos divisions,
nous ne fournirons pas ainsi des armes Nmar , 29 mars. Là société des
aux mécomens; et cette ville, une amis de la constitution demande avec
des clefs du royaume , n’aura jamais instance la publicité des séances des
à se reprocher d’avoir facilité les corps administraifs; elle se plaint du
projets abominables de nos perfides refus qu’a fait le directoire d'accor
‘memli- : der deux' jours par semaine aux
(35}
verses demandes des citoyens, ainsi mot, c'est la place d’Athènes ou de
que l'a fait le directoire du départe Home , où se nouent les chaînons
ment de Paris. Elle observe que si épars de toute l'opinion publique, la
on tolère de pareils refus , nous se quelle , à son tour, prépare , dicte les
rons bientôt livrés à l‘influence dan loix d'une nation , et y soumet les lé
gereuse et à l'arbitraire des commis gislateurs eux mêmes. .
et des secrétaires ; autant vaudroit , L'orateur passe ensuite à la} néces«
ajoute-belle , avoir conservé le fu sité d'y établir l'ordre, la décence , les
neste régime des intendans. égards mutuels. Nous regrettons de
ne pouvoir le suivre dans les diverses
DÉPARTEMENT DE Rnônn ET LOI_RE. parties de ce discours , particulièreæ
LYON, 29 mars. A_ la séance de la ment où il traite de l’influence des
société populaire du 24 , M. Grand femines sur l'opinion. (Journal de la
ci:amp , président , a prononcé un dis société populaire de Lyon , 72°. 21
cours patriotique sur les avantages que
DÉPARTEMENT DE PARIS.
procurent les clubs. Voici la définition
qu'il donne de ces sociétés. ' Municipalité de Paris , 31 mura
» C’est la réunion volontaire et lé Le premier substitut-adjoint du pro.
gale des citoyens de toutes les grada cureur de la commune a déposé sur
ti0ns d’état et de fortune , de'rang et le bureau un imprimé . formét ira-4°,
(l'âge, de moyens et de coniaoissances, en huit pages, contenant deux piè
mais parfaitement égaux en droits , ces, la première intitulée : Onlozz—
qui se touchent par tous les points. nance de M. I'Ârc/ævéque de Pa
d'une utilité réciproque , mais par des ris. au sujet de 'électz’on faire le
routes différentes ; qui se prêtent et treize mars 1791 , «le M. l’évêque
se rendent , à tout moment , les lu de Lyrlda , par AIM. les électeurs
mières que la nature et l'éducation du dflmrtement de Paris, en qua
Alc'ur ont départies ; c'est une assem lité d'évéqueinélrupolitain dualit clé
l)ï'ie que l'humanité et le patriotisme partsment ; i'au:re , intitulée : Âver—*
'eavirorinentetpénètrent; c’est un lieu [fixement de M.' .4ntoz‘ne-Éléonoræ
fd‘étude politique et civile , où les loix Lé0n , archevêque de Paris , an
d‘un état libre sont lues , médiiées , clergé ”séculz‘er et régulier , et à tous
approfimdies, puis scellées du sceau les fidèles de son diocèse ; ces deux
indestructible du suffrage général; pièces, datées de Chamberry le 21
c'est un faiseau redoutable et protec mars. imprimées chez Crapart, rue
teur formé de l’aggrégation de tous l d’Enfer, n° 49‘, publiées et distri
les patriotes qui entourent , éclairent j huées à Paris hier 50 mars.
la constitution de l’Empire , tandis ‘ Lecture faite de Cet imprimé , et
que leurs bras la soutiennent et la dé— après avoir entendu le premier subs—
fendent ; c'est le creuset public où se finit-adjoint du procureur de la com
fondent , se mêlent , se composent les mune;
élémcns de toutes les vertus publi LE Cours MUNICIPAL, considérant
ques , de toutes les ressources publi que s'il ne lui appartient pas de ré
ques) de toutes les lumières publiques, futer les fausses maximes accumulées
"de toutes les forces publiques _;_ en un dans cet imprimé, et dg} äétæiblit ,.
(35)
dàns leur pureté , les vrais principes imprimé et affiché par tout où be—
de la religion qui y sont audacieu soin sera.
sement attaqués, il est de son de Signé , Bailly, maire; Dejoly, se
voir de réprimer les excès de ceux crétaire-greffier.
qui, rebelles à la voix de la nation,
et infracteurs de ses loix, couvrent AMIS DE LA CONSTITUTION.
d'un voile sacré les prétentions de Séance du 5 Avril.
leur intérêt ou de leur orgueil; com
mandent, au nom de la religion, la Après la lecture du procès-verbal
désobéissance à la loi de l’état, et et des adresses , un membre a pré
s’efforcent de plonger leur patrie senté une élégie en prose, intitulée
dans les horreurs des discordes ci le Tombeau de .M irabeau.
viles : M. Broglz‘e a annoncé une lettre
Que si, comme il est difficile d’en de messieurs les commissaires du roi
douter, la prétendue ordonnance est en Alsace , qui déclarent que la paix
l'ouvrage du ci-devant archevêque est rétablie, que leur mission est finie
de Paris ,, réfugié à Chamberry, le et qu'ils demandent leur rappel. La
crime de l'auteur est d’autant plus députation d’Alsace , ajoute monsieur
grand qu’il a eu plus de temps pour Broglie, s’est occupée de cet objet,
reconnoitre ses premières erreurs , et demain partira une lettre hono
et se soumettre à la souveraineté na ’rable du roi , qui rappelle MM. les
tionale; et que la prétendue ordon commissaires. Quant à l‘espèce d’é
nance n’ayant été composée que de meute qui a eu lieu le 26 marsà
puis l’élection et la proclamation de Strasbourg . dans la cathédrale, elle
l‘évêquemétropolitaindudépartement provient d’un monitoire incendiaire
de Paris , ayant été publiée trois jours répandu avec profusion 'par un curé ‘
après son installation , le ci-devant de l’église de Saint-Laurent : le comité
archevêque a ainsi repris des fonc des recherches a pris des renseigne
tions qu‘il avoit déposées , un titre mens , tant sur les libelles qui ont été
et une autorité passés en d'autres distribués dans l’Alsace , que sur les
mains, et violé formellement, par mouvemens et la coalition des prêtres
cette conduite, la loi du 26 décem réfractaires; il verra s’il y a lieu à
bre , qui défendoit à tous fonction accusation , et il fera son rapport à
naires publics ecclésiastique: , répu l‘assemblée nationale , tant sur ces
tés démissionnaires , de s’immiscer objets que sur l’armée des prêtres qui
dans l’exercice des Fonctions par eux se recrute sur les frontières; ils seront
abandonnées, sous peine d’être pour saisis, s’il y a lieu: et selon ce que
suivis et punis comme perturbateurs l’assemblée nationale décidera , ceux
de l’ordre public: qui seront arrêtés , seront conduits
Arrête que le procureur de la au tribunal d’Orléans , pour leur pro
c0mmune dénoncera , sans délai, l‘im— cès être fait et parfait. Ce projet de
primé ci—dessqs désigné, et son au décret aura eninéme—temps pour
teur à l'accusateur public établi près objet les pays où il y a deux idiomes;
le tribunal du cinquième arrondis c’est-là que les peuples sont plus
sementg et que le présent arrêté sera faciles à tromper: il aura pour but
Ï<87>
. de déclarer que dans ces pays , moines _.: M. “””‘. Je propose, au contrairefi
ou séculiers , pour être fonctionnaires que les mènes d'un défenseur de la
publics , il suffira d'être prêtre depuis liberté n’aillent pas faire frémir les
cinq ans. cendres des despotes , et même que
M. de Beau/zarnoz‘s , élu président, la France fasse une différence entre
est installé , et il a dit : Messieurs , un grand homme et le roi des Fran
connoissant bien l’honneur que vous ; çois , qu’enfin on porte le douilhu1t
m'avez fait de m'avoir nommé pour ' jours seulement.
votre président , connoissant aussi M. d'Espagnac. J'ai assisté , je puis
l'heureuse influence qu’ont vos tra le dire , aux derniers momens de Mi
vaux surla révolution , elle me prouve rabeau , j‘ai recueilli ses dernières
Suffisamment tout ce que je dois faire: paroles , et quelquesinstans après j’ai
mais elle me laisse le droit de récla été chercher M. Houdon; il a coulé
mer votre indulgente bonté ; et si je un plâtre sur le visage du grand
ljobtiens , elle me donnera la force de homme , il va le modélér , et je de-‘
suivre mes travaux avec courage. mande que son buste soit fait en
M. Duboir de Cz‘mzcé. Messieurs, marbre et déposé dans la salle des
plus les sentimens que l’on éprouve amis de la constitution. Personne
sont douloureux , plus la liberté‘pu n'ignore que je suis un des hommes
blique a essuyé de violentes pertes, qui ait étéJe plus en butte à ses opi-e
et plus il doit être permis à un citoyen nions , que ses traits m'ont été les
d’avoir le droit de dire ce qu’il pense : plus funestes; je lui dois‘ls perte de
Mirabeau est mort ; l'Europe entière me fortune , mais si l’on veut faire
regrettera ses travaux : une mort pré— son buste , je déposerai cinquante
maturée vient de nous ravir le plus louis pour cet objet. ( On. applaudit
grand politique , et le grand homme à plusieurs reprises.) -
que vient de perdre,la France est M, " * *. Je demande que la motion
immortel: mais pour les amis de la de M. Dubois de Cra ncé soit impri<
constitution il reste un grand pro mée avec les amendemens proposés.
blème à résoudre; s'il eut des talens , et envoyée à toutes les sociétés affi:
son civisme fut quelquefois tel, que
liées.
cette assemblée a pu le réparer. Un
M. ‘* *"‘. Je vous propose qu’à l’ins-‘
voile funèbre vient de le couvrir:
tant un prix de 1èoo livres soit arrêté
. devons nous le soulever, ce voile?
pour un éloge annuel du grand homme.
Non , MM. , l‘opinion que j'énonce
(Nous ne sommes point académi«
ici , le public l’a déja ratifiée. Je fais
cz'ens , ce n’est point ici une acadé«;
la motion que la société délibère si
mie , crie-bon.) '
elle prendra le deuil chaque année
pour l'anniversaire de ce_grandhoinme. M.‘***. Je ne sais si la douleur
(On applaudit vivement. ) m'égare, mais l’assemblée nationale
M. *" ". Je demandeque l'on porte doit, selon moi , décréter qu'il soit
le deuil un an de suite», que tous les élevé , aux fraix de la nation , un mau-.
amis de la constitution assistent à son
solée à la mémoire de Mira beau.
convoi, et qu'il soit inhumé à Saint M. Biauzat. Vous avez deux‘ objets
Denis parmi les tombeaux des rois. instans sur lesquels il feu; délibérer

. r '(33)
c‘est le deuil et l’assistanat? au convoi : dans la salle des séances des amisÏde la
q'unnt_ au surplus des honneurs à constitution. J'insiste , sur cette partie
rendre à Mirabeau , on décidera en— de la motion ‘ pour qu'il soit décrété
suite. Sur le deuil, on le prendra que l'on mette au pied de son buste ,
pour trois jours.\ ( huit , huit, crie-t— ces paroles énergiques , qu’il pro
on 1. Cela; étoit dans mon cœur , dè nonça dans la, séance royale ., le 23
cidons maintenant; juin : (< Allez dire à ceux_qui vous en“!
voient que nous sommes ici par la vo
ML la Clos. Je demande s’il Faut
beaucoup de temps pour se former lonté du peuple . et que nous n’en
une opinion déja fixée par la patrie? sortirons que forcés par les bayou
nettes n.
Ainsi la chose est décidée ; vous feriez
une insulte à la‘France si vous ne ( La motion entière mise aux voix,
' mettiez point aux voix la motion de est arréæe à l'nrzimité ).
M. Dubois deCrancé. (Quelques ’roix hl. le président. Ml‘v’l. les journa
ont demandé l‘ajournement du sur listes sont invités à faire, connoitre ,
plus de la motion , sur le deuil et dès demain , l'arrêté de la société ,
l’assistance aux obsèques). Je de afin que les bons citoyens , qui n‘ont
mande la question préalable sur cet pu être présens , soient avertis pour
ajournement. (La question préalable demain à trois heures. \
'mz'se aux voix , l’ajournement est
M. Naudeville. J'ai été témoin de
rejetté. )
l’embeaumement du Corps de Mira—
M. Barmwe. J’observe que le de beau; j"ai même signé le procès
voir , et plus encore la reconnoissance verbal : le peuple croyoit à de per
qui est dans tous les Coeurs , à l’égard fides bruits d’empoisonnemens ; il a
de celui qui a travaillé pour la cons suffi de lui lire le verbal, et tout s’est
titution, pour la révolution, avant calmé. Mais il reste une discussion.
même que la nation s'en fût occupée, entre deux paroisses , qui se disputent
doit ous faire décider sans retard; les restes du grand homme , et le dé—
et en effet , vous ne pouvez , lorsque cret que prononcera demain l'assem
l’opinion publique se manifeste avec blée nationale doit les mettre d‘accord '.
la plus grande énergie , vous ne pou en outre , le peuple demande en
vez différer de lui accorder les hon masse collective , que la chaussée’
neurs que déjà la nation lui délère; d’Antinè où il demeuroit , soit (lé
les honneurs que vous lui rendrez , sormais nommée : Rue deMirabeau.
s’ils. étoient tardifs , seraient inutiles ; ( On applaudit).
ils viendroient trop tard , et c'est à
M’“. Voici le résultat des médecins
vous qui l‘avez vu dans votre sein} à
et cliirurgiens qui ont fait l'ouver
vous qui l'avez apprécié; c‘est à vous,
ture de son corps (il en a fait lec—,
dis-je, à donner l'exemple. ( On ap
tune) (I).
plaudit). Ainsi vous avez quatre choses M‘“. J’offre une couronne civîa
à délibérer , le deuil actuellement à
o
prendre pour huit jours , l’assistance
à ses obsèques , le deuil annuel le jour (1) Via’. ce que nous en avons dit
de sa mort, et l'érection de son buste page 52 , le 4 avril.
(895
que que j’ai obtenue par les pacifica perdu son énergie, il est tems de
tions que je suis parvenu à effectuer demander une convocation pour la
dans le Comtat-Venaissin; je la con législature prochaine , il est temps de
8 nore aux obsèques , au buste ou au revoir ce grand édifice ; la France at—
mausolée de Mirabeau. tend de vous , messieurs , que l’on en
M. l’aide]. Je demande l'impres— lève le ceintre , pour savoir s’il n’au
sion prompte du procès-verbal : voici roit pas besoin d’être repris en sous
ce que contient un imprimé que l’on œuvre? Tous les départemer’ts desi«
fais circuler avec profusion dans Pa« rent la fin de vos trevauxfl il est
ris ( Il lit). C'est aux partis des trente temps que l‘on sache, non pas si
que vous devez la mort de Mirabeau ; la France sera libre, elle ne peut
allez, courez au club des Jacobins , plus être esclave, mais si nos légis*
emparez —vous’ des Lameth , (qu’elle lateurs ont rempli leur tâche: les
horreur! quelles infä’mies.’ quels scé bons citoyens sont presque annéantis
lérats, s’écrie-son de tous côtés). sous le poids des travaux; nul doute
La société ne craint point ces ma que plusieurs d’entre nous ne se ré—
næuwrer, on nous commit, le peu— veillent au bout de sa carrière. Il
ple nous apprécie). Je n’ai pas be« est possible que la France ne soit pas
soin, continue M. Voidel , que l’on encore assurée , et cette ligue des
me dise que la société ne craint rien, rois de l’Europe pourroit bien ne pas
je,le sais, j’en suis persuadé, mais être une chimère.
cet avis peut. attrister, inquiéter vi M. Barnave. La société n’a que
vement des âmes honnêtes , il peut faire de prendre des moyens contre
causer des troubles , et. je crois que ces misérables libelles, tous les jours
l’impression prompte du procès—ver on en publie qui sont moins incroya
bal est propre à les faire cesser. bles, et par cela même, qu'ils con
V M. Bantou. l\’lirabeau n’est plus , tiennent une moins forte dose de
et les lâches qui auraient pu l’assas calomnie , ils devroient être plus dan
siner, aujourd’hui veulent faire at gereux . et cependant ils n’ont pro—
tenter à'ceux en qui il auroittrouvé duit aucun effet: d’ailleurs , l’impres- ‘
s’il en avoit eu bespin, les plus fiers sion et la publication n’en étant point
défenseurs : mais vous n'avez pas faite par la société , l’objet de ces
b«soin de vous disculper, vous qui préventions sera facilement détruit.
avez tant travaillé à la constitution; La suite de la séance à demain.
vos travaux ’parlent, c’est assez; et
ASSEMBLEE ’NATIONALE.
c‘est à l‘assemblée nationale a décré
Séance d’hier.
ter maintenant que le trésor national
paiera l'urne cinéraire du grand Vous avez décerné hier des bon—
homme, il créa la liberté morte en neurs aux grands hommes : vous avez
Europe: rappellez-vous ce temps où élevé un monument aux talen_s et aux
il Futassailli par le châtelet, tous les vertùs civiques; je dema’nde (disoit
citoyens énergiques li1i firent un rem ce matin M. de Saint-Fargeau) que
part de leurs corps; mais alors il vous y associez les grands rois , et
Ix’étçirpas parmi vous; l’assemblée qu’une même urne recoive leurs
nationale aujourd’hui semble avoir cendres.
( 90‘)
La rareté du cas pourmit bien ren dîmes dont jouissoientces établisse-‘
dre la question oiseuse, a répondu mens , et dont la valeur leur sera payée
M. Buzot , si d'ailleurs elle n'étoit conformément aux baux antécédem
déia résolue par le décret même, ment faits. ‘
car un grand homme , roi, a un HI. Ceux de ces divers établissemens
double titre à la reconnoissanca de qui étoient dans l’usage d’adiuger les
la nation et aux honneurs qu’elle de. dîme's annuellement à la Criée ou au—
fête à ceux qui ont mérité d’elle; trement , ; recevront , pour l'année
et si c’est un homme ordinaire, il 1791, la valeur d‘une année commune ,
n’est alors qu’un roi dont l’éclat doit prise sur les 14 dernieres , en rappro
s’éteindre avec lui. L’assemblée passe chant les sept plus foibles des sept plus
à 1'ordre du jour. a fortes. Ceux de ces établissemens , dont
M. Vernière, au nom du comité les baux portoient la valeur des dîmes,
des finances , propose la réunion des indistinctement réunie avec celle d'au
comités central et général de liqui tres biens , recevront la valeur d’une
dation, pour l’examen et la décision année de leurs dîmes , d’après la ven
de tout ce qui pourroit concerner tilation qui sera faite en conséquence.
la liste civile. IV. Cette ventilation sera faite par
Le ministre de l'intérieur; Fait pas les préPosés des directoires de districts
ser à l’assemblée l’instruction sur les où sont situés ces biens , revue par les
travaux publics agréés parle roi. directoire: eux-mêmes , approuvée et
M. de Liancourt, au nom des co certifiée par les directoires de'dépsr:
mités réunis de mendicité, ecclésias temens. 5
tique , des finances et d’impôsitions , V. Les hôpitaux , maisons de cha
pr0pose un projet de décret touchant rité et fondations polir les pauvres,
les rentes sur les biens nationaux et recevront également , aux mêmes
les dîmes, dont iouissoient les hôpi titres , et toujours pr0visoirement ,
taux et tous autres établissemens de pour l'année 1791 seulement , l’équi—
charité, valent des pertes annuelles qu’ils éprou
L’assemblée les adopte à peu près vent par la suppression des droits de
dans les mêmes termes , et tels qu’ils hayage , minage , brassage sur les bois—
sont ici transcrits, sons, des droits sur le contrôle, des
droits de péage.
Anr. I. Les rentes sur les biens na
tionaux , dont jouissoient les hôpi— VI. La valeur de ces droits payés
taux , maisons de charité et fondations en nature sera estimée , par les ordres
pour les pauvres , en vertu des titres du directoire , sur une année Com
authentiques et constat«’s , continue mune , et payée , en compensation ,
ront à être payées à ces divers établis en espèces courantes , évaluée comma
semens , aux époques ordinaires où ils »‘.il est dit à l’art. III.
les touchoient , dans les formes et d’a VIL Les états qui constateront les
près les conditions indiquées ci-après, indemnités dues.aux hôpitaux , mai
et ce, provisoirement jusqu’au pre sons de Charité , fondations pour les
mier janvier 1792. _ pauvres , en conséquence des articles
Il. Il en sera de même à l’égard des précédcns , seront présentés aux dis—_
)
.
(91)
tricts par les municipalités , certifiés LITTÉRATURE , Amener; , etc.
par les directoires de districts , visés
par ceux des départemens , et envoyés Précis des motifs 'de décision sur.
par eux au ministre de l’intérieur , la pétition des Quinze-vingt: à
qui en fera présenter la demande à l'assemblée nationale.
l‘assemblée nationale , par un ou plu
Il ne s’agit pas de prononcer , en
sieurs états. L‘assemblée nationale
ce moment, sur les déprédations et
décrétera les sommes nécessaires , qui
les malversations imputées au cardinal
seront en conséquence fournies par
de Rohan et à ses agens , sur les res
le trésor public , au trésorier des dis titutions et les indemnités dues à
tricts chargé des paiemens.
l‘hôpital , non plus que sur les pré—1
VllI. Le ministre de l’intérieur sera tentions des acquéreurs de l‘enclos 1'
autorisé, sous la responsabilité , d’or
rue Saint-Honoré.
donner provisoirement et avant le « Les Quinze vingts demandent que
décret de l'ass_emblée , l’avance pour les arrêts du conseil et tous actes
les’hôpitaux, de la moitié des sommes
d‘autorité par lesquels , au mépris des
reconnues par lui, sur les délibéra statuts de l‘hôpital , son ancien et
tions des municipalités, districts et salutaire gouvernement a été renversé,
départemens , dues en indemnité
ses officiers ont été arbitrairement
à ces établissemcns. des;titués , leurs justes protestations
L’ordre du jour rappelle la loi des nnnullées, et les demandes portées
su0cessmns. ' devant les juges naturels illégalement
M. Robespierre parle le premier évoquées, notamment les arrêts des
pour l'égalité des partages dans l‘une 15 mai 1783, 28 Octobre 1785, et 22.
et l'autre ligne directe et collatérale. avril 1787 , soient annullés: que l‘as
M. Tronchet,‘ dans un excellent semblée veuille ordonner que jusqu'à
travail sur cette matière; embrasse ce qu’il soit autrement statué par elles
les donations , les institutions contrac les anciens statuts et réglemens de
tuelles et testamentaires dans tous les l'hépital seront exécutés , et l‘hôpital
dégrès,y et les/réunit toutes à la simple gouverné conformément à ses statuts ;
faculté de disposer d’une très-petite que les administrateurs et les officiers
portion de ses biens en faveur des de la maison, en exercice lors de la
étrangers , et de la moitié envers des vente de l’ancien enclos , seront réta
parens collatéraux. ’ blis dans leurs places et reprendront
‘Son discours sera imprimé. leurs fonctions , et qu'en cas de mort,
M. de Cazàlès pr0pose d'étendre retraite ou refus de quelqu’un d’en
à tout le royaume la liberté des dis tr'eux , il. en soit nommé d'autres par
positions testamentaires , établie par les frères assemblés’au chapitre , de
la loi romaine qui fait notre droit la manière réglée par les statuts;
municipal. et} qui, de toutes , est la qu'enfin “toutes évacuations ou com
plus conforme aux mœurs et à la missions relatives aux affaires de l'hôe
constitution d’une nation parfaitement pital soient annullées , et les affaires
libre. ' renvoyées aux juges à qui la connais—
La séance a été levée à 5 heures. sance en appartient , conformément
(92)
aux décrets de l'assemblée nationale >r. Il l’a été pour préparer Celui du 25
Pour justifier ces demandes , un avril 1786. 4
MOI: pourrait suffire. On voit dans l’exposé développé ,
C'est avec des lettres de cachet , que les freres ont imprimé les circons
îles ordres arbitraires , des arrêts de tances de cet arrêt.
propre mouvement , ou sur requête V Celui du 22 avril 1786 , également
non communiquée , et des évocations rendu au cOnseil sur le rapport du
illégales , que l'on a tout fait. sieur Tolozan , approuve et ratifie
Mais les motifs d'annuller ces actes toutes les opérations de la: vente de
ne résultent pas seulement de leur l'enclos et de la translation de l'hôpi—
nature , mais plus encore de leur cou tal, alloue les états prétendus justifi—
pable objet et de leurs funestes effets, catifs de recette , de dépense et d'em
On ne les a prodigués que pour ploi des sommes touchées par M. le
Couvrir les malversations dont on cardinal et par ses agens; états pro
s’était rendu coupable , et pour étouf duits par le sieur Tolozan , et contre
fer lestéclamations. lesquels avoient été Faites les protes—
Tant qu'il: subsisteront , il ne sera tations du sieur 1\Iaynier; supprime
pas possible de réparer ces excès , et les places des sieurs Maynier etLau
d’exercer les droits de l‘hôpital. gîer, leur fait défense d'en exercer
les fonctions , leur ordonne de rendre
Les frères seront opprimés , et l'hô
tous les papiers, registres etrensei
pital sera dépouillé.
gnemens qui peuvent être entre leurs
L'arrêt du conseil du 15 mai 1785, mains , et de sor;ir de l'hôpital au pre
est un arrêt de propre mouvement ,
mier commandement ; enfin , nomme
qui évoque au conseil les demandes quatre conseillc.s d'état pour admi
formées au châtelet par le maître et nistrer et gouverner l'hôpital conjoin
administrateur de l’hôpital , et déclare
tement avec le Sr. Tolozan et le sieur
qu'au roi seul appartient la connois Lecouteux du Moley.
sauce de tout ce qui le concerne. '
Une foule de motifs se réunissent
Il n’a besoin que d’être connu , pour pour faire annéantir cet arrêt.
être annullé,
Il;est rendu au rapport du sieur
Celui du 28 octobre. 1785 annulle Tolozan, dans sa_ propre cause ;' il
les protestations faites et signifiées par est juge et partie.
ce même administrateurI contre les
Ce n’est pas assez dire, il est rendu
états présentés au chapitre par le sieur
par le sieur Tolozan.
.Tolozsn, des sommes reçues et dépen
On sait en effet , comment- se ren
sées par Mi le cardinal.
doient ces arrêts du conseil; nul doute
' Il est rendu au rapport du sieur qu’il a été fait par le sieur Tolozan
Tolezan lui-même. lui-même. Nul c0ntradicteur n’a été
Sur le vu d’une délibération fausse, entendu ; Cependant il approuve tout
-qu'il a fabriquée à cet effet. ce qu’a fait le cardinal, alloue tous
Sans que personne ait été entendu ces états , détruit les statuts de l'hô—
Il est rendu dans la propre cause pital , et renverse tout son gouvernæ
du sieur Tolezan. ment. ‘
. (93)
Il établit un gouvernement pure« l’enclos. Eux seuls sont en état de
mentirbitraire , sous l’empire absolu défendre l’hôpital ; eux seuls connais
du sieur Tolozan. sent les abus et les manœuvres em—_
Il enchaîne les Quinze-vingts, et ployées pour le dépouiller. Ils ont
rend impos:*ible aujourd’hui toutes vu naître'ce5'abus;' ils ont suivi le
les réclamations judiciaires. fil des opérations ; ils se sont plaint;
Ce point mérite la plus grande at ils ont protesté , ils feront valoir leur!
protestations.
tention. .
Les agens du cardinal cherchent àv
1°. Tant que cet arrêt subsistera,
on l’opposera comme ayant tout jugé , persuader que tout ceci ne doit pas
et les tribunaux ,ordinaireï ne pour occuper l’assemblée , qu’on doit rem,
ront l’annuller. ' voyer aux tribunaux. '
2°. Les frères sont sous le joug de Il est évident qu’à l’assemblée seule
ceux-là même qu'ils doivent attaquer. appartient de prononcer sur les de:
Comment pourront-ils intenter la mandes.
moindre action en justice? Et qui, La nullité des arrêts du conseil,I
les éclairera, qui les aidera , qui les le rétablissement de l’ad ministration,
défendra ? l’exécution des statuts ne peuvent
Enfin il est de la plus grande im point être demandés aux tribunaux;
portance , et il esttrès-urgent de faire ‘ ce sont des actes législatifs , et qui
cesser la gestion du sieur Tolozan , ne peuvent émaner que de la puis:
qui (l’on n’en doit pas douter) n’é sance de l'assemblée.
pargne rien pour embrouiller les af De plus , par ses décrets des 19
faires, et cacher ses torts et ceux février et 22 avril 1790 ., l'assembléfi
du cardinal. ' ' ‘ ayant ordonné que les hôpitaux se»*
Il faut empêcher que tant demanix roient administrés comme parle passé
ne deviennent irréparables. jusqu'à nouvel ordre . le sieur To—'
Les Frères demandent le rétablis lozan et ses adhérons se prévaudroient
Sement de leur ancienne administra de cette disposition pour se main:
tion, et-l’exécution des statuts. tenir , etc.
C’est une conséquence, m’cessa‘ire Cosdispositions n’ont pas été fai-'
'de l'anné.gntissement de l'arrêt du tes Pour sanctionner les usurpatiomp
22 avril 1786. et les abus. ' '
C’est une justice, c'est une néces
sitéull est de toute justice de réin Lettre à M. "‘ " , docteur en :rtédecina
tégrer des officiers destitués arbitrai de la faculté de Londr'8s‘.
rement et par (violence, et auxquels
on n’avait à reprocher que leur in Paris , ce 28 mars.,
tégrité et la courageuse résistance M 0 N s 1 n U n ,
qu’ils opposoient aux malversations.
11 faut que l‘hôpital soit administré; Je connois votre amour pour l'hu-‘
il est indispensable qu’il le soit en manité, et je crois devoir vous inq—
ce moment par les administrateurs truire de ce qui l'intéresse ; vous
’existaus au moment la vente, de professe: un art que tous deux nous
(94)
vchèrissons, mais vos lumières et vos
comme on prend du sucre, jusqu'à
longs travaux me font recourir sans la dose de vingt grains, sans être nul
cesse à vos utiles conseils: aujourd’hui lement incommodé; j’ai répété cette
je m’acquitte envers vous. Je vous expérience sur divers individus, au
' annonce une découverte queles amis cun ne s’en est plaint; vous voyez _
des hommes nommeront un bienfait: qu'il ne s'agit point ici de sublimé :
l’expérience est votre boussole , je le mais d'une découverte réelle, et peut
sais , c’est elle qui vous a mis en garde être l’une de celles qui sera la plus
contre les préventions et les nouveau utile. Si les habiles médecins qui nous
tés de tout genre; je vous ai imité1 j’ai ont précédés, se sont tous accordés
durant trois années mis en pratique en ce point, que la plus grande dif«
une méthode de traitement médicinal ficulté étoit de faire passer sans dan— 4
avant de songer à l’approuver , ni à ger une dose déterminée et consi
la dénigrer. Je l’ai appliqué à des dérable de médicamens dans l’écono
snl’aus , à des femmes , à des hommes mie animale , pour parvenir à la gué!
foibles , à des individus robustes , rison de la sylphilis , à cet égard,
constamment elle m’a réussi; les soins la condition est comme vous le voyez,
ont été quelquefois plus longs, quel parfaitement remplie , et cette vérité,
quefois différeris , mais j'ai'été toujours d‘ailleurs vous le savez, monsieur. est
heureux. J'ai vu même s’opérer sous 'attestée par la pratique. Il est de fait,
'mesyeui et avec une douce satisfac qu’avec ce nouveau sel, je puis en
tion plusieurs cures dont j'avois d’a introduire par la voie de l‘estomach,
bord désespéré; je n’en citerai qu’un je dirois presque, balance en main,
exemple. Je fus appellé chez un ma la quantité que je juge être conve—
lade, c’étoit une femme, jeune en nable au besoin de la maladie. Sa so—
core; son corps étoitcouvert de plaies; lubilité parfaite le fait passer dans le
déja un organe , le nez etoit détruit ; sang , il circule avec lui, attaque les
la maladie étoit , je puis le dire , à son liqueurs et le virus jusques dans le
dernier période, et l’individu n'étoit tissu cellulaire, et les vaisseaux tor—
pas loin du tombeau. tueux des glandes où réside très-sou
Pendant trois mois et demi je lui vent le siège de la maladie.
donnai mes soins , et au bout de Quant à sa douceur, ce médica
ce temps elle Fut parfaitement réta ment l'emporte infiniment sur tous
blie. Je pourrois vous envoyer un ceux des végétaux connus. Je vous
état suivi de mes traitemens et de ai certifié qu'il m’avoit réussi en va
mesbbservations , si vous le croyez riant un peu la méthode dans tous
nécessaire, mais il sera long, quoi les Cas où la sylphilis avoient mani
que satisfaisant. Venons au point es— festé ses symptômes , et vous voyez
sentiel, la découverte c'est une sorte par sa fluidité et sa douceur, que
de sel parfaitement neutre , sans caus loin d’exposer les malades à des sali—
ticité aucune, qui se dissout très-bien vations orageuses, à des coliques, à
à l’eau et ne s'y décompose point. des dissenteries funestes ou à des pul—
D’abord je Vais vous faire juge de manies réelles {comme le médicament
son peu de causticité, il m’est ar de Keyser, à des suites dégoûtantes,
rivé souvent d‘en prendre à sec , à des fièvres,.à des diarrhées dan:
(95)'
gereuses , sommé les frictions; enfin leurs très—bon chirurgien ; il a e’kercé
à des effets violens , à l'altération cor-' dans les hôpitaux; c’est M. Cham—
rodante de l’estomach , comme le sus pelle ( r ). Je l’engagerai à vous faim
blimé ou ce qui est aussi affligeant part de sa découverte : ce sera un.
à ne point guérir et à laisser tôt ou sûr moyen de vous témoigner avec
tard reparoître des symptômes d’auj— quelle certitude je puis me dire ,
tant plus graves qu’ils sont invété
rés , ce nouveau médicament, dis—je,
MONSIEUR,
et je puis vous le certifier, parce
qu’enfin j'en ai la preuve par une Votre,etc.
pratique constante de trois années
et plus , ne donne lieu à aucun de D 0 U 0 H E T , ancien Chirur»
gien-Major de plusieurs ré
ces fâcheux inconvéniens.
J’ajouterai même que le traite» gimens, inspecteur des re
ment étant très-simple, il n’exige point crues , et Chirurgien de la
la claustration , ni aucuns de ces Garde nationale.
moyens , de ces soins qui décèlent les Messieuns,
malades et portent le scandale et la
douleur dans les familles , souvent il On se plaint dans beaucoup de dé«
a suffi de mes conseils , et mes ma. partemens que lors des élections des
lades avec quelques préparations fa juges, des ecclésiastiques fonction
ciles se sont traités eux-mêmes; tous naires publiques , des membres de la.
conservent leur appétit on le retrou cour de cassation , etc. beaucoup d’é
vent bientôt; ils acquièrent de la santé ; lecteurs n’ont pas paru. Cette défec
je n’exige d’eux qu’un peu de so tion de gens à qui le peuple a délé
briété; ils vaquent à leurs Occupa gué le droit de nommer pour hii,‘-en
tions; ils sont satisfaits de moi, et donnant plus de facilité à l'intrigue
je le suis.plus encore de leur rendre de triompher, rend moins imposantes
la santé et la paix.\ les Opérations des corps électoraux.
Vous croyez peut être que j’ai, à Pour remédier par la suite à cet
force de travaux , été assez heureux abus , pour rappeller à leur poste les
pour faire cette utile découverte , électeurs paresseux qui répondent si
non , monsieur, elle ne m’appartient mal à la confiance dont le peuple les
point ; livré par la place d’inspecteur a honorés , ne sei‘oit-il pas à propos
du département , qui m’est confiée de décréter qu’à chaque convocation
par le roi, à l’examen suivi des re d’un corps électoral , il sera tenu liste
crues qui se font journellement dans des électeurs qui se seront présentés ,
cette capitale , je n’ai pu que mettre et qu’un électeur qui, sanslavoir’:
ce nouveau médicament chaque jour donné sa démission , aura manqué
en usage; cette découverte appar
tient à un homme très-instruit et mo
deste que la société n’a pas encore ( 1) M. Champelle , chirurgien de
distingué de la foule des gens qui lei Monsieur, frere du roi, demeure
trompent, et à qui tôt ou tard elle rue Sainte-Aune, N° 56. Note des
rendre} justice; cet homme est d‘ail Rédacteurs. /'
(75)
ileix fois de suite à une convocation, ' d'hui 6 avril , Ràdnguræ, tragédie ':
sans pouvoirdonner d'excuse valable, suivie de M. de Crac.
sera cité au directoire de départe
ment ‘a la requête du procureungé TnEATRE ITALIEN, 6 avril ‘ le: Dettes;
métal-syndic , pour s'y voir déclarer la 7eme. représentation de Camille
déchu de sa qualité d‘électeur, et en ou le Souterrain.
même-temps déclaré inéligible à toute En attendant la premiere repré
autre place pendant l'espaœ de deux
sentation de Guillaume Tel, drame
ans , ou tel autre espace de temps qui
lyrique , en 5 actes , en prose , mêlée
serait déterminé?
d’ariettes. '
Ce seroit , il me semble , une juste
peine à infliger à ces citoyens que la THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 6 avril",
cause du peuple intéresse si peu, la Religieuse malgré elle ; en 3 actes.
et qui chargés par lui d'élire ses Guerre ouverte, en 5 actes.
fonctionnaires publics , négligent de En attendant l’École des Prétre&.
remplir ce devoir sacré, et aban
THÉATRE DE Mlle. MONTANSlER.
donnent lâchement aux cabales', des
nominations si importantes que l'affer 6 avril, l’Apolfiz’caiæ; la Femme
missement de notre sainte constitu juge et partie. .
tion en dépend. AMBIGU COMIQUE. 6 avril ,'l’Epreuoe
Je suis votre frere en patriotisme , raisonnable ; Estelle et Némorz‘u;
Pierre de PI avance
ÂMESSIEURS.
\ TBÉATRE ansnçars , COMIQUE ET
Ce 50 mars 1791.
LYRIQUE , 6 avril , la 74eme. représen
Gonar , fils, citoyen du départe tation de Nicodème dans la [une , ou
ment de la Marne. la Révolution pacifique, du cousin
Jacques. 0
SPECTACLES.
DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE, 6 avril , la premiere représentation
E0dz}ue, et le ballet de Psyché. du Chasseur et la Laitz‘crc; la Cou
THÉATRE DE LA NATION. Aujour valescence du roi:

Nous avons lÏhonneun d’observer auic personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure uniyersel , de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution néi
cassaire pour nous , nous/ ne pourrions les insérer.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez GUS S A C , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et 8.
".Ix

MERCURE UNIVERSEL.

Du Jeudi 7 Avril 1791.

ANGLETERRE SUISSE.
Extrait d’une lettre allemande de:
Lounnns , 50 mars. Chambre des fi'0ntièræ de la Suisse , du 27 mar:
pairs. Le lord Fitzwilliam proposa 1790 , traduite lithi/ clament.
une convocation de toute la chambre
Quoiqu’on ait souvent annoncé et
pour vendredi , afin d'examiner les trop parlé du passage des troupes imw
propositions relatives au traité avec
périales par le canton de Bâle ; je ne
la Prusse , et qu’on avoit déposées sur puis m'empêcher de vous fournir aussi
le bureau. quelques réflexions , sur-tout quand je
Le lord Grenville s'opposa à cette m‘apperçois que la plupart des jour
motion qu’il trouvoit hors d’usage. Le _ nalistes semblent voir et présenter
vicomte Stomond releva l’erreur du cet objet du mauvais côté : on sait que
préopinnnt , et exposa que toutes les le canton de Bâle s’est refusé très
fois qu'il y avait un traité sur le bu poliment au passage’ des troupes im
reau, tout membre avoit le droit périales ; on connoît la lettre écrite de
de demander la convocation de l’empereur et la réponse du canton;
la chambre pour le discuter. Le mais ce qui n’est peut-être pas assez
lord Chancelier appuya la motion. Il connu , c’est la persévérance des Bâ—
y eut ensuite une courte discussi0n lois dans leur système : ce ne fut:
entre le lord Loughborongh et le qu’après les sollicitations des autre:
Chancelier, sur les débats qui croient cantons , qui leur observèrent qu’on
en lieu la nuit derniere relativement attribueroit leur conduiteà l'0piniâ
au traité avec la Prusse. Le premier treté et à l’entêtement plutôt qu’à la
soutenoit qu’il émit absolument né prudence; qu’ils ont cédé aux raisons
cessaire de rendre public tout ce qui de leurs co-alliés. J'ai vu ces troupeq
y avoit rapport. Le chancelier exposa impériales: ce sont des Bohémiens ,v
que dans tout ce qu'il avoit dit sur qui ne sont sans doute pas envoyée
cette affaire , il avoir parlé en géné— pour dire la bonne aventure. Le prince
ral sur tous les traités d’alliance evéque étoit dans les transes les plus
défensive , s’attachant sur- tout à vives , et craignait que l'entrée de ces
ne rien dire sur le traité en ques troupes n’occ«siom ât quelque fermen—
tion. tation ; car en considérant les gorges
étroites et les passages dangereux par
'L'mnbaimdeur de Russie a expé où il Faut passer, on doit être étonné
dié mercredi matin un courier à Pé— qu’une poignée de monde , qu'on auq
tarsbourg. Son retour décider(probæ roi! pu exterminer avec des cailloux ,
blement si nous aurons la guerre avec ait osé se hasarder d’entrer dans un
la Russie ou non , et conséquemment pays , dont on lui avait dépeint le:
la question sur l’armement. l habinns comme des bêtes ämcos. Ce;
‘ {Tees 11: 15‘ 58: 1
(93)
frendant tout s'est passé fort tranquil satisfaction régnoit par-tout, quand
lement , et les pauvres Bohémiens ont la nouvelle la plus affligeante vient
fait leur entrée de nuit , et sans bruit troubler la cérémonie. En un instant
à Porentruy. le bruit de la mort de Mirabeau se
Les Fonctions des juges de paix Suis répand dans l‘église ; v0us eussiez. alors
entendu tous les citoyens abattus
ses ont été converties en celles de com
missaires impériaux. Si ces messieurs
repetter à voix basse : il est mort;
il est mort. . . La consternation a été
'sont animés de l‘esprit de paix de Léo
générale , le fusil échappoit des mains
pold, le joug des sujets épisc0paux sera
certainement adouci à certains égards
du patriote , et des pleurs couloient du
Cette affaire en elle-même de peu de tous les yeux. ,
conséquence , ( quant au passage sur DÉPARTEMENT DE LA Msnmz.
terre Suisse) a cependant occasi0nné
une correspondance très-vive entre Rems, 5 Avril. Plusieurs de nos
les co-alliés , et du mécontentement jeunes gens de la garde nationale
entre quelques particuliers. avoient intention d’apprendre à leurs
frais l'exercice du canon , notre mu
Je ne puis finir sans vous donner nicipalité s’y est formellement opposé ,
l‘assurance la plus positive que ces sous le spécieux prétexte que c’étoit
Bohémiens ne sont nullement desti
une innovation : Tous les patriotes
nés à opérer une contre -révolution en ont itérativement et vivement sollicité
France. On tombe de son haut, quand qu’il soit chanté un Te Deum en ré
on lit dans les papiers-nouvelles de jouissance de l'heüreux rétablissement
France, que les Suisses se proposent du roi : notre municipalité parait s'y
de porter quelque grand coup , et que refuser. Seroit-elle donc impregnée
la ville de Porentruy est le point de du venin aristocra:ique?
réunion des aristocrates françois , ceux
qui ajoutent foi à de pareilles billeve DÉPARTEMENT DU HAUT-REIN.
sées , devraient rougir de les répan COLMARË, 50 mars. Hier toutle corps
dre , c’est faire bien peu d’honneur . électoral du département étoit assem
ce semble à la nation françoise , de blé à la.maison commune pour pro
croire que tout périclite chez elle céder à l‘organisation du tribunal
pour une pareille misère : ses plus criminel. Un prêtre fanatique , curé
grands ennemis sont dans son sein , d’un village voisin , paroît soudain au
et si elle n'a pas de plus grands bb milieu des électeurs , les apostrophe
tacles à vaincre que ceux qui lui seront d‘un ton fulminànt , les damne tous
faits par les Suisses , elle peut , en pour avoir osé porter la main à l'ar
toute sûreté , teruiiner tranquillgment che sainte , en élisent un nouvel
sa constitution. évêque , dont la nomination étoit sa
F R A N. C E. crilège et schismatique; l’indignation
s'empare de tous les membres, mais
‘DÈPARTEMENT DE L'ORNE. les plus.calmes s’emparent de l'éner-_
_.ALENçON, 5 avril. On chantoitaw gumène , le conduisent chez le maire ,
jourd’hui le le Doum en action de qui le renvoya dans son village , sous
yaces du rétablissement du roi, le la protection d'un gendarme nationale
(99) ‘v
On assure que vendredi nos Augus de loin les hiboux‘îde l’aristocratie.{
'tins seront transférés à Paris : nos Ca Signé L**.
pucins , qui ne veulent reconnoltre
le nouvel évêque qu’après la mort de DÉPARTEMENT DES Boucans-nu-Rnômt.t
\
son devancier , les suivront de près.
MARSEILLE, 27 Mars. Dans l’église
DEPARTEMENT DU BAS-BRIN. priroissiale des Accoules , en action
STRASBOURG, 29 Mars. La garde de graces de l‘heureuse convalescence
nationale postée au Rhin , a arrêté du roi, il a été chanté un T6 Deztm
ces jours-ci. la nommee Zimmer, en grande musique et au bruit de
femme d'un chantre de la cathé salves d'artillerie; tousles corps ad
drale. On a trouvé sur elle dix-sept ministratifs et militaires , les membres
exemplaires d'un écrit intitulé : Mo des tribunaux y ont assisté. Après
nition canonique et Ordonnance, cette cérémonie religieuse, on s’est
par Loztis-Réné-Edozzard Rohart ; rendu dans le plus grand ordre sur
ils lui àvoient été remis par un sieur la place St. Louis pour y allumer le
Wilhelm , homme de loi; cet écrit feu de joie. Le cortége était nom—
, d'après; le requisitoire de l’accusateur breux, le régiment Suisse d’Ernest ,
public , est qualifié d'incendiaire et son état major en tête, et les dra
d’attentaioire à la loi. Le ci-deyant peaux au centre, la société des amis
évêque lance l'anathème contre notre de la constitution, le corps de la
digne prélat, contre tous les ecclé marine, toute la gendarmerie natio
siastiques soumis à la loi, contre tous nal, etc. y étoient. Deux caisses de
ceux qui] les reconnoitront.VVilhelm fusées en gerbes annoncèrent l'arri
,a été décrété de prise de corps comme vée, et les chefs des divers corps civils
Fauteur , la femme Zimmer a été et militaires allumèrent le feu; il y
écrouée ès registres des prisons cri eut alors une salve de cinquante boî
minels de cette ville , pour être ouie tes et de fréquentes décharges d'ar
et interrogée. tillerie. Deux autres caisses de fusées
ont été tirées au départ du cortège.
DÉPARTEMENT DE SEINE ET 0152. Le même soir on a joué au théâtre
Mommznr. Extrait dune lettre du la partie de chasse de Henri IV,
et aux Variétés la Fédéra_tioa Mar
5 avril. ÀuiourdÎhui la municipalité
de cette ville a fait chanter un Te seillaise; ce n‘étoit par-tout que ré—;
Denm en action de grace du rétablis jouissance.
sement de la santé du roi , et le soir DÉPARTEMEIT DE FINISTERE.
toute la ville a été illuminée en ré
jouissance de la conservation des jours Barsr. Extrait d’une‘lettrc du pre—
infiniment précieux de ce prince pa mier avril. Enfin nous pouédons un
triote et chéri ; la municipalité eût évêque constitutioneL Pendant plu
bien désiré que ses facultés lui per sieurs jours la garde nationale ne ces
miesent de décorer d’une robe de feu soit de faire de fréquentes sorties dans
la fameuse tour de notre ancien châ la crainte d'être surprise , et par làD
teau; mais du moins elle l'en a fait privée du doux plaisir de témoigner
çauronuer , pour éclairer de près et au digne législateur, auGrespectablq
8
l (100)
«prélat toute la œtisfaction de le revoir de la commune et des soldats patriotes ,
clans nos murs. M. Expilli arriva hier qui, d’après son consentement, four—
sur les cinq heures du soir, précédé nirent de nombreux piquets qui bor—
des députés , tant des représemans de dèrent la haie sur le passage. La porte
la commune que de la société des Vezins au contraire montre une opi
amis de _la constitution , accompagné niâtreté sans égale , et employa tous
d’un nombreux piquet de cavalerie les moyens imaginables pour occuper
supérieurement monté. Le détache la troupe , sous des prétextes de sû
ment avoit été la veille coucher à reté , dont il seroit facile de démontrer
Landerneau; à une lieue il fut joint l’inutilité des mouvemens ; quoiqu’il
par un bataillon de la garde nationale; ait fait , les militaires du Corps-Royal
les soldats , après avoir témoigné leur de canoniers - matelots vraiment pa—
joie de la manière la plus franche , se triotes, fournirent un très-beau dé
mirent en.marche , formant une dou' tachement, et firent tous leur possi
ble haie avecla cavalerie , aux deux cô ble pour, concilier la subordination
tés de lavoiture ; arrivé dans cet ordre militaire avec l'élan de patriotisme
aux portes de Brest , il fut salué de 15 qu’ils ne pouvaient contenir.
coups de canon de la garde nationale;
DÉPARTEMENT ou Parus.
aussitôt tous les corps administratifs de
cette ville et de plusieurs bourgs voi Parus , 6 Àwril. Hier les ambassa
sins vinrent le complimenter , Æt il deurs récemment nommés ont prêté
entra dans la ville au bruit des clo le serment requis par la-loi au conseil
ches, des tambours du canon et de général de la commune. M. Bonne
la musique du régiment patriote de Carrère , l'un d’eux , a dit :
l’ls_le de France ., qui exécute le que
tuorde Lucilc, si analogue ’à cette Mussrnuns,
circonstance. 11 seroit impossible de En paroissant dans cette enceinte ,
peindre la satisfaction quetpous les ci je remplis un devoir cher à mon cœur.
‘toyens de Brest témoignèreiatà ce pré J'ai accepté sans défiance l'honorabl
tre patriote; Dieu le père descendroit emploi de négociateur , parce qu‘il est
sur la terre, je crois qu'il seroit facile aujourd'hui de tracer la ligne
difficile de paroitre plus satisfaits que qui sépare les droits respectifs des
nous ne l’étions réellement. De la nations; les nôtres sont fixés ; ils
maison de la commune où il se rendit reposent sur des principes certains et
au. milieu des acclamations réitérées invariables. I '
de vive Expilli ; il fut conduit à l‘é ‘Le peuple’françois a manifesté ses
glise paroissiale; ilalla ensuite allumer 2‘ intentions par un décret solemnel;
un feu de joie qu'on avait préparé; les. ministres du roi en pays étran
après quoi tout le cortège l’accom— ger, qui sont des amis de la consti
pagnajusqu'au petit couvent, où.étoit tution, ne s'en éœrteront jamais:
disposé son logement; comme il en car c’est à cette constitution que la
troit la musique se mit à jouer le re_ France devra la paix et le bonheur.
frein chéri ça ira , ça ira. Quant à moi {messieurs , toujours
M. Muy , commandant de la ville fidèle au serment que j’ai déja pro
pouth roi ,_se prémavec zèleau deux noncé dans,une société célèbre par
(101)
ftpureté de son patriotisme, et les ser ,et la rendre moins incommode , en
vies: qu’elle rend tous les jours à la trouvant des places pour six cents
chose publique , je jure d'être fidèle personnes de plus que celles que cette
à la nation , à la. loi et au roi , de longue salle peut contenir aujourd‘hui.
mai'ntenirde tout mon pouvoir la On pourra . disent les commissaires ,
constitution décrétée par l’assemblée porter le 110mer des bons citayenù
nationale , et agceptée par le roi , et admis parmi nous , à dix-huit cents,
de défendre auprès du prince évêque ‘ on élèvera des amphitéâtres aux deux
de Liège , de ses ministres et agens , Zbouts de la, salle , on lui donnera
’les Français qui se trouveront dans : plus de largeur. etc. . . (Ce plan est
ses états. \ combattu par plusieurs membres.)
Après le serment des ambassadeurs, M. Clé. Laméth. S’il y a un moyen
tous les professeurs, instituteurs et de nuire et d'empêcher l’admission
institütrices s-‘àcq’uittèreflt avec em des bons citoyens parmi nous , c'est
pressement du devoir que lèt lui leur de jetter les amis de la constitution
imposait en prêtant leur serment. dans des dépenses qu'ils ne pourroient
Aujourd’hui, à la séance des amis soutenir que difficilement: le patrio
tisme est, je puis le dire , en raison
Ide la. constitution, M. Bonne-Carrère,
Après avoir communiqué à ses frères inverse des richesses; les riches , gé
et amis ce qu’il avoir. dit au conseil néralement parlant , sont aristocrates,
général de la commune , ajouta : les pauvres sont Patriotes : or , il ne
Hier , messieurs , je remplis un de
faut donc Pas nous constituer en dé-‘
voir comme fonctionnaire public; penses. J'observe que les temps où
la saison est rigburenœ Sont passés:
aujourd‘hui , comme ami de la cons
titution, je viens renouveller dans
d’un autre côté , la plupart des édi
fices des religieux sent vides, et vous
voue sein le serment d'être toujours
ne pouvez ni acquérir, ni prendre
uni, de cœur , d’esprit et de prin
des engageme'ns avec des capitalistes :
cipes avec vous , et de ne me sépa
il y a d'abord ici l'église des Jacobins ,
rer de la liberté et de ses véritables
qui , je crois ', Pourrait vous convenir ;
défenseurs qu‘à la mort.
on prétend qu'il en coûtera 20 mille
Anus DE LA CONSTITUTION. livres pour pouvoir s'y transporter,
mais il y a 'déia pour quatre à cinq _
. Suite de la Séance du 3 avril.
mille fumés de bancs qui serviront;
MM. les Commissaires nommés pour c’est autant de diminué : il n’est pas
le choix d’un local , Ont fait leur rap besoin de décorations ; il y a des
port..lls proposent que l’on suive un claires-voies dànà cette église, dit-on .»
plan qu’a donné .M. “failli. orchi- le toit est à joui dans'qhelqueu en—
tecte, sur les dessins duquel a été droitè : eh bien , on achetera tout
bâtie la comédie italienne ; ils assus simplement du bois de hameau Pour
Ïent que la dépense ne s'élèvera pas bOuche'r des ouvertures : que les amis
à plus de cinquante à soixante mille de la constitution délibérant froide
livres, pour disposer l'ancienne bi ment sur des bancs de bois. c'est
bliothèque des Jacobins, où l'asaém tout ce qu'il leur Faut ; des gens qui
blés tiént actuellement ses séances , N sont p'réts et mourir pour la confli-. _
(102)
tution n’ont pas besoin d’apréts : lais— l'unanimité qu’elle porteroit extérieu;
sons à ces sociétés , que l'un de nos rement en la personne de tous ses
frères a nommé hermaphrodites , le membres , les marques de son deuil.
soin de se placer mollement et avec ( on applaudit. )
une sorte de luxe. ( On applaudit. ) M. le Président. La société gémit
Je demande que l’on se transporte comme vous du malheur qui nous
près d’ici, dans l’église des Jacobins. est commun , elle a pris aussi un
et nous aurons l'avantage de ne pas arrêté conforme à vos sentimens;
quitter cette maison. Il y a aussi, elle ne doute pas que vous n‘apportiez
près de l’assemblée nationale , l'église autant d‘intérêt à la perte‘qui nous
de l’assomption, dont la rotonde est afflige , qu'elle a de plaisir à vous
infiniment avantageuse par sa forme : inviter à sa séance.
mais il importe sur-tout de ne pas ( Une députation du club des Cor
faire bâtir sur un terrein de location , deliers a été admise). L'orateur a
car les aristocrates l’acheteroient fort dit : le club de la section des Corde—
cher pour vous en faire déloger. Une liers s'est réunie au club de la sec
société qui se réunit dansl’église ici tion du théâtre français, pour vous
à côté , il faut la consulter; elle est présenter l’objet que nous allons
moins nombreuse que la nôtre, et mettre sous vos yeux. Il est prouvé
nous offrirons de lui céder ce local, que le 28 n'est pas un jour heureux
il pourra lui suffire. pour les contre-révolutionnaires ; le
( Après quelques débats , on a pro 28 février fut la journée des chique
posé d'envoyer des commissaires pour naudes , et le 28. mars celle des turf
se concerter sur le champ avec cette lupinades; en conséquence , ces mes
société , ce qui a été effectué.) sieurs , ont changé la date de leurs
M. le Président. Le dépouillement projets inciviques : nous apportons
du scrutin , pour le comité diploma des preuves par écrit , que trois bons
tique , en remplacement de Mirabeau , citoyens , ici présens , attesteront , et
a donné M. d’Aiguillon (on applaudit.) ils sont tous trois domiciliés , connus
(Une députation de la société fra et attachés à la chose publique. C'est
ternelle, séante dans l'église des Ja le 15 mars que l’on a commencé à
cobins , s'est présentée). L’orateur. déposer dans le sein de M. Rustaut,
Mirabeau n‘existe plus ; s'il pays le l'un de ces citoyens , des indices de
tribut de la faiblesse humaine , il fut projets : elles ont d'abord été trans
aussi le plus ferme défenseur du peu mises au maire de Vaugirard , et les
ple , il doit en être payé par la recon personnes arrêtées par ordre du co
noissance. Nous avons décidé que mité des recherches , ont été _trou
son cercueil seroit accompagné par vées les preuves dans leurs poches;
le plus de membres possibles de notre Messieurs , v0us avez Fait un serment .
sooiété , de l'un et de.l’autre sexe; vous ne pouvez l'oublier , et nous
qn’ainsi sa tombe seroit arrosée de vous prions de prendre M. Rustaut
nos larmes: son cortège, nous pou sous votre sauve-garde, de porter
vons l'assurer d’avance , sera plus sur lui un œil d'intérêt ; il a sa Femme
nombreux que celui du plus puissant à Vaugirard , il est père de famille ,
despote. Notre assemblée a arrêté à il étoit capitaine de la garde natio:
(103)
nale , il était entré comme inspecteur main basse sur toUt ce qui portoil
dans les travaux: publics ; maintenant l’uniforme national et même la co-æ
il ne peut y retourner sans exposer carde. En quittantle sieur Thevenot.
suivie, et il perd visiblement son exis
je fus faire ma déposition au maire de
tence. Je demande que les dépositions Vaugirard, et parmi mes camarades ,»
qui vont vous être faites par le sieur qui étoient mes adjoints, j’en choisis
Bustaut , ainsi que le corps de preu q tre à qui je me confiai ,' et que je
Ves, soient dénoncés à l'accusateur p , pour témoins; ce sont ceux qui
public du tribunal du fauxbourg Saint sont ici. (En les montrant.) Chaque
Germain , et que ce tribunalsoit chargé jour nous retournons chez Theve
de cette affaire. , ‘\ not', ces braves gens et moi, et cha-.
M Rustaut. En date du 15 mars que jour nous redeviens des instrun
dernier j’avois obtenu la parniission tiens nouvelles; onhous donnat quel
de M. Bailly d’entrer dans les travaux qu'argent , et nous venions également
publics à titre de récompense. M. au comité des recherches tous les
Thevenot, l’un des chefs, un jour jours en sortant de là, où nous le dé
m'aborda : mon cher Rustaut, me posâmes. Je puis dire que le comité
ditdl , je _sais que vous avez eu des nous offrit tout ce que nous pouvions
pertes, il est un moyen de les.ré desirer, de l'argent même si nous en
parer et de faire votre sort : il s'agit avions besoin; mais des François ne
d'une grande expédition; elle est pé sont pas faits pour en recevoir quand
rilleuse et difficile , je ne vous le cache. il s’agit de servir la patrie. (On ap-,
pas ; mais il y a quarante mille francs plaudz‘t.) Samedi , veille du complot , A
déposés ‘daiis un endroit sûr pour un de mes témoins me trahit ; il.
vous ou votre femme, si vous pé joua des doutes , ‘ace que je présume,
rissez; si vous réussissez, ce que nous dans l’esprit d‘un nommé Gyneste ,À
esperons , vous aurez une des pre l'un des agents du complot ; j’arrivai
mières places de la capitale. Alors j'eus chez lui ; il se croyoit sans ressource ,’
l'air de faire quelques réflexions, et je et il vouloir. partir; je lui dis que je
finis par consentir à} ce qu’il vouloit : craignois aussi pour mon compte; il
bien convenu de nos faits,odco_mmence sortit avec moi, ct je lui parlais d'un
ème donnerdespamphletsparpaquets, air attristé ; mais en passant devant>
en me recommandant soigneusement un corps de garde , je lui mis la
de les distribuer en secret , me disant main sur le collet, et le fis entrer :
qu’ils farcient un effet merveilleux de la part de M. le maire et de
dans le public, et l’on me joignit à M. le commandant généralgiis-je à
mes ordres quarante hommes qui l'officier du poste, retenez cet homme
avoient servi avec moi dans les der là_, et il fut aussi-tôt consigné. Nous
nières querelles du Brabant, et dont fûmes mes témOins et moi, chez M.
je Connoissois l'attachement. Mais , le Maire , et il fut donné ordre de
messieurs, vous a‘lez voir de quoi l'arrêter et de lui donner une chambre
il étoit question . c'étoit peu de chose: garnie à l'Abbaye , où il est encore.
il ne s'agisspit derien moins que de Mais ce que vous ne savez pas , mes
mettre en fuitel'assemblée nationale , sieurs , c’est que le jour de l'extermi
d'exterminer les jacobix_ts et de faire nation du club des Jacobins arrivoit :
&
04
(104)
c’était le lendemain. J’entre chez M. proist. Voilà la vérité des Faits . mes?
Lacsmbe , ancien garde du roi , et sieurs ; ce que je viens d’avoir l'hon
agent prinuipal ; je dis: Gineste est neur de vous dire , nous sommes prêts
arrêté , il a fait un mauvais coup , je à nous présenter , quand on voudra ,
crois qu’il a tué. un homme sur la pour le confirmer. Madame Lacombe ,
place -— Mais s‘il a faitun mauvais en outre , nous a assuré maimefois,
coup, me répondit-il , nous dirons dans ses conversations , qu'elle avoit
c‘est un gueux. que nous ne le con souvent des conférences particulière:
moissons pas.—-A la bonne heure . lui avec la reine. ( On murmure). J'ob
disie. Je fus de-là chez M. Thévenot; serve que , dans ce m0ment , madame
il Falloit de l'argent. Il me dit: je vais la Combe n’est détenue chez elle’
Vous remettre deux assignats ; c‘est que par une seule sentinelle , qu'elle
demain le grand coup ; ainsi demain peut parler à qui elle veut , et cela',
à cinq heures du soir , vous vous ren au point , qu'elle a fait dire , et à
drez avec vos gens aux petites écuries nous età son mari , que si nous étions
du roi. Nous retournons au comité interrogés, il faudrait déclarer que
des recherches lui déposer nos assi nous ne nous oonnmsswns par.
gnats. On a , sur les 'une heure , été M. le président. (A la députation
saisir Thévenot , et on g trouvé une des clubs). La société est habituée à
lettre dans dans s0n gousset , qui con vous trouver surveillnns de la liberté;
firme le projet. Avant qu’il fût arrêté, elle délibérera sur les moyens de pré
quand il ‘m'a donné les assignats . je venir les maux de la chose publique;
lui ai dit : êtes-vous bien sûr ? avez ceux qui ont des dangers à courir -
' Vous de la garde nationale dans votre peuvent se réfugier ici, ils y trouve
parti? Oui , beaucoup.— Mais le gé— ront des défenseurs qui auront autant
néral?—- Ne craignez rien , il est des d'empressement à leur servir de bou
nôtres. ( On murmure ). Je ne veux blier, quede plaisirà vous prier d’as
pas pour cela , messieurs , dire que sister à sa séance.
notre général est coupable , mais ils M Legendre. Jedemnnde que ces
l’auront cru[ ( On applaudit). Il de citoyens soient mis sous la protection.
voit y avoir , outre , me disoit-il , de la loi. .
plus de trente mille hommes qui n’at M. Chepyflls. Deux personnes con—
tendoient que le moment , six ‘cens sidérables paroissent être compromi
hommes armés, chacun d’un poignard ses , il y a des révolutionaires depuis
et de deux pistolets pour la première longtemps , et le glaive de la loi n'a
attaque. Dans le cas où la portion de pas frappé un seul coupable! S‘il en
la garde nationale , sur laquelle on est, il faut un exemple. Je supplie
comptoit , s'y seroit refusée , nous l'assemblée nationale , si le sieur
n’aurions rien fait : mais si nous eus Clermont est coupable, qu’elle clé
sions réussi , des couriers étoient prêts chire cette inviolabilité chimérique,
pour tous les clubs monarchiques , et et qu'il expire sous la juste punition
tous les patriotes des provinces de de ses crimes.
voient être égorgés. On nous a dit en M. Maina’ouze. D’après Ce que l’on
core que M. Clermont-Tonnerre four vient de vous dire, rapprochez les
_uissoit l’argent pour l’exécution du faits de ce que vous a dit M‘ Menou
(105)
de M. de Montmorin, jugez, et qu’il La société fraternelle nous 1 reçu
en soit fait ainsi. ‘ avec la politesse des hommes libres .
M“. On vous a dénoncé M. de celle du cœur; noùslui avons pré
Montmorin, je vous dénonce M. Du 5enté les objets de notre mission,
portail. Je‘ commis une liste qui va et sans'délibérer même elle a été
paraître des officiers—généraux, elle acceptée. ( On arrête qu’ait plutôt la
est composée d'aristocrates , la plupart soçz‘été des amis' de la constitution
jeunes , sans expériences, tandis qu’on tiendra ses séances dans l’église du
a rejetté des bons citoyens, et même j‘acobins. )
un de vos membres, bon général, La séance a été levée à 10 heures.
M. Wimphen, qui a cinquante-six
arts de service, qui s'est trouvé à ASSEMBLEE NATIONALE.
nombre de batailles , et par celaseul Séance de mardi soir.
qu’il est Jacobin. '
lV’. Desmou/Ùz‘s. Si on eût rejetté M. le président . avant de faire ad-*
M. VViymphem parce qu’il est jacobin, mettre à la barre les membres de la.
on a nommé M. Bonne - carère. On ci-devant assemblée de Saint-Marc,
devait donc le rejetter parla même pour entendre la suite de leur justi
cause. (Il y a en ici quelques dé fication , a fait lire l'adresse des six
lais. ) ' députés extraordinaires du nord de
M. d‘Az‘guillon. On vous demande l’île Saint - Domingue , qui s’élèvent
sauve-garde et Surveillance '; je n‘in contre les moyens qu’ils disent avoir
Iisterai point, les amis'de la Consli« été employés par ces membres.
tution n'ont jamais manqué 'à leur M. Lingu'et a été admis à la barre
serment. Secoudnnent les Comités de à la tête des pétitionnaires , compo
l'assemblée nationale prendront les} sant la ci-devant assemblée générale
mesures c0nvenables pourdédomma de SeinÿDomingue. Il a cherché à
ger ceux qui auroient éprouVé' des établir que l'assemblée de Saint-Mare
pertes et remplir les intentions de la n'avoit jamais en aucun des projets"
société à l'égat‘ds des citoyens recom dont on la accusée, contre l'intérêt
mandables. Troisièmement, je crois de la métropole; un‘ des colons a fait
que vous iriez trop loin si, vous fai lecture de plusieurs pieces qui con
siezi, wpar des commissaires , en votre tiennent les expressions de l'attache—'
nom , une accusation publique dans ment de cette assemblée peur la mère
un tribunal, les comités se charge. patrie ; ensuite M. Linguet a allégùé'
ront de veiller sur cette affaire. ( Il que ces pièces n’avoient pas été lues7
y a que/711m murmures , et sur la dans le rapport qui avait été fait le
motion de M Prieur on nomme des 15‘ octobre , lorsque l'assemblée rend
commissaires qui surveilZemnt les dit le décret qui cassa les notes de
l'assemblée de Saint—Marc. v
pièces et la suite de cette af]airè
cou zée mua memäres des comités des M. Barnave a interrompu l'otateur,'
recherches et des rapport: de l’as et rappellent à l'assemblée que son‘
semblæ nationale. ) rapport et les pièces sont imprimt‘es ; "
M. Cfiarles Lametfi. Nous venons il a défié d'en citer une dont la lec
tendre éompte»de notre députation. . turc n’ait pas été faite à l'assemblée ,‘
(106)
ou qui ne soit jointe au rapport im les hommes qui viennent de paroltro
primé. devant vous ; toutes les pièces , les
M. le président a ra ppellé à M. Lin moins importantes , relativement à
guet , qu’à la dernière séance M. le leur justification , ont été lues dans
Couteux avoit dénoncé un écrit signé cette tribune ; elles n'ont pas été seu
desîcolons de l'assemblée de St. Marc, lement extraites : vous les avez en
et qui contenoit des faits dont la core entendues dans tout leur con-y
publicité ne pourroit être que dup texte. Nous savions bien qu’on con
gereuse dans les colonies , et attenta testeroit la véracité de notre rapport ,
toires à l’autorité de l’assemblée na et c'est ce qui nous a fait redoubler
tionale. Il lui a dit que l’assemblée d’exactitude. . . Nous avons tout
avoit décrété qu'il seroît tenu de dire tenté pour les p_orter à abjurer leurs.
s’il avouait ou désavouoit cette pièce. erreurs : nous les y avons invités au
Sur cette interpellation , M. Linguet nom de leur patrie qu’ils pouvaient
a déclaré qu’il ne pouvoit pas y ré rendre henreuse , en:cessantd’y semer
pondre dans ce moment , attendu que des libelles qui provoquent lesdésor
la. séance était très-avancée , et qu’il dres , ferment empoisonné des trou-.
falloit de longues eXplicati0ns sur cet bles ruineux pour leurs concitoyens..
écrit , pour développer la conduite Plusieurs d'entr’eux ont paru vive
et l'intention des membres de la ci— ment touchésde leurs erreurs ; d'autres
devant assemblée coloniale ; M. Lin y ont obstinément persévéré, et ce sont
gnet a terminé en disant que cette les plus coupables. Les premiers sont
dénonciation qui avoit paru à quel— le jouet et les victimes . à la fois de;
ques membres de l'assemblée être im quelques intrigues , dont je m'interdis
prudente , lui avoit paru , à lui, être de scruter les motifs , et ils sont plus
criminelle. à plaindre qu’à inculper»...
M. le président a dit aux citoyens M. Barnave a terminé en deman
admis à la barre qu'ils pouvoient se dant , 1°. que les comités de marine ,
retirer. d’agriculture , de commerce et de
M. Barnave a reppellé une grande constitution s'unissent pour l'examen
partie des faits qui avoicnt donné des instructions que le comité colon
lieu au décret rendu le 12 octobre , nial a rédigées pour faciliter l’exé-.
et qui en justifioient la rigoureuse jus— tion des loix dans les colonies: a“. que
tice. ces quatre comités se réuniront de
a Ce décret est juste et nécessaire , même pour entendre les moyens jus
I-t-Îl dit ; envain on tenteroit d’enga tificatifs des ci-devant membres de
ger l'assemblée nationale dans des me Saint—Blanc. '
sures rétrogrades. Sa puissance ne doit M. Robes pierre a invoqué la ques
pas plus vaciller que sa justice. Soyez tion préalable sur la seconde partie
équitables , messieurs , mais soyez de la motion de M. Barnave , parla
fermes : envoyez des loix pesées dans raison que la discussion s'étant en
la balance de la justice , mais qu'elles gagée entre les ci:devant membres
soient inflexibles, Les hommes qui de l’assemblée de Saint—Marc et le
les recevront , respecteront vos vo comité colonial , ce devoit être natu—
lontés... Nous avons tous faits pour rellemexn au corps législatif à la dé;
(107)
eider. La motion de M. BarnaVe , mise tre; mais l’impossibilité de retrouver
aux voix . est adoptée dans son entier. parmi des collateraux des sentimens
L'assemblée a renvoyé aux mér_nes aussi intim‘esg aussi purs, doit donner
comités le libelle dénoncé par M. le selon lui au testate ur une plus grande
Couteulx. M. Pampel0nne a réclamé latitude,
aussi le renvoi d’une lettre de M M. de Vaudreuil, député du Rous
Gouy à un colon , dénoncée déja par sillon , trouve du danger à intervertir
M. Curt, en mars 1790, comme ayant les usages.
excité des troubles dans les colonies. M, Lanjuinais combat sans grands
M. Car: 41 renouvellé cette dénoncià moyens la liberté des dispositions dans
tion ., en ajoutant qu'il avoit reçu les deux lignes.
une lettre de l‘assemblée de la Gua« M. Mougins eût parlé dans le sens
deloupe , par laquelle on se plaignoit contraire . si MM. Chapelier et Cha
vivement du procédé incîn'que de broud , prétextant pour interrompre
M. Gouy. Ce dernier, loin d’éluder l‘état de fluctuation dans lequel leur
la dénonciation , l‘a fortifiée en se paroissoit être l'assemblée , n'avoient
faisant gloire de la lettre qu'on lui encore demandé l'ajournement indé
reproche. Il a même réclamé à cet fini de la question. On commence à
égard l’adjonction du COmité des re regretter le temps que l'on a mis ä
cherches aux quatre autres. L’assem la discuter. Cependant M. Prieur ne)
blée n'a point déféré à cette pétition , veut pas qu'il soit infructueux , de
elle a seulement décrété la motion de toute sa poitrine et de tous ses bras
M. Pampelonne. il demande l'ajourment.
M. Phales demande la discussion ,
Séance d’hier.
et que dès-à-présent même l'on abo—
Le comité d'agriculture propose et lisse les subtitutions. M. de Bautneîi
fait adopter le décret Suivant: s'y oppose par la certitude , en n’a
« Les acquits à caution , délivrés journant pas la totalité de l'article ,
pour empêcher la Fraude des droits de de mécontentcr également les pays
traite à la circulation , sont annullés , de droit écrit et les pays de coutume;
et les soumissionnaires déchargés des les premiers , en ce qu’ils ne s’habi
soumissions par eux Fournies. tueroient pas de la jouissance de dis
Demeurent pareillement déchargés poser à leur gré ; les seconds , en ce
les fournisseurs de la marine de rap que en y introduisant une faculté jus
porter les passeports qui n'avaient ques—là inouie, et au moins mécon
pour objet que l'affranchissement des nue. , les peres trouveront le moyen
mêmes droits de circulation. de dédommager leurs aînés la perte
' L’ordre plu jour ramène la discus de coutume , et de faire revine , en
sion sur les succesiops. chérir même sur le régime féodal...
M. Prugnon veut absolument in L'ajourncment a été ordonné.
terdire la disposition dans la ligne di— MI. Desmeuniers} pour remplir le
recte , parce que la nature en appel vuide que laissoit cet ajournement ,
lent les enfans à 'se partager le bien revient sur l'organisation du minis
de leur père , ne permet pas de sup tère , et propose de décider avant
poser qu'un le mérite moins que l‘au tout à qui appartient le choix des mis,
/
(’108)
filaires, que le comité attribue au roi. provisoirement, si la seconde légis"
M. Robespierre ne voit pas de bon lature persiste à demander leur chan
oeil, que l’on veuille emporter cette gement, et que le roi se refuse à
question d'une maniere aussi »leste. l’ordonner. —
M. Péthion trouve dangereux de M. de Beaumetz trouve dans ces
flonner au roi la nomination des mi mesures un empiétement sur le pou<
nistres. , voir exécutif aussi inconstitutionnel
M. Regnaud observe, aVec beau que dangereux pour la chose publique.
60up1dejustesse, qu’il pourroit être que M. Desmeuniers jugeant beaucoup
l’on en auroit toute autre idée , quand plus aisément qu’il ne l’avoir fait d’a
on saurait qu’ils sont responsables, bord des dispositions de l’assemblée ,
et que l’on auroit assuré, par des et essayant de rallier auprès du coç
précautions sages , l’effet de la res mité, les différens avis . propose de
ponsabilité : il demande donc une loi décréter « que le corps législatif
sur ce point, préalablement à tous pourra présenter au roi telles adresses
autres. M. Cazalès se joint à lui. qu’il jugera convenable sur la con
M. Menou porte plus loin encore duite des ministres, et même lui reo_
la responsabilité ; son vœu est d’y présenter qu'ils n’ont pas la confiance
soumettre les ministres pour les faits de la nation.
de tous les agens secondaires , tels On observe à M. Desmeuniers qu'il
que les ambassadeurs , envoyés , etc n'est pas du tout convenable de faire
dans la nomination desquels il ne lui perdre au corps législatif le ton son
parolt pas douteux qu’ils n'aient toute verain , pour lui faire prendre celt‘ .
influence : il cite M. de Montmorin, de pétitionnaire; que la nation par—
qui, au mépris des représentations lent à son fonctionnaire , n’a ni re
du conseil, disons‘ encore de l’0pinion présentation , ni doléance à faire ,
publique , vient de confier les am mais à lui intimer ses volontés. . . Â. .
bassades , les postes les plus consé L’obSerVation est parfaitement sentie.
quens dans les circonstances actuelles, L’as5emblée l’adopte , en substituant
à des jeunes gens sans expérieùce, à l’expression impropre , celle de dé
élevés dans les préjugés , ou à des clarer au roi.... Ainsi , quand le cas
ennemis déclarés de la révolution. l’exigera( et demain sans doute ) le
M. Buzot appuya l’amendement du corps législatifdéclarera au roi que la
préopinant, et l'enrichit de deux au plupart de ses ministres , notamment
tres: le premier , qu’il soit réservé Montmorin , ont perdu la confiance.
constitutionnellement au corps légis de la nation.
latif de Faire telles représentations au La séance a été levée à trois heu/33.;
roi qu’il jugera Convena’ble sur le
Compte des ministres: le second. qu’il LITTÉR‘KI‘UBE, Antä0ucas , etc.
soit permis à tous citoyens d’action Expériences mi la manière de pré
ner les ministres devant les tribunaux serrer les arbres enfleurs des effets
o'rdinaires , pour dommages et in
de la gelée.
térêts.
M. Goupille desire quelles ministres M. Bienenberg , nous mande-bon
soient suspendu: de lents fonctions de Prague , dit l‘auteur de la faufile
(109)
'duCukt‘väæur, a tr0uvé des parage- I ques parias de la Pologne, où il croit
lées, ou un moyen sûr de préserver | beaucoup de fruits , les paysans font
entièrement les fleurs des arbres descuire différentes espèces de gâteaux
effets funestes des gelées qui précè ou fouasses la veille de Noël. Quand
dent et accompagnent quelquefois le ces gâteaux sont retirés du four, ils
printemps. Ses paragele‘es sont des les placent aussi-tôt sur de le paill
cordes de paille ou de chanvre dont étendue , pour'les faire refroidir. Lon
il entoure la tige de l'arbre , en faisant qu’ils sont refroidis, on les retire.
aboutir l'extrémité de ces cordes dans et alors les paysans , jeunes et vieux5|
un vase rempli d’eau de source , de ramassent cette paille , dont ils fa
manière qu'elles n'y surnagent pas , briquent des cordes , et avec ces cote '
mais qu’elles y soient bien plongées , des , ils entourent les arbres fruitiers;
ce à quoi on parvient facilement par ayant attention que la corde tombe à
des pierres qu'on y attache. Il n’est terre , et dès qu'ils ont de la neige.
pas nécessaire qu’il y ait un vase pour ils recouvrent cette extrémité de la
chaque arbre : on peut, si l’on juge à corde avec la neige. ‘
propos, entourer de la même corde M. lèse observe que ce procédé,
prolongr‘e , ou de plusieurs cordes moins parfait peut-être et moins com
unies , une suite d’arbresou d‘espa mode que celui de‘M. Bienenberg.}
liers voisins , et pourvu que les extrê— est fondé sur les mêmes principes,;
mite’s de cette corde ou de ces cordes et doit produire à-peu-près le mémé
aioutées , plongent dans l'eau d'un ‘ effet: mais lorsqu’il réussit aux pay—
seul vase, cela suffit. Il faut seulement . sans, ils ne manquent pas de l’eff
avoir soin que le vase soit bien isolé , ,‘ tribuer à le vertu des pains ou gâ
et ne soit point à couvert par les bran , teaux qu’ils ont fait refroidir sur la
Clics de l’arbre lapins voisin , afin que ‘ paille dont ils ont fabriqué des cor;
la gelée
sur l’eaupuisse
qui y produire‘tout
est contenue,son effet
par la : des. '

communication de la corde. Cette pré- } Méuomn sur l’instruction et sur


caution est sur—tout nécessaire pour“ l‘éducation nationale . avec un proie:
les arbres dont les fleurs paroissenb de décret et de règlement constitue
presqu’en même-temps que les feuilles. tionnel pour les jeunes gens réunie
et qui sont si eXpoaés au ravage de la : dans les écoles publiques, suivi d’un
gelée. essai sur la maniere de concilier la
surveillance nationale , avec les droile
M. Jèse , professeur de physique et d'un père sur ses enfans, dans l'édufi
de mathématique à l’académie de cation des héritiers présomptil‘s de le
Léibniz, fait grand cas des expérien couronne , par Léonard Bourdon de
ces de M. Bienez.berg , qu'il regarde la Crosnière . avocat, l'un des élec
comme très-utiles à publier , mais il teurs de 1759, et des représentant
ne regarde pas son procédé comme de la commune de Paris.
absolument neuf.
A Paris , l'an second de la liberté?
En Basse-Saxe , dit-il ,' dans le De l'imprimerie de Cailleau ; l’un des
hIc‘cklenbourg, dans la Marche, en électeurs du département de Paris ,'
Pome’rain‘e ,_’ en Presse , et dans quel rue galmde,.N° 64, et se vend cher
(no)
ledit imprimeur , et chez Cussac.im— dra pour dé velopper la raison et tor‘:
primeur- Libraire au Palais-Royal. mer l’intelligence des enfants à toutes
_ Prix 50 sols. les vérités naturelles, si en.'mêm‘e
<< La partie morale de cet ouvrage , temps on leur présente sous le titre
Bit l'auteur, n’est à proprement parler, de vérités surnaturelles , des systè
qu'une nouvelle édition de celui que mes qui passent la raison et dérou
je fis imprimer en 1788, et auquel tent l’intelligence ; c’est bâtir et dé
par anticipation, je donnai le titre truire en même-temps. La liberté des
de plan d’éducation nationale, titre opinions religieuses est anéantie, si
bisarre alors, puisque nous n'avions si vous abuser de la foiblesse et de
point de nation , et que l'on ne pou— l’inexpérience du premier âge , pour
.voit raisonnablement espérer que la forcer les enfans à recevoir sur pa»
révolution fût si prochaine ». role et sans examen, des préjugés qui
' Les bornes de cette feuille ne pro leur ôtèront la'liberté- du choix, lors—e
mettent pas de suivre l’auteur dans qu‘éclairés par la raison ils pouvaient
tout le détail de ses plans pour for choisir.... Voici la conduite que Vous
mer la jeunesse d‘après les principes suivrez à leur égard. Vous les ins
de la nouvelle constitution. Mais il truirez de toutes les-merveilles de
étoit parvenu, sous l‘ancien régime, la nature; ils concevront aisément
à obtenir des lettres-patentes du 5 que l’harmonie qui regne dans l'u-.
octobre 1788 , dans le préambule des uivers , n‘est point et ne peut être
quelles les droits de l‘homme sont l‘ouvrage du hasard ; vous leur ferez
en qzrelquegor]æ visés. Associé par concevoir aisément qu'ils doivent lui
le choix de ses concitoyens à toutes rendre un hommage quelconque..
les opérations qui ont précédé, ac Vous leur ferez passer successive—r
compagné et suivi l‘époque de la li ment sous les yeux les cultes diffé—
berté, il n’a vu dans la révolution rens que les différenspeuples ont
qu‘un nouveau motif d’espérer que rendus à l'auteur de la nature , et
ses idées, absolument constitution alors sans doute, la sublimité de la.
nelles, fixeroient l'attention de nos morale de l'évangile, les décidera en
législateurs.La, municipalité de Paris lui faveur du culte que ce code d‘amour
a accordée ses suffrages qu’elle a con universel prescrit.
signés-dans un arrêté très-flatteur du
25 mars dernier. L’assemblée natio HISTOXRE NATIONALE , ou Annales de
nale elle-même a daigné aCcueillir lesl’empire _/'rançoz‘s , depuis Clovz's
idées‘de M. Bourdon de la Crosnière jusqu’à nos jours.
sur l’éducation , et a chargé son co L’heureuse révolution qui a brisé
mité de constitution , par un décret les chaînes des François , a déchiré
du 51 mai dernier , de lui en rendre en même temps le voile dont s’enve
compte. loppoientles tyrans; les hommes vont
Voici l‘idée de l‘auteur sur la ma paroitre tels qu'ils sont, et l'histoire
nière d'enseigner la religion dans les va peindre avec un pinceau énergî4
écoles publiques... « Il me semble que leurs vertus et leurs crimes.
absolument impossible d'espérer queL La crainte , l'adulatiun, retenoîent
ques succt’s desseins que l’on pren la plume des écrivains sous un régime
(111) -
qàpresseur, et l‘on sait combien Vol de Versailles , et du Déporté
taire fut persécuté pour avoir dévoilé ment de Seine et d'Oiœ.
les turpitudes des prêtres. L'on fit Utilité , Vérit‘.‘
Croire aux bonnes femmes de ce temps
qu'il était un impie qui outrageoit la Plusieurs départemms ont leurs
divinité , parce qu’il avoit voulu éclai feuilles périodiques , dont l’utilité est
rer le peuple , aveuglé par le fana— généralement reconnue. C'est à leur
tisme. exemple que nous avons cru à propos
Il est utile , pour l‘affermissement d'entreprendre les Petites Affiches
de la nouvelle constitution . que des de Versailles et du Département de
écrits énergiques et vrais apprennent Seine et d’0ise. Nous ne nous amu
à la génération présente , à respecter serons point à prouver l‘utilité d'un
l‘homme vertueux , et A mépriser les pareil établissement. Il suffit , pour
tyrans , fussenbils sous le diadème. [en faire sentir toute l’importance , d'in
L'ouvrage qu’on offre au public est diquer les objets que contiennent nos
de ce genre : c‘est le tableau des feuilles
moeurs de nos pères . et des révolu Annonces des biens àvendre , louer;
tions de notre royaume. affermer, etc. etc. Ventes , demandes
Comme cet ouvrage est particuliè particulieres , conservation des hypo-.
rement destiné à l'éducation de la jeu thèques des neuf_districts du dépav
nesse , l’on a voulu ne rien négliger tentent, avis divers, indications des
pour le rendre instructif et agréable , foires les plus considérables du royau—
de jolies estampes orneront ce recueil me , prix des grains des principaux
marchés du département , des décrets
précieux , elles représenteront les por
purs et simples de l’asæmblée‘natio
traits de tous nos rois , depuis Phara
nale , nouvelles intéressantes , politi
mond jusqu‘à Louis XVI. Les Costumes
sous chaque siècle , les diverses mon que ,_ littérature. etc. _
noies , les_ monumens antiques , les Fi.lèles à l’épîgrnpheque nous avons
choisie , nous ne négligerons rien pour;
différentes armures , et toutes les cé—
rendre nos feuilles utiles à nos con
rémonies civiles , militaires et reli
citoyens, et pour mériter leur estime
gieuses:
et leur confiance.
L’ouvrage est divisé par livraison ,
On s’abonne en tout temps pour
chacune de 72 pages t‘a-12 , caractère
ce journal, qui paroît les dimanches
de Didot. Prix , 18 sols. La premiere
et‘jeudi , à Versailles , chez BLA120T;
livraison paroît actuellement.
libraire . rue Satory ; et chez tous les
L'on ne demande aucun argent d'a- l directeurs des postes , moyennant 12
vance, mais il faut se faire inscrire
liv. pour Versailles , et 15 liv. pour les
chez Monaer, rue de la Barillerie ,
divers départemens. '
maison du café littéraire ; chez BIGOT,
S’adresser, pour la correspondance,
imprimeur-libraire , rue de la Hu et pour les objets qu'on voudra y
chette , n° 20; au cabinet bibliogra
faire insérer , cite: Louis - Char/es
phique, rue de la Monnoie, n° 5,
POULAIN , directeur du Imreau des
près Celle Bétizy.'
q/f'z‘c/æs . au co/légo tl'Orléam‘ , rua
Annonces , dffic/zes , et Avis divan: mùzte-Genew‘éve , à Venvoi/1er.
. (112)
Cris/vin, rival de :67: mûre, en
SPECTACLES. 1 acte.
'acsmfiura no;n.n DE MUSIQUE, En attendant l’Ecn.’e des Prêtres.
Jeudi 7 avril , la Caravanne. Tuésrne DE Mlle. Monumuszau.
Vendredi 8 ; .4ty: , suivie du Dé 7 avril, la 90eme. repuésentation du
Sourd ou [Auberge pleine. comédie
serteur. de M. Gardel.
en 5 actes; précédée de la 21eme
Samedi 9, pour la 5eme. capita de la Communauté de Copenfiague,
tion des acteurs, Corisandrc, suivie opéra en 3 actes.
du ballet de Psyché. THËATRE Fnsuçsrs , COMIQUE ET
erqva , 7 avril , la 75eme. représen—
Tuñsma ms LA NATION. Aujour
tation de Nicodème dans la [une , ou
d'hui 7 avril , la Coquette corrigée ,
la Révolution paczfique, du consul
et le Bourru bienfaisant.
Jacques.
Tamrnn Irsuxn, 7 avril,
AMBIGU Courges. 7 avril. la CE;
chette; la Bascule , les Jeux Câd:«
En attendant la premiere repré murs et la Lait/are.
sentation de Guillaume Tel, drame
.DÉLA55EMBNT COMIQUE. Aujourd'hui
lyrique , en 5 actes , en prose , mêlée
7 avril, la premiere représentatiop
d’ariettes.
de la Malle du Pape , de: deux
Tnéar1in DU PALAIS-ROYAL. 7 avril , Chasseur: et la Laitiere; et les FoÏ
Calas, drame en 4 actes; suivi de lies amoureuses.

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel . de
Vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement. tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
parolt tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur:Libmire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL,

Du Vendredi 8 Avril 1791p

A N G L E T E R R E. autant nécessiter l'examen en ques-î


. . tian . que le moment présent. Le se
LONDRES , 51 mars. Chambre des crétaire d'état paroît disposé à tout.
pairs. L’ordre du jour étoit la for entendre. Le questionne t-on ?iil s'en
mation d’un comité pour l'examen des ve10ppe comme d'un manteau mie;
revenus et dépenses de l‘état , depuis nz'stériel , pour se mettre à l’abri de!
le 5 janvier 1786 jusqu’au 5 janvier recherches du parlement. Il pria la
1789. chambre de réfléchir un instant sur
Lord Rawdon expose qu'il étoit un système combiné pour tromper èle
prêt à attaquer les principes du lord peuple ; et citant l’exemple de la
Grenville, sôutint queles comptes ren France -, il expose ce qu'avoit produit le
dus publics , étoient faux et illusoires ,délabrement des finances. Le lord
que l’état , loin d'avoir bénéficié était Grenville entra dans quelques détails ,
-en perte; il invite le lord Grenville et essaya de prouver que les finances '
à réfuter son assertion , ou à adopter étoient dans le meilleur état. Le duc
la motion de la formation d'un co de Richemond s'opposa égalementàl&
mité pour l'examen des finances. Lord motion dont il ne prévoyoit nullement
Grenville n’y voyoit point de nécessité, la nécessité : enfin, après de longs dé-‘
d’autant que la meilleure preuve qu‘il bats , _elle fut rejettée à une pluralité
pouvoit donner de l’état florissant des de 52 voix Dans la chambre des com-‘
revenus , c’est que chaque année il munes , M. Pitt fit ajourner , à mardi
avoit été acquitté un million sur la pr00hain , le rapport sur la constitu,:‘
dette nationale. tion du Canada. >
Lord Rawdon réitère son assertion,
Extrait d’une lettre de Vienne;
Le peuple , dit-il , jugera les motifs
datée 9 mars.
qui portent lord Grenville à se re
fuser à l'examen d’un comité ; le peu L’empereur est résolu d’assister la.
ple a trop long temps été aveuglé sur Russie de toutes ses forces. On assure
ses propres besoins ; il est temps qu’il ici qu’une certaine puissance avoit écrit
soit instruit , et le gouvernement sem au prince Potemkin, que si l’impéq
ble avoir un intérêt séparé : les pré retrice consentoit à céder les villes
cautions sent bien prises pour qu'on de Thornjet Danzick , qu’elle ne trou
ne puisse rien pénétrer. Mais à la fin, veroit pas d'obstacle aux progrès de
il faut que tout s’éclaircisse: d'un côté, ses conquêtes en Turquie , et que ce
on a eu l‘air d’acquitter un million général avoit envoyé la lettre à Coma
chaque année sur la dette , j’en con tantinople.
viens; mais , d'un‘autre côté , je sou“ F R A N C E.
liens qu'elle a beaucoup augmentée.
DÉPARTEMENT DE LA Msucnn.
Lord Stornond étoit du même avis , et
jamais circonstance ne lui avoit paru 1 VALOGNE2 z avril. Un jeune,
Tome 11. N° 59. il

J». .
’<114)
homme nommé Louis Pame languit .

depuis 8 mois dans les prisons de DÉPARTEMENT DE Moneruatr.


cette. ville. Il ignore les motifs de cette
L’oareur. 2 avril. Les amis de la
cruelle détention; il croit seulement
constitution veillant pour le salut de
devoir l’attribuer aux vengeances du
l'état, demandent dans une adresse
ci-devant seigneur; il invoque en sa
à l’assemb'ée nationale , que les offi
faveur, et de la manière la plus ton
ciers des troupes de ligne soient tenus
chante , tous les amis de la consti
de rejoindre leurs corps ; qu'à défaut
tution. Je ne suis pas seul, s’écrie—t de cette formalité, il soit pourvu à
îl , plus de seize infortunés , comme
leurs remplacemens. Ils demandent
moi, périssent dans les cachots de aussi que l’engagement des soldats re
cette ville; pour comble de misere , crues soit visé par les municipalités,
ils ne peuvent, non plus que moi . pé et que chaque soldat prête son ser
nétrer la cause de tant de cruautés; ment civique, en ajoutant qu’il se
le maire de la ville nous a visité , conformera en tout point à la disci
consolé , aidé de quelques secours pline militaire , et ne portera jamais
pécuniaires : il vouloir augmenter les armes contre ses concitoyens , qu’il
notre ration de pain; mais le tribu n'en soit requis légalement par les
nal s’y est inhumainement Opposé. corps administratifs. '
Une pareille conduite ne tènd -elle
pas à montrer que ce tribunal est l’en DÉPARTEMENT DE LA Havre-Gauormr.
nemi des loix nouvelles?
TOULOUSE. 2 mars. D’après le refus
DBPAR'I‘EMENT DE LA .Mausn.
de M. de Loménie à l'évôché du
département, les suffrages des élec—
Bantanvc, 5 avril. Les amis teurs se sont réunis en faveur de M'.
de la constitution réclament forte l’abbé Fermet. ci-devant Carme, hom
ment le renouvellement des électeurs me plein de vertu et de patriotisme.
de tous les départemens , pour la no Ce respectable ecclésiastique reçoit
mination à la seconde législature. Se dans ce moment un hommage qui
lon eux, le salut de la constitution lui est bien dû. Dans les derniers trou
en dépend, ils demandent qu’avant bles'excités par la légion d’Aspe , il a
l’élection on fasse circuler une liste sauvé la vie à plusieurs citoyens. Son
de tous les cit0yens qui ont le‘plus élevation a l‘épi560pat a répandu la
utilement servi la chose publique , ils joie paf—tout; et le jour de sa nomi
demandent aussi, qu’en cas que les nation a été un jour de fête.
électeurs actuels soient 60n5ervés ,
DÉPARTEMENT DE L’AUBE.
ceux qu’on a reconnus pour être , ou
négligens , ou vendus, ou incapables , LIMOÜX , 5 avril. Le Sr. Boniperre ,
soient rayés du tableau :- ils expOsent juge du disctric , fière de l'impunité ,
que ce moyen, entrain_ant des grands malgré les vives sollicitations, et des
inconvéniens , on seroit nécessité amis de la constitution et du dépar
d’en Venir à un renouvellement , et tement , persiste dans sa conduite , et
qu'on pourroit renommer ceux qui redouble ses vexations ; le procu
ont bien mérité. reur-général-syndic l’a dénoncé à
(115)
l‘accusaæur public pour être pour route ont empêché qu’il n'en sut daä
suivi suivant la rigueur des loix; vantage. ‘ ' \

mais celui » ci, par toutes 'sortes de . AIGUE-PEnCE. Les amis de la cons—
mayem , élude l'accusation. La société
titution n'ont pas vu , sans en être
des amis de la constitution et rendu
vivement pénétrés , plusieurs des
compte du tout à M. le garde-des bons citoyens se laisser ébranler par
saeaux, et recommande cette affaire
les leçons insidieuses des prêtres ré
intéressante à ses.frères de Paris. fractaires; il a fallu du courage pour
DEPART‘EMENT DU Van. leur arracher le bandeau des yeux,
et ’élevation d'un respectable‘ pa
OLIOULE , 2 avril. Des commissaires triote à l’épiscopat, a couronné leurs
de la seciété de Toulon avoient opéré 'efforts ; la société d'Angers , en (met
une réunion entre les membres séans tant son vœu en faveur , des gens de
au St. Esprit et ceux d’une autre so couleur, n'a fait que prévenir celui
ciété. Elle n'a pas été de longue du des patriotes d'Aiguc ilPerce qui, imi
rée. Les derniers , vrais moparchiens tant leurs frères de Clermont , s'em-‘
ont fait plusieurs orgies; la société pressent de recevoir au milieu d'eux
du St. Esprit, dans laquelle se trou les soldats , destroupes de ligne.
veut plus de 400 cultivateurs , non
œulement s'est refusé à y participer , DspARTEMENT DU CANTAI«'
mais les a sauvé des fureurs du peu ÀUBILLAC. 31 mars. La nomination
ple : à la fin d'une débauche . ils s'é de l’évêque terminée , malgré l'ob—
toient fait une écharpe de leurs ser servation d'un vertueux laboureur ,
viettes , et s'étoient abandonnés à lesëleeteurs se sont séparés sans pros
des proposinconstitu tionels. Combien soi1{cëder aux rem placemens des curés;
nous sommes heureux , disent les dans la persuasion qu'il falloit pour
membres du St. Esprit, d'en être dé cette seconde opération , les ordres
barassés , et sur-tout d'avoir retiré de de l'assemblée nationale, soit pour
leurs mains notre affiliation à la so donner aux prêtres refractaires, les
ciété de Paris nmyens de rentrer dans les vrais prin
cipes. Les bons patriotes d'Aurillac
DÉPARTEMENT DU_ Pur DE Dôme.
demandent la convocation du coqs
Issomr, premier avril. Nous a‘pæ éloctorale pour leur donner des curés
prenons que les amis de la constitu avant pâques; ils demandent aussi
tion ont su , par la déclaration d'un ci. l‘organisation des gardes nationales.
devant noble, que pour'le 28 cou DÉPARTEMENT DE Pans.
rant , on se préparoit à essayer de
nouveaux moyens pour parvenir à une PARIS. 7 avril. Vers midi une reli—'
contre-révolution. Le mot de rallie gieuse passoit rue Saint-Antoine, des
ment pour les aristocrates est : Je Femmes la reconnoissent pour avoir
vends ma terre le 28, vous y vien refusé d'assister à la messe des prêtres
drez. Celui à qui on Faisoit cette con assermentés , et n’avoir pas voulu re-,
fidence n'a pu contenir son indigna connoitre le nouveau curé de Sainte
tion! et les monveœeps qu'il fit pa Paulg sux'le champ elle est saisie ,
\ H
( 1”16 )
déclarée convaincue , et en consé Un bon citoyen qui ne veut pas être
quence condamnée ‘a recevoir le fouet, nommé , pensant que la société des
qui lui est fort gaillardement adminis Jacobins doit être permanente comme
tré au milieu de la rue. Après cette l’assemblée nationale, et que l’utilité
correction , les femmes se disposent de ses travaux étoit trop importante
à pénétrer dans le couvent de Sainte à la chose publique pour que son.
Marie , pour en faire autant aux au existence pût être troublée par les in
tres sœurs , très-heureusement pour convéniens d’un changement de local
’elles la garde de la réserve survient ; successif, propose par une lettre, d’ou—
à l’instant une femme sort du cou— vrir une souscription volontaire entre
vent . c"est une rehîgiauœ déguisée , . les membres de la société , dans la—
s‘écrie le peuple , le/buet! le fouet ! quelle chacun contribueroit selon ses
Elle se sauve chez un faymcier, celui facultés; il s'engage pour sa part à
ci craint pour sa fayance , et, sans payer une somme de mille écus en
pitié , prie la pauvre femme de sortir; trois paiemens inégaux, relatifs aux
la mais0n d’un parfumeur lui offre sommes qui seront déposées d’avance:
une nouvelle retraite , mais elle en M. Mansion offre cent louis pour
est bientôt arrachéépar le peuple. sa contribution ; la société ne discute
Des citoyens se réunissent pour la pas sur cet objet , elle se contente
sauver , et on ne lui pardonne qu’a d’applaudir à ces propositions patrio-.
près qu’elle se fut mise à genoux , et tiques.
qu’elle eût demandé pardon. M. Bz’auzar. Sur deux sociétés éta-‘
blies à Aurillac , dont l’une n'est com
aura DE LA c'ousrrrurrou.‘
posée que de gardes nationaux , de
Séance du 4 Avril. mande que ces deux sociétés se réu
’Après la lecture du procès-verbal , nissent, des gardes nationaux, aux
et de celle des nombreuses annon termes de la loi , ne pouvant délibérer
ces , M. Peiron fait hommage à l’as que sur des objets de discipline mi
semblée d'un ouvrage patriotique qui litaire. L’affaire est renvoyée au ce—
Contient les travaux des amis de la mité de correspondance de la société.
constitution de Paris , depuis le com Après quelques débats oiseux sur
mencement de cette société. Mais ce le procès-verbal, et le rappel de la
qui, avant tout,'avoit frappé les yeux motion, par M. Tribert , sur ce que
des amis de la constitution , c’était un Néwton ayant été inhumé parmi les
tableau représentant Mirabenu en tombeaux des rois d’Angleterre , il
pied, de grandeur naturelle; il étoit eût fallu accorder à Mirabeau cet:
placé derrière le fauteuil du prési honneur. M. Bonne-Cancre renoue
sident , et NI. Beauharnais qui l’oc velle le serment qu'il a prêté devant
cupoit, s’étant mis au milieu des se la l\lunicipalité (I)
crétaires, le grand homme sembloit L’assemblée nationale ayant ajourné
encore présider en effet les Opérations quelques articles à décréter sur les
de l’assemblée , et rappeller ces beaux successions , M. Dubois de Crancé
jours où il sut élever cette assemblée desiroit qu’on s'en occupât; l'assem
à la hauteur imposante des travaux
des hommes libres. - u'z ride la feuille d’hier: P33“
(117)
blée a préféré la suite de la discus— et privent ainsi le peuple de ses droits
lion sur l‘organisation du ministère. naturels. Mais, je l'avoue, ils font
M. la Clos. Je crois d'abord devoir dispäroître les maux politiques qui
prévenir l’assemblée qu’ayant parlé pôurroient en résulter. Dès que vous
à quelques députés aujourd'hui, je donnez au roi la nomination des mi.—
n’ai pas trouvé dans le journal du‘ nistres, je crois que vous ne deve_z
soir que les articles décrétés le Fussent en fixer ni le nombre , ni les fonc
de la même manière que je Pavois tions , ni quels doivent être leurs dé
cru , ensorte que je ne sais si l'erreur partemens : car, quelque soit l’invio
vient du journaliste , ou si réelle— labilité donnée au roi , il n’en est pas
ment l'on m’a mal informé: je de moins tenu à une sorte de responsa
mande que l’un de MM. les députés bilité morale; et si vous décidez le
veuille bien nous instruire , afin que nombre de ses ministres, leurs dé
l‘on sache de quel point il faut partir partemens, leurs fonctions , il vous
pour continuer la discussion. dira que vous l’assujettissez à un poids
M. Prieur, après avoir répété com trop rigoureux , que les divisions sont:
ment s'étoit ouverte la discussion sur mal posées, qu’il ne trouve‘ point
l’organisation du ministère à l’assem d'hommes pour remplir ces pénibles
blée nationale , a dit : que dans l‘an tâches, et peut-être il sera fondé à
cien projet de constitution , il y avoit vous le dire : car, qu'un ministre de
un article, le vingt-huitième , qui la marine soit choisi par le roi ; si
ne se retrouvait pas dans le nouveau vous y joignez le commerce de nos
projet; qu’ayant été jugé indispen îles, et qu'ensuite vous lui portiez
sable par plusieurs nmendemens im des plaintes , ce ministre pourra vous
pOrtans , il avoit été décrété de cette dire: je m’étois chargé de ce qui re
manière : et lui déclarer (au roi) garde la marine, parce que j'avois des
qu’ils ont perdu ( les ministres) la connoissances sur cette partie, j'avois
confiance de la nation; qu’au lieu resté tant d‘années sur mer, j’avois
de cela le journaliste avoit dit: et fait [elle campagne; mais je ne pou-l
même lui représenter qu'ils n'ontpas vois également répondre du com-;
la confiance publique. merce, mes fonctions sont trop éten-.
M. Prieur a continué le rapport dues. Ainsi, quoique l’on n’ait pas
de ce qui s'étoit passé à l'assemblée encore décrété que le roi nommeroit
le matin; ce que nous ne transcri les ministres, cela préjuge la ques
rons point ici, pour le laisser dans tion d’enlever ce droit au peuple.
l’ordre naturel des discussions de l’as Mais les maux en sont corrigés, et
semblée nationale. ce n'est plus sur le droit, mais sur
M. Louis Noailles arrive dans l'as la convenance qu’il faut discuter. Je
semblée après son voyage sur les bords pense donc qu’il seroit mal d’ôter au
du Rhin. (11 est applaudi à plusieurs roi toute idée de moralité responsa
reprises). ble. Je ne suis, comme je l‘aidéja dit,
M. chlor. Les articles décrétés ni l’ennemi ni l'ami du pouvoir lé
aujourd’hui me paroissent léser les gislatif, ni de l'exécutif; mais il mo'
principes , en ce qu'ils préjugent la semble que les rois ne sont pas? enne{
pominationjdes ministres parle roi, mis de la gloire. (Ou- mu r;z;nre ).‘
(113)
M. le président. J'observe que les giilatif, qu'il faut encore dne puni;
murmures font perdre des momens tion , sans cela, un ministre se con
précieux à l'assemblée , qu'il n'en est soleroit d’un attentat contre la loi ; il
pas un seul qui ne puisse lui faire seroit quitte pour être renvoyé; il
perdre un amendement utile ou une iroit toujours son train. Je pense
vérité importante. donc que c'est le moment de présen
M Laclos. Dans l‘état où sont les senter un. code pénal, afin qu'un
ræhoses . on doit, pour ne pas perdre ministre ne soit pas quitte d'une faute
l'avantage de cette responsabilité m0. ou d'une mauvaise intention, pour
r‘ale dont je parle , laisser une grande être mandé à la barre‘ seulement:
latitude à cet Objet; il faut laisser au mais pour qu'on puisse lui dire :
roi la Faculté de se dire : J'ai besoin vous serez amendé, arrêté , empri
de quatre , de six, de dix hommes ; sonné.
pour faire cela, j'ai besoin de cet M Saint Iluruge. Pendu. ( Ozz
homme , et si enfin le décret est porté murmure.

dans cette base , il me paroît impor M. Charles Lametfi. Je ne crois


tant de ne rien décréter des détails de pas qu'il faille desirer d'appliquer la
l'organisation du ministre. punition de mort . quoique je l'aie an
M. Charles Lameth. J'observe que noncé ce matin à l'assemblée natio
lorsqu'on a ajourné ce matin la ques— nale; car je crois que la nation doit
tion sur les successions , nous y avons souhaiter que la’chose en vienne; à ce
été forcés, parce que les patriotes point , que la peine de mort soit inu—
n'étoient pas en Force ; je les invite, tile. ( On applaudit). Si aux principes
et l'on pourroit me faire cette invita généraux que l'on vous soumets , vous
tion à moi-même, d'arriver plus ma ne forcez pas le comité d'y réunir les
tin à l'assemblée nationale , quoique loix pénales , vous n'aurez point de
je ne sois cependant jamais occupé vraie responsabilité ; car il est une in—
de mes propres affaires; mais dans finité de cas que l'on ne peut prévoir ,
ces momens où nous ne sommes pas et il n'est pas bcoin de prendre un
encore arrivés, les aristocrates font filou , la main dans la poche , pour sa
venir les questions les plus impor voir qu'il est coupable. Un ministre
tantes, afin de nous faire décréter peut vouloir sourdement détruire l'es—
Ce qui est contraire à L’intérêt géné prit public dans les corps militaires ,
1‘al ; ce matin on a été prêt d'aller aux il pourroit tenter de favoriser les pro:
voix sur cet article : qu'au roi seul jets des ennemis du peuple , nommer,
appartient la nomination des minis dans les cours , des gens opposés à
tres. Mais d'après ce qu'a dit M. Me la révolution , avoir des correspon
nou ce matin à l'assemblée , sur le dances douteuses en patriotisme”; on
choix des ministres fait par M. de verroit bien alors qu'il n'a pas la con
Montmorin , et que cependant un fiance publique. Eh bien , il en seroit
ministre , dans ce cas , échappe à la quitte pour être chassé ; mais en y
loi, quoiqu’il ait des intentions visi joignant le code pénal , vous aurez ce
. siblement perverses, je crois qu'il ne qu'il faut pour une responsabilité qui
suffit pas qu'un ministre puisse être n'est pas illusoire. '
renvoyé sur la demande du corps lée La suite de la séance à d‘emm‘m
(11g)
ASSEMBLÉE NATIONALE. voi'à parvenu au terme de ses jours;
avant d’être arrivé au terme de 5Q
Séance d’hier.
barrière !
La lecture du procès-verbal des Quelle pompe funebre peut con-Ï
séances antérieurs , amenoit natu soler nos regards et satisfaire ses
rellement la relation du convoi de M. 'mânes? L’image de ses travaux. Forcé
'de Mirabcau , auquel l’assemblée et as‘ par le temps de m’enfermer dans un
sistè ; elle eût excité un plus véritable étroit espace, je réduis un vaste éloge
intérêt , si le rédacteur s'af.ranchis à deux tableaux rapides. Je peindrai
sent de la sécheresse des détails , eût en peu de mots ce que Mirabeau fit
entretenu l'assemblée des nombreux en deux ans , ce qu'il osa pour nous
regrets qu’elle donne à cet homme à rendre libres, ce qu'il osa pou; nous
jamais célèbre , dont la perte est, en rendre équitables; ou . ce qui est la
ce moment, une cala_mité publique : même chose , son génie révolution
naire , let son génie constitutionnel.,
maisles usages ont enchaîné sa plume.
et peut-être aussi lui a-t-il été permis de
Loin de moi Lente imposture pané—
croire que celui dont ses travaux oc gyriste; loin de moi toute ostenta
cuperont tant de place dans les an tion oratoire. Je n’oublierai point que
nal.‘es de la révolution , n'auQit pas je suis entre les deux écueils de la
besoin, pour que sa mémoire fût suffi vanité humaine , l'autel et le tom-_
sammenthonorèe, que quelques lignes beau.
de plus fussent consacrées au récit de Machiavel , cet observateur de:
ses funérailles. siècles , ce précepteur des des; otes ,
En atendant que le procès-verbal aitribue le peude succès de. la p'u
soit imprimé , nous donnerons , à nos - part des insurrections nationales , à
souscripteurs , l'oraison funèbre dont à deux causes : tantôt , dit-il , les
il fait mention. - grandes circonstances ont manqué
Choisi par les citoyens qui repré aux grands hommes, et tantôt les
sentent ma section, pour être, au grands hommes manquèrent aux
miüfi de ce temple et à la face du grandes circonstances. Il oublia une
peup‘l‘e , l’organe soiemnel de la dou-. troisième cause : c’est que la, plupart
leur publique , je viens, malgré la des nations insurgentes n'étaient pas
foiblesse de ma voix , jetter un cri de mûres pour une révolution , ou que
désolation sur le cercueil de l'homme disposées à rompre leurs fers, elles
célèbre que l'inexorable destinée a tenoient encore aux préjugés aux
frappé tout-à-coup , et'a1raché des quels ces fers étoient suspendus, Le
bras de la France. courage secouoit la chaîne, l'erreur
Le voilà descendu pour jamais dans la gardoit, et l'esclavage des esprits
l‘ombre éternelle, celui qui tant de perpétuoit la tyrannie des gouver
fois monta et triompha dans la tri xiemens.
bune législative! Le voilà étendu au Trois sècles d’abus crians, deux
n‘ilieu du sanctuaire , celui qui , de siècles de clartës progressives, un
bout pour la patrie, en émit la plus siècle de préludes réfornmteurs, l'ex—
haute cdonne! Le voilà ce soutien. périence et le génie'avoientretrempé
ce conducteur d'un peuple libre ,_ le le caractère françsis , et l’avoient 2
\
H4
(120),
pour ainsi dire , aimanté d'une énar contre ses tyrans? Lui par ses con—ï
gic surnaturelle. Montesquieu , Vol seils. Et qui désarme leslégions me
taire , Mably, IRcusseau , Fénelon ,
naçantes de l’aristocratie? Lui par son
"et l‘école savante de' l’Encyclopédie, éloquencé. Et qui ferma l'abyme ou—
et l‘écdé somptuaire des économistes, vert , l’abyme immense de la banque
et les instructions lumineuse du Sage route? Lui par ses calculs. Et qui
Necker (je dois le compter parmi nos étouffe dans les airs le fantôme agran
oracles , dût en frémir , dût en rougir di et imposant de la superstition? Lui
l'ombre que. je célèbre), tous ces par sa philosophie. Et qui enfin , après
grands hommes,, dis—je , avoient en avoir conduit la nation au sommet de
seigné , préparé , acheminé la nation_ l‘indépendance , ’a essa é de la rete
MirÙ‘eau , jeune enc'ore , voulut , nir sur le penchant (lb l‘anarchie?
pour atteindre à leur sphère , s'élan Lui par son audace et sa vigueur.
c‘er au-delà des bornes qu'ils n'avoient Ce dernier effort ne fut pas le moin-‘
osé franchir , et il s’écria, ce qu‘ils dre miracle de sa vie publique. Je ne
ont proposé de grand , je vais l'en chercherai point ici à dévoiler les'res
treprendre; ce qu'ils ont traité d’im sorts: je me borne à crayonner les
possible . je vais l'exécuter ; je devan résultats ; et je crois être juste en
cerai mes précurseurs; mon intré disant}: Si le génie révolutionnaire de
pidité servirai d’instrument à leur
Mirabeau a servi la France, son gé
génie. Ils ont prééla lumière; je vais. nie constitutionnel l‘a sauvée.
créer le mouvement.v
Sauvé la France! Et de quels pé
Lorsque le cours des événemens rils? Des fausses terreurs , des mcw
ont amené, à travers tant de vicis lions aveugles, des écarts ruineux,
situdes , l‘instant favorable , l’instant des pièges adroits, des lueurs préci—
d’exécution ; lorsque la France , re pitantes, et des mouvemçns rétro
dressée plutôt qu‘abattue parla plus grades.
violente des tempêtes , considérant Sauvé la France! et de quels enne
le vaisseau antique de l’étatà moitié mis? Des ennemis les plus dangereux,
détruit et à moitié immobile , eût parce qu'ils sont des amis iñ1pru
forcé le pilote à r'ouvrir le grand dens; d'un peuple bien intentionné,
chantier de sa reconstruction, Mi mais peu mesuré dans sa marche;
rabeau (j’ai employé religieusement d’un parti vraiment patriote, mais
l’image favorite dont il se servoit) qui outrepasse la limite où finit le
Mirabeau se montra sur le rivage , bien ; des sages eux-mêmes , embar—
Mirabeau s‘élança sur la nef, Mira rassés ou fatigués. dans le labyrinthe
'beau s‘enflammer d’un zèle dévorant , des incertitudes , et à qui il restituoit ,
Mirabeau encouragea l'élite de ses ou le discernement , ou l'énergie.
collaborateurs ; il suscita , multiplie , Sauvé la France! et par quels se
accélère le mouvement pppulaire; et crets ? En resserrant l’alliance du
alors on vit ce que peut un homme peuple avec lemonarque; en iq_fu
de génie , aidé d‘une nation ; ce que saut l’ame de la république dans les
peut une nation , aidée d’un homme sens et l‘organe de la me ichie ; en
de génie, appuyant sans cesse l'équilibre des
Et qui arma le peuple français pouvoirs, et le règne des loir; en.
(121)
‘immolant , pour ainsi dire {les tyrans commandoit à l’assemblée. Un mot
sur les ruines de la Bastille , et les fac— heureux , un coup de lumière faisait ,
tieux dans le temple de la constitu pour ainsi dire , révolution dans les
tion. - pensées. Il sembloit tenir danssa main
Architecte du temple , il en était tantôt les prismes de Newton,_tantôs
devenu le gardien. Du haut de le tri la tête de Méduse.
bune, du gouvernail de l’administra Tant de travaux ont cohsumé l'in-‘
tion , il avoit juré d'épier et d(- com fatigable artiste de la révolutidn, en
battre tous les perturbateurs. En la tombe dévore celui qui dévora le
même temps il s’occupoit à consom despotisme! Frappé à mort presque
mer l'ouvrage législatif. Chaque pier subitement, sous le poids d'une ma
re , posée de sa main , consolidoit l'é ladie affreuse, il a vu se dissoudre et
difice. Son pénétrant coup—d'œil et sa s'écrouler son existence, d'un regard
robuste adresse discernoiei‘it les pla aussi ferme qu'il avoit vu tomber le
ces défectueuses , soulevoient les mas gouvernement. Ses dernières pensées
ses pesantes , polissoient les maté ont ét&des considérations publiques
riaux informes , marquoient les pro et un bienfait national. Les mouve
portions dëlicates , cimentoiènt les mens d’un peuple alarmé qui entend
liaisons essentielles , et ne négligeoient toit sa maison et consacroit d’avance
pas même les moindres linéamens et sa mémoire, calmoient ses souffran2
les plus légers contours ; persuadé ces et agrandissoieüt encore ses es
qu‘en fait de constitution, toute difï prits agonisans. Nulle idée pusillani
formité est un vice , et toute irrégula me n'a dégradé son ame aux bords de
rité une ruine. l’éternité; et deux majestueuses ima
A la puissance de l‘action , il joig ges remplissoient sa Vaste imagina
noit la magie de la parole. Véhément tion,°la postérité et l'assemblée na
et enchanteur , il faisoit reparoître tionale. Il a desiré être entendu en
avec force le point disparu de la ques core de la dernière , après qu'il ne se
tion , et sortir avec éclat le point in roit plus. Il lui a légué le dernier tré
visible du problème. La conséquence sor de ses méditations. Le pontife pa
éloignée émit rapprochée et apperçue. triote et ami, qui a recueilli son ame
Le nœud secret étoit découvert et saisi. expirante et ses restes législatifs, a.
Les raisonnemens , pressés autour des porté, au milieu des législateurs le
objections , n'en laissoient échapper ni tribut sacré, l'offrande funéraire du.
subsister aucune. La raison décisive génie. L'admiralion et la douleur ont
étoit la figure dominante de ses ta écouté en silence et applaudi en gé«;
bleaux. Un coloris quelquefois rem missant. Le trône s'est ému en appre
bruni, une expression quelquefois il nant la chûte de son rempart. Accou—
lusionnaire, ou. démésurée , servoit à rant au bruit de cette catastrophe
subjuguer la prévention , on à réveil imprevue, le peuple consterné se
ler la léthargie. Il tuoit ou ressusci montroit , tantôt immobile de dé*
toit à son gré les passions. Il s'adres sespoir, tantôt tumultuaire de désola
soit à elles pour obtenir , ou leur suf tion. Chaque front semblait empreint
frage , ou leur silenCe. Le principe de l'image du passé. Chaque regard
commandait à l'orateur , et.l‘crateur 'paroissoit noirci du spectacle de l'a
ÿ< m)
venir; et la France, en perdant cet sera doué , par son apothéose , d'une
appui, chanceloit en quelque sorte puissance miraculeuse: tout esclave
sur sa base. tremblant qui en approchera , recou
Citoyens François! rassurez-vous. vrera soudain la force de briser ses
Quoique non complet encore, l‘œu fers.
vre national est indestructible. L’es Braves citoyens , donti’ai l’honneur
prit public , grace ‘à nos législateurs , d'être l'organe . pardonnez au style
-grace' à nos philosophes , grace à ce abattu d'un écrit sorti avec tant de
lui qui fut et l’un et l‘autre, l’esprit précipitation de ma plume troublée.
public a jetté dans les têtes de si Et ,toi. que je célèbre sans art et sans
fortes racines , qu’il a besoin d'être affectation , si ma .voix pénètre au
cultivé; mais qu’il n’a plus besoin sein des morts . compte parmi les sin
d’être soutenu. L'arbre vivifiant cou gulariség de ta vie, et cet hommage
vre la France. Son immensité Fait sa que tu n’attendois pas de moi, et
stabilité. Les talons qui l‘entourent celui de ta section , qui a disputé tes
peuvent périr: ce sont dç orné cendres aux quarante-sept rivales de
mens, ce sont des branches produc son admiration. -Ces guerriers en deuil
tives qu'il perd; mais sa tige est im t'ont possédé au milieu d'eux un mo
mortelle , et sa sève inépuisable. ment. Ils accompagnent ta dépouille
Le rameau le plus fécond de cet à sa demeure éternelle. Ils viennent ,
. arbre est rompu ! Mirabeau a succom-' avec une religieuse confiance, te re
_bé! approchez de son cercueil, jeu commander aux prières de ces pon
nes élèves de la nation ! les soldats tifes , médiateurs de ’être suprême :
aiguisoient leur fer sur la pierre qui te voilà devant lui!_te voilii rejoint
. enferme le vainqueur de Fontenoy : aux principes de l'univers !. les pages
ales patriotes viendront exalter leur de notre constitution , fuites de ta
espritauprès du mausolée où sera placé main. toucheropt en la faveur le père
.le vainqueur du despotisme. Brutus des mortels. Ah! combien tu dois dé
et Cassius furent nommés les der daigner en ce moment ces vanitéshu
niers Romains: Mirabeau sera nommé maines que tu avois la foiblesse huc
le premier François. Hélas! vous ne mairie de rechercher! combien tu dois
_ l’entendrez plus tonner dans la tri gémir de n'avoir pas séparé tant d'ac
bune, mais il tonne encore dans ses tions magnanimes de quelques actions
- ouvrages; ses lèvres sontglacées , mais moins pures l... Mais je ne suis chargé
quede pages brûlantes dans ses écrits ! dans ce jour de deuil que de montrer
son cœur est inauimé , mais il respire la plus noble partie de toi-même. Que
.dans nos loix. L'aristocratie, peut le voile de l'oubli , plus épais et plus
. être, ou l'anarchie , insultent dans sombre que le voile de la mort , cou
leur pensée un cadavre impuissant; vre les égaremens ou les lacunes de
mais son nom sera plus formidable ta gloire ! Ombre fameuse! repose en
. pourelles que ne l‘eût été, peut paix dans le sein de la renommée l en
étre, le reste de sa vie. Enfin il est tretiens ton. immortalité d’une pen
réduit au néantdu cergueil; mu's sée , qui seule vaut un siècle de lion
ce cercueil , aggrandi par l'enthousias heur. Un législateur romain disoit en
me, sera visité par les peuples _,_ et il mourant : J'avois trouvé Roule cons
(123)
truite en boue et en argile; je la laisse établisseinens supprimés et sur les
bâtie en marbre et en métal. En ex diocèses.
pirant tu as pu dire : J'avois trouvé la M Martineau a fait l’observation
France chargée de Bastilles , de par très—judicieuse , qu'un décret de cette
lemms , de satellites , de préjugés , importance ne dévoit être rendu de
de chaînes : je la laisse avec une lé confiance ni avec une telle vitesse:
gislature tutélaire , une armée pa Le rapporteur a eu à souffrir quel
, triote, des tribunaux réglés , des tem ques personnalités , et par transac-‘
ples refaits , un trône raffermi et im— tion , il a abandonné la tribune. Voici
muable , une constitution régénérante les articles adoptés.
et incorruptible. Aar. I. Tous les créanciers, sans
Quelques membres de l'assemblée distinction , pour quelques causes que
Ont cru remarquer , dans cet ouvrage r ce soit, des maisons , corps_, commu
, des phrases hasardées , et d'ailleurs munautés et établissemens supprimés,
.d'un assez mauvais goût. Mais la graceseront tenus, outre les formalités
de l'auteurest dans l‘impossibilité de auxquelles ils sont assujettis par le tit.:
rien} dire , qui ne soit au-dessous de IV_ de la loi du 5 novembre dernier,
son sujet et dans si peu d'instants qu'il de soumettre la liquidation de leurs
a eu pour s'y préparer. créances au commissaire du roi, di
recteur général de la liquidation des
Honoré Mirabèau , dégagé de sa dé créances sur l'état , dans les formes
pouille mortelle , vit toujours pour sa et sous les exceptions egmodifications
liberté et pour sa patrie reconnoissante,
ci-après.
et c'est particulièrement au milieu de
H. Les créanciers , pour cause de
d'assemblée nationale que son génie
procédures, continueront de se pour
“plane encore ;_un buste qui retrace
voir dans les formes prescrites par
fide'lement l'image de ce grand homme
l'article II du titre IV de ladite loi,
doit être récieux à ceux qui , tant
devant le directoire du district , dans
de fois , ont été les témoins des tniom
l'arrondissement duquel étoit le tribu—1
phes de son éloquence. La première
nal où elles ont été faites.
épreuve de ce buste a été offerte ce
III. Les créanciers, pour toutes au
matin à l’assemblée. L’artiste a pensé.
tres causes, se pourvoiront pareille
que remettre sous ses yeux des traits
ment dans les mêmes formes; mais ils
qui ne s'effaceroicntjamais des cœurs:
seront tenus de le faire devant le di
seroit lui préparer des consolations .
rectoire du, district où se trouvera
des jouissances, et même des encou l'établissement débiteur. Ces derniers
regemens... L’assemblée a accepté cet créanciers pourront néanmoins se diss
hommage. Le buste de Mirabeau a penser de remettre leurs titres et piè
siégé à côté du président ; on pourrait
ces au directoire susdit, en les dé
même dire qu'il a tenu la séance. posant dans celui de leur domicile ,
Le comité central de liquidation a lequel, après les avoir examinés, en
proposé et même fait décréter quel fera passer au directoire du district de
ques articles d’un projet sur la liqui l'établissement. des copies ondes ex«
dation des créances des particuliers traits certifiés : le tout sans frais . sans
sur les maisons , corps 1 communautés; qu'il puisse être perçu aucun droit
'(124)
J'enmgistrement, et sans être assu la prohibition des places jusques aux
jetti à se servir de papier-timbré pour ascendans , desdendans et collatéraux
lesdites copies , extraits et reconnois de la législature : c'étpit frapper de
sauces de dépôt. proscription la postérité, et d'antant
IV. L‘assemblée nationale attribue nuire àïla chose publique ; cette pro
à la municipalité, au département de position a été rejettée avec le mépris
Paris; exclusivement à tous autres , qu'elle avoit dû inspirer :chacune des
toutes les opérations à faire par les autres a été ad0ptée à l'envi; elles for
corps administratifs et tout ce qui est
ment le décret suivant.
prescrit par l'article XXIV du titre IV << L’assemblée nationale' décrète
de la loi du 5 novembre dernier , pour constitutionnellement , que ses mem
ce qui reste à acquitter des dettes des bres de l’assemblée nationale , ceux
ci-devant Jésuites. des législatures. ceux de la cour de
V. A compter du jour de la publi cassation et du haut-juré en exercice ,
_cation du présent décret les liquida ne pourront recevoir du pouvoir exé
tions , vérifications ou arrêtés confiés cutif ou de ses agens , ni pensions ,
aux directoires de district et de dépar ni traitement , ni récompenses, ni
tement , par le titre IV de la loi du 5 emplois, ni places quelconques, ni
novembre dernier, ne seront répu commissions d'aucuns genres, qu‘après
tés que préparatoires. quatre années révolues de la cessation
de leurs fonctions. Quant aux mem
L'ordre du jour a ramené l'orga bres inscrits sur la liste des grands
nisation du ministère. M. Robes jurés , et qui n‘auront pas été appellés
pierre a cru très-prudent de com en exercice , cette loi oessera son
mencer par désintéresser tous les effet du moment où ils auront été
membres dans cette discussion , en rayés de la liste.
leur interdisant de prétendre à au—
cune place ministérielle , ou à la dé a) Décrète en outre l'assemblée
pendance du gouvernement pendant nationale que ses membres, ainsi que
les législatures, et les quatre ans qui ceuxi des législatures , ne pourront,
. lui succéderont. soit pour eux . ou pour leurs parens,
' o . I ou amis, solliciter auprès du pouvoir
M. Bouche a voulu assomer l’inter
exécutif ou de ses agens , ni places ,
diction des membres de la législature
ni emplois, ni récompenses, ni gra
' prochaine :ceux du tribunal de (Sas
tifications , et charge son comité de
sation et de la haute cour natio
constitution de lui présenter in ces
nale.
samment un proÿet de loi pénale
M. tl'André a demandé qu'il leur contre ceux qui contreviendront à
fut même interdit de solliciter au cette loi.
cune place pour leurs pa rens , ou qui Ce préalable décidé , on a discuté
ne ce fut , sauf une peine qui seroit successivement les articles du projet
éterminée ; c‘étoit à qui mieux ou à présenté par M. Desmeunier , au nom
qui plus feroit des sacrifices. du comité de constitution cinq ont
MaisM. Carat l'aîné , dans la vue été décrétés , sans presque aucune
de les ridiculiser ,_ a proposé d’étendre réclamation. Les voici.
(125)
Il. Aucun ordre du roi, aucune même n’a-belle ' pas été favorable 5
délibération ne pourront être exécu auteur. .
tés , s'ils ne sont contresignés par un La séance a été levée à trois heure!»
ministre chargé de la division à la
LITTÉRATURE , ANNONCES, etc.
quelle appartiendra la nature de
l'affaire. . ESQUISSE dz; règne de George 111y
111. En aucun cas, l'ordre du roi, depuis 1780 jusqu’à 1790 , ou“
verbal ou écrit, non plus que les dé. coup d’œil rapide sur l’état des
libz'rations , ne pourront soustraire cours de l’Europe , traduit de
un ministre à la responsabilité. I'Àngloir.
.

IV. Les ministres seront tenus de A Paris , rue Jacob , vis«à-vis celle
rendre compte en ce qui concerne Saint—Benoît , faubourg Saint-Ger
l'administration du royaume, tant de main, n° 29. A Lyon , chez Rosset,
leur conduite que de l’état des dé; rue Thomassin , 179r ; brochure
penses et affaires , toutes les fois qu'ils in—8° de 168 pages. Prix 50 sols et‘
en seront requis par le corps légis 56 sols franc de port.
latif.
Cette brochure est un des ouvrages
V. Les ministres sont responsables , les plus piquants qui ait paru dans les‘
1°. De tous délits , par eux commis circonstances. Il faut le distinguer de
contre la sûreté nationale et la cons ces pamphlets éphemères qui périssent
titution du royaume. avec le jour qui les voit naître. On
2°. De tout attentatà la libertèct trouve dans cet ouvrage une galerie
à la propriété individuelle. des portraits de tous les hommes qui
ont joué un rôle en europe pendant
3°. De tous emplois de deniers
l'époque que parcourt l'auteur. Il ne
publics, dissipations des fonds pu
dissimule rien des défauts , il ne dia
blics , qu'ils auroientfaits ou favorisés.
minue rien de l'éclat et des qualités
VI. Les délits des ministres, les des personnages qu"il met en scène;
réparations et les peines qui pour Il écrit sans fiel et sans amertume ,
rontlæêtre prononcées contre les m‘i
quoiqu'avec un ton de liberté qui
nistres coupables, seront détermi tient lieu de ce sel mordant qui sa
nées dans le code pénal. tisfaft la malignité dans les ouvrages
La diseussion a été interrompue par satiriques. Il détermine d‘ailleurs avec
la'lecture d’une lettre de »M. de Mont assez de précision et d'intelligence les
morin , dans laquelle, après avoir es causes de la fortune et du sort diffé
sayé de justifier les promotions sous rens des divers empires de l'europm
le nom du roi, qu'il vient de faire de Mais sans m'étendre davantage sur
certains a mbassadeurs ou envoyés; il a' l'objet de l'auteur , j’en ferai bien
l'air de se faire honneur de la tran mieux connoître le mérite en le ci
quillité , dont le royaume jouit au tant. Je vais me borner pour cette fois '
dehors; ilyproteste d'ailleurs de rester à répeter quelque chose de ce qu'il
à son poste , tant que la confiance du dit de la reine et de M. d'0rléans.
roi l'y appellera. Cette lettre n'a fait «' La légèreté de la reine , sa dé
que bien peu de sensation , peut-être pense excessive, sa dissipation 3 ses
(126)
attachements ,' s'es retraites nüstérieu d’Artois à la fille du duc d’0rléans.
ses , et , peut—être plus que tous ces Animé , stimulé par l’esprit de veh‘
défauts , l'abus supposé de l’ascendant
geance, il parut se réveiller tout-à
qu’elle avoit acquis et conservé sur coup de sa léthargie mondaine et
son royal époux , indisposèrent par voluptueuse , et prit aux yeux de tous
dégré tout le peuple contre elle; et les Français le caractère plus hono
à mesure que les embarras publics rablo d’ennemi plus déclaré du des
augmentèrent, la rendirent généra potisme et de protecteur du peuple n
lement odieuse.. . Les visites conti—Voilà la cause des maux qui nous ace
nuelles et les longues conférences cablent. C’est le peuple sur qui re-'
qu'elle accordoit‘à mademoiselle Ber tombent les coups que les rois se
tin , excitèrent des semimeus de dé portent. Ququuid délirant regs:
saptobation en cmii: qui trouvèrent plectuntur Ac/1ivi.. Je 1‘6\i6Udf8i
indécent que la première reine'de sur cet ouvrage vraiment intéressant.
l’europe perdit son temps à faire des
consultations sur un bonnet ou sur A MM. LES néoacranns DU MERCURE
un mouchoir. U N I v E 1\ 5 E L.
a A une plus grande distance du
Polir 5 avril x79t.
trône , mais décoré du titre de prince
du sang, on voyait le duc d’0rléans Vous me faites dire, monsieur,
possesseur de revenus immenses; il dans votre journal du 5 de ce mois:
.pouvoit être regardé comme le plus je sais à n’en pouvoir douter, que
riche sujet de l’Europe. Toute sa ré M. Montmorin fasse deux ou trois
putation en générosité et en muni»' [usines en conférences secrefæs avec
licence n’étdit nullement proportion J”. Duquesnoi qui, comme tout le
née à ses vastes possessions; au con monde sait , est un mauvais pairiet.
traire , quoiqu'il n'épargnât rien pour Je déclare que je n’ai pas dit un
ses plaisirs, la voix publique l’accu mot de cela; que je ne sais pas et
soit de prendre des moyens d’écono que vraisemblablement je ne saurai
mie indignes de sa haute naissance et jamais ce qu’ont fait , font ou feront
de sa fortune brillante: livré à toutes comme particuliers ni M. Montmo
sortes de plaisir, il n’y portait ni rin ni M. Du!quesnoi; quant à l'autre
élévation ni rafmement. Son codrage partie de mon opinion, elle est à peu.
personnel, qui a éprouvé plus d’un près exactement rendue. Je vous prie,
doute injurieux, depuis la journée de vouloir bien ou retractor le fait
d'0uessant , ne s’étoit pas relevé dans relatif aux conférences entre MM,
l’inutile tentative qu'il fit de se signaMontmorin et Duquesuoi, ou publier
ler, en accompagnant Charles et R0 cette lettre.
bert dans l’air. . . A plusieurs causes J'ai l’honneur d’être bien sincere-.
publiques et ostensibles de sa sépara ment, monsieur,
tion d’avec la cour, se joignoient
Signé , Cnormams ,
quelques mé5inælligencœ particuliè ci—devant LACLOS.
res. La reine de France se montroit
contraire à un projet d’alliance qui Réponse du Rédacteur. Apparem
consistoit à marier le fils aîné du comte ment qu’il faut attribuer au préopi:
(127)
nimt les phrases que‘üésavomioi M. avant-hier à l‘opéra par le rôle (1243: x
Clmnderlos: car , elles ont été pronon tigone dans 0Edzjfle, n’a point en
cées très—distinctement à la tribune de de succès Si elle se décide à reparoître
rassemblée des jaco‘nins, dans le mo sur la scè’ne , nous nous déciderons
ment qu‘il s'y est présenté. à parler d’elle.

Mnssrsuns, THEATRE DE MONSIEUR.


Lorsque par son décret du 12 juillet
On a donné hier, avec’ succès .qla
dernier, sur la constitution civile du
première représentation de il tam
clergé , l'assemblée nationale a fixé le
buro nocturo dramma giqcom par
traitement des évêques , curés et
musz‘ca z‘a tre atti , opéra bouffon en
vicaires des villes . suivant la popula—
trois actes.
tion , elle ne pensait pas sans doute
alors que toutes les entrées seraient Un cannevàs mal adroitement cal;
qué sur le tamhour nocturne, une
abolies.
Aujourd'hui que cette abolition est musique délicieuse de signer Gic
qanni Paêsz‘ello , une eXécution par:—
décrétée , aujourd'hui que les entrées
sont en partie remplacées par un droit Faita, tant du côté de l'orchestre , qui
de patente‘s auquel seront assujetties a mis beaucoup d'ensemble, que du
toutes pergonnes qui voudront exer côtév des acteurs qui offrent une réu
cer un art , MÉTIER , état ou profession nion de miens , rares, un public com
quelconque , je demande de deux cho posé moitié d’amateurs éclairés, qui
ses l‘une, ou que le traitememrnt ont goûté les beautés musicales , jus—
des ecelésiastiques fonctionnaires pu qu’à la fureur des applaudissemens;
blics des Villes soit.dimin'ué en pro moitié de demi-c0nnoisseurs , qui cher«
portion des droits d'entrées qu'ils choient envaîn à dissimuler et il dis
auroieut payés pour leur con som traire" leur ennui, en se promettant
Imation. ou qu’ils. soient tenus de bien de n'y plus revenir. Voilà ce
se pourvoir de patentes, aux termes que nous avons cru remarquer à cette
des décrets , et de ce vers que Vol— représentation , que, des longueurs ex
taire , dans la premier chant de la cessives dans l'ouvrage ont rendu pé
Pucelle , met dans la b0uclie du bien— nible et fatiguante.
heureux patron de Paris; > C’est en vain‘ que nous voudrions
Je suis Denis et Saint DE MON essayer de détailler les beautés de cet
NÉIIER. | opem ; il nous su Ffira de dire qu’on a
Je suis , messieurs , votre frère en } fait répéter un duo par M. Mengozài
patriotisme , > et mademoiselle Baletti. Des réflexions
GODET fils , citoyen duj prolongées n’ajouteroient rien à l'in
département de la Marne. I souciance des personnes qui n’ont pas
assez de talent pour s’amuser ce qu'el
Ùc 31 mars 1791.
les n’entendent point , non plus qu'au
SPECTACLES. prix qu'attachent à cette musique les
Acanrmn ROYALE DE Musxqux.
habitans de? ce spectacle , qui sem
blent prendre à tâche de se pâmer de
L‘actrice nouvelle qui a débuté plaiâix‘.
( 1128 )

MM. Mengozzi, Vigauonz' , Ilaf‘— lyrique , en 5 actes , en prose . mêlée


fanellz‘, Maddz‘nz', Mesdames Baletii, d'ariettes.
Simouet, ont enlevé tous les souf
frages. THÉATBE DU PALAIS-ROYAL. 8 avril ,
Nous souhaiterions que M. fla/fa les Jeux de [Amour et du Ilasard,
nelli, dans un transport de joie in en 5 actes , en prose , et Rz‘cco , en
discret, se dispensât d'embrasser son 2 actes , en prose, avec un divertis<
neveu sur la bouche.
seinent.
Au reste , son jeu ne laisse rien à
En attendant l'Ecole de: Prêtres;
'desirer, non plus que celui de M.
Mandinz‘. THÉATRE DE Mlle. MONTANSIER.
8 avril, la mm. représentation d’Ar
ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE,
lequz‘n sauvage , comédie en 5 actes,
.Vendre_di 8; .dtys, suivie du Dé
en prose; précédée de la 5eme de
œrteur, de M. Garde].
l’Apparence trompeuse , comédie en
Samedi 9, pour la 5eme. capita un acte ; terminée par la 22eme du
Îion des acteurs, Cor’isandæ, suivie mariage clandextin , opéra en 1 acte,
au ballet de Psyché.
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
THÉATRB DE LA NATION. Aujour LYRIQUE , 3 avril , la 76eme. représen
'd'hui 8 avril, Zaïre , tragédie de tation de Nicodème dans la [une , ou
{Vo‘taire ; suivie d’Hez;reuseIneut , la Révolution pacifique, du cousin
comédie. Jacques.
THEATRÈ ITALIEN, 8 avril, Félix au AMBIGU COMIQUE. 8 avril, le mal
7Enfant trouvé ; et le Dr81‘t du Sei— entendu ; la mort du capitaine Cook.
gneur. - / DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
Demain , 9 avril , la premiere repré 8 avril, le Distraz‘t et les Tracaæ
sentation de Guillaume Tell , drame series.

Nous avons l’honn‘eur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les, i0m‘S- A Paris , chez C U S S AC , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL,

Du Samedi 9 /19rz‘l 1791.

ANGLETERRE. | bassadeur de Prusse a déclaréau diA


van , que le mise désisteroit volontiers
Inounnrs , 1er avril. L'ambassadeur de sa médiation , si la Porte pouvoit,
de France est de retour de Bath par sans lui, conclure une paix avantæ
faitement rétabli. Il a donné hier un geuse aVec la Russie. Les uns regar<
grand repas aux ambassadeurs étran dent cette proposition comme une
gers. grande démonstration d'amitié de le
Hier, à huit heures du matin, il est cour de Prusse; d‘autres«n’y voient
arrivé chez l’ambassadeur d'Espagnc qu’un mauvais conseil et un aban:
un courrier chargé de dépêches cle sa don.
majesté catholique. L'ambassadeur Suédois a eu de nou«
Le secrétaire d'état 3 aussi reçu hier velles conférences , et la Porte pareil:
des dépêches de la part du lord Wal oublier le mécontentement qu’elle re—
pole, envoyé d’Angleterre à la cour çut en septembre et octobre. Mais il
de Portugal. est faux qu‘il ait obtenu 4 millions de
Chambre des Communes. M. Fox œubsides.
dit qu’il demandoit à retarder jus
qu’au 11 avril la motion qu’il avoit Les J uifsr ont fait des représente—j
arrêté de faire le 6 , sur les libelles ; il tions si t0uchantes contre les; derniè
apporta'pour raison de ce délai qu’il res patentes qui les concernent, que
étoit instruit qu'un honorable mem l’exécution en est suspendue au moins
bre avoit intention de présenter une pour quelques temps.
motion de la plus grande conséquence, Dans le courant du mois prochain ,
sur-tout dans la circonstance présente. le 81‘. Blanchard fera un Voyage aë
M. Grey instruisit la chambre que rien; on espère qu’il sera plus heu-‘
' le mercredi 6 avril , il feroit la mo reux que le dernier: on assure qu’il
tion de former un comité , pour y exa aura pour compagne , dans ce nou—
veau voyage, la jeune princesse de
miner l‘état présent de l'Europe , qu’il
avoir plusieurs propositions à y sou Liehnoivsk.
mettre. ll ajouta que cette questiort Un décret impérial vient de porter
étoit la plus importante qui ait jamais une réforme considérable dans l’ar—
été traitée dans la. chambre des com mée des libraires et imprimeurs qui
munes. alloient toujours croissant.
ALLEMAGNE. DANEMABCK.
VIENNE, 25 mars. Si nous en. COPENHAGUE. 19 mars. Le roi a
croyons des lettres de Constantino chargé le major de Derschm de lever
.ple, la Porte ordonne des levées en un petit corps de Bosniaques, et lui
Asie; on compte sur 100,000 Asia en a conféré le gouvernement. N0tre.
tiques, et 60,000 Européens. L’am amirauté vien,ç d’envoyer ordre en
|Tome 11. N° 40.
(150)
Norvège de tenir prêts 1500 mate Hrnvn, 26 mars. Il existe , à une
lots pour le service du roi. lieue etdemie decette ville , une petite
Les ordres sont donnés de mettre seigneurie , qu‘on dit être immédiate
sous peu en rade quelques-uns de nos de l'Empire. La famille des barons de
vaisseaux de guerre , mais on croit Libotte , étoit , de temps immémoriai ,
que leur nombre ne passera pas celui en[possession de cette terre. M.Nagant
de l‘année dernière , et 1600 matelots bourgeois de Liège . ‘après en avoir
sont destinés pour les équipper. chassé le possesseur . en est resté en
HOLLANDE. possession , et en a fait fortifier le cas
tel. La nuit du mercredi au jeudi der
'Amsrnnnau. 28 mars. Par les suites
nier,vingt-quatre Autrichiens et quatre
terribles de la violente tempête qui
sergent. de Liège . à la demande , dit-.
eut lieu le 21 courant (I) , un pan de
on , de la commission impériale , rési
mur de la digue occidentale s'est écrou dante en ladite ville. sont arrivés vers
lé. On eut le bonheur de parvenir‘ç
les deux heures du matin aux environs
boucher l'ouverture avec ce qu'on put
de ce château. L’officier qui les com
trouver , et de prévenir ainsi de plus mandoit , a fait parvenir une lettre
grands désastres ; le dommage occa au sieur Nagant, qui n'y a pas fait ,
sionné par l‘inondation est évalué à dit—on , de réponse. Vers les quatre
30,000 mille florins , et à Anvers , le heures du matin, les Autrichiens se
même jour, 21 , l’eau fut repoussée sont emparés des retranchemens et
avec tant de violence dans les canaux
de quatre petits canons qui ;les défen
qu’à 5 heures du soir , toute la ville doient. La troupe de Nagent , dont on
neuve étoit inondée,et par la rupture
ne connoît pas le nombre ,'3 a alors
de deux digues les maisons de cam fait différentes décharges; deux gre—
pagne, les blanchisseries , les métai nadiers Hongrois ont été tués , et un
ries d’alentour ont été submergées. sergent de Liège blessé. Les Autri
La perte estimmense. chiens , du côté de Herve , pour ne
PAYS-BAS. pas exposer leurs hommes inutilement
BRUXELLES. 28 mars. Les états de et demander du secours , se sont re
tirés; vers midi 150 militaires sont
Brabant se conformant aux lettres de
arrivés de Liège avec un obusier et
convocation qui ont été expédiées ,
une pièce de six. Nagant s'est alors
reprendront leurs assemblées le 5
retiré avec son monde , dont plusieurs
avril prochain; la plupart des mem
bres sont déja arrivés, quoique plu
ont dû être blessés , à juger par le
sieurs ne se hasardent pas beaucoup sang, qu’on a trouvé dans différentés
à paroître en public , les chefs de ci places du château. Les troupes Autri—
chiennes sont retournées hier à Liège ,v
devant insurgens ne se sont pas beau—
çoup éloignés des frontières, et pa et aussitôt la mère du sieur Nagant _
raissent même s’y donner des mouve qui s'étoit retirée dans nos environs ,
mens. Leur principal rendez-vous est est rentrée au château , et a défendu
à Berg-0p-Zoom, près des sieurs Van aux ouvriers qui travailloient à com—_
demor et Vaneupen. hier les fossés , de continuer leur ou
vrage. Ses deux filles l'ont été rejoin;
(i) Voyer n°. 37, p; 82. dre aujourd’hui.
/
(131)
Le 27 mars. Nous venons d'appren— porter son deuil pendant 15 jours.
dre , avec la plus grande satisfaction ,
que M. Leclerq, conseiller d'état de DÉPARTEMENT un LAMARCH1.
S. M. l'empereur et roi est nommé Curanouac. 2 avril. Le ministre,
commissaire en Cette province , pour vient d'expédier deux cents congés '
assister à l'assemblée des états . qui absolus et gratuits aux canoniersmna-,
aura lieu le 4 du mois prochain , et lité
telotsdedelalaliberté
marine.qu'on
Plusieurs
leur ont
donne
pro—.
pour connoître des plaintes et des
vœux , que les Limbourgeoîs ont fait plusieurs aussi, et c'est le plus grand
parvenir au gouvernement. Ces plain nombre , ont juré de réjoindre leurs '.
tes et ces demandes sont singulière camarades à Brest; ils ont juré de
ment multipliv’es , puisque presque ne pas quitter dans un moment où
toutes les communautés ont présenté la patrie est menacée. {Ils sentent
des doléances et des pétitions. Il y combien leur service est précieux ,
en a même une du quartier Wallon. et combien il est difficile de dresser
qui demande la séparation de cette à leurs manœuvres des hommes qui
province de celle de Brabant , ne ré—
n'y sont pas secoutumés.
fléchissant sans doute pas, que mis fa
briques de drap et de serge en souf— DÉPARTEMENT DE L'ORNI.
friroient cruellement , et que d'ail
leurs la seule province de Brabant L’AIGLE, 1 avril. La rareté du nu:
nous fournit des grains en temps de méraire , disent les amis de la consti—
disette. ' tution , nous plonge ici dans la plus
grande détresse; nous n'avons que
ESPAGNE. des fabriquans et des ouvriers que_
toutes les semaines il nous faut payer.f
Mumm. Sa majesté a fait publier
Les receveurs des deniers publics na
le 2 mars , un décret portant amnistie
pourroient-ils pas ‘être autorisés à
en faveur de toutes ses troupes , tant
échanger les assignats aux chefs de
de mer que de terre , qui auront re
fabrique seulement.
joint leurs corps respectifs dans deux
mou, et quatre pour ceux 'qui sont Le décret du 27 novembre nous
en pays étrangers. paroi: une pierre de touche pour
distinguer les prêtres de Bual et les
F R A N C E. adorateurs du veau d'or , des vrais
Drunrmarur ms LA Sema mesurons.
ministres d'un dieu de paix : pour—
quoi ne pas épurer le corps des offi-_
Roues. 5 avril. Hier les comédiens ciers de l'armée, comme on a épuré
avoient annoncé le spectacle comme celui des prêtres ; ils voudroient aussi
à l’ordinaire; mais au moment de que les régimms ne portassent plus
jouer, le public fit baisser la toile . et le noin des anciennes provinces ,' et
toutes les affiches ont été couvertes moins encore celui de quelqdas indi—
d'une bande de papier, portant ces vidus. Les noms de Condé et d'.4rlois
mots: relchœ par ordre du pul7fic. ne sont-ils pas trop diffamés pour
La nouvelle de la mort de Mirabeau servir de ralliement aux défenseurs
{Gnoit d‘arriver,“ et l'gn se dispose à. de la patrie,
' I a
(154)
'po'uvoirs , s’immiscent dans aucune mauvaise Foi d’un ministre pour 11
fonction publique ecclésiastique , et chose publique , sont de toute autre
'n'abusent , à cet effet , des églises nature que! celle d'un simple adminis—'
‘des maisons de religieuses; y traleur; ici ce n'est plus que quel
Et , pour ne laisser prétexte à au ques individus . c‘est la nation entière
cuns excès , à aucunes contraven qui est victime de ces vices.
tions , le corps municipal arrête aussi, N‘oublions pas la situation où Fut
'que les portes des églises des ma— réduite la France, dans les dernières
nastères et communautés rie/emmes , guerres de Louis XV la corruption
:erhntfermées, promiscz’rement‘ , dans seule peut-être , furça à cette paix
'la journée de demain , jusqu’à ce que honteuse , dont nous nous ressenti
le corps municipal en ait référé au di— rons encore long-toms.
rectoire du département ; à l‘effet de N’oublions pas ce traité absurde de
vïuoi , deux commissaires seront nom 1758 , où il ne fut consulté , ni la
més pour se retirer demain au direc populatipn,’nilÿe caractère des deux
toire. nations , traité qui nous a fait plus
"si; Enioint aux commissaires de police de mal qu'une guerre désastreuse.
“de tenir la main à l'ex#cution des dif Soyons de bonne foi, et voyons
férentes dispositions du présent arrêté , si le roi peut, ou doit nommerses,
“qui sera imprimé , mis à l'ordre , et ministres.
‘afiiché par-tout où besoin sera , et De tous les rois qui ont gouverné
particulièrement aux portes des mai— la France jusqu’ici , un bien petit
sons et communautés religieuses. nombre a poussé la déraison jusques
Signé ROUSSEAU, président. à désirer le malheur de ses peuples,
' DEJOLY , secrétaire»greffien et cependant un plus petit nombre
encore les a rendus heureux!
AMIS DE LA. CONSTITUTION. Louis XVI est un exemple qu'on
Suite de la Séance du 6 avril. peut ci:er. ,
C‘est Louis XVI qui appella au mi
‘M. Favelat. La prospérité de l’em nistère , cet homme ilétri par l'opinion
>pire dépend d'une manière si immé— publique, ce Colonne qui est au
diate de l'organisation du ministère . jourd'hui l‘instrument de ceux qui
que tout homme , ami de la patrie , haïssent notre constitution , pour nous
doit manifester son opinion sur une susciter des ennemis , c‘est lui qui
question aussi importante. plaça ce Lamoignon ,Î cet archevêque ,
Tous les bons esprits ont été d'ac ce Guignard , et tant d’autres minis
cord , que le bonheur du peuple con— tres ineptes ou pervers ; donc , si le
sistoit dans le droit de nommer ses chef de notre révolution , le véritable
administrateurs. ami du peuple , n'a pas pu choisir des
Les ministres sans doute, sont des ministres dignes de son coeur, et de
administrateurs , et si l'on peut éta la confiance publique ; que devons
blir une différence entre ceux-ci , ce nous espérer de ce droit illusoirepour
n’est que par la plus grande impora les rois de nommer leurs ministres.
tance de leurs fonctions. Le roi est homme , dans ce cas il
Les suites de l’ineptie ou de la app’ellaroit au ministere des gens qui
( 135 )
n’ont pas encore oublié les titres , les puisse juger le crime qu'un méchant
prérogatives . et qui ébranleroient la renferme dans son cœurs
constitution en faisant les malheurs Je crois donc que la meilleure or—‘
du peuple. ' ganisation du ministère . consiste à
avoir des ministres qui réunissent aux
Les ministres ont de fait, une in
connaissances nécessaires à leurs fonc—
fluence plus considérable même quele
roi ; ce sont eux qui nomment les
tions , la vertu; pour atteindre à ce
ambassadeurs , les consuls , les com— but, la nation ou le corps législatif
missaires du roi, ce qui éternisera doivent à chaque changement de mi«
cette ligne de démarcation qui sera
nistre , présenter’ttu roi trois sujets
toujours l'éceuil où viendra se briser
parmi lesquels le roi en choisira un,
la liberté.
alors vous aurez un système suivi
dans les affaires publiques , alors
Rome qui Fut autrefois la maîtresse
vous n'aurez plus ces mutations fré
du monde , le seroit encore sans la
quentes dans le ministère toujours
distinction des patriciens et des plé
très-dangéreuses.
beïens ; ce peuple après avoir assouvi
M. Lepz‘daure. Il est impossible de
la soif des conquêtes , auroit sans
ne pas voir qu’une conséquence du
d0ute ambitionné de fixer le bonheur
décret rendu ce matin , est d'attrii
des hommes par un gouvernement
buer la nomination des ministres au
juste.
roi. Décrèter que le corps législatif
Ne nous y trompons pas, une loi
aura le droit de déclarer que les mi-‘
bonne dans son principe doit 'être en
nistres n’ont pas la confiance publique,
core dans ses conséquences; or . les
c’est déclarer aussi que le roi aura le
droits de l’homme ne sont rien si
droit de les conserver toutes les fois
nos institutions politiques s’écartent
qu'il ne lui sera pas fait une telle
de ce principe , et la nomination pri—
représentation. Il‘n'est plus possible
vilégiée des ministres par le roi', en
maintenant d'organiser le ministère ,
est une infraction directe.
ni d‘y faire des changemens dans la.
Voilà messieurs les abus queje crois suite , sans une sorte de convulsion ;
appercevoir dans la manière dont on il est impossible d’y faire aucune loi ,} '
droit organiser le ministère. aucun règlement , à moins que le roi,
Il faudroit donc au moins décréter à chaque législature, ne fasse une
une présentation plus constitution déclaration , en forme , des Fonctions
nelle , plus sage , et toujours accom qu’il attribue à chaque ministre. Tout:
pagnée de l’opinion publique; ou dit _ fonctionnaire public est tenu de faire.
les ministres sont soumis par la loi à et de faire bien ; s‘il n’a/pas fait exé
la responsabilité ! Mais un ministre cuter la loi dans le temps . selon les
ne peut-il faire le mal qu'en donnant formes et la loi seule, il y a lieu à'
‘ des ordres contraires au bien public ? responsabilité. Peut-être un jour ce-.
_ Je croisyqu’il en fait un très-grand pendant s'appercevra-t-on que l’on
toutes les fois qu’il ne fait pas, tout s'exerce un peu trop contre la res
ce qu’il peut faire de mieux -, la res ponsabilité . et que d'un autre côté
ponsabilité ,est alors en défaut, et il l'on accorde trop à certains corps
n'y a aucune mesure humaine qui nouvellement créés ; prenIez-y garde ,
(136)
en criant sans cesse contre les mi les mêmes hommes, j'ai été frappé
nistres , vous donnerez de l'impor de' la différence ; par-tout j'ai vu des
tance à leurs fonctions , et ils ne doi hommes armés , d'une contenance
ventêtre que des commis du roi. ferme , qui ne regardoient plus à
D'un autre côté ce ministre est res terre avec timidité; je n'ai plus ren—
ponsable à la nation , et je vois que contré d'esclaves, j'ai vu par-tout des
c'est de cette responsabilité seule hommes libres. Mais l'Alsace et été
qu'on s'occupe : mais on ne voit pas négligée tellement, dans l'envoi et
dans cette responsabilité , le cas où la publication des décrets , que l'on
le ministre voudroit régner , en quel fuisoît croire au peuple que la France
que sorte, lui-même, et ne faire du alloit abandonner cette province com
roi qu'une ombre de monarque; en me le pays de Liège. Cependant de
se chargeant de tout , il pourroit lui puis l'arrivée des commissaires, depuis
désobéir. Je propose pour exemple qu'il y a des sociétés des amis de la
Richelieu , et je vous demande si un constitution, il se forme un foyer de
ministre qui, voudroit se conduire lumières , le peuple s'instruit , il est
Comme lui , vous ne l'auriez pas rendu armé pour la constitution , et ces so
très-puissant par cette responsabilité? ciétés sont telles , que celle de Col
Celui qui se charge de tout, a tout mar . où j'ai assisté, formoit dimanche
pouvoir; vous me demandez ma tête , dernier un rassemblement de quinze
'si cela va mal ; alors je prends tout cents patriotes. La garde nationale
sur moi. Il existe deux sortes de res a demandé l’affiliation à toutes les
ponsabilité , l'une physique , l'autre sociétés du Haut-Rhin ; son‘ comman
morale ; d'où résulte que dans l'inexé dant général est M. Brag , trèsrbon
cution de la loi, si la forme n'est pas citoyen; et il y et nombre d'hommes
violée , vous ne pouvez appliquer que très«éclairés qui obligent les Fonc
la responsabilité morale : mais quand tion maires publics et les juges des tri
ce ministre aura désobéi au roi, qui bunaux à faire leur devoir ; l'opinion
avoit donné l'ordre d'exécuter la loi ,' est telle , dans ces cantons , que s'ils
où sera la responsabilité? Quand le ne le faisoient pas , vous auriez des
ministre l'aura fait exéc'user. cette dénonciations toutes les semaines ,
loi , contre l'ordre du monarque , et. dernièrement le tribunal d'Alquier
l'inviolabilité du toi ne vous laisse à a fait des poursuites Fondées contre
exercer contre lui que la responsa trente fugitifs. La forteresse de Stras
bilité morale : mais je crois. que l'on bourg est aussi bien armée qu'elle peut
doit excepter de la responsabilité, l’être pour se soutenir sans crainte
'le cas où l'événement aura été heu devant toute autre force qu’une armée
reux , quoique la loi n'ait pas été qui seroit déterminée d'en faire le
‘ suivie. siège.
M. Nouilles. Les inquiétudes que Newbrisnc est bien palissadé , il y
vous avez eues sur les troubles d'AL a trente- cinq canons montés surleurs
8306 , m'engagent , à mon retour . à affuts, ayant chacun huit cens coupa
vous exposer quelques idées. Je dois à tirer , et en réserve , il y a vingt
dire à la société , qu'en traversant quatre mille cartouches. La garnison
'_ les département , je n‘ai plus retrouvé y. a montré depuis quelque mm un
( 157')
courage incroyable avec les ou cardinal de Ï‘mhan disposée à entrafi
vriers qui lui ont été envoyés , douze en France, il leur a parlé , elles sea
heures de travaux par jour , n’ont tout commandées .parM. de Condé et:
pas contrarié les soldats , ils ne leur M. d’Autichamp, leur nombre monte
ont rien paru. Schelestat est dans le à deux mille trois cens; elles étoient
meilleur état de défense. A. Huningue divisées par trente, quarante ou cin-J
chaque canons a mille coupsà tirer. quante. Ces troupes s’étendent de-2
Entre outre , tous les postes de New puis Offembourg jusques près de
brises à Strasbourg , se croisant con. Basle. Elles ont reçu. lasemaine der—1
tinuellexnent par des patrouilles , de nière un uniforme noir avec veste,
sorte, que jour et nuit il ne passe culotte et doublure jaune, chaque
rien , pas même, des papiers sans être soldat porte sur le bras une tête de
visités; le même effet a lieu entre mort avec une sorte de marque sur
Huningue et Newbrisac. M. Keller l’autre bras , contenant cette dévise :
man ,général , est un véritable ami de vaincre ou mourir. . ‘
la constitution, il a su parler aux offi Le moindre de ces soldats a trente
ciers
rien , à ilattendre
leur a déclaré qu‘ils
de lui, s’ilsn’ ne
avoient
sui—i
sous _par jour; le prince de Baden
permet de recruter chez lui ; mais
voient pas exactement les décrets de nos frontières étant fermées main«
l'assemblée nationale ; il parle aux tenant , ces troupes seront difficile—
‘soldats avec bonté et il en est aimé. ment augmentées. ll ya présentement
‘M. Bilcoq , officier général , suit ses, en Alsace trois régimens de cavalerie
traces. Quant à M. d'Affry , son poste et sept d'infanterie. Je crois que si
“a été le premier en état de défense , l'armée française n‘étoit divisée par
et il a la confiance de ses soldats. l’esprit et les intentions peu consti
Nous nous sommes promenés ensem tutionnelles des officiers , les soldats
ble dans la ville de Basle , où il a su , qui sont très-patriotes , ne se dirige-Ï
par la seule confiance qu'il inspire roient alors que dansun- seul mouve-‘
dans ce pays , faire déloger M. Mi ment, et les troupes‘de M. le cardi—‘
rabeau le jeune , et plusieurs autres
nal seraient bientôt congédiées: mais
'émigrans François. M. d’Affry ayant on compte sur ces divisions , et les
été consulté sur M. Montjoye, ci— soldats sont obligés de veiller eux
devant député à l‘assemblée natio mêmes sur les postes des frontières.
-nale , et qui a une maison à Basle, Les officiers passent de l’autre côté
pour savoir s‘il pouvoir y rester. du Rhin , portent des uniformes par-Ï
M. d’Affry . a répondu que non, ticuliers , de-là naissent des divisions.
. qu’un ennemi de la France alliée des Les officiers dernièrement accusoient
- Suisses ne le peut pas..Je vais parler les soldats d‘insubordination , parce
maintenant de la situation des enne qu’ils lisoient dans une salle à Stras-‘
.mis de l’armée des prêtres , de ce bourg les décrets de l'ass emblée na-:
fantôme dont l’assemblée a déjà quel— tionale. Si nos soldats étoient bien
-que connoissance. J'ai envoyé de l’au commandés , iln’y auroit aucun dan—1
tre coté du Rhin, un officier intel ger; ils sont déterminés à marcher
ligent.et sûr , qui parle les deux et à vaincre; mais dans le sens de
langues} il a vu les troupes de M. le la révolution tous ont=pris_pour dévise:

(138)
vivre libre ou mourir( On applaudit.) d’hier, qui interdisoit aux membres
Au total , s’il y avoit une attaque , de l’assemblée d’accepter aucun em
elle ne pourrait être que de cinq ou ploi du pouvoir exécutif. M. Billon a
six mille hommes qui s’introduiroient
observé qu’il n’y auroit ni convenances
dans le pays, et alors ils n‘y aurait ni‘ justice de les priver des commis
qu'une chose àéviter , c'est le courage sions dont ils pourront être chargés
des troupes; mais je pense que quel en ce moment, et de l'avancement
que moyen qu’on prit pour en em aux grades en raison de leur service.
pêcher le carnage , il ne resteroit pas Le secrétaire prétend que cette mo
un seul soldat de M. le cardinal. tion étoit tacitement, d’autres disoient
(On applaudit. ) expressément, dans le décret; mais
Un grenadier du régiment d’Angou lecture et réflexion faite , on a senti
lême , a fait le recit des vexations toute l'importance et la nécessité qu’il
pitoyables que lui ont fait éprouver y avait d'en faire un article sous forme
ses officiers à Charlemont; c’est le additionnelle ; il a été décrété dans les
même qui fut: provoqué en faction et termes suivans : '
frappé par un officier dont nous avons
Les militaires de l'assemblée pour
parlé dans le temps, '
ront néanmoins être employés dans le
La séance a été levée à 10 heures. grade dont ils sont pourvus , et avan
lSSEMBLEE NATIONALE. ceront pendant les quatre ans à ceux
qui leur seroient dévolus par ancien
Séance d’hier. neté; mais ils ne pourront profiter
Avant la lecture du procès-verbal , pendant ce temps du choix du roi,
M. Bouche fait la morion , fortement pour obtenir un grade supérieur à
appuyée par M. Camus , que le mi celui dont ils jouissent aujourd’hui. "
nistre de la marine. justifie à l'assem M Camus , au nom du comité des
blée , de l’exécution du décret du 29 pensions, prend un décret sans (lis—
décembre dernier , concernant la sup» cussion , qui autorise le trésorier pu
pression des employés intermédiaires,blic à payer, tant pour les années
M. Biauzat en présente une rédaction, arriérées que pour la courante, et
que l’assemblée adopte ; la voici. aux termes portés par l'article II de
Le ministre de la marine sera tenu l’édit de 1786 . la somme de 18000 liv.
de justifier, dans trois jours de la ra pour être employée conformément aux
' diation des états d'appointemens de dispositions de l’édit. ,
son département , des personnes qui M. Lanjuinais reprend le projet de
y étoient employées sous la dénomian décret concernant les créanciers sur
tion des directeurs , intendans , et les maisons , corps et communautés
tous autres officiers intermédiaires de ecclésiastiques ’, et établissemens sup
À ' la_ maison, qui ont été supprimés par le primés. Quelques articles en sont en
décret du 29 décembre dernier , il jus - core décrétés après une légère discus
tifiera aussi de l’exécution du surplus sion , dont M. Mnrtineau a fait tous
du décret. les frais. Nous les donnerons avec le
Après la lecture du procès»verbal , surplus , lorsque le décret sera en son
et relativement à l’article du décret entier._ n
t

‘r -N..J
(159)
Le ministre des affaires étrangères de la publication du décret du 15
(communique à l'assemblée la de mars 1790. '
mande que lui font les Suisses grisons . Art. IV , aussi additionnel.
pour que leurs régimens soient trai' IV. Les dispositions des articles 1
tés commes les autres qui sont à la et HI ci-dessus . auront leur effet dans
solde de la France. Le comité diploma toutes les successions qui s'ouvriront
tique s'est emparé de cette pétition. après le publication du présent décret.
Le roi fait part à l'assemblée de sans préjudice des institutions con
la nomination des six commissaires tractuels , ou autres clauses qui ont
de la trésorerie nationale; trois doi été légitimement stipulées, soit par
vent leur nomination à l'opinion pu contracts de mariage , soit par articles
blique; les trois autres à l'intrigue de mariage dans les pays où ils avoient
qui environne encore le trône , et force de contrats , et elles seront
qui peut-être n'excitera pas moins exécutées conformément aux ancien:
l'assemblée nationale elle-même dans nes loix.
le choix des trois membres qui doi V1. Lesdites exceptions ne pourront
vent surveiller cette administration. être réclamées que par les personnes
L'élection aura lieu demain. qui à l'ouverture des successions se
M. Merlin , au nom du comité de trouveront encore engagées dans des
constitution , a relu les articles déjà mariages contractés avant la publica
décrétés sur les successions ab intes tion du présent décret du 15 mars
tat , dont on pressoit vivement la 1790 , s'il s'agit des biens ci-devdd‘
sanction ,' et il en a proposé quelques féodaux , ou autres sujets au partage
autres additionnels; l’assemblée les noble , et avant la publication du pré—
a reçu: nous les transcrivons ici , en sent détret, s'il s'agit d'autres biens:
attendant qu'ils puissent être mis à VIl. Lorsque ces personnes auront
leur place dans la collection générale. pris la part à elles réservée par les
A la fin. de l'article 1. — « Sont dites exceptions , leurs co-héritiers
pareillement abrogées les dispositions partageront entre eux le restent des
des coutumes qui , dans le partage biens , en conformité du présent dé
des biens , tant meubles qu'immeu cret.
bles , d'un même père ou d'une même VIII. Le mariage d'un puiné ni sa
mère, d'un mêmeayeul ou d'une viduité avec enfans , ne pourront ser
même ayeule, établissent des diffé vir de titre à son co-héritier aîné non
rences entre les enfans nés de divers marié, ni veuf avec enfans , pour y
mariages. avoir du bénéfice desdites exceptions.
II. La représentation aura lieulà ‘ IX. Nul puiné devenu aîné depuis
A l'infini en ligne directe descendante.
son mariage contracté avant ou depuis
dans toutes les coutumes; savoir: la publication, soit du présent décret ,
dans celles qui la rejettent indéfini soit de celui du 15 mars 1790 , ne
ment , à compter du jour de la pu pourra réclamer en vertu desdites ex
blication du présent décret; et dans ceptions, les avantages dont l'expec
celles qui la rejettent , seulement tative étoit au moment où il s'est ma
pour les personnes et les biens ci-t rié. déférée parla loiàson co-héritier
devant nobles, à compter du jour présomptif alné.
(140)
Desmeuniers reprend le projet fait qui aura donné lieu au décret du
de décret sur la responsabilité des ini corps législatif.
nistres. L’on en étoit à l’article ,qui Vll. L'action en matière criminelle,
.tendoit à ne soumettre les ministres à ainsi que l’action accessoire à dom
l’action criminelle pour fait d’admi mage et intérêt pour fait d'adminis
nistration , qu'apres un d-"cret du corps tration d’un ministre hors de place ,
législatif..M Petluon vouloit les livrer sera prescrite au bout de trois ans,
à tout individu . à tout tribunal , par, à l’égard du ministre de la marine ,
la crainte de les soustraire à l’accu et de celui des colonies, et au bout
sation légitimé , si , pour l’exercer , il de deux ans à l'égard des autres;
eût fallu en obtenir du corps , souvent quant aux délits contre la liberté pu.—
influencé par les ministres. blique et individuelle,il n’y aura point
M. d’André a pensé qu’à la suite de prescription. (Cette dernière partie
id’u ne révolution , les ministres se trou
de l’article n’étoit point, dans le pro—
vaut en butte à une foule d'ennemis , jet du comité , elle y a été ajoutée sur
sans avoir rien fait , pour se les attirer, la proposition de M. Biauznt.)
que d’être placés au ministère . ce se- VIII. Le décret d'accusation porté
toit absolument renverser la monar-' parle corps législatif contre un mi
chie, que de livrer ainsi les premiers nistre , suspendre celui-ci dans ses
agens du monarque aux factions , à fonctions.
l’intrigue , plus heureuse encore dans M. Bouche a proposé d’aj0uter que
__'I
û»‘ç,petits sièges , tout cela lui a. fait les ministres comptables ne pourront
dire , qu’il n’yàvoit lieu. à délibérer quitter le royaume avant d‘avoir rendu
sur l’article du comité. leur-compte au corps législatif. Mais
M. Desmeuniers l’a défendu avec la circonstance que le corps législatif
Courage et avec adresse. Vous avez, pourroit ne pas être présent lors de sa
mis les municipalités à l‘abri des pour sortie du ministère , et un tas d‘autres
suites individuelles : comment pour réflexions dont on a entravé cette mo
roit-il être que l'on y soumit les mi tion, la fait renvoyer au comité , en
nistres ?..‘Après quelques autres petits convenant cependant qu'elle avoit des
débats ,1 les dispositions proposées par vues utiles et nécessaires. '
le comité ont été décrétéesy en ces M. Desmeuniers revient ensuite à
lterrues : l’organisation du ministère , qui avoit
. , ÎVI. Aucun ministre en place ou fait place pour quelques instans à la
Q]mrs deqplace, ne pourra pour fait de loi sur la responsabilité des ministres,
_ son administration être traduit en jus— L’article I, a été adopté en ces termes :
tice en matière criminelle , qu’aprés 'Au roi seul appartient le choix et la.
l1in
’Àçantdécret
qu’il du
y a corps
lieu à législatif pronéh révocation des ministres. Après qu.bi
accusation.
la question s’est engagée sur le point:
. .. Tout ministre contre lequel il sera de savoir si les colonies de la marine
intervenu un décret du corps légis auroient un agent unique. '
latif, déclarant qu’il y a lieu à accu-y Les députés des colonies s'y sont
. sation, pourra être pourmivi en dom opposés de tout leur pouvoir ; mou
..mages et intérêts par les citoyens qui sicur Menueton , parlant en leur nom ,
éprouveront une lésion résultante du n’a. vu dans un ministre particulier
{1415
aux colonies , qu’un despote , qu’un à y envoyer des lettres-de-change: il‘,
oppresseur , et dilapidateur du trésor est naturel qu’au lieu d'acheter des”
public. . piastres fortes 5156 ou 57 liv. le marc,
MAI. Chapelier et Amen se sont I’orfèvre jette dans son creuset des
joints à eux . mais craignant une déli écus qui ne lui coûtent que cinquante
bération dans un moment d'ennui, deux livres , sauf le déchet; ainsi en
ils se sont bornés à demander l’ajour laissant subsister cet état de choses,
nement à demain ; ce parti a paru nous ne tarderons pas à nous trou
très—convenable à un grand nombre, ;ver sans écus; mais , messieurs , si
et sans inconvénient à bien d’autres. j nos écus au lieu de cela valaient cin
La séance a été levée à trois heures. quante-sept livres le marc, c’est à
dire, un peu plus que l’argent en
LITTÉRATURE , ANNONCES , etc. lingot , au même titre , qu’arriveroit
il? que les orfèvres n'en mettroient
Paris , 8 avril. plus dans leurs creusets , car alors ils
y perdroient, que les banquiers se
Lettre adressée au comité des fi
garderoient bien d’en faire sortir du
nances à l‘assemôle’e nationale.
royaume, et s’ils avoient des sommes
Massrauns, àpayer aux François fugitifs ou à
leurs correspondans, ils les acquit
Lesassignats de mille livres s’échan teroient en lettres-de—change , ou en
gent à Paris contré de l'argent , à huit monnoie du pays par des reviremens ;
pour cent , au—dessous de leur valeur, il arriveroit qu’il y auroit du béné
ainsi sur mille francs , il y en a quatre fice à nous rapporter nos écus qui
vingt de perte .; et dans quelques dé circulent en Allemagne et en Àngle
partement cette perte est plus grande terre, et qu’alors ces écus rentreroient
encore : que suit-il de-là ? que les tra avec rapidité: il arriveroit que les
vaux sont suspendus , le commerce personnes qui en France pourroient
entravé et le peuple sans pain. Les avoir du numéraire accumulé , au—
débitans qui seuls peuvent accumu ront intérêtà l’échangr..r, de crainte
ler l’argent , l’accumulent en effet de ce taux ne pût se soutenir, parce.
pour les faire vendre sur la place, tan qu’il y au_roit dans le moment cinq
dis que les banquiers l’envoient hors pour cent de bénéfice à çhanger ses
du royaume, et que nos orfevres fon écus. Enfin, messieurs , présentez
dent nos écus. Chez une nation où donc à l’assemblée nationale , un
l'argent en lingot vaut cinquante—six projet de décret qui mette les écus
livres le marc , et l’argent en écus, de six francs à six livres et six sous;
au même titre , cinquante deux livres alors nous aurons de l’argent, alors
nous ne perdrons que deux ou trois
seulerœnt , il est naturel que ceux qui
ont de grandes quantités d’argent en pour cent sur nos assignats, alors les
écus , les envoient hors de France travaux du peuple promèeront la ri“.
pour vendre ces écus sur le pied de chasse nationale ,(alors il pourra jouir
cinquante-quatre livres le marc au de l’aisance et de la liberté. C’est la
moins , il y a deux pour cent et plus seconde lettre que j'écris sur ce su
à gagner, ce qui est bien préférable Ljet, et je vous écrierai chaque jour
(142)
jusqu’à ce que ma motion ait ob mont de ses sujets : ce n’est pas ainsi
tenu la priorité que je sollicite wjus qu'il veut se montrer digne de la nou
tenant. velle couronne qui vient de lui être
Je suis avec respect, décernée à l'unanimité.
Il est une autre liste plus honorable ,
Messieurs, '
mise sous les yeux du roi, composée
LA CHAPELLE. de citoyens vertueux,dont laprobité ne
redoutora jamais les yeux clairvoyans ,
CJMM les rédacteurs du Mercure
universel.
et ce ne sera pas en vain , sans doute ,
que M. le garde des sceaux en aura
Votre journal , messieurs , est un désigné quelques - uns dans la liste
dépôtoù chaque citoyen aime à porter, donnée à sa majesté.
tantôt ses craintes, tantôt ses espé B... Z. C.
rances. Quand l'édifice de la nouvelle
constitution sera terminée ; quand Je æroisjînfinimentfi obligé , à MM.
tout sera soumis à l'ordre d'où doit dé les rédacteurs du Mercure univer
couler le bonheur public. il sera bien sel/a , de faire insérer , dans leur pre
doux de revoir ces archives sacrées , mier n“ , le démenti formel d'une in-‘
où l‘on retrouvera les titres de ceux culpation que m'a faite le journaliste
qui ont des droits à l’estime de la na des amis de la s0cz‘été de la constitu
tz'on monarchique , n°. 14 , en date
tion.
Permettez-moi de dénoncer à votre du 19 du courant , 'où il m'accuse
patriotisme , à votre zèle infatiguable , d'avoir répandu dans le public , que
un fait dont la publicité devient d’au c’étoir le clergé de Langres qui avait
tant plus urgente, qu'il allarme déjà un fait le vole de l’église Skz‘rzt-Pierre
grand nombre de patriotes. Il circule , de notre ville , le 28févl'i6r dernier :
depuis quelques jours , une liste de que je l'avois fait dans le dessein de
prétendus commissaires de la tréso porter la populace à égorger ledit
rerie nationale . nommés par le roi. clergé. Comme ce fait est faux et
Cette liste . qu’on dit être l’ouvrage contre toute vraisemblance , je veux
des bureaux ministériels , n'est com faire connoîrre au public mon inno—.
posée que de hauts financiers , vils cence et la fausseté de l’exposé du
agens d'un régime proscrit et cor journaliste et de l'auteur , quiapu
rompu, et en qui la nation ne pour lui donner une telle instruction : je
roit avoir la plus légère confiance. Cet je crois devoir prendre ces précautions,
appât , jetté à dessein , est tr0p grossier en ce que cette calomnie porte at—
pour ledrer les sentinelles du peuple , teinte à mon commerce et à ma répu-_
qui, moins instruit, peut bien se mé ration. J’entends de vous ce servi“:
prendre au piège qu'on lui tend. Langres , 29 mars 1791.
Désabusez donc , messieurs , les es U
Signé GABnIBL DaUJ
prits trop crédules qui pourraient pen
ser qu‘un roi chéri de son peuple , Nicodème du; la lune, ou la ré-‘
qu'un roi, appui de la constitution , volutz’an pacifique, folie en prose
ait pu faire un tel choix. Ce n'est pas et en trois actes , mêlée d'ariettesi
ainsi que Louis XVI veut payer {l’a-7 et de vaudeville; , représentée pour;
(145)
la premiere fois à Paris . au théâtre représentations , sur l’air: Cœurs sen.
françois-coinique et lyrique, le 7 cibles , cœurs fidèles.
novembre 1790 , et pourla soixante
quinzième fois lejeudi 7 avril 1791 : 0 u r , messieurs , tout l’monde en
par Louis-Abel Berronr DE REIQNY. France
dit le Cousin-Jvaues; avec cette A tout de suite été d'acord;
épigraphe tirée du troisième acte Clergé, noblesse , et finance ,
de Nicodème : jusqn’r‘r c'm heure, Ont cédé leurs droits.... d‘abord...J
Dieu merci . gnia encore personne Tout chacun, sans résistance ,
d’blessé. A Paris , chez l’auteur , d‘y renoncer a pris grand soin.....
au bureau d’abonnement des nou-v
(A par: ).
velles lunes, rue Phelippeaux. no 15.
A beau mentir qui vient d’loin. (6ir). ‘
maison de M. Mermilliod ; au théâ—
tre lyrique , rue de Bondy; et chez TOUT le monde a paru d'mème :\
l\i. Froullé ,' imprimeur -lîbraire, Gnia pas eu deux sentimens;
quai des Augustins, inu8° de 104
On n’a rien songé d’extrême ,
pages. Prix, 56 sois. '
Ni disput‘ , ni différens......
Cette délicieuse folie qui fait les C’est tout simple; quand on s’aime ,
délices de tout Paris depuis six mois , d’disputer gnia pas d’besoin.........
plaira encore à la lecture, indépen (A part). \
damment du prestige du jeu. Je ne A beau mentir qui vient d’10in (bis).
rendrai pas un compte détaillé de
cette pièce. Tout le monde en con Cette brochure est terminée par
naît la marche simple , naturelle et quelques réflexions de l‘auteur ', écrites
intéressante. C’est un bon roi que des avec cette originalité piquante qui ca- '
sujets pleins d’amour pour lui déter« ractérise la manière du Cousin-Jac—
minent , sans violence , et en lui ex ques. Il y rend compte de quelques
posant seulement la vérité , à réformer pièces qu'il se propose de donner ,
les abus introduits dans l’administrer; de la continuation de ses lunes, et
tion de ses états. par les courtisans des tracasseries qu’il éprouva , soit de
qu’il éloigne d’auprès de lui, pour la part de ses rivaux , soit de la part
ne s’entourer que de ses fidèles su des directeurs de théâtre , et par—tout
jets. On conçoit aisément l’allusion il intéresse, parce qu’il est toujours
de cette allégorie ingénieuse. On y lui-même.
trouve un dialogue aisé, rapide , mais
SPECTACLES.
sur—tout des couplets délicieux. C'est
principalement dans cas couplets , que THEATRE DE MONSIEUR.
le Cousin-Jacques excelle à faire bril On a donné hier la première repré
ler son caractère de naïveté , d’origi
sentation de l’Imprimeur ou la fête
nalité , et' de saillies , qui le distingue
de Franklin , comédie en deux actes
de tous les auteurs de nos jours.
et en prose.
Nicodème , principal personnage, Si pour prononcer sur un ouvrage ,
chante entr'autros ces deux couplets il faut séparer l'intention de l'exécu
gui sont très-applaudis à toutes les tian i le jugement qu‘on portera de
(144)
celui-ci doit lui être favorable; mais ; Tell, drame lyrique , en 3 actes , en‘
;i, au coptrairq, on consulte moins le Prose , lnêlée d’arienes_
u‘t que
nière es rè gdeesl'analyser
manière de l’art , ne
cette der—
tourne ' , 9 and- ’
THÉATRE DU PALAIS’ROYAL’

pas à l’avantage de cette production. lcs Bonnes Gens, en un acte.


En voici une légère esquisse. L’Amaut , femme de Chambre,
M. Germeuz’l , honnête imprimeur , en un acte.
dispose une fête où il se réjouit de Le 801d“: Pmsswu ' en 5 actes'
couronner le buste de FrauIrlz'u , lors— Lundi 1’E0018 “’85 P"ê”'33'
que la garde nationale fait une des- THÉATRE DE Mlle. MONTANSIER.
cente et une visite chez lui. Duéoz‘: 9 avril , la 1ere, représentation de
son Prote v a imprimé et fait disulbuer l’Emlxarras imprévu , comédie nou-_
secrettement un écritdengereux . qui, veue en 2 actes; précédée de 18’55eme
répandu avec profusion , a comprq- de 1.4” d.al.m8r au village , Opéra
rms M. Germeml. Il est arrêté; mans \ . _ é 1 .
Tabrz’ce, complice de '.Duéoix , dé- en un_ ’_’C’_’e’ termm e par a nemc'«
couvre tout, le fourbe est puni; M. du M’h_cæn’ opéra en un “c’e‘
Germeuil conserve sa réputation, et De’i’a’n ' la 91eme' 1"’P‘éSematiorl
unit sa fille à Dorlîs. Comment en effet du Sourd
hasarder une pièce sans y coudre de > THËA‘TREv FRANÇAIS , COMIQUE 31
mariage i - - ' LYRIQUE, 9 avril , la 77eme. représen—
iACAD ÉMIE n o YALE DE MûçtQU s, tation de Nicodème dans la [une , ou
Samedi 9 , pour la 591119. eapiti«’ la Révolution pacifique , du cousin
’tinn des acteurs, CU."54’47.‘2€1Ï8, sz-ivi/e Jacques.
du ballet de Psyché. AMBIGU COMIQUE. 9 avril , le Sourd;
"
THËATRE DE LA NATION. "Aujour le Câ'médz’en de société; Ml’rtz’l et
d’hui 9 avril, Pllèd]'é , tragédie} Lic0Ï7’s.
suivie de la Pupille , comédie. DÉl;’ASSEMF.NT COMIQUE. Aujourd’hui
9 avril , le Retour du Champ - de—
THEATRE ITALIEN, 9 avril, la pre- Mars ; la Convalescence du Roi ;_
micro représentation de Guillaume les Pupitres.

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour?) mois ., 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paraît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au.
Palais-Royal , Numéros 7 et 3.
MERCURE' U NIVERSEL.

Du Dimanche 10 AwiZ 1791..

ANGLETERRE. naturels et imprescriptiblès de l‘hom-‘


me; que ces droits sont la liberté ,
Lounacs , 5 Avril. Tout annonce la propriété , la sûreté , la résistance
la guerre; on fait des préparatifs par à l‘oppression. '
tout. On presse des matelots pour le Que jusqu’à ce que la puissance lé-’
service. Des vaisseaux, sur le point gislative ait fait droit à leurs deman»
de partir pour l’Amérique avec des des , tous les citoyens se pourvoiroient
marchandises , ont été dépouillés de d'armes ;‘ que la nuit il se feroit des
leurs équipages pour les vaisseaux du patrouilles pour veiller à la sûreté de
roi. Il y a des conférences tous les leurs personnes et de leurs proprié
j0urs entre nos ministres, et les mm tés, etc.
bassadeurs de la Prusse et de la Hol TURQUIE
lande. L'ambassadeur reparut à la
cour dimanche dernier ., mais son ac Le grand sultan paroit se refuser
cueil n'avoit rien d'intéressant. Les à toute proposition de paix , et 'bien
fonds qui avoient remontés hier sont décidé à regagner dans la première
rebaissés aujourd'hui. campagne ce qu'il a perdu , il fait le!
plus grands préparatifs. L'indifférence
A PLIMOUTH , la presse des matelots
et les préparatifs se continuent avec de ses alliés ne lui échappe point‘,
et son courage n’en est que plus ani-.
la plus grande vigueur.
mé. En un mot , il paroît absolument
IRLANDE. décidé à tout perdre ou tout gagner.
Extrait des papiers Anglais du 31 PAYS-BAS.
Mars.
BRUXÊLLES , 5 mars. Aujourd'hui
DUBLIN. Les citoyens réunis pour les états de Brabant se sont assemblés ,
délibérer contre le mauvais système on ignore jusqu'à présent l'objet de
de police , ont arrêté divers articles. leurs délibérations.
On jugera par les suivans de l'esprit
De MALAUCENNE , en Combat, dio—
qui les animoit.
Arrêté à l’unanimité: que la fidé cèse de Vaz'son , 19 mars.
lité et la protection sont réciproques , L'évêque de vaison, M. Fallot,
que toute loi contraire à l'opinion pu ci-devant de Beaupré, soutient de
blique, bien manifestée, est une at toutes ses forces l‘assemblée de Sainte
taque à la constitution. Cécile. Voici le mandement qu'il
Que la protection ne leur étant vient de faire publier dans son dio
point accordée , c'étoit à eux d'y cèse.
pourvo;r.
Mas Casas Furax-:3,
Quele but de toute association po
litique est la conservation des droits 1 << Je me serein contenté de gémir
Q'0meyIL N° 4;.
(1465
devant le Seigneur de l'égarement les louage: du Seigneur. Signé , E.
dans lequel je voyois plusieurs d’entre évêque de Vaison ».
vous , et j’avois attendu de vous-même Cette pièce a été dénoncée à l’as
le retour aux principes de religion semblée électorale séante à Avignon ,
que vous paroissez avoir oubliés; mais qui a arrêté de charger l'accusateur
,wotre fbi est en péril, et mon si
public de poursuivre M. Fallot jus
lence deviendroit coupable. Je vous qu’à ce que la punition qui lui est
vois exposés à suivre des pasteurs qui due ait été prononcée. ‘
ne pourroient être pour vous que des
loups , n'ayant pas reçu leur mission D‘AvœNON , 1 avril. Les ennemis
de l’autorité légitime. Tout acte de de la constitution françoise, réunis
fizrisdiction de leur part est une ré à Sainte-Cécile. pour établir un noyau
.VOlte contre l'église. Les circonstances de contre-révolution , continuent leurs
. m’éloignent de vous pour le moment, séances avec la plus grande assi*luité.
et cette séparation est la plus sensi M. Benoît de la Pailhonne a osé faire
ble de mes peines; mais vous avez le 26 mars, la motion de rétablir
parmi vous des prêtres respectables à l’ancien régime , et sa proposition a
qui j’ai confié tons les pouvoirs né été adoplée presqu’unanz'memqut. M.
cessaires pour vous administrer les se Anrès , député de la commune de Bar
cours de l'église. Vous pouvez vous roux , fut le seul qui osa S'y opposer.
adresser avec confiance’à MM. de Ju Il allégua qu’il n’avoit point de man
Çien , mes grands-vicaires ; à M. Bre dat à cet égard , etil dit que si on
mont , votre curé: à M. Bovis , à M. persistoit dans cette détermination ,
Boulard , à M. Ripert , chanoines. il se retireroit. Alors, plusieurs de
Leur charité se prêtera à vos besoins eaux qui avaient donné leur consen
et leur doctrine est conforme à celle tentent le retirerent ; mais en tenant
de l’église. Tout autre prêtre qui se un langage non moins_séditieux que
permettrait d'entendre les confes— le motionnaire. Un, sur-tout. arti
4‘z’0ns , ou d’administrer les sacre cule a que le moment n'étoit pas ar
mens encourl'0ù‘ 183 censures, et l'ab rivé; que l'ancien régime pourrait
solution que mous I'aceurz‘ez [Z eux se à la vérité être rétabli sous peu de
rait nulle devant Dieu. Je révoque temps, même duls Avignon. Il ne s’a
toute permission de confesser que je giroit , dit—il , que d’y couper quelques
pourrais avoir donnée à d'autres ., têtes ».
prêtres que ceux qui sont nommés « L’assemblée électorale du dépar
ci dessus. Prions , mes très-chers fre tement de Vauoluso, séante à Avi
res , le pare des miséricordes de nous gnon. vient de déterminer le siège
accorder l’esprit de paix , invoquons et la circonférence des districts. lis
Saint-Quentin , notre patron , pour sont au nombre de quatre établis;
qu’il protège cette église qu’il a ren savoir, à Avignon , à Cavaillon, à.
due célèbre. Je ne cesserai de vous Carpentras et à Vaison. Les tribu
aimer , de veiller sur vous et de vous naux de district sont fixés à Avignon ,
instruire. J’espere que tous nos cœurs à l’lsle, à Carpentras et à Melaucenne.
se réuniront dans la charité, et que La ville de Carpenlras est la seule du
nous cÀputerons bientôt em(méle Comtat qui réunisse le siège du dis:
(1475
irict et celui du tribunal. On ne pou que j‘ai des raisons de craindre que
voit pas assurément la traiter avec ma susdite adhésion n’ait été regardée
plus de faveur, et rien n’est plus comme un serment pur et simple , je
honorable pour l'assemblée électorale la révoque , protestant néanmoins de
que de s’être dépouillée de tout es la plus grande soumission et de la
prit de prévention. et même de res plus grande fidélité aux‘ décrets de
Sentiment lorsqu’il s'est agi de Car l’assemblée nationale , en tout ce qui
pentras, et de n’avoir consulté que regarde le civil. A Valiquerville, ce
la localité pour la décision qu’elle a trentçet un mars mil sept cent quatre:
port(e à son égard. vmgt-ome n.
F R A N C E. CABOT , prêtre , vicaire
DÉPARTEMENT DE LA SEINE INFERIEURE. 'de Valiquerville.
Cette déclaration a été signifiée au
Roman , 4 avril. « Je soussigné ,
secrétariat du district de Caudebec ,
déclare qu'en donnant par ma signa
ture mon adhésion à la formule de le 2 avril , par le ministère de maître
Granguet , huissier à Yvetot.
serment que prêta M. le curé de
Valiquerville , le 27 février dernier ,
Une lettre de Rouen apporte les
signature que je ne donnai que par détails suivans : _
amour de la paix , et pour prouver, M. de Villequier est venu joindre
’autant qu'il émit en mon pouvoir , Mademoiselle de Villeroi . chez la
ma soumission aux loix! , je n’ai ja quelle il se tient de fréquentes assem
mais eu intention d'adhérer à un blëes; les membres du feu parlement
serment puräet simple, mais bien à y figurent les premiers : un des plus
"un serment restrictif, portant, entre assidu est l'ami de M. Desprémenil,
'autres modifications , celle-ci, qui me M. de BelbœuF, ci»devant procureur-.
“parut et me paroit, encore renfermer général. Les prêtres s'en mêlent aussi ;
toutes les autres , sans - pre’judicz‘er ils ne négligent rien pour exciter de
les droits de Dieu ni de la religion : la fermentation; ces assemblées ne
d’ailleurs , M. le procureur-syndic du sont jamais deux jours de suite dans
district de Caudebec, ayant déclaré. le même endroit. On parle d’excom
dans le certificat qu’il donna de la munication lancée par le pape , d’une
réception dudit serment , que mon contre-révolution certaine pour le 10
adhésion était nulle et de nul e,ÿ'Ëet , avril ; on est aussi Fort intrigué d’une
et que si je roulais sutisfuùe à la boëte que le directeur de la ferme
loi, je devoir prononcer la formule a fait partir par un exprès. pour
du serment devant la municz}mlüé. Neuf-Châtel, en Suisse: on soupçonne
qu’elle contient un traité avec les
qui en dresscroitprocès—verba/ , << ma
conscience ne me permettant pas d’en émigrans. Le district ne voulant cor
faire d’avantage, je m’en suis tenu 'sacrer que deux jours de la semaine
là , me‘reservant à prêter le serment à la vente des biens nationaux , né
qu‘on exige des ecclésiastiques fonc cessite beaucoup de lenteur dans cètte
tionnaires publies , loxsque l’église opération. Un bien dont on a fait
aura prononcé sur la légitimité de ce mention à une séance , ne reparolt
' qui en est l’objet à mais aujourd‘hui pas à l‘autre......_
K 2
(1485
DÉPARTEMENT DE L’Onux. Dièrsnrsmnnr un LA. MARNE.
ALENç0n./Leüre des amis de la Canons, 5 avril. Les amis de la
Constitution aux rédacteurs du constitution applaudissent à l‘adresse
Mercure universel. de M. Grouvel, sur le duel. Ani
Massmuns, més des mêmes principes que la société
de Versaille, ils votent pour la for
Le club des amis de la constitution
mation d'un corps de volontaires de
de la ville d'Alençon' , a vu avec sur
5000 hommes dans chaque départei
prise que dans la lettre que vous
ment. Ils témoignent à leurs frères
annoncez, datée du 50- mars , on n’ait
pas rendu àLMM. du directoire du de Paris leur satisfaction d'avoir pour
évêque, un respectable pasteur, M.
département de l‘Om—e‘ la justice qui
Diot, connu par des écrits patrioti
leur est due: s’il est survenu dans ques, et dont ils envoyant un dis
notre ville quelques difficultésà l'oc cours (1).
cardon de l’établissement de notre
club, elles n’auront jamais les suites DEPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR.
que l'on semble appréhender; nous VITEAUX , 5 avril. Les amis de la
en avons pour garant l‘habitude que constitution , instruits que le curé du
J - . '.
nous avons d’être amis ., et de n’nv01r village de Thorey-sous-Charni 'avoit
jamais eu qu’un même esprit. Nous fait un prône incendiaire , ont promp
avons tant de confiance dans le pa tement avisé les moyens d'en détruire
triotisme de MM. du directoire , que l'effet. Ils ont , en conséquence, chargé
nous avons pris une délibération pour deux commissaires de s‘y transporter ,
les prier d'être nos médiateurs et nos pour prendre connaissance du tout.
arbitres au sujet du différend qui s'est Voici le résultat de leur mission : le
élevé entre nous et la garde natio curé a dit en chaire, « que quoique
nale, et nous pouvons vous assurer forcé de faire lecture des décrets,
que , quelque soit la décision qui sera ces décrets n'en étoient pas moins
portée , nous aurons toujours autant l'ouvrage des démons; que par son
de respect que d’attachement pour le refus de prêterle serment , il perdroit
corps administratifqui nous aura jugé, sa cure; mais que son successeur ne
que d’estime et d'amitié pour nos con seroit jamais le curé légitime; que
citoyens avec lesquels nous sommes les sacremens administrés par lui,
en contestation. Vous voudrez bien , n’auraient nulle efficacité; que lui,
messieurs , rendre notre lettre pu Paquier, étoit aussi ferme dans sa.
blique ; nous devons ce témoignage foi, que les enfans jettés dans la
31 MM. du département et à nos con—
_çitoyens; et nous serions désespérés (1) On trouve dans l'observateur
si on pouvoit nous soupçonner d'avoir du département de la Marne , p. 456 ,
participés à écrire celle qui vous a été le discours de M. Diot , lors de la
précédemment envoyée. prestation de son serment, et son
Nous avons l’honneur d'être , ouvrage ayant pour titre :Dcfinæâ
,S‘igné , les membres du club des amis dai- décrers de l’assemblée nationale
de la constitution d'Alençon ,1 contre l’ouvrage z‘nn’hJé : Exrosr:
anoura, présid. Dmsr1 secr‘f Ti01‘îâ Dits an;gcmns ,‘ etc. '

.4 _W..J
(149)
fournaise de Nabuchodonosor; et trie et pour défendre les droits de‘
que quoiqu'il arrive, il ne cesseroit l’humanité.
jamais d’être le véritable curé de Eh! quel gage plus assuré du bon—1
Thorey. heur des citoyens que l'alliance de la
morale divine avec ce que la murale
DÉPARTEMENT DE FINISTERE.
humaine peut avoir de plus parfait.
ansr. Extrqit d'une lettre du 4 Nous pouvons . messieurs , en réa—fi
Avril. nissant nos efforts , espérer de con—‘
sommer cette allianc'eet d'en recueillir.
Notre évêque , M. Expilly, marie
les Fruits.
et baptise qui se présente , donne à Tandis que vous apprendrez au;
droite et à gauche des bénédictions Peuple à chérir sas devoirs , par vos
épiscopales , en reçoit de tout le exemples et par le sentiment de sort
peuple, et tout va le mieux du propre intérêt} nous , organes de la
monde. religion , nous lui montrerons. dans
Par—tout où se présente ce digne
une conduite paisible et juste, l'ob.—j
apôtre de la liberté, il est accueilli
servaliqn des plus importans préceptes
avec, la plus grande sensibilité ; les
de la divinité ; ainsi nous le convain
amis de la constitution l’ont reçu à
crons de ces grandes véritésl q’qe le
une de leurs séances de la manière
caractère des bons citoyens est de
la plus attendrissante; et en réponse
poursuivre les abus sans haïr ni père
au compliment du président de l'as
sécuter les personnes, que la modé-‘_
semblée , il a prononcé le discours
ration est la vertu inséparable de
survant. toutes les autres vertus , et qu’enfin
annrs ET AMIS, un peuple n’a rien fait pour son bon—L
Je viens au milieu de vous , comme heur, ni même pour sa gloire , en.
votre compatriote, vous témoigner recouvrant sa liberté , s‘il ne l‘établit
mon admiration pour les nombreux pas sur les bases inébranlables d’une
exemples que vous avez donnés de .tolérance fraternelle , du respect pour
courage et de dévouement à la chose les propriétés , et de l‘obéissance aux
publique. loix.
Ami de la constitution que vous Persuadé . messieurs . que tels sont
avez juré de défendre , je viens vos sentimens, je viens vous ofÏrir
joindre mes sermens aux vôtres , et l'hommage le plus fraternel. Je ne.._
vous protester de partager toujours vous parlerai pas de ma reconnais
sancs pour la part que vous avez bien
votre _zéle et votre ardeur. Ministre
enfin d’une religion fondée sur la voulu prendre à la fête vraiment pa
bienfaisance universelle , je viens trio.lique et si attendrissante dont mes
unir ses préceptes de charité et de chers concitoyens ont hon'0ré mon
douceur aux principes de tolérance entrée dans cette ville. Vous avez
et de modération que vous avez pro voulu embellirvotre ouvrage. puissa
mis de suivre à jamais. La voix d'un il être digne de vous?
ministre des autels ne sauroit être Il se peut que l'erreur cherche à
étrangère dans ces assemblées for troubler mon bonheur , qu’elle y em
mées pour veiller au salut de la pa ploie des procédés qui répugnent à
' K5
(150)
votre amitié pour moi; quels qu'ils aux yeux d u citoyenflge , qui attend
puissent être . messieurs , je vous toujours l'évidence pour être con
conjure de m’en laisser la vengeance ; vaincu.....
elle sera digne de vous qui êtes les Le crime que vous avez â juger ,
généreux défenseurs de la patrie et disparaîtra sans doute avec les préju
de moi qui dois être le digne ministre gés barbares dont il vouloit être le
de la religion. ' défenseur et l'appui. Hier une crise
générale l'a fait naître ; aujourd'hui
DÉPARTEMENT DE LA CHARINTE
les loix doivent le punir ; demain la
La ROCHELLE, 3 avril. Réclama— raison l'étouffera pour jamais... Dé
tion de la part des amis de la cons masquez donc ce crime , et punissez
titution , contre la défense faite aux les coupables... Hâtez , messieurs, le
soldats d'assister à leurs séances. Dé retour de la tranquillité , et bientôt
nonciation du sieur de Ranchin, com tous les français, sonsl’alliance indes
mandant le régiment de Lafère : il a , tructible de la monarchie et de la li
dans deux occasions , manifesté des berté , donneront l'exemple d‘une
sentimens très-peu patriotiques. Il réunion de sentimens pour la patrie
avoit été délibéré de faire»distribuer et le meilleur des rois.
aumoldats la lettre de M. duPortail
Extrait du registre des séance: du
à l'armée française ; il s'yest opposé ,
directoire du département du Loi
apportant pour prétexte qu'une lec
ret , du [Imdi4 amril 1791.
ture qu’il en avoit fait faire devoit
suffire. Les électeurs avoient invité M. Lemarcis , procureur-général
tous les corps à assister à la procla syndic, a dit: messieurs , Mirabeau
mation des ecclésiastiques élus; au n'est plus... Législateur , il remplira
cun député du régiment de Lafëre ne la première place dans les fastes de la
s'y est présenté, d'après les avis du révolution..... Administrateur du dé
chef. partement de Paris , il eût été notre
guide et notre modèle : sous Ce rap
DEPARTEMENT DU LOIRET.
port , messieurs , nous faisons une
ORLËANS, 7 avril. Extrait du dis perte incalculable; ce n’est point par
cours de M. le président du directoire de stériles regrets , par l'inutile appa
du département , à la députation reil d'un deuil que je vous propose
de [a /1aute cour nationale provi de manifester votre profonde vénéra
mire. tion pour ce grand homme; je requiem
que son buste soit placé dans la salle
M 12 s s 1 E U R s , "
de nos séances , à côté de la représen
Is'assemblée nationale , au nom du tion de la Bastille ;' nous verrons réunis
peuple françois , a remis en vos mains le mônument de la conquête de notre
le glaive redoutable des loix : investis liberté , et l‘image de son plus ferme
de ces fonctions suprêmes , vous dé— appui, de son plus éloquent défen
chirerez , avec courage , les voiles de seur; je requiers encore qu'au bas de
a partialité , dont les couleurs qui se son buste soit rappellè l'engagement
croisent dérobent la difformité du qu'il avoit contracté , de combattre les
crime} ou la candeur de l'innocence, fa01ieux de tous les partis. L’accom-,
(151)
plissemant de ce voeu est un legs que mettans , il falloit que ces mêmfl
revendiquent tous les bons citoyens , commettans commençassent par leur
sur—tout ceux qui, honorés de la con' payer les honoraires arriérés. Ils ont
fiance du peuple , doiventre’unir leurs été à la fin contraints de remplir leurs
efforts pour déjouer les projets sinis fonctions: on a trouvé dans l'urne
tres , les desseins coupables des gens ’plusieurs bulletins portant ces mots:
pervers qui voudroiént faire retomber 710113 SOIÏZ7ÏL83 l’IZCOÏÎZPé‘8’IJ‘POÏIÏ' 7107”

le royaume dans l’esclavage , ou le mer un évêque; sur d’autres on lisoit


plongerdans l'anarchie. ' ceci : point d'argent , point d’élec
Sur les conclusions , tion. Cette conduite est dénoncée à
Le directoire du département a ar l’assemblée nationale par lespamis de
rêté que le buste d'Ilonoré Biquetti la constitution.
JWir_uâeau sera placé dans la salle de
DEPARTEMENT DE LA Havre-Loran.
ses séances . au-dessus de la représen—’
tion de la Bastille , et qu’au bas du LE Pur , 5 avril. Les bons citoyens
buste de ce grand homme seront gra s’empressent de porter la lumiero
vées , comme un avertissemement et dans les campagnes; ils viennent d'y
un devoir pour les bons citoyens , distribuer une adresse en français et
ces paroles prononcées à la séance de le patois à côté. En parlant à nos
l’assemblée nalionaledu premier mars: paysans , disent-ils , pour se «;faire
je comlmttrai les factz’eux de tous entendre , il faut parler leur langage;
les partis. pour les instruire, il faut se mettre
à leur portée; pour les toucher . il
DEPARTEMENT mas Basses-Prncuuéns.
faut leur parler de leurs intéréts qui
BAYONNE, 25 mars. Les dispositions sont ceux de la patrie , etc. Cette
relatives aux biens nationaux ne pro— adresse a pour épigraphe , en fran
(luisant pas encore des fonds suffi çais : L’endroit où quelques prêtres
sans pour l’acquittement des pensions se grattent , n'est pas l’endroit où:
des religieuses et des prêtres du dis ça‘ les démange.
-trict ; la société des amis de la cons
DÉPARTEMENT DE Parus.
titution , pénétrée de l’importante
—‘nécessité que ces payemens s’effec Parus, 9 avril. Vers les une heure
tuent, vient d’ouvrir une souscrip et demie après midi, il y eut un orage
tion pour y subvenir; le produit monte violent mêlé de grêle, dont quelques
'déja la plus de 50 mille livres ; et les grains pesoient bien un once.Le tonèro
souscripteurs seront remboursés des est tombée sur le second arbre qui
premiers fonds dont le directoire du borde le Cours-la-Reine , en entrant
district pourra disposer. par la place Louis XV; l’arbre en a
été ébranché , et le tronc fendu. Un
DÉPARTEMENT DE L’AUBE.
ouvrier qui transportait des terres.
Cancassonus , 4 avril. Les électeurs s'étoit mis à l'abri sous cet arbre;
assemblés pour procéder à la nomi _1naisfls’.étanflt heureusement assis sur
,nation d'un évêque , ont proposé une sa brouette ou camion . et ne s'étant
capitulation, et ont exposé qu'avant pas appuyéacontre' d’arbre; il n'en a
«de répondrq.qq d_ç_siç de, leurs com_— point été blçs_sé:,j.,_,gt seulement en
K4
(152)
a été quitte pour la peur. Le ton eipalité comme inconstitutionnelle
nerre s‘est en'core fait entendre dans dans la formation du comité de sur
le courant de l'après dîné. veillance , établie à la ville.
Un membre. La section du palais—
AMIS DE LA CONSTITUTION.
royal a pris un arrêté conforme à
Séance du 8 avril. Des sociétés celui de la section de Grenelle. Un
des départemens du Nord se plai autre. Celle du Luxembourg , en a
gnent que les soldats ne puissent as fait autant. Un autre. Celle de l’ora
sister à leurs séances. toire a pris le même arrêté. Un autre.
M. Alexandra Laznel/1. Le comité La section des postes va dénoncer
militaire de l'assemblée nationale in à la municipalité deux membres qui,
vitera deux de ses membres à se ren en pleine assemblée, ont osé insulo
dre chez le ministre , pour le charger ter des commettan_s du peuple.
d'écrire à tous les commandans de JW‘". Malgré les réclamations des
garnison, à l’effet de leur intimer sections , ce comité n'en va pas moins
l'ordre de permettre que les soldats son train ; aujourd'hui la municipa
puissent assister aux séances des so lité a fait mettre sur le bureau des
ciétés des amis de la constitution qui pièces à charge , mais elle se garde
nous sont affiliées. bien de produire celles à décharge,
M. Moreton. Je propose que votre telles que la lettre à M. Santerre et
comité soit chargé d'écrire à toutes quelques autres.
les sociétés affiliées, pour leur ap JlI. Audiàert—Caifle. Lors des trou
prendre les dispositions du comité bles précédens survenus dans l’armée
militaire et leur rappeller le texte et par la conduite inoivique des officiers '
l‘esprit des décrets des 6 août et 19 envers les soldats , je fis la motion de
septembre 1790. Le premier , relatif congédier les officiers : aujourd’hui,
'aux troubles de Nancy , qui défend les mêmes troubles semblent vouloir
toutes associations et délibérations renaître. Je renouvelle ma motion,
établies dans les réginzens ; le se afin que les soldats ne soient plus in
cond, relatif aux Suisses de Cour duits par eux en erreur, et je de—
bevoie . qui défend à toutes asso mande que la nomination de ceux
Cl‘üÊl‘07lJ d‘entretenir a”CUIZC’J‘ COI'ÏCJ“ qui les remplaceront soit faite selon
pondanœs avec les râgz‘rnens Fran les formes prescrites par les décrets
çois. ' (La proposition est arrêtée ). sur l‘organisation de l’armée.
M. Boisson. Le comité de surveil M. Yang. Dès le mois d’octobre
lance militaire vous a été dénoncé , une société s‘est établie 30 us le nom
et d'après les lumières que j’ai pui des jeunes amis de la Iilaerté ; vous lui
sées dansyvotre sein, je m’en suis accordâtes votre correspondance. Au.
rendu le dénonciateur à ma section; commencement du mois dernier ,‘
en conséquence elle a pris un arrêté quelques-uns de leurs membres qui.
que j'ai été chargé de porter en son s’étoient détachés d'eux, et avoient
non? ce matin, au procurant-syndic formé une seconde société, sous le
du département. - " nom des élèves de la constitution,
Par cet arrêté; ‘_elle a dénoncé'au vinrent accuser les jeune: ami: dans
directoire la conduite de la muni cette tribune 5 ils vous dirent que
,.
(153)
pénètrés de vos principes; ils ne vou l1 tuellement , nous n’écouterons qui
loient avoir aucune relation avec des l juger,
les principes.
c‘est , siUn point
dans essentiel
le plan du co—'
hommes qui avoient appartenu à des
sociétés inciviques , qu’ils avoicnt mité que je vous présente , les décrets
demandés que ces hommes fussent constitutionnels n'ont point été lésés :
exclus de la société de: jeunes amis , tous les citoyens étant égaux dans un
et qu’ils avoient vu leur motion re empire, qu'importe à la nation le
poussée par la question préalable: rang que tout individu occupe dans
mais ils ne vous ont pas dit, que la société , chacun remplit son emploi,
lesjeunes amis avoient arrêté qu'ils tous doivent servir l'état; d'après ce«
attendr0ient votre décision pour pren la , les membres de votre comité n'ont
dre un parti définitif sur cet objet. plus vu de distinctions à conserver,nous
Vos commissaires estiment donc que avons réunis la marine marchande à
la société des élèves de la consti— la marine militaire, et vous allez con—
tution n'étoient pas fondée dans cette noître si dans notre travail, nous avons
inculpation , et ils sollicitent un at— consulté d'autre intérêt que celui de
‘ rêté’de la société , lequel sera im l'empire. Nous avons pensé que les
primé, afin que la réfutation soit places ne devoient être accordées dé—
aussi publique que l’a été l’inculpa sorm_ais qu'à des officiers expérimen
tion; vos commissaires. demandent tés , etnon à des jeunes gens de quinze
aussi qu’ils soit écrit aux deux so ans , sur un simple examen théori
ciétés pour les inviter à se réunir. que , comme on le pratiquoit ci-de
M. Laclos. Quelques personnes de vaut. Vous avez établi une conscrip
mandent l'ordre du jour, il est im tion militaire , elle doit s'étendre à
possible d'y passer sur cette ques tous , sans‘distinction du mousse au
tion; je demande l'ajournement. (La premier grade , la chaîne ne peut
proposition est accordée). être interrompue. Nous avons cru de-l
On passe à l’ordre du jour. voir établir dans tous les ports des
M. Sillery. L’assemblée nationale écoles gratuites , par-là . les enfans
est sur le point d'organiser la marine des marins recevront une instruction
françoise , elle désire réformer les que n'auroient pu leur donner leurs
abus anciens de ce corps; il faut pré parens. Il y aura un examen tous les
venir les patrioœs pour qu'ils sachent six mois . et ceux qui seront reçus
ce qu’ils doivent adopter ou rejetter. Feront l'apprentissage de l'expérience
Assez de membres à l'assemblée na sur les bâtimens , ceux qui auront la
tionale combattront le projet du co théorie sans la pratique seront rejet
mité ; ils vous diront que l'alliance de tés ; il faudra passer par tous les
la marine marchande à la marine mi grades, et être au moins deux ans
litaire est impossible, que chacun en exercice dans toutes les classes ;
de ces corps ont des devoirs et des tous à leur tour arriveront des vais-‘
intérêts différens: mais sans écouter seaux marchands dans ceux de l'état ;
ces réclamations de l'intérêt indivi j’ai passé ma jeunesse parmi les ma—
duel, nous&oulons tous le .bien , et rins , j'ai acquis le droit de parler
puisque nous ne discutons dans cette en leur laveur; il est tems que tous
assemblée que pour nous éclairer mu» sans distincti0ns soient admis aux de} ‘
(154)
immtions et aux récompenses mili ment Fermées de la théorie qui vient
t1ires; ne nous abusons plus, ouvrons de vous être présentée avec tant
lelivre des grandes destinées et voyons d'éloquenœe.
ce qu'il faut faire. Sans doute , ily Le projet qui vous est soumis est
aura des réclamations; mais quand le moins mauvais de ceux qui vous
vous aVez tout sacrifié vous-même, ont été distribués , mais il présente
qu'est-ce donc que les réclamations dans quelques dispositions, les prin
de quelques individus intéressés? A cipes les plus insidieux, et le décret
l’avenir on ne pourra obtenir l'ad d’application provisoire qu‘on vous
mission au grade de maître qu'à l’âge propose vous donne l'apperçu d'une
de vingt-quatre ans. Les enseignes composition révoltante et d’une dé
seront admis au concours pour la ma pense énorme, aussi extraordinaire
rine militaire, après quatre ans d'exer qu'inutile.
cices , les remplacemens se feront, Puisque cette séance est consacrée
moitié par ancienneté , moitié au à traiter la grande question concer
choix du roi , après deux ans de ser nant l’organisation militaire de la
vice. (Ûn murmure.) Ici M. le rap— marine, il ne fait rien déguiser , il
porteur a lu une cinquantaine d’ar faut marcher Franchement_et loyale
ticles ,dont voici les plus remarqua ment _vers les deux systèmes qu’em
bles ou du moins ceux qui ont excité brasse votre comité. L'un tend à'con
le plus de murmures. Les contre ami server dans ce'corps une distinction
raux seront pris parmi les capitaines , ' de rang inconciliable avec la cons
deux tiers au choix du roi, et l'autre titution , et l‘autre voudrait détruire
tiers parviendra par ancienneté. Les jusqu’à la plus petite numce de l’iné
axniraux seront choisis par le roi et galité , seuls principes d'une consti<
déposés à sa volonté. . . . tution libre. Sur ce fait votre comité
( l“. le président a annoncé que le de marine ne vous présente jamais_
scrutin de l’assemblée , portoit M. que des titres épars... Vous n‘avez
Chabroud a la présidence de l’assem sur toutes les matières que des loix
blée nationale, et MM. Vernier , la imparfaites ; cependant l‘administra
hletrie et Merlin , pour commissaires tion languit, les marins de tout rang
prés du trésor public.) et de tous grades sont mécontents ,
J”. Ricard. Vous venez d’entendre et tous les individus ont à souffrir
un discours bien brillant, qui a été de_ces vaines disputés, qui font a0
applaudi et qui pquvoit mériter de cuser l'assemblée d'une cruelle indif—
l‘être mais il s'agit d'un point , qui férence sur le sort des navigateurs.
me 'pnroit important, c‘est qu’il en Les officiers nommés ci-devant de
découle des conséquences qui soient la royale , redoutent une alliance que
une suite des principes que la cons— l‘ancien régime leur rendoit mons
titution à consacrés , c’est—ce que je treuse , que la nouvelle consititution
me propose d'examiner , et je suis rend indispensflole et que très-diffi
malheureusement obligé d'avouer que cilement on pourra leur faire ado
le résultat n’a pas répondu à mon ptée. Cependant la pÙspérité' du
espérance , il n‘est pas conforme aux commerce et la gloire de la nation
idées que vous vous êtes certaine—w dépendent de cette association d’hom
(155)
mes que la nature a fait égaux. que ser à deux objets bien distincts. Le
l'orgueil avoit séparés et que les ta premier , c’est de préparer cette n ou
lents seuls doivent réunir , il faut que velle génération à un nouvel ordre
cette alliance se fasse avec éclat, que des choses. Le second, c’est de re
ceux qui ne sont pas contens de l'as constituer , sur des nouvelles bases ,
sociation abandonnent leur poste, la l'organisation actuelle.
nation les en récompensera. Pour satisfaire la nation et prépa—‘
On vous fera voir des dissertations ter la génération actuelle à un nouvel
brillantes , des discours sublimes sur ordre de choses , il faut faire l‘inverse
la théorie de la navigation , sur l'inco de ce que votre comité de marine vous
hérence de la marine militaire avec la a prescrit depuis sa nouvelle institu
marine commerçante , sur l’inaptitude tion , et ceci ne peut pas vous être
des officiers voués au calcul purement indifférent.
arithmétique , et aux opérations com
Votre comité a présenté à la marin c,
merciales; enfin il n’est rien que l'es
comme premier bienfait de la consti
prit n'invente pour vous prouver que tution un code pénal; il a mis l’insur
celui qui a navigué toute sa vie , n'a rection dans l'armée navale , et il a
jamais vu la mer; que celui qui a fallu tout le patriotisme des citoyens
vaincu si souvent l’ennemi , n'avoit de Brest pour que le port n'ait pas été
pas la moindre connoissance des évo
réduit en cendres.
lutions ni des combats; que ceux qui
Votre comité vous a fait rendre un
ont été choisis par nos meilleurs gé-‘
décret sur les classes, et il ne vous a
néraux , sous le titre modeste d‘offi
pas présenté les lois secondaires qui
ciers auxiliaires , étoient des hommes
que la pitié , plutôt que les talens et pouvoient en hâter l'exécution : l‘an-—
cien régime subsiste dans toute sa
la nécessité avoient appellés sur nos
barbarie ; nul individu ne se croit à
flottes.... Voilà ce que les officiers de
sa place ; tous sont mécontens et
la marine royale , ce que les intendans
alarmés : les gens de mer reconnois'
de la marine royale tâcherontdc vous
sent, avec peine , des chefs qu'ils dé
persuader dans cette tribune... Pour
testent ; les chefs eux-mêmes sont in
moi qui ne suis ni officier général ni
différens et redoutent jusqu’à l’exer
intendant , qui ne dois devenir ni l'un
xi l’autre. . . . Je vous dirai la vérité
cice de leurs fonctions les plus sim
avec cette clarté qui n'admet ni équi pies.
voque ni surprise. Je vous dirai qu'il La suite de la séance à demain.
faut une marine , que de la bonne
organisation , de la bonne composition ASSEMBLÉE NATIONALE.
de cette marine dépend le salut de
Séance de jeudi soir.
l'état , que par e:le vous tiendrez dans
vos mains l’équilibre de l'Europe , et Les employés de la ci-devant pro
que vous serez la première des na vince de Normandie qui avoient de—
tions.... que sans elle , il n'est plus de mandé d'être admis à la barre , y
prospérité ni de gloire pour la France. sont venus ce soir offrir ‘à l'assemblée
Pour avoir une marine telle que les respect et lui demander quelques se—
bons citoyens la désirent . il faut peu cours. -
Y156 ),‘
A M. le président leur a répondu avec III. L’assemblée nationale sans s’ar—
bonté. rêter aux arrêts rendus au conseil, sur
M. Barère réclame l'humanité de les diverses contestations élevées par les
l'assemblée pour la fille de Thurot , Quinze-Vingt, entre leurs administra
ce fameux marin ,qui fut si long-tenus teurs et les acquéreurs de leurhôtel
la terreur des Auglois. et enclos , particulièrement aux let
Quelques—uns demandent le rem tres-patentes, portant qu'il seroit pro
voi de cette pétition au comité. M. cédé à la vente dudit hôtel et enclos,
Bouche prend à double injure , et autorise les diverses parties à se pour:
pour la mémoire de ce brave capi voir par-devant les tribunaux.
taine , et pour celle de lÏassemblée , La séance a été levée à 10 heures.
de prolonger un instant de plus la dé
Séance d’hier.
libération : cependant le renvoi est or—
donné à une très—petite majorité. La séance a été ouverte par la vente
M. de Boufler, au nom du comité qu'à faite l'assemblée à différentes mu
de commerce et agriculture , reprend nicipalités pour deux millions.
le projet de décret sur les encoura— M. Prugnon au nom du comité des
gemens à accorder aux artistes et in emplacemens a fait décretcr celui de
venteurs : cette loi paroît peu digé— nombre de corps administratifs , no
rée on en demande le renvoi au tamment celui du département de
comité , et l'assemblée Pardonne. Paris à l'ancien baillage du Palais.
Arrivent enfin les Quinze—Vingt : M. Lanjuinais pour le comité ecclé—
il s'agissoit , d'un côté , d’en décréter siastique, fait adopter le plan de cir—
l'administration ; et de l‘autre , de ré conscriptions et réductions des pa
gler les indemnités que réclamoient roisses de différentes villes d'après
les acquéreurs de l'hôtel. Il eût été le vœu de leur département et supé-.
bon de dévoiler les coupables abus rieur ecclésiastique.
que le gouvernement . et notamment L'ordre du jour ayant ramené l'er
le cardinal de Rohan , avoient faits de ganisation du ministere , M. Desmeu
l'autorité et des circonstances : ce nier a d’abord proposé de la ques
n'en est peut-être pas un moindre de tion de savoir si le roi regleroit le
la part de l'assemblée nationale, d’a nombre et le travail de ses minis—
voir étouffé la discussion , et de s'être tres , ou si ce seroit le corps consti-_
borné à décréter les trois articles sui tuant.
yens: M. Antoine a parlé le premier con
ART. I. En exécution de l'article trc l'avis du comité ; M. Robespierre ,
XIII du titre premier , de la loi du réduisoit la discussion à trois point .
5 novembre. La maison de secours le premier , la fixation des dépenses
des Quinze-Vingt , continuera d'être nécessaires au pouvoir exécutif : le
administrée comme par le passé. second, les régies de la responsabi
III. Les administrateurs de ladite lité le troisième , les moyens a
maison rendront c0mpte de leurs ad— prendre pour déterminer les person—
ministrations , en conformité de l'ar nes sur lesquelles cette personnalité
ticle XIV du même titre de la même porteroit. Il trouvoit dans l'attribut
loi. tion que le comité donnoit aux minis:
"l
W

'Z 157 )
tres des moyens surs et sans cesse Desmoulîns a appelle le pompier de
renaissans de miner la constitution , 1789 , et qui se montre par trop sou—
de nous faire retomber dans l'arbi vent le Dom Qnichote des ministres,
traire, de substituer l’esclavage à la a vivement improuvé la conduite du
liberté. sieur Beaujuur; il a même voulu Faire
M. Dandré disoit , qu’il importoit partager son indignation à l’assemblée;
essentiellement à la stabilité de la MM. d'André , Bureau de Puzy et
chose publique , de fixer invariable Folleville ont accouru à son secours :
ment le nombre des ministres , et de MM. Prieur, Lepaux, député d’Aujou,
l’étendre le plus possible , pour en ont demandé que le commis fût; mis ,
affoiblir l’autorité; que si au con pour la conservation de sa place,sous la
traire on laissoit au roi à le faire , sauve-garde de la loi. M. Biauzat ,
il pourroit être qu'il concentreroit croyant trouver la preuve d’une con
tous les pouvoirs de la royauté dans travention ministérielle , dans une
une seule main , que ce ministre se lettre qu'un des intendans supprimés
roit alors un plénipotentiaire, un visir avoit écrite à ce commis, en a de—
qui n'offriroit en compensation de mandé le dépôt. Après une discussion
mille maux , qu’une chétive et isolée fort longue et pas moins vive , ces
responsabilité. deux motions ont été décrétées et:
M. Barnave, résumant les opinions fondues en ces termes :
de ses collègues , et les présentant
(c L'assemblée nationale renvoie à
sous une face nouvelle infiniment
ses comités de marine et des pensions
plus claire , plus séduisante, a fait
la lettre du ministre , ordonne au sieur
décréter, comme article constitution
Beaujuur d’y remettre celles d’un des
nel , u qu'il appartiendroit au pouvoir
intendans —généraux supprimés. Dé
législatif de décider le nombre des
crète au surplus que le sieur Beau
ministres, la division et la démarca
juur , demeure sous la protection de
tion des fonctions dans tous les dé
la nation pour.la conservation de sa.
partemens >>.
place.
Il est maintenant question de sa
voir s'il y- aura un ministre exprès Il parolt cependant que le sieur
pour les colonies ; le comité est de cet Beaujour
ministre , aaI-t-il
abusépudelelafaire
confiance du
pour l'in
avis. M. Moreau de Saint-Meri le
combat avec force; M. Barnave se térêt de la chose publique? le cas
joint à lui, et sans autre discussion est au moins excusable; ce n'a été
l‘article du comité est rejetté. que des agens secondaires que l'as
Le ministre de la marine essaye de semblée a pu apprendre , les abus
se justifier de la dénonciation qu’en en tout genre qui se pratiquoient dans
avoir fait le sieur Beaujour , premier l‘administration de la marine; la na—
commis,relqtivement au paiement qu’il tion ne sauroit accorder trop d’intérêt
avoit faite aux inteudans supprimés, du à ces rares citoyens, qui n’ont pas
, premier quartier de leur ancien trai— hésité à sacrifier leur état , leur exis—
ternent. tence politique, à la nécessité de la
M. Regnault de Saint-Jean d'An— régénération ministérielle , et aux
geli , que fort ingénieusement Camille moyens de l'opérer.
(158)
poème est mal écrit; et le style devoit
SPECTACLES.‘
être héroïque , on trouve des (traits
Tniarnn ITALIEN. d une familiarité et d’un mauvais goût
tout à fait risibles ; tel que celui-ci
La première représentation de placé dans la bouche du vieillard dont
Guillaume Tell, drame lyrique en on a brûlé les yeux.
trois actes , donnée hier , a produit le
2) Je vous voyois hier , aujourd’hui je
plus grand effet.
» je ne vous vois plus >>.
En 1766, M. le Mz‘erre donna au
Et cet autre :
théâtre français une tragédie intitulée
Guillaume Tell. En 1768 on l'a re » Voulez-vous venirà ma cour ?—Non,
mise; et depuis la révolution on l'a 12 seigneur , il ne veut pas a.
donnée plusieurs fois. Le sujet en
Ces défauts sont bien rachetés par
est assez connu pour nous dispenser
la beauté de la musique. Le style en
de le développer; voyons comment
est tantôt sémillant et spirituel, tantôt
on l’a adapté à la musique et au
mâle et énergique. Le chœur du se
théâtre italien.
cond acte , qui exprime l'indignation
Le premier acte représente les mon des opprimés , est rempli de nerf et de
tagnes de la Suisse ; le lointain en est véhémence. En général, les morceaux
très-pittoresque : Guillaume Tell sont bien entendus. M. Grétry en est
marie sa fille , on dispose la nOCe; la l'auteur, c‘est toutpdire.
réunion de toute la famille forme des
Nous désirerions , pour la perfec
tableaux aussi jolis que toucltans , et
tion de cet ouvrage , que d’abord
qui sont encore embellis par la gen
l'auteur des paroles rectiñât son style .,
tillesse enfantine de Mlles. Carlz‘ne
qu'il retranchât la proclamation qui
et Renaud cadette; mais la joie est
termine le premier acte (l’effet en est
bien-tôt troublée par la proclamation
malheureux)qu'il é'aguât le dialoguedu
de l’ordre de Ges/er..
second ,, resserrût le troisième qui
Tout le monde sait ensuite qu’il loin d'être bru‘ant , se traîne lan
consiste à rendre hommage à son guissantptcnt , et qu‘enfin on baissât
chapeau , que Guillaume Tell s'y la toile après la conquête de la liberté ;
refuse , qu'il est condamné à abattre les accords de mariage sont déplacés ,
une pomme placée sur la tête de son inutiles , sous-entendus , etla pièce
fils , que son heureuse adresse épargne fini: trop tard.
ses jours, et qu’enfin il profite d'une
Tous les acteurs méritent et ont
d'une tempête pour faire périr le tyran,_
obtenu de justes applaudissemens.
arborer l’étendard de l’insurrection ,
Personnes n'ayant osé se charger du
appeller , par des signaux , les cantons
rôle ingrat de Gexlcr , un chanteur
de la Suisse , et rendre la liberté à 81
des chœurs la rempli ; son zèle lui a
patrie opprimée ., sous le joug du plus
valu des encouragemens , il a des
affeux despotisme.
moyens , mais il doit éviter de s’ef—
Cette marche est presque la même forcer à _/àire organe. D'ailleurs il
que celle de M. le Mz'erra ; mais le ne manque , ni d'aplomb ,. ni de me:
(159)
Sure. Le public a saisi avec transport faux de l’imprimeur ) a annoncé M.
cette application. De.gfontaineæ.

« La mort d'un grand homme est un ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE,


deuil pour tout un peuple.» 10 avril, Alcasæ; et les Pommiers.

Le parterre après avoir lohg-tems THÉATRE DE LA NATION. Aujour


demandé les auteurs, impatient de d'hui 10 avril, pour la clôture et au.
n'avoir point de réponse, a fait in profit des pauvres, la Pers de Fa
surrection, et a oscaladé le théâ mille, et le: Folies amoureuses.
tre qui, en un instant s'es: trouvé
rempli. . . . . THEA’i‘RB ITALIEN, 10 avril , le Dé
serteur musique; et la 21 eme. repré-,
u Et l'assemblée en foule sentation du Convalesth de qualité.
« Avec un bruit confus par les portes
Demain , les Epoux réunis, et la
s‘écoule. »
2eme. représentation de Guillaume
Tell, drame lyrique , en 5 actes , en.
THEATRE DE MONSIEUR.
prose , mêlée d’ariettes.
Suite de l‘article sur la pièce de . THÉATREDU PALAIS-ROYAL. 10 avril.
Franklin , omis: [lier à l’impres le Dragon de Tâz‘owille, en 1 acte ;
sion. la Fausse Agués , en 5 actes , en
prose : le Revenant , en 2 actes , en
Il paraît que l'auteur a, eu dessein
prose.
de faire allusion aux mêmes de Mi—
rabeau. Ce motif est louable, mais Lundi l’École des Prêtres.
nous ne saurions lui pardonner d’a
voir manifesté et insinué par des rai
THÉATRE DE Mlle. MONTANSIER.
sonnemens captieux , et sous le voile 10 avril, la 91eme. représentation
du civisme la nécessité de restreindre du Sourd.
la liberté de la presse , liberté pré
THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
cieuse même dans ses excès, et contre
LYRIQUE, 10 avri', la 7ôeme. représen
laquelle la provocation d’une loi se
rait un véritable attentat aux droits tation de Nicodème dans la [une , ou
de l'homme et du citoyen. Des vues la Révolution pacifique, du cousin
étroites en patriotisme caractérisent Jacques.
cette conception tinéatrale, qui , dans
AManU COMIQUE. 9‘ avril, Ca_rma
son ensemble ne présente réellement
qu’un résultat aristocratique gnole , [Insurrection des Ombres ,
.Mirtz‘l et Licoris.
Un rôle de gascon , comiquement
rendu par M. Pe’lùh’cr , a répandu DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
de la gaieté et forcé le succès. On 10 avril, la Convalescence du Roi;
a démandé l'auteur, et ML Pailliar— les Tramsœrie; , et la Sarvantæ
dalle (quia bien joué le rôle Imaé à m lzitressa .
'( 160 )'
Action nouvelle des Indes. 1296. 977
Counsnasrrrnrs runnrcs
' 98. 1500. I. 2. 5. 4. 5. 6. 8. g. 7. 8.
’ Du 9 Avril 1791. 6, 7,

lotions des Indes de 2500 liv. 2295. . Caisse d'Escompte. 4150. 40. 45. 42.“
97 _;_ 500_ Demi-Caisse.............. 2078. 75. 72.
Portion de 1600 liv............. .. :455. Quittance des eaux de paris""' 635'
'Ja'em. de 512 liv. 10 sous ...... "287. 4°' 45' 42' '
’.Idem. de 100 liv..................90-gr. . Ç5pour o..‘
Emprunt d'oct. de 500.1iv....... .. 448. Emprunt deNov. 1 8 7 ,a Z 4 Pour 0’

Loterie d’oct. 1785, à 400 liv..... 703. Emprunt de 80 millions ,v d'août 1789.“
10.ÿxz. 15. 2. 1 -;—. 2. b.
Emprunt de décembre 1782 , quittance contre les incendie,_ .
de finance ............... 1. a. b. Assurancesâ 648.50.55. 58. Go. 52.
5 orti es . . 54. 56. "760.
. ......
avxe 60. 62. Go.
Emprunt de 125 millions , déc. 1784. v.
12.%_p,g.%.%.b. C‘OURS nus Cnxnons.
Sorties. .................. . .. ................. . .
_ _ Amsterdam.,........................48.
Emprunt de 80 millions , avec bulie- " 3
I Hambourg ....................... ..215 -;.f
‘ titis 15. ‘ L ,5
LIde s bulletin 7 l ondres..............................24 Ta.
m’san ' ' 4' °' " Madrid ...... ..................... ..17. 5.,
'I‘km'. sorti en viager” 7' %' 8‘ 3 Cadix .............................. ..17. 4.‘
'Bunenns"î““""“"""""‘9I‘ 7 "" Gênes..., ......... ... .............. ..107 %.
Idem. sortis ............................... Livourne ........ w ............... "“5 %.
Reconnoissance de bulletins... .. ..
Lyon, Payement de Pâques % p.
'1dem.
Emprun du domai- 5 séries sorties. Paiement de llHÔïel'de-Viue de Pî-.
ne de la ville. .. _ séries non sorties ris. Lettre J. 1790.

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7'et 8.
' ;pr

MERCURËiUNJVERSEL
Du Lundi 11 Avril 179}. ‘

ANG‘LETERRE. pouvoir exécutif; que leur conduite


actuelle étoit plainement justifiée dans
CHAMBRE DES mms , 2 avril. L'ordre plusieurs circonstances semblables .;
du jour étoit l‘examen du traité entre et que le secret étoit nécessaire pour;
la Puisse et la Graude—Bretagne, la sûreté des négociations? Il demanda
Le lord Fitz-\Villiam attaque avec la question préalable.
énergie la conduite des ministres: il Lord Derby‘soutint , au contraire.;
démontre qu'ils ne suivoient nulle que la conduite des.ministres fouræ
ment la marche établie dans pareille nissoit dans ce moment-ci , simple
circonstance; que toutes les fois qu'ils matière à discussion; qu’ils n’affec-L
demandoient d'être soutenus dans. toient qu’orgueil et ambition; qu’ils
Certaines mesures, ils exposoient les se croyoient les arbitres souverains de
motifs de leur conduite ,' et qu'au— 1‘Europe ; qu’ils s’embarrassoient fort
jourd‘hui, ils n'en faisoient rien. Il peu des dépenses ; qu’aujourd‘hui
examine. le traité d'alliance avec la cètoit un armement , demain un
Prusse , et prouva qu’il ne garan autre ; il prouva combien cette.
tissoit un rien les démarches du. 0a guerre émit impolitique , que l'opi{
'binet ; qu‘elles portoient , au con. nion publique étoit contre. Il ajouta
traire , une atteinte formelle aux in queJes ministreu mêmes , qui possé-j
térêts de la nation, et que , dans la doient si bien l’art de séduire le
circonstance présente, toute action peuple , avoient, dans cette circbns:
qui tendroit à augmenter les dépenses tance, son improbation formelle.
publiques , étoit réellement un mal. Le duc delLeeds prit la défense des
En admettant que les Russes fussent ministres; il dit que , dans des cir—'
battus, il ne voyoit pas quel avan constances délicates , le secret étoit_ '
tage l'Angleterre pourroit en tirer; de nécessité ; que si les mystères du
il conclut , en disant , qu'aucun traité cabinet étéient divulgués , il en résul<{
avec la Prusse ou les Provinces-Unies, teroit des suites fâcheuses; que le‘
n’engageoit la Grande-Bretagne à pouvoir exécutif ne pourroit exister:
prendre part dans les différents entre sans un certain degré de confiance .À
la Porte et la Russie, et que les con et appuya la question préalable.
quêtes de l’impératrice , n’étoient Et après un débat long, la motion
pas une raison pour lui faire la du lord Fitz-Williamfut rejettée à une
guerre. majorité de 60 voix,
Lord Genville combattit l'opi
nion de lord Fitz—‘S’Villiam : il (lit que LIÈGE. On assure que d’après une
ce n'étoit pas le moment de discuter . lettre de convocation du 15 mars ,
sur des traités; que le parlement les états de Liège se sont assemblés
devoit avoir confiant; aux ministres, le 50 suivant; à l’ouverture de l’as
à moins qu‘il ne voulùt décharge; le 1 sembléq l on communiqua une pro:
.Tome 11. N° 42‘
(162)
position du prince, où après être
entré dans quelques détails sur les Démarnmnxr ne LA Mruarnm
maux inséparables des révolutions , LUNEVILLE , 5 avril. Le montant des
il ajoute en parlant des derniers trou biens vendus se portoient, soit par les
bles , (c ne desirant rien tant que de estimations ou les mises particulières,
pouvoirle plutôt possible.à tous égards lors des adjudications , à 1,017,571 liv.
et à l'égard de tous, oublier le sou 9 sol. 4 den. , et le prix s'est porté à'
yenir d'une époque si malheureuse, 1,819,995 liv. 12 sols 6 den. , diffé-.
nous profiterons des avis sages et rence 80,224 liv. 5 sols 2 den.
éclairés quevous pourrez nous donner
à cet effet ». Il finit par une exhorte DÉPARTEMENT 131—: LA MOSELLR.
tion paternelle , et par prier Dieu qu’il THIONV1LLB . premier avril Nous
veuille éclairer l'assemblée dans ses clé apprenons que les préparatifs à Luxem
libérations, et l’avoir en sa sainte bourg et à Trêves se continuent tou
garde. Après la lecture de cette pièce , jours avec laplus grande activité; mais
les états ont rendu à S. A. C. leurs il est difficile de pénétrer ce qui s'y
hommages respectueux. fait. Si un partiCulier vient ici sans
FRANCE. lettre de recommandation pour nos
chefs militaires , on lui donne à peine
DÉPARTEMENT nu Pas-nn-Cauus.
le temps de vaquer à ses affaires, et
Ce n'est qu‘au zèle du président de on le rem/oie.
\
la société des amis de la constitution,
DEPARTEMENT mas Vosons.
qui étoit aussi président du corps élec
toral du département ., que l‘on est re EPINAL. La vente des biens natio:
devable de l’acceptation de M. Perion, maux Se continue toujours avec avan-,
curé de Saint- Nicolas d’Arras , tage; les adjudications se portent à.
à l’évêché du département: Ce digne un tiers en sus de l’estimation.
pasteur avoit refusé , et tous les ha Le 25 mars, après un le Deum ,‘
bitans en étaient consternés. Voilà , chanté par notre nouvel évêque , en
s’écrient les amis de la constitution, réjouissance du rétablissement du roi,
les vrais pasteurs élus par le peuple. il a été fait aux pauvres une ample
C’est bien alors qu'on peut dire ': la distribution de pain aux portes de
voix du peuple est la voix de Dieu , l'église, et le soir illumination.
quoiqu'on disent les réfractaires, la
DEPARTEMENT DU HAUT-BRIN.
foi n'en sera que plus pure. Lorsque
Céphas fut surnommé Pierre, le fon Sraasnonno.-Le corps municipal a‘
dateur de notre religion dit que sur fait un arrêté par lequel il est enjoint
cette pierre il bâtiroit; mais cela ne à tous propriétaires de maisons , de
veut pas dire qu’il auroit une juris faire enlever dans le courant du mois,
diction sur ses frères et condisciples. les armoiries des parties des bâlimens ,
et lorsque le Saint-Esprit descendit faisant face sur les rues ou places
en langue de feu sur les apôtres, publiques , à l’exception des maisons
l’écriture ne (lit pas que Pierre .en appartenantes à des propriétaires
reçut une plus forte dose que les étrangers , jouissans du droit de porter
autres: des armoiries , jusqu’après la décision
( 1635
qui sera demandée à cet égard au cloches , au moment de son arrivée,—
comité de constitution. il en a fait remonter les cordes en
Le nommé Gabriel Gravier, insti— dedans du clocher.
tuteur en cette ville, se trouva hierCe monsieur s’appelle Sévere ; il
à la Cathédrale, où un des prêtres est ma rguillier de la. paroisse , et par
qui ont prêté le serment civique, dessus cela, officier de la garde na
donnoit la bénédiction, et s’étant, tionale , qui veut actuellement qu’il
au moment de cet note religieux, soit cassé, dégradé , et déclaré indi<
conduit d'une manière indécente et gne de porter jamais les armes au
contraire au culte qu’il professe lui service de la patrie. Le conseil de la
même, il a été arrêté; et pour le commune a déja prononcé. M. Ex«.
scandale qu’il a donné , la municipalité pilly arrangera l’affaire.
l’a condamné à huit jours de prison, DÉPARTEMENT DE LA Saarnnæ‘,
avec injonction de se conduire à Mamans. 8 avril. On poursuit ici.
l’avenir plus décemment. avec la plus grande activité la vente
5 Avril. Aujourd’hui M. Laurent des biens nationaux. Le prix de l’ad
annonça à la séance des amis de la judication double toujours et tierce
constitution, à laquelle étoient pré très-souvent celui de l’estimation. On
sens les commissaires du roi, la mort en a déja vendu pour deux millions
de Mirabeau. La société, pénétrée cent mille livres. Ce succès étonnant
de douleur, et arrêté que pour té est dû au zèle infatigable de MM’.
moigner ses sincères regrets de la perte Hardouin et Bourderon , ceux qui ,.
de ce grand homme , tous ses membres d'entre messieurs les administrateurs,
en porteroient le deuil pendant 8 sont chargés de cette Opération. Les
jours. moines de Perseigne et de Thymu
\
neau ont tous abandonné la vie com»
Cette société a aussi arrêté qu’il
mune. La moitié seulement des fonc“
seroit fait une adresse au roi pour
le prier de prolonger le séjour de ses
tionnaires publics ont prêté le sera
commissaires dans les départemens du ment.
Rhin. DEPARTEMENT DU Loran.

‘DÉPARTEMENT DE FINISTERI.
Oanus, 5 avril. Le conseil gé«-—‘
néral de la commune et la munici-s
BREST. Extrait d'une lettre du 5 palité se sont réunis pour concourir
”Aaril. Par ma dernière je vous mar— à l’installation du tribunal provisoire
quoir. les témoignages de Satisfaction de la haute cour nationale, dans le
que de toutes parts ou manifestoit à prétoire quiylui est destiné. La pr黫
sence d’un détachement considérable
notre digne prélat; mais ce qui suit vous
paroitra plaisant. A Recouvrance un de gardes nationaux donnoit à la céré-«
110mme fut assez méchant pour faire monie , la pompe et l’apparence d’une
condamner la porte qui conduit au fête civique et populaire. Une motion
buffet d‘orgue , afin d’empêcher ' que d’ordre a retardé de quelques mo—
par le jeu de cet instrument, on mens. M’. le procureur de la com«
exprimâtla joie de posseder M. Expil mune ayant requis la vérification des
ly; et pour qu’on ne sonnàt pas les pouvoirs, le mode de cette vérifier
La
(1645
tion àlaquelle les membres du tribu triotique; et, tous les dimanches;
nal avoient procédé privativement , plusieurs.de ses membres se rendent
a fait naître une difficulté que M. le dans les villages, pour éclairer le
commissaire du roi a très-heureuse peuple et lui expliquer les décrets.
ment vaincue, en demandant que Deux juges de paix, depuis leur ins
pour garantir la municipalisé de la tallation , ont terminé plus d’affaires
responsabilité attachée à ses fonctions, que les anciens tribunaux en dix ans.
le tribunal envoyât incessamment Cet établissement est un des plus
pour être déposé au greffe munici— avantageux pour les classes peu for—
pal , le procès-verbal de vérification tunées.
des pouvoirs avec celui de son ins DÉPARTEMENT DE Launns.
tallation.
M. le maire, en remettant aux DAX , 5 avril. Les amis de la cons—4
juges les fonctions que la patrie leur titution, pénétrés de la vérité des
confie, a esquisé à grands traits les principes énoncés dans l’adrese de
avantages de la constitution , dont ils M. Grenvel sur le duel, adhèrent
vont venger et défendre la cause. formellement. à tout Son contenu.
Organe de la voix du peuple qui le a Quand nous avons juré de verser
chérit et le revère, il les a investi notre sang pour la patrie, c‘est un
de l’opinion publique , et renfermant vol que nous lui faisons de le verser
toute sa pensée dans quelques paroles pour tout autre cause que le soutient
très-énergiques , il leura fait sentir ce de la constitution et la défense de
que la nation a fait pour eux , et ce l'empire.
qu'elle a le droit d'en attendre. AMIS_DE LA CONSTITUTIO

DÉPARTEMENT DE SE1NE ET MARNE. Suite de la séance du 8 avril, et de


JUILLI, 5 Avril. Les amis de la l’opinion de M. Ricard.
constitution, enhardis par le succès Votre comité vous présente aujour—
de leurs travaux , les continuent avec d'hui un mode d’admission dans la
le plus grand zèle. Ils ont tenu leur pre marine militaire , et il le fait suivre
mière séance publique le 5 courant: d'un projet d’application , qui, non«‘
le but est de propager dans les cein seulement , laisse subsister les abus de
Pagnes l’amourèt les principes de la l’ancien régime , mais qui détruit dans
constitution. Fêtes et dimanches, un l’urne des militaires qui n’appartiennent
membre de la société donne une ins pas à la marine royale , jusqu'à l'espé
truction publique sur les décrets , et rance d'arriver aux places qui doivent
la société fait distribuer à chaque leur être naturellement destinées. . . '.
enfant un exmplaire du cathéchisme Votre comité vous parle d’écoles d'ins
de la constitution. ’ truction , et vous renvoie à des régie.
mens qu’il ne vous présentera pas ,
DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE.
qu'il n'aura pas le temps de vous pré
L’ESPARE, 5 avril. La société senter , parce qu'il existe’ un projet
des amis de ‘ la constitution a ré formé de dissoudre le corps consti—
digé et distribué , avec profusion, tuant.... Mais je pense , et tous les
dans les campagnes, une adresse pa bons citoyens peinent avec moi , que
(165)
si ce malheur arâve , la nation donnera la constitution militaire . . .‘ . . ;' : : T :
encore un grand exemple à l'univers ; Ces trois corps sont tellement iden—‘
car si nos ennemis triomphoient assez tiques avec le projet d'o‘rganisation
pour que la nouvelle législature fiît militaire , qu'il est impossible d'en
convoquée avant que l'assemblée eût s*parer les principes, et de disjoindre
déclaré que la constitution est termi leur constitution, et cependant on
née.... il n'existeroit plus de constitu n'en parle pas.
tion. Les obsacles qu'on apporteroîtà
Pensez , messieurs, que dans un
sa confection seraient insurmonta
corps tel que celui de la marine , dont
bles.... La plus horrible anarchie se
l'existence actuelle est fondée sur des
roit le résultat de ces abominables
principes aussi and-constitutionnels ,
manœuvres. Notre perte , je ne la
et aussi ami-sociaux que ceux qui
calcule pas , mais celle des citoyens et
existent , il est impossible, si vous
patriotes : je suis obligé de la calcu—
ne décrète: pas une bonueorgani
ler; ils seroient d'autant mieux écra—
sation , si vous ne faites pas une juste
sés , qu'ils ne leur resteroit aucune
application, établie de manière à ne
espérance de se faire rendre justice,
pas laisser le vestige des anciennes
et l’oppression qu'on leur feroit en
distinctions , que vous n'exposiez pas
durer seroit mesurée au degré du pa
tous les individus qui y sont atta—
triotisme qu'ils auroient manifestés
chés, et toute votre marine marchande
En un mot , messieurs , ce projet dans
au mépris et aux abus , pour lesquels
lequel quelques bons citoyens parois ÿils gémissent depuis si long-tems , et
scnt incliner , seroient pour toutes
qu'il est de votre gloire de faire
les Classes , pour tous les individus, un
cesser.... Mais pour y parvenir , au
des plus grands malheurs qui pût ar
lieu de titres épars , qui n'ont aucune
river à la France.
suite , qui vous laissent toujours dans
Votre comité de marine a mis à
l'écart toute la partie relative aux
le doute et dans de nouvelles espé-.
officiers civiles , à l’administration des
rances , il faut qu'on vous présente
un projet d'organisation générale dans
ports et arsenaux, à l'administration
et comptabilité des escadres , à Had lequel vous voyez d'un coup-d'œil et.
dans le plus grand détail tout le sys‘
ministration relative à la marine dans
téme qu’on vous présentera , seul
les établissemens lointain , aux consu
lats: mais la raison en est simple ,
moyen de n'être pas entraîné dans.
des erreurs. d'autant plus funestes
les chefs seuls profitent de tous les
qu'elles peuvent détruire et anéantir ,j
abus attachés à l’administration et on
et notre commerce et toute notre in:
ne vous en parle pas ; mais ce qui
fluence politique.
est plus relatif à la partie militaire ,
dont on ne vous parle pas davantage , . Nos rivaux attendent avec impa—‘
ce sont les troupes de la marine des: tience cette organisaiiôn d'où ‘ va;
tinées,au service des places. .. . C'est dépendre leur plus grande prospérité
le corps des canonniers-matelots , qui au détriment de celle de la France;
réclame .son organisation avec tant c'est à vous, messieurs, à souder toutes.
d'énergie, ce sont les ingénieurs cons les profondeurs de l’abîme qu'on veut
tructeurs qui veulent avoir place dans creuser SOUS VOS p:’lS ; VOUS ne POUVEZ;
' L 3
( 1665
pas trop refléchir sur un objet aussi plongée dans l'ignomi‘ziieux état d‘où
important. vous l'avez retirée avec tant d'efforts
Je sais que ce qu'il y a de plus et à travers des dangers. '
difficile et ce qui a toujours embar Vous avez dans ce moment 1700 oFfi<
rassé l'assemblée, toujours si sage dans ciors dans ce corps. sans compterles éle
ses résultats, lorsque {n'étant point ves. Le comité vous en propose mille
contrariée , elle a constamment suivi et cinquante sans compterles enseignes
et ses penchans et ses principes , a ni les aspirans; voici comment il
été de suppléer , de remplacer pour ose vous en proposer la distribution.
le moment les établissemens qu'elle Il propose 50 officiers généraux.
a voulu améliorer, et qu'elle auroit Il vous propose 180 capitaines de
toujours dû supprimer et détruire. vaisseaux pris parmi les capitaines des
L'expérience lui a hautement prouvé vaisseaux actuels , les capitaines des
que renouveller en totalité , étoit le vaissmux directeurs des ports , les
seul moyen d'arriver à la perfection majors des vaisseaux et tous les offi
si désirée pour le salut de la consti ciers des classes qui seront dans le
tution ; elle lui a hautement prouvé cas de concourir à cette formation;
que lorsque des considérations parv choix qui tombera sur les officiers dela
tieiles lui ont fait respecter les divers marine royale actuelle, sansdéterminer
intérêts , elle a été toujours égarée, une seule de ces places pour les capitai
toujours hors du terme qu'elle avoit nes de navire ,pas même pour ceux qui
en vue, et ses résultats ont toujours se sont si glorieusement distingués en
été au détriment de la paix publique; combattant l'ennemi et en rempor
ce que demandent nos ennemis. tant des victoires.
La marine militaire étoit le corps Il vous propose huit cent lieute
de France où il étoit le plus difficile nans , il n‘y en avoit que 680 sous
d'entrer lorsqu'on n'étoit pas ce qu‘on l'ancien régime , mais cette augmen
appelloit gentilhomme , je crois même tation, à été nécessaire_ pour y placer
pouvoir affirmer qu'excepté ceux qui tous les Iieutenans de la marine royale ;
en avaient usurpé le titre , ce qui en ne laissant que cent vingt - huit
n‘était pas rare, nul des individus places pour 840 sous-lieutenans qui
qu'on appelloit roturiers n’avoient eu ont tous plus de service , presque
depuis plus de quarante années l’in— tous autant de lumière, et tous sans
signe faveur d'y avoir été admis , de réserve autant de bravoure , on croit
sorte qu'on peut considérer ce corps avoir fait un grand acte de justice.‘
comme composé d’hommes de race Tous les sous-lieutenans qui appara
noble et par conséquent d’une classe tiennent au ci—devant tiers-état , tous
jadis privilégiée qui n'admettoit ni les volontaires dont plusieurs ont
vertus, ni talons, ni bravoure dans cent mois de mer , sont renvoyés
les classes qui lui étoient étrangères ; par ce sublime projet chez eux , en
eh bien ‘ messieurs , on veut vous attendant un tour d'ancienneté qui
faire consacrer par le décret d'appli n'arrivera jamais , et ces militaires
cation qu’on vous propose , toute la dont les parens seront sans aucune
barbarie d'un préjugé qui a si long espèce de ressource , se trouveront
; temps avili la France et qui l'avoit surchargés de leurs enfans , la plu:
(167)
part infirmes à la suite des blessures ;puissent le remplir ponctuellement ;‘
iil s’agit des droits des marins entre
reçues en combattant”les ennemis de
l‘état , et toutes les places seront eux, pour le plus grand avantage de
constitutionnellement données et ré— la patrie , sans choquer les principes
servées à la classe privilégiée, qui constitutionnels; voilà le problème
pourroit encore exercer un despo qu’il s’agit de résoudre. Par l'abolii
tisme révoltant sur toutes les classes tion des jurandes , le premier avril de
de citoyens employés au service de cette année , tous les François ont été
de la marine ; seroit-ce ainsi que vous libres , excepté les marins; pour eux
souffririez qu’on appliquât les prin seuls ou a formé des classes , un code
cipes d'égalité que vous avez si solem pénal , et par ce code barbare, cinq
hellement décrétés ; non , les députés millions de François sont enchaînés :
patriotes qui m'entendent , ne seront les membres du comité devoient-ils
pas aussi injustes. Il est des projets voir en traitant des loix de la marine ,
de décret d’application , plus équin. d’autres êtres que des hommes, des
tables , et qui porteront pour base François? Ils devoient examiner et
des dispositions moins révoltentes; savoir si l'homme qui sert sur les
car. selon le projet que vous décré vaisseaux , ne peut pas être libre?
terez , au point où vous placerez cette Qu’est-ce qu'un mousse , un matelot ,
partie suprême de votre force publique un contre-maître , un capitaine? C'est
la nation sera la premiere puissance du un homme qui dispose de ses facultés
inonde Ou ne sera rien. Je conclus, pour le service ou l’avantage de la.
x°. à la question prélable sur les patrie; pourquoi le matelot ne serait-il
deux projets du comité ', point traité comme le soldat de terre ?.'
2°. A la suppression du comité actuel Pourquoi l’officier de marine seroit-il
de la marine; autrement traité que ceux de l‘armée
5°. A la nomination de cinq mem de terre? A-t-on examiné si l’intérêt
bres de l’assemblée , qui pourront être de la nation exige irrévocablement
pris dans le comité supprimé , et qui que cinq millions d'hommes soient
seront tenus de donner dans quin enchaînés lorsque tous les François
zaine un plan général d'organisation sont libres? le dirai—je , le plan qu’on
civile et militaire de la marine. Seul vient de vous lire , sens de nouvelles
_moyen de ramener le paix dans les dénominations, conserve à peu près
ports. tous les inconvéniens de l’ancien ré-‘
M. Kersaz’n. Je commence par gime; il est impossible de le discu
appuyer de toutes mes forces la mo ter , et je demanderois que l’on nom—
tion de M. Ricard, Pour la suppres mât une vingtaine de personnes qui ,:
sion totale des deux plans de la ma dans l’assemblée nationale et ici ,
rine, proposés par le comité de l'as connaissent la marine, afin de pro
semblée nationale. En traitant de la poser un nouveau plan. Voici celui
constitution de la marine , il ne s’a que je proposai, il y a neuf mois
git pas de faire des loix sur les mav au comité . et qui est imprimé depuis
nœuvres navales , il faudroit être peu hix-huit. Premièrement je licenciois
conséquent pour ne pas croire que la marine; secondement, je donnois
des gens qui en font leur état ne un tableau des services qu'il falloit
L4
(168)
avoir pour arriver à tel ou tel grade . très—peu de temps pour cela. )
et je prenois sans distinction tous les M. le Président. Depuis long—temps
asp1raus de chaque grade jusqu'à celai l'assemblée nationale attend le projet
d’amiraux , par ancienneté de service. de son comité de marine , elle le for
On m'a dit à cela; mais dans l’état cera peut-être de le présenter, et elle
où sont les choses, ce sera peut-être le discutera : je crois donc qu’il faut
le dernier capitaine qui sera amiral. adopter la proposition de M. Prieur,
Que m’importe, ai-je répondu , ce et que cette affaire soit ici traitée
n’est pas pour lui que je le fais amiral, dimanche. ‘ '
c’est pour gagner des batailles; ainsi JlL Lapz‘daure. En discutant ce
c’est sans distinction de rangs , -ni plan, article par article , on emploiera
de classes que je les admets succes beaucoup de temps, et il vaudroit
sivement aux places à remplir. Votre mieux , je pense , pour l’intérêt de
comité de marine de l'assemblée na— la marine, que l’on nous exp05ât les
tionale , doit être supprimé pour avoir principes généraux qui peuvent être
0 è vous présenter le plan qu’on vient saisis par tous les membres de cette
de vouslire ; car il est tout au moinsin 5assemblée , cela nous instruiroit beau
décent quc l’on attribue au roi la coup plus. A travcrs ce que j'ai ap
nomination des emiraux , sans intérêt perçu , je crois maintenant qu’il s'agit
pour la chose publique ; avec de tels de savoir quel est, le moyen de con
décrets , vous n'auriezjamais d’armée cilier les principes de la constitution
citoyenne , ce sont.là des inconvéniens avec le décret qui fixe les classes des
qui portent atteinte à la liberté, et marins : d’abord, je demande s’il est
je ne vois que cela dans une nomi possible de revenir sur le décret des
nation attribuée à la prérogative royale classes? Si cela n’est pas po«sible , je
sans aucune nécessité. Le dirai—je? voudrois savoir comment on peut non
Île n’ai vu dans ce plan si ingénieu cilier les droits des hommes libres avec
sement combiné que le dessein per ce décret? ,
fide de jetter un voile sur un amas M. Prieur Ce qui estimportant
de chaînes, afin que lorsqu’on sou dans la position où nous sommes,
levem ce voile, les gens de mer se c’est de faire en sorte que ce plan
trouvent enchaînés. ne puisse passer à l’assemblée natio
M Prieur. Vous ne doutez pas , nale, et pour cela, il faut connoitro
monsieur , que vos discours patrio ce qu’il a de défectueux : mais la
tiques n’électrisenr les députés de l’as marche même que pr0pose le préo—.
semblée nationale : mais nous n'avons pinant nous instruira.
qu’un regret, c’est que nous n’avons JlI. Kersaz’nt. Il sera peut-être plus
pas vos connoissances. De grace , difficile de combattre et de faire dis
discutez pour la prochaine séance le paroitre les défauts de ce plan que
second projet du comité de la ma d’en créer un nouveau. Voici pour
rine , faites-nous vos remarques sur quoi; c’est‘ qu'ici, il y a trois intérêts
cela , et nous vous protestons que opposés à détruire : l'intérêt de la
nous les soutiendrons de tout notre chose publique, l’intérêt de la ma
pouvoir à l'assemblée nationale. (Quel— rine marchande qui ases agens dans
que: memlzres oàjecwnt qu’il y a les comités, enfin l’intérêt de la ma;
(169;
rine militaire avec toute son aristo projet les éloges qu’il mérite, ils par‘
cratie , qui a aussi ses agens: puis tagent vos justes regrets, et vous
MM. les officiers-généraux qui ne se invitent à assister à leur séance.
sont pas encore montrés, ils sont ca La société fraternelle annonce
chés derrière le rideau; mais ils se qu’elle prononcera par l’organe de
serviront bientôt de la patte du chat son président, l’éloge de Mirabeau;
pour tirer les marrons du feu , et ces elle invite la société d’assister par
messieurs ont certainement aussi leur députation à sa séance.
influence. (On applaudz’t,)
Une députation de la société des
Sur la présentation de plusieurs
amis de la constitution de Passy , lès membres, la société de Rostemen,
Paris, invite celle de Paris à assister département des côtes du Nord, a
à un service pour Mirabeau , qui sera été affiliée.
célébré le lendemain à dix heures , Errata. pag. 154. ligne 28, au lieu
dans l’église de Passy. de Févelat, lisez Jerzeli.
M. le président. La société , voit
avec plaisir, votre empressement à A L’OUVERTURE de la séance du 6,
rendre hommage à la cendre de insérée dans le n.0 du vendredi 8,
l'homme célèbre , dont la France en M. de Beauharnois a exposé qu’à
tière porte le deuil. La société qui la porte de M. de Mirabeau, M. le
se plaira toujours à s‘unir avec vous commandanPgénéral de la garde na—
par ses sentimens , sera, n’en doutez tionale parisienne avoit donné des
pas , de moitié dans l’expression de ordres pour la Facilité de la marche
vos regrets. de la société, et lui avoit fait la pro-L
E'le vous a vus avec plaisirassister position d’entrer dans la maison de
à sa séance. madame de Montesson , où l’as
La société a‘nommé 12. commis— semblée nationale et les corps admi
mires pour assister à la cérémonie. nistratifs attendoient le départ du
convoi. M. le président a dit, qu’il
Une députation de la société en
cyclopédique proposé d’ouvrir une avoit cru devoir se refuser aux
souscription pour élever à grands instances de l\I. de la Fayette, par
ce que les amis de la constitution
frais un monument public adgrand
homme. ne formoient pas une corporation
politique , étoient une partie du
M. le président. De toutes parts
peuple sans caractère légal,et devoicm
on communique à la société des amis
de la con:rtitution , les hommages que rester réunis au peuple. ’
le patriotisme dicte et avec lesquels J’ai pensé (a dit M. de Beauharnois)
on s’empresse d’honorer la mémoire qu'autant les amis de la constitution
de Mirabeau. Parmi ces hommages, doivent avoir de fierté et d’orgueuil
la société distingue le vôtre avec in lorsqu’il s’agit de réclamer l'exercice
térêt; ce tableau, que votre civisme de leurs droits politiques, lorsqu’il
soumet aux regards des amis de la s'agit d’assurer les droits des hommes,
constitution , leur rappelle une perte autant ils doivent être humbles et
immense , réveille en eux une dou modestes lorsqu’ils’agit de distinctions
leur profonde; ils donnent à votre ou de privilèges. J’espere avoir rem.
(170) .
pli les vues et avoir professé les prin nicipalités, il a été fait part de la
cipes de la société. (On applaudit.) sanction du roi accordée aux décrets
ASSEMBLEE NATIONALE. rendus jusqu‘au 51 mars ; ensuite sur
la proposition de M. Vieillard , l'as
Séance du samedi soir.
semblée ce qui suit : l’assemblée na
Après la lecture d'un grand nom tionale a décrété, après avoir ouï son
bre d’adres:.es , et l’annonce d’un don comité de judicature , et voulant pré
patriotique de 5oo livres. fait, par venir les extensions qui pourroient
les écoliers du collège de Besançon. être données au décret, par' lequel
IM. le président a dit que le résultat elle a fait courir les intérêts du rem
du scrutin avoit porté M. Chabroud boursement accordés aux officiers mi
à la présidence , etMM. Mougins . cu nistériels . à compter du premier juillet
ré, Goupille et Roger , au secrétariat. 1790 , déclare que ledit décret n’est
Le comité des monnoies a fait un applicable qu‘à ceux des officiers mi—
rapport sur la nouvelle fabrication nistériels qui sont dénommés dans
des monnoies d'or et d’argent. ' celui des 2.1 et 24 décembre dernier.
M. Malouet, a fait au nom du co M. €amus a proposé un projet de
mité de marine, un rapport sur la décret, qui a étéadopté en ces termes :
pêche aux bœufs, le long des côtes L'asœmblée nationale décrète que
de la ci-devant province de Langue les parties des différens emprunts qui
doc. Il a présenté les inconvéniens sont sorties en remboursement par
des filets dans cette péche, pendant la voie des derniers tirages, pour
Certains mois de l’année , et l’assem être payées dans le cours de la pré
blée a adopté le projet de décret du sente année , seront payées à la caisse
comité de marine, de l’extraordinaire , en suivant les
M. Alquier a terminé la séance formes établies par les loix de l'état ,
par un rapport concernant les trou pour le paiement des autres parties
bles arrivés dans l‘îsle de Cayenne; semblables déja sorties en rembour—
l'assemblée a décrété que les particu sement pour les années précédentes.
liers qu’on avoit forcé de s’embar M. Buzot a témoigné les plus vives
quer , seront libres de s’en retour allarmes sur un des commissaires
ner , et que le trésor-public fournira nommé pour la trésorerie; celui—là ,
aux frais de leur voyage. dit-il , n’est pas François, n’a pas de
domicile en France, il a fait banque—
Séance d’hier.
route, il s’est livré au jeu immoral
Après la‘ lecture du procès—verbal , de l’agiotage. . . .. Les sueurs du
M. Regnaud a communiqué à l’as peuple ne doivent être confiées qu’à
semblée la traduction de la proclama des mains pures, et à des hommes
tion que le prince regnant de La irréprochables, je ne le nommerai
Wenstun a fait publier dans ses états , pas ici pour ne pas l'affliger, mais
pour en congédier les émigrans fran je demande le renvoi au comité des
çais. L’assmnblée a témoigné la plus finances pour l'examen des pièces
vive satisfaction de la connoissance à l’appui de ma dénonciation. Sur
de cette pièce. Après plusieurs décrets la d’CIl'tfthB d’un membre il a nommé
de vente de biens nationaux aux mu— M. Hubert. Le renvoi a été ordonné.
(171)
On a repris la discussion sur le mi crédité, et qui leur rappellât qu’ils
nis ère public. ' sont fonctionnaires de l’état. Le nom
.M. Anson a exposé qu’il ne par du garde des sceaux de l’état ayant
lerait que sur les fonctions du mi (“té adopté, il proposoit pour les au—Ç
nistre de l‘intérieur; que le comité tres agens celuimle secrétaire d’état.
de constitution ne l’accabloit de tant Enfin après avoir développé chaque
de fonctions diverses , que pour la partiede son Opinion , relativement
nécessité de lui donner des adjudans, à la division du département du mi-j
sous le nom de directeurs-généraux , nistre de l’intérieur. '
dont l’existence devenoit étrangère M. Anson a proposé de décréter}
au corps législatif. . . La double res 1’. que le conseil d'état sera com—
ponsabilité proposée par le comité , posé du garde du sceau de l'état , et
lui paroissoit inconstitutionnelle, il. de six secrétaires d'état; 20 que le
lusoire et injuste ; inconstitution« garde du sceau sera chargé de l’en
nelle , la législature ne pouvant , ne voi des loi): aux tribunaux , et de
devant donner la consistance qui tout ce qui a rapport à la justice ci
naîtrait de la responsabilité à des vile et criminelle; 5° que le premier
agens secondaires; illusoire , le mi secrétaire d‘état sera chargé des ob
nistre rejettant ses fautes sur les jets relatifs à l’instruction générale,
directeurs; injuste , le ministre ne des maisons d’éducation, des sémi
nommant pas les chefs de ses bureaux, naires, des académies, des specta
et ceux‘—ci devenant par-là moins cles, et enfin de toutes les institu
dépendans\, il’seroit dur de rendre tions morales et politiques; 4° que
un ministre responsable des fautes des le second secrétaire d’état sera chargé
directeurs-généraux , qui seroient de des contributions , tant directes qu’in—
vrais commissaires du roi, et qui directes, et des autres revenus pu
deviendroient les véritables ministres blics , jusqu’au versement de ces de-‘
sous un autre nom. niers dans les caisses soumises au co
Le département de l’intérieur pa mité de trésorerie; 5° que le troi
roissoit à M. Anson pouvoir être di sième secrétaire d'état sera chargé
visé en trois parties. Caractérisant de tous les autres objets d'adminis«
ensuite chacune de ces divisions, tration générale. intérieure , ce qui
l'orateur séparait d’abord des fonc comprend les assemblées politiques et
tions du ministre de l’intérieur, ce administratives, les établissemens pu«
qui a rapport aux contributions et blics, relatifs aux pauvres valides ou
aux autres branches du revenu pu invalides, les ponts, chemins, ca
blic. Selon lui, ce n’étoit pas trop naux, et autres constructions natio
d’un seul homme pour cet important nales , l'agriculture , le commerce ,_
objet; et pour en assurer le succès , les manufactures , etc. 60 que le que:
un .ministre devoir être uniquement trième sera chargé de la marine et
chargé et responsable de l’exécution , des colonies; 7° que le cinquième
il désiroit aussi que l’on changeât le sera chargé de l'armée de terre; 8°
nom de ministre , en régénérant l'ad que le septième secrétaire d’état sera
ministration, il falloih donner aux chargé des affaires extérieures.
agents du pouvoir un nom moins dis: Le changement du nom de minis-;
(172)
tre ne présentoit rien d‘avantageux à ainsi. a> D'exécuter les loix relatives
M. Desmeuniers , qui/s’opposoit à la à la sanction des décrets du corps
division proposée , en demandant que législatifà la promulgation et à l’expé
l’assemblée décrétât qu'il y aura un dition des décrets..
ministre des contributions publiques. Le troisième portoit, d'entretenir
La question préalable rejette l'a une correspondance habituelle eues
Îournement proposé par M. Bœderer. _avec les tribunaux et les commissaires
MM. Anson et Fermond propose du roi.
rent de décréter tout ce qui a rap Le quatrième, de les éclairer sur
port aux autres ministres, sauf à exa les doutes et difficultés qui peuvent
miner cqqui a rapport au ministre de s’élever dans l'application de la loi;
l'intérieur et des contributions publics. mais àla charge de proposer au corps
D'après l'observation de M. Barnavo législatif les questions qui , dans
‘que l’assemblée pourroit décréter la l'ordre judiciaire , demanderoient une
division , en renvoyer le mode au interprétation.
comité et s'occuper aussi des autres M. Péthion attaque cette rédac—
départemens. Le décret suivant a tion. Ce seroit . dibil , laisser au
été rendu. ministre le droit d’interprétation ,
» L'assemblée nationale décrete que qui ne peut jamais lui appartenir. Le
le ministre de la justice, celui de ministre , juge des cas qui deman
la marine et des colonies, celui de derontl'interprétation de la loi , croira
la guerre etceluides affaires étrangères avoir levédes do‘utes. il fera naître
formeront Chacun un département une jurisprudence ministérielle , de
séparé. * toutes la plus funeste et la plus ver—
» Décrète en outre que le départe satile: il finit par demander la question
ment , proposé par le comité de consti préalable ; ou dans le cas d’adoption .
tution, sous le titre de ministre de de l'article, que le ministre de la
l’intérieur, sera divisé ; charge le justice ne puisse , dans aucun cas ,
comité de constitution de lui proposer refuser la connoissance de la corres-:
incessamentle mode de cette division.“ pondanc_e.
M. Desmeusnier a passé aux Plusieurs membres ont parlé pour
fonctions du ministre de la justice. et contre l'article du comité. M. Gou- _
M. Buzot trouvoit trop de latitude dans pille entr'autre trouvoit que c’étoit
le premier objet proposé, et réclame ériger le ministre de la justice en
la priorité pour le projet de M‘. Anson, législateur provisoire. M. Brillat ap
appuié par M. ‘ Roberspierre. Le puyoit l'amendement de M. Bœderer;
premier objet est décrété en ces M. Lameth (Alexandre) s'oppose à
tenues. ' l'ajournement de l’article; la ques—
Les fonctions du ministre de la tion lui paroît assez discutée , le troi
justice, seront, 1°. de garder le sième objet suffisant; quand au qua
sceau de l’état, de sceller les lolx, trième, il lui paroissoit devoir être
les traités, les lettres patentesde écarté par la question préalable.
provision d'office, les commissions, M. Desmeunier insiste sur l'ajour
patentes et diplomes du gouverne nement; il est mis aux voix et clé
ment, Le second parag. est adopté crétén ‘ ’
<,’ (175)
lieu, c’est que je n’ai jamais vu’-,
LITTÉRATURE, Annonces, etc. pas même chez nos brétailleurs de
iVERS pour être placés sur le monu
profession , mener son adversaire
avec plus de courage et de fermeté.}
ment funéraire de Miraâeau.
Ce fait que j’atteste sur mon honneur
me paroit sans replique; et il ajoute
Dieu 1 quelle immense proie enferme '
d'autant plus à la gloire de M. Mirabeau
ce tombeau!
_ \ l que , pendant le cours de ses pénibles
Fût-il nen de plus grand a Home et travaux , il a été assez grand pour ne
dans Athènes. . pas exposer ses jours au glaive d'un
L‘impitoyable mort dans le seul Mi— È spadauin, et qu’il a réservé son
rabeau courage pour combattre, jusqu'au
dernier soupir les ennemis de la
Nous et ravi Solon, Tacite et Dé
félicité publique.
mostltènes.
Je suis, messieurs.
Par un officier des grena«
Votre très-humble et très—E
diers volontaires , membre de
la société des amis de la cons ti obéissant serviteur ,
tution. DESPREZ DE WALMONT.

I\IEssrsuns, P. 6‘. Je vous prie de terminer ma“


lettre par ces vers:
Rien n‘est à négliger de ce qui Vainement la farouche envie
est relatif au grand homme que la
mort vient d’enlever à la France;
Fait siffler ses serpeus jusques sur.
etje me regarderais comme un mauvais son tombeau;
citoyen, si je ne donnois pas en ce Ils ne terniront point la gloire de
moment, un démenti formel à ceux sa vie. :
des détracteurs de M. Mirabeau, qui Le reptileest sans force à l‘aspect
ont voulu le faire passer pour pol
’ du génie. ,
11‘011.
Pendant le cours du procès qu’il Et leœublime Mirabeau ,‘
eut avec son épouse , vivement offensé Sera , dans tous les temps , l’honnenr
des propos insultans de trois ci—devant de La patrie.
nobles, il les défie sarde-champ , et
A MM. LES aÉmcrsuas DU MERCURE
se battit le même jour contre eux;
UN 1 v E n s E L.
quoique témoin de ces différens com -
bats, je n’ai pas d'expressions pour Je ‘vous prie, au nom de la vérité
peindre la manière dont il mena le et du patriotisme outragés , de You
loir bien insérer dans votre journal
si davant comte de Galifet, soi—disant
prince de Martigue, le dernier de mon désaveu formel d’un libelle ré
ces trois champions qu’il força d'entrer pandu ces jours-ci avec profusion. Il
en lice; tout ce que je puis dire a pour titre : Projet de conspiration
et CG qu'attesteront , avec moi , .mz'si chez un ennemi du peuple.
plusieurs citoyens très-connus de la Il y est dit en substance : qu'étant
ville d’Aix. où, cette scène a eu un jour chez M. Charles Lamethg
(174)
Ïavec lequel on me suppose étroite du libelle , l’éloge de l’énergie patrioâ
ment lié), je me trouvai seul dans tique de l’aîné“ des Gracques , l’indi«
son cabinet, que la curiosité me fit gnation que j’ai fait éclater contre
jetter les yeux sur son secrétaire, et les petites intrigues des ennemis de
qu’y ayant lu une lettre à projet, la constitution , leur firent assez sentir
signée Osselin , je m’en cmparai; que que j'étois patriote , et qu’ils avoient
rentré chez moi, je reconnus l’erreur fait une fausse démarche , aussi s'en
dans laquelle m’avoit entretenu le faux allèrent-ils fort mécontens. Je com
patriotisme de M. Lameth; qu’alors pris à l'abord et au langage sévère
je n'hésitai pas à rendre la lettre pu des autres, qu'ils étoient patriotes ;
blique , afin d’éclairer mes concitoyens je les ai Convaincus de mon innocence,
sur son compte. Les fabricateurs de et j’ai pensé avec eux que quelques
cette œuvre de ténèbres ont poussé mouchards et monarchistes, témoin:
l'audace jusqu’à la revêtir de ma signa sans doute de mon enthousiasme pour '
ture , et même prévenir le public les vrais défenseurs des droits du
que tous les matins jusqu’à midi, peuple , et de ma haine implacable
j’offrois de montrer , à qui voudroit , pour les noirs , et plus encore pour
l’original de la lettre. ceux qui, le visage. couvert d'un
Je ne croyois pas que mon nom masque civique , travaillent journal—j
« étant aussi peu connu qu’il l’est dans lement à recharger les Français des
les fastes de la révolution , je pus fers qu’ils ont brisés, en les portant
vdéja mériter les honneurs de la ca
à l’idolâtrie , ou en les excitant au
lomnie et sur-tout les partager avec luxe et à la corruption , pour éner-.
les plus illustres et les plus fermes ver leur courage , que ces sortes de
soutiens de la liberté; je n’aurois pas patriotes , dis—je , étoient seuls capa—
poussé la vanité jusqu’à me les attri— bles d’employer des moyens aussi
buer , si je n'avois eu entre les mains petits pour ôter aux amis de la. patrie
la preuve physique qu’ils s’adressoient la confiance dont ils jouissent à si
Hirectement à moi, puisqu‘après mon juste titre.
nom , on a mis ma demeure. Ils ne Qu’ils sachent s‘ils ont cru rà11entir
se sont trompés que de numéro , au mon zèle pour la révolution , que j’ai
lieu du 5 ils ont mis le 4. Grand nom‘ déjà essuyé plusieurs de ces sortes d’é-nv
bre de mes concitoyens sont venus à preuves , et qu'elles ne pourroient
cette adresse , de laquelle on les a qu'augmenter mon courage et mon
renvoyés à la véritable; alors, parlant mépris pour eux , s'il pouvoit croître.l
à ma personne, ils m’ont demandé Mais je crois plutôt qu'ils ont eu
communication de la lettre en ques en vue la destruction de la liberté de la
tion , chacune avec des intentions presse , par l’abus criminel qu’ils en
bien différentes. Autant que j’ai pu font ; ils n'ignorent pas qu'elle est la
en juger par les apparences , les uns mère-de la constitution , et qu'elle
m’ont semblé être des aristocrates seule peut en être la conservatrice. Je
doucereux . venus dans l’odieuse es leur prédis donc qu’ils ne parvien
pérance de trouver des preuves écrites drout‘jamais à lasser les patriotes , et
contre la pureté du patriotisme de à les faire renoncer à cette salutaire
M. Lameth;_ mais mon désaveu formel liberté , parce que s'ils en expriment
( 175 )
du venin , nous trouverons l‘antidote toute ma vie d’avoir déjà pu mériter
dans la chose même. ‘ leur animosité et leur haine.
Je Fournis une preuve convaincante DÈLACROIX, homme deloi, rue
de cette vérité, Christine , n<>. 5. ‘

J’ai été calomnié ; si je connoissois P. 8. Comme je finissois cette lettre ,


les calorpniateurs , il n’y apas de doute M. Santerre , commandantde bataillon
que je ne les Poursuivisse devant les au fauxbourg Saint-Antoine , est venu
tribunaux , et que je n’invoquasse chez moi dans le dessein de confondre
contre eux la rigueur des loix ; ayant le ealomniateur s’il l'avoit trouvé ', mais
la lâcheté de ne se point montrer , il il a bien vu que j’étois patriote. Alors
ne me reste que le môyen de me justi« étant inculpé lui-même dans le libelle,
fier par la voie de l’impression , alors il m’a prié d’ajouter son désaveu au-.
la calomnie est sans effet, l’odieux thentique du propos qu'on lui a attri
seul en rejaillit sur les ennemis \de la bué. DELACROIX.
. liberté.
DEMANDE.
Je déclare donc que je n'ai point
l’honneur d’être dans l’intimité de M. Un négociant, établi depuis trois
de Lamet,h , que je ne le connais que ans, faisant un commerce de toile
par la voix publique , comme un des du gros, desireroit trouver un par
plus ardens et des plus constans amis ticulier, garçon , qui auroit 15 à
du peuple , que je ne vais point chez 20,000 livres à placer, soit par asso
lui, et que, si j’y avois été , je n’en ciation Ou à intérêt; ou pourroit
rois sûrement pas commis un abus de même si cela convenoit, lui céder
confiance , dont sont seuls capables un logement très-bien meublé, dans
ceux qui me l'ont attribué. Quant à ladite maison; on promet de donner
M. Osselin , qu’on suppose le signa à la personne tous les éclaircissœ
taire (le la lettre , voilà la première fois mens qu’elle pourroit desirer, pour
que j’entends parler de lui. assurer ses fonds ; s’adresser chez l\T.
Gastebois, ci-devant procureur au
J’aurois condamné ce pamphlet à
chevant châtelet de Paris, rue des
l’oubli dont il étoit digne , si les per
Bourdonnois, n° 22.
sonnes les plus recommandables ne s’y
fussent trouvées compromises ; enfin , COMMERCE.
si je n’avois cru de quelque utilité de
BORDEAUX. Navire expédié à l’ami—j
prévenir mes concitoyens , qu’il existe
raute’ des classes.
une certaine cabale uniquement oc
cupée à faire débiter le poison de la Du 5r mars. Le nav. la Ketty , de
calomnie , dans des feuilles à deux Boston . allant audit lieu , sur son lest.
liards; mais elles ne produisent aucun capit. Me. John Lincoln; court. M.
effet , parce que le peuple connoît par Menard.
faitement ce petit manège . et qu’il ne
Navire passé en revue:
se trompe jamais sur ses vrais amis. '
Quant à moi , je le répète avec une Du premier avril. Le nav. le Da-‘
espèce d’orgueil , je m‘applaudirai wid, du port de 450 tonneaux, al
/ ‘(176)
au Cap , appartenant à M. None Lo— lyrique , en 5 actes , en prose ,- ’I‘nêlè
pes; capit. M. Salomon. d'ariettes. u‘
dais maritimes. THÉATRE DU PALAI&ROYAL. I I avril ,
la premiere représentation de l’École
Le nav. la Nancy, de Bayonne ,
destiné pour les Cayes-Saiut-Louis , des Prêtres , en 5 actes, en prose :
partira incessamment , et prendra en1 précédée des Menechme: grecs , en
core , pour cette destination , du fret 4 actes, en prOse.
et'des passagers qui seront commodé THÉATRE 1312 lVIlle. MONTANSIER.
ment logés , s’adresser à MM. Feger, 1 1 avril,la zeme. représentation d'Âr
Gramont et compagnie , armateurs ; lequz'n sauvage , comédie en 5 actes :
à M. B. Gramont , capitaine; ou à mêlée de la 24eme de l'Apol/zz‘caz‘re,
M. Delmestre , court.
Opéra en 2 actes.
Le nav. la Semz‘llanle Genevz‘ève, TIIÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
de Bordeaux , capit. M. Gosselmann , LYRIQUE, 11 avril, la 79eme. représen—
descendra la rivière, du 8 au 10 du
tation de Nicodème dans la lune , ou
mois courant, et il prendra quelques
la Révolution paczfique, du cousin
tonneaux de fret et des passagers;
s’adresser à M. Isarcl, armat. ou 3! Jacques.
2M. Delmestre,-court. AMBIGU COMIQUE. II avril, la Bas
cule: le Manteau : Mire/l et Li
SPECTACLES.
coris. _ .
THEATBË ITALIEN ,, 11 avril , les DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd‘hui
';L/)Ol’:x réunis, et la zeme. repré— 11 avril, la Cozzwm’»sœwœ du Roi ;
sentation de Guillaume Tell, drame ‘ le Retour du Champ 'de Mars.

Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le lMercure universel, de

vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. ’

Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les dèpartemens , est
a5 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez GUS SAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal! Numéros 7_ et 8‘»
MERCURE UNIVERSEL
\_

Du Mardi 12 Avril i791.

ANGLETERRE. en Fût ordonné ainsi que l'impression}

LONDRES, 2 Avril. Chambre des A L L E M A G N E.


Cbminunes. M. Grey demande si le VIENNE, 28 mars. Une lettre de Bel—‘
ministre avoit intention de s’opposer legrsde donne les détails suivans. Le
à la motion tendant à former un co hache de Novibazar, notre plus proche”
mité pour y examiner ’état politique voisin en fait de Turcs , tenta dernière’
de la nation. M. Pitt n'en voyait pas ment d’exiger la capitation dans diffé-.
la nécessité; M. Grçy dit alors qu’il rens villages de la Servie; sur le refus
présenteroit sa motion mercredi pro de payer, il survint un détachement de
chain, et sur quelque demande du Turcs qui enlevèrent des grains et
ministre , il répo’ndit‘ qu'elle con des fruits pour la valeur de ce qu’ils
cernoit l’état politique de l’Angle prétendoient rester du sur la cepita-.
terre , et les mesures à prendre par tion. A, cette nouvelle , cinq cons—1
les ministres, pour effectuer la paix pagnies reçurent l’ordrede se rendre
entre la Rus'sie et la Porte. au-delà des postes avancés du fort de
" On examine en comité le bill sur Bojana-Reka , et d’user de représailles
les catholiques Romains. Mitfort; dans les villages tares ; mais le bacha
obserVa qu’il croyoit devoir proposer futinstruit à temps de la marche des
de retarder la discussion jusqu’après troupes impériales , offrit la restitu«fl
l’impression, d'autant qu’on ‘y avoit tien sitôt que les plénipotentiaires
Fait beaucoup de ’changcmens; le tu’rçs à Czistow l'auroient reconnue
greffier pensoit au contraire qu’on juste. Nos troupes s’en retournèrent
devoit ’disCuter_ces ch’angemen’s avant donc après avoir, dans la marche“
de les iriSérér. dans lejbill. C’étoit éga beaucoup souffert de la neige qui
lement’ l’opinion de M. “Fox, qui couvre les .montagnes: Aux quatre:
propose pour amendement qu’à l’ar— angles de vKladova , on a bati quaträ,
ticle qui porte que les catholiques retrancheméps fermés avec cavalier;
Ilomriins renoncet‘ont a l’infaillibilité et maintenant on les entoure de pa—,’
du pape , on substitue cesmots : a je lissades. Au reste nos Patrouilles con-ä
reconnois que ni leqp’a’pe,‘ ni le con tinuent de ce côté encore jusqu’à’
cil général ,’ ni aucune personne quelle Limock; u’ii capitaine du régimenfi
qu’elle soit ,1 n'a le droit de me dé de Palfy passa tout nouvellement trois
gagér, etc. Après quelques débats jours dans widdinÿ, déguisé en’mar-Ï
l'amendement, sans avoirégard aux chaud grec. D’après son rapport, la
pieuses réflexions de ’M. Browne, garnison du fort est considérable , et
aîété adopté. 'M. Fox attaqua ensuite. ‘l’artiller‘ie’consiste en 4150 canons; la
un autre article relatifà la Trinité, qui Érive du Danube est garnie de re
fut supprimé; après avoir ainsi examiné ‘doutes bienfgàrdées, JussuF—Pacha ve
le bill article par article , le rapport noit de partir pour Schimpla. après
Tome .11; N° 45.
(1785
qu’on lui eût apporté en grande pecter les écoles latines ',’ et M- l'abbé
pompe le sceau de l’empire. Enfin, Menu , secrétaire perpétuel de l’aca—
les turcs de ce canton paroissent gé démie , ainsi que le P. Janssens , au-.
néralement desirer la conclusion de gustin , en sont nommés assesseurs.
la paix. UNE LE1 TRIE d’une maison considéra-‘
' DEPUJ3 Loup-Temps les principes de ble de commerce de Hollande , nous
M. Roiko, homme d'un mérite rare, et annonce que le grand pensionnaire a
professeur de philosophie en l’uni mandé près de lui quatre des princi
wersité .de Prague, l’avoient rendu paux négocians d’Amsterdam , pour
n‘uspect à son archévêque, qui de leur déclarer que d'après les dernières
manda à l'empereur sa destitution. nouvelles d'Ang'etérre , ils pouvoient
L’empereur cédant à cette demande , compter sur une guerre contre la Rus
fit de M. Roikomn conseiller , et le fie , et en faire part aux autres com«_
créa rapporteur, des causés ecclésias merçans. '
tiques près du gouvernement de B0
hème. _ . -,,.
FRANCE.
DÉPARTEMENT DE '_LA SEINE mrrnmunm
. ' B ATISBÔ'IiÏN'Ë , Ie'1.‘ér Z7)rz‘I. Envertu
'du décret re'ndu lé4 mars , le prince DIEPPE , 6 vavril. Tous les bons ci4
de‘la Tour-Taxis {principal commis toyens demandent à grand cris la des
saire de l‘Fmpereur , a reçu hier le truction d’une citadelle inutile à la
. A , _ . .5
Serment de fidélité du magistrat et de défense du royaume , et qui pour
la bourgeoisie de la ville libre et im-_ roit devenir nuisible à la liberté , d’a
périale de Ratisbonne. On'a mis beau? près les sentimens ami-patriotiques
' éoup d’éclat et'd'äp’pareil à cette céré de ceux qui y commandent. Il a été
monie, chacunŒ'empressant de té— chanté un Te Deum en actions de
moigner 'sa foie , son respect et son graces du rétablissement de la santé
amour pourfl’Èmpereur, par des‘ cris du roi, Rien n’étoit épargné pour
réitérés;ae‘vm Léopold. ' cette cérémonie, et nous avons vu
. 5 , “ .7._ .
avec peine , disent les amis de la cons-i
' , ' “‘1’ ;‘ B.2”UfiS S E.
titution, quelques vapeurs aristocra—
BE‘aLIN|, 129 Mars. Selon. des avis tiques obscurcie la sérénité d'un aussi
de la Prusse l'orientale, les '_régimens beau jour. Un sieur Caumont se qua
formant, le corps" d’armée y est lifiant encore comte , oubliant la sou-L
en quartierd’h‘yver se rapprochent; mission qu’il doit aux nouvelles loix ,
et les troupes qui sont dans la prusse ose disputer' la préséance aux Corp s
occidéxitalédpivent s’y réunir: 'Au 15 administratifs dans cette cérémonie
a'v‘ril“f'tdutf'dôit‘être préparé pour publique; ilîpousse encore plus loin le
entrer en campagne'au
o_‘_n assure
premier 'ord‘re,‘ mépris des décrets , et ne craint point
le‘iroli viendraini—mênie
«de consigner ses sentimens dans un
insp‘ectèt
.
toutes“ ces dispositions._
i""'ï""' Av -
'
'>r-H
éc'rit‘sig‘iÿé en toute lettre comte de *
Càumont. Il y dit formellement , ie '
A,P A4Y B A S..,-;, 9!
n’entends point que le décret qui
BRUXELL55; 58 mars. le gouverne! donne à la municipalité la préséance ,
tout a créé unécommissi'o‘rt pour in‘s—" me soit applicable individuellementj
'(Ü9)
samme commandant de la place; joint à l’ouest par le rocher de la
pénétrez-vous bien que vous n’avez Chaîne, qui s’alongejusqu'à l'entrée
pas le droit de me désigner une place, de la bouche de Port en Bessin. On
que vous n'aVez aucun ordre à me assure qu’il a été garni d’un gros vil
donner, que vous êtes au contraire lage dont la mer s’est emparée. On.
sous les miens , jusqu'à ce qu‘il en ait trouve encore d’anciens titres passés
été autrement ordonné, etc. devant les tabellions de Calvados.
DÉPARTEMENT ni; LAMANCHË. DÉPARTEMENT DE La MARNÊ.

VALOGNE , le 27 mars. Il y eut une EPERNAI , 9 août. Sitôtla fatale now


fête patriotique célébrée par les deux velle de la mort de M. Mirabeau ,
sociétés réunies de Cherbourg et Va M. Grandpré, procureur de la com.
logne. Tous les citoyens confondus , mune, vivement affecté de‘ la perte
passèrent une journée entière dans les que la France venoit d’éprouver, et:
délices de l‘amitié et les jouissances après l’avoir exprimé dans les termes les
des vertus civiques. On se sépara en plus énergiques , a requis un deuil de
s'embrassent; et les amis de la cousu huit jours , et qu’il fût faitet célébré ,j
titution et de la liberté ne trouvèrent pour rendre honneur aux mènes de
de consolation que dans l’epérance M. de Mirabeau, un service le plus
prochaine de répéter la même fête'à solemnel qu'il serait possible , ect. :
Cherbourg. en conséquence , la municipalité a fait:
assembler le cônseil général de la com*‘_
DÉPARTEMENT DU CALVADOS.
mune le même jour, et la matière
CAEN . premier avril. On sera su mise en délibératidn; on a applaudi
rement flatté d’avoir quelques ren à plusieurs fois au réquisitoire , en‘
seignemens sur. le rocher du Calva cOnséquence, hier matin, on a fait
dos: voici ce qu’on trouve dans un un service solemnel en la prinei—‘
manuscrit peu ancien , sur l’état de la pale église de cette ville, où toit!
Normandie , à l’article d’Arroman* les membres des différents corps a'dä
ches ou Armanches. m‘inistratifs et militaires de tout le
. u La côte de ce village est platte, et district, ainsi qu’une foulé in!i0hä-‘Ÿ
forme un demi cercle environné de brable de citoyens ,”se sont faitu‘n
falaises , où les pêcheurs mettent devoir religieux d'assister, ' '
leurs barques à couvert des vents. Le deuil étoit général . on le pot—Î
On voit tout au bord les vestiges -tera éternellement dans le cœur, et
du château des anciens seigneurs extérieurement pendant huit jours ,
d'Arromanches , d'où l’on peut juger à compter d’hier.
combien la paroisse a perdu de ter On lisoit, au tour du” catafàlque;
rein de ce côté-là. Le fameux rocher les inscriptions suivantes , désignéei
de Calvados, qui est dans la mer à dans‘le réquisitoire. ,
une lieu de la côte, s’étend de là n Allez dire à ceux qui vous erta‘
jusqu’à Dernières, à l’est. Il ne dé voient, que nous sommes ici par Id
couvre que dans les grandes marées , volonté du peuple , et que nous n'en
et met la côte à couvert de toute_iu sortirons que forcés par les bayou:
culte. Vis-à-vis d’Arromanches il est nettes.
Ma
-.

'.«-—
(180)
(1 Quand on a voulu vivre avec le sont chez eux paisiblement à manger
peuple , il est consolant et doux de la moitié des appointemens que leur
mourir avec lui. accorde une nation trop généreuse à
>) J’emporte avec moi le deuil de qui ils n’ont peut-être pas rendu.
la monarchine, les factieux s’en dis d’autre service.
puteront les lambeaux. Il est impossible de rencontrer une
3 «Aux grand; lhommes, la patrie lettre qui prouve plus de confiance
reconnoissante. dans l’impunité :ysi la responsabilié
» Le marbre et l'écrivain périrent, des fonctionnaires publics émit bien
et non la mémoire de Mirabeau établie , je présume que ces messieurs
ciné ». ne seraient pas aussi effrontés.
L’attrocité de la conduite des chefs
DÉPARTEMENT DE FINISTEBE.
en Amérique Cause_ici une grande
Brest , extrait d’une lettre du 6 avril. fermentation s’il étoit possible que
tous les ennemis du bien public qui
Les amis de laconstitution reçoivent
se trouvent dans ces parages y sau
à l'instant copie d’une lettre du sieur
tessent, nous ferions chanter un T0
Fleurieux , ministre de la marine , au
Doum, de grand cœur.
directoire du département du Finis
tère ; on y reconnoît aisément la mor— DÉPARTEMENT DE L’ILE ET VILAINE.
gue anéienne des ministres : il écrit
FOUGERES , 7 Avril. Les amis de la
à ce corps administratif avec toute
constitution , réfléchissant sur les in
la confiance qu'il doit avoir en pareil
convéniens qui peuvent résulter de
cas , l’orsqu’il traite de l’ordonnance
l’arrêté pris par la plupart des clubs
de 1786 , dont pèu , pour ne pas dire
patriotiques , de payer le port des pa—
point du—tout de ceux à qui il s’a
quets d’envoi, et de n'en recevoir au—
dresse} n’ont de connoissance.
cun qui ne soit affranchi , s’en rappor
: Il paroltroit que les amis de la cons
tent à leurs frères de Paris pour un
titution auroient -voulu dans cette
plan très-simple : Il consiste à faire
occasion plutôt chercher un coupable
avec l’administration des postes un
que dénoncer un abus 1. dont ce ini
abonnement Îpour toutes les sociétés
nistre ne peut se laver aux yeux des
du royaume.
connoisseurs : qu’on examine les no»
me mises à l’émargement de l’état DEPARTEMENT DE SEINE ET Orsn.
nominatif des officiers absens du dé
VERSAILLES , 8 Avril. .Les amis de
partement , et l'on reconnoîtra facile
la
la plus sincère ;Vaffliction
constitution justementà pénétrés de
la nouvelle
ment que ceux dont on parle n’ont
permission ni de la cour ni des com—
de la mort de Mirabeau , et empressée
mandans ; beaucoup ont outre-passés
leurs congés, plusieurs sont absens de payer aux mêmes de ce grand hom—
me un tribut de regret , nnnonCent
sans permissions quelconques , et une
qu'après lui avoir rendu les honneurs
grande quantité n’ont jamais joint le religieux . un de ses membres sera
département et sous le prétexte d'a chargé de prononcer son éloge funè
‘voir demandé leurs retraites ou donné bre dans le même jeu de paulme 01‘:
leurs démissions non acceptées. ils le courageux Mirebeau jura de sauve:
( 181)
la patrie. La société instruira ses frères garde du roi, et la société de Li—‘.
de Paris du jour de cette cérémonie images a formellement émis le vœu
civique, en les invitant d'y envoyer lque le roi n’ait désormais d'au
une députation, tres gardes que les soldats qui
se sont armés pour la conquête de
DÉPARTEMENT DU Loxnnr.
A la liberté et le maintien de la cons:
Buccnrcr , 7 Avril. A la première ltitution; elle annonce aussi que la
nouvelle de lafin précoce et déplora nouvelle de la mort de Mirabeau,
ble de Mirabeau ,le mardi 5, les amis a répandu par-tout le deuil et la cons:
de la constitution se rendirent en fou— ternation.
le, sans invitation, et comme guidés
DÉPARTEMENT ms Parus.
tous par le besoin d'épancher réci
proquement leur douleur, au lieu or PASSi-Liæ-PARIS.’ Lascciété des amis
-dinaËre de leurs séances; le président de la Constitution de Passi , fit ainsi
l'ouvrit en annonçant cette fatale nou qu'elle l'avoit annoncé , célébrer, 511
velle. Alors on se réunit pour décer medi dernier, un service pour M. Mi—.
ner un service à la mémoire de ce rabeau. Les commissaires de la so—;
grand homme , avec le plus de pompe ciété de Paris étoient
et de célérité possible. Messieurs,‘ '
Dès hier 6 , le tocsîn , les cloches , Prieur, secrétaire de la société et
les tambours , les canons , annonçoient député à l'assemblée , Biauzat, député
cette triste cérémonie ', elle fut exécu idem; G. Bonnecarrère , secrétaire
tée aujourd’hui avec les mêmes hon de la société ; Hion , Gouget d‘e
neurs dans l'ég'ise principale , au mi Landres, le Roy , Janson , Beaugrand,
lieu des corps administratifs et judi Terassun , Legendre , Bourgain , Ger+
ciaires, de la garde, de la gendarmerie bet, Des Champs Destourmelle.
nationale , et d’un peuple innom— M. Bonnecarére , au nom de la
brable. députation à la séance de diman
Le Catafithue , la musique , tout se che soir , a dit :
condoit la disposition lugubre et at Nous allons vous rendre compte
tentive des spectateurs. Après la messe, de'_la mission que vous avez confiée
l'oraison funèbre de Mirabeau , écrite à notre sensibilité , en nous chargeant
par M. Plinguet , père , fut prononcée de vous représenter à la cérémonie rec
par son fils , tous deux membres de la ligieuse et funèbre que la société de
société. Ils ont peint , avec autant Passi-les-Paris a dédiée aux mânes de
d'énergie que de sensibilité , la perte Mirabeau. _
immense que la France vient d'es Nous le dirons avec quelque con
soyer, solation , la mort de ce grand homme
La société des amis de la constitu semble être un signal de ralliment
tion a pris le deuil pour huit jours. pour tous les amis de la constitution;
C‘est ainsi que sa perte, considérée
DEPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE.
par ses ennemis même Comme une
LIMOGES, 27 Avril. La société de calamité publique , deviendra un
Versailles trouve par-tout des adhé— moyen de défendre la liberté , et que
sions à sa pétitionz relativement à la tout en lui, jusqu’à son %2nb’re. de:
a
(182).
voit concourir à détruire le despo M" * Votre comité de correspon-‘
tisme , à effrayer les tyrans et à dance , après avoir examiné plusieurs
rendre la nation françoise heureuse. lettres des sociétés de Cassel et de
Nos affiliés de Passi nous ont ac St. Orner, s'est convaincu que la
cueillis avec les desmônstrations fran première ,‘ par les manœuvres des
ches de la fraternité. Nous avons vu ennemis du bien public, avoit été
tous les habitans de cette commune obligé de cesser ses séances et de se
ne former qu’une seule famille et res disperser pour éviter les malheurs qui
pecter l‘égalité jusques dans les droits pouvoient en être la suite; votre co
de préséance, qui souvent ont été mité estime que cette affaire doit être
la source de la désunion. renvoyée au comité des rapports de
Nous avons vu les officiers muni l'assemblée nationale. (Cette motion
_cipaux , là garde nationale , la société est adoptée.
des amis de la constitution, et un M. Robespz‘erre. La société de St.
grand nombre de jeunes élèves pa Omer a été obligée de fuir ', parce que
triotes animés des mêmes principes , les aristocrates la calomnioient et
tous également empressés et attentifs trompoient lâchement le peuple;
à prêcher par l'exemple l‘obéissance voici une mesure qui a réussi dans
aux nouvelles loix , exprimant les ces cas à plusieurs sociétés; celle de
mêmes regrets et montrant la même Lille étoit persécutée affreusement ;
douleur dans ce jour de deuil. . elle a rendu ses séànces publiques;
Nous avons été touchés de l'amour le peuple y a couru en foule , et ce
et de la confiance du peuple pour peuple qui , lavant , voulaient se por
les ecclésiastiques qui ont prêté le ter contre elle , s’est déclaré bientôt
Jserment, et nous avons été sur-tout son plus ferme appui. A Arras les
édifiés de la manière religieuse avec membres de cette société ont été,
laquelle ces prêtres citoyens ont rem je ne dis pas persuadés, mais con
pli leurs fonctions , dans une circons vaincus qu’ils couroient le plus grand
tance qui tenoit de près à la chose danger, on rend leurs séances pu—
publique. - bliques et les aristocrates sont ren-.
très dans le néant.
AMIS on LA CONSTITUTION.
M. Prieur. . A Châlens-sur-Llarne ;
Séance du 10 Avril. la société des amis de la constitution
'Après qu’un de messieurs les se étoit menacée par les écrits les plus
crétaires eut fait lecture des an— atroces , par des projets sanguinaires
nonces et adresses: sur la motion de et odieux; cette société a rendu ses
M. Six , il a été nommé des commis séances publiques , et ses ennemis ont
!aires pour compléter les réglemems été confondus.
de la société. M. Bot‘ssél. A Bordeaux, les ca
‘ M‘ Bonnecarœœ a annoncé qu’il lomnies les plus affreuses étoient land
venoît d'être ,trouvé dans la société cées contre la société des amis de la
une somme de 1925 livres qui étoit constitution; elle a eu recours à la
dans ses mains . partie en billets et publicité de ses séances , et le peu
partie en assignats, que le proprié ple a béni ses travaux. (Il a été
tairç pouvait la réçlamer. nommé des commissaires pour suivre
(185)
l‘affaire de Casse! auprès du comité M. Prieur. Voyez la candeur du
des ‘rapports de l’assemblée natio ministre; ce sieur Hubert n’étoit pas
nale.) ' même français ;et tous les citoyens qui
Un ecclésiastique. Je suis patriote , en ont quelques connoissances peuvent
et les prêtres m’ont été mon exis se présenter au comité des finances ,
tence civile; je réclame la protection pour vérifier les faits, ou"y ajouter._
de la société pour recouvrer mon
M. Robespz’crre. Quelqu’intéressant
état , je demande que la société veuile
que soit l'organisation de la marine ,1
nommer des commissaires pour suivre
et à laquelle je prends un intérêt pare
mon affaire au comité ecclésiastique.
ticulier. j'espère, néanmoins, que ‘vous
M. le président. C’est parmi ceux donnerez la priorité à une question
qui, parleurs travaux , ont assuré la
qui touche essentiellement à tous les
constitution, qui dissipentles malheurs
citoyens ,à la_nation entière , et non à
des hommes , que les victimes du des
une classe de citoyens; je dirai plus ,:
potisme doivent se réfugier. La 50
il n'y a pas un moment à perdre pour
ciété cherchera à vous faire Oublier
vos maux passés; elle se félicite de empêcher l’effet du vaste projet sou—z
mis à l’assemblée nationale ce matin ,:
pouvoir les adoucir pour quelques
par son comité de constitution; Le di-.
momens , en vous invitant d’assister
rai—je il n'y a pas une seule ligne , une
à sa séance.
seule phrase de ce projet, qui ne tende
( La société nomme des commis
àinfluenceràdétruire la liberté : vous
saires pour suivre cette affaire. )
allez en juger; voici l’article: les/“auc—
M. le président. Un très-grand rions du ministre de [a justice seront
nombre de députés ont cru voir d’éclairer les trz’âunaux sur les doutes
ce matin à l'assemblée nationale , que et difficultés qui pourront s’élever
l’on vouloit attaquer la constitution; dans l’application de la loi. Les
que l’on vouloit donner aux minis doutes qui s'élèveront , sont ceux qui.
tres une influence explicative de la résultent de tous les procès ; de-là le
loi; ce danger nous a paru menacer ministre aura le droit d'interpréter la
la liberté publique ; plusieurs de vos loi, et de les décider tous à son gré.
membres ont combattu avec force et ( La suite demain. )
courage. le projet du comité de cons
titution , et M, Robespierre, l’un ASSEMBLÉE NATIONALE:
de ceux qui l’ont attaqué avec le plus
Séance d’hier.
de chaleur . demande la parole. M.
Chabroud , l’un des membres de cette A l’ouverture de la séance M. Bon—i
assemblée ., a pris ce matin le fauteuil
che a communiqué quelques deman
à l’assemblée nationale. (On aplau des et congés. Les départemens qui
dit. )
ont choisi pour leurs évêques MMæ
M. Prieur. Je dois dire qu’un mem Gosseran et Charrier, membres de
dc cette assemblée a dénoncé ce ma l'assemblée , demandent avec instance
tin M. Hubert , nommé commissaire leur présence. L’assemblée, d’après
près du trésor public comme ayant l’avis du comité de vérification , leur
déjà fait une faillite. accorde le congé dcnÏŒ\/€Ëndé.

i
(134)
M. Bouche dit ensuite que M. Gla diciaire, demanderoîent une interi
'che , curé du département de la Gi prétation.
ronde , demande aussi la même fat—j M. Desmeuniers a soumis ensuite
weur. M. Glache n’a prêté aucun des iv l’assemblée le paragraphe suivant:
trois sermens exigés par la loi des ci de donner aux juges des tribunaux
toyens des fonctionnaires publics et de district , ainsi qu’aux juges de paix
des ecclésiastiques. Il s'est pourtant et de Commerce , tous les avertisse
muni d'un bout de consultation de mens nécesSaires de les reppeller à la
M. Guillotin, président du comité de régle, ainsi qu’à ladécence et à la
santé, qui porte que. l’air natalse— dignité de leurs fonctions, et de veil—
Toir 5012 à M. Glac/ze , pour dissszer ler à ce que la justice soit bien ad
un petit rhume et une enflure à la ministrée. '
çhem’l/e. . I M. Robè’spierre s’éleve contre cet
hi. Bouche ajoute que tout cela article, et dit qu‘il présente encoré
se peut guérir à Paris , et conclut de plus grands inconvénien's que celui
à l’ajournement de ‘la demande , d'hier. Il attaque et renverse les prin-‘
_aj0urné. ' cipes de la liberté; ne voyez—voué
_ Le tribunal de cassation , a dit un pas que vous donnez au ministre de
membre, devoit être réuni au pre la justice le pouvoir le plus illimité
mier avril , d’après vos décrets , et le sur les magistrats , et la faculté de les
conseil des parties , cesser les fonc Hétrir par les mercuriales les plus in
tions. Ges décrets n’étant point en justes , et les affrons les plus humio
core exécutés , je demande, aajouté liens? Sur qui, croyez-vous que
ce membre, que M. le Garde-des portera la censure? Sur les plus zé—
Sceaux y tienne promptement la lés , sur ceux qui rempliront le mieux
main , et que l'asspmblée nomme , dès leurs fonctions. Il ne fautpas s’ima
ce soir, deux hcommissaires pour as giner qu’un homme , parce qu’il est
sister à l’installation de ce tribunal. . .'i élevé au ministère , soit toujours. un
L’assemblée a adopté la motion. et modèle de patriotisme. Ne connoissez
a fixé à cet effet le 20 de ce mois. vous d’autre manière de rétablir
L’ordre du jour a ramené l’objet de l‘ordre, que le despotisme? On se
l’attribution du ministère de la jus traîne toujours dans l‘ormière des
tice. Le comité de constitution sen préjugés à l’ancien régime ; voilà
tant, par les différentes observations pourquoi le comité voit toujours le '
qui furent faites hier, tout le danger garde-des-sceaux comme devant ep—
qu’il y auroit de donner, au minis pesantir sa verge sur tous les magis
tre de la justice , la faculté d’inter trats; voilà la source des sophismes
préter les loix lui-même , propose en éternels qu’il vous présente; s'ils
conséquence la ‘rédaction suivante , prévalent, vous détruirez la cons,
que l’assemblée adopte sans discus titution, vous anéantirez votre proi—
sion. 50 D’ehtretenir une corres pre ouvrage.
pondance habituelle avec les tribu M. Mongin est d’un avis opposé. Il
naux et'les commissaires du roi, _à dit qu’il ne SPI‘fl nullement fâché de
40’De consulter le corps legislatif voir un' surveillant qui l’avertisse de
sur les questions qui , dans l’ordre ju: ses erreurs involontaires, et qu’il n’en
(185) r
remplira que mieux ses fonctions de et observations dont il les croire sur!
juge . auxquelles la confiance publi ceptibles.
que l'a appelé. 7°. De rendre c0mpte à la légis-‘
M. Regnault de S. Jean d‘Angely lature au commencement de chaque
observe que les 5000 Juges du royau session, des abus qui auroîent pu
me deviendroient bientôt les tyrans s'y introduire.
kdu peuple , s'ils n'étoient surveillés , 8°. 11 y aura près du ministre de
et demande la permission d'appuyer la justice trois gardes et un officier
d'un exemple son opinion. Un homme qui veilleront sur le sceau de l'état.
né dans une classe peu fortunée se Les secrétaires du roi du grand col
trouve lésé par un magistrat; sa voix lège sont supprimés; sont pareille—
est trop foible pour se faire entendre ment supprimés les officiers en chan
par les tribunaux ; s‘il s'adresse au cellerie , à l'exception de deux huis
ministre , dont la correction sera une siers, lesquels seroient près la per
sorte d'intermédiaire entre l’accusat— sonne du ministre à l'audience du
tion criminelle et la tolérance des fau sceau. et pourront exercer auprès
tes magistrales , quel avantage n'en du tribunal de cassation.
résultera-t—il pas pour les citoyens? M. Biausst, sur ce dernier article
M. Goupilprésente les mêmes idées ne vouloir pas que le garde des sceaux,
que M. Mongin, en ajoutant que les [le mire 011 tout autre citoyens eus

avis du ministre seront donnés d'une sent des gardes à leur suite. Mais.
manière douce, et que s'ils n’étoient sur l'observation qu'on lui a faite que
pas tels, il s'en feroit justice en les le garde des sceaux portoit toujours
mettant sous les yeux du public par la av:c lui le sceau qui lui émit confié ,
voie de l’impression. il n'a pas insisté sur sa réclamation ,
et ainsi a fini l'attribution du minis
M. Pétition parle aussi pour l’adop
tère de la justice.
tion de l'article ; il demande seulement
M. Desmenniers a passé à celle du
qu’on en supprime ce qui, en termes
ministre de la guerre , et l'assem
trop vagues , est relatif aux monitions
blée a décrété ce qui suit :
sur la décence à 'observer par les
1°. Il aura la surveillance et la di
juges,
rec1ion des troupes de ligne et des
' M. le rapporteur adopte l'observa troupes auxiliaires qui doivent rem
tion, et l'article est décrété avec le
placer les milices.
changement. 2°. De l'artillerie. du génie , des
Les articles suivans ont été ensuite fortifications , des places de guerre
adeptés sur la simple lecture du rap et des Officiers qui y commanderont,
porteur. jainsi que tous les officiers qui com
6°. De transmettre au commissaire manderont les troupes de ligne et
du roi près le tribunal de cassation , les troupes . auxiliaires.
les pièces et mémoires concernant les 5°. Il aura également la surveil-‘
affaires qui leur auront été déférées , lance et la direcrion des mouvemens
et qui seront de nature à être portées et de l‘emploi (les troupes de ligne
à ce tribunal ; d'accompagner ces contre les ennemis de l'état, pour
pièc:s et mémoires d'éclaircissemem -, la. sûreté du royaume; ainsi, que
(186)
pour la tranquillité extérieure , mais de M. Hubert, et prévient l’assem-‘
en se conformant .\strictement dans blée que ses intentions , en dénon—
le dernier cas aux règles portées çant le mauvais choix du ministre des
par la| constilution. finances , ont été pures désintéres
4°. Il aura en outre la surveillance sées et.exemptes de toute jalousie. '
et la direction de la gendarmerie na L’assemblée a repris l'organisation
tionale , mais seulement pour les com du ministère , et elle a décrété , ainsi
missions d’avancement, la tenue et qu'il suit , l‘attribution du ministère
la police militaire. des affaires étra ngères;
5°. Il sera chargé du travail sur 1°' La corrrespondance avec le
les grades et avancemens militaires ministres résidens ou agens que le
et sur les récompenses dues suivant roi enverra ou entretiendra auprès
les loix, à l'armée ainsi qu'aux em des puissances étrangères.
ployés de son département. L’art. II 'et 111 ont été aiournés.
60.. Il donnera les ordonnances pour Ils étoient ainsi conçus : 2°. il rap-‘
la distribution des fonds de son dé portera au conseil et dirigera ce qui
partement et il En sera responsable.. sera relatif aux négociations avec les
70. Il présentera chaque année à puissances de l'Afrique et au—delà
la législature , l'état détaillé des for du Cap de Bonne-E5pérance.
ces de terre, et des fonds employés 5°. Il suivra et réclamera l'exécui
dans les diverses parties de son dé— tion des traités.
partement : il indiquera les écono 4°. Il surveillera et défendra au
mies , dont cette partie seroit sus
dehors les intérêts politiques et com
ceptible.
merciaux de la nation françoise.
On a lu une lettré du président de
5°. Il sera tenu de donner au corps
la section de la Grange -Battellière ,
législatif les instructions relatives aux
qui demandoit l‘agrément de paroître
affaires extérieures dans les cas et aux
demain soir à la barre , pour y Faire
époques déterminées par la constitu
lecture des procès-verbaux de l’ou
tion , et notamment par le décret sur
verture du corps de Mirabeau, mais
la paix et sur la guerre. '
sur l’observation que l‘on a faite ,
que ces procès-verbaux étoient im 6°. Conformément au décret du...?
primés, l’assemblée a regardé comme il rendra, chaque année à la législa—
inutile d’admettre la députation. ture, un compte détaillé et appuyé
Un secrétaire et ensuite communi de pièces justificatives de l'emploi des
qué deux lettres. La première est de fonds destinés aux dépenses publiques
M. Hubert nommé à l’une des com de son département.
mission de la trésorerie et dénoncé 70. Tous les ministres seront mem-‘
banq‘neroutier , indigne de la con bres des conseils du} roi, et il n'y
fiance publique. Par cette lettre M. aura point de premier ministre.
Hubert dit qu’il est prêt à se justifier 8°. Les ministres feront arrêter au
et qu‘il soutiendra avec courage l'as conseil d’administration les proclama
saut que lui livre la calomnie. tions relatives à leur département,
La seconde est de M. Clavière. Ce— savoir : celles qui sous la fozme d'iris
lui-ci persiste àétre le dénonciateur lructions, prescriront les détails né;
..
(187)
Cessaires , soit à l'exécution de la loi , Les passion: au rebour (de la sa?
soit à la bonté et à l'activité du ser gosse) ne sont que bonds et vo
vice. Celles qui ordonneront ou rap lées , accès et recès fiévreux de
pe'leront l’observation des loix, en folie , saillies et mouvemens vio
cas d'oubli ou de négligence : celles lens et téméraires , excindnnmr
qui, aux termes du décret du conf anima facilz‘us, quàm tempe-j
plément des corps administratifs , an mntur. (CHARRON, de la Sagesse,
nulleront les actes irréguliers , ou liv. Il , chap. I. )
suspendront les membres des corps A Paris , chez CHAMPIGNI , imprimeur
administratifs. Jibraire , rue Hautefeuille . n° 36,
Après tous ces articles décrétés, et se trouve chez les marchands de
l'assemblée et passé au titre qui con? nouveautés , 1791 , in-80 de 77 Pa-.
cerne les conseils , et adopté les sui— ges ; prix 1 liv. 4 sous.. '
vans:
10. Il y aura un conseil intime, L'auteur de cet ouvrage, rempli
composé du roi et des ministres. 2.0. d'ardeur pour la réformation des
il sera traité dans ce conseil de l'exer— mœurs, écrit avec raison que les
cice de la puissance royale donnant jeux doivent faire l'objet le plus im
son consentement , ou exprimant le portant de la surveillance des muni
refus sur les décrets de la législa— cipalités, Il nous offre dans cet essai
ture, sans qu'à cet égard le contre le résultat d'un rapport très-éteyda
seing de l'acte entraîne aucune res— fait a la commune de Paris , et qui.
ponsabilité. doit être'livré à l'im'pression. l
5°. Seront pareillement discutés On s'est proposé particulièrement
dans ce conseil, les invitations au dans ce repport , de déterminer ce
corps législatif de prendre en consi qu'il faut entendre par jeux déten
dération les objets qui pourront Con dus , d'examiner les moyens de dé
tribuer à l'activité du gouvernement couvrir avec certitude, les maisons
et à la bonté de l'administration. . . . où se tiennent ces jeux , enfin d'as—
les plans généraux des négociations signer les peines '_à prononcer contre
politiques.. .. les dispostions géné— les délinqunns. '
rales des campagnes de guerre. . . . 4°. On entend par jeux défendus , outre
les actes de la con espondahce du roi les jeux de hasard , principalement
avec le corps législatif seront contre tous les jeux dont les chances sont
signés par un ministre. . . . 5°. chaque inégales , et qui présentent des avan
ministre contre-signera la partie de tages certains à l’une des parties au.
ces actes relatifs à son département. préjudice des autres, ce sont les pro
Le grand nombre de décrets nous pres expressions de la déclaration du
fait renvoyer la suite. premier mars 1781.
Quant à la manière de découvrir
LITTÉRATURE , ANNONCES , etc. avec certitude les maisons de jeu , on
ESSAI sur les jeux, dédié au conseil est réduit à s'en rapporter aux re
général de la commune de Paris, cherches des commissaires et des au-1
par J. CHARON , officier municipal, tres bons citoyens , et seulement au
avec cette épigraphe: l concours des laquais , des carrosses et
(188)
des chaises , ou à la rumeur publique", dans l'abyme de la dernière mi:
ou au témoignage des voisins. On voit sère.
avec peine dans ces mesures , un es»
pionnage permis , encouragé , sou PROJET de décret, pour mettre les
doyé. huissiers et les sergens dans l’im
possibilité de souffler les exploits
Par rapport aux peines à pronon
et significations qr'ils sont chargé:
cer contre les délinquants, on ne
de faire. Proposé par M GOBEI.‘
croit pas pouvoir mieux faire que de
fils , citoyen du département de la
renouveller les anciennes ordonnances
Marne, et mainænànt avoué prés
de nos rois contre les jeux. Elles sont
des tri6unaux de district du (lé
pleines de sagesse et d'une sévérité
paræment de Paris.
effrayante.
Sous l’ancien régime. on comp L’assemblée nationale , considérant
toit à Paris sept à huit tripots to que l’habitude qu'un grand nombre
lérés, et une vingtaine , tout au plus ,d'huissiers et sergens avoient contrac
d‘autres tripots continuellement pour— 'tée de souffler les significations extra—
judiciaires iqu‘ils étoient chargés de
suivis par la police , et il existe au
jourd'hui, dit l'auteur, plus de 3000 Faire, étoit un. des plus grands fléaux
repaires , où, jour et nuit , le crime de l'ordre judiciaire ancien; consi
tient ses assises. Le palais-royal seul dérant qu'elle ne peut prendre des
contient plus de 100 tripots. Les mar mesures trop sévères ,1 pour que le
chands qui ne font point un peu de nouvel ordre des choses ne soit pas
commerce cèdent une petite partie déshonoré par de tels brigandag65,
du terrein, que dans cette enceinte a décrété et décrète ce qui suit:
on paie à la ligne et au pouce , 72 litre premier. Disposition pour les
pouces de terre et d'air sont payés 50 campagnes.
livres par heure ».
ART. I. A compter du jour de la
« Au moindre cri , à la moindre
publication du prñsent décret, tous
rixe , les Spectres repoussans , qui
huissiers ou sergens, chargés de si
s'amoncèlent dans ces antres vouées
au désespoir , se répandent dans le
gnifier des actes extrajudiciaires , quel
jardin et sur-tout près des boutiques.
qu'ils soient , seront tenus indépen
Ils grossissent le nombre des curieux,
damment de la copie destinée à la
partfie à qui la signification sera faite.
dévalisant les disputans , et rentrent
de faire une autre copie semblable .
dans leurs cavernes,foù s’ils changent
sur papier libre , qu’ils remettront au
de théâtre , ils ne changent point de
secrétaire-greffier de la municipalité
rôles :2.
du lieu où sera domiciliée la partie
Cet ouvrage fait honneur au cœur à qui l’acte ex;rajudiciaire devra être
et à l'esprit de l'auteur; il est rem signifié, ou à un des officiers muni
pli de traits curieux et intéressans , et
cipaux, en l'absence du secrétaire
mérite d‘être répandus dans la so
greffier. '
ciété , pour y répandre cette horreur
H. Le secrétaire-greffier. ou l’of—
SI nécessaire de ces jeux , qui pré- ' ficier municipal à qui l'huissier s’a
cipitent tous les jours des victimes
dressera en son absence, mettra sur
(189)
l’orignal de l’acte extraiudiciaire son nicipal. et dans ce cas toutes les
reçu en ces termes ; j’ai reçu copie parties intéressées sont averties : si
du présent , à. . . . ce. . . . et signera. elles se; réunissent pour demander la.
Ill. Le secrétaire-greffier sera tenu remise de la copie déposée au greffe
dans le lendemain au plus tard, du de la municipalité , elie leur sera
jour où il aura reçu la copie dont il faite en en donnant décharge comme
est parlé ci-dessus, d’avertir celui où il est dit en l’art. VI , pour ceux qui.
celle à qui elle sera destinée, qu’il sauront signer, et en apellant dent
a reçu copie d’une signification qui témoins pour ceux qui ne le sauront
l'intéresse. pas; dans le cas où toutes les par
1V. Dans le cas où ce seroit un ties ne se réuniroient pas pour de
officier municipal, qui en l‘absence mander la remise de la copie dé—
du secrétaire-greffier auroit reçu la p05ée au greffe de la municipalité , elleÏ
copie de la signiffication, il sera tenu ne pourra être faite’à aucune d’elles'
de la remettre dans le jour au se séparément; mais elles pourront en
crétaire-greffier, qui avertira la par prendre communication et copie à
tie intéressée et l'enregistrera , ainsi leurs frais chacun à leur égard , qui
que celles qui lui seront remises cli leur sera délivrée parle secrétaire
rectement sur un registre à ce des greffier , sur papier timbré, moyeni
tiné , et qui n’aura pas besoin d’être ment un salaire qui seraïde cinq sol!
timbré. pour toutes copies sur une demiè
V. Si la personne avertie par le feuille , de '8 sols pour toutes copie:
secrétaire-greffier, n’a pas reçu de sur une demi feuille de petit papier ,
l’huissier la copie sur papier timbré et de 12 pour toute copies sur une
qu’il doit lui remettre aux termes de grande feuille, non compris le papier,
la loi, elle pourra exiger du secré V111. Dans le cas où les parties à
taire greffier la remise de la copie qui une-même signification extrait!
sur papier libre qu'il aura reçue de diciaiœ sera faite, seront domiciliées
l'huissier , sans préjudice de l’inscrip dans l’étendue de différentes muni-—
tion de faux , s'il y a lieu. cipalités , il faudra indépendamment
des copies pour les parties, autant de
VI. Le secrétaire greffier sera tenu
de faire cette remise, et s'en fera
copies sur papier non timbré qu‘il
donner décharge par la partie, en y aura de municipalités différentes .
marge de l’inscription de la copie sur et l’huissiertirera un reçu dans cher
le registre , appellera deux ’ témoins que municipalité,
qui attesteront sommairement} en
Titre I]. De: dispositions pour les
marge de la mention dudit'registre
wih’es.
que la mentionnée a été remise en
leur présence à la partie intéressée. Art. 1. Toutes les formalités énono
Vil. Dans le cas où la signification citées dans le titre précédent , seront
du même acte extrajudiciaire seroit observées dans toutes les villes où il
fuite à pluiieurs personnes domiciliées n’y a pas de commissaires de police
dans la même municipalité , il'suffira établis dans différens quatiers. ’
de remettre ’une seùle copie au se II. Les mêmes formalités seront ob—
crétaire greffier où ‘a un officier mu serrées dans tomes celles ou il y aura
(190.);
des commissaires de police . avec cette les cas la date de la signification 50
différence que les huissiers remettront comptera que du jour du reçu.
la c0pie, exigée dans le titre précé II. Dans le cas où une même signi=—
dent , au commissaire de police du fication aura été faite dans l'étendue '
quartier où la partie à qui la signifi de plùsieurs municipalités , ou dans
cation sera destinée , habitera. Si la diffirens arrondissemens de commis
signification est faite à plusieurs parties saires de police dans les villes , si
domiciliées dans l'arrondissement de l'huissier n’a pas pris de reçus
différens commissaires de police , dans toutes les municipalités et de
l'huissier remettra une’seule copie sur tous les commissaires de police ,.
papier libre , au commissaires de cha la signification et les jugemens ,
que arrondissement. même des juges de paix en dernier
III. Le commissaire de police don ressort dans les villes , ne seront va
nera son reçu de cette 00pie sur l'ori lables que vis-à-vis des parties dans
ginal de la signification. . la municipalité ou par le commissaire
IV. Il l’enregistreur sur un registre de police desquelles les reçus existans
qu’il tiendra à cet effet, et se con sur la signification , auront été don:
v
formera pour l'avertissementà donner nés.
à la partie ou aux parties intéresées Toutes les nullités ci-de‘ssus et
et pour la remise à leur faire de la celles exprimées aux articles suivans
Copie qu'il aura reçue , à ce qui est seront couvertes; si on ne les Oppose
ordonné dans le précédent titre pour pas dès le premier acte de la procé
les muicipalités des campagnes , et dure. On ne pourra les cumuler avec
dans le cas où il y auroit‘ des copies le moyen du fonds, autrement les
à délivrer à des parties_qui ne se se— tribunaux n’y auront aucun égard
raient pas accordées pour se retirer en jugeant. v
en commun , il sera alloué , nonobs 111. La simple copie, sur papier
tant le papier timbré , au commissaire libre, du corps de la signification exq
de police 6 sous pour toutes copies sur [ra—judiciaire suffira. Si cette signi—
une demi feuille , 10 sous pour toutes fication est accompagnée de copie de
copies sur une feuille de petit papier , titres, de jugemens , ou de pièces,
15 sous pour toutes copies sur une quel qu’elles soient , il n'en sera pas
feuille de grand papier. laissé copie au secrétaire-greffier , ou
au commissaire de police.
Titre 11]. Dispositions communes IV. Si le secrétaire—greffier, l’ofa
aux campagnes et aux villes. ficier municipal, ou le commissaire
Art, I. Toutes significations extraju de police à qui l'huissier présentera‘
diciaires sur l'original desquelles le la copie susdite , sont pare‘ns en ligne
reçu prescrit par les articles précédens directe à quelque degré que ce soit,
ne se trouvera pas , seront nulles, et jusqu'au troisième degré enligne
ainsi que les poursuites et jugemens collatérale , de la partie ou d’une des
qui s'en suivront , même ceux en der parties à la requête de qui la signi—
nier ressort des juges de paix des villes, fication sera faite , ils seront tenus de
que dans ce cas les tribunaux de dis le déclarer à l‘huissier, lequel dans ce
trict pourront annuller , et dans tous cas remettra ladite copie ,\ dans les

(191) '
municipalités où il n'y aura pas de due , ne l’exerce pas aussitôt que la:
commissaires de police , à un mem nullité lui sera 0pposée.
bre de la municipalité, qui ne sera VI. Les secrétaires - greffiers des
point parent de la partie pourlaquelle municipalités, chargés de signifier les
l’huissier agira, et qui avertira lui citations devant les juges de paix ,
même la partie intéressée , après avoir ne seront pas retreints aux formalités
déposé la copie au greffe de la com— cidessus.
mune. Il yeillera ‘à ce que le secré
VII. Dans le qas où des huissiers ,
taire-greffier ne refuse pas communi
aux termes des decrets précédens,
cation et même remise de cette copie 1
, feroient ces citations au refus des se
dans les cas déterminés. Dans les mu- l
crétaires—greffiers , ils seront astrints
nicipalités où il y a des commissaires
aux formalités par le présent décret,
de police , l’huissier , si la partie ou
et les jugemens en dernier ressort
l:une des parties pour lesquelles il ins- ‘
des juges de paix, même des campa
trumentera, est parente aux degrés
gnes qui n’auroient pas eu égard aux;
ci—dessus, du commissaire de police ,
nullités résultantes de leur inobser
du domicile de la partie adverse, re
vation , pourront être annulés par
mettra , sur la simple déclaration du
le tribunal de district , sans qu‘en au.
commissaire de police , la cepie sur
cun cas et sous aucun prétexte, il
papier libre à tout autre commissaire
puisse connoltre du fonds des contes-_
de police du quartier le plus voisin ,
tations! à peine de forfaiture.
et non parent de la partie qui fera
signifier.
Les copies sur papier libre que les
huissiers sont tenus de laisser aux se
V. Si un secrétaire greffier , un
crétaires-greffiers des municipalités
officier municipal, ou un commis
ses campagnes , et aux commissaires
saire de police reçoivent copie d’une
de police des villes , passeront en taxe
signification extrajudipiaire , faite par
pour le quart de la copie sur papier
une ou plusieurs personnes dont ils
timbré.
seront parens aux degrés limités dans
l‘article IV ci-desus , sans avoir clé SPECTACLES.
claré à l‘huissier la parenté qui existe
entr'eux et sa partie , la signification Nous avons eu plus d’une fois oc
sera nulle et tout ce qui aura suivi, casion de faire remarquer la justesse
même les jugemens en dernier res de discernement des directeurs de
sort des juges de paix des villes , et ce spectacle; la pièce jouée hier sous
les secrétaires—greffiers . officiers mu le titre imposant de l'Ecole des Pré—
nicipaux ou commissaires de police , tres , est une nouvelle preuve de leur
qui faute d’avoir fait cette déclara sagacité... C’est dire suffisamment
tion. auront occasionné la nullité de qu'elle est tombée à plat.
la signification en seront garans et Un. but louable , des intentions
responsables en leur nom; Cette ga pures, de bons principes n'ont pu
rantie sera jugée par les juges de paix la préserver du sort que lui prépa
ou de district, suivant l’intérêt qu’elle raient un style commun, des redites
présentera. Elle ne sera pas accordée , sans nombre , des scenes incohéren
si celui gui prétendu qu'elle lui est tes, et en général une mauvaise fac
(192)
turc qui dénote une ignorance com sentations , dont il destine une partie
plette de la sceneL au soulagement des [victimes infor
On ne peut que louer le motif de tunées , qui ont survécu à des époux ,
l'auteur, qui a été de présenter un à des frères morts dans la fatale ca
pasteur vénérable , l’appui de ses tastrophe de Nancy , et l’autre aux.
paroissiens, le consolateur du pauvre, incendies de Limoges. C’est ennoblir
et le conciliateur des familles. Mais les talens que les employer ainsi! '
lorsqu’on et défis donné d’aussi bonnes ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE,
écoles aux pères , aux mères, aux
12 avril, Nep/lté , et le ballet de
femmes, aux maris, aux bourgeois,
Psyché.
risquer d’en donner une semblable THÉATRE DU PALAIS-ROYAL. 12 avril,
aux prêtres, c'est s’exposer à s’y‘ la Gouvernante , en 5 actes . en
faire renvoyer soi-même. vers.
Nous invitons madame Ronlzean à L’Ecole des Prêtres, en 5 actes, en
se défaire de sa manière chansonnante. prose. '
Le talent de M. Manne! chargé du THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE E'!‘
rôle du Prieur, et le comique de LYRIQUE , 12 avril, au bénéfice des
M. Beaulz'eu qui jouoit l’Engburth‘, pauvres , les deux Contrats , comédie
ont échoué contre l'écueil de rôles en 1 actes: les Vœux forcés , drame
maltraités. en 2 actes : le Mari corrigé, opéra
Mais puisqu’il est ici question de en 2 actes.
ce comédien Original . nous croirions AMBIGU COMIQUE. 12 avril, les Chas—
priver les ames sensibles du plaisir seurs et la Laitierc: la Clochette,
d’apprendre un beau trait, si'nous le Don’r; du village.
passions sous silence que cet acteur. DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
intéressant sous tous les rapports , 12 avril, Ia’Corwalescence du Roi ;
va à Me!z donner plusieurs repré le Retour du Champ de Mars.

.'1 .

. Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.)

Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL: v

1Du__ Mercredi 15 ,AVril 1791.

ANGLETERRE. tures , ne se réservant que ce qui est


nécessaire pour le voyage. Il est cvr—
Lounnrs. 5 avril. Chambre des com— tain que le monarque prussien s'at—
munes. On exmnina en comité le bill tend à' une guerre qu'il croit inévi—'
relatifà l'exportation des bleds; plu-I table. Le duc d'Yorck doit commau«
sieurs articles ont été soumis à la dis der une armée sous ce prince. On
cussion , principalement celui portant assure même que d’après la décision
confiscation des vaisseaux quieuroiçnt de l'impératrice de Russie, le rég ment
à bord plus de bled qu'il n'est auto de S. A. R. s'embarquer}! pour la
risé par la loi. Un membre proposa Prusse .' et fera partie des 20000 nulle
qu'au lieu de la cmifiscmion . on pro— hommes nous sommes obligés de four
nonça une amende proportionnée à nir par le traité.
la quantité du bled. Après quelques PAY8-BASÏ.
débats il fut arrêté qu'il seroit payé
100 liv. st. par centaine de tonneaux. BnUXELLns. 8 avril. S. M. I. a fait pua '
La discussion s'engagea ensuite sur blier une ordonnance qui défend l'im—
l‘article de l‘imp0rtauon. D'après un pression de tout écrit anonyme.
amendement proposé par Powys , AVIGNON. 4 avril. L'a‘Sf‘lnlllée de‘
portant le prix 52 s. au lieu de 48 s. Sainte-Cécile s'occupe . d'après l'avis
Cet amendement fut appuyé par M.
de *M. Benoît de la Pailhone , des
Fox et autres . qui prêféroient le plus moyens de rétablir l'anbien régime.
haut prix comme devenant un enc'0u Pour y parvenir elle se forme une
ragement à l'agriculture. Malgré les
armée. Ses recruteurs donnent dix
observations de MM. Pitt, Ryder et
écus d'engagement, cinq Suuî par
Montagu , qui prétendoient que l'air
jour tant que le soldat reste dans ses
ticle devait rester tel qu'il étoit d'a—
foyers, et ils lui promettent trente
bord. L'amendetnent fus ad0pté à une
sous lorsqu'on les mettra en marche.
pluralité de six voix. Malgré ces largesses, les stipendiaires
8 avril. Le duc de Leeds, secré enrôlés ne sont encore qu'au nombre
taire d'état pour les affaires étran de 120.
gères, a donné avis aux marchands ACarpentras les ruses ecclésiasti-_
et freteurs des vaisseaux en commerce qqes ne sont pas négligées dans cette
avec la Russie , d'être sur leur garde circonstance. Une statue de la Vierge
Le duc d’Yorck, second fils de sa manifeste sa colère. Elle a . dit-on ,
majesté , doit se rendre à Berlin sous pr:»senté une lettre qui contenoit ces
peu de jours. S. A. R. n’entreprcnd mots : a Jeyous ai defendu jusqu'ici,
pas ce voyage comme une partie de peuple ingrat ,amais votre obstination
plaisir ; elle a déja donné des ordres dans le péché me force à vous dire
pour la vente de ses chevaux et voi: [que je ne réponds plus de rien.
Tome .11. No 44.
\ ’ (194)
Le général des troupes de Saint homme dont la mémoire doit être
Cécile est M. de Grély de Valréas . immortelle. “
et non pas M. Dian0ux, qui , à la La société a aussi arrêté un deuil
vérité , avoit été nommé général par de huit jours , et elle a chargé un de
la feue assemblée dite représentative, ses membres de prononcer l‘éloge de
mais qui a le bon esprit de ne pas Mirabeau.
prendre du service dans l'armée de DÉPARTEMENT DE LA MOSELLE.
Sainte-Cécile.
METZ. Extrait (1’ une lettre du 6
FRANCE avril. La garde nationale a reçu , de
la part d’une société, se disant la
DEPARTEMEÈT nu Cammnos. correspondance générale des dépar
tement , une lettre‘àccompagnée d'un
CAÊN, 7 avril. Enfin, lessuggestions
prospectus de journal rédigé par cette
perfides, les manœuvres insidieuses
des ennemis de la vraie religion, vien
société. Nos frères et amis de Metz
nent de remporter une victoire; mais ne s’y sont pas mépris , et leur pas
dont tout le succès sera pour nous; triotisme toujours pur leur a fait re:
Ils ont por‘té'notre nouvel évêque à connoitre dans ces deux pièces, la
rétracter son serment, et à donner doctrine du club m0narchique dont
sa démission d’une‘place à laquelle ses les principes ne tendent qu'à rétablir:
concitoyens l'avoient élevé. Le cinq le despotisme. Nous nous empressons
de ce mois ill'a effectivement remise de publier notre Opinion sur ces deux:
51 MM. les administrateurs. écrits, pour garantir du danger qu’elles
récèlent tous nos frères d’armes à.
DÉPARTEMENT DU PAS-DE-CALAIS. qui elles pourront être envoyées.
CALAIS, 7 avril. Tous les citoyens DEPARTEMENT DU NORD.
ont été pénétrés de la plus vive dou
LILLI , 4 avril. Les bons citoyens
leur à la mort de Mirabeau , et une
se plaignent que le décret , qui sup
pompe funèbre sera célébrée en mé
prime les droits sur les boissons, n’ait
moire de ce grand homme , dont l'é
pas encore été promulgué dans le
loquence posa et affermit les pre
département. Ils observent que lors
mières bases de la constitution , et qui
de la fête pour le rétablissement du.
sût par son courage terrasser le des
roi , laioie avoit‘été générale. et que,
potisme.
quoique les aristocrates aientprovo1
DÉPARTEMENT DE LA M ABNE. qué le peuple, en affectant de ne
point illuminer les facades de leurs
SESANNB. Les amis de la constitu maisons , la tranquillité publique avoit
tion ont demandé à la municipalité été respectée. _ Y '
que le nom de la. principale rue de La nouvelle de la mort de Mira«'
Sesanne soit supprimé, et que cette beau a répandu par—tout la tristesse .
rue soit désormais nppellée rue’ de et le 7 de ce mois , il doit être célébré
RIQUETTI LE GRAND. Cette dénominm un service funèbre, auquel _seront
tion nouvelle rappellera dans tous les invités tous les corps civils et mih”,
temps les services rendus par cet tairès.f ' ‘
Ç 195. )
le discours voté par la société , on se
Darsnrsmrur DE SEINE ET Orsr. rendit avec beaucoup de gravité à
VERSAILLES , 8 avril. La municipa l'autel de la patrie ,‘ au pieddu mo-—
lité a été dénoncée à l'assemblée natio nument élevé à la gloire‘de' l’assem
nale, par les amis de la constitution, blée nationale; et là le clergé ayant
comme coupable 10 d'avoir usurpé des chanté le Lilænz,'fut reconduit par
fonctions attribuées au corps législa tout le cortège etla musique militaire
tif, 20 d'un attentatau droit de l'hom— qui exécutoit des morceaux d"un genre
me. La société présente le sieur Ber lugubre jusqu'à la cathédrale. ‘
thicr, commandant de la garde na Le district de Sens , dans une lettre
tionale , comme l‘instrument des ma aux municipalités , leur a fait part de
nœuvres d‘une municipalité déja cet événement , et les a engagées i
connue par plusieurs preuves d'inci— imiter une conduite aussi patriotiques
visme et de mépris pour les nou DÉPARTEMENT DE SEINE ET MARNE;
velles loix.
Masux , 9 midi. La cérémonie de‘
DEPARTEMENT DE L'Y0NNE..
l’installation de notre évêque émit
SENS . 4 avril. La société des amis fixée pour le 5 courant; on l'attend
de la constitution , instruite par des doit pour ce même jour. et dès le
malin , un grand nombre de gardes
lettres particulières que le bruit de la
mort de Mirabeau n'étoit que trop nationaux à cheval ont été au-devanl
vrai , s'occupe sur le champ des hon du prélat jusque près de Crécy. L'ih‘-;
neurs funèbres qu’elle vouloit rendre fanterie l’attendôit aux pottes a.
à sa mémoire. Elle arrêta que ses mem— Meaux , et tous les habitans bordoient
bres prendroient le deuil pour quinze le chemin jusqu'au village de Quincÿ.;
jours; qu’il seroit célébré un service Il arriva sur les dix heures et demie ,j
solemnelle dans l'église cathédrale. et environné des électeurs . au bruit du
que les différens corps civils et mili tambour et d'une musique militaire
taires seraient invités d’y assister : que exécutée par de jeunes citoyens. Il
les officians seroient des membres ec s'est rendu à l’église cathédrale, et
. clésiastiques de la société,, et qu'un après avoir fait sa prière , il est monté
éloge de l'illustre mort seroit prononcé dans cette tribune sacrée pour y prêter:
par son président; enfin , que toute son serment; ses vicaires ont imité son
la société se rendroit le soir ensemble exemple. ‘
à une représentation de Brutus , qui Une grande messe en musique. une
ne seroit suivie d’aucune autre pièce. procession pompeu5e , ont fourni à
Elle nomma des commissaires pour tous les citoyens . qui s'étoient rendus
ordonner la pompe funèbre. Le 1eu— à Meaux de tous les coins du dépit w«

demain à onze heures et demie , le cor— tement , l’occasion et la facilité de ré:


tège, auquel s'étoit réuni une dépu poser leurs regards satisfaits sur la
tation de la société de Villeneuve-le figure vénérable de ce vieillard , qui
Roi , se mit en marche dans l'ordre le par les seules forces de son mérite ‘
plus imposant pour se rendre à la ca s’élève aux honneurs de l’épiscopat.
thédrale, où avait été préparée une Un dîner splendide a succédé à ces
décoration funèbre. Après la messe et cérémonies religieuses , et à six heures
N 2
(196)“
on s’est rassemblé pour le Te Deum , devant chanoines de cette ville, cf
qui fut exécuté à grand orchestre. la supérieure de l'hôpital ne cessent
Le feu de joie devant le parvis de par toutes sortes de moyens , de trou
la cathédrale , les cris de vive T/iuin , bler la tranquillité publique : ils pré
vive l'évêque de Meaux , qui se ré chem à la clusseindigente les maximes
pétoient de rue en rue , l'illumination les plus inconstitutionnelles , et leur
volontaire de la plupart des maisons , insinuent la désobéissance aux loix.
le superbe feu d'artifice tiré sur le, Les ami-s de la constitution ont dé
bord de la rivière , la présence du pré noncé ces deux perturbateurs de la
lat par-tout , son humanité, sa fami tranquillité publique à l'accusateur
liarité, sa complaisance, ont mis le public du tribunal de Rioms , en lui
comble aux plaisirs de cette délicieuse remettant toutes les pièces à l'appui
journée , et ont achevé de graver pour de cette dénonciation.
jamais dans le cœur des patriotes MeL DEP.ŒTEMENT DE LA HAUTE-Loran.
dois : Que tant que nos supérieur:
seront pris parmi 7103 égaux , la li Yssmcraux, 5 avril. Les prêtres
ôerté n'aura rien a‘ redouter de l‘a réfractaires continuent toujours à tra
béiuance. ' vailler le peuple par toutes sortes de
manœuvres criminelles , et les amis
Daranramtur na Rnôsa ET Lonu}. de la constitution en concoivent les
SAINT-ETIENNE, 6 avril. Les bons plus vives alarmes: au nom de la ne,
citoyens reclament, auprès de l'as ligion, au nom de la patrie, ils en
*semblée nationale , le titre de citoyens gagent leurs frères de Paris à s'oc—
actifs, en faveur des hommes de cuper d'une adresse courte , simple ,
couleur libres , qui habitent nos co à la portée des habitans des cam
lonies; ilsyespèrent que leur de pagnes, qui. en leur désillai’1t les
mande sera appuyée par les amis de yeux , leur fasse appercevoir le pré
la constitution de Paris. cipice dans lequel on cherche à les
entratner. '
DÉPARTEMENT DU_ PUI DE DÔME.
AMIS DE LA CONSTITUTION.
RIOM , 7 avril. Une séance extraor-.
dinaire a été convoquée sitôt la non Suite de la Séance du 10 avril. et de
.Velle de la mort de Mirabeau. Les l'opinion de M. Robespierre.
amis de la constitution comme abattus
tous le coup qui a frappé la France S'il y avoir un homme autre que le
dans la personne d'un de ses plus corps législatif. qui pût. interpréter
zélés défenseurs , ne présentoient plus la loi, il décideroit de toutes les affai
res ; il auroit la vraie puissance légis
ces citoyens animés_ par la joie de s’00
lative, puisqu'il pourroit dénaturer
cuper du bien public; on ne voyoit
la loi, dans tous les cas où il en feroit
que tristesse. La société a arrêté qu’il
l'application. Pour exciter un puissant
seroit célébré un service funèbre,
intérêt, je ne dis pas que ceci exige
auquel seroient invités tous les ci
un excessif amour de la liberté , des
toyens.
droits du peuple , mais seulement un
A:cvr:Pnacr,_ 7 avril. Un des ci1_. reste de pudeur échappé de l’ancien
(197)
règime, est jamais les anciens Francs, tant d'ignorance etdÏerreurs : mais? .
dans les temps les plus reculés de la je le demande , est-ce une raison pour
monarchie, ne mirent en question . anéantir les principes? Pour quoi donc
ne doutèrent un moment que le roi sont faits les j'pges? pour appliquer la
ne pût s’immiscer dans les jugemens loi; c'est aux juges qu’il appartient
des tribunaux ; jamais les décisions d'entendre le sens de la loi; et s’ils
d’un garde des sceaux, même sous les nésont des automates , ils auront cer—
règnes les plus corrompus , sous les tainement autant d’intelligence que
derniers règnes , ne faisoient nulle des ministres ; mais s’il étoit des diffi
ment pencher la balance de la justice; cùlt»s supérieures , y auroit-il plus
et si on l’avoit voulu , si un ministre d’inconvéniens à s’en rapporter aux
eût osé s’arroger le pouvoir judiciaire. juges qu’aux ministres? Il faut con
alors tous les parlemens s’y seroierit venir que l'on doit avoir autant de
’ opposés : aujourd’hui que nous pro confiance dans les juges que dans les
pose-Don? que le ministre seuldéCide ministres (on applaudit ). Pour moi
de toutes les causes des citoyens ; on je ne balancerai pas entre ces deux
va jusqu'à attribuer au pouvoir exé inconvénient: , j'accorderai ma con—
y cutif le pouvoir judiciaire ! Ainsi on fiance aux juges populaires. Mais on.
n’attaque pas seulementh liberté po parle de difficultés , de doutes à naî
_ litique , mais la liberté individuelle! tre; en voulez-vous la solution? elle
Vainement‘on me dit que ce n’est que existe dans la constitution; elle y a
’ dans les cas de difficultés survenues pourvu par le tribunal de cassation
entre les parties. que le ministre (on applaudit); les membres de la
prononcera; comme si l'on ne trou cour de cassation sont élus par les
vera pas le moyen d'élever des doutes, départemens; seront-ils moins hon
quand on le voudra; comme si un nêtes , moins éclairés que les ministres?
homme puissant ou riche ne trouvera Mais si. cela n’étoit pas , ce ne seroit
toujours le moyen d’engager au point pour moi une raison pour qu'on ’
moim des jugesdu tribunal à élever des dût s‘en rapporter à un ministre : le
doutes! Mais qu'est-ce donc qu’une législateur ne peut voir à côté de lui
interprétation de la loi . si ce n’est un un homme qui dans l’application des
jugement arbitraire? Devant qui pour— loix les détériore ', quand il est lui
ra—t-on se pourvoir contre les injus même , ce ministre , par son intérêt ,
tices du ministre? Devant le corps
législatif, vous dit—on :Iet quand le par un penchant irrésistible, l‘infrac
teur continuel des loin; quelle cause
Corps législatif en sera-t-il occupé , donc peut vous y faire recourir , si
quand le pourra-til , accablé comme ses lumières , si son honnêteté ne
il l'est par des milliers d’affaires et peuvent être supérieures à celles des
d’entraves ? (On applaudit). Voici membres de la’cour de cassation?
ce que l’on oppose aux principes cons Mais c'est que l'on a en vue de miner
titutionnels : comment , nous dit-on , sourdeinent, de corrompre. d’anéan
veut-on que la machine aille si le mi— tir la_constitution. Remarquez que ce
nistre n’a pas la faculté de lever tous n’est pas encore assez pour le comité
les doutesi’-ll est malheureux que le de constitution d’avoir donné au mi—
comité de constitution ait accueilli nistre l’inspection,sur les citoyens , il
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'( 1‘98)
_‘faut ehçore lui donner. le pouvoir deÿ 'des instrumens passifs et criminels du
_,flétrir, de persécuser à son gré les ministre , pour le dégoûter , ce peuple,
'magistrats du peuple. Les ministres ,1 pour lui faire haïr le nouvel ordre de
selon un autrearticle du projet du choses! Le ministre décidera encore
comité , seront chargés de donner sur les différens des assemblées pri
des instructions aux juges , de les rap maires , sur tous les électeurs; il déci—
peller à la décence , à la dignité de dera provisoirement, dit—on : [mais le
leurs fonctions (on murmure ); ce
vSont les pr0pres mets de l’article '. et provisoire est tout‘dàns ces cas; l‘as
semblée séparée tout est fini; et d’ail
je dis que ce sont les expressions leurs le corps législatif pourra - t- il ,
vagues dans les loix qui furent tou aura-t-il le temps de s’occuper de ces
jours celles des oppresseurs des peu— détails ? En outre , les détails des nov
’pleè et des tyrans (on applaudz‘t).‘ minations , la perception des impôts ,
eroyez-vous que s’il existoit un juge les ponts atyehaussées , les hôpitaux .
qui eût plus d'intégrité qu’un ministre; le vagabondage , seront confiés aux
croyez-vous que celui-ci n’auroît pas‘ soins et à la surveillance de ce mi—
itoujours des moyens‘ prêts pour le,
_ÿnistry‘e ; ainsi tous ceux que l’on voudra
frapper de verges? Croyez-vous qu'il nommer vagabonds , ou celui que le
'manqueroit de moyens pour le flétrir , ministre voudra faire passer pour tel.
et si l’intention du comité n’a pu être sera son esclave; ainsi lorsque le peu
de rendre le poumir_ arbitraire’au ple s‘est soulevé pour conquérir sa
ministre , je vous demande quel sera liberté , on ne balance pas à lui forger
I'elfet de cet imbécile projet? Je passe de nouvelles chaînes ! Or , je le de
à un autre article. Au commença— mande , les amis du peuple laisseront
, ment de chaque session , le ministre ils des hommes ,’ parce qu’ils sont
__rendra un compte exact de la con sont pauvres , abandonnés aux crimes
'duiæ desjuges. . . . Quel beau cen des ministres? (on àpplaudz‘t. )
seur pour les mœurs publiques , ÿet Non, messieurs, et c’est ce qu’il
' sur-tout dans un grand empire , (qu’un vous importe de considérer, car vos
ministre de cour qui gourmande et principes reposent essentiellement sur
corrige des magistrats nommés par le le respect dû aux hommes , et si une
' peuple! (on applaudit). Il y auroit classe peut être sacrifiée à une af—
' bien plus de choses à dire encore dans freuse aristocratie, il n’y a plus de
le plan du comité , sur les prérbgatives constitution ni de liberté , quelqu’im
du ministre de l’intérieur; il n’ÿ a pas portantes que soient les choses qui
un administrateur , un municipal , restent à examiner , et les articles que
nommé parle peuple, qui ne‘se’trou’ve je pourrois soumettre à votre juge
(sous la verge du ministre de l'inté ment, dans ce projet, je. n’en conti
rieur: mais , je le deniande, y _a-t-il nuerai pas la lecture ;’ mais je de
un magistrat qui que puisse, comme mande si l’on voudra encore par cet
tous les citoyens, être jugé autrement [examen , n’ous accuser , nous , les
, que par la loi? Qu’est-ce donc que l'on amis de la constitution, de vouloir
prétend, si ce n’est faire repentir le renverser, la monarchie? Je demande
peuple de ses choix dans ses ii_rges , qui ’de’nous’lui portent le plus d'at—
dans ses administnflteurs , pour en faire ' teintes , ou de ceux qui ont Formé 'ce
.<1995 /
projet , ou de nous qui nous oppo blée ; le comité de constitution veut
'sons à" ce qu’on anéantisse la monar éclairer, mais il ne choisit que dès
chie pour rétablir le despotisme? flambeaux ministériels , lesquels don
'Renversèr 'la monarchie ,' comme si, ment une clarté sombre et lugubre
moi j’étois assez'insensé pour vou qui pourroit inal éclairernotre liberté.
loir détruire le gouvernement, qui L’ordre de la procédure ne consiste
seul," peut convenir à un grand peu que dans les formes, et si le ministre
ple ,' et assurer ses droits et sa pros pouvoit interpréter les loix , cette pre*.
périté; comme si j'étois plus jaloux mière explication conduiroit à une
du gouvernement de Pologne , que autre erreur, c'est que les lettres des
de celui de Russie Ou: de Venise? ministres seroient des loix provisoires
Et ce Sont ces mots de république, que suivroient les magistrats; vous
de monarchie,'que l'on vient oppo voyez de cette prétendue modifica
ser sans cesse aux principes, à la tion ce que l’on pourroit conclur_e..
raison, aux droits sacrés des peu— Ainsi, le ministre dela justice serait:
ples. Ce n'est pas le roi que’je re‘ législateur provisoire , et ce que d'A
doute; ce n'est pas ce mot de roi qui guesseau , au milieu d’un siècle ,de
peut nous être funeste, c‘est cette corruption , refusoit , on ose vous le
tendance continuelle à remettre le proposer dans unsîècle de lumièrss.Jc
pouvoir_arbitrsire dans les mains des ne veux.point , disait-il, influetusuzles
ministres; c'est cette manœuvre ir jugemens desjtiges : il na. vouloiç pas
Iascible qui, par des ruses perfides, (sous le regne_ du despotisme avoir ce
par des calomnies coupables, ne droit , 'il’se'ntoit en son ame.’intégre
'cherche qu'à river des fers; c‘est. que le"‘de'rnier attentat contre ‘ les
contre ces abominations et contre droits des hommes ,_ c'est qu’d‘n'minis
leurs auteurs corrompus et pervers tre soit commandé par un maitre.ar
que je réclame; c'est par-l‘a, que je bitraire qui lui dise : juge 'co‘mme je
répondrai à toutes les imPutations in— le veux:Ce que deux sortesfle’ Fana
sensées que l’on nous fait chaque tisme réunis n'ont pu faire pour'aveu
jour; mais en attendant, je déclare gl'er e't- dépouiller les peuples,n’em
. que je compte assez sur les hommes pêchent pas la distinction des droits‘
. attachés à la liberté, sur leur cou et ceslimite‘s ineffaçà’bles et du tien
rage pour croire qu’elle ne sera pas et du mien. Mais , messieurs , per
compromise; et je le d_isüici,l avant 1nettezémoi*d‘étayer cette idée d’un
d’y__ porter atteinte , ilpfaut-_que ces passage du; Lévitique , le voici :-Vous
: . bons‘défe‘nseurs du ppupleïpéfisserÿxt; n'aurez point de compassion pour
' _ils.iemporteront avec. eux,la liberté le pauvre et vous ferez tout pour le
future dé toutes ,les nations, (Or: riche (on murmure) : Qu‘elleidée
> applaudit vivement ). peut on nous donner de ces maximes ,
'M'. Gdupille. A la suite dulpréopi -si se n’est qu’elles 'sOnt affreuses , et
. nant 1‘je; vous montrerai que,ce pro telles s0nt=ehcore les horreurs que
jet .est un plan très-benin de Contre l’on nous propose-aujourd'hui! ( On
révo‘lution , et
Y prendrelaux je suispatriotes
députés bien aisequi sont applaudit ).«Qui pensez-vous que dans
de l'ap
cet ordre de choses on verroit élever
en grand nombre dans cette assem des doutes? Ce ne_seroit pas le cul
N4
(zoo)
tivatenr, l'honnête artisan , l’homme et la même legende , à l’exception du
juste et pauvre;non, ce seroit le four coq et du faisceau.
be , l‘intriguant , le fripon , l'homme Vl. La monnoie de cuivre portera
de cour qui éleveroient des doutes, le même effigie du roi et la même
ce sont eux qui voudroient consulter légende , le revers seul sera différent.
l'oracle dont ils seroient les prêtres; VII. L’empreinte du revers sera un.
où pensez-vous au contraire que se faisceau traversé par une pique , sur
retrouveroit l‘équité , si ce n’est dans monté du bonnet de la liberté, au
un juge vivant au milieu de ses con tour une couronne de chêne, avec
citoyens , nommé par le peuple et la légende : la nation , la loi et le
dont il se venge tous les six ans? Eh roi.
bien ce sont ces hommes là que l'on VIII. Sur toutes les monnoies, le
veut soumettre au ministre , pour millésime sera en chifres arabes , suivi
enchaîner les peuples. de l'année de la liberté. ‘
La suite de la '.séance à demain. lX. Il sera sans délai procédé à la
formation des nouveaux coins et ma-.
A SSEMBLÉE NATIONALE. trices. V
X. Tous les artistes pourront con
Décret sur la fabrication des mon
courir à leur gravure , et la préfé«
noz’es dans la séance du dimanche
ronce sera jugée sur l'avis de l’acadé
10 avril. '
mie de peinture et de sculpture. '
L’assemblée nationale , après avoir
entendu son comité des monnoies , idé XI. Sur le_compte qui sera rendu
à l‘assemblée'nationale par son comité
crête ce qui suit: ' des monnoies , elle prononcera sur
ART. I. L‘effigieÀ du roi sera em l‘indemnité qui pourra être due aux
preinte sur toutes les mopnoies du artistes , dont le travail ne seroit pas
royaume. avec la légende : LouinVI jugé utile. _
roi des Français. XII. Le ministre de l‘intérieur _et
II. Le revers de la mo'nnoie d'or ,' la commission des monnoies prendront
des écus et demi écus, aura pour em les mesures nécessaires pour accélérer
preinte le.génie de la France , débout la fabrication ordonnée par le décret
devant un autel, et gravant sur des
du 11 janvier; en conséquence,‘il
sera remis au ministre copie colla
tables, Constitution ., avec le sceptre
de la raison, désigné par un oeil ou tionnée des offres faites au' comité des
vert à son extrémité. Il y aura à côté monnoies , relativement à la fourniture
de l’autel un coq , symbole de la \vigi des
et laflans
commission
pour la rendra
monnoiecompte
de cuivre
à l'as—
lance. et un faisceau, emblème de
l'union et de la force armée. semblée de ses vues sur la simplifica
tion, l’économie et la perfection du
HI. Le revers portera pour légende
mpnnoyage.
ces mots: règne de,la ,Iot'.
' XIII. L'as‘semblée charge son prési—_
IV. Il sera gravé sur la tranche:
dent de porter dans le jourle présent
la nation , la loi et le roi.
décret à la sanction du roi.
V_. Les pièces de 50 sous et de 15 Il a été décrété relativement à l'em
sous porteront les mêmes empreintes preinte des monnoies, que le génie de
( 201 ) ’. ‘
la France sera gravé écrivant le mot sant un troisième qui s’avancent pou!
constitution , et non la cunstitution , la déchirer.
comme on l'avoit mis dans le pro L'assemblée nationale l’a honoré
cès-verbal. d’une mention dans le procès-verbah
Un citoyen de Pont-à-Mousson ,
Séance d’hier. (le sieur Deschamps) prétend avoir
Après la lecture du procès-verbal , trouvé le moyen d’employer le métail >
le comité des emphcemens , sur le des cloches et le rendre propre à.
rapport de M. Prugnon, fait autoriser en faire de la,monnoie; il produit
les corps administratifs de plusieurs même un morceau préparé sous plue
villes. à acquérir des fonds nationaux sieurs empreintes , que l'assemblée
pour se loger. ' et soumise à son comité des monnoies.
10. Celui de Sens prendra la partie Le petit neveu de Des'cartes sol-_
des bâtimens du chapitre qui étoit licite un décret qui accorde à ses:
destinée à la bibliothèque. ‘ cendres l'honneur de reposer dans
le temple que la nation vient de con-1
Placer un dz‘ssrz”ct dans une bi
sacrer aux grands hommes.
bliothèque de chanoines . ( ce sera ,
Descartes éloigné de la France par
disait le rapporteur,) cultiver un
le fanatisme, mourut dans une terre
désert, peupler une solitude!
étrangère. Ses amis, ses disciples vou
2°. Le département de la Corrèze
lurent qu’il eut un tombeau dans sa
logera son administration dans la mai patrie : son corps transporté par leurs
son des Feuillans.
soins fut déposé dans l'ancienne église
3°. Le départementyde la Creuse Sainte-Genevicve; il leur parût que
mettra son corps administratif chez celui qui avoit rétabli la raison hu
les-Récollets de la ville de Gueret. maine dans ses droits , devoitétre placé
L’assemblée lui a refusé de lui au milieu des écoles publiques , et l'on
laisser acquérir le vaste terrain qui s'appliquoit à former celles des ‘ génén
étéit attenant, et qu'il a fait planter rations naissantes , afin que ses cendres
' en _pepinière.... ; ne plantons (disoit édartassent à jamais les préjugés, de-ce
enc0re M. Prugnon;) ne plantons lieu Consacré par elles, ils lui avoient
que des administrateurs économes. préparé'un éloge public, mais la su
Paul Villet fait hommage à l'assem perstition défendit de louer un philo
blée d’un projet de mausolée, élevé sophe. M T '
à la mémoire de Riquetti-Mirabeau. L’orgueil ne permit pas d’honorer
La forme est pyramidale ; sur la base un particulier qui n’était qu’unpgrand
sera le buste de cet homme à jamais homme. Et si le prince, aujourd’hui
célèbre; d'un côté la France I’ui po roi de Suède . n’avoit voulu étérniser
sera sur la tête , une couronne civi par'un monument , l’honneur qu’avoit
que; de l'autre . le génie gravant ces eu son pays de servir d'asile à la‘philo
mots , w'r z'mmorta/z‘s, le désignera ; sophie persécutée , aucune distinction
deux enfans, symbole de la liberté ‘publiqu'e n'aurait encore vengé l'apô—
triomphante, seront au-dessus , en tre de la raison, des amertumes aux
tourés de tous les attributs , tenant quelles la haine de ses ennemis l'avoir
d’une main une légende; et repous condamné; mais cette longue atteinte
(2b2)
xpeutîencore être réparée , celui qui, représentatis ‘les pays d’état, nomme—î
en brisant les fers de l’esprit humain, ront des commissaires pour arrêter
préparoit de’loin l'éternelle destruc l'état de ladite commune, et la répartir
»'tion de la servitude politique, seul entre les départemens intéressés; à
speutnmériter-d'étre honoré au nom quoi serviroient( disent«ils ) cette ré
d'une nation libre..... . partition ,' si l'on annulloit la demande
' L’apétition du descendant de Des en réunion des pays d’état à la dette
-‘=cartes a été renvoyée au comité de nationale? Pourquoi appeller au sup
- constitution. port d’une nouvelle charge d'envi
‘Un membre député de Sens, an ron 160 millions les départemens qui
"nonce que M. de Lomenie vient de n’appartenoient pas à des pays d'état?
“renvoyer au pape son chapeau de car Est ce au moment où l‘on n’a encore
«diml. - que des espérances sur la possibilité
Le comité des finances faitun rap— d’éteindre la dette exigible , et de
porteur les dettes des pays d‘état. Il pourvoir aux intérêts des rentes via
'- s‘agit,- et rien n'est plus pressé , de ré gères et constituées qu'il convient de
partir' entre tous les départemens de leur voter un accroissemens.
'l‘em‘pire, les contributions décrétées D'où viennent les dettes des pays
-‘ par l'assemblée , pour couvrir les dé d'état? de ce qu’ils ont voulu tout
rapenses_de l'année 1791. Comment y d’un coup par des emprunts imma—
appeller , et dans quelle proportion les dérés , se racheter pour toujours ou
' ci-—devant pays d’état? pour un certain- nombre d‘années de
Chacunde ces départemens “doit, l’imposition que l’on exigeoit d’eux.
a au terme du décret du 22 décembre , Venez aujourd’hui à leurs secours ,
. supporter une masse quelconque de chargez-’vo‘us de leurs dettes, ils se
dettes ,' faut-il les laisser sous le poids , trouveront n'avoir supporté qu'à peu
.- ou accroître les besoins du trésor na près l'intérêt de l’imposition, pendant
tional. par l'addition des dettes des qu’elle aura passée toute entière sur
\ pays d’état; il n:est guères possible de vous; 00mparez ce que payoit une
prononcer sur cette grande question, province ordinaire et une province
sans connoître l'étendue des saCrifices de pays d’état, vous verrez l’individu
1 faire ou à éviter, Le rapporteur du de la première soumis, à environ 25
comité ; M. Garichen examine ce qu'é liv. par an, et celui de la seconde
toient les dettes des pays d'état. les à‘17 ; la jouissance de cetle'instante
réductions qu'elles ont éprouvées jus - diminution deviendroit-elle un titre
ques à ce jour, les causes auxquelles pour en obtenir une nouvelle, sur—
elles appartiennent , les intérêts aux tout au préjudice des citoyens egaux
quels elles sont soumises , et la somme devant la loi, et devant la justice ;
générale à laquelle se lève leur totalité. enfin , si vous accueillez la demande
L’addition des dettes des pays d’état des pays d'état , si vous vous chargez
à'la dette nationale, a ses ennemis et de leurs dettes , vous ne.les laissez
sespartisans. Les premiersinvoquent soumis qu’à leurs portions dans la
le décret du 22 dé0ernbre , qui vérita contribution générale . pendant qu'il
blement semble préjuger la question , faudra que le reste de l'empire ajoute
en, ordonnant que lesdépartgmens , au poids de semblables contributions,
À(203) \‘

celui de ses dettes particulières. 'turés Sur les canaux,’ un droit i‘;“uî‘
l\lais de l'autre part, les pétition perçu au profit de la nation, pouf!
naires en réunion disent : par tous voire ‘aux frais d'entretiens 'des’dits
‘ ses travaux , par tous ses décrets, l'as canaux et au remboursement ‘des-sôr‘ii
semblée a annoncé que son vœu le mes empruntées pour leur confection?
plus cher étoit de faire disparoitre pour La plupart des fonds empruntés p‘âr
toujours de la France cette diversité
les pays d’état ont servi 'auxlbesoins
'de régime , de droit , de dén0mina— de la nation , jugez—en’paria'b‘ob
tions, qui rendoit une partie de la duite du'gouvernement ; il "ét‘0ît si
nation'étrangere à l‘autre; ce ’qui convaincu de la destination de‘cès
‘ étoit un levain perpétuel de haine et emprunts que , pour aidèr Ëà'lès‘rein
‘de jalousie; elle a annoncé qu’elle boutser , il cédoit annuellement à la.
vouloit que tous les Français compo Bourgogne. les droits d'octrois de‘la
sasse_nt désormais une grande famille Saôt‘1e ou une portion sur les crues
“soumise aux mêmes loix, régie par de sel ; au Lànguedoc, 'une‘sOmme
une même administration : pour y de 1,693 'mil’le ' livres par àn, :à “la
’parvenir, elle a obtenu de tous les Bretagne , une de 760 milledivrés.
'pays d'états , de toutes les provinces ,
N’étoit-ce pas reconnoitre Izi partiq’u‘ïl
de tous les cantons , le sacrifice absolu avait eueïà l’emploi de ces empru‘nt‘s?
des privilèges dont ils jouissoient. ' En rentrant'en possession des droits
Quelques-uns de ces pays , en ap et des impositions àliénéès_ p‘endarit‘la
’ portant à la masse commune une augn paix en faveurl des pays d‘états, "la
"Ïnentation de revenus et de ressour nation et contracté l’obligation de ‘se
' ces, y apportent aussi une augmen charger de leurs dettes; ce poids de
leurs dettes se trouve allégé Pàr1'u
tation de dettes _, seroit-il juste de les
' payer ces premières , et de les laisser nion de leurs moyens et de leurs res
, sous le poids des secondes. D’ailleurs, sources , *par l‘abandon de tous leurs
'la réunion de leurs dettes à celles de effets actifs , de toutes leurs propriétés
" l’état n”en accroît pas la muse de plus publiques, mqbiliaires et imn‘xobiliaii‘es
de deux à deux et demi pourcent, Veudriez-vous encore pour‘ces pr'o
' et leur association au support de le vinceè l"ancien"régime qui les sépàrbit
dette‘ générale en allège le fardeau de vous . àu”lieu‘ du‘ nouireäu 'cÏui les
" de 18 à 20 pour'Ceut , dans t0us les en ra'Ppr60he ,"et’ÿui , par l‘idëntité
autres départemens. » d’intérêts ,' vous montre en leuEs”ha
En effet, si le total de leurs det— bit'ans ‘dès‘ frères ,‘ "dbs amis “et non
tes s’élèveà environ 149 millions , l‘in pas deè‘riVaux. .
’ térêt annuel n'en est que d’en'viron En ’ad'mèttànt’ le" üv‘c‘räex‘ù‘e‘nt ' Sur
5,743,00olivres, et le rembàutsement chèque département ‘de la'porti’on‘de
au dniei- V20 n'exigeroit que 115
dettesf"qüe les commi5saires-liqu’îfln
tëursî’c‘roiront'leur,'äppartenir '; queïde
millions environ.
Mais ne seroit-il pas juste de dis Plaintes v0us allez'fài're àait‘re, que
traire de ces dettes ce qu'il en a, d’énflet‘ni5 nôuv‘ea’ux vousafiiè‘llé2 à
coûté pour tous les canaux et travaux Votre e6n‘stituti‘ort.’
d'utilité générale et publique ? ne 'Que répondrez-vous ' aux dépà'rte
’ peut-on pas établir sur les effets voi mens qui se diront étrangers ensem
(204)
’ qqu‘unts, étrangers a‘ leur emploi, proposé de porter , sur le compte de
étrangers à leur utilité? la nation entière: les dettes de pays
Que répondrez-vous sur-tout aux d’état: l’avis du comité a été vivement
plaintes des départemens qui, pour combattu par M. Legrand , et soutenu
achever de se former , auront été par MM. d’André, Bouche, Eo'ssi,
obligés de prendre une partie de leur St. Martin ; mais ils n’ont rien dit qui
arrondissement dans des provinces qul n’eut déja été discuté par le rappor—
n’étoient pas pays d’états? teur, et sur lequel l’assemblée n’ait
Sera-t-il juste d'associer ces derniers
déja pris un parti. L'article premier
venus au payement d'une dette à la' aété décrété en Ces termes :
quelle ils n’auront pas participé? Ne AART. I. Il sera incessamment pro:
les sortira-bon d’une province sans cédé à la liquidation des ci-devant
dette que pour les incorporer dans pays d’état, qui doivent à la charge
un département endetté? de la nation.
' Et si pour satisfaire à la justice , L’article Il r’tablissoit une distinc
vous ordonnez de soustraire les nou tion dans les dettes des pays d’état ,
veaux incorporés au payement des que .M- Nogaret trouvoit absolument
dettes qui leur sont étrangères , quel injuste, prétendant que toutes les
embarras pour les administrateurs, dépenses de ces pays ont été faites
que de germes de querelles et d’ini par la nation, qui en augmente sen
mitiés entre les administrés, quelle siblement son commerce. M. Des
complication dans toutes les opéras tourmel s’est joint à lui; la discussion
rations ? . est fermée d’après une observation
Enfin, après avoir élevé leurs charges de M. Vérnière. Mais.MM. Dapdré ,
et leurs contributions au niveau des Lachaise, Folleville,Sinetti, Latteux,
vôtres, vous ne pouvez pas les assujétir viennent entraver la délibération par
encore à des charges particulières , des demandes incidentes, relatives
vous rompriez à leur désavantage cette les unes à leur pays, les autres à
égalité que vous réclamiez vainement leurs municipalités, et tous préten
sous l’ancienne administration et que dent qu’ils ont empruuté pour le
vos lois vous ont garantie à tous. plus grand bien de la nation :le rat} -
M. le rapporteur, après l’examen porteur s'en défend, sur ce que pas
le plus sérieux des raisons de l’un et un d’eux n’a donné de mémoires au.
l‘autre parti , a cru que la tranquil— comité , c'étoit en dire assez pour les
lité publique ,k la, facilité de l’assiète y fairefrenVOyer. Et l'article Il a été
des contributions,leur_ allégement pour décrété ainsi qu’il suit : ' ' ,
le peuple et la sûreté des perceptions. Il. Seront réputées dettes des pays
exigeoient qu’en oubliant les erreurs d’état, à la chargede-la nation , toutes
ou les torts du régime ancien , on le celles qui ont été autorisées dans les
suppléât en tout par ce régime uni formes ci-devant présentées et usi—
forme, fraternel et amical dont les 'tées dans les différentes provinces ou
principes étoient dans le cœur des communes lors de leur réunion aux
représentans d'un peuple de frères ,. différentes parties du royaume.
et dont les effets devoient naître de ' 1H. Les ci—devant trésoriers du pays
leurs décrets : il a en conséquece d'état , feront remettre sans délai aux
( 205 )
commissaires nommés parles dépar tous les intérêts privés; c’est déta-i
temens desdits pays , en exécution du cher les individus de la masse gêné:
décret du 22 décembre, un état exact raie pour les concentrer dans des par
desdites dettes et des intérêts qui leur ties isolées, c'est faire , de la grande;
sont alloués, et lesdits commissaires machine . dont toutes les parties doi
seront également tenus de certifier vent concoumr au mouvement gêné—1
lesdits états , et de représenter les mi, un alliage mesquin de petites fé
délibérations , titres et pièces qui ont dérations , qui se tirailleront conti-‘
autorisé les emprunts. nuellement les unes les autres, et qui ,‘
IV. Les porteurs de contrats surles par leurs mésintelligences intestines ,
chevant pays d’état, seront obligés et leur peu de raccord dans l’ensem-_
ble , finiront par ruiner l'édifice.
de les représenter à la direction de la
liquidation , dans le délai de trois ' Chaque département, maitre de la.
mois , et ne seront admis à en toucher quotité de l'impôt particulier , chaque
les intérêts qu'après la liquidation. district, maître de sa répartition par
V. Les interêts desdites dettes ainsi municipalité; chacun taxant et oppri
vérifiées et constituées , seront payés mant à son gré , le malheureux ad
aux mêmes caisses que les diverses ministré auroit trente tyrans pour un;
rentes constituées sur l'état , et les et continuellement forcé de se dé
créanciers de ces dettes jouiront , fendre , et enfin subjugé , il gemireiç
comme ceux de l'état , de la faculté et regretteroit ses anciens Fers.
de faire reconstituer leurs créances hQue signifie, en fait de dépenses,
sur leur famille. de taxes , d‘impôts , ces ridicules dis
VI. En conséquence des articles tinctions de champêtre: et d’urbaz’
ci-dessus, toutes les propriétés , tant ner? Qu'importe ou l'homme habite,
mobiliaires qu‘immobiliaires apparte dès qu'il est en France. N’est-il pas
nant aux ci-devant pays d’état , à titre citoyen du même empire? Où qu'il
collectif , seront déclarés domaines soit , ne ressent-il pas les secours de
nationaux. par-tout ailleurs? Peut-on croire en
core qu'on grevera impunément une
LITTÉRATURE , ANNONCES, etc. masse de citoyens, dans une partie
du royaume, 3ans que ceux des au— .
Extrait d’une lettre sur le décret
tres parties ne le ressentent égale
des dettes de: villes, et sarcelles
ment.
de la ville de Lyon. ’
Ce sont ces petites idées qui ont
Prétendre, avec des impôts natio faitle malheur de la France; il ne peut
naux et‘généraux , mettre des impôts rien y avoir de partiel dans une rua
locaux, des impôts urbains , des sous chine bien organisée; le moindre
additionels (1); cette vicieuse ressour choc , la moindre altération dans une
ce de l'ancien régime; c’est d'un mot partie, doit rendre incessamment à
renverserles principes d’unité, récréer toutes, la comm‘otion et l’altération
toutes les distinctions particulières ,
qu'elle a reçue. Soutenir que le _mal
ne sera pas toujours aussi rMiiprd-,
(r) Vide le décret sur les dettes que et aussi prompt que je l’indique ,
des villes,- du 29 mars dernier. c'est soutenir que le bien même ne
(206)
> 'doir être que partiel, et ne sauroit se charges , leurs ressources, leurs‘
propager qu’à la longue; c'est tenter ‘moyens, ce que leur rendaient les
de prouver que cette fédération octrois , ce dont elles sont privées par
universelle, ces, secours prompts et leur suppression. Lyon a débuté par
r_nutue,ls.qu‘on se promet, et qu’on a remettre son état de situation; et cet
droit d’attendrefl ne sont que de état contient toutes ces choses , la ré
' belles illusions ;' c’est paroître crain— ponse
justifieàses
toutes ces sur
créances demandes. Lyon
l’état, prouvev
dre l’esprit public, ou vouloire faire
renoncer à lui. Il n’y a que l’ignoqu‘elle doit 55 millions. y compris une
rance, qui ne vo1e pas a que: tout année d‘arrérages à ses créanciers,
cela tend; ou que le crime . qui et que beaucoup de ceux—ci n’ont que
cherche à nous étourdir sur les mal cela pour vivre. Cette ville a dit,
heurs qui peuvent en résulter. écrit et publié, par la voie de ses
Chez des hommes libres et égaux, députés , .
il ne faut qu'un impôt général et 1°. Que le seul impôt direct qu’il
qu’un dépense commune; toute au. y a eu jusqu'à présent sur les citoyens
tre manière d'opérer, multipliera les de Lyon, non propriétaires , c'est-à
dire les
administrateurs, les enorgueillira et mille ä , que
livres; ne selesmontoit qu’àd‘in—
vingtièmes
rendra injustes; compliquera l'ad
ministration, et rendra les détails dustrie n’en étoient que la sixième
obscurs et bientôt inintelligibles , sé partie , et que le total par conséquent
' parera les intérêts , relâchera le lien
ne faisoit pas cent mille écus: que ,
social, et rédivisera le royaume en
l’année d’avant la révolution,yayant
despote et en Opprimés. dix mille livres de non—valeur sur les
Mais , écartons pour un moment basses Cottes qui étoient restées à
ces noirs présages, on peut encore payer , ce rejetsur les autres fit jettep
nous en garentir, s'il est vrai que les
les hautscris, sans empêcher 'qu’il n’y
réformes ne soient pas quelquefois eût 25 à 26 mille personnes au pain.
plus difficiles que les institutions de l‘aumône. _
“mêmes. Revenons à Lion. ' 2°. Que tous les impôts indirets,
D'abord, j‘ai cru le mal de cette réduits en impôts personnels , et les
ville extrême; il l'étoit en effet; mais derniers état aux premiers comme un
dans le genre de celui de l’état , tel est à vingt, le peuple, les ouvriers}
lement grand, que c’est dans sa gran payant autant et plus de ces sortes
deur même qu’est sa ressource ou son d’impôts indirects , mis sur les objets
impuissance : car c’est ici la même de consommation et de première né
chose. Le décret sur la situation et les cessité, que les gens aisés qui fati—
besoins des villes, m’avoit tellement guant moins , et qui ont des ressour
affligé , que je n’eus pas le courage ces plus variées pour vivre, il s'em
de prendre la plume. Revenu a moi, suivroit en général que les cottes
je crois qu’il ne peut ni ne doit re personnelles seroient vingtuplées par
garder la ville de Lyon , et Voici com le seul remplacement des octrois;
me je le prouve. mais ces ,c0ttes seront fixes sur les
On exige l’état de situation des loyers. et la classe _mal accomodée de
villes! l’exposé de leurs dettes , leurs la fortune en payera très—peu; il fat;—_
(207 7'
an donc que la classe aisée paie pour plus grands dangers. Il savoit qu'un
l'autre; sa propre cotte en sera en peuple nombreux, et pauvre , long
core augmentée d'autant.‘ temps opprimé par les deux plus ter-.
3°. Qe si dans ce nouvel ordre de ribles fléaux qu'il eutiamais redoutés ,
choses , rigoureusementjuste et sou le: ma(trises et les octrois, un peuple.
veraz‘nemen: humain , de faire payer fort desa masse, et fier de son indé
à qui possède, à raison de ce qu'il pendance , ne se conduit pas comme
possède , il arrive cependant , ou que ces hommes qui ont quelque chose_
l'on ne paie pas ceuxà qui l'on doit , à perdre de plus que la liberté , comme\
et qui n'ont que cela pour vivre, ou des hommes que des considérations de?
qu'on mette des sous additi0nnels fortune et d'égards entourent et ré
qui décupleroient un impôt déja dou gissent; il savoir ce comité (carie lui
blé , triplé, on n'aura fait que bâtir ai déjà dit, écrit toutes çeschos,es ).
en l'air, ou fonder sur le sable; qu'une que les créanciers d’ailleurs ne__ver
pareille mesure, même provisoire, roient rien dans les dispositions d'un
serait une dérision , et que le moin pareil décret , quipût les tranquilliser
dre mal qui pourrait résulter de la sur l'avenir , aucun présage flatteur,
tenter. serait l'inutilité d’une sem_ que les réclamations seraient grandes,
blable tentative. les cris perçans . le discrédit absolu ,‘
Cependant ces sous additionnels le désespoir sans bornes.
sont décrétés, mais ils ne seroient D'après cela , comment imaginer
donc pas perçus à Lyon; car ils en que le comité n'ait pas fait une excep-r
chasseroient l’industrie , ils en feroient tion formelle de la ville de Lyon à la
déserter les habitans; il: feroient di généralité des villes : quand elle est
minuer les loyers , et avec eux tous les faite d'ailleurs par la nature des cho-'
impôts qui ont les} loyers pour base; ils ser ;. par une raison supérieure à tout,
rendroient incertain l'état de tout le celle de la nécessité , cette reine impé:
monde; ils arrêteroient la vente de
rieuse qui force l'0pinion même , qui
biens nationaux; ils feroient faire ban soumet les peuples et les rois, et qui
queroute à la ville par l'état et peur gouverne les empires.
l’état: j'ajoute que le comité d'imposi
tions qui a proposé le décret, savoit Quoiqu'on ait dit et Fait, quoiqu'on
tout cela avant de le faire rendre : il puisse dire et faire encore, il faudra
savoit que la ville de Lyon s'étoit v reconnoitre nationales les dettes de
montrée précédemment très-constitu villes, de même 'que celles des pays
tionnelle , que l'esprit public y avoit d’état. Ne cessons donc d'inculquer le
fait de grands progrès depuis six principe, et en attendant qu'il triom
mois: que néanmoins il y avoit encore phe , sollicitons des avances qu'on ne
beaucoup de mécontens et de la fer peut refuser, puisqu'on a proscrit avec
mentation; qu'un pareil décret s'il re justice l'infâme mot de ban'queronæ
gardait cette ville , loin d'y renforcer dont autrement on nous ferait réaliser
cet esprit public , qui attache à la révo l‘ojbet. ‘
lution pourrait prêter des armes à ses J. M. Romano , officier;
ennemis , en augmenteroit le nombre , municipal.
qu'il l'exposeroit,_ ainsi que l’égat ,_ aux
'(208)
CATALOGUE raisonné de graines et la Religieuse malgré elle , en trois
semences , d'après les meilleurs prin— actes.

cipes économiques
Iwateurs. Contenant utile
toutes aux culti
les graines Les z'rzrrigans, en 5 actes. en
prose. Suivie d’un divertissement.
potagères de fleurs , fourrages, Oi
gnons de fleurs , grisses , poltes , dif— THÉATRE DE Mile. MONTANSIER.
férents plants , arbres fruitiers , arbres 15 avril, la premiere représentation
et arbrisseaux d'agrément , graines de l’A’uaæ , comédie en 5 actes de
d'arbres qui composent le commerce Moliere: suivie de la 23eme.\du ma
de M. Latin , marchand grainier fleu
riage clandestin, opéra en un acte.
riste, à la garantie, place du quai
de l'Ecole, à Paris. Chez l'auteur, THÉA‘I‘RE Fasuçars , COMIQUE sr
même adresse : brochure in—rz, de LYRIQUE , 13 avril , la 80eme. représen
96pages. tation de Nicodème dans la [une , ou
SPECTACLES. la Révolution pacifique, du cousin
Jacques.
scsnémrsnorsnanamusrqua,
15 avril, Nepfité, et le ballet de AMBrGU COMIQUE. 13 avril, le Cor
Psyché. r saire comme il n'y en apoint :l'1rz—
Tumrm‘z ITALIEN , 15 avril , le surrecrivn des Ombres , avec la scène
Mort marié; et la troisieme repré nouvelle de Mirabeau , Mini] et Li
sentation de Guillaume Tell. saris.
En attendant la premiere représen DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
tation de Mirabeau aux Champs é1i - 15 avril, Zai're : la Convalescence
:éas, comédie en un acte en prose. du Roi; le Retour du Champ de
Tuésrna DU PALAIS-ROYAL. 15 avril, Mars.

Nous avons l'honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
Vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paraît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, ImprimeurLibraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE'UNIVERSEL
Du Jeudi 14 Awil 1791.

ANGLETERRE ‘ ' Pologne , est arrivé la semaine der-‘


nière . et a en mercredi une audienœ
Lounaas , 6 avril. Hier dans un club de sa maiesté.
on témoigna au lord Fitz William
beaucoup d'éloges sur le courage avec SUÈDE.
lequel il s'étoit opposé à la mo.inn , Srocxuomu. 24 mars. La Suède a
dont le but est de précipiter la naton contracté avecla Russie l'engagement
dans une guerre tout à la fois iniu te formel de lui fournir douze vaisseaux
et ruineuse. Lord Fila William répéta de ligne et :6000 hommes de troupes
qu'il n'existoit pas même aucun pré dans le cas d'attaque par I'Angleterre
texte qui put autoriser l'Angleterre à et la Prusse. L‘impératrice peut
prendre part aux difl’erends entre la mettre en met une flotte considérœ
Bussie et la Porte , et que cette con ble. Quarante-cinq de ses vaisseaux;
duite éloit une injustice. dont huit sont à trois ponts, sont déjl
M. Bons dit qu'il espéroit que la Cunipletteziient équippés.
société amseroit dans sa sagesse aux
moyens d'empêcher que l'ouvrier . le poarucsu
marchand ne soient ruinés pour sub Lisnouaa. On arme dans ce port un
venir aux frais d'une guerre. de la vaisseau de 74 cmpns , trois frégates,«
quelle il ne pouvoir résulter le plus deux cutters et un brick, 'à‘ dessein
léger avantage. Si cau_x:quj sont à la de croiser dans la méditerranée et
tête du gouvernement , dit-d . glissent de parcourir les côtes d'Iralie: on
ainsi sur les intérêts dû peuple , c'est parle cependant d'envoyer à Angole
au peuple , par des pétitions , par des où l'on assure qu'une bande de san-‘
remontrances, à prouver qu'il n’est vage a commis des hostil=tés contre
pas indifférentsur ce qui peut le con les établisœmena portugais. Cette es
cerner; et i'engage cette société à en cadre sera commandée par M. de
donner le premier exemple. M. Fox Mello«Brunier.
cxpom qu'une telle démarche de la
part de la société , seroit sujette à FRANCE.
interprétation ; qu'on la regardnoit ' Dèasnramaar DE L'ORNE.
comme un dévouement entier‘n l’0pi
nion d'un seul; niais__que des‘péti J'D'Aiaisçou , ce 10 avril: Enfin gra-‘
tiens , des remontrances acquerroient des aux‘ soins du département l‘affaire
un autre caracnère , lorsqu'elles ve du Lclu‘b visnà‘vis la garde nationale
naient des villes ou des comtés. est terminee. Tout ce qu‘il fait le
corps armé est réputé nul et non
DANEMARCK avenu. Le club se di350ut volontaires
CON‘ZNHAGUB. 30 mars. Le comte ment; et, sur l'invitation des corps
ünkiewitz. envoyé extraordinaire de ladministratifs ! les bons citoyens sq
|Tome U. N0 45..
(me)
i‘éuniront pour établir. une société tous sens , tant dans les villes que dans
d’amis de la constitution : cette af— les campagnes ; ils sont restés dans
faire pouvoit avoir une toute autre l’arrondisse_ment de leur paroisse pour
issue ; mais la paix regne , et nos y souffler le feu de la discorde , et
vœux les plus chres sont remplis. déclarent une guerre perpétuelle aux
Il existera un club dans lequel sans prêtres patriotes qui les ont remplr
doute les membres de la première scés ; ils abusent principalement des
société porteront leurs lumières et bons habitans les campagnes : il n’est
leur patriotisme. pas jusqu’aux nones qui ne s'en mê
Tous les corps administratifs , et lent ; elles donnent des rètraites ,<
la garde nationale porteront pendant offrent leurs chapelles aux réfrac—
huitjours le deuil pour la mort de Mi— taires, et les frères ignorantins ne
;rabeau. Cet exemple est suivi par nos veulent plus coniluire les enfans à la
prêtres assermentés. Demain on ren— messe. Qu’un bon LVcret qui nous
.dra des honneurs plus particuliers à purgeroit de tous ces perturbateurs de
:la mémoire de ce grand homme. M. la société nous ferait de bien!
l'évêque du département célébrera la Les ministres ne sont pas ici en
messe dans cette cérémonie religieuse odeur de sainteté. Que penser de
“et funèbre. celui de la marine , par ce qu'il vient
de faire tout récemment . le 14 janv.
DÉPARTEMENT D’EURE.
Vier 179r , en faveur'd’un nommé
ŸEnuamn. 7avrz’l. Les amis de la Sil/ans , ce lâche , jadis capitaine de
ponstitutiçn se sont empressés de vaisseaux de la nation , a été duement
payer aux mân_es de Mirabeau le juste atteint et convaincu d’avoir, dans la
tribut de regret que lui doit toute la journée du 20 avril 1782 , rendu sa'ns
«nation. Ils ont fait célébrer une, cé coup férir le. vaisseau le Pégase, qu'il
rémonie funèbre en mémoire de ce commandoit; et qui étoit chargé de
grand homme, à laquelle ont assisté plusieurs millions; pour réparation
les Corps civils , militaires ,.,.et gênée de quoi il fut condamné à être , et
_ralement tous les citoyens‘ fut rt'r’ellejmentÉ Cassé , extrait du corps
DEPARTEMENT DU NORD." des officiersde la marine , son nom
rayé des listes et états , et 'déclaré
LlIiÎ.-E?Ej avril. Pendant les mois incapable de jamais servir le roi , et
de janvier , février et mars} les biens en outre condamnéà garder 'prison
nationaux vendus au directoir du dis pendant 20 ans. Il-falloit que la fume
trict , ont. monté à une somme _de frit bien majeure ,1 Puisqu’il fut ,dmz:
1,975,008 liv. 5s. L'estimation de ces 166 [nm me?npsç»puni si sévèrement :
objets adjugés présentent un totahde eh bien; le“h1inistre patriote','de son
E17,123.55} livt 12‘_s, i1 d.,ce quifait autorité privée} ou par l’usurpation
855646 liv, 11 s. d. en sus de l'es de celle du meilleur des rois , a accordé
,ümatioti. ’ a‘. , ' au brave, au courageux Sillans une
- Dé? A'RTÆME‘NT on Frursrnnz. remise de 1i276 livres , en; s’éÇayant
d’une lettre d‘un de ses prédéces
33nus‘r. Extrait d’une lettre du 8 avril.
seurs, du 7 septembre 1782 , quiklit
N os prêtres réfractaires s’agitent en en substance que lorsqu'un bd!finéq’l
’\'y

s
(en‘)
urq prix ou naufiugé , avant l’ex tement et de district se sont empressé,
. piz’an‘on des avances , elles seront de détruire cette affreuse calomnie
censées gagnées. L’application n‘est par une lettre au ministre de l’in1
pas juste{ et cet officier , tout crimi— térieur.
nel qu'il est, a su , après un en , DÉPARTEMENT mas Boucuns-nu-Rnôttm
échapper à sa prison pour se retirer
à Lyon, où il vit dans la plus grande Anus , premier avril.’ Trois dépri-’
aisance. Il résulte de cette conduite tés dela société patriotique d'Avignon
que , où les autres trouvent un châ ont été reçu une séance des amis de
timent , ce Sillans a su trouver une la constitution . où le public de notre'
récompense. , villeétoit en foule. M. Richard , maire
S‘il est quelques villes en France d'Avignon, l‘un des députés, prononça
où la mort du' grand Mirabeau ait un discours , dans lequel il peignit l'at-_
occasionné plus de frais funéraires tachement des Avignonois pour les
qu‘à Brest, il n'en est pas au moins Arlésiens , et leur reconnoissance env
qui partage plus sincèrement avec la vers M. Antonelle . dont les écrits
capitale le Chagrin qu'elle éprouve avoiènt peint avec le charme de l'é-.
d‘une telle perte. loquenc'e et du patriotisme la révolu-‘
La société des amis‘de la constitu tion d‘Avignon sous son véritable point
tion a arrêté qu'elle demanderoit à de vue. 1“. Richard dit un mot de l'as-'
l’assemblée nationale un décret qui semblée de Sainte-Cécile ‘, composée
fixât la garde des portes des villes de en grande partie des membres de la
guerre aux corps administr‘alifs , qui feue assemblée dite représentative , ou
seront dépositaires des clefs. En effet, de leurs adhérens. Ce discours fut très-'
quoi de plus ridicule que des citoyens applaudi; M. Àntonelle -, maire , qui
qui se disent libres, et qui tous les étoit en même - temps président de
soirs sont renfermés sous les clefs du notre société , répondit avec cette élu
pouvoir exécutif. quence qui rend précieuses et frap:
DEPARTEMENT DES BASSES-PYRENNÉES.
pautés toutes ses pensées.
MESSIEURS,
Baronne. 6. avril. Les amis de la
constitution réclament l'appui de leurs >> Parmi les prodiges nombreux de
frères de Paris}, en faveur de ce qui notre révolution , celui qui me pareil:
lui a été conservé (le la franchise de devoir , pft‘is qu’aucun autre , exciter
son port. Ils invitent MM. les députés la surprise et fixer aujourd’hui nos l‘en.
à l’assemblée nationale , à rie pas se gards ,_c’est la vigueur Ide résolution ,‘
laisser surprendre par tous les moyens et le courage d'exécution d’un peu
astucieux qu'emploient tous les né ple . que le présent et le passé. les
gocians de l’intérieur , particulière causes physiques et les causes morales
tement les fabricans , pour détruire sembloient également condamner à
toutes rélations de commerce avec la nullité de l‘esclavage. Il faut qu'il
l'étranger; ils démentent formellement y ait dans la trempe de son ame quel- \
le bruit d’une insurrection dans la que chose de bien pur , puisque de si
pille de Bayonne, provenant de sa longues altérations n'ont pu la corrom:
fiancbise. Le directojrcæ'de dép_arteg pre ni briser son ressort.
0 z
(212)
3) Tout concouroit à dépraver ce M. Antonelle parlant des membre!
Peuple et à l’énerver sans retour. Un de Sainte-Géode, s’exprime ainsi :
Souverain inconnu , étranger. toujours
absent, et comme exilé à l’autre bout n A la vérité , ils ne nous disent pas
de l’Europe ; un sous—maître, absolu précisément ce qu’ils ont l’espoir d’o
par délégation , régnant au nom de pérer, et vers quel but ils tendent ;
l’autre parle mensonge et par l’erreur, car ils ne le savent pas eux-mêmes :
un gouvernement étranger , corrup- ‘ je_ le répète , . l’assemblée dissoute re_
teur et corrompu , une administration ' vrt en eux ; ils en ont sur-tout con-’
déprédatrice , une religion supersti servé cet esprit confus , incertain et
tieuse , des prêtres touspuissans , une tracassier , qui ne sait ni finir , ni
noblesseinsolente , des juges méprisés ’ permettre qu’on finisse. Mais ils en
des praticiens avides et sans pudeur , voyent des circulaires à toutes les com—
une jurisprudence inique et dévorante, munes ; ils publient des manifestes ,'
et plus que tout , peut-être , ce ramas des plans, des adresses ; ils arranger“:
impur , sans cesse renouvellé , de mal— une coalition , forment la ligue , pré-‘
heureux qui fuyoient la corde , et d’i— parent la guerre , accaparent des alliés
taliens qui venoient la mériter , etc. et des suffrages , et sèment ainsi dans
c’est au milieu de tant de souillures des esprits , déjà trop émus et trop
que le véritable Avignonais resta pur divisés , de nouveaux germes de trou1
et se montra bon n... ble_‘et de dissention..

a) Les fastes françois de l’époque ac LAMBESC , 2 avril. La municipalité


tuelle offriront sans doute une bien s’opposoit à l’établissement d'une so
riche matière au talent de l’hist0rien ! ciété patriotique dans cette ville. La
Mais , certes , dans le livre' où sera con— société des amis de la constitutiond’Aix,
sacrée notre immortelle révolution , instruite de ce refus , députa à Lame
la page avignona‘ise ne sera pas la. moins besc trois de ses membres , pour re-‘
belle ! présenter à la municipalité que les
3) Ne vous étonnez plus , messieurs , décrets de l'assemblée nationale ne
’être si cruellement traités par l’envie à permettoient pas de s’oppmer à une
qui vous faites tant’de mal. N’entendez telle institution. La municipalité céda;
pas ses cris , pardonnez-lui ses fureurs. la société fut établie : elle a voulu que
Vous êtes dignes d’en déplofer la rage, sa première démarche manifesta la
d’en apprécier l’impuissance. pureté des sentimens qui avoient
amené cette réunion ; elle a fait
» Quant à la haine hypocrite ou fu
une pétition à la municipalité pour
rieuse , que les_ ennemis des peuples ,
les adorateurs de l’encensoir et des
qu’il fût chanté un Te Deum en ac:
tion de graces du rétablissement de la
couronnes, proféréroient contre vous ,
santé d'un roi citoyen , qui a tout fait
jusques dans le sanctuaire national ,
elle ne cesseroit pas de vous être ho pour rendre les françois à leur dignité4
norable. On verroit assez qu’elle sé DEPARTEMENT DU VAR.
confond dans la haine que des in
sensés portent à notre constitution Lettre de la société des amis de [à
même...“ ' comm'tiüioñ :1 Année: , une; 7755
.( 213 )
«facteurs du Mercure Universel , et notre petite paroisse'lcontenpit’
le 4 avril. toute l'habitation. M. Cognac , notre
commandant, témoignait le zèle la.
Mnssrsuns,
plus patriotique , etc. '
La société des amis de la constitu
tion de cette ville , désirant mani DEPARTEMENT nu jPUI DE DÔME.
fester ses sentimens envers notre bon Cuaronz. 6 avril. Notre municipa.‘
roi, vous prie d’insérer dans votre lité est presque toujours et dans tou
feuille , la fête qu'elle a donnée le 5 tes les circonstances en appasitian à
de ce mois. la loi. Une pareille conduite est d'au
La société a fait chanter un Te tant plus allarmante , que les ennemis
Deum dans l'église paroissiale de cette de la liberté ne manquent jamais de
ville. Tous les corps, tant civils que profiter de tous les moyens qui peut
militaires y ont assistés. A l'expression vent servir leurs vues and-patrioti
de l'attachement le plus vif pour son ques ; et c'est avec regret que nous
monarque , on a ajouté toute la pompe nous sommes vus contraints d'en por
possible. La cérémonie a fini par une ter la dénonciation au comité des
aumône et une illumination générale. recherches de l'assemblée nationale.
Les réfugiés aristocrates qui sont à
Nice , auront appris par le bruit‘de AMIS DE LA CONSTITUTION.

notre artillerie ou par leurs espions, Suite de la Séance du 10 avril.


que l'amour de la constitution n’é
touffe point l'amour de son roi. M. la Poule J'aivu ce matin la cons—5
titution en danger. etje viens vous faire
Sl'gnés , EMQNS, président, Gsuau
part de mes idées ; le premier point est
cadet, secrétaire ; GARAN l’afné ,
de demander la question préalable
commissaire ; CHARLEAU , com
sur le projet du comité , le second
missaire.
est de réformer le comité de cons
.A cette lettre en étaient jointe titution ( on applaudit). Ce n'est pas
une de Monsieur Emons fils, capi qu'il soit dans ma façon de penser
taine d'infanterie: il peint avec les d'inculper personne, mais l'ouvrage
couleurs les plus vives , la satisfac est mauvais , il faut supprimer l'ou
tion de tous les habitans d'Antibes: vrier. Le troisième point , c'est que
montrons , dit-il , à la France entière les députés', amis de la constitution,
qu’il est à une des extrémités du soient exacts à se rendre dès neuf
royaume des citoyens fidèles à la loi ,heures à leur poste, alors ils seront
et pénétrés d'un véritable amour pour tous en force et l'on ne détruira plus
leur roi. Le faste et la grandeur in par des amendemens surpris le matin
séparables des vices étaient autrefois les' décrets qui leur auront coûté
le principal ornement de son trône , beaucoup à obtenir la veille. Je suis
mais aujourd'hui tous les cœurs vont vieux militaire et juge depuis trente
lui porter le tribut du plus vif et du ans , et l’on ne me contéstera pas que
plus sincère attachement. la première chose dans un juge , c'est
Pour assister à la cérémonie tous les de connaître la loi ; or. voici mon.
çitoyeus avaient déserté leur maison, raisonnement, au le juge lä connaîtra
. J. 4
(214)
'ou il ne la connoltra pas , s’il la con M”. Il ne manquoit plus à cet
noît , il n'a que Faire de l‘instruction incohérent assemblage d'idées' dont
du ministre; s'il ne la connoît pas est plein le projet de votre comité
il ne peut-être jugé. Ce n'est pas de constitution , que l’opinion d'un
que votre comité ne soit pénétré de homme qui se dit ami des patriotes
Cet axiome , mais c'est ’que par cette et qui ose avancer qu'il Faut donner
interprétation le ministre deviendroit la surveillance de la garde nationale
dans toutes les affinires majeures , le au ministre de l'intérieur . mais je le
juge de la France entière. S'a’giroit demande à cet ami des patriote], se
il d'une suppression de dixmes ? Le conduiroit—il plus mal avec ses enneé
seigneur plaidant contre un labou mis?Ainsi parJà un seul homme pour«
reur , en appelleroit toujours à l'in roit disposer , ou moins enchaîner
terprétation du garde-des -sceaux , toutes les forces nationales : je con
bien sûr d'avoir gagné sa cause, et la clus que nous ne devons pas nous re
justice seroit plus mal rendue que poser sur cette responsabilicé , qui me
jamais elle ne le fut dans le royaume; paroit toujours chimérique , et je
.Vos administrateurs de districts , de [crois que la Fortune et la vie d'un
départemens, vos municipalités que ministre ne sont rien en comparaison
votre comité regardoit autrefois, com du mal qu'il peut faire : mais pri‘-ven0ns
me les colomnes de_la constitution , le mal , organisons le ministère de
aùjourd'huilon veut les détruire , manière que les ministres ne puissent
et*par ces interprétations, ces singu s'écarter de leur devoir ; créons (les
liers jugeméns d'apoel , vous rendriez ministres patriotes , et ce ne sera pas
le garde-des—scésux juge suprême du le moindre miracle de la révolution.
royaume. Rappellez-vous , messieurs , M. Baisse]. C'est de la loi qu'il
que lorsque votre comité ecclésias faut dépendre et non des hommes,
tique ne suivit pas vos principes , on les décrets de l'assemblée nationale
y lit, par supplément, une addition ont rendu les pouvoir et les corps
de membres; il\en a été de même' politiques , indépenrlans les uns des
lorsqu'on a été mécontent du comité autres, il faut qu'ils restent indé—
de marine; 01', je demande de nou per_1dans; que le ministre fasse exé—
veaux membres ou le renouvellement cuter la loi , c’est assez.
du comité de constitution ( on ap— M’“. On vous a dit! que le mi
pla‘udz‘r) , vous êtes étonnés que votre nislre ne devoient pas influer sur les
comité divague; Ce n'est pas le roi, jugemens des tribunaux , mais il en
messieurs , qui suggère tout cela , ce est qui peuvent s'écarter de la loi....
sont ces malheureux magistrats inter (La cour de cassation les réprz‘merz,
médiaires , ces ministres qui font la lui crie l'opinant , ou de tous côtés ,
pluie et le beau temps. Renouvellons , il est obligé de quitter la trz‘lmne.)
messieurs, renouvellons ce comité de M’“. Le comité de constitution
constitution, et mettons-y , non pas veut aujourd'hui mettre le pouvoir
des littérateurs , non pas des faiseurs le plus dangereux , dans les mains des
de journaux , mais mettons—y d'hon ministres ;‘ je ne conçois pas comment
nêtes gens sur lesquelles on puisse ceux qui se disent les amis du roi,
comptera parlent sans cesse de lui et le mettent
( 5215)
toujours} de côté; ne seroit-ce pas cependant quel danger ! il naîtroit de
comme ci-devant dans les fermes où ses interprétations une sorte d'auto
il n'y avoir qu'un prête nom ? Tou rité, laquelle influenceroit les tribu
jours ils veulent envahir le pouvoir naux , qui concevroient le mieux la
de la nation pour avoir ses richesses; loi : je suis juge d'un tribunal de
c'est toujours la même marche , c'est Paris, j'en commis les dispositions:
un gouvernement aristocratique qu’il eh bien , je suppose que tous les
leur faut . à ces amis du roi, et pour tribunaux de la capitale soient d‘ac— \
nous leurèr, ils nous parlent d'une cord sur l'esprit d'une loi, s'il arrive
responsabilité inutile. Quand un mi que trois cens tribunaux des dépar
nistre auroit mal interprété la loi . il temens , demandent l'explication de
vous diroit : mon intelligence , mes cette même loi , le ministrene man
facultés intellectuelles ne s'étendent quera pas de lui donner un sens clé-
pas plus loin. tourné ; que s'ensuivra-t-il? que mon
M”- Non-seulement on a eu en tribunal , que ceux de la capitale qui:
vue de déposséder réellement le pou— pourroient avoir bien saisi l'esprit de
voir judiciaire de la force de la loi , la loi, étant inférieurs en nombre à
mais encore par cette interprétation ceux du royaume , seront inévitable
on auroit la Faculté d'altérer , de mo ment influencés par ces trois cens déci
difier les loix , cela seroitinfiniment sions du ministre , et à moins d'abjurer
dangereux , il s'agit de faire rejetter toute pudeur, je ne crois pas que
le projet du comité , et voici les mots . l'on puisse résister à l’évidence de
dépositaire des idées vagues et dan ces vérités. (On applaudit.)
gereuses de ce projet. ( Ici l‘o‘pinant Sur la demande de plusieurs mem
est entré dans les détails de ces bres , les sociétés de Miranda . Dori—
mots, nous ne le suivrons pas ces Val , Condé , Bourbourg et Thierx ,5.
articles ayant été depuis modifiés et ont été affiliées. '
décrétés.) Quand le ministre s'adres Une députation de la société Frater—
sera-t-il au corps législatif, pour de nelle présente un citoyen , qui offre
mander l'éclaircissement de la_ loi: de soumettre "a des secrétaires nom-.
jamais il ne pensera qu’il y a lieu à més par l'assemblée, un moyen‘ de
ex;»lication pour le législateur. et il suppléer aux sceaux et cachets , et:
sera juge souverain de toutes les af— d'empêcher la violation des lettres en
faires; dès qu'il s'agira de gens puis paquets. Cette découverte , selon l'in
sans , on mettra des doutes , on les venteur . présente trois objets , 1°. la
suggera à l'un des juges , et ne doutez Facilité d'éCrire sur telle matière que
pas que le tribunal le mieux composé l’on jugera convenable, sans chiffres
ne soit disposé à accueil1ir ces doutes. ni caractères particuliers dans l'idiôme
Le véritable intérêt du despotisme de la nation; 2°. elle donne l'aveu
n'est pas de faire des loix , mais de tnge de dicter à tout écrivain , sans
faire qu'il n'y ait point de loi; quelle que celui-ci puisse savoir ce que l'on
est donc cette faculté surnaturelle , a dicté; 5°. elle perm,et de mettre en —._.t+—r&.

que l'on accorde au ministre pour réserve ce qu'un correspondant indis


l'installer su parieur en lumières à plus cret voudroit dévoiler.
de trois mille juges du royaume? et M. le président. La sgciété des a.ni5
P
'4
(:16)
de la constitution retrouve toujours
/
le zèle empressé de la société frater Séance ’du n IÆwz’L
nelle, lorsqu'il s'agit d’une mesure M. le président. M Bey , négo-’
utile, ou au mail [vent de la constitu ciant de Cole, demande l’honneur
tion , à la tranquillité publique, ou à d’être admis à la séahca. (Accu/fié.)
la paix ,. si desirable dans l’Intérieur
M. Baudoyer fait hommage d'un
des familles. Elle est sensible à la
écrit sur les honneurs à décerner à
marque de Confiance que vous lui té
la sépulture des grands hommes. M.“
moignez ; elle applaudit au sentiment
le secrétaire continue la lecture du
louable de l’amour de l’ordre, qui a
inspiré le génie inventif d’un de vos
procès- verbal , des annonces et
adresses.
membres. La société fla!tée par l'objet
de votre mission , vous invite d’assister M. le président. M. le prince ré—
à sa séance. (On nomme des c‘ommz’r gnant de Léveichstein, qui a défendu
cab-es). . aux habitans de sa principauté de
prendre parti dans l’armée contreré
Une. députation de la section de la
volutionnaire, et enjoint à ceux qui.
fontaine de Grenelle a arrêté de faire pourroient s'y trouver de se retirer ,
célébrer un service pour la mémoire a ici son représentant , M. Guerbert,
d’Honoré Riquetti , dans l’église des qui demande à être introduit pour
Jacobins Saint-Dominique; elle invite
vous parler au nom du prince. (ac.—
la société des amis de la constitution cordé ; il entre , on l’applaudji)
à y assister par députation. «Nous
.M. Guerbert (qui parle avec quel—
avons perisé, dit l'orateur, que dans
que difficulté le français , a dit :)
ce dernier hommage , l‘es mânes de
Messieurs , c'est un honneur infini
Mirabeau devoient être entourés de
ment Hatteur d'assister à votre séance ,
ses plus chers amis , de ceux avec qui
ilavoit fait serment de rester uni pour c’est une commission bien agréable
jamais. ’ ’ pour moi de pouvoir vous dire, au
nom du prince régnant de Leveichs—
M, le Président. Le patriotisme des tain , qu’aucun Français certaine
citoyens de votre section Se manifeste ment ne pourra être reçu prochai—
dans tentes les circonstances qui mé nement dans ses états, sans avoir avec
ritent d‘éveiller l‘attention publique; lui un certificat de sa municipalité.
il excite parmi nous un sentiment En second lieu c’est qu'à aucun sujet
plus vif encore dans ce moment où du prince, habitant son pays , ne
vous venez mêler vos regrets aux sera permis d'entrer dans les troupes
nôtres , et nous inviter à en confon rébelles, sous peine de décheoir de
dre l’expression. La société va déli son droit d’habitation; il offre en—
béret sur l'objet de votre demande ; suite à vous , messieurs , si l'on veut,
elle vous a vu avec plaisir assister à il fera arrêterles réfugiés français qui
sa séance. entreront sur ses terres pour vous les
On nomme une députation de douze livrer ; et comme le prince veut aussi
commissaires pour assister à ce service établir dans ses états, une société des
funèbre . et la séance est levée avant amis de la Constitution , il vous prie
dix heures, par ma voix, de lui faire l'honneur
. '( 2‘17 )
votrenfflliation. ( On applaudit vive France , lorsque des gens mal-inteh.‘
ment.) tionnés voulaient nous en détacher;
’. M. le Président. Monsieur , l'ac c'est à lui que nous devons de possé
cueil que vous recevez des amis de der aujourd'hui , dans notre sein , le*
la constitution , l'unanimité de la dé premier défenseur de la liberté , le
libération avec laquelle vous avez été général Paoly; c'est à lui que nous
admis à sa séance , les offres satisfai devons de ne pas nous être entr'égor
santes que vous lui faites au nom du gés, d’après la lettre qu‘avoit écrite
prince allemand qui vous envoie ,. l'abbé Perreti. O mànes de Mirabeau ,
vous sont un sûr garant de l'intérêt combien ne te doit pas ma patrie!
qu'elle prend à ce que vous avez reçois ici par ma bouche son hommage
bien voulu lui déclarer; elle vous té et sa reconnoissance, ils seront im—_
moigne sa reconnoissance et vous in mortels comme toi. '
" vite de prendre part à sa séance. La suite de la séance à demaùz.*
M. Broglz‘e. Comme député d'Al
aace , Je dois dire à la société que la A SSEMBLÉE' NATIONALE.
principauté de M. le prince Leveich Suz'zeyde la séance de mdrdi matin:
tein étant enclavée dans le royaume ,
et d'après les offres intéressantes qu'il Vous venez de décréter pour 160
fait à la société, il me semble qu'elle millions de nouv€lles dettes : cette
devroit accorder à M. le représentant mesure exigera peut-être , a dit M.
qu‘il fût admis comme membre de de Grillon, une nouvelle émission d‘as
la société , et que l'affiliation fût signat , et conséquemment de nou°'
accordée à la société patriotique qu'il vellespVente5 de biens nationaux.
se propose d'établir. .( La proposa‘tz‘07t
Les assignats Ont sauvé la France
mise aux voix est accordée. ) obïrée ; je les estime à l'égal des mé
: M. Constantini. La députation que taux , mais je veux que la valeur en
vous avez nommée pour assister au soit consolidée par celle de l'api
convoi de Mirabeau . s'est rendue ce nion , et le crédit que je désire qu'on
matin, à l'heure indiquée , à l'église leur attribue ne peut avoir pour base
des Jacobins Saint-Dominique; en qu'une connoissance exacte de la va
arrivant , vos commissaires ont trouvé leur des biens nationaux. Les districts
un très-beau catsfalque ; nous y 'avons peuvent , d'après les travaux prélimi«
.vu des emblèmes analogues ; d'un maires auxquels ils se livrent depuis
côté émit la lance et le bonet de la quatre ou cinq mois , peuvent , dis
liberté . et de l'autre la colonne de je , nous envoyer sous moins de trois
la constitution. Je saisis ce moment , semaines , nous envoyerle bordereau
permettez le moi , messieurs , comme exact de la valeur des biens nationa ux;
l'un des représentans de la Corse ; je ainsi nous ferons cesser l'incertitude
saisis ce moment.pour rendre un hom de ces estimations hypothétiques qui
mage désintéressé aux mânes de Mira vont flottant depuis deux jusqu‘à cinq
beau; c‘est à lui que mes concitoyens millions , nous assurerons à la nation
et moi devons de ne plus être dépen le grand crédit dont elle doit jouir. Je
dans du pays de Gènes; C'est à lui demande donc que le comité d'aliéna
que nous devons d'appartenir à, la tion soit chargé d‘écrire à tous les dis
( 218 ) '.
tricts du royaume . pour leur deman— réduite aux deux tiers dans le second '
der au plutôt le bordereau. l’assemblée a entendu aceorder le trai
Cette pétition est fort applaudie tement déterminé par la constitution
et décrétée. civile du clergé, ou seulement celui
Maintenant il est question - du dont jouissoient les curés avant cette
traitement des curés ; deux décrets constitution. '
rendus sur cet objet , soit que les Si l’on admettoit la première interli
curés acceptent des fonctions publi prètation , il en résulteroit des abus
ques dans le ministère , soit qu'ils re nombreux. Et, en effet, dans une
noncent à ces fonctions . sont inter— infinité de villes dont la population
prêtés d'une manière très-abusive , et n’excède pas dix à quinze mille amas ‘
il faut en convenir , le titre de ces il existoit un nombre de paroisse! .
décrets semble se préter'à ces varia qui se trouvent réduites aujourd'hui
lions. à trois ou quatre. La plupart de ces
Celui du 24 août 1790 fixe le trai curés jouissoicnt à peine d‘un revenu
tement des ‘ministres de la religion , de 7 à 800 livres. Seroit-il juste lors
et vous avez pris (disoit M. Legrand) qu'ils sont sans fonctions de doubler
pour base de ce traitement , la popula dans beaucoup de circon31ances , le
tion des villes et bourg de leur résiden -' traitement qu'ils avoient lorsqu'ils
ce. Bien de plus juste.relalivement aux étoient fonctionnaires ecclésiastiques.
curés conservés. Mais par votre décret L'assemblée ne pouvoit pas avoir eu
du 18 octobre suivant , prenant en cette intention abusive dans certains
considéraüonle sort des curfis suppri- _ cas , et souverainement injuste dans
més, vous avez fixé ’leur traitement bien d'autres ; enfin , il pouvoit être
dans la double Ïiypmhèse , t° où ils que des curés supprimés , jouis—
voudroieht accepter des places de sant d'un revenu plus considérable
que celui qui a été déterminé pour le
vicaires , soit près des évêques , soit
près des curés lorque leurs cures se clergé actuel, auroient droit à un trai—
trouveroient comprises dans la cir tement plus considérable. Cependant .
conscription des églises conservées; dans aucune circonstance et sous au
20 ou ils se refuseroient à accepter cun rapport , il ne peut pas appartenir ‘
des fonctions de vicaires. Dans le pre aux curés supprimés et maintenant
mier cas , l'article VII leur accorde la sans fonctions , un traitement , nous
totalité du traitement dont ils auroient ne disons pas plus considérable , mais
joui, ainsi que des logemens et jar. même égal à ,celui dont jouissent les
dins dont ils auroient conservé la véritables fonctionnaires ;- et s'il en
jouissance -, s'ils n'eussent‘ pas été émit autrement , le culte en souffri
supprimés. Dans le second cas, vous roit(car on le dit avec peine). Mais
avez réduit leur traitement aux deux ce n'est que tr0p vrai , les ci-devant
tiers de celui dont ils auraient joui , Fonctionnaires dont on payeroit l'inac
s'ils n'eussent pas été supprimés , en tion plus encore que le trav+«il, aban
fixant néanmoins le maximum de ce donneroient absolument leurs évêques
traitement à 2400 liv. De-là s'élève la et leurs cures , qui bientôt se trouve
difficulté : si par la jouissance con roient sans co-opéraleurs. - '
4_.,. L
servée en totalité au premier cas , et M. Legrand, au nom du comité
'ñ“'i"
(219)
ccdésiastique , a proposé un projet de qui sera le minimum de tous les curé‘
décret en plusieurs articles , dent le supprimés.
principal objet étoit -de concilier au IV. Dans le cas où ils accepteraient
tant‘ que possible , les contradictions des places de vicaires, leur traite
qu'il y avoit dans ceux des mois de ment, quelque modique qu'ait été
mai et d'octobre 1790 , de pourvoir à leur revenu, ne pourra être art-des:
l’honnête subsistance des prêtres que sous de 1200 livres.
la force majeure prive de leur état , et V. Ils jouiront pareillement, en
de salarier d’une manière digne conséquence dudit article , de l’excé
ceux qui voudroient encore servir à dant de la totalité du revenu qu'ils
titre de vicaire. :Les mesures a pro avoient; à condition toutefois , que'
poser à cet égard ont été décrétées la totalité de leur traitement ne pourra
dans ces mêmes termes , et après un excéder le maximum de 6000 liv.
très-petit débat. M. Bourdon vouloit quel qu’ait été leur revenu, dans le
que l'on portât à 1000 liv. jusqu'à 50 cas où ils auroient accepté des places
ans le traitement des curés supprimés . de vicaire; et , dans'le cas où ils pré.
et à 1200 ceux qui dépasseroient le féreroient de n’exercer aucune fonc.
terme. La motion a été rejettée. tion , le maximum de leur, pension .
Voici le décret en son entier. quel qu‘ait été leur revenu , sera de
ART. I. Le traitement accordé par 2400 livres , aux termes de l‘art. VI
les articles VI et VII du décret du du décret du 18 octobre 1790.
18' octobre 1790 , dans les cas portés VI. Les curés réguliers supprimés
par lesdits articles , ne doit et ne peut auront la faculté de prendre le traite
être fixé que sur les revenus dont ment qui leur est accordé par le pré
jouissoient les curés supprimés, avant sent décret , ou la pension qui a été
la fixation du traitement accordé au réglée pour les ci-devmt religieux de
clergé futur par le décret du 24 août leur maison ou congrégation.
1790. ' ,
VIL Ne sont compris dans les dispo
II. Dans la fixation du revenu des sitions du précédent article , ceux qui ,
curés supprimés, ne sera pas compris ayant obtenu des pensions de retraite
le casuel qu'ils percevoient avant sa sur des bénéfices dont ils étoient ti
suppression. tulaires , autres que des cures , accep
HI. Néanmoins l'article X du titre teroient des places de vicaires des
premier du décret du 24 juillet 1790, évêques ou curés, ou qui seroient
sera exécuté vis-à—vis lesdits curés sup pourvus de cures; ils conserveront
primés. En conséquence, même dans les portions de leurs pensions, qui
le cas où ils ne voudroient accepter leur sont conservées par les précédens
des places de vicaires , leur traitement décrets , dans le cas où ils accepte
n’éprouvera aucune réduction, lors roient des fonctions ecclésiastiques,
que leurs revenus n'excéderont pas et les réuniront aux traitemens at
1000 livres ; sans qu'ils puissent pré tachés à ces fonctions. .
tendre cette somme lorsque leurs an VIII. Les dispositions du présent
ciens revenus ne l’atteignoient pas ; décret ne sont applicables qu'aux
mais seulement la somme de 800 liv. curés qui ont prêté le serment presi
-( 220 )
crit par les décrets de l'assemblée na la charge de l’état. L’assemblée 3 dé
tionale. crété l‘impression du rapport et du
La municipalité de Paris envoie projet de décret.
l‘état des ventes faites de ses biens M. Malouet a demandé que l'on
nationaux, depuis le 4 jusqu’au 10 rectifiât une erreur qui, par inadver
avril . se montant à 910,000 liv. tance , ou faute de se bien entendre ,
M, Deschamps , député de Lyon , s'étoit glissée dans le décret de samedi
dont l’assemblée avoit, dans le cou soir, relativement à la pêchehu bœuf;
rant du mois dernier , retiré le congé, depuis le cap,jusqu’aux embouchures
essaie de se justifier , dans une lettre i du R/zôrze , ce qui excluoit les pê
assez bien tournée , du fait incivique l cheurs du Roussillon du bénéfice de
dont M. de Silleri l'avoit chargé: il pro cette pêche. Castellane a aussi
teste de fidélité à la constitution, et de fait quelques observations à cet égard .
mande à se retirer à la campagne, pour d'après quoi le décret a été redressé.
à l’abri de tout soupçons , pouvoir s’y Un des secrétaires a lu une lettre
livrer aux remèdes qu'exige sa santé.
du prince de Haln , dans laquelle il.
L'assemblée passe à l'ordre du jour.
se fait honneur de partager la dou
Laissant toujours en son entier celui
leur que la nation éprouve de la perte
qu'elle avoit intimé à M. Deschamps,
de Mirabeau : il y témoigne encore
gaine pqurra 1‘ éluder qu’en se dé une grande vénération pour la cons—
mettant. Le département de Lariège ,
titution française.
annonce à l’assemblée qu'il a nommé
‘ au siège épiscopal M. Fort ,/curé de M. Duportail annonce à l'assemblée
Serre, homme recommandable par la révolte dessoldaks du régiment de
ses vertusreligieuses et patriotiques, Languedoc , en garnison à Figeac ,
et par ses lumières. et la spoliation qu’ils ont faite de la
M. de Silleri, au nom du comité, caisse. Il demande une loi pénale sur
de la marine) fait un rapport sur ce délit , qui ne se trouve prévu dans
l’organisation de ce corps. Son projet aucun des réglemens , et dont peut
est de ne faire qu'un de ce qu‘on ap être l’impunité rendroit les coupables
pelloit jadis marine marchande et plus téméraires , et porteroit le défi
marine royale. C’est là un'vieux pré sordre dans presque tous les régi
jugé dont il faut absolument se dé— mens. . . . Cette lettre , et les rensei5
faire. Il attaque le régime, depuis gnemens fournis sur cet événement,
l'école jusqu'au plus haut grade. par M. de Marsai , maréchal de camp,
L'examen que l’on faisoit subir, le ont été renvoyés au comité militaire.
concours qui s'établissoit entre les
Séance de mardi soir.
aspirans, couronnoient bien plus sou—
vent la mémoire que la capacité. . . . M. Merlin demande que le sieur
Il faut maintenant dans tous les porrs Pitel , qu’un prudent décret exceptoit
des écoles gratuites de la théorie de des membres de la municipalité , qui
‘ la mer. devoit être conduite à Orléans, fût
Les aspirans seront embarqués et réintégré dans ses fonctions , et ad-y
feront, sur Cet élément, leur novi joint aux six commissaires nommés
ciat ; pendant ce temps ils seront à par le directoire du département,
(221)
pour régir la municipalité de Douas. comme n’étant que des moyens d’exé4.
cution des principes déja décrétés.
L’assemblée le décrète ainsi.
La séance a été levée à 10 heures.
La multitude d‘importantes affaires
dont est et sera chargé pendant très Séance d’hier.
long-temps encore le département du M. Villiers , un des secrétaires fait
Nord , a fait desirer au même M.
lecture du procès-verbal de la séance
Merlin , que les membres qui quitte
d'hier. Arrivé à l‘article 11 du décret
mien: ou mourroient en place, fus
concernantles pays d'états, M. Bouche
sent de droit remplacés par ceux des prétend que sa rédaction ne rend
conseils , d’après le choix des mem— point l’intention de l’assemblée , mais
bres restant des directoires respectifs ,
il est prouvé que c’est lui-même qui
jusqu'aux prochaines assemblées. Dé erre en ce moment. Hébrard fait
cre’L‘é ainsi qu'il est proposé.
une observation plus judicieuse au su
Par un petit bulletin , et du ton le jet du mot insurrection dont ce se—
plus familier , le sieur Montmorin an— crétaire s'étoit servi pour exprimer_
nonce à l’assemblée que les ambassa le délit récemment commis par les
deurs de la Porte , de Maltlxe et de soldats du régiment de Languedoc ,'
Moscow, ont enfin prêté serment. en garnison à Figeac. On dit faire
M. Chapellier fait remarquer que le insurrection contre l'autorité illégi
sieur de Montmorîn ne pouvoit com time, contre l’autorité usurpée, on
muniquer avec l‘assemblée que par la dit faire rébellion, se révolter contre
voie officielle , et qu'il émit de la di l'autorité de la loi, mais encore ne
gnité du corps législatif de ne souffrir serait-ce pas ici le niot propre , disoit
sur ce point ni oubli ni négligence. M..d—iébrard , s'agissant de la spolia-‘
Le billet est renvoyé au ministre. tion de la caisse du régiment. c‘est
M. Morin , au nom du comité des à—dire , d’un véritable vol aussi carac—
rapports, fait lecrure de l'affaire sur— térisé que punissable. M, le président
venue à Saint—Chinian , entre la mu a observé que le mot insurrection
nicipalité et le directoire du départe— ne devoir jamais se dire d'un fait qui.
ment. Les détails en sont très-peu in? pouvoir être pris en mauvaise part...
téressans , peut-être même eussent—ils M. le secrétaire exprimera celui—ci
paru ennuyeux dans la bouche de tous rZÏ/ëremznenr.
autres rapporteurs. Le comité propose M. Prugnon fait déterminer le reni
pour toute mesure de tranquillité , placement de différens corps admi—
d’ordonner l’exécution du règlement nistratifs , au nom du comité chargé
fait par les gardes nationales de cet de cette partie.
endroit , et l'assemblée l’adopte. M. de Noailès rappelle à l’assem
M. Merlin , au nom du comité ec blée les di5pœitions où étoit l’état
de Basle de souscrire , moyennant
clésiastique , lit la suite des articles
à décréter sur la liquidation de la dette indemnité , à la suppression des droits
des maisons et communautés suppri féodaux; il ajoute que la lettre et le
mées , devenue aujourd'hui dette de mémoire adressés à l’assemblée avoient
la nation. Ils sont adoptés au nombre. disparu sans que personne ne put
de vingt-quatre sans discussion , et soupçonner la cause, et que l’on ne
(2225
p0urroit pare’r aux soupçons, et peut sur cette matière, par M. Aubry du
être aux suites fâcheuses de l'insou Bouchet. . . . I
ciance dans laquelle on étoit resté Une autre question ne doit pas
jusqu'à présent, que par une décision moins fixer l'attention de l‘assemblée,
très-prochaine ; à cet effet il a de c’est celle de savoir si les membres de
mandé et l'85emblfie l'a décrété que le la législature actuelle pourront être
comité diplomatique rendrait compte réélus. . . . M. Desmeuniers a observé
de l’état où en étaient les négociations qu'elle étoit une des premières trai
avec l'état de Basle , et communique tées dans un travail qu'il soumettroit
roit à l'assemblée ses vues àcet égard. sous peu à l'assemblée . et a saisi très
M. Merlin donne un nouvel ordre adroitement cet instant pour lui an
aux décrets concernans les droits féo noncer que si elle voulait économiser
dauk. le temps, ne point ajourner des dis p

M. Gerard , député de Bretagne , cussions sur les travaux qui lui se


se plaint de ce que le comité n'a point roient présentés , il seroit possible que
daigné s’occuper de la suppression du la constitution fût finie vers la mi
droit le plus cruellement absurde qui juillet. . . . L’assemblée a applaudi avec
fut en usage ên Bretagne , sous le un enthousiasme qui , plus que tout
nom de c/zeant et levant, et qui aug fait une loi de la renouveller.... M. le
mentoit en raison du nombre des en président invite ses collègues ‘a se ren
enfans du propriétaire. M. Merlin dre journellement ; et au plus tard . à
avoir prévenu la juste impatience du à neuf heures, et se promet pour
bonhomme Gerard. Voici , dit-il . l'arw exemple de cette nécessaire exac
ticle que j'allois soumettre à l'assem titude. ; si 11('n!. _
blée. << Les droits connus dans le dé M. Barrère ;«avant'qu’on passe à
» partement de l'lsle et Vilaine , sous l’ordre du jour , propose et fait dé.
7) le nom de cheant et levant,fixës en crëter l'article suivant. L'assemblfe
n casuels non supprimés , sans indem nationale ne voulant laisser aucun
» nité . qui , en augmentant ou dimi doute sur l‘intention qu'elle a exprimée
» nuant , suivant le nombre des pos- dans son décret sur la suppression du
n Sesseurs, sont abolis , à compter du droit d'aubaine , décrète que cette
>) 4 août 1789... L’assemblée l'adopte. suppression doit avoir lieu dans toute
lZétendue des possessions françaises .
.M. Aubry du Bouchel présente très.
et même dans les deux Indes.
énergiquement les dangers , le mal
Nous voilà à l'organisation du mi«
qui peut résulter,de retardÿqu'éprouve nistère. M. Desmeuniers lit d'abord
la répartition des impôts , dont le moin le paragraphe du projet relatifau mi
dre seroit encore de manquer peu à nistre.de la marine , contenant 17 ar
peu à nos capitaux“. ticles , qui sont adoptés sans disons.
Il demande en conséquence que le sions. Nous les donnerons demain.
Comité s'occupe sans relâche de la
LITTÉRATURE , ANNONCES, etc.
répartition des contributions foncières.
L’assemblée applaudit et adapte la MEMOXRF. sur la cavalerie, présenté
proposition en même-temps qu'elle au comité militaire de 1'assemâ/ec
ordonne l'impression du” travail fait nationale, par M. la Fosse 4
(223)
page: in-4°. Pétition à l’assemblée faire jouir_ ses Compatriote: dans son
nationale , présentée le 1 1 sep établissement, rue de Vaugirard ,
tembre 1790 , par les garçons ma près la barrière.
réchaux travaillant dans la ville
de Paris , et les élèves en méde SPECTACLES.
cine vétérinaire. Par M. la Fosse ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUK,«;
8 pages t‘a-8°. samedi 16 avril, pour la clôture et la
sixieme‘capitation des acteurs , .4ty:
MEMOIRE sur l’école royale vétérù
naire d'dlfort, parM. la Fosse, et‘le ballet de Psiché.
a
16 pages t‘a-80. THËATREDU PALAIS-ROYAL , 14 avrild
les Jeux de l'amour et du hasard!
MOYENS d‘exécution du plan présenté
comédie en trois actes , en prose.
à l'assemblée nationale , par M.
La troisieme représentation de l’E—'
Lafbsse , pour l'établissement d'u
cale des Prêtres, .com. en 5 actes, en
ne école vétérinaire a Paris, en
remplacement de celle d'..4lfbrt, proses
8 pages t'a-8°. Tni«i ATRE DE -Mlle. Monrlusx.sm
Ces quatre petits ouvrages ont pour 14 avril , la 93eme représentation du
objet ce qui fait la force principale Soucm ou Z’Âuberge pleine,-en 33 actes;
de l'armée et la vie de l'agriculture en prose. - Précédée des Noces Cau-_
M. de la Fosse y examine. discute clzoz’ses , opéra'en 2 actes.
et expose tout ce qui a rapport à J - . .
la multiplication des chevaux, à la Tnéarna FRANÇAIS1 , CdMIQUE ET
cnneervation des bonnes especes, â LYRIQUE , 14 avril, la 81ème. représen—
la cure et à la connaissance de leurs tation de Nicodème dans la [une , ou
maladies, à leurs choix, à l'instruc la Révolution pacifique, du. cousin
tion des maréchaux et de ceux qui Jacques. \
sont chargés de la remonte des ré
gimens. Les talens de M. de la Fosse AManU COMIQUÉ. 14 avril, au profit
luiont assuré la réputation d‘un de des pauvres , 'Z'AItto—da-Fé : la Bas
plus habiles artistes de l'Europe , un cule; la mort du chevalier d'Assar.
chirurgien vétérinaire ; il ‘a étudié le
cheval en amateur , et il n'a épargné DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'h ui
ni argent , m peines, 111 voyages, 14 avril, le Portrait de la lz'âerté;
pour étendre ses conuoissances sur la Convale‘sc‘efice du Roi ; les 'Tra.
ce qui regarde cet animal. Il a par casserz'es. ' ‘ ' ' ' '
ticulièrement‘voyagé en Sibérie , "en
COURS nus EFFETS PUBLICS.
Arabie et ailleurs, pour être à même
d'admirer le cheval dans les lieux où Du 13 d’un? 1791.
la nature paroît le plus lui accorder ,
et où l'homme en sent mieux le
Actions des Indes de 2500 liv. 2500.
prix. Doué du génie de l'observa 297 3;.
tion, M. la Fosse a recueilli des Portion de 1600 liv...... 1470..
d‘onnoissances dont il s‘empresse de Idem. de 512 liv. 10 sous........ 287.
(2245
Idem. de 100 liv....r.........î:..-...gx. Demi:Caisse.......... 2075. 74. 75 76"
Emprunt d'oct. de 500. liv. 448. 50. Quittance des eaux de Paris..... 700.
Loterie d’oct. 1785 , à 400 liv..... 718. 5. 10. 15. 20. 15. 12. 5. 700. 5. 6. 8.
16.
Emprunt de décembre 1782 , quittance Emprunt de Nov. 1787, à g
de finance. 1. z. 2. .;.. 2. B.
Sorties........................ ............. .. Emprunt de 80 millions , d’août 1789;
Emprunt de 125 millions , déc. 1784. 2. 2 ÿ.%. z. 1. %B.
15%. %. J,,-. 14. :5. %. contre les incendies.
Assurances.â 6g5'__764' 76‘ 77‘ 78' 774
. / .
Emprunt de 80 millions , avec bulle à vie. 785. 85. 87. 85.
fins.
’Idem.sans bulletin.... 4. 4. -;—. %. Ë’ Covns nr.s CHANGE s.

’Idem. sorti en viager........... 8. %. t‘.


Amsterdam.,...........:.................î.:
Bulletins.....................,.........gr.
Londres........................;.............
Hambourg...
’.Idem. sortis ................................. ..
Reconnoissance de bulletins. . . .. .. . ..
Madrid ................................... ....
',Idem. sortiii...,........... .. .
Cadix ................... ....... ....... .......y
Emprun du domai- séries sorties...
ne de l” vil .... .. séries non sorties Gênes...,..............p....................1
lotion nouvelle des 1111103. 1550 29. Livodrne............,.,...n................
28. 2.7. Lyon. Payement de

Caisse d’EsCompte«4xSo. 48. 50. 55 Paiement de l'HÔtel-de-Yîlie de Pa-j


57 58.. ' ' ris. Lettre J. 1790.

Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer. ‘
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens . est
151iv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
PaTOÎC tous les Î0urs- A Paris , chez ÇUSSA.C,v Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL.

Dz! ‘Vendl‘edi 15 sz‘l 1791.

ANGLETERRE. . au reste , de jour en jour , on voit


notre horison se rembrunir. Le duc
Lonnnss ,\ 29 AvriL Le gouverne de Courlahde va donner à la Pologne
ment donna des ordres mardi dernier, plusieurs milliers de fusils et de sabres,
pour l'équipement de deux grands qu‘il fait faire à Potsdani. On se _hâte
vaisseaux de plus pour l'expédition de mettre au complet nos régimens
de la Baye Botanique. Les gecliers des nationaux , et méme'd‘cn renforce:
prisons de provinces ont reçu des plusieurs. . ' .
ordres d’envoyer tous les prisonniers
ALLEMAGNE,
sous sentence d'exgortation à Newgate.
On monde de Vienne , quel am VIENNE ,1 Avril. Le duc de Liane}
bassadeur de Russie a fait une de ambassadeur
dePuis* le] 16dîEspagne.
mars, et est de ret0ur
leÿz7 arriva
mande for'melle à l‘empereur, d’un
secours de 50,000 hommes, stipulé 'M. de Noaille , ambassadeur dé
par le traité d'alliance , qui existe on assure que des affaires
France. , pressan—
entre.ces deux cours, en cas que
l'impératrice fût attaquée par une tes et de'la'derniè're importance, fe:‘
puissance étrangère. ront revenir l'empereur ici vers le 10,
On assure également que la paix
'D A N E M A R C K.
entre nous et la Porte', est déja si1
. qumæaouE , 50 mars. ‘On parloit gnée , mais qu'elle ne sera Publiée,
d'armerquelques-uns de nos vaisseaux qu'après'q‘ue tous les (prisonniers de ‘
de guerre ; cependant il est certain guerre auront été échangés de part
que , jusquîà présent , lîamiraulé n'a et d’autre; il paroît positifque‘ le comte
_reçu aucun ordre à ce sujet ; au reste, Este‘rhaËÏpat‘lè avec fermeté au con?
.il est certain que si la Suède arme sé grès de Sistove, et il 'est évident que
rieusement , nous en ferons autant.de les vrais patriotes de cette‘nationsone
notre Côté. ' . {Ë :. _ honteux” du‘Pas que quelque mal—t
On assure,que le régiment de.llous_ intèntionnés ont forcé l’empereur de
pards de Holstein recevra incessam faire ii Reichembach.' '
mentl'ordre de se rendre Ïen Norvègé.
H-OLLAN,DE.
POLOGNE."" L.
LAi1AYE, 2 Avril. Les dépêches
Vansovm , 28 mars. Il circule plu. sont Fréquentes entre Berlin et Lon
sieurs écrits intér‘essans pour et contre _dres; on croit qu’elles sont relatives
la cession de Dantzick,doi1t la situati0n au;‘demandes que fait l'ambassadeur
æst toujours fort critique. 0nfait cou Turc , actuellemen; à'Berlin. Comme
rir, sur le congrès de Sistow, diffé le grand seigneur est fermément ré
xens bruits qui paroîtroient n'être pas solu de continuer la guerre contre
favorables au succès de ses travaux les Russes! il s’agit de savoir jusqu“
_To_nie 11, N° 46,1
, ' (226)
'quel point les puissances médiatrices verains pontifes, lui est rendu , ex;
voudront le sééourir'. ' " cepté dans la province de Luzern
Lord Auckland vient de receVoir un bourg.
courrier qu'il fit' partir ausütôt pour
Pétersbourg; et le lendemain ce mi HenvE, le 5avrz‘l. M. Leclerc , con—
nistre présenta un métnoir'e au pré— seiller d'état île sa majesté, l’empe
sident des états-généraux , et eût peu reur et roi, et son commissaire im
après une éonférence avec les députés périal à Liége, à titre du cercle de
de L. UI‘L.PÏ Depuis ce moment les Bourgogne, est arrivé samedi der
“bruits ld'une'guerre entre la Russie nier le soir 'en cette ville. Son excel
eti’Anglete‘rrè se, soutiennent avec lence a a'ssisté hier à la première
séance de l'assemblée de nos états,
plus de force. ‘ .
5 Avril. Il a été ordonné aux vais Pendent laquelle on a proeédé ‘à la
seauxvqui 'eomposent l'escadre du réception de dom Jacque Uls, con
vise-amiral , chevalier de Kigtsbergen , firmé abbé du Valdz‘eu, par notre
de tout préparer pour sortir. Les gracieux souverain.
‘mémes gvis portent que l'on forme Notre magistrat a protestrs par la
une escàdrè pour lai méditerranée, pièce suivante', contre l'assemblée qui
sous les ordres du €ice-amiral'Braa'm . s’est tenue en cette ville, le 25 du
_gui’Îmettgæ .ineessamrnent à_y_ le 'voile. mois demiér.
Extrait du, registre aux résolutions
P'A’Y'S”- B AS."
du magistrat de la ville de Herve.
_.‘ BBuannns‘ le 2’. avril. On'vient de
3pul;lieÂzj , en içette ville? la déclam Du 26 mars.qu.
tion de._se.rriajeste, en_date du 19 du Nous soussignés ayant appris , avec
. _,mpis , lqui déclare ,A ensuite surprise , que quelques habitans de
des àrtièles admis à la'_Haieî Sue sa cette ville , se Sont émancipés , le 23
majesté a,<_i‘mqt gomme. poing Çç9nsti de 'çe‘mois, par différentes affiches
tutî9näsl 'xzΑ1t‘? les eûessesssw non signées ,'dans plusieurs endroits ,
reins présenteront ‘à sa majesté trois à"‘l’efi‘u d’àssëm’bler' le peuple le' leur.
finies . Alors, la ,vacànoe ‘d" une Elaee demain zZ,‘pour luifaire certaines
sle conseillent peut que le seauvsïain f)rop‘05itions rédigées par des person<
nomme un, des trois candidats à la nes à ce nullement autorisées , et
ISi1 niajeste permet à oeil! à l‘ihsçu de cettewègence : âp—
ses sujets des provinces Belgiquer, prcnant de 'plus que cette assemblée,
de pouvoir faire leurs ooulusde droit , illégale et contraire aux ordonnantes,
de médecine et de philosoplüçflans a eu lieu“, et que même. cinq per—
telle université qu’ils trouveront à sonnes se sont Fait dénommer , pour?
propos, jusqu‘à ce que l’enseignement rédiger des mé'mo‘ireè , d‘apres"un
de ces trois facultés soit.;nis sur un plan "diamétralement opposé- à « notre
lmeilleur pied dans l’acad‘émie de Lou ancienne constitution reéonriue 'et
,s-ain. Que le droit de nomination sur garantie par sa majesté, noue gra1
certains bénéfices ecclésiastiques , que cieux souverain. . '
possédait ei-devant ladite université Nous déclarons de n'y avoir eu au%
de'Loupaÿ_t,_ enmite d‘indults design— cune part ! et en çonsèquence noug
( àz7‘)
protestons contre tous frais et pré-‘ oiété d;e Sédan‘ s’empresse de mentir?!
indices quelconques, qui pourroient témoignage à la conduite franche que
en résulter. Ainsi fait et protesté en les corps administratifs ont tenu à l’é
assemblée de la régence de la ville gard des commissaires , qu'elle aVOit
de Herve , le 26 du mois de mars, députés vers eux pour les informer
l'après-midi.
de son établissement. Elle a étédou
louteusement affectée àellel.étudièl
la mort de Mirabea1;; nouvelle_de
les
F R A N C E.
DEPMiTEMENT DE LAMANCBB. moyen}sde perpétuer seslregrets et sa.
reconnoissançe en‘ faveur de .Ï;‘é cou.—
Vañocne . 9‘avril. Quelle est pro droits du
rggeun -'et peuple. ' ' .. . .- '
infatigableJdéfénsear
fonde la douleur dans laquelle la mort
AÀJ _. '.'.';
de Mirabeau vient de plonger la France
entière , s‘écrient les amis de la cons - Dnra‘RraMasr un” La”-‘CÔé1ÿb‘0M ‘
titution ! nous mêlerons nos larmes à
.. Brava}: . 9 avril. Les sis.d,e 1Ïa?caiu
celles de nos freres de Cherbourg ; et
timti9nusuîdés Parles mêmessmk
réunis le I 1 courant , nous donnerons
m_ens patriotiques I que pla. société de
à la pompe funèbre , dédiée aux mènes Versailles , demandent:lîétfläligggämenç
de ce grand homme . la plus grande d’un corps de 500.0; V°'9meires par dé
publicité et le plus grand.appareil. pattemfnt. :.comme tous les”.aiñis de
, . la constitution . il; yeiîsent‘Îde‘slplÀ/eurs
DÉPARTEMENT DE LA Manse.
surlamen ée Mirabss“. a ils. désire”;
Vranim . 8 avril. Les bons citoyens. roient bien pouvoir. expriiqerv leur.
pour ôter aux prêtres réfractaires tous douleur de manière‘àgpmpverulçüprix
les moyens de corrompre le peuple , qu’ils attachent au; serviccjsttrendus
ont demandé à l'assemblée nationale , à la patrie par ce grand_hpmme3 ‘- ‘
que ceux auxquels les décrets accor
dent une pension plus ou moins con 'Dtr'snrrurur ne-{Fâ‘n‘rs‘rnk‘tzz
.‘ Bans T. Extn;ù_ Ë'1;(zellll‘eëfé 9
sidérable , ne conservent que, le juste
nécessaires. ils demandent aussi que avril.50n lit dans le journal de;la Ré;
tous les officiers de l‘armée soient tenus volqtiçrpune fausseté.) ll}dit gp'il ,e,sc
de.pnéter et signerile sermmrt.consti '; déserté.sllæs .de 59°, h9mmes.éeln gars
tutionnelæ; c'est le seul moyen de ren ? nispp .; . c'est pne calomnie qu’il _,est
dre,quxflsoldaia la. confiance en leur, lins.sam de détruire}. I9%.lusq14m5
ehefi.. .. ,. . r .
y°‘ .À.' 4‘." . " I
;d_s votre.aarnîwn sens. trop. bons pu»:
Q, Démnmmr DEs .AnnnNnns .tri9.tes.rpur nous sbavd°nnçr dans
desm9mess critiqseS«gll issu uno.
‘ ‘_Sism‘uÏ’,’ s abri]; en est des Sociétés .pafité . insurrection, au. IBagu_e ,, . mais
des 'a’xiiis de la constitution {dans' Ig.p&çeç,à,pp03 frères .des h;çiupes de_
Ieùi'étæibliëèèment , éprouvent des dif-I 5ligpeg, fle_t,_ de la ga‘rdenarionñle ,, tous
fic‘ultéé de la p‘art des c0rpsadministra les for_cats sont rentrés'dans lîdrdre : .
tifà_‘} il en est aussi qui ont à se louer Lces. messieurs -vouloient aussi s’ériger
de l’empressement que ces derniers" ;en assemblée déliérante; fidéià même
;fiifloighè‘hc pour fàéili‘ter'flux citoyens ils ,avOi'ent nomm‘1és‘léur pi‘étiident , à
le:»ñoyerlsfacfles de se réunir: laso: qui on a jugé à pr0pos "de faire P 3 admi.q
-l
’Î 228 5
ninstrer 100 coups de bâton pour à sieur Lescase , ancien trésorier de!
00mpte. \ ci-devant états de Foix , d’obéir aux
DRPARTEMENT nu Louer. décrets du corps législatif, il prétend
aux mépris des loix, conserveñ"_lla
ÔRLÉANS. Extrait d'une lettre du 11
Iavn'l. La société des amis de la cons place de.receveur de district; plainte
de cette conduite à l'assemblée na
titution, pénétrée de la plus vive
tionale par les corps administratifs.
douleur. de la mort de Mirabé'au, a ‘r
' arrêté qu'elle en porteroit le deuil DEPARTEMENT DU LOT.
pendant huit jours, qu'il seroit vcéo
Iébréun service en l’église parois Canons , 6 avril , l‘an 2 de la liberté
siale épiscopale , que M. l'évêque se; française. Lettre detamis de la
roi: invité à y officier en Personne, constitution à leurs frères de Paris.
que tous les corps administratifs , ei Nous croyons devoir vous faire part
vils, et militaires , y seroient égale— d’un événement arrivé ces jours der
ment invités ,.et qu'enfin , elle se pro niers dans notre ville. Tout ce qui
curérqit le buste de ce généreux dé; tient au patriotisme et à l‘avantage de
Tenseur de la liberté; cette triste et la constitution , est de votre re550rt ,
_ lugubreéérémonie,a étéexécutée avec et a droit de vous intéresser et de
la plus grande pompe , et si cette vous plaire.
‘malh'e’uréù’sé' circonstance a été peut
Les sociétés des amis de la consti
tous. les _‘différehs corps, pour tous
tution , des défenseurs de la liberté ,
les citoyéns , une nouvelle occasion'de
et des jeunes patriotes, réunies , ins
ÎdévelQppér‘ leur 'patriotisme en té'rtioiê
truites que les chartreux rassembloienl
gnanË leur äinction'sincère , elle a seri
'vilà cdnfitmery'd’a‘izantage l’idée qu’en chez eux-' tout ce qu'ils .zpouvoient
découvrir‘dÏaristocrates '; que tous
avoit déja de Celui de M. Lamberil',
les jours. des biens de cette .maison_,
commandant;des« gendarmes; natio— appartehans:à la nation , étoient diw
naux; loin de répondre à l‘invita
lapidés ,' firent le 31 mars u'neê péti—
tion qrii*‘lui'futÿ° faite)" il ôta”à tous tion à lav municipalité pour: obtenir le
les cavaliers, les facilités de'se‘*ren4 ' renvoi ., tant des chartreux.que des
äre is_læi cérémonie. Dès le“niatih , il ; capucineet des pétits germes:qui ma
les fit partir pourpù‘n'e prétendue est 1 nœuvrbnt aussi de toutes leurs forces.
péditio‘tt‘ ,‘ neus sç”av’ons qùe ce n'est lLes dmrtreux , aussi-tôt qu’ils appri-r
qu’une défaite,hæs cavaliers fideles ont
lrent cette pétition . demandèrentlün's
impoàé sile‘ncéà leur juste sènëiBilité,‘ Ëaudience à MM. les officiers muni
ils onto‘béi', le liedt'ënântètlle"ko’ùs‘-" ëcipauxl Êe suite deux dle‘ntr'e‘u‘x ser
lieutenant,” membre Ïd'éÏ la société,
;transportèrent a le chartreps‘eayeqle
ont des premiers ,"donrté‘ ‘l’eiiè‘nibl'e
de la sonmisSioh , mais c‘ëstvïv'aines _greffieï- 11 “Ph eatsrel de mire qu'il
nient qulils chercheront *à pàllier"lÿs fleur seroit_fait une réception;analogue
là la dignité de leurlcaractère, et que
torts de leurs Chefs, ils n’échâpperbnt . les chartreux auroient fait leurre.
jamais à l’œil vigilant‘du patriote. '
. . l . A i ML.» . ,
gobservations avec retenue etlmodestier,
DmuMWENI®E .flAsseee Mais non_, ils.y furent.insultés; et un.
.59“: 'z.ervi‘ïl-tfieîuä_devis. Êm religieux te permit de traiter. de i:th
\
51L
(229)1
de brigands un élu du peuple. Les accompagnés d’une réponse encart
sociétésfmalgré les précautions du plus tendre , dont copie ci - incluse ,
municipal insulté , furent bientôt ins à insérer dans tous m‘ journaux.
truites de l'audace de cet inconsidéré. La municipalité dénonça au dépar
De suite il y eut une assemblée géné tement ce portefeuille et les griefs que
rale ; il fut arrêté qu'on se transpor— les citoyens reprochoient aux char
teroit à la maison commune pour de treux. Aussi-tôt il fut arrêté que cha
mander que la réparation de l’injure A que religieux demeureroit en chartre
fût poursuivie sans ménagement. L’in— privée dans sa cellule ; que deux com—
dignation qui échauffoit les vannes de
missaires de tous les,çorps adminis—
tous les membres des sociétés , se com tratifs se transporteroient à la char
muniqua bientôt aux autres citoyens, treuse avec le procureur-général—sÿn
et, avant que la municipalité eût pu dic, pour vérifier l'inventaire, et pour
prendre aucune détermination , un faire subir à chaque chartreux un in
nombreux détachement de citoyens terrogatoire particulier. Cette opéra
se porta à la chartreuse pour se saisir tion a duré quatre jours et quatre
du coupable. Les officiers municipaux. nuits; et l’on a vu avec plaisir que
qui sentirent les suites dangereuses les gardes nationales ne pouvoient pas
de cette démarche , commandèrent être découragées , ni par les lon
un piquet de 40 gardes nationaux. La gueurs, ni par les difficultés du service.
chartreuse'fut investie, gardée , tant Nous ne vous parlerons pas de
pour garantir les religieux eux-mêmes toutes les manœuvres sourdes et pué
de la fureur du peuple , que pour riles que ne cessent d’employer les
s'opposer à l‘entière expoliation que prêtres de cette ville. Aujourd’hui
ces moines avoient entreprise ouver nous avons appris qu’ils faisaient Faire
tement et sans pudeur. ‘ pâques avant le temps, en persuadaht
Le lendemain , 1 avril, on fut averti qu’on n’y seroit pas à temps. Nous
qu‘un officier des chartreux ( dom sommes peu en peine sur Ces peti—
Courrirr) avoit, dans le trouble et tesses , et nous ne nous en disposons
avec mystère , remis un paquet à un pas moins à recevoir M. Danglas.
jardinier qui avoit son logement hors notre évêque, qui doit arriver ce.
de la maison. La municipalité manda soir de Tulle . où il vient d’être_sacré
cet homme, qui nie 'avoir reçu de avec toute la pompe que la circonso
l‘argent, mais qui avoue avoir reçu tance exige.
un porte-feuille. Un municipal suivit Signé , les-membres du cor'nité‘ de
le jardinier à sa loge , s'empara du correspondance , LEZERE'Ë ,' préside-in,
porte-Feuiîle , et vint en faire publi GINTRAND , Gaannan , BU'RGEnE.
quement l'ouverture à la maison‘com—
r murie. C’est alors que nous achev'âmes
Copie des vers adressé: par dom
Courrier , des Chartreux, à une
d'être convaincus de l'hypocrisie de
wz_me encore jolie , trouvés dans
ces soi-disans hommes de Dieu. Neuf
son portefeuille, avec 9900 livres
mille livres de billets, qui n’avoient
de In'l/ets.
pas été portés dans l'inventaire , pa
rurent au grand jour , avec quatre POURQUOI Zulmée sensible et belle
signatures en blanc et des vers galans, Songe: encore à _vos malheurs.
P. 5
(236)
_ Quand pour appaiser vos douleurs! Juge consul du baillage chassé .
Tout cherche à vous marquer son Mais. dis-moi, pourrois-tu connaître
zèle; Tous ceux que les yeux ont blessé.
Pecll—P‘éroüx ( t ) dans votre séjour
Réponse écrite avec un crayon.
8e raflime‘pour vous distraire,
Et les nymphes pour Votre amour J‘emploie le seul moment que je
Quittent leury'réduit solitaire’. trouve, mon tendre et bien digne
ami, pour Satisfaire notre envie; je
Cressmmworœ ame attendrie commence par te dire de te rassurer
Par un douloureux Souvenir, sur ce qui concerne les disposirions
De l'idée d’un ombre chérie (z) du cœur de la maman à ton égard ,
Semble toujours s’entretenir; elles sont t'0utes autres que je le croyois.
H‘Ias ! que mes tristes pensées (

Pour abréger tant de temps


M’offrent des maux bien plus instans; Elle a Fait voir pour vous ses sen
.Vdus pleurez des peines passées; timens.
. 'Je.lpleurs des tourmens présens ;
Dapm'rrmrur mas Boucnrs-nu-Rnôaa.
En quand la tendresse attentive
Cherche il - calmer vos déplaisirs, MARSEILLE. Exh‘a'1‘l d’une lettre du
“faut même que je me prive 8 avril. Une nouvelle soci«'té qui
vient de s'établir à Aix, a obtenu
Dé la douceur de mes soupirs;
' 3." r. ‘. a. l'affiliation de celle de notre ville.
. Devrne trop tendre maman Cette nouvelle société . toute com
Quelle. est cette muse badine, posée d'agriculteur5 et d'artisans, pré—
Qui loin de la double colline, sente une mas:e imposante contre
. _Te fait passer en‘ ce moment laquelle viendront se briser tous les_
065 vers n‘m‘és à la sourdine .. criminels efforts de l'aristocratie. qui
Et dictéspar le sentiment. semble avoir fixé à Aix son princi
pal foyer. Il n'en est pas de même
JE ne suis pas , tu peux m'en d’un nouveau rassemblement Fait à
. crmre, Olioule; on a vu avec peine, mais
Un de cçs_galans cavaliers , sans Crainte, quelques mauvais ci
I_Qui. veulent joindre leurs lauriers toyens y établir un club monarchique,
'.Aux myrthes'qu’on cueillepà Cythère 'qui fidèle imitateur de l'original, ne
Me croiras-‘tuque‘lqu'abbé sémiilant, néglige rien pour soulever le peuple
Beau, fringuant et plein de lui et travailler les paysans. Promettre
-mêmé; - ‘ ‘ de l'argent , offrir gratuitement du.
bled,‘ voilà leur moyen .de séduc«
Hélas ,.non ; le destin suprême
tion, mais le patriotisme veil'e à
c En ordonna tout autrement;
Olioule, et que peuvent toutes ces
“Jezsuis moine , à la» Trape ,, peut
intrigues contre les amis de la li-.
-* être, ' berté. '

DÉPARTEMENT nr Parus.
'(1)’ Maison de eûmpagne de la veuve. i
(a) Mari de la. veuve. PASSI-LÈS»PAÏKIS. 9 avril. Il n'y à
s
( 231 5
qu’un cri général de la liberté , con ' représente préfèrent d’agir au lieu de
tre l’ami-civisme de la majeure par
tie des officiers des troupes de li Il n’est personne qui ignore qu'à
gne; la société de Passi en témoi Corbeil , il existe un établissement
gne la plus vive sollicitude, et ré. le plus important , pour l'apprévi-.
clame les mesures propres à fixer sionnement de la capitale. Le foyer
d’une manière inébranlable la con du monopole étoit ci-devant au con-.
fiance des soldats envers leurs chefs. trôle , et celui du moulage à Corbeil;
AMIS DE LA CONSTITUTION. lorsque le monopole fut accablé sous
Suite de la Séance du 11 avril. les coups de la raison et de l'opinion
M. Broglie. Si depuis quelque tems publique, il quitta le contrôle et fut
je ne vous ai point parlé des dépar se refugier à la municipalité. L’as{
temens des haut et bas Rhin , c'est semblée nationale a tardé long-Ï
que tout y est maintenant dans le temps d'opposer à la policratie mu{
meilleur état. Je viens vous prier aut ' nicipale un contre- poids nécessaire.1
jourd'hui d'accorder votre affiliation , L'établissement des moulins de Cor—;
à une soci='-té des amis de la consti bail , autrefois sous l’empire de la
tution établie à Newbrisac , je vous police, est aujourd'hui tombé dans
la demande aussi pour une autre so la classe des biens nationaux: il s’a-j
ciété établie à Landau , poste impor gît de l'aliéner cet établissement, et
tant , ainsi que pour une autre société la municipalité cherche à précipiter
établie à Cernai ; cette société est com— cette 0po’=l‘fltl0fl ; pourquoi? je vais
posée de plus de huit cent membres: vous le dire: je suis informé que les
dans la lettre que j'ai reçue ils vous anciens agèns , connus sous le nom
disent , nous nous proposons d'être de la compagnie Leleu , qui n’agis-;
vos co-opérateurs , et nous soutien sent que pour le compte del’admi-j
drons vos travaux au prix de notre nistration , veulent racheter l'établis-.
sang. ' A - sement de Corbeil , et c’est jeudi que
M. Dufoumy. Une société établie doit se faire l'adjudication , et c'est
à Verberne , département de l'Oise, encore parce que je ne veux pas trou—Q
vous demande égalementl'affiliation. hier la cendre d’aucun mort , que je
(On met aux voix ces demandes. ne parle que de la compagnie Leleu."
et les sociétés de Landau, New Nous venons du directoire du dépar-,
5riyac, Cemai et [fa/écrie , sont tement et du comité d’aliénation ‘,'
affiliées. ) _ ou M. la Rochefoucaud m'a confirmé
Une députation du clubdes côt l‘époque de la vente de cet établisse—
deliers est admise. . ’ ment. Messieurs , vous n'avez pas
M. Bulletlge. La société des droits commencé votre constitution par la
de l’homme , séante aux cordeliers . loi agraire... ( Un wiolent mùrmurs
ne nous si pas donné la commission et des cris s’élèvent de tous côtés. )
de Venir près de vous , prononcer Je ne parle pas de l'égalité parfaite ,v
des éloges pour relever la cendre des mais d'une grande inégalité. Ce qui
morts, elle aime bien mieux soc importe le plus , c'est que des capi— '
cuper des soins qui pepventydonner t.iiistes ne s'emparent point des moue
la vie aux vivans , et ceux que je lins de CÔt‘beil , prii%{ue , par ces
A - (
(232)
moulins, ils pourroient réduire la murmure. ) Il importe que des hom-‘
capitale à une sorte de gêne, qu'il mes libres apprennent à entendre une
est bon d'éviter. Je demande donc opinion qui n'est pas la leur. (Un
que la société veuille nommer des applaudit.) Cette société est faite pour
çommissaires pour s’unir avec nous, porter des lumières sur l'achèvement
afin de prendre des renseignemens et de la constitution , et nous ne devons
d'entendre discuter cette question, pas nous occuper de l'administration.
et nous empêcherons s'il est néces Je n'ai pas prétendu l'éloigner de
saire:, que ces moulins ne soient votre surveillance Je n'ai pas le
vendus au détriment de la capitale. bonheur de rencontrer l'opinion gé
Je demande en outre, que vos com nérale. Je suis monté à cette tri—_
missaires soient autorisés à prendre bune, je l'abandonne.
une connoissance approfondie du pro— M. Chevalier. Ce qu'à dit l'orateur
jet de M. Nouy , ici présent , projet de la députation ne me parait pas
qui a obtenu l’approbation du co fondé; je suis cultivateur , et je dois
mité d'agriculture et de commerce. être bien instruit; il y a une sura
Nous l'avons présenté à la muni bondance telle que toute crainte , en
cipalité, qui, loin d'en prendre ce moment , est déplacée ; il est d'ail
connoissance , a mieux aimé favoriser leurs un principe reconnu , c'est que
des faux surlesquels elle a fermé les tant qu'il y a du grain en quantité
yeux. suffisante dans le royaume, il n'y a
M. le Président. L'influence que point à appréhender , parce que l'ar—
les subsistances ont sur la. capitale, gent cherche la denrée , et que celle
l'exemple qu’elle à donné à' toutes les ci cherche toujours l’argent. Il est bien
villes du royaume , déterminent la so vrai cependant , s'il pouvoit y avoir
ciété à porter sur votre exposé toute des exportations de grains hors du
l‘attention qu’il mérite; elle applaudit royaume . les inquiétudes seroient
à Votre zèle patriotique et vous invite réelles ; mais sans exportations ne
d'assister 'à sa séance. ' craignez rien , messieurs , si vous avez
M. Kersaint Ce n'est pas sur une besoin de bled, il y aura toujours
simple dénonciation que vous devez, aussi des gens qui’auront encore plus
ie pense, vous mêler de cette affaire; besoin de votre argent. ‘
les hommes dont on vous parle sont M. Prieur. Le fond de la question ,
des magistrats du peuple, sans un selon moi , n'a pas encore été abordée;
motif très-marqué , avant qu'une no vous savez que même encore sous les
tiriétè publique vous ait instruit. derniers temps de la féodalité, l'eau
(On murmure.) Dans quel moment que chaque particulier buvoit, l’air
vient—on jetter des doutes sur l'ad qu'il respiroit uppartenoit à quelque
ministration des subsistances. L'ap haut justicier; l'assemblée nationale
p*ovisionnement ne dépend pas de a paru , et ces privilèges se sont es
Puis, mais de ceux qui l'environ clipsés comme de légères vapeurs de
nent. Ces inquiétudes sont d’autant vant le soleil. Depuis ce moment, cha
plus mal fondées que Paris renferme que citoyen ale droit de faire et d'é
dans son sein des moyens d'indépen tablir sur son sol tout ce qu'il juge
dance , hors de toute atteinte. (On ‘ convenable , et nous devons desireq
(253)
que l‘on construise des moulins en noncé à une sage surVeillanCe ? ( On
grand nombre, pour que la concur applaudit). Quant ce ne seroit pas
rence nous débarrasse , enfin de ce par égard pour un club patriote . en
llëau détesté du monopole. (On ap devriez-vous moins pour l’intérêt de
plaudit. ) la capitale peser soigneusement ses
Ce n’est donc pas l'importance de raisons? Il Faut des éclaircissement et
la question qui doit nous agiter si vous le devez pour la tranquilité pu—
vivement , mais ce qu’il importe avant blique, vous le devez à vos freres,
tout ,' c‘est de discuter froidement , à vos amis. et la demande de l'ordre
il importe que les membres qui sont du jour , ne peut convenir à vos prin
ici , qui doivent un jour défendre les cipes, je demande des commissaires.
intérêts de la nation dans l’assemblée ( Après des dé6ats assez vi/‘3‘, on
nationale , ne fassent pas revivre ces demande que la discussion soit fer
éclats, ce tumulte que l’on a vu se mée; enfin la majorité Îemporte et
renouveller tant de fois ; si l’on croit cinq commissaires sont nommés pour:
que les moulins de Corbeil ont quel prendre connaissance des faits ).
que influence sur la capitale . il im La société arrive à l'ordre du jour ,'
porte de nous assurer des faits : mais la suite de la discussion sur.la ma
si d’un autre côté l'assemblée natio rime.
nale à fait disparoître tous ces droits M. Kersaz‘nt. Les guides de la rai
de banalité, si tout citoyen peut libre son sont les principes des loix sur la
ment disposer de l'eau et de l'air , il marine , et cette grande branche
est visible que dans le cas où ces d'industrie , qui couvre les mers et
moulins ne subviendroient pas suffi les fleuves , ressemble , sous divers
samment à la consommation, on en rapports , à l'agriculture ; la fortune‘
(tablirBit bientôt autant qu’il seroit ne se rencontre pas plus dans les_
besoin , parce que d’autres capitalistes mains des marins que dans celles des
y trouveroient leur intérêt ; voilà ma laboureurs. Nos législateurs du nou
réponse et je demande que l'on passe veau plan de marine ont oublié
à l'ordre du jour. ( Ici la société s'est que l'homme qui naît sur les bords
trouvé divisée d‘opinions , les uns de la mer, a un droit à la liberté,
voulaient qu'ilfnt nommé des com égal au droit de ceux qui naissent sur
missaires , les autres voulaient pas terre. Faites donc passer le travail
ser à l'ordre du jour ). ’ de ce comité parla filière des droits
M. Robespierre. Sur une dénon de l’homme , il a trop écouté les con
ciation faite par un club p0pulaire , sidérations , les intérêts des classes
j'ai vu l’effervescence à la place de des marins opposés. Les chaînes l’or.
la raison. Je ne me crois plus dans la gées par les ministres de Louis XIV ,
société des amis de la constitution; de Louis XV et de Louis XVI, ont
et moi aussi j’ai confiance dans les étouffé l'industrie maritime et la ri
magistrats nommés par le peuple , et chesse nationale; les peines , les en
moi aussi je crois qu‘il n'y a pas ici traîes , tout supposoit au dévelope
un seul membre qui osât proposer ment de l‘homme de mer: l'armée
que la société se mêlat d’administra royale étoit presqu’en totalité le pa
tion : mais a-t-elle donc pour cela re trimoine des nobles; M. de Castres ,
{234)
par son ordonnance , confirma l'iné que, pour que les amis de le mans"
galité des castes; l'une semblait n'exis— titution puissent renoncer à s'en oc
ter que pour commander et s'énor cuper aussi facilement. Si .M. de Ker
guei lit , l‘autre pour servir et s'ha sainbvouloit nous donner un précis
milier: les officiers de marine vous de son plan de marine, on pourroit
disent encore , pourquoi changer ce le discuter, et je présume que quel—
qui existe, tout est si bien! mais si ques-unes de ces idées ne puissent en
les artisans de la marine verioient core s’allier avec celles du comité; je
parmi vous , s’ils vous exposoient leurs l'invite donc à nous présenter un pré
peines ! . . . Non, les 'amis' de la cons— cis de son travail à la prochaine
titution doivent s'élever au-dessus séance.
des prétentions , des oppositions de M Gouget. C’est demain, à l'as
Î0us les partis ; ne pourroit-on enfin , semblée nationale , que l'on traitera
en dédaignant des intérêts méprisa la question des dettes des pays d’état,
:bles , les enveloper tous dans un plan ‘après cela viendra l'organisation du
général de 'intérêt public? Et, pour ministère. Je crois que nous pou
me servir de l'expression d'un homme vons nous occuper de la marine, et
de g«'nie : les révolutions ne sont pas que nous avons le temps de couler
des jeux d'enfans ; laisser les ennemis cette matière à fonds. Je demande
du nouvel ordre de choses à la tête que l'on nomme un comité qui pren
des flottes et des armées navales, dra connoissance du plan de M. de
C'est une inconséqnence , un jeu Kersàint, qui ensuite se rendra àla
d'enfant ; je crois qu'il faut tout apla barre de l‘assemblée nati nale . pour
i1ir , tout abattre pour mieux réédifier. y lire,l'extrait de ceplan, afin que
J’ai lu attentivement le plan du co tous. les députés en aient connais,
mité , et je n'ai pas pensé qu'il fût sance.
possible d'en Corriger les vices. Je ne M Kersaint. Je prôpose d’ouvrir
conçois pas la manière de construire une conférence sur la marine dans
et rendre utile un bâtiment dans le une des salles de cette maison, les
quel on a oublié l'escalier ., les portes députés, ainsi que les membres qui
et les fenêtres ; ainsi je me rc‘fé:re au voudront s‘en instruire, pourront se
plan que j’ai imprimé , il y a dix-huit rendre, et nous chercherons anous
moi : j'ai tout fait pour me faire ad y occuper utilement.
mettre 'a la barre et le lire à l'assem La séance lev/e à dix heures.
blée nationale , je n‘ai pu l'obtenir; A SSEMBLÉE NATIONALE.
et pourvu que le plan du comité ne
soit pas constitutionnel, autant vaut Décret sur l’orgànimtz‘on du ms”
celui-là qu'un autre. ' m'stère.
M. Tournon. Je ne crois pas que Le ministre de la marine et des colo
la discussion sur la marine soit assez nies aura : ‘
précipitée à l'assemblée ' nationale , 1-. L'administration des ports , ar
pour que l'on ne puisse ici s’en oc-' senaux , approvisionnemens et maga
.cuper encore utilement; cette ques sins de la marine , et dépôts des con
"tion est trop importante , elle intéresse ; damnésaux travaux pu blics , employës
trop essentiellement la liberté publi dans les ports du royaume. ._ _ '
(255)
2°. La direction des armemens, cons au corps législatif, de la situation des
tructions , réparations et entretient des colonies , de l'état de leur adminis
vaisseaux , navires etbâtimem de mer. tration , ainsi que de la conduite des
3°. La direction des forces navales administrateurs, et en particulier de
et des opérations militaires de la ma l'accroissement ou du décroissement
rine. de leurs cultures et de leur comg
4°. La correspondance avec les con mercei , .
snls et agens du commerce de la na 11°. Il donnera les ordonnances
tion françoise au dehors. / pour la distribution des fonds assi«
5°. La surveillance de la polica qui gnés à son département , et il en sera
doit avoir lieu dans le cours des gran— responmble. .
des pêches maritimes, "a l'égard des 12°. Il sera chargé du travail sur_
navires et équipages qui y seront em les récompenses dues suivant les loix ;
ployés, ainsi que l'exécution des loix à l'armée navale et aux employés d
sur cet objet. ' son département. ,
6°. Il sera chargé de l'exécution des 15°. Chaque année , il présentera à
loix sur les classes, les grades , l'a la législature , un état détaillé de la
vancement , la police et autres objets force navale et des fonds employés
concernant la marine et les colonies , dans chaque partie de son départe-_
les directoires de département corres ment, et il indiquera les économies et
pondront avec lui en ce qui concerne améliorations dont cette partie se trou—
les classes et la police des gens de mer. veroit susceptible. ._
7°. Il aura la surveillance et la Le ministre des contributions et re*
direction des établissemens et comp venus publics sera chargé ;'
toirs français en Asie et en Afrique , 10. Du maintien et de l'exécution
8°. Il aura en outre, conformément des loix touchant l'assiète des contri
à ce qui sera statué sur le régime des butions directes et leur répartition ,
colonies , et sauf la surveillance et touchant le recouvrement dans le rap—
l'inspection des tribunaux des colonies port des contribuables avec les per
qui pourront être attribuées au mi« cepteur5 , et dans le rapport de ses
nistrede la justice , l’exécution des deniers avec les receveurs de district.
loix touchant le régime et l'adminis 2°. La surveillance, tant de répar:
tration de toutes les colonies dans les tition que du recouvrement, et de
îles et sur le continent d'Amérique , l’application des sommes dont la levée
à la côte d'Afrique, et au-delà du aura été autorisée par la législature ,'
cap de Bonne-Espérance , et nom— pour les dépenses qui sont ou seront
mément à l'égard des approvisionne à la charge des départemens. _
mens, des contributions, des conces 5°. Le maintien à l'exécution des
sions de terreins et de la force pu loix touchant la perception des con
blique intérieure des colonies et éta tributions indirectes , et l'inspection
blissemms français. des percepteurs de ces contributions.
90. Il surveillent et secondera les 40. L’exécution des loix et l'inspec—
progrès de l'agriculture et du com tion, relativement aux monnoirs et
mente des colonies. à tous les établissemens, baux, ré.
les. Il rendra compte chaque année glas ou entreprises qui rendront-une
. (2‘36') '
iomme quelconque au trésor-public. conservation de la navigation et flot-‘
5°. Le maintien et l'exécution des tage sur les rivieres , et du hallage sur
loix touchant la conservation et ad leurs bords. .
ministra tion économique des forêts ,5". La direction des objets relatifs
nationales , domaines nationaux , et aux bâtimens et édifices publies, aux
autres propriétés publiques, produi hôpitaux , établissemens et attéliers de
sant ou pouvant produire une somme charité, et larepression de la mendi«
quelconque au trésor-public. cité et du vagabondage.
6°. Sur la réquisition des commis 6°. La surveillance et l‘exécution
saires de la trésorerie , il donnera aux des loix, relativement à l'agriculture ,
corps administratifs les ordres né cessai— au commerce de terre et de mer , auxî
res , pour assurer l'exactitude du ser produits des pêches sur les côtes et
.Vic‘e des receveurs. des grandes pêches maritimes , à l'in
70. Il rendra compte au corps législa dustrie , aux arts et inventions , fa
tif, au commencement de chaque an briques et manufactures , ainsi qu'aux
née . et toutes les fois qu'il sera né primes et encourragamens qui pour
cessaire , des obstacles qu'auront à ront avoir lieu sur ces divers objets.
éprouver la perception des contribua 70. Il sera tenu de correspondre
rions et des revenus publics. avec les corps administratifs , de les
Le minitre de l'intérieur sera chargé: rappeller à leurs devoirs , de les éclai—
1°. De faire parvenir toutes les loix rer sur les moyens de faire exécuter
aux corps administratifs. les loix; à la charge de s'adresser au
25. De maintenir le régime constitu corps législatif, dans tous les cas où.
tionnel et les loix, touchantles assem elles auront besoin d‘interprétation.
blées de commune par communautés ' 8°. De rendre compte tous les ans
entières , ou par sections , les assem au corps législatif de l'état, de l‘admi
blées primaires et les assemblées élec— nistration générale et’des abus qui au.—
torales , les corps administratifs , lesroient pût s'y introduire.
municipalités, la constitution civile du Séance d’hier.
clergé , et provisoirement ' l'instruc
tion et l'éducation publique , sans que La séance a été ouverte par la Iec-‘
de la présente disposition on puisse ture du procès-verbal de la séance
jamais induire que les questions sur d'hier. M. Destourmel veut porter la
la forme , la régularité et la validité municipalité de Cambrai à ouvrir un
des élections , ou sur l'activité et l'é grenier public; M. de Biauzat soup
ligibilité des citoyens puissent être çonne cette demande de malveillance ,
soumises au jugement du pouvoir exé-' comme venant de Cambrai... L’as
cutif semlzle’e passe à i'ordre du jour.
5°. Il aura la surveillance et l'exé ' M.Cottin de Vauvineux fait part
cution des loix, relatives à la sûreté de deux projets économiques , l'un
et à la tranquillité de l'intérieur de sur le prix des voitures publiques
l'état. de Paris , et l'autre sur l‘échange
4". Le maintien et l'exécution des des assignats. Renvoyé à la muni—
loix touchant les mines , minières et cipaIité de Paris. »
carrières, les ponts et chaussées j,_ le. M. le ci-devant curé de Dourdan
' Ë 2575
Ivoit demandé un congé ; sa demande dans l'étendue du royaume‘ . qu“il
avoit été renvoyée au comité des ceux qui auront été reçus pour l’exer
cice de la pharmacie , suivant lesysta-i
vérifications , qui ne l'avoit trouvé
ni conVenable , ni admissible ; mais tuts et réglemens concernant
profession. A cette
par un dernier égard pour un mem
bre de l'assemblée , il n'en faisoit point L'assemblée charge son président
le rapport. Pour suppléer à ce pro de porter au plutôt le présent décret
cédé , le curé de Dourdan interpelle à la sanction du roi. '
en pleine assemblée le comité ; il l’ac- 4 M. Regnier membre du comité _de‘
cuse même. Vous êtes plus hardi que liquidation
judicature, de
obtient
nombre
un décret
d'officesur
, se
nous , lui dit Froidement M. Bouche ,
car nous n'osions point en parler à montant à- 28 millions.
l’assemblée; mais puisqu'il le faut et Un membre se plaint du passedr0iñ
q'ue vous le voulez , le comité déclare dans l'opération des liquidations. Mu
que votre ci-devant paroiss‘e est 'main Moreau de Tours, veut que l'on pré
tenant très-bien et très-constitutidn sente à. l'assemblée les liquidation:
nellement desservie, et que votre pré presqu'en détails , de manière que
sence y. seroit très-dangereuse. L'as les premiers n'attendant plus les der4
semblée passe à l'ordre du jour. niers , il y ait beaucoup moins d'in-,
NI. Lière, au nom du comité de térêts sur le compte de la nation.
salubrité , représente les inconvéniens M. Regnieryveut soumettre a« l'as-Ï
d'accorder indistinctement des pa« cembl<’e quelquesIdifficultés survenues
tentes dans l'art de la pharmacie , et dans la liquidation du parlement d'Aix.:
demande l'exécution des sages statuts , Mais on les renvoie à la séance du soir-.1
et dispositions ' réglémentaires à ce M. (Kegnaud fait renvoyerà ce soir?
sujet. Voici le décret. le rapport sur les agens de change.t‘
V'L'assemblée nationale après avoir L'ordre du jour amenoit la discussion '
entendu son ,comité de salubrité_,-sur sur l‘organisation du ministère. M.;
un abusqui s'introduit dans l'exercice Desmeuniers en demande I'ajourne-j
de la pharmacie , considérant l'objet ment , M. Petlii01i s'y oppose , et dans
et l’utilité de cette profession , dé tous les cas veut que l'on décide si le
crète que les loixs, statuts et reglemens ‘ pouvoir exécutif aura d_es,fonctione
existans au deux mars dernier , rela judiciaires ou l'attribution du man-À
tifs à l'exerciceet l'enseignement de dat d’amener; ce qui en. Feroit uri
la pharmacie , pour la préparation , despote , .enprétablissant et mettant en
vente et distribution des drogues et principe' les lettres de cachet.. V
médicamem. continueront d'être exé M. Regnaud saint-Jean d‘Angely ne
cutés suivant leur forme et teneur, trouve rien dans l'ajourhéméritqqtfi
sous les peines portées par lesdites loix puisse compromettre les intérêtsde
et réglemens , jusqu'à ce que’sur le la nation ,' rien même qui préjuge la
rapport qui lui en sera l'ait. elle ait grande question ,_ dont l'assemblée est
statué à cet égard : en conséquence agitée en ce moment. ' . .
il ne pourra être délivré de patentes M. Des_meuniers dit qu’il n’a rien.
pour la préparation , vente et distri— de prêt à cet égard ; mais que pour:
bution des drogues et médicamens totalement désintéresser M. Pe_thiog
i( 238 )
il n’yva qu’à renvoyer aux comités réu M. Dumetz demande Que l’on ne puisse
nis de constitution et révision , dont exercer la profession d‘homme de loi
il est membre, le travail sur cette près du tribunal ‘de cassation , et:
Question L'assemblée adopte cette d'homme de loi pourles tribunaux de
proposition. M. de Silleri en demande district. Cette observation est parfai
jour fixe pour lundi. tement bien sentie par le rapporteur ,
' M. Desmeuniers, après avoir pré.— qui dit que , anima lucrana’i . même
venu l’assemblée , qu’en conformité l'avoué près le tribunal de district ,
au décret du jour'd'hier, le garde corpmettroit souvent des nullités qu'il
'des sceaux avoit rassemblé hier les suivroit au tribunal de cassation; c’est
procès-verbaux de nomination des comme si l'on disoit , qu’ilmaiqgemü
membres du tribunal de cassation , à deux rateIz'err ; l'assemblée adopte
'et qu'il ne lui en étoit encore parvenu cette désunion de fonction , et du
que ‘15 , propose de décréter l'instal tout forme le décret suivant:
Iati0n de ce tribunal pour le 20 de L’assemblée nationale , après avoir
ce mois; que les membres de l'assem« entendu son comité de constitution ,
blée qui se trouvoient être juges de décrète ce qui suit :
cassation, pourraient bien assister à
AnT I. Le tribunal de cassation sera
Pinstallation; mais n'y exercer aucune
installé le 20 de ce mois.
fonction qu’après la session actuelle;
. ueles officiers municipaux de la ville II. Les députés de l'assemblée na
de Paris feroient mettre le scellé sur tionale, élus membre du tribunal de
Ies greffes et dépôts des papiers et cassation , pourront être installés ;
{minutes du conseil des parties , et desmais ils ne pourront remplir leurs '
., différentes commissions et bureaux de fonctions de juges qu'après laprésente
éonseil; que les procès en cassation y session. ' .
pendans, seroient renvoyés au tribu III. Les officiers municipaux de la
nal de cassation , pour y être instruits ville de Paris feront meure , le 19 de
èt jugés ,sans qu’il fut besoin de nou ce mois . en leur présence,.le scellé
velles assignations nide reprises d'ins sur les greffes et autres dépétsdes
tance. . papiers et minutes des conseils des
’ M. Priein‘.et Biauzat demandent parties , et des différentes commise
que avocats au conseil , dont la sions et bureaux de conseil.
Commission sera supprimée , soient IV.Les procès en cassation , penf
admis 'à faire les fonctionsd’avocats dans au conseil des parties et aux
npprèsdij tribunal de cassation , et commissions du conseil , sont renvoyés
dans tous les autres tribunaux. M. au tribunal de Cassation pour y. être
- auxiprocureurs
Martiñeau veut étendre
du grandcette Faculté
conseil du instruits , et jugés sans qu'il soit ben
soin de nouvelle assignation ni de re:
Parlement et du châtelet,' exclusive pi‘ised'instanèe, ' '
Les Ioffices des avocats au coriseis_"
inent à tous avocats et autres gens de
loi. M. Regnaud . réclame pour les sont supprimés : ceux qui éto'ientî
àvoèaïs et de la manière læ plus fiat—y pourvus, seront 'admis à faire. les
teuse, dit à l\l. Martineau qu'il seroit fonctions d’avoués au tribunal de cas-j
fbrt aise de les avoir pour défenseur. sation} et jouiront -aussi’ du droit
(2595
d’exercer auprès des tribunaux de plan, dont la discussion sera renvoyée
district. à la prochaine législature. Y ,
Provisoirement seront aussi admis On demande l’impression de l'0pi
à exercer , auprès du tribunal de cas nion de M. de Coudray , et l'assem-_
sation , les procureurs au grand blée l’ordonne. _
conseil, et tous ceux auxquels est ac M. de la Gàlissonniere propose un
cordé la faculté de remplir les fonc projet de décret qui rentre presque
tions d'avoués auprès des tribunaux dans celui du comité. '
de district ;' mais ilsY seront tenus La discussion est interrompue pour
d’opter, et ne pourront exercer en quelques instans, 1° par’l'imäitation
même-temps auprès des tribunaux faite à l’assemblée , d'assister au ser—
de district et auprès du tribunal de vice qui se fera le 16 de ce mois dans
cassation. l’église de Saint-Louis; no par la lac“
On livre à la discussiôn le projet tare d’une lettre des commissaires de
de décret proposéà une des dernières la trésorerie , dans laquelle ils offrent
séances par M. de Sillery , au nom du leur zèle . et appellent la surveillancb
comité de la marine. M. de Menue de l’assemblée sur leur conduite.“
ron ne dit point précisément si l’on " Un passage sur—tout a été Fort 'a'p-‘
incorporera la marine marchande dans plaudï. . . ‘ . :.
la marine royale} mais il veut que a C‘est avec ’ l'or des nations que
les marins marchands , après les voya la perfidie forge leurs fers ,'etque’ la
ges dans les colonies au bout d'un tyrannie les rive, mais ce qui, dans nos
certain temps qui suppose le savoir de arides fonctions, nous réjouit ,"sÇest
l’expérience . passent être admis à‘ de savoir que les gardiens du' très
commander les vaisseaux du roi , et public sont des soldats de la Iibeitél.f
parvenir aux grades : il cite Jean Bart, L’assemblée ordonne l‘impression de
Dugué-Trouin, la Bou'rdornaye. Tour la lettre. . __ ._ 1 .. .I
ville, pour répondre à ceux qui disent mulot rend compte de la caisse
que les marchands ne font que sil de l'extraordinaire pendant mars. Ré
lonner le mer. ' ' A sumé ,’ espèces sonantes 2,488,009 livt
M. de la C5udray demande le main Contribution patriotique , 55 millionsÏ
tien de la inàrinesu'r le pied qu’elle Assigàats brûlés, 68 millions. ‘
est. Les capitainesmarchands ne sont , M. Malouet parle sur la marine ,v
dit«il, que’ dès rouliers de mer peu et ne voit—que des ruines autour du.
propresîau combat ; le goût des paco nouvel édifice. ' . . "
tilles entraîne l’abnégation militaire. Il La. marine marchande peut donner
cite la triste expérience qu'en a faite d’excellçns {natelots : elle ;qopgero’+t
M. de Choiseul , et propose de décré peut;étre‘ aussi quelques bons offi—
ter , 1’. que l'état entretienne une ciers ,' mais laissons—les à la branche
marine entièrement militaire; 2°. qu’il florissante qu’ils cultivent; le; comité
y ait une école pour l’instruction des n’eût point dû s’occuper d’une sub
aspirans 5 50. que toutes les classes des version. . -‘ ' " ,'
citoyens y soient admises , et que pour Plus émit rude l'examew_que subis—
le surplus des détails , le ministre de soient les élèves de la marine , plus
la marine soit tenu de présenter un ils étoient instruits}
(240)
Il faut le préjugé du commande premiere représentation de Mirabeau
!nent;ce préjugé est bon, et il est aux Champs Elisées; la Soirée ont
bon qu'il existe. Il n'y aura jamais geuse : et J. J. Rousseau.
d'armée de philosophes. Demain, la quatrieme représenta-'
Les hommes qui se livrent aux tra tion de Guillaume Tell.
vaux grossiers , ne sont pas exclus
des premières places , mais rarement Tnéarna DU PALAI&ROYAL , 1 5 avril,
y sont-ils propres. Le plus dangereux les Jeux de l'amour et du hasard,
de tous est le Fanatisme de la popu comédie en trois-actes , en prose.
larité. Ne dédaignons point les exem—
La quatrieme représentation de [E
ples imposans de l'Angleterre et de
la Hollande. . . . Au milieu des esprits cale des Prêtres, com. en 5 actes, en
prose.
ardens qui vont toujours en avant"
pourquoi me s'en trouve—t-il pas qui Tnéaran DE Mile. MONTANSIER.
pensent que nous ne sommes pas, les 15 avril , Relâche . pour Faciliter aux
seuls sages en fait de gouvernement... ouvriers les moyens d'avancer et de
La force navale ne peut agir qu'au
perfectionner les travaux de la salle.
dehors, ne craignons pas ses efforts.. .
Nous regrettons de ne pouvoir don THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
ner que des fragmens du discours de LYRIQUE , 15 avril , la 82eme. représen
M:.Malouet. L'assemblée en a ordonné tation de JVz‘codème dans la [une , ou
l'impression ; 'et nous en promettons
la Révolution pacifique, du. cousin
à npysouscripteurs les premiers exem
Jacques. I 4;: y... ,
plaires. .,v
_
»(La séance a été levée à trois heures. AMBIGU COMIQUE. 15 avril, le .Mal
SPECTACLES. entendu '; la Clochette ; la mort du
ACADÉMIE ROYALE ni: MUSIQUE, Capitaine Cook.
samedi 16 avril , pour la clôture et la . DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
sixieme capitation des acteurs, At}u‘ V 15 avril, le Miroir de la vérité
. ,
et le" ballet de Psiclté. la Convalescence du Roi; la} Re
Tarasque ITALIEN , ' 15 . avril , la tour du Champ de Mars. .
La Gut.

. et > enp
7 . -
Nous avons lhonneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations‘ pour êtfeinsérées' dans le Mercure universel, de
..y., .,. i.t4.'..l*. " ‘
Voulou bien les signer , ét donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessmre pour nous, nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50‘liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros et .8.
MERCURE-UNIVERSEL
‘l

Du Samedi 16_/1W2‘1 1791.

.ANGLETERRE. . gé‘e3 , mais on ne néglige rien ici peut


ouvrir une nouvelle campagne avec:
Loxnr'Œs , 8 Avril. Les préparatifs de éclat.
guerre se continuent toujours nvecar— =On mande de Lambèrg', que"la ciri
deur, et la flotte pour la Baltique Sera conscription militaire, introduite paf:
bientôt prête ; nous nous ruinons Joseph Il, vient d‘être rév'0quée‘pdf
donc pour une guerre dans laquelle l'empereur règnent. ainsi'lês Juifl
nous n'avons rien à gagner , mais ne seront plus obligés à fournir ides
tout à perdre; et ces préparatifs fus reCrues , mais ils s'en exempteront ën'.
sent-ils même encore plus considé acquittant une somme d'argent.
rables ,‘ n'en imposeront jamais; ainsi,
a' -PRUSSE.
de deux choses l'une, ou nous nous
retirerons avec honte , ou nous Petons BERLIN. 51 mars. Un charge ti‘ôu—.x
une guerre ruineuse. L'impératrice jours ici force munitions sur des bat
n'a pas des colonies éloignées sur les teaux, et différents couriers ont été
quelles elle puisse concevoir de l'in exPédiés pour Constantinople. Lon3
quiétude , et son commerce , de notre dres et Varsovie. On dit aussi que 16
part, ne peut essuyer aucun échec. sultan, enverra en présent ‘à notre
CHAMBRE nzs Communs. Pétition monarque, des chevaux turcs, qui
de l‘île de la Grenade , contre l'abo n'auront point leurs égaux en beauté
lition de la traite des nègres. On re et en bonté. ' ‘ ‘
présente qu'il en résulterait les plus On assure que le roi de Suède!
dangereuses conséquences pour le :viendra à Berlin, et qu’il paroi: dé;
commerce et l'avantage de l’île. Ren- l cidé à renouveller l'alliance avec la‘
voyé au comité de la traite. des Porte, pourvu toutefois qu'elle paye
nègres H exactement les subsides qu’ellePro-Ï
met , avec ceux arriérés.
BUSSIE
ALLEMAGNE.
Pérrnsnounc. 22 mars. Tous les
jours le prince Potemkin expédie des VIENNE , 2 avril. Suivant des lettres
courriers au prince Lepnin, il pa des frontières turques , les préparatifs
roltroit que son intention seroit de de guerre du grand visi'r sont extraor
diriger son retour à Jassy, par Var dinaires , et il grossit son armée jus
sovie et Vienne. ‘ qu'à deux cent mille hommes. Le
l Les nouvelles de Constantin0ple grand sultan veut absolument ravoir
portent que le mécontement est gé la Crimée , et se refuse à toute propo
néral dans cette capitale . que la sé sition d'indemnités. Il se fie sur les
dition est Formelle dans la Natolie. Les puissances catholiques; il 65père peut
habitons refusent ouvertement de être qu'elles mettront sur pied des
f0urnir le nombre des recrues exiv armées et des floues formidables pour
Tome Il. N° 47. \.
(242)
'le soutenir. Mais il se poutroit bien Starray a cfu devoir faire diriger
qu'il porté: ses prétentions trop loin. vingt canons de la citadelle sur la
On assure que les puissances mé ville. Sitôt que le magistrat fut ins
diatrices ont également proposé le truit de ce terrible appareil, il en
Jtatu quo à la cour russe; et dans demanda la raison. Voici la réponse
ce cas , la Porte doit être embarras qu'on. lui fit: c: comme un peuple
sée,_ puisque l‘impératrice ne consen fanatique pm‘oit méconnoitre la bonté
tira jamais à rendre la Crimäe ._ étant du plus juste et du plus indulgent des
résolue d'étendre sa domination jus souverains , on a tli;p05é ces canons
qu’au; rives du Dniester, qui doit pour punir sa témérité, dans le cas
former de ce côté-ci les limites entre où il montrer‘oit le rhoindre penchant
les deux empires. à la rébellion. Il en coûte beaucoup
Le Dannemarck doit s'être offert au gétvérnl de déclarer et protester
four médiateur. et on espère qu'il qu'il sa trouwra forcé à un carnage,
pourra beaucoup sur la cour de Pé si on pousse les choses à l'extrême 7).
tersbourg. . Sur cette déclaration on envoya une
Des dépêches arrivées des Pays—bas députation à M. le Comte de Mercy
gutrichiens ont été aussi-tôt envoyées Argenteau , ministre plénipotentiaire
à l'empereur. La tranquillité'n'est de l'empereur à Bruxçælles;ymais toutes
point encore rétablie dans ces can ces précautions n'ont pas empêelté que
tons , et les nouvelles qu'on en reçoit le peuple. ne tombait sur une patrouille
ne sont pas faites pour rassurer. de hussards; ceux-ci se virent côn
1:11 a paru singulier à quelques-uns ,. traints à tirer sur les séditieux qui se
lorsque la gazette deylajcour a annoncé débattdèrent aussi‘tôt. Deux d'entre
l‘arrivéedu marquîsde Noailles. arn euxton..bésang pouvoir des soldatssont,
bassadeur de France ‘ qu'elle ne lui présentement en prison, On en fera
ait point donné le titre de marquis : probablement une justice éclatante.
on assure que c‘est d'après un ordre F R A N C E.‘
de l'ambassadeur.
_. Par une nouvelle ordonnance . il DEPARTEMENT DU HAUT-RHIN.
{le peut plus être saisi ou cerlé qu'un DELLE, 7 avril. Les amis de la cons
tiers de la pension d'un officier hors titution en;_gagent leurs frères de Paris
de service . quand elle passe 400 H0 à recueillir de toutes les sociétés qui
rins , et qu'un quart quand elle est leur sent affiliées les justes regrets
de .moins. Un officier en service , V .
qu occas orme la mort de M:rabeau ,

au-dessous du capitaine , ne pourra pour les présenter ensuite à l'assem-‘


céder ou obliger qu'un mois de ses blée nationale par une nombreuse
appomtemens.
députation. C'est alors , disent-ils,
PAYS-BAS. que nos légis'ateurs apprécieront la
douleur universelle des vrais amis de
Anvers, 1 avril. Il se tènoit ici
la constitution . sur la mort du grand
divers propos dont le résultat eût pu homme que la FTuHCC vient de perdre.
devenir dangereux au service de sa
triajeslé et au bonheur des citoyens ; DÉPARTEMENT DE L'lLE ET VILAINE.
pour en. prévenir l’effet , le général Renygs, 8 avril. Dans plusieurs,
i243)
dommunes de la bi-devant province qu‘à des citoyens dont le patriotisme
de Bretagne , observent les amis de étoit connu. Nous surveillerôns s:ina
la constitution , il existe des géné cesse les officiers ami—patriotes , di
raux: , espèce de corps politique , sensdls, et déja même nous avons
inventé et créé par l'ancien régime; recommandé au zèle actif de la mu
nous en avons demandé la Suppression nicipalité un sieur Saint-Gérant , major
à l'assemblée nationale , ces corps étant de Royal-Picardie , cavalerie , qui ne
inutiles , inconstitutionuels et dange Craint pas de déclamer publiquement
reux. ‘ ' sur la constitution d'une manière
scandaleuse. "
DRPA1‘tTEMENT DU Loran.
Drunrrmnnr m: LOIR}; ET CHER.
Oanéaus. Les corps administratifs
seœndant le zèle des citoyens , et BLms. Combien nous sommes heu{
s'empressant de leur procurer les roux de posséder icinotre respeCtable
moyens de veiller sans danger à la évêque, M. l’etbbé'Grégoire , ce zélé
tranquillité publique ont demandé à défenseur de la liberté! On croira
l'assemblée nationale des fusils et peut-être qu'à son arrivée ces inFrac-‘
huit canons du (:flllblÏC de quatre. mires aux menées insidieuses , aux't
Protecteurs de la iuStice et de la li manœuvres sourdes , sont rentrés’dand
berté , disent les amis de la constitu le néant; ils n'ont au contraire déve
tion d'0rléans à leurs frères de Paris, loppé que plus de moyens. La pré
fli)puï62 notre demande de toutes vos sence du prélat a été pour eux' une
forces , nous touchons au moment de occasion de manifester plus de seau—t
posséder dans nos murs le terrible dé— dale; et par-tout ils ont excité l'op
pôt des ennemis du bien public , et position la plus criminelle a'ùx'nou‘J
notre demande doit paraître à tous les telles loix. Il -a fallu recourir aux‘
amis de la liberté digne de la plus sé corps administratifs , qui, nprt‘asavoirl
rieuse attention. pris connoissance des faits’,’ont-noti—'.
fié , le 8 courant , aux sieursTemine ,i
Duranramaur DE L'YONNE.
ci-devant évêque de Blois , Habert ,'
Cuxrssu-Bnowaan , 8 avril. Les son secrétaire , Gallois , .ci-devant curé
bons citoyens ont pris le deuil pour de Saint-Nicolas , Mauduit , ci-devant
8 jours, à la nouvelle affligeante de vicaire
et de Vienne
Mennrd , Foi-est,
, économe ex-jésuite
du séminaire,
la mmt de Mirabeau : ils vont rendre
aux mânes de ce grand homme les de sortir de la ville et de l'étendue
honneurs funèbres. Dans une de leurs du département de Loir et Cher,
séances, délibérant sur l'armée de dans le délai de vinquuatre heures.
ligne . ils ont arrêté que tous les chefs A l'instant les inquiétudes ont cessé
et officiers , qui n'ont cessé de mani par-tout et le calme s'est rétabli.
fester des opinions contraires à notre
DéPiæ.rimaur DE LA Gmoupn.
nouvelle constitution , n'étoient pas
faits pour commander à des hommes BORDEAUX , 10 Avril. a Un cri lugu
libres; qu'ilétoit urgent de procéder breet lamentable s’est Fait entendre
à leur remplacement, et qu'on ne dans la capitale de l'empire , et ce
deroit confier ces places importantes cri répété jusqu'à nous, (äa7bientôt
a
l’ 544 5
porter la consternation dans.t0ute. la en-délibération', 'il a été arrêté que
France !.... Tel est le début du requi-. pour manifester les regrets de Ce:
sitoire de M. Vielle, procureur de illustre patriote, pour reconnaître
la commune de Bordeaux, sur lequel les services qu‘il a rendus à la cons—
le corps municipal, présidé par M. titution par ses travaux immortels . la
Sers . a arrêté que les citoyens se garde nationale rochellai:e portera
roient invités à prendre le deuil pen un deuil de huit jours, qui com—
dant trois jours , à cause du décès de mencera dimanche prochain; à cet:
M. Mirabeau l'ainé;fl—— Que le ven effet, MM. les'capitaines comman
dredi 8 avril il seroit célébré, au dans préviendront par billets , les'
nom de la commune, un service so membres de leur compagnie . de ne
lemnel , dans l'église métropolitaine ; point paroître en uniforme pendant
—-— Que tous les corps administratifs , ces huit jours , sans avoir un crêpe
judiciaires , . civils. et militaires , les au bras et à l'épée.
présidens des 28sections et le régi
DÉPARTEMENT DE LA VrENNR.
ment de bampagne , seront invités
d'assister à cette cérémonie ;-y—' Que Porrrms, 11 Avril. Notre prélat
les capitaines des navires du commerce, citoyen a fait son entrée en cette ville
seront invités à mettre le pavillon en mardi dernier. La garde nationale
berne . les vergues, en croix , et à avoit été au-devant delui ; des qu'on
faire tirer.lecanou de deuil; -— Que l’apperçut. les officiers le firent en
tous les spectacles,publics seront sus trer au centre de la troupe. La garde
pendus le même jour vendredi. (1) . nationale sur deux lignes, ouvrit la
-.Auiourd’bui.à 10 heures du matin», marche au son de la musique et.des
même cérémonie sera célébrée , au tambours. Cette marche fut fermée
nom de la société des amis de la cons par les compagnies des volontaires en
titutionr dans l'église de St. Domi colonne. Arrivé aux portes de la ville,
nique. Un prêtre Constitutionnel pro il fut complimenté par les corps ad.
npnéera‘ l'orais0n, funèbre. ministratifs réunis , et jusqu'à son do
micile souvent arrêté par une foule
DEPAË.TEiŒNT iiis ra CHARENTE de personnes que l'amitié , le respect
INFÉRIEURE. '
ou d'anciennes liaisons prècipitoient
Extrait du registre de délil7é/‘uti0n à sa rencontre. Le canon et les
, de la garde nationale de la BO cloches annonçoient au loin l’arri
' olzellt. vée de notre évêque, qu'une soene
Séàhce du C a‘wi'l r791. i plus touchante encure attendoit à sa‘
maison, où il arriva après avoir al'
. M. le président a fait donner lec lumé un feu de joie que la recon
ture d’une lettre à lui adressée par noissance de ses premiers parois
M. Demissy, relative â M. Mirabeau siens avoit dressé à sa porte. Les ha
l'aîrié ; le contenu de cette lettre mis bitans de la paroisse de Sainte-Triaise
l’entouroient et le proclamoient leur
(I) Les comédiens n’avoieut pas et: évêque. Dites toujours notre curé ,
tendu la délibération pour fermer les ‘ et il les embrassa. Rendu enfin chez
ipectaclea. . ' . . . lui, il y trouva tous les prêtres citoyens
,:
(. 245 )
de cette ville , et se précipitant dans 'louangè, qui ne peut‘étre que l'exp
les bras de l'un dieux qui le nom pression de la servitude , déshonorç
moit encore son évêque : Dite: plutôt les peuples sans honorer les rois :sous
votre ami) dites votre frère; c’est celui dela liberté , c‘èst , au contraire,
lë'tz‘tre [a plusflaNeur que je desire un tribut. de gratitude qui honore
et que je demande de vos cœurs; tout-à—la-Fois et le prince qui s'en remit
Jamais évêque n'a,été puni heureux digne . et la nation reconnoissante qui.
I V
et n'a autant joui que moi. Et‘ le" le lui paye.
‘ '
digne prélat, fondant en larmes , em-î .' , _.'
C'e5tau‘ssî ce trubutvo‘lontal;è d , hom-‘ '
brassoit tout le monde. lmag'eset dé bénédictions que laFrnnèé 1
' DEPARTEMENT DU LOT. ‘ " libre offre en ce jour auxvettus‘d’un"
.
&. 4 'rôi‘ëit'oyen . . V
4 MONTAUBAN, 7 am‘z'L M. .Demarie, No; Vaniels fières l'aùroieht'tèfusé au
commandant des troupeè de ligne
rang et à!la puissahcq{ mais yôtie pa
dans ce département, s'est bientôt
triOtiàniéqnôuè en fâit’ù‘ñ‘ djeÿbiÿ reli—
écarté de la routepatriotique que'
giçgi{ 3_et nous q'}ix_igrqstons de lo ’
les amis de la constitution s'applaw
àissoient de lui voir suivre; ils ont
F°‘."Pl"t ‘ , .. 2Ï ‘ 4
adressé à l'assemblée nationale les N08 représentane voumiat proclamé '.
preuves convaincantes et les titres le restaun&teut de. la libçrté.frapçoise .5
officiels qui leur sont parvenus contre pt vous avez pleinement satisfait à ce
cet officier ; ils en ont également ins qu’éxi3ë6iË de Vous‘ ‘u‘nq fidmàussi glo:
" v - . v
truit M. Duportail, et lui ont dé— “i" v..- 1:.‘2 ».u\'wl f. \‘.‘. '
.\.. 1 "’L

signé M. Bupuis Monbrun', comme “Lié votre cœ‘u‘rÿ aù'tänt 11119 par
le patriote le plus zélé, et l’ami le ‘vos éerrfi‘e‘aäs , 'à la côfisütutio‘n‘»,’«dbnt
plus déclaré de la liberté. ‘. Vous êtes le roi , à cette constitution
Sublime qui vous approche en quelque
D‘E,P‘êRTvEM'E-NTI D'U CANTAL.
Sorte de la divinité par l’impuissance
" Adresse au roi; 'fle‘faiœ le mat,:vons vdù'æ ères monir’é
t . ', . 1 - digne de l’aimer parleieff0rtq quo:
R01 D.Ë.s ann‘çors ,\ v0u's avez fait pour la Œéfeadæearm ;mx
'i . wf:a ,b un“; *'
'Lorgque dans toutes les parties de 3 'Bien convaincu que lè’s’hnne‘fliisflbf“
I‘Empixe ‘ une joie universelle gn la nation ne pouvoiêñtf être ÿëîitäblè-Ï"
npnç<_e-que, yps joui; Ptécieu_x ne, _sqnt nient ves'amis ' , 'quôiqù'ilsîäiénËSôù
Pl“fi. 6?.PË'Ÿ i1°rsqu.etpw mi.thl"? "vèxit' î5rofànë ce xio:fl"r‘êèäieétàblë 'èp“
re.t€‘fl tissent d'aqtioqqçlç.grâcç.ÿguç çe: l'usutpantj vous aŸeiîthj5üË€ iiiéioüé.
hçqrçug événement , çpuffçez qu’une le”ùi‘5 Complots perfidÿf’ÿää‘y9Ëè ‘
société d'hommes li|bçççl,qqe çles amis phiçé,_et_‘äàÿre loyauté , ë1läÿ‘e‘i'Su‘aiïisï9
de le cgngtitution i qui, :nÏ9nt iam.flis rècôiicjÏier' pou; jàii1a% la” têÏrë ayeC‘ '
-.rJ
honoré que la yç_rtu et in vérité , m_ê- .165 ,x. , , ..,1;‘ 1 .- "
lent aussi leur voix_ au concert d'allé— 7 Tcals sondes titrsazh5poraïfles qui _
gçesse que forme, autour du trône la vou(snsmrçm l'amont: dg:mt5u siècle ,
rçconnoissance pllblquèi : la vénération de la posté:ité, l_a recon
=Si sous l’empire du. c;lesp.otiscæxeq3 la noî;qanqç _et- lafiçiélipè_ ldän; peuplç
2
. (' 246 )
qui Vous respecte comme‘san chef, et encore dans quelques lieurdes enne‘
qui vous chérit comme son père. mis de la patrie , qui , avec plus ou
moins d'audace, avec plus ou moin{
HERAULT aîné , président.
de succès , excitent des mouvemens"
‘- COURBAIZE , VIGIER, VANEL, populaires , fomentent des querelles
Stsrurians , secrétaires. intestines , et invoquent le secours des
peuples voisins , pour porter dans leur
DRPÆTEMENT DE L‘API.
patrie les malheurs et les embarras de
_.Amnénmwç ._ 7 avril; Les amis de «la guerre; " .
la constitution s'empressent d'a '-.pu yer Cette espèce de ligue des mauvais
de toutes leurs forces . la pétition de citoyens vous est connue . messieurs ,
leurs frères de Mâcon; comme/eux aussi bien qu’à nous ; comme nous
ils dèsireroient qu'à l’époque du 14 aussi -, Vous condoissez nos immenses
juillet , les} Parisiens envoyassent une ressources Vous vous rappelez que
députafioñ dans Chaque département ; le patriotisme ,._ l’énergie . et cette
comme leurs frères de Versailles , ils sainte Coalition des François libres ,
dl‘9sireroîvnt que la gardedu 'rÔi ne contre ceurÇqui voudroientdemeurer
pût êtredésormais confiée qti’_à des esclaves , ont constamment déjoué les
citoyens 's‘oldats, à qui l'amourde la complotsûdesæennemis de la constitu-
liberté a mis les armes à la -'main. tien. Maintenant notre position estfi
telle ,' que le retour de l’ancien régime‘.
_AMI 5 DE ‘ÇOLNSTITUÀTION;
est devenu impossible , et que lesplus
Lettres de la société des amis de lt‘t'= grands malheurs mêmes ne pourraient
v constitution , çwx sociétés q{]îfiées que retarder la jouissance tranquille
‘dans'les de‘paüemens fi'0ütù‘l‘sJ. - 4 des biens quecette constitution nous
promet. .' . . ..
,,Mns SIE uns , Mais il nous reste un danger à évi
ter i il Faut iiou‘s'pr'éserver d’un piège
Votre surveillance active etrcons-' que , dans leur désespoir . nos ,Pnne
tente pour éclairer les démarches dg mis ont placé sur notre route. De
nos ennemis, a'- s0uvent excité not_m, imême qu'une“ trop grande sécurité
admiration. Aujourd’hui , notre solli pourroit nous devenir funeste , de
cititude sur des mduvemeus , tant i11 même dussi une”i‘rtcjùiétdde excessive ,
térieurs qu‘extérieurs , dont les effets les mouvemens inconsidfirés d'un zèle ‘
pourraient ét;_e}fi;nestet ‘a la tranquil trop ardent , boiàrroient nou's“jetter
lité publiqpe‘m nous fait un” devoir dans dé'grands 'ètribarras.‘ C'ést parti-”
dçyvous ,cqm‘ipuniquerfl les réflexions gulièrerfient sur les frontières de l'Ém*
qu‘une correspondance , qui s'étend pire que cet esprit de modéràtion est
sur toutes ‘ les Parties de l'yEmpire , nécessaire à' conserver '. c'est lorsque
nous a suggérées. Par-tout le zèle des les émigrans intriguent avec le plus
patriotes , celui des gardes nationales, d'activité; c‘est lorsque leurs lâches
rétablit ou maintient la paix; par-tout manœuvres révoltent tous les bons ci
des citoyens dignes dela liberté , sont toyens , qu'il faut que ceux-ci se pé
prêts à se sacrifier pour l'affermisse nètrent de la nécessité de surveiller“
ment de la constitution. .Mais il existe prudemment ces trâmes _odieuses,_
i( 247 )
d'an’rir par leur nombre . par leur tières; poirrx-oient Fournir à nos enÜ
courage , un rempart impénétrqble à nemis un prétexte de guerre qu'ils
Ces traîtres: mais en môme-temps , cherchent sans doute , et qu'une foule
il Brut qu'ils sachent respecter le ter d’intérêts puissans doit nous faire
ritoire étranger . et résister aux in desirer d‘éviter. '
vitations qui leur seroient faites, aux Nous sommes avez des sentimens
demandes de secours qui leur seroient fraternels , '
adressées par des peuples voisins. Ce Les membres du comité de cors
qui se passe maintenant dans le pays respondance. \ -
de Porentru , peut . à cet égard,
Vansns , président.
nous servir d'exemple. Ces généreux
Rocnsunnw , secrétaire.
voisins réclament leurs droits : ils in
voquent des traités ; ils se refusent J. MenouÿAiu an. RiclL d'Ai
recevoir une garnison Autrichienne , guillon , J. 1H. Moraton . G. Bonne
et donnent aux François . dans cette carrère , Barnave , Clt'oderlos -, H0m ,
Occasion , une marque honorable de Charles Lameth , Ledean , Brevet
Confiance et d'estime. ' de‘Beaujour , J. A. Creuzé—la-‘I‘ouche.
Ma‘s quelque belle que soit cette Lamellierie ; Massieu . évêque du
Conduite, quoiqu'il fût doux à nos département de .l‘ 01‘s: ,' Alexandra"
coeurs de ne pas laisser attendre un Beauharnois , Barrère - de -Vieuzac ._
moment à ces dignes étrangers, l'ap J. Duveniet, J. Gauthier , Rousseru ,
pui qu‘ils réclament, nous devons Victor Broglie , Pieyre , H. F. R.
céder à des motifs de prudence , nous Verchères , Collot-d’Herbois , - Bros-.
devons confier à la politique le soin tarot ,. RlCCé-l| Théodore Lameth.
de terminer cette affaire;" car vous
n'ign0rez pas qu'un peuple qui a Séance du 15 Avril.
solemnellement déclaré qu'il ne feroit M. Bonne-Carere fait la lecture du
jamais la guerre que pour repousser procès—verbal, des annonces et adresses.
une injuste promcalion . doit porter
M. Leblanc,auteur d'une tragé ;lie in—
‘ jusqu’au scrupule l‘observation d'une titulée
l'assemblée
les Druides,
d’une pièce
Fait hommage
nouvelle ,
résolution au;si dangereuse.
Nous croyons donc ,‘ messieurs ,
ayant pour titre le clergé dévoilé ,
que le plus grand service que vous
ou les états généraux de treize cents.
puissiez rendre dans ce moment au
'peuple , l'emploi le p'us utile que Vous trois. ‘ '
puissiez flaire de votre influence sur M. Je crois devoir annoncer a la
ses opiniuns , c’est de l‘(cl.iirer sur socir‘të queM. Ho‘udon vient d’achever
la nécessité de respecter le territoire le buste de Mirabenu ': mais ce bustè
étranger; de lui inspirer une réserve est en plâtre. il pou'rroit'l'e faire eri
de laquelle dépend en grande partie marbre , conformé?nent aux intentions
le maintien de la paix; et surtout de la société. cependant je croirais
de‘ lui Faire sentir que la moindre plus convenable que le buste de ce
itostiîité, ia r'xe la plus légère entre grand homme, qui doit être placé
(les utoyensfmnçais et desisoldats ou
dans l‘a— salle des s"ancez des amis de
habitn‘us des'pays étrangers et fron la Constitution; fût fait en bronze,
"(248)
se më.ts1 gémit plus, durable. et pies à rendre aux grands hommes que non?
Brome à étein_jser se mernoire. en’ occupons ici , la patrie perdroi_t
‘ M. Cogmyx. On parle de M. Hou beaucoup de mptpehs utiles. Je de.—
ÿon,jerends justice à ses tlalens: maisje meude que l'on ne s'occupe pas da—
propose que la société mette au çon4 vantage de cet objet. i
cours.le buste qu’elle fera faire ; V les (La société 4rrfle que tous les are
amis de la cimstitutior_1 ne connaissent tz‘;œs seront invités à concourir pour
pas de privilèges. . le buste de Mirabeaq).
‘ M. Mirabeau avoit pour amiun M. Îbpzey , évêque du département
habile artiste qui n’est pas de l'aca du Cher, assistqit à la séance; ila dit:
démie net qui. déja plusieurs fois Messieurs . c'est princiyàlen_xent à l'in
nvoit fait son portrait, c‘est M. Lucas; térêt que la société des amis de la cons-.
le nouveau modèle que cet artiste titution de 'Bourges a pris_ à moi que je
vient d'exécu:er est frappant de res dois les suffrages de MM. les électeurs
semblance ,_je l'ai vu , je'le trouve du département du Cher ;_ c'esa à la
supérieur au buste de M. Houdon. bonne idée qu'ont bien voulu donne;
' Je demande que votre co ide moi les membres de cette assem-.
r;nit'é vd’îler;ijz‘iistr‘àiion sur cela vous ,blèe , que je suis redevable du vif in
fgsse
k n.n‘ 'r'apPÇort-i Il s'agit
DufogimyÎ ' , pour le‘ térêt que m’a témoigné la société de
Bourges: c’estdonc à vous , messieurs, \

firésent', nongpes_de 2décider" entre que je dois mon élévnion à l'épiscm


tin bustef et _'älu\treÏ buste , mais pat: achevez votre ouvrqge. Daignez
, é'un brinîcine général, celui de sa-. ’soutenir un évêque citoyen qui con-.
‘ .
voir-si l‘on êieblira un concours, or; Î courra, deçtput_son })OUYOII!qqm31Q;
poùï êtrèiîu‘ste,'il le Faut ouvrir ce
tien et à l'afferqniqSement de la cons
concours.;iLfaut quele taleutseul l'em ' titution ( Ça applqudz_'t l.
porte , et je dis. qu‘ii appartient aux M. le président. Vous êtes appelé
elmis (le la constitution de don à} concourir au succès d'une belle r'éc
ner l‘exemple; alors quand vous_au volution , et dans un moment où elle
fez choisi, un modèle , qui avant tout est attaquée vivement , par des hemmes
doit être en plâtre , vous verrez' qui se servent de la sainteté même de
vous le ferez ex#cuter en bronze. ‘ leurs fonctions . pour porter des at
' M. Rohargïer‘reÎ'-Les hom’m’agës‘ les teintes plus efficaces à une constitu,
plus multipliés ne sont pas'ceux'qul tion , fondée sur la liberté , l‘égalité
honorent le plus les grands hommes: et le morale._ Ces hommes coupables
mais c’est le nature des hommages Erouveront en vous un citoyen qui
qui sont décernés et les ‘personnes leur prouVera que la religion obtient
qui les rendent; un buste. , .un. mau— un hommage plus sincère quand elle
solée, ' une couronne civique, que s’unit aux,vçrtus civiques ; la société
feuille de chêne tout est égal :,'mais persuadée qu'elle trouvera en vous un
je remarque que vos travaux appar— appui , un soutien puissant ,s'applaudit
tiennent à laichose publique ,4 vous de vous posséder dans son sein , et
les lui devez , et si toutes les‘socié vous invite d’assister à sa séance. ( On
tés de France pqssoient autant de applaudit). ‘ ,
temps à délibérer sur les honneurs fil. le Pl‘g’3idçüç. l\L le nouvel
l/ 249 ) \
évêque' de Toulouse demande la pa importantes parties du royaume, la
role. société vous invite à assister à sa
M. l'évêque de Toulouse. Messieurs, séance. ( On applaudit. )
vous voyez, au milieu de vous , des 5 M. l'évêque de Toulouse. Per-‘
enfens justes et reconnoissans , ils 'mettez-moi que je dépose sur le
viennent vous offrir l'hommage dû bureau des exemplaires d'une adresse
à vos talens; graces à vos travaux , aux curés ,« qui a.été distribuée dans
le plus bel empire de la terre est le département de la Gironde , et
régénéré ; c‘est de ce sanctuaire qu'est qui a Opéré de très-grandes [couver—s
parti ce cri terrible qui a glacé d'effroi : sions. L’auteur m'a chargé de l‘offrir
les ennemis de la liberté; c’est d’ici à la société, ; 4 1 -‘ .
que sont sortis ces établissemens , ces l’évêque
( de Toulouse
L'impression des etyde
discours fé«
sociétés qui couvrent la surface en
tière du royaume , qui surveillent des vâ7ua de Boyrges est avérée 3..;\
projets dangereux : la nôtre, messieurs, M. Dubais de C"anèé ànnoncn -
cherche à vous imiter; vigilance . qu'il a vu le matin M. Ruthledge ;
union ; voilà:notre force; soumission auquel il a déclaré que la société flV0ii
à la loi , vertus civiques, voilà notre pour but dexs’occuper des.dmitadfl
morale. Si je n'eusse consulté que peuple ; queses travaux étoient utiles
mes foibles moyens , je n’eusse point à la chose. publique: que surla.disr
élevé ma voix dans une assemblée cussiop précédente de la société. le
où 'j'ai vu le génie uni à l‘éloquence; comité de consriiution av0itvdès le
mais ce n'est point comme orateur , lendemain retiré son, projet; qu_’,aimi
des dénonciations , à moin‘ss,qu‘ellesä
c'est comme ami de la constitution
que j'ai demandé la parole , et sous n'aient une importance «gravç jï'Hfl
ce rapport , je crois avoir droit à doivent pas occuper les amisdçJq
votre indulgence. ' ( On applaudir.) constitution._;\ que c'estde ce; des
M le Présidents Dans un moment nousiatiqns que ses ennemis profitent
où lès ennemis de la chose publique ‘ pour calomnier cette société. ,Jlevl’qi
cherchent à se servir de l'arme dan prié ,ajopute-t-il , de ne pas sans fou:
gereuse du fanatisme , les devoirs at dement venir nous jetter dans.rles
tachés à vos fonctions sont des rue-Y
alarmes , et nous accupç1; inutilement.
sures importantes à la tranquillité de (On app_ùztçdït). - . ‘ '.
l'empire. Elu par le peuple, et ministre JlÎ, CIçeæqlùzr. _Le_ bourg çl'_A_rgens
du culte.ivous avez sous ces deux ra'p— teuil vient. de voir se former dans ses
ports ,-. de puissans moyens d'agir sur murs , une‘société d'amis de la cons,—
les esprits, et de propager .‘les prin titution‘ ,: dont feu M- de.Mirabeau
cipes de la liberté, La société ,desami’s était président ,- comme étant devenu
de la constitution qui sent tout le pnopriétttjreet citoyen de ce bourg.
plaisir de vous posséder aujourd’hui Les .habimps d'Argepteuil,, can
dans son sein , voit en vous un I'OHC, vaincus de la pureté de vos princi
tionnaire public. qui, par l'enseigne pes, desirent affilier leur société à
ment de la morale et par l’exemple la vôtre. _ ' .
(les vertus patriotiques , sora double Je ne crains pas d'avancer à cette
ment utile au bonheur d'une des plus tribune , que de toutes vos affiliées
(250)
vous n'en aurez pas de plus pures des milliers de brigands que le pié-‘
ct de plus dévouées; Ses Membres texte des vendanges avoit attirés dans
sont presque tous cultivateurs et pères ce canton. —-— Enfin on les a vu arri
de famiile; ils se sont dit : a Nous ver aux travaux du champ de la fédé
aimons tous la révolution, il n’y a ration . tambour battant , munis de
pas d'aristocrares parmi nous : eh pelles et de pioches , et y travailler
bien , formons aussi une société d’amis avec un courage qui les a fait rema;-_
de la constitution , nous y lirons les quer généralement. ‘
décrets , nous nous éclairerons mu— Ce n'est pas dans les campagnes
tuellement : si quelque punisan de qu’on croit à la contre-révolution .
l'ancien régime v«=noit s'introduire puisque les biens nationaux s'y ven—
parmi nous, nous le tmnvertirons, dent près de 5000 livres l'arpent pe
où nous le chasserons. (on applaudit}. tite mesure. ( On applaudit.)
Si quelqu'ennmni «de l'ordre venoit Mes concitoyens ont juré de main
troubler nos paisibles Foyers ; y semer tenir la constitution: ils jurent aujour—
des allarmes,nous nous réunirons pour d‘hui de la surveiller et la défendre :
répandre la sécurité et déjouer leurs vivre libre libre ou mourir est aussi
projets. -- Jadis un laboureur diSUit à leur devise ; vaincre ou périr , se
ses enfans qu‘un faisceau de baguettes battre en désespéré, etse faire assomer
bien liées , était très-difficile à rem— plutôt que redevenir esclaves , est
pre; de même un grand peuple bien aussi leur résolution. (ou applaudit
uni est impossible à vaincre. On n'a vivement).
calme que -—— Ah . disent-ils.
donne le courageavec ce
.i nous
pas moins de courage aux champs
quÏ_à la:ville , et si la constitution (toit ne craignons pas d'être vaincus, on
menacée et la liberté attaquée , nous peut nous attaquer. mets on ne pourra
nous mngerions sous ses étendards, nous asservir, et si nos .ennemis ont
et ferions voir à nos ennemis , que emporté nos écus. il nous reste du fer,
les mains exercées à manier le fer qui du plomb et du courage.
nourrit la patrie , peuvent aussi por— Les cultivateurs connoissent enjeux“
ter celui qui sert à la défendre; (on d’hui les droits ciel homme ;ils savent
applaudit). que la liberté naturelle . tempérée par
Tels sont , messieurs , les sentimens par la loi , est un présent du ciel que
des hommes qui vtirsirent votre affi le Créateur et donné à l'homme pour
liation , ce sont d’excellens citoyens, le consoler des maux de la nature :
de fermes patriotes; au moment de la eh , qui mieux que des Cultivateurs
révolutinn ‘ ils n’ont point fui dans\ sait que la liberté est un héritage
les montagnes , on les a vu-au con sacré et inaliénable , donné à tous les
traire quitter leurs champs, '50nner êtres qui r95pirent ; ne voient—ils pas
letocsin, s‘armer de piques et de les animaux des forêts , les oiseaux;
faulx , monter la garde jours et nuits , les poissons . les insectes et les ani
arrêter des nides-de-camp de l'armée maux domestiques , montrer journel
de Versailles , emprisonner des vo— ,lement cette tendance naturelle vers
leurs, visËter les voitures , saisir des la liberté : les élemerts l‘annoncent,
coptreb‘ndiers , conduire à Paris des rien n'est plus libre que l'air; ils
bateaux de subsistances 1 et désarmer _ voient l'eau découler des ymntagnæ
(251)
nivra sa pente à travers lr:s' prairies, qu‘à dieu seul l'univers est soumis. que
les= végt-taux. s'élancer vers l'atmos le plus beau spectacle pour le ciel
phère; ils voient les fourmis. les est la terre libre, que l'ê:re suprême
a'uæilles,retracçr à leurs yeux l'idée dédaigne l‘encens des esclaves , comme
des avantages du contrat social, et il rejette aussi celui des tyrans, et
donner à l'homme des leçons de pré. qu'au contraire il sourit aux ado
voy_ance , dtcono:nie, .d'05prit de rations des peuples qui lui font hom«
société et d'amour du/travail; ils mage de leur liberté ,et qu'en un mot
voient les animaux jusques aux in le culte qui lui est le plus agréable
Sectas, munis d'armes défensives , dé sur la terpe, est celui des hommes
montrer aux tyrans à deux pieds, libres. (On applaudit. )
la lëgitimité de la résistance à l'op L‘as habitans des campagnes savent
pression. ( On applaudit. ) aussi que tout émit dégénéré, que
nos rois peu instruits et mal élevés.
C'est dans la nature, messieurs”,
étoient eux-mêmes esclaves de la vo-=
que les cultivateurs étudient les vrais
lonté de leurs-ministres, qui, des
principes d'un bon gouveyhement;
potes et ambitieux étoient eux-mê-'
les abeilles ont un roi , elles l’aiment ,
mes les rois, de la guerre , de la rua-"2
le no‘urissent et le 10gent , mais il
rime, de la justice, des finances, etc;
ne les mange pas ,'il n'en opprime au
que -le. véritable amonarque -étoit
cune, il exixte non pour lui seul,
éclipsé, qu'iln'étoît qu'un être«puq,
mais pour l'avantage de'toutes; là ,
rement passif, un prête-nom, en un
chacun travaille et paie son contin
mot, l'individu doré pour la repré
gent , là‘ il n'y a ni rangs ni privi
sentation ;' — La. France, disent-ils ,':J
lëgm , toutes y sont également utiles
ressemblait à un ;cbamp de bled , qui
et prméèées, les unes travaillent au—
n‘étant jamais, sarclé -, étoit infecté
dedans , les autres vont en campagne , de plantes parasites et votacan, les
et toutes sont limage des citadins et
quelles en certains endroits du champ
des cultivateurs.
étoient tellement multipliées,v quels
Les fourmis vivent à peu 'près de sarclage étoit devenu inadmissible.
même, elles représentent la même L'assemblée nationale, voyant que
égalité, à la vr'rité elles n'ont point tout étoit mûr , elle a le 4 août porté
de roi , mais elles s'entendent toutes la faulk dans ces endroits dmchamp.
et s'arrangent fort bien. et d'une maimbienfaisante et hardie ,= '
Voilà , messieurs, les utiles et vi. elle a tout abattu, et la moisson des
vantes leçons que les cultivateurs pui abus fut abondante, (On applaùdz’t ).
sent dans la nature; les grandes vues Dans les endroits du champ moins
et la munificence du créateur leur infecté elle a sarclé , mais il était im
démontrent que la liberté eyt’l’égalité possible qu'en arrachant les plantes
sont de droit divin , que la tyrannie nuisibles et trop enracinèees , elle
et le despotisme ne sont nés que de n’endommagea un peu les 1plantes
l'orgueil ; que l'esclavage et l‘oppres— utiles d'alent0urs , mais elle les a re
sion ne sont point dans la nature; piquées dans d'autres endroits; elle
'Que son divin auteur a tout fait y prendront racine peu à peu, et
pour le bonheur de l’homme dieu, le dommage n’aura été que passager.
(252)
s C’est ce que fait un bon cultiva mes concitoyens; ils vont se trouver
teur en taillant sa vigne ou son ver heureux, ils partagent tous la même
ger, il supprime les branches stéri opinion sur le nouveau régime, il
les et nuisibles , il arrache les ceps n'en est pas un seul parmi eux qui
dégénérés, il détruit tout ce qui ab regrette l’ancien; ils sont adminis
sorbe les sucs nourriciers de la terre trés par un district’dont le patrio—
et étouffent les caps productifs , car , tisme répond à leurs vœux ,. et une
messieurs, parmi les végétaux il est municipalité dont le zèle et; le ci
aussi des aristocrates politiques. (wfl
visme ont peu d’exemples , conciliés
applaudz‘sæmens ) . par un juge de paix, cultivateur éclairé,
L'assemblée nationale a repris la et d’une grande probité, enfin ils sont
figue qu’elle avait confiée au chef de dirigés par un pasteur, nommé par
la famille, qui en ami: abandonné eux, dont dix ans de vertus morales
la culture à des mains mercenaires et civiques ont mérité le choix, qui
et infidèles, ils la cultivoîent mal . sçait avec. une douce fraternité leur
ellef.éto‘it en friche , l'herbe l’étouf— développer les avantages des deux
fQit et le sol étoit appauvri, chacun plus beaux présens du.ciel ; l’évan
des-ouvriers tirait la meilleure par gile et la liberté (upp/aqdi). lls di
tie des fruits : les récoltes diminuaient, sent avec une_ ioyo douçe et expan
tandis que les frais de culture‘s‘èle sive . 0: nous allons révérer deux cul
voient, et la maison émit endettée. tès àla fois , celui du dieu des cam
' Mais.la vigne va bien changer, pagnes , du dieu de nos pères, qui
elle est confiée à présent à dèsou— autrefois délivra Israël de la servi
vriers laborieux et fidèles, la culture tude d'Egypte , et le culte de la cons
en sera inspectéé; on fera à propos titution, qui nous délivre de la tyr-*
Provigner ou détruire, alors elle por rannie et de l'op ressiôn des des
tera des fruits abondans, qui récol potes, et va faire de la, France une
tt's avec soin ne seront plus gaspillés. nouvelle terre promise. ,_
' Les récoltes ne seront plus dévo Voilà , messieurs ,‘ les sentimens
rées'd'avan0e , elles paieront les frais, des hommes qui désirent affilier leur
et il y_,aura du bénéfiçe , et les ven société à la vôtre; ils ont beaucoup
danges en seront joyeuses. d'aptitude à s'instruire des nouvelles
.Noioi, messieurs, une application loiX*, ils' préferent à tous autres dé
de ;la.roÿauté que j'ai entendu faire lassemens de s'assembler les diman-_
par desrcultivateurs. ches et fêtes apr;èsles offices pour
» Le roi,-\nous dit-on , n‘est pas un ylira les décrets; ils les voyent avec
maître absolu_ , cela. est juste; si la la,mème bonne foi et pureté d'in
nation-est pue grande. famille, le roi tention , que celles qui les ont dictées;
ne doit en être que le frère aîné , ils savent que votre société a été utile
le_ premier de nos rois-fut élu par le à. la..çhose publique, et qu‘elle sera
peuple: la nation en se formant, res le palladium de la liberté; ils ne vous
sembloit à_‘une famille dont l‘assem font point de complimens bas et ser—
blée de parens élit un curateur pour villes , ils croiroient blesser vos prin
surveiller les intérêts de la succes cipes et se manquer à eux-mêmes :
sion » : c‘est ainsi que s'expliquoiçnt des hommes libres aiment et estiment,
(253)<
mais ne Hagornent inmais; ils vous M. Rouszillon, membre du comité
parlent avec la noble franchise et sin— de commerce, a lu un rapport sut
cerité des campagnes , ils vous de-' les courtiers et agens de change mis
mandent l'affiliation, et l'attendent de à l'ordre du jour vil s'agissait de Supé—
vos sentimèns fraternels. ( 0/1. ap primer le privilège d'exercer la bim
plaudit. ) que, d'assurer le commerce de terre
( La société a arrêté l‘impression et de mer. '
et l'envoi de ce discours à toutes les l\'I. Buzot a lu un travail qu’il avoit
sociétés affiliées. ) L'affiliation a fait sur le même objet, et qui a ob
été accordée à la société des amis tenu de nombreux applaudissemens ,
de la caustiiution du bourg d'Ar— surtout dans ce passage : (je ne vois
genteur‘l. . pas de raison pour exelure les com
La suite au NO. prochain. tiers et agèns de change de la loi
ASSEMBLÉE NATIONALE. générale ; croyez-moi, messieurs ,
leslumières naissent de la liberté.
Séance de Jeudi soir.
Deux articles sont mis aux voix;
Après la lecture du procès-verbal , et ont pour objet de révoquer , à
un des secrétaires communique à 1’35
compter de la publication du décret ,
semblée différentes adresses, conte
les commissions d'assurance ' de cong—
nant des protestations de respect et
merce sur terre et sur mer ,_ ainsi que
de_fidélité à la nouvelle constitution.
celles de courtier ou agent de change.
Un médecin y fait l'hommage d’un
Un membre et avec lui M.,Lavi
traité sur les accouchemens : M.
Poinsot dédie à l'assemblée une nou
gne demande que les dispositions de
ces articles ne soient exécutées qu'a
velle et superbe édition des œuvres“
près la confection des réglemens que
de Jean-Jacques Rousseau , qui lui
nécessitoier;t la tranquillité et la, sûw
obtient les honneurs de la. séance.
reté du commerce.
Les administrateurs du districc du
Cussay , ‘rendent compte de tout ce M. de Noailles trouvait sa liberté
qu'ils ont fait , et qu'ils ont été obligés compromise dans ce retard , et vou
de faire pour déjouer l'intrigue de loit que dès le landemain , il fut libre
treize prêtres réfractaires à la loi, à tout individu de faire la banque.
sous le voile de l'hipocrisie. M. le Couteulx insistoit sur le dé
Deux artistes citoyens de Paris ont lai de l'article.
présenté un nouveau plan de cette M. Buzot proposoit de l’écarter
ville à l'assemblée , qui les aadmis à par la question Préalable: si l'on dif—
sa séance. féroit , disoit-il, d'accorder une sa
Un citoyen de Toulouse est venu , lutaire liberté , on allumeroit dans
au nom de sa municipalité, offrir tous les tripots de l'agiotage , un
à l'assemblée des respectueux homma incendie affreux ; le peuple s'est déja
ges , et en réclamer quelque secours. apperçu des menées des anciens agens
ÎM. le président lui a répondu avec de change, pour le dégoûter. s'il
beaucooup de dignité et pas moins étoit possible , de la liberté naissante;
d'adresse, et l'a invité d'assister à la il n'y a qu'elle , (ce rare bienfait de
séances .nos loix) qui puisse sauver la bourse
(254)
'de la crise violente où elle se trouve des nouveaux réglemens qui seront
en ce moment : eh qu’importe , après: incessamment décrétés.
tout , que les 'perSonnes qui s'y pré La séance a été levée à dix heures.
senteront demain ou dans quinze jours
Séance d’hier.
pour y négocier. aient ou n’aient
point de patentes , leur obtiendroient Après la lecture des procès-verbauxr
elles une confiance qu'ils ne mérite le directeur de la caisse de l‘extraor»
raient point? dinaire a été autorisé à avancer dix
Cependant les agens de change millions au trésor public pour _le ser-,
vice courant; et c'est ainsi qu'à dé—
actuels ont gagné encore quelques
jours d'exercice exclusif, il seroit doux faut d'une loi sur l’impôt ., nous
mangeons insensib/emcnt nos capi—
de croire qu'ils ne le dussent qu‘à
l‘humanité de l’assemblée. taux. '
l\”. Loys se trouvant offusquè de ce
Voici les articles qui ont été et! optés. qu'il existoit dans le greffe de Sarlat
L’assemblée nationale , après avoir une relation exacte des troubles qui
entendu son comité d‘agriculture et avaient en lieu dans ce pays , et'de
de commerce , décrète ce qui suit;
leurs causes , a sollicité un décret,
ART. I. Les offices et commissions qui la supprimât. Cette motion et été
des agens et courtiers de change , de rejettée , mais non point sans laisser
banque , de commerce et d'assurance, contre l'auteur quelque défaveur.
tant de terre que de mer, conduc M. Prugnon propose et obtient
teurs, interprètes dans les ports de quelques décrets pour les emplace
mer, tant français qu'étrangers, et mens des corps administratifs de dif
autres de quelque nature. et sous férentes villes ; nous les rapportons
quelque; dénomintion -qu'ils aient ici , à c:.use de l‘intérêt que pourraient
été créés, sont.supprirtnés, à pomp— y prendre quelques-uns de nos abon
tçr dt} jour de la promulgation du nés. /
présent décret. ' L‘assemblée nationale ': oui le rap
port de son comité d'emplacement ,
11. Conformément à l'article/Vil du
autorise le directoire du district de
décret sur les patentes du 2 mars der
Pont -Audemer , département de
nier, il sera libre à toutes personnes
d'exercer la profession d'agent de
l'Eure , .à louer à dire d’entpèrts {
pour deux. années , aux frais des ad
change, de banque et de commerce ,
ministrés , la maison des cannes de
tant de terre que de mer; mais il la
charge de se conformer aux dis cette ville.et dépendances pour y
placer le corps administratif du dis-y
positions des reglemens qui seront in
cessamment décrétés', sans que per trict et le tribunal, à la charge de
sonne puissent être forcé d‘employer verser annuellement le prix du loyer
21 la caisse de l’extraordinaire: .
leur ministère. '
' L‘assemblée nationale , oui le rap
Et cependant les anciens agens de port de son 00mi-té d'emplacement,
change continueront d'exercer leurs autorise le directoire du district de
fonctions: conformément aux anciens Châæqu-Chipon,, département de la
réglemens, jusqu’à la promulgation Nièvre , à louer aux frais des admi
( 255 )
nistrês et à dire d‘experts, la maison M. Lanjuinais a demandé que l‘é-’
des caPucins de cette ville . pour y véque du département qui est le
placer le corps administratif du dis Premier 3 rwillant des instructions
trict etle tribunal, excepte néanmoins publiques fût consulté sur leurs des
de la présente permission de louer les titutions.
jardins et autres terreins dépendans de M»Goupille qualifie cette modifié
ladite maison , ainsi que l'église , pour cation d'entreprise : Jésus-Christ et
être ces objets réservés , vendus sé bien dit à ses apôtres , allez, instrui
pwément dansles formes prescrites ci sez; mais cela doit s'entendre , allez,
dessus. réparidez , rien de plus. La philoso—
Autre déc ret.‘ phie et tous les autres enseignementv
L’assemblée nationale , ouï le rap publics excèdent l’attribution épis,
port de son comité d'emplacement. copele. ' ., ,.
lu:drise_ le directoire du département M. d'André vouloir excepter des
du Puy de_Dômçæ , à louer à dire d'ex termes du décret; les hôpitaux comme
perts ,_ pour s'y placer , la. partie du étant des établissemens particulier:
collège de Clermont , où étoit ci-de ‘sous la seule dépendance des, corps
vaut établi l’administration provin'
administratifs. v
cinle d'Auvergnc, et l'étage au»dessus. 4 Un membre a demandé grace pour
pour être le prix versé à la caissè de qrt»lques pédans pusillspimes ou peti
l'alministmtion du collège , sauf à éclaircs. -
prendre des mesures ultérieures , dans La suite à demain.
le cas où la totalité desdits bâtimens'
Annonces.
deviendrait nécessaire _ à l’instruction
publique, décrète ,' en conséquence , Tan' s pour la ronrn‘6utz‘on mbbi«‘
que le décret provisoire du 17 f,é Iiàire' , et pour le droit de-paœnæs.
vrier, qui autorisoit le directoire à Le premier présente à chaque ha—
s'établir dans la ci devant cour des bitant du royaume le montant de la
aides de Clermont , sera regardé portion contributive qu'il doit aux
comme non-avenus et ledit édifice besoins de l’état ; d‘après son loyer
vendu. d‘habitation , il est accompagné de la
M. Vernier parle de la nécessité de loi et de l‘instruction de l'assemblée
payer sans délai les intérêts des assi—V
nationale . acceptée par le roi le 1
gnats de la première création , renvoié février 1761.
au comité des finances. _ Le second indique exactement ä
M. Chapelier rappelle à l'assemblée tous les citoyens , assujettis au droit
le décret qui assujétissoit au serment de patentes , la somme qu'ils doivent
les professeurs des collèges. et ob’-i payer annuellement en raison de leur
serve que la plupart ont escobardé loyer d'habitation et dépendances, et
en s‘enveloppant de distinctions de de la nature de leur commerce; pro
phrases équivoques, qui au fonds fession etc. il est également accom
décéloient leur éloignement de la pngflé de la loi , relative à ce droit ,
constitution , et le danger qu’il y au-' acceptée par le roi le 17 mars 179: ,
toit de confier la pépinière du royaunie et suivi de diffi'2rens articles du décret
aux soins de pareils gens. sur la contribution foncière , ouvrage
(256)
utile à tous les citoyens ; par M.‘ Du sentiment d'urbanité envers le beau.
Verneuil. Prix 15 s. A Paris , chez sexe.
l’auteur , rue Plâtrière , n° 27, et chez
Tenu“ ITALIEN , 16 'avril , pour
Cussac , libraire , au Palais - Royal ,
la clôture , la quetrieme représenta—
numéros 7 et 8. ‘
tion de Guillaume Tell; et la deu—
SPECTACLES. xieme de Mz‘rabeau aux Champs
La pièce annoncée sous le titre de Elisées.
Mirabeau aux Camps Elz'sées, avoit La demoiselle Jolivet. qui n‘a paru
attiré hier à ce théâtre un grand sur aucun théâtre, se propose de dé—
concours de spectateurs: mais le succès buter après l'ouverture des spectacles,
en a été plus qu‘équivoque. et avant se fera entendre aujourd’hui
L’auteur fait paroltre successive 16 , jour de la clôture , dans une ar
ment , tant bien que mal , Henrz‘ IV, riette, entre les deux pieces.
Desil]es , Voltaire, Rousseau , Louis TflÉATRE DU PALAIS‘ROYAL , r 6 avril,
XIV, Mirabeau, et enfin Dos/tou—
pour la clôture , la Mers de Fa
Iz'ères ,- Sévigné et Nz'non de Lencior.
mille, en quatre actes , en prose:
Chacun y tient à peu près le lan
Crispz‘n, rival de son maftre , en
gage qui convient à son caractère ,
et le destin envoya Licurge sur la acte. _
terre pour remplacer le législateur THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE ET
français. LYRIQUE , 16 avrii , la85eme. représen
Il étoit difficile que la perte ré tation de Nicodème dans la lune , ou
cente de Mirabeau ne fit accueillir la Révolution pacifique, du cousin
avec enthousiasme les fleurs réparb Jacques. y
dues sur sa tombe; mais on eût sou Ammcu COM!QUE. 16 avril, le Devin
haité de ne point rencontrer de fades du w‘l/ag : l’Insurreclion des 0m—
adulafions. 6res : avec la nouvelle scène de Mira
Quoique nous nous soyons fait une
bear't : Mirtil et Licoris. .
loi sévère de la plus rigide impar
DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'h ui
tialité , cependant, comme cette pro‘
duction est d'une femme. (madame 16 avril, Alexz's etq Fana/rafle : le:
de Gouges) nous nous abstiendrons Chasseurs et la Laitiers: le Retour
de toute réflexion, pour ne pas en du C/mmp de Mars; et la Conva-_
courir le repr00he d’avoir perdu tout lescenœ du Roi.

Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
25 liv. pour5 mois .. 50 liv. pour 6 mois, et 60 liv. par an. Cette feuille
par0ît th1.8 les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au.
V Palais-Royal , Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSEL,
C, ‘
__r

Du Dimanche 1 7 Avril 1791.

ANGLE’RERBE ville pour se rrtirer dans un petit


endroit de Francfort , sur terre de.
Lounnas, 8 avril. Hier matin , le Mayence. Il habite la maison du sieur
duc de Leeds expédia un courier à Bolnogaro , riche marchand de tabac :
son excellence lord Saint-Hélène ,yam cette maison , qu'on nommeroit mieux
bassadeur à la cour d'Espagne. un palais, est un édifice immense et
Il eut aussi une longue conférence magnifique ,' ayant une chapelle , et,
avec le ministre de Prusse. bien fait pour loger des princes et
même des souverains. Les contre—ré-.
GIBRALTAR, 24 février. Les Espa volutionnaires qui sont dans le voi‘si-,_
gnols possedent encore Ceuta; l’em
nage de cette ville , y sont en trop,
pereur de Maroc en a retiré son grand nombre pour qu'il n'en résulte
armée , il est beaucoup irrité contre
pas quelques petites scènes. Au reste
eux , mais il aime les Anglois. Dans le peuple allemand n’est pas aussi
un discours que ce prince tintà Nie sérieusement occupé de leur présence
quinez, il s‘exprimoit ainsi : comme ici qu’on l'imagine en France; et ils.
mon père aimoit l’arg'ent , il cultivoit
n'ont pas même lieu d'espérer que.
l'amitié des Espagnols ; je n'aime pas l'on prenne quelqu'intérêt à l'exécu-;.
l'argent , ainsi je choisis des gens tionL de leurs pro;ets
' quelconques. ,
brèves pour mes amis , un peuple qui
ne craint pas de faire l"ace l'ennemi COLONIES; -‘
dans une bataille; les Anglois n'ont
La MARTINIQUE. L‘Âaz‘so qui nous
qu’une parole , et l’on peut se fier « a apporté ici le décret de l’envoi de
sur eux ; mais les Espagnols au con— six mille hommes de troupes et de six
traire ont la langue longue et les bras vaisseaux , y émit arrivé deux jours
courts. sont poltrons, inconstam et avant le départ de l'Olz'vz‘er; il a porté
pusillauimes , rien ne peut les recom la joie dans la ville de Saint-Pierre et
mander que leur argent. le fort Bourbon. Le rappel de M. de
PRUSSE. Damas a jetté la cônsxernation dans
le camp du gros Morne.
Bruns. Tout ici semble prouver
Au Cap, on est sur ses gardes contre
que la guerre est certaine; les chi
les mulâtres qu’on annonce en fer
rurgiens de l’armée ont reçu ordre de
mentation dans divers 'cantons de
se rendre à leurs corps. l'isle. Ils ont , dit—on , le projet d'en-,
ALLEMAGNE. lever Ogé, dont le procès s’instruit,
et dont le supplice ne peut être éloi
Fnaxcroar. Extz‘az‘; d’une lettre du
gné. Ogé, mulâtre , rédamant contre
7 avrü. le préjugé qui fait des gens de cou
M. de Condé , ennuyé sans doute leur une caste particulière , avihe,
du séjour de “Forum, a quitté cette auroit mérité d’çxciter la sensibilité
Tome N° 48.1
(2581
et l’intérêt des Français. Mais Ogé , un détachement pour notre ville. Sur
interprétant les décrets de l'assem une requisition de notre maire, non!
blée nationale les armes à la main , avons visité les auberges , et nous
et tentant de déchirer la colonie par avons arrêté environ soixante de ces
les horreurs de la guerre civile , n'est messieu rs; la majeure partie en cos
plus qu’un factieux qui mérite de tom tumeecclésiastique,l'autré en 1')aysanv
ber sous le glaive des loix. en bourgeois , même en uniforme de
Affiches de Nantes , 8‘ avril. garde nationale. Ils étoient tous munis
de démissoirs pour l'évêque de Seès ,
F R A N C E.
ou , en Cas d‘empêchement , pour tout
DÉPARTEMENT DE L'ORNE. autre évêque. Nous nous empressons
de vous faire part de cette nouvelle ,
CALENçON , 14 avril. Notre évêque bien persuadés que vous la communb
'est arrivé vendredi soir; La garde et querez sur le champ aux corps admi
la gendarmerie nationale , le détache nistratifs de votre Ville. Si le départe
‘.ment de Royal-Champagne cavalerie , ment ,juge à propos de prendre un
(précédés de tous les prêtres patriotes . parti rigoureux contre l’évêque de
hllèrent au-devant de lui , à une lieue Seès , et qu’il ait besoin de forces , il
kle la ville. Il fut reçu aux acclama peut nous requérir , nous partirons à
lions universelles d'un peuple im la minute. Nous sommes , avecles sen
hnense , au bruit des cloches , du ca timens de la confrntemité‘, frères et
mon , des tambours et de la musique amis , e;c.
militaire , qui exécutoit le refrein
bhéri : ah! ça ira Le cortège accom». Signé, DAUBIGNY . président
imgna le nouveau prélat jusqu'à l‘hôtel LE ROI LA Cocungn ,
fi:le la commune , où MM. les officiers LIGOT , ex-président.
municipaux lui réitérèrent les senti
P. S. Il y en a de trois évêchés difo
:nens de joie et de satisfa0tion que sa Férens , Coutances , ‘Avranches et
présence inspiroit à tous les bons ci Bayeux. Ils avoient étéà Bayeux , mais
loyens. l'évêque étant gardé à vue , ils res
{Lettre {adressée par la société des toient ‘a Seès.
amis de la constitution de Falaise,
‘1‘; celle des ami: de la constitution,
La municipalité :l'Alençon . après
avoir pris lecture de cette lettre , a ar
néante à Alençon.
rêté que deux de ses membres la por—
Frères et amis. M. de Jean , prési teroient au département. Aussi - tôt
ldent, et un frère de la société des deux gendarmes nationaux sont partis
amis de la constitution , séante à Caen , pour Seès et ont été prévenir du dan
escortés par deux cavaliers de la gen ger qui pourroit naître d'un rassem
darmerie nationale , sont arrivés à blement aussi extraordinaire. La mu
deux heures après minuit en notre nicipalité de Seès et celle d'Alençon
ville , pour nous avertir qu’il étoit ar ont pris les mesures les plus sages et
rivéà Caen , le jour d'hier, sept à huit les plus sûres , pour protéger effica
cens ecclésiastiques . dont une partie cement l‘ordre public , et empêcher
étoit déguisée, et qu’il en (toit parti _ toute infraction à la loi.
(259)v
arrêté que le buste de cet homme im
DÉPARTEMENT in; LA MARNE. mortel, seroit placé dans le lieu de
EPERNAI. M. Grandpré , procureur ses séances , entre ceux de Voltaire
de la commune , présenta à la mu— et de Rousseau. '
nicipalité un réquisitoire , dans lequeh Daraarrmsnr DE Sema rr OISE.‘
après avoir exposé les dangers qui
naissent des inhumations précipitées , Exrasrr des registres des délibère
après en avoir développé les causes , il tions du directoire du département
conclut par proposer un règlement de Seine et Oise. Séance de
Samedi, 9 Avril 1791.
bien propre à prévenir des malheurs,
dont on n'a en que trop d'exemple , il Vu par le directoire la loi du 17
env°ya au directoire du département mars 1791, portant suppression de
copie du réquisitoire; il en reçut la toutes les maîtrises et établissement
réponse suivante : de patentes. Ouï M. le procureur;
Cfidlons, ce 6 avril 1791. général-syndic : '
Le directoire du département de '
« Nous avons reçu , Monsieur . avec Seine et d'Oise, persuadé que plus
la lettre que vous nous avez fait l’hon on facilite au contribuable les moyens
neur de nous écrire le 2 de ce mois , d'acquitter sa contribution, moins
un exemplaire de votre réquisitoire du l‘imposition est onéreuse , et moins
23 février dernier , à la municipalité on est tenté de s'y soustraire.
de v0tre ville, sur les inh nmations pré» L’art. IX de la loi du 17 mars sur
cipitées. Les vues d'humanité et d'av
le droit de patentes , paroît s'éloigner
mour du bien public qui vous ont de ces principes , en obligeant tout
dicté cet écrit, ont dans tous les particulier , qui voudra se pourvoir
tems excité la surveillance des ma d'une patente , de se présenter au.
gistrats chargés de la police; l’envoi secrétariat du directoire du district ,_
direct que vous en avez fait à l'as à l'effet de l’obtenir, sur le vu de la.
semblée nationale , nous dispense de déclaration faite à la municipalité ,;
prendre un arrêté sur cette matière; apres avoir acquitté le quart du prix
mais si nous sommes consultés par le chez le receveur de la contribution
corps législatif, nous nous empresse mobiliaire. ' ‘
rons de concourir à l’exécution de
Cette comparution au district est
la loi que vous proposez ». indifférente pour les particuliers ré
Votre très-humble , etc. sidents dans le chef-lieu du district ;
Signé , Les membres du directoire. mais ceux dont le domicile en est
éloigné de 4 , 5 et 6 lieues, éprouvent
DreaarsMsnr DE MAINE ET Loran. par cette disp05ition un préjudice
Auoens , 12 avril. Comme toutes notable, puisque ce transport leu“
les seciétés des amis de la constitu occasionne une dépense qui aug—
tion , celle d'Angers a pris le deuil mente d'autant le droit de patente.
pour huit jours à la nouvelle de la Il- semble que cet article réglémèti-ê
mort de Mirabeau; elle a fait célébrer taire pourroit être modifié sans pré
un service solemnellei elle a de plus judicier au droit, en n'obligeant pas
' R a
(260)
les particuliers de se présenter au n’eût prié le réfractaire de se retirer;
district. mais en prescrivant a chaque Le même jour les frères et sœurs‘
municipalité d'envoyer au district , des petites écoles ne parurent pas à
1°. l'état des enrégistremens par elle l'office.
faits; 2° l’état des acquis dressé par Le lendemain , le peuple voyant que
le receveur de la contribution mo les sœurs refuscient de s'acquitter de
biliaire et certifié par la municipalité , leurs fonctions sacrées , se transportent
à laquelle ensuite le directoire du chez elles, et déjà quelques femmes
district renverroit les patentes expé se mettent endevoir de les corriger
diées pour être distribuées aux parti— de la bonne manière, quandles sol
culiers. Par cette disposition , le droit dats citoyens surviennent, et graces
n’éprouveroit aucun retard, et les à leur zèle infatigable; la tranquil—
particuliers ne seroient point grevés lité a été rétablie en un instant.
par des transports dispendieux et C'est ainsi qu'en dépit des sédi
pénibles. tieux , s'est appaisée une insurrec*_
Le directoire du département qui tion que le fanatisme eût eu trop de
ne cessera de chercher les moyens
plaisir à contempler.
d’alléger le fardeau des citoyens qui
habitent dans son étendue , arrête que DEPARTEMENT DE LA CHARBNTE
l‘assemblée nationale sera priée de
prendre ces observations en considé La ROCHELLE , 8 avril. Lettre de la_
ration , et en ordonnera l’exécution société des amis de la constitution
par un décret additionnel à celui du à toutes les sociétés du royaume.
2 mars de cette année.
Faisans ET AMIS“,
Ce décret sera reçu par le peuple
avec d'autant plus de reconnoissance Profondément affligée de la perte
que ce ne sont pas les riches qui sont irréparable que vient de faire la pa
assujettis au droit de patentes, mais trie , parla mort prématurée du grand
le pauvre qui a besoin de tout son homme que pleure la France entière ,
temps et de toute son industrie. la socir’té Bocheloise des amis de la
Signé, Huet, Durand , le Fiamand, constitution vient d'arrêter qu'elle in—
Belz'n , Rozweau , vice - président ; vitera toutes les sociétés de l'empire
Challan , procureur—général-syndic ; à se'réu_nir , pour faire élr ver à frais
Bocquet, secrétaire. communs, une statue à Honoré Ga- .
Dimanche dernier , un des nou briel Riquetti ,. ci-devant Mirabeau ,
veaux vicaires de la. paroisse de St. et que la société mère , séante.aux
Louis, alloit faire le catéchisme aux Jacobins de Paris , sera p'riée d‘e pren
enfans. Arrive son prédécesseur, non dre les soins convenables pour que
rermente’, qui veut le destituer de ce pr0jet patriotique soit mis inces
ses Fonctions. Le vicaire constitionne} samment à exécution , s'en rappor
résiste , le vicaire réfractaire s'obstine tant à .son zèle. pour que ce monu—
malgré les railleries et les huées des ment soit digne de toutes les sociétés
mères présentes alors à l'instruction qui comourreroht à le-faire ériger.
_de leurs enfanÿs. L'affaire seroit de Nous vous invitons , frères et amis ,
venue sérieuse si la _garde pa_tipr_mle L à,_agreÏer notre dessein, et vous pricnç
.' (Q61')
d'adresser dans le plus court délai lettres, sont-un reste de la Livréode
votre adhésion à la société séante l'ancien régime . qu'il faut se hâter
aux Jacobins à Paris. Vous penserez de déchirer; et que ces formules , si
sans doute comme nous que le grand elles ne partent pas d’un cœur déia
homme . qui, dans l'antiquité eut esclave, pourroient finir par le rendre
obtenu les honneurs de l'apothéose , tel t a arrêté unanimement de les sup
mérite de ses concitoyens tout au primer à l'avenir dans toutes ses cor
moms une statue. respondances. Elle invite toutes les
Nous avons l'honneur d'être avec autres sociétés et les individus qui
l'attachement le plus fraternel. correspondent avec elle d'en faire de
Signé: : LAFbRTE . président; GÉ même.
I\ARD . LECUY’EK , Roue—ra ,'prétre; Signé: , Aug. Franc. EsTARLC , Aug.
BARRET . secrétaires. ' , Sonores . ci-devant bénédictins . com
SAINTES.Ë avril. Aujourd'hui la so missaires de correspondance ; Guil‘.
ciété des amis de la constitution a fait LABAT , président d’Age , et Dunus ,
offrir par une députation des cravates secrétaire. . »
tricolores , au bataillon d'Agénois , à .DÉPARTBMENT DE Parus.
la garde nationale, etàyla cavalerie na
ARRÊTÉ du directoire du départe
tionale; les chefs respectifs des trois ment, cancan: an! les églisesparoi»
corps les ont attachées aux drapeaux , sidles , les chapelle: et autres édiä
en présence des députés de la société ; fices religieux de la ville de Paris ,
ces Cravates patriotiques qui dOivent du I 1 avril 1791 '
être l'emblème inviolable de l’union Le directoire pénétré de l‘obliga
intime qui a toujours régné entre les gation où il est de concourir de toutes
soldats citoyens et les citoyens soldats. ses forces à' l'établissement de la cons
A la mite de cette intéressante céré titution, de prendre toutes les ine
monie , on a chanté , dans l'église sures administratives qui doivent as—
cathédrale et paroissialel un te Deum surer la pleine exécution des loix,
solemnel en lltonneur de l'heureuse et en particulier, pressé par les cir—
convalescence de notre roi Citoyen: constances d'employer des moyens ‘
tous lis corps ont été invités à cette pro'mpts et efficaces , pour maintenir
c:'rünonie religieuse; le soir il y a l’ordre public dans tout.nce qui con
eu une illumination générale. cerne le service du culte catholique.
DEPARTEMENT DES BASSES-PYRENNÉES. Vu son précédent arrétédu 8 de
PAU, 30 mars; deuxième amiée de ce mois , par lequel , en confirmant
la lifierté. les mesures provisoire; prises par la
La société des amis de la constitu municipalité, il requéroit qu'il lui
tion , établie dans cette ville . consi» fut rendu compte de l‘état des églises
dérant qu’un peuple qui se régénère paroissiales de Paris, et de leur suffi
doit conformer son langage à ses nou sance ou insuffisance pour le service '
yelles mœurs : qu'ildoit prendre . dans public du culte catholique. .
ses discours et dans ses écrits . comme Vu le compte présenté par la n‘u
dans ses actions , l'attitude flore qui nicipalité,‘ à la séance de ce‘iours
.convient.à un peuple libre; que les et après avoir entendu le procureur
formules serviles qui ,terminem 1103
S énërsl-sY ndic : R 5
É262)
Le directoire considérant que la 4“. Il ne pourraétre fait d’exceplioh
nation . en se chargeant des frais du à l’article précédent , qu'en Faveur des
culte catholique, n'entend pas y con prêtres ou ecclésiastiques qui seront
sacrer plus d'édifices qu'il n'est né— munis d'une licence particulière , ac
cessaire pour l'entier et complet exer cordée par l’évêque du département ,
cice de cette religion. visée et consentie par le curé de la
Que le trésor national doit profiter paroisse ; laquelle permission aura be
de la vente de toutes les propriétés soin d’être renouvellée tous les trois
nationales devenues inutiles à l'éta mois.
blissement public. 59. Toute autre église ou chapelle,
Que la liberté du citoyen dans ses appartenant à la nation , dans la ville
.opinions religieuses. et dans tout ce de Paris , sera fermée dans les vingt
qui ne blesse pas l'ordre public, doit quatre heures , si elle n'est du nom%
lui être garantie contre toute espèce bre de celles qui sont expressément
d'atteinte. exceptée par l'article suivant :
voulant. en même-temps réprimer 16°. Sont exceptées les chapelles des
efficacement les désordres publics hôpitaux et autres maisons de charité ,
journellement. suscités par de mau des prisons et autres maisons de dé
vais citoyens , sous prétexte de di tention :
versité d‘opinions : Les chapelles des couvens de reli
Arrêté ce quisuit : gieuses cloîtrées qui n'ont pas été sup-.
primées ;
I°.'L'à m’un‘icipalité nommera. peur
chaque église paroissiale , un ioffi'cier Celles des colléges de Paris en plein
exercice ‘; .
public , shus le nom de préparé laïc ,
Celles enfin des séminaires , en et
lequel aura la garde de l’édifice , celle
tendant qu'ils soient tous réunis en
de la sacristie ‘,nle dépôt des orne
un seul, aux termes des décrets.
mens; etc. et. le soin de la police in—
Toutes ces exceptions ne sont que
térieure. ‘
provisoires, et en attendant ce que
" Le préposé de chaque paroisse l'assemblée nationale décrétera tou
aurai%b‘us ses ordres. le nombre d'em
chant l'instruction publique , les mai
ployés 'qui ‘setä iugé suffisant pour le sons de secours, et celles de détena
serm‘ce 'Iaïc’de '- l'église. tion.
3°. Tortt ‘vp'ré'posé laïc et les em 7°. Les exceptions portées en l'ar
ployés sous ses' ordres Seront tenus , ticle précédent , n'auront lieu qu’aux
sous peine de destitution , d'empê conditions suivantes : que ces cha
cher qu'aucune fonction ecclésiasti pelles ne devant servir qu’à l'usage
que'ne soit exercée dans leur église. particulier de la maison , ne seront
sacristie ou bâtirflens en dépendans , en aucun cas ouvertes au public:
par d'autres que par les fonctionnaires qu’aucune fonction ecclésiastique ne
publics ecclésiastiques . salariés par la pourra y être exercée que par ceux
union , nominalivement attachés à qui auront à cet effet une mission
ladite église paroissiale , et inscrits sur particulère de l'évêun de Paris , visée
'un tableau exposé , à cet effet, à la par le curé de la paroisse; laquelle
porte de la sacristie. . mission n’aura pu être accordée qup
(263)
sur la demande des supérieurs de l. religieux quelconque, portera sur la
ces maisons. principale porte extérieure , une ins
80. _Il sera présenté incessamment cription pour indiquer son usage ; et
une requête officielle à l'assemblée le distinguer de celui des églises pu
nationale , pour demander que la loi bliques , appartenantes à la nation , et
prononce , en cas de contravention, dont le service est payé par elle.
la peine de destitution pour les su pé- ‘ 12°. Cette inscription ne pourra
rieurs , et même de suppression des pendant le cours de cette année 1791,
chapelles, suivant les cas. être placée qu’après Noir été vue et
90. Les religeuses cloitrées qui ne autorisée par le directoire du déparq
Voudroient pas profiter de la faveur tentent.
qui leur est accordée pat l’art. VI , 15°. Seront exempts de l'inscrip-‘
sont libres d’en faire la déclaration lion , les maîtres des maisons qui ont
à la municipalité. A cette condition , déja , ou auront des chapelles par—R
elles régleront seules ce qu’elles ju ticulières pour l’usage seulement in-;
geront convenable à l‘exercice de térieur de leurs maisons.
leur culte, en se servant des cha 14°. Il est expresssement défendu
pelles intérieures de leur couvent. de mêler aux exercices de.quelque
S‘il n‘y a pas de chapelle intérieure culte que ce soit, des provocations
contre la constitution, contre les loixl
dans leurs couvens , elles s'adresseront
à la municipalité , qui pourra , après ou centre‘ les autorités établies. A ce)
la ‘Visitë des lieux: leur accorder la signe , la police doit distinguer de
disposition de la chapelle extérieure, ceux qui se réunissent paisiblement
ou seulement d'une partie de cette pour leur religion ,' ceux qui, sous '
chapelle, si elle se trouve plus grands ce
des prétexte , s’aSSembleroient
À’v'u‘c's criminelles, dans
et pour tenter
qu’il n'est nécessaire pour leur usage
particulier ; mais , dans\cc cas , toute des coalitions facticusés‘ contré l’état-Ï
communication extérieure sera fer blissement de la constitution.
mée, et les‘ religieuses cloitrées seront 15°. Toute contravention aux nrti-”
dispensées de la seconde condition clés XI , XII et XIV , sera réprimée ,'
éxigée“par- l’article VII ci-dessus. la première fois par les moyens et
410-. Les églises et chapelles qui les peines ordinaires de police, et
auront été ferméës en vertu de l'art. la seconde fois, par telle autre peine
V; seront aux termes “des. décrets plus sévère prononcée par la loi : le
mises en vente au'profit déla nation ,' directoire du département se réser
du réservées à toute autre _déstina* vant de s’adresser à l’assemblée na
ti’ori qui pourroit «âne-déterminée tionale pour avoir à cet égard une.
par l'assemblée nationale. Les acqué loi pénale. . . ‘
reurs’ de ces édifices , resteront libres 165. Le directoire ordonne expres_—
d’en faire tel usage qu'ils jugeront sèment à la municipalité d’employer
à pr0poä. ' ‘ tous ses moyens , pour réprimer effi
11°} Toute édifice ou partie d'édi— cacement les coupables effets de l’o
fice que des particuliers voudront dicuse intolérance qui s'est récem
destiner à réunir’ un grand nombre ment manifestée , et Pour prévenir
d’individus pour l‘exercice d’un culte les mêmes‘délitsl sous quelg{ue for.ne
' ( 264 )
qu’ils se produisent contre la pleine ‘ils n’avaient pas aussi des Îmotifs ;
liberté reiigieuse_reconuue et garan manquoient-ils donc de prétextes,
tiepar la nouvelle constitution. comment, disoient-ils , voul==zwous
17°. Le présent arrêté sera envoyé . que l'on laisse toute une famille ex
éla municipalité de Paris , pour qu'elleposée aux entreprises , aux égaremens
ait à veiller à son exécution; et il d'un seul individu ? Il faut prévenir;
sera imprimé et affiché par-tout on les malheurs , et ils voyoient des
besoin sera. des égaremens, des malheurs à éviter
Signé Lsnocneroncau_r.r. président. par-tout oùils vouloient en voir. l\«Iais
Signé BLONDEL , secrétaire. ‘ un second motif bien plus impérieux,
c'étoit selon eux l'intérêt de l'état ;«
'JtMIs DE LA CONSTITUT'ION.
Comment vous disoient — ils encore _.
Suite de lis Séance du 15 avril.
quand il y aura une conspiration for
.2”. Robegvz‘erre. La dernière fois mée , que l'on attende les lenteurs.
que j'eus l'honneur de discuter ici le ; inévitébles , des fornéalités de la loi ,.
le plan du comité j'dubliai de vous 5 il faut que les délits soient prévenus
parler du titre le plus important; ce et arrêtés sur le champ. Eh bien ,
titre est intitulé : rlzkposftion, en ma aujourd'hui: sous,un nom différent,
'tiére civile pour la. sûreté de l'état. c'est la même chose qu'on vous présen-.
'( ici l'opinant a fait'lecture de quatre te, c'est le même pouvoir que vous;lon-:
articles de ce titre, par lesquels le nez au ministre , alors tout émit crime
comité de constitution de l’assemblée d'état , aujourd'hui; tout seroit bientôt
nationale attribuoit au ministre de la crim e' de leze-nation ou de leu—royauté,
justice les/onction.g d'un1'11gedepaz'x et ce n'est pas pourl'intérét de la na->
de tout. le royaume , luz'perpzetloz't de" tien ni de la, royauté que'l'pn veut.
clonner des mandats rl timeize‘r'e: de rçdcnneqce droit aux ministres : non ,,
requérir lafif'urcépublique contre tous c'est pour attribuer; à quelques'indivi-_
les citoyens prévcn us de vouloiràtœn dus . le droit d'opprimer leurs souci-l
ter à la sûreté de l'état ou à la per— toyens etla liberté naissante ;cette pré
sonne du roi) Si je ’nie permets de tendue raison d'état fut le motif-quo.
discuter ces articles, a dit M.'Robesä l'on. mit en œuvre sous les empereurs.
pierre. ‘ c'est qu'il n'est rien de',si romains ,1pour punir à souhait des pré
absurde qu'il ne soit encore besoin tendus crimesde leze-majesté.',Que ne.
d'expliquer. ‘Que l'on accorde au mi; peubon. pas_entreprendre encore so_us
nistre des tribunaux le pouvoir de Çlç nom de l'intérêt du roi ; ou donnera;
délivrer un mandat d'amener contre .21 tout des idées opposées ,rmêm‘e à
un citoyen quelconque . et sous quel leurv réalité , .on ,rappr0Cherales cho:
que prétexte que ce puisse être , c'est 'ses les plus éloignées; on leur dé-.
ressuciter visiblement les lettres de couvrira un sens inespéré, et,bien—
Cachet. On (vous dit à cela : mais tôt ce ne sera plus qu'une foule d'es-,
c'est sous la réserve expresse que claves corrompus qui donneront des.
l'état où la personne du roi courrôit interprétations criminelles à tout ;
quelque danger. Est — ce donc que de-là des milliers de crimes qui n'exis-.
lorsque les ministres sous le despo tèrent jamais, et de-là encore l'es
tisme lançoient des lettres de cachet , clavage règne sur toute la nation.
/
(265)
Peur pouvoir accorder au ministre réparer cette oppression? Celui qui
des ordres arbitraires , on a dit : il aura le plus grand pouvoir sera cons
faut leur attribuer un caractère fa tamment celui qui voudra l’aggrandir
vorable , l'institution. des juges de c’est celui qui voudra commander ar
paix est généralement bénie, il faut bitrairement à tous les citoyens , c‘est
décorer le ministre du caractère sa celui qui voudra les opprimer tous,
cré de juge de paix Mais ai-je pour regner seul; et cependant c’est
besoin de prouver que cette odieuse celui que l’on veut aujourd’hui réta
làchc:é en augmente.le crime et ne blir le gardien des droits de la nation ;
le pallie point? N'est—ce pas la'le quelle ineptie ou quelle corruption!
masque outrageant de la scélératesse Mais ce mandat d'amener ne sera
sous l‘image de l'équité? N'estdl pas que provisoire , nous dit innocem
évident que si vous donnez à un mi ment lè_ comité , un tribunal pronon
nistre du roi le caractère d'un juge cera..... Mais est-il indifférent d'être
\de paix, vous en faites' dès l’instant amené en criminel du fonds du royau
un lieutenant de police . un grand me , d‘être jetté dans une prison?
inquisiteur , un tyran? Je dois le Le ministre sera responsable , dit en
‘dire , placer un tel pouvoir dans la core le comité ; cela est faux, le mi—
main d'un ministre. c'est donner à nistre sera responsable dans la loi
l’homme qui a intérêt de perse‘cuter et non dans le fait , c’est un œuvre
les défenseurs du peuple , le scitoyens public et j’en appelle à votre exemple ,
vertueux , le droit deles perdre . c'est vous n'avez jamais porté de dénon
mettre la deminée de tous les bons ciation dans un tribunal contre un
citoyens dans la main d'un despote. ministre , et.Cependant vous avez‘ re
( On applaudit ' vivement. ) Un mi connu de grands criminels. Il y a
nistre lance un mandat d’amener con plus, si vous donnez à un‘n‘iinistœ
tre un citoyen, d'un des points du des fonctions d‘un magistrat de police,
royaume pourvu crime quel qu'il soit, dans la rigidité des principes, tout
après l'avoir traîné en criminel le long officier de police ne peut être res
des routes , on le conduit à un disa ponsable , et vous-mêmes vous avez
trict; le procès-verbal est dressé. et déjà énoncé etreconnu ce principe. ( Très:
ce verbal établit , une prévention dé applaudi.)
favorable à ce citoyen: S'il ne s’agiË M. Barrera. _ Si j’avois pu Zpenser
que d'une accusation d’un délit or qu‘ilexistât une assemblée d'hommes
dinaire . le citoyen sera renvoyé de ordinaire‘s , je n’aurois fait qu’un
vant un tribunal de district; niais amendement au projet de décret sur
en attendant l’instruction de la pro' la sûreté de l’état; j'aurois demandé
cédure . s’il est au contraire accusé le rétablissement des bast11les etdes
’du crime de lèze-mtion , il Faut le lettres—de- cachets. Voici quelques
temps d’asisembler la haute cour qui idées sur lesquelles on pourra se forg
doit en connaître ;, cependant.il lan der pour: demander la q'uestibn préaæ
guit dan: une prison; son jugement lable. Dans la constitution un ministre
arrive . peut-être au bout de huit ne peut être armé d’un pouvoir ar
mois ,' il est'de‘claré innocent ; -je vous bitraire , et le droit que le comité de
demande quels dommages Peuvent comtitmion arroge au ministre_,: est
(266}
încdnstitntionnel ,injuste , inutile , et comité est donc non-seulement ab-‘
immoral. Que vous propose-t-on? de sarde , inconstitutionnel, mais inu
faire d’un ministre un juge de paix. tile; je dis plus , il est immoral. Je
Celui-ci doit être choisi par le peuple, ne semis pas surpris qu'avant l'as
l'autre l'est par le roi ; le ministre estsemblée nationale un ministre eût osé
un individu choisi dans les cours ;les persuader au roi que les prisons d'état
jyges de paix n'ont qu'un c;mton, et étoient salutaires et légitimes ; MM. les
l’on donne pour canton tout le royau gens de cour sont assez immoraux et
me au ministre ; on lui donne ainsi le cruels , cela ne m'étonneroit pas:
pouvoir d'attenter à la liberté, à la mais des représentans du peuple ne
fortune , à tous les droits des citoyens; peuvent juger ainsi , ce n‘est pas à
si le comité de constitution svoit eux à lui ravir des droits légitimes ,
voulu renverser son ouvrage , il y et le peuple a lui seul le droit de
cumit complettemeut réussi , et je nommer des juges de paix. Dans un
n'aurois_ rien à lui dire : mais il vous pays où le roi et les ministres peu
bppose que c'est pour la sûreté du vent atteindre et \frapper un citoyen
roi ;1 vous établissez sa sûreté par les à leur gré , il n'y plus de sûreté ;
soins de qui? d'un ministre? qu'ont et sans le desir d'opprimer le peuple ,
donc fait jusqu'à présent les ministres parleroit-on d'une autre forme de
pour la sûreté du roi? au milieu des pr0cédure , de poursuites que celles
1roubles nous ont-ils donné la paix? des tribunaux ? Oui , messieurs , si
Le 28 février dernier, on a dit que l'on pouvoit ad0pter le projet du co
la personne du roi n'était pas en sû mité , tout citoyen vertueux se verroit
reté ; où étoient les ministres, les gar— puni d'un mandat d'amener. Dans
des nationales seules ont défendu le l’ancien régime, un ministre nous
trône? (vivement applaudi). Si la disoit : vous ne pouvez pas nous re
personne du roi pouvoit être en dan fuser l’emploi des lettres de cachet,
ger , ne serait-elle pas mieux défen pour prévenir les crimes d’état ; on
due par tous les amis de la constitu— ne parloir alors que de ces sortes de
tion? D‘ailleurs on nous parle sans crimes; aujourd'hui tout seroit trans
cesse de crimes ; un'des grands res formé en. crime de lèze-nation , tout
sorts des tyrans ; c'est de les inven seroit crime de lèze-majesté pour
ter. Où' sont donc ces crimes dont pendre un citoyen généreux qui ose
on ne cesse de nous parler? Il sem roit vous Faire une dénonciation fon
bleroit que la France ,d'après le lan dée et conséquente ; en voilà plus
gage de certaines gens , n'est peuplée qu'il ne faut , je crois , pour conclure
que de conspiratehrs et de Catilina! à la question préalable.
Mais , d‘après notre constitution , M. Prieur. On vous a dit que si
d'après nos principes , où serait donc les articles du projet du comité pou
i'irflérêt des conspiratéurs? se flatte voient' être admis , il faudroit déchirer
rUientl-‘ilsô‘d'occuper le trône , quand la» déclaration des'droits , et rétablir
le prince héréditaire peut seul l’occu— les bastilles ; en effet , cela serait;
'p‘€r ?1 Daims un pays vraiment libre ., moins dangéreux. Anciennement il
est'—'ilbi’eh sûr‘ qu’il puisse y avoir de suffisait d'avoir déplu à la maîtresse
si nombreux Catilina? Ce projet-du d'un-prétendu grand pour être cru;
('267 )
bastillé , mais alors au moins on étoit mandat d'amener , doivent crain<er
plaint; c'étoit une consolation: au également qu'il . en use où n'en tue
jourd'hui , en rétablissant les nou pas ; des deux côtés l'esclavage est
velles lettres-de-cachets, en les restrai inévitable. On vous l’a déja dit, c’est
gnant aux cas seulement qui seroient l'institution généralement resnectée
attentoires à l'état et au roi , qu'ar en Eur0pe , celle des juges de paix.;
riveroit-il? Le voici , c'est que vous c'est cette idée chérie des peuples
Seriez poursuivi au nom de la loi , que le comité a choisi pour vous
que vous seriez déclaré criminel lé présenter sous ce voile les fonctions
galement , quoiqu’injustement , et positives des Sartines et des le Noir,
que ces cas se retrouverozent par il a investi un ministre de l'idée de
tout ; le ministre , pour vous perdre . juge de paix pour vous faire adopter
ne trouvant d'autre moyen , vous ex un projet infernal : il y a plus entroq
cuseroit comme criminel de léze na le mandat d'amener et le prévenu il
tion , ce qui seroit bien plus funeste pouvoit y avoir des juges , mais' on
que sous l'ancien régime ; mais ré s'en est gardé , et remarquez que li_s
plique-bon, vous obtiendrez contre ministre ne manquera jamais de sous‘-'
lui des dommages et intérêts : vous traire un grand coupableen arrêtant
vous trompez , le ministre calculeroit par»là l'activité des tribunaux locaux:
entre les indemnités qui vous seroient il lancera un mandat d'amener; il» en.
dues . et ce qu'il lui en coûteroit pour sera ce que voudra le ministre. Mak
suborner des témoins et des juges , j'ai dit qu'il seroit dangéreux que le
alors voilà le glaive de l'assassinat qui ministre n'usât pas de ce pouvoir 's'il
plane sur les têtes de tous les citoyens, lui était accordé; c'est ici qu'eât lè
quand chaque jour on nous annonce venin du comité; il veut que le mil
des en.èvemens du roi constitution nistre soit seul gardien de la personne
nel de la capitale , je veux dire , de du roi : transportonsmous à une époä
Louis XVI ; je demande s'il suFfiroit que qui sera célèbre dans notre his'- .
ou même s'il seroit besoin de subor toire. Lorsque le roi constitu‘tiunnél
ner tel ministre pour commettre cet devoit nous quitter et faire éclater
attentat? Je conclus donc à la question la guerre civile, rappellons- nous si.
préalable sur le projet du comité. (OIL le ministre qui a provoqué ces cen—
applaudit). sures inciviqués et méprisables du
M. Gorgucreau. On a souvent re Châtelet , eut fait pour retenir dt
proché, non sans quelque fondement, con‘Server le mig- tout ce qu’à fait la
à cette société de mettre de l’exagé nation ? ( on applaudit). ’
ration dans bien des cas : mais dans Je dis-qu'il ne peut y avoir qu'une
celui-ci ,‘l'on ne peut que nous re— inviola'bilité chimérique de députés qui
procher de manquer d'énergie pour pût faire hazarder le comité de cons*
exprimer toute l'atrocité de ce pro titntion à' produire cet atroce projet ,
jet ; sous quelques point de vue que et si le ministre‘ en pouvoit jamais
vous le considériez , je ne balance pas user, c'est contre eux qu'il devroit en
pas à dire que c'est un abyme d'ini faire usage pour exemple. Nous avonk
-quités , et les amis de la constitution , reçu hier dans mon tribunal,l’accu’-‘
,si l‘on donne au ministre le droit de sation portée contre M. dg- J uigné , s,
(268)
O
le ci—clevant archevêque de Paris. Eh ASSEMBLÉE NATIONALE.
bien , si le ministre dans un cas pareil
avoit le droit de donner le mandat Suite de la séance de Vendredi.
d'amener pour rendre nul le magis M. Bouche a dit que les jours de
trat , il laisserait dépêrirles preuves l'indulgence avoient fait place à ceux
par la lenteur de l'exécution : mais de la justice.
aujourd'hni que fait-on? Le premier Après quelques autres débats in
tribunal recueille l'information pour signifians pour la plupart, et sans
fait de crime de lèze«nstion , et ren grands intérêts pour le surplus , l'as
voie ensuite le procès ‘à l’assemblée semblée a décrété trois articles par
nationale , cet ordre me paroit infi Forme d'addition au décret du 22‘
niment préférable au projet du comité. llla!S.
M le président. Trois citoyens me ART. I. Toutes personnes chargées
chargent de vous. présenter l'expres d’une fonction pubique dans le dé
sion deleurssentimens fraternels. L‘un partement de l'instruction, qui n’ont
est M. l’évêque du Mo;bihan, l‘autre pas prêté le serment prescrit par les
,celui de Rennes , ici présent , le (roi loix des 26 décembre et 22 mars der
sième est M. Fabre , dragon natio nier ._ sont dé chus de leurs fonctions,
;nale; ' et il doit être provisoirement pourvu ,
M. l‘évêque de Rennes. Des étran s’il est nécessaire à leur remplace«
gers conduits dans cette capitale par ment, par les directoires de dépar
des affaires pressantes ont été entrai tement. '
7nés dans ce temple de la liberté na II. Pour remplir les chaires de pro—
fesseurs, et toutes autres places va
tionale , notre attente n'a pas été rem
plie mais surpassée ; nous y- avons encantes, ou qui viendront à vaquer
tendu les accens de la plus belle élo dans le dépanement de l'instruction
.quance.Nous nous sommes aussi réunis publique, jusqu'au moment ou l'as
dans notre ville pour nous commu semblée nationale en vaura décrété la
niquer nos idées}; mais de loin nous nouvelle organisation, les directoires
observons ce que vous exécutez; et de département ne\sont pas astreins
nous sommes venus chez une mère que ‘à ne choisir que parmi les aggrégés
j'appellerois vraiment romaine , si en des universités.
rendant_,mieux ma pensée ,je ne disois III. Les places purement ecclésias-’
.vxaiment‘française, , 7, tiques, autres que celles dont l'exis
u le préside/1L; La;société voit en ,tance et'le traitement sontassurés
vous des Frères; des citoyens_vraiment par la constitution civile du clergé ,
dévoués à la patrie, dont les fonctions et qui néanmoins n'ont pas été sup
importantes lui donnent des appuis et primées, telles que les places de cha
.desdéfenseurs ; là société s’applaudit pelains ou.desservain d'hôpitaux, de
de vous voir au milieu d’elle, elle prisons et autres. seront en cas de
aime_ se persuader qu'elle doit com vacance pour non prestation de ser
pter sur votre zèle patriotique , elle ment ou autrement, supprimées si
. J‘en applaudit ,.et vous prie de con elles sont superflues, on remplies pro
tinuer d‘assister a sa séance. viàoirement si le service public l'exige
La suite au NO. procfiaüz. par les directoires de département!
(269)
en attendant que l'assemblée natio nussent àux places} et non point des‘ .
nale ait réglé par ses décrets ce genre concours sans expérience.
de service. Il propose qu‘il y ait un corps de
L'ordre du jour ramène la discus marine militaire, et des écoles dans
sion sur l'organisation de la marine. lesquelles le n0mbre d'élèves seroit'
fixé, qu'il y ait une certaine quan-‘
M. Laqjuinais parle en faveur du
projet de décret pr0p05é par le cor tité de places à la disposition du roi ,;
et d<'voluos aux officiers de commerce"
mité.
d’un mérite et d'une bravoure éprouä
Je n'éc‘outèrai, dit M. Fermont , vëe; que les ca;;it..ines de commerce
ni les sarcasmes de ceux qui ne sont qui seroient appelic‘s surlesvaisseaur
pas marins, ni le fanatisme de la po de l’état ne pussnt y avoir degradd
pularité. Les vaisseaux sont (les for au-dessous de celui d'enseigne.
teresses flottnmes pour Protéger , dé L'assemblée ordonne l'iitipression‘
fendre, attaquer, il Faut donc des du discours et du projet. La dis—f
individus qui sachent l'art de la guerre, cussion est interrompue pendant quel—"
et qui connoissent la mer. La marine ques insmm , part la lecture d'une
marchande y apporte la théorie et la lettre de M; Des«:hamps, député de‘
pratique. Les distinctions propos»’es ‘Lyon, qui en accusant la réception’
par M. Malouet, seroient aussi nui— de l'ordre de son rappel, annonée‘
sibles au bien de l'état. qu'humi qu'il sera malade pendant tout 16’
liantes pour le commerce.. ..
reste de la session. '_
M. Malouet interrompt l'opinant: M. Foucnult dit qu'il y auroit de
il n'est point exact, dit-il, que j'aie l’inhumanité et même de la barbarid
tenté d'humilier le commerce ._je de rappeller M. Descltamps, dont la.
l'honore au contraire , c'est une pro poitrine est oppressée.
fession noble , belle , utile , et que M. P0pulus compare M. Deschamps
le militaire doit se faire gloire de à un soldat qui écriroit à son offi-‘
servir. Voilà cependant comme on cier qu'il sera malade tout le templ
égare cette assemblée dont les idées de la guerre : mais en même temps
sont pures. - il compare aussi à une véritable dé
M. de Champagny parle long-temps, missi0n l_a lettre de M. Deschamps,
communique des vues nouvelles , et demande qu’en le considérant ainsi!
et fait le plus grand plaisir; d'al
l‘assemblée admette son suppléant.
b0rd , il rend justice à la marine Cette proposition est adoptée.
marchande, elle est utile, elle est L'on reprend la marine. M. Chape—"
instruite {elle est brave, elle a fourni lier c0mbut en bien peu de mots tout
des hommes précieux, mais le projet ce que l‘on a dit contre l'admission
du comité lui paroît dans le mode de la marine marchande. Je crois,
de concours qu'il établit, plus'propre dit-il, que les simpl 25 règles de la jus-_
à faire des beaux parleurs que des tice, les lttmieres du bon sens , suf.
soldats; et dans les combats, dit-il , fisent pour discuter l'objet que l‘on
les plus beaux parleurs sont souvent traite. Dans l’instant où l'on refait les
les plus muets. Je voudrais que ce institutions, où l’on déracine les pré
fût le travail et les dangers qui me jugés , il ne Faut pas voir des hommei
(270)
Idmis dans la marine militaire sous que M. Chdpellier ne fait que de!
le titre avilisant d'auxiliaire ._ regar phrases, et que la question reste en
dés toujours comme des protégés. Si tière.
vous établissez cette ligne de démar M. d’André la réduit au point de
cation , à côté des protégés , il y aura savoir s'il y aura deux marines , l'un.
toujours des protecteurs, et moi je ne destinée au commerce , et l’autre pour
veux voir que des égaux, des freres le service militaire, et demande que
d'armes, dont les uns ne protègent l'on renvoie la question de savoir s’il
les autres que dans le sens de les dé aura un corps d’officiers salariés par
fendre ; tous les hommes conscrits dans ’état , jusqu’à ce que l'on aura décidé
leur état doivent partager les hon si ceux du commerce auront la con
neurs, les grades de cet état. Je de currence avec les militaires.
mande qu'on décrète le premier ar M. Malouet reprend. Je réduis
ticle , portant que tous les citoyens maintenant, dit-il , la question à ces
soumis à la conscription maritime, se termes : Y aura-t-il un nombre d'as
ront compris dans la marine françois e. pirans limités, ou sera-t-il illimité
M. Lanjuinais observe qu'il y aurait comme l'a proposé le comité ? Le
une étrange et bien cruelle injustice grade d’enseigne sera-t-il illimité et
d'appeller les marins marchands lors donné à des officiers de commerce
qu'il s’agiroit de soutenir un combat , non-entretenu par l’état? Arrivent
et de les éloigner quand il s’agiroit t-on à ce grade par un concours? Le
des honneurs et des récompenses mi concours se bornera-t-il à ce grade?
litaires. En peu de mots c’étoit tout ' M. Chapellier demande que l’on
dire. décrète aujourd'hui les articles pr0<
La majorité témoigne de l’impa posés par le comité , sur lesquels il ne
tience de mettre aux voix le premier paroit pas que l’assemblée soit ou
article : les droits de l'homme souf— puisse être divisée , et que le surpluo
frent du retard que l'on met. à con soit ajourné. La division est mise aux
‘sacrer par l'application le principe de voix , et l'ordre du travail proposé par
l'égalité. M. Chapellier, adopté. M. Fermond
L‘article est décrété dans les mêmes lit les dispositions relatives aux mous:
termes qu'il étoit pr0posé. Mainte ses , novices et matelots.
nant M. de Champagny propose d'y L’assemblée les adopte ainsi qu’ils
ajouterquel'étatentretiendraun corps sont ici transcrits.
d’officiers de mer. de tous grades ,
ART. I. La marine françoise sera
spécialement voués à son service.
composée de tous les citoyens sou
M. Chapellier croit que cette addi
tion feroit un préjugé contre l'article
mis à la conscription. '
du COmité; et si le corps d’officiers Mousses.
de mer éloit la filière par laquelle il Il. Nul ne pourra être embarqué
fawlroit passer pour'parvenir aux grau comme mousse sur les bâtimens de
des , certainement le commerce en l‘état, que de 10 à 16 ans.
seroit toujours exclu. .
MM. Grillon et Noailles ont sou Novices.
tenu M. de Champiny. M. Malouet dit 111. Tous ceux qui commenceront
(271)
à naviguer après 16 ans , et n'auront ployés au moins comme timoniera.‘ '
pas satisfait à l’examen exigé par l'ar— XI. Nul ne sera embarqué 00mm.
ticle XIV , seront novices. pilotecôtier , s'il n'a commandé au
moins trois ans en qualité de main.
Mansion. au petit cabotage . et satisfait à l'exa
men qui sera prescrit.
IV. Ceux qui auront commencé à
naviguer en qualité de novices pour
XII. Les officiers mariniers pane-ë
ront , après douze mois de navigation , nus par leurs services au premier
être admis à l'état de matelot. grade de leur classe, pourront être
constamment entretenus ; et le nom
V. Les matelots obtiendront , sui
bre des entretenus sera. déterminé
vant le temps et la nature de leurs
services, des augmentations de paie;
d’après les besoins des ports. Les deux
tiers des places des maitres,entrete
et à cet effet la paie des matelots sera
nus, vacantes dans chaque départe
graduée en plusieurs classes.
ment , seront donnés à l’ancienneté ,
VI. Aucun matelot ne pourra être
et l’autre tiers au choix du roi. L’an
porté à la haute paie , sans avoir passé
cienneté des maîtres ne sera évaluée
par les paies intermédiaires.
que par le temps de navigation fait
, . . .
Qficzcr: marmzers. sur les bâtimens de l’état , avec le
'VII. Il y aura des officiers mari
grade et en remplissant les fonctions
de premier maître.
niers aya_nt autorité sur les matelots;
ils seront divisés en plusieurs classes. XIII. Les maîtres entrenus de ma—
Ce grade ne sera accordé qu’aux ma nœuvre et de canonnage deviendront
telots ou ouvriers-matelots parvenus officiers , conformément aux règles
à la plus haute paie, et seulement ci-après énoncées.
lorsqu’ils auront les qualités néces La séance a été levée à trois heu res.‘
saires pour en bien remplir les fonc Séance d'hier.
nous.
NI. Lanjuinais demande le rapport
VIII. On ne pourra être fait offi du travail du comité sur la liste civile ,
cier marinier de manœuvre. sans
M. Biauzat dit qu'il est d’autant plus
avoir été employé pendant six mois instant d'arrêter des dispostions à cet
de navigation en qualité de gabier. égard , qu'il est notoire que le roi
1X. Toutes les augmentations de employe beaucoup de fonds à salu
solde , et avancemens en grade pour rier on entretenir des prêtres ré
les gens de l'équipage seront faits fractaires, notamment les deux anciens
pour chaque vaisseau par son com— curés de Versailles , pour lesquels il
mandant , qui se conformera aux fait préparerides appartemens dans le
règles établies à cet égard. château. . . . Renvoyé àjeudî soir.
Pilotes—côtiers.
M. Bouche demande la loi sur le
émigrans , M. André trouve qu'elle
X. Nul ne pourra commander au ne peut entrer que forcément dans
petit cabotage qu’il n’ait le temps de l'ordre du jour , M. Vernier annonce
navigation , et satisfait à l'examen qui que le travail est fait . et qu’il ne s'agira
sera prescrit. Ces maîtres seront em plus que ide s’accorder avec les com:
< 2.72 )' v
missaires des travaux de l’assemblée départements du Haut.Rh;n‘ de ]a
pour lui obtenir un rang utile. Manche, de la Loire inférieure, des
La sec:ion de l’Oratoire fait part Bouches-du-Rhôue, des Hautes-Py
'. à l’assemblée , de l’arrêté qu'elle a rennées et de l'Arriège, décrète ce
pris contre la municipalité de Paris , qu1 suit :
au sujet de l'établissement formé par Il sera établi des tribunaux de com
celle-ci , d’un comité pour juger les merce dans les villes de Colmar, An—
délits commis à l'assemblée. ( L'as nonai, Aubenu3 et Cher-bourg.
semblée passe à l’ordre du jour, Celui formé à Nantes , en exécu
Les avocats au conseil demandent tion de la loi de l’organisation judi
à être admis à la barre. M. le prési ciaire, aura quatre suppléans ; il sera
dent paroissoit incliner à les y rece incessamment procédé à leur élection,
voir , mais sur l'observation de M. ainsi qu'au remplacement des deux
Bois-Dugué , que sans afficherla par— membres qui ont donné leur démis
tialité et la prévention, cette corpo— ston.
ration nepouvoit être traitée diffé Il sera établi dans la ville de Moœ
ramment de celles des procureurs au taignes, une jurisdiction de 'pru
châtelet, au parlement, et tant d'autres d'hommes-pêcheurs, pour les com-î
qui comme eux demandaient l’hon munautés des pâtrons-pêclteurs dits
neur d’être entendus à la barre , et de la pêche à la tartane et de l'art
qui ne l'avoieñt pas obtenu; qu'au menu, lesquels n’enformeront qu’une
surplus , si c’étoit pour y parler de à l’avenir , qui serai régie par les sta
leurs intérêts , ils leur restoient la res tuts de la communauté des pêcheurs
source (tardive peut-être) d’impri de Marseille.
mer ou d'écrire . . . L’assemblée Les communes des Ici-devant fiefs
passe à l’ordre du jour. Goyllomans , St-Didier, Beauchamps,
Les receveurs. collecteurs , contrô et Cauillac sont réunis aux munici:
leurs des bureaux d’entrée de Paris, palités et territoire de St.-fiemy , et
demandent du soulagement et de seront soumises à son administration.
l'emploi; leur pétition est renvoyée Les communes de Hehac, la Grasse,
au comité réunis d'imposition et de Soube, Clause et Barbazan , compo
finances. ' seront ensemble une seule municipa
M. Gossin faiÏt un rapport sur l'é lité , à la formation de laquelle il sera
tablissement des tribunaux de com incessamment procédé dans le lieu
merce en certaines villes . et sur la de Soube, Clause. ' v
réduction de nombre des munici La municipalité qui s'est Formée
palités; les mesures qu'il indique à dans le bourg de Sainte-Quttterie,
cet égard au nom du comité de l'em est supprimée et réunie à celle de
placement , sont adoptées en leur en. Taranscoi.; en conséquence les ci.—
tier, et telles que nous les transcri toyens actifs de ces deux lieues s’as
vons ici. . semblerout dans cette ville, pour
L'assemblée nationale, après avoir procéder à l’élection d'une nôuvËlla
entendu son comité de constitution, municipalité.
sur les pétitions.deÿ‘ærdminiätté3 des La mire de la séance à demain“:
MERCURE'ÙNIVERSEL
Du Lundi 18 Avril 1791.

ANGLETERRE. SUÈDE.

Lonnmss. 12 avril. Le bruit se ré


Srocxotu. Les dernieres lettres
pandoit hier à la bourse”et assez gé confirment le voyage du roi de Suède.
On/ assure que sa maiest‘é débarquera
néralement dans‘la cité. que les deux
puissances belligérantes ont signé une.
à Amsterdam, ira ensuite en Angle
trêve, qu'ells sont même entrées dans
terre, de là à Spa dans l'espoir que
des préliminaires de paix. ces nou
les eaux le rétabliront.
velles ont fait remomer les fonds Ln_sGE, le 1 avril. Nous sommes
d‘un pour cent Quoiqu'il en soit ce replacës sous l‘ancien regimè; mais
bruit ne paroit nullement fondé, et l’amour de la liberté n'en gl rme pas
ce qu‘il y a de certain c'est que moins dans nos coeurs, et le prince
l'Impératrice adonné des ondres pour évêque n'oke se mOntrer. tant il est
mettre les places qui sont à la portée iml accueilli du publicJTou't ce que
du roi de Prusse, dans le plus grand l'on peut savoir des dispositions du
état de défense. Le roi de Prusse roi de Prusse, cest qu’il à intention
paraît avoir acheté la neutralité, ou de l'aire nommer coadjuteur de l‘évé
peut-être l‘asisstance du roi de Suède. ché de L‘ege un des archiducs, fils
Le Dannemarckœstera neutre , quant de l’empereur. ' ‘
à la Pologne elle se rangera probable—
Les Brabançms sont aussi bien
ment de notre côté.
éloignés de leur t‘ranqniliü‘. L’assem
PoursMonfin, 10 avril. Hier le blée des états-g«'m'raux se forme à
vaisseau de sa mjesté, 1'Aqm‘l/ou’ Bruxelles, et il est vraisaxblabl<æ
de 52 canons , Capitaine montagne , qu'il y sera tra'té drs moyens de
arriva de Gibraltar, et la Frégate donner aux Bt‘abançons une cons«i
Rama/us , de Guermey, avec des union libre , qui les as:imile à la gloire
provisions pour la flotte, ainsi que des Français.
I

le Qucâac rempli de matelots. '


F R A N C E.
ALLEMAGNE
DEPARTEMENT DU Canwmos.
DU Dmvna, 50 mars. Le prince
de la Tour-Taxis. en sa qualité de CAEN. Les amis de la constitution
grand-maître héréditaire des postes rr'unîssent leur vœu à celui drjn émis
de l‘Empire, a donné l'ordre dans par le corps électoral et les corps
tous les bureaux de ne plus recevoir adminmratifs, pour obtenir l‘établis
certaines gazettes ou journaux de sement d‘un grand collège d'enseig
France. Soit que ces papiers soient nement. Pour p0rter les derniers
destinés aux habitans‘des lieux ou coups au fanatisme, et éclairer le
les bureaux sont établis. soit qu’il peuple, nous avons réso’u, nous di—
s‘agisse de les faire passer plus loin. sentdls,_ de tenir par semaine deux
Tome 11. N° 49.
(274)
séances publiques; les décrets y sont tation : elle montre son attachement
lus et couvertsd6 bénédictions , et pour la loi, en publiant une adresse
les heureux evantages‘que nous re au); campagnes, dans laquelle tout
tirons de nos travaux patriotiques, respire l'ordre, la paix et la modéra
nous comblent de satisfaction. tionI son respect pour la religion ,
et son attachement à la personne
Dérmrsmmr DE LA SOMME.
du roi : c'est'ainsi qu'elle a répondu
AMXENS, 12 avril. L'arrivée de M. et qu'elle se propose'derépondre tou
-Desbois,notre digne évêque, a étouffé jours aux calomni«teurs, à ces ami:
pour un instant les cris du fanatisme, de l‘ordre qu'on voit de tout côté
son installation s'est faite dimanche prêchant la guerre civile.
dernier avec la plus grande solexhnité,
DÉPARTEMENT DE LA Manse.
et aux acclamatiorte du peuple, nous
regrettons de ne pouvoir vous en Vsnnvn , rz avril. Les amis de la
' . .
voyer le discours qu’il prononça lors constitution, pleins de respect pour
de la prestation de son serment , tous le braves vétérans des troupes de
jes cœurs ont été vivement émus, ligne, qui ne doivent le grade de
Les paroisses supprimées sont fer sous—lieutenant et la croix dont ils
_mées, et Les prêtres réfractaires se sont décorés qu'à l'ancienneté de leur
disposent à exercer leurs fonctions service, les voient avec peine com
ecclésiastiques dans des maisons bour— mander,par des jeunes gens sans ex
geoises , mais leur conduite séditieuse périence, et le plus souvent très
n’échappera point à l'œil surveillant mal élevés; ils desireroient qu'ils
du patriotisme. pussent être mis en tête de la co
DÉPARTEMENT m; P4s-nz-Ctpsxs. lonne du grade que leurs services leur
ont fait obtenir.
EXTRAIT d'une lettre de SI. Omer ,
15 avril. DÉPARTEMENT DE LA MOSBLLE.

Tandis que la cabale aristocratique METZ. 12 avril. Ce n'est pas sans


s’efforce de faire regarder la société en être affectée, que la société de
des amis de la constitution de cette Metz a su que'plusieurs des socié
ville , comme une assemblée d'impies tés affiliées à celles de Paris , se li
et de bêtes féroces; tandis qu'on pue vroient au projet d'une économie dé
blie que , dans une de nos séances , il placée et nuisible à l’intérêt public ,
a été fait la motion d'incendier les ci en ne Voulant employer d'autres mo
devant châteaux des émigratis; la so yens de correspondance que celui du
ciété montre sa fidélité à la nation journal des amis de la constitution.
et son respect pour les propriétés Cette économie pargît en} bons çi
même de ses plus lâches détracteurs; toyens de Metz un .S)stém.e destruc—
en arrêtant que si le peuple égaré teur de la liberté et de cette sainte
quelque jour . tentoit de se porter à coalition à laquelle seule les Fran
des mouvemens séditieux , chacun çais devront raffermissement de la.
des membres de la société accouroit constitution (I). '
à l'instant sans armes , pour le rama
'ner’par son exemple eues. exhorte (t) .que de; rédacteurs. Le mer;
\
.v
Ÿ (275 D.
Les amisde la constitution , témoins
DÉPARTEMENT DU HAUT-REIN. de ces faits , envoyent une dépumtion
Humuour, 12 avril. Nous apprea àlibérer
la municipalité
sur l’arrestation
,'pdur la de
prierces
de dix
nous que les recrues contremévolu
tionnaires se portent vers la frontière hommes. La municipalité arrêta qu’une
la plus voisine de Strasbourg. Mais députation , le maire en tête, se ren—
le général d'Affry , dont on ne peut droit chez le colonel de ce régiment
trop louer le patri0tisme, le zèle et
pour demander qu’ils soient mis en
l'activité , presse fortement les travaux liberté. .
de défense; la municipalité ne tient M. Damas , colonel de Beauvoisis
pas une conduite bien pure, puis— répondit au maire, -— qu’à lui seul
que malgré les observations des com— appartenait la discipline de son ré—
’ missaires du roi, un club monarchi giment , que M. le maire n’avait
que vient de fixer son établissement qu’à se mêler des afi'aires de sa com
jusque dans l'hôtel-de-ville même. mune , et que la discipline militaire
était entièrement indépendante de la
DEPARTEMENT DU BAS-RH1N.
police municipale. —- Le maire lui ré
8 rrt A s 30 U 11 cl Extrait d’une lettre pondit , qu’il n'ignoroit pas que la dis
du 14 avril. cipline des troupes appartenoit »aux
chefs des régimens; mais que lui ,
Le régiment de Beauvoisis arriva à comme maire, il avoit le droit de re
Wissmnbourg le 10 avril. Le lende dresser, de tout son pouvoir, les in
main les soldats instruits que la société
fractions f.iites à la loi, sur-toutquand
des amis de la constitution faisoit des ces infractions élnient de nature à
lectures publiques , neuf d’entr'eux
troubler l’ordre public , qu’ainsi il re-.
s'y rendirent. Le président, homme querroit M. le colonel de remettre
sage, fit un discours} propre à réveiller sur le champ , en liberté ces dix sol
l’amour de la patrie , le respect pour dats , sans quoi il donneroit l'ordre de
les loix . et l’obéissance à la discipline leur ouvrir la prison. Le colonel ré—
militaire. Pendant cette séance , les pondit net qu'il n’en feroit rien : ce
officiers du régiment de Beauvoisis , pendant après le départ de la députa
intruits que quelques soldats assistoient tien , les officiers se rassemblèrent ,
à cette lecture , viennent en corps obs et l‘élargissement fut ordonné. Pen
truer la rue où étoit la salle des dent ce temps , le régiment n’étoit
amis de la constitution , s’opposent point tranquille , une très-grande fer—
au passage de ceux qui veulent s’y mentation agitoit les esprits , les sol
rendre ; en arrêtent même un , connu dats se réunissoient. L’abus qu’avoient
par son patriotisme ,' et le conduisent fait leurs officiers de leur pouvoir sur
sur le champ en prisson. Les neufs qui eux se peignit à leurs yeux ; leur ren«
noient assisté à la séançe sont arrêtés voi de Landau leur parut une tache
à mesure qu'ils sortent et subissent le sur le régiment , dont les officiers et
même sort. leur obéissance passive en eux étoient
cure Universel paroissant tous les causes. lis jurèrent entr’eux de se mcv
jours. offre à toutes les sociétés une deler sur leurs camarades des régi.
corre5pondance prompte et sûre. _ mens qui jouissoient d'une réputation
82'
(2765
quiles îaisoît chérir de Qts les bons nent avec peine ces braves citoyens ,
Cttoyens. qui étoient tous indignés de la con
“On bat la retraite , la troupe rentre duite atroce de ces aristocrates sa
dans le quartier pèle-mêle . et dans lariés.
ce tumulte , quelques soldats de garde Le régiment de Beauvoîsis , sous les
d’un poste aux environs du quartier, armes va chercher les drapeaux , et
entrent avec leurs camarades. Le corps les dépose au quartier chez les gre
des officiers se place à la porte du nadiers ; ils vont ensuite chercher la
quartier pour en faire la garde , l’épée caisse qu’ils déposent chez le comman
nue à la main; Les soldats de service dam de la place.
demandent la permission de rejoindre Pendant ces entrefaites . les amis de
leur poste. Ils sont brutalement re la constitution envoyent'deux de leurs
fus(s. Ces soldats virent pour. lors que membres au général’Kerllermann à
les officiers vouloient les rendre vic Landau; il accouth sur le champ et
times del’humeurquelcuravpitdonné l'ordre se rétablit ; il fait rapporter les
la sortie forcée de leurs camarades drapeaux et la caisse ou ils av0ient
qui avaient été mis en prison, et qu'ils étéer’1levé‘.
seraient punis très-sévèrement pour Le tumulte a duré depuis la retraite
avoir déserté entièrement leur poste. jusqu’à 5 heures du matin. Les 50l7
Mais les grenadiers indignés de lsjcon: dals ont présenté au général _Keller
duite de ces officiers, forcentle passage menu une liste de prescription , con
et les soldats de garde sortent ; alors tenant 18 officiers , auteurs de tout
les officiers tombent sur les soldats à le trouble. avec lesquels ils ont jurés
coup d’épée .' en blessent 27 : unmen de ne plus servir. Le lieutenant cola:
tr'nutre eut ' l'exécrablei hudace’ de rnel'est deycdnbmbi‘e , et a élé gra- '
de passer d'outre en outre et par der Iillé ,\dans la bagare , d'un léger coup
rière son épée dans le corps d'unsol de sabre sur la tète.
dat qui tomba mort. Le cris des bles On obscure que le soldat qui avoit
sés , la vue de ce cadavre baigné dans gémi 2 mois au cachot à Landau , pour
son sang, portent la rage dans le cœur avoir assistéà une séance des amis’
des soldats ; ils volent aux armes , font de la constitution de cette ville , est
battre la générale , se rassemblent , et arrivé à Wissembourg, à la tête du
tout en criant : Vive la nation et régiment , comme prisonnier, et que
périssent les aristocrates. Ils frappent ce n’est que le lendemain que ces
les officiers qu'ils ménagent encore , braves q’ficiers ont jugé devoir lui
cinq seulement sont blessés assez grié donner la liberté.
vement , les autres prennent la fuite ;
DEPARTEMENT DE LA CÔTE-D’OR;
on les poursuit , on fouille dans les
maisons , mais les lâches assassins sa BEAUNE. 12 avril. Les amis de la
vent mieux se cacher que parer les constitution adhérant un vœu. déjà
coups qu’on leur porte. La municipa manifesté par leurs frères de l’Orient.
lité s’assemble , la garde nationale est sollicitent uri décret qui oblige les
sous les armes , ainsi que le détache officiers des troupes de ligne , 1°. à
ment des chasseurs de G-uienne: mais rejoindre leurs corps respectifs à une
les hommes prudens et sa es contien époque déterminée, sous peine de des;
(277)
tilution: 2° à 'préter individuelle— à C”"”'””5 département dlE“" e

ment, à la tête de leur régiment , Loire; à Vierson , département du


et entre les mains des officiers-mu lCher; à Brives, département de la
nici; aux des villes où ils sont en gar Corrèse; à Souillac, département
nison , le serment qui le: lie à l’ob du Lot.
servance des loix nouvelles et par
AMIS DE LA CONSTITUTION.
ticulièrement au nouveau code ini
litaire. Suite de la Séance du 15 avril.

Dérsnrnmnnr_nu Gnns. M ”‘ "‘. Autant j’ai vu le comité de‘


constitution s'appliquer à' nous pré
CONDOM. 10 av ri]. Nous avions
senter soigneusement la division des
tout à craindre ici de la part des ec—
pouvoirs , autant je le vois s’efforcer
clésiastiques réfractaires. dont les ma
aujourd'hui de les confondre : com
nœuvres criminelles menaçoient la
ment Fait-il que ce comité , à qui l’on
tranquillité publique des plus grands
ne peut refuser du génie et des lu
dangers; pour mieux les déjouer,
mières , puisse en ce moment être
les amis de la constitution ont de
justement accusé d’ineptie et digne
mnndé à la municipalité de réunir
rauce ?
toutes les gardes nationales de l'ar
M Saïut-Hurflg0. C'est le comité
rondissement , pour leur Faire prêter
autrichien‘qui le conduit.
le serment solemnel de dénoncer les
ennemis de la liberté. Ce serment fut M”. Le membre qui m‘interrompt
prêté par les gardes nationales, les pour nous dire que la corruption en
officiers - munit ipaux , les membres est l'objet, ne m'oblige pas à pro
du directoire de district, les juges noncer, et je jette un voile sur ce
du tribunal, et tous les amis de la point; mais je crois que le comité se
constitution. . venge de ce qu’on n’a pas voulu adop
h Lesbiens nationaux se vendent avec ter l‘ensemble detes idées lors de la
une rapiditéqui nous fait oublier la formation de la haute cour natio
négligence et la lenteur que l'on avoit nale ; il vouloit alors donner aux ini
d'abord reprochées au directoire du nistres le pouvoir d'attenter à la li—
district, le 15 du mois prochain tou berté individuelle des citoyens ; il le
tes les ventes seront presques con veut encore . et il nous représente
nommées. ' la même idée sous une forme diffé- .
Honneurs funèbres rendus aux mâc rente. _ - i
nrs de Mirabeau , par les amis de la 0 M. Bilcoq. J'aur0is desiré que l'on
constitution établis à Rouen, dépar eût encore diminué la qup grande la
tement de la Seine inférieur , à titude de pouvoir du ministre de l'in
Amiens , département de la Somme; térieur , et qu’il y eût eu un ministre
à Commerci , département de la pour l‘éducation publique seulement.
M ‘use; a Metz. département de la Souvenons-nous , messieurs , que clmz
.Mt zelle ; à Rennes , département de les Spartiates . parmi les premières oc
l I 'e et Villaine; à Auxerre. dépar cupÿations'des législateurs , l'enseigne
tement de l'Yonne; à Corbeil. à ment public tenoit le premier rang;
département de Seine et Oise; rappellons-_n0us ce qu‘un sage de nos
(278)
jOufs a mis dans la bouche du jeune ministre qui oseroit l‘accepter? Assu
Grec Anacharsis sur l’éducation; si rément le garde- des - sceaux actuel
cette législation , dont on presse avec donneroit sa démission ; dans un, pays
une sorte d’acharnement les travaux , libre, où tout homme est arm_éÎ con
ne pouvoit s'occuper de l'éducation naît son droit , en est jaloux , je ne
publique , des principaux usages qui sais quel est le ministre qui ne crain
peuvent régénérer nos mœurs; tels droit pas d'exposer sa tête on accep
que le divorce , les fêtes nationales , tant un tel pouvoir. (On applaudit.)
ses travaux ne seroient point achevés , M. Chepy fils. Le tribunal provi
et son départ précipité seroit peut-être soire établi par l'assemblée nationale
dangereux ou funeste à la constitution. à Orléans , vient d'y être installé , et
(Or; applaudit). cela rendra quelques jours de tran
M. le président fait lecture d’une quillitéauxbons citoyens ; maisje crois
lettre du bataillon des Capucins-Saint devoir à demander à cette société
Louis , qui faisait célébrer le lende qu'elle charge son comité d‘entrete
‘muin en cette église un service pour nir une correspondance très-suivie
le repos de l’aune de Mirabeau; ce avec la société qui nous est affiliée
bataillon invitoit les amis de la cons dans cette ville; cette 50ciété annonce
titution à y assister par députation. que la ville d'0rléans, recevant dans
(La ll'bClét‘é a nommé des commis son sein un dépôt essentiel , il est be—
saires à cote/fer. ) soin de l’appuyer; elle demande huit
1 Jlf. Gr‘ouvelfe. La loi d'habeas cor pièces de canon et des armes en nom
pus a coûté cent cinquante ans de tra bre suffisant, pour subvenir à la ré
vaux pour être établie en Angleterre, sistance qu'elle pourroit avoir besoin
sans que le pouvoir exécutif pût la d’apporter à ceux qui voudroient y
réndre dangereuse ; une funeste pré troubler la paix. (Arrêté. )
îiention fait croire quels liberté existe M. Semesies. La ville d'0rléans est
(Tous ce pays , et le comité prend pour remplie d’étrangers; on ne sait pour
prétexte l'usage établi àLondres; là . quoi tous les hôtels garnis sont pleins!
dit-il, tous les ministres ont l’avan ce fait m'a été assuré par un juge de
tage de délivrer un mandat d'amener , la haute cour , qui est venu pour
et vous qu'avez-vous à vous plaindre , affaire , ce matin , dans cette ville.
Vous n'aurez qu’un ministre qui ait M. **,puisque la société d'Orléans
ce droit? Telles sont les raisons du demande de l’artillerie et des armes,
comité; mais je soutiens que hors la il importe que le ministre y Fasse pas
loi d'habear corpus les Anglois sont ser promptement un régiment d'in
esclaves ; ainsi leurs usages , leurs fanterie.
loix ne peuvent convenir au régime M. Semesz‘er. Ce juge annonce que
«l’un peuple libre; d'ailleurs , chez un le tribunaldemande un régiment; mais
tel peuple. il ne peut.y avoir dans on le lui a refusé ,. et la garde natio—
l'ordre naturel de choses de tendence nale s’est enga‘gée à suffire à tout.
à la conspiration; contre qui pour JV. le président. Le commandant
roit—on conspirer? Mais, je dis plus , de la garde nationale d'une ville voi—
si l'on donnoit'ce droit du mandat sine m’écrit que toutes celles des en
d’amener à- un ministre! quel est le virons sont prêtes à marcher, s’il le
(279) ' .
faut, pour soutenir leurs frères (l'Or circonstances l’exigeront, dans les ré.
léans. gimens, qu’il sera jugé nécessaire de
M. Allure. La société des amis de porter au grand pied de guerre, seront
la constitution d'0rléans a fait célé levés et entretenus de la manière la
brer un service pour Mirabeau. On plus avantageuse pour la défenseet la;
a remarqué que M. Lamberd a éloigné tranquillité du royaume , de sorte que
de cette cérémonie la_gentlarmeriev dans chaque département , il en soit;
sous de vains prétextes; tandis qu'il enrôlé un nombre proportionné à sa
n'y a que des loups qui ravagent population et à sa position plus ou
les bleds ; ainsi les chefs ont en moins rapproch& des côtes ou des!
traîné les gendarmes malgré eux. frontières.
et aucun n'a pu assister à ce service. 1]. En conséquence de l'article ci-‘
M. Bonnccarere. La société de Ver dessus , le ministre de la guerre adres
saiiles a présenté une adresse au corps sera dans le plus court délai, à l'as,
législatif relative à la conduite de M. semblée nationale, un projet de ré—
Berthier, commandant de la garde partition par département des 100,006
netionale de cette ville; je demande hommes auxiliaires.
qu’il soit nommé des commisaires pour III. Ledit état de répartition ayant
l‘examiner. (Arrêté. ) . été définitivement décrété par l'as—
La séance a été levée à dix figures semblée nationale, sera ensuite adressé
et un quart. par le ministre de la guerre aux di
rectoires de département, qui con—
ASSEMBLÉE NATIONALE;
formément aux articles 5, 4 et 6 du
Suite de la séance de Samedi. décret du 28 janvier, recevront cha.
M. de Ménou-. au nom du comité cun dans leur département respectif,
militaire. propose quelques articles un nombre de soumission pour c_on;
additionnels au décret du 28 janvier tracter. un engagement égal à celui
sur I'e's auxiliaires ; M. de Praslirt fit des auxiliaires qui leur aura été affecté“
trouver l'objet trop important pour IV. Le roi sera prié de faire con—
être décrété en aussi peu de temps , formément à‘l'articïe IV du décret.
et sur-tout par un membre s'y atten du 28 janvier, les réglemens néces-.,
dant. On lui répond que les articles saires sur la réforme des engagemens
proposés ne sont que_ des conséquen que devront pour trois ans les hom
ces et des moyens d'exécution de qui voudront servir comme soldats
ceux précédemment décrétés ,et qu‘ils auxiliaires sur la réception desdits anxi
ne sauroient être susceptibles de la plus liaires , sur les conditions nécessaires
légère difficulté. Aussi bien sont-ils pour obtenir l’admission sur les con
décrétés dans les termes mêmes du trôles qui devront être dressés.pour
rapporteur. _ s'assurer de leur existance. Les con
1 L’asse‘mblée sur le rapport de son trôles contiendront l'état de paiement
comité militaire , décrété ce qui suit : à faire aux auxiliaires admis , et les
ART. 1. Les xoo,ooo soldats auxi ordonnances de paiement seront dé
liaires , que par son décret du 23 livrées en conséquence de ces états
janvier , l’asSemblée nationale . et dûment visés et certifiés.
destinés pour être répartis, lorsque les V. L3_5 s)lltt3 auxiliaires recevront
.
(280)
tous les trois mois leur solde fixée places; il vouloir subsituerl’anCien-fi
par l'article du décret du 23 jan neté du service à l'arbitraire, à l'in
vier, à trois sols par jour; ils en se trigue , aux manœuvres qui ont fait
ront payé sans retenue dans le chef— si long-tempsle malheur des bons mi—
lieu du uistrict de leur département, litaires et la honte du gouvernem eut.
et conformément aux réglemens qui St Ion lui, l'ancienneté supposoit tou—
seront faits par le roi. j0urs le savoir de l'expérience. M. d.
Vl. Lorsque les soldats auxiliaires Puzi ne vouloit donner les places qu‘au
seront incorporés dans les régime-us, talent : c'était assurément bien' vu.
ils recevront la thème paye et le Mais des ministres ignorans ou pré-.
même traitement affecté par les dt“ venus devenoient les juges du m‘en! :
Grels aux troupes de ligne , et cette auprès d'eux , le savoir faire eût écrasé
solde c0nnnencera pour eux , à dater le savoir réel , et l'officier , devenu
du jour de leur départ pour les ré vieux au service ,m ll5 modeste, mais
giinms qui leur auront (té destim's. confiant , les vertus et son mérite, se
Le ministre de la guerre désignera fût vu sous le commandement d'un
dans disque département un com imberbe prot='gé.
missaire'des guerres . qui sera spé Cependant les observations de M.
(i.'en»e'nt chargé de veiller à l'exécu Thiboutot n'ont rien pu contre le
timt des dispositions prescritespar le projet du comité qui a été décrété en
PH sent décret. son entier , et sous un très—léger chan
* M.de Noaillés ann0nce à l'assem gement dans le 'vingt-neuvième ar
biée que le régiment de Saintongeétoit Le voici. -
déjà complet; que les autres étoient
sur le p0 nt de l'être; que celui d'An TITRE PREMIER.
gquléme avnit 20 hommes au-drsms. Nomination aux places de sous
mais qu'il en seroitide nième des re officiers, (décrété pour les autres
crutemens auxiliaires; que dans le dé troupes de ligue).
parteruent'du Bas-Rhin, il ne s'étoit
-enéore présenté qu'un‘ltomme , et ART. I. L’on comprendra à l'avenir ,
qu'il en Enll0it cent.mille; il n fini par dans le corps de l'artillerie , sous la dé
‘obsprver que , dans un tel état de nomins'tion de sous-officiers , les ser
choses , il étoit bon de retoucher le gens-majors, les sergens, les capo
décret rendu sur cette ma> ière , et d’y ra1ux-F0urriers et les caporaux; l'a
joindre une instruction d'encourage vancement à ces différens gradesp
ment pour les municipalités. En ap aura lieu dans les compagnies de ca
plaudissant aux bonnes vues de M. de noniers, de mineurs et d'ouvriers
Nouilles , l'assemblée a renvoyé ses ainsi qu'il suit.
observations au comité militaire.
Nomination de: caporal/x dans
M. Alexandra-Lameth reprend le
les compagnies de canonniers,
proth de décret sur l'avancement du
(décrété pour les autres troupes
corps d'artillerie. M. de Thiboutot
de ligue ).
en attaque plusieurs articles , et sur
tout ceux qui avoient pour objet de _ H. Les caporaux , dans les compag
laisser les ministres distributeurs des nies de canonniers , présenteront
(581).
chacun à leur capitaine celui. des m'en. (Décrêté pour les autres
soldats de leur compagnie qu’ils ju troupes de la ligne). '
ge’rout le plus capable d'être élevé
X. Lorsqu’il vaquera une place de
au guide de caporal;
caporal-fourrier dans une compag
', III. Le capitaine,0h0isirq un suiet nie de canonniers, le capitaine de
parmi ceux qui lui auront été pré cette compagnie choisira parmi tous
sentës; les ci1poraux et) tous les soldats du
‘IV. Il sera formé une liste de tous régiment, ayant au moins deux en:
les sujets choisis parles capitaines. de service, le sujet qui devra la rem-.
V. LorsquÎil vaquera une place de plir.
caporal dans une compagnie, le ca Nomination de: caporaux-fourriem‘
pitaine de cette compagnie choisira dans les compagnies de mineur:
trois sujets dans la liste. et d'ouvriers. (Particulier à l'ar—.
Vl. Parmi ces trois suiets, le co tillerte. . /
lonel choisira celui qui devra remplir XI. Dans les compagnies de mi-‘
la p'ace vacante.‘ neurs et d'ouvriers , lorsqu'il vaquera
VH. Lorsque la liste sera réduite une place de caporal-fourrier , le ca-_
eu-dessous de moitié, elle sera sup pitaine de la compagnie où la place
primée, et il en sera fait une nou sera vacante, choisira parmi tous les
Velle, en suivant les mémés procé caporaux et les soldats de sa compag
dés. nie ,‘ ayant au moins deux ans de
service, celui qui devra la remplir.
Nomination de: caporaux dans les
compagnies de mineurs et d'au—q Nontz‘nation de: sergens dans les
mriers, (particulier à l'artillerie). compagnies de canonniers. (Dé
crété pour les autres troupes dela
VIII. Dans les compagnies de mi ligne). J
neurs et d’ouvriers . il ne sera point
Les sergensqnajors et les sergens
formé de liste pour la nomination
dans les compagnies de canoniers,
aux places de caporal, et lorsqu'il
en vaquera une dans une. de ces com
présenteront chacun à leur capitaine
pagnies, les caporaux de ladite com celui descapm’aux de leur compag—'
nie qu'ils jugeront le plus Capable
pagnie présenteront chacun à leur d’être élevé au grade -desergent.v
capitaine, celui des soldats de la
XlIl. Le Capitaine choisira un sn
compagnie qu'ils jugeront le plus,
iet parmi ceux qui lui auront été
Capable d'être.élevé au grade de
caporal. présentés. .
XlV. Il sera formé une liste d
13€. Le capitaine choisira parmi les
tous les sujets choisispar les capi—
sujets qui lui seront présentés par les
caporaux, celui qui devra remplir taines.
XV. Lorsqu'il vaqucra une place .
la place vacante.
de sergent dans une compagnie, le
Nomination des caporaux fourriers capitaine de cette compagnie choisira
dans les compagnies de canon trois sujets dans la liste. '
(282)
XVI. Parmi ces trois sujets, le prient. (Particulier à l'artillerîefl”
colonel choisira Celui qui devra rem
plir la place vacante. XXII. Dans les compagnies de
mineurs et d’ouvriers , lorsqu’il va
Nomination des sergens dans 165 quera une place de sergent-major .
compagnies de mineurs et d'on-i le capitainäde la compagnie où la
æriers. (Particulier ‘a l'artillerie ). place sera vacante, choisira parmi
les sergens de sa compagnie , celui
Dans les compagnies de mineurs et
d’ouvriers, il ne sera point formé qui devra la remplir.
de liste pour la nomination des ser A'omz'nation de; adjudam. ( Décrét6
gens; et lorsqu’il vaquera une place pour les autres troupes de la li
eie sergent dans une des compagnies, gne).
les sergens de ladite compagnie pré
XXIH. Lorsqu‘il
senteront, chacun à leur capitaine,‘ d‘adjudant, vaquera
lies sept une supé
officiers place
celui des caporaux de la compagnie rieur: réunis nommeront àwla plura
qu’ils jugeront le plus capable d'être
êlev‘é'nu grade de sergent. lité des voix ,i parmi tous les sergens
du régiment, celui qui devra la rem
' XVHI. Le capitaine choisira, par plir; et dans le cas‘ où les voix se
fn‘i les sujets qui lui seront présentés
porteroient sur sept sujets différens;
par les sergéns , celui qui devra rem
la voix du colonel sera prépondé
plit la place vacante. '
rante. .
Mm‘»a lion de: sergens—m ajor: dans XXIV. Les sergens nommés aux
f les campagm‘es des -' canonz‘ers. places d’adjudans concourroht du mo-_
_ ('Décrété pour les autres troupes ment de leur nomination. avec les
Î de la ligne ). seconds lieutenans - (sans cependant
être brévétés) pour arriver à le lieu
' XÏX. Lorsqu’il vaquer-a une place tenance en premier, et ils pourront
fie sergent-major dans une compagnie rester adjudans jusqu'à ce que leur:
de canonniers, les sergens—maiors du ancienneté les y porte.
régiment préSenteront chacun, pour XXV. Lorsqu’un sergent, moins
la remplir, un sergent deleur com ancien que les adjudans , sera fait
pagnie, et: il en sera formé une second lieutenant , les adjudans joui
fille. mm en gratification et par supplé
XX. Le capitaine de la compagnie mens d'appointemens de [ceux de
ou la place de Sergent-major sera va seconds lieutenans.
c‘ante, choisira trois sujets sur la liste
de ceux qui auront été présentés par T’I'T‘ R'E ‘ I'I." .
les seŒ‘ens—maiors. ' Nomination au mp1aqes dloflïcz‘er3.
XXI. Parmi ces trois sujets , le‘c0— Nomination au g'r ade d’officier. (Dë‘
lonel choisira celui qui devra rem crétè’ pour les autres: troupes de
plir la place Vacan‘1e. la ligne ). ' ' _
-Naminan‘ondss sergem—majors dans ART. L Il sera pourvu de' deux
les compagnies de mineurs et d'au - manières aux emplois de seconds lieu—A
(283)
tcnans. lesquels seront partagés en où l’emploi sera vacant. et il sern,
tre les sujets qui auront passé parles fait par les officiers de ladite coma
grades de canonniers, de mineurs, pagnie ayant vingt-cinq ans d’âge, et
d'ouvriers et de sous-officiers , et ceux par le directeur de l'arsenal ou le
qui arriveront immédiatement au directeur du parc, à la majorité ab€
grade d'officier par les examens. solue des suffrages.
11. Sur quaîre places de seconds VI. Quant aux autres places de
lieuterians vacantes dans un régi seconds lieutenans , elles seront don
'ment, une compagnie de mineurs, nées à ceux qui auront été reçus
ou d'ouvriers, il en sera donné une élèves.
aux sousofficiers. Nomination aux places d’élèves.
III. Les places de sec0nds lieute— Nul ne pourra être reçu élève du
nans, destinées aux sous-officiers , corps de l'artillerie , qu'il n'ait subi
seront {données alternativement à
les examens qui seront prescrits pour
l'ancienneté et au choix. l'admission au service, et ceux qui
1V. L'ancienneté se prendra dans sont particuliers à l‘école de l'astilg
les régimen5 sur tous les sergens in
distinctement du même régiment , à lerie. ' ”
Rang des élèves.
dater de leur nomination.
VIII. Les élèves du corps de l’artil{
(Particulier à d'artillerie).
Dans les compagnies de mineurs
leria, auront rang de sons-lieuteflan&
et d‘ouvriers sur tous les sergens in
IX. Les élèves du corps de l'ar‘
ti‘llerie, après avoir satisfait aux exa—
distinctement de chacune desdites
compagnies , également à dater de mens particuliers à ce corps ( lesquels
seront conservés ou modifiés s'il y a.
leur nomination.
lieu) parviendront aux emplois de
(Déerété pour les autres troupes
seconds lieutenans , suivant le rang
de ligne).
V. Le choix aura lieu dans les régi
qu’ils auront obtenu par ces exa1
mens sur tous les sergens du même mens.
régiment, et il sera fait par tous les Nomination a‘uæ emploi: de p‘n-i
officiers ayant vingt-cinq ans d'âge ,. mz'ers lieutenam.
'et par les officiers supérieurs, à la ( Déorété pour les autres troupes de
majorité absolue des suffrages. la ligne ). .
(Particulier à l’artillerie). »X. Les seconds lieutenans .parvie‘n
Dans les compagnies de mineurs dront , à leur tour d’ancienneté dans
en temps de paix, parmi tous les le régiment, dans la compagnievde
sergens desditBs compagnies , et en mineurs ou d'ouvriers dont Ils font
temps de guerre parmi tous les ser partie , aux emplois de premier lieu<
gens de chacune des compagnies , il
sera fait par tous les officiers de ces 1enant. ‘
compagnies ayant vingt-cinq ans d‘âge, Nomination mm emplois de
.et par le commandant d'artillerie , à naine. '
la majorité absolue des suffrages. (Particulier à l’artillerie ).
Dans les co:izpagnies d'ouvriers ,
parmi les sergen; de la compagnie XI. Les premiers lieutenants, sans
(234)
aucune exception ,' parviendront, en les compagnies des mineurs. et d'en
temps de paix, à leur tour d'an vriers employés
cienneté sur tout le corps , aux em XVIl. Sur trois places de lieutenant;
plois de capitaine. colonel vacantes, deux seront don
A la guerre les officiers rouleront nées aux plus anciens capitaines, en
jusqu’au grade de capitaine comman la troisième par le choix du roi,
dant inclusivement dans le régi à un capitaine en activité dans ce
ment ou bataillon , dans la compagnie grade depuis deux ans au moins.
des mineurs ou d‘ouvriers à laquelle Nom z'nal/on aux emplois de colonels.
ils sont attachés. ' On parviendra du grade de lieu
tenant colonel, à celui de colonel
Nomination aux places de quar—
par ancienneté{et par le choix du
tiers—maffia. (l‘écrélé pour les
roi, ainsi qu'il va être expliqué.
autres troupes de la ligne).
XlX. L‘avancement au grade de
XII. Les quartiers-maîtres seront colonel, soit par ancienneté, soit
choisis par les conseils d’administra par le choix du roi, sera . pendant
tion , à la pluralité des suffrages. la paix, sur tout le corps; à la
XIH. Les quartiers - maîtres pris guerre le tour d'anciennetäsera sur
parmi les sous-officiers . auront le le régiment et sur les officiers em
rang de seconds lieutenans; ils conser ployés au parc.
veront leur rang pris‘parmi les officiers. XX. Sur trois places de colonel
vacantes, deux seront données au!
XIV. Les quartiers -maitres rui
vront leur avancement dans les dif— plus anciens colonels , ct la' troisième
férens grades, pour le grade seule par le choix du roi, sera donnée à
ment, ne pouvant jamais être titu un lieutenant-colonel en activité dans
laires , ni avoir de commandement; ce grade depuis deux ans au moins.
mais jouissant en gratification, et par No‘minatz‘on _amc placé: de com
supplément d’appointemens de ceux mandans d'artillerie. ( Particulier
attribués aux différans grades où les à l'artillerie. )
, portera leur ancienneté.
XXI. Les colonels parviendront
Nomination aux emploi: de lz‘eu_ aux places de commandans d'artillerie
tenant—colonels. par ancienneté

' XV. On parviendra du grade du Nornl:re d'officiers généraux at


Capitaine, à celui de lieutenant-co tachés au corps d‘artillen‘e.
lonel , par ancienneté , et parle choix
XXII. Le corps de l‘artillerie roule
choix du roi, ainsi qu'il va être ex ra sur loi-même pour les grades d’oF
pliqué. ficiers généraux : en conséquence,
XVI. L'avancement au grade de il y sera attaché sous le titre d'inspec
lieutenant-colonel, soit par ancien. teurs-généraux , quatre lieutenans
neté, soit par. le choix du roi, sera généraux et ' cinq mréclmux-de
pendant la paix, sur tout le corps; canip, faisant nombre parmi les of
à. la guerre le tour d’ancienneté se ra ficiers de ces deux grades , conservés
sur le régiment ou bataillon , et sur en activité dans l’armée. ‘
(285)
Nomination au grade de maréchal. (Décrété pour les autres troupes de
ris—camp. (Décrété pcur les autres la ligne) .
troupes de la ligne.) Si un .maréchal-de-camp ,' que sort
XXIII. On parviendra du grade tour d’ancieneté porteroit au grade
de colonel à celui de‘maréchal-de délieutenanbgénéral , préféroit se
camp par ancienneté et par le choix retirer avec ce grade à y être em
ployé en activité, il en auroit .la
du roi.
liberté , et recevroit la retraite fixée
(Idem) Sur deux places de maré
chal-de-camp vacantes , une sera
pour les maréchaux decamp, sans
égard à son grade de lieutenant;
donnée au plus ancien colonel.' et
général. . .
l'autre par le choix du roi, sera
XVIII.Le maréchal-de-cntnp qui pré*.
donnée à un colonel en activité dans
ce grade depuis deux ans au moins. fereroit se retirer avec le grade dé
lieutenant-général sans y être emL
XXIV. Si un colonel que son tour
ployé, ne pourroit néanmoins faire
d‘ancienneté porterait à la plaCe
perdre le tour d'ancienneté 'a celui
d'inspecteur-général , préféroit se re
qui le suivroit, et qui, dans ce cas,
tirer avec le grade de maréchal-de
servit nommé à la place vaCante.
camp, ‘a être employé comme inspec
XXlX. Dorénavant il n'y aura pour
teur-général, il en auroit la liberté,
les élèves des corps de l'artillerie et
et receveroit la retraite fixée pour
du génie,qu‘un même cours d'instruc—
les colonels , sans avoir égard au grade
tion, un même examen et les mêmes
de maréchal-de-camp.
examinateurs les élèves qui seront
(Décrété pour les autres troupes de admis choisiront suivant leur rang de
la ligne. ) ,
pr0nzotion celui des deux corps , dans
XXV. Le colonel qui préféreroitse le quel ils voudront servir , en Consé
retirer avec le grade de maréchal quence , les trois années d'étude pré
de-/camp sans y être employé; ne liminaires à l'admission dans le corps
pourroit néanmoins faire perdre la de l'artillerie, compteront aux élèves
tour d'ancienneté à celui qui le sui de ce corps, pour obtenir la décora
vroit, et qui, dans ce casJ serait tion militaire et les pensions de re—
nommé à la place menue. traité. '
Nomination au grade de lieutenant Du remplacement des officiers ré—
général. fbrmés.

XXVI. On parviendra du grade ART. I. Les lieutennns en troisième


de maréchal-de-camp à celui de réformés' par le décret d‘organisation
lieutenantçgénéral par ancienneté, et de l'artillerie , rempliront les places de
par le choix du roi. second lieutenant vacantes par la noué
Sur deux places de lieutenanbgé vella organisation.
nérale vacantes, une sera donnée Ceux de ces officiers qui exoéderont
au plus ancien matéchal-de-camp, le nombre de places à remplir, se
ront employés comme lieutenans suri
l‘autre à un maréchal-de-camp en
activité dans ce grade depuis_deux ans nurnérnircs . jusqu'à leur remplace ‘
au moins. ment , et ils jouir0nt , dès ce moment ,'
‘ . . ' Y
(286)
Ces appointemens de lieutenans en ayant au moins quinze ans de service
Second. ‘ ' et au-dessous de 24. qui voudront
II. Ceux de lieutenans en troisième également ne pas continuer leurs
'qui n'auront pas été remplacés , le services , conserveront néanmoins
seront aux emplois de lieutenans qui leur activité pour la croix de Saint—
viendrontàvaqoer alternatimem avec Louis.
les elèves, les lieutenans en troisième VII. Le premier choix des neuf
ayant le premier tour. inspecteurs généraux de l'artillerie sera
HI. Lorsqu'un lieutenant en troi fait par le roi parmi tous les officiers
sième sera'promu au grade de second généraux de ce corps.
lieutenant , il prendra rang parmi les Ceux desdits officiers généraux qui
Ipfficiæ-rs de ce grade, en datant de
ne seront pas choisis pour les places
son premier brevet d'officier; et d'a d'inspecteurs généraux recevront des
près cette disposition , il suivra son pensions suivant le décret du 3 août
gvancement au grade de premier lieu— dernier ; néanmoins ils seront sus
tenant, dans lequel il prendra ràng , ceptibles de rentrer en activité ,
de la date de ce nouveau brevet. comme inspecteurs généraux , dans
IV. Les lieutenans en troisième qui le nombre de ces places laissé au choix
Peuvent ou pourront par la suite jus du roi.
tifier par l'examen d'usage, qu'ils pos Nous voilà maintenant surl'organi4
sèdent les connoissances théoriques sation de la marine.
exigées pour l'admission de l’artille Je ne mets de différence entre l’opi.
Ërie , prendront rang même parmi les nion de MM. Malouet .et Champagni
premiers lieutenans, suivant la date que dans la manière de l'exposer. J'a
de leur premier brevet d'officier. vois prévu (disoit M. de Silleri ) que
' ,V. Ceux qui sont ou seront dans le le projet de séparer les deux marines
cas du précédent article, obtiendront seroit proposé de toutes les manières
des lettres d'examen pour jouir de possibles; mais j'espère que vous ne
cet avantage, dès le moment de la vous laisserez pas engager à cette sé—
présente organisation ou aux époques paration si désirée, mais si contraire
des examens réglés pour les élèves de à la loi. Vous allez prononcer sur le
l'artillerie. sort de 380‘000 mille citoyens. Mille
V I. Les officiers‘ de tous les grades demandent un décret, que tous les
du corps de l'artillerie ayant plus de autres rejettent. Voyons leurs raisons.
vingt ans de service . qui , à l'instant
M. de Champagni demande que le
de la nouvelle organisation, voudront nombre des aspirans soit limité ; et
ne pas continuer leurs services, se quoiqu'il consente , d'amettre les ca
ront libres de se retirer , et obtien pita’ines pour le grade d'enseigne ; il
dront , pour ce moment seulement , est clair que la 'imajeure partie des
les deux tiers de leurs appointemens officiers sera prise parmi les aspirans.
Pour retraite , à moins que leurs ser Je lui représenterai qu'ordinairement
vices, d'après les règles fixées par le un concours ne doit avoir lieu 'qu'en
décret du 3 août dernier, ne leur tre des citoyens de la même classe. Si
donnent droit à un traitement plus vous le fixez , vous établirez sur l’oc
considérable :ceux de ces officiers ' cëan une classe de privilégiés qui, ne
.( 287 )
pouvant plus exister parmi vous, cher M. de Noailles demande qu'il y
c‘lleront un asyle sur le séjour des ait un corps d'aspirans , dans lequel
tempêtes... Je pourrois , ainsi que M. on ne seroit admis qu'après examen.
Malouet , me servir d'une comparai Ce sera là , dit-il, unlrésermir pn&
son élégante ; je la compareräi à une creux.
mine abondante , et vous voulez choi Tous les navigateurs . dit M. Chape—
sir , au lieu de l'argent pur qui vous lier, sont dans la con;criptjon; ils
est préSenté , une mine brute qui doivent donc être aspirans de la ma
trompera vos espérances. Ce n‘est pas rine; il n’y et nul incovénient .à ad
avec un rameau d’olivier qu'on cou mettre, sans limites, des hommes
ronne un guerrier triomphant , quoi dont le nombre sera toujours limité
M. Malouet dise que chaque officier par le mérite.
sera juge de paix sur son vaisseau. M. Moreau de SainbMerry dit que
Lorsque la carrière des honneurs sera la discussion flotte et s’égare, parçe quç
ouverte à tous les citoyens , que ne ‘ l’on ne s‘entend pas sur le véritable mot
doit-on pas attendre de l’émulation? d'aspirans. Au surplus, il réduit la
Malgré l’ironie et le sarcasme qu'un question à ces termes. Faut-il un nom—
des opinans nous a attribués , si nous bre limité d’aspirans? Le commerce
n‘avons pas ses miens , nous ne ju aura t-il la concurrence? C’étoit re
geons pas aussi sévèrement que lui la mettre eu discussion un principe déja
marine commerçante. C'est parce que consacré ; car hier il fut décrété qu'il
j‘ai été élevé dans une classe de ci n'y aurait qu’un corps de marine.‘
toyens qu'on abbatoit , que c’est pourLa proposition a éprouvé un peu.
moi un titre . et de plus un devoir de défaveur; dit M. de Champagni,
de les défendre. Je conclus à la re parce qu’on a confondu l’acception
jection de tous les plans que l’on vous générale du mot d'aspirans. Il est
donne . et à l’admission de celui du question d'une classe d’élèves aux
comité. quels on donnera une éducation par—
M. Malouat pr0pose de décréter ticulière, et dont l'état se chargera
qu’il n'y ait que 500 élèves , que les (car il le doit); ceux qui se destinent
capitaines marchands et même ceux à la mer y ont un droit spécial. Je '
qui auroient navigué en second pen ne cherche pas à concentrer les luÀ v
dant quatre ans fussent admis au mières dans une certaine classe d'homv
concours. mes. Si l’on confond cette idée pour
Il s'agit de savoir pour qui sera ou. avoir voulu élever trop de sujets,
vert la carrière du commerce , disoit l'état n’en aura pas du tout». On avoit
M. Fermond , le comité rejette toute objecté que personne ne pourroit
‘distinetion d'aspirans et de marins être admis sans être examiné ; mais
marchands , il ne demande que de la cet examen sans concours me paroi:
pratique et un examen, et je conclus une foible garantie : on a dit que les
à l‘admission de l’article. . . . . Ici s'é aspiransoccuperoient seules les places;
lève contre lui M. Malouet, sur ce mais l‘état d‘aspirans ne‘sera qu'une
qu'il prétendoit.que le dernier avoit école. passagère , d’où l'on n'ira pas
Ou n'uvoit pas dit . . . droit à la marine militaire. Cet élève
M. Goupilleau appuya M. Fermond. pourra être marin marchand , et se
(288)
présenter ensuite sans qu'on sache comité. La droite et les quatre-vingt
qu'il a été aspirans ou non. Beau neuf réclament la question préalable
coup d'hommes préfererontla marine sur le renvoi, elle est décrétée à
de commerce , à cause de la certitude deux épreuves. La gauche demande
et les places d'aspirans ne seront pas l'appel nominal.
si rechenhées qu'on le pense. L'état de l'assemblée est. vraiment
_ Le président résume les opinions :il affligeant, dit M. Dubois de Crancé.
y en a trois. dit-il. mais il ne sauroit être plus tranquille,
' La première. aspirans illimités. , s’agissant d'un des points les plus
La Seconde, que pour être admis importants, les plus essentiels de la
dans la marine militaire, il Faiîle subir constitution. Qu ml on voùs de
examen , et vingt-quatre mois de mande l'appel n minal . c'est l‘appel
navigation. à la nllexion, à la raison que l'on
La troisième , de M. de Cham nous propose. C‘est tout ce que
pagni . Malauéttké8, 500 élèves. Les peuvent faire les vrais amis de la
capitaines mariniers cinq ans de navi constitution lorsqu'ils la voient aussi
gation. et que les seconds puissent cruellement attaquée par la majorité.
concourirgvec les élèves. La France a les yeux fixés sur nous.
M. de Champagni ne trouve point Je m'arrête. dit-il , à cette dernière
se motion dans la rédaction qu'en réfl xion.
fait M. le président. D'ap1è5 M. Ma Si l'on veut dissoudre l'assemblée.
louet. il la réduire ainsi: il n'y a . dit M. D mdré qu'à pe-mettre
' 1°. Le nombre d'aspirans limité. à la minorité de se roulir centre la
2°. Le. temps d'eqwctative des_aspi majorité.
tans, limité à trois ans. M. Bouvier réclame l‘usage de l'ap—
Un tiers quittant la place chaque pel nominal toutes les Fois qu'il y a
année. Il demande au surplus que du d0ute , ou qu'une grande partie
l‘école soit ouverte à tout le monde. de .’asselnbl 'e le réclame. Or , dit»il,
M.le président répond. et présente nous sommes plus de 200 qui le dési
ainsi l'article: y aura-t-il ou non. un rOz.S , et peut-être le faut-il pour
no:rbre limité d'aspiruns. classer dus l’opinion publique, les
Admettons, dit M. Chapelier, que bons et les mnuvaxs c toyeus.
toutes les persones conscriptes seront La fermeté des Jacobins fait Faire
as irantes. un prompt retour à M. Dandré. Un
es élèves, dit un autre. ne tien—7 da cret précipité , un empiétement sur:
ment pas à la constitution de la marine, la constitution , sur les droits de
mais bienà l'éducation; ils en sont le l'homme , lui p:roissaM , au moment
complément .. . Je me réduis à de sur-tout où lassemblée va finir/ses
mander si parmi les aspirans il y travaux . devoir produire des fà' heu
aura un nombre limité d'. lèves pour SPS conséquences , et pour la sûreté
sortir de cet état de fluctuation. publique, et pour la sûrdé indivi- 7
M. Emeri demande qu'ils soient in. duelle. Comment prétend—il établir
distinctement admis. mie caste pxiuilrg1‘œ au sein mémo_
M. André veut qu'il yait des élèves de [égalise ? Il demande que le ren
entretenus . ce qu'il dit d'ailleurs voi de la question à demain , jour au:
entre parfaitement dans la motion quel l'on présentera . àl décision de
de M. Champagni . . . . Parmi les l assembl« e, plus calme, plus réfléchie,
personnes qui se destinent à la marine les deux pmpositions clairement ex«
sera-t-il formé un corps aux dépens primées. (L'on applaudit) et M. le
de l‘assemblœ. président lève la séance , il étoit au
M. Robert demande le renvoi au moins quatre heures‘
MERCURE UNIVERSEE
Du Mardi 19 Avril 1791.

ANGLETERRE. r quelques annéesavant et sans qu'il fut


question de cette motion , il y avoit en.
Lonnnrs , 9 avril. Chambre des également des troubles , mais que son
communes. M. Minchin fixa l'atten but n'étoit nullement d‘affratxchirleD
tion des membres sur un objet im— esclaves qui se trouvoient alors dans
portant; il exposa que I'Angleterre , les Indes occidentales, mais d'abolir
nécessitée de se procurer du dehors ce trafic abominable qui se faisoit sur\
le chsnvrædont elle avoit besoin, la côte d'Afrique.
étoit en quelqite_‘se‘rte sous la dépen Dans la même séance . M. Pitt pro<
danse des autres nations, tandis que ' posa de nommer au scrutin neufmem—
quantité de terrains incultespourroient bres , qui seroient chargés d'examiner
être employés à cette culture, il l'état ‘actuel des finances ; M. Fox
demanda la formation d'un comité convenoit de la' nécessité de cet exa—
pour y prendre cet article en con— men; mais il attaqua fortement le
sidération , accordé. mode' proposé ; vous n'aurez , dit-il .
M. Wilberforce dit que pour épar par l‘effet du scrutin, que des'mema
gner la peine de parcourir un nom bres voués entièrement au parti mi-;
bre considérable de pièces relatives nistériel. Je pense donc, et le pus
à la traite des nègres. on en avoit blic pensera comme moi, qu'il est
fait un extrait fidele , que l'on pourroit souverainement absurde de confier
facilement consulter. Lord Carampton l'examen des opérations des ministre.
demanda le véritable but de cette à des hommes qui seront le plus fore
motion, exposant là dessus la vive tement attachés à leurs intérêts; je
impatience des propriétaires et mar— demande qu'ils soient désignés à haute
chauds des Indesoccidentales. M. Wil voix. M. Pitt soutint que la voie du.
berforce répondit que l‘objet de sa scrutin adoptée jusqu'ici étoit le meil
motion étoit l‘abolition totale de la leur moyen , qu'il étoit pleinement
traite des Nègres; lord Carhamptou convaincu que chaque membre soi
dit que quoique les séditions qui vroit l'impulsion de. sa conscienée‘,
avaient eu lieu parmi les esclaves dans enfin
la motion
, malgré
de M.les
Pitt
efforts
fut adoptée.
de M. Fox
la Dominique fussent.appaisées , il se
rait nécessaire d'en connoltre l'ori—
RUSSIE.
gine; que quant à lui , il les attri
buoit aux bruits qui s'étoient répandus Nous apprenons de Bruielles , en
parmi les Nègres . concernant le pro date du 14 avril, que l'impératrice de
jet en question . il termine par ex— Russie a envoyé des instructions à
poser que cette abolition entraineroit tous ses ministres dans les différentes
nécessairement la perte des posses cours de l'Europe ; elle insinue par
sions Angloises dans les Indes acci tout que l’on ne doit pas craindre
dentalos. M.VVilberforce répliqua, que de voir paroitre les vaisseaux de le
Tome 11‘ N° 50.

(290)
Grande-Bretagne . dont le ministre ,
dit-elle , prépare sans cesse , promet
pour prendre des résolution ulté-‘
rieures_, il attendra le jugement qui
toujours et n’exécute jamais. Le ca
sera prononcé sur,les décrets de la
binet de Saint-James nÏa d‘autre sys-'
commission impériale, relativement
téme que celui des préparatifs. La
à ces fortificàtiôns ,' et surtout sur la
dette de l'Angleterre est immense . et
question principale: s'il est plus utile
'Ïe c‘_rédit chandelle à l'idée de la non de les entretenir que de les démo
Nelle guerre dans l‘Inde. lir entièrement. , 3.
' Quoi qu‘il " en soit , les dernières
F R A NC E. \_,.ËÏ
Ïe‘ttr’es’ reçùeS du théâtre de la guerre 0
DÉPARTEMENT DU HAUT-BHINo_' .
‘pb‘rteht que'vla Russie ne veut enten
Idtfef,“ à laucune restitution. BÉFORT. La société de Béfort a reçu
avec satisfaction la lettre circulaire du
ALLEMAGNE. comité de correspondance! des"amis
VIENNE , 5 iwrz‘l. La tranquillité pu de la constitution de Paris (i).lelie
blique ne”se rétàblissant point dans les renouvelle le plus entier dévouem‘ent
Pays-Bas} on paroit décidé à y faire aux principes qui y'50ntv'ét'ab‘lis; on
peut , disent les bons citoyens, comp
passe'r'zoooc hommèsl '
Les états de‘Hongrie ont arrêté que ter sur notre prudence , et nous évie
l’Arèhidÿuc Palatin résidera 7 ‘m'ois de ' terons toute provocation sur les fron—
l'année à Bude, et les 5 autres mois tières de cette partie de l'Empire.
bù bop lui setnblèra. j A . DÉPARTEMENT m; L.L CÔTE D’OR.
. Ôn assure que l'empereur'a donné ISSUBTIL, 14 avril. Tout respire ici
' le plus ardent patriotisme. Plus de
'èu fils du célèbre major Trenck une
place de capitaine au régiment de douze cens de nos jeunes gens se sont
dernièrement rendus en armes à
NVenzel-Colloredoh
' Rsnsnomrn. 5 avril. Par un dé Dijon, Pour prendre avec le déper
cret de le commission_impériale , par tement, l'engagement de marcher
;enu le z4pmars à la dictature de l’em— à la première réquisition contre les
pire, sa majesté témoigne quelque ennemis de la patrie. Cet acte de pa
mécontentement de ce que le prmce , triotisme a produit les plus heu
évêque de Spire, s’est} permis pan reux effets. La grande rue d'Issurtil
dant l’inte_rrègne, et sans attendre s’appellera désormais rue de MIRA
une résolution de la diète, d'envisa BEAU.
ger, comme lui étant dévolus à titre DÉPARTEMENT DU JURA.
de seigneur doinanigl, les ouvrages LONS-LE-SAUMER, 15 avril. Les
de fortification appartenants à lEm.— amis de la constitution demandent
pire, à Philiprourg; l'e_mpereurdé que le roi n'ait d'autres gardes que
clare qu‘il pourroit bien à le vérité , les gardes nationales; l’existenCe des
et sans préjudicier à la capitulation gardes-du-corps, disent les bons ci.
de son élection, s’emparer de ces toyens, a été reconnue à' la Fédéra
propriétés; qu’attendu la protesta tion. Pourquoi comité militaire ,.
tion récente duprince évêque , Il .se dans ses travaux, n’en a+il pas en.
co‘ntentoit de faire connaître ce grief (1). Vide. Mercure Universel dt;
à tout. l’Empire , mais‘il ajoute que
16 avril. p. 246. '
av
.‘.w .. -
a

si ' O
(le/91 i
. u"

tare proposé la suppression? C’est p1idätion de l’affaire , répondit qu'elle


aux gardes nationales de tous les dé ne s’arrangeroit point, qu‘il fallait
partemens, qu’il appartient*de for avoir recours au tribunal du district;
mer la garde du roi. Les troupes de et comme il était nécessaire de pren‘
ligne devraient aussi y concourir par dre un avoué . il finit par demander
détachement; mais combien il seroit la préférence. L'affaire effectivement
prudent que ce service fût de courte ne s'est pas arrangee.n cette société
durée. Tant est contagieux, l‘air que demande si des juges de paix et des
assesseurs qui éloignent ainsi de!
l'on respire à la cour. ' ' partis tous les moyens Concilistoiœs v
DEPiàTEMENT D’INDIŒ cr Lomr. ne méritent pas d"étrerdestitués.' '
Casernes, 13 avril. Les amis de DEPAETEMENT nu CANTAL. .'
la Constitution, par une adresse à Proclamation de la ='mùm'oipalüé
l’assemblée nationale. demande une d'Àurt‘lldœ ' " " ‘ - f
loi constitutionelle, portant que dé Citciyens ! Mirabeau est 1nOrt. La
sormais, les rois des Français et les municipalité qui a partagé vos allar’»
membres de la dinastie ne- puisent mes, partage aussi vos regrets et ceux
épouser des princesses étrangères. de la nation entière sur la perte que
La société de Marseille a émis le la France vient de faire de cegt‘and’
homme. Ï Üz. .. l
même voeu.
En perdant ce génie , la littérature:
DÉPARTEMENT 1315 LÀ Vnsxruv.‘
Vient de perdre un de sesflsm‘beaux ,
CERNÀI , 15 avril. Nous éprouvons la liberté un de ses plus fermesstvu
î'ci, comme par tout ailleurs, les ef tiens , et l'homme un des plus) iél;'d
fets des manœuvres aristocratiques. défenseurs de ses droits 3 quelqu’irréa
Plumeurs prêtres de nos cantons parable que soit: cette perte, laÏ mira“
avoient satisfait à lui; mais cédant nicipalité vous invite , citoyens, il nie;
tantôt:aux efforts insidieux des vrais pas vous abandonner à des idées déa'
ennemis de la religion, tantôt à la courageantes ;la nation compte encore
voix du patriotisme et de leur cons sur des représentans qui':n’0n‘t pas
cience . ils ont jusqu'à trois fois prêté moins d’énergie , et qui n’en ferbnt‘
et rétracé leur serment. Ces curés pas moins d'efforts pour atteindre'ad’ v
\
girouette ont été promptement rem— but que nous nous sommes propœési’
placés. Il ne :vous reste , citoyens , qu’à
“ rendre à sa mémoireles honneurs dûs'
' DÉPARTEMENT DE LA Niavm‘2. à un représentant de la nation , et àï
. CHATEAU-CH1NON , 13.49n'l. Dénon un des plus grands génies du dix-huisi
cistion de la conduite des juges de tième siècle ; en conséquence la mu};
paix de Château-Chinon. par une nicipelité ,'
société villageoise; loinda faire pour Oui sur Ce le substitut du procflæ
les citoyens de tous les bienfaits reur de la commune , a arrêté qu'elleî
d’un établissement aussi sage , ils se prendra le deuil pendant trois' jours}
coalisent pour les en priver. Un la qu’il sera célébré mardi prochain 11"
boureur se présente devant un de ces du courant un service solemnel dans
juge de paix, qui ! sans attendre l‘ex-n l'église paroissiale notre—daçe de cette
2
lzgä5
ville; que les corps administratifs et brave officier , les a recommandé: 8
judiciaires seront invités d'y'assister , MM. du comité militaire de l'assem
ainsi que tous les citoyens en habit de blée nationale , en envoyant les mé«»
deuil. Que les,deux bataillons de la maires justificatifs.
garde nationale et la maréchaussée
DRPARTEMENT ms LA SAÔNE rr Loran.
seront aussi invités d'y assister en
armes; que le service sera annoncé Caanor.u , 14 avril. Le remplace—
la veille au son de toutes les cloches ment des fonctionnaires ecclésiastiques
des diverses églises de cetteville ,'«et a causé une satisfaction générale dans
que les boutiques resteront fermées toutes les paroisses de notre district;
depuis lors jusques 'a midi du lende les nouveaux curés ont été accueillis
main. ( ' avec le plus vif empressement . et le
' Fait en la maison commune de la peuple ne reconnoit ici pour ses vrais
ville d’AurillacÏ; le 9 avril 1791 , séant: amis , que les amis de la constitution.
MM«Gourlat maire , Boudet , Char Cependant on veut troubler notre
mes , Besombes , Labro , Roquier , tranquillité, et nous voyons se former
Textoris , Ferret ,'Lorus , Rochery , des sociétés suspectes; mais nous les
Lacarrière et Temat , officiers muni‘ dénoncerons avec courage. ainsi que
cipaux. - ' tous les hommes publics qui chancal—
Chablat , substitut du procureur de leront dans leurs principes, ou dans
la commurte.‘ ' leur conduite.
Laborie , secrétaire-greffier.
- DÉPARTEMENT DE Parus.
DÉPARTEMENT nes Launas..
Paris; 18 avril. Sur le bruit ré
Samr-Savaa , 13 avril. Nous atten pandu depuis quelques jours , que le
dons ici avec la plus vive impatience roi devait aller à Saint-Cloud , et prin
M. Serine , notre nouveau prélat; cipalement sur les inductiuns que le
tous les bons citoyens sont disposés roi , non-seulement avoit éloigné de
à lui faire une réception capable d'en lui les prêtres soumis -à la loi, mais
imposer aux ennemis de la religion et encore' qu'il ascueilloit et donnoit
de la patrie. Nous espérons aussi que asyle dans son palais aux prêtres ré
l’assemblée nationale prendra en con fractaires , le peuple , dès le matin
sidération notre pétition contre les s'est porté dans la place du Carousel
électeurs qui avoient refusé de con la quatrième division qui faisdit l'exer
courir à la nomination des prêtres ci cice au champ de Mars est venue dans
toyens . destinés à remplacer les pré-, les cours des Tuileries , tandis qu'un
tres réfractaires. détachement de cavalerie nationale
, \ étoit sur cette P lace , en face de l’en-;
DEPARTEMÈNT ne Ruban er Lomn. ltrée‘des cours , le jardin étant fermé_.

Mournmssou , 1 1 avril. Les am's de Vers les onze heures et demie . avant
la constitution , empressés de rendre midi, le roi , la reine et le dauphin
un hommage éclatant au courage de sont montés dans une Voiture qui de
MM. Duguet et Mouillat , ancien com voit les conduire à Saint-Gland , le
pagnons d’armes ngénéreux d'Assas. peuple en les appercevant s’est op-v
dans l'affaire qui cause la mort de ce posé_ formellement à ce départ; algrq.
(295)
un grouppe deieun’es gens voyant que l ple à reconnaître l'e3prit de la loi et
l'un n'était point en force , court | celui de la liberté, dont il se montre
à l'église de Snint-Roch', y sonne le digne de jouir.
tocsin. Dans ce moment, un officier Sacrrou un m rounm: ms Gus—
veut Forcer son détachement à favo NELLE. 18 avril. En conséquence de
riser le départ du roi; un grenedier l‘arrêté du directoire du département ,
lui présente la bayonnette sur le sein, que nous avons publié dent le Mer
le menace de le percer s'il persiste: cure d‘hier, le comité de la section
ce trait et le mécontentement de: de la fontaine de Grenelle. confor
gardes nationales et du peuple ont mément à l’article V de cet arrêté ,
montré qu’il étoit impossible d‘effec s'est transporté à l'église des Théatinl,
tuer le dessein. Dans ce moment. un qui fe trouve dans son arrondisse—
garde national s'est présenté sur la ment, il a fait la visite des lieux ;
place : voici , a-t-il dit . les paroles là , il a été trouvé, une porte qui
du roi : Allez dire au peuple queje communiquoit à l’appartement de
vne sortirai pas d’ici , que je ne par madame de Narbonne . sur la serrure
tiraipas. Le peuple a applaudi ; alors de laquelle a été apposée une plaque
le roi et sa Famille sont remontés dans de fer. Le scellé ayant été mis sur
leurs appartemens ; mais M. le maire tous les objets qui en étaient suscep—‘
et M. le commandant général voyant , tibles, l’église des. Théatins a été
ont ils dit , qu'ils ne pouvoient faire fermée. Samedi, sur la clament pu
exécuter la loi , ont offert leurs dé blique ;1 M.. le curé de Saint—Thomu
missions. Le département s'est bientôt d’Aquin fitfaire des recherches rela—
assemblé , et l'on battoit la générale tives à cet. objet; il. apprit que le
ou le rappel dans toutes les sections ci-devant Curé de Saint-Sulpice,
de Paris. Sur les deux heures . il est muni ,d'indulgencos et d'une bulle du
arrivé de «nombreux .détachemens des pape . vouloit rétablir, selon lui, le
gardes nationales ,. et quelques pièces vrai.culte romain; qu'il avait à cet
de canons,vers les quatreheures tout effet loué l'église des Théatins pour
était complettement dissipé et le calme y rassembler‘æsfidèles , pendant six
rét:abli ; disons que. dans la rumeur , _æm*ainesseulement; que le prix de
M. le cardinal de la Rochefoucauld vla location étoit de quinze cents liv.
est venu à passer dans sa. Voiture ; il 2quç Cette location _avoit été faite le
a été pris par le peuple pour l‘aumô nième jour à six heures du soir, sans
nier de la cour; il a reçu des injures afficher , ni délai , m“ enchères. Sur
et même quelque chose de plus.. Le ces. informations , le comité de la
conseil général de la commune s’est as section de Grenelle . envoya des
semblé , sur le soir, a reçu l'arrêté commissaires à M. le procureur-syndic
du département , qui convoque les du département et à celui de la mu—
sections de Paris pour aujourd’hui; nicipalité . qui tous deux confirmèrent
en outre , le département a arrêté d'é‘ les faits principaux , _et déclarèrent v
crire au roi , de la manière la. plus que le locataire titulaire entreroit
convenable , au caractère qui convient en j0uissauce dès le lendemain .\ pour
à des délégués du peuple, et publiera disposer à son gré de l‘église des
une instruction pour engager ce peu Théæin; ;_ mm la tésa’ræeäqu‘il mot?
( 294 ):
croit un‘e épît’a;ähé'sut' la porte‘; la les comités s'inscriront eux-mêmes sur
quelle épitaphe » indiqùeroit le ca cette liste , afin qu’on puisse les ap—
ractère des assemblées qu’ony tien précier; je voudrois aussi que ces
droit‘; Cetté”affai‘re' ayant indisposé comités ne pussent être renouvellés_
plusieurs citoyens, il s’est formé que par tiers-de séance en séance;
dimanche des“grouppes devant ‘Ia ainsi dans un comité de trente meme
por‘œ de l‘église‘i ‘on;y a ‘vu quelques bres,. il en sera nommé dix à la pro
dévotgæs et des Prêtres} qui:ontsété chaine séance , dix à la seconde , et les
dissipés par la g'ardeflgilame de la dix autres à la troisième.
section. M, n le 'màîre' ayant été*avertig »y._l\’l.g_.Maiszouza le propose , mes-‘
y est venu santécliarp‘; ils kun sieurs,‘ si l'en ne laisse pas les dix
placard à la porte de l’égli86qÎSüb— membres les plus anciens pour qu'ils
monté d'une. volumineuse poignée puissent guider les membres nouveL
de verges : sur celplaeard émit écrit :
lement admis, qu’el‘on n0mme le co-;
Avxs AUX DÉVOTÎS ARISTOCRA’I‘ES; mé mité en entier. -‘ \
d‘_ecixzepurgative, qu'on peut admi— > (Là motion de Mi Feidel est-un
nistrer gratis le dimanche de: Ba réâée. ) . . ‘ ' ' '
mamc. Mv Bailly: a fait ôter cet avis ; M. Biauzat. J'ai été chargédu rap
mais il‘a' été i>eplucé par les citoyens port touchant lès deux membres de
présens ?,-ip;‘è5 Iedépart du maire; la‘ famille d'Assas , je demande que les
et l'ont écrit au barda même avis : pièces‘ de cette affaire me soient en.
Déplæcæâÿzarîÿaüÿn et remis parle
voyées, afin dépouvoir en prendre
peuple. ’Aujourd’hùi lundi , le locà connoxssance. ' ‘
taire n‘est! poixitfen possession, et M. Bonue-Carère. Les pièces s0nt
M. Osselirt, l'un—des citoyenrde‘*la‘ renvoyées au comité militaire de l'as
Section} a convertie prix de laloca sembléo nationale.
tien partune enchère, conformément
M. Biauzat. Plusieurs députés pa
à la loi sur les 'bietis nationauxfi La triotes se joignent àmoi pour deman
question estde savoir maintenant qui der l’affiliation d’une nouvelle société
Obtiendra’ l'adjudicàtion. Sera-ce M. établie 'à S, Pol , département du
le ci.devant. ouréïi’naera-ce M. Ossa Pas-de-Calais.‘ (4/ffi'liéa ).
-lin ? x‘wl>
Sur la demande de plusieurs autres
;:AMIS DE LA CONSTITUTION. membres , la société de Saint-Servan ,
département de Lille et Vilaine , a
. Séance.du_ i5 avril 1791.
reçu l’affiliation.
"" Àprès la lecture-du procès-verbal M. Feydel. La municipalité de Mil«
èt"de plusieurs adresses . M. Fei baud pôssédoit un bon citoyen dans
dlel ai dit : je demande , sur la forma
son sein, c’étoit M. le maire , et lors,.
rien des comités, qu‘aucun membre des derniers troubles de cette petite”.
ne puisse y étré‘nommé que sur la ville, il courut les plus grands dans
piéœntation d”une ’îihe'où‘ 's‘emnt ins gars; ‘cependant son courage , son
crits ’les noms de‘ ceux qui voudront zèle et son patriotisme ont suffit peut,
'y être admis; Les'amis'de‘la consfitü-‘ rétablir'le calme. Il y a une société
tion doivent agir en hommes libres '; établie en ce lieu , elle demande l'afo
ceux qui voudront étm‘ nommés"däns ,filîaüon‘. M.Çle maire est ici présent
(295)" ‘
. ‘. . .. ,_\ . ..
ie demande qu‘il atteste le patriotisme prit-de «décret ; que jamais l’assemâ
de cette société. ' blée nationale n'a eu en vue d'empô-i
M. le maire de Mil/mati La ville. cher nos frères des troupes de lignes
de Milliaud, département del‘Avei de s‘instruire sur ses dicre‘ts et sur la
ron , évoit fait une‘adresse qui fut constitution parmi ses_ plus zélés dé:
publiée pour faire rentrer les fonc fensetirs. Si le ministre ne fait qu’é-;
tionnaires ecclésiastiques‘dans le de crire aux chefs de corps , cela ne prof
voir : mais les insinuations perfides daim aucun effet, l‘esprit d’anti-ci-p
des ennemis de la patrie faillirépt à vistne qui les guide les empêchera de
nous coûter cher; moi Seul au milieu faire connoitre aux soldats les ordres
d'une émeute , m‘efforçant de calmer du ministre. Je demande que le soi
le peuple et de l'éclairer {je craignis ciété écrive à toutes les muniçipalités.i
un moment sa fureur. Mais des amis M. le Président. Nous ne pouvons
de la concorde et de la paix me se faire connaître nos intentions qu'aux
coururent; une société des amis de sociétés qui nous sont affiliées, et ce
la constitution se forma , et la tran—
que l’on_vient de vous dire de 'M. le'
quillité bientôt se rétablit. Quant au président du comité militaire , doit
patriotisme de la société de Milhaud ,
vous prouver qu'il s’occupe essentielç
il est tel qu'il est difficile d’en trouver
lement de cet objet. _
une dont le développement et les
M*‘" J'observe que ce matin M. Du:
principes soient plus purs et plus re
portail a dit à deux membres du coo,
commandables. (La société de Mil
mité militaire qu'il avoit fait écrire
Imud est affiliée ).
dans toutesles garnisons, pour que les
Sur les demandes de plusieurs mem
soldats pussent assister à des séances
bres , les sociétés d’0rnan, départe
des amis de laconstitution.
ment du Doubs , de Varennes en Ar
gonne , ont reçu l’affiliation. | M. le Prész’dent.»La société de Maf-‘
M”““ Malgré l'explication donnée du seille demande l’affiliation pour la soi.
décret sur la défense de la correspon ciété d'Apt , département des Bouches
dance , d'aucune corporation avec les du Rhône , sur la proposition de“ plt'1’-.
régimens , plusieurs sociétés se plai sieurs de MM. les dépu‘tés (ÀccordéM
gnent que les soldats des garnisons La société de Valence d’Agers à ‘reçu
n’ont pas la facilité d’assister à leurs l'affiliation.
séances ; je demande que quelque": M. Constantinz'. Le bataillon de la
membres du comité militaire se ren Grange Batteliere a fait célébrer un
dent chez le ministre , pour l'engager service auquel vous nous avez enjoint
à s’expliquer et à faire éCrire dans tou- ' d'assister, comme commissaires: ce
tes les garnisons , afin que les soldats bataillon a mis dans cette cérémonie ,g
puissent assister aux séances des amis l‘intérêt qu'inspire la perte d'un
de_la constitution. ' t ( grand homme ,et cette pompe fuuè<
M. Th‘éodore Lametfi. M. le prési— bre qui indiquoit aussi l'attachement
dent du comité militaire a écrit ce que chaque citoyen portoit à son.
matin une lettre publique dans le M0' commandant de bataillon. (On ap_-j
'niteur, par laquelle il montre qu'il ne plaudit. ) ‘
pèùtys'voir de douté à‘l'égnrd_de l‘es M, Sïx._ L’église des Jacobins peut
( 296 >.
contenir 1452 ,personnes . sans y qu’avec difficulté nous avons pu
comprendre deux tribunes particu saisir. '
lière , dans laquelle on pourroit adv Mais comme ils est félevé quelques
mettre le public, vous pouvez l‘oc mouemens, M. Karfain: a dit: je
cuper dès demain, c'est du moins demande l‘attention de la société
se que nous croyons d’après la ré pour ce projet: c’est selon moi le
ponse que nous a faite la direction plus juste et le plus profond qui
'du département. vous ait été présenté.
M. Yon. Je demande que l'entre M. Legay. Le caractère et le talent
prise de ce changement de local soit d'un marin marchand sont aussi diffé-;
mise en une sorte d’abjudication au tous des talent d'un marin militaire
rabais. que le matelot , en apparence , diffère
M. vous ne pouvez occuper long de l'armée de terre.
tems l'église des jacobins. déjà des me L'art de naviguer est celui d'aller
sures sont prises pour en disposer d'un lieu dans un autre , de mesurer
comme objet des biens nationaux, pour ainsi dire, les routes maritimes :
il faut un mois au terme de la mais le marin marchand n’a pas
10i , avant que le temps fixé pour les l'art de combattre, de faire mouvoir
pour les soumissions soit échu. et une flotte , d'ordonner des ma—
je demande qu'avz.nt ce tems , la nœuvres : la science profonde du
locieté ne se déplace point ' marin militaire ne peut s'acquérir
(Après quelques débats , la société seulement sur les Vaisseaux , il lui
arrête qu'il sera envoyé des com faut de longues études : à l‘école:du
missaires à la société fraternelle, navigateur marchand. l'on ne peut
pour l'instruire que lundi prochain apprendre qu'à aller sur la mer ,
celles des amis de la Constitution comme on apprend à marcher sur
I'établira dans l‘église des jacobins, la terre; on doit réprimer . em
Les ouvriers du champ de mars pêcher cette alliance monstrueuse de
au nombre de 800 faisoient célèbre la marine marchande avec la marine
le lendemain un service pour le repos militaire , (on murmure) ce projet
'de lame de Mirabenu,ils inviterent est suivi d’une le ne série d'articles
les amis de la constitutionà y assis à décréter, et ne peroraison
‘ter par députation : (1 on nomme des dans les mêmes principes , qui n’ont
commissaires). point été accueillies.
La société passe à l’ordre du jour, Sur'la demande de M. Barrera
M. propose que les enfans des hô la société du département de la
pitaux} C'estiàidire les enfans trouvés : Corrèze est affiliée.
noient élevés sur les ports de mer,pour M. Sil/en“ Ce que l'assemblée na
en faire par la suite des matelots qui tionale a décrété n’a rien présagé.
eeroicnt entretenus et voués au sur et les opinions sont encore flottante
flico' de là patrie. entre le plan -du comité , et les
M. Lagay'lit un projet sur la ma autres plans de dîners membres qui
rine militaire , 'que la foiblesse de lui ont été présentés : mais j’observe
ses moyens n'a'pas pertuis d'entendre ; que vous serez peu conséquens aux
voici cependànt quelques ' passages; principes de la constitution . si vous
(297)
divisez’la marine marchande de la chaude est l‘école de la marine miliä
marine militaire : je conçois que ce taire. On vous vante ici les superbes
n'est que par les opinions contraires talons de ces messieurs qui apprennent
que l'on; peut s'éclairer , et que la ‘à commander des vaisseaux dans leurs
société devoit entendre les préopi cabinets , pendant que les marins
nans; mais le cas est décisif, vous marchands agissent et manœuvrent.
allez prononcer sur le sort de cent ‘ Mais la main d’un garde-mnrîne.
mil individus ; cons'ultez« vous et F. . . . . n'a jamais été goudronnée
n'écoutez que leur intérêt . celui de ( Très-applaudi ).
lapatrie , c'est l'admission des ma Pallanquier , l‘un de nos plus fa-‘
rins marchands dans la marine mi— men: capitaines de vaisseaux , avoil
litaire qui divise les opinions. en quelque années , fait cent trentu_
M. Champagny nous a dit qu‘il deux prises; mais, dans la dernière
ne regardoit pas les aspirans comme guerre , il fut pris lui—même; en arri—;
faisant nombre dans la marine, or il vaut à bord de l'Amiral anglois ,
met donc sur la même ligne et ceux 00mme il est d'usage , on lui demanda
qui ont prouvé par leurs services et son nom. —- Pallanquier, répondit»iLz
ceux qui n’ont rien fait. On vous dit — Il y a long- temps que je voi“
qu'il faut une force militaire de ma cherche , lui dit le capitaine anglois ;
rine entretenue constamment aux frais en France [on méconnoît le mérite»
de la nation. d’un marin. Servez l'Angleterre, soyez
Mais jamais avons-nous combattu des nôtres , vous serez le second sur
cette vérité? Ce n'est plus le temps mon bord. -— Non , je suis François ,
des faveurs: manquerez vous pour dit Pallanquier. -— Je m'y attendoîs s
cela de sujets exercés et instruits ? Vous repartit le capitaine Anglois , et j'en.
ne serez peut-être embarrassé que du suis fâché. — Eh bien , Messieurs;
choix. Malgré les sarcasmes dont on voilà , morbleu . tous les vrais français,
a voulu égayer votre comité de ma ci»devant' il y‘ avoit peu d‘homme}
rine, nous n‘en sommes pas moins instruits dans les deux marines , les_
dans une pleine sécurité sur le sort uns n'avoient pas besoin de s'instruire
du génie commercial et sur les pro pour parvenir , les autres ne gagnaient
grès de la richesse du commerce mari rien à s‘instruire; mais donnez l‘espoir
time : je conclus à l'admission du plan de nous avancer , vous verrez si ce
du comité. . > sera de même ? De—là je dis donc que
M‘“‘" (mdc/zant du taäac) Je la destruction des deux marines doit
suis marin depuis quinze ans; l‘état être anéantie , et que c'est , f.. . une
de marin est une profession; et il chose très-juste. ( On applauditbaau«
n'y a rien à distinguer entre la ma coup.)
rine marchande et la marine mili M. Kersaz‘nt. Comme cette société
taire: j'ai été toute ma vie marin doit respecter religieusement les d»!
marchand; je n’ai jamais su vendre orets , je ne parle qu‘en tremblant
un mouchoir , et j'ai vu, morbleu , sur la marine. VD’après un décret
tel amiral de vaisseau qui entend fort porté aujourd'hui , la question la plus
bien la spéculation du c0mmerce! importante est décidée , et demain ,
{ On applaudit )_., La marine mars _ sans douteL on achevera de décréter
(298)
Le plan du comité. Je vais cependan-4 détails du plan du comité, ils sont
‘ oxp‘oser quelques détails sur plusieurs si vicieux, qu'il est impossible de les
articles de ce plan. Je suis aussi un discuter et de Vous en entretenir;
vieux marin; et je pourrois.faire des cependant -je remarque qu'on n‘a
histoires comme: le pré0pina’nt: mais point encore songé à vous présen
n‘_y anal pas un art pour’la' guerre ter la partie de l'organisation admi
de. mer comme pour celle de terre? nistrative de la marine,‘ tant sûr mer
Je voudrois que l‘on-me citâtquel -que sur terre; je sais parhitement
ques marins marchands qui eussent que le comité a sur cela des intentions
commandé une, escadre. 4--. . qui, si elles étoient connues , paroi
t‘<M. Le maria. Tous les officiers troient contraster visiblement avœ‘le
experts .de larmarine militaire sont plan présenté ; ainsi je me restrairis à
sortis-de la marine marchande. demander que MM. les députés apv
«M. Kersaint. On entend mal mon portent la plus Sévère attention àl'exa
opinion; je sais qu'il y a des gens men de tous les articles qui, dans l'as
de'mérite dans ce cOrps; mais c‘est semblée nationale, seront soumis à
contredire les principes de la décla leur discussion. '
ration des droits , que de vouloir que ASSEMBLEE NATIONALE;
tout capitaine de vaisseaux puisse ob
tenir le graded'enseigne dans la ma Séance du 17 avril.
rine militaire , ainsi que le veut votre La constitution civile du clergé fait
comité; . chaque jour des conquêtes : 24 sœurs
Ilya 57 ans que je vis avec les et 5 converses en rendent graces au
gens de mer; Je" dois les connoître. ciel , et en usent dans toute sa latitude.
Je dirai la vérité sur les officiers Un membre annonce que le dépar
comme sur les matelots, soit de la tement des Ardennes ne peut Fournir
marine militaire soit de la marine assez dé biens nationaux , qu'ils s’y
marchande. Si vous adoptez le plan vendent à un prix fol.
du comité, tel qu’il est, vous ren M. Camus prend un décret homo-‘
drèz- les grades l’objet des poursuites logatif des Opérations faites par le
de tous les officiers, et les ministres commissaire liquidateur , ‘revisées par
ayant la nomination aux grades , vous le comité central, et dont l'objet est
laissez le corps entier livré à l’in de 4 millions. M. d‘0rléans y est com
civisme, en le mettant sous le dé pris pour 3 cens mille livres , Faisant le
pendance du pouvoir exécutif. Par montant effectif d'un brevet de re
là, vous faites de tous les officiers tenue , quoique mentionné, de quatre
autant d‘ennemis de la constitution. cens mille livres. . . . . . Il est ajouté au
On desire, en second lieu, avoir des décret cette autre disposition : « Que
hommes de mérite; niais le temps le directeur du trésor public , et après
d'exercice qu’il faudra pour parve— lui les commissaires de la trésorerie ,
nir aux gradés des examens que ne ser0nt tenus de donner d’autre cer—
Chaque marin subira , rendront pres tificat , relativement aux non paiemens
que tous les hommes Capables de des particuliers , compris dans les états
remplir les postes lorsqu’ils y par ordonnancés , ou dans les ordonnances“
_viendrontà leur tour._ Quant aux en masse ,_ sinon que l'ordonnance n'a
(299)
pas été acquittée. ou qu’elle ne l’a port de ses comités des finances et:
été que jusqu'à concurrence de cette de la caisse de l’extraordinaire, dé".
somme. crête ce qui suit: ‘ '
Un des commissaires de la caisse de Anr.__ 1. Toutes les dépenses de l'éä
l’extraordinaire a annoncé qu’il avoit tat faites avant le premier janvier
été, ou qu'il seroit brûlé vendredi 1791 , mais non encore soldées à ladite
pour douze millions d’assignats. époque , et les arrérages des rentes
M. Laniuinniscommunique les vues et pensions dues par l‘état li l’é+
du 00mité de liquidation , sur les arrêts chéance' du premier juillet 1796,
du conseil , rendus sans contradictions non soldés au premier innyier de!“6
hors la présence du contrôleur des hier, seront acquittées en masse par.
bons d'état , et autres du propre mou la caisse de l'extraordinaire. d.
vement. M. Dandré observe que s’en. ’ II. Les états contenant ce qui rès-‘ë
gissant de décider un point qui tenoit toit dû au premier janvier 1791 ;1
d'aussi près à la fortune des biens des desdites dépenses , et au premier juil-z
Citoyens , l’assemBlée ne saurait y let 1790 desdites rentes et pensions ",
mettre assez de réflexions , et qu’il‘ 'certifiées par les différens payeurs “,v
falloit la préparer par l'impression et et visés par les ordonnateurs du tré
distribution du rapport et projet du sor public , seront remis au commis-1
comité ; cette mesure a été adoptée. saire du roi de la Caisse de l’e;traofl
M. de Montesquiou , au nom du dinaire , qui sera tenu d’en faire vet’
comité des finances , a donné l’état de ser les fonds au trésor public, à me:
situation du trésor public , et a de-’ sure des besoins. ' '
mandé de nouveau des secours. M III. Le trésor public rendra à la
Malouet querelle quelques Ïarticles caisse de l’extraordinaire les sommes
de ce compte. M. de Folleville veut qu’elle lui a-versées depuis le premier
qu’on le soumette à l’impression ; on janvier 1791; cette restitution sera
lui répond qu’il l'a été déjà , et même faite , soit en nature, soit en récé—
distribué à tous les membres. Il ré pissés des différens payeurs , chargés
plique que , quoique les données d’exécuter les paiemens compris dans
soient les mêmes dans-les deux comp lesdits états.
tes, les détails en étoient très-diffé IV. Le comité central de liquida-‘
rens. M. de Menonville en parle avec tion , et les commissaires de la caisse
un peu plus de connaissance. Le co de l’extraordinaire , surveilleront
mité est inculpé : MM. Vernier et l’exécution du présent décret, et se
Lebrun tentent envain de le défendre ; ront tenus de faire imprimer, au
mais les mesures qu’ils indiquent peu moins chaque mois, un rapport de
vent prévenir de nouveaux abus. Tout ce qu'ils auront fait pour surveiller à
semble faire une loi de les adopter au cette exécution.
plutôt ; l’assemblée se rend à ces puis— PARAGRAPHI Il.
sans motifs ; le projet est décrété en L’assemblée nationale . voulant éta-‘
Son entier sous quelques légers chan blir un ordre permanent dans l'ad
. gement. Le voici; ministration des finances , et séparer
‘ Paasonarnn PREMIER. entièrement les dépenses qu'elle a dé
' L’assemblée nationale! oui le rap» crétées pour l‘année 1791 Zd’avec: les
' (500)
Üépenset des années antérieures . ouï la fin de chaque quartier. des be
le rapport des comités des finances et soins du trésor public, et démétera
de l'extraordinaire, décrète ce qui des secours s'il y a lieu.
suit : "V. L'apperçu des recettes présenté
Art. L Le directeur général du par le directeur du trésor public pour
trésor public présentera l'état géné _les trois premiers mois de la pré
ral de toutes les sommes qui y ont ‘ sente année, ne s’élevant qu'à la somme
été versées avant le premier janvier de 7o,650.ooo liv. la caisse de l'ex
9791 , provenant, tant des recettes traordinaire versera au.lit trésor par
ordinaires, que des emprunts, des supplément celle de 75,600,000 liv. ,
dons patriotiques , de la contribution VI. Le directeur du trésor public
patriotique , de la caisse de l'extraor sera tenu de fournir . dans le courant
dinaire et autres recouvremens , ainsi du mois , l'état exact des sommes qui
que de tous les versemens faits sous ont été réellement perçues,afin que
_l€l ordres dans les différentes caisses , l'excédent de ce qui a été perçu sur
ct des paiemens faits directement par ce qui avoit été présumé devoir l'être ,
le trésor public, tant pour les dé soit déduit sur les fonds à fournir au
penses de l’état jusqu'au premier jan trésor public dans le présent tri-ç
.vier 1791 , que pour les intérêts de mestre.
créance de tout genre jusqu’au pre Il sera fait un tableau distinct dans
mier-juillet 1790. Cette état de recette , de celles. qui
H. Le service du trésor public dans appartiennent à la presente année ,'
l‘année 1791 . sera composé de tou» et de Celles qui appartiennent aux
tes les dépenses décrétées par l'as années antérieures. Le même ordre
semblée nationale, pour être faites sera observé à chaque trimestre.
depuis le premier janvier 1791 , jus Psnacns9nn III.
qu'au premier janvier 1792 ,» et de ART. I. La dépense du culte de
tous les intérêts de rentes” et pen l'année entière 1790, et les ecclésias
sions depuis le. premier juillet r790 , tiques pensionnés pendant les six pre
jusqu'au premier juillet 1791. miers mois de ladite année de trai
Hl. La somme desdites dépenses, tement , seront payées par la caisse
et desdits intérêts de rentes et peu de l'extraordinaire sur les revenus
sions étant fixée,‘ par le décret du des biens ecolésiastiques et sur les
18 février dernier, à 582 millions dîmes de l’année 1790.
7oo,oo_o livres pour l‘année 1791, le H. La caisse de l‘extraordinaire
quart de ladite somme montant à fera l’avance des sommes qui seront
145.675.000 livres , sera versé au tré nécessaires pour acquitter lesdits
sor public dans les trois mois de cha paiemens sans délai, sauf à les re
que quartier , soit par les revenus or prendre sur les revenus qui lui rang
dinaires de l'état, soit par la caisse de treront , et dont elle pressera le re
l'extraordinaire , en vertu des décrets couvrement; en cas d‘insuffisance
de l'assemblée nationale. desdits revenus , la caisse de l'( x:raor-_
IV. D'aprèsl‘état des recettes or dinaire y suppléera.
dinaires qui seront effectuées mois par III. Les dépenses énoncées dans l'ar—
mois! l‘assemblée nationale jugera , à ticle IV du décretdu _13 février der-7
(501}
hier, sous le nom de dépenses parti— renter pour quelque temps. Une loi
culières à l'année 1791 , seront rem de discipline s‘oppose à l‘admission
boursées au trésor public par la caisse des troupes dans les clubs; le conte
de l'extraordinaire. mandant et le ministre demandent
IV,. L‘assemblée nationale fixera par un adoucissement à cette loi; l'aso.
un décret au commencement ou dans semblée renvoye l’affaire aux comiq
le cours de chaque quartier, la somme tés réunis militaire, constitution et
qui devra être versée au trésor pu des rapports. Au surplus , éloge soit
blic pour acquiter lesdites dépenses. fait des chasseurs de Guyenne et de Il
Un sieur de Labintinage , employé garde nationale , qui en cette occaq
dans la marine , sedfugaæ, demande sien se sont montrés patriotes et mÏ-_‘
sa retraite , sans que pour l'obtenir il litaires. ’
se croye tenu de rentrer.en France. Une lettre de Nantes, fait part de
Le ministre de la marine le déclare la rixe qu’il y a eu entre le colonel
déchu de son emploi , et prévient du vingt-quatrième régiment, jadîl
l'assemblée qu’il va prendre les ordres de Rohan , et la garde nationale ; ce
du roi pour son remplacement. premier s‘était refusé aux cris de vivü
Le ministre de la guerre rend la nation, et les avoit interdits à ses
compte des événements tr0p fâcheux soldats lors de l'inauguration du pa-Ï
qui viennent de se passer dans le villon au trois couleurs. Le peuple
régiment de Beauvoisis , infanterie , justement courro‘ucé se jette sur lui?
en garnison à Landau. Quelques sol lui arracha ses épaulettes, et en eut'
dats attachés par inclination ‘a la cons fait pis sans doute, si la muriicipaà
titution avoient été à la séance que lité n'avoit obligé cet homme à quib’
tenoiem ses véritables amis. Les of— ter la ville; elle est aujourd'hui foré
ficiers aristocrates| furent les atten tranquille. _ Ï
dre à la porte, il les saisirent à leur M. de Broglie, au nom du co-Ç
passage , et après maintes menaces et mité militaire , propose et fait ad0p-'
des propos insultant , les envoyèrent ter le décret suivant . que sur
en prison. Le lendemain , le soldats les 42 capitaines destinés à être dé
en corps , furent solliciter le colonel tachés et employés au service des
de leur rendre leurs camarades , mais places de la guerre , 14 seulement
ils n'y voulurent pasconsentir: on seront de troisième classe, et 28 de
ignore quel fut le passage de ce refus à la quatrième.
une affaire fort vive qu'il y a eu en La séance a été levée à trois heure.
tre les soldats et les officiers , ni qui Séance du 18. '
en a été le moteur; tant est, que On lit le procès-verbal. M. d'Estour
cinq à six de l'un et l'autre parti ont mel demande que le comité militaire
été dangéreusement blessés. Le 00m— fasse un rapport sur l’insubordination
mandant pour le roi dans le bas-Rhùl, du régiment de Languedoc , accusé ‘
a tenté inutilement des moyens de d’avoir délapidé sa caisse. ’
COnciliation; les soldats de ce régi. Sur l'observation d'un membre du
ment servent bien dit-il, mais ils ne comité militaire , qu‘il falloit attendre
Veulent pasyoir certains officiers , qui des renseignemens nécessaires , l'ag
sans doute1 seront obligés de s‘ab; semblée est passée ‘e l’ordre du jour.
/
( 302
; Le département de l'Allier demande traitemens ; ce qui. est de beaucoup
à être autorisé à ouvrir, dans chaque inférieur au calcul hypothétique de
municipalité , un registre et une caisse, : l'assemblée nationale.
pour rçcev_oir et inscrire les personne, l
M. Laniuinais observant que le dé‘
qui voudront payer à l'avance leurs portement du Morbiltan a le premier '
impositions futures. adressé son état sur cet objet impor
MM. les administrateurs disent que tant, aobtenu que M 1 le président écri
beaucoup de bons citoyens se libère roit une lettre de satisfaction au dé!
ront_ par anticipation ; que les recou portement du Morbihan.
yrem,em balanceront le retard qu’oc M. Dumet_z propose à l'assemblée
œsiqnneront nécessairement les cir quelques articles additionnels sur les
constances présentes beaux amphitéotiques , il demande la
9 L'assemblée applaudissant à ce pro permission de lire les articles précé-;
îet , l'a» renvoyé à l‘examen de son CD demment décrétés, afin de remettre
mité d’imposition . et elle a chargé M. l‘ensemble du projet à la délibération.
le président d’écrire une lettre de sa Les principales disposition de ces ar
tisfaction au département de l'Allier. ticles sont : 1°. Ceux» dont les baux
.v Il a été fait lecture d'une lettre de sont conservés et qui justifieront avoir .
plusieurs marhands françois , résidans
versé au trésor public , la finance à la
à Constantinople ; ils se plaignent quelle ils avoient été taxés par l’ore'
amèrement d’un nommé Marck , con donnances de 1702, en jouiront pana
dul françois en Egypte , résidant à dant les années accordées par l’artia
Alexandrie , qui opprime les mar cle X de ladite ordonnance , au delà
chands françois; il s'empare des dé de celle fixées par leurs baux. Les
pouilles de ceux qui meurent dans leu dispositions présentes ne pouvant s’ap.
parages où il se trouve. pliquer qu’aux biens ecclésiastiques ,
Ce corsaire s’est attribué une ran et non aux biens dominiaux. La réa
çon de 60 karats , que les négociant _colte sera faite 'par le dernier culti1
français payaient pour chaque navire - vateur qui , sans avoir de bail subsis«
à un janisssaire , qui leur acc_ordoit tant , aura ensemencé les terres pour
protection. . ..—
r - ladite récolte.
Cette lettre qui contenoit beaucoup
\On a renvoyé au comité des (10—;
d’autres détails, a été renvoyée au ‘
mairies la proposition de restituer les
comité des rapports. .
sommes payées en exécution de ladite
M. Lan]uinais a annoncé que dans'
’ordonnance de 1702 , par ceux qui
121 paroisses qui eouyrentl'ile de Cor ‘

n’en auroient pas recueilli le fruit. -3


se, il n'y a que trois curés qui n’ontpas
M. le président annonce une lettre
prêté serment. ,
du département de Paris , qui expose
Le même membre a instruit l'as
à l’assemblée nationale un arrêté pris
semblée de l'état très-exact que le
par le directoire le 11. de ce mois ,
département du .Morbihan a rédigé
relativement à l'exercice des diffé
du nombre et du salaire des curés ,
rens cultes , autres que celui de la
vicaires , religieux et religieuses de
religion catholique.
ton arrondissement. Il en résulte que
goo,ôoo liv. suffiront pour tous leurs Demain la mite. »
(503)
Lézt_re de M, Grillon le jeune ,ià M. sieur, ces ministres m’ent“einployé
DuportaiI , ministre de la guerre. brigadier pendant la guerre’ët d‘après
la paix dans mon grade de maréchal;
Cette lettre, monsieur, n’est pas
dot-camp. Je n'ai jamais demandé de
une sOllicitation, et pour le prouver , grâce; après le siège de Mahon et de
je prends ici l’engagement de ne point Gibraltar, pret ‘a m’embsrquer pour
accepter ’être employé tant que du une expédition‘ en amérique_, je reçu.
rera votre ministère; j'ai prévenu le à Cadix, une pension‘qhe je*n’àVoit
décret"de l’assemblée nationale qui ni demandée ni désirée"; le’s_‘dé’ct‘ètæ .
prescrit aux députés de ne rien solli de l’assemblée nationale m‘yconserven;
citer ; j'ai pensé quetoute démarche
des droits , ma fortuné me permets dé
de cette nature était contraire à la m'en passer , je la *‘r‘emets.' ‘ ‘ ‘
dignité de représentant de la nation, Trop jeune encore! pour aspirer au
vous savez ,‘ monsieur, que je ne vous repos que vôusm'avèz Lréservé 1' mon?
ai jamais vu, que je ne vous ai ja sieur , je m'en conmlei_aien 'Pehsän‘t
mais écrit. que je ne l’ai pas choisi et en reniplis‘-‘
Je viens. de voir la liste des officiers
saut de mon mieux mes"deVoirs“de
généraux employés; j’y ai.vu le nom citoyen: j’ai la consciencefintime-quo
de plusieurs députésà l’assemblée na": les vrais patriotes ."me regarderont
tiohale, et n’y ai pas vu le mien: toujours comme un des plus sincères
persuadé que l’opinion politique con amis de la liberté, que’je ne ferai
nue des officiers généraux pouvoir jamais compte parmi les fact‘ir—ux’, s‘il
aussi dans les circonstances actuelles en existe , et que les pers0nn'es nièmb
influer sur les choix d’un ministre les plus exposées à la. révolution ,
que l’on désigne comme patriote, quelque dissentiment d’opinionq'u'il
j‘avoue que quelque. peu nombreuse y a entre elles et moi; ne poprront
qu’eû_tété la liste . je n'aurois pas été me refuser leur estime. ' ' « nu 1'
surpris de m'y voir inscrit ; vous J'ai l'honneur d’être , etct'
m'avez préféré , monsieur, soixante .»Pai‘is , de 17 -avrillirygi. Crilion‘f
maréchaux-de-cainp , et je jure que député du. départem‘ent‘de Loire 5
je m'en réjouis sincèrement , si en l'assemblée nationale.
effetils servent tous la chose publique
Las ÉTATS - Généaxux'de l'eu'mfié ,
mieux que je n'aurois pu le faire.
poëmê , lu à l'aueznb_läed:; Lycée,
' Mon amour pour la liberté est bien
'le 11 mais i791", ‘p‘ar M' de
antérieur à la révolution , il date de
Cubieres, àvec cetté épz‘gÈa};/zéf
mes premières pensées; dans le temps
in omnem tèrram exivit 'sanu
où il étoit utile d’être courtisan‘, je
'eorum, et in finesbrbis teiræ verbe
passois plustôt.pourfrondeur, et cette à 'e’or‘um.‘A Paris; ché2'Cbusz’n , Il'<
inculpatipn éto_it injuste , car, j'ai
braz're au Lycée, près la placer/11
toujours .eu un plaisir extrême à
Palais-royal. L’an deuxièméde la
louer , je n’ai jamais blâmé sans
éprouver un sentiment pénible , mais
liberté françaises lin-8°. de 52
pages. - ‘ 1
il est vr_ai_que je ne cherchoîs point les
personnes en crédit et que je voyois M. Cubieres développe son pa
peu les ministres : cependant, mon ttxi0tisme dans. une préface, où il
\
(5’04)
îette un cçiup-d'œil rapide sur la cons Idem. th 312 liv. 10 sols..........zE’>5a
titution des principaux états de l'en Idem. de zoo liv................go. gl.
tope. Il voit d'après les yeux de Emprunt d'octobre de 500 liv....45z.
M. de la Croix , professeur au Lycée. Loterie d’oct. 1785 , à 400 liv..... 716.
La fiction de ce poëme est de re Emprunt de décembre 1782., quittance
présenter une assemblée de tous les de finance. z. 1. %. B.
souverains de l'europe, où l‘abbé de Sorties..............;..................... on...
Saint»Priest est présid nt, et donne Emprunt de 125 millions . déc. 1784.
à chacun les censeils qu‘il lui juge 13 %. 13. 15. -Ï;. B. n
nécessaire . pour faire goûter et régner Sorties....................
Emprunt de 80 millions................
, avec bulle
,la liberté dans ses états. C‘est le pape
qui est le plus maltraité dans cette tins.
affaire; c'est très—simple. Mais ce qu’il Idem. sans bulletin... 4. -;.%. —}.
y a de «pire , à mon avis, pour tous Idem. sorti en viager........... 7. -;—. 35.
les membres de cette assemblée, c’est 3
ï. ;.
1

d'entendre de très-mauvais vers; par Bulletins.....................,.............go.


exemple ceux-ci débités à la reine de Idem. sortis ................................. ..
Portugal : Reconnoissance de bulletins.............
1h! pour remplir vos villes Idem.
D'habiles ouvriers , de citoyens utiles. Emprun du domai- 3 séries sorties....
Qu'aulîeu de prononcer de téméraires ne de la ville.... .. _ séries non 50rties
vœux, Action nouvelle' des Indes. 1319. 17;.
Le barbu franciscain, le cord elier 16. 17. 18.
nerveux. Caisse d’Escompte. 4130. 50. :5. 27.
Épouseñ“tfl bravement de jeunes cha
30.
nomesses: Demi-Caisse,......... 2060. 65. 65
ÏVous doublerez ainsi les publiques Quittance des eaux de Paris..... 650.
richesses , 55. 55. 57. 55.
Et rivale de Londres , émule de Paris , 5 3.
Emp. de Nov. 87,à { 4gg‘; 940
Lisbonne renaître de ses propres
débris. Emprunt de 80 millions , d’août 17893
Goa même,Gon semblable à l'Elysée...
2. r. ‘; %.'%. B. \
contre les incendies.
Sept pages de n0tes servent de
655. 54. 52. 50. 51.
commentaire à ce poëme; elles sont Assurances.
53. 54. 55.
en partie historiques. On y apprend àvie......... ...760
que le chevalier Actor , ministre de
COURS nns CHANGES.
Naples . n'a pas voulu permettre que
M. Cubieres mit le pied dans les états Amsterdam.,.................47. -1. a‘ 7.
3

;on maltre. Hambourg .......................... ..er.p


Londres.......................24. -;3 à %.
Goums mas nrrsrs runucs.
Madrid., ......................... ..17. to.
Du 18 Avril 1791?.
g.
'.Àcsion des Indes de 2500 liv... 2285 Gênes.... ............................ .. 11 3e
80 77 à 75. Livourne ............................ .. 117.
liVsuussqrssnshssusss Lyon! Payement de Pâques, %. %. p.

I
MERCURE UNIVERSEL 4

1.

Du Jl ’Îercredz' 20 Avril 1 79 1 .

ANGLETERRE. . tative , et ne transportons pas chez


eux ni des titres ni des honneur!
LONDRÊS , 12 912117. Chambre: des
héréditaires.
communes. L’ordre du jour étoit l’exa
M. Pin; déploya toute son élo-‘
men du plan sur la‘ constitution du
quence pour défendre les articles du
Canada. M. Hussey remit sur le bu
Bill, il observa qu'on n’avoit pas à
reau une pétition de la part de plu
consulter ce que la France ou d’autre
sieurs marchands , contre les dispo
pays avoient fait, qu'il falloit éta
sitio‘ns du Bill. Il observa ensuite
blir dans les colonies une constitu
que la majeure partie des articles de
tion semblable à celle d'Angletert‘e.‘
mandoit la plus sérieuse attention , et
Après beaucoup de débats la discus—
en demanda le renvoi au comité. l\l.
sion a été ajournée.
Fox appuya la motion du pré0pinant.
P A Y S - B A S.
Il desiroit qu'en formant un nouveau
HERVÉ, 10 avril. Les états de la
plan de constitution , on ne perdit
province de Limbourg ont terminé_
point de vue les grands principes de
leurs séances vendredi dernier. On
liberté , développés par une nation
ne s'attendoit pas que cette assemblée
voisine et dont les progrès alloient
seroit de si courte durée , vu la quam
toujours croissans. Mais , dit-il ,com
tité de mémoires présentés au gouven .
bien en est éloigné le plan qu‘on
nement : mais ils n’ont pas tous été
nous propose. Vous accordez aux Ca renvoyés à leur avis. Les états ont
nadiens le droit d’une réprésenta résolu de publier les comptes de leur
tien , mais qu'elle est cette représen administration depuis 1782, jusqu’à
tation , est-elle en nombre suffisant I la révolution. Ils doivent également
quand vous ne fixez pas le nombre présenter une supplique à sa majesté ,
des membres du conseil? Pourquoi
pour que la province de Limbour
donc introduire les places héréditaires
n’entre point dans les frais de l’in‘
dans cette nouvelle constitution, et surrection belgique. Ils ont aussi voté
dans un pays surtout où pareils hon
favorablement pour admettre deux
neurs n’ont jamais existé. Voulez membres dans l'état tiers, et pour an
vous faire germer dans un pays éloigné les affaires soient dorénavant traitées
cette vanité des titres qui viennent de à la pluralité des voix , pourvu qu'on
s’éteindre dans notre voisinage. Quant ne puisse pas augmenter davantage
aux revenus destinés à l’entretien du
le nombre des votans au tiers-état.
clergé protestant , sans parler du prix
LIEGE, 8 kzvrz'l. La part active que
exhorbitant auxquels cules porte n'est-'
son altesse sérénissime électorale de
il pas absurde d'y faire contribuer le Trèves a prise dans les affaires de ce
Clergé catolique romain déjà établi , je pays , et la manière dont elle a cpo
me résume , donnons aux Caandiens , pére’ au retour de la tranquillité et au.
une assemblée réellement représen rétablissement de la constitution L
' Tome 1]. N° 51.7
(506)
Iÿan‘t engagé les seigneurs bourg cette ville ont présenté un mémoire
mestres et conseil de lui en témoigner en leur faveur au comité colonial ;
leur vive reconnoissance par une leurs frères de Quimper se réunissent
lettre et une adresse . M. d'0thée de à eux . ils croient que l'assemblée
Liment leur a notifié les sentimens coloniale , n'a pas toujours agi avec
de ce sérénissinœ prince de la manière cette prudence dont elle s'enorgueil
suivante : lit, ils croient que les dépositaires
Le souSsigné conseiller intime de S. de l'autorité exécdtive . ont de beau
1. sérénissime électorale de Trèves , coup outrepassës’leur's pouvoirs , et
s'étant empressé de transmettre à son ils sollicitent vivement l'Assemblée
sérénissime ettrès«gracieux maître , la nationale de prendre en considéra
'Iettre et l'adresse de,remerciment qui tions le sort de ces prisonniers.
lui ont été remises par MM. les députés Barsr. Extrait d'une lettre du 15
du magistrat, s'acquitte avec la plus avril. La société des amis de la cons
vive satisfaction de l‘ordre qu'il vient tit'ution , nombreuse en raison du pa
de recevoir , d'assurer les seigneurs triotisme qui domine à Brest. vient
bourgmestres_régans , le conseil et les de nommer une commission pour re
-déput«'s des chambres de la cité de cueiilir toutes les pièces qui lui sont
Liège , que S. A. sérénissime électorale adressées des Colonies; elles sont déjà
les a reçues avec bonté. en grand nombre. Nous y voyons
Qu'il a été très-satisfaisant pour elle avec beaucoup de chagrin que les
d'apprendre , par cette adresse , que forces nationales, sorties de ce port
le magistrat rend justice aux motifs pour aller rétablir le c«lme parmi les
quil'ont engagé à prendre part à l'exé colons, n'ont Fait qu'y porterla contre
cution des sentences des tribunaux révolution , et c'est ce que nous pres
suprêmes de l'Empire. sentions lorsque nous essayâmes de
Qu'elle n'a eu d'autre but que de retenir le vaisseau le Ferme , dont
commun à maintenir la constitution l'équipage vient d'être gagné par son
Germanique dans toute sa pureté , et indigne capitaine, Enfin, d'après ce
à rétablir l'ordre et la justice. que nous avons reçu jusqu'à ce jour ,
Qu'elle est infiniment contente du nous reconnaissons que la Coloniede
triomphe de la bonne cause , et qu'elle la Martinique est dans un état déses
ne cessera de prendre l'intérêt le plus pérans. Rivière et Damas sont abso
sincère à tout ce qui concerne le pays lument réunis pour sa perte, non
de Liège. contens de lui intercepter toute com
munication avec la métropole , ils la
F R A N C E.
traite comme ennemie, tuent et pillent
DÉPARTEMENT ne Ftuxsrnnr. tout ce qu'ils peuvent: Eh 1 comment
QUIMPÈR . 14 avril. Les malheureux respecteroient-ils les étrangers. quand.
habitons des colonies détenusà Saint ils sont les bourreaux de leurs com
Màlo . demandent à être jugés (1). patriotes? Quand les preuves de toutes
Déjà les amis dèla constitution de ces attrocités seront bien acquises .
la société en fera la dénonciation i
(x) Voyez Mercure universel. t. i. l'assemblée nationale , qui, nous l'es
'p. 483. pérons, pmnomera un juste et sé-,
(307)
vère châtiment contre ces ministres ' club du café nationale. nous annonce
prévaricdeurs . qui. depuis si long- ' que la mort de Mirabeatï a fait vive
tems, abusent de ses bontés, et de ment sentir à tous les membres qui
la patience du trop bon peuple français ‘ la composent, le besoin de se réuÀ
nir , de redoubler de zèle , de n‘avoir
Dxrsnramrur un Loran ET CHER. i d'autre intérêt , d'autre passion que
le triomphe de la constitution. Aux
Mans , 15 avril. Trois de nos mem 7 cfrémonies funéraires décernées aux
bres , les sieurs Lotin , Cadot etGuille—
mânes de ce grand hom\me , on a vu.
main, lors de l‘installation de nos avec peine que , sans égard aux ordres
nouveaux curés, ont manifesté pu de la municipalité , les officiers du
bliquement les opinions les plus in régiment de Champagne n'avoient
conslitutionnelles. Leuri mauvais
point de crêpe à leurs bras. Les curés
exemple a failli produire parmi le
des dix paroisses ont été installés au
peuple les plus terribles effets. In
milieu des acclamations publiques ;
vités à se justifier , d‘infâmes libelles
des prêtres réfractaires s'étaient pe_r_
ont été leur réponse. En conséquence ,
mis des déprédations dans les églises ,
les amis de la constitution Justement
la société les a dénoncés au dépar
indignés d'une telle conduite , ont dé
tement ; et dans une adresse , à tous
claré que de pareils hommes ne pou
les citoyens , elle les instruit de (ou!
voient ni ne devaient siéger parmi
ces faits. Le sieur Basseterre. secré
eux. Les trois noms , Lotîn, Cadot et taire-greffier de la commune , avoit
Guillemain ont été rayés du lableàu. intrigué pour détourner les prêtres du
serment ; cette conduite exemplaire
DÉPARTEMENT DE L‘ISERE.
dans un fonc1ionnaire, n'a pas échapé
SAINT-MARCELLIN, 14 avril. Les à la surveillance du club. Dénoncé
évêques réfractaires distribuent par à la municipalité, le sieur Basset< rre ,
tout avec profusion , nombre d'écrits s’est avoué coupable , et il en a été
incendiaires , ils ont grand soin d'a quitte pour une réprimande.
dresser à tous les curés , la prétendue
Cette même société nous cite avec
lettre du pape à M. de Loménie. La
éloge la conduite de la municipalité
société des amis de la constitution de
de Loubes , le 'curé réfractaire , n'a
Saint-Marcellin, empressée.de déduire
voit pas craint (l'outrager publique
les impressions qui peuvent naître de
ment celui que la voie du peuple
tous c«s libelles anticonstitutionels ,
av'oit nommé pour le remplacer. Les
demande que pour contre-poison on
adresse à tous ces mêmes curés, une
officiers municipaux l’ont traduit de-.
collection des excellens écrits qui ont vaut les tribunaux.
été frits en faveur de la. constitu DIPARTEMENT DES LANDES.
tion civile du clergé.
D’Ax , 15 avril. Une lettre pasto
Dnrmremmsr DE LA GIRONDE. rale du ci-devant évêque ici exditoit
Bonozmx. 15 avril. La société du la plus grande fermentation, et ce
l ' V a
(508)
Îibelle incendiaire n'eut pas nnnqué Drrtnrrnrur n’Ixnnr rr Loran.
de produire les effets qu’en attendaient
les ennemis de la révolution , sans le Lcnnrs , 15avrz'l. Les amis de la
Constitution ont arrêté , que tous les
zèle infatigable des amis de la consti
dimanches il seroit tenu des séances
tution. Ils ont envoyé par-tout des
publiques auxquelles seroient invités
commissaires , pour en étouffer les
tous les citoyens , qu'il y seroit donné
funestes impressions , et en arrêter
lecture des décrets de l'Assemblée na«
les suites. Ils observent que la consti
halo. Tousles lmbitans s‘y portent en
tution ne pas de plus terribles enne foule , cette démarche déroute ab
mis que tous les réfractaires , et qu‘il solu ment les vues insidieuses des en
est tems enfin quele glaive de la jus
nemis de la constitution.
tice frappe quelques-uns de ces êtres
coupables , qui cherchent , par toutes Dñrsnrnnrur DE PARIS.
sortes de moyens , à exciter la sédition.
Adresse du Directoire du Dépan—
i DEPÆTEMENT DE RH6NE ET Lomr.
tcnzent au Roi.
SIRE,
St. MitRTIN-EN-HAUT. Dans cette p3
roisse , ainfi que dans plufieurs de Le directoire du département de
celles des environs , le fanatisme , Paris a rendu cgmpte à une assembl:b
poussé 'à son comble , laissoit craindre extraordinaire de tous les membres du
les plus grands dangers : 1na13flla so département , del’état actuel de la ca
piét_é ‘populaire de Lyon a arreté que pitale.
quatre commissaires se trnnsporte Le département n’en a point été ef—
/ roient à Saint-Martin-en-Haut , et St. frayé , parce qu'il connoit l'attache
Germain-au-Montd'0r , pour se réu ment du peuple à la personne du roi ,
hir aux patriotes du pays , et travailler et qu’il sait que le roi a juré fidélité à
bvec eux à ramener la paix et rétablir la constitution. Mais, sire , la confiance
les bons principes; que le peuple a dans votre personne ,
peut-elle résister aux impressions que
Dresnrsmrnr DE LA I‘lAUTE-VIENNE. que des hommes , pressés de jouir de
laliberté , reçoivent_de tout ce qui est
LIMOGES , 15 avril. La société des auprès de vous?
ilmis de la constitution, en demandant Les ennemis de la liberté orit craint
Lavec celle de Mâcon , qu’à la pro—
votre patriotisme , et ils se sont dit :
‘chaine fédération la garde nationale nous alarmerons sa conscience. Cu
envoie une députation 'dans chaque chant sous un voile saint leur orgueil
département , demande aussi quel'as humilié , ils versent sur la religion des
semblé_e nationale décrète un cours larmes hypocrites. Ce sont là. sire ,
d’instruction public et gratuit, sur les les hommes dont vous êtes entouré.
'décrets qui forment notre constitue On voit avec peine que vous favorisez
-'tion.elle observe que tous les‘ efforts les réfractaires; que vous n'êtes servi
idu -fnnatisme et de l’aristocratie, vien-' presque que Par des ennemis de la
droient se briser contre un établisse-‘ constitution; et l'on craint que ces
ment aussi sage. préférences, trop manifestes, n‘indi-_
‘ r,, '_l.
(509)
quant les‘véritables dispositions de intitulé l'Ami du Roi) loin d'imiter
votre cœur. ses camarades , se refuse à prêter
Sire , les circonstances sont fortes. son serment. On le questionne, il
une fausse politique doit répugner à persiste; onle condamne sur»le-chemë
votre caractère et ne seroit bonne à à demander pardon à la nation , à la
rien. loi et au roi. Il est en conséquence
Sire . par une démarche franche , placé sur une espèce de tabouret , et
t‘loignez de vous les ennemis de la cons là sa sentence est exécutée ; et ensuite
titution : annoncez ahx‘nalions étran— avec ses camarades , il s’en futpromp-.
gères qu'il s'est fait une glorieuse ré tcment acheter une ,cocarde nationale.
vdution en France , que vous l‘avez. AMIS DE LA CONSTITUTION.
adoptée , que vous êtes maintenant le
roi d'un peuple libre, et chargez de Suite de la Séance du 15 avril.
cette instrucflion d'un nouveau genre , M. Bonne-Carrère. Je viens d'être
des ministres qui ne soient pas indi instruit que M. Duportail à donné
gnes d’une si auguste fonction. Qu’é la des ordres pour que le régiment de
nation apprenne que son roi s’est Poitou se rende à Orléans ,la société
choisi, pour environner sa personne , le desiroit . je m'empresse de l'en
les plus fermes appuis de la liberté ; instruire (on applaudi}.’
car aujourd'hui il n’est pas d’autres On admet une députæti0h.
véritables et utiles amis du roi. Sire , 'L’Orateur. La société fraternelle;
ne rèpoussez pas la démarche queîfait de Sainte-Genevieve cherche:de l’ins-*
auprès de vous le département de Pa traction et s'adresse à ceux dont la
ris ; le conseil qu'il vous offre vous France recueille les lumières; le peu;
seroit donné parles quetre-vingt-trois ple livré à lui même peut être égarés
départemens du royaume , si tous par, des moyens perfides , et dans nos
ëtolent à portée de se faire entendre assemblées nous nous appliquons à
aussi promptemént que nous. expliquer le sens des décrets , si cette
_ Le 18 avril 1791. cenduite eut été tenue généralement
Signé LA ROCHEFOUCAULD (président, elle eut déjoué lestentatives .du club
Signé B LONDEL, secrétaire. monarchique. Enherdi» par vos con«
19 avril. Ce matin un grandnombre seils nous marcheransdsnsla voie
de commissionnaiaes étoient rassem que vous nous aurez frayée , c'est par
blés sur la place S. l\'liCiœl , et s'occu— vos conseils Fraternellés que nous et
poient entr’eux «le la situation présen teindrom au même but. Nous som
te des affrires publiques. Quand tout mes de brins Français qui répandrions
àoco.up , par un élan de patriotisme . ils s'il le falloit, notre sangÿiour soutenir
proposent,d(—cidentderenoumllerleun ou défendre la constitution. ' '
serment civique. La proposition est exé- i M.'le président. Les'sociétés fra
cutée à l'instant. en présence d'une lernelle qui comme vous ont “des in
foule de citoyens que ce spectacle tention pures doublent l'appui des
amis de la constitution et”l’espérnnce
patriotique avoir arrêtés. Mais on ob
serve qu‘un nommé Bourguignon , (les patriotes , ils vous prient d'at
imbus probablement de principes 0p tendre la délibération que la société
,.
pusës (il est urstri‘t-uisun 4.lu ‘>Ë*'Ï-t‘tvrflfll _ prendra à. cet égard; Elle 5eféliuite
\
( 310 )
de vous avoir vus assiter à sa séance. Cet homme a été conduit par qua—
L'ordre du j0ur prochain est l'or tre fusiliers au comité.de St«Roch,
ganisation des gardes nationales. où nous nous sommes transportés; la
On alloit lever la séance lorsque M. déposition faite , il a été envoyé dans
—Maïndouzea dit : il y a quelque temps _ les prisons.
j'étois commissaire introducteur , il Séance du 17 avril.
me fat dénoncé un porte-Feuille volé , Après la lecture des adresses et
c’étoit celui de M. Combs , secrétaire annonces . M. le secrétaire demande
de Mirabeau , son billet d'entrée étoit a faire lecture d'une lettre de M.
dans ce porte-feuille , j'en pris le nu Fluirac , le ci-devant grand vicaire
méro et quelque jours après , quel de Paris , quî lui avoit (té sur
qu'un me préscnta le billet pour en prise, et dans laquelle il dévoile les
tre'r : je questionnai le même por— intentions des prêtres réfractaires.
teur, il s'éloigne. Il a depuis reparu M. Biauzat s'est opposé à ce que cette
dans cette société ; aujourd’hui que lettre Fût lue; ii ne vouloit point
l'on m’appcle ,-ou me dit que l'on que les amis de la constitution don
a volé un autre porte-feuille et n;:ssent l'exemple de la violation des
l'homme est sorti; bientôt , il ren secrets quels qu'ils fussent. Enfin,
tre , je demande son billet , je cher après un trèsJong début et trois épreu
che qui l'a fait recevoir , je ne trouve ves successives par assis et levé, il a
point le nom de son présentant, mais été décidé que l'on ne liroz'tpas cette
dans son portefeuille que je tenois, lettre.‘ ‘
était une lettre qui lui étoit adres JW. Feydcl. Les commissaires que
sée sous le nom de Bennezet; son vous avez nommés pour se rendre chez
billet au Contraire avait pour nom nos frères, les ouvriers du champ
. Cambsinet : Je m'étonne de cette de Mars ,'se sont rendus vers le gros
éontradiction.et il m'avone qu'il n’a ja Caillou; là , ils ont rencontré les ou
imais été de cette société. En effet après
vriers marchant avec ordre, précédés
des recheches,‘ je découvre que du d'un détachement de grenadiers; ils
n° 560, il a fait 569 . et que de les ont accompagné jusques à Sainb
Combs, il a fait Combu’nct. La lettre , Thomas d'Aquin, où étoit la céré
dont je vous ai parlé , étoit d'un vi monie. Là , un jeune prêtre prononça
caire , frere de cet homme , qui s'in un discours qui fut très-applaudi;
quiétte. dit- il , de savoir commth c'est le même jeune homme qui à
. celui-ci pourra vivre dans Paris , sans Limoges franchit un second étage ,
état et sans ressource. En effet iloù ses parens le tenoiem enfermé.
nous a avoué lui-même qu'il avoit pour aller prêter le serment à la mu
emprunté dernièrement cent pistoles nicipalité de cette ville.
et qu'il les avoit perdues au jeu dans .’. Tltébert. La so«;ièté de Bras:
les tripots du palais royal. Cet homme vous a envoyé un mémoire sur la
me paroit un fripon . je crois qu’il marine, dont la lecture pourroit être
Convient de faire venir la garde et utile en ce moment. Je demande si
de le faire conduire au comité de la la société veut qu'il.soit lu (on nomme
section. des commfsraz‘res ). ' -_
' L La motion est arrêtée '). Un membre du comité de l'admi:
(511)
nistration expose l'état des tecettcs administrateur de l’hôpital militaire:
et dépenses de la société , d'où il ré on m'inculpa plus particulièrement sur
sulte qu'au premieravril dernier, il des allégations vagues, mais depuis
restoit en Caisse la somme de 68751; j'ai été jugé par le châtelet et déchargé
Sur l'arrêté du département qui ac d'accusation seulement, on m'a en
corde en location l'église du cou joint d'être plus circonspect ; j'ai rendu
Vent des Jacobins, la société prend mon compte comme commandanttl0
les
tenirmoyens
ses séances.
les plus prompts pour la garde nationale, montant la plu
sieurs millions ; il a été trouvé extré
M. Char/es Lanæth. La société me mement juste. ( On murmure )
pnroît pressée de passorà l'ordre du M. Bz‘auzat. J'ai ouï dire , j’ignore
jour; il a été proposé de donner la par qui , que ce monsieur, est entré
confection des bancs qui seront placés dans cette société sous un autre nom
dans l'église au rabais. ‘ que le sien , je demande que l'affaire
Je demande que pour l'adjudication, soit renvoyé au comité de présenta
la facilité de la concurrence, soit tion, qui nous dira qu'elle est la per-.
portée à trois jours , et que les en sonne qui a présenté monsieur.
trepreneurs présentent un projet d'es M. Lameth. Je demande ici que
timation et de considération, sans monsieur , nous dise lui-même ici
cela , on n'arrêteroit rien de posi qui l'a présenté? (Point de réponse.)
tiE ( arrêté ) M. J!1t01). Si M. de la Grey est in-7
M. Yorz. Il s'agit de vous dénon nocent . je suis calomniateurg cark
cer un membre de cette assemblée, je l’ai accusé , j'ai déposé dans son
et c'est avec regret que je suis chargé affaire , je demande l'exécution de
de cette commission. M. de la Grny la\motion de M. Bi;tu23t.
a été accusé d'avoir délapidé les Fonds M. lamelfi. Vous oubliez le mal
de l'hôpital militaire; il y a semence qui s'invc’l‘ere chaque jour dans cette
du clnñzolœt qui lui reproche d'avoir société; je demande, M. le président ,
nu“-lé ses affaires personnelles avec que. vous même vous interpelliez M.
« Cel .-.s de l'hôpital, lui défend de s'im de la Grey , pour savoir qui est celui
miscer dans les fonctions qu'il avoit qui l‘a présenté dans cette société .
et cependant le décharge de toute sans cela vous ne donnerez aucun
accusation. rxempïe , capable de retenir ceux qui
M. Moratorz. M. la Grey après avoir seroient tenté d'imiter Ce monsieur.
disparu dès le premier moment de M. le président. La société me
l'accusation , s'est ensuite soumis charge, monsieur.de vous demander
au jugement du châtain , il s'est qui vous a Présenté?
cru justifié; il a voulu reprendre sa M. la Grcy. M. Lauzier.
place de représentant de la commune l\-'i**. Je dtfie de le prouver.
qu'il avoit parmi nous , car j'a'v0is M. I'Epz‘daure On vous a proposé
l'honneur,d'en être. La commune de de renvoyer cette affaire au comité
Paris prit alors un arrêté qui exclut de présentation .» qui vous en feroit
M. de la Grey de ses séances. 5011 rapport . je m'y oppose ; il est une
M. la Grcy. Victime d'une admi foule de chose que l'on ne peut dis
nistration provisoire. Je.fus nommé cuter publiquement , sans comprov_
(312 )‘
mettre l’honneur d‘un homme , il ne plus expérimenté. ( L’assemälée a
faut donc pas que l'on vous fasse de arrêté l’impression de ces observa—l
rapport; je conclus à ce que M. la
lions. ) .'
Grey, soit renvoyée au comité de
.M“ *. Les membres du club quatre!
présentation qui jugera définitive
vingt-neuf, semblent avoir pris leur
II’IGIIÎ'. ‘ '
part sur l'organisation de la marine,
M. le président. Sur cette affaire
c'est une affaire décidée.
mellxeureuse, il s'agit de terminer ;
‘M’. Gongs: . est-ce avec raison?
les uns demandent qu'elle soit ren
Messieurs , decroire'que cette so
voyée au comité de présentation pour
en faire son rapport. Les autres com ciété ne doit pas faire tous les efforts
me M. l'Epidaure , veulent que le pous montrer la vérité et la raison ,
comité prononce définitivement. plus d'une fois elle a triomphé par
( Ou ferme la dz‘icnssior; sur la son courage à force de travaux et de
motion de M’. Lama/z; on nomme persévérance.
d‘os commissaires. )
A SSEMBLÉE" NATIONALE.
l\’1.' Ker‘saz'nt.- Plusieurs marins se
Sont àdressés à moi , se croyant lésés Suite de la séance du 17 avril
par le pla’h du comité de marine , j'ai
adressé leu—r lettre à _l\‘I. le prési Lecture Faite de-l'arrété du direc
dent de l'assemblée nationale , je n’ai toire , M. Biauzata demandé le renvoi
point encore reçu de réponse ; 'niais au comité de constitution,pour en faire
les.récla:nntionS des maîtres d'équipa incessamment son rapport.
ge'entretenus} tue semblent de na— Je demande ,a dit M. André , la
ture à être prises en considération. discussion pour qu'on m’égare pas le
Ï M. de Kérsaint a Présenté des 0l) peuple, et quand il en sera tems , je
.l‘èrvations sù-r'les‘ articles 14 . 15, 16, éprouverai que les mesures de police
18, 20, 29 et50du plan du comité prises parle directoire, sont dignes du
de Marine de l'assemblée nationale. plus grand éloge.
A l'égard desàrt; rôlet 18, comment, M. Goùpil, en rendantjustice aux
disoit -de«'Kersaint. pourroit-on vues sages: du directoire , lui repro—
confier à un jeune homme de 18 ans ‘ choit d’avoir anticipé sur les fonc
les Fonctions d'un office de marine, tions législatives.Vous avez été frappés.
dans un âge où la loi ne lui'permet dit-il, Je la nécessité de renfermer
pas de gérer 'ses propres affairés; strictement les corps administratifà',
nous demandons qu’ils aient tous au dans les limites de l’autorité qui leur
moins 25 ans ; car', par la mort du coin—‘ est attribuée. Vous avez distingué
mandant , ïils“peuvent‘ être obligésde l’administration et l’ordre judiciaire.
le remplacer“; le comité de l\’Iarine a Vous avez don«'né ‘aux départemens
ce quiiconcerne. la tenue , et aux
tfl3p écouté l‘intérêt persbnnel ,' et
| .
pour complaire a« trois cens privilé tribunaux ce qui tient aux questions
giés. il a affoibli ‘et jetté le décou-. (l’éligibilité ;je soutiens quelle di<
ragement dans toute la marine de rectoire a entrepris sur les'funct
Ærance; il finit que , dorénavant les tiom législatives. AL‘article premier
Officiers de marine Soient le corps le de l‘arrêté étàblit un prr‘poJé laïc}
(3i3 )’
toutes les parroisses. Jamais les ec-‘.
dans chaque église parroissiale; mais
clésiastiques , non fonctionnaires pu
il n'appartient qu’à la loi d’établir
blics , n’ont été empêchés de la cé-_
une fonction, ou un office public.
Iébrer; ainsi je demande que vous
Sans doute les mesures et les vues
déclariez que les fonctionnaires pu
indiquées par le département de Paris
blics , qui n'ont pas prêté le serment
sont bonnes. elles sont dignes des
prescrit par la loi, ne se trouvant
lumières du dix-huitième siècle , mais
déchus que des fonctions, peuvent
encore une fois , n’est-il pas dange
exercer les autres devoirs du sacerv
reux de tolérer que des corps admi
doce , et que l'adresse du directoire
nistratifs usurpent des pouvoirs sur
soit renvoyée au comité de consti—_
l’assemblée nationale , et s'ingèrent de
prendredes mesures vraiment légis— tution.- » , ‘
latives? Je conclus à ce que l’arrêté
Vous devez décréter que les églises
qu’auront les religieux\vivans en com—
du directoire du département sera
munautés , ne seront pas publiques ,
déclaré nul et comme non avenu.
et que les ecclésiastiques qui n’auront
et prenant en considération la sagesæ
pas prêté le serment prescrit, pourrons
des vues contenues audit arrêté _, je
continuer de dire la messe _et même
demande qu’il soit pris pour pétition,
de confesser , s'ils sont autoprisés'pét
et qu'en conséquence l’assemblée na—
l'évêque. Je demande que ces objets;
tionale mette successivement en déli
si l‘on veut . soient renvoyés au ce»,
bération chacun des articles de cet
mité de constitution.
arrêté. M. Lanjuitiais trouvoit l’arrêté un
’ M. Jesséa réfuté M. Goupil, il a
tout. employé pour soutenir l’arrêté délit national. '
JVÏ. Busot. Puisque tous les préo‘
du directoire . et a fini par demander
pinnns , ont demandé le renvoi au
que l’assemblée ad0pte l’envoie aux
comité de constitution , je ne SfllS
départemens comme une instruction ,
pourquoi on l'arrête. Je viens d‘en:
servantdedel’assemblée.
‘crets moyen d’exécution aux dé
Y tendre prononcer une opinion qut
me paroit intolérante ; mais pour
. M. T/‘éiI/1er. Je ne peux que donner
abréger cette discusion , qui n’a aucun
des éloges à la pureté des vues du di—
but , je demande que l‘assemblée aille
rectoire du département; mais les per—
aux v’c’>ix sur la motion du renvoi au.
sonnes les plus sages ne sont pas à l'abri
de l’erreur. Il faut examiner quelques comité.
M. Lanjuz‘uaz‘s ie ne peux consentir
dispmitions qui prouvent l’excès du
à ce que , provisoirement , votr‘e'consê
pouvoir. Il est sorti des dispositions
titution soit violée , et que vous do_n—
administratives en créant des préposés
niez par un renvoi au comité de cons
l:.ïcsq, qui ontdes fonctions et des
titution , l’exécution provisoire à' l’ar—
gages. ’L'a‘rtfèle Ill‘;ärésentedans sa
tété inconstitutionnel du directoire.
rédaction des’termes'qui peuvent être
mal interprétés. Vous n’avez ordonné ‘ Il faut le casser homme une violation
de nos loix , . nommé usurpation sur
le serment qqo_p0üt;l€fi fonctionnaires le pouvoir Llégislatif.
publics. Ceux qui. ne le prétentpas.
M. Camus demande le renvoi.
’he sont qùe‘de”sl ecclésiastiques ordi ‘ On a demandé que la discussion
naires. Ils Pcüve’xit dire‘la messe dans
‘( 31:2)
soit fermée ; mais M.d'André a sou
tenu que la discussion ouverte sur les réfractaires il la loi se cachent
pour, célébrer les saints mystère ; ils
l‘arrêté avoit le but très _ eswuti«*l
I jouent la persécution. Des objets sa
d'éclairer l'opinion publique sur son
cn's sont recalés dans des maisons
esprit et ses dispositions.
Je demande que M. l'abbé Seyeys
particulières. Ne vaut—il pas mieui
soit entendu. que les choses se passent dans les
Les applaudissemens ont accompa églises inutiles au culte public , et ne
gnés M. l’abbé Syeyes à la tributir.
croyez-vous pas qu'il peut sertir de
Soit que l'assemblée veuille discuter ces aziles secrets, (les provocations
au fond , a-t-il dit . ou qu'elle ne le très fortes Contre la constitution , et
veuille pas , il est utile de connoltre qu'elles peuvent étreignorêes? Cette
les intentions dudirectoire. Lorsqu'il manière d'exercer le culte peut faire
a pris l'arrêté soumis à la discussion venir des chances fâcheuses , et sous
de l'assemblée , je vais dire quel a traireà la police des conciliabules dam
été l'esprit des udtiiinistrateurs , vous gereux. Nous leur n‘irons: Pourquoi
jugerez ensuite s'ils ont été fo "s vous cac/zez vans, vous voudrz’ezjäziræ
dans les mesures de po-’ice qu'ils ont croire çne vom- êtes persécuté: . mais
cm devoir prendre. Rappellez d'abo*d vous ne [êtes pas ? » ( Ou applaudit. )
dans qu'elles circonstances nous avons il demande que l’assemblée apprnuva
agi. L‘ordre public émit troublé dans l'arrêté , et en décrète l'envoi dans les
Paris. Le fanatisme d'un côt‘i, les départemei‘ts.
intolérans_de l'autre; tout nnnonçoit lv1. _Fulleville dtiiionca un arrêté du.
des troubles public». Les églises de département de l'Aisne. ‘
venoient le rendez-vous, des mil-ac M. l'abbé Maury prit ensuite la pa—
taires à la loi. Il étoitétrmge que role, et promit d'être court et mu
la nation donnât en quelque sorte tlét‘é; il parla long-tenu et avec cha
territoire à ceux qui avoieut déso leur. Il ntt.-qua la coniuitè du di
béiàyses décrets. Elle veut défrayer rectoire . il prétendit rt‘l’ùær ce qu'il
le culte catholique , apostolique , roê uppelloit les sopltismes de M. l'abbé
mien. Ses églises doivent être publi Siey‘es. L'Âssemblæ'e , dit-il . ne s’est
ques. L'assemblée a décrété le traite jamais mêlé des jonctions ecclasz'as«
mentdes évêques , curés et viCaires. t‘iynet. Cette vérité Échappée à M.
Ce n'est pas qu'elle ait prohibé aux l’abbé lui valut de nombreux applau
autres prêtres de F:iire les fonctions dissemeus. Après plusieurs Cltnti0HS
du sacerdoce.‘ Cet objet n'a pu erronnècs , il s'abandonnn à une foule
entrer dans ses vues. son intention d'expressions peu mesurées , au point
n'a pu être que de fournir‘ au culte quil Fut censuré.
dans les églises paroissi..les et suc ' Après quelques dobats ont! fermé
cursales. ' . ‘ la discussion, et la question est'ien
M. l'abbé Syeyes, après avoir dé» voyëe au Comité de constitution.
veloppé tous les motifs qui ont di
rigé le directoire terminé ainsi : Séance du maidz‘maù‘n 1 9 avril.
» Ne croyez pas qu’avec 'de l'into‘4 Un des Secrétaires a fait lecture
lézàuce vous parveniezà la paix ; déjà Élu procèswe.bæ.l :le la seance de la
.-.æ .
(515)
dénonce à l’assemblée le retard qu‘éä
Ÿeille. La rédaction du décret sur l'ar prouvent à être sanctionnés 1°. Les
rêté du département de Paris , éprouve décrets rendus sur la régence , sur:
quelques mod ifications . les uns , tel la garde du roi mineur et la rési
MM. Prieur et Chapelier pré-. dence des fonctionnaires publics , il
que
teudoient qu'il avoit été renvoyé au demande qu'ils soient portés dans les
comité. de constitution. d'autres , et
24 heures à la sanction ; sa motion est
singulièreuflænt M. Renaud, distin- j
npplaudie et décrétée.
guoit l’arrêté de la pétition d’un code fi L‘ordre du jour ramene à l’orga—
pénal faite par le département d’a ni: tion de la marine , et notamment
Vec son arrêté; mais pour éviter tout la question ajournée si les aspirans ’
équivoque. l'assemblée a décrété qu'il seront limités au illimités. M. Ma
seroit fait mention dans le procès—ver louet prétend que cette discussion
bal de ce jour , du renvoi pur et sim doit faire place aux événemens qui
ple de l'arrêté du département au consternoient tous les cœurs et agi
comité de constitution. toient tous les esprits , il est rappelléà
M. le président donne lecture l’ordre; M. de Virieux fait mine de
d'une lettre des membres du direc se joindre à lui. Très? prudemment
toire de ce département , dans la M. le président met aux voix si l'on
quelle ils rendent compte des mesu passera à l'ordre du jour , l'assem—
res qu'il ont Cru nécessaires de pren blée le décrete ainsi : après quel
dre pour contenir le peuple et réta ques signes de mécontentement , d'im—
blir l‘ordre , qu'avoit un instant trou— probation , tout rentre dans le cal
blé le projet du roi d'aller à St.-Clôud. me. M. Blin vote pour la limitation
M. Blin demande que le département des aspirsns de la marine , M. La
soit mandé pour rendre compte de sa coudrai l‘appuie. M. Fermont lit le
conduite , cette motion ne trouve projet du comité , qui émit absolu.
personne qui l'appuye. ment contraire à leur opinion... . Il
Un membre propose et l‘ait décreter est question de décider lequel des
nombre d'alinénations , en faveur des deux aura la priorité , le comité
v municipalité , qui en exécution du l‘obtient à la très- grande majorité,
décret du 24 mars avoient fait leur et il est décrété.
soumission d'acquérir. ART. I. Il y aura des écoles gratuite:
Entre autres adresses qui sont lues dh'ydrogræxplrie et de mathématiques
à l'assemblée , il en est une de plu .dansles principaux portsdu royaume,
sieurs articles qui demandent l'expo II. Il sera chaque année ouvert un
sition publique des essais pour l'em concours dansles ports.
preint de la monnoîe. Mr. Camus Auquel concours pourront se pré-’
prend occasionde demander que l'as semer tous les jeunes gens de 15 à 20
semblée presse cette fabrication. ans,sedestinantàla marine ; ils seront
examinés sur les connoissatices théori—
M. Pepin fait hommage à la nation
d'un ouvrage sur le traite des Noirs. que&
Les citoyens de Melun. départe HI. Ceux qui auront le mieux satis
ment de Seine et Oise . réclament fait à l'examen seront admis a servir
contre un de ses arrêtés. M. Bouche Pendant «trois ans sur les vaisseaux de
‘ ‘( 516)
gu'erre’ , tous le titre d'a'spirant ; on
nés à la marine marchande , ses prée
fixera le nombre d'aspirans à recevoir
chaque année , dans chaque lieu où le
l tentions , sontune preuve qu'elle peut
se passer de cette institution d'ailleurs
concours sera (tain à raison de la po
si dîspendieuse. Voulez-vous faire une
population maritime.
institution morale , ou voulez-vous
IV. Les aspirnns seront payés pen céder à des considérations particu
dant leurs trois anm“es de service , il
lières , je soutiens que par les condi
n'y aura pas dans les départemens de
tions que vous supposez , elle devient
la marine d’écoles de théories qui leur absolumentinutile , dangereuse même
soient particulières.
par la disproportion établie dans ses
V. Les aspirans qui auront fait trois
remplacemens.
années de service , se retireront et se
M. le président annonce les admi
t‘ont remplacés par un nombre égal de
nistrateurs du département. M. Ma
pannes gens reçus au concours.
Iouet insite et demande , qu'avant
A VI. Les concours établis pour par
de s’engager dans de nouvelles in
venir au grade d'officier , seront ou
conséquences , le cOmité daigne s'ex
vensà tous les navigateurs qui auront
pliquer sur les diverses propositions
au moins quatre années de navigation ,
qui lui étoient faites.
suit sur les vaisseaux de guerre , soit
( L'article est adopté.)
sur les vaisseaux de commerce, sans
Le département de Paris parut à
aucune distinction de ceux qui auront
la barre , et fait part à l'Assembléo
été ou qui n'auront pas été aspirans.
de l'arrêté qu'il prit de convoquer
. VH. Il sera Fait un règlement pour les sections à l’effet de décider? s'il
déterminerlg Formeet les juges des con étoit expédient pour la chose publi
cOurs ainsi que le service des aspirans.
que., de remercier le roi , d'avoir
Le comité propose pour article addi cedé aux instances du peuple ou
tionnel; queles bâtimens de commerce de le prier d'effectuer le voyage qu'il
ou durci, soient obligés de prendre avoit projetté de faire à Saint-Cloud _
un ou deux aspirans pour leur faciliter et cependant d'éloigner de sa personne
la quatrième année. tous les réfractaires dont les principes
M. BrissaC-Ssvarin appuye l'article et la conduite seroient pour le peu—
proposé par le comité. MM. Goupil ple un sujet renaissant de rumeurs
Ieau et Dupont le combattent, ce der et d'inquiétudes.
nier le regarde comme un impôt sur Le département n'a point dissimulé
le commerce. que le maire de Paris et le comman.
M. (Galbert veut restreindre la dant général eussent offert au Roi,
quatrième année de service sur les tous les moyens de Force publique,
vaisseaux de l'état , afin de 'moins le pour assurer son voyage , s'il persistait,
à le faire. ‘
M. Legrand desire qu'il soit tenu M. le président répond au dépar
dans tous les_ ports (une liste exacte tement que l'assemblée nationale a
. des aspirans retirés à fur et mesure. vu avec plaifir les mesures ,qu'il a.
Je prie le comité de nous“ expli prises pour maintenir l'ordre et la
quer ( dit .M. Malouet , ) ce que
tranquillité publique; il les exhorte
defiend_rçgtfles éléves. Les éloges flon'
à les continuer. , , _
(317)
Le département se retire. M. Cazæ à la chose publique, àla stabilitéde‘
l‘es demandeà parler. L'on juge pru— décrets qu'il avoir sanctionnés , qu‘a
dent de ne pas le lui permettre , dans la nation sut qu’il jouissoit de toute
un moment surtout où l‘agitation était sa liberté. Que d'ailleurs ce seroit
peut-être la même dans les deux partis. calomnier ses intentions , et mécon«
Il imite; le Président consulte l’assem noître son amour pour son peuple ,
blée: la très-Grande majorité Opine tous les sacrifices qu’il lui avoit faits ,
pour l'ordre cîu jour, et l'on est à que douter un seul instant de sa fidéo
la marine.“ seroit sans doute tr0p long lité à la constitution, qu'il avoit fait
et fort peu utile de rapporter en son serment de la maintenir, et qu'il la
entier , et dans ses détails , la discus maintiendroit par tous les moyens que
sion à laquelle ont donné lieu quels la loi et l'amour de ses sujets lui avait
quesarticles,et dont MM. Goupilleau, donnés. \
Reubel , Legrand et Malouet ont fait Sire , lui a répondu M. le président,
tous les frais, il nous suffira de rap si le sentiment profond que l'assem
porter les articles qui ont été adoptés , blée éprouve à vous voir des déplai—
qui d'ailleurs ne laissent pointà ima sirs ne l’affectoit vivement , elle se
giner que Ton eût pu dire quelque rvit toute entiere à la joie de vous
chose d'absolument essentiel. posséder dans son sein ; puisse sa
Le garde des sceaux prévient l’as majesté jouir du bonheur que mérite
semblée que le roi va se rendre à sa confiance en son peuple. Une péni—
l'assemblée , et sa majesté prend aussi ble inquiétude est inséparables des
la peine de l’en instruire dans une premiers progrès 'de la liberté.. . . ..
lettre dont il est fait lecture. L‘on Sire , vous , la liberté , la constitu
di5pose tout aussi-tôt la salle , chaque tion , ce n’est qu’un seul intérêt
membre y prend sa place . attend de pour nous.
bout , dans un silence très-majestueux, A Evitons qu’une faction trop con—
l’entrée du monarque. Il arrive peu nue et bien dangéreuse aux amis de
d‘instans après , précédé de ses pages , la paix, se mette entre le trône et
ses gentilshommes de la chambre et le peuple , vivez inséparable avec un
leurs officiers. Une députation va le peuple , ses ennemis , les _notres ,
prendre à la porte des thuilleries , sont les votres.
et l'accompagne jusques à la place Mille cris de vive le roi, mille et
qu‘on lui avoit préparée à la droite mille fois répétés , des applaudisse
du préfident : oû étant arrivé , mais ment sans fin dont la salle retentit,
debout , il a dit aux représentans de font éprouver au meilleur des rois
la nation, qu’il Ven0it au milieu d’eux un bien doux sentiment, la sérénité
avec confiance . pour leur déposer regne sur son front , il regarde avec
l’afflictîon qu’il avoit éprouvé de se intérêt les amis du peuple , les vrais
Voir arrêté dans son voyage à St-Cloud, soutiens du trône , son coeur se con-»
qu’il n’avoit cependant pas voulu fond avec le leur ; ce tendre accord
employer la force contre les citoyens du prince et des représentans du peu-_
égarés , mais qu’il attendoit de sa dé- I pie déchire , désespère la horde ana.
marche , qu’il n‘éprouveroit plus de tirévolutionnaires. Le roi sorti, M. le
Contradiction ; qu’il importoit même président reçoit le juste tribut d'élo;
(518),
ges qui étoient dûs à la noblesse et tion est au moins indiscrette répond

la franchise de son discours. Cazalès. '


La séance est levée à 5 heures
M. de Beaumetz monte à la tribune /
et fait la motion de députer vers et demie.
le roi, pour le prier de remettre le LITTÉRATURE , Annonces, etc.
sien , afin de faire deux proclamations L‘onareun du genre humain , ou
de paix et d’union , et s'il étoit possi dépêche du Prussz’en Clouts au
ble un nœud de plus au lien qui unit Prunier; Hertzberg . orné du por
le peuple et le monarque , cette mo trait de l'auteur. .4 Paris , chez
tion est décrété. Desenne , lzbraz're , au Palais
M. Blacon.c‘est pour la première fois, Royal, 1791 , l'art dense de la ré
que je parois à la tribune où je désire demph‘on , in-8° de 177 page:
tois que personne m’eût dévancéf. dès d’impression.
qu’il est. question d'exprimer le sen a>.l'e l’avois prévu , (lit l'auteur , la
timentd'amour et de respect qui, ins fameuse ambassade , qui rendit homc
pire à chacun de nous le meilleur mage , au nom de l'univers, à l’as
des rois. Il vous a dit qu'il étoit bien semblée nationale de Franæ.-C'est une
essentielle pour la constitution qu’il des époques remarquable , de la plus
crut être libre. A ces mots , des cris
étonnante des révolutions. Un événe
d’improbation de la gauche des ap
ment ordinaire , indifférent . ne m'au
plaudissemens de la droite remplis
roit pas attiré la 'malveillance de
sent l’air, et ne laissent après eux
toutes ces plumes anti-patriotiques ,
que le désordre et la confusion ; ce
anti-gallicanes. Les séances du 4 août
pendant , les patriotes parviennent à
et du 19 juin , de l'an premier de la
se faire entendre. M. de Blacon ne
liberté , laissent un souvenir amer aux
peut pas soutenir son début , il des hommes pervertis , et un souvenir ai
cend honteux de la tribune. M. le pré
mable aux hommes xégénérr’s. La.
sident publie la liste des membres qui
trompette que j’embouchai dans le
iront en députation chez le roi. M.
sanctuaire de la convention nationale ,
Castellane veut parler pour M. de
électrisa tousles esprits , et l'éloquence
Blacon , interpréter srs sentimens,
d’un seul homme détermina l'ordre
ou justifier ses expressions. Cette ex du jour , brisa les fers de la place des
plication pouvoit devenir fâcheuse. Victoires , et le blason de toute la
On demande l’ordre dujonr. M. Ca chevalerie françoise ; voilà mes crimes
ualès s’empare de la tribune. mais on
chez les satrapes . vmlèt mes titres
refuse de l'entendre , que plutôt (di
chez les nations. Je m’attendois au
sent les Jacobins. ) M. le président
courroux des méchans; ils me lan
lève la séance. M. Rœderer saisit un
ceront des fusées . mais je leur 13119
etit intervalle de calme pour obtenir
cerai le foudre : et la même voix qui
la parole à M. de Cazalès, si toutes
tourna le 19 juin , tournera sur eux
fois il veut s’imposer de dire , pour— jusqu’a la mort. De quelque hautmxr‘
quoi est-il , que pas un de messieurs qu’on veuille m’accablen je saurai
de son côté , n'a donné un applau.
m’éle ver au-dessus des superbes. »
dissement à notre bon_ roi? La ques:
(519)
Telle est la manière de 'penser et passion , et le plus grand plaisir des
d'écrire de M. Cloots. Le ton de ce laboureurs , le dimanche , sera d'ap
début peut donner une idée de cet prendre les nouvelles; mais il faut
ouvrage, particulièrement dirigé con l leur en Former le besoin d'abord. par
tre M. Hertzberg, premier ministre l le cadeau du journal; dans la suite ,
du roi de Prusse. Celui-ci a d«‘savoué ils se cottiseront entre eux pour ce
le premier dans un mémoire très-vi genre de di—lussement dont ils ne pour
goureux contre les nouvelles formes ] ront plus se passer.
Françoises. Il a dit et imprimé que ' Le journal des laboureurs paroîtræ
M. Cloots n'étoit nullement autorisé ‘. une fois la semaine ;il contiendra 16
par la Prusse à se présenter au nom pages im8". , sans compter les supplé.
de cette puissance, à la barre de l‘as ment ; il contiendra les relations poli—
semblée nationale , avec les autres tiques et les arts , le tout en langage
ambassadeurs de l'univers. C’est ce simple. '
qui détermine M. Cloots à prendre la On saut que le but ne peut et ne
plume, à dire des vérités fortes à doit pas être de donner des traités
complets de chaque chose, mais,d'ap—I
M. l‘lertzbcrg. Il est inutile d'analyser
cet écrit: il Faut le lire pour en avoir prendre aux laboureurs à observer et
une idée fusle, et pour connaître à à raisonner. et de les mettre, en
quel haut dégre’ d'enthousiasme la peu d'années , dans le cas de lire les
conquête de la liberté , peut éleverles feuilles courantes.
esprits. Le prix de la souscription est de in
Journal du Laäourenr. liv. par an , franc de port pour tout le‘
royaume, ou de 7 liv. pour six mois«
Tout homme un peu phi1050phe
'Le premier N°. paroitra au premier
doit sentir que c'est sur-tout pour
avril , et beaucoup plutôt, si le nom
cette classe de citoyens qu'il Faut écrire
bre des souscripteurs est suffisant.
maintenant , et les circonstances pré?
On s'ubonne à Paris chez Debmy ,'
sentes le prouvent d'une manière à
libraire . au Palaiisoyal , N°. 255 :
n'être que trop persuasive. Si le peu
et Quenette , commissionnaire en li
ple des campagnes étoit instruit , l'er
brairie, rue de la Harpe, N°. 172. il
reur de quelques pasteurs de bonnefoi Faut affranchir les lettres et l'argent.
qui payent le tribut à la Faiblesse hu
On s'abonne aussi chez les principaux;
maine seroit sans conséquence pour le libraires. et chez tous les maîtres de
public , et les ennemis de la révolution
poste du royaume. '
n'en imposeroient en aucun lieu. On ne peut donner une idée plus juste
Malheureusement les gens qui ne «le labelle édition des œuvres de J. J.
savent point, ne vont pas au-devant Roœseau , par M. Pornçot , qu'en pu
de l‘instruction; c'est donc aux amis
bliant le discours qu'il prononça ‘;
du bien à donner le premier mou— l'assemblée nationale en lui en présen
Vement , c'est à eux à induire les tant le recueil.
habitans des campagnes en tentation. M 1«: s s r n U n s .
en leur procurant le premier moyen _ L'hommage que la nation françoise
de lire, aux champs, comme à la a rendu à l'auteur du Contrat Social ,
fille. Ayant deux ans_,_ cela deviendra étoit digne d'elle é: de lui. C'étcit
(320)
aux régéné;ateurs de nom; empire Loterie d'oct. 1783 , à 400 liv..... 7‘15.
qu’appartenoit le droit d'apprécier le Emprunt de décembre 178_2 ,quittance
génie de .Rousseau. Le monument le de finance. z. 1. B.
plus durable de sa gloire sera sans Sorties...........................,............;
doute celui qu’il s'est élevé lui-même Emprunt de 125 millions ,déc. 1784.
par ses immortels ouvrages. Daignejz , 15 -;—. 15. 12. %. B.
messieurs , en agréer le recueil. Cette Emprunt de 80 millions , avec.....
Sorties................................ bulle
édition offre à la fois ce que plusieurs
arts peuvent réunir de perfection Idem.sanstins. 13. bulletin.... 4 «2—4 -,‘—.
pour perpétuer les écrits célèbres.
Les caractères de M. Didot, les Idem. sorti en Viager....... 7. -;—..
desseins de MM. Moreau . Marillier Bulletins.....................,........go; 9:;
et Barbier, les gravures d’artistes si Reconnoissance
Idem. sortis. de bulletins... ".97.
renommés lui méritent l'honneur
d’être placée dans vos archives , à côté Emprun
Idem. du domai- { séries sorties....
des décrets bienfitisans et généreux
qui ont rappellé l’homme à la digni— ne de la ville.... .. séries non sorties
té de son état. à la liberté et au Action nouvelle des Indes. 1512. 14.
' bonheur. ' ‘ 1 15. 16. 15. 15. 12. 14. 15.
\Caisse d’Escompte. 4x28. 50. 55. 55.
COURS mas mens PUBLICS. Demi-Caisse... 2064. 65. 68. 67.70.
Du 19 Avril 1791. Quittance des eaux de Paris..... 658.
60. 65.
{Action des Indes de 2500 liv... 2272
»} 30. ‘ Emp. de Nov. 87, à V
Portion de 1600 liv.................147 Emprunt de 80 millions , d’août; 1789:
Idem. de 512 liv. 10’80l8........
2. I. % B.
Idem. de 100 91.
Assur. contre les incendies.65z, 53, 54:
Emprunt d'octobre de 500 liv....455.
Assurance à vie..................r60, 58.

‘Nous avons l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure uniVersel , de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cesæire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
.
Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les dèpartemens , est
!5l1V. pour3 m015 . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez (J U S S A C , Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSED
Du Jeudi 21 /ÎVril 1791.

ANGLETERRE. . aucun. Qui ne connolt les raisons qui


empêche la Russie de terminer la.
LGNDRES. 12 avril. Chambre des guerre? elle entend consérvar Ocza—
Communes. M. Grey fit sa motion, kow. Cette poasession est pour elle
relative à la situation politique de le seul moyen de contenir les Tar—
l'A‘nglelerre. Il expose qu'un objet tares, M. Grey considérant l'avan«
aussi important étoit de nature à être tage du commerce de la grande Bre
discuté dans un comité , ainsi qu'il tagne et la situation présente des finan
l'avoit d’abord proposé, qu'il n'igno ces, tout étoit pour lui un devoir
roit pas l'opposition qu'il trouveroit de blâmer le ministère, il termina
pa/rmi ces membres, dont l’influence par dire que (but 'faisoit à l'Angle—,
n'étoit que trop connue. Il attaqua terre une loix impérative de la paix,
ouvertement la conduite des minis et qu'au:un de ses alliés n’étant at
tres et '05 mesures qu'ils proposoient , taqué , elle ne lui deyoit point as-v
remontant ensuiteauxcauseslégitimes, stst_ance.
qui peuvent occasionner une guerre. Le major Maitland étoit du même
je n'en connois que trois , dit-il , i° avis,lord Belgrave s'y Opposa de toute:
recou'vrer‘ un droit usurpé ; 2° pour ses forces,selon lui, on devoit une con
voir à sa propre sûreté; 50 résister fianceavæ:ugle à l'administration . dont
à une attaque. J'en ajouterai une les services étoient connus. il s'é-Ç
4eme. défendre un allié injustement taya principalement de l’ambition
attaqué , tout autre me paroi: un pré démesurée de l'impératrice , et de-‘
texte. Faisons maintenant l'application . manda la question préalable. M. Pi-.
de ces principes; aucun de nos droits bus se montra aussi grand défenseur:
aonbils envahis par la Russie? Notre des ministres , il représente que l'im
sûreté est-elle menacée? sommes-nom pératrice ne tarderoit pas à disputer.
attaqués? Aucun de nos alliés l‘est à l'Angleterre jusqu'à l'empire des
il ? pas un seul de ces motifs ne parle mers , et qu'il n'appartenoit pas au.
en faveur des ministres : on me ci peuple de pénétrer dans les affaires
tera le traité avec la Prusse , mais de l'état.
ce traité est purement défensif, et Lord North s'oppose à la question
la Prusse n’est point attaquée. préalable. Il ne trouvoit aucune rai«
Il faut maintenir la balance, et son qui peut légitimer la conduite de
quel danger y a-t-il, que l'impéra l'Angleterre. Toute confiance illimitée
trice conserve Oczak0W. Le ministre dans les ministres lui paroissoit un
vous dit , mais si la Russie étend les danger qu'il falloit éviten M. Powis
progrès de ses armes', si elle aug les poursuit dans leurs moyens conci-,
mente le nombre de ses conquêtes, liatoires; on prétend, dit*il , dicter
le roi de Prusse et nous , sommes en à l'impératrice les conditions de la
danger. Quant à moi, je n'y en vois paix avec ses ennemis. On exige d'elle
Tome 11. N° 52.“
(522)
une entiere restitution en faveur de confiance; niais quand ils l'ont mé4
ceux qui l’ont attaquée. Qui nous ga ritée, nous ne devons jamais perdre
rantira que nous ne sommes pas les de vue nos commettans. Pourquoi
dupes de la Prusse ? qui nous garan ceux qui concoureroient aux dépenses
tira que nous ne servons pas dans ce de l'armement n‘auroient-ils pas droit
moment-ci d'instrument à l'ambition d'en connoître? M. Sheridam . après
d'un despote? Les ministres nous doi un discours plein d'énergie, termina
vent compte des motifs qui les por par engager le ministre à renoncer à
tent à entraîner la nation dans catte . un projet si contraire aux intérêts de
guerre , afin que nous puissions ré la nation. M. Dundas déploya les
pondre à nosc‘ommettans , quand ils mêmes talens que le pré0pinant; mais
nous demanderons les raisons qui né dans un sens contraire , il attaqua les
cessitent tant de sacrifices. M. Ryder propositions de M. Grey d’une ma
soutint que cette circonstance n'étoit nière victorieuse , et appuya la ques
pas la seule qui commandait la con tion préalable ; elle est mise aux voix
fiance. M. Stanley appuya la même et passe à une majorité de 80.
opinion.
ESPAGNE.
La confiance aveugle dans les mi
nistres est contraire à nos devoir, Maman. Les esprits continuent à
dit M. VVithbread , on n'a pas d'autre être ici dans la plus grande fermenta
objection à nous apporter. Ne croi— tion. par _une suite nécessaire des
roit-on pas que la plupart des mem— actes arbitraires du gouvernement.
bres ont ici perdu l'exercice de leur Tous les étrangers qui sont dans cette
jugement? Ils ne voient que par les capitale , que l'on croit suspects , sont
yeux du ministre , ils ne parlent et ne ou renvoyés ou arrêtés , Sans autre
sentent que par lui. M. William Yong forme de procès. Il 'est à craindre que
étoit principalement alarmé de l'am loin qu’une pareille conduite écarte
bition de l'impératrice; il la présen l’orage qui semble se former sur l‘Es—
toit comme un colosse, ayant une pagne , elle ne contribue au contraire
jambe dans la baltique et l'autre dans à le faire éclater avec plus de force.
la mer noire. Il démontra que la pos Le premier d'Avril la reine est partie
session d‘0czakow donnerait à la pour Aranguez , sans qu’on SaCllo le
Russie celle du territoire, entre le moment de son retour. Depuis un
Dniester et le Dnieper , que sa puis temps immémorial la cour est dans
sance s'agrandissant ainsi, elle ren l’usage d'assister assiduement aux cé
verseroit bientôt la balance du pou rémonies de la semaine sainte. Ce dé
voir en Europe. part inattendu prête une ample ma-.
tière aux spéculations politiques.
M. Shéridam s'étonnoit du silence
'du ministre , il le regardoit comme
F R A N C E.
une insulte à la chambre; déja , dit—il ,
on commence à percer à travers le Dauaramaur nu CALVADOS.‘
manteau dont il s'enve10ppe; bientôt
toutes ses foiblcsses seront au grand AnanssE du directoire du départeÀ_
jour : certainement on leur doit de la ment à l’assemblée nationale, #
l
"( 8535
‘ 'l’oecd:z’ort 'de'là mort de M. de ‘privé , ait
ritables Peséà dans
titres sa balancé Ses véiV
l'immortalité.
MIRABEAU.
Caen, le 14 avril 1791. Eh! quel panégyrique oseroit*0fl.
placer auprès du décret mémorable
MESSIEURS,
que vous avez rendu pour lui? Vous
1
La constituti0n françoise a perdu un avez déclaré Mirabeau digne des lions
de ses plus grands orateurs et un neurs réservés aux grands hommes!
de ses plus fermes appuis. Un deuil Vous avez fait plus , c'est a son oc
l‘universel apprend à l'Europe que Mi— casion que vous avez arrêté de sau
rabeau n’est plus! ver .le l'oubli et de l’ingratitude la
Encore quelques jours et cethomme cendre des hommes qui auront bien
extraordinaire eût vu terminer le su mérité de la patrie; c’est sa mort qui
blime édifice dont sa main avoit posé a consacré l'apothèse des hommes
les principales pierres! Encore quel célèbres de ce siècle et des siècles il
ques jours et cet homme extraordi venir! Institution généreuse , digne
naire aurait vu s'afferrñir par le réta d'un peuple libre, qui tout à la fois
blissement définitif des ressorts néces crée les vertus publiques et les moyens
saires de l'autorité , les bases d’un d’y élever l’ame , par l’élan puissant de
édifice , à la durée duquel est main— l'émulation. '
tenant attaché le destin de l’empire! Contentons-nous donc de mêler
Quelle fermeté de caractère! Quelle nos larmes à celles de l'Eur0pe eue
étendue de conn0issance! Balançant tière, et d’exprimer à la fois et notre
avec la sagacité la plus profonde et le reconnoissance pour ce que fit Mi
droit de l’homme , et ceux du citoyen , rabeau , et nos regrets de ce qu'il
'et les pouvoirs du peuple . et ceux du n'a pu faire , ce qu’il promett0it pour:
monarque , et les intérêts de la Francele rétablissement de l’ordre et la sage
et ceux des puissances voisines. C'est organisation des pouvoirs , sans la-,
à son génie que l’on doit les décrets quelle il n’y a pas de liberté! Passé,
les plus mémorables sur tous les grands pour ainsi dire , de la tribune dans
objets du droit naturel et du droit po le tombeau , ses dernières paroles 1
litique. Planant avec le vol de l’aigle ont retenti ! Puisse la main'de l’his
sur l'ensemble des travaux de l’assem toire les graver sur le bronze pour
blée; c’étoit Démosthènes au milieu l’effroi des factieux qu’il avoitjuré de
des états de la Grèce , dirigeant l’esprit poursuivre, pour rappeller à jamais
public , proclamant la liberté et terras— aux vrais amis de la révolution, l’ese
‘sant le despotisme. pérance que leur donnoit à ce sujet
Mais n’essayons pas de louer cet son génie vengeur et tutélaire, et
homme à jamais célèbre , laissons re pour que quelqu'ame forte et géné
poser près de sa tombe les monumens reuse s’empare de son dernier vœu ,'
de sa gloire, jusqu’à ce que les pas et lui succède dans sa noble et coura-.
sions qui frémissent autour de lui, geuse résolution.
aient fait silence ; jusqu'à ce que Permettez , messieurs, qu’une ad-‘
l'équitable postérité devant laquelle minisration citoyenne partage vos re
's’effaceront , comme dans un lointain grets, et vous paie en la personne
' 'obscur toutes les foiblesses de l’homme d'un de vos Plus illustres membres 5
1
X 5
(324)
un nouveau tribùt d’hommage, de du GRAND nomma; tout le rivage re‘
respect et de reconnoissance. tentit des applaudissemcns du peuple.
Les administrateurs du département Après la messe on hissa le pavillon
du Calvados. nationale au bruit de l’artillerie , et
des smclamations réitérées de vive la
DÉrsa-rsmnur nu Frursrrnn.
nation, vive le roi. La fête eût été
BREST, 15 Avril. Des affaires pres complette. 5 ms unincident aristocra.
santes appellent à Paris M. le Tendre , tique. dont les suites auroient pu
sous-lieutenant du vaisseau le Léo répandre la consternation parmi tous
pard. Il desireroit pouvoir y aller. les habitans.
Cette faveur et été accordée à plu Quand tous manifestent à l’envie
sieurs officiers du Léopard , dont un leur S&llbfuCll0fl, quand tous chapeaux
décret avoit en quelque sorte consigné élevés sur les ba>onnettes . témoi
tout l'équipage à Brest. La société des gnent la joie la plus vive , on est
amis de la constitution, dont cet ex très- offensé de l’immobilité . de l‘in
cellent patriote est membre, sollicite sensibilité forcée des soldats du n‘
les amis de la constitution de Paris , giment; leur colonel leur avoit ex
pour tâcher d’obtenir à M. le Tendre pressément défendu le plus petit mou.
cette permission. Il fera connoître sa vement; la garde nationale entoure
demeure aux drinistres , à ses chefs et M. Hervilli , l'engage à ;rëvoquer cet
à la société de Paris. ordre. Refus de la part du colonel,
/ .
et soit qu'il craigne paroitre céder
Dnunnmrmj DE LA LOIRE mrrmsunn.
à la crainte ou aux menaces , soit tout
Nmrrs , 14 avril. Dimanche der autre motif , il persiste opiniâtre—
nier étoit le jour fixé pour l'inau ruent; aux instances honnêtes, succède
guration du pavillon nationale , à bord a10rs une indignation générale , les
du vaisseau le Cerbere; M. Bernard têtes se montent en un instant. On
l’avoit-fait placer au quai Robin , et entend crier à l'aristocratie; et dëfa
M. Cassi n’avait rien négligé pour le fatal mot lanterne est prononcé}
procurerà cette cérémonie civique tout les pierres volent , le colonel est ren
l'éclat possible. Tous les navires étoient versé de son cheval; ses épaulettes,
rangés sur diverses lignes , pour ac le plumet de son chapeau sont arra
cueillir le pavillon national avec les chés. MM. Constard, commandant,
honneurs qui lui sont'dûs. La garde et d'Eurbroug , commandant en se
nationale , tant à pied qu'à cheval , cond. le couvrent de leur corps,
étoit rangée le [long du quai, ainsi assurent sa retraite jusqu'aux ca
que le régiment d'0rléans , ayant à sernes. M. Menou , frère du député ,
:1 tête son colonel, M. Hervilli. prit sur lui de révoquerl'ordre donné
.A midi , au bruit du canon et d'une au régiment'; alors tous les soldats
musique guerrière , arrive M. le maire donnent un libre essor à des expres
et tous les corps administratifs: alors sions qu'ils retenoient à peine, et
le maire annonce que le vaisseau se tout retentit de leurs cris , vive la
nommera désormais le Mirabcau , et nation
tout à coup flotte dans les airs un Le lendemain la municipalité voue
bandrole sur laqueile on lit le nom lant pourvoir à la. sûreté de M. fier;
( 525 )
villî, elle lui signifiade quitter la peut ni ne doit avoir d‘autres garde‘
Ville sous vingt-quatre heures, ce que la garde nationale; ils en énon
qu’il fit dès le lendemain. I cent le vœu formel , ils disent que le
On n'a pas manqué de répandre roi de la constitution ne peut être
des propos que les soldats avaient des mieux gardé que par ceux-mêmes,
cartouches , mais ce fait est faux, qui . parleur Courage, ont contribué
un grand nombre n'avoient même à maintenir cette constitution contre
que des pierres de bois à leurs fusils. les attaques multipliées de ceux qui
auroient tant d'intérêt à la voir ren—_J
DEPARTEMENT DU Lomfir. versée.

PÊTHIVIIRS. Extrait d'une lettre DEPARTEMENT Du Pur DE DÔME.


du 17 Avril. Nous avons témoigné ici CLERMONT , x4 avril. Les amis de la
notre satisfaction de la convalescence constitution pénétrés des vrais prin—
du roi. Nous avons aussi signalé nos Cipes de l'égalité, dans une adresse
regrets sur la perte de Mirabeau. A à l'assembléqnation.ale , demandent! la
cette dernière cérémonie, le curé de suppression des ordres de chevàlerie
Pétitiviers a montré le zèle le plus existans. Ils proposent d'y substituer
patriotique; ce bon pasteur , au mois trois décorations nouvelles ; l’une
de mars dernier, en lisant au prône royale , l'autre civique et la troisième
l'instruction de l'assemblée nationale militaire. Les fonctionnaires civiles,
sur la constitution civile du clergé . les artites et les snvans auraient des
s‘étoit permis quelques réflexions in droits à la décoration civique. La dé‘
considérées sur les opinions religieuses Coration militaire serait destinée à«
du célèbre Mirabeau ;Vmais il n'a point “tous ceux qui se seroiem distingués en
tardé à revenir de son erreur , et per. servant la patrie comme soldat. A la;
sonne n'a. montré plus de dévouement nation seule appartiendroit le droit
à honorer sa cendre. Puisse l‘exemple de décerner ces décorations; elles en
du curé de l’éthiviers être imité de obtiendroient un rix de plus, et en
tous ceux qui, comme lui, ont pu même-temps qu'elles deviendroient
en un instant être trompés. Le dis pour mus les talons et toutes les ver
trict a arrêté un deuil de jours; tus un mo_tif d'encouragement, elles
qu'il en seroit communiqué à toutes seroient un hommage public de rçcon-.
les municipalités du ressort , et que noissance.
le buste du premier défenseur\de la Les sociétés des amis de la 'consti'—
patrie serait placé dans la chambre
tution, établies à Ronen, départe«
du conseil.
ment de la Seine inférieure: à Arum;
DÉPARTEMENT nu Gsr.m à Calais, département du Pas de
Calais; à barmans , département de
Uzrs, 15 Avril. Les amis de la la Marne; à Colmar, dé‘partement
constitution pleinement convaincus du haut-Rhin; à Angers . départe
des principes énoncés dans la pétition ment de Maineet Loire; à M‘aux.
de leurs frères de Versailles et de département de Seine et Marne: à
plusieurs autres départemens , croient Limoges ,‘ département de le lmutm
avec eux que le roi des François ne Vienne; à Certzaz”; département de
" X 5
(526)
la Vienne; à Tomzez‘ns, département dévoilant les trames sourdes des en.“
du Lot et Garonne; à Marseille, nemis du bien public , annonce à tous
département des bouches du Rhône; les Français , qu’un peuple qui se re«
à.Roquemaure, département du Gard, génère, a le droit de faire tomber
ont pris le deuil- et fait célébrer un ses oppresseurs , et de les couvrir
service à la nouvelle de la mort de d'une honte éternelle. Tant que ces
Mirabeau. Les amis de la constitu perturbateurs appercevront nos re
tion d’Aix ont arrêté que la salle desgards se porter continuellement sur
séances seroit tendue en noir pendant eux , leurs tentatives ne serviront qu’à
huit jours ; qu’aucun membre ne les démasquer et à les confondre ; en.
monteroicà la tribune avant que observant les mouvemens de ces fac
’oraison funèbre du Ciceron français tieux, nous les avons vu former des
n’y ait été prononée , et qu’une ban complots , s’agiter successivement dans
nière et un vase lacrimatoire seraient les différens départemens du royau
éternellement_Suspendus dans l’en me. La révolte d'une partie du clergé,
œiute-de la salle , etc. excitée par l'intérêt , mais bientôt
DÉPARTEMENT DE PARIS. étouffée par ses lumières , a trompé
leur attente et dissipé leurs coupa
Adresse aux Marseillais. bles projets ;lassés de porter des coups
Chers concitoyens , impuissans , ils cesseront de se roidir
contre la loi, et plieront enfin leurs
.. Les-élam- de Votre patriotisme ne têtes alti‘eres sens l‘autorité nationale.
peuvent être acoueillis avec plus de sens Rassurez-vous donc , chers frères ,
sibilité'ét"d’e üec0nn0issance , en nous sur les suites que pourront avoir ces
protestant de votre attachement'ä une associations aristocratiques, qui . sous
constitution qui devient la gloire et l’aspect de la bienfaisance, ou sous’
l'honneur d’un grand empire , vous le voile du respect pour le trône ,
augmentez , s’il est possible ., la per cherchenfà fronder les principes de
suasion où nous étie;s déia , de trouver notre imm0rtelle constitution; riche
en vousdes'a‘mis et des frères. En effet, que pas qu’ils font, leurs desseins se
quel espoit‘ la fixation n’a-t- elle pas découvrent, et la honte de se voir‘
conçu deœvotre zèle et de votre cou— connus , devient l'unique fruit de
rage , lorsque «voulant être libres , leurs infâmes ettentats. '
vous entreprites tout pour ledcvenir; Notre union , celle de nos frères
vous lsçûtes ' surmonter les . obstacles ,' _ viOués à la liberté , à cette source
et votre. première victoire sur le des: pure d’où découlent tous les prin
potisme qui étouffoit une liberté pais cipes «qui vivifient l’empire , à ce‘
Saute , offrit à la France une vérité sanctuaire de la loi, cette union de
effrayante pour ses conspirateurs : que viendra dans nos mains un faisceau
l’amour de la patrie ne redoute rien; d'armes invinciblcs , où sans cesse
et qu’une assemblée d’hommes li— nous nous rallierons ; l’espace qui.
bres est plus. forte qu'une année de nous sépare n’existera plus , lorsqu’il
tyrans. Votre correspondance , chers s’agira de combattre et de vaincre ;
frères et dignes amis, en ,échauffaut notre liberté ne peut nous être en.»
mutuellement notre patriotisme‘en levée , tant qu'une coalition si sainte
(327) .
pénétrera nos cœurs , et que nous autres purgent la mer de pirates ; tous
serons convaincus que mourir pour sont utiles , et cependant si vous ne.
la patrie, est r’immortalz‘ser. favorisez pas tout homme qui a les
Nous sommes avec les sentimens_
dispositions naturelles ; vous n'aurez
de la plus intime Fraternité.
pas les meilleurs navigateurs ; or , on.
a dit , il faut établir des écoles , en—
Vos chers compatriotes et amis , suite des concours; mais dans cet
l’icard, président des commissaires, ordre de’choses ceux qui ne connoiL
et commissaire de la section de la tront que la mer seraient toujours
bibliothèque; Berttmd , député de la écartés , alors voilà des gardes—mat
section des Invalides ; l‘abbé Lefiwre , rime rétablis ; eh bien! disons que ces
commissaire de la section de Louis élèves ne pourront être entretenus
XIV ;' Clément, commissaire de la que pendant trois ans aux frais de
section du théâtreÆrançais ; Legray. l‘état, et dans cette hypothèse ceux
commissaire de la section du Louvre; qui ne seroiqnt pas admis au conv;
Laterrz‘ère , commissaire de la section cours se livrerdient à la pratique mari
de l’Isle Saint—Louis ; Delatour , com chaude au profit de la nation. L’as
missaire de la section de la rue de semblée hier matin é‘t‘oit'non dans un
Montreuil; Hu , commissaire de la état d'insurrection, comme on â‘voulu. ‘
section de Sainte-Génçvi‘eve; et Mu le dire, mais deux‘ partis ’étdient en,
31726 , nommé secrétaire de la dépu présence , ils se’ cræiig'rioiéxit tous deux '
et la discussion n'étantip‘as même ar-j"
tationr
rivée à sa maturité , les idées n'étoie_nt
AMIS DE LA CONSTITUTION. pas franches; mais de ce choc , il est:
résulté,‘ comme dans vingt autres cas ,Ï‘=
” Suite de la Séance du 17 avril.
des lumières. Si vou‘s'la‘issez à la liberté
. »M. Prieur. Je crois que le premier une tr0p grande latitude, pour être
caractère d’un vrai citoyen est de ne admis dans les écoles avec un nombre
jamais désespérer de la. patrie , et je limité , les capitaines de vaisseaux ‘
demande s'il est un seul article dans n’admettront que des ehfans d'ami:
la constitution , même sur la marine ou les leurs sans aptitude‘, tandis que .
où la liberté ait reçu aucune atteinte? ceux de la marine militaire ne rece
le premier article soumet tous les ma vront que des enfàns d'aristoerates; ‘
rins , mène ceux qui répugnoient de mais en admettant des écoles et des
s‘approcher des artisans de la marine concours, nous aurons la marine la’
marchande. Eh bien , tous sont sou plus formidable.
mis à la conscription militaire , la li 'M. liqrsaz‘ut. La scène t1ès-vive que
berté n'est donc pas blessée? hier l'on a vue hier à l'assemblée nationale,
vous avez vu dans l'assemblée nati0' loin de m’effrayer , me fait bien au
nale un combat 'effrayant , mais gurer. Elle a produit, comme toutes
nous sommes accouturhés aux tem— les discussions vives , des chocs et des
pêtes et même à vaincre. Qu'est-ce lumieres; mais je dis que si l’on ne
que la marine , c‘est la chose la plus prend pas la précautionde recevoir
utile à une nation, et pendant que de jeunes officiers dans les grades in.—,
les,uns transportent les richesses, les ‘ 1’èrieursj on n’en aura que de très:
X4
(328).
È'g'és dans les premiers grades: or , pas favorisés qu'il faut cependant c
vpici le projet de décret que je pro après de' longs services , et dès qu'ils
poserois pour l'avancement des gra— peuvent'en être capables récompen
des. ser par l'admission à tous les grades.
' 'ART. I. Lesmaîtres d'équipages à g. Les maîtres d'équipages arrive
vaisseaux del'état auront le grade ront ensuite du grade de capitaine, sans
d'officier pour le temps que durera dis:inction , à tous les autres grades.
la campagne seulement. ' Mais, messieurs , dans le nombre
\ 'II. Pour être maître d’équipage il des artisans de marine , il y a quantité
faudra saw>ir lire et écrire , etles qua de classes , dont votre comité ne vous
tre regles d'arithmetique. a point parlé , et dont l'assemblée
. HI. lly aura dans l'armée , comme doit s'occuper; telle est encore l'or
faisant partie des officiers, une cer ganisation intérieure de l’administra
taine quantité de maîtres entretenus tion de la marine. Je demande aussi
aux frais de l'état. des écoles gratuites pourles enfans de
4. La liste en sera envoyée, au com ces hommes pauvres qui passent leurs
mencement de chaque campagne , au jours sur la mer, pour les enfans (l(S
ministre. matelots : ces écoles seront une sorte
Nul.né pourra passer dans la de récompense nationale , et c'est pour
classedes maîtres entrenus , qu'il n'ait ces enFans de la patrie que je réclame.
servi_vingt-cjuatre mois avec le grade ( Applaudimivement).
d'officier. , . M. de 1Voaz‘lles. Les nouvelles
6. Les maîtres d'équipage auront le d'Alsace confirment ce que j'ai eu.
grade de limtenant de vaissaaux. Vous l'hoi1neur'de vous dire précédemï
concevez combien , messieurs , d'après ment; c'est que le patriotisme s'açroit 4
le comité ,, il seroit indécent que des et prospère. La tombe de Mirabeau a
jeunes gens de 16 ans pussent com excité de'toutes parts les plus vifs re-'
mander a un homme de quarante ans. grets. Les amis de la constitution de
17. Il sera fi.rmé un‘gradé intermé Newbrisac et ceuxde Colmaront voté
diaire entre celui de lieutenant , et pour qu'il fût arboré un pavillon au
le_grade de capitaine sous le titre de trois couleu‘rsR sur le- point le plus
maître de vaisseaux. élevé de la frontière. Les troupes de
'Messieurs .. croyez-vous que des ligne ont entendu ce sentiment . et
hommes qui n'ont pu
les Amatliématiques s'instruire
, qui n'ont pudans
ac le pav1llon flotte maintenant aux yeux
des mécontens , 'et sur les bords du
quérir la théorie maritime , mais qui Rhin , de l'autre rive il est visible
'en ont la pratique et conduissent tous ment apperçu. J'ajouterai sur ce
les jours des vaisseaux . ne méritent qui me regarde personnellement ,
pas aussi l'attention du gouverne qu'hier on ma témoigné de la sur
ment. prise , sur ce qu'à l'assemblée natio
8. Les maîtres entretenus passeront nale je me troumis du sentiment de
au grade de capitaine de vaisseaux . M. Malouet; maisje ne connois qu'une -
après dix'àns d'avancement ou lourde sorte d'0pinion ,' elle est vraie ou elle
rôle à l'ancienneté. C'est pour ces est Fausse , et j'avoue que lorsqu’elle
hommes que l'édu'cation théorique n'a mevient d'un côté , que je crois suce
(529)
pect , c‘est un motinour moi de'l‘exa profitèroient de ce second concoure
miner avec plus de défiance ; mais pour arriver dans la marine militaire .
quand je la crois juste , je l’adopte. \et leurs talens seront utiles à eux-mê
Je passe à l'article de la marine ; il mes ot à la patrie. (applaudi. 1
faut que la nation puisse profiter des Il a été admis une députation du ba‘
talens en tout genre que lanaturo dis taillon du fauxbourg S. Antoinezl’0
tribue sans choix et sans_acceptionç et tuteur. Le défenseur des droits de
la classe peu riche des marins , contient la patrie est descendu dans la tombe
des talens très-grands, car parmi nous èternelle‘ Les citoyens soldats du ba
ce n'est point dans la classe de ce qu'on taillon de Trésnel ont arrêté de faire
appelloit ci—devant les grands , que l'on célébrer un service , non pour alimen
«vu naître les Rousseau, les Mably , ter l'orgueil comme autrefois ; mais
les Voltaire , dont les talens et le génie pour témoigner aux mànes de Mira
ont changé notre état politique ; il faut beau l’affiiction dont leur ame est pé—
donc; si nous voulons que la société nétrée. Le service sera célébré demain
puisse jouir des talens de tous les indi à dix heures , en l'église de Saint-Paul.
vidus à qui la nature en donne , il Faut M. le Président. Vous avez partagé
que dans la marine l’enfant du pauvre ce sentiment généreux , qui assure
puisse avoir la même éducation que notre révolution et la perte d'un de
celle que pourroit acheter le riche.
ses plus fer-mes'soutiens a dû vous af—
Par-là ils se trouveront au sortir des fliger . vous partagez nos regrets , et
classes , avoir très-sûrement plus étu les amis de la Constitution , qui parti
dié que les enfans des riches , et.alors cipent à votre deuil, sontjalouxd'es«
ils seront par le fait bien supérieurs sissterà cette cérémonie. (On nomme
aux enfans des gens aisés , dont les
des comlizi.rsaz'res. )
talens ne seroient pas décidés. Alors
la marine marchande acquerera une
Une députalion de la société des
amis de la constitution de Versailles.
foule de sujets trèsdnstruits.à l'avan
tage du commerce. Mais j'ai cru aussi L‘Onzteur. Messieurs . nous venons
qu'un second concours devoit appel encore Vous entretenir de cette muni
ler ces mêmes enfans des matelots dans cipalité dent Mn*abeau disoit . il y a
les grarlesde la marine militaire , qu'il trois mois : « Eh ! messieurs , que
faut établir trois cens élèves , dont voulez-vous en faire ? C'est une barque
ceux jugés dignes , passeront tous à qui rame sans cesse en sens contraire
lafois dans la marine militaire. Si vous à la révolution». Aujourd’hui cette
ne le faites, et que les marins y par municipalité vient de rendre re5pon
viennent un ‘a un ; alors par la quan sable les auteurs , imprimeurs et dis
tité de gens , dont le sentiment d'aris tributeurs de la lettre de'notre société.
tocratie règne dans ce corps depuis Elle a mandé des citoyens à sa barre ,
long - temps ils se trouveront forcés" elle s'est arrogé ce droit : les sections
d'adhérer au parti des mauvais cite. se sont assemblées , elles ont mani
yens. si au contraire , ils y arrivoient festé leur vœu sur cette conduite il<
tous à-lafois,ils seroient en force pour lñga'e . et dans cemoment le bureau
le soutenir et dans ce cas les fils de municipal vient sur la pétition régu
matelots ! les fils de tous les marins lièr de cent cinquante citoyens Âactil‘s .
(350)
de refuser de «invoquer les sections du même arrêté, qui dit que tout
de V Mailles. édifice que des particuliers voudroient
Le sieur Berthier Persiste dans ses acheter , portera une inscription
m ê'H(S intentions . nous avons recours qui annoncera le caractère du culte
à vous p0ur obtenir justice contre ou l'usage que l’on en Fera. En conæ
les ennemis de notre liberté , nous séquence de ces deux articles , le di-‘
avons brûlé le mande ment du ci—devant rectoîre du département et la mu
archevêque de Paris , sur la place pu nicipalité viennent de donner à loyer
blique, et ses cendres ont été jettées à un «ex-prêtre de St.-Sulpice, l'église
au vent. ( applaudi. ) Placés en des Théâtins, pour prix de quinze cens
tre le directoiœ d’unde’partement qui livres pour six semaines , là , nous sa—
porte atteinte à notre liberté indivi vons que l’on a l’intention de rassem—
duelle et un commandant dela garde bler des prêtres réfractaires , dont le
nationale. qui veut l‘être malgré tout but est visiblement de troubler la
le inonde/Nous sommes environnés tranquillité publique et de tromper
d’ennemis d'autant plus dangereux le peuple. Nous venons vous deman«
qu’ils se couvrent du masque du pa— der des conseils, afin que nous sa
triotisme pour tromper plus sûrement. chions comment nous devons nous
Ils ont conservé la grande vertu des conduire en cette circonstance;
cours , la fausseté; mais nous ne M. le président. Messieurs, vous
pouvons oublier notre serment à la nous prouvez la ferveur de votre zèle
constitution , et lejour oùil seroit utile pour un culte, dont la dépense a été
de}a défendre , nous briguerions tous mise aux frais des dépenses natiœ
l'avantage de répandre notre sang p0ur nales ,1 vous nous“ prouvez l’intérêt
la maintenir. _ que vous mettez à la surveillance des
M. le président. La société voit fonctionnaires publics ; mais nous de
avec un nouvel intérêt les amis de vons la tolérance de toutes les 0p=nions,
la constitution porter un œil atten la société va s'occuper . de ce qui
tif sur les écarts des corps administra vous intéresse , et vous prie d’assister
tifs , les membres de l’assemblée natio* à la délibération qui va être prise sur
nale , et il en est beaucoup dans cette cet objet.
société , appuyeront viVement votre M. le curé de Saint-Thomas d’A—
demande; de sages dénonciations, Fai quz'n. Nous avons appris aujourd’hui
tes dans un esprit de vrai patriotisme; qu’il ne s'agit point d'un nouveau ,
seront toujours accueillies des amis culte, mais seulement de prêtres ré
de la constitution; la Société vous fractaires qui veulent faire-un rassem
invite de continuer de prendre part blemont pour Former des complots
à’sa séance. .- î . contre la tranquillité publique; il m’a
- Une députation de la section de la été dénoncé que le ci-devant curé de
fontaine de Grenelle. Saint-Sulpice devoir; aujourd’hui pren
M. Osselz'n. Messieurs, vous aVez dre possession de cette église; on nous
œnnoissance de l‘arrêté du départe dit qu’il a obtenu une bulle du pape ,
ment de Paris, qui veut que toute des indulgences , qu’il est même nom
église supprimée soit fermée dans mé suffiagant de l’évêque de Basle.
vingt-quatre heures ,_pot l’article 11 , Pour prévenir les évènemens que pou—î
. ‘(53.)
raient exciter ces bruits publics , nous libérer sur des provocations contré
avons ,' durant la nuit , mis une sen la constitution ou les loix.
tinelle surle quai , devant l’église des M. Lartz‘gue. Cet article ' n'es:
théatins , et une autre sentinelle à qu'astucieux: M. le procureur-syna
l'autre porte dans la rue de Bourbon. dic, m'a-bon dit, a reçu la locmion
Vers le matin, nous avons redoublé de l'ex-curé de St.-Sulpice lui-même,
la garde, pour que personne ne pût la personne titulaire n'est qu’un prête—
entrer, des dévôtes, quelques abbés nom -, or, M. le procureur-syndic ne
joints au peuple , ont formé un rassem peut ignorer l’incivisme et les des—1
blementquenos surveillans ont dissipé. seins de ce prêtre réfractaire. _
Mais M. Ossselin doit faire aussi sa M. ng/‘onmy. Aujourd'hui le dé—‘
soumission pour couvrir toute enchère partemont a mis un nouveau placard
Sur cette église , et le premier huissier pour masquersa conduite , ayant cette
qui demain battra le pavé de Paris , inscription : pour un nouveau culte,
nous espérons bien que ce sera le paix et liberté. Je demande que pour
/ nôtre. M. le maire , demain matin , à avoir fait une loi, ce directoire’ soit
ce qu'on nous dit, doit venir en force dénoncé à l'assemblée nationale.
pour installer le titulaire. Messieurs , M. Maz‘zza’ouza. Je passois cet après«p
ce rassemblement ne tient point à la dîner devant l’église des Théâtins ,
liberté des cultes , mais à des Factieuxje me suis adressé à un prêtre, qui
qui veulent élever des troubles. M. m'a dit que les Français jaloux de
Biauzat m'a promis de faire demain leun constitution . ne voulant plus
la dénonciation de cette affaire à l’as être catholiques Romains, on allait
semblée nationale , et je me persuade en rétablir le culte dans cette église.
qu‘il ne différera pas de remplir sa
M. Collot. On ne peut que se fé—
promesse.
liciter avec tous les bons citoyens,
" JW. Gouget. Que les protestants de la tolérance quiva régner dans cette
viennent établir leurs culte en France capitale; il est possible que quelques
personnes qui s’étoientllætèes de trou
nous les respecterons , que les Juifs.
bler l'ordre , aient voulu profiter de
les turcs viennent s’y établir , nous les
respecterons_: mais nous ne pouvons cet arrêté sans que la conduite du.
pas tolérer des factieux , nous ne département soit moins estimable.
pouvons tolérer des prêtres réfrac M. Dumetz. Je suis loin d’approu«
taires à la loi qui veulent faire croire
ver l’arrêté du département, mais
au peuple.que l'obéissance’à la loi il est des hommes dans ce directoire
est un crime religieux, ils veulent
qui ont prouvé du dévouement à la
Supposer un schisme qui n'est que
liberté et quelques vertus; un sage
le fruit de leur hypocrisie , le dé
a signé cet arrêté, et j'ose croire qu‘il
partement est repréhensible de leur
n'y a ici que de l'erreur , il Faut voir
permettre un rassemblement si les dangers que l’on vous a pré
M. J.dnjou. Le département a , je sentés sont räels ; je crois cepeniant
crois été trompé, car un article de que cet arrêté contient les disposb
son arrêté , dit expressément que bien tions législatives, et sous ce point,
entendu qu’il ne s'agira pas de dé; . il est repréhensible.
(532)
a” M. Gorgueraau. M. le procureur ASSEMBLEE NATIONALE.
syndic , sur la demande de la secllon ,
Séance de mardi soir.
a répondu que l’«.glise est louée à des
prêtres réfractaires , et notamment au M. Major, auteur d'un ouvrage
curé de Saint Sulpice : mais ceci n'en sur l’éducation , dont feu Mirabeau
point officiel. M. le maire se pre':serr avoit fait de grands éloges , a été
lera demain pour faire ouvrir l'église , introduit à la barre et y a prononcé
vous dit-on, il s'agit de savoir si la le discours suivant :
Iection doit suivre le prunier arrêté
Mnssrnuns.
notifié officiellement, ou obéir à (les
ordres particuliers? Quelque soit l‘ir (J'ai eu l’honneur d'adresser le
régularité du directoire du dépar précis d'un plan d'éducation à M.
tement et de la municipalité ,1 je de l'évêque d Autun‘, qui a eu la bonté
mande que demain Ton commute l'as de me r 'pondre. La lecture de votre
semblée nationale , et que , d'un autre extrait ma donné une opinion avan
côté . on n'oppose aucune force mi tageuse du tout l’ouvrage.
litaire , si le maire se présente pour i) M, Mirabeau, qui n',est plus. 'à
installer le locataire de l'église des qui j'ai envoyé le même extrait, me
Théatins. ' dit dans une lettre : un je 7_1.’approuac
pas le parti qui vous remôlez avoir
M. Mcnou. Cet arrêté du départe pris de ne point le communiquer
ment est dans les vues de la sage phi à l'assemblée nationale. << Je lui
losophie ; mais il est illégal , il tend à disois , si je vous envoyois mon ma-“
établir une loi , et CilthuG départe nuscrit, vous ne le liriez pas; 155
ment , s'il imitoit celui de Paris , pages vous effrayeroient; Il me té
nous offriroit en France quatre-vingt pondit dans une troisième lettre :‘
trois corps législatifs. D'ailleurs cette je ne saurais trop vous inviter à ma
loi est prématurée : mais puisque communiquer, ou si vous le firé-.
l’on n'a pas envoyé de nouveaux fére; au comité de l'institution , tout
ordres depuis l‘arrêté, la section n‘u votre travail sur lz'astrutz‘on Pu:
roit tort de s'0pposer à 'ce que l'on 6/z'qua.
peurroit lui notifier, la SPCLiOÏI jus u Je vient, Messieurs, vous en
- qu‘à présenta obéi la loi , tout est faire hori‘m'mge ; toutes les connois—
fini; elle n’a reçuaucun ordre, c'est sauces se trouvent réunies dans le
sur la rumeur publique qu’elle ap sein de cette auguste assemblée , mais
prend que l'on doit venir avec force daignez agréer ce faible essai comme
t"L blir dans l‘église des Tln'âxins des le gage de mon nttachementà la cons
prêtres réfractaires , elle ne doit point thution . et (le mon entier dévoue:
y opposer la force. elle n'a que le ment à la patrie.
droit de dénoncer la municipalité si ' L'hômmage a été reçu et l'auteur.
elle croit que celle—ci agit Contre la a obtenir les honneurs de la séance.
loi. Unmembrè a présenté le buste de
Mirabeau. L’assemblée l'a accepté.
La séance a été levée à minuit. La sénéchaussée d‘Aii: réclame le
coeur de son député. ‘

_ÿ__,.*
(333i
Les états de Porantruy réclament' une funeste sécurité. Si cet avis “ni ‘
les secours de la France, pour te suffisoit pas , j‘interpelle le comité
pousser les troupes autrichiennes , qui de dire quand il nous a révélé ses
Sont déja sur leur territoire. ’ secrets; et moi je dirai quand il
Le ministre des affaires étrangères nous en a cachés.
paroit coupable à M. Reubell, pour Parlez, _ont crié plusieurs mem—
ne pas avoir prévenu le corps légis: bres! Je dirai au comité, a continué
latif' du rassemblembnt qui se f.lÎSOÎL l’orateur , ou plutôt je dirai à l'as
autour de nous, et des mouvement semblée, car toute personnalité est:
u’il Y avoit sur les frontières : tout éloignée de mon coeur et de ma
. lui pgroit suspect , jusques à certains pensé , qu’il existe , depuis très
propos que lui ont tenus MM. Du longtemps . des rassmrbla:nens qui
portail et la Fayette. Il demande que ont inquiété les citoyens , qu'il est:
le comité diplomatique ne prenne arrivé , depuis long-temps , des adres
plus de délai pour lui Faire part de ses qui demandent qu'on prenne des
ses vues et de ses découvertes à Ce mesures vigoureuses pour en imposer
sujet. aux ennemis de l‘état; cependant
_' M. Robespierre s’alarme de l’état jamais le comité ne nous a avertis de
de sécurité qu'affectent les ministres , la négligence (terme très-doux) des
tandis que la guerre nous est an ministres. Jamais il ne nous a repré
noncée de toute part. Une chose sur senté-les places confiées à des enne
tout l’afllige , c’est que nous ne mis de la constitution; cependant à
puissions rien découvrir que par les quels troubles la provence n‘est elle
étrangers. pas aujourd‘hui en but, tout semble
Un député d'Alsace , animé du y annoncer une guerre civile entre
patriotisme le plus pur, vous d"cou les départemens voisins. D’où est
vre. dit-il , les périls qui vous en venue cette suspension d’un décret
tourent, qui vous menacent ; il vous si utile sur Avignon ? Elle est venue
ouvre les yeux au bord du précipice , de la part du comisé, qui, en inter,—
et vous vous amusez à agiter la com posant un langage mistérieux, diplo
pétence du comité et le patriotisme matique , est venu à bout de faire
du ministre, comme s’il étoit ques écarter cette grande discussion. Je
tion ici de péser le patriotisme du conclus à ce que l’assemblée natio
ministre. Ce qui doit nous surprendre , nale veuille bien ne pas se payer de
c’est que le comité n’ait point déployé déclamaiions Vagues et contradic—
ce caractère de sollicitude qu'on de toires, et n'écoute que son courage.
vait attendre des représentans de la sa sagesse et sa prulence. ,
nation; (ici l’ora tout a été interrompu M. d’André entreprend , sans gran
par des applaudissemens) je parle dement y réussir, de justifie. le co—
avec une franchise qui pourra paroitre mité; il interpelle M. Bombe de
dure , mais ce n’est pas le moment de rendre témoignage de son zèle.
nous flatter , c’est le moment de nous M. de Nouilles provoque la sur.
dire à tous la vérité , c’est le moment veillance de l‘assemblée sur M. de
de sortir de la tutelle des comités et Montmoñn ; il desire sur-tout qu’elle
de ne pas prolonger le danger par soit prévenue (de toute autre manière
L
(334)
'qñe‘par les g'azette‘s) de la situation V- Le greffier du tribqnal lui déli-‘
‘de la France. vrera une expédition de sa prestation
La surveillance à laquelle le préo de serment , qu'il sera tenu de pro
pinant exhorte l’assemblée, M. Pé duire à la municipalité , pour y justi-_
thion veut la concentrer dans le co fier qu'il a rempli cette formalité,
'mité diplomatique. sans laquelle il ne pourra user de la
M. de Menou déclare franchement patente.
et très-hautement , que le comité ne VI. Nul ne pointa exercer tout-à
peut marcher avec le ministre actuel la-Fois la profession de courtier, d’a
des affaires étrangères. M. de Lian gent-de-change, et celle de négociant, '
court prend sa défense mais n’inté— banquier , marchant, fabricant , com
resse personne. missionnaire, et même être commis
L’adresse des états de Poram dans aucune maison de commerce ; il
'Iruy est renvoyée aux comités réu ne pourra être pareillement délivré de
nis ,‘: diplomatique et militaire. patentes à ceux qui auroient fait un
, La députation qui, en exécution de contrat d'attermoiement ou faillite à
l'arrêté du matin , s'étoit rendu chez leurs créanciers, à moins qu’ils ne se
le roi . en a rapporté le manuscrit du soient réhabilités; de quoi ils seront
discours qu’il avoit prononcé à l’as tenus de justifier.
semblée, et qui est destiné à faire La séance a été levée à 9 heures, Î
le fonds d’une proclamation de paix
Séance d‘hier.
et d'union.
L’ordre du jour ramenoit àla dis M. Prugnon , au nom du comité
cussion le projet ajourné sur les ban d'emplacement , fait autoriser le di
quiers et'agens de change, quatre rectoire du département de la haute
autres articles ont été adoptés sans -Saône, à louer pendant deux ans
discussion ni changement seulement , aux frais des administrés ,
ART. HI. Tout parculier qui voudra la maison canoniale qui était ci«levant
exercer les fonctions de courtier et
occupée par l’abbé d'Audeau. cha
agent-de-change . de banque et de noine du chapitre de Luzel pour y
commerce , tant de terre que de mer, placer le corps administratif de dis
sera tenu de prendre une patente , qui trict , exceptant cependant de la lo—
ne pourra lui être délivrée qu'autant cation le jardin qui est derrière , qui
qu‘il rapportera la quittance de ses sera loué séparément, et dont le
unposmons. loyer sera versé dans la caisse du.
1V. Celui qui aura pris une patente, district.
sera tenu de se présenter devant le
Îdutre décret.
juge du tribunal de commerce; il y fera
déclaration , qu'il veut exercer la pro L’assemblée nationale, Ouï le rapi
fession de courtier,d'agent-de-change , port du comité d'emplacement, au»
et de commerce , et il prêtera le ser— torise le directoire du district de
ment de remplir ses fOnctions avec in— Saint-Maximin , département du.
tégrité , de se conformer aux décrets Var , à louer aux frais des adminiæ
de l’assemblée nationale et aux ré très , moyennant la somme de 200l. .
glemons. la partie du premier étage? du _côté
(335)
de l’Est de la maison des Domini royaume. cet état séra envoyé à tous
cains , appellé l’hospice , poury placer lesdits corps administratifs et tribua
le corps administratif du district, à maux.
la charge de verser annuellement Après la lecture du procès-verbal ,'
le prix du loyer dans la caisse du un membre a fait la motion d’af—
‘district. franchir les pêcheurs du droit de
Âdutre décret. patentes, et de ne point vendre les
terrains qui étoient destinés à rece
L‘assemblée nationale , oui le rap voir leurs filets. Renvoyé au comité
port de son comité d’emplacement . des contributions publiques.
autorise le directoire du district de
Sur le rapport de ce comité , ont
Quenoy , département du Nord , à été adoptés quelques articles, relatifs
louer pour deux ans seulement , aux
à la liquidation des maîtrises; il en
frais des administrés, les bâtimens
proposoit d’autres, touchant la ville
du gouvernement , pour y placer le
de Dunkerque, qui ont été rejettée ,
corps administratif du district et le
sauf à cette ville à se pourvoir au.
tribunal, à la charge de verser an-
département , pour l'obtention des
nuellement le prix du loyer dans la
secours qu’elle demandoit.
caisse du district.
Décret réglementaire et dont l’exé Àrtz‘clss décrétés.
cution est très-desirable. ART. 1. Dans un mois, a‘ compter
L’assemblée nationale décrète que de la publication du présent décret,
les commissaires chargés par elle de le syndics des corps et communautés
surveiller l‘acceptation , la sanction et créés par l'édit d'août 1776 , et au-.
l'envoi de ses décrets continueront tres subséquens , formeront un état
de veiller à ce‘que toutes les loix qui qui contiendra le nom et l’époque
portent des dispositions générales de la réception des particuliers qui. '
constitutives du droit du royaume , composent le premier tableau desdits
soient imprimées et envoyées le plus corps et communautés, ou qui exer
promptement possible à tous les tri cent en vertu de brevets , dont la
bunaux et corps administratifs du finance a été versée au trésor public ,
royaume . conformément aux précé en observant de n’y point comprendre
cédens décrets de l'assemblée, à l’é: les maîtres qui ont renoncé à l'exer
gard des loix qui ne regardent que cice de leur profession ou commerce ,
des établissemens particuliers ou des avant le premier avril 1789; cet état
opérations particulières , les mêmes sera remis aux officiers municipaux,
commissaires feront la distinction qui , après l’avoir certifié , l'adresse
de ceux qui doivent être imprimés ront au commissaire du roi, chargé
et envoyés dans tout le royaume d‘a de la liquidation de la dette publi-_
vec ceux ’qui ne doivent l'être qu'aux que.

établissemens qu'ils intéressent. Tous II. Les particuliers qui ont obtenu.
les mois les commissaires feront im des maîtrises, et dont la finance a
primer une table contenant l’état in été versée dans la caisse de l'école gra—
dicatif et sommaire des décrets sanc tuite de dessinà Paris, à la dt'clmrge du.
tionnés et non envoyés par tout le trésor public , seront remboursés dans
(53 6)
les Formes et suivant les propositions patriotique. que cette contribution
déterminées par les articles 111 et IV devient absolument nécessaire pour
du décret du 2 mars , qui abolit les l’exé0ution de ce plan.
jurandes. 5°. Queles circonstances qui avaient
\III. La déduction du trentième par fait exiger le paiement en argent ou
année de jouissance sur le prix des ju en effets exigibles de la contributton
randes et maîtrises, dont le rembour patriotique , ne sont plus aussi impé
sement est ordonné par l'art. IV rieuses; que déja par cette raison,
du décret du 2. mars , n’aura lieu que les brevets de retenue et les décomp
jusqu'au 4 août 1789, tes anciens de pensions ont été admis
IV. Les particuliers habitantle faux. par décret du 27 septembre, en paie«
bourg Saint-Antoine de la ville de Paris,
ment de \cette contribution.
qui étoient autorisés à payer le prix 4°. Qu"ilest de l'intérêt de la nation
de la maîtrise , dans le cours de dix , d’en. accélérer et Faciliter le payement
ans . seront remboursés des z‘vcomptes et d'employer tous les moyens qui peu
qu'ils justifieront avoir payés , en se vent tendre à la libération dont le
conformant aux dispositions de l'ar trésor national acquitte les intérêts
ticle IV du décret du 4 mars. annuels , décrète Ce qui suit :
‘M. Vernier, au nom du comité
Les créanciers de rente employés sur
de liquidation , propose et fait adop
les états de payement pour en recevoir
ter les dispositions suivantes :
annuellement les intérêts , pourront
L’assemblée nationale . considérant
les donner en payement de leur con
1°. que parmi les dons qui ont pré
tribution patriotique ,lnon-seulement
cédé la contribution patriotique, plu
pour les arrérages_ éciii15 . mais ex0"*i‘tæ‘ .,w,‘€‘- ' ‘
sieurs ont été faits en contrats de
pour l-.‘" ;;mntant des cupimux évalués
rente sur l’état ; qu'en établissant la
sur le pied du produit net du denier
contribution patriotique , il a été per 20 de l'intérêt qu’ils produisent, en
mis à ceux qui avoient fait des dons
rapportant le certificat des paiemenç
de cette nature , de les offrir en
dedites rentes , contenant le mon
paiement de la totalité ou departie tant des intérêts annuels , et la preuve
de cette contribution. de leur valeur parmi les tentes payée:
2’“ Que le plan delibération des annuellement parla nation.
dettes nationales , a été en partie éta .

bli sur le produit de la contribution La suite de la séance à demain.

Nous avons l'honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né-a
çessuire pour nous , nous ne pourrions les insérer.
Le prix de l‘abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour5 mois , 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette ieurlle
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC,_ Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal 1 Numéros 7 et 8.
MERCUBEŸUNIVERsru
.

_ 1
’D’u Ÿendrètù’ 22 .‘4m‘1‘ 1791. Ï 's .
)

ANGLETERRE. échevins de la Kgare.“ du eçiaus’l


de la ville de Gaud.

InouDaus, 14 dbrz’l. Quoique l'on M'EISEIGNE'ÜRS,


n'ait aucunes nouvelles du continent ,
Nous voyons , par la requête ci-ï
qu‘il ne transpire rien de relatif à la
jointe , présentée .au ;conseil de Flan
'paix ou à la guerre , les fonds ont
dr_e _, pour obtenir une soumissionï
haussé d’un et demi pour cent. On
d'ajournement , et par celle qui a ét6
attribue cette rehausse à la division
insinuée à notre promier.échflvin‘,;en
qu’il y eut mardi dans la chambre
sa qualité de député aux états decettp
des communes , et aux efforts que
province , qu’un ce_rtainsieur Jacques
l’on lit pour s’opposer à la guerre
Lievin de Caene,ghem, négociant en
Contre la Russie. et en général on
cette ville , prétendoit judiciairement
a moins de confiance dans le min's
exigerde ladite province une somme
tère , que dans la sagesse du parti de
de 15,142 H. 10 sols pour gibernes al
l‘opposition. autres vaccoutremens militaires‘qui au
roient été ordonnés par le marquis de
PAYS-BAS.
Rhodes , en vertu d’un;prétendu man
BRUXELLES , le 18 avril. Les états de dat des soi-disant états, ,et dont la li-‘
Brabant suspendront leurs séances vrai50n auroit étéfaite au frère dudit
-Pendant le courant de la semaine marquis , ensuite d’un autre mandat
sainte. On ignore encore quel est,le également inconnu.
résultat de leurs délibérations ; mais si Nous estimons que vos seigneuries
on peut conjecturer d’après l’air de sa ne sont aucunement qualifiées à re-:
tisfaction qu'on remarque dans l’exté connoître ou à protéger cette préten—_
rieur des membres , la nation Bel tion, ni d’autres'de pareille nature ,'
gique doit s’attendre à voir remplir non plus qu’à reconnoitre les pour-_
ses vœux les plus chers. On dit que suites dudit procès ou de semblables:
les membres des états ont reçu une
-lettre anonyme, qui les menaçoient Car nous ne pouvons envisager ,
comme assemblée des états, un corps
d’une nouvelle insulte. Sans ajouter
qui n’a pas été convoqué , modo ordi—
-'foi à ces menaces , ils ont cru cepen—
narz‘o , par le souverain légitime de
dant qu’il étoit de leur prudence d'en—
fioyer une -députation au comte Mer ce pays‘ ni reconnoltre les dettes que
pareil corps pourroit avoir contrac;
iay-Argenteau , etc. qui pour assurer
dent tranquillité , de concert avec M. tées.
le général '*Bender, a fait doubler Ceci devroit avoir lieu , même au
les»patrouilles etgarnir la place. cas qu’on voudrait gratuitement sup-j
poser que le droit de succession , éta-j
fl'aductz‘an d‘une pmtertation des bli par la sanction pragmŸique , au-,
Tome H. N° 55.
(538)
soit été interrompu par la révolution Une lettre de Francfort en dete_dü
précédente. , 14eourant , porte que cette ville four.
Car alors la souveraineté aurait été mille toujours de François aristo
dévolue au peuple en général , dont crates; on riroit d'entendre la ky- «
les représentans librement choisis et rielle de malédictions dont ils acca
duement autorisés , au roiént seuls pu blent.lo mémoire de l’illustre Mirai
constituer l'assemblée générale des beau , dont l’éloge retentit au contraire
états; ce qui également n'a pas en dans toute la FrenCe , malgré la di‘ver«
lieu. sité des sentiment, amis et ennemis
D'où il suit , que les membres du se sont réunis . pour illustrer sa mé
corps , qui, durant la révolution, moire. Ce sont sans doute ces mes
s'est vanté , par entêtement et par sieurs qui font courir le bruit dans la
ambition ou par intérêt, de consti même ville , que le célèbre prince de
tuer les états de cette province , et a Cobourg avait déja les ordres de se
prétendu en exercer la souveraineté, mettre à la tête d'une armée sur le
ne peuvent être envisagés que comme Rhin , pour faire valoir à la pointe de
des particuliers qui ont eu le pouvoir son épée les droits des princes Alle
'de se charger ou engager eux—mêmes . mands, qui ne veulent point être dé
\ mais nullement le peuple ou le dommagé\s par l’assemblée nationale
pays. de France. La terreur qu‘ils comp
Ceci est tout-à-fait conforme à la tent répandre par de pareilles absur
justice , vu que ces personnes qui se dités , formera peut—être seule toute
sont emparée: de la souveraineté de leur armée , si l'on en juge par la re
leur propre chef, ou qui l'ont accep- ' quisition de l'empereur à la diète de
lée de ceux qui n'y evoie'nt aucun Ratisbonne, par laquelle il déclare
droit ., n'ont pu ni dû concevoir que assez nettement qu'il n‘entend plus
le peuple aurait payé les instrumens se campromettre avec son beau-frère
qui ont servi d'appui à leur règne ty de France , pour des objets de si
tannique. petite valeur en eux-mêmes, et qu’il
D'ailleurs , le trésor de la province desiroit s’en tenir aux écrits qui avaient
se trouve déja épuisé , et la recon déja eu lieu à ce sujet.
naissance des dettes . comme celle F R A N C E.
dont il s'agit , parmilræsgualles il pour
Dursnrmuur ms LA SEINE mrrmeunx.
roit s’en trouver plus d'une simulée,
Ïeroit monter àl'infini les charges de DIEPPE . 16 avril. Les amis de la cons.
la province. titution demandent vivement la sup
pression des gardes-du-corps. Ils témoi-æ
C’est pourquoi nous protestons .
gnent leur satisfaction de la conduite
dès-à-présent , pour la suite . contre
tout ce que vos seigneuries pourraient patriotique des détachenæus de Beur—j
gogne Cavalerie , des suisses de Sali.
faire au contraire.
Samat; maisils ne donnent point les mè
Nous sommes , Messeigneurs , mes éloges un régiment de Bearn. Des
{Vos humbles serviteurs . les soldats de Salis buvaient dernièrement
échevins de le Keure et con avec ceux de Bearn. Ces derniers pro—Z
seil de la ville de Gend. posent de boire à la santé du roi , le.
‘\I
/
(359)
Suisses répondent qu'ils chéris:çnt , ‘ l‘esprit public ; si l‘adoption générale‘
qu‘ils repectent le roi, mais que la des vrais principes est pour les amis
nation qui les payent, méritent bien de la constitutjon un puissant motifdo
la préférence. Cette réponse constitu joie, ce n‘est pas sans douleur qu’ils
tionnelle excite une querelle , et il voient M. Châtelain , leur évêque
y eût des coups de sabre de donnés. constitutionnel . qui , cependant , a.
Cette rixe auroit eu les suites les plus accepté la place à laquelle ses conci:
fâcheuses , si les bons citoyens ne s’éo toyens l'avoient élevé , balancer à se
toient 'précipités entre les combattans. faire sacrer . malgré les instances des
Tout paroît prouver que les soldats de corps administratifs : ce respectable
Be‘am n’agissdient que d’après les con vieillard est sans cesse obsédé parles
seils perfides de leurs officiers. En prêtres réfractaires ;ils emploient tout
effet, la plûpart de ceux qui sont at pour ébranler sa religion , et étouffer
tachés à la garnison du Havre ,se trou chez lui la voix de la vertu. Cette ir
voient alors‘à Dieppe , sans distinc— résolution dure depuis un mois , et le
tion militaire , sans cocarde nationale, procureur»syndic doit le sommer de
à l'exemple du sieur Helouin , leur se déclarer.
commandant. Le lendemain , dans plu
Dnraarnmnxr DU NORD.
sieurs endroits , les patriotes furent
insultés. La fermentation augmentait , “ LILLE , 15 Avril. Le sieur Malus,
et le peuple demandoit à grands cris commissaire des guerres , n’a pas craint
la punition des coupables. La muni de répandre des calomnies contre
cipalité'manda le sieur Helouin , qui ne}, «les amis de la constitution , il a même
.dût, en quelque sorte , son salut qu’au ' établi que ces propos tenoient à une
pèle infatiguable de la garde nationale. opinion qu’il avoit formellement énon
Il reste à la maison commune une cée dans la salle d’aslemblée du
{partie de la nuit , et le maire lui en département , dont il est membre
joignit de consigner sa troupe , qui , La société , l'a traduit devant les tri.
d‘abord , ne voulut pas observer cette bunau; ; elle demande si les mem
consigne. Mais enfin les soldats furent bres du département quand ils sont
contraints de’céd«r aux efforts réunis dans leur salle d'assemblée, peuvent
des amis de la constitution, et des vo et doivent s'abandonner à des calom:
lontaires. Le châleah est gardé par la nies contre les bons citoyens.
A garde nationale. D'après plusieurs dé DÉPARTEMENT DU HAUT-REIN.
positions , il y a lieu de croire que
,l‘on vouloit s‘assurer des dispositions HUNINGUE, 16 Avril. Deux socié
du peuple pour exciter une sédiüon. tés existaient dans notre ville . l’une
Parmi les officiers , les sieurs Lebled et présidée par M. Bitter. maire , homme
ÎVassi paroissent les plus coupables. Ce d'un patriotisme reconnu ; l’autre,
dernier , sur-tout , a été traité de présidée par un certain curé, confid eut y
manière à ne pas recommencer de sitôt dit-on , de M. l’abbé Aimar; ces deux
pareilles tentatives. sociétés devoient se réunir,, et consé
quemment continuer en commun leurs
DÉPARTEMENT DE LA Mmm’rnx.
travaux patriotiques , en jouissant de
Nanar! 28 079777. Si les progrèlüde l’affiliation à la société deyParis. Elfe
a
\ ' '( 546 )
'!tous est envoyée cette affiliation tant aux v'acdlamatiotw générales , en
desirée, le curé trouve le moyen de dépit des menées sourdes des dévotes
’les approprier -. et dès—lors plus de réu et des soeur’s de la charité : ces der
nion ; M. Bitter, demies réclamations, nières ne p0uVan‘t supporter l’idée
que’lqtæs justes quelles soient, sont (l'ëtre séparées de M. Gaudolcphm.
repoussées, a demandé une nouvelle sont allé porter ailleurs leur chagrin
affiliation pour ‘la société qu'il pré et (leurs regrets.- ' '
'Iide, et dont les principes con‘sti
DEPARTEMENT DU CHER.
tution‘nelles sont généralement re
'connu3. ' SAINT-AMAND,17 avril. Les 'ami's
Les Fra‘nçois rebelles et’ngitifs cort de la constitution se plaignent que l‘a
îïnuent toujours à recruter. Mais ils distributiond‘armes , ‘ décrétée pa’r
ont perdu un de leurs principaux 1‘a‘ssenfblée nationale , ne soit pas en
'qgens le fameux [Leclerc de'Coltnar.’ core effectuée '; ils réclament seu‘—
Cet homme que tôt ou tard le glaiv’e ornent contre ‘ce qu'ils appellent la
de la justice eût happé , vient d’être! lé‘targie du ministre , létanie d‘au’
tué d’un coup de pistolet, par M. tant plus funes’tefque privant , les
Dupont , fils de l’ancien intendant de 'gardes nationales des armes qui leur
Metz, contre lequel il se battoir. sont nécessaires ,‘c'est en quelque Sort.
On a arrêté plusieurs des enflmu enchaîner leur courage et paralyser
dheu-rs, mais l‘armée des fugitifs n'ins-. leur existence. ’ - '
'p‘ire aucune crainte sur les frontières.
l DEPARTEMENT DU LOT.
DÉPARTEMENT DE SEINE ET 0133
Canons, 17‘aän'l. Le second bataill
’ Snvmzs , 1.7, avril. Quel jugement, 'lon du régiment de Champagne vienä
àporter sur la Conduite de M. Gam de donner des preuves non équivo—
dolphe , député "à' l‘assemblée natio ques de son" peu d'attachement à la
‘nale et notre (fi-deth curé, n0ns -coustitution ; et les bons citoyens le
'écr‘iv‘ent les 'amis de 'la ‘cbn'sn‘tution? voient avec satisfaction abandonner
il a déclaré ‘tie poitit reconnoître les cette ville d'àprès‘lb‘s ordres sollicités
droits du curé nouvellement'élu pour pour son départ.
'le remplacer; il a déclaré ne quitter Un soldat , nommé Louange . n'é—
son presbytère que comme‘contraint : cOutant que son patriotisme, propose
et cette déclaration , M. Gandolphe. à ses camarades d'engager le bataillon
l'a consignée dans les registres des' 'à mettre aux drapeaux des cravates
'baptêmes , mariages et sépultures ; aux couleurs nationales : le lieutenant.
dans le registre des baptêmes , pour colonel, d'accord avec les officiers ,
se rappeller qu’il ‘n’a point violé ses voulant détruire cet esprit de civisme ,
‘ sermens; dans celui des mariages, persuadent aux soldats de faire sauter
\ ' pour consolider} ‘les liens spirituels le patriote 'Lot‘ange' sur l‘a*coüverture‘ ;
qu‘il a contractés avec l'église de ceuxsci e‘xécutent , avec la dernière
Sevresg’enfin, danscelui de sépulture,; inhumanité , les intentions de leurs
pour se consoler de ce que ses con—g chefs, et abandonnent ensuite Lorange
dres n'y seront pas déposées. Nôtre mourant ; et peut-être n'eûbil pas
nouveaupcurë-n’en a pas moins 'ëté “échappé il ‘la rage de"sés bourreaux t
(341)“
sans les soins des bons. citoyens qui écrits .' ils se sont hèté d‘en faire le dé-?
l‘ont transporté à une lieue‘ de-l‘a , et nonciation à" l’accusateur public . en
lui ont procuré tous les secours né ils en ont envoyé de exemplaires i,
cessaires. La municipalité a dressé pro leurs frères de Paris.
cès—verbal des faits. et a reçu les dé DÉPARTEMENT DE Panna
positions de Louange. Elle a ensuite
mandé le commandant; alors plusieurs 'Aux citoyens de Paris.
soldats envahissent l'hôtelæde-ville ,
CITOYENS,
et un officier municipal est insulté.
Le commandant dit au maire que s'il Le conseil général du département ,'
continuait ses informations il ne ré instruit des motifs‘ de la fermentation
pondoit pas de sa troupe : le maire publique , et des soupçons jettés sur
lui répondit avec courage que les bons les desseins secrets et la conduite ex
citoyens sauroient bien lui en répon ‘ térieure du roi, après s’être adressé
dre , et qu'il n'en.continueroit pas ' au monarque pour lui faire counoîtrc
moins son procès-verbal. Il fut en les inquiétudes du peuple , et l’enga-_
suite dépêché un courrier à M. de ger à les faire cesser. en éloignant de
Marci, commandant général à Mon— ; sa personne tout ce qui peut répandre
tfluban , pour demander le départ du des doutes sur la droiture de ses in-.
bltaillon , qui, d'après les ordres, tentions ; le département croit devoir
est parti pour Bordeaux. Toutes les s'adresser au peuple lui-même , pour;
pièces ont été envoyées à l’assemblée calmer ses allarmes , et lui expose;
nationale. Ceux des soldats qui sont les conséquences de toute démarche '
patriotes ont. pendant leur route , irrégulière dans une société légale:
écrit aux amis de la constitution ; ils ment constituée.
recommandent à leurs soins la mal— ' Chargés spécialement du maintien_;
heureuse victime de l’aristocratie de de l‘ordre et de l’exécution des loix,
leurs chefs . et terminent ainsi leur les mandataires du peuple ne pqur-‘
lettre,qu’ils n‘ont osé signer: généreux voient accomplir ce grand devoir, si»
citoyens, on se propose de faire re le concours des volontés qui constituç
joindre Lorange , mais ne le laissez essentiellement la force publique étoit
pas en butte. à la fureur de ses enne un seul instant suspendu; c’est pour
mis , et.consommez votre ouvrage. rallier ces forces égarées par la dia.
versité des opinions, par des sugges,—
DÉPARTEMENT DE Saôm; ET Loran.
tions ennemies , par des craintes exa—
Cn.taonns , 17 avril; Les amis de la gérées ou mensongèrea ,1 que le conseil
Constitution , fiers d'avoir pour évêque du département.a.jugé convenable de
M. l’abbé Gouttes , si connu par son rassembler toutes les sections , et de
patriotisme et ses vertus , n‘ont pas' rappeller ainsi les citoyens à leur
vu sans le comble de l‘indignation les depoir par l’exercice même de leur;
libelles atroces dirigés contre ce res droits. ' H .
pectable prélat: empressés de salis— Le département 'voit‘ avec douleul
faire tout à la fois età leur amour se reproduire , au tètrtlüdngt“afld
pour la liberté, et à! leur respect ouvrage de la constitution ',u les-meu
pourla religion outra_gée par de pareils vemens désordonnés-au milieu don
1
(542)
quels les conquérans de la liberté. ne mettez enfin un terme' à ces agi
sans en être étonnés , posèrent ses tations violentes qui, n’ayant pas une
premiers fondemens. Depuis que les cause bien déterminèe,effrayent toutes
loix sont devenues l'essence de cette les imaginations, et vont allumer l'Eu
rope et la France incertaine , et qui.
liberté , c'esgdéchirer de ses propres
mains son prdpre ouvrage, que de repoussant l'étranger, font fuir de
vouloir défendre la constitution avec vos murs l’homme paisible , et re-.
d'autres armes que celles dont elle a tardent le retour de ceux qui par
pris soin d'armer ses enfans. leurs disprrutions et leur luxe ali
Cito>eu , qui Cause vos allumes? mentoient la source de vos richesses.
On reproohe au roi des complaisances Et nous,, que vous avez appellés
pour tous ceux qui sont reconnus au soin de votre administration . qui
ennemis de la constitstion; on lui connoismns et l'immensité de vos be
prête encore le dessein Coupable de soins , et l'immensité des pertes que
vouloir s'éloigner de la nation, et vous avez faites , nous qui commis
de trahir ainsi sa parole royale. sons aussi toutes les ressources ré
Citoyens! pouvez-vous oublier sa sarve’es à votre industrie, et tous ces
probité .’ biens qui n’attendent pour renaître
Mais, ajoute-bon , il encourage les au milieu de vous, que le retour à
prêtres réfracraires à la loi. Avez-vous l'ordre et cette harmonie de volonté
oublié qu'il a juré de maintenir la qui peut seul consolider la puissance
constitution? protectrice des loix , pouvons-nous
_ Et s'il étoit possible, qu'égaré par dissimuler les maux que vous vous
"des amis perfides ,‘le roi eût en effet faites , et que ces mouvemens brus
des torts si graves , les citoyens n'ont— ques et irréguliers, dont vous vertes:
ils donc pas, dans la constitution mê de donner un nouvel exemple , ne
me, le droit de faire entendre leurs reculent le but même ou vous pue
justes réclamations ? la voie des roissez tendre , et qu‘ils ne soient
adresses , des pétitions, des députa— souvent excités au milieu de vous
lions . ne leur est-elle pas ouverte? par le plus artnficieux ennemis et
En nous chargeant de veiller à de votre bonheur et de la consti—_
l‘exécution des loix, citoyens, vous tution.
nous avez promis de Vous y' soumet Nous devons vous le dire , et ne
tre , et chacun de vous nous a jurécroyez pas que ce soit ici de ces
de nous prêter sa force pour contrain ménagemens timides des froids amis
dre celui qui voudroit leur résister. de la liberté : vous apprendrez par
"A cette condition , nous avons pu les mesures que nous avons prises ,
vous promettre ., à notre tour , de et que nous rendons pupliques , de
maintenir l'ordre public , et de sou quels yeux nous voyons les divers
tenir la constitution. Cet engagement objets de vos allarmes; mais c'est
réciproque, s'il étoit bien rempli ' avec la réserve convenable à la di
défendroit seul et assureroit pour gnité de celui que la nation a placé
toujours la félicité nationale. par-tout le premier , qne nous lui
Mais au contraire à quelles calami faisons connoitre la vérité; en l'ex
tés ne vons exposez. vous pas . si vous pri‘mant sans déguisement au monar;
(545)
‘qUe, nous vous la devons . et nous ccssité de vous rappellcr au respect
Vnus la dirons avec le même cou et à l'obéissance due aux loix ; l’ins
rage. tant critique ou nous sommes . cette
Les citoyens de Paris neformant époque si désirée et dont nous ap
qu’une section du peuple François. prochons, et dans laquelle le con«
cours de toutes les volontés devient
ne peuvent agir en cette qualité que
par des adresses et des pétitions : ils indispensable pour assurer à la France
ont encore des magistrats munici le prix de ses généreux efforts , par
paux, des administrateurs et des re l'affermissement de la constitution ,
ptésentans.; tout acte spontané de tout nous en faisoit un rigoureux aide
leur force individuelle , est donc une Voir.
violence , une atteinte portée aux Signé, La Rocnaroucaunn, président.
principes constitutionnels , qui , s'il Signé BLONDEL , secrétaire.
n'étoit réprimé , renverseroit bieritôt
jusqu'en ses fondemens l'édifice de Adresse de la municipalité de P4
nos loix nouvelles. ris , le 20 Avril 1791.
L'assemblée nationale et le roi , SIRE,
comme parties intégrantes de la puis
» Les qf'ficiers municipaux de Il
sance de la nation représentée , appar
capitale, chargés d’y maintenir l'or
tiennent à tout l'empire , et la consti
tution existe éminemment en eux. dre et la paix publique, doivent
Leur_ indépendance est donc essen— compte à votre majesté des causes
tielle à la légalité de leurs actes , et qui les y ont troublés.
les mouvemens convulsifs de la por u Dépositaires] des intérêts du peu
tion du peuple qui les environne , ple. honorés de sa confiance immé
en jettent des doutes sur cette indé diate, ils doivent faire connoltre à
pendance , deviennent, par cela seul, votre majesté les alarmes qui l'ont
‘uu délit national. agité.
Ces hautes considérations peuvent » C'est pour remplir ce double de»
échapper au plus grand nombre: con voir que nous venons dire à votre
fiant et tranquile dans la pureté de maie5té, que le peuple voit avec ef
ses intentions , il s‘abandonne sans froi le trône environné de ces hom
frein à ses élans patriotiques , et ce mes qui se sont déclarés ses ennemis,
pendant il dëchire la patrie , il l’ex et dont les conseils nesont peut-'
pose au plus grand des malheurs. . être que des calculs perfides.
Citoyens de la ville de Paris , crai » _Si ces hommes , Sire , étoient les
gnez d'ajouter à tant de pertes l'éloi amis de votre personne, ils vous fe
gnement des représentant de la nation roient connoître les vœux du peu.—
et du chef du pouvoir exécutif su ple ; s'ils étoient vraiment religieux,
prême, dont les actions ne peuvent ils ne le celomniereient point auprès
être subordonnées qu'aux loix qu'il de vous , mais , sire , nous devons vous
a librement consenties. le dire . et nous avons pour nous les
Citoyens , nous n’avons pu vous dis leçons de l'expériencg: ces hommes
simuler_ces effrayantes vérités : votre aimoient le roi qu'ilsqtrompoient, le
intérêt,npus les arrache , et la nè pouvoir dont ils abhsoiem, et la re-:.
Y4
(544)
ligion dont les trèsdr: alimentaiént sont rendus chez lui dans la soi
leur ai'siveté. rée, et lui ont porté leurs arrêtés;
i<(&.”rd, nous vous en prions ,' éloi mais vu l’orage, qui n'a pas cessé,
grîèi de Votre palais“ ceux qui, voi la plupart « des bataillons étoient
lan‘t'l‘tes f’egrets (le leur orgueil sous des très -incomplets; l'un d'eux était de
craintes hypocri‘iés , portent le trouble Cent dix hommes. On ignore quelle en!
datiS'Vo‘tre ar‘n‘é‘ loyale et franche . et sera l‘issue. ' *
provoquent la jUSte défiance d'un peu surs DE LA CONSTITUTION.
plé jalou“x”du cœur et‘de la confiance
de so'n‘froi. Séance du 18 avril.
:2 Vous vous êtes déclaré , site ,‘ le Après la lecture des annonces et
r‘o‘i de la constitution , le restaurateur du procès-Verbal de la séance précé—
et le gardien de la liberté Françoise ; dente , u‘n membres demandé l'affilia
que ces’ titres qui vous couvrent d'une tion pour la société de St. Martin de
gloire immortelle soient annoncés » l‘île de Rll'ez'. '
proclamés parmi les nations ; alors M. le président fait la même pé-’
le peuple français ne fera retentir tition pour la société de Romarahtin.
autour de vous_que les expressions JlI. Brogh‘e. Il y, a une société
de son bonheur ; et ses magistrats à Viss'embourg qui s'est conduite
viendront avec allégresse vous appor avec zèle et prudenc‘e dans l‘affaire
ter les témoignages de sa reconnois 'malhe‘ureuse qui 'vient d'y arriver ,
s”anée'.'Ces iémoignages, sire , nous cette société S'est réunie à la muni
vous les apportons pour la démarche cipàlitè pour y rétablir la paix (1),
éclatante que vous avez faite hier au elle sollicite votre affiliation
au milieu de'l'assemblée nationale ;' les Les sociétés de St. Martin et de
sentimens que vous y avez exprimés , . Vissembourg sont affiliées:
sorit'pour tans les Français une nou M**. Vos commissaires ont assistté
velle preuve de votre amour , 'et un au service célébré dans l'église St.'
nouveau gage de votre attachement Paul pour le repos de l’ame de Mi
, aux loix constitutionnelles de l’état n. rabeau. Là , ils ont vu tous ces bons
Signé BAILLI , maire. ' ouvriers , au nombre de plus de huit
DEJ0L_ÿ , secrétaireëgreffier. cens, y assister avec un sentiment v
édifiant ; après la cérémonie , ces ou
Hum A L’ORDRE , M. de la Fayette vriers ont renouvellé leur serment
a donné sa démission de comman civique, et tout s'est passé dans le
dant général de la garde nationale meilleur ordre.
Parisienne: alors les bataillons ont M. d'Ànjou. Un membre de cette
été assemblés pour délibérer sur cet société vient de faire un acte ci—
objet, presque tous ont pris des ar— vique{ mais il desire garder l'anoé
rêtés , dont le but est d’inviter M. nyme : seulement il a bien voulu me
la Fayette à ne pas donner sa démis; confier ce que je vais vous lire, si
sien dans un moment de troubles, et la société y consens,
à se rappeller ses sermens. La plupart
des bataillons en armes et tambours (i) Vide Mercure du 18 avril,
ba‘tt’ans , d’autres sans armes , se pag. 275. - -
(345)
.Aar. I.;L’organisation du trésor ler seroit seulement déchu du droii
national est bien. de citoyen actif. Le comité,depui8f
II. Le décret sur la régence servit heureusement a changé cet article.l
parfait , si l'on y avoit prévu le cas L’0pinant ici a fait lecture du pro—
pour maladie. jet d'organisation de la garde natio«;
. HI. Faites donc que le roi notifie nale donné par le comité de consti«q
à tous les princes et aux puissances tutiqn. Cettelecture ,au second titre.”,
de l’Europe, qu’il s'est déclaré le a été interrompue. .
chef de la révolution. ‘ JVI. Charles Lametfi. Il y a dans ce .
projet deux titres bien distintcs; l'un
IV. Il faut déclarer quel sont les‘
contient les principes, et celui—l‘a doit
traités valables, et renouveller ceux
être mis à la discussion , l’autre ap«.
que vous voulez conserver; par-là
partient au régime des gendarmes ,
Vous connoitrez vos’ ennemis.
et je crois qu’il est aussi funeste à la.
V. Faites-vous rendre compte des
constitution , de songer à l’organisa
négociations diplomatiques , et sachez
tion mécanique des gardes nationales ;
pourquoi les puissances maritimes
qu’il est important de s’occuper des -
n’ont pas encore reconnu le pavillon
droits de chaque citoyen, et des
français; sans cela , il peut y avoir
moyens de se réunir en troupes, en
des méprises dangereuses, et dont il
phalange ,’ en colonne; je crois que
peut naître des événemens.
nous reviendrons assez tôt à la fom—
VI. Je demande que l'on vous nmtion des compagnies, des bataillons
communique les instructions données ou autres organisation militaires quel-.
aux ambassadeurs qui sont envoyés conque; mais c‘est froidement, c’est
dans ce moment aux diverses puis! avec la plus sérieuse attention, et
s'ances. (dpplamlz’). selon les principes que je demande.
Le père Batiat, Cfidrtreux, se que l'on discute les décrets qui doi
plaint que l’un des religieux de la vent mettre les armes à la main des
Chartreuse de Paris lui a dit derniè gardes nationales ; cette question est
rement: Quittez votre habit, vous tellement importante , que peut-être,
êtes un apostat. Il desire en outre ce pourroit être là l’écueil de notre
que le comité ecclésiastique ne le liberté.
renvoie pas devant le tribunal qui Montesquiou vous a dit ; Unpays
l'a jugé précédemment. (La société n’est Ii6re qu’mtlant qu’un citoyen
nomme des commissaires p0ur sur ne craint pas un autre citoyen. Si
veiller cette affaire). une gloiriette ou toute autre ineptie
M. Rhœderer paroit dans la société , alloitêtre déclarée constitutionelle, la
il est vivement applaudi. On passe liberté ne seroit plus, et vouspou
à l’ordre du jour , l’organisation de vez en juger par ce que vous avez
la garde nationale. vu par le plus foible des citoyens ,
M. Maindouze. Lorsque l'assem dans un“moment où tous ont été
blée nationale décrète quelques ar— Opprimés. Si une fois l'esprit mili:
ticles du projet du comité, je fus taire alloit occuper les citoyens de
étonné d’y voir celui-ci: que {tout manière à ce qu'ils se crussent obli-'
citoyen qui ne se _feroit pas enrô gés d’être militaires avant que d’être—
(546)
citoyen .la liberté seroit Perdue. (On qu'ellê Soit. très » Jgale; le courage
applaudit). d'ailleurs y supplèéra. Mais les prin
' Je n’ai point oublié l'ancien carac cipes sont d'une toute autre impor
tère des français, et je sais ce que tance; et comme je vous l'ai dit. il
peuvent la gloire ou la vanité , mais faut organiser les gardes nationales,
pourtant la gloire n'appartient pas de manière qu’un citoyen n'y puisse
plus au triomphe des armes . qu‘à. craindre un autre citoyen. (On ap
tout autre espèce de triomphe. Faire plaudit virement. )
son devoir, voilà la seule gloire, il M. La 010:. Il est peut-être éton
n'y en a pas d'autre. (On a vivement nant que le comité de constitution
applaudi.) ' ' ait eu l'impudeur de proposer une
L'honneur vous a long-temps égaré ; section d’0rdonnance militaire pour
l’honneur estidentique avecle devoir: faire un bataillon , parce que vous
voilà le seul honneur d'un citoyen. avez vu des uniformes de volontaires
sans cela tout est perdu. Si vous per— militaires; il ne faut pas confondre
mettez à un citoyen de porter une les gardes nationales avec un régi
marque militaire qu’un autre ne‘ ment; les gardes nationales ne sont
penne porter, celuilà se croira en autre chose que la totalité ou la gé
droit d’opprimer celui-ci. Il faut se néralité des citoyens de l’empire qui
persuader que la garde nationale n'est exerce son pouvoir, c'est à-dire la
qu'une convention, conséquemment partie de pouvoir qu'elle n'a ni confié ,
que tout les citoyens y ont le même ni délégué.
droit; mais il y a une cho:e dange Le service de la garde nationale
r’cuse dans le projet du comité, _on n’est autre chose que l'acquittement
y dit qu'un officier des troupes de d'une sorte de contribution publique.
ligne ne Fers pas le service de la On est convenu que dans la société ,
garde nationale dans aucun cas: ce» tous les membres doivent partager
pendant s'il est en sémestre ,- il n'est les travaux, les obligations; tels sont
plus que citoyen,- et s'il arrive une les travaux publics de toute espèce ,
afFaire particulière , ne faut il pas les chemins , la police , la défense
qu'il prenne un fusil? Ne faut il pas militaire, celle des loix , leur exé1
qu'un commandant de régiment, re— cation , etc...
tiré dans sa‘ province , fasse le service @n a vu que certains hommes
de le garde nationale a son tour? La , étoient plus propres dans la société
il n'est plus officier militaire, il est à tel emploi qu'a tel autre , et
citoyen, il faut qu'il en remplisse les qu'en outre celle—d s'en trouvoit
devoirs. mieux, et il a été institué un signe
Je demande donc que l'on sépare pour salarier les l’oncti0nnairee’pu
les principes de l'organisation , de la blics: Ce signe est la cqntribution
formation méchanique de la garde publique. Mais dans l'état de liberté
nationale , pourvu que nousne foions où nous sommes , la société a senti
aucune décoration, aucune épaulette , qu'elle devoit conserver des Forces
tout ira bien. (On: applaudit.) suffisantes pour sa sûreté et sa dé—
- La Formation de la garde nationale fense. Or , la société est divisée en
militairement, est à.-peu-prèsg quelle deux classes, ses administrés et ses
(347) /
administrateurs. Ceux-ci nesont que desire que vous m'écoutie2. Tout
des délégués des autres , et les premiers homme qui s'est fait inscrire dansla
peuvent ne leur céder que la sorte garde nationale doit connaître la loi,
de pouvoir qu'ils jugent convenable et aucune puissance humaine ne peut
et sous les réserves qu‘il leur plaît: le forcerd'obéir aveuglément à une
tel est le point essentiel à saisir : hors municipalité qui s'écarte de la loi ,
de-là nous ne trouverons plus que des pas même à un décret. Chaque ci
despotes et des régimens. Dire que toyen a le droit de dire : je ne defends
l'on est armé pour la liberté , c'est pas ce décret de l'assemblée patio—t
dire que l'on est armé peur défendre nule , parce que je me suis évidem
la loi , et la loi seule. L‘assemblée na ment prouvé qu'il est contraire aux
tionale a décrété que tous les citoyens droits de l'homme. ( à bas , à bas,
gardes nationaux devoient être inscrit: violent murmure. ) Je demande à
sur le rôle de citoyen actif: mais on a M. le président de me rappellerà l'Or'
calomniée l'ass. nation. quand on a dit dre , ou que l'assemblée déclare qu'ello
qu'elle était injuste en exigeant cette ne veut pas m'entendre, jusques-là
condition de tous les gardes natio rien ne me fera fléchir. Oui, un ci
naux ; car elle a dispensé d'une con toyen qui fait partie du souverain peut
tribution en nature les citoyens qui douter d'un décret; on ne me con—
n'auroient pas assez de fortune; elle testera pas qu'il peut l'examiner ,
les a déchargés de ce fardeau. Il suit ou ne cbntestera pas à un ami
de là, messieurs , que toute espèce de la constitution qu'il peut y être
d'organisution est , je ne dis pas incon porté atteinte par un décret , 'et
venable , mais impossible. Car si vous jusqu'à ce que la nation n'aitjpas
divisez par bataillon la garde natio sur cela délégué ses pouvoirs. Nul
nale, lorsque tous les citoyens doi individu n'est forcé d'obéir à une loi
vent y être inscrits , cela ne se peut qu'il n'auroit pas juré de défendre.
pas; car le registre de citoyens actifs Par exemple , sur la loi martiale , ne
dans tous les cantons où les sections se peut-il pas qu'un citoyen vous
formeront le bataillon , c'est-àidire , dise : vous aurez porté cette loi , mais
qu'il sera plus ou moins nombreux. c’est contre mon avis ; je ne tirerai
Or, il n'y a point de tactique qui pas sur des citoyens ,\ je ne tuerai
puisse s'accommoder de cette inéga pas mon ami . mon frère; cependant
lité ; mais l’êgalité.des droits ne per si vous avez la même organisation que
met pas les distinctions , et je crois les régimens, qu‘il faille obéir pro—
qu'il suit de la que les officiers, tels visoirement à vos officiers , vous n'au«
qu'ils existent, ne peuvent être les rez plus de liberté. C'est sur ce prin
officiers de la garde nationale. Selon cipe qu'il faut organiser les gardes
l'ancienne‘acc‘eption vous entendez que nationales , principe qui ne doit point
cet officier soit obéi passivement , et attenter à la liberté. disons mieux .
que le citoyen sous les armes obéisse à la souveraineté , et qu'est-ce que
aveuglement, alors il n'y a plus de la souveraineté; si ce n'est la réunion
liberté en France. (On app/audz‘t et de tous les citoyens de l'empire?
quelques-uns murmurant.) Je n’ai pas Mais voici une objection :on dit que
l'ambition d'être applaudi1 mais je . si l'on n’organise pas la garde nazie:
(545) l
l’iæl'e , elle Sera moins utile, lorsqu'il supprimer leur traitement , c'est une
Faudra- ma;cher aux Frontières ; c’est récompense que la nation leur doit ;'
comme si l'on disoit : nous avons la or, ce n'enest pas une que ces braves
guerre , nous ne laisserons chez nous gens passent des nuits , qu’ils soient
quo les» femmes et les enfans , ou- les accablée de service: ainsi n’oublions
vieillards; Je crois bien, s’il falloir pas que la garde nationale est une«'
aller aux frontières, que l'on devroit partie du pouvoir souverain que la
organiser la garde nationale qui s’y’ nation: pu ne pas Vouloir déléguer;
l’endroit militairement; mais danstout et quant à un citoyen qui fait le ser-Â
autre cas les officiers ne doivent être vice de la garde nationale , je dis que‘
queghides ou conducteurs, et c’est particulièrement , à l‘égard de la loi
un motif de plus pour tous les -ci martiale , ce citoyen a le droit de juger
toyens de mieux obéir. pour être en si elle est bien ou mal décernée (on
état de commander à leur tour; voilà _murmure ). Vous me feriez croire ,;
pour l'empire, voici pour la capitale messieurs , aux réclamations qui s'élè
en particulier. ! vent iéi , que vous avez la certitucle
La troupe du centre qui est com qu'aucun administrateur n’élèvera ja
pbsée des gardes françoises et des sol mais des doutes sur ses devoirs , vous
tlats de quelques régimens, qui nous me feriez croire que jamais les fonc-‘
du: sauvé le 14 juillet, et auxquels, tionnaires ne seront tentés d‘enfrein
dre la loi; mais si la garde nationale
je l‘avoue . je porte un saint respect.
eût dit , ce matin.par exemple, je
Je voudrois que la nation leur dé— vais tirer si l'on me l'ordonne , après
crëtât un traitement, non comme paie que l'on aura dit aux bons citoyens de
ment de leur service , mais comme se retirer ; où en seriez-vous? Pour
récompense de ce que nous leur de moi je croirai toujours que la res«
vons , et qu'alors ils passent ne faire ponsabilité d'un chefne suffit pas pour
à leur gré que le service d'un citoyen répondre de. la liberté (ajzplaudi).
volontaire : remplir ses Fonctions de Je pense donc que tout décret qui
garde national, pour un citoyen, est regarde les gardes nationales doit être
non pas un plaisir, ni une complai examiné et jugé par la conscience in
sance, mais un devoir: car sans cela time et la raison de tout garde na
point de liberté. Je ne regarde pas la tional. ' '
garde soldée sous ce point de vue M. le président. Un citoyen, qui
seulement, comme une garde natio n'est pas membre de cette société,
nale . car vous n'avez formé une garde demande à lui faire lecture d'un ou;
nationale que pour vous soustraire à vrage sur l‘organisation de la garde
des bataillons asservis aux ordres d'un nationale,
chef; or , vos troupes du centre, si
M. “‘*". Son nom?
ellesn’étoient composées de ces hom
mes qui ont combattu avec vous pour M. le président. C‘est M. Desau—j
votre liberté pourroient lui devenir fu draie. ’
neste ; or . il seroit utile qu’elles fussent M. Feydel. J‘e'deniande si c‘est le
rendues à votre organisation pmais je même qui s’est déclaré chef des ma:
no_pense pqs pour: cela que l'on dût, aurehiensgil yî a sixy“mois?
o ’( 349 9
' ' M. ‘* * ". C'est le même. ( violent jetter dans toutes les parties de l‘ail-3
murmure. ) mûristrlætion qui auroiteu quelques
M. le président. Messieurs , on de relations . quelques rapports avec lui;
mande qu'il sqit nommé des commis pour faire cesser les uns, prévenir
saires pour examiner l'ouvrage qu'il les autres, et rendre le tout au ,point '
vous présente. ' ' d'unité et de netteté , sous lesquels il
M. “‘“"“. Il 'y a six mois q‘uè*l'0n devoit être présent à la liquidation ,
voulut me faire entrer dans la société M. ÏBlin a demandé que l'assemblée
des royaliste: , dont M. Desandraie
nommât huit commissaires ,‘ qu’elle
“étoit président; comme je ne crois chargero‘it spécialement de Ce travail.
'pas qu’il ait des idées bien saines à M.’ André veut‘làisser cette Opéra
‘nous communiquer sur la garde na tion au comité de liquidation , qui
'tionale , d’autant que c'est sur ses avoit fait rendre'le décret dont nous
principes qu'elle a été organisëe'pro avons déja parlé. ‘
'visoirement. (On refuse toute espèce
M. Regnaud appuye la motion priri
ne proposition : on veut savoir com cipale en observant que l’objet il'orit
‘ment M. Désaudraie s’est introduit il émit question , étoit d'une impor
dans la société ; et après que 'le‘ tance‘ telle que l'on ne 'sauroit assez
président en a en fait les détails, qui le surveiller. « L'assemblée décreta
eut paru naturels , il met en question qu‘il sera nommé parmi les membres
si‘l'on nommera des commissaires, ou
qui ne sont d'aucun comité , huit
si M. Charles Dessud"raie sera enteri (commissaires chargés de suivre assi
duement l'examen .et l'arrie:é des
du ; la question préalable est récla’
mée sur les deux propositions et même
bâtiment du roi , à fin d'en pouvoir
sur quelques amendemens; cette ques-.
rendre compte à,'l'assemblée natio-.
tion mise aux voix , la société passe à mais
Quelqu'un
avant la ( firt_de
député lapeut—étre)
session. ayoit
l'ordre
Ladujour).
suite de la séance"1 à demain.
abusé du contre-seing de l'assemblée .
pour faire parvenir franchement à
.ÂASSEMBLEE NATIONALE. Strasbourg un assez gros paquet de
dentelle , qui a fait retour l'assem
Suite de la séance de mercredi.
blée , le président interpelle ' celi1i
M. Blin rappelle à l'asSemblée qui l'avoit envoyé de venir le Réou
qu'elle avait soumis le commissaire noitre, personne ne répond; mais
ayant le département des bâtiments l‘assemblée entière opine qu'il soit en«
du roi, à représenter les dévis, voyé au comité de mendicité,qùién
. titres et quittances partielles des ob disposera au profit des pauvres“.
jets portés en ses états. quecepen L’ordre du jour rappelle l’attention
dent il n'en étoit rien fait ;.que cette ' de l'assemblée sur l’organisation de.la
Jiégligence retardoit et nuisuit d'au marine. La question-en'étoit resté ,
tantà divers entrepreneurs , fournis ‘ savoir ,'si les capitaines marchandsau
-seurs, et à nombre d'ouvriers en roient le titre d'enseigne . lors même
sous ordre , qu'encore c'étoit laisser qu’il ne seroient pas sur lesi‘vaisseanx
le département dans un désordre, de l’état... M. le rapporteurîlitrnbm
dans une'confusion .qni .poutroit en. . bre d‘articles ,_ qui seront successive;
(550)
ment soumis à la discussion, d’abord aspirans, le titre auquel ils ne'sont
le arme... Le grade 4'enseigne en qùe simplement appelle—fis , et la con:
tretenu sera donné au concours , et titu tion proscrit toute qualification qui
celui d'enseigne non entretenu , après ne sera pas celle de son état; la grande
six ans de navigation. facilité dausl'obtention des grades fait
dégénérer l'ambition en insouciance ,
M. Blin demande que le grade d'en
et le service en seroit entièrement
seigne ne puisse être donné qu'au con
négligé.
cours , comme étant la meilleure
M. Moreau de St. Mery répond que
preuve des talens militaires, il ajoute
si on n'accorde pas aux capitaines des
que lorsque le service appellera aux
navires marchands, le titre d'enseigne,
vaisseaux de l'état des capitaines mar
avant même d'avoir joint les vaisseaux
chands , ils ne pourront y être reçus
de l’état, il en résultera une distinc
qu'en qualité d'enseigne, et qu'en
tion entre la marine marchande et
c0re ce mode ne puisse être empl0yé
la marine militaire ; que ce seroit les
que lorsque le mode donné par le
anéantir l'une et l'autre à l‘instant
conœurs ne sera point suffisant.
même où l'état en auroit le plus be—
Il faut bien dit M. d'André don soin et où elles pourroient lui être le
mer aux aspirans que vous appellerezle plus utiles.
brevet du grade dans lequel vous les M. de Sillery dit encore quelques
!
destinez a servir. mots. M. Malouetestinterrompu dans
Si vous le leur refusez ( dit M. Bois ses dernières observations sur cette
dugué) et que vous'n’ad0ptiez pas le matière. La discussion est fermée : ma
fuôjé: du Comité, il n'en sera de la intenant question de priorité , la‘mz_t
marine marchande que ce qu’elle était jorité l'a demandé et obtenu pour l'avis
autrefois ; c'est - à - dire , une. tr0upe du comité. Un membre propose pour
auxiliaire , et la marine militaire con amendement que sur les six ans de ne
servera toujours sa fierté , ou pour vigatiun , il y en ait un sur les vais
parler plus exactement , cet orgueil, seaux de l'état , ou en qualité d'officier
cette morgue qui ont perdu lama sur un corsaire. _
rine , en déshonurant l'état.
M. Malouet dit qu'il y et différentes
espèces d'employés ;les uns sont com
La proposition que vous discutez mi‘s d'eau douce , les autres écrivains ,
en ce moment, dit M, de Champagni , et il demande si l‘assemblée entant
est une de celles où l'assamblée na doit les classer officiers. On lui ré-'
tionale doit être en garde contre l‘es— I Pond que |-année exigée au lieu du
prit de corps et de prévention. Moi six , émit un service de marin. L'ar
qui crois ne céder qu'à la _raison . ticle est adepté avec l‘amendement,
peut-être que je cède à un préjugé et ainsi conçu : le grade d'enseigne
que j'ai combattu toute ma vie. J'arme entretenu , sera donné au concours ,
l'assemblée nationale contre moi, et
et celui d'enseigne non entretenu}.
je me condamne à la plus sévèreim. après six ans de navigation , dont une
partialité. année sur les vaisseaux de l’état ,' ou
Le simple bon sens indique qu'il comme officier sur un corsaire.
ne faut pas donner par avance aux M. le rapporteur lit quelques autres
(351)
articles qui sont adoptés sans pres cet examen aura lieu dans chaque (1&6
qu‘aucuns changemens , et dans l'ordre partement dela marine, pour remplir
suwant. les places' d'enseignes entretenus , qui
XXII. Les enseignes seront habiles se trouveront vacantes dans le dépar—
à commander des bâtimens de com tement.
merce, pourvu qu'ils ayent l'âge de XXVIII. Les enseignes entretenus
24 ans; ils pourront seuls commander cesseront de l'êt’re et seront rempla—
en long cours. cés , soit qu’ils quittent le service puÏ-'
XXIIL Sur la totalité des enseignes ’ blic , soit qu’ils préfèrent de servir sur
il en sera pris un nombre déterminé des bâtimens de commerce.
pour le destiner uniquement au service'XXIX. Tous les enseignes entre-‘
public, ils seront payés constamment tenus ou non entretenus , pourront
et tenus de résider dans leur dépar— égalemth y prétendre , Pourvu qu’ils
tement. n’ayent pas plus de 40 ans ; les cinq
XXIV. Les enseignes non entre sixiemes des places vacantes seront
tenus n'auront d'appointement, et accordées à ceux d’entre eux qui au
n'exerceront l'autorité de ce grade, ront lcplus de temps de navigation ,
que lorsqu’ils seront en activité de faite en qualite d‘enseignes sur les.
Service militaire; ils ne pourront en vaisseaux de l'état; l‘autre sixieml
porter l'uniforme , que lorsqu'ils au des places vacantes sera laissé au choix
ront été appellés en cette qualité sur du roi, qui pourra le faire sans dis
les vaisseaux de l'état. Les bâtimens tinction d‘âge entre tous les ensei.
de commerce commandés par. des cf: grises , qui auront Fait en cette qualité
ficiers militaires , ne pourront arbore; trois ans de navigation sur les vaisuäàni.‘
' les marques distinctives réservées exÀ de l'état. ' 5
clusivement aux vaisseaux de l’état, La discussion s'est ensuite porté.
sauf la flamme de police et de ' com sur les gardes nazioqales, dont l'or—
mandement entre les bâtimens mar— ganisation faisoit le vœu de tous les
chands; usités dans les ports des c0 département '
lonies et dans quelques ports étran— M. Durand de Maillane attaque le
gers. plan qu'en avoit donné il y a quelque
XXV. Le dixième des places d'en temps le Comité ; il trouve peu cons
seignes entretenus,- sera donné aux titutionnelyque l'on établisse desdig
maîtres entretenus , moitié à l’an tincrions entre des citoyens parfaite
cienneté, moitié aux choix du roi. ment égaux en droit et en intérêt
XXVI. Les autres places vacantes dans la défense de la chose publique.
d’enseignes entretenus . seront don Le régime des gardes nationales dans
nées au concours , par un examen , les villes ne lui paroit pas devoir être
sur‘toutes les branches de mathé différent de celui proposé pour les
matiques applicables à la marine et campagnes. On lui Voit tour-à-tour
sur toutes les parties de l’art ma exiger que chaque citoyen prenne les
ritime. armes pour la défense de la patrie .,
XXVII. Seront admis à cet examen et trouver trop dur que chacun soi
tous ceux ayant le titre d'enseignes obligé de se faire inscrire dans le
en n’ayant pas passé l'âge de 20 ans; tableau de\conscription générale des
( 35a )Ï
gsrdosmaionalss : cette contradiction lice ne doit plus s’y exercer qu'avéç
aété encore mieux sentie lorsqu‘en im du canon. . ,
prouvant -la rigueur du règlement , il M. Brillat Savarin ne pense point
a accusé le comité de manquer d'é-‘ que le travail ducomité sur les gardes
nergie dans les circonstances du nationales ait été rédigé de manière
moment. à l’adapter aux circonstances actuel
. Les observations de M. Durand de les, il desireroit que leur organisation
Mallia-m ont parumal digérèes et sans fût renvoyée à la En de la constitu
principe. M. Ra baud de Saint-Etienne; tion , parce que , dit-il , la conquête
et été invité à donner une nouvelle et le maintien de la liberté s’opèrent
lecture de son;tràvail Sur cette ma- '‘ différemment.
fière. - l La discussion -est.aiournée au pre—
» 1°. Tout _citoyen actif, et ses en- 1 mier jour de la semaine prochaine.
551113 en âgede prendre les armes , se. .M. l’évêque du département du
feront inscrire pour la défense de la Pas-de—Calais ,' fait part à l‘assemblée
patnie , et jamais pour attaquer : 2°. les des honneurs qu’il a reçus de ses dio
gardes nationales seront sous les odres césains, chez lequel l'esprit public a
de leurs»chefs ; 3°. la désobéissance" fait‘de grands progrès; il sollicite la
sera jugée et punie comme dans les; pitié et la clémence de l'assemblée
1roupes de ligne , à l’instar desquelles: en faveur de quelques citoyens , que
aussi elles parviendront aux grades et; de fausses opinions ( la plupart sug-ï
' honneurs militaires v. ' gérées) sur les affaires du tempsï "
M. Montl!ùsier, trouve les gardesj avoient fait constituer prisonniers à
*.‘;«atË}r r.lespañ&itement inutiles , dans ' Saint-Orner. .
un état où une gendarmerie nationale l\’I. Dumetz desire qui l’assemblée
fait le service de l'intérieur . et les .en demande la grace au roi ; M'. Pe
{soupes de.ligne celui de l‘extérieur ;‘_ thion observe que faire grace n'est le
:la conscription forcée lui semble un droit de pas une puissance. _
renouvellement de régime féodal : Ç La lettre de l'évêque du Pas-de—Ca
‘pire'encore Politiquement par lais est renvoyée au'comité des rapo
'lant . la liberté ,lasûreté des proprié rapports , qui au plutôt rendra compta
1és.ne doivent être confiées qu'à gens à.l’assemblée des informations faites
que l’onpaye.... quand tout le monde contre les prisonniers de St. -Omer.
-es‘tarmé, personne ne l’est... la po-' La séance aéré .1evéç à 5 heures.

Nous avons l'honneur d’observer aux personnes qui nous enverront de;
notes
'
ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
. . -‘
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né:
cessaire pour nous, nous ne pourrions les insérer.
I. . \

Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
1‘!) liv. pour5 mois .. 5o liv. pour 6-mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
parolt tous les jours. A Paris , chez. C US 8 A C , Imprimeur-Libraire au
"Palais-Royal 1 Numéros'7 et -8.
MERCURE UNIVERSEE
Du Samedi 25 ÂW'il 1791.
.

ANGLETERRE D’après cette déclaration la cour de


Dannemarck, dans son second mé
Louones . 14 avril. Deux mémoires moire , engage fortement les puis
tdressés parla cour de Dâflfl€fllfll‘Ck . sances alliées à la paix, ajoutant qu'il
à celles de Lo::dres , de Berlin et de n'est aucun traité que les autorise à.
Hollande , confirment l’opinion si l‘or la guerre.
tement énoncée dans la chambre des Ainsi il est constant que l’impéra
communes, contre la prétendue né trice consentira à la paix , si on cède
cessité de l’armémentactuel , et prouve Oczakovy, tout depend de l'impor—
combien est illusoire la crainte de tance de cette forteresse et de la car.
renverser la balance du pouvoir en titude que cette cession sera nuisible
Eun0pe. Le premier est une réponse aux intérêts de l'Angleterre.
de l'impératrice aux puissances alliées. La forteresse d’Oczakow a été prise
Elle se plaint de l’espèce d’authorité en 1783 , et nous avons toujours joui
avec laquelle on l’engage à conclure de la paix; la conséquence est claire ,
la paix. Elle observe que ses conquêtes ou cette forteresse est pour nous de
n'ont été que le fruit du courage avec quelqu'imporfance ou elle ne l’est
lequel elle a repoussé une attaque , à ; point. Dans le premier cas, depuis sa;
laquelle elle n'avoit point donné lieu ; prise , nous eussions dû avoir la guet-æ
elle ne veut retenir Oczakow, et le re, et dans le secOnd . elle ne peut
pays qui l‘entoure , que pour la sûreté pas même nous sevir de prétexte.
de ses états; elle ajoute qu’aucune
ITALIE.
des puissances médiatrices , n'accepte
roit à sa place les conditions propo Tunm , 8 avril. Notre cour éprouvc‘
sées. Obliger une puissance injuste douloureusement pour elle l'influence
ment attaquée à faire une paix . de la révolution françoise. La drago-_
qui ne lui laisse aucun dédommage nade de Chambery lui a donnéles plus
ment des dangers qu'elle a courus; grandes inquu tudes, et le roi a sur
c'est , selon elle , encourager la har le champ espériié des ordres pou:
diesse et l'injustice , occasionner des l‘expulsion des émigrants françois .'
guerres plutôt que les prévenir; en qui ont donné lieu à cette scène sans.
un mot , c'est nourrir l’ambition : glante. Mais cette légère satisfaction
elle desire conserver l’amitié des puis ne suffit pas au ress.-utiment des ses
lances alliées; mais elle n'aime pas à voisins , dont on redouté l’ex;slosion ;
leur voir changer le caractère de mé ils ont dvja obtenu la suppression de
diateurs en celui de dictateurs ; elle la gabelle, ils persistent à demander
V desire en un mot une paix sinon glo celle de la dîme em;l+slflstique et de
rieuse, du moins honorable. et de l'impôt du tabac. Le roi est disposé
manière à se concilier la satisfaction à faire de nécessité vertu, età sup
de ses sujets. l primer ce dernier impôt Cependant
.T9m 11. N° 5.42
(554)
il existe déja un déficit dans ses li à 43 heures du matin. La sentinelle
nances , qui s'accroît prodigieuse placée àla porte de la ville , leur en
ment par la perte des revenus que a , dit-on , favorisé l'approche et l'en<
produisoient le sel et le tabac, la tuée , le corps-de-garde a été surpris;
pour s'agite pour le remplacement; celui de la maison commune l'a été
mais comment y parvenir , si ce n'est ensuite. Fiers de ces succès, les as
par des taxes sur les propriétés fon sasins ont couru à la maison du maire.
cières des ordres privilégiés. On re M. de Lavillasse, chevalier de Saint
doute ces privilégiés; on craint d'as- Louis , et membre de l'assemblée élec—
socier leur mécontentement à celui torale du département de Vaucluse;
du peuple, instruit par l'exemple de des sapeurs ont enfoncé ses portes;
la nation française à mesurer ses es il s'est défendu long-temps , long
pérances et ses prétentions par ses temps il a appellé avec un porte—voix
droits naturels et imprescriptibles. les patriotes à son secours; les pa
triotes épars, contenus par une masse
Avrcuon. 16 april. M. Autonellc,‘ de force que l'obscurité leur empê
maire d‘Arles , cet écrivain si chaud choit de reconnoitre , n’ont pu se
pour la constitution , cet ami des rallier; le respectable Lavillasse , l’ami
Avignonois qui a répoussé les traits en de la liberté, a été forcé dans sa.
venimès de la calomnie dontils étoient maison, assassiné et mutilé ; sa femme
siccablés par une faction ennemie de de chambre a été tuée d'un coup de
la liberté , est arrivé hier dans notre balle au sein ; ledomestique n'a échap—
ville , comme membre d'une dépote pé à la mort qu’en sautant parla fe
tion de la société des amis de la cons nêtre. La maison a été pillée; mais
titution d'Arles auprès de celle d'A ce qui porte le crime à son dernier
VÎgn0n. Son arrivée a été une fête période , c'est que les assaisins se re-.
publique. Les Avignonais se sont ap— paissoient à la vue du Cadavre , qu’ils
pliqués\ä témoigner leur reconnnois
chantoient et dansoient autour de
sauce à celui qui s'est déclaré si uti lui. Le major de la garde nationale a
lement et. si généreusement leur dé été aussi assailli dans sa maison ; il.
fenseur. Doit- on se livrer au détail . a opposé la plus vigoureuse résistance,
de cette fête civique , tandis que l'on Cinq fusils servoient à sa défense , il
ne peut pas se dissimuler qu'elle a été les chargeait et tiroir avec tant de
troublée par la nouvelle la plus déso dextérité, que les canons n’avoient
lante , celle de l’assasimt des patriotes pas le temps de se réfroidir; mais sa
commis à Vaison. porte ayant été enfoncée ,il a pris le
L'assemblée de Sainte-Cécile , for parti de s'évader en sautant d'un se
mée sous la dénomination des com— cond étage. Il a eu le bonheur de
missaires de l'union , a donné une se retirer à Avignon‘ , en faisant route
preuve de ses intentions perfides; à travers les montagnes.
elle vient de commander le meurtre L’assemblée électorale a donné des
et le carnage dans la ville de Vaison. signes de la plus vive douleur, en
‘ Par ses ordres , des assasins partis de apprenant cette nouvelle. Les mêmes
Malaucenne , de Sablet et de Seguret d'un de ses membres , d’un véritable
sont arrivés hier en force à Vaison\. ami de la. constitution! crient vert:
(555) .
geance. Le danger des autres patriotes dont les principes anticonstitutionela
es: effraÿant: voler à leurs secours, ne respirent que la sédition. Mais les
voilà la première résolution prise par bons citoyens sauront, par leur zèle
les électeurs. Ils avoient à la faire par et leurs lumières, en détruire les fu—_
tager par le peuple avignonais. Ils nestes effets.
revoient que ce peuple n'a besoin que
de connoitre les malheureux pour DEPARTEMENT DE L‘YONNE.
venir à leur aide. Ils savoient que la Auxaaaa , 17 Avril. Une lettre de
constitution attaquée était un motif M. Montex, prêtre assermenté de la
d'émulation puissant pour un peu ville d'Auxere , donne les détails sui
ple qui s'est voué aux nouvelles loix. vans. M. Brunet , garde national et;
parce qu’elles protègent la liberté. entrepreneur des voitures , vient d’é-_
D'après ces motifs , les électeurs ar prouver toutes sortes de vexations de
rètèrent sur le champ de transporter la part des commis du bureau de vi-,
leurs séances dans un endroit assez site de Bonchamps , bureau qui, au
spacieux pour que le public pût y être terme de la loi, ne devroit plus exis-_
admis. Et aussi-tôt ils la transfèrent ter. Par suite d’un procès-verbal frau1
. aux Carmes. duleux , sa voiture, qui n'était chargée
.N. B. On apprend dans l’instant que que de marchandises achetées dans le
le carnage a été affreux à Vaison dans royaume, et ses chevaux ont été sai
la journée d'hier. M. Anselme , rio sis; le sieur Brunet et les voyageurs
taire;le digne ami de M. de Lavil ont été inhumainement trainés en
lasse et électeur , a été aussi assassiné. prison ; et déja les cordes étoient
Vingt autres patriotes l’ont été avec prêtes pour les lier s’ils ne signoient
lui. Le curé , homme respectable par le procès-verbal de cette‘saisie vexe:
ses mœurs et par sa doctrine , a été mire.
arrêté , baffoué , conduit auprès du
Darurmanr D‘EUR: ar Loma.
cadavre de M. Anselme son ami , me
nacé de la mort: on ignore encore si Cuanraas, 19 Avril. Par-tout les
quelque barbare ne la lui aura pas diverses sociétés des amis de la cons:
donnée. Courrier d’Avignon. titution tiennent leurs séances publie
F R A N C E. ques ; celle de Chartres en tient deux
par semaine ; elle 'y invite toutes les
DÉPARTEMENT DU Pas-na-Canus. personnes de tout âge , de tout sexe ,v
BAPAUME , 17 'avril. Les amis de la les soldats citoyens et les citoyen;
constitution croient que les juges des soldats.
tribunaux ne peuvent ni ne doivent
remplir les fonctions d'avoùés auprès Damnramanr DE LA HAUTE-VIENNE:
de ces mêmes tribunaux. Ils deman LIMOGES, 17 Avril. La conduite
dent un décret qui prononce cette aristocratique du régiment de Navarre
prohibition. donne ici les plus vives inquiétudes“
DÉPARTEMENT DU HAUT-RHIN. Un cavalier , nommé Pont, manifes-‘
DELLE, 17 avril. L'évêque de Bâle toit ouvertement son amont pour la
a fait répandre avec profusion, dans liberté et la constitution; ces senti—
tout le pays2 une lettre pastorale ! et ment patriotiques lui ontz mérité la
a.
a 556
haine de’ ses camarades dont il a failli le-Bot, le 14 un? 1791,, pour Mi:
être la victime. On craint beaucbup ra6eau , député à l’anamälée na
que cet esprit d'incivisme ne soit une tionale. '
suite du séjour qu’a fait ici M. de
Crussol , commandant de ce régi Messieurs , nos temples ont trop
ment. long-temps retenti de l’éloge fastueux
des grands de la terre ; il suffisoit
Daranrmsur DU LOT. d'avoir porté le diadème ou gagné des
batailles pour trouva des panégyris
SOUILLAC , 17 avril. Une seconde tes ; et le moment de la mort des rois
société vient de s'établir ici, sous le et des conquérans étoit souvent celui
titre de bons citoyens : deux citations de leur plus grand triomphe ; c’est
en feront connoître les principes; à-dire, messieurs , que la nation es
‘1°. dans son adsesse à la municipa clave ne rougissoit point de payer un
lité , elle dit : la révolution en trop dernier tribut d’hommage au despote
coûteuse pour qu’on, n'y soit pas
qui lui avoit donné des Fers , ou au
attaché ; 2°. à sa première séance on guerrier. qui , trop souvent, avoir
a fait lecture, avec une espèce de sacrifié les enfans de la patrie à sa va.—
satisfaction , de la prétendue lettre du nité , et fait couler nos larmes.
pape, à M. de Loménie; le Vicaire
génera1 d'Uzès , membre de cette Aujourd’hui tout change , MM. _
société , a observé que si le pape ex le règne de la liberté n'est plus celui
00mmunioit les nouveaux fonctionnai de la bassesse . du mensonge ou de le
res ecclésiastiques, on ne pourroitplusv Batterie ; et quiconque a bien mérité
s'adresser, à eux. Cette séance a été de la patrie, a droit seul à sa recon—
terminée par des libations baohiquea. noissance : or, MM. , qui en est plus
digne que celui à qui vous rendez les
DÉPARTEMENT DES BOUCHES-DU-RHÔNB. derniers devoirs , et dont la perte cou-—.
vre la France de deuil, que Mirabeau a
Tamscou.
société , 15 avril.
is'est établie dansUne seconde
cette ville. cet homme le plus éloquent et le plus
' extraordinaire de son siècle , j'en ap
et a manifesté le desir de se réunir
pelle à vous qui l‘avez entendu tonner
en totalité avec la première société
de la tribune,et promulguer des décrets
formée. Mais les membres de celle-ci quiaasurent votre bonheur et celui de
craignant quelque surprise , d’après vos enfans. Eh bien ! cet aigle qui pla
la certitude qu'ils avaient du. peu de noit sur l'empire français . apportoi:
patriotisme de certains membres à l’au la foudre : cet Orateur , dont l'élo
tre société , persistèrent dans leur ré quence rapide , mâle et séduisante .
glement , refusèrént la réunion col excitoit en même-temps dans vos cœur.
lectivement. et notifièrent que cha l’émotion , le plaisir et la terreur ,‘Mi
que citoyen seroit reçu individuelle rabeau n'est plus : il ne nous reste que
ment suivant la forme adoptée, son nom , mais il sera immortel , il
'DÉPARTEMEKT nn\Panra. ne nous a laissé que les froides dé1'
pouillés d'un corps glacé et frappé de
‘.Disconrg prononcé au remise célébré . la mort, mais elles seront placées dans
au l’église garoim‘ale de C/zoz'qg le plus magnifique de nos temples 1 de;
(557)
venu le tombeau des grands hommes. de la loi : avec le courage et la force ;
Ils sont dus , ces honneurs. _au dè sans la loi, vous ne seriez que des fao
fenseur le plus intrépide des droits de tieux ou des brigands , avec le cou
l‘homme . au restaurateur de la li rage et la force autorisés par la loi .
berté. à l’ami vrai et fidèle du peuple ,
vous êtes des patriotes et pouvez de:
à l’ennemi irréconciliable des abus et venir des héros.
du pouvoir arbitraire , au régénéra Mirabeau l'étoit patriote , sans
teur de la monarchie , au soutien le doute, mais il savoit que le patrio—
plus ferme d’un premier roi citoyen. tisme a ses excès , et que , pour être
Infiniment cher à sa patrie par son sage . il doit être lui-même soumis à la
civisme et ses talens, il l'a éclairée de loi.
les lumières , et le feu dont son âme A cette leçon , bien digne d’un re—
étoit pénétrée , dévorée , trop resserré présentant de la nation , Mirabeau en.
dans les limites de la France , s‘est aj0ute une dernière bien éloquente ,
Communiqué au-dehors, et a causé et qui doit nous coûter bien des lar
une commotion générale dans I’Eu mes , frappé au milieu de la carrière
rope; il n’est plus de tyrans subal la plus brillante , et dans la force de
ternes ou couronnés dans l’univers , l'âge déjà consumè de travaux , marty‘r
que son nom seul ne fasse frémir. peut-être de la gloire humaine , car
Mirabead Largomme législateur , a les plus grands génies ont aussi leurs.
donc égalé , peut-âtre surpassé tout erreurs. _
ce qu‘Athênes , Home et Londres ont Mirabeau mourant semble vous dire
'produits de plus grands; scus ce titre, qu'il n'y a rien ici bas de durable , que
messieurs, il a» droit à‘v0‘tre recon cette gloire humaine n'est qu'une 1é
naissance ; mais souvenez - vous des gère vapeur , un ombre que celui-là
paroles de ce grand h0mme , quelques seul est véritablement grand , qui ,
jours avant sa mort. ' aux dons de la nature , aux qualités
Je poutsuivrai , disoit - il, les fac de l’esprit et du cœur , joint encore
tieux de tous les partis : oui, MM. , les vertus qu‘inspire et commande le}
il les eût poursuivis , terrassés ; mais religion.
âvec le glaive seul de l’éloquence , et Eh bien , religion sainte , c'est pour
il eût toujours respecté celui de la Mirabeau même , c’est pour un de tes
loi. La loi , voilà le génie tutélaire de enfans , bien cher à la patrie, que
la France : sans l'obéissance à la loi '. nous t'offrons nos prières et nos voeux ,
tout est arbitraire et devient injuste ! portes-lesaux pieds de I’Eternel , o"ess
sans la loi, il faut donc vivre dans de le Dieu de démence et de miséri.
continuelles allumes , et périr dans corde. '
l'anarchie , monstre plus odieux que le
Lettre de M. Delessart, ministre de
despotisme même.
il Braves guerriers , généreux soldats l'intérièur, à MM. du directoire
du département de Paris , le 21
de la patrie, quele deuil et la dou
avril 179x.
leur ont rëunis dans ce saint temple ,
c'est la loi qui vous prête ses armes, Parmi les différens objets, mes—
tous ne pouvez donc agir qu'au nom sieurs, que vous avez présentés à la
a
(558)
Considération du roi , et sur une d’obéissance à la loi martiale (on
Partie desquels sa majesté avait déja applaudit. ) .
prévenu le vœu que vous lui ex M. Gongs: veut faire une seconde
primez . elle a particulièrement fixé observation , il se trompe encore; en
son attention sur le desir qu'a té ce cas , dit-il, je demande l'impres*
moigné le département qu'elle fît sien du discours de M. Laclos ; on ne
connaître aux nations étrangères ses l'a pas compris parfaitement.
sentimens pour la constitution. Le Jif. le président. Comment vou
roi n'a cessé de les manifester en lez-vous qu'on imprime un discours
toute occasion , par la voie des am prOnoncé d'une manière peu prévue ,
bassadeurs; et c‘est sans doute aux et qui n'a été qu'improvisé.
assurances qui ont été données de 111. de Si/Zery demande la parole
sa part aux différentes cours de sur la marine. L'assemblée nationale ,
I'Europe . qu'est due la tranquillité dit—il, est au moment de prononcer
dont nous avons joui jusqu'à présent. sur l'admission aux grades de la ma
. J J rine , 500 mille citoyens vont , je
I\Iais sa majesté , qui écoutera tou— crois , vraisemblablement être victime
jours l'opinion publique , et qui n'hé des intérêts de douze cens. M. de
sitcra jamais lorsqu'il sera question Champagny a proposé une prime
d'écarter des doutes sur ses sentimens, pour les éleves qui, ayant étudié trois
va donner ordre aux'ambassadeurs , ans, retourneroient dans les diffé
et ministres de France dans les cours rens havres po'ur s’exercer et être en
étrangères \,jde s'expliquer de la même droit de se voir admis sur les vais
manière qq'elle l'a fait elle-même à seaux. J’ai adopté ce plan , et l'ai
l'assemblée nationale. Vous reconnoî« joint à celui du comité : mais je sais
trez, messieurs , dans cette démar— que demain, presque tous les mem
che, l'empressement avec lequel le bres de l'assemblée nationale seront
roi adopte tout' ce qui peut cont\ri contre l'opinion de M. Champagny ,
buer à tranquilliser les esprits, et il a combattu le plan du comité avec
à éloigner la méfiance et les inquié un grand avantage, cependant je ne
tudes. ' suis pas encore tout‘a-fait de son avis;
1MIs DE LA CONSTITUTION.
mais j’adopte son amendement
Ici M. de Sillery est entré dans di
Suite de la séance du 18 avril vers détails sur les rapports qui se
trouvent entre le plan du comité et
M. Gouget. Je crois que dansson les idées de M. Champagny; il a dit
opinion , M. la Clos nous a dit une qu'elles étoient cellés qu’ils croyoient
erreur: tout citoyen , a-t-il dit, a le utiles et justes ; mais toutes ces idées
droit de résister à la proclamation de se trouvent dans les articles décrétés
la loi martiale ( on murmure ) par l'assemblée nationale dans la.
CM. Lac/os. Je n'ai pas prétqndu séance du 17, ils ont été rapportés,
dire qu'un citoyen garde national et nous croyons inutile maintenant
avoir le droit de se refuser à la pro de transcrire la suite de cette dis
clamation de la loi martiale ; j'ai dit cussion.
qu‘il avoit le droit de l'abdication .M. Bantou. J'ai pensé que je de-‘
(559)
Voir vous rendre compte de ce qui ment , après avoir assemblé les sec—‘
tions , écriroit au roi, et qu’il rcriroil
s'est passé aujourd'hui au départe
en style d‘hommes libres: qu’on lui
ment; j'étois à l'assemblée nationale
représenteroit que si ,le peuple avoir
lorsque ces mêmes individus , qui
manifesté une opinion tumultueuse .
prêchent la contrerévolution de tous
il étoit en quelque sorte excusable ,
côtés sont arrivés. J‘ai passé dans une
lorsque lui roi accueilloit des indivi
salle où le maire et le commandant
dus qui l’égarent , et qui détestent la.
général étoient; ils ont dit que l’o
pinion publique étoit tellement éner révolution. La municipalité écrira aussi
en ce sens au roi , et nous avons d‘eil-_
gique, que ne pouvant plus faire
exécuter la loi, ils donnoient leur
leurs la satisfaction de voir' que la
démission. On a insisté sur le voyage France entière nous approuve. Main
tenant, parmi le peuple, tout homme
du roi; on a voulu faire croire que
le sort de la révolution en dépen
qui n‘est pas membre des amis de la
doit, que c'étoit favOriser les ennemis constitution , est réputé stupide , mal
iiislruit ou aristocrate (Applaudit).
de la liberté, en leur donnant des
motifs fondés: moi j'ai dit que ces Ainsi, c‘est une bonne nouvelle que;
les citoyens peuvent donner 'à leurs
ennemis étoient en force ou non,
que s’ils étoient en force, ils n’a« amis , que les corps administratifs de
voient pas besoin de prétextes, et la capitale sont enfin parvenusiæu ni
qu'au contraire , s‘ils ne l’étaient veau de la révolution. ( Trèsapplau_—Ç
pas . nous n’avions rien à craindre , dit).
et que comme il étoit hors de doute M. [fers/tint. Il est temps que la
que nous fassions, dans ce dernier nation sache que son bonheur et sa
cas , je demandois que l'on renonça à liberté ne dépendent plus d'un seul
cette exécution , et j'ai été fortement homme; si le roi part , hous'savons ce
soutenu dans cette opinion par un qui doit en arriver , il‘y perdra plus
que nous. Il faut aussi que le peuple
membre de cette assemblée, M. de
sache que chacun doit être libre . et:
Kersaint ; enfin après des débats , le
directoire est convenu que le peuple qu’il s‘accoutume à tous ces mouve—
mens. Avez-vous mis dans votre cons
étoit bien excusable de ne pas exé
titution que votre roi seroit de la re
cuter la loi bien régulièrement dans
ligion catholique? Il Faut que la liberté
un temps de troubles , où le premier
de conscience soit enfin établie; qu’il
fonctionnaire publique ne l‘exécute
se serve d'un prêtre catholique ou
pas lui—même : car il y a un décret du
'non ', qu’importe ;À vous servez perti
4 octobre , qui dit que le roi ne peut
nemment les ennemis de la chose pu
se séparer de l'assemblée nationale
blique , en attachant tant de prix aux
jusqu’après la constitution; mais en
opinions d’un roi. Il faut guérir le
fin, cette garde nationale se montre
peuple de ces craintes insensées; la
digne de la liberté et de l’aveu des
conduite du roi estlimitée par la cons
bons citoyens. (01L applaudit“).
titution , s'il y manque il tombe de sa.
Le conseil général a été assemblé ;
place. J’en veux venir à une conclu—
la municipalité étoit étonnée de dé
sion simple; on veut Faire croire dans
férer à cette force irrésistible du peu—
les puissances étrangèresz. que vous
ple. Il a été décidé que le départe:,
'(560)
“gènezla conduite de votre roi , étrange constitue ; celui-ci. dit Jean—Jacques.r
paradoxe , comme s'il pouvoit faire ce ressemble à un bataillon qui se Forme.
qu'il veut sans être despote ; qu'im— M. Danton vous a dit qu’il venoit de
porte , d’ailleurs v0yons le danger où se Faire un contrat entre la nation et
il est , et non où il n'est pas ; faisons la royauté; ici les opinions politiques
passer dans file peuple ces idées sim touchent les opinions religieuses , lors.
‘ ples qui doivent le conduire à triom que l'on voit le chef du pouvoir exé—1
pher de ses ennemis. Voici la conduite cutif qui s'est engagé par serment À
que tiendra le département de Paris. faire exécuter la constitution . qui
Il assemble les sections . il consulte ses s'entoure de tous prêtres réfractaires.
com mettans dans ses inquiétudes , c'est de mâuvais citoyens, qui les loge dans
ce qu’il devoit faire ; il a écrit au roi son palais , qui s'en sert lui-même n,
avec fermeté , et je crois qu'il se con il semble préjuger qu'il n'est pas dis
duira comme il le doit. (.4pplaudit). posé , s'il en avoit la puissance , à
respecter les loix; il a juré de dé
M. l’on. Je crois que M. Kersain‘t fendre la constitution ; c'est là le point
c'est trompé, quand il a dit que le
mathématique, et je ne veux pas en
peuple craignait le départ du roi. Voici
sortir. Je voudrois que pour l'adresse
ce qu'il disoit assez généralement ce
au peuple , l'on prit ce texte : c’est
matin, et ce que j'ai entendu moi
qu'il est dangereux que le chef de la
même. Que nous importe que le roi
constitution inspire, par son exem
s'en aille quand il voudra . qu'il reste ple , le mépris des nouvelles loi-x,
ou parte, cela ne nous inquiète pas ;
que le salut du peuple passe avant
mais nous le payons , et il favorise les
tout, queson roi lui appartient , qu'il
prêtres réfractaires , il affecte de”mé
doit le, garder ce même roi comme
priser les décrets , et il doit l’exemple;
son bien , et qu'on ne peut l’en sé
il communie par la main de ces hom
parer , à moins que celui ci ne veuille
mes désobéissans à la loi ; il s'entoure
abdiquer librement. .
de mauvais citoyens, il les protégé .
M’. Lepz‘daure. On couleur]. les
il enfreint les loin et réclame ensuite
Opinions politiques avec les opinions
. la liberté ! Que l’on élève des temples
religieuses ; il n'existe entre les pré-,
pour les Turcs , pour les Juifs, que
tres qu'une dispute de mots, et non
nous importe; mais nous ne voulons
de dunes : on veut faire croire que
pas que Celui que nous payons établisse l‘assemblée nationale a touché à la
un schisme dans la religion que nous
religion; on veut Faire croire qu'il y
professons. Tels sont . Messieurs : auroit deux sortes de culte; ce qui
paroles ou le sens le plus général
seroit très dangereux. '
de tous les propos que j'ai entendus: M. le président. M. l'abbé L’lauri
je demande que ces faits soient réta» a pris la parole ce matin; il nous a
blis, que l'on ne déguise point les dit qu'il seroit modéré et très-court;
Idées du peuple , et que l'no rédige
il a parlé pendant une heure, et
une adresse à toutes les sociétés affi s'est fait censurer; m1i3 dans une
liées. phrase qu'il n'avoit pas prévu , il lui
M. Chépy. Il fautdi5tinguer un peu. est échappé de convenir que l'assem
ple constitué, et un peuple qui se blée nationale .n'avoit jamais touchà
(561)
à la religion.'Nous l'avons beaucoup secrétaire. On en demandait I'lhlptGl<
Applrmdi. et il a été fâché d’être ap‘ sion ; mais ne pouvant être faite" assez
plaudi par les patriotes. tôt pour être utiles , cette demande a.

M. Lepidaare. La question est de été retirée.


savoir si le premier fonctionnaire pu— 2°. La lettre envoyée de l'Orient,
bllc peut récuser les fonctionnaires n'étoit pas de M. Flairac , mais d’un
de morale institués par la nation , s‘il M. Alory, qui donnoit aux prêtres
peut les improuver ; par sa conduite. réfractaires des conseils qu’il disait
c'est les improuver en quelque sorte avoir demandés à M. Floirac. Cette
publiquement. lettre n‘avoit point été surprise , voici
l’éclaircissement qu’a donné le secré
M. Marron. M. Kersaint vient de
taire , et que les murmures rendoient
vous soumettre ses propres idées sur
peu distinct , au moment où l’on alloit
l'adresse au peuple qu’il doit rédiger ,
aux voix pour savoir si elle seroit
malheureusement il est parti, et n'a
pu profiter des observations qui vien lue.
nent d'être faites. Comme la‘ société M. Collet d'Haräois. Il n'y a per—'
pourroit ne pas approuver l’esprit de sonne ici, messieurs , qui voulüt ap
son adresse , je demande que l'on dé prouver la violation du secret des
libère sur cela, et que deux commis lettres , et certainement un de vos
saires lui portent le vœu de la so secrétaires ne vous la proposeroit pas.
ciété. La société qui envoie cette lettre vous
M*". Le caractère du peuple n'est prévient qu'elle a été trouvée par un de
ses membres , chez les demoiselles
pas de se plaindre de la philosophie ,
Ménard , que fréquento}ent les ecclé—
c’est au contraire de ce que le roi pa
roit mépriser Ces idées philosophiques
siastiques auxquels elle est adressée :
et adopter des contestations pure
la perfide tactique des prêtres réfrac
ment religieuses que le peuple se taires y est dévoilée. Mes fonctions
plaint. ( Cependant la société nomme
m’ont fait un devoir de vous en pro—
poser la lecture ; et c‘est une cepie
trois commissaires. qui engagerom
M. Kersaint à retrancher de son certifiée par la société. qui en a con
adresse des opinions peut-être très servé l'original; conséquemment elle
phizbsoplziques , mais peu convena— fait partie de la correspondance. J’ob—
Hes ). serverai que si les sociétés pouvoient
croire que de pareils renseignemeni
La séance a été levée à 10 heures.
sur des objets importans , ne fixent
Nota. Il nous est échappé deux pas votre attention , il seroit à craindre
erreurs dans la séance du 17 avril. que la correspondance ne perdit une
Veulant être de la plus sévère exac grande partie de son utilité , et qu'a
titude , nous allons ici les rectifier. lors on ne vous communiquât que des
1°. Les observations sur la marine , choses vagues ou indifférentes.
envoyées par la société de Brest. Séance du 20 avril.
n'ont pas été soumises à l'examen des
. .,Ï .
commissaires nommés , mais lues à Sur la lecture d'une liste des noms
la tribune, par M. Gallo; d’Herôois, des citoyens pour l‘admission de quel
(562)
ques membres , M. Biauzat a demandé mais , pour moi ,"je n'y en trouv6
que dorénavant les citoyens , pour être pomt.
reçus dans la société , fussent inscrits M**. Messieurs , ce n’est pas là le
dans la garde nationale , à moins vrai motif du pré0pixumt , le voici : il
qu’ils ne fussent soldats , administra vient de voir le poruait du roi sur vos
teurs , juges ou députés. M. Ch. La nouveaux billets d’entrée , etil a dit ,
1}neth réclame contre cette motion , en ma présence qu’il attendroit pour
il craint que cette entravé n'éloigne en prendre un que l’on y eût mis
des amis de la constitution des hom— l‘effigie de la reine. ( on murmure ).i
mes dont le patriotisme et les talens M. Sérums. Réclame une indemnité
peuvent être recommandables , il de pour avoir , dit-il , créé; en quatre
mande que les choses restent dans vinât-sept , d’impôt du timbre.
l'état qu’elles sont jusqu'après l‘orga M. Carra. Je demande que l’on dé<
nisation définitive de la garde natio libère Sur les affiliations de quantité
nale dont le corps législatif va s’oc de societés qui sollicitent cet avan
cuper meessamment. tage ; et je demande expressément
M fiïauzat. Je desirerois au moins cette affiliation pour la société de
que le citoyen qui veut être admis parmi Libourne , département de la Giron
nous, pûtnousjustifier de sonpatriotis de , qui est appuyée par plusieurs déc.
me par la quittance de la contribution putés à l‘assemblée nationale.
patriotique. (Après quelques débats M. Biauzat. Je réclame le_même
» la motion de A!- Lama/z est-adaptée.) avantage pour la société de Billom ,
M. le secrétaire continue la_lecture département de Puy - de - Dôme.
des adresses [et annonces. ‘ ' J'observerni aussi que dans le dépar—
tement de l’Allier . la constitution
: M. Saro , homme de loi de la section
civile du clergé y réussit parfaite
des Thermes communique à la société
ment.
des observations sur les élections pro
chaines des députés de la législature Divers membres réclament l‘affilia-‘
suivante ; il présente cette îquestion tion pour les sociétés de Quimperlay ,
qui lui paroît des plus importantes : département du Finistère , de Gue
donnera-nom aux; membres deslégis ret , département de la Creuse; (la
latures suivantesdes mandats et des société accord l'affiliation aux sociétés
pouvoirs limités ou non limités? de Lihonrrte , Billom, Quz‘nzperlay
ct Gueret.
Un murmure s’élève en ce moment
à l'entrée de la salle , l’un des commis
La suite de la séance à demm'æz.’
saires introducteurs dit que quelques ASSEMBLEE NATIONALE.
membres veulent entrer , mais qu’ils
ont Oublié leurs billets: M. le prési_ Séance de Jeudi soir.
dent répond que ces membres peu— La séance n'a été ouv«rte qu'à qua
'vent aller prendre de nouveaux billets trç_ heures , à cause des exercices de
d'entrée au bureau , en donnant six piété et de culte . auxquels l'assemblée
livres pour le trimestre courant. ' a employé la matinée.
l‘I\ I)nf”“. Je ne sais , M. le Prési-' M. Prugnon propose et f.iitdécréter
dent ,s'il y e des billets au bureau , que le tribunal du district d'Evreux ,
(563),
département de la Creuze , seroit venir avec le plus de soin et le plu:
placé dans l'abbaye de Chambon. tôt, pour que leurs corsaires ne cou
Sur la représentation d’un membre russent sur nos marchands. Le roi de
du comité de liquidation, le décret Maroc a convoqué tous ses capitaines
qui ordonnoit la formation d’un et armateurs , et leur a intimé respect
nouveau comité , pour l’examen des et honneur; pour le pavillon françois.
comptes du sieur de Boulainvilliers, Les régences de Tunis et le Dei Dal
(chargé des bâtimens du roi, a été sus?
ger lui ont promis sûreté, en atten
pendu, jusqu'à Ce que le comité cen dant qu’elles puissent se concerto?
pour donner des ordres aussi étena
tral de liquidation eût été entendu.
dues que ceux de la cour de Matou
Parmi nombre d’adresses , dont un
L’assemblée renvoie à son comité
des secrétaires fait lecture, se trouve
des pensions les plaintes que lui porte
celle du sieur Santo-Dominguo , mandé
la dame Elard, nourrice du roi, du.
à la suite de l’assemblée , comme un
refus qu’elle éprouve de l’intendant
de ceux qui avoient le plus favorisé les
de la liste civile, pour le paiement
troubles de la Martinique, il y de
de sa pension.
mande la liberté , pour prix , dit-t1 ,
du sang qu’il a épargné , et des soins M. Destourmel communique à l’as—'
qu'il a portés à la conservation de la semblée le procès-verbal dressé par les
colonie de'St-Domingue.... L’assem officiers municipaux de Cambray de
blée charge son comité de lui faire in l’installation de M. Primat , leur évê
cessamment le rapport de cette yaf que. le 16 avril avec le plus grand
faire. ' ' w appareil et pas moins d’qrdre....
, L’abbé Fauchet estproclsnié évêque M. Laniuinais, au ’nom du comité
de Caen , chef—lieu du Calvados. Ce ecclésiastique , fait adopter le plan
choix est applaudi. présenté par le département du
Les sieurs Pelletier , ingénieur-mé Nord, pour la réduction et la cir
chanicien, et le Gros , horlorger , font conscription des paroisses de la ville
hommage à l'assemblée de divers chefs de Douay. '
d'œuvres , qui leur ont: obtenu les M. Dionis du Séjour commence et
honneurs de la séance, rapproche l’affaire de M. de Toufl
M. Goupil, l’un des commissaires ville, inventeur; mais il est inter
pour l'installation de la cour de cas rompu et renvoyé à un autre séance
sation , fait les détails de cette cérémo du soir pour faire place à la discus
nie, l'assemblée en ordonne l’insertion sion du projet de décret sur les agens
dans son procès-verbal. Elle renvoye de change, dont tous les articles , à
à son comité militaire ,1‘affaire du sieur l’exception du dernier , sont adoptés.
Froment, capitaine garde nationale. Celui-ci avoit pour objet d‘attribuer
Le ministre de la marine fait part aux jurisdictions consulaires la con
à l’assemblée des précautions qu'il a noissance des contestations /relatives
prises pour faire reconnoître, chez à la provision des patentes. MM. Ro
les puissances étrangères, le pavillon bert et Lavigne ont prétendu , avec
aux trois couleurs. Les barbaresques autant de raison que de Succès , que
étoient celles qu’il convenoit de préf telle compétence serait exorbitants;
(554)
'des sribunaux de commerce. Voici commerce: lesdits registres seront
les articles dans les termes et dans écrits par ordre de dates , sans aucun
la série qu'ils ont été décrétée. > blanc , et par articles séparés ; ils con.
VII. Ne pourront ceux qui seront tiendront toutes les négociations et
reçus courtiers et agens-de-change ,‘ Opérations de commerce. pour les-u
faire , pour leur compte , aucune es quelles lesdits courtiers , agens-de
pèce de commerce et négociation, à change et de commerce , auront été
peine de destitution et de 1500 liv. employés, le nom des parties con—
d'amende. Ils ne pourront, sous les tractantes , ainsi que les différentes
mêmes peines , endosser aucune lettre conditions convenues entr’elles ; se—
ou billet commerçables , donner au ront tenus lesdits courtiers de donner
cun aval, tenir caisse ni contracter aux parties intéressées, un extrait si-_
aucune société , faire ni signer aucune gué d'eux desdites négociations et
assurancei, et s'intéresser directement Opérations dans le même jour où elles
ni indirectement dans aucune affaire. auront été arrêtées.
Tous actes , promesses, contrats et XI. Ils ne pourront , sous peine de
obligations qu'ils auroient pu faire il destitution et de responsabilité , né-.
cet égard , seront nuls et de nul effet. gocier aucun effet , lorsqu'il se trou—
VIII. Ne pourront de même les vera cédé par un négociant dont la
négocians , banquiers ou marchands , faillite seroit déclarée _ouverte , ou
prêter leurs noms directement ni in qui leur serait remis par des particu-.
directement , aux courtiers et agnos liers non connus et non domiciliés.
de-changç , pour faire le commerce. XII. Les particuliers qui , sans être
et les intéresserflans celui qu'ils pour pourvus de patentes , Se seroient im
roient faire ; et ce, sous peine d'être miscés dans les fonctions de courtier;
solidairement responsables et garants et agent-de-clnange et de commerce ,'
de toutes les condamnations pécu seront non recavables à aucune ac
niaires qui pourroient être pronon tion, pour raison de leurs salaires :
cées contre lesdits courtiers et agens les registres où ils auront écrit leurs
«le-change. - négociations, n'auront aucune foi en
IX. Dans tous les lieux où il sera justice: ils seront de plus , sujets il l'a;
établi des courtieruet agens-de-chau monde déterminée par l'article XIX
ge , il sera dressé un tableau sur le du dédret du 16 février dernier.
quel seront (inscrits leurs noms et XIII. Les courtiers et agens-de-’
demeures; ledit tableau sera affiché change, de banque et de commerce;
dans les tribunaux de commerce, et ne pourront , à peine d'interdiction e
dans les lieux où les marchands et se servir de commis , facteurs et en
négocians sont dans l'usage de s'as tremetteurs , pour traiter et conclure
sembler, ainsi qu'à la maison com les marchés ou négociations dont il!
mune. , . seront chargés.
X. Les courtierset agens-de-change XIV. Il sera incessamment procédé
\seront obligés de tenir des livres ou par les tribunaux de commerce , ‘à la
registres-journaux en papier timbré , confection du tarif des droits de cour—
lesquels seront signés, cotés etpara tage , dans les différentes places d’0
phés par un des juges du tribunal de commerce du royaume ; ce tarif
(365)
(un force de loi , dans chaque ville du vent, il« ait été ultérieurement
où il aura été fait, et jusqu’à la pu statué par l'assemblée.
blication "du nouveau tarif , ceux Maintenant M. Emeri remet à la
œntinuellement subsistans continue discussion ce qui restoit à décréter
ront à être exécutés. du projet des comités militaires et de
XV. Il sera également fait par les finance , sur l’administration des fou-.
tribunaux de commerce , un régle rages de l'armée. Déja il émit établi
ment sur la manière de cdnstater le un principe général, qu'en temps de
cours du change et des effets publics. paix les fournitures de l‘armée se-Ï
XVI. Les courtiers et agens-de roient faites par baux au rabais; sous
change se conformeront aux disposi réserve cependant d'établir pour les
tions du présent décret, à peine de temps de guerre et les momens pres-‘
destitution , et ceux contre lesquels sés, des régies dont le trésor public:
elle aura été prononcée, ne pour faisoit les fonds.
ront, dans aucun temps, quoique M. Renaud_ demandoit que , dans
pourvu de patentes , en exercer les le cas de cette exception, il y eu:
fonctions. deux régies séparées.
M. le rapporteur réduit la question
M. le rapporteur vouloit actuelle—
à savoir s’il seroit expédient de laisser
ment parler de la liquidation des offi
vau ministre à établir et choisir les rég‘
ces d’agens-de-change; mais l'assem
gisseurs.
blée a cru devoir passer à l’ordre du
M. de Broglie considérant la chose
jour. ,' ;
sous les rapports de l’économie, pense
Un membre , au nom desÏcomités qu'une seule cornpagnäéâeroît plus fa-.
réunis militaire et colonial, fait le cile à rassasier. 3’:
rapport relatif aux troubles des co M. Destourmel propose par tran<‘
lonies, et plus particulièrement aux motion de mélanger l‘administration.
insulaires despotes et détenus main partie en entreprise; partie en réa:
tenant en prison à St. Malo. Il a de gz’e.
mandé que leur situation fut un peu M. Darembure propose d‘abandon—'
adoucie, et l'assemblée décrète: ner aux régisseurs à faire les fout-æ
Que les matelots , soldats et parti nitnres. Cette opinion est appuyée
culiers arrêtés les armes à la main, de celle de M. Reubel.
et conduits de la martinique dans les M. de Traci ne veut pas que dan]
prisons du château à St. Malo_. se aucun cas le soldat puisse avoir des
ront mis seulement en état d’arres— démêlés d'intérêts- pécuniaires avec
tation: en conséquence, décrète que ses officiers. _
le roi sera prié de renvoyer les ma Après une assez longue discussion,
telots à leurs quartiers, les soldats ces diverses opinions ont été réduite.
dans une citadelle, et les particuliers et décrétées dans les termes suivons :
dans la‘ ville, de St. Malo , où ils te Sont enceptées dès—à-présent des
cevront la ration. dispositions des articles I et II , les
' Le tout jusqu'à ce que, sur. le fournituresdes vivres et des fourages
rapport qui sera fait par les commis— qui pourront être confiées par le
saires. qui ont Été çnvqés aux ides ministre de la guerre à une ou plu,g
(566)
hieur‘s Compagnies ; composées des religieusement observés de part et."
personnes qu'il croira les plus capables
de bien remplir l’un ou l'autre ser
l d’autre, et ne pourront être rendu—
dés ou annullés pendant le temps fixé
vice. pour leur durée, que pour les causes
Trois autres articles formant les et par les formes de droit.
{V, VI , VII et VlII, ont été décré M. de Latour Maubourg , colonel
Iés,sans discussion. de Soissonois, demande que le co-‘
Monsieur Destourmel en propose mité diplomatique fasse incessamment
un additionnel , dont l‘objet étoit le rapport sur la réunion à la France
'de prohiber toute autre rétribu d'Avignon et comtat Venaissin. Rien
tion aux régies que celle de leurs ne lui semble autant exiger l'atten
'nppointemens , et de soumettre leurs tion de l’assemblée, autant de sol
dépenses à la censure publique par licitude. La division des habitans en
comptes imprimés. La proposition a deux parties extrêmes (si elle n'y
été rejetgée suivant les articles dé apporte un prompt secours) peut
crétés. opérer la ruine du comtat et le jou-.
IV. Dans le cas où le ministre de cher de morts.
la guerre jugeroit à propos de con M. de Menou, membre du comité.
fierla fourniture , soit des vivres , soit et rapporteur de cette affaire, dit
des fourrages, à des compagnies de qu’il n‘en a point encore toutes les
son choix , le prix de l'entreprise sera pièces.
fixé par le prix commun de chaque Pour en accélérer la décision, M
espèce de denrées , pendant les mois Robespierre dit, que déja les papistes
de novembre “décembre, janvier , fé égorgent, dans ce malheureux pays,
vrier et mars.ç} tout ce qu'il y a de patriotes con«i
V. Le prix sera constaté d’après les nus, que les départemens voisins,
états que les directoire‘s de départe tels que ceux de la Drome et des
ment enverront tous les quinze jours bouches du Rhône , étoient à la veille
au ministre , du prix des différentes d’une guerre de religion. Au nom de
espeœs de denrées, dans tous les l’humanité , au nom d’un dieu de paix ,
marchés de leur département. au nom du patriotisme, épargnez le
VI. Le ministre pourra convenir sang des hommes, acceptez (dit l‘o-.
avec les entrepreneurs des vivres et rateur), acceptez un peuple qui a /

des fourrages , de tout autre stipula le droit et la fermeté de s'unir à


tion qu’il croira juste et convenable vous.
pour l’intérêt respectif des parties M. Bouche ditque sur soixante
contradantes. communes , il y en a quarante qui
VII. Les traités pour les fournitures demandent la réunion ; et toutes ,
des vivres et fourrages , et pour toute ajoute-t-il , exprimeroient le même
autre fourniture militaire , seront im vœu , si les aristocrates ne les travail
primés. Les seules clauses dont le pu loient pas, et raconte que l’abomi
blic.aura eu connoissance par la voie nable évêque de Vaison ,‘le crucifix
de l'impression , seront obligatoires d'une main , le poignard de l'autre.
pour l’état. a ordonné l'assassinat de dix citoyens.
N1H. Les traités seront d’ailleurs amis de la constitution; qu'à la suitq
(567)
de cette cruelle et affreuse expédition. parce que tous ont acquis des droit!
il a été entonner le te Doum , et dan au patrimoine public, et presque tous '
ser avec ses prêtres autour des cada ont des besoins. '
vres , ces déplorables victimes du seul
L’objet de ce mémoire est de don
et véritable amour du bien: craignez ,
ner un mode de remplacement pour
dit-il. que l’armée papale, au nom
huil ou dix mille employés aux aides .
du dieu de paix, sous le voile de la
au nom desquels il est présenté. Il faut
plus sainte , de la plus d0uce de toutes voir le plan de ces manières, dans
les religions n’ouvre une guerre de
leur mémoire Il semble'concilierlel
sang et de carnage. Quelles horreurs!
vues d'économie et d’intérêt public.
trop affreuse perspective ! elles ou
Il est écrit avec chaleur , et montre
tragent la nature et la divinité , la
beaucoup d'énergie dans ceux qui
religion et le droit des_peuples. I
l’ont composé. Il sera difficile de se
M. l‘abbé de Bruze a dit que l'é
refuser à‘ leur pétition, sans craindre
vêque de Vaison n'avoit pas assisté
de les jetter dans un désespoir qui
au se deum.pL‘affaire est renvoyée à
seroit affligeant pour l’humanité.
mardi.
La séance a été levée à 10 heures CathécIu’sme de la Constitution , à
LITTÉRATURE , ANNONCES , etc. l’usage des haäz’tans de la cam
Exposé: des oommis aux aides {sur pagne , précédé de la déclaration
les moyens qui peuvent convenir de: droits de l'homme et du ci
toyen. .4 Paris, de l'imprimerie
à leurs remplacemen s. );
de Gus sac . libraire du Polar}
In-4°. de 12 page: , de l'imprimerie _Hoyal , Nos. 7 et 8 , ÿ7etit format
de Sallières . rue Thibautodé , n°. 7 in-iz de 56 pages ; prix Îz .r.
Paris , premier avril, 1791. À "2
L’Assemblée nationale dans un dé Ce petit ouvrage fait par un député
cret du 8 mars dernier , accorde à de l’assemblée nationale , est rédigé
tous les employés dans les aides une par demandes et par réponses , et est
préférence particulière aux remplace écrit avec précision et méthode. Les
mens dans les nouvelles administra— questions sont simples, et les réponses
r tions de finances. Mais , observent fort claires. On y trouve très bien ex
très-bien , les auteurs de ce mémoire , pliqué tout ce qui a rapport à la nou—
toutes les places étoient occupées , velle constitution. Il est nécessaire à
soit dans les traites . soit dans l’en— tous ceux qui veulent savoir ce qu’on
registrement , il ne pouvoient y avoir doit entendre aujourd'hui par gouver:
d'accès que par la mort ou la démis nement français , monarchie , roi ,
sion de ceux qui en sont pourvus, et loz’ , département , directoire , dz};
dès-lors il n’y auroit qu’un très—petit trz’ct, ect. est. La compétence de ces
nombre d’individus privilégiées , qui différens corps , ect. la cupidité a senti
pouvoient y participer. Or la protection l’utilité de ce petit écrit , et déja el’a
de l’Agemblée nationale doit s’étendre prépare des contre—façons ; nous nous
dès ce moment indistinctement sur bâtons d’en prévenir le public , afin
tous les individus employés dans les qu’il puisse être à même de se procurer
aides, qu’elle met sous .réserves , la seule et véritable édition! exempte
(368)
aos fautes inséparables de la précipi le moment où il fit sa fameuse ré
tation avec laquelle les contre-facteurs pense à M. Brézé. Le fond de l'es—
travaillent. tampe retrace la salle des séances de
Versailles ; entre les colonnes on dis
ARTS. ' tingue deux statues . l‘une est la Li
Scumnn. La buste d’Honoré Ri— berté , l’autre la France . et dans les
guetti Mirabeau en biscuit de por bas-reliefs on apperçoit Minerve dic
tant les droits de l‘homme aux légis
celaine, dans les proportions de deux
lateurs , et la Vérité qui brise les chaî
pouces par pied; avec l‘inscription en
lettres d‘or portant ces paroles remar nes des victimes dn despotisme. Cette
quables de Mirabeau à la séance royal estampe est proposée par souscription.
Prix 18 livres. On souscrit chez M.
du 23 juin : allez dire à ceux qui
Rameau, notaire , place de Victoires!
vous enwoient , etc. Proposé par sous
no 7.
cription, 12 livres en recevant le buste
à Paris , chez Couret, imprimeur SPECTACLES.
libraire , rue Christine ; à Orléans ,
THEATBÈ ITALIEN , lundi 25 avril ,
chez Bourdon , entrepreneur de la
les Arts- et l'dmirz'é : et la huitieme
manufacture de porcelaine.
représentation de Camille ou le Sou.
GRAVURE. Leportrait de Mirabeau. terrain.
en pied de vingt-deux pouces de haut Mardi . le: Dattes; etla cinquieme
sur Seize de large , représenté dans . représentation de Guillaume Tell.
6
——.<s .___._—. .4. ...,

Nous aŸo’î'c l’honneur d'observer aux personnes qui nous enverront ce;
flores ou Ûbservations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bietfi les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né—
cessaire pouf nous , nous ne pourrions les insérer. '
Le prix de l'abonnement . tant pour Puis que pour les départemens , est
i51iv. pour5 mois . 30 liv. pour 6 mois . et 60 liv. par an. Cette feuille
parois tous les jours. A Paris , chez CUSSAG, Imprimeurläbæaire au
| Numéros 7 et 8.
MERCURE UNIVERSEL;

Dia Dimanche 24'Avrz‘l i791.

ALLEMAGNE. , tre cour doit prendre part , ou au!


. moins fournir à la Russie le secours
V'iunne=, 6 avril. 'Le corps des 'né- ‘* stipulé.
'gocians de Vienne a fait des repré— Le comte de VVoynovich , contren'
sentations contre»la nouvelle patente , amiral russe , arrivé en cette ville,
qui défend à':to‘ù’teä personnes , qui avec permission de s’absenter pour
ne,-sons point fabticans privilégiés ‘, et deux ans ". a reçu'l’ordreîde retourner
rfi&99arüennam ü_j aucun chrps régu— à Pétersbourg.î On pense qu’il sera
lierde commerce . de tirer des lettres employé sur la flotte russe dans la
de-nhange , dites pures et simple ‘; il mer Baltique. On fait des paris que
exposesque , si on 'ne permet point dans l‘espace de six semaines tout sera
eerœ«aarte:de traiteaux Grecs . aux en mouvement dans la Gallicie, la
Mçe’commerçans ,‘i‘ét' généralement Mora‘vie, et la Bohème ,‘ ou pour
rassembler'les troupes auxiliaires à
à malencomlnerçans‘ï 'malgré qu’ils
fournir à la Russie , ou pour former
ne. timsmæ;ä:aucdn c0'rps ‘ régulier ,
toutes- les relations ' de ‘ commerce qui un cordon. Des lettres de Venise
ont en lieu q‘usqu'à présent , et même portent.. que la joute des vaisseaux
le crédit à l'extérieur, non-seulement s’est faite le 2 , et que les illustres
souffriroient beaucoup, mais éprouve voyageurs se sont proposés. de con
roi‘ç‘tttpresque une ruine totale tinuer leur voyage le 4. '
- »Tom lemond'e ici s‘empresse à faire Baannanonao, le 9 avril. Depuis
guhlier;son adversité.passée au capi 1 les dernières nouvelles de Londres ,
taine 'SMGWGÏ{ qui ',' comme onsait, ‘ on ne parle que de guerre. Suivant
ç é&é;tgak*réuenœptiüté à‘ Substanti ce qu’on apprend, notre caisse mi
wle C‘dim‘a il "est 'de retour moyen litaire a déjà reçu ordre de se com—
nantsa rançon. Onaappris de lui que, pletter, et des marchés sont faits avec
esùz.-quiÀ-ont échappés au carnage , différens fournisseurs, pour livrer un
furent .cenduitr l’un après l'autre nombre déterminé de chevaux le
çonr;e =nu:biHetg sur lequel on leur premier mai. On dit aussi qu'une ar
mupdtdav‘téte.‘ il fut, à son tour, mée d'observation doit se rassembler
trainéau billot fatal, et-déià on avoir en Poméramie , et que la garnison de
levé le sabre qui«d'evoit séparer sa\tê te Berlin va recevoir l'ordre d'ensortir.;
de son corps ,iorâqu’un des princi
paux Turcs s’écria :' Celui-ci est le Rarrseonne. On commence àcroîro
comandant, il fautle conduire vi‘, nt ,que les princes de l'empire ne re
à. Constantinople. Il est redevable de
jetteront pas les propoaidons' qui se
la vie à cet heureux hasard. ront faites pour les dédommager. On
croit cependant qu’il est très—néces
9 Avril. On parle beaucoup d’une sairéque le roi des François déclare
guerre prochaine , dans laquelle ne— à toutes les puissances de l’Eurçpe ,
Tome 11. N° 55, a
(370)
qu’il est véritablement le restaurateur . Deum chanté en actions de graces de
de la liberté de la nation , afin qu'on ce grand événement. On assure que
ne puisse plus douter des vraies in— M. Fallot ayant déposé le'glaive dont
tentions de ce grand prince. Journal il s'étoit armé pour Faire des victimes.
de Brume!bt , 19 avril. pour offrir des holocaustes à l'ancien
régime , s'est revêtu des habits pon
COMTAT Vrnsmm , Avrcxou , le 17 tificaux , et a solemnellement officié à
avril. Les lettres de Vaison confir ce Te Deum. C'étoit-là sans doute le
ment les tristes nouvelles d'hier. Les grand jour qu'il attendoit, lorsqu'il
assassins avoientà leur tête M. Sainte— disoit dans son mandement(r) ; (( J'es
Croix , fils aîné, M. d'Hugues , colo père que tous nos cœurs se réuniront
nel de la garde nationale de Malnu— dans la charité, et que nous chante
cenne , M. Clmpuis de Saint-Romain , rons bientôt ensemble les louanges du
et le comte de Robins : ces deux der Seigneur». Afin que personne ne se
niers étoient membres de l'assemblée mêprit sur le genre d'actions de gra
ci-devant représentative de Carpen ces qu'il adressoit _au Seigneur au mi
tras; tous se prétendant gentilshom lieu de ses ouailles consternées . les
mes. On assure que M. Fallot, ci corps sènglans des infort'unéS Lavilÿ
devant de Beaupré , évêque de Vai lasse , Anselme , et de quelques autres
son, étoit du nombre de ces chefs. patriotes de Vaison , étoient épars
Les antrop0phages ne commettent pas dans les rues Voisines de l‘église (les
des atrocités plus révoltentes ! Le corps entrailles de M.‘Lavillasse étoient sus?
de M. Anselme a été coupé en mor pendues aux portes de la ville); et
cèaux , et le curé de'Vaison a été M. Fallot . s'élevant par son courage
conduit auprès de ses restes sanglans. au—dessus de la nussillanimité qui com-“
Voilà ton ami, lui dit-on , tu suis le mande la compassion et les regrets ,
suivre aux enfërs , et l'on se dispose entonnoit avec une voix plus sonore
à le fusiller. C'est par un raffinement que de coutume, les hymnes saints
de cruauté, c'est dans le dessein de que l'église a consacrés pour célébrer
lui faire souffrir une mort plus dou les victoires. ' ‘ '
loureuse , qu'on lui conserve la vie , Le même coup qui a replongé sous
après l’avoir accablé d‘outrages et de l'ancien régime la ville de Vais'on , a
coups , et lui avoir fait même des bles entraîné sous son joug collé de Man
sures très-dangereuses avec desbayon laucenne ,‘ quien est voisine. Les pa-‘
nettes. ' triotes de cette dernière ont pris la
Ce qui prouve que ces meurtres sont Fuite. Il ont cherché un asyle'à Avi
l'effet d'un complot contre la consti gnon , et ils y ont trouvé des Frères
tution française adoptée par le peuple sensibles, indignés et prêts à les'venger.
de Vaison , c'est qu‘on a persuadé aux La Fédération de Sainte—Cécile vient
agens de ces assassinats que c'étoient de mettre sur pied des troupes nom
des victoires, qu’ils avoient rempor breuses. C'est un nouveau camp de
tées; On les a‘Fait assister à la réins Jalès.’ On assure qu'elle a déjà ras-—
tallation du chapitre, qui avoit été
supprimé conformément aux décrets (i). Vide. l‘.îerrure Universel, tom.j
H ! du 10Àavril, n°. 41 , page 145.
,de l'assemblée_ nationale , et au 12':
(‘37‘1')
semblé ‘ 5 mille hommes. De leur côté sont ennemis de la Constitution et et!
les habitàns du Comtat qui sont en retarde les progrès. Le serment indiu
trés dans la fédération , et qui ont viduel de tous les officiers purgeroit
} des députés à l’assemblée électorale l’armée de tous ces factieux, en suis
du département de Vaucluse , se raI»‘ mettant toutefois qu’ils aient encore
lient pour se mettre en état de dé— assez d’honneur pour ne pas jurer
fense , pour venger le sang des contre leur propre conscience.
patriotes de Vaison inhumainement
DÉPARTEMENT DU BASjRHIN.
versé. ‘ -
Srusnonno. 18 aprz‘l. La société de
P. S. On apprend dans l’instant que
Strasbourg; dans une adresse à l’as«j
le malheureux curé de Yaison , M.‘
semblée nationale , se plaint que la.
Thalet, ci—devant Jacobin , âgé de 56
plupart des officiers des troupes de
ans . homme respectable en tout sens .
ligne méconnoîssent les bienfaits dont
a été mis à mort par des scélérats qui
la nation a comblé l'armée par l’or
le conduisoient à Visan. Il a été mas
gane de ses représentflns ; excités par
sacré aux approches de la rivière
l‘exemple de leurs ‘chefs, enhardis
d’Aigues , et son corps ,y a..été jetté.
par l'impunité , ils affichent hautement
On apprend_au531 qu’un des rasés
et avec scandale leur haine pour la
Italiens qui gçmvernoient les états du
constitution. Ils affectent un mépris
pg_pe en France , M. Lanzopi , ci
insolent pour le peuple, et les ma«
devant auditeur-général à Avignon,
gistrats qu'il a élus. Le patriotisme des
et qui s’étoit retiré avec le viceJégat
soldats et celui des sous-offièaers està
à Chambery, est arrivé hier à Ville
leurs yeux un crime qu’ils se hàtent
neuve , ville de France , séparée d’A*
de‘punirL C'est en àttaquant la cause
vignon par le Rhône seulement , et
qu'on détruira les effets; Il faut ré—
où se sont retirés les conspirateurs
générer le corps des officiers ; le ser‘-‘
du 10 juin. Cette circonstance rap
mént‘ civique individuellement pro
prochée des événemens du Comtat et
noncé , fera confloîtie les vrais pa-.
de mille bruits plus alarnians , et plus
triotes." On peut compter sur les
faux les uns que les autres répandus
soldats , ils sont fidèles à la loi, et ils
dans Avignon , décèle les projets de
obéiront avec ardeur’ à des officiers
Contre-révolution, dont _se nourris—
dévoués comme eux au maintien de
sent les ennemis
peuples. L Y dei la liberté
i} . des' Ia'cônstitution , et alors l’oril‘lamme des
_ Courier d’Avignon.) guerriers ne sera plus entouré qu6
’de Français ltoujours prêts et‘ 'ver‘ser
‘F'R A N “C E. leur; sang pour défendre les loix , la
1 VI\ ... :’.w ï Patrie et la liberté. * -
DEŒ;ARTEMENT D;E L._t MAN—CHÊ \

' ICHËRBÔURG, 18 miril. lOn ne voit DÉPARTEMENT DU FINISTEÈE5'


pas augmenter sans inquiétude ,À'l'au .BREST.,. Extrait d‘une lettre du 18
.dace et l‘insolence des 'tnauvais ci— avril. ‘
'toyénS , et déjà notre'sublimé re‘v01u«
tion semble retrograder parmi les ., Votre n° 40 nous anxionçoitbien que
chefs des troupes de' ligne ,‘ beaucoup] le riiinistre de la marine av0it expédié
A. a z
(572, )
'deux»cents congés gratuits pour les de ceux qui affecteront un mépris des
canoniers.matelots de Cherbourg , et décrets , de les signer Comte, Baron,
nous nous plaisons à croire que c'étoit Chevalier , Marquis , etc. comme on
une calomnie, mais l'arrivée-de ce déta a en l'effronterie de le,faire jusqu'à
chement réduit à 176 hommes, ne ce Jour:
nous a que trop démontré la certitude Le sieur Redon , répondant au desir
qu'on n'en avoit point imposé; ce qu'il de la société,S'est exprimé ainsi, en
y a de plus frappant dans cettepcir S'adressant aux commissaires, tréso
constance, c'est que quelque temps riers , etc.
avant que M. _Fleurieu eut donné des « D'après les observations très-fon
ordres pour le départ de cette troupe dées de la société d'es'amis dela cons:
alors composée‘ de 587 , tant sous—of— titution , sur les titres que continuent
ficie_rs que_ soldats , il en avait adressé de prendre les ci—dévant nobles , au
aux divisions de Brest pour qu'elles mépris du décret qui. les _suPprimè}
recrutassent: on est bien surpris de et voulant remplir le serment que j'ai
l'inexécution de cet ordre nécessaire. fait de maintenir autant qu'il eàt en
Enfin,nous tenons de ces br}àvesyarri mon pouvoir les dr’i:rcts de l'assemblée
.vans que beaucoup de leurs cama nationale , sariètio’r‘xnfs par le roi? je
rades, jeunes et robustes ont profité vpus prie; messieurs , 'de ne réce'v’oir
des bouté; du roi (l). ' aucune pièce dent la‘âighature seroit
Cent soixante-seize patriotes com— précédée des qualificaïiôns d'ec74’ev'a
mandés par sept officiers vraiment de lz'er, comte ou'autres titrès'fi mais en
mérite , arrivèrent hier ici; nous les même temps d'adoucir cet-acte rigou
Icçumes avec plaisir: notre jeunesse reux, quoique juste, par l'invitation
qui s'étoit portée audevant s'est apr la'plus pr_évenante et 'la plus honnête
perçue qu'il manquoit au drapeau une de se soumettre à la loi que tout hom
cravate aux trois couleurs , aussiüôt me raisonnable d_oi_t respecter >). '
elle s'en est procurée une qu'elle a_
Dnesn'rnmau'T Sema er Oxse.
présentée à l'officier qui commandoit;
celui-ci s'est empressé de la recevoir, VÉns;xmi.izs“.'_eo'_aoriÎ. La société
en rendant et faisant rendre à ce signe des amis de la constitution après avoir
de la liberté tous les honneurs qui examiné la conduite à tenir par les
lui sont dûs. Aussi-tôt des cris de vive agens du roi dans les cours étran
la nation , se sont fait entendre de gères, désire la Suppression_'de cette
toutes parts. . formule qui les fait agir au nom; du
Les amis de la constitution , roi.“ Elle croit plus juste que toutes
,.veillans sans cesse à l'exécution des les déclarations se fassent au nom du
loix nouvelles , ont arrêté à leur peuple Français. Elle demande que
séance d'hier. d'envoyer une dépu les nouveaux ambassadeurs soient
tation vers le sieur Rédon , intendant choisis parmi les citoyens connus
de la marine. pour l'inviter à prier pour être les vrais amis de la cons—
tous. les agens subalternes de l’admi titution , et que le roi annonce à
nistration à n'accepter aucunes pièces toutes les nations étrangères; qu'il
est le chef et l'appui de la consti-.
(x) Voyez Mercure Univers. T_. H, 'tution Françaises
9 avr. p. 131.
(375)
maintenir avec un courage inébran:
DEPARTEMENT 'nts 'maux Snvnes. lable . une constitution qui garantit
NIOBT , 18 avril. Les amis de la une liberté qui leur est si précieuse.
constitution observent que lesÿtribu— DEPARTEMENT DE SAÔNI ET Lomn.
Baux prononcent fréquemment la
peine de banissement; c’est. en même Pennscr, 18 avril. Une lettre signés
tcmps qu'on purge un département Corodet, président des amis de la
des mauvais sujets , en_ infecter les constitution , nous apprend que sur
départemens voisins, et ils adressent la certitude d'un rassemblement cong
cette Observation réclament
judicieuse_au comité sidérable de conspirateurs , armés de
de judicature,iils aussi con pistolets , sabres , et stilets , le com—
tre une interprétation que le minis mandant de la‘garde nationale a fait
tre donne à l’article Vida décret sur-le-champ battre la générale , et
sur la nouvelle formation des régi investir le lieu de l’assemblée; alors un
mens de cavalierie et dragons ; inter grand nombre de ces mal-veillans s'est
prétationy qui priyeroit des bienfaits sauvé, douze'seulemem ont. été ar
de la loi les anciens officiers de mé rêtés , et dans leurs interrogatoires
rite ;\ils témoignent la plus} grande ils ont déclaré une coalition formée
surprise de croire si Facilement mis en avec d’autres conspirateurs, dans la
liberté .' ces particuliers armés de ville de Charoles, et dont le projet
poignards ,. .tiouÿés'dans les apparte étoit le massacre des patriotes.
mens _du roi, à lalefameuse
des croquignblesi journée
à3iféi/rier der ’DÉPABTEMENT DE PAnxa.

men Extrait des registres du directoire


du département de Paris , 21 avril.
Dnrsnrtmsurr DU LOT.
Lecture faite d'une lettre , adressëe
Dimsvnl, _16 avril. Les amis de la
au directoire parle ministre ded’in
constituti«m"drit appris par leurs, fre
res de CBiIDFS'y que l'affiliation à la
térieur. Le procureur-génémi-syndic
société de Paris , que ces derniers entendu , le directoire arrête que ,
pour donner plus de publicité aux sen—
avioien_t sollicitée pour euzt , leur avoit
été envoyée; innis; ils ont toutlieu
timens du roi , exprimés dans cette
de craindre , qu'elle_lnè sbitparvenue lettre ,‘ elle sera imprimée et affichée ;

‘â une autre société qui s'estyégale’ment


il arrête en outre qu‘il se rendra en
corps auprès durci, pourlui présenter
formée à Duravélÿèt qui n'est nulle
l'arrêté ci-dessus et ses -remercimens
ment celle
turion dont les amis derendu
ide Cahors‘laroie‘nt la'ConSti
de de la démarche qu'il a faite.
si bons témoignége‘si’ i
LA ROCHEFOUCAULT , président.
DFPAR'IEMENT DE LA CORSE. B L o K D 12 L , secrétaire.

A.YACCIO, 12 avril. Tout ici an— Du 22 avril. Le directoire s'est Pré?


nonce le plus Ferme attachement de semé chez le roi , pour lni'offrir ses
la révolution. Le patriotisme et les remercimens de la nouvelle'preuve
bons principes régnant par—tout. et qu’il venoit de lui donner de scin at-y
les Corses sont bien déterminés à tacitement à la constitution
‘ A a a
» (574)
i. Le.roi a recommandé au directoire
obéissant a‘ vos instances ; mais de
de veiller avec soin‘à la tranquillité pu même que je nîavois écouté, pour
blique. Il a ajouté qu'on avoit osé alï cette démarche , aucun motif person
ficher aux portes de son palais , qu'il nel; de même au milieu des mouve
y avoit des relais établis sur la route mens qui nous agitent, ce n’est point
de St. Cloud à Compi‘egneypour favo au gré d'affectations particulières que
riser son départ ; que cette assertion je puis me déterminer.
étoit de la plus insigne fausseté ; qu’il, Je ne pense point que la garde na
chargeoit le directoire , non-seulement tionale , dont la grande majorité fut
de d‘étromper le public de cette impu toujours inaccessible aux séductions
tation calomnieuse , mais même de de l‘esprit de licence et de parti, ait
découvrir s’il n'y avoit pas eu des pro— vu avec indifférence ce qui a causé mon
jetscriminels , pour lui donner l‘appa découragement ; les autorités consti
rence de la réalité. tutionnelles méconnues , leurs ordres
Le directoire considérant qu'avant méprisés , la force pubïique opposée
tout il importe à la tranquillité publi à l‘exécution de la loi, dont la protec
que que cette déclaration du roi soit tion lui est confiée. Nous sommes ci
connue de tous les citoyens ; arrête toyens, messieurs, nous sommes libres;
qu’elle sera transcrite sur les registres, mais sans l'obéissance à la loi, il n'y a
publiée et affichée dans le jour. plus que confusion,v anarchie, despotis
me; et si cette capitale , le berceau de
LA ROCHEFOUCAÜD , président.
la révolution, au lieu d'entourer de ses
B L o N D E L , secrétaire.
lumières et de son respect les déposi
Drscouns prononcé par M. DE LA taires des pouvoirs de la nation, l(S
FAYETTE' , dans la sécz‘nce du assiégeoit de ses tumultes, ou les fa
conseil général de la commune tiguoit de ses violences . elle Cesseroit
de Paris , du 22 avril 1791. d'être l'exemple des Français , elle
MEs s1 E URs , risquerait d'en devenir la terreur. '
Cependant , messieurs .; Mdans les
JE viens dans la maison commune ,
où tant de souvenirs se retracent à marques Si touchantesd'affection que
moi , reconnoitre les derniers témoi j'ai reçues, On a beaucoup tr5p fait
gnages de vos bontés , avec toute la pour moi, on n'a pas encbréassez fait
sensibilité d'un cœur dont le premier pour la loi ; je me suis convaincu avec
besoin; après celui de servir le peu-l la plus tendre émotion , que mes ca
ple , est d'en être aimé, et qui s'é- | marades m’aimoicnt , je n'ai point en
‘ tonne de l’importance qu'on daignel core su à quel point ils chérissoient
mettre à un individu; dans un pays li tous les principes sur lesquels la li
li)I‘6 où rien ne devroit être impor berté est fondée.» Je dépose en vos
tant que la loi. ] mains , messieurs , cet aveu sincère de
Si ma conduite , dans cette occa-! mes sentimens ; daignez les faire con
sion. messieurs, pouvoit n'être réglée noître à la garde nationale , dont j'ai .
que sur des sentimens d’attendrisse reçu les témoicrnages d’amitié avec
ment et de reconnoissance . je ne ré-l tant de sensibilité , pour qui je serai
pondrois aux regrets dont vous et la; toujours un frère aussi affectionné
garde nationale m'avez honoré , qu’en ‘ que reconnoissant. J 'avoue que pour
(375)
la commander , j’avois besoin d’être auprès du comité militaire. Quant au
assuré qu'elle croiroit unanimement grènadier dont vous parlez, un mem—
le sort de la constitution attaché à bre du comité militaire m’assure qu’il
l'exécution de la loi, seule souveraine va obtenir une cour martiale pour
d'un peuple libre ; que la liberté des être jugé, et c‘est ce qu'il demande.
personnes , la sûreté des domiciles , la M. AudibertcaiZle. D’après ce qui
liberté religieuse , le respect des au vous a été dit, je demande que l’ar
t0rités légitimes lui seroient , sans ex mée soit incessamment purgée de
ception, aussi sacrés qu’à moi. C’est' tous les officiers _sur le patriotisme
non-seulement de courage et de vigi desquels on ne peut pas compter.
lance, que nous avons besoin , mais ( applaudi. )
aussi d'unanimité dans les principes M. “‘ ”‘ ". Vos commissaires ont vé—
que je viens d'esposer; et j’ai pensé , rifié les plans de distribution et d’es
je pense encore que la constitution timation qui leur ont été_présentés
sera mieux servie par la démission relativement au changement delocal :
motivée que j’ai donnée , que par mon le plan de M. Six est celui qui leur
acquiescemeyn t,à l’invitation dont vous a paru le plus convenable ; il y a des
avez" daignez m’honorer. soumissions faites à 8500 livres , sur
laquelle somme sera déduite la valeur:
Certifié conforme à la minute (lé
en estimation des bancs et boiseries
posée au secrétariat.
qui sont dans cette salle. Demain à
DEJOLY , secrétaire-gq/ficr. huit heures du soir l'adjudication s’en
AMIS DE LA CONSTITUTION. fera, les portes ouvertes et au rabais.
(motion adaptée. )
Suite de la séance du 20 avril
(On passe à l’ordre du jour , l’orga
M. le Gendre. Depuis long-temps nisation de la garde nationale. )
j’entends des soldats se plaindre ici M. *““*. J’ai cru que nul individu
' de leurs officiers '. on a bien faitpunir ne pouvôit contracter un pacte social
des soldats _;on a Fait rendre une jus sans s’obliger à le défendre de tout
1)ÎCÇ_ÆFèS-EInyDP[Çflux officiers quand son pouvoir ;, or, les pouvoirs de
lès soldats avoient quelques torts : chaque individu composent la force
mais quandîle’s officiers ont’des torts , totale de la nation : je divise en trois
je ne vois pas qu’on les punisse ; je le pouvoir émané de celle-ci; faire
ne vois pas qu'on ait, dans une seule la loi, l’expliquer et l'exécuter. Ne
affaire , rendu justice à des soldats , pouvant exercer elle-même la totalité
témoin le nomme Lorange , cité dans de ses pouvoirs , la nation les délègue.
les annonces que l’on vient de vous De-là {trois sortes de fonctionnaires
lire : je demande donc que la société qui peuvent vouloir s’agrandir aux
's’intëresse particulièrement au sort dépens les uns des autres. La garde
soldats , et qu’elle leur fasse obtenir nationale est une partie du pouvoir
justice. _ que la nation s’est réservée pour
M. le président. Cette société prend l'exercer elle-môme; or, il dérive
le plus grand intérêt au sort des sol de l’ordre des choses ,. que si vous
dats, dès qu'ils s'adressent là nous;
confiez le pouvoir de la garde natio
la société appuie leurs réclamations nale , soit au pouvoir exécutif, soit
Aa4
( 376 )
au législatif, soit au judiciaire , la 111. Il y aura des, décuries et des
liberté
les de
unsla et
nation n‘est plus assurée, centuries. ‘
I_car les autres voudront en
1V. Chaque décurie sera de dix
abuser. Il faut donc des chefsinter hommes et chaque centurie de cent
médiaires qui disp0sent des gardes hommes.
nationales; or , je les trouve dans les " V. Il y aura des centurions et des
administrateurs. Il ne faut pas , vous décurions , lesquels seront nommés
_a-t-on dit, que la garde nationale 'su!‘ la place publique.'
soit organisée comme les corps mili
taires; en effet , si elle avoir cette ' VIÇLes uns et les autres seront
organisation , elle adopteroit leur nommés à la pluralité des voix.
esprit tôt ou tard; alors nous netar VIL Les centuries et les décuries
‘derions pas d'avoir des gardes préto seront indiquées par la division des
;riennes qui anéantiroient bientôt la quartiers.
liberté ; il faut donc que tout, jus
VIII. Le plus ancien des centurion;
qu’aux dénominations _, rappelle l'idée
en sera le chef. . ‘
d'égalité , sans 061.! un capitaine serait
dans l’opinion , supérieur à ses conci (Ce projet étoît's’ui’vvi deA yguelques
articlesréglemeflaires.)fi V
'_‘toyens. J'ai remonté , dans l'histoire ,
aux beaux siècles de Rome, pour y LM. Barnave. Je crois qu'il. serait
trouver ces dénominations; j'ai cru dangereux de remettre: la direction
encore que je deV0is laisser à part des gardes nmionalæ'.dans 'les mains
toutes cas parades enfantines dont des corps administratifs. La France
on berce inutilementala“.capitale de-. est environm’e de nations puissantes
puis dix-huit mois. ( que/qües— un; dont la force est dirigée en un seul
murmurant). L'appareil imposant de sens; et ces peuples nous auraient
la force nationale ne doit être déployé bientôt détruits si nous ne formion;
que dans des cas urgent: et d'une (“via pas un ensemble‘indivisible, un tout
dente nécessité (-on applaudit); en demies parties Fuésent tellement liées ,
déployant cet appareil , vous ac‘c0u qu‘elles pussent*ne fiarmerplusqu'une
tumez le peuple à voir cette force 'rnasse imposante impassible-à désunir :
qu’il doit respecter; et cependant et ce qui ne nianqueroit pas d'arriver,
pour maintenir l'égalité , j'ai cru que Si les gardes nationales étoierit mises
mu tes les distinctions , les décorations dans les mains des'corps administra
militaires devoierit être bannies des tifs, c’est la division-des forces natio- -
gardes nationales (07:5 applaudit), mies, =On- ne fait pas une constitu
Mon plan ne porte donc que sur le" tion en . traçant'des-mots sur le pa
principe d’égalité. 01' voici les articles Ipier . en y jetlant plus ou moins de
que je propose. maxim_es, mais on fait une constitu
tion 'en calculant »les' forces que la
ART. I. Il sera fait par les munici— nature a créées ;et-‘remi3es entre vos
palités une conscription de tous les
mains :- dans la position où nous
citoyens.
sommes . il'nous reste drux difficuh
II. 115 seront dirigés par les dino tés à vaincre ; la première est la.
toires des corps administratifs. tendance c_onlinuelle du pom oir exé-_
( 577 )
—_/‘
cntif, touîoui‘s 'armé , à cette dispo pour faireoublier la nation {c’est-là
sition à s'aggrandir, et sa lutte con la leçon de l'histoire , le rempart
tinu'elle avec le pouvoir législatif; la assuré de la liberté , c'est le corps
seconde est la désunion imprévue des législatif , d‘est-l‘a qu'est le pouvoir
parties avec le tout, des extrémités essentiel , que le. pouvoir exr‘cutifseul
de l'empire avec le centre ,v c'est le ne peut détruire : quand aux diverses
dico perpétuel de l'intérêtpersom’tel administrations , il ne peut les anéan-I
avec l'intérêt général, caril estprouvé tir»qu'après‘avoir renversé le pouvoir
que la philosophie ne parle que long législatif ; alors suit l'esclavage du
‘temps 'après que“l'intérêt praliculier r0yaume' , qui n'opposœæ que des forces
l'a emporté, que lorsqu'il a renversé partielles divisées , paralysées ; et c’est:
tous les principes, interverti tomes ainsi que le gouvernement anéantit
les loix ; {je dis donc que*'si"vous aug autrefois les étais des provinces. Les
mentiez la force de l'une des parties corps administrés ne sont et ne doi
' du tout politiqyç..gous auriez bientôt vent agir que pour l’intérêt des admi-‘
rompu l'équilibre, car selon que vous nistrés; ces corps sont sous la sur—
mettrez plus ou moins deyforce dans veillance du roi ; ils touchent de près
les‘,"mäins”"des administratifs . les citoyens , ils ont prés d'eux les
tout ce qtre"'\io'ii’s" augmenterez de fonds publics} et si nous ne trouvions
leur puissanceserà bieñtôt 'rt’sai'si‘ par pas le moyen de verser dans le trésor
“lapohvoir e‘xécu’t‘iFi c'est lui qui'les national les f0nds qui se trouvent dans
"‘veil'leä* qui'lë‘s atlinoneste , qui casse leurs mains , ils resteroienb dans cha
'“lëurs“"ar‘rêtés ; i‘l"Sàit bien quïil ne doit que département , et formeroient en
1par‘les craindre; Or il paroîtra favo-' tr'eux des corps Fédérés. N0us avons
riser quelques—uns de ces corps qui' laissé les charges , les places , que déja
lui seront dévoués ; ils s'uniront à lui . l’on recherche dans les mains de ces
sil: profitera de‘leùr Force pour s'en corps.administratifs; ce sont encore
servir à miner ,Çà:détruirs-:la consti des moyens de leur arsujettir les ci—
tutiom Quel est >doncœle pouvoir -à .toyens ; or , les gardes nationales sont
ïogposer au pou voir exécutif , c'est le dans la constitution ou hors (le la
pouvoir législatif,'c'est celui—l‘a qu'il constitution; dans/71e premier cas ,
craint; or, silo pouvoir exécutif peut quelle estleur fonction? celle de faire
jamais , par les.“ forces divisées des exécuter la loi ; . si c'est pour les im
corps administratifs. affoiblir, retenir, pôts , c'est lu réquisition des corps
détruire la :puissance législative ; c’est et quant à l'exécution des différentes
d'ouxqu'il se servira -, qu'il empruntera loix , c'est àJa réquisition de ceux
la Force pour'l'ané‘antit‘;et après l'avoir I qui sont chargés de le; faire exécuter,
abbattue, il les anéantiroit eux—mêmes or. il ne restera donc que les -cas
à-leur tour. Qu'a Fait le gouverne-l d'émeutes , mais alors une émeute
ment dans les siècles passés ? Il a est rarement hors d'une municipalité ;
Commencé par diviser, par détruire si l'émeute sortoit d'uneÿmunicipalité .‘
les corps partiels ;' ila commencé par un district pou‘rroit requérir ; mais en
se servir de leurs forceè.pour sape_r-, sortant de là . on ne s'adresseroit plus
pour détruire les états généraux .-‘de qu'au corps législatif et non sur (lé
sorte qu'il n'en restait que l'ombre, partemens (applaudit), car la surveil_«_
\
(373)
lance du pouvoir exécutif Facilite à un si grand courage, et que tout ce
chaque département le v__moyen de qu'elle ait fait soit juste et bien , que
faire desloix sous le motif de les dé ne doit-on pas attendre des législatures
velopper , et dv'ja on pourroit en trou suivantes ?
,ver des exemples , or‘ si cela arrivoit Quand au défaut de corruption .
jamais, il n'y auroit plus de corps nous devons , avant de nous séparer,
législatif, plus de nation; mais ces prévoir à tous‘ ces moyens . nous in
émeutes dont (in paroit si affecté au diquerons à la législature , qui suivra
50urd‘ui , dans d'autres temps que une marche simple , qui en la mettant
ceux de révolution seront très—rares: à l'abri des atteintes de ceux qui de
ainsi. quand nous aurons pourvu et mandent une grande lattitude de li—
aux entreprises des corps administra— berté pour l‘enfreindre , la garantira
tifs . et aux cas de l'exécution de la des pièges de la cour. Mais si l'on al
loi , et à, celui des émeutes , nous au loit abuser des pouvoirs du peuple,
rons tout prévu; il ne restera plus ce seroit alors qu'il reprendroit ses
que les pas où les .gardes nationales ses droits les armes à la. main , et for
semient obligées de se transporter ceroit une assemblée constituante de
hors du roy‘aume; or, un décret du les rétablir; alors la destination , la di—
corps législatif peut seul mettre les rection des gardes.natiozz_alem seroit
gardes nationales dans le cas de pré hors de la constitution ; ainsi le vé
voir et de soutenir la guerre , ainsi ritable emploi des gardes nationales
l'emploi con3titutionnel des gardes est de faire exécuter la loi dans la
nationales ne peut donc être dou constitution , de maintenir tous les
teux; ces cas sont établis par la rai citoyens dans leurs devoirs , d'entrete
son; et que l‘on ne dise pas que les nir la police publique; mais quand la
gardes nationales tendent à oppresser constitution est brisée , elles servent
le peuple par un poids inutile; non, à la nation à reprendre ses pouvoirs,
c'est vainement que l‘on voudroit le à rétablir les assemblées constitutives ,
faire croire , la garde nationale est et c‘est alors , commeo‘n l’a dit, que
la sauve-garde de la liberté ; lepeuple l'insurrection est véritablement /le
n'a d’appui , de force que par le corps plus saint des devoirs.
législatif. ( .4pplaua’i à diverses reprises ).
Epuré le corps électoral ,vous aurez
fait un grand pas ; ensuite mettez à La suite de la séance il devrait}.
côté de cela une grande confiance dans ASSEMBLEE NATIONALE.
le corps législatif: il ne faut pas juger
de la constitution par les faits du mo Séance du ÿ'crzdrerli 22..
ment : dans les législatures suivantes ,
vous n’aurez pas des hommes opposés M. Rousseau fait hommage à l'as
d‘idées , elles viendront se régénçrer semblée d'une pièce en vers en hon
sans cesse par l‘opinion nationale. Les neur de Mirabeau. La municipalisé de
législatures ne seront pas comme celle Rouen fait une adresse sur le même
ci formées de diverses classes de ci sujet. ' _
toyens : or, si cette présente a soutenu‘ L'assemblée passe à l'ordre du jour.
une si forte lutte -, si elle a déployé Un membre du comité des domaines
(379)
rend compte à l'a55emblée des dégats la charge , vouloit que l’on ne rém
qui. ont été commis dans les forêts de plaçât pas la charge d’amiral jusqu’à
Noyon; et sur ce il est décrété que nouvel ordre. M. Desmeuniers desi
le président se retirera pardoyers le roit qu'au ces de suppression , et ju:<
roi pour qu'il donne ordre ason com qu’à de nouvelles mesures _. le roi com
missaire près le Îribiiñ‘â‘l‘dediætæiÇtde mit.l’amiral actuel : après une très
Noyon , de poursuivre les auteurs du longue etinsignifiante discussion , l'an
délit, d’après le procès-verbal de la ticle est décrété , et réduit à la pre
maîtrise. mière proposition de M. Mnlouet , qui
M. Thouret fait mettre à l’ordre de émit la légitimation , et le maintien
la semaine quelques articles qui res jusqu’au Premier janvier 1792 , des
toient a décréter , touchant les fonc passeports et congés signés de M. de
tions et obligations des électeurs qui Penthiévre. .
nommeroient à la régence , le cas ar La discussion [est interrompue par
l‘H‘aflt. la lecture , 1°. d’une lettre du sieur de
M. de Cernon ,-au nom du comité Beaumont , citoyen d’Avignon, ten
de la division du royaume et établis dame à disculper son frère , évêque de
sement des tribunaux. en fait placer Vaison , des atrocités que M. Bouche
un de commerce dans chacun des lui avoit atttribue’es. '
trois endroits suivans : Bezier, Peze 20. D‘une adresse du tribunal de
nus et Arles. l\’l.' de Silleri lit le district de Bastia , qui fait hommage
projet du décret d'application à la à l’assemblée de son respect et de sa
marine. Les trois premiers articles sont fidélité à la constitution ; le vrai bon
décrétés sans presqu’aucune discut heur d'un peuple libre est, dit-il , dans
s10n. ‘ sa soumission à la loi. ,
Le quatrième limite à 5oole nombre L’on en revient à la marine, l’art..
des aspirans. c'est l‘a une correction VII est décrété dans les termes de la
faite à la proposition du comité qui proposition.
ne les limitoit point. - M. Malouet propose sur le huitième
Le cinquième n'éprouve point de un traitement particulier pour les offi
dificulté. ' ciers , vieux , infirmes , qui d’ailleurs
Le sixième avoit pour obiet , en auroient reçus des témoignages ho
supprimant la charge d’amiral , d'en norables de leurs services. L‘addition
continuer les fonctions jusqu’à ce qu’il n'est point reçue.
en eut été autrement statué. Cette Il seroit trop long et peu utile de
mesure est amandée de toutes ma rendre compte de la discussion en son
nières. Les uns , dit M. Malouet, vou— entier , il suffit de savoir que presque
loient que les congés actuellement en tous les articles proposés par le comité
dépôt, et signés de l'amiral, valus ont été reçus avec quelques légers
sont pour six mois. M. Desmeuniers amenderpens. Nous allons les donner
ne bornoit pas à ce seul article les dans l’ordre qu’ils ont obtenu , en at
fonctions d'amiral. M. Fermond fai tendant que nous puissions insérer
soit une distinction entre la suppres dans nos feuilles le rapport qui a pré
sion de la charge d’amiral et Celle de cédé la discussion, et éclairé la dèlibé:
ses fonctions. M. Maleuet reveVant à ration:
(380)
Art. 1. Pour l'exécution des pré dans cette premotion , conserveronï
cédens décrets, le corps de la ma leurs titres actuels et leurs appointe
rine est supprimé. et sera recréé de mens.
la manière cE-après pour cette fois seu Le tiers des places de contre-ami
lement.
raux sera laissé vacant, pour être
H. Le corps de la marine française , rempli au choix du roi par les of—
'entretenu par l'état , sera composé de : ficiers actuellement capitaines de vais
3 amiraux. 9 vice-amiraux, 18 con seaux.
tre-amiraux, 180 capitaines de vais
11€. Les 180 capitaines de vaisseaux
seaux, 800 lieutenans , 50 enseignes ,
seront choisis parmi les capitaines de
50 maîtres d'équipages entrenus , 60
vaisseaux actuels en activité, les ca
maîtres canonniers entretenus . 56
pitaines de vaisseaux et directeurs de
maîtres charpentiers , 56 maîtres cal
ports , les majors de vaisseaux, les of
fats, 18 maîtres voiliers.
ficiers de ports ayant rang de majors ,
III. Le nombre des enseignes non les lientenans de. vaisseaux , plus au
entretenus ne sera point fixé. ciens dans. ce grade que les major:
IV. Le nombre des aspirans de la des vaisseaux des demieres promotions
marine entretenus sera figé à 500. et tous lçs officiers des classes qui se
ront dans lecas deconcourir à cette
V. Tous les officiers de la marine
formation, d‘après le décret sur les
rouleront entre eux, sans aucune dis—
classes : ils seront choisis par le roi.
tinction de département.
Le roi pourra accorder 'quatre' de‘
Vl. La charge d'amire-l de France
ces places à des marins des'autrës
est supp;imée ; etpëanmoins les passe»
grades, qui auroient rendu à l'état,
ports, congés et autres expéditions qui
pendant la guerre, des services dis—,
sont actuellement signés par M. de
tingués ,restés sans récompense. '
Penthizwre, et qui seront signés en sa
qualité «l’amiral , jusqu'au jour de la Les choix seront faits sans égards
sanction , vaudront jusqu'au 1 janvier à l’ancienneté ; ét'dev'ront porter sur
1792. les sujets le plus en état" de servir. J
V11. Tous les grades non énoncés X, Les officiers promusauggradæ
dans la précédente composition , et d'officiers-génèrar;x_pu .de capitaine;
toutes les distinctions d'escadres ac de vaisseaux, comservaront le rang
tuellement existantes , sont aussi sup qu’ils a_voicnt entre etpç ;‘ et quant aux
primés , ainsi que les_ étau-majors officiers des classes qui seront com-,
qui y sont attachés. Les fonctions at pris dans la nomination , on ne con
tribuées à ces étatsmajors seront exer tera que pour moitié le temps qu'ils
cées provisoirement par l‘état - major auront servi dans les classes. Les di
de la marine dans chaque port. recteurs de ports et officiers de port
ayant rang de major , prendront rang
VIII. Les amiraux , vice-amiraux et
de l’époque de leur brevet de direcc
contre-amiraux, seront choisis par le
teur ou de major.
roi parmi les officiers-généraux actuel
lement existans. XI. Les lieutenans seront choisis
généraux non compris parmi les lieutenans de ports et sousq
Les 0ffi'}iers_
(381)
lieutenant actuels; un sixième sera ront réservées pour les maîtres entro—'
pris parmi les sous-lieutenans. tenus , et le reste sera rempli par le pre.‘
mier canonnier qui aura fini incessam
XII. Les lieutena ns prendront rang
les.premiers, et conserveront entre ment.
eux celui qu’ils noient. XVI. Les sons-liei:tenans actuels .
A l’exception de ceux qui ont été non compris dans la formation ,
élévés au’grade de lieutenant depuis conserveront les deux tiers de leurs
le 4 août 1789 , lesquels ne pren appointemens jusqu’au moment où ils
dront rang que par ancienneté" de entreront en activité ;,il leur sera ré
leurs services , ainsi que les sous-lieu sérvé‘ un quart des places vacantes, à'
tenans. .n' ‘ l'avenir, d'enseignes entretenus, qui
leur seront données sans concours à
XIII. Les sous-lieutenants qui com
pleteront ceë grade , seront noin l'ancienneté. '
més suivant le rang de leur an XVII. Le brevet d‘enseigne de vais«
cienneté , qui Sera déterminé par le seaux , nori entretenu, sera donné
temps deleur’ navigation sur les vais dans ce moment à' tous les capitaines
seaux de l’état, et celui de leur acti de navires , reçus pour le long cours:
vité de- service dans les arsenaux , en
xvm- A l'époque de l'établisse
qualité de sous-lieutenans , enseignes, ment des écoles publiques , les col
lieutenans de frêgn’tes , capitaines de 1è”ges de marine_ de Vannes et d'A_<
flûtes , gardes ou élèves , aspirans vo
lais seront supprimés.
l_ontaires de. la marine et premiers
maîtres ;yon leur comptera de plus le ' XIX. Le titre d‘aspirant entretenir
temps de commandement des bâtit_nens acre donnésux élè-ÿes et volontaire!
armés en course ,et pour moitié celui qui n’ont pas complettè les trois an
de commandement des bâtimens par. nées de navigation. Et seront réputée
ticuliers au long cours. volontaires en cette qualité sur les
vaisseaux de l'état. Le surplus des
X'IV. Pourront aussi concourir à
places sera donné au concours qui
cette formation les officiçisydes classes aura lieu incessamment.
qui sont dans le'cas énoncé par l’article
XIV du décret sur les classes ,‘ con 7XX. Les élèves se retireront d'a—Î
formément à la disposition de cet ar— près la disposition de l'article précé
ticle. ‘ dent, ayant quatre années de navi—
. VXV. Le grade de sous —'1ieutçnant gation , conserveront la moitié deleurs
.appointemens . jusqu’à ce qu’ ils soient
est supprimé. '
parvenus au grade d'enseigne entre
. La moitié des places d’enseignes en—
tenu. Cette demie solde ne pourra'
tietenus serorit données aux sous-lieu
néanmoins être payée pendant plus
tenans qui ne sont portés au grade de
de trois ans.
lieutenan_s .eu exceptent_ceux attachés
au corps des canoniers matelots qui ' XXI. Les capitaines et majors de
conserveront leurs postes , et ceux vaisseaux qui ne voudront pas con
qui n'ont point‘servi depuis qu’ils ont tinuer leur service , ou qui ne seront
été faits sous -liwtehans ; sur l'au pas compris dans la nouvelle formation,
tre moitié restante 2 dix places se_ auront pour retraite , dans ce moments.
(582)
=ci seulement , les deux tiers des ap juger la qualité du délit . en attend
pointemens dont ils jouissoient, qui dent qu'il ait une loi qui'déter‘mine
leur seront payés sur les fonds de la ma en quoi consiste le lèze nation , et à
rine à moins que leurs services , d'après quels caractères il est possible de le
les règles fixées par le décret du 51 reconnoître. La question s'agite sur
août dernier, ne leur donnent droit à le point de savoir si sans autres éclair
un traitement plus considérable; et cissemens l'on renverra au tribunal
ceux qui auront dix ans de service dans d’0rléans cinq de ces' prisonniers,
leur grade_,obtiendmnt en retraite le accusés , les uns de libelles , les autres
grade supérieur. Pour, compléter les de mauvais discours , et on en nomme
dix ans , on comptera pour moitié le déja quelques - uns.
temps fait dans le grade inférieur , et Un membre en demande le renvoi
ils seront tenus de déclarer qu’ils veuv au comité réunis de repport} judi-,
lent leur retraite dans les quatre mois à ciaire et de recherches.
compter du jour de la sanction du
M. Muguet de Nantoue s’y oppose!
présent décret et ceux qui sont dans
et veut qu'ils aillent‘à 0rléàns. '
les colonies dans le même délai de
M. de Broglie pense que s’il y à
quatre mois, à compter du jour de
perdre à l’examen de pareilles affaires;
leur retour en France.
il vaudrait encore mieux que ce soit
XXII. Le grade et le titre de pi
le tribunal d'0rléans que l’assemblée
lote sont supprimés.
nationale.
XXIII. Les maîtres pilotes actuel
M. Robespierre croit qu'il n’est
lemem entretenus , auront le grade
point prudent ni digne de l’assemblée
d‘enseigne , et conserveront les ap
de prodiguer ainsi les accusations de
pointemens dont ils jouissent jusqu'à
leze nation; qu‘elle doit se préparerà la.
ce qu'ils soient faits enseignes entre donner ou à la. refuser aux personnes
tenus.
dont il s’agit par un examen fait en
XXIV. Les maîtres pilotes auront comité. '
'le titre et brevet d’enseigne, non
M. Emeri dit qu‘il n'y a point
entretenus et seront admis au 00117
moyen de revenir sur ceux que l'as
cours , sans égard à l'âge. ‘
semblée avoit déja envoyés au châ
XXV. Tous les pilotes qui n’au telet‘; que quant aux autres , la crainte
ront pas été faits enseignes , appellés de les absoudre sur l'étiquette, lui
dans la suite au service de l’état, y faisoit dusîrer de les soumettre à l‘exa
seront nppellés en quälitéde timo men , d'abord aux comités des recher‘—
niers ou chefs de timonerie . d'une ches , rapports , et jurisprudence cri‘.
paye égale à celle dont ils jouissoient
minelle. “
à l’époque de leur suppression.
M. de Folleville s'oppose au renvoi.
Le ministre de la justice ttransmet M. Voidel le demande au comité
à l’assemblée la liste des procès ci‘ de constitution, chargé de faire un
devant pendans au châtelet pour l’ait projet de loi sur les délits de lèse:
de Ièze nation. Elle se porte à 23, nation. ' > .,
les unes futiles et de simple police. D’autres et le plus grand nombreI
L‘assemblée nationale 3 seule droit de demandent et obtiennent que la dis;
o
(583)
cussion soit fermée; question de prio Puiot , Devers et Lebrasseur. Ce der—1
rité. Elle est’aceordée à l'opinion de nier redemandoit 21 Bonjour l'ordon
M. Eméry, qui p:esqn,’aussi—tôt e'st nance abusive. dont avoit été fourni
décrétée. Voilà donc toutes les accu— copie au comité de la marine et des
sations renvoyées aux comités réunis pensions- M. Prieur parle pour le
des recherches , de rapport et judi comité, et M. Destourmel parle contre.
cature. ' 1“, Arturdilon se livre à une très-‘
Les relations et cartes envoyées par longue discussion; il prend sur-tout
M. Lapeyrouse, de la partie de ses à tâche de tirer sur Bonjour , qu’il
voyages jusqu'à Botany—Bsy. seront dit avoir été ci-devant officier du go—
imprimées et gravées aux dépens de la belet. M. le président le rappelle à
nation, et la première édition sera l'ordre. Vous rappellez à l’ordre . dit
donné à madame Lapeyrouse en té M. Folleville, comme un pédant donne
moignage de satisfaction. des férulles. L’assemblée censure M.
L’0n n'a pas cru devoir adopter de Folleville.
encore la proposition du comité de M. Malouet prend la défense du
laisser le nom de M. Lapeirouse sur ministre , et improuve le commis de
l'étude la marine avec le cours de
ne pas l’avoir prévenu.
ses appointemens, jusqu‘au retour_
des vaisseaux que l’on avoit envoyés
M. Camus rappelle à l'opinant qu’il
n'y a eu qu’une voix au comité (‘ et
‘1' sa recherche.
même la sienne) pour faire retenir
L’ordre du jour a amené l’assem— dans la caisse les fonds qui en avoient_
blée sur l’affaire du minislre de la été distraits, contre le vœu dn décret.
marine et du’sieur Bonjour. L’on se Qu’au surpl’us il étoit ici moins ques
rappelle que_ce premier avoit été dé ti’en de censurer le ministre , que
noncé à l’assemblée , comme ayant d’exercer la loi de la rtsponsabilité.
sciemment et volontairement contre
venu au déCret qui supprimoit les M. Destourmel vouloit que ces
intendans généraux de la marine et sommes fussent laissées comme traite
leurs appointemens, et que c'étoit ment; un autre vouloir qu’il fut
au sieur Bonjour qu’e l’assemblée ajouté eXpre53ément, que le sieur
étoit redevable de cette découverte_ Bonjour avoir fait son devoir. M.
Le comité pr0posoit de décréter Antoine demandoit que l'on dit que
par cette disposition la réputation du.
contre le ministre le rétablissement
ministre ne recevoit aucun attentat.
des fonds.
Le ministre s‘excusoit sur ce qu’en M; Charles Lameth pensoit que le
attendant qu’il y eût une nouvelle décret ne devoit être motivé , parce
organisation des bureaux de la marine, que les patriotes en sauroient bien
_et cependant que les travaux étoient prendre le sens.
double ; il avoit cru pouvoir payer Plusieurs de ces amendemens ont
quatre personnes honnêtes ,' dont i été fondus dans la rédaction sui
avoit occupé les talens et le temps au
vante.
service de la marine , que ces quatre
personnes étaient : MM. Granchin , L’assemblée nationale, sur le rap
(384)
port de ses comités de marine et de I Les rz8,275 livres 17 sols 3 deniers;
pensions réunis, décrète : restantes des fonds destinés au con
Ara. I. La décision du ministre de seil de la marine, suivant le compte
la marine, du 17 mars dernier,re satisfaisant qu'en a rendu le minis
latif aux sieurs de Vaivre, Poujet et tre , seront versées dans la cuisse pu
le Brasseur, n'étant pas conforme au blique.
décret du 29 seplembre 1790- Les La séance a été levée à dix heu-.
fonds payés en conséquence de la- res_ '
dite décision, seront rétablis dans la
caisse de la marine. , 3 P E C T A C I. E S.
H' La communication donné°Par THEATBÈ ITALIEN , lundi 25 avril,
le sieur Bonjour , d’une décision qui les Arts et [Amitié : et la huitieme
étoit pour lui une pièce de décharge,
représentation de Camille ou le Sou
et n'étoit point de nature à être te
nue secrète , n’est qu'une conséquence “m’ai".
des décrets de l'assemblée nationale , Mardi, le: Dettes; et la cinquiema
et conforme au,devoir du sieur Bon
représentation de Guillaume Tell.
jour.
m:fl:"mwrm au
17‘ (> b. ,.e«
Nous avons l'honneur d’observer aux personnes quî’Y‘i‘ôus-èms‘erront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans ceth précaution né—
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement . tant Pour Paris que pour les dépaitemens , est:
15 liv. pour?) mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette Feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, ImprimeurLibraire au
Palais-Royal, Numéros 7 et S.
MERCURE UNIVERSEL
«
Du Lundi 25 Avril 1791.

ALLEMAGNE. mande . qui s'imprimera à Oberkirclt.


avec le privilège de S. A. E. M. le”
KELL , 18 avril. Le curé catholique cardinal de Rohan , évêque de Slras-.
de Kcll , d‘après un ordre de M. le bourg, établi présentement sur la rive
cardinal de Rohan.a défendu en chaire gauche du Rhin , en attendant qu’il
àsesparoissiens, de se confesser aux remonte sur son prétendu siège. Un
prêtres de. Strasbourg assennentés et des principaux rédacteurs de cette
de recevoir la communion de leurs galette est un certain VVilhelm dé
mains , ces deux notes devenant nuls. crété de prise de corps , pour avoir
Il) a dans t‘e moment plusieurs ecclé été l'un des arcboutans de la farneusq
siastiqu sFrançais à Kell, qui font l'of assemblée du collège de Strasbourg .j
fice,nu moyen de quoi on peut être où l‘on s'étoit flatté d'allumer le feu.
sûr d’y trouver de la ressource. de la guerre civile , et d'égarer les
Les troupes du cardinal de'Rohan , croyans , c'est-à—dire la multitude“
n'ont pas encore reçu leur habille Cette gazette portera le nom impo.
ment , le trésorier de l’armée n'offre saut d’ami de la vérité. On sent quel
aux entrepreneurs qu'un tiers en à genre de vérités un homme . et tous
compte de leurs fournitures, les deux ' ceux qui sont obligés de fuir leur
autres tiers doivent être faits à credit. patrie peuvent débiter.
Ql'oique cette proposition soit très
PAYS-_BAS.
raisonnable , il ne s’est encore pré
senté personne pour entreprendre Bauxrnms , le 9 avril. Représen
cette livraison : cette éminence s'est tation faite à sa majesté par
' adressée à Carll’rouhe , pour y obtenir le tiers-état du pays et comté
des armes , mais néant... En somme de Hainaut.
on ne voitpas ici d‘un œil favorable‘ce
SIRE,
rassemblement de troupes , qui à dé
faut de paye ou de vêtement finiront Sire, c'est avec le plus profond res
peut-être par en prendre ou il: en pect ’que l'ordre du tiers-état de votre
trouveront . et où ils pourront , pays et comté de Haz’naut représen
avec d'autant plus de raison, que tant la classe la plus nombreuse de
les ordres officiels de l'empire , pour la nation ILnŸzuyere, prend la con
les marches, contremarches, et toute fiance d'approcher du trône de sotte
espèce de fournitures ne nous ont pas majesté impériale, et de lui repré
encore été transmis légalement. ' senter que , le 27 mars de la présente
année, le décret de votre majesté,
Orrmnounc. Extrait d’une lettre
du 19 du même mois, relatif à l'or
du 16 avril.
ganisation de votre .o.iseil de Hai—
Plusieurs particuliers se sont asso naut , fut présenté à 811 délibé ation,
_Çiés ici , pour écrire une gazette Aile; -ensuite de la dépêche adressée aux
.Tome 11. N° 56._
(‘ 386 )
états de Haz‘tzaut, en date du 22 nécessaire pour marcher vers la pros-‘
mars 1791. ,, périté de la chose publique , si dé
Par sa résolution prise le 27, et sirée pas: le bon cœur de votre
réitérée le 30 du même mois, le majesté ; un ordre seul qui a réclamé
même ordre, à pluralité de suffrages, contre la résolution prise par les
a {résolu de se conformer exactement deux autres, ne puisse séparément
'à la dépêche de votre majesté , et vous exprimer son voeu et les motifs
motiva son avis , ainsi qu’il prend la essentiels de sa réclamation , sur-tout
“confiance d’en faire conster. lorsqu'il doit , a la partie de la Nation
Nonobstant cette adhésion à la vo qu’il représente , compte de ses ac
lonté expresse de votre majesté, bien tions , et respecter les droits de
conforme aux loix, à la justice et à votre majesté, en les combinantavuc
la raison , le‘tiels—état vient d'appren ceux acquis légitimement à son peu
dre que les deux premiers ordre_s ple par une constitution , qui , fondée
sont disposés à faire parvenir à votre sur des loix sages , fait son bonheur,
pertonne sacrée une représentation bonheur toujours inséparable de la
sous le nom des états du pays et splendeur et de l‘éclat de votre
comté de I—[az‘naut, tendante à faire trône. .
révoquer par votre majesté le décret Il SUpplie doncvotre personne sa
du 19 mars dernier. crée, en prenant en considération les
Dans les affaires communes et de motifs de leur adhésion à la dépêche
grace, Sire, il est en effet d’usage dont s’agit, de ne point regardet_
que la délibération prise par deux l'ordre du tiers-état comme ayant
ordres entraîne l'adhésion et consen donné avis et consentement à la re
tement du troisième , et cela par une présentation qui pourroit lui être
espèce de devoir fondé sur la néces— adressée' au nom des états du pays
sité d’expédier avec promptitude les et comté de Haz’naut à l'effet d’en
affaires qui n’auroient jamais de fin gager votre majesté à retirer sort
si deux n’emportoient point contre décret du 19 mars dernier. .
un. - ' Nous sommes en très-profond res
l\’lais il croit fermement qu’il en pect ,
est autrementlorsqu’il s’agit de porter S 1 na,
une décisionpour connoitre si une De votre, majesté,
chose est constitutionnelle ou non,
Les très-humbles et très-soumis
légitime o’u non , fondée sur la rai
sujets,
son et l'équité, ou non; enfin,
Le tiers-état du pays_at
Sire, il le dit avec cette franchise
comté de Hainaut.
Par laquelle il est sûr de vous plaire ,
lorsqu’il s’agit de ne point ôter un anoa, le 10 avril. Son alterse
droit acquis à un tiers, ou de ne vient de recevoir de Rome la bulle
point commettre une injustice. de Jubilé qu'elle avoit demandée au
Alors , Sire, il ne doute pas que, saint-père , ço_my e,un,m_oyen efficace
Sans vouloir l’aire naître dans les pour réconcilier avec dieu , dans le
états un schisme, sans se déporter de sacrement de pénitence, les ouailiel
l’union qui âoit'y régner; union‘ ‘si que’l’insurrection avoit égarées , et
(587.)
qui se sont portées à des excès que cette époque les bruits les plus inju
les confesseurs ordinaires n’avoient rieux aux amis"de la‘liberté , les nou«
pas le pouvoir de remettre. On a velles 'les plus fausse et les ' plu!
droit de se flatter que les fidèles alarmantes se multipiient dans Avi—
s'empresseront de profiter de cette gnou et dans le Commt sous di
grace apostolique. verses fmmes. Les gens de Car‘pen«
trss ont arrêté et pendu un Avigno
>C'DMTAT VENAISSIN. nais qui était allé à leur marché peut
'D‘AVIGNON . le 18 avril. Tout ce y vendre des denrées. f'
qui nous parvient du haut comtat Le directoire du département de
confirme les nouvelles des attrocités la Drôme, instruit de ces malheu‘è
commises à V'aison et à Malaucenne, reux événemens , a écrit la lettre suif
et des armemens formidables qui s'y vante à l’assemblée électorale du;
font. La ville de Carpentras est dans ' (( Nous apprenons
département avec douleur ,
de Vau'cluse.
une intelligence parfaite avec les gens
de Sainte— Cécile ;. elle est bien for— messieurs , la mort de M. de Lavik
tifiée ;,ce qu’on aura de la peine à [asse , et les résolutions extréniel
croire , c'est que les deux canons qu’elle vous fait prendre ; ne crai
achetés à Marseille pour Carpentras, gnez pas que nous prêtions aucuns
et arrêtés par ordre du département secours aux assassins; nous voudrions
des Bouches du Rhône au bureau des qu’il fût en notre pouvoir de les lia
fermes de Septemo , sont parvenus à vrer, eux et ceux qui les imitent ,» à
leur destination. Mais tous ces moyens la sévérité des loix. Nous ne nous
de défense ne garantiront pas sans intéresserons jamais que pour les per«
doute la vill’e de Carpentras d'une sonnes que nous croirons victimes de
attaque, et laconstitution elle-même la tyrannie v. Signés, les administra
est intéressée à ce que cette ville ne teurs composant le directoire du dé‘
continue pas ses manœuvres. Les cri— partement de la Drôme.
mes commis à Vaison , annoncent Les administrateurs du départe
ceux qui sont médités pour les au ment des Bouches du Rhône, lui
tres viles,'et rien n’est plus instant ont également écrit en ces termes ;
Que de les réprimer. L'assemblée élec— « Nous sommes, messieurs , vive.
torale du département de Vaucluse , mens aFfligés des événemens de Vais
.pre ncl des mesures pour parvenir à son; nous n’avons que des regrets et
cette fin désirable. Une armée va se des larmes à donner aux infortuné's
mettre en campagne. Elle sera com qui y ont péri; la constitution bor—
posée de Comtadins et d'Avignonais. nant nos soins à«l’admiHistration de
Une haute cour nationale , un grand— notre département , ect. n. Signé: ,
juri , et un greffier pour juger le les administrateurs et procureur—géné
crimes de lèze-nation , sera à la suite. ral—syndic du département des Bon—r
Elle sera spécialement chargée d’in ches du Rliône. '
former contre les auteurs des projets F R A N C E.
de contre-révolution , dont les indi
ces éclatent de toutes parts depuis DÉPARTEMENT DE L'ORNE.
plus de 15 jours. En effet ,_ depuis Domaonm 10 avri/. Auiourcl'ltui
B b 2
(588)
nous avons chassé les Eudistes, cam— tellement lié à Celui de nos pères,
mandans en chef la légion des pré de no; époux et de nos enfants,
tres fanatiques du pays, en instal qu'ils ne peuvent être heureux ou
lant les nouveaux professeurs, dont malheureux , libres ou esclaves, sans
le choix fait honneur au discerne que leur opprobre ou leur gloire ne
ment de MM. du directoire, le sé devienne notre partage; nous ne
minaire et le collège, si long temps 30mmes pas moins persüadées qu'ils
le foyer du pédantisme et de l’aris« ne peuvent recouvrer leurs droits
tocratie , deviendront le centre des sans travailler à nous rendre les n6
lumières et du patriotisme. tres; et, tranquilles sur l'avenir,
DÉPARTEMENT nu Frmsrrnr. nous prenons la juste et ferme ré
solution de meus soumettre absolue
Œnnsr. Extmù des registres des déli—
ment aux décrets de leurs sages re
bérations de la société des ami:
présentans‘. D‘ailleurs , messièursl,
de la constitution. Du 27 mars
nous aimerons toujours à croire'que
179I. ‘ '
les intrépides défenseurs de votre li
Des citoyennes ont été introduites berté ne se seront point empressés
[aux applaudissements de l’assemblée : à rompre vos indignes liens, pour
l'une d‘elles , madame. Pradier , et en forger des nouveaux à vos foi
';lit : bles, mais intéressantes compagnes.
M E. s s 1 n u n s , » Si la nature , secondée par l'é
37 On a souvent élevé des doutes ducnti0n , vous a donné des facultés
“sur notre patriotisme : il se «peut que et des moyens propres à servir la
quelques personnes de notre sexe, patrie , soit au champ de Llars, soit
plus inconse'quentes que mal-inten dans le sanctuaire de la justice ; si
dionnées , aient donné lieu à ces elle a privé notre sexe, en général,
soupçons. Nous ne sommes ici ni de ces dons aussi précieux qu’im
pour scruter, ni pour condamner, portans , elle a cru sans doute nous
ni pour justifier leur conduite; mais en dédommager en nous accordant
justement affligées d’un reproche que des qualités et des vertus faites pou!
l‘opinion publique nccréditeroit à intéresser, pour captiver toutes les
notre home , si nous ne nous em urnes sensibles; elle nous a donné
pressionm à le détruire; également sur les mœurs une influence de la.
jalouses de prouver notre attache quelle dépend presque toujours la
ment pour une constitution qui ne stabilité de vos plus belles institu
peut qu’ennoblir notre existence, tions. Est' il un Français capable de
puisqu'elle brise les fers honteux de voir d‘un'œil indifférent le prix du
ceux que la nature a établis nos amis, mérite présenté par les mains d'une
nos soutiens et nos protecteurs in femme aimable et vertueuse? Non.
séparables ;nous venons vous prier il n'en existe point; nous le croyons
de recevoir et nos serments et les fermement, et nous osons le dire
témoignages de notre aversion pour avec toute la franchise des ames ré
tous les ennemis de la liberté et de publicaines, sans craindre qu'on nous
l'égalité. reproche de trop présumer de nos
» Nous savons que notre sort est avantages.
(389)
!) Pour vous prouver enfin, mes plus beau triomphe qu’elle pût. dé—
sieurs , que nous sommes persuadées sirer n. ‘
que la durée de notre constitution a En vain les obscurs réfractaires
ne dépendra pas moins de notre con aux loix sublimes , créées par nos
duite que de la vôtre, et pour vous sages représentans, s’agitent et se
montrer à la fois combien nous som replient en tout sens, pour en en).
’mes jalouses de mériter l'estime de pêcher ou en retarder l’établissement;
tous les vrais patriotes, nous venons en vain le fanatisme et l‘ignorance
jurer, en votre présence , de mépri— tendent des pièges et cherchent à
ser à jamais, de chasser de nos asy couvrir d‘un voile sacré , leurs opinions
les, et même de poursuivre , s'il le perverses et leurs vues intéressées;
faut, tous ces êtres orgueilleux , en vous vous êtes garanties, par vos 111-,
nemis déclarés des nouvelles loix , qui mières , par l'usage de votre raison,
affectent un esprit de tyrannie, en des erreurs? et des fausses démarches
regrettant leurs anciennes chaînes ; dans lesquèlles plusieurs personnes
tous ces hommes sans talents, sans ont été entraînées ».
énergie , absolument nuls pour la 80; « Vous avez pensé, Mesdames , que
ciété, qui ne rougissent point de se les institutions qui vont désormais
livrer lâchement à la paresse et à l’i nous diriger . ne pourroient long
nutilité ; et nous promettons en— temps subsister sans la réunion de
cure de ne reconnoitre pour pa nos sentimens mutuels; vous vous
rents, et de n’admettre au rang de êtes persuadèes que les loix sans les
nos amis et de nos époux que les mœurs ne peuvent être durables, et
bons citoyens, seuls partisans de la vous êtes venues , en nous témoignant
liberté , de l’égalité et de la justice , votre attachement aux premières, nous
qui, sous les auspices de nos loix .' donner un exemple qui puisse influer
consacreront leurs travaux et l‘ours sur les secondes ».
veilles_à la prospérité de la patrie ». « Nous acceptons vos promesses ,
Tels sont ,‘ messieurs , les senti v0s engagemens. L'amour de la patrie
ments que nous saurons inspirer à et de la liberté vous les a dictés : ce
nos enfants, et. dans lesquels nous feu sacré ne sortira jamais de nos
sommes bien résolues de vivre et de cœurs: il nous donne une nouvelle
mourir. énergie, et si la révolution uvoitencôre
Après les applaudissements réitérés des momens difficiles à franchir , le dé
qu'ont obtenus le discours de l’ora licieux spectacle dont nous jouissons
teur,.et le serment prononcé par et dont la mémoireÿne s’effacera ia'
ces dignes citoyennes, M. le prési mais. accroîtroit nos forces et nous
dent leur a répondu : feroit braver tous les dangers ».
Mnsnamns, DÉPARTEMENT DE LA Sxarnn.

(t La démarche que votre patrio Le MANS , 17(wrz‘l M. Prudhomme. '


tisme vousa inspirée. vous honore aux notre évêque , a été installé le 10 cnu4
yeux des personnes qui savent penser , mm par les corps administratifs. Le
'cn même temps qu’elle est pour la régiment de Cl:artres, dragons, les
société des amis de la constitution le gardes nationales du Mans. celles de
' B 1) 5
/
(590)
plusieurs endroits circonvoisins se Dresnrmmur ne Saôxr r-r Loue.
sont empressés d'assister à cette sainte
MACON, 18 avril. On sollicite ici
cérémonie, c'étoit à qui montreroit
vivement le renouvellement des élec
le plus de patriotisme et le plus de
teurs et la liberté est menacée, si
respect pour une» religion régénerée
ceux qui ont nommé jusqu'à présent
par les sages. décrets de l'assemblée
nommoient à la prochaine légitlature.
nationale. L’installation s'est faite au
La cabale, l'ambition, l'hipocrisie,
bruit de la monsqneterie, de l'artil
ont intrigué, dominé l'ignorance. sé
lerie et des ;acclamations de tous les
duit la bonne-foi de plusieurs électeurs
fidèles.
et soit foiblesse et soit aveuglement,
. L'estimation des biens nationaux,
ils finiroient par livrer les soins de
andus dans la deuxième quinzaine
la constitution à‘ ses plus grands en.
de mars , montoit à 1,869,098, et
neuns.
l'adjudicationà 5,430,671 liv. 12 s. 6 d.
Nous réclamons aussi la distribu‘>
Déranrrnznr DU Van. tion des armes qui a été décrétée par
Anrnars, 18 avril. Les réfugiés de l'assemblée nationale, et nous von
Nice . craignant qu'en se rassemblant drio’ns qu'il y eut aux environs de
sous toute autre dénomination poli Paris un camp de quarante mille
tique que celle des amis de la consti gardes nationales. composé d'un dt"
tution, on ne suspectât leurs principes, tacitement de tous les départements,
ont décidé de se réunir eri société de ce camp en imposeroit ‘a tous les en
francs-maçons : mais de quelque man nemis de la constitution et serait
teau que se couvrent les ennemis de 'tduÿours prêt à secourir la chose pu
la tranquillité publique, leurs mo blique lorsqu'elle serait menacée.
tifs n'échapænt point à l'oeil vigilant DÉPARTEMENT DE PARIS.
du patriotisme. Ce nouveau club a été
promptement dispersé par les ordres Parus, 24 avril. Au;‘ourdhui le roi
du gouverneur. et la reine se sont rendus à l'église
de Saint-Germain-l'Auxerois pour y
DEPARTEMENT DES Basses-Prunuuñus.
entendre la messe paroissiale.
Pan , 18 avril. Nous avons envoyé M. le cardin. de Laval Montmorency
une adresse à l'assemblée nationale
grand auinonier de France, M. l'é
en faveur d'un grand nombre de
vêque de Senlis, premier aumonier
Français réfugiés en Espagne, ils y
du roi, ainsi que le surplus de la
sontlivrés à la plus cruelle persécu chapelle , ont donné leur démission.
tion sans être reconnus coupables Les premiers gentils-hommes de
d'aucun délit. Le seul nom de Français sa majesté. MM. Duras et Villequiet
suffit pour éprouver toutes les hor en ont fait autant.
reurs de l'arbitraire. Nous esperons
que par les instructions du ministre A SSEMBLÉE NATIONALE.
des affiüres»étrangères, et d'après un
Séance de Samedi matin.
décret de l'assemblée nationale ces
malheureuses victimes seront placées Après la lecture du procèswerbal
sous la sauve—garde de la nation. et de quel(1ues observations sur sa
(591)
rédaction qui ne l'ont point’ fait HI. Tous les préposés nécessaires à
Changer , le comité coloniale a proposé 4 la perception et au maintien des droits
et fait adopter le projet de décret de douanes seront divisés en bureaux,
Suivant, sur les indemnités dues au brigades et directions, ainsi qu'il va
sieur Blesse. ' être expliqué ci-après : ils seront en:
L’assemblée, après avoir entendu ses fièrement subordonnés aux régisseurs.
comités des colonies et des pensions IV. Les bureaux établis sur les côtes
réunis , décrète que sur les deux mil et Frontières du roÿaume, seront au.
li0ns destinés au paiement des gratifi nombre de sept cent quatorze; sa
cations et indemnités, en vertu d’un voir , quetre-vingt—qmmrze bureaux
décret du 5 août 1790 , il sera payé principaux, et six cent vingt bureaux
au sieur Blesse, lieutenant en pre particuliers.
mier au régiment de la Guadeloupe, V. Les brigades, au nombre de mille
la somme de 6000 liv. pour l'indem sept cent soixante — quinze, seront
niser des pertes qu'il a éprouvées dans distribuées sur les côtes et frontières
,.les troubles qui ont en lieu au port pour assurer la perception, et s'op
Louis, ile de Tabago , le 17 février poser aux importations et aux expor-j
1790. ‘ tations en fraude de droits.
Le Surplus de la séance a été em VI. Ces bureaux et brigades se:
ployée à la discussion du projet de ront surveillés par des inspecteurs sé
.rëgie sur la perception , à l'entrée dentaires , particuliers et principaux.
.et sortie du royaume . des droits VIL Ces employés ainsi que ceux
établis sur les denrées coloniales, des bureaux et brigades, correspon
dont tous les articles, à l’exception dront à vingt directions , entre les
du, onzième, ont été adoptés; après quelles Seront'di'visées toutes les côtes
quoi l'assemblée s'est formée en bu« et Frontières du royaume. Il y aura à
reau pour la nomination des ses of— la tête de chacune de ces directions,
ficiers. ,. un directeur, qui en entretiendra la
_ “ART. I. La perception des droits correspondance ‘et les ‘rapports avec
.qui seront payés à toutes les entrées la régie centrale. '
, et sorties du royaume, conformément VHI. Les sept cent quatorze. bu
au tarif général décrété les 51 jan reaux énoncés dans l’article IV seront ,
vier, premier février, I et 2 mars, suivant leur importance; composés
ainsi que celle des droits établis sur de receveurs particuliers ou princi
les denrées coloniales par le décret du paux , de contrôleurs de la recette et
18 mars , sera confiée à'nne régie de la visite, de liquidateurs, de visi
sous les ordres du pou‘voirîexécutif, teurs , de receveurs aux déclarations,
Il. Cette régie sera, pour le mm de gardes-magasins , de contrôleurs
ment , compméc de huit personnes. aux entrepôts , de commis aux expé
sous le nom de régisseurs des doua— ditions , d'emballem‘s , de poseurs, de
4nes nationales; mais à compter du porte-fais: , de pldmbeurs et de con—
.premier janvier 1794, le nombre de cierges.
: ces huit régisseurs sera, successive«, IX. Les. brigades énoncées dans l'ar—
.me‘nt réduit à six, à mesure de va-Ê . ticle V , 'serontbompbséesen totalité
cmce par mort ou -démisyi0fl de treize mille: deux cent quetre*vingt
B b
(3gz)
'quatre employés , tous les dénomi ! nes de leur arrondissement, de diri—
nations de capitaines-généraux . ca— ; ger et surw=iller le service des bri
pitaines particuliers, lieutenms prin— ' gades et les opérations des capitaines
cipaux , lieutenans d'ordre , comman généraux.
dans de brigade à- pied et à Cheval, XIV. Les directeurs transmettront
commandans de pataches et autres ba; aux différens préposés de leur arron—
timens de mer , brigadiers, sous-bri dissement les 0rdres qu'i‘s recevront
gadiers , préposés à pied et à cheval , de la régie centrale ; ils tiendront la
pilotes, matelots et mousses. main à l‘exécution de ces ordres,
X. Les fonctions des receveurs , veilleront à ce que le produit des re
soitprincipaux , soit particuliers . con cettes soit exactement versé dans les
sisteront à percevoir les droits d'après caisses , et adresseront à la rvïgie ceu
les déclarations données par les re— tr.:le les états-généraux des produits
devables, les certificats des visiteurs et des versemens de fonds de leur
et la liquidation qui en aura été faite direction
par les contrôleurs ou liquidateurs; XV. Les régisseurs des douanes
r les receveurs principaux seront encore nationales seront -t.mrng , sous les
chargés de recevoir les fonds , et de ordres du pouvoir c-.Çuutif, de l'exé
vérifierles comptes des receveurs par cution de tous tes décrets de l'assem
ticuliers. blée nationale. ils recueilleront les
lis enverront les bordereaux de états de produits des différent rece
leurs différentes recettes , tant aux di vents , et les bordereaux des fonds
recteurs de leur arrondissement qu'à qu‘ils auront versés dans les caisses
fla régiepentrale. districts, pour être en état de
L‘article XI a été ajourné. connoître , dans tous les temps . la
Xll. Il y aura dans douze des prin situation de tous les comptables dont
cîpules douanes un inspecteur séden ils auront la surveillance , et dont ils
taire , dont les fonctions consisteront vérifieront les comptes.
à, indiquer les commis qui devront XVI. Lesdits régisseurs délibére
être chargés de la vérification des dé» ront en commun sur toutes les af—
clarations . à assister à la reconnois— faires qui auront rapport à l'admÏnis
sauce et à l'estimation des marchan tration des douanes : deux d'entr'eux
dises dont les droits sont perceptibles seront tenus de faire annuellement
i la v.xleur ; enfin , à assursædans toutes L‘inspection d'une partie des côtes et:
ses parties , l'exactitude du service des frontieres du royaume , pour s’assurer
différens préposés de leur résidence. de l’exactitude du service des difEé—4
X111. Les inspecteurs principaux et rens préposés. Ils feront et rappor
particuliers dont il a été fait mention teront à l’administration centrale les
dans l‘article VI , seront au nombre procès—verbaux de ces tournées , qui
de soixante-trois; savoir, trente-huit auront lieu; de manière que la tota
inspecteurs principaux et vingt-cinq lité des côtes et frontières se trouve
inspecteurs particuliers : leurs fonc visitée dans le cours de deux annéesq
tions seront de vérifier la perception , Chaque régisseur sera tenu , à son.
la comptabilité et la manutention des tour, de cette inspection . pour les
receveurs et autres préposés des doua frais de laquelle il sera annuellement
(593)
alloué à la régie une somme de dix dans la dépense ci-dessus fixée, le
mille livres. pouvoir exécutif pourra provisoirea
XVH. Les bureaux de la régie cen ment l'autoriser sur la demande de
trale à Paris seront au nombre de la régie centrale, jusqu'à la concur—
six , composés au total de trente-huit rence de la somme de 100,000 liv. ;
employés, sous les noms de direc et sur cette autorisation les commisæ
teurs; premiers commis et commis mires de la trésorerie pourvoiront à son
aux écritures. acquittement. '
XVIH. Chacun des régisseurs des XXI. Indépendamment des appoin—j
douanes nationales fournira un cau temens et des frais de bureau fixés
tionnement en immeubles de cent pour les vingt directeurs aux fron
mille livres. tières , il sera accordé à chacun d’eux
XIX. Les cautionnemens des pré une remise d‘un demi-deni6rpour livre
posés ci—apr‘es désignés seront égale sur la totalité du produit net des droits
ment en immeubles; ceux des rece-‘ de douane de leur arrondissement;
veurs seront fixés en raison du mon et cependant, eu égard à l‘incertitude
tant présumé de leur recette et du des produits particuliers de chaque
délai qui sera déterminé pour le ver direction pendant les deux premières
sement qu‘ils devront en faire , d‘a années , chaque directeur aura droit ,
près les bases qui seront fixées pour pour ses remises , à un minimum de
les receveurs de district. Les cau 1.000 livres pendant lesdites deux
tionnemens des inspecteurs seront de premières années seulement; et ce.
dix mille liv. , ceux des directeurs de dans le cas où les'produits de sa di—
quinze mille liv. rection ne s’élèveroient pas à une
‘ Les préposés quiont précédemment somme suffisante pour lui procurer
fourni des cautionnemens en espèces , cette remise , d‘après la fixation ci
n’en seront remboursés qu'après qu’ils dessus déterminée. ‘
auront fourni les cautionnemens en XXII. Il sera également accordé
immeublesfixés par leurs emplois. aux huits régisseurs une remise des
L'intérêt du cautionnement en ar trois quarts denier pour livre sur la
gent se fera à compter du 1 juillet totalité du produit net desdits droits.
prochain , et si les employés ont né XXIII. Les_ traitemens fixés par le
gligé à cette ép0que d'offrir le cau— présent décret seront payés; savoir.
tionnement en immeubles exigé par aux préposés des côtes et frontières ,
l’article. à compter du premier janvier de la
XX. La dépense de toute la régie présente année: aux employés des bu
des douanes nationales, pour les ap reaux de Paris, à compter du pre
pointemens ou les remises . loyers et mier avril; et aux sept regisseurs ac
frais de bureaux, sera répartie con tuels, à compter du jour de leur
formément aux états annexés au pré n0mination. '
sent décret , et demeure fixée à la 'Le roi sera prié de Faire incessam
30mme de 8.526,572 liv. ment le choix du huitième régisseur.
Cependant, si des circonstances ex. XXIV. Il sera accordé pour in
traordinaires ou des événemeixs im demnité aux préposés des douanes qui
prévus m’cessitcient une augmentation auront passé d'un bureau à un autre,
(594)
3‘! plus de. vingt lieues de leur rési terrompue par les plus grands applau
/lence. un supplément d'un mois de dissemens. La voici.
' leurs anciens appointemens; lesdites n Le roi me charger monsieur , du
indemnités seront payées sur les pro. ivous mander que son intention la plus
duits des traites de l'année dernière. Formelle est que vous manisfestiez ses
(' XXV.{Il sera procédé dans le plus sentimens sur la révolution et sur la
court délai, à la diligence des direc constitution Françoise , à la cour où
toires'de district. sous‘ l'inspection vous résidez. Les ambassadeurs et mi,—
îles directoires de département, à la nistres de France . près toutes les cours
“vente des bât'imcns ,' meubles et us de l'Europe , reçoivent les mêmes or—
tensiles servans à l’exploitation des dres, afin qu'il ne reste aucun doute
1mreaux intérieurs des traites qui sont ni sur les intentions de ,sa majes:_é_,
_'snpprimés, et le prix en sera versé ni sur l'acceptation libre qu'elle a
au trésor public. , donnée ‘a la nouvelle forme de gou—
XXVI. Le présent décret sera yernement, ni sur son serment irré
'pdrté dans le jour à l'acceptation du vocable de la maintenir. Sa majesté
:01. avoir convoqué les états-généraux de
La séance a été levée à 5 heures son royaume , et déterminé dans son
conseil que les communes y auroient
_‘ Séance du samedi Soir. un nombre de députés égal à celui
A l'ouverture de la séance , on a des deux autres ordres qui existoient
fait un rapport sur le cours des eaux , alors. Cet acte de législation provi
'er après une course discussion sur soire , que les obstacles du moment
quelques articles du projet de décret; i ne permettoient pas de rendre plus
la totalité a été renvoyé à la prochaine favorable , annonçoit assez le desir de
législature. sa majesté de rétablir la nation dans
Les comités des domaines , d'agri tous ses droits. .
culture , de commerce et de constitu— » Les états-généraux furent assem
tion , ont été chargés de présenter
blés, et prirent le titre d’assemblée
une loi sur la propriété nationale des nationale ; bientôt une constitution
fleuves ..et sur la conservation de la propre à faire le bonheur de la France
pêche. ' et du monarque, remplaça l'ancien
ordre de choses, où la force apparente
M. le président adonnélecture d'une
de la royauté , ne caclmit.que la força
lettre de M. de Montmorin ; elle en
réelle des abus de quelques corps ari.S«
_contenoit une autre de ce ministre ,
tocratiques. '
écrite au nom du roi à tous les am
» L’assemblée nationale adopta la,
bassadeurs et ministres de France
forme du gouvernement représentatif,
Çauprès des cours étrangères , M. de
joint à la royauté luäéditaire ; le corps
Montmorin prioit M. le président
li”g':Sl&tif fut déclaré permanent ; l'é«
.d'enifaire lecture à l’assemblée natio
lection des ministres du.culze, des adv
nale.
ministrateurs et des juges , fut rendue
M. Rogèr , l'un des secrétaires , est au peuple; on conféra le pouvoir exé
alors monté à la tribune. La lecture cutifau roi , la formation de la loi au
de cette lettre .3 Été fréquemment in corps législatif, et la sanction au nio—
'( 39‘5 )
Marque ; la Force publique ,.sOit inté soin de défendse le royaume ‘,' et
rieure , soit. extérieure fut organisée d'en repousser les ennemis ; mais h.
sur les mêmes principes , et d’après la nation Françoise n'en aura plus déspi—.
base fondamentale de la distinction mais ara—dehors que ses aggresseurs :
des pourcirs ; telle est la nouvelleelle n'a plus d'ennemis intérieurs que
constitution du royaume. ceux qui , se nourrissant encore de
3) Ce que l’onappelle la révolution, Folles espérances . croiroient que la
n'est que l'anéantissement d’une foule volonté de 24 millions d'hommes rem—
d'abus accumulés depuis des siècles trés dans leurs droits naturels , après
-par l'erreur du peuple , ou le pouvoir avoir organisé le royaume de manière
des ministres , qui n'a jamais été le qu'il n'existe plus que des souvenirs
-pouvoir des rois : ces abus n'étoient des anciennes formes et des anciens
-pasmoins funestes à la nation qu'au abus , n'est pas une immuable , une
:monarque : ces abus , l'autorité , sous irrévocable constitution. .
des règnes heureux , n'avoit cessé de « Les plus dangereux de ses ennei
les attaquersans pouvoir les détruire : mis sont ceux qui ont affecté de ré
ils n'existent plus. La nation souve— pandre des doutes surles intentions
'rain'e n'a plus que des citoyens égaux du monarque ; ces hommes sont bic}!
«en droits, plus de despote que la loi , coupables ou bien aveuglés; ils se
plusd'organes que des fonctionnaes croient les amis du roi, ce sont les
publics , et le roi est le premier de ces seuls ennemis de la royauté ; ils
fonctionnaires : telle est la révolution auroient privé le monarque de l'a
française. mour et de la confiance d'une grande
« Elle devoir avoir pour ennemis, nation, sises principes et sa probité
tous ceux qui, dans un premier mo— eussent été moins connus. Ehè qne_.ï.;_r _.
ment d'erreur , ont regretté , pour des n'a pas fait le roi pour montrer qu'il
Avantages personnels , les abus de l'an comptoit aussi la révolution et la
-cien gouvernement ;de-là , l'apparen constitution françoise parmi ses titres
,te division qui s'est manifestée dans le à la gloire? Après avoir ad0pté et:
' royaume, etqui s'affoiblit chaqueiour: sanctionné toutes les loix, il n’a
ide-là , peut—être quelques loix sévères négligé aucun moyen de les faire
»thes circonstances que le temps cor exécuter; dès le mois de février de
rigera ; mais le roi , dont la véritable l'année dernière il avoit dans le sein
-force est indivisible de celle de la de l'assemblée nationale promis‘ de
'nation , qui n'a d'autre ambition que les maintenir; il en a Fait le serment
le bonheur du peuple , ni d’autre pou au milieu de la fédération universelle
«voir réel que celui qui lui est délé du royaume : honoré du titre de
:gué ; le roi a dû adapter , sans hési— restaurateur de la liberté françoise,
ter, une heureuse constitution , qui il transmettra plus qu'une couronne
régéneroit tout à la Fois son autorité , 2! son fils , il lui transmettra un‘c
{la nation et la monarchie. On luis con r0yauté constitutionnelle. :
servé toute sa puissance , hors le pou << Les ennemis de la constitution
woir redoutable de faire des loix ; il ne cessent de répéter que le roi n'est
'est resté chargé des négociations pas heureux, comme s'il pouvoit
avec les puissances étrangères, du _ exister pour un roi d'autre bonheur
’( 596 )
que celui du peuple: ils disent que la dissblution de l’empire .- enfin elle
mon autorité est avilie, comme si fera le bonheur du roi. Le soin de
l‘autorité fondée sur la force n'étoit la justifier, de la défendre et de la
pas moins puissante et plus incertaine prendre pour règle de votre conduite,
que l'autorité de la loi ! enfin que le doit être votre premier devoir.
roi n'est pas libre! calomnie atroce , 21 Je vous ai déja1nanifesté plusieurs
si l'on suppose que sa volonté a pu fois les sentimens de Sa Majesté à
être forcée; absurde, si l‘on prend cet égard; mais d'après ce qui lui
pouu défaut de liberté le consente est revenu de l'opinion qu'on cherchait
ment que sa majesté a exprimé plu- j à établir dans les pays étrangers sur
sieurs fois de rester au anilieu des? ce qui se passe en France, elle m'a
citoyens de Paris ., consentement ‘ ordonné de vous charger de notifier
qu'elle devait accorder à leur patrio ‘ le contenu de cette lettre à la cour
tiSrne, même à leurs craintes , et ou vous êtes , et pour lui donner plus
sur—tout à leur amour. de publipité Sa Majesté vient d’en
Ces calomnies cependant ont pé ordonner l'impression, >)
nétréjusques dans les cours étrangères; 25 Avril i791. Signé Monrmoarw
elles y ont été répétées par des Fran
çais . qui se sont volontairementexi'és Il est impossible de rendre l'effet
de leur patrie au lieu d'en partager que produisit cette lettre dans l'as
la gloire, et qui, s’ils n'en sont pas semblée. Le tran5port étoit universel,
les ennemis , ont au moins abandonné et les tribunes , et les amphithéatres ,
leur poste de citoyen. Le roi vous partegeoient le même enthousiasme.
charge , M. . de déjouer leurs projets Enfin , au milieude toutes les accla-‘
et leurs intrigues. Ces mêmes calom mations , de toutes les expressions d'a
nies, en répandant les idées les plus la joie , M. Alexandre Lameth par—i
fausses surla révolution française , ont vient le premier à se faire entendre.
fait suspecter chez plusieurs nations Voilà , dit-il , un grand acte fait pour
voisines les intentions des voyageurs ajouter à la force de la constitution,
Français : et le roi vous recommande et pour en rendre la stabilité plus
expressément de les protéger et de inébranlable. Je fais la motion que
les défendre. Donnez , M. , delta cons l'assemblée nationale envoie sur-le
titution Française , l’idée que le champ une députation au roi , pour
roi s'en forme lui-même; ne laissez le remercier de cette importante dè
aucun doute sur l'intention de sa marche, dans un moment sur-tout
majesté de la maintenir de tout son où il importe de faire conuoitre à la
pouvoir, en assurant la liberté et France, à l'Europe entière l'assenti
l’égalité des: citoyens. Cette constitu ment libre du roi à la constitution :
tion fonde la prospérité nationale sur nous irons tous , s'est-on écrié de tou
les bases les plus inébranlables ; elle tes les parties de la sale? Au lieu
afferuñt l'autorité royale par les loix ; d'une députation , dit M. Biauzat,
elle pré rient par une révolution glo tous les cœurs voleront autour du
rieuse, la révolution que les abus de roi de la constitution , nous irons
l‘ancien gouvernement auroient bien tous. Je demande que cette lettre
tôt fait éclater en causant peut—être soit envoyée aux 85 départen‘œns,
' , ( 597 ) . v
qu‘il en soit fait lecture aux prônes pris de cette nouvelle preuve que
dans toutes les églises, et que cette vous leur donnez de votre amour :'
lecture nous soit certifiée , adopté. votre cœur, Sire, leur est connu;
NI. Goupillo demande aussi que ils sont accoutumés à prononcer votre:
toute l’assemblée se _rende chez le nom avec ces épanchemens deten-»
roi. ‘ ,i A l dresse et de reconnoissance que corne.
M’”‘* S'0ppose à cette motion. ' mandant de grands bienfaits.
L’assemblée nationale, dit—il , se doit l « Il est venu le moment où le celmo‘
leu peuple, elle se doit à sa majesté; va succéder aux craintes et aux espé—‘
MI, Roberspierre trouvoit que c’é rances entre lesquels la nation flot—3’
toit un hommage tr0p peu digne de sa tout mcertmne. '

majesté ; il vouloit qu’on la félicitât. « Vous imposez silence aux.déæfc


Cette proposition n'a pas été a0cuellie tracteurs de nos loix nouvelles.»
Sur la demande de différents mem L’hydre des factions avoit cent têtes:
bres , Ion décrète l'envoi de la lettre vous avez fait tor'nbeula dernière.
aux colonies, et que lecture en sera << Sire, j’ai la présomption d'àn—f.
faite à la tête de tous les régimens. noncer à 'votre majesté qu'elle sera
M. le président se rendit ensuite heureusei car elle vient de fixer le
chez le roi , à la tête d'une dépu'tation ‘bqnheur'dur peuple. n. .
de 60 membres. A son retour . il'en - Le roi répondit à_la députation en v
rendit compte à l'assemblée. Voici le ces termes. ‘
discours de M. Chabroud au roi. « Je suis infiniment touché de la
» L’assemblée nationale nous a char. justice que me‘ rend l’assemblée na—
.us __
gés d'apporterà votre majesté l’express} jtiouale; si ellepouvoit lire au fond
siqn des sentimens qu'elle.vient d‘é :de mon coeurs elle n’y. verroit que
prouver. r ' des . sentimens propres à justifier la
» L’instruction que vous avez or confiance de la‘ nation; toute dé-_
donné d’adresser à vos ministres.dans fiance seroit bannie d‘entre nous,et
les cours étrangères , ,est le fidèle nous en serions tous h :ureux.
abrégé de la constitution ftançoise ,- Ces deux discours ont été entendu:
pour la première fois peut - être les avec les plus grandes acclamations,
maximes sacrées qui énoncent les et l'assemblée a décrété qu’ils seroient
droits des hommes , entreront dans imprimés . joints à la “lettre du roi
le mystère, d’une correspondance et envoyés dans les 85 départemens;
diplomatique. L'étranger, Sire, ap
etc. — - -3
prendra de vous qu’après avoir aidé La séance a été levée à 10 I:eureh
le peuple français à_régénérer sa cons—
LITTÉRATURE, ANNONCES , etc.
titution; vous avez voulu en être le
gardien et le défenseur , et l'étranger Sur le département de [a M’arz‘neï
la, respectera; assis sur le plus beau le maréchal de Castries qui suc}
trône du monde , vous aurez donné cède à la fin de 1780 à M. de,Sartinet,
le premier l’exemple d‘un grand roi. .c_rut donner un grand reliefà sonmig
proclamant au loin la ’ liberté des niatèœ , en appellant près de lui des
peuples. administrateurs décorés d‘un titre su-_
« Les Français ne _serpht,pas sur périeur à celui de premier commis” ;
(598)
t 11- ne se contenta donc pas de con litaires une partie‘dés fonctions mimi-:4
server la place de directeur des ports , nistratives; les consommations n'ont
dont étoit pourvu M. de Fleurieu ; il plus eu de bornes; les dépenses sont
lui donna un adjoint; il appelle à la devenues excessives , et le désordre
cour-1&1. de la Porte, maître des re s’est-introduit dans toutes les parties
quêtes , et lui attribue , en qualité de la comptabilité.
d'intendant général , la direction des Pendant les siit années qu’a duré la
fonds , des approvisionnemens et des dernière.gue‘rre , la marine avoit tiré
officiers d‘administration ; M. de Vai du trésor public un milliard , et elle
vr.e , autre maitre des requêtes , fut: devait encore deux cents millions au
nommé intendant général des Colo moment de la conclusion de la paix.
nies. M. de Cabre eut l’administration Pour entretenir la marine sur le pied
des consulats, et M. Pouget , ci-de de 60 à 70 vaisseaux , il a été dépensé,
wmt procureur du roi de l'amirauté pendant les six premières années de
de Cette ,/ devint intendant général paix de1784 à 1789com pris, 274.000000
des classes. . livres , outre tog,ooo,ooo pour les co
f“Alors la direction générale des bu lonies; c'est-à-dire , que la dépense
r_eaux se trouva partagée par cinq per totale de ces six années , a été de
sonnes , qui se placèrent entre le 558 millions, ou de 64 millions par en,
ministre et les premiers commis , et au lieu. de 40 millions qui , de l‘avis
qui furent , par cette raison , appel. du tout ce qu’il y a d'instruit dans les
lées intermédiaires. anciens administrateurs, auroient dt‘r
Les premiers commis , à la nominaë suffire, chaque année , pour subvenir
tion du roi, ne firent plus le travail aux besoins de ces différens services;
direct avec. le ministre '; conservèrent : Une remarque très - importante à
teutefois le traitement attaché à leur faire, c'est que la marine seule, en
grade , et la direction particulière de 5 journées d'ouvriers . façons d’ouvrages
leurs bureaux. et achats de marchandises pendant ces
Le décret du 29 décembre 11 pro six années de paix , s’élève à environ
noncé la suppression du conseil de ma 120 millions.
rine, établi en 1788, à compter du Quand on euroit construit pendant
premier janvier 1791. Il a disparu . ces six années 42 vaisseaux à 1 100000 1.
mais les intermédiaires ont survécu à 56 Frégates à 400,000 livres , 18 autrel
cette loi . et résistent même encore bâtimens à 300000 livres , et employé
à celle du 8 avril 1791 , qui Vor‘ 4000000 'liv, par un , à Feutretienädfl
Bonne l'exécution de. la première , vaisseaux et autres bâtimens conservés
fondés sur une simple décision du mi dans les ports , on auroit pu y suffire
nistre. ‘ avec 70 mil. ; maisce nombre de bâti—
“Veut-on avoir quelque idée des ef .mens construits est exagéré. _ll y a
fets qui sont résultés de l'ordonnance donc sur ces objets au moins 40 à 50
de 1776 , et de la création de tant de millions de dépense , don: ou ne peut
nouvelles places ? Voici ce qu'on cher démontrer l'utilité , etl’on n’en excep‘
che è dérober aux yeux de la nation. te que quelques foibles consommation?
Le régime établi par cette ordon qui ont pu avoir lieu pour les chient
nance, a fait passer aux officiers mi— mes. En faut-il davantage pour pî°“‘i
(« 599 )
ver la nécessité d'une régénération s‘expliquer avec les premiers commis.
entière du département de la ma On recherchait par faveur les place!
rine ? d'intermédiaires , parce qu‘on pouvait ;
L’énormité des dépenses de la ma* compter sur l'expérience des premiers
rime, et l'existence d'une dette de commis; car on continue d‘exiger dans
40 â 50 millions auroient été mises au Ceux-ci des connoissances acquises par
grand jour d‘os le mois de décembre une très-longue expérience.
dernier par un travail du premier Ces observations n‘ont .eu aucun
commis du bureau des fonds; travail pouvoir sur le ministre actuel , tiré
fait par ordre du ministre , et qui cle du nombre des intermédiaires , il est
VOit passer dès lors au comité de la /resté attaché à leurs principes et à
marine; maisleci-devant intendant leurs intérêts. C’est à ces dispositions
général des fonds , M. le Brasseur , à qu’il faut attribuer la faiblesse qu’il q_.
qui le premier commis le donna, ne eu de les conserver dans leurs forte—_
jugea pas à propos de le présenter .tionq et dans la jouissance de
dans l'état où il étoit. Il exigea-même leurs appointemens , au mépris du
que les minutes lui en fussent remi— décret du 29 décembre, quiav0it‘.
ses -, et sous prétexte d'en.faire la véri prononcé leur suppression; et le
fication , il retira du bureau des fonds scandale est devenu assez prompt
tous les papiers élémen:aires qui pour donner lieu ‘à la dénonciation
evoiem servi à le former. Quatre faite à l'assemblée'nationale le 8.
inois n'ont pas encore suffi à cette Il émit en effet difficile de souf.
vérification , et les minutes , ainsi que ‘frir un abus qui con’sa‘creit des fonc_
les "papiers , sont toujours retenus tions prescrites par un décret de l’as*
par le ci-devant intendant-général., semblée nationale ,’ qui 'faisoit revi—
VLes intermédiaires font tous leurs vre une dépense annuelle de 72,000
efforts pour empêcher, toute commu— livrés.
nication entre les remiers commis Maintenant on cherche à faire pas
et les comités de lassemblée natio-r ser pour un abus de,confianoe, et
nale, pour persuader que c’est par pour une dénonciation faite par un«“
eux que_se fait toute la besogne . et seul individu , la reconnoissance d‘un
pour cacher les premiers commis; ils fait qui ne pouvoit manquer de? pé—
n’ont cherché avec tant de soin à - nétrer jusques dans le sanctuaire des
é’emparer‘ des détails des bureaux que loix. _
depuis environ quatre mois , c‘est-à
dire depuis qu'ils ont senti qu’on a pu SPECTACLES. '(
s'appercevoir de leur inutilité , et son— Tnéaran DE LA NATION.
ger â ledrsuppreâsion.
Auparavant, et sur-tout lorsque les Le PÂz‘lz‘nte de Molière. ou la
bureaux étoient à Versaillesl, ils ne suite du Misantrope, comédie _en
paroissoient que deux ou trois jours cinq actes et en vers , par .M. P. F. N.
chaque semaine pour recevoir le tra Fabre d’Eglentine, représentée au.
Vail des premiers commis et le porter théâtre François le 22 février 1790 g
au ministre. avec cette épigraphe: Miserïr suc—
Très-certainement ces premiers com currere disco. Vrac. OENEmE.
mis , qui avoient fait la besogne , et sur M. Falzre d'Eg/antine, dans une
qui repose véritablement la sûreté du préface écrite d’un stile wéhément ,
Service . auroient pu remettre eux attaque avec chaleur les principes dé
mêmes leur travail, et donner les mo bonnaires de M. Collinyqui, dans
tifs de leurs opérationgmieux que ne son Optimisme, prétend que tout
le fz«isoient les intermédiaires , qui se 'est bien. ' ‘ (t,
sont vus plus d’une fois dans l‘impos Sans vouloir ici résoudre la ques—
sibilité de répondre ad 7100, quand tion .,1 ni décider entre -l‘0ptimz‘smc
ils n'avoient «pas eu la précaution de . de M. Collin, et la Jlîimn_trqu'e de
(400)
M. Fabre d'Eglanüne; nous obser » Morale désastreuse , est l’arme du
verons à 'ce dernier que le rôle de puissant ,
Morinval est un correctif puissant » Et des frippons adroits pour frapper
dans la pièce de M. Collin , et qu'il l'innocent.
répond pour ainsi dire , à toutes ses
ob‘jections. Nous formerions un extrait fort
long, si nous voulions offrir tous les
Cette préface une des mieux faites morceaukqui en sont dignes: il fau
qu'on ait vue depuis long-tems à la droit transcrire la pièce , mais nous ne
tête de comédies, est suivie d’un pouvons nous refuser au plaisir de
prologue, ou l’auteur badine très rapporter celui-ci.
ingénieusement ceux de ses confrè
res, qui ne doivent leurs succès éphé Vus jours voluptueux mollement
mères quà un cercle d'amis zélés. écoulés .
Lorsque M. Fabre remettra sa pièce Dans cet affaissement dont vous vous
au théâtre , nous l'invitons à le faire accablez ,
jouer. Ce goût de la paresse où la froide
opulence .
Le Philinte de Molière et obtenu le Laisse au morne loisir bercer son
genre de succès le plus flatteur, celui indolence ,
d’estime ;c’est dire assez . qu’il n’a Sont les fruits corrompus , qu’au mi
pas attiré la foule , mais les gens de heu de l’ennui
oût en sortoient conteur et satis L’égo'isme enfanta ; qui remontent
Êaits. Cette pièce dont le but es: es vers lui
sentiellement moral . fourmille de ti Pour en mieux affermir le triste
rades pleines de verve et d‘énergie. caractère.
Nous croyons faire plaisir à nos lec » Mais aussi de ces fruits dérive leur
teurs en leur citant ce passage : salaire.
lu V0tre ame est tout orgueil, votre
a . . . . . . . Hé , «fuel endroit sauvage espnt vanité ;
K Que le vice insolent ne parcoure et >> La hauteur elle seule est votre
ravage , dignité. , _
« Ainsi de proche en proche et de >> Du reste anèantis , sans feu; sans
chaque cité énergie . '
.
« File , au loin , le poison de la per >> Vous immoleZ l'honneur à votre
versité ‘ léthargie ,
» Dans la corruption le luxe prend u Et dupes des méchans vous savez .
racine. sans rougir ,
» Du luxe , l'intérêt tire son origine : » Marchander avec eux un reste de
» De l'intérêt, provient la dureté du plaisir. »
cœur; THEATRÈ ITALIEN , lundi 25 avril;
1) Cet endurcissement étouffe tout les Arts et I'Àmitz‘é : et la huitieme
honneur; \ ' ' représentation de Camille ou le Sou
» Il étouffe pitié, pudeur, loix et terrain.

D'un apparence d'ordre et d’un i


justice. Mardi , les Dettes; et la cinquieme
S représentation de Guillaume Tell.
devoir factice.
Les crimes les plus grands , gros
l THEATnE ançors , de la rue de
sierement couverts . Richelieu, lundi 25 avril, b’euriV11Î,
I) Sont le code effronté de ce siecle{ tragédie en 5 actes de M4 Chenier;
pervers. ; Suivie de l'Epreume raùbnnulzle.
» La vertu ridicule avec faste est THÉA’I‘RE FRANÇAIS ‘ CÛMIQUF. ET
vantée; LYRIQUE. lundi 25 avri , M'coz/émç
» Tandis qu’une morale, en secret dans la [une , ou la révolution pu:
adoptée _. 'cz]z’qzæ , par le,_cousin Jacques,
MERCURE UNIVERSEL;
-"!'-.j . :"':'|
Du JlIdrdi Î26 Âvrz'l 1791; ‘Ü . "

ANGLETERRE. détruiroit les effets. Prétendre péné«'


trer dans ces mystères , n’est-ce pas
Inonnars . 16 avril. Chambre de: ôterlau roi les"prérogatives qui lui ap—
Communes, M. Baker remit sur le partiennent, celle de négocier , celle
bureau la question relative à l’arme de nommer les ambassadeurs? Le mi
ment présent; il répéta tout ce quiavoit nistren’est-îl pas responsable?fla cham<
été dit dans les précédentes séances , bre n’a-belle pas {dans la’cons”titu
et contre l’administration , et contre tion , le droit de refusèt_les subsides ,
la confiance illimitée qu’on prétendoit et de s’opposer par—là â,des’ Inssures
dûe aux ministres , et conclut par injustes [et ruineuses P et il n'est ici.
dire : 1°. que la chambre devoit con question que de remplir lès engage“:
naître en tous temps des motifs qui mens d’un traité d’alliance , approuvé
pouvoient nécessiter une augmenta— par le parlement. M. Pit't tiombattit
tion dans les subsides : 2°. qu’elle de— toutes les objections apportées par ses
voit connoitre des causes qui avoient adversaires ; après avoir ridiculisé
occasionnés les préparatifs actuels. leurÿsjprétendues connoissa’ñcèç en po—
M. St.-John appuya la motion, blâme litique , il demenda la question préa1
fortement le ministre , sur son silence » lable. \ . ’
affecté} , quand,on lui demandoit les _ Accttè confusion que l'on jette dans
éclaircissemen5n;cessaires pourdonner les débats , dit M. FuX , quinte recon-‘
le droit de voter les subsides; l’histoire noît le misérable système du parti mi
lui fournit , à l’appui de son Opinion , nistériel, on confond ici les préroga—
plusieurs exemples qu’il ne manqua tives de la couronne avec le droit de
point de citer. Après un débat assez la chambre. Sa majesté a bien le droit
long , M. Pitt prit enfin la parole . et de paix et de guerre ;’ mais les com—
' dit : Si je romps le silence , ce n’est munes ont celui de conhoitre les
‘ point pour trahir les secrets du gou motifs de guerre , avant de voter les
vernement et la confiance dont sa ma subsides nécessaires ; le ministre est
jesté m’a honoré; mais comme membre absolument dans l’erreur, et la Prusse
de la chambre , je vais donner mon s’allarme sans raison , notre admi
opinion. Un ministre ne doit - il pas nistration ne cherche qu’à multi
toujours viser à améliorer les finances plier les causes de guerre. Quand
de l’état ; et quelle injustice de croire la France , qui vient d’effectuer la
qu’il hasarderoit une guerre , sans y révolution la plus glorieuse , se
être forcé par la nécessité i" sans la sera relevée, aura repris’toute son.
confiance , le pouvoir exécutif est sans activité . on lui fera la guerre , parce
énergie , les négociations de paix et que le monarque Prussien se croira en
” de guerre sont du ressort de la cou danger. Le minitre cherche à se faire
» tonne. Aucun autre pouvoir n'a le craindre. Cette querelle avec la Russie
droit de s’yinterposer. La publicité en terminée 3 il entreprendra d'autres
{l‘ome 11. N° ’57, Cc
i402)
négociations : et sur quelsuccès peut—on choses soient parvenues l’on réussis“
compter? M. Pitt n'est occupé qu'à à les c0ncilier par quelque milieu.
armer et désarmer sans cesse. ‘ Au nombre des rapports vagues qui
La motion de M. Baker mise aux circulent en ce moment , est celui de
;vOix fut rejettée à une majorité de 92. l'arrivée prochaine en notre cour
d’un étranger auguste , pour la ré
PRUSSE.
ception duquel il se fait des prépa
l‘anus, 12 avril. Ici aucune me ratifs au château de Polzdnm.
sure publique ne constate encore la La semaine dernière il et arrivé
proximité d’une guerre ,, si ce n‘est ici sept courriers , dont un de Varso—
. que la construction de bâtimens ou vie, deux de Madrid et de Péter:
maisons particulières pour le compte ôourg, et quatre de Landres. Il vient .
du roi , qui se Fais0it' tous les ans , de partir d'ici un courrier espagnol
n’aura pas lieu cette année. Il est ques pour Pétersbourg, et un Polonois
tion du départ du général de Mol/en pour Varsoaiei On peut iuger par -
'dorffpour la Prusse , même de celui toutes ces allées et venues de l‘agi
du roi , immédiatement après la revue tationoù se trouve l’atmosphère po
des troupes ici et à Potzzla77t , tandis litique. Tout se dévelopera _au mois
que le duc-régnant de Brunswicfi de mai prochain. On dit en ce momen
Ëferoit celle de Magdebourg; .il est que les chevaux du roi partiront après
question aussi d‘une arméeqd'obser demain pour la Prune.
vation à former dans la Poméranie ,
PAYS-BAS.
'de la marche prochaine de la'garni
son de Ber/fit, et d‘autres disposio BRUXËLLES , le 11 avril. Le gouvev'
Î tiens, qu'il seroit inutile de détailler, neur de. Bergopzoom a reçu , dans la
avant qu'elles se vérifient par l'évè nuit du 3 au 4 de ce mois , un ordre
nement. Un fait plus certain, c'est de leurs hautes puissances les étals
que ces bruits de guerreÿih_flugænt déja géhe’raux à la Haye ,_ pour , dans le
beaucoup sur le commerce, et qu‘il terme de 24 heures , renvoyer de
' n‘aurait gueres pu en éclater une , Bergopzoom de tout le marquisa_t , le
dont l’Enropa commerçante se res célèbre Van—Eupen , qui partit en con—
aeutira davantage que de celles con séquence dès le lendemain 5 au ma:
tre la Russz‘e. Nos toiles de Silesz‘a et tin. Ses amis , qui s'étoient sauvés du
autres n'ont eu presqu’aucun débit à la Brabant avec lui, attendent le même
' foire de Fraficfbrt—sur—l'OËer : elles sort. On dit que toutes les provinces
s‘achetoient principalement pour le de la république de Hollande vont in
comptes de négocians anglais et fiol— cessamment recevoir des_instruction8
'Iamloù , qui faisoient un commerce pour ne donner asyle à aucun des re:
d'échange par le débouché, qu’ils belles.
leur donnoient sur-tout en Barrie.
CDMTAT VENAISSIN.’
La stagnation universelle, qu'on
. prévoit par cette rupture dans la circu— .AVIGNON, 22 avril. Six mille hommes
lation des diverses productions de l’Eu tant patriotes . gardes que nationaux ,'
rope , est un des motifs qui font souhai— munis d’artillerie et d'armes, étoient
. , s
ter. qu’à quelque pomtd aigreur ou. les Partis pour yengcr_ la mort du maire

I
{403)
de Vaisori et des autres victimes sa cipalement, de Lorrains allemàfidr.
crifiées à l'aristocratie papale. Ils ont que leurs uniformes entretiennent des
marché droit à Curpentràs. L’armée idées qui ne sont pointnmionûles ,‘ il!
.de Sain‘e-Cécile étoit égal en force en propoænt le changement. Çes:bra_—
à la nôtre. Les deux armées se sont ves militaires , d’ailleurs, désirerpient
mesurées; le combat a été terrible ; que leur costume qui semble 'en'qi‘1el
il a duré sept heures; le champ de que sorte , les distinguer“ de’ leurs
bataille a été couvert de sang et de frères , ne contrastât point avec leur
mort : mais enfin les patriotes ont caraczère de Frmçais. ‘
remporté levietoire, et les aristo
D ermrrmrsr D: LA HA cru-Meurt:
crates de toutes les couleurs sont tués
ou mis en déroute. Le ciel a secondé LANGRÊS , Extrait d’une lettre du 19
4laÿcnuse de la‘ liberté et des patriotes ; avril 1791. ' ”'
demain je vous enverrai les détails Je vous prie d'insérer dans votre
du combat. Mercure universel, lahotice cidjointe,
.FRÀNCE pour l'honneur de notre ville. ‘
Plus la ville de‘Larzgres a été cou
DÉPARTEMENT DU CALVADOS. verte d'opprobres _à l’occasion des
FA La 1 5 E. Extrait d‘une lettre datée grands bailliages et des manœuvres
du 23 avril 1791 , écrite au sieur emp'oyées par les mécontents de la
Chauvin , grenadier volontaire du révolution pour y faire dominer leur
bataillon du‘Petz’t-St.-Antoine, de parti , moins on doit passer sous silen
meurant rue S5- Antoine , 71°. 547. ce les grands pas qu’elle fait vers
le patriotisme. La garde natiOnale bien
a) On annonce que les ecclésiastiques composée , en général. et bien cons—j
de Falaise et des environs n'ont point mandée , ayant à sa tête, et dans son
prêté le serment de la constitution sein , des chevaliers de Saint-Louis et
civile du clergé; quele curé de Qua— d'autres citoyens ci—devant de marque.
tre-Epics , près Falaise , a déclaré à a reçu hier M. Vandelaincour , notre
l'article de la mort, que le clergé alloit nouvel évêque , avec tous leshonneurs
faire éclater la guerre civile ; que les militaires. Le prélat est entré au bruit
prêtres levoient des contributions , du canon , a été complimenté par la
qu’il avoit donné pour sa part 4501. municipalité en conseil général, et
laquelle somme a dû être envoyée s'est rendu , au son des cloches , aux
—"r'— “*
au prince de Condé , chefde la ligue: acclamations du peuple. dans la ca
que pour l’acquit de sa conscience , il thédrale, où. après son serment, la
faisoit cette déclaration , et qu‘il en musique de l’église a éxécuté un Te
demandoit pardon à dieu et à la na Deum, celle de la troupe a fait des
tion ». diversions agréables , et la cérémonie
Envoyé par M. GUYETAND. s'est terminée par le repas que la
DEPARTEMENT DU Bus-Rem. municipalité a fait servir dans un.
salle de l'évéché. La paix, la gaité et
SGHELtSTAT , 19 Avril,. Les amis de la décence ont constamment ré né
la cônslitution observent que les regi— partout. Un petit échec arrivé la
mens d’hussards sont composés, prin veille au sieur Bastancmär. se dia“
\ G 2
(4045
chevalier ;' avoit donné occasion aux
Patriotes de montrer assez de vigueur DEPARTÉMENT DE SEINE ET CIRE:
»poure’n imposer aux mécontens. VERSÀILLES , 25 avril. Aujourd‘hui ,
i ' ..

DÉPARTEMENT DU FINISTERE. d’après la demande de la société des


‘amis de la constitution , la municipa—
BREST,' Extrait d'une lettre du 20 "lité'doime au dix-neuvième régiment,
m, ' . - Lapn‘l 1791. ci-devant Flaudre: , des cravates aux
;Il n’est pointétbnnant que Messieurs couleurs nationales , en reconnoissa 1109
Malouèt et Cdudraye demandent la de son dévouement à la chose publi
tconserva‘ti‘on “deî‘lîordre actuel de la que , de l‘activité 'et du patriotisme
'marme , _c est qu ils:sîen trouvent bien : qu’il a montrés dans toutes les circo’ñs—
nous ne sommes point surpris que le' tances. Ce régiment part d'ici le 27.
'pterfiiè_réît été Iäppla‘udi faisant ‘son Tous les *batàillons‘de la garde natio
'fdpp0rtïä"purce rque’ nous savons que nale doivent s'assembler pour assister
les tribüne’s_de“l'assemblée nationale à cette cérémonie civique. '
‘foùrihillén't"d’officiers de la. marine:
DEP4RTEMENT DU LOIRET.‘
"tt‘&VéSti5,’ qui ’emploirontztous lents
'Ïffort‘s'à 'Faifeféùèsi‘r le projet de cet ORLEANÈ. 20 avril; Les amis de la
‘administrat‘e’ur dangereux , en raison constitution, enqréponse à la deman—
"de“sès'”rx”rôÿèfià’; les 'ain‘is de la cons de de leurs frères de Paris (1) , .re
titùtion avoient'bién senti la nécessité connoissent maure l’utilité d'une Cor
»"de 'rapfiellér à leurs départements tous respondance exacte , sur les Opéra—
ces intrigans , ’et voilà cequi avoir tions de la haute cour nationale. Ils
déterminé la société à provoquer une annoncent que la société enverra/à
revue ‘extraordinaire , qui n’a produit toutes les'audienCes deux de ses merd
d'autre effet que de nous prouver bres , qui feront chaque fois leur rap
l’intelligence qui existe entre le mi port à un comité de 8 personnes spé—
'nistre et ses subalternes (I). ciale’ment chargées d'entretenir , avec
Nous voyons, sans’ étonnement, la société de Paris , une correspon:
îque lè_'s‘ieur‘Fleu‘rieu ne se‘ptesse point dance directe. '
‘de fâire“exécuter les décrets , notam
DEPARTEMENT DU CHER.
ment celui qui ordonne l‘armement
des“bâtimerià destinés à aller' à la recher VIERSON. Extrait d'une lettre du
che du sieur Lapeytouse,quoique nous 2_1 avril. Il vient de passer par cette
en connoissions malheureusement l'i ville un nombre considérable de gens
nutilité; il met plus d'empressement à très-suspects , quoique la plupart
faire passer aux aumôniers réfractai aient_ des redingottes uniformes : ils
res des congés a‘vec appoin tement,et il prennent route vers Paris,
dédaigne de répondre_'à notre inten
DEPARTEMENT D’INDRE ET Loran;
dant , qui depuis longtemps lui de
mande une explication sur cet objet. . CHINON, 20 avril. Les amis de la;
constitution‘ réclament le serment in1
(1)- Mercuro Universel! Tom. 1,
pa g' ajo'a _(QMercure universel , t.IL p. 278.
< 405 >\
dîviduel des officiers des troupes de
Damnrzmrnr mas Boucar,s-pfl-finèæflæ
ligne. Plusieurs théologiens viennent 1 r n r - I l 1 7 t '-r 5 ‘

aussià Paris , pour y recevoir l(‘5 or MARSEILLE, 20 avril. Sept soldats:


dres de M. de la Rochef0ucault. Nous du régiment de Bourgogne, accusés
Voyons avec peine le départ du régi d’avoir tiré leurs bayonnettes sur leursj
ment de Royal-Roussillon. Sa con officiers, ont d'abord été condamné;
duite ici a toujours été dans l'esprit à mort, et ensuite par commutation
de la révolution , et les soldats assis de peine . aux galères ; mais le délit de
toient habituellement à nos séances. ces soldats n'est nullement prouvé , et
Ce régiment se rend à Versailles. comment auroient-ils pu tirer,leurs
bayonnettes , puisqu‘il constate qu'ils
DÉPARTEMENT m: u, DOR_DOGNE.
n’en avoient point, d’après laldépo
PÉRIGUEUX} 19 avril. M‘ De rlot de sition des ofhciers municipaux de
‘ la Roque avait d'abord été honoré de Digue, que les soldats ont été pour-;
la place de commandant de la garde suivis , jusques dans l’hôtel=de-ville,:
nationale. Une protestation signée , par un officier furieux qui comman-;
avec MM. Foucault et autres ci-de— doit un détachement pour les arrêter ;
Vant nobles, contre les décrets de l’as on a refusé d’établir dans la procédure
semblée nationale {l‘en a bientôt fait cette déposition , et ce n’est pas la
exclure; etaujourd'hui, la voici nom seule marque de partialité qu’on re-L
mé lieutenant—général pour servir connoisse dans cette affaire. La so
dans l’armée du Nord. Les bons ci ciété de Marseille en a envoyé toutes
toyens dénoncent cette nomination à V les pièces à la société de Paris , en.
l’assemblée nationale. lui annonçant qu’elle S'ét0it adressée
DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE.
à l’assemblée nationale.

LIMOGES , 29 avril. Enfin les offi DÉPARTEMENT un PARIQ.1


\ ciers du régiment de Royale-Navette PARIS , 25 avril. LM. de la Fayette,
ont réussi à animer leurs cavaliers cédant aux instances réiterées et des
contre la garde nationale. (1) Le 18 bataillons,’ et des citoyens , a repris
avril , ils leur ont ordonné de tomber sa place de commandant général de la.
sabre à la main sur tout volontaire garde nationale parisienne. Aujour
qui oseroit les regarder en face. La d’hui, à la descente de la garde à la
société s’engage à prouver ces faits, Ville, il a reçu des preuves multi
par le témoignage même des cavaliers, pliées de' la confiance des volontaires
si on les met sous la sauvegarde de et de l'attachement du peuple qui l’en
'la loi : La fermeté et la prudence des touroit , en lui témoignant sa satisw,
gardes nationales , a écarté jusqu’au
faction. ‘
moindre danger; mais la fermentation
n’en dure pas moins, et les corps AMIS DE LA CONSTITUTION.

'adminislratiFs se disposent à en Faire


Extra/t duprocès»verbalde la séance
leur rapport à l’assemblée nationale.
' du 51 janvier 1791.

(1) Mercure Universel, Tom. 11 , Un membre de la société des amis


pag. 555. ' de la constitution ,t séante aux Jaco=
C Ç O ;
s \
(405)
bîns , animé d'une sollicitude patrio duit que par l’intérêt général , et c‘est;
tique pour le bien public , monta à nous pouvons le dire , ce qui nous
la tribune pour dénoncer à l'opinion rend dignes des vertueux amis de.
publique et .à tous les journalistes la constitution. Les arts ne doivent
patriotes le sieur Le/toc. comman pas être resserrés dans les corps pen
dent de bataillon, et ci-devant com sionnés, qu'une certaine aristocxatiü
mis de la marine, sous le ministère de faveurs et de rang avilit encore
arbitraire et despotique du sieur Sar et dérobe à leur marche naturelle ;
;ine ; que le parti aristocratique dé les arts ne doivent pas être consen
signoità cette époque , pour avoir trésdans des grades, dans des éta- ‘
le département des colonies ; c’est ce blis'semens royaux, dans des acadé
même homme dont on vante aujour mies. ,Notre adresse a été ce matin
d‘hui les vertus civiques , les talens présentée à l'assemblée nationale,
et les cpnnoissances dans l'adminis nos principes y sont développés. Mais.
tration “des colonies ; il suffira de dé messieurs, nous croyons devoir vous
noncer une seconde fois cette nou— dénoncer encore un projet d'acadé
.Velle manœuvre aristo-buro-cratique , mie centrale, d’académie nationale,
pour punir l'impudeur du sieur Le inventées par des motifs de vénalité
hoc et de ses encenseurs. que le génie réprouve et qui désho
noreroient les talens si ces projets
Suite de la séance du 20 avril
pouvoient être écoutés. Nous con
Un grenadier‘. Messieurs,j’ai l’hon noissons trop les principes des amis
neur de remercier l'assemblée des in de la constitution , pour penser qu’il
térêts qu’elle a bien voulu me témpi soit besoin d’aiguilloner leur zèle,
gner sur mon zèle, et je renouvelle lorsqu'il s'agit des droits des hom
ici mon serment de ne jamais m’é mes, et principalement de ceux du
,carter des principes de la constitu génie.
tion. M. le Président. Messieurs , l’objet
M le président. La société ap de votre pétition à l’assemblée natio
plaudit à votre civisme et à vos tra nale s’acœrde trop avec ces princi
vaux patriotiques . elle vous voit avec pes de liberté que les amis de la
plaisir dans son sein, et vous invite constitution aiment et professent .
d’assister à sa séance.v pour que vous ne soyez pas assuré
_ Une députation de la commune des de trouver ici des citoyens qui se
arts a été admise. feront un devoir d’appuyer anptès
L'orateur. La commune des arts . du corps législatif les justes réclama-.
occupée depuis long-temps du bienî rions que vous lui avez adressées. Les
des arts et de leur rendre la liberté, arts utiles sont chez un peuple po—
s’étant assemblée le 18 avril, a nommé licé une occupation , qui en lui
‘des commissaires pour présenter sur donnant un lustre, contribue effec
'ce'sujet une adresse à l‘assemblée na tivement à son bonheur ; chez un.
tionale , et la communiquer aux amis peuple libre, les arts participent du
de la constitution. développement et de l'énergie que
Loin de nous, messieurs , tout in donnent l’amour de la patrie ; à ce
térôt personel , nous ne sommes con» titre , vous êtes fondés à réclamer au
( 407 )‘
près des amis de la constitution; ils ple , pourlequel seul-ils une existence
appuyeront vos objections, ils par politique. La seciété des amis de la
tagent vos} vœux , ils, s’en rendront constitution , d’accord avec Vous sur
avec zèle les interprètes , et vous in l ces principes , ’vous trouvera sans
vitent à assister à leur séance. jd0ut€ d'accord avec elle sur cette
Une députation de la section des j vérité politique: c’est que la soumis
Quatre-Nations s’est présentée. ! sion absolue aux loix est un devoir
L’orateur. Nous sommes flattés dont les sociétés des amis de la cons
d’être chargés de vous présenter l’ar— îtitution doivent donner l’exemple;
rêté de notre section, du 19 avril. Ce l que cet exemple doit être suivi par
jour . la section assemblée d‘après tous les citoyens , par toutes les asso—'
l'arrêté du département, considérant ciations qui, intéressées à l’union de
que le roi des Français est libre , mais toutes les parties du royaume, doi
que son premier devoir est de respec— vent une déférence respectueuse aux
ter les loix et d’y obéir dans toutes les décrets de cette assemblée unique et
circonstances , et plus impérativement centrale, qui est investie de toute
encore quand le salutdu peuple l'exige; l’autorité nationale. La société, qui
que la constitution lui donne un carac— a si souvent en des preuves de votre
tère national dont jamais roi n’a pu se patriotisme , vous renouvelle l’expres—
voir honoré, etc. sion de cette confiance, et vous invite
Arrêté , 1°. qu'il lui sera libre d’aller d’assister à sa_ séance.
_ à Saint—Cloud , si rien ne s’y oppose; M. Dubois de Crancé. Messieurs , les
a0. Qu’il sera très-instamment prié de l citoyens des Quatre-Nations ont ou
manifester aux puissances étrangères blié le principe le plus important dans
qu'il est le chef de la révolution ; leur adresse , c’est que le décret qui
5°. Qu'il sera prié d'éloigner de lui dit que le roi ne peut s’éloigner de
toutes les personnes dont le caractère plus de vingt lieues des séances du.
de réfractaire aux loix est un scandale corps législatif n’est point applicable
pour les mœurs publiques et un ou aux circonstances présentes , il ne re
tage pour la constitution. garde que les législatures qui suivent
M. le président, Messieurs , vous celle-ci, tel a été l’intention de l'as
nous prouvez combien vous sentez semblée nationale: ce décret est inclus
la nécessité de cet heureux accord dans celui de la régence, qui n'est
entre l'assemblée nationale et le roi ; aussi que pour l’avenir ; mais le décret
vous nous prouvez combien vous sen qu'il falloit citer, c’étoit celui du 6
tez . que s’il est utile d’obtenir du octobre 1789, qui dit que le roi est
chef du pouvoir exécutif une conduite inséparable de l’assemblée nationale .
publique qui assure l'exécution des jusqu’àprès l’achèvement de la coris—
loix ; il n’est pas moins important titmion (applaudi. )
dans les momens de révolution de trou Diverses députations de sections
ver dans le chef de ce pouvoir une ont été reçues, et ont’fait lecture
conduite privée qui garantisse'que les de leurs arrêtés : la section de la bi
sentimens de son ame l’uni53ent sin bliothèque disoit qu'il n'y“hvoit lieu
cèrement à une constitution destinée à délibérer sur lei question du dépar
à son bonheur comme à celui du peu - tement, et pour le surplus, exprimoit
Bc4 /
'( 408 ) \
Nations: celle du «Palais est dans les captation du décret sur les jurés:'
mênæs intentions ,' elle ajoute qu'elle Cependant les bases en sont accep
a nomme des 'commiSSaires qui se sont tées. Je conviens avec le pré0pinant'
assemblés aux grands augustins avec que lorsqu'on aura l'habitude de l'ins
d'autres commissaires de diverses sec titutiondu juré, on ne pourra plus
tions , à l‘effet de rédiger une adresse s’en passer; c’est-là sans doute le
au roi. quilui sera présentée au nom bouclier de la liberté civile , aussi
des Sections. l'on en retarde la sanction; l'on ne
M. Dufourny. Comme il importe retards. pas celle de la loi martiale;
que le' plus grand nombre des sec mais , d'un autre côté , il Faut conve
lions se réunissent pour coopérer à nir que notre code pénal est dans un
cette adresse. j’avertis que demain si pitoyable état, il est si barbare,
lès 'colnmi5saires déja nommés s'ns qu'il ne faut pas estposer la sainte
semblemnt pour la seconde Fois, hl. institution des jurés à être souillée'
de Laclos ayant été chargé de la ré par ce code odieux , le nouveau code
daction de cette adresse. est à l'impression , l'assemblée na
. Lasectinn des Invalides arrête que
tionale doit s'en occuper incessam-‘
les quar‘ante-sept autres sections se tuent.
ront priées de se réunir pour que la La séance a été levée à dix heu
municipalité puisse présenter le vœu res et demie. '
du peuple, afin que son protecteur
Séance du 22 avril.
ne s'éloigne pas de la capitale avant
l'achèvement. . . . À. ( on murmure. ) La séance de ce jour n'a présenté
M. le président à l‘orateur. Votre ni ,de grands intérêts , hides discus
expression effraye les amis de la cons sions intéressantes; il y avoit séance
titution , ils craignent les protec en même-temps à l'assemblée natio
teurs. nale , et très-peu de messieurs les dé

La section des Invalides arrête que, putés ont paru parmi les amis de la
constitution, La séance a été présidée
sur les deux questions du départe
en partie par M. Bonne-Carère , M.
ment il sera répondu non. M. Chepy
dit que la section du Louvre a arrêté l’abbé Syeys , député à l‘assemblée na.—
tionale , et qui se trouvoit sur la liste
qu’il n'y avoit lieu à délibérer sur ces
mêmes questions : mais ce qui lui
des présentés , dont M. le secrétaire et
paroit d'un danger plus réel, c'est le‘ donné lecture , a été reçu par accla—
mation. Il a été rendu compte de l'ad
retard de la sanction sur le décret de
l'institution du juré. M. Morton an— judication au rabais des ouvrages à
nonce le voeu de la section de la faire dans l’église des jacobins , pour
i la mettre en état de recevoirla société.
Croix-rouge ; elle dit qu’il n’y a lieu
5 M. Flshau est chargé de l'entreprise
à délibérer , et nomme des commisu
I pour 5900 liv. , et doit rendre la salle
saires pour rédiger l'adresse au roi.
au bout de 24 jours , à compter de
M. Prieur. Je crois pouvoir assu celui de l'adjudication.
rer les amis de la constitution que,
dès demain , les membres de l'assem M. Constantz‘ni, M. Noël dela Tour,'
blée nationale s’occuperont de lac: ' le même voeu que celle des Quatre;
( 509 ')
diacre, qui déia , dans cette tribune. manière qu’il n'occasionne . ni‘la
vous a entretenu de ses malheurs, et cherté du numéraire, ni son reser«._
vous a inspiré un vifintérét, quia ob— rament.

tenu de vous des commissaires , à Avant d'entrer dansles moyens qui


lîeffet de prendre connoissance de doivent nous procurer ce résultat ",
cette affaire; laquelle , par l’absence nous allons Vous exposer les rapports _
de M. Massieu , évêque de Beauvais, qui nous les ont fait appercevoir.
son rapporteur , se trouve retardée à Le mouvement d'argent qui se fait
l'assemblée nationale, sollicite votre Î depuis le plus bas signe numérique;
attention sur ce qu’ayant éprouvé dix ,jusqu'à son dernier terme , est; égal
années d'une injuste captivité qui l'a 4 à celui qui se fait de plus forte soin?
réduit à l'état de détresse , vos com me , de quelque manière qu‘on on
missaires en espérer de vous , à titre puisse envisager la circulation jour—.
de prêt. une somme de.... Ajourné nalièrè. > .
à la prochaine séance. Ce mouvement journalier reposé
La société de Lizieux dénoncé à sur un fond que la rareté du numéa
l‘assemblée nationale , et itoutes les raire rendra toujours onéreux pour
sociétés du royaume . M. de Livaro cette première classe , tant qu’elle ne
comme indigne du commandement pourra pas sans perte en extraire ses
militaire qui lui a été confié. besoins et ses fantaisies de tousv les «.s.

M. Collet d'Herbois au nom de M. instans. ‘


Constantini, fait lecture du rapPort Cette impossibilité vient donc de '
Suivant.
ce que la rentrée en numéraire chez
La lecture du plan de M. Héron , les fournisseurs quelconque , n'est
membre de la société des amis de la point en proportion avec les assignats
constitution établie à Dunkerque , et qui leur sont présen és en échange.:
dont vous nous aviez chargés' de vous Établir cette proportion , n'est - ce
faire le rapport . nous a fourni quel pas ôter à l'agiotage toutes les spé
ques idées propres à obtenir cet effet culatiom, et à la circulation toutes
salutaire. _ \ ces entraves.
Nous vous les présentons , mes Telles sont les réflexions qui nous
sieurs , avec la simplicité et la clarté ont conduits à proposer une émission
dont cette opération nous paroit sus d‘assignats, plus rapprochée des be—
ceptible. soins de la multitude dans la pro
Le détailque nous allons vous en gression décroissante , dont nous
faire , vous fera facilement connoître allons donner l’apperçuÇ
si nous avons saisi la question dans Une création d'assignats de 25 liv. ,
son véritable point de vue. plus multipliée que celle de 50 liv.;
Commençons par le développement Celle de 50 liv., plus multipliée que
du principe qui forme la base de no celle de 100 liv.; celle de 100 , plus
tre théorie. multipliée que celle de zoo liv.; celle
Nous l‘avons ainsi posé; les assi de zoo liv. , plus multipliée que celle
gnats sont établis pour suppléer à la de 500 liv.; ainsi de suite, et Inu
rareté du numéraire; leur effet , dans iours en proportion approximative des
la circulation ,_ doit être calculé de besoins de chaque classe de séries.
(410)
La départition de ces séries pourra ce que c’est que cette dépense . en
se faire de lamanière suivante , dans comparaison de celle que le peuple
les cai35es publiques. supporte journellement pour les écham
Celui qui touchera depuis 100 liv. ges.
jusqu’à 500 liv. , recevra des assignats Quant aux autres ils sont satis
de 35, de 50 et de 100 liv. faits, et il n’y a qu’une précaution
Depuis 500 liv. îusqu'à 600, on y à prendre pour les conserver tous
ajoutera un assignat de zoo liv. dans la circulation. '
Elle consiste à séparer dans les brû«
Depuis 600 liv. jusqu'à 1,000 liv. ,
lemens d'assignats, ceux qui s’y trou
on y ajoutera un assignat de 200 liv.
vent de 50 livres à 100 livres; et
et un de 500 liv.
200 livres, 500 livres et 500 livres ,
Depuis 1,000 jusqu'à 1,500 liv., et y substituer des assignats de 1000
idem deux assignais de 500 liv. livres et 2000 livres.
Depuis 1,500 liv. jusqu'à 2,000 liv. , Distribuer de gros assignats de
on y ajoutera un assignat de 5001iv. 1000 livres et 2000 livres aux dé.—
partemens , districts et municipalités ,
Depuis 2,000. liv. jusqu'à 5,000
en quantité relative aux biens na‘
liv., idem un assignat de 1,000 liv. ,
tionaux qui sont dans leur arrondis
ainsi de suite.
sement, et lorsque les soumission
Cette ordre de répartition doit éga mires se présenteront avec des assi—
lement être observé dans les troupes gnats pour acquérir, échanger les
de terniet de mer lorsqu‘elles sont petits assignats dont ils sont porteurs
en France, et aveoles fournisseurs, pour des gros; le tout sous les pré-v
entrepreneurs quelconques qui font cautions nécessaires pour éviter les[in—
des marchés avec l'état; enfin avec convénicns; par ce moyen , nous di
tous ceux qui reçoivent du trésor pu— minuerons graduellement la masse des
blic depuis 50 liv. par mois jusqu'à gros assignats. et celle des petits nous
plus forte sbmme, etc. restera jusqu'au complément de l'o-.
Il ne doit‘y avoir que le soldat et pération sublime à laquelle est at
le bas-officier d’exceptés de cette rèv tachée la stabilité de notre constitu
gle, ainsi que les journaliers. tion._ '
Pour parvenir entre tous ces ré. Nous n'avons pas vu, messieurs,
sultats , voici la marche que nous pro dans d’autres moyens, la ruine en—
posons de suivre. ‘
tière de l'agiotage , et nous pensons
qu'il n'y a que celuilà qui puisse
Nous demandons quev l’assemblée nous préserver de ses désastres.
nationale décrète qu'elle mettra in
cessamment dans le_public 150 mil La sociétéaapplaudit à ce rapport
lions d'assignats de 50 livres , jusqu'à et elle en a ordonné l’impression.
100 livres , et 50 millions en assignats M. Tourne: a dénoncé avec vigueur
de 25 livres. ct courng0un membre qui , ignorant
Il n’y a de frais à faire que pour ' un arrêté de la société , s‘étoit présenté
les as:ignats de 25 livres , mais qu'est à la porte sans avoir renouveîlé sa carte
/
(411)
d'entrée: après quelques explications M. de Saint Huruge. J’appuie for—‘
de ménage, l'assemblée dédaignant tement la demande du pré0pinant , et.
la dénonciation et le fameux dénon j'ai de bonnes raisons pour cela , c'est
ciateur , a passé à l'ordre du jour. ma femme, on m’a marié avec elle.
garde national . a lu un mé
M. Bonne-Carne, plénipotentiaire
à Liège , a observé que mademois_ellq
moire contre un sieur de la Balluc , par
lequel il réclame une somme de six
Théroigne n’étoit point en suisse
millions. Il a fait un récit de ses longs comme on l’avoit dit. mais détenuq
malheurs , il a passé un grand nom à ’Vienne, Après quelques débats ,.
bre d’annés dans les prisons de l’auto la société a arrêté que des commisfi
pereur , et enfin, l'assemblée a nom saires se réuniroient pour suivre cette
mé des commissaires pour prendre affaire auprès du comité diplomatique,p
cunnoissance de cette affaire. et que l‘on feroit ce qu'il faut pour:
savoir quelles sont les causes de la
M. Feydel a dénoncé , ‘a son tour ,
détention de mademoiselle Théroigneæ
.M. Tournet , il a dit qu’il le connois
Une députation de la société frater—
soit, sur le rapport de diverses per
nelle a été admise : l’orateur a donné
sonnes , et que sur des discours qu'il
lui avoit entendu tenir, il jugeoit lecture des observations de cette sq
ciété . sur les arrêtés du département}
M. Tournet pour un patriote plus
qui ont été très-applaudÏes.
que douteux, et que même c’était
peu dire: qu’il l'avoir vu chez un M. le président. La société fratere
libraire, que des malheurs envoient nellea contracté l'habitude de nous
ROC ablé; il' a parlé d'une charge communiquer , ses Opinions çt"ses ar
d'huissier , et , il a engagé M. Tour« rêtés ; la société des amis de la cous—
net à se justifier. , titution , qui sent tout le prix de cette
M. Yon , parrain ou‘ représentant doce ’habitude , de cette fraternité
de M. Tournet, ’a dit qu'il répon utile à l'union qui doit resserer tous
dait du_patriotisme de M. Tournet, les patriotes , vous assure du plais-1‘
que son filleul, à l'exemple de son constant que lui cause votre présence ,
parrain , émit même très-incapable
et de l'intérêt avec lequel elle parta
gera avec/vous l’exercice de ce droit
de proférer une seule parole inpatrio—
tique , et la chose alloit devenir pres important de surveiller les fonctiom
que plaisante, quand l‘assemblée ajugé noires publics , et l’exercice de ce
à propos de passer à l'ordre du jour. droit non moins précieux de donner
l’exemple de la soumission aux loix.
Un membre a dit que mademoiselle
Les amis de la constitution invitent
Théroigne avoit injustement été ar
leurs frères à prendre place parmi
rêtée à Liége par des soldats suisses;
eux.
il a demandé que l’assemblée s’inté
ressât au sort de cette infortunée pa M. Dufourny a fait obseerr que
triote , et que le ministre du !roi à le lendemain, la municipalité convo
Liège fût chargé par la société de quoit les sections pour qu'elles ens
prendre des renseignemens certains, sent‘a émettre leur vœu sur l'adresse
,et d’obtenir que mademoiselle Thé des sections de Paris au roi; que dar 8
roigne fût mise en liberté. cette adresse le roi seroit invité à
(412-) -
manifester à; toutes les nations euro rendu compte à la séance d'aujour
Réennes , et à t,outesbelles avec qui d'hui . lors du rapport définitif sur
gous avons des rapports, qu‘il s‘est la réunion du Comtat. '
déclaré le chef de la révolution, et
qu’il,fera tout ce qui est en son pou-i M. de Landine demande la per
mission de communiquer une lettre
6v'oir pour maintenir‘la constitution
très-courte qui lui a été adressée par
décrétée pàr‘ l'assemblée nationale,
ML Dufourny a conclu que d'après la le procureur-syndic du département
des Bouches-du-Rlnône. On voit par.
Ïétt‘te,du ministre de l'intérieur, qui
cette lettre, que ce pays est en proie:
Ÿe1{roit de‘ p3roître . il croyoit que
à toutes les horreurs du fanatisme;
l"e'parti le plus convenable à prendre
‘déjà le' territoire de France a été
maintei.ant , étoit qu’il n'y avoit pas
violé , les villages entiers ont été sac
lieu à délibérer sur cette affaire.
. cagés. Les monstres ne mettent point
n La séance a été levée à 10 heures ‘ de bornes à leurs attrocités , c'est au
roi et à l'assemblée nationale qu'on
1‘SSEMBLEE
>"
NATIONALE.‘ dénonce ces horreurs. . . . - L’affaire‘
- . . ‘.
Séance d‘hier. d'Avignon est mise à l'ordre du jour
pour la séance du matin.
Après la lecture du 'pr00ès-verbal ‘
îlÿ eut quelques débats sur le décret M. Gerderet, juge de paix dela,
d’ajournement , prononcé dans la section de l’Oratoire . a fait hommage
dernière séances sur le cours des à l’assemblée , d'un ouvrage intitulé ;
baux. Cette affaire a été envoyée au Rnflexions sur la mendicité. L’assgnn-_
Comité. ‘ , '
blée a accueilli favorablement le trax
’ M. Lanjuinais a proposé un projet vail intéressant de M. Gerderet, et
de décret pour réductions de parois— en a ordonné le ren_voi à son comité
ses . qui a été adopté. de mendicité.
L’assemblée’nationale réduit à 8 pa M. Arnaud a présenté trois pro—
roisses celles de la ville de Besançon. jets de décret. dont les deux pre
Sur la demande de M. Chapelier , miers_ ont été adoptés sans discus
l'assemblée nationale a décrété que sion. Le premier ordonne le paiement
les vaisseaux légers qui serviront aux de l’arrière de la maison du roi. de
douanes sur les côtes, serviront en puis 1778 jusqu'en 1739: le second.
même-temps de corvettes d'observa enjoint à l’administrateur de la caisse
tions, de l'extraordinaire, de se concerter
M. le président annonce une lettre avec l'ordonnateur du trésor public ,
de M. de Lessard , qui lui envoie un pour achever le paiement des dépen-'
paquet à l‘adresse de M. le président ses de 1790, qui se portent à 195.000
de l’assemblée nationale , apporté par livres. Le troisième décret contenoit
un courrier extraordinaire du dépar une révision des ordonnances. si
tement des bouches du Rhône, sur gnées par le ministre de l'intérieur
les troubles qui ravagent le comtat et par le comité de liquidation; le
Yenaissin. > projet en a été renvoyé au comité
M. Bouche demande le renvoi de après quelques discussions.
des pièces au corp_itè ,' pour en être M. Lanjui_,nais, au nom du comité
( 415“)
de liquidatién, a if.iitun rapport ‘su‘râ
ét‘oi'td‘ahs la inain du ministre {finis
la revision des arrêts du conseil. A
enfin ce contradicte'ur ‘nvoit a'èsisÏé
Vous savez , a-t-il dit, combien dei au rapport, il a‘v0it puï‘eñ 're‘l'rNer les
libéralités injustes et de déprédations inexactitudes : les mêr‘êîs'trats'dù coh
'sev'trouveroient couvertes par l’auto 'seil a’voiènt jugé: ’ le ministre h'a’fliit
'rité d’un arrêt du conseil, si c’éto_lt 'eu Que sa voix. Si la partie avait-sue
'u‘ne décision irréfragable en finances« tombé , elle ne 'pouvoit 'r‘evenir'iqùo
Les arrêts 'ét'jugemens , quand ils ne p'ar des'moyens fle*Czssa’tioh‘ou de ré
. sont pas contradictoires avec ceux qui qu‘ête'civile, qui ,| relativement mi:
'étoient chargés de défendre lesinté— 'àrfêts du conseil , ‘ét0ient ‘tlcsm0ÿéfls
rêrs de 'état , ne peuvent jamais ‘0b de cassation. Si elle a‘vôif'obtenù gain
tenir contre l'état l'autorit‘é de la chose de ‘cäuse , le ministre 'pôuvolt bien
jugée. Ainsi , les arrêts du conseil empêcher le paiement pendari’t 'ün
-qu‘on appelloit en finance: ou en temps indéfini ; mais-il ’n‘e-poùvo’it pas
commandement , et qui étoient‘ ren faire anéantir le jugement ,‘si ceh‘ét0i:
Ïius . 'soit sur requête non communi par des moyens de cassation bien ’du
iv<Ïi.iée au contrôleur des bons d'état , mal fondés. Le pouvoirjlarbitr‘aiœ 'gat
'soit sur rapport ou sans rapport , mais “doit du moins cette bienséance. ’Il est
sans parties , et du propre mouvement, vrai qu’il avoit des bastillës , et d’autres
t0Lis ces actes de la volonté ininistéa moyens encore 'le ‘dédommageoient
'rielle 'n'ont aucun‘ Caractère légal ; d’une'géne qu’il"aifoib'cm indi5p‘ett:
ils n’ont pas nième 1é‘ véritable came-t sable de s’imposer à/luia'rüèrñe, 4 i
1ère d’un_juge‘m‘eht'gils ne portent l'on peut observer que dans ‘les
"donc pas avedeuät cette présomption vrais principes de l'ancienigouverne—
ide justice et de vérité qui interdit ment frànçais,’ le‘oohéeil du toi ne
'toi1t examen , toutes ‘preuves' con pouvciit pas être comPéten’t'eñ pr'e
traires. - - r mière instance, en matière conten
; Ces décisions oùle:ministre pronon tieuse; ce n’étoit p'a‘s un’ tribunal légal ;
‘Çoit en despote ,‘où les magistrats du ce n‘étoit exactement qtt"unecomxnis—
'con seil,— lorsqu'on daignoit les y ap sion au choix du ‘pr‘ince , et”diVisëe
peller , n‘avoient que la voix consul en bureaux, un conseil domestiqäze
: tative , attestent bien les anciens dé» du .monarque, et non uh1ribuxlal
10rdres , mais ne peuvent pas les reconnu par les loix du royaume. " f
rendre légitimes. Le gouvernement Dans l'ancien régime,- un arrêt du
'Se‘ jouoit lui-même de cette forme; conâeil , même Contradi0t0ire 'en' pr‘e-.
et il n'est pas rare de rencontrer dexiXl mière instance, étoit, dans le droit,
{ trois et quatre arrêts de ce genre , q‘ui 'un acte réprouvé par la 1loi, un fmit
’ s'e contredisent et se' réforment suc; odieux du despotisme. Dam le fait,
'cessivement. w . 'c‘étoi‘t un jugement irréfràg'ableën
Mais lorsque l'arrêt du conseil étoit apparence , et néanmoins Sujet à être
“rendu contrédîc’toiremens avec le con réformé, non—seulement p0ur Contra?
"ÏÏÔIEur des bons d’état , alors onavoit vention aux loix positives , ou perde:
observé du nioins" des formes ; il y inioyens tels que ceux de la requête
“av01teu instruction , comme entre par civile, mais même pour prétendue
“ticuliers ; ie‘contrôleur des bons d’état ,*injustice au Fonds;- ' . '
(414)
Dans l’ancien régime , les principes sion définitive. La loi du 29.80ût ne
ne reconnoissoient point l'aul01iié du présente aucun doute sur ce point.
conseil en matière contentieuse; dans M. Lanjuinais a terminé son rapport
l'ancien régime, il est de fait que le par le projet de décret suivant.
conseil cassoit , en cette matière , a L'assemblée nationale oui le rap
comme en toute autre , sous prétexte port de son comité centrale de liqui
d'injustice évidente ; et le conseil lui dation, décrète qu'en fait de liqui
méme, après avoir cassé , faisoit un dations de créances et d’indemnités
nouveau jugement sur le Fonds. Pour jugées la charge de la nation, ce
quoi l’assemblée n'exerceroit-elle pas, comité tiendra pour titres valables et
en matière de confiance, le même exécutoires , les arrêts qu’il estimera
pouvoir qu'avait le conseil et dans la ne pouvoir être attaqués par voie de
même étendue ? Après la constitu cassation ni de requête civile ; -à l'ex—
_ tien , c'est le principal objet de notre ception néanmoins des' arrêts du cott
mission que de juger la dette et de seil , rendus même contradictoire—
la liquider par nous-mêmes , et non ment, depuis le 15 février 17go,les
par des juges de cassation. Les im quels demeureront sujets dans tous
_ rmenses détails de vos finances ne per les cas , à la révision de l'assemblée
mettent pas ces longueurs. Jugez nationale. ' '
donc vous-mêmes ,> et liquidez promp M. Bouche s’élève contre le pro
. tement suivant vos}propres décrets; jet de décret, et demande la ques«
jugez, en cette matière, les justices tion préalable contre cette immense
du royaume , il y va de la prospérité révisions d'arrêts du conseil.
. de l'empire. M. Bu20t demande_la discussion.
vs Cependant le comité central s'est M. Folleville observe qu’il ne faut
. trouvé partagé sur ce point; et la ma— pas que la nation soit juge et partie
jorité s'est réunie à ,vous proposer un dans la coristabilité qui l’interesse,
avis mitoyen , qui consiste à distin il ajoute que si les formes n'ont pal
> geer les arrêts du conseil , antérieurs été observées avec elles , il faut qu'elle
à l'époque du 15 février 1790 , où s'adresse comme simple particulier au
vous semblez avoir clairement réduit tribunal de cassation.
le conseil à donner un simple avis M. Camus dit qu'il y: auroit il.
préparatoire du jugement tléfinitifde l'abus à convertir;en chambre au
l'assemblée. A l'égard de ces arrêts an
dente le comité de liquidation.
térieurs , on doit peut-être suivre lesLadiscussion a été interrom pue par
anciennes formes , puisque les parties l'arrivée de l“. l‘évêque de l’aria Il
- avoient pu compter qu'on les obser s'est présenté à la barre , à la tête de
veroit; du moins l'assemblée ne doit ses grands vicaires . il a_ prononcé un
juger une seconde fois, que d'après discours plein de religion et de psi
des ouvertures de cassation. Quant triotisme , dans lequel il rappelle com
aux arrêts postérieurs , pourquoi n'ob bien est heureuse cette époque où
serveroit-on pas, à la lettre, le dé— le roi vient de sceller la_constituti0l
cret du 15 février? soit qu‘in ait ou Française. Il a assuré l'assemblée,
non des moyens de cassation . ce dé tant en son nom qu’en celui de sr.n
cret réserve en t9usqles cas la déçi clergé, de la plus entière soumission
"(A4155

aux'nouvelles loix, qu‘ils en inspi— qui avoit déi0ué et désarmé cett‘e‘ u!


reront l'amour aux fidels, etc. semblée ilont persuadé aux soldats dl
Le discours de M.'l'évêquede Pa régiment de l'ancienne garnison du
ris a été fortement applaudi, et M. Port-au-Prince , que l'assemblée na-.
'le président lui a répondu en ces tionale venoit d'improuver 09 qu'il.
avoient fait sous les ordres de M. Man:
termes : ' _
dhiiy. ;
,Les décrets éternels de la provi—
dence qui a voulu rappèller notre Ces soldats désespérés, furieux , sa
sont saisis de'M. Maudhuy -, leur com
sainte religion à sa pureté Originelle ,
mandant; ils l’ont conduit sur le lien
flous ont placé sur un des premiers
sièges de la chrétienneté , votre élec« ou il leur avoit fait dissiper des fac—J
tion nous rappelle les" heurèuk tems tieux; et là ils l'ont poignardé ; sa
tête a été portée au bout d‘un fusil.
{de la primitive église , vos vertus nous
La municipalité de Port-au—Princd
les rappellent aussi, joignez y la fer
semble ne pas impronver hautement
meté queqvous devez opposer. aux_en
nemis de la constitution , et si d'après ce forfait horrible. '
"les sentimens que le roi vient de té Les lettres annoncent cependant
moigner, on vous suscitoit encore des qu'après six jours passés dans ces afe
persécutions, vous auriez l'appui de freux désordres , une lueur «de paix
l'assemblée nationale. Je m’estiuge heu commence à briller. Ces lettres ont
reux de Ÿous en donner l’assurance. étérenvoy'ées au comité colonial.
‘ M. l’évêque et son clergé, invités A la suite de ces nouvelles, M. Bai‘-‘
à assister à la séance, sont entrés et nave a tempéré la défaveur qui auroit
se sont placés dans le côté gauche. pu en réjaillir sur les membres de la
ci-devant assemblée de Saint-Marc.l1
M. Folleville a demandé l’impres
sion du discours‘de M. l'évêque; de a lu un désaveu authentique qu’ils
l’ont chargé de présenter à l’assemblée
Paris , et de la réponse de M. le pré
sident. Décrété. ' nationale, dans lequel ils rétractent
leùr'cdnduite passée , et promettent
M. de Fleurieux a envoyé à l’as soumission à la loi , attachement let
semblée un paquet de lettres de St.
union à la mère-patrie.—«On a ordonné
Domingue , qui annoncent les dé
l'impression de ce désaveu.
tails de l'arrivée , des forces de -
La séance est levée à. trois fleures
terre et de mer. M. le président Fait
etdemie.
donner lecture de ces lettres offi
cielles. , , Veine des. bien: nationaux.
“escadre est arrivée à Saint—Domin. Vendredi 29 air/ri] 1791.
gue , le 28 février; aussitôt des dé
sordres ont éclatés au Port-au-Prince. 1-. Une maison à l’encoignure des
Les troupes de l’escadre y ont pris rues de Charone et.Saint-Benærd ,
part , se sont précipitées dans l‘insuf— louée à M. Viet , marchand épicier,
rectxon. - par bail de neuf'ans , quiyfiuira' le pre
D'un autre côté ,‘ les colons , parti mier janvier 1‘794, 2,100 liv. De cette
sans de la ci-devant assemblée de Saint. somme il sera déduii 50‘o liv pour une
è4m : e.t nue? de Ma Masthy , boutique ,. une chambre au-d.essusa
(-416) i_'
"qui ne f0nt pas partie de la présente yennant,‘ . .— .- .' . 7-'.' 7 '. .. 1,650
Nente , estimée 30,000 liv , sur l'en Et 14 livres 16 sous pour les boues
chère de 50,100 liv. , et lanternes, surquoi il a été payé
Aux uhdi'ges générales portées par 825 livres pour six mois d'avance,
des décrets , et aux charges pariculi-è- 5 imputables sur les six derniers et ou
Tes ci-a près , tre le prix ci-dessus , madame veuve
Le locataire sera’ tenu de faire Dupont a fait des billets de 50 livres,
txhausser le plancher de la grange au payables chacun de six mois en six
niveau de la rue , de manière que mois pendant la durée du bail.
:16‘.8 eaux n'y séjournent plus. il en sera Total de la location, . . 5,5751. 14 5.1
,de même des hangards ou bâtimens ;
;il ne.pourra rien être enlevé des em S P E C T A C L E S.
bélissemens, la moitié des eaux des
THEATRÊ ITALIEN , mardi 26 avril,
bât:mens du couvent de la Croix , se
,jeUeront dans le cour , tant qu’ils sera
les Dettes; et la cinquieme représem
domaine national; mais lorsqu'il sera tation de Guillaume Tell.
vendu, l’adjudicataire sera tenu de TnÉmmn FRANÇAIS , COMIQUE m
“détourner les eaux, et cette servitude
LYRIQUE, mardi 26 avril, la 85eme.
sera supprimée.
3 I 52". Une maison , rue des SS. Pères . représentation de Nicodème dans la
[une , oui la réwolutzbn’ pacifique,
numéros 104, 105 , 106 , 107 108 ,
louée, une partie à M. Nic0d, hor par le cousin Jacques. '
Îloge'r . par bail de trois , six , neuf ans , AMBIGU COMIQUE. 26 avril, le Man-'
'co‘mmeno'è le premier juillet 1785 ,
inm0_yenmynt 1.200 livres. tenu ; la Servante Maz‘cresre; la

' Plus, 10 liv. 18 sols pour les boues Pompe funèbre.


“et lanternes, ' GRANDS DANSEURS DU ROI , aujour-‘
A Il a été payé 600 liv. pour six mois
'lïd'a\ance , pour la maison n°. 104 , et d'hui 26 avril , les deux Arlequins,
poëme; Crispz‘n rival de son 7naz‘tre;
"500 liv. pour. celle n°. 105. /
. » est louée à madame,
Lautre partie Contanæmant p asse Hic/te“se '' le:
' Veuve Dupont, par bail de neuf ans, vz'ngt-sz‘x Métamorphose: de la Fée
qui finira le premier juillet 1794. mo bienfaisante.
4

Nous avons l’hônneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né-.
; .œsseire pour nOus , nous ne pourrions les insérer. ‘ ‘
:
Le prix de l’abonnement , tant pour Paris .que pour lesdéparternens , est
15 liv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroit tous les jours. A Paris , chez. CUSSAC, Imprimeur-Libraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
>J
\

MERCURE,UNIVÈRSED
Du Mercredi 27 Avril 1791.

ANGLETERRE.‘ communication n’ont-ils pas acquis


des connoi'ssances? tandis que nous
I_JONDRES . 20 avril. Chambre. des avons en grand soin d’écarter de ces‘
Communes. Hier soir on remit sur le régions malheureuses tout ce qui
bureau la grande question sur l’abo pourroit les éclairer et les instruirè
lition de la traite des nègres. Cette nous étouffons la voix de la nature
discussion qui n’étoit autre chose et de l‘humanité.de demande donc
qu'un grand combat entre l’intérêt un bill pour défendre l'importation
et l'humanité a commencé à quatre des nègres des côtes de l'Afrique
heures de l’après dîné , et a été pour être vendus dans les possessions
continuée jusqu’à quatre heures du de sa majesté en Amérique; et si
matin. Parmi les orateurs, M. Pitt, nous n'av0ns point de cette discussion
et développé les plus grands moyens; le succès que nous avonsdroit d'en
il a poursuivi les partisans de ce coni Inttendre, j’aurai au moins fait mes
merce barbare jusques dans leur efforts pour délivrer mon pays de
dernier retranchement. Cet affreux l‘opprobre d’un pareil trafic. ,
commerce aboli , dit»il, les Américains M. S‘tanley défendit long—temps la
encouragemnt la propagation des gens ' traite , et il étaya son opinion des
de couleur, qu’un sordide intérêt a citations de divers auteurs; il soutint
jusqu’à présent fait négliger, parce que les nègres n’étoient propres qu'à
qu’un nègre créole coûte plus à ceux l’esclavage.
qui l’élevent, qu'un nègre Africain M. Fox dit tout ce que la vertu et
acheté au marché: il a ensuite fait l’-humanité peuvent inspirer. Son dis-‘
un tableau Frappant des souffrances cours, qui dura près ï de trois quarts
qu’endurent les nègres par la manière d‘heure , est un chef-d’œuvre d'élo-‘
féroce dont leurs compatriotes les quence. Il -repetta les objections que
prennent pour les conduire en escla les pré0pinans avoient faites avant
vage, par la manière plus barbare lui , mais elles acquaroiant dans sa.
enCore dont ils sont traités à bord bouche une nouvelle force.
du navire et dans un pays où ils sont On nous objecte, disoit-il, que si
condamnés à périr sous des travaux l’Angleterre renonce au commerce de
presque toujours au-dessus de leurs la traite des nègres d'autres nations s’en;
forces," réfutant ensuite tout ce qui saisirent.N’est—ce pasllà le la_ngage d’un
avoit été dit en faveur de ce com voleur qui dit :'je n’ai volé telle per
merce, c‘est nous, ajoutant—il, qui sonñe'. que'parca qqeflsi je ne l'avois
sommes les criminels'auteurs de tous pas fait ,' d'autres qui me suivoient.
les maux qu'ils endurent. Nous détour l’auraient fait après moi.- -M.Fox finit.
nons les rayons de lumi’ere de ces ini par appuyer l’abolition; de“ la.qtraite :
menses' contrées ,‘ parcourons un mais malgré l’énergie-des; grands amis
instant tout les autres pays, par notre de l’humanité 3 l'inté_rêtl'yegnportg , et{
Tome 11. N° 58.
( 413 )
p motion fut reithée à une majorité de retourner au Danube , se renä'ront
de 75 voix. à l'armée en Livonie, dont le général
M. le duc de Leeds vient de don Suwarow aura le commandement en
ner la démission de sa place de secré— chef. On se promet d’avance de ce
taire d‘état pour les affaires étrangè général, les mêmes avantages contre
r,os , et les opinions sont ici très - par la Prusse et l'Angleterre , que ceux
tagées sur la cause de cet événe qu‘il a remportés contre les Turcs en
-,ruem. ' Beæarabie et sur la mer noire. La
Russie s’en tiendra pour le moment,
ITALIE à ses conquêtes , et se bornera a la
, Bon; ,_ 17=avril. Nous ne recevons défensive centrales Turcs , pour por
ipî au_cu1; jou_rnal patriote; on n’a pu ,ter tous ses. efforts contre les enne
il evarai ,. nous supprimer le journal mis qui veulent l'attaquer dans son.
de Paris, parce. que nous avions l’ha propre pays. On croit que le prince.
bitude de le recevoir. Mais voici sur Potenliifl.fle_ retournera point en Mol
ce journal le parti qu'a pris le S. Père; davie , mais restera à Pétorsbourg ;
on le, traduit en italien par son ordre , alors le commandement en chef-con
on nous di tce que l'on veut quenous tre les Turcs resteroit au prince Rep<
sachions; et pour le surplus, on ajoute min. Le prince Potenkin , depuis son
chaque fois que personneen France arrivée , lui a déja dépêché plusieurs
ne veut obéir aux nouvelles loix de courriers , dont les dépêches peuvent;
1;assemblée nationale , que la contre contenir les conditions d‘une paix pro—
1;évolqtion est sans cesse à la Veille chaîne avec les 'Tur03. aussi bien
d’éclater ; c’est tous les jours la pro'— qu'un plan poux-la nouvelle-ce mpagne‘.
qhain courier qui doit nous en apport —-On
certain nÏappçend en général
sur le point rien les
où en sont de, I
ter la nouvelle ; le peuple sur de. telles.
quuranepg;m manque pas, à chaque négociations de paix‘; mais on se flatte:
ordi&nire,, d’aller sur la route au-de singulièrement qu‘elles ne sont pas
v_a_m du coarier,: elle n‘arrive point , interrompues; en attendant l‘événe
misean c'est toujours pour le pro ment , notre. gouvernement songe sur—
.Qbain couriærl Vous connoissez l'his tout à prendre les mesures que né
toire de la douloureuse Nina. Ici , cessite l’aggressi0n dont est menacée
prêtres . femmes et cardinaux , tous la Russie , par terre et par mer, du
sont de même ; chaque jour ils at côté de la Livonje. Les villes de Riga
. tendent, ils soupirent après la chère 'et de Revel ,- exposées à la première
bienaimée. ,... la bien aiméen‘arrivent attaque de la, flotte angloise dans la
pas. ' mer Baltique, sont dans le meilleur
état de défense. On a déterminé, dang
R U S S I_ E.
un nombreux, conseil de l'amirauté ,,
' Ptrznsuouko , 19 mars. Depuis l‘an tenu le 14 de ce. mois , en“ présanç
rivée du prince Potenkin et du comte des amiraux 'I‘schitschagoff et Grasse;
de Suwarow , on attend plusieüns tout ce qui est, nécessaire pour armen_
a'utres généraux et officiers_de l’état la grande flotte à Cronstadt. On lt
major‘, qui ont servi contre les Turcs : nommé les capitaines et officiers su-,
ces officiers _,> pour la plupart l aulieù , baltunetfl qui doivent commander les
-\J
(4195
vaisseaux et frégates. L‘impératrice a Voici , messieurs , les détails quo
signé Ces jours—ci une promotion con nous avons reçu depuis hier de l'art.
sidérable d‘officiers de guerre , pré mée. Elle avoitcanipé, la nuit du 18
sentés par le prince Potenkin. au 19, à Redaindu ; hier 19 elle s'est
portée sur Sarrians; à environ une lieus
Comrar .quarssrn.
de cette ville , une armée de 7 à 8000
LAVIGN0N , 20 avril. On continue de hommes , aux ordres de l’iassemblé0
prendre toutes les mesures poasibles de SainteCecile et de Carpentran
pour susciter le fanatisme religieux. embusquée par pelotons dans de!
L’évêque de Carpentras a excommunié seigles et des bois, est venue fondre
tous les prêtres qui préteroient le ser sur celle d'Avignon et de ses alliés ,
ment du 27 Novembre, Il a décidé , qui a été surprise à la portée du fusil.
ainsi que son confrere l'évêque de Celle-Ci eut à peine le temps de se
ÎVaison, que la messe qu’ils célé ranger en bataille , néanmoins elle a
broient, les sacremens qu'ils admi soutenu le choc avec une bravoure
nistroient,M. étoient nuls: on fait le qui a arrêté l'impétuosité des’ assailL
Thaler comme héréti-À
procès à 1ans ,4 et adonné le temps aux gflné’
que et schismah‘que, et il sera brûlé raux de faire pointer l’artillerie : c est
comme Galile’e. Pour exalter plus par son secours que l'armée de Sainte-æ
sûrement les esprits superstitieux , on Cecile a été repoussée; elle se retiroib
a l’ait rebaptiser les enfans à qui il cependant en bon ordre et toujours
avoit administré le sacrement de bap en combattant. C'est de cette ma—
tême; on a purifiev l'église où il avoit nière que l'armée du dé; artmnent a
exercé ses fonctions pastorales; on a gagné une lieue de terrein: trois fois
poussé la précaution, jusqu’à laver l'armée des aristocrates a été dispers
les marches de l'autel qu'il avoit sée , trois fois elle est n-venue à la
souillé. charge. A la fin elle. a gagné les bois
Après la réinstallation du chapitre et les hauteurs alu—dessus de Sarrians.
supprimé en vertu des décrets de l'as— Alors le canon 3 été braqué sur cetœ
Semblée nationale , M. Chapuù,.l'exé ville , qui , après quelques décharges ,
crable assassin de M. Lavansse , s'est a arboré le Pavillon blanc , et un valet
fait réinstaller de force , comme sei— de ville_ s'est présenté avec les clefs.
gneur de St. Romain, et M. Ble Les généraux sont entrés dans la villa
gz‘er, comme seigneur de Puimflar. avec quelques piquets ,_ ils n'ont trouvé
Ils ont exigé de leurs ci-devar;t vas personne dans les rues , toutes les
saux une nouvelle reconneiasan0e de portes et les Fenêtres étaient fermées.;
leurs droits féodaux. L'armée qui étoit Arrivés à la maison commune , ils n'y
venue assassiner les patriotes de Vai ont trouvé personne. Le Curé seul
son, fournit des détachements qui ayant paru; les généraux: l'ont assuré
aiderent ces ci-devant seigneurs à se qu'il n'y amit rien à craindre, ni‘
rétablir de force dans des droits sup— pour la vie, ni pour les propriétés
primés dans le Comtat, il y a plus dedes citoyens; attendu quil.avoit été
six mois; ils ont voulu qu'on ne pût fait une proclamation à'la tête de
douter de leurs vues contre-revo‘lw l'armée pour défendre aucune espèce
üonnaires.. ‘ ld’imulte ni de pillage dans la ville .
. * D àa ’
(420)
Sous peine de la corde. En consé— le plus grand Ordre , et a fait Voir par
quence , ils demandent au curé de son feu vif et soutenu , qu'elle émit
faire ouvrir toutes les portes , et de composée de soldats bien exercés.
I
recommander seulement de laisser La nôtre , qui n'étoit pas de plus de
les fenêtres fermées. Une proclama 6000 hommes , auroit, malgré sa braÀ
tion fut faite en conséquence. Le voure, été tailléeen pièces, sans notre
curé monta pour Fermer les siennes, artillerie. qui a été supérieurement
mais dans le moment même toutes servie. Cela prouve que le rassem
les autres furent ouvertes , et il en blement des troupes à ‘Sainte—Cécile
partit une grêle de coups de fusil? tient à des causes plus importantes
plusieurs soldats de l'armée du dé que nos discussions intestines , et que
partement en fur‘ent atteints ,. et les si les assassinats dé Vaison ne nous
généraux furent obligés de sortir de avoient donné l'éveil , nous aurions
la ville à travers une grêle de bales. été bientôt assaillis dans nos murs.
'Après ce trait de la plus noire per Cela prouve que l'assemblée natio
fidie , il ne fut plus possible aux gé; nale doit faire la plus sérieuse atten
héraux de retenir la juste indignation tion à cette contrée; et ne pas laisser.
de l'armée. Sarrians a éprouvé toutes aux patriotes de ce département tout
les horreurs de la guerre. Comme le «poids d'une guerre qui intéresse
l'armée étoit fort fatiguée , elle s'est toute la France. Nous sommes occu
retirée à Mouteux . et se dispose à pés à envoyer des munitions de guerre
canoner Carpentras . ce qu'elle com à l’armée , et nous ne doutons pas
menœra vraisemblablement demain que demain ne soit le terme fixé pour
matin. Il est bon de vous observer mettre Carpentras hors d'état de trou—
qu'au commencement et pendant le bler désormais la tranquillité publique.
cours de l’action , notre armée a Nombre de communes ont déja écrit
beaucoup souffert du feu que fai à notre armée pour demander alliance,
soient divers détachemeñs de celle elles l'ont obtenue : nous nous em-,
‘de Sainte-Cecile, du château de M. presserons toujours à recueillir des
de Tourreau , et de plusieurs autres frères égarés. Nous nous fl.tttont que
maisons de campagne où se trouvaient tous suivront leur exemple.
.des batteries. Il a fallu les en déloger
à coups de canon. L'action a duré 'F R A N C E.
cinq heures. Nousÿavons perdu peu
de monde, mais nous avons eu beau— Dnrsarauanr DE LAMANCHIh
coup de blessés. L'armée des aristo
' crates a perdu plus de 500 hommes ; VALOGNÊ. Tout se rasent ici des
elle est actuellement dispersée dans bienfaits de la constitution et les hei—
les montagnes, mais il est à craindre bitans bénissent l'heureuse institution
qu'elle ne se rassemble à Carpenîras, des jurés; M. Revel, membre du tri- '
qui n'est qu'imparfaitement bloqué, bunal de paix, nous marque que par
Une chose essentielle à observer, mois il se termine plus de cent procès,
c'est que l'armée des aristocrates a dont la pluspart sous l'ancien regime ,
montré autant de courage que de dis n'auroient pas moins fait que de rui-_
cipline. Elle a teujours chargé dans ner des familles entieres.
(421)
l'assemblée de Saint-Domingue fut un
DÉPARTEMENT ou Pas-ur-Cauus. moment rébell_e , l'équipage du Léo
Aaaas , 21 avril. Serment indivi pard ne le fat‘jemais; que si l'assema
duel des officiers des troupes de ligne, blée de Saint-Domihgue trahit un mo
sous peine de destitution ; Adhésion ment les intérêts de la métr0pole, l'é
complette à l'adresse de la société de quipsge du Léopard les défendit. en
l’Orient, sur le serment à prêter par ramenant en France des représentant
les recrues devant les municipalités : avoués aujourd'hui par une immense
tel est le vœu des amis de la constitu et florissante colonie,
tion d’Arras. La révolution. ce bienfait de la phi—
losophie , après avoir brisé le joug
DÉPARTEMENT D’EURE. honteux sous lequel gémissoit depuis
VERNEUIL , 20 avril. Un certain M. tant de siècles un des plus beaux em—
de Bouffre non - seulement refusait pires de l'univers , venoitde faire bril
de reCevoir des coupons d'assignats ler aux rives lointaines de l'Amérique
qu'ilcomparoît à des écus faux, mais le signe heureux de la liberté , les loix
par son exemple allarmoit la con nouvelles faisoient déjà goûter les pro—J
fiance publique. l\Œ. Mirebau , juge de mières douceurs d'un gouvernement ,
paix , le contraignit à détruire ces fondé sur les droits sacrés de la na-;
fausses impressions en le forçant à re ture , et des concerts de bénédictions
cevoir cette même: monnoie , qu’il re faisoient retentir les mornes escarpé:
jettoit avec une opiniatreté inconsti du nouveau continent : là , comme
tutionnelles. en France , d'insolens déprédateurs
ne peuvent , sans frémir , se voir en-.
DÉPARTEMENT DU FINISTERE.
“lever le fruit de leurs rapines : là ,
Bans-r. Copie d’une adresse des amis" comme en France, la nouvelle consti
de la constitution , à l'assemblée tution trouve des ennemis , rencontre
nationale. des obstacles ; d'orgueilleux despotes
ne peuvent , sans frissonner , se voit
Mnssrnuns,
arracher le sceptre de fer sous lequel
Après avoir rempli le premier de— courboient plusieurs milliers d'escla
voir du citoyen, en se soumettant à la ves : des demi-dieux enfin ne peuvent
loi sans mururer, des François frappés voir renverser leurs autels et fouler
par cette même loi , maïs persuadés aux pieds leurs idoles , sans s'armer de
que s’ils furent coupables , elle est sa leurs foudres vengeurs , etl‘Amérique
tisfaite . osent réclamer contre une cap— est livrée aux horreurs des dissentionc
tivité , qui, si elle étoit encore pro intestines.
longée,seroit marquée du sceau de La France instruite de ces troubles
l‘injustice. - veut les calmer; elle y envoie ses loix :
Sans prétendre ici discuter si l'igno des scélérats , vils et secrets agens
rance des loix est un crime, et si ce d'un ministère odieux . chargés par la
crime, s'il en est un , mérite le châti nation ( qui ne lerpayoit pas pour
ment dû à une’infraction réfléchie , en être trahie) de porter à ces peu
les amis de la constitution réunis à ples égarés l'olive sacrée , coalisés avec
Brest se bornerant à prouver que si les chefs abominables qui qo;vernoient
,.
(422)
es colonies , furent leur perte , et subversion terrible , la contre-révoh’.
sont au moment de réussir dans leur trou tant désirée.
affreux dessein.
Dans Ce désordre affreux, l’équipage
On est trop bien instruit des scènes du Leopard pouvoit-il hésiter sur le
d’h0rreur qui ont désolé ces malheu parti qu’il avait à prendre ? Non ,
reuses contrées pour en retracer ici l’amour de la patrie lui dictoit ses de
l’effrayant tableau. L’Europe entière voirs , et ces devoirs étoient sacrés. La
le connoit; mais ce que l’Europe en.— colonie étoit en danger ; la présence
tière igu0re peut-ème , et ce qu’il faut d’un vaisseau , quelque fût. le parti do
lui apprendre , c’est qu’à la même minant , pouvait contenir‘ les mutins .
époque, mêmes scènes se Passoient empêcher le carnage ', le_vaisseeu resta :
dans nos Colonies , aux indes oriorta envain son chefmésestimé de l'Europe
les , c’est que cette même époque étoit entière, mais moins méprisé qu‘il n’est
celle marquée pour opérer la contre‘ encore méprisable, employa les prières,
révolution en France. Qui peut , en les menaces pour déterminer l’équi—
rapprochant ces Faits , ne pas recon pageà un départ qui devoit perdre ,
naître dans ce plan attroce , calculé sans ressource, la plus belle de nos co—
de sang-froid dans le silence du ca lonies. L'équipage sut rester inébran
binet, les intentions perfides des Gui— ’ lable ; la Galbsonuxèœ , épouvauté
gnards , des Laluzernes et de leurs d'un courage qu’enfante l’amour;do la
semblables ; mais la révolution devoit liberté , mais que ne soupçonne pas
se faire , et tous ces projets infernaux un cœur vil et bas , abandonne lâçhe
devoient , déconcertés par le patrio-’ charment son {vaisseau ; ;et ce crime ,
tisme des colons , couvrir d’opprobre qui, en Angleterreet par—toutailleurs,
te d'ignominie leurs infâmes auteurs. lui eût mérité le sort des Bings et de
D’après l’autorisation du corps légis tant d’autres , lui obtint en France
latif suprême , une assemblée se formo l’impunité la plus assurée.
à Saint-Marc ‘; elle demande à se don». Des grils à rougir les boulets étoieht
mer des loix; on lui permet d’en pro disposés , l’argent RVoit été distribué}
poser à l'assemblée nationale , qui . si le vin avoit été prodigué , enfin tous
elle les adopte , les présentera à la les moyens qu’on avoit employés en
sanction royale ; l‘assemblée de Saint France étoient mis en usage dans nos
Marc interprète mal cette réponse ;, colonies , et le plan des tyrans d’Amé
elle se croit autorisée à se créer des rique sembloit calqué sur celui des
lois indépendamment de l’assemblée tyrans d’Europe ; tout échoua , tout
de France; elle agit d'après cette opi fut entrepris en vain , les griis . le
nion , et cette erreur est punie comme vin , l’argent, tout fut inutilei mais
un crime. Les satellites du despotisme si quelques citoyens ont droit de pré
l’entourent, les cachots s’ouvrent, le tendre à l‘honneur d’avoir‘ sauvé la
sang coule , et des scélérats , des as colonie; ce sont les citoyens erubar—y
sassins profitent du spécieux prétexte qués sur le vaisseau de l’état le I.éo—_
de faire respecter les loix , pour boul. pard.
verser une brillante colonie, l'âme de L’assemblée de Saint-Marc, pour+
notre commerce , et opérer . par cette_ suivie par des assassins gagés du pou—,
tus
(425)
Voir exécutif . se réfugie a bord de le Léopard a été désarmé en huis
ce vaisseau; il faut partir à l’instant jours , tandis que l’Illustre , qui s’étoit
même , son absence seule peut cal si bien illustré en soutenant la cause
mer l'agitation affreuse qui , d'un des ennemis de la rèvolution, aem
moment à l‘autre , va boulverser la ployé près d'un mais à son désarme«j
colonie; le capitaine la Galissonniere, ment . quoiqu’on lui prodiguàt sang
dans i ce moment de crise , autorise réserve tous les secours imaginables...“
lut-mémé, par une lettre.» le départ A la reddition de leurs comptes , tous
du vaisseau ; il fait plus , il y invite les maîtres du Lé0pard ont montré
tout l’équipage: flatté de voir leur dans leur gestion réciproque un.
voeu conforme en ce moment aux économie qui prouve d‘une manièrb
loix de la subordination , ces braves évidente leur dévouement aux intéà
citoyens lèvent l’ancre et font éclater réts de la nation, et la gratification
cette joie douce et pure que doit accordée d’ordinaire en pareil cas ,
éprouver tout bon français en sauvant la gratification qu'avaient obtenub
son pays. Qu'arrive-t-il? A peine le avant eux, cèu’i qui n'avoient sou—
vaisseau le Léopard a-t-il. touché les vent présenté que de foibles écono—
côtes de France que son équipage est mies , leur est constamment refusée;
proscrit .; l'assemblée de Saint-Marc en.vain le fait prouve-t-il qu’ils la
est criminelle , ‘ donc l’équipage du méritent , ils ne peuvent l'obtenir ,
Léopard est coupable, et cette con leus juges sont desflennemiæ de la
séquence légère, pour ne pas dire. révolution. _
plus , fait condamner à une honteuse L’équipage du Léopard a , par zèle,
prison des citoyens honnêtes et res déjoué une cabale odieuse; il a , par
pectables , dont l’unique délit est son courage , sauvé une colonie inté
d’avoir aimé leur pays et la liberté. ressante : c’en est assez pour qu'il soit:
Que seroit devenue la colonie , si méprisé ._ abandonné , proscrit. et des
la Galissonniere eût trouvé dans la fers honteux remplacent la palme ci
docilité de son équipage les ressources vique à laquelle il avoit peut-être
affreuses que de Riviere a trouvé droit de prétendre. S’ils sont inno<
dans la soumission aveugle du sien, cens , c’est un crime de les avoirpunis,
la colonie étoit perdue , et pour prix S’ils furent un moment coupables aux
de l’avoir sauvée , des citoyens trou yeux de la loi, un esclavage de six
vent en arrivant dans leurs foyers mois doit avoir expié leur faute. C‘est
des fer: et l’opprobre. 1 ’ dans cette persumion , c’est dans ta
. La haine Contre ces honnêtes gens ’ consolante idée qu’ils ne sont point
étoit poussée au point que les chefs criminels, que les citoyens embar—
de la marine au port de Brest leur qués sut‘ le vaisseau de l’état'le Léo
ont refusé les secours qu’on estdans pard réclament une justice dont ne
l’usage d’accorder pour le désarme les privera pas sans doute la fermeté
ment d’un vaisseau , des forçats même! avec laquelle on ose dire ici la vé-=
et néanmoins le zèle de ces bons Pa« rité.
triotes a été tel qu’avec son seul équi La liberté, ou des juges , voilà ce
page, qu’avec cet équipage qu'on qu’ils demandent , voilà ce qu'on ne
accusoit d'imubordination, le vaisseau peut leur refuser , gilà‘ ce’ qu’ils
\ d4
v ( 424 )
attendent de l'équité des régénère s'expriment les Savoisins : Jlliraäeau
teurs de la France. est mort et ce sont d‘z‘nsolens
Signé , les amis de la constitution. proscrits qui nous [apprennent par
leurs cris de joie"... Nous étudions
DEPARTEMENT DE L'AUBE.
cette sainte constitution française ,
TROIÈ , 30 avril. Notre nouvel évê à laquelle Mirabeau à si fortement
que a été reçu avec la plus grande so co-operé..... Nous l’apprenous à nos
Iemnité , et aux acclamntions de tous enfans qui . plus heureux que nous ,
les bons citoyens. Mais la joie publi sauront peut-être vous dire un jour
que a été troublée par la conduite hautement ce que nous ne pouvons
abominable de deux particuliers . ci vous écrire ; l'ha5itant de la Savoie
devant grenadiers; et qui défie , la dif_ sait pleurer le'rahcau. mais iln’est
férentes reprises . ont essayé de semer pas en état de
nèlzœ. ‘ faire son oraison
la division dans notre ville. Ils ont
tombé sabre à la main sur des volon
_taires de la garde nationale ; mais ils DEPARTEMENT DU PUI DE DÔME.
ont été promptement saisis et conduits ARTONE , 19 avril. Il se commet ici
à l'hôtel-de-ville, et l'affaire est ac des fraudes dans l'adjudication des
tuellement entre les mains de l’accusa biens nationaux: et pour ne pas con
teur public. vrir les enchères, on.se fait donner
DEPARTEMENT DE LA GIRONDE. des sommes plus ou moins fortes. Un
de 1103 officiers .municipaux nommé
BORDEAUX , 20 avril. Plusieurs Dernier, s'est rendu coupable de
jeunes gens de 15 à 18 ans, animés cette petite manœuvre , sur-tout dans
du plus pure patriotisme , témoignent une adjudication où- il présidoit. La
vivement combien ils sont affectés de société des amis de la constitution ,
ne pouvoir être admis dans les socié qui ne souffre point parmi ses mem
tés des amis de la constitution. C’est bres ni prévaricateurs ni parjures , a
dans ces temples de la liberté , disent promptement rayé son nom du ta
ils , que nous apprendrions à connoî bleau, etl‘a dénoncé aux directoires
tre et à défendre une constitution du département et du district.
dont les avantages n0us sont réservés ;
et n'est-ce pas à nous qu’il appartient AMIS 01-: LA CONSTITUTION.
principalement de repousser les coups
gui lui sont portés.
Séance du 24 avril.

DEPARTEMENT DE L'IsEnE.
Lecture faite des adresses et annon
ces , Monsieur Maindouze a demandé
GRENOBLE , 20 avril. Nous appre— l’affiliation pour la société de Saint-,
nons qu'une assemblée de citoyens à Denis , près de Paris ( accordée ).
Anneci, en Savoie, a donné des
larmes à» la mort de M. de Mirabeau , M. Constantini rappelle la motion
cette nouvelle a été pour eux le com— qu‘il a faite dans la dernière séance .
ble. de la douleur , et dans une sur des sécours à accorder a u diacre
lettre écrite aux amis de la cons Noel à titre de prêt , M. le président
tituzion de Grenoble; voici comme demande que la somme soit portée
(425)
à cinquante écus. (accordée) à la garde nationale qu'il appartient
Un membre dit , que dans l'eglise de le faire , elle doit seulement pré
des jacobinsI ily a un trèssbeau buf— ter main forte , quand les préposés
fet d'orgue; les paroisses de Paris ou pour cela ne peuvent suffire; ne voyez
des environs à qui il pourroit con vous pas notre garde nationale accablée
venir, sont invitées à s'en pourvoir afin de fatigues et presque découragée.)
de laisser libre la tribune qu'il occupe. ( on murmure.) Je sais que la garde
M. le Gendre. De malheureux sol nationale avec un regime militaireà
dats sont opprimés et personne ne rendu de grands services dansla révo
vole à leur secours , je demande que lution , mais je ne propose ces idées
le comité militaire se fasse remettre que pour le temps où nous serons
les pieces des soldats du régiment de tranquilles; laisons au- gardes insti
Bourgogne qui viennent d'être , par tuées pour cela le regime et les Fonc-‘
le ministre , condamnés aux galeres , tions militaire‘s , si l'arméejtrahissoit
et je ne cesserai de réclamer jusqu'à le corps social, alors la liberté seroit
ce qu'on leur ait rendu justice. ( ap ménacée et ’la garde nationale devroit
plaudi, ) agir. Voici les deux cas dans lesquels
M. Ducancel. J'accorde avec M. sont restreintes les fonctions de la
Barnave que la garde nationale a pour garde nationale.
premier objet la sûreté intérieure du Je passe à la question de savoir à
royaume et c'est de ce principe que qui appartient de requérir la garde
doit découler l'organisation de la nationale.
garde nationale. L‘obligation de main L'objection que M. Barnave a faite
tenir le pacte social me paroit , pour contre la réquisition confiée aux mains
celui qui le contracte , le premier des administrateurs, me paroit plus
devoir, sans cela le pacte seroit dis redoutable que solide(on murmure),
sout et. la société n'existerolt pas ; or s'il a dit une verité frappante.c'est celle
la garde nationale ne doit resister aux de l'op05ition , de l’intérêt particulier
attentats généraux . elle ne peut veil enfin à l'intérêt général. Il a dit qu'une
ler sur la tranquillité partielle et dans émeute qui arriveroit si elle passoit
des temps ou {des circonstances par une commune . les communeslimitro—
ticulières ; on ne trouveroit personne phcs y porteroient secours , mais il
qui voulut entrer dans une société, faut observer que Îcette lutte de l'in
pour vaquer chaque jour aux loix ou térêt particulier contre l'intérêt gé
à la sûreté publique; pour y subvenir. néral a bien plus de pouvoirs dans
le corps social impose à quelques in une petite societé que dans un grand
dividus le soin de veiller à la sûreté empire , et que l'on ne me dise pas
publique , telle est selon moi la na que les districts plus divisés ne sont
ture et l'objet de l‘instiution de la pas moins à craindre. Il serait Facile
garde nationale. Si l'on suivoit en tout de prouver que cela n'est pas : un autre
le projet de M. Barnave elle ne seroit principe est que la souverainens se
qu'une gendarmerie , une réunion devise en trois pouvoirs ., il falloit
d'alguasils.... (on. murmure. ) Un tri qu'elle s'en réservât une partie pour
bunal prononce un jugement, il faut soutenir cette souveraineté ('et pour
le faire exécuter; mais ce n'est pas en maintenir l'indépendance elle en
(426)
I t‘eservê une partie dont l'exercice M. Ræderar. Lorsque dans l'avant?
n'appartient qu’à elle ( applaudi) dernière séance il s’est élevé des ré
Si ce principe est reconnu par clamations pour déterminer préala
M. Barnave , il conviendra que l'on blement le principe fondamental ,
ne peut confier l'exercice à aucun elles me parurent fondées. Le vague
des trois pouvoirs institués; à la véritédans lequel les idées sont à cet égard .,
le corps législatif doit avoir la con est un errement continuel.
[lance du peuple , mais enfin il pourroit La garde nationale a peut-être été
être corruptible, et quatre ou cinq considérée comme garde municipale ,
Démosthenes peuvent n’être pas des mais on peut la considérer ensuite
héros patriotiques. Qu'ils forment comme gardiennede tout l’empire. Il
entre eux un décret, que le véto est une question , celle de déterminer
soit apposé , alors il y a guerre entre le degré que toute la nation tire de
entre les deux pouvoirs et si vous l’obéissance de la garde nationale .
confiez au corps législatif les pouvoirs comme gardienne des propriétés de
de la requisition de la garde natio l’empire? On peut demander comme
nale il emploiera tout pour renver municipal, si elle doit être soumise
ser le pouvoir exécutif. à des individus ou à des corpora
Le chef d'œm re d'une constitution lions? si , gardienne de tout l'empire,
_cst de mettre les mandataires hors elle doit obéir passivement en tant
d’état de se nuire, si l'on remet auxque gardienne de la constitution , del
administrations le soin de réquérir droits de l'homme (applaudi)? En
la garde nationale, il faudra donc posant une question de chacun des
avoir premierement le consente rameaux de cette division , je vou
ment des districts} pour deployer drois que l’on déterminât quelle est
la force-nationale; et si d’une autre la compétence des fonctions des gan
côté l'ori permet l'initiative aux dé des nationales , et quelle est la na
partemel1s , sous l’aveu de la légis ture de ses fonctions? La loi mara
lature il ne peut en résulter rien tiale , si je m‘en souviens bien , n'a
de clan ereux-, les districts sont-ils été décrétée que provisoirement, ou.
compris dans une émeute , ils ne du moins pour un temps limité ; je
peuvent se refuser de requérir la desirerois donc que l'on déterminâfl
garde nationale, s'ils pouvoient faire aussi l’époque où elle devra cesser:
un acte qui fut arbitraire; ce seroit ( applaudi )
celui de requérir la garde nationale La suite de la séance à demain.‘
sans une nécessité reconnue.
Précis de [opinion de J”. Duäois Je
l\l""‘. Il s'agit de créer deux cents
Crancé , sur le nouveau serment
e'nquante mille hommes de garde
des gardes nationales , prononcé
nationale, bien organisés , qui sér
le 26 avril , à la société des amis
viroient en temps de paix à tous les
de la constitution.
usages dont il seroit besoin; si tette
force émit trop nombreuse . elle se Après avoir été , sans savoir pour*‘
roit peut-être dangereuse ( de violons quoi , l’objet de mille atroces calom
murmures empêchent l’opinant d’a nieà , Îe me trouve dépouillé d'un
c/te'uer. ) droit inhérent à tout citoyen, celui
/
(427) ,
de garde national ; je dois , au salut tel ; c’est le trahir ce serment , à I!
du peuple, et en ma qualité de repré— nation, à la loi et au roi. La peine
sentant de la nation , de faire counoitre infligée à tout citoyen qui ne prêtera
mon Opinion; Je déclare que je pense pas le serment , est une démence que
que toutes les loix ont été violées dans l'on ne croira pas avoir pris naissance
ce nouveau serment; vous n'avez pas dans le berceau de la liberté.
dû voir sans crainte des bataillons qui C’est une flétrissure qui ne peut
ont juré une obéissance sans bornes , toucher que leur auteur. Cent'millé
à un homme , à leur général ; il n'y hommes peuvent bien m'assassiner,mais
a plus de gardes. nationales à Paris; me faire manquer à mon serment;
il n'y a plus maintenant que les satelites c'est ce que nulle puissance ne peut
d'un homme : je le suis aussi , moi. faire. J'attendrai de mes camarades ,.
garde national de la section des Blanc qui n‘ont été qu'abusés , le change:
Manteaux 5 mais fidelle au serment ment que la justice et le temps doit
immortel que j'ai prêté au jeu de veut faire. -'
paume , je déclare que je porterai
plutôt ma tête sur l‘échafaud avant, ASSEMBLEE NATIONALE!‘
que de le signer. Je ne sais si le géné
Séance d’hier.
ral est coupable , mais je sais qu'une
sentinelle ne‘ dois pas quitterson poste. La séance a étéfeuverte parla lec'-‘
J‘ai setvaingt-neuf ans , et je sais cure d’une adresse des administrateurs
distinguer la subordination passive, du déPartement de l'Edre. Elle est
du devoir d'un garde national. conçue en ces termes : » Nous vous
M. la Fayette étoit responsable en envoyons le tableau général des do—
vers la nation de ses plus chers intérêts. maines nationaux vendus dans notre
Je crois qu'il a en tort de quitter son département jusqu'au 51 mars der
poste : après l'avoir quitté , M. la nier. Le total des adjudications s’éleve
Fayette ne pouvoir rentrer dans son à la samme de 10.272.511 livres, en
poste , que par des délibérations de surpasse celui des estimations . de
toutes les secticns ; en outre , les ba 4,591,4661iv. Veuillez être nos inter
taillons ne pouvoient délibérer, 00mme prètes auprès de l'assemblée nationale‘
corps armé : dans de telles assemblées , pour ‘lui faire connoître le progrès
un citoyen délibère sous l'influence de de nos vantes , et notre espoir de con
de ses chefs. tinuer les opérations avec le même
> Dans quelques bataillons , on a voué succès; le zèle. l’activité des direc
une obéissance sans bornes illimitées toires de district , et 'la confiance
au général. Ces arrêtés sont inconsti- ‘ qu’ont nos concitoyens dans l‘aliéna- '
tutionnels. Promettre àun chef une tion des domaines nationaux, nous
obéissance sans bornes , c’est fouler sont un sûr garant que vos espérances
aux pieds la raison , c'est compro etles nôtres ne seront Point trompées‘.
mettre la loi , la constitution. Le roi Pour propager de plus en plus la con.
lui-même ne commande qu'au nom fiance publique , et affermir le crédit
de la loi , et ne peut exiger de serment national,nous faisons imprimer notre
individuel. Le serment de vingt«quatre tableau de vente dans la forme de
millions d’hommes est le seul immoru celui que nous vous envoyons; nous
, .
(428)
noùsp‘roposons d’en faire l'envoi à et cantons de Saumur, pour l’élec
tous les corps administratifs, et de tion des juges de paix, dont l’établis
le faireafficher dans les chefs—lieux sement a été décrété , et pourla cir-v
de canton de notre département. conscription des ressorts de leurs ju
On a adopté et rétabli dans le pro risdictions. '
cès-verbal de la Veille une nouvelle La ville de Lézal aura un juge de
rédaction du décret sur le cours des paix particulier.
peux, proposé par M. Merlin.
Les cantons de Fécamp , Crique
L’assemblée a agréé l’hommage que
lot, Goderville et Beauté, formeront
lui a fait M. Béleyme, d'une Carte
l'arrondissement du tribunal de comï
des 85 départemens, et lui a accordé
merce établi à Fécamp.
les honneurs de la séance.
_4 M. Roger et demandé d'augmenter Les sept autres cantons du district}
formeront le ressort du tribunal du
le nombre des juges de paix de la
même genre établi au Havre a.
ville et du canton de Saumur. Il ap
puyoit sa demande de la réunion de Il a été ensuite observé que dans la
quelques municipalités. Renvoyé au désignation de plusieurs villes du
comité de constitution. A royaume, en faveur desquelles l'as
Sur la proposition de I“. Gossin , semblée nationale avoit décrété des
l’assemblée nationale a rendu le décret tribunaux de commerce, la ville de
suivant: Verdun , département de la' Meuse ,
a L’assemblée nationale, après avoir avoit été oubliée , quoiqu'il en eût
entendu le rapport du comité de cons été fait mention. L’assemblée natio
titution décrète ce qui suit :
nale a décrété que cette omission,
Laparoisse de Serres demeure unie seroit réparée sur le procès-verbal.
au département de l’Isère. M. Ramel a rendu compte que le
La commune d’Illheurzen fera par plus grand nombre des fonctionnaires
tie de celui du Haut-Rhin. publics ecclésiastiques du département
Les paroisses de Saint-Maurice , la de l'Aube, ont obéi à la loi, et que
Fougereuse , Saint-Pierre à Champs , l'on espère que ceux qui s'y sont d'a
seront du département des deux Sè bord refusé, ne tarderont pas à prêter
vres , district de Thouars. Les resw . leur serment.
sorts des trois juges dont l‘établisse On a ensuite proposé de décréter
ment a été décrété pour les villes et que tous fonctionnaires publics ecclé
cantons de Brest , seront déterminés siastiques, qui d'abord n'ayant point
par l’administration du département prêté leur serment ,auroient été rem
de Finisterre, de manière que deux placés , dans la suite offriroient de le
juges de paix soient élus pour la ville; faire, seroient éligibles aux emplois
l'un pour la partie de lirest et son ' ecclésiastiques. Mais un membre a
fauxbourg ; le second , pour la partie observé qu'ils étoient toujours éligi-.
de Recouvrance , et l'autre pour les bles en prêtant le serment requis,
municipalités de Campagne. d'autant qu’ils n’étqient exclus par
« L’administration du département aucune loi. D'après cette obtervalion
de Maine et Loire est autorisée à l‘assemblée a déclarée n'y avoir lieu_
diviser en arrondisæmens, les villes ‘ à délibérer.
<' 429 >
L‘ordre du four étoit le rapport de noissance du décret'rendh dans Il
l'affaire d'Avignon et du Comtat Ve séance du 22 de ce mois ; elle“ paroi:
naissin. M. le président a communi t0ujours-conserver quelqu'espoir, et
que une lettre de M. de Menou . rap semble desirer fortement le départ
porteur , dans laquelle il expose l’im des deux bâtimens qui doivent aller
possibilité de satisfaire aux desirs de à le recherche de M. de la Peyrouse.
l'assemblée dans une affaire aussi im Elle termine par mettre toute sa con
portante. M. de. Menou voulantmettre fiance entre les mains des pères de la.
l'assemblée en état de prononcer , avec patrie.
assurance , sur lJ question qui lui étoit D'après le rapport du comité de
souinisse , et lui -tnême étant dans le indicature , l'assemblée nationale a
nécessité de faire les recherches les rendu les deux décrets suivans.
Plus profondes , demande l'ajourne « L'assemblée nationale décrète que
ment à la séance de jeudi matin. Cette l‘office de lieutenant-général civil et
ajournement a "té prononcé. criminel de l’amirauté d’Arles est fixé
, On a repris la discussion sur les et liquidé à la somme de trente mille
,arréts du conseil , et le projet de d«‘ trois cents quatorze livres, tant.en
* cret de M. Camus, ayant obtenu la principal qu'acœssoires , dont le bre-.
priorité sur celui du comité. Il a été vet de liquidation définitive lui sera
décrété en ces termes. délivré en remplissant par lui les for:
L'assemblée. nationale décrete ,' que malités prescrites par les décrets. /
quand il sera présenté au comité cen— L'assemblée nationale décrète que
tral de liquidation , des arrêts rendus les officiers du ci-devant parlement
contradictoirement au conseil, portant d'Aix, qui ne pourront pas repré
liquidation des. créances, indemnités semer un contrat authentique d'ac
et demandes , le comité examinera quisitionà eux passé personnellement
d'abord si lesdits arrêts sont suscep seront , en conformité de l’article IX
tibles ou non d'être attaqués par les de la loi du 12 septembre dernier ,
voies de droit. Dans le cas où le liquidés sur le pied du prix moyen
comité estimerbit qu'ils sont attaqua des offices de la même nature, et de
bles , par lesdites voies de droit , il leur compagnie qui auront été vendus
proposera à l’assemblée de décreter dix ans avant et dix ans après l'épo
que lesdits arrêts seront remis à que des provisions du titulaire.
l'agent du trésor public pour se pour M. Rabuut de Saint-Eticnne a de-‘
voir ainsi et contre qui il appartien mandé "la parole pour soumettre à
dra; dans le cas. au contraire , où l'assemblée des observazions de la
le comité n'nperçevroit aucune voye plus grande importance sur les finan
de droit,ypour se pourvoir contre les ces. et qui. tiennent à l'intérêt du
dits arrêts qui lui seront présentés . peuple , et il a dit: :
il proposera à l'assemblée de pronon ‘Depuis long-temps on achète l‘ar-‘
-cer . par un décret , le payement des gent, et depuis quelques jours on
sommes portées audits arrêts. . achète la monnoie ; le peuple souffre;
L’assemb‘ée' a beaucoup applaudit votre intention n'est pas de lui faire
-à une lettre de madame la Peyrouse , échanger} sa fortune contre la liberté ,
dans laguclle elle témoigne 'sn recon— et;acheter par la misère un bienfait
(450}
qui doit être la"som*cé de l‘abon gnats dans les départemens .' où il!
ance .- nos manufactures languissent seront répartis dans les pr0portiom
par le défaut du muméraire. . . Mur convenables. ‘
mure: du côté droit.
5°. Que son comité des finances
Je n’ai pas besoin d‘émou‘voir votre lui proposera incessarhent ses vues
sensibilité , en vous faisant envisager sur l‘entière exécution des disposi
le présent et l'avenir avec effroi. Il tions
est deux remedes à ces inconvéniens; i 6°. du
Deprésent
chargerdécret.
en outre le comité
le premier est la petite monnoie que
des finances de lui présenter des vues
vous avez décrétée ,' le second est une
claires et sûres; d'après lesqu’<ælles
émission de petits assignats. ( Le bruit
elle puisse juger s'il est nécessaire
recommence. ) Je' sais qu'on s'est
. de fabriquer une plus grande quan
alarme sur la quantité des assignats ,
tité de même monnoye , de quelle
qu’on a dit qu'ils feroîent disparoltre espèce et de quelle quantité.
les écus. ( Un membre du côté droit
L’assemblée a applaudi au discours
s’écrie : L‘assemblée ne peut pas s'oc
de M. Rabaut et en a ordonné l'im«
cuper de ce qui n'est pasà l'ordre du
pression. .
jour ).
M. Buzot demande que cet Objet
M. Barnave : a Le salut de la patrie important soit ‘mis à l’ordre du jour
est à l'ordre du jour. pour vendredi.
Le tumulte augmente, et l'assem M. Grillon appuie l‘ajournement.
blée consultée a déclaré que M. Ra M. Malouet le renvoie à huitaine .
b‘aud servit entendu. vu la nécessité de consulter les dé—
L’orateur, après avoir établi la né putés de commerce , le ministre du
cessité des petits assignats , les avan contributions publiques , etc. ‘
tages qui en résulteraient; après avoir Il faut aussi consulter les ma'r-.
réfuté toutes les objections apportées chauds d‘argent . s’est écrié M. Boas-;
depuis long-temps à cette fabrication, sion. ‘ '
a proposé le projet de décret suivant : M. Lameth. Il est bien étrange que V
les mêmes personnes qui annonçoient
1°; Qu’il sera formé des assignats de
que le pain seroit à un prix exhor.
cinq livres.
bitant si l’on adoptoit les assignats,
1°. Que les assignats seront échan
soient celles qui ont donné du pain
gés à la volonté des porteurs , contre à un sol la livre. A les croire , char
ceux de deux mille livres qui seront
que paire de souliers devoit coûter
en émission . lors et après la publica 56 liv. il est prouvé que malgré tous
tion du présent décret ,J lesquels se
les efforts des ennemis des assignats‘,
ront retirés et brûlés. qui ne sont que les ennemis de la
5°. Que les nouvelles créations d'as constitution , ce papier jouit d'un.
Iignats que l’assemblée panna décréter confiance sans bornes. Quand les po—
en remplacement des assignats brûlés, tits assignats paroitront . les écus do—
seront également formées en assignats vemnt inutiles, rentreront dans la
de cinq livres. circulation. Je demande donc l'ajout
(p. Qu‘il Sera envoyé desdits assi «ment à- vendredi. Prononcé
(’- 451 5
“Une dèputation du département et des affaires étrangères , et le chef de .
de la municipalité de Paris a été atl ses bureaux. Je vais rétablir les faits
mise à la barre Elle aussuré l‘assemblée afin de désabuser ceux qui ont été
de l'entier rétablissement du calme . trompés sur cette affaire.
et demandé qu'elle fit incessamment La maison de Wirtemberg possède
le code pénal,deafin deux terres en hâute Alsace et huit
desiennemis la d'écraser l'audace
constitution , qui
en Franche-Comté. Lesdernieres sont
ne spéculent que sur le désordre , composées de plus de quatre—vingt
et qui , r'nettant tout leur espoir dans villages. ‘L:abolition des.droits Iféo:
l'anarchie , égarent les citoyens, et daux cause à M. de Wirtemberg , dans
les soulèvent contre les autorités lé ces dix terres, une perte de plus de
gitimes. , deux cents mille livres de revenu aux
Nous sommes loin , disent les admi nuel. Ce primes , surl’invitation qu’on
nistrateurs, d‘avoirdu regret à la liberté lui en a faite , a consenti à recevoir
des Opinions et des écrits. Cette liberté une indeninité pour cette perte: il
allumeun feu sacré qui épure, qui con en a calculé le capital d'après la va.
sume les erreurs; mais nous laissons leur qu'il estimoit devoir mettre aux
en problème de savoir si l'homme qui droits tant utiles qu’honnorifiques,
Conseille , dans ses écrits , le meurtre , que les décrets de l’assemblée natio«
n'est pas punissable. Et nous deman nale ont abolis, .
dons s'il est bon que des actes de Il est de fait que M. le duc de
soéiétés particulières soient publiés VVirtemberg n'a pas demandé treize
avec une sorte d‘authenticité légale. millions pour les deux cents\millo
M. le président a témoigné , au_ livres de revenu , dont il est privé
nom de l'assemblée , à la députation , par ces mêmes décrets , et non pas
sa satisfaction pour la bonne con- pour 18 ou 20 mille livres, comme
duite du département et de la muni on l’a dit; il est encore de fait que'
0ipalité. . :ce prince a consenti? réduire sa de.
La séance a été levée à 5 heures: mande qu'il n'y a , jusqu’à présent;
rien de conclu avec lui , et que tout.
A MM. LES RÉDACTEURS DU Munçunn cette négociation a été préliminaire.
‘ U N 1 v E R s 1—; L. ' ment communiquée au comité diplo»
; matique où elle est déposée. . ..
\

Mnssrnvus. Je vous prie, messieurs, d’insérer


‘ ma lettre dans votre io urnal ; vous le
On a imprimé dans plusieurs feuil _ devez pour l’honneur de la Justice et
les que M. de Wirtemberg avoit en .de la vérité.
l'im,budeur de demander treize mil
{:5 dwrz'l 1791. ' '
lions‘ pOur l'indemniser de dix—huit
ou vingt mille livres de rente qu'il Bo n-uo M n I: *’
perd par la‘ révolution, tandis qu'il Vaste ' des“ bien: nationaux.
ne lui est dû au plus qu'un million.
Cette assertion a induit le public en Samedi 29 avril 179;.
erreur , et les conséquences qu’on en 1°. Une maison grande rue du
a tirées 1 ont compromis le ministre faubourg St.;Jacques1 n? 300 et 201,
l4525
louée, le n' 200 , à M. Bouquet .
.par bail de neuf ans, qui finira au SPECTACLES.
premier octobre 1797 , moyennant
THEATBE ITALIEN , mercredi 27
1,500 liv.
} avril, Renaud d.4st; et la 21eme.
Le n° 20! . à M. Degournay , par représentation de Paul et Virginie.
bail de neuf ans, qui finira le pre
mier octobre 1798, 700 ensemble, THEATRB FRANÇOIS , de la rue de
2,000, estimée, 28,100 , surl'enchère Richelieu, lundi 25‘ avril, fleuri VIII,
. 29,100 tragédie en 5 actes de M. Chenier ;
Provenant des Ursulines du fau suivie de la Nouvelle Épreuve , 001114
bourg St.—Jacques. en un acte , en prose.

Aux charges générales et aux char THÉATRE FRANÇAIS , COMIQUE m


ges particulières ci-après : LYRIQUÈ, merc. 27 avril, la 86eme.
représentation de Nicodème dans la
Les vues de coutume , donnant sur
les Ursulines , resteront vues de cou lune, ou la révolution pacifique,
tume telle- qu'elles sont. Les vues par le cousin Jacques.
flroites des premiers , second et troi AMBIGU COMIQUE. 27 avril, l'Epreu
sième étages qui joignent le mur à
raisonnable ; la Servante Jlfaitreme :
gauche, séparant la maison 110 198,
seront réduites à des vues de cou le Chevalier d'-45sas.
tume , à la requisition de l'adjudica— GRANDS DANSEURS DU ROI , aujour-‘
taire de la maison , à l’expiration du
(l'hui 27 avril , las Fourhcrz‘es de son;
bail. La porte de communication en
tre le cour des numéros 199 et 200 pin: le Triomphe de l’Amour con-_
sera bouchée à l'expiration des baux jugal, et le Pere Duchéue.
respectifs , à Bais communs. L'adju DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd'hui
dicataire pourra défendre au‘x récla
27 avril, le Dépit amoureux: La
mations des embellissemens faits à
cette maison , si mieux il n'aime s’en Convalescence du Roi; Le Retour
accommoder avec les locataires à l'a— du Champ de Mars: Le Miroir de
miable. . la vérité.

' Nous avons l’honneur d’observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution née
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement ,‘ tant=pour Paris que pour les départemens , est


151iv. pour5 mois . 50 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroît tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, ImprimeurLibraire au
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.
MERCÛRE UNIVERSEL
'1' Du Jeudi 28 119121 1791.

.
_,ANGLETERIËE. grande partie de la Gallicie , com-‘
prenant Zamosck , Zeikiew et Brody,
IJONDRES. 21 avril. Le duc de Leeds et. Formant environ 200 milles quarrés
donnait pour prétexte de sa démission de circonférence. La Prusse , de son
le mauvais état de sa santé. Mais on côté , duninuetoit de 12 à 14 pour
en attribue la‘ vraie cause aux (lil’fü cent le péage de la Vistule , et se met
rends survenus avec. la Russie. On trait en généra‘ sur un pied de com
désignciit d'abord pour 1è remplacer merce avec la Pologne , qui fut avan—
lord Hawkesbury ou lord Auckland ; tageux à la république. Pour ces avan
mais lord Greenville a obtenu la pré» tages , on propos«*roit à celleÏci de
Îérvnce. Faire cession à la Prusse des villes
I’onrsmovrn. 19 avril. Malgré les de Danzick et Thora , qui sont
bruits de paix qui se répandent ici :
effiÿctivement à charge à la répu
l’armement se continue toujours Le blique, et pour lesquelles elle ob
tiendroit en équivalent auldelà du.
Vulcain sera sous peu prêt à mettre‘ à
la voile , et on presse avec vigueur l'ar sextuple. Ceci n'ayant point eu lieu,
mement du Formidable de 98 canons , comme on sait , et la convention de
et celui de l’lllustre de 74 , le Circe et Reichenbach ayant été conclue sur.
le Cyclope , tous deux de 28 canons, d’autres bases , la cour de Prusse n'a\
sont arrivés de Plymouth , chargés de pas fait . depuis ce temps , la moindre
matelots. _ ‘ _ proposition ni la moindre démarche ,À
soit près de la république de Polo-i
P A Y S -' B A S. gne , soit près d'autres cours, pour
- .B En L 1 N , 14 avril. Notrelcoulflne obtenir Dauzick et Thorn'. Si, (l‘après,
peut se dispenser plus longtemps de certains avis répandus ensuite dans es,
contredire publiquement les faux l{gazettes , on a dit que le général.
bruits et nvis qui ont été répandus VVoyna , ambassadeur de Pologne à
d‘une manière aussi impudente qu’ar Vienne {avoit écrit que la cour de
tificieuse , tant par les gazettes {que Berlin avoit fait à celle de Vienne ,.
par d'autres voies , sur son projet quelques propositions , tendantcs à‘
d‘acquérir Danzick . et sur les autres faire un nouveau partage ou démem
vues qu'on lui prête contre la Polo brement de la Pologue , à l‘avantage
_gnè. Voici le véritable état des cho réciproque , On peut assurer que c‘est
sÈs :ce Futpendantles confèrences'de un bruit controuvé et inventé calom
Beiclneynbach , au commencement de meusement par des gens mal-inten
juillet J790, que la cour de Vienne tibiinés. Notre cour s'en rapporte han"
s’ofl“rit elle-même , moyennant que la} diment , à cet ‘ëgard . au témoignage
‘Porte souscrit à la démarcation des de la cour impériale même.
frontières fixée par le traité de' Pas Il est vrai cependant que M. Hai—
Jarowitz, de ceider à la Pologne ape les , atubasssadeur Britan iqueà.Var
,Tome .11. N° 59. e ’ .
{454)
. sovie , a niché jusqu’ici,dans de bonnes corde dsns un pays tranquille jusqu'f
intentions , de faire des traités de son arrivée. Il est venu dans cette pa—
00mmefl:e entre la Pologne , la Prusse roisse secouer les torches du fana
et l’Angleterre , lesquels traités de« tisme . il voue à l'anathème quiconque
voient avoir pour base la cession de reco«molt les prêtres soumis à la loi ,
Danzick , vu la situation naturelle dè «il a avancé l'époque ordinaire fixée
cette ville. Cela s’est fait sans que la pour les pâques; il contraint ses pa
cour de Prusse y ait eu aucune part roissiens à se déclarer pour un vicaire
active , sa conduite ayant été pure de son choix , et il ne craint pas d’ex
ment passive. La députatîon Polonoise, citer les plus Violentes persécutions
établie pour les affaires étrangères , contre un desservant, choisi par le
s’étant informée à ce sujet , vers la département. La société des amis de
fin du mois de mars , près de la diète , la constitution offre d'administrer les
aireçu , après des débats un peu vifs ,
preuves de cette conduite anti—consti-.
qui remplirent deux séances , pour ré tutionnelle.
)
ponse : « qu’elle pouvoit donner avis
Déranrrmsnr DU Puma-Camus.
aux ministres'des deux puissances mari
times , qu'elle n'avoi: point obtenu de CALAIS, 22 avril. On ne voit pas
résolution des états sur la cession de ici, sans en être' vivement effrayé,
Danzick , et qu'elle ne pouvoit con cette prodigieuse exportation du nu
tinuer que les négociations relatives méraire. dont nous sommes tous les
aiix liaisons politiques et commerciales. jours les témoins, diverses représen
{Voilà le véritable état de choses , qui tations ont été faites au département.
prouve suffisamment que les vues de il a donné connoissnnce d'une lettre
notre cour se sont uniquement bor de M. de Lessart; cette lettre paroi:
nées à obtenir. de gré, contre un équi plutôt une interprétation forcée de la
yàlent considérable , la cession de loi, que son explication ; mais le res
deux villes , entièrement enclavées pect que les bons citoyens portent
dans son territoire , afin qu'elle pût aux décrets, les engage à appeller l'at
s_ervir de base à un traité de commerce tention de l'assemblée sur cet objet
avantageux aux parties contractantes , important; ils demandent une loi po
et lever l‘obstacle qu’y oppose la si sitive contre une exportation aussi
tuation desdites viles. Tout cela doit scandaleuse et aussi considérable, et
faire disparoitre de soi-même aux yeux qui, si elle durcit plus longotems,
de l'Europe impartiale et équitable nous réduiroit à la plus grande disette
les vues d’agrandissemet qu'on a voulu du numéraire. '
prêter à notre cour.
DEPARTEMENT DU No.nn.
F R A N C E. ‘BERGUES S. V1N0x , 20 nwih
DEPARTEMBNTDË LÀMANCHR. La société des amis de la consti
tution. s'occupant de la partie inté-;
VALOG‘NE , 29 avril. Si M. Cabois ressante de l'éducation publique ,'
ne fait pas de bien à l'assemblée na desireroit que dans chaque ville
tionale. toujours vaut—il mieux qu'il qui , par sa position , attire quel‘
1 reste 1 que de venir semer la dis qu’affluence. il y ait une sorte d.q
( 4‘55 )
musée . et une bibliothèque ouverte la
bémtiont
constitution
dalla ,société
du 19 avril
des amis
1791.".
à tous les citoyens. lls observent que
cet établissement seroit d'autant plus
L'ordre du jour amenant la discute
aisé , que beaucoup des bibliothèques
des anciens couvents pourroient être sion} relative au discours à l‘assem
destinées à cet emploi: ils nous ap 6le'e nationale , sur la nécessité de
prennent aussi que , malgré les efforts révoquer les décrets qui attachent
des prêtres réfractaires , tout est Î exercice du droit de citoÿen 21 1d
parfaitement tranquillei ils vantent contribution du marc d'argent, ou:
beaucoup le patriotisme des canoniers d‘un nombre déterminé de journées"
et du régiment de Cl1ar_tres infirmerie , d'ouvriers, par M. Robespieüe. Ori"
tous les soldats et sous-officiers sont
ena fait la lecture, quia été suivie des
prêts à verser leur sang pour le main
plus vifs applaudissemens ; et après
une mûre délibération , l'assemblée a
tien de la constitution; ils sont insen
sibles aux insinuations perfide: de arrêté de donner au projet de décret ,
proposé à la suite de ce discours ,
leurs officiers ,' et ne répondent à
toutes leurs manœuvres que par le re l'adhésion la plus formelle et la plus
frain joyeux , ça ira. authentique : et pour rendre l'auteur
DÉPARTEMENT DE L'ILE ET VILAINE. fort de l'opinion publique , elle a ar
rêté de plus de lui adresser capie cer
S. SERVANT , 2| avril. Les sous-of—
tifiée de l‘extrait du présent procès
ficiers et soldats du trente-sixième ré
verbal , ainsi qu'au club des jacobins ,
giment, ci-devant Anjou , vouloient
et de donner connoissance de cet ar
faire célébrer un service en l'hon
rêté à toutes les sociétés des amis de
neur de Mirabeau . sur le refus des
la constitution parla voie des papiers
officiers , ils ont consulté la société
journaux.
des amis de la constitution à Saint
Malo , la société leur a conseillé de Pour extrait conforme au registre |
ne pas insister sur leur délibération. Signé , P. DESBOUILLONS ,
Pour seconder leur intention , elle les secrétaire.
11 invités à un service qu'elle-même
Extrait d’une lettre du 22 avril.
alloit faire célébrer. Ils ont unanime—
ment adopté ce conseil. Ces braves Je lis dans le n°. 45 du Jllercurq
militaires disent que malgré la peine universel, page 210, article Barsr ;
qu'ils éprouvent de ne pouvoir donner « les ministres ne sont pas ici en
à' leur patriotisme tout l'essor qu'ils odeur de sainteté; celui de la ma
desireroient , ils ne veulent point en rine vient d'accorder au lâche Sil—
Ce moment combattre l’apinion de lans une. somme de 11.2ÿ6 l. , etc. etc.
leurs chefs , qu'ils les écouteront tant Je ne suis pas le partisan de ceux qui
qu’ils seront justes. L'obéissance s'écartent de leurs devoirs '.-je ne cher
qu'exige un officier , au nom du pa citerai pas à justifier cette remise :
triotisme , leur paroît beaucoup plus mais , ami de la constitution , et sur
douce que cell a que l'on réclame au tout de la vérité , je dois à cette vérité
nom de l'autorité. un hommage éc'atant. Pris sur le
Daraarauanr ‘DU Fmrsrima. vaisseau le Pégase , j'ai tout vu . j‘ai
an Extrait du registre d“déli— calculé les oaérstim ë“ Ë"ur Suisse;
6 a
(4565
tant à sa charge qu'à sa décharge. et ' rayant de la liste de la marine et en
tout m'a convaincu que le pouvoir ar lui refusant copie de l’acte qui pro
bitraire l'a sacrifié à uuressentiment inonce sur son sort (Il n'a point été
quelescirconstances peuvent éclaircir. l condamné à 20 ans de prison comme
'.Le Pégase. d’une construction ba A le dit l'auteur de la lettre du 8 avril ,
roque , étoit sans capitaine; M. Sillans lle vaisseau n’avoit point de millions
sollicite et en obtient le commande ‘à son bord); mais il lui reste une
ment le 15 avril 1782; partie de l'é- l tache c'est de se justifier! Sept an
quipage de ce vaisseau passa sur le ‘nées se sont écoulées sans que j’aie
Protecteur, et un remplacement de en occasion de lui écrire. La remise
215 novices lui fut donné les 16 et 17 que vient de lui faire le ministre.
pour se completter. Un Cutter ayant m'a cependant forcé de lui déclarer
rendu compte que Barington pétoit en homme libre que, faisant partie
d'une grande société. il devoit sei
dans les parages d’0uessant, un con
seil , composé d'hommes soi-disant justifier à ses yeux et réclamer contre
célèbres , décida que deux vaisseaux l'opinion. car recevoir une remise
escortant un convoi, ne pouvoient ministérielle dans un état d’accusation,
craindre une forte escadre: tout Brest c'est se déshonorer radicalement.
réclamait contre. On part le 19 , et le Je vous prie , messieurs, d'inserer
20 au matin on 8ppe1çut l‘escadre en cette note dans votre prochain un
nemie qui sans doute nous attendoit. méro.
La F!otille que commandoit M. M * # #_
'Soulangge , dispersée. Le Protecteur
qu'il montoit marchant bien , se sauva. Diarrnrrmmr ne Semeur Oxsx.
Le Pégase soufflé en sap , allant com«
VeasÀmms. 17 Avril. 1Ain'si que
me une bouée , ne nous laissant aucu-
nous l'avons déja annoncé, aujourd’hui
nes ressources , nous fumes joints , et
ét01t le jour fixé pour le départ du
Silans ne se rendit que très—avant dans
régiment de Flandres. Comme ce régi— .
la nuit, après un combat illégal , et
ment est en général beaucoup aimé ,
après la perte de ses mats , son gou on craignoit quelque Opposition de
vernail, 80 hommes tués, 40 blessés la part du peuple. On ordonna en
grièvement, 6 canons démontés , le
conséquence aux Chasseurs de Lor-.
vaisseau troué de toutes parts. C’est raine d’en protéger le départ. Le
dans Cet état que nous fumes conduits peuple effectivement témoigna de la
à Portsmouth. De retour en France .
résistance. On assure que deux per
Sillans sollicita qu'on éclaire sa‘ con sonnes ont été blessées. Mais enfin
duite; mais sa perte étoit prononcée
le régiment partit au grand regret de
avant son départ. On inStruit l'affaire ,
tous les ci-toyenri.
onla reprend à deux Fois;comment le ju
ge-t-on? c'est une énigme. La rigueur DEPARTEMEN’Ï‘ DE LA. CHARENTE
de l’ordonnance ne pouvant servir la /
ANGOULEME , 21 avnl, Le calme est v
passion de quelques êtres 'puissans ,
ont eu rec0urs à des faits étrangers , entièrement rétabli à Poitiers . mais
on le condamne arbitrairement , on nous n'av0ns pas été sans inquiétudes
l'inferditk ses fonctions 1 en le sur tout ce qui se passoit à Limoges ,
. (457)
considérant combien le fanatisme y tune et de notre rang ceux qui au-‘
est en force ; nous y avons envoyé mat le courage de dénoncer le:
des députés , nous attendons , avec traftres à la patrie , et les conspi—
la plus grande impatience , notre rateurs contre la liberté et la cons!
inouvel évêque constitutionnel. titution. '

DEPARTEMENT DE L'ISERE. DÉPARTEMENT on PARIS.


GnENM;LE , 21 avril. Les amis de Pans, 27 Avril. Hier soir la com-’
_la constitution s'occupant des hon pagnie des grenadiers soldés de la
neurs funèbres à rendre aux manes de sixieme division a été licenciée.
Mirabeau , ont arrêté d’engager tou
tes les sociétés à se réunir, pour AMIS DE LA CONSTITUTION.

ériger une statue à la mémoire du


Suite de la séance du 24 avril
Démosthènes français ; ils ontde plus
arrêté que ce vœu sera manifesté aux M de Nouilles. Je reprends la dis:
différentes sociétés. cussion où MM. Barnave et Ducasse]
l'ont laissée; j’observe quel'armée doit
DEPARTEMENT nu CANTAL.
être dirigée en un seul sens , et con—j
ARPAJ‘ON. Les campagnes luttent de séquemment guidée par une seule
patri0tisme avec les villes , et par-tout main: mais les gardes nationales doi.
le Français cherche à s'instruire. Il vent au contraire être divisées suu
vient de se former ici un établissement tous les points ‘du sol de l'empire ,'
qui sera sans doute bientôt imité dans et cette société , il y a quelques mois,
les diverses parties du royaume; cet n'a pas vu sans crainte qu'une réunion
établissement est sous le titre de S0 de fédérés établie à Paris , voulut se
, cz'r‘té dais hommes de la nature , ou rendre chef—lieu d'une coalition de
Société agricole et patriotiqu des toutes les gardes nationales des dé
francs tenanciers de la campagne. partemem. M. Barnave a demandé de
. Cette soeiété ne sera composée que de même que le pouvoir des forces na
. cukivateurs , laboureurs ou proprié tionales fut divisé ; les administrations
taires des biens de la campagne , les sont dans la ligne du pouvoir exécu«
nompropriétaires dont les écrits pa tif , et si les gardes,nalionales étoient
‘ triotiques ou le civisme auront mérité dans les mains des administrations de
l‘amour des peuples. On ne peut se département . malgré le pouvoir du
. refuser au plaisir de transcrire le ser corps législatif, malgré la cnnfinnce
ment qu'ont prêté à leur première qui lui est dûe, il se pourroit faire
ÿ séance les respectables membres de que sans la liberté indéfinie de la
cette société. Mms juronsd'étrçfi— presse_vous fus‘siez bientôt réduit;à
:dech à la 1Vation. à la Loi et au craindre pour qvotre libertélcivile.
' Iloi , de garantir le respect dit aux Avec la liberté illimitée de la presse ,
persoæncs et avxproprz‘étés. d’avan j'en conviens _. toutes les erreurs . les
cer les progrès de l'agriculture et délits vous seront bientôt dénoncés
du commerce , de recourir l'z'ndz‘gnnt, par elle, vous connoîtrez‘ les infrac
la {veuve et l'orphelin . et tous les“ tions,des hommespublics ‘a leur deé
p;zprimés ,4 de drï’/ènfl(‘é de notrefqr— voir et, sans faire in'u.re aux mœurs !
, . ...l,.,__,.
Eea
: - \ . . ‘ v \ l
(438)
vérité "vbiss s’eria t0uibut‘s tiévoilée. pour punir la calomnie et les fait!
il _esdois
Je ici vous
imetribres de rappeller le trait, d'un
cette assemblée trait témoinsj; faites-les exécuté—r ces lois ,
il n’est pas besoin d‘en créer de
Subjugu’e l‘èstim‘è due à ses mœurs, nouvelles sur la liberté de la presse
c'est que dans l'assemblée nationale pour obtenir justice de ces délits.
il obligea de recacheter des lettres de J’invite donc tous les amis de la li
prêtres refractaires sans les lire , afin berté et des loix à se réunir lorsque
zèle ne pas violer'la confiance dite à cette question sera présentée l'as
ïïla correspondance qui n'existe que semblée nationale, à défendre la li
sous le sceau de la foi publique ', ce berté de la presse la plus illimitée, et
membre est M. Robe_spierre. (On ap— à combattre avec courage pour que
leaitilitÎj Il'est 0erttiin que la liberté dans tous les lieux du royaume ,
de. la presse nous a fait connoitre elle soit sans aucune espèce d'impôt
ensuite ce qu'elles pouvoient 00me ou d‘entraves, comme 'sans aucune
inir.lJe ne crains'pais de le dire, c’est
contrainte ( œivement applaudi).
"à la liberté indéfinie de la presse‘ que Quant aux gardes nationales je pense
“ii0u's que le comité de constitution a trouvé
utex'te devons notre liberté;
d’en itn0derer quelquessous pré ,
écarts
un moyen sûr de contre-révolution.
on noius'proposera bien-tôt d’y mettre
c’est celui dans son’projet d’orgahis\æ
_' aés entraves . alors la liberté Sera en tion des gardes nationales, de distin
périlî Sans doute elle aura des dçffen. guer les citoyens actifs de la partiels
iseurs zél<“s dans l'assemblée nationale , plus nombreuse du peuple qui ne
'mais si l'on pouvoit obtenir un clé l'est pas ; car c'est là détruire en un
cret,yqui limitât la liberté de la presse ; moment tous les motifs de Jiberté
li: commenceroitl‘esclavage et la ty» et d‘égalité; le comité a sans doute
. ranme. été égaré par deux idées fausses,
c’est que êl'une part il a cru que les
Voyez en Angleterre cet auteur citoyens qui avoient des propriétés
'bélëbi*e_qui a produit des ouvrages étoient les plus interressés à main—
‘ utiles,lqui atantinflué surla révolution
tenir le nouvel ordre de choses; de
"des états-unis. l’illustre Penn,il vient de l'autre il n’a pas vu que celui qui
faire un nouvel ouvrage; mais parce peut y être le plus interressé, c‘est
qu’il est contraire aux vueSdu gouvèr celui qui ne supporte pas également
Hement , il n’a trouvé qu'un seul im les charges publiques , les citoyens,
primeur en Angleterre qui ait ôsé s'ils étaient armés , ne se refuseroient
's‘en charger. Depuis ‘, Penn s'est pas à faire payer , d'après l’ordre de la
vu persécuté, obligé de fuir sa patrie, loi , celui qui contribueroit plus qu‘eux
de s’exiler. Telles sont les suitès des aux charges publiques; ils sont in
entraves _de la liberté de la presse; teressés plus qu'aucuns à maintenir la
la moindre atteinte portée à la li-‘ constitution qui protège spécialement
' barré la plus indéfinie l'anéantit. ceux que la richesse ou l’aisance ne
Mais les càlomniateurs, vous dit favorisent pas. Si tous les citoyens
‘on sans ' cesse, eh bien! attaquez sont armés , la con5titution est assu
'les , poursuivez—les juridiquement rée; cependant si nous pouvions crain
'dans lestribulnaux; il y a des loix; dre, je proposerois à l‘asseinblèe na-.
(459)
tionale de supprimer l'armée de li amis de la constitution, la 26 7
gne , pour la recréer sur-lo-champ avril.
comme garde-nationale; alors elle '
Lorsque l’assemblée nationale après
ne nous en imposeroit plus. Les co une longue discussion, a porté le
ymités ont divisé et subdivisé à l'in
décret de circonstances sur la ville
fini les gardes nationales , mais ce d‘Avignon . les orateurs les plus estio
système qui est très-bien compassé sur
m‘ables n'ont point embrassé la tota
le papier , est impossible dans l'exé— lité de la question ; ils ont plaidé
cution : or, il en faut une Mitre. Je
d'après des titres contradictoires , ab
pense ensuite que les élections sont surdes, attentatoires aux droits de;
convenables à des hommes libres,
hommes à ceux des nations ; d'après
elles honorent ceux qui en sont l'ob
des contrats faits entre des tyrans
jet, et placent le mérite et les ta
qui osoient'se dire propriétaires des
]ens aux emplois qui leur conviennent;
peuples, et qui les vendoient, échan'
orje voudrois que l'assemblée natio
geoient comme des immeubles ou des
nale déterminât la répartition de cha—
troupeaux. Déterminés par des cit
, que localité pour le nombre d'hommes
constances transitoires, par de pré— ‘
que chacune d‘elles doit fournir , et
tendus intérêts de département envi—
que dans chaque village on élût les
ronans , ces orateurs se/sont envelop-‘
citoyens les plus forts. et les plus
pés‘de l‘opinion de la multitude et
courageux. qui dans une attaque ex ont produit un décret- vqui supercë
térieure voleroient sur les froutieres
dent à la décision” sur le fonds laisào
au secours de l'armée de ligne. Je
cependant ouverture îi toutes les
conviens qu'outre les élections , il y
prises de possession à “venir , soit
a la voie du sort, et celle du tour;
par la force. soit parla ruse. Au nom
mais ces deux manieres sont toutes
deux incqnvenablès . soit pour la foi de la raison , au. nom de l'humanité,
je somme les orateurs de l’assemblée
‘blesse de quelques individus, soit
nationale , de faire prévaloir les
p r les infirmités de quelques autres.
principes que je vais exposer ou de
Je pense donc , en me résumant , que
les combattre: défenseurs des droits
M. Barnave a dit une chose infini
des Avignonois , de çeux de tous les
'vment utile, que celle de coaliser les
,:gardes nationales : je crois aussi que
peuples, je n’abandonnerai pas leurs
droits ; législateurs écoutezles je vous
la liberté de la presse indéfinie doit
être déclarée par l'assemblée natioo présente la suite de mes principes (1).

nnle le plutôt possible. Enfin, que pour 1°. Les sociétés n'ont été formées
l’armée auxiliaire , il faut choisir les que pour la défense des foibles.
élections qui sont le mode le plus 3°. Les individus sont sans cesse
convenable: telle est mon. opinion. agités de passions dont les loix arc
(.4pplaudz‘. ) rêtent les effets nuisibles ; mais la
société fondée sur la loix est impas
La suite à demain.

'Ûpz‘niou de M. n.Dufourny, sur la (1) M. Dufourny avoit écrit en


réunion du comtat Vénazîrsùz à faveur des Avignonois, lors lors du
la Fuma, lue à la séance des premier décret sur Avignon.
Ee4
( 440 )
sible comme elle , et le plus grand noitrez-vous les droits indestructibles
des vices d‘une constitution seroit de ces.peuples? Songez que la postérité
de laisser subsister ces haines, ces vous contemple. '
jalousies nationales qui engendrent « C'est eux, dites-vous , qui , ravis
des guerres, la servitude ou le car » de notre Félicité. se précipitent
nage. . » dans nos liras , ils sont lilne5 de
' 5°. Il n'existe plus pour les Frein— » s’unir à nous a), dites plutôt que
çais aucun autre titre, ni de réunion par des intringues dont je veux bien
ni de propriété, que leur nouveau ne pas désigner les sources probla
pacte social, leur constitution; tous bles, on y excite toutes sortes de
leurs anciens titres. ou féodaux ou fermentationîs; que dévorés de pas
politiques, sont anéantis. Ainsi la ,sions , les riches se tournent vers la
.Brétagne, la Lorraine, la Franche France, dont les trésors ou les faVeurs
Comtè, le pays de Foix, etc. sont peuvent mieux alimenter leur ambi
parties intégrantes du royaume , non tion qu'un petit peuple. Dites que les
en vertu de traités ou cessions , mais départemens voisins excitent des me
par leurc00pératicn au nouveau pacte naces que vous auriez dû réprimer.
_soci.»l. Louis XVI lui-mênie n'est La constitution d'un grand peuple,
point sur le trône en vertu de sa Par l'étendue de son territoire , par
naissance ou des conquêtes de ses ses rapports intérieurs et extérieurs
aïeux; il n'y est point de par Dieu ne conviennent pas aux petits peu
et son épée , nais parle nouveau ples; ceux-ci peuvent se passer du
parte social, par la constitution. Les mode de représentation , ils doivent
Avignonois ont secoué le joug de se passer des distinctions de citoyens
leurs oppresseurs, ils sont dès-lors actifs et ("lisibles ; 'ils n’ont pas besoin
indépendans. Mais il Faut en convenir, de contribuer à des masses d'imposi
Français, vous étendez encore sur tions qui, extraites de leur sein . se
eux tous les fléaux qui vous a ca répandent sur toute la France , ils ne
bloient; vos douanes n'étouffent-elles doivent subvenir qu'aux tit'—penses du
pas leur industrie? Votre loterie n’y sol qu‘ils occupent. Le pacte social
prèlève- t-elle pas l'impôt le plus des François n'est pas encore achevé ,
odieux? Les droits sur les cartes , le les Avignonnis ne peuv«*nt en pr#voir
tabac , le sel, les poudres et sal;:êtres, toutes les clauses : l’intcrêt' des Avi
les postes, n'y prélevant-elles pas une gnonois est sans doute de se réunir à
somme de plus de 500,000 livres? la France , d#barrassé, par leur seule
Ces territoires étrangers , enclavés volonté. du joug papa], ils doivent
dans les vôtres , ont peu d’étendue ; ' être parfaitement libre dans leur adop
ils ne communiquent point avec d’au tion des loÏx et de la constitution fran
tres nations. Vous fournissez à leurs çoise , et ils ne peuvent se réunir à
lia bitans toutes les matières premières vous pour adopter l'immense fardeau
de leur industrie. Votre commerce de votre dette publique;
sera d'autant plus avantageux que ces V0us objectez qu'un peuple isolé
peuples seront plus libres. Vous assu de vous , au milieu de la France, s‘il
jétîœzwous comme des geoliersy à la ne s'y rétini550it pas , ne supporterait
garde de vos ouvrières? ou mécon pointla dépense des armées de terre ,_
(441)
des flottes qui défendent le sol de la veille : arrivé au décret qui fut rendu‘
France , et que cependant il en par touchant la révision des arrêts du con—i
.tageroit les avantages : c'est le fruit seil, obtenus et surpris de la par]:
de sa position , pourroit-on vous dire , des soi-disant commis de l'état, M.‘
et elle est bien compensée par les in Buzot a demandé que le comité de
convéniens qui s'y trouvent attachés , liquidation ne soit pas le seul à exa
. son terréin est pour vous comme ces miner les motifs de cassation de ces
Vastes landes qui ne vous rapportent arrêts , mais que les autres y soient
rien , etqui cependant sont défendues admis , chacun en ce qui pourroi‘t être
par vos frontières : si pourtant vous de son ressort. Il desire encore que
pouvez vouloir vendre la paix, tirez l'on détermine par une loi précise par
une indemnité de ce service ; vous quel temps l‘action en cassation pourra
mêmes , _ vous en payez bien une aux se proscrire. M. Martineau se joint à
Suédois. , lui et donne à peu près les même:
Mais enfin que doit faire la nation mesures. .
françoise, que doit faire l'assemblée Le comité d'aliénation , sur la pe-‘.
nationale? elle doit . en déterminant tilion du département de la Côte—
le sens de son précédent décret , sur d’Or, propose d'étendre, jusqu’au pre
Avignon, que tous titres et chartes mier novembre 179i les facilités ac
anciens sont abolis; qu'elle surseoit cordées déja.äux acquéreurs des biens
' encore à la demande de réunion à la nationaux pour le premier payement.
France; qu’elle invite les peuples du M. Lavie veut les proroger jusqu’au
Coxntat à se réunir pour délibérer sur mois de janvier; son amendement
-leurs intérêts ; qu’elle supprime tous est reçu malgré les efforts de I\I. Fol
droits de sortie établis sur les limites leville , et l'article est décrété et ré
.du territoire du peuple avignonnois; digé dans les termes suivans :
déclrr ) son territoire inviolable ., et en L'assemblée nationale décrète que
cas de troubles, comme allié , lui en le terme du 15 mai 1791, fixé par
verra des forces militaires et patriotes. l‘article II de la loi du 5 janvier r.7gr
( Cette opinion a éprouvé les plus aux acquéreurs des domaines -natio_
72iolens murmurer , et n'a même pas naux pour jouir des facultés accor
été achevée ; il est vrai qu‘elle coale dées pour leur paiement par l'article
noz't des phrases dures et exclama V du titre III du décret du 14 mai
toil'és‘ et p/us que caustiques , nous 1790, sera prorogé jusqu’au premier
nous sommes permis de les retrancher, janvier 17gz. et ce pour les biens
-«— —.»«—w.—.— —
pour pl‘ésän‘tuF les plus forte; 05/60 nationaux dans les villes , maisons
tiorzs , de ce qu'il nous semble , r;me d‘habitation et bâtimens en dépen
» IÏoa puisse faire contre la réunion du dans, quelque part qu'ils soient si
Comtat a la France. ) tués, seulement les bois et mines
demeureront formellement exceptés
ASSEMB LEE NATIONALE.
de cette faveur.
Séance d’hier. Passé le premier janvier 1792 , les
paiemens seront faits dans les termes
La séance est ouverte par nla lec et de la manière prescrite par l'art. 9
' turc du procès-verbal de celle de la de la loi du 5 janvier 1791.
(442) ’
M. Buzdt présente 31 l‘assemblée cent quetre-vingt-cinq livr‘es train
pour preuve de sa dénonciation con sols. ' '
que le sieur Hubert, les pièces' offi— Il sera f0urni de plus au départe«“
cielles qu’il vient de recevoir des ment de Il guerre, sur la caisse en
comptoirs de Londres. Renvoyé au traordinaire , pour la solde desdiœ
comité des finances, pour en faire le 18,828 hommes , pour l'entretien de
rapport à la séance de jeudi soir. 2,448 hommes de troupes à cheval,
Le comité militaire fait recevoir et pour celui de 1,600 chevaux d'équi»
sans aucune discussion le projet de page , avec les supplémens en route,
décret suivant, relativement aux fonds une somme de 596,914 liv. pour cha
à faire pour l‘armée. ’ que mois, à compter du premier avril
L’assemblée nationale , oui le rap 1771. '
port de son comité militaire, clé Le ministre de la guerre rendu
crête: compte de l'emploi des fonds ÇXU'80In
ART. I. Il sera versé au départe dinaires, ainsi que de la diminution
ä'mei1t de la guerre, par la caisse de que les somme effectéesà l'acquisition
'l’extrao‘rdinaire , 10 une somme de des effets neufs pourront produire
5,434,584l. 8 s., pour fourmrà la dé sur la dépense destinée à l'entretien
'pense de l’enrôlement, de l'équipe pendant l'année courante , accordés à
'iuent et de l’armement de 18828 hom— son département. En conséquence le
"iues. tant d'infanterie que de trou mémoire et les tableaux adressés par
pes. à cheval, ainsi qu’à l'achat de lui à l'assemblée, pour eXposer la des:
2448 chevaux ., pour monter lesdites tinalion ou les motifs des sommes
troupes à cheval. qu'il demande , resteront}ànnexés au
25. Une somme de 4,602,901 1. 8 s. présent décret.
pour payer la réparation ou la fabri Le comité des finances vérifiera',
cation à neufdes effets de campement, d'après le présent décret, de quelle
destinés à completter la fourniture né somme précise les dispositions qu'ils
cessaire à une armée de cent soixante renferment augmentent l’état des dé
neuf mille hommes , y compris les penses prévues pour l’année 1791 , et
Officiers , et déduction faite des effets il en rendra compte à l’assemblée na
de magasin , du premier janvier I791. tionale.
5". Une somme de 151,200 liv. , à M. Desmeuniers donne lecture à
compte des frais de. construction de l'assemblée de la rédaction arrêtée au
1,200 voitures pour le service des comité de constitution , des différens
équipages des vivres.. articles déjà décrétés sur l'organisa
'40. Une somme de quatre millions tion du ministère , et de quelques
destinés à restaurer ou à renforcer autres additions qui avoient été ajour—
les principales forteresses des difféw nées.
rentes frontières du royaume. Les Par une première disposition , nul
quatre sommes chessus, pareilles à ne pourra être ministre s'il n'est ci
celles portées dans les tableaux , four toyen actif}. Par une seconde. l’exer
nies par le ministre de la guerre, s‘é— cice du ministère , et même des pla
lèvent à la somme totale de quatorze cessfl>alternesdans l'administration .
millions cent soixante-dix-huit mille si; perception'et comptabilité , sera pré
._.._
(443)
“cédé du serment Civique. 'Sur quoi II. Dans la villed‘e Chauxfion’t (me!
M.I Lucas deniande si les chapelain: me département , les paroisses de 8.}
etl'Ÿau'mônier du roi seroie'nt asser Martin de l’Aillerie et de S. Bride,
mcnùbles. l\'I. le rapporteur répond sont réunies . avec leur territoire , ‘ù
que 'dans l'instant'préseut il'ne falloit ceîle de S. Jean-Baptiste de Chats:
les considérer Que comme dans la do mont sous cette invocation. ‘
mesticité du roi; mais qu'au surplus, 111. Il sera conservé un oratoire
‘soit‘qn'il ’fut notoire que sa majesté dans l'église de l'Aillerie.
Ïréforxnàt toute sa maison , soit que le IV. Dans la ville de Chartres, dé-‘
comité de constitution eut traité cette parlement d'Eure et Loire, les sept
partied'an's un travail qui bientôt se paroisses de l'intérieur de la ville ,
rait soumis à l’a35emblée , il ne sagissoit sous l’invocation de S. Aignan_, S. An—
en ce moment que de donner un ordre dré , S. Foi, S. Hilaire , S. Martin,.
aux articles décrétés. Lecture en est S. Michel et S. Saturnin sont suppri—
- faite. un seul éprouve quelque diffi mées et réunies à la paroisse cathéd
‘Cultés : nouvelle rédaction en est or drale.
donnés; : un autre est renvoyé au co V. Les deux paroisses extra mura:
mité de révision: Sur la demande , de 8. Maurice et de S. Brise sont sup
faite par M. Buzot d'une loi ,'qui per primées et réunies avec leur territoire,
mit la poursuite civil des ministres sauf les exceptions si-après à la pas
sans consulter le corps législatif. Nous roisse cathédrale.
_donneronsle décret en entier aussi VI. Le hameau de Sereville sera
tôt que ces deux derniers articles au réuni à la paroisse de Mainvillicrs.
ront obtenus l'aveu de l'assemblée. V11. Le hameau d'Ouilv0ile sera
Il est fait lecture d’une lettre ve rénni à la paroisse de S. Lazard‘desq
nue de Saint-Domingue, écrite par Terres. '
les sieurs Blanchetnud et de Cham VIN. Le hameau de Misoue sera
Æort. et contenant des détails très réuni à la paroisse de Champhat.
intéressans sur la situation des affaires IX. Le hameau du petit Beaulieu ,
de la colonie. L’assemblée en renvoie ci-devant de la paroisse de St-Brice ,
l’examen à son comité coloniale. sera réuni à la paroisse de Cheron.
Les comités ecclésiastique et des X. La paroisse de Lucé est éteinte
remplacemens, propose et fait douter et supprimée, et réunie 'à celle de
le projet suivant sur la rédaction et Mainvi!liers , avec son territoire, à
réunion d‘un nombre de paroisses let l‘exception du fauxbourg de Nico
de communes. chet . qui est réunie à la paroisse ca
L’assemblée nationale , oui le rap thédrale.
port de son comité ecclésiastique, XI. La paroisse Saint-Barthélemÿ
décrète : est “supprimée et réunie avec souter
_ ART. 1. La paroisse de S. Pierre du ritoiret‘r Celle de St-,Chev_ers , à l'ex—
village de Lianc0urt , département de ception des maisons situées dans l'im
térieur de la ville et (lulFauxbourg qui.
Loire. est et demeure réunie , avec
son territoire , à la paroisse de Notre— étoient de ladite paroisse de St. Bar
‘Danie audit lieu {sous l'invocation
Nôtre-Dame. A‘ de théiè'my , et qui sont et demeureront
'rélñies‘à'l‘a paroræ‘é'œüædœk. ‘
(444)
XII. Il Sera établi deux oratoires , jet du comité avec beaucoup de force
l‘un dans l'église de Saint-Maurice , et non moins de franchise . . . Cette
et l‘autre dans l'église des ci—devanr organisation, disoit-il, ne peut avoir
' Capucins. ni de médiocres avantages ni de
XIII. Tous les revenus et tous médiocres inconvéniens. Enfantée par
les fonds des fabriques des paroisses la liberté, elle doit; subsister pour la.
supprimées par le présent _décret , mamteuxr.
sont réunis et attachés aux églises v Premier principe les gardes natiod
auxquelles chacunes d'elles sont nales retiennent le bras du pouvoir
réunies. exécutif.
M. Chapelier au nom du comité de Second principe ; il faut qu'elles ne
' conmitution . communique un travail puissent briser la liberté: de là, il
très-long et assez mal dig/ré sur l'at découle la double conséquence que
tribution à diffilrens tribunaux des af— les officiers des troupes de ligne ne
. faires pendantes au chevant conseil. pourront pas être officiers des vgardes
îLa discussion n’yen pouvoit être que nationales et que ces dernieres ne
fort aride. La grande difficulté émit, doivent nulleinent être dépendantes
1°. du contentieux de l’administration du pouvoir exécutif.
d'avec ce qui n'étoit qu'intérêt indi Tout citoyen actif ou mon actif
' viduel; 2°. des causes qui, n'ayant doit être admis, invité même à s’ar
‘ encore reçu aucun jugement , serment mer pour la patrie et pour le main
renvoyées au tribunal de district du tien de laliberté , la loi voit du même
domicile‘ des parties ou de la situation œil les propriétés du riche et less
des biens, sauf l'appel; d'avec celles laire du journalier. ,
qui, ayant déjà été jugées, seroient M. Lanjuinais desire que les gardes
. renvoyées à un tribunal pouty rece nationaux qui servent depuis la révo
voir un jugement souverain; 5°. et lution , n'ayant pas besoin du payev
enfin de celles précédemment engagées ment de la cotité d'impôt auquel tous
i:la cour des aides'de Paris , qui, sans les citoyens sont assujetti , peutjpré—
' inconvénient , ne pouvant être por tendre à l’éligibilité. Il demande de
tées aux tribunaux de district des plus que tous les citoyens soient armés
autres dèpartemens, seroient'spécia a l'instar de la Suisse,'
lement attribuées à un de ceux de M. Durand de Maiilane donne le
de Paris. Nombre de membres se bableau des forces de la nation en
sont élevés sur cette dernière pr0p0 gardes soldées et en gardes volon
sition, qui avoir tout l’air d'une régé taires, et veut qu'elles soient entière
nération.de c_0mmùtMms. ' ment sous les ordres du corps légis
Plusieurs articles ont été adoptés , latif, qu'il leur donnera un chef dans
' d‘autres ajournés. Le rapporteur a son ensemble. L’opinion du comité
transige’ sur beaucoup d'amendement: de constitution a paru très-suspecte.
après quoi on a passé à la discussion,
v La discussion en est continuée à
bien nutr ment intr‘resasnte: de l'or demain.
gauisalion de la garde nationale. Adresse des Américains réunis à
M. Robcspierre a cembattu le pro: Paris , et composant la ci-devanç a
(445)
sSemblée générale de St. Ë0mzngue que nous étions placés au sein d'une
à l‘assemblée nnLionale. révolution où. tout étoit nouveau ,
où les meilleurs esprits pouvoient s’é
, M ra sis 1 1: U R s , garer dans la recherche du bien, et
Vous avez prononcé souveraine— où nous n’appercevions vos oeuvres
ment sur nos actes et sur notre ca qu’à travers un épais nuagm C’est
ractère politique : vous vous êtes ré— pour nous une assez grande douleur.
servé de statuer sur nos personnes." de n'avoir pu conduire nos conci«:
Tels sont en substance les disp05i toyens à la félicité qu’ils nous avoient*
tions de votre décret du 12 octobre de chargés de leur procurer et qu’ils at
l’année derniere ; notre soumission tendoient'de nos soins. Le Comble du'
sans réserve à ce décret vous 3 clé— malheur est (le voir que nos actes nous
terminés à écouter notre justification aient Fait accuser de projets sinistres ;'
individuelle , et à nous montrer tout de scission et (l’indépendance: enfin:
l'intérêt dû à des hommes qui ont été le devoir vraiment douloureux à rem—i
hOnOrés de la confiance de leurs con» plir ,' c'est d‘avoir à justifier notre aç*’
citoyens dans la plus importante des tacitement à la France.
colonies françaises. Agri‘ez nos ac— Ne sommes-nous pas les descen-‘z
tions de grâce pour les momens que dans de ces insulaires qui se sont vo-‘:
vous avez consacrés à nous 'entendre. lontairement unis à elle? N'avons-;
L'instant de nous juger est venu: nous*pas prouvé dans tous les terne
votre décret va nousÿlacer au nomæ que le nom français nous était cher ?
bre des bons citoyens ou nous con Notre sang n‘a-t-il pas souvent coulé:
fondre parmi les mauvais. Si nos des pour le conserver? Quoi! dans des.'
seins ont été remplis par celui qui jours malheureux nous nous serions
nous a servi dinterpréte, nous nous signalés parnotre affection pour notrec
flatons qu‘ilne reste plus de doute sur mere patrie; nous aurions patient—5
la pureté de nos intentions; nous ment partagé ses int‘ortunes et ses.
croyons néanmoins devoir publier chaînes, et maintenant nous ne vouv'
une dernière profession de foi qui ‘drions pas nous associer à sa liberté ,A
0

achevera de nous faire connoitre aux à son bonheur!


représentans de la nation et aux amis Quand cet attachement à la Francw
de la patrie. Nous remplissons fran ne Seroit pas inné en nous , et ne nous
chement notre devoir en abdiquant auroit pas été transmis par nos pères,\
comme erronnés des travaux que vous notre intérêt personnel ne nous se"
avez jugés tels. Mais des erreurs n’ont mit-il pas garant de notre fidélité?
jamais pris leur source dans une wo Il nous commande de demeurer an
lonté coupable : elles n'ont été pro nexés à l'empire français. Nous neî
duites que par l'éloignement où nous pouvons exister à part dans l’ordre
étions de tous secours , et par les cir social: ainsi le veut la nature , qui
constances dont le torrent nous a eni nous a accordé des terres Tertiles en:
portés. Quiconque se fut trouvé élans denrées de luxe ; ainsi le veut la saine
une position telle que la notre eût vu poliiique , qui nousinvite à recher
naître les mêmes orages , etpeut-étre cherla proteCtion d'un grand peuple;
X_iolens : vous n’oublierez pas car on nÎest pas impunément foiblç
’ (4467
et riche ; ainsi le veulent et notre or nous souhaiter de plus? Avant qu'il
ganisation intérieure , et le genre de existât une assemblée nationale nous
notre p0pulation , et diverses autres n'aurions jamais espéré tant de biens [
considérations qu'il seroit superflu de et nous ne pouvons pas être assez in
rapporter. sensés pour les rejetter. Tous nos
Notre plus ardent desir est donc vœux sont d'être bientôt en posses‘
de voir s'évanouir sans retour ces sion des biens que vous nous destinez:
soupçons qui nous ont précédés et sui nos concitoyens , dont les intérêts
vis dans la métropole , et sous lesquels nous seront toujours sacrés , ont be«
nous avons gémi long-temps. Nous soin d’en jouir pour oublier les maux
voulons que notre inviolable atta auxquels ils ont été si long-tems en
chement à la France'soit manifesté à proie.
tous ceux qui le partagent avec nous. Les instructions que v0us êtes sur
Il ne nous est pas possible de suppor— le point de décréter ne sauront re
ter qu’on nous croie réfractaires à la cevoir une exécution trop prompte ,
volonté des légitimes représentons de elles ne l'obtiendrontqn'avec le titre
la nation. Nous n’hésitons donc pas à de loi provisoire, et nous sommes si
reconnaître authentiquement que l'as persuadés qu'à ce titre, elles produi
semblée nationale est investie de la ront un effet salutaire , qu‘il est l’objet
puissance suprême surtout ce qui d'une pétition ad [:00 que nous vous
porte le nom français, que tous les présentons séparément. Puisse cette
membres de l'empire doivent éire constitution coloniale et provisoire
soumis à ce qui a été décrété par elle. partir incessamment, et porter la
Ainsi . attachement et soumission à la consolation dans la colonie.
loi , telle a été , telle est et telle sera Quant à nous, par cette dernière et
notre maxime constante , inébranlable. solemnelle manifestation de nos sen
Si quelqu’un de nos écrits a paru timens, nous avons voulu lever tous
contrarier cette mçxime , nous le ré les doutes que les événemens ont pu
tractons hautement; nous Faisons gloire jeter sur nous. C'est en ce moment,
de protester de notre obeissance, c’est dans cette expression libre et
parce que nous savons bien qu'une pure de nos pensées, que vous nous
telle obéissance est honorable , qu’elle retrouverez tels que nous sommes,
est le premier devoir du citoyen et et tels que nous ne cesserons jamais
l’appanage des hommes libres. Et d’être. C’est dans cette profession de
nous réitérons ici la demande que foi di0tée par nos cœurs seuls , et tra
nous vous avons déja faite, d’en prêter cée avec franchise , que vous apper
le serment dans vos mains. Comment cevrez véritablement nos intentions ,
ne serions nous pas touchés de recon et que vous puiserez le jugement que
noissanèe pour les législateurs de l’em vous allez porter sur elles. Nous et
pire? Par! quel inconcevable aveu tendons Ce jugement avec confiance,
glement ne chercherions-nous pas à peres de la patrie , le bonheur de
faire triompher vos décrets? V0us tous les français vous est également
nous offrez un gouvernement doux cher , fondateurs de la liberté , c'est
et modéré et tbus les bienfaits qu'à en créant des citoyens que vous avez
produitsla révolution , que pourions-_ donné une base inébranlable à la cpatæ
(447) >
titution qui est votre ouyrsgç;Vousnç Henri YIII. Il 'placs ce vers dans si
repousserez point aujourd’hui l'hom bouche : '
mage de ceux qui jurent obéissance a La vertu n’est qu’un ombre . un‘
à vos lois , et qui , fort de leurs cons fantôme illusoire. va
ciences et de leurs sentimens , ne sol Henri VIII , éperduement amen-l
licitent de vous un décret qui leur
permette un retour honorable à St. reux de Jeanne de Se_ymour , a ré«-j
Domingue , que pour s'y consacrer solu {la mort d'Ânne de Boulon son
entierement à la défense de la cons épouse. dont il a en une fille nommée
_ titution. dont ils sont les premiers *Elisabeth; et pour couvrir son for—
admirateurs , dont ils s’honorent d‘être fait d'une ombre de justice , il gagne!
les apôtres, et qu’ils prennent l’en de faux témoins qui doivent attester
gagement formel de maintenir de tous son crime ; et malgré les vives sùp.
leurs pouvoirs. plications de femme de Seymoup
Suivent 47' sigriat’ures‘. . et de Thomas Crammer , arc/remé
qua. de Cantor5éry. L’arrêt prononcé
SPECTACLES. s’exécute, et A!an r!e Boulin périi»
sur léchsft‘aud.
Tru’wms Famçors DE LA. sur on
Rxcunueu. Voila le fond de cette tr_a_gédiçg
Dans les deux premiers actes, on I
Jamais peut - être représentation applaudi des vers heureux , telç quq.
théâtrale ne Fut plus brillante par le celui-ci appliqué aux courtisans :
concours des spectateurs que la pre
mière donnée hier , "d.’Henri VIII « A ramper sans pudeur, ( ils) ont placé
et Arme de Bon/en. Le succès n‘a leur orgueil».
pas été aussi complet que la recette. Et cet autre de femme Seymour,
Tous ceux qui ont étudié Henri adressé à Henri au sujet de ses épouses 1"
avec quelque soin (dit l’abbé Raynal) « Vous m'simez aujourd'hui . vous les
n'ont vu en lui qu’un ami foible, un
avez aimées ».
ami insconstaint, un amant grossier,
un mari jaloux, un père barbare, Mais au quatrième acte , il s'est.
un maître impérieux ,, un roi des élevé de violens murmures et des in!
potique et cruel. Pour le peindre terruptions fréquentes. ’
d’un seul trait, il suffit de répéter
L’attitude perpétuellement doulou‘
ce qu’il a dit à sa mort , qu'il n’avait
loureuse et plaintive d'Anne de Bon-x
jamais refusé la me d’un homme à
len , qui gémit dans la prison, en
sa haine , ni 1 honneur d‘une fèmmo
pressant sa fille dans ses bras , a proq
à ses desirs.
duit un effet contrair_e à. celui qu’at
Sanderus , dit de ce prince , qu’il
tendoit l‘auteur; le cinquième n’a.
boulversa et pressura son royaume ,
au point qu‘il ne restoit plus que de guères été plus heureux,
vendre l’air aux vivans . et la, sépul En général, la pièce entière manque
ture aux morts.. > . d’actions . le sujet ne fournit pas cinq
‘ C’est d’après ces portraits que actes ; le rôle de l‘enfant est mal;
M. Chénier paraît avoir trscé _spn adroit celui de Jeanne de 30ymou:
(448) \
r
incertain dans son effet; et le cardi Loterie d’oct. 1785 , ‘a 400 Iiv..... 710.‘ '
nal Crammer , quoiqu'estimable dans 8. 6. 8.
ses vues . n’a produit aucune sensa Emprunt de décembre I782 , quittance
tion. Trop de tirades et de déclame de finance. I. -}. —‘;. 2. B. '
tions ont sur—tout nui au succès. Nous Sorties........................... .......
pensons que la pièce , réduite en trois Emprunt de '125 million , déc. 1784. 4
actes , réussiroit infiniment mieux. 15 f. %. 15; B. ' .
Nous aionterons encore que l'au Sorties.............Q
teur choque l’histoire , en faisant Emprunt de 80 millions , ave‘c bulle
mourir Jeanne de Seymour, puisque
Henri 7111 l'a épousée le lende Ia’cm. sans bulletin.... 4. 3,.
,
main du supplice d’Anne de Boulen; Idem. sorti' en Viager.
- 3
7. {. î. c
8. 8. 7. -

et en mettant dansla bouche de Cram Bulletins.....‘............................. 9 I .


mer : Reconnoissance
Idem. sortis.. .... de ...........
bttllctins.............
« Que dieu pardonnoit en mou
Idem. sortis.........’...._..........
. ràhtè‘ui‘l‘a croix. »
Esnprun du domaj- % séries sorties...
Il .psroit avoir oublié le conseil de ne de la ville... .. _ séries non sortiës
Boileau. «J 2") Action nouvelle des Indes. 1520. 19.
Ets‘ottement zélé en sa simplicité ,
18. . _
Joua les saints, la Vierge et Dieu
Caisse d’Escompte 4130. 25. 22. 20.
parpiété.
18.
De:z‘1i;äCaisœy.............. ‘
2005. 62. 50.i
E. I“. Talma _a nuancé tri s-ltabilement
le rôle ingrat et difficile de Henri Quittance des eaux de Paris..." i370.
Ylll. Madame Vestris _a déployé dans
S 5 pour -;.
celui de Anne de Boulon une vive Etup. de Nov. 87, à Z 4 pour 3.
sensibilité et l’abandon. du talent.
,_ Emprunt de 80 millions , d'août 1739.“
THEATRB ITALIEN ,. aujourd‘hui 28
1. %.2.. ‘
.avril , le Souterrain , ou Camil/e :
et la Soirée orageùka’.' I Scontre les incendies...
"THEATBE Fnsrçms . de la rue de .662. 64. 65. 64.65-.
Richelieu, 28 avril, l'Avare . com. en_ Assurànces.2 64. 6.2. (55. 62.. 61. (30,.
5 actes, en prose. Le Galant Cou 59.
àvie....................768.:
reur , en 1 acte , en prose.
COURS DES CHANGES. '.
COURS uns urrars rurt.x'cs.
-‘Amsterdam.,....................... 47. 'Î,‘
Du 27 .4vn‘l 1791. Hambouig.........'...;.....~..........z;g.
Londres..........V.............24. 5—. à %.‘
Actions des Indes de 2500 liv. 2290.
. 87 %- v . l\lndrid......ê.........;............17. 15.1
lCadix .... ...17. 14.
Portion de 1600 liv ....l..........1465.
Idem. de 512 liv. 10 sous........ 285. Gênes...,..... ...... ..115.%.
Idem. de 100 liv....... ...... ....Ê-...gi. 'Li‘vourné ....... 117.
Emprunt «Fous. de 500. liv...y..z. 455; . * Lyon, payementdclflâques,%. %. p.5
/'.

MERCUREpUNIVERSEE
g., 1

“ ' ï ' _Du Vendredi 29 Âl’l‘ild791.

-'i ANGLETERRE. ple! de la tranquillité aux Pay9>ba9.1


M. de Frank, nouveau référendaire
Lommrs. 22 avril. chambres de: de l’empire , est arrivé icideMayeri03
comnmucr. L‘ordre duujor étoit le en place du baron d'Albiny. Tout
bill sur la constitution du Canada;est encore en paix dans nos cantons,
M. Sheridam observa qu'une affaire et nous nous contenterons de tirer:
d'une importance aussi majeure de un cordon, en cas d’une nouvelle
mandait le plus mûr examen; que guerre, sans y prendre autre part
beaucoup deslmembres étoient absens, qu‘à sa conclusion.
principalement ceux qui s‘étaient le On parle d'un second congrès qui
plus occupés de cette affaire, et de doit s'ouvrir incessamment à Bucha-i
mande l'ajournement; M. Pitt s'y rest, sous la médiation de l’eq1péq
Opposa, observant qu'il n'était pas reur pour rétablir la paix entre la
p05sible de retarder davantage cette Russie et la Porte.
discussion. mais sur les représentations
de MM. Burlt, Hussey , Fox. l'ajour C».annotmn. Extrait fidèle d’une,
nement: été fixé au 6 mai. lettre du 16 avril.

ALLEMAGNE.‘ v J'ai lu avec surprise . et même avec '


indignation , dans une feuille pério
‘Vmunn , 14 avril. L'empereur dique française , où il est question
est arrivé à Florence le 8 de ce mois des troupes du cardinal de Rohan,
avec le roi de 1Naple et'l'archiduc. «que le prince de Bade permet de
Peu avant son départ de Vienne , recruter chez lui ». Cette assertion
Léopold II avoit fait expédier des est absolument fausse et controuvée :
lettres de noblesse pour unjuif estimé; jamais pareille permission n’a été ac
mais le hasard voulut qu'une femme cordée ni même demandée; Bien au
approchait le monarque, et se plaignit contraire , le bailli qui réside danslo
d‘avoir été complettement ruinée par voisinage des terres de M. le cardinal,
des usuriert, parmi lesquels elle nom voyant paroitre des gens en uniforme
ma le juif, Lé0pold , le fit vehir vt étranger, en fut alarmé et demanda
répéter en sa présence l'accusation . à la cour des instructions sur sa COU-u
le juif ne put nier le fait , alors l'em duite. Il lui fut enjoint de la manière
p'ereur déchire les lettres de noblesse la plus expresse et la plus positive ,
en-disdnt', élever un umrz’erà l'état de ne point permettre l‘entrée dans
de noâlere , c’est approuver l’usure. son bailliage à des gens en uniforme
le duc de Saxe Teschen est par: étranger , moins encore s’ils venoienl:
faitement rétabli, et se rendra sous avec des armes; mais de les faire
peu avec son épouse à Dresde, et conduire sur le champ par la mare—3
de là à Bonn, pour attendre dans chaussée jusqu’aux frontières ; et s’ils
cette dernière ville le retour cons- faisaient les mutins ou récidiv0ienh
(Tome 11. N° 60. “M J.1
'
'l
.4. . (.450)
de leur faire ‘appliquer‘ vin’èt-èîñq tombé entré entre les mains de celle
coups de trique adposterÿqrq. quelle du département. M. Patriæ , général
que puisse être la façon de penser de cette dernière, lui fournit le moyen
des habitans de ces 'contrées sur les de s'échapper le 20 au matin : cette
affaires de France , les ordres que trahison reveilla les idées des dangers
M. '16 margrave vient de donner auxquels ses conseils eues dispositions
n'annoncent très - certainement pas perfide: avoient exposé l'armée , ton;
des dispositions ‘a favoriser les parti le département et la France entière.
sans de l’ancien système. Le conseil de guerre-le condamne à.
mort, et il fut fusi lé. Après Ce eup
_CQMTAT Vnuarssrn.
plice justement mérité , l'armée re.
- 'Aucuou . 35 avril. Le chef, ou nouvella le serment de ne se séparer
pour mieux dire le tyran de l’armée qu'après qu'elle auroit remis sous 16
de l'assemblée contrerévolutionnaire glaive de la loi ., les assassins de MM.
de Ste. Cécile , M. Benoit de la Pail de Lavillasse et Anselme.
hone, n’imaginant pas que le succès Les communes du ci-devant comté
du combat pût ne pas être favorable à Venaissin , tyrannisées par la coali—
son parti, dans une lettre à la mu tion de Sainte-Cécile et l'aristocmtio
nicipalité d‘Avignon . demandait la Carpentrassienne . profitent en foule
paix en son nom. particulier , obser de la liberté que les armes du départe—
vant néanmoins que cette démarche ment dc Vaucluse leur ont rendue;
'ne pouvoir être attribuée‘à la crainte , elles viennent abjurer avec confiance
étant appuyée de 7 mille bayonnettos. leur erreur. Celle de Beaumont , que
La municipalité d'Avignon lui répon 1M. de Sainte-Croix , à la tête de 200
dit qu'il étoit dans l’erreur , s'il peu hommes , voulditdésarmer‘ et for'cer
soit qu‘elle fit la guerre; que le dé d‘accéder à l'union de Sainte-Cécfle ,'
partement avoit levé des troupes , et l’a arrêté prisonnier, et le fait traduire
qu’elle avait fourni son contingent , auprès du tribunal qui doit connoltro
ainsi que les autres communes ; que, de l'assassinat de MM. de Lavillasse et
c’étoit par conséquent àl’assemblée Anselme , dont il est un des princi:
électorale que les propositions de paix paux auteurs.
devoient être adressées , et qu’elles ne M. Corbeau, de Valence , est et.
devoient pas être faites par un simple rivé le lendemain du départ de M.
particulier. La municipalité d‘Avignon Autonelle. Carpentrss , guidé par quel-
jugea cependant à propos de comma; ques scélérats qui fondent tout leur
niquer cette lettre à l‘assemblée élec— espoir dans une contre « révolution ,
torale , qui ne crut pas devoir s’y ar ne fait aucune démarche pour rentrer
rêter; elle déclara qu'elle n'est en dans la fédération du département à
guerre avec personne '. qu'elle n’a fait laquelle il avait adhéré , et qu'il a
que déployer la force publique pour aband0nnée sans motif.
rétablir l'empire de la loi , et que les Quoi qu'il en soit. les forces du dé+
réfractaires doivent se soumettre. La partement sont au moment d’agir hos
coalition s'est réfugiée à Carpentras. ti'hement contre cette ville . qui , seule,
Un rdes généraux de l’armée. de expose cette contrée et la France en,
6ainta-Cécile, Me de Tourteau . était, fière à des maux incalculables , ana
4 m. 1
€45”
quels ou ne peut“. soustraire qu‘enÏ larié; ci-dav;mt par chapitres“ rée
la réduisant de force. MM. dntanpllç sipt_ent courageusement aux séductions
et. Corbeau rendront sans doute tés de ceux qui les payaient, et offrent
moignage à la France entière de tous encore à les payer pour les attirer
ce que le département a fait pour dans leur parti, plus on doit s’ema
éviter à Carpentæs les malheurs qu'il presser de remédietà l'espèce de mi—
attire sur lui , et sur ceux qui sont sère dans laquelle les, plonge la des:
assez aveugles pour suivre ses funestes truçfinn_ de ces mêmes chapitres. La
impressions. ' ' société des amis de la constitution .
P. 8. On apprend , dans l’instant , dans une adresse à l’assemblée natior’
que lepavillon blanc flotte sur les nuls s’efforce d'exciter sa sollicitude en
murs de Carpentras -; mais on ignore leur faveur . et leur position lui paroi:
encore s'il est un signe de Capitale» d’autant plus intéressante qu’ils mon.
tion , ou un signal pour demsxider du trent beaucoup de résignation et data
secours. ‘ tacitement ,à la constitution.
F R A N C E. Dra43Tnmxu'r nu Nains.

DEPLRTEMBNTD! LsMs«Icna. LlLLÊ , 24 avril. Lès bons citoyens


desireroient que toutes les villes de
VALOGNB. 24 avril. Nouvelles in
France pussent de bonne heure se
trigues des ennemis du bien public, communiquer réciproquement leurs
ils font ici courir le bruit d’une pro
vœux concernant les opérations les
. chaîne émission d’assignats en parche plus essentielles dont lapprqçhçinç
min, destinés au remboursement des législature devra s’occuper. Unfl cors
rentes, même entre particuliers; ce respondance bien établie fe:oit cons:
qui lcauseroît une'qubversion totale noltre le vœu général.
‘. demies fortunes. Cette nouvelle a
A . tourmenté tous les’propriétaires , et DÉPARTEMENT i)g' La Coimizsfi.
le crédit qu'elle acquiert pourroit de Bmvs. Extrqit d’une lettre du 24
venir très-nuisible , si on ne se hâtoit avril. L'organisation de la gendaræ
d’employer tous les moyens pour dé tuerie nationale présente aux patriotes
truire le mal à sa source. de grands ineonvéniegs_, en- limitant
le choix des directoire; de départe#
Counnc3s. 26 avril. Notre ci
ment pour les officiers , ou parmi oeuf
Hevant évêque plus ardent a troubler
de la ci-devant maréchaussée , ou
l'ordre et la tranquillite publique, i
parmi ceux qui auroient six ans de
détruire le respect dû à la religion,
qu'il n'était autrefois empressé à en service dans les troupes de lignes.
remplir les fonctions , a fait distribuer n’est-ce. pas s‘ex poser à récompense;
avec profusion une instruction pas souvent l’incivisme des ennemis de
torale. Le département a sur le champ la révolution , au lieu qu'en les chois
proscrit ce libelle comme incendiaire , sisssnt parmi les citoyens qui se sont
et l’a dénoncé à l’assemblée nationale. bien montrés depuis la formation de‘
gardes nationales, et qui depuislâ
Dñrmrmnr nu Pas-op Gauss.
révolution ont développé de la capa‘
Ssmr-Ons. et ami]. Plus les sa« cité et des talons militëiËes ;‘ c’est ré:
lg _3'
i452)
compenser le patriotisme, en'rhém0n’ont pas vu d'un bôn 'œiî cette fin!
temps qu'on pare aux inconvéniens Civique, on y compte la municipE-’
d'un mauvais choix. lité de Montfort, M—. Tortède. maire
Dmanrsmsur DE LA Hsurrh-Gsnoxrxa. de Cologne, M. Griffolet, colonel de
la, garde nationale. On remarque que
Touuvss, 24 avril. Dans uneadres‘ depuis ce moment la municipalité de
se à l'assemblée nationale, les amis Montfort n’a cessé de persécuser la
de la constitution, lui dénoncent plu. société , et les sugestions perfides ont
sieurs députés du côté droit; parle été poussées si loin , que les gardes
moyen des congés qui leur ont été nationales couraient les rues le sabre
accordés . ils sont venu travailler les à la main , en menaçant les amis de
esprits; maintenant ils retournent à la‘constitution‘: la société a été con«
leurs postes en témoignant une assiià trainte de Cesser ses séances. On se
rance vraiment allarmante, ils an— plaint avec raison‘du défaut d’exac«'
noncent même des projets contraires titude , pour ne pas dire plus , d.
à la constitution“ r plusieurs des membres du district;
DÉPARTEMENT DU Gras,
ces messieurs ,' salariés par la nation ,
abandonnent tranquillement leurs
MONTFORT. L0rs de la publication postes pour Taller ‘ remplir d'autres
du décret sur la constitution civile fonctions hors de leur canton; plu—_
du clergé , M. Castaing , officier (sieurs aussi postulent devant les tri—
municipal de Cologne, sans craindre bunaux.“ Ou réclame contre un abus
pour sa vie , sans être intimidé par aussi répréhensible ; on demande aussi
les cris et les menaces d'une troupe la prompte distribution d’armes pour?
séditieuse, excitée par des prêtres les gardes nationales.
fanatiques , seulement assisté diuu
DÉrsarsmnxr DE L’AUBE.
huiSsiet. osa ce que n’avoir; osé la
municipalité ; il fit afficher le décret: Csacsssouus. 25 avril. Adhérant à
i;e‘ dévouement excite l'admiration des la pétition de la société de Nantes ,
amis de la constitution de Paris ; ils celle de Carcassoune , toujours act‘ve
chargèrent leurs frères de Montfort pour ce qui peut affermir la consti;
de féliciter en leur nom le généreux tution et en imposer aux ennemis de
Castaing, sur son action vraiment l'état. desire également que dans.le
patriotique. voisinage de la capitale , il y ait un
Quoique la société de Montfort ne camp de 40,000 gardes nationales.
voulût point donner à cette félicita Cette précaution lui parolt un moyen
tion tout l'appareil dont elle étoit sus— certain d'arrêter toutes les manœuvres.
ceptible , elle n’en a pas eu pour cela Elle observe d‘ailleurs qu'on auroit
moins d'éclat. Le 7 avril tous les pa des troupes toujonrs prêtes à marcher
triotes d’un grand arrondissement et à la moindre attaque.
plusieurs municipaux se sont réunis
D1rsarnmnur DE L'AVE1n0N.
pour venir au nom des sociétés de
I
Paris et Montfort , rendre au brave Rouxz. 26 avril. Dans les troubles
Cagtaing l‘hommage dû à son courage qui eurent lieu le 26 janvier dernier ,>
a; à son patriotisme. Parmi G°U:X qui les membres du directoire de _Millgaq
w
(455)
demeurèrent dans une'inaction vraie tion populaire et représentative,aind
.ment incroyables. et‘*.puurra‘en jus» que les fonctions et les bornes de l’au
-xifier [ils firent ïnrprim_çç 'é1 distri t0rité-‘royale , vous avez annoncé à
buer avec profusion «un‘ mémoire dans toutes îles nations quele sont leurs
lequel ils_ cherchoieuhàÿ,.pxguver la droits ;et leurs devoirs ; quelle est
légalité de ,leurï conduite“ -Les amis la pinajesté d'un peuple libre , et à
«le la, coqsütution:xieæhçflk à-leurä tous les gouvemeunens , comment la
tout de faire»,in;pæime‘r no.lmémoire royauté: peut. survivre aux révolu
_par, lequel ils; détruisem:‘Wutes les; tions , comment les rois peuvent subs
allégations mensongèns :rlont MM. tituer aux usurpation‘set aux fausses
du, directoire \ noient 'Cthcllé de jouissances du despotisme, un pouvoir
fa'étaÿer. ' 1 > - ) ‘?“."‘ ;, ' - fondé sur l’utilité commune , un bon-,
.:
I
'M heur composé du bonheur de tous.v
.v‘ .
DÉPARTEMENT'D'E Parus.
une. gloire d'autant plus pure , qu'elle
( Parus , 28\ avril. Mardi.zdernier.ÿ S'ap'puiesur la verni , et qu'elle ne
la garde nationale se trouvant rassem v<5rsint:plus d’être souillée parla flab
blée par députation à la ville.run -vo-‘ ferie.° ' > ' '
.lontaire proposé d’aller remercier le
roi de la déclaraüomsolenn1elle qu"il5 »5ite.æ nôns' sentensl'pïèë 31ué .iam)ä
. fait aux’puissanoes étraaägèxiei par l’or—i le besQig_de déposer dans le sein d’un
gane de 'ses ambassadeul‘a ;;le.:vœn? père tendre et inddlg'ent . ide présen
,étoit dans le cœur de tous lesWolon-î _tqç aqä' qbef suprême de,lalforce pri
--taires , et la députatimr c‘emposéei . _‘ liqup , * le serment} que 7 nous axons
d'environ 1200 membres. M. de‘-laè; ‘tousîrenouvellé _de_rçmpliry 1103 de
Fayette à la tète se rendit au -chà_-;
voirs avec une constance infatigable , '
' tenu dans le meilleur ordre possible.' ayec ,un_e inébranlable fejfmeté ; r_e
—On marchoit sur 6‘do'frontçse tenant
rs=sv}=.zÇ v. sire . vcetï‘homase‘fl-än9fle
(par le brassans distinctiom des grades.
obéissance à la loi ,1 de notrelzèlte pour
ni de bataillon; Toute ladéputation,l leiiiaintien’ de l’ordre‘constisuñionne‘l ,
comervmttouiours la même marche , de notäe] horreur pqug;fl'iq%oléraan ,
monta par le grand escalier; traversa; . le
désordre "et l'ang:qhiqf; .ilge.ça pour.
nous les appartemem”, ret' descendit; prou; le gage le plus sûr .-.et témoi
:panl’escalier de la reine. 'gnage_hle plus -clter__.a votre}.‘ç—œur ._de
‘ , i .
M. de la Fayette prononça du roi . noise Lireconnoissaneej du) (locataire
zle .discours suivant: .' r'. ...i . .;smuïmb . . .'.\‘.‘.'Z‘Î l‘.i. i .’r' !

- -'J.S.IIREI’ . .‘, .,,.,


.;. "'l‘îi;:’rî.ïà.' ‘,.î .:‘,
‘A.firsînr LA CQNSTIL‘I‘UÏION.
Ï‘.U1‘" i.
' ‘ " l.:‘. ,'y' .:'i . : .‘

>' La garde_ nationale parisienne'vient’ " 37:1?ch la séanéè _‘JII2‘ÎÇ'MWÏIÏ ‘


{féliciter le roi de l'éclatnnœ et patrib- :m‘ 1 u . ' Ui,. . r

dique démarche , par laquelle , en pro; It,'rMi *fe président.z.Une-detùe de


. c‘a'mnnt par toute laserre la sauve-i LJ'Qfl' fais-l’offre à la&oéîété d’un
. rai'neté du peuple françôis . les prin-l *proiet ’de lott'erie; je n'ai pas voulu
-cipes deliberté et d'égalité sur lesquels‘ renvoyer» ce projet sans en faire part
- la-constitution est fondée , en faisant à la société ( La sabiété.pmy un sen_
connoitre les bases deynotre Organisaî timon: de n‘pugnufiœ:‘ peut toute
F f "
l 454 >“
bsfièce Je mW!en_‘à de pfehdn con traîner tous les 'cit‘0ÿehä. Ici (les
noi.l‘.m‘nœ de ce projet ). murmures es:d&s applaudiuewens ).
M: le président. La société du M. Ghep_y fils, Je demande que les
fauxbourg du Saint-Esprit à Bayoune personnes qui veulent que M. Dif
demande que votre correspondance fourny parle sur cet obiet , manifes
lui soit accordée , elle est appuyée tent leur opiniôn. ( On applaudit. )
(par
LaMM. Laclos , ect. est accordée ).l
correspondance M. Dufaumy. Ce qui s‘est passé
depuis huit jours ,r présente deux
- M.***. -le Pose deux questions , grands exemples; l‘un queles citoyens
ries gardes nationales peuvent elles n'ont point cette Obéissance aveugle
uétm dans quelques cas nuisibles ou qui se déivbueïservilement à un indi
-dangereuæs=?- Ss', une Fois ', il est dé vidu; l‘autre est cette idolâtrie qui
.6idéîquhelles nalpèuvent être-ni l'um. se met L_lzi_t‘ns_d‘esv cas de démarches in
c!lil.‘eutre , l'organisation m'e'n parol considérées . pour s'en repentir vingt—
::tra ‘bien‘plus, facile. De quels indi quatre heures , après... ( .dpplaudz’. )
Œidus. doit-.éu‘e composée la garde Le comr‘nandaht général a des encé
nationale? De tous les citoyens de misachuh‘és 5'et des. ‘amis dévoués :
' l'empire ‘( oÀnl,”ap_ [audit ). ’ A mais il reste encore dans_la garde une
‘ ‘ ÎÎ)‘Ésâ'ôl’s “cet espm militaire 'que l'on tionale 'la'1niasse imposante des cis
“r"eäôùtë ÿi'êâ_l 'pl‘us dahgé'reiix . "dès-E toyens éclairés , qui sauront éviter ces
'ä!oi‘t5,’èi‘quëlquès-uns dé' sèt—. deux écueils; Il n”yÏa que le desir de
éta‘ñt'égaux
’Ï6’fs'l61iS'lés”èitdyèns étant
voir la garde nationale sans choE,
' .vî’c’é" poWbiëfi't’fÀi’re éprouver il“l‘è"ûi‘sÈ qui:puisseexcuser l‘illégalité iles ah
'' Pæseäïd_ës’ lê‘äiôä;'ÿeeux_ci aùiàiéfli’fäï
leur tour l‘dé’sl inôÿéi’li de représailles. :rêtés ,'et des délibérations qui se sont
prisesde}auis quelques‘ jours ; Cepen
' Ünî p‘efu‘plé‘ liÎ>’re peut avoir (les ‘ci-_ dant quand on voit ces bataillons aller
lbyËll’s îeÏj qü&rqse: brigands‘ :' il jusqu‘à faire des loix , jusques à dé
v tîtié‘sÿ ‘ËlbôôjÊërâ 5' 'la' royauté À‘a‘ü'ront terminer. que tel de leurs membres
“est à‘ croire que dès hommès'des
.seront exclus de leur sein , seront pri
' bient’ôt' ’6C‘lùiä_“ ‘ûiäe' feutre ‘éclucàtion ,vés du droit de porter les armes , de
"jfiuè"tÏè3‘fiofiflfiéfi"ès‘clates. J'ç 'éro‘is. se vêtir de l‘habit national ; d'un côté
' donc ä'afi‘rès"èêt ‘il‘lêè‘s que l‘organi-j .1'on s‘étonne d‘une telle ignorance des
"Sation tjie‘t‘ jguides nationales doit peu décrets de l‘assemblée nationale, et
"diffétêt‘ de" celle ’de: trouÿes'de li. de l’autre on est surpris que des sti—
gnes (on murmure ). Quelcj’ué"mît pendiés de la nation . nommés par les
enfin l'organisation de la garder na-: citoyens qu’ils trompent , aient l'au.
tionsle , feinti‘dîbis'qu'il y 'eut tou dans de vouloir les asservir. Vous con—
jours nnq,armésvde gardes nationaux mo‘issez, me‘ssieur’s , ces arrêtés inconss
prête à marcher au besoin . à l’ins-. titutionnels. dont on a placardé tous
l ‘tar du bataillon sacré des Thébeins: les coins’ des rues. Je ne vous les
M-. Dufburnÿ. Je voudrais que -nommerai point , je ne vous parlerai
l’opinion publique pût se formerà pas même de celui du bataillon de la
I'égard"d'un serment inconstitutiofl section Poissonnière, il est connu; J0
nel , que l'on fait prêter aux gardes mo‘ contenterai de vous exposer que
nationaux et dans lequel on veut en ces artètésflsns quelques bataillons
(455)
ont été pris . par un petit nombre de devant qui. emportent "la paille et'
membres à la vérité , avec un enthou laissent le“ grain. (Un applaudit“. ) '
s._fi_\s._ n4 siasme égaré. et _que l'on a osé , en "’ Le bataillon des Mnthurins prenant
vertu de ces arrêtés , ordonner et reg.— en considération l'e&posé de la mue
cevoir le serment individuel et destruc nicipalité s'est déclaré incompétent ,
téur des loix qui s‘y trouve prescrit. aux .termesvvde_la loi , pour délibérer
Mais voyons avant tout si ce serment sur ce qui ne tient point à l'organi
est fondé; un décret du 6 octobre s'ation provisoire ou äla discipline'dt;
1789 , déclare que l’assemblée natio bataillon; secondement, il a exprimé
nale et le roi seront inséparables du à' M. la Fnyette le désir de lui voir
rant la session actuelle( retirer sa démission ; troisièmement,
Je ne vous parlerai point du décret en cas qu’il ne la retirât pas, il a
qpî permet au 'roi‘ de s'éloigner de déterminé de prier l'assemblée tia
vingt lieues de l'assemblée nationale , tionale d’indiquer la personne qui
puisque ce décret n’est pas applicable serc‘>it chargée de donner l'ordre. (.4p—
l la législature présente , mais seu plandz‘..l Mais , Messieurs , M. la
lement à celles qui suivront celle-ci : Fayette a du prévoir quepar l'Ot-.
ainsi donc le premier Fonctionnaire gauisation de la garde nationhle , d’a
de l'empire , lundi 'dérdier‘-, voulut près le plan du comité , sa place
ibrtir de la Capitale . pour allèr pren sèroit supprimée , et si d’après cela .'
du l‘air -‘a sa maison de Campagne: il.a puzretirer sa démission, à moinl
le‘peupl‘e brut quiilny ïsvoit du danger que le motif de la tranquillité publi
ü'-ee qu‘il s'éloigne , iliréclama tumuls que-ne l'y mit déterminé, ses ennemis
tuait-émeut, il est vrai , la loi du 6 pourroient croire qu’il a des Vues qui
octobre, jusques «là lä' letn'é‘mit ne sonL,mi« bien pures; ni très-dé
violée :* mais 'M.““le'cemrnahdant sinté'resiégs.> Voici l’arrêté -ou plutôt
général voulut protéger le départ du te‘sermeflt qui a été prêté et signé
roi, il' ordonna Contre- le texte forinel individuellement . dans îsn‘ grand
de la loi que le roi put sortir de la nombre de bataillons , et notàmment
prhâlét 'ii cet institut la loi'fut vio dahs le cinquième “bataillon 'de la
' lê‘e 'per lui :‘ des grenadiers ,rdit-bn. sixièm*diviüon. / . '
fefua‘èienz de lui 'ob’éir"; b’»èst un . ‘ Je jure»d’être fidèle à la nation;
grand -mal sans douté; “qu‘en général à“la loi et au roi, d'obéir dans toute-j
toit déwbéi , »msisvsi e‘e généra1n’em les biréoîümnces à}M de la Fayètæ,
été qàœi'orgime‘de‘ la loi',‘"certe dé« que je_œgarde touÿour‘s comme le
sobéissance . qdî'l beütäêt'rîe: a’-'isauvé Commandant général se l‘armée péri«
des ‘Àgflmàs ’mau‘m; n’em: point eut sienne; et auqueljejurs de nouveau
fisu';‘t'der gardes nationaux ne doit mi attachement irzvz’m’tzblé et 'une
v‘ent‘ebéisäancev qu?às«lauloi : le gé co»fiartœ‘sansbdfirtér (ici , {indigna
néral-«exil peut être interpellé et tes gnation et le: vrai: ont interrompu
ponsable dans cette'afflrite, pour avoir l'orateur);‘je me soumets en outre,
birp0séh*iide de plusieurs milliers de en -t‘:as- que je devienne 'réfrsctaire à
oiwysnsï; et l’événement de lundi, mon serment . en cas queje ne fasse
après‘téÿut , ‘mettant à part l‘idolâtrie pas môn service avec l'exactitude la
pour un homme ! est un de ses coups plus sévère et la; subordination la
(455}
plus religieuse . d’être chassé du ba fus chargé de présenter l’arrêté de la
taillon (m‘o/e«*=*s murmures, et de ne Section des Mathurins; M. le maire
plus p(nler l'habit uniforme de la me répondit ; qu‘il feroit recenser
garde nationale parisienne. l'avis des bataillons, pour connoîlre
Pour c0pie conforme à l'original , celui de la majorité : je lui ai repli—
COLIN Councr. gué, qu‘où il n‘y avoit pas pouvoir
de délibérer, là. il n‘y avait pas de
M. le commandant de bataillon majorité à c0nsulter; et j'ai en la sa
donne l'ordre à M. le capitaine de lisfaction de voir que l‘assemblée de
{aire signer individuellement, cepen la communq a vivement applaudi à
dant volontairement , cette formule cette vérité. J’ai ajouté que le bataillon
de serment à tous les soldats citoyens des Mathurins n'ayant pas manqué. à
delta compagnie ; il fera mention de son serment envers la nation . Ln'ett
ceux qui voulant signer ne savent prêterajamñis un second ( applaudi.)
pas écrire, il(doit les connoitre. Cette M. JkIaz‘rzdouze.. Tout citoyen qui q.
formule sera signée dans les 24.h€ur‘es dans son bataillon 1, délibère sans
et me sera renvoyée. giberne ni fusil,- est censé délibérer
Tel est l'arrêté que l'on présehtoit comme membre de sa section. (Non,
à M. la Colombe . aide-de-csmp du non , 7201;. .lui cric-bon. ) . ._,
gén 'rnl , lorsque nous lui avons pré M. “‘"‘ *. Il n'y a que quarante—huit
senté l'arrêté des Mathurins; je lui sections . et il yg soixante batailler»;
dois la justice de dire qu’il a trouvé si l'on pouvait à .vplpnté preqdre.lïun
Cet arrêté du cinquième bataillon pour l’an tre j‘. .1ei (seuls. batsillonsiaà
trè3-illrlg ul et très-inchnstitutionnel; roient. çqnstamment,, à la 9lÜ‘KAÜKÔJ
-il a trouvé celui des Ma‘thurins, au la loi,apg sections.” : ..
contraire . conforme aux principes) . M * ,*Y:D'awèsilediscours 1 que M,
telles sont les'de'ux opinions qu‘il a de la Fuye1te ,a’pmrwncé. àJq munié
énoncées , ou plutôt les deux décrets cipalité , discours qui respire les vrais
scrtis de sa législature (on rit ). Il principes , nous ne; deviçns pas nous
est une circonstance que je ne dois attendre à cette flagonnerie des gel“
pas oublier . c‘est que le. jour que de l'ancien régime ;.d'ailleurq ,;il;n‘en
M. la Fay’ette a donné sadëmission, pas douteux que M. la Fayctte ne,
il y avoit chez lui un registre ouvert rejette ces;,arré_tés platement}. ser—
pour les citoyens qui vouloient se viles. et je crois.qùe nous.pourrions
faire inscrite , à l'effet de le recon— nous dispenser de;conünu9ælq dis:
noître pour leur général. Je,dois ob eussions sur cet. objet. _ , , .. ..1 v
serter que ces marches illégales, ces M. Chapy. Je s_u_is assuré -qu'_il n'y
sortes de délibérations individuelles a pas uneseule expression prononcée
sont contraires aux formes établies dans cette tribune, que la mèches»
pour la nomination des fonctionnaires ceté m'attende pour la défigurer, et
publics; et que s'il peut exister un nous calomnier. . v
citoyen, un chef qui puisse ainsi D’après les expressions franches du
exciter parmi nous des troubles , il discours de M. la Fnyeue à la muni,
peut compromettre éminemment la cipalité , si l‘on fait encore des ser
liberté. Hier, à la municipalité, je mens , se ne peut plus_étre qu’une

A __:_—&
( 457 )
prreur ', il fsut la détruire. l..a loi n'a Rouge , assemblée avant-hier pour dé—‘
pu être violée que dans l’affaire des libérer sur la démission de M. la
Théatins ou dans celle du carousel: Fayette . vainement elle nous a député
p; . dans le premier cas l'arrêté du vers le_ bataillon , il n'a pas voulu dé
département n'est pas une loi; en férer à notre prière, vainement la
outre cette arrêté n'avoit pas prévu députation lui a rappelle la loi qui
quele schisme que l'on vouloitétabli’r. défend la délibération des corps ar—
dût être compris dans le nombre _ou més, et je dois dire que parmi eux,
la. dénomination de culte public; à il y en avoir. avec giberne et fusils; '
l’égard ‘du second cas , le décret du Ils ont répondu à toutes nos instance;
6 octobre,le seul que l'on puisse in qu’ils ne délibéroient pas , mais que
voquer , a été complettement respec cependant ils consignoient leurs in
_té; la loi n'a donc été violée ni dans tentions par écrit. (Un murmura
l'un ,ni dans l'autre cas? en faisant très-vgf:'élére.) Vous voyez combien
prêter un serment , pour dire que il est important que les corps admi
l’on ne violera pas la loi , c’en est donc pistratifs Passent exécuter la loi, et
'a‘u'contraire une violation manifeste? anéantissent ces abus de pouvoirsw.
Or ,'ce second se'rment est illégal, et— _M "‘ *. Dans l'assemblée de la com—
teutatoire à la liberté , adulntoire et mune , M. le procureur—syndic aîfaît
lâchement servile ; je déclare que je ugne réquisision pour que tout citoyen
‘ne puis regardei comme bon citoyen se rçtirât dans. son [mimi/[art , à l'ÆΑfet
celui qui pourra le prêter. Quelques dÎy donner sa signature , et qu'ilsoug—
bàtaillons déclarent leurs membres qui crivit au serment d'une obéissanœ
le refuseront; incapables'de porter! aveugle; en conséquence les bataillons.
l'habit national! mais en ont-elles le ont été assemblés d’après ce réqyuiniî—
'droit , ces corporations armées, qui Mire , c'est .ainsi que la Section Pais}
n’ont pas même celui de délibérer squaière a pris ,u,u.arxégé , que‘,sarts
auxïtérmes de la loi? C’est un ‘c_lrôit ; doute vous,n'approuverez pas.‘JÎai
d’homme que celui de servir la patrie. v_u des signataires passifl‘ se promeno‘r
La loi seule ‘peut en dépouiller 'un _ aujourd’hui dans les‘ rues et arracher
«individu : mais vous savez, messieurs , {les _arr‘étës qui n’était pqs_dans l’eût.
combien la vérité triomphe par la pu prit servitude: .il est donc impog—
blication, je charge'done les journa» tant que l'assemblée nationale décrète
listes , amis des principes, amis de _ las:principes_ ,t:ès-prompterqeni;‘th
l'ordre , je charge leur conscience sont_si méconnus __que ces signataires
de_ publier ses Jérités importantes. pas;z’fl* croient que le premier usage
( Appläudz’. ) ' ' " qu'ils devroient Faire de la liberté,“
La seconde mesure que je propose sçroit de violer l’asyl.e ;des amis de ,la
c'est que les citoyens (qui'sont ici; Se_. .çpnsp_tmion. ; . . ; l _. I
réunissent dans le’ursjsectîons. qu'ils' 'Une députalio_n des mandataires de
‘y fussent prospérer ces principes , et quelques imprimeurs des lithurgitæ_S.uv
les amis du peuple et de la constisu— L’orateur. La nouvelle division de:
tion ne manqueront pas de
pher la justice et les loix. faire triom
’ À ' départeineni , et la réunion de: évè—
ch.és , ont frappé de mort le commerce
M. Mm}on,.Lasection de la Croix-( d'une partie de nos commettans ; au;
(458)
te qu'ils ont nm que l'assemblée na La société prendra en considération
tionale al'oit créer une lithurgie uni votre demande : elle vous invite in as.
forme , ils espéroientgue leur état se-_ sister à sa séance.
soit dédommagé : ce n'est pas cepen-, La séance est levée à dix heures
dant l’abus d'un droit illégitime que et demie. '
"nous réclamons; mais , messieurs ,
sommes- nous fondés à nous regarder ASSEMBLÉE NATIONALE.
comme créanciers de l'état au nomde
Articles décrété: 2; {av séance de
nos co’ulmettans ?C'est une pr0priété
.M’ercredi 27 avril, sur les affaiæ:
&égitime et sacrée que nous réclamons;
pendantes au conseil.
c'est le dédommagement d'un contrat
que l‘on ne peut méconnoitre , et qui «L’assemblée nationale , Oui le mpi
ne peut être observé maintenant ; nos port du comité de constitution , déb
.commettnns nous ont détertniné à crête ce qui suit. ;
tous prier de nommer des commis
Ani'. I. Toutes les affaires pendan
'hîres , pour examiner la légitimité de
tes nu conseil des parties des finan—
nos demandes. ' ' ces et des dépêches, à la grande di
'M. le président. La société desamîs
rection , à' des.conunissions particu7
ils la constitution compte trop sur le _lières,, et généralement toutes celles
patriotisme de cette classe de Citéyéns t
ne sont pas de}; compétence du
destinéeà propageries connoissances ,
tribunal de cassation. et qui exis—
?ar l'emploi .de la plus belle débou
‘ toient aux diverses.sections du con
v_erte de l’esprit humain , pour ne pas
seil,qt à des commissions, soit par ap_—
être assurée que les imprimeurs dès pel._ soit par. évocation , soit par attri
3ithurgies de France ont vusans re— .
gret des événemens qui , en rendant bution,
. l seront
. . portéesÀdans.
.. les. tri
. . . ,, V .,bun,a_ux a qui la connoxssnnce don en
Inutile une parue des ouvrages qu'ils-, - * " * .- . . - ,. '
appartenir, must qu il ve être du Cle
. .
tvoiem rassemblés , et les conduisant ' ' : Y'J
.apr_ès,
'L des pertes considérables , ont con—
'Iribué , parla 'réforme de la constitu ‘ H. Les affaires qui:ont été évoquées
tion civile du clergé ,‘ à"ôter1un däfi ' auconseii avantd'uvoit‘ reçu un ju&
ger de plus à la libe'rté publique; ‘ ? germent dans les!ribunaux qui de‘
' Ces sècrifîbes méritent cependant voient en connaître , seront reportées
«fl'Âttè 'pris en considération par l’as:— ' du tribunal dmdistrict, qui suivant
uemblée nationale‘-*, ' qui 'a dû oublier les 'regles> prescrites dansql'organisa
nous les intérêts particuliers pour le tioh‘ de l’ordre judiciaire , doit'les juæ
grand intérêt national ; mais quiséurà ger. ‘ .' . _ V .,
*iroñv6r dans les bienfaitS‘xñêüe de la ' 1t'tÿLèfifàü’èäç’fit on’; été évo
läu'ées eu_conseil'ltgifëlslun premier juL
révolution des moyens de 'sùlsgef.
ceux qui 'm dur‘s‘ou’ffén , et pai‘tièu
‘g‘e'rñèxtt rendu dans les‘tribunaux.
iront "refiorlées’dänS' le tribunal se'—
de
fièrement ceux dorttles Vertus civi—v
‘ques . secondant les justes réclama 'dis'triëquii remplace éeluî où le pro‘
'tions . sont un titre de‘fflus pour o‘lÂ’ 'cè's’à‘voit été jugé; pour que si 1'uhè
tenir des indemnités de la bigufaisänçé des parties Veut étre'abpellame, elle
nationale. ' ‘ ‘ ‘ - ' " clibisisse l'un des sept tribunaux’d‘ar—
1 (459),
Ïondisse‘ment , c0nFormén’xeht à ce mixte laisse incertainèla compétence
qui est prescrit par les appels. des tribunaux qui doivent en cort*
IV. Il en sera de même pour les noitré , ou qui affectent une grande
affaires retenues au conseil après un masse de biens situés dans plusieurs
jugement de cassation, elles seront districts et quelquefois dans plusieurs
reportées au tribunal de district éta départemens; on se pourvoim au tri;
‘bli dans le lieu où siégeoit la cour 'bunal de cassation, qui, parmi les
judiciaire , dont le jugement a ététribunaux sur lesquels les parties sont
domiciliées, ou sous lequeis les bien:
cassé, afin que les parties choisissent
un tribunal entre les sept tribunaux s0nt situés , déterminera le tribunal
d’arrondissementpomme il se prati ou les parties feront vuider leurs ’conä
'que pour les appels , lequel tribunal testations.
jugera en dernier ressort le fond du VIII. Les oppositions 'aux ordon«'
-‘pr’oces. na_nces des intendans, ou les appels
V. Les affaires dans lesquelles il d'icelles ,ainsi que les appels et oppb«
ïest intervenu un jugement de cas sitions aux délibérations des adminis—
sation, et qui ensuite ont été évo-, trations, aux jugemens des élus de
'quées peur être attribuéesà une cour Bourgogne , et a ceux des commis
‘mission , seront reportées au tribunal saires du conseil qui ont pù exister à
«‘dë district‘qui doit en connoître s‘ui différentes époques ,' pour diverses
“vtmt la nature de l’affaire, a moins circonstances; dans les èi - devant pro,—
que la commission n‘eût été établie vinces , seront par la partie la plus di«
’du consentement et sur la demande ligente , portés au tribunal de district
respective de toutes les parties, au du domicile du défendeur originaire).
quel cas la commission continuera ses, lequel jugera en dernier ressort.
"fonctions aux termes de la conven IX'. Toutes les affaires qui étoietit
'tioiiqu'il a établie. soumises au jugement des intendàris
97’VI. La même règle sera suivie pour 'des ci-devant provinces ou des ci-de
“les“ commissions qui pourroient avoir vaut pays d’états, autres que cellés
été créées , pour connoît're d’une af dont la connoissanc’e est attribuée aux
’faire 611 d'une suite d'affaires, sans corps administratifs , seront portées
‘que la !forme de l'évocation ait été devant les tribunaux de district pour
'prise , si les commissions ont été de être jugées comme les autres procès ,
‘mahdéès et consenties par toutes les à la charge de l’appel , si l'intendat_tt
“parties , elles continueront leurs fonc— n'a pas rendu d’ordonnance. ' ' ' '
Rions, si elles ont été créées sans le X. Sont exceptéès dela présente
consentement de touteslas parties, loi les affaires dans lesquelles la nà
zou s‘ur'ln demande d'une seule , elles
tion plaide directement contre de;
1 particuliers
cesseront d’exister, et les contesta , en qualité de ÿcréan
_ ' tions sur lesquelles elles devoient pro cière ou débitrice ;' toutes les aîfl
' honcer , sontrenvoyées‘aux tribunaux fair‘ès de cette nature, actüell€moht'
auxquels la Connaissance en appar pendantes aux diverses sections du
tient.l ‘ . conseil, ou à la ci-devant cour-dé}
YII. A i'égard des commissions étau. aides de Paris, seront portées à l’un
"-’biiss pour ‘tl’es affaires dont la nature des six tribunaux de Paris, soitpoùr
(460)
Je: inger à la charge (le l'appel_, s'il Guignan , frontière d'Espagno , sur
n'est point encore intervenu de ju— le rassemblement de. troupes dont il
gement , soit pour choisir un des sept ignoroi: la cause.
tribunaux d'arrondissement s'il y avoit M. d'.André dit que toutes les Fron
(eu un premier jugement , lequel tri— tièressontdans un étatde parfaite tran—
.bunal prononcera en dernier ressort. quillité ; qu'entre autres il n'y a Por
XI. Dans les dispositions du pré rentmi , que quatre cent hommes de
cédent article ne peuvent être compris garnison. .
les objets soumis par les décrets à M. Leblanc , ci-devant contrôlent
l'exnmen du commissaireliquidnteur , des actes , fait hommage à l‘assem—
ct_à la décision de l'assemblée nationale. blée d'un ouvrage pour le contrôle ,
Séance d‘hier. qui a été renvoyé au Comité d'im—.
Après la lecture du procès-verbal position.
un des secrétaires fait celle d'une. let Les hommes de couleurs libres et
Ltre venue du Forban-Prince , portant propriétaires ,'demandent à jouir des
adhésion aux décrets de l‘assemblée droits decitoy_ens actifs. L'assemblée
_et l'hommage de son attachement les renvoie à son comité colonial.
ipourla mère patrie. wa_oyé_ au co
Le comité des domaines propose et
mité colonial. fait adopter le décret suivant : au
M. d'Andréi, au nom du comité
sujet de l'échange fait entre le .roi
'diplomatique , Fait le rapport de l'af— et le Sr. anossé de Bomalet, en
Ïaire du sieur Chàlons , accusé de .1768. . ' . '
conspiration contre l'état et pris surL'assemblée nationale ; après avoir
les terres de l'évêque.de Basie. Le ouile rapportydesori comité des dœ
'comité est d'avis qu’il soit remis sur marines, sur la pétition du 81'. Jean
__Ies frontières et cet,avis est adopté François Thomas Dufossé de Bos
“en ces, tenues : nnlet, tendante à la révocation de
(( L'assemblée nationale décrete , l'échange non consommé passé entre
_gue le sieur Chalons sera mis en lison père et les commissaires du roi .
le 24 mars 1768.
'xb_erté et conduit ,ä s'il y a lieu , jus ,
gueg aux frontières de l'empire. ' ' Considérant qu'il résulte des lettres
' M. de Montmorin à. notifié au pgtentes , données sur ledit échange
comité diplomatique une lettre du ait-mois d'août de la_méme année ,
lçonite. Fernandez , ministre Espé tiue la partie la plus considérable des
‘gîhbl ,“tçl'àprÊ'as laquelle il paroi: que objets cédés auditVSr. de Bosnalet ,
les troupes “dontuon'a garni les fron consis'toitv en droits supprimés sans
__ tigres Catalogues: et Àragonesv _, . ne
indemnité , :par les décrets du 4 août
sont là que,ponr empêcher le Vaga ' et 'du r5 nuits 1790 , acceptés
hboncl’age ,' et empécher de passer-tout et sanctionnés par le roi. _ A
_Œrançais qui ne seroit connu ni at Décrète queledit échange demeure
testé. Le ministre de France a de résilié. et en conséquence , que ledit
' mandé et,dbtenu qu'il n’y eut point Si‘. de lBosnglçt sera réintégré dans
de gêne pour le commerce. là possession des. fermes de Catelçt
M. Ramel Nogaret communique les et de Bellevue, cédées à l'état par
allumes qu'à conçu. le district de 50’? Pè_‘e? Pour en jouir au môme
(461.), . .
titre qu’avantl'échange; et qu‘il con tes , et même des avances du trésor
tinuera de jouir à titre d'engagement nationale, sur sa pension , osoit et!
des domaines corporels et droits non core réclamer , élever des plaintes .’
mpp'rimés , dépendant de la ci-dcvant accuser la nation de retard et d'ingrt-’
baronie d'Aussai , comme il en au--‘ tirade àson égard. L‘assemblée ne l'æî
toit io‘ui avant ledit échange. point jugé avec la sévérité , que mé<_
Quant aux intérêts , restitutions et ritoitrune telle indiscrétion , elle s’est:
indemnités , prétendues par ledit Si‘. contentée de la renvoyer à la liste ci4
de Bosnalet , il se pourvoira en liqui vile , en déclarant qu'éllp ne seroiè.
dation , s’il y a lieu , conformement pas comprise dans l’état'des'pe1‘tsi0tl’i
aux décrets de l’assemblée nationale. naires :du mi. ‘
Les députés habitans du comtes Le troisième , relatif à l'indemnitä- ,
Vénaissain obtiennent l’entrée à la réclamée par les héritiers de Lovendll g
séance. . . pour la perte de son régiment , li";
Au même instant M. -hlenou , rap comité propose , à cet égard , des sa-;
porteur de cette intéressante affaire , Grillons que bien des membres ne re’-,
écriLà l’assemblée qu'il a plus promis gardent que comme le paiement de la
qu'il n’étoit en sa possibilité de tenir détie_la plus légitime et la plus heu-æ
à cet égard, que son travail était reuse qu'ait pu contracter la France}
fini, mais que sa santé ne lui per Noirs payons , disoit M. Bouche ,
,mettoit pas d'en entretenir l’assemblée 56 mille livres à‘ Luckner pour noüs
au delà de demi-heure. M. Bouche avoir battus; et comment ne paye«
dit que le rapport ne peut-être tel rions-nous une indemnité à celui qui
lement long, ni si difficile qu’un abandonna son prince , et les specta
autre ne put suppléerM. de Menou, tives les mieux fondées pour s’atta-f
qu'ansurplus on s’égorgeoit dans le cher à nous ; celui qui fit une partie
comtat. - de la gloire du maréchal de Saxe ce
L’assemblée se détermine à envoyer de nos succès... Après une très-longue
chercher le rapport de M. de Menou .
discussion , qui -, à proprement parler,"
et en attendant, M. Camus , au nom n'a été , de la part de nombre de
du comité des pensions,- fait trois membres, qu’un assaut de générosité
rapports. Le premier relatif à la de "et de reconnoissance , l'assemblée a
demande des consuls d'Aix , en décrété l'indemnité proposée par le
payement de pensions, sur laquelle comité.
l'assemblée a décrété n’y avoir lieu .M. de Menou , à qui l'assemblée
à délibérer. nvôit envoyé demander son rapport
Le second. relatif à la demande sur.l'afifair'e ,d'Avignon , écrit au pré—
faim par la dame Malard , nourrice sideht une lettre, dont on lui demande
du roi, qui après avoir touchéde très 00mmunicatiou ; mais celui—ci se reâ
Îorte{s sommes, presque tous les ans; refuse -à la donner , sous prétexté
à partir de l’instant où le roi pût se que cette lettre lui est personnelle. 1
passer de ses soins , jusques aux états} M. Clermont-Lodève déclame 'con+‘
généraux, après avoir établi et doté tre le retard qu’éprouve la décision;
sa fille très-richement aux; dépen,sde de cette affaire: et il _demande que
l'état , après avoir regu. divers à;c,omp; pour en prévenir les suites eruelleé
( 462)
que pourrait avoir l’insuffisance de M. Vernier proposait de cerner-ce
l’assemblée . elle se hâte d'envoyer pays de troupes , uniquement pour
dans le comtat un homme qui. au nom en imposer aux factieux,
de la nation française , y proclame la M. de Grillon demande des coma
paix. Vous examinerez ensuite si les missaires paCificateurs.
droits du saint siège , si la longue pos M. Pétition reproduit . en termes
session ne sont que vains titres. Au bien plus longs , mais moins éner
surplus, ce sera notre classe et nos giques , l'opinion de M. Prieur; il
concitoyens que nous aurons conser prétend de plus que la mesure indi
ïés par cette mesure provisoire , si quée par quelques—uns des préopi
tant est que le. pays doive un four nana , serait plus oppressive qu'utile
tous appartenir, ou nous être dévolu. et de convenance.
_ M. Robespierre ne trouve dans le Le rapport de l'affaire est. renvoyé ,
provisoire que de fausses mesures et pour tout délai , à samedi: ce sera un
tout-àJait contraires aux vœux des membre du comité diplomatique ou
‘Àvignonois et du Comtat , qui solli d'Avignon qui en sera chargé , si M;
citent leur réunion à la France, l de Menou n'est pas encore en état de
Bâtes-vous , disait M. Prieur . de le faire. ,
décider le fonds , les provisoires , en LITTÉRATURE, Annonces , etc.
pareile matière, ne peuvent rien , Sort mousse DE Poxssr. Les fermiers
et certainement les troupes que l'on en sollicitant le rétablissement de la
propose d’envoyer dans le pays n'at caisse de Poissy , précédemment
tendroient pas jusques- là à prendre anéantie par M. Turgot , sentirent
un parti. Puis répondant à ce que bien qu'un impôt assis par tête d'ani«
disait M. de Menou , qu'il avait été mal, ainsi qu’il existait sous ce minis—
obligé de fouiller dans la bibliothèque tre , ne pourrait jamais acquérir'd'e‘x"
du roi . les documens diplomatiques tension. En conséquence , ils prêtait
qui peuvent décider les grands inté tèrent dans une requête au roi. quil
rêts, je sais , continuait M. Prieur . étoit plus équitable d'imposer sur la
je sais que ce pays fut usurpé par le valeur des bestiaux, a parce que, di-'
pape , au moyen d'une indulgence soient—ils , l'impôt assis uniformément
qu'il accorde à une princesse jeune , par tête d'animal de même espèce ,
faible , coupable peut-être: mais ce sans distinction de prix et de qualité ,'
n'est point dans la bibliotèque du roi est onéreux à la classe indigente des
qu'il faut chercher le nœud de la citoyens , pour la consommation des
question , on n'y trouverait que des quels les achats d'animaux d'une valeur
écrivains salariés , mercenaires, dont inférieure sont principalement desti:
le despotisme ou la tyrannie enchaî nés n.
nuit la plume, mais bien dans le grand D'après cet exposé . par l'article Il
livre de la nature , de la raison , dans
desdites lettres patentes le roi dit : « au.
les droits de l’homme, qui nous disent lieu et place des droits supprimés ci
que les peuples peuvent changer leur dessus. nous avons créé et établi seu<
gouvernement. . . . Or , ici le peuple lement un droit de huit deniers pour
d'Avignon le peut-il? le veut-il? voilà livre , sans aucun sol additionnel du
le mot, prix de tous les bœufs, vaches, porcs ,
( 465 );
moutons , brebis , chevres, chevreaux fut impossible de les vendre : il le.
et autres bestiaux sans exception , qui garda près de six semaines , et y
seront vendus dans les marchés de perdit à peu-près 1300 livres.
Sceaux et de Poissy, lesquels seront Cette augmentation de soixante liv.
payés comptant. 1) par bœuf , au moins rapporte à le
Ainsi ces messieurs . par une tendre ferme. à raison de huit deniers par lit.
COmmiséralion pour l'indigent , obtim si on calcule qu’il se vend par année
rent que-l'impôt, qui n’étoit que de près de 140 mille bœufs aux marchés de
4 à 5 deniers fût porté à 8 deniers Sceau et de Poissy , tant pour l’appro
pour livre, de telle sorte que si les visionnement .de Paris que pour les
valeurs inférieures ont payé moins en campagnes; on'trouvera deux cens
_ apparence , elles ont très-certainement quatre-vingt mille livres de bénéfices.
payé beaucoup plus qu’auparavant; Si l‘on déduit encore les trois à quatre
et quand une fois l'impôt fut assis Sur deniers pour livre que la caisse reçois
la valeur, alers il fut de l'intérêt des au-delà de ce qu'on percovoit aux bar—
‘ fermiers que les bestiaux fussent ven rières avant son rétablissement , on
dus très-cher fleurs bénéfices augmen devinera très-aisément pourquoi l’on
tant à raison de la cherté. Le bœuf, paye .aujourdhui la viande deux sols
qui ne se vendoit , en 1778 , que 250 de plus qu'elle ne devrait coûter.
livres ou 230 livres au plus, fut porté Il est donc démontré très solaire.‘
bientôt à plus de 500 livres et aujour ment , que les fermiers de la caisse de
d’hui _à 550 au moins; et qu’il y ait Poissy ont donné à leur ferme , aux
—abçmdance , comme dans ce moment dépens des citoyens , et contre les in
(1), le prix ne baisse presque point, tentions du conseil du roi, une exten-‘
parce qu'une compagnie opulente tion de plus de deux millions annuels
_ayant toujours plusieurs millions à sa c0mptans.
> disposition , a conséquemment toutes Les bœufs se vendent 5’50 liv., au
les facilités nécessaires pour soutenir
moins. Les vaches 150 liv.; les mou
la hausse du prix; pour parvenir à tons, 18 livres.
cette hausse, ces messieurs s'enten Il entre à Paris 92,000 Bœufs qui
dent avec les marchands forains, et donnent 52,200,000 liv.
ceux-ci n’amenent aux marchés de Les 8 d. pour livres, rapportent
Sceaux et Poissy, que la quantité de 1,075,553. 6 s, 4 d. 24000 Vaches
bestiaux convenu, afin d'en main à 1501N. font 5,600,000 et produisent
tenir le prix. à la caisse 120,000 liv.
Cela est si vrai qu'on a vu un sieur 500,000 moutons à 30 liv. donnent
Bertrand qui acheta dans sa province 9,000,000 liv. A raison de 8'deniers,
pour environ 4000 livres de bestiaux , 500,000. Total, 1,693,555l. 6 s. 8 d.
et voulût les vendre aux marchés de Ce produit, n'est que celui de la
Poissy; mais ne s’étant point entendu consommation de Paris, sans parler
aVec les fermiers de la caisse , il lui des veaux, porc:, brebis, chevres,
et autres dont le produit est consi—
(1)La paire de bœufs dole première dérable.
qualité se vend actuellement dans le Tout le monde sait que la capitale
Limousin 25 pistoles au plus. ne consomme, 21 peu—près, que les
(464)
deux tiers des bestiaux qui se vendent Il leur restera donc , selon nous”,I
aux marchés de Poissi : l’autre tiers 2,513,533 liv. 6 sols 8 deniers.
après avoir également acquitté les Depuis onze ans ils ont donc sou
huit deniers pour livre , comme si leur tiré des citoyens de Paris et des en
destination étoit pour Paris. est acheté virons vingt-cinq millions quatre cens
par les bouchers de campagne , sur quarante six mille livres ; ils ne peu
lesquels la caisse‘bénéficie injustement vent pas dire que les frais de régie
de ces huit deniers , puisqu'elle ne doit sont immenses , parce qu’ils ont , ou
les percevoir que sur les bestiaux qui tre ces 8 deniers pour livre . unin-n
entrent à Paris. ' térêt de 6 pourcent sur l'argent qu‘is
Si donc la somme de 1,693,333 liv. avancent aux bouchers pour quatre
6 sols 8 don. que les fermiers perçoi semaines.
vent pour ce qui entre dans Paris. Signé Msnrm , ci-devant de la sec
nous ajoutons 560.000 livres. tion du Luxenibourg.
Qu'ils retirent pour les bestiaux qui SPECTACLES.
n’y entrent pas , et qui néanmoins se
vendent aux marchés de Sceaux et de Tarsrnx ITALIEN, aujourd'hui 29
Poissy; il s’ensuit que la ferme retire avril. in sze. représentation du
par année 2,853,553 liv. 6 sols 8 den. Convalescent de qualité.
‘ Ajoutons - y les autres bestiaux ,
Tnâsrnn Fusnç.us , COMIQUE 31
dont nous n‘avons pas tenu compte .
60,000 livres . ce qui forme la somme LYRIQUE, jeudi 29 avril, la 87eme.
de 2,913,5351iv. 6 sol: 8 deniers. représentation de Nicodème dans la
Ils payent au‘tré’sor public , d‘après lune. ou la révolution pacifique,
les lettres patentes de 1779, 600,0001. par le cousin Jacques. / '

Nous avons l’honneur d‘observer aux personnes qui nous enverront des
notes ou observations pour être insérées dans le Mercure universel, de
vouloir bien les signer , et donner leur adresse ; sans cette précaution né
cessaire pour nous , nous ne pourrions les insérer.

Le prix de l'abonnement , tant pour Paris que pour les départemens , est
15 liv. pour3 mois . 30 liv. pour 6 mois , et 60 liv. par an. Cette feuille
paroi: tous les jours. A Paris , chez CUSSAC, Imprimeur-Libraire au_
Palais-Royal , Numéros 7 et 8.

A
'MERCURE UNIVERSEM
Du Samedifio /1Vfil 1791.

ALLEMAGNE. chacune. Le dépôt de Cuistrin à ordre


d’en partir le 25 pour la Prusse. ‘
VIENNE. , 16 avril. La cour n’a point Tout est en mouvement dahsles
reçu de lettres de l’empereur depuis laboratoires de cette ville. "
le 6 , sans doute que les premières P 0 L0 G‘N'E.
viendront de Boulogne.
Vansovrn , 8 avril. Dans les der-’
' Les nouvelles les plus récentes de
nières sessions de la diète , on a beau
CistoWsont du 5 et ne contiennent
rien sur les négociations de paix. Plu coup agité la question des droits des
villes et du tiers-élus ; il y aura au
sieurs soldats sont désertés le 26 mars
jourd’hui une séance extraordinaire à.
avec hautes et basses armes, pour
aller chez les Turcs. Ils ont été aussi ce sujet. On croit que les droits ,du.
tôt poursuivis par des hussards et peuple l’emp0rterontQ On distingue ,
paysans ; on les a arrêtés; quelques— parmi ses défenseurs , M. Niemcewicz ,
uns ont été tués à coups de fusil sur nonce de Livonie , qu’on compare au
la place , et 9 autres ont été fusillés noble Russe; nommé Gollofkîn. On
sait que celui-ci conseilla à Pierre-let
1—‘ 50 mars.
Grand de demander aux nobles leur!
La Porte , qui tient secrettes les nou—
parchemins , sous prétexte de les con.‘
velles qui lui sont contraires, vient
server dans la chancellerie impériale ;
de publier une relation outrée de la
mais , au vrai, pour les jetter tous au.
perte d'Ismaël, et du carnage qu'y
feu ; ce qui fut exécuté. Gollofkin fut'
ont exécuté les Russes : on croit que
le premier à y jetter les siens.
c’est pour animer davantage l‘esprit
Les demandes des villes , dit le
de vengeance contre la Russie.
noble Niemcewick , sont/bndéw sur
La peste se déclare dans les envi d'unpz‘ens droits , sur lajustibe et sur
rons de Constanti'nople. le bien-être de l’état. Ne nous âcr
nons point à accéder à leurs demain
PRUSSE.
des équitables , mais donnons—leur,
Beaux, 12 avril. Les régimens de de nous—mêmes , ce qui peut achever
Kœnitz , Kleist , Remuer , Prince de les rendre heureuses. Après ces pa
Ferdinand et Beville se rendent le 2 roles , il propose d’exempter le tiers.
mai en Poméranie; ils seront joints état de toute jurisdiction des Starosq
par le régiment huss l d'Ebem, et ties( qui ne sont , comme on sait,
quelques bataillons d, asiliers, avec occupées que par des nobles) et de
deux batteries chacune de neufcanons. ne point lui refuser plus long - temps
Il se formera dans cette province un le droit de se faire juger‘par ses pairsc
corps de réserve; on dit qu’il sera M. Niemcewicz ajouta qu’il falloit per«'
de 25,000 homines. On construit en mettre au tiers - état d’envoyer des
Silésie deux batteries de huit canons représentans à la diète; il allègue! d’an.
Tome 11. N° 61.
(466)
tiennes conventions , qui donnent ce tion de la régence, donnée auiour«
droit aux villes. N'est - il pas de la d'hui , lève la défense faite le 5 juin
plus grande justice , dit-il , que les 1789. de distiller de l'eau-de-vie1
représen;anx des bourgeois délibérant et permet d’en faire le commerce li
avecaoùs sur le commerce , Iur les brement et sans empêchement.
impôts , etc. Supposez . mesfl‘èms’ de
HOLLANDE.
l’ordre équestre , que notre constitu
tion fût si imparfaite , que le roi Ls HAYB, .17 avril 5. A. S. Mgr,.
efit seul ou le sénat avec'lui le droit le‘ prince S;adlzoudgær—Hérédïfiuin g,
de nous taxer comme il le jugerait assisté , avant—hier, aux délibérations.
à propos. Croyezwous que ce qui nous de L. H. P. etdu conseil d'état , ainsi.
paraîtrait une injustice criante dans qu’aux conférences tenues par les
ce cas, l’est moins aux yeuä: de la seigneurs députés. \
Jourg‘eoisie ? On nous assure, en ce moment ,
> M. Niemcewic'k insiste, en outre , d'assez bonne part , que les. puissanæ .
qu’on permit4su tiers-état d'acheter c_e; medigçrices sont disposées à v__ac
des biens‘txobles , ainsi qu'il es: déjà cep;_er ' les dernières ojfies que fait
“permis aux villes de Lithuanie et à' ‘lq Iius;iç , do souscrire à la paix
çelle de Gracovie; qu’onleur accordés qeeç 16_;_.Turcsz et q11ç.p0ur modi-,
également l'entrée au service militaire lier la cession d'Qc;akçwv , les ou».
de larépublique , puisque chacun a .,vraggs de cette plqcc seront dé-,
le‘droit de défendre sa patrie et de jmolis. . _
mourir pour elle. Aucun de nous , dit MM. les directeurs de la compagnio'
le noble Niemcewiçk , ne s'informe des _ludcr orientales , au département
quels étoient les ancêtres de Washing ide Zé/andc, viennent d'ouvrir, par'
ton et de Frsnltlin; mais nous savons . 'voie de lotérie et d'obligations, un
et la postérité le saura , que ce sont empru_ut de 5,500,009 il. d'h’ollanda.
ces deux hommes qui ont procuré la
Comrsr Vnnsrssrn.
liberté ‘a l’Amériq‘ue. M. Niemcewicz
désirs aussi qu’on admit des assesseurs Avrcxou . 24 Avril. On a,nommé
du tiers-état dans la commission du àla place de M. Patrix, M. Jourdan ,
«n.»
trésor; il prouva qu'à moins que la lieutenant-général , qui avoit montré
Pologne ne relève cet état , elle ne dans l'actionune ardeur héroïque , et
deviendra jamais rien , et qu'il s'agit , qui, après la victoire, s'était montré
dans le moment actuel , ou d'enrichir généreux et clament. La place de lieu
entièrement ce pays ou de le condom. tenant-général que cette nomination
nerà une pauvreté.éternelle. M. Niem a laissé vacante , a été donnée à M.
cevicz finit par souhaiter qu'en mou Duprat l'aîné, colonel des gardes Avir
nnt , il laisse tous les Polonois libres , gnonaises. f0
et que tous soient admis , sans distinc M. Sabrnn , victime de l'assemâläa
tion , à servir la patrie et à être réco_m dite repr‘ésentatzba, qui a séjourné
pensés par elle. sept mois dans les cachots de Carpcné
tras . a trouvé danscette occasion un
P A Y 5 - B r s. moyen de vengeance bien analogue,
. «WU3‘EUÆS, 15 awril; Une, déclara es sentimens ; il émit lieutenng
< 457)
général. La singularité la plus remar 200 morts, dont un chevalier de‘àfi
quable , est que le capitaine de l'artilc Louis. Le nombre des blessés a ët5
lorie avignonoise est M. de Josserand d'environ 50. L'armée du dépatte‘
de Montélimar, chevalierdeSt.-Louis, ment de Vaucluse n’a point en dù
que la société des amis de la constitu morts; elle a eu 50 blessés seulement.,
tion d’Avignon fit sortir, il ya un mois , \

d‘une maison de force établie pour les FRANCE


fous , où il avoit été confiné par le Diratîrnmnnr DU Docks:
despotisme , pour satisfaire les pas
sions de ses parens. Sa conduite, du DESANçON. 241 avril. Nous sommes
rant le combat , a assez prouvé sa pré donc parvenus à faire représenter ici
Sence d’esprit : c‘est à ses vigoureuses des pièces patriotiques, les officiers
dispositions qu'on doit en partie la prévoyoient sûrement combien ces
victoire. M. Mainvielle, l’aîné lieute
sortes de pièces leur deviendroient
nant-colonel de la gendarmerie na nuisibles, ils menuçoient les entra
!iOnale du département, a aussi beau-I preneurs de leur retirer leur abond
coup contribué au succès. nement. Ces petits messieun ne néa
Déja quinze des communes dissis gligent aucun moyen . mais enfin nous
dames ont député à l'armée , can l’emportons , et la représentation de
tonnée à Monteux , pour lui déclarer la Liberté Conquisa, dans laquelle
qu'elles ne s‘étoient unies à Ste. Ce ont joué MM. Naudet et St.-Prix,
cile , et n’avoient soutenu les Prétenv ont porté le dernier coup à l’arist01
lions de la ville de Carpentras, que crane.
parce qu'elles avaient été subjuguées DEPABTEMENT DU NORD.
par la force. Elles sont disposées à en
voyer des électeurs à l'assemblée élec‘ LILLE, 20 avril. L'installation de
torale ; elles ont rendu les armes. notre évêque s'est faite dimanche
On a arrêté dans le territoire de Ma dernier avec la plus grande pompe
laucène et de Vai30n plusiers chefs et la plus grande tranquillité : la
des vcomre-révolutionnaires , du nom cabale des réfractaires à la loi et des
bœ desquels sont M. Fallu: , évêque faux dévots Faisoit craindre le moment
de Vaison , et deux fils de M. de Ste. de cette cérémonie, et deux partis
Croix , l’un des membres de l’assem— puissans allarmoient ici les citoyens ;
bléedite représentative, dont les vues l‘un se refusoit à recevoir le prélat ‘
ambitieuses ont le plus contribué à l'autre plus sage faisoit sentir les suites
jouer le désordre dans le comtat ; ils dangereuses d'une opposition si cria
ont été conduits à la suite de l’armée, minelle aux yeux de la loi; mais heu
et un tribunal criminel provisoire, reusement la voix ’de la raison l'a.
établi par l'assemblée électorale, ins emporté , et tout s’est passé dans le
truit leurs procès; On croit que quel— meilleur ordre possible.
ques-uns d'entreux ont trempé dans
Deunrrnenr ms LA Haurn-Cmonxx.
les assassinats commis à Vaison.
Dans le combat de Sarrians , les TOULOUSE. 24 aurz'l.. Nous appren—
armées deSte. Cécile et de Carpen ndns que dans le courant de mars,
tru‘om laissé sur le champ de bataille il a été envoyé au roi une adrcfst
G g n
(468}
au nom des trois ordres , composant présenter le noble e’mploi d'une par:
les états de la\province de Langue lie de sa vie , celui de ses derniers
doc. ladite adresse, signé, tout le instans , et vous verrez , messieurs ,
clergé, la noblesse, et le tiersétat que si peu d'hommes ont vécu com
de la province de Languedoc , à me lui avec ce desir continuel de
l'exception d'un très-petit nombre vouloir le bonheur de son semblable ,
d'individus, vendu: à l'assemblée , aucun n'est mort en éprouvant , dans
se disant national. le moment de sa destruction , les jouis
sances délicieuses que lui donnait le
DÉPARTEMENT DU VAR. plaisir de faire encore des heureux.
ü MM. LES nàoacrauas un Maacuan Il commença par écrire en faveur de
l'humanité; ses jours , ses nuits fu
U N I v a a s a L.
rent consacrés à des ouvrages où il
La société d'Antibes vous prie d'in en fit connaître les droits : il y di
sérer dans votre prochain numéro , soit à l'homme , éveilleJoi et sort
le discours suivant prononcé par M. de l 'aw‘lissemeut , regarde ces deux
Emond fils , capitaine d'infanterie , divinités qui l'ouvr‘enl’ les bras , et
sur la mort de Mirabeau. Tous les n’attendent plus que ton propre veu
Français apprendront combien nous [air pour te conduire dans les routes
chérissons la‘révolution , et combienbrillantes de la félicité : à l'air ma
nous avons été affectés de la mort jestueux de la premiere, connais la
d'un des plus zélés défenseurs de la liberté prête à briser ces chaînes ,
liberté. la modestie, la douceur et l'aménité,
de l’autre, t'annoncent l'égalité : elle
MESSIEURS, crie à_ ton cœur , ô toi le plus bel
En apprenant la nouvelle de la ozwmge de dieu .’ ne cherche plus que
mort de Mirabeau , j'ai cru que ce des égaux ; fait trembler l'orgueil
serait en quelque sorte calmer notre leux qui veur des distinctions , et le
affliction que de jetter de fleurs sur rampant assez vil pour en recon5
sa tombe : j'ai voulu m'occuper de naître. Voilà , nie5sieurs , ses pre
cette tâche tout à la fois pénible et miers bienfaits ; et qu'on ne dise pas
douce , mais j'ai senti l'insuffisance qu'ils sont’les fruits de son ambi—
de mes talens ; il a fallu même pour tion: on sent assez à la lecture de
ne pas l'abandonner , que je me répé ces écrits immortels que nous les de-'
tasse souvent , que l'éloquence est vous à son ame aimante , puisque par—
presque toujours le langage de la toutelle y est peinte avec le feu du
Hatterie, et qu'il est possible de mani génie. Ce n'est rien que d'avoir ame
festerles sentimens de son coeur , sans né par ces moyens notre heureuse
les secours de sa magnificence. Vous révolution , il faut le voir au milieu
devez donc le faible éloge de nôtre de nos législateurs ,_ les étonnant tou—
illustre instituteur , au respect et à jourspar la sagesse de ses avis , et fai
l'amour que j'eus pouplui. Ce n'est sant . en même-temps , trembler les
ni de sa maladie , ni de sa mort, que Titans de la France. Qui n'a pas dans
je veux' VOUS entretenir; ce ne sont
le fond de son cœur cette menace
là que des effets naturels. Je vais Vous sublime? Je combattrai lesfaclieuas
(469)
dans quelque parti qu’ils soient ; d’eux . il me sera douai d’y mourir n-'
et peut-on se rappeller sans enthou 0 Mirabeau ! ame grande et sublime !
siasme ce jour où le despotisme déjà et de ton vivant, d'infâmes ennemis
écrasé par ses coups, faisant les der attentoient à ta réputation! des lâ—
niers efforts poux; se relever , envi ches, sans qualités , vouloient voi
ronnoit de satellites les réprésemans ler les tiennes par des calomnies!
du peuple: à leur aspect le visage du Ah! il est bien vrai que l’envie , qui
grand-homme respire une noble fier est la plus cruelle des Euménides , s'a
té ; les vertus viennent enflammer son charne à l'homme de mérite , et le
cœur et portent sur ses lèvres ces suit jusques sur les bords de la tombe !À
paroles sublimes : allez dire à ceux
mais il est vrai aussi que là elle dispa-Ï
qui vous envoient que nous ranimer roit , et la justice des siècles s'assied à
ici par la volonté du peuple et que sa place. Déja les plus implacables ad-‘
nous n'en sortirons que forcés par versaires élèvent des monumens à ta
gloire; en versant des larmes de re—y
les bayonnettes.
Je ne tarirois point, messieurs , s'il gret , toute la France n'a plus qu'un
falloit vous rappeller tous les traits qui même sentiment pour le père de la.(
doivent nous le faire chérir éternelle patrie ; et je vois avec ivresse que
ment; qu'il me soit permis cependant l'Europe entière , à la veille d’adopter'
de vous le montrer dans ses derniers nos principes , bientôt auési'te dressera
momens. Je sens, aux secousse; de des statues. ' " '
mon cœur. que je vais déchirer les vô
EMOND père , président.
tres ; mais j’éprouve aussi que ce ne DÉPARTEMENT DU CANTAL. '
sera pas sans plaisir : il est si doux de AUnILLAC , 26 avril.‘ Nousvattan-.
pleurer ce qu'on aime! Représentons— idons avec impatience:notre nouvel
nous le sur le lit de douleur , entouré évêque. Nous apprenons qu'à Saint—a
de ce que l'approche de la mort a de ,Flour,, le vice-présidentdu départe
plus hideux : son visage est serein com ment , pour ne pas coopérer à‘. sa ré—'
me son ame, le rire de la bonté l'em ception,.a donné sa démission ; quel—.
bellit encore ; il oublie ses souffran ques valets de ville en .0i1t fait autant...
ces , en s'occupant de nous , en don ainsi. que M. le sonneur ,_des pioches.
nant au vénérable prélat , digne 'par qui a craint de se compromettre ci. de
ses vertus d'être son ami, (lCS'lOÎX détruire le respect dû à ses bruyantes,
qu'il ne peut plus porter lui—même à fonctions , en sonnant à son arrivée.
notre auguste assemblée nationale; Nous espérons consoler facilement le
mais tandis qu‘il est tranquille , tandis‘ pr,élat de la défaveur, oùjil est auprès;
l
qu'il s'occupe de notre bien , un crêpe de ces messieurs,
épais est étendu sur toute la nature ,
‘le désespoir est dans les cœurs , et‘des
DBPARTEMEN'Ï‘ .DE L'AIR.
gémissemens arrivent jusqu'à lui. PONT-DE-VAUX , 26 avril. Pour inso
(c Qu'est-ce , dit'i'l , au respectable tiuire les habitans des campagnes ,
d'Au'tuni’ C'est le peuple, Ce sont vos et les mettre en garde contre les insi
enfans qui désirent vous voir. Êtres nuatiôns péri‘ides des ennemis de la
sensibles, écoutez sa réponse! Qu'on conslimlion , nous avons pris le parti
les fasse entrer; j'ai vécu au milieu d'envoyer fréquement d'excellens pa
\ Gg3
(47°)
patriotes qui les rassemblent , leur I par une commutation de peine .611
lisent et expliquent les décrets de l'as chainés aux galères pour y rester
semblée nationale : c‘est le meilleur jusqu’à leur dernier soupir. Quel est
moyen deypropager les bons principes leur crime? J'ai lu toutes les pièces
qui nous sont envoyées , je n'ai pu
IAMIS DE LA. CONSTITUTION.
le d* couvrir. Voici les faits qu'elles
Séance du 25 avril. énoncent. Le cinq septembre 1790 sept
soldats de Bourgogne, en garnison
"On a lu le procès-verbal et les un
à Digue , voyent passer dans la place
norices, sur la demande de M. Biau
de cette ville les officiers-municipaux,
zat et de plusieurs/autres membres;
et les sollicitent de les entendre sur
les sociétés des amis de la constitu
un objet important; les municipaux
tion établies à Pont—'du—Châicau, à
leur disent de venir à l’hôtel—de
Fezçnzac , département du Cher . et
ville, les soldats suivent. A peine sont
à Vitry-le-Françqis , ont reçu l’affi
ils dans l'hôtel-dewille , qïun de
liation.
leurs officiers,furieux , arrive à la
M. de.Rochambeau fait un rap‘ tête \d'un détachement qui porteles
É9rt d'après la demande d’une so armes hautes , il assaille l‘hôtel-de
ciété de Sennevort ,. laquelle offre de ville, se porte à d'étranges violen
faire les avances pour redresser une ces , et tout égaré de colère et de
chaussée qui conduit à Dunkerque ,, rage , il saisit les soldats au collet les
sauf à ce.qu’il lui fût permis de se uns après les autres, leur mettant
rembomeer par un léger droit de l'épée sous la gorge. . Les officien
barrière ; il est natuth , dit-elle , que municipaux veulent le calmer et pro—
les voyageurs.”pryent les dépenàes mettent de livrer les soldats , il leur
qu"ils causent; d’ailleurs, lesgadmi répond par les plus grossièresinju
nist'razions et les communes des en ræ‘; enfin cetähommc inspire un tel
,vir'ons consentent à ses propositions.‘ effroi, qu’un des magistrats du peu
" M; le rapporteur propose que la ple est forcé de sauter par une fe
société nomme des commissaires sur nêtre pour aller avertir et requé—
cette affaire. Sur la demande de M. rir le département. Cependant le fu-
ÏB‘iauzztt, la société passe à l'ordre du ribond militaire , secondé par -un
four. sergent-major, capture et entraîne
M. 00110: d’Herboz‘s. Messieurs. les sept soldats. Ils sont plongés dan!
51: dois à votre confiance, je dois à les cachots. On, cherche vainement
l‘humanité qui ne fut jamais invo dans la Procédure le motif qui avoit
quée en vain dans cette assemblée, engagé cet officier à des procédés
de rappeller la motion faite hier par aussi condamnables , on cherche vain
1&1. Legendre , et de fixer toute votre nement le sujet des réclamations que
attention sur les malheureux soldats les soldats vouloient. porter à la mil-—
de Bourgogne, que vous recomman. nicipalité. Mais il est nécessaire pour
tient les sociétés de Marseille.et Tou l’officier que les soldats soient 60ü'
lon. Ces soldats sont au nombre de pables. Chargés de fers , on les n‘a"
sept ,y d’abord condamnés à mort par duits devant un conseil de guerre»
un conseil de guerre2 aujourd'hui On les accuse d'avoir levé la ba)'°‘
(t7r )'
.(
nette sur leurs officiers; du quel po‘tx‘r«pridi‘ lés infi‘éi de se ic'tîi‘eÜ
endroit ? à l‘liôtel-de-ville sans dame. ,; ( Gin? c‘dez'ssaùtt sèni‘ rl‘or'nfiiäÀ
Eh bien , messieùr‘à . demi offic‘iëts‘ f pcmr suivre l‘affaire de: .ibldafl'dfl
municipaux déposent qu'ils ñ’a‘vo‘îe‘hf ; regmeM Je Bourgogne. )'=’ I
point de bayon‘ettes. Je dis deux of M“. Je demahde‘ que le‘ soit dd\
ficiers municipaux , Car‘ on n‘en 3‘ as indlheut‘éux soldats de Château-Vient
signé que deux comme témoins . cféîà dans les galères ,' ainsi que c‘ëlu'f
quoique tous fussent présents; et de l'infortùné Muscat, retenûitijufi
quand ces deux-là ont dèpOsé don temént dans les prisons par l‘e'a ordres
de ce ministre . qui se prétend par:
fre le fait des Baÿonettes lev/(es, on
a réfùsé d'insérer leurs dépositions triole , soit pris en considération part
dans la procédure, et les soldats la Société , et qu’élle' somme des coni‘
ont été condamnés , tous les sept, 'missaires à cet effet.
à mort. 'Le cri public s‘est élevé: ( Cinq' unité: èo'mntüsaïres-œnt
on a bien senti qu’on ne\fussilleroit flammé: Fo'ùr su-‘i’üi‘à‘ èe.r di7)ëïs ü“
pas impunément sept bons soldats te’räts.
‘ devant le peuple ; alors, par une in- ‘ M. Bz‘a‘wzat.. Dans toùt‘es‘Ies nou3
dulgence que j‘appellerai cruelle , velles qui nous vieuneñt des 1‘ëgi-’
on a Commué la peine en des galè mens . nous ÿ" voyons &es‘ influence!
res perpétuelles ; on a dit , les sol de l’a‘ri‘<tocr‘atie des chefs;_' le grand
dats partiront pour les galères à bas Mi‘rabeau nous‘ l’a voit dit , il fallbiE
bruit , et personne ne se mêlera d'eux. licencier et recréer l’arméé‘ , nous
Mais les amis de la constitution sont avons laissé échappe! se moment-{les
là, ils s'intéressent à tous les mal clier d‘e l’ärmèe , 'vo'us a-t-oh dit,
heureux ! ( très - mf: applauerer n’ont pas en‘cor’e* été p‘*uùis ,' et les
ments). Les sociétés de Toulon et soldats au conti‘a‘îre' l’ont été cruel-‘
de Marseille vous recommandentceux lei'nexit : ne' pouvons-nous chercher
> ci, il n'y a pas un moment à per les moyens de‘ subvenir à cet- injusl
dre, il faut que tous les bons ci— tiCe i' le demande 60116 qu’il soit
toyens cherchent les moyens de servir nommé h'uit-cüxinfli53n‘irés, qui nous
'ces malheureux soldats, nommez donc présenteront les vues leS plus coït-a
tout de suite des commissaires , mes venables , pour détruire l'ax‘istocrati8'
sieurs, je vous en prie, et je suis des chefs de l'année. (Ariéhé.)
alssuré que pour une si belle mission, M**. Le dimm duT roi ,‘ (11% 4
chacun‘ de vdus desire la préférence. féVri'ei‘, il l’aSserïxb‘lée fiatïo‘dxx_îé.;fi‘t
(‘01; applaudi: long-temps); } ap‘plaudi‘ p'ar de: hbnïmés qtië l’éti
111. la 6703. Il est impossible de tho‘usinsrïie conduisit“; le péki’plé alpi—
compter sur la révolution si l’on ne pl‘:mdit , Parce que les fépré3ehtans
réforme l‘armée; Sans doute, les sol l'avoient' fait æ‘i l’a‘ë‘s‘èmlfléeï nationale ;
dats ont’ eu des torts, mais demies ce discours Fut gravé s‘üt‘ l’aii‘aifi d‘a
motifs naissoîent du fait des oHicie'rs’. près une délibération de‘ la ni'u'nic’i—
Je crois donc que les comités de l'as“ palité ; le‘ trln's nb'u8' apprit qu'il n'u‘—
Sembléc nationale doivent se concer- ‘ voit que“ pour mi t1‘è3‘*coüi‘t e'spac‘e
t‘er , pour prendre des moyens assurés fllnrêgé no‘s’ inquiétudes , le‘ jour kle
enve‘:s‘L s” uns sur leur conduite} et lælmñiërè'pour un“e 11mio‘n n"est pas
- G5 4
(472)
le jour de la lumière pour un roi! hommes qui veulent l'ancien ordre
j'oserois cependant hasarder de pro des choses, de-là les troubles, les
poser à la société , de faire en son meurtres, et déja le territoire de la.
nom graver_suË l'airain la lettre du France a été violé; la plupart des
roi , signée Montmorin , adressée aux habitans qui auront été battus fuiront,
ambassadeurs dans les cours étran et nos parties de territoires seront
gères. ( La société passe à l‘ordre comprises dans ces malheureux évé
dz jour. ) .nemens. La France est à l'égard de
M. le président. Les artistes qui ce pays commun, un marchand de
veulent concourir pour le buste de porcelaine qui dans son magasin ,
Mirabeau , sont invités à se présenter rempli de très»baux vases et de cris
incessamment au comité d'adminis— taux , verroit des furieux s'agiter et
tration de la société. . prèt"a les briser; certainement il
Mi Goupil. La question sur la peut chercher et prendre les moyens
réunion du comtet Vénaissin à la qui peuvent les mettre dans l'impos
France , a été traitée sous le rap sibilité de casser ses porcelaines. Or ,
port diplomatique; je la traiterai ici nous sommes dans ce cas, et comme
sous le point de vue du droit des la politique vraie n'est autre que la
gens; c‘est un axiome de politique morale , comme dans l'état de nature
que les nations sont vis-à-vis les unes les hommes ont le droit 'de pourvoir
des autres, ce que sont des hommes à leur sûreté , la nation doit décla
les uns à l’égard des autres dans l’état rer que la sureté de son territoire
naturel; les droits primitifs des hom est compromise; elle a le droit de
mes sont la liberté , la propriété, la prendre les moyens qui peuvent la
sûreté , la résistance à l'oppression mettre hors de danger. Il ne reste
dans l‘état social, soumis à un pou roit donc ici qu'un doute, celui de
voir commun; les hommes trouvent savoir si l'on doit quelque indemnité
dans la force politique qui les nuit, au pape? Mais nous ne sommes plus
une protection assurée, et c’est par dans le siècle ou l’on recevoit un
l’invocation des loix qu’ils pourvoient pays pour une métairie, et un peuple
aux lésions , aux oppressions qu’ils pour un troupeau : le pape n'avoit
éprouvent, Dans l’état naturel .« qu'à réussir à faire cesser les troubles .
l'homme au contraire prend les et peut-être eussions-nous laissé les
moyens de pourvoir à sa sûreté , à sa choses dans leur ancien état : ainsi
propriété : eh bien, ces droits des donc notre propre sûreté, tout ainsi
individus, placés dans l'état de na qu’un marchand de porcelaine , exige
ture , ce sont les droits des nations. que le connut Vénaissin soit réuni à
Maintenant il est facile de faire l‘ap l'empire français. (Applæudz‘).
plication de ces principes:le comtat M. ‘*“”‘. Il existe des biens natio
.Vénaissin est enclavé dans l‘empire naux à Rome; chaque ordre religieux
français: la partie des citoyens qui a une maison qui lui appartient dans
réclament les droits sacrés de la li cette ville , et le pape,- si vous prenez
berté , est la plus nombreuse; mais le Comtat , prendra ces maisons , ces
ils trouvent dans une autre petite couvens religieux: je propose qu'avec
portion de leurs concitoyens, des le saint-père on fassa un échange.
. ' ( 473 )
M. Carra. Dès long-temps , la ques on ne pourroit résoudre la question"
tion sur la réunion d'Avignon à la Ce ne sont pas les Avignonois qui sont
France . particulièrement a été discu-‘ nos colonies, comme l'a dit le préo-.
tée dans cette tribune : je ne rappel pinant: voici sur ce sujet ce qu'en
lerai pas ce qui a été dit à cette occa disent les meilleurs historiens : en
sion ; on a fait l'histoire, d’Avignon , l'année quatre cent il vint des émi
et ce que l’on a dit de plus vrai, grations de Poméraniens, de Polo
c’est que l'on ne pouvoit transmettre nois, de Silésiens, et ce fut l'empereur
à personne la souveraineté d'un peu Flavius Honorius‘ qui envoya Cons
ple. Il est temps que nous commen tance pour combattre ces émigrans qui
cions à comprendre qu‘il est une po s'emparoient du terrein de la France.
litique nationale; la position géogra Nous avons deux origines ; l'une par
phique d'Avignon etdu Comtat. disent Pharamond, l'autre par un roi des
trop que ce sont des lcolonies fran Bourguignons ; Pharamond fut roi.
çaises , qu'ainsi elles doivent être au de Mayence ; mais! je reviens à Avi-‘
jourd'hui rendues à la mère-patrie. gnou. Clovis épousa la nièce de Gon-;
Mais de nouvelles considérations vous debaut; il vin tfaire le siège d'Avignon ;
obligent encore de réunir les Conta les Avîgnonois alors étaient Bourgui-g
dins à vous, à moins que vous ne gnonois , colonies méridionales , fon
vouliez les voir ‘s'égorger les uns par dées par C(sar : or , depuis Avignbn
les autres; ils vous ont prouvé, du n'a point cessé d’être François ; il.
moins les Avignonoîs , qu'ils vouloient faisoit alors , avec le comtat , partie
être Français: par-là vous déciderez du royaume d'Arles , et Philippe de
la difficulté qui existe entre les Avi Valois l’acheta trois Gens mille mares
gnonois et les aristocrates ; dès que d'argent. Quand les papes habitèrent
les premiers seront soutenus par vous, Avignon , ce ne fut point comme titu«
les autres ne’ pouvant plus les atta laires , ils l'habitèrent comme nos fu
quer se rendront à vous : mais main gitifs habitent Wormes. Pour revenir
tenant ils s'égorgent, vous êtes—là à la vente de la reine Jeanne , si vous
présens, ouvrez-leur les bras , dites , trouvez qu’un seul historien vous dise
vous êtes nos frères , Vous l'êtes d’ori que le pape lui ait donné un sol , je
gine, vous êtes des Français! (ap consens à être traité d'ignorant; d'ail
plaudi). Que l’assemblée nationale leurs c'ette reine étoit mineure , et les
n'hésite donc plus. que les Aviguo Avignohois descendirent tellement des
nois reviennent dans le sein de leurs Bourguignons , que quand les états
frères et soient heureux de notre généraux de France s'assemblèrent , ils
constitution. ( applaudi. ) 1 déclarèrent cette vente nulle : or, les
M. Dawal. L'honorable assemblée Avignonoîs n'étoient donc pas une co-,
voudra bien me pardonner si, déja lonie françoise , mais ils étoient Fran
pour cette question , je suis monté çois comme nous ; comme nous , ils
deux fois dans çette tribune ; j'ai descendent d’une colonie de Poméra
déia dit que si la question du Comtat niens ; maintenant ils viennent s'offrir
émit si longue à décider, c'est que à vous. L'a55embiée nationale doit dé
tant que nous aurions des ecclésias clarer que tous les François , doréna
tiques ‘a la tête de notre ministère, vant , appartiendront à leur orignc.
"( 474 )
Mais on parle d’indemnité . nous n'en changes de terrein dans le ciel peut
devons point ; nos émigrans payent quelques arpens de terrein sur la terre.
byez‘àVVormæ ; et les papes dunsleurs il le peut: Cependant on dira peut
émigrations , quand ils vinrent habiter Ëétre que vous n’avez pas accepté la.
Avignon, ne nous donnèrent pas un ‘ proposition semblable des Braban
sol d’indemnité; que leur devons-mus _çons : cette objection seroit une
donc ? S’ilsn'om ni acheté Avignon , : puérilité. Tout peuple peut choisir la
pi pu avoir le droit de sonvaraineté . loi qui lui convient . et tout Ce qui
ni s’ils ne nous ont payé de loyer; je il convient à sa liberté. Il y a une scission
le répète , que leur devons-nous donc? ’_dans le Comtal: :acceptons tous ceux‘
Je demande que l’assemblée nationale 'qui veulent se réunir ; ceux qui ne‘
déclare, et ces circonstances lui en [le veulent pas , abandonnés à eux
font une nécessité , que les Avigno l‘ ‘mêmes, ne‘ tardetont pas à venir à
gnois sont François, et que n0us les vous. Je demande donc que l’assem
embrassions et traitions en frères. =blée nationale renouvelle sa déclara
( ÀppÎaudz‘ ) . tion , qu‘elle n'entend faire aucune
' M. Faôre d'Eglann‘na. Ün peuple l conquête , mais qu‘elle recevra dans
est essentiellement indépendant ; il 'son‘ sein les peuples qui voudront se
peut Secouer toute autorité et repren réunir à elle. ( On murmure ).
d’re sa souveraineté quand il le vent. M.Robexpioræ. Il ne faut pas com-*
Le Cômtat est un peuple‘ homogène , promettre l'intérêt des peuples, par
qui ne tient à l'Italie que par son ci des questions probléimtiques. Le prin
d'evant souverain : or, il s'agit de sa-_ cipe de la question des Avignonois a
voini un peuple souverain peut s'unir été décidé par des hommesétrangers
il une autre peuple souverain ? En se aux droits des hommes , nous ne de-a
cond lieu , il‘ s'agit de savoir si ce vons être plus délicats que ceux qui
grand peuple veut accepter l‘autre ?‘ se disoient les souverains de la France .
H CDnVÎEÏI‘ŒlTÔÎL donc à l'assemblée nous ne devons pas être plus difficiles
nationale d’éloigner les traits histo que la reine Jeanne qui écoutât la.
riques . et de s’en; tenir aux principes : séducti0n du pape Clément X. Les
Or, les principes sont . qu’un peuple états-généraux de ce tems ont déclaré
peut s'unir à un,autre peuple, et pour que détoit à titre précaire que le:
cela, ilme‘f'aut que sa volonté , il‘ n’a papes p‘0ssédoient A‘vignon ; je ne“
pas besoin d'autre titre. (Applaudz'). crois dbnc pas qu'il fut seulement‘
‘ .M‘. Court Duranc’z‘. Les rois sont décent d’oppoeer dans l'assemblée na-'
liails po‘ur les peuples , et non les peu tionale, un droit reconnu par les
ples«po’ur les rois; ainsi la nation dont Îparlemens , par nos rois , Par les états
il s'agit n'a donc pas besoin d'autre“ généraux de la natio’m On ne peut
titres que sa volonté pour se réunira i mettre en question si un peuple sou
vous: c’est une partie du Comtat qu‘ i verain peut s‘unir à un autre peuple ?
Veut se réunir à la France; il s'agit Il n’y a qu'un tyran ou un esclave qui
de savoir si c'est la majorité ? Le puisse trouver là une question. Cette‘
Com’tat veut laisser au pape le droit affaire fut traitée à l‘assemblée natio
spiritual ', et_le dégager‘du temporel; _nale' il y a six mois , et sans une cir
il veut faire oublier ces pactes d’éæ J constance étrangère , la réunion en"
( 475 )
oulieu : alors , on tenoità des con temps qu’il n'y aurait plus de des:
sidérations partiCulières, on regardait potes au monde , si les peuples avoient
Avignon comme un foyer d'aristocra pu prononcer leur vœu ! ce serait une
tie , on a prédit les désastres présens; chosê injuste et scandaleuse de croire
ils sent arrivés . l’on a voulu alors qu'un peuple qui—"n’a pu secouer le
ajoumer la question et éluder les joug , vonlût payer une indemnité i
droits des peuples; on a depuis af un despote : ainsi . parce que les Avi“
fermi , renforcé un parti contre-ré gnonois ne voudroient plus obéir au
volutionnaire qui pourrait attenter à pape , ils lui voudroient accorder
notre liberté ; ce parti caché dans les une indemnité: ce serait reconnofltre
ténèbres s'est montré tout—à-coup , qu'il avoir droit à la souveraineté;
des communes entières ont été rava cela détruit les principes ! Quant aux
gées et des maires égorgés , leurs craint6s que l'on voudroit nous in&e
éntrailles déchirées ont été prome pirer , elles sont ridicules: on von-'
nées aux regards des peuples ! depuis droit nous faire croire que les Con-t
deux armées sont en présence . qu‘ar radins pèsent quelque peu dans la.
rivera-t-il? déjà les généreux Avigno balance politique de l’Europe ! si l'on.
mois ont été victimes de la liberté : disoit cela , ce ne serait qu’un préfi
mais voyons les confédérations des texte , et les despotes sauraient bien
départemens voisins réunis à Avignon; se passer de celui-l‘a, s'ils en vouloienæ’.
d'un autre côté sont les aristocrates à notre liberté. Au surplus, la liberté
de ces mêmes départemehs‘fiés , coa‘ ne considère que la justice ; les par
Iisés avec les rebelles Comtadius; il pies libres n'ont opposé aucune feinte
' Faut se transporter hors de l'enceinte politique aux puissans rois , avec une
de l'assemblée naltionale , il faut se poignée d‘hommes libres leurs 'mr
transporter sur le champ de bataille , Lions ont renversé des armées formi
jonché de morts , il faut voiries en-. dables : ces systèmes de crainte sont
t‘railles des patriotes portées au bout le poison de la liberté {ce n’est pas
des bayonnettes, quiconque ne les ainsi que. se comportent les hœmm
Voit pas ne peut délibérer sur cette libres. 'I.l faut mettre les Avignomîs
affaire! qui osera me parler ici des sous la protection de‘læ nation fran.o
droits d‘es'pnpes? Il faut que ces peu— çaise : c‘est parce qu'on adi.t que
ples soient libres ou il faut déchirer nous les abandonnerions, que L'anie«
notre déclaration des droits, quand tocratie fomente ces horrihleæ trou
on outr'ng'e les tyrans il faut mourir bles. Je demande que l’assemblée na.-
plutôt que de rentrer sous leurs tionale. prononce la.r_éuniou des C0{h
dbéissancesL (dppZa-udi. ) tadins à la France. (applaudi. )‘
Il ne faut pas juger de ceux qui M. Chepy« On doit réunir. à: la
détestentla tyrannie, par 18'130!!!er nation française le Comtat venaissin ,,
de ceux qui la blâment, mais parle c’est un point—décidé : mais comment
entiment intérieur de chaque.homme; se fera cette réunion? Quelques me_1m
T..a partie du. peuple du Comtnu, qui bras muscat dit que c'est par. droit
m'a pas prononcé son adhésion, doit d’origine ;.moi‘ je pensequevæma de—
- rire regardée comme 0ppñmée ;10ut vez. traiter du souverain àsouverain:
neuple veut être libre , eLilyy a.loug— j or, l—.‘ass9mbhée paitonale ne peut se
(476)
’dlspensèr de proclamer l’indépen se réunir or , il faudra envbyËiHèî
dance des deux nations ; par-là vous troupes dont les chefs soient bien
aurez l'avantage de marquer le pas connus , et elles rétabliront le calme.
sage de la souveraineté à la réunion Je crois aussi qu'il faut envoyer trois
française : ainsi je me résume et je commissaires patriotes.
dis que cette forme apprendra à tous La séance a été levée à 10 heures.
les peuples que vos principes s'éten
dent à tous ceux de l’univers. A SSEMBLÉE NATIONALE.
.1
:‘M. Charles Lama/z. Je ne combats Séance de Jeudz J’0U‘.
pas ces principes , mais je ne crois pas
inutile de faire counoitre ici dans Cette séance a été employée d’abord
quels principes ont été rendus les dé à recevoir les ,membres du tribunal
de cassation , qui . i la suite d'un dis
crets précédens.
Le peuple auquel un autre peuple cours fort au dessous de l’idée qu'on
veut "se réunir , a le droit de considé en avoit conçu d'avance, ont été invitée
à s'asseoir sur des banquettes qu'on
rèr si cela lui convient. Quand la ré
leur avoit préparées vers le milieu de
volution s’est faite dans la ville d'A
la salle. Ces messieurs étoient sous leur
vignon , l'assemblée nationale avoit à
manteau , ayant au col le tricolor et la
craindre de donner l’exemple du par
tage lors de la division des départe médaille , le chef surmonté de plumes,
mens , elle eût eu l’air d'approuver la et les cheveux retroussé: en calogam
Ensuite le comité militaire a pro
révolte de quelques parties de l'em
posé un décret sur les invalides de la
pire. Dans cette alternative , l'assem
marine ; après quelques débats , dont
blée nationale n'a pas cru devoir aban
ebandonner les habitans d’Avignon ; 'M. Emeri a fait les frais , quatre arti
cles ont été adoptés etdécrétés dans
alors on leur a envoyé 'un régiment
Pour se soutenir dans leur'révolu dans les termes suivans :
ART. I. La caisse des invalides de
tion , c’est ce'qui est arrivé. Dans ce
momentr, la France ne craint plus le la marine sera conservée ; elle demeu—
rera distincte et séparée de celle des
pape, qu’alors il fallait ménager; et
pensions accordées par l'état , et sur
comme depuis , le pape , par son lam
laquelle les droits des marins et de.
gage entortillé , l'ayant réellement
tous les employés du. département
bien mérité de la nation , non parce
qu’il est foible , mais parce qu'il est_ de la marine sont réservés. ,
II. Les revenus fixes provenant,
désintéi‘esâé et peu bienveillant à l'é
ga‘rd du peuple , auiourd'hui , dis-je ,
des économies ci.» çlevanthaites des
que n‘oùs"n'a'vops plus 'ces choses à fonds de cette caisse centinuemnt à y
craindre , il-ne peut donc plus y avoir être versés.
III. La rente.viagère de 120,900 l.
de difficultés; et demain l'assemblée
nationale doit décréter la réunion du sur la tête du roi est déclarée per
pétuelle , et sera versée tous les ans
comtat Venai<sin à la France."
Je vois . avec M. Chépy, qu’il con par le trésor public à la caisse des
vient de mettre dans le considéranth invalides.
IV. Cette caisse conservera pour
décret , que le peuple avignonois est
indépendantg sans cela,_il ne pourroit revenus cnsuels ,
(477)
1°. Quatre deniers pour livre sur partement de la Vienne, à faire faire
toutes les dépenses du département aux frais des adminiàtréS les réparat
de la marine et des colonies. tions et arrengemens intérieurs , né-A
2°. Six deniers pour livre sur les cessaires à la partie du palais de Jus'
gages des marins employés par le tice et emplacemens occupés parles of—
commerce , et sur les bénéfices de ficiers de la maîtrise des eaux et forêts,
ceux qui naviguent à la part. ainsi que les avocats et procureurs,
5°. Un_ sol pour livre du produit pour y placer le tribunal de district ,
net de toutes les prises faites sur les à la charge de faire procéder à l'ad
ennemis de l'état par les corsaires judication au rabais desdites répara
français. tions et ouvrages, sur le devis esti
4°. Six deniers pour livre de la matif qui en a été dressé le 6 de ce
totalité, et le tiers du produit net de mois et approuvé par le directoire du
toutes les prises quelconques faites département , le 15 du même mois ».
sur les ennemis par les bâtimans de
autre décret.
l’état.
5°. La totalité du produit non ré « L‘assemblée nationale autorise le
clamé des débris et naufrages. directoire du district de Jauville, dé»
6°. Le montant de la solde des partement d'Eure et Loire, à louer
marins déserteurs à bord des vais— aux frais des administrés, au prix de
seaux de l’état, 600 livres par an, la maison située
7°. La moitié de la solde des dé— rue Barde, habitée par le sieur Tho
serteurs à bord des navires du com mars boulanger , pour y placer le
merce , l’autre moitié déclarée appar-« corps administratif du district. l’au
tenir aux armateurs en indemnité de torise pareillement à faire faire aux
leurs frais de remplacement. frais desdits administrés tous les art—
8°. {Le produit des successions des rengemens intérieurs nécessaires .,
marins et autres personnes mortes dont la dépense ne pourra néan
en mer , les sommes de parts de moins excéder la somme de 1200 li—
prises , gratifications , salaires et jour— vres ».
nées d’ouvriers , et autres objets de
Àutre décret.
pareille nature concernant le service
de la marine , lorsqu'ils ne seront pas L'assemblée nationale , ouï le rap
réclamés. port de son comité d'emplacement ,
La séance est levée à dix heures. autorise le directoire du district de
Rieux, à louer à dire d'experts et
Séance d‘hier.
aux frais des administrés , la maison
Après la lecture du procès-verbal , du séminaire de cette ville , pour y
et les observations de M. Bouche sur placer le corps administratif du dis
sa rédaction , M. Prugnon au nom trict et le tribunal, excepté de la
du comité des emplacemens propose présente permission de louer les jar
et fait recevoir le‘ projet de décret dins et toutes autres dépendances
suivant. dudit séminaire, pour être donnésà
« L’assemblée nationale autorise le louer séparément , et le prix versé
directoire du district de Poitiers, dé , ainsi que celui de l'emplacement du
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directoire dans la caisse du district missaires de la caisse de l'extraordi
naire ,décrète ce qui suit:
)!utre décret. ART. I. La recette et la dépense du
L’assemblée nationale, ouï le rap montant des effets admis dans l'em
port de son comité d‘emplacement , prunt national de 1787, est fixé à la
autorise le directoire du département somme de 25,499,715 1.; l’adminis
du Puy de Dome . et acquérir aux trateur du trésor public rendra compté
Hais des administrés et dans les for de la somme de 28,565 1. rgs. u d. l.
mes prescrites par les décrets de l'as dont la recette excède la dépense ,
semblée nationale , pour la vente des sauf son recours contre qui il avisera.
biens nationaux , la maison des Cor II. Les originaux des actes qui ont or
deliers de Clerm0nt, pour y placer donné l'admission de la reconnoissance
le corps administratif du départe du sieur le Couteux-Lanoraye pour
ment. la somme de 1,400,000 1. dans l'emè
L‘autorise également à faire les ré prunt de 1789 . et ladite reconnois—
parations et arrangemens intérieurs , sauce, seront remis à l’agent chargé
qui seront jugés nécessaires d'après de la poursuite dès recouvremens du
l'adjudication au rabais , qui en sera trésor public , à l'effet par lui de se
faite en la manière accoutumée , sur pourvoir contre telles personnes qu'il
le devis estimatif qui en a été dressé appartiendra , ordonnateurs et autres,
le 14 de ce mois: le montant de la pour faire rétablir audit trésor, soit
quelle adjudication au rabais sera sup-, les bordereaux délivrés audit sieur le
porté par les administrés. Couteux jusqu'à la concurrence de
Le comité ecclésiastique prend un 700,000 1. , soit des effets de la' nature
décret homologatif du plan fourni par de ceux qui devaient être admis dans
certains départemens , pour la réduc— l’emprunt de 1789 , jusqu'à concur
tion et circonscription de leurs parois rence de la même somme de 700,000 l.
les.... Nous le donnerons demain. et les intérêts induement payés audit
M. Camus, au nom des commissaL sieur le Couteux ou ses ayants-cause ,
tes de l'extraordinaire . découvre bien à compter du premier octobre 1789
des abus; on auroit tout aussi-tôt et qu’ils ont en cours , jusqu'au jour de
plus justement dit des friponneries la remise effective des capitaux qui
qui se sont commises dans l’admission sera faite au trésor public , sans en—
des fonds , dont fut formé l'emprunt l tendre ati surplus, par cette disposi
de 1785. . tion, rien préjuger sur les prétenti0ns
Le sieur le Couteux-Lanora'ye y a . .'._ formées par les sieurs le Couteux et
rempli
contentun étoit
desréservé
principaux
de se rôles , à lui I Haller, dont est mention dans la re
faire comp-
connoissance dudit sieur le Couteux.
ter l’intérêt d’un capital de 1 .400,000 l. 111. Les commissaires de la tréso
qu'il n'avait jamais fourni. Voici les rerie , en faisant procéder à l'inven‘
mesures que l’assemblée a cru devoir taire des effets du tré50r public , fe'—
prendre, sinon pour prévenir , du ront dresser inventaire , dans un cha
moins pour empêcher de plus grandes ; pitre à part , (les effets qui y sont ren-’
fraudes. très par diverses voies . pour être au
L‘assemblée , oui le rapport des com; nullés; et il sera procédé à la'vérifi.
"i

(479)
cation et au brûlement desdits effets ‘ratives , doit lui.empêcher de se trous
par les commissaires de la caisse de ver dans celle-ci... L’on rit plus qu’on
l'extraordinaire , aux termes du dé. ne songe à répondre à M. de Tou
cret du 24 décembre dernier. ' longeon: cependant quelqu'un lui I
M. de Beauharnais fait le rapport demandé s'il croyait que , dans l.
de la trop malheureuse affaire arrivée moment de non exercice du soldat .:
à Wissembourg. dans le régiment de il lui serait interdit d'assister aux ins,
de Beauvoisis. Elle a d'abord présenté truciions religieuses , aux écoles ; si , -
à décider si les soldats pourraient as par exemple , il ne lui serait pas per-,
sister aux séances des sacîétés des amis mis de donner à l'assemblée nationale
de la constitution , toutes les fois que les mamans que le service donnerait
cela ne les distrairoit pas de leur ser à son détasssement.
vice ; le comité le pensait ainsi : . M. le Chapelier reprenant la ques-‘
' M. d'André a demandé que l'on'dé tion, et la peine qu'il y aurait d'ob-Æ
finit, avant tout , ce qu'on entendait tenir sous les auspices de la liberté ,
par saciété des amis de la constitution. de l'égalité, et de tous les grands mots
_( car aujourd'hui ce nom était devenu dont se pare la constitution d'ob:
le mot de ralliement de toute espèce tenir , disons-nous à la société ded
de gens . même des factieux et de ceux amis de la constitution , la suppré
qui étaient les plus éloignés dela cons matie sur toutes les autres. il de—
titution) il a prétendu ensuite qu'une mande que l'on décrétât que les sol—
telle licence dans les troupes servirait dans serait libres d'assister à toutes les'
à les détourner du service , et à étein sociétés , qui tiendroient leurs séances
dre en elles tout esprit de subordina tranquillement et sans armes. Un autre
tion. M. Prieur et de Noaillcs défi membre prétendait que n'y ayant
nissent la société des amis de la cons point de loi qui le leur défendit ,
titution , l'école de la liberté et de il fallait en conclure que la chose
l'amour des loix-; C'est—là qu'il sera leur était au moins tacitement per-.
doux , qu'il sera heureux de voir les mise. On lui a répondu , que le silence
soldats ; ce n'est que-là , disent-ils , de la loi , avait seul pu servir de pré-;
qu'ils pourront s'apprécier et se far texte aux officiers de Bea uvoisis. de
tifier dans la pratique des devoirs tyranniser ceux des soldats de ce ré-,
de leur état ', si vous leur refusez de giment que l'envie de s'instruire des
les laisser s'éclairer dans de pareilles droits et des devoirs de l'homme ,.
sociétés, craignez celles qu’ils pour aV0it portés à la séance des amis de
raient faire entr’eux, , la constitution , la constitution de cet endroit. Après
les droits de l’homme , voilà à quoi se quelques au:res débats , et l'adoption
réduit aujourd'hui l'étude morale et que le comités faite de l'amendement
politique de tout citoyen. ,proposé par M.| Chapelier. L'articla
Mi Toulongeon prétendait circonss a été décrété et rédigé ainsi qu'il suit.)
mire la liberté du soldat dans les li etàla très-grande satisfaction du pu
mites de son engagement', et lui inter blic. ' .
dire tout acte .qui les dépassait ; la L'assemblée nationale déclare que
même raison qui a fait exclure, des" les officiers , sous-officiers et soldats
assemblées administratives et délibé- de toute; les armes _,_ hors le tamis
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'de leur service militaire , des appels, la triste expérienee du papier victimél
des exercices et de toutes les font» par les marchands d'argent. L'orateur
tiens de leur état peuvent, jusqu'à a fini par proposer le retrait des billets
l’heure de la retraite , assister, comme de 2000 livres , et la création pour
tous les autres citoyens , aux séances cent millions de papier en effets de
des sociétés qui s'assemblent paisible 25 livres, pour autant de 100 et de
ment et sans armes dans les lieux 20 sous.
où. ils sont en garnison ou en quar La séance a été levée à 3 heures ,
fier. et la suite de la discussion renvoyée
Nous voilà maintenant à la réduc au lendemain.
tion des assignats en petits billets,
question vraiment importante , et SPECTACLES.
qu‘il faut décider entre deux écueils; THEATRE ITALIEN , aujourd’hui 50
l’un de faire disparoître tout le nu avril, les Etoum’is, et la lime. re:
méraire, si l'on peut y suppléer par présentation de Guillaume Tell. .
une monnoie fictive et de pure cir
constance; l‘autre, de mettre à l'ar THEATRE Fumçors , de la rue de
gent un prix que le malheureux ne Richelieu, 50 avril, le Cid, tragédie
pourra jamais attendre , ce qui dans en 5 actes; suivie de Crz‘spz‘n , rival
peu jetteroit les assignats dans un de son maître, com. en un acte.
discrédit total. THÉATRE Fnançus , COMIQUE ET
‘ M. Pcthion a préparé cette dis LYRIQUE , 50 avril , le Miliciçn , opéra
cussion par la lecture d'une adresse bouffon, en 1 acte ; précédé du .M’arz'
des ouvriers fabriœns et artisans de retrouvé, comédie en un acte; et
Paris. I, du Seigneur d'à présent , comédie en
M. Prugnon dit, que faire de petits 1 acte.
assignats , c’est faire subir au pauvre
AMBIGU-COMIQUE. 30 avril , lafausse
la perte que le riche seul peut sup Correspondance ; la Servante mai
porter. '
Iresse} la Bascule.
M. Dionis du Séjour pense que
cette émission, si elle a lieu, doit être GRANDS DANSEURS DU ROI . aujour—
bornée à 15 ou 20 millions, qu’au d’hui 50‘avril ‘ la premiere représen
surplus le projet du rapporteur ne tation de la reprise de l'Enfant pro«
pourroit être utile qù‘autant que l'on digue, comédie en 4 actes. Le sieur
auroit trouvé le moyeu d’abolirl'agio Laville débutera par le rôle d’Arle
tage. ' quz'n. Pour petite piece, Crispin rival
de son maftre. en 1 acte; précédée
M. Gouy défend avec chaleur le
du Tombeau de Nostradmnu: , pièce
comité , et'va jusqu'à dire que l’assi
à machines et un Ballet.
gnat est actuellement au pair de l'ar
gent , et qu'avec la mesure proposée, DÉLASSEMENT COMIQUE. Aujourd’hui
bientôt il gagnera sur’lui : ceci avoit 50 avril, la Conmalescence du roi:
l'air d’une plaisanterie , mais elle a le Retour du Champ de Mars; la
étéprise en mauvaise part de tous Conrtz‘tutz’on villageoise; la Serrant:
ceux qui depuis long-temps'faimient maîtresse.
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