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17833
HUMBLES DOLÉANCES
D'UN MALOTRU
A M. LÉON MALO
NIAIRE DE CHANAY
A PROPOS D'UN
CINQUIÈME BROCHURE
BOURG
IMPRIMERIE D’EUGÈNE CHAMBAUD
1871
178338
HUMBLES DOLÉANCES
D'UN MALOTRU
A M. LÉON MALO
Maire de Chanay, Chevalier de la Légion d'honneur, etc. , etc. ,
CINQUIÈME BROCHURE
MONSIEUR LE CHEVALIER ,
« Grand roi, cesse de vaincre, ou je cesse d'écrire, » disait Boileau
le flagorneur, viire épitre, en 1675, au grand roi qu'on est convenu
d'appeler de nos jours : ce polisson de Louis XIV, lequel , cepen
dant, passait le Rhin, lui, pour le bon motif, reconnaissez -le, tandis
que ces monstres de sauvages et féroces Teutons pillards, le re
passent, emportant hélas ! aujourd'hui , avec nos pendules, etc. , voire
même nos milliards, ce qui est plus triste ! O progrés, voilà de
tes coups ! pour démonéliser l'empire et le plébiscite . Justice du
Ciel ! ....
Moi , chétif administré , vrai malotru persécuté et fort mal mené
par votre dictatoriale administration depuis bien des années, je
cominence la Ve en vous disant : au contraire, ne vous gênez pas ,
M. le Maire, et bon courage , allez-y gaiement, partez du pied gauche,
faites comme si vous étiez chez vous , dans VOTRE bonne commune
(où vous ne possédez rien ), et lorsque nous serons à cent nous ferons
une croix . Si vous faites disparaitre mes lettres officielles pour en
- 2
nier ensuite effrontément le contenu et les conventions formelles, sa
crées pour un honnête homme, moi , mieux appris, je veux les con
server et les fais imprimer vos autographes. Or donc, j'ai reçu , ce
matin même, une nouvelle marque de votre toute paternelle sollici
tude que voici pour l'honneur et les intérêts bien compris d'un trop
heureux village devenant plutôt célèbre, ma foi! grâce à vos nobles
efforts , pour me donner, j'imagine, le coup du lapin .
« M. le Maire expose qu'il est invité par M. le sous- préfet de Belley à proposer
« de nouveau la rectification ( indispensable et gratuite) du chemin de Contamine à
« la route no 12 , proposée par M. de Q... , qui offre de fournir un chemin en très
« bon état, 8 mètres de large, ouvert par lui à travers sa pièce (un assez bon pré,
« sacrifié inutilement depuis dix ans bientôt, et les persécutions dont je me plains
« sont IMAGINAIRES !) ; la commune lui ciderait en échange le tronçon existant
« déjà (le vieux chemin, c'était bien la moindre grâce ).
« Consulté, le Conseil donne un avis favorable, sept contre trois seulement, mais
« à la condition que la partie supprimée s'arrêtera à la vieille route et que le tron
( çon existant entre les deux routes (il a 22 mètres de long) SERA RIGOUREUSE
« MENT CONSERVÉ ! » (Pour en faire quoi ? La suite à une prochaine brochure) !
Les pétitionnaires s'étaient fâchés, avaient refait une seconde pétition que je puis
imprimer ; le sous-préfet, avec raison s'était indigné ; bref, contre l'évidence et la
force, il avait bien fallu , hélas ! céder et marcher, gråce à la pétition , quoiqu'à grand
regret; car l'humiliation de ce clussement brutal et d'utililé publique encore du
chemin refusé si stupidement, et le mot n'est pas assez fort, pour aller à la gare de
Pyrimont, avait fait comprendre aux fortes têtes du Conseil municipal suspendu plus
tard, qu'on lui donnait de mauvais conseils, puisqu'il avait sur les doigts.
Mais sa mauvaise humeur, ou plutôt sa haine, se manifestant suffisamment dans
les 22 metres qu'il croyait m'extorquer par cette méchanceté puérile et niaise, le
Conseil était ravi , moi bien plus encore, de pouvoir conserver cette preuve de haine
et d'ingratitude inepte à montrer en riant à la postérité reconnaissante .
Malheureusement M. le sous-préfet me dit : Doucement, vous ne pouvez acceder,
parce que c'est tout bêtement une injustice. D'abord, vous entourez de trois côtés
cette réserve de 22 mètres, votre sortie naturelle, et sur laquelle on ne pourrait pour
cette raison rien déposer ; en second lieu , vous n'avez qu'à faire une demande d'ac
quisition , et la loi est formelle , si ces 22 mètres pouvaient avoir une valeur, puisque
le dépierrage coûterait plus que le terrain . Mais , troisième aberration bien pire,
l'arrêté préfectoral du classement rend cette haineuse réserve une méchanceté mala
droite, inutile et totalement impossible. Il avait raison ; voici donc la :
Pièce no 12, impossible à raturer, c'est dommage. Arrêté préfectoral du fer ser
tembre 1861. Ainsi c'est donc la onzième année ! ..... que j'aurai pu me clore, c'est
dur !...
( Nous, Préfet de l'Ain , etc .; vu , etc. Vu les offres de souscription de cinq cents
( francs en argent et en cession gratuite de terrains faites par lu Compagnic
« d'asphalte et M. le comte de Quinsonas (qui en donne , au lieu de 500, plus de
« 4,000, lui toujours pingre).
« Considérant, etc. , vu les lois de, etc. , arrêtons, etc. Article 3. Sont et demcurent
a acceptées les offres de souscription de 500 fr. de la Compagnie et (de 4,500 !) par
« M. le comte de Quinsonus, en date du 12 juillet 1860 (et malgré tout ce que j'ai
( si bêtement donné , il n'est pas fini en 1871 ! ... ) Il est donné acte à M. de Q... des
« réserves faites par eur, EN CE QUI CONCERNE LES VIEUX CHEMINS QUI
« DEVRONT LEUR ETRE ABANDONNÉS AU DROIT DE LEURS HÉRITAGES,
- 9 -
« EN ÉCHANGE des terrains à prendre sur leurs mêmes héritages pour la REC
« TIFICATION (du chemin de Contamine, par exemple) ou l'ouverture du che
( min , etc.
« Signé : LE MASSON . »
Cette pièce no 12 est aussi bonne que les autres pour prouver , non pas sottement,
par de perfides et niaises insinuations, des ricanements voltairiens, injures à ma
famille, personnalités grossières, etc. , comme celle de la prétendue réfutation, mais
par des faits scandaleux , criminels, des preuves écrasantes, honteuses, criant ven
geance, que je suis hors la loi , moi seul , en butte à la haine la plus enragée et in
téressée, la plus injuste, persécuté à la barbe des immortels principes dont je ne
me moque pas du tont, puisque je réclame au contraire, avec acharnement malheu
reux, leur exécution , qu'on me refuse par la force d'inertie , le mauvais vouloir , par
l'injustice la plus éhontée , la plus révoltante , sous prétexte que je n'aime pas les dé
putés mexicains et que je suis un gueux de noble ! Mais les immortels principes de
89 proclament l'égalité! Pour moi elle n'existe pas , à preuve .
Et je n'ai pas à me plaindre, rien à dire , tout cela est encore trop bon pour moi.
On me persifle en ricanant . Des injustices, rêve creux de mon imagination !
Quoi , mon illustre maire, que j'ai eu la sotlise de faire nommer encore, appliquer,
lui : 10 la loi sur la chasse à la demande d'un gentilhomme, et faire enfermer vos chiens
saccageant tout ; 20 laisser appliquer l'exécution , au bout de dix ans, d'un arrêté
préfectoral inattaquable, mais permettant de me clore ; 30 accorder une carte d'élec
leur à mon garde, qui empêcherait l'unanimité touchante d'une élection municipale
dont j'étais le prix ! élection illégale encore, et pour un seul membre à remplacer, ce
que la loi défend ; 40 s'abaisser jusqu'à lui répondre aux lettres d'affaires pressantes de
ce garde en mon absence, sous prétexte qu’un maire tout d'un coup converti à l'em
pire autoritaire n'est pas fait pour s'abaisser jusqu'à un vil domestique, et que moi, si
je veux une réponse, je puis (quoique gentilhomme) écrire moi-même ! ... Allons donc !
Il faut à la main savanie et fraichement décorée pour tous ces beaux faits là , qui a
fait plus, mon pauvre Conseiller, je vous le dis , que de corriger, oui , de corriger
vos épreuves, il faut à cette main habile et prudente å se cacher, il fallait que , malgré
tout, je ne puisse me clore, pour pouvoir me faire perdre le procès des chiens, sous
prétexte que ma cour n'est pas close, et pour que vos chiens ou ceux de vos amis
viennent ravager impunément tout chez moi la nuit, jusque sous mes fenêtres, jusque
dans ma glacière, où votre traître de correcteur n'a pas vu , avec ses lunettes, qu'une
chienne, en vérité, ne saurait vivre sans boire ni manger pendant quatorze jours et
quatorze nuits pour s'en porter mieux ensuite. Cela passe la permission . Il a voulu
vous ridiculiser, se moquer de vous, c'est immanquable , car c'est une bourde impos
sible à digérer, tout en voulant manger du noble.
53
1
ÉPILOGUE
nouvelle prise d'armes par son implacable délégué qui lui dit sans
cesse : marche comme le Juif-Errant dans la complainte. En vérité
je serais tenté de le plaindre, après tout il y va peut-être de bon
cour !
« Et vous me faites arriver lorsqu'il n'y a pas déclassement invo
( qué ni empiétement signalé! et me faites perdre mon temps (il
a aurait pu ajouter : crever peut-être un bon cheval par cette douce
« température) pour vous démontrer, sur place, que vos deux ac
« cusations contre un honorable et paisible citoyen sont doublement
« mensongères ! C'est trop fort aussi , Messieurs, et il est temps que
« tout cela finisse . Croyez -moi, déchirez le procès-verbal et accep
« tez sans rien dire l'alignement qui , et par générosité encore , vous
« évite un fort méchant procès (et même une volée de bois vert,
« eût- il pu ajouter), car l'administration qui doit justice à tous, ne
« peut tolérer indéfiniment les vexations pour cause d'animosités
« personnelles. » Le maçon avait reçu le billet d'invitation à com
paroir en justice .
On entendit alors vaguement murmurer le mot heureux de
PIMPINIÈRE, car MON adjoint et ses fidèles disaient en hochant
fièrement la tête devant mes murs : peuh ! ils tomberont devant
notre ami le juge de paix , et avec une bonne amende encore que
nous emploierons à en bâtir de bien plus élevés, nous autres , pour
l'enfermer, après quoi nous défoncerons le chemin pour en faire une
superbe PIMPINIÈRE ! (sic .)
Vain espoir, dernière illusion de jeunesse perdue, et quelle
amère déception au lieu de la victoire amoureusement caressée et
si voluptueusement savourée d'avance ! La peau de l'ours , en un
mot; ah ! c'est triste , il faut l'avouer, et finir par le laisser s'enfer
mer ; être enfin clos , le maitre chez lui , c'est dur, surtout sans avoir
ni cimetière ni pimpinière.
« Comme amende, messieurs, elle pourrait être de UN FRANC
« au mininum , portée au maximum DE CINQ. Et quant au dé
« classement, je suis tout prêt à y pousser et même à l'appuyer
« s'il peut mettre enfin un terme à cette déplorable contestation ,
< et très-regrettable s'il en fut. Seulement, vous savez qu'il vous dis
« pense d'entretenir uniquement ledit tronçon, et voilà tout ; mais ,
« lorsque je l'aurai fait déclasser, alors le riverain l'entretiendra,
« lui , et s'en servira à perpétuité, sans que vous puissiez, sous
tu
VI
« but, et injustement retenu depuis dix ans) s'il veut nous l'ÉCHAN
« GER CONTRE UN CIMETIÈRE ! ►
Lecteur, qu'eussiez-vous répondu à ma place ? Rien , sans doute,
qu'un certain mouvement d'épaule ; ma réponse était toute natu
relle : « IL EST TROP TARD et ce n'est pas ainsi qu'il fallait s'y
« prendre pour m'extorquer actuellement ce que vous avez eu le
<< grand tort de refuser , car vous avez depuis longtemps par vos pro
« cédés, exploits d'huissiers et vos injustices, etc. , tué la poule aux
( @ufs d'or. »
Cette nouvelle défaite, si honteuse, si complète, et ne laissant pas
de doute sur les véritables intentions et le but des procédés muni
cipaux déciderait partout ailleurs une démission obligaloire .
Bah ! Ici on va redoubler l'amitié pourmoi! et chercher un nou
veau défaut de la cuirasse par lequel on espère être plus heureux .
Mais je suis depuis longtemps sur mes gardes, et à cheval sur la lé
galité, témoin une première descente de lieux analogue et identique
par M. Belloc, il y a quelques vingt ans! au sujet également (le truc
est usé) d'un mur de 300 mètres et d'une grange que Messire le
délégué du maire prétendait aussi me faire démolir comme anticipant
sur l'alignement. Vérification faite je reculais , au contraire , de 25 cen
timètres! Aussi j'allais au conseil de préfecture attaquer vivement
cette persécution criant vengeance lorsqu'une prudente démission
vint arrêter ma plainte. Depuis lors il tire la ficelle en se cachant mal,
et je n'y ai rien gagné comme paix . Seulement, je tiens toujours le
bon bout, celui du droit, et j'ai l'estime des honnêtes gens, ce qui
m'indemnise, et au -delà , de mes déboursés pour la défense de la
justice et du pauvre monde que je ne suis pas prêt à abandonner,
tant s'en faut, car je publierai toujours. Je connais trop mon terrain
pour ne pas découvrir que probablement le cimetière sera l'objectif
de la nouvelle campagne qui va suivre et pour laquelle je puis déjà
préparer la Víme brochure qui sera bonne. Mais ma résistance, elle
aussi sera héroïque, car je ne possède pas seul ici . Mons le délégué et
MON adjoint ayant chacun leur mcute pour chasser à courre !
doivent, d'après ce luxe de grand propriétaire, chasser uniquement
sur leurs terres , ce qui prouve qu'ils en ont . Or, m'accusant de
mystification en fait de promesses, à eux maintenant de donner le
cimetière ! car ils n'ont encore rien donné, et qu'ils commencent donc .
Comme on ne peut construire à cent mètres d'un cimetière, en le
VIII
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