Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
tfàicn CoTTipfett
/ifcn
3K 7.
Naissance de Desruesi
Necker , &orsa$i Jor*
Mardi Ier. novemb. dan et fillette.
JOURNAL i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS."
La révolte de France qui a opéré de grandes méta
morphoses , comme de donner à un sot la réputation
Tome VA Année 179 1, Oôo
l 49° )
d'homme d'esprit , à un coquin celle d'un honnête
homme., et à un insensé celle d'un sage , n'a pas la
même influence sur les beaux arts. Les peintres les
plus médiocres , parmi lesquels nous ne craignons
pas de ranger M. David avec sa couleur rougeâtre,
et ses figures pillées , et M. Moreau le jeune , avec
«on serment de jeu de paume qu'il vient d'offrir 1
l'assemblée , auront beau avilir leur pinceau eu célé
brant des faits déshonorans peur la nation françoise ,
leurs ouvrages, heureusement pour eux, tomberont
bientôt dans un profond oubli ; mais on ne verra
.point M. Greu{e prostituer le génie de son art ,
pour illustrer des crimes et des horreurs, preuve que
le vrai talent est toujours accompagné d'un jugement
sain, d'un esprit droit et d'un cœur honnête.
" 1
■'
( 491 )•
(?i'!riJwi-,
NOUVEAUTE.
'Adresse du point central' des arts et métiers ,
présentée à l'assemblée nationale législative, le 19
octobre I7QI- —— "Cette adressé , qui présente un
tableau effrayant du ïïépérissement des arts et de la
ruine du commeWe-^toe devoit pas être accueillie j
aussi a-t-elle été à peine écoutée. Ces messieurs
( 495 ) "
aiment à être flagornés; immédiatement après les
dames de la Halle ont été admises ; elles n'ont pari*
que de régénération et de prospérité , aussi ont-elles
été applaudies à tout rompre. Cette adresse, qui
a le mérite rare de dire avec énergie de grandes et
importantes vérités, se vend au local du point central,
ancienne église du Sépulchre , rue Saint-Denis , ep.
s adressant au sieur Moreau.
D'Orl.... le populacier
Revenant de quelque guinguette,
L'autre jour , pour faire une emplette,
Descendit chez un épicier.
Il entre : au fond de la boutique
Il reconnoît le cher A'André,
D'un tablier bleu décoré,
D'huile ajustant une barrique.
Dandré le reconnoît aussi :
"Eh! bonjour, confrèreet pratique ,
„ De votre visite merci ,
„ De politesse je me pique ,
„ Je vous la rendrai , comptez-y. „
Pour avancer une escabelle
Le bon Dandré gesticulant,
Répand de l'olive nouvelle
Sur l'habit neufdu ci-devant ;
Un soldat à longues moustaches ,
Témoin du malheur , s'écria :
Pourquoi s'alloit-il gâtér-là?
Il avoit assez d'autres taches.
C 496 )
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
Anecdote théâtrale.
Certain acteur ( le nom du mime
Une autrefois me reviendra ) ,
Assez mal débuta dans l'époux de Monime.
Vanhove (i) après la pièce âprement le tança :
„ Quel ton avez-vous pris ? Etoit-ce donc cela ?
„ Du rôle abandonner la tentative ingrate ;
„ Le sifflet est au bout , je vous préviens.— Tout douxi.
Dit l'autre , « à mes dépens ne vous gonfle^ la rate,
» Je n'ai pas appris comme vous
» A débiter mon Mitridate.
VARIÉTÉS.
L'illustre prélat du Calvad autrement dit
l'abbé Faux-chef, est comme l'or faux , du plaisir
dont parle une certaine pièce de vers ; il vient enfin
de se montrer tel qu'il est ; l'autre jour, après un
exposé assez doucereux contre les prêtres fidèles à
la religion , il a fini par conclure charitablement qu'il
Falloit se contenter de les faire mourir de faim ; cette
motion ridicule et atroce , qui , au premier coup-
d'ceil ne paroît tomber que sur les malheureux prê
tres , renferme un but profond et caché qu'il est im
portant de faire connoître. Les enragés Jacobins
sont bien convaincus que le roi ayant à présent le
droit du veto suspensif, ns sanctionnera plus leurs
coupables extravagances ; ils espèrent se servir du
roi pour ameuter le peuple contre lui , en quoi ils se
trompent lourdement , nous osons le prédire , mais
tout cela se rapporte parfaitement avec les piques
dessinées par Carra, les parenthèses de Gorsas , et
autres écrivains qui disent nettement qu'il faut encore
une insurrection dans Paris.
r
( Soo )
Dans le haut style, en poésie , au lieu d'employer
Gor'sas, terme commun, et qui présente des idées
triviales, on pourrait, ce me semble, dire
• « fanglant aliboron, &c.
» Digne émule du fils de maître Jean Fréron,
» Rival du fier Brissot dans l'art amphigourique ,
» Toi qui vécus long- temps en paisible bourrique.
» D'où te viens tout-à-coup cet aspect furieux ?
» Réponds et des baudets favorisés des cieux ,
» Ton nom allongera la liste glorieuse....... »
■
( Soi )
arossesse de Iv reine; cette plaisanterie, aussi spiri
tuelle que décente, à été hurlée à pleine gorge par les
colporteurs de son malhenreux journal du soir, et de
suite imprimé le lendemain, par les trompettes As la
bêtise et du mensonge , Gotsas \, Carra , Audouin ,
Perlet, &c
,-■
( 502 )
madame Dusaillant , sa sœur, a donné un démenti
à M. Frochoty et a prouvé que son frère n'étoit point
insolvable; que*nous ne devions supporter les frais de
ses funéraslles, et que c'étoit un deshonneur de mourir
banqueroutier. L'assemblée législative, dont les mem
bres arrivent des quatre coins du royaume, et qui,
par conséquent , connoissent mieux les facultés de
Mirabeau que sa famille , a dit à madame Dusaillant
que c'étoit elle qui en avoit menti ; que son frère étoit
mort insolvable ; que les aneiennnes loix de l'honneur
étoient autant d'abus criants ; qu'en conséquence elle
décretoit qu'il y a une grande gloire à mourir ban
queroutier- ' -
■a£l£ŒbL*J££2ï&S2»
Théâtre de Molière.
Rien de plus ridiculement servile que la conduite
de la plupart de nos confrères les journalistes vis-
à-vis les acteurs et actrices des differens théâtres de
la capitale. Ces faux admirateurs, dont l'indulgence
soldée se prosterne devant la médiocrité la plus
obscure , ont l'effronterie d'assimiler une Vestris ,
à la sublime Clairon ; une Desgarcins , à la tendre
Gossin; une Petit, à la sensible Duiuesnil ; un Talma,
au superbe Lekain; un Fanhaye au célèbre Bri[ard.
On rougit d'appartenir par la confraternité à des êtres
qui ont l'impudeur d'encenser des bamboches si mal
organisées. Pour nous , qui nous faisons gloire de
relever vertement tous ceux qui devient du sentier
du bon goût , nous annonçons aux enfans bâtards de
Thalie et de Melpomène une tenue de sévérité bien
inflexible.
Depuis long-temps on nous avoit parlé du théâtre
de Molière comme d'un cloaque où la démagogie
délirante venoit ensevelir ses féroces gaietés. Nous
avons été curieux déjuger par nous-mêmes jusqu'à
quel point l'impertinence fangeusement civique de
ces baladins se portoit sur kùrs affreux tréteaux.
( 5©3 )
Nous avouons ingénuement que les représentations
du retour du père Gérard à sa ferme , et sur- tout de
la Ligue des fanatiques et des tyrans , ont surpassé
de beaucoup notre craintive espérance. Imaginez une
bande d'antropophages , qui , assis autour de leur
victime, insultent froidement à son infortune. Ima
ginez des allusions colorées d'une teinte sanguino
lente ,' les plus horribles allusions , des cris de ven
geance et de mort, et vous n'aurez qu'une légère
esquisse de cet exccrable théâtre , et c'est le divin
Molière qui prête son nom à de pareilles infamies !....
Nous engageons fortement les honnêtes gens à ne
mettre jamais les pieds dans un spectacle qui est une
école ouverte de crimes, de rébellion et de trahison.
Les figures cadavéreuses qui remplissent la salle de
ce théâtre démontrent assez la nature des pièces qui
s'y jouent.
aasBDHSaasss»
! JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
VARIÉTÉS.
Epitaphe.
Ci-oit le régicide infâme ,
Lou... Philip... d'Or!....
Qui souilla les trois élémens.
Le diable veuille avoir son ame ;
Mais le monstre fait tant d'horreur ,
O^ue l'enfer même en aura peur.
Brochure nouvelle.
Dialogue entre les villes de Lyon, Bordeaux,
Marseille, Nanci , Besançon, Lille, Caen, Nantes,
Poitiers, Tours, Versailles , Paris, MM. de Mon-
tesquiou , Bergasse, Camus , Cazaiès, les louis-d'or,
éous , gros sous , billets . patriotiques , de sections ,
nationaux \ constitutionnels , de nécessité , de bien
faisance, de secours, fraternels, d'assistance, d'uti
lité, d'assurance, de sûreté , de confiance , &c. &c.
&;e. &ç.; $îc. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c. &c, &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. ,
&c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
Brochure in-8°. de 24 pages ; prix, 8 sous , chez
M. Swneville-, libraire, au Palais-Royal.
A qui la balle !
Maire premier, Jean près d'un demi-lustre,
Ses orges fit, sans trop lorgner les cieux :
Sous une écharpe il deyint presque illustre
Sans s'étayer de vertus ni d'aïeux.
Laissons le sire , et concluons que rustre ,
Cuistre , histrion, par un scrutin heureux
Peut, sans d'ailleurs resplendir d'aucun lustre,
Grâce à ses pairs , se trouver maire-deux.
» »ii ————
A M, U Prince de P. . . .
Oui, mon cher prince, avec peine je vois
Qu'à vos ayeux vous voulez faire injure ;
Vous oubliez leur nom et leurs exploits.
Qu'y gagnez-vous, prince ? Rien je vous jure.
Pourquoi gronder la trop bonne nature ,
Qui d'un haut rang vous laissa tous les droits ?
Vous n'étiez pas, certes, prince de poids,
Par votre esprit , ni par votre figure.
Par la baronne du Lion.
J O U RNA L ;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.:
. V A R I É T É S.
Un M. de «la Bérgtrie a eu la gloire de proposer
le. premier , ■ ■ de faire notifier au sieur François- '
Tome VI. Année 1791, q
JÇavitr, prince françpis , l'injonction de rentrer sous
iéxîx "m'ois dans le royaume. Il est aisé de prevoir-
que ce décret pourra entraîner quelques difficultés ;
car enfin il n'est pas impossible que le sieur Xavier
ne fasse -pas tput le cas que meute un ordre émané
d'une assemblée aussi respectable, et qui s'y prend
d'une manière aussi honnête ; alors sur le refus dudix
Xavier d'y obtempérer , il faudra désigner pour 1*-
régence éventuelle le sieur Philippe son frère : mais
ledit Philippe pourra montrer aussi la même rccal-'
citrancè V '1 faudra donc se rabattre sur un certain
autre Philippe\ 'ci-devant d'Or_, prince respectable
s'il pn fut jamais , et qui, à tous les titres qui ont
acquis, au Dienhsuxeux Mirabeau L'amour et l'estime
d« ia nation „. vient d'ajouter tout nouvellement celui
ds> banque r.ouiiei[; niais, par malheur ce digne prince ,
profowderiie ut: occupe des soins. d*> son encan, a
fornujliemeut .renoncé , pour 1-ui et ses enfans , aux
tiavaux e.nbanassans de la régence du royaume j il
faudra .donc pthâer àii:sienr Louis , ci-devant Coudé,
owa M. son, hls», cJTtlevaat Bourbon ; maisles mêmes
csairita*!. se notouvelleBii, encura.icL^ on accuse ces
deux, irassicurs. de.ivlavoir pas pour l'auguste sénat
tout. le respect.. qu'il: 'mérite , ils en- ont même un
p£M. rrraïKqOi^'-'ai'sa ..sœur aioée- : reste adoucie sieur
Louisv: ci• devant Coauk ; mais nous: ne -serions pas
étonoés^qtus; différant des prêtres et 'officiers ccjnsti- ,
tabonoaH , 'iiltiï'ëûc quelque répugnance à s'emparep-'
des droite oVautrui ; M. le duc de pïnrhièvré neptW-;-'
cepleracBÛrffment:pa&, par la, même rMsatv-, ainsi-cette s
régence , semblable a cesrfilfes cpaulees qu'on offre à •
tquicle.jnondé, -et -dont personne ne teuc, finira par
être pr-rt^ee: au rabnisf et-peut-éïreveriduevà la folle
tnc\,>r. ■. iL^a^e» -vraisemblablement- ainsi de-toutes
les places de miaistfçs.,■ j- x ;; /, '/ •
%
( 27 )
acteur de la comédie françoise. Lés ch"é"^aÙ5Î
de sa voiture ont pris le mor-aux-dents, il s'est pré'-1
eipité dans la rue par la portière une roué liH si
.cassé une jambe. Jusqu'à présent, on ne voit
dans cet événement qu'une chose fort ordinaire j
mais à quel point ne sera t-on pas étonne lorsqu'on
saura que les chevaux qui ont piis le mor-aux*
dents sont des chevaux de fiacre ? Les faits les
plus extraordinaires ne nous avoient pas surpris
depuis l'époque de la révolution : mais cet événe
ment nous confirme plus que tout autre , que les
patriotes doivent s'attendre à tout.
- -.
,
( a9 )
effort le tribut qu'elle doit aux longs services ej:
solides éclats de votre vie. Je suis, &c.
Réponse de M. le Marichai de Broglie.
J'ai balancé , monsieur , à vous répondre. Le
silence d'un mépris dont j'ai la conscience chargée,
et qui ne peut pas échapper à la vôtre , vous en eût
dit assez ; mais je veux bien vous laisser lire plus
librement dans mon cœur. Votre lettre est ce qu'elle
doit être. Je ne reconnois aucun des principes que
vous y consacrez. Lorsqu'il est question de vous ,
j'éloigne le passé de ma mémoire. Vos prédictions
ne sont pas pour moi l'avenir , et de quelque voile
qu'il soit enveloppé , vous ne serez jamais le frère
de mes enfans , vous ne serez jamais mon fils. Vous
voulez me toucher au nom de ma gloire, vous en
devez être un mauvais juge, et j'ai besoin d'un peu
d'eelat pour me faire pardonner votre existence.
Le Maréchal de Broglie.
■ ■■ ii 'iUjd>iawg——■
Les journaliers Jacobins , tels que le hallebardier
Carra et compagnie , prennent pour épigraphe ces
mots : Les écrivains patriotes sont les sentinelles de
la liberté française. Ils ont aussi des confrères qui
se tiennent dans de petites rues écartées , et qui
sont aussi les sentinelles de la liberté du globe.
i
"fei
( 3* )
messieurs y-.Ins£i:er ma juste réclamation dans votrt
journal , .je la crois suffisante peur le moment.
Q_U EST-ION.
Quelle est la femme la plus malheu-.
reuse , ou celle qui a un mari qu'elle hait,"
£t bont elle est aimée, ou celle qui a un
mari qu'elle aime, et dont elle est haïe?
Prrata du N°. d'hier.
Page 21 , lig. 10, Dervilly , lise^ : Decvilly.
:■ A
Cours de la rue Fivienne , 3 novembre.
Les assignats de 50 liv. perdent 15 ipour iOO.
Ceux de 500 liv. 16 pour cent.
,Les ,louis
• valent
, . <V rpour des
, ',,assignats
° . de_-*çoo 1. ^
4 1. l<J s.
( pour de 1 argent. 10 sous. ., .{
Les assignats de 500 liv. pour, des assignais de 5 liv..
perdent 6 ^ pour 100.
——waaaaaasmsBÊm
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS. •
On ne peut s'empêcher de rire de pitié lorsqu'on
voit les journaux Jacobins, copier servilement une
Tonw VI. Année 1791. E
• ■ ( 34 )
lettre d'un nommé Fillette, qui prétend que quantité
de familles Bernoises ont abandonné leur pays pour
venir s'établir en France ; c'est à-peu-près comme
si on disoit que le nommé Villette vient d'abandonner
Paris pour aller s'établir a Coblentz , c'est-à-dire ,
que ces Bernois quitteraient un gouvernement doux,
paternel , où les personnes et les propriétés sont
parfaitement assurées , pour aller chercher l'anarchie,
le pillage, le meurtre et l'incendie; toutes ridicules
que sont ces nouvelles, elles rie produiront aucun
effet ; elles ne retiendront pas les honnêtes gens pro
priétaires et autres qui continuent de fuir une terre
de désolation , et les brigands et Jacobins n'ont pas
besoin des exhortations dudit Fillette pour rester
dans un pays où ils exercent librement leur ministère
et le-, plus saint des devoirs, et ils seraient mal reçus
dans quelqu'autre partie de l'univers qu'ils voulus
sent aller.
-s
C 35 )
rible et rare jusqu'à présent. On dit qu'au
moment où les matelots et autres gens employés sur
le port, ont reçu la confirmation des fâcheuses nou
velles de l'Amérique , ils se sont transportés à l'en
droit où ces boutte-feux tiennent leurs séances , e£
qu'après en avoir assommé le pius qu'ils ont pu , ils
en ont saisi une vingtaine qu'ils conduisoient la
corde au col pour les pendre aux veVgues des navires,
lorsqu'une nombreuse patrouille les a délivrés.
■ceœ^322ï23.î2£jE3Hï=.-'
( 37 )
Théâtre de Louvois.
C'est un véritable service à rendre aux honnêtes
gens , que de les prémunir contre le prestige de la
nouveauté , qui séduit une infinité de personnes , en
qui une nonchalance morale éteint tout sentiment de
réflexions. Il s'est établi un commerce de louanges
entre les acteurs et les auteurs, et un compromis
d'indulgence entre le parterre et les journalistes , «e
système de commérage qui s'est introduit, depuis
quelque temps, sur nos théâtres , tend visiblement à
lanéantissement du vrai genre dramatique. La voix
b-uyante de, V adulation domine sur les intonation*
■
( 38 )
sévères de la critique , et le plus bel art qui existe est
maintenant dégrada par la médiocrité qu'on s'efforce
d'exhausser. Aussi depuis que la révolution a déterré
«ne foule d'êtres à qui l'indiferice a servi d'Apollon,
le théâtre ne retentit que de b!asphêmes contre le bon
goût ; heureux ensare si on n'y prêche ouvertement
la dissolution et les autns crimes. Ces réflexions
peuvent naturellement s'appliquer au théâtre de
Louvois y qui joue pour le moment un drarre-musi-
que en trois actes , intitulé : Zilia. On n'exigera
pas que nous suivions l'auteur dans ses divagations,
c'est tout simplement la bigamie préconisée et en
couragée. En ceci nous blâmons fortement l'auteur
d-'avoir anticipé l'ordre du jour. On parle bien du
mariage des prêtres , du divorce , mais il n'est pas-
encore question de la bigamie. Au reste , il faut le
féliciter , il est au niveau de son siècle , et sa morale
se ressent du terroir constitutionnel que nous habitons.
Pour l'auteur de la .-musique, 'il à un grand mérite,
c'est une mémoire prodigieuse, et.il nous a donné un
excellent extrait &t . Ntphtl ,\ d'/ilceste , et autres
opéras. Parmi les - acteurs , nous avons distingué
madame Ducaire, en qui lés efforts sont au moins
louables.
--
Le sieur le Josne , député ,">?ient de proposer à
l'assemblée législative de rendre, les juges criminel»
errans , consequemrrtent la justice ambulatoire. —
Un vieux renard , ci-devant procureur , maintenant
député, dit à ce sujeLà son voisin, convenons que
nos confrère* pnmunt la une peine inutile , car il y
a bien, long- temps quarts ont envoyé promener la
justice.
SUPPLÉMENT
Du N°. 5.
LE PROPOS INTERROMPU.
LA SYMPATHIE.
J'avois un chien fort dégoûtant ,
Fort poltron , et d'humeur fort triste
Mais en tout point très-ressemblant
A Gors... le périodiste.
Or , il advint qu'un beau matin ,
Mon pauvre chien gagna la rage ;
Le même jour, Gors.» , peu sage,
Dans son journal républicain ,
Versa je ne sais quel venin ,
Goutte à goutte 3 et sut chaque page.
Deux mois après , sur mou paflage ,
Je rencontrai Gors... , baudet ,
Qui se grattoit , grattoi t , grattoit.
Loin de cette peste fatale ,
Je m'enfuis vite à la maison ;
J'entre ; mon chien avoit la gale.
Pour finir la comparaison ,
Hier soir , d'un coup de bâton ,
On assomma la pauvre bête.
( Je m'explique au moins , c'est mon chien : )
(3)
Au même instant j'apprends... Eh bien ?
Que Gors... a mal à la tête.
Par Dondo&'Jvlot.
A la Bastille il se trouva ;
Au nom du peuple il étoit là ,
La la déridera , la la déridera ,
Et nouveau Stentor , il cria :
Tombez Bastille ; elle tomba ,
La la déridera , la la déridera j
Le vieux régime s'écroula ,
Et la liberté s'éleva.
Chantons sa naissance :
La la déridera, la la déridera j
Oh ! corn' tout va bien dans la France
Depuis es jour -là.
(4 )
L'aristocrate en vain dira ,
C'est un fou que cet homme-là ,
La la déridera , la la déridera, -
Un marchand de galimathias ;
Tôt ou tard on l'enfermera ,
La la déridera , la la déridera ;
Le géant Claude fourira
A ces légers papillons-là.
Claude est sur la hanche ;
La la déridera , la la la la la la la déridera ;
Le bon peuple il a dans sa manche ,
Le bon peuple il a.
V^c&J^
N9. 6. JfcSîKJW Mutation des Etats-
Jm^T^m. généraux en assemblée
Dimanche 6 novem. *K*J> nationale.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.'
VARIÉTÉS.
J_j E législateur Isnard , après avoir répété sa leçon
à la séance des Jacobins , du 30 octobre , est venu la
réciter le lendemain à l'assemblée législative. »
Son discours enflammé du plus virulent patriotisme
à été interrompu par des sifflets , des ris , des mur
mures, et par un membre qui lui a dit, qu'il était
un charlatan ; mais les applaudissement des bandits à
la suite de la constitution , l'ont cemplétement dé
dommagé de ces petits disagrémens.
Un Jacobin que nous soupçonnons d'être un peu
aristocrate , nous a envoyé la note suivante.
" M. Isnard, député , n'a apparemment pas cru
, que son imagination seule suffirait à la composition
, du discours qu'il a prononcé à l'assemblée légis
lative , le 31 octobre, caries phrases dont il l'a
, composé , ont été extraites des adresses que les
, clubs des amis de la constitution des villes de
, Nantes , Lycn , Montauban , Sainte-Foi , Libôurhe,
, Met-{ , Versailles , Bordeaux , Caen , Avignon ,
, Cahbrs , Marseille 3 Angouléme , Thionville , Ma/ici,
, Brest, &c. ont envoyé en différentes fois au club
, des Jacobins de Paris ; et pour preuve de ce que
, j'avance, c'est que dans l'adresse des amis de la
, constitution de Cahors , envoyée au club des Jaco-
, bins de Paris, le 24. août 1791, il y est dit........ „
Les bornes de notre journal ne nous permettent pas
de répéter ces phrases , qui sont toutes conformes à
celles que M. Isnard a prononcées dans son dernier
discours.
■ mil 'WIMIWlft'—
Un membre a fait l'autre jour la motion qu'il n'y
élit plus de séance du soir pour éviter , disoit-il ,
les inconvéniens qui peuvent résulter d'un knj dîner.
( 43 )
11 faut que ce membre là soit quelque gourmand qui
ne connoisse pas bien ses collègues : il ne sait donc
pas qu'ils vont presque tous manger dans des gar-
gottes à 24 sous .par tête , et ma foi il n'y a pas là
de .quoi attraper une indigestion.
Modes nouvelles.
On trouve aux trois Pigeons-Blancs , rue de Ri
chelieu , les marchandises ci-dessous., à prix fixe.
Des bonnets ministériels ou à la sellette, le fonds
en est mouvant et se déplace à volonté. C'est ma
dame Duportail qui en a donné l'idée la première.
Des fichus menteurs ou à la Sillery. Ces derniers
fichus se portent avec le plus grand succès par les
dames démocrates, et les femmes planes, s'en ser
vent ordinairement pour aller en bonnes fortunes.
Des schals à la Coco ou à l'inconstance. Ces
schals peuvent servir d'echarpe municipale dans l'oc
casion. C'est l'académie des inscriptions et belles-
lettres qui l'ont inventé ; M. Sédmne en a fourni
les. desseins.
{La suite à demain. )
<4 )
PROBLEME A RÉSOUDRE.
25 LOUIS A GAGNER.
Les ministres d'aujourd'hui ont-ils plus de courage
que d'appétit , ou plus d'appétit que de dignité ?
S'adresser à MM. Dup.... Dup &c.
JO URN A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
•' -i
Tout faiseur Ai Journal doit tribut au malift»
La Fontainb.-
—"■ ' — ■»
L'ordre du jour.
Je voudrais , dit un jour Ororice ,
Entrer dans ce fameux tripot. ..
Un va-nud-pied lui fit réponse :
He ! monsieur j il ne faut qu'un mot.
Dites, seulement, je dénonce.
A l'instant l'huissier vous annonce ,
A la barre on vous admettra ;
Inculpez avec assurance ,
Prêtre , ministre , et cetera...
Il n'est fable où l'on ne croira ;
A ce beau conte avec démence ,
La Gabvie applaudira }
Et lorsqii'après tant d'impudence ,
Votre bouche se fermera,
Votre postérieur obtiendra
Tous les honneurs de la séance.
VARIÉTÉS.
£n les Jacobins n'etoient pas aussi parfaitement?
connus qu'ils le sont, on pourrait les accuser de la
Tome VI. Année 1791.. G
?■•;■■-• as*.) ...
l 3V3
On demandoit à une dame pourquoi on. ne yQyoi.%,
plus, depuis quelque temps, comme ci-deyant, des'
groiippes de sarts-culojtt£S .sur la terrasse des Eeuillans
vis-à-vis de l'assemblée : La raison en est simple ,'
répondit-elle , c'est qu'ils sont maintenant eux-mêmes
à délibérer dans la salle,.
ttsttzz -tt-r--—^-^—y—- 4
^Madçm ocelle FO.rïL.. accompagnée de M. Void.%
PetluQ... pï'ae 'madirrie-'de GihÎisj... , sont décidé-.
méiît' partis pour T Angleterre,' Voici comme:. tYai-
sonriéht les Bonnes' arhes'à Ce sujet : dans quelque
temps on maudira at-papa pcmc«-qu« -sa chère fille
est malade. Sur-le-champ ce tendre père fera, mettre
e'è*f"bMe$9ufc' à sa voiture et désaffourcher sa frégate,
felssarA'^ici- ses créanciers grand* yeur ouverts ,
bouche-bcante, et les mains- -vrdnr?-'"-
« ï'.t.v-';.. *.-, •... i. ..'.a\ i. ^ : -y.' •' > •'•"> ;» " •'-•"■
"Ml Mi>l|
V "V
( 53 )
prêt à le pendre , ayant a ses côtés le riommé Tare-
menti... régisseur du château de Rivaud... et le sieur.'
Poirk... chirurgien à Salbri,.. , tous les deux for
cenés Jacobins,
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
J_,'assemblée est dans la plus grande inquiétude
pour la ville de Strasbourg, dans laquelle l'aristocratie
fait, ins-i que par-tout, les progrès les plus allarmans :
elle craint beaucoup qu'on ne lui souffle cette impor
tante place : si jamais elle apprcnoit cette funeste
nouvelle, el e s'écrieroit comme Henri IV, quand il
apprit celle de la prise d'Amiens : « Allons , c'est
assez faire le roi d< Fiance., il est temps de faire la
roi de_ Navarre, et sur-le-champ nous verrions ce
corps auguste se mettre en campagne et voler à
l'ennemi. Assurément sous un tel chef, nos troupes
ne pourrpient manquer d'être invincibles, et même
inviolables.
CHANGEMENT DE DOMICILE.
Le ratafia végétal stomachique du sieur d'Hauvri ,
approuve depuis plus d'un siècle par la faculté de
médecine , et connu par ses propriétés contre les
maux d'estomac , coliques violentes et indigestions ,
se débite toujours avec succès chez l'auteur, rue
Saint-Honoré , après celle de la Sourdière , n". 302.
JOURNAL '
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
COUPLETS.
Air : Que le Sultan Saladin.
'■' 'Si' tous rtos preux chevaliers
Abandonnent leurs foyers ;
"•'-"•A^^nvPhonneur les rallie
Pour secourir leur patrie,
Et se couvrir de lauriers,
C'est bien ! très-bien !
Ils ne veulent que le bien ,
eu
L'honneur est la seule richesse ,
1
De la noblesse ,
1
De la noblesse.
VARIÉ TÉS.
JL E sieur Duseigl.T. patriote dans le sens de la
révolution , c'est-à-dire , Jacobin , charlatan , bris-
sotteur , traite , &c. &c. a obtenu les horreurs de la
séance, de la serre-cfiaude de tous les vices , pout
avoir raconté les détails d'un voyage d'outre-Rhin ,
qu'il a composé sans sortir de "France , d'après les
journaux de Gorsas , Beta - Feuillant , Perlet ,
Carra \ Sic. ■ 11 s'est placç à côté d'un représen
tant à qui il a laissé un chapeau vermoulu pour
remplacer celui qu'il lui a pris ; de-là il s'en rendu
chez son hôte , à qui il a emprunté 400 livres ; il a
fait une visite à tous ses voisins-, i l'un desquels il
a pris une mqntre , à l'autre une paire de boucles
d'argent , &c. Il est disparu pour aller s'engager
( dit-on ) dans l'armée noire du vicomte de Mirabeau.
AVIS IMPORTANT
AUX ROYALISTES,
Ainsi qu'aux monarchistes , aux jacobins, déma
gogues , démocrates , amis des noirs , républi
cains , tyc. &r.
MM. de Noailles , Alexandre et Charles Lamith ,
Menou et Fignerot , —— sont partis , il y a quatre ou
cinq jours , pour se rendre dans un château situé à
deux lieues d'Arras , ils doivent y passer un mois j
les personnes avec lesquelles ils sont en correspon
dance à Paris , adressent leurs lettres à Arras , poste
restante, Nous offrons de parier cinq louis d'or
de la vérité de ces faits , qui seroient fort peu
intéressons dans un autre temps ; mais nous croyons,
dans celui-ci", devoir éclairer la conduite de certains
personnages aussi précieux pour le bonheur et la tran
quillité des honnêtes gens.
Théâtre du Marais.
Après le drame , nous ne connoissons pas de genre
plus détestable que la comédie héroïque ; cette-vérité,
aémontrée par mille et une chûtes , n'a point^u tout
effrayé M, Riouf , qui a conspiré d'une manière bien
glaciale contre le public, dans une pièce dç sa com
position , intitulée : Théodose le Jeune, et donnée
pour la première fois, lundi dernier, sur le théâtre
du Marais. Un physicien qui avait apporté avec lui
lin petit thermomètre de Réaumur, nous a assuré en,
sortant , que de mémoire d'homme , et dans les hivers
les plus rigoureux , le froid n'étoit jamais monté à
un si haut degré qu'à cette représentation. Effec
( «9 )
fivement depuis " Don Sanche d'Arragon jus^'à Isa
belle de Salisbury -, de M. d'Eglantinçs, nous n'avons
pas encore vu de pièce d'une température plus froide $
nous allons cependant tâcher de pénétrer à travers
les frimats poétiques de l'écrivain, pour en extraire
une façon d'jntrigue qui donnoit à sa pièce un ter*
si rafraîchi.
Un sans-culotte, à l'ombre du nom de Narsès, devient .
ministre de l'empereur Théodose ; à force d'intrigues,
il échappe à la corde , et finit par épouser une demoi
selle Tulchérie , sœur du despotisme de Bizance, Un;
empereur , passablement fainéant , tombe amoureux
d'une jeune Grecque qui se trouve sœur de Narsès ;
la jeune personne, quia été élevée dans les principes
de madame de Sillery, débite à son auguste amant
une superbe morale ; elle commente tranquillement
Sénèque, donne un supplément au traité de l'amitié
de Ciceron, et finit par oiter Homère , pour lui prouver
qu'elle ne. peut pas l'aimer. Cependant la pièce finjt, au
grand contentement de tout le monde, par le mariage.
Nous ne parlerons pas dés bénignes allusions qu'on
a faites, lorsque l'empereur signe, de confiance, ce
qu'on lui présente ; de.s Jacobins ont prétendu que
ceci avoit trait à l'acceptation de la constitution ; nous;
ne parlerons pas , non plus , des sollécjsmes et bar
barismes dont cette pièce est remplie ; nous pardonnons
volontiers à l'auteur de ne pas connoître sa langue ,
mais non pas la dose copieuse d'ennui qu'il nous- a
forcé de dévorer. M. Baptiste, qui a beaucoup de
talent , n'étoit pas merveilleux dans le rôle de Narsès j
nous avons été un peu plus content de sa femme.
On accusoit hautement au foyer, M. Parisot, l'auteur
dé la feuille du jour , d'avoir trempé dans cette pièce.
Nous présumons que c'est une calomnie.
-JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La F o n t a i n r.
VARIÉTÉS.
L, E s électeurs de Paris ( qui le croiroit ) viennent
de nommer M. Dub... de Cranc... à la place d'ad
ministrateur du département ; ce choix atroce autant
que ridicule , prouvé évidemment que tous les hon
nêtes gens «e sont retirés de l'assemblée électorale.
Cette indifférence est véritablement increvable, car
pourquoi acceptoient-ils des places s'ils ne vouloient
pas les remplir i Permettre des maux qu'on pourrait
et qu'on devrait empêcher, nous paroît aussi cou
pable que d'en être la première Cause*
A Madame de Stae...
. Horreur du sexe masculin ,
Son visage est comme son ame;
Cependant pour un Jacobin ,
C'est une belle et bonne femme.
-,
( 75 )
ritent. Nous ne doutons pas qu'avant peu la véritable
nation Françoise ne témoigne aux Jacobins et pré
tendus amis des noirs toute sa reconnoissance pour"
la perte qu'ils lui ont occasionnée de la plus impor-,
tante source de notre richesse, et du massacre de
plusieurs milliers d'hommes.
\
Non , il n'est pas vrai , comme l'ont dit tant de
journaux, que M. le duc de Friss.... ait été chez le
prince de C... pour recevoir un sot compliment ;
c'est au château des tuileries q^o la chose s'est passée :
le prince lui demanda à l'orenle combien celte place
lui valoit ? Le duc lui répondit avec sa dignité ordi
naire : " Je n'ai jamais fait de calcul dans mon service
„ auprès du roi , et je lui sacrifierai toujours ma
i, personne, ma vie et ma fortune. „
=9KEESESESSH»»
CHOCKHaenaB— .
^
( 79)
pas que d'avoir se* dangers, à cause de la rigueur
de ses statuts } ses membres n'excitent point le plus
■saint , mais bien le plus doux des devoirs , et cepen
dant n'en permettent l'usage qu'après avoir rempli
celui d'être fidèles à dieu, au roi et à la véritable
patrie.
caa
^ Le bruit court dans Paris , que Saint-Domin<m«
s'est donné aux Anglois. Six de leurs vaisseaux , qui
se trouvoient là par hasard , ont servi à favoriser les
vues des habitans , et il n'est pas douteux que si cela
est , la colonie ne soit maintenant pacifiée ; ainsi
M. Brissot, et vous sublimes législateurs, vous
pouvez maintenant disputer sur des mots , sur la
véracité des nouvelles et tout ce qu'il vous plaira , vous
en avez le tempr.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Séance du mardi S novembre.
Le récit officiel fait à l'assemblée législative sur
i 'épouvantable situation de nos colonies, et notam-
Tonw VI. Année 1791. L
( **• }
ment sur celle de Saint-Domingue, où les droits de
fhommt envoyés avec des variantes , par l'infernale
société des amis des noirs ont fait périr des milliers
d'individus , joint à la mélancolie que nos législateurs
ont éprouvée en rendant des décrets pour inviter les
émigran's à venir individuellement se faire t'çorgiller
dans leur chère et tranquille patrie, les avoient mis
dans une espèce d'apathie, très-extraordinaire, au
manège national. Une lettre de M. s!me lot est
venue fort à propos les en tirer. Il leur demande,
en attendant mieux, un appoint , pour le déficit d'oc
tobre et de novembre, de quarante-neuf millions,
afin Je sauver à la caisse de l'extraordinaire , dont
les fonds sont épuisés , le -désagrément de faire ban
queroute. On a levé la séance, et chacun s'est.
retiré dans son cabaret, où nos petits rois ont dû
trouver leur soupe froide, car il étoitsix heures du soir.
Brochure nouvelle.
Réflexions morales d'un voyageur sur le demi-quar
teron de décrets de l'assemblée républicaine contre les
émigrans, — suivies d'une dissertation sur la nécessité
de donner quelquefois des coups d'épée dans l'eau.
De la constitution , l'acte
A pour ami le Jacobin ,
Et , par conclusion exacte ,
Pour ennemi le genre-humain (i).
AVIS.
On offre de parier une forte somme, que si la
contre- révolution n'est pas faite le premier mai pro
chain , l'assemblée sera , à cette époque , parvenue à
son but , qui est de forcer le roi à chasser tous les
ministres , pour mettre ses comités à leurs places.
Gravure.
On trouve chez Hébert , libraire, au Palais-Royal,
une caricature qui a pour titre : les coups de rabot.
Elle représente, trait pour trait , M. Eab... de Saint-
Etien..,en robe de ministre protestant, appuyé sur
un établi de menuisier , un rabot à la main. Chaque
fois qu'il le pousse , on en voit sortir un coupeau,
sur lequel est écrit une des opinions meurtrières du
feu constituant. Il y a beaucoup d'autres allusions
ingénieuses qu'il seroit trop long de détailler ici,
mais qui méritent cependant l'attention des amateurs.
AVIS IMPORTANT.
M. Chabroud... justement alarmé de J'influence
que peut avoir sur la fortune des citoyens le déla
brement de nos espèces nationales , vient de déposer
un cautionnement considérable , pour sûreté de son
( «88 )
entreprise. ■ » EHe consiste à souder, Coller, re
mettre à neuf, e-t à blanchir et dégraisser les billets
patriotiques et nationaux, sur lesquels notre fortune
est établie,, et qui s'en vont en loques.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Air : De la Bourbonnaise.
Dans Paris la grand ville ,
Hommes, femmes et filles, (bit.)
Ont tous le cœur débile
Devant les assignats.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
La pauvre Targinette,
Cette jeune fillette ,
Elle est dans l'embarras.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
E.ie est dans l'embarras.
Le restant de la France
A-t-il plus d'opulence? {bis.)
Sa fortune est immense ,
Mais c'est en assignats.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
La pauvre Targinette
Cherche en vain dans sa tête ,
A sortir de ce pas. Ah ! &c.
VARIÉTÉS.
U n député du département des Vosges , couvert
d un c hapeau-clabaud et d'un manteau, passant hier
Tome VI. Année 1791., M
( 9° >
s«tis le» arcades du Palais- Royal , fut invité par une
femme assez, jolie , qui lui fit la proposition d'usage,
et qui fat aussi-tôt acceptée. Ces nouveaux
amans s'en alk>ient bras-dessus, bras-dessou», lors
que la fantaisie pic au monsieur de regarder la dame;
qu'on juge de sa surprise et de sa fureur, lorsqu'il
Ktotimit son épouse ! Il avott lové sa canne pour
la battre, lorsqu'il le fut lui-mê'ne par des jeunes
gens qui le menèrent au corps-de-garde. Nous
ne savons pas les suites de cette affaire , mais nous
savons qu'il ne reste à ce malheureux que d'être
content pour être parvenu au point de son confrère
George-Dandrtt-.
mm 1 1 1 11,11 'I lu I
uMMHL'iujasa»
On nous mande que nous avons été induits en erreur
sur le compte de la jeune personnne qui a été commère
avec M. de la Fax elle a été fort piquée de ce qu'on
l'a cru capable d'approuver toutes les extravagances
dont nous sommes témoins et victimes, et sur-tout
de ce qu'on l'a confondue avec mesdames Sta... Dondon..
Lâcha... Condor... Saint- Chaîna. . et autres grosses
laidrons de la nation.
QUESTION.
On demande quelles sont les qualités nécessaires
aux ministres actuels. Sont-ce la fermeté et le cou
rage , ou la bassesse et la lâcheté ?
■ nniiurrtttir-»
Lettre de M. le président de l'assemblée , à
M. Gvillotin , du jeudi 10 novembre.
En conséquence des décrets que l'assemblée légis
lative vient de rendre contre les soixants mille émi
grés y vous voudrez bien , monsieur , faire construire,
sur-le-champ , trois cents guillotines. — Feuille^
prendre toutes les précautions possibles , en vous
accordant avec le sieur Charlot , pour leur per
fection ; vous les enverrez de suite à Orléans.
La présente n'étant pour autre fin , je prie Dieu
qu'il nous en garde vous \ moi , l'assemblée et les
Jacobins. Je suis , &c.
iiiiimiii Ili" Il V WTirfam
NOUVEAUTÉ.
Le martyrologe, ou l'histoire des martyrs de
la révolution j un volume z'/;'-8e. d'environ 500
pages , avec trois gravures en taille-douce. Se trouve
àlJaris, chez Artaud , libraire, à l'assemblée natio
nale , près le bureau du contre-seing.
Nous reviendrons incessamment sur cet ouvrage ;
en attendant, nous invitons nos abonnés à en faire la
lecture , ils y trouveront à chaque page un intérêt
si pressant, qu'ils arriveront à la fin, en regrettant
qu'il n'y ait pas plusieurs volumes. ° '■
SUPPLÉMENT
... ■. . Du N°. 12.
CHANSON,
• -• ■ -w , ,|.. -,
Servir son Dieu , sa Patrie et son Roi t
Plutôt mourir que manquera sa fui ,
Et de l'honneur ne suivre que la loi ,
C'étoit-là l'ancienne méthode :
Mais aujourd'hui , que l'on a tint d'esprit ,
Ces préjugés n'ont plus aucun crédit ;
Des Rois , de Dieu , l'on plaisante & l'on rit ;
Voilà la nouvelle méthode; - ■■ .
*»&&&
(3)
Exhortation aux Gardes Nationales de Dieppe, le
jour de la Fédération , par Mademoiftlle Baron ,
Dieppoife tres-recommandable par son civisme.
CHANSON,
Sur l'air du Mirliton.
Une Dieppoise donzelk ,
Pour animer des héros
Le patriotique zèle ,
Leur a promis à propos
De beaux mirlitons ,.
Mirlitons , mirlitaine ,
De beaux mirlitons ,
Don don.
v-
Amis , suivez la carrière
Ouverte à votre valeur ;
Qui fait un pas en arrière ,
N'a droit à nulle faveur
De nos mirlitons , &c.
*
Ne*/* jurons aux démocrates
Qu'ils auront seuls nos faveur» ;
Nargue à ces ariftocrates , .
Qui n'ont pas les trois couleurs
De nos mirlitons , &c.
*
A ce discours, noble et sage ,
Tout guerrier , d'un fpu sacra ,
Se sent enfler le courage ;
Aussi-tôt il a jure .• \
Sur un miriitort, &c.
JOURNAL;
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
;iV ,V A R I E T É S.
\j E bruit cpuroit hier aux Jacobins qu'un en-Ro tri
ment avbit' manque d'étouffer M. Brissot. Heureuse-
Toriw VI. Année 1791. N
C9ft)
ment la- nouvelle s'est, trouvée démentie par l'appa —
rition du prétendu malade ; cependant examine lit
santé- de Mi Œrissot est chère à tous les honnêtes
gens, on fera venir des bords du Rhin un médecin
habile, qui , Jfe moi? de mars prochain, fera passer
par la gorge'dudit sieur quelques cordm ïaux s
oa «p£rç qu'ils, procureront à son pouls un degré
ifllivation qui empêchera pour toujours une rechute.
-
nomment quelquefois Çondorsix ^Condorhuit ou Con-
dordix ; comme si ce prince noir, qui , par des secrets
algébriques , se multiplie en vingt personnages diffé-
rens, pouvoient se contenter de remplir six ou huit
places j ou d'empocher huit ou dix cents mille livres.
C'est peu de chose pour lui que d'avoir des-honneur
jnsques par-dessus la tête ; il ne tient rien s'il n'a
tout. Qui pourroit calculer son dernier degré d'élé
vation ? C'est à son auguste personne à résoudre ce
problème.
J O URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaiki,
VARIET fiS.
1^, e refus du roi de sanctionner le décret contre les
migrans , e;,tur, des érenemens les d us intéressais
Tome VI. Année 1791 O
. ( io6 }
de toute la révolution. Les Jacobins sbnt dans un*
grande perplexité , ils se sentent perdus si cette dé-r
marcjie du roi ne produit pas une insurrection dans
Paris i les gfuis les moins instruits s'apperçoivent
clairement que ces braves, enragés avoient provoqué
le décret, i . pour empêcher les princes de revenir
en France , ou bien dans la douce espérance que le
roi ne sanctionnant pas , il pourroit en arriver (hii
-tumulte; mais ils se sont trompés grossièrement, le
peuple attaché à la constitution , ne verra dans le
refus du roi , qu'une preuve de sa liberté, et il lui
saura bon gré d'une démarche , qui ( selon lui )
pourra fournir aux princes et aux autres émigrans ,
un moyen de revenir en France avec honneur. Quant
à nous qui ne sommes pas aussi constitutionnels,
bous regardons encore l'acte du roi comme celui d'un-'
prisonnier, qui, de sa fenêtre, voyant un homme
prêt à être assassiné par des brigands , se met à crier
à la garde , et fait de son mieux pour le tirer de
leurs mains. , .
RÉPONSE.
Le maréchal de France actuellement à Paris,
■dont on nous parle , se trompe sur les événemeils
futurs , comme tant et tant d'autres.
( io8 )
Oraison
Du bienheureux Saint-Hubert , ci-devant grand-
seigneur, grand-chasseur , et êvéque non constitu
tionnel.
A
• O vous, grand saint, qui. naquîtes » •
au sein 1
de
l'aristocratie , et qui cependant méritâtes, par vos
vertus, de recevoir dans le ciel, la glorieuse couronne
des confesseurs, et le pouvoir de guérir de la rage !
daignez jetter un œil de pitié sur la terre , et voyez
les maux qu'y cause cette effroyable maladie. Elle
a pris naissance dans vos ci-devant états , s'est pro
pagée dans les provinces Belgiques , et delà dans la
France, d'où c'ie menace de dévaster les quatre parties
du monde. Nous recotmoissons que c'est par votre
puissante protection que les nobles et les évêques ont
été préservés de cette dangereuse épidémie , qui n'a
( no )
attaqué parmi eux, que ceux qui, par la bassesse de leur
vices , ou l'atrocité de leurs crimes , s'étoient rendus
indignes de la miséricorde divine ; mais voyez , grand
bAiNT-HuBERT , combien de victimes ont immolé
ceux qui en sont atteint; voyez les honnêtes gens
de tous les ordres, déserter notre malheureuse patrie ;
voyez les clubs inoculer cette perte aux classes nom-'
breuses des sans- culottes et des sans- raison ; prenez
pitié de nos malheurs ; portez au pied du trône de
1 éternel nos humbles supplications, et faites, par
votre puissante intercession , qu'il nous délivre de cette
calamité ; mais si sa justice n'est pas encore satisfaite,
obtenez du moins que cette rage dévorante, dégénère
en rage-mue.
Ainsi soit-il.
Avis intéressant.
MM. les gens de lettres , pensionnaires du Mercure
de France, sont priés de se rendre, jeudi matin vj
de ce mois , entre onze heures et midi , pour affaires
qui les intéresse , et requiert célérité, chez M. de la
Place, doyen des gens de lettres, rue des Filles-Saint-
Thornas, n° 13 ; —— et en cas d'empêchement, d'en
voyer à la même adresse , leur nom , leur âge , leur
demeure , et la quotité de leurs pensions.
■«Bramai
Pasquinade adressée de Rome au sieur I.arive.
Marforio.
Comme un therme, pourquoi te tiens-tu la, Pasquin ?
Et d'aller aux François , quel obstacle te prive ?
P A « qjj 1 N.
Un grand, mon cher, un grand. Pour remplacer Lekain,
Il faut un bon acteur ; et j'attends qu'il arrive.
NOUVEAUTÉ. .'.-
" Réflexions pur les' désavantages et1 les pertes
immenses du tiers-état datvs'la révolution de France^
seconde édition , augmentée, à Paris, chez madame-
Duf'iïsne , libraire , au Parais- marchand, chez Richard,
au Luxembourg , et chez tous les marchands, de
nouveautés'. '
Le tiers-état a eu;, comme on le sait , la plus grande
part à la révolution, parce qu'on lui a insinué qu'elle
j-ereit pour lui une source de bonheur et dé richesse
avec J'excmption;de. tous impôts. L'auteur: de ceitl
brochure prouve qu'elle ne lui a produit au contraire
que des pertes immenses-, 'des impositions et des
lïiaibeuis de, tou-te.eEpèce , et qu'il ne peur, espérer
«rie les reparer et d'obtenir- l'avenir heureux, dontcoi
le berce encore',* que "quand il n'existera plus de traces
de la révolution et des désordres qu'elle a causés.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
. VARIÉTÉS.
Assemblée nationale.
Séance du 14 novembre.
Présidence de M. Fergniaux.
A l'ouverture de la séance , M. I; président a
demandé pourquoi les membres se rendoient si tard
à l'assemblée ?
Une voix partant des tribunes a répondu : Cest
qu'ils raccommodent leurs culottes.
^itiaeK£gaasD=-
*-"
u8 )
mieux que le cuisinier avoit beaucoup trop épicc les
ragoûts ; le comte témoigna au pont-griffe son cha
grin sur la mauvaise chère qu'il lui avoit fait faire,
et lui dit que son cuisinier étoit un mauvais sujet
dont il vouloit se défaire, parce qu'il s'occupoit à
lire le P ;- des Ch , lorsqu'il n'étoit pas au
cabaret. Le révérend Gcutt... , après avoir rêvé
un moment, dit au comte, eh ! parbleu, mon cher,
nous pouvons faire d'une pierre deux coups. Je vais
vous débarrasser de votre cuisinier, en le faisant
prêtre , et le placer avantageusement , et en lui don
nant une cure. — Quinze jours après, le cuisinier-
prêtre fut dire la messe dans sa cure , d'où il fut chassé
le lendemain à coups de bâtons par les paysans, que
les gardes, notamment d'Autun, avoient forcés de
recevoir la bayonnette au bout du fusil.
Cette anecdote , dont on nous a envoyé les détails
de la ville d'Autun , est vraie dans tous les points.
ÊM
( «9 )
n'a point hésité de suivre leur conseil ; mais combien
doivent-ils se repentir de l'avoir donné , et le roi
de l'avoir suivi , en voyant que l'anarchie, les dé
sordres et l'impunité n'en deviennent que plus fré-
quens et plus universels. Il est vrai que l'assemblée
y contribue autant qu'il est en elle , en continuant
de s'emparer de tous les ressorts du gouvernement ,
et par le despotisme inoui dont elle nous accable. Il
n'y a là-dessus qu'un mot à dire : il est impossible
que les deux pouvoirs actuels subsistent en Fraace.
Il faut au génie de notre nation une autorité unique
et toute-puissante. Choisissons donc ( et il n'y a pas
de milieu ) entre une assemblée qui sera toujours
composée de tous les intrigans , de tous les ambitieux ,
et des gens qui ont leur fortune à faire aux dépens
de qui il appartient , et un roi dont la cause est
intimement liée à la félicité publique, par honneur,
par devoir , et pour sa sûreté personnelle. Ce dernier
gouvernement peut produire dés abus , mais il est
aisé de les détruire , au lieu que le premier occasion
nera toujours en France , des factions , des révolu
tions , des malheurs et des crimes.
■afeznsMB
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.
« La Fontaiuk.
If
k
. ( "S )
les malheurs que l'infernale société des amis des
noirs vient de causer dans la colonie de Saint-Do
mingue , et qui ont paralysé totalement notre com
merce , contraste d'une manière bien bizarre avec
les secours généreux que les Anglois se sont em
pressés d'accorder à cette malheureuse partie de
l'empire François. Envers qui lui reste-^
t-il A s'acquitter ? Le sucre qui valoit
ici, il y a quelques jours, trente sols, en coûte au
jourd'hui quarante-quatre, et nous ne doutons pas
qu'il n'augmente du double avant peu. Mau
dite consti
Note des Rédacteurs. Nos lecteurs âci-
Vnt se douter de ta suite de cette implication , parce
qk la lettre est d'un honnête négociant , qui n'a pas
sui>i les perfides conseils de son confrère Nera....
fi , par conséquent ne s'est pas plongé dans l'abîme
* la démocratie , comme le grand nombre des habi
tas de cette ville ruinée , et dont personne ne plaint
l' malheureux sort,, parce qu'elle n'éprouve que ce
q'elle mérite.
r
( "8 )
— Il I lift || | IIIM
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE
DES PERSÉCUTIONS.
Tous les apôtres souffrirent le martyre , et tous
les disciples , les premiers papes et les premier»
évêques donnèrent aussi leur vie pour le témoignage
de Févangile , l'église continua d'être persécutée
pendant 300 ans , et il y eut une multitude innom
brable de martyrs de tout sexe et de tout âge.
Quoique les chrétiens ne fissent que du bien à tout
le monde , tout le monde leur faisoit du mal , et les
haïssoit, parce qu'ils détestoient l'idolâtrerie et les
vices de toutes sortes qui régnoient parmi les payens.
Les empereurs et les magistrats prirent à tâche
plusieurs fois de les exterminer. On les bannissoit ,
on leur ôtoit leur bien, on les mettoit en prison,
on les faisoit mourir : mais ils ne craignoient point
la mort ; c'est pourquoi on employoit confr'eux les
supplices les plus cruels , &c.
Extrait du petit catéchisme historique, par
M. Flevry , précepteur des ducs de Bour
gogne , d'Anjcu et de Bcrry.
Tome VI. Année 1791, R
( 13° )
VARIÉTÉS.
l~t a foule tragt-comîque des pétitions , accusations et dénonciations
qu'on fait tous les jours à nos législateurs, pourraient faire rire
les honnêtes gens , si les horreurs qui se passent à chaque instant
sous Jeurs yeux , n'altéroit pas tous leurs plaisirs. — Voici les
PLUS REMARQUABLES DES TROIS DERNIÈRES SÉANCES.
Unt femme âgée de soixante-cinq ans se plaint d'avoir été en
grossée. —• Les amateurs de rassemblée disent qu'il n'y a que Dotrt
Chabot capable d'une œuvre aussi rare.
Un père de sept enfans , morts avant d'être nés , demande des
secours, parce qu'il a fait brûler, par mal* adresse, I°s trois quarts
d'un assignat de 500 livres, qui , très certainement n'étoit pas
faux , car il y en a fort peu de cette somme.
Riforsando Eaxile dclate aux repr*'sentans de la nation ( avec la
même componction , qu'il le faisoit au club deo Jacobins de "Dijon ) une
lettre conspiratrice qu'il certifie, sans preuves, mais sur parole,.
avoir été écrite par un sieur Varnicr , qu'on fait mettre aux fers,
en conséquence des droits de l'homme.
La douce lecture par Claude Fauxibcf d'une demi douzaine de
billets doux, trouvés dans les goussets des conspirateurs de Caen,
—• un député du Calvados, assure qu'Us sont extraits de ceux que
madame Calon lui écrivait pendant qui sîégeoit dans cette ville.
La présentation d'un fusil qui ne rate jamais, en attendant ceHe
d'un pistolet qui aura le même avantage.
Le projet d'une nouvelle matrice à assignats i neontrefaisables.
La dénonciation générale contre le ministre de l'intérieur , le
maire de Paris, la municipalité, le district, le département, &c.
par les commissaires des subsistances. — S'il y avoit encore eu des
intendans , des iiectenans de police ou des parlemens , tout y
auroit passé. '
La proposition nombreusement appuyée d'un membre raisonnable
de l'assemblée , qui, indigné du discours virulent contre les prêtres,
composé par la socicté des amis des huguenots , et prononcé par leur
prophète Jsnard , a demandé que cet énergumène fut envoyé à
l'abbaye pour expier le crime qu'il avoit commis en insultant la
nation. — Un autre a demandé que l'orateur fût envoyé à Cha-
ranton , et le discours à Marat.
La colère d'un bon-homme de législateur, qui, furieux contre
ses camarades qui ne se rendent à l'assemblée, qu'à n heures,
demande qu'on poste deux secrétaires aux portes de la salle pour
POINTER LES MEMBRES A PROPORTION Q_U*ILS ENTRERONT.
Enfin, la pétition d'un bâtard qui a été mis 45 fois en prison,
pour avoir pris le nom de Crcqui-Bourbon-Montmortnci , en attendant
qu'il connoisse son père.
Ces gaietés patriotiques ont fait oublier le rapport fait a nos lé-»
( v3i ) .
gïslateurs par un protégé de l'abbé Faucbet ,^ nommé D«srig/iw ,
appientif Jacobin, qui, en sortant de l'assemblée, fut escroquer tout
ce qu'il put prendre chez son hôte et chez ses connoissances. —
Nous rappellerons à la mémsire de nos lecteurs ce patriote, en leur
disant , que si ce qu'on nous a mandé hier de Dunkerque «st vrai ,
il vient d'y être arrêté soupçonné complice de l'assassinat commis,
( en dernier lieu ) sur la personne du couiier de cette ville.
ï3SE2ïBE£E3Bœ*=
Bulletin littéraire;
Par un médecin politique.
J'ai tâté le pouls aux journaux
De la triste démagogie.
Us étoient tous à l'agonie.
Mais le plus moribond , qui vraiment faisoit peur ,
Tant sa figure étoit blêmie ,
C'étoit du Peuple l'Orateur.
De fâcheux pronostics accompagnoient sa vie ;
Un horoscope affreux , funeste précurseur ,
Le marqua du sceau de la bête ;
Le cerveau lni tintoit dès ses plus jeunes ans :
Il r.e pouvoit vivre long-temps ,
Dès sa naissance ayant Martel en tête.
JO U R N A L .
t)E LA COUR'.'Ef:,PE LA VILLE.'
'' ■ - . -1- •«!•• •.;. ' ■ . . • 1: . ,. v î
,,. „, .... ,-.-.-. .,-.... : ■• • ■ •■: . .."-.'■■■■
•-•!; . "...'-) j 35?ut' Wfeur d«JojurnaI doit tribut au malin.
• '.s' . ' 'i'>. :n:;;ù ii-,' . ■ • £a T?o h t aib «. ■•
V A RI E TÉS.
Les rédacteurs de ce journal aux prêtres non-asser
mentés. .' •■
T ' ' *■ - '• * "'.
L, E s persécutions que vous éprouvez , messieurs j
particulièrement de la ,part de l'abbe Fauxchef, nous
ont engagé à mettre nos grisons en campagne pour
découvrir les motifs de sa sainte colère. Elle
provient du trouble qui règne dans son ménage depuis
quelque temps. 11 vous reste à espérer que
lorsque, ie calme y sera rétabli , son animosité s'appai-
sera, et qu'il vous laissera tranquille. —*— Voici a
fui a donné lieu à ce trouble. ...">. s' : :. 0. ... .
Pendant qu'il prêchoit l'évangile dans le Calvados,
la dame de ses pensées" fut au théatrgde' Monsieur ;
elle ne put voir,- sans! fè plus vif'intëriêt, un char
mant chanteur de se théâtre , le sieur Gava. .
On lui dit qu'il ctoit ' un peu aristocrate ; la forte
envie qu'elle eut de le convertir , fit qu'elle passa
sur les formalités d'usagé ; elle lui fit dire , par une
bouquetière, de se1 rendte ru& Ghabanois; il s'y rendit,
et, dès la première; yisite , elle travailla à sa conver
sion ; ces travau»se répétaient toute- les jours ,
et M. Gava., se -convertissoit tant qu'il pouvoit;
tout, jusques-là, alloit le mieux du monde, lorsque
l'abbé , qu'on croyoit à l'assemblée nationale , entra
à l'improviste-xteas l'appartement de la dame, qui,
occupée , comme à l'ordinaire, avec M. Gavaux ,
à bien se pénétrer des maximes constitutionnelles du
pontife , fut fort épouvantée de cette apparition ,
d'autant mieux que l'abbé j persuadé qu'ils etoient
là pour autre chose , témoigna une si grande fureur,
qu'il en sera question plus d'un jour , dans la rue
Chabanois. .....'.
Voilà, messieurs, tout ce que nous pouvons v^us
C 139 )
«lire d'une aventure qui a si fort influé sur les mo
tions violentes qu'il a faites contre vous. —— Prenez
patience , Dieu est juste !
Théâtre du Marais.
On a donné avant-hier' sur ce théâtre , avec quelqu'apparence de
succès , la première représentation de Trasime et T'magènet , tragédie
en cinq actes et envers. L'auteur est M. Dubuhscn , qui deux fois
a cassé le cou a ea' muse ■ tragique sur ïe théâtre Françofs. Ce mal
heureux père , qui, jusqu'à présent n'avoît donné légalement que des
preuves d'impuissance , se montre maintenant tout radieux et affecte
toute la pompe d'un succès. Voyons jusqu'à quel point M. Vubuisson
peut compter sur la durée de ses lauriers. Notre auteur, qui n'avoir
pas été trcs-rhçureux dans le choix de ses sujets histqriijties pour ses
deux premières tragédies , ( Scanderberg et Thamas Kaulik'ah ) a
voulu puiser dans une source plus riche j en conséquence , il s'est
replié sur son imagination, peut-être pouvoit-on être mieux servi ,
mais enfin il en a tiré , non sans tribits,. la tragédie ci-dessus. Le$
bornes de cette feuille ne" nous permettent pas de suivre l'auteur
dans les moyens qu'il a développés, pour alimenter" et soutenir
l'attention des spectateurs , nous allons seulement analyser en deux .
iriots l'intrigue qui. ne laisse pas que d'être assez spacieuse. Tima-
gènes que le tyran Hïrcan a supposé mort , reparaît tout-a-coup dans
sa patrie. C'est1 pour revoir son amante - qu'il s'expose à tous les
dangerîi -Ce retour n'arrange que jusqu'à un certain point un sien
ami, nommé Trasîme , qui, ne croyant pas aux revenans j s'étoit
décidé à brûler vertueusement pour Brîcie , amante en chef du beau.
T'imagines. Ici en se laisse attendrir par Us conflits d'qmour et
d'amitié, qui :e livrent orageusement dans le cœur de Trasime 5
cependant comme il ne faut pas être héros à demi-, l'amitié l'emporte
sur l'amour, ce qui réjouit beateoup les spectateurs. Un certain
Memnon , scélérat de profession , veut brouiller les deux r#mis , sa
ruse ne prend pas , et comme le traître ne peut plus qu'embarrasser
Ja scène , M. TJubuhson l'assa. sine, ce qui fait un peu rire le parterre.
Timâgènes a v été découvert par une imprudence de son ami j on
l'incarcère, et Trasime qui veut prendre- noblement sa revâ*hche ,
délivre son ami - et la tragédie finit par dej embrassemens mutuels.
La versification de cette pièce est souvent très-nrgligée , nous y
avons cependant .rencontré deux ou trois vers à prétention ; en général
l'auteur cour trop après le sentiment, delà une infinité de méprises,
et ce qu'on donne pour le langage du cœur , n'est qu'un misérable
jargon métaphysique qui ne ressemble à rien. On sent aussi que
M. Dubuisson a horriblement travaillé sa pièce pour en faire ' ressortir
des pensées forces, l'intention, sans doute, est louable , mais mal
heureusement l'exécution n'y répond pas. Nous donnerons cependant
.. . , ( I4i )
dé* louanges à l'auteur , il a héroïquement purgé sa pièce de toute
espèce d' allumions , et ce mérite , sans doute très - grand , uoit
engager les honnêtes gens à voir cette tragédie, qui souvent ne
manque pas de mouvemens, Nous ne finirons pas cet article sans
parier de M. Bapiiùc. Cet acteur qui annonce le talent le plus décidé,
a rend» plusieurs tirades d'une manière vraiment sublime. Il connoîc
parfaitement l'art des positions, ses gestes sont souvent très-naturels,
et son organe a une flexibilité bien précieuse; il est fâcheux qu'il
n'ait pas assez ménagé ses cciat3 de voix au cinquième acte , il don-
noit alors dans le genre vociférateur j au- total nous en avons été
Crcs-coutent.
-*"—TOMCTarniH
,., , '"■1
Aux Rédacteurs du . JqumaL
Grâces vous soient rendues /messieurs, de fQut
le bien que vous faites. Garât nous ennuyoit et vous
l'avez fait taire. Condorcet nous scandaltsoit et vous
.l'avez fait renvoyer. Ah ! si par vo#e rirffiquluffî acri,
vous pouviez nqus deliyrçr des Carra , Qorsqs,.,
Fillette , Prud'homme , Duvil , Mercier, des Çirutti,
et de la meute affamée qui yit des miettes de la pjb}e
typographique du chetit Pankouçkt■ -, combien, nous
vous aurions, d'obligijtiçn. , ,, ,■ ;,-,.. ,, . ...
SUPPLÉMENT
Du N°. 1-8.
LIVRES NOUVEAUX.
La constitution civile du clergé de France ,
développée par les débats et par l'analyse , tant des
rapports des comités que de plusieurs ouvrages inté-
ressans. Par M. Godefroi de Montours. A Paris, chez
Bossangeet compagnie, libraires, rue des Noyers, 179L
I vol. ï/2-8? d'environ 600 pages.
Cet ouvrage est un recueil curieux , très-soigné et
très-complet de toutes les controverses auxquelles a
donné lieu, dans l'aréopage national, la nouvelle cons
titution civile, à faire, du clergé gallican. L'auteur, au
reste, s'est abstenu de donner, sur cette matière, ses
propres résultats. C'est un rapport fidèle, mais sans con
clusions. On pourroit soupçonner que dans son avant-
propos , il a voulu s'égayer aux dépens de M. Camus ,
qu'il appelle le plus grand canoniste de France, et le
théologien de l'assemblée législative , ce qui lui a attiré
l'adresse suivante :
Est-ce bien sérieusement
Que tu viens d'ériger Camus en canoniste î
De ceux qui le croiront le plus pieusement ,
Mon nom, cher Godefroi, ne grossira la liste.
Sur ton héros , faut-il s'expliquer nettement ?
Nous savons en quel sens si fort tu le rehausses :
Ton Camus est un grand canoniste, en effet j
Car il connoît au parfait
Les canons de ses chausses.
t4)
Traite du schisme, par le sieur I.ongueval, auteur
de l'histoire de l'église gallicane} nouvelle édition,
r/z-8°. A Bruxelles, et à Paris, chez Senneville , au
Palais-Royal i
Cet ouvrage > quoique Composé , non pour ou
contre la constitution politique actuelle , mais pour
celle connue sous le nom de bulle unigenitus, vient
d'être réimprimé à Bruxelles , et mérite d'exciter de
nouveau la curiosité , par la matière qu'on y traite, qui.
est la question du schisme , et dé ce qui le constitue
précisément. La position respective du saint - siège
et du clergé François , relativement à la nouvelle
constitution ', tant laïque que cléricale, ramène natu
rellement les esprits à un examen de cette question,
que l'on croyoit oblitérée; Elle n'a jamais été traitée
plus savamment et plus à fond, peut-être, que dans
l'écrit dont nous parlons. Nous nous bornons à dire
que les deux classes, partagées d'avis entr'elles, du
clergé François , sur le degré de soumission dû à
la cour de Rome par les catholiques , ne peuvent
puiser leurs argumens réciproques dans une lecture
plus instructive. Mais comme la nature de notre
journal ne nous permet guères de nous appesantir
sur des objets de ce genre, nous tâcherons d'en
sortir à notre ordinaire , par la gaîté qui suit ;
Le double s o v h ait.
U n prêtre non assermenté ,
Qui d'ailleurs se souvient d'avoir jadis été
Au donjon de Vincennes enfermé pour la bulle ,
Entré au café Procope , & demande du thé;
On l'accueille, on l'entoure : t h bien ! bon abbé Brhulle ,
Comment gouverne^-veus la constitution ?
A quoi répond le trifte Apôtre ;
tt De laquelle me par'e'-t-on ?
En attendant, le ciel confonde l'une & l'autre.
Pillage et massacre
JJ9 TO tfih dans là maison du
.9* Êiï@*Mt% directeur des aides de
Samedi i a7 novemb. «&$? ^T? ' ^
•ïtewi*' patriotes. • ' #£
— »J
JOURNAL ;
DE LA COUR .ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Font*!»!,
VARIÉTÉS.
La proclamation du roi est bien véritablement le
beul moyen de rappeller en France des princes, des
Tcnw VI. Année 1791. S
gentilshommes , et des citoyens de toute espèce , qui
peuvent obéir avec honneur à la voix de leur roi ,
de leur maître, et de leur père ; et qui n'auroient pu
que fuir avec horreur les ordres d'une assemblée sans
droits et sans caractère légal ; mais l'honneur du
roi, sa justice, son humanité, peuvent-ils lui per
mettre d'exiger de ses sujets fidèles une démarche qui
les exposeroient à être évidemment égorgés , et
égorgés impunément , puisque l'assemblée protège-
ouvertement les plus grands scélérats ? Tout est en
feu d'un bout du royaume à l'autre : les brigands
pillent les églises et les maisons à Tours ; le peuple
arrête les bleds à Chaumont j on outrage , on assas
sine les gentilshommes à Caen ; on relâche à Perpi
gnan les scélérats qui ont incendié le pays : toutes
ces horreurs sont justifiées , applaudies même ; et
le roi , protecteur de ses sujets , voudrait qu'on vînt
ajouter de nouvelles victimes à celles qu'on sacrifie
tous les jours ; il ne doit pas l'espérer, avant qu'il
ait exigé la destruction entière de tous les clubs
Jacobins ; ce sont nos ennemis , ce sont les siens ;
ce sont ceux des loix, de la religion, de la morale
et de l'humanité.
Théâtre du Faudeville.
M. Barré, seul intéressé à l'entreprise de" ce théâtre, prévient
le public que l'ouverture en aura décidément lieu vers la fin de ce
mois. M. de Pih a fait la pièce d'inauguration : il en a confié à
Aï. Barré d'autres qu'il avoit en porte-feuilles, et ces deux auteurs
connus par les charmantes productions qu'ils ont déjà mises au jour ,
se sont promis de travailler sous la dictée de l'amitié, toutes les
fois que l'administration de cette entreprise en donnera le loisir à
M. Barre. Les autres auteurs qui doivent travailler pour ce théâtre ,
sont MM. Desfentaines , Jladet , l'aruot , le Çom'w-Jacqûts , la
Chabeautùere , &c. &c. plusieurs même ont déjà des ouvrages à
l'étude , ce qui mettra l'entrepreneur à même' de ne faire jouer de
■pièces de tout autie genre , dont les anciens et nouveaux théâtres sont
en possession ou en jouissance.
M. Roxiires , de la comédie italienne , secondera M. Barre, dans
la direction théâtrale. — M. Chardhn , de l'académie royale de musi
que , surveillera toute la partie musicale , les aceompagnemens des
anciennes pièces seront dirigés - par ses soins , et plusieurs des nou
veaux ouvrages sont embellis de ses petits airs-vaudevilles ou romances.
— C'est à M. Barre' seul que MM. les auteurs sont pjiés d'adresser
leurs ouvrages. Quant à tous les détails d'intérêt, on voudra bien en
écrire provisoirement à M. Bouchard , notaire , rue Montmartre ,
N°. 265 , jusqu'à ce que le bureau soit en activité à la salle dite ci-
devant Panthéon , rue de Chavira.
■■■'■ni. m.m ',i 1
EpiQRAMME.
NOUVEAUTE.
On trouve chez Senne ville , libraire , au Palais-
Royal , la seconde partie de la puce a l'oreille
du bon homme Richard. Nous invitons les ac
quéreurs de la première partie à se procurer cette
seconde , qui mérite à tous égards le même succès
que la première.
umni"«'-ij'-'j
Annonce.
Demain dimanche, grands exercices d'équitation,
donnés par le sieur Franconi , ccuyer , dans le manège'
du sieur Astley , rue et fauxbourg du Temple. Le
spectacle sera varié par les exercices des sauteurs, &c.
Prix des places , première , 3 liv. ; seconde , il. 16 S.'
troisième, 1 liv. 4 sols, et quatrième, 12 sols. Une
fois le billet pris , on ne rend pas l'argent.
Errata du N». d'hier.
Page 140 , ligne 27 , Bricie , lise[ : Ericie.
A MADAME ELISABETH.
D'Egvilly, M. fH. D. R.
M. de Mesmoy , sei'
va z\ • -y gntur de Quincey , en
' Z<?* A«M Franche-Comté ,faus-
t-^- , «ra; $)k* sèment'accusé, pillé et
Dimanche 10 nov. i%±3 i„adil,p„ksjucob,
■ JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
VARIÉTÉS.
L e sieur Broussonnet a fait aux Jacobins la motion
expresse de donner aux troupes l'air patriotique
fa ira pour la marche du pas redoublé , attendu
Tcme VI, Année 1791^ T
( 154 )
( a-t-il dit ) qu'il fait une grande impression sur
les aristocrates. Il est certain qu'il ne seroit pas im
possible qu'il y en eût quelques-uns qui eussent peur
d'être assassiné , et ce n'est pas tout-à-fait sans
exemple. Quant à nous qui voulons aussi nous ren
dre utiles , nous proposons pour animer les séances
des Jacobins , un air qui leur convient parfaitement ,
et qu'on peut appeller l'air de l'égalité, puisqu'il
commence par ces mots : Or, écoute^ petits tt
grands , &'c. Cet air a encore un autre nom fort
connu, fort expressif, et tout-à-fait analogue à la
société à laquelle nous l'offrons ; nous sommes per
suadés qu'avant peu les Jacobins en feront le plus
grand usage, et qu'ils iront même jusqu'à le danser.
La question résolue.
Dem. —— Qui sont-ils ces hommes intègres ,
Pour les noirs si compatissans ?
Rép. Les mêmes qui, depuis deux ans,
Traitent les blancs comme des nègres.
Annonce.
Aujourd'hui, dimanche, grands exercices d'équitation,
donnés par le sieur Franconi , écuyer , dans lé manège
du sieur Astley , rue et fauxbourg du Temple. Le
spectacle sera varié par les exercices des sauteurs, &c.
Prix des places , première , 3 liv. ; seconde , 1 1. 16 s.
troisième, 1 liv. 4. sols, et quatrième, 12 sols. Une
fois le billet pris , on ne rend pas l'argent.
J O U RN<A L
DE LA GOUR Et' DE LÀ VILLE.
V A R I É T ES,
-
.
( i65 }
malheur d'en être mordu ; le surlendemain il «st
.tombé dans l'hydrophobie ; on a été obligé de l'étouffer
oour prévenir le danger des suites. N. B. Que c'est
du chien dont nous parlons.
JOURNAL ,
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
J_iE mépris dont on couvre les intrigans tjtii prê
chent Je républicanisme, ne sert' qu'à allumer leur
rage , et n'empêche pas leur comité de se rassembler
chez la baronne -à' Aide... \ où M. R<rd... -en. y an
nonçant la révolte des nègres, conclut à ce qu'il fût
vote des couronnes pour ceux qui l'ont préparée à
PaYis , et pour ceux qui l'ont mise en activité à
Saint-Domingue. —— Après qu'il eut fait Pénumé-
râVion des avantages que les républicains alloient
tirer de cette révolte , il annonça qu'il étoit impos--
■iible de propager , en France , les bons principes ,
tant qu'il y auroit dss prêtres et des nobles , qu'il
étoit temps de s'en défaire à quel prix que ce fût.
—— Il finit par inviter les membres du comité à
présenter , à la prochaine assemblée , leurs idées sur
un point aussi important. . ■' ■■
N. D. R. - Nous désirerions , avec tous les
honnêtes gens , que te sujet de cet article r?existât
que dans l'imagination dé celui qui l'a compose ï
mais il n'est que Wftp vtài qu"il existe à Paris une
société , où ces m'cnsYrUiux priucipes sent applaudis
en attendant mieux.
«aaeit.il«KS^B*-
CHANGEMENT DE DOMICILE.
L'hôtel du maire , ci-devant rue des Capucines ,
-sera à Noël prochain , à l'école militaire , vis-à-vis
le Champ de Mars.
*
N9. 2 3. jSskj*. ÈonïbZe persécution
™ exercée à Faudun ,
Mercredi 23 nov. J^g^gf contre M. Bechet.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE*
VARIÉTÉS.
1 L y a quelques jours que le roi ayant voulu monter
à cheval, fut arrêté par la sentinelle de sa chambre, qui
lui dit très-respectueusement qu'il avoit ordre de l'em
pêcher de sortir. Sa majesté, très -étonnée, fit demander
l'officier de garde : ii fait aussi venir le caporal , qui dit
que c'est lui qui a donné l'ordre, et nue c'est son seul pa
triotisme qui le lui a dicté ; on a conduit en prison le ca
poral, qui soutient toujours un dire dont personne n'est
la dupe, puisqu'à la séance des Jacobins, quelques
frères eurent l'air de desapprouver cette action; mais
un membre de meilleure foi , se leva et leur dit :
croyez- vous , messieurs , qu'on est dupe en Europe
de toutes les marottes que nous faisons jouer ? Tout
le monde sait bien que nous tenons toujours le roi
prisonnier j ainsi -, puisque nous en avons le blâme,
il faut au moins que nous en ayons les avantages.
■SK232E2M»"
Une section de la capitale est allé offrir à l'assem
blée l'hommage de sa reconr.oissance pour le décret
contre les émigrans : il est impossible de violer la
constitution d'une manière plus formelle, i9. parce
qu'elle défend de faire aucune adresse en corps, et
2°. parce que tout décret auquel le roi refuse
sa sanction n'a aucune force de loi , et doit être
regardé comme non avenu , pendant au moins quatre
ans ; mais l'assemblée est si affamée d'encens , qu'elle
a avalée avec délectation celui qu'on lui a présenté ,
tout profane et tout grossier qu'il étoit.
*r
( i8o )
orateur prononça le discours suivant : —— <3«/\
braves législateurs , nous sommes cohttns ; continue^
à nous donner des décrets encore plus forts s'il est
possible , nous y applaudirons avec nos vingt-cinq
millions de camarades. > ■ Dom Chabot fut dîner
à son cabartt, delà il se rendit aux Jacobins où on
lui dit à-peu-près la même chose. Comment
voulez-vous que dom Chabot ne croye pas comme
vous , monseigneur , que les sottises qu'il fait et
qu'on fait , ne soient appuyées et approuvées de la
France entière ?
Note des Rédacteurs. —^— Le règlement des
princes , dent nous parlons au commencement de cet
article , se vend che[ Sennefille , libraire , au
Palais-Royal , nQ. 214.
Mff*sraG5iB5ffl
Théâtre de Monsieur.
De toutes les guenilles dramatiques que la manie
de la révolution a fait étaler sur nos différens théâ
tres, nous n'en avons pas encore remarqué de plus
hideusement détestable que celle donnée avant-hier,
pour la premièie fois, au spectacle de Monsieur,
sous le titre des deux Nicodemes dans la planète de
Jupiter. Voici le cadre dont l'auteur s'est servi pour
donner à sa manière un excellent commentaire à
notre sainte constitution. La famille Nicodéme ,
inquiète du sort d'un de leur parent, s'embarque
dans les airs pour aller à la découverte de ce nouveau
la Peyrouse , qui étoit perdu sur les treteaux du
boulevard , où il amusoit tant bien que mal la fleur
de nos badauds. Un coup de vent jette la respec
table famille <,dans la planète de Jupiter , où elle
demande aux échos d'alentour leur cher Nicodéme,
Celui-ci arrive comme Mars en carême dans la
même planète. La joie de retrouver ses parens , est
cependant un peu mitigée par la douleur qu'il a de
( i3i )
les voir vernis d'une légère teinte d'aristocratie, La
différence d'opinions engendre nécessairement une
longue série**» questions canstitutionnelles , que
M. Nicodémt résout comme un comité. Le fana
tisme des prêtres trouve sa place dans la discussion ;
la loi sur les émigrans y est révisée savamment ;
enfin les grands du pays finissent tous ces débats
politiques par un jugement de tolérance , et en ceci
ils se montrent bien plus sages que chez nous.
Nous ne nous amuserons pas plus long-temps à
disséquer ce monstre dramatique qui n'offre d'un
bout à l'autre que les trivialités les plus dégoûtantes,
les maximes les plus rebattues , et parrdessus tout
le goût le plus décidément mauvais. En général ,
on a remarqué beaucoup de canaille à cette repré
sentation. Si l'administration de ce théâtre qui est
très-mal organisée , ne purge tout-à-fait son réper
toire de toute espèce de pièces patriotiques , nous
les prévenons que tous les honnêtes gens ne remet'
tront plus les pieds dans leur spectacle.
Nous avons retenu un couplet du Cousin-Jacques,
le voici :
L'auteur comblé de vos bontés ,
Voit ici des gens irrités ,
C'est ce qui le désole.
•( Mais s'il est tombé dans l'erreur ,
Iî trouve l'excuse en son cœur ;
C'est ce qui le console.
Sans vouloir calomnier le cœur du Cousin- Jacques ,
nous lui dirons affirmativement qu'il avoit là une
très-mauvaise excuse. Ainsi soit- il.
asis
■
( i83 )
c'étoit rendre foiblement aux pauvres les secours
qu'ils recevoient des évêques , des abbés et de tous
les ecclésiastiques qui possédoient quelques béné
fices. Depuis l'invasion que la nation s'est permise
dans les domaines du clergé , nous voyons tous les
jours, nous rencontrons à chaque pas, des vieillards
infirmes , des estropiés , des mères pâles et languis
santes traînant après elles ou portant dans leurs bras
défaillans des enfans desséchés par la misère. Ce
spectacle qui déchire l'ame de tout homme sensible,
existeroit-il sous le despotisme le plus absolu ?..,..
Mais veut-on trouver la cause d'un oubli aussi
coupable , il faut consulter MM. de la rue Vivienne,
MM. de la place Vendôme , MM. de la rue Coq-
Héron , MM. &c. &c... Ces messieurs, tous ex-
cellens patriotes, possèdent à eux seuls la solution
du problême.
-'
( 184 )
pecrs, ce seroîtbien là le cas de faire crier un petit écri*
intitulé : M. l'abbè Maury traité comme il le mérite.
Il est bien décidément nomme cardinal : mais ce qui
surprendra peut-être quelques badauds ,^c'est que nous
prenons acte aujourd'hui 23 novembre I79,i,de la
prédiction que nous faisons, que ce défenseur de la
religion et du trône , sera un jour élevé à la dignité
de souverain pontife : il est doué des plus éminentes
qualités pour y parvenir, et entr'autres celle de la
naissance , puisqu'il l'a reçue dans la ville d'Avignon :
c'est alors que nous verrons s'il laissera sa malheu
reuse patrie entre les mains des brigands Jacobins qui
la ravagent depuis trois ans.
°Ffcti îrraii TTrrn—
La métempsycose hydropique ,
Conte anacréonti qjj e.
Condorsix , affligé du mal d'hydropisie ,
Chez monsieur Guillot.. cherchoit sa guérison 3
Sa femme, jeune et belle, en étoit si saisie,
Qu'elle l'accompagna jusqu'en, cette maison.
O différent effet de leur double visite !
Le médecin travaille avec tant de conduite ,
Qu'à la fin par son art le malade est guéri ;
Son ventre se désenfle , et n'est plus aquatique 5
Mais la femme remplie au déçu du mari ,
Quittant le médecin , s'en retourne hydropique.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.1
VARIÉTÉS.
ii E s Jacobins font assez honne contenance depiis
la nouvelle de l'arrestation de leurs amis Jnuraaa ,
Tcnie VI, Année 1791, 3
( i.86 )
■Malnvilte , et autres braves brigands d'Avignon j
mais on s'apperçoit aisément -à leur air inquiet,
contraint et sombre , combien ils sont affectés de ce
terrible événement. Cependant leurs tourmens ont
été un peu suspendus par l'arrivée de leur enfant et
protégé chéri l'illustre Petr.... qui est venu leur
apporter Je juste tribut de ses Hommages et de sa
reconnoissance ; il ressembloit comme deux gouttes
«Peau an Grisbourdon de la pucelle. La même scène
z été répétée d'après nature , et a duré fort avant
dans la nuit ; la huaille noire vouloit absolument
reconduire le nouveau Grisbourdon chez, luij mais
un -membre a eu la bonne foi d'observer que tous
les honnêtes gens étoient retirés alors , et que ce
seroit troubler leur repos ; ainsi on est passé à-
Perdre du jour.
,——,— i imumap—— :
Le village de Saint-James , près Poissi , vient
d'être dévasté par des brigands déguises en gardes
nationaux. Dans le nombre des vols qu'ils y
ont fait , Us ont pris quarante milice livres à u» fermier
ou'ils ont ruiné de fond en comble, et quoiqu'ils
Iraient traité dans le sens de la révolution, ils ne
font cependant pas tué. — Us sont partis à treis
heures tk matin , pour aller chercher fortune ailleurs.
i- Cette manière de faire fortune prend, considéra
blement depuis quelque temps , — et promet beau
coup pour cet hiver.
ŒJSTSjJHaBOT
r
(■ttyl )
de ces trois villes, arrivés à Paris il y a quelques
jours , ont porté des certificats qui prouvent qu'ils
n'or.t jamais été affiliés à ces infernales sociétés.
lis disent que c'est le meilleur passe-port qu'un honnête
homme puisse avoir.
- ■mm —MMaaiaw»
Théâtre de Montansier.
On a donné avant-hier , sur ce théâtre, la première
représentation d'une misérable farce , intitulée : Le
désespoir de Joèrisse. Ij-n'y avoit de vraiment déses
pérant ■, dans cette pièce, que l'abscence absolue du
bon sens , qui fuisoit un vuide continu pendant toute
la représentation. Les spectateurs ont pourtant laissé
cette parade se trsîief paisiblement jusqu'à sa fin,
ci '.11 cela ils ont ùit picuve d'une patience bien
revente.
«3taK253KUI
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
j\l . Penchr.ud, mort dès les premiers jours de l'anar
chie révolutionnaire , étoit généralement reconnu
PAS Q_U I N A D E.
M A R F O R I O.
Livre nouveau.
Traite des maladies des voies.unitaires* divisé
en trois parties , par M. Chopart , chirurgien ; se
trouve à Paris , che[ l'auteur , rue Saint- Martin ,
na. 139 , et ckei M. Laffiteav , chirurgien , rue
des Corddiers , au collège de chirurgie.
S U P P LÊME N T
Du.Nt.15.
MA PROFESSION DE FOI
EN POLITIQUE.
A M A M A I T R ,E S S E. ,
Monsieur
Depuis long-temps , votre journal fait justice des
sottises et des ridicules du jour. Votre verge n'a
pas épargné un tas d'hommes atroces , qui , se
couvrant du titre pompeux de patriotes , ont réduit
notre patrie dans l'état déplorable où nous la voyons.
(4)
Permettez que j'ajoute , à la longue liste que vous
avez célébrée dans ce genre , les noms de MM.
la Morlière , Sa'nu- Croix et Bouleau de Fcrnantois,
de mesdames Malingan et Daigkpcrs. Il y a quelques
jours que je rencontrai cette dernière dans une mai
son bourgeoise; elle m'offrit à souper , et j'acceptai
sans la connoître ; elle me conduisit chez mademoi
selle Malingan , dont le nom célèbre dans les fastes
de Cithère, sera, sans doute , parvenu jusqu'à vous ;
là , on me fit jouer , et ces honnêtes personnes
m'escroquèrent un billet de mille livres ; mais comme
on trouvoit apparemment que cela n'alloit pas assez
vite , on me fit boire un verre de vin de Bordeaux,
qui me fit tomber dans un sommeil léthargique', et
on en profita pour me voler mon porte-feuille , dans
lequel il restoit quatre mile francs.
A présent, Monsieur, supposez avec moi, pour
un instant , que cet ancien régime si exécré subsiste
encore ; le lendemain du vol , je faisois ma plainte
chez un commissaire; on mandoit la prêtresse
d'Amathonte, on lui donnoit le choix de me rendre
mon argent, ou d'aller à l'hôpital, et le surlen
demain j'étois payé ; mais la nouvelle police n'en
agit pas ainsi ; en vérité , je serois presque tenté de
croire qu'elle entre pour quelque chose dans les
profits honteux des maisons de jeux , tant son in
différence paroît absolue sur ce point. En effet, l'on
ne peut faire un pas dans le Palais-Royal et ailleurs ,
sans être obsédé par des gens qui vous présentent
des cartes.
Puisse la leçon que j'ai reçue , en être une pour
beaucoup déjeunes gens aussi imprudens que moi !
Puisse-t-elle les prémunir contre les la Morfière ,
Sainte-Croix , &c. &c. qui les entourent!
Le Comte de F l e u r t.
N*. 26. Jfc5s»A P'^agt au château de
*mf±w- 1-astours, appartenant
Samadi 26 novemb. *^j*£Ê à M. de Ca^alh.
.Jlï .
î O U R N A L
DE LA COUR ET DÉ LA VILLEJ
VARIÉTÉS.
C>es jouis passés ^ la pauvre baronne de S,ta...lr
ayant décidé quelques hommes à diner avec elle , crut
dire du mal de M. de Rivarol , en avouant qu'elle
B^trouvoit rien de piquant dans son dernier ouvrage.
Un convive de bon g»ût , déjà furieux de se trouver
làyne put s'empêcher de lui dire : comment, ma
dame, vous n'avez pas mêmcéte frappée de cette
phrase : Dans cette révolution si vantée , prince du.
sang, militaire , philosophe , peuple , tout a iti mau
vais jusqu'aux assassins. Ma foi, non, répondit la
sotte Armande; je trouve.que. cela ne signifie rien.
N'est-il pas vrai , messieurs / ajoute-t-elle, en rac
crochant de ses regards tous les assistans ? Aussi-tôt
un esprit invalide , nommé Suard ,, soutint qu'elle
avoit raison. Un gobe-mouche, parasite, surnommé
Blacon, approuve k sentence d'un coup de tête et
un ïo.ng serpent , connu sous le nom d'abbé Sabathi...
par instinct de fausseté, fait . semblant de ne pas en
tendre/ MO* vente aussi profonde que bien exprimée.
Alors, l'ami de M. de Rivarol^ s'obstinant , pour
s'arftuser, à; leur prouver ;la,clarté de son style, leur
cita d'abord ce mot de son dialogue entre Rhulière et
Suard : le premier dit au .second , mais vous êtes de
l'académie , je crois ? Et il alloit leur citer cette
sublime apostrophe à M. Necéctr, enfoncé le 6 octo
bre dans un coin du cabinet du roi : Etoit-ce donc là
votre place, grand homme, ministre irréprochable,
ange tutêlaire de la France \Sorte[ , idole du peuple ;
montrez-vous a ces rebelles - à ces brigands , à ces
monstres ; expose^ - leur cette tête qu'ils ont eux-
mime chargé de tant de couronnes i Essaye^ sur eux
le pouvoir de cette popularité, et k.prestïge de votre
réputation t L'état et le toi n'ont que faire de vos
( 2°3 )
larmes. Mais la sournoise baronne l'arrêta ,- rompit
la conversation , et sortit de table avec toute la suite
de la sottise.
f
( *04 j
voiture beaucoup d'effets en or et argent , des vases
sacres , des assignats, &c. tout a été confisqué. —
Ces voleurs sont aujourd'hui en prison , d'où ite
sortiront vraisemblablement dans quinze jours pour
recommencer de plus belle.
Annonce. -,
On souscrit chez M. Lacloye , libraire, au Palais-
Royal , n°. 221 , et à l'Orme Saint-Gervais , pour la
Gazette Ecclésiastique, moyennant 12 liy. par an.
Cette feuille, infectée autrefois de démagogie est
rédigée maintenant dans les meilleurs principes. Elle
paroit une fois par semaine. : ' :
JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.'
Monsieur te Rédacteur,
Une jettne dame aimable comme quatre , aristo
crate comme cent, vient de se faire faire une bague
à la CobUnt^, car tout ce qu'elle a ect à la C«blent^)
et elle voudroit avoir une devise aonvenable pouf faîr*
graver autour de son anneau. Elle exigeroit sur
tout qu'elle fût laconique , et qu'on y exprimât le
dcsîr qu'elle a de voir réussir l'entreprise des princes ;
elle laisse aux amateurs la liberté de s'évertuer en
françois, latin ou italien; et, s'ils vous parvenoient
quelques devises satisfaisantes , elle vous prie en sa
qualité d'aristocrate, de les insérer dans votre journal..
Je doï vous prévenir, monsieur, que la dame en
question est grosse , et vous connoissez t comme
moi, le danger de contrarier une envie de femme
grosse. D'ai leurs, je ne doute pas que la cour et là.
ville n'adoptent bientôt dans leurs bagues les modèle»
que vous proposerez , le tout pour avoir le plaisir
d'être aristocrate jusqu'au bout des doigts. J'ai
l'honneur d'être , &c.
Ûoadàn-Jalot.
Tcnw VI, Année 17914 Cc
( *J0 )
VARIÉTÉS.
i- . ■• u. ■ ■. .. . \ .. .. .•:: --■ ;
Les esprits les plus aveuglés etméiieles plus grands
scélérats , ne pourront plus nier que ce ne soit les
,»s.-'i „■-'. 1/ 17 ;;:,.> t
' 211 )
clubs Jacobins qui excitent les désordres et les crimes
à'.un bout du royaume à l'autre : l'équipage de la
frégate l'embuscade qui vient de ramener son capi
taine prisonnier , les a formellement dénoncés tous
comme les ayant engagés à 'commettre cette violence ;
à présent qu'on connoît la source de nos maux
d'une manière évidente et juridique, il devioit être
aisé d'y apporter le remède.
LebarondeGrajcour.',commissionnairede Mayence,
apprenant que l'assemblée nationale alioit mander mes
sieurs les électeurs à la barre , a cru que cela regardoit
les électeurs d'Allemagne ; il s'est ccrié naïvement :
JB CONNOIS MON MAITRE, IL NE s' Y RENDRA
PAS.
ANECDOTE ANGLOISE.
Madame de Sillery, qui sait faire- plus d'un
métier , en partant pour Londres , avec sa pupille ,
mademoiselle d'Or , a eu soin, pour débarrasser
la France d'une marchandise aristocrate qui ne lui
convient plus , {les dentelles) d'en faire des gros paquets,
qu'elle a emporté dans sa voiture ; arrivée en An
gleterre , les commis de la douane lui ont demandé
si elle n'avoit rien contre les ordonnances j cette question
anti-civique, lui a donné de l'humeur ; elle a demande
("5 )
pour qui on la PRgNoiT. —— Les commis ont
fouillé , et y ont trouvé les dentelles , qu'ils ont con
fisquées. On assure que cette institutrice va faire
un chapitre sur la contrebande , pour servir de supplé
ment à son plan d'éducation. . '-„
PRÉDICTI O N.
Au grand Bail., qui fut maire premier,
Mon$ Pet... aujourd'hui succède s-- .
Pis que le mal sans doute est le remède y
Mais des bons Jacobins il est le chevalier.
De ces deux magistrats quelle est la différence ?
Le cher coco fut très-souvent heureux;
Benêt par fois , et toujours vertueux ;
Mais je vous le prédis , malgré sort arrogance,
Mons Pcth... ne sera jamais qu'un maire deux»
A N n e « c fe.
Aujourd'hui, dimanche, au manège du &eur Àstley,
fauxbourf du Temple , grands exercices d'cquitation,
par M. Franconi , ecuyer , et par sa famille, précédés
des exercices des sauteurs et des aventures de Don-
Quichotte , pantomime. On commence à six heures
précises.
JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
/'
C 21.8 )
VARIÉTÉS.
^%
{211)
la bonne religieuse a toujours commencé par faire
Iîs enfans , et à présent elle peut chanter , cojnme
Didon , ah ! que je fus bien inspirée !
SCULPTURE.
Buste de M. l'abbé Maury d'après nature,
modelé en terre cuite , monté sur un pied douche.
Prix 15 'livres. Se vend à Paris, chez le sieur
Martin, sculpteur, rue Saint-Jacques, np. 253.
N. B. Ce buste de la plus exacte ressemblance ,
joint au mérite de l'exécution , celui de rendre fi
dèlement le caractère de ce léLbre député; l'artiste
ayant saisi l'instant où il parle à la tribune contre
les factieux.
AVIS.
Les personnes dont l'abonnement erpire à la fin
de ce mois, sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
5 0 URNAI/l:;!
DE U COUR ET DS' LA Vï^tS/
, , i<| » I II I IJ « v'*r*i<i > ■' '■ i I"?"' ''*:' V )
Tout fa'uçur de Journal doit ttibud au matin.
« . , 1
VARIÉTÉS.
I_,E journal général du soir donne les noms de
Soixante brigands qui ont participé , commis ou
excité toutes les horreurs et tous les crimes-, qui,
depuis la révolte d* France, ont seuiilé la ville
dlAvignen et le Comtat Vénaissin ; nous allons
donner tin petit supplément de quelques personnages
oubliés , Sans doute , par inadvertance , et contre leur
VOîû ; cs'sont, ï°. le très-honoré Mirai*., charogne,
ci:tlevant chef suprême de tous les brigands de la
P.roy'ence et autres lieux ; les très-honorables 2?oacA...
MeriJ..' Chabr... et autres ci-devant inviolables....
Plus, les très-estimables Carr.. , Maraty Gors*.. y
Prud'kom..., Marttîli > Àudouinet , Perlette, Faux-
bftefrj' l'homme de la rue du Foin, l'homme sans
réflexion , le père Duchene , et tous . les écrivains
jacobites qui n'ont cessé de prêcher le pillage, le
meurtre et l'incendier... Tous ces braves gens, guidés
pfi'r l'honneur , ne manqueront pas comme, Régulus
d'aller rejoindre leurs camarades, pour subir ensemble
lar.loi du vainqueur ; nous les prévenons qu'on les
attend. avec impatience, et qu'on ne peut rk/ïfaire
sanr'iux.
■'
( 228 J
On va penser que je veux la noircir,.
Tant cette troupe et perfide et rebelle ,"
Commet le niai sans crainte et sans plaisir !
Et cependant je puis bien, prévenir
Qu'en tous les points je suivrai mon modèle.
N. B. Cet ouvrage est sous presse , et paroîtra
vers la nouvelle année. . ...
~«ï'S:ïr2_ïï7SEi=ae»j
/"
'(21- )
qu'on diviser: "ci; douze pnx, qui seront délivrés aièl
patriotes qui apporteront aux Jacobins de Paris5, douaé
dts-pkis 'fcam€U58* <èt$$ de, nos émigrés. Le premier:
lot sera poni celle «fe Monsieur, le deuxième , M. 1©
ptùioe de Coudé , le troisième , monseigneur ie. Gomt»
d'Artois ; viennent ensuite ks autres princes et les;
^fr.iUiiAV ,.juaqa'au nombre de douze. Le brave tilé-
nicntin , o'ii a eu cette bonne idée , est ami de Saint-
îiur... ; ït j>aroît qus le pr-tît séminaire qu'il vient
c# faire à k\ conciergerie, pour l'alFaire du 17 juil^g
dernier, ne i'â pas totalement guéri de la rage.
—«MaSBnâSPÏOTBBW»
N O U V E A U T É.
Petit Jacques et Qeorgette , ou- îe< petits
montagnards Auvergnats, par l'auteur de Lolorte
et Fanfan, et dVikxïs va la j\uai£asns.»trje dans ks
bois, 4 Yolmnc.s in-iïy Avec des gravures , chez
Atoradan , libraire, rue du Cirneuère-Saint-Ardre-
deb-Arts, na. 9. • -
Il y a de la naïveté, de }à-bonhommie et même du
sentiment da*îs"cst 'iUvTRge>/ qui Àe'le-6ëde «n'rien
au:: autres roîrymï. éi. M, ÈucrùhQmsxml*. ^>-fc~
A VI S.
Les personnes, dont FûlcjuKi^eat. expire, à. la fin
de ce mois, so.it priits -$t.-l& tenquvcller au plutôt ;
afn de ne point éprouver d'interruption. ;. q
. ; 3
JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE;
iMI'-Od
.. ... r.,v .• >KiB riïoasi
Tout faiseur de Journal doit tribut au mail».' .
Î.A F O K T A INI. -, 2'J ;.i
'.-.. /.VARIÉTÉS.
:■ %
L'arni de Vkumgniti^ qui ne veut plus être celui
des noirs , depuis qu'un escroc nommé constitution ,
secondé de se> camarades Us droits de -Mm/ne >
'r
( *3S )
a brissottc aux noirs leur repos ; à l'état, la source
de ses prospérités ; aux colons , la vie ou des richesses
immenses , dont la circulation faisoit vivre le pauvre
peuph ; cet ami , dis-je , a défié de lui prouver qu'il
aie contribué à ces brissottages, soit par ses émis
saires , soit par ses correspondans. C'est tout
comme le vent qui accuseroit les flots de la mer %
d'avoir englouti le navire. _ . _ ;
NOUVEAUTÉ.
Abdélasis et Zuleima , tragédie par M.^de Mar-
ville , nprésentée sur le théâtre de la rue de Richelieu,
h 3 octobre 1791, che[ Maradan , libraire, rue du
Cimetière Saint-André-des-Arts , n9. 9.
Cette pièce , quoique de M. de Murville , a eu du
succès ; l'auteur , dans sa préface , prodigue des
éloges aux acteurs,- directeurs , décorateurs; mais
nous sommes fâches qu'il n'y en ait point pour le
souffleur , qui cependant, de tous les personnages, est
celui qui s'est donné le pius de peine à la représen
tation.
A V I S.
Ias personnes dont l'abonnement expire à la fin
âe ce mois, sont priées de le renouveller au plutôt ,'
afin de ni point éprouver d^ihàrrupiion ■
JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
VARIÉTÉS.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Trait historique.
Nous lisons dans un passage d'Aristote , cité par
Jauteur du Voyage du jeune Anacharsis , que les
petits tyrans établis autrefois en Ionie, usoient des
voies les plus odieuses pour s'enrichir. A Phocée ,
arriva le fait suivant : Un Rhodien gouvernoit cette
ville. Il y suscita sourdement lui-même deux factions,
aux chefs desquels il dit en secret et séparément que
le parti contraire lui offroit une telle somme, s'il
vouloit se déclarer pour lui. Par cette fausse insi
nuation , il eut l'adresse de tirer cette somme de l'un
et l'autre côté. Ensuite, ce fut pour lui un jeu de
réconcilier les deux partis , en cessant de les diviser.
Combien en France, ne pourroit-on pas compter de
Phocéens !
i
.T.
VARIÉTÉS.
-M. le duc d'Or... est depuis quelques jours invi-
siblement renfermé dans son palais de Mout<... , îl
y travaille assidûment à la régénération de l'Empire*
Tome VI. Année 1791., Hb
„„ ; ... ( 25° )
taus les jours, et de tous côtés, il lui arrive des mi
nistres sans porte-feuille et même sans culottes...
Tout fait prévoir une insurrection prochaine dans
Paris ; Sors..., Car... et leur bande , l'annoncent
depuis lomg-temps. On connoît les gens qui sont à
la tête de la police. Les Jacobins commencent à se
déguiser , ils mettent de la poudre et attachent leurs
cheveux ; mais on les reconnoît toujours à leurs
regards furieux et leur démarche tremblante. Il est
vrai que , depuis quelques jours , ils ont éprouvé de
très-sensibles désagrémens , entr'autres , vendredi au
soir , ils furent hués dans un café , chassés honteu
sement , et sans leurs culottes , ils auraient reçu
grand nombre de coups de pied au cul.
'■■-.
( «5? )
————— "»*. r.,.«I
——BWÉÉ"
NOUVEAUTÉ.
L'esprit dupe du cosur, ou histoire véritable
du philosophe Tovler , écrite par lui-même , ouvrage
édifiant et orthodoxe , % volumes in- 1 2 ,■ prix , 4 liv.
che[ la Villette , libraire , rue du Battoir , nQ. 8.
Il y a dans ce romsm une variété étonnante, et
sur-tout beaucoup de gaieté , ce dont nous avons
grandement besoin , dans un temps où nous sommes
accablés d'écrits politiques profondément ennuyeux.
. AVIS. "
Les personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
' ggggSS ■.' • - ■■' ----- '■-' ) ^
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, -VJ. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de $l.i$f. pour la province, fr. déport.
SUPPLÉMENT
Du N°; 32^
"nouveautés Littéraires.
Le Naviget Anticyras , ou le système sans prin
cipes, l'édifice sans fondement, in-8. , chez Cra-
VAKT, rue d'Enfer, n°. 129.
On peut juger des principes de cet ouvrage par le
morceau suivant qui en est extrait.
» Dieu peut donner aux uns le pouvoir de com
mander , et ordonner aux autres d'obéir : il peut créer
différentes conditions., surtout quand elles sont néces
saires pour la subsistance delà société; tous étant dans
l' égalité dépouvoir,^erefuseroientrunàl'autrc l'obéis
sance ; tous étant dans l'égalité de bien , se refuseront
tes secours mutuels. Quel empire que celui où H n'y
(3)
auroît nulle dépendance , où tout languirait , où tout
seroit dans l'inaction ! etc. etc.
Prospectus
Sur Vétablissement , par actions, du Théâtre de la
V réunion des arts. Ce sera une sorte d'académie
f nouvelle de musique , de danse et de hautepantomime"
(4 )
héroïque , avec institution d'un conservatoire destiné
afi r.ncr quarante élèves dans ces dijférens genres ,
- sous la conduite des meilleurs maîtres.
L'auteur de ce projet propose d'élever, à la gloire
ae la nation , à celle des arts , et pour l'intérêt de la
capitale , un spectacle , où les talens1, à l'envi, déployè
rent ce qu'ils ont de plus séduisant et de plus merveil
leux. Ce spectacle, digne d'intéresser le coeur et l'espri',
et fait pour plaire aux yeux , sera véritablement un
cours d'histoire, une école aussi attachante qu'ins
tructive. La hauteur des sujets qui seront représentés
par ordre des' époques et des temps , jointe à l'expres
sion d'une musique analogue à l'ensemble du jeu des
acteurs , à la vérité des costumes , à la richesse (les dé
corations et des machines , rendront ce spectacle le
théâtre le plus merveilleux et le plus étonnant qui ja
mais aura paru.
Ce spectacle^n activité tous les jours , sera placé au
centre de la ville , et dans le quartier le plus favorable?
i - La salle , vaste et superbe , d'une forme et d'une dis
tribution nouvelle, enrichira la capitale d'un—édifice
majestueux , vraiment digne d'être le palais des arts. •
L'opéra y sera représenté trois fois la semaine , avec
toute la pompe et la magnificence qu'il exige. Le ré4
pertoire sera composé des ouvrages d'élite de nos an
ciens poètes , que -plusieurs compositeurs distingués se
chargeront de faire revivre, La hauteTpantomime sera
représentée de même trois fois dans chaque semaine.
Le septième jour , on donnera une fête parisienne , où
se réuniront les étrangers , les citoyens et toute la jeu
nesse des deux sexes. La danse sera le principal ag.é-
ment de cette fête. Les bals masqués, au tems du car
naval , offriront un spectacle nouveau. Les acteurs
pour l'opéra, la haute pantomime et.la danse, seront
choisis parmi les talens avoues. Neuf millions sont la
somme nécessaire à l'établissement de cette vaste en
treprise. La souscription sera ouverte , rue de Bour
bon-Ville-Neuve , chez M. Gikardin, notaire,
qui donnera aux souscripteurs toutes les instructions
qu'ils peuvent désirer. . , . .- ■ y1
N?. 33. Persécutions Contré
M. de MontUur } A
Samedi 3 décembre. Montpellier.
JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.1
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.
t/v Fontaine.
11 " ' '" *j
Vers sur un grand homme de la révolution.
Salarié par un homme de boue ,
J'ai provoqué des gens échappés à la roue ,
Au pillage ; à l'assassinat.
Secondé par Condor..., Bouc..., Men... , Volvi*>.~t
Au-delà l'Europe , en un lointain climat ; ■
Dans Avignon , dans le Cotntat,
J'ai porté la guerre civile.
Si du pouvoir exécutif
Mon audace n'a pu détruire l'existence»
J'en ai fait un être passif,
Sans action et sans puissance.
1 j
De mes hauts faits mémoratif;
Enfin le grand corps électif
M'en a donné la récompense,
Par un emploi très-lucratif,
En attendant le suspensif,
Châtiment juste , mais tardif,
Pour tous mes confrères les J. F.
Qu'ils auront en définitif.
VARIÉTÉS.
Je soussigné, déclare en faveur de la vérité quff
M. de la Morlière n'est en rien dans l'affairé ,' où'
Tome VI, Année 1791* Ii
je l'aï inculpé dans le suppléaient du Ne. 25 du
journal delà Cour et de la Ville j la vérité est que
le 9 du présent mois , j'ai été souper chez madame
tle Malingan avec la baronne Daiglepers , qui m'y a
conduit ; j'ai perdu après souper trente-cinq louis au
piquet ; je me suis apperçu étant chez M. de Sainte-
Croix qu'il me manquoit 4000 liv. que j'ai sûrement
perdues dansja voiture qui m'a mené avec la baronne
Daiglepers. M. de la Morlière , dont je reconnois
à -tous égards l'honneur , m'eût sans doute averti s'il
avoit pu soupçonner qu'il se passât quelque chose
CJiilie l'honnêteté. Je l'autorise à rendrejmblique ma
déclaration, le reconnoissant pour un brave et galant
homme.
Le Comte de Fleury.
A Paris , ce 28 novembre 1791.
'Nûte-de 'M. delà McrUère. — En rendant Fpublic
le désaveude M. le comte de Fleary, je dais aussi,
messieurs , lin rendrt ra justice qu'il mérite ; sur la
manière dont il me l'a donné : je n'ai vouk le lui
demander, qu'après .aVdir eu de lui la Satisfaction
qu'il ne pouvait me refuser, et dans ces' deux cir
constances, il a mis toute là loyauté et la franchise
possible.
ÏÏE XÀ MàtRLIERE.
■"tr—i—ba 1 11 —
Extrait de la Galette universelle, du mercredi 30
novembre 1791 , page 1335. C'est un des
REDACTEURS QUI PAR,L£.
*< Si nous voulions Vouer à l'opprobre -ceux qui
,v cherchent à nous décrier , nous n'aurions pas
„ besoin comme eux de recourir à d'infâmes impos-
„ tures ; on sait que le sieur Brissot a été convaincu
v d'escroquerie par l'auteur de l'argus. Quant
»au sieur Carra , or»jiou.s » promis du greffe cri-
--
(m)
» minel de Mâcon une pièce curieuse qui prouvera
„ combien nous devons être glorieux d'avoir un
„ pareil ennemi. ,j ... u .
Sur Avignon.
Belle cité , terre de Canaan,
Ton sol s'est vu souillé de mille crimes,
Et dans tes murs un horrible brigand
Vient d'entasser victimes sur victimes :
Mais on a pris ce monstre ivre de sang ;
Qu'importe , hélas ! dans ce temps de démence,
On saura bien prouver son innocence ;
Le noir Chabro.. nous blanchira Jordan.
Par M. Y.
N. D. R. Nous offrons de parier qu'avant la
fin du mois de février , ce général sera à Paris, avec
la plus grande partie de ses brigands , tous aussi-bien
blanchis que le duc d'Or.
N
la manière la plus lâche et la plus insolente , no»
princes et nos émigrans , qui ne voudraient pas de
lui pour palfrenier ni pour valet de garde- robe.
Brochure nouvelle.
L'art de voler trois milliards, pour faire ban-
quereute de quatre ; dédié à l'assemblée constituante.
Chez madame la veuve Faufleuri, libraire au Palais-
royal.
NOUVEAUTÉS.
Principes de MM. Bossuu et Fénélon, sur la sou
veraineté, tirés du cinquième avertissement sur les
lettres de M. Jurieu, et d'un essai sur ie gouver
nement civil. I vol. j/2-80. se trouve à Paris , cheç
Zatilet , imprimeur, Marché Neuf, Ne 40. Dufresne,
libraire , au Palais. — Pichard , au Luxembourg. —
Lallemant, sur le Pont-N«uf. -
Mémoire historique, sur la horde des brigands
de Montpellier , qui se, fait, sacrilègement appeler le
pouvoir exécutif, et sur les excès et les crimes qu'elle
a commis. Brochure in-8°. se vendche^ les marchands
de nouveautés. , „
On.verr, apar la lecture de ce mémoire, que la
criminelle partialité des corps administratifs de Mont
pellier -ne s'est,malheureusement que trop manifestée
par ie massacre horrible des plus vertueux de ses
citoyens ; massacres qu'il a plu à M* Cambon,
député de la seconde législature, d'annoncer à l'as
semblée comme de simples troubles occasionnés par
la superstition. .
JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.
VARIE TÉ S.
AVISTMPORTANT.
S i^ceux, qui neus ont envoyé des renseignement
sur la conduite précédente de quelques membres de
Tom« VI, Année 1791. Kk
( 2*6 )
la nouvelle âdmintetration , connoissoient bien le bat
de notre journal , ils se seraient dispensés de nous
faire cet envoi , et sur-tout de nous presser ( comme
ils le font ) de les faire imprimer. Nous garde
rons ces écrits» parce que nous ne savons à qui les
jenvoyer ,'et qiï&iqû'fts soient dictés par la modéra
tion. et la vérité, puisque les pièces justificatives y
sent jointes , hOus ne les ferons pas imprimer.
Si les administrateurs abusent de leur autorité,
on s'ils s'écartent de lalof, nous serens les premiers
à blâmer leur conduite , mais sans revenir sur ls
passé , à moins qu'ils ne nous y forcent , en nous
attaquant personnellement.
Notte fôurnal à pour but] de déjouer et de tourner
èft ritHcuîe les machinations de certaines personnes,
aftlsî que les motions "ardentes qui se font au-x Jaco-
Mns , -à Rassemblée , <et dans beaucoup iFautres lieux
ÊrbliCs j —L—>» de prendre ie parti des opprimés , — de
oher'ée teittps en Cs*»pS'le piston de notre pompe
sur-k <tdr*êhe ée MM. Raimud, Gcrs-as , Ctmdorcct ,
Qtfra , &c> -<- «te «distraire un moment. les tristes
WHéxid*s <|Ue Sent forcés de faire tons 4es honnêtw
getts-. - • • •
(Les Rédacteurs dujournal.)
nar
P K ft;A B O 4 X.
! I v .-.
..Tout le monde a été extrêmement édifié de la do
cilité de certaines religieuses, qui , avant de faire
( &1 )
sonnoissance avec le droit de l'homme, ont voulu en
avoir la permission de l'assemblée nationale : si ces
bonnes mères au spirituel avoieot eu connoissance
de l'exemple de la digne madame Marsac, religieuse
de Limoges , il y a apparence qu'elles ne se seraient
pas donné la peine de présenter leur pétition , qui
étoit plus du ressort executif que législatif. Au. reste,
l'assemblée a fort applaudi à la chaleur de leur pa
triotisme. M. le président a offert à chacune d'elles
les honneurs d'une séance , et on a chargé le capucin
d'examiner leur affaire , et d'en rendre compte.
33<
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville
dont h Bureau est rue Neuve Sâint-Marc , Wï'f
aucoin di la r.Favart, place de h comédie iialievnc
le prix de l'abonnement est pour un mois-, de $ liv
pour Paris, et de 3 l.ï if-pour la prôni/ice,fr, déport .
-f*s M. d'Artis , massacré
^' Êr*i$% " MontPdlu*r Par Us
■r t i< i VB*t*lr brigands, dits ttpoUr
Lundi 5 décembre. J^g* ww> executif.
.TOURNA L
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
lu E journal Beti-feuillant , du mercredi 30 novem
bre , rend compte d'une personne qu'il écrit très-lisi
blement Marthon , qui a été réintégrée par l'as
semblée dans tous les droits qu'elle réclamoit , et
rétablie dans le corps dont elle avoit été chassée.
Nous avons d'abord pensé que c'étoit quslque reli
gieuse des rues du Chantre ou du Champ-Fleury ,
qai avoit' été bannie de son couvent par le despo
tisme de son abbesse.... , mais il s'est trouvé que ce
n'étoit autre chose que le petit Jacobin Moret. . . ,
ci-devant expert marchand de bois , et colonel d'in
fanterie , qui ne cesse d'ennuyer le public des e»pul-
•ions fréquentes qu'il a essuyées , et qui est dune
nature pareille à celle dont parle Horace , quand il
dit : — Naturam furca expellas tamin usque recurrtt.
On assure que le même petit Jacobin Alcret..., qui
est en malheur dans ce moment-ci , s'est trouvé ,
mardi 29 , au café de Foi , et a participé aux dis
grâces postérieures qu'ont enduré quantité de mem-
hres du corps respectable des Jacobins.
Théâtre de Monsieur.
On y a donné samedi dernier la première repré
sentation de la Casa rara, avec le succès le plus
brillant et le mieux mérité. Il seroit un peu difEcilo
de suivre l'auteur du poëme dans ses aberrations ;
c'est une série de scènes de jalousie prises dans les
moeurs italiennes , des bouffonneries plus ou moins
chargés qui ne s'enchâssent les unes dans les autres
que pour faire ressortir avec plus de succès la fidélité
de la prima donna ; d'où l'auteur faisant épigramms
sur la vertu des femmes , a intitulé sa pièce , la Cosa
rara ou la chose rare. La musique est del sî^iior
Martini 4 si l'on n'avoit pas entendu les sublimes
accord» des Sorti , Paësiello , ,&c. on diroit qu'il est
impossible de combiner des sons d'une manière p'us
ravissante , une mélodie purs et céleste entraîne.-,
irrésistiblement , et les sens doucement émus, jouis--
sent de la sensation la plus délicieuse. P.-îrmi difîe-
rens morceaux delà plus grande richesse , nous avons
distingué deux airs chantés par madame Morichdli , .
lin çantabile exécuté par M. Simcni , un trio du
( 277 )
plus grand faire , par mesdames Morichclli , Baktti ,
Martin ; une cavatine redemandée, par M. Srocchi ,
un rcndo charmant , par mademoiselle Baletti , et
enfin un duo , qu'on a fait répéter , où l'ivresse de
la volupté est peinte en traits de feu. Tous les
acteurs se sont surpassés , excepté le signor Scal[i ,
qui est bien le pitis détestable chanteur qui soit venu
des bords du Tibre. Madame MoricLeili , est tou
jours étonnante , c'est la divinité du chant ; M. 67-
moni, dont on n'avoit encore apperçu le talent que
dans' le Vendimlty a reçu les applaudissemens les plus
vifs par la manière brillante et hardie avec laquelle
il a varié ses intonations. Madame Martin , dont la
prononciation n'est qu'un éternel gasconnage , a
sauvé l'exiguité de ses moyens par des gentillesses,
dont le public lui a su gré. M. Urocchi a mis
beaucoup d'originalité dans son rôle. Pour made
moiselle Baktti , nous n'abonderons ni dans le sens
des enthousiastes , ni dans le sens des detpacteurs
des taleiis de cette virtuose. Nous nous contente
rons de proposer un léger amendement à l'enjoue
ment des uns , et à la malveillance des autres , et
nous conviendrons avec tous, qu'on peut souvent
chanter faux , qu'on peut mettre de l'apprêt à des
grâces qui ne sont rien moins que naturelles , mais
aussi qu'on rachète agréablement ces défauts par la
fraîcheur de la jeunesse, par un chant facile, et
par une flexibilité de gosier bien piécieuse.
ï O U R N A L
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.'
I* F0KTAI.HI1
V ARIETÉS.
L. A séapce de jeudi , premier décembre , a coûté
vingt mille livres à la nation , peur avoir le plaisir
d'entendre un discours de .trois heures de M. lirissi;,
de i' ar.... qui a prouvé invinciblement ce que tout
le monde savoit déjà à merveilles , c'est-à-dire , que
ledit lirisi... et sa séquelle sont cause de tous les
malheurs de nos colonies : une députation de citoyens
de Saint-Malo lui a succédé , et a parfaitement établi
le même principe, mais d'une manière si crue et si
-énergique , qu'on les a priés de n'être pas aussi
sincères , comme si la vérité ne valoit pas mieux que
Platon , et sur-tout beaucoup- mieux que tout un
manège.
^
(: *H: >)
promptement débarrassés. Pendant que cette scène se
passoit aux François ', les Jacobins , en malheur ce
jourrlà , se portèrent au café de Foi , et parlèrent
fortement en faveur de Jourdan et compagnie ; niais
les Honnêtes gens commencèrent à les huer,, à les
menacer, à les chasser, à les.. ..... Mais 'nous
n'achèverons point. ... il faut respecter les malheu
reux. ... . Nous savons qu'il n'est pas généreux de
battre les gens; à terre., ...-. ■/ . .
mumun»
Aux Rédacteurs du Journal. ■ ■ •>
-Il vient de se passer, à; Cputances , près Domfront
•en. Normandie , un fait qui prouve la modération ,
la (o'.érarxe/etila piété d^s,..prêtres cpnstituiiqnivels.
Le curé de .... , jureur déterminé , est a'ic à l'église
avec deux pisto'ets à la main, trouver au pied de
T'àutel-M. l'abbé Gallots ■ dcr> Gnviitus , ancien
professeur de philosophie àJParis ; il lu l a- dit : J. F.
tu ne et- a- nas la mas* y ok> on me fera sor{ir*ie l'église
les pieds en l'air. Tous les patriotes enragés .char
més de ce discours constitutionnel , l'ont applaudi ^t
se sont en même temps emparés de quinze femmes
qui étaient venues pouY* entendre la messe y etfi'le*s
• ont fouettées et maltraitées au pied même de;l'autçl.
Vous pouvez, messieurs y publier ce fait, ;q.ue je
Xtous atteste de la plus authentique vente.
Je suis , &c.
• ,• :. ;£!;::.-r:;:MrD;'d&.kliC;..;.'
{ *»5 )
Nouveautés' littéraires.
Le dialogue du grenadier a Brest, dialogue pa
triotique y brochure in-8° , se trouve à Paris , chez
tous les marchands de nouveautés. Dans ce cadre, l'au
teur a eu l'art de jetter le ridicule à pleines mains
sur toutes nos institutions constitutionnelles.
LU l.l IH^g'Brî^^W^^V'V'llu^^
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de!» Ville i
dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc, •V . J ,
au coin de lar. Favart, place de le comédie italienne.
le prix de l'abonnement est peur iinmcis, de 3 liv*.
pourParis, ttde% l.i^fpourlayrwijice.fr. depon.
N*. 57. J$Èlêi M' de U 3aillt ' mar'
t -À: îi r-*EV r./r. ? , 4§V*fA tyrislparks Jacqbiaf,
Mercredi 7 déeemb. *EâJÏW» ■#«■"•
1 ido Jr.fi
^
-~»m , a ai.; .*■ (19« ) . ;r- S'A
De Bruxelles , le 1 décembre.
On vient de me demander s'il est vrai que j'ai Je
projet de dénoncer tous les émissaires de la propa
gande , venus tant à Bruxelles qu'à Coblentz. Non,
je craindrais de plonger le poignard dans le sein d'il
lustres familles , en démasquant d'indignes rejettons,
qu'un vil intérêt entraîne dans la fange, et qui dés
honorent encore , si cela est possible , la cause qu'on
les paie pour défendre.
Signé Meude-Monpas. '
wag SSB3I aww
Un frelu de la nation
Vantoit chez un vieux patriarche
L'heureuse constitution ,
Comme les fiebreux prisoient l'arche.
Lors notre barbon lui repart ,
Avec un ton de gaillardise,
De son tout l'ami je me frise,
Comme jadis je fis du quart.
!
L»3 Asaigiipft^e {00 U,v. pour ceux ne 5, uv. , 5 3 quarts. --
Xes 4.tsiM»rs de ico U'v.. pour ceux de 5' M , f uii'q.art.? -iu.'OGS
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Au refus de MM. Moreton, Gcstas , St.-Hurugey
Durefort , Santerre , d'Oraison et du marquis de
Fillette , le pouvoir exécutif a proposé à M. le comte
Louis Jacobin de Narbon... le ministère de la guerre}
( maïs comme ce ci-devant chevalier d'honneur sait
mieux que personne que celui qui représente en
cette qualiti , n'y est placé que pour servir de
plastron aux traits de rage de dom Chabuuc , Isnaër,
Fauxchtf-, &c. ou pour servir ,de risée aux aristo
crates ) j il a pensé qu'un homme comme lui ne
devoit pas accepter un emploi qu'on avoit si fort
avili'; mais on assure qu'il a été forcé de l'accepter,
d'après les ordres de madame (Jopete de Staë..
m—aaseaBca "
">
( 3°i )
$n h i f mt m ■
Annonce.
Vbnts u l'amiable , au rabais , d'un tiers au-dessous
du prix de fabrique , de toutes sortes de marchan
dises en draperies , soieries , diverses étoffes , toiles
tt mousselines en gros et en. détail, rue Bourg-l 'Abbé t
N°. 51 » au fond de la cour au premier. Le Prospectus
de toutes les' marchandises exposées en vente se distribue
au même endroit. Les voitures entrent dans la cour.
JOURNAL
.
DE LA COUR
■ ET DE LA VILLE.
1
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»
La FoNTAI«r.
— 1 g_.
Une dame rétirée à la campagne , où elle se délasse
par la lecture des anciens auteurs , et s'égaie par ctVlt
de votre journal , m'a envoyé , monsieur, le premier
jet de ses idées sur la bague à là- Coblcnt[ que Vous
avez annoncée. Vous en fere^ l'usage que vous
j ugerei convenable. ' , :'•"•■
Vincu iter durum putas. Virg.
°
Vincet amer patrice. Idem.
Fos, 0 lux patriœ , spes ofidissima gentis ,
Quae tantce tenuerc morœ 1 Idem.
La- fè c'ho certa in tua pietà mi giora. Il Tassoi '
Une foi , une loi , un roi.
Patrie, autels, honneur, c'est peu que vous chérir ,'•
Il faut vous rendre un roi , votre gloire ou périr.
Ou bien ,
Patrie , autels , vertus , il faut vous secourir ,
Vous rendre votre roi , votre gloire ou mourir.
Tome VI. Année 179.T. $>p
( 306)
*■
' V A R ï Ë'f'É S.
On dit que M. de Volnty, pour réveiller l'attention
2\i public , assoupie sur lui et sur ses ouvrages ,
vient de flire imprimer dains les journaux patriotes
qu'il renvoie à mad'ame Catherine une médaille
d'or, dont elle lui avoit fait présent , il y a deux ans ;
fl ls^JpijrçeiTvoie, sous le prétexte qu'il ne veut pas
partager cet or avec des hommes , à qui cette dame
en envoie , et qui sont dénaturés au point de fuir
leur patrie, où cependant, on n'a voulu les égorger
que*pôur" lé maintien' de la constitution, à laquelle
M. Foliày à trâVaillé'sf rondement. —— Le jockai
quSt-a ■diai'gé~de~ reporter "cette médaille à M. le
baton.tfc Qripim a, ,sans doute , été infidèle ; car on
ditjfjye ,1e baron n'a r^çu qu'un gros sou, enteuré
de^flÇqn-,,. placé dans. unefpetiite, boîte de galucha ; on
dit aussi que l'impératrice vaêtre si fort affligée d'un
mqpji% a^i marqué, de la , part d'un législateur
françois , qu'elle finira par se mettre au couvent des
Annonciades-Lamatu.
>■■■„! ■'"■■■ . , ,,a
Un certain héros; -a^ présenté à l'assemblée une
échelle de^Unkibn^' a inflige? àùx ministres prévari-
cateurs ; mais ofi:a: vu 'avec ètohnement qu'il avoit
oublié celle des malheureux.sr. dont on a contristc
sorf ministère ëh'Âllemàgné.
Gravure.
Combat1 kaval donné par le brave du Cou'èdk;
le 6 Oclobre 1779» Cette gravure, exécutée par M.
Déqutvilliers , l'un des artistes les plus capables de
traiter le genre de la marine, est du plus grand effet ; la
disposition en est des mieux ordonnée 'et rend fidel-
lement ces masses de beautés qu'on distingue dans
le. tableau original de M. le marquis de Rosselt
qui a lui-même présenté cette gravure (sur laquelle
nous reviendrons incessamment ) à l'assemblée na
tionale , dans k séance du lundi 5 de ce mois.
On trouve cette gravure chez Mérigot , jeune',
libraire, quai, des Augustin* , no 38 , et chez l'au
teur , rue de Touruon , no. 6.
Ma muse valétudinaire ,
Par ordre de la faculté ,
Dans mon alcôve solitaire ,
Dort en attendant la santé ;
Elle me quittoit, la volage,
Quand j'ai reçu votre message. . . .
Je sens que vous m'avez gâté ;
Vous me trompez à chaque rime ,
Et pourtant je serois tenté
D'être , par sensualité ,
A vos jolis vers pour régime . . .
Si vous disiez la vérité.
Votre aimable cajolerie
Me donne de la vanité ,
Et vos vers de la jalousie ;
Un mourant peut être flatté :
En vous lisant, mon camade,
J'ai retrouvé quelques grains de gaieté,
Et je ne serois plus malade ,
Si le plaisir donnoit déjà santé.
Par Dondon-Julot.
Annonce.
Un jeune homme , à qui ses moyens actuels ne
permettent pas de continuer les souscriptions de
l'Encyclopédie par otdre de matières de M. Pan-
koucke , et qui néanmoins ne voudrait pas se dessaisir
de la propriété de cet ouvrage, désirerait' trouver
une personne aisce, d'environ cinquante-cinq ans, ou
(4 )
au-dessus , à qui il céderoit la jouissance de cet ou
vrage , sa vie durant, à la charge par elle de Je
complettér à fui et mesure des livraisons. L'ouvrage
est aux deux tiers complet.
S'adresser , pour les renfeignemens et l'adresse, au
bureau du journal de la Cour et de la Ville.
cnaifr'-tHBBWBBgasgHMtPM
NOUVEAUTÉS -LITTÉRAIRES.
Lettre écrite au très-honorable Edmund Burke ,
membre du parlement d'Angleterre, par Th'cphilc
Gérard, 'comte de Lally-Tolendal , ci devant
*- membre de l'assemblée nationale. ■\.
On verra dans cette lettre, écrite à-peu-près à l'é
poque du i/oy^e que le roi entreprit le 21 juin dernier,
que M. d 1 Jiy-lohndal lui donnoit prophétique-
mentale conseil que cet. infortuné monarque exécutoit
alors si ma!h,.-uïeufement.
PIECES AUTHENTIQUES,
Relatives . - rapport fait à l'Assemblée 'Nationale , le
19 Février 1791 , sur les troubles de Tabago.
La famille de M. de Jobal , commandant en chef de
Tabago, nous a fait passer un exemplaire de ce fac
tura , contenant sa justification. On y répond d'une
manière qui paroît dirimante, aux imputations dirigées
contre cet officier, dont l'accusateur est M. de Dillon.
Madame de Jobal , auteur de la lettre qui termine cet
assemblage de pièces , nous paroît très-convaincue de
l'innocence de son mari. On ne peut qu'applaudir au
sentiment qui lui a mis la plume à la r»iain.
'AnOMIKATlOJf.
N . 40, JWwsl» Ira1 êdie du steur
- ,. ,,i tr Chcnier , intitulé* f
Samedi 10 dccemb. *k*2fi Charles IX. )
JOURNAL
DE LA COUR' ET DE LA VILLE.
: Y. . ;'
■ ■ Tout fiifcur de Tournai doit tribut au iTulin. '
[j . : La FO N T-A I N I
»
On vient de graver une est impe représentant une
troupe de chevaliers chargés de toutes sortes dVcusl
sons , et dont plusieurs -sont ornés de neurs-de-lys ,
qui rlèvent leurs tiges vers une' femme pleine de
grandeur et de majesté , qui est portée sur des nuages1,
et accompagnée de l'Aigle du Nord ; cette espèce de
divinité est parée de tous les attributs de la royailté \
elle tient dans sa main une gerbe de tonnerre ;' âùV,
dessus de sa tête est llaquilon soufflant des frimats :
on voit sduS ses pieds'des pans de murailles ren
versées , des croissons brisés et des poupss de vais
seaux à demi-brûlées : elle tend une de ses mains
aax chevaliers ; à côté est le génie de l'eSpérarice
qii leur montre son bouclier, sur lequel est écrit,;
Hivoke de Pugatchew ItOuffie. Dans le fond de l'es*
tampe, on apperçoit des châteaux incendiés, des
têtes coupées, des femmes et des en fan s égorgés ;,
des malheureux fuvans de toutes parts , et quelques»
uns s'arrêtantà l'aspect de la figure principale ^ et se
précipitant à ses pieds.
- i i i ii « i ■i'
V A R I É T É_S.
J:a m A rs l'inquisition dans ses fureurs, jamais
Sylla^ ni. Auguste, dans leurs proscriptions , jamais les.
Tome VI. Année 1791. Q.q
.
nu (314 ) .o> .C/I
persécutions de Dioclitien 4. jamais le règne de -Ncron^
et enfin -jamais l'assemblée constituante elle-même ,
n'ont produit des actes de tyrannie aussi odieux que
ceux doijt nops sommes .accables : on- vient* contre
toutes lies loix de j}a, constitution , d-onjonrfer l'em
prisonnement de plusieurs citoyens , dont tout le
.Cfirrie est d'avoir reGCJmrhandé à quelques personnej
de soutenir les honnêtes gens dans leur opinion: Ce
sont les propres- termes de l'accusation ; il va donc
être décidé légalement qu'il n'est plus permis d'être
honnête en France. Nous soutenons hardiment qu'il
est du devoir absolu du roi , protecteur de ses sujets,
de s'opposer à de pareilles horreurs., parçç, que , ou
ce décret est un jugement, et en ce.cas.il usurpe le
pouvoir executif et judiciaire, et il. est .attentatoire
'à l'autorité constitutionnelle du roi; ou. bien' c'est
"us simple décret, .alors le roi, sans hésiter , doit lui
refuser sa sanction , cqmmfc injuste atvexatoite, et
devant être cause.,que tout le reste des honnêtes; gens
Vont abandonner le royaume ; et dans ce dériver, cas ,
que restera-t-il au roi ? Rien autre errosé-que de
-régner sur un peuple de. . ..... . \,^ '»•,*, «Vo
-I I ■ — IIHIIIIJ l»i ' '•"t? 1 ■"''
ci- t >. . _ -i ■•.!',t/-> - :c:-;."f ^ r. :::. :z
Les pluies continuelles que nous éprouvons depuis
«quinze. jours, ont emp'êcné les juges de la. haute
cour nationale de faire route à pied, ppur/OrléànS ,
comme ils Pavoient projette. Ces magistrat^ vien
nent de partir par une voiture-guinguette , avec leurs
grands procurateurs , qui ont fait choix de cette
yoifure , comme la plus modeste, la moins coûteuse
et la moins dangereuse. Les amis de. la constitution
4lQrléans vieadcoat les recevoir.. 1 .Angerviiic. , si.
le temps le permet.
""\
3.i5 )
ceux qui profitent des calamités publiques ; ces
argentocrates-ont troXvé le moyen de disséminer la
dette de l'état, au point qu'on voit dan, la circulation
des fractions de cinq sols ; tel Savoyard qui possède;
un chiffon patriotique , ou de secours , est pour autant!
créancier de la nation. ' L'invention savante des assi
gnats -a parfaitement servi les financ«e« déprédateurs.-
Nous, avons vu, nous voyons, chaque )our MM. la
Bèt&/È*i*d , Fulch..., It,wrm.~t.P.omar...,<C<av...*
Dup,.^-I..^ul... , Vvndtm.^ ct.bien d autres , de-
chargei-untf grande partie -du fardeau, qui, en i7»9»
sii Jtiee AtMCtfUfe, cût.da les écraser , sur la troupe-
moutonnée et somroeilianta: Ces messieurs,
bbrts<^r«*e&- -d'ailleurs., . pronthnt de la _ ethargta-
nationale, pour accaparer uos..bi>as louis* or, nos.
solides écus blancs , nos denrées de toute nature , et
si l'on n'y lii'--l prompteme-nt ordre , ils accapareront
la nation entière ,. le diable et ses cornes.
amirc-a la? , .:•. > i..,-, *.-.;.: ■ c ■ '-■
Ûa , ™«=^«a?«^—
Inventions '(fo'P v e ï le s
Le mécanicien PaÉjïAN , donT nous avons parlé
pour foire Kéloge.de ses' ifty^tions, notaavneut colle
de ses ftgurcs.rcprcse^int ■dis^acoçins dans leur:
tribxne.et.testabaiikres-milP^1"3 9* FfcSfa .v'ent
d'àiouter aux para-,so(s^j^r^-^!^r£ sipare-plwc , .
qu'il -à- pe. actionnés , .Invention àc%. juirn-o.ute y
puravduks ijwrastfjtféfclfti par0çccrnc,s, pa!a:bi:K_:s_,
para- Gorsas , para-dfakjmPamil¥V\m BffîZ&rS.
lette, para-décrets, para-brissoitcur.
.""■* "}
Le mot de la Charade du N°. d'hier , est comme
tout le monde -famTa deviné , bampitromt^ où se
trouvent.A?rt^aenet ,rojjte.
w
On lit dans plus d'un gros. livre, que les fran
çais sont aimables et légers ; le fluide, de la galan
terie les électrise sans cesse et les empêche de s'adonner
à aucune application -contemplative ; si par hazard ,
sur cette terre de jouissances frivoles , on trouve un
hre refléchissant , pour peu qu'on mette de suite à
reconnoîtie le médiatif isolé , à coup sûr on recon-
' hoîtra qu'il est de race étrangère ;- et si l'objet de
la méditation est or, argent, ou autres richessçs
bien palpables , on peut hardiment parier <jue le ré-
toéchisseur est juif ou banquier genevois ; si vous en
doutez , prenez des informations , chez Cerbi.. , eu
jnieux encore chez E. Clav.....
L'Évéque Favx-chsf.
Dans la chaire , au manège , imposteur effronté ,
Violant les devoirs de son saint ministère,
Et partageant le lit d'une femme adultère ,
Tel est du Calva.... l'évêque . assermenté.
m
Le Bourdon des maîtres d'école a le projet d'en
former une pour l'instruction des jeunes' Français.
.»,'■_■ ■ En lui croyant assez de science et -d'esprit pour
•conduire à bien un pareil établissement , nous le
jçrpypns ttgp inaj-adroit ppur réussir . puisqu'il débute
«par mettre cet établissement sous la protection des
rjaçobirçs.^cç.qai dégoûtera bien 'certainement tous
;ies honnêt«5S; gens de lui confier leurs enfans.
• ' i i\n ■—i——J» ii i
JOURNAL
0E LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
(J n fait graver dans ce moment une estampe qui
peut servir de pendant à celle dont nous avons donné
hier la description. Elle représente un grand et gros
homme , peiché sans' point d'appui sur une espèce
de machine disposée en longue equerre ; tout autour
on voit une bande de Jacobins à genoux , les yeux
fixés , les bras tendus , la bouche ouverte , et s'écriant :
O Crux , ave , spes unica. •.
Nota. En latin , Crux veut dire la Croix.
.*
Cours relever le trône de ton roi ;
Abjure la démocratie ;
Que ton ceeur seul sanctionne la loi ,
Et vive alors la monarchie !
Par le Chevalier des Dins
\
\
( 3*6 )
JP^incester , que l'auteur a parcourus avec beaucoup-
de fruit, et dans lesquels i! a trouvé des rafraîchis-
scmens. Se vend che^ les marchands de nouveautés.
faauft—
Réponse à M. f:****. — Nous savons avec tous
les honnêtes gens que la ganle nationale est aussi
bien composée que bien intentionnée ; nous avons
prouvé plusieurs fois que nous en parlions' iavec
plaisir et avec doge ; mais nous ne pouvons parler
aujourd'hui du parti qu'on nous mande, qu'elle se
propose de prendie relativementJi Ja nouvelle maison
du roi , parce que celui qui nous a donné des ren-
seignemens de la part de plusieurs compagnies de
ce corps , ne nous paroît pas assez certain de ce qu'il
nous prie d'insérer dans notre journal.
«■■Maa
Parmi les pétionnaires accueilis par l'assemblée et
qui lui font perdre son temps ej notre argent, il
s'est présenté , lundi dernier, en veste courte, ta
blier jaun,e et des, sabots, un des brigands atretés
au champ de mars, le 17 juillet. Il a dit que s'il
avoit été jugé , peut-être il auroit été pendu , et
qu'il n'auroit besoin de rien ; mais qu'ayant été
mis en liberté par l'amnistie , il manquent de pain ,
parce que toutes ses' pratiques l'avoient en exécra
tion ; que c'étoit pat conséquent à la nation à lui
donner de quoi vivre. M. le président a répondu qu'on
i 328 )
prendroit sa demande en grande considération ; vous
oubliez les honneurs de la séance, s'est écrié M.
Lacroix. On lui a accordé les honneurs de la séance ,
et au bruit des applaudissemens des galeries , notre
brigand a été s'asseoir au milieu de MM. Faucha,
fta^irt , Condorcet , Brissot , Chabot , et personne
ne l'a trouve déplacé.
AVIS.
MM. Bertrand et Maillard , hommes de loi ,
administrateurs du sallon de Voltaire , litté
raire et politique, rue des Fossés-Saint-Germain-
des-Prés , hôtel de l'ancienne comédie françoise ,
préviennent le public que l'ouverture de ce sallon
s'est faite le premier du présent mois ; on y lit tous
les journaux et gazettes de France , ainsi que les
journaux des royaumes voisins (entr'au très \&Morning
Chronicle. ) On trouvera à cç sallon toutes les com
modités convenables à l'étude des lettres , l'utilité
et correspondance qui regarde l'étranger.
L'abonnement est de 6 liv. par mois , la séance de
6 sols. On souscrit tous les jours au sallon même.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
1_.es ministres ont encore démontré , lundi dernier,
d'une manière -évidente à l'assemblée, que tous les
Tome VI. Année 1791. S s
( 33° > .
désordres et tous les crimes qui se commettent d'un
bout du royaume à l'autre , sont excités ou payés
par le club des Jacobins : ils ont cité entre mille
preuves, la nouvelle insurrection de Brest ouda po
pulace aux ordres des Jacobins , a maltraité M. de
la Jailh , et s'obstine à l'empêcher d'aller porter du
secours dans nos colonies. Il est indubitable que,
dans peu de temps , on sera forcé de chasser et de
détruire dans toutes les parties du royaume, ces foyers
de discorde, ces repaires de brigands, causes de tous
nos malheurs ; pourquoi ne pas faire dès aujourd'hui
ce qu'on sera obligé de faire demain ? Pourquoi
attendre que les maux de la France s'aggravent
encore , les Jacobins ne commettroient qu'un crime
de plus , que nous serons coupables de ne les avoir
pas empêchés.
Errata t r e s - e s s e n t i e l
Il s'est glissé dans notre numéro 36 , du mardi 6
décembre , deux fautes d'impression qu'il est très-im
portant de relever ; elles se trouvent à la page 283,
dans une lettre adressée aux rédacteurs de ce Jour
nal. Ce n'est point à Coutances , mais bien à Couterne,
village proche Domfront, que s'est passé l'événement
dont cette lettre fait mention ; ensuite le nom de
l'abbé qui étoit au pied de l'autel , n'est pas Gallois
des Geulettes , mais bien Gallois des Goutelles.
■ ■a——h—i
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
Deux curés constitutionnels du Vexin Normand
furent invites la semaine dernière aux noces d'un
: Tome VI. Année 1791. T
( 33» >
riche laboureur. On rougiroit de répéter les propos
malhonnêtes que ces prêtres se permirent en parlant
aux nouveaux époux après la cérémonie du mariage.
Ce n'est pourtant là qu'une légère peccadille auprès
de la scène scandaleuse qui se passa bientôt après.
On étoit à table, lorsqu'une nymphe du Palais-
Royal , retirée dans le voisinage pour raison de
santé, vint augmenter le nombre des convives. Elle
fut accueillie avec chagrin par tous les honnêtes gens j
mais les deux curés s'empressèrent de la dédom
mager, et de lui faire les honneurs de la maison. Us
quittent leurs sièges , se placent auprès d'elle , et
lui marquent à l'envi les plus grands soins , et
les attentions les plus délicates. Bientôt la conver
sation s'anime dans ce trio , les têtes s'échauffent ,
les passions s'enflamment Amour tu perdis
Troies. Les deux rivaux se disputent leur brillante
conquête ; il s'allume éntr'eux une querelle des plus
vives. Qui le croiroit ? Us sortent , ils se battent à
coups de poing , et se traînent honteusement dans le
ruisseau. La belle Hélène accourt pour séparer les
c'ombattans : elle reçoit sur la poitrine un coup de
poing qui s'égare dans la mêlée : elle tombe évanouie ,
et presque mourante : on ne sait encore si elle en
reviendra. Et voilà la vie de nos prêtres de la cons
titution.
Demande.
Un jeune homme , qui a fait d'excellentes études ,
et qui est très-bon musicien , désireroit trouver un«
place de secrétaire , ou toute autre analogue à ses
talens. On peut s'adresser au bureau de ce journal,
où l'on donnera des renseignemens plus détaillés.
*
On voit au Pajais-Royal une gravure intitulée : la
partie de piquet , qui a son mérite pour le moment
présent, madame De. ...... demande au duc d'Or....;
quatorze de rois sont-ils bons i —.JJi t j'avois les
valets , dit le duc,'d'un ton dolent.
JOURNA L
DE LA COUR ET DE LA VILLE.'
VARIÉTÉS.
Les malheurs que nous annonçons depuis long
temps , sont au moment de fondre sur nous. Les
Tome VI, Année 1791. Vv
Jacobins font les derniers efforts pour soulever le
peuple contre tous les. pouvoirs constitués et contre
la constitution elle-même ; déjà le petit nombre
d'associés qu'ils ont dans toutes les sections, sont
venus présenter des pétitions pleines de foreur et
d'extravagance ; toutes demandent la suppression du
veto du roi , arme sacrée , la seule qui lui reste pour
s'opposer aux entreprises des scélérats , et l'assem
blée les a accueillies , approuvées et envoyées dans
Iesdépartemeris ; parmi ces adresses, toutes illégales,
toutes destructives de nos loix, ori a remarqué celle
de la horde des Cordeliers , énoncée par l'organe d'un
certain Camille Desmoulins , personnage dpnt le nom
Seul porte avec soi le ridicule, mais non le courage
«tu crime; il est difficile de décider quel est le plus
étonnant, ou de l'effronterie de pareilles gens , qui
viennent demander hardiment , dans le'sânciuaire des
loix , la destruction des' loix constitutionnelles ,' ou
de la collusion des législateurs, qui, au lieu de fou
droyer de pareilles démarches, les sanctionnent et
lgs autorisent, -ou de la basse ineptie des citoyens de
Paris, qui voient avec une tranquillité passive , arriver
sur eux les malheurs d'Avignori , dû Languedoc et
des Colonies ; qui souffrent tranquillement que , dans
chaque section, une douzaine de Jacobins leur fas
sent la loi, qu'ils appellent les brigands , qu'ils les
encouragent à piller leurs boutiques , incendier leur?
maisons, et égorger leurs femmes et enfans : tout cela
est cependant la suite des désordres que les Jacobins
ne cessent d'exciter. Comment les bons citoyens ne
se coalisent-ils pas pour présenter une adresse indi
viduelle , par laquelle ils demandent au roi de suivre
la voix de sa conscience , de maintenir la constitution,
et 1 autorité qu'elle lui accorde ? Qu'ils demandent la
Nmême chose aux départemens et à tous les corps
constitués , et la punition de ceux qui , par des péti
tions inconstitutionnelles , provoquent la destruction
des loix.
( 347 )
Demande.
Une de nos nouvelles grandes dames , femme d'un.
de nos souverains' représenté , et ayant tabouret ati
manège , extrêmement ennuyée des grands airs d?
L'Opéra et des grandes manières do la comédie fran-r
çaise , désireroit trouver une personne de son raijg ,
qui voulût prendre avec eiie un coupon.de loge au
théâtre patriotique du sieur Salle , sur le boulevard
du temple. Elle prçféraroit le côté de la. reine., et
( 352 )
se placeroit volontiers au-dessus. Sadresser, pour
Cet objtt , au premier des esclaves noirs, à la chaîne
de cuivre , qu'on trouvera au Divan national.
JOÛ^NALr.;
DE LA COUR .ET D£ LA VILLE^
■*•■
' Tout faifeur de Journal doit tribut au malin."'
La Fontaine.
VARIÉTÉS.
Oi les honnêtes gens étoient capables de désirer .le
désordre , comme des ridicules journalistes les en ont
Tome VI. Année 1791. Xx
^ ( 354 )
quelquefois accusés , ils en auraient mille occasions
dans les démarches inconstitutionnelles que se per
mettent tous les jours, même des corps adminis
tratifs, et sur-tout dans l'adresse que vient défaire
une de nos sections , qui prétend s'opposer à la no
mination que le roi a faite des officiers et soldats de
sa garde ; droit qui lui est accorde par un des décrets
les plus sacrés de la constitution. Mais les honnêtes
gens sont incapables de jamais se réjouir des malheurs
de leur patrie : ilsvoient avec la plus vive douleur,
qu'il est impossible que l'ordre se rétablisse jamais en
France sans un secours étranger , et ils le voient
arriver comme un blessé regarde , en frémissant , la
main du chirurgien qui doit extirper le membre gan
grené, dont l'amputation est seule capable de lui
rendre la santé et même de lui sauver la vie.
Livres nouveaux.
La constitution en vaudevilles , suivie des
droits de l'homme , de la femme , et de plusieurs autres
vaudevilles constitutionnels , almanach civique pour
l'année 1792, par M. Marchant, chez Maradan ,
libraire , rue du Cimetière- Saint- André-des- Arts ,
nfi. 8 , et chez tous les libraires royalistes.
Rien de plus joli que le format et les caractères de
ce charmant recueil , si ce n'est' peut-être les chan
sons qu'il contient. On connoît la manière originale
et la gaieté de l'auteur des Sabats jacobites , et sans
nous étendre davantage sur cette production , nous
la croyons faite pour se trouver entre les mains de
tous les bons François , et sur la toilette de toutes
les belles.
N. B. On en a fait tirer des exemplaires sur
papier vélin.
SUPPLÉMENT
Du N< «'
■an
Le Dictioknàire portatif,
V
V i v il la oonstitutiort
Qui nous enfanta l'anarchie !
Et la £ainte insurrection
Qui rend notre langue enrichie
Du grand mot , arrestation !
Vive la révolution
Par qui la Gaule est affranchie
Du joug de la religion ,
Et du poids de la monarchie !
Vive , vive la nation
Que Sur notre globe on révère !
( Cette nation débonnaire ,
Digne de l'admiration
De l'un et l'autre hémisphère» )
Sa rttajesté , son réverbère,
Et son fameux dictionnaire
Où l'on trouve pétition, 1
Attitude imposante et fière, ! '■ ï
Vho , mesure , sanction }
Salarié , fonctionnaire ;
District , section , fiction ,
Patrie , égalité , et caetera . . chimère j
Patriote, actif, motion,
Civisme , liberté , etc misère. ...
Sans oublier l'affreux repaire
( Cet antre digne d'Ixion )
Où le crime est en action j
(
( 2 )
Où clochette rappelle à l'ordre ,
Forcenés , qui, sans fiction,
Semblent mâtins prêts à se mordre :
Eravo ! vive la nation !
SYBILLE D E G O N E S S E.
il' A ' !■ r
Ntf. 46*. Jfcps^À " Massacre horrible k
__' , ,. , ., »*, *,§r ^/* en Provence,
Vendredi 16 dec.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Gravure.
On trouve chez Xfebert, au Palais->Royal , galerie*
de bois , une nouvelle gravure qui représente la prison
des brigands d'Avignon , au moment où y entrent
M. Chabr..., conduit par M. Bouc... } en voyant
paraître le blanchisseur national , tous les brigands
qui sont impatiens d'être blanchis , crient : à moi
Chah:., j le fameux Jourdan paroît alors d'an autre
côté , et dit : Un moment , messieurs , jt suis votre
ch(j , et je dois passer le premier.
Livres nouveaux.'
La santé de Mars , ou moyen de conserver la
santé des soldats , en temps de paix , d'en fortifier la
Vigueur et le courage en temps de guerre, et d'as
surer la salubrité des hôpitaux militaires , &c. &c.
par Jcurdan Lecointe , docteur en médecine , i volume
//2-I2; prix, 3 liv. broché, et 3 liv. 12. sols relié.
A Paris , chez Briand, libraire, qu3i des Augustins ,
n°. 50.
_ «_*-. .
Cours de la rue Fivienne , 15 décembre.
tes Assignats de 50 et «Je ICO tiv. perdent 29 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 29 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignais de 500 lie. gagnent II liv. 5 9.
Pour de l'argent 20 sous.
tes Assignats de 5C0 liv. pour ceux de 5 liv. ,52 quarts.
Les Assignats de Ico liv. pour ceux de ; liv. , 5 et demi.
JOURNAL
t)E LA COUR ET DE LA VILLE;
VARIÉTÉS.
1_,'ami Gors... vient d'avoir la bonté de nous ap
prendre qu'il est citoyen de Limoges , et qu'il y a
commencé, comme le tyran Denys a fini jadis à
Corinthe ; mais Gorsas ne nous fait qu'une demi
confidence ; il ne nous dit pas qu'ayant été prié de
s'absenter du pays, il vint s'établir à Versailles, et
que là , l'esprit lui vint par un coup de bâton que
lui donna sur la tète le marquis de Barr... Beaur.. ,
capitaine de dragons , à qui il avoit fait une imper-
tinence ; ce n'est pas la seule que se soit permise le
sieur Gorsas , mais c'est la seule punition qui soit
écrite chez lui d'une manière visible ; au reste, ceux
qui connoissent la comédie de Pourceaugnac , savent
qu'il étoit Limousin, gentilhomme ; qu'il étoit accusé
de séduire de jeunes filles , et enfin tout le monde
vouloit aller voir pendre sty Limousin ; il y a dans
tout cela des traits de ressemblance, et d'autres d'op
position avec l'ami Gorsa... , ci-devant instituteur
d'une école masculine.
Gravure.
C'est seulement depuis quelques jours qu'on a
mis en vente chez les marchands d'estampes la
carricature que nous avons annoncée dans notre
}io. 34 , du Dimanche 4 décembre courant. — Elle
tm)
mérite d'être distinguée de beaucoup d'autres dti
même genre , qui ont paru depuis peu , tant pat
son exécution , que le comique de ses allusions:
Livres nouveaux.
Démonstration au peuple du mal que lui ont
fait les jacobins et tous les clubs du royaume, &c. &c;
Par M. Lambert , de la section de Sainte-Gene
viève , a Taris , che-^ l'auteur, rue de Bièvre, no. 19 j
et chez les marchands de nouveautés.
Si tous les vrais amis de la patrie s'élevoient
avec autant de courage , de fermeté et d'énergie que
M. Lambert, contre la horde dévastatrice, ennemie
de 'dieu, des rois, de l'ordre et de la paix , qui
fait le sujet de cette brochure , nous ne tarderions
pas à voir rentrer cette secte insolente dans le
néant, d'où elle est sortie à l'époque de la révolte
des françois. Nous invitons particulièrement tous
nos lecteurs à ce procurer ce petit ouvragé ; M;
Lambert mérite des encouragemens. C'est le même
citoyen estimable dont nous avons déjà, eu occasion
de parler , et que nous avons fait observer être père
de huit enfans , tous , comme lui * anti-jacobins.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
VARIÉTÉS.
J_A séance de mardi a été fameuse par sa lon
gueur et par l'importance des objets qu'on y a
traités; l'illustre abbé Faux..., évêque , président
du* comité de malveillance', est arrivé en jettant le
cri ordinaire des crieurs des rues : Foilh. la grande
conspiration découverte , &c. aussi-tôt toutes les
oreilles se sont dressées , on a cru qu'il s'agissoit
de quelques gens honnêtes , et on se réjouissoit
d'avance de pouvoir ïès mander , les vexer , les in
carcérer ;- mais la conjuration prétendue étoit faite
par quelques tambours , savoyards et raccrocheuses ,
qui , étant au cabaret , ivres comme des bêtes ( ce
spnt les ternies de l'accusation ) se sont amusés à
politiquer sur les émigrans et sur les princes étran
gers : tout cela a été promptement dénoncé au véné
rable président de malveillance , qui est venu sur-
le-champ en faire fête à l'assemblée : aussi-tôt on
a mande tous les pauvres diables d'accusés qui cu-
voient tranquillement leur vin ; on les a gravement
interroges , comme font les commissaires de police ,
et on a fini par les renvoyer tranquillement chez
eux. Tout cela a duré jusqu'à huit heures du matin,
que l'assemblée fatiguée , ennuyée , endormie et bien
payée , a fini par aller se coucher ; les évêques et
abbés avec leurs femmes , et les autres tout seuls.
-
———nw
SUPPLÉMENT
. Du N°. 48. -
JOURNAL s
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
VARIÉTÉS,
Pious avons plusieurs fois donné de bonnes raisons
sur les maisons de jeu, plusieurs fois aussi nous
%Vpjis tracé des esquisses sur l'agiotage. Comme les
bons citoyens de la rue Vivienne ont les premiers
vSnné le tocsin de la révolution , ils ne trouveront
pjs mauvais, que nous revenions de temps en temps
sur leurs très-estimables travaux. Nous ferons au
jourd'hui un parallèle que nous trouvons juste à sa
placé. —•—• Ùagiotage est un jeu ; "te tnnte-un et le
biribi sont aussi des jeux ; la loyauté des banquiers
g '.ij tiennent aux pontes au jeu des actions, surpasse-
t'-cllé celle des banquiers qui taillent le trente-un ou
îe biribi r Essayons de résoudre ce problême. Au
biribi et au trente-un , le ponteur connoît toutes les
chances , et avant de risquer les mises , il sait parfai
tement l'avantage réservé au banquier. L'agiotage,
au contraire, recelé dans ses infernales tortuositcs ,
tbutes les perfidies de l'intrigue , et souvent toutes
tes combinaisons de la scélératesse. Ceux qui don-
'ne/it des primes ou qui contractent des marches
formés avec les citoyens Lesse....^ Abbe....y Paul-
Tftfc ri Ma'■••••, Fuichir . , &c. ou qui déposent leurs
actions chefc les patriotes Pomar... , Louis /«/...,
rHcuing... , Rougerni'..., Dup... et compagnie, re-
connoissent trop tard f'improbité incommensurable
$*s'uns etentendu
des autres. Comme du cet article sera par-
■ftfKrnent des gens métier , sans que
nous en expliquions la théorie , nous nous conten
terons de dire , pour l'intelligence de tous les lec
teurs , que MM. Lessi.... , dbbem... , P. H. Mail....,
JfCjï;av ,t louis JuH.*; , Rouge.-. , Hotting. . . , et gens
de cette espèce , ressemblent à ces joueurs qui se ser
vent ds dçs pipes y et ds cartes scancees. Chut, chut,
( 387*
n'en disons- pas davantage ; car cc^ messieurs qui ont
accaparé les argumens de la probStc îévoiinforinairV,
et qui , avec ce moyen , fertilisent la tactique de^;
émeutes , sont la plupart jacoqiiins , et le ternjli
n'est pas encore venu d'en fai'rëjùsïîce.
,.. ..„
-* •• ' ' '■' .",.'•.■-'..-;.
" Théâtre Italien.': . '.' ■ .., . _. ■<)
'Du 'drame...* et toujours du drame. Je ne sais
'quel' démon ■ anti^joviat- a conspiré contre la gaieté
"françoîse d'une r manière aussi noire. ' Nous avons
'tien assez de nos tragédies intestines , sans que
'de lamentables auteurs viennent encore dans leurs
conceptions mélancoliques couvrir de deuil les grelots
•delà folie, et ajouter à ia réalité de.nosnfalheurs,
( 39i )
par le prestige de leurs funèbres mensonges. Voilà
des vérités dont M. Gaillard auroit dû se pénétrer,
avant de venir congeler tous les spectateurs , samedi
dernier , par la première représentation ■ d'Elfrida»
Le sujet en est très-simple. Edgtrd, roi d'Angle
terre , ayant entendu vanter la beauté incomparable
à'Elfrida , charge Artivold , son obligé , d'une pro
curation générale et spéciale , à l'effet de passer bail
avec Elfrida pour le mariage ; car les loix du pays
autorisent le divorce. Artivold qui se trouve marié
avec la belle Elfrida , est un peu embarrassé de sa
position , qui devient de plus en plus difficultueuse ,
sur. tout lorsque le roi apprend son mariage. Ceci a
mené le dénouement , où l'auteur fait jouer les
f;rands ressorts tragiques. L'amour combat l'amitié ,
'amitié combat la reconnoissance , la reconnoissance
combat la fureur, et de ce conflit sentimental, il
résulta qu'Edgard , qui est une bonne pâte de roi,
finit par pardonner aux époux d'avoir fait des enfans
sans sa permission. Il y a de très-jolies choses dans
la musique qui est de M. Lemoine^ mais peut-être
y a-t-il un peu trop de bruit. La partie de la dé
clamation est assez bien traitée , mais celle du chant
est fort négligée. Madame Duga^on joue, et M.
Michu- chante. Nous oublians de dire qu'il y a du
mérite dans le poëme de M. Guillard qui scande
un vers assez facilement.
; JÔ tJ R N A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE,
VARIÉTÉS.
1_,A séance des fantômes contre-révolutionnaires»
;c*ue au manége-législatif, la nuit du mardi au mer-
Tome VI. Année 1791. Ççç
- *■>?. \.\.— •■ - ( 394,)'
eroJiji4 décembre, et dam- laquelle M." Orange-
neuve a parlj avec une éloquence qu'on connoij-
soit à peine depuis le trépas de Cîcérbh'; PROUVERA'
le zèle avec lequel nos députés remplissent les devoirs
que leur impose leur qualité de -représentans du peu*
pie jaco - François-*- * wi.cifct ' > «*»* - '. J
Les aristocrates disent, que si le tambour Rauch
avoir seulement "'eu ■.la noblesse; Jde M. dz'È'c'aw-
marchais , il seroit aujourd'hui sur là route d'Orléans,
garrotti-et- traîné à la basse-£our de la nation ; mais
comme- -il- n'est qu'un patriote , qui Moit souvent
suas s'en apperctvoir j" lés' rcprè'sèritàris' orit. calculé
qy'il etoit prudent y pour ne -pa&ibrouiikr lé comité
i%B' , recherches; .ay'eç.. jne^sieu.FSrt-d^ da -flatipon , de
uassej sur le tout à l'ordre delaruljt, Les aris-
toccatas se .sont avises aussi de. dire' qu'on .àuroit dû
réserver ^cettç séarçee. poùrJ- lé jonf''du 'mardi gras.
Srcfy nous ,ne. ftfflri6i)Vspàs.^iina^ pntfteiprenions
de raconter tçutes les gorges-chaudes qu'ils se, sont,
permis sur cette séance ;■' mais quoiqu'ils .disent;' ils
ne parviendront jamais àifa^&^ubiitrj.que, c'est à;
l^abbi Fauxchef^^ la^n^ton ,dpjt, ç^rte mémorable
nuj|t«5 jj, et■; npus'■îçrç^pnsj ■. pouvoir, assurer," que les
hpnnê;tc;s~g^ns sefàpp^lleVohf feiV'tèrHpis^ï n'eu,, qiWj
pyr cette: pipeau tic il',' ce précieux cvêque a Fait pour
Paris, ,ce que, les, çies .4",capitole\ firent jadis pour
Romç., et, que. par, conséquent, ils finiront par le
traiter ; comme il Je/rninte",' ' :'~'z?i:':.:<yj
«" .,.., '■'';!"; ^•wçSsÇSEBBmh- -—i'~, ■■
J \
( 3^6 )
£<!aU achevé t il est fait de boue délayée dans le sartg
des martyrs de la révolution. Tous les traits sont
exprimés avec une hideuse vérité , et grâce à l'heu
reux choix de la matière , l'artiste a sçu rendre
jusqu'à l'ame de son modèle.
g-ne
elle, oublia sWrëk:èù¥'-4&:-aTfcttèvlatf* point de &y
sauter au visage ]ct_delléjjratîgner vigoureusement ;
le mari accourt auTTcns , ctveut venger sa bien;
vaiméa^wirnAJs^ pr.%a>iv\e b.stfcfcuyée denses, droits,
fdé^rkiCMitritgesiiSftde.'&efcengfe,. conservés depuis
,.tcrfiiTançfe^^im*ft|aàpièff*>k &ce te ^irapn * te
président, qui a ejj£biç& d*-kja peine- à^s'e^happei; ds
ses griffes , et il a été porter sa plainte à sa véné
rable société", ~qTWTlBttaWiHi*v«ir écrit ici au club
$$&&%*& H'M^" ^a^tance, pour faire
.pu^ir.ljmsu^ç-.fa^ ta , la, te.^ d un, membre aussi
( 398 )
; . .'v. ;u- !; , rnj: '.'... i ^-r' ■> !■'■< ■ ■"■■ '■■■ - "l"-'
L'homme ,quQ Jaimrlt-ilr.vjiivoltmemc&iii 'bâton
a la .çomisdjç ,'frano.fiise ■■-,■•. ilartendcrit^à lar jiofte-ct
ordonna A s m valet de +e stnvre'à petit pas. Lors
qu'il je y,X„ sVparér d; ses .satellites , i! descendit ,
et lui dcrnaHdf'>son bsroja...; dnrotnent votre. bàtoh ?.•
Oui , Q'çftJr)0!3.,bâ.îoa ■duuu^itoisWwsiiiovr.bér df/hrs-
riturfs,,- l'auîrri ijrtlir.,.; c.U jtroppnsiftrjiiir stss ép2«<cs ,
ctil me pjcriii fprt.enviL'de rtxx-mprxncctx Seir.t-Hûn.
lâcha bisn-jV^C'.if batfîJi'^pei^iiaSiin corridor ouvert
et alla .se..4;icl>cr. nu ni!.:t:k3!)r>e-rt:igé d'ans les com
modités^; où,,*} e*t ÇACootf et <ni sân adversaire ne
fut pas tenus .de Je :s.ui.1!irt»iilj >' ■-«:.' , >■ ■
„ vj ,«»»» . t -J i>p ->vk*. ■" ■<■'••*
VARIÉTÉS.
j_,te veto royal est tombé comme la foudre au milieu
de l'assemblée} la rage, la crainte, la honte, la dou
leur, se sont emparées aussi-tôt des fabricateurs du
malheureux décret ; mais par l'effet ordinaire des
grands mouvémens de l'ame , toutes ces passions ont
été muettes ; personne n'a osé élever la voix : nous
allons Voir couler un torrent de réclamations ; les
jacobins et journalistes, et autres reptiles, vont s'agiter
dans la fange qui les couvre et qui les nourrit : allons
Carra, allons Prud'h... , allons Gors... , allons. Martel,
allons, mes amis, excitez le peuple de votre mieux,
sonnez le tocsin , appeliez les hallebardiers , les sans-
culottes ; mais prenez garde à vous ; je vous préviens
que, s'il y a la moindre insurrection , et que le dépar
tement requière la force publique , des milliers d'hon
nêtes gens sont prêts à se joindre à la garde nationale ,
et gare aux brigands... 11 faut cependant être juste,
et convenir qu'il est cruel d'avoir eu tant de peine à
élever trois pauvres décrets, et de les voir périr à
aes yeux ! voir périr ses enfans ! Aussi le saint évêquç
Faux... , s'est-il écrié dans l'amertume de son coeur...
Gustans , gustavi paululum mellis et ecce morior ;
autan^en disent tous ses confrères constitutionnels ;
quant à nous , nous espérons qu'enfin on voudra bien
nous rendre justice , et qu'on conviendra que nous
sommes tout-à-fait sorciers , puisque dès la naissance
de feu le décret sur les prêtres , nous prédîmes qu'il
auroit le sort de feu son confrère sur les émigrans ;
et nous assurâmes qu'ils seroient mis tous les deux
dans le même trou j voyez notre N°. ...
Brochure nouvelle.
Epître eu vers de Monsieur François de <J
câAïÊAU , à monsieur Dubut de Longchamps et
Collot-Dcrbcis , sur; les qualifications qui alongent
inciviquement les noms propres. Huit pages /«-8*. ,
chez M. Petit, libraire, au Palais-Royal. Prix,.8 s.
H;.;-.J,OÇ RN.ÀLM]
»E LA COUR Ef;DE, LA VILLE.
Tout ftlfent $e 1ournhl doit trfcut au miliÀ
La 'FO h t a fui.
• '»ri''i u-î— • ■■ -''
"ont
tjç . été
'. : ■, mis
'omAaur W>b'
néant/jH-rrr
e/i pàssa'a't'a H«fdre
Vjl- brioi*;; du jour.
-Jin^sa lirp îH_
" >, \ "" '.' " 'l' "'•'"Miiiniiriliili^i.i ' "i Vn iïn 1T1 j i l iiG
« ' n'Va'Jéns^a^e'tr^^pWrtK(bierv flHtKrf&W0Hâi
'pVortoncë*^ té parafer voudroif rétablir iwjpetàtxgk
tdans-taute,9a->?plend«ur , et l'ancien régime purgé de
-sëfi abïïi i il derriâhdé la recherche des crimes et la
■ftfttftibh "der CTmp^WJI>-^Hwfry-»«w--eentredit , le
pAHria^tineflluâr^ l'espk»a!detïi'f/-<?àî!ii«TpÇHsionaah-Qtdet
7
effusions philos/^i^s^.aouSrta. r<Wi?lé.:que. dans sa.
jeunesse étoit laquais , il yoloit ses m:û;res et laissoit
soupçonner ses camarades ; qu'ayant eu des enfans,
il les u&&Ppi8ltyri^
sième , SrFoH'airt: tfui finissoit toutes-- ses-" lettres àÉ
Dami!aviUci< $afr-çm mots- :Mw».k![ ^infâme-, en*
parlant .d^Ja, religion.^. „,„ ,...... '" * ^•'"'i
,î , .vil ;• ii< t-Ungactï N°; VJ^A ri
aOBagiiiKJS^jg.imr^KLa - as -
: ccjncitpyenr.es,,
rnans, volans «ur la frontière, nous nous chargerons'
■ .( 4ï9 )
volontiers des prçtres non assermentés,, &c. Ce dis
cours a été vivement applaudi j H, ■sera' imprimé';
distribué , admiré , et payé. "'_..*."'' '-''"'1| jlJ
)■ - •' ' ■■,"ll*l'Uji , :,-'^i\ nf,
X
( 423).
La Fontaini. m ^
*>v*l i
N'est-ce pas un grand crêve-cœur aux gens de
bien de voir ces nouveaux législateurs changer et
altérer à leur pl*ïsir toute, la police de ce grand,
royaume. Mettre les armeV entre' lés mains dé la '
populace. Déposer les gens d'honneur et de
qualité de leur6 charg**-» faire emprisonner de leur
autorité les sénateurs, en leur lieu, élargir les bri
gands et séditieux, et leur bailler les principales
charges. Bref , avoir pour suspçcts tous ceux qu'ils
jugent ne pouvoir approuver leurs sanglantes entre
prises. Mim. de la Ligue , /. 3 , p. 399. '
Aux Jacobins et Ftuillaas.
Messieurs , gardez qtie l'on s'accorde
Sans vous en demander avis »-, r,. .. ;-, _ . ,. .
, Car après sans miséricorde, .-».:-. „..•-.
Pourrisz bien au bout ri' une corde , ;
Faire la moue à vos, amis. *«'j.,,
."'■}• Satyre Mtnippie.
f-r r irrr. . - i •« « ' , ■■,,. ■; . r-iy,».
,-sS.vV J-A.y A- R J É'T £ S. •»*■•*■:
-*
C 4*7 )
elle est intitulée : Cara-Mustapha ; cette pièce est,
dit-on , fort intéressante , et offre sûr-tôùt une ter
rible catastrophe j le principal héros , après des évé-
nemens très-variés , meurt glorieusement avec plu
sieurs de ses amis. On remarque sur-tout ces vers ,
d'un genre neuf et pleins de sentiment , qui termi
nent ainsi la pièce :
Cara... Brist., Gors.. honorables victimes,
Vous n'êtes point flétris par ce fâcheux trépas.
Mânes trop généreux , vous n'en rougissez pas ;
Vos aoms déjà fameux , vivront dans la mémoire !
Et qui meurt pour son club meurt toujours avec gloire !
Comme on est persuadé que l'afHuence des. spec
tateurs sera très -considérable, on prendra lé parti de
donner la représentation en plein air , sur un grand
espace au bord de la mer qui vient baigner les murs
Vie l'hôtel-de-viHe.
nto&M—t-
La victoire remportée.
'Chabeau capuce , en son style grotesque ,
Bien fort frisoit Fauxchef le cotillon (i ) i
Du brave Isna... la prose soldatesque,
A tous les deux fit baisser pavillon.
D'écrivains lourds' , ô rude batailïoh !
Le brissotteur pesamment vous domine !
Au prix du bœuf, qui , méchamment rumine,
Chacun de vous n'est plus qu'un papillon.
Àuziifte des /....
"s.
( 43* > -
grand train. A son retour des frontières , il doit
donner à Beaumar... l'entreprise des vivres de l'armée
ou des armées. Daud... ami de ce dernier y sera
aussi intéressé et le sieur Ga. qui a épousé la fille
de ce Daud... conduit toute cette intrigue. Le pot
de vin promis au dissipateur Narb— doit arrondir
ses affaires. Il y a quelques autres personnages in
téressés dans cette intrigue ruineuse , nous les ferons
connoître avec le temps , à moins qu'ils ne s'en reti
rent ou qu'ils ne la déjouent.
A VI S.
MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire
à la fin de ce mois , sont priés de le faire renouvelkr
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; nôtre intention étant de discontinuer tous
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.
. JO U R N A L i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeut de Journal doit tribut au malin.
La Fontaiiii.
■
Dieu sait quelles gens il y avoit à ses états (1) !
Ne doutez pas qu'iis ne fussent tous tels >que vous
autres , messieurs , choisis de. la lie du peuple, des
plus mutins et séditieux, et corrompus par argent ,
et tous prétendons quelques profits particuliers , au,
change et à la nouveauté, comme vous autres m'ei-
sieurs. Car je m'assure qu'il n'y a pas undevoxisi,
qui n'ait quelque intérêt spécial, et qui ne désire
que les affaires demeurent en trouble. Il n'y â pas
un qui n'occupe le bénéfice, ou l'orhce, ou la maison
de Son voisin, ou qui n'en ait pris les meubles, ou
levé le revenu, ou fait quelque volerie ou meurtre
par vengeance , dont il craint être recherche si la
paix se faisoit. A la fin , néanmoins , après tant de
meurtres et de pauvreté , si fallût-il que tous ces maa-
vais reconnussent le roi Charles VII , et vinssent à
sjs pieds demander pardon de leur rébellion , combien
qu'ils l'eussent auparavant déclaré incapable d'être
leur roi. Comme de même qui ne voit et nejuge ai
sément au mauvais train que nous prenons , kju'il
nous en faudra faire autant , t\ que nous y serons
contraints en peu de temps ,- par la force de la néces
sité, qui n'a ni loi, ni respect, ni vergogne.
Satyre Mmippîc , p. 188, édit. de 1699.
VARIÉTÉS.
JL E sitar Caroni , ait beau Marchés , a fak long
temps seul \ç$ frais d'une correspondance avec made-
Tnoiseïï© Coitt*i v soit pour l'engager à se reconcilier
■avec les comédiens -nationaux, soit pour l'entretenir
:«fens 'ses bonnes dispositions pour le ministre son
ami. Cette actrice célèbre, ennuyée de cette persé
cution, a fait un paquet de toutes ses lettres, et les
li^i) a rarvoy«êsïltv?irc&irft>ts :
*'J: 'v.;n,(0é\ petit jardin fut plante
: L*ân 'premier de la liberté.
f<,-
• • • *
Dans le même moment où M. Pttktitr de Suint-
Fargtau annonçoit à la barre de l'assemblée nationale
que tout etoit tranquille dans son département, .dout
la ville de Sens esc le chef-lieu-, on brûloit deux
châteaux aax porte* de ladite viik*':^. •\-*-t J, -<
*'•■'.■ J* 3' p.- i> .i- or. , ••ii'T!!>./ -ki.-..! if.vfhi ci »...
• -Lés^ motions,, dus café de Foi commencent ^a n être
plus aussi, »aulçri£2S. -qu'elles 4;étpiem 1^ semaine
•passée., Celles qui étoient hier à l'ordrexdu jour, et
,-dui ont (ait le: plus de sénlsa'tiok , se sont bbrntes a
dire, que puisque tés Bbù.v:. d'émigrés ttèVôulment
pas se laisseT-e^Orger*«»-««»~««- détail, il felloit
.que les patriot^^a^ti^tdeL.la^rontière, pour aller
ilçs, forger en gros à^oDlentz, &c.
1 .«.
rïnq.uisitioa-iuxuuMe de JifucC. ^ ^£
l*» t- ^-- v -i-a
.","*.• . ... Dialogue tntre A S>'H*i-*; '-'•■ ->k'±
A L'assemble- continue de montrer sa sagesse etra
frh^i dans la rcfinne d»jh*U^ ^,d ' s,u«"-
meV Devinez quoi? B. Les clubs Jacobins? —
•X"Non. - k piques milliers de np«*£J«
^abondantes ? _ A. Ce n'est pas ça ~*B. lg£
les dépenses des, corps administrât** ^ A. I\w,
i. 1- B. Seroit-çe les journalistes !««**£»£
£■' ou ? _ A. Point du tout. - B. Est - ce les
£r£a*n£ qui nous pillent, nous brûlent* »«£
égorgent? -^ X. Encore moins. /'£'?
jes appointémeus de M. Camus i — A,- Non..—
B Ah I j'y suis. Je parie que c'est la moitié dra
mx-huit' lUnci l -Ll VH. Ah i bah , vous badinez.
_ B Ma foi je ne devine pas ; dites-le moi donc
« vous voulez?'— A. Eh bien, c'est le nom
1 0 U R NÀL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉTÉS.
s
Le Favxchf.f k sa concubine» -?" ™
Allez Julie , allez , vous ne mérite» pas
D'avoir du Calvad... l'évêque^entrc vos bras.
. Je m'étois,, je le vois, entiché, d'une. spjttç.
Je vous fis trois enfans ; mais Briss.. vous brissotte^
m
Quelqu'un fajsojt^ au dioir de., la dajise dgs com-
plimens sur les inimitables talens de son fils : j'en
conviens , s'écria le diou ; maïs il a un défaut , c'est
qu'il reste trop long-tempé en" l'air." Ce mot* prouve
^u'il est bien difficile de contenter tout le. monde :
. J "6 >
il y a q.->^ues jon^.-r. / dans un certain spectacle
na'uoi; , (.1 ;jc- tout h monde désirerait de voir rester
en l'ai,- 1-h-.ii plus longtemps.
■ï-ISffiSSiSBiWa»
Des m'aîVa;;ij..-r ont li^MvJ'Vrjcè;. :t<; ric;;r Mari....
sur sr. iîOi]i;1;.,it;on à L- [>ÎV:e '.(uii ou...:'- > .3
peu, sous prétexte qu'il n'esc p:-,-' cito-'' it:,. À
Pans; co.nme si l'activité p!iv- kme , aj'tu •,! , ...\
profession toute sa vie , n= dwô:; î:.;is r.; ., ■.•".- - i
l'activité morale qui pourrcii :ui £««, t,.,,., .(L J
en soit l'aftaire est p.-ncianre au ir.i.ur^i dtl I^rJme
arrondissement ,;et le ftuz duWuu :.Vii pas en
faveur du 'procureur - cw^w. Crt.; iraessserie in
quiète les-jrtcoquiiis, ainsi qae le refus que parais
sent annoncer toutes les sections .le recevoir le siéur
d'Ant.. dans sa nouvelle place. D'un autre côté, lo
sieur Çamï.. Desmouli.. est vivement menacé de
trois rimes en U3 toutes très - factieuses pour un
cœur bien place et une ame délicate. '
1
(447 î
A V I S.
MM. lés Souscripteurs dont l'abonnement expire
a la fin de ce mois , s'ont priés de le faire rcnûUvellcr
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; notre intention étant de discentinutr tous
les abonnemens (chus qui ne seront pas renouvelles.
JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
VARIÉT ES.
Première séance publique des Feuillant.
;-r . a v 1 s.
MM» les Souscripteurs dont l'abonnement erpire
a la fin de ce niais , sont priés de le faire renouveller
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter*
ruptwn ; notte intention étant de discontinuer tous
les abennemens échus qui ne seront pas renouvelles*
; J O V R N AL' ".
De la cour et de la ville.
■,'■■■
. Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin,
La Fontaine.
•*■—■■•>■■ .-,■■-—■■■ -, ttm ak
Sire , là faction des philosophes couve depuis
long-temps dans les ténèbres un grand projet C'est
un fait notoire aux yeux de toute la nation y auquel
même on attache plus cet air dé mystère que îa
prudence commando* -autrefois. Ge projet a un
double objet, celui d'anéantir en France la religion
chrétienne et k gouvernement monarchique, L'exe*.
cution de la première partie de ce complot infernal,
avance rapidement» La contagion de 1 irreligion a
gagné tous les ordres de citoyens.... Le rappel des
protestans , amènera et favorisera la seconde partie
du projet philosophique , et voilà pourquoi, comme
il est aisé de le remarquer i les seuls philosophes t&l
moignent la plus grande ardeur peur introduire les
protestans dam le royaume; Quand ceux-ci auront
pris racine da.is vos états ; les philosophes formeront
une ligue, qui aura son plan, ses chefs * ses protec
teurs a la cour, ses agens dans la capitale, ses cor->
respondans dans les provinces, et à la première
occasion favorable , ils établiront leurs prétentions
brusquement et à force ouverte, &c. &c.
Eïtraù du discours à lire ai conseil da fè'i i
« -1787, 'page 244. .. :
Tome VI. Année 179,14 *t H
( 458 )
VARIÉTÉS.
-TM'TriT"-'*-
AVI S.
MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire
i la fin de ce mois, sont priés de le faire renouvelât
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter*
rupthn ; notre intention étant de discontinuer tout
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvellési
•'a^itlMW"ii',»^'". >«' ''■'.' '■ 'V" , -*-*
SUPPLÉMENT
Au N°. 58.
1 AU JOURNAL
PE LA COUR ET DE LA VILLE.
t ■ ———
Du mtrcrtdi 27 décembre tjgj.
DEMANDES PARTICULIERES.
NOUVEAUTÉS LITTERAIRES.
Lettre de M. Feyd'el, député du tiers-état
de la fénéchauffée de Quercv, à fes commettans »
(3)
contenant l'ëxpofé fommaire de la conduite qu'il 9
tenue en l'aflèmblée des trois ordres réunis en 1789,
90 & 91. Brochure in-8e. de 54 pages. Se trouve i
Paris che'z tous les marchands de nouveautés.
A L M A N A C rf S.
>•>..
»j0 fjj-K Maltrahemens korri-
' 59* iArwCéi W« exercés contre
Jeudi 29 décemb. W*W "^f™ * '" **- ""
JOURNAL
DE LA CODR ET DE LA Y%lz.
VARIÉTÉS.
^es , annales monarchiques rendent compte d'une
picsayenture arrivée à l'affiche des crimes des reines
que les femmes de la Halle ont arrachée , foulée aux
pieds, et brûlée , en criant de taùtes leurs forces':
Five notre bonne reine de France ,• après la scène
jouée~7~"ïlles demandèrent à grands cris le sieur
J?rudh...y qui passe pour l'auteur de cette brochure
plus, bête que méchante ; mais l'auteur ne comparut
point} les annales, en parlant de lui, ont la bonté
de le qualifier de tigre , mais il Jaut que le rédacteur
ue^coiHioisse pas son homme ; nous pouvons l'assurer
Ïue "c'est faire mille fois trop d'honneur à Pruà'k....
*Jest un pauvre cocu qui rie ressemble nullement à
un tigre, mais bien plutôt à ces animaux connus
dans l'histoire naturelle , sous le nom d'u/iau ou ai,
qui, sans excepter l'huître même, sont les plus lourds
et les plus stupides des animaux ; il est quelquefois
deux jours à monter sur un arbre, ensuite il ne peut
plus en descendre , et jinit par y rester accroché.
—ii»T?r BcaaBB
Nouveauté littéraire.
Almanach des émigràns , orni d'une jolie
gravure ,• prix , 24 sols , che[ Lacloye , libraire, au
Palais-Royal , u°. 221. C'est, sans contredit , l'ai
■" - f «?- X
manach le plus gai , le plus agréable et le plus incons
titutionnel qui soit sorti des presses de la liberté.
On y trouve une galerie des principaux factieuxqui
est faite de main da maître, Le viu:l<»ville , |>aré des
livrées de la folie , y figure délicieusement , et la
romance plaintive y gémit sur nos malheurs. £n un
mot,' cet' almarftich est une des plus- jolies* etrennés
que les honnête:? -gens puissent -se donner.
Errata JuJi"^.4'hier.
— Page 460, ligna 4-, -de leurs ressources j ti*f[ :
de leurs richesses. . ., l^»,.. ,■
AVIS. - "
MM. les Souscripteurs dont Tabonnement expire
à lafin de ce mois, jont priés de le faire renouveler
incessamment, afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption i notre intention étant de discontinuer tous
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.
... - -~. 1
SUPPLÉMENT
Au no. 59. ■;•■/«....'
DU JOURNAL
GRANDES PRÉDICTIONS
JOUR L' ANNE E 1792
H E N"R I 1 V
UPEUPLE FRANCO!
Air '.Comment goûter quelque repos }-■'■ 4
iii TôifAIrfg.
ViR I ET ES»
CjRRicATVRE fu'on trouve'\chi[ les marchands
d'estampes au Palais-Royal.
JÏlle représente une orgie constitutionnelle faite à
la Râpée Y le %b décembre, fan trois de F'anarchie ,
par les augustes Isnardo, Brissoto , Merlino,
Granja-Novo, Chabotino , Vernigodino,
Francesco-del-novo-Castello , Bazirio ,
&c. &c. &c. Ces messieurs , en mangeant une
copieuse matelote , s'amusent à rendre des décrets
d'urgence "sur les dindons , moutons > pigeonneaux,
oit s> goujons, et sur d'autres plats. —— Le prési
dent a une dame-jeanne pour clochette ; il a, à côté
de lui , les demoiselles Bacchantes & tout pour
toi , qui. servent d'huissiers pour conduire les plats à
qui l'assemblée veut parler. — "Les tribunes sont
garnies d'oies, grenouilles , maquereaux , icrevisses,
fc'e. ê'c. &c. ; Cette caricature* est d'autant plus
piquante , que le repas est gravé d'après nature. -^
On lit au bas : ■> : to :
COURTE Et' BON NE/'
N. D. R. On dit que c'est g la suite de cette orgie
qu'on a rendu le décret ail'esprit-tU'Viji contre les
Skuillans. '.'' '-....„ ,,.,
— ■■■■! lUHULMiii '
L'abbé Faux.... qui a quelquefois des propos assez
heureux , prétendoit , l'autre jour, que là. constitution
feroit sur les souverains étrangers , les princes et les
émigrans françois, l'effet connu de l'eau de la Seine
sur les estomacs non accoutumés j. en tout cas,
répondit quelqu'un , on peut dire qu'elle est bien faite
pour panser les plaies qu'eHe aura faites dans.' ce
genre-là. •' ■"'u^'- 9 t • ■
(475 )
- :
Quoique Frédéric II . préférât le mérite- à la
naissance ^il ne youloit peint d'oficiefs «|uiœ fussent
fc(?n.s gentilshommes. Il affectait ..môtie quelques
préventions sur ee point. .,; „
Il supposok justement que le titre de gentilhormn»
produit un "certain point d'honneur que k roture
n'inspire pas également y Se qui doit être inséparable
du rang d'un militaire destiné à la conduite d'un
grand nombre d'hsmmes , dont il importe qu 'il soi
respecté. Ce principe contribue à cette subordinatir
admirable qui fait la force des a rm'ées Prussiennes.
Quant à ses officiers ingénieurs , il n'ayoit égard
qu'aux talens , & pensoit que les plus roturiers lui
convenoient mieux, pa^cé qu'Us sont ordinairement
plus exercés.
n— : . ■ lujf
-Pafmî^fe Honnêtes et pais-rbîes citoyens- 'qui ont ,
troublé la séances des feuillans , on a remarqué les
secrétaires de Briss.. et de Carru... Dtsmoul4, % czt
ils1 ôrftrïjirésérît des secrétaires ;' mais le fougueux
MÀAâfptjMl Calvados n'a voulu confier sort1 -rôle
ï'^rsbHtofe*^'' et on l'a vu au milieu des gens
ptii'^UtUi ;■ excitant le pliis saint des deveirk' -m*
•loiuf'l ?n li'i •. . , jrtïtî'p&rîo'.
— -«saaaww!-'—rr;—"^j;,-;!.;-*
Par' la raison qu'une -femme laide , édentée et
,horg;-lMr craint de se voir dans un mirpir , de même
^posTiegislateurs ne lisent pas les journaux qui leur
«fbsejtftt'Jears vérités. C'est ce. qui nous permet de
parler i|' une motion qui se fit hier dans le Café de
Foi jysan? craindre qu'ils n'en profitent pour faire
un nouveau décret. Le sieur Louvet..,, après ".
( 4*4 )
avoir pris ,sa bavaroise, ,i comme à son ordinaire,
mon q., sur un «tabouret, et [Jiibnonça un discours
si parnutique sur la banqueroute qus nous somms»
à même de, f^ire,,,,. qu'il, enrle* a les , applaudisse aien»
do tous . Je&,éc<?(ite.urs ^/lorsqu'il dit que I2 seul
rpoyqn -,de.. Ja,. retarder étoil de -vendre toutes -ks
églises exilas dmeiières.iu) ■ ;-./, ,oj hl •■ j
KU'J" -';>"^ r :^<^' ----_-|,'^-; L' ' ■' "•
presrai
--- ....ftStrf
dimanche irtie"t)étftidh "tiè îirdiroritiûx' jëMiâtéufs'
3ue >.c?W?Jwchfàçm%1e;W!M..pèKé ut mère**
H étojïjjhieïi -^ste idEsicfaoèsif ,ùa" présidwlt* Jqui-^fiit -
dans'jie"^êrtîe:ça^ n'^;i"à 'vt,m • "" •>?■> '*•'• • ->
amfrn-iai âJijàwJ '"ItfÉltfiTT-1'-
7 Je'suisîïrps^pressée^baiîrjlre^'flftïîrég*^; j'afeutî
donne-bieh iàa%»élmai^|>1à!giïq&è j*av«furotïfe'
abcauserbaîMc* wtawf.-%8 Tftos'■•"'tet»es^«ijent'JtriS2
«ccretees^-^npêdïeïîioieom^^e-snrvitîHa^iae^aéaé
©awripyjjj^-ft'aHBerpas 'fes!huqiifet?6n^i^Je"s§âis0Gèsï
beureuaetàiRouen cifai'dBÎSà»he:ur'ây^<vn^e éfif /té?I
^i^weJaN'ajaanfc plasl^^oiridre^petrt bésdifc-'«s
socwté'j Jea!th^sfme*ntiHn)rmal ^afSxîuJfy"& je"' v«â
donne» (macipanolerdo Cocotte'; 'âc ri^ter daris^aùc^he
maison où je verrai cette nouvelle récrédtioii^L'étude
mir$afc pi&mmé; oonsoteu^oujoars desridkutesiabnt
?S3^^^^jï^*™? y&# d^uçepoijié.
{488J
a y 1 s. •- -
MM. les Souscripteurs dont ralonncmcnt erpire
à la fin de ce mois , sont priés de, le faire rcr.cuvd.'tr
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; notre intention étant de discontinuer tcus
tes abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.