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Rem.I.
1795
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Bayer. Staatsbibliothek
1
1
JUSTINE ,
OU
LES M A L HEURS
DE LA VER TU.
1.
tom .2.
L ES MALHEURS
DE LA VERT U.
TROISIÈME ÉDITION ,
Corrigée et augmentée.
TOM E SECOND.
EN HOLLAND E.
Alu 1800 .
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JUS TINE ,
OU
LES M A L HEURS
DE LA VER TU.
.
un crime ; ceux qui s'y livreront seront malheu
1 reux , parce que l'opinion , les lois , le culte
tout viendra glacer leurs plaisirs ; ceux qui
desireront commettre ce mal , et qui ne l'ose
ront 1, d'après ces freins , seront également
malheureux : ainsi , la loi qui proscrira l'in
ceste n'aura fait que des infortunés. Que dans
la société voisine l'inceste ne soit point un crime ,
ceux qui ne le desireront pas ne seront point
malheureux , et ceux qui le desireront seront
heureux . Donc la société qui aura permis cette
action conviendra mieux aux hommes , que
celle qui aura érigé cette même action en crime :
il en est de même de toutes les autres actions
mal - adroitement considérés comme crimi
nelles ; en les observant sur ce point-de-vue ,
vous faites une foule de malheureux ; en les
permettant, personne ne se plaint ; car celui
qui aime cette action quelconque s'y livre en
paix , et celui qui ne s'en soucie pas , ou reste
dans une sorte d indifférence qui n'est nulle
ment douloureuse , ou se dédommage de la
lézion qu'il a pu recevoir , par une foule d'autres
lézions dont il grève à son tour ceux dont il eût
à se plaindre ;i donc tout le monde ,2 dans une
42 JUSTIN L.
société criminelle , se trouve ou très- heureux ,
où dans un état d'insouciance qui n'a rien de
pénible : par conséquent rien de bon , rien de
>
elle s'élance...
je lui réponds de suivre ses pas ;
Juste ciel ! il étoit encore dit que la vertu de
voit succomber , et que les sentimens de la plus
tendre commisération alloient être rudement
punis . Rodin et Rombeau , éclairés par la gou .
vernante paroissent tout- à - coup ; le premier
V
toutes les grâces extérieures de ce religieux me
remirent un peu de l'effroi que m'avoit causé
l'autre.
Ma chère fille , me dit -il gracieusement ,
quoique l'heure soit indue , et que nous ne
2
1
'n'essaie ici ni plainte ni résistance , tout seroit
G2
72 JUSTIN E.
inutile. Ces cruels mots me rendent mes forces ;
je sens que je suis perdue si je foiblis ; je me
relève..... O ciel ! dis-je à ce traître , faudra
t -il donc que je sois toujours la victime de mes
bons sentimens , et que le desir de m'appro
cher de ce que la religion a de plus respectable ,
aille être encore puni comine un crime ?........
Nous continuons de marcher , et nous nous
engageons dans des détours obscurs donr rien
ne peut me faire connoître ni le local ni les
issues. Je précédois dom Sévérino ; sa respira
tion étoit pressée ; il prononçoit des mots sans
suite ; on l'eût cru dans l'ivresse : de tems en
temş il m'arrètoit du bras gauche enlacé autour
du corps , tandis que sa main droite , se glissant
sous mes jupes par derrière, parcouroit avec
impudence cette partie malhonnête , qui , nous
assimilant aux hommes , fait l'unique objet des
hommages de ceux qui préfèrent ce sexe en
leurs honteux plaisirs.... Plusieurs fois même
la bouche de ce libertin ose parcourir ces lieux
en leur plus secret réduit ; ensuite nous re
commencions à marcher. Un escalier se pré,
sente ; au bout de trente ou quarante marches ,
une porte s'ouvre , des reflets de lumière
viennent frapper mes yeux ; nous entrons dans
une salle charmante et magnifiquement éclairée :
là , je vois trois moines et quatre filles autour,
>
JUST IN E. 75
d'une table servie par quatre autres femmes
toutes nues . Ce spectacle me fait frémir ; Sé .
vérino me pousse et me voilà dans la salle avec
3
lui. Messieurs , dit- il en entrant , permettez
que je vous présente un véritable phénomène :
voici une Lucrèce qui porte à - la -fois sur ses
épaules la marque des filles de mauvaises vie ,
et dans la conscience toute la candeur , toute
la naïveté d'une vierge...... Une seule attaque
de viol , mes amis , et cela depuis six ans ; c'est
donc presque une vestale........ en vérité , je
vous la donne pour telle...... d'ailleurs le plus
beau ...... O Clément ! comme tu vas t'égayer
sur ces belles masses ! quelle élasticité , mon
ami ! quelle carnation ! Ah ! f ..... , dit
Clément à moitié ivre , on se levant et s'avan,
çant vers moi , la rencontre est plaisante , et
je veux vérifier les faits.
Je vous laisserai le moins long-tems possible
en suspends sur ma situation ,7 madame , dit
Thérèse ; mais la nécessité ou je suis de peindre
les nouvelles gens avec lesquelles je me trouve ,
m'oblige de couper un instant le fil du récit.
Vous connoisscz dom Séverino ; vous soup
çonnez ses goûts : hélas ! sa dépravation en ce
8
W
vous ici ? L'équite ! nous ne la connoissons pas ,
21
l'humanité ! notre seul plaisir est d'en violer
les lois ; la religion ! elle est nulle pour nous ;
16
notre mépris pour elle s'accroît en raison de
.
ce que nous la connoissons davantage ; des
5
parens.... des amis.... des juges ? Il n'y a rien
de tout cela dans ces lieux , chère fille ; vous
n'y trouverez que de l'égoïsme , de la cruauté ,
de la débauche et l'impiété la mieux soutenue.
La soumission la plus entière est donc votre
seul lot; jetez vos regards sur l'asyleimpénétrable
ou vous êtes ; jamais aucun mortel ne parut
>
dans ces lieux ; le couvent seroit pris , fouillé ,
brûlé , que cette retraite ne s'en découvrira pas
davantage : c'est un pavillon isolé, enterró, que
six murs d'une incroyable épaisseur environnent
8
de toutes parts , et vous y êtes , ma fille , an
milieu de quatre libertins qui n'ont sûrement
pas envie de vous épargner , et que vos ins
tances , vos larmes , vos propos , vos génu
flexions ou vos cris n'enflammeront que davan
tage. A qui donc aurez-vous recours ? Sera - ce
à ce Dieu que vous veniez implorer avec tant
de zèle , et qui , pour vous récompenser de
+
cette ferveur, ne vous précipite qu'un peu plus
sûrement dans le piége ? A ce Dieu chimérique
que nous outrageons nous mêmes ici chaque
jour en insultant à css vaines lois ?... Vous le
80 I U STIN E.
concevez donc , Thérèse , il n'est aucun pou -
voir , de quelque nature que vous puissiez le
supposer , qui réussisse à vous arracher de nos
mains , et il n'y a ni dans la classe des choses
possible , ni dans celle des miracles ,។ aucune
sorte de moyen qui puisse réussir à vous faire
conserver plus long - tems cette vertu dont vous
êtes si fière ; qui puisse enfin vous empêcher de
devenir , dans tous les sens et de toutes les ma
nières , la proie des excès libidineux auxquels
nous allons nous abandonner tous les quatre
avec vous.... Déshabille-toi donc , catin ; offre
ton corps à nos luxures , qu'il en soit souillé
dans l'instant , ou les traitemens les plus cruels
vont te prouver les risques qu'une misérable
comme toi court à nous désobéir.
Ce discours ... , cet ordre terrible ne me lais
soient plus de ressources , je le sentois ; mais
n'eussé-je pas été coupable de ne pasemployer
celle que m'indiquoit mon cour , et que me
laissoit encore ma situation , je me jette donc
aux pieds de dom Sévérino ; j'emploie toute
l'éloquence d'une aine au désespoir , pour le
supplier de ne pas abuser de mon état ; les
pleurs les plus amers viennent inonder ses
genoux , et tout ce que j'imagine de plus fort,
tout ce que je crois de plus pathétique , j'ose
j'essayer avec cet homme.... A quoi tout cela
servoit- il,
Í U S T I N E. 81
servoit-il , grand Dieu ! devois-je ignorer que
។
2
sont superflus. La fureur de ce monstre se porte
sur l'autel où ne peuvent atteindre ses vœux ;
il le frappe , il le pince , il le mord ; de nou
?
les
es jambes ouvertes , offre à sa bouche l'autel
sur lequel il sacriſie chez moi ; il y pompe à
loisir ce suc précieux de la nature dont l'és
mission est à peine accordée par elle à ce jeune
enfunt; une «les vieilles à genoux devaat les
I U S TINE. 87
reins de mon vainqueur , les agite ; et de sa
V
langue impure animant ses desirs , elle en dé
termine l'extase, pendantque, pour s'enflammer
encore mieux , le débauché excite une femme
de chacune de ses mains : il n'est pas un de ses
sens qui ne soit chatouillé , pas un qui ne
concoure à la perfection de son délire ; il y
touche ; mais ma constante horreur pour toutes
ces infamies m'empêche de le partager... Il y
arrive seul ; ses élans, ses cris, tout l'annonce,
et je suis inondée , malgré moi , des preuves
d'une flamme que je n'alume qu'en sixième :
je retombe enfin sur le trône ou je viens d'être
immolée , n'éprouvant plus mon existence que
par ma douleur et mes larmes... mon désespoir
et mes remords.
Cependant dom Séverino ordonneauxfemmes .
de me faire manger ; mais bien éloignée de me
prérer à ces attentions, un accès de chagrin
! furieux vient assaillir mon ame. Moi qui met
tois toute ma gloire ,> toute ma félicité dans ma
.
de leurs actions .
Lorsqu'on doit être réformée , on en est pré
venue le matin , jamais plutôt ; le régent de jour
paroît , à neuf heures , comme à l'ordinaire ,
et dit , je le suppose : Omphale , le couvent
vous réforme 7, je viendrai vous prendre ce
soir. Puis il continue sa besogne ; mais à
l'examen vous ne vous offrez plus à lui ; en
suite il sort ; la réformée embrasse ses com
pagnes , elle leur promet mille et mille fois de
les servir , de porter des plaintes , d'ébruiter
>
M
saisit , et me recommandant de ne pas bouger ,
il débute par une vingtaine de coups sụr mes
épaules et sur le haut de mes reins ; il me
quitte un instant , revient prendre Armande ,
et la place à six pieds de moi , également à
fo genoux sur le bord d'une chaise ; il nous dé
clare qu'il va nous fouetter toutes deux en
Toma II, M
130 JUSTINE
semble , et que la première des deux qui lâchera .
2
Es
!
I U S T I N E. 135
30
é
il
li
sa
la
1
d
JUSTIN É. 135
$ sa portée , nous lance des coups furieux sur
les charmes que nous lui offrons ; mais comme
par cette posture , nous ouvrons dans le plus
grand écart possible cette délicate partie qui
distingue notre sexe de celui des hommes , le
barbare y dirige ses coups; les branches longues
et flexible du fouet dont il se sert , pénétrant
dans l'intérieur avec plus de facilité que les
brins de verges , y laissent des traces profondes
7
Beverinche
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Fr. Krenneri.
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