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3K 7.
Naissance de Desruesi
Necker , &orsa$i Jor*
Mardi Ier. novemb. dan et fillette.

JOURNAL i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit trifcït au malin.


La Fontaihi.

A M. le Cardinal^ duc de la Roc/iefoucàut,


J'ai vu le- fanatisme aboyant au manège ;
Je l'ai vu de sa bouche impure et sacrilège ,
De vos jours vertueux vouloir ternir l'éclat.
Four la cause de Dieu, martyr dans le sénat,
Je vous vis terrasser sa fureur implacable : ' - '
Vous en fûtes plus grand, il en fut plus coupable.
Consolez vos douleurs, trop illustré prélat; — ?
Si l'église a souffert quelqu'horrible attentat j'J
Si le Lévite impie a brisé l'arche sainte ;
Croyez que les soutient du trône et de l'état t ■ ""
Du temple profané sauront venger l'eneeirité. •'■' 1
Est-il pour des François une plus chère loi !'''.*
Leur pieuse valeur les annoblit encore : '■'< :j '->'■'•
Ces braves chevaliers , dont le monde s'hofiôré, '
Faisoient tout pour leur Dieu, pour, leur dame et
leur roi. ...
Auguste des Islets.

VARIÉTÉS."
La révolte de France qui a opéré de grandes méta
morphoses , comme de donner à un sot la réputation
Tome VA Année 179 1, Oôo
l 49° )
d'homme d'esprit , à un coquin celle d'un honnête
homme., et à un insensé celle d'un sage , n'a pas la
même influence sur les beaux arts. Les peintres les
plus médiocres , parmi lesquels nous ne craignons
pas de ranger M. David avec sa couleur rougeâtre,
et ses figures pillées , et M. Moreau le jeune , avec
«on serment de jeu de paume qu'il vient d'offrir 1
l'assemblée , auront beau avilir leur pinceau eu célé
brant des faits déshonorans peur la nation françoise ,
leurs ouvrages, heureusement pour eux, tomberont
bientôt dans un profond oubli ; mais on ne verra
.point M. Greu{e prostituer le génie de son art ,
pour illustrer des crimes et des horreurs, preuve que
le vrai talent est toujours accompagné d'un jugement
sain, d'un esprit droit et d'un cœur honnête.

L'assemblée est bien embarrassée de décider quel


est le plus beau titre dû au bienheureux Mirabe....
ou d« celui d'insolvable , ou de celui de vendre à
qui youloit le payer ; elle croit trouver dans ces
deux vertus une espèce d'incompatibilité : comme si
ce grand homme n'avoir pas été connu pour reprendre
sur-le-çhamp d'une main ce qu'il avoit escroqué de
l'autre; mais si l'on est obligé d'opter, nous croyons
qu'il faudroit consulter le choix de cette ombre illus
tré et respectable , qui dédaigneroit sûrement le titre
de banqueroutier pour prendre celui de chef des plus
augustes brigands de l'univers. x

M'. Ltquin. ... a dit, l'autre jour, d'un ton em


phatique aux galériens de l'assemblée , vous ne voyê£
ici que des maux s mais de la hauteur où nous nous
sommes placés', nous voyons de tous les côtés , &c. Sfc.
C'est précisément là le discours que font en Angle
terre certains personnages dans certaines représen
tations publiques.
A

" 1
■'
( 491 )•

Florctice en mal-adroit s'est la jambe rompue J '


Crioit un brailleur dans la rue;
Tant pis , à moins de deux , c'est trop peu de moitié,
Dit alors du vrai goût un véridique apôtre :
Melpomene jamais ne sera bien en pied > : .
Tant qu'il se soutiendra sur l'autre.

L'illustre abbé Fauch. . ne s'est pas sans doute


apperçu, dans la séance de mardi , qu'en disant avoir
demandé de l'emploi au ministre de la guerre pour,
un certain Jacobin , il étoit contrevenu au décret qui
interdît solemnellement toute sollicitation aux mem
bres de l'assemblée, sous peine des galères perpétuelles.
Le respectable prélat leur a' déjà échappé en Nor
mandie Et on n'est pas toujours heureux..... Au
reste, comme le protégé dé M. Fauch. . sort lui-même
des galères de Suisse, le prélat ne feroit que se sacri
fier pour son ami , et joueroit ainsi , comme dans la
-comédie de M. Tenouillot , le rôle de Yhonnête criminel.
m iimminiiiiai

C'est par erreur que nous avons inséré dans un


de nos numéros , que M. Chery, peintre , étoit
l'auteur d'une brochure critique sur les tableaux ; cet
artiste ne consacre absolument son talent qu'à la
peinture , et point du tout à la partie polémique.
■WI^.XIUo
11 paroît que le principal moyen dont on s'est servi
-pour exciter à Saint-Domingue l'espèce de jaqueria
qui ravage , égorge et incendie tout dans cette colonie,
est une espèce de chanson chantée par tous les nègres %
qui dit, le bon Lafayette a dit qu'il naus donnoit la
(492)
liberté , Sec. Cette chanson , qu'on a eu grand soin
de répandre dans tous les atteliqrs, a produit en Amé
rique lés" mêmes effets que Pair de ça ira. dans nos
climats ; et si fa providence et des moyens étrangers,
n.'apj-iy.enfc bientôt à notre secours , la nation fran-
çoise, et neut-être le geprenhumain entier , dispa-
roîtront " de dessus la surface de la terre ; et c'est
alors qu'il sera vrai que tout a' fini par dès chansons-.

^Leg comptes faux, et calomnieux sur l'événement


qui'.'vientrat se passer a Marseille , ont été promp-
têhienr détruits par des nouvelles plus .'sûres ; il
paroît "prouve que le rédment suisse' ^Ernest y
etoft continuellement insulté "par la carlaille' cons
titutionnelle', vulgairement appellée la nation : la
fixe élevée au spectaciç , n'étoit qu'un prétexte pour
avoir" occasion d'outràgér ,' et peut-être d'assassiner les
officiers dé ce régiment, dont tout lé crime étoit
d'avoir réussi à maintenir parmi leurs soldats lé bon
ordre et la discipline , dont tous les clubs Jacobins
spnr.' ennemis mortels ; le projet a réussi en grande
partie, les officiers et en général tous les honnêtes
gens ont été .maltraités ; trois d'entr'eux-ayant voulu
résister à l'oppression de la canaille , ont été traînés
énV prîSbh.' Cet événement, joint à plusieurs autres
«ki* même' genre, a prouvé que la nation 'Suisse ,
êôhrtue pour porter au' plus haut degré le courage et
la valeùr^-sait aussi, quand elle veut, les réprimer
par la'patiefice,. vertu que nous ne cessons de mettre
à l'épreuve chez tous les peuples , et ( qui le croiroit )
chez les Algériens même , qui viennent cependant
U?y renoncer. enfin à notre égard. • ;i t'-.

(?i'!riJwi-,

* La" farce indécente d'un ministre de la guerre in


terrogé sur fo sellette, a été jouée samedi 29 octobre,
( 493 )
à la grande satisfaction de tous les sans culottes ga- '
lériens ; il est évident qu'un ministre n'étant que
l'agent passif et l'organe des intentions du roi ,
toutes les insultes qu'il reçoit rejaillissent directe
ment sur la personne de sa majesté.... D'ailleurs,
tout ce qui est un fait particulier n'est nullement de.
la compétence de l'assemblée, qui ne doit s'occuper
que de la confection des loix , et nullement de les
faire exécuter; vouloir ordonner des armemens ,
prescrire des opérations, régler la marche des troupes
ou des vaisseaux, est visiblement s'emparer du gou
vernement. Au reste , le ministre s'est assez bien tiré
de l'espèce de question qu'on lui a donnée ; il a
même voulu prendre à partie ses calomniateurs ;
mais on est passé à l'ordre du jour , et tout ce
qu'on a bien voulu faire pour lui , a été de le déclarer
innocent,

Imprromptv des officiers François è Mï l'abbé


Maurj , à son passage à Tournai > h i2 octo
bre 1792. i « r ..-
Défenseur de ton Dieu, de ton prince et des loix,_
Imperturbable appui de la France et de Rome , .
Excuses des guerriers à qui manque ta voix
Pour t'offrir dignement leur amour pour leurs rois ,
Et leur respect pour un grand homnfe. *
Mïffiflw'ijamttJ»

Extrait d'une lettre des frontières du Nord.


L'acceptation du roi et la prise d?Avignon ont
fort encouragé nos démocrates de' 'France-; de concert
aVee les Voncki9tes qui manœuvrent dans quelques»
vilks du département" <lu Nord, ils espèrent d'en
gager sous peu les patriotes Brabançon^ Hollandoi*
( 494 )
et Liégeois à déclarer leur pays partie intégrante de
l'Empire François. En conséquence , ils leur expé
dient d'énormes ballots de notre cocarde Orléanoise ,
dite nationale. Les Flamands en ont arrêté une
partie , et il a été donné , à ce qu'on assure , de tels
ordres qu'il serait très-dangereux en Flandres d'ar
borer ce symbole de la révolte. Ces Vonckistes ont
aussi envoyé aux Pays-Bas 15GO bouches à feu ,
dont mille fusils, et apparemment 500 canons, et
le tout a été proprement caché dans un grand trou
sous terre, jusqu'au moment d'en faire usage. Ainsi,
disent les partisans , on peut espérer de voir inces~
samment l'Empire François embrasser le globe entier,
et le rendre parfaitement tranquille , heureux et flo
rissant , comme l'est aujourd'hui l'ancien demaine
des François.
. . ——no—■ —"•
Demande particulière.
Un prêtre-jureur sachant coëffer , confesser, raser,
enterrer et dire la messe dans le dernier goût , donner
le viatique , et généralement tout ce qui concerne
l'état de prêtre et de perruquier , désiceroit trouver
une place d'aumônier ou de valet de chambre. Comme
ledit prêtre est un adepte de l'abbé Faux-chef, il
préfércroit être placé chez un frère de la secte.
S'adresser à la Bouche de fer, n°. 4, et chea M.
Bonntville , rue du Théâtre François.

NOUVEAUTE.
'Adresse du point central' des arts et métiers ,
présentée à l'assemblée nationale législative, le 19
octobre I7QI- —— "Cette adressé , qui présente un
tableau effrayant du ïïépérissement des arts et de la
ruine du commeWe-^toe devoit pas être accueillie j
aussi a-t-elle été à peine écoutée. Ces messieurs
( 495 ) "
aiment à être flagornés; immédiatement après les
dames de la Halle ont été admises ; elles n'ont pari*
que de régénération et de prospérité , aussi ont-elles
été applaudies à tout rompre. Cette adresse, qui
a le mérite rare de dire avec énergie de grandes et
importantes vérités, se vend au local du point central,
ancienne église du Sépulchre , rue Saint-Denis , ep.
s adressant au sieur Moreau.

D'Orl.... le populacier
Revenant de quelque guinguette,
L'autre jour , pour faire une emplette,
Descendit chez un épicier.
Il entre : au fond de la boutique
Il reconnoît le cher A'André,
D'un tablier bleu décoré,
D'huile ajustant une barrique.
Dandré le reconnoît aussi :
"Eh! bonjour, confrèreet pratique ,
„ De votre visite merci ,
„ De politesse je me pique ,
„ Je vous la rendrai , comptez-y. „
Pour avancer une escabelle
Le bon Dandré gesticulant,
Répand de l'olive nouvelle
Sur l'habit neufdu ci-devant ;
Un soldat à longues moustaches ,
Témoin du malheur , s'écria :
Pourquoi s'alloit-il gâtér-là?
Il avoit assez d'autres taches.
C 496 )

Les malheureuses nouvelles des colonies et d'Avi


gnon se confirment de toutes parts; le pillage, l'in-*
cendie et le carnage couvrent ces malheureuses con
trées ; voilà donc les exécrables fruits des prédications
des Jacobins, jamais les démons dans toute leur rage
n'ont été si funestes aux hommes j malheur à eux
s'ils ne se liguent pas contre cette secte impie et
dévastatrice , qui , dans peu , si on ne s'y oppose ,
ensevelira- le genre-humain entier sous des monceaux
de morts : ce sont ses vœux , ce sont ses principes ,
et quand elle ne les auroit pas publiés et manifestés ,
les malheurs qu'elle cause tous les jours , et dont elle
se glorifie , ne le prouveraient que trop.
CHARADE.
Jusqu'au jour où mon tout dans mon second doit cheoir,
Mes vers à mon premier serviront de mouchoir.
( A demain l'explication. )
■ Errata du N°. d'hier.
Page 485 , ont paru bien lourds , lisc{ ; balourds.

Cours de la rut Frvknne , Jï 'octobrr.


Les assignats de 50 liv. perdent j6 pour 100.
Ceux de^foo liv. 16 * pour cent.
, louis
Les , . va . ent \v
C pour des
j i>assignats
.. de .,coo l.Ç 1.
/ pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 lir.
perdent 6 pour iûo.

De rimprhnerie du Journal de la Cour esdela Ville,


dont le Bureau est rue Ntuve Saint-Marc; N-: 7 ,
au coin de la-r. Favart, place delà comédie italienne.
le prix de l'abonnement est peur un mois, de 3 liv.
pourFaris, ii'ifejl.tsf-pom^prorincejh déport.
N?. z. M. Mauduit, massa*
cré par ses propres
Mercredi i novemb. soldats.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontaine.

Déroute du Sanhédrin tragique.


Depuis que le cothurne est tombé dans la boue ,
Et qu'aux mimes françois fortune fait la moue ,
Chaque histrion retourne à ses premiers talens.
Le roi de Pont vend des onguents ,
Et du davier joue à merveilles.
fanhove est homme de sens: »
Mieux vaut arracher les dents ,
Que d'écorcher les oreilles.

Anecdote théâtrale.
Certain acteur ( le nom du mime
Une autrefois me reviendra ) ,
Assez mal débuta dans l'époux de Monime.
Vanhove (i) après la pièce âprement le tança :
„ Quel ton avez-vous pris ? Etoit-ce donc cela ?
„ Du rôle abandonner la tentative ingrate ;
„ Le sifflet est au bout , je vous préviens.— Tout douxi.
Dit l'autre , « à mes dépens ne vous gonfle^ la rate,
» Je n'ai pas appris comme vous
» A débiter mon Mitridate.

(ï) Tout le monde sait qu'avant d'être comédien


national , il étoit marchand d'orviétan.
Tome VI. Année I7fl« S
(498 )

VARIÉTÉS.
L'illustre prélat du Calvad autrement dit
l'abbé Faux-chef, est comme l'or faux , du plaisir
dont parle une certaine pièce de vers ; il vient enfin
de se montrer tel qu'il est ; l'autre jour, après un
exposé assez doucereux contre les prêtres fidèles à
la religion , il a fini par conclure charitablement qu'il
Falloit se contenter de les faire mourir de faim ; cette
motion ridicule et atroce , qui , au premier coup-
d'ceil ne paroît tomber que sur les malheureux prê
tres , renferme un but profond et caché qu'il est im
portant de faire connoître. Les enragés Jacobins
sont bien convaincus que le roi ayant à présent le
droit du veto suspensif, ns sanctionnera plus leurs
coupables extravagances ; ils espèrent se servir du
roi pour ameuter le peuple contre lui , en quoi ils se
trompent lourdement , nous osons le prédire , mais
tout cela se rapporte parfaitement avec les piques
dessinées par Carra, les parenthèses de Gorsas , et
autres écrivains qui disent nettement qu'il faut encore
une insurrection dans Paris.

Sur le Dieu Coût....


Le disloqué Coût.... pour un rien s'émoustille ,
Il faut le voir traiter ses confrères d'oisons.
Malheur au goguenard qui berne ses leçons ;
La parqle il lui happe , et soudain , vous l'étrille.
Quand on n'est qu'insulté, ce n'est qu'une vétille j
Mais on craint par-dessus ses maussades façons :
Plus d'un gauche prétend que faute de raisons ,
Son talent tout entier réside en sa béquille.
Auguste des I.i..
( 499 )

Un dé vos abonnés d' Arles en Provence, prie


messieurs du journal dé la cour , dé lui mander s'il
est vrai , comme on nous l'a dit au pays , que lé varort
dé Mt'nou , député , en faisant un de ses rapports sur
la situation du Comtat d'Avignon , a dit à l'ancienne
assemblée des représentans , que lé pendaft Jordan ,
hoit un honnête homme qui avoit les maurs, douces ,
qu'il hoit humain , glaireux , et sur la probité duquel
la nation devoit compter. ( Vous savés ce que lé
gus vient dé faire, je me tais sur cela ) , mais je vous
en prie, messieurs, faites nous savoir ici, à mon
adresse, ce qui en est, vous obligérés particulière
ment , R ***** votre serviteur. ■
Note des Rédacteurs. — Nous insérons cette
lettre , telle qua nous l'avons reçue , pour mettre à
même quelqu'un de nos lecteurs , de satisfaire celui
qui nous l'a écrite. Nous ne nous rappelions
pas d'avoir entendu parler de ces éloges , et nous ne
pouvons croire que M. le baron de Mcnou se soit
oublié au point de les hasarder , en parlant aux re
présentans de la nation , d'un scélérat tel que Jordan.
—— Cependant il ne faut jurer de rien.

Plusieurs personnes se figurent mal-à-propos que


Gorsas est un nom grec , et que notre intrépide
journaliste ic quelque Archonte. Nous avons trouvé,
par hasard , ce matin , dans des maculatures du Courier
des Départemens, l'étymologie du nom de l'émule du
célèbre Brissot.
Gorsas ou plus exactement Gor's-ass, est un
mot composé de deux substantifs anglois gore , sang
caillé , et ttss âne. Au génitif gore , fait gor's par
ellypse , suivant l'ancien usage des Saxons. Ainsi
Gofs-ass signifie dne de sang.

r
( Soo )
Dans le haut style, en poésie , au lieu d'employer
Gor'sas, terme commun, et qui présente des idées
triviales, on pourrait, ce me semble, dire
• « fanglant aliboron, &c.
» Digne émule du fils de maître Jean Fréron,
» Rival du fier Brissot dans l'art amphigourique ,
» Toi qui vécus long- temps en paisible bourrique.
» D'où te viens tout-à-coup cet aspect furieux ?
» Réponds et des baudets favorisés des cieux ,
» Ton nom allongera la liste glorieuse....... »

A compter de vendredi prochain, 4 novembre, il


sera joint au journal ayant pour titre : le Spectateur et
le Modérateur, un supplément d'un quart de feuille
in -4?, qui paraîtra le vendredi de chaque semaine, et
qui sera intitulé, Journal des Théâtres , pour lequel on
pourra souscrire séparément, à raison de 5 livres par
année , payables d'avance. Les abonnés de Paris au
spectateur, recevront ce supplément gratis ; ceux de
province qui désireront le recevoir , payeront, pour les
frais de postes , deux livres par année , en sus de leur
abonnement.
On souscrit pour le tout, chez les directeurs des
postes des départemens ; et à Paris , chez Desenne ,
libraire, au Palais-Royal , Cazin, libraire , rue du Coq
Saint-Honoré, n". 3 ; et au bureau général , rue des
Maçons-Sorbonme , n? 31.

Le patriotisme plaisamment ridicule du révérend


père Chabot-Barbet a tellement capté l'attention des
habitués de la serre-chaude de la liberté, et des cafés,
qu'on n'y parloit non plus du roi et de la reiae que
s'ils n'existoient pas ; mais bits. -Fauillant a ramené
l'attention sur leur c*mpte , en annonçant une Grande


( Soi )
arossesse de Iv reine; cette plaisanterie, aussi spiri
tuelle que décente, à été hurlée à pleine gorge par les
colporteurs de son malhenreux journal du soir, et de
suite imprimé le lendemain, par les trompettes As la
bêtise et du mensonge , Gotsas \, Carra , Audouin ,
Perlet, &c

Nous n'avons pas pu déchiffrer le nom de la per


sonne qui nous donne son adresse , rue du Mail ,
hôtel des Mylords. Nous la prions de nous le faire
parvenir écrit en caractères plus lisibles.

Le sieur Danton, ci-devant Jacobin forcené, vient


de faire une rétractation publique de son ardente déma
gogie, qui, depuis l'époque de la révolution, lui a fait
commettre tant d'absurJités. — Après s'être recueilli
au pied de l'autel , il est monté dans la chaire de la
cathédrale de Bar-sur-Aube, où il a parlé de ses torts
et de ses repentirs avec tant d'injonction, qu'il a arra
ché des larmes de son nombreux auditoire- 11 a
fini par demander pardon à Dieu, au roi et à la justice,
de ses erreurs qui , a-t-il dit, peuvent avoir influé sur
FafFrenx bouleversement de la monarchie. Sur le
vol désastreux des biens du clergé. Sur la pros
cription massacrante de la noblesse. Sur la ruine
de tous les corps ; eahn,il a fait une «numération sl
détaillée des maux qui affligent la France , qu'elle a
durée onze heures.

Rien n'est sibisarre que la conduite de l'assemblée.


M. Frochot a dit au corps législatif que Mirabeau
étoit mort insolvable, que la nation devoit payer son
enterrement , et la chose a été ainsi déérétée unani
mement. La famille de Mirabeau, &t l'organe de

,-■
( 502 )
madame Dusaillant , sa sœur, a donné un démenti
à M. Frochoty et a prouvé que son frère n'étoit point
insolvable; que*nous ne devions supporter les frais de
ses funéraslles, et que c'étoit un deshonneur de mourir
banqueroutier. L'assemblée législative, dont les mem
bres arrivent des quatre coins du royaume, et qui,
par conséquent , connoissent mieux les facultés de
Mirabeau que sa famille , a dit à madame Dusaillant
que c'étoit elle qui en avoit menti ; que son frère étoit
mort insolvable ; que les aneiennnes loix de l'honneur
étoient autant d'abus criants ; qu'en conséquence elle
décretoit qu'il y a une grande gloire à mourir ban
queroutier- ' -
■a£l£ŒbL*J££2ï&S2»
Théâtre de Molière.
Rien de plus ridiculement servile que la conduite
de la plupart de nos confrères les journalistes vis-
à-vis les acteurs et actrices des differens théâtres de
la capitale. Ces faux admirateurs, dont l'indulgence
soldée se prosterne devant la médiocrité la plus
obscure , ont l'effronterie d'assimiler une Vestris ,
à la sublime Clairon ; une Desgarcins , à la tendre
Gossin; une Petit, à la sensible Duiuesnil ; un Talma,
au superbe Lekain; un Fanhaye au célèbre Bri[ard.
On rougit d'appartenir par la confraternité à des êtres
qui ont l'impudeur d'encenser des bamboches si mal
organisées. Pour nous , qui nous faisons gloire de
relever vertement tous ceux qui devient du sentier
du bon goût , nous annonçons aux enfans bâtards de
Thalie et de Melpomène une tenue de sévérité bien
inflexible.
Depuis long-temps on nous avoit parlé du théâtre
de Molière comme d'un cloaque où la démagogie
délirante venoit ensevelir ses féroces gaietés. Nous
avons été curieux déjuger par nous-mêmes jusqu'à
quel point l'impertinence fangeusement civique de
ces baladins se portoit sur kùrs affreux tréteaux.
( 5©3 )
Nous avouons ingénuement que les représentations
du retour du père Gérard à sa ferme , et sur- tout de
la Ligue des fanatiques et des tyrans , ont surpassé
de beaucoup notre craintive espérance. Imaginez une
bande d'antropophages , qui , assis autour de leur
victime, insultent froidement à son infortune. Ima
ginez des allusions colorées d'une teinte sanguino
lente ,' les plus horribles allusions , des cris de ven
geance et de mort, et vous n'aurez qu'une légère
esquisse de cet exccrable théâtre , et c'est le divin
Molière qui prête son nom à de pareilles infamies !....
Nous engageons fortement les honnêtes gens à ne
mettre jamais les pieds dans un spectacle qui est une
école ouverte de crimes, de rébellion et de trahison.
Les figures cadavéreuses qui remplissent la salle de
ce théâtre démontrent assez la nature des pièces qui
s'y jouent.
aasBDHSaasss»

Le marquis de la vilainie , qui avoit vu tout en beau


jusqu'au moment où il n'a pas été nommé représen
tant de la nation, commence à voir tout en laid Il
se plaint vertement dans la chronique et dans les feuilles
qu'il compose pour son ami , le père Duchéne , que tout
va à la diable, que rien ne s'organise ; qu'il n'y a ni
sûreté , ni tranquillité ; que la police se faisoit mille
fois mieux dans l'ancien régime, où une demi-douzaine
d'exempts entretenoient , dans Paris, un ordre admi
rable , vatué dans toute l'Europe ; et qu'aujourd'hui
on voit quarente municipaux en écharpe , siéger gra
vement comme des sénateurs , et ne s'occuper qu'à se
faire des complimens , à dépenser l'argent de la nation
en balivernes, &c. — Qu'ils ne s'occupent point de
faire des provisions pour le peuple, qui commence à
mourir de faim. Qu'on n'éclaire pas les rues.——
Qu'on laisse la ville de Paris se peupler de visages
étrangers , non-compris ceux des députés. Qu'on
laisse échapper des bandes de prisonniers. Qu'on
( 5»4 )
laisse la plus grande liberté déjouer, friponner, battre,
violer, empoisonner, voler et assassiner. Que
toutes les rues sont continuellement encombrées par
des marchands ambulans , des échoppes , charrêtes ,
pierres, barriques, poulets , canards , cochons , et sur
tout par des tas de boue énormes, &c. Qu'il attende,
et il en verra bien d'autres.

De l'état des finances au premier mai 1789 , et au


premier octobre 1 791, par Jean-Louis Bermgand de
Grange , député aux états-généraux, convoqués le 27
.avril 1789. A Paris, chez le Figneur , libraire,
dans le vestibule du manège.
On ne trouvera pas des déclamations dans cet ou
vrage , mais des calculs sévères , et un compte rendu
lumineux.

Le mot de la Charade , insérée, dans le journal


d'hier , est Cubierrc. C'est du démocrate dont
il est question , celui dont on dit : à mauvais
cheval Beau-harnais.

Cours de la rue Fivienne , Ier novembre.

Les assignats, de 50 liv. perdent 16 {-pour 100.


Ceux de 500 liv. 17 pour cent.
-,
Les . . valent
louis , . iÇ rpour des
, ,,assignats
& „ de Jçoo 1. 5J 1.
l pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 6 1. Ç.
perdent 6 pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Iftuve Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de Vabonnement est pour un mois, de 3 liv.
pourParis, etde$ l.i $f. pour la province, fr. déport;
N9. ;jj. AwSfcA M* Cureau , assassiné
par les paysans de sa
eudi 3 novembre. J^^t terre, dans- le Maine.
T

! JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faiseur de Journal doit tribut au ma


t> A Fontaine.

Dans ces sortes de révolutions extraordinaires, Iee


premiers succès ne se soutiennent pas toujours -
l'impétuosité du peuple se rallentit bientôt : tous
ceux qui contribuent le plus à ces changemens
ont des espérances qui les font agir j peu obtiennent
ce qu'ils espèrent, parce que trop de gens concourent
dans les mèrrres prétentions ; par-là les intérêts chan
gent , et delà vient l'indifférence, et ensuite l'aversion,
pour un parti qui n'a plus d'attrait , et qu'on n'en
visage plus que par ce qu'il a de criminel et de honteux»
Hist. de Fr. de Daniel, second vol. p. bo, règne de
Louis le Débonnaire. \i
Cette observation s'applique admirablement à ce
qui se passe sous nos yeux. Puisque les . Franco»-
commencent à s'appercevoir qu'ils ont mal calculé
la contre-reVolution est faite.

VARIÉTÉS.

L'expérience nous a fait assez conaoître „ ,


messieurs , combien le métal est une ressource vainc
Tom-ï VI. Année 1791, C
.. ( »* )
pour les basains de l'étal, et de combien le papier
l'emporte sur les écus pour régénérer nos finances ,
qui , en effet , sont toutes neuves.
Il m'est venu à ce sujet une idée qui m'a frappé ,
parce qu'elle est simple, lumineuse, et prodigieu
sement féconde.
Que chacun de nous envoie à l'assemblée actuelle
une feuille de papier seulement.
De 25 millions d'hommes que nous étions avant
la révolution, il en est bien resté 20 millions. Vingt
millions de feuilles font un million de rames ; un
million de rames dans les mains de M. Camus peu
vent produire 5 ou 600 milliards d'assignats , qui
n'auront rien coûté à personne , et qui rendront la
nation plus riche qu'aucune autre.
S'il est donné à l'esprit humain de pouvoir appré
cier de pareils résultats , calculez , je vous prie , de
quelle prospérité mon idée peut être la source (
Je me flatte que vous vous empresserez de la com
muniquer à la nation et à ses augustes représentai.

Inscription du lieu de plaisance d une vieille auteur


Jacobinière.
A force de grimper, par merveille on arrive
Dans sa noire mansarde, où des rats attroupés,
A ronger ses bouquins dans la nuit occupés ,
Viennent pendant- le jour visiter leur convive.
Là , le fantôme à coëfFe au déclin de ses jours ,
D'un poëie qui fume ombrage les contours ;
Griffonne sur le bord, et battant la campagne,
Tantôt part pour la Suisse, et tantôt pour l'Espagne ;
Griffonnant , voyageant , le femelle grigou ,
A vu tout l'univers sans sortir de son trou.
Auguste des /....
(iq) *
.1 -i»iM_JI!iMjIJjim.. i

Un voisin de M. 7J,..sot nous a dit que cet ardent


patriote passoit des nuits très-orageuses depuis qu'on
a reçu les dernières nouvelles de l'Amérique ; la
dernière a étc des plus agitées ; à peine étoit-il cou
ché , qu'il s'est relevé brusquement , il s'est
promené à grands pas, ii a éteint fa lumière, et
a battu son briquet pour la rallumer; ■ il a pris
un livre, et l'a rejette sans le lire ; il s'est
frappé le front ; — il a amorcé un pistolet , qu'il a
repris à différentes fois, et qu'il a enfin mis sous
clef ; il s'est habillé à trois heures , après s'être mis
plusieurs fois à la fenêtre ; la dernière fois qu'il s'y
est mis , on lui a entendu dire : Ah i Grégoire l
Grégoire i

Epitaphe.
Ci-oit le régicide infâme ,
Lou... Philip... d'Or!....
Qui souilla les trois élémens.
Le diable veuille avoir son ame ;
Mais le monstre fait tant d'horreur ,
O^ue l'enfer même en aura peur.

M. de Lavergniet , lieutenant-colonel du régiment


Colwnel-géncral, cavalerie , n'a laisse, en partant de
Lille, que les dettes qu'il ne pouvoit payer sans faire
connoître le projet qu'il avoit d'aller rejoindre nos
princes : ces dettes ont été payées deux jours après.
11 a emporté 16,000 livres appartenant au
roi , et non à la masse des cavaliers ; il a dépose ces
16,000 livres entre les mains du commandant de
Tournai t dont il a pris un reçu j il a de plus emporté
( 20 )
la cornette branche , ralliement de !a cavalerie françoise«
On offre de parier 500 livres contre ceux qui vou
draient démentir ces faits , et on pourra les en con
vaincre avec les preuves en main.
***'** officier au régiment
Colonel-général , cavalerie.
rasssrassïs:

Fillette malade des suites d'un coup de culasse de


fusil qu'il a reçu en polissonnant avec un jeune soldat
du régiment de Royal-Bonbon, a consulté son doc
teur qui lui a ordonne une amputation si barbare,
qu'il en a bien vite appelle à un autre , lequel après
un sévère examen , a décidé que son mal avoit fait
assez de progrets- pour faire comme notre sainte
constitution, qui n'a besoin ni des érnigrans , ni des
troupes étrangères , pour tomber d'elle-même.

Brochure nouvelle.
Dialogue entre les villes de Lyon, Bordeaux,
Marseille, Nanci , Besançon, Lille, Caen, Nantes,
Poitiers, Tours, Versailles , Paris, MM. de Mon-
tesquiou , Bergasse, Camus , Cazaiès, les louis-d'or,
éous , gros sous , billets . patriotiques , de sections ,
nationaux \ constitutionnels , de nécessité , de bien
faisance, de secours, fraternels, d'assistance, d'uti
lité, d'assurance, de sûreté , de confiance , &c. &c.
&;e. &ç.; $îc. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c. &c, &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. ,
&c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
&c. &c. &c. &c. &c. &c. &c.
Brochure in-8°. de 24 pages ; prix, 8 sous , chez
M. Swneville-, libraire, au Palais-Royal.

Mesdames de la Châtre, Picct , Cournant et Silleryy '


vont présenter une pétition i l'assemblée législative,*
( 21 )
sur Ta nécessité d'enrégimenter les femmes-patriotes,'
pour garder la ville de Paris pendant le séjour delà'
garde nationale sur les frontières. — Elles demandent
pour commandant en chef, le duc de Grammont et
le marquis de Sillery. — Pour grand maître de leur
artillerie, le marquis de FilLtte. —— Commissaires
des guéries , Ckampceneiz et Tilly. Aides-de-
camps , Fignerot et Menou. — Capitaines , Noailles,
Montesquioit , Girardin , Beauhavncis , de Poix , la
Blacht ', "Dervilly , Chartres., Salm , Sègur, Ligne,
Beaumarchais , Gtnlis , Destaing, LarccLcfoucau.lt et
Cûstellane. Aumôniers, Lomcn'r- et Chabot. —
Le duc d'Orléans, porte - oriflamme , laquelle sera
parsemée de tètes de Jacobins, et une quenouille
au milieu , chargée de trois fuseaux, avec cette devise :
PlùRlCULA LVDVS.
Si cette pétition est reçue favorablement , comme
ces dames doivent s'y attendre, nous donnerons à nos
lecteurs les noms des autres officiers qu'elles auront
choisis.

A qui la balle !
Maire premier, Jean près d'un demi-lustre,
Ses orges fit, sans trop lorgner les cieux :
Sous une écharpe il deyint presque illustre
Sans s'étayer de vertus ni d'aïeux.
Laissons le sire , et concluons que rustre ,
Cuistre , histrion, par un scrutin heureux
Peut, sans d'ailleurs resplendir d'aucun lustre,
Grâce à ses pairs , se trouver maire-deux.
» »ii ————

On va nous donner enfin le compte exact et pur


de la triste situation de nos finances. Nous l'attendons
avec une impatience qui ne peut être égale qu'au
( 22 )
mérite des deux célèbres publicistes, MM. MenonvilU
et Bergasse, qui doivent le livrer à l'impression.
On y verra avec quelle coupable dissimulation M. de
Montes a cherche à éloigner nos regards des
dangers immeaens dont nos finances sont investies ,
dans un compte rédigé par des mains infidelles, et
qu'il a eu peine à lire lui-même. La profondeur
des connoissances de M. de MenonvilU nous fait
désirer cet ouvrage avec d'autant plus de chaleur ,
que les idées en sont embellies par le stile vraiment
magique de M. Bergasse.

A M, U Prince de P. . . .
Oui, mon cher prince, avec peine je vois
Qu'à vos ayeux vous voulez faire injure ;
Vous oubliez leur nom et leurs exploits.
Qu'y gagnez-vous, prince ? Rien je vous jure.
Pourquoi gronder la trop bonne nature ,
Qui d'un haut rang vous laissa tous les droits ?
Vous n'étiez pas, certes, prince de poids,
Par votre esprit , ni par votre figure.
Par la baronne du Lion.

Nous invitons patriotiquement MM. les vicaires


constitutionnels de la paroisse de la Madeleine de la
ville-l'evêque , de mettre de l'argent dans leur poche,
lorsqu'ils reviendront au Palais-Royal proposer aux
demoiselles des parties de jubilation chez un marchand
de vin , au soleil d'or de la rue Ville-l'évêque , parce
que le sieur N marchand fruitier, pourrait bien
ne pas se trouver d'humeur à leur prêter une seconde
fois 24 livres, pour leur éviter le désagrément, d'être
conduit à la force.
(23)

Madame Petit , actrice du théâtre de la Nation ,


vient d'accoucher : on ne dit point encore si c'est
d'un petit Lekain , ou d'une petite Raucourt.

Extrait de la Lettre d'un Emigrant.


Je voulois d'abord vous envoyer un petit détail
de mon voyage , mais je n'ai pas le temps. Voici
seulement des vers que j'ai faits dans un cabaret,
et qui sentent le terroir. 11 faisoit froid ; je descends
de voiture pour dîner, je fais allumer une bourrée,
et me tenant debout devant le feu, j'apperçus sur la
cheminée un portrait de la F..... Ftcu ii.dignatio
versus. Je le glissai derrière un miroir qui étoit au-
dessus du portrait. La postérité le" trouvera peut-être.
Ce fameux général dormoit ,
Lorsque l'assassine canaille
Aux appartemens de Versaille ,
Avec des poignards se portoit.
Mais ce grand général veilloit ,
Quand la populace en démence ,
Traînant Louis avec violence,
De Varenne le ramenoit.
Mais ce grand général veilloit ,
Quand dans les rangs il ordonnoit
De ne point se couvrir la tête
Devant cette auguste conquête.
Mais ce grand général veilloit,
Quand par son ordre un capitaine ,
Dans l'appartement de la reine ,
Pans sa chambre même ceuchoit.
(M )
Mais ce grand général veilloit_.
Et trop assidûment le traître ,
Tant qu'il fut geôlier de Son maître.
D'où je conclus que ce portrait
Sied mal sur cette cheminée,
Et que dessous mieux il seroit ,
Au milieu de cette bourrée ,
En attendant l'original
De ce trop fameux général.
S

Errata du N". d'hier.


Vers 14 du. frontispice, abandonner la tentative
'ingrate , lise-r : abandonnes la tentative ingrate.
"Pa^'499 , ligne 25 , notre intrépide journaliste
de quelque Arcnortte , liiez : descend de quelque
Archonte. •'.'...-.

Cours ieWràeVivitntp^ 2 novembre.


Les assignats de 50 liv. perdent 15 i pour ico.
Ceux dc~500 liv. 16 pour cent. " "
Ç gardes assignats de 500 1. 41. 15s.
Les louis valent £ pour & i'argent. ie SOus.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 i pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour etdek Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc,, N°. 7 .
au coiriâe là r. Favart, place de là ctmêdie-italienne.
le prix dt l'abonnement est pour untnois, de 3 liv.
pour Tarit-, « de 3 l.\^f..pmtla. province, fr. déport.
• 4* &mii*éi C°mpl°t pour égorger
__ , ,. , ff« tous les nobles de Pi-
vendredi4novemb. *\3L/* rigueux.

J O U RNA L ;
DE LA COUR ET DE LA VILLE.:

Tout faiseur de Journal dgit tribut au malin.


I A FoNTAINI.

,. Je" 'S00^ Pas que j'écris ceci dans un temps- très-


difficile et. tres-ep.neux. Bien convaincu que la volonté
est peu disposée à se corriger, lorsqu'elle aime son
erreur, et que de plus elle est affermie de longue
main, et par l'exemple du grand nombre , et par un
préjuge public et dominant....
Car l'erreur, quand elle est suivie par la multitude,
fait une impression très-forte et très-dangereuse , et
quiconque s égare avec le grand nombre, quelque-
lumière qu .1 ait pour revenir de son égarement, se.
tait, de la honte de ce retour un titre pour s'en défen
dre-; il devient même à la faveur du grand nombre,,
assez impudent pour vouloir que souégarement passe
pour prudence, et qu'on le regarde comme un effet !
de ses lum,.erc8; l'attachement qu'il a. à l'illusion;
découle d un principe bien naturel ; il ne lui vient,
paint.dans 1 espnt que la multitude puisse se tromper, i
S.HU. libsby deTrin.n9. 21.
S, biliaire, était françois. S. Foliaire l'étoit aussi :
mais quelle différence entre les. deux saints ! ,
" ' ' • 1 ' '•
1 " ■• ™ 1 MMW »

. V A R I É T É S.
Un M. de «la Bérgtrie a eu la gloire de proposer
le. premier , ■ ■ de faire notifier au sieur François- '
Tome VI. Année 1791, q
JÇavitr, prince françpis , l'injonction de rentrer sous
iéxîx "m'ois dans le royaume. Il est aisé de prevoir-
que ce décret pourra entraîner quelques difficultés ;
car enfin il n'est pas impossible que le sieur Xavier
ne fasse -pas tput le cas que meute un ordre émané
d'une assemblée aussi respectable, et qui s'y prend
d'une manière aussi honnête ; alors sur le refus dudix
Xavier d'y obtempérer , il faudra désigner pour 1*-
régence éventuelle le sieur Philippe son frère : mais
ledit Philippe pourra montrer aussi la même rccal-'
citrancè V '1 faudra donc se rabattre sur un certain
autre Philippe\ 'ci-devant d'Or_, prince respectable
s'il pn fut jamais , et qui, à tous les titres qui ont
acquis, au Dienhsuxeux Mirabeau L'amour et l'estime
d« ia nation „. vient d'ajouter tout nouvellement celui
ds> banque r.ouiiei[; niais, par malheur ce digne prince ,
profowderiie ut: occupe des soins. d*> son encan, a
fornujliemeut .renoncé , pour 1-ui et ses enfans , aux
tiavaux e.nbanassans de la régence du royaume j il
faudra .donc pthâer àii:sienr Louis , ci-devant Coudé,
owa M. son, hls», cJTtlevaat Bourbon ; maisles mêmes
csairita*!. se notouvelleBii, encura.icL^ on accuse ces
deux, irassicurs. de.ivlavoir pas pour l'auguste sénat
tout. le respect.. qu'il: 'mérite , ils en- ont même un
p£M. rrraïKqOi^'-'ai'sa ..sœur aioée- : reste adoucie sieur
Louisv: ci• devant Coauk ; mais nous: ne -serions pas
étonoés^qtus; différant des prêtres et 'officiers ccjnsti- ,
tabonoaH , 'iiltiï'ëûc quelque répugnance à s'emparep-'
des droite oVautrui ; M. le duc de pïnrhièvré neptW-;-'
cepleracBÛrffment:pa&, par la, même rMsatv-, ainsi-cette s
régence , semblable a cesrfilfes cpaulees qu'on offre à •
tquicle.jnondé, -et -dont personne ne teuc, finira par
être pr-rt^ee: au rabnisf et-peut-éïreveriduevà la folle
tnc\,>r. ■. iL^a^e» -vraisemblablement- ainsi de-toutes
les places de miaistfçs.,■ j- x ;; /, '/ •

„Up ,m»lhe.ur.. -.inconnu, jusqu'^ présent -dans \ç$J


annales de Paris., vient d'arriver m m*r(Ft(£r.cw$r~i

%
( 27 )
acteur de la comédie françoise. Lés ch"é"^aÙ5Î
de sa voiture ont pris le mor-aux-dents, il s'est pré'-1
eipité dans la rue par la portière une roué liH si
.cassé une jambe. Jusqu'à présent, on ne voit
dans cet événement qu'une chose fort ordinaire j
mais à quel point ne sera t-on pas étonne lorsqu'on
saura que les chevaux qui ont piis le mor-aux*
dents sont des chevaux de fiacre ? Les faits les
plus extraordinaires ne nous avoient pas surpris
depuis l'époque de la révolution : mais cet événe
ment nous confirme plus que tout autre , que les
patriotes doivent s'attendre à tout.

Mon dernier mot a un critique du même genre que


la Harpe, Gorsas et taira. >
Mes vers sont rocailleux, je veux le confesser ,
Ce n'est qu'en grimaçant qu'on les peut prononcer;
Mais à mon tour , ami , je saurai vous apprendre ,
Que si rhoii style est dur mon bâton n'est pas tendre.
■■'■""'ll'tfTtnt—
Discours des Colons de Saint-Domingue à la Reine ,
le 2 novembre 1791.
Les colons de Saint-Domingue, au moment d>unë
grande infortune , ont besoin de voir votre majesté1
pour trouver auprès d'elle consolation , et l'exempté
d'un grand courage. ' " •
La reine n'a répondu que par le silence le 'plus'
expressif.

M. de Monmor.i,. a rendu compte à l'assemblée


des réponses de plusieurs souverains de l'Europe a la.
déclaration - qUe" le foi leur a faite qu'il se dedaroit
( 28 )
librement le chef de .la ligue. L'Espagne et la Suède
ont répondu tout net qu'ils n'eu croyoient pas un
mot ; l'Angleterre , la Hollande et la Sardaigne ont
fait un compliment derisoire ; mais l'Empereur, la
Russie , la Prusse , le Dannemarck , et même la petite
république de Genève , n'ont daigné faire aucune
espèce de réponse ; ils se sont rappelles le proverbe.

Lettre de M. Victor Broglie a M. son père.


Mon très-cher père,
Sans jetter nos regards sur le passé , permettez-
moi de vous entretenir de l'état présent des choses,
tt d'appeller votre attention sur l'avenir. Je ne dis
cuterai point les motifs qui vous ont fait sortir de
France , les raisons qui ont séparé ma cause de celle
d'un père que l'amour filial et mon profond respect
paroissoient me faire un devoir de suivre constam
ment ; mais je vous prierai de réfléchir sur le pou
voir des circonstances, sur les événemens qui se mul
tiplient, qui se pressent , et qui vont éclorre.
J'ai cru qu'il falloit une constitution , et, croyez-
moi, M. le maréchal , la révolution est faite irrévo
cablement. Si les ennemis triomphoient , ils auroient
à s'entourer de trop de ruines , trop de sang rougi-
roit leurs armes , et les tombes de tant de victimes se
refermeroient enfin sur les vainqueurs. Tout annonce
que le roi sanctionnera ; ne consumez donc plus ,
ô mon père 1 l'hiver d'une vie glorieuse sur une
terre étrangère. Revenez dans votre patrie : rendez-
moi mon père, ma famille, et je vous rendrai un
fils qui ne veut pas se repentir , mais qui veut et
doit vous aimer. Vous verrez que la nation a été
calomniée , qu'elle est encore digne de posséder vos
vertus et vos talens. Elle oubliera une passagère
résistance à sa régénération , et vous paiera sans

- -.

,
( a9 )
effort le tribut qu'elle doit aux longs services ej:
solides éclats de votre vie. Je suis, &c.
Réponse de M. le Marichai de Broglie.
J'ai balancé , monsieur , à vous répondre. Le
silence d'un mépris dont j'ai la conscience chargée,
et qui ne peut pas échapper à la vôtre , vous en eût
dit assez ; mais je veux bien vous laisser lire plus
librement dans mon cœur. Votre lettre est ce qu'elle
doit être. Je ne reconnois aucun des principes que
vous y consacrez. Lorsqu'il est question de vous ,
j'éloigne le passé de ma mémoire. Vos prédictions
ne sont pas pour moi l'avenir , et de quelque voile
qu'il soit enveloppé , vous ne serez jamais le frère
de mes enfans , vous ne serez jamais mon fils. Vous
voulez me toucher au nom de ma gloire, vous en
devez être un mauvais juge, et j'ai besoin d'un peu
d'eelat pour me faire pardonner votre existence.
Le Maréchal de Broglie.
■ ■■ ii 'iUjd>iawg——■
Les journaliers Jacobins , tels que le hallebardier
Carra et compagnie , prennent pour épigraphe ces
mots : Les écrivains patriotes sont les sentinelles de
la liberté française. Ils ont aussi des confrères qui
se tiennent dans de petites rues écartées , et qui
sont aussi les sentinelles de la liberté du globe.
i

Notre divine liberté acquiert tous les jours de


nouvelles forces et de nouveaux attraits. On continue
d'arrêter aux frontières, les hommes, les bêtes , le*
effets et l'argent. On va bientôt parquer comme àes
moutons tous les prêtres vrais catholiques ; enfin
ce sera bientôt le cas de graver sur tous les poteaux
des limites de la France, comme sur la porte des
prisons de Venise, le mot en gros caractère libert as.
( 30 )

Aux Rédacteurs du Journal.


Le brigandage que les gens de lettres éprouvent
aujourd'hui plus que jamais, de la part dis centre-
facteurs , m'ont décidé à faire mettre en tête de tous
les journaux , discours et autres ouvrages que je
ferai imprimer , la vignette que voici , et que j'adopte
pour cachet.

Je vous prie de vouloir bien en instruire le public.


— Vous me rendrez un service important, à
charge de revanche.
Je suis, messieurs, avec une parfaite considé
ration , votre , &c.
Brissotin.
uaaUttUSBeoa

Je vous prie, messieurs, d'avertir vos lecteurs


que M. le marquis Dupuy-Mciubmn n'est pas ,
comme il ledit, le seul rejettorî de cette famille. Il
n'ignore pas que l'ainé de la maison existe dans le
Comtat , et possède seul tous les titres. Veuillez,

"fei
( 3* )
messieurs y-.Ins£i:er ma juste réclamation dans votrt
journal , .je la crois suffisante peur le moment.

Le sieur Fabre d'Eglantine , élève et rival du


fameux Jacobin Danton, dans sa prcfece de la suite
du Misanthiope ', veut insinuer, pir quelques vers
qu',1 cite de Y Optimiste de M. Colin, que cet esti
mable auteur ne peut pas être un homme de bien ,
et sur-tout un partisan de la- révolution. C'est cette
méchante satyre qui a donné lieu à cette douce
epigramme : ;•
Très- longuement le Fabre d'Eglantine ,
Par quelques yefs qu'il cite de Colin ,
Veut, nous prouver que c'est un franc coquin :
On a berné son œuvre clandestine.
Mais à son tour , ne peut-on pas trouver
Dans les écrits donc Fabre nous assomme ,
Certains morceaux, qui sembleroient prouver
Aux bonnes gens que Fabre est honnête-homme ?

Nous nous croyons obligés de prérenir les hon


nêtes gens , s'ils s'en trouvent encore qui aillent. à
la nouvelle manufacture de loix , que leur nez et leur
vue seront- affectés un peu moins désagréablement
dans le courant de novembre. Nos nouveaux dé
barques ont promis de mettre du linge blanc , et un
petit oeil, de ^poudre, quand ils auroient reçu, leur
mois, parce qu'un Jacobin leur a observé charitaT
ment que, depuis quelque temps, les amateurs ne
sortoient du manège qu'avec des démangeaisons
horribles. '"'.'■ - ' ■
'( 32 )

JT* Aux B '... urs du Journal.


Une aristocrate charmante , votre abonnée , cela
va sans dire, m'a chargé , messieurs , de vous' inviter
à prier vos lecteurs de résoudre une question , qui
n'est pas neuve, mais qu'elle désire fort que vous
leur fassiez. Si quelqu'un d'eux vous envoie.
une réponse courte et satisfaisante, elle vous prie
de laJeluisuis
faire, &c.
parvenir par la voie de votre journal.

Q_U EST-ION.
Quelle est la femme la plus malheu-.
reuse , ou celle qui a un mari qu'elle hait,"
£t bont elle est aimée, ou celle qui a un
mari qu'elle aime, et dont elle est haïe?
Prrata du N°. d'hier.
Page 21 , lig. 10, Dervilly , lise^ : Decvilly.

:■ A
Cours de la rue Fivienne , 3 novembre.
Les assignats de 50 liv. perdent 15 ipour iOO.
Ceux de 500 liv. 16 pour cent.
,Les ,louis
• valent
, . <V rpour des
, ',,assignats
° . de_-*çoo 1. ^
4 1. l<J s.
( pour de 1 argent. 10 sous. ., .{
Les assignats de 500 liv. pour, des assignais de 5 liv..
perdent 6 ^ pour 100.
——waaaaaasmsBÊm

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


" dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc^ N°. 7 „
au coin de la r. Favart, place de la comldie italienne.^
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv, ,
pourParis, et de 3 l.i$f.pour la province, fr. déport.
N?. ç Dix maisons et six
granges incendiées A
Samedi 5 novembre. prèsFitri-h François.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La F ON T a 1 n 1.

Sur un certain Abbé F.


Dans un club qui singcoit la défunte assemblée ,
Où sicgeoit la bassesse à côté de l'honneur ,
Vint un apostat , sûr d'être reçu d'emblée :
Mais fort on chicana sur ce que monseigneur
Son gîte, quelquefois , avoit pris à la geôle.
— Lisez ; j'ai mon pouvoir, crioit le prétendant.
— C'est juste, nous lirons, répond le président,
Mais avant le pouvoir , vérifions l'épaule.

Pourquoi donc au sénat vous voit-on si rétif ,


Disoit à Montlausier l'essaim jacobitif f
Dans le monde avec nous vous êtes sans rancune ;
Votre éducation nous prévient en tout point :
C'est , reprit-il , qu'à la tribune ,
Je me souviens toujours que vous n'en avez point.

VARIÉTÉS. •
On ne peut s'empêcher de rire de pitié lorsqu'on
voit les journaux Jacobins, copier servilement une
Tonw VI. Année 1791. E
• ■ ( 34 )
lettre d'un nommé Fillette, qui prétend que quantité
de familles Bernoises ont abandonné leur pays pour
venir s'établir en France ; c'est à-peu-près comme
si on disoit que le nommé Villette vient d'abandonner
Paris pour aller s'établir a Coblentz , c'est-à-dire ,
que ces Bernois quitteraient un gouvernement doux,
paternel , où les personnes et les propriétés sont
parfaitement assurées , pour aller chercher l'anarchie,
le pillage, le meurtre et l'incendie; toutes ridicules
que sont ces nouvelles, elles rie produiront aucun
effet ; elles ne retiendront pas les honnêtes gens pro
priétaires et autres qui continuent de fuir une terre
de désolation , et les brigands et Jacobins n'ont pas
besoin des exhortations dudit Fillette pour rester
dans un pays où ils exercent librement leur ministère
et le-, plus saint des devoirs, et ils seraient mal reçus
dans quelqu'autre partie de l'univers qu'ils voulus
sent aller.

Nous étions bien surpris que l'assemblée n'eût


pas. encore imaginé quelque nouveau serment. II
paroît qu'elle va faire comme l'autre, et qu'elle
obligera tout le monde à jurer que la constitution
émane d'une autorite légitime , et qu'elle oblige tous
les François ; nous espérons que les honnêtes gens
cesseront enfin d'être assez, dupes pour refuser de
prêter des sermens que leur ridicule et la manière
violente dont on les exige, rend absolument nuls et
illusoires; d'ailleurs, ceux qui les exigent, seroient
bien. fâchés qu'on les acceptât; ce serait détruire
tout leur échafaudage de prétextes pour vexer les
honnêtes gens : et en vérité ils devraient enfin être
bien las de l'être.

/Le bruit se répand à Paris que les infernaux Jaco


bins de Bordeaux viennent d'éprouver un échec ter-

-s
C 35 )
rible et rare jusqu'à présent. On dit qu'au
moment où les matelots et autres gens employés sur
le port, ont reçu la confirmation des fâcheuses nou
velles de l'Amérique , ils se sont transportés à l'en
droit où ces boutte-feux tiennent leurs séances , e£
qu'après en avoir assommé le pius qu'ils ont pu , ils
en ont saisi une vingtaine qu'ils conduisoient la
corde au col pour les pendre aux veVgues des navires,
lorsqu'une nombreuse patrouille les a délivrés.

■ceœ^322ï23.î2£jE3Hï=.-'

Portrait de M. le Duc de T..

Homme nul au boudoir, homme nul au combat,


Msis avec les poltrons faisant fort le bravache.
Petit duc à la cour , petit homme au sénat.
Payant bien , lisant un discours d'apostat.
En vain de ballotter il s'imposoit la tâche ,
Au milieu de son rôle il restoit ébahi.
il habille son maître après Favoir trahi :
Certes l'un , si j'en crois la raison qui m'attache ,
Est le métier d'un sot, l'autre est celui d'un lâche.

Un impartial a sagement remarqué que depuis


l'ouverture- do la nouvelle assemblée, il n'y avoit
encore quc: les huissiers de la -salle qui n'eussent
pas fait de sottise , et qui eussent parié raison. Comme
son avis est le nôtre , et que de plus nous nous inté
ressons au reste d'honneur de certains députés, nous
engageons M. Condorcet à ne plus parler sur les
émigrés , Faux-chef' sur les -prêtres rcfractaires^
Chabot sur les princes de la maison de Bourbon 5
et Audraia sur Jes jacqueries.. •'"'- :■ , --■ • ' . >
( 36

M. de Sêgur a définitivement refusé la place de


ministre des affaires étrangères ; il a craint que
quelque jour on ne vînt à lui demander : Qu'àllie^-
ydus faire dans cette galère !

Sur l'cx-capucin Chah...


Ce défroqué , quelle leçon profonde !
Des saints Autels autrefois desservant,
•Des noirs forfaits s'est fait l'organe immonde.
Faute' de mordre, il écume souvent.
De Lucifer cet apôtre fervent,
Son roi, son dieu calomnie à la ronde;
Et ses discours empoisonnent le monde ,
Comme son soume infectoit son couvent.
Auguste des Isîets.

L'éloqnence du vénérable de la L... du manège


est un peu altérée par un accent gascon, et par le
mot veuillez, qu'il emploie chaque fois qu'il parle.
—— Ftuille\ , messieurs , faire silence. Veuille^
reprendre vos places. Feuille^ écouter l'orateur.
■ Huissitrs veuille-^, faire observer la décence. -*-
fnuilh^ m'avertir si je me trompe. Veuiller
observer que vous n'avez pas la parole , (je. Ùc. — Il
parleroit d'ailleurs assez bien , si.tout ce qu'il dit
n'étoit p s imprégné du système Jacobin : on est
persuade qu'il se corrigera de ce défaut qui ne peut
être que celui d'un mauvais sujet, d'un lâche ou
d'un sot.
s
N

( 37 )

Tous» ceux qui ont lu le dernier amas de rapsodies


que la "marquise de Sillery a fait imprimer, dans un
moment de démence , intitulé : Leçons d'une Gou
vernante à ses élèves , s'accordent à dire qu'on ne
peut lire rien de plus plat ; nous sommes de leur
avis , mais nous n'approuvons pas les carncatures
outrées qu'on a. faites sur sa personne ; les unes la
peignent en furie , les autres en guenon , &c.
Four détruire le ridicule «m'on a cherché à répandra
sur elle , nous avons fait graver , d'après nature , la
figure qui lui convient le mieux. La voici repré
sentée donnant une leçon du Jeu de la Constitution ,
à M. le comte de Beaujolois.

Théâtre de Louvois.
C'est un véritable service à rendre aux honnêtes
gens , que de les prémunir contre le prestige de la
nouveauté , qui séduit une infinité de personnes , en
qui une nonchalance morale éteint tout sentiment de
réflexions. Il s'est établi un commerce de louanges
entre les acteurs et les auteurs, et un compromis
d'indulgence entre le parterre et les journalistes , «e
système de commérage qui s'est introduit, depuis
quelque temps, sur nos théâtres , tend visiblement à
lanéantissement du vrai genre dramatique. La voix
b-uyante de, V adulation domine sur les intonation*


( 38 )
sévères de la critique , et le plus bel art qui existe est
maintenant dégrada par la médiocrité qu'on s'efforce
d'exhausser. Aussi depuis que la révolution a déterré
«ne foule d'êtres à qui l'indiferice a servi d'Apollon,
le théâtre ne retentit que de b!asphêmes contre le bon
goût ; heureux ensare si on n'y prêche ouvertement
la dissolution et les autns crimes. Ces réflexions
peuvent naturellement s'appliquer au théâtre de
Louvois y qui joue pour le moment un drarre-musi-
que en trois actes , intitulé : Zilia. On n'exigera
pas que nous suivions l'auteur dans ses divagations,
c'est tout simplement la bigamie préconisée et en
couragée. En ceci nous blâmons fortement l'auteur
d-'avoir anticipé l'ordre du jour. On parle bien du
mariage des prêtres , du divorce , mais il n'est pas-
encore question de la bigamie. Au reste , il faut le
féliciter , il est au niveau de son siècle , et sa morale
se ressent du terroir constitutionnel que nous habitons.
Pour l'auteur de la .-musique, 'il à un grand mérite,
c'est une mémoire prodigieuse, et.il nous a donné un
excellent extrait &t . Ntphtl ,\ d'/ilceste , et autres
opéras. Parmi les - acteurs , nous avons distingué
madame Ducaire, en qui lés efforts sont au moins
louables.

Preuves incontestables que tout va bien en


allant mal. Les membres de l'assemblée
reçoivent par -jour : 18 livres, &c. pour faire des
décrets ;' ils en font, czla va bien. —>— Le roi reçoit
30 millions de la nation pour sanctionner, il sanc
tionne, cela va, bien. -, Les ministres reçoivent
loo,oco livres pour envoyer les deercts aux 83 dé-
partemens , ils les envoient , ctla va bien. Les
départemens ont igjogo livres pour les faire passer
atox municipalités , ils les envoient aux municipalités,
ïe/a va bien. »-n-* Les. municipalités .ont 3, 4 ou 5
mille livres pour, prier les paysans de s'y conformer»
( 39 )
fls font cette invitation aux paysans, cela va bien.
—— Les paysans pour ne pas y obéir , mettent en
activité le plus saint des devoirs , cela va bien. ——
Ils ne paient ni les impôts , $\\ les rentes , et n«
reconnoisscnt aucune autorité , cela finit par aller
mal.

Apologie de madame Fest... actrice des Farihis.


Lorsque Vest... au théâtre François
Par le parterre ohtenoit des succès,
L'homme de goût disoit , dans la coulisse ,
Entre ses dents , c'est une plate actrice.
Champfort goûtoit ses merveilleux talens ,
Le bon la Harpe étoit de ses chalans.
Maint fier auteur alloit vivre à sa table ;
On la grugeoit pour la trouver aimable.
Mais tout périt ; tant de gloire et d'honneur
Ont fatigué son esprit et son cœur.
Elle a voulu de son frère suivie ,
S'insinuer dans la démocratie ,
Et tous les deux, pour des succès nouveaux
Ont préféré le peuple et des tréteaux.

Un profond observateur a judicieusement observé ,


qu'on peut comparer notre trésor national à un vais
seau qui vogue à l'aventure , entre des écueils et des
corsaires , que rien ne peut préserver du pillage et
du naufrage , pas même les conseils de MM. de
Montesquiou et Camus , non plus que les comités des
assignats et finances , formés des membres de notre
nouvslle législature. — Au contraire.

--
Le sieur le Josne , député ,">?ient de proposer à
l'assemblée législative de rendre, les juges criminel»
errans , consequemrrtent la justice ambulatoire. —
Un vieux renard , ci-devant procureur , maintenant
député, dit à ce sujeLà son voisin, convenons que
nos confrère* pnmunt la une peine inutile , car il y
a bien, long- temps quarts ont envoyé promener la
justice.

Il paroît décidé que M. Bailli s'era nommé membre


du département , et pair la suite député à une autre
législature ;~par ce moyen là tous les gens qui occu
pent actuellement des -.places , les' 'passeront toujours
à d'autres à l'expiration de leur bail , et elles ne
feront ainsi que tourner dans le cercle de tous les
emplois ; c'est ce qu'on pourra véritablement ap-
peller un cercle vicieux.

Cours de. la rue Fivienne , 4 novembre.


Les assignats de 50 liv. perdent 154 pour 100.
Ceux de 500 liv. 16 pour cent.
Les louis valent S P^r des assignats de 500 1. 4L 15»-
l pour de largent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 i pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Ntuvt Saint-Marc , N*. 7 ,
au coin delar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pour Paris, et de 3/. 15/ pour la province, fr. déport.
SUPPLÉMENT
( i ;

SUPPLÉMENT
Du N°. 5.

LE PROPOS INTERROMPU.

V> es jours derniers, chez un Libraire ,


Dame Staël , s'émerveillant
Sur l'œuvre (1 ) de monsieur son père ,
Disoit, dans sa sainte colère :
« Malgré maint auteur insolent ,
» Malgré la dent de la critique ,
» Oui , cet ouvrage restera »
Dans ce moment un homme entra ,
Qui dit tout haut : a la boutique.
Par Dondon - JuloT.

J'apprends , monsieur le rédacteur, qu'il s'imprime


à Aix-la-Chapelle un ouvrage curieux , dont le travail
a été partagé entre plusieurs littérateurs. Le fieur Bail..
qui , jusqu'à présent, n/a fait que le So-maire , s'oc
cupe, avec sa co-co-maire, de la rédaction de plusieurs •
parties ; un M. Condl , auteur connu , s'elt chargé
d'un traité sur le Droit-cancn , qui doit , dit-on , faire
du bruit en France L'ensemble de l'ouvrage n'est pas
encore distribué -, mais un certain abbé Aiauri s'est
chargé de rassembler tous les chapitres , et de les faire
paroître au printems prochain ; ils sont sous presse de
puis assez long-temps. Placez, je vous prie, mon
sieur , ma lettre dans vos feuilles , & croyez aux sen-
timens avec lefquels j'ai l'honneur , &c.
Dondon -Jvlot.

(1) Le tiaité des finance* du iieur Necker.


Nouj apprenons à nos lecteurs sensibles , que
cinq députés Champenois sont dangereufement ma
lades ; ont craint même ,pour leur vie , parce que
la clavelêe est chanceuse cette année.

Les volontaires du district de **** ont écrit au


miniftre de la guerre , pour lui demander deux convois
militaires, l'un de... manchonâ, et l'autre de chauffe
rettes.

LA SYMPATHIE.
J'avois un chien fort dégoûtant ,
Fort poltron , et d'humeur fort triste
Mais en tout point très-ressemblant
A Gors... le périodiste.
Or , il advint qu'un beau matin ,
Mon pauvre chien gagna la rage ;
Le même jour, Gors.» , peu sage,
Dans son journal républicain ,
Versa je ne sais quel venin ,
Goutte à goutte 3 et sut chaque page.
Deux mois après , sur mou paflage ,
Je rencontrai Gors... , baudet ,
Qui se grattoit , grattoi t , grattoit.
Loin de cette peste fatale ,
Je m'enfuis vite à la maison ;
J'entre ; mon chien avoit la gale.
Pour finir la comparaison ,
Hier soir , d'un coup de bâton ,
On assomma la pauvre bête.
( Je m'explique au moins , c'est mon chien : )
(3)
Au même instant j'apprends... Eh bien ?
Que Gors... a mal à la tête.
Par Dondo&'Jvlot.

Sur l'air : N'y a pas d'mal à ça , Colinetu , &c.


Frère par-ci , frère par-là ,
Honneur à Claude que voilà >
La la déridera , la la déridera ,
Moitié guerrier , moitié prélat ,
Joyeux enfant de Barnabat y
La la déridera , la la déridera -,
Grand orateur , et estera :
Pour des mœurs , on n'en parle pas ,
C'est une misère :
La la la déridera , la la la la la la la déridera ,
Il sait s'en passer, notre frère :
N'y a pas d'mal à çà.

A la Bastille il se trouva ;
Au nom du peuple il étoit là ,
La la déridera , la la déridera ,
Et nouveau Stentor , il cria :
Tombez Bastille ; elle tomba ,
La la déridera , la la déridera j
Le vieux régime s'écroula ,
Et la liberté s'éleva.
Chantons sa naissance :
La la déridera, la la déridera j
Oh ! corn' tout va bien dans la France
Depuis es jour -là.
(4 )
L'aristocrate en vain dira ,
C'est un fou que cet homme-là ,
La la déridera , la la déridera, -
Un marchand de galimathias ;
Tôt ou tard on l'enfermera ,
La la déridera , la la déridera ;
Le géant Claude fourira
A ces légers papillons-là.
Claude est sur la hanche ;
La la déridera , la la la la la la la déridera ;
Le bon peuple il a dans sa manche ,
Le bon peuple il a.

Mais que je crains ce peuple-là,


Tournant par-ci , tournant par-là ;
La la déridera , la la déridera ;
Aujourd'hui fou de mon prélat ,
Demain peut-être il le pendra ,
La la déridera , la la déridera ,
Et le volage , hélas ! dira ,
En voyant ce grand homme-là ,
Entre ciel et terre ,
La la déridera, la la la la la la la déridera ,
« N'y a pas de mal à ça, mon cher frère,
Vous êtes bien là.

V^c&J^
N9. 6. JfcSîKJW Mutation des Etats-
Jm^T^m. généraux en assemblée
Dimanche 6 novem. *K*J> nationale.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.'

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

Exaltant chez un ocmliste ,


Et le manège et ses travaux ,
Un badaud inscrit sur la liste
Des aveugles nationaux :
Dit, s'ctourdissant sur ses maux,
" L'insurrection est intacte ,
„ Elle est le plus saint des devoirs ;
„ Nous bravons tout complot des noirs ,
„ Emigrans, congres, ligue et pacte... „
Bon , Tobie , au printemps prochain
On pourra , dit le carabin ,
Enlever votre cataracte. •

Commencement d'un po'ème.


Je chante ces Lipans ( i ) qui pillèrent la France ,
Qui conquirent son roi, qui , pour toute espérance ;
Après l'avoir trois ans abreuvé de douleurs ,
L'avoir dépouillé pièce à pièce,
Nous laissent des papiers de toutes les couleurs ;
Et des gros sous de toute espèce.

(i) Foye[ les notes de la sat. Menipée.


Tome VI. Année 1 791. F
( 4* )

VARIÉTÉS.
J_j E législateur Isnard , après avoir répété sa leçon
à la séance des Jacobins , du 30 octobre , est venu la
réciter le lendemain à l'assemblée législative. »
Son discours enflammé du plus virulent patriotisme
à été interrompu par des sifflets , des ris , des mur
mures, et par un membre qui lui a dit, qu'il était
un charlatan ; mais les applaudissement des bandits à
la suite de la constitution , l'ont cemplétement dé
dommagé de ces petits disagrémens.
Un Jacobin que nous soupçonnons d'être un peu
aristocrate , nous a envoyé la note suivante.
" M. Isnard, député , n'a apparemment pas cru
, que son imagination seule suffirait à la composition
, du discours qu'il a prononcé à l'assemblée légis
lative , le 31 octobre, caries phrases dont il l'a
, composé , ont été extraites des adresses que les
, clubs des amis de la constitution des villes de
, Nantes , Lycn , Montauban , Sainte-Foi , Libôurhe,
, Met-{ , Versailles , Bordeaux , Caen , Avignon ,
, Cahbrs , Marseille 3 Angouléme , Thionville , Ma/ici,
, Brest, &c. ont envoyé en différentes fois au club
, des Jacobins de Paris ; et pour preuve de ce que
, j'avance, c'est que dans l'adresse des amis de la
, constitution de Cahors , envoyée au club des Jaco-
, bins de Paris, le 24. août 1791, il y est dit........ „
Les bornes de notre journal ne nous permettent pas
de répéter ces phrases , qui sont toutes conformes à
celles que M. Isnard a prononcées dans son dernier
discours.
■ mil 'WIMIWlft'—
Un membre a fait l'autre jour la motion qu'il n'y
élit plus de séance du soir pour éviter , disoit-il ,
les inconvéniens qui peuvent résulter d'un knj dîner.
( 43 )
11 faut que ce membre là soit quelque gourmand qui
ne connoisse pas bien ses collègues : il ne sait donc
pas qu'ils vont presque tous manger dans des gar-
gottes à 24 sous .par tête , et ma foi il n'y a pas là
de .quoi attraper une indigestion.

Une espèce de fou nommé Isn a fait à l'as


semblée une déclamation ampoulée contre les émigrans
et sur-tout contre les princes; il a dit qu'il falloit
faire descendre le feu du ciel sur eux , et mille autres
propos aussi ^écens et aussi raisonnables ; il a ajouré
que la nation avoit à choisir entre l'estime et l'in
famie ; mais malheureusement M. isn s'est
trompé ; le choix est fait depuis long- temps , et il est
reconnu par l'assentiment unanime de tous les peu
ples de l'Europe.

Les communes d'Angleterre sont composées des


plus illustres et des plus savans hommes du royaume;
c'est un trait de vraisemblance parfaite qu'elles ont
avec notre assemblée ; mais il y a cependant entre
les législateurs anglois et les françois une différence,
c'est que les premiers sont en même-temps tous de
riches propriétaires fonciers ; au lieu que les nôtres
ont simplement le désir d'y parvenir, et ils vont
travailler en conséquence.

Les soi-disant frères de la Charî... ne suivent pas


les exemples que donnent de toutes parts des prêtres
catholiques. et de bons religieux ; ils ont profité de la
licence constitutionnelle pour quitter l'habit de leur
ordre , et pour aller au spectacle , au bal , et dans les
mauvais lieux ; le désordre , l'anarchie et l'insubor
dination régnent parmi eux comme par-tout , et
{ 44 )
comme on peut s'imaginer , les malades ne s'en
trouvent pas mieux. Ces êtres amphibies sont abso
lument dans le sens de la révolution ; et depuis la
permission que le département ■ a donné d'ouvrir
toutes les églises , il n'y a sortes de difficultés qu'ils
ne fassent aux prêtres bons catholiques pour les em
pêcher de dire la messe dans la leur ; ils ont même
poussé l'indécence jusqu'à contrarier à cet égard
M. le cardinal de la licchefoucaut ; on peut d'ailleurs
se rappellerle carillon qu'ils firent avec leurs cloches
le jour de l'enterrement de Mirabeau.
™jaaeE3!ÏEœ=»

' Apologie de Mirabeau.


Le crime le fit auteur ;
Le crime fit sa fortune.
De la risible commune
Boursoufflé prédicateur ,
Montoit-il à la tribune ?
Le faux goût , son défenseur }
A sa tudesque harangue
Gagnoit maint applaudisseur.
S'il eût vécu, par malheur,
Il eût enterré la langue ,
Comme il enterra l'honneur.
Auguste des I.

Extrait d'une lettre de Bordeaux , datée le 29


octobre. — La misère augmente tous les jours. — Les
denrées de nécessite sont hors de prix ; le vin qu'on
vendoit a x ouvriers 9 sols la bouteille, il y a quelques
mois, se vend aujourd'hui 1 liv. 4 sous. — Le nombre
des mendians augmentent, dans le moment où nos
( 45 ) '
facultés de leur faire l'aumône diminuent. —•— Nos
fabricateurs de billets patriotiques sont aussi fripons
que ceux de Paris ; car pour changer un papier de
25 livres , contre leurs petits billets de 40 sols , on
perd 30 pour 100 ; ce commerce se fait publiquement,
et comme il est soutenu par les amis de la consti
tution, il faut se taire , ou sinon ; enfin voilà ce qui
résulte du grand bonheur qu'on nous promettoit de
cette caisse paniotique. Nous commençons à nous
appercevoir que ce mot patriotique n'est qu'un porte-
malheur. '

M. Charrier , évêque constitutionnel de Rouen ;


vient de donner sa démission. —— Les Jacobins et
la société fraternelle ont bien vite jette les yeux sur
dom Chabot pour le remplacer ; nous ne doutons pas
qu'on ne le préfère à l'abbé de Cournant, son con
current , d'autant plus que nous y donnons notre con
sente nient.
Les Rédacteurs du Journal.

Nous ne savons pas si Jupiter parla aux Titans


lorsqu'il les foudroya ; mais nous savons que quelque
chose qu'il, leur ait dit , il ne peut leur avoir parlée
avec autant d'énergie que le législateur Isnard a parlé
lundi , contre les Jacobins et autres conspirateurs ,
lorsqu'il a dit : — si le feu du ciel était dans mes mains,
je le lancerois sur leurs têtes 'coupables ; parce que tes
Jacobins conspirateurs écrasent un million de
braves gens , leurs crimes frapent les générations pré
sentes et les générations futures.

Ee premier trompette de la gendarmerie ,t âgé de


80 ans, ayant oui-dire que les princes émigrés re-
créoient cet ancien corps, s'est .transporté , du fond
(4f>)
du Rou'sillon ', où il étoit retiré , moitié à pied,
moitié a cheval auprès d'eux; en se présentant devant
monsieur le comte d'Artois , il lui a dit : « monsei-
„ gneur, je viens vous prier de vouloir bien me re-
„ mettre à la place que j'occupois , et vous offrir tout
„ mon sang pour ma patrie. Je me doute bien que
„ je perdrai la pension qui me faisoit vivre; maiscelui-
„ là ne craint pas l'indigence qui feroit avec délices
„ à l'honneur et à son roi le sacrifice du peu «Je jours
M qui lui restent. „

Aux Rédaâeurs du Journal.


Il paroît , messieurs , que votre rayon visuel ne jouit
pas de toute sa lucidité ; car à coup-sûr vous étiez
frappé d'aveuglement , lorsque méchamment et mal-
à-propos , vous avez appliqué dais votre feuille le
masque de la laideur sur le charmant visage de madame
'Amel.. de Chail.... J'espère, monsieur, que pour
l'honneur de la démagogie, vous voudrez bien rec
tifier une erreur, sans doute involontaire, et restituer
à madame Amel . que ses amis ont le plus grand intérêt
à ne point voir défigurer.
Signé, VArni de la Maison.
Réponse des Rédacteurs.
Les droits de la beauté, monsieur, fût-elle même
sous les livrées de la démagogie, sont imperscripti-
bles, et quand nous parlerons de madame Amel.. la
démocrate, nous l'assimilerons aux Picot, aux Sta....
aux reines d Hongrie , ( i } aux Coul. . enfin , à la lie
des femmes ; mais quand nous la considérerons sous
les dehors séduisans de la beauté , nous la plaindrons ,
et nous regretterons- que les grâces, en l'ornant de
leurs dons , aient fait une si lourde méprise.

• (i) C'est de la commère du général la Fayette que


fcûus voulons parler. ...
(47 )

Réponse à la question proposée dans notre /z*. 4 ;


du 4 novembre.
Quand une femme est charmante, je croîs qu'elle
est moins malheureuse d'avoir un mari qu'elle hait,
attendu qu'elle peut par un autre sentiment que celui
de la haine se distraire quelquefois de l'amour de son
mari ; tandis que , dans le cas contraire , rien, pas
même l'espérance, ne peut lui faire oublier qu'elle
aime sans retour.
Autre réponse a la même question.
La générosité étant à-la-fois une générosité pure
et une vraie consolation pour un cœur honnête et
délicat, il doit être moins pénible de vivre avec celui
^que nous aimons, alors même qu'il nous hait, que
de haïr celui qui nous aune.

Modes nouvelles.
On trouve aux trois Pigeons-Blancs , rue de Ri
chelieu , les marchandises ci-dessous., à prix fixe.
Des bonnets ministériels ou à la sellette, le fonds
en est mouvant et se déplace à volonté. C'est ma
dame Duportail qui en a donné l'idée la première.
Des fichus menteurs ou à la Sillery. Ces derniers
fichus se portent avec le plus grand succès par les
dames démocrates, et les femmes planes, s'en ser
vent ordinairement pour aller en bonnes fortunes.
Des schals à la Coco ou à l'inconstance. Ces
schals peuvent servir d'echarpe municipale dans l'oc
casion. C'est l'académie des inscriptions et belles-
lettres qui l'ont inventé ; M. Sédmne en a fourni
les. desseins.
{La suite à demain. )
<4 )

PROBLEME A RÉSOUDRE.
25 LOUIS A GAGNER.
Les ministres d'aujourd'hui ont-ils plus de courage
que d'appétit , ou plus d'appétit que de dignité ?
S'adresser à MM. Dup.... Dup &c.

Maret , libraire, sous la voûte de la cour des fon


taines , au Palais- Royal, vient de faire l'acquisition
d'une bibliothèque composée d'excellens livres, tels
que Mably , Rousseau , Voltaire , roi de Prusse ,
Buffon , Sully, qu'il passera aux prix les plus mo
dérés. Il s'empresse de satisfaire avec la plus sévère
activité aux demandes des personnes qui voudront
bien l'honorer de leur confiance dans tout ce qui est,
relatif à l'impression. 11 tient toute sorte de nou
veautés , et une collection complette des petits format
Ca\in.
-■-^ll^^ivall,■"^ '"
Cours de la rue P'ivicnne , 5 novembre.
Les assignats de 50 liv. perdent 16 |-pour IOO.
Ceux de 500 liv. 17 pour cent.
, , .' 1 Ç pour des assignats de ç 00 1. < 1. 6 s.
Les louis valent J ^ de ^^ 1Q^
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 ipour IOO.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le bureau est rue Neuve Saint- Marc , N.yt
au coin de la r» Favqrt, place de Ta cernédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pourParis, etde$ I.i$f.pour la province, fr. déport.
' Pillagt de Photet de
N». fl Castras, par, les ta*
undi 7 novembre. J^Lgt /j0Jd/.

JO URN A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
•' -i
Tout faiseur Ai Journal doit tribut au malift»
La Fontainb.-
—"■ ' — ■»
L'ordre du jour.
Je voudrais , dit un jour Ororice ,
Entrer dans ce fameux tripot. ..
Un va-nud-pied lui fit réponse :
He ! monsieur j il ne faut qu'un mot.
Dites, seulement, je dénonce.
A l'instant l'huissier vous annonce ,
A la barre on vous admettra ;
Inculpez avec assurance ,
Prêtre , ministre , et cetera...
Il n'est fable où l'on ne croira ;
A ce beau conte avec démence ,
La Gabvie applaudira }
Et lorsqii'après tant d'impudence ,
Votre bouche se fermera,
Votre postérieur obtiendra
Tous les honneurs de la séance.

VARIÉTÉS.
£n les Jacobins n'etoient pas aussi parfaitement?
connus qu'ils le sont, on pourrait les accuser de la
Tome VI. Année 1791.. G
?■•;■■-• as*.) ...

fcètise la plus crasse , d'avoir fait rendre le décret qui


ordonne à Monsieur , frère du roi , de rentrer eh
France sous deux meis. Il est certain que quand
même ce prince en aurait la plus grande envie , il
ne le pourrait plus à présent avec honneur , après un
décret aussi injurieux et rendu par des gens qui
n'en ont nul droit ; mais c'est précisément ce que
démandent les Jacobins, ils craignent plus que la
mort de voir revenir les princes , parce qu'ils pour
raient demander , pour condition de leur retour , le
rétablissement des loix et du bon ordre ; les Jaco
bins ont donc pris le moyen le plus sûr pour les
empêcher de rentrer , qui est de leur en faire signifier
l'ordre de la manière la plus outrageante; le peuple
est encore assez aveuglé pour être la dupe de ces
scélérats , mais il ne le sera bientôt plus , et il de
mandera la punition légale de ceux qui l'ont trompe
et rendu si long-temps malheureux.

Dans le grand nombre des niaises dénonciations


que nos législateurs passent leur temps à écouter ,
on a poussé le ridicule jusqu'à accuser le ministre
de la guerre d'une négligence impardonnable ; puis
que les étriers des chevaux fournis par les paysans
aux officiers des gardes nationaux , qui vont greloter
sur les frontières , étoient de corde ; —— si lorsque
les émigrans nous les ramèneront, ils trouvent parmi
eux des Jacobins , ils les mettront à même de no
pas se plaindre qu'ils les aient ramenés la corde aux,
pieds.

Les victimes les plus innocentes qu'ait jamais


renfermées la défunte Bastille, sont, sans contredit,
les trente millions que M. de Sully y avoit fait enca-
guer despotiquement ; aussi dès que ces millions ont
( $t )
appris la destruction de leur ennemie, ils se sont
empressés de revenir en France-, -et c'est ce qui
occasionne l'abondance du numéraire qui nous étonne
aujourd'hui ; il en sera de même de tous les étrangers
et de tous les émigrans qui ne manqueront pas d'ac
courir aux ordres de l'auguste assemblée qui nous
gouverne avec tant de sagesse et de modératioii^ -,

Les colons Américains viennent de dénoncer à


l'accusateur et à l'indignation publique , les auteurs
des malheurs dont les colonies sont accablées , . et
qui menacent tout le genre-humain; ces malheu
reux sont les sieurs Bris... Condor... Pet. de Fillen...
Garan de Çoul... Roberspiem t etl'abbe Grégoire.' A

l 3V3
On demandoit à une dame pourquoi on. ne yQyoi.%,
plus, depuis quelque temps, comme ci-deyant, des'
groiippes de sarts-culojtt£S .sur la terrasse des Eeuillans
vis-à-vis de l'assemblée : La raison en est simple ,'
répondit-elle , c'est qu'ils sont maintenant eux-mêmes
à délibérer dans la salle,.

Un membre a proposé d'envoyer sur la' frontière


des commissaires de l'assemblée pour arranger les
choses de manière que si l'ennemi s'y présentait ,
il y trouvât la mort; en conséquence on croit que
Je choix tombera, 1?. sur M. d» Condorsix / qui •
sera chargé de la partie des ouvrages à corne, 2?. sUf
le capucin Chabot pour diriger les batteries à barbette»
3?. sur le sieur Goupill... qui sera employé à là
fonte des canons , par le moyen de certains soufflets
dont il connoît l'usage , 40. sur le sieur le Coint...:
qui ira achever de tirer vengeance des malheureux
«Qups,.,. qu'il reçut à Versailles d* 1» part des gar-.
(52)
deï-du'-'cofps', dont îl ne put vaincre que trois, le 6
Otrobrî-. '5°. La partie de la chaussure sera confiée
au sieur" Ccu't.i. connu par l'epithçte' que lui a
écrm": M.' A'.'Lhr.^... , et' enfin la fourniture des
béis de" chauffage sera confiée au sieur Moreion ,
cônnu'par son intégrité et son exactitude dans cette
parTfëVTaf.t que ccs'd.gne-. commissaires seront à
la tète des affaires,, .jaa.tcr* bien sûr que personne ne
jjera tenu' â'uarir in France.

ttsttzz -tt-r--—^-^—y—- 4
^Madçm ocelle FO.rïL.. accompagnée de M. Void.%
PetluQ... pï'ae 'madirrie-'de GihÎisj... , sont décidé-.
méiît' partis pour T Angleterre,' Voici comme:. tYai-
sonriéht les Bonnes' arhes'à Ce sujet : dans quelque
temps on maudira at-papa pcmc«-qu« -sa chère fille
est malade. Sur-le-champ ce tendre père fera, mettre
e'è*f"bMe$9ufc' à sa voiture et désaffourcher sa frégate,
felssarA'^ici- ses créanciers grand* yeur ouverts ,
bouche-bcante, et les mains- -vrdnr?-'"-
« ï'.t.v-';.. *.-, •... i. ..'.a\ i. ^ : -y.' •' > •'•"> ;» " •'-•"■

"Ml Mi>l|

La séance de jeudi dernier , a ressemblée à ce*


femmes qui -parlent-4*aucoup , et dont on ne dit
rien. M, l'abbé Fa.ux...ry a fait un long et superbe
discours.,, dans lequel- tout ce que nous avons pu
comprendre,.,c'est, que le respectable prélat est fort
jSartisan du divorce ordinaire , ' mais nullement du
divorce episçopal , • et qu'il volt avec la plus vive
douleur le moment "où il sera^.obligé de se séparer
éç corps jet de biens .^V^c sa chère et digne çpouse
fradarns i'alvadci. ~", ' .. ' " ■ '.','

. Ifabbé (kabar... curé constitutionnel de la paroisse


ris Socm... tlistrict deRomoraût.... est devenu fou *•
jj croit voir sans cesse k bourreau la ççrdê à U niaiu

V "V
( 53 )
prêt à le pendre , ayant a ses côtés le riommé Tare-
menti... régisseur du château de Rivaud... et le sieur.'
Poirk... chirurgien à Salbri,.. , tous les deux for
cenés Jacobins,

On vend chez Wubert , libraire , au Palais-


Royal, une gravure icorisenunt M. Je Montes.....
occupé à remplir un coffre de sacs d'argent et d'assi
gnats. ,La Jfrance parp'it derrière Jui , elle l'apos-,
trophe,, .-en lui disant ,: Que fais-tu là u>quiu S II
répond ; Je n'ai point de compte à rendre,-
T-r .■,••.'.■•■• ■■.: — , -. >. . ■■ . . -- ■ '•
'•■■■.. ■■ L;I V RES NOU V E A U X. ':•

Dictionnaire "raisonné de la constitu


tion, —Par 1-&. . un volume in- 4y. Prix , 12 liv.
pour Paris , 1,3 liv. 4 sols pour la province , —- avec;
cette épigraphe ; —— Tel qui rit vendredi, dimanche
pleurera •■ ■ ■
Chaque article est.éerit dans le sens de. la raison ,
et tjuoicrue son -titre annonce ce qu'il contient, nous
donnerons une notice de quelques mots qui y sont
traités , et dont nous' recommandons la lecture.
Banqueroute, —■*—• cuivre, ——. ?ssignats , ■ '
charlatan , Montesquioa, brissoteur, —
faillite , ^= abîme, assemblée nationale, — Cha-
renton , —— Grève , galère , == assassinats , —«
club des Jacobins , -r-— victimes , = IF , — d'Or
léans , ——* écartelé , = lâche , —— Chartr-es , —•
mépris , = insurrection , — Lajayette , — abject , --^=
ignominie, ——• Lomênie , exécrationA =: am
phigouri , — Cérutti , abstrus ,' =^ désordres ,
r—r- Roberspierre , ■« enragé, = criminel , ——
Pêtion , — abominable , = bâton , — St. Huruget
stupjde , = monstres , — Grégoire , Carra ,
«—, Laroçhefoucaut , —— Çondorctt , '.-—*• Jordan ,
( 54 )
•*- Brogïio', —« Gorsas , —< Ogc , — Stissât , ——,
commerce , — ruiné , roués, = imposteur , —
Taillerand , — infime , = sans-culottes , — Fillette ,
—• féu y = va-nud-pieds, — nouvelle législature, —
démagogues, — gueux, — Grève, == aigre-fin,—
Cranei, — chevaliers de Saint- Louis , = bûche,—•
Mi/iou , — cruche, = régicides, — Tameth, —
ingrats, = Bouche de fer, — Fauchet, — coquin,
sr= scélérat, — Mirabeau, — peste, = poignard,
— Fignerot , — poule mouillée , .= Camus , — corde,
= Beauharnais , — pie , = Biron , plat , = Dandrê ,
— moka,— anchois,— pendu, = Target.,— cocu,
— pilori , = Bailli , — coco , = Cournant , —
sacrilège, — Bicêtre, = Petiot, — apocalypse, =sr
la Châtre, — Dondon-Picot , — Calon, — SiHery,
— Salpêtrière , = raison , — puissances, — d'Ar
tois, — Monsieur, — chevajiers françois, — honneur,
Coblentz,— ça ira , &c.
Se trouve che^ Guillavms jvmor , imprimeur-
libraire , rue de Savoie., tia. 17 , a Paris.

Réponse i la question proposée dans notre «•. 4.

La haine est nécessairement uri sentiment pénible ;


«41e l'est sur-tout quand elle a pour objet une per
sonne qui nous aime , sçs caresses sont des injures,
ses soins sont à mépris, son silence exaspéré.
L'amour au contraire et même l'amour malheu
reux, est toujours accompagné de quelques charmes,
parce qu'il ne va jamais sans l'espoir, et que l'espoir
par son doux prestige embellit l'avenir aux yeux de
là femme sensible et généreuse qui pleure le mépris
de ses charmes., «nais qui trouve dans ses- pleurs une
douceur secrette. C'est l'ingrat qui oublie le bienfait
qui est le véritable infortune. La naine dont la femme
<jue nous supposons est l'objet , ne peut affecter son
amour- propre absorbé par un amour impérieux. Téut»
( 5* )
Être jouit-elle même de ses toufmens ; ce sont des
sacrifices dont elle se flatte de recevoir un jour le prix.
Plus elle s'abuse , moins elle est à plaindre.
Par un aristocrate libre.
Autre réponse à la mime question.
Voilà deux femmes bien contrariées dans leur in»
clination. Leur supplice est également €rûel , quoi-
qu'en sens contraire , mais l'amour-propre de celle
qui aime un ingrat est humilié ; elle est par con
séquent la plus malheureuse.

Centurie de Nostradamus , dédiée à M. du


Fessier, évêque de l'Orne, che[ les marchands dt
nouveautés.
Cette centurie , accompagnée d'un commentaire
lin peu malin, mais très-piquant, prédit avec uns
vérité frappante tont ce qui s'est passé cet an 1791.
Nous recommandons sur- tout la lecture de l'hymne
civique sur la glorieuse exaltation de monseigneur
4u Fessier ; elle se trouve à la fin de cette agréable
brochure.

On recommande à la charité des patriotes le curé


constitutionnel de près Gisors , qui a eu le mal*
heur d'être volé en entrant à l'opéra. Des citoyens
aussi actifs de la main que de l'œil , lui ont enlevé
son porte-feuille qu'il remettoit dans sa poche , après
avoir payé sa place , et ce porte-feuille contenoit
4,000 livres. La première pensée de Ce prêtre civique
avoit été de demander au sieur Gobe.... se disant
évêque de Paris, un monitoire , c'est-à-dire, un
mandement qui enjoignît à tous ceux qui auraient
connoissance de ce vol , d'en révéler les auteurs et
complices , tous peine d'excommunication. Mais le
, ( 56 )
pontife national lui a conseillé de. s'adresser à noué
pour intéresser tous les' bons citoyens en sa faveur^,
tandis qu'il se recommandera lui-même à la recon-^
noissance de tous ceux de ses confrères qui poud
roient être exposés au même accident.

On étoit si fort ennuyé des dissertations plates et


fades du sieur Garât 5 que personne ne lisoit plus le
Journal de Paris 3 on a cru le relever en le confiant
à M. de Condorsix , mais le remède a été pire que
le mal. A la bassesse du style du premier a succédé
un ton de morgue , d'insolence , d'impolitique ,
d'immoralité, d'irréligion qui révolte... Eh ! M. Ca -
titane, si vous voulez n'être pas conspué comnte
votre prédécesseur , raconte» des faits et ne régentez
pas ; et si vous avez envie de prêcher et de convertir ,
prêchez et convertissez votre femme qui vous a fcttt
ce que vous êtes. .r

. Cours de la rue Fivienne , 6 novembret _ *


.'. . . : . i
Les assignats de 50 liv. perdent 16 ~ pour IOO.
Ceux de 500 liv. 17 pour cenr.
Les louis valent \ ^m d.es ■««"f de S00 L 5 V &»•
l pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignate de 5 liv.
perdent 6 ^ pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de fa Ville s


dont le Bureau est rue Ntuve Saint-Marc, &'. 7 ,
eu coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Zeprix de l'abonnement est pour unmois, de 3 //?.
pcurFaris, etde^hi^f.pour la province, fr. dejptrt.
Meurtres commis par
N». 8. une troupe de scélé
rats , près Marans ,
Mardi 8 novembre. en Aunis.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


Ia Fontaine.

Les Scythes restèrent huit ans loin de leurs femmes et de leurs


enfan s , dans leur troisième expédition d'Asie. Leurs femmes, lasses
d'a:rendre leurs maris , et les croyant , non pas arrêtés par la guerre,
mais exterminés, épousèrent les esclaves qu'ils aboient laisses en
Scythie pour la g-.trdc de leurs troupeaux. A leur retour , ils trouvèrent
- ces pâtres aimés contre eux \ et quoiqu'ils fussent leurs maîtres , et de
pins vainqueurs , ils furent repusses, par eux , des frontières de la
Scythie , comme s'ils eussent ^té des étrangers. Après des succès
balancés, comme ils avoienc affaire , moins à de vrais ennemis qu'à
deî csclavei révoltés contre iesquels il falloir agir , non en guerriers ,
mais en maîtres , on leur conseilla de changer leur manière de les
combattre, et de se servir contre eux, non du fer et des armes
o dinaires , mais du fouet, de la verge, et des autres^ instrumens
quî sont propres à effrayer des âmes servîtes. Cet avis ayant été
généralement approuvé, ils se munirent des armes désignées, at
lorsqu'ils fuient en présence des ennemis, ils les leur montrèrent
tout-i-coup et sans qu'ils s'y attendissent. Ils les épouvantèrent
si fort par le spectacle de ces armes , qu'ils vainquirent, par la seule
crainte de la verge, des gens qu'ils n'avoient pu vaincre par le fer,
et que ceux-ci prirent la fuite, non comme des ennemis battus,
mais comme des esclaves échappés. Tous ceux qui purent être pris
furent pendus. Les femmes se sentant coupables, les uriei se poi
gnardèrent et les ,autres s'étranglèrent ; les Scythes furent en
paix , &c.
Traduction de Jvsrtu , par Paul, tom. i , livre z ,/. 6i.

Tome VI. Année 17^1* H


( 58 )

VARIÉTÉS.
J_,'assemblée est dans la plus grande inquiétude
pour la ville de Strasbourg, dans laquelle l'aristocratie
fait, ins-i que par-tout, les progrès les plus allarmans :
elle craint beaucoup qu'on ne lui souffle cette impor
tante place : si jamais elle apprcnoit cette funeste
nouvelle, el e s'écrieroit comme Henri IV, quand il
apprit celle de la prise d'Amiens : « Allons , c'est
assez faire le roi d< Fiance., il est temps de faire la
roi de_ Navarre, et sur-le-champ nous verrions ce
corps auguste se mettre en campagne et voler à
l'ennemi. Assurément sous un tel chef, nos troupes
ne pourrpient manquer d'être invincibles, et même
inviolables.

Ceux qui ont avancé que Monsieur, frère du


rai, ctoit parti pour Bruxelles, en ont menti très-
serré ; ce prince, ainsi que M. le comte d'Artois,
viennent de quitter la campagne qu'ils habitoient auprès
de Çoblentz , et sont venus s'établir dans cette ville :
si quelques Jacobins veulent parier contra, et même
trçs-gros , nous sommes à leurs ordres.

Le hallebardier Catra, dans sa feuille du 30, dit


que plusieurs personnes non nobles , (c'est-à-dire ci-
devant , car elles le sont à-présent) , ont été dévalisées
à Çoblentz, selon l'usage ordinaire ; mais il n'y a pas
un seul mot de vrai dans ce qu'avance l'honnête
Carra ; il a la mauvaise habitude de mentir , et on
ne pourra la lui faire passer , qu'en lui appliquant le
manche de l'instrument qu'il nous conseille depuis si
joiîg-temps.
( 59 )

Les curés de la ville et des environs de Saint-Omer


ont suivi l'exemple de M. l'evêque constitutionnel
de Rouen , ils ont tous donné leur dcmissicn : ces
pasteurs ont craint aussi l'exemple du grand Saint-
Etienne : la manière dont le peuple s'y prenoit,leur
annonçoit qu'ils ne tarderoient pas à cueiihr>comme
lui , la palme du martyre.
■~-*wnr~
M. de Till... vient de faire insérer dans les Apôtres
une satyre centre madame de Staël.
Till.. dans vos accès étranges ,
Contre Staël vous vous déchaînez ;
Je crois que vous vous méprenez ;
Ella est digne de vos louanges.

Quoi qu'en dise l' infidèle correspondant de Bruxelles


h la Galette universelle , les François sont très-
bien accueillis de leurs altesses royales , qui , au
moins une fois par semaine, leur font l'honneur de
les inviter à dîner , et de venir au bal. Semblables
assemblées ontlieu chez le ministre, M. de Mitternick,
dont la très - charmante famille fait si bien les
honneurs.
Meude-Mcnpas.

MM", les émigrés François sont avertis qu'un sieur


rrarjuis du Que... , qui ne descend pas du tout du*
brave du Quêne , car c'est un nom de guerre qu'il
s'est donné , est dans ce moment-ci à Coblentz. Il
a les croix de Saint-Lcuis et de Cincinnâtus ; il esc
( 6o )-
grand, maigre et noir, et sur le tout membre du
club des Jacobins.
Pendant tout le règne du duc d'Or.... , c'est-à-
dire, dans tout le temps de ses crimes, le sieur
du Que... n'a pas quitte le logement que son patrio
tisme lui avoit mérité à la chancellerie d'Or... Il a
fait, il y a 15 mais, un voyage en Hollande, pour
procurer des tonds à son hôte , et actuellement il
fait le royaliste à la manière de ce la Stgliaire> qui a
obtenu les honneurs de la scance , à l'assemblée ,
pour son espionnage patriotique.
Nous espérons que MM. les émigrés mettront
notre annonce à profit.

Z'êpigramme suivante a été faite du vivant de la


Chronique scandaleuse.

D'une Chronique débonnaire ,


Champ... trop cruel auteur ,
Fait meurir de faim son libraire ,
Ou d'ennui son pauvre lecteur.
■KaeKflŒS£"3?ï'*E.i™»«
Un prince tout d'or, qui vient de faire ce qu'on
appelle le baned-rotto , ( a vendu ou fait semblant de
vendre) pour huits cent mille livres ses tableaux des
écoles romaine et françoise , qui avoient coûté plus
du triple a un de ses ancêtres. Bien des gens assu
rent que le prince tout d'or n'a joué cette petite
marotte , que pour empêcher des superbes tableaux
de tomber entre les mains de ses créanciers , véri
tables profanes en fait de peinture. Si cela est, ces
messieurs n'auront que ce qu'ils méritent, car nous
les avons avertis assez souvent : quant aux tableaux ,
il paroît qu'ils seront recelés dans une galerie que
M. de la Bor.... (soi-disant acquéreur) fait cons
( 6i )
truire au bout du faubourg Saint-Honoré. Ainsi le
prince tout d'or , loin de payer ses créanciers, ne les
paiera pas même en peinture.

Pour mettre au bas du portrait du grand saint dt


la Constitution.
Passant, lorgne ce mufle infâme,
De Mirabeau c'est le portrait :
Pouvoit-on le peindre plus laid ?
Sur sa face on a mis son âme.
*>X7k22SI£SS&ro

Madame de Silkry nous dit qu'en lisant l'Histoire


urivtrselle de Bossuet à ses élèves , elle avoit soin
de leur en faire remarquer toutes les fautes de style.
Nous ne doutons pas que si Bossuet vivoit encore,
il ne profitât docilement des observations de cette
dame, ec que pour lui témoigner sa reconnoissance,
il ne fît un livre exprès pour révéler et faire paroître
aux yeux des ignorans et des incrédules , les beautés
de tous les genres , dont les ouvrages du mentor
emelle sont remplis, sur-tout le dernier, intitulé :
■eçons d'une gouvernante.

Réponse à la question du 4 novembre.


'amour-propre console celle qui est aimée d'un
obj qu'elle hait; mais la haine d'un objet aimé,
insiarable du mepris de vos charmes , est un double
st'pice. O douleur non encore éprouvée 1 Racine,
Phe* . act. 4, se. 6.
Autre réponse.
La>mme qui aime est toujours la plus heureuse.

( 6z )

Zise%_ l'ami des Citoyens, nQ. 17.


—— Grands sarcasmes contre les princes.
Grandes menaces aux souverains.
—— Grand délire. — Grande rage. . .
Aussi pour réparation ,
Un Jacobin , dont la jaunisse
Va placardant tous nos pignons ,
Veut recruter des compagnons
Pour son exécrable milice.
Cet abominable afficheur ,
Ennemi des rois et du trône ,
Qui, sur une teinture jaune,
De son ame étend la noirceur ,
A très-bien saisi la couleur
Que le ballet de Tisipkone>
Imprime sur le déshonneur.
Le bourreau imprégnoit de jaune les armoiries des
traîtres.
Cette note est d'un citoyen , gissent rue de la Perl'

Nous n'avons pas pu savoir exECtement le nomde


l'honnête espion qui a eu la bassesse d'aller s'engage à
Coblcmz, avec les princes, pour avoir occasion d'ies
trahir, ccqu'il a exécuté de son mieux en rendant copte
à l'assemblée de ce qu'il a vu ou cru voir. en Alle
magne ; la partie la plus raisonnable de son réct, a
été quand il a dit qu'il s'en fal'.oit de très-peuqu'il
n'eût été pendu , et que le fameux Sauce l'avoi aussi
(«3 )
échappé belle à Varenne ; il faut espérer qu'ils seront
plus heureux uae autre fois ; l'espion a prétendu que
les émigrés se vantoient d'avoir le projet d'empoi
sonner les eaux du Rhin , et probablement aussi la
mer; que le savant abbé Fauchet prétend inonder les
prisonniers de Genève : enfin, le donneur d'avis, sou
compte rendu, les reraerciemens qu'il a reçus , et les
applaudissemcns des sans-culottes , sont ce qu'il est
possible d'imaginer de plus fou , de plus scélérat , de
plus ridicule, et de plus infâme.
Nous invitons nos lecteurs à nous faire connoître
exactement le nom de cet espion ; il doit trouver sa
place dans plus d'une occasion.

La lettre de l'évêque constitutionnel de Rouen,


a été, pour l'assemblée , comme la foudre qui tombe
au milieu des éclairs et des tempêtes ; ce prélat, cédant
au cri c'e sa conscience , a mandé qu'il donnoit la
démis>ion de sa place, et a annoncé celle de trente
de ses collègues : dans un moment où toute vertu
est regardée comme un crime , plusieurs voix ont
voulu jetter du ridicule sur cette démarche ; mais une
rage furieuse , mêlée d'une sombre terreur , ont été
les passions qui se sont manifestées le plus fortement
dans l'assemblée. On dit même que l'abbé Fauc...
a été vivement ébranlé , et que des larmes de repentir
ont coulé de ses yeux; ah! s'est-il écrié, le bel
exemple ! pourquoi faut-il qu'il soit inimitable !

Nos divins législateurs prennent absolument le ton


des écoliers de sixième , lorsqu'ils sont en classe; ils
font, ce que l'on appelle au collège, pester; l'autre
jour un membre s'ecria : M. le président, faites donc
finir mon voisin , qui dit que je suis un char'atan ;
le président le rappella à l'ordre , pour avoir révélé le
secret de l'école.
( H)

Félicitez-vous , races futures , et vous, pères de


famille , prosternez-vous et remerciez Dieu pour le
bonheur de vos enfans. L'assemblée a nommé ,
pour le comité d'éducation , MM. u'rutti , Fastcret ,
Condcrcct y Faucha et Brissot. Il ne manque à la
liste de ces instituteurs que le chroniqueur Charles
le Fil et l'on espère que , quoiqu'il ne soit pas
député, l'assemblée fera une exception en sa faveur ,
et qu'elle le nommera adjoint à ces messieurs.

CHANGEMENT DE DOMICILE.
Le ratafia végétal stomachique du sieur d'Hauvri ,
approuve depuis plus d'un siècle par la faculté de
médecine , et connu par ses propriétés contre les
maux d'estomac , coliques violentes et indigestions ,
se débite toujours avec succès chez l'auteur, rue
Saint-Honoré , après celle de la Sourdière , n". 302.

Cours de la rue Fivknne , 7 novembre. ■

Les assignats de 50 liv. perdent 16 {-pour 100.


Ceux de 500 liv. 17 pour cent.
, , . , C pour des assignats de ÇOO 1. 5 1. 6 S.
Les Iou.s valent J ^ dc ^^ ^^
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 i pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de ta Ville,


dont le Lureau est rue Neuve Saint Marc , N-. 7,
eu coin de/ar. Favart, place delà comédie italienne,
le prix de l'abonnement est pour un mois, dc 3 liv.
pcurFaiis, et dc 3 l.i$f. pour (a province, fr. déport.
Srigandages extrcis
che[ madame de Nott-
cheres, près d'Angow
Mercredi 9 novemb. léme, pardes scélérats.

JOURNAL '
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut an malin.


LaFontainx,

COUPLETS.
Air : Que le Sultan Saladin.
'■' 'Si' tous rtos preux chevaliers
Abandonnent leurs foyers ;
"•'-"•A^^nvPhonneur les rallie
Pour secourir leur patrie,
Et se couvrir de lauriers,
C'est bien ! très-bien !
Ils ne veulent que le bien ,
eu
L'honneur est la seule richesse ,
1
De la noblesse ,
1
De la noblesse.

Comme à la plaine d'Ivri,


Le neveu du grand Henri ,
Avec eux aux champs de gloire ,
Sauva , fixant la victoire ,
• • Briser les fers de Louis.
C'est bien ! très-bien !
Nous verrons , par ce moyen ,
La paix , les ris et l'abondance ,
Renaître en France ,
Renaître en France. »
Tonw VI. Année 1791..
Va-..-.-. ( 66 )
-■'-•

VARIÉ TÉS.
JL E sieur Duseigl.T. patriote dans le sens de la
révolution , c'est-à-dire , Jacobin , charlatan , bris-
sotteur , traite , &c. &c. a obtenu les horreurs de la
séance, de la serre-cfiaude de tous les vices , pout
avoir raconté les détails d'un voyage d'outre-Rhin ,
qu'il a composé sans sortir de "France , d'après les
journaux de Gorsas , Beta - Feuillant , Perlet ,
Carra \ Sic. ■ 11 s'est placç à côté d'un représen
tant à qui il a laissé un chapeau vermoulu pour
remplacer celui qu'il lui a pris ; de-là il s'en rendu
chez son hôte , à qui il a emprunté 400 livres ; il a
fait une visite à tous ses voisins-, i l'un desquels il
a pris une mqntre , à l'autre une paire de boucles
d'argent , &c. Il est disparu pour aller s'engager
( dit-on ) dans l'armée noire du vicomte de Mirabeau.

Quantité de gens regardent M. de laFay...* comme


un homme absolument sans esprit; mais au moins
ne peut-on pas lui refuser l'astuce , et sur-tout la
prévoyance : il n'a rien perdu dans l'horrible catas
trophe des colonies ; il avoit vendu depuis long-temps
tous ses esclaves, et ce n'est qu'après avoir achevé
de toucher son paiement , qu'il a envoyé , en Amé
rique , la chanson qui y a produit les mêmes effets
que l'air de ça-ira , en France : il vient d'être dénoncé
de la manière la plus farte', par les colons de l'hôtel
de Massiac , ainsi que cinq autres prétendus amis
des noirs, dont ( sans compter, les blancs ) ils sont
cause qu'il y a eu des milliers d'égorgés. Assurément
si les malheureux nègres n'ont jamais de meilleur;
amis, ils feront bien de leur dire : fienere{--/.pus di
votre indifférence.
( 67 )

On peut appliquer d'une manière très-juste aux


ministres harcelés par les Jacobins, la comparaison
que fait Homère, d'un âne entré dans un jardin po
tager , et qu'une troupe d'enfans s'efforcent d'en
chasser. Les huées, les menaces, les coups même
ne font aucune impression sur l'âne, et ne l'empê
chent point de manger tranquillement les choux et
les laitues du propriétaire.

AVIS IMPORTANT
AUX ROYALISTES,
Ainsi qu'aux monarchistes , aux jacobins, déma
gogues , démocrates , amis des noirs , républi
cains , tyc. &r.
MM. de Noailles , Alexandre et Charles Lamith ,
Menou et Fignerot , —— sont partis , il y a quatre ou
cinq jours , pour se rendre dans un château situé à
deux lieues d'Arras , ils doivent y passer un mois j
les personnes avec lesquelles ils sont en correspon
dance à Paris , adressent leurs lettres à Arras , poste
restante, Nous offrons de parier cinq louis d'or
de la vérité de ces faits , qui seroient fort peu
intéressons dans un autre temps ; mais nous croyons,
dans celui-ci", devoir éclairer la conduite de certains
personnages aussi précieux pour le bonheur et la tran
quillité des honnêtes gens.

T.e désastre arrivé à Saint Dômingue qui se con


firme tous les jours par des détails effrayans , est ,
sans contredit , une première épreuve des vengeances
célestes : car on ne psut douter que les gens ou
( 68 )"
agens et le commerce n'aient fait la révolution, fruit
de leur orgueil. Qu'arrivera-t-il ? Les colonies perdues,
le commerce sera anéanti sans ressources , les com
plices et adhérans aussi ; les Américains à leur tour
paieront le prix de leur démagogie , et les sept hui
tièmes retourneront à leur ancien métier de savetier,
de laquais , de matelots , enfin chacun à sa place.
On peut appeller cet événement la première aux
démagogues,
P, M. ...

Les membres du comité d'éducation viennent de


se partager leur travail. Au défaut de Charles FUI.... ,
le jésuite' Cérutti sera chargé de l'éducation des petits
garçons, Pastoret de celle des petites filles, Condorfept
apprendra les devoirs conjugaux aux femmes ; et avec
quelle douceur, quelle complaisance les tnaris doivent
supporter leurs infidélités ! L'évêque Fauchette ensei
gnera la manière de consoler les veuves, et Brissot
donnera à tous des leçons de moeurs , de morale, de
politique , de civisme , et du plus saint des devojrs,

Théâtre du Marais.
Après le drame , nous ne connoissons pas de genre
plus détestable que la comédie héroïque ; cette-vérité,
aémontrée par mille et une chûtes , n'a point^u tout
effrayé M, Riouf , qui a conspiré d'une manière bien
glaciale contre le public, dans une pièce dç sa com
position , intitulée : Théodose le Jeune, et donnée
pour la première fois, lundi dernier, sur le théâtre
du Marais. Un physicien qui avait apporté avec lui
lin petit thermomètre de Réaumur, nous a assuré en,
sortant , que de mémoire d'homme , et dans les hivers
les plus rigoureux , le froid n'étoit jamais monté à
un si haut degré qu'à cette représentation. Effec
( «9 )
fivement depuis " Don Sanche d'Arragon jus^'à Isa
belle de Salisbury -, de M. d'Eglantinçs, nous n'avons
pas encore vu de pièce d'une température plus froide $
nous allons cependant tâcher de pénétrer à travers
les frimats poétiques de l'écrivain, pour en extraire
une façon d'jntrigue qui donnoit à sa pièce un ter*
si rafraîchi.
Un sans-culotte, à l'ombre du nom de Narsès, devient .
ministre de l'empereur Théodose ; à force d'intrigues,
il échappe à la corde , et finit par épouser une demoi
selle Tulchérie , sœur du despotisme de Bizance, Un;
empereur , passablement fainéant , tombe amoureux
d'une jeune Grecque qui se trouve sœur de Narsès ;
la jeune personne, quia été élevée dans les principes
de madame de Sillery, débite à son auguste amant
une superbe morale ; elle commente tranquillement
Sénèque, donne un supplément au traité de l'amitié
de Ciceron, et finit par oiter Homère , pour lui prouver
qu'elle ne. peut pas l'aimer. Cependant la pièce finjt, au
grand contentement de tout le monde, par le mariage.
Nous ne parlerons pas dés bénignes allusions qu'on
a faites, lorsque l'empereur signe, de confiance, ce
qu'on lui présente ; de.s Jacobins ont prétendu que
ceci avoit trait à l'acceptation de la constitution ; nous;
ne parlerons pas , non plus , des sollécjsmes et bar
barismes dont cette pièce est remplie ; nous pardonnons
volontiers à l'auteur de ne pas connoître sa langue ,
mais non pas la dose copieuse d'ennui qu'il nous- a
forcé de dévorer. M. Baptiste, qui a beaucoup de
talent , n'étoit pas merveilleux dans le rôle de Narsès j
nous avons été un peu plus content de sa femme.
On accusoit hautement au foyer, M. Parisot, l'auteur
dé la feuille du jour , d'avoir trempé dans cette pièce.
Nous présumons que c'est une calomnie.

,M. de Piis nous a écrit pour nous prier d'annoncer


par la voie de ce journal, que, quoiqu'il ait yotç
(10) ■
conjointement avec M. Barré, pardcvant la muni
cipalité de Paris , pour l'établissement du théâtre du
Vaudeville qui va s'ouvrir incessamment , il n'a
cependant aucun intérêt dans cette entreprise qui
appartient entièrement à M. Barré ; les moyens ni
le vœu de M. Piis n'ayant jamais été de coopérer à
aucun établissement de ce genre , autrement que par .
es ouvrages.
/
A une très-joliefemme , qui n'a que ces petits défauts.
Au plus friand minois , joignant un cœur de fer ,
Courtisane au boudoir , en public rigoriste ,
Par surcroît , démocrate ; elle masque son air ,
Afin d'avoir par fois un amant royaliste.
Dans, le champ de l'intrigme , esprit vaste et profond,
Bien duper ses amans, voilà sa douce étude ;
Et suivant, sans plaisir, l'instinct de l'habitude ,
Dans les bras du premier, elle rêve au second.
Auguste des I.... '
— —•—T^miwt '■'■■■■■
Aux Rédacteurs du Journal.
Vous vous êtes trompes, messieurs, en trouvant
Bigarre la conduite de l'assemblée à l'occasion de son
décret sur Mirab... fidèle aux principes de l'ancienne
législature, elle a dû déclarer qu'après s'être enrichi
aux dépens du public , il y avoit de la gloire à cacher
ses larcins et à partir banqueroutier. Mirab... étoit
criblé de dettes , il n'avoir, pas un soi , il étoit interdit,
et arrivé à la législature il a achète un hôtel , l'a
meublé magnifiquement , a tenu table ouverte , a,
donné des fêtes brillantes aux confédérés de Pro-
Tence , a acheté une terre pour sa maîtrese le ./...,
C If )
a dépensé de ma connoissance 50,000 liv. pour unt
fille de l'opéra, &c. &c. &c. Qu'a-t-il fait de plus
que plusieurs de ses confrères du côté gauche ?
Arrivés par le coche avec un sac de nuit à moitié
vuide, ils sont partis en carrosse avec des malles
pleines , les uns après avoir perdu de grosses sommes
au jeu, les autres, après avoir acheté des terres ou
placé de l'argent chez l'étranger , en laissant un
déficit énorme dans le trésor national. Vous voyez
donc, messi«urs, qu'il étoit conséquent de déclarer,
de décréter même, qu'il n'y a point de honte à voler
l'état et à faire banqueroute à la natidh. Quod erat
probandum.

Nos lecteurs ont bien dû se douter que nous


n'avons proposé la question insérée dans notre journal
du 4 de ce mois , que par complaisance. — Nous
leur proposons celle-ci par urgence.
;Q.U ESTIO N„,V
Quelle est la secte la plus dangereuse pour la
monarchie et pour les honnêtes gens, — Celle des
Jacobins ou celle des Monarchistes.

Le ci -devant enragé Camille - Desmoulins, disoit


avant-hier à son a.mv Saini-Huruge, patron des sanst.
culottes: — qu'après avoir employé le vert et le sec
pour permuter le royaume en république, sans y
avoir -réussi , il se croyoit obligé , pour le bonheur
de sa patrie, de se joindre au parti des aristocrates
afin de détruire une constitution fabriquée par la foLç'
la rage et l'ambition Son discours sur la situa
tion politique de la nation , qu'il a prononcé à 1*
séance des Jacobins, du 21 octobre, notis à fait
connoître ses principes sur cette constitution ; mais
û 1 trompé son ami Saint-Hvruge , sur le motif d«
ISH tfiâftgèttieM , puisque nOUS savons ( sans qu'il
nbli's ifert permis d'en douter ) -qu'il, doit cette pré
cieuse cohversien aux sages raisonnemens et aux
profondes/ lumières qu'il a puisés dan» notre journal.
-—*
îjous partagions., d'avance, le plaisir qufe rtàtiS
aurions procuré c à nos abonhés^/'eri faisant' placer
dans notre journal le portrait de M. Gorsqs llàiSûuh
nptre ."rayeui nous a Fait dire qu'un panaris l'ivoié
çrarj'êcn'è.jde" 'donner la dernière main à l'erfigie de
ce précieux' àrc-boutant de notre sainte CorhbusvrW.
.. Aussi-tôt que nous l'aurons , nous nous empresse*
rons de le faire paroître.

' " Miséricorde ! on parle ï Paris d'élire M. de lafàyu


maire"! et" Ton assure qu'il acceptera : cela paroît
une affaire concertée : on veut donc tenir encore
notre bon roi prisonnier .aux tuileries; pendant toute
cette
X' •
session.
1<\ 1 -. "

êours de la rue Fivienne , 8 novembre.


^assignats de 50 liv. perdent lo^pourioç.
■Gettx te 500 liv. 17 pour cent. -, ■-
•>- ' -■* ■■■-■■ Ç pôurdes assignats de 500 1. 51. os.
• Les louis valent | pour de }>argent, IO sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignai*, de 5 liv.
perdent 6 4 Pour I0G"

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville;


dont le .Bureau est rue Ntuve Saint-Marc , N". y,
au coin delar. Favart, place de la comédie italienne,
le prix de l'abonnement est pour «h mois, de 3 liv'.
paurTaris, et de 3 /.1 5fi pour là province, f'r. déport.
N9. IO. A^sl^A M- Filjtcn de Sainte-
«***F C°I°mbe » assassiné à.
Jeudi io novembre. ^\A^* Fitttaux.

-JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La F o n t a i n r.

On vient de mettre en vente che [ les marchands


de nouveauté"s , un ouvrage très-piquant, intitulé:
Jugement de la Fontaine sur la révolu
tion, ADRESSÉ A—l'aSSEMBL E NATIONALE. Pour
le faire connoître nous transcrivons au hasard le pre
mier morceau qui nous to:'nbe sous la vue.
La grenouille qui veut se faire aussi grosse qu'un
bœuf. Fable 3, liv. 1. Commentaire.
L'assemblée nationale , ressemble à la grenouille
de cette fable, au lieu de réparer l'édifice du gou
vernement, elle a fait la folie presqu 'irréparable de
le détruire, et elle s'est livrée à l'orgueil de vouloir
le reconstruire à neuf, au lieu de se borner à con
seiller avec prudence et sagesse , elle a agi par vanité
et avec inconsidération ; trois cents avocats , vérita
bles grenouilles croassantes dans les étangs de la
justice , quatre cents mannequins raisonneurs sans
raison , parlant sans penser , quelques intrigans am
bitieux et factieux , sans courage et sans moyens ;
voilà les Pigioées qui ont voulu s'égaler aux géans ;
ils ont rêvé dans l'ivresse de leur sottise, qu'ils étoient
plus savans , plus justes, plus sages que les Licurgue,
les Soloh', e« Sully, les Colbert. De simples députés
aux états- généraux , ils se sont peu à peu faits rois....
Mais qu'arrivera-t-il à ces chétiva* pécores? Elles
crèveront.
Tomi VI. Année 1791, K
( 74)

VARIÉTÉS.
L, E s électeurs de Paris ( qui le croiroit ) viennent
de nommer M. Dub... de Cranc... à la place d'ad
ministrateur du département ; ce choix atroce autant
que ridicule , prouvé évidemment que tous les hon
nêtes gens «e sont retirés de l'assemblée électorale.
Cette indifférence est véritablement increvable, car
pourquoi acceptoient-ils des places s'ils ne vouloient
pas les remplir i Permettre des maux qu'on pourrait
et qu'on devrait empêcher, nous paroît aussi cou
pable que d'en être la première Cause*

A Madame de Stae...
. Horreur du sexe masculin ,
Son visage est comme son ame;
Cependant pour un Jacobin ,
C'est une belle et bonne femme.

C'est M. l'ambassadeur d'Angleterre qui a con


firmé d'une manière officielle la nouvelle affreuse de
la" destruction de Saint-Domingue ; les Anglois ,
cette" nation généreuse et sage, se sont bien gardés
de suivre en cette occasion l'exemple que nous leur
avions donné en protégeant et excitant l'insurrection
daris leurs colonies; action, infâme autant qu'impo-
lirique, et qui est la première cause de tous nos
maux. Le gouverneur de la Jamaïque , au contraire .,
s'est empressé de fournir à nos malneureux colons
tous les secours qui étoient en son pouvoir; aussi, U -
naYïdûdu manège lui a-t-elle voti des remerciemens ,
dont le gouvernement Anglois fera le cas qu'ils mé-

-,
( 75 )
ritent. Nous ne doutons pas qu'avant peu la véritable
nation Françoise ne témoigne aux Jacobins et pré
tendus amis des noirs toute sa reconnoissance pour"
la perte qu'ils lui ont occasionnée de la plus impor-,
tante source de notre richesse, et du massacre de
plusieurs milliers d'hommes.
\
Non , il n'est pas vrai , comme l'ont dit tant de
journaux, que M. le duc de Friss.... ait été chez le
prince de C... pour recevoir un sot compliment ;
c'est au château des tuileries q^o la chose s'est passée :
le prince lui demanda à l'orenle combien celte place
lui valoit ? Le duc lui répondit avec sa dignité ordi
naire : " Je n'ai jamais fait de calcul dans mon service
„ auprès du roi , et je lui sacrifierai toujours ma
i, personne, ma vie et ma fortune. „
=9KEESESESSH»»

Nous prions l'Américain qui nous a chargé d'an


noncer QUE LE PORT DE BORDEAUX EST A VEN
DRE, de vou'oir bien nous mettre à même de détailler
clairement cette annonce. — les rédacteurs du journal.

CHOCKHaenaB— .

Me. Targ.... inquiet sur le sort de sa chère pro


géniture s'est rendu, ces jours derniers, chez une
fameuse devineresse pour la consulter ; mais les plus
mauvais augures ont été le résultat de la consulta-
t on ; trois fois les cartes sor.t torabces des mains de
la sy'oiik , trois fois le petit œii verd de Pex-honorable
a apperçu à travers un nuage enflammé, des pandours
menaçaus Targinmc, Enfin , les charmes ont cessé ,
et la devineresse après s'être agitée d'une manière
convulsive , a prononcé d'une voix terrible , ces
mots : " Ta fille sera séparée de celui que des liens
„ forcés attachent à elle. Ses amans înème , que sa
■ I
( 76 j
tendresse a nourris , seront les premiers à la déchirer.
„ Toi-même » Ici le malheureux père ne pou
vant plus y tenir , s'est précipité sur la porte du manoir
magique , et s'est jette du haut en bas de l'escalier ;
on l'a ramassé dans la rue , et reconduit chez lui dans
un fiacre ; on assure que, depuis ce moment, il bat
la campagne , et qu'il est dans dés transes pires que
celles de sa chère commère Frhca....

A M., de Fzi.vs , auteur d'EpiMF.KtuB , conseiller


en la cour des monnaies.
Sur le permesse injurieux pirate ,
Flins fait la guerre à tout bon écrivain ;
Dans ce métier il se gorge de vin,
Et de plaisir s'épanouit la rate.
Puis le maraud sur tout aristocrate,
Vomit son fiel irrité par Bacchus ;
L'ingrat qu'il est , d'être ainsi démocrate !
Lui que l'on fit conseiller aux écus.

l_ ' Aux Rédacteurs du Journal.


Je vous préviens, messieurs, que M. Chaho... est
furieux de ce que dans un de^ vos numéros , vous
avez gratifie le public de son portrait ; il étoit sur
le point d'epouser une jolis demoiselle de quinze ans,
que son éloquence avoit rendue amoureuse de lui, et
à laquelle il ne vouloit se faire voir de près , que
lorsque tout seroit arrêté entre lui et les parens ; point
du tout , voilà que votre indiscrétion a tout gâté ; la
demoiselle qui ne l'avoit jamais vu qu'à la tribune, %•-.
a tellement été effrayée du portrait que vous en avez
donné , que non-seulement elle ne veut plus en en-
( 77 )
tendre parler ; mais encore qu'elle tombe dans des
convulsions affreuses au seul souvenir de sa figure ;
tout cela est d'autant plus malheurcuxlpour le pauvre
délaissé, qu'il étoit amoureux fou de la demoiselle.

Le fier du Bois-crossl a dit hautement , dans la


deanière séance des Jacobins, que si le roi de Suède y
ou quelqu'autre souverain étoit assez hardi pour dé
clarer la guerre à leur société, il iroit, comme Mu-
cius Scévola , lui plonger un poignard dans le sein.
Pour bien apprécier le ridicule de l'hérofe ne de ce
nouveau Romain, il faut connoître sa figure- , beau
coup plus propre à faire éclater de rire qu'à faire,
trembler qui que ce soit ; d'ailleurs ce brave mili
taire n'est pas aussi méchant qu'il se l'imagine ; s'il
voyoit, non le brasier de Porsenna , mais seulement
une allumette brûlante par un bout, et qu'on le
menaçât ce cet instrument , ce peu ce bois, de souffre
et de feu , le feroit fuir à cent lieues.

yMRS pour être mis au bas du portrait de M. l'abbé.


MAURI.
Esprit mâle et brillant, profond législateur,
11 combat pour son Dieu , pour son roi , pour l'honneur.
Contre lui de la haine il irrite la rage ;
Mais le ciel lui sourit , quand la terre l'outrage.

Le sieur Bataille , ci-devant apothicaire , rue de la


Montagne-Sainte-Geneviève, va reprendre son com
merce, parce qu'il trouve à faire un bénéfice consi
dérable en peu de temps. Il se propose d'établir sa
pharmacie dans une des boutiques attenantes à la salle
de l'assemblée. 11 aura sur-tout une grande provision
( 7» )'
de fleur de soufre , de soufre en bâtom, de pommade
soufrée , et de peudre de capucins , à l'usage de ceux
qui fréquentent le manège.

Bouts rimes proposés dans la feuille du 28 octobre.


Quel est ce monstre-là, dit la chaste Alison ?
Avec le lourd Target , il faut que je m'explique :
C'est, mon enfant-, dit-il, la constitution....
Si j'en ai fait une fille publique,
C;cst pour plaire à la nation.

Jtux Rédacteurs du Journal.


On vous a trompes, messieurs, en vous disant , comme vous
l'avez imprimé dans votre numéro 8 ie ce mois , que ,1e ri-devaut
marquis Duque... ne descend pas du brave Viujurne j il ci descend
en droite liv;ne ; ce n'est donc point , comme on vous le r'ait dire y
un nom de guerre qu'il s'est donné. Il e3t dicoré des croix de
Saint-Louis et Cincinnatus, parce qu'il .les a méritées , ayant tou
jours servi avec distinction , sur-tout pendant la dernière guerre en
Amérique. Il est faux aussi que M. d'Or/.... , qu'il connoît à peine,
lui ait djnné un logement chez lui. Il n'a accepte un appartement
de r.T. de la Touche que parce qu'il est son purent , camarade et ami.
M. Duquc.... n'est pas membre du club des Jacobins ; nous igno
rons s'il est à Ccblentz , mais ce que nou^ , et tous ceux qui le
connoissent, savent très-bien, ce que c'est un bon, brave et loyal
i-Vancois»
Signé A. Dit. lon, marchai de camp , a-
dsvart def't'tc à V ciscm'jlc'e nationale coni"
tituartre , er le che vulirr tli Saikte-Iuce.
BjtSiiGKsic , ancien major-ge'nc'fal t'es Isles du Vent.
Paris , ce 9 novembre 1791.

Il vient de s'établir en Poitou , une socicté très-


ai nable , qui a pris le nom de club des sat:s-c:t/ottcs,
qu'il faut bien se garder de confondre avec ceux qu'on
voit par-tout, et sur-tout au rnarsége, applaudissant
et hurlant à trente sois par tête. Le club dont nous
parlons, n'est aucunsment nuisible ; niais il ne laisse

^
( 79)
pas que d'avoir se* dangers, à cause de la rigueur
de ses statuts } ses membres n'excitent point le plus
■saint , mais bien le plus doux des devoirs , et cepen
dant n'en permettent l'usage qu'après avoir rempli
celui d'être fidèles à dieu, au roi et à la véritable
patrie.
caa
^ Le bruit court dans Paris , que Saint-Domin<m«
s'est donné aux Anglois. Six de leurs vaisseaux , qui
se trouvoient là par hasard , ont servi à favoriser les
vues des habitans , et il n'est pas douteux que si cela
est , la colonie ne soit maintenant pacifiée ; ainsi
M. Brissot, et vous sublimes législateurs, vous
pouvez maintenant disputer sur des mots , sur la
véracité des nouvelles et tout ce qu'il vous plaira , vous
en avez le tempr.

J'ai appris hier , messieurs , par des personnes «ui


ne peuvent l'avoir entendu dire dans les mêmes
endroits , qu'on répandoit dans Paris que je m'étois
employé pour empêcher MM. les gardes-du-corps
d'aller en Allemagne. Ce bruit , que dans tout autre
temps j'aurois méprisé, ainsi que ses auteurs, si je
pouvois parvenir à les connoître , peut avoir. ,' dans
celui-ci , trop d'importance, pour que je ne vous prie
pas d'insérer dans votte journal le désaveu le plus
formel , et le démenti le plus authentique. J'espère
que ma façon de penser , aussi connue que mou nom
m'auroit assez défendu dans l'esprit des honnêtes eens *
mais maigre cette idée , je crois me devoir de né
pas laisser le moindre nuage sur une inculpation de
ce genre , quelqu'absurde qu'elle soit , et je ne
pense pas pouvoir prendre un meilleur moyen que
celui de vous prier d'imprimer ma lettre dans votre
ouvrage, le plus promptement qu'il sera "possible.
Signé, fabbè De Heavmont d'Jvtic^amps rut
neuyt des Petits-Champs , n? 81.
(.8o )

Le moniteur Anglo-françois du 5 octobre, parle


de certains gilets semés de Heurs de lys , et d'armes
de ia maison d'Autriche, vendus 6 livres au Palais-
Royal. L'honnête journaliste insinue tout doucement
un petit avis à notre municipalité , en disant que
ceile de /Bordeaux a proscrit, les mêmes gilets : eh
quoi ! mon ami-, parce que les gens de Bordeaux
Font une sottise , il faut que nous en fassions une : ils
v'mloient bien envoyer une escadre pour mettre le
feu dans les colonies (et tu vois qu'ils n'en ont pas
eu besoin ) ; étoit-cc une raison pour que nous y en
voyassions la galiotte ? C'est tout comme si tu voulois
que tout le monde dît une sottise, parce que tu en
àh une le premier.
—— mil g I' I liwi
J.ï voudrois, disoit à son ami un commissaire de
police, avoir pendant six mois le département du Palais-
Royal, Diable ! tu as les reins forts : quoi ! tu
voudrois donner l'assaut à toutes les nymphes de ce
\ grand B'. . . . ? — Non , parbleu , mais les jeux l . ...
Est-ce que le commissaire joue .'- —'— Non,
mais il laisse jouer — Ahj aK 1 j'en. ..au. ..tends.

£ours de la rue f'ivienne , 9 novembre.


Les assignats de 50 liv. .perdent 16 \ pour 100.
Ceux de 500 liv. 17 pour cent.
,
■Les .louis
. valent
, Ç<rpour des
, ,,assignats
=" de ■*çoo 1. JÇ 1. 6 s. ,
l pour .de 1 argent. IQ sous.
Les. assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 ^ pour 100. ,, , -, ,,;j

De l'Imprimerie' du Journal de la Cour et de];? Ville,


. .dont le l'uriau est rue Neuve Saint Marc, ' N,J. 7 i
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois, </< 3 liv.
peur Paris, et de 3 (.1 $f. pour la province, Je. déport.
MM. Cvreap a
N». ii. Moxtessoi? , assas
sinés à Balan , ait
Vendredi ii novem. Mans,

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

La demande ou portrait de l'abbé F....


Lecteur, dis-moi le nom de ce monstre à rabat,
Qui tant s'enorgueillit de son apostolat.
Sa voix rauque est l'écho de son style barbare.
De longs voiles de sang composent sa tiare.
Sa crosse montre à l'œil , l'immonde accouplement
De deux serpens hideux , gravés artistement.
On lit sur sa bannière , incendie , anathéme.
Sa dent grince toujours et sa bouche blasphème.
Obscène en ses propos , grossière en ses appas ,
La débauche , sa sœur , accompagne ses pas :
Il ai pour frère aine choisi le fanatisme ,
Il propage sous lui son nouveau despotisme ;
Et consacrant l'erreur d'un culte criminel ,
Empoisonne l'encens qu'il offre à l'éternel.
Auguste des Islets.

VARIÉTÉS.
Séance du mardi S novembre.
Le récit officiel fait à l'assemblée législative sur
i 'épouvantable situation de nos colonies, et notam-
Tonw VI. Année 1791. L
( **• }
ment sur celle de Saint-Domingue, où les droits de
fhommt envoyés avec des variantes , par l'infernale
société des amis des noirs ont fait périr des milliers
d'individus , joint à la mélancolie que nos législateurs
ont éprouvée en rendant des décrets pour inviter les
émigran's à venir individuellement se faire t'çorgiller
dans leur chère et tranquille patrie, les avoient mis
dans une espèce d'apathie, très-extraordinaire, au
manège national. Une lettre de M. s!me lot est
venue fort à propos les en tirer. Il leur demande,
en attendant mieux, un appoint , pour le déficit d'oc
tobre et de novembre, de quarante-neuf millions,
afin Je sauver à la caisse de l'extraordinaire , dont
les fonds sont épuisés , le -désagrément de faire ban
queroute. On a levé la séance, et chacun s'est.
retiré dans son cabaret, où nos petits rois ont dû
trouver leur soupe froide, car il étoitsix heures du soir.

Brochure nouvelle.
Réflexions morales d'un voyageur sur le demi-quar
teron de décrets de l'assemblée républicaine contre les
émigrans, — suivies d'une dissertation sur la nécessité
de donner quelquefois des coups d'épée dans l'eau.

.Le ministre de la marine a rendu compte à l'as


semblée de la déclaration de guerre dont nous me-
nacent'les Algériens , et de la lettre d'excuse que la
nation françoise leur a humblement écrite , en trai
tant, selon l'usage, le dey de magnifique seigneur ;
sur cela MM. Taillef.. et 7 acre. . ont dit qu'il
falloit châtier ee magnifique seigneur et détruire le
repaire de brigands qui lui obeissoit. Il y a appa
rence que ces deux augustes personnages sont par
faitement ignorans sur l'histoire ancienne et moderne ;
car ils sauraient que Charles- Quint, ayant tenté en
( 83 )
personne une entreprise contre Alger avec une armée
formidable", y fut repoussé avec une très-grande perte,
et fut sur le point d'y pérôr lui-même ; ils sauraient
que Louis XIV fit bombarder plusieurs fois cette
ville avec une vair.e apparence de succès ; mais que
les frais surpassèrent de beaucoup les avantages qu'il
en relira , et que les peuples. d'Alger recoin n.encèreat
presqu'aussitôt à insuher le commerce de France ;
ils sauroient que Louis XV y envoya , aussi des forces
respectables , qui ne produisirent aucun effet ; et qu'en
dernier lieu, une floue et une arnue. considérable
d'espagnols y firent une descente , et qu'ils y perdirent
une grande quantité de monde , sans faire aucun mal
aux Algériens ; enfin , ils sauroient que ces peuples
n'ont cessé de travailler aux fortifications de leurs
ports et de leurs villes , et qu'ils sont parvenus à
les rendre absolument inattaquables. Au reste, des
capucins , et de mauvais avocats de village , ne sont
pas obliges de savoir tout cela. Mais que MM. Tailkf....
etLaoo.... qui veulent châtier ainsi les gens, Se donnent
la peine de se mettre à ia tête de l'expédition , ces
illustres membres verront qu'ils seront trep heureux
de faire le sacrifice d'une partie d'eux-mêmes , pour'
pouvoir sauver le reste.
—aagga—■
L'opinion dominante de tous les grouppes , étoit
hier , que ce sont les Jacobins qui ont perdu les
colonies : les femmes sur-tout étoient furieuses con-
tr'eux , à cause du renchérissement du sucre et du
café , dont une prodigieuse quantité de gens font leur
principale nourriture. Le peuple connaît enfin ses
véritables ennemis , et bientôt il demandera leur
punition. Il commence même à avoir des notions
fort justes sur l'esclavage des nègres , dont la cpn-
dition étoit , sinon très-heureuse , du moins fort pré-
'fcrable à celle de la classe des gens sans fortune;
plaise à Dieu que les malheurs dont les Jacobins sont
(8+)
la cause , ne force pas le peuple de France à envier
le sort des nègres.

Dans peu, les ports de l'Orient, Bordeaux, S:c.


vont changer de système. Tel négociant n'étoit dé
mocrate que par jai usie de la noblesse , dont il ne
pouvoit jouir , quoiqu'il l'éclipsât par l'opulence.
Mais à présent, ruinés de fond en comble , tous ces
malheureux vont donner au diable le pâtissier Dris-
sotin , et bien d'autres honnêtes gens comme lui.

De la constitution , l'acte
A pour ami le Jacobin ,
Et , par conclusion exacte ,
Pour ennemi le genre-humain (i).

Hé bien ! Coco , disoit madame B.... à son mari,


nous allons donc perdre bientôt ce beau palais , ces
grands laquais , ces superbes appartemens , ces che
vaux, ce carrosse ; pourquoi t'es-tu si pressé ? Tu
pouvois rester en place encore quelques années , et....
Que veux-tu , mon chou , j'ai toujours dans la tête
ces mots de Mirabtau mourant ! . . . . Et qu'a-t-il
dit?. ... Je souhaite que vous jcuissie[ du même
bonheur que moi Quoi ! de mourir? . . . Non,
mais de mourir horiscntalemtnt .'.... Ah ! Coco !

( i ) Aucun naturaliste ne range les Jacobins dans


la classe de l'homme , ni même dans celle de Yorang'
outang, c'est une variété de l'espèce des hyanes.
Foye{ BufFon , article hyane.
( 8S )

L'illustre prince de Ligne père, vient de forcer


cinquante-quatre officiers François , du cantonne ■
ment d'Ath , d'accepter logement et nourriture à
son château de Bel -Œil. Un si noble procédé ne
surprendra pas quiconque connoît ce prince , dont
l'automne est aussi glorieux que le printemps fut
triomphant !
Meude-Monpas.

AVIS.
On offre de parier une forte somme, que si la
contre- révolution n'est pas faite le premier mai pro
chain , l'assemblée sera , à cette époque , parvenue à
son but , qui est de forcer le roi à chasser tous les
ministres , pour mettre ses comités à leurs places.

La dame Faucha , qui assistait à la séance du


jeudi 3 de ce mois , fut si effrayée de l'indignation
qui régna , même dans les tribunes où elle étoit ,
qu'elle craignit que son concubin , souillé de tant
d'ordures et décrété , ne reçût , pour cette fois , la
peine qu'il mérite, et ne lui fût enlevé pour aller
travailler bien loin , bien loin dans les bâtimens qui
font le cabotage de Marseille à Toulon , et de Toulon
à Marseille. Elle auroit fait une fausse couche sans
le secours du docteur Guillottin.

On a entendu , le 3 de ce mois , à la tribune ,


l'orateur profondément ignorant qui plaçoit dans son
dernier discours les états de Berne sur l'Océan ;
profaner le nom de S. Paul qui n'étoit pas fait pour
être prononcé par sa bouche impure , bouche de
( 86 )
fer, ou plutôt d'enfer, et proférer , dans le style le
plus barbare, des atrocités contre ies véritables mi
nistres des autels et contre la religion elie-mème ,. ep
c'est un prêtre qui a vomi ce discours ! et c'est un
évêque !
Des prêtres de Baal te! est donc le langage.

Théâtre des Farihls.


Nous ne dirons que deux mots delà pièce intitulée : L'Héritière,
tombée pour la première fois , mercredi sur le théâtre des Variétés,
fauteur en est connu , c'est un sieur Faire , qu'on surnomme
à'Eglantine , qui a déclaré une guerre éternelle au bon goût et aux
oreilles des honnêtes gens. Nous allons comprimer l'informe embrion
dramatique du jongleur , et nous en donnerons le résultat quelconque-
Nous avons en vain cherché une intrigue , il n'en existe pas, seule
ment le Faire a pris le cadre le plus maigre pour faire une sortie bien
lâche contre la cour , qui a eu le malheur de ne jamais bien apprécier
l'effrayant mérite de notre auteur ; nous avons vu aussi avec beaucoup
d'édification un réchauffé de M. Dubois-Crosse' lur l'autel des inva
lides. Cette épisode politique, qui probablement a été payée, n'a
pas fait fortune ; on s'est rappelle le superbe discours de Vabbé Mauri,
et on a conspué impitoyablement le malheureux publiciste. Nous
avons aussi remarque avec attendrissement une dissertation prolongée
par le pape pendant une grande demi-heure avec tout le firii du
sentiment ; c'étoit tout bonnement la loi agraire ornée de tous se»
accessoires , et considérée sous le point de vue le plus avantageux.
Toutes ces déclamations puisées dans les révolutions ce Prud'homme
mènent naturellement à l'exposition qui commence au quatrième acte
par une lettre sans adresse, et la pièce commence à se nouer au
cinquième a»te , lorsqu'on se marie, œ^^ M. l'aima qui étoit
chargé d'un rôle de fat , s'en est acquitté d'une manière vraiment
pitoyable, par la raison qu'uu homme ivre joue très-mal les ivrognes.

Un honorable membre alloit demander la parole


pour s'opposer au décret demande , afin d'autoriser
une nouvelle pacotille de 300 millions en assignats,
lorsque Dom Chah... le retint, et lui dit naïvement :
" Mais ne dites donc rien sur ce chapitre, car
„ comment voulez- vous qu'on nous paie notre mois,
„ s'il n'y a pas d'argent au trésor national ? et s'il
j, y aveit quelque retard , qui sait ce qui peut arriver \
( «7 )
» - D'ailleurs notre comité des finances sait bien
„ ce qu'il a à faire. „

Depuis le fameux décret , par lequel la législature


a, d'un coup de plume, tué 80 mille émigrés, le
drap noir est renchéri de 10 liv. par aune ; on avertit
qu'jl vaudra 50 liv. au mois de janvier. Des gens
instruits assurent que les sieurs Brisso.... Condorsept ■
et compagnie, ont acquis , depuis huit jours , la ma
nufacture de Paignon, ce qui prouveroit qu'ils ont
autant d'esprit que les Dandrl , les Laborde , &c. On
dit aussi que madame de Syllery est allée à Londres
pour accaparer tous les crêpes de l'univers, qu'à son
retour elle établira son magasin rue de la grandi
Tuanderie.

Gravure.
On trouve chez Hébert , libraire, au Palais-Royal,
une caricature qui a pour titre : les coups de rabot.
Elle représente, trait pour trait , M. Eab... de Saint-
Etien..,en robe de ministre protestant, appuyé sur
un établi de menuisier , un rabot à la main. Chaque
fois qu'il le pousse , on en voit sortir un coupeau,
sur lequel est écrit une des opinions meurtrières du
feu constituant. Il y a beaucoup d'autres allusions
ingénieuses qu'il seroit trop long de détailler ici,
mais qui méritent cependant l'attention des amateurs.

AVIS IMPORTANT.
M. Chabroud... justement alarmé de J'influence
que peut avoir sur la fortune des citoyens le déla
brement de nos espèces nationales , vient de déposer
un cautionnement considérable , pour sûreté de son
( «88 )
entreprise. ■ » EHe consiste à souder, Coller, re
mettre à neuf, e-t à blanchir et dégraisser les billets
patriotiques et nationaux, sur lesquels notre fortune
est établie,, et qui s'en vont en loques.

Rien n'est plus scandaleux que la tolérance de la


municipalité pour ces infâmes tripots , où l'on es
croque, où l'on vole , où l'on assassine ; elle ne peut
prétendre cause d'ignorance , puisqu'en passant sous
les arcades et dans les rues adjacentes, ont fait vio
lence aux passans pour les entraîner dans ces repaires
infernaux ; et l'on vous distribue des cartes indiquant
les noms et les demeures. Il y a de ces maisons pour
tous les ordres de citoyens ; et l'on voit même sur
tous les quais , sur tous les ponts , sur les boulevards ,
dss hommes ou plutôt des brigands , qui , avec des
dés et un carton , dépouillent le bas peuple du peu de
cuivre qui reste dans la circulation. Et la municipa
lité le voit ! Et la municipalité se tait !

€eurs de la rue Fivienne , 10 novembre.


Les assignats de 50 liv. perdent 16 ipour 100.
Ceux de 500 liv. 17 pour cent.
ii- 1 . f pour des assignats de 500 1. 5 1. 6 s.
Les louis valent J ^ dc j^^ 1Q^
Les assignats de 5C0 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 4 pour 100.
„—..,li,iii.i..l!!i j,i . 1 iju 1 j m . ji
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue A\uve Saint -Marc, N'\ 7 ,
au coin de la r. Fa\'art , place de la comédie italienne,
le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 lir.
four Paris., et -de 3 l.i 5f. pour la province, fr. déport.
N». iz. M. de Bechet , mal'
traité et volé par les
Samedi 1 2. novembr. Jacobins à Faudun. ,

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fomtaini.

Air : De la Bourbonnaise.
Dans Paris la grand ville ,
Hommes, femmes et filles, (bit.)
Ont tous le cœur débile
Devant les assignats.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
La pauvre Targinette,
Cette jeune fillette ,
Elle est dans l'embarras.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
E.ie est dans l'embarras.

Le restant de la France
A-t-il plus d'opulence? {bis.)
Sa fortune est immense ,
Mais c'est en assignats.
Ah ! ah ! ah ! ah ! ah ! ah !
La pauvre Targinette
Cherche en vain dans sa tête ,
A sortir de ce pas. Ah ! &c.

VARIÉTÉS.
U n député du département des Vosges , couvert
d un c hapeau-clabaud et d'un manteau, passant hier
Tome VI. Année 1791., M
( 9° >
s«tis le» arcades du Palais- Royal , fut invité par une
femme assez, jolie , qui lui fit la proposition d'usage,
et qui fat aussi-tôt acceptée. Ces nouveaux
amans s'en alk>ient bras-dessus, bras-dessou», lors
que la fantaisie pic au monsieur de regarder la dame;
qu'on juge de sa surprise et de sa fureur, lorsqu'il
Ktotimit son épouse ! Il avott lové sa canne pour
la battre, lorsqu'il le fut lui-mê'ne par des jeunes
gens qui le menèrent au corps-de-garde. Nous
ne savons pas les suites de cette affaire , mais nous
savons qu'il ne reste à ce malheureux que d'être
content pour être parvenu au point de son confrère
George-Dandrtt-.
mm 1 1 1 11,11 'I lu I

Le décret de mardi' dernier sur les émigrans, signi


fie mot à mot :. « Il est ordonné à tous les honnêtes
u gens de venir en France se faire égorger , sous
» peine de la vie >\

uMMHL'iujasa»
On nous mande que nous avons été induits en erreur
sur le compte de la jeune personnne qui a été commère
avec M. de la Fax elle a été fort piquée de ce qu'on
l'a cru capable d'approuver toutes les extravagances
dont nous sommes témoins et victimes, et sur-tout
de ce qu'on l'a confondue avec mesdames Sta... Dondon..
Lâcha... Condor... Saint- Chaîna. . et autres grosses
laidrons de la nation.

Les patriotes d'Avignon viennent d'envoyer une


déDuiation. à nos. législateurs pour les prier, en leur
nom, et à celui de l'armée du général Jordan , de
vouloir bien accorder les honneurs de la séance,
dans le Panthéon des grands hommes j à leur
cdèbw et. trop malheureux confrère t'Écu yer.
( 9i)
NUI lil I I III

Beaucoup de gens ont ri à gorge déployée ' du


nouveau décret qui condamne à la mort tous les
voyageurs françois ; et en effet , à l'envisager d'irfi
certain côté , rien au monde n'est aussi drôle ; mais
il n'en est pas moins vrai que, par ce moyen la ,
1-s jacobins viendront peut-être à bout tic leurs projets,
qui sont d'abord d'empêcher les prîaces cries honnêtes
gens de revenir en France, et ensuite de faire pertfie
au roi l'amour et la confiance qu'il a acquis, et
même d'exciter , s'il est possible, une insurrection
contre lui ,' à cause du refus qu'il ne paut manquer
<le faire de sanctionner un pareil çkcfrt.

L'assemblée législative err envoyant les décrets


qu'elle vient de lancer centre les émigrés , .zura-soin
pour appuyer la motion, — de leur envoyée
des récits circonstanciés de ce qui vient de se passer
à Angers, Marseille, Avignon, Montpellier, Li
moges, et sur-tout un petit détail des vibiencM et
des°massacres que les Jacobins de Caen ( inspire»
par le pontife Fauxchcf) ont fait commettre?mr les
sans culottes, et la municipalité contre les prêtres. Bt
les gentilshommes de cette malheureuse ville.

M. Sciglihz , dit Bolrtdon, connu par ses obser


vations en Allemagne, et par le compte qu'il en a
rendu l'autre jour à l'assemblée , a joué un assez
bon tour à MM. les Jacobins ; il étoit arrivé i
Paris dans le plus mince équipage , et il alla descen
dre dans un hôtel garni des plus modestes ; pour
paraître décemment devant l'auguste sénat i il errU
prunta l'habit des dimanches d'un garçon perruquier
qui se trouva être un frbre Jacobin ; celui-ci aVHrtt
averti le club du projet de M. Stigliht , tous les
( 9* )
frères accoururent l'un avec de l'argent, l'autre des
hzbits, l'autre avec des chemises; ( on prétend que
ce fut Gcrsas ) et enfin tous s'empiessèrent à équiper,
de pied-en-cap , un digne citoyen qui venoit faire une
dénonciation. On a vu, dsns tous les journaux, le
détail du- compte qu'il rendit à l'assemblés , et des
remerciemens et applaudissemens qu'il y reçut , tant
des membres que des galeries ; mais ie bon de l'aven
ture est qu'aussi tôt après la cérémonie , M. Sa
lière est parti sans tambour ni trompette, emportant
lees habits, culottes, souliers, chemises, argent ,
boucles, montres , &c. &c. des frères Jacobins, dont
on s'est moqué en attendant mieux.

Sur MM. de Fit... et Barr...


Dans un musée on lisoit une épître
Dont les vers nains marchoient à cloche-pié.
Bien morne étoit de voir par un bélître ,
Chaque innocent encore estropié.
Drôles ils sont , que m'importe la règle !
CTest de Pus cridt un vieux lettré.
Le fait est faux, lui repart un espiègle,
Et les trois quarts .'ont, au moins, à Barré.
«Œï»reïSÇ2S!PS3W"'

M. Dupcrtail a représenté à l'assemblée que la


première kgislatme avoit oublié dans l'organisation
militaire, une certaine quantité de dégraisseurs ,
que la composition actuelle de l'armée rendoit né
cessaire, et qu'il faudrait répartir dans les regimens
pour enlever les taches dont plusieurs habits ctoient
couverts. Un membre a judicieusement' oijser'e que
ces taches étant dans la doublure , elles échappaient
au premier coup-d'œil , et que d'ailleurs , on ne
(.93 )
pouvoit pas les ôter avant le printemps ; il a même
assuré qu'il viendrait, à cette époque , une sociéic
nombreuse de l'Allemagne, qui se ehargeoit de les
faire toutes disparoître.

Enfin , nous tenons l'effigie de Gorsas ; le


voilà trait pour trait occupe à rediger une atrocité
peur son journal de Bicêtre, afin d'exciter les pa
triotes à mettre en activité le feu ou le poignard
pour le s'outien et l'honneur de la constitution , et
la conservation de ses abonnes.

Les émigrans ont envoyé aux quarante-touit sec


tions de la capitale la même adresse qui . a été affi
chée, sans doute, par leur ordre, et arrachée par
les Jacobins. Ils y ont joint une lettre , dans laquelle
ils les invitent à donner toute la publicité possible à
\a déclaration qu'ils y font au peuple François de
leurs favorables intentions. Plusieurs sections se sont,'
à ce qu"o;i dit , assemblées en conséquence. Les
presidens et commissaires de quelques-unes se sont
permis d'en soustraire la connoissance à leurs con
citoyens , d'autres même sans les consulter ont eu
l'impolitique de les brûler avant de les communiquer.
—— »iffBaan?.-»H—

La folie du moment du marquis de Pillate , est


de se faire faire un manteau avec l'étoffe des énorme»
culottes de M. Goussiac, député du département
de Finistère.
(94)
■MVlriTtUr

On demandoit à d'anciens députés gauchers des


plus enragés, pourquoi ils avoient fait faire, de si.
mauvais choix pour la nouvelle législature : C'est,
répondirent-ils , parce que c était le seul moyen dt
nous faire regretter.
M£?s23SSSB8aB»

On dit que les nouveaux fabricans de décrets de-


se croyant pas assez révalutionnairement dduqués ,
pour entretenir la virulente fermentation des patriotes,
à l'aide de laquelle ils pourront continuer , encore ,
de bouleverser , pour régner, ont proposé à messieurs
JRader..., Rabot de damné Etienne, Siller... ttNéra..
de leur faire payer par la nation 18 livres par jour,
comme jadis, s'ils consentaient à leur donner des
leçons de leur tactique dans le sens de la révolution ;
ils ont accepté cette proposition avec plaisir, et par
trois raisons. ■===- La première , c'est que cela leur
vaudra de l'argent. ->— La seconde, c'est qu'ils seront
a même d'éloigner le moment où la raison arrachera
le, voile qui couvre la turpitude de certains membres
«Je l'assemblée constituante. La troisième, c'est
que ne pouvant plus retourner chez eux, ils s>eront
payés pour rester à Parir.. On assure que le
dernier des quatre susnommés a reçu un message de»
ses compatriotes , par lequel on lui mande que les
nouvelles de Saint - Domir.gue ont donné un peu
d'humeur aux patriotes Bordelois , et qui ri ( comme
il le dit à tout le monde ) il s'ennuie de vivre , il n'a;
qu'à venir au pays.

* L'assemblée aroit invité tous ses membres à se


faire inscrire pour les comités pour lesquels ils
croiroient avoir des talens et des lumières , et l'on a
( 95 )
eu bien de îa peine à former ceux qui demandent
du travail , et où il n'y a pas de l'eau à boire ; mais
lorsqu'on en est venu à la liste du comité de finances
et des assignats , on l'a trouvée surchargée des noms
de presque tous les députés. Quelques hommes hon
nêtes, car il y en a; mais apparent rari nantes in
gurgite vasto. Parmi ces hommet honnêtes , les uns
ont dit qu'il falloit décider le choix par le sort , et
faire tirer ces messieurs à la courte-paille ; les autres
qu'il falloit les renvoyer tous au comité de mendicité.

QUESTION.
On demande quelles sont les qualités nécessaires
aux ministres actuels. Sont-ce la fermeté et le cou
rage , ou la bassesse et la lâcheté ?
■ nniiurrtttir-»
Lettre de M. le président de l'assemblée , à
M. Gvillotin , du jeudi 10 novembre.
En conséquence des décrets que l'assemblée légis
lative vient de rendre contre les soixants mille émi
grés y vous voudrez bien , monsieur , faire construire,
sur-le-champ , trois cents guillotines. — Feuille^
prendre toutes les précautions possibles , en vous
accordant avec le sieur Charlot , pour leur per
fection ; vous les enverrez de suite à Orléans.
La présente n'étant pour autre fin , je prie Dieu
qu'il nous en garde vous \ moi , l'assemblée et les
Jacobins. Je suis , &c.
iiiiimiii Ili" Il V WTirfam

Les platitudes que certaine feuille populacière se


permet contre la médiocre stature de M. le duc
de Villequier , ne prouvent pas décidément que, parmi
les émigrés François, il y ait des intrigans prôpa-
gandiers. : mais elles donnent à penser que chez le
( 96 î
respectable M. le comte de Mttttrnick , quelques
valets de la diplomatie se sont enorgueillis d'avoir
six pouces de plus que notre vertueux premier gen
tilhomme de la Chambre.
Mcudc - Monpas.

CHARGE D*E MAGISTRATURE


A VENDRE.
Par un bon décret, le pouvoir exécutif vient
«Têtre chargé de faire-des informations sur l'affaire
qui tient eu échec, dans ce moment, le régiment
&Ernest Suissq, et les patriotes de Marseille , et de
les envoyer dans un mois ( sans se mêler ni de la
juger , ni d'en arrêter les suites ) au pouvoir légis
latif, i—■-- Le roi qui a d'autres choses à faire que
d'être le commissaire-enquêteur de ces mes
sieurs , offre de vendre, au profit de la nation , cette
nouvelle charge qu'on a bien voulu créer en sa faveur..

NOUVEAUTÉ.
Le martyrologe, ou l'histoire des martyrs de
la révolution j un volume z'/;'-8e. d'environ 500
pages , avec trois gravures en taille-douce. Se trouve
àlJaris, chez Artaud , libraire, à l'assemblée natio
nale , près le bureau du contre-seing.
Nous reviendrons incessamment sur cet ouvrage ;
en attendant, nous invitons nos abonnés à en faire la
lecture , ils y trouveront à chaque page un intérêt
si pressant, qu'ils arriveront à la fin, en regrettant
qu'il n'y ait pas plusieurs volumes. ° '■

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


dont le bureau est rue Neuve Saint-Marc, N". 7 ,
: eu coin de lai: Fa van, place de la comédie italienne,
le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
t peurFeris, et de 3 l.i$f.pour la province, fr. de port.
SUPPLÉMENT
( i ;

SUPPLÉMENT
... ■. . Du N°. 12.

CHANSON,

tsur l'air des Portraits h. la mode.

T adis , en vt rance ,"'on savoit


J "•' s'."amuser
' ;
Le verre en main , chacun vouloit chanter
L'aimable objet qui l'avoit su charmer ;
C'ctoit-là l'ancienne méthode r
Mais aujourd'hui , tout François est soldat ,
Homme de loi , philosophe , apostat ,
Législateurs ou grand homme d'état ;
Voilà la nouvelle méthode.

D E nô9 aïeux le cœur étoit loyal ;


On les voyoient ', au moment du signal ,
A l'ennemi courir tous'cttmme au bal ;
€'étoit-là l'ancienne méthode :
Mais aujourd'hui , que c'est bien différent !
Il ne faut plus, 'pour être conquérant, '■
Que maflacrer aufli-tôt qu'on se rend ;
Voilà la nouvelle méthode.
( 2 )
Un chevalier magnanime et vaillant ,
De fa maîtresse approchoit en tremblant
Il lui cachoit son amoureux tourment ;
C'étoit-là l'ancienne méthode ;
Un volontaire aujourd'hui , bien frisé ,
S'irrite et craint d'être tympanisé ,
Si dans le jour il n'est favorisé ;
Voilà la nouvelle méthode.

• -• ■ -w , ,|.. -,
Servir son Dieu , sa Patrie et son Roi t
Plutôt mourir que manquera sa fui ,
Et de l'honneur ne suivre que la loi ,
C'étoit-là l'ancienne méthode :
Mais aujourd'hui , que l'on a tint d'esprit ,
Ces préjugés n'ont plus aucun crédit ;
Des Rois , de Dieu , l'on plaisante & l'on rit ;
Voilà la nouvelle méthode; - ■■ .

On respectoit autrefois les vertus ,


On réformoit doucement les abus j ,--
Quand on devoit , on. payoit en écus ; ,,.
. C'étoit-là L'a^i^nne méthode :
Mais aujourd'hui , l'on est bien plus adroit ;
Par du papier la richesse s'accroît ;
En assignats , on s'acquitte où l'on doit. :
Voilà la nouvelle méthode. .', . , , ■>

*»&&&
(3)
Exhortation aux Gardes Nationales de Dieppe, le
jour de la Fédération , par Mademoiftlle Baron ,
Dieppoife tres-recommandable par son civisme.

CHANSON,
Sur l'air du Mirliton.
Une Dieppoise donzelk ,
Pour animer des héros
Le patriotique zèle ,
Leur a promis à propos
De beaux mirlitons ,.
Mirlitons , mirlitaine ,
De beaux mirlitons ,
Don don.

Allez , dit-elle , combattre


L'effort de nos émigrés ;
Faites-y le diable à quatre ,
Comme vous faites auprès
De nos mirlitons , &c.

Des récompenses civiques


Vous attendent au retour ,
Et vos fronts patriotiques
Seront ornés par l'amour ,
Et nos mirlitons , &c.

Volez donc sur la frontière


Où seront nos ennemis ;
Pour nourrir l'ardeur guerrière ,
jettez les yeux sur le prix
De nos mirlitons , &c.

v-
Amis , suivez la carrière
Ouverte à votre valeur ;
Qui fait un pas en arrière ,
N'a droit à nulle faveur
De nos mirlitons , &c.
*
Ne*/* jurons aux démocrates
Qu'ils auront seuls nos faveur» ;
Nargue à ces ariftocrates , .
Qui n'ont pas les trois couleurs
De nos mirlitons , &c.
*
A ce discours, noble et sage ,
Tout guerrier , d'un fpu sacra ,
Se sent enfler le courage ;
Aussi-tôt il a jure .• \
Sur un miriitort, &c.

Mai», hélas ! il faut Je djre


A la.fblblfi humanité , „_t
Tous ces sermens qu'on inspire
Auront la fragilité
De- ces mirlitons 4 &c.
* '::
Cependant j troupe jolie ,
y."
Forcez ncjs guerriers d^ljsp ;
S'ils meurent pour la patrie ,
Vous pourrez tout réparer^
Par vos mirlitons , &c. > ~)
..'■iiiji.nn
-' • i." :;■■< fi T'.'j'l
. f —
Le prince de Mot?T~
N«. 13. barre y , poursuivi
tv ..-•>->„, „„„ w' et maltraitéparles bri-
Dimanche: 3 no». «^ g^.Ju n%il.i7H

JOURNAL;
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Equtaik r.
i" 1 ■ ■ '
Jacob signifie suppiantatcr; mais il faut prendre
garde de s'imaginer que ce patriarche fut ainsi
nommé , parce qu'il surprit à son frère son dreit
d'ainesse. La manière dont il vint au monde en est
Tunique fondement ; il tenoif son frère par le talon ,
il avoit la main sub planta , et le nom de Jacob ne
signifie rien autre chose. Ôter à quelqu'un par finess»
la possession d'une chose, ou l'empêcher de l'ob
tenir , c'est agir comme Celui qui naquit ayant la
main sous la plante du pied -de son frère ; delà le
verbe supplanter , en dérivant ce mot de deux racines
latines, sub planta, qui répondent aux racines hé
braïques du nom de Jacob i parce que Jacob trompa
ainsi son frère : il pouvoit arriver que nous allassions
puiser jusques-là ; et dans ce cas nous aurions dit
Jacober ou Jaeobistr , au- lieu de supplanter ; ce qui
aurait signifié, de, même tromper, comme Jacob
trompa Esaii. ■• ..;. , . . ...-.j t -. . ' ■'">
Encyclopédie //1-4®., tome 23 , p. 68, verbc^NôM.

;iV ,V A R I E T É S.
\j E bruit cpuroit hier aux Jacobins qu'un en-Ro tri
ment avbit' manque d'étouffer M. Brissot. Heureuse-
Toriw VI. Année 1791. N
C9ft)
ment la- nouvelle s'est, trouvée démentie par l'appa —
rition du prétendu malade ; cependant examine lit
santé- de Mi Œrissot est chère à tous les honnêtes
gens, on fera venir des bords du Rhin un médecin
habile, qui , Jfe moi? de mars prochain, fera passer
par la gorge'dudit sieur quelques cordm ïaux s
oa «p£rç qu'ils, procureront à son pouls un degré
ifllivation qui empêchera pour toujours une rechute.

Unfc compagnie , dont le patriotisme esta toute


épreuve , se propose de donner à la nation pour
étcenne , une , émission, de deux ou trois milliards de
billets , qui n'auront pas.l'inconvénient de se. déchirer
Çdn^e ceux de la maison dé secpurs , —— de donner,
dès "démangeaisons, au^; rria'ins^ comme, ceux de la.
Caisse patriotique ',, ——* de. ne pas s'effacer comme;
Ceux de parchemin , &c. Ces billets seront as.
toile , imprègnes . des coujeurs na^ionajes^bon^eint ;.
iîs, autant; lé précieux avantage de, résister: aux plus,
fortes lescives , et à .tous les savons possibles , et iis.
auront, le grand avantage' de pquvpir être envoyés. à.
l£ blanchisseuse comme, le. reste, du linge. —— Ce
slircrbît. de richesse . natyopaje l'emp.arrera sur, touti
ce que nous avons' eu' jusqu'à présent, en.ee genre.,,
et on ne doute pas. qu'on, ne le préfère. à l'or, à,
l'argent, même aux. assignats,.
se

c Le csieur Tremblay qui écrit un journal sans ri~


flexions , donne le nom de brigands, à quatre mille'
cultivateurs de l'Anjou qui redemandent leur religion,
leurs .pasteurs , leurs appuis , leurs bienfaiteurs : si
ee sont-là des brigands comment appellera- t-on les
assassins de la Grève, les gens -à piques , les tapis
siers de l'hôtel de Castries , les signataires du champ
deunars-, l'armée de Jourdan , &c. &c. Sic. «t enfin
l*s. Jacobins r
( •»:):

On assare que M. de <Narb.. .. va être «©Mme


ministre des affaires étrangères-; s'il accepte > 'c%
■sera lin augure bien favorable pour les gens de Cou
leur ; il ne le sera pas moins poar la paix 'dont nous
avons si grand besoin. M. de Narb.... en porïe l'èmi
blême sur toute sa physionomie.'
KTE3XBSSEHBB»!

De prétendas vr.inqueurs , ' de je ne sais quel


ennemi , ont demandé de faire peindre sur leurs drai
peaux , une tour représentée la tête en bas ; si tel
choses continuent > les habitans d'une certaine ville
feront bien de prendre pour arme une marmite rertversiu

Le comité national des arts ayant prié M. de


Beaumarchais de composer une inscription pour la
placer au-dessus de la porte du manège où se ras
semblent nos législateurs, — il leur a envoyé celle-ci :
CEUX QUI ONT FAIT LE MAL., .
LE REPROCHENT AUX AUTRES.

Dialogue entre Philippe d'Orl et la comtesse de


Cl.... G...,, d'une pâleur intéressante.
F h 1 1 1 1 v k. ■-•■•' ■

Belle dame , il m'est dur de vous faire un reproche ,


Mais cette pâleur là messied à vos attraits.
La comtesse.
Je n'ai rien , grâce au cielt qui de vous me rapproche ,
Et le sang et le crime Ont respecté mes traits.
( 'i«o }

TJn marchand de. bois , nommé Moret... s'est plaint


amèrement à l'assemblée de ce que M. Chabr... avoit
absolument refusé de le laver : assurément si ce digne
blanchisseur trouve cette opération trop difficile , il
faut que le linge du sieur Mont... soit taché d'une
manière diablement indélébile. ■»< ■

' Nous invitons nos lecteurs à se procurer la vie de


l'abbé Fauchet , par Al. l'abbé de Falmeron ; on y
trouvera la vérité de ces vers de Boileau , souvent
répétés , mais jamais mieux appliqués :
*' Il n'est peint de serpent ni de monstre odieux ,
„ Qui par l'art embelli ne puisse plaire aux yeux. „

Epigraphe déjà connue, mais parfaitement juste


pour l'antre des Jacobins.
Quod genus hoc hominum quae ve hune tam barbara
morem permittit patria.
Firg. (Sneid...

Dans une paroisse de la province de Poitou , ■ hh


curé constitutionnel , ayant dit la grtnd'messe , abso
lument seul dans son église, se mit à prêcher sur les
bienfaits de la constitution et sur le nouveau régime
du clergé , qu'il appuya fortement sur le principe du
droit de la volonté générale.

Deux cents soixante-seize Jacobins , aussi mem


bres de la grande assemblée , se sont promis de se
partager de manière à pouvoir maîtriser et forcer
( ioi )
toutes les délibérations. Ils ont fait, le 6 de ce mois ,
un essai de leur tactique , qui leur a réussi en partie ;
on espère qu'étant à présent découverte, elle pourra
facilement être déjouée par les honnêtes gens.

Quelques femmes de qualité , pour expier la faute


qu'elles ont faite en s'encanaillant dans les tripots de
la démocratie , viennent de faire le sacrifice de leur -
coquetterie, car elles vont toutes s'habiller comme
madame de la Cha... qui, la première convertie, a
adopte le costume dont voici une esquisse, et qu'elles
ont juré de conserver jusqu'au triomphant retour des
chevaliers François.

Les Jacobins ont eu l'impudence, de faire faire


par leurs laquais , c'est-à-dire , par la société fratern ..
une adresse à tous les citoyens de Paris , pour les
engager fortement à élire un Jacobin pour maire ;
et pourquoi pas ? Ils ont bien déjà élu pour député
un brissotteur , la Provence un bourreau ; le Blaisois
un capucin-; le Poitou un marchand de soufflets , et
la Normandie un pendu en effigie. ,

Demain , disoit il y a quelques jours.le duc d'Or.....


à ses gens , tenez-vous prêts de grand matin, je veux
chasser un cerf au Raincy. Cela suffit, mon
seigneur , répondit l'un d'eux , mais je crains bien
que vous ne trouviez par-tout que dédain (i).

C'est sans doute des daims qu'il vouloit dire.


( 102 )

Le très-peu enchanteur Merlin s'est permis d'as


surer en pleine assemblée , qu'il préférerait de voir
pendre trente ministres , à voir punir seulement un
nègre ; il en auroit dit davantage, mais l'assemblée
a passé à l'ordre du jour , qui consiste ordinairement
à huer tous ceux qui parlent ; assurément elle ne peut
pas mieux employer son temps ni notre argent.

On vient d'ajouter un nouvel avantage aux places


des ministres , déjà fortagréabfesdepuis quelque temps ;
il a été décrété qu'on ne pourroit les quitter sans
la permission du corps législatif} par ce moyen, le
régime des ministres va ressembler à celui des jé
suites , que le corps pouvoit chasser à son gré , mais
dont les membres ne pourroient pas s'en aller sans
permission.

Les paysans du Languedoc viennent d'employer


un moyen d'accélérer la banqueroute , . c'est de
pendre les collecteurs pour ne pas payer les impôts.

Humble pétition des perruquiers de la ci-devant bonne


ville de Paris , présentée à l'assemblés.
Les individus composant le corps des perruquiers
de Paris, ont l'honneur de représenter à l'assemblée
le tort manifeste .qu'ils éprouvent de la part de la
société dite le club des Jacobins : ces messieurs , contre
l'esprit des décrets de notre admirable constitution,
se forment en corporations , s'attribuent des distinc
tions, et affectent un costume particulier, qui seroit
repréhensible en tout état de cause , mais qui le devient
infiniment , par la perte qu'il fait éproyçr aux perru-
f 101 )
quiers,à Cause dé l'abandon de leurs pratiques", et de
là. cessation de là vente dès marchandises employées
àl'accommodage delà tête humaine Les supplians f
pleins dé confiance dans la justice et les bontés dé
l'assemblée, prennent là liberté de lui faire observer
qu'ils- ont à payer de gros loyers , de grosses patentes ,
de gros dons patriotiques, et de grosses capitations :
d'après ces considérations , ils là supplient d enjoindre
à là société , dite des Jacobins , de renoncer à toute
distinction inconstitutionnelle , et préjudiciable aux
intérêts- du commerce en général-, -et à celui des
perruquiers en particulier : les fupplians osent prier
instamment messieurs les députés de vouloir bien
donner , en leur propre personne, un exemple , dont
l'effet sera aussi prompt; et: aussi sûr que toutes les
ordonnances ou décrets qu'ils pourroient rendre ; ils
ne cesseront de prier l'être suprême d'accorder à l'as
semblée les grâces et les- lumières' qui' lui sont si
nécessaires pour, là confection de sesglorieux travaux,
et signé. ......

Condortout , Pierro - best , Bis - sot, Chef-faux *


Reggoire ,
De la couleur des lys -, détracteurs insolens ';
Et de celle du diable enragés partisans ,
Cueillent enfin les fruits de leur sanglant grimoire* :
Mais -pourquoi voudroient-ils savourer seuls la gloire
De faire, par lés noirs >t exterminer' lelS blancs ?
C'est qu'entre tous les blancs, nul n'a Pafrie aussi noire"
Condortout , nom Africain , qui correspond à acca
pareur de tous les honneurs et de toutes les richesses.
Ces par modestie que différens auteurs , en parlant
de ce grand roi de Macoco , pays célèbre dans tout
l'univers parses boucheries de chair humaine, le

-
nomment quelquefois Çondorsix ^Condorhuit ou Con-
dordix ; comme si ce prince noir, qui , par des secrets
algébriques , se multiplie en vingt personnages diffé-
rens, pouvoient se contenter de remplir six ou huit
places j ou d'empocher huit ou dix cents mille livres.
C'est peu de chose pour lui que d'avoir des-honneur
jnsques par-dessus la tête ; il ne tient rien s'il n'a
tout. Qui pourroit calculer son dernier degré d'élé
vation ? C'est à son auguste personne à résoudre ce
problème.

Nous sommes quelquefois tentés de croire que,


s'il n'y a pas d'honneur , au moins il y a du plaisir
à être Jacobin ; ces messieurs font à-peu-près tout
Ce qu'ils veulent ; ils viennent encore de faire insulter
et maltraiter à Marseille le régiment Suisse d'Ernest,
qui , dans un autre moment, les eût étrillés comme
ils le méritent ; mais il semble que plus ces gens-là
redoublent d'impudence et de scélératesse , plus les
honnêtes gens deviennent timides et patiens ; il faut
regarder cela comme une crise de la nature.

Le moment approche où les démocrates et les


monarchistes ne conviendront qu'en tremblant
d'avoir professé ces désastreux principes , et ils auront
grand soin de dire : J'en conviens, j'Àr
EU CE MALHEUR , MAIS ON NE PEUT PAS ME
REPROCHER, D' AVOIR ÉTK JACOBIN.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N\ 7 .
au coin dé lar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de Vabonnement est pour un mois, de 3 liv.
pour Paris, et de 2 l,i$f.pourïa province, fi: déport.
Mort du curé ePÀrgen.
%j9 rjfx teuil,persécutépar les
•' I4"' JM^At brigands, à cause de
t j- 14 novembr.
Lundi L >\*/t
vft ^Wr son
»i -„attachement
. D . Fpour
~ •v3jp»» l cvequt de Paris.

J O URNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Fontaiki,

Dsrniere réponse à la question fuite dans cejournal


le vendredi 4 novembre , NQ. 4.
« Quelle est la femme la plus malheureuse , ou celle -
»jqui a un mari qu'elle haie, et dont elle est aimee;.'
»-<au celle qui. a. un* mari qu'elle aima , et dont elle.
m est haïe ?
Adorant un époux, n'éprouver que sa haine
Est le plus grand des maux que dispense le sort.
C'est un martyre lent, sans terme que la mort ,
Soi-même, en gémissant, on resserre sa chaîne.
Mais l'honneur et le sentiment
Doivent bientôt finir le pénible tourment
Que peut causer la répugnance.
On possède un phœnix dans un époux amant
Et de l'orgueil- flatté naît la reconnoissance :
Elle vaut, bien l'amour dans un cœ».r délicat -
Elle est seule une jouissance.
Ne parlons pas d'un cœur ingrat.
far une Dame.

VARIET fiS.
1^, e refus du roi de sanctionner le décret contre les
migrans , e;,tur, des érenemens les d us intéressais
Tome VI. Année 1791 O
. ( io6 }
de toute la révolution. Les Jacobins sbnt dans un*
grande perplexité , ils se sentent perdus si cette dé-r
marcjie du roi ne produit pas une insurrection dans
Paris i les gfuis les moins instruits s'apperçoivent
clairement que ces braves, enragés avoient provoqué
le décret, i . pour empêcher les princes de revenir
en France , ou bien dans la douce espérance que le
roi ne sanctionnant pas , il pourroit en arriver (hii
-tumulte; mais ils se sont trompés grossièrement, le
peuple attaché à la constitution , ne verra dans le
refus du roi , qu'une preuve de sa liberté, et il lui
saura bon gré d'une démarche , qui ( selon lui )
pourra fournir aux princes et aux autres émigrans ,
un moyen de revenir en France avec honneur. Quant
à nous qui ne sommes pas aussi constitutionnels,
bous regardons encore l'acte du roi comme celui d'un-'
prisonnier, qui, de sa fenêtre, voyant un homme
prêt à être assassiné par des brigands , se met à crier
à la garde , et fait de son mieux pour le tirer de
leurs mains. , .

Demande insérée dans le Ne. 9 de ce journal :


Quelle est la secte la plus dangereuse , celle des Jaco
bins , ou celle des Monarchistes .'
Réponse. Les tigres sont plus dangereux que les
lions.' Pour s'en convaincre ■, on n'a qu'à lire l'histoire
d'un républicrin Anglois, pour lequel nos Jacobins
ont la plus grande vénération.
Thomas Hqllis , que nos prétendus philosophes
regardent, avec raison , comme leur patriarche , avoit
formé 'le projet d'une révolution générale , dans le
système politique de l'Europe. Cet insensé ne rêVoit ,
nuit et jour, que liberté, droits de l'homme, puis
sance et majesté du peuple. Tel qu'un hydrophobe,
à l'aspect d'un breuvage salutaire , il er.troit dans
des accès de rage, quand il en tendoit nommer un
( 107 )
prince ou un grand de la terre. Comme il jouissoit
d'une fortune assea considérable , il employoit de
grandes sommes à propager , en tous lieux , ces maxi
mes §extraordinaires ; il envoyoit des livres séditieux
dans toutes les bibliothèques publiques de la Hollande ,
et ne cessoit , dans ses écrits , d'encourager ce peuple
à secouer le joug, et à donner à l'Europe, le signal
d'une révolte générale. Il paya un célèbre antiquaire,
l'abbé Fenutti , pour composer une dissertation de.
pileo lïbcrtatis , sur le bonnet de la liberté. Lui-
même fit graver , sur le frontispice de tous ses livres ,
cet enseigne de la licence et du meurtre , palcée entre
deux poignards. Enfin, cet énergumène, cet ennemfjdes
hommes et des rois , qu'on alloit enfermer au Bcctlam^
c'est-à-dire dans la prison des fous , mdurù à Londres
es 1784, laissant parmi nous une bien nombreuse
postérité... Ab une diset omnes.

Admirez la profonde logique de M. de Condorsix,


auteur actuel du journal de Paris. Il dit, n°. 31®,
article de Berlin : " M. de Strutnsit , frère du comte
„ de Stfutnsle , vient d'être fait ministre d'état. Cette
„ nomination fait qu'on compte au conseil d'état un
„ nouveau roturier. „ Comme si le frère du comte
de Struensie étoit bâtard. Quoi ! parce que tout le
monde a ri lorsque la Carita , bon roturier , s'est
avisé de prendre le titre de marquis de Condorsix ,
fâut-il pour cela qu'il fasse descendre la noblesse à
son niveau ?

RÉPONSE.
Le maréchal de France actuellement à Paris,
■dont on nous parle , se trompe sur les événemeils
futurs , comme tant et tant d'autres.
( io8 )

Dialogue entre MM. Ber et Briss....


B e r g. . . .
Ah! mon pauvre Bris... que vous écrivez mal !
Jamais jargon plus dur b!essa-t-il nos oreilles ?
» Briss...
Le sénat voit en moi l'une des sept merveilles,
B E R G. . .
Je le crois ; au marché l'on vante un animal,
Qui certes. . .
. ,, Briss...
Respectez un écrivain moral.'
B e r ç. . .
Londres connoît , sur-tout , votre étonnant mérite.
Briss...
( à part. )
Ah ! je suis découvert, et le bruit s'accrédite.
( haut. )
Eh bien ! j'ai brissotté beaucoup plus qu'on ne croit.
Que ne peut sur la terre un philosophe adroit !
A tout homme en naissant, par une loi sublime.
Le ciel au bien d'autrui donne un droit légitime;
Je le sais : je rampois obscur et pauvre auteur ;
A force de voler, j'atteins à la hauteur
Du trône plébéien. M'y voilà ; mais en somme,
Je voudrois pour finir passer pour honnête-homme.
B E R g. . .
Ceci n'est pas aisé , lorsqu'un vieux pèlerin
A brissotté long-temps , et qu'il est Jacobin.
( i°9 )

Quatrain envoyé de Bapau....


On voit ici des volontaires ,
Prenant par-tout ce qui leur duit ,
S'exercer ainsi jour et nuit ,
Pour voler bientôt aux frontières.
-«w^gT^fflpyTfE-parei»*»-

L'abbé Faucket , bouche d'enfer , est monté à la


tribune, pour dire que Saint-Paul sauvoittout le monde,
excepté les médians. C'est une insulte faite aux Brissot,
aux Condorsix , aux Chabot , aux Isnard, aux Pastonc,
aux Cernai, &c. &c. &c._S'il vouloit flatter.l'assem
blée, il devoit plutôt citer le texte sacré, qui dit:
Heureux les pauvres d'esprit , parce qu'ils en aurait
dans le ciel.
I IMII -—

Oraison
Du bienheureux Saint-Hubert , ci-devant grand-
seigneur, grand-chasseur , et êvéque non constitu
tionnel.
A
• O vous, grand saint, qui. naquîtes » •
au sein 1
de
l'aristocratie , et qui cependant méritâtes, par vos
vertus, de recevoir dans le ciel, la glorieuse couronne
des confesseurs, et le pouvoir de guérir de la rage !
daignez jetter un œil de pitié sur la terre , et voyez
les maux qu'y cause cette effroyable maladie. Elle
a pris naissance dans vos ci-devant états , s'est pro
pagée dans les provinces Belgiques , et delà dans la
France, d'où c'ie menace de dévaster les quatre parties
du monde. Nous recotmoissons que c'est par votre
puissante protection que les nobles et les évêques ont
été préservés de cette dangereuse épidémie , qui n'a
( no )
attaqué parmi eux, que ceux qui, par la bassesse de leur
vices , ou l'atrocité de leurs crimes , s'étoient rendus
indignes de la miséricorde divine ; mais voyez , grand
bAiNT-HuBERT , combien de victimes ont immolé
ceux qui en sont atteint; voyez les honnêtes gens
de tous les ordres, déserter notre malheureuse patrie ;
voyez les clubs inoculer cette perte aux classes nom-'
breuses des sans- culottes et des sans- raison ; prenez
pitié de nos malheurs ; portez au pied du trône de
1 éternel nos humbles supplications, et faites, par
votre puissante intercession , qu'il nous délivre de cette
calamité ; mais si sa justice n'est pas encore satisfaite,
obtenez du moins que cette rage dévorante, dégénère
en rage-mue.
Ainsi soit-il.

Avis intéressant.
MM. les gens de lettres , pensionnaires du Mercure
de France, sont priés de se rendre, jeudi matin vj
de ce mois , entre onze heures et midi , pour affaires
qui les intéresse , et requiert célérité, chez M. de la
Place, doyen des gens de lettres, rue des Filles-Saint-
Thornas, n° 13 ; —— et en cas d'empêchement, d'en
voyer à la même adresse , leur nom , leur âge , leur
demeure , et la quotité de leurs pensions.

Lettre d'un officier municipal h M. le marquis de


FilUtte.
IL est surprenant , monsieur , que sans connoîtr*
le motif bienfaisant qui a engagé la municipalité à
empêcher l'enlèvement des boues dans les rues de
Paris , un excellent patriote comme vous , l'ait taxée
de négligence. Nous avons lieu d'espérer que
vous vous empresserez 'de lui rendre justice, quand
vous connoîtrez ce motif, et que vous chercherez
(«I)
& détruire le tort que peut lui faire l'improbatioa
d un homme aussi estimé que vous.
Voici donc, monsieur, ce qui l'a déterminée à
prendre un parti que vous n'auriez pas blâmé , si le
sujet vous en eût été connu. Lorsque les pavés
des rues seront couverts d'un pied de boue ( ce qui ,
grâce à nos attentions ne tardera pas) nous don
nerons une ordonnance , par laquelle chaque parti
culier sera tenu de la faire entasser devant sa maison
pour en former des petits potagers , qui auront
1 avantage de procurer aux citoyens des occupations
champêtres et patriotiques. —- Les déblais des mai
sons devant leur servir d'engrais, l'enlèvement en
sera supprimé, ce qui procurera un bénéfice de
300,000 liv. par an à la caisse municipale , et un
profit considérable sur les légumes à chaque parti-,
cuher. Je suis, &c.

■«Bramai
Pasquinade adressée de Rome au sieur I.arive.
Marforio.
Comme un therme, pourquoi te tiens-tu la, Pasquin ?
Et d'aller aux François , quel obstacle te prive ?
P A « qjj 1 N.
Un grand, mon cher, un grand. Pour remplacer Lekain,
Il faut un bon acteur ; et j'attends qu'il arrive.

Un marchand de vin , qui ( par une singulière ana


logie ) se trouve se nommer M. des Caves, et qui
s'est établi cour des Capucins- Saint-Honoré , n'est
pas payépour bénir la conversion de notre monnoie
d'or et d'argent en monnoie de papier. Les rats vien
nent de lui manger dans Je tjroir de son comptoir
/( lia )
pour 700 /ivres .d'assignats bien sales et, bien gras ,
mais dont il ne- pleure pas moins h perte. Au rester
cet accident^ tourne au profit du père Camus. ' '
—MB——»
ALMANAGH NOUVEAU.
Villette oculiste. Almanach curieux et
chantant, pour l'année 1792, à l'usage des cures".
des cultivateurs et des citoyens qui s'obstinent à né
pas voir notre constitution comme la plus-- belle des
constitutions connues.
Prix, 8 sols , chez Cussac, libraire , au Palais-
Roïai. • ■ /;;

NOUVEAUTÉ. .'.-
" Réflexions pur les' désavantages et1 les pertes
immenses du tiers-état datvs'la révolution de France^
seconde édition , augmentée, à Paris, chez madame-
Duf'iïsne , libraire , au Parais- marchand, chez Richard,
au Luxembourg , et chez tous les marchands, de
nouveautés'. '
Le tiers-état a eu;, comme on le sait , la plus grande
part à la révolution, parce qu'on lui a insinué qu'elle
j-ereit pour lui une source de bonheur et dé richesse
avec J'excmption;de. tous impôts. L'auteur: de ceitl
brochure prouve qu'elle ne lui a produit au contraire
que des pertes immenses-, 'des impositions et des
lïiaibeuis de, tou-te.eEpèce , et qu'il ne peur, espérer
«rie les reparer et d'obtenir- l'avenir heureux, dontcoi
le berce encore',* que "quand il n'existera plus de traces
de la révolution et des désordres qu'elle a causés.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de ta Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Suint Marc , N . 7. ,
au coin tîe la r. Fcvart , place de la camédie italienne,
le prix de Tabonnement ist pour an mots, de 3 !hù
pour.Paris, etde$ l.i$f. pour-la pro vince, fr. déport'.
Les curés de S. GtR-
vaïs et de S. Nicolas
N». 15. dv Cbardqvnet ,
persécutés par les bri
Mardi 1 5 novembr. gands du 14juillet.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La CoktainIi

« Les auteurs qui ont voulu louer Honorius , em


pereur d'Occident , ont été réduits à faire l'éloge de
sa bonté , qualité aussi dangereuse dans un prince
qui n'a point les vertus nécessaires aux souverains,
que les plus grands vices. Honorius n'avoit pas ces
vertus , et sa bonté fut ainsi plus funeste à l'empire ,
que les plus grands vices de Néron et ceux de Do-
mitien } il paroît sur-tout qu'il fut dépourvu du talent
de se faire craindre. Que n'osent point les méchans
sous un souverain qu'ils ne craignent pas. « Dubos ,
hist. de la monarchie franfoise.
u Je ne sache rien de si magnanime que la ré
solution que prit un monarque qui a régné de nos
jours de s'ensevelir plutôt sous les débris du trône ,
que d'accepter des propositions qu'un roi ne doit pas
entendre. Il avoit l'ame trop hère pour descendre
plus bas que ses malheurs ne l'avoient mis } et il
savoit bien que le courage peut raffermir une
couronne. »
Considérations sur la grandeur des Romains.
Tcwô VI, Année 1791. P
( "4)

. VARIÉTÉS.
Assemblée nationale.
Séance du 14 novembre.
Présidence de M. Fergniaux.
A l'ouverture de la séance , M. I; président a
demandé pourquoi les membres se rendoient si tard
à l'assemblée ?
Une voix partant des tribunes a répondu : Cest
qu'ils raccommodent leurs culottes.
^itiaeK£gaasD=-

Coblent[ , le 10 novembre. —— Dans le nombre


des François dont nous nous sommes débarrassés,
est un certain comte de Be. . . . qu'on a reconnu
pour avoir servi dans le régiment de B. . . . cavalerie,
d'où il fut chassé il y a quelques années. Nous
avons aussi éconduit le commandeur de Lan.... qui
s'est plaint au comte d'Artois, que les officiers du
corps qu'il commandoit en France , actuellement
réunis près de Worms , n'avoient pas voulu le rece
voir. Le marquis d' Autichamp , en présence de
qui il a porté cette absurde plainte, l'a interrompu ,
pour dire que le roi lui-même ne pourroit pas les
forcer à le recevoir , parce qu'un refus de cette
nature, ne ppuvoit être injuste, de la part d'un
corps de chevaliers François.

On nous mande de Tournay, par une lettre au


thentique, que nous avons en mains, datée du 7
novembre , que cinquante patriotes François armés
étant entrés sur le territoire de l'empereur pour y
prêcher le plus saint des devoirs, ont été priés par
( "S )
un détachement de dix' Hoûllans de vouloir bien se
retirer, ce qu'ils ont refusé; alors les Hoûllans ont
appelle à leur secours un petit poste de leurs cama
rades de huit hommes , que ces dix-huit réunis ont
vainement renouvelle ieur prière , après quoi le
combat s'est engagé ; mais que les dix-huit esclaves
ont complètement rossé les cinquante hommes libres ,
en ont fait cinq prisonniers qu'ils ont conduits à
Mons ; on croit que les cinq esclaves François ci-
devant libres , seront promptement délivrés de leur
esclavage , par une cour martiale expéditive , qui
vient d'être assemblée à cet effet. ?
N. B. Au moment où nous envoyons à la presse,
nous recevons une lettre de Maubeuge, "qui contient
le même fait ; nous en donnerons demain un extrait.
— ' 'Jn'iilTF'"™**

On vient d'afficher dans tout Paris, et même à la


porte de l'assemblée nationale , le placard ci-après :
on nous assure qu'une copie a été envoyée au pré
sident, avec injonction d'en faire part à l'assemblée.
« De par les PRINCES DU SANG ROYAL
DE FRANCE, de présent a Coblentz et à Worms.
On fait savoir que les princes indignés de l'au
dace criminelle des gens siégeant au manège à
Paris , APPELLENT A DlEU , AU ROI ET A
LEUR ÉPÉE du décret rendu contr'eux le 8
du présent mois , bien certains que les bons
citoyens de cette ville ne sont point complices
de cet attentat. »
Signe Louis-Stanislas-Xavier.
Charles-Philippe.
Louis-Joseph.
Louis-Henri-Joseph.
Louis-Antoine-Henri,
( n6 )

Romance , sur un air d'Estelle,


Je cherche en vain sur ma musette
Les sons que jadis j'y trouvois ;
Il n'en est plus , elle est muette ,
Hélas ! Pest-elle pour jamais '.

Oh ! non, pour ta reine tant belle,


Musette , reprends tes accens ,
Tu sais que tu lui fus fidèle ,
Comme l'hirondelle au printemps,

Oublie un instant les alarmes


Qui firent cesser tes chansons ;
Il est passé le temps des larmes ,
Que l'espoir anime tes sons.

Imite l'active allouette :


Vers le soleil chaque matin,
Elle s'élance , et lui répète
L'hommage de son doux refrain.

Chantes combien ta reine est bonne ,


Combien son cœur compatissant
Et fortuné quand il pardonne ,
Et souffrirait en punissant.
Par M. le chevalier de B*„,
( »7 )

L'usage qui s'établit d'appeller pieds de cochon


une paire de petits pistolets j a produit l'anecdote,
suivante.
Un enragé Jacobin , s'étant avisé de dire dans un
café , qu'il avoit deux pieds de cochon dans sa poche j
vous voulez dire dans vcs souliers, lui a répondu un
railleur royaliste.

Un provincial , outré de démagogie , et grand


admirateur du sot journal intitulé : l'Orateur du
peuple, est venu à Paris , en demandant par-tout où
demeure M. Martel, Quelle a été sa surprise , lors
qu'on lui a répondu : ce mot Martel n'est point
un nom propre, mais une devise énigmatique , com
posée de six lettres initiales ; on va vous l'expliquer.
L'auteur de ce journal n'oseroit se nommer , et est
probablement si obscur, qu'il ne gagnerait rien en
se nommant ; et la devise Martel , qu'il a prise,
n'est que l'expression de la peur qu'il a d'être dé
couvert. Jugez-en par le développement du mot :
Me Aiigit Redeuntium Timor, Et Laquei, c'est-a-
dire , je suis tourmenté de l'appréhension des revenons
et de la cojdc.

Un plaisant soutenoit hier dans une société , que


la constitution étoit bâtarde, puisque, disoit-il, elle
est enfant du côté gauche.

Le comte de***, citoyen actif de la citéd'Autun,


donna, il y a quelques jours à dîner au plus vertueux
des évêques constitutionnels ( après l'abbé Fauxchef],
Le pontife Goutt..., qui y but copieusement, d'aatant

*-"
u8 )
mieux que le cuisinier avoit beaucoup trop épicc les
ragoûts ; le comte témoigna au pont-griffe son cha
grin sur la mauvaise chère qu'il lui avoit fait faire,
et lui dit que son cuisinier étoit un mauvais sujet
dont il vouloit se défaire, parce qu'il s'occupoit à
lire le P ;- des Ch , lorsqu'il n'étoit pas au
cabaret. Le révérend Gcutt... , après avoir rêvé
un moment, dit au comte, eh ! parbleu, mon cher,
nous pouvons faire d'une pierre deux coups. Je vais
vous débarrasser de votre cuisinier, en le faisant
prêtre , et le placer avantageusement , et en lui don
nant une cure. — Quinze jours après, le cuisinier-
prêtre fut dire la messe dans sa cure , d'où il fut chassé
le lendemain à coups de bâtons par les paysans, que
les gardes, notamment d'Autun, avoient forcés de
recevoir la bayonnette au bout du fusil.
Cette anecdote , dont on nous a envoyé les détails
de la ville d'Autun , est vraie dans tous les points.

, Le taureau des patriotes Saint-Hur... —— se


plaijrnoit hier à sa bonne amie madame Camille-
Dumoulin des douleurs cuisantes que la goutte lui
fait souffrir. — Cette chère dame chercha à le con
soler , en lui disant : Ce n'est encore rien, mon
■petit ami , ce n'est que la vengeance céleste qui pelote %
en attendant que la vengeance humaine puisse faire
son devoir.

11 est possible que les. gens qui ont donné au


roi le conseil d'accepter la constitution , sans res
triction , aient été dans la bonne foi , lorsqu'ils ont
assuré ce monarque , que eette démarche retabliroit
par-tout la paix , la confiance et le bon ordre ; ils
sont parvenus à le persuader au roi , qui , toujours
dispose à tout sacrifier pour le bonheur de ses sujets , .

ÊM
( «9 )
n'a point hésité de suivre leur conseil ; mais combien
doivent-ils se repentir de l'avoir donné , et le roi
de l'avoir suivi , en voyant que l'anarchie, les dé
sordres et l'impunité n'en deviennent que plus fré-
quens et plus universels. Il est vrai que l'assemblée
y contribue autant qu'il est en elle , en continuant
de s'emparer de tous les ressorts du gouvernement ,
et par le despotisme inoui dont elle nous accable. Il
n'y a là-dessus qu'un mot à dire : il est impossible
que les deux pouvoirs actuels subsistent en Fraace.
Il faut au génie de notre nation une autorité unique
et toute-puissante. Choisissons donc ( et il n'y a pas
de milieu ) entre une assemblée qui sera toujours
composée de tous les intrigans , de tous les ambitieux ,
et des gens qui ont leur fortune à faire aux dépens
de qui il appartient , et un roi dont la cause est
intimement liée à la félicité publique, par honneur,
par devoir , et pour sa sûreté personnelle. Ce dernier
gouvernement peut produire dés abus , mais il est
aisé de les détruire , au lieu que le premier occasion
nera toujours en France , des factions , des révolu
tions , des malheurs et des crimes.

■afeznsMB

Bruxelles, le 10 novembre. — Hier, à l'assemblée,


chez le respectable comte de Metternich , un individu
dit : « Je voudrois voir le comte Louis de la Marck ( i )
» face à face avec le marquis de la Queille.» Le prince
de Grave répondit , l'accueil ne lui seroit pas
favorable.

(i) Le comte Louis est un particulier très-connu ,


lié avec feu Mirabeau et compagnie. Ce seigneur ,
jadis témoin du petit prince de L.... contre le brave
chevalier de Rivarol , marchoit hier avec la plus
grande sécurité au milieu des fidèles royalistes.
( 120 )

./vo« essentielle des Rédacteurs du journal.


Des personnes compatissantes , qui sont convenues
n'avoir jamais Iule Courier des 83 dipartemens , ont
cru devoir nous faire des reproches sur la cruauté
que nous exercions envers le malheureux Gorsas)
en profitant de l'avantage que nous avons sur lui ,
dans tous les genres ; nous conviendrons que toutes
les fois qu'il se présente à notre imagination , nous
voyons un homme à terre, qu'il n'est pas généreux
de battre ; mais notre humanité fait bien Vite placé
à l'indignation, lorsque, nous nous rappelions que
cet énergumène invente tous les jours des scéléra
tesses pour empoisonner l'ame du peuple. — En
voilà bien assez pour nous justifier ; mais nous pou
vons ajouter qu'il a cherche; à nous faire assassiner ,
en nous accusant , à faux, d'avoir inséré dans notre
journal des infamies qui ne peuvent être forgées que
dans lé cerveau d'un scélérat tel que lui.

Ces jeunes enfans , dont Boileau dit dans son lutrin^


« Leur front nouveau tondu , symbole de candeur ,
» Rougit en approchant , d'une honnête pudeur. »
ont été offrir leurs bras à l'assemblée pour chasser
nos ennemis ; ils demandent de former un régiment
prêt à voler, à rependre , &c. &c. On croit qu'ils
choisiront pour leurs commandans, M. Dubois le:
Crosse, et M. Goup... le souffleté; ces messieurs
sont bien dignes de figurer à la tête des enfans de,
cœur.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N'. 7 ,
au coin delar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 //>.
peurFaris,.ude'$l.i5f.pourla province, fr. déport..
Le marquis de Lam-
vo /■ rfîh. sert et le baron de

Mercredi lénavem.lJriC^ " ""*«»'*


- •«»$** par les patriotes.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE;
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.
« La Fontaiuk.

Portrait d'un chef de révolte , tiré du poème de


Philomele de Tagavtius , mathématicien de-
Lausanne, et qu'il avoit dedié à Théodore de Be^e.
At perfidu:; hostis
Versutus coluber , casdisque dolique repertor ,
A ut aliquid semper sceleris , centumque nocendi
Artesque, et fraudum mille argumenta dolosque
Cogitât et texit, nectitque sub inde retexens
Noctes atque dies : autxictu immanis hianti , »
Errans per populos circumfren-.it ore cruento. .- b
Si Deus huic minimum si forte i:e'axet habenas
Infami monstro
Protinus exultans cœlo miscere profundum
Àudeat , informi confundat et oa.nia nocte.
Ast ubi jam non plura videt se posse , suasque
Inventum effundi vires , exictuat intus
iEgrescens , secumque animo indignante laborat
Irritus iucepti , et frustra férus omnia tentât,
Tabescens farali odio, se seque perurit
Ipse suâ malus invidià : votique nefanai
Impatiens, pejora cupit quaeritque protervus.
Tantus agit f'uror , et mala mens hou ! nesciarecti,
ÇVià possit patriie imprudens eumulare ruinam.
Sed quod agit votis , intactum optaverit olim
Lt nollet voluisse , &c.
( Incessamment la traduction. )
Tcrn- VI. Année 1791, Q^
' ( 122 )
»l ■ Ii i Mi ' ' ■ ■ ■" rj—«
;,,. V..A RIETÉS. ■-•■••—

Jean-Jacqv8S Ci.JiriÉ..i., est Venu , les- joufs der


niers , donner à la b'arrc de l'assemblée une savante
théorie, de la banqueroute} ce jongleur financier
abusera sans efforts de la jeunesse cï-u corps législatif.
On nerfcsespère même pas qu'un jour, on ne solennise,
pat excès de patriotisme , cette fameuse banqueroute
qui retentit depuis long-temps- d'une- extrémité de
l'Europe à l'autre. On doit dirç cependant à. la dé
charge du pétitionnaire Genevois , que sa théorie
bâhqtrerôutière ne frappe que sur la dette exigible.
Nous craignons que les méch'ahs ne publient que
Jean-Jacqites Clavié..... s'est arrangé pour que cet
événement ne lui1 soit pas funeste % on osera peut-
êtreiLassurer que notre financier qui s'y oonnoît,
voyant l'incertitude de sa perception des impôts , et
la certitude dû leur insuffisance dans, le cas d'une
exacte recette, a conçu l'idée d'appliquer le reste
des biens nationaux à la dette constituée , ou à celle
remboursable à époque fixe, afin de balancer lé
déficit très- présume-; cette précaution , nous en con-,
venons , n'arrangefoit pas les porteurs (je créances
exigibles , mais mettroit à couvert le cher et îoyaf
125 millions, et les très-précieux et non usuraircs
viagers, dont Jtan-Jacqtits Çhavii.'... a fait en temps
et liau une abondante moisson.
Par un abonné , qui , toute sa vie , a vécu avec la
gente bancadt et financière, et qui peut dire :
a Nourri dans le serrait, j'en connais les détours. »
■DswsaaasrasoB.

Le courier patriote , qui s'est dit envoyé d'un


général qui commande sur les frontières, et qui est
pass^, il y a trois jours, sur les boulevards , le sabre
( *23 )
à la main , au grand galop , ea criant que les princes
étoient entres avec une armée d'aristocrates , n'est
pas mort de la chute .qu'il fit dans la rue Richelieu,.
Il est gardé à vue jusqu'à nouvel ordre, et
comme on le croit autorisé par les Jacobins , il
obtiendra bientôt une amnistie, pour être à même
de soulever ie peuple , par un moyen qui ait une
meilleure réussite que ce dernier , qui nJa fait au
cun effet.

Un démocrate, de bonne foi , disoit l'autre jour à


un aristocrate : en vérité , je commence à croire que
îa constitution est f. ÉJle a pu l'être ci-devar.t ,
répondit l'aristocrate ,; mais à présent elle est rangée
dans la classe des filles suspectes du Palais-Royal,
elle ne fait plus que des demi-jônCtions.

La fille Target ressemble au roi Salomon qui avoit


sept cents concubines qui ne lut servoient à rien.
Notre vieille folle dépravée , après s'être enrichie à
nos dépens , a pris pour amans sept cents eunuques,
qu'elle entretient à 18 livres par jour.

On mande de Provence que le magnifique seigneur


dey d'Alger vient de mériter le châtiment exem
plaire que le terrible- Bnst-ftr a proposé de lui
infliger. Il s'est emparé de sept navires du commerce
de Marseille. Il c,t bien étonnant qu'une nation
aussi riche , aussi puissante , aussi libre , et aussi
formidable que nous le sommes, puisse souffrir que
de vils esclaves viennent la braver et lui faire la loi.
Nous serions fort d'avis d'envoyer là des commis
saires castigateur* , à la tâte desquels seroit le sieur.
lirise-j'er ; ii n'y aurait même pas.de mal d'y depè-
( 124
cher l'assemblée toute entière ; le magnifique seigneur
ne manquèrent pas d'avoir psur elle tous les égards
et tout le respect qu'elle mérite , et il l'employèrent
à des usages auxquels tout prouve qu'elle est par
faitement idoine.
»«JU»i»WI« T~^**>

Avis aux galans de la dame Condorsix.


Petits galantins de province.
Qui vous morfondez tout le jour,
Pour avoir un succès très-mince.,
Près Condorsix , .sur son retour ,
Lancez le trait avec courage ;
Quel risque avez-vous à courir ?
Madame est au fait du plaisir ,*
Et monsieur l'est du cocuage.
Auguste des Islets.

L'aventure des cinq patriotes arrêtés et conduits à


Mons par les Houllans , s'est terminée à leur grande
satisfaction ; car ayant demandé comme Sganarelle ,
menacé par Gérante d'être penou , si ce!a ne pourrait
pas se changer en quelques coups d-. bâton 3 on leur
en a accorde à chacun une cinquantaine, en guise
de passe-ports , après quoi ils ont été reconduits jus
qu'aux limites, au brait du tambour et d'une bril
lante musique ; leurs braves camarades , qui les atten-
doient, les ont reçus à bras ouverts , et les ont con
duits à l'hôpital de Maubeuge pour les faire panser.

. Bordeaux , le 10 novembre. -~r- L'indifférence


impolitique et barbare de l'assemblée nationale, sur

If
k
. ( "S )
les malheurs que l'infernale société des amis des
noirs vient de causer dans la colonie de Saint-Do
mingue , et qui ont paralysé totalement notre com
merce , contraste d'une manière bien bizarre avec
les secours généreux que les Anglois se sont em
pressés d'accorder à cette malheureuse partie de
l'empire François. Envers qui lui reste-^
t-il A s'acquitter ? Le sucre qui valoit
ici, il y a quelques jours, trente sols, en coûte au
jourd'hui quarante-quatre, et nous ne doutons pas
qu'il n'augmente du double avant peu. Mau
dite consti
Note des Rédacteurs. Nos lecteurs âci-
Vnt se douter de ta suite de cette implication , parce
qk la lettre est d'un honnête négociant , qui n'a pas
sui>i les perfides conseils de son confrère Nera....
fi , par conséquent ne s'est pas plongé dans l'abîme
* la démocratie , comme le grand nombre des habi
tas de cette ville ruinée , et dont personne ne plaint
l' malheureux sort,, parce qu'elle n'éprouve que ce
q'elle mérite.

Réjnse à la question sur les qualités nécessaires aux


ministres actuels.
U ministre mériteroit et obtiendroit l'estime pu-
pliqu s'il avoit de la fermeté, et le courage de braver
les irrites de l'assemblée, en faisant son devoir;
celui',u plutôt ceux qui supportent ces insultes, et
s'hument en esclaves pour conserver une place dont
ils sor.si peu dignes , n'ont que de la bassesse et
de la Iheté.
EKBHE5BO»

Nos ts-bons parisiens ne pouvant trouver parmi


•ux une ,scz bonne tète , et. un citoyen qui eût une
( 126 )
dose de patriotisme assez vigoureuse , pour-, oser
{ dans un moment de bouleversement comim celui-a)
prendre une place de procunur-gtncral-syndic du
département , 1 ont choisi le plus ardent des-
citoyens d'Alsace , Radenr, qui, ne s'attendant pas
à cette bonne fortune , avoit annoncé au public par
un prospectus , un journal, de sa façon , sur les
"finances. Il est à craindre que les occupations
de Si nouvelle charge ne. l'empêchent de faire con-
noître la profondeur de l'abîme où l'assemblée consti-
tuante a plongé la fortune publique.
Que l'ouvrage ait lieu ou non , c'est égal , car-
on souscrit gratis , chez Gall... boulevard Saint-
Antoine.

Les Taris iens , pour seconder la proclamation et


la lettre de notre bon roi lux princes et aux émigrés,
par laquelle il les invite de s'empresser à ver.r
'ouir de la tranquillité et delà sûreté, sans compta
ia félicité qui les attend dans leur patrie , viennent
de nommer aux premières places de l'administraton
MM. de Radencr-]v(cob\n , etessten; PitW-
Jacobin , et Caetera 5 Prieur-Jacobin , et caetera ; —-r-
Roberspicrre- Jacobin , et caetera , Sec.
«MSSŒE3CT.».

On nous mande de Strasbo... que quelques-uns,


des ci-devant inviolables de ce département sont de
retour, entr'autre le nommé Grospli Cet immense
roitelet (i) est arrivé avec un coffre très-bien garni
d'argent et d'assignats ; il se propose d'achetir , avec

(i'> 11 est aussi corpulent que le patriote des Essarts ,


coswédfen tlel ai nation, et qui plus est, membre in
valide de royal pituiw.- •,.-•.. ..■■•.■■> : -
( 127')
le papier ,.le comté de Fercttt, dès qu'il sera parvenu
à décheoir M. de Fakntinois de ses droits , et à faire
déclarer que cette terre est à la nation. Il y a trois,
ans que ce gros homme étoit bien loin de prévoir la
fortune qui Pattendoit ; il faut que lé pillage des châ
teaux d'Hirsmgues , de Carspach_, A'Hirsbach, de Ste-
Tntnbronn ,' Sic. Sic. qu'il a faîtincendier , ait été. pro
digieux, et qu'il ait, en outre, reçu des sommes. con
sidérables des juifs, des luthériens et des calvinistes
dont il a constamment soutenu les prétentions à l'as
semblée, pour avoir , en si peu de temps , amassé toutes
les richesses qu'ila apportées ici, et qu'il ne se donne,
pas même' la peine de cacher ni de justifier ; il devroit
cependant savoir que les sans-culottes , qu'il a payes
mesquinement pour l'aider dans ses expéditions, com
mencent à s'âppercevoîr , en murmurant, qu'ils. lui
Ont servi à tirer les marons duj'eUf «qu'il les mange
seul. C'est un avis charitable que nous lui donnons,
afin qu'il se ptecautionne.

On disoit hier que les soldats de l'armée de M. de


Crcissi, et les brigands d'Avignon, buvoient et man-
geoient ensemble l'argent que ces brigands avoient
pris aux 300 malheureux qu'ils ont assassinés.
Que le général Jordan avoit été arrêré par une pa
trouille de hussards , et qu'un aide-de-camp de »M. de
Croissi Pavoit fait relâcher. — Que les commissaires
etoient arrivés , et que les brigands, qui sont toujours
armés jusqu'au dents, s 'étoient emparés de leur uarde
avec les autres soldats Que les brigands et les
soldats se promenaient dans les rues, bras dessus bras
dessous, en chantant ça ira , &c.
N. D. R. Nous sommes bien éloignés de croire
de pareilles calomnies ; cependant comme tout nous
dit de ne jurer de rien , nous attendrons des nouvelles
plus vraisemblables, pour parler de ce qui s'est passé
dans ente ville infortunée , « en attendant nous ne.
jurerons de rien.

r
( "8 )
— Il I lift || | IIIM

'-'On' trouve au Palais-Rsyal , N9 2?r , une carica


ture très-ingénieuse, représentant M. de la Fay....
mangeant des marons que M. Bai... tire des cendres.
On remarque Philippe- le-rouge qui est occupé à les
j'etter dans le feu. Au bas de la gravure on lit
ce vers : , ,
« D'animaux
» ■ * malfaisans , c'étoit un trèsT-bon plat».
IIMIIIllll,,! Il ■!
Le/sieur Préjean3 marchand de tours-de-gibecière,
sous les galeries de bois du Palais-Royal , vend des
petites figures, qui représentant des Jacobins faisant
des motions à leur tribune. —— Les unes représentent
M. Mouton de Chabrillant. Les autres, iVpbé Fau
cha, Sainï-Huruge , à'Orléans, Cournant , Foidel ,
Isnard, Chabot, Battre, &c. Elles sont renfermées
dans un étui de fer-blanc ; la finesse des ressorts qui
les font agir, prouvent le génie de cet habile méca
nicien. — Chaque figure coûte 3 liv.'

QvaÏ'R.aij? dialogué entre l'assemblée et Monsieur ,


frère du roi.
l'Assemblée.
Si tu veux conserver tes droits à la régence, •' 1
Dans deux mois au plus tard il faut rentrer en France.
Monsieur.
Soumis à -vos décrets, que je dois respecter,
Je rentrerai coq mais pour vous régenter.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour etdela Ville,


, dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin delar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'aboi ntment est peur un mois, de 3 liv.
peur Paris, et de 3 i.i^f.pourla province, fr. déport.
N?. 17. jl^w. Pillage et incendie du
château d'Hirsingues,
Jeudi 1 7 novembre. in^yf par des patriotes.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


La Fontaine.

DES PERSÉCUTIONS.
Tous les apôtres souffrirent le martyre , et tous
les disciples , les premiers papes et les premier»
évêques donnèrent aussi leur vie pour le témoignage
de Févangile , l'église continua d'être persécutée
pendant 300 ans , et il y eut une multitude innom
brable de martyrs de tout sexe et de tout âge.
Quoique les chrétiens ne fissent que du bien à tout
le monde , tout le monde leur faisoit du mal , et les
haïssoit, parce qu'ils détestoient l'idolâtrerie et les
vices de toutes sortes qui régnoient parmi les payens.
Les empereurs et les magistrats prirent à tâche
plusieurs fois de les exterminer. On les bannissoit ,
on leur ôtoit leur bien, on les mettoit en prison,
on les faisoit mourir : mais ils ne craignoient point
la mort ; c'est pourquoi on employoit confr'eux les
supplices les plus cruels , &c.
Extrait du petit catéchisme historique, par
M. Flevry , précepteur des ducs de Bour
gogne , d'Anjcu et de Bcrry.
Tome VI. Année 1791, R
( 13° )

VARIÉTÉS.
l~t a foule tragt-comîque des pétitions , accusations et dénonciations
qu'on fait tous les jours à nos législateurs, pourraient faire rire
les honnêtes gens , si les horreurs qui se passent à chaque instant
sous Jeurs yeux , n'altéroit pas tous leurs plaisirs. — Voici les
PLUS REMARQUABLES DES TROIS DERNIÈRES SÉANCES.
Unt femme âgée de soixante-cinq ans se plaint d'avoir été en
grossée. —• Les amateurs de rassemblée disent qu'il n'y a que Dotrt
Chabot capable d'une œuvre aussi rare.
Un père de sept enfans , morts avant d'être nés , demande des
secours, parce qu'il a fait brûler, par mal* adresse, I°s trois quarts
d'un assignat de 500 livres, qui , très certainement n'étoit pas
faux , car il y en a fort peu de cette somme.
Riforsando Eaxile dclate aux repr*'sentans de la nation ( avec la
même componction , qu'il le faisoit au club deo Jacobins de "Dijon ) une
lettre conspiratrice qu'il certifie, sans preuves, mais sur parole,.
avoir été écrite par un sieur Varnicr , qu'on fait mettre aux fers,
en conséquence des droits de l'homme.
La douce lecture par Claude Fauxibcf d'une demi douzaine de
billets doux, trouvés dans les goussets des conspirateurs de Caen,
—• un député du Calvados, assure qu'Us sont extraits de ceux que
madame Calon lui écrivait pendant qui sîégeoit dans cette ville.
La présentation d'un fusil qui ne rate jamais, en attendant ceHe
d'un pistolet qui aura le même avantage.
Le projet d'une nouvelle matrice à assignats i neontrefaisables.
La dénonciation générale contre le ministre de l'intérieur , le
maire de Paris, la municipalité, le district, le département, &c.
par les commissaires des subsistances. — S'il y avoit encore eu des
intendans , des iiectenans de police ou des parlemens , tout y
auroit passé. '
La proposition nombreusement appuyée d'un membre raisonnable
de l'assemblée , qui, indigné du discours virulent contre les prêtres,
composé par la socicté des amis des huguenots , et prononcé par leur
prophète Jsnard , a demandé que cet énergumène fut envoyé à
l'abbaye pour expier le crime qu'il avoit commis en insultant la
nation. — Un autre a demandé que l'orateur fût envoyé à Cha-
ranton , et le discours à Marat.
La colère d'un bon-homme de législateur, qui, furieux contre
ses camarades qui ne se rendent à l'assemblée, qu'à n heures,
demande qu'on poste deux secrétaires aux portes de la salle pour
POINTER LES MEMBRES A PROPORTION Q_U*ILS ENTRERONT.
Enfin, la pétition d'un bâtard qui a été mis 45 fois en prison,
pour avoir pris le nom de Crcqui-Bourbon-Montmortnci , en attendant
qu'il connoisse son père.
Ces gaietés patriotiques ont fait oublier le rapport fait a nos lé-»
( v3i ) .
gïslateurs par un protégé de l'abbé Faucbet ,^ nommé D«srig/iw ,
appientif Jacobin, qui, en sortant de l'assemblée, fut escroquer tout
ce qu'il put prendre chez son hôte et chez ses connoissances. —
Nous rappellerons à la mémsire de nos lecteurs ce patriote, en leur
disant , que si ce qu'on nous a mandé hier de Dunkerque «st vrai ,
il vient d'y être arrêté soupçonné complice de l'assassinat commis,
( en dernier lieu ) sur la personne du couiier de cette ville.

L'assemblée a donné samedi un grand exemple de


l'étendue de ses pouvoirs et de ses connqissances ;
elle s'est montrée roi , ministre, parlemens, général
d'armée, toumelle criminelle , chambre des comptes,
bailliage , tribunal d'inquisition , lieutenant de po
lice, &c. &c Il n'y a pas jusqu'à l'office d'écrivain
juré des charniers qu'elle n'ait pas dédaigné d'exercer;
elle a demandé à sa barre un pauvre diable , nommé
Farnier, soupçonné d'avoir écrit une lettre contre-
révolutionnaire ; l'auguste président après avoir gra
vement confronté l'écriture de l'accusé avec celle de
la lettre , et s'être bien convaincu que ce n'étoit pas
la même , l'a envoyé eh prison , sans décret ni forme.
Cette lettre est vraisemblablement fabriquée par les
Jacobins pour tenir le peuple en effervescence, à
cause du refus de la sanction du roi : mais si elle étoit
de M. Fumier, et sur-tout signée de lui v on auroit
dû le regarder comme un fsu qui meritoit tout au
plus les honneurs de la séance, duement placé du
côté gauche. Au reste , cet événement nous présage
le retour des beaux jours du comité des recherches ,
sous le nom de comité de surveillance. O sainte
liberté ! Ô sainte résistance à j'oppression ! O saints
droits de l'homme ! Ô ! Ô ! Ô ! comme vous mar
chez tout de travers. • , •

Samedi , quelqu'un ayant proposé de retrancher le


traitement à ceux qui arriveroient trop tard , l'as
semblée a passé à l'ordre du jour, qui étoit k ci
( 132 )
lomnie : alors l'abbé Faux.... a inculpé le ministre
de la guerre sur un prétendu courier envoyé dans
le Calvados , et sur sa complicité avec ce départe
ment dans l'affaire des prêtres catholiques. Le ministre
a donné le démenti le plus ferme au vénérable
prélat , et l'a convaincu de faux et d'imposture. A
cela , le saint homme n'a opposé qu'un profond
silence et une humilité profonde ; l'assemblée est
repassée à l'ordre du jour , c'est-à-dire , à une autre
calomnie.

Désolation d'une Parisienne démocrate , au sujet


de l'êmigrativn de son amant.
Qu'à bon droit on a dit que l'homme est un vrai tigre...
Le volage Alcidor qui m'avoit si souvent ,
De rester près de moi , fait le tendre serment ,
Il émisne !
Ah ! le bigre !
Quel abandon déchirant !
Un chacun me dénigre ,
±.t rit de mon tourment.
Il émigré !
Ah ! le bigre !
Osons , osons en faire autant.
Fût-ce au-delà des bords de l'Euphrate et du Tigre. ,
Je te suivrai perfide amant.

Nous apprenons que c'est M. Regnaud de Saint-


Jean-d'Angely , ancien député , qui a succédé à Garât
et au règne très-court du factieux Condorsept
Nous l'invitons à être aussi modéré dans les numéros
"suivans, qu'il l'a été dans l«s premiers.
( 133 )

Aux Rédacteurs du Journal.

J'étois hier à huit heures du soir, au café de


Foy ; voici en plus de deux mots ce qui s'y est passé ,
et dont je vous certifie la vérité.
Un voyageur , qu'à son accent je crois Italien ,
dit qu'il n'avoit pu se procurer le plaisir de voir
le roi , et qu'on l'obligeroit de lui indiquer un
moyen pour y parvenir. Un jeune homme
lui répondit qu'il étoit venu trop tard en France,
où il n'y avoir plus qu'une bande de Cromwels ,
qui avoient la scélératesse de ce célèbre coquin, sans
en avoir le génie. Un Jacobin, dont la chevelure
noire faisoit ressortir une face enflammée, et deux
yeux de tigre , dit en grinçant les dents : — voilà
un propos d'aristocrate , digne de la lanterne ; il y
a un roi , et je me charge de satisfaire monsieur ,
en lui faisant voir celui des Françeis et de la cons
titution. Ah ! monsieur , dit le jeune homme ,
prenez bien garde à vous , on va vous conduire dans
un repaire de scélérats , dont on vous fera voir Con
dor... leur président Les applaudissemens de
ceux qui écoutoient, augmentèrent la fureur du Ja
cobin , qui sortit du café en huralnt le cri ordinaire
de ces cannibales, A moi patriotes. — L'indi
gnation s'empara de tous , on l'assaillit d'une vigou
reuse? volée de coups de cannes, qui ne cessa que
lorsqu'on J'eut conduit au chef-lieu des motions.

ï3SE2ïBE£E3Bœ*=

Nos farceurs législatifs s'attirent, de plus en plus,


la malveillance et le ridicule universel. La Cro....
Faux-chef, Chat-Botù , Basile , &c. vomissent cha
que jour dans le sein de l'assemblée du patriotisme
de province , plus fétide cent fois que celui des plu?
(134)
sales tabagies de la capitale , le café Procope excepte.
La séance du samedi , 12 , sera à jamais célèbre daris
les fastes de notre histoire. Une femme de 70 ans ,
devenue grosse par l'opération de la constitution ,
annonce ce miracle par une pétition qui avoif pour
objet la demande d'un subside pour subvenir ausc
frais futurs de gésine. Après cet intermède , figuré ,
le députe Ba^ik , qui étale complaisamment aux yeux
de l'assemblée effrayée un système de conspiration ,
dont les fils vont se perdre jusqu'à Coblentz ; c'est
une lettre signée Varnier qui va découvrir la mèche
de toute cette machination, Ee sénat peu rassuré ,
perd bientôt de vue le phénomène de sa grossesse ,
et se saisit de l'avorton de M. Basile. En vertu
des loix de la peur, il s'établit juge , en dépit delà
constitution. Il fait arrêter l'accuséj, qui se trouve
sans de pénibles recherches. Cet épisode qui vient
à point nommé pour faire diversion au veto royal ,
et qnai sort probablement de quelque cerveau jacobite,
n'a pas fait fortune, vu le degré d'invraisemblance
dont il étoit infecté. Et d'abord la violation du secret
as la poste commise dans la personne du sieur Varnier
ne peut charger judiciairement l'accusé , sans en
freindre les loix les plus sacrées de la constitution ,
et Basile , le dénonciateur , reste sous le poids de
■l'opprobre public , et flétri par la loi. Comment
ensuite peut-on croire qu'un chef de conspiration
signe de confiance une lettre, qui, en cas de dé
couverte , meneroit le petit Catilina droit à l'échafaud ?
Tout ce chaos d'invraisemblances , -donne à penser
que tout ceci n'est qu'une machination ourdie par
la caste turbulente de rassemblée , afin de donner un
nouveau cours aux fureurs populaires , et que le
jiorhmé Varnki\t qui , dans ce bambochage national;,
joue le rôle de compère , s'est dévoué sous la garantie
qui ne lui arriverait aucun inconvénient strangula-
toire, et sous la promesse d'une grasse récompense.
( 135 )

Bulletin littéraire;
Par un médecin politique.
J'ai tâté le pouls aux journaux
De la triste démagogie.
Us étoient tous à l'agonie.
Mais le plus moribond , qui vraiment faisoit peur ,
Tant sa figure étoit blêmie ,
C'étoit du Peuple l'Orateur.
De fâcheux pronostics accompagnoient sa vie ;
Un horoscope affreux , funeste précurseur ,
Le marqua du sceau de la bête ;
Le cerveau lni tintoit dès ses plus jeunes ans :
Il r.e pouvoit vivre long-temps ,
Dès sa naissance ayant Martel en tête.

On rtouve chez Webert , libraire , au Palais*


Royal , nc 203, une nouvelle caricature très-ingénieuse :
ou y voit M. Cam... habillé en assignats, au milieu
d'une foule de députés, anciens et nouveaux, qui
cherchent à le dépouiller ; on reconnoît parmi eux,
M. Chap....r couvert de numéros comme un biribi ;
il fait son coup par derrière , en disant : c'est un beau
jeu que le biribi. M. Briss.. à genoux, se coulant
dans la foule , prend un; pan^ de l'habit précieux ,
entre les jambes de ses confrères , et dit tranquille
ment ; je brissotte , &c. &c. — Ce qui donne un
nouveau prix à cette gravure , dont il serait trop
long de détailler toutes les allusions malignes , c'est
la ressemblance des figures de tous les perssonnages
qui y sont nommés. Le prix est de 1 liv. 10 sous.
( x'3» )

Les électeurs ont nommé procureur-syndic du dépar


tement, le sieur Rœde... dénoncé par Mirabeau, pour un
des trente-trois factieux qu'il se proposoit de combattre ;
ils avoient déjà élu M. Du... de Cran..; tout cela prouve
combien les parisiens sont conséquens dans leurs prin
cipes -, ils exaltent et adorent Mirabeau, et ils nomment
aux places les plus importantes , des gens qu'il regar-
doient comme des scélérats. On doit admirer aussi leur
reconnoissanaeenvers le roi , à qui ils ont plus d'obliga
tions qu'ils ne sont capables de se l' imaginer; et i 1 s choi -
sissent ses'plus mortels ennemis ! continuez , badauds ,
continuez , ça ira , ça ira bien.

M. de MontEsquiou a dit dans ses lettres Per-


sannes, qu'au lieu de recueillir les voix à la majeure,
dans les délibérations , il vaudroit mieux les recueillir
à la mineure , attendu qu'il y a fort peu d'esprits
justes, et une infinité de faux Assurément
les assemblées passée , présentes et futures , sont un
grand exemple de la vérité de cette assertion.

Air : Hanneton, vole, yole, vole.


Emigrans vite, vite, vite ,
Rentrez tous dans votre gîte ,
C'est la loi qui vous invite ;
Jourdan notre satellite #
Vous promet la noix confite.
Emigrans , &c.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N: ■} ,
au coin de lar. Favart, place delà comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 fit.
pour Paris, et de 3 l.ï$f.pour la province, fr. déport.
1 Fostillon assassine
m t8 ' .<£&♦ *url«fr°nt£rePa[dts

_- *'—* *°* |fciJ|gkA> patriotes déguisés -en


ir i i* a ^ffi. vffl- aristocrates. Voy. la
Vendredi! 8 n,ovetn. «Sjgg* Chrori.dcP.n0. 320.

JO U R N A L .
t)E LA COUR'.'Ef:,PE LA VILLE.'
'' ■ - . -1- •«!•• •.;. ' ■ . . • 1: . ,. v î
,,. „, .... ,-.-.-. .,-.... : ■• • ■ •■: . .."-.'■■■■
•-•!; . "...'-) j 35?ut' Wfeur d«JojurnaI doit tribut au malin.
• '.s' . ' 'i'>. :n:;;ù ii-,' . ■ • £a T?o h t aib «. ■•

î , » , -, v — ,a:ii.;r i,n ■■■„'.',, 1, < ii 11 i 11 1 11

Conseils i un ami, sur un air du Roi et du Fermier,


■ i-èfl!\J*&ff& ^emblée,. .'..'!.', ?
_ .,. , ,£lle.nexbttae que du, dégpût,.
Son grimoire est à bout ,,
Sa machine., e^'t "fêlée/;, ,

,-. Ami — laisserll, laissç-Ji Rassemblée , :..;


.-,.,,, Elle ne donne que du dégoût, , :■,
Tout le monde s'en f...«r/r, . ,
;- Par-tout eue est sifflee.... ...;. ; . . »■

*.' . : . "* .: . ".i-- ."< ;• .' !


,• Etre sans cesse à bavarder, i. :, i
.• A dénoncer . >j .... . . -j
A chaque met • j- r.or i .' .:
Que dit ua sotj i:r "" ;
On voit claquer, ::: ■ . v . <•
, ■ .■ Huer , sonner , >
; i Fi , fi , fi , fi.
Ami.... &c... ( Dacapo. )
Terni VI, Année 1791, R
( *3* )

V A RI E TÉS.
Les rédacteurs de ce journal aux prêtres non-asser
mentés. .' •■
T ' ' *■ - '• * "'.
L, E s persécutions que vous éprouvez , messieurs j
particulièrement de la ,part de l'abbe Fauxchef, nous
ont engagé à mettre nos grisons en campagne pour
découvrir les motifs de sa sainte colère. Elle
provient du trouble qui règne dans son ménage depuis
quelque temps. 11 vous reste à espérer que
lorsque, ie calme y sera rétabli , son animosité s'appai-
sera, et qu'il vous laissera tranquille. —*— Voici a
fui a donné lieu à ce trouble. ...">. s' : :. 0. ... .
Pendant qu'il prêchoit l'évangile dans le Calvados,
la dame de ses pensées" fut au théatrgde' Monsieur ;
elle ne put voir,- sans! fè plus vif'intëriêt, un char
mant chanteur de se théâtre , le sieur Gava. .
On lui dit qu'il ctoit ' un peu aristocrate ; la forte
envie qu'elle eut de le convertir , fit qu'elle passa
sur les formalités d'usagé ; elle lui fit dire , par une
bouquetière, de se1 rendte ru& Ghabanois; il s'y rendit,
et, dès la première; yisite , elle travailla à sa conver
sion ; ces travau»se répétaient toute- les jours ,
et M. Gava., se -convertissoit tant qu'il pouvoit;
tout, jusques-là, alloit le mieux du monde, lorsque
l'abbé , qu'on croyoit à l'assemblée nationale , entra
à l'improviste-xteas l'appartement de la dame, qui,
occupée , comme à l'ordinaire, avec M. Gavaux ,
à bien se pénétrer des maximes constitutionnelles du
pontife , fut fort épouvantée de cette apparition ,
d'autant mieux que l'abbé j persuadé qu'ils etoient
là pour autre chose , témoigna une si grande fureur,
qu'il en sera question plus d'un jour , dans la rue
Chabanois. .....'.
Voilà, messieurs, tout ce que nous pouvons v^us
C 139 )
«lire d'une aventure qui a si fort influé sur les mo
tions violentes qu'il a faites contre vous. —— Prenez
patience , Dieu est juste !

M. de Lalandè , astronome, vient àt prouver par


un calcul aussi clair que celui qui fera passer le nom
de Montesquiou à la postérité , que si on colloit à
la queue l'une de l'autre toutes les bandes de papier
sur lesquelles sont imprimés les billets jaunes de la
caisse patriotique , qui se vendent à l'aune dans les
rues de Paris , et qu'il fût possible d'y attacher un
cerf-volant, il y en auroit assez pour le conduire
jusqu'à la lune, si, comme on le dit, elle n'est
éloignée de la terre que de 86 mille lieues.
^mxazfi^inr^c-

' Vu la rareté du numéraire , les billets une fbrs


dormes, on ne rendra pas l'argent. C'est ce qu'a fait
écrire à la porte de son spectacle le sieur Caron,
dit Beaumarchais , et ce qu'on lit au coiri des rues
sur les affiches du théâtre du Marais. Le numéraire
ne fait rien à cela, car si on paie en papier, on peut
rendre du papier ; mais savez-vous pourquoi il a pris
cette précaution ? Beaucoup de personnes entrées
dans la salle et la trouvant vide , par la raison qu'on
yjouoit les pièces de Beaumarchais-, se hàtoient d'en
sortir , et ce nouveau directeur de troupe en étoit
pour ses frais ; et voilà pourquoi il a voulu se faire
un titre par l'affiche, de retenir l'argent, puisqu'il
ne pouvoit retenir les spectateurs.

Si M. Pltion de Villeneuve, natif de Chartres ,


n'est pas nommé maire de Paris , ce ne sera pas la
faute des Jacobins, de la société fraternelle, et de
quelques tambours , qui , après avoir rappelle pour
{ i'40 )
rffcSëmbleY lés citoyens, leur disoiënt : -^ C'est
àujouràirai que là section s'assemble pour la nomi
nation du maire , ( à part ) les amis de l'ordre vous
recommandent le brave patriote Pltiotu

Théâtre du Marais.
On a donné avant-hier' sur ce théâtre , avec quelqu'apparence de
succès , la première représentation de Trasime et T'magènet , tragédie
en cinq actes et envers. L'auteur est M. Dubuhscn , qui deux fois
a cassé le cou a ea' muse ■ tragique sur ïe théâtre Françofs. Ce mal
heureux père , qui, jusqu'à présent n'avoît donné légalement que des
preuves d'impuissance , se montre maintenant tout radieux et affecte
toute la pompe d'un succès. Voyons jusqu'à quel point M. Vubuisson
peut compter sur la durée de ses lauriers. Notre auteur, qui n'avoir
pas été trcs-rhçureux dans le choix de ses sujets histqriijties pour ses
deux premières tragédies , ( Scanderberg et Thamas Kaulik'ah ) a
voulu puiser dans une source plus riche j en conséquence , il s'est
replié sur son imagination, peut-être pouvoit-on être mieux servi ,
mais enfin il en a tiré , non sans tribits,. la tragédie ci-dessus. Le$
bornes de cette feuille ne" nous permettent pas de suivre l'auteur
dans les moyens qu'il a développés, pour alimenter" et soutenir
l'attention des spectateurs , nous allons seulement analyser en deux .
iriots l'intrigue qui. ne laisse pas que d'être assez spacieuse. Tima-
gènes que le tyran Hïrcan a supposé mort , reparaît tout-a-coup dans
sa patrie. C'est1 pour revoir son amante - qu'il s'expose à tous les
dangerîi -Ce retour n'arrange que jusqu'à un certain point un sien
ami, nommé Trasîme , qui, ne croyant pas aux revenans j s'étoit
décidé à brûler vertueusement pour Brîcie , amante en chef du beau.
T'imagines. Ici en se laisse attendrir par Us conflits d'qmour et
d'amitié, qui :e livrent orageusement dans le cœur de Trasime 5
cependant comme il ne faut pas être héros à demi-, l'amitié l'emporte
sur l'amour, ce qui réjouit beateoup les spectateurs. Un certain
Memnon , scélérat de profession , veut brouiller les deux r#mis , sa
ruse ne prend pas , et comme le traître ne peut plus qu'embarrasser
Ja scène , M. TJubuhson l'assa. sine, ce qui fait un peu rire le parterre.
Timâgènes a v été découvert par une imprudence de son ami j on
l'incarcère, et Trasime qui veut prendre- noblement sa revâ*hche ,
délivre son ami - et la tragédie finit par dej embrassemens mutuels.
La versification de cette pièce est souvent très-nrgligée , nous y
avons cependant .rencontré deux ou trois vers à prétention ; en général
l'auteur cour trop après le sentiment, delà une infinité de méprises,
et ce qu'on donne pour le langage du cœur , n'est qu'un misérable
jargon métaphysique qui ne ressemble à rien. On sent aussi que
M. Dubuisson a horriblement travaillé sa pièce pour en faire ' ressortir
des pensées forces, l'intention, sans doute, est louable , mais mal
heureusement l'exécution n'y répond pas. Nous donnerons cependant
.. . , ( I4i )
dé* louanges à l'auteur , il a héroïquement purgé sa pièce de toute
espèce d' allumions , et ce mérite , sans doute très - grand , uoit
engager les honnêtes gens à voir cette tragédie, qui souvent ne
manque pas de mouvemens, Nous ne finirons pas cet article sans
parier de M. Bapiiùc. Cet acteur qui annonce le talent le plus décidé,
a rend» plusieurs tirades d'une manière vraiment sublime. Il connoîc
parfaitement l'art des positions, ses gestes sont souvent très-naturels,
et son organe a une flexibilité bien précieuse; il est fâcheux qu'il
n'ait pas assez ménagé ses cciat3 de voix au cinquième acte , il don-
noit alors dans le genre vociférateur j au- total nous en avons été
Crcs-coutent.
-*"—TOMCTarniH

Le sieur Jaug.. banquier, aide-dc-carnp , &c. com


mence à voir quertout ne va pas le mieux c!u monde,
dans notre nouvel ordre des choses ; il envoie; ,-
par précaution, des assignations aux coloris Lie Saint-
Domingue, qui de suite les renvoient a, M. L'iiss..
avec prière d'y répondre.

L'intérêt que nous prenons à la tranquillité des,


honnêtes gens, nous engage à les avertir de se méfier,
d'un nommé Dantïn, citoyen très-actif de Lille.
Ce personnage qu"on dit avoir été capor.d dans l'année
des brigands de Jordan, et en correspondance avec
l'abbé //ce/, rédacteur de la Chronique de "s ris, et
Gorsas qui se chargent de faire imprimer les lettres
qu'il leur écrit de Lille , par lesquelles il leur rend
compte des scélératesses qu'il commet, et qu'il fait
passer pour avoir été commises par des aristocrates.
' Ou dit que M. Condor... va entreprendre de,
retirer cette malheureuse Chronique de- la fange où
Villette et compagnie l'ont plongée ; s'il y parvient,
cela fera grand tort aux journaux de Carra, Marat
et Gorsas.

Lé pauvre Beaumarchais e-.t effectivement pus


'de ses pïcccs 3 comme nous l'avions drt, car en face.
( I42 )
cL? sa grande boutique des boulevards , il vient d'éta-
biii"' un petit théâtre , où , tous les jours, il remet à
;ieuf son Eugénie et ses Deux amis , et où , dit-on ,
il va incessamment faire enterrer sa Mère coupable.
Sa Mire coupable est bien le mot juste , car l'auteur
est si connu , qu'il n'a qu'à se présenter pour remplir
le titre de sa comédie.

On a lu , dans notre journal du i8"de ce mois,


une invitation aux gens de lettres ,, pensionnaires du
Mercure de France, de se rendre, jeudi 17, chez
M. de la Place , leur respectable doyen ; c'est que
Panckou... , ancien banqueroutier de Bruxelles , veut'
faire à Paris banqueroute aux gens de lettres qui l'ont
enrichi. Ce libraire étranger , (car la plus grande
partie de ceux de Paris sont très-honnêtes) dominé
par l'ambition et l'avidité , a accaparé toutes les
grandes entreprises de la librairie , tous les journaux
et les feuilles périodiques ; parmi ces journaux et
ces feuilles , le Mercure et la Gazette de France
étoient grevés de pensions , car l'ancien régime avoit
3a sagesse , pour soulager d'autant le tresçr royal ,
de payer les travaux des gens de lettres , en impo
sant un tribut sur les journaux les plus lucratifs.
Panckou. . pour se décharger de ce fardeau , a com
mencé par fondre la Galette de France dans son
Moniteur y et à supprimer cette gazette , pour anéantir
le gage des pensions qu'elle supportoit ; et il a annoncé
en même-temps , sous je ne sais quel prétexte , qu'il
ne paieroit plus celles dont le Mercure est grevé.
Voilà apparammënt pourquoi l'honorable doyen des
gens de lettres assemble, chez lui , les pensionnaires ,
pftur aviser aux moyens de prévenir ce brigandage.
Attendre des procédés honnêtes d'un démagogue aussi
enrage que ce Panckou.. qui s'avise quelquefois de
salir son journal de ces lourdes observations démocra
tiques, et qui s'est associé Jes Colas ou Nicolas.
( 143 )
rChamf...,le$ bébé» la Harp....,\es Guinguené , &c.
et qui verroit tomber le Mercure dans le plus grand
mépris, sans les contes charmans de M. de Mar-
montel, et la sage et profonde politique de M. Mallet
du Pan.

Nous avons prédit que le règne de Condorsept...


ne seroit pas long. Les démocrates eux-mêmes ont
pensé qu'il falloit pour le journal de Paris un auteur
moins tranchant , moins impolitique , moins irréli
gieux. Il vient d'être chas$é et renvoyé à la Feuille
Villageoise qu'il rédige avec le jésuite Cérutti , et où
ils vomissent leurs sarcasmes , contre la religion , le
clergé et la noblesse.

Le sieur J,. XTar fTill accusé l'autre jour en pleine


assemblée d'être la cause de. tous les malheurs qui
ravagent et détruisent nos colonies a protesté que s'il
avoit tort , il consentait qu'on lui coupât le cou ;
« vraiment , l'ami, s'est écrié une voix des galeries ,
n vous n'êtes- pas- dégoûté. »
Nota. Ceux qui n'entendent pas l'Anglois seront
charmés d'apprendre que ces mots J. W^ar , XTili.,
signifient- je veux la guerre ; aussi sont-ils le nom «Je
guerre, du sieur Briss.... . ...

Il est bien mal avisé ce ministre qui a voulu expli


quer a l'assemblée les raisons qui ne permettoient
pas au roi de sanctionner la loi de sang contre ses
propres frères. Lorsque des brigands et des sans-
çulottes se présenteront pour faire des motions contre
sa majesté même ou ses agens , ils seront accueillis
et obtiendront les honneurs de la séance ; mais 1«
roi le roi vouloir faire des observations à ses sou
verains ! .... Aussi a-t-on imposé silence à son organe
qui a baissé humblement la tête , et s'est tu.
i ( 144 )

,., , '"■1
Aux Rédacteurs du . JqumaL
Grâces vous soient rendues /messieurs, de fQut
le bien que vous faites. Garât nous ennuyoit et vous
l'avez fait taire. Condorcet nous scandaltsoit et vous
.l'avez fait renvoyer. Ah ! si par vo#e rirffiquluffî acri,
vous pouviez nqus deliyrçr des Carra , Qorsqs,.,
Fillette , Prud'homme , Duvil , Mercier, des Çirutti,
et de la meute affamée qui yit des miettes de la pjb}e
typographique du chetit Pankouçkt■ -, combien, nous
vous aurions, d'obligijtiçn. , ,, ,■ ;,-,.. ,, . ...

TV. B. Un voyagea)', grand observateur, a remar


qué que , dans toutes les petites villes où le peuple
s'est conduit avec modération , il s'y établit depuis
peu un ou deux protestans. LeS circonstances où
nous- nous trouvons , permettent de grandes réflexions
'sur' ce petit objet. lo;:i
« '—-" '- .. o . .,.;;. ',.'..• '•• '-. ;. 'i , ;n^( •••.-7»
■ 1 il I—— i .. ,. , .'., , y; <:
,V..' ,. £wM #<f* '<cP«4,'4'"-.'-/ô '?.. -.-nr'r-a
-Quand le pantin 'Couth.h s'agitant!£**r rêsSftrts £ '■
Au rang des animaux vient opiner daMs l'arche, -'
On sourit, on s'écrie , ô le drôle "dë'corps !
Ce qui le rend plus drôle éri ses fougueux franspiorts ,
C'est qu'il raisonne comme.il rrjarcljç. [

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , M'.J,
ait coin de la r. f'avart, place de la comédie italienne.
Le prix de rabonnement est pour un mois, de 3 ft>.
pour Paris, et de 3 Li$f'.pcurla province-, fr.deport.
( I )

SUPPLÉMENT
Du N°. 1-8.

BOUTADE DE CHARLES VILÈT. ,

L ar tous les dieux * serois-je à la merci


Des Jacobins ? Dois-je abreuver la trogne
De tous ces gueux qui me grugent- ici ?
Jamais contens, l'un jure, l'autre grogne J
Oui, la pitance il faut que je leur rogne-}
Car aussi bien , je m'en suis e'clairci ,
On leur promet avenir fort étrange»
D'être pendus, ils ont maigre souci $-..., ;
Même à Samson ils diroient grand-merci :
Mais moi, je sens que le cou me démange.
Le sol me plaît ; j'aiittè ce monde-ci;
Etre pendu! Quoi! pour de vilains drilles,
J'irofs quitter tant de si douces filles,
Et mes garçons.... ! Ne pensons point ainsi ;
Au djable soit leur grimoire fantasque !
Adieu, Cara, Gersas* Gara le basque,
Noël, et toi , mon cher Brissot aussi.

Grande dénonciation a la Voirie.


On, trouve en France des prud'hommes ,
Etres actifs, esprits profonds,}.
( 2 )
Sur nos théâtres , des bouffons $
Dans nos districts , des majordomes ;
Dans le trésor , coffres sans fonds ;
Pour le commerce , des chiffons.
Voulant peindre l'âge" où nous sommes ;
Le limonadier (i) des grands-hommes
Pour enseigne a pris deux griffons.
Admirez ces hiéroglyphes ;
Jugez, , par leurs énormes griffes ,
Des biens qui sur nous vont pleuvoir,
Et par les comptes apocryphes
De nos faiseurs' de logogriphes,
S'il est mal-aisé d'entrevoir
La trame du complot bien noir ,
Préparé par ces escogriffes ,
Pour brissoter tout notre avoir.

Svr un certain Drou ou Grous membre


de je ne sais quelle assemblée.
Grou.... qui vous croyez un prince,
Pour être orateur d'un tripot ,
Çà, qu'à votre tour l'on vous pince.
Sachez donc que c'est le balot
D'un intrigant , ou bien d'un sot.
Orgueilleux d'un emploi si mince,
Vous nous toisez de votre haut.

(I) Le café des grands-hommes, au coin du boule


vard Montmartre.
(3)
Grand calambourdier de province »
Vous persiflez à chaque mot.
Voulez-vous connoître le lot
Qu'en garde à votre pétulance ?
Lorsque vos confrères d'un saut
Iront mourir à la potence ,
Vous périrez par le fagot.

LIVRES NOUVEAUX.
La constitution civile du clergé de France ,
développée par les débats et par l'analyse , tant des
rapports des comités que de plusieurs ouvrages inté-
ressans. Par M. Godefroi de Montours. A Paris, chez
Bossangeet compagnie, libraires, rue des Noyers, 179L
I vol. ï/2-8? d'environ 600 pages.
Cet ouvrage est un recueil curieux , très-soigné et
très-complet de toutes les controverses auxquelles a
donné lieu, dans l'aréopage national, la nouvelle cons
titution civile, à faire, du clergé gallican. L'auteur, au
reste, s'est abstenu de donner, sur cette matière, ses
propres résultats. C'est un rapport fidèle, mais sans con
clusions. On pourroit soupçonner que dans son avant-
propos , il a voulu s'égayer aux dépens de M. Camus ,
qu'il appelle le plus grand canoniste de France, et le
théologien de l'assemblée législative , ce qui lui a attiré
l'adresse suivante :
Est-ce bien sérieusement
Que tu viens d'ériger Camus en canoniste î
De ceux qui le croiront le plus pieusement ,
Mon nom, cher Godefroi, ne grossira la liste.
Sur ton héros , faut-il s'expliquer nettement ?
Nous savons en quel sens si fort tu le rehausses :
Ton Camus est un grand canoniste, en effet j
Car il connoît au parfait
Les canons de ses chausses.
t4)
Traite du schisme, par le sieur I.ongueval, auteur
de l'histoire de l'église gallicane} nouvelle édition,
r/z-8°. A Bruxelles, et à Paris, chez Senneville , au
Palais-Royal i
Cet ouvrage > quoique Composé , non pour ou
contre la constitution politique actuelle , mais pour
celle connue sous le nom de bulle unigenitus, vient
d'être réimprimé à Bruxelles , et mérite d'exciter de
nouveau la curiosité , par la matière qu'on y traite, qui.
est la question du schisme , et dé ce qui le constitue
précisément. La position respective du saint - siège
et du clergé François , relativement à la nouvelle
constitution ', tant laïque que cléricale, ramène natu
rellement les esprits à un examen de cette question,
que l'on croyoit oblitérée; Elle n'a jamais été traitée
plus savamment et plus à fond, peut-être, que dans
l'écrit dont nous parlons. Nous nous bornons à dire
que les deux classes, partagées d'avis entr'elles, du
clergé François , sur le degré de soumission dû à
la cour de Rome par les catholiques , ne peuvent
puiser leurs argumens réciproques dans une lecture
plus instructive. Mais comme la nature de notre
journal ne nous permet guères de nous appesantir
sur des objets de ce genre, nous tâcherons d'en
sortir à notre ordinaire , par la gaîté qui suit ;
Le double s o v h ait.
U n prêtre non assermenté ,
Qui d'ailleurs se souvient d'avoir jadis été
Au donjon de Vincennes enfermé pour la bulle ,
Entré au café Procope , & demande du thé;
On l'accueille, on l'entoure : t h bien ! bon abbé Brhulle ,
Comment gouverne^-veus la constitution ?
A quoi répond le trifte Apôtre ;
tt De laquelle me par'e'-t-on ?
En attendant, le ciel confonde l'une & l'autre.
Pillage et massacre
JJ9 TO tfih dans là maison du
.9* Êiï@*Mt% directeur des aides de
Samedi i a7 novemb. «&$? ^T? ' ^
•ïtewi*' patriotes. • ' #£
— »J

JOURNAL ;
DE LA COUR .ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.
La Font*!»!,

A quelques membres d'une assemblée provinciale.


A qui réservez-vous , enfans de Némésis ,
Ces sabres inhumains , ces poignards qu'on aiguise ?
A vous , dont la folle entreprise
Veut renverser le trône où nous sommes assis ,■
A moi ! quoi ? pour des vers enfans de mon délire , -
Des dieux de mon pays j'aurois enflammé l'Ire !
Illustres plibéïens , parvenus fortunés,
Quel mal fait un auteur qui ne cherche qu'à rire ?
tut-on jamais pendu pour un trait de satyre ? >
Daignez , si tant d'honneurs vous furent destinés
Permettre à nos regards de fixer étonnés *
La pompe qui suit votre empire. ' .
L'Europe est à vos pieds, le monde vous admire.
Vous pourrez, si la mort ne vous frappe trop tard
Enorgueillir encor des tombes magnifiques , '
Vous qu'on aurait pu voir, sans linceuils, sans
tuniques ,
Pourrir , couverts d'opprobre , aux plaines de Clamart.
Auguste des Islets.

VARIÉTÉS.
La proclamation du roi est bien véritablement le
beul moyen de rappeller en France des princes, des
Tcnw VI. Année 1791. S
gentilshommes , et des citoyens de toute espèce , qui
peuvent obéir avec honneur à la voix de leur roi ,
de leur maître, et de leur père ; et qui n'auroient pu
que fuir avec horreur les ordres d'une assemblée sans
droits et sans caractère légal ; mais l'honneur du
roi, sa justice, son humanité, peuvent-ils lui per
mettre d'exiger de ses sujets fidèles une démarche qui
les exposeroient à être évidemment égorgés , et
égorgés impunément , puisque l'assemblée protège-
ouvertement les plus grands scélérats ? Tout est en
feu d'un bout du royaume à l'autre : les brigands
pillent les églises et les maisons à Tours ; le peuple
arrête les bleds à Chaumont j on outrage , on assas
sine les gentilshommes à Caen ; on relâche à Perpi
gnan les scélérats qui ont incendié le pays : toutes
ces horreurs sont justifiées , applaudies même ; et
le roi , protecteur de ses sujets , voudrait qu'on vînt
ajouter de nouvelles victimes à celles qu'on sacrifie
tous les jours ; il ne doit pas l'espérer, avant qu'il
ait exigé la destruction entière de tous les clubs
Jacobins ; ce sont nos ennemis , ce sont les siens ;
ce sont ceux des loix, de la religion, de la morale
et de l'humanité.

Un colon brûlé , et qui brûle erteore de té


moigner sa recooaoissance à sa majesté Ccndcrscpe...
a rencontré dernièrement sa femme aux bouffons ,
et lui a adressé ces paroles remarquables : a madame ,
,,-ily a près d'un mois que je cherche envain votre
„ époux , pour maltraiter son dos comme vous traitez
„.*on front ; je vous prie donc , si vous le rencontrez "
„ un de ces matins , en rentrant chez lui , de lui
„ remettre cette petite somme de coups de pieds su
„ cul » ; et en même-temps le vindicatif colon a pour
suivi de son pied l'illustre Jacobine, qui, pour la
première fois de sa vie, s'est vu contrainte de fuir
un. homme. '*"
(' 147 )

Vers faits à l'occasion du bruit répandu à Paris


que M. de Laf.... postuîoit la mairie.
Pour brigucrles honneurs et l'écharpe d'un maire j
Le général tu dors , plufe qu'un autre a des droits.
Sa vigilance est. sûre : on sait comme à sa voix
Des milliers de brigands , la horde téméraire ,
Rentre dans le devoir; puis, en grand militaire,
Comme il se mit au lit pour mieux veiller nos rois.
Par M, l'abhi C
«JUUdS&SBnm

Une députation d'honnêtes citoyens actifs envoyée


par les Jacobins, s'est présentée, l'autre jour, à
l'hôtel de Massiac , pour y exercer les fonctiens de
tapissiers comme à l'hôtel de Castries , et pour y
caresser à leur manière les colons rassemblés pour
délibérer sur les malheurs de nos colonies. La dépu
tation n'a pas eu tout le succès qu'en attendoient
les instigateurs ; les Américains ont montré les dents ,
et les Jacobins ont montré les talons.

Or. mande de Londres que le philosophe monétaire


lie sieur Condor... qui affecte à Paris un grand mépris
pour la noblesse française , fait l'impossible pour se
faire reconnoître de la famille du lord Dorçet , ci-
devant ambassadeur en France ; il se fonde sur la
conformité de ce nom avec les deux dernières syl
labes du sien ; quant à la première syllabe , le phi
losophe prétend que ce n'est qu'une préposition qu'il
tient du chef de sa femme , mais il convient de
bonne foi qu'il lui doit une bonne partie d* w»
illustration. .... \ ■■, _' • :,. •'.
■( 14»-)
i imiiHiu'jjuui. i»i
• Un certain Var^..,. s'est avise d'écrire à l'impéV
ra'trice de Russie pour' lui conseiller d'établir dans ses
états, une a?rernb!ce nationale, des départemens ,
/ternaires, de$ communes, des clubs, des sans-cu-
lottcs , des coupes- têtes , et Joutes les pretintailles de
la révolution français:: ; on assure que l'impératrice
lui a'f'air dire' qu'elle l'engageoit à venir à Péters-
bourg faire l'essai de ses machines.

Avignon va donner la répétition en petit d'un


S;).:cticle qu'on représentera , sans doute, en grand à
Paris s —— car Jordan va jouer le rôle que jouera le
duc d Or! et les brigands, ceux qu'on fera jouer
aux Jtacobins. Le brave jeune homme, M. Bi-
gonês qui a arrêté Jordan, est à Paris; tous les
honnêtes gens s'empressent de lui témoigner le plaisir
qu'ils ont de voir un homme aussi brave , et qui a
rèïVdu, des services aussi importans à l'humanité.
—— Plusieurs particuliers en apprenant , jeudi ,
l'arrestation de ce Jordan ont fait illuminer leurs
maisons , notamment dans la rue du Coq. Un
Avigponois disort, hier, au Palais-Royal qu'on avoit
la preuve qu'un ancien député , aussi fameux par
son coquinisrne, que par ses ridicules , étoit cause
de toutes les horreurs qui se sont passées dans ce
malheureux pays ; il fut interrompu par un Jacobin
qui lui dit qu'il connoissoit ce député pour un brave
homme , et qu'on avoit trompé ; PAvignonois lui
repondit qu'il n'étoit; pas la dupe de cette tartufferie ,
et qu'il- n'y avoit qu'un coquin qui pût prendre le
parti 'd'un scélérat qui avoit fait porter la mort, le
feu , le viol , le pillage dans un pays tranquille : cette
affaire , comme à l'ordinaire, n'eut pas de suites.
■ri— Un autre Avignonois dit que le sieur
député du Comtat à la nouvelle législature, avoit
( *49 )
reçu d'un brigand une pierre précieuse arrachée à
un vase sacré de la cathédrale, dont il s'étoit fait
faire une bague , et qu'on alloit le prier de vouloir
bien restituer. On dit que le sieur Chab.... va
partir pour cette ville, avec 500,000 livres en or,
pour tenter d'y remplir ses fonctions avec le même
succès qu'il l'a fait dans l'affaire du 6 octobre.

Bouquet à Madame Elisabeth , sœur du roi ,


pour le 19 novembre 1791.
Air : De Joconde.
■ Puisqu'il n'est dans tout un bouquet
Qu'une fleur toujours belle ,
France, à l'Auguste Elisabeth
Offrons une immortelle.
C'est Elle ; ce front gracieux
Nous peint son caractère :
Même on retrouve dans ses yeux
La Bonté de son Frère.

On a vu à la séance de dimanche un second tome


de la princesse- du Brabant, dont nous avons parlé
il y a quelque temps. Un certain-prince qui se pré-
Tcni! tout- à-la-fois Bourbon, Mommorenci et Crlquiy
st venu à l'assemblée faire le sacrifice de ces ci-
cvant grands noms. I! y a grande apparence que ce
pince qui se dit fils de Louis XV , est d'une ori-
(';'■; bien plus iilur.tre encore qu'il ne le dit , et qu'il
est entablement iîîs de la nation , ou au moins d'une
graJc partie de ses membres ; au reste, l'intérêt
*lue ojjs prenons à ce prince citoyen, nous fait
crain-e p0ur Juj [c sort de la princesse du Brabant,
tjlii , pour prix du don qu'elle a fait de sa souverai
neté sur l'autel de la patrie , a été indignement con
duite à la force, où elle est encore.

Théâtre du Faudeville.
M. Barré, seul intéressé à l'entreprise de" ce théâtre, prévient
le public que l'ouverture en aura décidément lieu vers la fin de ce
mois. M. de Pih a fait la pièce d'inauguration : il en a confié à
Aï. Barré d'autres qu'il avoit en porte-feuilles, et ces deux auteurs
connus par les charmantes productions qu'ils ont déjà mises au jour ,
se sont promis de travailler sous la dictée de l'amitié, toutes les
fois que l'administration de cette entreprise en donnera le loisir à
M. Barre. Les autres auteurs qui doivent travailler pour ce théâtre ,
sont MM. Desfentaines , Jladet , l'aruot , le Çom'w-Jacqûts , la
Chabeautùere , &c. &c. plusieurs même ont déjà des ouvrages à
l'étude , ce qui mettra l'entrepreneur à même' de ne faire jouer de
■pièces de tout autie genre , dont les anciens et nouveaux théâtres sont
en possession ou en jouissance.
M. Roxiires , de la comédie italienne , secondera M. Barre, dans
la direction théâtrale. — M. Chardhn , de l'académie royale de musi
que , surveillera toute la partie musicale , les aceompagnemens des
anciennes pièces seront dirigés - par ses soins , et plusieurs des nou
veaux ouvrages sont embellis de ses petits airs-vaudevilles ou romances.
— C'est à M. Barre' seul que MM. les auteurs sont pjiés d'adresser
leurs ouvrages. Quant à tous les détails d'intérêt, on voudra bien en
écrire provisoirement à M. Bouchard , notaire , rue Montmartre ,
N°. 265 , jusqu'à ce que le bureau soit en activité à la salle dite ci-
devant Panthéon , rue de Chavira.
■■■'■ni. m.m ',i 1
EpiQRAMME.

Armande Sta.,1, et Trissotrn Seg....


Unis de honte et réduit à se plaire,
Viennent d'ouvrir un petit cercle obscur
Où du bon -goût l'on brave la colère.
Là, lourds esprits, laidrons.aux yeax hagards,
Rampent entr'eux-, s'endorment dans l'extase ;
La Sta.. obtient quelques lâches regards,
Et Seg..même achève en paix sa phrase.
( 15» )

Le bataillon des volontaires de Pont-à-Mou.... ,


dirigés par l'honneur et le bon esprit qui anime
ce corps , a choisi , pour l'un de ses capitaines , un
ci-devant carabinier , tout fraîchement arrivé de la
chaîne. Cette élection n'ayant pas été jugée con
traire à l'esprit des décrets , a cté maintenue , vu ,
sur-tout, que nul mieux que cet officier ne peut juger
de la portée du boulet.

Les bossus d'Orléans viennent de présenter une


pétition à l'assemblée , à l'effet de solliciter l'exé
cution des decrets , et de supplier le corps législatif
d'ordonner que l'on passât au plutôt sur leurs épaules
le niveau de l'égalité ; cette pétition a été renvoyée
au comité de constitution.
i i iiirtifwiw ■
Il ya quelques jours qu'unhommeest verrai l'assem
blée , demander qu'on lui rendît un bon assignat pour
un mauvais qu'on lui avoit donné ; mais on est passé
à l'ordre du jour, à cause des conséquences ; en effet,
si on ouvroit une pareille porte , il faudroit changer,
non-seulement les faux assignats , niais encore les
nouveaux évêques , les nouveaux curés , les nouveaux
députés , les nouveaux officiers , et tout ce que notre
jolie révolution nous a procuré de faux.

Nous savions bien que M. l'abbé Audrai avoit


été , autrefois , poliment prié de sertir du collège de
Louis-le-Grand ; qu'il avoit ensuite fait banqueroute
dans celui des Grassins; qu'il avoit fait des prônes
civiques ; qu'il avoit juré, qu'il avoit intrigué, pour
être évêque suivant la constitution ; qu'il avoit , Un-.
(m)
&c. Scd Mais nous ne savions pas qu'il avoit
une dent contre les suisses et bedeaux des paroisses.
Dans une des dernières séances des Jacobins , cet
honorable membre a demandé la suppression entière
de ces satellites d'église, comme contraires à la li
berté. Ce que c'est que la rancune! Il se souvient
encore d'avoir été autrefois assez mal houspillé par
ces fonctionnaires publics.

NOUVEAUTE.
On trouve chez Senne ville , libraire , au Palais-
Royal , la seconde partie de la puce a l'oreille
du bon homme Richard. Nous invitons les ac
quéreurs de la première partie à se procurer cette
seconde , qui mérite à tous égards le même succès
que la première.
umni"«'-ij'-'j

Annonce.
Demain dimanche, grands exercices d'équitation,
donnés par le sieur Franconi , ccuyer , dans le manège'
du sieur Astley , rue et fauxbourg du Temple. Le
spectacle sera varié par les exercices des sauteurs, &c.
Prix des places , première , 3 liv. ; seconde , il. 16 S.'
troisième, 1 liv. 4 sols, et quatrième, 12 sols. Une
fois le billet pris , on ne rend pas l'argent.
Errata du N». d'hier.
Page 140 , ligne 27 , Bricie , lise[ : Ericie.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc , N: 7 ,
au coin de lar. Favart, place de la cemidic Italie vue.
Le prix de l'abonnement est pour unrncis, di 3 !iv.
pcurPans, et de 3 l.JSj. pour la province, j'r. déport*.
( I )

CETTE, pièce a été omise dans le journal de


samedi dernier \ nous lapublions séparément ,
afin qu'elle puisse y être annexée.

A MADAME ELISABETH.

Vous que le ciel avoit fait naître près du trône ,


Pour orner de Louis la brillante couronne ,
Auguste Elisabeth , souffrez que mes acçens
Vous offrent en ce jour un légitime «ncens.
Dans un tems plus heureux, quand le peuple plus juste,
Savoit mieux respecter votre famille auguste ,
On vantoit vos vertus , votre aimable douceur ,
Et cet air de bonté qui sied à la grandeur.
Aujourd'hui , que le sort vient d'accabler la France ,
Quels droits n'avez-vous pas à la reconnoissance
De tous les vrais François qui chérissent leur roi ?
Hélas ! nous vous devons , ou du moins , je le croi ,
Les jours si précieux de ce maître adorable.
C'est vous, c'est votre main, dont l'appui secourabl»
Allégea les rigueurs d'une indigne prison ;
En versant sur ses maux la consolation,
Vous êtes parvenue à soulager sa peine. . . ..
Et mêlant vos chagrins aux larmes de la reine,
Vous l'avez décidée à conserver des jours,
Dont les affreux chagrins pouvoient rompre le cours :
ta
Vous lui disiez, avec l'élite de la France,
Qu'un aussi grand courage auroit sa recompensé j
Que le peuple bientôt , lui dressant des autels ,
Baignerait de ses pleurs ces souvenirs cruels j
Eternels monumens de honte ou de démence.

Recevez, pour bouquet, une heureuse espérance j


Le François, avili par un prince odieux,
Reprendra sa douceur sous un roi généreux;
Il saura qu'il vaut mieux adorer un bon maître,
Que servir lâchement sous les drapeaux d'un traître»
Mais déjà, je le vois, il lui rend son' amour ;
Je vois aux jours de deuil succéder un beau jour:
La terreur a fait place à la douce espérance 5
Louis sourit enfin et reconnoît la France ;
Il voit avec plaisir ces François généreux ,
Dont l'amour autrefois remplissoit tous ses vœux;
Et le vil factieux , entouré de victimes ,
Ne pouvant recueillir aucun fruit de ses crimes ,
Aux yeux de l'univers , à jamais avili ,
Traîne une vie errante et bien digne de lui ;
Et si le ciel trop bon l'épargne en sa justice,
Ses remords lui seront encor un grand supplice.

D'Egvilly, M. fH. D. R.
M. de Mesmoy , sei'
va z\ • -y gntur de Quincey , en
' Z<?* A«M Franche-Comté ,faus-
t-^- , «ra; $)k* sèment'accusé, pillé et
Dimanche 10 nov. i%±3 i„adil,p„ksjucob,

■ JOURNAL

DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


1a Fontaine.

A Madame Elisabeth pour le jour de sa fête , au


nom des officiers François.
Du temple des plaisirs l'honneur parant le faîte,
En myrthes odoraas a changé nos cyprès ;
Divine Elisabeth, c'est aujourd'hui la fête,
C'est la fête aujourd'hui des chevaliers François ,
Accourez , fils de Mars , portez-lui votre hommage j
De guirlandes de fleurs entourez son image ;
Accourez , Mars lui-même animant vos projets ,
Des lys triomphateurs lui forme des bouquets.
La Fable cite en vain la deité profane ,
Qui vit ce Dieu vainqueur céder à son aspect j
Bien plus grand à nos yeux , il vient avec respect ,
Présenter son encens à la chaste diane.
Auguste des /...,

VARIÉTÉS.
L e sieur Broussonnet a fait aux Jacobins la motion
expresse de donner aux troupes l'air patriotique
fa ira pour la marche du pas redoublé , attendu
Tcme VI, Année 1791^ T
( 154 )
( a-t-il dit ) qu'il fait une grande impression sur
les aristocrates. Il est certain qu'il ne seroit pas im
possible qu'il y en eût quelques-uns qui eussent peur
d'être assassiné , et ce n'est pas tout-à-fait sans
exemple. Quant à nous qui voulons aussi nous ren
dre utiles , nous proposons pour animer les séances
des Jacobins , un air qui leur convient parfaitement ,
et qu'on peut appeller l'air de l'égalité, puisqu'il
commence par ces mots : Or, écoute^ petits tt
grands , &'c. Cet air a encore un autre nom fort
connu, fort expressif, et tout-à-fait analogue à la
société à laquelle nous l'offrons ; nous sommes per
suadés qu'avant peu les Jacobins en feront le plus
grand usage, et qu'ils iront même jusqu'à le danser.

Un mai pour notre maire ! oh ! que dje bois il porte.


Sa femme en a chargé son front,
Ses ennemis son dos , et ses amis sa porte;
Ma foi , pour un si piètre ânon ,
Je trouve la charge un peu forte.

Extrait d'une Lettre de Coblent^ , du il novembre ,


dont nous avons l'original en mains.
« Une municipalité toute entière du Limousin ,
le maire, le procureur-syndic, à la tête de tous les
•fficiers municipaux , viennent d'arriver ici , mettre
aux pieds des princes leurs écharpes. . Dira-t-on au
peuple que cela n'est pas vrai ? Je l'ai vu de mes
yeux. —— Tout est ici dans le plus grand calme ,
l'union la plus parfaite règne parmi les chefs. Dé
trompez à ce sujet ceux que l'on veut encore égarer.
L'émigration ne se borne pas à la noblesse , on
compte hors du royaume plus de 30 mille bourgeois ,
laboureurs, artisans, La France n'est plus en France,
( i55 )
et la valeur des honnêtes gens renversera bientôt la
horde des. brigands que des factieux à moitié déses
pérés et déroutés veulent encore faire mouvoir , &c. »

Le roi a déployé , lundi , beaucoup d'énergie et


de majesté dans la lettre qu'il a écrite à l'assemblée ,
sur le refus qu'elle avoit fait d'accorder dix millions
pour les frais de l'armement destiné à secourir les
colonies. L'assemblée enfin a décrété la proposition
du roi à l'unanimité presque totale ; il n'y a eu
d'opposans que ces gens qui jouent le rôle des Pétiont
des Roberspicrre , &c. c'est un Merl... un Fauxch...
un capucin Chah... les deux derniers , dignes ecclé
siastiques , désirant le carnage et la mort. Un sieur
Goupill... qui garde rancune à tous les blancs pour
un malheureux soufflet qu'il a reçu de l'un d'eux,
s'est aussi très-vivement opposé à ce qu'on envoyât
du secours aux colonies : comme ledit sieur habite
une petite ville très-près de Nantes , nous ne doutons
pas que les négocians de place de commerce ne lui
adressent dans le temps une députation , en recon-
noissance des efforts qu'il a faits pour les ruiner de
fond en comble , et pour faire égorger leurs frères ,
leurs familles , leurs amis et eux-mêmes.

Sur le veto apposé au décret sur les émigrans.


^Au bas du grand décret nouveau
Qui livre à Samson sa famille ,
Loui3 a bravement apposé sonv«o,
Que d'autres nomment sa vétille.

Un capitaine du régiment du sieur Mont... qui


a partagé avec son colonel l'honneur d'être chassé
i56 )
du régiment , est venu apporter à l'assemblée ses
respectueuses doléances. Le sénat, fidèle protecteur
de tous les mauvais sujets , a favorablement accueilli
le pétitionnaire , et l'a invité à la séance , honneur
qu'elle avoit refusé au colonel Mont.... tant elle
avoit craint que sa malheureuse étoile qui l'a déjà
fait expulser de trois différens corps , ne répandît
encore sur lui sa maligne influence au sein même
de l'assemblée , et ne portât peut-être malheur à
tout ce qui l'auroit environné.

On s'accordoit à blâmer les Parisiens de n'avoir


pas trouvé parmi eux un seul citoyen capable de
remplir un emploi dans l'administration , puisqu'ils,
n'y ont nommé que des Jacobins étrangers. Mais ,
réflexion faite, on leur rend justice ; —- on sait
actuellement qu'ils les ont placés là , comme on
place certains soldats , à fa veille d' une bataille , et
qu'on nomme enfans-perdus.

La question résolue.
Dem. —— Qui sont-ils ces hommes intègres ,
Pour les noirs si compatissans ?
Rép. Les mêmes qui, depuis deux ans,
Traitent les blancs comme des nègres.

Pour cette fois on ne dira pas que Caron de


Beaumarchais court après l'argent, puisqu'il sacrifie
ses intérêts à une vaine gloire. Il a bâti à grands
frais un théâtre , il paie grassement une troupe. Plu
sieurs de ses acteurs ont du talent, et joueroient assez
bien de bonnes pièces , et il les assujettit à repré
senter^ les siennes qui écartent la foule. D'abord
( i57 )
Eugénie ; après les Deux amis , viendra ensuite
Figaro. On se souvient du mot de mademoiselle
Arnaud 3 à l'occasion de la seconde de ces pièces ;
tandis qu'elle tomboit à la comédie françoise , on
jouoit avec peu de succès je ne sais quel opéra.
Beaumarchais rencontrant cette actrice célèbre qui
se rendoit à l'opéra, s'avisa de la plaisanter, en lui
disant qu'elle alloit chanter au désert, et qu'il n'y
auroit personne au spectacle. Pardonnez moi , ré-
pliqua-t-el!e , vos amis nous en enverront.

Nous certifions que plusieurs députés actuels ,


qui sont cependant bien attaches à la constitution,
mais qui n'en sont pas moins honnêtes gens., nous
ont dit que s'ils avoient prévu toutes les extrava
gances auxquelles toute l'assemblée s'est portée , et
qu'elle entasse tous les jours , ils se seroient bien
gardés d'y accepter une place.
■"WaWŒSKSSSHESHB"
Un entrepreneur en révolutions , ayant fait ser
ment au manège , aux Jacobins et à la bouche de fer ,
se propose d'ouvrir dans tout l'univers une sous
cription philantropique , et de procurer par-tout le
bonheur dont nous jouissons , sur-tout depuis h- 13
septembre ; mais comme il lui importe de rassurer sa
compagnie sur l'énormité des frais d'une constitution
inimitable , et qu'il n'en trouve que quelques ap
proximations dans les comptes de l'assemblée et dans
le journal pariétaire du coq-bleu , il prend la voie de
votre journal , pour prier instamment M. devis
Montesqui.. de lui donner par le menu un état exact
de ses dépenses , commissaires , voyages , frais de
clubs, insurrections, cordes, lanternes, flagella
tions , assassinats , incendies , calomnies , insultes ,
frais de geôles , pillages d'églises , renversement
d'autels , journaux 3 galeries , pièces de théâtres ,
( 158 )
manœuvres , &c. &c. &c. il aura la bonté d'y mettrs
les plus minutieux détails, tels que la note du mau
vais vin dont il ennivre journellement Noë.. , Milli.. ,
Perle.. , Feuil/a.. et Boursa.... (i) , des coups de
bâtons remboursés à Saint-Huru... , et de joindre au
bas les remises qu'il a sur le total, en sa qualité
d'homme d'affaires.

Extrait d'une Lettre d'Avignon. On assure


ici que M. de Montesqui.. emploie avec succès les
Jacobins du Languedoc et des assignats pour faire
désarmer les cathoimes; ils le sont à Lunel , et
il fait travailler dans ce moment ceux de Mont
pellier. On dit qu'il a des projets contre notre
malheureuse ville , où les protèges de MM. Bouc...
Cam... Men... et compagnie, gémissent dans les
fers. Jordan dit, à qui veut l'entendre , qu'il
n'a rien fait que par l'ordre de ces messieurs , qui
les prenaient eux-mêmes de l'assemblée , qu'il est
prêt à prouver ce qu'il dit. Il a caché dans
«ne cave un paquet de lettres et de papiers de' la
plus grande importance, qu'il n'indiquera que pour
sa dernière ressonree. —— Les autres principaux
agens des horreurs commises dans notre malheureux
pays , disent que s'ils périssent , il y en aura bien
d'autres, qui ne s'y attendent pas. Tout ceci
va donner de grandes lumières sur l'affreux massacre
des catholiques de Nîmes , où un certain Rabau....

(i) Ce Boursa... est le digne chef d'une caverne


qui, à la honte de la France entière, a l'audace de
prendre le titre imposant de théâtre de Molie... dans
le même sens qu'un empoisonneur couvre de miel
les bords du vase qui contient la mixtion fatale,
afin de mieux tromper les victimes de sa scélératesse.
( i59 )
jouera un grand rôle. < Bigonis qui vient de
partir pour Paris \ vous racontera comment nos 54
brigands ont été arrêtés. Je suis , &c.

Le 4 décembre i"J^6. Le curé de la paroisse


Saint-Gervais de Paris , après avoir tancé vertement
l'abbé Goût... le força à restituer une montre qu'il
avoit brissotté à un de ses confrères j il fit cette
restitution : mais comme il avoit vendu la chaîne et
quelques breloques d'or, il ne put les remettre.
On l'invite aujourd'hui d'en rembourser le montant
au sieur d'/iuèus... à qui elles appartenoient , et
que le serment civique a ruiné. On n'auroit
jamais pensé à faire cette demande, sans la grande
fortune dont jouit M. Goût... , ce qui le met à même
de ne pas se faire tirer l'oreille à cet égard, pour
ne pas réveiller le chat1 qui dort.

Dès qu'il est question de faire des élections popu


laires à Paris, on y voit bien vite arriver Pierre Manu..
pour y fatiguer les paisibles citoyens par des lettres
et pétitions {qu'on peut comparer a cclks de Fillette,
c'est-à-dire à l'épie de Charlemagne , ce qui fait que
frère Ncèl a soin de la fourrer bien precieusement
dans sa chronique. Ce fidèle administrateur fit,
en 1790 , vendre, a son profit , des ouvrages saisis \
chez M. Ellevi. . graveur ; dans le même temps, il
enlevoit à la police , des ouvrages qu'il remettait à
la dame Vaujleu. . . , qui lui donnoit des livres en
échange; il dépouilloit les registres de la police, pour
compiler un gros volume intitulé : la police dévoilée
par un fripon , qui , en lui procurant quelques assi
gnats de cent sols , a procuré beaucoup d'ennui à ses
lecteurs; il a aussi enlevé la collection des lettres que
Mirabeau- sainte-Geneviève écrivoit à ses père , vaèis
. ( i6o )
et maîtresses , qu'il a vendue deux mille écus au sieur
Garnery , ainsi que le testameirt de Mouff. . . de
Georvil. . —— Ces abus de confiance, qui l'auroient
conduit à la grève , dans un pays policé , l'ont conduit
à avoir la confiance du peuple , inspiré par l es Ja
cobins. Voilà un des hommes qu'il a nommé pour
être conservateur de ses droits ; à la vérité c'est en
attendant le nouvel ordre de choses, qui va remettre
chaque individu à sa place et le conduire à celle où
nos nouveaux administrateurs reprcsenteront , à la
grande satisfaction du peuple désabuse.
niWMpnriT'
Gravure.
Portrait de 5". Claude Fauxc/ief, gravé par Anne
Croisier ; prix I sol de cloche, chez madame Calonn.
On lit au bas d'une allégorie , représentant un bât
d'^ne, chargé d'une mître, d'un poignard, d'une crosse,
du livre du P.... des Cha les deux vers suivans :
Dans la chaire , au manège , impudent orateur ,
Qui le voit, qui l'eatend, l'abhorre dans son cœur.

Annonce.
Aujourd'hui, dimanche, grands exercices d'équitation,
donnés par le sieur Franconi , écuyer , dans lé manège
du sieur Astley , rue et fauxbourg du Temple. Le
spectacle sera varié par les exercices des sauteurs, &c.
Prix des places , première , 3 liv. ; seconde , 1 1. 16 s.
troisième, 1 liv. 4. sols, et quatrième, 12 sols. Une
fois le billet pris , on ne rend pas l'argent.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv,
pour Paris, et de 3 /.15/. pour la province, fr, déport.
'Attendit du château d*
■ Vauxvillers. Madame-
«J*. aI* AAÏ&& 'la duchesse de Cler-r
r : .,,..■ .-.. . . , Tff*, *.^ /no/» - Tonnerre , ^tfi
Lundi ii novembr. fgZJt jaillit y perdre Itym-,

J O U RN<A L
DE LA GOUR Et' DE LÀ VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin»


1a Fûh t aiki.

Moyen sur pour devenir grand homme* , . .,

Voulez-Vous acquérir un grand rtom j être fon


dateur î soyez complètement fou, mais d'une folié
qui convienne à votre siècle ; ayez dans votre folié
un fonds de raison qui puisse servir à diriger vos
extravagances^ efsoyez excessivement opiniâtre , il
pourra arriver que vous soyez pendu.: mais si vous
ne l'êtes pas $ vous pourrez avoir des autels.
Volt. dici. phil.
KéciTAtir des Imigtans tiré d'Iphigênièi
Patrie infortunée
A par des nœuds si doux j
Notre ame est encor enchaînée^
Vous avez disparu pour nous.

V A R I É T ES,

Ncfus avons déjà parlé de la famine grosse âgée de


$oixante-dix ans , qui est venue offrii4 le fruit de ses
Tcme VI, Année 1791, V
travaux à l'assemblée nationale. Cet événement a
beaucoup exercé la malignité des plaisans ,♦ les rai-
sbnnemens des médecins et la sagacité des prêtres.
constitutionnels. Ceux-ci , dit-on , ont essayé d'en
profiter pour faire regagner à notre église ce qu'elle
perd de tous les côtés. Voici comment ils racontent
l'affaire ; cette femme a une fille mariée depuis dix
ans qui a vainement employé toutes sortes de moyens
pour, procréer des enfaps. A force d'entendre toutes
les commères de son quartier pàrle'r aVec' enthou
siasme des vertus et des miracles du bienheureux
Mirabeau , elle s'est déterminée à engager sa mère
d'aller sur le tombeau- du sainte lui demander son
intercession pour obtenir des enfens , ce que la bonne
mère- a exécuté.; mais le saint.,..par erreur ou par
malice, ou bien par esprit de contradiction , a accordé
à la mère la grâce qu'elle venoifc 4mpk>nsr jxnir sa
fille ; ensorte qu'au lieu d'un miracle assez simple
crtfon lui demandoit , il en a opéré urr qui fait l'ad-
rfiratiôn de tous' les vrais croyani , et qui ferme la'
bouche aux plus incrédules. :' ■"•' ■'■ ?;•::■- .vr ..

ii , -.-: ,. f^mmmamtmm ,. „ ,..:.•;:■;:; - 1


kI£à garde nationale est invitée' a rédoiïbfcr de'z-èle■'•
et de vigilance,, sur-tout autour'du" Lu"x'embtmrg; et'
du Palais-Bourbon. Les Jacobins ont des projets sur
eux, Us veulent, éveiller le. feûpkvpar-, quelque nou
veau spectacle, se donner le passe-temps d'un in
cendie, et peut-être le ■■'profit d'jnf pillage. Ils ont
lancé deux jours de suite ,' deux 'Jdër leurs sans-cu
lottes, décorés de croix de Saint- Louis , -montés sur
des chevaux agiles et brandissant une' épee. Un d'eux
a traversé le Louvre au galop , criant .;, vive la co-_
carde blanche , l'autre a parcouru h rue de Richelieu
en vociférant : ,î.es .princes sent, e/t Ffance. Ils ont
en outre affiché depuis peu un appel des princes à
Dieu, &c. &cy .^r*. farisieris- honrièfès-.-^'eillea sur
vous et sur eux l.T.o c:.. . . ;,-.; i.:-> r :ns :■;.'. ... :■. ?
{ i63 )

Parmi le grand nombre des billets qui circulent


dans le public, on en distingue depuis deux jours
d'une nouvelle fabrique , ce sont tout uniment des
billets de visite, sur lesquels on a imprimé, billet
DE 30 SOLS REMBOURSABLES EN ASSIGNATS.
Signés Thevenet. Il paroît que ce M. The-
venet étoit 'pressé d'en faire ; mais nous croyons
qu'on ne doit pas y avoir grande confiance-.
■» amn.»jlu^'a!mt

Grâces soient rendues à la constitution qui a


" donné au peuple le droit d'exercer le plus saint des
devoirs. Ils l'exercent. Les citoyens actifs de la
haute Marne ont presque assommé deux huissiers
et leurs recors qui vouloient faire exécuter des sen
tences du tribunal de Chaumont , et auroient lan
terné les membres du d .-paneraient , du district, de
la municipalité qui s'avisoient de vouloir faire ob
server les décrets de l'assemblée sur la libre circu
lation des grains , s'ils n'avoient pris la fuite. On
a beau eu sonner le tocsin pendant trois jours ,
appeller au secours la gendarmerie et la garde natio
nale , le peuple souverain bien 2rmé a su leur en.
imposer. Et voilà comment on fait dire à notre bon
-roi que les loix sont en vigueur, que le calme est
rétabli , et qu'il y a sûreté pour les personnes et
les propriétés.

Nous prévoyons qu'on regrettera beaucoup M.


Bai..., sur-tout depuis qu'il est remplacé. On avoit
' du moins le plaisir de rire un peu du bon homme
Coco , qui n'étoit nullement méchant ; au lieu qu'il
y a des gens' qui sont si scélérats , que le ridicule
n'a aucune prise sur eux. ...... .
( 'H)

Un ancien proverbe dit : qu'il est bien difficile


d'être honnête homme quand on est gueux , et par la
raison inverse , on peut croire que sans efforts on est
probe avec des richesses', en appliquant le principe
au patriotisme , on ne s'étonne plus de voir les Labord...
les Pcmmar Claviè., Lessar et. tant d'autres.,
bénir la révolution. Ces messieurs y ont trouvé leur
compte. Les billets de 125 millions , les annuités,,
Jes bordereaux , les viagers, ont pour base le patriotisi-
me de ces messieurs , et ce saint patriotisme repose,
à son tour , sur les vastes domaines du ci-devant
(clergé. Voilà comme , en analysant les choses , on,
trouve chacun à sa place,

Nous prévenons M. hna,,, que des gens de bon


sens , ont toute sorte de raisons pour le croire échappé
de Charenton. M. lsna.. sait sans doute , qu'il existe
des fous , qui , de temps à autre , oat le délire de
-l'éloquence , mais qu'ils finissent ordinairement par
,se noyer dans un imbroglio inintelligible. Nous allons
incessamment nous informer si M. lsna,. conserve
: quelques liaisons avec les cosneierges de Charenton j
dans le cas contraire, nous lui promettons nos bons
offices , pour lui faire obtenir , dans cçtte maison salui
- taire , un logement convenable,

La grosse dondon Pico... est, dit -on., dans une


affliction cruelle. Elle avoit un chien charmant, et,
dont l'éducation auroit fait, à tous égards , le plus
grand honneur à la gouvernante Silleri ; elle a en
l'imprudence de le mener à la dernière séance des.
Jacobins ; le pauvre animal s'étant rencontré sur les,
jnarçhes de la tribune, avec dom Chabot j il a eu lç

-
.
( i65 }
malheur d'en être mordu ; le surlendemain il «st
.tombé dans l'hydrophobie ; on a été obligé de l'étouffer
oour prévenir le danger des suites. N. B. Que c'est
du chien dont nous parlons.

Au bas .d'une estampe suspendue dans la galerie


couverte du jardin des Feuillans , clisée de nos lé
gislateurs présens et passés , et qui représente les
apôtres S. -Pierre- et S. Paul poursuivis parle peuple
armé de pierres, on lit ces mots :
Mox adorant , mox lapidant ;
Ce peuple les adore et va les lapider.
Cette leçon vaut bien vos dix-huit francs sans doute.

L'Alsace a encore dénoncé , il y a quelques jours ,


Je ministre de la guerre , à cause de la mauvaise
chère qu'on a fait faire en route aux patriotes vo-
lans (i), et sur-tout à cause des étriers de corde
qu'on leur a donnés en plusieurs endroits : cette
maudite corde tient bien au ceeur à tous ces bons
citoyens. Nous pensons qu'ils ont grand tort de
faire fi de cette marchandise qui pourra devenir forç
.rare , et peut-être avant peu n'en aura pas qui voudra
pour faire des étriers,

De tous les journaliers Jacobins , le hallebardief


Car., est peut-être le moins sot, mais, sans con
tredit, le plus coquin : Gors., ensuite , et puis
vient la foule des autres carabins. On 'peut appel 1er
tous ces gens-là , les sous cloches de la littérature ,
, *1 \, ■ —— 1 m i .■
;(ï) Onasans douteoublié d'ajouter, auxfrontières,
( 166 >
•u bien si on aime mieux, une figure mathémati
que ; on peut dire que le minimum de leur scélé
ratesse est en raison du quarri de leur intelligence.

Dans . la section du Palais-Royal , le roi dss


François a eu une voix pour la place de. maire
de Paris.

Sur l'orateur Isvard.


Vous êtes ampoulé, mon bon monsieur Isnard;
Ne pourriez-vous un peu commander à votre art ,
Et nous parler , du moins , sans grimper dans la nue ?
Croyez-moi , mon ami , votre verve vous tue.
Les flancs vous vous battez , vous suez largement,
Pour nous faire endurer votre rude faconde;
Pour moi je sens fort bien qu'avec moins de tourment,
Il vous seroit aisé d'ennuyer tout le monde.
Auguste des Islets.

Extrait d'une lettre d'Agen, chef-lieu du département


de Lot et Garonne.
Les prétendus amis de la constitution sont en horreur
dans cette ville ; les abominations qu'ils y ont commis
depuis quelques temps , la tyrannie qu'ils exercent
contre tous les honnêtes gens , qui ne pensent pas
comme eux, a donné lieu, ces jours passés, à 50
jeunes gens , soit bourgeois , soit artisans , de prendre
le dessus sur le club Jacobite ; ils se sont armés et
promenés dans toute la ville , en criant : vive Ifroi
et ses amis; ils. ont craché à la figure d'un des plus
( i67 )
enragés de la ville , ont juré de venger t»us les honnêtes
gens qui seroient persécutés , et de faire marcher droit
toute la jacobiniere ; personne n'a osé leur résister
jusqu'à présent ; les femmes démagogues , et qui ont
joue un rôle dans les farces atroces dont nous avons
été témoins et victimes , ont été forcées d'aller danser
sur une esplanade , et crier vive le roi , la reine ,
monseigneur le dauphin , et toute la famille royale >
au diable les Jacobins et la démagogie.

Dans une des dernières séances , on a cité avec


éloge un certain capucin, pour avoir commis des
désordres constitutionnels /et avoir excité le plus saint
des devoirs contre les prêtres catholiques : un certain
ex-capucin de l'assemblée , a vivement applaudi son
ei-devant confrère par les plus grands mouvemens ;
par là on s'est convaincu que la cagne sent toujours
le hareng. C'est comme Gorsas qui , dans son n*. , 8
novembre, parle du fouet et des verges avec beau
coup de complaisance;

Monseigneur Miroudeau.... évêque de Babylone ,


commençant à s'apperceveir que le métier d'évêque
ne vaut plus grand chose , vient d'en prendre un autre
dont il se promet le plus grand succès. Il a établi
un baquet de magnétisme - animal , à Petit -bourg,
chez madame la duchesse de Bour... sa somnambule
est parfaitement éduquée , ainsi que sa nièce , ma
demoiselle le Laboureur, qui peut, dans un cas pressé ,
la remplacer. L'abonnement est de trois louis
par mois.

La section dite Sainte-Genev.... ayant remarqué


de s<sn nom de fancienns église «toit incivique et
inconstitutionnel, se propose } dit-on' i de: présenter0
une pétition à l'auguste 'assemblée , à l'effet de \ur
demander la permission de lé changer en celui de*-'
laJ section de Saint-Mirabeau , dontelle a le bdnhèùi".
de posséder le cadavre dans son sein , dièse- glorifiée
d'avance d'une si belle illustration î er promet ' àe"
la* conserver précieusement jusqu'à' ce qu'os jette"sdrf';'
nouveau patron à la voirie*

A la séance du jeudi 17, un membre honoré dans


le département de la Haute- Marne, 'ci-devant Cham-^
pagne) a prié l'assemblée de rendre ' im décret pour '
faire partir des gardes nationaux avec les troupes de" -"
ligne qui vont s'embarquer , pour aller air -secours1'
de la colonie d« Saint-Domingue, sous ;le prétexte1 J
que, sans c;tte précaution ^ les troupes 'de 7ig/le'Sentit
su-bordcfMêes à leur chef? la motion a été appuyée* +
par des ".' qui ont amené la discussion sur fesprêtres<

Le sieur LALï.Erct»wi*y libraife-air-Pont-Neuf*


ft*. 19, mettra en vente aujourd'huiJundi 21 novemb,
La réponse de Mi'Bergasse, au mémoire de
M. Montesquieu , sur les assignats,.
On trouve che{ le même J.ibraire la troisième"
Lettre de M. l'abbé de Bonneval , député du
clergé à ses cemmettans , suivie de sa protestation
contre l'acte constitutionnel.
■S"
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, A*. 7 ,
tu coin de la r> Favartj place de la comédie Italie une.
Le prix de l'abonnement est pour unmoisjde^ H*.
peur Fftrïs. et de^l.s $f.pour U province, fr. dépéri.
.'

Bon mot, Dune Ambas.sadïÛce .


La KEPUTATicw Du Grand General Ressemble Aune
Chandelle Qui Ne Brille que chez Le Peuple
Et Pue Eu SEteionant.
f, -;#ïv >*-*-.-*»****" r,-s. *-,*;; -5.V1w** ^ • 'vf ; r '...— * .' *i-
N?. az/ jJyzP.A. Pillage et incendie du
', château de ligneux ,
Mardi z z novembr. *kie^^ en Bretagne

JOURNAL ,
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontaine.

PjsTITIojv d'une évaporée , née sous la régence pré


sentée aux grands pénitenciers du Comtat , du Cal"
vados , de Saint-Domingue et autres lieux.
AiR : Non , non , Colette n'est pas moins sage.
Quoique dupe d'un trompeur ,
Non , non , Colette n'est pas moins sage
Pour un seul moment d'erreur.
.. A tanser , tout vous engage
Ce trop actif exploiteur.
Pour la brèche et pour l'outrage
Qu'il a fait à mon honneur.
N on , non , Colette n'est pas moins sage ,
Victime d'un suborneur ;
Non , non , Colette n'est pas moins sage
Pour un seul moment d'erreur.
Du traître amour à tout âge
On ressent le trait vainqueur.
Soixante hivers , de sa rage ,
N'ont pu garantir mon cœur.
Non , non , Colette n'est pas moins sage.
Pour un seul moment d'erreur,
Non , non , Colette n'est pas moins
Prenez part à son malheurs
Terne VI, Année 1791,
( *7° )

VARIÉTÉS.
J_iE mépris dont on couvre les intrigans tjtii prê
chent Je républicanisme, ne sert' qu'à allumer leur
rage , et n'empêche pas leur comité de se rassembler
chez la baronne -à' Aide... \ où M. R<rd... -en. y an
nonçant la révolte des nègres, conclut à ce qu'il fût
vote des couronnes pour ceux qui l'ont préparée à
PaYis , et pour ceux qui l'ont mise en activité à
Saint-Domingue. —— Après qu'il eut fait Pénumé-
râVion des avantages que les républicains alloient
tirer de cette révolte , il annonça qu'il étoit impos--
■iible de propager , en France , les bons principes ,
tant qu'il y auroit dss prêtres et des nobles , qu'il
étoit temps de s'en défaire à quel prix que ce fût.
—— Il finit par inviter les membres du comité à
présenter , à la prochaine assemblée , leurs idées sur
un point aussi important. . ■' ■■
N. D. R. - Nous désirerions , avec tous les
honnêtes gens , que te sujet de cet article r?existât
que dans l'imagination dé celui qui l'a compose ï
mais il n'est que Wftp vtài qu"il existe à Paris une
société , où ces m'cnsYrUiux priucipes sent applaudis
en attendant mieux.
«aaeit.il«KS^B*-

L'impartialité dont nous faisons profession ^ nous


oblige de consigner ici une réclamation qui nous a
été faite à l'occasion d'«..n . article concernant M.
Penciou.... , inséré dans notre N*. du 18 de ce
mois. On nous apprend que ce libraire est as Lille
et non de Bruxelles., qu'il a toujours été fidèle à
ses engagemens, qu'il est fondé en raisons pour se
dispenser de payer les pensions imposées sur le
Mercure, enfin qu'il jn'est rien moins que démago-
( iïO '
gue. Nous n'avons pas le droit de contester les
premiers articles, mais ce dernier est encore à
prouver. Au reste , le réclamarteur se trompe dans sa
conjecture ; les notions venoient de son quartier et
jion d'ailleurs..,

Impromptu fait en sortant d'une représentation de


I'HjsritierBs comédie du Fabre dit l'Eglantinc.
Vivent les champs, l'Héritière et la cour :
Là tout exprès .une vertu bien pure
Tour vos beaux yeux rafraîchit la nature.
Le séduisant et l'enchanteur séjour !
Bosquets , vallons et collines fleuries ,
IZn ciel d'azur, et de vertes prairies",
Félicité, plaisir , souverain bien, \± ...
L'an y voit tout , et l'on n'y comprend rien.
~ Par M. D

Peu de temps après son mariage , madame de


Condorcet , se trouvant téte-à-tête avec son époux,
il lui prit un bâillement si prodigieux , que l'aca
démicien en fut déconcerté, et ne put s'empêcher
de lui en faire un tendre reproche : « Monsieur ,
» répondit elle , vous save^ que le mari et la fmme
» ne font qu'un , et je m'ennuie quand je suis
■n seule. " (i)

(i) Quoique cette répartie ait passé par toutes les


bouches dans le temps, on avoit cependant ignoré
jusqu'à ce jour son véritable auteur.
( i7z )

M. Montesqui... s'est manifesté à la comédie de


Montpellier dans la douce conviction d'y humer
l'encens constitutionnel du parterre. Sa dignité s'est
trompée ; en le voyant , on a crié rende[ vos comptes;
ce cri est devenu une acclamation générale. Il a
quitté sa loge pour échapper à la pétition, elle l'a
suivi dans la rue ; il s'est enferme , elle s'est ré
pété sous ses fenêtres } il est parti.
Les. roseaux dans les champs lui murmuroient vos
comptes. Il n'a échappé à tant d'instances qu'en se
blottissant dans la jacobinière de Nîmes. Cest-là
qu'il travaille en republiques.

L'opinion change d'une manière sensible ; on


traite aujourd'hui hautement les Jacobins de scélé
rats , et Saint-Huruge devient modéré.

Exemple de la grande horreur qu'inspire le seul nom


de Jacobin.
Il y a quelques jours que M. de S.... fut voir un
de Ses amis , dont le nom de baptême est Jacques ;
il le trouva au bain ; ce qui lui donna l'idée d'une
plaisanterie. En sortant de la chambre de l'ami Jac
ques , il en rencontra la femme , et sans se conformer
au préambule d'usage, il lai dit avec l'air et le ton
effarés, qui , en ajoutant à la vraisemblance pouvoit
convenir le plus à la chose : Madame , vous avez un
Jacques- au-bain chez vous. L'effroi s'empare à
l'instant des sens de la dame , ses membres trem
blent et se roidissent , son visage pâlit, ses yeux
roulent convulsivement ; tout annonçoit les symp
tômes d'un prochain évanouissement, lorsque crai
gnant des suites fâcheuses, M. de S..,, se hâta de
( 173 )
les prévenir, en donnant à madame de M.... la clef
de l'énigme j elle ne tarda pas à se tranquilliser ,
et avoua, que si l'erreur où elle étoit avoit duré,
elle en seroit morte.
De £.... a..» S.

Un certain îsn.... a fait sur les prêtres non jareurs


une motion remplie de la charité à la mode de
l'illustre abbé Faux L'assemblée a trouvé ce
discours si clair, si brillant, si lumineux, qu'elle a
jugé que tout le monde en avoit suffisamment saisi
toutes les beautés, et en conséquence elle n'a pas
voulu en permettre l'impression.

Réponse de M. l'abbi Mavry , à Monseigneur le


comte d*Artois.
Jaloux de saluer le fils du grand Henry ,
A Coblentz arriva l'illustre abbé Maury.
La cour du jeune prince est un camp formidable ;
Là le héros succède au charmant étourdi.
Après maints complimens sur son art admirable,
Je vous trouve engraissé , lui dit le prince affable ;
Monseigneur , reprit-il , je vous trouve grandi.
Auguste des Islets.

UrTje ne sais quel député a dit l'autre jour, que


jamais le soleil n'avoitvu, de sa vie , une si belle
révolution que la rcvelulion Françoise. On pourrait
dire, au contraire, qu'il ne l'a jamais vue jusqu'à
présent , car toutes les fois qu'on a voulu faire des
processions , des fédérations , des -insurrections , des
réjouissances, des pendaisons Jet autres actes cons
titutionnels , .des torrens 'de pluîé'ont.tbujours inpriifé
les acteurs; ce qui a t'ait croire, dé 'bonne foi, ad)i
b-aux esprits dont il ï'e trouve ifnè si grande quan
tité à Paris, que c'étoient les anstb'Crates qui attiraient
ainsi le mauvais temps sur toutes les opérations pa
triotiques : en effet, sjrles aristocrates aboient le pou
voir qu'on leur attribue , un bon baptême devroit
être (excepté quelques Jacobins à pénâré) la seule
vengeance àtirer-des Parisiens, pour lé rare excès
de leur bonhcrumie. - * -"'•-'■' ■">'■ '<■'■
-:
i—■
:,.)■
Le sieur Fit.... vient enfin d'être nommé à h
place de maire de Paris ; voilà huit jours que les
jacobins ne dorment point ; ils assiégeoient les sec
tions , ils harceloient lespassans pour avoir leur voix,
ilspayoient,ilscareSsoient,ils abreuvaient, &e Voilà
donc le résultat de la volonté générale : sur plus de
. cent mille citoyens actifs, que renferme Paris , il n'en
est venu cru'envjron dix mille aux assemblées,, fr
encore le maire Pét.... ft'a-t-il 'eu qu'un peu plus
delà moitié des voix. -Ati reste i est événement , qai
peut paraître trèr-désasttfux , et devoir forcer tout
le reste des honnêtes gens à abandonner Paris , est,
selon nous, plus avantageux qu'on ne se l'imagine ; il
prouve qu'il y a ici -beaucoup moins de scélérats qu'on
ne croit ; il trace une ligne de démarcation entre eux
et les honnêtes gens , et il démontre évidemment que
quand ceux-ci voudront renoncer à leur inertie, ils
seront les rrrcîtres absolus dans le droit et dans le fait.
Voici le résultat exact du scrutin ; le total .général
des votans a été de 10632, sur lesquels M. Pét...
a eu 6708 voix; la Fayette 3123; Fréteau 181;
d'Ormesson 158; Roberspierre 100; Dandré 77;
Camus 44 , et Tronchet 18 ; c'étoit bkn-Iâ le cas de
prendre les suffrages à la mineure.
( '75 )

Le nouveau décret contre les prêtres , est préci


sément le pendant de celui contre le- emigrans ; il
faut donc espérer qu'il aura le sort de son confrère ,
dont on ne parle déjà plus ; on les enterrera tous
les deux dans le même trou. . . . Pauvres petits
infortunés , &c. . .

A M. Castel , ci - dtvant cordonnier , maintenant


député.
Perle des députés , homme vraiment de poix,
On sait que maint pied-plat blâmant un noble choix,
Crie à propos de bottes et te dis des injures.
Qui jamais mieux que toi sus prendre des mesures,
Sus mieux , sans perdre haleine , abattre les tiransy
Mieu1 observer la forme et les points importans ?
•■HHHB1
Il faut qu'il y ait une fatalité attachée à ce pauvre
journal de Paris. Depuis la révolution il n'a fait que
des chûtes. Il étoit tombé de Caribde en Scylla; dès
que M. de Condorcet a pris la plume, et Dieu sait
quel saut il vient encore de faire , on ignore quel
sera son dernier maître ; mais toujours est-il vrai
de dire, que pour cette fois, c'est lui qui a quitté
M. de Condorcet, et non pas M. de ^Condorcet qui
l'a quitté.

Double déficit du pouvoir exécutif.


« Et simul argenti pondus plumbique potesras. n
Lucrèce.
( 176 )

Avis recommandé aux rédacteurs , par plusieurs


i. abonnés,
II n'y a sorte d'escroquerie dont on me s'avise. —
Il y a un jeune homme, qu'on dit même d'une jolie
tournure, qui va de province en province. Il prend
le npm de chevalier de F'intimille , de Philippe de
Narbonne , de Charles-Philippe : il se dit abandonné
de sa famille , fait plusieurs contes , et trouve le moyen
de se faire prêter de l'argent , pour lequel il tire ses
mandats sur des gens qu'il ne connoît que par l'al-
manach des adresses. On invite ceux chez qui
ils se présenteroit , de le faire arrêter.

On trouve chez Goujon, libraire, au Palais-


Royal , la constitution françoise , arrangée en carte
de géographie. Cette forme nouvelle est très-com
mode pour ceux qui veulent parcourir sur-le-champ
tous les travaux de l'assemblée nationale.

CHANGEMENT DE DOMICILE.
L'hôtel du maire , ci-devant rue des Capucines ,
-sera à Noël prochain , à l'école militaire , vis-à-vis
le Champ de Mars.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N°. 7,'
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pourParis, et de 3 /, 1 5/ pour l'a province, fr. déport.

*
N9. 2 3. jSskj*. ÈonïbZe persécution
™ exercée à Faudun ,
Mercredi 23 nov. J^g^gf contre M. Bechet.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE*

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.


La Fontaine.

N. Bi Lise[ avec attendent


Avouons que s'il y a quelques républiques , où l'on
fasse semblant de consulter la nation, il n'y en a
peut-être pas une seule où elle soit réellement con
sultée ; avouons enfin qu'il est très-possible que ,
dans une république, le corps législatif soit intéressé
à maintenir une mauvaise administration d'impôts ,
tandis qu'un monarque ne peut y avoir aucun intérêt ;
ainsi le peuple d'une république peut avoir à craindre
et l'erreur et la corruption de ses chefs , au lieu que
les sujets d'un monarque n'ont que ses erreurs à
redouter.
Voltaire, dict.phil. art. impôt., p. 283.

En effet , il arriva bientôt ( après la fabrication des


nouvelles loix ) que les hommes fatigués des maux
qu'ils se causoient mutuellement , soupirèrent après
la paix ; et réfléchissant sur leurs infortunes et leurs
causes , ils se dirent : " Nous nous nuisons mutuel-
» lement par nos passions , et pour vouloir chacun
» tout envahir , il résulte que nul ne possède. »
Extrait des (Euv. de la Harpe.
Tetris VI, Année 1791, Y
f 178)

VARIÉTÉS.
1 L y a quelques jours que le roi ayant voulu monter
à cheval, fut arrêté par la sentinelle de sa chambre, qui
lui dit très-respectueusement qu'il avoit ordre de l'em
pêcher de sortir. Sa majesté, très -étonnée, fit demander
l'officier de garde : ii fait aussi venir le caporal , qui dit
que c'est lui qui a donné l'ordre, et nue c'est son seul pa
triotisme qui le lui a dicté ; on a conduit en prison le ca
poral, qui soutient toujours un dire dont personne n'est
la dupe, puisqu'à la séance des Jacobins, quelques
frères eurent l'air de desapprouver cette action; mais
un membre de meilleure foi , se leva et leur dit :
croyez- vous , messieurs , qu'on est dupe en Europe
de toutes les marottes que nous faisons jouer ? Tout
le monde sait bien que nous tenons toujours le roi
prisonnier j ainsi -, puisque nous en avons le blâme,
il faut au moins que nous en ayons les avantages.
■SK232E2M»"
Une section de la capitale est allé offrir à l'assem
blée l'hommage de sa reconr.oissance pour le décret
contre les émigrans : il est impossible de violer la
constitution d'une manière plus formelle, i9. parce
qu'elle défend de faire aucune adresse en corps, et
2°. parce que tout décret auquel le roi refuse
sa sanction n'a aucune force de loi , et doit être
regardé comme non avenu , pendant au moins quatre
ans ; mais l'assemblée est si affamée d'encens , qu'elle
a avalée avec délectation celui qu'on lui a présenté ,
tout profane et tout grossier qu'il étoit.

Nous tenons le fait suivant de plusieurs témoins


oculaires : à la dernière représentation d'i club des
( i79 )
bonnes gens, rue Faydeau , les amis de la paix et de
l'ordre s'étant trouves nombreux , saisirent et applau
dirent vivement quelques allusions relatives au roi , et
à tous ce que les gens de bien regardent encore comme
respectables ; quelques Jacobins voulurent troubler la
fête; maisi'iuiprobation se manifesta contr'eux d'une
manière très-marquée j en entendit de tous côtés;, crier
à bas les Jacobins , chassez les Jacobins, au diable les
Jacobins, &c. Ces braves gens nièrent tout doucement
avec dignité , et ne daignant seulement pas regarder
ceux qsi leur donnoient des coups de pied eu cul ;
cet effet de leur prudence ordinaire nous fait craindre
qu'ils n'acceptent pas le pari que nous leur proposons
à. l'appui de cet article. Ce seroit cependant une belle
.occasion pour eux de gagner de quoi acheter un peu
de poudre , et mettre un peu de linge blanc.

Un cvêque constitutionnel , après avoir lu le règle


ment des princes pour les cantotuicmeus des gentils
hommes que l'honneur attire auprès d'eux , disoit
qu'il étoit bien, singulier que ces gens-là eussent
encore la folie de croire pouvoir iuuer contre vingt-
cinq millions de François prêts à verser la dernière
goutte de leur sang pour le maintien d'une consti
tution qui fait leur bonheur, &c. Un aristo
crate l'interrompit pour lui dire : Il en est de
votre opinion sur cela comme de celle de dom Chabot..
que je vis sertir hier de l'assemblée , et qui fut
aussi-tôt entouré par Carra, Audouin , Gorsas ,
Rabat: d , Feuillant , Fabre , Mercier , Duchéne ,
Frud'kàmmt , Perlet , et par toute la canaille soldée
des tribunes , à qui il dit : Eh BIE.N , mes amis !
ÊTES-VOUS CONTENS DE NOUS? Nos COQUINS DE
PRÉTRE3 RÉFRACTAIRES POURRONT-IIS SE RE
LEVER DE CE DÉCRET ? CONVENEZ QUE NOUS
AVONS FAIT DE BONNE BESOGNE. Quand les
applaudissemens des sans-culottes furent finis , leur

*r
( i8o )
orateur prononça le discours suivant : —— <3«/\
braves législateurs , nous sommes cohttns ; continue^
à nous donner des décrets encore plus forts s'il est
possible , nous y applaudirons avec nos vingt-cinq
millions de camarades. > ■ Dom Chabot fut dîner
à son cabartt, delà il se rendit aux Jacobins où on
lui dit à-peu-près la même chose. Comment
voulez-vous que dom Chabot ne croye pas comme
vous , monseigneur , que les sottises qu'il fait et
qu'on fait , ne soient appuyées et approuvées de la
France entière ?
Note des Rédacteurs. —^— Le règlement des
princes , dent nous parlons au commencement de cet
article , se vend che[ Sennefille , libraire , au
Palais-Royal , nQ. 214.

Mff*sraG5iB5ffl

Théâtre de Monsieur.
De toutes les guenilles dramatiques que la manie
de la révolution a fait étaler sur nos différens théâ
tres, nous n'en avons pas encore remarqué de plus
hideusement détestable que celle donnée avant-hier,
pour la premièie fois, au spectacle de Monsieur,
sous le titre des deux Nicodemes dans la planète de
Jupiter. Voici le cadre dont l'auteur s'est servi pour
donner à sa manière un excellent commentaire à
notre sainte constitution. La famille Nicodéme ,
inquiète du sort d'un de leur parent, s'embarque
dans les airs pour aller à la découverte de ce nouveau
la Peyrouse , qui étoit perdu sur les treteaux du
boulevard , où il amusoit tant bien que mal la fleur
de nos badauds. Un coup de vent jette la respec
table famille <,dans la planète de Jupiter , où elle
demande aux échos d'alentour leur cher Nicodéme,
Celui-ci arrive comme Mars en carême dans la
même planète. La joie de retrouver ses parens , est
cependant un peu mitigée par la douleur qu'il a de
( i3i )
les voir vernis d'une légère teinte d'aristocratie, La
différence d'opinions engendre nécessairement une
longue série**» questions canstitutionnelles , que
M. Nicodémt résout comme un comité. Le fana
tisme des prêtres trouve sa place dans la discussion ;
la loi sur les émigrans y est révisée savamment ;
enfin les grands du pays finissent tous ces débats
politiques par un jugement de tolérance , et en ceci
ils se montrent bien plus sages que chez nous.
Nous ne nous amuserons pas plus long-temps à
disséquer ce monstre dramatique qui n'offre d'un
bout à l'autre que les trivialités les plus dégoûtantes,
les maximes les plus rebattues , et parrdessus tout
le goût le plus décidément mauvais. En général ,
on a remarqué beaucoup de canaille à cette repré
sentation. Si l'administration de ce théâtre qui est
très-mal organisée , ne purge tout-à-fait son réper
toire de toute espèce de pièces patriotiques , nous
les prévenons que tous les honnêtes gens ne remet'
tront plus les pieds dans leur spectacle.
Nous avons retenu un couplet du Cousin-Jacques,
le voici :
L'auteur comblé de vos bontés ,
Voit ici des gens irrités ,
C'est ce qui le désole.
•( Mais s'il est tombé dans l'erreur ,
Iî trouve l'excuse en son cœur ;
C'est ce qui le console.
Sans vouloir calomnier le cœur du Cousin- Jacques ,
nous lui dirons affirmativement qu'il avoit là une
très-mauvaise excuse. Ainsi soit- il.
asis

Une terreur panique s'est emparée de quelques-


uns des chefs de la démagogie, Ils ont tenaces jours
( 182 )
ci une assemblée générale des craignans. Plusieurs
vont s'embarquer pour l'étranger ; ils monteront-
divers bâtimens , a savoir : Target, la chimère;
Condorcet, le Condor ; — Robcrspicrrc , la Furie;
—— Barnave , le Remords ; Isnard , le Vam
pire ; Bailli, la Belle- Poule ; —— Dandré , le
Coq-d'Inde; — Camus, tin Brigantin ; — Brissoty
un Brissottinj Fillette , un Cutter, &c. &c.

Amendement à la proposition arrêtée dernièrement


du don d'une épéc , au général Laf

« Messieurs, M. 4e laf... a déjà mérité chez


» les insurgens que son épée fut décorée du Bonnet
» de la liberté. Ne seroit-il pas convenable aujour-
» d'hui , pour distinguer l'épee qu'on vient de lui
» voter de celle qu'il mérita jadis , que l'on gravât
» sur la nouvelle un bonnet.... de nuit , en mémoire
* de la sécurité qu'il montra la nuit du 5 au 6
"octobre, et. qu'il eut l'art d'inspirer au roi et à
" toute sa cour, »
Sous-amendement d'une autre personne,
« Messieurs , je crois que le général ne peut se
r> dispenser de porter désormais les deux épées, l'une
» à droite, l'autre à gauche. »

Un des plus forts griefs dont le corps constituant


auroit peine a se justifier, est, sans doute, son in
souciance tics-prononcée sur le sort des indigens;
la jeune assemblée qui paroît n'avoir de l'ancienne
que les vices, suivra sans doute ce pieux exemple;
avec la meilleure volonté du monde , on ne peut
disconvenir qu'au moins le tiers des biens de l'église
devoit cire employé eu cUblissemens de charité \


( i83 )
c'étoit rendre foiblement aux pauvres les secours
qu'ils recevoient des évêques , des abbés et de tous
les ecclésiastiques qui possédoient quelques béné
fices. Depuis l'invasion que la nation s'est permise
dans les domaines du clergé , nous voyons tous les
jours, nous rencontrons à chaque pas, des vieillards
infirmes , des estropiés , des mères pâles et languis
santes traînant après elles ou portant dans leurs bras
défaillans des enfans desséchés par la misère. Ce
spectacle qui déchire l'ame de tout homme sensible,
existeroit-il sous le despotisme le plus absolu ?..,..
Mais veut-on trouver la cause d'un oubli aussi
coupable , il faut consulter MM. de la rue Vivienne,
MM. de la place Vendôme , MM. de la rue Coq-
Héron , MM. &c. &c... Ces messieurs, tous ex-
cellens patriotes, possèdent à eux seuls la solution
du problême.

Un très-grand nombre de bons citoyens se pro


posent de présenter une adresse au roi , pour le re
mercier d'avoir refusé sa sanction au. décret atroce
et inexécutable contre ses frères et contre la noblesse
Françoise. Ces citoyens se flattent (peut-être à tort)
que ce refus pourra fournir aux émigrans le moyen
de revenir en France avec honneur. Nous ne rendions
compte des signataires de l'adresse, que quand elle
aura été présentée au roi , parce que ce sont tous des
propriétaires, qui veulent éviter le déménagement des
Jacobins tapissiers de Phôtel de Castries.

Nous ne copierons point les journaux dans le compte


qu'ils ont rendu de la réception qu'on a faite àM. l'abbé
Maury, tantà Bruxelles qu'à Coblentz et à Rome ; nous
dirons seulement qu'il est impossible de rendre à u» mor
tel , plus d'honneurs plus d'hommages et plus de res-

-'
( 184 )
pecrs, ce seroîtbien là le cas de faire crier un petit écri*
intitulé : M. l'abbè Maury traité comme il le mérite.
Il est bien décidément nomme cardinal : mais ce qui
surprendra peut-être quelques badauds ,^c'est que nous
prenons acte aujourd'hui 23 novembre I79,i,de la
prédiction que nous faisons, que ce défenseur de la
religion et du trône , sera un jour élevé à la dignité
de souverain pontife : il est doué des plus éminentes
qualités pour y parvenir, et entr'autres celle de la
naissance , puisqu'il l'a reçue dans la ville d'Avignon :
c'est alors que nous verrons s'il laissera sa malheu
reuse patrie entre les mains des brigands Jacobins qui
la ravagent depuis trois ans.
°Ffcti îrraii TTrrn—

La métempsycose hydropique ,
Conte anacréonti qjj e.
Condorsix , affligé du mal d'hydropisie ,
Chez monsieur Guillot.. cherchoit sa guérison 3
Sa femme, jeune et belle, en étoit si saisie,
Qu'elle l'accompagna jusqu'en, cette maison.
O différent effet de leur double visite !
Le médecin travaille avec tant de conduite ,
Qu'à la fin par son art le malade est guéri ;
Son ventre se désenfle , et n'est plus aquatique 5
Mais la femme remplie au déçu du mari ,
Quittant le médecin , s'en retourne hydropique.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le bureau est rue Neuve Saint- Marc , N'. J ,
au coin de la r. Favart, place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 //V.
pour Paris, et de 3 Ai 5/.' pour la province, fi: déport.
N*. 14. ' JtJg&A -Château de M. Hal-
■®**fff g0'* ' en Bretagne ;
Jeudi 24 novembre. J^g&J* pillé par les patriotes.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.1

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.'


La F 0 n t a j n e.

Le lendemain les bourgeois de Paris , suivant


l'usage, portèrent à Charles VI de magnifiques
présens ; et s'étant mis à genoux , lui dirent : rrès-
chier et noble Sire, vos bourgeois de la ville de Paris ,
vous présentent ces joyaux. C'étoit des vases d'or.
Grand'merci , bonnes gens, ieur répondir-il , ils sont
liaux et riches. Ils allèrent ensuite chez la reine , à
qui un ours et une licorne présentèrent de leur
part des présens encore plus riches. ( foyer le céré
monial François. )
Dans ces tsmps là , rien ne paroissoit si ingénieux
que ces mascarades , et ce n'est pas la première et
la dernière cérémonie où les villes Jont choisi
des ANIMAUX pour LEURS DÉPUTÉS-
( Extrait des Essais, kist. sur Paris , tome premier',
édition 1759, p. 118. )
La constitution , ce colosse effrayant ,
Etend au loin ses bras , lève une tête altière ,
fylais ses pieds sont d'argile , et d'est un coup de ven
Vola la coucher sur la poussière.

VARIÉTÉS.
ii E s Jacobins font assez honne contenance depiis
la nouvelle de l'arrestation de leurs amis Jnuraaa ,
Tcnie VI, Année 1791, 3
( i.86 )
■Malnvilte , et autres braves brigands d'Avignon j
mais on s'apperçoit aisément -à leur air inquiet,
contraint et sombre , combien ils sont affectés de ce
terrible événement. Cependant leurs tourmens ont
été un peu suspendus par l'arrivée de leur enfant et
protégé chéri l'illustre Petr.... qui est venu leur
apporter Je juste tribut de ses Hommages et de sa
reconnoissance ; il ressembloit comme deux gouttes
«Peau an Grisbourdon de la pucelle. La même scène
z été répétée d'après nature , et a duré fort avant
dans la nuit ; la huaille noire vouloit absolument
reconduire le nouveau Grisbourdon chez, luij mais
un -membre a eu la bonne foi d'observer que tous
les honnêtes gens étoient retirés alors , et que ce
seroit troubler leur repos ; ainsi on est passé à-
Perdre du jour.
,——,— i imumap—— :
Le village de Saint-James , près Poissi , vient
d'être dévasté par des brigands déguises en gardes
nationaux. Dans le nombre des vols qu'ils y
ont fait , Us ont pris quarante milice livres à u» fermier
ou'ils ont ruiné de fond en comble, et quoiqu'ils
Iraient traité dans le sens de la révolution, ils ne
font cependant pas tué. — Us sont partis à treis
heures tk matin , pour aller chercher fortune ailleurs.
i- Cette manière de faire fortune prend, considéra
blement depuis quelque temps , — et promet beau
coup pour cet hiver.
ŒJSTSjJHaBOT

Personne n'a pu entendre , n'a pu lire les horreurs


exercées à Avignon , sans avoir le cœur oppressé et
les yeux remplis de larmes. Pourquoi faut-il que
notre révolution ait eu des effets si funestes pour
ce peuple étranger à nous , et qui étoit si heureux
gous le gouvernement paternel de son souverain ? On
ris?.)
va punir, dit-on , les coupables ; mais les véritables
auteurs, moteurs et complices de ces atroces âssàs-'
sïnats sont ici , et sont peut-être les seuls qui ne
soient pas déchirés de remords. Ah ! Cam... Ah !
Bouck... , sur-tout Bouch.,. quel nom mériterez-
vouS dans la postérité ? ,

PROCLAMATION DES BONS CITOYENS.


En invitant nos princes à revenir le plus tôt
possible , nous leur conseillons de- prendre toutes les
précautions de prudence pour nous ramener sans
malencontre des dames , que la peur d'être massa
crées firent émigrer , il y a trois ans , mais que nous
aimerons toujours maigre certains décrets. — Elles
se nomment félicité , justice , religion et
ViRITÉ.

Il en est de la prétendue insurrection du Poitou ,,


comme de celle qu'on nous avoit annoncée être
arrivée en Anjou. La nouvelle de cette dernière
ayoit été imaginée par un M. Laun.... député de
cette province. Celle du Poitou l'a été par le sieur
Goupill... Ces deux personnages , ennemis mortels
des gentilshommes , des prêtres catholiques , et de
tous les honnêtes gens , inventent toute sorte dé
faux bruits pour soulever le peuple, et pour provo
quer des décrets incendiaires ; la nouvelle de l'Anjou
est entièrement tombée , et nous démentons celle du
Poitou de la manière la plus formelle ; nous éri
recevons les lettres les plus authentiques j les prêtres
catholiques , bien loin d'exciter le désordre , font
au contraire tous leurs efforts pour calmer l'esprit
du peuple , qui , sans eux , se porteroit à des vio
lences contre les prêtres jureurs j le seul événement
arrivé à Montaigu , et qui ne devrait pas autant
( i88 )
affecter le sieur Goup... est la nomination d'un
maire honnête-homme , qui, par-là , lufdéplaît beau
coup , et une petite malice que <s!es jeunes gens ont
faite au sieur Bouche , curé constitutionnel de Saint-
Jean ; ils ont barbouille d'une certaine drogue la porte
de sa maison, au moment où il alloit y entrer; il
s'en est rempli toutes les mains qu'il est allé porter
toutes fumantes au district assemWé ; ensorte que le
délit a été bien et duement constaté , et personne
n'a pu nier qu'il n'eût dit la pure vérité.

N. B. Gorsas , dans son numéro 22 , a fait un


long détail de toute l'insurrection supposée du Poitou ;
nous ne lui ferons qu'un mot de réponse , dont nous
sommes bien sûr qu'il ne se fâchera point, c'est :
F"ous ave^ menti Gorsas.

On mande de Nancy que quelques jeunes gens ,


faisant semblant d'être malades , se sont amusés
à montrer leur c. au cure jureur de la petite ville
de Rosière , ce qui a beaucoup courroucé les Jacobins
du lieu , lesquels , selon l'usage , ont voulu piller la
maison , et égorger le malade postérieur : il n'y avoît
cependant pas de quoi se fâcher; ce n'étoit qu'une
foible compensation pour les cinquante patriotes qui
ont montré le leur à dix ou douze hullans Autrichiens.

Gorsas nous avoit provoqué pour parier une


somme de cinq cents livres , que ce n'était pas
( comme il l'avançoit ) des gentilshommes François
qui avoient assassiné un courrier ; l'envie de venger
le corps de la noblesse , et de donner à Gorsas une
petite leçon pécuniaire , nous avoit engagés à ac
cepter le défi ; en conséquence nous avons porté un
sac de 500 livres en écus, à l'endroit désigné , et
' i89 )
nous vons requis qu'on exhibât la ssmmi déposée
ar ledit Gersas ; mais à la première inspection r
nous avons reconnu que c'iïoit un assignat faux t
( apparemment faute de véritable ) ; nous avons donc
retiré n itre enjeu , pensant que ie marcha n'ctoir
pas égal , mais admirant la présence d'esprit et le tour
plaisanC de notre adversaire.
An dolus an viitus quis in hcstc requirat.

Des Jacobins furent, il y a quelques jours, dans


la rue des Lombards acheter des .sucreries ; après
qu'ils eurent fait -des complimens aux marchandes
sur leur amabilité , ils leur firent des plaisanteries sur
la douceur du patriotisme de leurs époux. ■ — - lien
est résulté une explosion, patiioaque , qui s'est
portée à la tête des maris , et sur-le-champ ils ont
fait rediger par ieur pcëte en devises une pétition
qu'ils ont portée à l'assemblée nationale , escortes
par le régiment de Royal-Bonbon ; ils l'ont assurée
qu'ils étoient prêts ( avec vini't-cinq millions de
François ) à verser jusqu'à la drrnière grutte, cic.
pour elle , et pour le prouver, ils ont placé dans leur
discours les mots civiques, fora , fureur 3
1 lion y explosion-, —— attintac , — t'tttrgic ,
—— couleur , soupçon , peine , èteuf-
fement, indignation , slviritl, — rempart ,.
chaîne, crime , terrible, — Ùc. a
l'exception du mot — aristocrate , — aucun n'a été
oublie , pas même — it plus sau/t des devoirs ( i\
On s'est apperçu au travers du biouhaha qui s'est
élevé dans l'assemblée, pendant et après ia lecture
de cet énorme discours , qu'elle l'accueilloit , ce qui
n'a étonné, ni les tribunes, ni personne.

(i) Voyez le Logographe du 21 novembre 179t.


( 19° )
On n'a point assez parlé du noble , simple et-
sublime discours qu'a fait à la reine M. Cormier ,
présidant la députation des colons de Saint-Domin
gue. Il honore également celle à qui il étoit adressé ,
et celui qui le prononçoit. Mais ce qui ne fait pas
moins d'honneur à M. Cormier , est la haine que
lui porte le club des Jacobins , à cause de sestalens,
de son vrai patriotisme et de sen opposition aux
principes destructeurs des prétendus amis des noirs,
et autres scélérats qui ne cessent de prêcher le pil
lage , le meurtre et l'incendie; c'est une justice que
-rendent à M. Cormier tous les honnêtes gens de la
province de Bretagne , et nous en avons en mains
les preuves les plus authentiques.
tT\ ,\i m "lllim—

Gorsas ne cesse de dire de nous que nous sommes


des scélérats, des vauriens, &c. &c. &c... Puisque
nous voilà ensemble sur le ton de la plaisanterie ,
nous dirons de lui que c'est un brave et honnète-
homme , et un très-aimable cavalier.

Nous regrettons que les bornes de ce journal ne


nous permettent pas d'insérer une réponse de M. le
baron d'Y'cher de Vilhfon à ses soldats du régiment
de Limosin. Mais sûrement , nos archives des plus
beaux traits de la noblesse française consacreront
son nom et les sentiarens qui le distinguent.

On auroit quelque chose d'important à communi


quer à deux darnes qui , le dimanche 13 de ce mois,
ctoient placées les premières , sur le rang de devant,
aujbalcon du côté gauche , à la comédie Françoise.
SJadresser cra^ M. Dp. seine, sculpteur , aux
{curies d'Orléans , Chaussée- d'Antin.
( i9i )

Depuis la douce invitation qu'on a faite au roi de


revenir librement à Paris , quelques émigrés , il est
vrai , se sont plaint de la foiblesse de cet infortuné
monarque ; mais le grand nombre n'a cessé da dé
plorer ses malheurs , sans l'accabler de reproches
odieux.
De blâmer notre roi nous devrions rougir t
Entouré de geôliers , est-il libre d'agir ï
Meude-Monpas.

Il y a trois ou quatre jours qu'on arrêta plusieurs


marchands d'argent de la rue Vivienne, qui le ven-
doientà raison de 23 pour IOO. On les conduisit'
chez u» commissaire , à qui ils assurèrent , sur leur
honneur et conscience, qu'il leur étoit impossible de
le donner à meilleur marché ; cette bonne raison fit
qu'on les relâcha sur-le-champ ; ils ristournèrent à leur
poste , où ils le vendirent à raison de 24 pour 100.

MM. Maubour et la Fay.... ont paru au Puy-


en-Velay , déguisés sous la plus crapuleuse popularité.
Les honnêtes gens fuyent devant eux. François , lisez
les prophètes de la révolution ; ©bserve» le triumvirat
de Montesqu... à Nîmes, Maubour.... et la Faye..,.
dans les montagnes et bientôt ailleurs. Les fripons
veulent vous tenir les yeux fixés outre- Rhin, de peur
que vous ne les trouviez outre-Loire.

Les sociétés des Jacobins commencent à être si


fort en horreur dans quelque villes, notamment à
Nantes, la Rochelle et Bordeaux , qu« des négocians

r
(■ttyl )
de ces trois villes, arrivés à Paris il y a quelques
jours , ont porté des certificats qui prouvent qu'ils
n'or.t jamais été affiliés à ces infernales sociétés.
lis disent que c'est le meilleur passe-port qu'un honnête
homme puisse avoir.
- ■mm —MMaaiaw»
Théâtre de Montansier.
On a donné avant-hier , sur ce théâtre, la première
représentation d'une misérable farce , intitulée : Le
désespoir de Joèrisse. Ij-n'y avoit de vraiment déses
pérant ■, dans cette pièce, que l'abscence absolue du
bon sens , qui fuisoit un vuide continu pendant toute
la représentation. Les spectateurs ont pourtant laissé
cette parade se trsîief paisiblement jusqu'à sa fin,
ci '.11 cela ils ont ùit picuve d'une patience bien
revente.
«3taK253KUI

Les anciens avoient bien le dieu Pet..., pour


qui • îk avoient une grande vénération ; pourquoi
n'aurions-nous pas aussi le maire Pet... aux mêmes
conditions ? <

M. Gattev, libraire, au Palais-Royal, n°, 14;


vient de mettre en vente la troisième partie de
i'/astoire de la révolution de France et de l'assemblée
nationale , par M. Montjoie , 1 volume in-tf.
Prix, 5 livres. ,

De l'Imprimerie (lu Jcumaj de la Cour et c'eîa Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint Mcn , N°. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de la cemédu it 2/ievne.
le prix de l'abonnement est pour antr.oisy de 3 //>•
pcui Paris, e:de 3 l.i^J. pour la province, jr. déport'
N?. Z«. »^^» Pillage du château de
ffl+*m Piples , parune troupe
Vendredi 25 nov. ^*J^ de brigands patriotes.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

'fout faiseur de Journal doit tribut au malirii


La Fontaine.

On se fait ordinairement dans le monde une idée


superstitieuse des grandes révolutions des empires j
mais lorsqu'on est dans les coulisses, l'on voit pour
la plupart du temps que les scènes les plus magiques
sont mues par des ressorts communs , et par de vils
faquins , qui , s'ils se montraient dans leur état na
turel , ne s'attireroient que l'indignation du public (1).
Le gros de notre espèce est sot et méchant. J'y
cherche en vain cette image de Dieu , dont les
théologiens assurent qu'elle porte l'empreinte. Tout
homme a une bête féroce en soi ; peu savent l'en
chaîner ; la plupart lui lâchent le frein , lorsque la
terreur des loix ne les retient pas.
Correspondance du roi de Prusses lettre du 31
octobre 1760,

VARIÉTÉS.
j\l . Penchr.ud, mort dès les premiers jours de l'anar
chie révolutionnaire , étoit généralement reconnu

(1). Correspondance du roi de Prusse avec Fol-


taire lettre du 3 fïvrier 1742.
Tcqw VI. Année 179 1, Aa
( 194 )
pour l'homme de France le plus habile, et même le
seul habite en matières de finances, M. Penckaud
avoitappris à lire les finances au négrocrate Claviè...;
ce dernier à juste titre l'appelloit son maître. Pen-
chaudnc fut pas lo:i g-ternps sans regretter ses leçons;
Claviè.... avait une sagacité très-penétrante ; mais
semblable aux insectes qui ne peuvent tirer des fleurs
les plus suaves qu'un suc empoisonne , le négrocrate
n'employa jamais son esprit , ses connaissances que
dans le sens exr;ct de la perversité. Ses moindres
torts envers son maître , furent l'ingratitude et la
perfidie ; toutes les menées de la plus basse intrigue
étoient pour lui à l'ordre du jour chaque fois qu'il
s'agissoit de ie traverser. Plus d'une fois il empêcha
l'éxecution de projets salutaires à la enose publique,
parce -qu'ils contrarioient son avarice , et que Pen-
chaud le.; avoient imaginés. Les vices domestiques
précèdent très-souvent les crimes politiques (i);
défions -nous donc du négrocrate Claviè... nous l'as
surons méchant par système, comme par caractère.

D'Andr,. ci-devant conseiller,


S'enrichit autrefois à force d'injustices.
Il s'e:-t fait, dit-on , épicier.
Ce n'est pas changer de métier ,
D'Andr.. vijra toujours dWpices.

(l) Note de !':tn des r'dacteurs. Il paroît quî


l'auteur de cet article ignore que jamais homme ne
fut couvert de plus de ciiir.es politiques que l'infâme
Claviè... Il a soufflé pendant vingt ans la guerre
civile à Genève , dont il a été banni ignominieuse
ment après avoir lâchement pris la fuite pendant la
nuit, afin d'éviter la potence que les médiateurs
François , Savoyards et Suisr.es avoient fait dresser
pour lui.
£ 195 )

RdpoifSE à la chanson insMe dans notre /i°. 18


de ce mas.
J'approuve fort , mon ami , et je suivrai exacte
ment le conseil que vous ma donnez de laisser îà
l'assemblée ; mais ne vauiirt-it-il pas mieux que vous
tâchassiez d'obrenïr d'elle de vouloir bien plutôt nous
laisser là elle-même ? Par le premier parti , je ne puis
faire qu'un heureux, et par le second, elle en feroit
environ ving-cinq millions.

L'assemblée pour consoler les colons et les négo-


cians de la perte totale de leurs propriétés, a eu la
bonté, l'autre jour , de leur voter un petit compli
ment de condoléance. Ce corps auguste ressemble
tout-à-fait à cette fameuse lance qui avoit la pro
priété de guérir les biessurcs qu'elle avoit faites.

On nous mande que le général Luck... a eu une


forte altercation avec le club des Jacobins de Stras
bourg , et qu'en bon et franc allemand, il leur a
signifié, que s'ils continuoient à débaucher ses sol
dats, il feroit f..... la jacobinicre dans le Rhin. On
croit que les Jacobins de Paris vont envoyer des dé
putés pour nager à leur secours.

Dans les affiches de Paris , du {S de ce mois,


M. Baudet , médecin, avertit le public qu'il a été
nommé député suppléant à la nouvelle législature
pour guérir ses confrères des maladies qu'ils ont
apportées ou qu'ils contracteront dans leur commerce
avec les nymphes logées au quatrième étage, dans
{ 196 )
les rues Froid-Manteau, Cœur-Volant , Jean-Saint-
Denis, &c. il ne prend pour leur traitement qu'une
de leur journée et un tiers, c'est-à-dire, 24 livres.
Il offre également ses secours à leurs femmes. Depuis
cette annonce , il n'a pas eu un instant à respirer ,
tant l'affluence est grande dans son manoir , rue des
Moineaux. Les femmes Ca/'o.. , Cond... et autres,
avec les évêques et abbés constitutionnels Faux...*.
Chah.... &c. &c. ne s'y rendent que le soir.

PAS Q_U I N A D E.
M A R F O R I O.

Que dit-on du tripot François? (i)


Ingrat, envers Louis, par d'insolens succès,
Voit-il relever ses affairés ?
P A.s <i_v 1 N.
Hélas ! de la fortune il est si maltraité,
Que Socias Prèvitk-, aux trois quarts édeflté,
Et doyen des octogénaires ,
Va jouer dans la nouveauté ,
Par charité pour ses confrères,

Le célèbre M. la Harp... qui faisoit le succès et


la gloire du Lycée , abandonne ce bel établissement,
qui , dénué de son secours , tombera en ruine. Il le
quitte , parce qu'il n'y gagnoit pas assez. Ce n'est
pas , dit-il , qu'il soit intéressé , car il se fixe à la,
somme de 24,000 livres par an , et ce n'est pas trop

(1) Nous l'appelions françois pour la rime, car


tout le monde sait que depuis trois a,ns il est nation&U
( I9f )
pour le prix des leçons de ce grand homme. Le cours
qu'il va ouvrir sera de cinq mois, et de cent per
sonnes à ioo livres chacune ; ce qui fait dix mille
livres. Un second cours aussi de cinq mois 10,000 1.
ce qui fait 20,000 livres , et nous évaluons à bas prix
4,000 livres , les deux mois restans de l'année. Nous
ne doutons pas qu'on ne s'empresse de souscrire, et
nous y invitons tous ceux qui voudront prendre dans
sa source des leçons d'égoïsrae et d'arrogance.

On a lu à l'assemblée les réponses des souverains


à la prétendue acceptation du roi. Tous mandent
qu'ils espèrent qu'on va s'occuper enfin de chasser
les Jacebins du royaume de France ; ils leur offrent
pour asyle leurs galères respectives. Dans le nombre
des lettres , on a remarqué celle du roi de Pologne,
qui invoque, dit-il, celui qui donne et qui ôte les
couronnes ; elle a rappelle un proverbe qui dit : qu'il
ne faut pas parier de. . .... &c,
En général toutes ces lettres sont inconstitution
nelles. Ces écrivains là mériteroient bien d'arriver
ici à la barre, et avec une barre,

Nous donnons comme certain que l'illustre Dar.t..


qui a pensé être pendu à Paris , comme l'cvêque
Faux... à Bayeux, vient de se venger de la nation
d'une manière noble et digne de lui. Il a contribué
au bonheur public en achetant près de Bar-sur*
Aube , un bien national , qu'il a payé comptant qua
tre-vingt-dix mille francs. On croit qu'il va bientôt
revenir aider son ami le maire Per.,,. daqs ses au
gustes fonctions'.

On nous a appris de nouvelles circonstances sut


l'insurrection de Çhautnont, Elle a duré quatre jours ,
( 198 )
et elle n'est pas assoupie. Les membres du dépar
tement du district et de la municipalité , qui avoient
pris la fuite , ont été invités à rentrer dans la ville.
Le peuple souverain leur a dicté des loix auxquelles
ils ont obéi ; il a arrêté , taxé et vendu le b!ed qu'on
devoit transporter ailleurs ; il arrête tout ce qui passe
par cette ville. II avoit demandé la tête du procureur
général ; celui - ci a transporté cette tête par des
chemins détournés jusqu'à Saint-Dizier , et a juré
qu'il ne la rapporteroit plus à Chaumont , d'où il fait
enlever ses meubles. Nous avons dit qu'on avoit appelle
au secours les gardes nationales des environs. Celles
de Langres , arrivées les premières , appercevant qu'il
étoit question de servir contre des brigands et des
sans-culottes , ont été indignées qu'on les eût cru
capables d'abandonner leurs frères et leurs camarades,
et se sont joints à eux. Les autres en ont fait autant,
et c'est ainsi que ces milices veillent à la sûreté
publique.
' —■
On offre de parier que quand bien même tous les
éyêques intrus , à l'exemple de M . Charrier, donneraient
leur démission , monseigneur Dumou.... évêquede
Nism..; par la grâce des protestans ,,rcsteroit ferme
comme un roc sur le chandelier. Il est si accommodant,
qu'en cas de besoin , il se seroit fait calviniste ou
luthérien ; il se feroit même circoncire , si mademoi
selle de Filleneu.,, sa chère moitié, vouloit prêter
les nains à cette petite cérémonie.

On a cru pendant quelques jours que M. de la


Fay.... qui a logé depuis la mi-juillet 1789, jusqu'au
dernier terme d'octobre, Place du■ chcvalur-du-Guct ,
alloit venir demeurer rue Au-maire ; mais il pa.roît
décidé qu'il restera rue de la Tour-d'Auvergne,
( *99 )

t Un malheureux se plaignoit de n'avoir ni chemise,


ni culotte j va faire, lui dit quelqu'un qui l'entendoit,
une dénonciation à l'assemblée, on t'en donnera , et tu
auras, par-dessus, les honneurs de la séance.

Hommage à M. Péck... de FUI....


Tiré du fond du sac , et vainqueur de l'épreuve ;
Au rang du leng Bailli vient bailler de nouveau
Le sieur de Péth.... de plus de Villeneu....
Pour lui donner d'amour une vaillante preuve ,
La bande ex-culottée aboyé un long bravo.
Est -il un citoyen qu'un si beau choix n'émeuve ?
Des beaux arts, ses amans, la France long-temps
veuve ,
Par ce maire enchanteur va les voir protégés ;
Puisse-t-il entasser merveilles sur merveilles ,
Et faire autant de bien à nos cœurs afHigés ,
Qu'à la tribune il fit de mal à nos oreilles \
Auguste des Islets.

Les marchands de. nouveautés viennent de mettre


en vente une brochure intitulée : Discours de
M. Pithion à la Commune, et réponse de la Com
mune à M. Pithion.
Nous avons cru reconnoître dans ce petit ouvrage
l'auteur des charmans sabats jacobites ; c'est dire
assez que nous l'avons trouvé gai , piquant, et très-
propre à faire passer un quart-d'heure agréable.
( 200 )

En rendant compte dernièrement du menu bois ,


dont madame Calon.... a décoré le Faux-chef du
Calvados ^ nous ne nous attendions pas à fournir
matière à une earricature très- méchante qui se vend
actuellement chez Webert, libraire, au Palais-
Royal. On y voit d'un côté la princesse dans un
noble abandon , et certain joli chanteur in statu
nattirœ lapste : .de. l'autre , monseigneur Bouche
d'enfer , qui , pour cette fois ^ voudroit bien être
aveugle.

Les créanciers de M. le duc d'Or... sont bien


rassurés depuis quelques jours ; ils ont bien pensé
qu'un homme qui emplo.yoit gaiement cent mille
£cus , pour faire élire son ami t n'étoit pas un homme
sans ressources ; avec cela nous ne pouvons pas
nous empêcher de convsnir que cette générosité
sublime ne produira qu'un très-petit effet , et que
tant d'argent dépensé n'amènera qu'un Pet.... pour
maire.
Parturieni montes nascetur crepitus.

Livre nouveau.
Traite des maladies des voies.unitaires* divisé
en trois parties , par M. Chopart , chirurgien ; se
trouve à Paris , che[ l'auteur , rue Saint- Martin ,
na. 139 , et ckei M. Laffiteav , chirurgien , rue
des Corddiers , au collège de chirurgie.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, W°. 7 ,
- au coi/t de la r. Favart, place,, de It. comédie itslievne*
le prix de Vabonaimeut est pour un mois , de 3 //'»•.
peur Paris, et de 3V.15/ pou.<;la provi/ice, f'r. deporr.
——— ! i

S U P P LÊME N T
Du.Nt.15.

MA PROFESSION DE FOI
EN POLITIQUE.
A M A M A I T R ,E S S E. ,

3l uis-je à tes goûts ne, pas souscrire ?


Tu me demandes que , sans rire ,
J'aille du régime nouveau
Faire l'éloge ou la satyre :
J'y consens , le sujet est beau ,
Et prêté beaucoup à médire.
Toi , tu. ne pourrois qu'à regrets
Adopter la nouvelle forme i
On sait que tu ne peux jamais
Jamais gagner à la réforme j
Et comme j'ai l'esprit françois,
J'aime mieux de l'auteur d'Aline (1)
Trois ou quatre jolis couplets,
Que tous les rapports qu'il a faits :
Sa muse , frivole et badine ,
N'auroit dû chanter que les coeurs ;
Elle eût reçu plus de faveurs
A son boudoir qu'à la tribune.
Moi qui , Dieu merci , par bonheur ,
N'ai pas reçu de la fortune
Le don d'être législateur,

( 1 ) Le ci - devant chevalier de Boufflers , ci - devant


homme aimable.
( * Y
Je crois , s'il faut que je m'explique ,
Que je suis loin' .d'un tel honneur ,""
Et, que la cpuropnç. civique
A m a tâte ne siéroit pas :
On me dit qu'elle est trop légère
Pour soutenir tant de-fracas;
Tu sais que mon cœur ne l'est pas ,
Et qu'à ces titres je préfère
Des fleurs , du -myrrhe, un brin de lierrq,
Ou des baisers entre tes" bras. ' '"
Depuis long-tems, j'ai dû te dire
Que le but de nos comités
Ne pouvoit.être de détruire. . . ,
Oh ! non , l'on sent , à tes côtés ,
Qu'il est bien plus doux de produire.
Je me ris de tous leurs projets ;
Leurs droits de l'homme , je les brave ,
Et dans tes fers je suis esclave ,
A la barbe de leurs décrets....
Adieu , jeune et charmante amie ;
De jeunes fous , dans une orgie ,
Ont pour- moi dressé le couvert ;
On m'attend sous un berceau vert ;
Nous aurons (i) du Nuits et des' glaces. . . ,
Je te quitte pour quelques tems ,
Puisje revole sur tes traces;
A^iou , je vais boire à tes grâces ,
Afin de boire plus long-tems.
Par Dondon-Julot.

J'ai lu, messieurs, avec horreur, l'odieuse ca


lomnie que.la rage a voué contre moi, -et que vous
jivez , dans l'espoir , sans doute , de servir la bonne

( i ) On voit , par ces détails , que cette plaisanterie


fut faite eh été
m
cause , imprimé dans votre numéro du 8 novembre ;
vous ne vous refuserez point à publier ma réponse.
Fort de ma conscience , de l'estime de, mes pairs et
de l'amitié de mes camarades, j'avois voué au mépris
le plus profond l'être vil qui a eu l'impudence de me
calomnier , et la lâcheté de taire son nom. Mais la
reconnoissance m'oblige à rompre le silence. J'ai dans
les mains le témoignage de la justice que me rendent
messieurs A. Billon , chevalier de Sainte-Luce , et
Bassignac Leur estime et leur amitié m'est trop
précieuse pour me laisser suspendre plus long-tems
le désir de prouver que j'en ai toujours été digne.
J'ai toujours été fidèle à l'honneur , à m? patrie et à
mon roi; je n'ai pas un seul instant varié dans mes prin
cipe?; j'ai logé à la chancellerie d'Oléans , parce que
les liens d'une amitié de vingt-cinq années me rete-
noient auprès de M. de la Touche. Je n'ai jamais parlé
à M. d'Orléans ; il est faux que je sois membre du
club des Jacobins : le voyage que j'ai fait en Hol
lande a été pour mon seul plaisir , et à mes frais ; je
n'ai point été à Coblentz ; j'appelle en témoignage
de la vérité de ces faits , tous ceux qui me con-
noissent ; mes camarades , auxquels j'ai la gloire
d'être réuni , et tous les nohles , qui savent si bien
apprécier l'honneur de leurs membres.
Je suis , &c.
Le marquis Duojjesne , major
des vaisseaux du roi.

Monsieur
Depuis long-temps , votre journal fait justice des
sottises et des ridicules du jour. Votre verge n'a
pas épargné un tas d'hommes atroces , qui , se
couvrant du titre pompeux de patriotes , ont réduit
notre patrie dans l'état déplorable où nous la voyons.
(4)
Permettez que j'ajoute , à la longue liste que vous
avez célébrée dans ce genre , les noms de MM.
la Morlière , Sa'nu- Croix et Bouleau de Fcrnantois,
de mesdames Malingan et Daigkpcrs. Il y a quelques
jours que je rencontrai cette dernière dans une mai
son bourgeoise; elle m'offrit à souper , et j'acceptai
sans la connoître ; elle me conduisit chez mademoi
selle Malingan , dont le nom célèbre dans les fastes
de Cithère, sera, sans doute , parvenu jusqu'à vous ;
là , on me fit jouer , et ces honnêtes personnes
m'escroquèrent un billet de mille livres ; mais comme
on trouvoit apparemment que cela n'alloit pas assez
vite , on me fit boire un verre de vin de Bordeaux,
qui me fit tomber dans un sommeil léthargique', et
on en profita pour me voler mon porte-feuille , dans
lequel il restoit quatre mile francs.
A présent, Monsieur, supposez avec moi, pour
un instant , que cet ancien régime si exécré subsiste
encore ; le lendemain du vol , je faisois ma plainte
chez un commissaire; on mandoit la prêtresse
d'Amathonte, on lui donnoit le choix de me rendre
mon argent, ou d'aller à l'hôpital, et le surlen
demain j'étois payé ; mais la nouvelle police n'en
agit pas ainsi ; en vérité , je serois presque tenté de
croire qu'elle entre pour quelque chose dans les
profits honteux des maisons de jeux , tant son in
différence paroît absolue sur ce point. En effet, l'on
ne peut faire un pas dans le Palais-Royal et ailleurs ,
sans être obsédé par des gens qui vous présentent
des cartes.
Puisse la leçon que j'ai reçue , en être une pour
beaucoup déjeunes gens aussi imprudens que moi !
Puisse-t-elle les prémunir contre les la Morfière ,
Sainte-Croix , &c. &c. qui les entourent!
Le Comte de F l e u r t.
N*. 26. Jfc5s»A P'^agt au château de
*mf±w- 1-astours, appartenant
Samadi 26 novemb. *^j*£Ê à M. de Ca^alh.
.Jlï .
î O U R N A L
DE LA COUR ET DÉ LA VILLEJ

Tout faiseur de Journal «toit tribut au ma!in.


La Fcntajm.
-

Ariette de l'hic des faux , dédiée aux sages ,


chantée par le patriote Gorsas, aux Jacobins, le
23 novembre.
Je suis un pauvre misérable , misérable , -
Trois chemises font tout mon bien. ( ,$fois: )
Gargotte , toilette , entretien ,
De mon pamphlet, mon pamphlet pitoyable
Absorbent tout le quatidien. ( bis. ) Â
De mon pamphlet, mon pamphlet , pitoyable I
..• Je suis un, &ç. s'L <> ■>
'' 'Trois chemises, &c » !-....'/,
Encçr si le s»rt favorahle \UL>
Î^I'eût doué d'un style amusant: .: .:>
Mais, las ! on me trouve plaisant, 1 : ;\\.. ;
Tel que ce baudet de la fabk ,
Pç-nt le rgle tout pantin; {bis,) -, ■..-.

Je suis un pauvre , &c.


Terne VI, Année 1791^ Bb
X

%—M—1—— >-^— '

VARIÉTÉS.
C>es jouis passés ^ la pauvre baronne de S,ta...lr
ayant décidé quelques hommes à diner avec elle , crut
dire du mal de M. de Rivarol , en avouant qu'elle
B^trouvoit rien de piquant dans son dernier ouvrage.
Un convive de bon g»ût , déjà furieux de se trouver
làyne put s'empêcher de lui dire : comment, ma
dame, vous n'avez pas mêmcéte frappée de cette
phrase : Dans cette révolution si vantée , prince du.
sang, militaire , philosophe , peuple , tout a iti mau
vais jusqu'aux assassins. Ma foi, non, répondit la
sotte Armande; je trouve.que. cela ne signifie rien.
N'est-il pas vrai , messieurs / ajoute-t-elle, en rac
crochant de ses regards tous les assistans ? Aussi-tôt
un esprit invalide , nommé Suard ,, soutint qu'elle
avoit raison. Un gobe-mouche, parasite, surnommé
Blacon, approuve k sentence d'un coup de tête et
un ïo.ng serpent , connu sous le nom d'abbé Sabathi...
par instinct de fausseté, fait . semblant de ne pas en
tendre/ MO* vente aussi profonde que bien exprimée.
Alors, l'ami de M. de Rivarol^ s'obstinant , pour
s'arftuser, à; leur prouver ;la,clarté de son style, leur
cita d'abord ce mot de son dialogue entre Rhulière et
Suard : le premier dit au .second , mais vous êtes de
l'académie , je crois ? Et il alloit leur citer cette
sublime apostrophe à M. Necéctr, enfoncé le 6 octo
bre dans un coin du cabinet du roi : Etoit-ce donc là
votre place, grand homme, ministre irréprochable,
ange tutêlaire de la France \Sorte[ , idole du peuple ;
montrez-vous a ces rebelles - à ces brigands , à ces
monstres ; expose^ - leur cette tête qu'ils ont eux-
mime chargé de tant de couronnes i Essaye^ sur eux
le pouvoir de cette popularité, et k.prestïge de votre
réputation t L'état et le toi n'ont que faire de vos
( 2°3 )
larmes. Mais la sournoise baronne l'arrêta ,- rompit
la conversation , et sortit de table avec toute la suite
de la sottise.

Le public est prévenu que M. Bis - sot ouvrira


incessamment rue du Hasard , près la maison de
M. de la Harpe , un cours théorique et pratique de
Jaquerie ; il se propose sur-tout de dér.iontrer pat
A , plus B divisés par Z , que le brissotage n'étant
que la disposition et la jouissance de la chose com
mune , il doit être considère comme un acte social ,
constitutionnel et jacobinique.

Dans un gros village , ( dont nous avons oublié le


nom ) , situe à 15 lieues de Paris , il arriva vers huit
heures du soir , une charrette couverte , et traînée
par un cheval , conduit par un homme de fort mau
vaise mine. Il s'arrêta devant une auberge ,
demanda à souper pour lui, et une botte de foin pour
son cheval, qu'il lui fît donner sans le dételer, sous
le prétexte qu'il étoit forcé de se remettre en route
après qu'il auroit rafraîchi ; sa figure donna quelques
soupçons au garçon d'ecurie , qui sortit pour les
vérifier ; il frappa doucement contre la voiture ; il
entendit une voix étouffée qui lui demanda :
Est -il temps l Il eut la présence d'esprit de
répondre, pas encore. Il rentra et
avertit l'aubergiste de ce qui se passoit j celui-ci
partit sur-le-champ pour aller chercher des cavaliers
de maréchaussée ; après qu'ils eurent entouré la
voiture, ils frappèrent , et répondirent oui ——,
à la question, est-il temps?—- Il sortit
aussi-tôt de la charrette'Clnq hommes bien armés ,
et habillés en gardes-nationaux; on les arrêta à
mesure qu'ils Sfjrtoient, —*• On a trouré daps la

f
( *04 j
voiture beaucoup d'effets en or et argent , des vases
sacres , des assignats, &c. tout a été confisqué. —
Ces voleurs sont aujourd'hui en prison , d'où ite
sortiront vraisemblablement dans quinze jours pour
recommencer de plus belle.

Et voilà la chose merveilleuse, la voilà ; écoutez,


grands et petits , la sublime dédicace du sieur Garturyr
ci-devant colporteur, aujeufd'hui libraire à l'assem-
èlée nationale; écoutez-te : « Législateurs, la cons*
y titution est l'évangile des François , elle deviendra
« la bonne nouvelle de tours les peuples. Je l'ai faite
» imprimer en papier vélin. Vous ne pouvez vous
» dispenser d'agréer le premier exemplaire qui est
» dû au souverain. Le refi aura ls second , &c. »
Voyez comme la constitution est devenue le seul
évangile des François : voyez comme Notre- Sei
gneur J. G. n'est rien auprès de nos seigneurs les
constitutionnels , constituons , constitutifs. Voyez,
comme les représentai» sont le représenté , les re
présentons du souverain , le souverain ; voyez comme-
le roi qui n'est plus souverain doit céder le pas aux
représentans du souverain devenus le souverain}
voyez , voyez donc tout ceci f et admirez.

En attendant que le peuple jouisse des bienfaits


de la révolution , le voilà contraint de payer un sou
de plus la tasse de café qu'il prend te matin , et
GorsMs , Camille Desmoulins et Audouin^, obligés de
donner huit sols au lieu de six pour la limonade qui
leur sert de Souper.
!■■■———
«
Un aviso dépéché par un des bureaux de la guerre,
nous a instruit qu'un des véhériiens pafrietes du jour ,
(205)
itiiiire LacfO, après avoir exigé , ordonné, menacé,
C'est-à-dire, parler honnêtement, dans te sens de là
révolution, au ministre ÛUp.... efft à arraché une
malheureuse croix de §aint->Louis , pdur son protégé
lapait... fameux par ses services êti-dehors , et sa
tactique tn-iedans à Spâ , &c. —•— Cette grâce
Obtenue a redoubfé la liaison dé ces messieurs , qui,
pour la cimenter, sans que rien n'y manquât, ont
été the» père &. C. , triSaïeol de tous les Botani-
iturs de l'Europe, qui a parfaitement bien fait less
choses , bon Vin , bon dîner , bonne liqueur , et qui ,
à l'aide du Compère Mdca... a préparé les pigeon
neaux ordinaires , parmi lesquels il s'en est trouvé
deux à qui on s'est contenté de brissotfer soixante-
dix mille livres.

yers pour meure sur un buste de Mirab...


D'insignes scélérats voici le. général ,
Mirab.... qui trahit l'honneur et la patrie.
François ! puisque l'enfer a pris l'original ,
Priez Dieu que le diable empsrte la copie.

D'habiles commerçans , effrayés de la cherté du


Sucre, du café , de la canelle, et autres productions
des colonies, proposent pour remédier à cette cruelle
oisette , d'envoyerfaire sucre les députés, et de mettre
le ma/lige en canelle.

Théâtre des Nic6dim.es.


Au Rédacteur.
Monsieur, dans le compte que vous avez rendu
fia représentation des deux Nicûdémes, vous avez

( 206 y
omis une circonstance tout-à-fait essentielle-. Il faut
que le public sache qu'un violon de Jacobin , dont
tout l'esprit est dans son archet , qui n'a d'autre titre,
à la fatuité que sa bêtise , dont l'ingratitude pour les
bontés de la reine, n'est comparable qu'à la bassesse
de toute sa vie ; que sieur Viott. enfin, on l'eût nommé
sans moij est l'apôtre et le protecteur de toutes les
saletés qui se vomissent sur ce théâtre ; que le sieur
Léonard voudroit purger de ces fétidités burlesques,
flattes , allusoires , qui en éloignent la bonne com
pagnie , qui ls fait vivre. ■— Le dêmancheur Viott. a
pojr Pcnéloppe une nommée Moujerou... claveciniste
dévergondée , que la démagogie même ne peut plus
enlaidir. Elle seconde merveilleusement les fureurs
de ce reptile , qui pâture dans son sein; elle l'engage
à User de son crédit comique, pour inonder le théâtre
de la rue Faydeau , de pièas de circonstances : elle
finirait par s'y donner elle-même au public , si ce
«'étoit pas déjà fait.

"Extrait d'une lettre de Coblent[ , datée du 18 novtm-


i brt , et dont nous avons en main l'original.)
La municipalité qui est venue ici toute entière ,
ayant le maire à sa tête, est celle de Saint-Yrieux,
en Limousin. Les émigrés de cette jville, où l'on ne
compte pas plus de 1200 hahitans, y compris femmes
et enfans , sont ici au nombre de 57 hommes, parmi
lesquels se trouvent peu de gentils-hommes.
On vient de découvrir un complot odieux, com
biné par des émissaires, que la propagande a envoyé
ici : hi|it ont été arrêtés avant-hier, et doivent être
décapités demain. On tient la trame de tous leurs
complices; ils sont si bien gardés et suivis, qu'ils ne
peuvent Sortir de la ville, malgré la plus grande envie
qu'ils en ont. A leur première démarche, ou au premier
60upcon , ils seront arrêtés , et les ordres sont donnés
{ 407 )
pour que le procès de tous les émissaires de l'assem
blée nationale ne dure pas plus de 24 heures. Ceux
que l'on soupçonne ici , verront couper , demain ', la
tête de leur huit camarades. Ils ne s'aviseront pas
de bouger. Il y a lieu de croire que cette justice pro
duira un bon effet, et que le petit nombre de fac
tieux , qui mène aujourd'hui la majorité entière du
royaume ,,ne trouvera plus après cela , des serviteurs
bien empressés pour aller répandre leurs criminelles
maximes.

ClNQ;CENTS LIVRES A GAGNER.

Les Jacobins ayant reconnu combien le Courier des


83 Dipartemens , rédige parle sieur Gorsas , est né
cessaire dans les provinces, pour [d'accord avec la
Feuille Villageoise) y étouffer le vrai patriotisme,
et combien il est utile pour y allumer le faux , ont
délibéré d'accorder cinq- cents francs de gratification
à celui qui donnera le meilleur moyen pour le faire
ressortir du néant où le plonge l'extrême diminution
des abonnés.
N. B. On promet la même somme à celui qui
traduira, en François , les numéros du même jounal ,
qui ont paru depuis l'installation de la nouvelle lé
gislature.

Les Jacobins , et sur-tout Gorsas , sont furieux


contre l'adresse présentée au roi par l'universalité
des citoyens de la ville de Nantes , qui traitent les
Jacobins de brigands , de scélérats , d'incendiaires , et
enfin comme ils le méritent ; tantôt Gorsas
nie cette adresse , tantôt il l'a traite de bête , tantôt
il lui oppose une autre adresse qui malheureusement
n'est signée de personne Mais Gorsas n'a donc
pas vu celle des ouvriers de la même ville , absolu
(*o8 )
ment dans le même esprit , et qu'on a affi^àie £ tw
les coins des rues. Que reste- Ui} donc contre ce v«n
général d'une ville , puisque riches et pauvres , grands
çt petits, s'unissent çje la manière la plus formelle...
Au reste, pour consoler Goi sas, nous lui annonçons
(sous notre responsabilité) les adresses de plus de six.-
cents villes de France , qui toutes vont demander l'ex
pulsion et la punition des Jacobins : nous sommes bien
fâches d'aifligcr Je brave Qpr^; mais le. fait est positif,
et nous offrons de renoncer à cet égard , la négociation
du pari , pourvu que l'assignat soit meilleurque la pre
mière fois , ou bien, s'il l'aime mieux , nous en cher
cherons un pareil ; ce qui reviendra à-peu-près au
même.

Annonce. -,
On souscrit chez M. Lacloye , libraire, au Palais-
Royal , n°. 221 , et à l'Orme Saint-Gervais , pour la
Gazette Ecclésiastique, moyennant 12 liy. par an.
Cette feuille, infectée autrefois de démagogie est
rédigée maintenant dans les meilleurs principes. Elle
paroit une fois par semaine. : ' :

Saurs de la ru» Advienne , 25 novembrt. ■■ ■*


Lés assignats de 50 1. et de iool. perdent 19 po^ iqq,
Ceux de 500 liv. 19 f pour cent.
Les louis valent tP^ur des assignats de 500 1. 6 1. 3s.
I pour de largen*. I« *o«s-
Les assignats de 5«Q Jiv- pOHf des. assignats de, 5 ljyr

De l'Imprimerie du jpurnal d* la Ctwr et de la Ville,


dont lu Bureau est rue Neuve Sqint- Marc, -Vï. 7,
au coin d« la r, Favart, place de U cemêdie iatliewe».
i-tprix de l'ahowumeut est pour 4nœvisy de J /*iw
pourPerist etdej L\%j. paurlaptoviace^fr. depot^
mo CtTv Incendie et pillage du
"-* *f* A^^é% château de la Faurie ,
Vk- i m*. *$fr appartenant à M> de
Dimanche 27 nov. *\A/t g^n

JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.'

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.'


La Fontaine.

Monsieur te Rédacteur,
Une jettne dame aimable comme quatre , aristo
crate comme cent, vient de se faire faire une bague
à la CobUnt^, car tout ce qu'elle a ect à la C«blent^)
et elle voudroit avoir une devise aonvenable pouf faîr*
graver autour de son anneau. Elle exigeroit sur
tout qu'elle fût laconique , et qu'on y exprimât le
dcsîr qu'elle a de voir réussir l'entreprise des princes ;
elle laisse aux amateurs la liberté de s'évertuer en
françois, latin ou italien; et, s'ils vous parvenoient
quelques devises satisfaisantes , elle vous prie en sa
qualité d'aristocrate, de les insérer dans votre journal..
Je doï vous prévenir, monsieur, que la dame en
question est grosse , et vous connoissez t comme
moi, le danger de contrarier une envie de femme
grosse. D'ai leurs, je ne doute pas que la cour et là.
ville n'adoptent bientôt dans leurs bagues les modèle»
que vous proposerez , le tout pour avoir le plaisir
d'être aristocrate jusqu'au bout des doigts. J'ai
l'honneur d'être , &c.
Ûoadàn-Jalot.
Tcnw VI, Année 17914 Cc
( *J0 )

VARIÉTÉS.

JLe journaliste Pruà'h , imbécille autant que


scélérat,., et crapuleux. autant que cocu , a fait afficher
à tous les coins des rues l'annonce d'un ouvrage de
sa façon, intitule : les crimes des reines de hianc^
JUsqi^h nos jours ; il faut que le iwuvre 'Pr'ud*h...'.
soit bien méprisé , puisque personne n'a seulement
daigné déchirer son 'affiché.

- M.-Prr^wn s'est présenté le 21 novembre , au club


des Jacabins , pour remercier les ardens patriotes, de
ce qu'us ont bien voulu le nommer maire de Paris.
Mai i RE Couthon SUR'. le fahteuii* jperchI,
Lui.tinï a-peu-très ce lanoace^-. . • -.
a Vivez, vivez pour vos' frères , ■>—avivez pour
» les braves patriotes, vivez pour tous les sujets
»'de l'empire.' • -; '
L'attendrissement de M. Phhion a été à son comble.
: N. D. S... Ce trait nous a.1 rappelle celui d'une ma-
riciiak , qui , entendant lire par Voltaire , ce vers
de la tragédie de Mariamxe : — Vis pour toi,-
rw pairs, moi ,ris povr nos chers exfans — ,'
s'appitoya, et pleura si abondamment 3 que l'abbé de
ÇavRVAL jHit obligé .de lui dire , pour l'empêcher de
se trouver mal: -r— :£•// t M'AOame &a maréchale,
Ct>N Si>bEZ-NOVS ; IL Y EN AURA POUR TOUT LE
MfJNUE. . .

i- . ■• u. ■ ■. .. . \ .. .. .•:: --■ ;
Les esprits les plus aveuglés etméiieles plus grands
scélérats , ne pourront plus nier que ce ne soit les
,»s.-'i „■-'. 1/ 17 ;;:,.> t
' 211 )
clubs Jacobins qui excitent les désordres et les crimes
à'.un bout du royaume à l'autre : l'équipage de la
frégate l'embuscade qui vient de ramener son capi
taine prisonnier , les a formellement dénoncés tous
comme les ayant engagés à 'commettre cette violence ;
à présent qu'on connoît la source de nos maux
d'une manière évidente et juridique, il devioit être
aisé d'y apporter le remède.

Les personnes qui sont au courant des affaires du


prince de P .x, sont prévenues qu'il vient de recevoir
un coup de poing de plus. La minute, de ce. dernier
Coup est déposée chez ivî. le Fcullc*... notaire de
l'ancienne maison de Ncei'ks.

Jamais on n'a vu une dénonciation air.si co'm-


plette que celle qui nous a été apportée, hier, par
le département du Loir ; tout y est compris , le roi ,
les ministres, la moitié.dc l'assemblée, l'année, les
gens modérés, enfin le pouvoir législatif, exécutif, &c.
l'assemblée a fourré tout çà dans son magasin en
gros , pour nous le revendre ensuite en détail.

Madame de liuffb.. vient d'accoucher d'une fille


au Raincy, dont M. Chabro.. est parrain ; son amant
Je duc d'Or lui a donné une terre de 40,000 liv. de
rentes , et 50,000 livres en argent comptant.
AVIS AUX CRÉANCIERS DUDIT DUC.

Dans le bordereau de l'actif qu'il doit leur pré


senter , il cherchera sans doute à faire passer l'effet
dont est question ci-dessus ; nous leur conseil
lons de ne pas l'accepter , car il doit être dJune aussi
foible constitution que la demeiselle Targlt.
( *I2 )

Madame la comtesse de Can.... voulant faire la


déclaration exigée par la municipalité , se transporte
chez M.*** j juge de paix ; ©n l'a fait monter quatre
énormes étages ; elle arrive enfin , non sans beaucoup
de fatigue , auprès du suppôt .{je Thémis : je croyois ,
monsieur , lui dit-elle , que l'assemblée avoit détruiç
tous les droits des ci-devant seigneurs. Je vois ce
pendant avec plaisir que vous avez conservé celui
de hauti-justicc.

La liberté est pour nous, ce qu'est l'honneur pour,


les femmes j il n'existe plus dès qu'elles en jouissent.

Pendant que nos députés mangent tranquillement


nos dix-huit livres en dénonçant les ministres, ceux-
ci , à leur tour, leur donnent de temps en temps
quelques petites leçons. Jeudi , celui de la marine leur
a,' très-clairement prouvé qu'ils n'entendoient rien à
la constitution au sujet de l'affaire d'Alger, pouj;
laquelle l'assemblée refusoit des fonds : ces messieurs
répugnent beaucoup à attaquer les Algériens.
Corsaires à corsaires ,
L'un l'autre s'attaquant , ne font pas leurs affaires,.*
( Fab. Lafqnt. )

Extrait d'une scène de l'opéra d'Iphiginie.


Içhig. Ah ! quel monstre exécrable
A sur un roi si grand osé lever le bras.
Or este. Au nom des dieux , ne m'interrogez pas^
Iphig. Au nom des dieux parlez ? &c.
( 313 )

Le prêtre Cournan.. est furieux du retard qu'on met


à décréter le divorce ; il craint que nos représentons
ne le renvoyent à la troisième législature. 11 se
proposoit de donner les deux plus glorieux exemples
de son dévouement aux principes de la constitution ,
celui du, mariage des prêtres , et celui du divorce. —
On doit bien penser , dit-il , que je ne me suis pas sa
crifié pour le premier , si je n'avais compte sur le
sc,cond.

On a proposé , il y a quelque temps , à l'assem


blée de piquer les députés qui n'arriveroient pas à
temps : mais la crainte de ressembler à des chanoines
réguliers, leur a fait rejetter la proposition. Au reste,
qu'ils arrivent quand ils vaudront, ils peuvent être
bien sûrs qu'on ne dira point vaut mieux tard que
jamais.

ÉPITAPHE DU DUC D'OR.


Ci gît qui , par ses goûts , ses projets , ses bassesses ,
De son illustre mère a prouvé les foiblesses.

Passe-temps de nos élégans , que les émigrés


nomment chevaliers de la quenouille.
Les jeunes nigauds, qui passent leur quartier d'hiver
à Paris, viennent enfin de trouver un amusement digne
d'eux ; ils jouent au noble jeu de la constitution-
roulette , quand l'étude des gilets et des cravates
leur en laisse le temps. —— On en voit plusieurs
arriver au spectacle avec leur joujou pendu à leur
boutonnière , et le décrocher dans l'entr'aetc , pour
(mf
déployer leur seul talent ; au surplus, on ne peut que
les remercier d'avoir inventé ce jeu , puisqu'il les dis
pense de parler.
""IMiff3™

M. de J^argemom , maréchal-de-camp , rue -Bou-


cherat , à Paris , vous prie d'instruire le public, que
ce n'est point lui qui a écrit la lettre à l'impératrice
de Russie, dont il a fait mention dans divers journaux,
notamment dans celui de M. Gorsas , n° 1:3, page
122. M. ZP'arganont , qui a écrit cette lettre , est le
ci-devant marquis de X^arganont ; il demeure à Ta-
verny, village dans la vallée de Montmorency, où il
cocupe la place de maire. — Pour éviter toute espèce.
de méprise, M. de largement, résident à Paris,
déclare que dorénavant il mettra son grade de tnaréchal-
dt-camp à la suite de sa signature.

LebarondeGrajcour.',commissionnairede Mayence,
apprenant que l'assemblée nationale alioit mander mes
sieurs les électeurs à la barre , a cru que cela regardoit
les électeurs d'Allemagne ; il s'est ccrié naïvement :
JB CONNOIS MON MAITRE, IL NE s' Y RENDRA
PAS.

ANECDOTE ANGLOISE.
Madame de Sillery, qui sait faire- plus d'un
métier , en partant pour Londres , avec sa pupille ,
mademoiselle d'Or , a eu soin, pour débarrasser
la France d'une marchandise aristocrate qui ne lui
convient plus , {les dentelles) d'en faire des gros paquets,
qu'elle a emporté dans sa voiture ; arrivée en An
gleterre , les commis de la douane lui ont demandé
si elle n'avoit rien contre les ordonnances j cette question
anti-civique, lui a donné de l'humeur ; elle a demande
("5 )
pour qui on la PRgNoiT. —— Les commis ont
fouillé , et y ont trouvé les dentelles , qu'ils ont con
fisquées. On assure que cette institutrice va faire
un chapitre sur la contrebande , pour servir de supplé
ment à son plan d'éducation. . '-„

PRÉDICTI O N.
Au grand Bail., qui fut maire premier,
Mon$ Pet... aujourd'hui succède s-- .
Pis que le mal sans doute est le remède y
Mais des bons Jacobins il est le chevalier.
De ces deux magistrats quelle est la différence ?
Le cher coco fut très-souvent heureux;
Benêt par fois , et toujours vertueux ;
Mais je vous le prédis , malgré sort arrogance,
Mons Pcth... ne sera jamais qu'un maire deux»

J'ai lu , monsieur , la Puce i •l'oreille du Ion


homme Gérard (i); vous avez eu raison, d'en dire
beaucoup de bien ; cet ouvrage renferme au miiieu
des proverbes et des plaisanteries les plus comiques,
des vérités lumineuses et des observations profondes ;
quelle leçon, par exemple , pour les gouvememens,
quand l'auteur dit, au chapitre des distinctions so-
•iales , en parlant de la résistance à L'oppression :
a Oh ! si c'est un grand crime que celui d'empoi-
» sonner les fontaines publiques , y eût-il jamais en
» ce genre rien de si criminel que d infecter lés sources
» même du repos et du bonheur des"e'mpires ! »
Quel dommage que le bon homme Richard ait

( i ) Se vend chez Senncvillel au Palais- Royal.


(4î«)
Êpuru aussi rapidement pour arrive*1 -à la fin de norr*
sublime constitution ! & que son Service de capitaine
rte lui ait pas laissé le temps de discuter les dernier*
chapitres de ce grand œuvre , comme il à fait le*
premiers !

A N n e « c fe.
Aujourd'hui, dimanche, au manège du &eur Àstley,
fauxbourf du Temple , grands exercices d'cquitation,
par M. Franconi , ecuyer , et par sa famille, précédés
des exercices des sauteurs et des aventures de Don-
Quichotte , pantomime. On commence à six heures
précises.

. Cours de la rue Vivienne , 26 novembre»


Les assignats <fc 50 h et de 100I. perdent 18 f p, ioo.
Ceux de 500 liv. 19 pour cent.
, . . ï pour dès assignats de 500 1. 61. 2 5.
Les louis valent J ^ de ^^ ^^
Les assignat» de 500 liv. pour des assignats de 5 liv*
perdent 6 pour 100.
■ .■ ■ '■ ' •• ..■■-,■•■-■ ..... a-*
AVIS.
Les personnes dont l'abonnement expire h la fn
de ce mots, sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne peint éprouver d'interruption. , .

De l'ImprimeriçjdM Journal de ia Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, V'« 7 ,
au coin de lar. Favart, place dett. comédie itali/'jne.
Le prix de l'abonnemqu est pour un mois, de 3 liv.
pcurParis, et de % l.tyf.f ourla prov:/tettfr< déport.
Persécutions exercées
N?. 28. contre madame de Hon-
chèrt , près Angou-
Lundi 2.8 novemb. léme.

JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin*


La FomAim,

Rantamplan , rantamplan , rantamplan.


Proclamation.
A l'instar du fameux courrier
Des quatre-vingt-trois républiques,
Qui , sans sortir de son terrier ,
Verse l'ennui sur ses pratiques;
De par le Kan des assassins, ,
On annonce à tous citadins ,
( Conformément aux droits de l'homme ) ,'
Qu'il n'appartient qu'aux Jacobins
De parcourir les grands chemins
D'un pays où l'on brave Rome j
Où l'on admet ni dieu , ni saints ;
Où l'on brissotte, où l'on assomme ;
Où chaque an la révolte on chomme i
Où le sabat des vilains ,
Pourrit sous un superbe dôme ;
Où citoyens actifs on nomme
Les Cartouches et les Mandrins.
Br.tr,r,r,r.ir, plan.
Tcnw VI, Année 17914 Dd

/'
C 21.8 )

VARIÉTÉS.

JLa natioa sent élever son,ame , et volt avec autant


d'admiration que de plaisir , que l'assemblée va s'oc
cuper enfin des moyens de mettre à la raison tous
ces petits souverains de l'Europe , qui ont l'audace
de contre-carrer ou seulement de désapprouver ses
sublimes opérations. Autrefois c'étoient les foudres
du Vatican qui faisoient trembler les peuples et les
rois , à présent ce sont les décrets de l'assemblée ;
elle va bientôt accabler du poids de son indignation ,
i°. l'impératrice de toutes les Russies , pour lui
apprendre à dépenser son argent à vouloir faire
cesser l'anarchie , comme si ce n'etoit pas une bonne
chose pour ceux qui en profitent. Item , l'empereur
des Romains, à cause de son style cnigmatique et
même un peu menaçant , et pour n'avoir seulement
pas nommé l'assemblée dans sa réponse au roi.
Item , le rai d'Espagne pour avoir envoyé des armes
aux noirs , et le roi d'Angleterre pour avoir envoyé
du secours aux blancs. Item , les rois de Prusse, de
Dannemarck , da Sardaigne , et plusieurs électeurs
pour avoir trop parlé. Item , le roi de Suède et l'élec
teur ^te Mayence pour avoir pris le parti de se taire.
Item, le dey d'Alger pour avoir imité l'assemblée.
Item , les Polsnois et les Suisses pour avoir évité son
exemple. Item, la république de Genève pour avoir
fait entrer teau- de la mer dans ses prisons , &c. &c.
Mais le délit te plus grave , et que l'assemblée va
punir dans sa colère et dans sa sagesse , est l'incar
cération , la flagellation, la pendaison , dont tous les
souverains né cessent d'aâiiger les propagandiers
Jacobins ; aveuglement inoui , mais non moins pu
nissable, puisque1 la motte pourrait enfin s'en établir
en France eiêt&e ,, s,*r-tout depuis qu'on est con
f 2'9 )
vaincu par des preuves écrites et légales , que ce
sont eux qui soufflent dans tout le royaume , la
discorde, l'anarchie , le desordre et le crime.

Le d'Eglantrne , en son humeur sauvage ,


Dénigre, tant qu'il peut, l'ancien gouvernement;
L'écrivassier s'emporte à tout moment ,
ïl se démène , il tempête , il fait rage.
Mais ses écrits , avec leur noir poison ,
Ne séduiront personne , je le jure ,
Mes bons amis, en voici la raison :
C'est qu'on n'en peut achever la lecture.
Far madame Addaidt S....

Deux hommes disputaient, hier, dans un café du


Palais-Royal , sur la liberté du roi. Oui monsieur,
disoit l'un d'entr'eux, le roi est libre ; en voulez vous
une preuve, à laquelle vous n'aurez rien à répondre ;
la voici : il a refusé de sanctionner le décret contre
les émigrés ; et un roi qui refuse une loi, peut-il dire
qu'il n'est pas libre ?
Monsieur, répliqua l'autre, voici ma réponse : j'ai
été deux ans en prison pour dettes , et certainement
je n'étais pas libre ; on vint un jour me proposer ,
entre deux guichets, de signer avec mes créanciers,
un arrangement qui m'auroit déshonoré si je m'y
fusse prêté ; je refusai, mais je restai en prison encore
une année ; croyez-vous , monsieur , que dans le cours
de cette année-là, je fusse plus libre que pendant les
deux premières i
Le premier interlocuteur ne répondit rien; mais
il prouve qu'il était libre, car il quitta la partie,
«t il sortit du café sans- être arrêté à la porte.
( 220 )

Jusqu'à présent l'électeurde Cologne s'étoitconduit


d'une manière assez réservée et assez froide avec les
émigrans François , il* leur avoit même à-peu-près
interdit le séjour de ses états ; mais ce prince n'a
pas plutôt eu connoissance du décret qui ordonne
au roi de faire rendre compte aux princes Allemands,
do leur conduite à cet égard , qu'il s'est empressé
d'accorder aux princes et aux François , toute per
mission de s'établir chez lui, de s'y rassembler, de
s'y former ; et enfin , il leur a donné toutes les fa
cilités qu'ils ont trouvées chez tous les autres sou
verains de l'Allemagne.

Un alchimiste constitutionnel , le sieur Potier de


fervineux, vient de trouver un secret, qu'on pourroit
comparer à celui de la pierre philosophale , s'il étoit
possible de lui comparer quelque chose ; il va établir
des caisses dans les quatre-vingt quatre mille mu
nicipalités , où il fera donner , à raison de 8 pour
100, l'argent qui se vendoit aujourd'hui 22. — Il
n'attend que le secaurs ordinaire du petit écu , pour
mettre en activité celle qu'il va établir à Paris.

Une certaine madame Marstc , religieuse de Li


moges , est venue faire à l'assemblée l'hommage de
son aposiasie ; elle a réclamé la dot qu'elle avoit
payée à son couvent , attendu , a-t-elle dit, qu'elle
est mère de famille : il faut que cette madame Marsqc,
ait été doué d'un esprit de prophétie, pour avoir deviné
qu'en 1789 , il y aurait, en France, une assemblée
qui détruirait la religion, les mœurs et les institutions
les plus sacrées ; et qu'en 1791 , il en viendrait une
autre qui renchérirait sur la première ; en attendant ,

^%
{211)
la bonne religieuse a toujours commencé par faire
Iîs enfans , et à présent elle peut chanter , cojnme
Didon , ah ! que je fus bien inspirée !

Théâtre des FarUtls.


Si , comme l'a dit je ne sais quel philosophe an
cien , l'ame d'un écrivain se réfléchit naturellement
dans ses ouvrages , comme une image dans une
glace fidèle , nous n'avons pu nous défendre de con
cevoir une opinion très-mesquine du caractère moral
et des connoissances acquises de l'individu, auteur
de la tragédie donnée , pour la première fois , sur le
théâtre des Fariétis samedi dernier. Elle est inti
tulée , la Vengeance. Dumaniant , Jacobin , et pi
toyable acteur de ce théâtre , avoit déjà donné quel
ques échantillons d'une mauvaise prose dans diffé
rentes pièces plus ou moins assoupissantes ; après
avoir ressemelé le brodequin de Thalie , il a voulu
chausser le Cothurne «le Melpomène , mais il paroît
qu'il lui blesse un peu le pied. Il a donc conçu
l'orgueilleux projet de faire des vers pour la pre
mière fois de sa vie ; en conséquence , armé de son
Richelet , il s'est mis dans un cabaret à entasser
consonnances sur consonnances , rimes sur rimes ,
adages sur adages , et voir même métaphores sur
antithèses. De cette conjonction de matières homo
gènes , est résulté une tragédie à l'opium , enterrée
avant-hier , pour la première fois , avec le calme
du silence le plus religieux. Abstraction faite du
mérite poétique qui est absolument nul , voyons
comment mons Dumaniant a échafaudé l'intrigue
de sa tragédie. La scène est à Barcdonne, Le sou
verain de la contrée nourrit dans ses feyers un prince
Africain , prisonnier par droit de la guerre, et esclave
en dépit des droits de l'homme ; malgré la rudesse
du farouche caractère du prisonnier t le roi Espa
{ 242 ■)
gnol , qui n'est pas difficile , en fait son confident eh
chef. L'esclave Africain qui est plus diable qu'il n'esk
noir, s'indigne des bienfaits de son maître, et pre
nant son texte dans nos nouvelles vertus ( la lâcheté
et l'ingratitude ) il rumine des projets de vengeance.
Crescendo , il abuse de la confiance donnée-, pour
supposer des lettres , faire de fausses confidences ,
et enfin descendre à toutes lès gentillesses qui sont
chez; nous à l'ordre du jour. Mais nous rougissons
d'entretenir nos lecteurs de pareilles absurdités. Pour
abréger, la pièce se dénoue par un quadruple trepas.
L'auteur, pour ne pas donner à ses héros mourans
une teinte de monotonie , a savamment diversifié
leur genre de mort. L'un finit par le suicide , l'autre
par le poison, le troisième par un assassinat , et le
quatrième enfin ,,parla corde. Une partie du parterre
a vivement regretté que ce dernier supplice ne se fût
point effectué sur la scène. Ce coup de théâtre
auroit décidément assuré la fortune de cette pauvre
tragédie. Nous ne dirons qu'un mot des acteurs *
ils avoient mqnté. leur jeu au diapason de la pièce ^
et jamais ils n'avoient été si bien dans leurs rôles»

Extrait d'une hure de Biais _, du 24 novembre 1791»


>——Depuis le départ de dom Chabouc % nos imbé-
çilles, nos Jacobins et notre canaille 'j croient en
retard sur le chap'.tre des sottises ; ils viennent de
reprendre leurs fonctions , ce qui va nous prêter à
rire ; mais hélas ! aussi à pleurer,
Je ne sais comment les aristocrates s'y sont pris j
pour persuader que la nation n'avoit pu s'emparer
des biens, du clergé que pour payer les impôts du
peuple , mais je sais qu'ils y ont complètement réussi $
car quoique nous -soyons patriotes à tout, rompre ,
nous ne les payerons jamais , bien persuadé que ça
ira la même chose, ......
( "3 î

La savonnette pour le général Jordan , et celle


pour ses braves brigands , sont partis pour Avignon i
il est d'autant plus essentiel quelles y arrivent bientôt ,
qu'on attend tous les jours Jordan à Paris , pour y
donner le plan d'une glacière nationale , dont celle
d'Avignon seule peut servir de modèle.

SCULPTURE.
Buste de M. l'abbé Maury d'après nature,
modelé en terre cuite , monté sur un pied douche.
Prix 15 'livres. Se vend à Paris, chez le sieur
Martin, sculpteur, rue Saint-Jacques, np. 253.
N. B. Ce buste de la plus exacte ressemblance ,
joint au mérite de l'exécution , celui de rendre fi
dèlement le caractère de ce léLbre député; l'artiste
ayant saisi l'instant où il parle à la tribune contre
les factieux.

Saint-Huru.. seroit fort rassuré sur les suites de


l'affaire d'honneur qu'il vient d'avoir, dans laquelle
il a reçu des coups de bâton , qu'il n'a pu rendre ,
parce qu'on lui a arraché le sien pour le rondintn
mais comme on lui a écrasé un doigt avec les dents ,
il craint de devenir enragé au physique.
«■«—g—»™

On nous prie d'annoncer que parmi les religieux


de l'hôpital de la Charité , il s'en trouve beaucoup
qui sont demeurés fidèles à leurs engagemens , et
imperturbablement attaché à la religion de leurs pères,
à leur patrie et à leur roi ; et que , tant que ces ver
tueux philantropes existeront, les malades n'auront
{ 2H )
point à souffrir de la dissipation de quelques jeun»s
gens qui ont été égarés , comme taat d'autres , par
les principes désastreux de la révolution.

Errata du N°. d'hier.


Page 2^3 , ligne I de l'art, passe-temps , &c. les
jeunes nigauds , lise[ : les jeunes nigauds.
Page 214 , ligne 7 , dont il a fait mention , lise[ :
dont il a été fait mention.

Cours de la rue Fivienne , 27 novembre.


Les assignats de 50 1. et de iool. perdent 18 \ p. 100.
Ceux de 500 liv. 19 pour cent.
Les louis valent \ P&urdfs ,a,ssiSnats de 5*> L 6 »• "•
l pour de 1 argent. 1® sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent é pour 100.

AVIS.
Les personnes dont l'abonnement erpire à la fin
de ce mois, sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , N°. 7 i
au coin de la r. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour an mois, de 3 liv.
pourParis, et de 3 l.i$fipourlaprovi/ice,fr. déports
SUPPLEMENT
SUPPLÉMENT
Du N°. z8.
Lettre de M. de Sainte-Croix , au rédacteur dujournal.
Monsieur,
Si votre Journal fait justice dis sottises et des
ridicules du jour , il doit la faire bien publiquement
de celle que M. le comte de Fleury s'est permise
contre moi dans le supplément , N°. 25, du journal
de la Cour et de la Ville. J'ai été , on ne peut pas
plus , étonné de figurer dans une aventure , « la
quelle ( suppose» qu'elle soit ) je n'ai aucune part,
et d'être qualifié d'escroc. Il n'y a qu'un être vil ,
qui puisse avoir l'impudence de fabriquer une his
toire aussi platte. Je rongis d'y répondre , et , si l'hon
neur ne m'en imposait la loi , je n'opposerois , à M. de
Fleury, que le silence iu mépris ; mais je me dois à
moi-même de me justifier , et le public l'exige.
Je me retirai chez moi avec MM. de Geniest et
de Saint-Lambert, chevalier de Saint-Louis, c'é-
toit un mercredi 9 du courant, à trois heures après
minuit ; le portier me dit , en rentrant , que ma
dame Malingan me faisoit prier , comme voisin ,
de passer chez elle. Je suis porte à porte ; j'hésite
néanmoins , si j'irai chez quelqu'un pour la première
fois dei ma vie , à pareille heure ; je vois les fenê
tres éclairées, une espèce de mouvement, et je monte
chez la demoiselle Damel , j'y trouve M. de Fleury
dans un état pitoyable , se disputant avec madame
Malingan ; je veux me retirer , voyant un signe
certain, sur une table, qu'on avoit joué. On me
prie de rester; j'y consens alors, pour être seulement
médiateur , et pouvoir être utile au nom de Fleury,
et éviter quelques désagrémens à la maîtresse de la
maison. Je fis l'impossible pour faire entendre raison
à M. de Fleury j mes efforts furent inutiles ; ce
pendant M. de Fleury se décida à payer les 35
. louis qu'il avoit perdu , promettant , néanmoins , que
toujours il traiteroit toute la maison, et ceux que
j'y trouvois avec lui , d' escroc et de voleurs ; voyant
( a )
la conversation s'échauffer , j'engage M. de Fleury
et de la Morlicre de sortir et de s'expliquer dans
la rue. Nous sortons tous les trois; ces deux mes
sieurs se parlent un instant , et se quittent ; alors
M. de Fleury, saisi par le froid et très-ivre, me
demande asyle , me disant qu'il ne pourroit jamais ,
vu son état et l'éloignement de son quartier , se
rendre chez lui. Je ne crus pas devoir me refuser,
et je reçus, chez moi , un homme, qui, pour tout
remerciement, projettoit ma mort civile. Il me dit,
en entrant chez moi , je crois que , malgré la perte
du j*eu , j'ai été volé; aîors il sortit de son sein son
porte-feuille, dans lequel il trouva près de mil'e écus
qu'il déposa sur ma cheminée , et dit ; vous voyez
bien j mon cher, ces femmes m'ont volé. Je le plai
gnis ; son état , le besoin de repos , le font tomber
sur un matelat préposé pour le coucher , mon do
mestique le crut mort , il ne s'éveilla que le lende
main à midi ; il persista légèrement sur son vol ,
reprit son porte-feuille tel qu'il l'avoit laissé , et
sentant le prix du service rendu, il m'en remer
cia très-affectueusement, et je le quittai. Je n'ai,
depuis , plus entendu parler de lui , et c'est dans
une diatribe , aussi affreuse que dégoûtante , que je
le vois reparoître.
Il est bien dur d'être aussi mal payé , quand on
rend service , et plus dur encore que des bien
faits servent de' prétexte à la calomnie : j'espère ,
monsieur , que vous vous hâterez de reparer le mal
que vous avez fait , en insérant , au plutôt , ma
lettre dans votrejournal , ainsi que la retractation , pas
sée devant témoins, et déposée chez un notaire de
M. de Fleury. C'est le seul moyen de dissuader le
public , et d'effacer les impressions fâcheuses -qu'il
a dû nécessairement prendre, çn lisant la calomnie
de M. de Fieury. Sainte-Croix.

Je soussigné , déclare en faveur de la vérité, que


c'est mal-à-propos, et sans réfléchir, quej'ai compris
JA. de Sainte-Croix, dans la lettie quej'ai fait insérer
dans le supplément du journal de la Cour et de la
(3)
Ville, n° 25 ,que le fait est, que M. de Sainte-Croix
est arrive chez madame de Malingan , qui l'en avoit
fait prier , à trois heures du matin , neuf du courant ;
qu'il m'y a trouve avec M. de la Morlière, la dar.ie
Malingan et de Glepesce , qu'il m'a parle fort honnê
tement, qu'il a joue Je rôle de pacificateur , en cher
chant à calmer les esprits ; et qu'après avoir resté
encore quelque temps , craignant qu'il ne me mé-
sarrivât M. de Sainte -Croix, m'a donné à coucher
chec lui , et qu'il n'a point été question de jeu ni
de souper devant M. de Sainte - Croix , à qui , au
contraire, j'ai des obligations , et qui a mis, dans
ses procèdes , la plus grande honnêteté , et que je re-
connois mes torts envers lui ; que je suis fâché de
m'être permis envers lui les épithètes qu'il ne mérite
point , consentant que ma déclaration soit insérée
dans les papiers publics, et imprimée, pour lui rendre
la justice qu'il mérite. Fait à Paris ce 26 novembre
mil sept cent quatre-vingt-onze , en présence de deux
témoins soussigné , ainsi signé le comte de Fleury,
plus bas est écrit, approuvé l'écriture ci-dessus , signé
le comte de Fleury j signé le baron de Sentemry ,
témoin de M. de Sainte-Croix ; le chevalier de Sainte-
Luee, témoin de M. le comte de Fleury.
En marge est écrit : enregistré à Paris le 26 no
vembre mil sept cent quatre-vingt-onze ; reçu vingt
sols , signé de la Cardonnière.
>» Il est ainsi en l'original de cette déclaration ,
» duement certifié véritable, et signé et déposé pour
» minute , à M. Demautort , l'un des notaires sous-
» signés , par acte de cejourd'hui vingt-six novembre
» mil sept cent quatre-Tiagt-onzeduementenregistré »
Rayé deux mots comme nuls.
Rameau, Dejuavtort.

Lettre de M. de ^euxa^tois , au Rédacteur du


Journal.
Monsieur,
J'ai lu avec horreur, dans le supplément du n°. 25 de
votrejourpal de la Cour et de la Ville, une lettre signée
Comte de Fleury, dams laquelle mon nom est ioséré.
u>
Après des phrases entièrement étrangères à son
sujet, M. «le Fleury raconte un événement arrivé,
ij y a trois semaines , à souper , chez madame Ma-
lingan, ou madame Daiglepers l'avoit conduite, il
cite les noms de MM. la Morlièrè , Sainte-Croix
et Bouleau de Vernantois , comme acteurs du souper
et des suites.
Il n'y a qu'un être aussi impudent que M. de
Fleury , ( pour me servir d'un terme très-modéré )
qui puisse inventer une calomnie aussi atroce sur mon
compte. Conséquemment, je déclare à l'univers entier,
que, très-précédemment, je n'stois allé que deux fois
«hez madame Malingan, que je n'ai avec elle aucun
rapport direct ni indirect , et que je n'ai paru en aucune
manière , ni devant , ni après , ni pendant la prétendue
scène que raconte M. de Fleury, ce qui est attesté au-
thentiquement par la rétractation manifeste écrite et
signée de la main de M. de Fleury en présence de té
moins , pour détruire sa calomnie. Je vous prie , mon
sieur , de vouloir bien l'insérer dans votre journal pro
chain. Mon honneur, si légèrement compromis, ne
sauroit trop exiger de réparation en tout genre.
J'ai l'honneur d'être très-parfaitement , monsieur,
votre serviteur de Boulot Vernantois.
Paris le ib novembre 1791.

Je soussigné, déclare authentiqueraient que c'e


mal-à-propos, et par erreur, que j'ai faitparoître le nom
de M. Bouleau de Vernantois, dans ma lettre insérée
au supplément n°. 25 du journal de la Cour et de la
Ville , qu'au souper chsz madame de Malingan, où
mademoiselle Daiglepers m'a conduite , il .n'y avoit
que M. de la Morlière,et que M. Bouleau de Ver
nantois n'y a paru en aucune manière ; que je le re-
connors pour un homme d'honneur, à qui ja ne puis rien
reprocher ,et que je l'autorise à faire insérer, dans tous
les journaux , ma rétractation formelle et authentique ,
comme un hommage à la vérité.
Paris , 26 novembrs 1761.
Le comte de Fleury*
Nv. zq. aSbLl Gâteau de Permette
L-:"'^-"i* attaqut pat deux cent
Mardi 29 noyemb. -ï\*^ brigands nationaux

5 0 URNAI/l:;!
DE U COUR ET DS' LA Vï^tS/
, , i<| » I II I IJ « v'*r*i<i > ■' '■ i I"?"' ''*:' V )
Tout fa'uçur de Journal doit ttibud au matin.
« . , 1

LeS premiers disciples de Mahomet regardoien't


PA'corim comme le meilleur de tous les- livres. Ilsj
publièrent, que. l'ange Gabriel l'avoit détaché de la
table' des. décrets célestes, pour lé remettre, c'ornm*
«nr dépâi sacré, daîis les mains du grand prophète,
Ainsi nul croyant , nul fidèle de devait révoquer en
doute la divinité de ce livre , ni se permettre d'y
iflouter au d*e.n retrancher une seule lettre, Cette
soumission aveugle et superstitieuse ne fut pas imitéç
pat tous les docteurs delà loi nouvelle. Plusieurs}
«ftntp'euxj et c'etôient les plus instruits, soutinrent,
ffu contraire , que le Coran ctoit rempîi de contraiic*,
lions et d'absurdités , qu'il faïïoit en bannir tputes les
erreurs ■>' 'avant de le proposer comme loi cor&titutive
de la religion et de l'état. Cette diversité d'opinions
alluma de grandes disputes sous les successeurs de
Mahomet* 11 se forma plusieurs seetes , et bientôt
la fJ^psi^utioTA.'Wt couler des ruisseaux de sang, pour
arrêter ces désordres , un des Califes Abbassides)
prononça-dans une assemblée générale que l'AlcOran
n'étoit que l'ouvrage d'un homme , qu'il étoit permis"
à chacun d'adapter ses maximes j et d'en croire ce;
qu'il : voudrait.- * , "•".*:.
Les Musulmans seroient-ils plus libre»- que les cori-
qjàéians As la liberté ? > .
aiit- . :"•! -; D'Herbelot, Biblioth. Orient,
Tome VI, Année 1791. Ee
( 226 )

VARIÉTÉS.
I_,E journal général du soir donne les noms de
Soixante brigands qui ont participé , commis ou
excité toutes les horreurs et tous les crimes-, qui,
depuis la révolte d* France, ont seuiilé la ville
dlAvignen et le Comtat Vénaissin ; nous allons
donner tin petit supplément de quelques personnages
oubliés , Sans doute , par inadvertance , et contre leur
VOîû ; cs'sont, ï°. le très-honoré Mirai*., charogne,
ci:tlevant chef suprême de tous les brigands de la
P.roy'ence et autres lieux ; les très-honorables 2?oacA...
MeriJ..' Chabr... et autres ci-devant inviolables....
Plus, les très-estimables Carr.. , Maraty Gors*.. y
Prud'kom..., Marttîli > Àudouinet , Perlette, Faux-
bftefrj' l'homme de la rue du Foin, l'homme sans
réflexion , le père Duchene , et tous . les écrivains
jacobites qui n'ont cessé de prêcher le pillage, le
meurtre et l'incendier... Tous ces braves gens, guidés
pfi'r l'honneur , ne manqueront pas comme, Régulus
d'aller rejoindre leurs camarades, pour subir ensemble
lar.loi du vainqueur ; nous les prévenons qu'on les
attend. avec impatience, et qu'on ne peut rk/ïfaire
sanr'iux.

. t£n a rcruîy compte à l'assemblée que l'équipage


de là frégate.l'Embuscade s'etoit révolté contre son
caprine-, et i'ayoit conduit prisonnier à Rochefort.
Auj^u^tPt e.e corps augu: te , pour donner un exemple
ce sa. r.eyériré contre de pareils excès , ' a ordonné de
rture sortir de prison quatre soldats convaincus du
inêiqs .prime.. Ce qu'il y à déplus remarquable dans
cet événement, est que le capitaine de la frégate
rebelle se nomme M. d'Orléans, ce qui prouve que
s?. ... i - -■ * •;v " :
Ja ressemblance des n»jns:nc produit pas 'toujours
celle des choses ; celui-ci est la victime d^He rébel
lion , et un autre n'en est encore que le grand-prêtre.

Dlbut d'un, poëine , intitule : Ia JacobinÉÏbe ,


pat Al. Marchant.
Loin de la France où fuyez-vous , hélas !
Gaîté Françoise ', et vous , franche folie?
Ah ? revenez embellir ces climats ,
Et que l'amour, ce charme de la vie,
Que l'or corrompt, mais qu'il n'achète pa#y
Se joigne à vous , et sans de longs colnbats ,
_ Terrasse enfin cette phil»st>phie,
-xa&iQui, se plaisant aux plus noirs attentats,
î..r? 3rggtfti le faux nom d'amour de la patrie,
. f . *%$&i détruit , confond tous les états ,
" bia* fi-ft Jacobins a changé nos soldats ,
~"-l»Z ->L?ESprit françois en triste anglomanie,
Et nos écus en papiers assignats. ■

Inspirez-moi, bonne et franche folie !


Gaîté françoise , échauffez mes accens !
Gar aujourd'hui je consacre mes chants
A nos héros de la démagogie.
- 3e va's tes peindre et non les enlaidir.
Les enlaidir est la chose impossible.
Comment prêter à cette troupe horrible
Des attentats dont elle ait à rougir ?
'.'",' Tous les forfaits furent commis par elle,
Msissi j'en fais un tableau trop fidèle,

■'
( 228 J
On va penser que je veux la noircir,.
Tant cette troupe et perfide et rebelle ,"
Commet le niai sans crainte et sans plaisir !
Et cependant je puis bien, prévenir
Qu'en tous les points je suivrai mon modèle.
N. B. Cet ouvrage est sous presse , et paroîtra
vers la nouvelle année. . ...

Un curé jureur du diocèse de Sens, vient- d'assom


mer son voisin , jureur Comme lui ; il paroi t que ces
messieurs sont , par-tout , d'humeur assomante. L'as
sassin est en prison, et attend son jugement. Les
honnêtes gens redoutent le jour où, ce misérable sera
exécuté , si toutefois on ne le blanchit au savon
Chabr.-.. ; ils craignent que, dans les circonstances
actuglks, la* vue d'un prêtre qu'on mène à l'écha-
faud, ne .fasse naître dss projets bien atroces,:]

i Aux Rédacleuts du Journal.


L'aviso dont vous avez parlé dans votre n*. 26,
et qui vous a été dépêché du bureau de la guerre,
vous a parfaitement instruit sur l'affaire dont vous
nous avez rendu le service de nous faire part \ mais'
il vous a trompe, quand il vous a -dit que M. dé
Maca.. étoit'le compare de l'affaire. Hélas ! mnssieurs,
malheureusement pour lui, il eti étoit le pigeKniHcau.
J'espère que vous voudrez, bien rendre justice à
la vérité , en insérant cet article.
liSSEBËàSSeEatra.

L'assemblée nationale, ayant accepté avec trans


port , et aux applaudissçmens des galeries*, la dédicace
du sieur Gûniery, faite au souverain, comme étant
elle-même ie souniviti , pAt la raison 'ûiasi;l?a wioflca
{ 229 )
un des honorables membres ) qu'il est de fait que le
Représentant est le représenté; le corps diplomatique
s'est assemblé , et il est convenir que , d'après eu
principe, chaque ambassadeur , ministre ou envoyé,
prendroit le nom et la qualité du souverain qu'il re
présente. Ainsi nous avons actuellement , à Paris ,
Fempereur , les rois d'Espagne , de Portugal , de
Naples, de Sicile, de la Suède, du Dannemarcic ,
&c. tous les électeurs et princes de l'Empire , et
nous aurions même un pape , si la France n'avoit
renoncé a Rome, et abjure sa religion.

Madame la présidente du club d'.-s Jacobins a


fa'it , l'autre jour , un faux pas tout au milieu des
tuileries, et s'est malheureusement ca^sé une jambe.
Des gens superstitieux regardent comme un très-
mauvais augure pour la société, la perte du membre
d'an membre aussi respectable.
wmaxmu
Le curé de Saint-Bonnet , en Limousin , vient
d'épouser une demoiselle Pradel , enceinte de ses
oeuvres ; les habitans les ont chassés tous deux de
la paroisse , et ont signifié au pasteur constitutionnel
que, s'il s'avisoit de reparaître dans le canton, on
lui feroit la petite cérémonie que l'on a faite à
Abeylard ; l'intrus s'est sauvé à Tulle , et sa femme,
à Brivas-la-Gaillarde.

AVIS A MM. ISS IMPRIMEURS DE PARIS.


Z ' . " •
Une société ayant calculé l'avantage qui réndteroit
d'uyie nouvelle émission de douze million;, de petits
t'Hets pour échanger, contre des assignats ou da
l-'argent. et n'ayant' pas dan& ce moment les fonds
Uvcessaires. pour les foire imprimer , propose à celui
( 23CV)
de mes s iéurs- les imprimeurs qui voudra faire cette
avance , un bcnéiîcv:. à'.uu pour jqo sur le, premier,
million qu'elle recevra. :. :':, , ■.. ~ • ■ >

~«ï'S:ïr2_ïï7SEi=ae»j

M. le comte de Çhoiseuil t dépoté do la noblesse,


de Chaumont , à la première assemblée jutionale ,
vient de publier son compte rendu h ses fomtr.ettans ,
I volume in-&°. , ouvrage recommandée parje fond,
et par le style. Il i'a fait imprimer a" ses'' frai s, le,
distribue à ses amis, et ne croit pas de sa délica
tesse de le faire vendre. Nous invrtarjs les lihi aires
■à tâcher de s'en procuicr un exemplaire, et à le
réimprimer ; nous leur garantissons un grand débit,
.«iTgMBiaMaMHi»*w» ' —'■
Ceux qui croient encore un peu - auxTujotciers ,
doivent reconnoltre en nous cette précieuse qualité»
depuis les prédictions que nous avons faites^et qui
Ee sont toutes réalisées ; telles que le férus* de la
sanction du roi , la réponse des princes , les radresses
des villes,' &C.-&C. ,&c. Aujourd'hui, ''t'es? le ré~
tablissement du comité des recherches , que nous
annonçâmes l'autre jour devoir renaroïtre sous lej
nom de surveillance. 'C'eit un très-perit mal qui
nous a valu ce bienfait inappréciable. Quelques Ja
cobins , dédaignant le décret qui cbndJnine "au'Jt ga
lères tout violateur dur secret des , lettres , en ont
librement décacherc une qu'ils ont trouvée dans un
bateau , et l'ont envoyée à l'assemblée , qui , y trouvant
les détails d'un horrible complot , a, sur-le-champ,
décrété l'écrivain de prise-de-corps ; l'assemblée étoif
tellement échauffée , que nous avons vu le moment
qu'elle alloit , comme dans l'Avare, faire arrêter la
ville et les fauxbourgs : mais ,' comme dit Horace :
■paturiem mentes nascetur ridiculas mus ; toute cette
effroyable conjWtion s'est bornée à hv lettre d'à»
( 231 )
M. Delâtre , qui recommande à M. de Colonne, un
de ses enfa'ns, qui se disposoit à voyager en Alle
magne j mais l'assemblée , qui se trouve dans une
circonstance à avoir besoin de la troupe, dorée des
sans- culottes , a été bien aise de leur donner cette
petite pâtura ; et dailleurs , comme dit la chanson :
ce Quant on a peur, on n'y voit pas si bien ». *

Couplet en dialogue sur I'air : Connoisse^-


vous votre Intendant i
Conhoissez-vous nos députés ?
C h œ u r.
Non.

Connoissee-vous leur origine ?


C H ce u r.
Non.

Connoissez-vous ces gueux crotté»


Depuis les pieds jusqu'à l'échiné i
C h ce u.r.
Non.

Avez-vous vu des vas pieds-nus ?


C h ce v •»".- '• -
Oui. ■■•■"« --■■ . - •

, Hé bien ! vous les avez tous vus.

Un Jacobin a proposé dernièrement , au café


ProcQ.. ,une souscription pour faire une forte somme,,

/"
'(21- )
qu'on diviser: "ci; douze pnx, qui seront délivrés aièl
patriotes qui apporteront aux Jacobins de Paris5, douaé
dts-pkis 'fcam€U58* <èt$$ de, nos émigrés. Le premier:
lot sera poni celle «fe Monsieur, le deuxième , M. 1©
ptùioe de Coudé , le troisième , monseigneur ie. Gomt»
d'Artois ; viennent ensuite ks autres princes et les;
^fr.iUiiAV ,.juaqa'au nombre de douze. Le brave tilé-
nicntin , o'ii a eu cette bonne idée , est ami de Saint-
îiur... ; ït j>aroît qus le pr-tît séminaire qu'il vient
c# faire à k\ conciergerie, pour l'alFaire du 17 juil^g
dernier, ne i'â pas totalement guéri de la rage.
—«MaSBnâSPÏOTBBW»

N O U V E A U T É.
Petit Jacques et Qeorgette , ou- îe< petits
montagnards Auvergnats, par l'auteur de Lolorte
et Fanfan, et dVikxïs va la j\uai£asns.»trje dans ks
bois, 4 Yolmnc.s in-iïy Avec des gravures , chez
Atoradan , libraire, rue du Cirneuère-Saint-Ardre-
deb-Arts, na. 9. • -
Il y a de la naïveté, de }à-bonhommie et même du
sentiment da*îs"cst 'iUvTRge>/ qui Àe'le-6ëde «n'rien
au:: autres roîrymï. éi. M, ÈucrùhQmsxml*. ^>-fc~

A VI S.
Les personnes, dont FûlcjuKi^eat. expire, à. la fin
de ce mois, so.it priits -$t.-l& tenquvcller au plutôt ;
afn de ne point éprouver d'interruption. ;. q

De rirrprimto* durjoiirrau djalaL.CflurîotaJdlà "Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , A"'. 7,
au coin dëîàr. Fafan, place deiccàiritdie ita-'ie une*
y Zeprix d&.l'MÂçtwî$?ii't e,st pçur jfnpw{$-r$e 3 fjv.
horribles persécutions
centre un ofpcierde ma*
N?. 30, rechaussée de Nîmes ;
peur avoir sauvé les
Mercredi 30 nov. habitons de S, Etiennt
de Roque-Serviirt.

. ; 3
JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE;
iMI'-Od
.. ... r.,v .• >KiB riïoasi
Tout faiseur de Journal doit tribut au mail».' .
Î.A F O K T A INI. -, 2'J ;.i

Stances funèbres de Cervtti.


*,3* '
De nos tyrans gagés parcourant la carrière,
A travers des brouillards je cherchois la lumière ,
Mais le sort m'a rait voir qu'f/z un chemin si beau
La tribune à présent n'est qu'un vaste tombeau.

Ainsi que mei la France est à son agonie,


Victime des erreurs de la philosophie ,
Mais ellejouiroit d'un bonheur sans pareil ;
Si d'Orlé... dormoit d'un éternel sommeil.
Au club des Jacobins je fus toujours fidèle i '
Dans mes petits écrits je traitai de rebellt
Celui qui, sottement obéit à la loi.
Ou qui ne voulut pas s'avilir comme moi.

Et vous , peuple François qu'au mal je sus instruire 2


Avant que d'expirerj'ai deux mots à vous dire ,
Le royaume de France est maintenant un champ.
Où ne peut moissonner qu'un être malfaisant.
Tome VI, Année 1791; Ff
\i'"Cv<\. ' $ *3* )

'.-.. /.VARIÉTÉS.

Les honnêtes gens sont inexcusables d'acheter


tous les malheureux journaux du soir et du matin ,
tels que l'homme *ans réflexion , l'homme de la
rue du Foin , &c. &c. tous remplis de faussetés, et
surtout de I4 plus ridicule fureur démagogique.
Nous n'en' connoissons qu'un seul véridique et rai
sonnable, intitulé : Biauluu et Dommergue ; nous
recommandons aux honnêtes gens de n'acheter ab
solument que celui-là , s*il veut continuer d'écrire
avec sagesse et exactitude.

Un gentilhomme de Provence n'avoit qu'un seul


fusil pou/ la chasse. J,a eaunicipalité de son village
le lui■& e.njewé, lie» a porté plainte au ministre,
qui* éprit aux «fficiefs municipaux de lui restituer
son ûi§il. Oeux-ei ki ont répondu : « Monsieur le
-» ministre , vous êtes bien osé de nous donner des
» erdres ; nous n'en recevons que. de l'assemblée,
„ et si vous éçiez^jaa. notre paroisse, monsieur le
» ministre^ çflus vçus., 4«s.arme;riQns aussi. Après
«cela, morts,i*ur le; fnimstre » çpus sommes Vp$;:;
a> serviteurs. » On ne sait ce qu'on doit admirer le
plus, ou J Vttsoiene* dea paysans, ou la bonhommie
de M. de Lesïart, qui mit de lagaietc à montrer cette
lettre , qui prouye jdahs. quel mépris sont tombés
les ministre^ -, .. .jod ri!.:.': .: ■■...'.

:■ %
L'arni de Vkumgniti^ qui ne veut plus être celui
des noirs , depuis qu'un escroc nommé constitution ,
secondé de se> camarades Us droits de -Mm/ne >

'r
( *3S )
a brissottc aux noirs leur repos ; à l'état, la source
de ses prospérités ; aux colons , la vie ou des richesses
immenses , dont la circulation faisoit vivre le pauvre
peuph ; cet ami , dis-je , a défié de lui prouver qu'il
aie contribué à ces brissottages, soit par ses émis
saires , soit par ses correspondans. C'est tout
comme le vent qui accuseroit les flots de la mer %
d'avoir englouti le navire. _ . _ ;

Je ne puis, disoit Sta...l, trouver d'amsnt fidèle t


J'essaie en vain. Si-tôt qu'ils sont heureux j
Les ingrats loin de moi voient à tire d'aîle.
Pour me mettre à l'abri d*un sort si rigoureux ,
A quelque Jacobin je veux porter ma flamme ;
Tous ont l'air ignoble et crasseux ,
Ils sont sans talens et sans âmé :
Tant mieux , ils ne pourront tenter une autre femme ,
Et c'est-là tout ce que je veux.
Dans un écrit charmant , certain auteur profane ,
Prétend qu'un muletier jadis séduisit Jeanne;:..
Et qu'un baudet aussi devint son Céladon: . „ .
Si Jeanne a, pu brûler d'amour pour un ânoa, :.
Je puis bien l'imiter, et je choisis Blact..m- '»
i

Dspuis le commencement de la révolution , les joiuv


nalistes Jacobins n'ont cessé de d'ire que c'étoit les
aristocrates qui payoient pour se faire massacrer ;
les propriétaires, pour faire brûler leurs maisons ; les
qfficiers , pour se faire maltraiter et chasser par ltfurs
seldats , et le tout p6ur jetter un peu de défaveuf
sur notre sublime constitution* à présent ses. mêmes
( a3S î
journalistes dirent, à qtr veut les lire /-queues; celons
de Saint- Domingue ont excite leurs propres nègres à
rava. et , brûier , assacsiner tout dans les colonies , à
les réduire à la mendicité, et cela par malice, et
pour jouer pièce à MM. les Jacobins , ennemis des
blancs et prétendus amis des noirs. Assurément, si
tout cela n'est pas vrai , on peut dire que c'est au
moins vraisemblable.

Dans l'assemblée des créanciers du duc d'Or...


qui a eu lieu jeudi 24 de ce mois, on assure qu'une
députation du club des Jacobins est venue offrir
le cautionnement des 67,611,258 liv.io s. 4 den.
que doit ce prince François. La société jacobite
s'engage de payer tous les créanciers presens et
avenir, solder la totalité, y compris les intérêts,
dans le court délai de l'an de grâce 1797. M. de
Villette sera le croupier, et dom Chabot le caissier,
«Tous les- paiemens seront faits en sous cloches.

La section des Quatre-Nations , indignée de la


ridicule scélératesse avec laquelle le sieur Prud'ho...
a osé alnchtr dans lés rues de la section , l'annonce
de l'ouvrage intitulé : Les Ct unes des Reines jusqu'à
nos jours , ,a envoyé consulter le tribunal;,de ;police
sur le parti à prendre à cet égard ; le tribunal a
répondu qu'il falloit mépriser le sieur Prud'ho.... et
6on ouvrage.
■■>.
:, M A"l SON DU ROI.
Le ministre de l'extérieur , M. de Lessart,
âWrûft bien dû calculer que, dans un corps dontles
officiers seront , sans doute , coinstitutionnels , il etoit
f 137 )
imprudent (pour -en former les compagnies) d'aller
recruter dans les 83 dcpartemens , »« j£u* S™n™
ennemis de la constitution et du roi des J ACObirO .
i>aurès les nominations du jour , il dcvoit bien
se douter que ces messieurs sont sur les rangs , pour
s'emparer de tout ce qu'il y a de bon à Pendre,
et que, par conséquent, les officiers et les soldats de
de la garde du roi seront continuellement en guerre.

Parmi les membres du nouveau comité des re


cherches, on distingue les sieurs Chabo ,Isna...,
Baiir., Merfi. , fauxehef et B...sot. Le premier scru
tera les consciences; le second, les cultes j le troisième
et le quatrième , les lettres ; le cinquième les mœurs ,
et le dernier , les poches.

Aux Rédacteurs du Journal.


Je m'empresse de répondre, monsieur, à l'invi
tation de la jeune dame qui cherche une devise pour
la bague a la Colhnti qu'elle vient de se faire faire.
Un petit instrument , dont je jouois fort bien dans
ma" jeunesse , et que nous appellions , au couvent ,
un plût à Dieu, m'a donné l'idée d'employer encore
ce joli mot à la fin de ma carrière , et de mourir
aristocrate jusqu'au bout du doigt, ainsi que j'ai
début: en entrant dans le monde. Je vais donc le
faire graver, autour de mon anneau, ce joli mot plût
~à Dieu ; et plût à Dieu qu'on m'imite ; et plût à Dieu
que notre jeunesse quitte enfin sa dégoûtante roulette ,
pour adopter le plût à Dieu de votre servante la com
tesse de Brignole.

Nous annpnçpns comme certain et positif, que


plusieurs municipalités du Poitou, et une ville entière
de district, viennent d'envoyer une adresse au roi et
( 23» )
a l'assemblée régislative, pour redemander formelle:
«eut eurs véritables pasteurs : si d'ici à quelques
jours 1 assemblée ne remplit pas son devoir , en d.s-
cutant cette affaire, nous nommerons les niunici™-
i'tes. Nous adons voir le cas qu'on fera du v4ru
bien prononcé de la volonté générale de toute une
province.

! Article dédié au sieur Gorsas , pédagogue chrétien.


Les décrets contre les émigrans et les prêtres
catholiques ressemblent à ces châteaux de cartes,
que les polissons de collège s'amusent à bâtir , au
lieu de travailler à leurs devoirs ; le régent arrive
touNa-coup ; d'un souffle renverse le bâtiment , et
Mriige une correction aux constructeurs de ce frêle
eaince.

On trouve chez ZTebert, lib., au Palais-Royal > une


nouvelle caricature, intitulée : les couches de madame
Target ; mademoiselle Thé,vigne , presque oubliée
depuis son incarcération , reparoît , dans cette «ra
yure , plus radieuse que jamais.

La composition du nouveau tribunal inquisitorial


des_ recherches va faire rentrer en France une pro
digieuse quantité d'étrangers et d'emigrans ; ses
membres sont les sieurs Faux....Isu... Couth..., le
Coin..., l'abbe Aud... ; mais sur-tout Pex-capucin
t"u recherch!ruAr très-expert, pendant qu'il avofr
sa barbe. Les honnêtes gens peuvent , à présent, être
bien sûrs de n'être pas mis à la lanterne par la horde
sans-cu!ottes..f. Us auront l'avantage d'être pendus
légalement.
{ 239 )

L'oratorien Bretoncar dit, à qui veut l'entendre,


qu'il est brave , car il est toujours prêt à se battre;
qu'il est savant , car il est toujours prêt à faire
des phrases , et il faut croire tout cela, car c'est lui-
même qui le dit.
Note des Rédacteurs. — On ne lui con
testera pas cette dernière qualité , car pour le faire ,
on seroit obligé de l'écouter ; mais on peut douter
de la première , d'après le silence strict qu'il a gardé
-à la suite d'uae dépense considérable de bravoure
qu'il fit chez un libraire; du Palais-Royal pour ex
citer l'humeur d'un chevalier de Saint-Louis , qui ,
ne sachant pas qu'il avoit affaire à un prêtre , lui
donna un rendez-vous après l'avoir envoyé au mar
quis de Villette.

Voilà donc M. de T.essart ministre des affaires


étrangères , dont il n'a jamais entendu parler. On
assure que son département a été offert à M . Gar/iiert
procureur au châtelet ,.qui a répondu noblement ,
que quand on avoit 6000 liv. de rentes , on ne pouvois
accepter des places si avilissantes.

Mesdames , tantes du roi , apprenant que M. Louis


de Narb.... n'entendoit plus rien aux mots d'honneur
et de chevalier., l'ont fait prier de leur envoyer la
démission de sa place de chevalier d'honneur. Madame
de Sta..l y a consenti.

M. le duc d'Or s'étant présente courageuse


ment à l'assemblée de ses créanciers , alloit entrer
en composition avec eux , lorsque plusieurs voix
se sont écriées, en chorus : plutôt tout perdre que
de lui parler. L'assemblée nationale , instruite de ce
fait , s'est <k-cidée a adjoindre le héros du 6 octobre
au comité de liquidation. .j

NOUVEAUTÉ.
Abdélasis et Zuleima , tragédie par M.^de Mar-
ville , nprésentée sur le théâtre de la rue de Richelieu,
h 3 octobre 1791, che[ Maradan , libraire, rue du
Cimetière Saint-André-des-Arts , n9. 9.
Cette pièce , quoique de M. de Murville , a eu du
succès ; l'auteur , dans sa préface , prodigue des
éloges aux acteurs,- directeurs , décorateurs; mais
nous sommes fâches qu'il n'y en ait point pour le
souffleur , qui cependant, de tous les personnages, est
celui qui s'est donné le pius de peine à la représen
tation.

Cours de la rue Fivienne , .29 novembre.


Les assignats de 50 1. et de 100 1. perdent 18 \ p. IOO..
Ceux de 500 liv. 19 pour cent-
, . , C pour des assignats de 500 1. 61. ZS.
Les lou.s valent | pour de Vvgeat% lQ sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de «; liy*
perdent 6 pour 100.

A V I S.
Ias personnes dont l'abonnement expire à la fin
âe ce mois, sont priées de le renouveller au plutôt ,'
afin de ni point éprouver d^ihàrrupiion ■

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-.Maic. N°f 7 »
au coin délai: Favart, place -detc comédie italienne,
le prix de l'abonnemtnt est pour un mois, de 3 tir.'
' peur Taris, et de y/. 1 5/. pour la ; -rovi/rce, fit: déport.-'
N9 3i^ .<îyK
7e»di ï« déeembJtgW St-''Étkmu m Forit'

JOURNAL .
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.-


I.A FlIKTAIm,

. Sans doute avec le temps se déployeront les voix


de toutes les victimes de la plus affreuse association
qui ait jamais existé, sans doute avec le temps on
demandera, on fera justice de ces forfaits, réalisés
sous prétexte de prétendues conspirations imagi
naires , avec une impudence , une cruauté , «t une
légèreté tout-à-la-fois , dont l'histoire n'oftre peint
d'exemple. On ne tardera pas sans doute à révéler
au public les procéde's de l'association de misérables
intrigans , sans talens, sans mœurs, sans naissance,
sans fortune légitime , qui ont trouvé le moyen de se
fabriquer à eux-mêmes les titres d'un pouvoir illimité
jusqu'à l'extravagance, qui n'ont cessé d'en user
pour braver , pour tromper , pour désespérer les peu
ples, en compromettant en tout sens la dignité, les
droits réels du prince, à quoi ils n'ont que trop bien
réussi. — Lingvet * lettre au comité patriotique d
Bruxelles.

VARIÉTÉS.

Plusieurs journaux ont annoncé faussement que


I avillage A'AUwin , que M. de Lameth avoit indiqué
Tome VI. Année 1791, Gg
f »4* )
â M. 3e Chauvigny , psur le lieu de leur combat,
appartient aux deux empires ; ce village dépend en
tièrement de la France , il est même occupé , dans ce
moment , par un rassemblement de gardes nationales ;
il n'y a que quelques maisons éparses , et même assez
éloignées des limites de France , qui appartiennent à
l'Empire. Ce fut d'après ces observations faites sur
les lieux même par un envoyé de M. de Chauvigny ,
qu'il manda à M. de Zameth, que, passé le village
à'Ailwin , et le laissant sur la gauche , il trouveroit
utie suite de bornes qui marquent les limites de la
France , et qu'il lui répetoit encore que , sar.s les
passer, ils pouvoient s'y rencontrer ; que le/rourrier
chargé de sa lettre avoit ordre de lui rapporter sur-
le-champ sa réponse , et que s'y il y venoit , il s'y
rendrait dans l'instant. M. de Lcmeth refusa , et
manda qu'il partoit. On assure que M. de Chauvigny
avant de quitter Menin , lui adressa la lettre qui suit :
« Je ne peux regarder , monsieur , votre prompt
» départ , malgré ma dernière lettre et Vetre refus
«positif de vous rendre sur les limites respectives de
• France et d'Autriche , de manière à établir la plus
'•' -parfaite égalité entre nous, que comme un refus
" formel de tenir encore la parole d'honneur que
vous m'avez fait donner par MM. de Croix et de
Menou. En insistant pour m'engager à me rendre
entre le village d'Allwin et eelui de Rouques ,
„tous les deux François , et l'un et l'autre remplis
M de vos partisans , je dois croire que votre seul désir
,/ëtoit de répéter la journée du 14 novembre 1790.
„ J'y suis autorisé, sur-tout quand vous choisissez
„ le dimanche où tous les habitans de Rouques et
„ d'Allwin, dont la curiosité étoit déjà excitée par
„ le passage de nos diftérens cOuriers , pouvoient ou
„ seconder vos projets , ou au moins troubler et em-
» pêcher la conversation que je désirois. D'après
» une opinion aussi arrêtée que celle-là sur vous ,
» monsieur , j'attendrai avec impatience que les été
( H3 )
» nemens vous permettent de séparer votre conduite
» personnelle des circonstances. Pour avoir avec vous
»> une entrevue, qu'il faudra bien, je vous le répète,
» que nous ayous tôt ou tard , j'attendrai que ees
» événemens ne mettent plus entre nous les difte-
» rentes barrières , derrière lesquelles votre inviola,-
» bilité se met à couvert. »
M. de Lamcth doit savoir s'il peut s'inscrire en
faux contre l'existence de cette lettre , qui paroit
être restée sans réponse jusqu'ici.

'Affaire de France .considérée d'après Us principes


des premiers banquiers de l'Europe.
Louis XVI n'a point acceptée constitution ; il
l'a endossée , la voyant passée à son ordre par L*
nation , faisant pour le peuple malgré le peuple.
.L'assemblée nationale est à la fois le tireur et l'ac•
cepteur; elle manque : le premier et le second endos
seurs, seront les dupes sans un b»n protêt. Le notaire,
l'huissier , et leur monde , sont, à la porte.

Les secrétaires du trésor public , notamment M. de


Grouve.... sont priés de vouloir bien se rappeller que
la nation leur donne 6000 livres de traitement pour
s'occupper des affaires du public, et non pour aller
perdre leur temps à faire des motions au club de 89 ,
et à celui des Jacobins , ou d'écrire , des vers sous la
dictée d'un abbé , qui feroît beaucoup mieux de crever
que d'en faire.

Nous recommandons aux bontés de l'assemblée


nationale le patriotisme pur et sans tache du nommé
Fimphai , conynan<|ant du, Ncuf-Prisack 3 pet liofi
(244)
nête citoyen sollicité, ( dit- il ) de livrer sa place, a
résisté aux promesses les plus magnifiques. ......
Il n'est pas riche Il a douze enfans
Il seroit bien fâché de les voir dans la misère
Il dit tout cela , et tout cela s'entend de reste ; nous
espérons que l'assemblée vaudra bien l'entendre
aussi. . . On a bien donné deux cents mille francs
aux gens de Varenne , qui n'avoient pas résisté à
des offres magnifiques , et qui n'avoient pas douze
enfans. . . . ainsi

M. de \zBord... le crassus ou le crasseux , comme


on voudra, ayant appris qu'une habitation voisine
de la sienne, avoit été préservée de l'incendie , par
l'attachement d'un nègre pour ses maîtres , s'est
■ écrié : ah I que ne m'appartient-il s sa fortune seroit
faite. M. de la Bord., se trompe; en pareil cas, il
devroit tant à ce nègre , qu'il le trouveroit impayable.

Le club des Jacobins de Caen perd beaucoup de


son crédit. Chalop.. , imprimeur et ami de cette
société, demande quinze cents livres qui lui sont
dues , et le marchand de chandelles cinq cents livres
pour fournitures ; ainsi comme c'est à qui ne paiera
pas , chacun se retire à petit bruit.

On disoit , hier , que l'affaire du général Jordan


et de ses brigands étoit aux' trois quarts blanchie.
-— Ce qui est certain , ( et que nous pouvons assu
rer avec connoissance de cause ) , c'est qu'un Avi-
gijonois ,, homme d'esprit , et qui avoit juré de pour
suivre cet e affaire auprès de l'assemblée nationale ,
avec l'acharnement que doivent inspirer des horreurs
qui ravalent la qualité d'homme, est parti avant
{ 245 )
hier pour Avignon , après avoir fait plusieurs visites
à certaines personnes , et avoir dit la veille de son
départ, au café de Foi, que Jordan n'êtoit mal
heureusement pas le seul que le patriotisme eût égaré.
Tout cela ne nous permet plus de douter des
motifs de son voyage à Avignon ; nous ne pouvons
pas assurer qu'il ait été corrompu avec de l'or; mais
quand les assignats forment un certain volume , ils
font de l'effet.

La trouvaille de Carrât (i).


Soigneux , comme vous pouvez croire,
En se séparant de Carrât , .
Le diable emporta son grimoire,
Son ballet, sceptre du sabbat,
Sa lorgnette de galluchat ,
Son sifflet et son éteignoire :
Mais je ne sais comme il advint qu'il laissa
Son ergot- double. croche au fond de l'écritoire.
Ne demandez si l'écrivain maudit
Au casuel de son profit
Mit cette grifFe épouvantable ;
Et croyez que Carrât écrit
Avec le propre ergot du diable.

Le ministère de l'intérieur avoit , comme nous


l'avons déjà dit, été offert à un procureur nommé
Garnier, qui avoit répondu : J'ai bien besoin de votre

(i) Carrât on Carra , rédacteur', sous le nom de


Mercier , dis annales patriotiques.
( H& )
ministère ; j'ai six mille livres de rente. On l'avait
proposé à de pauvres gens , qui avoient encore re
fusé. Enfin, on a été obligé de donner vingt-cinq
louis en or à un misérable avocat , qui ne savoit
pu donner de la tête , et qui , à la vue de cette somme,
a consenti à être ministre , et à se faire dénoncer
trois fois la semaine!

Une pefite chanson que nous avons insérée , il y


a quelque temps , dans notre journal , a été le pré
texte innocent de la rupture ouverte entre le con
quérant Moue... et sa bonne amie madame Dupont ,-
mais la cause véritable et secrette , est que cette
dame a signifié à son Bouc... que l'affaire d'Avi
gnon prenant une tournure patibulaire , elle ne vou-
loit pas risquer de voir suspendre son ami de ses
fonctions , et qu'elle ne le reverroit que quand la
haute cour nationale l'auroit rendu blanc comme de
la neige.
HSKBbKsw

Le Fiot.. qui e't parvenu à faire , de l'adminis


tration du théâtre de Monsieur , une vraie pétandière,
est toujours en crescendo pour les • absurdités , et
en pianissimo, pour la raison, C'est pour faire
un accord de ses principes discordons , que ce per
sonnage harmonique s'est avisé de donner à made
moiselle Balati , le principal rôle dans la Ccsa rara,
( opéra dont on fait actuellement les répétitions ) au
préjudice des hauts talens de madame Morichelli\
qui a déjà fait les délices de Vienne , en jouant le
premier rôle dans le même opéra. On a toutes sortes
de raisons pour croire que cet odieux passe-droit tire
son origine des accointances'particulières dudit fiot...
avec la signera Bal.... ; nous prévenons la directeur
transi, que ces petites combinaisons anacrçoritiques
( 247 )
n'arrangeront que jusqu'à un certain point le public,
qui aime à voir le talent à sa place , et qui est toujours
disposé à applaudir madame Morichelli , et à siffler 1*
sieur Viot...

Nous avons déjà rendu compte d'une nouvelle


atrocité , intitulée : La vengeance ; nous avons expliqué
comment la troupe jacobine i) avoit d*abord cru la
pièce en vers , et comment elle ne s'est trouvée qu'en
prose à la première représentation. Voici de nouveaux
détails sur ce malheureux ouvrage ; le barbouilleur
de coulisses , qui en est le père, en a trouvé [les trois
quarts dans une traduction deYoiTNG,et il a gâté tout
son vol par le peu qu'il y a ajouté. Le pauvre diable
a cru qu'une boucherie étoit une tragédie, et il a tué
tout son monde, sans distinction d'âge ni de sexe. Mas
tant de barbarie n'a pu couvrir celle du style , et tant
d'oreilles ont été écorchées , que pas un cœur n'a
été ému. Cette cruelle rapsodie a pourtant été achevée,
grâce a quelques gens de goût du quartier. On a
même dénoncé le nommé du Manant, comme l'auteur
des meurtres ; il a été mdndé à la barre des lampions ,
cù il a avoué que la pièce étoit de lui.

Malgré les beaux rêves et les comptes en l'air de


M. de Montesquiou , malgré la merveilleuse théorie
de Clavière et compagnie , malgré la doucereuse
faconde des Brissot , Cambon , Condorcet , et autres

(I) On doit faire exception de M. à'Orf,uil!e , l'un


des directeurs, qui a toujours persisté dans les bons
principes , maigre les persécutions auxquelles il a été
exposé.
... . - CM )
iiolisbînels en sous-ordre , les assignats sont frappes
du plus grand discrédit , et la nation , toujours loyale,
toujours .généreuse. , ne fait encore banqueroute que
d'un quart à ses créanciers. Nous expliquerons
quelles sont les causes de cette manœuvre effrayante;
en attendant, nous invitons tous les honnêtes gens
à vider, le plus vite possible, leurs porte-feuilles ;
car , d'après des données certaines , nous leur pré
disons , qu'à compter d'aujourd'hui , les assignats
iront toujours en décroissant d'une manière uniforme
et accélérée, jusqu'à ce qu'enfin ils soient arrivés
à leur valeur primitive , je veux dire qu'on en aura
à six livres la rame.
————
Cours de la rue P'ivienne , 30 novembre.
Les assignats de 50 1. et de iool. perdent2i p. 100.
Ceux de 500 liv. 21 % pour cent. ■
Les louis valent \ Perdes assignats de 500 1. 7 1. 5.s.
£ pour de 1 argent. 10 sous.
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100. '".
*— ' ;
AVIS.
Les personnes dont l'abonnement etpire à la fin
de ce mots, sent prises de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver ■ d'interruption.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc, V\ y t
au coin de la r. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pour Paris, etde% !.i$fi.pour la province, fir. déport.
Révolte de deux cxas
paysans près le Vuy s
ils massacrent plu
Vendredi z décemb. sieurs gentilshommes.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


' LaFontaini.

Trait historique.
Nous lisons dans un passage d'Aristote , cité par
Jauteur du Voyage du jeune Anacharsis , que les
petits tyrans établis autrefois en Ionie, usoient des
voies les plus odieuses pour s'enrichir. A Phocée ,
arriva le fait suivant : Un Rhodien gouvernoit cette
ville. Il y suscita sourdement lui-même deux factions,
aux chefs desquels il dit en secret et séparément que
le parti contraire lui offroit une telle somme, s'il
vouloit se déclarer pour lui. Par cette fausse insi
nuation , il eut l'adresse de tirer cette somme de l'un
et l'autre côté. Ensuite, ce fut pour lui un jeu de
réconcilier les deux partis , en cessant de les diviser.
Combien en France, ne pourroit-on pas compter de
Phocéens !
i
.T.
VARIÉTÉS.
-M. le duc d'Or... est depuis quelques jours invi-
siblement renfermé dans son palais de Mout<... , îl
y travaille assidûment à la régénération de l'Empire*
Tome VI. Année 1791., Hb
„„ ; ... ( 25° )
taus les jours, et de tous côtés, il lui arrive des mi
nistres sans porte-feuille et même sans culottes...
Tout fait prévoir une insurrection prochaine dans
Paris ; Sors..., Car... et leur bande , l'annoncent
depuis lomg-temps. On connoît les gens qui sont à
la tête de la police. Les Jacobins commencent à se
déguiser , ils mettent de la poudre et attachent leurs
cheveux ; mais on les reconnoît toujours à leurs
regards furieux et leur démarche tremblante. Il est
vrai que , depuis quelques jours , ils ont éprouvé de
très-sensibles désagrémens , entr'autres , vendredi au
soir , ils furent hués dans un café , chassés honteu
sement , et sans leurs culottes , ils auraient reçu
grand nombre de coups de pied au cul.

Il y a apparence que les femmes de Nantes qui


ont fait don de leurs draps à l'assemblée nationale ,
ne sont pas celles des armateurs , des négociars ,
des elEciers , des matelots , des ouvriers , et enfin de
tous les citoyens de cette ville qui viennent de pré
senter au roi une adresse si noble et .si énergique ;
il faut donc que ce soit les femmes des Jacobins,
évêques et cures constitutionnels du Heu', ce qui heu
reusement se réduit à peu de chose.

Extrait d'une Lettre de Cobknt^. —— Rien ne


transpire du conseil secret des princes , et nous com
mençons à croire qu'ils attendront la saison dés
fleurs pour être à même de porter un bouquet bien
odorant* bien imaillê , et sur-tout bien fourni à
mademoiselle TARGET. Ils ne s'occupent
plus des projets d'attaque , ni de ce qu'ils feront quand
ils seront à Reims , parce qu'ils savent actuellement
i quoi s'en tenir ; ' mais ils s'occupent des moyens de
fafre arrêter d'un -coup de filet les principaux scélérats
quj ont pvdu.lacFrwMie. „; ,, ;,-., ..
' J v i - •

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( «5? )
————— "»*. r.,.«I

Autrefois lorsque nous étions infectés de trbupesi


.de brigands , tels que celles de Cartouche, de Ràffia ,
de Mandrin , Sic. on les détestoit, on les craignoit;
mais c'étoit les seuls sentimens qu'ils fissent naître i
on ne pouvoit même s'empêcher de rëconnoîtré' en
eux une espèce de courage ; mais à présent que
nous sommes dévorés par une bande mille fois plus
atroce, mille fois plus dévastatrice, elle trouve le
secret de nous inspirer des mouveraens presque con
tradictoires , et l'on voit avec étonnement marcher
sur la même ligne , la crainte , le ridicule , la haine
et le mépris.

Les Jacobins cherchent de tous côtes à se re


cruter, sur-tout dans les corps sa vans ; ils ont dé
crété l'autre jour que pour être admis dans leur
honorable société, il sufHsoit d'avoir été publiquement
agrégé, et de porter l'empreinte de l'académie des
INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

——BWÉÉ"

Quand le sénat.... que Dieu pardonne.-.r


A la fin prit congé de nous ,
Le r#i Louis vint en personne
Les voir , et les congédier tous. ——•
•Et' par eux , comme il est sans trône x
"
Le monarque parla debout. —— .> .;,

M onseigneur TAuri... , évêque constitutionnel de


MeauKj reçut à son arrivée dans cette ville la visite
de MyDulieux> boulanger du ci-d«vani évâquç*
(m)
qai lui demanda Sa pratique. Vous êtes venu trop
tard , répondit monseigneur ; Mathurin , votre con
frère , vous a devancé , et l'a obtenue. J 'en ferai des
reproches à Mathurin , répliqua Dulicux ; je lui
croyois plus de délicatesse , car vous conviendrez
avec moi $b monseigneur , que c'est en manquer , et
qu'il n'appattient qu'à un grand scélérat de solliciter
et de preadre la place d'un autre.

. Mardi soir un député de l'assemblés nationale


e.nragé Jacobin, ne pouvant plus repondre à des.
questions pressantes , qu'on lui faisoit au café de
Foi , termina la conversation , en disant avec colère
que les aristocrates finiroient tous par être pendus.
—— Ou par vous pendre , lui a crié quelqu'un qui
l'entendoit ; et tout le monde de rire aux éclats. Le
député sortit du café,
•:*'... Honteux, confus, .
- En jurant bien qu'il n'y reviendrait plus.

Aux Rédacteurs- du Journal.


Vous êtes vous-mêmes bien «ses , messieurs , d'avoir
appelle insolence , dans votre président numéro , la
réponse des paysans de Provence au ministre. Ces
paysans sont les officiers municipaux de leufj village.
Ignorez-vous que chaque municipalité est souveraine?
qu'on lui doit respect et obéissance, et qu'il yapluS
que de la témérité à un ministre d'oser lui faire par
venir des ordres," autres que ceux des rois de Pjisseftt-
blée, &c. &c. ? - -,' - "---

Les révérends sans-culottes /les ex-révcfen<fiN île-*


norables membres de l'assemblée, ont dénoncé fe
( *53 )
ministre de la guerre, qui a eu l'impatriotisme de
faire marcher , par la pluie , nos braves volontaires
natiennaux. Nos prévoyans et -infatigables représen
tai , qui , en leur qualité de législateurs , ont une
connoissancè profonde des hommes, ont sans doute
«raint que la mature, toujours aristocrate dans ses pro
cédés , s'entende avec les panemis du bien public , pour
glacer ou pour fondre ^ sur les chemins , le courage et
le dévouement de ces généreux volontaires.il faut rassu
rer la nation alarmée , en l'instruisant des mesures que
le ministre a prises pour prévenir ce terrible incon
vénient. Pour ne pas être exposé aux retards d'une
question préalable, sur la forme de la demande, il
va présenter à l'assemblée une pétition signée du roi,
et contre -signée par lui, pour, qu'après avoir dé
crété l'urgence , elle vote une somme de vingt-huit
millions , à laquelle , de concert avec le comité mi>-
litaire , il a très -économiquement réduit la fourni
ture de trois-cents mille parapluies et trois-cents mille
manchons ; pour la plus prompte expédition , le co
mité s'est chargé de l'entreprise : il a juré le secret
sur les profits , pour qu'e la responsabilité ne com
promette pas les ministres et ne dérange point les
mesures qu'exigent d'eux le salut de la nation, et
la prospérité de ses représentans.

L'assemblée s'est beaucoup félicitée de l'espèce


d§; pardon qu'a bien voulu lui accorder le dey
d'^]ger. Il faut donc que ce prince n'ait ici aucun
changé d'affaires , qui lui mande la manière însul-
taate^ont *1 & été traité dans l'assemblée. Au reste ;
c'est au roi seul qu'on doit l'amnistie qu'il a bien
voulu nous accorder. Le dey ne parle que du roi
dans sa lettre, et il va jusqu'à dire qu'il lui auroit
envoyé du secours contre ses sujet» rebelles -^s'il
avjoit; été eri mesure de le faire. ,,, i^;>-v.:
{ 254 )

JS£jv£DjcTiojy donnée a notre •siècle , par l'abbé


Favxchef, le mois d'octobre dernier.
BrNi soit le siècle aimable ,
Où par des décrets fameux ,
Nos rois deviennent des gueux ,
Et nos gire?tix ( chose admirable )
Deviennent majestueux t

. I/assemblée Va faire imprimer une liste de pros


cription de tous ks officiers qui n'ont pas voulu se
laisser égorger en France. De notre côte , dès qu*
cette liste paraîtra, nous lui donnerons pour pendant
celle qui a été faite à Goblentz de tous les hon
nêtes gens auxquels les princes se proposent de
rendre leursi hommages lors du voyage instructif
qu'ils se proposent de faire' en France. . »

11 paroîtque Carra-Mustapha a tout-à-fàît renoncé


à ses piques , et que sa gravure est tombée en pure
perte ; cependant oh dit qu'il se "propose de la faire
reparoître au moment du refus de la sanction du roi
ï»u décret contre les catholiques ; déjà même" on
assure que les Jacobins ont formé des magasins de
routes sortes d'armes , tant à Mouceà... "qu'ail Palais-
Royal , au Rain... et ailleurs ; mais" nous qui croyons
le mal très-difficilement, nous .pensons que ces pré
tendus 'magasins ne contiennent que des" armés" in
nocentes et défensives pour l'humanité , . sur"-totit
depuis la ceinture en bas, partie qui a été furieu
sement négligée -, chez presque tous les* aides-çte^
çamn de la révolution fiatiçôisë..'
(.255 ),

Dondon Pieo... est au désespoir de tout ce qui sa


passe à Saint-Domingue , attendu qu'elle y a nombre
de frères et de sœurs de différentes couleurs, qui
faisoient ci-devant du sucre et de l'indigo. Qu'on
prenne la peine de la lorgner de près , et l'on verra
que nous n'en imposons pas sur sa généalogie.
ESJ3B

Le sieur Fimp....y qui vient de se signaler par


l'hommage désintéressé qu'il a rendu à la nation,
ne se distinguoit pas moins autrefois par la coût
très-assidue et très prosternée qu'il faisoit à M. le
duc de C/ioiseul et à madame de G , auxquels il
doit toute sa petite existence ; il les fatiguoit tous
les deux de son encens lorsqu'ils pouvoient lui être
utiles ; à présent, il en parfume la nation , de même
qu'un superbe coursier à longues oreilles sert toujours
fidèlement tous les maîtres entre les mains desquels
}e sort peut le faire tomber.

L'excès d'indulgence avec lequel le tribunal de


police traite le journalier Prud'ho... , est assuré
ment très-louable et très-édifiant ; mais il nous paroît
tout-à-fait insuffisant ; ordonner du méprisa Prud'ho. ..y
c'est porter de l'eau à la rivière, et, comme il le dit
fort bien lui-même : il s'en soucie comme un âne d'un
coup de bonnet.

On a envoyé quelques messieurs de la halle faire ,


de la part de ce fort corps-, le petit compliment d'usage
à l'assemblée-natian. A la suite du discours, un
des membres de la députation l'a appuyé en disaj^f ;
(256 )
AUGUSTES REPRÉSENTANT , ALLEZ DROIT VOTRE
CHEMIN , AVEC LA CONSTITUTION , CAR NOUS
AVONS TOUS JURÉ DE LA MAINTENIR AU JPÉRIL
DE NOS VlESi Un membre de l'assemblée a dit à
un de ses voisins , qu'il n'y avoit qu'un aristocrate
capable d'avoir conseillé une pareille résolution.

NOUVEAUTÉ.
L'esprit dupe du cosur, ou histoire véritable
du philosophe Tovler , écrite par lui-même , ouvrage
édifiant et orthodoxe , % volumes in- 1 2 ,■ prix , 4 liv.
che[ la Villette , libraire , rue du Battoir , nQ. 8.
Il y a dans ce romsm une variété étonnante, et
sur-tout beaucoup de gaieté , ce dont nous avons
grandement besoin , dans un temps où nous sommes
accablés d'écrits politiques profondément ennuyeux.

Cours de la rue Fivienne , Ier novembre.

Les assignats de 50 1. et de iool. perdent2i p. 100. *


Ceux d» 500 liv. 21 i pour cent.
Les louis valent \ p0ur deS assignats de 5°° *• 7 '• $ s-
Les Ioihs valent J pouf de rargent IO S0USt
Les assignats de 500 liv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

. AVIS. "
Les personnes dont l'abonnement expire à la fin
de ce mois , sont priées de le renouveller au plutôt ,
afin de ne point éprouver d'interruption.
' ggggSS ■.' • - ■■' ----- '■-' ) ^
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,
dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, -VJ. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pour Paris, et de $l.i$f. pour la province, fr. déport.
SUPPLÉMENT
Du N°; 32^

Novve lle bravade que chantent actuellement


MM. Us aristocrates émigrés à Coblent^, Ath,
Tour/iay , Bruxelles, Ùc.&c, dans Fintention de
tourner en dérision le [èle louable des braves Pa
triotes qui v-o-I-e-n-t sur la frontière.

Air: Cest Geneviève dont le nom , &c. ou la bonne


chère & le bon vin 3 &c.

Il s n'ont vu , ces pauvres garçons ,


Le feu , que devant leurs tisons ,
Et vont sur la frontière.
De faim , ils allongent les dents :
Ah ! qu'ils vont croquer d'émigrans !
Car ils sont gens , car ils sont fou,
Oui , gens , foudres dé guerre.
Leur ardeur n'a pas eu le tems
De rapiécer leurs vêtemens :
On leur voit le derrière.
Qu'importe ? s'ils sont mal-vêtus ,
L'ennemi verra les culs nuds
De tous ces gens , de tous ces fou ,
Ces gens foudres de guerre.
Ils se grattent , , . . . mais pour raison 5
Car ce sont des démangeaisons
D'aller à la victoire ,
Contre l'émigrant enragé.
Vive qui , comme eux , démangé ,
Se gratte , occu , ( bis ) occupé de la gloire J
Pourquoi reprocher à ces preux,
Qu'ils sont borgnes , bossus , boiteux ?
D'être c'eft leur manière.
Ne regardez pas aux étuis j
(a) .
Ces corps grotesquement construits ,
Ont des cœurs mou , ( bis )
Oui , moulés pour la guerre.
De canon , cheval , ni mousquet ,
Jamais l'exercice ils n'ont fait j
Mais c'est une misère ;
Les droits de l'homme déclares,
Font que tous talens sont entrés
Chez tous ces gens , chez tous ces fou ,
Ces gens , f. de guerre.
Jadis ," le seul bruit du canon ,
( Sauf respect ! ) dans leur pantalon ,
Caca leur faisoit faire.
Mais Sainte-Constitution
A fait de notre nation
Un tas de gens , un tas de fou ;
De gens , f. d. guerre.
Que peuvent Monsieur et d'Artois,
Condê , Bourbon , Pie et les rois
De tout notre hémisphère ï
Pontifes , princes ^ royauté ,
Tout fuit , grâce à la liberté ,
Devant nos gens , devant nos fou ■ •
Nos g. , f. d. guerre.

"nouveautés Littéraires.
Le Naviget Anticyras , ou le système sans prin
cipes, l'édifice sans fondement, in-8. , chez Cra-
VAKT, rue d'Enfer, n°. 129.
On peut juger des principes de cet ouvrage par le
morceau suivant qui en est extrait.
» Dieu peut donner aux uns le pouvoir de com
mander , et ordonner aux autres d'obéir : il peut créer
différentes conditions., surtout quand elles sont néces
saires pour la subsistance delà société; tous étant dans
l' égalité dépouvoir,^erefuseroientrunàl'autrc l'obéis
sance ; tous étant dans l'égalité de bien , se refuseront
tes secours mutuels. Quel empire que celui où H n'y
(3)
auroît nulle dépendance , où tout languirait , où tout
seroit dans l'inaction ! etc. etc.

Discours improvisés, par MM. Burkett Fox, et


autres membres de la chambre des communes de
l'Angleterre ,1e 6 mai 1791 , sur la révolution Fran
çoise. Trad. de l'Angl. , par M. Ode,w-8», Pa
ris, 1791 , chez Gattey , Libraire., au Palais-
Royal.
Ce recueil est d'autant plus intéressant, qu il met le
lecteur à portée de juger d'un coup-d'œil , lequel d«
M. Burke ou de M. Fox s'approche ou s'éloigne le plus
de sa propre manière d'envisager la révolution.

Les Torts et les intérêts de chacun , j'«-8°, chez


Gattey, Libraire, au Palais-Royal.
Il seroit à souhaiter que le parti oppresseur se péné
trât fortement des vérités renfermées dans ce petit écrit;
il ne tarderoit pas à revenir de ses erreurs, et bientôt la
paix, dontnous avons un si grand besoin, renaîtrait a»
milieu de nous. Ainsi soit-il.

L'Assemblée Nationale convaincue d'erreur, par


J. J. Rousseau, «-8°, chez Gattey , Libraire,
au Palais-Royah
■n L'auteur dé cette brochure oppose avec finesse et
d'une manière frappante , les vrais principes de Rous
seau , à ceux de nos législateurs.

La Blanchisseuse deMousseâux, ou les amours


de M. Coco , pièce grivoise, en un acte, mêlée de
chants ; dédiée à MM. Bengala , Jordan-coupe-tête,
Saint-Huruge, Gorsas , etc. etc. 1/1-80., à Paris,
chez les Marchands de nouveautés

Prospectus
Sur Vétablissement , par actions, du Théâtre de la
V réunion des arts. Ce sera une sorte d'académie
f nouvelle de musique , de danse et de hautepantomime"
(4 )
héroïque , avec institution d'un conservatoire destiné
afi r.ncr quarante élèves dans ces dijférens genres ,
- sous la conduite des meilleurs maîtres.
L'auteur de ce projet propose d'élever, à la gloire
ae la nation , à celle des arts , et pour l'intérêt de la
capitale , un spectacle , où les talens1, à l'envi, déployè
rent ce qu'ils ont de plus séduisant et de plus merveil
leux. Ce spectacle, digne d'intéresser le coeur et l'espri',
et fait pour plaire aux yeux , sera véritablement un
cours d'histoire, une école aussi attachante qu'ins
tructive. La hauteur des sujets qui seront représentés
par ordre des' époques et des temps , jointe à l'expres
sion d'une musique analogue à l'ensemble du jeu des
acteurs , à la vérité des costumes , à la richesse (les dé
corations et des machines , rendront ce spectacle le
théâtre le plus merveilleux et le plus étonnant qui ja
mais aura paru.
Ce spectacle^n activité tous les jours , sera placé au
centre de la ville , et dans le quartier le plus favorable?
i - La salle , vaste et superbe , d'une forme et d'une dis
tribution nouvelle, enrichira la capitale d'un—édifice
majestueux , vraiment digne d'être le palais des arts. •
L'opéra y sera représenté trois fois la semaine , avec
toute la pompe et la magnificence qu'il exige. Le ré4
pertoire sera composé des ouvrages d'élite de nos an
ciens poètes , que -plusieurs compositeurs distingués se
chargeront de faire revivre, La hauteTpantomime sera
représentée de même trois fois dans chaque semaine.
Le septième jour , on donnera une fête parisienne , où
se réuniront les étrangers , les citoyens et toute la jeu
nesse des deux sexes. La danse sera le principal ag.é-
ment de cette fête. Les bals masqués, au tems du car
naval , offriront un spectacle nouveau. Les acteurs
pour l'opéra, la haute pantomime et.la danse, seront
choisis parmi les talens avoues. Neuf millions sont la
somme nécessaire à l'établissement de cette vaste en
treprise. La souscription sera ouverte , rue de Bour
bon-Ville-Neuve , chez M. Gikardin, notaire,
qui donnera aux souscripteurs toutes les instructions
qu'ils peuvent désirer. . , . .- ■ y1
N?. 33. Persécutions Contré
M. de MontUur } A
Samedi 3 décembre. Montpellier.

JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.1
Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin.
t/v Fontaine.
11 " ' '" *j
Vers sur un grand homme de la révolution.
Salarié par un homme de boue ,
J'ai provoqué des gens échappés à la roue ,
Au pillage ; à l'assassinat.
Secondé par Condor..., Bouc..., Men... , Volvi*>.~t
Au-delà l'Europe , en un lointain climat ; ■
Dans Avignon , dans le Cotntat,
J'ai porté la guerre civile.
Si du pouvoir exécutif
Mon audace n'a pu détruire l'existence»
J'en ai fait un être passif,
Sans action et sans puissance.
1 j
De mes hauts faits mémoratif;
Enfin le grand corps électif
M'en a donné la récompense,
Par un emploi très-lucratif,
En attendant le suspensif,
Châtiment juste , mais tardif,
Pour tous mes confrères les J. F.
Qu'ils auront en définitif.

VARIÉTÉS.
Je soussigné, déclare en faveur de la vérité quff
M. de la Morlière n'est en rien dans l'affairé ,' où'
Tome VI, Année 1791* Ii
je l'aï inculpé dans le suppléaient du Ne. 25 du
journal delà Cour et de la Ville j la vérité est que
le 9 du présent mois , j'ai été souper chez madame
tle Malingan avec la baronne Daiglepers , qui m'y a
conduit ; j'ai perdu après souper trente-cinq louis au
piquet ; je me suis apperçu étant chez M. de Sainte-
Croix qu'il me manquoit 4000 liv. que j'ai sûrement
perdues dansja voiture qui m'a mené avec la baronne
Daiglepers. M. de la Morlière , dont je reconnois
à -tous égards l'honneur , m'eût sans doute averti s'il
avoit pu soupçonner qu'il se passât quelque chose
CJiilie l'honnêteté. Je l'autorise à rendrejmblique ma
déclaration, le reconnoissant pour un brave et galant
homme.
Le Comte de Fleury.
A Paris , ce 28 novembre 1791.
'Nûte-de 'M. delà McrUère. — En rendant Fpublic
le désaveude M. le comte de Fleary, je dais aussi,
messieurs , lin rendrt ra justice qu'il mérite ; sur la
manière dont il me l'a donné : je n'ai vouk le lui
demander, qu'après .aVdir eu de lui la Satisfaction
qu'il ne pouvait me refuser, et dans ces' deux cir
constances, il a mis toute là loyauté et la franchise
possible.
ÏÏE XÀ MàtRLIERE.
■"tr—i—ba 1 11 —
Extrait de la Galette universelle, du mercredi 30
novembre 1791 , page 1335. C'est un des
REDACTEURS QUI PAR,L£.
*< Si nous voulions Vouer à l'opprobre -ceux qui
,v cherchent à nous décrier , nous n'aurions pas
„ besoin comme eux de recourir à d'infâmes impos-
„ tures ; on sait que le sieur Brissot a été convaincu
v d'escroquerie par l'auteur de l'argus. Quant
»au sieur Carra , or»jiou.s » promis du greffe cri-

--
(m)
» minel de Mâcon une pièce curieuse qui prouvera
„ combien nous devons être glorieux d'avoir un
„ pareil ennemi. ,j ... u .

r Ce n'est pas la première fois que nous avons eu


occasion de féliciter l'ordre de Malte sur sa défé
rence et son respect pour notre auguste assemblée ;
le grand-maître vient encore de la faire assurer qu'il
prendroit vivement son parti contre les Algériens ;
il paroît que cet ordre illustre , militaire et religieux
en même-temps , a voulu nous donner l'oxemple de
la vertu, de patience et du pardon des injures : ou
peut-être que se trouvant embarrassé dans le parti à
prendre entre deux espèces de braves brigands , il a
préféré de se ranger du côté de ceux qu'il a regardé
comme les plus dangereux.

Le calme est enfin rétabli à Chaumont, et ce


bonheur s'est opéré d'une manière constitutionnelle.
On a assemblé les sections , et le peuple souverain a
dit à la municipalité , au district , et au département,
nous ne voulons point de magasin , et il n'y aura
point de magasin;, nous ne voulons point de trans
ports de grains , et l'on ne fera plus de transport de
grains ; nous voulons avoir le bled à 6 liv. le bichet ,
et le bled se vendra 6 liv. le bichet ; nous ne vou
lons point de troupes de ligne , et ordre a été donné
aux troupes de ligne qui s'avançoient de s'arrêter à
Joinville. Il ne restoit plus qu'à composer pour la
tête du procureur-général ;} mais cette tête, trans
portée d'abord à Saint-Dizier , est actuellement à
Paris , et le propriétaire l'a mise sous la garde de
l'assemblée nationale, pour n'être pas obligé de la
rapportera Chaumont, Et vive la liberté i
( 260 }

Sur Avignon.
Belle cité , terre de Canaan,
Ton sol s'est vu souillé de mille crimes,
Et dans tes murs un horrible brigand
Vient d'entasser victimes sur victimes :
Mais on a pris ce monstre ivre de sang ;
Qu'importe , hélas ! dans ce temps de démence,
On saura bien prouver son innocence ;
Le noir Chabro.. nous blanchira Jordan.
Par M. Y.
N. D. R. Nous offrons de parier qu'avant la
fin du mois de février , ce général sera à Paris, avec
la plus grande partie de ses brigands , tous aussi-bien
blanchis que le duc d'Or.

Pendant que M. 2?... .sor étoit secrétaire de l'as


semblée nationale , un membre jacobite se préparait
à dénoncer la proclamation du roi , relative à son
refus de sanctionner le décret sur les émigrans ;
M. II... sot dit à un dépwté qui étoit à côté de lui :
« Je sais que M.... se dispose à dénoncer la pro-
» clamation du roi ; cette démarche nous ferait le
» plus grand tort ; je ne puis quitter le bureau ,
■>■> veuillez , je vous prie , l'en empêcher ; » ce qui eut
lieu, Le lendemain, le même membre fau la dénon
ciation, personne ne l'appuyoit; M. B...sct se lève,
et malgré les murmures , l'appuie de toutes ses forces;
son discours fini, le député qu'il avoit dépéché la
veille pour s'opposer à cette motion , s'approche de
lui , et lui dit : « J'espère, d'après ce dont je suis
( a6r )
» témoin , que vous n'exigerez pas que je vous estime.»
M. £...soi, qui n'entend pas le langage de l'honneur ,
fut sourd à cette question.

L'assemblée , ennemie déclarée des privilèges, vient


cependant d'en accorder un à la religion catholique,
apostolique et romaine ; elle a décrété , par une ex
ception bien honorable , que son culte seroit le seul
interdit dans toutes les églises du royaume; beau
coup de gens sont persuadés que le roi sanctionnera
ce décret ; d'autres soutiennent le contraire , fondé
sur ce] qu'étant le fils aîné de l'église , le roi lui doit
son respect, son secours et sa protection, au péril
même de sa vie : il est possible que ces raisons fassent
quelque impression sur l'esprit de sa majesté très-
chrétienne.

Avant qu'on eût inventé notre philosophique


constitution , et que la uation eût envahi les biens de
l'église , pour les prostituer aux vils usuriers de la
rue Vivienne , les indigens trouvoient dans les com
munautés religieuses des secours de tous les mo-
mens , ils en étoient les commençaux naturels : de
puis que le nouveau régime constitutif a délégué à
chacun la liberté de mourir de faim, et que les pau
vres s'apperçoivent de la rigueur de ces principes ,
ils demandent à qui ils doivent s'adresser pour tou
cher l'équivalent de ce qu'ils ont perdu par l'esca
motage national des biens de l'cglise ; parmi beau
coup de vampires financiers , nous leur indiquons
MM. La'.cr...., Lase.... , Pomar... , Fulihir...-,
Germai... y Lenorm..., &c. Ces messieurs se sont
mis à la place du clergé, et c'est chez eux que les
indigens trouveront , s'ils s'entendent bien, à dîner,
souper, et tous iss bienfaits qu'ils ont perdus.
( 262 )

On cède , dit la Galette universelle , la citadelle


de Liège aux princes émigrés ; nous ne doutons pas
que ce moyen ne soit infaillible pour les faire revenir
sur l'eau , et pour couler bas les ennemis de la
bonne cause.

Tout le monde doit connoître l'histoire de Prud'h...


le journalier. Un créancier lui présentant un billet
de lui , pour en recevoir le paiement , Prud'h... le
prit , fit semblant de l'examiner , le mit dans sa bou
che , et l'avala. Cet acte de brissottisme lui occa
sionna, dans le temps, un petit voyaye au château
de Fincester ; mais il paroît que cela ne l'a point
corrigé, car ces jours derniers un autre créancier,
qui connoissoit la manœuvre du sieur Prud'h... eut
la précaution d'enduire d'une certaine matière le
dessous d'un billet qu'il avoit à lui présenter.
Prud'h... le prerul et veut encore l'avaler ; mais la
drogue produisant son effet , Prud'h.,. fut obligé de
le cracher en faisant d'horribles grimaces ; le créan
cier le ramasse en éclatant de rire , le remet à
l'huissier qui étoit là tout prêt, et qui acheva la
cérémonie sans exposer Prud'h».. à une nouvelle
tentation.

On a remarqué que les députés les plus bornés ,


et en même-temps les plus impudcns , nous sont
venus de la province d'Alsace ; il y avoit à la pre
mière assemblée un certain Reub... qui étoit bien le
personnage le plus grossier, le plus lourd et le plus
furieux; un certain Kh... se traîne à présent très-
dignement sur ses traces , et le surpasse même à
beaucoup d'égards ; il a dernièrement insulté , de

N
la manière la plus lâche et la plus insolente , no»
princes et nos émigrans , qui ne voudraient pas de
lui pour palfrenier ni pour valet de garde- robe.

Brochure nouvelle.
L'art de voler trois milliards, pour faire ban-
quereute de quatre ; dédié à l'assemblée constituante.
Chez madame la veuve Faufleuri, libraire au Palais-
royal.

NOUVEAUTÉS.
Principes de MM. Bossuu et Fénélon, sur la sou
veraineté, tirés du cinquième avertissement sur les
lettres de M. Jurieu, et d'un essai sur ie gouver
nement civil. I vol. j/2-80. se trouve à Paris , cheç
Zatilet , imprimeur, Marché Neuf, Ne 40. Dufresne,
libraire , au Palais. — Pichard , au Luxembourg. —
Lallemant, sur le Pont-N«uf. -
Mémoire historique, sur la horde des brigands
de Montpellier , qui se, fait, sacrilègement appeler le
pouvoir exécutif, et sur les excès et les crimes qu'elle
a commis. Brochure in-8°. se vendche^ les marchands
de nouveautés. , „
On.verr, apar la lecture de ce mémoire, que la
criminelle partialité des corps administratifs de Mont
pellier -ne s'est,malheureusement que trop manifestée
par ie massacre horrible des plus vertueux de ses
citoyens ; massacres qu'il a plu à M* Cambon,
député de la seconde législature, d'annoncer à l'as
semblée comme de simples troubles occasionnés par
la superstition. .

Le sieur Crouthony n'ayant pu monter à la tribune,


s'est élancé au milieu de la salle, »ù il a pris
(264(
Fdttitude d'uu homme qui veut parler de Celle que"
les représentons d'une grande nation doivent prendre
vis-à-vis des puissances de l'univers. -— L'énergie
du discours, des gestes et de l'attitude, ont si copieu
sement enthousiasmé l'assemblée, qu'elle s'est décidée
à déclarer. la guerre à tout le monde. —"En
attendant celle de l'extra-frontière, on va la faire
dans l'intérieur ; on commencera par les prêtres ; leur
affaire faite, on expédiera les nobles ; ensuite les ci
toyens aises ; les propriétés changeront de maître, ect.
ect. ect.
Note des Rédacteurs. L'auteur de cet article ne
s'est sans doute pas souvenu, en l'écrivant , que nous
avons à Paris une brave garde nationale, toujours
prête à s'opposer aux vues des mal - intentionnés,
à maintenir la tranquillité et à la rétablir lorsqu'elle
est troublée.

On lit dans lé London Chronicle Au 24 novembre,


que l'augmentation de 16 sols par bouteille d'eau--
de-vie , survenue depuis peu , n'avoit d'autre cause
que l'inoccupation des vignerons françois , qui,
depuis deux ans , s'amusent au jeu des motions ,'■
plutôt que de cultiver la vigne.

Cours de la rue Fivienne , 2 novembre.


Les assignats de 50 1. et de 100I. perdent2i p. 100.
Ceux de 500 liv. 21 § pour cenr. '-'
Les louis valent ? Perdes assignats de 500 1. 71. 5S.
I pour de 1, argent. 10 sous. »
Les assignats de 500 Hv. pour des assignats de 5 liv.
perdent 6 pour 100.

De l'Imprimerie du Journal de la Couretdela Ville,


dont le Banauest rue Neuve Saint- Mûre," V". 7 ,
au coin de lar. Favart, place de le' c&mldie italienne.
Ze prix de Fabonnement est peur znmeis, de 3 liv'.
pour Paris, etde^l.i 5/. pour la province, fr. déport
. W. ,34. Abomination.
Ouverture du thidtrt
Dimanche 4 jdécem. de Molière. . .

JOURNAL
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Tournai doit tribut au malin •


La Fontainï.

Il est aisé d'accuser d'imperfection une police,


car toutes choses mortelles en sont pleines. Il est
bien aisé d'engendrer à un peuple le mépris de ses
anciennes observances ; jamais homme n'entreprit
cela, qui n'en vînt à bout : mais d'y rétabljr un
meilleur état en la place de celui qu'on a ruine, à
ceci plusieurs se sont morfondus , de ceux qui Pavoient
entrepris Heureux peuple , qui fait ce qu'on com
mande , sans se tourmenter des causes , qui se laisses
mollement rouler après le roulement céleste. L'obéis^
sance n'est jamais pure ni tranquille en celui qui rai
sonne et qui plaide. Montaigne , livre 2, chap. 17.
En ce but, par lequel la France est à présent agiter
de guerres civiles ; le meilleur et le plus saint partie
est sans doute celui quji maintiejit et la .religion et 1»
police ancienne du pays, S.\ , • , r
. . , .*,, •. Idemthv. 2, chap. 19.

VARIE TÉ S.
AVISTMPORTANT.
S i^ceux, qui neus ont envoyé des renseignement
sur la conduite précédente de quelques membres de
Tom« VI, Année 1791. Kk
( 2*6 )
la nouvelle âdmintetration , connoissoient bien le bat
de notre journal , ils se seraient dispensés de nous
faire cet envoi , et sur-tout de nous presser ( comme
ils le font ) de les faire imprimer. Nous garde
rons ces écrits» parce que nous ne savons à qui les
jenvoyer ,'et qiï&iqû'fts soient dictés par la modéra
tion. et la vérité, puisque les pièces justificatives y
sent jointes , hOus ne les ferons pas imprimer.
Si les administrateurs abusent de leur autorité,
on s'ils s'écartent de lalof, nous serens les premiers
à blâmer leur conduite , mais sans revenir sur ls
passé , à moins qu'ils ne nous y forcent , en nous
attaquant personnellement.
Notte fôurnal à pour but] de déjouer et de tourner
èft ritHcuîe les machinations de certaines personnes,
aftlsî que les motions "ardentes qui se font au-x Jaco-
Mns , -à Rassemblée , <et dans beaucoup iFautres lieux
ÊrbliCs j —L—>» de prendre ie parti des opprimés , — de
oher'ée teittps en Cs*»pS'le piston de notre pompe
sur-k <tdr*êhe ée MM. Raimud, Gcrs-as , Ctmdorcct ,
Qtfra , &c> -<- «te «distraire un moment. les tristes
WHéxid*s <|Ue Sent forcés de faire tons 4es honnêtw
getts-. - • • •
(Les Rédacteurs dujournal.)
nar
P K ft;A B O 4 X.

' Le royaume "de Thfahce actuel ressemble à un


homme rongé( d'une dartre Vive, qui reparoît'd'un
côté en même-temps qu'elle disparaît de l'autre : un
moment arrive où toute guérison devient impossible
et dangereuse , et causerait à l'instant la mort du
malade. : ■

! I v .-.
..Tout le monde a été extrêmement édifié de la do
cilité de certaines religieuses, qui , avant de faire
( &1 )
sonnoissance avec le droit de l'homme, ont voulu en
avoir la permission de l'assemblée nationale : si ces
bonnes mères au spirituel avoieot eu connoissance
de l'exemple de la digne madame Marsac, religieuse
de Limoges , il y a apparence qu'elles ne se seraient
pas donné la peine de présenter leur pétition , qui
étoit plus du ressort executif que législatif. Au. reste,
l'assemblée a fort applaudi à la chaleur de leur pa
triotisme. M. le président a offert à chacune d'elles
les honneurs d'une séance , et on a chargé le capucin
d'examiner leur affaire , et d'en rendre compte.

La sublime pétition du département de. Blois ,


pour laquelle son illustre évêque a donné sa sanction
et prêté sa plume, nous a rappelle une petite chanson
grivoise , qui dit :
Grégoire
Revenant de boire , 5cc. &c.

Un représentant de la nation de Kuisgrjff-lxpr-


morvan-Kimper-Korentin vient de faire à l'asçembice
l'offre gracieuse de traduire en bas - breton les décrets
de notre admirable constitution ; il en est à-peu-près
de cet' aimable et doux langage ( sans comparaispn )
comme de l'anglois , dans iequel , selon Figaro.,
gcd-dam est le fond de la langue ; le fpnd de celle
de la Basse-Bretagne est tara , qui veut dire pain , £t
pouin qui veut dire vin; de ces deux motsjassem-
l.l-.s nous avons formé celui de baragouin, qui pourra-
parfaitement servir de titre à la traduction du subfioae
ouvrage de nos régénérateurs.
Nota. Nous sommes persuadés que beaucoup de
badauds et de savans parisiens ? et Gorsas lai-même,
ignorent le bas-breton; ainsi nous sommes bienaisoi
àe l.'ur apprendre ce peti.: ixz.i d'audition.
( *6S )

Le. journal Beti-feuillant parle d'un certain M.


Zaveir.... , officier décoré, qui a fait une metioa
aussi ridicule qu'incendiaire : nous ne savons pas
quelle est cette décoration du sieur Laveir.».. mais.
si c'étoit , par hasard 3 la croix de Saint-Louis , nous
pensons qu'il feroit fort bien de la mettre dans sa
poche, crainte de la perdre au sortir de l'assemblée.

Lettre d'un prêtre de Neufchâteau y âgé de 80 ans ,


h M. François , dit de Neuj'chât... à l'occasion de
son rapport sur le Clergé , et des décrets qui en
ont été la suite.
Qui m'auroit dit, monsieur , lorsque je vous
apprenois à lire et à écrire par charité, que vous
ëeviendr iez un jour mon persécuteur , et que dans
ma décrépitude , vous m'enlèveriez le seul morceau
de pain qui me reste ? Vous me réduisez dans l'al
ternative de parjurer mon Dieu ou de mourir ds
faim. Cruel ! tandis que vous ouvrez des temples
aux protestans , aux juifs, aux mahométans , rvous
me fermez les églises , et vous m'ôtez même la con
solation de célébrer les saints mystères. Malheureux !
avez-yous oublié que, sans moi, vous seriez resté
dans l'état de domesticité , et que vous seriez peut-
être aujourd'hui laquais, palfrenier ou cocher de
fiacre ? je prie , monsieur, ce Dieu que vous offensez
dans vos blasphèmes contre ses ministres , de ne
point vous punir de votre ingratitude et de votre
inhumanité. Je suis , &c.

Vingt-quatre députés ayant été faire mercredi ufl


grand discours au roi; Sa Majesté, disent les jour
naux , leur a fait une profonde révérence , que ces
( *69 )
messieurs ont bien voulu avoir la politesse de lu1
prendre. On peut ajouter que le roi les a même
passés de beaucoup en fait d'honnêteté, car il leur
a adressé une réponse qui assurément n'a pas dâ
les ennuyer.

Copie de la lettre de M. de la Châtr. à Mde la prin


cesse de Brogl.
Consolez-vous, ma chère princesse, nous triom
phons, et nous allons enfin éclipser et faire disparoître
de la cour toutes ces femmes vaines, glorieuses , qui
•nt encore le préjugé de respecter leur nom ; le mien ,
qui est celui 'de Roger-Bontemps ( I ) , me sert à mer
veilles; je peux le traîner, le bafFouer ; j'espère parvenir
à l'égalité, et que mes parens ne pourront plus me
reprocher la différence d'être Mlle Bontems ou la
ci-devant comtesse de la Châtr... Les Lametlu.. , les^
Jatic... vont briller aux Tuileries ; la princesse de
Lamb ... sert notre cause, elle lui doit des égards ;
le docteur Saiffre lui défend pour sa santé d'aimer
les aristocrates .; elle va donner des thés trois fois la
semaine; elle sollicitera la bonté de la reine; elle
y paraîtra, nous tomberons à ses genoux avec les
J-uyn..., les Barna..., les Tour... Plus de ducheses ,
plus de tabouret ; les femmes qui alloient à Versailles
auront encore le ridicule d'être fières dans leur mal
heur; elles n'iront pas- chez la princesse, tant mieux
pour nous. J'espère aussi que Coco reparoîtra ; Cocote
est formée , elle pourra peut-être avoir une place ;
nous régnerons ; vive la démagogie. Adieu, ma chère
princesse ; je ne peux vous nommer autrement; par
donnez-moi d'être si peu eonstitutionelîe.

( i ) Madame de la Châtr... est Mademoissile


Bcn:a:ii... Son père habilloit le roilt
( 27° )
UHBHBM

A la tribune , écoutez sire Isnard ,


Vociférant , si que , d'un quart de lieue
Timpan il brise. On diroit un renard
Tout effaré , fuyant le traquenard ,
Qui dans le piège ayant laissé sa queue ,
Fait à ses pairs contes de barbe-bleue.
Pour ramener avec nos chevaliers
Dans nos cités la paix et l'abondance ,
Ce publiciste, aux rois hospitaliers ,
Va déclarant la guerre à toute outrance.
Bien vu, morbleu ! Jacobins, Cordeliers,
Gratte-papiers, vampires de finance,
Brasseurs, jongleurs, barbouilleurs, boutiquiers j
Par le scrutin transformés en guerriers,
Battez aux champs à ce trait d'éloquence I
Vous, émigrés , rentrez dans vos foyers ,
Et de nos loix bénissant l'influence,
Du saint office oyez les familiers ;
Efdorade ne se trouve qu'en France.

Caricature kowells , chez les Marci/axos


l'Estampes.
Dans le nombre de celles qui paroisSent depuis
quelques temps , on doit distinguer celle- ci. Elle
représente M. le .nuire de Paris dansant sur la corde,
et tenant , pour lui servir de contre-poids un volume
de la constitution d'une main , et de l'autre des
projets signes d'Orléans, Ccmus.Brissot , kc. &c. —
ïi est revêt;; de son écharpe, cfvétu d'aHteins comme
/ V]l )
un danseur de corde. On voit M. Bailly ha
billé en pierrot , et M. de la Fayette en trompette
tenant une chandelle pour l'éclairer. -— La figure
qui est sur la corde penche un peu du côté des
projets. Pierrot souffle dessus pour la remettre d'à-
plômb. Il y a un orchestre au bas de l'estampe;
on distingue, parmi les musiciens, .messieurs de
Mereten et fillette jouant du basson Madame
Sillery pince de la harpe M. Brissot joue
de la trompette marine. — M. le duc à' Orléans
de la contre-basse. —-M. Camus, du haut-bois.
Mesdames de la Châtre, Calon^ Talma et de Staël
donnent du corps. M. de Narbonne bat la mesure.
On lit au b*s de l'estampe : GARE AU FAUX
PAS.

Un certain Alquier , consul François dans l'isl#


de Chypre., a écrit à nos législateurs une lettre de
félicitation , dans laquelle il donne du monseigneur
au président et à tous les membres de l'honorable
assemblée. Ces messieurs ont fort bien goûté cette
petite friandise inconstitutionnelle , qui ne ressem-
bloit nullement aux adresses des villes de commerce
de France.

Il vient de'se formerâe-Soi-même un quatre-vingt-


quatrième département, auquel on a donné le nom
«le Rhin et Mqzetle : il arrive tous les jours dans
son chef- lieu quantité de citoyens très - actifs y
qui s'installent de la manière la plus constitutionnelle :
le3 'pouvoirs administratifs , exécutifs , &c. en soi.t
parfaitement composés j dès jque l'organisation sera
tout-a-fait Complette , le directoire se propose d'en
voyer une députation solemnelle aux 83 autres dé-
parteraens , .et principalement à celui de Paris.
( 272 )

On est fort mécontent des Espagnols de Saint-


Domingue, qui n'ont pas voulu recevoir de François
chez eux , sous prétexte qu'ils avoient abandonné
leur dieu , détrôné leur roi , et détruit les loix et
les mœurs : oh ! que ce peuple est encore loin de
la sublime philosophie, qui éclaire depuis deux ans
toutes les parties de l'empire François !

Un certain Isn... dans une des dernières séances,


a proposé de déclarer k guerre à toute l'Europe , et
même à tout le genre humain ;" c'est ainsi que
Donquichotte vouloit attaquer lui seul tous les geans ,
les douze pairs de France , et même les douze tribus
d'Israël. Si l'avis de M. Isn... est suivi, nous com
mencerons cette guerre sous d'assez fâheux auspices,
puisqu'une douzaine de hussards Autrichiens vien
nent de mettre en fuite plus de cinquante patriotes
François , et leur ont fait cinq prisonniers. Que nous
sommes heureux que l'assemblée dans ses reformes
ait oublié de supprimer la honte!

Cours de la rue Fivienne , 3 novembre.


Tes Assignats de 50 et de 100 Hy. perdent 21 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent ai et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats de 500 liv. perdent 7 liv.
Peur de l'argent 8 sous.
Les Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv., 5 3 quarts.
Les Assignats de loo liv, pour «eux de 5 liv. , 5 et demi.

33<
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville
dont h Bureau est rue Neuve Sâint-Marc , Wï'f
aucoin di la r.Favart, place de h comédie iialievnc
le prix de l'abonnement est pour un mois-, de $ liv
pour Paris, et de 3 l.ï if-pour la prôni/ice,fr, déport .
-f*s M. d'Artis , massacré
^' Êr*i$% " MontPdlu*r Par Us
■r t i< i VB*t*lr brigands, dits ttpoUr
Lundi 5 décembre. J^g* ww> executif.

.TOURNA L
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.

Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.


k La Fontaine.
' . . i '

Sur l'Air : Pauvre Jacques.


Pauvre Louis que ton sort est affreux >
Jadis tu régnois sur la terre ,
Tu jouissois assis au rang des dieux
Du droit d'être heureux et d'en faire j
Mais à présent monarque infortuné ,
Tes jours sont flétris par la peine,
Quand aux François tu rends la liberté ,
Hélas ! c'est au prix de la tienne.
Pauvre, Louis, &c. &c.

Jadis nos rois chéris et glorieux ,


Faisoient respecter leur puissance ;
En t'adorànt tous nos braves ayeux . .
Trembloient au nom d'un joidé France.
Pauvre Louis , &c. &c.
Mais à présent sur son trône avili ,
Paris en a fait un esclave,
Camus, Lameth , sont bien plus roi que lui,
Il n'est qu'un commis de Barnave. (i)
Pauvre Louis , &c. &c.
■ i i i i i
(i) Ces couplets ont été faits sur la fin de la
première législature.
Tome VI, Année 1791. L1
( 274 )

VARIÉTÉS.
lu E journal Beti-feuillant , du mercredi 30 novem
bre , rend compte d'une personne qu'il écrit très-lisi
blement Marthon , qui a été réintégrée par l'as
semblée dans tous les droits qu'elle réclamoit , et
rétablie dans le corps dont elle avoit été chassée.
Nous avons d'abord pensé que c'étoit quslque reli
gieuse des rues du Chantre ou du Champ-Fleury ,
qai avoit' été bannie de son couvent par le despo
tisme de son abbesse.... , mais il s'est trouvé que ce
n'étoit autre chose que le petit Jacobin Moret. . . ,
ci-devant expert marchand de bois , et colonel d'in
fanterie , qui ne cesse d'ennuyer le public des e»pul-
•ions fréquentes qu'il a essuyées , et qui est dune
nature pareille à celle dont parle Horace , quand il
dit : — Naturam furca expellas tamin usque recurrtt.
On assure que le même petit Jacobin Alcret..., qui
est en malheur dans ce moment-ci , s'est trouvé ,
mardi 29 , au café de Foi , et a participé aux dis
grâces postérieures qu'ont enduré quantité de mem-
hres du corps respectable des Jacobins.

Gorsas et Mustapha- Carra ne perdent pas une


occasion de se louer réciproquement , ils se traitent
l'un l'autre de bons patriotes , de respectables ci
toyens, et plusieurs autres sobriquets. Il nous semble
toujours voir deux superbes coursiers d'Arcadie ,
qui, vivant ensemble dans les mêmes pâturages, et
se passer tour-à-tour la tête sur le cou , en se grat
tant amoureusement ; cette image nous paroît si
agréable , que nous allons faire graver l'effigie de ces
deux amis dans l'attitude en question, et avec les
attributs qui leur conviennent.
i 275 )

Depuis la lettre du prêtre non assermenté , adressée


à M. François , dit de Ntufchât... , nous avons fait
des recherches pour en connoître les motifs, et voici
ce qu'on nous a dit. Ce député fut exposé en
naissant dans les rues de Neufckdt... , et fut porté au
seigneur du lieu qui le fit baptiser sous père et mère
inconnu , et lui donna le nom de François. Il le mit
en nourrice , et dès qu'il fut en culottes , il l'attira
dans son château j il chargea un prêtre charitable du
lieu de lui apprendre à lire et à écrire, il lui donna
sa petite livrée , et de marmiton il Péleva au rang de
ses domestiques. Comme ce jeune homme montroit
beaucoup de dispositions, il lui fit donner des leçons
de latin et de littérature , et le mit au nombre des
officiers de sa maison. Tout le monde sait qu'à l'âge
de 17 ou 18 ans, il fit une pièce de vers qui eut
beaucoup de succès , et qui csmmença sa réputation.
Le seigneur bienfaisant lui donna tous les secours
nécessaires pour venir se perfectionner à Paris , et
l'on prétend qu'il n'a reçu que de l'ingratitude de
ses soins.

Les Jacoquins tout lourds qu'ils paraissent, ne


s'endorment point quand il s'agit de quelque scélé
ratesse. Jeudi soir , ils décrétèrent de faire sonner le
tocsin pendant la nuit , afin de mettre tout le monde
sur pied, et de pouvoir à la faveur du tumulte faire'
peut-être assassiner le roi, et établir un pillage général
dans Paris; des couriers dévoient arriver de plusieurs
côtés pour répandre le bruit que les princes étoient
entrés en France , qu'ils ravageoient tout, et que
le roi. étoit parti pour les joindre, qu'on juge des
horreurs qu'auroit produites l'exécution de ce projet,!
mais heureusement que M. Péi/t... qui n'a plus rien
à gagner au désordre , en a été averti , et qu'il a fait
( 2?6 )
dire aux Jacoquins , qu'en ami , il leur conseillent
fort de se tenir tranquilles. Un de leurs couriers a
été arrêté cette nuit , comme il urrivoit.

L'assemblée dans son discours au roi du mercredi


dernier , a menacé les princes Allemands de leur
envoyer non , a-t-elle dit , le fer et le feu , mais seu
lement l'aimable liberté frànçoise, comme si ce n'etoit
pas précisément la même chose ; mais l'assemblée se
trompe très- fort dans son calcul , les Allemands ne
sont ni foux , ni scélérats , ni imbécilles , et il faut
être doué de ces trois qualités pour adopter ce qua
nous appelions notre régénération.

Théâtre de Monsieur.
On y a donné samedi dernier la première repré
sentation de la Casa rara, avec le succès le plus
brillant et le mieux mérité. Il seroit un peu difEcilo
de suivre l'auteur du poëme dans ses aberrations ;
c'est une série de scènes de jalousie prises dans les
moeurs italiennes , des bouffonneries plus ou moins
chargés qui ne s'enchâssent les unes dans les autres
que pour faire ressortir avec plus de succès la fidélité
de la prima donna ; d'où l'auteur faisant épigramms
sur la vertu des femmes , a intitulé sa pièce , la Cosa
rara ou la chose rare. La musique est del sî^iior
Martini 4 si l'on n'avoit pas entendu les sublimes
accord» des Sorti , Paësiello , ,&c. on diroit qu'il est
impossible de combiner des sons d'une manière p'us
ravissante , une mélodie purs et céleste entraîne.-,
irrésistiblement , et les sens doucement émus, jouis--
sent de la sensation la plus délicieuse. P.-îrmi difîe-
rens morceaux delà plus grande richesse , nous avons
distingué deux airs chantés par madame Morichdli , .
lin çantabile exécuté par M. Simcni , un trio du
( 277 )
plus grand faire , par mesdames Morichclli , Baktti ,
Martin ; une cavatine redemandée, par M. Srocchi ,
un rcndo charmant , par mademoiselle Baletti , et
enfin un duo , qu'on a fait répéter , où l'ivresse de
la volupté est peinte en traits de feu. Tous les
acteurs se sont surpassés , excepté le signor Scal[i ,
qui est bien le pitis détestable chanteur qui soit venu
des bords du Tibre. Madame MoricLeili , est tou
jours étonnante , c'est la divinité du chant ; M. 67-
moni, dont on n'avoit encore apperçu le talent que
dans' le Vendimlty a reçu les applaudissemens les plus
vifs par la manière brillante et hardie avec laquelle
il a varié ses intonations. Madame Martin , dont la
prononciation n'est qu'un éternel gasconnage , a
sauvé l'exiguité de ses moyens par des gentillesses,
dont le public lui a su gré. M. Urocchi a mis
beaucoup d'originalité dans son rôle. Pour made
moiselle Baktti , nous n'abonderons ni dans le sens
des enthousiastes , ni dans le sens des detpacteurs
des taleiis de cette virtuose. Nous nous contente
rons de proposer un léger amendement à l'enjoue
ment des uns , et à la malveillance des autres , et
nous conviendrons avec tous, qu'on peut souvent
chanter faux , qu'on peut mettre de l'apprêt à des
grâces qui ne sont rien moins que naturelles , mais
aussi qu'on rachète agréablement ces défauts par la
fraîcheur de la jeunesse, par un chant facile, et
par une flexibilité de gosier bien piécieuse.

La séance du mercredi 30 décembre a été un


dits irœ , calamitatis , et miseriœ pour les révérends
frères jacobins ; une députatien des créoles de St.-
Domingue est venu les accuser et les convaincre
en pleine assemblée , d'être la cause et les moteurs
des crimes affreux qui ravagent nos malheureuses
Colonies ; quelques voix jacobites partons d'un Bas..
( 278 )
d'un capucin Chah... et de quelques autres sans cu
lottes ont voulu s'élever pour démentir les colons ;
mais elles ont été étouffées par les Iwées de toute
l'assemblée. Nous regardons cet événement comme
un des derniers soupirs de cette horde sanguinaire (i),
et nous sommes persuadés que tous les partis vont
se réunir pour écraser enfin cette secte atroce et
ridicule, et pour la forcer de vomir toute le bave ve
nimeuse dont elle ne cesse de nous infecter.

Nous avons été témoins l'autre jour de l'offrande


qu'on est venu faire à l'assemblée , d'une suberbe
histoire naturelle ; ce mode a fait naître en nous
Pidee ', que cet hommage pouvoit venir de la res
pectable Agnes Buff... Mais un de vos voisins
nous dit que la personne donatrice s'appeloit Puirain;
ce qui n'auroit fait que nous confirmer dans notre
opinion , sans une lettre qui se trouve placée au
milieu du nom.

On . vend au Palais-Royal , sous les gajeries de


bois* une nouvelle caricature qui représente deux
hommes, dont un ressemble assez au duc d'Qr... et
l'autre à M. Chabro... Ce dernier tient d'une main
une bouteille de savon de Grenoble , et de l'autre
une grosse éponge, sur laquelle est écit rapport du
5 et 6 octobre ; il a Pair très-occupé à débarbouiller
son ami qui est assis au milieu d'une quantité de
piques , on voit encore au bout duquelques-unes des
tètes sanglantes. On lit au bas delà gravure :jcussi
tout mon savon et ne peut vous, blanchir; les tacha
ressertent à mesure.
*■ ' ■ —' ' i -»
( i ) La horde jacobite.
C *79 )

Monseigneur Ca-hier aujourd'hui , ministre de


l'intérieur , a été présenté au roi , dont il a été salué
aussi honnêtement que l'avait été monsieur de
Vaux-blanc; pour entamer la connoissance , sa
majesté lui a donné à entendre que la besogne dont il
alloit le charger était bien forte. M. Ca-hier
a eu l'honnêteté de le rassurer , en lui disant que
sa popularité étayée par un roi patriote imposerait
silence à tous les factieux.
TV. D. R. —— M. Ca-hier aura beau faire'', et
son civisme serait aussi cru qu'il l'était avant son
voyage de Nancy, qu'il ne l'empêchera pas d'être
tourmenté ; car les choses sont poussées au point
que nous pouvons lui prédire qu'il aura été dénoncé
au moins trois fois avant la fin de la semaine
prochaine.

Nous pensions que le redoutable Carra-Mustapha


avoit tout-à-fait renoncé à ses piques ; mais voilà
qu'il les recommande de plus fort dans son N°.
du 28 décembre, on en a même fait uns mention
honorable dans l'assemblée. Quant à nous qui ne
sommes pas si méchants que le hallebardier , nous
ne voulons employer dans notre médecine aucune
substance métallique , nous ne voulons guérir les
jacobins qu'avec le règne végétal.

Lettre aux Rédacteurs du Journal.


J'ai lu avec plaisir la devise qu'une dame a pro
posée pour la banque dont vous avez parlé dans
votre NQ. 27 ; mais j'ai trouvé ces mots , plût à
Dieu, un peu vagues, et susceptibles d'être appli
( ft8ô )
qués à trop d'objets. Je pense que ceux-ci, plaise
à dieu et au roi , qui laisserait à l'auteur tout le
mérite de l'invention , rempliraient encore plus exac
tement l'objet qu'on se propose.
J'ai l'honneur &c.

L'ancienne liaison du comte de Tibl...et de ma


demoiselle de Courville vient de se pervertir en un
amour si vif, qu'ils n'aspirent qu'au moment où
l'hymen couronnera leur passion; ils seroient déjà
mariés tout-à-fait,, si le comte avait reçu le con
sentement qu'il a demandé à ses parens.

Quoique monsieur le marquis de Chambonnas


soit connu pour être aussi bon patriote que le prêtre
Lomeni^e , personne ne veut croire qu'il ait eu la
prétention d'être ministre de la guerre.

Cours de la rue Vivienne , 3 novembre,


les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 20 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 20 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats de 500 liv. perdent 6 liv. 15 s.
Pour de l'argent 10 sous,
les Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv. , 5 2 quarts.
Les Assignats de ICO liv. pour ceux de 5 liv. , 5 Un quart.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau. est. rue Neuve Saint-Marc , N°. 7,
au coin de la r. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour nnmois, de 3 liv.
pcurParis, etde^h\^[.pourlaprovince,fr. déport.
M. Maurice, massacré
NT. 36. à Montpellier par les
brigands , dits ftpou
Mardi 6 décembre. voir exécutif.

ï O U R N A L
DE LA. COUR ET DE LA VILLE.
Tout faiseur de Journal doit tribut au malin.'
I* F0KTAI.HI1

Boutade adressée au Rédacteur de ce Journal.


Ne reviendrez-vous plus, beauxjours du Vajudeville (r,
•Couplets toujours heureux tant fêtés par la ville?
iDes neuf sœurs en gaîté, libertines faveurs ,
Qui vous succède ici ? Les plus sembres couleurs.
Kimbrant a remplacé le carrache et Valbane.
Goût dépravé , tout meurt sous son pinceau profane.
Carra , Garât , Marat , spectres trop ennuyeux ,
Avec le trjste Young joignez-vous à Camille j
Rentrez dans vos tombeaux, ne souillez plus nos yeux;
,Fuyez, disparoissez, car j'aime mieux Gargmlle.
Jeux légers, ris badins, qu'aimoient tant nos aïeux ;
Gautier seul (2) vous retrace et soutient la famille.
- . ■ / -,,. Par madame la baronne pç Ris.

(r) Nous allons devoir à MM. de Piis et Barré la


résurrection de ce genre charmant. Ils sont à la veille
d'ouvrir un théâtre , où leurs talens , réunis à ceux de
MM. Desfontaints , la Chabaussiïre , Parisct,&ic. &c.
promettent un succès compléta leur heureuse entreprise.
(2) Madame la baronne de Ris, ne s'est vraisembla
blement pas souvenue en écrivant ces vers , beaucoup
•trop flatteurs pour nous , qu'il existe depuis la révolu
tion , une foule de productions charmantes , pleines de
pel€$ de gaîté, parmi lesquelles on distingue les Actes
$ts Afwt/ies, les sabats jacobites , fyç.
Tome VI, Année 1791* Mm
( a* )

V ARIETÉS.
L. A séapce de jeudi , premier décembre , a coûté
vingt mille livres à la nation , peur avoir le plaisir
d'entendre un discours de .trois heures de M. lirissi;,
de i' ar.... qui a prouvé invinciblement ce que tout
le monde savoit déjà à merveilles , c'est-à-dire , que
ledit lirisi... et sa séquelle sont cause de tous les
malheurs de nos colonies : une députation de citoyens
de Saint-Malo lui a succédé , et a parfaitement établi
le même principe, mais d'une manière si crue et si
-énergique , qu'on les a priés de n'être pas aussi
sincères , comme si la vérité ne valoit pas mieux que
Platon , et sur-tout beaucoup- mieux que tout un
manège.

Le Portugal vient enfin de s'occuper de nos pré


dicateurs jacobites ; un riche négociant françois,
établi à Lisbonne , a été convaincu d'y propager de
son mieux notre frénésie anti-sociale 5 il a tts arrêté,
jugé , et parurie grâce «péciale'de la reifia, ort* borné
sa condamnation- à un exil hors du Portugal pour
toute sa- vie, à moins de voukiir- y travailler à la pro
pagande des galères du pays»— :

Jeudi, premier décembre , ia reine à- assisté à la


représentation du Bourru Bienfaisant s dans lequel a
jqué.le'bon homme Prêvillcy sa majesté y #■ été àpr
'r)}àUdie "avec tout l'enthbusiasniequ'eilé:a toujours dû
îri'Vrtrer. Lés cri* de vive le-roi ,'l'a"féine ,' monsei
gneur 'le'- dauphin, ont' ëclaté'de' toiïtès' farts ; une
seu'e^vôik <a' fait entendre vive la 'nation. Maison
IwPà-HTKJosé silence; quelques jacobiers ont voulu
g«rdcr leur chapeau sur leur tê-fce j -mftis 7on les en»
m I.i ,i~ ' ■ ■-■•-• ' '. .17 t: /''

^
(: *H: >)
promptement débarrassés. Pendant que cette scène se
passoit aux François ', les Jacobins , en malheur ce
jourrlà , se portèrent au café de Foi , et parlèrent
fortement en faveur de Jourdan et compagnie ; niais
les Honnêtes gens commencèrent à les huer,, à les
menacer, à les chasser, à les.. ..... Mais 'nous
n'achèverons point. ... il faut respecter les malheu
reux. ... . Nous savons qu'il n'est pas généreux de
battre les gens; à terre., ...-. ■/ . .
mumun»
Aux Rédacteurs du Journal. ■ ■ •>
-Il vient de se passer, à; Cputances , près Domfront
•en. Normandie , un fait qui prouve la modération ,
la (o'.érarxe/etila piété d^s,..prêtres cpnstituiiqnivels.
Le curé de .... , jureur déterminé , est a'ic à l'église
avec deux pisto'ets à la main, trouver au pied de
T'àutel-M. l'abbé Gallots ■ dcr> Gnviitus , ancien
professeur de philosophie àJParis ; il lu l a- dit : J. F.
tu ne et- a- nas la mas* y ok> on me fera sor{ir*ie l'église
les pieds en l'air. Tous les patriotes enragés .char
més de ce discours constitutionnel , l'ont applaudi ^t
se sont en même temps emparés de quinze femmes
qui étaient venues pouY* entendre la messe y etfi'le*s
• ont fouettées et maltraitées au pied même de;l'autçl.
Vous pouvez, messieurs y publier ce fait, ;q.ue je
Xtous atteste de la plus authentique vente.
Je suis , &c.
• ,• :. ;£!;::.-r:;:MrD;'d&.kliC;..;.'

Extrait d'une lettre de Far.ennes , du 30 novembre..


Il est arrivé, aujourd'hui anhabitantde fyipntrr.édi ,
qui a'aslfuré y ,av,oir vu fouiller un passager porteur
de ©,,000- liv. eiv espèces que i'ont_a gard; et con
fisqué. :en lui donnant /«hi. retour et pour soritle un
C 2*4 ):
assignat [de 200 liv. , suffisant , cKsôit Ces' messteurf,
pour aller à l'étranger. Ce monsieuf , qui n'est point
suspect , a ajouté que ces sortes de perquisitions et de
confiscations se répétaient s'ur chaque passager , sous
le prétexte d'émigration.

L'autre jour un malheureux' nommé Poinçot, et


qui se dit libraire, est venu- offrir J. J. Rousseau
à l'assemblée. Si ce pauvre J. J. Rousseau vivoit,
il seroit bien étonné* de se voir ainsi livré à des gens ,
qui, tout en l'admirant, détruisent ouvertement ses
leçons et ses principes : au reste , nous avons été fort
contèns -àt îà très-humble- , très-flatteuse et très-
respectueuse adresse- dii'sieûr Pôifttsot 5 il n'y a que
*on nom qui nous a {Jarïi une contre-vérité.

Vers (i) adressés à M. de la Croix , généalogiste


de : l'ordre de Malthe , auteur du jo'urnal de la
noblesse , de la magistrature , du sacerdoce et dtt
militaire.: 1 ->.' '■• <: : j ..: - : ...
Citoyen éclairé', fléau de l'anarchie !
Courageux défenseur des, 'chevaliers François ,
,- Vois d'un œil dédaigneux la sombre et foiblc envie.. 1.
De tes 'nobles1 tràVattx attends l'heureux suècès. •
Ton cœur saris préjugés' déjà te" récompense.'
Qn te. hait.!. <friajs;on t'aime ; et la sagesse, en France,
Sourit, quand ton journal montre la vérité.
L'ennemi de ton roi baisse sa tête altière
Et l'homme ,'ouVfânt Un jour ïès' yeux à là lumière,
• Ton nom sera b'érîî pâf la postérité.' ,: :• '
j ', ■ i ' :' '■•; Pur M.'T>**. '.
'■ ■ ■ ' ■ —'■—■■ ' 1 ' 1 ■ 1 ' ■ ■ i— [( "..—"i t • r n on
(i) Ces ters1 ne sont d,'aucun des rédacteurs de
ce journal.
*•

{ *»5 )

LlïïES NOUVEAU *•■


. HiSTonsE naturelle des serpens ,■ par le nommé
de la Cépède, ci-devant comte de la Cépède t et actuel-i
lement serpent à sonnette du manège, avec cette
épigraphe : - ',
îtottio sufn ,' kumani nil h ihe àlicnutti puto.
Dont voici la' traduction libre :
Serpent je suis r tout serpent m'inn'resse.
Suivant ce fameux naturaliste,, on distingue detrië
classes de serpensv
Premihe Clause.
Le serpent Necker, se voit à Coppet; c'est le
plus adroit et le plus dangereux de tous.
Le serpent d'ÔRLÉANS ; l'histoire de ce serpent
est incroyable.
Le' serpent Pét'hiôn ; dégénération du serpent
Python.
Le serpent Rm^etti ; cet animal fait encore du
mal après "sa mot t.
Le serpent Barnabe, ne se repaît que de sa»g.
' Le serpent Taiixê^Rant j il n'est rien- que riô
dévoré son insatiable av.idité.
Le serpent MoWtesqJJIOU j aquérqu'rrffiirffé avec
le lézard , dit Caméléon:
Lé serpent là Fayet+'e ; naturellement timidft
et craintif, Va rarfefheht seirl , et est très-dartgereux,.
même pendant son sommeil. Jadis on ne* h voyait
que dans l' Amérique Septentrionale ; On «s'Orr: qu'on
le rencontre actuellement dans les montagnes d'Au*
vergne.
Seconde Classe.
■ Le serpent Fawchet ; cruel et lascif; on dit- qu'il
a sur la tête une espèce de tonsure.
( 266 )
Le serpent Brissot ; on dit qu'on le voit tantôt
ramper , tantôt vo'er.
Le serpent Cgndorcet ; porte des cornes sur
la tête.
: Le serpent Chabot ; quelques voyageurs assurent
lui avoir vu de la barbe.
: Le serpent le Cointre y on en a vu à Versailles;
c'est cet animal qui a rendu désert ce beau lieu.
Le serpent Villette ; très-petit, de la moyenne
espèce ; n'aime que les adolescens, au rapport du
ctlèbre naturaliste Sulèau.
On croyait autrefois que ces différentes espèces
de sterpem, toutes très-dangereuses , ne faisoienî la
guerre qu'aux blancs , et qu'ils etoient les amis des
noirs ; mais on est Convaincu à présent qu'ils font
autant de mal aux noirs qu'aux blancs.
M. de la CépèJe donnera sans doute un supplément
de cette intéressante Histoire naturelle , qui ne pourra
manquer d'attacher le lecteur , attendu que ce fav'ant
naturaliste a vécu long-temps parmi- les serpens ,
et a dû apprendre à les connôître.

. $ote des Rédacteurs. .— Un patriote de fa


p!,us fuite race , a du à un libraire du Palais-Royal ,
qu. si les Rédacteurs du jour^aj' de la Cour et'delà
pille savisent de parler de lui ,. ou de critiquer, l s
motions qu'il se propose de fajr», il saisira , par la
poitrine*. Je, premier fie /mus qfi'jl rencontrera , et le
ferafoutiur, peur prouver que^os.poçAes sont remplies
de libelles. ' /" .'
i Nous demandons à nos lecteurs 'de ne pas trouver
rmuvais que n >us mjus servions.'.de ,la„voie de notre
journal , pour faire savoir au susdit patriote qu'il ne
sera pas satisfait des recherches qu'il se propose- dé
faire dans nos poches , car ir*nVt'rouvera que le petit
voi. de la chs^rizition .etfrious 'WBÙX' exemplaires
DU DivOiT DE L'rfGÎMMK^ *'" i~i ci :^t
(287 )

Aux Rédacteurs du JownaU


Je vais reprendre, messieurs, le bâtard Franc... de
Neuf'chàt... au point où vous l'avez laisse dans votre No.
d'hier — Arrive à Paris , il s'attacha à s. d compa
triote Paltsso... qui en fit son joujou, et qu'il appel-
loit son petit François. Il fit , de compagnie avec lui,
de petits vamicuks , tantôt mechans , tantôt bénins
et assez bien tournes ; mais ce n'etoit pas le moyen
de faire fortune, et il vouloit parvenir; il crut que le
barreau pourroit l'y conduire ; il se fit avocat, fit quel
ques petits mémoire1, et fut raye du tableau pour avoir
épousé la nièce d'un comédien. Ce n'est, pas qu'il y
ait du mal d'épouser la nièee d'un comédien , qu;.nd
elle est honnête; mais l'ordre des avocats se servit
de cette raison et de ce prétexte pour l'exclure. On
dit qu'il fit mourir sa femme de chagrin , ce que nous
n'osons assurer. Une singularité de sa vie, c'est qu'un
beau jour il disparut, et qu'il fut impossible 'de dé
couvrir sa retraite. Il faut que le motif de. cette ré
solution fût bien grave puisqu'l fit lui-même annoncer
sa mort dans les gazettes. Soit que les dangers qui
le menaçoient fussent dissipés , il ressuscita six mois
après , et on le vit reparoître dans une des extrémités
di royaume, où il s'étoit caché. Quelques petits ver.s
adressés à de petites dames, qui croyent se faire une
réputation d'esprit en protégeant des gens de lettres ^
lui procurèrent la place de procureur général au con
seil souverain des isles , d'où il a été renvoyé. Il est
revenu en France, où il s'est ligué avec la faction
jacobite, qui l'a élevé à la dignité de législateur. •
Note des Ridacteurs. ——« C; seroit une chose
curieuse que l'histoire de tous les membres qui com
posent la nouvelle législature. Nous invitons ceux de
nos lecteurs qui connoisseut ces grands personnages ,
de nous fournir quelques notices sur leur vie, que nous
publierons pour l'instruction et l'édification du public^
(' 2$* )

Nouveautés' littéraires.
Le dialogue du grenadier a Brest, dialogue pa
triotique y brochure in-8° , se trouve à Paris , chez
tous les marchands de nouveautés. Dans ce cadre, l'au
teur a eu l'art de jetter le ridicule à pleines mains
sur toutes nos institutions constitutionnelles.

Errata du N«. d'hier.


Page 273, ligne 13, des couplets qui commen
cent la feuille , en -t'adorant , lifi{ : en l'adorant.
Page 274 , ligne 26 , et se passer , l/fe^ : se
passent.
. Page 275 , ligne 21 , l'éjouëment , life[ : l'engoue
ment.
Page 279 , ligne 20 , décembre, lift[ : novembre.
Page itid.j ligne 28, banque, life[ : bague.
Page 280 , ligne 6 , Tibl. . . , lisez : 77//. . . .

Cours de la rue Fivienae , 4 novembre.


Les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 20 pour cent. - -
Ceux de 500 liv. perdent 20 et demi pour cent. ,
Xes louis .pour jles Assignats de 500 Ux, perdent 6 liv. .15 s.
J>our de l'argent 10 sous.
Les Assignat» de 500 liv. pour ceux de 5 liv. , 5 3 quarts. ■ • '
Le» Assignats de ICO liv. pour ceux de 5 iiv. , 5 un quart. :,,,'

LU l.l IH^g'Brî^^W^^V'V'llu^^
De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de!» Ville i
dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc, •V . J ,
au coin de lar. Favart, place de le comédie italienne.
le prix de l'abonnement est peur iinmcis, de 3 liv*.
pourParis, ttde% l.i^fpourlayrwijice.fr. depon.
N*. 57. J$Èlêi M' de U 3aillt ' mar'
t -À: îi r-*EV r./r. ? , 4§V*fA tyrislparks Jacqbiaf,
Mercredi 7 déeemb. *EâJÏW» ■#«■"•
1 ido Jr.fi

>.~J IKii.ll fc IMU f_ .,^..0 r ;■...;, .. , S; VU/ 9


I>E li COUR ET DE LA yiLLE,.
<l!r«j".ft
Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin
fc-rt ■!»•"» T« INI
«' -«r ' ~^—. ■ • n .—,. ; î3 . 1

Mon patriotisme , messieurs. > rnfobljge fK_tM-*


nonccr au riouveau confite, des recherches , ua cerjata!
Polybe, qui sj'avise dé; rapporterons une histoire,^
sa façon, toove premier , page ,io ^çditiify) 'nU,°n
" Que le*- Tarentins se , Drouillèreinf! trè.S. AàjUa^
„ propos avec les Romains,, en violant le drpjt <Jes
„ gens c et erj.&isant toutes les sottises iinagi'iv4plçjj£
„ îe^toiut-ÀiiliiîStigution,^'^^, troupe de n)/s.cr,abW
„ démagogues qui vouloiem gouverner, et quj.rp^ejnt:
„ tout en combustion. „ (Ce sont ces propres termes).
Les Romains, il est vr'àt, surent bien punir
cette perfidie' d'une ma aère .éclatante ; tpsisrjj^n
attendant que cela nous arrive. a«ssi , et que. cjnqom-
six puissances nous aient écrasés , il est toujouss;tr£sp[
bon d*apprt«dre à vivre a cet. impertinent /fy/rx^faJ
qui , parce qu'il est mort depuis plus de ïgç*î! RM^a.
se croit, sans doute, en droit do parler avec iFjtévg^
rence de notre sainte révolution , asse? semblable^,,
la conduite, innocente de nos amis les Tarentins.
" 1 jj.'.'Î ,i;ntif '"". ■ ,",v--bi. .,: ;.:." .■„.. ..,,, /

ïio: *■""'$, "A tyut £*'*--#•&••<««•" -m*


,'•*'' :.J.1 l-'i ■•'. .; .- ,r.-M f.o?.- -1
^i't *">? •
. f.l -• _
. ) 1 ' i.' ut'*!.., ^_ni
\JJB. sîeur Duporta.. vient-de ^etvniner enfin- sa '-âsWJ.
ricr'é rhiïlistérieHe... soiv'r'ègneV quoiq u'âsseï, œeurt
Tome VJ. Année" 1 79'' -^ Cf' ' "' N H ,n***

^
-~»m , a ai.; .*■ (19« ) . ;r- S'A

sera célèbre dans l'histoire, pà* les avantages infinis


qu'il a procurés aux troupes françoises , en. sollici
tant , obtenant , et accordant aux soldats la permission
de passer leur temps dans les clubs Jacobins, au
lieu de .le perdre dans le gcût des instaurons et
exercices militaires , ordonnance qui a établi dans
Kârnjéjs cçtte subordination , cet amour de l'ordre et
des devoirs , dont elle ne cesse de donner des preuves
depuis "trors~ansi

jTa fortune, qui a toujours été contraire au patriote


Sfflt-Huru. , dafts des paris qu'il fait , vient enfin de
lfitf être favorable v-^ °n lui rcprochoit d'avoir reçu:
ce4it:cbupsdd 'bâton, dans l'affaire d'honneur-pa-
tr'tàte , qu'il eut c, 'i\ y a quelques jours > .chea un:
rtstàWâteur' dàfrab.bDurg Sair.t-Gertalrfrt. -al assura
Àlk Cela ! étoit folw' , et -propos*' -de -parier, ; le pan
«tfjvfcrt,1^ pYouVà n'en avoir pas reçu ceugmbre,
puisque le bâton Véfcit brisé fen mille môïceaux au.
CTTOuante-ciuatriëme''cici«p',;: :i.p ku-^ .1;., (.
■ . ir ■ ■■<'■' '-'■ ii' •' ■- ) ( •■ • uOrnoo i. > :i>c .,
ijj.q .,:•:■, ' i ■"•Tl^;^""" ~ îtKÎ ,- ■
f'Ltaiitre jour, un Jtornme *'est présenté paur. s'en
gager au respectable M. de Fimp...., qttkyapçes avoir
foâ"s«tt'^la, lui a demandé qui iLétott v je suis
hfl»*n»i» »Mi général, a répondu ,1e ttwy^ homme,,
efc$fl l'ambition' de servir sous vos ordres, depuis
qi& je sais-quB v«Ki»: avez l'air. Je ne- ,r»enr vouloir
pterldre pour vous. t ':•'•' -.'•

~Noûs_âvTôns oublié la rtponse- des journalistes de


Paris, au sieur Coacwtix^ qui ,leur témoignoit son
mécontentement' sur son expulsion de la fabrique du
ioMNwl. rJ^ve^eonfre. nous., lui disojgnt le;s redac^
tgw&v ^^eiKdrf.aa^mème pour vous, ,.«, nous y
gagnerons beaucoup davantage., f,M IV ,jr ()T
( 29i )

Le curé constitutionnel de Saint-Eustache se


trouvant l'autre jour chea une darne avec sa nllç,
encore dans l'enfance , quelqu'un demanda à parier
à la mère ; pendant son absence, la demoiselle s'étala
dans le fauteuil qu'elle venoit de quitter j le cur^é
voulut lui faire observer qu'il n'etoit pas honnête de
prendre ainsi la place de sa maman : ah ! je vous y
prends , s'écria la jeune personne , vous vous. ête.S
bien empare du siège de M. le curé de St.-Eustachf.

A M. Mallst du Pan , rédacteur du Mercury


de France.
, Au milieu des fureurs de la scélératesse,
Défendre la sainte équité ,
Faire entendre la vérité,
Et contre les méchans appuyer la sagesse,
C'est connoître la liberté ;
C'est en faire un bien noble usage ;
Mallet , des gens de bien tu mérite l'hommage,
Par ton courage et ton humanité.

Les héros sont cosmopolites. La philantropie qui


dévore le tapissier Lam... , le détermine à s'éloigner
de son ingrate patrie , pour aller éclairer les peuples
d'un nouvel émisphère ; il part pour Scioto à la suite
du grand général. On assure que Gorsas est de la
partie, celui-ci se charge d'être catéchiste, et d'ap
prendre à ces peuples les premiers élémens des Droits
es l'homme, et de la parfaite égalité qui doit réjntr
parmi les citoyen» de ces climats lointains.
( *9» )

Ô sainte constitution , que de biens vous avez fait


à la France ! quelle gloire d'avoir tout renversé ! de
faire aller tout à rebours ! ce qui commandoit , obéit ;
'ce 'qui obeissoit , commande ; ce qui montoit des-
"Cerid ; ce qui descendoit monte ; autrefois, l'autoritt
montoit par gradation du peuple aux municipalités,
des municipalités aux administrateurs, des adminis
trateurs aux intendans , des intendant aux ministres,
des ministres au roi , qui dominoit sur-tout , par sa
volonté suprême , et veilloit à l'observation des loix
et à la sûreté des propriétés et des personnes. Aujour
d'hui , elle descend du roi aux ministres, des minis
tres à l'assemblée , de l'assemblée aux departemens ,
des departemens aux districts , des districts aux muni
cipalités , des municipalités au peuple souverain, qui,
en exerçant le plus saint des devoirs, soumet à sa
volonté suprême, les municipalités, les districts, les
departemens , l'assemblée , les ministres et le roi.

De Bruxelles , le 1 décembre.
On vient de me demander s'il est vrai que j'ai Je
projet de dénoncer tous les émissaires de la propa
gande , venus tant à Bruxelles qu'à Coblentz. Non,
je craindrais de plonger le poignard dans le sein d'il
lustres familles , en démasquant d'indignes rejettons,
qu'un vil intérêt entraîne dans la fange, et qui dés
honorent encore , si cela est possible , la cause qu'on
les paie pour défendre.
Signé Meude-Monpas. '
wag SSB3I aww

Un célèbre médecin d'Oxfort , vient de foire la


parodie de la machine inventée par la grand docteur
Guillottin. Nous en attendons incessamment la dps-
-( 293 )
cription exacte , que nous ferons connoître à nos
l*cteurs / dans- laquelle ou n»iu_assuic. j^ue la mé
decine est parfaitement vengée , et l'auteur François
censuré outre-mesure.
,T~ 'Vlq
Dans le nombre des virulentes motions qu'on a.
faites samedi au café de Foi,. on' distingu» celle
d'aller, au nombre de 5 ou 600 , planter un j-mifion
national dans les boutiqm.% des marckajiçls a\ ht -aux
qu'on sait -être des arïst-ctates , et on alloi: l'exé
cuter, si la garde nationale n'etoit pas arrivée à pvopas
j)our appuyer la motion à grands coups de crosse dfe
fusil , ce qui fit qu'on s'empressa de passer à l'ordre du
jour. ■>

Un frelu de la nation
Vantoit chez un vieux patriarche
L'heureuse constitution ,
Comme les fiebreux prisoient l'arche.
Lors notre barbon lui repart ,
Avec un ton de gaillardise,
De son tout l'ami je me frise,
Comme jadis je fis du quart.

Extrait d'une lettre ' de Salhris.


L'abbé Pournass. . , curé très-constitutionn:;l de
Pier. . Fit. . , district de Romorant. . , porte dans sa
paroisse les sacremens aux malades avec l'indécence
la plus marquée ,' & dans le costume d'un vrai bra
connier , des sabots aux pieds : il se sert d'uue car
nassière pour transporter les saintes huiles Si le saint
viatique , de l'église au domicile des malades. Tout
ceci est de la plus exacte vérité , & vous pouvez en
toute sûreté le publier dans votre journal. v /
( 294 )

Passage tiré des mémoires de la HovssxrE , tome


premier , page 539.
" La maison de Brulart est originaire d'Artois,
„ et vient d'Adam Brulart , seigneur de He^ , audit
„ pays ; lequel Philippe de falots fit grand-maître
,,dis engins (i), cranequiniers et arbalestriers du
„ royaume. „
N. B. Ce passage de la Houssaye vient d'attirer
à madame Brulart , de la part d'un pauvre diable de
musicien , l'hommage d'un recueil de sonates ,
dont l'épître dédicatoire débute naïvement ainsi :
A madame Brulart, grande- maîtresse
SES ENGINS, &C.
Risum teneatis amici ?

Après la lecture du mémoire des commissaires d»


Saint-Domingue, par lequel ils ont prouvé et dé
noncé l'infernale société des amis des noirs,
pour avoir porté le FEU et la MORT dans cett»
malheureuse colonie, MM. Brissot, Fauchet ,
Battre et dom Chabot, taxèrent cette dénonciation
d'outrage fait à la philofophie , et de libelle dont
les auteurs dévoient périr sur V échafaud. Ces
propos indignèrent un député, qui leur cria: eh!
BARBARES, N'iNSULTEZ PAS DES MALHEUREUX.
N. D. R. —■— Tous les honnêtes gens désirent
connoitre le brave député qui a eu le courage d'im
poser silence , par cette phrase , aux chefs de la
SOCIÉTÉ DES AMIS VES &OIRS.

(1) Engin, singulier masculin. Industrie j, il est


vieux. Foye[ le dict. de l'Académie.
( *95 )

Vers faits à la représentation de la Partie dt-chasst


d'Henri IF y où M. Préville a joué le rolejëe
Michaut.
C'est à toi , l'ornement du sexe et du théâtre ,
Contât , que nous devons le bon papa Michaut.
Combien il est naïf ! Cet ami d'Henri-Quatre.
N'aime pas moins son roi , qu'il chérit sa Margot.
Heureux meuniers , venez, accourez du village j
Puissiez-vous aux vilains inspirer vos vertus.
Si nous n'avons Henri , nous avens son image ,
Et ses traits dés François sont ici méconnus.
Le jour luira bientôt, qu^il V fera connoître.
Et tous , comme Michaut, tombant aux jpieds d'Henri,
Nous lui dirons :,bon coi., soyez seul notre maître,
lt rendez-nous heureux sous un autre Sully.

M. Suleau , dont on attendoit avec impatience


les piquantes productions , se trouve maintenant
dégagé de toutes les entraves dont la malveillanc*
l'avoit circonvenu ; il est aujourd'hui en mesure de
fournir exactement les numéros de son journal a ses
abonnés. Le septième numéro paroît aujourd'hui ,
chez Rainville, imprimeur, rue de Seine, fauxbourg
Saint-Germain, chez lequel on s'abonne pour tout»
la livraison.

L'ex-député abbé Berardihes . qu'on supposait


n'être ni figue ni raisin , vient enfin de laisser tomber
non masque ï le voila décidément démagogue fieffé.
l*&
' ', T^O.tf"V* î ^ B:T*i,'l!iI^ï;É»-A I «.j.r; 7.7
t.v- ...i =1 Diitn x; a^i-iia-I .1/. u0 c-;i-,„. \\u
Histoire des femmes , depuis la plus naute_^ti-
quité iu*,QU.'f I)PS P^rs j avec des anecdotes curieuses
et «fes détails tres-ifitcréssatts'- sur' îeùr< état civile*
politi^ile", triei 'tëflsf'les peuples, barbares et civifeés,
anciens 4ti*fr6dttrnes. Traduit de l'An^lpis,,parM. det
CANT.VfBWUi, 4)^/^-1». Prix brochés, 6 livres.
^4 Pfi/ïï, chtï Bs.iAi/a l libraire , 'ijliai des Augus-
tins\ n°.iV50- ^'.-svtmi.:i. ■-.■;...;]

Cet ouvrage , ou la plus vaste éftimtion se déploie


«l'une' manière aussi' agréaWê qu'instructive , es* écrit
d'un ■styfé'faeifc; éti oarrtcti,, Qo peut dirq que cette
savante. pHtfductiQn,,, qui m^aiioit^ nptre littérature ,
se faiq'^.jftvec l'intérêt le^pius' vif, e'r/'rioùi ne
'doutons pas qVëlïé' nè'rê^î»{^1,fe)iprobati*>n lamitux
^ronôntée^aa '^eSetoarroanB sa^'uBftusçmftjtt, #t ,f

s-> n\ii-.QairsodiJa',etot:ffitliyii!fe*i ^novembre, , -

!
L»3 Asaigiipft^e {00 U,v. pour ceux ne 5, uv. , 5 3 quarts. --
Xes 4.tsiM»rs de ico U'v.. pour ceux de 5' M , f uii'q.art.? -iu.'OGS

De l'Imprimerie du Journal de la Cour t*dela:V:ilIe!,


dont te—Barrait- -est rue Niiu>A&aijiî.;M£>c , Vv. 7 ,
N*. 38. À^^À.CalamiT£'' — Nais-
Jftï**M sancc de M. Bouche.
Jeudi 8 décembre.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faifeur de Journal doit uibut au malin.


La FO» ta in».

Pour servir au code du eom'uè des recherches.


Si une accusation intentée étoit dépourvue de
toute apparence de vérité , il ne faut pas -pour cela
que le rapporteur du comité l'efface de son livre ,
parce que , ce qu'on ne découvre pas dans un temps,-
se découvre dans un autre, il faut que l'inquisiteur,
de la nation oppose des ruses à celles des aristocrates ,.
afin de river leur clou par un autre, et de pouvoir
leur dire : comme j'étois fin , je vous ai. pris par
finesse. On pourra lire le procès-verbal à l'ac--^
cusé en supprimant absolument les noms des dénon
ciateurs , alors c'est à l'accusé à conjecturer qui sonf^
ceux qui ont formé contre lui telles ou telles accu
sations , c'est la méthode qu'on doit suivre dans le .
comité des recherches ; il ne faut pas que les accusés
s'imaginent qu'on admette facilement la récusation,
des témoins en fait de crime de lèze-nation ; car il ;
n'importe que les temoins soient gens de bien ou
infâmes, complices du même crime, ou parjures t
ou coupables en quelque manière que ce soit, c'est,
ce qui a été réglé en faveur de la constitution. ...
Foh. dict. philosopk. page 349.
Tome VI. Année 1791. ôb
( 298)
<«- f ,i ... ,-,..

VARIÉTÉS.
Au refus de MM. Moreton, Gcstas , St.-Hurugey
Durefort , Santerre , d'Oraison et du marquis de
Fillette , le pouvoir exécutif a proposé à M. le comte
Louis Jacobin de Narbon... le ministère de la guerre}
( maïs comme ce ci-devant chevalier d'honneur sait
mieux que personne que celui qui représente en
cette qualiti , n'y est placé que pour servir de
plastron aux traits de rage de dom Chabuuc , Isnaër,
Fauxchtf-, &c. ou pour servir ,de risée aux aristo
crates ) j il a pensé qu'un homme comme lui ne
devoit pas accepter un emploi qu'on avoit si fort
avili'; mais on assure qu'il a été forcé de l'accepter,
d'après les ordres de madame (Jopete de Staë..

Combien il a d'esprit , ce bâtard Franc. . . de


Neufchât.... ! quelle éloquence poétique il met dans
ses discours ! Combien on a eu raison d'applaudir à
tout rompre cette comparaison sublime : L'opinion
publique est comme le bronze dans les mains d'un
statuaire ; tant qu'il est en fusion , il peut prendre
les plus belles formes ; quand il est refroidi , il n'est
plus qu'une masse infirme et sans valeur! Oh ! que
cela est beau !
Entendez- vous, Bailli, ce sublime langage ? L'opi-
itron publique comparée a du bronze fondu ! Le
bronze en fusion dans les mains du statuaire ! Elles
sont bien dures , ces mains , et M. Franc... suppose
qu'elles sont de ce qu'il a le coeur. Si ces belles
phrases enfantées à l'occasion de son rapport incen
diaire contre le clergé, signifient quelque chose,
nous croyons que notre bâtard a voulu dire que,
lorsque- le peuple est en fermentation contre les
prêtres , il ne faut pas \s laisser refroidir et l'animer
au plus ëfint des devoirs., .. ...
( 299 ).

Une lettre de Saragosse nous apprend , que les


religieux Jacobins du royaume d'Espagne ont
demande au pape la permission de quitter ce nom',
qui , depuis la révolution françoise , est devenu en
horreur chez tous les honnêtes gens de toutes les
-Nations. . . . . .. /

"L'assemblée menace les peuples d'Allemagne de


leur envoyer la lrb$r,i,é françoiïe ; elle sait donc bien
que c'est un mauvais service à leur rendre; nous
craignons au contraire que les Allemands ne nous
apportent bientôt la liberté de leur pays ^ et qu'U
ne se trouve en France beaucoup de goûts assez
dépravés , pour la préférer à la nôtre.

m—aaseaBca "

L'illustre évéque Faux... a beaucoup recommandé


à l'assemblée les nourrices de son département dû
Calvados , qui élèvent , a-t-il dit ,' beaucoup d'ehfanB
de Paris j son discours étoit onctueux et touchant,
et on y reeonnoissoit l'expression du langage des
entrailles d'un.père.

Le lendemain de la dénonciation des jacobins" et


amis des noirs, par les citoyens de Saint- Mato,
plusieurs membres de l'assemblée vouloient rejettefr
du procès-verbal certaines expressions pittoresques ,
que les Malouins avoieht répétées plusieurs fois nïaïgfë
les hurlerhens des coupables ; mais une voix forte
s'écria : MM. , il ne faut rien supprimer ; neus passe
rions A LA FIN pour des tyrans , Si nous né
souffrions jamais Ta vérité au milieu de rassemblée.
( 300 )

Un de nos abonnés , de retour à Paris après qua


rante ans d'absence , nous mande qu'il a été très-sur»
pris de le trouver si peu embelli; autrefois, dit-il,
l'y voyois de suberbes édifices , de sompteux hôtels ,
de magnifiques habitations ; mais'à présent, je n'y
vois que des petitss maisons.
M3t&&£SJIfâ&BSSM

On nous avertit de tous côtés -qu'en parlant des>


journaux enragés , nous sommes cause qu'on les
achète , et même quelquefois qu'on les lit ;
aussi un certain père de l'église, conformiste de
la rue du Chantre , fait-il de son mieux pour s'attirer
un petit mot de notre part ; mais en fait de scélé
ratesse , la vo'.'onté seule ne suffit pas , et il gagneroit
trop à être rendu ridicule.

L'illustrissimus preenobilis ac reverendissimus


abbé Fauxchcj'-a. déployé toute l'onction de son mi ■»
nistère , et toute la douceur de son caractère dans
la dénonciation qu'il a faite de M. Delessart ; il l'a
qualifié de fripon, de scélérat, de prévaricateur et
autres épithètes cordiales ; en un mot , il la traité
en véritable frère : mais on voyoit bien que le prélat
étoit toujours le frère aîné ; il ne peut pardonner
au ministre la lettre qu'il a écrite au 'département
du Calvados pour l'engager à la modération envers
les prêtres catholiques ; il est furieux de l'arrestation
des brigands d'Avignon , de la condamnation des
assassins des colonies , Sec. Sec. Au reste ',' ce saint x
cet irréprochable prélat, a des mœurs trop pures pour
habiter les grandes villes ; il faut , (et nous le lui
prédisons ) , que ce soit la campagne qui lui voyt
çxercer les dernières fonctions dé l'épiscapat,' '

">
( 3°i )
$n h i f mt m ■

Rendons justice à qui elle appartient ; le journal


de Paris , si dégoûtant autrefois , quoique composé
aujourd'hui par un ci-devant député du côté gauche ,
est xdigé avec beaucoup de sagesse et d'impartialité.
S32£3S=jau»

De très-bons mots diseur ingénieux ,


Toujours nouveau , partant point ennuyeux j
Grand désopilatcur de rate ,
ktit malin, vous trouverez, inclus ,
Trois livres quinze sous de plus ,
Pour votre journal qui me flatte.
C'est l'abonnement d'un seul mois j
Mais , pour une pauvre victime
Immolée au nouveau régime , .
Trois livres quinze sous tournois ,
Sont une somme de grand poids ;
Et c'est chose assez fortunée,
Au temps présent , de pouvoir, trente fois ,
Rire dans le cours d'une année. .
De mes menus-plaisirs, c'est le n*c plus ultrh. :
Mais, si jamais la fortune prospère
iChanseoit en TV Deum l'affreux Dits illa
» -■■ ■ De mari existence première , K,
Foi d'écuyer, et cestera ,
Je sàurois m'amuser dé la bonne manière','
Pendant un siècle et p.ir-drrà.
' Alors heureux dû bonheur de l'empire ,
\ gaieté double foi £ le nombre de -nos ans :
( 3©* )"
Vous parleriez du bon roi notre sire ;
Sur maints et maints événemens
Vous lâcheriez vos mots charmans
Ce seroit la saison de rire.
Alsrs à mon plaisir il ne manquerait rien ;
Car alors j'aurois le moyen ,
Ergo , le plaisir de vous lire.
Par M. D. L. J..

Aux Rédacteurs du Journal, ,


Vous proposez souvent , messieurs , des paris.
Sériez-vous de moitié si l'on parioit que les brigands
d'Avignon ne seront pas plus punis que tous lesaïures
scélérats qui ont désolé le royaume ?
Réponse des Rédacteurs.
Il y a probabilité pour et contre. D'un côté , bus
crimes sont si atroces , si publics ; il y a tant d'in.
fortunés qui demandent vengeance ; ils ne seront poitt
jugés à Paris, mais à Avignon, et par des jug«
témoins de leurs forfaits. D'un autre côte , combien
de coupables ont intérêt qu'on ne remonte pas à la
source , et qu'on ne soit forcé de punir leurs fauteurs,
.adaérens et complices ; les Cam... , Bouc... , Mtn...,
Péth... , &e. &c. &c. et autres. Les comptes qui
arrivent d'Avignon , et les prisonniers qui assurent que
ce n'est qu'un orage passager , qu'ils seront tous
délivrés , mais qu'il faut pour cela que leurs amis
prennent certaines mesures. Nous laissons à nos lec
teurs à décider si nous devons accepter le pari ou non

On a donné au cirque national , samedi 3 de ;


mois , une grande représentation des j'ureurs <
( 3°3 )
Fauxchef, tragi-comédie en un acte très-long , suivie
d'Arlequin brissotant , petite farce à tiroirs forcés :
l'acteur principal de la première pièce , qui en etoit
en même temps l'auteur , a joué son rôle avec toute
l'expression quon lui connoît ; aussi a-t-il été vive
ment applaudi par la partie de la salle ornée du bonnet
de la liberté ; mais le reste des spectateurs , tout en
rendant justice aux talens du nouveau Poisson, ont
trouvé qu'il ne mettoit pas assez de vérité dans
ton débit. Ils ont aussi trouvé à redire au noeud da
la pièce ; ils auroient désiré qu'il eût été placé
d'une manière à empêcher la chute de l'auteur ;
mais il donne à cet égard de grandes espérances
pour l'avenir : quant à la petite pièce , on a beau
coup ri de l'adresse d'Arlequin, qui , après avoir volé
une bourse de 16,000 livres trouve le secret de
devenir législateur.

Une sentinelle a été insultée hier , dimanche , au


Palais-Royal ; les jacobins disent que c'est par un
aristocrate , et les honnêtes gens disent que c'est par
un jacobin •' le coupable a été arrêté ; ainsi il sera
aisé d'éclaircir l'affaire j mais en attendant , nous
disons que si malheureusement c'étoit un prétendu
aristocrate , il devroit d'autant plus être puni qu'il
devoit plus se respecter lui-même , et respecter un
corps qui se conduit avec sagesse et modération (1) »
égard qu'on n'a pas lieu d'attendre d'un jacobin , qui
ne doi; être puni que matériellement , s'il se trouve
être le coupable.

Quand saint Mirabeau inventa les assignats , quel


qu'un lui demanda si , de bonne foi , il ne craignoit

(1) C'est de la garde nalionale dont nous voulons


parler.
( 3<H )
pas la banqueroute? La craindre , non; la croire V
oui. L'opération, ajoute le grand homme , ( cette ré--
ponsc est littérale , ) est détestable en finance , exceU
lente pour accomplir nos hautes destinées ; la ban
queroute est inévitable , sans doute ; mais personne.
ne s'en plaindra t car elle sera dans les mains de
tout le monde.
— ■ ««mu i '—m——^
La partie la plus intéressante des journaux jacoi
bins et enrages , mais malheureusement la plus inu
tile , est toujours le petit article de la fin par lequel
ils enjoignent à leurs abonnés de renouveller leur
abonnement.

Annonce.
Vbnts u l'amiable , au rabais , d'un tiers au-dessous
du prix de fabrique , de toutes sortes de marchan
dises en draperies , soieries , diverses étoffes , toiles
tt mousselines en gros et en. détail, rue Bourg-l 'Abbé t
N°. 51 » au fond de la cour au premier. Le Prospectus
de toutes les' marchandises exposées en vente se distribue
au même endroit. Les voitures entrent dans la cour.

Cours de la rue Fivknne , 7 décembre.


Les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 21 pour cent *
Ceux dé 500 liv. perdent 21 et demi pour cent. '. '
Les louis pour des Assignats de <po liv. perdent 7 liv. 15 s.
Pour de i'.aigent 10 sous.
tes Assignats de 500 liv. pour ceux de 5-li'v. , 5 et demi.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 5.

De l'Imprimerie du Journal de la Cou/ et delà Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc,^ V. 7,
au coin de la r. Favart, place de le: comédie italienne.
. Le prix de l'abonnement est pour iintr.cis, de 3 liv.
pourFtris, et de 3 /.15fi pour la province, fr. deporu
N9*- 3 $i JkSstjL Ravage & Plusieurs
w+Htfli maisons à Marans , <vi
Vendredi 9 décem. ^vJlJj»- Aunis.

JOURNAL
.
DE LA COUR
■ ET DE LA VILLE.
1
Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»
La FoNTAI«r.
— 1 g_.
Une dame rétirée à la campagne , où elle se délasse
par la lecture des anciens auteurs , et s'égaie par ctVlt
de votre journal , m'a envoyé , monsieur, le premier
jet de ses idées sur la bague à là- Coblcnt[ que Vous
avez annoncée. Vous en fere^ l'usage que vous
j ugerei convenable. ' , :'•"•■
Vincu iter durum putas. Virg.
°
Vincet amer patrice. Idem.
Fos, 0 lux patriœ , spes ofidissima gentis ,
Quae tantce tenuerc morœ 1 Idem.
La- fè c'ho certa in tua pietà mi giora. Il Tassoi '
Une foi , une loi , un roi.
Patrie, autels, honneur, c'est peu que vous chérir ,'•
Il faut vous rendre un roi , votre gloire ou périr.
Ou bien ,
Patrie , autels , vertus , il faut vous secourir ,
Vous rendre votre roi , votre gloire ou mourir.
Tome VI. Année 179.T. $>p
( 306)
*■

' V A R ï Ë'f'É S.
On dit que M. de Volnty, pour réveiller l'attention
2\i public , assoupie sur lui et sur ses ouvrages ,
vient de flire imprimer dains les journaux patriotes
qu'il renvoie à mad'ame Catherine une médaille
d'or, dont elle lui avoit fait présent , il y a deux ans ;
fl ls^JpijrçeiTvoie, sous le prétexte qu'il ne veut pas
partager cet or avec des hommes , à qui cette dame
en envoie , et qui sont dénaturés au point de fuir
leur patrie, où cependant, on n'a voulu les égorger
que*pôur" lé maintien' de la constitution, à laquelle
M. Foliày à trâVaillé'sf rondement. —— Le jockai
quSt-a ■diai'gé~de~ reporter "cette médaille à M. le
baton.tfc Qripim a, ,sans doute , été infidèle ; car on
ditjfjye ,1e baron n'a r^çu qu'un gros sou, enteuré
de^flÇqn-,,. placé dans. unefpetiite, boîte de galucha ; on
dit aussi que l'impératrice vaêtre si fort affligée d'un
mqpji% a^i marqué, de la , part d'un législateur
françois , qu'elle finira par se mettre au couvent des
Annonciades-Lamatu.
>■■■„! ■'"■■■ . , ,,a
Un certain héros; -a^ présenté à l'assemblée une
échelle de^Unkibn^' a inflige? àùx ministres prévari-
cateurs ; mais ofi:a: vu 'avec ètohnement qu'il avoit
oublié celle des malheureux.sr. dont on a contristc
sorf ministère ëh'Âllemàgné.

Ses "feamtJochés • du manège veulent quelquefois


essayer-kurs. talens en finance ; en cela ils ressem
blent à de jeunes étourdis qui s'excitent à franchir
un large fosse ; dix fois' ils ^s'arrêtent sur le bord :
mais enfin<le corps- par¥,:1ès jambes fléchissent , et
l«s sauteurs trompés se trouvent dans la boue. Cette
q * •' . v ; -; * -■'•' *
■ -<yj >vV: / > - •< ■•307.)-'. • " --.^ c r.î 3S ,
application appartient à. mus farceurs législatif^ ^aqpt
ne s'en offenseront pas , en* avec S. Mirabeau y nous
leur dirions , vous ëtts '.tout-puissans et vous vous
fâchez /«•.'£:<<•*..•! .-. ^.ia
: - ::,':;
j-ioi si:!-,'-
«t^; !i■.'. • 1 , ~:::
-j.:! V.-<\Yl'\
•<• V!>

La marine d'Angleterre vîëïft d'adopter le mot


brissotter ; on sait que h langue angloise s'enrichit
journellement des heureuses expressions de ses voisins.
On distingue fort bien maintenant à Newgate les
brissotteurs des autres malfaiteurs.

Cors... porte la fureur contre nous jusqu'au point


de nous traiter de paniers ,• il faut que l'esprit de
parti soit bien injuste et bien déraisonnable ! Quels
sont donenos torts envers Gors... si, d'un côté, nous
avons quelquefois dit et prouvé qu'il ctoit un sot.
de l'autre , n'avons-nous pas pris son parti , lorsqu'il
y a environ deux ans , ayant manque essentiellement
à l'exécuteur de Paris , il fut condamné , par un trir
bunal , à lui faire amende honorable, avec dépens-
affiche, flétrissure, &c. ? Eh bien ! tout Paris disojt
qu'il auroit mérité une plus forte punition , ctGas^.
ne trouva d'indulgence que dans l'exécuteur qui youlujt
bien lui pardonner, et dans nous, qui, au heu. d'une
condamnation despotique , proposions de lui taire
vuider son affaire en champ clos avec son adversaire -?
il doit donc voir que nos torts et nos bienfaits sont
à-peu-près balancés , et c'est nous qu'il accable du
poids de son indignation et de son journal.
Tantce ne animis celestibus iras.

L'opinion publique paroît se diriger sur le sieur


Desessarts , du théâtre de la nation ordinaire du roi^
pour remplacer le sieur Dupa ta... dans le ministère
(3°8)
de U gîlerre ; il a de très-bonnes épaules jjïwr sup
porter cette charge » il a une très-bonne voix pour
répondre aux dénonciations. Sa figure , si jamais il
se met en colère , fera trembler bien des membres de
l'assemblée, et il sera fort aisé à retrouver, s'il lui
prenoit jamais fantaisie d'émigrer.
.-— ——F"—*'-'
CHARADE.
Le baron de Copet , nourri de mon premier ,
A la France aveuglée a tracé mon dernier,
Pour parvenir soudain à faire mon entier.
( Le mot i demain. )
■i———
1 Aux Rédacteurs du Journal, ,
J'ai lu, messieurs , avec autant de surprise que de
douleur, une calomnie que la malignité s'est ingénié
'à propager dans votre journal d' avant-hier. L'article
contre lequel je m'inscris solemnellement en faux ,
est une note, en forme de diatribe, contre M. l'abbé
Bérardier, ex-député et ancien principal du collège
de Louis-le-Grand , qui a toujours marché, comme
ïe clergé de France , dans le chemin de l'honneur.
J'ignore quel est le Sycophante qui s'est plu à jetter
un . vernis démocratique sur les principes de M. Bé
rardier ; quel qu'il soit , je l'accuse hautement de
lâcheté et de calomnie.
Riche , ancien disciple de M, l'abbé Bérardier.

Un Anglois , nouvellement arrivé , nous a assuré


qu'on pe s'entretient à Londres que de l'aventure
àrrlvéç à madame de Sillcry-Brulart. Cette illustre
çmigrée voyoit , d'un œil assez philosophique, la
( 3°9 )
dévastation de ses malles et ballots , lorsque , jettaût
tout-à-coup un cri perçant, elle demande son Adèle:
les douaniers , et la tourbe qui couvroit le rivage ,
crut qu'il s'agissoit d'un enfant , ou d'un chien prc-
v cieux ; on n'entend plus que le nom d'Adèle re
tentir de tous côtés ; on court , on va , on revient*
en vociférant le nom d'Adèle ; la lectrice de la
dame , quoiqu'elle parle assez bien l'anglois , eut
beaucoup de peine à faire entendre à cette horde
agitée , qu'il s'agissoit d'un manuscrit du plus grand
prix , des savantes veilles de cette illustre gouver
nante , qu'elle se proposoit d'offrir, en vélin, à la
princesse de Galles , d'ont elle ambitionne , avec
ardeur, la bienveillance, par des raisons qu'on n'ignore
pas au Palais- Royal.
sa
L'on mande d'une ville de la Lorraine , que tous
les patriotes s'y préparent très-activement à la guerre.
M. Par.., adjudant- major de l'armée, et M. de
Lanno. . , maréchal-de-camp employé , font journel
lement l'essai de leurs armes. L'adjudant- major ,
pour s'aguerrir au feu , employé l'epée de son gé
néral à embrocher des tartines , qu'il fait rôtir , et
dont ces deux héros se régalent à leur déjeuner,
pour se mettre en état de répondre , dans le cours
de la journée , à la confiance de la nation.

Théâtre de la rue de Richelieu.


On a donné avant-hier, sureç théâtre, une tra
gédie bourgeoise , en trois actes et en vers , de 1%
composition de M. de la Harpe , intitulée : Milanit.
C'est une espèce d'instruction morale, civile, reli
gieuse , chretienne et philosophique , à l'usage de je
ne sais qui. Premier tort de l'auteur; car M., de la
Harpe doit savoir , et Aristote , Horace , Vida et
r )
(3.1° ) _'.•''
Boileau lui ont déjà dit avant moi , qu'un écrivain
dramatique pour peu qu'il fût versé dans son art ,
n'etoit point à l'ordre du bon goût, quand sa pièce
n'ofrroit directement aucun but moral ; et M, de la
Harpe est précisément» dans le cas spécifie par les
législateurs ^du Parnasse. En effet , MUcuiu qu?un
père barb-sre sacrifie sur l'autel de la religion , en
inouran: empoisonnée n'offre qu'un spectacle déchi
rant, et M. de la Harpe n'a fait qu'une dépense
inutile d'imagination , et ses efforts sont comptés
pour rien , puisque les cloîtres contre lesquels il
s'élève si iracondieusement , sont tombés à la voix de
«os révérends pères constituais. C'est dom Quichotte
qui cornbut des moulins à vent > à moins que M. de
la Harpe, par un principe religieux, aussi édifiant
qu'il est rare , n'ait voulu faire la satyre la plus san
glante de notre siècle corrempu, en faisant applaudir
sur le théâtre , la vertu par des libertins , et la religion
par des athées. Nous laissons ce problême à résoudre
aux personnes qui sont en état de juger à quel degré
de ferveur se monte la croyance de M. de la Harpe.
Quant à la partie littéraire de cet ouvrage , il y auroit
de l'injustice à nier qu'il n'y ait quelque mérite.
L'auteur qui connoît parfaitement le mécatiisme
d'un vers , a souvent de la force dans les expres
sions, et de la vigueur dans les pensées ; mais nous
avons vu, avec peine, que sa muse ne se traînoît
souvent qu'appuyée sur des adjectifs , des conjonc
tions et des adverbes. Le rôle de Méta/iie, le prin
cipal de la. pièce , quoique bien dessiné, manque
souvent du côté de la vérité ; c'est ainsi que Milanie ,
élevée dès son bas âge dans un couvent , donne une
théorie de l'amour parfaitement rafsonnée , et on lit
dans ses yeux brûlans qu'il ne tiendrait pas à elle;
qu'elle ne la mît en pratique. Isfcus blâmerons aussi
l'auteur d'avoir mis dans la bouche de son héroïne
des imprécations contre le pouvoir paternel., Il n'est
pas dans l'a nature qu'une fille timide , quel que sait
( 3" }
son désespoir , sorte aussi facilement du respect pour
n'écouter que les transports de la haine la plus
acérée. Ce mouvement peu filial a généralement
déplu. Nous pourrions peut-être agrandir encore le
cercle de notre critique ; nous pourrions, par exem
ple , reprocher à M. de la Harpe le peu d'intérêt qui
règne dans son drame , le défaut d'intrigue qui se
trouve noyée dans des discussions arides , des argu-
mens en forme , et des périodes à quatre membres.
Mais nous nous arrêtons pour féliciter l'auteur du
caractère sublime et magnifique dont il a imprégné
le rôle d'un pasteur aussi sage qu'éclairé ; c'est pour
la première fois , depuis que l'heure de la licence %
sonné sur ce malheureux pays , qu'on entend sur le
théâtre le langage pur de la vertu , et l'idiome d'une
morale tolérante.

,re L'assemblée-nationale offre un objet digne


« de risée et de mépris ; elle fait la honte du peuple
n françois, et le scandale de l'Europe; toutes les séances
„ sont ou oiseuses ou indécentes , et les débats honteux ;
,, l'on y voit des intrigues , au lieu de délibérations ,
„ du charlatanisme en place de l'éloquence ; elle ne
„ feit absolument rien de ce qu'elle devroit faire ,
n et ne s'appesantit que sur des sujets hors de sa
» compétence ; elle ne tardera pas à faire haïr et
» renverser la constitution , et finira , si on la laisse
» faire , par dissoudre le gouveruement. »
Note des Rédacteurs. — Foilà le résumé
d'un discours qu'un honnête député a osé prononcer
a l'assemblée nationale , à la séance du lundi 5
décembre. Nous croyons d'avance que quelques-uns
de ' nos lecteurs ne pourront jamais croire que nous
leur disons la vérité ; mais pour le leur prouver ,
nous appuyons la parole d'honneur que nous en don
nons , d'un pari de.tix doubles vieux louis.
( 3" )

Un vieux militaire passant à Vcrsail... et ayant


à parler à un capitaine des volontaires nationaux,
f>artant pour les frontièies , ne put le rencontrer qu'à
a sortie d'une inspection qui venoit de se faire au
manège de ladite ville , et qui avoit pour but de
visiter les épaules. Le vieux militaire crut que le
capitaine vouloit parler des épaulettes; mais ce der
nier le tira d'erreur, en lui disant , que le colonel et
ses camarades , ayant eu quelques doute , s'étoient
prêtés à cette épreuve , et qu'heureusement tous les
volontaires de sa compagnie s'étoient trouvés avant
la leur*.

Gravure.
Combat1 kaval donné par le brave du Cou'èdk;
le 6 Oclobre 1779» Cette gravure, exécutée par M.
Déqutvilliers , l'un des artistes les plus capables de
traiter le genre de la marine, est du plus grand effet ; la
disposition en est des mieux ordonnée 'et rend fidel-
lement ces masses de beautés qu'on distingue dans
le. tableau original de M. le marquis de Rosselt
qui a lui-même présenté cette gravure (sur laquelle
nous reviendrons incessamment ) à l'assemblée na
tionale , dans k séance du lundi 5 de ce mois.
On trouve cette gravure chez Mérigot , jeune',
libraire, quai, des Augustin* , no 38 , et chez l'au
teur , rue de Touruon , no. 6.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, <V°. 7 ,
'au coin de la r. Favart , place de le comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pour Paris, et de$l.i $f.pour la province, f'r. de port.
SUPPLÉMENT
SUPPLÉMENT
Du N°. 39.

Grande délibération de l'Assemblée générale


des Dindons à plumes et à poils.

L A caste dindonnière, considérant que , depuis son


introduction en France par l'amiral Ckabol , elle a
tellement pullulé, qu'elle compose, sans que l'on
s'en doute, la majeure partie de la population; qu'il
est temps enfin qu'elle songe à sortir de son oh ~u-
rité, et à se distinguer par quelqu'action d'euat :
Considérant , en outre , que le succès dépend
souvent de l'à-propos, et qu'elle ne peut choisi* un
moment plus favorable que celui où nous nous
trouvons :
A Arrêté, après mûre délibération, qu'il sera,
sur-le-champ, formé une députation pour aller por
ter au manège le tribut de son hommage et de ses
voeux;
Que cette députation sera composée de vingt-
quatre coqs-d'inde, et de trente-six dindons à plumes
et à poils , nommés par le scrutin individuel ;
Qu'elle se rendra le plus gravement poflible à U barre
de l'auguste assemblée , où , après les complimens et
les exagérations d'usage, elle deelarera que la caste
dindonnière adhère, de cœur et d'esprit , aux quinze
articles du décret contre les émigrans ; .
Qu'elle déclarera que la caste dindonnière partage
très-cordialement la haine que l'auguste assemblée
porte à ces scélérats émigrés qui veulent qu'on rende
au roi ses prérogatives , son pouvoir et sa liberté ,
et qui ont osé dévouer au supplice d'honnêtes et
innocens jacobins , parce que , dans une saillie de
gaieté , ils ont incendié quelques centaines de châ
( 2)
reaux , et jordanisé quelques milliers de ces perfides
aristocrates qui minoient sourdement la France,
pour la faire tomber , un beau matin , dans les an
tipodes j
Qu'elle offrira , pour la défense de la patrie contre
ces révoltés , une légion de cent mille dindons du
mois d'août , entrenus à ses frais , et dont les dra
peaux porteront pour devise : la liberté ou la broche;
Qu'enfin , elle félicitera M. Bazi . . . , député de
H Côte-d'Or , du grand jugement qu'il a fait briller
à la tribune, lors de sa motion anti-majestueuse,
et de la sagacité avec laquelle il découvre les cons
pirations.
Signé Glcu glou , Président.
Pian-pian , Secrétaire.
Suivent dix-huit millions de signatures.

Collection des œuvres de M. Gin,


ancien confeiller au Grand-Confeil ,
Proposée par souscription.
Le prospectus se distribue chez Bossange, libraire
rue des Noyers , n°. 33.
Onze volumes in-S ■', , de la plus belle exécution
typographique , formant le premier terme , paraissent
en ce moment. Prix , 50 livres.
Les bornes de ce journal ne nous permettent pas
les détails qu'exigerait cette intéressante collection.
Nous nous bornerons à dire que l'auteur, pré
voyant les désastres dont l'esprit de système nous
menaçoit , a su , depuis vingt années , faire servir
la littérature même à la défense du trône et de l'autel.
Voyez les notes qui accompagnent sa traduction
des harangues politiques de Démosthènes , et sur-tout
celle qui est à la tête du troisième volume , intitulée :
des causes et des progrès de nos maux Ù des moyen
d'y remédier.
(3)

Bulletin de ma santé , le 25 janvier 1791.


A M. le chevalier de Valp . . . x , qui m'avoit envoyé
des vers bien aimables pendant ma maladie.

Ma muse valétudinaire ,
Par ordre de la faculté ,
Dans mon alcôve solitaire ,
Dort en attendant la santé ;
Elle me quittoit, la volage,
Quand j'ai reçu votre message. . . .
Je sens que vous m'avez gâté ;
Vous me trompez à chaque rime ,
Et pourtant je serois tenté
D'être , par sensualité ,
A vos jolis vers pour régime . . .
Si vous disiez la vérité.
Votre aimable cajolerie
Me donne de la vanité ,
Et vos vers de la jalousie ;
Un mourant peut être flatté :
En vous lisant, mon camade,
J'ai retrouvé quelques grains de gaieté,
Et je ne serois plus malade ,
Si le plaisir donnoit déjà santé.
Par Dondon-Julot.

Annonce.
Un jeune homme , à qui ses moyens actuels ne
permettent pas de continuer les souscriptions de
l'Encyclopédie par otdre de matières de M. Pan-
koucke , et qui néanmoins ne voudrait pas se dessaisir
de la propriété de cet ouvrage, désirerait' trouver
une personne aisce, d'environ cinquante-cinq ans, ou
(4 )
au-dessus , à qui il céderoit la jouissance de cet ou
vrage , sa vie durant, à la charge par elle de Je
complettér à fui et mesure des livraisons. L'ouvrage
est aux deux tiers complet.
S'adresser , pour les renfeignemens et l'adresse, au
bureau du journal de la Cour et de la Ville.
cnaifr'-tHBBWBBgasgHMtPM

NOUVEAUTÉS -LITTÉRAIRES.
Lettre écrite au très-honorable Edmund Burke ,
membre du parlement d'Angleterre, par Th'cphilc
Gérard, 'comte de Lally-Tolendal , ci devant
*- membre de l'assemblée nationale. ■\.
On verra dans cette lettre, écrite à-peu-près à l'é
poque du i/oy^e que le roi entreprit le 21 juin dernier,
que M. d 1 Jiy-lohndal lui donnoit prophétique-
mentale conseil que cet. infortuné monarque exécutoit
alors si ma!h,.-uïeufement.

PIECES AUTHENTIQUES,
Relatives . - rapport fait à l'Assemblée 'Nationale , le
19 Février 1791 , sur les troubles de Tabago.
La famille de M. de Jobal , commandant en chef de
Tabago, nous a fait passer un exemplaire de ce fac
tura , contenant sa justification. On y répond d'une
manière qui paroît dirimante, aux imputations dirigées
contre cet officier, dont l'accusateur est M. de Dillon.
Madame de Jobal , auteur de la lettre qui termine cet
assemblage de pièces , nous paroît très-convaincue de
l'innocence de son mari. On ne peut qu'applaudir au
sentiment qui lui a mis la plume à la r»iain.
'AnOMIKATlOJf.
N . 40, JWwsl» Ira1 êdie du steur
- ,. ,,i tr Chcnier , intitulé* f
Samedi 10 dccemb. *k*2fi Charles IX. )

JOURNAL
DE LA COUR' ET DE LA VILLE.
: Y. . ;'
■ ■ Tout fiifcur de Tournai doit tribut au iTulin. '
[j . : La FO N T-A I N I
»
On vient de graver une est impe représentant une
troupe de chevaliers chargés de toutes sortes dVcusl
sons , et dont plusieurs -sont ornés de neurs-de-lys ,
qui rlèvent leurs tiges vers une' femme pleine de
grandeur et de majesté , qui est portée sur des nuages1,
et accompagnée de l'Aigle du Nord ; cette espèce de
divinité est parée de tous les attributs de la royailté \
elle tient dans sa main une gerbe de tonnerre ;' âùV,
dessus de sa tête est llaquilon soufflant des frimats :
on voit sduS ses pieds'des pans de murailles ren
versées , des croissons brisés et des poupss de vais
seaux à demi-brûlées : elle tend une de ses mains
aax chevaliers ; à côté est le génie de l'eSpérarice
qii leur montre son bouclier, sur lequel est écrit,;
Hivoke de Pugatchew ItOuffie. Dans le fond de l'es*
tampe, on apperçoit des châteaux incendiés, des
têtes coupées, des femmes et des en fan s égorgés ;,
des malheureux fuvans de toutes parts , et quelques»
uns s'arrêtantà l'aspect de la figure principale ^ et se
précipitant à ses pieds.
- i i i ii « i ■i'
V A R I É T É_S.
J:a m A rs l'inquisition dans ses fureurs, jamais
Sylla^ ni. Auguste, dans leurs proscriptions , jamais les.
Tome VI. Année 1791. Q.q

.
nu (314 ) .o> .C/I
persécutions de Dioclitien 4. jamais le règne de -Ncron^
et enfin -jamais l'assemblée constituante elle-même ,
n'ont produit des actes de tyrannie aussi odieux que
ceux doijt nops sommes .accables : on- vient* contre
toutes lies loix de j}a, constitution , d-onjonrfer l'em
prisonnement de plusieurs citoyens , dont tout le
.Cfirrie est d'avoir reGCJmrhandé à quelques personnej
de soutenir les honnêtes gens dans leur opinion: Ce
sont les propres- termes de l'accusation ; il va donc
être décidé légalement qu'il n'est plus permis d'être
honnête en France. Nous soutenons hardiment qu'il
est du devoir absolu du roi , protecteur de ses sujets,
de s'opposer à de pareilles horreurs., parçç, que , ou
ce décret est un jugement, et en ce.cas.il usurpe le
pouvoir executif et judiciaire, et il. est .attentatoire
'à l'autorité constitutionnelle du roi; ou. bien' c'est
"us simple décret, .alors le roi, sans hésiter , doit lui
refuser sa sanction , cqmmfc injuste atvexatoite, et
devant être cause.,que tout le reste des honnêtes; gens
Vont abandonner le royaume ; et dans ce dériver, cas ,
que restera-t-il au roi ? Rien autre errosé-que de
-régner sur un peuple de. . ..... . \,^ '»•,*, «Vo
-I I ■ — IIHIIIIJ l»i ' '•"t? 1 ■"''
ci- t >. . _ -i ■•.!',t/-> - :c:-;."f ^ r. :::. :z
Les pluies continuelles que nous éprouvons depuis
«quinze. jours, ont emp'êcné les juges de la. haute
cour nationale de faire route à pied, ppur/OrléànS ,
comme ils Pavoient projette. Ces magistrat^ vien
nent de partir par une voiture-guinguette , avec leurs
grands procurateurs , qui ont fait choix de cette
yoifure , comme la plus modeste, la moins coûteuse
et la moins dangereuse. Les amis de. la constitution
4lQrléans vieadcoat les recevoir.. 1 .Angerviiic. , si.
le temps le permet.

Les insectes fangeux qui.se rassemblent tous les


jours , à midi > dans le repaire de la rue V i vienne , sont

""\
3.i5 )
ceux qui profitent des calamités publiques ; ces
argentocrates-ont troXvé le moyen de disséminer la
dette de l'état, au point qu'on voit dan, la circulation
des fractions de cinq sols ; tel Savoyard qui possède;
un chiffon patriotique , ou de secours , est pour autant!
créancier de la nation. ' L'invention savante des assi
gnats -a parfaitement servi les financ«e« déprédateurs.-
Nous, avons vu, nous voyons, chaque )our MM. la
Bèt&/È*i*d , Fulch..., It,wrm.~t.P.omar...,<C<av...*
Dup,.^-I..^ul... , Vvndtm.^ ct.bien d autres , de-
chargei-untf grande partie -du fardeau, qui, en i7»9»
sii Jtiee AtMCtfUfe, cût.da les écraser , sur la troupe-
moutonnée et somroeilianta: Ces messieurs,
bbrts<^r«*e&- -d'ailleurs., . pronthnt de la _ ethargta-
nationale, pour accaparer uos..bi>as louis* or, nos.
solides écus blancs , nos denrées de toute nature , et
si l'on n'y lii'--l prompteme-nt ordre , ils accapareront
la nation entière ,. le diable et ses cornes.
amirc-a la? , .:•. > i..,-, *.-.;.: ■ c ■ '-■
Ûa , ™«=^«a?«^—
Inventions '(fo'P v e ï le s
Le mécanicien PaÉjïAN , donT nous avons parlé
pour foire Kéloge.de ses' ifty^tions, notaavneut colle
de ses ftgurcs.rcprcse^int ■dis^acoçins dans leur:
tribxne.et.testabaiikres-milP^1"3 9* FfcSfa .v'ent
d'àiouter aux para-,so(s^j^r^-^!^r£ sipare-plwc , .
qu'il -à- pe. actionnés , .Invention àc%. juirn-o.ute y
puravduks ijwrastfjtféfclfti par0çccrnc,s, pa!a:bi:K_:s_,
para- Gorsas , para-dfakjmPamil¥V\m BffîZ&rS.
lette, para-décrets, para-brissoitcur.

' kv^M^tr^OarJes-Suis^s , déjeû» trafic


finement fc, 'un café, du Pakus-Rcyît! h rent-
insultes parïquelqucs jacobins *" les Suiçsc, répon
dirent vilement ? aussitôt îa. nation {qu*fcutb.en
se garder de -confoncTre^avcc Je jrf ). ■?«* a*
< -1 ..

- . y : . >«v i ' ■-, ■(* **?l6 ) - -, -.„.„.->„'


. -.-....• , . ■ ...» x
ansicas frères ; ils veulent maltraiter et pendre les .
îhiisïuis: "4. t ceux-ci tirent leurs .sabres.* et quoiqu'ils,
rst fussent qu'an- contre cent, ils se, font jour à
tframs ieure. ennemis, et les^contiennent à une dis-::
tanee^ipsctueuse. : Pareille, avanture afriya: l'autre .
jour à <ieux hennêtes gens de la gardé .natipnaje, ;
dw.-.tt -I*oii .toit en faction, qui furent ass&ilJis, >-in-
S^Ues. et. frappés par des jacpquins.\ .dont ils arrê
teront le.chef. Quand jensuite- on pense à. leur, çin,-*
qu.nfii affilies de Maubeuge y: qui ont été houspillés ■
papdi* haullands , on ne peut s'empêcher, de vpir;
que les jacoquins ne. sont pas heureux en escarmou
ches y:: muis aussi 'il se; vengeront bien en gros de
tous ce&'échecs en détaiL , ... '-..-, - -,>.-- ..;>' .

.""■* "}
Le mot de la Charade du N°. d'hier , est comme
tout le monde -famTa deviné , bampitromt^ où se
trouvent.A?rt^aenet ,rojjte.

-LèV 'chevaliers erfahs dans lePàlaiscRoyalct sur


lèfipyvê"tte1 Paris' ,;iîq-ui- n'ont pas eu le temps de se
fafte donner la croix de Saint-Louis s©us le ministère
de ' M.' Daportail , sont ' prévenus que madame de
Sta.::;l s'est chargée de- cette partie du ministère de
"M. Lara ,'• ' fct c'est paf-sës: mains que les, priuntin/it .
dè"ceS messieurs' doivent 'passer. -" , . i-v.wi;

• ^.QnJc)o.rj>rnence à .^'inquiéter sur. le sort, .destiné à


l'incommensurable quantité-, dé billets patriotiques }
on -craint aussi quêteur.' patron ''Guill'aixme , fè.'
Çç.s:q^BR.^r <fè çinquante-deuX millions ''-en/ assi-1
gnats.,-ne' parte, ^ôuy l'Àngleteirè, après lè$ avoir
échangés pour "de 'l'or. *" '--'^'d ^
•■■ : ,. .:. ■-.. .: .-.■••
, IIB-IIJM «■' if"
Conseils a 'ami i un Frire couye-chcux.
. ■ ■
. Air : On compterait les Diamans.
Les mannequins tout neufs , touf frais ,
Qu'o„ voit grimper à la tribune ,
Sont des cadeaux; que. nous a faus
Très-puissante dame Commune.
Mais l'exemple des bonnes mœurs,
Chai., que vous voyez paraître ,
Fut nommé par les électeurs
Du département de Bicêtre.

Frère Chah... , est-ce par choix:


•• ,-^Qi.ie vous quittez, pour cette place ,
Le cordon du grand Saint-François ,
\ — -iV'os sandales , votre 'besace ?-.-..■ ■ '
Moi, qui de ceci vois la fin,
Je crains qaej-par mésaventure T
9! ,-,„On. ne vous metfe,;- un beau matin » *,iS', <\
.M A votre col votre ceinture. i ■ . , • -i: :. -<j

Le.s ..grands-enfàns du régiment NàïionÂlt$[-|-'


TU,t,TE se présentèrent dimanche à l'assemblée hàtiô-
flilë,,'.'"accompagnés .des petits-enfans du .régiment
Ro'yal-çaca, pour demander aux'rêpr&cïîiûàs de
la. natw.n une demi-douzaine ue perits'canôhs pour'
ces petits, soldats.-—m Cette demande fut" accueillie;
par hqs législateurs comme elle lé méritait,, et dç
suite par les trnïurïes ', • mais* avec Un transport sF
( -3??- ;
vif , qu'il s'est communiqué aux habitans de la ter
rasse des feuillâns , de-là aux atteliers du pont de
Louis XVI ; enfin les ap, laudissemens et les trans
ports de joie dont personne ne connoissoit là cause,
se sont tellement multipliés dans l'arrondissement des
tuileries c, qu'on a craint qu'il n'en résultât' une
insurrection dans le.palais-royal , à J'ombre de laquelle
le régiment Royal-caca ne vînt enlever le canon
qui annonce l'heure de midi" lé jour ou le soleilluit;
en conséquence , les horlogers de ce palais , ligués
arec les habituéj&;du cabirfet,;de .madame la veuve
Waufleury , ont pris les armesi, et t sont parvenus à
èonserver leur canon.

Le pouvoir exécutif vient dé prendre u»


maître de danse;, pour être à -même de saluer ^ avec
la dignité qu'il convient., les députations que l'as
semblée lui "enverra. •—— Le POUVOIR EXÉcuttf s'est
décidé à prendre ce supplément^éducation , lorsqu'il
a appris que M_.de VAUX-BtANCm'avoit pas/panf
satisfait de la façon dont il l'avoit salué.

Il faut , c disoït - on ces' jo'urs^ci , dans un cercle


«le la ci-devant province de Bourgogne , que M.
/^r«£<rjait.pe«lu-]a rnémoire. Tout le département
de la Côte-d'or sait quel est son crime ; ce n'est
pas celui de leze- nation , mais bien celui de lèze-
majesté au ,735- chef. —— Ne se rappelle-t-il pas
qu^il'a donne a M, 'JBaçf. .7. des malheureux coups
au . . ."7 Ah ! que n'a-t-il' fait à Ta barre comme
Scapin fait sur' le théâtre ? Que n'a-t-il publiquement
demandé i son maître le pardon de ces malheureux;
coups de... t Que n'à-t-il peint ss douleur de n'avoir*
pu, lorsqu'il a donné ces malheureux coups dé1.... i
deviner } à l'air de M. Sa[i. . ', qu'il ctoit uri djs
(( 3*9 ')
héritiers présomptifs du trône de Chàrhmàgnt , dtSt*
Louis , d'Henri IF\ — Gomme il eût fallu être forciër
pour prévoir toutes les- conséquences décès malheu
reux-coups de.:.. y il est digne de la clémence de nos
J3$ monarques de 'faire entrer dans l'institution
aationâle un cours de Nécromancie , afin qu'à l'aven»»
On puisse deviner à des signes certains.
: .• , Tous ces rois ignorés, nos futurs fouverains.

w
On lit dans plus d'un gros. livre, que les fran
çais sont aimables et légers ; le fluide, de la galan
terie les électrise sans cesse et les empêche de s'adonner
à aucune application -contemplative ; si par hazard ,
sur cette terre de jouissances frivoles , on trouve un
hre refléchissant , pour peu qu'on mette de suite à
reconnoîtie le médiatif isolé , à coup sûr on recon-
' hoîtra qu'il est de race étrangère ;- et si l'objet de
la méditation est or, argent, ou autres richessçs
bien palpables , on peut hardiment parier <jue le ré-
toéchisseur est juif ou banquier genevois ; si vous en
doutez , prenez des informations , chez Cerbi.. , eu
jnieux encore chez E. Clav.....

L'Évéque Favx-chsf.
Dans la chaire , au manège , imposteur effronté ,
Violant les devoirs de son saint ministère,
Et partageant le lit d'une femme adultère ,
Tel est du Calva.... l'évêque . assermenté.
m
Le Bourdon des maîtres d'école a le projet d'en
former une pour l'instruction des jeunes' Français.
.»,'■_■ ■ En lui croyant assez de science et -d'esprit pour
•conduire à bien un pareil établissement , nous le
jçrpypns ttgp inaj-adroit ppur réussir . puisqu'il débute
«par mettre cet établissement sous la protection des
rjaçobirçs.^cç.qai dégoûtera bien 'certainement tous
;ies honnêt«5S; gens de lui confier leurs enfans.
• ' i i\n ■—i——J» ii i

UriGRAMME sur le choix des Membres du comité


- des recherches.
D'kprès des choix d'aussi bon goût , )
\ Pburîjuoi donc crier au scandale ?
I Falloit-il pas dans cet é^out
■ t Jetter ce qu'on a de plus sale, l

Un Polonois' offre de parier double contre simple


que, le 5 mai prochain, le manège Sera totalement
rasé. La somme à parier est dépbscé au bureau des
inceiiiics,- rue Tïfuetone , N°. y
^'. .j *>- 1.- :.. .

Cours de la. rue Fivienne , 8 décembre.'


les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 22 et demi pour «ent.
Ceux de 500 liv. perdent ^22 3 -quarts pour cent. -
les louis pour, des Assignats de 500 liv. perdent 8 liv.
Ppur'de l'argent 10 sous,
Xes Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv. , .5 3 quarts.
Les Assignats de 100 Hv. pour cou» de 5 liv. , 51 quart.

De l'Imprimerie du Journal de'la'Cour et dela'VilIe,


dont le Burtau est rue Neuve Saint-Marc , Au. 7,
au coin de la r. Favart , place de le cernédie Italie ont.
• liprix de t'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
pwr£mstetdeîl,isfipourlaf>rov}Ace,fr. déport.
4I* âfEKêh Saccage de la ville dt
Dimanche i idée. W**)t Gourdoa'

JOURNAL
0E LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faifeur de tournai doit tribut au malin.


La Fo n t^i n i.
1; ' ' • * —• ^
b'un homme public sujet à se passionner.
Leçon à nos législateurs.
Des plus grands intérêts 'il prend un soin extrême;
Mais a ses passions il se laisse entraîner ;
F-t le peuple malin qu'il voudrait gouverner,
Voudroit qu'il sût d'abord se gouverner lui-même.
A un Frondeur.
Toi qui des rois te plains toujours,
Tu blâmas leur clémence extrême !
Ne veux -tu donc au rang suprême
Voir que des tigres et des ours.
De l'opinion du peuple.
Que le peuple à son gré me flétrisse ou m'honore I
D'un suffrage si vain pourrais je faire cas ?
Ce que je sais ne lai plaît pas ,
Et ce qui lui plaît , je l'ignore.
François de Neuj'chclttau à ses amis.
Le peuple m'applaudit ! parlez avec franchise :
Mon avis, par malheur, est-il une bêtise ?
Ces quatre stances sont- copiées dans un ouvraga
de M. Fiançois de Neufchâteau , intitule : Anthologit
morale , dédiée à monseigneur le dauphin.
Terne VI. Année 1791. R,r
( ^ )

VARIÉTÉS.
(J n fait graver dans ce moment une estampe qui
peut servir de pendant à celle dont nous avons donné
hier la description. Elle représente un grand et gros
homme , peiché sans' point d'appui sur une espèce
de machine disposée en longue equerre ; tout autour
on voit une bande de Jacobins à genoux , les yeux
fixés , les bras tendus , la bouche ouverte , et s'écriant :
O Crux , ave , spes unica. •.
Nota. En latin , Crux veut dire la Croix.

Quoique les citoyens de Saint-Malo aient rempli


leur mission auprès de l'assemblée avec toute la
sagesse et toute la fermeté possible , nous pensons
q-tfe cette ville n'auroit peut-être pas mal fait d'y
envoyer aussi queiques-uns de ces braves oui étoient
autrefois en possession de la garder pendant la nuit ;
on doit se rappeller que, l'autre jour, un évêque
constitutionnel reprocha tout haut à son confrère
Faux.... , qu'il ne faisoit qu'aboyer contre les minis
tres. Ainsi, les députés en question au rojent trouve
avec qui s'expliquer : le seul inconvénient à craindre
pour là ville de Saint-Mala, eût etc que ses députés
n'eussent* peut-être attrapé une maladie très-conta
gieuse , et de laquelle sont attaques une grande partie
de notre mordante assemblée.

Une demi-douzaine d'ivrognes Anglois se sont


amusés à écrire un billet doux à Vassemblée-nation ,
qui, après avoir humé l'encens qu'ils lui envoient,
a décrété que l'Europe , l'Asie , l'Afrique et l'Amé
rique en seroiènt instruits. —— Nous croyons ce-
( 3?1 )
pendant que, pour épargner les frais de poste , on n'en
instruira que les quarante-quatre mille municipalités
françoises , qui seront fort reconnoissantes de cette
attention.

Rspoxss u'Alt Sabovu , médecin Turc, à une


Consultation de maître Gorsas et de maître Musta
pha- Carra , sur leurs démangeaisons resptctivis
■de s'cntre-loutr* „
Asinus asinum fricat : mais fi , cela !
Gorsas , imprudemment le prurit te conseille
De te gratter le cou , l'omoplate et l'oreille ,
Avec ton Mustapha-Carra-.
Quand la démangeaison le matin te réveille ,
Ne t'y frotte pas plus qu'à Carra-Mustapha ,
Qui mourut du (i) Cara-Bacha.

(i) Cette maladie n'est point la gale , comme on


pourroit le penser, en voyant figurer ici , en qualité de
nos consultans , deux personnages exorbitamment
auriculaires , maître Gorsas et maître Carra. L'ef
froyable maladie en question, est une suette jaune.,
commune dans l'Asie mineure. Elle perce tous les
matelats, et les teint en safran doré. Cette affreuse
contagion emporta, il y a environ cent vingt ans,
Omar-Cara , bâcha de Natolie, d'où elle prit le
nom de Cara-Bacha. Ce personnage étok, ou pou voit
être , parent de Cara-Mustapha , d'où nous inférons
que le mal pourroit bien , par indémic de famijle,
avoir passé à notre cher consultant Mustapha-Carra ,
puis se communiquer par le frottement à son pauvre
pelé d'ami Gorsas. Puissent le grand Alla et son
prophète Mahomet , uniques ressources aux maux
désespérés , les rendre tous deux plus sages !
(3H>

Parodie du pauvre Jacques.


Pauvre peuple , que vas-tu devenir ?
Chaque instant accroît ta détresse i
Tous les fléaux vont bientôt t'assaillir }
Sors donc enfin oe ton ivresse.
( dtl Capo. )

Ouvre les yeux , de tes guides pervers


Vois la sombre scélératesse.
Tu fus jadis l'amour de l'univers ;
Mais à te fuir chacun s'empresse.
Pauvre peuple , &c.

.*
Cours relever le trône de ton roi ;
Abjure la démocratie ;
Que ton ceeur seul sanctionne la loi ,
Et vive alors la monarchie !
Par le Chevalier des Dins

L'or et l'argent deviennent plus rares tous les jours,


et on le cache avec tant d'empressement , qu'il dis
paraît d'une façon très-satisfaisante pour les fabricans
de billets patriotiques , dont le nombre énorme fait
le plus grand plaisir aux sots ou aux frippons.

La société des amis des assignats nous prie d'in


viter nos lecteurs à leur donner l'étymologie du mot
BANQUEROUTE.
( 325 )

Plusieurs dames de la Halle, après une mûre déli


bération, qnt décidé que le jour de Sainte-Barbe
devoit être la fête des capucins et non pas celle des
canonniers ; en conséquence , elles se sont rendues
chez le sieur Chah... le ci-devant, et lui on,f_ porté
un magnifique bouquet-; le sieur Chah... a' eu beau,
soutenir qu'il n'etoit plus capucin , qu'il n'en por-
toit plus tes marques , q«'il ctoit vicaire intrus de
Grégoire l'intrus ; les dames lui ont soutenu qu'elles
s'appercevoient bien qa'il é;:oittoujours digne de l'être;
elles lui ont attaché les fleurs au menton en guise du
Bouquet naturel qui y é.tôit auparavant; mais le plus
fâcheux de l'affaire , c'est qu'il a été obligé de fbuii'er
au porte-feuille , maigri sa réclamation de la liberté ,
des droits de l'homme, et dé la résistance à l'oppiession.

A présent que le> gibier est devenu fort rare en


*ance, les amateurs ont imaginé d'aller à la chasse
^ne certaine espèce de petit animal à deux pieds,
fa' plumés , communément appelle Mont... Il a
a_P>-près l'instinct d'un lièvre , étant fort craintif,
nc it presque point, devant lui ; cet animal est
exceyement jjjjj et ajme beaucoup h bois ; il est
fort ckc;]c £ mettre dehors ; nous en avons vu un
qu on -hassé plus de quatre fois, et qu'on n'a jamais
pu vei.^ ^Qut je débusquer.

^once de livres et jiutres. objets.^ •


Le manl j£s jacoi,inSi nouvelle édition. Cet
ouvrage est v intéressant et assez rare ; sur plus de
quatre mille -sonnes } a peine trois mille ont-elles
pu se le proci, . ;1 j^^j,. récit. <je plusieurs
voyagea tant â^]es de s.' 7!«z{<jré qu'au royaume de

\
\
( 3*6 )
JP^incester , que l'auteur a parcourus avec beaucoup-
de fruit, et dans lesquels i! a trouvé des rafraîchis-
scmens. Se vend che^ les marchands de nouveautés.

Noos souffrons avec tous les honnêtes gens de


J'rnjustice dont M. de la Faille vient d'être la
victime ; mais nous ne pouvons nous empêcher de
dire qu'il a contribué à son malheur, en ne pré
voyant pas que s'il alloit à Brest, pour y être em
ployé en sa qualité de capitaine de vaisseaux, avec
un simple ordre du roi , sans qu'il fut étayé par les
jacoquins , il seroit travaillé comme il l'a été.
N. D. R. 77 est tevips , ov jamais , que les
honnêtes gens sachent ce qu'ils ont à faire ,. peur
ne plus se conduire mal- adroitement comme ils l'ont
fait depuis l'époque de la révolution , jusqu'au
9 décembre 1791.

Extrait d'une lettre d'Avignon* — Malgré les tas-


surances que les patriotes y dans le sens de la révo
lution , ont soin de donner â leur ami le ci-devant
général Jordan et à ses compagnons , ils passent de
très-mauvaises nuits , et parlent le jour beaucoup
plus que certainss personnes ne le désirent.
Le rapport des médecins et chirurgiens prouvent
que les malheureux trouves dans la glacière , n'y
ont été précipités qu'après avoir été tailks à coups
de sabres où assommés à coups de barres.
Jordan- parle toujours d'un paquet de papiers et
de lettres qu'il a cachés, mais il refuse toujours à
d|re où il e'st. — Il disoit hier , à Ferry ,. que si^
on veut lé sauver , il découvrira certaines choses
qu'on ne pourroit pas croire , sans les preuves jjji'fî
est à même d'en donner. .
( 3*7 )

On nous avoit alarme en nous assurant que le


sieur Gcrsas étoit le malheureux galant que des créa
tures de la rue Percée ont j~ttc par leurs fenêtres ,
après l'avoir Abeiilardise ; mais le journal des 83
departemens , que nous avons fait Hre ( comme a.
l'ordinaire ) pur un de nos colporteurs , qui nous a
dit avoir reconnu son style , ce qui nous a rassuré
sur la mort de ce tison de la révolution qui n'est
sûrement pas destiné à mourir au milieu d'une rue
tfu^si étiole que la tue IJercee.

faauft—
Réponse à M. f:****. — Nous savons avec tous
les honnêtes gens que la ganle nationale est aussi
bien composée que bien intentionnée ; nous avons
prouvé plusieurs fois que nous en parlions' iavec
plaisir et avec doge ; mais nous ne pouvons parler
aujourd'hui du parti qu'on nous mande, qu'elle se
propose de prendie relativementJi Ja nouvelle maison
du roi , parce que celui qui nous a donné des ren-
seignemens de la part de plusieurs compagnies de
ce corps , ne nous paroît pas assez certain de ce qu'il
nous prie d'insérer dans notre journal.
«■■Maa
Parmi les pétionnaires accueilis par l'assemblée et
qui lui font perdre son temps ej notre argent, il
s'est présenté , lundi dernier, en veste courte, ta
blier jaun,e et des, sabots, un des brigands atretés
au champ de mars, le 17 juillet. Il a dit que s'il
avoit été jugé , peut-être il auroit été pendu , et
qu'il n'auroit besoin de rien ; mais qu'ayant été
mis en liberté par l'amnistie , il manquent de pain ,
parce que toutes ses' pratiques l'avoient en exécra
tion ; que c'étoit pat conséquent à la nation à lui
donner de quoi vivre. M. le président a répondu qu'on
i 328 )
prendroit sa demande en grande considération ; vous
oubliez les honneurs de la séance, s'est écrié M.
Lacroix. On lui a accordé les honneurs de la séance ,
et au bruit des applaudissemens des galeries , notre
brigand a été s'asseoir au milieu de MM. Faucha,
fta^irt , Condorcet , Brissot , Chabot , et personne
ne l'a trouve déplacé.

AVIS.
MM. Bertrand et Maillard , hommes de loi ,
administrateurs du sallon de Voltaire , litté
raire et politique, rue des Fossés-Saint-Germain-
des-Prés , hôtel de l'ancienne comédie françoise ,
préviennent le public que l'ouverture de ce sallon
s'est faite le premier du présent mois ; on y lit tous
les journaux et gazettes de France , ainsi que les
journaux des royaumes voisins (entr'au très \&Morning
Chronicle. ) On trouvera à cç sallon toutes les com
modités convenables à l'étude des lettres , l'utilité
et correspondance qui regarde l'étranger.
L'abonnement est de 6 liv. par mois , la séance de
6 sols. On souscrit tous les jours au sallon même.

Cours de la rue Fivienne , 9 décembre.


Les Assignats de 50 et de ioo liv. perdent 14 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 24 I quart pour cent.
Les louis pour des Assignats de $00 liv. perdent 8 tir. 18 9.
Pour de l'argent 15 sous.
Les Assignats de 500 liv, pour ceux de 5 liv., 5 3 quart».
Les Assignats de Ico liv. pour Ceux de 5 liv. , 5 et demi.

De l'Imprimerie du Journal de la Gour et de la Ville,


dont U Bureau est rue Neuve Saint-Marc, V°. y ,
au coin de la r. Favart, place de le: comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour im mois ., de 3 liv.
peur Paris, et de $1.1$f. pour la province,fr. déport.
■^ • 41, éhfêty% Emcutt sanguinaire à
t j- j- i Vfi*i.*^ Perpignan.
Lundi il decemb. *?&£?■

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faifeur de Jeu, nul doit tribut au malin.


La Fontaine.

Profession de foi des royalistes.


Nous croyons fermement que le soleil est le pre
mier et le plus grand de tous les corps de notre
système planétaire ; que sa présence réjouit la na
ture , et donne la vie à tous les êtres ; que les
nuages , qui maintenant l'obscurcissent dans sa course
majestueuse , seront bientôt dissipés et fondus par la
chaleur et l'activité de ses rayons : nous croyons
enfin qu'un beau jour va succéder à l'orage , et
qu'un printemps éternel régnera dans nos contrées.
Cette vérité consolante est aussi certaine pour nous
que ces axiomes éternels , deux et deuxfont quatre ,
le tout est plus grand que la partie.

VARIÉTÉS.
1_.es ministres ont encore démontré , lundi dernier,
d'une manière -évidente à l'assemblée, que tous les
Tome VI. Année 1791. S s
( 33° > .
désordres et tous les crimes qui se commettent d'un
bout du royaume à l'autre , sont excités ou payés
par le club des Jacobins : ils ont cité entre mille
preuves, la nouvelle insurrection de Brest ouda po
pulace aux ordres des Jacobins , a maltraité M. de
la Jailh , et s'obstine à l'empêcher d'aller porter du
secours dans nos colonies. Il est indubitable que,
dans peu de temps , on sera forcé de chasser et de
détruire dans toutes les parties du royaume, ces foyers
de discorde, ces repaires de brigands, causes de tous
nos malheurs ; pourquoi ne pas faire dès aujourd'hui
ce qu'on sera obligé de faire demain ? Pourquoi
attendre que les maux de la France s'aggravent
encore , les Jacobins ne commettroient qu'un crime
de plus , que nous serons coupables de ne les avoir
pas empêchés.

L'assemblée a reçu dernièrement deux nouvelles


étrangères bien agréables : la première , que sur
sept à huit millions d'habitans qui composent les
trois royaumes d'Angleterre, il y a environ une
cinquantaine d'ivrognes qui adorent notre sublime
constitution ; la seconde , que le roi d'Espagne ayant
vhassé de son royaume tous les brigands , mauvais
sujets et propagandiers François , environ quatre
cents ont bien voulu venir se réfugier en France,
et y vivre aux dépens de la nation.
■*•»
Nous donnons comme certain que le département
dç. Paris vient d'ordonner à toutes les sections , de
surveiller et même de faire arrêter les brigands qui
ont occasionnéou exécuté lés massacres d'Avignon ,
et.dont il y en a déjà un grand nombre d'arrivés ici ,
sans compter MM. Bouc... , Mena..., Chabr... , et)
le club des Jaco.... , , ,
( 33D

Il y a des gens assez heureux pour voir toujours


tout en beau, un journal enragé ( que nous ne nom
merons point , crainte qu'on ne soit tenté de le lire ; ,
prétend que le peuple a vengé les jacobins dans
leur disgrâce du café de Foi : nous répondrons bu
journaliste , io. qu'il a menti , parce que nous sommes
témoins du contraire. îo.Que la très-majeure partie du
peuple a fort applaudi à l'expulsion de ces messieurs.
30. Qu'il a livré lui-même le jacobin qui avoit in
sulté une sentinelle. 4.0. Que dans tous les specta
cles, on hue, on chasse, on colaphise ces messieurs ,
et 50'. nous lui prédisons que ça-ira toujours en
augmentant. . -

L'autre jour , on annonça à l'assemblée ( apparem


ment par erreur de nom ) , une députation de plu
sieurs Wiskis Anglois, qui: deinàndoiént audience;
chacun crut qu'il alloit voir entrer dans la salle. quel+
ques-unes de ces voitures élégantes qui embellissent
le bois de Boulogne et les Ghamps-pli&ées ; mais o»
fut fort confus en vbyanjt que ice message n'etoit
autre chose que des Wig's , e'dt-â-djre , des perruques.

On lit dans l'histoire des persécutions que lors q


les Vandales excités par les hérétiques ( les Arien
ràvagéolent les églises catholiques , ils prenotentTles
nsppes d'autel pour s'en faire das chemises , et que
parmi eu* A se trouvoit un nommé Gorsasy v

La rage révolutionnaire est portée au point, qu'uh


chevalier de Saint-Louis , député à l'assemblée na
tionale , dît hier , a qu'il étoit convaincu de l'inuo
( 33* )
» cence des malheureux gentilshommes que les jaco-
» quins ont indignement maltraites et fait r.enfer-
» mer dans les cachots du château de Caen , majs-
» qu'il n'osoit pas en parlera l'assemblée., parce
m (ju'il craignoit de rendre leur sort encore plus
» cruel. » .'.,-■"

• Nous dénonçons à tous les bons patriotes une nou


velle caricature que l'on trouve sous lés gàlëneis .de
bois du Palais-Royal. Par des figures emblématiques,
on y tourne en ridicule trois particuliers i>ien connus,
«avoir : Bailly Coco, le général Quidor^ et je crois
le nouveau maire de Paris. Il est affreux: de voir
qu'on n'a pas plus de respect pour les saints de la
nouvelle légende.

Madame LangL;r.■■£ l?honneur de prévepjç MM.


les évêques , curés et vicaires constitutionnels a^i
auroient besoin de couvertures pour eux , leurs femmes
ou leurs enfans , ^qu'elle, en i tient un magasirj;:çon-
sidérable, rue. des Postjes $ . qu'on pe«t;ejj-a!4çi* faire
l'essai chez elle:^-à la>'yille ou:.à ia> campagne ,
comme l'aimable pontife intrus de Versai.... , et
qu'elle en fait envoi en province. "~
—-'■ ■'-•--■, i-,,, -,|,[r h ;i, i';î ?i rh iil f.

'■■"••■ ■ • - i_ ^..;..xo *•/.',;;. Y '


• Le malheureux journal patriotique^ de çomjnerce,
rédigé par l?ennui, et qu'un makiy;ai$,p!ajs£iït nous
envoie,, deux fois par semaine, Lde;B.pr#a^Xj,jriotr$
prouve , depuis long-tems , que le commerce de cette
ville va comme son" patriotisme ; car Tarticie com-
«Mt.RCE , qui autrefois, rejpplissoir, les quatre pre
mières colonnes du. nom"' d'une .roule" dë^'navïres
txfîdn's -, passts . en revue, ou"jhirejs- 'dans îi
po,t , n'est maintenant remplis que' dé' navires h
/
( 3.33 )
vendre , des pertes du change , de maisons a louer,
d'effets vendus par jugement de district , de chien
perdus , de charretiers >nis à l'amende , &c. &c.
Note des Rédacteurs. —— On pourra véri
fier ce- que nous disons dans cet article , en confron
tant quelques anaei.s exemplaires de ce journal avec
ceicx d'aujourd'hui , qui sont déposés , pour cet effet ,
à notre bai tau.
irv^nsrnM
Un jeune Àvignonais , dont le père et le frère ont
été massacres par Jordan et compagnie , rencontra
hier le sieur iicuckeJ> à qui il témoigna quelques
sujets de mécontentement et l'excès -de son chagrin.
M. Bouche qui s'ennuie facilement de ces sortes
de conversations Vie quitta , après lui avoir dit : Eh !
donc, pourquoi tant'vous désoler, si vous hérite^!

On lit dans un almanach nouveau quer l'étoile


d'ARiANE, s'étant trouvée trop près de deux co
mètes malfaisantes , a perdu dans cette rencontre
les plus beaux diamans de sa couronne ; mais nous
•savons de boimc part qu'ils ont -été • retrouvés , et
^ue dans peu, Ariane sera plus parée et plus briL-
-lante que -jamais.
-r;;j c..,i i) crû/'!. ; ': ,1,,: ^^^ ' • . ' ■ "ni
\-fip.ui - .,.".'.' "" " Hv -■!"-)
11 î/engourd^sserhent pbli tique des .puissances , le
^Vorlè impénétrable qui enveloppé' tous: lâs cabinets de
l'Europe:y les marches de troupes'et les secours pro-
'éigués à nos princes , et plus que tout cela , le zèle
'que tous lés "souverains font -paroitre dans cette
importante crise. L'atrocité et l'ineptie de la con-
■duite des* chefs de la- faction rebelle, -la vaste coa-
■Rtioh -des honnêtes gens , dont le cri. commence a se
( 334 \
faire entendre , le royaume livré à l'anarchie et à la
guerre civile , Sic. Sec. tout nous annonce une régé
nération prochaine; il est même probable que si les
secours qu'on annonce sont suspendus seulement
encore trois mois -, les princes n'auront à faire qu'une
entrée triomphale ; nous n'avons p«ur cela qu'à
laisser agir l'assemblée nationale et les factieux qui
composent les clubs jacobites , fraternels , &c. Sic.

Epitapbe provisoire du sieur Jourdan , maître


coupt-rtétt.
Quand 11 entra dans ce tombeau.
D'horreur la terre fut émue ;
Entre Cartouche et Mirabeau ,
II lui revient une statue.
Nos clubistes l'ont dit assez ,
Que""dans Yfrcunitx temps où nous sommes ,
II. faut boire le sang des hommes.
Pour «'n êfre. canonisés.
aœ» :

Il n'y a pas Iông-fémps qu'un voyageur, soupçonné


"d'emporter outre-Rhin- beaucoup, â'ar et . dargene,
fut arrêté et fouillé par une municipalité de la fcon.-
tière ; on lui trojva effectivement d'abord une cin
quantaine ds louis , dont , suivaritTàToûablè coutume ,
on lui donna à-pju-pres la valeur en assignats ; il
ne les. reçut pas sans jurer contre le- despotisme^ de
■ht liberté j il se disoosoit cependant à remonter dans
sa voiture, lorsqu'on crut entendre. ih>. bruit sourçl
dans ses bottes ej apperceveir qu'il, àvoit de la peine
à les traîner., Bientôt une nouvelle enquête est ofj.
donnée, on fouille les [bottes , et on les trouvent,
à la grande surprise des assistans , remplies de louis.
( 335 ) .
La horde écharpée se met aussi-tôt en devoir de
les compter , tant bïen que mal , tandis que le
malheureux voyageur s'arrache les cheveux , se
frappe la poitrine , appelle toutes les puissances à
son secours et finit par obtenir, seulement comme
la première fois , le retour en assignats de la somme
qu'il laisse en or. On le congédie ensuite , en lui
enjoignant de s'éloigner au plutôt. Il ne se le fait
pas dire deux fois , et part comme un éclair. Mais
quelle honte pour nos magistrats tricolors , quelle
rage ! quel désespoir ! le prétendu émigrant n'étoit
autre chose qu'un faux-monnoyeur ,'■ qui profitant
de l'avidité des municipaux , ne leur avoit laissé en
partant que du cuivre au lieu d'or, contre les véri
tables assignats dont ils avoient remplis son porte-
• feuille.
mwwt

Un député de Saint-Domingue a dénonce l'autre


jour à la barre le sieur B ..sot comme l'ayant
indignement calomnié , et comme étant la cause de
tous les malheurs de nos colonies ; mais .l'assem
blée qui ne veut pas qu'on appelle un chat un
chat, quand il sagit 'd'un de ses membres, a mis
à l'ordre le député colon. Cependant il étoit bien
en règle en nommant ouvertement le coupable ,
car sans cela on aurait pu croire que c'éteit le sieur
Condor... ou l'évêque Grêg.... , ou quelques autres
honnêtes gens qui en sont assurément bien capables.

C'est à tort qu'on est surpris de l'engouement de


la populace , pour ce qu'on appelle la révolution ;
il n'y a que les gens capables de réfléchir, qui aient
pu résister aux moyens qu'on a employés , qui sont :
la jalousie, l'argent, la nouveauté et l'espérance. De
tout temps n'a-t-on pas vu tous les peuples, et sur
tout celui de Paris , abandonner les remèdes les plu
t 336 )
salutaires, ordonnés par les meilleurs médecins , pour
courir à des charlatans qui avpient l'art de les séduire
par de belles promesses ; pour moi je Compare l'his
toire de la révolution à celle d'un homme possesseur
d'une belle bibliothèque , remplie d'excellens livres
qu'il auroit rangés de manière que les bons ouvrages
fussent en évidence , et les mauvais rélégués dans
le haut et caches par les autres, et qui , tout d'un
coup dans un moment de caprice et d'humeur , se
mettroit à renverser tous ses livres , au lieu de cher
cher un meilleur arrangement , cacheroit les bons
ouvrages derrière les mauvais, et finiroit par mettre
les bouquins aux premières places.

Errata t r e s - e s s e n t i e l
Il s'est glissé dans notre numéro 36 , du mardi 6
décembre , deux fautes d'impression qu'il est très-im
portant de relever ; elles se trouvent à la page 283,
dans une lettre adressée aux rédacteurs de ce Jour
nal. Ce n'est point à Coutances , mais bien à Couterne,
village proche Domfront, que s'est passé l'événement
dont cette lettre fait mention ; ensuite le nom de
l'abbé qui étoit au pied de l'autel , n'est pas Gallois
des Geulettes , mais bien Gallois des Goutelles.
■ ■a——h—i

Cours de la rue p'iviennt , 10 décembre.


Les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 16 pour cent.
Ceux de 509 liv. perdent %G et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats de <fiO liv. perdent 10 liv.
Pour de l'argent 20 sous.
Les Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv., 5 3 quarts.
Les Assignats de Ico liv. pour ceux de 5 liv. , 5 et demi.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , W°. 7 ,
au coin de la r. Farart, place de te comédie italienne.
Le prix de V'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
powTaris, et de$l.i$f. pour la province, fi . déport.
lUil fingt corps de fermes
" • 43 • J$W*àk incendiés et démolis
,, ,. ,, . ..-,-, ^xr-dans Us environs de.
Mardi 13 dccemb. *^j? péronne . &c.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»


La .Font* ini.

Rs'pnvsE au savant législateur qui vouloit tirer


des galères , en vertu de l'amnistie , les Suisses
condamnés à Nanci.
Les puissances qui envoient des troupes auxi
liaires dans un pays étranger , remettent ordinaire
ment la jurisdiction qu'ils ont en vertu du droit
naturel , sur leurs sujets , et qu'ils se sont réservée ,
entre les mains d'un conseil de guerre national,
c*est-à-dire, composée d'officiers nationaux. Tel est,
par exemple , l'ordre judiciaire établi parmi les troupes
Suisses qui servent le roi très-chrétien, les états-'
généraux des Provinces-Unies et quelques autres
potentats. Le canton qui permet la levée d'un régi
ment remet la juridiction qu'il a sur ceux qui le'
composent , entre les mains des officiers qui le com
mandent, pour être exercée conformément aux capi
tulations générales et particulières faites à ce sujet.
Dvsos , hist. de l'établ. de la monarch. fraaç.
tome I , page 612.

VARIÉTÉS.
Deux curés constitutionnels du Vexin Normand
furent invites la semaine dernière aux noces d'un
: Tome VI. Année 1791. T
( 33» >
riche laboureur. On rougiroit de répéter les propos
malhonnêtes que ces prêtres se permirent en parlant
aux nouveaux époux après la cérémonie du mariage.
Ce n'est pourtant là qu'une légère peccadille auprès
de la scène scandaleuse qui se passa bientôt après.
On étoit à table, lorsqu'une nymphe du Palais-
Royal , retirée dans le voisinage pour raison de
santé, vint augmenter le nombre des convives. Elle
fut accueillie avec chagrin par tous les honnêtes gens j
mais les deux curés s'empressèrent de la dédom
mager, et de lui faire les honneurs de la maison. Us
quittent leurs sièges , se placent auprès d'elle , et
lui marquent à l'envi les plus grands soins , et
les attentions les plus délicates. Bientôt la conver
sation s'anime dans ce trio , les têtes s'échauffent ,
les passions s'enflamment Amour tu perdis
Troies. Les deux rivaux se disputent leur brillante
conquête ; il s'allume éntr'eux une querelle des plus
vives. Qui le croiroit ? Us sortent , ils se battent à
coups de poing , et se traînent honteusement dans le
ruisseau. La belle Hélène accourt pour séparer les
c'ombattans : elle reçoit sur la poitrine un coup de
poing qui s'égare dans la mêlée : elle tombe évanouie ,
et presque mourante : on ne sait encore si elle en
reviendra. Et voilà la vie de nos prêtres de la cons
titution.

Les jongleurs du manège ne jouent que deux airs


sur leurs violons , celui des prêtres et celui des émi
grés. Donnez-leur chaque jour par tête un petit
assignat de cinq sols, ils seront bien grassement payés.

Le sieur Préjean, marchand mécanicien, dont le


magasin curieux est sous les galeries de bois du
Palais-Royal, vient de mettre en vente des tabatières
patriotiques de cotret , et des balles de liège à
( 339 )
l'usage des affaires d'honneur constitutionnelles ;
elles imitent parfaitement celles de plomb dont les
aristocrates sont dans l'usage de se servir.

Qu'est-ce que cette horde à qui le roi est obligé


d'apprendre à lire ,,M. Bertrand ï parler, M. Sedille^
à agir ? Ils sont venus pour défendre la constitution,
et non - seulement ils la bouleversent , mais encore
ils en ignorent 1s texte, et le roi est obligé de la
mettre sous leurs yeux , pour relever leur bêtise.
M. Bertrand leur prouve qu'ils ne savent ce qu'ils
disent. M. Sedille[ , qu'ils ne savent ce qu'ils font.
Le premier , en dévoilant leur profonde ignorance ,
sur tout ce qui concerne la marine, leur démontre
qu'ils ne sont que de vils calomniateurs dans leurs
dénonciations ; le second établit à la tribune jusqu'à
l'évidence , que jusqu'à ce jour , ils n'ont rien fait
de ce qu'ils dévoient faire , & qu'ils ont fait tout ce
qu'ils se dévoient pas faire. Que peut -on attendre
en effet d'une troupe dominée par le capucin oleus
hircum Ckab... , le cornifer Condor... , le sanguinaire
et scandaleux Mathan , bouche d'enfer ; le birtor
François ; le fougueux Isna...; le brissotteur Warvi...
et tutti quanti ? Aussi , les honnêtes gens de l'assem
blée , car il y en a quelques-uns , humilies du sou
verain mépris où elle est tombée , et prévoyant qu'elle
pourroit bien finir par être chassée ignominieusement,
ont déjà fait leur malle , et vont, sans doute , prendre
les devans , pour n'être pas confondus avec cet amas
impur

Académie Royale de Musique.


La première représentation de Bacchus et Ariane?
donnée à l'Opéra , dimanche dernier, a eu un bril
lant succès. Le compositeur ( M. Gallet ) qui entend
( 34° )
parfaitement l'art de groupper des détails , déta
cher une situation pittoresque , et filer délicieuse
ment une scène épisodique , a traité d'une manière
très-sèche et très-froide une déclaration d'amour
entre Bacchus et Ariane. Mais où le compositeur
s'est montré supérieur , c'est la magie des couleurs
avec lesquelles il a peint la marche triomphante de
Bacchus ; c'est l'ivresse joyeuse des Bacchantes ,
qui, la tête couronnée de pampres, et la tyrse en
main, célèbrent les fêtes du dieu de la vendange, en
foulant la terre d'un pied léger. L'exécution de ce
ballet n'a rien laissé à désirer par la réunion des
premiers talens de l'Europe. M. Ftstris étonne tou
jours par la facilité de ses mouvemens , la légèreté
île sa danse et le fini de ses pas. M. Didefot a una
nimement été applaudi ; les grâces qu'il a développées
dans ses différentes attitudes , la moelleuse pré
cision de ses pas, ont fait concevoir les plus hautes
espérances de ce charmant danseur. Madame Péri-
gnon s'est montrée sous les traita de Teipsicore qui
descend des deux pour se faire ad..iirer des mortels.
Un enlèvement qui finit le ballet est du plus grand
effet ; c'est un nuage qui transporte Bacchus et
Ariane à la cour des dieux , où Jupiter les couronne ;
et dernier tableau e^t magnifique et fait le plus grand
honneur au machiniste.

■L'affaire de Jourdan prend une tournure très-ci


vique. Nous avons parié que ce héros Jacobin ,
Mainville-, Duprat, l'Ecuyer et le gazetier patriote ,
•Journal , ne seroient ras pendus lis ont cependant
ravagé le comtat, brûle Sariams , piilé les églises,
viole les côuvens , mis à contribution les citoyens,
égorgillés de sang-froid quatre-vingt cinq personnes,
méthodiquement entassé leurs cadavres dans la glacière
du palais, jette , comme Mezence, quelques hommes
vivans sur ces cadavres putréfiés ; toute l'Europe
( 34i )
connoît ces horribles faits , et l'on s'épuise à trouver
•dans l'histoire de pareils exemples de férocité. Eh
bien ! on double le pari que ces monstres ne seront
pas punis. On est presque tenté d'ajouter â la gageure,
que Jourdan et ses dignes caopérans viendront li
brement a la barre du club Jacobin , baisseront leur
hache et leurs faisceaux devant la majesté de l'assem
blée , attacheront leurs trophées aux tribunes, et re
cevront les honneurs de la séance. Cette réception
sera le préliminaire de l'autre, & quand on est sous
le portique , on se trouve bientôt au temple. On parie
encore que les Chab..., Jsn..., &c. &c. s'extasieront
sur le civisme de Jourdan, crieront le tolk fntal sur
un malheureux père de famille , un vertueux François,
qui, désolé des crimes de tous les gens ci - dessus
nommés, aura fait dans une lettre des vœux pour
les voir finir , et expatrié son fils pour lui en éviter
le spectacle. Allons , messieurs les jacos , encore une
injustice, ça ne vous coûte rien, et vous nie ferez
gagner trois paris.

Trud'hOf.. , au sanglant caractère ,


Dcclare aux potentats la guerre j
Par lui leur trône est menace.
Mort ou liberté de la presse !
Tel est son beau chant d'allégresse ;
Dieu veuille qu'il soit exhaussé (i).
rSESKîrr=r»-

Je vous prie , monsieur , de vouloir bien annoncer


que M. de la Morlierc , dont il est question dans le
-supplément dun° 25 de votre journal du 25 novembre,

(1) C'est de Prud'ho... dont nous parlons.


( 3+2 )
et depuis dans le n°. 33 du 3 décembre , n'appartient
pas à ma famille, dont le nom originaire est Magallon ,
& qui ne tient très-particulièrement à celui de la
Morliere ., que parce qu'il a été honoré par les ser
vices militaires de mon père , l'un des plus anciens
lieutenans-géneraux de l'armée. Je suis l'aîné de ses
fils , et son aide-de-camp ; le second étoit grand-
vicaire de M. d'Autreroche , évêque de Condom, et
le troisième est officier au bataillon des chasseurs
d'Auvergne. Nous avons deux sœurs, & ne connois-
sons pas , dans toute notre famille , d'autres personnes
portant le nom de la Morliere.
J'ai l'honneur d'être, &c.
Signe Lamorliere 3 aide-de-camp de la 21*
division militaire.

Avis aux députés.


Ceux de ces messieurs qui voudront prendre des
leçons pour soutenir à l'assemblée la bonne cause
des amis des noirs , sont prévenus que le sieur
Brissot , aidé de son compère Ducost , se fera an
plaisir de lés lui donner chez lui , depuis huit heures
du matin jusqu'à dix.

Sur 150 mille citoyens actifs, qui auroient dû con


courir à la nomination des administrateurs , 140
mille ont cru devoir s'en dispenser ; —— 7 mille,
sur les 10 mille restans , se sont retirés sans vou
loir donner leur voix , quand ils se sont apperçus
de l'influence jacobicoquine. Sur 1147 votans
qui ont donné leur voix à M. Danto.. , pour la
charge de substitut du procureur-syndic de la com
mune , on compte trois citoyens , qui ne sont
ni de la société des jacobins , — ni de la société
fraternelle , ni de celle des tyrannicides , —— ni
( 343 )
ie celle des sans-culotes ; du marquis de fritte..,, —
ni même de celle des iudigens , soutenues du sieur
Prud'homme. ■

Lorsque Mirab... charogne étoit président,, on


avoit, un certain jour, agité à l'assemblée une ques
tion qui avoit excité de grandes rumeurs ; le bac-
canal ne prenant point de fin , chacun étoit étourdi
de la sonnette des paix-là , tant qu'à la fin , lé
président ne pouvant rien obtenir des sons aigus
de son instrument, M. l'abbé Mauri lui cria : mettez-
là au col , monsieur le président , mettez-là au col !

Demande.
Un jeune homme , qui a fait d'excellentes études ,
et qui est très-bon musicien , désireroit trouver un«
place de secrétaire , ou toute autre analogue à ses
talens. On peut s'adresser au bureau de ce journal,
où l'on donnera des renseignemens plus détaillés.

Les tacticiens , qui connoissent les talens militaire*


de MM. Pluvieux et Parasol , officiers supérieurs
de la nouvelle garde-malade , sont invités de nous
indiquer lequel des deux ils croient le plus propre
à faire manœuvrer la cavalerie.

Le Gilblas François , ou aventures de Henri


Lançon, 3 volumes; prix , 5 liv. , chez laVillettï,
libraire , rue du Battoir,!).0. 8.
Ce roman se fait lire avec plaisir. Les incidens y
«ont heureusement ménagés , et il joint au mérite
du style , une peinture ridelle des mœurs.
On trouve che\ le même libraire le Gilblas Aile
( 344 )
rnand , 3 voL ; prix 4 liv. 10 sous. Cet ouvrage^
qui a paru l'année dernière , est un tableau des mceurs
de l'Allemagne.

*
On voit au Pajais-Royal une gravure intitulée : la
partie de piquet , qui a son mérite pour le moment
présent, madame De. ...... demande au duc d'Or....;
quatorze de rois sont-ils bons i —.JJi t j'avois les
valets , dit le duc,'d'un ton dolent.

■• Nouveauté httér 'a 'i r e.


- v- -*
Considérations sur la position actuelle de la France.
Cette brochure rédigée dans les principes de la saine
raison, donne un apperçu très-lumineux ; Sur nos
rapports politiques, commerciaux"et diplomatiques;
avec les puissances de l'Europe; se trouve chez"
Rainville , imprimeur, rue de' Seine, fauxb. Saint-
Germain, N°. 5«i«'; s "■'■■-

Cours de la rue Fivienne , iï décejnbre. ■ C\


r . ■ -' f ■ • ' ' - ■ .
Les Assignats de 50 et de j.aa liv. perdent zg pour cent.. . .. o'i
Ceux de 'jOO'Hv. perdait 29 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats rde 509 liv. perdent il liv, '5 s.
x*o«r de l'argent 20 soire. '
Les Assignats de 500 iiv. pour ceux ,de. 5 liv., < 3 quarts. .: '.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , ; et demi.

TDe l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville j


dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc, V°. J ,
. , au coin de la r. Fayart, place de te comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv,
pour Paris, eide$ï.i$f.pour!aprovUce>fr. déport*,
Permission aux sol"
dats d'être Jacobins.
Mercredi 14 déc.

JOURNA L
DE LA COUR ET DE LA VILLE.'

* Tout faifeur de Journal doit tribut au matin.


La Fi n t a i, ni.

..... Faut-il heurter de front des préjugés que


le temps a consacres dans l'esprit des peuples? Et
si l'on veut jouir de la liberté de penser , faut-il
insulter à la croyance établie ? Quiconque ne veut
point remuer, est rarement persécuté. Souvenez-
vous de ce mot de Fontenslle : Si j'avais la main,
pleine de vérités , je penserois plus d'une fois avant
de l'ouvrir.
Lettres du roi de Prusse à Voltaire, du 7
août 1766.
La tolérance dans une société doit assurer à chacun
la liberté de croire ce qu'il veut : mais cette tolé
rance ne doit pas s'étendre à autoriser l'effronterie et
la licence de jeunes étourdis qui insultent audacieu-
sement à ce que le peuple révère. Voilà mes senti-
mens qui sont conformes à ce qu'assurent la liberté
et la sûreté publique , premier objet de toute légis
lation. Ibid. Lettre du 13 août 1766.

VARIÉTÉS.
Les malheurs que nous annonçons depuis long
temps , sont au moment de fondre sur nous. Les
Tome VI, Année 1791. Vv
Jacobins font les derniers efforts pour soulever le
peuple contre tous les. pouvoirs constitués et contre
la constitution elle-même ; déjà le petit nombre
d'associés qu'ils ont dans toutes les sections, sont
venus présenter des pétitions pleines de foreur et
d'extravagance ; toutes demandent la suppression du
veto du roi , arme sacrée , la seule qui lui reste pour
s'opposer aux entreprises des scélérats , et l'assem
blée les a accueillies , approuvées et envoyées dans
Iesdépartemeris ; parmi ces adresses, toutes illégales,
toutes destructives de nos loix, ori a remarqué celle
de la horde des Cordeliers , énoncée par l'organe d'un
certain Camille Desmoulins , personnage dpnt le nom
Seul porte avec soi le ridicule, mais non le courage
«tu crime; il est difficile de décider quel est le plus
étonnant, ou de l'effronterie de pareilles gens , qui
viennent demander hardiment , dans le'sânciuaire des
loix , la destruction des' loix constitutionnelles ,' ou
de la collusion des législateurs, qui, au lieu de fou
droyer de pareilles démarches, les sanctionnent et
lgs autorisent, -ou de la basse ineptie des citoyens de
Paris, qui voient avec une tranquillité passive , arriver
sur eux les malheurs d'Avignori , dû Languedoc et
des Colonies ; qui souffrent tranquillement que , dans
chaque section, une douzaine de Jacobins leur fas
sent la loi, qu'ils appellent les brigands , qu'ils les
encouragent à piller leurs boutiques , incendier leur?
maisons, et égorger leurs femmes et enfans : tout cela
est cependant la suite des désordres que les Jacobins
ne cessent d'exciter. Comment les bons citoyens ne
se coalisent-ils pas pour présenter une adresse indi
viduelle , par laquelle ils demandent au roi de suivre
la voix de sa conscience , de maintenir la constitution,
et 1 autorité qu'elle lui accorde ? Qu'ils demandent la
Nmême chose aux départemens et à tous les corps
constitués , et la punition de ceux qui , par des péti
tions inconstitutionnelles , provoquent la destruction
des loix.
( 347 )

Charles L'aih... refusant de ramasser le gant que


lui jette M: de Chauvigny, ressemble à S. Hiiru...
qui appelle la nation à son secours , 'chaque fois qu'il
paré des coups de bâtons avec ses larges épaules. -

La conduite des Jacobins n'est pardi pas si mal


adroite ; ils sentent bien que quand l'ordre se réta
blira , il faut absolument qu'il leur en coûte quelque
chose , et ils nomment d'avance aux places les gens
qu'ils croyent. les plus dignes de servir d'holocauste }
ils font ce que l'on appelle, la part au feu; l'élection
de Dant... en est une preuve ; toutes ces Iphigénies
mises ainsi en évidence , et auxquelles on joindra tous
les journalistes jacobites , suffiront à-peu-près pour
l'expiation des crimes de Paris : la seule punition,
qu'on infligera aux badauds , sera de les engager d'as
sister à l'a séance. ...».: .

D'après les adresses du département de Paps , e%


de celui de Rouen , il est clair que k roi ne sanc
tionnera point le décret contre les prêtres ; „aUis»_j»
voilà les deux seuls décrets' rendus par l'assemblée,
tout-à-fait flambés i ils ressemblent au noble jeu de
l'oie, dans lequel , quand .on arrive, à la mort /on
recommence comme de plus belle ; [le jetton de l'as-,
semblée est entré dans le cabaret au premier tour,
c'est ce qui a fait • qu'elle a été plusieurs coups sans
jouer, comme c'est la régie ; .il est bien à craindre
qu'au second tbur , il ne tombe dans la prison, et
peut-être enfin dans le puit ; mais comme c'est nous
qui payons le prix convenu , l'assemblée n'en est pas
fâchée 5 elle dit que ça allongera la partie.
r 348 )

Le club des Jacobins, dont on dit tant de mal ,


est cependant bien mieux composé qu'une certaine
autre assemblée; dans le club , tout est d'accord ; il
n'y a qu'un esprit , qu'un cœur , qu'une intention ;
au lieu que dans l'assemblée , il y a un certain nombre
d'honnêtes gens raisonnables qui gâtent toute la be
sogne.

Ondemandoità Pahjf... pourquoi son petit Fran


çois, bâtard de Neufc/iàt... étoit' enragé contre la
noblesse et le clergé. C'est qu'il doit , a-t-il répondu,
sa fortune à la noblesse, & son éducation au cierge.

Quand on lit dans les journaux enragés , les décla


mations emphatiques, et retantissantes de grands mots
Vuides de sens , tels que . ceux de liberté „ d'égalité ,
de patriotisme , de voler, &c. ; de verser jusqu'à la
dernière goutte, de faire marcher dix millions de bras
pour faire pâlir les tyrahs sur leurs tr'nes , &c. , et
qu'un soulier percé , une culotte déchirée et une petite
cuison secrette, sont capables d'empêcher de si grandes
choses ; on ne peut se tenir de déplorer la misère
de la condition humaine-. '

L'autre jour , M. de.... , qui s'est parfaitement


conduit dans une occasion très-importante , fut ren
contré par un de ses amis , qui lui reprocha son air .
triste et affligé. Comment, lui dit-il, mon ami , après
ce que vous avez fait , . étant .aimé , estimé , célébré ,
pouvez- vous "avoir du chagrin ? Ah ! mon ami, ré
pondit M de..., je ne -suis point content de moi,
j ai été loué par Carra dans une séance des Jacobins,'
je crains bien d'avoir fait quelque sottise.
( 349~)

Vers.- à- madame P.... qui ayoit envoyé à rameur


. un Imieraut de bois , à ta place d'une brochure
intitula: : L Puce à l'oreille.
• Eglé , vous parlez à merveille ,
Vous entendez à demi mot ;
Mais mon émissaire est si sot,
Qu'il vous a fat commettre une .erreur sans pareille.
Jugez . e mon étonneraient j
Je voulois la Puce à l'oreille ,
L ■ ■-• -Et je, reçois un émigrant.
Comment voulez-vous que j'explique
Une aussi singulière ^erreur ?
Je sais qu'un émigranc , brave et rempli d'ardeur,"
Met la puce à l'oreille au corps diplomatique :
, "•: Mais un émigrant fait autour,
Qui va tdtrnartt comme une roue,
Remonte et descend tour-à-teur ,
Et qu'un feul coup de main peut plonger dans la boue *
Ne peut être admis à ma cour ;
Je n'aime pas les émigrans qu'on joue.
Dans le moment, où sous d'injustes loix,
Gémit la patrie opprimée ,
Où la nullité s'est placée
Sous le diadème des rois ,
Nous avons besoin d'une armée ;
Mais il ne nous faut pas des émigrans de bois,

On assure que Je département de Seine inférieure


f * déclaré qu'il ne censentiroit jamais à exécuter I«
t ( 350
décret contre;. les prêtres )
eatholiques , 'comme étant
cruel , Injuste & inconstitutionnel. Cette réponse nous.
rappelle celle d'un gouverneur de Bayonne , qui , dans
le tëtïis du massacre de la S. Barthelerni , écrivit à
Charles IX: Sire, j'ai communiqué vos ordres aux
troupes que j.e commande , j'ai trouvé par-tout de
fidèles sujets, mais pas un bourreau.
"—"^ i-Ty-

Les jacobins remuent ciel et terre pour soulever


le peuple contre le département , à cause de la
tolérance religieuse qu'il a manifestée. La qualifi
cation qu'ils lui donnent d'assassins du Champ de
Mars , ne prouve-t-elle pas que les pétitionnaires sont
les mêmes brigands , qui , dans la soirée du 17
juillet , entreprirent de causer dans Paris les crimes
et lès horreurs commises à Avignon", dans les co
lonies Et ailleurs j mais nous le disons sans crainte ,
le pouvoir du département est sacré , l'égitime et
constitutionnel ; il faut qu'il s'envkonne de son au
torité, qu'il requière la force publique ; alors tous
les amis de -l'ordre , et il y en a' beaucoup, s'uni
ront « s'il le faut , à la garde brave nationale, pour
$*opposer aux malheurs que la foiblesse des Parisiens
est prête à attirer sur eux , et pour extirper jusqu'à
la dernière racine d'une secte ennemie de dieu,
des loi£ et de l'humanité entière^

M. Cavdl... , député d'un des départemens de


l'Armorique , s'est plaint à nous que certains mi
nistres -armés de la constitution , l'ont itérativement
écôrïduit , étn-'ohf pas voulu accorder à ses pressantes
démarches, les places qu'il sollieitoit; M. Caveli...
kous a bien' promis de s'en venger , en aboyant
contre les agens -du pouvoir exçcutif, 4e belles, _,
(3Si )
bonnes et patriotiques dénonciations. Nous sihvtoM
M. Caveli... dans son entreprise , et nous feroft»
connoître de plus en plus ses estimables intentions*

Une certaine assemblée est su dése&poir de lu


résistance légale qu'éprouvent ses volontés arbitra;^
ft tyranniques ; tous: les jours elle voit son crédjjç
tomber ; tous les jours ses fureurs et sgs, inconfié-,
qijçnces l'avilissent dan» l'esprit de la plus -ville ca^.
naille : elle va jusqu'à vouloir détruire la constitua
tion elle-même -x mais nous lui déclarons, , qu'çljg
n'a pas le droit d'y toucher , et qu'elle sera res
ponsable de son infraction aux lotx -qur"la nation
f/ançoise a, constituées , et que le roi . a. sanctions
iic.es» ..
i. i">ihiiiii wniyn"i , ,, , n

' Note des. Rédacteurs, -i— Ncus nous (rou


lons obligés de. répéter pour la, vingtième fois quC,
depuis le départ de M. le chevalier de M£vn$-
Moxpa's peur Bruxelles , nous n'avons impriniè
aucun article de lui , qui n'ait été suivi de sa
signature , et qu'on auroit -tort de lui en attribuer
d'autres- que ceux-là^. ,

Demande.
Une de nos nouvelles grandes dames , femme d'un.
de nos souverains' représenté , et ayant tabouret ati
manège , extrêmement ennuyée des grands airs d?
L'Opéra et des grandes manières do la comédie fran-r
çaise , désireroit trouver une personne de son raijg ,
qui voulût prendre avec eiie un coupon.de loge au
théâtre patriotique du sieur Salle , sur le boulevard
du temple. Elle prçféraroit le côté de la. reine., et
( 352 )
se placeroit volontiers au-dessus. Sadresser, pour
Cet objtt , au premier des esclaves noirs, à la chaîne
de cuivre , qu'on trouvera au Divan national.

Courage ! nos députés amènent les choses au point


que bientôt ils seront conspués par toutes les classes
de citoyens. Avez -vous vu la pétition vigoureuse ,
adressée au roi par le directoire du département de
Paris , contre le décret inconstitutionnel sur les
prêtres non assermentés , provoqué par le bâtard
Franc... de Neufchât... ? Encore quelque temps, et
cette ninive sera détruite par elle-même.

Un certain Jansort vient de faire à l'assemblée


l'offrande d'une grande composition de musique ,
qu'il a demandé à faire exécuter le 2 avril prochain ;
mais Vile beau temps qu'il fait maintenant continue,
nous aurons bien plus besoin de pain que du son
que veut nous donner M. Janson, et il seroit très-à
désirer que tout ce qui est son chez lui , pût se
thanger en farine.

Cours de la rue fivienne , 13 décembre»


tes Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 2.9 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 29 et demi pour cent.
les louis pour des Assignats de $00 lir. gagnent II liv. 5 I.
Pour de l'argent 10 sous,
les Assignats de 500 liv. pour ceux de J liv. , j 3 quarts.
Les Assignats de ico Uv. pour ceux de 5 liv. , j et demi.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour etdel? Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, N°. 7 ,
eu coin de la r. Favart, place de U comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
fourParistetde$l,l$f.pour la proyi/ux,fr. déport.
■: . • «TV jSr"w\ Naissance de.Robtrs-
Jeudi 15 dccemb. SjSWpiem' *
r

JOÛ^NALr.;
DE LA COUR .ET D£ LA VILLE^
■*•■
' Tout faifeur de Journal doit tribut au malin."'
La Fontaine.

Plusieurs républiques sont retombées par la suite


des temps sous le despotisme : il paroît même que
ce soit un malheur inévitable qui les attend "toutes ;
car comment une république résisteroit-elle éternel
lement à toutes les causes qui minent la liberté ?
Comment pourroient-elles contenir l'ambition des
grands qu'elle nourrit dans son sein ? Comment à la
longue veiller sur les séductions , les sourdes prati-'
ques de ses voisins , et la corruption de ses membres y
tant que l'intérêt sera tout puissant chez les hommes ?
Comment pourra-t-elle espérer de sortir toujours
heureusement des. guerres qu'elle aura à soutenir ?
Commenc prévenir ces conjonctures fâcheuses pour
la liberté, ces momens critiques , ces hasards, qui
favorisent les corrompus et les audacieux ?
Voltaire , examen de Machiavel.

VARIÉTÉS.
Oi les honnêtes gens étoient capables de désirer .le
désordre , comme des ridicules journalistes les en ont
Tome VI. Année 1791. Xx
^ ( 354 )
quelquefois accusés , ils en auraient mille occasions
dans les démarches inconstitutionnelles que se per
mettent tous les jours, même des corps adminis
tratifs, et sur-tout dans l'adresse que vient défaire
une de nos sections , qui prétend s'opposer à la no
mination que le roi a faite des officiers et soldats de
sa garde ; droit qui lui est accorde par un des décrets
les plus sacrés de la constitution. Mais les honnêtes
gens sont incapables de jamais se réjouir des malheurs
de leur patrie : ilsvoient avec la plus vive douleur,
qu'il est impossible que l'ordre se rétablisse jamais en
France sans un secours étranger , et ils le voient
arriver comme un blessé regarde , en frémissant , la
main du chirurgien qui doit extirper le membre gan
grené, dont l'amputation est seule capable de lui
rendre la santé et même de lui sauver la vie.

Le journaliste Tremblai a la bonté de dire qu'il


ne craint nullement nos sarcasmes ; ainsi nous allons
Jui dire très-serieusement que les colporteurs de son
journal sont obligés, pour le vendre, de ciier que
c'est celui de Beaulitu. Cette petite fraudé pieuse
occasionne tous les soirs des querelles, parce que
les citoyens ou citoyennes non lettrés qui font lire
par leur voisin le titre de leur emplette, courent
après le hurleur, qui refuse de leur rendre leur argent,
de-là s'ensuit une rixe qui ne corrige point le dis
tributeur infidèle.
-aamî'IHI»

M. de N'arb... a dit, l'autre jour, à nos législateurs


que- tout entr'eux devoit être commun , amis, enne
mis , devoirs ,, intérêts , &c. ainsi voilà madame
de Sta.... , mademoiselle C... et quantité d'autres,
qui vont être en même temps ministres et membres
de la législature } cependant la première de ces
placcc c~*":£csnf une obéissance passive, et la second*
apportant l'inviolabilité, le personnage de ces dames
ne laissera pas que d'être assez difficile à remplir*

Toute la secte jacobite est furieuse du refus que


le roi .a fait et va faire de sa sanction au décret contre
les émigrans,, et à celui contre les prêtres. Ces bons
Jacobins avoient apparemment imaginé que le roi
n'imposeroit son veto qu'à des foix utiles et raison
nables , auquel cas ils avoient beau jeu pour croire
qu'il ne s'en serviroit jamais.

Mesdames de France > qui veulent que le nom


réponde à la chose , ont demandé â M. de Narboit*.,
sa démission de chevalier d'hotuieur.

La crapuleuse créature qui se fait appeller Thèroig..


de Méricou... , la même qui a voit projette, le 6 octo
bre 1789,1e plus horrible des forfaits , est maintenant
à> Bruxelles ; elle s'est présentée chez le respectable
ministre de Metternich ; sa barbare audace n'a point I
diminuée dans les cachots d'où elle sort ; elle a eu
l'atroce impudence de dire chez le ministre : N'est--
il pas juste de sacrifier une poignée de nobles à des-
millions de citoyens ! L'apparition de cette charogne
ambulante indigne tous les honnêtes gens de ce pays j
elle logea l'enseigne de l'homme sauvage , qui jamais
ne fut aussi sanguinaire qu'elle.

On dit que les Jacobins, craignant que quelques


honnêtes gens qui sont à l'assemblée , secondés par
l'opinion publique , ne finissent par prendre le dessus
veulent y joindre des députés de l'ancienne légis
fî5*)
tiire, et qu'ils ont jette les yeux sur Dawiien Robersp...y
le général Lam... , la salope à'Aig.... , le compère
Mathieu Montmor... , l'assignat Cam... , Bouc... ,
Dup... d'Avignon et son confrère Mcn...

Lorsque le petit Franc... bâtard de Neufchât... fit


la proposition de supprimer la messe de minuit, une
femme des galeries applaudissoit à toute outrance.
On découvrit que c'étoit mademoiselle
femme Faux-chef', qui trouvoit ttes-inconstitutionnel
d'enlever à cette heure, à une femme , l'amant
qu'elle tient dans ses bras.

• On invite les habitués de la. boutique d'un des


principaux libraires du Palais-Royal , de vouloir bien
se rappeller des reproches injustes qu'ils firent ., il y
à environ 9 ou 10 mois , à celui qui leur disoit ,
que , si on ne rendoit pas au roi , le plutôt possible ,
l'autorité qu'on seroit forcé de lui rendre par la
s»ite , la confiance se détruirait au point que le&
assignats qui perdoient , à cette époque , 6 ou 7 ,
perdraient au premier janvier 20 pour 100.
N. B. Les assignats se sont vendus, diman
che soir, on[e décembre, à raison de 38 pour 100
de perte. '
■a
Tout le monde sait que les capucins n'alloient
point à la fortune, comme les gens du monde} la
plus grande marque de respect qu'ils pussent donner
à quelqu'un , étoit de garder leur capuchon sur leur
tête; aussi le vénérable père Chah... envoyé , il y a
quelque temps , en députation chez le rai , y garda-
Vil son chapeau pendant toute la cérémonie , ce qui
fut très-injustement regardé comme une impertinence
('35tY
par 'beaucoup de personnes , qui dirent mêrae tout
haut, voilà un gueux qui fait le cinique^.afin de set
faire acheter , mais il ne vaut seulement pas un assi
gnat de dix sels.

Le patriote Saint-Huru... et ses deux enfans-rfj;--


cœur , Moi a..- Bûche et Branc.-Artioult , publièrent
hier dans tous les cafés , dans toutes les grottes?
flamandes et angloises , ainsi que dans toutes les
tabagies ; que la nominacion de M. de Nabon-
Copet au ministère , alioit sauver 1a France , et
pour bien prouver cette vérité , il levoit de temps,
en temps une badine nationale qui pèse 22 livres ,
et assuroit dans cette position que s'il se trouvoit:
quelqu'un qui en doutât , et qui osât le dire, iï\
étoit prêt à lui prouver qu'il avoit tort. Malgré
cette forte preuve er ce solide raisonnement , nous
ne sommes pas tout-à-fait de son avis , relative
ment au salut de la France ; mais nous le sommes
relativement aux soldats des troupes de ligne , que
ce nouveau ministre a le projet de sauver, en les;
brouillant avec les jacobins , et en les retirant des
mains des municipalités. Nous partageons avec
dom Chabouc la gêne où va se trouver ce zélé légis
lateur à l'assemblée , où il n'osera plus dénoncer
son ci-devant cheval de bataille , le ministre de la
guerre ; car la badine en question ne respecte pa£
même les inviolables. 4

Ordinairement , quand tout le monde est arrivé-


dans un spectacle, et que, par quelque raison , la re<-
présentation n'a pas lieu , on rend à chacun son ar
gent à la porte , mais cet usage n'a point été adopte
par la troupe d'un certain manège. Jeudi. 8; décem-
hre , au lieu de la pièce qu'ils avoient anonece , il*
r.35*-)
ifont fait que causer tranquille: ~c-* rur "fS^re,
mais ils n'en ont pas moins gardé l'argent de la
recette.

Savez-vous pourquoi le petit Franc.... de Neuchât..


a proposé à l'assemblée de supprimer la messe de
minuit ? c'est que c'est en sortant de cette messe
qu'on le trouva exposé à la porte de l'église.

Gorsas , dans son N°. 1 1 3 , dit nettement qu'un se


cond veto du roi deviendra le signal d'une guene civile;
en ce cas , là tant-pis pour les jacobins : mais nous
n'en croyons pas un mot>; les frères sont tgop pru-
dens ; ils seroient bien loin d'être dix contre un ; et
les bourgeois de Paris commencent à s'appercevoir
clairement que tout ce patriotisme jaeobite , n'est
autre chose que du brissottage tout pur , et que les
jacots voudroient finir en une bonne fois , les petites
guerres civiles nocturnes qu'ils ne font encore qu'en
tâtonnant les boutiques.

Lés feuilles jacobites se plaignent amèrement de


ce que le journal de Paris et la gazette universelle,
ont lancé des ruades ( ce sont leurs termes ) au res
pectable mari de madame Condorcet ; mais pourquoi
ne se défend-t-il pas? Il a sur ces messieurs lé même
avantage qu'auroit sur un simple coursier , le plus
terrible taureau des campagnes d» Calvados.

Aux Rédacteurs du Journal.


Quand nous avons permis à M. le Hodey de
faire paroître son logographe , çà n'a été que sous
( 359 )
condition qu'il feroit mettre tout ce qui se dit de bon
ou de mauvais à l'assemblée ; et comme c'rtt moi ,
messieurs , qui ai la partie des journalistes pour re-
levsr les erreurs et négligences qu'ils font quand ils
parlent de l'assemblée , je le fais aujourd'hui de la
part de mes camarades les tributaires de l'assemblée,
au sujet du logographe , qui n'a pas dit , dans son
N°. 426 , qu'après la lecture d'une lettre de
M. de Lalande Lunette , par laquelle ce monsieur
l'invite à nommer deux commissaires pour examiner
un nouveau cabestan de son invention , un membre
interrompit cette lecture pour dire très-distinctement,
( car je l'ai entendu de mon poste ) , CE n'est
pas a l'assemblée nationale qu'il faut
que M. de Lalande s'adresse , qu'il aille
se présenter devant un corps savant.
P. Ojsqve, sans-culotte national, à la suite
des décrets contre les émigrés et contre les
prêtres réfracta ire s , Ùc.

Voltaire avoit une manie singulière, c'e*t qu'en


écrivant à M. d'Argcntal qu'il nommoit son bon
ange , à l'occasion de la Galette littéraire , entre
prise par Suard et l'abbé Arnaud, il disoit toujours
l'abbé Suard et M. Arnaud; il appelloit le premier
Trigidès et le second Calidès. Il prétendoit que celui-
ci avoit trop de ce que les hommes portent par cou-,
pie, et que l'autre n'en avoit point.

Nous invitons un libraire d'imprimer sur deur


colonnes dans un almanach nouveau , les noms des
anciens mioistres et prélats du royaume , et ceux des
ministres et des évêques constitutionnels. Cette com
paraison bizarre et piquante doit lui assurer un
grand débit.
( 3^0 ;)

Livres nouveaux.
La constitution en vaudevilles , suivie des
droits de l'homme , de la femme , et de plusieurs autres
vaudevilles constitutionnels , almanach civique pour
l'année 1792, par M. Marchant, chez Maradan ,
libraire , rue du Cimetière- Saint- André-des- Arts ,
nfi. 8 , et chez tous les libraires royalistes.
Rien de plus joli que le format et les caractères de
ce charmant recueil , si ce n'est' peut-être les chan
sons qu'il contient. On connoît la manière originale
et la gaieté de l'auteur des Sabats jacobites , et sans
nous étendre davantage sur cette production , nous
la croyons faite pour se trouver entre les mains de
tous les bons François , et sur la toilette de toutes
les belles.
N. B. On en a fait tirer des exemplaires sur
papier vélin.

Errata du No. 41. 1


Page* 325, troisième ligne de la fin , quatre mille,
lise^ .- quatre-vingt mille.

Cours de la rue Fivienne , 14 décembre.


Les Assignat? de 50 et de 100 ' liv. perdent 29 pour cent.
Ceux, de 500 liv. perdent 29 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats de $QQ liv. gagnent il liv. 5 s.
Peur de l'argent 20 sous.
Les Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv. , j 3 quarts.
Les Assignats de Ico liv. pour ceux de 5 liv. , 5 et demi.

1 >e l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville^


dont le funau est rue Neuve Saint Marc, V". J ■.
au coin de la r. Favart , place de la: corn!die italienne.
-' *' Le prix de- l'abonnement est pour iintr.Gis, de 3 liv.
pourParis, etde$ l.i 5/. pour la province, f'r. deron.
SUPPLEMENT
tiS

SUPPLÉMENT
Du N< «'
■an
Le Dictioknàire portatif,

V
V i v il la oonstitutiort
Qui nous enfanta l'anarchie !
Et la £ainte insurrection
Qui rend notre langue enrichie
Du grand mot , arrestation !
Vive la révolution
Par qui la Gaule est affranchie
Du joug de la religion ,
Et du poids de la monarchie !
Vive , vive la nation
Que Sur notre globe on révère !
( Cette nation débonnaire ,
Digne de l'admiration
De l'un et l'autre hémisphère» )
Sa rttajesté , son réverbère,
Et son fameux dictionnaire
Où l'on trouve pétition, 1
Attitude imposante et fière, ! '■ ï
Vho , mesure , sanction }
Salarié , fonctionnaire ;
District , section , fiction ,
Patrie , égalité , et caetera . . chimère j
Patriote, actif, motion,
Civisme , liberté , etc misère. ...
Sans oublier l'affreux repaire
( Cet antre digne d'Ixion )
Où le crime est en action j
(
( 2 )
Où clochette rappelle à l'ordre ,
Forcenés , qui, sans fiction,
Semblent mâtins prêts à se mordre :
Eravo ! vive la nation !

SYBILLE D E G O N E S S E.

I l vient de s'établir une Sybille à Gonjsse. On


la consulte de tous lés endroits de la France ; elle est
très-diligente à faire réponse aux consultans , et rend
aux absens.ses oracles dans de. jolis petits pains à
cornes , par la voie deVrouliers et des messageries. Il
convient de donner à fios lecteurs un échantillon des
oracles irréfragables de. la vcridique prophétesse. En
voici donc un qu'elle vient de rendre à MM. tes co
médiens dfe'la nation , ordinaires du roi , Cjui l*ont fait
consulter par Mithridate Vanhove , sur l'état péricli
tant de leur caisse , et sur le parti désespéré qu ils ont
pris de se réconcilier avec Jecnaot .Chèiùer , et de re
mettre avec la plus ' grande pompe la tragédie ds
r s)
Chartes IX -, autrement dite l'Ecole des Rois. Suit
la teneur de l'oràcV; : "■*•_.'

" Successeurs de le Kain, qui n'en aura jamais ;


„ Pour renouveler les succès '
„ De la mourante Melpomène ,
„ £n vain fondez-vous votre espoir
,, Sur les poignards bénis que thénhr nous fit voir,
„ Au grand scandale de la scène.
„ A rafraîchir à neuf votre vieille toison ,
„ Apollon ne croit pas qu'un tel moyen parvienne*
j, Le rajeunissement â'Eson ( I )
„ Est l'unique quî vous convienne.

Vers de M. le chevalier de &,.... 1 madame ta com~


tesse D habitante, des B de la L. . . .
gui disoit " au chevalier qu'elle se sentoit digne
„ de marcher à la tête d'une compagnie d'Ama
zones pou* délivrer son roi „, , '.. .." . ". .

On dit que ce n'est qu'à Cythèr»


Et sous les drapeaux des amours , -, i

(r) Quiconque a lu les Métamorphosé». d'Ovide,


sait en quoi consiste le rajeunissement à'Eson , que la
Sybille prescrit d'essayer à la troupe menarce-natio
nale , pour opérer en elle une parfaite régénération.
Médée, pour rendre la vigueur & la jeunesse à ce per
sonnage décrépit, le coupa bravement en tranches , et
5s fit bouillirdans -une grande chatrdièTe-avec suffisante
quantité d'herbes stygiennes , pontiques & colchiques.
O , grande Sybille de Gonesse , que vos oracles sont
sages ! nous nous ferons un pieux devoir d'en régaler
quelquefois nos lecteurs.
(4 )
Que votre sexe fait la guerre ,
Sûr alors de vaincre toujours ;
Mais Jeanne prouva le contraire ,
. Cette Jeanne du temps Jadis
Que Célébra si bien Voltaire,
Qui sut arrache/ son pays
Aux fiers conquérans d'Angleterre ,
Et sauva la gloire des lis.
Il eft vrai.... Jeanne étoit pucelle ;
' Et vous ne l'êtes pas comme elle,
. ( Le tout soit dit sans vous blesser ) j
Mais cette mince bagatelle ,
Sur-tout dans Un siècle éclairé ,
Ne 'peut être qu'uri foiblc obstacle'
A votre bonne volonté j
Et le Très-Haut , en vérité ,
Vous, doit, bien un second miracjej
"Si de nos maux il a pitié.
Venez donc ,. aimable amazone,."
Aux chevaliers donner fa loi ,
Venez délivrer votre roi ,
Et le remettre fur le trône.
L'amour fera le recruteur
Qui complétera votre armée ;
C'est J'affaire d'une journée
Pour un aussi bon travailleur.
Ce Dieu connoît fort bien mon cœur ,
Et m'a choisi de préférence
Pour v@us offrir l'étendard de l'honneur j
C'est ma plus douce espérance.

il' A ' !■ r
Ntf. 46*. Jfcps^À " Massacre horrible k
__' , ,. , ., »*, *,§r ^/* en Provence,
Vendredi 16 dec.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

Tout faifeur de Journal doit tribut au mal'rn.


. L a Fo n r \ 1 n r.

La discorde a choisi sept cent séditieux,
Signalés par le crime entre les factieux j
Ministres insolens de leur reine nouvelle
Sur son char tout sanglant ils montent avec elle.
L'orgueil , la trahison , la fureur , Je trépas ,
Dans des ruisseaux de sang marchent devant leurs pas.
Nés dans l'obscurité , nourris dans la bassesse ,
Leur haine pour leur roi leur tient lieu de noblesse.
Air : Père capucin confesse^ ma femme.
Tous nos députes Sont gens de mérite ,
Tous nos députés sont des gens de bien.
Mon voisin dit, je n'en crois rien ;
Moi je le prouve, et je soutiens ,
Que si la vertu chez eux est petite ,
Le zèle est très-grand , sur-tout pour leur bien.
-" ' ' - '■'
VARIÉTÉS.
Les cent mille citoyens de Paris qui m sont point
Jacobins , et qui ne vont point aux" secrions , vont
Tome VI, Année 1791. Yy
t 36* )
présenter au département une adresre , potir l'engager
à déployer la plus grande fermeté centre les séditieux ;
ils vont lui représenter qu'étant investi d'un pou
voir supérieur , il doit faire exécuter la loi qui défend
les assemblées illicites , " les pétitions en corps , les
écrits incendiaires, et les corporations séditieuses;
ils assurent que si l'exécution des loix , dont il est
l'organe, éprouve la moindre ré: istance , tous les
amis de l'ordre et de la paix sont prêts à se joindre
à la garde nationale pour reprimer les scélérats, les
jacobins , fraternels , cordeliers, brigands , et autres
perturbateurs du repos public.

Il vient de s'établir à Maubeuge un nouveau club,


appelle Club Brabançon , influencé par le sieur JP^onk,
qui , dit-on , en est président. Ce suppléant digne de
la propagande en transmet les principes et les moyens
dans les pays d'outre-Meuse ; il s'en formeroit bientôt
un chapelet autour du globe , si les gouvernemens
se négligeoient un seul jour.

Savez vous , disoit un député, que nous avons


beaucoup de bonnes têtes à l'assemblée. Oui , à
perruques , répondit l'autre.

Billet d'un Anglais à un François , son ami ,


à Paris.
Je viens de me procurer votre constitution ; elle
est fort jolie , très-bien reliée ; mais en finissant ma
lecture , je ne sais pourquoi il m'est revenu en mé
moire un mot de Voltaire, qui n'avoit trouvé qu'une
lettre de trop dans to«.t un poème , qu'on l'avoit
prié d'examiner.
< 3&3 i

wi. de ZPimph.. a fait savoir à M. Luckneri


et par lui à l'assemblée nationale et à toute la France ,
qu'on avoit voulu le séduire pour rendre la place
où il commande ; il n'en a donné aucune preuve ,
par un motif bien respectable ; parce qu'il ne vou-
loit point ê:re délateur ; . m«is il a appris en même
temps qu'il étoit sans fortune et qu'il avoit douze
enfans. Vous souvenez -vous de ce garde du corps
qui se blessa lui-même , prétendant l'avoir été pour
défendre les jours de Louis XV i de cet autre homme
qui supposa avoir découvert et arrêté des poisons
destinés à madame de Pompadeur ? ils avouèrent
enfin l'un et l'autre qu'ils avoient imaginé cette
double ruse pour se rendre intéressans et obtenir
des récompenses. Tous les deux en obtinrent. Nous
sommes loin de désirer qu'on en accorde de cette
espèce à M. de JP^imph.... Nous croyons à sa fran
chise 'et à sa loyauté; mais bien des gens seront
assez malins pour regarder son récit comme une
fable , puisque rien n'en constate la vérité.

Savez-vous comment lé défroqué capucin Chah... ,


est parvenu à la deputation ? D^ns la précédente lé-
( gislature , il étoit salarié par la horde jacobinière
pour donner le ton au galeries ; il avoit 20 sols par
jour , et son gargotier , qui le nourrissoit pour 5 ,
lui a fait les plus grands reproches sur son ingra
titude , après l'avoir quitté depuis que ses journées
sont à 18 livres , et de ce qu'il va pâturer pour
24 sols , à une autre auberge.

Le journal Btti-Feuillant dit que plusieurs citoyens


de Bercy ont annoncé à l'assemblée qu'ils avoient
chei eux beaucoup de mariages d'ébauchés et qu'ils
A < 364
demandoient des prêtres pour) y mettre Ja dernière
main ; nous sommes d'avis d'y envoyer les abbés
Baudin , Gcrvaise et Bordaux , qui s'entendent
parfaitement à commencer et 'à finir ces sortes d'ou
vrages.

Le curé constitutionnel de Balasu... , départe


ment de l'Ardec,. , vient de se fiancer publiquement
avec une fille dont il partageoit depuis longtemps
les faveurs avec les boucs de ses montagnes. Ce
malheureux , qui de sa vie n'a abordé l'autel sans
être chaud de vin de crapule , a remplacé au moyen
d'un serment prêté dans l*ivresse , un bon pasteur
qui consoloit et édifioit sa paroisse. Cette anecdote
véritable est insérée ici pour faire notre cour aux
jacobins ; ils triomphent en faisant sans secousse,
tomber le peuple ,
Du mépris du pontife à celui de l'autel.

Dans sa d inondation contre M, Bertrand , le dé


partement du fmistère , finit par dire que ce mi
nistre a trompé la religion de l'assemblée nationale,
A ce mot religion , il est parti un grand éclat de
rire des tribunes et des galeries , et après cette
explosion de gaieté , on a beaucoup applaudi à
J'épigramme.

Gorsas dont nous suspections un peu la valeur,


vient de se montrer avec courage en attaquant de
front, dans son No 113, le redoutable d'Anto... Il le
qualifie de tribun du peuple , &c... Il est bien à
craindre que ces deux fiers athlètes , semblables aux
deux taureaux de la fable , ne se livrent quelque
furieux cpmbat qui écrase quelques grenouilles ; et
qu'ils ne blessent sans attention , comme sans pitié 9
lès arbres qui les auront séparés.

• Le curé constitutionnel de la nouvelle paroisse de


l'abbaye Saint-Germain , est un des plus artlens à
exciter sa section contre la pétition des membres du
département, à cause de sa tolérance religieuse ; ce
curé nous en rappelle un autre du temps de la ligue ,
'qui s'appelloit Aubry , curé dj la paroisse Saint-,
Côme, qui contribua beaucoup par ses fureurs aux
calamités dont Paris fut accablé à cette époque.

D'après l'invitation que nous avons faite à nos


lecteurs, de nous procurer quelques notices sur les
grands personnages qui composent l'assemblée , une
personne de considération , et qui a signé sa lettre ,
nous a fait parvenir quelques anecdotes édifiantes
concernant un de ces honorables membres , que nous
allons faire connoître. Nous espérons que cet exem
ple sera suivi , et qu'on nous mettra en état de
rendre , à ces messieurs , les hommages qui leur sont
dûs, en annonçant leurs faits et gestes,
N. B. Dans la lettre qu'on va lire, nous avons
cru devoir adoucir les expiessicns , qui sojit un ptu
plus énergiques que celles que nous leur avens substi
tués.
Aux Rédacteurs du Journal.
Vous avez demandé , messieurs , des notes sur les
gens siégeans au manège. Je puis vous en fournir
sur un député de ma province, et vous pouvez les
insérer avec assurance ; je suis garant de la venté
des faits. Je veux pailer du sieur Garde \belic" ,
député d'Angoul.... i il n'a encore profère que quel
(366)
ques bêtises incendiaires ; mais soyez sûr qu'il ne
fera jamais que des motions funestes. Puissiez-vous
lî faire rougir, et venger un peu ma malheureuse
province, de tout le mal qu'il lui a fait. Dans
sa jeunesse , il entra dans les gardes-du-corps , mais
ses camarades s'étant apperçu qu'il brissotoit au jeu,
ïï fut, sur-le-champ , exclut de ce corps respectable.
Alors il se livra a son goût , et s'exerça avec plus
d'habileté , dans Part de.cornus. Admis dans la légion
de Maillebois , il en fut expulsé dès qu'il fut connu.
Revenu en Angown... , il devint le fléau des sociétés
Oi l'on jouoit. Il se rantoit lui-même de son adresse,
et racontoit un jour , qu'etant entré dans une maison
de jeu , il s'apperçut qu'il y avoit des gens qui en
savoit autant que lui; jugeant qu'il n'y avoit rien
à gagner , il se retira , et qu'en sortant et entendant
du bruit dans une pièce voisine, il ouvrit la porte,
vit les domestiques établis , se joignit à eux , et enleva
tout leur argent.
( La suite à demain. )

La mode pour les étoffes, sera cette année, la


couleur de Jacobin ; cette couleur est mêlée , et
composée de boue , de crasse , de sang et de crachat.

Hier, 15 décembre, onassuroit que les assignats


se donnent à quarante pour cent ; nous n'en sommes
point du tout étonnés ; quand une récolte est abon
dante , et que ceux qui la font sont bienfaisans , ils
donnent leurs denrées à bon marché , sur-tout quand
elle ne leur coûte que la façon.

Les Jacobins , dans leur dernière séance , ont


très-sérieusement agité la question de déclarer .1»
( 3*7 )
guerre à l'Europe ; un membre s'est écrié , mes
sieurs , attaquera-t-on ou n'attaquera-t-on pas ; dé
cidez ; or , comme ces messieurs ne font" point la
guerre en personne, le parti vigoureux a prévalu ;
en conséquence , les Jacobins vont faire ouvrir le
temple de Janus , et par contre-coup fermer bientôt
le trésor-royal et la caisse de l'extraordinaire.

On demandoit à une dame ce qu'elle pensoit de


JA. Cahut , .nouveau ministre. Qu'il en sera de
ce Cahier là, répondit-elle, comme de cenx ap
portés par nos premiers législateurs : ils ont été
méprisés.

La famille Rocham n'a pas toujours brMé d'un


patriotisme aussi ardent que celui qui l'enflamme
aujourd'hui ; le général actuel avoit un oncle , par
venu, on ne sait comment, au grade de lieutenant
général de la marine ; il commendoit dans la guerre
de 1741 une escadre de douze vaisseaux, croisans
contre les anglois ; rlffs il ne profita d'aucune des
occasions qui se présentèrent de nous venger de la
défaite honorable de M. de VEtenduen ;' il n'osa
attaquer aucuns vaisseaux anglois ; il laissa même
lâchement passer au milieu de son escadre l'amiral,
Anson<\\iï reverioit chargé des dépouilles de lE'spagne;
le sieur Rocka n'écouta ni les signaux de ses
autres vaisseaux , ni les représentations" de ses autres
officiers , ni même de ses matelots désespères qu'on
les privât d'une prise qui les auroient dédommagés
de leurs peines ; aussi le sieur Roch fut-il chassé
du corps de la marine par un conseil de guerre qui
lui défendit l'approche des côtes. Ce seroit le cas ,
comme le petit Morct., , d'en demander la cassation.
( & y

Gravure.
On trouve chez Xfebert, au Palais->Royal , galerie*
de bois , une nouvelle gravure qui représente la prison
des brigands d'Avignon , au moment où y entrent
M. Chabr..., conduit par M. Bouc... } en voyant
paraître le blanchisseur national , tous les brigands
qui sont impatiens d'être blanchis , crient : à moi
Chah:., j le fameux Jourdan paroît alors d'an autre
côté , et dit : Un moment , messieurs , jt suis votre
ch(j , et je dois passer le premier.

Livres nouveaux.'
La santé de Mars , ou moyen de conserver la
santé des soldats , en temps de paix , d'en fortifier la
Vigueur et le courage en temps de guerre, et d'as
surer la salubrité des hôpitaux militaires , &c. &c.
par Jcurdan Lecointe , docteur en médecine , i volume
//2-I2; prix, 3 liv. broché, et 3 liv. 12. sols relié.
A Paris , chez Briand, libraire, qu3i des Augustins ,
n°. 50.
_ «_*-. .
Cours de la rue Fivienne , 15 décembre.
tes Assignats de 50 et «Je ICO tiv. perdent 29 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 29 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignais de 500 lie. gagnent II liv. 5 9.
Pour de l'argent 20 sous.
tes Assignats de 5C0 liv. pour ceux de 5 liv. ,52 quarts.
Les Assignats de Ico liv. pour ceux de ; liv. , 5 et demi.

De l'Imprimerie du Jcurnal de la Cour et de la Ville,


dont h Bureau est rue Neuve Saint-Marc , \". 7 ,
au coin delar. Favart, place de le comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour Un mois, de 3 liv.
fcurParis, etde$ l.i$f. pour la province, j'r. déport.
Vjo ' rffcv I-e curt* & Potigny ;
" * 47* J^^^Ak. massacre par les sec-
u ,. ,,
i v**. *%rlêrats racoJuins , /e.
Samedi 17 decemb. JJ^jgt J0 OT/(J( (/(r>;<r_

JOURNAL
t)E LA COUR ET DE LA VILLE;

£»'■}■ ; Tout fiifeur de Tournai doit tribut au malin.


La Fon t ai ni.

Il est à propos que le peuple soit guidé et nqh


pis qu'il soit instruit, il n'est pas digne de l'être,..
J'entends par le peuple la partie d'une nation qui
n'a que ses bras pour vivre j je doute que cet ordre
de citoyens ait jamais le temps ni la capacité de
s'instruire ; ils mouroient de faim avant de devenir
philosophes. Il me paroît essentiel qu'il y ait des
gueux ignorans. . . . . . On doit prêcher la
vertu au bas peuple ; mais il ne doit pas perdre son
temps à examiner qui avoit raison de Nestorius ou
de Cyrille, d'Euscbe bu d'Athanase , de Jansenius
ou de Molina , de Zuigle ou d'Oicolampade , et
plût à Dieu qu'il n'y eût jamais eu de bons bour
geois, infatués de ces disputes ! Nous n'aurions
- jamais eu de guerres de religion^, nous n'aurions
-jamaiSj eu de Saiiit-Barthe!erhy. ....". Quand la popu
lace se mêle de raisonner, tout est perdu. Je suis
de l'avis de ceux qui veulent faire de bons' labou
reurs , des enfans-trouvés , au lieu d'en faire des
législateurs.
. Voltaire à Damilayille, httres du 19 mars et
premier avril i"jbà, . ..
Tome VI. Année 1791. 2z
( 37° )

VARIÉTÉS.
1_,'ami Gors... vient d'avoir la bonté de nous ap
prendre qu'il est citoyen de Limoges , et qu'il y a
commencé, comme le tyran Denys a fini jadis à
Corinthe ; mais Gorsas ne nous fait qu'une demi
confidence ; il ne nous dit pas qu'ayant été prié de
s'absenter du pays, il vint s'établir à Versailles, et
que là , l'esprit lui vint par un coup de bâton que
lui donna sur la tète le marquis de Barr... Beaur.. ,
capitaine de dragons , à qui il avoit fait une imper-
tinence ; ce n'est pas la seule que se soit permise le
sieur Gorsas , mais c'est la seule punition qui soit
écrite chez lui d'une manière visible ; au reste, ceux
qui connoissent la comédie de Pourceaugnac , savent
qu'il étoit Limousin, gentilhomme ; qu'il étoit accusé
de séduire de jeunes filles , et enfin tout le monde
vouloit aller voir pendre sty Limousin ; il y a dans
tout cela des traits de ressemblance, et d'autres d'op
position avec l'ami Gorsa... , ci-devant instituteur
d'une école masculine.

Madame Vith... , illustre mère des enfans de notre


illustre maire, est allée , l'autre jour, aux Jacobins
recevoir les hommages de l'illustre confrairie ; elle
y a été claquée , cajolée , adorée , embrassée , léchée,
fêtée , et parfumée d'un encens bien pur , et bien
digne de sa divinité.

Le sieur Montault , second évêque constitutionnel


"du département -de la Vienne, reçut, il y a quel
ques jours, à Poitiers, dans son palais épiscopal,
une .caisse bien emballée et bien clouée. Impatient
( 37i )
de savoir quel peut être le présent qu'on hii fait , ri
s'aide lui-même à l'ouvrir ; mais il resta stupéfait ,
en y trouvant une brebis pourrie , accompagnée de
cette devise: Telle la brebis, tel de pasteur, -y -

Couplets d'un étranger.


Air : Choit une petite fillt, , .-
Je voulus à l'assemblée ' ,._., v n ;*»
Au moins aller une fois ;
La séance commencée, •1
Déjà l'on mettoit aux voix , ■ »
■!
Eh ! hausse , eh ! baisse , eh ! haut le cul ,
Eh ! hu ! v'ià comme on décrète.
Le président de son fauteuil ,
Vit les culs levés d'un coup-d'oeil.v ;r..T
Puis se levant, il prononça,
Le décret est fait , ça ira.

Ensuite l'on recommence


Pour faire un nouveau décret.
Oh babille à toute outrance , ]
Et puis quand chacun se tait ;
Eh ! hausse , eh ! baisse , eh ! haut le cul , '., ".,,-..
Eh ! hu ! v'ià comme on décrète.
Et puis quand leur vient l'appétit;
Le président se lève , et dit :
Pour aujourd'hui restons- en à ,
Allons dîner : ah ! ça in.
( 37* y

Quatre députés , parmi lesquels étoit un capucin,^


se présentèrent l'autre jour chez le roi, le' chapeau
sur la tête , et voyant que l'huissier s'opposoit à
leur entrée d'une manière aussi peu respectueuse ,
ils posèrent leur chapeau sur une table. Ils sollici
tèrent vivement le roi de sanctionner le décret contre
les prêtres ^catholiques. Sa majesté , en les écou
tant , s'apperçut qu'il y avoit sous ses fenêtres des.
grouppes assez nombreux i elle envoya en demandée
l'objet ; on vin| lui rendre compte que le peuple
blâmoit .ouvertement la conduite des députés qui
fatiguoient ainsi lç roi , et qu'il y avoit des motion»
contr'eux. Sa majesté en les congédiant eut la bonté
d'envoyer des gardes pour les escorter jusqu'au
manège.

Lorsque, l'inexorable. Atropos raya. Mirabeau du


nombre des humains , pour son repos et pour le
nôtre , certains . membres de l'assemblée nationale ,
poussant de longs gémissemens , se demandoient : où.
le mettrons-nous ce grand homme t ~r- A la. voirie 3
dit l'abbé Pr..... ' "

L'assemblçe a la plus grande confiance dans le.


général ZucL.., mais il y a bien des raisons pour
douter qu'il la mérite. i°. II a au moins quatre-
vingts ans. 20. Il n'a jamais déployé de talens en
grand , ni fait la guerre qu'en partisan , et a com
mandé de très-foibles détachemens. 30. Il a été
plusieurs fois battu par M. le prince de Condi , par
M. de Belsunce, par M. de Chabo , et sur-tout par
M. de Closen devant qui il n'osoit plus se montrer.
4°. Il ne tient point sa pension de trente-mille livres K
ce ce qu'on appelle la nation. 50. Ses enfuis et ses.
( 373 )
•biens sont en Allemagne , et 6°. enfin , quoiqu'il
ne sache pas beaucoup lire , il n'ignore pas l'his
toire de Patkul , de Paikel , &c. , et on prétend que
le roi de Prusse , son souverain , lui en a rappelle
Je souvenir.

Les jacoquins sont fiirieux de ce qu'on avilit l'as»,


semblée , et celle-ci est au désespoir de ce qu'on
avilit les jacoquins : en effet c'est empiéter visible
ment sur le droit de ces corps respectables , et às
cet égard il est plus aisé de les admirer que de les
égaler.
Nota. Quand par hazard , il nous arrive de parler-
un peu lestement de .certaine assemblée , nous n'en
tendons pas y comprendre beaucoup d'honnêtes
gens qui gémissent des extravagances dont on les
rend témoins et dont on les force à être complices.

Extrait d'une lettre de Saint-Faul en Bretagne ,


datée le 8 décembre. « Tous les officiers du,
régiment de l'Is!e-de-France viennent de donner
leur démission à la suite d'une violente insurrection
des soldats. —— Ils son: partis tous, sans exception ^
'{lier après-midr.

Suite de la Lettre du A:B. d'hier.

Le sieur Garde ( belle ) avoir pour compagnon d'es-


. çamotage , un homme employé dans Tes Chasses de
M. le comte d'Artois, qui lui procura un emploi
pareil au sien , et c'est dans ce service qu'il a obtenu
la croix de Saint-Louis qu'il est si indigne déporter.
Rarement les gens de son espèce ont de la bravoure.
Il çn affecta dans une occasion. Jouant avec ie mar-
f 374 î
quis du Chilkau , ancien gouverneur de Saint-Do
mingue ; ce dernier s'apperçùt qu'il en savoit plus
que le jeu , et le dit tout haut. Le sieur Garde ( belle )
lui en demanda raison , indiqua un rendez-vous ,
entra chez lui , prit ses précautions a et se présenta
hardiment sur l'arène. M. du Chilhau fut blessé
après que son épée eut plié deux fois sur le corps
de Garde ( belle ) , vous devinez pourquoi.
Cet excellent patriote a été nommé commandant
de la garde-naùonale d'Angou , place qu'il a
exercée dans le sens de la révolution, en désolant
la province, et en forçant tous les honnêtes gens
d'en sortir. Ce sont ces hauts faits qui l'ont élevé
au rang de nos législateurs , et qui j'espère relève
ront plus haut avant six mois.

Extrait d'une lettre de Pêronne. Les héros


du Calvados qui volent sur les frontières , et qui ,
chemin faisant , répandent sur la France ébobie
l'égalité , la tranquillité , la liberté , &c. &c. , ont
séjourné 24 heures dans notre ville , . où nous les
avens reçus de notre mieux. Dans le nombre
des antiquités qu'on leur a fait voir , ils ont remar
qué jles tombeaux de la maison de Créqui ,
et ils ont trouvé très-ridicule que dans l'instant du
triomphe de l'égalité , ces carcasses ci-devant nobles ,
conservassent encore une place dans les églises ,
tandis que celles des patriotes gissent tout platement
dans les cimetières exposées à toutes les injures
de l'air : ils ont aussitôt délibéré et décidé que
les morts ne dévoient pas être exempt de l'égalité
qui commence à faire le bonheur des vivans ; en
conséquence ils se sont emparés de tous ces défunts
Créqui , et les ont plantés en dehors contre la
muraille de l'église.
( 375 )

La petite Nité , instruite que la grosse Conta....


étoit sur le point de se raccommoder avec I.udovicus
Narbon.. , lui a fait proposer de se partager entr'elles
le Ministre-Citron ; elle lui abandonne les dégoûts
de la nuit , et elle se charge des ennuis du jour.

Un patriote fort ardent , qui , depuis le moment


de la révolution , n'avoit pensé à dieu que pour
en maudire les ministres , pensa à sa dernière heure
qu'il étoit prudent de se raccommoder avec lui j
en conséquence , il envoya chercher un vicaire de
la paroisse Sainte-GENEVIEVE pour se faire admi
nistrer les derniers sacremens. — Le bedeau , après
avoir long-temps cherché , trouva enfin M. l'abbé***
chez madame et monsieur l'abbi de Courn.. , avec
lesquels ils jouoit une partie de piquet au cul -levé.
— L'abbé de Courna.. qui vouloit finir sa partie ,
dit au vicaire.qui s'empressoit de sortir,— vous pouvez
très -facilement regagner le temps qne nous mettons
il finir notre partie , en supprimant les vaines mo-
meries qu'on emploie pour porter le Saint-Ciboire ;
placez-le tout uniment dans votre poche , comme
cela se pratiquoit dans la priminive église. Le
vicaire suivit ce conseil , et en sortant d'administrer
le malade, il fut au Palais-Royal, où on lui Bris-
sotta le bon Dieu qu'il avoit oublié de rapporter
dans le tabernacle.

Gravure.
C'est seulement depuis quelques jours qu'on a
mis en vente chez les marchands d'estampes la
carricature que nous avons annoncée dans notre
}io. 34 , du Dimanche 4 décembre courant. — Elle
tm)
mérite d'être distinguée de beaucoup d'autres dti
même genre , qui ont paru depuis peu , tant pat
son exécution , que le comique de ses allusions:

Livres nouveaux.
Démonstration au peuple du mal que lui ont
fait les jacobins et tous les clubs du royaume, &c. &c;
Par M. Lambert , de la section de Sainte-Gene
viève , a Taris , che-^ l'auteur, rue de Bièvre, no. 19 j
et chez les marchands de nouveautés.
Si tous les vrais amis de la patrie s'élevoient
avec autant de courage , de fermeté et d'énergie que
M. Lambert, contre la horde dévastatrice, ennemie
de 'dieu, des rois, de l'ordre et de la paix , qui
fait le sujet de cette brochure , nous ne tarderions
pas à voir rentrer cette secte insolente dans le
néant, d'où elle est sortie à l'époque de la révolte
des françois. Nous invitons particulièrement tous
nos lecteurs à ce procurer ce petit ouvragé ; M;
Lambert mérite des encouragemens. C'est le même
citoyen estimable dont nous avons déjà, eu occasion
de parler , et que nous avons fait observer être père
de huit enfans , tous , comme lui * anti-jacobins.

Cours de la rue Fivienne , 16 dîcembre.


tes Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 24 P°ur «nt-
Ceux de 500 liv. perdent 24. et demi pour cent,
tes louis pour des Assignats de 500 liv. gagnent 9 liv. <, 3.
jpour de l'argent ia sous. ... ,
les Assignats de 5O0 liv. pour ceux de 5 liv., 5 3 quarts.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 5 et demi.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Vilie*


dont le Bureau est rue Neuve Saint Marc , *D. 7,
au coin de la r. Favart , place de la comédie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois, oc 3 /zr.
pourParis, udeiLisfpourla yrowcr. fr. déport.
SUPPLEMENT
^Aubergiste de "Sainte
N*. 48. Pierre - sur - Dives j
massacré par trois
Dimatache" 18 déc. Jacobins.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE:

Tout lYil'cur dt Tournai doit tribut au malin.


La FOntaini.

Louis XIV «'étant endormi dans son carrosse en


allant à Marli avec madame de Maintenons il avoit
cru voir tout-d'un-coup une épaisse fumée qui s'éle-
voit de la terre et qui obscurcissoit l'air, et que cette
fumée avoit produit une grande quantité de petits
hommes noirs semblables à des forgerons , et un
grand homme à leur tête monté sur un cheval pie ,
que ce chef avoit une couronne fort brillante sur la
tête, un juste-au-corps de deux couleurs différentes,-
une botte de fer , l'autre de plomb , des éperons qui
n'étoient pas uniformes , et un sabre de bois à la
main , il se tenoit au milieu de la troupe enfumée }
qui , après s'être séparée en bataillons , forma un des
, plus rudes combats qu'on eût vu, et si terrible, que
presque tous les combattans y périrent ; le reste fut
enveloppé par le même tourbillon qui l'avoit produit
quelques momens auparavant , et englouti dans la
terre , avec le cheval et le cavalier bigarre , après quoi,
l'air redevint serein, et !e roi crut être dans une très-
belle forêt , pleine de bêtes fauves , et il se réveilla en
criant: Tue , tue, la chasse est bonne.
Mercure Galant des Cours de l'Europe , mois de
décembre 1710.
Tome VI. Année ijgr. Aa a
U7&)

VARIÉTÉS.
J_A séance de mardi a été fameuse par sa lon
gueur et par l'importance des objets qu'on y a
traités; l'illustre abbé Faux..., évêque , président
du* comité de malveillance', est arrivé en jettant le
cri ordinaire des crieurs des rues : Foilh. la grande
conspiration découverte , &c. aussi-tôt toutes les
oreilles se sont dressées , on a cru qu'il s'agissoit
de quelques gens honnêtes , et on se réjouissoit
d'avance de pouvoir ïès mander , les vexer , les in
carcérer ;- mais la conjuration prétendue étoit faite
par quelques tambours , savoyards et raccrocheuses ,
qui , étant au cabaret , ivres comme des bêtes ( ce
spnt les ternies de l'accusation ) se sont amusés à
politiquer sur les émigrans et sur les princes étran
gers : tout cela a été promptement dénoncé au véné
rable président de malveillance , qui est venu sur-
le-champ en faire fête à l'assemblée : aussi-tôt on
a mande tous les pauvres diables d'accusés qui cu-
voient tranquillement leur vin ; on les a gravement
interroges , comme font les commissaires de police ,
et on a fini par les renvoyer tranquillement chez
eux. Tout cela a duré jusqu'à huit heures du matin,
que l'assemblée fatiguée , ennuyée , endormie et bien
payée , a fini par aller se coucher ; les évêques et
abbés avec leurs femmes , et les autres tout seuls.

-. On doit joindre à l'histoire des grands Ivlnemens


par les petites causes , ce qui est arrivé , mardi 14 ,
à 1 l'assemblée nationale. Mademoiselle Hocquet ,
. femme Fauxchef', impatientée de ne pouvoir jouir de
sojj. amant, qu'à la dérobée , résolut de lui donner
une nuit entière. Elle trouva quelques gougeats qui >
; ( 379 )
moyennant quelques petits biUets patfrtiqtiw, our
dirent entr'eux une dénonciation a faire a mitre
corniforem. Les choses turent si bien arrangées, que
le prêtre constitutionnel fut tenu , et tint 1 assemblée
toute la nuit à interroger les accuses qui se relayoïent
l'un après l'autre, et tant fut procède qu'on ne sortit
qu'à sept heures du matin. Fauxchej et ses con
frères , accablés de sommeil, tandis que le rival
heureux se retiroi t lassé d'un autre genre de fatigue.

L'assemblée a fait encore la Pénélope à la séance


de mardi ; elle a ordonné la radiation du proces-
verbal de la veille, qui , pour lui rendre justice ,
n'avoit pas le sens commun ; car il donnoit peur le
vœu des citoyens de Paris , la volonté de trois ou
quatre cents Jacobins ; au reste , l'assemblée qui
méprise tant le cardinal Mazarin, n'en Justine pas
moins le proverbe qu'il a établi, qu'en t rance on
passoit son temps à fart , defare & rejare.

Réclamation aux- auteurs du journal.


Messieurs, M. Gorsa.. , dans son no. 113 du mois
de novembre , convient de bonne foi s'être reconnu
dans le portrait que vous vous êtes , d.t-il, amures
. à faire de lui , en le représentant sous la figure d un
chat-huanu Pour moi , messieurs , je ne suis point
content de votre carricature ; le chat-huant a un
bec et des ongles , et je ne connois point du tout
cette sorte d'arme au sieur Gorsa.. Je trouve quil
ressemble beaucoup davantage , à ces ânes auxquels
les habitans des côtes de Gascogne attachent un
pied de devant avec le cou , auquel ils suspendent
une lanterne , de manière que l'animal lie de trop
court, est obligé de boiter; les vaisseaux, qui,
la nuit voyent ce mouvement inégal de la lanterne,
( 38°)
croyent que c'est un autre vaisseau; ils se dirigent
dessus , se perdent à la côte , et sont pillés par les-
habitans. Il en est de même de Gorsa..' dirige par
les jacobins , il s'enya clopin clopan aves son jour
nal lanterne , excitant par hazard quelques insurrec
tions ( qu'il dit nécessaires dans Paris ) et les jaco
bins pour sa peine lui -jettent de tems en tems quel
ques fleurs piquantts pour l'amuser.

Personne ne peut douter des bonnes intentions du


roi, soit qu'il ait été force à la démarche qu'il vient
de faire auprès de l'assemblée nationale , soit qu'il
s'y soit porté de son propre mouvement. Mais il est
bien peu vraisemblable qu'elle produise l'effet que
sa majesté paroît en attendre. Quoi ! nos frontières
se garnissent tous les jours de troupes de toute espèce,
et nos voisins qui pourroient nous en demander la
raison, n'auront pas même le droit de prendre des
précautions ! Quoi ! nous recevons en France tous
les bandits , voleurs de grand chemin et scélérats de
l'Europe , nous les payons , nous les faisons citoyens
actifs ; et l'Allemagne n'aura pas le droit d'accueillir
d'honnêtes gens persécutes , menacés , assassinés par
leurs concitoyens ! Quoi ! nous souffrons que des
malfaiteurs appelles Jacobins , cordeliers , régici
des , &c. prêchent ouvertement l'incendie et le car
nage , qu'ils excitent leurs affiliés à les aller porter
chez tous les peuples , et ces peuples n'auront pas le
droit de s'armer pour repousser des attaques aussi
injustes, aussi violentes , et aussi contraires au droit
des 'gens et aux loix de l'humanité ! D'ailleurs, les
préparatifs des émigrés et des princes étrangers ne
sont à craindre que pour les scélérats, et puisque le
roi est dans l'impossibilité de les punir en France,
pourroit-il être fâché si ce châtiment s'opctojt par
. d'autres moyens i
( 38i )

Le pauvre petit Chauvtli.. , chassé de la garde-


robe du roi , vient de s'attacher à celle du malheureux
{>etit Ducost y commissionnaire de Bordeaux,; il le
suit au spectacle ; il lui passe, sa redingotte ; il fuit
avancer sa brouette ; il lui rappelle même tout cp
qu'il a dit le matin à l'assemblée , et le petit Ducost
ne s'en fâche pas ; quel bon maître. !

Compte rendu au roi ; se trouve cht\ Us marchands


' de nouveautés.
Il est, sans doute, bien triste pour le législateur ,
que pour réprouver ses loix , il suffise , d en déve
lopper l'origine, et d'exposer la suite des, faits qui
les ont amenées. Teile est la marche que l'auteur
du compte rendu a adoptée, et il a rempli son plan
avec autant de vérité que d'intérêt ; non un monar
que sensible et sage ne verra pas sans émotion de
q. elles intrigues on veut rendre victimes les plus
fidèles de ses sujets, les ministres de sa religion,
de quelles fureurs on veut le rendre complice ; et
tois les François se convaincront aisément , que as
serment , enfant de la passion et de l'intolérance ,
n'est qu'un nouveau parjure qu'on veut extorquer
des prêtres. . ..\'\:.\ -:, - ' •
ne
Théâtre de la Nation ordinaire du Roi.
Depuis qu'il existe des théâtres, jamais on im
s'est tant ennuyé qu'à la pièce nouvelle donnée jeudi
au théâtre de la nation. Imaginez-vous un dialogue
continuel et assommant, sans action , sans intérêt,
où l'on débite ce que Rousseau a dit contre la
noblesse , contre le clergé , et en faveur du républi
( 382 )
canisme ; cette rapsodie est intitulée : /. J. Rousseau
dans Uislt de Saint-Pierre. On l'attribue à madame
de Genlis Siljery , 'et nous le croyons ; car tout ce
qui n'-est pasde Rousseau, est du style le pki6 plat.
Ce qui ajoute à cette conjecture, c'est que la" pièce
a été présentée par un homme attaché à la maison
d'Orléans , et qu'elle a été étayée par la horde des
factieux du Palais-tRoyal. M. te marquis de Saint-
Hur... est arrivé avec ses satellites qu'il a distribués
dans le parquet , et s'est placé au milieu ; delà il
donnoit le signai pour les -applaudissemens. II n'y a
pas eu un coup de main- des loges et des galeries,
qui étoient excédées d'ennui. Un homme des pre
mières loges a bien manifesté ce sentiment par un
•grand bâillement ; le sieur Saint-Hur... s'est levé
comme un furieux , et l'a menacé d'un bâton , et
pour se venger des aristocrates ennuyés et bâillans,
il a ordonné a l'orchestre déjouer ça ira ; mais nous
pouvons • présager . à l'auteur que certainement çtt
n'ira pas. ''"*' '*' \'l:.":

Si j'en connais un seul ,je veux que l'on me pende ,


• écrivoit Voltaire à Damilaville , en apprenant la
,. nomination à l'académie de M. J3cau{ée , l'abbé
jirnaud et Suart. On; :demandoit dans un de nos
N"; de quel parti étoit ce dernier. Il n'est d'aucun.
C'est un de ces hommes qui ne sont , comme l'on
dit proverbialement , ni figues , ni raisin. Il se met
toujours^du^coté dominant ; patriote aujourd'hui >
demain il sera aristocrate si les choses changent
.il étoit attaché a« çhpr de Nicher , parce qu'à la
Sutte de ce char j-.-il^-p&uvqit parvenir à la fortune;
ensuite à M. Lenoïr , puis au ministre le Breteuil ;
, et médiocre littérateur , il a obtenu des pensions et
jdts grâces qu'on auroit trouvées excessives pour
Oirmil.lt- , Montesquieu et Foliaire. Comme il met de
( 3«3 >
l'adresse à tout , il a trouvé le secret de se faire une
réputation avec l'esprit d'autrui. Il employoit des gens
de lettres , et sur-tout le Tourneur , à faire des
traductions de l'anglois qu'il payoit fort mal , et
dont il se faisoit payer grassement par les libraires ,
en les publiant sous son nom. Au reste , on l'a
calomnié , en disant qu'il est le fils du bedaud de
l'église de Besançon ; on assure qu'il est fils du
premier président , frère du suisse de la métropole.

Bouts rimes proposés dans le Mercure Galant des


Cours de l'Europe, de l'année ijio , et qui sont
restés à remplir.
. . . . , lignes.
maison.
toison.
. . . . cygnes.
vignes.
poison.
prison.
insigne.
Namur.
sur.
. . . . vaillance.
fatal.
puissance.
. , fanal.

Nous avertissons les honnêtes gens qni passeront


par Montarg.. en Flandre, de se défier d'un certain
Dub... ci-devant prieur bénéficier et maintenant dé
coré du licol municipal. Voici son signalement :
c'est un être de taille et de sens très . médiocres ,
aussi ennuyé qu'ennuyeux, patriote par ton, faisan}
( 3*4 )
le fat avec la constitution ; capaWe de tout, parce
qu'il n'est propre à rien, et particulièrement doué
de ia plus rare impudence et du jacobinisme lé
plus scélérat.

Webert , libraire , sous les. galeries de bois ,


au Palais-Royal , vient de faire paroître une nouvelle
carricature qui ne fera rire personne ; elle représente
la horde des brigands d'Avignon au milieu des
cadavres des malheureuses victimes qu'ils viennent
d'immoler à la rage des Bouc, Bab.., Cam.. , &c.
On voit ces trois derniers personnages, qui ,■ avec
un air riant , félicitent Jordan et Journal de la réus
site du massacre , .tandis, que dans, l'éloignetnent !ss
brigands en- sous-ordre sont occupés à déchiner à
belles dents. les membres épars des martyr;,-. On
lit au-dessus de ce dernier grouppe antropophage :
proiestans de Nimes et de la Gardoneque , vccupîs
à se faire bonne bouche.

Cours' dela'rueFivienne\ 17 décembre»


le» Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 14. pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 14 et demi pour centl
Les louis pour des 'Assignats de- 50a liv.- gagnent* 9 liv. 12 s.
Pour de l'argent Usous, ......
Ias Assignats dp 5(50 liv. pour ceux de 5 liv. , 5 3 quarts.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 5 et demi.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont h Bureau est rue Neuve Saint-Marc, V". 7 ,
au coin de la r. Favart, place de le: comédie italienne.
Le prix de Vabonnement est pour Un moist dé 3 liv,
veurFaris, eide^ l.i$f.pourla / rovi/ice,fr. déport.

-
———nw

SUPPLÉMENT
. Du N°. 48. -

Pétition des oifeaux de pajfage , prèfende à la barre


nationale & Conftituèe de la grande ajfembUe. (1)
Très-illustres et très-redoutés seigneurs,

JLes bécafles , les oies & canards fauvages, les cignes,


les outardes , les grues & les corbeaux, fe font em-
prefles de devancer l'époque ordinaire de leur retour ,
pour venir admirer fur les lieux les effets '-de cette
inimitable conftitution , qui fait l'admiration de
l'europe, &qui a mérité à vos fublimes predcceffëurs
les hommages des quatre parties du monde du
magafin de l'opéra. Devions-nous croire, hélas! que
la mort & Pefclavage nous attendoient dans la patrie
de la liberté ? Tel eft cependant l'effet infaillible du
décret que vous venez de rendre (2), & nous fuc-
comberions au défefpoir , fans l'efpérance fondée fur
votre équité reconnue , que vous voudrez bien le
modifier en notre faveur. Nous ofons même dire que
vous le devez , parce que , d'après le divin Mirabeau ,
aucune loi ne peut avoir d'effet rfaroaclif. Cette
maxime établie par un homme dont vos prédéceiïëurs
ont fait l'apothéofe , milite viftorieufement en notre
faveur. En effet, votre loi défaftreufe n'exiftoit point
au moment où, fur la foi des traités , nous fommes-
defcendus fur cette terre , jadis fi hofpitalière ; elle
n'eft point fanctionnée ; elle doit donc être regardée
comme non-avenue ; & d'après les ufages anciens

_ ( I ) Nous ignorons ce qui a empêché que cette pé


tition ne fût inférée au procès-verbal , & pourquoi il
n'en a point été fait mention dans ies mille & une
feuille dont nous fommes inondés chague matin.
( 2. ) C'eft du décret fur les émigrés & fur les émi
grations dont il s'agit ici.
< .2 )
qui équivalent à des traités , nous devons jouir de
fe libre faculté d'aller & de venir, conformément au
décret de raffemblée conftituante , que vous avez juré
de maintenir. i
Nous favons , très -magnifiques & très - redoutés
fouverains , que tout individu doit être fournis à la
loi du pays ; le voyageur y eft fous la fauve-garde du
droit de la nation & des gens. Les fui/Tes , les mar
chands de baromètres & les ramoneurs jouiffent chez
vous de tous les droits de l'homme. Vous ne forcez
pas les juifs & les mahométans à manger du lard ; vous
leur permettez d'aller & de venir, d'entrer & de fortir
quand bon leur femble. Comme eux , nous avons
joui jufqu'ici de la libre faculté d'émigrer du nord
aufud, & du iud au noid. C'eft un des points fon
damentaux de notre coiiftitution , & ce droit n'eft.
pas fondé fur des abftraclions métaphyfiques , comme
votre droit de l'homme ; mais fur la loi divine & fur
celle de la néceffité, qui difpenfe de toutes les autres.
. La loi divine ordonne, à tous les êtres de fe con-
ferver. Nous ne pouvons nous conferver , qu'en cher
chant les moyens de fubfiftance qui nous font propres.
Le- parallèle que vous habitez , ne nous les offre qu'en
hiver ; nous fommes donc obligés de les aller chercher
en été fous une lattitude plus boréale. Or, d'après
les plus célèbres publieiftes, toute obligation quel
conque fuppofe le droit au moyen de la remplir. « Puif-
» qu'une nation, dit Wattel , eft obligé de fe cor.-
» ferver , elle a droit à .tout ce qui elt nécefTaire à
» fa confervation ; car , la loi naturelle nous donne
» droit à toutes les chofes , fans lesquelles nous ne
53 pouvons fatisfaire à notre obligation; autrement,
j> elle nous obligerait à l'impoffible , ou plutôt elle
53 fe contrediroit elle-même , en nous prefcrivant un
» devoir, & en nous interdifant en -même- temps les
» feuls moyens de le remplir ». Droit des gens , ch. 2.
Nous ne vous difputons pas , fublimes légiflateurs ,
le droit de faire des leix ; mais nousfammés fondés à
dire qu'elles ne peuvent être obligatoires pour nous ,
( 3 )
parce que nous ne les avons par consenties , & qu'au
contraire , nous proteftons de toutes nos forces contre
celles qui nous grèvent. « La loi , dites-vous dans la
u déclaration des droits de l'homme, eft l'expreilîon
» de la volonté générale; tous les citoyens ont droit
» de recourir perfonnellement , ou par leurs repré-
» fentans, à fa formation ». Or, il eft impofîible que
nous confentions à la forme d'une loi qui entraîneroit
notre deftrudtion.
Il eft bien vrai que l'on a vu parmi vous, & que
l'on y voit encore quelques animaux dornefliques ,
quelques oifeaux de proie, quelques bêtes carnaffières;'
mais fi quelqu'un de notre ordre s'y eft mêlé , nous
le tenons pour faux frère ; & comme il ne peut avoir
aucun pouvoir émané de nous , nous proteftons contre
tout ce qu'il- prétendroit faire en notre nom. Nous
fommes vos anciens alliés, d'accord; mais des que
vous changez les claufes du contrat qui nous lioit,
il eft , nul , & nous fommes en droit de renoncer à
votre fociété ; nous y fommes même forcés, parce
que , fans parler du dérangement qu'apporteroit à notre
conftitution la chaleur de votre été & le deflechement
de vos marais , vous vous amuferiez peut-être quelque
jour, après boire, à lancer contre nous un décret de
profeription , comme vos devanciers l'ont fait contre
les nobles & les pigeons. Ils haïlToient les nobles ,
parce qu'ils ne l'étoient pas; cela eft affez naturel,
on le leur pardonne. Mais pourquoi proferire les
pauvres pigeons qui vivoient avec eux dans la fécu-
rité qu'infpirent l'innocence ? Vos conftituans ont peut-
être regardé comme un reproche feniibîe de leur lé
gèreté , la fidélité de cette race arnoureufe ; mais
voyez comme fon exemple a influé fur vos prêtres
conftitutionnels ; voyez comme ils roucoulent auprès
de leurs chaftes colombe". N'êtes-vous pas trop heu
reux que jles corps jadis dépareillés ne portent plus
le trouble dans vos pariades ? Ah ! ah, meffîeurs,
ne difîimulez pas les obligations que vous avez aux
liètes. N'eft-ce pas le caitor qui vous a appris à bâtir
vos maifons , à faire des digues ? n'eft-ce pas le ctgne
qui vous a appris la navigation ? n'eft-ce pas la cigogne
qui vous a appris l'ufage des lavemens? Vous avei-
perfectionné tous les arts , nous en convenons lans
peine ; mais ne devez-vous pas un peu de reconnoif-
fance aux bêtes qui vous en ont donné les premières
leçons , & qui tous les jours vous rendent des fervices
efièntiels , dont vous les payés hien mal.
^Jous terminerons cette pétition , peut-être déjà
bien longue, en mettant (ous vos yeux, fublimes &
redoutables légillateurs, jurarticle de la loi divine que
vous minez lourdement , mais que vous n'ofez pas
encore abroger ; Dieu dit encore : « je vous ai donné
« toutes les herbes qu| portent graine fur la furface
» de la terre , & tous les arbres fruitiers qui ren-
»*. ferment en eux leurs femences , pour vous fervir
» de nourriture. Mais pour toutes les bêtes de la
sj terre , pour tous les oifeaux du ciel , & pour tout
» ce qui rampe fur la terre, & qui eft vivant & animé,
a>. je leur ai donné toutes fortes d'herbes vertes pour
■» leur nourriture; & cela fut ainfi ». Ginèfe , ch. I,
Vous voyez , rneffieurs , par ce paflage , qui ne
fauroit être plus précis , que malgré vos hautes pré
tentions , nous fommes vos concitoyens , & que nous
pofll-dons avec vous la terre par indévis. Vous ne
pouvez-nous reprocher d'avoir ufurpé vos portions ,
& vous diminuez fans fcrupule la nôtre , toutes les
fois qu'il vous plaît de mettre du creffon fous vos
poulardes. Nous ne vous chicanerons pas pour une
fémblable bagatelle ; mais convenez que nous fommes
bien fondés à requérir qu'il vous plaife de déclarer nul
& non avenu le décret contre les émigrans , qui viole
nos droits naturels , imprefcriptibles & inaltérables ,
& ferez juftice.
Le 15 novembre , l'an premier de l'émigration.
C an-c an , prifident.
Cras-cras, fecrliaire.
S-uivent ving-cinq millions de figtiatures.
mm tAïAMiTfo
N • 49' jyCKA Naissance de Brissct
de jfarville.
Lundi 19 décemb.

JOURNAL s
DE LA COUR ET DE LA VILLE;

Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin.


La FOhtaini.

rApostr&phe aux chefs de la ligue.


Il est temps que soyez démis et dépossédés. C'est
assez vécu en anarchie et désordre. Voulez-vous que
pour votre plaisir , contre droit et raison , nous de
meurions à jamais misérables ? Voulez-vous achever
de perdre ce peu qui reste ? Jusqûes à quand serezr
vous substantés de notre sang et de nos entrailles î
Quand serez-vous saouls de nous manger ? Ne son-
-gez-vous point qu'avez à faire au François, c'est-
f-dire', à une nation belliqueuse, qui est quelquefois
facile à séduire , mais qui aime ses rois , et ne s'en
peut passer ? Vous serez tout étonné- de vous voir
abandonnés de toutes les bonnes v.lles qui feront leur
zppointement sans vous. Vous verrez tantôt l'un,
tantôt l'autre , de ceux que pensez vos plus fami
liers , qui traiteront sans vous , et se retireront au
port desauveté, parce qu'ils vous ont connus mau
vais pilotes qui n'avez su gouverner le navire dont
âvrez pris la charge , et l'avez échouée bien loin
<dn port. . .
Satyre Menippée , édiude Ratislontie 1699,
page 192.
T»me VI, Année 1791, £bb
(3^)
T*"

VARIÉTÉS,
Pious avons plusieurs fois donné de bonnes raisons
sur les maisons de jeu, plusieurs fois aussi nous
%Vpjis tracé des esquisses sur l'agiotage. Comme les
bons citoyens de la rue Vivienne ont les premiers
vSnné le tocsin de la révolution , ils ne trouveront
pjs mauvais, que nous revenions de temps en temps
sur leurs très-estimables travaux. Nous ferons au
jourd'hui un parallèle que nous trouvons juste à sa
placé. —•—• Ùagiotage est un jeu ; "te tnnte-un et le
biribi sont aussi des jeux ; la loyauté des banquiers
g '.ij tiennent aux pontes au jeu des actions, surpasse-
t'-cllé celle des banquiers qui taillent le trente-un ou
îe biribi r Essayons de résoudre ce problême. Au
biribi et au trente-un , le ponteur connoît toutes les
chances , et avant de risquer les mises , il sait parfai
tement l'avantage réservé au banquier. L'agiotage,
au contraire, recelé dans ses infernales tortuositcs ,
tbutes les perfidies de l'intrigue , et souvent toutes
tes combinaisons de la scélératesse. Ceux qui don-
'ne/it des primes ou qui contractent des marches
formés avec les citoyens Lesse....^ Abbe....y Paul-
Tftfc ri Ma'■••••, Fuichir . , &c. ou qui déposent leurs
actions chefc les patriotes Pomar... , Louis /«/...,
rHcuing... , Rougerni'..., Dup... et compagnie, re-
connoissent trop tard f'improbité incommensurable
$*s'uns etentendu
des autres. Comme du cet article sera par-
■ftfKrnent des gens métier , sans que
nous en expliquions la théorie , nous nous conten
terons de dire , pour l'intelligence de tous les lec
teurs , que MM. Lessi.... , dbbem... , P. H. Mail....,
JfCjï;av ,t louis JuH.*; , Rouge.-. , Hotting. . . , et gens
de cette espèce , ressemblent à ces joueurs qui se ser
vent ds dçs pipes y et ds cartes scancees. Chut, chut,
( 387*
n'en disons- pas davantage ; car cc^ messieurs qui ont
accaparé les argumens de la probStc îévoiinforinairV,
et qui , avec ce moyen , fertilisent la tactique de^;
émeutes , sont la plupart jacoqiiins , et le ternjli
n'est pas encore venu d'en fai'rëjùsïîce.

La pièce de J. J. Rousseau dans l'ish de Saittt-


PierreUn
, est
plaisant,
, commequi on
a assiste
saie , àdelamadame
prerriière-dereprésen
Sil/er^..

tation , disoit que cette dame. pour se venger de ce


grand homme qu'elle n'avoit jamais. pu comprendre ,
Cavoit mis en pièce* .. .. ;._-.

On assure que M. de Narb... a dit , qu'on pour-


roit peut-être briser le pouvoir exécutif entre ses
mains ; mais qile sûrement Jamais on ne le rcrcfjt
plier. ■ • - " , ,-...,
"■" ~ ; ,'i
M. Depancemont , curé de Saint-Sulpice , estfâ
Paris pour partager, a-t-ildit, les dangers auxquels
ses frères sont exposés ; c'est lui qui fournit encore
aux malades et aux pauvres de sa paroisse, presque
tous les secours qui leur sont administrés, u 7
*»»■>
;.';
.»«nnfi"j"wi*JM^(—■—*■—7—1
i
ju"> • Patr'°^srne à reçu un assez grand échec do
Ja part du régiment de Nassau, cavalerie; ces diabfes
3 d'Allemands ont eu l'incivisme d'étriller quantité de
.braves Comtois , qui , n'étant que quatre contre un ,
n'ont pas pu faire beaucoup de résistance. Lorsqu'ils
, voyoient arriver les Allemands sur eux , ils leur
crioient avec l'accent , connu au parterre de Besançon ,
finissaye donc j mais les autres , qui n'entendent pas
plus le Comtois que le françois , répondoient par
( 388 ) .
un coup de sabre ; aus,si a-t-on bien vite fait partir
le régiment de Nassau, qui a quitté Besançon, le
jeudi 8 , à une heure du matin.
Dieux ! détournez de nous ce funeste présage.

Tous les coins des rues sont tapissées d'affiches


• signées de M. de Rutledge , qui traite le vénérable
abbe Faux... , évêque , de coquin , de, scélérat , de
calomniateur, &c. et qui 'paroît en donner /Tassez
bonnes preuves; beaucoup de gens les, lisent avec
-intérêt} d'autres ne font que jetter un, coup-d'çejl
sur le placard, et s'en vont ,. .e.nv disant : Parbleu,
tu nous apprends là une belle nouvelle.
-•" ' • • TBmSMmmam~~~~~~
Les guerriers à quinze , envoyés en cantonnement
iàlBapau... , viennent de porter la plus forte plainte
qu'on ait encore portée contre l'ancien ministre de
la guerre ; ils l'accusent de les avoir placés dans
des cazernes si mal-propres et si dangereuses pour
*lâ peaa , qu'ils ,l*ur ont donné le nom de galerie ;
' ils l'accusent aussi de ce qu'on leur fournit des
draps si mauvais , que la .ffcrame a Gçnas même
ne voudroit pas s'en servir; ils,én ont envoyé une
paire à l'abbé. ;Fauxçhe$\ pour, ie mettre à même
de soutenir dom Chabouc , dans la dénonciation
qu'ils le ' prient' ■ de fair* à—r^wsemblée. On
.croit' cependant qu'il n'en fera rien , parce qu'on
, est persuadé ou qu'il a reçu un fort pour-boire
pour se taire j. ou qu'il craint l'a'Tjadinë da patriote
Sdi/it-IIum.... —' Beaucoup de personnes assurent
'.aussi qu'il a répondu à ceux 'qW lui ont proposé
de dénoncer le nouveau ministre ,' 'ijlué lorsqu'on
dénonçoit un homme qui pouvoit prouver 1792
ans de noblesse , il falloit y regarder à deux foii ,
. et sur-tout se faire donner, des guides pour être .à
même de voyager quand le marnent arriverai t. ' •:
( iU )

Je réponds , messieurs , à la demande que vous


faites dans le N". 43 de votre journal , du mardi
"13 décembre, et je dis que les talens militaires de
MM. -Pluvieux'' et Parasol, n'étant connus de per
sonne , il me semble que l'honneur du commande
ment doit être déféré au plus ancien de ces dciuf
messieurs ; c'est donc au Pluvieux qu'il appartient
sans réplique ; d'ailleurs, si dans ses évolutions mi
litaires, il se-trouvoit trop incommodé du soleil ,
le Parasol ppuwojr, lurservjr d'une manière miracu
leuse et neuve,
Signé Robilldrd , soldat du a= bataillon de Paris,
*^ • - -.»■■: ; . :.:.-,

'... Adresse AU^jioi'1 d'un citoyen françois^et dk


sa famille absente du , royaume. A Taris , 'th<£ lefs
marchands de nouveautés.
M. de Sa^WQIS répète dans ce pamphlet d'ex-
cellente^virités yrqwi tendent ir prouver la non liberté
de Louis XVL e.t rimpossibiiifc du retour des émigrés',
tant qu*r]: n'y1 aura point de' sûreté pour eux et leui%
propriétés, dam leur patrie , qui , malgré les >issu«-
rances mensongeres.de quelques temporiseurs , est
plus que jamais livrée à l'anarchie et au brigandage^

Un honnête ouvrier (qui n'estpayé que pour l'ou-


Vrage qu'il fait clans' soii atteller , et non par la
nation, pour applaudir., oii . huer dans les tribunes
au manège^ ou, : pour > faire des motions dans les
cafés , chez les marchands- <lej vin, , dans les bouti
ques de: csrtaijris .libraires , &c. ) répondit , hier, à
M. CaragaramAralara , qu-i lui disoit, à la
porte des tuileries : —. Rappelkç-vous , mon ami.t
qu'un bon patriote doit toujours être prêt à verser
( 390 )
jusqu'à la dernière goutte de son sang pour le main
tien de notre constitution , à laquelle il doit croire
comme à l'évangile . ÀrzvGLÉm e&t. ——Tope,
monsieur le ministre , si elle fait le bonheur de là
France , mais berniqujî si notre sang ne doit ser
vir qu'à maintenir en .place, une_-3 foule de charla
tans-de-patriotisme , d^ilmbitieux > -de frippon , ou
'des prêtres scélérats , comme l'abbé Fauxchef;
Chabouc, &c. &c. i . ■ ' : . ,, * i

• Second oracle de 'tcf sybille de Gonesse*


Madame Lariv.. , affligée de voir son mari se
ruiner par fatuité et pour servir les projets ambitieux
des ennemis de la France , s'est adressée à l'oracle
toujours lumineux , toujours infaillible de la sybille ,
résidente à Gonesse-, pour la supplier de lui enseigner
un moyen de rétablir sa fortune. Voici la réponse
de la sage Pythonisse.
« Par. économique prudence T
» En moins d'un an , tu verras'' l'opulence

» Remonter au plus haut ton mari. fastueux.
*> Fais lui mettre un ducat dans :une: tirelire,
» Par chaque contre-sens hohteu"fc>
»~ Qu'il fait dans chaque rôle, et sur-tout dkns^aire»

,.. ..„
-* •• ' ' '■' .",.'•.■-'..-;.
" Théâtre Italien.': . '.' ■ .., . _. ■<)
'Du 'drame...* et toujours du drame. Je ne sais
'quel' démon ■ anti^joviat- a conspiré contre la gaieté
"françoîse d'une r manière aussi noire. ' Nous avons
'tien assez de nos tragédies intestines , sans que
'de lamentables auteurs viennent encore dans leurs
conceptions mélancoliques couvrir de deuil les grelots
•delà folie, et ajouter à ia réalité de.nosnfalheurs,
( 39i )
par le prestige de leurs funèbres mensonges. Voilà
des vérités dont M. Gaillard auroit dû se pénétrer,
avant de venir congeler tous les spectateurs , samedi
dernier , par la première représentation ■ d'Elfrida»
Le sujet en est très-simple. Edgtrd, roi d'Angle
terre , ayant entendu vanter la beauté incomparable
à'Elfrida , charge Artivold , son obligé , d'une pro
curation générale et spéciale , à l'effet de passer bail
avec Elfrida pour le mariage ; car les loix du pays
autorisent le divorce. Artivold qui se trouve marié
avec la belle Elfrida , est un peu embarrassé de sa
position , qui devient de plus en plus difficultueuse ,
sur. tout lorsque le roi apprend son mariage. Ceci a
mené le dénouement , où l'auteur fait jouer les
f;rands ressorts tragiques. L'amour combat l'amitié ,
'amitié combat la reconnoissance , la reconnoissance
combat la fureur, et de ce conflit sentimental, il
résulta qu'Edgard , qui est une bonne pâte de roi,
finit par pardonner aux époux d'avoir fait des enfans
sans sa permission. Il y a de très-jolies choses dans
la musique qui est de M. Lemoine^ mais peut-être
y a-t-il un peu trop de bruit. La partie de la dé
clamation est assez bien traitée , mais celle du chant
est fort négligée. Madame Duga^on joue, et M.
Michu- chante. Nous oublians de dire qu'il y a du
mérite dans le poëme de M. Guillard qui scande
un vers assez facilement.

Les millions constitutionnels qu'on a décrétés


pour aller à la recherche de M. de la Peyrouse ,
et que l'abbé Maury ne vouloit pas accorder, sous
le mauvais prétexte que la nation avoit des besoins
plus urgens , ne seroat pas engloutis inutilement ;
car un matelot qui vient de quitter le port de Bor
deaux" , où il n'a plus rien à faire , disoit hier ,
en demandant l'aumône à M. Brissotin. , que ce
fvu.eux navigateur avoit été trouvé , revenant en
Frsnce , dans un canot Groënlandois.
f 39*. )

r Nos 'souverains côns^tua^, defuinetrsc mémoire y


ènt regardé lé Mélàbremeat'des finances de l'état,
comme devant leur servir de marche-pied pour
monter ai la couverai neùç. — Çorgnqns^ bieM notre
déficit , • soigitfïhs-lè' bien'^ disbit l'abbi Sye.. , il
nous sauvera. — Hélas !' il l'a si bien été , qu'on- n'a
plus à craindre» >de le voir disparaître. ., t ,i \*

La nation a condu.it chez an commissaire une


cuisinière qui a eu l'impudence de répondre à une
marchande de fruits , qui lui vantoit la douceur des
siens, qu'elle n'en vdulûitTp'aé , rôafce'&ii'rls •itoie'nt
aussi,
►Vamer*
" ; ; que ceux delà'• "r"-v-*
révolution/• .*4\>
' *" • ■"■•••
'.'' i
' 'I '" " 11MW—fci il ii H li| t| :,\rt ■-
-■'-Irrata du N<V4$. , w,„ .,.,, .„,.,
Page 383, ligne 8 , fils du premier -président ,
lisez': fis dû suisse' 'd'il premier président. ^ "" i

\ — Cowrf dé lit'Aie P'ivitnm y**\%:dktmb]*ïi* ■'■.».'>


tes Assignats de 50 et de 100 liv.' perdent 24. pour cent. '
Ceux de 500 liv. perdent 24 et àeriri'pour cent, fij»*''*"" %>■■
les louis pour des Assignats.de $00 liv. gagnent 9 Vrtnl%^ - -
Pour de l'argent 12 sous, t , "< . j| . , t
les Assignats de 500 liv, pour ceux de \ liv. ,.5 Jnuarts.
Los Assignats de 100 liv. jour céuifa'e %*'lïv* ," *J et defal.1'

De l'Imprimerie du Journal déjà Cour et de la Ville,


dont le Bureau est tue Neuve,$aint-A!4JX* JW^J^
ai coin de la r. favart, pfece de, l^çomldie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un mois , de 3 '/r.
pour Paris^jtJe $t.î£[.pour'là pfovsAce.fr. déport.
■- ,i î'« •■. « - • ...; ., , .

,'• ' *■-.«•'■ « • . ,. "■•


I Infamie. J. J. Rous*
seau dans l'isie. dt
Saint-Pierre, par mtc
Mardi 2o.décerab. dame Btûlart.

; JÔ tJ R N A L
DE LA COUR ET DE LA VILLE,

Ti.ut faifeur de Journal doit tribut au malin,


. \, A Foh t a I n e.
» T—— 1 p » i; ■ ■■■ '■ -
a Si h constitution est quelque chose j si elle,
existe, si ser oraclii sont sacres et inviolables, il;
est-élair que l'assemblée actuelle n'est que législative ,
et si elle est plus que législative , si elle fait autre
chose que des loi*-, si elle se mêle de 1'adminittra-r
tion intérieure * s» elle prétend , comme la défunte ,
négocier au-déhors , ; régir et la finance et /'armée ,
tenir (h* plaids , juger sur toutes les matières ,
mander à 'Kj barre a volonté ' les pauvres organes du
pauvre pouvoir exécutif, et ne leur laisser de fonc
tions que celles qu'on veut bien leur donner , il n'y'
a point de constitution. Or , que voyons-nous se.
passer au manège l Certainement les honorables ac
tuels sont trop constitutionnels pour se rien permettre
de contraire à la constitution : et cependant «ussi il
est clair qu'ils font tout ce que la constitution leur
interdit. Donc ils la violent. Ou ce n'est qu'une
chimère. »
Linguct , annales politiques , n?. 183, page 3,

VARIÉTÉS.
1_,A séance des fantômes contre-révolutionnaires»
;c*ue au manége-législatif, la nuit du mardi au mer-
Tome VI. Année 1791. Ççç
- *■>?. \.\.— •■ - ( 394,)'
eroJiji4 décembre, et dam- laquelle M." Orange-
neuve a parlj avec une éloquence qu'on connoij-
soit à peine depuis le trépas de Cîcérbh'; PROUVERA'
le zèle avec lequel nos députés remplissent les devoirs
que leur impose leur qualité de -représentans du peu*
pie jaco - François-*- * wi.cifct ' > «*»* - '. J
Les aristocrates disent, que si le tambour Rauch
avoir seulement "'eu ■.la noblesse; Jde M. dz'È'c'aw-
marchais , il seroit aujourd'hui sur là route d'Orléans,
garrotti-et- traîné à la basse-£our de la nation ; mais
comme- -il- n'est qu'un patriote , qui Moit souvent
suas s'en apperctvoir j" lés' rcprè'sèritàris' orit. calculé
qy'il etoit prudent y pour ne -pa&ibrouiikr lé comité
i%B' , recherches; .ay'eç.. jne^sieu.FSrt-d^ da -flatipon , de
uassej sur le tout à l'ordre delaruljt, Les aris-
toccatas se .sont avises aussi de. dire' qu'on .àuroit dû
réserver ^cettç séarçee. poùrJ- lé jonf''du 'mardi gras.
Srcfy nous ,ne. ftfflri6i)Vspàs.^iina^ pntfteiprenions
de raconter tçutes les gorges-chaudes qu'ils se, sont,
permis sur cette séance ;■' mais quoiqu'ils .disent;' ils
ne parviendront jamais àifa^&^ubiitrj.que, c'est à;
l^abbi Fauxchef^^ la^n^ton ,dpjt, ç^rte mémorable
nuj|t«5 jj, et■; npus'■îçrç^pnsj ■. pouvoir, assurer," que les
hpnnê;tc;s~g^ns sefàpp^lleVohf feiV'tèrHpis^ï n'eu,, qiWj
pyr cette: pipeau tic il',' ce précieux cvêque a Fait pour
Paris, ,ce que, les, çies .4",capitole\ firent jadis pour
Romç., et, que. par, conséquent, ils finiront par le
traiter ; comme il Je/rninte",' ' :'~'z?i:':.:<yj
«" .,.., '■'';!"; ^•wçSsÇSEBBmh- -—i'~, ■■

Les troupes de lign'éiJdrituirnâgTtiie de tràit'éf"'de


soldats de quinze âbuV/Ies patriotes qui" voient?'" qui
répanduut la dernièrengwutttsi«i»-tetir sang , qui font
p.drr les tyrans, &c. &c. sur, la frontière... Nous ne
concevons pas Comment on peut faire de ce mot le
sujet d'une injure ; <ar enfin ort n'en vaut pas rriéins
-peur être payé daVârtfcigs, .eï^onwieafit'le-ipèreie
( 395 )
"-farrJUe de l'évangile,$ à ]'p\:vr\?r q,-n hû --disoit •.
qu'ayant travaillé p^^'im Qu'ire, il devwtctrç payé
'davantage ;-mon ami (, rèptind ,Le fère d'e'frrniiH ) ]e
' Vous doMtid: ce que ,je' vousi jtlnis , et Votre, œil ne
doit pas ère mauvais,, parce que je. suis bon.

Demande de ■mademoiselle ****, h madame la mar


quise de Sairu-Fum.

•;,HiéV wi pantin- :l'AtYîUsoit^ s.


iff. j^^rA c!'<& iiHc''rUiétteV:! r
•b JlO'liÊ nôljp D7ID 3b IÇeilR. i-S'tlZ :ac> 1/. ... ■
■ .i.vM'»-i(P«noe^cwtt rqueîqesirilëimœcrti?! U'joi; .,
■;;ogoa ïli'ua Kïbucrta-s'j.ino^ 4-j1 aoJuc,'; .'.'t»;i..r, ■'-■"
« a «ta* ê-B^ftff<to?m£-&$fi?l:$!'!*: .
»*3 çuyc> ijiygîneojé^qà'i^convient
.■'V,''0,nïï"a?,pe^fcW^IMfeifôV'^'Vv;i"-:ï
-■jl oijjj rjibfeîK ,nov;;of;

in est -ce pas la .-c vrai portrait

Quelle incônseqtfOTBF^Ffë^crets de nos aïi-


£iistçs Jigif latcurs ; l'un établit légalité , l'autre supu
prime, les, jcïrs. .-* z-A , V
■■.•c -— 3rt*-3-"~t«*î^»s«aaîïv-2i<»y' mn—<■;_•■ :■:.■,:

< ■■■• ' • - S' C' ""


U --.ï'p
■'. T U R E.
. ■ Un fiTCux sculpteur va mettre inccsamawt au
jour un busts du p«ec , malgré lui -, c'est uft'nw»:.

J \
( 3^6 )
£<!aU achevé t il est fait de boue délayée dans le sartg
des martyrs de la révolution. Tous les traits sont
exprimés avec une hideuse vérité , et grâce à l'heu
reux choix de la matière , l'artiste a sçu rendre
jusqu'à l'ame de son modèle.

ït signor caro del Bellomarchese , depuis qu'il est


directeur de troupe , s'étale à nud sur les tréteaux
du Marais ; c'est-à-dire , qu'il n'est sorte d'horreurs
que ce batbbn, désho!ntç...fie se permette ; rien n'est
sacré pour la bave çpijrosive de cet insecte venimeux.
C'étoit peu d'avoir roulé -sa jeunesse dans la sen-
tine de tout les vices, <t d'avoir fait sonner sur lui
le. tocjsin de l'infamie.,,, il brûle toujours d'une soif
insatiable poiir; la hpntç,bruyante d'une mauvaise
répu^ion. C'est ayisij.que cet impudent farceur ,
à une ^eprésçn^atiçuiy^Hf, fiarbier de Sîville , a eu
le front de .mettre 4a^;ïa bouche de son Figaro ,
ces mots ,, indécehs adressés au comte Altnaviva :
>» monseigneur , que, ne suis-je calotin , vous chan-
-tygerjei' mon vieux chapeau noir , pour un chapeau
** rduge^ tputi neuf. » Il est. inutile de s'appesantir
r*ur la platitude de. ce dégoûtant sarcasme ; on sait
,asse;s. qUj'on ne trouve pas, les perles dans la fange.
,Q homo «rtini^scelefum génère tutus !.

Voilà déjà te bâtard Franc, de Neuchàt,.. et


'Garde (belle ) bien cdnmxs % nous espérons qu'on
ttous fera connoître aussi les Ba^ire , Isnard> Chabot ,
Fauxchefj Lacroix , &c. &c. &C. ,
nn—|

Un généràfcmajor' au' service de Prusse, plein


de talens et de rhéiHtè mélifaires parloit sans cesse
4c liberté et des fers humilians du despotisme. Le
( 397 )
rôi lui écrivo't : monsieur le major-général,, je vous
prie de ne plus faire le Brutus dans, nies états -,
autrement je serois obligâ de conspirer contre votre
liberté.

On nous mande du Poitou t une petite aventure,


que nous ràpporMréffS'àca'u^é ae Fintérêt que nous
prenons- àP'tdérti/èfe' qui Ja"rriVe- aux frères jacobins.
Un .sîëiir Desmotilihs de Roàhtjbrcy président; ( quoi-
que gentilhomme ) , de "tous les clubs et jacoquins
du Poitou ,J ' émptàië toute sa forturie à soudoyer et "à
exciter la" propagande, dans cette "province généra
lement opposée, à la révolution 5 il laisse manquer
'de tout ," sa" fVmrne, peS-scinne très-respectable, par
sa famille et par ses' qualité*!',' et garde'chez lui une
au trte1 femme qu'il 'à 'époàsée constitutionnellement.
Un jour que les' twr-s'ispotix S'e'tfdttVofënt réunis,
la" véritable fèrhrncy'qW favék qlté:'§©tt'mari avôit
rèclf' de l'argent, Te pria-dë Tîtr-'doriner quelqus
ÏHroVè Jjdiir ses '"besoins ', 'lé mlri refusa net,- et sortit:
'a'lorsr1lanfèmmë cohstîtirtFbnftellë «ntreprif dé prêcher

g-ne
elle, oublia sWrëk:èù¥'-4&:-aTfcttèvlatf* point de &y
sauter au visage ]ct_delléjjratîgner vigoureusement ;
le mari accourt auTTcns , ctveut venger sa bien;
vaiméa^wirnAJs^ pr.%a>iv\e b.stfcfcuyée denses, droits,
fdé^rkiCMitritgesiiSftde.'&efcengfe,. conservés depuis
,.tcrfiiTançfe^^im*ft|aàpièff*>k &ce te ^irapn * te
président, qui a ejj£biç& d*-kja peine- à^s'e^happei; ds
ses griffes , et il a été porter sa plainte à sa véné
rable société", ~qTWTlBttaWiHi*v«ir écrit ici au club
$$&&%*& H'M^" ^a^tance, pour faire
.pu^ir.ljmsu^ç-.fa^ ta , la, te.^ d un, membre aussi
( 398 )

Nous devons à notre impartialité de dire que


la majorité des comédiens firangois se refusoient à
jo\ier J. J. KousseaudahsTisLc de Saint-Pierre ,
mais que les sieurs- Sdint-J'hal et Mofl , ont menace
leurs camarades, de la fureur- des jacobins , s'ils ne
jouoient pas ce salmigondi, civique. Ce n'est pas que
Je pftuvre petit Saint-Phal ,iuSoit- à beaucoup près
aussi enragé' que le nasillart^We/^, ;■ mais Ron accoin-
tance avec madame Fal^,..., r la plus dévergwic< e
des sœurs de la société fraternelle , l'a forcé d:
faire jouer cette raptfltf1s:c^îSrrràhTe ,* que le théâtre
de? grimaciers , et rpê.Tiç les iré.eaux , .impudemment
appelles , théâtre de- mq/iéff t auraient sûrement,
refusés.' . " "'' ' ., '.-,

; . .'v. ;u- !; , rnj: '.'... i ^-r' ■> !■'■< ■ ■"■■ '■■■ - "l"-'
L'homme ,quQ Jaimrlt-ilr.vjiivoltmemc&iii 'bâton
a la .çomisdjç ,'frano.fiise ■■-,■•. ilartendcrit^à lar jiofte-ct
ordonna A s m valet de +e stnvre'à petit pas. Lors
qu'il je y,X„ sVparér d; ses .satellites , i! descendit ,
et lui dcrnaHdf'>son bsroja...; dnrotnent votre. bàtoh ?.•
Oui , Q'çftJr)0!3.,bâ.îoa ■duuu^itoisWwsiiiovr.bér df/hrs-
riturfs,,- l'auîrri ijrtlir.,.; c.U jtroppnsiftrjiiir stss ép2«<cs ,
ctil me pjcriii fprt.enviL'de rtxx-mprxncctx Seir.t-Hûn.
lâcha bisn-jV^C'.if batfîJi'^pei^iiaSiin corridor ouvert
et alla .se..4;icl>cr. nu ni!.:t:k3!)r>e-rt:igé d'ans les com
modités^; où,,*} e*t ÇACootf et <ni sân adversaire ne
fut pas tenus .de Je :s.ui.1!irt»iilj >' ■-«:.' , >■ ■
„ vj ,«»»» . t -J i>p ->vk*. ■" ■<■'••*

■■■I I H I l'HI !>l !■■ H


Les deuinees.de -la fiance reposent encore entre
les mains de la j\/tvù'i't- d'Tsavtfj l'ctrange Lessà.. ,
ne lit ses dépédiesdipkrnariquesnulavec les lorgnettes
de papa t>,rVr; A dire], -Pr-qùivoquc Nerb ... apprend
«te madame '£;<:.... ks riio'yeris ^appaisêrlcs insur
( in y
récrions militaires , et de porter l'armée de Ja-
nation aux hautes avantures que. les chevaliers d'ou
tre-Rhin lui. préparent. „, ,-,■..
wm
Les querelles éternelles de mots ( je ne dis pas
de choses ) de nos législateurs , ressemblent assez
à cette question que deux benêts faisoient un jour
à Fontenelle : monsieur , faut-il dire , don/ie^ moi
à boire ? ou bien porte[ moi à boire ? Messieurs ,
répondit le philosophe , dites i mene^-nous boire ?

Gn vient de graver une estampe 'représentant une


certaine asscmblce , sdusllIa figure d'une espèce de
harpie aveugle , et ayant des mains, crochues', dans
lesquelles elle tient un^Mujdrfiiapelet à gros grains ,
dont plusieurs sont tombés par terre , et sur lesquels
sont écrits : décret contre le titre de majesté ; décret'
contre les émigrans ; décret contre les catholiques ;
décret sur les pétitions contre le département ; les
autres grains du chapelet paroissent prêts à se défiler ,
sur le plus. prêt à tomber, on lit : décret contre les
princes Allemands.} et sur les suivans , décret contre
i.i monarchie ; décret coatre la religion; décret contre
la noblesse s décret qui envahit les propriétés ; décret"
contre Avignon; décret contre les parlemens ; décret
contre le droit de foire grâce ; décret sur la nomina
tion des juges , &c. &c..^ Au bas , est un petit génie,
attisant un feu , dans lequel il jette , enriartt, un des
grains du chapelet qu'il a ramassé par terre.

A N N O N CE. ••»'" ''•''

Certain Roger-bqn-umps , et'plagiaire^s'il.en. fût


voulant singer la père Gérard , .s'est avisé de,faire
aussi un altnauach ; mais loin d'imiter comme lui
l'abeille qui pbmpe le suc des fleurs , il s*«st rabattu
sur nos feuilles , de màfjière qu'en rassemblant quel
ques pièces épars çà et là , il est parvenu à composer
l'opuscule que nous ^nnoqçpn£ , _sous le titre des
Lubris d'un aristocrates. Nôlis pensons qu'en ex
ploitant mie mine plus précieuse , il eût. pu se pro
curer 25 millions tde lecteurs, au : lieu que ce
reçutil , ne pourra tout . au plus que . sus-,
pendre pour quelques mynjtes >, l'ennui ; de ces
chevaliers errans, qfti se . dérobant à l'urbanité de.
leur, chère patrie, s«it .aligz /espirer l'air tudesque
des contrées agrestes de la Germanie. Cet ou
vrage indiqué chez Francion-, dont nous ignoions
! 'e^jstence se trouve chez les marchands de nou
veautés,
I ii.ll î -

D'après les représentations des directeurs des


théâtres des boulevards , celui du manège suspendra,
jusqu'à nouvel ordre , ses représentations des diman
ches ;aprèsrrnidi. ^ ;
Ban

Cours de la rue Fivienne , içj décembre.


Las .Assignats de 50 et <ie 100 lïv. prrdeot frfl pour cent.
Ceux de, 50Q liv. perdent 27 et demi pour cent.
Les louis pour, des Assignats de 500 liv. gagnent çj^lïv. 10 si.
Pour de1 l'argent io sous.
Les Assignats, de:. 500 liv. pour ceux.de 5 liv., 6 I quart.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 6.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint- Marc, W, 7 ,
au coin de la r. Favart, place de ïç comédie italienne.
Le prix de Vabonnement est pour un mois, de 3 liv,
fourParis, etde$ l.i^J.pourla province, fr. déport.
'■•>■' ■ Êtf*^$% tans d* Maligny ,jjrès
Mercredi zi',d&".' *'*f™»

; >j;d UVRN At:;:r


DE LA COUR ET. DE LA VILLE,

Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin.


La FONTAINE.

Le duc d'Orléans ( Gaston") connut alors J quoi


ttevoient s'attendre lès sujets les plus élevés , les
princes du sang même , quand ils se séparent du roi :
c'est du trône qu'ils tirent tout leur éclat, çt s'ils,
accoutument les peuples à mépriser l'autorité , tôt
ou tard ils en sont punis par le mépris où ils tom
bent eux-mêmes. Le duc d'Orléans avoit peine à
%'avouer cette vérité humiliante , dont il faisoit parr
'tout l'expérience.
• , ■ J ri
Intrigue du cavinet, par Anquetu , tcmc \, p. 186'.

Réponse de M. Meunier, h une personne qui lui


demandent'' 'de lui faire le rc'eit de la nuit du 5
au 6 octobre. , .
Hélas ! reprit Mounier , f.uit-il que ma mémoire
Rappelle de ces temps la déplorable histoire ?
Plût a*U ciel irrité , témoins de rries douleurs 1
Qu'un éternel oubli nous cachât tant d'horreurs.
'Pourquoi demandtz-vous que rha bouché raconte
D'un prince criminel les fureurs et la honte.
Mon cceur frémit encor à ce seul souvenir ;
Mais vous l'ordonnée. , je vais vous obéir, Sec.
Tome VI. Année 179T. Ddd
( 4°* )

VARIÉTÉS.
j_,te veto royal est tombé comme la foudre au milieu
de l'assemblée} la rage, la crainte, la honte, la dou
leur, se sont emparées aussi-tôt des fabricateurs du
malheureux décret ; mais par l'effet ordinaire des
grands mouvémens de l'ame , toutes ces passions ont
été muettes ; personne n'a osé élever la voix : nous
allons Voir couler un torrent de réclamations ; les
jacobins et journalistes, et autres reptiles, vont s'agiter
dans la fange qui les couvre et qui les nourrit : allons
Carra, allons Prud'h... , allons Gors... , allons. Martel,
allons, mes amis, excitez le peuple de votre mieux,
sonnez le tocsin , appeliez les hallebardiers , les sans-
culottes ; mais prenez garde à vous ; je vous préviens
que, s'il y a la moindre insurrection , et que le dépar
tement requière la force publique , des milliers d'hon
nêtes gens sont prêts à se joindre à la garde nationale ,
et gare aux brigands... 11 faut cependant être juste,
et convenir qu'il est cruel d'avoir eu tant de peine à
élever trois pauvres décrets, et de les voir périr à
aes yeux ! voir périr ses enfans ! Aussi le saint évêquç
Faux... , s'est-il écrié dans l'amertume de son coeur...
Gustans , gustavi paululum mellis et ecce morior ;
autan^en disent tous ses confrères constitutionnels ;
quant à nous , nous espérons qu'enfin on voudra bien
nous rendre justice , et qu'on conviendra que nous
sommes tout-à-fait sorciers , puisque dès la naissance
de feu le décret sur les prêtres , nous prédîmes qu'il
auroit le sort de feu son confrère sur les émigrans ;
et nous assurâmes qu'ils seroient mis tous les deux
dans le même trou j voyez notre N°. ...

Les malheureux- créanciers du duc d'Or....alloient


le forcer à vendre toutes ses terres , châteaux ,
( 4©3 )
maisons et tout ce qu'il possède dans ce bas monde,
pour être payés au moins en partie de ce qu'il îeur
doit , lorsqu'il a eu l'adresse d'en obtenir un répit.
de trois mois. Il a calculé que si les assignats con
tinuent à perdre en proportion de ce qu'ils font
depuis le cûmmencemement de ce mois , il pourra
payer ses dettes le premier de mars avec 15 livres
10 sols , parce que les assignats se vendront , à cette
«poque , comme les exemplaires de la constitution
qui restent chez Didot et Baudouin, 6 livres la
rame.

Un ancien camarade de collège de M. Brissot ,'


nous apprend que les écoliers de sa classe , qui
étoient dans l'usage d'interpréter réciproquement
leurs noms propres d'une manière plus ou moins
malicieuse , en les dérivant des racines grecques ,
s'étoient , comme à l'envie , attachés à interpêter le
plus perfidement possible le nom propre Brissot ;
que l'un d'«ux l'avoit tiré du grec Brissos , une
sorte de hérisson marin ; qu'un second l'avoit fait
venir de la particule grecque Bri , qui , employée en
préposition , ajoute un sens superlatif au mot auquel
on l'a joint; et par ce moyen il interprétoit assez
commodément Bri-sot , par très-sot. Enfin, un
troisième étudiant , plus espiègle encore que les
autres , alla s'aviser d'établir que le nom propre en
question signifjoit pendart, le dérivant du grec Brisa ,
futur du verbe Brithô , qui signifie picbtndebo ,,
c'est-à-dire , je suis sur la voie d'être pendu..,
je joue à me faire pendre x &c. Le même corres
pondait ajoute au sujet de ces trois dérivations ,
que te jeune Brissot tiroic une sorte d'orgueil de
la première qu'il étoit piqué de la seconde ; mais
qu'il entendok dejà raillerie sur la troisième , ce
qui., prouve que M. Brissct. a toujours eu l'esprit
assez .bien fait. . .
( 4«4 )

Cahricatures nouvelles , che[ les marchands


d'estampes, au Palais-Royal.

Celle du jour représente le nouveau ministre de la


guerre , dans une attitude furibonde , ayant une tête
de huotte , par le bec de laquelle il déclare la guerre
à la NOBLfc:-SE FRANÇOISE, A LA RELIGION, AUX
PRINCES, FRERES DU-KOI, A TOUTES LES PUIS
SANCES de l'Europe, &c. &c. On voit à côte de
lui des canons , mortiers , piques , et des barils , sur
lesquels on a mis pour étiquette : miel de Narbcnne.
Celle qui a paru avant-hier , représente la porte
Bourgogne de la ville de Bordeaux ; on ne voit sur
le port que le dieu du commerce qui a les 'bras
croisés, et qui est appuyé sur une ancre cassée ; on
lit au bas : ACTIVITÉ CONSTITUTION
NELLE DU COMMERCE DE BORDEAUX, DEDUE
AUX AMIS DES NOIRS, NOTAMMENT à MesSHUTS
BrISSOT , CONDORCET , iNÉRAC , JOLI , &C
On vend aussi celle qui représente le maire de
Paris , dansant sur la corde , dont nous avons parlé
deux fois ; nous ne savons pas pourquoi on la vend
en cachette ; car elle ne* représente rien de mal-hon
nête ni d'indécent. Au contraire.
—""Wifflix^yH1""-11 ■— ■

Credo in vnum regens.

J'ai cru qu'au siècle des lumières , ,


Après celui du grand Louis ,
Nous ne vivrions plus de crimes, de chimères.
De pillage , de sang , de complots inouïs.
J'ai cru qu'un Dieu puissant veilloit sur cet empire.
Pays natal des arts ,' des plaisirs et des loix ;
( 405 )
J'ai cru que rien ne pouvoit y détruire
Le respect et l'amour qu'il portoit à ses rois.
J'ai cru qu'on méîoit la fusée
En convoquant les états-généraux 5 ■•
J'ai toujours cru que l'assemblée
Ferait tuer les gens et brûler les châteaux ;
J'ai cru de plus qu'elle étoit remplacée
Par ouvriers encore plus méchans :
J'ai deviné leurs travaux malfaisans
Et mon attente , hclas ! n'a point été trompée.
Je crois qu'en tout pays un tigre sans bâillon ,
C'est un peuple égaré par Bris... et Coût...
Je crois que Condor... Fauck. . Chab... Grég...
Dans le fond de la Seine auroient déjà pu boire.
Je crois que tout ceci ne peut long- temps durer ;
J'entends déjà gronder la foudre :
Les factieux rentreront dans la poudre ,
Dont la seule anarchie a pu les retirer :
De tous leurs partisans je crois à la déroute j
Je crois le' peuple las ,
Je ne crois point aux assignats ,
Mais je crois à la banqueroute.
AUx. Tiily.

D'après les plaintes portées ( par les patriotes qui


ont volé sur la frontière ) contre l'ancien ministre de
la guerre , sur les mauvaises fournitures , et notam
ment sur les mauvais draps qu'il leur faisoit fournir ;
le nouveau ministre vient de donner les ordres les plus
précis , pour que ces patriotes soient dans de beaux
draps.
f 40&>

Brochure nouvelle.
Epître eu vers de Monsieur François de <J
câAïÊAU , à monsieur Dubut de Longchamps et
Collot-Dcrbcis , sur; les qualifications qui alongent
inciviquement les noms propres. Huit pages /«-8*. ,
chez M. Petit, libraire, au Palais-Royal. Prix,.8 s.

On va établir une nouvelle fabrique de maré


chaux de France constitutionnels ;' ceux qui se fe
ront inscrire avec les précautions- usitées jusqu'à ce-
moment , pour 'la croix de Saint-Louis , auro.a la
préférence , et passeront les premiers.
^ES33BOBB«>

\' Màtiçp\ d'ordr'CyUtiteà Tassemb'îk et i FÏt'at.


L'assemblée considérant: qu'on ne- peut faire
aucune proposition honnête et utile qui ne soit in
terrompue parle séraphique Ckabc... décrète, qu'aus
sitôt que ledit révérend ouvrira' là b6uche',rnonsiéur
le président fera lire / par l'un- de MM. les.secré^
taires , la fameuse lettre Persanné sur lés capucins ;
recette dont l'immortel Montesquiou avoit coutume
d'oser avec succès , envers tous les capucins, du
monde.
«aaiarj»
Un-de nos jeunes législateurs , le sieur Duce»... y
soupa avant-hier chez le marquis de Fillette ; il alloit
sfe retirer, lorsque ce ii;rirquis' 1è ' forda d'entarrîer
une discussion Sur les- cas oà, la^ -lof peut -nommer
un currareur à un -mrneur-émancipé , ——r la dispute
fut très-animée ; 'et poufâéë' au -point' que M. Buco~
a été forcé àa- mettre en avant-son jnvïolabiiitâ,
( 4®7 )
. ... -'. ... ■■*PPM|MI. ——
Nouveau Jourj» ai.
N. D. R. Nous ne savons pas si le journal des
'Srissotevrs^ - ïhni on. nous à envoyé le prosp'ecr.
tus , aura lieu ; mais le réc't des vols qutst mul
tiplient toutes les 'nuits, d'une façon effrayante ,
'tt des moyens qu'on employé tous les jours pour
2RISSQTER , pourrait être d'une grande utilité aux
citoyens honnêtes. . ,.

Le limaçon Ctrut.. promet tous les jours y en


prose et en vers, de mourir bientôt ; mais on net
se fie pas plus à lui , que s'il promettoit de biea
vivre : le vieux roquentin a pris pour garde-majade>
un pauvre-d'esprit, nommé Grouvel... , qui quête
pour lui dans tous les- joufneatix , qui ramasse
peur lui les aumônes des vieilles femmes , et ces
deux misérables passent gaiement leurs nuits àtoire et
à mépriser ceux qui ont pitié d'eux.
-* -TrTMfrarTr—"-

Plusieurs personnes nous ont fait demander pour


quoi le cubliste Fillette, ne travailloit plus à lachro^j
nique de Paris ; nous leur avons répondu que cela-
venoit de ce que Condorcet n'avoit d'abord signé
ses articles que par la première syllabe de son
nom , ce qui a tellement effrayé Fillette , qu'il a
lâché sa plume comme il làcheroit une épée.
msn^L'£*prl&!?Xnnvmm

AVIS DES RÉ-DACTEURS DE CE JOURNAL.

Le genre a le but de ce journal ne nous permettant


pas d'y insérer une. Joule- d' annonces , demandes ,
avis , Ùc. qu'on apportejournellement à notre bureau,
nous nous sommes déterminés , pour satisfaire au
désir du public, à cet égard, y de fart paioiire toutes.
tes semaines, à commenti^MSll^m^'ihdêpendam-
ment de nos supplèmens ordinaires ) , une ou plu
sieurs' feuilles dhaclùes ^entièrement, destinées à
recevoir ce\ aimmcè/i deSrtde\jt <»à *<"/' a
projet ne pouvant s'effectuer sans un surcroît de
fraisr A&il ne ieroif pas juste que, -nous supportions
setks^hMs jM&nortfyu'i/rpaifra-ûrte >petfteL rèiH^
iution proportionnée à l'étendue des articles qu'on

le sucgès. bien çon/i# de cejournal , assure la plus


gULOik-ilitkliàté. (iUX artid£S-q.uLçU, fira mettre dans
ces nouveaux supplèmens , qui seront envoyés à tous
hos&frfujgjs ^tqm.q i aris , que dans les départemejis.
On recevra dès aujourd'hui à notre bureau , rite
Ncuvc-Saint.-Marc', «°. 7, les avis, annonces, de
mandes, &c. &c. qu'on voudra "faire paraître Cette
semaine^, \\ y-^gpjoj^s^idgirun au bureau.
euoe slàmiMui^niu 1 ,>W|**|,I'I,¥I "-'Wl iii;v /ljmb zh^v (t
l»b *and z&tntèpi'iiii mos&JiW'fafo lu» nu ,f
Pr.ge 400, ligne 4, lubris , tof£;f#uW»Wk%e
afisïticpatè'.1 ' M2 i« « ^ê/B ».
»"N6ta.L Chalmàrtàch se vend chci tous îësmUPctdmls
de nàUrcailtés , et particulièrement r/rf£ A'aret ,
libraire, sfltis la voûte de la cour des Fontaines , au
faîiiis-Roy-d. - • ■ "' '""'« ■'■■'. t:<:

Cours de Va rue fîvicmu , 20 JêcémVr?.'' '


tes Ar^gnsts de <o et de 100 uv. perdent %7 paur cent.
Ceux de 50a Tiv. perdent 17 et Jemi p.-ur c«st. •
les louis pour des Assignats de 500 liv. gagnent 9 liv. 18 s.
Pour rW.ir£ent la i>ss. , . f ,f
Les Assij-.ati <!•; 500 liv. pnur ceux de 5 liv., 6, I fjujr:,' •
L;:3 A;:icT.nts de Ico liv. peur ceux ce 5 ;îv. ,6. *

De l'Imprimerie du Journal de là Cour et de la \


dont le Bureau est rué' fieuve Sair,L-JIÎafc.A'*l&''y:i,*
au coin delar. Favart ,'place-de le: comédie ifâlfïiyie.
Le prix de l'abonnement est vour u/irr.o-is, de $ liv.
pcurFaris, etde^ I.i$fpourIa province, fi. déport.
^ i# ift^*^S DMoration des diciu
Jeudi 22 decemb. 3^3^ * •••.••

H;.;-.J,OÇ RN.ÀLM]
»E LA COUR Ef;DE, LA VILLE.
Tout ftlfent $e 1ournhl doit trfcut au miliÀ
La 'FO h t a fui.
• '»ri''i u-î— • ■■ -''

Henri IV n'apprit qu'avec chagrin la Convoca


tion lies états-géneraux du royaume, indiqués à ■Pari*,
par te duc de Mayenne en 1592, pour le'commerï-
cerhent de l'année suivante. " Eh! de quoi vous-
a&igcj Vous, sire, \ lui 4it Sully)? Aimeiiéi-
Vou$ mieux tdir les ficrfeux s'unir ensemble sous

„ est bien autrement avantageux. De tant de diverses


M têtes, capricieuses humeurs, aviditcs , fantaisies,
„ s'engendrera tant d'ennuis, jalou-ies, désirs,, des-
„ seins, prétentions contraires , qui s'entre-choque-
.,, ront tellement quêtant impossible de les concilier,
„ mal contens les uns des autres , et desespérés , ils
,, se jetteront dans vos bras. „ , ',,
Antcdtus fimiçoists ^ t.ttp\ -tVf* ;r
'* Le sj stême de l'égalité m'a toujours paru l'on.
„ gueil d'un fou. Fuit. t. 10, p. 34.1. J'aimerois
„ mieux malgré mon g«ût extrême pour la liberté-i
„ vivre sous la patte d'un lion , que d'être continuel*
„ lement expose aux dents, d^n millier de rats mes
„ cent ères. „ Bid. />*£. 490.. ,;j _ . .,_; -.; fi
Tome VI. Année 1791. . Xec
«9rr;uiiVin u3 ?
V A t
Le discïurs du nanyeait ministre açté-fort applaudi
da la'grands^iyWiïc Hë'Ta'ssemblée -,'ie seul"chef des
brissotti,^f!i!,tfcHflfl?[<J!tfd ûûntertoit des vérités ub
•peu1 crues ej ftfth«fetôi<P0i{iijfc$ ■'. révérends pères ja-
coquins ; de-gon^qf^ I^v&iérable Faux... évoque,
a eçà furieux . lorsque _k'm(ijis'(;re a dit qu*en partant
pour ta fi antitre^'ihreme^tfàPt-itfrj porte-feuille entre
jcs_miîrïff'dti_Mj/dor^B»ir»iyrietu<li*'il répondoit sur

'et il ressemblait daM'CS ffi\^黣-lii;au' diable ', que


'dieu' force à 4ouer fes<saj^4; çij&iijJeg^iftQpiàrs du

"ont
tjç . été
'. : ■, mis
'omAaur W>b'
néant/jH-rrr
e/i pàssa'a't'a H«fdre
Vjl- brioi*;; du jour.
-Jin^sa lirp îH_
" >, \ "" '.' " 'l' "'•'"Miiiniiriliili^i.i ' "i Vn iïn 1T1 j i l iiG
« ' n'Va'Jéns^a^e'tr^^pWrtK(bierv flHtKrf&W0Hâi
'pVortoncë*^ té parafer voudroif rétablir iwjpetàtxgk
tdans-taute,9a->?plend«ur , et l'ancien régime purgé de
-sëfi abïïi i il derriâhdé la recherche des crimes et la
■ftfttftibh "der CTmp^WJI>-^Hwfry-»«w--eentredit , le

nouvelles îoix., U. fiêssàtiql^ des fiprifçjïrsj'ét d^s dé


sordres. Le troisième' paru"ne Veut:' ni3raîgîon ,* lH
■roi'; mi ioLv^^ii^mlcJa^ijtf^M^tign desjnxaux , l'im.
çunité.éè$ scélérats ,r laiperte de* colonies , et la ruine
entière dii rovaumerïtf*^6èrbi6-ii>ip»9 possible que
qàdques" bbns-èf^rits.SBssiiW-Ktftrvet a» moyen de
rapprocher les* dlèuxrpfontflWs causes y'ia tes? engager
à se faire rccipr^Kjùeméatqudiques sac'rifiçss^ et de
:, s J. l< .'
les persuader de s'unis yar extirper le dernier parti,

tous ies-jacobùis. «l'dtttMsdflBdiftrigins-&i:ft>yat»a£e.


* • ■ il - .. : *r * ' 7 a*»
— —-—— —

^oôo(?u:a œ^jouf'!àC vanter son ëjflfcSfa ifôP SB


JnsjiBQ-/i3 VP-?* * ^VÛnta ?» syfcnûT. suanm sala ;«•■

iftn ]pbpo^p)xias jeux, que* l'on Vnomraé iWQCÊi&sVjf"'

:>iyp i £!>,%& ^ijr.inttnMOS fei^)^9^aj^3£ifî3'..


iit 2ij««jSfbsë3pl4(îtff4 de* jeux d'enfaafei ïttioi ■Îjï?&:>
OÊW^uû'ti; se^ . amis , dnow en tM^^fl&faHr,
ii-t qui.savoit a rond les secrets de so:x apie.,. _,*•» '
Dit au donneur ù'avii : i'^7,-vo«s proposer
De pareils jeux ? Comment poûvez-vous ignorîr
•iiibc.'iïSJçBX à',hommes fài^%mM^\<S^MM^^^.

f ,'- n • " • * .■.;--||T<>T. ..,;'; r 'f/a"^!' ï~s tH>-;

^HfflfeKiS î^nS Êch\'"''-'nt l'afawnaclv &_*lii


Pnstitunqn c/< fhtvs; , et ne ie inent lias ; f-'?£trc.<*iip'
,-dtrs" îjçiîeçtrr;^ celui de j-ii.co'i«fit Jtiou eii'Wu-
'/'tef,,«|t1Je-,Jh2n£ et TeVch.. ntenc. « Xig! «"Avuoff
^noTgTr-n iif luây» t«.^ r«^,3u;eïi-3jt--,ï3-itn>M!
" fTU'1 vxn,fjm - ; i • t. Umjumuiimulujw^'''' "j '<> i >•'"■ in t id*
•sn-uf-él H> fadlriâloaTîWh -m ■•<• ll " .i'^» J^^n^to
'.'fipLsWfrtbq ésr?t<tr-àiJiS#t«*ï"J<îe V,^rr,i' ^\-ro.'vi rnr
3&Sft*»pi&tonB ,-.'wtotwhwife<>te 'ferment- ùécretc: ;p«ïv
l$îjK»ïtrt6lé* ■ nhtiopaiei. ," 4V9a^f rcficxions^,^j?/yi**
siçâi-H -pi; -(- sMdrtœaw: snairrmq ni nb zotqitÉ ziavinu'i
ll;-f)3ML.,iiJ!aiibr^y^^T!ll?r'l?llJ, JJUiJiJ Jja nowJ
' Le ttWs'datf 4èku'mftte'? Bmi'^W tômâP°W
^MeMrrt?r;Daussi £t^l^'èWl?Ferida£ Et céîfe
àatë^iWWimîW&wW.?1*-^ ï^ridStcteur»
de ce journal épais ont profité de l'occasion, 'pour
rasstfrriBrer^^teîWT^rfcuV^
sSrqa tête da pauvre ■ JttaWjMW/,;&. /'rhjfri^ësf <&&

ils sont convenus que sa. paresse lui dcfeiidoit q'uél-


aufcy vftfës'3"1-12 ^ 'SîïElT «rrafqtq ;:ort ,'S'-131 êsqiifcj
, eibls 'fâîijfîd èuort-'ab'Jrraimàifolq eli b-i^stf'. icq i2
» comme ij: ( . y niu:t+r**imimm*** VnnluA- li < . MM

■»g ÉÎ3D juoï t brrmqiri; '.--'> i-d ïiïqi < irbui:!q<;£'2

•jiovs «n£j t êsniêfp-pijon Tsq xuoï «-*•?«; «g ruoh


Gn aîsùre qu'à rimitation des ancicns'^.quiiiérKi
geoient des temples à la fureur , à la haine vribjal-
vengeance , &5C,- nos législateurs consti-<:z/tf/z« ,
se pfQ^Sçm^^^r^^^^^er^~TTgnorance , et
au crime. -—ijpàpà TA
dèle
sdrit '.1
"——Si l'assembjce reignante en fait élever quelque unei7^
iljjà apparence q>tVl e daunera la prcf&rgnçe ^.$,
sottise , et^es.nwtlck-s sojjt >i abondants -^ çj^nsssifo
sein, qu'on ne sera embarassé q;w d-A^&hix.^ ?rîfcj,
-jm , .mnHli Mliwiiii i''1, 'f "-^"-"■'-^ >$(

Le sieur ,Anc-à- Charsis CIoooo , eispeee -àb baron p


prussien , est connu ùepuîs, hlng-reaips par-ta: rôle
qu'il a joué ,- comme dans 'a; Caravane, 'oqj;Jsï-«ia*-'-
chand de. Smyrne , lorsqu'il représenta le'. Prussien.-.'
dans -la -CéJéb.e aaw>Uj»csu,e du tous I« peuples d*
l'uiiivecs au^tès 4e la première assemblée •> le, kçjpî
baron est veria'îSri^^WrïïeTr'l.ajre un feco^s

% ifîîièb^T^ÇSF pas peut,». flfju^jajfljçns^ iÇÇjyagje^


- %A{^BNJgpPL 9#â*0^gSnW#WnW%?»

'constitution , nos clubs/ nos assemblées disettes,,


"9S, jacobins ,,. nos ccrdejicrs , nos lanternes, nos,
coupés têtes-, nos- papiers jaunes de sections , &c.
Si par hazard ils préféroient de nous battre, alors,
MM. , il faudroit tout- tuer en France, hommes,
femmes , enfaas , chevaux , ânes , cochons , &e, %
j^^^&torés.^ftPtesî^mHaVtafi^lèmcyrs
de M.>VW3h;-''fét':!£mh WÏWêèïftkh , Jîoirtsv'ice!^'
s'applaudit , tout ah s'imprime , tout cela sc'$tyé"
vingt -cinq mil? e s l;v ^ JuJgjfcjpjpn-tftrl'i ne sommes-
nous pas assez foux par nous-mêmes , sans avoir
bQ3èirï!.'r«ju'an'; Prussien; ^'tffejnfâ ' nous dêwirtfer^'des
-leÇons? j-,,.,'-, s t-avr,\s\ fil s ■astqrnoi ?sb jnalôsg

■ Messieurs les jacoquins demandoieat depuis lonsj-


temp%^agtifé,rre a grands cris, et à présent qu'os

0Pj^é?PJ,^W fcTïtfticiiction apparentè',38éy 'Ssç^


nfént T'bjtpriquer , c:\ pensant, qu'à" "à v-rhr, ,c~s
rriWs&ftfr^se^àïs'ent'bicn dans le désordre, niais' ne:V
dans ceFfcî'que produit la guerre, parce qu'elle réta
blit forccmenlIaiiâcj^gÊKdes tfoypes ; qu'elle met
ua plus, grand 'pouvoir dans la main du roi, et
qu^çÙEC éMttaibi'B^nmMv»; > ffsinaute ; là'.guerre peut
noùJnaaienœi! îwaacoiayde gê»s-âss&z mal-intentionnés-'
p90nnle«5iaiîobins^-«é'in&j'''J-.'Jie seul mot de guerre-
law?afcr^i^,B-jpss33<;'<juy suppose- à - peu -près , une.
égiiiïiiàe. mots , ■ et que ees me«#ieurt -j>réfère£ti d*
\

«iiinoHre.GanCidoiftrc ^uiwg Au" teste jrttffeê'-fcttfwsK


sible .dfl-scrata!!kfjfohd>îëe ^IiTB/fntèriodii&îitfnfiis-on
peut aisément en oonaèitri'.- q*dq»e$-unflS paroles
petits vers dotoK~«*^r»«" J|u£â#»font imprimer par-
tà)|tît,.)ÇtiqBfc-t«.goi*ti»aBdfin*j.wùfic rteôupeslde; faiïeî la
pafxri#u&; oktwinilrt&i&p.iM. gutmbnttitj;'d!iétfyti&%
Qae pe.»&«r d£un&.6atioâ g^jtolère'deijpBitsH fotfcs^
etïjiui ,yi^nt ej^^t5;H:bu«i'imiJ!tôBii>ft«:qwir éivîv«WJPe
jpitir'.efa la sfhuimûà lit.txavfiùUiti^ «6î&fiAftpïfc

3*iiin';t*'ji^siqe V^Wm^n'i iisl luj'u'p b?drft 3i5irnsiq


. '. . I I M II ■ — I ■ I I II I l

.fjDi;..^ fiu., ?i ,i«d , ti, â T'urioin 50 .ils, e , iot jjd

pureté du cœur et d«*^i{j^«BS»|iùt^qu!on lui par-;


donn^ilf apnt ^^«r^^^lit^^.^si^l y a'
quelques jours,, , a Cublentz , sans s'y arrêter»-'—-Le
nïte'ijuis' cj'^h',;..' èarloù é&^^'cWprfess'étrieni ex-
triaonliriairti , ! ècV pruseuré'deirrïâuatïfê la pitffctfssê^ie
Naisau , 'qufchet'ctô^ jWc"use§:^&iidfèaiir';qrue dà/£
ufte vilre éù'ôiv droit aaï,àtit tfc*'p«i«<à sc;logér-',3il
rtVtoitipà9'ttt>nnat)t'''e[ù-'iiri «r*»ywriefià ''qW-ii .faillît
absolument DEUX CHAMBRi^'j'fië-ttouvlfèttJ
ce ^i'làîJè^«^iK^i>»a*'fr^»«-!'K,ûUûa--'"JP x"3^
sj;.>? S3iEl3-;b si .'uoi! sb zi^iîdc ■Trio? ajcnfirn so
-■>6 ii> Ij'up 'jailli ''(^^iWl^iwi'iilj'ii.Ww^W^b-or.igq
nbnst
$*#*« *ftg\ V|Iu*i,Ç.cttc^p.jiee qans. l'ajy^enr^Sj^g
dès paÎFS-.écuf, du, L'oyyrea aicjater &i^%i Membre
179!Vi'{ et *>b ■n-'srfttOff" ol ^<*,'bns»t' ?0on afeupsl st
;:ksi: vr Tft-rfri* ii iiir;'iin^i»ri' ^"g"'fe"-"">"p»"i«T ;
* •<" „:-i.:>;c'i.-i->b 39-jVri(|>î'n©'l iup xioo àTiiaïup
. J-.QfV.tjlit ï|(ip.iJftwpf6tident :du comité d'inquisition ,
a? écrit une circulai*»* ,|^t^-;\leï gopjc^jaepbiries
répandues sur la surface duroyaurne-y pour les in
viter d'envoyer •dS'pîç^riarau^ aristocrates , à quel
que, prix que ce gâ&.\W&Aft jrfu». qu'elles pourront
( 4-5 3
tend que d'en avoir un grand npmbre pour décréter
Hne amnisîie.i; . à, X'osahÉs i.deLilatraèlle on > donnera
kbivalée .amt;-brig»odfjd!jAwgnoD- na j'iWn'.i.v; Lr-'n
.-■;j;ij ùuiitijiiiijuu" —iwpwMP»^»*t) au oh ji jv a,'; ' -;
fil fcei#ofciri3ftSfi «oh 4isço«rS'a^fû«!t exhorté -nos lé
gislateurs à renoncer à l^ri-qu^dlesi^erminableSi
iU'feuç ihotâ^té-ireooraïui»^ âw-JB*«s6*.:ude- mettre des"
ewvav&si'à son autorite légitime, et' à s^xcupereafin
des finances et des grands intérêts de i a nation ;
le discours a «té couvert d'applauiissernens , «• -la
première chose qu'ait fait l'assemblée après le départ
du roj. , a £te de mander a la barre un garçon
m!iÏP)$Wi.4<hW* «PFt îjen&ejpasiptçjd^sa ççnçhtfte.
Tivj~4.il- f,/vrip ^-'li^Hif^cmilirtii-tf-'f iT" -"■'"■•^ lib j):.j;im

. ■/*! #t a.-f^!?Rejsse1 de mati^g*entre, tr£î-$rnîissaçraflfo


*£§•»&&«<; „; «t,ff,èsnpj{U«W* ^P«?inçp, ÇMJft.^igfcir
g¥r^^rdeSij4S9WNf^!^);..)a>vpis^' A«.T9IiSil*fl
.Jje^l.ajsjtknb,. $la,, mineure 4e. défuDfc J&wja^.t
ftB"El» 'iiEqj^RQiL^USf-,, rrjarçhandr^/>iei;w/riÉ,jjeR
&Wh&tiffl3dfti\}£:iyi y j^ AH j. ï! ; . . Q ^OMulo'-k
Ceux qui connoi-sent quelques rempçchjerqeçs ,à
ce mariage sont obligés de nous le déclarer sous
peine d'excoiiunuiTigOTrMi»'yJHtlg muni qu'H est dé
fendu, sous la. même peine et d'y porter empêche-
raent'par malice "ou sans cause y Jce crime scroit
d^âjdtàw^ïhis grand qu'il ■ pniir'roit retarder là hàis-
8-1W rrfaéeVôîïeïlè CHftMSrtË DOUBLtf •
de laquelle nous attendons le bonheur de la Frarice ,
puisque sanaissanre..dftj,4jHej^ftgr«&aijAT de tran
quillité ceux qui l'ont pillée et dévastée.

•ni 391 ii.'oq. , 3iTiJisvoi ub oosItu- r.' .<a asubnwTJN


-bup f t «JK-loo^nrJ",?wl HW'"'"iq ,',b v;vov rr'/b Wiv
tnoTiuoq aolfo'jjp AjfcÇ tt.603* pjfce ?i ?up xiiq îU( '
-^^/éinrj-adtéûr' élfi p'ortraité "d*? gfàrkj» toiaimes
«^féttt^ln.irtStrts'^t Fràrrt*, pttict iïîïuhrt \
"'if6. iy, ^fënHè^iwpàroîtrier1deux-.oiëdaiM6rts.gtâv&
en couleurs , représenta ris-, l'un , Moniteur , frtrt
du roi , rrionsëîg"neur te corntfe d.'JTr'idïs , ït monsei-
"gfieùr lé jiriiïcfc deffiSbriùC; i*«A^feJ MM. ïtei/v,
Caiatèi & MMoltetl huT&tpteitàé t Èhiit t1-*»**».
viendront, tt st^r fesejepn^i Rs sfiHt n&siitt}ii> <Cfi.
xtenx' intéréssanstriumVirafi qtii SOrit tVÈir-fce%» graveS
*t fort ressernblans^ peovWrt -se téunrir dans «h me1-
dajflo.ntà :3eox Éices.,,*tmbjSl>}e,à,<fiu* $Uè ïxwteht
'actùélletftént les.tlanrÇg ; oh petit en outre le* adapter
à^vtorojftç jjï, cïes tabatières , à desjeux â'émigrarts,
•ou tes porter en guise de montre. Ati reste -, set»
qtiel le forme qu'on tes mette * ce sera , -sans ^contredit ,
rçne ide&pkgjaféressaattjs .jçf 4&^j>W^^j«Ses: ,«trcBpqs
qu'on puisse donner aux,.vrais àinis de la patrie,
•puisqu ils trouveront réunis flans cet heureux sixain,
1è% Jp%ftritïtsc def'fe'ïJIbs1 «etéà"->a«len^H«i',i—i"-l*
prix.- des -deux gravures, montées en médaillons, est
de, i:^ J^yres, et ^.livres ep.^çuillèft. Jl .iâut se faire,
inscrire "devance triiez M. £/fn; fl prévient qu*â lie
fera colorier et'montef t}ùe'vle,'nornîfrë xjul ïiif'SJr»'
coni mandé. . - // _/&«' affranchir les '■ ttttreii -f.oi.
lili^Lfcii''' ' Pli 3it.;j ^cOi-r
: ;..- z-J. :,■ u-/.. . £ -f zsbfcifnico 23' -.3nnov>

t« Assignat* de 50 et dft m ££J*t$t» M^»yç*trt. , _


Ou» de 500 Ut. perdent 27 et demi pour-ceift.
Les louis pour des Assignats de SBP.iW. iHgoenftjjIî^.^fyi.'.mu.'.'
Pour de l'argent 10 sobs. ., ,
"Ifs Assignats de 500 tiv. four Mu» de ^'M^'iJ5 I^acfe. JlifeiU
Lïs Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 6>

De l'Imprimerie rju Journal de la Cour et delà Ville,


dont U Pun+u est rue -Ntkve'Sdhu-Matc, A">. J ,
ou coin dt la r. Favart, place de te comédie italienne.
Le yrïx de l'abonnement■ estpoUf unrrcis, de'2 Or*
Vàar Paris. *t àe%l.\ ■$f.pvttr' ïa prevsace-, fr. dtfmri . .
-jho i
-idiA tM»*uvokk , nu': ^TOa<is23iq9i , snaaluoo r»
-j32<tc:'- 3j , iwiOu'ii sjrno'j si u'sngisanoai ti(ni\\»
«Vuuil iv^Èi , 3p*'I OûnôKTsfa 4?niiT si mang

-bai na znr.b ..^inus-j 33 jgsvuaq e zarAdmozzzi 310't îa

/Wfcjcba as! siîifo no lusq no j g^r.^,^. îfpp^ibijlo*


.te(i£i»jiri!3"'t( xust eaa ii , zaï^i^dej aai» h . v3n'rloy s
Auoz ^stesi uA .yiînom ab Mura rw iancq %ai «o
tJu^ji«n&raieJfotf£<fyz9Seroa^îp£»i|S stfffclejftfl-j

eranas hommes a qui , de» Duirés nationales, Pont


°tui;;x:« XMti'iuon j.o «neb einuii inoi&viK 11 eu upeiuq

pAHria^tineflluâr^ l'espk»a!detïi'f/-<?àî!ii«TpÇHsionaah-Qtdet

7
effusions philos/^i^s^.aouSrta. r<Wi?lé.:que. dans sa.
jeunesse étoit laquais , il yoloit ses m:û;res et laissoit
soupçonner ses camarades ; qu'ayant eu des enfans,
il les u&&Ppi8ltyri^
sième , SrFoH'airt: tfui finissoit toutes-- ses-" lettres àÉ
Dami!aviUci< $afr-çm mots- :Mw».k![ ^infâme-, en*
parlant .d^Ja, religion.^. „,„ ,...... '" * ^•'"'i
,î , .vil ;• ii< t-Ungactï N°; VJ^A ri
aOBagiiiKJS^jg.imr^KLa - as -

Lv\jvnYkù «VkVm-i'i o>.sii aV.^ ,vu> „l . ,ïA-£i llv%:j aV


€£ pioyç@3 quivonl;,grp(;uré;alnMfJfa ^fe^v^e
grade d'officier gén^raUniifcuiî ^^^^inciit^j^in^euf ;
Tome VI, Année 1791.. F ff
... ( 4i8 )
il obtint, en 1756, de M. de Fischer la permission
de prendre un hïdiit verd , et de se dire volontaire de>
sa légion , à condition qu'il feroit le métier de racco-
leur sur la place 4'arines de Strasbourg; l'esprit de
raccolement gagna aussi-tôt toute la favuite ; les deux
sœurs du %vtvx' Ktflir...: , Ornées >$' un esprit tres-
profund > ç_t d'uçe tsès-grande bouche , exercèrent
avec succès le même métier sur la prace Saint-Etiénne
de la même ville :/Je marquis de Côrrflans grand
amateur et r,gran!ii' ■' tofinoïssèur" em 'Jntftte' ,de toute
espèce , pfaçaudaqs ,sa Jcgip^^srejir .Jftlhr.... qui.
par rccoufto^saRÇc. procura .àspnxqlonel de ,trèsj-
belles recrues, tant de l'espèce humaine que de la' race
chevatCrSeî' Te^bï<bttëifà0 son' ïèÛr^dmfttfr^rrgçrVa
Si3 table i' deiàj, diffiérentasuaventwiea i-'ontnfioitdujtii-
la fortune*r!par Je mo^n,jW Lat^^.^Nc^^.^ia^s
Ërçgy Uz*. &c. erraijtd exemple des cap'rices .de cette
inconstante oee%se,J puisque Tes siëu&WÛ'irgilè et
Bouxiiilefs',-tk<&i$$Ml ièbruteti« dur steuJô/arf/<».l.
ont èx& pendus à> iiastau en 1759, et que le sieur
Kell... véritable va'.e d'élection , est actuellement
commandant ^«^c^seTÇS'WWfe^-fierté^Je sa nais
sance*^ denses premiers occu^^^ f ..
'■""•' *■ !'": TO "" -■ M ii.Mml li 1 <■ ■■'• - --rP " ■"
,._;;, m wurnq <ji, J? ^E|> ïv;„;;.Jlq ;-,b 5n^ a
- La séip1<»i,du iX7!.der«e'imoi6.ï.i;apgprJ5çe,y^an^f]es
journaux du soir,, pr-esente le -pjus gjraiy}, intçr.ct :
trois Cents, citoyennes' , .de .•CWmonjt-.Ferraiid, ont
éprit -à Ifassemblée ; ©t com-jfae; an des». grands .mérites-
de leur adresse consiste daysJ's^jM-^jçift^o^sr allons
en' rapporter ks.termâS teJsljuôîgi.,,-cps;>dap>es ^îsurer.t
l'assemblée qu'elles préfèrent la Jjhe/tfé^èJa^ rhort ;
qu'elles sont prêtes à répandre jusqu'à la dernière
goutte, seiôrt rusage**ora?ari?gyf;Tie leurs enfans su-

: ccjncitpyenr.es,,
rnans, volans «ur la frontière, nous nous chargerons'
■ .( 4ï9 )
volontiers des prçtres non assermentés,, &c. Ce dis
cours a été vivement applaudi j H, ■sera' imprimé';
distribué , admiré , et payé. "'_..*."'' '-''"'1| jlJ
)■ - •' ' ■■,"ll*l'Uji , :,-'^i\ nf,

- ^ur le message. 4f\M, FaubL.'raiip'rfc ~'èfif' tvj£^


Ouan'd des1 'dieux rhesèagèf j1 Faitiiï.<.i. ,- nouveau

Vint apporter aunroi^damfSaArisl&pr^OB, -lu ..,,.,,_,,


Les ordres éel,0IyfnpB^S-'&J«fa',péroraistei, ..j^.-a
Xe' pmnc'e
.■.T7ct%< '&#«<>&
t,D -.-up ^i'Wffl*
•jn.u-rfiuns^ij'.rj vb m. «£->
^in^( "">ij!<(f
-^
Mais* fto/nme, A ,?^90gf°j^ . #9P i léthargy|ue çnnui ),, .
Des^François totutià-Boup^lesjrolrvinti 1> spurjre :-,,

LebeTiêt^ne- vit pas-; q^sil. se; moquajt (Je, ^\f%.^^


<i.ve :l îup 33 .t-'cT1 '"!1 iAugkste dts.\lsiet& jM
: (.->.-.i^;!?u3js J>3 (.rnjii'jv'à'b ■■>,• slt.'i.nr.w .-..'««""Jl
■-',..-: id i>jj _j j I ..WJP ItWli/IMI'V) ' Trr~!.ùifru>r,ï
M. le comte 'tfZgmarii ffigfiMfft f'^Trèfcêr&IPpSft
de Gaves-et du SajTifcj^^.^Jg-iin-.*--ëran^ d' Es
pagne de première classe et de première création,
chévsKef de la Taisorwd'or , îlieutenàn^géueraUdes
armées- da - sa majesté vtrèsvçbrxtienim, lej.roi <^de
France , annoncé c^totoe^mtfrt.tbris .la galette? uni-
verselle,'1 jouit- & ■•Ai*4a;Ch3ptJle^derl.'tst5aie-<jàe
tous les-î}onn(êtës'g&RSïiCiG<-*de1nt à .-sa:>k)ysfu!te,,ià son
intégrité'et'â Wft'-hoiïhêtetéi* Sa sente esc arasai bonne
que sa réputation. »"' ïnv.iiv:-,; ;•; ;:-''.>p 3-.(]m>"c''

■-y. i. . .. ' j.iqmf IM l'i't;, "Il i.i M jL, , ,.j ■;, v, , , .

.,, , - - , ! r r'-i-~i I- 1. '■'<. • ' i ' '


Les Jacobinsyien'n'erit cf être afeandônnêV par1 le' peu
d'honnêtes, gens qu'ils 'ayofcnt 'flans të'dr "société-, et
qui se sont joints i celle'' des'feùilïa'ns' r nous cnvi
srrgeons avec horreur ie moment où-là rn/ode de"bfû!er
les ■ châteaux' va ;se -changer en cclfe d'éclairer les
■ jacoquhiièrcs : qirand-anx f'ï ères VhbuÇ espérons .qu'ils
ne participeront point à la grillade : dans un moment
comme celui-ci , où les loix sont en pleine vigueur,
nous verrions avec "dcTuie^Yîi'ijustice" de priver~de ses
droits, le citoyeuje/.pi.as actif de. \tou;tr, lç^cpa&tcment.
«CŒZHÎ2HÏ3SDT:
«nui;»'!»- ^ :
Les émigra-ns font; san^s çesrç^e nouveaux efforts
auprès de l'incorruptible tifimp?.. ; on vient encore
de luiHQOriïwpsp^iiimatfe?.ta:)iixictibiif l^tjpre«veiuCil

peu de 1 existence même de c; s lettres , sou£ prctexre


( disent-ils ) ^ti'on 'né;sijné: pbmt'ue pareilles pro-
posiriok8--:^m«s -ta rMrtic taifië #S>'pu1fl^,-%pbIr
Aï. de #r##/ri,n autant, de.; c..&riiiaric<fc>rt]«S£.<!aps'Ja
f,onsÎ^^Wte: i.r. P*1: .^«JfÇfPM .?utant!(lff,e
J assemblée daignât récompenser ce ndeïe serviteur
d'une manière magnifique- et kfigne d'elle ; ce seroit
le vrai moyen de fermer la bouche , et la bourse ,aux
tentateurs éini^rans, qui, sans cela ,'" conVe'rvèront
toujours' Pesp Grince'- H'çbran!er à ia fin sa fidélité.

—l'ËIlésf 'ront" "provenu qu'elfes avoierif' dtuété


'rfu:,ori!lRfe,'AàVénroitJp1ùsl ÇA ikÀ que quand CA
%Vmitf"ikê . J *iùW: attendant elles avoient
pernarS qifoii chanîe :..
ï*ri.i <•-' *Uj. ijj :. j .; ■ ; "':'-' ■. '

,„ jvlaf'tjilauch: /j(i yo-t-rn guerre, &c.


.i-YAksduviont'Ab b'us.fiit cuwire que lui seul pou-
voit aay-weP-la'iFtfaTtéeij'T'ejx déclarant la guerre au plus
gr»rïi'--noriîWreîO!SLbk de ■rjcus», élvcthurs , iji-.ys ,
sûuv£r/hk's;,i BbiB^Riaat/S^-'racmc à celui de la
( 4" )
Chine , parce qu'il en étoit de cela comme du galon ,
des Jacobins et des Feuillans ; quand on en prend ,
et qu'on en pendra , on ne sauroit trop prendre et
pendre. . ,.,:, . , i
rasaffica

. Rf.poxse de Mi' Frartfcï. de Ntuchât...' h M. de...


gui lui reprochait son ingratitude envers ses
bienjaiteurs.
,rv.-!,x1,:-.„-:i:,:M^r-^yn.^,-:.

iTO.ui ,. je sais quels secours^ j'en. ai pu recevoir ;


rMyis -l'iritéiiér des clubs éftmon 'premier 'devoir ;• "'
'De ce' devoir; sacre !,. la juste violence,
.JÊtjôujffe 4ang.,-mç(ft çceur tcw te reconnaissance ; ,
«Et.je'sa«rifieToiS'3 4e si puW&ans nœuds, :
'AmiVftmtriëà
li-jnWJ» M->..'.f. t/>
parèris
i- ,'•<<■
'et'rnoi'-triême'avec
..■ • i ':. eux.
• ïoi'3- s? ; •ji'-j'lj *>., M. d e. . ^ j' •• .i
■ r i; ir'-r'1 *-'■'" t'' '"> < n' :"' '■''' '• 1 '*':-' :- '■■" ••• ''
'■^r L. v imposteur,,.
: .ri\ , .■■■)■... ■■;:; ,'■>'• _• .., >„.■< . ,
+ t i Tartuffe , acte 5.

M. Dubut'Je Iongchamps ,, le même quia vengé,


ÏT'y a Vi'ieïquè temps , la' garde nationale, iii?ultéc
par de certains sai;s-culottesj va nu-pieds ,' a paru,
avant-hier , a là sublime barre, et a' débite un vigou
reux discours"contre k's 5am s des noirs ennemis des
blancs';" comrHe l'oratjeuf a'vdit de bons ■ poignets ,
ûri'ê bonne poitrine*, et dé bonnes raisons, la grande
majorité a étc de ;.on avis ; il n'y a' eu que les bris-
soîtins , leS'-" Ba'/îrie^s' et res Faiixchiëns qui ont
essayé'sde Tiinfenviirpre , irons il les a terrassés par
Je feu- de -ses regards; nous l'exhortons à continuer
d'employer contre ces ennemis de dieu et des hommes,
les moyens dont il a été doué par la natute.
C m. )

h .fefQHi.'de,^ ^CMiièf^fpurne.^-d^peçiçs, assignats


q<?.f» W faiDrii^r; ^ais.^jiqns^i^yçn^applaur
dissent, .dYvjmse.à cett^, dppfensCi^pwSqu.'efte hjàtpra
çWdeujKjou £rpis segiaiaies ,Ja,J?anqusr#u|è jdefrr^dapiç
la i/ançe, ;:Jp ^on ^V.Uïifwl alb^qfj'i x.uoh nui
lli mu t
1) , cV'.'^'iffi :vj SL> BJi.iMV^d îrù'UVTg Jil 3-|.llK>U
Le roi -i darfc. soft discours & l'asiferiiblée-y 'i'forJ
mtilement déclaré qtt*if- ne s'âbâisserdft: jamaî^'j^'i'
qu'àTépohd^é aux- (teciamâtiori* des sè^krSW'^ *|8ty
pour perpétuer VanitçStôê qvk rWtf^détfofcè , t élft*GhifA
à avilir son autorité ; autrefois le châtir»êîfl?^«k
la seule chose que les coupables eussent à craindre
«Je la part des souverains; mais il etoit reserve a
&sT j§$s&tas ?fa (fiérÂtf? 2 leoSépfis . £'«*» ïeJWHfi'J
si3i-jn; i3(; :)b jnsi-' yj»i.r uçi ann--"i fit t sav:h3T"»îAj
ï''1:.oj «r:fib t ï^â^^^^iJ"";* " -'.!?,••_<•. dis asibriai zsr £
r= L^te.nturé^da'iégislàteùF ;-€*ASë9c'Jft»8QS»;"W!-
cune suite fàëMîs«H c^ saFVeiHâftt^rs6H*na^è£î<yaht
eu vent d'un projet d^ contre-révolution , dont ses
furets luiavoîent indique ïe~ foyer cficz mademoiselle
JWW^-.-jM.jno.-M^ siVo-'d*? BakâfeRojwlfoVy
rendit;i hicr.sa&ryà newfthauce^ net u'ayansirieft wt
qui euJr%ppo6t!làJune conjcftafjou , H»par&a! d'-apioi^r
et d'uM,.pjçtit .fesygwat.iqnc-iPaifontane dd capiutiitt ne
lui permçtujjt pas» .fe doubler. Lei.n^eirxrg moi* 4*
cette demoiselle qui .venait, <jef,fiMre.- lç triste-- métier
de ponte au. Tfi,ï.KTBrUDî:(ji«?e(!,<:-à-éiioa..J'sle perdie
son asgeitf-, .voulut; < Heatsepcljeauliu ptèucipcendre
un nouvel aliment pour la banque ; mais trouvant
la porte teriîice il* h^Wn^r"Wnr^ôT!{rdE--pied , et
jetta d'un coup de, .mainte cagu^n «a^Je^scalji.ers ,
Catc affaire, est ^o#p4^^<>ft$,tf ^°«ieM iue
kousjaivoçs,; \^ ^W,"*. 'ww* *l .4-

X
( 423).

Encore utie "grande ♦conspiration découverte"; \in


frippier aHêmand vieW d'être presque -cdnVàihctt'
d*avoir' mis en mouvement, les figures -<M se* tapfe^ '
séries , pour ' s'emparer dé'lk dtadeîte'oe''Sb":febbuYg'£
deux officiers 's<tet«cdis^s -"de'-les^ ^«rr,!séthrffe^t'
l'un deux s'appelle Loyauté, nom qui sorMé Ir^ès*
mal aux oreilles de l'assemblée \ aussi a-t-elle or
donnée la grande arrestâticna^cês messieurs , et
le. renvoi ,au; spffwlé 4?;i«*iwWJ3fl«*;fttW* {esa^Utés
d'Als^ç. -sg; seB^4K#r.tU'J«„dansj>ce«j» tm^aRàteit,'-
ç'est chtjZi è«x q<*îo*Vs<jttj^4-.&> s*8ftifc;ii$bla barbarie,
dss iwhsSj, t* Mfiwi» <tepl^$«i*'«» kbiçbafieudi»-
:cgFa«%ereM;ijiri'j sf <r<rbi.njs- j.vjiioJifK'ribz •■islivi-*-4
" .u •,.: ".' /, 3r:<j^^U3 a-.KJi yio? «3!- sup ?,*îb n'ifli; eh
—-TBTffiiT *"AlÉiii'JWl' — "■"■
a jj, «ji !i-j1j _u_gii(j: £?nii.io;jo^ iah }i£.<) K* w
L'auteiit kk'%MJw<ho4si$Âiè ïaAîJs t'ï'stie, BÈS
IANTE8NES, la .bonne Sijulery vient de permettre
à ses tendres élevés de paraître" gros ses , dans toutes
leurs courses patrioticjyes, ,j -elïe appelfece nouvça.at
bJeflfai,tJ,r;iA.WBE4TàB|S.isA ÏAI^lEsi ■.,"•. -:;^'
gy ! '. : ^ n"t-'l't^'/'>;'l?|7l?|'i:Vj||?iL| ■^i<1'*! Ot>-Vj J.I-VJ di
r.i •!■'!,'.:/■ fr V-! ' ''/•.".' :>l :'ji;p..i. km»;;»-.! fl^ii/ï

-, fo&n-, -ceMrè moine de ftt , pri-tendôlt 'que


les chantresj'cormne les orateurs ,>nederôi*nfi r»a«gêr-
tfuedeV léjumes x aftri d'avoir lât'vbix h**fc;,' cla4*e>
et douceGJ Eh mettent nés1 orateurs du m^nèg'é- àût.
même régime y d'une part > Off'les'eneendroit beau
coup mîeu* ', et d'autre part, "lit rtâfiôiV"^ -ép*feéV
par ses canote»,; pourrait faire une réduction-, éco
nomique des deux tiers de leur salaire j oUrHaliéf.
t' ■■■'! ,\r,n w'i •»*'•? ■■■"'i(i.v;_"^i" vr ?"'"•;• .'.''l .ftS ,
■<' *:•>!- .' ■■)..;. "■ LWJFWWPWWW* 'l . .' ■ ' ■. i?>f-i;--v:
'MademHisçl|e 'TV^if?.' disoit'deux rrioîs avant "son
miriàgè i^jrè serais^'trtï-dïjfitile a tkar(eir\ rhe m£re
veut u* homme de qualité t ~ mon pire' ïih ÏRommt
(4H )
qni entendent les "affaires ; et moi j'en veux un qui
me plaise. —— Le baronnet de Sta... qui apparem
ment reunissoit ces trois qualités , épousa cette
riche suissette , qui, sans être jolie , a quelque
chose qui déplaît. —— C'est ce qui fuît dire au
mauvais plaisans aristocrates que le baron l'a prise
au poids sans considérer la façon , dont le ministre
linotte se charge.

.C'est, par. méprise qu'on, a. porté à l'assemblée


législative une caisse contenant une racine , qu'en
a'eru être une racine de rhubarbe. Le Comité
de surveillance a découvert' que' c'etôit "une racine '
de patience que les émigrés envoient"/ poûfltren/kx , >
au pouvoir exécutif.
.» M
^
u. .. Errata du N9. 51; • . -. t..\
Page 404, ligne 24. Credo 11* yjfVM recens y
lisez :" Credo- in vnvm règeM"".

Cours jîeja rue f-'ivieiine -, 22 décembre.


*,*■***'-■**- . > . f ", v ■ . •
Les Assignats de 50 et de too liv. ptrdent 27 pour-cent. :
Ceux de 500 Ut. perdent 2.7 et dqmi pour cent.
tes louis pour des Assignats de 500 Ut. gagnent y Vit. 18 s7
Pour de l'argent 20 sows.'
tes Assignats de 500 Ht. poar ceux de j livrv 6 1 quart.
Las Assignats -de ico liv. pour ceux de 5 liv. ,6.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de!» Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, V°. 7 ,
au coin de la r. Fa\\art, place de U comédie italienne.
: ,Ze prix, de. Vabonnement est pour un mais, de 3 liv.
pourFaris, ttde"$l.\$f.pQUTlai>rovÏAce,lr. déport.
«jtf 4 ■ rtth, Inctnéit tt pillage et
" • 1 4* jgJSpMfc <&ux chduaux , pris

,'j^iU.'j 5< -..-. *...A

La Fontaini. m ^
*>v*l i
N'est-ce pas un grand crêve-cœur aux gens de
bien de voir ces nouveaux législateurs changer et
altérer à leur pl*ïsir toute, la police de ce grand,
royaume. Mettre les armeV entre' lés mains dé la '
populace. Déposer les gens d'honneur et de
qualité de leur6 charg**-» faire emprisonner de leur
autorité les sénateurs, en leur lieu, élargir les bri
gands et séditieux, et leur bailler les principales
charges. Bref , avoir pour suspçcts tous ceux qu'ils
jugent ne pouvoir approuver leurs sanglantes entre
prises. Mim. de la Ligue , /. 3 , p. 399. '
Aux Jacobins et Ftuillaas.
Messieurs , gardez qtie l'on s'accorde
Sans vous en demander avis »-, r,. .. ;-, _ . ,. .
, Car après sans miséricorde, .-».:-. „..•-.
Pourrisz bien au bout ri' une corde , ;
Faire la moue à vos, amis. *«'j.,,
."'■}• Satyre Mtnippie.
f-r r irrr. . - i •« « ' , ■■,,. ■; . r-iy,».
,-sS.vV J-A.y A- R J É'T £ S. •»*■•*■:

Tout le monde coiwoît-te bon mot d'un députa;


qui -, Vopnt plusieurs personnes déplorer 1* pertïs des
"'Tome Vi; -année Hfââ*1 ' '' y" * ^'g"^^
; • ; • (.4*6 1 ;:
eolonieSi s'êcrîi» : Ek bien! mous tirerons le sucrt
d'Orléans. Le même s'est beaucoup réjoui de l'adresse
des citoyens de Bàle qui offrent de fournir du coton
à tout le royaume de France ; ces propositions et la
découverte de l'abbé Faux... qui dit, que le vaste
océan vient baigner les murs de Genève, vont nous
mettre bien à notre aise, pour les colonies , et ce
sera sur les mers de la Suisse que nous verrons dé
sormais fleurir notre commerce , sans avoir rien à
craindre de PAnglois.

Le ministre-linotte , s'est enfin tiré des pâtes de


la petite Nékl.... ; il a trouvé une petite madame
lfnbtrie de la Platrière , qui s'est dévouée à ses
désirs ; cette madame de la Plâtre.. , est la femme
d'un courtier littéraire qui a essayé de toutes les
sottises pour vivre , de tous LES RUBANS pouf
être salué , et qui seroit mort à la peine sans l'es
pèce de girouette qu'il a épousé. Le ministre-
linotte a eu la charité de les prendre tous deux à
son service j il a enmené la femme dans sa tournée
militaire , pour le consoler de tout ce qu'il va dire ,
et il laisse le mari à Paris , avec son argent à
dépenser.

Le prince de Galles vient d'envoyer à monseigneur


le comte d'Artois le plus beau cheval de son écurie ;
il lui a écrit une lettre charmante dans laquelle il
lui mande que ce cheval est trè; -bien dressé , et qu'il
ne manque à son éducation que d'être conduit
sur le chemin de la victoire par le grand prince à
qui il est offert.

On annonee une nouvelle tragédie qui doit se


jouer bientôt à un spectacle de l'entrée du Marais j

-*
C 4*7 )
elle est intitulée : Cara-Mustapha ; cette pièce est,
dit-on , fort intéressante , et offre sûr-tôùt une ter
rible catastrophe j le principal héros , après des évé-
nemens très-variés , meurt glorieusement avec plu
sieurs de ses amis. On remarque sur-tout ces vers ,
d'un genre neuf et pleins de sentiment , qui termi
nent ainsi la pièce :
Cara... Brist., Gors.. honorables victimes,
Vous n'êtes point flétris par ce fâcheux trépas.
Mânes trop généreux , vous n'en rougissez pas ;
Vos aoms déjà fameux , vivront dans la mémoire !
Et qui meurt pour son club meurt toujours avec gloire !
Comme on est persuadé que l'afHuence des. spec
tateurs sera très -considérable, on prendra lé parti de
donner la représentation en plein air , sur un grand
espace au bord de la mer qui vient baigner les murs
Vie l'hôtel-de-viHe.
nto&M—t-

La victoire remportée.
'Chabeau capuce , en son style grotesque ,
Bien fort frisoit Fauxchef le cotillon (i ) i
Du brave Isna... la prose soldatesque,
A tous les deux fit baisser pavillon.
D'écrivains lourds' , ô rude batailïoh !
Le brissotteur pesamment vous domine !
Au prix du bœuf, qui , méchamment rumine,
Chacun de vous n'est plus qu'un papillon.
Àuziifte des /....

(ij* On sait que cet évêque à trois cnfans'.


(428 f

Extrait d'une lettre de Coblent[. Quand nous


avons appris que les cochers qui mènent notre
malheureuse patrie , avoient résolu d'envoyer des pa
triotes pour nous attaquer t dans Vasyle que nors
evo/is ?té forcé de choisir pour n'être pas égorgés
individuellement , on aurait parié qu'on s'êtoit donné
Je mot pour crier vive le roi , et pour illuminer la
ville , qui l'a été en entier dans un clin-d'œil. — Nous
commençons à craindre aujourd'hui qu'il n'en soit de
cette gasconnade civique comme de toutes les autres.

RÉPO&SB de M. le marquis de Caraccioli , à


M. de la Harpe ^ui avoitdit lui nier sa qualité
de marquis.
La Harpe à tort jette des cris". ' ■ , '
Pourquoi , dans sa rage îndiscrètte ,
M'empêche-t il d'être (i) marquis?
Je souffre bien qu'il soit poète.
in i ii

Les récèleufs'du'brlssottage'aefs lettres' du 'comte


4e Mirabeau viennent 'B'être décoùveYts' par les
héritiers de celëgislaïeurj ~—-* Cette affaire fait grand
bruit parmi lés tris'sotteurs, qui disent qu'on auroit
' —1 JiîV- ,„-;,.'■ • -* '"*
(i) M. le marquis de Caraccioli se contente de
cette riposte à- l?atti«(ue du clubistc académicien.
Il eût pu joindre à l'appui, une lettre que l'empereur
lui"aM?crite 'cette artftéfev'et qui ouvre par-ces mots :
Mon cher marquis de Caraceiâli , je viens de revoir
voire lettre du'ïï<juin , &c. Mais , à la vérité, quelle
■comparaison faire de la décision d'un emperetu' , À
<etfk&xn~laSH<itp\:-' *-'• -'.' -y '.- ■ .-•"
( 4^9 )
tort de les punir lorsqu'ils brissottent , puisque les
administrateurs eux-mêmes leur en donnent l'exem
ple. Nous reviendrons sur cet article, s'il n'y a
personne de pendu. *

On demandoit l'autre jour à un Anglois ce qu'iï


pensoit de l'œu\re immortelle des 1200. Ma foi ,•
rtpondit-il , je la crois très-propre à faire des car-
touchts- et des- mandrins. .■■
Nct'a. Un mandrin est Un petit rouleau de papier,
arec lequel on Soutient la frisure des soldats ; quand
aux cartouches , tout le monde sait que c'est l'en
veloppe qui contient la mbrt ,' que nos patriotes vont
aller porter- ea volant sur les frontières. .

Copie de la lettre. deM.,U maréchal de-MAiLir à


M. de Narxowe , ministre de la guerre.
Jï trouve, en, arrivant ici , monsieur , l^s deux
lettres que vous m'avez fait l'honneur de m,'écrire ;
elles ttoient accompagnées du modèle d'un nouveau
serment que voue mm p»if ona ,»-et- dont j'avoue,
je. «ç.çrçyois.pas, avoir, besoin , après celui dont j'ai
iexmpliJesl^,ypirS{to.ute'ma vïp, , ., >c ? ■.
T C'est |u même^titre., monsieur , que je le renou
velé lujpurd'Hui, parla déclaration qije j'ai l'honneur
•de* vous envoyer.
J'àî l'honneur d'être , 2fêT
'"'■'''• ? :.'. «t j ■ « T
' ■Déclaration du maréchal de Maiïty. ■<■

Attaché au service du roi et de la nation , qui ne


sont qu'un pour moi depuis mon premier- jour ;
Lui avoir dévîsué , sans relâche, près de soixante-
eix années de mayie-j--
Avoir sacrifié ma fortune entière, tant dans les
( 430 )
armées , qu'aux établissemens consacrés au bien
public , dans la province , dont le commandement ,
pendant quarante-cinq ans , m'a été confié ;
Et parvenu à la première dignité militaire, pour-
rois-je donner à mon roi et à ma patrie, d'autres
assurances plus sacrés de mon dévouement que celui
du cours de ma vis? •
Il ne s'éteindra, je le jure, qu'avec mon dernier
jour , et c'est le serment le plus fidèle que mon
honneur exige.
Le mar'.chal de Maillt.
. iwi—lMUll

Le porte-malheur Darçon... a accompagné le


ministre Linotte dans Je voyage que lui fait faire
Feuillantine de Sta.. pour donner le dernier coup
de main au salut de la pauvre petite mademoiselle
Target... ; en faisant connoître à toutes les nations
que les dents commencent à pousser à cette chère
enfant, — ils feront exécuter à Strasbourg les bat
teries volantes, dont ils ont le projet de se
servir pour enlever tous les émigrés ; elles coûteront
à la natifcn à-peu-près le même prix que les fameuses
batteries flottantes coûtèrent au roi d'Espagne. -«.
On dit aussi que Papprentif ministre s'est fait suivre
par MM. Desmotes , Sansterre , d'autres disent
que ce n'est pas possible.

Linct-Narb. — , noyé de dettes , avoit lé plus


grand besoin du -ministère qu'il a obtenu pour les
payer. C'est à l'obtention de cette place qu'abou-
tissoient toutes les bassesses qu'il a faites à l'as
semblée. Il sollicite vivement la guerre , parce
qu'elle lui est absolument nécessaire pour arriver
plus promptement au but qu'il se propose. Tout
est arrangé d'avance pour que les choses aillent

"s.
( 43* > -
grand train. A son retour des frontières , il doit
donner à Beaumar... l'entreprise des vivres de l'armée
ou des armées. Daud... ami de ce dernier y sera
aussi intéressé et le sieur Ga. qui a épousé la fille
de ce Daud... conduit toute cette intrigue. Le pot
de vin promis au dissipateur Narb— doit arrondir
ses affaires. Il y a quelques autres personnages in
téressés dans cette intrigue ruineuse , nous les ferons
connoître avec le temps , à moins qu'ils ne s'en reti
rent ou qu'ils ne la déjouent.

Nous pourrons faire connoître à nos lecteurs le


degré de contentement que les journaux rédigés par
MM. lioyer , Parisot, Garât , Rabaud , A'cël, Sue.
procurent à la société des Feuillans , puisque l'arran
gement fait avec eux, parles commissaires de cette-
société, MM. Dandré et Feydel , portent qu'ils
seront payes tous lis jours , à raison de ce conten
tement. — Voici un extrait des registres de cette
société sur cet objet.
Cours des effets littéraires, - -
Fendus à la société des Feuillans ,
Du 22 décembre 1791.
Moniteur 4 1. 4 s.
Gazette Universelle. . 2 1. 12 s.
Journal de Paris. . . . . . . . 1 1. 18 s.
Chronique de Paris. ....... 16 s..
Feuille du Jour y s.
Modérateur 3 1. 5 s.
Cours du 23 dlcembre 1791.
Moniteur , 3 1. \o s.
Gazette Universelle. . . . . . . .4 1.
Journal de Paris 2 1. 14 s.
Chronique de Paris lis.
Feuille du Jour. ........ 5 s.
Modérateur. 2 1. 8 s.
( 432 )

Il transpire à l'étranger qu'une commission" se


crète de l'assemblée de France est chargée d'échanger
une somme considérable . d'assignats , à tel prix que
ce soit, contre de l'argent, du sucre, du café, oit
autres marchandises de bonne défaite à- l'étranger*
Les assignats sont tombés de suite à 4 pour cent;
La Hollande en a vu tout d'un coup une si grande
quantité sur la place , qu'elle a refusé net de s'eii
chaçger. Il y a des paris qu'avant la fin de mars ,
ils seront réduits'à [éro.

Coufs de là rue f-'ivienne , 23 décembre,


les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 17 pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 27 et demi pour cent.
Les louis pour des Assignats de 500 liv. gagnent 9 liv. 18 s.
Pour de l'argent 20 sous.
les Assignats de 5C0 liv. pour ceux de 5 liv. ,61 quart.
Les Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv. , 6.

A VI S.
MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire
à la fin de ce mois , sont priés de le faire renouvelkr
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; nôtre intention étant de discontinuer tous
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de la Ville,


• dont le Sureau est rue Neuve Saint-Marc, V". 7 ,
au coin dé la r. Vaxart, place de le: comédie italienne,
Ltprix de l'abonnement est pour un mois , de 3 liv.
pourParis, etdt\L\$f.pour la province, fr. déport»
__tf ^
rt^K Pcrslciuionskorrihhs
>V
d§^**N\ contre plusieurs prt-
t^. . , - W\ +,# (r« à Zyon.
Dimanche 25 dec. *\."*^<» «—

. JO U R N A L i
DE LA COUR ET DE LA VILLE.
Tout faifeut de Journal doit tribut au malin.
La Fontaiiii.

Dieu sait quelles gens il y avoit à ses états (1) !
Ne doutez pas qu'iis ne fussent tous tels >que vous
autres , messieurs , choisis de. la lie du peuple, des
plus mutins et séditieux, et corrompus par argent ,
et tous prétendons quelques profits particuliers , au,
change et à la nouveauté, comme vous autres m'ei-
sieurs. Car je m'assure qu'il n'y a pas undevoxisi,
qui n'ait quelque intérêt spécial, et qui ne désire
que les affaires demeurent en trouble. Il n'y â pas
un qui n'occupe le bénéfice, ou l'orhce, ou la maison
de Son voisin, ou qui n'en ait pris les meubles, ou
levé le revenu, ou fait quelque volerie ou meurtre
par vengeance , dont il craint être recherche si la
paix se faisoit. A la fin , néanmoins , après tant de
meurtres et de pauvreté , si fallût-il que tous ces maa-
vais reconnussent le roi Charles VII , et vinssent à
sjs pieds demander pardon de leur rébellion , combien
qu'ils l'eussent auparavant déclaré incapable d'être
leur roi. Comme de même qui ne voit et nejuge ai
sément au mauvais train que nous prenons , kju'il
nous en faudra faire autant , t\ que nous y serons
contraints en peu de temps ,- par la force de la néces
sité, qui n'a ni loi, ni respect, ni vergogne.
Satyre Mmippîc , p. 188, édit. de 1699.

* (1) Les états tenus à Trqjes., par Charles VII. .


Tome VI. Année 1791. Hhh
( 434 \

VARIÉTÉS.
JL E sitar Caroni , ait beau Marchés , a fak long
temps seul \ç$ frais d'une correspondance avec made-
Tnoiseïï© Coitt*i v soit pour l'engager à se reconcilier
■avec les comédiens -nationaux, soit pour l'entretenir
:«fens 'ses bonnes dispositions pour le ministre son
ami. Cette actrice célèbre, ennuyée de cette persé
cution, a fait un paquet de toutes ses lettres, et les
li^i) a rarvoy«êsïltv?irc&irft>ts :
*'J: 'v.;n,(0é\ petit jardin fut plante
: L*ân 'premier de la liberté.
f<,-

[ ; ;;U.i:^0'¥ PORTANT / '


iituX voK'4g(iiïs; tt à ceux qui habitent les campagne*.
i. Les Kaps>çîilottes Brabançons qui se sont rendus
en foule dans ifîcrenties villes de Flandre, pour nous
aider à soutenir notre sainte constitution, viennent
dese djéctder, 4'-après le parti pris sur leur compte,
•.j>ac l'assemblée du twanége, A faire leur tour.
Ufi J?RANCB PAR PETITES RANpftS. Il en eSt
passé, une de viitgt-kuk , dans un *illag§ de Picardie,
refi oii'doit dire a. leur louange , q Vils n'y ont pris
■ffiiis ce qui teur étoit nécessaire , et qu'ils n'y ont tué
■ petssMftSa ■- '.' •'!'•:•"
1- .,'.'.... . '■'-•
r.x "-•.. y — '.-. "^ *M"?", ,.,„
Extrait- d'une Lettre Je Nantes. La bande des
brigands qm! rd<ïent autour dé notre viile k est de
" cintjuantè'hommes environ; ils sont habillés en gar
nies riafionau'x',. bien armés ; ils se font suivre par des
voilures 'et dfe5J pri^dux' de bât, pour transporter ce
qU'il* Virent. -—- Us pillèrent hier le château éc
(435 )
madame de la Trimiss'inibrt qu'ils ont garotée, ainsi
que tous les domestiques , après les avoir maltraites
dans tous les genre». - :, \

• • • *
Dans le même moment où M. Pttktitr de Suint-
Fargtau annonçoit à la barre de l'assemblée nationale
que tout etoit tranquille dans son département, .dout
la ville de Sens esc le chef-lieu-, on brûloit deux
châteaux aax porte* de ladite viik*':^. •\-*-t J, -<

Nous né nous lasserons point de découvrir dei


conspirations. M. Cholet , commandant de- Perpignan ,
est accuse d'avoir voulu livrer la citadelle au\ troupes
françaises : aussitôt ;les Jsrcabrrts et les alignais se
mettent en mouvement , Cn patriotise le rtgimeht
de Cambresis ; on l'engage à arrêter vingt-binq de
ses officiers , et on les mer en prison avice .A^^e
Cholci lui - même : Tout cela est fou , tout icja est
bSte, tout cela est scélérat,; mais malheùrcuiuîiant
tout cela n'est que, trop vrai../ Ç^ '. ' — -^
' . ■ - i,MiiMi.iiiiir--"- ' '■"'■■'•■•'■' 4.

Le parasite JUIaco.... a cru qu'en empruntant.à


"tcmtle monde, il finirait par se faire desirer quel
que part; mais le pauvre- «liable s'est trompé , ses
créanciers ont calculé d'un côté le prix de son ab-
fcnee , et" de "f autre ,1a perW=de leur argent, et Sis
se sont consolés.

Si on ne savoit de quoi l'homme, peut éirtf ca


pable , on ne croirojt jamais que,. les' éncëfnis du
bien public , pour jcnàje. suspect notre,, nouveau
-d?Hv: uùnistre , foijt 'courir le bruit djhbôliq'ue
qu'il va faire sembiani de visiter jes' frontières , çt
' • Lit > ■ ' •■•
'tm'tt va faire émïgrer les vingî^ïïllîotts qu'on vient
de lai accorder pour se -mettre .m ménage; de cam
pagne ; nous sommes convaincus que personne en
T?_- "ï~, V-,n.Mf> rlp rrnire à un Dareii tour ,

*'•■'.■ J* 3' p.- i> .i- or. , ••ii'T!!>./ -ki.-..! if.vfhi ci »...
• -Lés^ motions,, dus café de Foi commencent ^a n être
plus aussi, »aulçri£2S. -qu'elles 4;étpiem 1^ semaine
•passée., Celles qui étoient hier à l'ordrexdu jour, et
,-dui ont (ait le: plus de sénlsa'tiok , se sont bbrntes a
dire, que puisque tés Bbù.v:. d'émigrés ttèVôulment
pas se laisseT-e^Orger*«»-««»~««- détail, il felloit
.que les patriot^^a^ti^tdeL.la^rontière, pour aller
ilçs, forger en gros à^oDlentz, &c.
1 .«.

- ' M. If président ahnpnçeà'1'Àssèrriblée ,'^i.ji [vient


'de feci?v«ir une boëtc renfermant une certaine racine
inconnue,- mais bien emballée, biert cpnâîtibrittée.
Auffî-tôt la curiosité., saisit nos î^ssipuj^i on fait
apporter le (rkquet, on„mandede$. naturalistes ", on
examiné,.««ris lax-çolè^ £uc,cèq>(i kjoie.j^orsque
- :1e savant! prortonoftieft.riçfiitabt , Vftje Ptf-fêP*- "f1
-Ti'éstVaut/e chose. quCtme.raciué WMiïkmï ,,■
'-'■ ■''»•''■■ ci i-.-j-s j.;p .>;,.,. ',.} .ï\:fr v', -i fjA .:■!

La vieille ' Sophie l^rim'-ir 4éc%:.tfar He succès

k •..jrAjjwpiK-ç', Sinsi quft tous 'Ses' efifajis , et que


c.a,-stnd^oit, pour ' réussir. -.Enfin' , fçfcefa pour s en
.ètarww *jjSéiigge:iûi;«ffi:iriIIK'Jilàçed ms-
>ectnce des ouvreuses de loges.' '"' _
( 437 )
—. i i»wm>j'j» ■—-
On a affiché hier à la porte du comité de. sut rc&ance
l'écrit suivait, ...,-. . •»
«Une calomnie, qui a une 'secte pour orgar.d;
„ s'établit toujours malgré' laWe etthtralre: y■jW
que chez les hommes, la hardiesse et l'obstw.tw
du calomniateur. à.-répfcw .&es imposturesRevient
une raison pour y croire ; au lieu que. 1 attention
, de l'accusé à*sc juftifier, commence par, fatiguer,
■ et fimt par le taire paroître roupabla j, -i • : ' _

rïnq.uisitioa-iuxuuMe de JifucC. ^ ^£
l*» t- ^-- v -i-a
.","*.• . ... Dialogue tntre A S>'H*i-*; '-'•■ ->k'±
A L'assemble- continue de montrer sa sagesse etra
frh^i dans la rcfinne d»jh*U^ ^,d ' s,u«"-
meV Devinez quoi? B. Les clubs Jacobins? —
•X"Non. - k piques milliers de np«*£J«
^abondantes ? _ A. Ce n'est pas ça ~*B. lg£
les dépenses des, corps administrât** ^ A. I\w,
i. 1- B. Seroit-çe les journalistes !««**£»£
£■' ou ? _ A. Point du tout. - B. Est - ce les
£r£a*n£ qui nous pillent, nous brûlent* »«£
égorgent? -^ X. Encore moins. /'£'?
jes appointémeus de M. Camus i — A,- Non..—
B Ah I j'y suis. Je parie que c'est la moitié dra
mx-huit' lUnci l -Ll VH. Ah i bah , vous badinez.
_ B Ma foi je ne devine pas ; dites-le moi donc
« vous voulez?'— A. Eh bien, c'est le nom

avoir dit des mérités anti - Jacoquines. - B. Ctfn


ment ' il- ne s'appellera plus .Ddbut de IxKgchampsi
"A Si fait Vraiment, ri gardera son non, a.mM
,que tous ceux que l'Assemblée dasti tuante a voulu
daruirc , et.qui.^femportent que m,e^::^o
(43? )
-< ». ..iki,,^1 •;,-m^^^^^^jam^àmi,T" ^ •' *..-.--> .'. ■

. ...rjfîi i". :•>••* ■ , x.i>« "O ,Jni IfTWU i :, : m'?-j: Mi. -. r«

Les braves patriotes qui s'occupent &dçpujS't!W»


*nsxdert£f$'4f.i3è/!,»ES fgrtujvls, sont avertis que
le Crésus des banquiers fait passer petit à petit tous
«es million* en An-»WtêW«pw-4qraB"sr-Dn" le laisse
faire , on ne Uouvçra bientôt plus que lui, à prendre
dans sa miis-on- , ,. • , .,
• ; 'iil , ■ • !> .,,?,: iT,,.-.i I.- ;;..-'V ; \<fi'it/JO } .u
■<'■•■ -'■-■■' ■■ a iém— HHI «*■ ' i: ' •' , -1

Le duc de Bir.~ est en Corse, la bonne Siller...


«st en Angleterre-; OTfrér<&P*qtXS*fc p/v'/zcc - monstre
n'osera,setDermettre un crime pj^d^tJeur absence.
- -:s -i—; *—i—nn^y^jii'-r^ | ["-»■! ■

Première bttrc.de madam^M^.Àii madame -P-et.*.


^'''''•'Maifbêre'rriâiréssôf^^- ^"'t 'f°J'r; '^
Je désire beaucoup d'apprendre que vous aypz des
succès, et je suis bien aisVque vous commenciez
à avoV.vbo'ruïe grtjce, à vo'ùs "bien tenir et 'à ^r'Woir
plus besoin (ic faire hausser, les. crans de votre co'ier
de fer. Ve tris vous 'apprendra à faire les révérences
à h. mode ; vqus,.;aurez.';;.iilws..M bon maintien.

eue -est un peu rausse^,' rira^ fine faut, rtt£- °e "ran*-


ehise pour aller' 'à'-^ttturi :' Sàvé* 'tous"' qttè'c'è Jpim
Gautier ^' fotLJim.Mâès.^M^.l.^t que jfc
suis formée , que mon coco descendra des astres,
et viendra «nbwtevbrilter au^tûileMs ;; "mais c'est
une ïrrojrj il ne fem ;pa!«'^n-p-«cher'trbp 'près du
soleil. Haïssons toujoafsi'bieh tes,'Bmtocr'îUes •$• ils
n» nous .'pardonneront "jamais «ôtrfr gloire ; it* sont
ne
danss^lâ-boue^ dans l'avMssemeïif.,;,..^ Coeo entte
( 439 )
dans mon appartement. Je. éprendrai demain la suite
4e cette lettre* En attendant, croyez , chère mairesse ,
^ue je suis, &c. &c,J->" * "'!' '-;
• •*■.) ,. t.| y '■■■,i| ial >■ j ;;;„>,' t . :-0 ■ \

;■■ ii'. i' rry^PWPWPyy^rTn—n. /'";•'


Le flandrin 5^... vient énnrï de se décider à partir
pour Coblentz ; mais il demande qu'on lui paie son
voyage, et il "*'gf qnîaa Kt< ttj^'i'tr ■*"-""» de l'esprit.
Jamais engagement n'a été porté si haut !
. W. ' .r;i!'.'- r.!r*V") rnl'i \,i\ .•» >' ' ..'
-.rv\ -—, i . h 'H'^WilWPP' ■) i .1 j . i /■ •

Au train que prennent les choses , il est clair qu«


les Jarnqnin< çprnnf )gft. ^iji^oiir.paiiY i\r la plaisan
terie ; îqus les partis vont se réunir et s'accorder
aux \tépeiw du1 club Jacciquitt; <it pour appâiser les
dieux irrités , nous suivrons l'exemple <|es animaux
malades
'. ■ 'i y»/r def';o:fc'ii
la peste dans»;<■■la Fable
) -"n !!■ fui de Lafbntaine.
>. i <n
Un sacnhera ce vilain animal
iviJinifinnu .u>.; ->, p -. .:. . <•' r ■ ■ ,
v,Çe pej4 (.çe galeux» d'où venoit tout le mal.
' ''Vj ;,JO ,
i ;. ■ .
' r.ii.u.ifl i:'.'i Théâtre de Molière. ■
u L'esi( administrateurs du théâtre de Molière ont
présenté une pétition aux Jacobins , aux Feuillans
et à, rassemblée , par laquelle ils revendiquent J-'ïnr
fàrne , plate et dégoûtante rapsodie que les.Cooiédjena
français auront toujours. la. honte, d,'avoir jpug^.pour
plaire aune des principales cailktes de la démocratie.
■■•'•■■ •' ': ' r i—hh»wi '"" '•"■'* r

,- y. ■>■«.. (i.n ,:,p , oànno"' ?iu.".


L'art de voler étant un métier fort à JaLmoda -,
et fort lucratif , on doit ..proposer à l'assemblée ,
d'astreindre ce genre d'industrie aux patarrtes! ,' comme
tout le reste.* du -commerce j les. brigands .serowt
tenus de (aire une déclaration exacte etnJJacàrcvd**
( 4-4P 3
profits da- l'année , et on. les taxera au prorata ; mai?
on croît" que M. Briss.. s'y opposera fortement;
à cause' de l'exemple ; eh effet, qui sait si de con
séquence en conséquence, on ni viendrait pas jus»
qu'à obliger MM. les députés de prendre aussi des
patentes ?- - -.

Dialogue entre un citoyen et- un garçon du café


de Foi.
Le citoyen. Dites-moi , mon cher, les jacobins
viennent- ils toujours à votre café depuis le petit
désagrément qu'ils y ont éprouve? — Le garçon.
Oh mun dieu- oui , monsieur. U cit..- Mats vous
font-ils bien gagner? prennent ils quelque chose au
café? Le garçon. Oui monsieur, il y en a un
.qui a pris six culîièreS d'argent et un porte -reuille. ■

II en a coûté, lundi, peut-ôtre 20,000 livres à ht


nation, pour savoir si M. Dubut de l'ongchamp ,
i'apnelleroit Dubut tout court, ou s'il pou/oit y
joindre la qualification de Langcliamp. Grands débats
se sont élevés fur cette question si importante au salut
de l'état", et après maint phidrtyer de part et d'autre ,
il a cté décide que le pétitionnaire ne seroifcplus que
-• M. ■Dubut\ , et. - non M.
, ■de. T.ongckamp.-
. ■- . 1 ■ — ■■ ■■■■*' »m
AVIS.
MM. Les Souscripteurs dont l'abonnement expire
h la fin de ce mois, sont priés de le faire renouveller
' ïnctssarmvent , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter-
•ritvtictï; notre intention étant de discontinuer tous
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dnnr:îe Bureau est rue Neuve Saint-Marc , W-: 7,
' au i-vih dèlar. Favart , place de la comédie italienne.
le prix de l'abonnement est pour un mois, de 3 liv.
' fouj-Paris, etde^l.x^f.pourlaproviAce.fu déport.
jqtt r • &£< Cadavre de M. de Fer-
* » " w^\&b t^amonx traîné, par
Lundi Z6 'àéc^mhT. V^^kibJ^ds,dansTes
*«3jpk rues de Limoges.

1 0 U R NÀL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

jp i Tout faifeur de Journal doit tribut au malin»


La ÏO n t a i n e.

On se plaint quelquefois de la disette des grands


hommes , et on regrette les siècles qui en ont produit
plusieurs à-la-fois. C'est , en effet, un beau spectacle
l'histoire , que de voir des événemens singuliers pré
parés par des esprits supérieurs , et soutenus par dés
courages héroïques : mais les peuples en sont-ils plus
heureux ! Je crois bien que des grands hommes réunis
sous une autorité légitime , et dont les talens ne sont
employés qu'au bien de l'état , peuvent et doivent
produire de grandes choses : mais comme ces cir
constances se trouvent rarement ensemble , il n'y a
pas de plus grand malheur pour les états que ce
concours de personnages illustres et puissans, quj ,
prétendans tous à l'autorité , commencent par la di
viser , et finissent par l'anéantir.
Hist. Chronol. de France , far 7e président Hcnauït,
tome 2 , pag. 510.
Tom« VI. Année 1791. Iii
( 442 )

VARIÉTÉS.

.mous avions oublié de parler de l'adresse que les


citoyens du Havre ont présentée au foi , pour le
supplier d'employer l'autorité qui lui est accordée
par la constitution , à faire punir d'une manière ex
emplaire les Briss.. , les Condor... , les Faux...,
lés Grigo... , et autres scélérats qui ne cessent de
souffler le feu du crime dans les colonies j les ci
toyens du Havre se plaignent fortement d'une partie
de l'assemblée qui protège ouvertement tous ces
ennemis de l'humanité. Il faut espérer qu'à force
de démasquer les coupables on parviendra enfin à
les faire châtier comme ils le méritent.

Une adresse de certains Manceaux a beaucoup


flattés nos augustes sénateurs ; ils les ont qualifiés
de dieux de la terre (peut-être ont-ils commis une
légère erreur de prononciation ) ô loi ! ô patrie !
©constitution ! se sont écriés MM. les Manceaux ,
que votre sanctuaire est vénérable , admirable , ado
rable, &c. &c...... A la fin, nosseigneurs , ont com
mencé à s'appercevoir qu'on se moquoit d'eux , et
ils ont renvoyé MM. les chapons du Maine à leur
basse cour.

On assure que la racine de rhubarbe des moines,


adressée il, y a quelques jours à l'assemblée par un
mauvais plaisant , avoit tellement fermenté dans la
caisse où elle étoit , que lorsqu'on l'a déballé , il
s'en est exhalé une vapeur excessivement forte et
dont tout les honorables membres n'ont pas tardi
( 443 ) ,
de ressentir les effets. M. le président lui-même
se sentant vivement ,pressc n'a eu que ie temps
de lever la séanee pour l'aller finir ailleurs.
■asSrSÇAMss"
On ne doit pas être étonné que le fougueux Isna..
célèbre député , assaisonne ses discours de tan
à'acide , qu'il y mette autant de poivre , et si peu
de sel. Il a dû se conformer au goût de l'ancien
maître de son père, qui n'aimoit pas le poivre,
mais beaucoup les metz poivres ou acides. Ce père
étoit cuisinier de M. d'Avgcnscn , et c'est avec ses
casseroles qu'il acquit une fortune assez honnête
ppur tenir une maison. Une anecdote qui lui fait
honneur , c'est que M. à'.Argenscn l'ayant surprix à
diner avec sa famille et s'étant mis à tabie , le sieur
Isna.. fils se leva sur-le-champ , et se plaça derrière
son fauteuil pour le servir , malgré les instances
de son maître qui vouloir le forcer de s'asseoir.
Nous ne prttcndons pas humilier le nouveau légis
lateur par la bassesse de sa naissance ; msis nous
lui dirons qu'il vaudroit mieux être bon cuisinier
qu'empoisonn-ur en morale.

Seconde lettre de madame Bail... à madame Ptth..


Ma chère nïairesse !
...Continuons à effrayer ses vilains aristocrate
avec nos moyens ordinaires , le tapage , les fusils
lés bayonnettes , le plaisir même de les scier comme
l'ont fait les patriotes de Saint-Domingue ; tous ces
doux passe- temps nous conduirons plus que jarriaïs
au temple de la liberté ; voyez celle dont l'assemblée
use envers le roi , le respect avec lequel elle lui
parle, les expressions dont elle se sert: « comme le
langage de votre ma/esté , leur joie est un transport
national , leur bonté en lui rappellaut hs ddlices
( 444 )
0i. lui sont préparés du Rhin aux, Pyrénées , e\a.
Alpes à l Océan. La jolie petite famille qui peut et
ose l'appeller cher père. Je parie que nous verrons
des prudes, des sottes, des étourdies du faubourg
Saint-Germain , qui diront ; n'avons-nous pas un
transport arisocratique pour la famille royale ? Fati
guées des humiliations dont elles sont accablées,
découragées , elles iront à Coblentz adorer madame,;'
elle a toutes sortes de bontés pour les émigrés ;'
elle est d'une recherche qui lui attire tous les cœurs.'
Imaginez qu'elle pense encore aux généalogies j elle
reçoit tous les gentils hommes malheureux avec1
une égale sensibilité. Quelle désolation , ma chère
mairesse ! ajoutez-y les vertus du maréchal de Bro-'
glie , la superbe lettre de l'impératrice de rdssle $
des femmes de Paris qui sont assez folles pour dire1
qu'elles lui érigeront un monument en face du pont'
tournant pour être en opposition avec ce qu'ils
appelle la prison actuelle. Adieu chère mairesse ,
Coco vous baise les mains sans lunettes , ni besicles j'
aimez toujours votre amie , c'est un sujet propre à'.
l'amour. * : '
Signé Juliette,

Parmi les personnes arrêtées pour s'être soule


vées contre les propos infâmes tenus au café de
Foi par des jacobins , il y ayoit un grenadier suisse
qui fut conduit chez un juge de paix : interrogé
sur son nom , il répondit, écrivez baron de K....
—— Comment Baron ; ignorez-vous qu'en France ,
où nous avons détruits la noblesse, il n'est pas'
permis de prendre aucune qualification de baron,
comte ou marquis ? —— Ignorez-vous qu'en Suisse'
quand nous avons conquis l'a liberté , nous avons*
su respecter la noblesse et ses titres ? Mais vous'
servez la nation, et vous devez obéir à ses loix. — '
Je- sers le roi de France qui connoît mes privilèges.
Mis î
—— DitPî.l^.rpIjdps F*-ariçpis, -^—; M«n «^agOj,
ment est pour le roj de. frarice,, et je. ne puis, rien,
changer à mon cartel. —•'■— Un cartel } Ah ! M.
le baron , je vous demande- pardon, 'je n'ai pas
voulu vous offenser..;.. Et voilà le juge et S6n
greffier qui s'enfuvent , et vont se cachet aicqonps-
«fe-garde. >»T ;
• t.-

s
Le Favxchf.f k sa concubine» -?" ™
Allez Julie , allez , vous ne mérite» pas
D'avoir du Calvad... l'évêque^entrc vos bras.
. Je m'étois,, je le vois, entiché, d'une. spjttç.
Je vous fis trois enfans ; mais Briss.. vous brissotte^

Nous recommandons à la. charité des fidèles, un


certain Gudi.. , auteur très-ignoré et très-pdtrtrc., a.
•[ui le signor Bcaumarch... a la bonté tfaàsri'dër
quelques miettes de son esprit et de sa table , et un
petit coin dans sa maison.; il voudrait bien s'associer
aux espérances que certain ministre a donné à. Aft. de
Beaumar... de le faire entrepreneur des vivres de nos
nouvelles armées ; il a, depuis quelque temps, le rrjot
de guerre sans cesse à la bouche , il ne parle que de
vivres , de fourrages, de magasins , &c. niais comme
le patron n'est pas généreux , le sieur Gudi.. auroit
besoin de quelques avances , et, tel, est Pobjet de.
notre réclamation.

m
Quelqu'un fajsojt^ au dioir de., la dajise dgs com-
plimens sur les inimitables talens de son fils : j'en
conviens , s'écria le diou ; maïs il a un défaut , c'est
qu'il reste trop long-tempé en" l'air." Ce mot* prouve
^u'il est bien difficile de contenter tout le. monde :
. J "6 >
il y a q.->^ues jon^.-r. / dans un certain spectacle
na'uoi; , (.1 ;jc- tout h monde désirerait de voir rester
en l'ai,- 1-h-.ii plus longtemps.

■ï-ISffiSSiSBiWa»
Des m'aîVa;;ij..-r ont li^MvJ'Vrjcè;. :t<; ric;;r Mari....
sur sr. iîOi]i;1;.,it;on à L- [>ÎV:e '.(uii ou...:'- > .3
peu, sous prétexte qu'il n'esc p:-,-' cito-'' it:,. À
Pans; co.nme si l'activité p!iv- kme , aj'tu •,! , ...\
profession toute sa vie , n= dwô:; î:.;is r.; ., ■.•".- - i
l'activité morale qui pourrcii :ui £««, t,.,,., .(L J
en soit l'aftaire est p.-ncianre au ir.i.ur^i dtl I^rJme
arrondissement ,;et le ftuz duWuu :.Vii pas en
faveur du 'procureur - cw^w. Crt.; iraessserie in
quiète les-jrtcoquiiis, ainsi qae le refus que parais
sent annoncer toutes les sections .le recevoir le siéur
d'Ant.. dans sa nouvelle place. D'un autre côté, lo
sieur Çamï.. Desmouli.. est vivement menacé de
trois rimes en U3 toutes très - factieuses pour un
cœur bien place et une ame délicate. '

Vers extraits de la satyre Mênippêe , édition de


Ratisbonne de- 1699 , page 240, et qui sembknt
avoir été faits pour certain duc, aujourd'hui prince
malgré lui.
Il est un dieu punisseur des rébelles,
Vengeur des rois , qui , leurs justes querelles ,
Prend en sa main , et les va sous tenant ;
Tel ne l'a cru qui le croit maintenant.
Ce vilain duc que n'aguère on vit être ,
Si fier , si rouge et si audacieux ,
Qui , de son chef, pensoit toucher les cieux,
Est trébuché d'une griève ruine ,
Où l'a poussé la vengeance divine.

1
(447 î

A la séance de jeudi , M. de T.tssart , à la face du


xiel et de la terre , de l'assemblée , et de l'évêque
Faux... lui-même , a prouvé d'une manière invin
cible, que ce prélat étoit un menteur, un imposteur,
et un calomniateur ; l'assemblée voyant qu'il n'avsit
rien de bon à alléguer pour sa justification , lui a
imposé silence ; cyuand on peut ,- comme lui , braver
l'opprobre , mépriser l'infamie , et ne point craindre
le châtiment , c'est alors qu'on est véritablement in
violable... llli robur et ces triplex circapectus.

La famille de feu Mirab..., instruite que le sieur


Ma.iu... avoit trouvé , à son greffe , beaucoup de
papiers qui intéressoient leur célèbre parent , et qu'il
se disposoit a les faire imprimer à son profit, a
obtenu d'un tribunal la permission de faire saisir ces ,
difL-rens écrits ; on les a trouvés chez l'imprimeur ,
prêts à être mis sous presse.... Comme nous dési
rons de travailler autant qu'il est en nous à l'avantage
de la nation , ce petit tour nous engage à proposer
d'enrichir la langue du mot manuêhser , pour servir
de synonime à celui de brissotter. Ce dernier ne
seroit plus employé que dans les cas qui demandent
de l'adresse et de la tête, et l'autre seroit appliqué
aux simples opérations de la main.

Il est impossible d'approuver l'expression dont s'est


servi , l'autre jour, M. de Less... en se justifiant des
inculpations de l'évêque Faux... ce ministre a dit
que les calomniateurs et lui , avoient des ennemis
communs : or , qui sont ces ennemis prétendus , si
ce n'est les princes et les émigrans ? Qui est M. de
Zessart , sinon le roi dans la personne de son minis-
e

tre ? Il s'ensuivroit donc delà que les princes et lot


émigrans sont les ennemis du roi ; ce qui est évi
demment faux ; ifs ne 'sont les ennemis que des
jacobins, des brigands et des calomniateurs; 'et'tèk
jacobins sont les enhemis communs', des princes",
des émtgràrfs, du rôi et de ses ministres.

' '%f.'de>ÏÏlômtèl\<([m 'Kl.Vduç d'Ot.. dévôit "Ulfè


îéhté viagère de 40006 Ifv.j vient de mourir d'une
îiianfère asseoit brusque; tibùs ne partigbris 'pôiiit lé*»
idées que cet événement à :fâît naître daiïs itsprîl
de beaucoup de gens.
■pu. 1,1-a 1»

tîrie dame profitant dés heureuses dispositions cfe


M. 'Cliassebœuf-P'àlhè'y , éx-député , de rendre le's
dons qu'on lui a fait , espère qu'il voudra bien ausii
lui rendre 7 livres 10 sols en espèces , poiir une
place qu'elfe lui offrît à l'opéra, et qu'il 'accepta
gratuitement avant son voyage en Anjou. On pro
pose à M. Volney de quitter Te nom 'de Chassebcelif.
pour prendre celui de Châssedons.
m ' 1 1 1 ■ 1 ■ 1 1 'i.i ' ■■ .- ■ 1 ... il Jiw—Ji ■

A V I S.
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dont le Bureau est rue Neuve Saint Marc, fh, 7 ,
au coin de la r. Favan, place de !c cornédît itétîfiive.
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pourParie, tt'de-i!.i$J.pouria prbvinct,j)\ déport» '
foouhle rtprlsentation.
* H». W accordée . maigri le
résultai du Conseil* _
Mardi 27 décembr.

JOURNAL
DE LA COUR ET DE LA VILLE.

tout faifeur de Tournai doil tribut au malin.


La FOntaini.

Fers applicables à un certain corps constituant.


t
Quand il eut quelque temps essayé sa puissance,
Et du peuple aveugle cru fixer l'inconstance ,
Il ne je cacha plus , et vint ouvertement
Du trône de son roi briser le fondement.
Il forma dans Paris cette horde funeste ,
Oui , bientôt de la France infecta tout le reste ,
Monstre affreux, qu'ont nourri les peuples et les grand»,
Engraissé de carnage et futile en tyrans.
Eloignez-vous de toute assemblée tumultueuse,
grande ou petite, l'innocence et la paix s'y trouve
rarement.
Eccllfiajl. 18.
Au ROÏ sur sa trop grande clémence*
C'ÉTOIT jadis vertu à un roi magnanime ,
Faire grâce et pardon aux plus grands ennemis :
Mais depuis que César à mort fut ainsi mis ,
De vertu que c'étoit, c'est maintenant un crime.
Satyre Minipiey édit. de 1699.
T«me VI. Année 17911 Kkk ^
■***—— ■ ' ' ' ■ i '!■ <i ii

VARIÉT ES.
Première séance publique des Feuillant.

.Nous annonçâmes , jeudi dernier, la première' pu-


blication des bancs matrimoniaux; du sieur Jacobin ,
avec demoiselle Feuillantine, Ce qui s'est passé
vendredi soir, à l'hôtel de cette demoiselle, nous fait
croire que ce mariage ne se fera pas ; car le futur
s'étant apperçu de l'inclination desordonnée de sa fu
ture, pour une secte de, citoyens dont il croit le pa
triotisme plus faux et' plus perfide' que le sien, lui
envoie le sieur de VleoàdeL.» axec- une escorte des
tapissiers de l'hôtel de Castries, des lapidaires du
Champ- de-Mars , rerifo'rdés par l'escouade ordinaire
des sans-culottes.-1—* L'attaque, parfaitement con
certée, commença et-se soutint par, un" brouhaha des
plus bfûyan$;'ét oh doit dire ; à l'avantage de ces
envoyés ,! que clans !e moment* où on 'réclatnoit la loi ,
ils faisoient un bacanal si violent y que 1e plus fort
coup de tonnerre n'auroit pu se faire entendre ; ils
avoient foin d'aqcompagner les parens de la demoi
selle jusqu'à la porte de la rue, eh leur faisant toutes
les politesses d'usage : les uns leur chantaient, sur l'air
de Malbrouck : v' , i
Alle[ vite à Coblence.,
Mironton , ton, ton, mirontaine, &c.
D'autres , sur l'air des chasseurs et la laitière : .
Pauvres petits infortunés,
Vous êtes morts avant que d'être nés.
Le commissaire de là section des Tuileries , a rédig
en prose nationale , le procès-verbal de la séance ,
quelquefois d'après, lui, mais.te plus souvent. d'après
(450
les ordres du souverain , notamment du sieur l'Iran.... ,
Les £ans-culottes-&£ sont*cûHdiHts^av.ec-unÊ_aK>-
dérariou rare ; pas la moindre taloche. Leur patron ,
ChaBoucy a paru, satisfait de l'expédition , et s'est retiré
après avoir dit : j'espère qu'on ne dita pas, cette j'ois ,
que nous n'avons pas fait de benne besogne* — La
séance a été levce à dix heures.
il
N. S. Nous sommes de l'avis de tous les honnêtes
gens , sur le chapitre des clubs; nous n'en voudrions
d'aucune espèce, puisque cç s,ont eux qui ont perdu
la France ; mais nous dirons , d'après ce que nous
avons vu , que si la police se faisoit par-tout aussi lâche
ment mal, qu'eue s'est faite vendredi soir, aux feuillans,
un honnête homme ne seroit plus en sûreté à Paris.

JV\ B. Nous faisons d'autant moins difficultés d'im


primer la lettre suivante , que nous pouvons atteler
et démontrer que le nom de la signataire ne $e
trouve dans aucun de nos precedens numéros , et ci
imprimant, la lettre de„madame Louise de la Platiire ,
nous avons voulu lui donner une marque de notrç
condescendance.
Aux Rédacteurs du Journal.
Peut-être-, messieurs , ferois-jc aussi-bien de ne
pas relever l'article calomnieux de votre. journal du
24. décembre , où vous vous permettez de me faire
voyager , et de me supposer une liaison qui vous a
procuré le plaisir de dire une mîchanceté ; mais j'use,
du droit que toute personne offensée a de se plaindre
d'une fausseté. Mon mari qui ne lit jamais des pam
phlets , ignorera sûrement vos sarcasmes ; il a, toute
sa vie , plus ambitionné la gloire des lettres, que celle
des rubans : Frédéric II y roi de Prusse , qui secon-
noissoit peut-être autant qu'un autre en homme , a
décidé ce qu'il valoit. Cela me . console un. peu do
( 452 )
• !a lesteté de votre jugement. J'espère , messieurs ,
que vous voudrez bien insérer mn lettre dans votre
plus prochain numéro, par la raison que Varistocratie
■ hepeut, ni ne doit exclure , ni la vérité , ni l'honneur.
• Signé Louise de la Platiere»
Paris, ce 26 décembre 179 i.

Bouts rimes'proposés* dans notre numéro 48 du


dimanche 18 décembre.
Sonnet.
Inspirer la révolte à nos troupes de lignes,
Assassiner le noble et-brûler sa maison ,
Ravir au pieux clerc nourriture et toison.,
Rendre les scélérats aussi blancs que des cygnes ;
Mettre, au nom du seigneur , des intrus en ses vignesy
Employer des rapports le plus subtil poison ,
Au lieu d'un Fort rasé , créer mainte prison ,
De nos législateurs , tels sont les faits insignes.
On annonce un sauveur du côté de Natr.ur.
Puisse un pareil avis n'avoir rien que de sûr f
Puisse un heureux succès répondre à sa -vaillance t
Nous sortirons bientôt de ce cahos fatal.
Ah ! si Louis connaît de l'amour la puissance *
Il sera , dans l'orage , un précieux fana'.
Far le chevalier de la HisovriLis,

Nous venons de faire maison nette dans notre


corps diplomatique : tout ce que nous .avions dç bon
( 453 )
•n ambassadeurs ou ministres a été déplacé ; flou*
somm-s cependant un peu dédommagés par la no.
mination de l'Abbé Lou.... à l'ambassade de pane-
mare. S'il réussit aussi bien clans ce pays-là que
dans sa négociation d'Allemagne , il faut espérer
qu'il y guérira les despotes de la manie des mal
heureux Traitemens dont il a été une si triste
victime. • v

La section des Cordeliers vient de nommer pour


son député à la commune , le très - honorable Ca
mille des Moulins, Tel membre, telle commune,
telle section.

Si l'on veut voir un modèle en racourci de toutes


les extravagances , et du dernier degré de l'impu
dence humaine, il faut lire le mémoire du prétendu
Bourbon-Mcnmcrenti-Crè'qui , lequel se prétend £is
de Louis XV et d'une Monmorenci , que es m*
parque a épousée ( dit-il ) en 17^2, c'est-à-dire^,
à l'âge de douze ans ; cette petite historiette a été
très- bien accueillie par l'assemblée et par M. Briss..
Faub.. ; mais sur-tout par le révérend l'Amour...
soi - disant évêque de Lyon , qui , sans preuves ,
ians indices et sans la plus légère vraisemblance,,
n'a point hésité de recottnoître ledit Bourbon
pour enfant de nos rois , et qui le loue beaucoup sur
ses vertus , lesquels vertus ne l'ont pas empêché
d'être mis. en prison bien des fois en sa vie.... On
a vu de tout temps des imposteurs qui se sont dits*
empereurs , rois , princes , évêques , descendant d~
Clovis , messie même } mais au moins appuyoient-
ils leurs prétentions , de quelques faux titres , de
quelques marques , de quelques "bruits populaires ;
mais celui-ci n'en présente d'aucune espèce ,fi-nort
là conformité de sa cause et de ses droits avec son ,
protecteur l'çvêquo V Amour.,.*,
t 454 i

<&EJf£AiOGiB de {rfs-saïnte et tris-adorable demoï-


"?:. -.-
''
.'
selle Tareti.
"j. ':.. -.-• • ...•ri,. & '."•'. '-•■■' _. y-

- La folie engendra la guerre à? Amérique.'—— Lsr


guerre d'Amérique engendra JVrc&rr et les emprunts;
:— Les émprunts-teng'e'ndrèrértt^es -dépenses, -r—— Les"
dépenses conçurefrt? lë^irrib^'et1 l'impôt' territorial ;
ïriais cllé<t fireht tihé'fa\isSèL- couche. "-*— Les dé*
penses aySnt'f eprrs-îeurS''foiic,es', engendrèrent l'igna-*
minie; ^'^L'^onmfife' ressuscita "Nicher x\\i\ était
iflorri & mm? ëhgmti ks^tt'-gefiéraux,- qm
3tokmtf35>ë?s Trèrés^let'ilfônmttoift's^ri-bien au cadet,
i—X>lJiP-ff&&ttt8ct ,3afant ftJCses deux aines , en-
gè¥tâtà; l''às?éïn«reerinâtiénaeii ÎÛJ L^âsiemblcfr «natfô'i
rialé y :ertgerïtfra ' la^HatiÔnl '—u—- TEâ nation , ' 'èïigendfi
là^yêrôfufiorPlet ' ééâ'îrêres efsceiirii'fVJ ^-'La re'Â
tttkrfjèfl'ienfcndrâ1 Jr8S3émoiselte 'Tâtsgei* -** Madc-
%o^én«1TàT|etiiï!cngeruîra rien. ,-** mourra éthique:
?7U03 eub arumîT. ■v5;i.« ._. ti-v : '..'.^.^ : r . : ...•';
33îuo) "■•)"ri "ri'irîiniiÉiimiiii ' -

v":^-.; r? înhnsfjtetjyfo sar"Ies: sermeos.^* '■'-' '


ii£*Ai f}«-'',t> onob T>) 'i^-.i-. j-.v c.-. ■•.>■•. '. .■■> ■>•' • ■ '
Jtîelasj. iV^udjoit mtejix que i'hpm me , le chrétien.,
Demandât, tout; au ciel yjeeaoe lui promît rien.

" ?i •.! v " r>i> i» v>.-,'o; .. Mj j ^".' . - • • «o'.c». -

(i) Les frères et sœurs de mademoiselle Target,


sont les jacobmr.-eefdeHeTft-j-'brigatids ,-régicides ,
journalistes.,, la nuit du 6 octobre, leorince Phi'.
d'Or... y l'arrestation du roi ';*les ' meurtres , les in
cendies, les vols et. tes pillages; l'inquisition , les
assignats^ les. emprisonnemens.Je comité, des recher
ches, tes.;;émigratioiiS!> l'aaarchte-j çt .enfirvle despo
tisme.- AiîEtf', a^ ? ■,<">■■• i. •.;'•:-• .-. .-.■■' . ••
(455)

A la séance de mardi ,..un certain Defch,.. fils ou


neveu d'un de nos cvêques constitutionnels , a en
trepris de détruire nôtre sublime constitution j il ne
vouloit pas moins, qu'enlever au roi son veto sus
pensif, ce qui aurait mis fort à son aise l'auguste
corpsjégislatif , et lui aurait donné le moyen d'exercer
sur nous le despotisme le mieux conditionné , et
bien supérieur à celui des Sultans, des- Sophis de
Perse , et des empereuis^.jMftgoU : au moins ces
princes sont-ils/ arrêtés par, uneespèce <}e veto dont
jouissent les Muphtis ,• çt_par ,1a crainte du soulè
vement des peuplesj.au lieu -que notre sénat, réu
nissant la force légale , avec l'insurrection de la.
populace, il seroit totalement impossible à un hon
nête-homme d'habiter un pays, ousafvje, son hon
neur et sa fortune seroient continuellernço^iexposésl
nos rois.,, pendant qu'ils régnoient , ne-, ,pou,voient
établir aucun impôt , ni former aucune entreprise up
peu considérable, sans l'enregistrement des cours
supérieures; elles arritoje.nt..même presque toutes
les vexations qu'auraient pu se permettre les mi
nistres ou les gens puissans , et cependant on traite
Nos rois de despotes. Que serait-ce donc d'un corps
unique ', ennemi ,' par état , de tout hortrrête-horrnîre
et de tout propriétaire, et qui , à une autorité sans
partage , sans balance et sans frein , joindrait à ses
propres fureurs , celle de la populace , et de tous les
brigands accourant de toutes lés parties' dé l'Europe ?
■.r'it »-: . . *

Aux Rèd0turs dû ToyrriqU ' 'J1^!


Savez vous', messieurs , que» VOus parle* avec
trop d'irrévérerfee du-noûveaû directeur de troupe,
Caron Btllomatchtst ; Vous ignorez sans doute quJii
est intime du très-neuf ministre de la G.'.. ? il se
Vente, dans sort tripot, de l'avoir élevé à cette place»
Il devoit l'accompagner dans sa tournée , pour le guider
dans l'art de séduire ; mais son ami a jugé que sa
présence lui seroit plus utile à Paris pour la garde
de ses houris ; car ce vieux Bonntau , croupi dans
Son vil métier , est toujours au service de la luxure
des grands. Il est devenu l'eunuque du sérail*
U n'y fait rien , et sert à qui veut faire 4

Les rédacteurs a un nouvel abonné.


Nous venons d'apprendre que vous avie^_ prit
M. Gorsas de vous abonner a notre journal; nous
avons appris aussi qu'il nous a brissotté le mon
tant de votre abonnement ». pour en faire cadeau aux
pauvres de sa paroisse ; et comme il a dit que peur
vous punir ^ il alloit vous envoyer son journal j,
nous nous empressons de vous envoyer le notre pour
servir de contre-poison»

Cours de la rue f'ivitnne , 2$ décembre.


les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 35 pour cent.
Ceux de :5<X! liv- perdent $5 I quart pour cent.
les louîs pour de» Assignats <Se Î3C Ihr. gagnent 10 ii». 5 s.
i»oiir de l'argent 14 sous.
1t» Assignats de 500 liv. *pour ceux de <j liv.» 6 t quart.
Les Assignats de IOO liv. pour ceux de 5 liv. j 6.
_...,. .—• : ':i " " ' '■ : •,■•■■ .ri

;-r . a v 1 s.
MM» les Souscripteurs dont l'abonnement erpire
a la fin de ce niais , sont priés de le faire renouveller
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter*
ruptwn ; notte intention étant de discontinuer tous
les abennemens échus qui ne seront pas renouvelles*

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et de h Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc , V5. Jf
au coin de la r. Favart, place de l<£ comédie italienne,
le prix de l'abonnement est pour unrr.eis^ de 3 Hvm
vowfarisi etde $l.i$j. ptur la proviaoe,fr. départ.
Pillage du château Je
N», (1 Cousages , apparte-
Mercredi 2! déc* W* *Jt na'u h M' k comu *
*«3jÊ& Peysac.

; J O V R N AL' ".
De la cour et de la ville.
■,'■■■
. Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin,
La Fontaine.
•*■—■■•>■■ .-,■■-—■■■ -, ttm ak
Sire , là faction des philosophes couve depuis
long-temps dans les ténèbres un grand projet C'est
un fait notoire aux yeux de toute la nation y auquel
même on attache plus cet air dé mystère que îa
prudence commando* -autrefois. Ge projet a un
double objet, celui d'anéantir en France la religion
chrétienne et k gouvernement monarchique, L'exe*.
cution de la première partie de ce complot infernal,
avance rapidement» La contagion de 1 irreligion a
gagné tous les ordres de citoyens.... Le rappel des
protestans , amènera et favorisera la seconde partie
du projet philosophique , et voilà pourquoi, comme
il est aisé de le remarquer i les seuls philosophes t&l
moignent la plus grande ardeur peur introduire les
protestans dam le royaume; Quand ceux-ci auront
pris racine da.is vos états ; les philosophes formeront
une ligue, qui aura son plan, ses chefs * ses protec
teurs a la cour, ses agens dans la capitale, ses cor->
respondans dans les provinces, et à la première
occasion favorable , ils établiront leurs prétentions
brusquement et à force ouverte, &c. &c.
Eïtraù du discours à lire ai conseil da fè'i i
« -1787, 'page 244. .. :
Tome VI. Année 179,14 *t H
( 458 )

VARIÉTÉS.

On nous a souvent demandé pourquoi dans l'his


toire que nous faisons quelquefois des jacoquins ,
nous n'avions jamais parlé d'un certain prince de Hes^
Philips. .*. , espèce 4s. maréchal-de-camp , comme H
plaît à Dieu , et digne associé des petits Rocham... et
Moreto... Nous avons toujours répondu qu'il ne valoit
pas la peine qu'on le rendît ridicule, mais sa con
duite envers M. de Malvoisin mérite quelque chose
de plus ; ce prince jacobin , insolent avec foiblesse ,
et bas avec hauteur , se trouvant passer en revue le
régiment de Monsieur , prétendit que M. de Mal-
voisin, qui en est lieutenant-colonel, ne lui témoi-
gnoit pas assez d'égards ; il en manifesta son mécon
tentement à la jacobinière du pays. Aussi-tôt trois
jeunes néophites imaginèrent d'aller trouver M. de
Malvoisin , et de lui tendre un piège en lui proposant
xle les engager pour l'armée des princes ; mais il les
refusa absolument ; de son côté, le prince en parla au
.commandant de la province comme d'un contre-
révolutionnaire, et d'un aifidé des émigrans , dont il
falloit s'assurer ; le commandant rejetta hautement
la proposition ; mais l'affaire^ryant été portée devant
l'inquisition nationale , elle a ordonné l'arrestation
de M. de Malvoisin , malgré des certificats les plus
favorables de son régiment et même de la munici
palité. On sait le reste de l'histoire ; il en a l'obliga
tion au prince jacobin , dont on peut par-là juger le
caractère ; quant à sa figure et son esprit , ils sont
entièrement analogues ; c'est un grand échalas de six
pieds , sans forme , sans maintien ; une figure platte
et bête, avec des yeux, des dents et des cheveux du
plus beau rouge sanguin : on lui avoit" donné dans
la société le nom du grand tuyau de poêle : son esprit
( 459 ) '
n'est connu que par Un mot de lui , il disoit un jour
à table que le seul goût qu'il se- connût étoit pour les
petites homelettes.

-TM'TriT"-'*-

A Emoutî... petite ville du haut Limousin , pré


cisément . vis-à-vis la maison du' sieur Marner....,
curé constitutionnel, demeure uns zJe catholique
et très anti-révolutionnaire ; elle s'est amusée à élever
un geay et à lui apprendre à répéter d'une voix
très-distincte, ces mots : F., intruiy F., intrus. L'ani
mal placé sur la fenêtre répète fortement sa leçon
toutes les fois qu'il voit le cure. Celui-ci , furieux,
en a porté ses plaiates à la municipalité qui lui a
répondu que le coupable ctoit déjà en prison ( en cage,),
la constitution ne permet pas de lui inaliger d'autre
châtiment. Le F..... intrus a appelle de cette dé
cision au district, et enfin au département , mais
toujours même réponse ; enfin il est , dit-on , décidé
avenir aux pieds de l'auguste assemblée, demander
la punition de la dame et du prisonnier, et de tous
les corps qui ont refusé de venger son injure ; On
pense que cette affaire tiendra au moins trois séances
de l'assemblée , étant fort difficile à décider , parce
que toutes les parties ont beaucoup de traits de res
semblance avec nos seigneurs , sur-tout celui de.se
pa»er impudemment des plumes d'autrui. ï'oye^ la
fable de la Fontaine.

On lit sur une des portes du jardin fastueux d'où


Caro Bellomarckesc insulte à la misère publique , le
distique que mademoiselle Cv/u.... a mis sur le pa
quet de lettre qu'elle a renvoyé à ce nouveau direc
teur de tripot comique ; ij'a été cimenté de lardent
volé à la nation dans l'affaire des insurgens , et si
le théologien Camus , au lieu d'abolir les pensions ce
- ( 4*0 ) ;
tant de serviteurs du roi qui les ^t irritées avait
t*it rendre compte à ce vampire et A tant d'autres ,
il eut procuré une grande ressource.. . d&as. la resti
tution de leurs ressources.

ÇxTZAfT tfune Lettre très-authetitique de Brivt-,


la^Gaillarde , du 6 décembre.

'Trois espèces d'amours se développent dç la ma,


rnere la plus effrayante chez nos nouveaux pasteurs
du premier et du second ordre, l'amour <le- la cons
titution, celui de l'argent, et celui de-hr chair ; le
curé de Saini-Hon.,., district de B.,.,: la-^Gail.... '
en Limousin, ameureux depuis lbrrg- temps d'une
jeune demoiselle, là détermine à l'Épouser malgré
ses parons , qui Tavoiçnt prié plusieurs fo,is- de cesser
ses visites; en conséquence , le dimanche 'suivant.'
le curé publie lui-même ses propres bancs, et an-7
nonce son mariage pour le mardi; les: paroissiens,
revenus de leur surprise , s'assemblent après la
mes'se, et après une mûre délibération, ils vont chez
M. le curé, et lui signifient très-sérieusement que
s ri ne renonce a son projet , ils le traiteront comme'
Abelard, de sinistre mémoire ; la peur lut prerid
mais sa passion étant la plus forte, il se rend, la'
nuit, chez sa future, la décide à It suivre, la meç'en
prpuppe derrière lui , et galope sous lès auspices de-
1 amour et de l'espérance ; mais le coursjer écrasé
par une charge aussi précieuse, fait un faux pas,
tombe.dans un fos: é , et y renverse nos deux amans :
1 amante se casse une cuisse , ses cris attirent du
secours, l'époux s'enfuit. Les parens ont la barbarie
de le pouisuivra au tribunal de Brives,'. comme
coupable du crime de rapt ; l'affaire se poursuit dans.
ce moment-ci. '*"".
(4&IÎ

On assure que le prudent évêqué Faux... va très-


souvent avçc sa bonne amie faire des diners au
moulin, appelle Janséniste; on croit que ces parties
dç campagne couvrent un dessein profond du res
pectable prélat ; il prend secrètement des leçons du
meunier, afin que si des circonstances , malheureu
sement trop vraisemblables , le forcent bientôt à
changer d'état , il se trouve sur-le-champ , prêts à
pn embrasser un autre.

Air : Mon honneur dit , &c.


Vive.Lauis i ce Jage roi de France,
Digne du nom'-de père des François.
Vive mon iqyl dont la rare prudence
Des factieux modère les excès-: .
Princes chéris y modèles declémenee ,
Et v,ou4(, héros , la fleur de nos guerriers »
Ne corifipnîfeïfl, le crime et l'innocence i
Joigaez l'olive à l'éclat des lauriers.
../.;.:...;._ x. '. • . .
Dans nos foyers , ramener l'abondance j
Brisez les fers do notre liberté.
Ouvrez nos cœurs à la douce espérance
De voir aux Lys rendre- leur majesté.
pes ja,cobit\S réprimez l'insolence ,
( Déjà couverts d'opprobre et de mépris ) ,
Sî, que chacun obtienne récompense.
NCj. r-oublièij' ,:Jtput talent vaut son prix. (
(. +6i )•

L'évêque Faux étonné, de Joutes les sotises


qu'ir voit faire et qu'il fait' lui-même, a proposé
l'autre jour à l'assemblée de déclarer que' les députés
s snt inviolables en fait d'Opinion publique , aussi bien '
qu'en fait de châtiment,' et "que quelques coupables
qu'ils soyent, il n'est pas plus permis de leur ôtef
l'honneur que la .vie; j 'appuyé la motion v s'écria
un membre , on voit bien que ce rt*cs| pas l'intérêt
personnel qui fait parler le vénérable' prélat

En parlant 3es officiers généraux françois qui


ont eu 1'hoijneur de battre M. le général Zuckn,.. ,
nous sommes très- étonnés d'avoir pu oublier M.
le baron du Blaisel j grand croix de l'ordre de
Saint-Louis ; cet officier, général a remporté sur M.
de Luckn... plusieurs avantages considérables, et
notamment à la bataille de Berghen , où il atta
qua et défit l'arrière garde ennemie commandée par
ce général en présence de deux armées. Le roi de
Prusse fait dans ses mémoires une mention hono
rable de cette action et de la prise que' fit le baron
«lu lilaistl du régiment prussien de Frkenstein. Au
reste ce brave et loyal chevalier françois , plein de
•suite , de nerf et de talent , seroit encore bien en
état de donner au -général Lucie... une bonne leçon
militairç : .... ; ?-.-"-. ^ .-; -

Vous vous êtes trompé , MM., en prétendant


que Figaro' Écauiaatclu.. avoir. djt , . sur ses trai-
tcaux de la rue culture! Sainte-Catherine , au comte
Alincviva qu'il eût désiré étre"caiotin parce qu'il
aurait, changé son chapeau noir en chapeau rouge.
Il a dit,, ou voulu dire en bonnet jougi^ selon le cos
tume des honnêtes .gens , comme lui , . qui rament
de Marseille à Toulon et de Toulon à Marseille.
( 463 )

L'empereur, dans sa lettre au roi, a la hardiesse


de traiter d'iniquités les opérations de notre auguste
assemblée ; il redemande les possessions des princes
allemands qu'elle leur a envahies ; il annonce qu'il
veut le rétablissement du traité de Vestphalie & autre»
prétentions exagérées Ce souverain , frère de notre
auguste reine, nous inlpire le plus haut intérêt, et
nous voyons avec é'tonnemént qu'il veuille risquer
de perdre par une guerre contre des troupes invincibles
& volantes à la victoire , une grande partie de ses
états; & sur-tout, nous voyons avec douleur, qu'il
s'expofe à se voir enlever par un bon décret, la ré
putation de prince sage, grand, humain , magnanime
et même philofophe , dont il a joui jusqu'à préfent.

Un certain guerrier a fait la motion de faire ma


réchaux de France contre le vœu des décrets ) les
sieurs Rocham et Luck... ; il n'a pas tout à fait
osé faire la même proposition pour fon maître, mais
il l'a beaucoup loué, ainsi que les deux maréchaux
in petto, fur leurs exploits éclatans. Quant à nous,
qui ne fommes pas enthousiastes , et qui feront bouquer
Je pétitionnaire lorsqu'il vaudra dikuter avec nous
le métier delà guerre ■: nous- dirons que le maréchal
Luck... n'a jamais été qu'un partifan , qu'il a été
battu en vingt occasions j fur-tout par M. le baron
de Closen, et M. le baron du Blaifcl. Que M. de
Rochamb n'ayant jamais commandé dans la guerre
de l'Amérique ^ fource de tous nos malhenrs.) qu'en
second, sous le général Washington , on ne peut
connoître ses talens comme général en chef , et
quant au troisième général , tout ce que nous con-
noissons de lui en fait d'action militaire d'éclat, est
une retraite très-leste & très-précipitée que les en
( 4^4 9
glais lui firent faire à Monmouth-Courthouse jusque
Philadelphie. Il est vrai que ce sont des retraites qui
ont fait la réputation des Marsin , des Filleroy etc.
aux batailles d'Hoehtet , de Turin , de RâmiÂies
& d'Oudenarde.

Une jeune dame s'étânt âpperçue qu'Un écrin


assez bien garni avoit passé de son secrétaire dans
celui d'une autre femme croit qu'il séroît priïdènt de
les faire remettra sous trois jours au juge de paix
de la section Foisonnîère , pour éviter un scandale
très-défavorabïé aux parties intéressées. '
■■IWIIW»»
Cours de fa rue Fivienne , 26 décembre.
les Assignat» de 50 et de 100 liv, perdent 38 et demi pour cent
Ceux de 500 lîv. perdent 39 pour cent.
les louis, pour des Assignats de joo liv. gagnent II liv. lo3. -
•Pour de l'argent «|Q s'ohs.
le» Assignats- de 500 liv. pour ceux de < liv. , 6 I quart.
■Les Assignats de 100 liv. pour ceux de ; liv. , 6.
'»*■■'■ " ■ ~. ■ ■■ t ■ il ■ '' ' ".<•!*'< »iWh'i 11

AVI S.
MM. les Souscripteurs dont l'abonnement expire
i la fin de ce mois, sont priés de le faire renouvelât
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter*
rupthn ; notre intention étant de discontinuer tout
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvellési
•'a^itlMW"ii',»^'". >«' ''■'.' '■ 'V" , -*-*

De l'Imprimerie du Journal de la Cour et delà Ville,


dont le Bureau est rue Neuve Saint-Marc, A*. 7,
au coin de lar. Favârt, place de te comédie italienne*
Le prix de l'abonnement est four un mois, de 3 lin
pourParis, et de 3 l.i$f.poûr la itevi/xe.fr. deportt
Ci )
a ' ' ' i -i i i i —m

SUPPLÉMENT
Au N°. 58.
1 AU JOURNAL
PE LA COUR ET DE LA VILLE.
t ■ ———
Du mtrcrtdi 27 décembre tjgj.

ANNONCES , DEMANDES ET AVIS DIVERS.

Avis relatif à ce nouveau Supplément.

J_j'Et>iTEUfe du Journal de la Cour et de la Ville


prévient le public , que dorénavant il fera parottre ,
une ou plujieurs fois par ftmaine , fuivant l'abondance
des matières, unfupplément , dans lequel il annoncera
les biens h vendre ou à louer , les maifons ou em
placemens h vendre, les maifens ou appartimens à
louer , les ventes de meubles & effets , les ventes de
chevaux &' voitures , les effets perdus ou trouvés ;
' les demandes particulières , les annonces particulières,
les avis divers, les annonces de livret, almanachs,
ejlampes , mujique , Ùc. &c. -

Le Bureau efl établi , rue Neuve Saint - Marc ,


n°. 7 , au coin de la rue Favart ; place de la comédie
: Italisncï. ' • • "
MAISONS OU AFPARTEMENS à LOUER.
Très-bel appartement de garçon , joliment meublé ,
compofé de quatre pièces , à louer, rue Sàint-Honorê ,
n?. 317. S'adreffer-P"P*»"**!
au Portier. ; (

DEMANDES PARTICULIERES.

Une personne qui défireroit acquérir une maifon


fituée , ou ayant vue fur le boulevard , depuis la
porte Saint-I>enis jufqu'à la Madelaine , n'en ayant
pas pu trouver , voudroit louer pour pâques trois
appartemens , dont un de femme , bien complet , au
rex - de - chauffée , ou au premier , donnant fur le
boulevard , dans "une maifon où il y eût un jardin ,
s'il eft poflible, remife, écurie pour fix chevaux, caves ,
greniers , chambres de domeftiques ; s'adreffer le ma
tin à M. Phlipon, rue Sainte-Avoye , vis-à-vis U
rue de Braq , ne. 87.

VENTE SE MEUBLES ET EFFETS.

Fonds de billard avec fes uftenciles , placé


dans un local avantageux , près d'un grand théâtre,
vis-à-vis plufieuts cafés ; bien achalandé & fréquenté
par des perfonnes honnêtes , à vendre , ou à céder ,
moyennant une rétribution journalière. Le vendeur
cédera en même-temps , i°. un droit 4e bail de 3,
6 ou 9 ans , pour le local qu'il occupe; 29. un
bureau de tabac bien achalandé, & exiftant dans le
même endroit depuis plus de fix ans avant la révolution.
S'adreffer pour le tout au portier de l'hôtel Ser
pente, rue Serpente, tous les matins. K

NOUVEAUTÉS LITTERAIRES.
Lettre de M. Feyd'el, député du tiers-état
de la fénéchauffée de Quercv, à fes commettans »
(3)
contenant l'ëxpofé fommaire de la conduite qu'il 9
tenue en l'aflèmblée des trois ordres réunis en 1789,
90 & 91. Brochure in-8e. de 54 pages. Se trouve i
Paris che'z tous les marchands de nouveautés.

Ouvrez les yeux, François, par M. Lambert,


auteurs de la Démonftration au peuple du mal q-ue
lut ont fait les Jacobi ns , in- 8* . A Paris , che{ l'auteur,
rue de Jîiêvre , n°. 19.

Protestation du commiflaire - général de la


révérende chambre apoftolique de Rome , contre
toute ufurpation de la ville d'Avignon, & du comtaj
Yenaifiin , fuivie du Chirographe de notre faint père ,
le pape Pie FI , en date du 5 novembre 1791 , par
lequel fa fainteté ratifie , approuve & confirme la
dite Proteftation , caffe & annulle iç Décret de l'af-
femblée nationale du 14 feptembre , qui pjronor.ee
l'incorporation de fes éats , & la déclare comme
non avenue , au révérendiifime cardinal , Charles
Re^xpnico , Camerlingue, pour fervir de fuite à la
réclamation du pape à toutes les puifFances de l'Eu-
ropes ; traduit de l'original Italien , in-8 . de 41
piges. A Paris, che{ Petit , libraire , rue Serpente ,
n°. 17, & au Palais Royal. <

Remontrances des cccléfiaftiques non aflèr-


mentes , ins8t\ de 32 pages. A Paris, che^ Se^a-e-
riLL,E , libraire au Pilais Royal , n°. 214.
BS5W»

Appel au roi & à la nation du fécond ferment préterfda


civique, ordonné aux prêtres de Péglife catholique,
■ apaltolique & ramaine , décrété le 16 5rle 29* no
vembre 1 791, in- 8°. de 24 pages. A Paris, chez
Crapart , libraire , place Seint-Micktl , n°. 1 29.
(4) "

A L M A N A C rf S.

La constitution en vaudevilles , almanacb


civique , pour l'année 1792 , fuivie des Droits de
, l'Homme , de la Femme, bas plufieurs autres vau-
devilles conftitutionnel* , par M. Marchant ; très-
petit format, avec une jolie gravure. Se trouve che[
Maradan , libraire, rue du cimetière Saint-André-
des-Arcs , & che[ tous lès marchands de nouveautés.

Les lubies d'un aristocrate , almanach


nouveau pour l'année 1792, avec un livret des
poftes , trè3-exa£t , des routes & de la diftance pour
l'allée & la venae en pofte à Paris, des villes fron
tières, atnfi que des autres principales villes du royaume *
un petit vol. format j«-i8, orné d'une jolie gravure,
repréfentant la nation en deshabillé , arrachant les
fianonceaux des grilles des notaires ; la couronne &
es armes de france aux enfeignes des marchands,
& placarde, eji noir-, le mot royale, sur le plafond
*des buraliûes <3e- fe-vlotterie royaje. Le prix de cet
almanach i avec.la, gravure, eft de 24 l. Il fe trouve
'che[ tous les marchands de nouveautés , & particu
lièrement chei Maret , libraire , fous la voûte de
la cour des Fontaines , au Palais Royal.

Etrennes au beau fexe , ou la Conflitutidn


françoife mife en chanfons , fuivie de notes en vau
devilles conftitutionels , un vol. petit- in-\2 , avec
deux gravures en taille - douce. A Paris t che[ le
Eovre t Gallerie de Bois, hp. ni, au Palais Royal.

>•>..
»j0 fjj-K Maltrahemens korri-
' 59* iArwCéi W« exercés contre
Jeudi 29 décemb. W*W "^f™ * '" **- ""

JOURNAL
DE LA CODR ET DE LA Y%lz.

Tout faifeur de Tournai doit tribut au malin.


L a FOn ta i ni.

Rondeau sur le décret du 19 décembre 179L


Sur la rhubarbe il n'étoit point de loix.
T»Ios premiers deys avoient en trente moi»
Exterminé les lapins de la France ,
Conquis le roi , rétabli la finance ,
Fait des sermens , rendu l'homme à ses droits.

C'étoit fort bien : mais qu'étoient ces exploits


Sans la santé ? Nos sept cent trente rois
Rendirent donc un bon décret d'urgence
Sur la rhubarbe.
J'en demande un , dit un homme de poids*,
Sur l'ellébore. Isn...iFauxchef1 Lacro...y
Franç-M Briss...t nos clubs et leur engeance
En ont besoin. Quoi ! perdre une séance
A disputer comme des Iroquois
Sur la rhubarbe !
Terne VI, Année 1791, Mm m
('466 )

VARIÉTÉS.
^es , annales monarchiques rendent compte d'une
picsayenture arrivée à l'affiche des crimes des reines
que les femmes de la Halle ont arrachée , foulée aux
pieds, et brûlée , en criant de taùtes leurs forces':
Five notre bonne reine de France ,• après la scène
jouée~7~"ïlles demandèrent à grands cris le sieur
J?rudh...y qui passe pour l'auteur de cette brochure
plus, bête que méchante ; mais l'auteur ne comparut
point} les annales, en parlant de lui, ont la bonté
de le qualifier de tigre , mais il Jaut que le rédacteur
ue^coiHioisse pas son homme ; nous pouvons l'assurer
Ïue "c'est faire mille fois trop d'honneur à Pruà'k....
*Jest un pauvre cocu qui rie ressemble nullement à
un tigre, mais bien plutôt à ces animaux connus
dans l'histoire naturelle , sous le nom d'u/iau ou ai,
qui, sans excepter l'huître même, sont les plus lourds
et les plus stupides des animaux ; il est quelquefois
deux jours à monter sur un arbre, ensuite il ne peut
plus en descendre , et jinit par y rester accroché.
—ii»T?r BcaaBB

Mirabeau ( non pas César, mais Laridon ) ne p.ré-


tendoit pas, sans doute , que sa gloire dût passer à la
postérité; elle doit finir avec l'os à ronger dont il a
lait présent à un grand nombre de confrères.

*- * Avis aux honnêtes gens*


Les jacobins ne sachant plus comment faire pour
nuire aiix honnêtes gens-, ont imaginé, de leur en
voyer des émissaires sans-culottes , qui leur propo
sent de les engager pour l'armée des princes ; les
U67,),
honnêtes gens rejettent la proposition , alors les sans-
culottes se bornent à leur demander l'aumône ; s'ils
'l'obtiennent, ils vont les dénoncer comme en ayant
reçu des arrhes ; c'est ce qui vient d'arriver à MM. de
Ma/voisin, fie loyauté, l'abbc du Threhand, l'abbé"'
Vaug;i\\' , et quantité d'aunes personnes , qui j' pour
p.rk de ieur humanité , sont actuellement r^nfermees^
(îcirv; les cachots de l'inquisition nationale.

,'■ f- . .'. "b ■•:'- '. , *->5"!*«*


En dépit de la fureur des ficurs 6oup...., ancie».
et moderne y nous .raconterons; . que l'autre jour- à"
Montais;... , ville de Poitou, le curé constitutionnel
passant dans la rue , fut qualifié de vilain intrus par
plusieurs-, jeunes gens; le cure se. fâcha très-fort , t't
comme il s'agitoit beaucoup., son bonnet quarré
tomba dans la bouc, et un des jeunes- gens eut l'im
politesse de le lancé"r avec son pied ; la colère du"
curé redoubla , et il fut aussi-tôt porter ses- plaintes ;
on demanda pour témoin» <\su:<. ou trois jeunes lilles,
qui répondirent qu'elle» n'avoient rien vu , parée
<jue les juremens du curé leur avoient fait si grand
peur qu'elles avaient été obligées de ^'enfuir.

CjRRicATuats q.u'oi}. trcjvc . chc^ les marchand^


d'esta;npcs au Pelais- Royal. .'•'..-■■'■■
Il en paroît deux . nciuveHss , dont l'une représente
un pain de sucre, dans lequel on- voit le portrait de
l'A. D andré , législateur, 'droguiste , jaiagjstjçai ,
aristocrate , feuillant , démocrate , &'c. Ùc. 5y. Ùc.
— On a placé sur ses épaules le coq qu'il a pris
pour enseigne.
La seconde représente la capucin Ckahouc,, en habit
de cérémonie, sortant de l'assemblée , et présentant
sa besace à la nation que ses représentarts lui er?& ,t
pour étrenne. ■-. -
T 4«f );
iiui'Wir ni» ' ■ l
> Le winqueur des belles , fe comte Alex. ..de TH.'
est à la veille d'avoir un procès avec le sieur Fabr..'
d'Egl.... qui veut le traduire aux jacobins , dont le
comte est l'ennemi mortel. Voici le sujet de la
querelle. * Mademoiselle Zang..'.. , a eu une tendre.
foiblesse pour M. de TiIL... Ils étoient heureux ,•
mais comme aucun- bonheur, n'est durable sur la
terre , les deux amans ont eu une scène de jalousie.
L'actrice a pris la chose au tragique ; elle -est dans
so%lit assez gravement malade. L'intrigue épistolairc
est rejettée au calendrier grec, et le sieur Fabr...
veut s'en prendre au comte de Till.. ou jouer lui-
même son rôle dans sa pièce ; mais il est trop laid.
Cependant comme M. de TilL est aussi poëte et
de plus aristocrate et tant soi peu brutal 3 le Fabr..
veut- le faire juger a ' la jacoquinière ou chez son
assoscié Prud'ho. ... M. de Font... exchanceKer
de.... amant disgracié de îa belle , espère beaucoup
de cette rupture , il espère la reprendre sur le
tems , 6 mores t ô Nugos.

On se rappelle qu'un malheureux prisonnier de


l'abbaye ayant confié une lettre à un particulier ,
celui-ci eut l'infamie de la livrer au comité de mal
veillante j action qui fut fort approuvée par un dé
puté nommé Bas.... Le prisonnier ayant appris ce
fait , 6'est amusé,, dans ses loisirs , à composer la
charade suivante dont nous donnerons le mot dans
notre prochain numéro.
Mon tout est trop mon premier ,
Pour exciter mon dernier. ••-

La malignité des faiseurs de caricatures ne se


ralentit point j on en voit tous les jours .paroître de
nouvelles; la derniêra parvenue à notre connoîs- '•
sance, représente la religion conduite comme nne
-esclave par MM. Talegr... évéqiâ'd'Âut... et Rab...'
de Saint-Etk... , qui se disposent à la vendre à M.
Cam..., arrivant là tout exprès , avec son plein cha
peau d'assignats. Cette gravure se vend au Palais-"
Royal , chez XTihttt', libraire , sous les galeries de
^ois.. ' ;,,,;■■ " ,lv„".Tr :'..ï.' 0YUt„,-'
i —tmmmWBMMBIwe^^ ■ — .

Réponse de madame la princesse de Bro,:.. h ta lettre


de madame la comtesse de la Clia... inséra dans
notre N°. 34. du dimanche 4 décembre.
Votre lettre, ma chère comtesse, et le triomphe
que vous promettiez à notre parti ont fait quelques
instans de diversion aux tourmens qui m'agitent;
mais vous vous êtes fait illusion j le banbeau tombe x
jtous ne devons plus nous le dissimuler, tout est
perdu ; nous ne pouvons même pas . ajouter fors
V'honneur , comme le disoit un ancien membre du.
pouvoir exécutif. Non, ma chère Royer t il n'y a
plus d'espérance de voir le bon tems, comme nous
nous l'étions promis : ils parviendront-, tes cruels,
à- remettre chacun et chaque chose à. sa- vieille place,
et Dieu sait où ils nous placeront. Quoi, ! charmante
liberté , égalité parfaite , nous ne vous aurons donc
apperçu qu'en rêve ! çh les monstres ! ils ne vont
plus nous parler que leur vieux langage; respect j
reconnoissance , égards > devoi rs ; ils sont assez enragés
pour faire revivre, celu'^d'étiquctte. Enfin , que sais-jç ,
vous venez le maréchal dfc Broglie être encore quel
que chose, et M. de BrcgMe « son fils, n'èrre riejt
peut-être. Nous l'avions mis, à même, s'il avait
voulu venir courtiser les représentai.du peuple ,
de se voir aujourd'hui à la tête d'une des trois aimées
nationales : ah ! , machère amie, que peut de gens se
sont élevés jusqu'aux vrais principes de la^subtime.
philiiScphie j j'en 'vois quantité encroûtés de ventes
( 47°);
maximes, de ridicules préjugés. Veus jugez bien
mal cette princesse de Lamb.... elle a toujours aimé
la femme du pouvoir .exécutif.;.. elle l'aime encore;
vous n'obtiendrez jamais qu'elle perde cette vieille
et copstante habitude; . èilc n'a aucune idée "de'
légalité parfaite; voyez si elle a encore pris' une'
seule fois à ses thés c&Cotes, madame Pltk.... , madame
Chapr.... - pas une présidente de l'ancienne bu de
la nouvelle législature , pas même la fille à Nëck ..
Oh ! à coup sûr, je n'irai point- m'ennuyer avec des
gens qui se rassemblent pour tuer le temps ; il n'y a
pas dans toute cette société le germe d'une seule idée
philosophique; je parierais qu'aucune femme, aucun
homme peut-être de' tous ces gens -là né savent la
constitution ; de manière à pouvoir en, raisonner avec
madame Lam... vous et moi. — Tenez , j'ai beau
coup d'humeur, je vois tout tourner autour de moi,
j'ai besoin de recréation : voulez-vous que je fasse
dire à l'ami •Barn... de venir nous prendre de main
pour aller à. l'assemblée ; le rapport d'un événement
d'Avignon ou de ceux des colonies sont à l'ordre
au jour , cela nous dissipera. Au revoir , ma belle.

Le ;père , Luc , ancien dominicain du couvent


A' Ami..,. y et curé constitutionnel de Framerv... ,
vient d'y mourir. Il avoit fait quelques jours avant
sa mort , entrer dans sa chambre , autant d'ha-
hitans qu'elle pouvoit en contenir , et il leur dé
clara qu'il . se repentoit vivement d'avoir fait un
serment r;ui n'étoir pas dans son coeur ; que l'inté
rêt seul aroit fait taire re cri de sa conscience, et
il les engagea toas de respecter et de regarder tou
jours leur ancien curé , comme leur véritable pas
teur. Ce dominicain s'étdit fait aimer de toute sa
paroisse par son aménité, sa tolérance, et les égards
qu'il témoignait à l'ancien curé avec lequel il vivoit
très-bien , et dans les bras duquel il est mort.
(47i )

•Il vient de mourir à Amiens un vieux garçon


de son vivant très-facétieux. Il avoit fait un tes
tament dans lequel étoit contenu cet article :
u Idem , je donne et lègue à M. taurendeau ,
*mon "concitoyen , ex-député taciturne à l'assemblée
constituante, ma culotte de peau de daim , presque
neuve , au cas qu'il soit réélu à la troisième légis
lature , si elle a lieu.

Extrait d'une lettre datée de Worms , le 20 décembre


1791.' •
Le dimanche 18 de ce mois un nommé Buret.. ,
portant à sa boutonnière un ruban de l'ordre de
hialthe et la croix dans sa poche , parut au château
de Worms , son maintient embarrasse donna des
soupçons j il fut arrête , interrrogé ; ' il avoua qu'il
étoit envoyé par le maire de Th pour assassiner
le prince de C.... que quarante-quatre autres émis
saires , dévoient , dans le même moment où il auroit
fait le coup , exciter du tumulte dans la ville1 , et
mettre le feu dans différens endroits pour attirer tout
le monde , pendant qu'à la faveur du désordre il
se sauveroit. Les agens de cette trame étoient au
nombre de quarante-cinq. Le dernier interrogatoire
de ce malheureux doit avoir lieu aujourd'hui , après
quoi il sera remis à la justice du lieu ; on a reconnu
qu'il n'étoit pas chevalier de malths , mais qu'il a.
deux parens de son nom dans cette ordre.

Nouveauté littéraire.
Almanach des émigràns , orni d'une jolie
gravure ,• prix , 24 sols , che[ Lacloye , libraire, au
Palais-Royal , u°. 221. C'est, sans contredit , l'ai
■" - f «?- X
manach le plus gai , le plus agréable et le plus incons
titutionnel qui soit sorti des presses de la liberté.
On y trouve une galerie des principaux factieuxqui
est faite de main da maître, Le viu:l<»ville , |>aré des
livrées de la folie , y figure délicieusement , et la
romance plaintive y gémit sur nos malheurs. £n un
mot,' cet' almarftich est une des plus- jolies* etrennés
que les honnête:? -gens puissent -se donner.

Errata JuJi"^.4'hier.
— Page 460, ligna 4-, -de leurs ressources j ti*f[ :
de leurs richesses. . ., l^»,.. ,■

Cours de la rue Fivié-nnt , 37 décembrt.


I.R Assignats de 50-er de 100 liv.rper'dent iS pour cent.
. Ceux de 50c liv, perdent 28 et demi pour cent.
Les louis pour dïs Assignats de 500 Ht. gagnent 10 Kv.
Pour de l'argent 3o,sous. ifc . v ■ ••«•>
les Assignats de 500 liv. pour ceux de 5 liv. , 6 I quart.
LlA Assignats de 100 liv. pour ceux de 5 liv, , 6.

AVIS. - "
MM. les Souscripteurs dont Tabonnement expire
à lafin de ce mois, jont priés de le faire renouveler
incessamment, afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption i notre intention étant de discontinuer tous
les abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.
... - -~. 1

De l'Imprimerie du Journal de h Cour et de la Ville,


dont le Bureau est rue Neuyt Saint-Marc , V0. 7 ,
au coin de la r. Favart, place de le: comédie italienne.
Zeprix de l'abonnement est pour unmois, de 3.//V.
pour Paris, et de 3 l.i^fi pour la proviAce, fr. de port.
■ SUPPLÉMENT
• ( I )

SUPPLÉMENT
Au no. 59. ■;•■/«....'

DU JOURNAL

DE LA COUR ET. DE LA VILLE.

Du jeudi 28 décembre 179T.

GRANDES PRÉDICTIONS
JOUR L' ANNE E 1792

far Nicolas Lansbehg , neveu , élève & ajfocii du


célèbre Mathieu Lavsberg.
1 ni—

J_j N quatre-vingt-douze on verra


L'envers de plus d'une médaille.
D'aiïauts, de fièges, de bataille,
Et de gros canons à mitraille,
Sur la frontière «n parlera.
Mais tout ce fracas finira
Comme finit un feu de paillé j
Et fur l'horifon de Verfaille,
L'éclat des beaux jours renaîtra.
La légiflative racaille ,
Qui, fi long-temps nous ennuya,
Sans, dire mot déguerpira.
La perfide jacobinaille i •.,'
De la france difparoîtra.
Le bon peuple qu'elle travaille
Bientôt fe défabuféra j
De fes propres mains détruira
Les idoles de la canaille.
Maint écrivailleur qui rimaille
Sur \in -autre ton chantera».
Et lâchement flagornera
Celui qu'en ce moment il raille.

Tel aujourd'hui qui bien fort braii:e >


Prendra là fuite ou <è taira j
Et maint Gprfas & maint Carra,
Jufqu'à la Grève on conduira.
Le long du quai de la Féraille. . .
Leurs" écrits on lacérera , • '■ ■
Et leur perfonne on brûlera, .
-An. grand regret de la gueufaille,
•Qui leur cendre recueillera ,
De peur, qu'au vent elle s'en aille.

Le vrai pafteur dirigera


La conduite de Ion ouaille ;
Et fans ufer de repnifaille,
A celui qui le déchira ,
De- bon cœur il pardonnera. •-.■ .

La noblefïê que l'on chamaille ,


En fes foyers reparaîtra ;
Dans fpn donjon dépofera ,
Humb'ert; , lance , & cotte de maille ;
Et des Eayaras &des Saintràillt ,
La loyauté ramènera.
( 3 )
Dans fon rang chacun rentrera}
Maint capitaine reprendra
Son tire-pied & l'a tenaille.
Et maint guerrier retournera
Couper le col.... à la volaille.,

Le peuple avec plaiiir paiera ,


Entrée , impôt , contrôle ou taii.,. ,
Et plus riche fe trouvera;
Car fon travail lui fournira
Moyen d'élever fu marmajîe;
Et fans que fa femme en criaille ,
De (a pochette il tirera
Tour les violons & la ripaille. . . . S

Par-tout l'affignat ne vaudra


Que ce qu'il eft juite qu'il vaille j
Le plus riche, en papier , n'aura
De ces ,chiffons ni fol ni maille ,
Et: fon tréfor lui reftera,
Comme au plaideur relia l'écaillé.

H E N"R I 1 V
UPEUPLE FRANCO!
Air '.Comment goûter quelque repos }-■'■ 4

V ou! que mon coeur à tant chéri, ':


Vous avez donc , peuple de France ,
Eloigné toute fouvenance
Du bien que vous a fait Henri !
Quand j'eus fournis chaque province,
Par mon courage & mon amour,
Vous pendez alors fans détour ,
Qu'on peut vivre heureux fous un prince.
. A4)
Sans doute unconfeil étranger
Vient égarer ta noble flâme.
Mais, fi l'on a changé ton ame ,
Ton roi ne faura point changer.
A fes lois, comment te sosftraire ?
Tes peines font tout fon ennui.
Hélas ! pourquoi tout faire fans lui ,
Quand pour toi feul il veut tout faire ?

Arx véritables défenseurs de la caufe du roi &


de celle du peuple qu'on égare.
J'applaudis à Roy ou, quand H bannit du monde
Des clubs peftiferés , la populace immonde.
J'aime à voir nos Titans, par fa foudre ecrâfes.
Sous leurs rocs orgueilleux difparoître embrâfés.
J'écoute du Rofoy , quand fa voix attendrie
Chante les temps naïfs de la chevalerie.
Mallet-du-Pan me plaît. Il parle aux potentats ,
Et fur leur bafe errante , il rafièoit les états.
Dans vos aftes malins , ingénieux _apôtres ,
Je viens avec plaifir dire mes patenôtres.
On rit ayee Marchand du chamaillis confus ,
Dont gémit l'antre fourd des jacobins tondus.
De l'exact Foatenay , la voix prudente Si fege
Rallume mon efpoir & double mon courage.
Rivarol fait penfer ; Sultau charme l'enwii.}.
/«croix, de la noblefle eft le plus digne appui ;
Gautier n'^ point, je crois , tombé dans le maralme.
Si l'un parle raifon , l'autre ufe du farcafme.
Pourjnarquer le clubifte en mille endroits divers ,
Vous avez hardiment employé tous les fers.
Par M. Auguste des Isiets.
vrv /"„ rith. norriiiespersécution
-'ts jacobins de Cogna
ymtm 30 dcc. Jv+x
"K ' " • J
fwer' M- 0Wm
"râg*** "vocat.
H

DE LA, COUR Et DE LA VJfLLlL


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iii TôifAIrfg.

•. ï-.\- '. •■>•>-; ««Mt-j w -s» . ■ -r


Après tant de cOnrulsiom « <fc ^ordres jj
«ation fattguoe spypuoit poir le répûs ; d'âiHétirs k
passion fo-rja hberté;, qui aroit été pensée à &
M viofcps e*ces eJt-*u .aroit pfodMit «fcjrâifercrftiorii
si «analaates ^ojamençoit^He^Éme à se fefdclW
pour fa»re plaee * l'esprit de fidélité « d\Aéiss*ncfe
«J.z.ladu p4tk.it« «A** pour- S S:,1
devenue od.euse par tous les maux qu'elle avofî
produits..,. -._ L» lettre de Rafles If aUx corn-
munes , accompagnée cfupe déclaration , fut lue fort
m&Hëfc: W Le (teipUT sortant ennn de c««
«MlFtleMH%- -qol le tenait suspendu dtuis 5
long temps, v.t ses agitations heureusement changes
en une joie sans «.lange, «rft éclater en commun

|à«fcu^M^ quelques psrfai^s qu'elfeT Jjfssenï

î ^îfL-tfq?eSLÏ*'<E-l,ôfl*' Plu*ieur> Personnes


agréable et & sufpmiàhXé, moururent de joie.
Hume . Jiistoire de Stuuri , in-f. t »,,.' \,t
V suivant. ' x ' ™o\ -s*1
Tome VI. Année 179 t. N nn
.
X +74 )
.

ViR I ET ES»
CjRRicATVRE fu'on trouve'\chi[ les marchands
d'estampes au Palais-Royal.
JÏlle représente une orgie constitutionnelle faite à
la Râpée Y le %b décembre, fan trois de F'anarchie ,
par les augustes Isnardo, Brissoto , Merlino,
Granja-Novo, Chabotino , Vernigodino,
Francesco-del-novo-Castello , Bazirio ,
&c. &c. &c. Ces messieurs , en mangeant une
copieuse matelote , s'amusent à rendre des décrets
d'urgence "sur les dindons , moutons > pigeonneaux,
oit s> goujons, et sur d'autres plats. —— Le prési
dent a une dame-jeanne pour clochette ; il a, à côté
de lui , les demoiselles Bacchantes & tout pour
toi , qui. servent d'huissiers pour conduire les plats à
qui l'assemblée veut parler. — "Les tribunes sont
garnies d'oies, grenouilles , maquereaux , icrevisses,
fc'e. ê'c. &c. ; Cette caricature* est d'autant plus
piquante , que le repas est gravé d'après nature. -^
On lit au bas : ■> : to :
COURTE Et' BON NE/'
N. D. R. On dit que c'est g la suite de cette orgie
qu'on a rendu le décret ail'esprit-tU'Viji contre les
Skuillans. '.'' '-....„ ,,.,
— ■■■■! lUHULMiii '
L'abbé Faux.... qui a quelquefois des propos assez
heureux , prétendoit , l'autre jour, que là. constitution
feroit sur les souverains étrangers , les princes et les
émigrans françois, l'effet connu de l'eau de la Seine
sur les estomacs non accoutumés j. en tout cas,
répondit quelqu'un , on peut dire qu'elle est bien faite
pour panser les plaies qu'eHe aura faites dans.' ce
genre-là. •' ■"'u^'- 9 t • ■
(475 )

Les Brabançons se sont, conduits avec bien peu


d'adresse. Ils se sont présentés aux corps adminis
tratifs , au lieu d'envoyer à l'assemblée une ambassade
solennelle , ou une adresse in genire laudativc. Ou
les a tout bonnement éconduits pour leur apprendre
et à mieux connoître leur monde.
mii mu m
> *'••' Aux Rédacteurs du Journal.

. Plusieurs de vos lecteurs désirent connoître par


Je menu l'ex-çapucin Cha... , dit le P. Gorgon. On
peut bien , à l'aide de vos feuilles et de la commune
renommée , se former une idée en grand do ce grave
-.personnage. Mais ce spnt des détails qu'on voui
-demande. On youdrpit savoir, par exemple, quelle
jÉtoit.laiCoadjiite, de fxir&-£ha... dans l'ordre scra-
phique. Un de sqs confrères, digne de foi, m'assure
que pour maintes fredaines, il a été mis plusieurs
fois en pénitence et rudement flagellé , et que sans
un veto du révérend père provincial , c'en étoit fait
de lui : il eût été incarcéré pour le reste.de ses jours,
in pane et aqua. Par quels moyens pourroit-on cons
tater dès faits aussi importans à l'histoire comique
'du rnanége. Mais voyez comme la curiosité s'attache
âtix grands hommes de nos jours. On voudroit savoir
encore si le vénérable Gorgon ne descend pas en
ligne directe -de .ce Gorgonius dont parle Horace.
Pastillos Rufinus olet , Gorgonius kircum. Rufin
• sent la civette , et Gorgon la ciboule.

. Lorsque Beaumarcha.. ne s'étoit point encore


attiré la haine des comédiens François , ce vieux
paillard coùrtisoit mademoiselle Contât, et osa lui
faire, par écrit, une prpposition mal séante. Elle lui
( 47« )
répondit par une charade qu'elle fit en ajoutant ni»
second. Ç avant le. dernier T de son nom., en le
signant : •— « Mon tout , monsieur , vous déclare
„ qu'un homme tel que vqu's , n aura jamais le second.
n de mon premier. » Contact.
MlWflltoBJfl ' n m i

MoYtrr conseillé h l'assemblle pour se tirer de


- l'embarras où elle va se trouver ; embarras qui
ne sera pas celui des richesses..
Je ne vois qu'un moyen, dont l'assemblée puisse
faire usage pour se garantir de la catastrophe qui
la menace incessamment , c'est de faire comme un
ménétrier de village , qui , revenant d'une noce où il
avoit fait bombance, fut rencontré par des loups
affamés. Il leur jetta d'abord les "débris de son dîner
qu'il emportoit chez lui ; mais après avoir tout jette,
il fut fort étonné de voir revenir les loups à la charge.
Son heure approchoit , et n'ayant enfin aucun espoir,
il voulut au moins mourir gaiement, et il se mit à
jouer du violon. Le son aigu des cordes de son ins
trument effraya les loups , ils s'enfuirent , et le pauvre
musicien se trouva hors de danger. Ainsi , l'assem
blée pourra jouer du violon lorsqu'elle n'aura plus de
jacobins à faite manger, et qu'elle craindra la dent
meurtrière des sans-culottes , qui vaut bien celle
des loups. Si les sans-culottes ne s'enfuient pas ,
ils danseront , et pour qu'il ne manque rien à cette
fête, l'assemblée recevra un recueil complet de con
tredanses et d'allemandes d'un genre nouveau. Le
bal sera terminé par un feu de joie et par plusieurs
couplets lanijoyans , sur l'air des pendus.
M»'yr^V«4 'J.h '"" '■""

On connoît l'histoire dé ce$ 400 mille livres que


ta maison de banque de Rougemont expédiott en
spèces à ia république de Soleare, après avoir 'pris.
"•(477)
toutes- les. précautions constitutignelles. Au mcprîs
de ces précautions et des décrets de l'assemblée cons
tituante , la municipalité souveraine de Bar-sur-Aube
arrêta cet argent ; on négocia avec elle , enfin elle
permit le transport. La municipalité souveraine de
Béfort, exerçant les mêmes droits que celle de Bar-
s'iir-Aube, saisit de nouveau cet argent. Nouvelles
négociations, nouvelles sollicitations, ordre du dis
trict souverain, ordre du département souverain ,
ihillions de commissaires souverains, tout fut em
ployé inutilement. L'assemblée législative souve
raine s'est de nouveau çccupée de cette affaire, et,
d'après le rapport de son comité , cette souveraineté
a décidé que l'argent seroit envoyé à Soleure et qu'sn
payeroit l'intérêt du retard. Il est de toute justice
de faire supporter cet intérêt aux municipalités qui
ont occasionné le retard} cela auroit été jugé ainsi
dans l'ancien régime, cela seroit jugé ainsi chea
toutes les nations policées. Mais de souverain àsouve-
rain, l'assemblée souveraine n'a eu garde d'improuver la
conduite des municipalités souveraines de Bar-sur-
Aube et de Béfort , et de les condamner à des dom
mages et intérêts. Ces intérêts seront 'payés par
qui? Par la nation, par nous, par le peuple, par
le pauvre agriculteur. Et voilà où conduit la sagesse
profonde de nos grands législateurs. .

Un député à la législature actuelle outré contra


le sieur la t, son collègue, un des plus enragé»
démagogues de l'assemblée , s'approcha de lui il y
a quelques jours , et lui dit à l'oreille , en bon fran-
cois : « Votre conduite atroce me déplaît : vous êtes
« un scélérat et je suis cnrieux de savoir si vous
» vou3 escrimez aussi bien d'une autre manière que
» vous faites de la langue. « Notre jacoquin mit
en avant son inviolabilité. Mais je le suis aussi ,
répondit l'autre , et l'affaire en est restée là.
( 4?8>
Ml I———

On rioit, beaucoup dans la société de mademoi


selle Co..„ de sa charade à Bwumarch.*. l'abbé-de
t'Isl... qui étoit présent,, lui dit: si vous aviez sa
le latin vous auriez .,pu répondre à: ce vieux li
bertin, par .ce peci| ^ens. d.Bocace : « ore dllaioran-
>> dum eft titu it*ï»ia s'>éfcantfait expliquer ces mots,
» elle répandit f^h !. monsieur., :}'y aurois -été prise -,
» car on djt qu'ij. s'est beaucoup exercé à ce métier ».

. t .-;... ..-.-• I m p r e,.c axi o n. rJV"^


'Poùr^éifier la; vengeance *t. " "* ;

Dans cet adage captieux


J apperçois quelqu'inconsequence.
,:. En v><« !e -fpfjèfm.^. , . ..-;.:
De, la .plus cra-puleuse engeance.. •>■?•..'
Savourer ce ^difitt plaisir ,V -'"'
Comment résister au désir
De voir Alecton se saisir
De sa "tricolore existence ?
■■■'■ ^ffl^"''™
Le huit de ce mois un voyageur fut arrêté darij
un auberge de Çemur en Auxois sur le soupçon
d'avoir volé des assignats à l'hôte chez lequel il
avoit .couché la nuit précédente. Comme il les avoit
cachcs„dans sa chemise , il fallut le déshabiller ,
mais on ne fut- pas peu surpris de. lui trouver la
lettre V sur l'épaule gauche; interrogé sur la cause
«le cette décoration : ce n'est rien , dit-il , d'un
ton tranquille , c'est que je suis , un des premiers
vainqueurs de, la liberté, c'est ainsi que l'on nous,
distingue à Paris ;. ne vous arrêtez pas, à .cela..
( 479 y
——— -i—

Un perruquier de Paris se flattant de bien pos


séder Panglois , avoit ainsi écrit à ua de ses cor-
. respondans , zélé patriote à Londres : « Nous avons
» ici beaucoup de Strongs wigs heads ; mais il nous
» en Faut encore ; faites-moi le plaisir d'en envoyer
» une centaine et de me croiie avec une fraternité
constitutionnelle', votre , &c. &c. » ( i ) Le cor
respondant ne songeant pour le moment qu'à la pro
fession du perruquier ,, lui a envoyé cent têtes à
perruques en l'assurant que pour les mieux assortir
il avoit choisi les plus . grosses. Le perruquier pre
nant cela pour un emblème très-ing ni/ux , a prié
madame i'Aelders , d'en faire l'hommage, à la pre
mière séance à ses frères de certaine assemblée. (2)

L'almanach dh Coblentz, ou le plus joli


,4cs recueils catholiques , àposi6Hquesr et François,
à l'usage de la belle jeunesse (migrante , , imigrée et
à imigrer, un petit volume de 180 pages , avec gra
vure. A Paris, chez Lallcmand au Pont-Neuf.
Il rie faut point confondre cet altnanach avec ceux
qui ont paru jusqu'à présent.' Les bons François \t
la bonne compagnie y trouveront de quoi satisfaire
également leur goût pour la royauté et les bons vers.
Nous les invitons" à" lire sur-tout, le tableau de la
France, et l'ode aux rois de l'Europe. Ces deux
pièces sont dignes de la fin del'autre siècle, 1 *nous
prouvent que la révolution n'a pas encore tout détra
qué en France. ■• - >- . . »-<\vi ..1 .-, \ >. .

-, ^ï) Tout le monde sait que whisç signi&e répa-


bli'cain ; mak écrit à la manière de M. le perru
quier, il signifie perruque^ ce qui joint "au ' Streng
'head, signifie exactement forte' tête a perruque. -
(2) Madame A'/!/ders; echappée-dê" la bouche de
fer, est actuellement la Pytbonissè~dè- l'antre-' c'es
jacabins. •
(*&> )
L'ami DU noi, almanach des honnêtes gens',
avec les prophéties pour chaque mois de l'année ,
éhez tous tes marchands de rtotfveaatês , et particu
lièrement fche« GAf teY, libraire, au Palàls-Rôyat
Ce petit almanach çorttf fort bien Son titre : Mutés
les pièces qui y sont insérées , n'ont d'autre but qtie
de nourrir l'amour et la recôrinoissâfiCé que noUs de
vons tous au plus vertueux des rois. NôUs ne dou
tons pas qu'en lisant leS prédictions" qui le terminent,
"bien des gens ne fassent des voeux , pour que celui
qui les donné au public ne soit un faux prophète. ;
~~^
... ;,, Errata du JV». d'hier. , ,.;_
- Page 469 , ligne 3, Talegr.... , lisez <* TaleVr^..
Mêmepaga, ligne 18^ ma chère Royer.». , testai
ma chère .Roger.
Page 470 , lignes 7 & 8, madame Chapr... , /»«?:
madame £hdp....t: '■ ■
Page 47 ï , ligne 19 , un nommé Burët*... , lise^:
tin nommé Billet....

Cours de la rue f-'ivienhe , 28 'décembti*


les Assignats de 50 et de 100 liv. perdent 28 pouf cent.
Ceux de 500 liv. perdent 28 et demi pour cent.
les louis pour des Assignats dé ^00 ffv. gagnent 16 Hv.
Pour de l'argent ys sou3* __ ' •-.■vnsU ■>_,
le» Assignat» de 5C0 liv. pour ceux de 5 lrê, , 6 1 cni*rt» ,. ^
Le» Assignats de.1 Ico
■■■-■liv.
i 1pour ceux 1dé'5
■ ■—•; Ev. ,y. 6..1 r 1 -'j 1 g. mu it
i 1 Vf
.-.:. A VJ;S.
MM. lej Souscripteurs dont Fabonnemem evpke
à la fin de ce mois , sont priés de le .faire fenfiuvelUr
incessamment■■» afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; notre intention étant de discontinuer tous
les abonnemens échus qui ne seront pas, renouvelles.
De l'Imprimerie du Journal de la Çpur et de la Vill
dont le Bureau est rue Neuve S-aint-Marc, H°. 7 ,
au coin de lar. Favart , place de Ifxomèdie italienne.
Le prix de l'abonnement est pour un moisx de $ liv.
pour Paris, etde$ l.i$f. pour la province, j'r, deporU
, ... Q \
\jv £.* A / Naissance de la secte
j$2SfrÀ <?Pi -disant zfclfiso-
Samedi 21 decemb. W**Këhiïkt* ■

DE LA-, COUR ET D^. X:Â VX^L-E.



.":.; , Tout faifcur de Journal doit tribut au malin.

- :
Quoique Frédéric II . préférât le mérite- à la
naissance ^il ne youloit peint d'oficiefs «|uiœ fussent
fc(?n.s gentilshommes. Il affectait ..môtie quelques
préventions sur ee point. .,; „
Il supposok justement que le titre de gentilhormn»
produit un "certain point d'honneur que k roture
n'inspire pas également y Se qui doit être inséparable
du rang d'un militaire destiné à la conduite d'un
grand nombre d'hsmmes , dont il importe qu 'il soi
respecté. Ce principe contribue à cette subordinatir
admirable qui fait la force des a rm'ées Prussiennes.
Quant à ses officiers ingénieurs , il n'ayoit égard
qu'aux talens , & pensoit que les plus roturiers lui
convenoient mieux, pa^cé qu'Us sont ordinairement
plus exercés.

i.-; •::•;, v A R 1 E T:É £ ' - -v-

I 8 duc de N..... demandait- à M: de Maurcp...


•tmment ,1 é<o,t poss.ble que le gouvernement eût
employé pour les affairas de l'An&rique un nomma
Tmc VI. Année 1791. O 00
• " ( 4*2 )
si mal famé que Caro-btlbo-Marchtsc. C'est préci
sément pour_cela, réponditJevieux ministre. Il vint
■un matin chez moi , et'medit :UM. le comte, il est
„ delNntérê^de,MFj;ançe:^'4ec(|nr« ^ insurgeas}
i,vU^^^ï*^^**t»WVPir^ésavou«fspn,agent.
„ Pour ceci il vous faut un hsmn^d'ufl^tépHta^on
' si décriée qu'on ne^ puisse jamais soupçonner le
•■ gouvernefrte¥lH(afc3l^Mt11èWfR>}é0,u* ce? homme
„ c'est moi , ÔECu^d^uafpeuVoè9-JB}rcfjDpiIr« à.fcdk?
Je VmW&k M,- dft^tine „ à. quUUant^e même
discours. Nous,lui donnâmes des rnfflions dont il a
gardé la plus grondé' 'parïle^riîi^ ëhc»5t faite,
et &ffy,^<$h&>àii<rtmM<il}> t «wioio t oii-riose if
.'";' l eio9ar^^siLuol «al 3^bni»l.'i
-•m.vîigoî mot iQî zuoq eiiayom ïa! 3ijo1 oupaioJ
Dialogve V^^Wz/^^gntr^Je^r.jBENOiT,
collecteur pour la ïevce.des impositions » etie nomme
Fusil, pa^aWvmàp^ tJB&^IHÎ demoiselle
Sayonn^app^ filte.;i3*&Kgàfai*a»WJ téàifleury ,
libraire, au Paiais^^q^ s^^n^tV^T
- -n'T" l '^—

^pnl.(Âs,i«wnMifableseieâtttM J-dJtwiffisà&.te Ç<%i<?n


tonstitutio»@elte ,. ,i$rit9&4» qHÇM*0*1'*1^»*^-
-#8»îW w,?te4to pfififo$trt,#as,0s^eJ,çjettg0t^s^éS«t
VXf>és a& s«P&« q4i itfagïtpietfS , j^oiflofoeiSqpfc
deibnh&vdsctejfeoifttffes klqpÇ lûMBHSfoff ttftWerf»F
conséquent beaucoup plus juste qu'il ne l'auroit
Peut-être"T0xrhr1a^nHeHiia««-,--- -~r.,\
"j ihtn&j , Jim» wmÉi*wf iiumbi ri 'ttl

ma» /^g^rë^.etinefrfîi aè^PfaiWWSMawT*


-bàîq j?s*3 c-.-.sÂyMi^^S^^c.i^j sut» am»'î ïsn- .<
ïqw !i .•m.-i.ui.-n f^'.'-^Ll'l'flgfl,»?' -''h* ^»<»n Wwi
»•' Mt."îTj :>■ - W. u '■!"11.1 ■"';'* , mm A-arf'j 'U<£în m-
■f*ëRïM<i>oyès &iM?iPdïissi;.i1fi Ihêèittâiri) dà'jeur
•^■fo)ftti]rimi(&f$llffià'k Un iuc'1 >uov li i <r> mo<I t
•j> nnayaqiioj uranja flaiià m .no'up airmb- ie ,,"
joimori W *«?6^fiftn.gï&jt flWBffl Jn muog „
De la wli^cnpitui-teofaisqlaojjbyfreflà \ lont rm'-j t,

Far sa chute , crois-tu , dujfflmprd&dfc.teJî ^me^ '■>■■


Eteindre les foudres vengeurs i J
Lorsque tous les moyens pour toi sont légitimes ,-

v '\i-»\\jC!» pour en dégoûter tout le monîféj1-'


Tu tfavois qu'à la 'ppèfes*®f. ->;<• * v1»?

n— : . ■ lujf
-Pafmî^fe Honnêtes et pais-rbîes citoyens- 'qui ont ,
troublé la séances des feuillans , on a remarqué les
secrétaires de Briss.. et de Carru... Dtsmoul4, % czt
ils1 ôrftrïjirésérît des secrétaires ;' mais le fougueux
MÀAâfptjMl Calvados n'a voulu confier sort1 -rôle
ï'^rsbHtofe*^'' et on l'a vu au milieu des gens
ptii'^UtUi ;■ excitant le pliis saint des deveirk' -m*
•loiuf'l ?n li'i •. . , jrtïtî'p&rîo'.
— -«saaaww!-'—rr;—"^j;,-;!.;-*
Par' la raison qu'une -femme laide , édentée et
,horg;-lMr craint de se voir dans un mirpir , de même
^posTiegislateurs ne lisent pas les journaux qui leur
«fbsejtftt'Jears vérités. C'est ce. qui nous permet de
parler i|' une motion qui se fit hier dans le Café de
Foi jysan? craindre qu'ils n'en profitent pour faire
un nouveau décret. Le sieur Louvet..,, après ".
( 4*4 )
avoir pris ,sa bavaroise, ,i comme à son ordinaire,
mon q., sur un «tabouret, et [Jiibnonça un discours
si parnutique sur la banqueroute qus nous somms»
à même de, f^ire,,,,. qu'il, enrle* a les , applaudisse aien»
do tous . Je&,éc<?(ite.urs ^/lorsqu'il dit que I2 seul
rpoyqn -,de.. Ja,. retarder étoil de -vendre toutes -ks
églises exilas dmeiières.iu) ■ ;-./, ,oj hl •■ j
KU'J" -';>"^ r :^<^' ----_-|,'^-; L' ' ■' "•

Urté^jbllëvfetYiWf^ui '•vient* de'fa/te uri grand


voy-agé-,''')étàntL';l>i sM^'ér3 fiîdr' • die*' madame la
pHaWsf* •:dè''iih-:-:!r: téjfoftdrF'?1 mad'àrHë,'fc,6ûiï^:.i. ;
qui lui dit que «eut aïïoir-'niriV'pa* cefeu"tf!iàKSftris-_;
quelle êtoit hâee ^ :aa contraire , Que tout nniroit
par une allemand
*,-.,. rr.-iirr nrrfî i„,ém!WW^'"- ^"* '
#1» i -uiL-jjp èyais,; 3-jrt.àijfcotji 119 «s 'k'o.il- .-.j. 0/
L auteur du jîuraal politique natipnal p interrompit j . dans iC,
temps V-!«*,.'oiHrilJ|g, <if»è" p^ïbe^^rvfet.lpWti%%j!«fsu'* pfinèïpe ,
que les philpsofj&s «Jlywt &te*n3din«->*k»1*N;* j. f-kousii,

tiàf rt.ferejrtsjx^ii^ttirJr^.uÀ parti t^iud5g}a>«djlls'.kj«t» -liir«,%Je


p.rso]u^e;fjnjif'OJf çi.jj^qu:^,. ou :jj,uç5i4»,.moins^. persuade. «Voit
jamais
— «laircîe. •
ri sfju niEi'-r.'.i i->iisv' ',,..,-,
*:i -:. 2, .'».,', ' '■ •■ ■ "•■ ,'
^ài Al ;li iJIL'".'""'»!*»»™——■ ■—-f'ITJVtl VJ,
■Les jacobins drit: promis' à <?i?nî2.y potH,--sefc'étrtH-
nes de le recevoir eai% ds_,|t;ur focict«_j^^-§e qu'ils
lui av'ùiejiCJoiîJôiifs "re'rus'e jusqu a présent comme
il jiS^iSâftVâesâiJ-tti mèmel-mw c'fssî- À so^iiticti
qu'il'A$%ï}fam)& -de-T^ojTr.îrniavix-r-ce: qui a>'est ;pas
beau,£gujjrtjire; :; -fia. . çgnséqaçm'i v MitjàauriÀJraflCç ,
pour pieuvè du mérite de la jacobinièrc^jlA'ipûWU
( 4*5 1
-cké qu'elle veut bierf. donner- fdé ses séances a là
nation de Paris.. Mais> Gùrsaï rie sait donc p»s
qu^l"nJy a-qiKH<re g*os bOfiAets qui"' sachent :le se
cret de la-sqqiété; «'estitaub'feonsme>.<iïe^,-Ie*jé-
Skkéi j la (tourfie' , ou 9k 'l'on vëut^a c<xiflmÊme des
fi■ères3jat»bhis;v 'n'ftbt 4j'u©le^aiai!0&è-pîéd¥ar lequel
grimpent les cordons-bleus 3ie>ï,<Jrd<>e pour arriver
à leurs fins ;' le reste est là debout , graads yeux
ouverts, bouche Béante ;'idîMj-ant et bâillant à qui"
^m* ftÙÇWS\ «& Gorsas >s malgré tout sea.n&iie „
Ç°u%iSe%fl r^rî-jd'^tra encore, long-temps décote.
ca^?.ffi^ut09PièB|fi1 n3ais,fsi!s,oa.arnbiîio9.0y peijl , s*
sujet**ilfoHrçrfc1foftjFoBJfltp. :u >j a',:, f,b
WMÊiéÊÊJÊ

presrai
--- ....ftStrf
dimanche irtie"t)étftidh "tiè îirdiroritiûx' jëMiâtéufs'
3ue >.c?W?Jwchfàçm%1e;W!M..pèKé ut mère**
H étojïjjhieïi -^ste idEsicfaoèsif ,ùa" présidwlt* Jqui-^fiit -
dans'jie"^êrtîe:ça^ n'^;i"à 'vt,m • "" •>?■> '*•'• • ->
amfrn-iai âJijàwJ '"ItfÉltfiTT-1'-

g«en«JPte9*erQ!eiwy pas, punis-. Il est bon notre pari j


cwo'iJw^fl^^eu^cDfripliffie f xêtëOC&iaiè i" la' barre,-
où il lui a été permis de parler pendant une heure
en leur faveur-} -il lui WWrtlwmUuMi deiascance^ -
^nftVNï^^op précipitamment. ^y^ „ j 3
gli'tjp 53 '; , ii?r>> -y '_^_r. •"i.'.v vr'-fy-i ?! s!i ?,--
sifirnoo ln3E"nq, f.'; pu \ •.•■•■ ■■ s<i -■;■. r- -r't.o-»;. i.:*
'^«Ihbdjfïcrèuce yi^ït-ihentfô £»z/cfo d'enfer et :
botiehetgajiiÉr/k^ ??-a— BatfchetPènfer prêche le crime
dansttteBifcrtvafoâ... <t b*uehe;infeïnate le fait exe-
cuWfdûqARiigratoJ':,:'."-K[ si sh «rrir v.!„ .,-y>._-'J ik«
liée )

BfWJl «08 m ap ..r-iuoj^oupbnô «-iuqob ibi^os


-afc& MfiflWt Ç9mWPrç$6>it Bbwqaîjre? Jans^et»
vme j la g$pfflBÙ\& *gft toi<biBtAKaueià<*fafti*:
cher !a société jacobine , présidée par un soldaTàT
«'»^rcr^4je-|Ktir'^wfttf=aBTO»îaâriè fils n'a

sur cguqfK^Sftf? lur-»nlnvi»wSH


commigsipttup-j'HaMJbte» leiMë&tJtfdei 3W»éSéJ)fes''''
comme une ,%eyr.., il taâtOÊltorfHkfbiièKaiàh
que chacun lui fconnoît ; ci c'est nue iaitae iL ina
» suructiûhs a la folie , moi et que jefie me trouve
» bien qurtw?* ■^/^/P^ffStf^/^fécri*"
un aH««»a«<ii»;(kôicQasr^IfèiWWi^f^ia.^a^n^?ÎJ

II est bien^incroyable . rnessieurs rvque des cri


mes de tout^'feV^d&'i^^fâfé la surface
«^V, rf^oàmm^ià^i traiarapa^t&iqa'ol. y
5^Wf &£^fl]ïl^rgm fartée sfeniendiw;
car^eSf.iJft^ojflrafe^eÇ.Jes arijïoeraites strate découd ;
ÇJ. 3«5jle ^««Y^fiirTTtQpèarcalehtsbfoémi^-ég iatf^»»'

«<M\ te #mpcreSe$ hiïÂéfiaVn^ noonffiiàitianriinii

î Y I»'- * «»W»»W»««WM»IU1" l'-v-^l.» , (JU1MJU {15H3TO»?


^ÇQfîArFChSfe i'j**Wre-défecd<:©Ja> eânsfaus^ojïraœcidk
*^Ja^SK.'MiTi»Î3vacwîW3JÎrW5r4[ jjo noaun

s* ■WGafMVknytms les dictibnnuins francois au


triât £>£F£\DR£,
Le.&™& Fmm^M^m^ s» fort en
gourdi depuis qnelqucs jours, qu'un des rédacteurs
de83.iaandes»-.âi.pe»dû t&famwè'ê i'ÛutFfihVe doL,
pl^ferl'étianôliogieiidlP fl&# CtikdfcWVtfft.11' Y™
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Qu'il ne fit, hélas ! Melpomène. -"c"» **

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donne-bieh iàa%»élmai^|>1à!giïq&è j*av«furotïfe'
abcauserbaîMc* wtawf.-%8 Tftos'■•"'tet»es^«ijent'JtriS2
«ccretees^-^npêdïeïîioieom^^e-snrvitîHa^iae^aéaé
©awripyjjj^-ft'aHBerpas 'fes!huqiifet?6n^i^Je"s§âis0Gèsï
beureuaetàiRouen cifai'dBÎSà»he:ur'ây^<vn^e éfif /té?I
^i^weJaN'ajaanfc plasl^^oiridre^petrt bésdifc-'«s
socwté'j Jea!th^sfme*ntiHn)rmal ^afSxîuJfy"& je"' v«â
donne» (macipanolerdo Cocotte'; 'âc ri^ter daris^aùc^he
maison où je verrai cette nouvelle récrédtioii^L'étude
mir$afc pi&mmé; oonsoteu^oujoars desridkutesiabnt
?S3^^^^jï^*™? y&# d^uçepoijié.
{488J

On asfure qu'après que M. de T.essart eut com


munique à l'assemblée la lettre de l'empereur au
roi, elle déercta que son président porteroit son
chapeau sur la tète , jusqu'à nouvel ordre, pour an
noncer QUE LA PATRIE ÉTOIT„EN DANGER.
BMddHUaw

Le comité de marine vient dé' prendre en grande


considération Un grand projet de l'abbé Faux^hef,
dont' le résultat est d'envoyer une flotte de vingt-
cinq vaisseaux de guerre contre les troupes de l'em
pereur, en la Élisant passer par les mers qu'il a dé
couverte dans la Suisse.

Cours de la rue f-'ivienne , 29 décembre.


Les Assignats de 50 et de 100 lîv. po-dent zS pour cent.
Ceux de 500 liv. perdent 28 et demi pour cent.
Les loui» pour de,s Assignats de $oo lisr. gîtent ro liv.
Pour de l'argent 30 sous,
L<-s Assignats de 530 liv. pour ceux -de f Jw,T 6 1 quart.
Ivs Assignats de *oo liv. pemr ceux de 5 liv , 5.

a y 1 s. •- -
MM. les Souscripteurs dont ralonncmcnt erpire
à la fin de ce mois , sont priés de, le faire rcr.cuvd.'tr
incessamment , afin qu'ils n'éprouvent aucune inter
ruption ; notre intention étant de discontinuer tcus
tes abonnemens échus qui ne seront pas renouvelles.

De l'Imprimerie du Journal de, la Cour et de la Viiie^


. dont le Eureau est rue Ntave Saint-Marc , <V\ J ,
- au, coin delà r. Favart , place de ic comédie italienne.
f-tprix-de, l'abonnement est pour un mois, de73 'an
four Paris,- etde$l.i$f.pcur!a prGvi/ice, j'r. de porr.
M

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