Vous êtes sur la page 1sur 33

A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

Consignes d’utilisation

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.

À propos du service Google Recherche de Livres

En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
17833

HUMBLES DOLÉANCES
D'UN MALOTRU

A M. LÉON MALO
NIAIRE DE CHANAY

CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR , ETC., ETC.

A PROPOS D'UN

TRONCON DE CHEMIN INUTILE


De 22 mètres !!!

CINQUIÈME BROCHURE

BOURG
IMPRIMERIE D’EUGÈNE CHAMBAUD
1871
178338

HUMBLES DOLÉANCES
D'UN MALOTRU

A M. LÉON MALO
Maire de Chanay, Chevalier de la Légion d'honneur, etc. , etc. ,

A PROPOS D'UN TRONÇON DE CHEMIN INUTILE


De 22 mètres !!!

CINQUIÈME BROCHURE

MONSIEUR LE CHEVALIER ,
« Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d'écrire, » disait Boileau
le flagorneur, viire épitre, en 1675, au grand roi qu'on est convenu
d'appeler de nos jours : ce polisson de Louis XIV, lequel , cepen
dant, passait le Rhin, lui, pour le bon motif, reconnaissez -le, tandis
que ces monstres de sauvages et féroces Teutons pillards, le re
passent, emportant hélas ! aujourd'hui , avec nos pendules, etc. , voire
même nos milliards, ce qui est plus triste ! O progrés, voilà de
tes coups ! pour démonéliser l'empire et le plébiscite . Justice du
Ciel ! ....
Moi , chétif administré , vrai malotru persécuté et fort mal mené
par votre dictatoriale administration depuis bien des années, je
cominence la Ve en vous disant : au contraire, ne vous gênez pas ,
M. le Maire, et bon courage , allez-y gaiement, partez du pied gauche,
faites comme si vous étiez chez vous , dans VOTRE bonne commune
(où vous ne possédez rien ), et lorsque nous serons à cent nous ferons
une croix . Si vous faites disparaitre mes lettres officielles pour en
- 2
nier ensuite effrontément le contenu et les conventions formelles, sa
crées pour un honnête homme, moi , mieux appris, je veux les con
server et les fais imprimer vos autographes. Or donc, j'ai reçu , ce
matin même, une nouvelle marque de votre toute paternelle sollici
tude que voici pour l'honneur et les intérêts bien compris d'un trop
heureux village devenant plutôt célèbre, ma foi! grâce à vos nobles
efforts , pour me donner, j'imagine, le coup du lapin .

Chanay, le 19 août 1871 .

Le Maire de la commune de Chanuy,


A Monsieur le comte de Quinsonas, propriétaire à Chanay .
Avant de prendre des mesures de rigueur pour garantir contre vos empiètements
le tronçon (de 22 mètres !!!) du chemin de Contamine, réservé par la délibération
municipale du 10 novembre 1861 (délibération en vertu de laquelle une portion de
ce chemin vous a été cédée), je crois devoir vous présenter encore les observations
suivantes ( encore indiquant le temps respectable de mes réclamations, me plaît ici) :
Le tronçon dont il est question est devenu depuis son déclassement, propriété
communale. (M. le Maire, pardon , excuse, il n'y a jamais eu ombre de déclassement.)
Aux ternies de la loi , nulle construction ne doit être élevée sur ses limites sans
que l'alignement à suivre par le riverain ait été demandé par celui-ci à l'administra
tion municipale et fixé par celle-ci. (Le raccord sur la grande route no 12 exigeait
ma demande au préfet !)
Vous n'avez pas demandé cet alignement et il ne vous a pas été donné.
(J'ai demandé pardon, excuse , cet alignement, lequel m’a parfaitement été donné !!)
De plus, il est constaté que vous avez commencé à élever des murs en empiète
ment sur le terrain appartenant à la commune. (Mons le Maire! Mons le Maire !!)
En vain prétendriez-vous que le tronçon vous a été cédé par l'arrêté de déclasse
ment des chemins rendus inutiles par l'établissement du chemin d'intérêt commun
no 69. Le chemin de Contamine n'est en aucune façon compris parmi ces chemins
avec lesquels il ne peut être confondu . (Qu'osez -vous dire là, Mons le Maire ??)
Le conseil municipal , consulté par moi dans sa séance de dimanche dernier, s'est
d'ailleurs prononcé formellement et à l'unanimité pour le maintien de ses décisions
antérieures au sujet de la conservation de ce terrain comme propriété communale,
ainsi que sur les conditions auxquelles la commune pourrait vous le céder (ha ! ha !)
Il m'a donné mission de le faire respecter par tous les moyens légaux contre vos en
treprises . (Vous entreprenez là une mauvaise campagne, Seigneur.)
Je viens donc, une dernière fois, vous engager à ne pas soulever sur ce sujet une
contestation qui n'aurait pour vous aucune chance de succès, et à vous conformer å
la règle commune en demandant à l'autorité municipale un arrêté d'alignement
avant de poursuivre les constructions que vous avez commencées . (Il y a dix ans que
je soulève.)
3
Dans le cas où , malgré cet avertissement officieux, qui vous est donné uniquement
pour ne pas vous augmenter encore le nombre des difficultés pendantes entre vous
et la commune, (grâce à qui ?) vous persisteriez dans votre contravention , le garde
champêtre vous dresserait un procès-verbal et vous vous exposeriez certainement å
être obligé de démolir vos constructions ou à les voir démolir d'office en vertu des
lois et règlements sur la matière. (Seigneur Maire, je ne démolirai que votre
prestige.)
Recevez mes salutations .
Le Maire,
L. MALO .

Comme les Anglais à Fontenoy, vous tirez toujours le premier, et


ſaut -il que vous soyez acariàtre ?
Monsieur le Chevalier, vous l'avez bien voulu et vous me hous
pillez, c'est vous , je le constate, qui venez à la rescousse et je ne fais
que me défendre. Recevez , vous , mes félicitations, car il y a de
quoi, en vérité.
Remontons à l'historique du déni de justice que je vous reproche
ici entre plusieurs, car il est loin d'être le seul , entendez-vous? Loi
sur la chasse, loi électorale, ratures , etc. Ce n'est pas moi qui suis
en contravention .
Les habitants du hameau de Contamine avaient un chemin im
possible et demandaient depuis bien des années sa rectification tou
jours systématiquement refusée par l'intelligence de VOTRE fidèle
conseil municipal , que vous- même , et ne l'oubliez pas, avez dù
faire bel et bien suspendre par M. de Saint-Pulgent ! C'est drôle ,
mais c'est ainsi , quoiqu'assez peu croyable . Il est revenu de loin ,
en tous cas.
Fatigués de ne rien voir rectifier, ils vous adressent, le 5 juin 1861,
la pétition suivante, à propos de ce chemin neuf que j'ai été assez
sot pour faire à mes frais, comme la plus grande partie de celui de la
gare :
« Ce nouveau chemin aurait pour but principal d'assainir les maisons de plusieurs
« des soussignés de Contamine (qui dans les grandes pluies se trouvent inondées), au
a moyen d'un canal d'écoulement et aussi de faciliter å l'inconvénient, en cas de jonc
« tion de voitures, de pouvoir y passer de front, tandis que dans celui existant, deux
« voitures se trouvant engagées aux deux extrémités, là les conducteurs, l'un est forcé
« d'attendre à l'obligeance de l'autre, ce fait gêne donc notablement à la libre circula
« tion et peut en arriver des accidents. Le prétendu prolongement (du refus du con
( seil) ne peut être qu'un prétexte pour les uns d'y différer ; pour les autres, ils n'y
- 4 -
« voient qu'une amélioration bien sensible par son raccordement direct avec la recti
« fication de la route . Espérant donc , M. le Maire, pour mettre fin à cet état de
« choses, que vous daignerez bien prendre la présente en considération,
« Ils sont, avec le plus profond respect, Monsieur le Maire ,
( Vos très -humbles et très -obéissants serviteurs. »
Suivent les Signatures ).

Vu le style de la rédaction , vous ne pouvez y signaler une ma


nouvre de ma plume de malotru qui lui est totalement étrangère .
Sous une pression bien connue, VOTRE conseil refuse net, cela va
sans dire , puisqu'il était question d'une incontestable amélioration
pour la commune , et qu'avant tout on ne veut pas d'améliorations
ici .
Mais les pétitionnaires trouvent le refus par trop stupide, et repé
titionnent vertement à M. le Sous- Préfet Belloc, qui se fàche. Bref, le
conseil forcé , contraint, y met les pouces, mais dans sa vengeance
prétend conserver comme lui étant très -utile ( pour me vexer) un
tronçon de vingt-deux mètres que j'entoure de trois côtés ! ... Mon
Dieu que c'est donc spirituel ! et ne trouvez-vous pas, comme moi,
que c'est vraiment bien drôle, mais là bien spirituel, on peut le
dire ? Quel honneur, quelle gloire pour vous de soutenir des gens
si spirituels !
En effet, ce chemin était la sortie naturelle pour l'exploitation
d'un parc de 25 hectares, moi seul puis y passer et en user et il ne
peut être dénaturé, ni aliéné, ni défoncé , supprimé en un mot sans
une enquête de commodo et incommodo ; ceci saute aux yeux , et
cette enquête n'a pas été faite , vous ne l'oseriez pas . Cependant,
alors que vous honoriez encore mon pauvre toit de votre auguste
présence, quantum mutatus ab illo ! et que vous m'attiriez chez vous
par des protestations désintéressées et de beaux semblants de dé
vouement et d'amitié (pour me tirer les vers du nez et savoir si
j'avais envie de quelque chose , mais vous savez que je n'avais envie
que de faire du bien à VOTRE commune) vous aviez grande envie ,
vous , en ce temps -là, dis -je, de construire une splendide maison
commune pour montrer là, bien , de quoi vous étiez, oui ou non , ca
pable! Or, je ne vous ai vendu le terrain de la dite maison qu'à deux
conditions, et vous le savez mieux que moi. La première, que vous
ne placeriez pas votre hôtel de ville de façon à avoir jour immédia
tement sur moi, c'était bien le moins, et pourtant vous l'avez fait
-- 5 -
(pour me vexer ). La seconde, que le chemin de Contamine me serait
échangé en totalité sans quoi je refusais net et formellement, savoir :
le chemin neuf, la vente d'abord , et en second lieu je refuserais
surtout d'en employer le prix intégral, (15 ou 1600 francs, si je ne
m'abuse ! ) sur le chemin nº 69, de la gare de Pyrimont ! J'ai payé
plus que cette somme pour ce chemin , et j'ai eu grand tort. Done
vous devriez, vous, transporter, actuellement, plus loin de moi votre
belle mairie. Puis, le vieux chemin de Contamine ne m'ayant pas
été cédé en entier, je compte bien vous réclamer devant les tribu
naux les 15 ou 1600 fr. qui m'ont été ainsi évidemment..... je ne
vous en dis pas davantage , le mot n'étant pas poli . Tout mauvais
cas est niable, et lorsqu'on veut pendre ou noyer son chien , on dit
qu'il a la gale ; c'est du beau simple. Aussi , je sais bien que vous
avez eu l'applomb, le toupet, le front de nier, cela va sans dire,
d'abord mes conventions verbales lorsque j'étais assez jeune pour
croire à vos protestations si vraies, si sincères d'amitié, et de faire
disparaitre jusqu'à ma lettre même! ce que j'appellerai un petit
moyen ; mais vous avez tort de ricaner de la justice divine , car
elle m'a fait retrouver la preuve de cette lettre entre gens propres, et
de ces conventions verbales (une fière ànerie avec vous , M. le Che
valier,) dans une polissonne de délibération municipale que j'ai eu
déjà l'honneur de vous casser sur le nez en répondant ( et sous l'em
pire encore) au pamphlet si fin , si adroit que vous n'avez pas même
eu le courage de signer , ce que je trouve encore petit, ne vous en
déplaise , pas crâne, enfin , quoi!
Je recoupe donc dans ma II', pages 23 à 27. Vous avez tort de
ne pas tenir compte de cette deuxième brochure, elle a du positif.
Après tout, si ces trente pièces sont fausses, attaquez -moi donc en
dillamation .
La réponse du conseiller, si j'ai pu en saisir les finesses à mon endroit, voudrait
laisser soupçonner que je suis fort sur les promesses sans jamais rien donner......
comme lui! dont le num , désormais célèbre , en effet, n'a jamais paru encore sur la
moindre liste charitable de souscriptions pour les malheurs, calamités ou autres
bonnes euvres . Lui, pourtant, pas ruiné comme moi, et plus riche que la plus
grande partie des souscripteurs, cache si adroitement ce que sa main droite donne,
que sa main gauche ..... l'ignore, et on pourrait dire qu'il ne donne pas lourd , s'il
donne. Mais, en tout cas , pas de fontaine, ni de lavoir, ni de chemins, ni d'horloge ,
ni de jardins, ni de maison d'école, ni d'ornements, ni do chapelles, etc. , etc. , rien ,
en un mot, á sa bonne commune toujours contente , qui n'en est pas moins profondé
6 -
ment touchée, malgré cela , et à bon droit toujours reconnaissante. Ne niez pas que
la commune, je le reconnais, dont vous êtes bien le maitre, le souverain , et vous-même,
m'ayez des obligations positives, car je lui fais des revenus, moi, en louant la chasse
des communaux depuis bien des années, et pourtant je ne chasse pas. Vous qui
chassez beaucoup, et sur moi, vous le savez bien , témoin certain petit verbal ! vous
deviez surenchérir . Non -seulement vous n'avez jamais rien voulu donner å la com
mune où vous trônez (sans cela), pas même cette location modique, et c'était bien le
cas, mais encore vous allez louer la chasse d'une commune voisine , porter ailleurs
votre argent si rare ! ... Ne niez pas, et souvenez - vous que j'y étais , vous l'ayant
laissée pour compte , cette chasse étrangère . (On vient de remettre aux enchères la
vôtre, et personne n'a misé !!)
Voici quelques légères preuves de mes intentions positives de donner, ce que vous
devriez bien faire actuellement que vous m'avez chassé d'ici , comme vous vous en
vantez à bon droit .
Pièce no 10 .-- Délibérations municipales, non encore raturées heureusement,
sans quoi je serais pincé comme diffamation , on le serait à moins.
« Séance du 20 décembre 1860. — M. le Maire erpose que M. de Q... est disposé i
( vendre pour la maison commune le terrain ; il promet d'en céder le prix de
( vente (1,600 fr., une misère , quoi !) pour aider à la confection du chemin de la
« gare. (Est-il utile , celui-là ? Non, on dit le contraire .) Mais il réclame ( comme con
« dition expresse et pour appuyer une première pétition des habitants de Contamine)
« d'ÉCHANGER le chemin de Contamine et de le reporter plus au levant, au point
« ou commence la rectification de la grande route (par un travail fait à ses frais
e encore ! )
« M. le Maire pense qu'il serait à propos d'accepter ces conditions. (Sans se fon
ler la rate, on pouvait même dire : qui lui sont doublement onéreuses, et évi
demment par cette raison un double bienfoit pour la commune à laquelle lui seul
propose toujours de donner ce qu'on refuse obstinément. Voilà une mystification !)
« Plusieurs membres exposent un avis contraire. Le chemin de Contamine re
« pose sur un pays plat (il est large, pas tortueux, n'a pas d'eau comme un ruisseau
en cas de pluie, ni surtout de glace en hiver ). « On ne saurait, sans préjudice
« grave , le faire dévier et doubler ainsi son parcours, etc. , etc. M. le Maire soumet
( ensuite le tracé du chemin de la gare. Le Conseil l'approuve, donne un avis favo
( rable à la réclamation Thevoux et autres contre la suppression d'un tronçon (on
voulait bien que je paie comme pour les fontaines, à peu près, ce chemin en entier,
que je donne même les trois quarts des terrains, offre généreuse s'il en fût, M. le
Conseiller ! sans laquelle on n'aurait pu l'ouvrir ; mais pour m'insulter et me
vexer pour ma peine, on ne voulait pas même que je puisse, en échange de mes
sacrifices (et faites-en autant! vous qui répondez si à propos pour vous faire
fustiger réclamer même d'horribles chemins devenant inutiles), « mais vote dans le
« comble de l'étonnement à la vue du faible chiffre firé par l'agent-voyer pour
« l'acquisition des terrains, nivellement et roctaye. ( Parbleu ! j'ai payé : 10 500 fr.,
ainsi que la fabrique d'asphalte, pour faire l'ouverture; 20 1,870 fr. à Barbier,
entrepreneur, pour la partie la plus difficile au Chalavray; 3 ) une facture de
675 fr. pour fouilles, maçonnerie , ponceaux, pierres, taille, etc.; hunc infinité de
7
journées pour niveler, empierrer, et j'y ai de mes nobles mains travaillé moi
même, pas fier, à ce chemin où la commune, moi excepté, n'a mis que ses pres
tations. Total , plus de quatre mille francs en espèces sonnantes et environ huit
hectures, dont une partie au moyen d'échanges ruineux encore. Je puis donc dire
mon très -cher chemin 69, surtout en face de l'ingratitude, et vous, conseiller in
fluent, vous vous êtes fait honteusement, et sans sourciller encore, payer ! une mi
sérable écornure , quelques pauvres francs ! pour vous si cossu . C'est assez ladre,
mais vos électeurs sont toujours ravis, et c'est tout ce qu'il faut). Ils ne sont pas
« difficiles, et vous avez raison .
« Le Conseil donc, constatant que la commune est sans ressources (et les miennes
si vous ne les refusiez pas ; et les vötres donc, qui n'êtes pas ruiné comme moi) ;
a que d'ailleurs la commune a déjà une infinité de chemins en mauvuis état (celui
de Contamine sans doute, pour lequel deux fois on pétitionne), QUOIQUE POUR
« ELLE D'UNE IMPORTANCE INFINIMENT SUPÉRIEURE AU CHEMIN PRO
« JETÉ ! etc... (Sans doute parce que je le donnais pour la plus grande partie ). Le
« Conseil consullé, VOTE TOUT ENTIER CONTRE... » L'unanimité pour ne pou
voir aller à une gare , quels idiots ! On ne voit pas souvent un fait semblable !
Ma foi, bravo Conseiller ! à une époque où la France vote des millions et s'impose
les plus lourds sacrifices pour ses chemins vicinaux, je crois devoir servir aux élec
teurs de l'arrondissement si exceptionnellement représentés, si favorisés du scrutin ,
cette délibération inouïe , inimaginable! Je crois devoir clouer cette tonchante unani
mité si patriotique et si intelligente au pilori... de l'admiration de ce public impartial
que vous voulez ameuter contre ces gueux de nobles, ici donnant des chemins, au
moins, car en voilà deux qui me coûtent bon .
Ce chemin que j'ai abandonné comme tout ce qui regarde la commune dont m'a
chassé l'appel, on ne veut pas le finir en haine de l'argent et des terrains qu'il me
coûte . Ainsi non -seulement on n'a jamais rien demandé pour la part qui lui revien
drait dans les millions de l'Empereur et des Chambres, c'est intelligent! Mais le Con
seil général aurait même voté , dit -on , des fonds que je ne vois pas employer souvent.
Il y a un pont dérisoire, mais très -suffisant pour empêcher mes chevaux d'aller à la
gare par un chemin auquel vos électeurs, Conseiller grand et généreux, sans moi,
n'auraient, j'en ai peur, pas même encore donné le premier coup de pioche. Et si
pourtant, comme vous, j'avais été rapace , et je vous y prends à rapacer en vous fai
sant payer une misère ; si moi, pourtant, que vous avez ruiné tant de fois, preuve
que je le suis bien , si j'avais exigé le paiement préliminaire pour l'ouverture, j'au
rais en par cette ruine au moins le prétexte qui vous manque , Père aux écus,
comme vous aimez qu'on vous appelle, et m'auriez -vous payé mes sept ou huit hec
tares de votre bourse ? Allons, dessaquez enfin pour le finir, ce chemin , maintenant
que vous êtes devenu un personnage important. Vous n'aimez pas notre dicton de :
Voblesse obligc! qui m'a fait déjà donner tant de choses, sans compter toutes celles
qu'on refuse. Moi je vous dis en ami : vous êtes élu , donc écrasez-moi, donner,
donnez, faites -en plus que moi, qui suis un monstre , attendu que : position oblige, et
souvenez - vous en souvent.
- 8
Pièce no 11. – Délibération municipale du 18 novembre 1861 , non encore ra
turée .

« M. le Maire expose qu'il est invité par M. le sous- préfet de Belley à proposer
« de nouveau la rectification ( indispensable et gratuite) du chemin de Contamine à
« la route no 12 , proposée par M. de Q... , qui offre de fournir un chemin en très
« bon état, 8 mètres de large, ouvert par lui à travers sa pièce (un assez bon pré,
« sacrifié inutilement depuis dix ans bientôt, et les persécutions dont je me plains
« sont IMAGINAIRES !) ; la commune lui ciderait en échange le tronçon existant
« déjà (le vieux chemin, c'était bien la moindre grâce ).
« Consulté, le Conseil donne un avis favorable, sept contre trois seulement, mais
« à la condition que la partie supprimée s'arrêtera à la vieille route et que le tron
( çon existant entre les deux routes (il a 22 mètres de long) SERA RIGOUREUSE
« MENT CONSERVÉ ! » (Pour en faire quoi ? La suite à une prochaine brochure) !
Les pétitionnaires s'étaient fâchés, avaient refait une seconde pétition que je puis
imprimer ; le sous-préfet, avec raison s'était indigné ; bref, contre l'évidence et la
force, il avait bien fallu , hélas ! céder et marcher, gråce à la pétition , quoiqu'à grand
regret; car l'humiliation de ce clussement brutal et d'utililé publique encore du
chemin refusé si stupidement, et le mot n'est pas assez fort, pour aller à la gare de
Pyrimont, avait fait comprendre aux fortes têtes du Conseil municipal suspendu plus
tard, qu'on lui donnait de mauvais conseils, puisqu'il avait sur les doigts.
Mais sa mauvaise humeur, ou plutôt sa haine, se manifestant suffisamment dans
les 22 metres qu'il croyait m'extorquer par cette méchanceté puérile et niaise, le
Conseil était ravi , moi bien plus encore, de pouvoir conserver cette preuve de haine
et d'ingratitude inepte à montrer en riant à la postérité reconnaissante .
Malheureusement M. le sous-préfet me dit : Doucement, vous ne pouvez acceder,
parce que c'est tout bêtement une injustice. D'abord, vous entourez de trois côtés
cette réserve de 22 mètres, votre sortie naturelle, et sur laquelle on ne pourrait pour
cette raison rien déposer ; en second lieu , vous n'avez qu'à faire une demande d'ac
quisition , et la loi est formelle , si ces 22 mètres pouvaient avoir une valeur, puisque
le dépierrage coûterait plus que le terrain . Mais , troisième aberration bien pire,
l'arrêté préfectoral du classement rend cette haineuse réserve une méchanceté mala
droite, inutile et totalement impossible. Il avait raison ; voici donc la :
Pièce no 12, impossible à raturer, c'est dommage. Arrêté préfectoral du fer ser
tembre 1861. Ainsi c'est donc la onzième année ! ..... que j'aurai pu me clore, c'est
dur !...
( Nous, Préfet de l'Ain , etc .; vu , etc. Vu les offres de souscription de cinq cents
( francs en argent et en cession gratuite de terrains faites par lu Compagnic
« d'asphalte et M. le comte de Quinsonas (qui en donne , au lieu de 500, plus de
« 4,000, lui toujours pingre).
« Considérant, etc. , vu les lois de, etc. , arrêtons, etc. Article 3. Sont et demcurent
a acceptées les offres de souscription de 500 fr. de la Compagnie et (de 4,500 !) par
« M. le comte de Quinsonus, en date du 12 juillet 1860 (et malgré tout ce que j'ai
( si bêtement donné , il n'est pas fini en 1871 ! ... ) Il est donné acte à M. de Q... des
« réserves faites par eur, EN CE QUI CONCERNE LES VIEUX CHEMINS QUI
« DEVRONT LEUR ETRE ABANDONNÉS AU DROIT DE LEURS HÉRITAGES,
- 9 -
« EN ÉCHANGE des terrains à prendre sur leurs mêmes héritages pour la REC
« TIFICATION (du chemin de Contamine, par exemple) ou l'ouverture du che
( min , etc.
« Signé : LE MASSON . »

Cette pièce no 12 est aussi bonne que les autres pour prouver , non pas sottement,
par de perfides et niaises insinuations, des ricanements voltairiens, injures à ma
famille, personnalités grossières, etc. , comme celle de la prétendue réfutation, mais
par des faits scandaleux , criminels, des preuves écrasantes, honteuses, criant ven
geance, que je suis hors la loi , moi seul , en butte à la haine la plus enragée et in
téressée, la plus injuste, persécuté à la barbe des immortels principes dont je ne
me moque pas du tont, puisque je réclame au contraire, avec acharnement malheu
reux, leur exécution , qu'on me refuse par la force d'inertie , le mauvais vouloir , par
l'injustice la plus éhontée , la plus révoltante , sous prétexte que je n'aime pas les dé
putés mexicains et que je suis un gueux de noble ! Mais les immortels principes de
89 proclament l'égalité! Pour moi elle n'existe pas , à preuve .
Et je n'ai pas à me plaindre, rien à dire , tout cela est encore trop bon pour moi.
On me persifle en ricanant . Des injustices, rêve creux de mon imagination !
Quoi , mon illustre maire, que j'ai eu la sotlise de faire nommer encore, appliquer,
lui : 10 la loi sur la chasse à la demande d'un gentilhomme, et faire enfermer vos chiens
saccageant tout ; 20 laisser appliquer l'exécution , au bout de dix ans, d'un arrêté
préfectoral inattaquable, mais permettant de me clore ; 30 accorder une carte d'élec
leur à mon garde, qui empêcherait l'unanimité touchante d'une élection municipale
dont j'étais le prix ! élection illégale encore, et pour un seul membre à remplacer, ce
que la loi défend ; 40 s'abaisser jusqu'à lui répondre aux lettres d'affaires pressantes de
ce garde en mon absence, sous prétexte qu’un maire tout d'un coup converti à l'em
pire autoritaire n'est pas fait pour s'abaisser jusqu'à un vil domestique, et que moi, si
je veux une réponse, je puis (quoique gentilhomme) écrire moi-même ! ... Allons donc !
Il faut à la main savanie et fraichement décorée pour tous ces beaux faits là , qui a
fait plus, mon pauvre Conseiller, je vous le dis , que de corriger, oui , de corriger
vos épreuves, il faut à cette main habile et prudente å se cacher, il fallait que , malgré
tout, je ne puisse me clore, pour pouvoir me faire perdre le procès des chiens, sous
prétexte que ma cour n'est pas close, et pour que vos chiens ou ceux de vos amis
viennent ravager impunément tout chez moi la nuit, jusque sous mes fenêtres, jusque
dans ma glacière, où votre traître de correcteur n'a pas vu , avec ses lunettes, qu'une
chienne, en vérité, ne saurait vivre sans boire ni manger pendant quatorze jours et
quatorze nuits pour s'en porter mieux ensuite. Cela passe la permission . Il a voulu
vous ridiculiser, se moquer de vous, c'est immanquable , car c'est une bourde impos
sible à digérer, tout en voulant manger du noble.

Comme vous êtes totalement étranger à VOTRE commune, mais


surtout à ses intérêts, vous ignorez encore que ledit chemin de
Contamine à Surjoux se confond, entendez- vous, au lieu dit en
Vérinay avec le n° 69, et qu'il est ainsi bel et bien rectifié, j'articule
le mot, sur un assez long parcours, oui! par ce nouveau chemin de
10
la gare. Donc j'ai raison , j'ai le droit, aux termes mèmes de l'arrêté
« POUR LA RECTIFICATION » de revendiquer ces pauvres
22 mètres INUTILES , ou bien la langue française n'est pas lucide .
Comment, vous , ami des préfets et des députés mexicains ! savant
ingénieur ,décoré,etc., à qui persuaderez- vous que ce ridicule tronçon
n'est pas inutile ? et quel emploi prétendriez -vous bien en faire
puisque c'est ma sortie et que vous ne pouvez m'empêcher d'y
passer et de m'en servir ? Je vous prends là, la main dans le sac
des persécutions vexatoires , car vous ne pouvez y bâtir une seconde
mairie, que diable , et nous en avons déjà trop d'une de votre façon ,
ni y ériger une seconde fontaine monumentale comme celle de
Bulle, sa voisine ? assez d'une aussi hélas ! voulussiez-vous y ame
ner la rivière de la Dorche comme on nous le fait espérer de votre
munificence bien connue . Ma conduite, c'est vrai, est stupidissime
de générosité bien récompensée! mais je la crois encore plus hono
rable que la vôtre, et le public honnête est assez de mon avis, je crois .
C'est le cas de dire ici : la lettre tue et l'esprit vivifie ! Lors même
que ce méchant tronçon si évidemment réservé dans le seul but trop
évident d'absurde persécution ne se trouverait pas évidemment
compris dans l'engagement préfectoral spécifiant pour ouverture ou
RECTIFICATION , (or, je le répète , ce chemin allant à Surjoux est
incontestablement rectifié ); il est clair que la question de bonne foi
devrait primer, certes ! le misérable esprit honteux, hideux, bête,
ridicule, surtout d'ingratitude, de misérable chicanne trop visible .
Il tombe sous le sens que , sachant malheureusement trop à qui j'a
vais à faire, éclairé par la triste expérience et par le vol d'eau fait
à M. Lièvre , auquel on a coupé son tuyau en plomb; averti par
l'infamie des ratures, connaissant les gens, en un mot , j'avais be
soin de l'engagement formel et rassurant du Préfet pour venir
donner à la plus ingrate des communes, de l'argent, des hectares
de terrain en échange de lambeaux inutiles, d’horribles chemins
impraticables que je remplaçais stupidement par de belles routes ,
lesquels tronçons, bien entendu sans valeur aucune, ne pouvant
servir qu'à moi. Vous ne pouvez répondre à cette écrasante vérité.
Oui, à qui le beau rôle ? d’un hobereau conspué, traqué, insulté,
vexé , persécuté, villipendé, baffoué, calomnié, dupé !... qui malgré
cela est assez huitre pour donner encore à des ingrats , et quels
ingrats,grand Dieu ! argent, prés, terres et bois pour pouvoir aller au
11
chemin de fer ? ou du grand maire républicain démocrate avant tout,
mais décoré par l'empire !.... et qui, non -seulement lui a dix ans
refusé 22 mètres ..... certes suffisamment payés, au moins leur va
leur, avouez-le, ce qu'un texte clair lui concédait comme dérisoire
compensation ; maire implacable qui voudrait encore , dans sa ma
jesté , avoir l'air de poser pour le redresseur de torts, et de prendre
les intérêts de SA commune victimée ? Ah ! M. le Chevalier, c'est
trop fort, contre ce que vous osez appeler, et sans rire encore :
MES EMPIÈTEMENTS . Vous ne persuaderez personne, j'en ai
peur . Des contraventions, dites-vous ! mais vous voulez donc
mordicus vous mettre le doigt dans l'oeil ?
Je prèterai serment et jurerai, moi , sur l'Evangile, que : 1 ° ja
mais je n'aurais vendu le sol de votre mairie; 2° que jamais je
n'aurais été assez bète pour donner un sou et un pouce de mon
héritage pour le chemin 69 si j'avais su , non-seulement ou pu sup
poser que vous deviez me refuser obstinément justice et ce qui est
bien chèrement acquis , mais surtout m'empêcher dix ans de me clore !
car telle est bien votre unique préoccupation . Je me permets
donc de trouver qu'elle passe la permission comme abus criant de
pouvoir, surtout pour 22 mètres ! ... qui sont absurdes, désolants de
niaiserie bête et méchante, qui doublement m'appartiennent encore !
Et maintenant, faites -moi , si vous l'osez , ce gentil procès mignon
qui vaudrait, comme ridicule et ingratitude, celui des fontaines. En
voilà un que je publierai pour publier vos louanges et l'ingratitude
persistante des Chanerus. Il fera le pendant du procès des chiens
crevés , qui vous amusera un peu, je l'espère , et vous illustrera aussi .
Pour éviter à VOTRE commune, mais surtout à mes 85 amis ,
l'odieux et les frais d'un nouveau procès scandaleux, j'ai adressé
au préfet une demande, et cela le 25 avril dernier, aux termes de la
loi, d'acheter, pour en finir, mes 22 metres qui vous tiennent tant au
cæur . Je n'empiétais pas là , et même je poussais bien loin la pa
tience, il me semble . Mais cet excellent citoyen Puthod m'a envoyé
paitre! en vous donnant gain de cause, le contraire m'aurait sur
pris, et me refusant cette grrrande acquisition . Ce fut, du reste ,
le chant du cygne, fort heureusement, et bon voyage . Comme å
beaucoup de ses pareils, que le 4 septembre lui soit léger à celui
là ! J'ai donc essayé de tous les moyens.
J'ai l'horreur de la làcheté, de la couardise , mais, Dieu me par
12
donne , vous montrez par vos deux épîtres (aux Chanerus) pour les
fontaines et par cette 3me que je publie ici pour les 22 mètres, toujours
aux mêmes Chanerus (électeurs influents) vous déployez, dis- je, une
intrépidité unique en son genre. Vous bravez tout pour seconder votre
délégué , ridicule sanglant, justice et égalité, bon sens , décorum en
un temps de calamités publiques, fruits amers du plébiscite! C'est
si étrange même que vous avez l'air de vouloir au fond me faire la
main pour trahir vos nouveaux amis dont jadis vous me disiez et
m'écriviez des appréciations si justes . On ne sait qu'en croire, vrai
ment. Dans un temps pareil on n'a pas envie de rire, et croyez-vous
que sans vos trois missives j'aurais eu l'applomb de faire re-gémir la
presse vengeresse pour re-célébrer vos exploits de Maire impartial ,
juste , conciliant, pas haineux du tout, etc. , que c'est comme un bou
quet de fleurs enfin ? Il ne fallait pas m'empêcher de voter mais
d'imprimer mes plaintes si légitimes , en ne me mettant pas toujours
hors la loi .
Que vous m'ayez dans une profonde exécration, je ne l'ai que
trop vu et éprouvé ; que vous désiriez me chasser de chez moi, quoi
qu'inamovible et moi possédant dans VOTRE commune , où vous
n'avez pas même autant d'amis que vous le croyez au dépouillement
du scrutin , cette manouvre est visible. Mais, parce que je suis un
malotru d’hobereau, me croire crélinisé, ramolli au point de n'avoir
pas mis avec les rieurs ! la légalité et les formes de mon côté c'est
trop, de grâce ! Donc, le citoyen Puthod s'opposant à ce que je ra
chète mon propre bien, et chèrement acquis, mes 22 mètres sans
valeur, empierrés que le bon sens avant l'arrêté préfectoral et que
surtout la plus simple reconnaissance des Chanerus devait m'offrir
(on l'aurait fait partout où vous ne gouvernez pas) ; je me suis dit :
le citoyen préfet, lui pas bête, sachant que je serais par trop bête
aussi de racheter mes 22 mètres, ce que M. Le Masson , son pré
décesseur avait parfaitement le droit de me concéder en équitable
réciprocité de bons procédés, veut me donner l'occasion de faire lå
une niche à mes persécuteurs frénétiques en entourant de murs les
22 mètres de malédiction qui vont ainsi perpétuer cette inconcevable
sottise en devenant par ces murs : le CUL DE SAC DES MALOTRUS !
Comme ma clôture le long de la grande route départementale
nº 12 présentait une lacune au point de raccordement par suite de
contestation , pour reprendre cette clôture il est évident qu'il fallait
13

donc s'adresser d'abord à l'autorité préfeclorale, la grande route ne


regardant en rien un maire, même aussi exceptionnel.
· Alors, le lundi 10 juillet dernier, me fendant d'une feuille timbrée
de cinquante centimes ( vous poussez à la consommation ), j'ai adressé
au nouveau préfet nous débarrassant, et pas trop tót, de l'autre
une demande légale d'alignement. Etes- vous content? Le mercredi
19 du même mois, l'agent-voyer de Virieu -le -Grand prévenant
VOTRE bon adjoint, un rude, que j'ai fait jadis condamner et recon
damner à Lyon pour délit de chasse sur moi! lui, pourtant, comme
votre digne doublure, devrait donner l'exemple, l'agent- voyer,
dis-je, est venu , en haussant les épaules, il y a de quoi! planter les
piquets et tracer l'emplacement des murs qui vont, non pas empié
ter, comme vous osez l'articuler, mais constituer ce beau cul de sac
si utile, un témoignage de votre gloire impérissable et qui sera ma
vengeance, pour vous servir. Votre statue y ferait assez bon effet!
Dans cette demande très-légale je faisais l'historique une fois de
plus de cette impudente chicane; puis je terminais ainsi : « Au reste ,
« dans une commune si bien administrée, où l'on rature les registres
« municipaux (je suis aussi implacable ), où l'on rature outrageuse
( ment la liste électorale pour m'empêcher de voier, où l'on n'exé
« cute pas la loi sur la chasse, où le jeune Adolphe Gaillard dit
*
Royauté est illégalement rayé , lui aussi , de la liste des soutiens
« de famille, etc. , il n'est pas étrange qu'on ne tienne aucun compte
(( de l'arrêté préfectoral d'un ' de vos prédécesseurs pour m'empe
« cher de me clore, lorsque le bon sens, l'honneur d'une commune
« exigeaient qu'on ne vint pas me refuser dix ans justice, etc. »
Réclamez ma prose à la préfecture, je l'ai signée .
Vous avez mis dans l'histoire de ce pauvre chemin tant (l'impar
tialité qu'il a fallu, le 24 août 1868, écrire à Son Excellence M. Pi
nard, alors ministre pour (quelle dérision ! ) airiver à l'expropriation
forcée de trente mètres de terrain ! ce qui vaut bien aussi la réserve
expresse de mes 22 mètres. Il a fallu un arrêt du tribunal, et faire ve
nir sur les lieux, qui le croirait ? un jury d'expropriation pour ces
non moins ridicules 30 mètres ! Est -ce assez réussi, M. le Maire ?
et avez-vous mis assez les bâtons dans les roues pour gagner du
temps et empêcher le résultat des deux pétitions de vos administrés
de Contamine ? Que mon exemple profite donc aux jobards qui se
raient encore assez niais pour vouloir ensuite donner des chemins
- 14

nouveaux à des communes aussi reconnaissantes que la VOTRE ,


M. le Chevalier, qui m'accusez d'empiéter .. pas sur l'os terres , en
tous cas .
Oui ou non , ai-je doté votre fief de deux chemins nouveaux ? Ai-je
donné assez d'argent et de terre ? Voilà la question. M'avez-vous
donné justice , vous ?
D'après une lettre d'un chef de division à la préfecture, il résulte
que : cette réserve rigoureuse du tronçon malencontreux , ne serait
point un simple enfantillage, une espièglerie, mais bien une ma
nouvre de chantage pour m'extorquer .... je le donne en cent à de
viner ?... un cimetière !.... en échange. De plus fort en plus fort, et
où s'arrêtera donc la série des drôlatiques exploits de votre règne sur
nous ? Et avions -nous raison en demandant l'abolition de l'art. 75 ? ..
Cette lettre officielle me donne alors la clef des conditions aux
quelles la commune pourrait me céder le corps du délit dont vous
parlez, mais il est trop fort aussi de se moquer à ce point là d'une
victime.
La commune de Chanay n'a qu'un cimetière, entourant l'église ,
sur le rocher, trop petit et faisant horreur ! ceci est de notoriété pu
blique malheureusement, aussi j'ai voulu mais n'ai pu y remédier.
Je n'avais donc pas attendu cette manoeuvre de chantage pour ve
nir à son aide, et n'en ai donné un terrain , murs, porte même et
serrure en place à la pauvre commune de l'Hôpital , que sur le refus
formel de Chanay ; ce qui fait pendant au lavoir et n'est pas plus stu
pide .
Je recoupe toujours dans ma Ile, page 22 , la pièce que voici, pour
affirmer ma bonne volonté et le refus chronique de vos gens :

A propos de cimetière, je formule ainsi la pièce 109 :


« Je soussigné affirme avoir voulu , il y a bien des années déjà , donner gratui
« tement à la commume de Chanay, pour le cimetière qu'elle doit, aux termes de
« la loi, transporter hors du village : une terre située au Nord et dite sous la Ruaz,
« contenant un peu plus de 18 ares, autant qu'il peut m'en souvenir, terre actuel
« lement échangée avec le père de M. le conseiller Antoine Bornard, de Chanay .
« Cette terre, ou plutôt cetle donation, fut refusée, sous prétexte qu'il n'y avail
« pas assez profond de terre, d'après les sondages de M. le Maire ; ce à quoi je ré
a pondis par lettre : qu'à cheval donné, on ne regarde pas la dent, et que le ci
« metière actuel en avait encore moins profond ; qu'il ne fallait, du reste, que
I sept ares , et qu'il restait donc neuf ares pour fournir ce qui manquait.
15
( Je possède loute la correspondance sur ce refus comme sur bien d'autres, cor
« respondance que j'imprimerai si M. le Maire le désire.
(Section B, nº 263, 18 ares et 13 centiares).
« Comte de QUINSONAS. »

Allez, grâce à vos exploits municipaux, les brochures s'amoncèlent


sous ma plume, (qui ne vaut pas la vôtre) , mais enfin on fait ce qu'on
peut , et au moins je les signe , moi . Si j'ai mis dix ans à me clore ,
combien en mettrait un pauvre diable pour arriver à ce résultat et
se défendre ?
Continuez , je ne me découragerai pas , et ne cesserai de vous im
primer, car nous arriverons bientôt à un assez joli volume , trans
mettant à la postérité vos faits et gestes et qui portera bien naturel
lement pour épigraphe :
AUX GRANDS HOMMES LA PATRIE RECONNAISSANTE .

Chanay, 20 août 1871 .

53
1
ÉPILOGUE

Et tandis que la presse consolatrice des affligés gémissait triste


ment sur mes longues et trop justes lamentations, stériles et vaines
jusqu'à ce jour béni où je puis enfin me clore (et quelle douceur
après de si constantes persécutions ! . ) on mitonnait contre mon rapt
du précieux terrain communal un très -méchant et venimeux pro
cès -verbal. Mais surtout l'ire du lord maire indigné dénonçait aussi
dans un long mémoire accusateur à la sous-préfecture : mes entre
prises (scélérates) et mes empiétements (déhontés) et prémédités dix
ans. Un plan cavalier des lieux appuyait le terrible réquisitoire, car
il fallait un exemple et c'était grave, un mauvais cas : rébellion ou
verte contre Copache, le vertueux garde champêtre, mépris de l'au
torité redoutable dudit lord maire, ne plaisantant pas sur ce cha
pitre , vol manifeste et à main armée (de la truelle encore) d'un
chemin soi-disant déclassé, etc. , etc. Enfin ! mon vieux , tu es pincé,
là, nous te tenons donc, ce n'est pas dommage, et tu la sentiras
passer cette fois, la vengeance municipale qui va t'en donner du
moyen-âge et de l'ancien régime ; tu n'as qu'à te bien tenir, el à
nous de te travailler, tu t'en es toujours tiré, mais cette fois gare !
Effrayé d'une telle philippique, car au temps de pétrole où nous
vivons, on ne dort plus que d'un cil , le 22 août, par une belle cha
leur tropicale , M. Amphoux, sous-préfet de Belley, faisait vingt lieues
en voiture pour aller et venir à la sueur de son front, on peut bien
le dire , constater le corps du délit et mettre, s'il était possible , un
frein à la fureur des flots de mes complots si méchants. Il accourait
dare , dare, me croyant ni plus ni moins en train, suivant l'expres
sion locale , de manger la commune . ( Hélas ! ) Mais en fonctionnaire
intègre, connaissant son monde et sachant son métier, il apportait
heureusement la loi et les prophètes avec la terrible dénonciation.
D'abord : 1 ° le classement par numéros d'ordre des divers chemins
II

de la commune ; 2° les plans du chemin de la gare ; 3° mon expédi


tion du classement d'utilité publique imposé par le préfet Le Masson
pour ledit chemin ; 4° les délibérations le refusant, et à l'unanimité
encore, mais par exemple non encore raturées, ( c'est agréable à
s'entendre dire ! ) ; 5° un mémoire justificatifde votre serviteur, de
mandant, oui ou non , si un maire instruit et son fidèle conseil bien
composé n'ont rien de mieux à faire en ce monde que de violer im
punément les lois électorale, municipale, de la chasse, conventions,
arrêtés , etc. , etc. , pour persécuter, sans paix ni tréve, à leur bon
plaisir, un malotru qu'ils abhorent uniquement parce qu'il refuse
de partir, de se laisser chasser et persiste insolemment à prétendre
rester maitre chez lui . Et fl'on crie ensuite contre la vieille féodalité,
contre les abus du moyen- âge ! mais la féodalité nouvelle, mais les
abus de pouvoirs ?
Incorruptible ,et ne voulant se laisser influencer par personne, avant
d'avoir entendu l'accusateur comme les justifications de la victime,
un mètre à la main , M. le sous - préfet voulut d'abord mesurer lui
même, et au grand soleil , la largeur exactement laissée entre mes
pauvres murs incriminés avec tant de rage. Comme après tout je
bâtissais en dedans de tout alignement, et sur mon héritage, et sans
toucher à l'emplacement contesté, comme on va le voir, laissant plus
de deux mètres de marge, le jugement de Salomon était donc bien
simple à prononcer, en voicila substance :
« M. le Maire , MM . les Municipaux , c'est aux tribunaux et non i
« l'administration qu'il revient de prononcer sur la question de droit
<< et d'attribuer la nue propriété de ce méchant bout de chemin d'au
« tant plus inutile aux habitants de cette commune que sous aucun
« prétexte, entendez -le, elle ne peut, aux termes de la loi justement
invoquée par le plaignant, ni en disposer, ni l'aliéner, encore
« moins en changer la destination pour empêcher les riverains d'en
« user pour leur usage et de sortir de chez eux , ce qui serait aussi
« par trop fort. J'ai pu constater facilement que les riverains se
« bornent à un seul propriétaire, celui que vous accusez , lequel
« l'entoure exactement comme le nez au milieu du visage. Lisez
« avec moi le classement que voici : c'est bien le chemin de troi
« sième classe , nº 8, partant de l'église de Chanay, descendant à
« Contamine, etc. , puis il revient au nord pour se rendre à Surjoux ,
« commune voisine, c'est bien ça ! Maintenant l'accusé se trompait-il
III

« en soutenant que ce chemin se confond à partir du cellier de


« Vérinay jusqu'au mont Chalavray avec le n ° 69 allant à la gare ?
« Incontestablement il est bel et bien rectifié sur tout ce parcours
« assez long, car voici le tracé parcelle par parcelle . » (Ici les figures
d'abord mielleuses deviennent soucieuses et s'allongent.) « Donc à la
« justice de prononcer sur la facile interprétation à donner au texte
« de l'arrêté du préſet : ouverture OU RECTIFICATION . » (Silence
prolongé sur toute la ligne . ) Suis-je clair et à la question ?
(Profond silence on se regarde) .
« C'est également par les tribunaux que l'accusé entend aussi et
( se réserve de faire trancher en sa faveur la question de l'échange
« non moins clair et précis consenti par lui du nouveau et très
« préférable chemin de Contamine, vu la condition de vente de
« l'emplacement de votre maison d'école, attendu que votre délibé
« ration de 1860, et que voici, mentionne bien en effet la cession , et
« sans réserve encore, savoir : de l'ancien chemin de Contamine à
« la route n ° 12. Or, votre seconde délibération est seulement de
« 1861 , trois mois après la promulgation de l'arrêté concédant les
( chemins inutiles, elle n'a pas , que je sache , le pouvoir de l'annuler
<< et de détruire, surtout par pure méchanceté, un engagement pris
( officiellement.
« Celui que vous accusez de vous causer préjudice dernande, si
« les conditions du contrat accepté , exécuté par lui de bonne foi et
« loyalement ne sont pas remplies, qu'on lui restitue alors, ce qui
« est parfaitement juste , d'abord ses 4,500 fr . donnés au chemin de
« la gare, de plus, qu'on lui paye ses huit hectares ce qui, pour
<< vous , il me semble , serait une assez petite spéculation , au procès
« fàcheux, coûteux et perdu d'avance, celà saute aux yeux , et ne
« valant certes pas la peine de contester le tronçon si åprement et si
« rigoureusement réservé, dans quel but d'utilité , veuillez me l'ap
« prendre ? D'ailleurs , vous autoriserait -on à plaider ?... »
On avait soigneusement prié de rester chez lui MON bon adjoint!
dont l'éloquence, redoutable en pareil cas , perdrait la meilleure
des causes . Cependant un conseiller tout aussi adroit et tout aussi
intelligent n'eut pas honte d'élever la voix pour protester, lui , contre
toute idée de reconnaissance pour mes deux chemins, attendu, di
sait-il, que le nouveau de Contamine m'arrondissait, et que je n'a
vais forcé la commune (le forcé est joli, elle qui n'a donné que ses
IV

prestations) à faire celui de la gare , que parce qu'il conduit à mes


vignes !... Telle n'est pas la question , répondit M. le Sous-Préfet
admirant cette élévation d'idées, « mais la commune est-elle, oui ou
non, à peu près gratuitement dotée de deux voies nouvelles et lui
sont -elles avantageuses ? En outre , vous qui parlez, et vous tous ,
Messieurs, qu'avez-vous donné, et quels sacrifices avez-vous jamais
faits pour cette commune dont vous êtes si jaloux de défendre les
intérêts ? >>
On persista néanmoins, bien entendu, à réserver toujours, et
coûte que coûte, le tronçon , cette arme victorieuse de ma morgue
aristocratique, et devant rester enfoncée dans la plaie saignante de
ma rapacité blessée . Pour peu on eût même crié : que le tronçon
retombe sur nos têtes (fortes têtes ma foi !) et sur celles de nos en
fants, mais le céder pour en revenir aux abus de l'ancien régime,
plutôt la mort .
« Fort bien , et dès l'instant, Messieurs, que vous persistez dans
(( votre étrange revendication, alors, mon rôle d'administrateur
« commence, et ici je dois intervenir. Veuillez d'abord lire quelle
« est la largeur réglementaire voulue et marquée au classement
« pour ledit chemin allant à Surjoux ? QUATRE MÈTRES et rien
« avec . J'en ai trouvé près de onze à l'amorce de la grande route,
« et six partout en moyenne. Donc, le terrain que vous revendiquez
( si obstinément au lieu de me montrer les empiétements coupables
« contre lesquels vous appelez les sévérités de la répression d'un
« délit imaginaire et qui n'existe pas , au lieu d'une soustraction, me
« prouve contradictoirement une multiplication puisqu'il se trouve
« ainsi par le fait à peu près doublé. Alors tombe à plat tout l'écha
« faudage du premier chef de l'accusation ; il n'y a jamais eu d'em
« piétement, encore moins d'entreprises contre les intérêts de la com
« mune, voilà la vérité . Il me semble donc urgent d'accepter ce
« tracé par les soins de l'agent-voyer lequel donne au lieu de
« prendre, et d'en finir avec cet alignement ne valant pas tant d'é
( critures . »
« Quant au second grief, c'est plus grave encore . » (Il est en effet
sévère qu'un maire ose articuler le déclassement d'un chemin lors
que ce chemin au contraire N'A JAMAIS ÉTÉ DÉCLASSÉ !) Aussi
M. le Maire ne trouva rien à répondre, par une bonne raison , et doit
se mordre légèrement les pouces de s'être laissé entraîner à cette
V

nouvelle prise d'armes par son implacable délégué qui lui dit sans
cesse : marche comme le Juif-Errant dans la complainte. En vérité
je serais tenté de le plaindre, après tout il y va peut-être de bon
cour !
« Et vous me faites arriver lorsqu'il n'y a pas déclassement invo
( qué ni empiétement signalé! et me faites perdre mon temps (il
a aurait pu ajouter : crever peut-être un bon cheval par cette douce
« température) pour vous démontrer, sur place, que vos deux ac
« cusations contre un honorable et paisible citoyen sont doublement
« mensongères ! C'est trop fort aussi , Messieurs, et il est temps que
« tout cela finisse . Croyez -moi, déchirez le procès-verbal et accep
« tez sans rien dire l'alignement qui , et par générosité encore , vous
« évite un fort méchant procès (et même une volée de bois vert,
« eût- il pu ajouter), car l'administration qui doit justice à tous, ne
« peut tolérer indéfiniment les vexations pour cause d'animosités
« personnelles. » Le maçon avait reçu le billet d'invitation à com
paroir en justice .
On entendit alors vaguement murmurer le mot heureux de
PIMPINIÈRE, car MON adjoint et ses fidèles disaient en hochant
fièrement la tête devant mes murs : peuh ! ils tomberont devant
notre ami le juge de paix , et avec une bonne amende encore que
nous emploierons à en bâtir de bien plus élevés, nous autres , pour
l'enfermer, après quoi nous défoncerons le chemin pour en faire une
superbe PIMPINIÈRE ! (sic .)
Vain espoir, dernière illusion de jeunesse perdue, et quelle
amère déception au lieu de la victoire amoureusement caressée et
si voluptueusement savourée d'avance ! La peau de l'ours , en un
mot; ah ! c'est triste , il faut l'avouer, et finir par le laisser s'enfer
mer ; être enfin clos , le maitre chez lui , c'est dur, surtout sans avoir
ni cimetière ni pimpinière.
« Comme amende, messieurs, elle pourrait être de UN FRANC
« au mininum , portée au maximum DE CINQ. Et quant au dé
« classement, je suis tout prêt à y pousser et même à l'appuyer
« s'il peut mettre enfin un terme à cette déplorable contestation ,
< et très-regrettable s'il en fut. Seulement, vous savez qu'il vous dis
« pense d'entretenir uniquement ledit tronçon, et voilà tout ; mais ,
« lorsque je l'aurai fait déclasser, alors le riverain l'entretiendra,
« lui , et s'en servira à perpétuité, sans que vous puissiez, sous
tu
VI

« aucun prétexte, l'en empêcher. Pour le dénaturer, le défoncer, le


« transformer en pimpinière, à laquelle on parait tenir, que je sois
« sous- préfet ou non , vous ne pouvez l'espérer, jamais , jamais ! at
« tendu que la loi formelle est faite pour tout le monde. » (Quel
dommage !)
Mais l'obstination est le propre de cette race intelligente ! et un
membre prétendit encore nier la loi sous le prétexte que l'allée de mon
parc venant sortir et aboutir à cette issue était récente ! (ce qui , en
vérité, est bien étranger å la loi de déclassement), et qu'elle rem
plaçait un simple sentier à talon ! Or, ce sentier à talon qu'elle rem
place, c'était tout simplement la grande route nº 12. Mais ici , voilà
comme on voudrait dénaturer les faits les plus évidents, par des fi
nesses, de gros mensonges , des petits moyens bien bêtes et cousus
de fil blanc, comme qui dirait les fameuses ratures ! et lorsque ces
maneuvres n'aboutissent pas mieux que celles- ci ou que les ratures
éventées, on crie à l'intrigue, à la corruption de ma part, à la tra
hison surtout, si bien que pour récompense de son insolation je pa
rierais ce tronçon , qui m'appartient doublement , contre les ratures,
ne m'appartenant pas , certes ! que M. le Sous-Préfet sera accusé
d'avoir trahi! les intérêts de la pauvre commune, toujours ma victime .
Comme la bataille ne pouvait être plus tristement perdue; et quel
contraste douloureux lorsqu'on s'attendait si bien à me voir pilé,
immolé, écharpé, ô douce et voluptueuse ivresse ! Mons le Maire pour
assurer sa retraite crut devoir prononcer quelques paroles bien sen
ties , protestant avec indignation contre mes prétendus griefs de per
sécutions, d'illégalités, essentiellement fausses , parbleu ! mais sur
tout contre toute idée (vile calomnie) D'ANIMOSITE PERSON
NELLE. Allons donc, M. le Maire , mais certainement, mais com
ment donc, animosité personnelle, au contraire ! impossible, jamais,
grand Dieu ! mais pas trace, mais pas l'ombre, je suis confus en vé
rité, fi done ! qu'on ait pu soupçonner que, quoi, enfin , oui ,
mais, etc. , etc .... Pour témoigner de la noble générosité de sa
bonne municipalité il poussa mème la grandeur d'âme jusqu'à sa
crifier alors le tronçon fameux désormais, oui , à le sacrifier à mes
convoitises féodales, en un mot il fut assez jeune, hélas! pour mon
trer enfin la corde et le bout de l'oreille, par làcher, j'en étais sûr,
le mot fatal : « Pour preuve de notre bon vouloir de tout concilier,
« nous lui octroyons le chemin rigoureusement réservé (dans ce
VII

« but, et injustement retenu depuis dix ans) s'il veut nous l'ÉCHAN
« GER CONTRE UN CIMETIÈRE ! ►
Lecteur, qu'eussiez-vous répondu à ma place ? Rien , sans doute,
qu'un certain mouvement d'épaule ; ma réponse était toute natu
relle : « IL EST TROP TARD et ce n'est pas ainsi qu'il fallait s'y
« prendre pour m'extorquer actuellement ce que vous avez eu le
<< grand tort de refuser , car vous avez depuis longtemps par vos pro
« cédés, exploits d'huissiers et vos injustices, etc. , tué la poule aux
( @ufs d'or. »
Cette nouvelle défaite, si honteuse, si complète, et ne laissant pas
de doute sur les véritables intentions et le but des procédés muni
cipaux déciderait partout ailleurs une démission obligaloire .
Bah ! Ici on va redoubler l'amitié pourmoi! et chercher un nou
veau défaut de la cuirasse par lequel on espère être plus heureux .
Mais je suis depuis longtemps sur mes gardes, et à cheval sur la lé
galité, témoin une première descente de lieux analogue et identique
par M. Belloc, il y a quelques vingt ans! au sujet également (le truc
est usé) d'un mur de 300 mètres et d'une grange que Messire le
délégué du maire prétendait aussi me faire démolir comme anticipant
sur l'alignement. Vérification faite je reculais , au contraire , de 25 cen
timètres! Aussi j'allais au conseil de préfecture attaquer vivement
cette persécution criant vengeance lorsqu'une prudente démission
vint arrêter ma plainte. Depuis lors il tire la ficelle en se cachant mal,
et je n'y ai rien gagné comme paix . Seulement, je tiens toujours le
bon bout, celui du droit, et j'ai l'estime des honnêtes gens, ce qui
m'indemnise, et au -delà , de mes déboursés pour la défense de la
justice et du pauvre monde que je ne suis pas prêt à abandonner,
tant s'en faut, car je publierai toujours. Je connais trop mon terrain
pour ne pas découvrir que probablement le cimetière sera l'objectif
de la nouvelle campagne qui va suivre et pour laquelle je puis déjà
préparer la Víme brochure qui sera bonne. Mais ma résistance, elle
aussi sera héroïque, car je ne possède pas seul ici . Mons le délégué et
MON adjoint ayant chacun leur mcute pour chasser à courre !
doivent, d'après ce luxe de grand propriétaire, chasser uniquement
sur leurs terres , ce qui prouve qu'ils en ont . Or, m'accusant de
mystification en fait de promesses, à eux maintenant de donner le
cimetière ! car ils n'ont encore rien donné, et qu'ils commencent donc .
Comme on ne peut construire à cent mètres d'un cimetière, en le
VIII

faisant , par expropriation, placer sur une grande pièce à moi, on


espère ainsi la déprécier et me vecer , voilà .
Pour le quart d'heure je bénis le Ciel et remercie M. Amphoux de
pouvoir enfin me fermer, il n'y a pas luxe , ce n'est pas trop tôt, et
poser mon portail sur ce qu'on appellera toujours ici le carrefour de
l'injustice, ou mieux, le cul de sac des malotrus. Il restera, ce cul de
sac, un durable témoignage d'ingratitude, pour me faire composer,
et de mauvaise chicane. Mais avec les ruines du lavoir et le lavoir
lui-même, placé sur la grande route lui aussi , je laisse là trois
preuves de mes persécutions valant mieux que des brochures.
Comme Daniel dans la fosse aux lions, je sors donc victorieux et
surtout innocent de cette machination perfide et maladroite. Encore
sauvé ! Merci mon Dieu .....

Chanay, 25 août 1871 .


1

J'espérais clore enfin , non pas la lutte , malheureusement, mais


cette brochure trop volumineuse lorsqu'au retour d'une absence je
trouve une quatrième lettre de M. le Maire, cette fois très-courtoise,
et je l'en remercie d'autant plus volontiers, que le papier timbré
pleut chez moi depuis si longtemps! Mais avais -je raison de dire en
croyant terminer : à bientôt donc la Vie ! ... En effet, malgré toute
mon horreur des procédures (surtout injustes ! ) avec l'obstination
caractérisant l'intelligence bornée des gens obtus et médiocres, je
m'obstine donc à trouver que depuis longtemps j'ai, certes ! bien
épuisé tous les moyens de conciliation possibles , n'ayant, au fait,
jamais voulu que donner autour de moi. Désormais, à tort ou à rai
son , je persiste à refuser tous rapports devenus impossibles, et
pour cause , entre la municipalité de Chanay depuis 1832 , si étran
gement persécutrice, et ma chélive personne. Tout le monde peut
se tromper, mais sous ce rapport ma conscience est bien tranquille,
aussi j'en appelle au lecteur.
Lorsque M. le maire daignait m'écrire le 11 décembre 1868 :
« Vous m'avez, sans autre raison que mon refus de mettre mes pou
<< voirs de maire au SERVICE DE VOS HAINES PERSONNELLES,
« déclaré la guerre ! » J'envoyais son épitre au sous-préfet, M. Beaus
sant pour le conjurer : 1º de me donner enfin unmoyen de me clore,
et quel qu'il pût être, n'étant pas fier ; 20 de me faire rendre mon
fusil injustement confisqué pour un injuste procés de chasse de
mon pauvre cocher, lequel ne chassait pas ; 3º de s'interposer pour
que mon garde, ayant deux ans de résidence, pût finalement avoir
sa carte d'électeur; 4° qu'on ne fit plus d'élections municipales illé
gales pour un seul membre à élire, etc. , etc. Je terminais humble
ment en suppliant l'autorité de me traiter, fùt- ce comme le dernier
venu , mais au moins de me protéger au bout du compte contre l'il
légalité systématique à mon égard et les procédures et les appels, etc.
Je lui jurais d'être bien sage en retour et promettant de ne ja
mais recommencer à proposer au conseil municipal de lui rien don
JI

ner à l'avenir ! Je serai fidèle à mes promesses comme doit l'être


tout homme d'honneur, et Chanay n'aura plus à redouter la moindre
donation .
Si M. le Maire est charitable au point d'être inquiet de l'état de
ma conscience de chrétien et de voir en moi son odieux persécuteur !
il est une phrase de sa lettre qui , en vérité, pour lui , me fait de la
peine lorsqu'il n'entend en rien apprécier les ratures , il y a la un
manque de sens moral.
En lui , et pour ma seule défense légitime, j'ai dû attaquer, non pas
l'homme, mais seulement les faits ou le chef d'une municipalité
haineuse et injuste, mettant ses pouvoirs de maire au service des
haines personnelles pour faire, entre autre, démolir un beau lavoir,
briser une conduite de fontaine en ciment et la remplacer par des
pierrés garnis de mousse , etc. Dans son intérêt, et comme son an
cien ami , je regrette qu'il n'ait pas donné sa démission , mais épousé ,
soutenu ces haines.
Je déplore que tant d'argent si mal employé n'ait pas eu la
destination charitable que j'aurais bien préférée dans l'intérêt de
cette (ingrate) commune, et c'est moi ensuite qui serais le seul cou
pable , un affreux monstre enfin ? J'avais déjà trop abusé du mensonge
et de la calomnie voire même de la diffamation ! Antoine Bornard
m'avait dit d'assez jolies choses, il me semble, sous une plume que
je ne crois pas trop la sienne. Mais actuellement où il n'est plus
question d'autre chose que des véritables droits, des intérêts de
cette (ingrate) commune en me défendant, ma foi , comme je puis ,
hélas ! je n'aurais cessé , depuis cinq ans , d'être odieux et injuste.
Ah ! M. le Maire c'est dur et raide tout de même !
Je publie donc la lettre qui finit bien mon plaidoyer et pour la
bonne bouche. Seulement qu'il me soit permis d'objecter à M. le
Maire que jadis je l'ai accueilli de mon mieux, à bras ouverts , le
traitant comme s'il eût été de ma famille, et par la bien simple rai
son que dans ce pays reculé , des gens instruits, lettrés , éduqués,
bien élevés, en un mot, devaient mutuellement se rendre matériel
lement et intellectuellement surtout, les services réciproques qu'en
tre gens de cour on est heureux de se rendre. Longtemps je n'ai
eu qu'à me louer de nos bonnes relations; il voulut bien mettre ,
dans la communauté, avec beaucoup d'esprit, sa science et les res
sources de son usine, et m'a rendu plus d'un service matériel dont
III

je dois lui conserver une juste reconnaissance, or, je ne serai jamais


oublieux. De mon côté il ne peut me reprocher l'ingratitude; je lui
ai fait boire mon meilleur, lui ouvrant mon intérieur, ma biblio
thèque, mon intimité et mon caur, pensant tout haut devant lui , car
je n'ai rien à cacher, ma vie est de verre et je ne conspire en rien
pour ramener Henri V ! ... J'espère qu'il ne peut davantage me re
procher à Paris d'avoir été moins prévenant pour lui, et comme
certaines gens , de le traiter en ami de province me croyant exempt
de ces petits calculs et de cette égoïste faiblesse : prendre les gens
seulement lorsqu'on en a besoin .
Mais lorsqu'après avoir fait tout ce qu'il était humainement pos
sible moi et les miens, nous l'avons vu avec peine petit à petit se
retourner vers le camp ennemi puis franchir le Rubicon avec arme
et bagage sous prétexte que ce qu'il qualifiait : mes avances était
de nature à lui nuire ! Je me suis tristement retiré dans ma tente ,
trouvant pourtant fort que mon intimité fût de nature à compromettre
personne ! Je ne pouvais bien saisir comment en rompant le pain et
le sel gaiment, si franchement sous son toit où j'ai dormi et reçu
l'hospitalité comme je la lui offrais sans arrière pensée, je voulais
le faire passer pour le vassal d'un château où il était reçu sur un
pied d'égalité bien complète. J'ai fait depuis lors d’amères et pé
nibles réflexions sur l'instabilité des choses de ce monde et les in
sondables replis du cour humain, mais je n'ai point abusé de la
situation sans toucher à la correspondance jadis amicale, et n'ai pu
blié que les ratures, les délibérations, les pièces officielles, en un
mot, ce qui justifie mes avanies.
J'ai beau me tâter, je n'ai de remords que pour le public bien in
nocent, lui, de toute cetle tempête dans le verre d'eau . Voilà donc
seulement où le båt me blesse ; or, faute avouée étant pardonnée
comme au théâtre , et ce monde est-il autre chose, en saluant le
lecteur et pour le mot de la fin , je viens m'incliner en murmurant
timidement : INDULGENCE !

Pyrimont, le 10 septembre 1871 .


Monsieur le Comte ,
Avant de poursuivre, ainsi que cela m'a été prescrit par une récente délibération
municipale, l'affaire de la fontaine de Favière, je crois devoir faire encore à ce sujet
un appel à la conciliation entre vous et la commune.
IV

J'ai l'assurance que le président du tribunal autorisera la commune à faire ouvrir


le château d'eau et à réparer les conduites ; si vous voulez bien consulter un avocat
sur ce point, vous acquerrez certitude que vous ne pourriez vous y opposer. Mais
je ne veux recourir qu'à la dernière extrémité à ce moyen violent. S'il en est un
qui vous convienne mieux et pour lequel nous puissions arriver au seul résultat que
je cherche : faire venir l'eau à la fontaine, indiquez -le ; je suis prêt à l'accepter.
(Il fallait la laisser venir ! )
Je n'entends apprécier ici en aucune façon les circonstances dans lesquelles la
commune a perdu son procès; je n'ai à m'occuper que de son droit actuel . Tout ce
que je vous demande , c'est de lui donner la satisfaction qui lui est due sans que
nous soyons obligés de recourir encore à des expédients judiciaires dont vous devez
être aussi fatigué qu'elle. Veuillez donc me faire savoir s'il vous convient de traiter
amiablement cette question avec deux conseillers municipaux que je désignerais à
cet effet et qui pourront peut- être, en s'entendant avec vous, amener une transaction
beaucoup plus désirable qu'un nouveau procès. (Décidément, on y tient, au procès . )
La démarche que je tente aujourd'hui auprès de vous est tout officieuse ; c'est un
sacrifice que je fais au désir d'apaiser, si c'est possible, entre la commune et vous,
une guerre qui n'est profitable å personne et qui ( je saisis cette occasion de vous le
dire) aurait peut- être cessé depuis longtemps si , au lieu d'écouter des rapports infi
dèles, vous vous fussiez éclairé par vous -même sur les dires et les véritables inten
tions de ce conseil municipal que vous croyez toujours prêt à vous tourmenter .
( Et les huissiers que j'ai reçus ?)
Il est bien entendu quül n'est ici question que des affaires communales ; je mets
hors de cause ce qui me concerne particulièrement. Les attaques odicuses et
injustes ( !! ) que depuis cinq ans vous n'avez cessé de diriger contre ma personne
doivent d'ailleurs vous peser plus qu'à moi, et si , jusqu'ici, je n'ai pas jugé à propos
de m'en défendre d'une manière quelconque, c'est que je trouve que, de nous deux,
vous êtes le plus à plaindre, puisque c'est vous qui faites le mal. Ce doit être un
triste et pénible travail pour vous, que de dire de votre prochain tant de mal que vous
ne pensez pas. (Mais je ne dis rien, je cite les délibérations.)
Il vous arrivera un jour, probablement, de vous apercevoir que vous avez commis
la plus mauvaise des actions en cherchant, comme vous avez essayé de le faire, avec
un si étonnant acharnement, à ternir la réputation d'un honnête homme. Je
souhaite pour votre repos qu'en ce moment là votre conscience de chrétien ne soit
pas trop scrupuleuse. (Mais les ratures, les ratures ! )
Mais, je le répète, il n'est question en ce moment que des affaires communales, et
c'est sur elles seulement que je vous prie de vouloir bien me donner une réponse.
Recevez mes salutations empressées.
LÉON MALO .

.Y
O De

Bours, imp. d'Eugène Chambaud .

Vous aimerez peut-être aussi